^M^^^. WHITNEY L'IBRARY, HARVARD UNIVERSITY. >Kr^i 'r%f%r^ '^m THE GIFT OF .1. 1). WHITNEY,' Sturijis Ihiopcr Prnfessor \S TIIK MUSEUM or COMPARATIVE ZOOLOGY ^ ^^^H&-< PARIS, MALLET- BACHELIER, IMPRIMEUR -LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE l'acADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Augustins, ]n° 55. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 1-^^ JUILLET 1861. PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. DOCIMASIE. — Sur le dosage de l'azote des azotures contenus dans It fer et dans l'acier; par M. Bocssingault. a Dans la dernière séance, à la suite des communications faites par MM. Caron et Fremy, j'ai exposé le procédé que j'avais imaginé pour doser l'azote dans le 1er et dans l'acier, en brûlant le métal dans la vapeur du sulfure de mercure ; on obtient ainsi l'azote à l'état gazeux, comme on l'obtient quand la combustion du fer a lieu par l'intervention de l'oxygène. A cette occasion j'ai entretenu l'Académie des difficultés bien inattendues que j'avais rencontrées en cherchant à doser l'azote des azotures imis au fer par un moyen rapide et d'une extrême simplicité, puisqu'il consiste en une détermination d'ammoniaque par des liqueurs titrées, l'ammoniaque provenant de la transformation de l'azoturependant la dissolution du fer dans un acide. En effet j'ai dit que, malgré tous les soins apportés dans la prépa- ration des réactifs, il était arrivé que du fer dans lequel, en raison de son origine, on ne devait pas soupçonner la présence de l'azote, fournissait néanmoins de l'ammoniaque, et j'ai ajouté que le procédé de dosage ne saurait être accepté qu'autant qu'on aurait découvert et éliminé la cause d'erreur à laquelle cette anomahe était due. » Aujourd'hui j'ai la satisfaction d'annoncer qu'étant parvenu à élimi- (6) ner la cause de perturbation, les résultats qu'on obtient par la voie lituuide sont de la plus grande netteté. » Je rappellerai ici comment je j^rocède : le fer ou l'acier est dissous dans un acide. La dissolution acide étendue d'eau est placée dans un appa- reil distillatoire, un ballon de verre communiquant par un tube avec un réfrigérant; l'oxyde de fer est précipité par un alcali mis en excès. L'on distille et l'on dose l'ammoniaque dans les produits successifs de la distilla- tion recueillis par volumes ou prises de 5o centimètres cubes. Le mode de dosage de l'ammoniaque par les liqueurs titrées est d'une extrême précision ; cependant les résultats présentaient entre eux des différences considérables, et les proportions d'azote que l'on trouvait excédaient tou- jours celles que fournissait la sulfuration du métal par le sulfure de mer- cure; procédé plus direct, mais beaucoup plus lent. On était donc fondé à croire qu'il y avait une source occulte d'ammoniaque, quoique les réactifs parussent exempts de cet alcali. L'acide sulfurique ou l'acide cidorhydrique (car l'un et l'autre peuvent être employés à la dissolution du fer), quand on leur communiquait, par la teinture d'indigo, une nuance bleue à peine visible, conservaient cette teinte même après ébuUitiou pro- longée. On avait donc la certitude que dans ces acides il n'y avait pas la plus légère trace d'acide nitrique, condition essentielle, puisque ce dernier acide est transformé en ammoniaque pendant la dissolution du fer. L'eau était exempte d'ammoniaque; on l'avait prépai'ée comme si l'on avait eu à traiter une question de végétation, et, pour plus de sûreté, on la fai- sait bouillir au moment d'en faire usage. La potasse caustique employée pour décomposer le sel de fer, était chauffée au rouge dans un creuset d'argent afin de détruire les matièr-es or-ganiques qu'elle renferme ordi- nair'ement, et on la dissolvait dans de l'eau pure préalablement soumise à l'ébirllition. Aussi, en concentrant la dissolution alcaline dans un ap- pareil distillatoire, l'eau volatilisée et condensée ne renfermait pas d'am- moniaque; et si, par les procédés les plus délicats de l'analyse, il était impossible de déceler la présence de l'ammoniaque dans chacun des réactifs examinés isolément, on ne la décelait pas davantage dans une expérience à blmw, c'est-à-dire en saturant l'acide dilué par un grand excès d'alcali, et soimrettant le mélange à la distillation; l'eau condensée ne don- nait aucun indice d'ammoniaqirc. Il y a plus : si l'on dissolvait quelques grammes de zinc dans l'acide, et si, apr-ès avoir sinsatnré la dissolirtion par la potasse, l'on distillait, l'eau était aussi exempte d'ammoniaque que dans \'expéfience à blanc. Mais les choses se passaient tout autrement quand au (7) zinc l'on substituait du fer, que, d'après son origine, on avait lieu de con* sidérer comme pur; toujours l'eau condensée tenait de l'ammoniaque re- présentant une proportion d'azote répondant quelquefois à un millième du poids du métal; et dans les nombreuses analyses de fer et d'acier faites d'ailleurs sur un nombre assez restreint d'écliantillons, puisqu'il s'agissait uniquement d'étudier un procédé, les proportions d'azote constatées étaient tellement élevées, que je ne les aurais pas considérées comme exactes, alors même que je n'aurais pas eu pour les contrôler celles fournies par la com- bustion du métal dans la vapeur de sulfure de mercure. )> Il était de la plus complète évidence que dans le traitement par la voie humide, tel que je le pratiquais, il existait une cause occulte qui formait de l'ammoniaque quand on opérait sur du fer, et qui n'en produisait pas lorsqu'on opérait sur du zinc. » La première idée qui se présenta pour expliquer cette formation anor- male d'ammoniaque fut l'intervention de l'atmosphère, l'azote qui est à l'état gazeux dans l'air pouvant, au contact d'une lame de fer d'où il émanerait de l'hydrogène, donner naissance à de l'ammoniaque. Une série d'expériences que j'exécutai, ne fut point favorable à cette supposition. » Des fils de zinc, des fils de fer étant plongés dans de l'eau acidulée par de l'acide sulfurique exempt d'acide nitrique, condition indispensable à remplir par la raison que j'ai alléguée précédemment, ou faisait arriver, pendant tout le temps de la dissolution qui avait lieu à la température ordi- naire, un courant de gaz azote; ce gaz passait donc continuellement sur la surface des métaux d'où sortait la gaz hydrogène. » La dissolution de sulfate de zinc ne donna pas la moindre quantité d'ammoniaque; la dissolution de sulfate de fer n'en donna pas plus que ce que l'on obtenait ordinairement, quelques dix-millièmes du poids du métal. » Les résultats furent exactement les mêmes quand, au lieu de faire passer du gaz azote pur dans les liquides acides où les métaux se dissolvaient, l'on fit passer un courant d'air, c'est-à-dire un mélange de gaz azote et de gaz oygène. » Malgré la très-grande probabilité de la nullité d'action du gaz azote dans les phénomènes que j'étudiais, je modifiai le procédé que j'avais adopté, en prenant des dispositions pour que la dissolution du fer, la préci- pitation de l'oxyde, la distillation eussent lieu à l'abri du contact de l'air, dans une atmosphère de gaz acide carbonique. Les liquides employés, l'acide, (8 ) l'eau, la solution alcaline, étaient introduits en pleine ébullition dans cette atmosphère; et les personnes qui ont bien voulu assister à mes expériences, je puis citer M. Bonis et le capitaine Caron , sont restées convaincues que le fer précipité par la potasse était entièrement à l'état de protoxyde, que l'oxygène de l'air, et par conséquent l'azote qui l'accompagne, étaient complètement éliminés. )) Malgré toutes ces précautions, malgré l'exclusion absolue de l'air atmosphérique, les résultats ne furent pas plus satisfaisants; on obtint toujours de l'ammoniaque du fer considéré comme devant être pur, et le fer et l'acier donnèrent ces proportions d'azote évidemment exagérées que l'on avait obtenues en dissolvant les métaux à l'air libre. » J'ai été conduit à découvrir l'origine de l'ammoniaque qui jetait une si grande perturbation dans les dosages par la voie humide, en discutant une centaine de résultats que j'avais groupés dans ini tableau par ordre de dates. En consultant ce tableau, on voyait les proportions d'azote rester constantes pendant un certain nombre de jours, pour augmenter ou dimi- nuer pendant les jours suivants. Or, des réactifs dont on disposait, la po- tasse étant celui que l'on renouvelait le plus fréquemment, je dus supposer qu'elle recelait la cause d'erreur. Un examen attentif de cet alcali me fit reconnaître qu'il renfermait du nitrate et du nitrite, dont la quantité devait nécessairement varier suivant la température à laquelle on l'avait calciné. Comment ce nitrate pouvait-il donner lieu à une production d'ammo- niaque? En ce qui concerne le zinc, il était établi qu'il n'exerçait aucune action sur l'oxyde précipité, mais il pouvait en être autrement pour le fer, dont le sous-oxyde très-avide d'oxygène est doué de propriétés réductives très-énergiques. Des expériences ont bientôt démontré la réalité de cette action ; je me bornerai à en citer une seule. » On a fait un dosage d'azote sur du fer par le procédé que j'ai décrit. Les premiers 5o centimètres cubes de liquide retirés par la distillation, ont contenu la totalité de l'ammoniaque dosant l'azote. La deuxième prise de liquide, toujours de 5o centimètres cubes, ne tenait plus d'alcali volatil. Sans interrompre l'opération, on a introduit dans le ballon où le mélange était en ébullition o^"^, i de nitrate de potasse pur. La distillation continuait; dans les premiers 5o centimètres cubes de liquide qui sortirent du réfrigé- rant après cette addition, l'on dosa 0^^,004 d'ammoniaque. » Le protosulfate de fer cristallisé, précipité par l'alcali exempt de ni- trate, donna à la distillation un liquide sans la moindre alcalinité; mais (9) aussitôt que l'on eut introduit du nitrate dans le mélange bouillant, le li- quide condensé contint de l'ammoniaque. » Dans une seule expérience, j'ai vu o''''',i de nitrate de potasse pur produire, en réagissant sur l'hydrate de protoxyde • de fer en présence d'un grand excès de potasse, presque l'équivalent de son acide, en ammo- niaque, oS'^,oiG au lieu de o^^^oi'y; toutefois, dans le plus grand nombre de cas, le nitrate n'a foiuni en ammoniaque que le quart ou le cinquième de ce qu'il aurait dû donner. Le protoxyde de ter, dans ces circonstan- ces, à une température supérieure à loo", sous l'influence d'un alcali caustique et d'un nitrate, agit donc comme s'il décomposait l'eau. Je suis bien loin d'affirmer que cette décomposition ait lieu (0 : je me borne à constater le fait de la production d'une certaine quantité d'ammoniaque, et, comme consécjuence de cette production, à recommander de faire usage pour le dosage de l'azote d'un alcali ne renfermant pas décomposés nitrés. Il est certain que l'ammoniaque est bien formée sous l'influence du protoxyde réagissant sur le nitrate, car, en traitant le bichlorure de fer par un alcali contenant du nitrate de potasse, l'oxyde rouge mis en liberté n'en pro- duit pas (a). )> Afin d'éloigner la cause de perturbation que je viens de signaler, j'ai remplacé la potasse par la chaux pour décomposer le sel de fer et éliminer l'ammoniaque. On éteint la chaux vive; l'hydrate est lavé à grande eau, puis calciné pour reconstituer de la chaux vive. » Depuis la substitution de la chaux à la potasse dans laquelle il y a pres- que toujours des composés nitrés, les dosages exécutés sur la même matière ont donné les résultats les plus concordants; le fer pur n'a plus fourni d'ammoniaque, et les proportions d'azote trouvées dans le fer ou dans l'acier se sont accordées avec celles obtenues soit par la sulfuration, soit par l'oxydation. Ainsi le fer azoluré par la méthode de notre savant confrère (i) M. Chevreul m'a dit qu'il avait eu l'occasion de constater la décomposition de l'eau par le protoxyde fer. (Foir p. i i .) (2) Je n'ai trouvé nulle part une preuve, appuyée sur l'expérience, de cette curieuse réac- tion du protoxyde de fer sur un nitrate en présence d'un alcali; mais M. Fremy paraît avoir pressenti cette réaction, puisqu'on lit dans la communication qu'il a faite à l'Académie dans la séance du 20 février 1861 : « Les réactifs, et principalement la potasse, contiennent sou- » vent des azotates qui, sous l'influence du jjrotoxvde de fer, donnent naissance à de l'am- » moniaijue ". C. H., iSri,, r.."'» Semesor. (T. LUI. y^ 1.; 2 ( ^o) M. Dospretz a donrK- : Par la voie liiiraide azote o, 02655 Par la sulfiiration o ,o26(3o Acier fondu par la voie humide . 0,00042 Acier fondu par la siilfuration (i) 0,00057 )> Piir la voio huniide dosé : Fer pur préparé par M. Peligot azote 0,00000 Fil de fer de carde, soumis par I\I. Bonis à l'action du gaz hydrogène humide, au rouge o ,00000 Fil de fer de carde avant le traitement par l'hydrogène humide o,oooo45 Fil de fer doux, soumis par M. le capitaine Caron à l'action du gaz hydrogène humide, au rouge o ,oooo5o Fil de fer doux 0,000075 Corde de piano, corde de Berlin 0,000070 Corde de piano o , 000086 Acier employé pour les frettes'de canons 0,000070 f.niMfE. — Remarques de 31. Ciievreitl sur la nécessité d'essayer les réactifs employés dans des njjérations de recherches à ioccasion de la précédente (ommiinicatinn. " Jj'iiitéressante coiiimiii)icalion de M. Boiissingaiill me siiggèie quelques réflexions que je crois devoir sotiiiiettro à l'Académie. « La présence de l'acide azotique ou azoteux dans les potasses vendues comme pures par les fabricants de produits chimiques n'est que trop fré- quente, par la raison (jii'aii lieu de traiter le sous-carbonate de potasse exempt d'acide azotique par de la cliaux pure, telle qu'on l'obtient [)ai exemple des écailles d'huîtres calcinées et lavées à grande eau potn eu séparer le chlorure, puis soumettant la potasse dite à la chaux, à l'ac- tion de l'alcool, coiume on doit le faire, dans l)eaucoup de fabriques de produits chimiques, on trouve plus économique de traiter simplement par la chaux du sous-carbonate de ])Otasse obtenu de la détonation d\i tartre «'t du nitre. Il y a plus de vingt ans que je fus ainsi trompé par do la potasse veudiic, i)oiir l'usage du lalioratoire des Gobelins, sous la dé- nominalion mcnsfmgere de jxitnsse à l'alcool, potasse que j'avais employée avec l'iiili ntion de voir s'il se dégageait du cyanogène ou de l'acide cyan- hxdrique du bleu de Prusse exposé dans le vide Itunineux ou à la clialetu- II) Deux cclMnlilInns iliffeienis d'une même provenance. ( '1 ) lorsqu'il se décolore. A ma grande surprise, je trouvai de l'acide azotique avec le cyanure de potassium. » Afin de montrer encore la nécessité d'essayer les réactifs employés dans des opérations de recherches, je rappellerai les faits que je signalai à l'Aca- démie en i844- I' ne s'agissait pas des réactifs vendus sous un nom men- songer, mais de solutions alcalines renfermées dans des flacons de verre blanc, à la matière desquels on avait ajouté, lors delà fonte, du verre plom- beux. Ces solutions avaient dissous de l'oxyde de plomb en quantité notable : aussi la laine qu'on y plongeait prenait-elle, après quelques heures, une couleur brune due à la réaction du soufre de la laine sur le plomb de l'oxyde. Depuis que j'ai fait ces observations, tous les flacons de mon laboratoire qui renferment des solutions alcalines sont en verre à bouteille, lequel est exempt de verre plombeux. « Rappeler des faits déjà anciens qui peuvent induire encore eu erreur ceux qui les ignorent, n'est point une chose superflue dans un temps où l'on est si pressé de publier des travaux à peine ébauchés. » On a parlé de la décomposition de l'eau par le protoxyde de fer (oxyde blanc de Thenard), j'ai constaté qu'elle a lieu lentement sous l'in- fluence de la lumière, et que l'hydrogène produit est pur. J'ai obtenu jus- qu'à 90 centimètres cubes de gaz hydrogène après une réaction de huit mois environ. » Remarques île M. Fre.my. 'c Le travail si important de notre savant confrère met hors de doute l'existence de l'azote dans l'acier : il permet de doser avec une exactitude rigoureuse la proportion d'azote que l'acier contient à l'état d'azoture et qui dépasse souvent 6 pour 100 du poids de la matière aciérante ; il prouve en outre qu'ime certaine quantité d'azote se trouve en combinaison avec le corps carburé et qu'on peut la déterminer au moyen de la chaux sodée. » En présence de ces résultats intéressants, il ne me paraît donc plus possible de dire aujourd'hui que l'acier n'est pas azoté. » « M. BoussiNGAULT, répondant à quelques observations présentées par M. Freniy, dit : qu'ainsi que l'indique le titre du Mémoire dont il vient de lire un extrait, le procédé par la voie humide a uniquement pour objet le dosage de l'azote des azotures contenus dans le fer et dans l'acier. Quant au résidu carburé laissé par les acides après la dissolution du mêlai, pour en doser l'azote il faut nécessairement avoir recours à l'emploi de la chaux 2.. ( "■ ) sodée. La détermination de la quantité absol ne d azote renfermée danslefer, l'acier et la fonte, présesite par conséquent deux phases distinctes : le dosage de l'azote des azotnres, et le dosage de l'azote des matières carburées. » M. BoissiXGACi.T met sous les yeux de l'Académie un trophée d'Indiens américains du rio Pasas;i, un des affluents des Amazones; c'est la pe;iu du crâne et de la face d'un ennemi tannée pai un procédé qui diminue l'éten- due des surfaces sans en altérer les proportions. PHYSIOLOGIE CO.MPARKE. — Sut telle (iiiestioii : Le venin des serpents exeice-l-il sur eux-mêmes l'action qu il exerce sur les autres animaux? /»// .^1. Guyon. " (x'tte question, pour la vipère, commune ou aspic {Fipera aspis), semblerait être résolue par la négative depuis les expériences de l'illustre Toscan Fontana, expériences d'où il résulte que le venin de la vipère aspic a été absolument sans action sur quinze individus de cette même vipère, savoir : » i" .Sur une vipère mordue, plusieurs fois, par une autre de plus gran- des dimensions; » 2" Sur une vipère, de laiile moyenne, mordue par deux autres de taille plus grande; » 3" Sur trois vipères mordues par sept autres, dans des |)arties dépour- vues de peau ; » 4° Sur cinq vipères mordues par plusieurs autres, à différentes reprises; " 5° Sur trois vipères inoculées au cou, an dos et à la queue, dans des parties dépourvues de peau, avec du venin d'autres vipères [)orté par la lancette; 1) 6" Sur une vipère inoculée avec son propre venin, par des plaies de la bouche proiluiles par du verre cassé ; » 7" l'jifiu, sur une vipère qui, après avoii- été mordue j)ar d'autres, s'inocula sou propre venin en .se mordant la queue. (Félix Fontana, Traité sur les yipères, chap. V, |). 22, dans l'ouvrage intitulé : Sur les Poisons et sur le Corps animal, t. P', avec planches; Florence, 1781.) » Ces expériences de Fontana s^trouvent corroborées par un fait observé, dans ces derniers temps, par iM. Alfred Duges. Il s'agit d'une vipère, de l'espèce commune, qui, excitée par des manœuvres extérieures, s'implanla ses crocs d:uis sa mâchoire inférieure sans qu'il en résultât rien de fâcheux pour l'animai. 1 Alfred Diigès, Résumé zoolo(ji(}uc sur les deux Vipères de France, Vipera as|)is et l'elias berus, dans les Mémoires de la Société bio- logique, aimée i8jo, p. 117, et reproduit dans la Gazette médicale, même année, p. 720.) ( '3 ) » Ce que nous venons de dh'e de l'innocuité, pour elle-même, du venin de la vipère aspic, nous le répétons de la vipère fer-de-lance ou bollirops de la Martinique et îles voisines [Botlnops lanceolalus), nous tondant sur des expériences qui nous sont propres, et insérées dans une thèse soutenue à Montpellier en i834, sous le titre suivant : Des accidents produits chez l'homme, et dans les trois premières classes des animaux vertébrés, parla vipère fer-dc- lance, avec cette épigraphe : Invocant et JEgyptii Ibes suas lonlra Ser- pentium advenlum. (Pline.) » Les expériences dont nous |)arlons étant |)eu ou point connues, à raison de la nature du travail où elles se trouvent, nous croyons devoir les reproduire. Mais, avant d'aller plus loin, et pour éviter des redites, un mot nous paraît nécessaire, tant sur la provenance que sur le mode d'intro- dnction du venin employé dans nos expériences. X Ce venin était fourni ou par des vipères vivantes, ou par des vipères tout récemment tuées (i); il était introduit, par les crocs de ces mêmes reptiles, dans les parties choisies pour l'inoculation. Cette introduction s'opérait d'abord naturellement, à l'instant de la pénétration des crocs, puis à l'aide d'une compression graduée de leurs vésicules ou réservoirs venimeux. » Première expérience. — Inoculation, sur deux bothrops de taille moyenne, de tout le venin d'un autre bothrop'i de cinq pieds et demi de longueur. » Août 1823. —Le 23, à 1 heures de l'après-midi, j'enfonce dans le dos et la queue des deux reptiles, les crocs de l'autre. Ces crocs laissaient voirie venin qui les remplissait et en sortait natiu*ellement avant la première ino- culation. » Le lendemain, 24, au matin, un liquide visqueux et transparent mouille la table sur laquelle étaient les leptiles, qui en sont eux-mêmes mouillés dans le pourtour des plaies. Ce liquide n'est autre que du venin revenu ou regorgé par les plaies, et qui abondait chez le reptile d'où il provenait. » Les animaux ne paraissaient pas souffrir, et il en était de même le lendemain, aS, au matin. Les plaies déjà semblaient tendre à se cicatrise! . Deux mois après, les animaux vivaient encore et paraissaient jouu- de la meilleure santé. (i) Nous habitions un fort ( le fort Bourbon ) où le bolhrops était très-multiplie, ainsi que dans les environs, et c'était dans ce fort que se payait une prime de 5o centimes accordée, sur notre demande, par le gouverneur général, alors le général comteDonzelot, par chaque serpent tué ou capturé. La jirinie payée, et d'après des instructions données à cet effet, les reptiles nous étaient immédiatement apportés, et c'est ainsi que nous avons pu nous livrer à de nombreuses expériences, consignées, la plupart, dans le travail que nous avons cité. ( -4 ) » Deuxième expérience. — Inoculaliou, sur un bollu-ops gris de a pieds et demi de longueur, de tout le venin de taiit autres bothrops de différentes di- mensions. » Février 1824. — Le 4, i« midi, j'enfonce, sous la peau et dans l'épais- seur du reptile, les crocs d'un bothrops de même couleur, qu'on venait de m'apporler, et j'y fais passer, à la manière ci-dessus indiquée, tout le venin des vésicules. >i Le 8, à 10 heures du matin, j'introduis, dans le dos de l'animal, le venin d'un jeune bothrops jaune; les crocs, après avoir donné passage à tout le venin des vésicules, sont |)rofondément enfoncés et brisés dans les ciiairs. » Le 17, je fais passer, dans différentes parties du corps, sous la peau et dans la profondeur des muscles, savoir : )> A g heures du matin, le venin d un jeune bothrops jaune; à 10 heiu'es, celui d'un bothrops femelle, de couleur grise, et de 4 pieds de longueur; et, enfin, à 5 heures et demie de l'après-midi, celui d'un jeune bothrops de la même couleur que le précédent. » Le lendemain, 18, à 5 heures et demie de l'après-midi, j'introduis en- core, dans différentes parties du corps, comme la veille, tout le venin d'un bothrops gris, de 2 pieds et demi de longueur. '< Le rg, l'animal est tout couvert d'un enduit blanchâtre et luisant qui lui donne lui aspect comme vernissé. Cet enduit est formé par le veiiin re- gorgé par les plaies des dernières inoculations. » Le lendemain, 20, dans la journée, introduction, dans l'épaisseur du dos, de tout le venin de deux bothrops qu'on venait de tuer; leurs crocs, iiprès y avoir vidé leurs vésicules, sont profondément enfoncés et laissés dans les parties. Cette inoculation fut la dernière. » Ainsi qu'on vient de le voir, l'animal, dans l'espace de seize jours (4 — 16), avait été abreuvé, qu'on me passe l'expression, de tout le venin de ses huit congénères. Il mourut six semaines après la dernière inoculation, celle (lu 20. Le reptile était alors très-amaigri, et cet amaigrissement, qui avait été progressif, était évidemment le produit d'un travail traumatique en rapport avec le nombre et la nature des blessures. Celles-ci, au nombre (1 luie trentaine au moins, étaient la plupart profondes et quelques-unes complifjuées, comme on l'a vu, de dents ou crocs brisés dans les parties charnues i;t autres. [Op. cit., p. GS-Gy.) » Les différentes expériences que nous venons de rapporter nous fai- saient dire, dans les conclusions de la thèse précitée, p 71 : ( i5 ) « Le venin de la vipère ter-de-lance exerce une action délétère sur tous » les animaux vertébrés des trois premières classes, excepté sur le reptile » lui-même. » » Ces paroles, et je pourrais ne pas le faire remarquer, diffèrent peu de celles de l'abbé Fontana, sur l'innocuité, pour son espèce, du venin de la vipère commune. » Depuis les expériences que nous venons de rapporter, sur le veiun du bothrops fer-de-lance, nous avons fait se mordre entre eux, en Algérie, et sans que jamais mort s'ensuive; savoir : » i" Des cérastes ou vipères cornues [Cérastes œg y ptiacus); M 2" Des échidnées mauritaniennes [Echidne mauritanica) ; » 3° Des échidnées à queue noire [Echidne melanura vel alncaiida\; » 4° Des cérastes avec des échidnées mauritaniennes; » 5° Des cérastes avec des échidnées à queue noire; » 6° Enfin des échidnées mauritaniennes et des échidnées à queue noire. » Des faits de pareille innocuité, pour d'autres espèces venimeuses, ont été observés au Jardin des Plantes de Paris. Mais, disons le peu que nous en savons. » Le 12 mars i85i, deux trigonocéphales noirs ou piscivores (J/7V/0//0- cepliahis cencliris vel piscivorus) se battent ensemble, et l'un est mordu par l'autre. Le blessé, après quelques contorsions, sans doute produites parla douleur, se retire dans un coin, où il passe le reste de la journée, ainsi que celle du lendemain. Quelques jours après, il avait repris ses habitudes ordi- naires, et, le 5 avril suivant, il avalait une souris en même temps que son adversaire en avalait une autre. » A quelque temps de là, le a6 avril i854, deux échidnées heurtantes [Echidne arietans) répètent entre elles le combat des deux trigonocéphales, et rien de pathologique ne s'observe après ce combat, ni sur l'un m sur l'autre des deux nouveaux combattants. » Le 3 juin de l'année dernière (1860), un trigonocéphale noir ou pisci- vore exprime, par des indices connus de son gardien (i), le besoin de prendre sa pâture, pour laquelle on lui jette un oiseau : il se porte sur lui avec tant de précipitation, qu'au lieu de le saisir, il saisit sa propre queue, où ses dents pénétrent profondément Aucun accident n a été, pour le rep- (i) M. Vallée, gardien de la Ménagerie de Reptiles du Jardin des Plantes. ( i6 ) tile, la conséquence d'une méprise qui, soit dit en passant, n'était pas la première du même genre offerte, dans le même lieu, par d'autres espèces venimeuses (i). » Les trois derniers faits que nous venons de rapporter, touchant le tri- gonocépliale noir et l'échidnée heurtante, ont eu pour témoin M. le profes- seur Auguste Duméril, et ce sont eux qui lui faisaient dire, dans un travail sur l'élablissemeul dont il a la direction : " J'avais été frappé de 1 innocuité » > Mais, ici, se présente un fait bien contraire à tous ceux qui précèdent, (ijLa méprise dont nuus |) (CMÎ*)=' N^ et (C^H=)= N% H'' ) (C'H^)^ ) peuvent être chassées de la solution par un courant de vapeur d'eau; reste alors le composé de diannnonlum pcntéthylique non volatil. » Traitée de nouveau par l'iodure d'éthyle, cette substance se change, en dernier lieu, en di-ioduro de diammonium hexcd)yli(pic. ( 2' ) » La formation du dérivé pentérhyliqne établit le caractère diatomique de l'ammoniaque en question. » J'ai étudié plusieurs bases fixes retenant un équivalent d'bydrogèue non remplacé. Les dérivés des bases éthyléniques méritent surtout à cet égard d'être mentionnés. L'éthylène-diamine et la diéthylène-diamine, soumises à l'action de l'iodure d'éthyle, donnent naissance aux séries des composés suivants : [(C=H*)" H«N^]"P, [(C^H*)"(C=H»)=H*N-]"P, [(CMP)"^ H^N'-]"I% [(C=H*)"(C^H^)»H=N»]"F, [^C=H^y-(C^H^)=H^N^]"P, [{C^H')"{C-H'YHN^]'P, [{C W)"\C' H'Y H i\^]" 1\ [{C-lV)"(C'Wf W]"V, [(C-H*)"=(C?H^)" N^]"P. » La nature diatomique de l'éthylène-diamine et de la diéthylène-dia- mine est établie suffisamment par leur origine, et par la détermination de leurs points d'ébullition et de leur densité de vapeur; de sorte que, pour élucider leur atomicité, il n'était pas nécessaire d'examiner les bases non volatiles retenant i équivalent d'hydrogène non remplacé, dont laformation n'a fourni qu'une preuve additionnelle d'un fait qui n'est pas contesté. Mais on voit aisément dans le cas des bases d'origine incertaine qui pourraient être très-décomposables ou difficilement accessibles, combien la formation de cette classe de sels doit faciliter ladiagnose des diamines, et peut devenir, dans certaines conditions, le principal critérium poiu- reconnaître l'atomicité d'une ammoniaque. » M. Kamo.\ de la Sagra adresse les tableaux d'observations météorolo- giques (mois de mars et d'avril) faites à la Havane par les élèves du collège de Belen. .>[0MIIVAT10I\S. L'Académie procède par la voie du scrutin à la nomination de la Com- mission chargée de décerner, s'il y a lieu, le grand prix de Mathématiques de 1861 , question concernant la théorie géométrique des polyèdres. MM. Liouville, Lamé, Chasles, Bertrand, Serret réunissent la majorité absolue des suffrages. ( 22 ) ^lÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. L Académie a reçu depuis sa dernière séance, mais avant la clôture du concours, quatre nouveaux Mémoires destinés au concours pour le grand prix de Mathématiques de 1861, question concernant le perfectionnement (le la théorie des polyèdres. Ces Mémoires, inscrits sous les n°* 4> 5, 6 et 7, ont été renvoyés à l'examen de la Commission. CHIMIR APPLIQUÉE. — Addition à la Noie sur In fabrication de l'orseille ; par M. H. Gaultier de Claubry. (Commissaires précédemment nommés: MM. Chevreul, Balard.) « Ainsi que je l'ai indiqué dans ma précédente Noie, un lait de chaux peut enlever par le seul contact aux lichens-orseille tous les produits colo- rables, mais avec cette différence extrêmement importante que, suivant qu'il est plus ou moins longtemps continué, ces produits peuvent être pré- cipités de la dissolution par un acide, ou ne peuvent être précipités, d'où résultent des conditions extrêmement différentes si l'on veut par leur moyen obtenir la couleur orseille. » Si, au lieu d'opérer à la température ordinaire, on porte la liqueur à l'ébullition pendant trois ou quatre minutes seulement, l'addition d'un acide ne sépare plus qu'une matière brune dont la couleur s'exalte par le contact avec l'ammoniaque sans fournir, ni à la température ordinaire, ni à une température élevée, la moindre quantité d orseille. » Si, au lait de chaux, on substitue divers sels solubles, tels que les phos- phates de soude, de potasse ou d'ammoniaque, le borax, le carbonate de potasse ou de soude, etc., à froid la transformation des produits colorables s'effectue très-rapidement, et à l'ébullition quelques minutes seulement suffisent pour que les acides ne donnent plus lieu à aucun précipité. I) Les alcalis puissants, comme la potasse, la soude, la baryte, la stron- tiane, effectuent encore plus rapidement que la chaux la iransformation dont il s'agit. " Ainsi (juc je l'ai signalé dans la précédente Note, le produit connu sous le nom ô'orseilte renferme plusieurs matières colorantes résistant inégale- ment à raction de divers agents. Lorsqu'il est obtenu à une température de ( 23 ) Go", il renferme une plus grande proportion de la couleur la moins alté- rable; mais préparé à la température ordinaire dans les barques, il en contient une proportion plus ou moins considérable. » Depuis longtemps on a appliqué la chaleur à la préparation de l'or- seille, soit en France, soit à l'étranger; on l'obtient ainsi plus rapidement et dans des conditions plus économiques. » MÉTÉOROLOGIE. — Cas (Cinefficacité apparente des paraloiinevres . (Extrait d'une Lettre de M. Duret, fîlatenr à Brioune (Eure) à M. Elle de Beaumont. ) « La foudre est tombée le dimanche 16 juin, à 4 heures du soir, sur ma filature quoique garantie par cinq paratonnerres, et a mis le feu dans les greniers et au troisième, près d'une croisée tabatière, et dans un métier à filer, long de 28 mètres, l^e feu a pris sur ■20 mètres. Il était aussi au deuxième étage dans un pignon de commande. Heureusement jetais avec quatre de mes fils dans le bureau tenant à la filature ; nous avons organisé les pompes, et en quelques minutes nous avons pu lancer l'eau et arrêter les progrès du feu » La longueur totale des bâtiments est de 65 meires. La foudre est tombée sur le haut du toit à 13 mètres du paratonnerre le plus voisin. Les paratonnerres avaient 5", 20 de longueur. J'ai fait visiter les paratonnerres, on n'a pas remarqué d'interruption depuis la pointe du paratonnerre jus- qu'au sol où le conducteur en fer entre dans le teriain toujours humide dans une profondeur de i mètre. Je ne sais à quoi attribuer ce sinistre. S'il vous était possible de me dire dans quelles conditions doivent être placés les paratonnerres,... je vous serais reconnaissant de vouloir bien m'indiquer où je pourrais m'adresser pour me tenir en garde contre un pareil malheur. » (Renvoi à la Commission chargée de l'examen des diverses comnuuiications relatives aux paratonnerres, Commission composée de MM. Becquerel, Pouillet, Regnault, Despretz, de Senarmont, Maréchal Vaillant.) HYDRAULIQUE. — Sur le jeu des machines à comprimer l'air au moyen de cInUes d'eau; Note de M. A. de Cai.igny. (Renvoi à l'examen de la Section de Mécanique.) » La réussite définitive des machines à comprimer l'air au moyen des chutes d'eau, de mon invention, a été annoncée, le 26 avril dernier, à la ( 24 ) (^llianibrc des Députés de Turin d'une manière officielle pour les grandes chutes d'eau du versant italien du mont Cenis. Il est intéressant pour la science de remarquer qu'au mois d'octobre 1860 les travaux de ces ma- chines avaient été interrompus, parce qu'on avait négligé une précaution que j'avais prise dans un appareil à colonnes liquides oscillantes, sur lequel j'ai eu l'honneur de répéter des expériences à l'Ecole des Mines, en 1837, en présence d'une Commission de l'Académie, qui a remarqué 1^ régularité de son jeu abandonné à lui-même. n Dans les circonstances où les tuyaux ne sont pas longs par rapport a la chute motrice, ce qui est précisément le cas des appareils tels qu'ils sont établis au mont Cenis, il ne faut jamais que l'orifice d'admission et celui de vidange puissent comnuuiiquer ensemble. Dans l'appareil précité qui a fonctionné à l'École des Mines et que j'ai d'ailleurs conservé, les choses sont disposées de manière que cette communication soit absolument impos- sible. On avait pris, il est vrai, au mont Cenis des précautions pour éviter cette communication ; mais elles n'étaient pas d'abord tout à fiùt suffisantes. H est arrivé une fois qu'une vanne cylindrique de vidange ne s'est pas bien fermée. La vanne cylindrique d'admission s'étant ouverte, l'eau s'est écou- lée par la vanne de vidange et a pris une énorme vitesse, d'où est résulté la rupture d'un tube de l'un des compresseurs. Le tube a été changé, on a pris des précautions pour que cette comnuinication entre les deux orifices d'admission et de vidange ne puisse plus exister, et l'on se montre très- satisfait de la marche de ces machines depuis environ six mois. )i Dans un dessin officiellement présenté à la Chambre des Députés de Turin, il est à remarquer que non-seulement cette difficulté n'avait pas été comprise par les constructeurs italiens, mais que ces deux orifices étaient représentés comme devant être entr'ouverts ensemble. Ainsi je n'avais pas été bien compris, et je ne l'ai été complètement qu'après ini accident au- jourd'hui réparé. )) Le dessin présenté d'abord par ces Messieurs m'a été communiqué par M. Chio, professeur à l'Université de Turin, connu de l'Académie par des Mémoires publiés dans le Recueil des Savants élraïKjeis. Quant à la Gazettn di Torino du 3i janvier, qui parle de l'accident précité, et au journal officiel relatif à la séance de la Chambre des Députés de Turin du 16 avril 1861, j'en dois la communication à M. Baruffi, professeur à la même Université. » MÉCANIQUE. — Expériences faites en 1848, 1849 e; i85o sur des procédés de sciage permeltant de débiter des bois sous formes cylindriques, hémisphériques, tronconiques; parM. Ath. Dupré. « Dans ces expériences, la force employée a été celle d'un cheval se re- posant fréquemment lorsqu'on lui demandait un travail trop considérable. Forme cylindrique. » Première expérience. — En moins d'une minute une baguette carrée grossière, mue sur un support convenable, a été arrondie par une scie cylindrique tournant très-rapidement et est sortie, après avoir traversé l'arbre creux du tour, assez parfaite pour que le papier sablé l'amène promptement au degré de poli nécessaire pour vernir. Des cannes et des manches de parapluies ont été préparés de la sorte. » Deuxième expérience. — Un bloc |)orté par un chariot vertical réglé par la méthode du retournement a reçu l'action simultanée de cinq lames de scies cylindriques; elles ont détaché cinq anneaux dont le plus grand avait 3o centimètres de hauteur et autant de diamètre. Ces anneaux, et d'autres analogues, ont servi à faire des tamis, des moules à fromages, des mesures, des seaux, des barils, etc. L'un d'entre eux, ayant 3o centimètres de long sur 24 de diamètre, a été comprimé au moyen d'une presse particulière et amené à n'avoir plus que 21 centimètres à chaque extrémité; deux fonds préparés à l'avance ont été placés en rnème temps et on a obtenu un baril à contour continu d'un aspect agréable. Des seaux ont été fabriqués de la même manière; munis de quatre cercles minces en fer et d'une anse, ils ont été d'un bon usage. Formes sphérif/uc et tronconique. » Première expérience. — Une scie hémisphérique de 20 centimètres de diamètre dont les vibrations étaient arrêtées par le frottement d'un petit tampon, a servi à débiter rapidement un bloc cylindrique en calottes plus épaisses au milieu que vers les bords. Les surfaces étaient lisses et, en pla- çant chacune d'elles sur un mandrin particulier, un temps très-court a suffi pour en faire des écuelles dont le pied était produit en enlevant seulement un peu de bois à l'extérieur. » Deuxième expérience. — Une scie semblable de 4o centimètres de dia- mètre et d'une forme peu exacte n'a pas donné de bons résultats. G. R., 1S61, 2"'E Seniaslre. (T. LUI, N" 1.) 4 ( 26) » Tioisième expérience. — Un bédane a été substitué aux scies pour la fa- brication des écuelles sans beaucoup de succès pour la forme sphérique, mais avec de» résultats satisfaisants quand on a adopté la forme tronco- nique. Un cylindre de 3o centimètres de diamètre a donné presque sans perte de bois de nombreuses lames tronconiques munies d'un pied, et à chacune desquelles un fond a été ajusté ensuite. Forme cylindriqiw spirale. » Une scie va-et-vient, qu'on aiu-ait pu remplacer par une scie droite continue, a servi à débiter un bloc dont Taxe lui était parallèle, en une seule lame et par un seul trait de scie allant en spirale de la circonférence jusqu'à wue. certaine distance du centre. On a coupé ensuite dans cette espèce de planche enroulée sur elle-même tantôt un tour, tantôt plus, tantôt moins. Les bonis étant mis en contact, puis le bois comprimé et cerclé, on a obtenu des seaux et barils dans lesquels le joint unique s'apercevait difficilement. En employant les procédés connus pour courber les bois, on pourrait ob- tenir ainsi des planches de grandes dimensions et, si elles étaient suffisam- ment minces, cas dans lequel on les redresserait sans peine en 1rs collant sur les murailles et appliquant des baguettes à moulure, il ne serait pouil impossible d'obtenir pour les appartements des boiseries à bas prix, car on tirerait ainsi parti de blocs qui par les procédés ordinaires seraient difficiles a utiliser. » Beaucoup d'autres essais, qu'il serait trop long de détailler, ont eu lieu avec des succès divers : il a été fait, au moyen de scies, des planches très-bien polies, des rainures et des languettes, des étuis, des boîtes rondes et ovales, des cadres et des caisses à fleurs ornés de découpures d'un agréable effet, etc. » Cette Note, à laquelle sont joints des duplicata de demandes pour brevets d'invention et de perfectionnement relatifs à ces procédés, est renvoyée à l'examen de la Section de Mécanique. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur la distribution de l'électricité dons les conducteurs cristallisés ; par M. N.-A. Renard. (Extrait.) « L'auteur, partant de l'hypothèse d'un seul fluide, examine successive- ment : i" le cas d'une plaque dont les faces sont perpendiculaires à l'un des axes principaux de conducùbilité, en négligeant d'abord l'action de l'air, • " . ■ • ( 27 ) puis en ayant égard à cette action; 2° le cas d'une plaque inclinée d'une manière quelconque sur les axes principaux de conductibilité, et soumise aux mêmes conditions; 3° le cas d'un milieu cristallisé indéfini. Il suppose, dans chaque cas, que l'électricité arrive dans le conducteur cristallin ou en sort par un ou plusieurs électrodes. Sa théorie est exactement d'accord avec les expériences connues de M. Wiedemann et de M. de Senarmont. « (Commissaires, MM. Duhamel, de Senarmont.) PHYSIQUE. — Recherches théoriques et expérimentales sur l'électricité considérée au point de vue mécanique. Troisième partie : De l'état variable des courants dans leurs circuits; par M. Marié Davy. (Commissaires précédemment nommés : MM. Dumas, Pouillet, Regnault.) M. Alex. Mayer, qui avait précédemment soumis au jugement de l'Aca- démie un appareil destiné à porter directement dans les voies aériennes les substances médicamenteuses, appareil désigné sous le nom d'inhalateur, en présente aujourd'hui un nouveau modèle auquel il a fait subir diverses modifications qui doivent en rendre l'emploi plus sûr en même temps que plus commode pour les malades. (Commissaires précédemment nommés : MM. Andral, J. Cloquet.) M. Carrière adresse, de Nimes, une Note sur la Camargue et sur les moyens que l'on pourrait tenter pour rendre à l'agriculture de vastes espaces de terrain, qui sont encore à peu près perdus pour elle, malgré les essais de dessèchement qui ont été faits à diverses reprises. Cette Note, qui est accompagnée d'une Carte coloriée, est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Boussingault, Balard et Clapeyron. M. Sauvageot, qui avait dans une des précédentes séances communiqué les résultats de ses expériences sur l'application de l'électricité aux vers à soie malades, transmet, comme pièce justificative, une Note de M. Lambert qui lui avait fourni les larves malades et qui a été témoin du succès obtenu dans ce cas qui semblait laisser peu d'espoir. (Renvoi à la Commission des vers à soie.) 4.- (.8 ) M. JoDix adresse, de Stenay, la suite de ses recherches sur le dévelop- pement des Mucédinées. (Renvoi à l'examen de la Commission désignée pour une précédente com- munication de l'auteur. Commission qui se compose de MM. Chevreul, Milne Edwards, Decaisne, Regnault et Bernard.) M. IIosFORD adresse de Stratford-Grove, comté d'Essex (Angleterre), la formule d'un médicament qu'il dit avoir réussi contre le choléra-morbus toutes les fois qu'il était donné à temps. ( Renvoi à la Commission du legs Bréant. ) CORRESPONDANCE. « M. Milne Edwards présente une série d'ouvrages sur l'histoire natu- relle des vers intestinaux, par M. Molin, professeur à l'Université de Padoue ; il appelle également l'attention des zoologistes sur les recherches du même auteur relatives à la structure du cœur des Ophidiens. « Les publications de M. Molin sur les vers intestinaux sont renvoyées au concours de Médecine et de Chirurgie. {Foir au Bulletin bibliographique.) M. Mii.NE Edwards présente également, au nom de l'auteur, M. de Ca- licjny , une Notice historique et critique sur les machines à compression d'air du mont Cenis. (Renvoi à la Section de Mécanique.) L'Académie des Sciences de Bermn adresse luie nouvelle livraison des Comptes rendus mensuels de ses séances et xuie table générale de ces Comptes rendus pour les années 1 836-58. ASTRONOMIE. — Nouvelle comète observée le 29 juin; Lettre de M. II. GoLDSGII.^lIDT. « Une grande comète se trouve au ciel nord, dans !a constellation du Cocher, à la place désignée par les Ephéniérides de M. Hind, de la comète, dite de Charles-Quint, de i556. Le 29 juin, dans la soirée, j'ai aperçu une grande clarté au nord, et très-bas à l'horizon, à travers des éclaircies : c'était la queue de la comète qui s'étendit hier 3o juin dans la nuit sur une lon- gueur de 35° et large de 3 à 4°> légèrement convexe vers la gauche du specta- (29) leur, et atteignit presque l'étoile Polaire, ce qui donne une longueur réelle de 17 millions de lieues. » Une ligne menée par yj et y de la Grande Ourse, et -y et jS de la Petite Oiu-se, passait par la comète à i3''3o'". L'enveloppe lumineuse du coté du soleil s'étalait en éventail, plus visible à droite du noyau, lequel, quoique brillant, n'offrit rien de remarquable encore. » Lettre de M. Coulvier-Gravucr sur le même astre. a Hier soir, 3o juin, à la chute du jour, M. Chapelas-Coulvier-Gravier étant en observation, aperçut au N.-N.-O. comme un rayon brillant, ter- miné par un point lumineux représentant assez bien l'image d'une comète. La nuit augmentant, les couches de nuages, devenues moins denses, per- mirent alors de saisir l'ensemble du phénomène. » Cette comète était, à 10 heures du soir, entre j3 et 0* Cocher, environ i3° au-dessus de l'horizon. A 11 heures du soir, au moment de son pas- sage au méridien inférieur, à 8" au-dessus de l'horizon, ou à 0° d'azimut et 82" de la verticale. Nous laissons aux astronomes le soin d'en donner la position en déclinaison et en ascension droite qu'ils peuvent, à l'aide de leurs instruments, obtenir avec toute la précision mathématique désirable. )) Cette comète est magnifique, son noyau brille de l'éclat de Vénus ; sa queue, très-large et un peu courbée, avait une étendue deplusde 45°, puis- qu'elle dépassait la Polaire. » GÉOGRAPHIE. — Détermination de la longitude de Paranagua au moyen d'épreuves photographiques de l'éclipsé du 7 septembre i858; par M. E.mm. Liais. « Après l'éclipsé de Soleil du 7 septembre i858, je communiquai à l'A- cadémie les résultats des observations faites dans la baie de Paranagua, par ordre de S. M. l'Empereur du Brésil, en même temps que je transmettais une copie du Rapport de la Commission chaigée de l'observation de ce phénomène, Commission dont je faisais partie. » Dans ce travail, qui a été plus tard l'objet d'un Rapport de M. Faye, j'avais indiqué les résultats qui se pouvaient déduire à première vue des épreuves photographiques que j'avais prises du Soleil partiellement éclipsé avant et après la totalité. Depuis cette époque, j'ai soumis ces épreuves à des recherches approfondies, et dans la présente Note j'ai pour but d'in- diquer les résultats que j'en ai déduits pour la longitude de Paranagua. ( 3o ) » En mesurant sur ces épreuves les angles de position de la ligne des cornes, je trouvai que ces angles, tout en manifestant une loi régulière de variation, présentaient cependant de légères anomalies que j'attribuai d'a- bord à des torsions de l'instrument, comme je le mentionnai dans le Rap- port. Mais en prenant les coordonnées des centres des deux astres, d'après celles d'un grand nombre de points de leur contour, j'ai reconnu que les anomalies de l'angle de la ligne des cornes n'existaient pas pour l'angle de la ligne des centres, et, par des expériences directes sur l'instrument, j'ai vu qu'il ne pouvait pas d'ailleurs fléchir de manière à donner lieu aux ano- malies observées. L'explication de ces dernières doit donc être cherchée uniquement dans le défaut de netteté des cornes, qui sont généralement ar- rondies sur les épreuves, comme le mentionne le Rapport de la Commis- sion brésilienne, et il faut admettre que quelquefois l'une d'elles s'est plus étendue que l'autre. » Après avoir pris sur chaque épreuve les coordonnées d'un grand nom- bre de points du contour lunaire, contour qui parfois présentait sous le microscope de légères dentelures, ce qui obligeait à multiplier le nombre des points, j'ai essayé de reconnaître par le calcul si ce contour ne serait pas mieux représenté par un arc légèrement elliptique que par un arc de cercle. Mais je n'ai pu reconnaître aucune ellipticité sûrement accusée, et j'ai alors déterminé les coordonnées du centre de la Lune en regardant le contour comme circulaire. » La détermination des coordonnées des centres des deux astres a formé la première partie de mon travail. Les distances des centres ont été déduites de ces coordonnées, et leur translormation en arc a eu lieu au moyen d'é- preuves spéciales sur lesquelles l'image du Soleil a été prise deux fois à un intervalle de temps connu. .. La deuxième partie du travail consiste dans la correction des positions des deux astres à l'aide d'observations de la même époque. J'ai employé pour la Lune une série d'observations faites à l'Observatoire de Greenwich, de juillet à novembre i858 inclusivement, observations que M. Airy a eu l'obligeance d(; me communiquer. Ces observations ont été faites, les unos au méridien à l'aide du iransil-circle, les autres hors du méridien avec Vnlt- nzimul. » Considérant que si la parallaxe des Tables était exacte, les deux instru- ments devaient avoir les mêmes corrections à appliquer aux Tables pour Tas- cension droite delà Lune, en ayant égard à la petite variation de ces cor- rections dans l'intervalle des observations, variation qui pouvait se déduire ( 3, ; des observalions consécutives au transit, et rjue, clans le cas contraire, la différence des corrections indiquées par les deux instruments faisait con- naître la correction à appliquer à la parallaxe tabulaire, j'ai pu dédiiire des observations de Greenwich, pendant tonte la période de juillet à novem- bre i858, les corrections à appliquer à l'ascension droite, la déclinaison et la parallaxe de la Lune, données par le Nautical Almanac. n Remontant alors aux expressions analytiques de ces trois coordonnées lunaires, j'ai formé des équations de condition entre ces corrections des portions, données par l'observation, et celles qu'il convenait d'appliquer aux coefficients et aux arguments des termes principaux du mouvement et des perturbations lunaires pour représenter les observations pendant la pé- riode en question, et j'ai eu ainsi les corrections à appliquer aux Tables pour tous les instants de cette période. J'en ai déduit celles qui convenaient à l'époque de l'observation de l'éclipsé du 7 septembre i858. » Pour le Soleil, j'ai employé des photographies de cet astre faites par moi à Paranagua pendant son passage à la lunette dans le méridien, les ouvertures ayant coïncidé avec des battements du chronomètre, et les épreuves portant à la fois l'image de l'astre et celle des fils. Les distances des deux bords aux fils ont été mesurées plus tard avec précision. C est, on le voit, la méthode d'observation de M. Faye qui a été appliquée sur ce point pour la première fois. Ces observations m'ont donné l'erreur de 1 as- cension droite et, par suite, delà longitude du Soleil, en supposant connu le méridien de la station de Paranagua, ou mieux, une équation de condi- tion entre la correction de la longitude tabulaire du Soleil et celle de Para- nagua, équation à l'aide de laquelle je pouvais éliminer la première cor- rection dans les équations fournies par les épreuves photographiques de l'éclipsé, de manière à n'avoir plus pour seule inconnue que la longitude de Paranagua. » Les positions des astres étant ainsi corrigées, j'ai pu passer au calcul de cette dernière longitude. Deux méthodes ont été employées dans ce but. Les \2 épreuves obtenues donnaient la distances des centres et 12 angles de position de la ligne des centres. » J'ai appliqué aux 12 distances des centres la méthode ordinaire du calcul des longitudes par les éclipses, en laissant inconnue lacorrectiondeia parallaxe lunaire du Nautical. Almanac. J'ai eu ainsi 12 équations de con- dition desquelles j'ai déduit à la fois la longitude de Paranagua et la correc- rection de la iiarallaxf de la Lune. Cette dernière correction ainsi obtenue ne différait que de o", 17 de celle que m'avait donnée la comparaison entre ( 3a ) les observations de Greenwich au traiisit-circle et à Vall-azimul. Cet accord prouve la grande exactitude que donne aux observations de ce dernier éta- blissement l'emploi du cbronograpbe électrique pour l'enregistrement de l'instant des observations. Reportant ensuite la valeur de la longitude de Paranagua dans l'équation de condition que les photogra])hies méridiennes m'avaient donnée entre cette longitude et la correction de la longitude du Soleil du Naatical Almannc, j'ai trouvé que cette dernière devait être augmentée de 5", 3. •1 La seconde méthode que j'ai appliquée re[)Ose entièrement sur l'em- ploi des angles de position. Je l'ai exposée dans une Note antérieure. Dans cette méthode, la variation des angles de position de la ligne des centres dans le voisinage delà totalité sert à déterminer la plus courte distance des centres avec une très-grande exactitude, en même temps que la valeur de ces angles déposition, au commencement, au milieu et à la fin du phéno- mène, sert à connaître les corrections de l'instrument, desquelles il est tenu compte. La plus comte distance des centres étant connue, l'intersection avec le parallèle de latitude, de la ligne sur laquelle (dans le sens observé) a lieu cette plus courte distance, d'après les éphémérides corrigées par les observations correspondantes, fait connaître le lieu de la station, toutes les fois que la bande éclipsée diffère notablement d'un parallèle. Cette méthode a l'avantage d'être indépendante de la détermination de l'heure locale et, par conséquent, de l'équation personnelle de la déterminatioti de l'heure. Le résultai qu'elle m'a donné ne diffère de celui de la première méthode que de i",8; ce qui prouve que l'heure locale avait été déterminée à un dixième de seconde près, et montre en même temps la grande exactitude de l'emploi de la photographie pour la détermination des longitudes terrestres par les éclipses. » La longitude de Paranagua (maison du docteur Reichsteiner) ainsi obtenue est par la moyenne des deux méthodes : En temps, 3'' iS"* 32',4o, ou en arc 48° 23' 6" ouest de Greenwich. La latitude (le la même station est 25° 3o' 33", 24 sud. « J'ai l'espoir que l'Académie accueillera avec bienveillance ce premier résidtat de l'application de la photographie à la détermination des longi- tudes terrestres. J'avais eu le désir d'appliquer également la méthode de M. Faye par les longueurs de cordes mesurées stu- les photographies; mais, sur mes épreuves, la forme \i\\ jieu arrondie des cornes s'est opposée à cette application. » (33) PHYSIQUE. — Cinquième Mémoire sur une action de la lumière invonnue jusqu'ici; par M. Niepce de Saist- Victor. « En continuant mes expériences sur l'action que la lumière exerce sur tous les corps poreux ou rugueux, en leur donnant une activité persistante pendant longtemps pour réduire les sels d'argent et décolorer les étoiles, j'ai constaté quelques faits nouveaux que je vais rapporter. » Ainsi, en exposant à un fort soleil pendant deux ou trois heures une partie fraîchement cassée de la tranche d'une assiette de porcelaine opaque et l'appliquant ensuite sur un papier préparé au chlorure d'argent, ou obtient après vingt-quatre heures de contact une réduction du sel d'argent dans la partie correspondante à celle qui a été frappée par la lumière, et rien dans celle qui en a été préservée. Certaines porcelaines tendres ac- quièrent plus facilement cette activité. » Une plaque d'acier, polie dans une partie et dépolie dans l'autre au moyen dune assez forte action d'eau forte et parfaitement nettoyée à l'al- cool, a été ensuite insolée trois ou quatre heures dans les conditions sui-« vantes : moitié de la plaque polie et dépolie sous un écran opaque et l'autre moitié sous un verre blanc. La plaque a été ensuite recouverte par un papier préparé au chlorure d'argent albuminé. Après vingt-quatre heures de con- tact, j'ai obtenu une impression de la partie dépolie qui avait été frappée par la lumière, mais rien dans la partie polie, ni dans celle dépolie placée sous l'écran. u Une lame de verre fortement dépolie et parfaitement nettoyée à l'eau distillée a donné les mêmes résultats que la plaque d'acier. » Je dirai que la lumière a moins d'action sous un verre violet que sons un verre blanc. » Ces expériences démontrent donc qu'il n'est pas nécessaire, pour que la réduction des sels d'argent ait lieu, qu'il y ait une action chimique comme lorsque l'on iiisole un sel métallique avec une matière organique, ou sim- plement une des deux matières. » M. Arnaudon, chimiste de Turin, a répété quelques-unes de mes expé- riences dans les différents gaz, et les résultats ont été les mêmes qu'à l'air libre. Moi, je me propose de les répéter dans le vide lumineux. » Avant de passer à d'autres expériences, je rappellerai que j'ai constaté que la terre insolée donnait des traces de cette activité jusqu'à la profon- C. R., 1861. 2"^'^ Semestre . (T. LiU, N" 1) 5 ( 34 ) deiir de i mètre, épaisseur qui doit varier selon la nature des terrains et selon le degré d'insoialion. Mais cette activité déiuontre bien l'action conti- nue de la lumière dans la végétation, et l'expérience suivante viendrait a l'appui : Dans un tube de fer-blanc tapissé d'un carton imprégné d'acide tartriqtie et insolé au point de réduire fortement l'azotate d'argent, j'ai placé au milieu du tube, sans contact, une petite vessie renfermant une faible solution d'amidon; après quarante-buit heures, j'ai constaté que cet amidon réduisait f;iiblement la liqueur de lîarreswil; un autre amidon, placé. dans les mêmes conditions excepté l'insolation, n'a rien produit dans la liqueur. » Cette activité acquise par un corps insolé a donc, dans beaucoup de cas, la même propriété que la lumière; mais je vais citer une expérience où elle n'agit pas de même : Ainsi, on sait que les bitumes comme les résines s'oxy- dent à l'air et à la lumière ; cli bien, je n'ai pas pu, avec celte activité acquise par un corps insolé, solidifier un vernis au bitume de Judée, de même qu'un bitume insolé ne réduit pas les sels d'argent. Cela tient peut-être à ce que cette activité, comme la lumière, ne peut pas pénétrer et se fixer 'dans la couche lisse du bilume de Judée? » Une plaque de fer oxydée dans l'ombre ne réduit pas les sels d'argent, mais elle les réduit si elle est insolée. » Voici maintenant des expériences que j'ai faites dans le but de savoir, comme cela a été annoncé plusieurs fois, si la lumière aimantait un barreau d'acier. Eh bien, après avoir écarté toutes causes d'erreurs, il m'a été im- possible d'attirer une aiguille à coudre suspendue à un cheveu, par une Hutre aiguille insolée très-longten)ps sous un faisceau de lumière concentrée par une forte lentille, soit avec l;i lumière blanche, soit en faisant à celle-ci traverser un verre violet. » J'ai ensuite enveloppé une aiguille dans un papier imprégné d'azotate d'urane ou d'acide tartrique et insolé, de même j'ai suspendu une aiguille horizontalement dans des tubes contenant des cartons insolés, et les ré- sultats ont toujours été négatifs : ce qui prouve que cette activité, dont j'ai parlé plus haut, n'est point due à l'électricité, comme on l'a prétendu. » J'ai ensuite répété les premières expériences sur des aiguilles très- faiblement aimantées, pour voir si je parviendrais à les désaimanter: résul- tats toujours négatifs. » CoiK limions. 11 résulte de rensemble de mes expériences que celte activité persistante donnée par la lumière à tous les corps poreux, même les plus inertes, ne peut même pas être de hi phosphorescence, car elle ne du- (35 ) rerait pas si longtemps, d'après les expériences de M. Edmond Becquerel ; il est donc plus probable que c'est un rayonnement invisible à nos yeux, comme le croit M. Léon Foucault, rayonnement qui ne traverse pas le verre. » Quant à l'aimantation et à la désaimantation, il m'a été impossible de rien obtenir avec la lumière seule. » PALÉONTOLOGIE. — Note SUT la découverte d'un castor (Sfeneofiber viciacensis) à Auneux et sur le terrain f alun ien dam Eure-et-Loir ; par'M. A. Laugel. « J'ai trouvé dans une sablière, à Auneux, prèsLumeau (Eure-et-Loir), une mâcboire inférieure de Steneofiber viciacensis, P. Gervais, portant encore une partie de la dent incisive et deux des quatre molaires : celles-ci ont une île d'émail dans chacun des doux lobes. J'ai découvert, dans la même sablière, une arrière-molaire du Maslodon tapiroides, une astragale de rhi- nocéros, et des fossiles d'eau douce, probablement du genre t/n/o, mais en débris nacrés à peu près indiscernables. Le sable forme des lits irréguliers dans une argile verte et jaune-chamois très-compacte : il contient de petits galets quartzeux tout à fait identiques à ceux qu'on trouve dans les faluns de la Touraine. T^e terrain falunien dépasse, on le voit, la forêt d'Orléans, où il est représenté par des sables et des graviers. J'en ai découvert plu- sieurs îlots isolés et circonscrits dans le département d'Eure-et-Loir; les argiles contenant des lits de sables, à Auneux, occupent un assez grand espace sur les commîmes de Lumeau, Baigneaux, Dambron et Poupry; elles y forment une véritable petite Sologne, humide et marécageuse, au milieu du calcaire de la Beauce; je signalerai encore des îlots falunicns beaucoup plus petits à Sautilly-le-Vieux, près du Puiset, près de Troncrain- ville, du château de Saint-Germain, à Fresnay-l'Évéque et à Terre-Noire, près de Terminiers. Le terrain est en tous ces points formé d'argile et de sable grossier, contenant quelquefois des boules et des rognons de sable endurci, renfermant au centre de la strontiane sulfatée calcarifère, fis- surée, comme on en voit dans les rognons des marnes du gypse. » GÉODÉSIE. — Tableaux d'altitudes préparés pour l'usage de l'Ecole des Mines; Lettre de M. de Cuancouktois à M. Elie de Beaumont. « J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien soumettre à l'Académie des Sciences l'exemplaire ci-joint des douze premiers tableaux d'altitudes que j'ai fait autographier à l'usage des élèves de l'Ecole des Mines. Je désire que 5.. ( 36) ce premier essai d'un répertoire d'attitudes comparées soit jugé digne d'être admis à la bibliothèque de l'Institut. » Prenant pour base les listes que vous donnez habituellement dans vos leçons sur le relief du globe, je me suis naturellement efforcé de ne les com- pléter, pour former ces tableaux, qu'avec des cotes fournies par les docu- ments les plus estimés ou les plus nouveaux. Mon travail, en tant que com- pilation, n'est donc pas, je l'espère, dépourvu de toute valeur critique. Ce- pendant ce n'est pas à ce point de vue que je voudrais attirer sin- lui l'atten- tion. J'attache principalement de l'importance à la méthode que j'ai suivie dans la disposition des diverses cotes et que je crois utile pour la propaga- tion des notions d'orographie trop souvent négligées ou faussées. » Le principe de cette méthode est simplement la réunion des cotes de même genre par colonnes verticales et des cotes de même région par lignes et tranches horizontales. » Les altitudes absolues, comptées positivement ou négativement à par- tir de la surface du sphéroïde moyen des mers, sont donc placées par caté- gories dans quatre colonnes dont voici les titres qui indiquent le caractère de chaque catégorie : » IL Niveaux d'eau. — Mers, lacs, fleuves, rivières, sources (canaux), (marais, crues, limites des neiges). » III Cavités. — Vallées, cols, lits de rivières, fonds de lacs (excava- tions, ouvrages souterrains). » IV. Méplats. — Plaines, plateaux, dépressions, fonds de mer (terrasse- ments, ponts, niveaux divers). » V. Sommités. — Montagnes, pics, collines, écueils (édifices). » Il m'a paru que ces divisions suffisaient toujours pour mettre en évi- dence ou |H'éparer les rapprochements que l'on jieut établir entre les cotes orographiques de divers genres. 11 y a bien quelques difficultés à classer sous un si petit nombre de rubriques certaines cotes à double rôle, mais elles sont inhérentes à tout classement de choses naturelles , et d'ailleurs les différentes variétés d'éléments orographiques compris dans une même colonne ne se présentant pas ordinairement à la fois dans un même pays, ou tirant leur caractère ambigu de la variation de l'échelle à laquelle on étudie la topographie ; on arrive souvent à tourner ces difficultés par un ordre convenable établi dans la succession des localités, de manière à assu- rer à chaqiie partie des tableaux un cachet d'homogénéité, ce que l'on pour- rait appeler un coefficient de nature et d'échelle, différent de l'une à l'au- tre, mais constant pour chacune. ( 37) » C'est là qu'est le plus grand travail ; on le voit tout de suite par ces indications, j'ai cherché à composer des groupes orograpliiqass nalureU. » La désignation de ces groupes constitue la colonne d'outrée du tableau intitulée : » I. Groupe cjéocjraphique. — Région, contrée, pays, bassin, chaîne (État, circonscription politique, administrative, etc.). » Ici encore une difficulté, celle de l'hétérogénéité des dénominations c^éographiqnes. J'ai eu aussitôt recours aux vieux noms de pays qui s'appli- quent ordinairement à des circonscriptions naturelles très-nettes. A défaut de ces noms, ou bien lorsque le petit nombre des chiffres acquis ou impor- tants n'en permettait pas l'application, je me suis servi des dénominations politiques ou administratives modernes et anciennes, en faisant d'ailleurs ressortir autant que possible d'une manière analogue chaque sorte de dési- gnation. » Je me suis seulement départi de l'observation des circonscriptions na- turelles pour les groupes à cheval sur les frontières de France, afin de réunir dans des feuilles distinctes (les quatre premières) tous les documents con- cernant le territoire français. Mais l'annexion delà Savoie et du comté de Nice survenues après la composition des feuilles, et d'ailleurs si conforme au groupement naturel, m'a déjà donné lieu de regretter d'avoir eu égard à des limites artificielles dans un travail de géographie naturelle et gé- nérale. » La graduation du nombre des détails en raison de l'éloignement relatif est peut-être la seule manière dont il convienne de tenir compte des conve- nances nationales, et je dois dire même que si j'ai établi une pareille gra- duation dans mes tableaux, le défaut de documents à ma portée en a été la principale cause. » La rareté des cotes de profondeur sous-marines m'a iléterminé à subor- donner presque toujours leur mention aux ensembles d'altitudes des conti- nents voisins. Le rapprochement des résultats concernant un même bassin est d'ailleurs facile à opérer par renvoi. » J'ai cru intéressant de signaler par des doubles cotes le jeu des marées et des crues dans la colonne des niveaux d'eau , comme aussi d'y faire figurer les hauteurs limites des neiges. » Enfin dans les trois autres colonnes, j'ai inséré quelques cotes relatives à des édifices ou à des ouvrages divers, puits de mine, et même des hauteurs d'ascensions aérostatiques, soit comme exemple de m.ixima obtenus et ( 38) comme termes de comparaison , soit encore comme moyennes réalisées (aqueducs, viaducs). » Une coloime intitulée : VI. Différences (saillies ou profondeurs) ou rapports, fait ressortir numériquement la principale relation des altitudes consignées sur une même ligne. « L'avant-dernière colonne, intitulée : VII. Représentalion graphique à l'échelle de âTô'ôirô' complète les moyens d'appréciation. Elle peut tenir lieu des coupes verticales impossibles à établir pour de grandes régions, et me paraît à divers égards préférable aux coupes à hauteurs exagérées qui sont la source de beaucoup d'erreurs. » J'ai cherché d'ailleurs à maintenir dans les nombres des cotes Bgnrées des proportions susceptibles d'imprimer à la représentation graphique de chaque groupe naturel, un caractère d'ensemble saisissable. » Les limites des neiges sont marquées dans cette colonne par des lignes ponctuées. » Je regrette de ne pas y avoir tracé des lignes de niveau de 5oo en 5oo mètres. Mais on y suppléera avec avantage en jiromenant une bande de papier divisée en demi-millimètres qui mesurent des hauteurs de loo mètres. » A l'aide de ce petit accessoire facile à établir, cette colonne graphique permettra de trouver rapidement tous les points voisins d'une surface d'alti- tude donnée. Elle tient donc lieu en quelque sorte d'un répertoire inverse rédigé par ordre de grandeur. u Une dernière colonne indique sommairement l'origine des cotes men- tionnées. Le cadre des tableaux déjà très-rempli ne me permettait pas de faciliter davantage le retour aux sources. )i Je n'ai pas besoin de dire à ce sujet que je recevrai avec reconnaissance toutes les rectifications ou simples questions de doute qui maideraient à reprendre un travail dont le côté aride m'aurait peut-être rebuté, si je l'a- vais bien mesuré avant de l'entreprendre, mais que je désire maintenant perfectionner. Tel qu'il est, avec ses imperfections, ses desiderata, j'espère qu'il pourra déjà être de quelque utilité. 11 sera prochainement complété par les feuilles, au nombre de six ou sept, relatives à l'Asie et à l'Amérique. » Je profiterai de la présentation de ce complément pour présenter quel- ques considérations sur les résultats qui peuvent en être tirés, mais que je voudrais surtout voir ressortir pour chacun de la seule inspection des tableaux. » (39) M. LiAXDiER présente une Note « Sur la cause de la scintillation des étoiles » . (Renvoi à l'examen de M. Babinet.) M. Bassaget, qui avait adressé à plusieurs reprises des Notes manuscrites portant le titre commun de : -x Documents scientifiques du XIX'' siècle », envoie aujourd'hui les premières feuilles imprimées, mais non encore pu- bliées, d'un ouvrage qu'il se propose de faire paraître sous ce même titre, et sur lequel il désirerait obtenir auparavant le jugement de l'Académie. (Renvoi aux Commissaires précédemment désignés.) A 5 heures, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. É. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du i" juillet i86i les ouvrages dont voici les titres : Bulletin de C Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. 3o^ année, 2* série, t. II, n° 5. Bruxelles, i86i; br. in-8°. Bulletin des séances de la Société impériale et centrale d'Agriculture de fnmce; 1^ série, t. XVI, n° 6. Paris, i86i ; br. in-8°. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon., 2*^ série, t. VIII, i86o. Dijon-Paris, i86i ; i vol. in-S". Bapport sur les travaux du conseil central d'hjgiène publique et de salubrité du déparlement de la Loire-Inférieure pendant l'année 18J9. Nantes, 1861 ; br. in-8°. Note sur la succession des Mollusques céphalopodes pendant t époque crétacée dans la région des Alpes suisses et du Jura; par M. F.-J. Pictet. Genève, 1861; br. in-S". (Tiré des Archives des Sciences de la Bibliothèque universelle, avril 18G1 . ) La stéréorotomie. Peinture monumentale par le D'^ J.-IV. Fuchs de Munich^ Traduite de l'allemand et précédée de quelques notes sur la silicatisation appliquée à la conservation des monuments; /jar Léon Dallemagne. Paris, i86t; br. in-8°. Notice historique et critique sur les machines à compression d air du mont ( 40 ) Cenis ; par le marquis Anatole DE Caligny, Correspondant de l'Académie royale des Sciences de Turin. Turin, 1860; in-4''. Transactions... Transactions de la Société nationale d' acjricullure des Etats- Unis;\o\. XIX (iSSg). Albany, 1861; in-S". Pharmaceutical... Journal pharmaceutique; vol. II, 2^ série, n" 12. I>ondres. 1860; in-8°. Sullc superficie... Sur les surfaces gauches du troisième ordre; jxir le D'" L. ClU".MON.\; br. in-4''. Intorno... Sur la courbe (jauche du quatrième ordre par laquelle passe une seule surface du deuxième degré; par le même; hr. in- 12. Sul cuore... Recherches anatomico-philusophiques sur le cœur et sur le système circulatoire du Boa constrictor; par le même. Venise, 1 856; br. in-8''. Sopra un verme... Sur les vers intestinaux du rectum d'une grenouille ; par le même. (Extrait des ^ctes de l'Institut vénitien; \ol. IV.) Br. in-8°. Ceplialocotylea... Céphalocotylée et Némaloïde recueillis et discutés par le D'' R. MOLiiN. Vienne, iSSq; br. in-8". Nuovi myzelmintha... Nouveaux Mjzelminthes recueillis et examinés pm le même. Vienne, ibSg; br. in-S". Sulle reliquie... Sur les restes fossiles dun Pachyodon provenant de Libano à deux heures Nord-Est de Bellune; par le même. Vienne, 1809; ^^- '"■^''• Un altro cenno. . . Second essai sur le système dentaire du Pachyodon catui li ; ^*(// le même. Vienne, 1860; br. in 8°. • Trenta specie... Trente espèces de Nématoides déterminées par le même. Vienne, 1860; br. in-8'*. Una monografia. . . Monographie du genre Spiroptère; par le même. Vienne, 1 860; br. iu-8". Primitiœ musti archigymnasii patavini; auct. Raphaële MOLlN. Vienne, 1860; br. in-8°. Una monografia... Monographie du genre Physaloptère ; par le mêm<\ Vienne, 18C0; br. in-8°. Sulla metamorfosi... Sur la métamorphose progressive de quelques vers ronds; parle même. Vienne, 1860; br. in 8". De Rajidis tribus bulcnnis a Raphaële MOLIN; 1860; br. in-H". Una monografia... Monogiapbies des genres Dispharagus cl Hisliocepha- lus; par le même. Vienne, 18G1 ; br. in-8". Prodronnts faunœ Hebninlhologicœ Fenetœ adjectis dtsquisitionibus unutomi( is et criticis; auct. Raphaële MoLiN, Vienne, 1861 ; i vol. in-4''. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. •■&&^* SÉANCE DU LUNDI 8 JUILLET 1861. PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — M. Le Verrier communique les éléments de l'orbite de la grande comète de 1861. « Trois observations sont nécessaires pour calculer l'orbite d'une comète. Si, de plus, on veut prétendre à une assez grande exactitude, il est indis- pensable que ces observations soient assez distantes les unes des autres. On eût donc attendu plusieurs jours avant de calculer l'orbite de la comète actuelle, si des assertions jetées dans le pidilic le jour même de l'appari- tion, et par conséquent sans aucune raison, n'avaient excité une impa- tience regrettable. » En conséquence, la comète ayant été observée à Paris le 3o juin au soir, le i^"^ juillet au soir et le 2 juillet au matin, on a essayé d'en déter- miner l'orbite en se fondant sur ces données, recueillies dans un intervalle de moins de 3o heures. Voici les éléments ainsi obtenus par M. Lœwy, assistant de l'Observatoire : Temps du périhélie = 1861 Juin 15,828 T. m. de P.iris. o , „ Longitude du périhélie = 257. 18. 54 Longitude du Q =278. 55. 4 Inclinaison := 84 • 38 . 3 Distance périhélie = 0,85^24 C. R., 1861, 2'n« Scmestif. (T. LUI, N» 2.) ^ [ 4^ ) » Distance à la Terre le 3o juin, o, 128. La comète va en s'éloignant de la Terre. M II résulte de là que non-seulement la comète n'est pas celle qui est connue sous le nom de Cliarles-Oninl, mais encore quelle n'est pas une des comètes observées dans le passé et dont les orbites sont connues. )i [.e lendemain 3 juillet, je recevais de mon savant confrère de Londres, M. Hind, des éléments calcidés sur les observations du 3o juin, du i*"' et du ■2 juillet, savoir : Temps du périhélie = 1861 Juin 9,5319 T. m. de Gieenwich. Longitude du périhélie =244- 35, o Longitude du Q = 279. o ,6 Inclinaison = 85 . 57 , 5 Distance périhélie =0,79761 » M. Hind en concluait l'éphéméride pour muiuit : Juillet -A, *m C0»« logA 3 h m 9.47,8 -1-66. 3 g,238o 4 10.57,7 + 66.54 9,2846 5 11 .53,7 + 66. 8 9,33i4 6 ■ •2.34,8 + 64 . 40 9,3766 7 i3. 4,7 + 63. 0 9'4'94 8 13.26,5 + 61 .22 9 4597 9 13.43,0 + 59.5. 9 '497 3 10 i3.55,6 + 58.28 9,5325 » Les observations employées par M. Hind ont été faites à l'Observatoire de Regent's Park, appartenant à M. Bisliop, qui vient de mourir. M. Bishop, après avoir amassé une grande fortune dans l'uidustrie, con- struisit l'Observatoire de Regent's Park où M. Hind a fait ses nombreuses découvertes de petites planètes. La science doit se montrer reconnaissante du service ainsi rendu par M. Bishop. » M. Lœwy, de son côté, a, sur les observations faites à Paris le jojuiii, le i^' et le ■?. juillet, calcidé les éléments : Temps du périhélie = i86i Juin 8,4^96 T. m. de P.iris. •> I II Loniritude du périhélie =24i- 57.21/, , .,, . ^ t- T / l equinoxe Juillet i. Longitude du Q = 279. 1 . 24 ) Inclinaison = 86. 18. 3 Dislance périhélie = 0,78300 ( 43 ) 1) L'analogie des orbites calcult;es sur trois observations obtenues de part et d'antre d'nne manière indéjjendante ne laisse aucun doute sur l'exacti- tude des résultats. i> Bien que nous n'entretenions pas habituellement l'Académie de l'ap- parition des bolides, nous mentionnerons la suivante, en raison des cir- constances dans lesquelles elle s'est produite, et qui ont donné jjendant quelques moments le spectacle de deux magnifiques comètes occupant simultanément le ciel. (< Ce soir 5 juillet, dit M. Chacornac, à lo'' 45'" un bolide éclatant a » sillonné le ciel avec un vif éclat et en laissant une traînée persistante. Je » l'ai aperçu lorsqu'il était déjà très-voisin de l'étoile a de l'Aigle; mais sa » traînée lumineuse indiquait nettement la région du ciel qu'il venait de u traverser. » Parti du milieu de la ligne qui joint les deux étoiles 6 et £ de la » constellation de Pégase, il passa sur l'étoile a du Petit Cheval, ainsi que » sur vj de l'Aigle et à i° au sud de l'étoile k du Taureau de Poniatowski. )i Poursuivant sa route en augmentant d'éclat, il acquit son maximiun de » lumière en arrivant à 3" au nord de l'étoile â' de la constellation d'Ophiu- » chus. A cet instant, il apparaissait comme une immense comète dont la » queue s'étendait de â d'Ophiuchusà Ô de Pégase. A partir de l'époque où » il se trouvait près de l'étoile [x d'Ophiuchus, sa trajectoire, quijusqu'a- » lors avait été sensiblement rectiligne, s'infléchit en baissant lui peu, et il » passa entre les deux étoiles 9 et ^j. de la Vierge. Son éclat, qui affectait » alors une teinte rouge, s'affaiblit beaucoup et disparut entièrement prés » de l'étoile t, un peu avant d'atteindre l'Epi de la Vierge. » Parcourant sa ti'ajectoire d'un mouvement sensiblement uniforme, ce » bolide a effectué sa course, qui embrasse plus de 1 20 degrés de la sphère, » dans la durée de 3 secondes environ. Son plus gi\uid éclat a certainement » dépassé celui de Jupiter et il égalait au moins l'éclat de Vénus lorsque cette » planète est en quadrature. L'époque de la dernière phase du phénomène, » immédiatement prise à la pendule du temps moyen, est, à 2 ou 3 secondes » près, 10'' 45'" 24*. » Il n'a été entendu aucun bruit. » » 11 serait à désirer que quelques observations aussi précises de cette apparition eussent été faites ailleurs. « Je termine en priant M. le Secrétaire perpétuel de me permettre d'insé- rer au Compte rendu les éléments de la planète @ Goldschmidt, calculés 6.. ( 44 ) siii' les observations de Paiis pai' M. Thirioii : Epoque 1861. Mai. aajSaSgô. T. m. de Paris. Anomalie moyenne 136.57. 34, 8 Longitude du périhélie 85.27.35,7 | Equinoxe moyen de Longitude du nœud ascendant . 4? •^3. 42,1) 1 86 1 . Janvier i . Inclinaison i5.i6.47,3 Angle (sin = excentricité) 4 • 2 . 58 , q Moyen mouvement liéliocentrique diurne. 897", 9324 Log. du demi grand axe 0,397 84 1 5 GÉOGB.\PHiE MÉDlC.ALK. — Sur les eaux thermales de Bou-Chaler, dans la réqence de Tunis; par M. Guyon. « Le mot arabe Bou-Chaler veut dire Père de l'Intelligence. Le douar ou village de ce nom est l'ancienne Utiqne, Utica, nom à jamais illustré par la mort de Caton. " De tons les voyageurs qui ont écrit sur la régence de Tiu)is, le consul l'ellissier est le seul (|ui fasse mention des eaux thermales de Bou-Chaler, encore n'est-ce qu'à l'occasion d'iui temple fouillé, au commencement de ce siècle, par un comte Borgia. h 11 existe près de ce temple, dit Pellissier, une '1 source d'eau thermale. « (Pellissier, Description de la rér/ence de Tunis, p. 223; Paris iH53.) Pellissier ne dit absolument rien de plus sur la source de Bou-Chalei . » J'en fis la découverte au printemps de i85o, ci je la dois à ini groupe fie femmes qui, rassemblées et accroupies sur le bord de la source, avaient appelé mon attention par un cri qu'elles proféraient et répétaient souvent, celui de y4llou! atlou! ou quelque chose d'approchant. Ce cri, comme je m'en assurai bientôt après, avait pour but d'attirer, pour lui donner à man- ger, une vieille tortue [Emyde teprosa) qui v vit depuis nii temps immémo- rial. Otte tortue, que j'ai revue six ans après, dans l'automne de i856, est eu odeur d<' sainteté parmi les habitants, qui la considèrent connue une sorte de marabout ou saint. Les femmes lui apportent à manger tous les joiu's. Elle sort alors de sa retraite, et se laisse prendre sans difficulté. .\ ma dernière visite, le bruit de ma marche l'avait attirée siu- les bords delà source, me prenant sans doute pour une de ses visiteuses accoutumées. » La source se fait jour au pied d'un palmier situé au nord de Bou-Chater, Cette dernière température est celle qui doit se rapprocher le plus de la température réelle; il serait troj) long d'en donner ici les raisons. Composition pour un litre d'eau. Bf Potasse o , oo83o 1 Soude 0,31913] Chaux 0,09350' £asi'.t tntahs { Magnésie 0,04810 / ^^'> 472o3 Alumine \ I Oxyde de fer / o , oo3oo ] Traces de phosphate ) Acide carbonique o,o836o , Acide siliciquf o,oo4oo 1 , , , Acide sulfuriciue o.oiJiiA \ „ - ^_ .4ci(irs totaux / . ' r 1 '^ i 5nSZr Acide arsénique o, lofaoo I Acide phosphorique 0,00490 1 Acide chlorhydrique o, 33563 ] Total général. ....... i*', 0474° » Les combinaisons probables de ces bases et acides entre eux sont les- .suivantes : er après èvnporntioii . Aiséniate de potasse 0,01840 Arséniate de soude o, i5ooo Sels solubles dans l'eau , ] Pli"spliate de soude 0,00920 Sulfate de chaux 0,03670 [o'' ,']']8ç)0 Sulfati' de magnésie 0,02970 Chlorure de sodium o,4953o Chlorure de magnésium 0,03960 ' Silice o , oo4oo l Alumine j Corps insolubles dans l'eau, 1 Oxyde de fer ; o ,oo3oo !0^', l()O0O Traces de phosphate Carbonate de chaux o, !4ooo Carlion.Tte de magnésie o,o43oo Total des sels o^', 96890 [analyse faite à Alger, au laboratoire de l'Administration des Mines.) (47 ) ') Il résulte, de l'analyse ci-dessus, que les eaux de Boii-Clialti\ con- tiendraient par litre o"% 1684 d'arséniates de potasse et de soude, sur un total de o^'^gôSg de sels, ce qui ferait plus d'un sixième de leur poids. Les eaux de 5oii-C/«a/er seraient donc, jusqu'à ce jour, île toutes les eaux thermales et autres contenant de l'arsenic, celles qui en contiendraient le plus (i), et cette circonstance remet en mémoire ce qui advint à l'armée de Curion, lieutenant de César, entre Utique et les bords du Bar/rada, à l'est de cette ville. » Ciu'ion était débarqué à Aquilaria {1), venant de la Sicile, et d était arrivé, en deux jours de marche, sur les bords du Bacjrnda, les vaisseaux qui l'avaient amené de Sicile ayant reçu l'ordre de le suivre le long de la côte. Curion laisse son infanterie sur le bord du Bacjrada, avec C. Caninins Rebilus, et part avec sa cavalerie pour aller reconnaître le camp Cornélien [Castra Cornetiana)^ position ainsi nommée du séjour qu'y avait fait Scipion Cornélien (Publius), surnommé X/ifrlcain. Maintenant, je laisse parler Appien, historien des Guerres civiles de la République romaine: « Cependant, dit Appien, tandis que Curion faisait son trajet de SicHe " en Libye, les habitants de cette dernière contrée, s'imaginant que, pour » acquérir plus de glone par l'importance d'un plus grand exploit, il se 1) dirigerait vers le camp de Scipion, ils avaient empoisonné les eaux de ce » voisinage, et ils avaient calculé juste : Curion n'eut pas plus tôt assis son )) camp, que toute son armée tomba malade. » Tous ceux qui burent de ces eaux, continue Appien, eurent la vue » trouble, comme si un nuage se fût répandu sur leurs yeux. Le besoin du 1) sommeil ajoutait à ce premier accident. A l'assoupissement se joignirent » des vomissem.ents continuels, avec des convulsions dans tout le corps (3), » ce qui mit Curion dans la nécessité de décamper et de ramener son armée (i) Généralement, les analyses d'eau mentionnent des traces d'arsenic, quel(|nefois des milligrammes, comme à Hainmnm-Meskoutiii, d'antres fois des centigrammes, comme dans quelques eaux des Pyrénées ; mais aucune, jusqu'à présent, n'avait trouvé jusqu'à 1 déci- gramme et 7 centigrammes d'un sel arsenical quelconque. (2) Sur la côte orientale de la régence de Tunis, à 22 milles environ de Cliipcn. (3) " Incontinent qu'ils avoient bu de l'eaue, premièrement la vue leur tiou- hloient, après estoient surprins de grand sommeil, puis vomissoient incessamment, et, finalement leur prenoit le spasme par tout le corps.. - [Pirniière tradiictinn rl'/Ippieri, par Jean deTovrnes; Lyon, 1657.) ' 48 ) H du côté d'Utiqiie, a travers des marais difficiles et étendus qu'il fallut M franchir, avec des soldats affaiblis par les maladies (i). » (Appien, Des Guerres civiles de ta République romaine, liv. II, chap. VII, traduction de Combes-Dounos; Paris, 1808.) » La nature arsenicale des eaux de Bou-Cliater autoriserait à penser que celles dont usèrent les troupes de Curion pouvaient être de la même nature, sans qu'il soit besoin de recourir, pour en expliquer les effets, à leur empoi- sonnement par les habitants de la localité où elles étaient. Mais les Romains d'alors mettaient beaucoup de mauvaises choses sur le compte de ces pauvres Numides, incessamment accablés par des guerres étrangères, et souvent obligés de recoiuir à la ruse pour s'opposer à la force. » Les eaux dont parle Appien étaient, comme nous l'avons vu, dans le voisinage de l'ancien campement de Sci[)ion lAfricain, c'est-à-dire du pro- montoire qui, d'après César, n'était distant d'Utique que d'im peu plus de mille pus. Or, des eaux de la nature de celles qui sourdent aujourd'hui à Bou-Chaler |)ouvaieiit bien sourdre autrefois dans le voisinage du promon- toire mentionné par César. Celles-ci, en admettant leur existence, ne pou- vaient être celles de Bou-Cliater elles-mêmes, puisque Appien dit que les accidents qu'on leur attribuait mirent Curion dans la nécessité de décam- per et de ramener son année à Utique, on du ( ùté d Utiqiie. Toutefois, et comme nous l'avons déjà fait remarquer, la source de Bou-Cliater pourrait n'avoir pas toujours été au lieu où elle est aujourd'hui ; elle pourrait avoir été plus rapprochée du promontoire dans le voisinage duquel se se- raient trouvées les eaux prétendues empoisonnées par les habitants. » Une autre remarque que nous devons faire, c'est que le parcours de Curion, du lieu où surgirent les accidents, au lieu où il se rendit après, pour reposer et soigner ses malades, pourrait paraître fort court, eu égard à la distance de seulement iVun peu plus de mille pas donnée, par César (jinuto passuum mille), pour la distance entre le promontoire dont il parle et ! antique cité. Toutefois, cette distance, d'un peu plus de mille pas, entre les deux localités, était, comme nous l'avons vu, la distance en ligne droite ou directe, et ce n'est pas elle qu'a dû parcourir Curion pour se rendre du promontoire, ou du voisinage du promontoire, à Utique, ou du côté d'Uti- (i) « A cette cause, Curion vint planter son camp, avec son exercite, qui estoit moult débile et malade, à Utice, au|)rùs d'un marest grand et profond. (Même traduction que ci-dessus.) que; c'est celle de six mille mesurée par le détour qu'il fallait faire pour éviter le marais formé par la source, ainsi que nous l'apprend encore César, lorsqu'il dit, parlant du marais : » Si on veut l'éviter, il faut prendre un détour de six mille pour arriver » à la ville : qaam si qtiis intare voluerit, sex milliitm circuilu in oppidum pei- n veniet. » (César, op. et lac. cit.) » Une objection qui se présente tout d'abord à l'explication qu'on pour- rait donner des accidents offerts par les troupes de Curion, c'est que la source de Bou-Clialer ne produit aucun accident aujourd'hui, du moitis en hiver; mais, en hiver, les pluies viennent gonfler toutes les sources et éten- dre plus ou moins, par conséquent, les sels et autres matières qu'elles con- tiennent : en été, au contraire, et par suite de l'évaporation générale, les principes constitutifs des eaux sont toujours plus ou moins concentrés. Aussi, dans les localités de l'Algérie où sont des eaux salines purgatives, nos soldats, qui en boivent impunément l'hiver, en sont plus ou moins in- commodés et purgés l'été (i). Or, les accidents observés dans l'armée de Curion eurent lieu pendant les fortes chaleurs de l'été, comme nous l'apprend encore Appien, lorsqu'il dit, parlant de la fausse nouvelle du départ du roi Juba : )) Sur la foi de ce bruit, Curion se mit en marche, vers la troisième » heure du jour, par un temps très-chaud, et dirigeant le gros de son » armée contre Sabura, par lui chemin sablonneux et aride; car, les tor- » rents qui pouvaient exister dans celte contrée, le soleil était si ardent, )) qu'il les avait entièrement misa sec (2). » (Appien, eod. lib. XLV.) (i) Il existe, sur le trajet de Ténès à Orléansville, un ruisseau de cette nature, sur les bords duquel les troupes étaient dans l'habitude de s'arrêter pour faire balte, ou pour bi- vouaquer. Ses eaux, en été surtout, occasionnaient souvent des coliques et des déjections alvines plus ou moins abondantes aux hommes qui en faisaient usage, dans les premiers temps de notre occupation, de sorte qu'on a fini par s'en abstenir, non-seulement pour boire, mais encore pour les usages culinaires, car on a reconnu aussi qu'elles cuisaient mal les aliments, et qu'elles ne convenaient même pas pour le savonnage. L'analyse qui en a été faite, pendant la saison des chaleurs, adonné, pour un kilogramme d'eau, cinq grammes et demi de matières salines, qui se composaient comme suit : Chlorure de sodium, un peu de chlorure de magnésium, sulfate de magnésie en assez forte proportion, beaucoup de sulfate de chaux, tvures de sulfate de magnésie. (Guyon, Histoire chronologique des épidémies du nord de l'Afrique, etc., p. loo, note.) (2) «Curion, combien qu'il fust au plus fort de l'été, et qu'il fist un merveilleux chaut, en- C. R., 1861, 2"^' Semestre. (T. LUI, N» 2.) 7 ( 5o) » Toutefois, que si nous admettions que les eaux de Bou-Cliater sont inoffensives toute Tannée, et Celé comme l'hiver, rien ne ré[)ugnerait à sup- poser qu'elles étaient plus chargées en principes salins autrefois que de nos jours, et je ne sais si cela ne serait pas vrai aussi pour toutes les eaux ther- males aujourd'hui connues, et dont l'origine remonte à une certaine anti- quité. Aux géologues et aux chimistes, l'appréciation de cette opinion. u Et ce n'est pas, pourtant, qu'une autre interprétation ne puisse être faite des accidents observés dans le voisinage du camp Cornélien. Et, en effet, outre que des eaux parfaitement saines d'ailleurs, peuvent produire des accidents chez des personnes qui, ayant chaud, en boivent sans ména- gement, des eaux saumâtres, et presque toutes les eaux du nord de l'Afrique le sont en été ; des eaux saumâtres, disons-nous, peuvent en produire égale- ment, et de très-graves même, ainsi que nous le verrons plus loin. Mais toujours est-il que nous ne pouvions, à l'occasion de la nature arsenicale, et si fortement arsenicale, des eaux de Bou-Chater, passer sous silence ce que nous savons des accidents soufferts par l'armée de Curion, après avoir bu à des eaux, et qui en étaient si rapprochées, et qui peut-être recon- naissaient la même origine ou source centrale. » Il est à remarquer que César ne dit absolument rien des accidents dont parle l'historien grec; seulement, comme lui, César mentionne les fatigues et le mauvais état des troupes de son lieutenant, après leurs premiers engagements (i); il les mentionne, savoir: » i° Lorsque, parlant de Curion marchant sur Sabure, lieutenant de Juba, campé sur le fleuve, il dit : « Ceux-ci, les cavaliers, harassés des fatigues de la nuit, ne pouvaient » suivre, et beaucoup d'entre eux lurent obligés de s'arrêter en divers lieux » [atque alii alio loco resistebaiit) » ; » 2° Lorsque, parlant des hauteurs où il était {Castra Corneliana snuf^ doute), pour descendre dans une plaine, il dit : viron trois heures de jour, s'en partit avec son armée pour aller fraper sus ledit Sabure, et s'en alla par un chemin areneus, ou il n'y avoit point d'eaue, car toutes celles qui y avoient été l'hiver, estoient scchées par la grande chaleur, et tout le pais alentour estoit briislé du soleil. D ( Traduction de Jean de Tnvrnes, cilée plus haut. ) (i) Les premiers engagements de Curion furent des succès, dont le dernier le fit acclamer impcrator par les troupes. Il venait de mettre en fuite un corps de cavalerie numide. L'ac- clamation, selon César, aurait eu lieu lorsque Curion rentrait dans son camp du Bagrada, tandis que, selon Appien, ce serait alors que les troupes étaient encore sous les armes. ( 5i ) « Il s'avance à quelque distance, mais, les troupes étant épuisées de fa- » tigties, il s'arrête après une marche de seize mille {XVI millhim spatio » consistit) » ; » 3" Enfin , lorsque, parlant de Curion exhortant ses soldats à mettre tout leur espoir dans leur courage, il dit encore : » Le courage ne leur manquait pas, quoique l'infanterie fût harassée et » la cavalerie réduite à deux cents chevaux; le reste n'avait pu suivre » [reiiqid in itinere substiterant) ». (César, eor/. /(/;. XXXIX et XLI.) « On sait comment se termina la bataille; on sait que, bientôt après, les troupes de Curion, d'abord prises en queue, puis enveloppées de toutes parts par la cavalerie numide, succombèrent jusqu'au dernier [milites nd unum omnes inlerficiuntur) , sans en excepter leur intrépide général, Curion, qui ne voulut pas survivre aux légions que lui avait confiées César. (César, eod. lib. XLIV.) » Mais, je reviens aux accidents apparus dans le voisinage thi promon- toire ou camp Cornélien, et j'y reviens pour faire remarquer que des acci- dents fort semblables, tels que trouble de la vision, sommeil ou assoupissement, vomissements, spasmes ou contraction musculaire dans dijférentes parties du corps, se sont quelquefois présentés en Algérie, de mon temps, dans des colonnes expéditionnaires. Ces accidents, qui avaient toujours lieu dans la saison des chaleurs, reconnaissaient pour causes des eaux saumâtres, bues par des hommes fatigués et souffrant de la soif, et toujours en grande quantité. Je me borne à en citer un exemple où les accidents simulaient tellement le choléra, que le médecin de la colonne, qui venait de voir cette maladie en Espagne, crut qu'elle en était envahie. Ceci se passait dans la pro- vince d'Oran, en mai iSBy, dans une colonne qui avait pour chef un homme préludant à la brillante renommée qu'il s'est acquise depuis. Je veux parler du maréchal, alors général Bugeaud. » Les troupes venaient de bivouaquer sur les bords de la Tafna, et elles se rendaient à Oran. Ce jour-là, la chaleur avait été des plus fortes, et les hommes, fatigués el pressés par la soif, avaient été obligés de se désaltérer à des eaux saumâtres. Le soir, l'ambulance comptait trente-sept malades, éprouvant tous, avec un grand trouble dans la vision, des vomissements abondants, des selles aqueuses et fréquentes, des crampes dans différentes parties du corps, un refroidissement général et la plus grande prostration. Quelques jours après, rendu à Oran, le médecin de la colonne, dans la rela- tion de sa campagne, s'exprimait ainsi sur l'incident de la journée du 5 mai : 7-- ( 52 ) » Le 5 mai, dit ce médecin, l'armée quitta la Tafna, où elle avait » bivouaqué une quinzaine de jours. Nous nous rendions à Oran. Vers les » lo heures du malin, nous fîmes notre grande halte. Ce fat sur les bords » d'un ruisseau dont les eaux étaient stagnantes et saumâtres, et qui, de » plus, avaient été troublées par le passage de la cavalerie. La chaleur était » excessive, et le soldat, altéré, n'avait pu boire que de ces eaux. Depuis » environ deux heures, l'armée avait repris sa marche, lorsque des symp- » tomes cholériques très-caractérisés vinrent à s'y présenter. Les malades » étaient conduits de suite à l'ambulance, et le soir, à notre bivouac sur n l'oued El-Allouff, nous en comptions trente-sept chez lesquels existait » tout l'effrayant cortège des symptômes cholériques, à l'exception de la » cyanose. Ce fut alors que je me décidai à en instruire le général en » chef... n (^Rapport sur la marche de la colonne Biigeaitd, de la Tajha à » Oran, en mai 1837.) » L'histoire nous a conservé le souvenir d'accidents morbides qui devaient avoir la plus grande analogie avec ceux offerts par la colonne française, puisqu'ils reconnaissaient les mêmes causes, à savoir des eaux saumâtres bues dans des proportions en rapport avec la soif d'hommes exténués par luie poursuite de cavalerie, sous l'ardent soleil d'un jour caniculaire. Nous vou- lons parler du désastre des Grecs en Sicile, sur les bords de XHimera, en la 2" année de la 117*^ olympiade, 3i i ans avant J.-C. » Les Carthaginois qui, depuis longtemps déjà, s'étaient retirés de la Si- cile, venaient de reparaître sous le commandement du grand Amilcar. Leur camp allait être pris par les Grecs lorsqu'il leur arriva, tout à coup, un ren- fort par la mer, renfort inattendu et qui changea tout à fait les chances du combat. Ce renfort, composé de troupes fraîches, enveloppa par derrière les Grecs qui attaquaient leur camp, et qui fiu-ent ensuite poursuivis par leur cavalerie. Cette poursuite se fit avec d'autant plus de succès, pour les Carthaginois, qu'elle avait lieu dans une plaine. Bref, les Grecs se retirèrent en désordre, partie dans leur camp, partie sur les bords de VHimera, lais- sant, tout jonché des leurs, le trajet qu'ils venaient de parcourir dans leur fuite. Maintenant, je laisse parler Diodore, auteur des précieux détails qui précèdent. « Le fleuve lui-même, dit l'historien, semblait conspirer au désastre des » Grecs. On était dans la canicule, et celte vive poursuite avait lieu à l'heure » de midi, de manière que les soldats, tourmentés par la soif et épuisés de » fatigue, ne purent s'abstenir de boire avec excès de l'eau de l'IIiniern; ( 53 ) » mais, comme cette eau participe à la salure de celle de la mer, qui reflue » dans le courant, on trouva autant d'hommes morts sans blessure pour » avoir bu de celte eau, que l'on en compta de tombés dans leur fuite sous » le fer de l'ennemi. » [Bibliothèque historique, liv. XIX, sect. cix, traduc- tion deMiot.) CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les ammoniaques triatomtques ; par M. A.-W. Hofmann. « Dans luie Note que j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie, il y a environ un an, je me suis efforcé de préciser les résultats généraux auxquels m'avaient conduit mes expériences sur les bases poiyatomiques. J'ai démontré alors que la construction de ces corps peut s'établir à l'aide de deux procédés bien différents. En premier lieu, plusieurs molécules d'am- moniaque peuvent s'unir entre elles par l'intervention d'un radical polya- tomique ; leur nombre est déterminé par l'atomicité du radical. R«Br" 4- 7iH'N = (R"H^"N")"Br". » Des exemples de ce genre de formation se trouvent dans mes recher- ches sur les phosphines (i). » On peut encore essayer d'accumuler les molécules d'ammoniaque en augmentant le nombre des radicaux poiyatomiques, d'une atomicité don- née, servant de lien entre les différentes molécules. Théoriquement, il est évident qu'un nombre quelconque de molécules d'ammoniaque peut s'agréger sous l'influence des radicaux diatomiques, pourvu que leur nombre aille en croissant. Diamines. H) H \ H N H N HJN H !n H1 H (i) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. LU, p. g47- (54) Triamines. H H ) \ H N H N h) H\ R. H N H N H) H N R" H !n HJ H ) Tétramines. H " 1 H N H N H R" H N H N h) H R" H N H N H R"' H N H N h) H ) =1":)- R"- NV Sous uiw forme générale, cette seconde méthode peut s'exprimer par l'équation «R"Br«+i«H'N = (R""H="-^^N"-^*)"^'Br"+' +n-i [(H'N)Br], qui représente la tormation du premier terme dans chaque série d une suc- cession de groupes basiques d'atomicité croissante. » Le cas le plus simple compris dans cette équation est la formation du premier terme de la série des bases diammoniques. Pour ^ = i , l'équation ci-dessus prend la forme simple R"Br^ + aH'N = (R"H»N']"BrS et pour R"=(c;'H*)" nous obtenons le dibromure d'éthylène-diaimuo- (55) iiiiim (bromhydrate de formylamine de M. Cloëz), [(C='ir)"H^N-]"Br% dont la diamine, subissant des substitutions ultérieures, tournit les termes nlus élevés du groupe des bases diatomiques. » Pour n = 2, l'équation citée nous conduit à la conception du premier terme d'une série de composés triammoniques, car 2R"Br^ + 4H'N = (R"='H'N')'"Br' + (H*N)Br. Si nous essayons de vérifier cette conception expérimentalement dans la série éthylénique, nous sommes en droit d'attendre, parmi les produits de l'action du dibromure d'éthylène sur l'ammoniaque, le Tribromure de diéthylène-triammonium. . . [(^C'H*)"*H']N']"'Br% et, parmi les bases volatiles dégagées des bromures par l'action d'un alcali, le ((C^'H^y'M , Diéthylène-triamine j 5 |N .. capable, sons l'influence continue du dibromure d'éthylène, de produire les triaminesà substitution supérieure. Cette prévision a été pleinement réali- sée par l'expérience. Je me suis assuré que les bases volatiles provenant de l'action du dibromure d'éthylène sur l'ammoniaque, dont le point d'ébulli- tion oscille, après plusieurs rectifications, entre 200 et aSo", renferment presque exclusivement les Triamine diéthyiénique C*H"N' = r H' î^ et Triamine Iriéîhylénique C»H'»N' = j^^ ^} Jn». » J'ai essayé d'effectuer la séparation de ces deux bases, en les trans- formant en composés salins, la proximité de leurs points d'ébuUition ne permettant pas de l'opérer au moyen de la distillation. Mais alors il s'est présenté ime difficulté inattendue, par le fait que les triammoniaques sont capables de former trois classes de sels qui peuvent se représenter ( 56) généralement par R"*H»N% 3 H Cl, R"^H'N', 2 II Cl, R'^H'^NS HCl, et que leurs composés platiniques montrent une diversité de composition encore plus grande. En effet, les bases triatomiques forment non-seulement les sels platiniques correspondants aux chlorures, savoir : R"='H5N% 3IICI, 3PtCl% R"-H'N% 2 H Cl, 2PtCl% R'^'H'N', HCl, PtCI% mais elles paraissent capables même de produire des composés daiis lesque is le nombre des molécules de dichlorure de platine diminue, tandis que la quantité d'acide chlorhydrique reste constante, telle que : R"='H'>N', 3 H Cl, aPtCP, R"nPN% 3IICI, PtCl=. D Heureusement la plupart des sels, et particulièrement les composés platiniques, cristallisent avec une facilité remarquable, de sorte que, ce fait étant une fois établi, j'arrivai bientôt à déterminer les circonstances qui donnent lieu à la reproduction constante des composés salins les plus im- portants. La séparation des deux triamines a été accomplie principalement sous forme de chlorure, de bromure, d'iodure, ou de sels platiniques ou auriques. » Les triamines diéthylénique et triéthylénique sont toutes deux des liquides puissamment alcalins, solubles en toute proportion dans l'eau et dans l'alcool, presque insolubles dans l'éther. Elles bouillent respective- ment à 2o8° et 2 1 6°; mais, à cause des quantités comparativement faibles sur lesquelles j'avais à expérimenter, ces déterminations peuvent être sus- ceptibles de correction. Ces deux bases ne distillent pas sans subir une légère altération, ce qui a empêché de prendre leur densité de vapeur. Elles neutralisent complètement les acides, en donnant lieu à la formation de sels bien défuiis et pour la plupart magnifiquement cristallisés, très-solubles dans l'eau, difficilement solubles dans l'alcool, et insolubles dans l'éther. La solution acjueuse de ces sels n'est pas précipitée par les alcalis, à cause ( 57 ) de la solubilité des bases, mais l'hydrate solide de potasse les sépare sous forme de liquides huileux, presque incolores, et attirant rapidement l'acide carbonique de l'atmosphère. )- La composition de la triamiiie diéthylénique a été établie par l'analyse de la base libre qu'on a reconnue anhydre ( ( CH*)"^ ] C"H<'H'=r ' N% et des chlorure, bromure et iodure friatomiques, qui sont tous remar- quables à cause de la facilité avec laquelle on les obtient en beaux cristaux. Ces.sels renferment respectivement Trichlorure de diéthylène- ) ^4 jj.g j^3(^.,3^r(C'H^)"- j j^3l"(^|3^ triammonium ) L ^' ' J Tribromure de diéthylène- 1^4 jj.e j^sgrS^r^^' "')"' (n'1 CI', triammonium ) L ^* ' -1 JJ8 NM Cl^ Tri-iodure de diétliylene- tnommonium » Le sel platinique de la triamine diéthylénique cristallise en magni- fiques aiguilles jaune d'or, de la composition C^H'^N»PtK;l'' = p / NMCI%3PtCP u Le sel platuiique de ce triamine et de plusieurs autres triamines, que j'ai examinés, ne peut être recristallisé sans subir une décomposition par- tielle. Il se produit de nouveaux composés platiniques dans lesquels le chlo- rure s'unit quelquefois à un nombre décroissant de molécules de dichlonne de platine. De l'autre côté, on obtient des composés presque insolubles dans l'eau, engendrés par substitution platinique, à en juger par l'énorme quantité de platine qu'ils contiennent. 1) Les résultats obtenus dans l'analyse de la triamine triélhylinique n'ont pas été moins bien définis, quoique la solubilité plus grande des composés de cette base et sa tendance à former des sels imparfaitement saturés aient rendu plus difficile la préparation de ces substances. L'analyse de la base C. R., i8(5i, î^e Semcsiie. (T. LUI, Ni^ 2 , ^ ( 5S) iihre a fourni des chiffres s'accordant avec la formule i fr^ ji4\"3 qui montre que ce composé, comme la base diéthyléniqiie, est anhydre. Il est digne de remarque que l'inclination à former des hydrates bien dé- finis, inclination si prononcée dans les diamines, ne se rencontre pas dans les bases Iriatomiques. » J'ai examiné de nombreux sels de la triamine triéthylénique, à la fois triatomiques et diatomiques; ils confirment la formule de la base. En piésence d'un grand excès d'acides bromhydrique et iodhydrique, cette substance forme des composés triatomiques bien cristallisés, contenant respectivement Tribromure de triéthylène- triammonium Tri-iodure de triéthylène- \^.,^„^,,,^ _f(C'H*/" / triammoninm C''H"N^Br' = r / [NM Br' « Les solutions de ces sels sont fortement acides. » D'autre part, dans une solution faiblement acide, il se dépose des sels à 2 équivalents d'acides bromhydrique et iodhydrique, contenant Bromure. . . . C«H"N'Rr^=P ^ ) i'^ ,2iidi, lodure CH^N^P ='^ ^ N%2HI. j IF ( » En ajoutant la base libre aux solutions des sels diacides, on réduit encore le brome et l'iode. Toutefois je n'ai pas réussi à obtenir les compo- sés monacides à l'état de pureté parfaite; mais l'analyse des mélanges laisse peu de doute sur l'existence de cette classe, et particulièrement sur l'exis- tence du composé (fC'HM"^ I C''H"'N'Br:=r JN%HBr. » Outre les sels ci-dessus, j'ai soumis à l'analyse les sels de platine et ( 59) d'or. Le premier renferme ^ / nH Cl', 3PtCP. » C'est un des plus beaux composés du groupe ; il cristallise en longues aiguilles d'un jaune d'or. Celles-ci sont assez solubles dans l'eau, de sorte qu'on peut reconnaître la pureté de la base triétlijdénique au moyen de ce sel de platine, puisque les sels platiuiques des diamines éthyléniqiies et de la triamine diéthylénique, bases par lesquelles la seconde triaiuine peut être contaminée, sont loin d'être aussi solubles dans l'eau. Le sel de pla- tine ne saurait être recristallisé sans subir des décompositions analogues à celles qu'éprouve le sel de la triamine diéthylénique. Laissé en contact avec un excès de chlorure correspondant, ce sel de platine subit une mé- tamorphose particulière. Au bout d'un jour ou deux, les fines aiguilles se trouvent changées en prismesbien formés, dedimensionsconsidérabies, con- tenant environ 8 pour loo de platine en moins que le composé primitif. Le sel produit de cette manière paraît être le composé de platine monatomique C«H"'N'PtCl=' = j^^"^^y„^ N\ HCl, PtCP. f H" ) » Toutefois les transformations qu'il subit lorsqu'on le traite par l'eau, m'ont empêché de l'obtenir, par la cristallisation, à l'état de pureté parfaite. « Le sel d'or de la triamine triéthylénique s'obtient en lames jaunes solubles dans l'eau, l'alcool et l'éther, et contenant TT6 \^^\ Cl% 3AuCP. « On peut leur faire subir une nouvelle cristallisation dans l'eau. Cepen- dant, soumises aune ébullition prolongée, elles se décomposent avec sépa- ration d'une certaine quantité d'or métallique. » Les ammoniaques triatomiques, dont je viens de tracer l'histoire, se rattachent d'une manière naturelle à l'alcool triatomique découvert par M. Wurtz et décrit par ce chimiste sous le nom d'alcool diéthylénique. La diéthylène-triamine et la triéthylène-triamine représentent dans la série de l'alcool diéthylénique ce que l'éthylamine et la diéthylamine, l'édiylène- diamine et la diéthylène-diamine sont respectivement pour les alcools 8.. (60 ) les el éthyléniques H Alcool élliyliqup. Alcool clhylénîqnc. Alcool diélhylénique, C»H^ (C^H^)") {^C^H*)"H 1 H N, (C=H*)H N^ H 1 Élhylamine. Éthylène dianiine. Diélhylèue-lriamine. C^H= i (C»H*)"\ (C=H*)"H\ C=H= N, (C='H*)" N% (eH*)"H N'. H ) H* ) (C=H*)"h) Diélhylaminc. Diéthylène-diamiiie. Tricthylène-triamine. » Les formules précédentes dévoilent la symétrie parfaite qu'on observe dans la construction des ammoniaques diatomiques et triatoiniques; elles permettent en outre d'entrevoir le nombre et la diversité des composés ain- moniques d'atomicité croissante. Poussée à la dernière limite, jusqu'au type ammonium, la substitution étliylénique dans la série diatomique n'en- gendre pas plus de quatre composés, exactement comme la substitution éthylique dans l'ammonium lui-même. Le groupe éthylène-ammonique tria- tomique ne comprend pas moins de cinq composés, le dernier terme de la série étant une combinaison hexétbylénique non volatile exprimée par la formule C'»H"N'0^ = P^'"'^°JjTjo% dont la conlinua(ion de ces recherches ne peut manquer d'établir expéri- mentalement l'existence, n 31ËM01RES LUS. liCONOMlK itURAl,K,. — Obseivtilioiis sut les rapports tpii existent entre le développement de Ut poitritie, ta cottfotnicttion et tes aptitudes des races bovines (troisième Mémoire); par M. E. Beaudement. (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires précédemment nommés : MM. Boussingault, Rayer, Bernard.) « Les deux Mémoires précédcnis ont d'abord établi quels rapporis ( 6I ) existent entre l'ampleur de la région thoracique, la puissance d'assimilation et la faculté d'engraissement des animaux ; ils ont ensuite montré que les théories qui ont prétendu rendre raison de la conformation et des ten- dances fonctionnelles sont en contradiction avec les doiniées fournies par l'observation directe aussi bien qu'avec celles qui sont déjà acquises a la science. Celui-ci a pour but de présenter une explication qui rattache, par un lien physiologique, les aptitudes des animaux et leurs caractères distinc- tifs, en tenant compte de tous les faits observés. " Cette explication a pour base la marche imprimée au développement .Si tels sont les effets d'une alimentation substantielle et constamment abondante dès les premiers temps du développement de l'animal, quand tous les soins concourent d'ailleurs à un même but et que les reproducteurs sont convenablement choisis, d'autres errements conduisent nécessairement i d'autres résultats. La conformation et les aptitudes des races de travail, comme celles des rac€s laitières, sont aussi la résultante de toutes les forces physiologiques diversement mises en jeu, et recevant leur première impid- sion de la manière dont l'animal a été nourri et traité dès les premiers temps de sa vie. L'histoire des races bovines tout entière vient donner raison à la physiologie sur ce point, et montre comment les différences caractéristiques des types et de leurs dérivés résultent fondamentalement de différences liées à la plus ou moins grande rusticité, à la plus ou moins grande tardi- vité des races. » L'ampleur de la poitrine, en même temps qu'elle donne la mesure de l'activité vitale propre dos animaux, indique donc aussi jusqu'à quel point ils ont été bien nourris dans leur jeune âge, dans quels sens s'est accompli leur développement, quelle confiance on peut, par conséquent, avoir en eux suivant les cas. Le mode d'alimentation et d'élevage dans le jeune âge ren- ferme donc, en définitive, tout le problème delà création et de l'amélio- ration des races » i>es conséquences auxquelles conduit cette dernière partie des recher- ches peuvent se résumer en quelques propositions gomérales. ( 63 ) )i 1° Les caractères de conformation et les aptitudes des aimnaux déri- vent essentiellement de la manière dont leur alimentation et leur élevage ont été conduits dès la naissance, et du degré jusqu'auquel ils ont pu obéir, de la sorte, aux lois de leur développement, à cette première période de la vie. » 2° Ces lois poussent au développement du tronc et à la produciiou de la graisse; elles amènent, en raison du balancement des forces organi- ques, la réduction des extrémités et celle de tons les systèmes de formation plus tardive. i) Si elles sont tout particulièrement favorisées par une alimentation constamment abondante dès le jeune âge, et par l'ensemble des conditions de nutrition qui cèdent à l'engraissement, le tronc attire à lui, pour ainsi dire, l'activité formatrice ; la région thoracique prend plus d'ampleur: les membres se subordonnent ; les traits et les aptitudes des races de bouche- rie les plus parfaites et les plus précoces se prononcent ; puis, le choix des reproducteurs fixe et perpétue les caractères et les qualités acquises. )) Si ces mêmes tendances ne sont qu'incomplètement favorisées, l'am- pleur de la poitrine est réduite en raison de la première impulsion donnée tout d'abord au développement de 1 animal ; par suite, les dimensions du corps, leurs rapports, la longueur des membres, la hauteur de la taille, le volume des poi/mons, l'activité vitale, sont proportionnellement modifiés, conformément aux indications précédentes. » 3° On peut donc, en la rattachant à sa cause, considérer l'ampleur de la région thoracique comme le caractère dominateur de l'organisme. » 4° Outre que cette ampleur est en rapport avec la valeur de l'animal comme bête de boucherie, elle fournit aussi, eu égard aux causes qui la déterminent et proportionnellement à leur degré d'action, des renseigne- ments certains sur la manière dont l'animal a été traité dés le début de son élevage. » 5° Toute la question de la formation et de l'amélioration des races, par conséquent tout le problème physiologique et économique de la zootechnie, se résume en une question de nutrition dans le jeune âge des animaux. 1) Bien que ces conséquences découlent de faits observés uniquement sur les races bovines, elles sont d'un ordre tel, qu'on peut les considérer comme applicables aux races de nos autres espèces agricoles. » (64 ) MÉMOIRES PRÉSENTES L'Académie a reru un Mémoire destiné au concours [3our le grand prix de Mathématiques de 1861, question concernant la théorie de la chaleur. Ce Mémoire, qui était parvenu au Secrétariat le i*"^ juillet et cpii a été ins- crit sous le n"^ a, est réservé pour la future Commission. l' n Mémoire destiné au concours [)our le prix du legs Breant, Mémoire dont l'auteur, mal informé des conditions du programme, a cru devoir placer son nom sous pli cacheté, est renvoyé à l'examen de la Section de Médecine, constituée en Commission spéciale. M. DE C.4Li«.NY adresse une « Note sur les tiroiis c\lindrique.s, à pressions latérales équilibrées pour les machines hydrauliques et les machines a vapeur ». M. de Caligny se présentant comme candidat pour mie place de Corres- pondant de la Section de Mécanique, sa Note sera transmise directement a la Section qui doit examiner les titres des candidats pour les deux places aujoind hui vacantes. OPTIQUE MliNÉP. ^LOGIQUE. — Nole ntir les modifications temporaires et sur une modificulion permanente que [action de la chaleur ajiporte à (juelques pro- priétés oplirpies du feldspath nrthosc ; par M. Des Ci.oizeaux. (Commissaires, MM. de Senarmont, Delafosse, Sainte-Claire Deville.) (< On sait qu un certain nombre de corps cristallisés présentent, ilans Torientation et 1 écartement de lein-s axes optiques, des variations en rap- j)ort avec la température à laquelle ils sont soumis. Le gypse et la glanbé- rite, quiapparlieiuient, comme l'orthose, au système du prisme rhomboïdal oblique, sont les deux minéraux dans lesquels le changement le plus considé- rable avait été constaté jusqu'ici. Ce changement consiste en ce que les axes optiques (pii, à une certaine température, s'ouvrent dans un plan parallèle ou perpendiculaire au plan de symétrie, passent dans un plan normal au premier lorsqu'on élève ou qu'on abaisse suffisaiiuuent la température, la position de la bissectrice aiguè restant d'ailleurs constante. Dans toutes les variétés d'orlhose que j'ai examinées, l'influence de la chaleur est plus ou moins manifeste, mais c'fst toujours dans un feldspath d'aspect vitreux. ( 63 ) incolore et transparent, de Welir dans i'Eifel, qu'on peut étudier cette influence avec le plus de précision. Les échantillons de Wehr se présentent en effet en cristaux et surtout en fragments irréguliers, d'où l'on peut extraire des plaques d'une limpidité parfaite, à structure bien homogène, possédant des axes optiques généralement peu écartés avec une dispersion considérable, eu conservant toute leur transparence, même après avoir été soumises à des calcinations voisines de leur point de fusion. )) Eu comparant à la même température, entre i 5 et 20° par exemple, des plaques tirées de fragments différents, on voit qu'elles offrent les trois dispositions suivantes : i" [>es axes rouges sont séparés dans un plan paral- lèle à la diagonale horizontale de la base, les axes verts réunis et les axes violets situés dans un plan perpendiculaire au premier et parallèle au plan de symétrie. Une légère élévation de la température, après avoir d'abord rapproché les axes rouges, les fait ensuite passer dans le plan qui contient les axes violets où les uns et les autres s'écartent de plus en plus à mesure que la température augmente. 2° Les axes, pour toutes les couleurs, sont d'abord ouverts dans un plan parallèle à la diagonale horizontale, les rouges étant plus écartés rpie les violets; mais, sous l'influence d'une chaleur croissante, arrive d'abord la réunion des axes violets, puis celle des rouges, et enfin leur séparation dans un plan parallèle au plan de symétrie, les rouges étant alors moins écartés que les violets. 3° Les axes rouges et les violets sont déjà situés dans le plan de symétrie, et l'application de la cha- leur ne fait qu'augmenter leur écartement dans ce plan. ') Tant que la température à laquelle l'orthose est soumis ne dépasse pas 3oo" ou 400°, les modifications qu'éprouvent l'orientation et l'écar- tement de ses axes sont entièrement temporaires, et après chaque expé- rience le minéral reprend l'état d'équilibre optique qu'il possédait à la température initiale; mais, d'après mes observations, à partir du rouge faible (vers 600°), ces modifications deviennent permanentes et d'autant plus prononcées que l'action du feu a été plus énergique. J'ai pu d'ailleurs les amplifier en augmentant la température et la durée de la calcination, tandis qu'elles n'ont |)as paru influencées par la vitesse ou la lenteur du refroidissement, et qu'une fois produites rien ne les a détruites ni même atténuées ; il ne semble donc pas possible de les attribuer à des effets de trempe ou de recuit. Les échantdions ainsi modifiés d'une manière défi- nitive sont encore susceptibles d'éprouver des variations temporaires dans l'écarlement de leurs axes, seulement ces variations ont nécessairement lieu entre des limites plus restreintes que celles des échantillons non calcinés au C. R., 1861, 2'ne Semestre. (T. LUI, N" 2.) 9 ( 66 ) rouge. Les angles dièdres mesurés sur plusieurs plaques avant et après cal- ciiiation ont toujours été trouvés les mêmes à \me ou deux minutes près, ce qui permet de croire que la position des axes cristallographiques reste sen- siblement conslante. » J'ai cherché à constater la marche des variations temporaires dans une plaque parfaitement limpide d'ortliose de Wehr; pour y parvenir, je lai soumise à un courant d'air chaud circulant dans une cheminée horizon- tale en cuivre percée d'ouvertures garnies de disques en verre mince et placée sur le goniomètre du microscope polarisant que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie dans sa séance du aa avril dernier; la température était donnée approximativement par deux thermomètres placés, l'un en avant, l'autre en arrière du microscope. Le tableau suivant renferme la moyenne des nombres obtenus dans plusieurs expériences : ' Pempératiire Ecarlenient Température Écartement Température Kc.trtemeni en degrés des axes rouges. en degrés des axes rouges. en degrés des aies. centigrades. plan parallèle h g' . centigrades. plan parallèle à ^' . centigrades. i6" axes rou- 0 24 0 75 47°. 5' 0 210 ges; pian paral- 25 80 48. i5' 212 lèle à la diago- o 26 82 49 2l5 nale liorizontale '' i8,7 27 90 5o 225 12° à i3°axes 28 93 5i 228 bleus ; plan pa- 3o 100 52 237 r-îUèle à ^' . . . . , 3i io5,5 53. 3o' 240 o° axes rouges . 42,5 33 120 55 25o Ecarlenient 34 125 57 260 des axes roii!;es, 35 .28 57.30' 270 plan parallèle à^'. 0 37 i32,5 57.45' 275 6 43 38. 3o' 142 58 275 1 45 39 145 58. i5' 279,5 io.3o' 46 40 i5o 58. 3o' 290 1 1 48 4' i55 58. 40' 290 12 5o 42 162,5 5q i5' 295 i3 53 43 170 60 3o2 i5 56 44 ,73 60. 3o' 3o6 '7 58 45 r82,5 61 3l2 i8 6o 46 190 61 45' 3i5,5 21 63,5 46.1 5' 195 63 319 22 70 46. 3o' 2o4 63.45' 32g 23 72,5 47 207 64 342,5 » Abstraction faite d le quelques irr égularités pi ovenant sans doute de la (6?) ditTiciilté d'observer à la fois les deux thermomètres et le goniomètre du microscope, ou voit que l'écartement des axes situés dans le plan de symé- trie va toujours en augmeulanl avec la température, et que l'augmentation, beaucoup plus rapide de 42 à i/ja" que de i/j^ à 342", ne paraît avoir d'autre limite que celle où l'observation devient impossible. » Voici maintenant les principaux résultats des modifications perma- nentes que j'ai observées sur l'orthose de Wehr : Première plaque. Avant calcinalion. 2 E = 1 3° axes rouges, plan paral- lèle à la diagonale horizontale ; 2 E =^ 17° axes bleus, plan paral- lèle à g'. A i3° centig. Après «ne heure de calcinalion iur une lampe à alcool ordi- naire. 2 E = 10° axes rouges, plan paral- lèle à la tliagonale horizontale; 2 E = 2 1 ° axes bleus, plan paral- lèle à g'. A 1 3° centig. Après quatre heures de A près sept heures d'une calcinalion snr une nouvelle calcinalion lampe à gaz (5oo à de Doi à 600°, et re- 600° ), et refroidis- froidissement brus- semenl lent. que. 2 E = 24° axes 2E = 25" 3o' axes rouges ; rouges ; 2 E = 3o° axes 2E = 32''3o'axes bleus : bleus : Plan parallèle à;)-'. Plan parallèle à g''. A 1 3° centig. A i5",5 centig. Avant calcinalion. 2 E = 22° axes rouges ; 2 E := 1 1 ° 3o' axes bleus : Plan parallèle à la diago- nale horizontale. A 13° centig. Avant calcinalion. 2 E =: 25° axes rouges ; 2 E = 17° axes bleus : Plan parallèle à la diago- nale horizontale. A 1 2° centig. Deuxième plaque. Après huit heures de calcinalion vers fioc» sur une lampe a gaz, cl refroidissement brusque. 2 E = 1 4° axes rouges ; 2 E = i4° 3o'axcs bleus : Plan parallèle à g'. A i5°, 5 centig. Troisième plaque, très-épaisse. Après cinq minutes de calcina- lion vers 900°, sur un chalu- meau à gaz, et rofroidissoment brusque. 2 E = 33" 3o' axes rouges ; 2 E = 38° axes bleus : Plan parallèle à g\ A i3°- centig. Après exposition de huit jours dans un four de Sèvres cui- sant au tiègourdi, et refroidis- semenl irès-leni. 2 E = 37° axes rouges ; 2 E ^ 49° ''"^^ bleus : Plan parallèle à g'. A 19°, 5 centig. Après exposition de huit jours dans un four de Sèvres cui- sant au âcgourdi, el refroidis- sement très-lent. 2 E := 43° axes rouges ; 2 E = 48° axes bleus ; Plan parallèle à g'. A 19°, 5 centig. (68) Quatrième échantillon, débité en trois plaques semblables. Avant calcinalion. 2E^ I 7° 3o' axes rouges; 3E = 27° axes bleus ; Plan parallèle à g' . A i3° centig. Première plaque. Après calcination de sept heurrs ail rouge faible, sur une lampe à gaz, et refroidissement brus- que. 2 E = 2 1° axes rouges ; 2 E = 29° axes bleus : Plan parallèle à g'. A i3° centig. Après une nouvelle calciiialion d'un quart d'heure sur un cha- lumeau à gaz, au rouge vit (fusion du cuivre), et refroi- dissement brusque. 2 E ^ 45° 3o' axes rouges ; 2E:^49°2'^'^''^*'''^'^* • Plan parallèle à g'. A i5° centig. Deuxième plaque. -Après une exposition de huit jours dans un four de Sèvres cuisant au dégourdi^ et refroidissement très-lent. 2 E = 46° axes rouges ; 2 E = 52° axes violets: Plan parallèle à g\ A 19°, 5 centig. Après une nouvelle exposition de huit jours dans un four de Sèvres cuisant au grand jeu, et refroi- dissement très-lent. 2 E = 4*^° 3o' axes rouges ; 2 E = 53° 3o' axes bleus : Plan parallèle à g^ . A 18° centig. » La troisième plaque, exposée au grand feu d'un four de Sèvres, en même temps que la deuxième, a donné 2E = 4^° ^"^s rouges; 53° axes bleus; plan parallèle à g', à 20" centigrades. PHYSIQUE. — Applicalion de la dissolution aqueuse du chlore comme substance pliotométrique; par M. Wittwen. (Commissaires, MM. Pouillet, Regnault, de Senarmont.) M. Mène adresse la suite de ses recherches « sur la composition des fers, aciers et fontes ». (Renvoi à la Commission chargée de l'examen des diverses communica- tions récentes concernant le même sujet, Commission qui se compose des Membres de la Section de Chimie et de MM. Biot et de Senarmont.) {(^9 ) CORRESPOIV DAJVCE . L'Académie Royale des Sciences de Muxicii remercie l'Acadéiiiie pour l'envoi d'une nouvellesérie de numéros des Comptes rendus appartenant aux volumes LI et LU et signale parmi ces derniers quatre numéros non reçus qui interrompent la série. L'UxivERsiTÉ DE Levde adrcsse, au nom des Universités Néerlandaises et des Athénées d'Amsterdam et de Deventer, un exemplaire de leurs Annales pour l'année 1 857-58. M. LE Secrétaire perpétuel présente, au nom de l'auteur M. R. Meibuuer, un Mémoire ayant poiu' titre : « De qeneralibus et infinité tenuihus htininisfas- ciùus, prœcipue in cryslallis ». CHIMIE. — Etude des oxydes salins et en particulier de ceux auxquels donne naissance l'oxyde chromique en s' unissant aux oxydes électiopositijs ; par M. J. Persoz. (Extrait.) « Les illustres fondateurs de la chimie moderne ayant posé en princi|)e que les sels devaient nécessairement être le produit de la combinaison d un acide avec un oxyde, n'avaient pu prévoir la formation des nombreux composés pouvant résulter de la combinaison de deux oxydes métalliques engendrés par un même métal ou par des métaux différents. » Mais des travaux analytiques ayant mis en évidence l'existence d'une foule de composés naturels et artificiels qu'il était impossible de classer parmi les combinaisons binaires du premier ordre sans admettre les ano- malies les plus choquantes, les chimistes, parmi lesquels on doit particuliè- rement citer Proust, Berzélius et Dumas, n'ont pas hésité à reconnaître de véritables composés salins là où d'autres persistaient à ne voir que de simples oxydes formés en dehors des lois les mieux établies de la science. Un peut donc regarder comme un grand pas fait par eux dans l'intérêt phi- losophique de la science, d'avoir envisagé l'oxyde de manganèse y (Gay- Lussac), non plus comme une simple combinaison de manganèse et d'oxv- gène(Mn'0*), mais bien comme un composé salin Mn^ O' + MnO, qu'on désigne parfaitement par le nom d'oxyde manganico-manganeux; de même qu'on appelle aujourd'hui oxyde ferrico-ferreux , ou bien encore ierroso- ( 70 ) ferrique, l'oxyde de fer magnétique, et oxyde aluminico-zincique l'espèce minérale (AI' 0% ZnO), la Gnhnile, etc. » Il est à remarquer, ce qui an reste ne doit pas surprendre, que les oxydes salins sont presque toujours constitués par un oxyde de la formule R'O^ luii avec un oxyde électropositif, de la formule RO ou bien R^'O. » Les combinaisons dont il est plus particulièrement fait mention dans ce travail, sont celles auxquelles donne naissance l'oxyde chromique (Cr'O'V Quelques mots suffiront pour faire comprendre les circonstances de leur formation, et les moyens à l'aide desquels on arrive à les isoler dans tiu état défini qui permette d'établir analytiquement leur composition. » Formation. — Toutes les fois qu'on chauffe un chromate métallique dont l'oxyde ne jouit pas d'un pouvoir basique assez puissant pour con- server à l'acide chromique toute sa stabilité sous l'influence de la chaleur, cet acide se décompose, il perd la moitié de son oxygène, passe à l'état d'oxyde chromique, lequel s'unit avec l'oxyde qui servait primitivement de base au chromate et forme à son tour une combinaison définie, quelle que soit d'ailleurs la quantité excédante de ce dernier oxyde. C'est au reste ce qui ressortira clairement de ce que nous dirons plus loin, en étudiant les combinaisons à base de cuivre. » Les chromâtes magnétique, zincique, manganeux (i), ferreux (i), cobal- tique, niccoiique, cuivrique, cadmique-cérique, uranique, étant soumis à l'action de la chaleur, soit isolément, soit avec le concours d'une certaine quantité de nitrate de la base que l'on veut unir à l'oxyde chromique, on peut constater qu'il y a toujours décomposition complète de l'acide chromi- que, pourvu que la température soit suffisamment élevée, et l'on retrouve l'oxyde chromique uni, en proportion définie, avec l'oxyde existant dans le chromate primitif ou avec un dérivé de cet oxyde suivant les circon- stances. » Purificnlion. — Pour dégager ces combinaisons définies, des matières étrangères et de l'excès d'oxyde, on commence par pulvériser la masse cal- cinée, si elle a pris trop de cohésion, et on la traite à plusieurs reprises dans une capsule de porcelaine, par l'acide chlorhydrique concentré et bouillant, jusqu'à ce qu'une goutte de la liqueur claire étant évaporée sur la lame de platine, ne laisse plus de résidu. Arrivé à ce moment, on laisse déposer le précipité, ou décante la liqueur, qui ne doit plus contenir que de l'acide (i) Ces sels sont déjà en grande partie décomposés par l'aclion mutuelle des oxydes réducteurs et de l'acide chromique. ( V ) clilorhydrique pur, et à l'aide de la chaleur on dessèche la matière qui s'est déposée au fond de la capsule. C'est vainement qu'on chercherait à recueillir le produit sur un filtre, puisque aussitôt qu'il n'est plus en présence d'une eau acide ou chargée de matières salines, il [)asse presque aussi facilement au travers des filtres des papiers que le ferait un corps doué d'une solubilité réelle, tant est grand son état de division (ce caractère est commun a tous les composés de ce genre). » Oxjde chromico-cuiurique . — C'est le composé dont nous avons signalé la première fois l'existence dans notre Mémoire sur quelques composés de cuivre [Annales de Chimie et de Physique , 3*^ série, t. XXVj. En nous occu- pant de vérifier la composition que MM. Gerhardt d'une part, Malagnti et Sarzeau de l'autre, avaient assignée au chromate de cuivre basique, nous avions fait voir que dans les conditions d'expériences indiquées par ces chimistes, on formait un chromate tri-cuivrique, qui calciné perdait une iiartie de son oxygène (le volume d'oxygène dégagé est égal à la moitié de celui qui existait dans l'acide du chromate), et qu'on retrouvait comme pro- duit delà calcinatiou une matière pulvérulente, laquelle se dédoublait par l'acide clilorhydrique bouillant en Cr^O' + CuO insoluble et inattaquable par l'acide, et en 5 équivalents(CuO) qui passaient au contraue en disso- lution dans cet acide. » La couleur intense, lextréme division de ce corps, et enfin sa grande stabilité en présence des agents les plus énergiques me faisaient espérer qu'il pourrait être employé dans l'impression, avec le concours de substances plastiques, semblables à celles qui servent aujourd'hui à fixer sur les tissus un grand nombre de couleurs, et aussi dans la peinture à l'huile et dans la décoration des porcelaines. » Je m'occupais donc d'en préparer une certaine quantité, en adoptant luie marche en apparence identique à celle quej'avais suivie antérieurement, lorsque à ma grande surprise, après avoir calciné le chromate tri-cuivriqu( et traité par l'acide chlorhydriqne bouillant le produit de la calcinatiou, j'obtins comme résidu, non plus une substance noire amorphe comme pré- cédemment, mais un corps présentant un aspect métallique et cristallin qui le faisait ressembler beaucoup à de la galène (i). Soumis à ranaivse, ce corps (i) M. Friedel a bien voulu examiner re composé. Il lui a trouvé la forme de labiés uian- gulaires bien définies paraissant appaitenir au système oclaédri(|iie, l'épaisseur de les ta- blettes étant trop faibles pour qu'on piit déterminer exactement la forme. Quelques cristaux vus au microscope présentaient un reflet rouge; des tablettes trésniinces étaient vertes par transparence. [ 7^ ) fut reconnu contenir, |)oiir la même quantité d'oxyde chroiniqiie, deux tois plus de cuivre que le composé précédent. A quoi failait-il attribuer la formation de ce nouveau corps? » Je m'assurai que le chromate tri-cuivrique employé avait luie compo- sition bien définie et que le cuivre de ce sel basique se retrouvait en tota- lité, partie dans le nouveau composé inattaquable par l'acide chlorhydrique, partie dans la liqueur acide; mais tandis que, dans mes expériences anté- rieures, j'avais constaté la présence de 5 équivalents de cuivre dans la dis- solution, pour I qui restait en combinaison avec l'oxyde chromique d'après l'équation 2(CrO% 3CuO) = Cr=0% CuO + 5 CuO + O', je ne trouvais plus ici que 4 équivalents de cuivre en dissolution, les deux antres étant passés à l'état de composé insoluble. » Apres bien d'inutiles recherches pour m'expliquer la cause de ce phé- nomène, je me rappelai, en comparant rigoureusement mes expériences, qu antérieurement j'avais toujours opéré dans des moufles, c'est-à-dire en présence d'un courant d'air, tandis que, dans cette dernière expérience, j'avais effectué la calcinalion dans un creuset fermé. Je fus ainsi conduit à admettre que, calciné dans ce creuset, l'oxyde cuivrique avait pu subir l'in- fluence des gaz réducteurs du foyer et perdre une partie de son oxygène. L'analyse du composé vint en effet confirmer mes prévisions. )i En dosant exactement : i° l'oxygène que ce corps pouvait absorber: 2° l'eau qu'il pouvait fournir, étant soumis au rouge à l'action d'un cou- rant d'hydrogène pur et sec; 3° l'oxyde cuivrique qu'on pouvait lui enle- ver après l'avoir oxydé au moyen du nitre fondu; 4° enfin la cjuantité d'oxyde chromique qu'il renfermait, je pus conclure à l'existence de l'oxyde chromico-cuivreux (Cr" O'Cu^O), qui prend toujours naissance lorsqu'on calcine le chromate tri-cuivrique dans un creuset couvert, au milieu d'un foyer de charbon ardent, dapres l'équation 2 (CrO% 3 Cu O) + 4 CO = Cr= O' Cu^ O + 4 Cu O + 4 (CO + O). » Peut-être ce fait de la production alternative d'un composé cuivreux ou cuivi'ique dans des conditions si peu différentes conduira-t-il à découvrir la cause de beaucoup de phénomènes singuliers que l'on constate dans les opérations industrielles de la voie sèche. » Afin de pouvoir étudier dans ses applications l'oxyde chroniico-cui- vrique, j'ai remis à M. Salvétat a kilogr. de chromate tri-cuivrique que ce ( 73) chimiste a eu la complaisance de soumettre à la calcinatioii clans l'étage su- périeur (lu iour à porcelaine de la manufacture de Sèvres, en ayant la pré- caution de ménager l'arrivée d'un courant d'air autour du creuset pour préserver celui-ci de toute .iction réductrice. Grâce à cet amical con- cours, j'ai eu à ma disposition une assez grande quantité de composé cliron!iii Biiet, quia observé la comète, comme une infinitéd au- tres personnes, dans la soiiée du 29 juin, propose un autre nom destiné à rappeler celte date. A quatre heures et demie, I Académie se forme en comité secret. ( 75 ) COi>HTÉ SECRET. M. DuPERREY, doyen de la Section de Géograplue et de Navigation, pré- sente au nom de cette Section la lisle suivante de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite de la nomination de M. de Tesson à uTie place d'Académicien. En première ligne M. Givry , ingénieur - hydro- graphe en retraite à Gaiilf)!!. En deuxième liyne M. Tardy be Montravel, capi- taine de vaisseau à Toulon. La Section, considérant qu'elle ne compte maintenant parmi ses Goi- respondants qu'un seul Français, a cru devoir ne présenter cette fois que des candidats nationaux. Les titres de ces candidats sont exposés par M. Duperrev. Ces titres sont discutés. L'élection aura lieu dans la prociiaine séance. M. Clapeyroïv présente, au nom de la Section de Mécanique, la liste sui- vante de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Virât. En première ligne. ... M. Bernard, inspecteur général des Ponts et Chaussées, en retraite, à Saint-Benoit-du- Saiilx, département de l'Indre. M. Boii.eau à Douai, département du Nord. M. UE Caligny. . . à Versailles, département r ,.,/., 1 de Seine-et-Oise. En deuxième ligne et par 1 I I I 1 ;■ , i". DiDioN à Metz, départemenî delà ordre alphobelique { ' ' ' ^ Moselle. M. IIiRN au Logelbach, département du Haut-Rhin. M. Résal à Besançon, dépaitement ' du Douhs. Les titres de ces candidats sont exposés par M. Clapeyrou. Ces titres sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à cinq heures et demie. F. ( 76) BILLETIX BIBLIOGRAPHIQIE L'Académie a reçu dans la séance du i" juillet 1861 les ouvrages dont voici les titres : Monatsberichte... Com/jles rendus mensuels de l Académie des Sciences de BerUn{amiëe 1860). Berlin, 18G1; iu-8°. Résister... Table rjénéi nie des Comptes rendus mensuels de l' Académie des Sciences de Berlin pour les années 1 836- 1 858. Berlin, 1860; in-8°. Naclirichten... Nouvelles de l'Université et de [Académie des Sciences de Gottingue; u" 10 Juin, 1861; br. in- 12. Eleinenti di mecanica... Eléments de mécanique rationnelle; par Dom\mque Chklini. Bologne, 1860; in-8°. Deterniinazione analitica... Détermination analytique de la rotation des corps libres d'après les idées dePoinsot (Mémoire du professeur Dom C.HELIM ; in-8". L'Ac;idémie a reçu daii^ la séance du 8 juillet 1861 les ouvrages dont voici les titres : Hygiène des ouvrier:, miiieun dans les exploitations tiouillères ; pir le D' RliîMBAUl.T. Paris, 18G1 ; 1 vol. in-8". (Adressé ;ui concours pour le pri.\ des Arts insalubres.) Mémoire sur les allumettes cliimi(ptes : par A. CHEVALLIER. Paris, 1861 ; br. in-8°. ' Concours pour les Arts insalubres.) Des affections nerveuses syplntitiques ; par le D' L. Ckos. Paris, 1861 ; 1 vol. in-S". De l'ancienneté de l'homme. Lettre de M. E. Collombs et réponse de M. Ed. Desor. Neufcbàtel, 1861 ; br. in-S". Résumé succinct de diverses Notes sur les macltincs soufflantes ou à compression d'air de M. le marquis Anatole de Caligny; par M. DE CUYPER. Paris et Liège ; br. 111-8". Régénération des vers à soie par les éducations automnales à la température naturelle , pai M . E NonRRiGAT. Montpellier, 1861 ; br. in-4"- La régénération des rares de vers à soie par le soufrage préventij du mûrier ; parE. NOUHRIOAT. Montpellier, 1 f<>uille in-4". De (jeneralibus, et infinile lenuibiis Inininis fascibus, prœcipue in cristallis , nucl. R. MElBAtiF.R Berolini, br. iii-/|". — — rr^ *im^ COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACAftÉlïE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI lo JUILLET 1861 PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. ^lEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président de l'Ixstitct rappelle que la séance publique ainiuelie des cinq Académies est fixée au i4 août, et invite l' Académie des Sciences à i^rocéder au choix du lecteur qui devra la représenter dans cette séance. (Renvoi à la Commission administrative.) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la présence de l'azote dans un fer météorique; par M. BocssiNGACLT. n La présence constante de l'azote dans le fer que j'ai eu l'occasion d examiner, m'a porté à rechercher cet élément dans un fer météorique tombé à Lenarto en Hongrie, et contenant, d'après une analyse de Clark : Fer 90 , 1 5 Nickel 6,55 (i) Cobalt o , 5o Cuivre 0,08 Manganèse o , 1 4 Étain o ,08 Soufre 0.48 Résidu insoluble i ,22 99.20 (1) Une analyse de Welirle a donné pour le fer de Lenarto : Fer 90 , 88 Nickel 8,45 Cobalt o ,66 Cuivre 0,00a 99.992 C. il., 1S61, 2'"= Semeuie. (T. LUI, N" 5.) ' ■ (78) » L'écliantillon sur lequel j'ai opéré m'a été remis par M. de Senarmont; à l'aide d'une scie d'horloger, on en a détaché une plaque pesant 3 gram- mes, que l'on a dissoute, à l'abri du contact de l'air, dans i5 centimètres cubes d'acide chlorhydrique, après l'avoir lavée à l'éther et à l'eau bouil- lante pour enlever les matières organiques que le contact des mains avait pu y déposer. » La dissolution était colorée en vert par le sel de nickel, le résidu insoluble consistait en quelques lamelles d'un aspect métallique inatta- quables par l'acide chlorhydrique bouillant. » Dans le ballon de l'appareil à doser l'ammoniaque des eaux plu- viales (i), on avait introduit 7^% 5o de chaux préalablement éteinte, délayée dans 100 centimètres cubes d'eau. On y a versé ensuite, par le tube d'intro- duction, la solution métallique; avec l'eau de lavage, le volume du liquide soumis à la distillation était de 3oo centimètres cubes. » 10 centimètres cubes de l'acide sulfurique servant à doser Tam- moniaque étaient saturés paro^SoaiaS de cet alcali, équivalentsà oS%oi75 d'azote, et par 82", o de l'eau de chaux employée pour le tilragei ces 32'=*=,o donnaient par conséquent le titre de l'acide. » On a retiré par la distillation : Première prise de 5o centimètres cubes. ce Titre de l'acide : Avant 82,0 Après 3i ,5 Différence.... o, 5 = Ammoniaque o5',ooo33 Deuxième prisedeSo centimètres cubes. Titre de l'acide : Avant Sa ,0 Après 3i ,9 Différence.... 0,1 0,00007 o, 00040 = Azote O'^DOoSS « Dans I de fer météorique, azote 0,0001 1, moitié moins que l'azote de l'acier Rrupp dans lequel j'en ai dosé récemment 0,00022. » Une expérience à blanc a été faite sur les mêmes quantités d'eau, d'acide et de chaux. >) Volume du liquide soumis à la distillation, 3oo centimètres cubes : ce Première pn'se de 5o centimètres cubes. Titre de l'acide : Avant 82,0 Après. ... 82,0 Différence. ... 0,0 (i) BoussiNCAULT, Agronomie, Chimie agricole et Physiologie, a"" édition, t. II, p. 170. ( 79) » Dans une seconde expérience à blanc , on a eu : Première prise de 5o centimètres cubes. Titre de l'acide : Avant 32, o5 Après 32, oo Différence ... o , o5 » Comme on en était d'ailleurs persuadé par l'essai particulier de chaque substance, les réactifs n'avaient pas apporté d'ammoniaque; l'azote dosé sous cette forme appartenait bien réellement à un azoture métallique. Cependant, comiue en définitive en opérant siu- 3 grammes de fer de Lenarto on n'a obtenu que — de milligramme d'ammoniaque, je crois op- portun de montrer quel est le degré de précision du dosage par les liqueurs titrées. » On a vu que l'acide sulfurique qui mesure l'alcali est saturé par o^', 02I25 d'amiuoniaque, ou par 32*^*^,0 d'eau de chaux renfermés dans une burette de Gay-Lussac divisée en dixièmes de centimètre cube. Ou estime aisément une demi-division, soit — de centimètre cube représentant — '-r-, = o°""'^%o3 d'ammoniaque; or dans le fer de Lenarto on a dosé 640 ' ^ omiiiigr^^Q de cet alcali. » Jusqu'à présent on a rencontré dans les météorites de l'oxygène, du soufre, du phosphore, du carbone, du silicium, de l'aluminium, du magné- siimi, du calcium, du potassium, du sodium, du fer, du nickel, du cobalt, du chrome, du manganèse, du cuivre, de l'étain et du titane, en tout dix-huit corps simples, dont la plupart sont à l'état d'oxydes dans les aérolithes. Les combinaisons oxydées les plus ordinaires, dans les pierres tombées du ciel, sont des silicates parmi lesquels on a pu reconnaître quel- ques espèces minérales parfaitement caractérisées : l'olivine, l'anortite, le labrador, l'augite, le fer oxydulé, la pyrite magnétique, le chromate de fer, espèces qui entrent dans la constitution des roches de notre planète. » Le fer d'origine cosmique dispersé sur le globe est allié au nickel, au manganèse, au chrome, au cobalt, au cuivre, mélangé à du plomb ; il renferme en outre, à faibles doses, du phosphore et du soufre. A ces deux métalloïdes il y a lieu maintenant d'ajouter l'azote, puisque je l'ai rencontré dans le fer météorique de Lenarto. » II. ( 8o ) M. Le Verrier présente sur la grande comète de 1861, et sur le mou- vement de l'étoile Sirius en déclinaison, les remarques et les notes sui- vantes : « Les orbites de la grande comète de 1861 , que j'ai présentées lundi der- nier, étaient fondées sur un trop court espace de temps (deux jours au plus) pour qu'on fût assuré d'y rencontrer quelques traces d'ellipticité, en sup- posant que la comète fût périodique. Depuis lors, j'ai reçu de M. Lœwy un calcul de l'orbite fondé sur les observations du 3o juin, des 4 ^^ 7 juillet; et de M. Hind, un calcul fondé sur les observations du 3o juin, du 2 et du 5 juillet. » Dans, l'un et l'autre cas, les observations extrêmes sont exactemciit représentées, en raison du mode de solution adopté. 11 ne reste d'ailleurs sur l'observation intermédiaire que des écarts très-minimes imputables aux erreurs de l'observation elle-même. En sorte que la comète ne paraît point être périodique. » En siq^posant que dans les observations ultérieures la route de l'astre vint à dévier de la parabole, ce que du reste la grande inclinaison de l'or- bite ne permet guère d'attendre, la durée de la révolution qu'on en con- clurait serait extrêmement longue. )) Voici les éléments donnés par M. Lœwy et ceux donnés par M. Hind : Eléiiienu douncs par î\l. Lœvvy. Éleiuenls donnés par (Vl.Himi. Temps du périliélie. . . Juin 1 1 ,76600 T. m. Puiis. Juin 1 1 ,66676 T. m. Grconwich. Longitude du périhélio. 249. aS. 61,7 ) Equinoxe 249- i3. 54,8 | Eqnin. vrai, Nœud ascendant 278 69. 3,8 ) juillet4. 278. 69. 26,0 * juillet i. Inclinaison 85. 36. 5 1 ,9 85. 38. 34,8 Log. dist. périhélie... 1,9152612 1,9147269 )' La Terre est-elle passée au travers de la queue de la comète? Cette question, si simple en apparence, est au fond très-complexe. Les calculs sont compliqués et les données manquent pour la résoudre avec certitude. » Une Lettre de M. Calandrelli, directeur de l'Observatoire pontifical de l'Université romaine, et dont j'ai l'honneur d'entretenir l'Académie, est re- lative au mouvement de Sirius en déclinaison. Les conséquences auxquelles arrive M. (lalandrelli, qui plusieurs fois s'est occupé de ce sujet, peuvent se résumer comme il suit : »> i" Avec un mouvement propre convenable de Sirius, on peut repré- ( 8r ) senler les anciennes observations, soit qu'on parte de 1730 et qu on des- cende à 1840, soit qu'en partant de cette époque on remonte à 181"). )i 2" Après l'époque i84o, en tenant compte seulement des observations moyennes de Greenwicb, on trouve des anomalies qu'on ne saurait pas expliquer, attendu que, suivant l'avis de M. Main, nous ne pouvons pas dou- ter de l'exactitude de ces observations. Eu effet, par une simple fluctuation du mouvement propre, comment expliquer que les D. P. N. de Sirius ob- servées pour le i" janvier des années i844i i8/|5, 1846...., soient presque égales aux positions calculées pour le i"' janvier des années i843, i844) 1845...? » 3° En tenant compte des plus grandes D. P. N. de Sirius, observées a Greenwich, les différences calcul moJns observation sont beaucoup plus petites, quelquefois sont presque nulles : de plus la série des observations de cinq en cinq ans, de 1 81 5 jusqu'en 1860, est parfaitement d'accord avec le calcul. j' 4° Dans le cas de ces plus grandes D. P. N. de Sirius, observées à Greenwich, desquelles, en n'admettant pas les erreurs des observations, on pourrait conclure une fluctuation dans le mouvement propre de Sirius, pen- dant lui temps très-limité, il restait à expliquer comment cette fluctuation s'est manifestée tout à coup après 1842? comment elle s'est conservée jus- qu'en 1848? comment elle s'est évanouie en 1849 et i85o? et ainsi de suite. » Le Directeur de l'Observatoire de l'Université romaine termine sa Lettre par une remarque pleine d'intérêt, et que nous transcrivons. L'Aca- démie a toujours aimé à rendre hommage aux protecteurs des sciences : « Le petit observatoire du Collège Romain qui, par les soins du profes- » seur Joseph Calatidrelli, fut érigé en 1787, manquait d'instruments .'1 astronomiques, excepté le secteur zénithal et un quart de cercle mural » qui servirent au P. Boschovich pour la mesure du degré romain. Lalande » en cette occasion pria Pie VII de vouloir protéger l'astronomie et les astro- » nomes romains. Le Saint-Père acheta à ses propres dépens un cercle répé- » titeur de deux pieds de diamètre environ de M. Bellet, une pendule de » compensation de M. P , et le réfracteur achromatique cjui avait servi » à M. Méchain, et en fit don à l'observatoire. Ce Pontife ne cessa jamais » de protéger l'astronomie. Pie IX a été l'émule de son prédécesseur, et si >' l'observatoire de l'Université romaine doit tout à la nuinificence de ce » Pontife, le nouvel observatoire du Collège Romain doit beaucoup aux » dons généreux de ce bienfaisant souverain. Voilà de quelle manière le » gouvernement jiontifical empêche le progrès des sciences naturelles. « ( 8a ) GÉOLOGIE. — Observations sur l'abus de [emploi des expériences chimiques en géologie; pnr M. J. Folrxet. (Première partie.) « D'habitude j'admets qu'un géologue doit s'appuyer sur les principes de la chimie; mais je n'accorde au laboratoire aucun droit d'anticipation sur les observations géologiques, et pour ne rien laisser à désirer à l'égard de mes idées sur cette question, je vais poser ici quelques exemples de nature à démontrer combien il faut être réservé dans l'emploi de moyens chimiques. » M. de Senarmont dit que M. G. Rose a habilement analysé les condi- tions de la précipitation du carbonate de chaux à l'état d'aragonite [Annales de Chimie et Ph/sique, i85o, p. i3o). » Or ces précipitations de M. G. Rose ont été effectuées à la température de l'ébullition; mais, de mon côté, j'ai trouvé des aragonites dans les gale- ries de Sainte-Marie-aux-Mines où la température ne dépasse certainement pas 9 à io°, et j'ai consigné mes aperçus à ce sujet dans les Bulletins ijéolo- qiques, 1846. Depuis cette époque, en 1 855, passant à Turin pour me rendre à l'île de Sardaigne, j'allai visiter les mines de Campo di Pra, dans une val- lée latérale à celle d'Aoste. Parvenu non loin de la limite des neiges éter- nelles, je trouvai un bout de galerie où le thermomètre n'indiquait alors que o°,g : des stalactites de glace en hérissaient les parois, et au milien d'elles je trouvai de l'aragonite. Que devient donc ici la nécessité du point d'ébullition de M. G. Rose? D'ailleurs l'aérage étant fort vif, la pression se trouvait également mise hors de cause. )) En i85i [Annales de Chimie et Plijsique), M. de Senarmont obtenait le cuivre et l'argent métalliques à des températures de i5o à 25o° agissant sous l'influence de la pression. Eh bien, on obtient très-bien des précipités de cuivre métallique à froid par l'intermédiaire du fer ou du zinc, comme chacun sait. Il est donc inutile d'admettre une plus grande complication pour la formation des dendrites de ce métal renfermées dans le gîte de la mine rouge de Chessy. D'ailleurs M. Becquerel produisait très-bien, à froid , l'oxydulc du même métal à l'aide de ses procédés électro-chimiques ( Traité de l'Electricité, t. III, p. 297 ; 1 835 ), et ce minéral accompagne le précédent. » Un chimiste allemand [Ann. de Pogg.) ayant analysé le sulfure de nickel ramuleux, déclare que son état dendritique prouve la formation aqueuse du minéral. Mais j'ai rassemblé des mattes cuivreuses, à la surface desquelles sont étalées les plus jolies dendrites qu'il soit possible d'imagi- ner. Elles proviennent du cuivre métallique qu'une sorte de ressuage a (83 ) poussé en dehors de la inatte pour laquelle il n'a aucune affinité, ainsi que je l'ai expliqué [Annales des Mines, i833) dans ma Thèse sur l'ordre de sul- furabilité des métaux, en établissant ce que, dans son excellent Traité de Métallurcjie (Brunswick, 1846), M. tScheerer a bien voulu appeler la Loi Fournel. Donc ici c'est une forte chaleur qui intervient, et non un liquide quelconque, comme dans le cas de Chessy. Et, par suite, il me paraît na- turel de conclure que les arborescences du nickel, de l'argent, de l'or et de quelques autres corps contenus dans les parties saines des filons peuvent être des produits ignés. En cela, tout dépend des positions. On peut d'ail- leurs rappeler ici la joie naïve qu'éprouvait le célèbre Henckel quand il réussit à produire l'argent natif ramuleux que, de nos jours, certains miné- ralogistes et neptunistes passionnés feraient nécessairement dériver d'une action aqueuse. « Je suis parvenu, dit-il, par le seul moyen d'un feu bien » conduit, et sans rien ajouter, à faire végéter la mine d'argent rouge, de » sorte qu'un demi-gros de ce métal remplissait un vaisseau de deux » pouces cubes de diamètre, sous la forme d'un petit buisson, ce qui fai- » sait quelque chose de fort agréable à la vue et un spectacle merveilleux » pour les ignorants. » » M. de Senarmont a lait voir qu'une dissolution de silice gélatineuse dans l'acide carbonique ou dans l'acide muriatique, portée à 200 ou 3oo", cristallise sous la forme de quartz (^^nna/es de Chimie et de Physique^ 1857. p. iZja). u A cela je réponds que nos charveyrons du Mont-d'Or, que beaucoup de silex des calcaires jurassiques ou autres roches de ce genre dont les fossiles indiquent une sédimentation opérée à froid, contiennent également du quartz hyalin, prisme, très-limpide. La pression et la chaleur doivent donc être ici laissées de côté. On sait d'ailleurs qu'une dissolution alcaline de silice, abandonnée pendant un temps suffisant à l'air libre, laisse cristalliser du quartz contre les parois des vases, par suite de la simple saturation de l'alcali par l'acide carbonique de l'air. Ceci n'empêche pas plus que précé- demment d'admettre l'intervention de la fusion dans les filons que tout porte à considérer comme étant éruptifs (i). (i) Puisque mon savant et excellent ami M. Fournet m'en fournit l'occasion, je de- mande la permission de rappeler ici les idées que j'ai exprimées il y a près de quinze ans dans mon travail sur les Emanations volcaniques et métallifères, après les avoir profes- sées antérieurement pendant plusieurs années. J'y retrouve entre autres le passage suivant : Il Beaucoup de géologues sont portés à admettre que tous les filons ont été remplis par ( 84) » Le même savant annonce la remarquable production de la malachite par l'intermédiaire du chlorure de cuivre ao;issaiit sur le carbonate de chaux à la température de i6o", aidée de la pression. Ici je dois faire observer que la malachite se forme, sans cette complication, dans le gîte de mine varie, de Chessy, et sur les points dont la position est la plus superficielle. I.e méiiic minéral s'est également développé dans le gîte de la mine bleue. » M. de Senarmont n'est point parvenu à produire le carbonate bleu de cuivre. Cette circonstance le porte à admettre qu'il faut des conditions par- ticulières de température qu'il n'a point pu réaliser. » Pour ma part, il me paraît bien impossible de trouver des conditions autres que la température ordinaire du climat de Chessy, savoir une moyenne de lo" environ et la présence de marnes convenables. Le reste se fera tout naturellement et avec le temps. On remarquera d'ailleurs que les fabricants de cendres bleues ont été un peu plus heureux que M. de Senarmont, puisqu'ils sont parvenus à obtenir un carbonate bleu sans re- courir à la pression. » La plupart des sulfures métalliques s'obtiennent indifféremment par la voie sèche ou par la voie humide, avec ou sans pression. Il n'y a donc rien là qui soit de nature à venir à l'appui d'une théorie plutôt que d'une autre ; cependant à côté du procédé à l'aide ducjuel M. de Senarmont [Annales de Chimie et de Physique, p. 171, etc.) obtient l'argent rouge, je place mes détails îftnsi que mon procédé pour se procurer le même composé par ia voie sèche (Suhurabilité des Métaux, Annales des Mines, i833). Mes indi- cations prouvent encore une fois que la voie sèche, convenablement ma- niée, conduit à des résultats non moins concluants que les autres mé- thodes, quelque ingénieuses qu'elles soient. » Enfin, en se reportant à mes détails sur la rubéfaction, on compren- dra que certains affleurements de filons doivent devoir présenter de l'oli- » riDJection de matières en fusion. Il est rependant difficile d'admettre que des cristaux de n quartz contenant des gouttelettes formées de deux liquides huileux, dont l'un est volatil >• à la température de 2"]° centigrades, aient cristallisé dans un bain de quartz en fusion. Or » le quartz fait partie des gangues de la plupart des fîlons, et le quartz avec goutteletics n liquides est loin d'y être une très-grande rareté. » Si les matières qui remplissent un fdon y avaient toujours été injectées à l'état de fu - » sion, comment expliquerait-on, par exemple, un filon composé de bandes alternatives de » fer spathique et de (juartz ? » [Bulletin de la Société Géoiogir/ue de France, 2.' série, t. IV, p. laSS, séance du 5 juillet 1847.) É. D. n. (85) gisto fibreux, mamelonné; de l'hématite rouge qui ne proviendra pas des eaux chaudes, aidées de la pression, qui ne sera pas davantage le produit d'une sublimation , mais dont la formation sera le simple résultat des causes dont l'intervention fait naître, à froid, le problématique phénomène de la rubéfaction. » En définitive, M. de Senarmont tire de ses expériences la conclusion .« que la formation d'un grand nombre de minéraux des filons ne suppose pas toujours des conditions ou des agents très-éloignés des causes ac- tuelles.... 11 espère, en outre, qu'en remontant de proche en proche, dans un même ordre d'expériences systématiques, on arrivera aux roches cris- tallisées qui se rattachent aux gîtes métallifères par des passages et par des phénomènes de continuité qu'il est impossible de méconnaître. » » De mon côté, partant de mes expériences et plus encore de mes obser- vations, j'admets que la formation d'un grand nombre de minéraux sup- pose les simples conditions, ou les agents des causes actuelles, tout comme d'autres réclament l'intervention du foyer central. J'espère d'ailleurs qu'un temps viendra où l'on comprendra que dans les gîtes métallifères il y a d'ordinaire deux parties bien distinctes, l'une inférieure et plutonique, l'autre superficielle et remaniée par les agents atmosphériques. » Ceux-ci peuvent faire ressentir leur influence, plus ou moins profon- dément, selon l'état crevassé des roches encaissantes, et je pense, en par- ticulier, que mes détails sur ces phénomènes consignés dans les Comptes rendus (i854) suffiront pour jeter tout le jour désirable sur les formations minérales qui se développent journellement dans les affleurements. « ASTRONOMIE. — Observations faites à Rome de la comète du ^gjuin ; Lettre du P. Secchi à M. Elie de Beaumont. (c Rome, ce S juillet 18G1. » Pérmettez-moi de communiquer à l'Académie quelques observations des plus remarquables que je viens de faire sur la grande comète. La grande comète parut le soir du 3o juin ; mais on ne put l'observer, car on s'en aperçut trop tard. La longueur de sa queue, ce soir-là, était de 1 18°, car dans son passage au méridien inférieur, la tête étant au-dessous de l'hori- zon, l'extrémité arrivait au delà du zénith jusqu'aux étoiles Ç et £ de l'Aigle. Sa queue était réellement double. La première était assez lumineuse, très- large, environ 8*^ dans sa plus grande largeur, et elle arrivait à l'étoile c. R., iSGi, 2™e Semestre. (T. LUI, N" 3.; '2 ( 86 ) Polaire. Il paraît que cette queue seulement a été visible à Paris, d'après l'article du Mo«;7eur (es juillet ]. Mais au delà de cette grande queue, longue de 45°, se prolongeait près du milieu, un peu vers Test, un long et grand rayon beaucoup plus faible, qui, passant au-dessus de a Lyre, allait jusqu'à la voie lactée à la place des étoiles £ et Ç Aigle. » Le matin suivant, ou l'observa régulièrement et on prit les mesures du noyau qui se trouva = 10", o5. Sa forme était ovale, assez régulière, un peu. aplatie perpendiculairement à la direction de la queue, et un peu moins bien terminée du côté du soleil. Dans le crépuscule du matin, les aigrettes partant du noyau étaient assez courtes, environ 1'. Le soir, i*"^ juillet, le noyau avait beaucoup diminué, et on le trouva de 3",o3 avec le grossisse- ment 400; mais avec le grossissement 700 on le réduisit à 2", 5, et il parut tres-mal terminé vu avec le grossissement 1000. Les aigrettes étaient plus longues que le matin et remarquables de forme; des rayons courbes très-vifs se manifestaient, surtout un assezfortducôtédunord, dontia longueur était de i'55".Ce jet lumineux très-vif était prolongé et environné d'une nébulosité assez claire en forme de virgule courl>e du côté du nord Au milieu de cette espèce d'éventail était un faisceau de rayons droits, et à gaucbe un autre faisceau de rayons un peu courbes, mais plus courts. Au delà de l'éven- tiiil et de ses auréoles, à une distance de 3' 1 1", on voyait une grande enve- loppe lumineuse comme rudiment paraboloïdal, mais qui se joignait aux r.iyous d'une manière discontinue. L'enveloppe générale de la comète, du côté opposé à la queue, était de 8 ou 10'. Ces détails paraîtront mieux d'après les dessins. » Le fait le plus iiitésessant observé est celui-ci : la polarisation de la lumière de la queue et des rayons prés du noyau était très-forte, et on pouvait même la distinguer avec le polariscope à bandes; mais le noyau ne présentait pas de traces de polarisation, pas même dans le polariscope d'Arago à double image colorée. Au contraire, le soir du 3 juillet et les jours suivants le novaii en présenta des indications assez sensibles, malgré son extrême petitesse, qui, hier soir 7 juillet, n'a été trouvée que de i" à peine. Je crois ce fait de grande imporlance, car il paraît que le noyau, dans les premiers jours, renvoyait de la lumière propre, peut-être à cause de l'in- candescence à laquelle il avait été porté dans sa grande proximité au soleil. » Pendant les soirées suiv;tiitos, la queue est allée toujours eu diminuant; mais il est remarquable qu'elle est passée presque toujours près de a Her- cule, et elle toutliait la voie lactée jusqu'au 6 juillet. Il paraît que les deux queues étaient presque indépendantes, et que le 5 juillet la longue et étroite ( 87 ) était presque sortie du côté nord de la grande, et que celle-ci s'était coiirl)é(' du côté sud. Hier soir, la traînée longue était à peine sensible. La lumière a été polarisée dans le plan de la queue " Voici quelques positions : +48. 7.29,0 Pos inslriim.aprèso: Auriga. +56. 8.47,6 Observation méridienne. +62.48.47 ,6 Observation méridienne. j Observation empèciiée au } méridien par les nuages. +66.54.10,5 Instr. I86I. T. m. de Rome. M *m Juin 3o Juillet I . 2 b m s 15.35.59,6 12.46.56,6 i3.53.i4,6 Il m ^ 6.46.48,70 7.30.54,88 8. 37 ^20,62 " 3 (*) >. ,, 4 " 5 » 6 » 7 10.55.25,7 8.49.41,3 I I .23.34,6 9.54.22,9 10.48.26,52 11.39.49.27 12.26. 3,87 12.54.26,71 „^ , . i avec a Ursaj Magnae . -66.27. 14)9 Instr. ) ° +65. 4" '3,1 Instr. avec / Draconis. 63.59. 5,6 Diff. i3o58 OEItzen. > Je renferme le (iessin du noyau et de la tète le i""^ juillet et sa vue géné- rale le 1. La partie étroite était 4 fois en longueur la partie longue. » m. Rayrb présente au nom de l'auteur, M. Isid. Pierre, une brochure ayant poiu- titre : « Prairies artificielles » . iVO.^Î IN AXIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Corres- pondant pour la .Section de Géographie et de Navigation, en remplacement de M. de Tesson, devenu Académicien titulaire. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 42, .\L tie Givry obtient 36 suffrages. M. Tardy de Montravel 5 M. de Caligny i .^!. DE GivRY, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est dé- claré élu. L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la no- (*) L'étoile de comparaison, de septième grandeur, passa ;\ la distance de 62" du noyau sans paraître affaiblie. Le 4 juillet, une autre étoile de neuvième grandeur traversa un jet de lumière de l'éventail restant très-bien visible à 32" du noyau. 12.. ( 88) tnination d'un Correspondant pour la Section de Mécanique, en remplace- ment de feu M. Vical. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 44» M. Bernard obtient 20 suffrages. M. de Caligny 20 MM. Didion, Hirn et Résal chacun. i Il y a un billet blanc. Aucun des candidats n'ayant obtenu la majorité absolue des suff-i-ages, l'Académie procède à un second tour de scrutin. Le nombre des votants étant encore 44» M. Bernard obtient 22 suffrages. M. de Caligny 21 Il y a un billet blanc, ce qui réduit à 43 le nombre des votes exprimés et la majorité à 22. M. Bernard , ayant ainsi réuni la majorité des suffrages , est dé- claré élu. MÉMOIRES LUS. ZOOLOGIE. — Observations sur l'existence de divers Mollusques et Zoophyles a de très-grandes profondeurs dans la mer Méditerranée ; par M. le D' Alph. MiLNE Edwards. (Extrait.) (Commissaires, MM. Valenciennes, de Quatrcfages, d'Archiac.) «1 Les recherches bathymétriques de Forbes et de plusieurs autres obser- vateurs sur les stations des animaux marins, ainsi que sur les relations qui semblent exister entre le mode de distribution de ces êtres et leur rôle géo- logique, ont soulevé beaucoup de questions importantes à résoudre et don- nent de l'intérêt à tous les faits qui peuvent nous éclairer sur les limites que la nature assigne à chaque espèce dans les profondeurs de la mer. J'ai donc saisi avec empressement toutes les occasions qui me paraissaient favorables |)our la constatation de faits de cet ordre. » M. Valenciennes a bien voulu me communiquer quelques coquilles fort remarquables à raison des niveaux où elles avaient été rencontrées. L'une est la Fotutajunonia (Sch.), trouvée par le capitaine B. Lelourneur ( 89 ) d;ins le golfe diiîMexique, à une profondeur d'environ t3o mètres; l'iiiitre est la Lima excavata (Mïdler), que M. Hoeg avait pèchée, par 487 mètres, dans la mer du Groenland. Cette dernière station dépassait notablement la limite inférieure delà zone assignée jusqu'ici à l'habitation des Mollusques marins; mais d'autres faits, dont je vais rendre brièvement compte, sont venus montrer que les animaux de cette classe, ainsi que les Coralliaires, peuvent vivre à des profondeurs beaucoup plus grandes. » On sait que pour le service de la télégraphie électrique un conducteur sous-marin avait été établi entre Tile de Sardaigne et l'Algérie, mais que, par suite d'accidents dont les causes ne sont pas bien connues, cette com- munication a été rompue; et pour étudier autant que possible les altéra- tions que le câble avaient subies, il a fallu le relever et le ramener à terre. Cette opération laborieuse et délicate a nécessité une étude attentive de la configuration du sol sous-marin sur lequel le câble reposait; les ingénieurs qui en étaient chargés ont déterminé avec une grande précision la profon- deur à laquelle il se trouvait dans chaque point de sa longueur, et afin de jeter quelques lumières sur les circonstances qui pouvaient y avoir déter- miné des altérations, on a conservé avec soin les corps étrangers qui s'y > trouvaient fixés. Grâce à l'obligeance de M. Mangou, professeiu^à l'école des Ponts et Chaussées, j'ai pu examiner plusieurs fragments de ce conduc- teur sous-marin, et il m'a été donné ainsi de constater quelques faits nou- veaux relatifs à l'existence de certaines espèces zoologiques à des profon- deurs où l'on croyait généralement qu'aucun animal ne pouvait habiter » 11 existe entre l'île de Sardaigne et la côte algérienne une large vallée sous-marine où la mer présente une profondeur de 2000 à 3ooo mètres, et le conducteur électrique établi entre Bône et Cagliari y avait été descendu; ce câble y reposait depuis environ deux ans lorsqu'il fallut chercher à l'eu retirer : malheureusement il se rompit et on ne parvint pas à le relever eu entier; mais on en fit remonter une portion, et ce sont des fragments déta- chés du tronçon péché à une profondeur de 2000 à 2800 mètres que j'ai eu l'occasion d'examiner. Parmi les corps étrangers qui y adhéraient, j'ai trouvé plusieurs Polypiers et diverses coquilles qui y étaient fixées et qui vivaient encore au moment de leur sortie de l'eau. Un de ces Mollus- ques était une espèce d'huître [VOstrea cocidear) qui se rencontre eu abondance sur beaucoup de points de la Méditerranée, et que l'on savait habiter les eaux profondes, puisque les corailieurs, dont la pèche se fait or- dinairement par 100 à i5o mètres, la ramènent souvent dans leurs engins. L'animal s'était évidemment fixé sur le câble quand il était très-jeune, s'y ( 90 -) était développé et y avait atteint ainsi l'âge adulte, car sa valve inférieure, largo d'environ 6 centimètres, s'était complètement moulée sur la surface de ce corps cylindrique et s'était déformée pour l'embrasser dans une moitié de sa circonférence. Sur un autre point se trouvait également fixé, quoique d'une manière moins solide, un petit Pecten assez commun dans la Méditer- ranée et connu des concliyliologistes sous le nom de P. opercuinris (Lam.), variété ./«f/oî/ù» (Perrod.). J'ai obtciui de la même manière une autre es- pèce du même genre, très-rare dans les collections, le P. Testœ dont les valves sont marquées de stries très-fines et élégamment treillissées. M. Fi- lippi mentionne cette jolie coquille comme ne se rencontrant qu'à de grandes profondeurs, c'est-à-dire de 5o à 60 mètres. A ces trois Mollusques acé- phales se trouvent associés deux Gastéropodes très-rares dans les localités explorées d'ordinaire par les zoologistes : l'un est le Monodonta timbata, l'aiure le Fusus lamellosiis. Cette dernière coquille, remarquable par les stries fines qui traversent les tours de spire, est d'une extrême fraîcheur; de même que la précédente, elle contient les parties molles de l'animal, de sorte que celui-ci avait nécessairement dû vivre là où on l'a trouvé. " Les Coralliaires qui vivaient fixés à ces grandes profondeurs offrent encore plus d'intérêt. Ils étaient au nombre de quatorze individus et ils . appartenaient à trois espèces de la famille des Turblnolides. L'un de ces Polypiers ne m'a paru différer en rien de la Carjopliyllin orruata, espèce tres-rarc qui se rencontre à l'état fossile dans les terrains tertiaires supé- rieurs du Piémont, à Castel-Arquato et qui a été trouvée aussi à Messine. Une autre espèce du même genre et très- voisine de la Caryoplijllia claviis, mais qui est nouvelle pour la science et qui pourra être désignée sous le nom de CaryophjlUa eleclrka, paraît être beaucoup plus commune dans la vallée sous-marine où reposait le cable télégraphique, car j'en ai trouvé dix indi- vidus portant tous des traces bien évidentes de leur développement sur ce conducteur. J'ajouterai que cette petite espèce ne me paraît différer en rien d'un Polypier fossile du terrain pliocène que M. Desliayes a rencontré à Douera en Algérie, et que ce savant paléontologiste a bien voulu luc com- muniquer. Je ne puis rapporter à aucune division générique établie jusqu'ici un autre Turbinolien qui vivait aussi fixé sur la même portion du câble. Ce petit Polypier, haut d'environ 1 centimètre, ne présente pas de palis comme les Caryophylhes et j)araît devoir être placé entre les genres Ccra- totrodnis et Splu notioclius. Je désignerai ce Tiubiuolien sous le nom de Tliatnssiutrorliiis lelegrapliirus, pour rappeler à la fois ses affinités zoolo- giques, son habitation en pleine mer et les circonstances qui l'ont fait '. 91 ) découvrir. 11 est aussi à noter que ce même fragment de câble électrique donnait attache aune petite branche de Bryozoaires du ^enre Salirornarid , \a S . Farciiitinioides, à quelques Gorgoniens el à deux Serpules, dont le tube calcaire d'assez grande taille s'était soudé au hl de fer sur une étendue considérable. Les Serpules de la Médilerrannée sont encore trop impart;ii- tement connues pour que je puisse déterminer spécifiquement ces Anné- lides; cependant elles me paraissent appartenir à deux espèces distinctes. » En résumé, nous voyons donc qu'au fond d'une partie de la ^'éditer- ranée, où la profondeur de la mer varie entre 2000 et q8oo mètres, onti'ouve à l'état vivant un nombre considérable d'animaux, dont les habitudes sont complètement sédentaires, et que presque tous ces êtres appartiennent à des espèces réputées très-rares ou qui avaient échappé jusqu'ici aux recherches des zoologistes; enfin que quelques-uns d'entre eux ne paraissent pas différer spécifiquement de certaines espèces fossiles dont les dépouilles sont enfouies dans les terrains tertiaires supérieurs, sur les deux rives opposées du même bassin. Ces résultats ne me paraissent dépourvus d'intérêt, ni pour la géologie, ni pour l'histoire naturelle des animaux invertébrés, et ils peuvent nous faire espérer qu'une exploration plus complète des profoii- •deurs de la mer fera découvrir dans la Faune actuelle d'autres espèces que ■ l'on considère comme éteintes, parcequ'on ne les connaît encore qu'à l'état fossile. Les physiologistes penseront peut-être aussi que l'existence d'êtres d'une organisation aussi parfaite que celle des Mollusques gastéropodes, sous une pression de plus de aco atmosphères et dans un milieu ou la lumière ne doit pas pénétrer en quantité notable, est un fait qui mérite d'être enregistré. » MlîDECiNE. — De la colonisdiion appliijaée aa UaitenieiU des (iliénés; par M. A. Briekre de Boismont. (Extrait.) (Commissaires, MM. Serres, Andral, Longet.j ' La réforme du traitement des aliénés en France présente deux grandes époques. La première, celle de Piiiel, (jui fait cesser une barbarie séculaire et inaugure un progrès pour la civilisation. La seconde, qui commence avec la loi du 3o juin i838, due en grande partie aux efforts d'Esquirol et de Ferrus et ovivre de magnifiques asiles à des milliers de malades qui, s'ils n'v recouvrent pas toujours la raison, y trouvent au moins une existence assu- rée, des soins intelligents et un bien-être inconnu au plus grand nombre. (90 Poiii' ceux qui ont vu les cabanons et les fers d'autrefois, l'amélioration est immense, mais bientôt elle ne satisfait plus, et la séquestration est l'objet de violentes attaques. L'éminent docteur C>onolly proclame et généralise en Angleterre le système du uo-restraint (l'abolition des entraves), et le docteur Parigot, de Bruxelles, se fait le défenseur du traitement à l'air libre. » Le système du traitement à l'air libre ou de la colonisation, mis en pratique depuis des siècles à Giiéel, et appliqué avec ini complément qui manque à la colonie belge, dans un département voisin de la capitale, nous paraît digne de fixer l'attention de l'Académie. Pour donner une idée gé- nérale de ce système, nous indiquerons les principales dispositions de la colonie de Gliéel, nous ferons ensuite connaître celles qui sont particu- lières à l'établissement français. » Ghéel et ses 17 hameaux, situés dans la Campine, au milieu des bruyères, présentent lui périmètre de neuf lieues, luie population de 1 1000 habitants, parmi lesquels 617 chefs de famille, appelés nourriciers, ont la mission de recevoir les aliénés. Le choix du nourricier dépend de son aptitude à soigner telle ou telle catégorie de malades, de son intelligence, de ses qualités morales, de la composition de sa famille, de la disposition et de l'aménagement de son habitation. , » Le nombre des aliénés placés actuellement dans cette localité s'élève à 800, sur lesquels il y en a 5ii d'occupés et 289 d'oisifs. Ces 800 malades sont répartis en quatre sections, d'après la classification adoptée, il y a cinq ou six ans, et qui a eu des résultats très-avantageux. Le village et les hameaux limitrophes sont habités par les aliénés dociles, tranquilles, propres ou qui réclament des soins spéciaux et continus. Dans les hameaux plus éloignés se trouvent les imbéciles, les idiots malpropres, les maniaques, les déments agités et les paralytiques. Les hameaux sans cours d'eau reçoivent les épi- leptiques. Enfin, les aliénés violents, turbulents, indécents, ceux soumis à des mesures disciplinaires, sont envoyés dans le hameau de Winkelom, en- toiu'é de bruyères, et composé, comme l'était primitivement Ghéel, de pe- tites fermes isolées. Le placement sefait|)ar les soins du médecin-inspecteur, qui observe pendant quelques jours le nouvel arrivé. Il correspond avec les médecins de chaque section, et, lorsqu'il y a urgence au déplacement d'un malade, il a lieu en vertu d'une décision prise par le fonctionnaire. En 1859, la classification a exigé l'i-i changements » Les partisans de la colonisation ont évidemment dans Ghéel un pré- cédent qu'ils peuvent invoquer et réaliser jusqu'à un certain point; c'est, (93) en effet, ce que tente en ce moment, près de New-York, le docteur Pari- got,le propagateur de l'idée; c'est ce que veulent faire le docteur Pujadas, envoyé par le gouvernement espagnol pour étudier les asiles d'aliénés, le docteur Mundy, médecin autrichien, et plusieurs praticiens anglais, parmi les- quels.nous citerons le docteur John Wesbster. Il ne faut pascroire cependant que ce système puisse être généralisé, sans aucune restriction. L'inspecteur actuel de Ghéel, le docteur Bulckens, reconnaît lui-même, dans son compte rendu de 1869, qu'il y a dans la colonie 68 aliénés soumis à des mesures coercitives, dont plusieurs portent une chaînette à la jambe, pour empêcher leur évasion ; il signale, eu outre, des aliénés insubordonnés, à penchants vicieux, des épileptiques, des agités incoercibles, des idiots lascifs, mé- chants; enfin, il ajoute qu'il conviendrait d'établir en Belgique une dis- tinction entre les aliénés dont la séquestration est absolument nécessaire dans un établissement fermé et ceux qui peuvent vivre libres, sous le patro- nage familial ; il y aurait alors entre les institutions libres et les asiles fer- més (dont il constate par cela même l'utilité) un échange de malades qui s'effectuerait sous la direction d'une commission spéciale. )> C'est précisément ce second svstème qui se pratique, presque aux portes de Paris, depuis plusieurs années, que je vais avoir l'honneur de faire con- naître à l'Académie. 1) En i832, M. le D"^ Labitte père fondait à Clermont (Oise) un asile privé qui, commencé avec 16 malades, en compte aujourd'hui 1227 (1). Cet asile est le siège central où les malades sont traités et soumis à un stage, avant qu'une destination leur soit assignée soit pour les champs, soit pour les ateliers, et où ils sont internés quand, par une crise quelconque, ils troublent l'ordre de la colonie. .) La colonie de Fitz-James, ainsi nommée du village auquel elle touche, est située à deux kilomètres de l'asile de Clermont , distance suffisante pour en cacher la vue aux malades, mais pas assez grande pour qu'ils oublient qu'un écart peut les y ramener. » L'aspect des lieux est celui d'une grande exploitation agricole, et n'é- veille aucune idée particulière. L'entrée annonce une belle maison de cam- pagne. La première remarque qui se présente à l'esprit, dès qu'on a pénétré dans l'intérieur, c'est que la claustration n'existe pas; soit qu'on traverse (i) Cet accroissement considérable tient aux abonnements faits par cinq départements voisins qui, depuis la fondation, envoient leurs aliénés à Clermont, moyennant i franc pour les hommes et 96 centimes pour les femmes. C. R., 1861, 1"" Semestre. (T. UII,.No 3.) •• ■^ (94) les cours, soit qu'on visite les appartements, les dortoirs, les bâtiments de la ferme, on a toujours la campagne devant soi. Nulle part, ou ne trouve de portes gardées, de croisées de précaution, do serrures à secret, de cellules de force, de quartiers hermétiquement fermés. Les mesures prises poiu" la séparation des sexes sont celles usitées par chacun, pour isoler sa demeure de celle du voisin. Il y a cependant une surveillance, mais elle est exercée par des personnes intelligentes, qui n'ont aucun des insignes du geôlier, et par des colons tranquilles, qu'on récompense lorsqu'ils ont empêché une évasion ou un suicide. » L'exploitation se compose de deux sections distinctes : de la partie ré- servée à l'administration, aux pensionnaires, aux colons, aux corps d'ha- bitation, à la ferme, d'environ 4o hectares de superficie, et des terres labou- rables, qui n'en contiennent pas moins de 200. La disposition de ces deux sections permet de les embrasser d'un coup d'œil et de surveiller facilement la conduite et les travaux des malades. » 3o6 aliénés, convalescents, curables et incurables, habitent la colonie. Sur ce nombre, il y a 49 pensionnaires qui participent peu aux occupations manuelles. Le travail se divise entre 170 hommes et 87 femmes (257). Soixante des premiers se livrent à la culture, le reste vaque à tous les ser- vices d'une grande exploitation. Les femmes sont exclusivement occiqîées du blanchissage. Ces 3o6 malades sont sous la surveillance d'un personnel administratif de 45 individus. » Il n'est pas nécessaire d'énumérer les avantages de cette colonie, pour faire comprendre son influence sur les malades. Non-seulement, elle leur crée des occupations variées, mais elle est encore pour eux luie sorte d'école d'agriculture pratique. Tous les inslriuiients aratoires utiles sont mis entre les mains des colons ou fonctionnent sous leurs yeux, et ce sont eux qui prêtent leur concours aux expériences des faucheuses, des moissonneuses, aux procédés nouveaux de culture, à l'élevage des animaux, etc. ; de sorte que les convalescents, en quittant la colonie, peuvent lorsqu'ils sont intel- ligents, utdiser les connaissances qu'ils ont acquises pendant leur séjour, et améliorer leur position. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. LE Ml.MSTRE DE l"' AGRICULTURE, DU Co.MMERCE ET DES TuAVAUX PUBLICS transmet comme pièce à consulter pour la Commission chargée de faire un Rap|)ort sur la question de V/ilcoométric une Lettre par laquelle la Cham- bre de commerce do Rouen appelle l'attention de l'Administration survies (95) irrégularités que présentent les alcoomètres actuellement en usage et sûr la nécessité de les faire cesser. M. le Ministre rappelle, à cette occasion, ses deux Lettres du 3o sep- tembre i858 et 5 décembre 1860, relatives à cette question, et invite l'Académie à hâter le travail de la Commission chargée défaire le Rapport. La Lettre de M. le Ministre et le document qu'elle accompagne sont renvoyés à la Commission précédemment nommée, Commission qui se compose de MM. Chevreul, Pouillet, Despretz et Fremy. PHYSIOLOGIE. — Loi qui préside à ta fréquence des battements du cœur; par M. Mauey. {Commissaires précédemment nommés : MM. Miluc Edwards, Rayer, Delaunay.) o 11 y a dix ans environ que M. Cl. Rernard découvrit un fait de la plus haute importance : l'influence de certains nerfs sur les circulations locales. Dans ses premiers travaux, l'éminent physiologiste montra que le grand sympathique tient sous sa dépendance la conlractilité des fines artérioles; il fit plus tard, en expérimentant sur les glandes, la découverte de filets ner- veux antagonistes des précédents, car ils semblent présider au relâchement des vaisseaux. Cesexpériences, répétées par tous les physiologistes modernes, ontété étendues à d'autres nerfs encore. Aujourd'hui, des faits nombreux et bien établis montrent comment la circulation de chaque partie du corps peut être ralentie ou accélérée par des influences nerveuses locales, ce que l'ancienne médecine n'avait que vaguement soupçonné. » Tant que ces variations dans la facilité du passage du sang se bornent à des points de peu d'étendue, il en résulte peu de changement dans l'état général de la circulation. Mais si le relâchement ou le resserrement des vai.sseaux se produit dans un grand nombre de points à la fois, il s'en- suivra, de toute nécessité, un changement notable dans la tension artérielle. Cette tension faiblira si les petits vaisseaux relâchés laissent le sang s'écou- ler facilement des artères dans les veines, elle augmentera si les artérioles resserrées font obstacle à cet écoulement. Or la tension artérielle qui presse sur les valvules sigmoïdes de l'aorte avec une force variable, con- stitue l'obstacle, variable lui-même, que le cœur doit vaincre à chaque con- traction. » Frappé de cette influence de la circulation périphérique sur les ré- i3.. (96) • sistances que le cœur éprouve, nous avons cherché si cet organe ne serait pas soumis aux lois générales de la dynamique; si, pareil à tous les muscles dont l'action peut se mesurer, le cœur n'exécuterait pas des mouvements d'autant plus lents et plus rares qu'il éprouve plus résistance à accomplir chacun d'eux. Celte prévision, que l'induction rendait très-vraisemblable, s'est vérifiée par l'expérience, de sorte que de l'observation des faits nous avons pu déduire cette loi : » Plus le sang éprouve de résistance à sortir drs artères (ce qui se traduit par l'élévation de la tension artérielle), plus ses contractions sont lentes et rares en un temps donné, et réciproquement. i> Les faits qui servent de base à cette déduction ont été publiés avec détails (i). Il suffira de rappeler ici que si l'on fait varier la tension arté- rielle par des hémorragies ou des compressions d'artères, par certaines attitudes du corps entier ou des bras seulement, par des applications de chaleur ou de froid à la surface du corps, de manière à faire relâcher ou contracter les vaisseaux; que dans tous ces cas les changements dans la tension du sang ont amené des variations dans la fréquence des battements du cœur. Ces variations ont lieu dans le sens que la théorie fait prévoir. » Tout porte à croire, vu la solidarité des mouvements des deux cœurs, que sur le trajet de la circulation pulmonaire des influences du même ordre peuvent faire varier la fréquence des battements. Des faits cliniques assez nombreux semblent appuyer celte manière de voir. » Les influences des efforts de respiration sur la fréquence du pouls nous avaient paru d'abord inexpliquables par la loi ci-dessus ; mais, en les étu- diant avec plus de soin, nous avons vu que ces faits lui apportent au con- traire une nouvelle confirmation. » Faut-il d'une manière absolue refuser au cœur toute autonomie et le considérer comme moteur aveugle dépensant en un temps donné la force qui lui est assignée, tantôt sous forme de contractions faciles et con- séquemment fiéquentes et rapides, tantôt au contraire sous forme de con- tractions pénibles et par suite plus rares et plus prolongées? Nous n'osions jusqu'ici émettre ces idées qu'avec une grande réserve, mais aujourd'hui elles nous semblent de plus en plus soutenables, quelque opposées qu'elles puissent être à certaines opinions jibysiologiques et médicales. » Jusqu'ici l'on a admis une augmentation des forces circulatoires dans certains états, tels que la fièvre proprement dite et cette fièvre factice qui (i) Mcni, 'le lu So( . f/r Biologie, iSSg; p. 3oi et suiv. ( 97) suit un exercice musculaire prolongé. On admet eu outre que certaines émotions agissent directement sur le cœur, accélèrent ou ralentissent ses battements. C'est cet ordre de faits qu'il s'agit d'examiner. » Voyons d'abord le cas de fièvre. De deux choses l'une : ou bien la puissance du cœur s'est accrue primitivement, et sous cette influence le sang, poussé avec force à travers les artères et leurs branches, se fraye son chemin avec plus de vitesse; ou bien, comme nous le croyons, les vais- seaux primitivement relâchés ouvrant au sang un écoulement facile lais- sent le cœur exécuter plus librement et plus précipitamment ses systoles. Il y a un critérium certain pour trancher cette question : c'est la mesure de la tension artérielle. En effet, dans la première hypothèse, c'est un excès d'impulsion qui fait circuler le sang plus vite; la tension doit donc être accrue. Dans la seconde, on devra trouver la tension diminuée par la plus grande facilité de l'écoulement, et cette diminution même est la cause qui fait battre le cœur avec plus de vitesse. Exempte. — Si l'on prend un " cheval et qu'on adapte un manomètre à sa carotide, de manière à évaluer exactement la pression moyenne du sang, puis qu'on fasse courir cet ani- mal jusqu'à ce qu'il arrive haletant et présentant tous les phénomènes de l'excitation circulatoire, on voit que le manomètre, appliqué après la course , indique un abaissement de la tension artérielle. Veut-on la contre- épreuve? Qu'on laisse l'animal se reposer, on voit que la tension s'élève dans les artères et qu'en même temps le pouls redevient plus rare. » L'accélération du pouls par l'exercice musculaire a donc sa cause en dehors du cœur. Cette cause est la plus grande facilité du passage du sang à travers les muscles qui agissent, fait bien établi en physiologie. » La fièvre réelle diffère-t-elle de cet état qui n'a rien de morbide? La cause qui relâche les vaisseaux est seule différente ; mais, de part et d'autre, on trouve un abaissement de la tension. — Notre appareil enregistreur du pouls permet, d'après la forme du tracé, de constater cet abaissement de la tension dans la fièvre. » Restent les émotions violentes : colère, frayeur, etc., et les influences des sensations vives qui suspendent ou précipitent les battements du cœur. Doit-on, dans ces circonstances, admettre qu'une action directe est por- tée sur le cœur par un de ces filets si nombreux et d'origines si diverses que reçoit cet organe? Sans doute on peut soutenir cette opinion. Mais ne serait-il pas préférable démontrer que ces faits sont de même nature queles précédents? La colère, la frayeur, la joie, toutes les émotions vives exercent une action directe sur la circulation périphérique : la face rougit ou pâlitsous (98) cesinfluences.il est évident que ces phénomènes ne dépendent pas dun chan- gement dans l'activité du cœur, puisqu'ils se bornent à certaines régions du corps. La rougeur et la pâleur de la face sont des effets du relâchement et du resserrement des vaisseaux. Tout porte à croire que des phénomènes de même ordre se passent dans les organes profonds où nous ne pou- vons les constater. Tout le monde a éprouvé, sous de pareilles influences, des sensations subites du côté des viscères splanchniques; ces effets pour- raient bien être de même nature que ces congestions et ces anémies passa- gères que nous pouvons observer du côté des téguments. » Sans rien livrer à l'hypothèse, il est bien certain que des changements dans la circulation périphérique arrivent sous l'influence d'émotions mo- rales. Ces changements doivent entraîner des variations dans la fréquence des battements du cœur. Reste à savoir, à titre de contre-épreuve, si les congestions par cause morale s'accompagnent de fréquence plus grande des battements du cœur, et si les contractions des vaisseaux produites sous ces mêmes influences ralentissent ces battements. I. Sur ce point l'expérimentation est impossible et l'observation difficile; nous ne voulons qu'attirer de ce côté l'attention des physiologistes. » En résumé, d'après ce qui précède, il nous semblerait illogique de faire une exception pour l'action que les causes morales exercent sur les batte- ments du cœur, et nous pensons qu'elles doivent agir comme toutes les au- tres influences, c'est-à-dire à la périphérie primitivement. » De sorte que la puissance qui modère ou accélère les contractions du cœur n'est autre en définitive que la contractilité des vaisseaux de tout le corps. » nociMASlE — Notice sur le dosage du platine qui se trouve à l'rtat de diffusion dans les (fîtes métalliques ou dans les roches des Alpes du Daupliiné et de la Savoie ; par M. E. Guevmard. (Commissaires, MM. Boussingault, Daubrée.l « J'ai publié dans les Annales des Mines et dans les Comptes rendus de l'Ins- titut cinq Mémoires sur la découverte du platine dans les gîtes métalliques ou dans les roches des Alpes du i:)auphiné et de la Savoie. I.e platine ne s y trouve qu'en petite quantité; dans les filous il est souvent associé à l'argent ou à l'or. » J'ai fait mes essais sur loo grammes de matière par la voie sèche, en em- ( 99 ) ployant les fondants les plus convenables et une litharge bien pure, ne con- tenant ni or, ni platine. » Comme le platine ne se trouvait qu'en très-petite quantité dans le culot de plomb, j'y ajoutais un peu d'argent pur; le bouton de retour de la cou- pelle contenait donc argent, platine et souvent un peu d'or. » J'avais consulté mon grand maître en docimasie, M. Berthier, sur les moyens à employer pour doser dans les boutons de retour le platine qui n'était pas pondérable dans les balances les plus sensibles. Le problème avait été jugé très-difficile. Après beaucoup de recherches, il me vint dans la pensée que je pourrais peut-être arriver à une solution par des dissolu- tions titrées de platine. Je vais décrire le procédé qui m'a donné un succès inespéré. » Je faisais dissoudre lo milligrammes de platine dans l'eau régale, puis j'ajoutais de l'eau distillée pour obtenir aSo centimètres cubes de dis- solution. « I centimètre cube de cette dissolution contenait donc yg de milli- gramme de platine, soit o™Sjo4, ou bien i centimètres cubes o^^.oS. » J'avais sur ma table huit petites capsules dans lesquelles je mettais 2 centimètres cubes de dissolution contenant o"5,o8; o"'s,o4; o'"e,02; o""%oi,- o'"Soo5; o'"s,oo25 ; o"8,ooi25; o'"S625 de platine. » Dans ces huit capsules mises eu ligne et contenant chacune 2 centimè- tres cubes de ma dissolution titrée, j'ajoutais une petite quantité de sel d'étain en poudre, je faisaisle mélange avec une baguette de verre, et bien- tôt la couleur du platine apparaissait avec des nuances qui correspon- daient aux chiflres ci-dessus depuis o"s, 08 jusqu'à o^s, 000625. )) Les boutons de retour étaient traités par l'acide nitrique, puis j'ajou- tais de l'acide hydrochlorique. J'obtenais du chlorure soluble de platine et du chlorure d'argent insoluble. J'ajoutais deux gouttes d'acide hydrochlo- rique ; puis a centimètres cubes d'eau distdlée. Je laissais reposer pour dé- canter quelques minutes après dans d'autres petites capsules. » Dans les capsules qui contenaient les dissolutions des boutons de re- tour, j'ajoutais aussi des sels d'étain en poudre et la couleur du platuie devenait bien apparente dans moins de cinq a six minutes. Je la comparais a celle des huit capsules et je m'arrêtais à celle qui me donnait la couleur identique produite par le bouton de retour. Si cette couleur était celle de la cinquième capsule contenant o™s,oo5 de platine, j'en concluais que la sub- stance que je traitais contenait o'"s,oo5 de platine sur 100 grammes de ma- ( lOO ) tière. Si la couleur était identique à celle de la première capsule, la teneur de la substance essayée était de o™s,o8 de platine sur loo grammes. » Si la couleur était intermédiaire à celle des deux capsules,, comme n" 2 et 3, la quantité de platine pour loo grammes était de — —!—- : = o^^oS. o » Le dosage par les balances, s'il avait été possible, n'aurait jamais pu avoir cette précision, et j'ai le regret de ne l'avoir pas trouvé la première année de mes recherches. » Lorsque la substance essayée contenait avec le platine un peu d'or, je suis parvenu aussi à le doser par ime liqueur titrée préparée avec 20 milli- grammes d'or, dissous dans l'eau régale, en étendant la dissolution pour avoir aSo centimètres cubes, i centimètre cube contenait alors 2^ de milli- gramme d'or (o™^, 08), ou 2 centimètres cubes o™^, 16. » Je prenais ensuite huit petites capsules où je mettais 2 centimètres cubes de dissolution contenant o-^EjiG; o"'%o8; o"s,o4; o"'E,02; o-^^oi ; o'^SoûS ; o"'e,oo25; o^s.ooiaf» d'or. » J'ajoutais dans chacune d'elles une petite quantité de sel d'étain en poudre, je fesais le mélange avec une baguette de verre. Dans quelques instants j'avais une couleiu' plus ou moins intense du précipité pourpre de Cassius. » La substance à essayer, traitée comme ci-dessus, donnait la couleur jaune du platine, et quand il y avait en même temps de l'or, dans moins d'un quart d'heure le précipité pourpre était au fond de la capsule. Je décantais doucement, puis j'ajoutais de l'eau pour avoir dans la capsule 2 centimètres cubes. Je comparais les couleurs comme pour le platine et je m'arrêtais à celle des huit capsules qui m'avait donné la même nuance. J'avais donc aussi en fractions de milligramme la quantité d'or contenue dans 100 grammes de la substance. )i Je dois ajouter que le dosage de l'or par les liqueurs titrées est moins rigoureux que le dosage du platine, parce que les couleurs du précipité sont plus difficiles à apprécier. Celles du platine sont parfaitement nettes et le dosage est d'une précision mathématique. " J'ai fait plusieurs centaines d'analyses de platine et d'or par ce pro- cédé ; il ne peut pas exister un moyen plus rigoureux, plus facile, et j'ai pensé que la publication, quoique tardive, ne serait pas sans intérêt. » ( ■«' ) PHYSIQUE. — Recherchai sur la température de [eau à Hétal sphéroïJat; par M. S. DE Li'CA. (Commissaires^ MM. Pouillet, Payen.) « Depuis le 23 juillet i86o, époque à laquelle j'ai fait ma première com- municatioH, plusieurs travaux importants ont été publiés sur le même sujet. Ainsi M. Siidre a montré que i gramme d'eau distillée, à l'état sphé- roidal, abandonne de 97 à 97,4 unités de chaleur pour arriver à la tempé- rature de o". Ensuite M. Boutigny a fait voir que lorsque l'iodure d'amidon contient Y5^ d'iode, il ne se décolore pas à la température de l'ébullition, et de ce fait il a conclu que la persistance de la coloration de l'iodure d'amidon dépend d'un excès d'iode et de la durée de l'expérience. Je dois supposer que M. Boutigny n'a pas répété mon expérience telle que je l'ai décrite : en effet, j'ai employé une solution d'iodure de potassium au millième, c'est-à-dire que la quantité d'iode se trouve de beaucoup infé- rieure à celle de ^, fixée par M. Boutigny. Pour qu'il ne resle pas de doute sur la manière d'exécuter mon expérience, j'en fais connaître les détails que voici : » Je prépare la solution d'iodure de potassium avec 1 gramme d'iodure et I litre d'eau distillée : i centimètre cube de cette solution contient I milligramme d'iodure de potassium. J'ai obtenu de 5o centimètres cubes de la même solution 0^^076 d'iodure d'argent. La solution de brome a été préparée en dissolvant dans l'eau distillée une quantité de brome pesée dans une ampoule de verre fermée aux deux bouts. Pour chaque milligramme de brome j'ai employé 2 centimètres cubes d'eau distillée ; 5o centimètres cubes de cette solution traités par l'acide sulfureux et par l'azotate d'ar- gent m'ont fourni o?'',o58 de bromure d'argent. Enfin 5o centimètres cubes d'une solution d'amidon récemment préparée et filtrée ont laissé, par l'éva- poration au bain-marie, un résidu qui pesait oS'^,020. » En outre je dois faire observer que i centimètre cube de chacune des trois solutions indiquées se partage en vingt-quatre gouttes en les faisant débiter par des pipettes effilées; par conséquent une seule goutte contient la vingt-quatrième partie de l'iodure de potassium, du brome ou de l'ami- don contenus dans un centimètre cube des mêmes solutions. » Pour obtenir le sphéroïde d'iodure d'amidon coloré, il suffit de faire C. R., iS(5i, 2"" Semestre. (T. LUI, N» 3.) 1 4 ( '02 ) passer successivement à l'état sphéroïdal dans une capsule de platine chauffée au rouge une seule goutte de chacune des trois solutions. ') Pour montrer que le sphéroïde coloré d'iodure d'amidon ne se trouve pas à la température de 96°, 5, je fais l'expérience suivante ; on fixe verticalement dans un bain-marie chauffé exactement à 96°, 5 un tube de verre mince fermé par un bout ; on y fait tomber au fond, au moyen d'une pipette, une seule goutte de la solution d'iodure de potassium, et puis avec une autre pipette, une goutte de la solution de brome, et enfin avec une troisième pipette une goutte de la solution d'amidon. Eu opérant ainsi on n'obtient pas la moindre coloiatiou, et cependant on a employé les mêmes solutions ci-dessus, dans les mêmes proportions et à la température de 96°, 5. » Lorsqu'on répète la même expérience aux températures de 96", 94", 93°, 92°, 91'' et 90°, il ne se manifeste pas non plus la coloration bleue d'iodure d'amidon ; mais si l'on retire le tube du bain-marie, et qu'on le refroidisse entre les mains, la coloration se manifeste aussitôt. A une tem- pérature inférieure de 90 degrés, la coloration bleue se manifeste pour un instant, précisément lorsqu'on ajoute la troisième goutte qui, se trou- vant à la température ordinaire, refroidit le mélange liquide au fond du tube. Celte coloration n'est que passagère, et elle cesse à l'instant, parte que le mélange prend la températtu'e du bain. Au contraire, la coloration du sphéroïde produite par ces trois mêmes solutions persiste pendant un espace de temps compris entre i5 et 5o secondes. » Il résulte donc de ces expériences comparatives que la température de l'eau à l'état sphéroïdal, dans les conditions auxquelles j'ai opéré, n'at- teint pas celle indiquée par M. lioutigiiy. » CHIMIE. — Sur 1(1 transfoiiitalion en sua-c de Ici peau des vers à soie; par M. S. DE LiXA. (Commissaires, MM. Peligot, de Quatrefages.) « L'année dernière j'ai conunencé uu travail sur les versa soie dans le but d'y déterminer les matières minérales aux différentes époques de leur vie, et de suivre les transformations des matières organiques dont ils sont formés. J^es expériences que j'ai faites à ce sujet ne sont pas encore a.ssez nombreuses et assezcomplètes pour être publiées ; cependant je crois dés à présent pouvoir soumettre au jugement de l'Académie les résultats que j'ai ( 'o3 ) obtenus en traitant les vers à soie par les acides et les alcalis. Ces résultats montrent que la peau des vers à soie peut fournir une substance exempte d'azote ayant la composition de la cellulose végétale, et qu'elle peut être transformée facilement en sucre fermentescible. Pour opérer cette transfor- mation on a opéré de la manière suivante : » On a fait bouillir plusieurs kilogrammes de vers à soie dans l'acide chlorhydrique concentré pendant quelques heures, et on a répété ce trai- tement trois fois de suite. Après avoir lavé par décantation le produit ainsi obtenu, on l'a fait bouillir avec une solution concentrée de potasse; puis, la partie insoluble a été lavée à l'eau distillée sur lui grand entonnoir dans lequel on avait d'abord introduit de petits fragments de verre, et jusqu'à ce que l'eau de lavage fùl parfaitement neutre. Enfin on a fait sécher la matière de I oo à 1 1 o" à l'étuve Gay-Lussac. « Cette matière à l'état sec est extrêmement légère, blanche et opaque; chauffée avec de la potasse, elle ne donne que des traces d'azote; traitée à froid dans lui mortier de porcelaine avec de l'acide sulfurique monhydraté, elle se délaye peu à peu en produisant un liquide à peine coloré, dense et qui a l'aspect d'un mucilage végétal. Ce liquide est versé par petites portions dans l'eau bouillante, qu'on continue à faire bouillir pendant une lieuie ou deux; alors on neutralise l'acide sulfurique par le carbonate de chaux en poudre, on fait bouUlir encore, en agitant le mélange, et on filtre ; la li- queiH' filtrée est ensuite évaporée à secau bain-marie. On obtient ainsi un ré- sidu sirupeux ayant la couleur du caramel etunesaveur légèrement sucrée: il réduit facilement et abondamment le tartrate de cuivre et de potasse, et fermente au contact de la levure de bière avec production d'alcool et d'acide carbonique pur. Cet acide, obtenu de cinq échantillons, était com- plètement absorbable par la potasse : l'alcool, retiré de ces mêmes cinq échantillons, par des distillations fractionnées, a pu être isolé au moyen du carbonate de potasse cristallisé; il brîile avec une flannne légère sans laisser de résidu; frotté entre les mains, i\ s'évapore, en répandant une odeur agréable; enfin j'ai pu obtenir de cet alcool quelques centimètres cidjes d'hydrogène bicarbonè par l'action de l'acide sulfurique. » Le résidu sirupeux délayé dans l'eau acidulée par quelques gouttes d'acide chlorhydrique et bouilli avec une faible solution de chlorure de so- dium, donne, par l'évaporation au bain-marie, des petits cristaux, qu'on purifie par le charbon animal et une nouvelle cristallisation. Ces cristaux contiennent en centièmes 8, 2 de chlore, sont aptes à réduire le tartrate cu- propotassique et à fermenter sous l'influence de la levure de bière, avec pro- ( io4 ) {hiction d'alcool et d'iicide carbonique pur absorbable par la potasse. Ces cristaux ont pour formule 2C' = H' = 0'%2H0 + NaCl, et représentent la combinaison entre le glucose obtenu de la peau des vers à soie et le clilorure de sodium. » La matière sèche , qu'on obtient en traitant les vers à soie par l'acide chlorliydrique et la potasse, introduite dans un flacon bouché à l'émeri, après une agitation prolongée avec une solution de cuivre ammo- niacale, s'y dissout en partie et donne une dissolution qui, neutralisée par l'acide chlorhydrique, laisse déposer une matière blanche, floconneuse comme du coton, et qui a toutes les propriétés de la cellulose végétale, sauf l'organisation. En effet, elle se colore en bleu par l'action de l'acide sulfu- rique et l'iode; les acides la transforment facilement en sucre fermentescible au contact de la levure de bière avec production d'alcool et d'acide carbo- nique : ce sucre réduit le tartrate de cuivre et de potasse, et peut se combi- ner au sel marin. » Les vers à soie sur lesquels j'ai opéré étaient vers la moitié de leur cin- quième âge, mais évidemment atteints de la maladie dominante. » Les dépouilles que les vers à soie laissent dans les cocons après leur transformation en papillon, offrent inie grande résistance aux réactifs. J'ai fait subir à ces dépouilles le même traitement que j'ai appliqué aux vers à soie, et j'ai obtenu les mêmes résultats généraux : seulement ces dépouilles, qui sont sèches et presque cornées, m'ont fourni comparativement des quantités moindres d'acide carbonique, d'alcool et de matière soluble dans le cuivre ammoniacal. » Ces résultats s'accordent avec ceux obtenus par différents observateurs et particulièrement par MM. Peligot et Berthelot; ils démontrent que les vers à soie peuvent foiu'nir une matière isomère de la cellulose des végétaux et analogue jusqu'à un certain point à la chitine et à la tunicine. » HYG1È^E PiinuQUE. — Note sur un moyen d'approvisionner Paris d'une eau potable^ salubre et abondante; par M. Od. Chevilliox. (Commissaires, MM. Chevreul, Andral, Combes.) '( Trouver, pour une ville comme Paris, c'est-à-dire pour une population de près de deux millions d'habitants, une eau salubre, d'une température à peu près constante, abondante et pure, et qui ne soit pas enlevée à des ( ro5 ) populations agricoles auxquelles elle est indispensable, constitue un pro- blème important et qui agite autour de lui des intérêts considérables, en même lemps qu'il fait surgir de graves questions d'hygiène publique. w Évidemment, si Paris pouvait, comme Dijon, emprunter à des sources voisines, limpides, fraîches, abondantes, les eaux dont ses habitants ont besoin, il n'y aurait pas à chercher une autre solution. Celle-ci serait la plus pratique et la plus économique. Mais dès l'instant qu'il faut aller chercher très-loin des nappes d'eau souterraines pour les recueillir dans des aqueducs et les amener à grands frais jusqu'à la capitale, il y a lieu de rechercher si l'on ne pourrait pas bien plus sûrement, bien plus économiquement, et beaucoup plus équitablement, substituer aux eaux calcaires de la Somme- Soude, ou à toutes autres, des eaux aussi pures et d'une abondance moins problématique. » La municipalité de Paris se propose de faire filtrer ses eaux par les grands plateaux crayeux de la Champagne, à une certaine altitude, et de recueillir cette eau au pied des filtres au moyen de galeries souterraines qui, prolongées jusqu'à la capitale, distribueraient l'eau avec une pression suffisante et une température presque invariable, voisine de la température des sources. » Ce que donnerait la filtration naturelle au travers de la craie, on l'ob- tiendrait beaucoup plus sûrement en drainant une certaine étendue du fond de la Seine ou de la Marne. » Un essai de cette nature a été tenté et a parfaitement réussi. La ville de Vitry-le-Français avait été obligée de renoncer aux meilleurs appareils de filtration, et de distribuer aux habitants l'eau très-limoneuse de la Marne. Cette distribution a lieu au moyen d'une turbine située au milieu du cours d'eau. Pour clarifier l'eau, l'ingénieur qui a construit les fontaines de Vitry, M. Hubert, a imaginé d'établir dans le fond de la rivière, en amont de la turbine, un système de drains en bois amenant l'eau filtrée dans une boîte où elle est aspirée par les pompes que la turbine met en jeu, pour être ensuite distribuée dans la ville. Les drains sont formés de plan- ches de chêne solidement jointes; mais une certaine quantité de mousse est interposée entre les joints, de manière à laisser passer l'eau et à retenir les impuretés. Des boîtes en chêne, dont le fond est en contre-bas des drains, sollicitent le dépôt du sable qui pourrait être entraîné. Les drains sont recouverts de o™,6o de gravier. 70 mètres de ces drains fournissent jusqu'à 700 mètres cubes en vingt-quatre heures. Il y a lieu de croire néan- moins que cette longueur n'est pas suffisante, et que l'eau ne pénètre en ( io6 ) graïuic abondance dans ces fdtres qu'à l'aide de 1 aspiration des pompes. Aussi enlraîne-t-elle une certaine quantité de sable fin et quelques inpurctés. » L'eau fournie par cesytème de clarification a été analysée par M. Cal- loud, et a donné : lii Acide cirboiiicjuc- lilire , 0,060 Oxygène o ,oo5 gr Bicarbonate de chaux o , 1 54 Bicarbonate de magnésie 0,008 Chlorure de sodium et de magnésium o,o?.o Sulfates de chaux, de soude et de magnésie 0,018 Oxyde de fer et alumine Traces. Silice et matière organique jaunâtre, non animale. 0,080 Total des sels 0,280 )> La ville de Paris peut assurément, par un moyen analogue, s'alimenter d'eau salubre, abondante et suffisamment fraîche en été, soit qu'elle fasse drainer un cours d'eau ou une dérivation de ce cours d'eau, assez loin de Paris pour que l'eau se distribue dans la ville par son propre poids, et alors il faudrait un aqueduc coûteux, soit qu'elle fasse drainer la Seine tout près de Paris, ou à Paris même, en prenant le petit bras du fleuve, et qu'elle élève l'eau à l'aide de machines assez puissantes. Dans ce cas, elle poiurait non-seulement demander à la Seine l'eau qu'elle cherche bien loin, mais encore lui emprunter la force nécessaire à sou élévation. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur la réglementation de la températiin dans les fourneaux ou réservoirs quelconques traversés par un flux varinblc de chaleur; par M. E. Rolland. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Combes, de Senarmont, Clapeyron.) (( La nécessité de régulariser autant que possible la vitesse des machines et les moyens d'y parvenir ont occupé depuis longtemps les mécaniciens. Cette question est aujourd'hui résolue d'iuie manière satisfaisante pour la plupart des cas et notamment potu- les machines à vapeur. Lesappareds qui remplissent ce but varient suivant la nature des machines; mais quelle que soitleur disposition particulière, ils peuvent toujours se ranger en deux grandes classes : ( 107 ) » 1° Les régulateurs qui sont destinés à conserver à la machine une vi- tesse moyenne constante, en proportionnant à chaque instant l'action du moteur an travail que l'on veut effectuer; » 1° Les modérateurs dont le rôle est d'empêcher les variations brusques de la vitesse de la machine; tels sont les volants des machines à vapeiu-. » Les considérations relatives à la réglementation de la transmission du travail à travers les machines s'appliquent avec luie grande analogie à la trans- mission de la chaleur à travers les corps, et c'est dans l'emploi de modéra- teurs et de régulateurs qu'il faut chercher le moyen de maintenir constante la température d'un milieu. C'est ainsi que, depuis longtemps déjà, on a eu recours à de véritables modérateui's pour ralentir la variation de la lempé- ture de corps liquides ou solides; les modes de chauffage dits au bau)- marie et au bain d'huile en sont des exemples. Il est même facile de re- connaître que la plupart des appareils industriels sont naturellement niunis de modérateurs; dans une chaudière à vapeur, par exemple, la masse de la vapeur et celle de l'eau qui y sont contenues, et même les matériaux qui constituent le fourneau, jouent le rôle de modérateurs, en sorte que quand ces appareils sont bien dirigés, la température y varie toujours avec une certaine lenteur. Ces modérateurs, il est vrai, sont en général assez impar- faits, à cause de l'incomplète conductibilité des corps pour la chaleur ; mais il sera toujoiu's facile, dans chaque cas particulier, de trouver la disposition la plus convenable à employer, pour empêcher les variations bru.sques de la température. » La difficulté réside donc principalement dans le choix du régulateui . Plusieurs appareils ont déjà été proposés pour remplir ce but ; je citerai parmi ceux venus à ma connaissance les dispositifs imaginés par MM. Bon- iiemain et Sorel, qui sont décrits dans les Bulletins de, la Société (rEitcouni- ijeinenl des années 1824 et i833 ; celui de M. Schuster, décrit en 1842 dans le Bulletin de In Société industrielle de Mulhouse, ceux de MM. Dumoncel et Maistre, soumis au jugement de l'Académie dans les séances du 5 et du 12 juin 1854 et celui du docteur Arnolt, exposé en i855 et qui a quelque analogie avec celui de M. Schuster. Tous ces appareils sont d'une applica- tion très-restreinte, et l'on peut dire que la question générale de la régle- mentation de la température dans les arts est encore loin d'être résolue d'une manière satisfaisante. Celte question est pourtant d'un grand intérêt pour les applications de la chaleur aux arts, car l'on peut dire que la con- duite des fourneaux est presque généralement abandonnée aujourd'hui aux soins des chauffeurs et que, sous ce rapport, l'emploi de la chaleur dans ( -oS ) l'industrie est subordonné à toutes les irrégularités que comportait l'emploi des moteurs à vapeur avant que l'immortel Watt y eût introduit les moyens de réglementation aujourd'hui si connus, et notamment le régulateur qui porte son nom. J'ai donc pensé que de nouvelles recherches tendant à trouver un régulateur de la chaleur ou thermo-régulateur plus générale- ment applicable que ceux connus jusqu'ici et à fixer les lois d'après les- quelles doit être installé un semblable appareil pour être suffisamment sensible, auraient Une véritable utilité. J'expose dans le présent Mémoire le résultat de ces recherches et j'y donne la théorie d'un thermo-régulateur mis en mouvement par les dilatations et les contractions d'un gaz fixe em- prisonné dans un réservoir placé dans le lieu dont on veut maintenir la température constante. Ce thermo-régidateur peut être employé à tous les degrés de l'échelle et jouit ainsi des mêmes avantages que les thermomètres à air, qui sont sensibles à une température quelconque. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Inscription automatique des sons de fair au moyen d'une oreille artificielle ; Note de M. E.-L. Scott. (Commissaires, MM. Pouillet, Regnault, Bernard.) « Appréciant, comme on le doit, l'importance d'une communication à l'Académie, je m'étais proposé de ne lui soumettre que plus tard et après les avoir très-m virement élaborés les derniers résultats de la découverte à laquelle je travaille depuis 1 853. Mais j'apprends qu'un savant étranger, aidé d'un constructeur d'appareils, vous a présenté l'inscription automatique de mouvements vibratoires de l'un des appareils de l'oreille moyenne d'un chien fraîchement décapité. Me sera-t-il permis de faire observer que cette expérience, ainsi que d'autres tentatives moins récentes auxquelles j'ap- plaudis sincèrement, reposent toutes sur l'idée mère à laquelle j'ai con- sacré tant de veilles et de sacrifices et dont le style flexible, appliqué sur une membrane, dont je suis l'inventeur, demeure encore le moyen radical. C'est afin qu'il ne puisse y avoir à ce sujet le moindre doute que je prie l'Académie de vouloir bien procéder à l'ouverture du paquet cacheté que j'ai déposé le 26 janvier 1857 au Secrétariat de l'Académie. » En rappelant ici l'origine de cette découverte qui reposait sur les tra- vaux connus d'un des Membres de cette Académie, M. Duhamel, je ne saurais reconnaître avec trop de gratitude le généreux appui qu'un de vos confrères, M. Pouillet, a bien voulu accorder aux premiers pas d'un inventeur, sinon ( I09 ) étranger à la science, du moins occupé de travaux qui l'empêchaient do s'y livrer exclusivement. C'est encore un devoir pour moi de me souvenir qu'à ce premier soutien j'ai eu le bonheur d'en adjoindre plus lard un autre non moins précieux, celui de M. Regnault, mon ancien maître, qui a eu la bonté d'introduire et de patroner au Collège de France mon premier appareil, et que c'est encore à lui que je dois les conseils qui me permettent aujourd'hui de soumettre à l'Académie l'appareil artificiel de la chaîne des osselets, ainsi que les épreuves que j'en ai obtenues et dont voici le détail : » N" I, figure théorique pour servir à l'interprétation des planches sui- vantes; n" 2, divers mouvements inscrits automatiquement ; n" 3, gamme de la voix par la membrane du tympan fixée à son centre; le diapason écrit simultanément en entre-lignes; n° f\, gamme par la platine de l'étrier, également avec diapason; n" 5, chaut de la voix par la membrane du tym- pan fixée à son centre, également avec diapason ; n" 6, chant de la voix écrit par la platine de l'étrier artificiel dépouillé de sa membrane, avec diapason; n° '7, chant de la voix écrit par la platine de l'étrier à l'extrémité de la chaîne des osselets, avec diapason compteur et style amplificateur; n° 8, étude sur l'accent tonique par une membrane du tympan ibrmée de trois tuniques à élasticités compensées; n" 9, l'inscription automatique du chant par l'étrier (épreuve visée le 7 septembre 1860, par MM. Gérardin et Saigey). Le style amplificateur que je présente aujourd'hui m'a permis de donner aux mouvements trop faibles de l'étrier les dimensions nécessaires. » Je demande à l'Académie la permission de lui faire remarquer c[ue ces derniers travaux remontent à près d'un an, comme peuvent l'attester M. le prince Schohoskoï et M. Nicolas de Khanikoff, qui n'ont pas dédaigné de me seconder dans quelques-unes de ces expériences. J'ai joint au présent envoi une épreuve dont la date est certifiée par le visa de deux savants, M. Gérardin et M. Saigey. )) Au moment où le problème que je poursuis depuis longtemps semble préoccuper enfin l'attention des amis de la science, peut-être n'est-il pas inopportun de vous exposer l'état actuel de mes travaux sur la question. » D'après mes expériences, l'oreille ne répète pas les sons, connue tant de physiologistes ou de pathologistes le croient, elle ne fait que conduire les mouvements vibratoires qu'elle a pour mission de concentrer en atténuant certains tons trop forts, en amplifiant d'autres sons trop faibles. « Le conduit auditif externe est surtout un appareil de concentration et de tranquillisation des couches de l'air vibrant, qui, au voisinage de la cloi- son membraneuse appelée tympan, doit être à l'état dormant. C. R., 1861, 2n>e Sem«(/e. (T. LUI, N» 3) '5 ( "o ) n Les concamérations de ce conduit défilenl le voisinage de cette membrane des moindres filets d'air engagés dans l'orifice extérieur. La position inclinée de la membrane, par rapport à l'axe du conduit, est indispensable à la bonne comimuiication des bruits. » La membrane est le seul chemin des ondes sonores. Toute part d'ébran. lemeiit transmise aux paiois du conduit étant perdue pour la membrane, il faut que le conduit soit, autant cpie possible, impropre à vibrer. » Il m'est démontré expérimentalement qu'un point quelconque du tym- pan exécute et écrit le même son principal que tous les autres points. Un tel point subit comme luie molécule libre de l'air, mais d'une manière moins nette, le mouvement (exprimé par les figiu'es théoriques des accords, pi. 1"^J, qui résulte de deux, trois ou même quatre sons simidtanés, dans un rapport de nombres de vibrations commensurable ou non. » La membrane de mon tympan artificiel doit être composée de plusieurs tuniques d'élasticités différentes, soudées ensemble; car elle ne doit sonner sous l'influence d'aucun son, et n'exécuter jamais librement le ton qui est propre à leur élasticité naturelle, à leur état actuel de tension, mais seule- ment les tons accomplis par l'air vibrant dans le conduit. » La plionomélrie n'existant pas encore, on ne s'était pas aperçu de l'énorme différence d'amplitude qui cxi.ste entre les vibrations musicales, telles que celles de la trompette, du chant de la voix, etc., et les sifflements et les bruits, tels que les frôlements, certaines articulations vocales, etc. Pour amplifier ceux-ci et atténuer ceux-là, la nature s'est servie d'artifices acoustiques Le moyen principal de cette espèce de compensation, c'est la chaîne des osselets. 1) Cette chaîne, que je présentiî artificiellement construite, est lui ap- pareil de tension des membranes et de conduction par voie de solide; c'est un arc à la fois flexible et bandé qui, par sa tension, produite par deux muscles antagonistes l'un du marteau, l'aulre de l'étrier, opère à ses deux extrémités un tirage sin- les membranes du tym|)an et de la fenêtre ovale, en les bandant elles-mêmes. Une membrane qui n'est point ainsi tirée vers son centre ne trace qu'imparfaitement son mouvement et s'affolle sous l'in- fluence du ton propre au conduit. » La platine de l'étrier, placée à l'autre extrémité de cette chaîne, écrit plus nettement et plus fortement les tons que la membrane de la fenêtre ronde. Le manche du marteau, pour le succès de l'expérience, doit, pour ainsi dire, faire corps avec la membrane du tympan. » Conformément à la demande de M. Scott, le paquet cacheté déposé par ( 'I' ) lui le 26 janvier 1867 est ouvert en séance; la Note incluse portant pour titï-e « Principes de Phonautographie », est paraphée par M. le Secrétaire perpétuel, et renvoyée ainsi que les épreuves et les dessins présentés aujour- d'hui par l'auteur à l'examen do la Commission ci-dessus désignée. HVGIÈNE PUBLIQUE. — Analyse donnée, par M. Chevreul, dun Mémoire de M. Leclaire njanl pour titre: « Recherches concernant f influence que peut avoir l'essence de térébenthine sur la santé des ouvriers peintres en bâtiments et des personnes qui habitent un appartement nouvellement peint ». (Commissaires, MM. Chevreul, Boussingault, Bernard.) « Si l'auteur s'était borné à traiter ce sujet d'une manière absolument technique, quel que fût l'intérêt qui s'attachât à son œuvre au point de vue de l'hygiène, je ne lui aurais point conseillé de la présenter à l'Acadé- mie; mais dans la manière dont il l'a envisagée, il y a une pensée que je crois devoir développer devant l'Académie, » M. Leclaire, après avoir fait des expériences sur des animaux qu'il a placés dans des boîtes de sapin de i mètre cube dont les parois intérieures avaient été peintes, les unes avec de la peinture au blanc de plomb et les autres avec de la peinture au blanc de zinc, toutes les deux délayées avec l'essence de térébenthine, a constaté les faits suivants : » 1" Les animaux n'ont pas souffert sensiblement lorsqu'il y avait un courant d'air dans les caisses ; » 1" Les animaux ont souffert dans les premières douze heures lorsque le courant d'air avait été supprimé ; mais ensuite ils se sont rétabhs graduel- lement et aucun n'a succombé dans le cours des expériences; » 3° Aucun animal n'a souffert dans les boîtes après que la peinture a été sèche. » M. Leclaire conclut que les émanations d'huile de térébenthine qui s'exhalent de la peinture dans des appartements où il existe des courants d'air ne sont dangereuses, ni pour les ouvriers peintres, ni pour les per- sonnes qui y habitent; » Que la peinture, dès qu'elle est sèche, ne présente plus aucun danger, lors même qu'il n'existe pas de courant d'air. » Mais ce qui me paraît devoir intéresser les personnes qui se livrent aux sciences et à des recherches approfondies sur l'hygiène, c'est l'idée heu- reuse qu'a eue M. Leclaire de voir si les vapeurs qui s'exhalent de la pein- ture à l'essence seraient absorbées par de l'ean di-tillée. i5.. ( "2 ) » Or il a observé que non-seulement elles le sont, mais qu'alors elles donnent naissance à de belles cristallisations que je mets sous les yeux de l'Académie. Ce résultat montre ce que l'eau du foin mouillé introduit dans un appartement récemment peint peut produire sur la vapeur d'essence. » M. Leclaire a constaté que des cristallisations analogues se produisent lorsque la peinture, au lieu d'essence de térébenthine, a été délayée avec de l'essence de lavande ou de la benzine. » Enfin, il s'est assuré que l'eau n'absorbe rien lorsque la peinture est sèche, d'où il conclut que puisque l'eau n'absorbe des vapeurs que lors- que la peinture perd son essence, lorsqu'elle est sèche elle a cessé d'être dangereuse, conformément à sa première conclusion. » Je dis que M. Leclaire a eu une très-heureuse idée d'essayer à con- denser les vapeurs qui s'exhalent de la peinture dans l'eau, c'est-à-dire dans un corps qui existe dans l'atmosphère. » Il a indiqué aux chimistes le point de départ de recherches qui ne peuvent manquer d'avoir un grand intérêt quand elles seront multipliées à tous les cas où il peut y avoir une réaction entre des vapeurs et des corps existant dans l'atmosphère, et que les chimistes qui se livreront à ces études, après avoir recueilli les produits de ces réactions, examineront s'ils ont des propriétés capables d'exercer quelque action sur l'économie orga- nique. C'est à ce point de vue surtout que les expériences de M. Leclaire m'ont paru devoir intéresser l'Académie. Si M. Leclaire n'a pas la prétention d'être un savant, je crois qu'on ne peut lui refuser Vesprit scientifique. y> Je puis affirmer que, conformément aux observations précédentes lorsqu'on met dans une cloche posée siu' un obturateur deux capsules, n-n- fermant l'une de l'eau et l'autre de l'essence de térébenthine, il se produit des cristaux parfaitement limpides qui bien probablement sont "analogues, s'ils ne sont pas identiques, avec quelques-uns des hydrates d'essence de térébenthine que M. H. Deville a décrits. » Enfin, j'ajouterai une dernière expérience de M. Leclaire, c'est que pendant la dessiccation d'une peinture faite avec la céruse ou le blanc de zinc et l'huile d'œiilette plus de l'huile de hn pure mêlée d'un peu d'huile manganésée, il se dégage des vapeurs qui en se condensant dans l'eau ont laissé après l'évaporation un liquide épais et coloré au sein duquel il se produit quelquefois des cristaux. » ( i"3 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. —Sur l'ellipsoïde d'élasticité ; par M. d'Estocqcois. (Renvoyé à l'examen de M. Lamé.) M. Agnese adresse de Gênes une Note ayant pour titre : « Propulseur à hélice ou turbine abritée ». (Commissaires, MM. Duperrey, Clapeyron.) M. BiLLiARD, de Corbigny, envoie une addition à sa précédente com- munication « Sur un procédé pour isoler l'albumine colorée contenue dans le globule veineux ». Cette Note est renvoyée, comme l'avait été la précédente, à l'examen de M. Pelouze. CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire perpétcel présente au nom de l'auteur, M. Domeyko, un exemplaire de la seconde édition des « Éléments de Minéralogie », ouvrage destiné à faire connaître les espèces minérales ou générales et plus particu- lièrement celles du Chili. L'auteur, professeur de chimie et de minéralogie à Santiago, y a fait pa- raître cette deuxième édition en 1860. GÉOLOGIE. — Observations faites dans une excursion récente en Maurienne ; Lettre de M. le Professeur Ange Sismonda à M. Élie deBeaumont. « Turin ce 8 juillet iS6i. )) Vous connaissez sans doute ce que M. Pillet (i) d'abord, et ensuite MM. Lory et Favre ont publié (2) sur la nature et la structure des mon- tagnes de Maurienne. La contradiction entre les observations de ces savants et les miennes me fit concevoir le désir de parcourir de nouveau ce pays- là, et surtout de voir les localités où existent les faits que ces géologues dis- tingués citent à l'appui de leurs opinions. J'attendais le beau temps pour (i) Voir Études géologiques sur les Jlpes de Maurienne par M. Louis Pillet. Cham- béry 1860. (Extrait des Mémoires de l'Académie impériale de Savoie.) (2) Voir Bibliothèque universelle, janvier i86i, t. X, et le Bulletin de la Société géo- logique de France, 2" série, t. XVIII, p. 34- ( i'4) y aller; ce que j'ai pu faire il y a environ un mois. Sachant combien vous vous intéressez aux questions géologiques des Alpes, je me permets de vous onlretenir quelques instants sur les recherches que j'ai faites dans cette dernière course. » Avant tout, j'ai cru devoir m'assurer si le terrain primitif existe à Mo- dane, sur la droite de l'Arc, ainsi que MM. Pillet et Lory le disent dans leurs intéressants Mémoires. Il y a en effet une roche feldspathique avec le faciès du gneiss; mais si l'on suit la montagne, dont elle fait partie, depuis le pont en bois qui sert au transport d'un côté à l'autre de l'Arc des blocs de pierre qu'on y extrait, jusqu'à la prise d'eau pour le service des machines destinées à la compression de l'air pour le percement du grand tunnel des Alpes, on voit que cette roche feldspathique schisteuse est intimement liée par des passages gradués aux quartzites et aux conglomérats dont la mon- tagne est composée. Cette roche n'est donc qu'un sédiment métamorphosé, comme on en a des milliers d'exemples dans la cliauie alpine. A l'appui de cette opinion, je citerai ici le calcaire rempli d'albite du Roc-Tourné, près Bourget, un peu en amont de Modane. Ce roc, auquel l'isolement donne l'apparence d'une butte surgie des profondeurs terrestres, fait incontesta- blement partie de la grande bande calcaire qui, an col des Encombres, ainsi qu'au fort d'Esseillon, contient des coquilles basiques. Cela nous est dévoilé par sa structure, par sa stratification, par son immédiate union an quartzite, enfin parce que, comme la grande bande calcaire, il est partielle- ment métamorphosé en gypse. Il est donc démontré qu'il y a là un calcaire neptunien avec feldspath. Or, quel que soit l'agent sous l'influence duquel cette substance se développa dans le calcaire, il doit aussi avoir exercé son pouvoir sur les sédiments arénacés, et les avoir convertis en quartzite, ou bien en gneiss, toutes les fois qu'ils contenaient ou recevaient de dehors les principes qu'il leur fallait pour cette métamorphose. Mon jugement sur l'âge et sur l'origine de ce gneiss, comme vous voyez d'après ce que je viens de dire, est bien différent de celui qu'en ont donné MM. Pillet et Lory ; mais probablement cela tient à ce que ces deux savants ont attaché trop d'importance à la nature de la roche, laquelle, j'en conviens, est fort trompeuse. ^ » Mes observations sur le gisement des roches entre le mont Cenis et Saint-Julien ne m'ont appris rien de nouveau. Je me suis confirmé davan- tage dans l'opinion qu'elles sont plissées dans un seul sens, c'est-à-dire en fond de bateau, dont la ligne synclinale coupe transversalement la vallée totit près du pont Denise sur l'Arc; de sorte que les mêmes roches se répè- (ii5) tent avec le même ordre de superposition dans les deux branches de la grande courbe. Toutes les fois que j'ai parcouru !a Maurienne et les vallées qui lui sont parallèles, je n'ai remarqué d'autre disposition dans les couches de leurs montagnes que celle dont il s'agit. Le fait est par lui-même si sim- ple, et y est si nettementétabli, que j'ai de la peine à comprendre comment il peut se faire qu'il y ait des géologues qui le méconnaissent. „ Mon but en étudiant le calcaire découvert par M. Pillet sur la gauche de l'Arc, avant d'arriver au village Le Bouchet, entre Sauit-Marlin-de-la- Porte et Saint-Julien, mais beaucoup plus près de ce dernier village, était de m'éclairer sur son gisement, et surtout de bien connaître ses rapports avec les autres terrains de la contrée. Il me paraît de la plus haute impor- tance de bien définir ce fait, car i\ touche de près aux différentes questions qui mettent en désaccord l'opinion des géologues sur l'âge du terrain anthra- cifère des Alpes. » Le calcaire avec fossiles orbiculaires, fossiles que M. Pillet a dés le premier instant définis pour Nummulites, est cristallin, en partie blanc, en partie grisâtre et en partie brun-verdâtre, couleur qui se fait surtout re- marquer sur le calcaire qui reste soumis à l'action des intempéries. Il appa- raît sur une petite étendue à la hauteur peut-être de 80 ou 100 mètres au-dessus de la grande route, où il se cache sous des schistes ardoisiers, entremêlés à du calcaire siliceux, cristallin, brunâtre. En montant à Mont- richer, par la roule muletière, qui passe à Le Bouchet, on marche au com- mencement sur les schistes ardoisiers avec calcaire siliceux, cristallin, et quelques minces couches de grès ; puis on rencontre le macigno, dans lequel sont intercalés des schistes ardoisiers en décomposition. Enfin tout près du village de Montricher, on est sur le macigno en très-gros bancs associé au poudingue contenant des cailloux calcaires pugillaires et des morceaux d'ardoise. En poursuivant le chemin qui conduit à Beau-Mollard, et de là eu continuant à marcher jusqu'au col par lequel on descend à Albane, on trouve encore les schistes cités, qui s'enfoncent sous le macigno. C'est celui- ci qui forme le sommet des montagnes, tout juste au-dessus de Montricher, mais ni lui, ni les schistes qui l'accompagnent ne s'étendent du côté du le- vant au delà de la crête de Tourneuse. a Sur la droite de l'Arc, en face du vallon de Montricher, on retrouve ces mêmes roches; mais, au lieu du calcaire à Nummulites, on a ici un grès psammito-calcaire, dans lequel je n'ai pu voir aucun fossile. Pour constater ce que j'annonce ici, on n'a qu'à remonter le torrent le Clavet, ou mieux encore qu'à suivre le petit chemin qui de la grande route, vis-à-vis du pont ( nti) en bois établi provisoirement pour le service de la construction du chemin de fer, va aboutir à Saint-Julien. « Ce qu'on peut voir dans ces deux courses prouve que les montagnes entre Saint-Martin-de-la-Porte et Saint-Julien sont couvertes par des schistes ardoisiers renfermant de grosses couches de calcaire cristallin à fos- siles orbiculaires, et que sur cette association de roches sont accumulés, dans l'ordre où je vais les nommer, en remontant de bas en haut : des schistes ardoisiers, du calcaire siliceux passant au grès, du psammite et du macigno en gros bancs, quelques-uns desquels, tout à fait vers le sommet delà montagne, sont en partie formés par du poudingue de même nature que le macigno. » L'opinion de M. Pillet, que les fossiles orbiculaires soient des Num- muUtes, a été partagée par MM. Favre et Lory (i). M. le vicomte d'Archiac, qui en a fait le sujet d'une étude particulière, tout en déclarant qu'il ne faut pas avoir trop de confiance dans les déterminations spécifiques, à cause du mauvais état de conservation de ces fossiles, y signale cependant les espèces suivantes : Numiniilites Ditfrenoyi, d'Arch. ; Nummiilites liamondi, Defr. (celui-ci est probablement le Nummulites plamdata, d'Orh.); Niimmu- lites complanata, Lam.; Nummilites variolaria, Sow. « M. Mella, ingénieur, directeur des travaux du percement du tunnel en Savoie, a eu l'obligeance d'envoyer au musée de Turin des échantillons de ce calcaire. MM. E. Sismonda etBellardi l'ont examiné et y ont reconnu les Nummulites. Malgré l'avis uniforme de tous ces savants sur la nature de ces fossiles, j'ai prié M. Meneghini, qui, comme le savant M. d'Archiac, s'est beaucoup occupé de l'étude des Nummulites, de vouloir bien les exa- miner à son tour. Ce savant professeur ne m'a pas fait attendre longtemps sa réponse, laquelle est venue elle-même confirmer que ces fossiles orbi- culaires sont des Nummulites; de plus, il dit qu'il a distinctement reconnu dans les échantillons du calcaire que je lui ai envoyés les deux Nummulites suivants : Nummulites Beaiimonti, M. Ed.; Numm. complaiiata, Lam. » En considérant maintenant les choses du seul côté géologique, il faut convenir que la nature des roches qui couvrent le calcaire fossilifère et le facies(\e l'ensemble du terrain ne diffèrent nullement]de la nature des roches et des fdcies du terrain nunmuililique qu'on voit non-seulement en Savoie, (i) Voir la liibliotlièque universelle et le Bulletin de la Société géologique, de France, déjà cités. ("7) mais dans toute la chaîne alpine depuis Nice jusqu'au lac de Genève, et même dans les Apennins. )• Selon les observations de MM. Pillet, Lory, Favre, d'Archiac et Mene- ohini le terrain numnuilitique existerait entre Saint-Martin-de-la-Porte et Saint-Jnlien-en-Maurienne; il y formerait un lambeau qui lend à faire dis- paraître la lacune qu'on remarque entre le Dauphiné, où ce terrain est très-développé, et le Chablais, où il couvre également un espace considé- rable. Je ne serais nullement étonné d'apprendre que d'autres lambeaux ont été reconnus le long de la ligne qui rejoint les deux points extrêmes cités. Mais quelle conséquence pourrait-on en tirer, si ce n'est celle de pou- voir avec plus de vraisemblance tracer les bords de la mer où il s'est dé- posé. M. Pillet et les autres savants géologues qui s'en sont occupés jus- qu'ici, en croyant qu'il était plié sur lui-même, et pensant en outre qu avec nue pareille configiu'ation il remplit une plissure faite par les roches ba- siques abaissées sous les anthraciféres, s'en servirent comme d'un nouvel argument pour soutenir que cette même anomalie s'étend aux tenains stra- tifiés de toute la contrée, de manière que, suivant ces messieurs, les roches anthraciféres, quoique supérieures au lias, en réalité l'auraient précédé. Mais nos recherches prouvent tout le contraire. Comme nous avons dit, l'ordre de superposition des roches du terrain nummulitique est le même en Main-ienneque partout ailleurs, où on le regarde comme normal, c'est-à- dire où le calcaire à Nummulites est à la base dujlj^sh, composé des roches schisteuses et arénacées ci-dessus nommées. Tout y est donc dans un par- fait état normal, ainsi que je m'en suis assuré en montant à Montricher et de là à Albane. Dans cette excursion, j'ai remarqué un autre fait qui n'est point dépourvu d'intérêt scientifique: j'ai noté que le terrain nummuli- tique est en discordance avec le lias sur lequel il repose. » Malgré la grande autorité en paléontologie de M. le vicomte d'Archiac et des autres savants qui se sont occupés des fossiles orbiculaires du cal- caire de Saint-Martin-de-la-Porte, je me permets de faire ici une supposi- tion que vous jugerez peut-être un trait de hardiesse déplacé, et pour lequel j'invoque votre amicale indulgence : je suppose donc que ces fossiles orbi- culaires ne soient point des Nummulites dans l'acception consacrée de ce mot(i); en ce cas, d'après l'ensemble des faits que je connais, je pensa (i) Lorsque ces fossiles m'ont été présentés pendant le cours de la séance du 23 jan- C. R., iS6i. 2"" Semestre. (J. LUI, IS» 3.) lO { 1 1 8 ) que les paléoiilolognes, dont les recherches prouveraient que ma supposi- tion est un t'ait réel, seraient amenés à déclarer qu'il faut grouper le calcaire au lias et le flplt (i) au terrain anthracifére ; pourtant j'ai à plusieurs re- prises répété dans cette Lettre, déjà trop longue, que le ///s/» du vallon de Montricher ressemble à celui du reste de la Savoie; mais je dois ici ajouter que ]e fJ/sli en général, sous le rapport delà composition et de la structure, a beaucoup d'analogie avec le terrain anthracifére; en outre, dans notre cas, la ressemblance des deux terrains entre eux se vérifie encore dans le gisement, car la discordance que je viens de citer entre le lias et le flfsh a pareillement été remarquée par M. Scipion Gras et par moi entre le lias et les roches anthracifcres, ce qui m'a fait dire que ces roches représen- tent r Oxfo rd-clay . " Enfin dans cette excursion je n'ai en occasion de remarquer aucun tait qui me porte à modifier ce que j'ai en l'honneur de vous écrire autrefois sur la structure des montagnes de la haute Savoie. La conrbure en lond de bateau, comme j'ai déjà dit, est la seule qu'on distingiie dans leurs cou- ches ; et puisque cette espèce de courbure ne dérange nullement la snper- position des roches, il faut convenir que l'ordre dans lequel elles se succè- dent est celui même de leur déposition originaire, de sorte qu'il faut vier 1860 (*), je les ai rendus en disant : Ce ne sont pas des Nummulites. Après avoir examiné les échantillons que M. Ange Sismonda m'a envoyés avec son obligeance et sa bonté ordinaires, je persiste dans la même opinion. En effet, indépendamment d'une cer- taine étrangeté d'aspect que présentent surtout les grands individus des fossiles discoïdes de Montricher, j'y remarque des accidents de structure intérieure que je ne trouve indiqués ni figurés nulle part comme propres aux Nummulites. Avant de reconnaître dans ces acci- dents de structure des monstruosités dues peut-être à un habitat particulier, je désirerais qu'on eût trouve dans les mêmes couches d'autres fossiles (Polypiers, Crinoïdes, Échino- detmes, coquilles univalves ou bivalves, céphalopoiies ou autres), d'après lesquel* on put Aénip.T %i\c% Foriiininifcres hélicostèqucs Aon\. il s'agit ont coexisté, comme les Fusiilini-s, avec des formes carbonifères, comme certaines espèces de Cristellnirrs et de Rotalincs avec des formes jurassiques, ou comme la plupart des Nummulites avec des formes plus ou moins généralement éocènes. ' (") Comptes rt'ndus. I. 1^, p. 1S7. Sc'anco du 2î janvior ififio.) " .Sur la pro'onrc le ^ 'immiililcs d-in-s cerlain' grès de la Maviriennc et des Hautes-Alpes «, par MM. f.oiy et l'illi't. E. D. B. (1) Dans le groupe de couches quililic ici de flysjt, M. Sismonda ne signale pas les Fucoïdes qui se trouvent en si grand nombre dans \e Jlysh du département des Hautes- Alpes, aussi bien qtie dans celui des Voirons, de la vallée d'Abondance et d'autres parties de la Savoie. E. D. B conclure que dans les Alpes des coquilles liasiques vivaient en méinc temps que les plantes houillères. C'est du reste ce qui résulte de vos savants Mémoires qui ont paru en 1828 et 1829, où vous prouvez que M. Bio- chant, dans son Mémoire classique de l'année 1808 (i), aurait dû relever le terrain calcaréo-anthracifère des Alpes plus haul encore que les terrains de transition, et le placer dans le terrain jurassique. M. Brochant cependant, après avoir revu les Alpes en i83o, a adopté cette manière de voii-, et depuis lors il l'a constamment professée dans son cours à l'École des Mines. » THÉRAPEUTIQUE — Nole sur un /ijijjaieil destiné à pulvériser les liquides médicamenteux qu'on veut porter druts l'nn-ière-yon/e ou le larynx; par M. Fournie. (Extrait.) « Cet appareil se compose d'une pompe foulante terminée par un réser- voir à air mtmi d'un robinet. Sur ce robinet, on adapte, au moven d'une vis, un cylindre creux en verre terminé par un tube capillaire en platine; le disque sur lequel l'eau doit se briser est situé à 4 centimètres de l'orifice de ce tube, et la tige qui le supporte vient se visser autour du cylindre en verre. Le plus grand diamètre de cet instrument n'a pas 20 millimètres, et sa longueur est de il\ centimètres, quand toutes les parties qui le compo- sent sont agencées. Pour le faire fonctionner, on introduit le liquide médi- camenteux dans le cylindre en verre, on visse ce dernier sur le robinet du réservoir, et on fait jouer la pompe pendant quelques secondes, pour obte- nir une pression suffisante. Puis on ouvre le robinet, et le liquide passe avec violence à travers le tube capillaire, vient se briser sur le disque, et se répand dans l'atmosphère en une poussière si fine, qu'elle peut pénétrer avec I air dans les premières parties du tube aérien. ( I ) Observations géologiques sur tes terrains de transition qui se rencontrent dans In Tarenlaise et autres parties de la chainc des ^//^w (Journal fies Mines, t. XXITI, p. S'îi, n° 137 ; mai 1808). En visistant avec nous les Alpes du Dauphiné dans l'été de i83o, M. Brochant nous disait, à M. Dufrénoy et à moi, avec cette bonhomie pleine de noblesse qui n'était égalée que par la justesse de son esprit : « Je vois bien que vous avez raison et que les couches que j'avais fait ■' passer des terrains primitifs dans les terrains de transition doivent être remontées jus- » qu'au terrain jurassique; mais il faut convenir qu'en 1808 il aurait été difficile d'aller « jusque-là, et puisque ce nouveau pas restait à fair(\ je suis bien aise qu'il ait été fait " par mes élèves. » E. d. b. 16.. ( 120 ) M Pour obtenir ce dernier résultat, le disque doit être introduit dans la bouche. Si l'on se sert d'un liquide caustique, du nitrate d'argent par exemple, et que l'on veuille cautériser l'arricre-gorge ou le larvnx seule- ment, il faut introduire dans la bouche du malade un cylindre creux en gutta-percha qui, laissant passer la poussière liquide, protège néanmoins la cavité buccale. u Cet appareil, dont je me sers déjà depuis plusieurs mois, trouve une ap- plication salutaire dans les affections variées du larynx, dans les angines, dans l'hypertrophie des amygdales, etc. Dans mes observations, j'ai remar- qué que l'action des médicaments était singulièrement favorisée par le choc de l'eau pulvérisée sur les parties malades. » GÉOLOGIE. — Analyse de cinq roches de la vallée de Tarenlaise en Savoie; par M. A. Terreil. » Les roches dont j'ai l'honneur de faire connaître la composition, font partie de la collection de géologie du Muséum impérial d'Histoire natu- relle; elles ont été rapportées de Savoie en i854 par l'illustre M. Cordier, qui avait bien voulu m'en confier l'analyse. » J'ai résumé dans le tableau suivant le résultat de mon travail. Silice Alumine Oxyde de fer Manganèse Chaux Magnésie Potasse avec traces de soude. Chlore Soufre Acide carbonique Acide phosphorique Graphite. Matières organiques azotées.. Eau A PSEUDO-TAl. CITE QDABTZIFÈBE. 8,5o i,4o o>77 i,3i 5,66 100,60 PSLUDO- QUARTZITE 79.90 i5,63 Oj14 traces. «M 2,72 traces. 1,58 GRES TALGIFÈRK. 53, o3 8,. 3 25, i3 7,3. 3,00 o,63 traces. 2,19 99, 'i^ D rlIYLLADE NOIBATIIE 22,65 9,65 traces. 0,66 PÏIYLLADE AVEC EUPBEI>TE5. Roche eDtière. 0,90 24,31 trores. o , ,\ o Irnces. 3,52 99.0" 35,65 0,34 o,C8 5,4. traces ",47 (rares ; , 20 100,22 Partie des empreintes 5o,00 36, 45 0,37 0,45 5,01 7,96 :oo,24 ( 121 ) n A. Celle roche est classée au Muséum sous les numéros d'ordre 12, S. 1 1 , elle porle le titre de Pseudo-talcite quartzifère, d'un blanc verdâtre sa- tiné, à feuillets peu épais; roche subordonnée au système quartzeux se- condaire. » Carrière à l'entrée du Val d'Arbonne, près Bourg-Saint-Maurice (partie supérieure delà vallée de Tarentaise, Savoie) (M. Cordier i854). Celte roche a pour densité 2,659. » Vue au microscope, elle paraît composée de lamelles transparentes sans forme cristalline bien définie, et de petits cristaux de quartz dont quelques-uns possèdent la pyramide à six faces. Au chalumeau elle perd sa couleur verdâtre et fond facilement dans les parties minces en donnant une matière vitro -pierreuse d'un blanc cireux. » B. Ce minéral est classé au Muséum sous les numéros d'ordre 12, S. 9. Il porte le titre de Pseudo-quartzile talcifère bacillaire, d'un blanc grisâtre; roche subordonnée au système quartzeux secondaire. Val-de-Tignes, Ta- rentaise, Savoie (M. Cordier i854). » Celte roche a pour densité 2,704. Elle est formée de feuillets minces, feutrés, très-compactes et comme cimentés par une matière quartzeuse; beaucoup de ces feuillets sont d'un jaune cireux; leur disposition sinueuse et la présence d'espèces de noeuds dans certaines parties font que cette roche ressemble à du bois silicifié. » Au chalumeau elle devient blanche d'abord, puis couleur chair; elle ne fond point. Chauffée dans le tube bouché, elle dégage une petite quan- tité d'eau acide (acide chlorhydrique). » C. Ce grès talcifère porle dans la collection du Muséum les numéros d'ordre 12, S. 8. Il a pour titre: Grès talcifère anagénique verdâtre; roche su- bordonnée dans le système quartzeux secondaire. Val de Tignes, Tarentaise, Savoie (M. Cordier, i854). » Cette roche a pour densité 2,960; elle est formée de grains quartzeux blancs et verts, parsemés de taches de peroxyde de fer, elle ne fait point effervescence avec les acides. Chauffée au chalumeau, elle devient grise, puis elle fond en un verre noir : dans le tube bouché elle perd également sa teinte verdâtre en noircissant, puis elle dégage une eau légèrement ammo- niacale qui indique la présence de matières organiques azotées. >i D. Ce Phyllade est classé sous les numéros d'ordre 12, S. 106. Il a pour litre: Phyllade noirâtre, subluisanl, à feuillets plans et minces, contenant des Bélemnites. De Petit-Cœur, en aval de Moutiers, Tarentaise, Savoie (M. Cordier i854). ( '-'2 J » Les feuillets de cette roche sont sép;irés par des cristaux de carbonate de chaux, on v distingue à la lou|)e des cristaux de bisulfure de fer. I-a densité de ce minéral est représentée par 2,'70i. Chauffé seul au chalumeau, ce Phyliade devient blanc grisâtre, dégage de l'acide sulfureux et finit par fondre en un verre verdâtre. » E. Cette roche, bien connue des géologues, porte dans la galerie de géologie du Muséum les numéros de collection i 2, S. 112 Elle a pour titre : Phvllade subluisant noirâtre à pâte fine, à feuillets droits et minces, non effervescent, offrant de belles empreintes satinées de végétaux fossiles, ana- logues à ceux du terrain houiller ordinaire. Du gîte anthraciteux et ardoi- sier de Petit-Cœur, Tarentaise, Savoie (M. Cordier, i854). » Cette roche a pour densité 2,7 19 : elle a l'aspect de l'ardoise, elle porte des empreintes de végétaux fossiles d'une apparence nacrée d'un beau blanc; dans quelques parties, ces empreintes sont salies par du peroxyde de fer. Ces végétaux fossiles s'enlèvent facilement avec l'angle sous forme de poudre micacée adhérant fortement aux doigts. » f.a roche chauffée longtemps au chalumeau |)erd sa couleiu- noire et devient blanche et nacrée comme la matière des empreintes. Elle ne fond pas a la température du chalumeau ordinaire; mais, soumise au feu d'un bon fourneau à vent, elle a fondu et donné une matière ressemblant à du ba- salte, d'un noir demi-brillant, d'une dureté égale au quartz, à cassure con- choïdale vitro-pierreuse, rem|)iie de cavités tellement petites, qu'elles ne sont visibles qu'à la loupe; ces cavités ont abaissé la densité du minéral fondu de 2,719 à 2,401 . » La partie nacrée des empreintes a présenté à l'analvse la même compo- sition chimique que la roche elle-même, comme on peut le voir dans le tableau précédent ; elle ne renferme plus de traces de la matière orga- nique dont elle a pris la place, et cette substitution de la matière minérale a la substance organique prouve suffisamment que la substance dont il s'agit ici s'est formée par voie aqueuse. .■ Enfin, si l'on considère les traces de chaux, de magnésie et d'oxyde de fer trouvées dans l'analyse de ce Phyliade, comme accidentelles ou comme remplaçant de la potasse, on peut représenter la composition de ce minéral par un silicate d'alumine et de potas.se combiné à un silicate d'alinnine ba- sique hydraté qui aurait pour formule (KO, Al=0%4SiO') + (Al'O^SiO')'(HO)'' et dont la composition en centièmes donne les mêmes nombres que ceux ( '23 ■) qui ont été fournis par l'analyse de la roche. En effet : ('oinposilion f^oin position trouvée cairulée. par l'analyse. Silice 5o,33 5o,47 Alumine 35,62 35,65 Potasse 6,54 5,4i Eau 7,5i 7,20 ioo,oo 98>73 )) Dans ce silicate, le rapport de l'oxygène de la silice à l'oxygène des bases est comme 3:2, et l'acide siliciqiie conlient quatre fois plus d'oxy- gène que l'eau de combinaison. » ASTRONOMIE. — Sui des cluingements passagers d'éclat et des extinctions momentanées de lumière dans la comète de i858; extrait d'une Lettre de M. MoNTUcci. « Au mois de septembre i858, j'étais à 'Versailles, et en me promenant le soir avec une personne qui est prête à confirmer ce que je vais dire, nous contemplions la comète dans une des belles allées de cette ville, lorsque nous vîmes pâlir l'astre. Il diminua h vue d'oeil, et finit par se réduire à un point lumineux, au noyau. Puis ce point s'éteignit comme la flamme d'une bougie par le souffle. Pas le moindre vestige de la comète. Au bout d'une minute, le noyau se ralluma, et avec une rapidité beaucoup plus grande que celle de l'extinction, la comète déploya de nouveau sa queue brillante. Cette évolution de disparition et de réapparition occupa un temps d'environ cinq minutes. Étonnés, nous nous arrêtâmes pour voir si le phénomène se renouvellerait; et eu effet il se renouvela cinq ou six fois. La même chose s'est reproduite en d'autres soirées, et quelquefois nous l'avons attendue en vain. » J'ai i!iterroe;é depuis plusieurs [)ersonnes; les unes ont vu le phéno- mène, d'autres ne l'ont pas vu. L'affaiblissement a souvent été mentionné; la disparition jamais, que je sache. >. Je repousse toute explication qui se fonderait sur l'interposition d'une vapeur quelconque. Les nuages étaient assez éloignés, et la comète avait jjour champ un azur complet, le plus pur possible. Sa disparition faisait apercevoir des étoiles auparavant affaiblies par sa clarté; je ne doute pas qu'au télescope ces étoiles ne fussent aussi visibles avant qu'après: mais ( '^4 ) enfin à nos yeux l'efiet était tel que je dis. La comète paraissait absoiber la lumière de la queue; et lorsqu'elle se rallumait, elle paraissait la faire jaillir comme un jet d'eau. » ASTRONOMIE. — Sur la polarisation de la lumière de la coniète du 3ojuin. — Illumination de l'atmosphère ; extrait d'une Lettre de M. A. Poey à M. Elie de Beaumouf. « Dans la nuit du 3o juin, me trouvant sur une hauteur de Passy, je vis pour la première fois cette magnifique comète. Je remarquai en même temps une lueur qui illuminait l'atmosphère au-dessus du panorama de Paris que je dominais entièrement. Mais tout bien considéré, je suis resté convaincu que c'étaient simplement les lumières de Paris qui se réflé- chissaient vers les régions élevées de l'atmosphère. Je fais cette remarque à cause de l'opuiion émise par M. Hind, que la Terre aurait traversé le 3o juin l'espace céleste balayé le 28 par la queue de la comète, et que, le ag, la Terre l'aurait traversée de part en part, ou bien qu'elle se serait trouvée à proximité de la substance coraétaire. Pour corroborer son asser- tion, M. Hind ajoute que dans la soirée du 3o il s'est produit une phospho- rescence ou illumination particulière du ciel, phénomène que d'autres personnes affirment avoir vu aussi.... » Comme dans la comète de Donati de iSSg (i), que j'ai observée à la Havane, j'ai aussi trouvé dans cette dernière des traces évidentes de polari- sation. Mais je dois faire remarquer toutefois, avec la crainte d'avoir commis quelque erreur, que le plan de polarisation a un peu différé. Dans la co- mète Donati, j'avais trouvé le plan parallèle à l'astre, c'est-à-dire passant par le centre du Soleil, de la comète et de l'œil, d'où l'on devait inférer que la lumière était polarisée par la réflexion des rayons solaires. Mais cette fois le plan de polarisation m'a semblé être sensiblement perpendiculaire à l'axe de la queue. S'il eût été franchement perpendiculaire à la queue, c'est-à- dire opposé au premier plan produit par la réflexion, alors la polarisation aurait été un effet de la réfraction atmosphérique. Peut-on admettre une posi- tion intermédiaire entre ces deux, en supposant que la réflexion des rayons solaires ait été compliquée de la réfraction par l'atmosphère? On sait, du reste, et cent fois je l'ai constaté dans mes expériences, que la polarisation des corps lumineux de l'espace céleste est plus ou moins combinée avec la (1) Comptes rendus, iSSg; t. XLVIII, p. 728. ( '-^s ) polarisation atmosphérique. C'est ainsi que j'ai toujours trouvé des traces de polarisation sur les nuages, sauf lorsqu'ils étaient orageux, noirâtres et uniformément étendus, et très-souvent dans la voie lactée, laquelle ne de- vait provenir que de l'air atmosphériqueinterposé entre les nuages ou étoiles et l'observateur. C'est donc cette polarisation atmosphérique qui se com- bine avec celle de la lumière cométaire par réflexion. Mais il est facile, dans toutes ces circonstances, d'éliminer l'action polarisante de l'atmo- sphère à l'aide du prisme de Nicol ou d'une tourmaline ; ou bien en em- ployant la méthode décrite par M. Liais et dont il fait usage dans ses obser- vations au Brésil ( i). » M. A. DuMONT transmet de Bucharest (Valachie) les résultats des obser- vations qu'il a faites sur le même astre, le 3o juin, vers 1 1 heures du soir; la queue formant un magnifique éventail illuminait le ciel dans une étendue de 45 à 5o degrés. Il est très-regrettable, poursuit M. Dumont, que des observations astronomiques régulières ne soient point encore orga- nisées ici, les nuits y étant d'une sérénité tout exceptionnelle. M. Latry prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Com- mission à l'examen de laquelle a été renvoyé son Mémoire sur la prépa- ration des papiers et des cartes au blanc de zinc. (Renvoi aux Commissaires désignés : MM. Chevreul, Dumas, Payen, Babinet.) M. G.4RX1ER prie l'Académie de vouloir bien comprendre parmi les pièces de concours pour le prix du legs Bréant un opuscule qu'il a publié sur le choléra-morbus asiatique. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. Petrotti demande, au nom de M. Romanace, auteur d'un Mémoire sur le choléra-morbus, présenté en janvier 1860, à connaître le jugement qui aura été porté sur ce travail. A 5 heures, l'Académie se forme en comité secret. (i) Comptes rendus, iSSg; t. XLVIU, p. gSo. C. R., 1861, 2"»= Semestre. (T. LUI, N» 3.) ^ 120 ) CO:»IlTÉ SECRET. M. RIiLSi: Edwards présente, au nom de la Section d'Anatomie et de Zoologie, la liste suivante de candidats pour la place de Correspondant laissée vacante par le décès de /)/. Ratltke. En première ligne. ... M. Purkixje. . . à Breslau. [ M. Dana à New-Haven (États-Unis). En deuxième ligne par 1 M. Delle Chiaje. à Napies. ordre nlphabélique. ... M. Siebold ... à Munich. 1 M. Van Beneden. à Louvain. Les litres des candidats sont présentés par M. Milne Edwards. Ces titres sont discutés L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures et demie. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'.\c.;déinie a reçu dan^ la séance du 8 juillet i86i les ouvrages dont voici les tifes : De la nature et de l'origine des corpusculeb vibrants; par M. E. DE PlaGMOL. (Suite.) Chauérac, uSGi; br. in-B". Gergonne, sa vie et ses travaux; par M. A. Lafon ; br. iu-8°. Cours complet de laijncjoscopie ; par le D'' MOURA-BOUROUILLON. Paris, i86i; br. iu 8°. (Présenté, au nom de l'auteiu-, par M. Jobert de Lam- balle.) De l'emploi des lunettes pour la conseivation de la vue; par N.-P. l^EKEBOUHS. Paris, i8Gi; br. in-8". Anncdes Jcademici MDCCCLVII-MDCCCLFHl ; Lugduni-Batavorum, i86i ; I vol. in-4". Microscopic anatomy... Anatomie microscopique du développement loni- haire de ta moelle èpinière; par John Dean, M. D. Cambridge, i86i; br. in-S". List of thc spécimen... Liste des spécimens d'Insectes lépidoptères de la col- lection du British Muséum ; par Francis W ALKEW; partie 22. Géométriles. — Suite. Londres, 1861 ; i vol. in-8'^. ( '27 ) The simplicity of création... Simplicité de la création. Exposé mccincl d'une nouvelle théorie du système solaire, des marées, etc.; par W. Adolph. J.oiidon, 1861 ; br. in-H". The Journal... Nouveau journal de matière médicale. Juin 1861. New- Lebanon, br. iii-8°. Dasgebiss... Appareil masticateur des Gastéropodes pulmonés, pour servir de base à la classification nnturelte de ces Mollusques; par le D'' Th. Troschel ; /,Mivr. Rerlin, 1861; br. in-4°. Coccyodynie. . . Coccyodynie produite par une fracture de la partie inférieure du coccyx; par F. -C Faye. Christiania, 1861 ; br. in-12. Nogle Bemœrkninger... Nouvelles remarques sur la sypliilisation; par le même. Christiania, 1861; br. in-12. Monatsbericht... Compte rendu mensuel des séances de l'Académie des Sciences de Berlin. Berlin 1861 ; br. in-8°. Leopoldina... LEOPOLDINA., organe officiel de l'Académie impériale Léopoldino-Carolinienne des curieux de la nature, publiée par le pré.sident n.-G. RiESER; partie 2, n"' i à 10, br. in-4°- Atti... Actes de l'Institut imf.érinl vénitien des Sciences., Lettres et Arts; t. V[, livr. G (novembre 1860 à octobre 1861). Venise, br. in-8''. Sulla risoliizione... Note sur la résolution numérique des équations; par le prof. G. Bellavitis; | feuille in-S". Intorno... Sur quelques questions de matliémaliques pures élémentaires; par le même; br. in-8°. Intorno... Sur le mouvement instantané d'un point; par le même; | feuille n)-8". Appendice. . . Appendice aux Mémoires sur la résolution numérique des équa- tions; par le même. Venise, 1860; br. in-4°- Sunto deir opéra... Abrégé de l'ouvrage de Salmon: « Introduction à l'algèbre supérieure, Dublin, 1859 », ou Théorie des substitutions linéaires; parie prof. Giusto Bell.witis. Venise, 1861 ; br. in-4°. La soluzione... La solution sans secours d'affinité chimique; par le prof. B. Bizio. Venise, i86o-, br. \n-lf. \nales.,. Annales des mines mexicaines; t. I", livr. i, aet 3. Mexico, i86i ; br. in-8". Revisla... Revue des travaux publics; 9® année, n° i3. Madrid, 1861; br. in-4°. ( '-^8 ) L'Académie a reçu dans la séance du i5 juillet 1861 les ouvrages dont voici les titres : Le Jardin fruitier fin Muséum; par NI. J. Decaisne; 48* iiv.; in-4''. Prairies artificielles ; par ls\d. PlERRE. Orléans, 1861 ; in- 12. Détermination méthodique et positive des vertèbres céplialiques; par A. Lavocat. Toulouse, r86i ; br. in-8". Petit traité pratique du clioléra—morlnis asiatique; par L.-N. GarNIER. Yitry, 1861 ; hr. in- 12. Expériences sur les ombres pi-ismatiques ohsewées à la Havane. Sur les éclairs sans tonnerre. 1 br. in-8°. Extrait de l'annuaire de la Société de Météorologie de France. Relation historique et théorie des images photo-électriques; par AndrèsPOEY. Paris, 1861 ; broch. in-ra. A lunar... Démonstration de [existence de marées lunaires sur les lacs de l' Amérique du Nord; par le lieutenant-colonel J.-D. Graham. Cambridge (Etats-Unis), i86i; br. in-8°. Elementar Beitrage... Essai élémentaire pour fixer les lois de la formation et de la résistance, et leur application aux formes de la nature et à celles de l'art antique; parJ.-G. Rôber, publié après sa mort par son fils F. Rôber. Eeip- sig, 1861 ; I vol. in-4°- Pliotometers... Description d'un nouveau photomètre; par M. Dove (extrait des Comptes rendus de l'Académie de Berlin. Mai 1861 ); in-8°. Posizioni medie... Positions moyennes au \" janvier 1860, de ^'joô étoiles distribuées dans les ro/jes comprises entre \o° et i 2" 3o' de déclinaison australe, réduites des observations faites en i856, i858 à l'Observatoire de Padoue ,■ Mémoire de G. Santini. Venise, i858; in-4"- Memoria seconda... Second Mémoire sur les forces moléculaires des corps; par le prof. M. -A. Bancalari. Gênes, i 861 ; in-4°. Studj di mcccanica... Etudes de mécanique et de philosophie chimique; par G. Gallo; br. in-8". Elenientos de mineralojia... Eléments de Minéralogie ou connaissance des espèces minérales en général et en particulier de celles du Chili; par J. Domeyko. 2^ édit. Santiago, i86oj.in-8°. Il Nuovo... Le Nouveau Cimento, journal de Physique, de Chimie et d His- toire naturelle; n°' de janvier, février, et de mai, juin 186.1. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 22 JUILLET 186i PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDAVARDS. 31EMOffiES ET COMiVIUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. BoussiXGAULT lit un Mémoire ayant pour titre : Etudes sur le ehaulage des terres arables. Présentation à C Académie du Recueil des travaux scientifiques de M. Ebelnien par M. Chevreul. « J'ai l'honneur de présentera l'Académie, au nom de madame £'6e//nen et au mien, \e Recueil des travaux scientifiques de M. Ebelmen, suivi d'une Notice sin- l'auteur et sur ses découvertes. Il serait superflu de passer ces travaux en revue; l'Académie les connaît, et tous ceux qui, à un titre quelconque, s'occupent de chimie, de céramique, de géologie et de métallurgie, en apprécient la valeur. Je me bornerai à dire que les écrits de M. Ebelmen ne composent pas moins de deux volumes in-S" de 600 pages chacun, qu'ils ont été soigneusement rassemblés et que l'impression en a été suivie avec un grand zèle par M. Salvétat, le chimiste de la manufacture de Sèvres que M. Ebelmen avait associé à ses travaux de céramique. La publication de l'œuvre scientifique d'Ebelmen, hommage rendu à la mémoire d'un savant enlevé si jeune à la science, à sa famille et à ses amis, aura la sympathie de tous ceux C. K., 1861, 2"»= Semestre. (T. LUI, N" 4. J '^ ( '3o) qui s'intéressent aux progrès des connaissances humaines, et on saura gré à M. Mallet-Bachelier d'avoir fait les avances nécessaires à l'impression d'un recueil de travaux approfondis dont le succès en France ne peut être celui d'un traité élémentaire qui fait la fortune de l'auteur et celle de l'éditeur. » Je fais des vœux bien sincères pour que M. Mallet-Bachelier ait des imitateurs; car tout le monde gagnerait à ce que des travaux originaux, dispersés dans de nombreux recueils, fussent réunis et mis à la portée de ceux qui sont curieux de remonter aux sources de la science. Des publi- cations de cet ordre seraient de véritables monuments élevés à la gloire de leurs auteurs; ils concourraient heureusement sans doute avec les monu- ments des arts à honorer le pays; enfin ils seraient l'encouragement le plus puissant à donner aux esprits sérieux dont la nature des travaux est de la compétence de la postérité plutôt que de celle de leurs contemporains. » Le Recueil des travaux scienlifujiies d'Ebelmen est suivi d'une Notice sur l'auteur où j'ai cherché à le louer par ses œuvres mêmes; je me plais à croire que mon jugement sera confirmé par mes lecteurs. » Si dans les deux derniers documents qui terminent la Notice, j'ai parlé de Vespècc en chimie, en minéralogie et en géologie, j'ai obéi à une convic- tion bien ancienne de l'importance qu'il y a de la bien définir; car, à mon sens, cette définition est une des bases de ces sciences, et les travaux d'Ebel- men n'ont pas peu contribué à le faire sentir. M En donnant à la fin de la Notice un tableau de terrains distribués en quatre séries, au lieu d'une seule, comme on l'a fait généralement, je n'ai jamais eu la prétention d'entrer en discussion avec aucun géologue; mon intention s'est bornée à introduire la notion de l'espèce chimique en géo- logie, et à montrer la nécessité de cesser de disposer les terrains dans une seule série. J'ai profité de l'occasion pour insister encore une fois sur la nécessité d'introduire l'expérience dans les sciences dites d'observation, afin qu'on ne croie plus avoir satisfait à l'exigence scientifique en bornant le raisonnement à des inductions déduites de la simple observation, et qu'on sente la nécessité d'instituer désormais des expériences, précisément pour justifier ces inductions, car faute de contrôle, faute de démonstration, les inductions ne donnent presque toujours que des i)robabilités ou des conjec- tures auxquelles manque par conséquent le caractère scientifique. » ( '3i ) Extrait d'une Lettre de M. Hixd à M. Le Verrier. « Voici quelles paraissent être les circonstances des passages de Vénus en 1874 et 1882, calculés d'après vos Tables du Soleil et de la planète. » Les calculs ont été faits entièrement par moi-même, mais j'ai eu l'avan- tage de pouvoir les comparer à un calcul antérieur de M. Farley d'après les Tables de Carlini et Lindenau; et, ayant pris le plus grand soin, j'es- père que les résultats sont suffisamment exacts. Ce genre de travail, cepen- dant, est très-délicat. PASSAGE f)E l874' Conjonction en ascension droite, temps moyen de Greentvich, Dec, S, à 16'' Sq" i3',2. o I II Ascension droite du Soleil et de Vénus 255.52. 5i , 6 Déclinaison de Vénus — 22.35. 7, 7 Déclinaison du Soleil — 22.49. "^' 4 Mouvement horaire de Vénus en ascension droite. — 93,95 IMouvement horaire de Vénus en déclinaison + 47 ■ 7^ Mouvement horaire du Soleil en ascension droite. -+- 164,71 Mouvement horaire du Soleil en déclinaison — i4,8o Demi-diamètre de Vénus 3( ,4' Demi-diamètre du Soleil (Le Verrier) 16. i4>98 Parallaxe horizontale de Vénus 32,44 Parallaxe horizontale du Soleil (Encke) 8,71 » De là on déduit pour le centre de la Terre : h m s contact extérieur, le 8 déc. à i3 46.56 à i3o°, 6 du N. vers l'O. contact intérieur, i4.i5.57 contact intérieur, 17.57. 5 contact extérieur, 18.26. 5 à 160°, o du N. vers l'E. )) La réduction pour la parallaxe relativement à un lieu quelconque de la surface de la Terre dont la longitude E = X, la latitude géocentrique := / et le rayon ^ p, pourra être trouvée par les formules : h m 6 o ' Entrée : déc. 8 à 18.46. 56 — [2,5621 ]p sin / — [2,6872]pcos /cos{À -h 137 . i ). Sortie : déc. 8 à 18.26. 5 -H [2,72i3]p sin/ -i- [2,4833]p ces /cosC). — 38. 20 ). 0 ' o ' Entrée au zénith par i5l.22 longitude E. et 22.57 latitude S. Sortie au zénith par 81. 36 longitude E. et 22.58 latitude S. 18.. ( >32 ) PASSAGE DE i88a. Conjonction en ascension droite, temps moyen de Greenivich, Dec. 6, h ^ 20'" i3',G. Ascension droite du Soleil et de Venus . 253. 10.47 > ^ Déclinaison de Vénus — 22.44- '2, ^ Dérlinnison du Soleil — 22.33. 6, 6 Mouvement horaire de Vénus en ascension droite. — 93, 1 3 Mouvement horaire de Vénus en déclinaison -\- 4q>3o Mouvement horaire du Soleil en ascension droite. . -t- i63,g3 Mouvement horaire du Soleil en déclinaison — '7)56 Demi-dianiètre de Vénus 3i ,40 Demi-diamètre du Soleil 16. \^,^^ Parallaxe horizontale de Vénus 32,43 Parallaxe horizontale du Soleil 8,'j i » Ut; là 011 déduit pour le centre de la Terre : Il m s 0 . (contact extérieur le 6 déc. à 1.55.38 à 34,7 ''" ^- ^^■'^ '^• (contact intérieur 2.1 5. 56 contact intérieur 'j.52.2^ ' ^contact extérieur 8,12 47 à 66", i du N. vers l'E. » La rédiictioi) pour la parallaxe s'obtient par les formules : Il m s , Entrée. . Déc. 6 à 1.55.38 -f- [2,5332] p sin / — [2,465^] p cos / cos (). — 87.55), Sortie. . . Déc. 6 à 8. 12.47 — [2,2261]^ sin / -(- [2,62o3Jpcos / cos [\ — i35. o). Entrée au zénith par 3i. 5 longitude 0. et 22.40 latitude S. Sortie au zénith par I25.20 longitude 0. et 22.42 latitude S. M. Bernard, dans une Lettre adressée à M. Elle de Beauinont, expritne .ses sentiments de reconnaissance envers l'Académie, qui, dans la précédente séance (1 5 juillet), l'a nommé Correspondant pour la Section de Mécanique. « En me désignant pour successeur de M. Vicat, dont les découvertes ont été si profitables à l'art des constructions, l'Académie, dit M. Bernard, a voulu sans doute récompenser les efforts que dans mes nombreux travaux j'ai laits pour propagei- et utiliser ces précieuses découvertes. " M. <îivK%, nommé dans la même séance à une place de Correspondant jjonr la Section de (iéograplue et de Navigation, adresse également ses re- mercimenls à l'Académie. ( .33 ) RAPPORTS. ASTRONOMIE. —Rapport sur l'observation de l'éclipsé du 18 juillet 1860, Jiiite eu Nubie par .Wahmodd-Bey, astronome de S. A. le vice-roi d'Egypte. (Commissaires, MM. Delaunay, Faye rapporteur.) K Le 18 juillet dernier, pendant que les astronomes de toutes les nations européennes affluaient en Espagne pour y étudier le magnifique spectacle de i'éclipse totale de Soleil, les États-Unis d'Amérique et le gouvernement Égyptien, qui tenaient à honneur de concourir à cette entreprise, avaient également des missions scientifiques toutes prêtes sur les bords du Pacifique et sur ceux de la mer Rouge, où les phases initiales et terminales du phéno- mène devaient s'accomplir. L'expédition Nubienne, dirigée par Mahmoud- Bey, ayant été couronnée de succès, le gouvernement Égyptien a chargé notre illustre et vénéré confrère M. Jomard de vous en présenter les résul- tats, dont la lecture a intéressé le monde savant, et l'Académie nous a chargés, M. Delaunay et moi, de lui rendre compte de ces travaux. » Si votre Commission a différé jusqu'ici de vous présenter son Rapport, c'est qu'elle espérait réunir les diverses observations de cette éclipse, la première qui ait été étudiée sur im plan aussi vaste, avec toutes les res- sources de la science, la première aussi dont les observations s'étendent à la fois sur la partie moyenne et aux deux extrémités de la ligne d'ombre lunaire. Votre Commission aurait voulu déduire, de cet ensemble d obser- vations astronomiques et physiques, quelques-uns des résultats qu'il permet d'espérer : c'eût été certainement le meilleur moyen de faire apprécier la valeur de l'expédition Nubienne, l'une des plus importantes. Malheureuse- ment les documents relatifs à I'éclipse du 18 juillet ne sont pas encore com- plets; attendre plus longtemps, c'eût été différer par trop la publication de travaux qui honorent à la fois le gouvernement Égyptien et l'astronome liabile qui les a exécutés; nous avons donc dû nous contenter dapprecier le Mémoire en lui-même, en dehors de toute discussion théorique. Nous y joindrons d'ailleurs quelques détails puisés dans les lettres que l'astronome égyptien a adressées à l'un de nous, afin de suppléer au laconisme de son rapport officiel : ces détails familiers donneront, mieux que toutes nos re- marques, une idée de la situation scientifique d'un pays auquel vous ratta- chent de si glorieux souvenirs. ■' On ne serait pas juste envers l'expédition Nubietnie si l'on faisait ( i34) abstraction des difficultés du voyage et des obstacles de tout genre que l'astronome égyptien avait à surmonter. « Je partirai vers le i"juin, écri- » vait Mahraoud-Bev, emmenant avec moi deux employés déjà habitués à »i travailler sous mes yeux à l'établissement de la carte astronomique du )) Delta, dont Son Altesse m'a chargé à mon arrivée de France. J'emporte « les instruments suivants : deux baromètres, l'un de Fortin, l'autre à » siphon ; plusieurs thermomètres, des psychromètres de Kegnault et » d'August; trois bons chronomètres; deux bonnes lunettes de 2 pouces ^ )) et de 3 pouces d'ouverture; un sextant et un petit théodolite. J'y join- » drai quelques instruments magnétiques pour observer la déclinaison, )> l'inclinaison et l'intensité dans quelques stations de ces contrées. Je vais M en bateau à vapeur jusqu'à Syène, où j'arrive au bout de huit jours. Là » le Nil n'étant plus navigable pour les gros bateaux, je prends pendant 1) huit jours encore un bateau à voiles qui me conduit jusqu'à la deuxième » Cataracte; mais là le Nil, grâce aux nombreuses couches de pierres dont )) son cours est semé, devient impraticable pour toute espèce de bateaux, M et je suis forcé de faire le reste de la route à dos de chameau. » Si je n'ai rien à redouter pour mes instruments tant que je serai en » bateau, les secousses inévitables de la dernière partie du trajet m'impo- » seront les plus minutieuses précautions pour les conserver en parfait » état. C'est à cause de cela et des chaleurs excessives de la Nubie, où le 1. thermomètre ne peut manquer d'atteindre un très-haut degré, car il a » déjà marqué ici, pendant quelques jours (vers le aS avril), 46° centi- » grades, que je hâterai mon départ. Je pourrai ainsi marcher, s'il le faut, » à plus petites journées et arriver à Dongolah assez tôt pour vérifier tous » mes instruments avant le 18 juillet. Je ne négligerai rien pour assurer à » mes opérations la certitude la plus complète, et je me trouverai bien i> récompensé de mes peines si mes observations doivent être de quelque )i utilité à la science. » » En revenant au Caire, Mahmoud-Bey nous écrivait ce qui suit; comme ci-dessus, nous transcrivons textuellement : « Les secousses du voyage, divers » accidents et la chaleur excessive de la Nubie ont dérangé la plupart des » instruments dont je m'étais muni et m'ont empêché d'en tirer tout le » profit que j'aurais pu. J'ai tâché néanmoins, par tous les moyens, d'ob- » vier à ces inconvénients et de remplir le but de ma mission. Je réclame » donc toute l'indulgence de l'Académie, car si l'on trouve que la réussite )) n'a pas été aussi complète qu'il eût été désirable, j'ai fait néanmoins tout » ce qui m'a été possible. » ( i35 ) » Ainsi prévenus, nous avons cherché tout d'abord ce qui pouvait man- quer aux résultats que Mahmoud-Bey allait chercher en Nubie au prix de tant de fatigues, et nous avons été heureux de constater que le seul niotit de ses inquiétudes était le mauvais état de son théodolite. Il a dû faire toutes les déterminations au sextant. On sait combien il est difficile de trans- porter au loin, dans des conditions iiareilles, ini instrument compliqué, dont certaines parties sont fragiles ou se faussent aisément; aussi peu de voyageurs ont-ils réussi à conserver les leurs en bon état. Huit jours de voyage à dos de chameau à travers la Nubie, c'est plus qu'il n'en faut pour détraquer ces appareils délicats. Si Mahmoud-Bey a réussi néanmoins à con- server ses chronomètres dans un état d'intégrité parfaite, bien nécessaire au plan d'observation qu'il avait arrêté d'avance, c'est qu'il s'y était pris d'une manière vraiment étonnante et digne d'être signalée à l'Académie. Ces chronomètres ont été, pendant les huit derniers jours, transportés à bras, ou plutôt sur l'épaule de quatre hommes, dans une espèce d'arche garantie du soleil par un drap blanc, avec des soins inimaginables. Aussi deux de ces chronomètres ont-ils gardé, pendant toute l'expédition, une marche régulière qui assure aux nombreuses déterminations de longitude de l'astronome égyptien toute la précision désirable. » Arrivé à Dongolah quinze jours avant l'éclipsé, Mahmoud-Bey s'occupa de rattacher trigonométriquement sa station d'El-Marraghah à un point culminant de la ville (le minaret de la mosquée de Mohainmed-Ali) et d'en déterminer les coordonnées géographiques. On peut juger de l'exactitude de ses résultats par les détails suivants. La latitude de Dongolah, observée les 7 et 9 juillet, avait été trouvée de ig^io'Sa"; celle de Marraghah, observée les lo, 1 1, 12, i3 et i4 du même mois, était de 19° 12' 35". L'azi- mut et la distance de la première station, vue de la seconde, étant respecti- vement de 10° a' compté du sud vers l'ouest, et de 3607™, on trouve pour la latitude de la station 19" 12' 47" au lieu de 19° ia'35". La moyenne simple serait doncde I9''i2'4i"- Quanta la longitude, estimée à i''52'"2*du méri- dien de Paris, elle a été basée sur celles d'Assouâu, d'Esné, de Girgeh et de Siout, déterminées autrefois, pendant l'expédition d'Egypte, par l'un des Membres de la Commission scientifique, l'astronome Nouet, et l'examen des observations faites en divers lieux, pendant une durée de 47 jours, à l'aller et au retour, montre que la marche du chronomètre n" 329 n'a présenté que des variations insignifiantes. Le n° 1960, dont la marche était moins satisfaisante, a donné en moyenne une longitude plus forte de 8'. Quant à l'altitude, les observations barométriques serviront à la déterminer avec ( i36 j une approximation suffisante, bien qu'on n'ait pu songer à établir sur le bord de la mer Rouge un système d'observations correspondantes. » La situation géographique de l'observateur étant fixée, passons aux observations de l'éclipsé totale. Grâce aux précautions prises, nous croyons que l'on peut compter qu'aucune erreur sur l'beuie n'a été commise. La durée de la totalité a été de i" 5o'. D'après les Tables d'Hansen, elle eût dû être d'environ 1 7* plus longue. Nous avons déjà signalé, dans un autre Rapport sur la même éclipse, luie différence du même ordre dans le même sens, dont il est facile dès lors d'assigner la raison. La station était d'ail- leurs si voisine de la fin du parcours de l'ombre lunaire, que le Soleil s'est couché encore éclipsé, en sorte que le dernier contact n'a pu être observé. » L'astronome égyptien ne s'est pas contenté de ces trois contacts, dont deux intérieurs : il a encore observé l'éclipsé de neuf taches solaires et la réapparition de trois d'entre elles. Ces observations, combinées avec celles qui ont été faites ailleurs selon le même plan, pourront servira déterminer avec plus de précision les différences de longitude; du moins est-ce dans ce but que les astronomes ont coutume de suivre ces phénomènes. » Restent les phénomènes physiques. La description qu'eu donne Mahmoud-Bey est laconique : on sent qu'il n'a voulu dire que ce qu'il a vu lui-même; mais elle est parfaitement précise. L'auréole apparut comme en Amérique, comme en Espagne, comme en Algérie. L'astronome égyptien en donne une idée très-nette, en la comparant à l'ostensoir aux rayons d'or que l'on voit, dit-il, dans les églises catholiques. Elle présentait deux par- ties inégalement brillantes, l'une d'une quinzaine de minutes de largeur, l'autre du double environ ; sur sou dessin, cette différence n'est pas assez marquée. » Sept protubérances ont été parfaitement visibles, six d'abord, une septième apparut à la fin, sans qii aucune des six premières eût disparu. Deux étaient blanches comme des nuages, ou bleuâtres selon le dessin original; les autres étaient rouges. Il sera bien intéressant de comparer ces protu- bérances à celles qui ont été vues en Espagne et en Amérique. Malheu- reusement à la station intermédiaire, celle de Batna en Algérie, qui a offert tant d'autres phénomènes intéressants et bien observés, le terme de compa- raison manque totalement. » Jusqu'ici l'observation de Nubie ne semble avoir emprunté rien d'extra- ordinaire au choix de la station. Il paraît pourtant que, malgré la terreur (jui fra|)pa la population nubienne à linstant de l'éclipsé, il se trouva parmi ( i37 ) les classes élevées des observateurs attentifs, prévenus sans doute par le voyage même de Mahmoud, observateurs dont l'Académie ne dédaignera peut-être pas le témoignage, et qui ont ajouté lui trait caractéristique aux phénomènes décrits par Tastronomc du vice-roi. « A mon retour, dit Mahmoud Bey dans une seconde Lettre adressée à l'un )) de nous le 21 octobre dernier, à une dizaine de lieues en deçà de ma » station, phisieurs personnes très-dignes de foi, telles que le cadi et autres « notables, m'ont affirmé avoir vu, pendant l'obscurité totale, sur le disque )) noir, presque au milieu, un petit rond distinct du reste du disque par une M couleur blanchâtre. Pour moi, absorbé par mes autres observations, je » n'ai nullement dirigé là-dessus mon attention, et, bien que je n'aie rien » vu de pareil de ma station de Marraghah, je ne puis affirmer que cela » n'était pas. D'ailleurs le caractère des personnes qui m'ont aftirmé avoir » été témoins de ce phénomène me fait croire qu'elles l'ont réellement vu. » » Qu'est-ce donc que ce rond lumineux, observé en pleine éclipse sur le disque noir de la Lune, presque au milieu, par plusieurs personnes dignes de foi ? Peut-on l'assimiler au trou d'Ulloa, aux points brillants vus en 1842 par M. Valz, l'an passé, en Afrique, par MM. Bouret Mannheim, près du bord de la Lune? Est-ce un effet physiologique comme la persistance d'une impression lumineuse? Cela ne nous semble guère possible. Cette tache blanche rappellerait plutôt celle que Mercure a présentée dans quelques- uns de ses passages sur le Soleil, ou plutôt l'illumination singulière que le disque de la Lune paraît avoir subie dans certaines éclipses totales, et dont Halley, Louville, etc., ont fait la plus expresse mention. Quoi qu'il en soit, rien de plus curieux que de rapprocher les observations faites à quatre heures d'intervalle, le 1 8 juillet, sur l'éclipsé du Soleil levant en Amérique et sur l'éclipsé du Soleil couchant en Nubie : il semble que l'interposition d'une énorme épaisseur de l'atmosphère ait amené des jeux de lumière, dans les deux cas, sur le disque noir de la Lune, mais avec des effets différents, puisqu'en Nubie on a vu un rond lumineux ou blanchâtre, tandis qu'en Amérique les astronomes des États-Unis y ont observé, à leur grande stupéfaction, des cercles irisés de toutes les cou- leurs de l'arc-en-ciel. » Mahmoud-Bey n'a pas manqué d'instituer pendant l'éclipsé une série d'observations météorologiques. Toutefois le tableau qu'il en donne nous paraît incomplet, et c'est là la seule critique que nous ayons à lui adresser. Il en résulte que l'éclipsé n'a pas eu d'influence bien sensible, ce dont on C. R., 1861, 2""= Semeitre. (T. LUI, N° 4.) '9 ( i38 ) ne saurait s'étonner dans les circonstances toutes particulières à sa station. Quant aux effets de l'écIipse sur les êtres vivants, l'auteur les a décrits en fort bons termes dans son Mémoire dont l'Académie a déjà entendu la lec- ture; nous n'y reviendrons donc pas. En revanche, que l'Académie daigne nous |)ern]ettre d'insister en lerniinanl sur les progrès scientifiques qu'une telle expédition nous révèle avec tant d'éclat dans un pays ami. » Il y a quelque vingt ans, lorsque le chef de la dynastie qui règne en Egypte voulut établir, sous l'impulsion des idées françaises, une haute école de sciences et un observatoire au Caire, près de ces pyramides qui rappellent si puissamment lespremières applicationssocialesde l'astronomie, les Arabes n'imaginaient guère, en voyant le savant français directeur de cet établisse- ment tourner son télescope vers les astres, qu'il pût être mù par l'amour de la science : ils se disaient qu'il attirail à lui par un art magique les étoiles pour les dédorer, puis qu'il les renvoyait au ciel dépouillées de leurs plus ri- ches rayons. Mais les Arabes d'aujourd'hui comprennent mieux la magie mo- derne, qui est la science elle-même; déjà même ils n'ont plus besoin d'étran- gers : ils ont leurs savants indigènes; des Arabes aujourd'hui font marcher la science, montrant ainsi que la race qui a transmis à l'Occident la science de l'antiquité n'a point dégénéré. L'auteur du Mémoire que nous examinons n'en est pas à son coup d'essai. L'Académie connaît déjà de lui des travaux importants. Comprenant que dans un pays neuf (car sous bien des rapports on peut qualifier ainsi l'Ègyple, cette aïeule des nations) la science doit d'abord payer sa bienvenue par des travaux utiles à tous, qu'il lui fautavant tout concourir à l'œuvre gouvernemcnlale de sa civilisation, Mahmoud-Bey, disons-nous, a choisi dans les branches si vaiiées de l'astronomie, pour sa spécialité, la partie géographique, la thronologie, la géodésie, plutôt que des branches pmement spéculatives. Vuici en effet les titres de quelques-uns de ses travaux antérieurs : » Mémoire sur tes calendriers judaKjuc et iniisulnidii, 1 855. » Einl actuel des éléments du nunjnélisme terrestre à Paris et dans ses envi- rons, i856. » Mémoire sur l'état actuel des liqncs isoclinitjues et isod/namiques, i856. « Mémoire sur le calendrier arabe avtmt l'islamisme, sur la naissance et l àcje du prophète Mohammed, i858. » Il vient de terminer la carte du Delta et d'entreprendre, par ordre du vice-roi, la carte générale de l'Egypte. M Ce caractère que nous venons d'indiquer se letrouve, comme on pou- vait s'y attendre, juscjuc dans l'expédiliou Nidjienne de l'éclipsé totale du ( -39 ) i8 juillet. Partout sur son jjassage Mahmoud-Be}' a déterminé les positions géographiques de points importants, pour la plupart inconnues ou mal con- nues, en s'appuyant sur les bases fournies par la grande expédition d'Egypte; partout il a déterminé les éléments du magnétisme terrestre; en sorte qu'il ne rapporte pas seulement, de son long et pénible voyage, une observation du plus haut intérêt pour l'astronomie théorique, mais aussi de précieux documents pour l'histoire sciciilifique de son pays. » Mais nous n'avons pas à apprécier ici ces derniers travaux; il nous suffit de les citer, car ils n'intéressent point directement le but de l'expé- dition. En considérant uniquement ce but, si bien rempli malgré des obs- tacles et des fatigues extrêmes; ces déterminations concordantes, dont la valeur est assurée par des précautions ingénieuses ; ces observations faites avec soin, dans un esprit de loyauté et de réserve, racontées avec simpli- cité, mais dans un style que ne désavouerait point un bon auteur français, nous proposerions à l'Académie d'accorder à l'astronome égyptien une des plus hautes distinctions dont elle dispose, si le gouvernement de S. A. le vice-roi d'Egypte n'avait désiré de se charger lui-même d'une publication qui eût figuré avec honneur dans votre Recueil destiné aux Mémoires dos savants étrangers. Nous prions du moins l'Académie de décider que des re- mercunents seront adressés en son nom à notre confrère arabe en astronomie, le bey Mahmoud. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. NO^IEVATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section d'Anatomie et de Zoologie, en remplacement de feu M. Rallike. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 4i, M. Purkinie obtient. ... /jo suffrages. M. Van Beneden j M. Purkinie, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est dé- claré élu. L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la no- mination de la Commision qui décernera, s'il y a lieu, le prix Bordin ( i4o ) pour i86[, question concernant la différence déposition du foyer optique et du foyer photogénique. MM. Pouillet, Regnault, Fizeau, Despretzet Becquerel obtiennent la ma- jorité des suffrages. MÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Tr.waux publics transmet une nouvelle Lettre de M. Thomas, de Rouen, qui reproduit ses observations relatives à la défectuosité des alcoomèlies el à la nécessité d'en réglementer la fabrication. (Renvoi à la Commission des Alcoomètres, Commission qui se compose de MM. Chevreul, Pouillet, Despretz, Fremy.) M. LE Ministre d'Etat transmet un Mémoire de M. Duvujnaii sur un appareil de son invention destiné à l'usage des aveugles qui ont besoin d'é- crire. Le Mémoire et l'appareil qui y est joint sont renvoyés à l'examen de la Commission qui avait été nommée pour une précédente communication de l'auteur sur le même sujet (voir Comptes rendus, t. XLVIII, p. 233, où le nom, par suite d'une signature peu lisible, a été écrit Duvignac). Cette Commission se compose de MM. Serres, Andral et Combes. CHIMIE. — Nouvelles recherches sur les combinaiso)is qui s'opèrent à l'aide des corps poreux ; par M. B. Corexwixder. (Extrait par l'auteur, j (Commissaires, MM. Boussingault, Peligot.) « Il a plus de dix ans, j'ai annoncé que l'on peut combiner partielle- ment le soufre et l'hydrogène, en mettant ces deux corps en présence de la pierre ponce chauffée au rouge sombre. Il se produit de l'acide sulfhy- (Irique en abondance. Je me suis demandé plus récemment si la vapeur d'eau et la vapeur de soufre n'ont pas d'action réciproque, lorsqu'ils sont mis en contact à une température élevée avec les corps poreux. L'expé- rience a répondu affirmativement. En effet, que dans la partie moyenne d'un tube de verre ou de porcelaine on place des fragments de pierre ponce récennnent calcinés et dans le voisinage d'une des extrémités quelques morceaux de soufre, en interposant de l'amiante entre ce dernier corps et le bouchon. Si, chauffant ensuite la pierre ponce au ronge, on fait dis- tiller lentement le soufre en même temps qu'on dirige avec précaution par ( l4r ) la même extrémité un courant de vapeur d'eau, en peu de temps on produit de l'hydrogène sulfuré avec abondance. Le phénomène a lieu également el d'une manière plus prononcée même, en substituant à la ponce de la sihce pure, préalablement chauffée au rouge blanc. Dans tous les cas, le corps poreux employé ne paraît subir aucune altération. Cette décomposition de l'eau par le soufre, quoique partielle et incomplète, ne constitue pas moins im phénomène curieux, qui mérite de fixer l'attention des géologues. » Dans les émanations des volcans de la Nouvelle-Grenade, M. Bous- singaultà observé en i83i la présence de l'hydrogène sulfuré. Plus récem- ment, MM. Ch. -Sainte-Claire Deville et Leblanc ont fait connaître dans un Mémoire publié en i858 que les gaz recueillis siu- les lieux à la solfatare de Pouzzoles, au lac d'Agnanoet à Yulcano, renlerment quelquefois des pro- portions sensibles de cet acide. En étudiant le travail de ces savants, je me suis demandé si la réaction de la vapeur d'eau sur les sulfures métalliques ou peut-être sur le soufre lui-même, en présence de la lave incandescente, ne pouvait pas être une des causes des émanations sulfhydriques produites par les fumerolles des volcans. Ces chimistes admettent qu'en certains cas le mélange de gaz et de vapeur d'eau vomi par le cratère peut avoir ren- fermé de l'acide sulfureux et de l'hydrogène sulfin'é. En rapportant l'analyse des gaz des fumerolles du Vésuve recueillis eu juin i856, ils s'expriment ainsi: « La -petite quantité de soufre que les fumerolles déposaient autour de » leurs oi'ifices annonçait déjà dans les émanations la présence de l'hydro- » gène sulfuré dont la rencontre avec l'acide sulfureux pouvait déterminer )) une précipitation de soufre. » Dans les émanations de la solfatare de Pouzzoles et du lac d'Agnano, la présence de l'hydrogène sulfuré est incon- testable sur les lieux, mais les observateurs n'en retrouvaient plus dans les gaz rapportés à Paris. Ainsi que je le démontre dans mon Mémoire, le mélange de gaz et de vapeur, obtenu dans mou expérience, donne un dépôt de soufre pulvérulent par la condensation dans l'eau, et l'on ne peut plus ensuite y retrouver de traces d'hydrogène sulfuré. Dans la source sulfureuse de Santa-Verina en Sicile « l'eau, disent les mêmes auteurs, présente une » odeur sensible d'acide sulfhydrique et une saveur sulfureuse très-pro- » noncée. La surface est recouverte d'une pellicule blanchâtre de soufre. » » Le phénomène observé par moi de la décomposition de l'eau par la vapeur de soufre, en présence des matières poreuses chauffées, me semble pouvoir expliquer en cerlains cas ces émanations de gaz sulfhydrique. Si on rejette cette explication, on ne pourra pas contester au moins que, dans la nature, toutes les fois que du soufre et de l'eau en vapeur seront en ('42) présence de matières incandescentes, le phénomène annoncé aura lieu, ot il n'est pas douteux que ces conditions doivent se réaliser souvent. » On peut faire cependant à cette théorie une objection sérieuse et dont je ne me dissimule pas la gravité : c'est que l'on n'a pas encore constaté la présence simultanée de l'acide suif hydrique et de l'acide sulfureux dans les émanations volcaniques. C'est plutôt lorsqu'il y a combustion du soufre dans le cratère que la production d'acide sulfureux a lieu. Dans le volcan de Cumbal, M. Boussingault a failli être asphyxié par le gaz acide sulfureux. Toutefois il est certain qu'il serait difficile de découvrir simultanément ces deux acides dans un milieu limité. Lorsqu'ils sont lancés dans l'at- mosphère avec de la vapeur d'eau, ils se trouvent nécessairement dissémi- nés, et, dans le mélange qu'on recueille, on doit ouïes obtenir en propor- tions équivalentes ou en excès l'un sur l'autre. Il est évident que dans le premier cas les deux acides disparaîtront, dans le second cas on ne pourra reconnaître que cet excès. » Il est même incontestable que cette action réciproque doit se produire à l'orifice du cratère où l'on remarque le dépôt de soufre pulvérulent. On n'y constate dès lors que celui des deux acides qui dominait sur l'antre dans le mélange observé. » Comme l'établissent, du reste^ MM. Ch. Sainte-Claire Deville et Le- blanc eux-mêmes, « il doit y avoir dans la teneur des gaz recueillis une grande variabilité dépendante de ce qu'il y a d'inégal et d'alternatif dans les tumultueux et bruyants dégagements du soupirail. » Dans la grande solla- tare de Pouzzoles, ils ont aperçu qu'il se dégageait , avec une masse énorme de vapeur d'eau, un mélange de gaz, tantôt contenant de l'acide carbonique pt de l'acide sulfureux, tantôt dénué de l'un ou l'autre acide. Ce fait, ajoutent-ils, « est en connexion évidente avec ce qui s'observe à quelques » mètres plus loin, à la petite solfatare, où des variations du même genre » ont lieu, non plus entre l'acide sulfureux et l'acide carbonique, mais )' entre ce dernier gaz et l'hydrogène sulfuré. » l'HYSlQUE. — Note sur les influences qu'exercent les dimensions relatives des plaques de communication avec le sol et la nature de leurs surfaces sur les courants engendrés par elles dans les circuits téléqrapliiques ; par M. Tu. i)i MONCEL. (Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet.) 1» Dans ma précédente communication, j'ai montré que les deux pla- ( i43 ) nues d'un même métal oxydable étant enterrées dans un terrain dift'érem- ment humide et reliées entre elles par un fil isolé, il se produisait un cou- rant allant de la plaque enterrée dans le terrain le plus sec à la plaque en- terrée dans le terrain le plus humide. J'expliquais cet effet en disant que l'une des plaques s'oxydant alors plus que l'autre, l'une d'elles jouait le rôle de conducteur et prenait la polarité du sol, tandis que l'autre en dé- veloppant la force électromolrice, se constituait dans un état électropo- sitif et fournissait conséquemmcnt le pôle négatif. Enfin j'ajoutais dans ma Note que je croyais pourtant que dans la détermination de cet état électri- que des deux plaques, d'autres causes devaient être en jeu (je ne parle pas, bien entendu, des courants étudiés par M. Becquerel), et cette croyance venait de la constance que j'avais remarquée dans le courant produit entre la conduite d'eau du quartier de Grenelle et la plaque que j'avais enterréeà l'extrémité opposée de la ligne. Qu'un courant allant de la conduite d'eau à cette plaque se produisît au moment de l'enterrement de cette dernière dans un terrain fraîchement arrosé, il n'y avait là rien de surprenant ; mais que ce courant se soit toujours maintenu dans la rnème direction malgré le dessèchement du terrain autour de la plaque enterrée, cela pou- vait m'étonner, surtout en réfléchissant qu'une conduite d'eau, par cela même qu'elle conduit de l'eau, est en rapport avec un terrain mouillé. Il était donc évident pour moi qu'une autre cause était en jeu et, pour m'en rendre compte, j'ai voulu m'assurer si les effets de polarisation résultant de l'oxydation des plaques enterrées et qui jouent un si grand rôle. dans les piles voltaiques et les transmissions électriques à travers le sol, ne gouvernaient pas le phénomène. Dans cette idée j'ai recherché si une grande plaque et une petite plaque de même métal oxydable plongées dans l'eau ne produi- saient pas un courant allant de la grande plaque a la petite. J'ai fait l'expé- rience avec une plaque de zinc de 24 centimètres de longueur sur i 5 de lar- geur, et une petite bande de même métal (de 10 centimètres sur i) déta- chée de la grande plaque, et j'ai effectivement trouvé un courant dirigé dans le sens indiqué plus haut. J'ai répété avec le même succès lexpé- rience en employant une plaque de tôle et une bande très-étroite du même métal. Maintenant voici comment on peut expliquer le phénomène. » Sous l'influence du liquide mouillant les plaques, celles-ci s'oxydent et tendent à créer dans le circuit deux courants do sens contraire qui pour- raient se détruire s'ils prenaient naissance dans les mêmes conditions, mais qui doivent manifester l'un ou l'autre leur présence si ces conditions sont différentes. Or c'est précisément dans ce dernier cas que l'expérience est ( i44) placée quand les plaques sont d'inégale surface ; car l'une est alors plus po- larisée que l'autre, et comme les forces électromotrices sont indépendantes delà grandeur des surfaces oxydables, les effets nuisil)les de la polarisation se lout alors au détriuienl du courant de la grande plaque et par suite à l'avantage du courant de la petite qui devient dès lors prépondérant. D'a- près cette expérience, on peut donc conclure que, quoique plongeant dans un terrain également humide, deux plaques oxydables peuvent donner lieu à un courant tellurique si elles sont d'inégale surface. » Par un raisonnement analogue on pourrait démontrer que si deux pla- ques d'un n)ème métal ont leur surface plus ou moins décapée, plus ou moins exposée à être oxydée, un courant pourra naître et ce sera celle des deux plaques qui sera la plus attaquable qui fournira son courant au circuit. Cette circonstance explique pourquoi il est difficile de ne pas obtenir des courants avec des plaques de mêmes dimensions plongées dans l'eau ou dans lui terrain humide, car il est très-difficile d'obtenir des plaques métalliques exactement dans les mêmes conditions; pourtant j'y suis parvenu. » On peut juger de l'importance de celte réaction par l'expérience sui- vante : Si on prend deux lames de fer parfaitement polies et qu'on les plonge ensemble dans un baquet rempli d'eau après les avoir reliées à une boussole, on ne remarque aucun courant, pas plus que cpiand on établit les communications avec la boussole après leur immersion. Mais si on plonge d'abord l'une des deux lames et qu'on lui laisse le temps de s'oxyder un peu, un courant très-appréciable se manifeste au moment où l'on plonge la seconde lame, carcelle-ci, n'ayant pas eu le temps de s'oxyder, ne joue alors le rôle que d'un conducteur qui prend la polarité du liquide ; mais au bout de quelques instants l'oxydation de cette seconde lame s'effectue et le cou- rant de la ])remière se trouve détruit. 11 arrive quelquefois même que la dé- viation de la boussole change décote par suite delà polarisation de la pre- mière lame qui permet momentanément au courant de la seconded'êtrepré- pondérant. On peut du reste alternativement renverser ces effets en chan- geant l'ordre d'immersion des plaques. » Ces différents effets peuvent expliquer facilement pourquoi la conduite d'eau du quartier de Grenelle a toujours joué dans mes expériences le rôle d'élément électronégatif, car d'un côté elle représente une plaque de grande surface par rapport aux plaques que j'avais enterrées, et d'un autre côté la matière bitumée dont on enduit les tuyaux de ce gcin-e de conduites " les rend moins susceptibles de s'oxyder que les lames de tôle. » En résumé, les courants dits telturiques qui sillonnent les lignes télé- ( '45 ) graphiques peuvent, avec des plaques de communication en métal oxydable, provenir de trois causes : i** quand les deux plaques sont également dé- capées et de même surface, de la différence d'hinnidité des terrains dans lesquels elles sont enterrées; 2° quand le terrain est uniformément humide, de l'état plus ou moins oxydable de leur surface; 3" quand cet état est le même pour les deux plaques, de la différence des dimensions de ces plaques : mais, dans tous les cas, c'est la lame la plus susceptible d'être oxydée et la moins polarisée qui constitue l'élément éleçtronégatif. De la prépondérance de l'une ou de l'autre de ces lames par rapport aux autres, de leur action conspirante ou discordante résulte la direction du courant dit tellurique qui sillonne les lignes télégraphiques et son intensité plus ou moins grande. » CHIMIE ORGANIQUE. — Formation synthétique d'une substance sucrée ; par M. A. Boctlerow. (Commissaires, MM. Balard, Peligot.) « Le dioxyméthylène €-H*0- que j'ai obtenu en traitant l'iodure de méthylène par l'oxalate d'argent se dissout facilement, surtout si l'on chauffe dans des solutions de potasse ou de soude étendues, dans l'eau de baryte ou de chaux, et ne tarde pas à subir une transformation totale sous l'in- fluence de ces réactifs. En faisant bouillir le dioxyméthylène avec de l'eau de chaux, on voit la solution incolore se colorer bientôt en jaune et prendre, finalement, une teinte jaune-brunâtre. En même temps, l'odeur caractéris- tique du dioxyméthylène disparaît complètement pour faire place à celle du sucre brûlé. Aucun gaz ne se dégage dans cette réaction. •> Si l'on ajoute l'eau de chaux peu à peu en maintenant le mélange en èbuUition et en s'arrétant au moment où la coloration se manifeste, on ob- tient un liquide neutre dans lequel un courant d'acide carbonique ne pro- duit pas de précipité. La solution ainsi obtenue, concentrée au bain-marie et évaporée entièrement sous la cloche de la machine pneumatique, laisse une substance jaunâtre, sirupeuse, mélangée de cristaux d'un sel calcaire. En reprenant ce résidu par l'alcool absolu, on dissout de nouveau la substance incristallisable, tandis que le sel reste sous forme d'une poudre blanche cristalline. » Ce sel est du formiate de chaux; le corps incristallisable est une ma- tière sucrée que je désigne sous le nom de méthylénitane, parce qu'elle se rapproche de la mannitane que fournit la mannite en perdant une molécule d'eau. C. R., iSGr, 2"^' Semestre. (T. LUI, N» 4.) -20 ( l/jfi ) » La méthylénitane, obtenue par l'évaporation de sa solution alcoolique dans le vide, constitue une matière incristallisable douée d'un goût sucré lappelant celui du jus de réglisse et d'une légère odeur de caramel. Brûlée sur ime lame de platine, elle se comporte comme une matière sucrée. Elle laisse après l'incinération une petite quantité de cendres calcaires dont je n'ai jamais pu la débarrasser complètement. Cbaiiffée avec de l'iodure de phosphore, elle ne fournit plus simplement de l'iodure de méthylène, mais donne lieu à une réaction compliquée à la manière de la mannite. » La solution aqueuse possède une légère réaction acide. Elle réduit déjà à froid le tartrate cupro-potassique; à chaud la réduction est très-énergique et presque instantanée. Tous ces caractères concourent à établir une singu- lière analogie entre ce nouveau corps et les substances sucrées. Mais j'ai constaté que le premier est dépourvu du pouvoir rotatoire, comme le sucre de mannite (mannitose) récemment étudié par M. Gorup-Besanez. ') La solution de la nouvelle matière sucrée, mélangée avec une petite quantité de levure de bière, ne m'a pas paru offrir des indices de fermenta- tion. Pocutant je ne puis pas me prononcer à cet égard d'une manière défi- nitive. » J'ai pensé que le meilleur moyen de m'éclairer sur la véritable nature de cette matière était d'essayer de la combiner avec un acide organique. Je l'ai donc chauffée pendant plusieurs heures à 100° avec de l'acide butyri- que en excès, et j'ai obtenu une combinaison butyrique que j'ai isolée en employant la méthode générale proposée par M. Berthelot. Ce butyrate est une substance oléagineuse, épaisse à la température ordinaire, et liquide à une température élevée. Il est presque insoluble dans l'eau. Son odeur rap- pelle celle du fromage, sa saveur est amère. Chauffé au-dessus de i5o° dans un courant d'air, il se volatilise en partie et forme des gouttelettes incolores; mais on ne peut le distillera la pression ordinaire. En le saponifiant par l'eau de baryte, j'ai obtenu du butyrate de baryte. » Comme je l'ai indiqué plus haut, je n'ai pu obtenir la méthylénitane exempte de matières minérales. Il esta présumer qu'elle retient une petite quantité de formiate de chaux. En admettant qu'il en soit ainsi et en tenant compte de la petite quantité de formiate que renfermaient les échantillons de la matière que j'ai soumise à l'analyse, la composition delà méthyléni- tane est représentée par les nombres suivants : I. II. Carbone 43,86 ^1,26 Hydrogùne 7>39 *'jy2 Oxygène 48; 7Ô 5i,8a ( '47 ) Ces analyses ne sont point parfaitement concordantes et laissent subsister quelques doutes sur la formule du nouveau corps. Néanmoins elles démon- trent que le carbone et l'hydrogène se trouvent dans les rapports G";H-" et que la quantité d'oxygène est un peu inférieure à O". lien résulte que la formule la plus probable delà méthylénitane est G"H'"0"~'. J'adopte provi- soirement la formule €'H"Ô% et je représente par l'équation suivante le dédoublement du dioxyméthylène sous l'influence des alcalis: Dioxyméthylène. Milhylcnitane. Acide foroiique. » On pourrait se demander si la méthylénitane ne serait pas une sorte de polyalcool analogue à ceux qui dérivent du glycol et de la glycérine. Il me semble que sa composition s'oppose à cette manière de voir. Quoi qu'il en soit, la production de ce corps me paraît constituer un fait très-remarquable. C'est le premier exemple de la production synthétique d'une substance ayant les allures d'un corps sucré au moyen des composés les plus simples de la chimie organique. Et même si l'on tient compte de toute la série des transformations qui a pour départ l'alcool éthylique pouvant être formé lui-même au moyen des éléments, on peut dire que c'est le premier exemple de la synthèse totale dune substance sucrée. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Des réservoirs deaiix destinées à la consommation des villes; par M. G. Grimacd, de Caux. (Commissaires précédemment nommés : MM. Elle de Beaumont, Morin, Rayer, Balard, Combes.) » Quand la source est permanente et que son abondance permet d'y pui- ser selon les besoins de chaque moment, le réservoir n'est qu'un lieu inter- médiaire disposé pour avoir des quantités toujours prêtes avec la pression voulue. L'eau ne fait qu'y passer en quelque sorte. » La source est permanente quand elle est constituée par un cours d'eau qui ne tarit jamais. Tels soutponr Paris la Seine et le canal de l'Ourcq. Ces deux cours d'eau permettent de tenir constamment en charge les conduites qui s'y alimentent. » Le canal de l'Ourcq, par la hauteur de son niveau qui domine natu- rellement les divers étages des coteaux de la rive droite de la Seine, de h Villelte à Monceaux, vient dominer aussi ceux de la rive gauche, selon une ligne qui va du déversoir de Saint-Victor à ceux de la rue Racine et de Vau- 20.. ( .48 ) girard. Sur la rive droite de la Seine la pression est donnée par l'aqueduc de ceinture qui part du bassin delaVillette et vient aboutir au réservoir de Monceaux. L'eau v coule par sa propre pen-e. Sur la rive gaucbela pression est donnée par la hauteur du plafond des réservoirs de Sauit-Victor, de la rue Racine et de Vaugirard. Des conduites principales, partant de l'aqueduc de ceinture, viennent en siphon alimenter ces réservoirs en traversant la Seine, de façon que si l'on suppose ces conduites et ces réservoirs, en rap- port convenable par leur débit et leur capacité, avec les besoins du service auquel les eaux de l'Ourcq ont été affectées, il n'y a qu'à tenir les conduites en bon état et la libre circulation de l'eau dans leur intérieur. » Pour la Seine les choses se passent différemment; le fleuve coulant au fond de la vallée, pour utiliser ses eaux il faut les élever avec des machines, soit en les forçant directement dans des conduites, ou les faisant monter dans des châteaux d'eau, soit en les accumulant, pour un temps donné, dans des réservoirs supérieurs où elles conservent la pression donnée par les ma- chines. Ces réservoirs sont ceux de Chaillot, de Passy et du Panthéon. Les nécessités du service ne permettent pas que l'eau séjourne dans ces réser- voirs pendant un long temps. Et en effet, c'est tout au plus si, pour la Seine, le travail des machines marchant jour et nuit suffit à la consommation de chaque jour. » Je passe aux sources qui ne sont pas permanentes; pour utiliser leurs eaux, il faut les réunir dans des dépôts, les enmiagasiner en quelque sorte. » Le plus grand de ces dépôts que j'aie visités est celui de la ville de Manchester en Angleterre. Ce réservoir occupe soixante acres de terrain, vingt-quatre hectares. On y recueille toutes les eaux environnantes; celles- ci y séjournent un temps plus ou moins long, le départ étant journalier et continu, tandis que l'arrivée est soumise au caprice du temps qui augmente ou diminue le produit des sources. » Dans le plus grand nombre des cas, ces dépôts sont établis sur ime petite échelle. Telles sont les citernes, espèces de chambres souterraines où l'on recueille les eaux de pluie. Tous les forts des environs de Paris en sont pourvus. 0 Ces chambres des forts sont construites avec solidité, comme tous les travaux du génie militaire; elles sont parfaitement étanches; l'eau s'y con- serve, c'est-à-dire qu'elle ne s'y perd pas. Mais, pour éliminer les altérations qu'elle y doit subir à la longue par le fait même de son immobilité, par la privation longtemps continuée de tout contact avec l'air, et pour la rendre toujours excellente, il suffirait d'y joindre un appareil à la vénitienne, ( '49 ) chose facile, les lieux s'y prêtant parfaitement et l'espace ne manquant point. » D'après ce que je viens d'exposer ci-dessus, on voit qu'il faut diviser les réservoirs généraux en deux catégories : i° ceux qui sont alimentés par des sources permanentes et où l'eau ne fait que passer; 2° ceux qui sont desti- nés à emmagasiner les produits de sources intermittentes ou d'un faible débit actuel et dans lesquels les eaux doivent séjourner pendant un certain temps. Maintenant, quelles sont les conditions de salubrité dans les uns et dans les autres ? » Pour les réservoirs de la première calécjorie, ceux où l'eau ne fait que passer, il faut tenir compte des conditions dans lesquelles elle y arrive et ménager des moyens faciles de nettoiement, afin de débarrasser leur fond des impuretés que la poussière et les corpuscules flottant dans l'air y accu- muleraient à la longue. Si l'eau y arrive par des conduites fermées, il n'y a point à craindre d'altération dans le trajet, autre que la perte d'une portion d'air par le fait du frottement sur les parois des tuyaux. Si la conduite est à ciel ouvert, si c'est un canal ou une rigole, il faut que l'eau y coule avec une vitesse de 35 centimètres par seconde. Cette loi est connue de tous les ingéiùeurs qui se sont occupés d'hydraulique. Ils savent que toutes les fois que la vitesse de 35 centimètres par seconde existe, la fermentation ne peut pas s'établir. Pour mon compte je citerai deux exemples. » A Venise la Seriola est une rigole qui prend son origine au Dolo sur la Brenta et vient aboutir à Fusine où elle sert à alimenter les barques qui y arrivent de Venise pour desservir les citernes qui n'ont point une dot suffi- sante d'eau du ciel. Dans cette rigole l'eau coule à l'air libre avec une vitesse qui n'est guère supérieure à 35 centimètres par seconde; elle y coule sous le contact des chauds rayons du soleil d'Italie, et elle ne s'y gâte nullement. La construction de la Seriola remonte à l'an iS.jo. Sa longueur est d'envi- ron 12000 mètres. « Dans l'aqueduc de Gênes, dont une partie est à ciel ouvert et donne accès aux rayons du soleil, l'écoulement n'est pas plus rapide. » Pour les réservoirs de la seconde catégorie, ceux où l'eau doit séjourner, il faut tenir compte de deux circonstances. Si vous les couvrez hermétique- ment, vous privez l'eau qu'ils renferment du contact bienfaisant de l'air et par conséquent d'oxygène. Si vous ne les couvrez pas, vous les exposez à la chaleur des rayons solaires. Lequel de ces inconvénients est le plus grave? L'expérience pourrait être invoquée. » Il résulte des détails que j'ai donnés sur Manchester que dans celte ville on ne craint pas réchauffement par les rayons solaires. Ailleurs aussi, par ( '^'io ) expérience, on craint beaucoup plus les inconvénients du renfermé que ceux de l'air libre. Dans les citernes vénitiennes l'eau est emmagasinée dans le sable et par conséquent renfermée : mais le bassin centrai où elle vient se rendre est à l'air libre et l'on y puise l'eau, non point avec une pompe dor- mante, mais avec une corde et un seau pour l'agiter et la battre, avant de la tirer, en vertu du proverbe qui dit : l'acqua ballitta (c'est-à-dire aérée) /- / iirtjua mif/tiore. » IHKRAPEUTIQUE. — Ttailement du diabète sucré par teinploi simultané de [alun calciné et de [extrait de ratanliia; extrait d'un Mémoire de M. Demeaox. (Commissaires, MM. ChevrenI, Rayer, Bernard.) " Depuis plusieurs années j'ai traité le diabète sucré par l'extrait de ratanhia et l'alun calciné mélangés dans des proportions égales; j'ai obtenu des résultats qui d'abord m'ont encouragé, que j'avais communiqués déjà en i856 à mon illustre ami M. Bernard. J'avais eu l'occasion d'observer des malades à diverses périodes de l'affection, et aussi des malades chez lesquels l'affection présentait divers degrés d'intensité. Chez presque tous, j'avais remarqué que l'emploi du médicament que je viens de signaler, modifiait d'ime manière notable les symptômes principaux; ainsi sous l'in- Hnence de ce traitement, j'avais vu successivement des malades parvenus à une période très-avancée, chez lesquels après quelques jours de traitement ra|)pétit était moins vorace, la soif moins intense, lés urines moins abon- dantes et la quantité de sucre notablement diminuée. Chez quelques autres où la maladie n'était pas encore suffisamment caractérisée pour permettre ' 3° Les phénates métalliques, notamment le phénate de mercure, de- >ront rendre à la thérapeutique d'immenses services. » 4° Les charbons phénates seront souvent pour la médecine mi puis- sant auxiliaire. » 5° Les huiles essentielles obtenues des ligneux (charpie, chiffons, pa- ( i52 J ))ier, etc., etc.), en les extrayant sous forme de vapeur au moyen de lapi/)e, ut en les agitant ensuite avec l'eau pour obtenir des dissolutions aqueuses d'iiuiles essentielles, seront d'une grande utilité aux soldats en campagne pour prévenir, soit l'inflammation de leurs blessures, soit la gangrène. » M. L.\B.4LB.4KY soumct au jugement de l'Académie une Note sur les végétations dites syphilitiques. M. Andral est invité à prendre connaissance de cette Note et à faire savoir à l'Académie s'il y a lieu de la renvoyer à l'examen dune Commission. 31. L. Hamox, en adressant au concours, pour les prix de Médecine et de Chirurgie, quatre opuscules et trois articles de ]ournau.\; dans lesquels il a exposé les résultats de ses recherches sur Valbiiininurie, y joint, pour se conformer à une des conditions imposées aux concurrents, une indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail, (Réservé pour la Commission des prix Montyon de 1862.) M. M.4THIEII présente le modèle et la description d'un nouveau porte-scir pouvant s'adapter à toute scie à chahie. (Commissaires, MM. Velpeau, Jobert.) M. Kedier soumet au jugement de l'Académie la description d'un appa- reil de son invention, un compteur pour les liquides. « Cet appareil, dit M. Redier, peut recevoir diverses applications, et pour la distribution des eaux publiques, où il convient pour les plus petites connue pour les plus grandes concessions, il remplit toutes les conditions indiquées par M. Grimaud de Caux dans sa Note du 7 janvier dernier, c'est-à-dire qu'il sera fidèle, d'emploi facile, et que dans son fonctionne- ment il n'aïu'a rien à craindre ni des incrustations de l'eau ni des matières en suspension qu'elle entraîne avec elle. (Commissaires, MM. Combes, Delaunay.) M. A11.LAUI) i)''Esp A RROX adresse, de Beaucaire, une Note sur la comervntinti lies céréales et siu' les résultats qu'il a obtenus, dans ses recherches sur ce sujet, . (Commissaires, MM. Pouillet, Regnault, Bernard.) CORRESPONDANCE M. LE MiNi.sTRE DE l'Instruction PUBLIQUE invitc l'Acadéuiie à procéder, conformément au décret du 9 mars iSSa, à la triple présentation de deux candidats pour remplir les places de Membres titulaires vacantes au Bureau des Longitudes par suite du décès de MM. Ijargeteau^ Poinsot et Daussy. Une Commission, formée parla réunion des trois Sections d'Astronomie, de Navigation et de Géométrie, s'occupera de préparer une liste des can- didats pour les présentations que l'Académie est appelée à faire conformé- ment à la demande de M. le Ministre. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics adresse, pour la bibliothèque de l'Tnstitut, un exemplaire du n" lii des Bre- vets d'invention pris en 1861. MM. Hevxe et Keixer, Commissaires de la ville de Spire pour la 'ij^ réu- nion des médecins et naturalistes allemands, réunion qui doit se tenu- dans cette ville du i^'au 17 septembre prochain, invitent les savants dispo- sés à s'y rendre à faire savoir en temps opportun leur intention, afin que la ville, qui n'aura peut-être pas de logements disponibles pour tous ses hôtes, puisse en préparer d'autres dans des lieux voisins et assez rapprochés pour permettre d'assister aux séances. M. LE Secrétaire perpétuel fait, au nom de I auteur présent à la séance. M. le général de Konslantinojf , hommage d'un livre intitulé : « Lectures sur les fusées de guerre «, ouvrage accompagné d'un atlas, et qui donne, outre l'exposé d'un nouveau système de fabrication de ce projectile, tout l'his- torique des fusées comme armes de guerre. M. le Secrétaire présente également, au nom de l'auteur, M. De Luco. un compte rendu des travaux exécutés dans le laboratoire de chimie de l'Université de Pise sous la direction de ce professeur. MÉTÉOROLOGIE. — Recherches sur les mnlières organiques et minérales des eaux de jjluie ; par M. S. de Lcca. « Ces recherches ont été faites sur l'eau de pluie recueillie sur la tour C. R., 1861, 2"'= Semestre. (T. LUI, Nû 4 ^ 21 ( '54 ) penchée de Pise, à la hauteur de 54 à 5S mètres au-dessus du sol, et sur l'eau recueillie à une petite distance du sol (3 à 4 mètres), comme aussi sur celle recueillie siu' la terrasse du laboratoire de chimie situé vers le centre de la même ville et à la hauteur de i8 mètres. » Le volume total de l'eau recueillie sur la tour de Pise pendant le se- cond semestre de la dernière année 1 86o est indiqué dans le tableau suivant : lit. du 25 juin au 3i juillet i ,265 du 3i juillet au 22 septembre 2,233 du 22 septembre au 3./\ octobre 2,225 du 24 octobre au 27 novembre 8,020 du 27 novembre au g décembre 6,710 du 9 au 3o décembre 5 , 54o Total 25,9g3 » Sur la même tour et à la même hauteur, on a recueilli, le 23 décembre dernier, environ 2 kilogrammes de neige. » L'eau de pluie recueillie sur la tour de Pise pendant le premier semestre de cette année 1861 , est indiquée par les nombres suivants : 111. Janvier i ,800 Février 8,45o Mars 2 ,5oo Avril G ,045 Mai I ,o5o Juin 1 , 460 Total i5,3o5 » On a recueilli sur la terrasse du laboratoire de chimie, à la hauteur de 1 8 mètres au-dessus du sol, pendant le premier semestre de cette année 1 86 1 , les quantités suivantes d'eau de pluie : Premier appareil. Deuxième apparril. m. m. Janvier 3, 166 3,o38 Février i5,65o i5,i8o Mars 4 ) 700 » Avril o, io5 » Mai 2,010 » Juin 2 , 860 » Total 28,49' i8,2i8 ( 1^5 ) » A une petite distance du sol (3 à 4 mètres) on a recueilli pendant le mois de décembre i86o un volume de 5o litres d'eau de pluie, et dans la journée du ^3 du même mois de décembre 12 kilogrammes de neige. En outre dans les mois de janvier et de février de cette année, on a recueilli jiendant le premier mois 27 litres et 5oo centimètres cubes d'eau de pluie, et pendant le second mois 45 litres. » Les expériences faites sur l'eau de pluie et sur la neige, recueillies sur la tour de Pise à la hauteur de 54 mètres, avaient pour but la détermination des substances organiques et minérales, comme aussi la recherche de l'iode atmosphérique. Je n'ai pas réussi à constater la présence de l'iode dans ces eaux ; seulement dans l'eau recueillie du 9 au 3o décembre j'ai obtenu, par un traitement convenable, une légère coloration roiigeàtre qui probable- ment était due à la présence de l'iode ; mais je dois ajouter que pendant les derniers jours de ce mois a soufflé un vent très-énergique qui a entraîné de la mer une quantité considérable de sel marin , et, en effet, l'eau en con- tenait une grande proportion. » Les matières organiques qu'on a pu extraire de ces eaux et de la neige contiennent de l'azote sous forme d'acide azotique et d'ammoniaque , c'est- à-dire que pour doser la totalité de l'azote de ces matières, le procédé à la chaux sodée n'est pas suffisant. Quelquefois ces mêmes matières, qu'on isole au moyen de traitements alcooliques, lorsqu'on les expose à la simple action de la chaleur, produisent une déflagration instantanée qui est due à une forte proportion d'azotate. » Parmi les matières minérales, on y constate du chlorure de sodium en excès, de la chaux à l'état de carbonate, quelques traces de sulfates, etc., mais aucun indice n'indique la présence des phosphates. » Au contraire, les résidus qu'on obtient par l'évaporation des eaux de pluie et de la neige recueillies à une petite distance du sol (3 à 4 mètres) contiennent, outre les substances organiques, toutes les matières qui se trouvent dans la terre arable, et principalement les sels de chaux^ de ma- gnésie, d'alumine, la silice, les acides phosphorique, sulfurique, nitrique, le chlore et quelquefois l'iode. » A une hauteur de 18 mètres du sol, les eaux et la neige contiennent encore le plus grand nombre des éléments de la terre arable et des matières organiques azotées; mais on n'y constate pas d'une manière certaine les phosphates. » Les matières azotées se retrouvent toujours dans les eaux de pluie; mais il ne faut pas oublier que dans ces eaux on rencontre des insectes de 21 .. ( .56 ) toute espèce, à la destruction desquels on doit attribuer en grande partie la présence des matières azotées. L'acide nitrique cependant ne peut se former qu'aux dépens des éléments de l'air sous l'influence de causes diverses et qui ne sont pas encore bien déflnies. « Les eaux de pluie, lorsqu'on les préciiite par l'azotate d'argent en pré- sence d'un excès d'acide azotique, avant ou après leur évaporation, sans ou avec du carbonate de potasse pur, donnent toujours la même quantité de sel d'argent, à volume égal et pour la même eau recueillie pendant la même période de temps. Cette quantiîéde sel d'argent peut varier d'un mois a un autre, même d'un jour à un autre, suivant les courants atmosphériques, l'agitation de l'air et la hauteur à laquelle on a recueilli l'eau de pluie. Tout ceci prouve qu'il n'y a pas dans les eaux de pluie, sur lesquelles j'ai opéré, de métalloïdes libres tels que le chlore, le brome, l'iode, qui, au contraire, sont à l'état de combinaison. » En résumé, les eaux de pluie ne fournissent pas des réactiotis sensibles d'iode^, mais les courants atmosphériques peuvent soulever du sol presque tous les éléments minéraux et organiques qui se trouvent dans la terre aiable. » Les eaux de pluie recueillies a une hauteur de 54 mètres ne contien- nent ni phosphates, ni iodures; celles recueillies à i8 mètres au-dessus thi sol ne donnent pas non plus, d'une manière certaine, les réactions des phosphates et des iodures; mais ces corps se retrouvent facilement, quoi- que pas toujours, dans les eaux recueillies près ou à une petite distance du sol. » L'acide nitrique et les matières azotées se trouvent constamment dans les eaux de pluie recueillies à une hauteur quelconque du sol. i^ CHIMIE. — Sur la préparation économique de l'oxygène ; pai M. uk Luca. « Sans vouloir réclamer aucun droit de priorité sur le procédé, com- nuujiqué à l'Académie par MM. H. Sainte-Claire Deville et Debray, pour la préparation de l'oxygène, je crois utile de faire connaître que dans mon laboratoire de Pise j'ai souvent préparé ce même gaz, en faisant arriver dans un tidje de porcelaine chauffé au rouge la vapeur d'acide sulfu- rique. " Cet acide est contenu dans une petite cornue tubulée, remplie aux trois quarts de pierre ponce et d'acide sulfuriqiie concentré. La tubulure (le la cornue est bouchée |)ar un tampon d'amiante; le col est engagé dans ( '57 ) le tube (le porcelaine à l'aide aussi de l'amiante ou d un hit foi lué d'iui mélatige d'amiante et d'argile. On peut faire usage, dans cette préparation, d'une snnple cornue sans tubidure; mais ordinairement il est préférable d'employer une cornue tubulée qui donne l'avantage de faire plusieurs opérations de suite sans démonter l'appareil : en effet, il suffit d'ôter it- tainpon d'amiante pour introduire luie nouvelle proportion d'acide sullii- rique, précédemment chauffé, et continuer ainsi une seconde opération, et ainsi de suite. J'entoure !a cornue d'une toile métallique et je remplis le tube en porcelaine de pierre ponce: le dégagement du gaz est régulier, de ma- nière que dans une opération 55 grammes d'acide sulfurique concentré m'ont fourni environ 6 litres d'oxygène. » Pour préparer de petites quantités d'oxygène, je me sers d'un petit tube de verre vert fermé par un bout et contenant de la ponce imprégnée d'acide sulfurique. Ce tube, entouré d'une toile métallique, est engagé dans le tube de porcelaine qui, dans ce cas, doit être maintenu incliné en soulevai) r le fourneau du côté par où se dégage le mélange gazeux d'oxygène et d'acitle sulfureux. » Dans les opérations limitées de laboratoire, il n'est pas nécessaire de faire usage d'appareils en platine pour la préparation de l'oxygène au moyen de l'acide sulfurique; mais au contraire, pour les besoins de l'in- dustrie et des arts et pour le succès d'une opération en grand, il est in- dispensable d'employer des appareils capables de résister au feu sous l'in- fluence d'un liquide tel que l'acide sulfiu'ique. » En résumé, l'appareil que je viens de décrire pour préparer l'oxygène est, dans toute sa simplicité, le même que nous employons dans les labo- ratoires pour décomposer la vapeur d'eau au moyen du fer, avec cette seule différence que l'eau est remplacée par l'acide sulfurique et le fer par la pierre ponce, qui n'a pas d'autre but que celui de diviser la vapeur acide en la chauffant uniformément. Je suis convaincu que ce procédé, par son économie et par sa simplicité, sera le seul employé dans les labora- toires et dans l'industrie pour la préparation de l'oxygène, d'autant plus qu'il sert en même temps à préparer les sulfites et les bisulfites. » ASTROINOMIE. — Sur te letoui de la coinéle périodique de d Arrest en i864, et les grandes perturbations qui en avancent considérablement l'époque; p(n- M. YvO.N ViLLARCEAU. « L'Académie se rappelle sans doute que la comète ded'Arrest, lors de sa ( i58 ) seconde réapparition en i858, a été retrouvée au Cap de Bonne-Espérance par M. Maclear, au moyen des positions que nous avions calculées à l'a- vance, et que cet astronome a pu l'observer assez fréquemment pendant près de quarante jours, en décembre 1857 et janvier i858. 1) Depuis lors, nous avons entrepris le calcul des perturbations que les planètes Jupiter, Saturne et Mars ont exercées sur la comète, afin de pou- ^oir déterminer avec précision ses éléments, en faisant usage des observa- tions recueillies lors de sa première apparition en i85i et de celles que M. Maclear nous avait transmises. Ce travail a été communiqué à l'Acadé- mie dans sa séance du 9 mai iSSg; il a été le point de départ des nou- veaux calculs dont nous avons l'honneur de présenter aujourd'hui les résul- tats à l'Académie. « L'objet de nos recherches actuelles est de fournir aux observateurs un moyen de retrouver la comète en 1864. On verra que, si l'on, peut quelque- fois négliger le calcul des perturbations entre deux réapparitions consécu- tives d'une planète ou d'une comète périodique, lorsqu'il ne s'agit que d'en faciliter la recherche, cela n'était pas permis ici, à cause des grandes per- turbations que Jupiler produit actuellement dans le mouvement de la co- mète de d'Arrest. » Les éléments osculateurs que nous avons donnés pour le aS décem- bre 1 857, sont encore affectés d'une légère indétermination dont nous avons fixé les limites : le calcul des perturbations a été fait sans avoir égard à cette circonstance, c'est-à-dire en altribuant la valeur zéro à l'indéterminée qui affecte tous les éléments. La comète s'est considérablement rapprochée de la planète Jupiter, au point de n'en avoir été éloignée, pendant le mois d'a- vril de la présente année, que de o,36 de la distance moyenne de la Terre au Soleil ; avant et après cette époque, les deux astres sont restés longfenq>s et resteront encore longtemps peu éloignés l'un de l'autre : de là les grandes perturbations auxquelles la comète est soumise en ce moment. » La force perturbatrice étant en raison in%'erse du carré de la distance, il est clair que les variations des coordonnées dépendant de l'indétermina- tion des éléments, pourront, toute faible que soit cette dernière, produire (les variations sensibles dans la force perturbatrice : ne semble-t-il pas dès lors qu'il eût été convenable de calculer les perturbations dans deux nou- veaux systèmes correspondant aux valeurs limites de l'indéterminée? Nous ne le pensons pas; car les erreurs des coordonnées héliocentriques de la planète JupiliM-, fournies par les Tables, sont du même ordre de grandeur que rindétermination des coordonnées de la comète. Des lors, il nous a sem- ( i59 ) blé nécessaire d'attendre avant de recommencer le calcul des perlnrl)atioi!s que les erreurs des positions de Jupiter aient été déterminées par les ob- servations. ... En attribuant à l'indéterminée (Je (t. XLVITI, n'' 19, p. 926) la valeur zéro (i), et faisant usage de la métbode de M. Encke, légèrement mo- difiée, nous avons obtenu les éléments suivants : COMÈTE PÉRIODIQUE DE D'ARREST. Tableau des éléments osculateurs résultant des perturbations produites par Jupiter, Saturne et Mars, dans l'intervalle compris entre C apparition de 1 857-58 et le prochain retour au périhélie en i864- [Si étant une variable comprise entre — i4" et -H 22"). Époque des élém. osculateurs j ^^ j^ g^^,,.^ ISÙ7 Dec. 25,0 1859Jum. S,o ISGOJuill. 22,0 1861 Juill. ,7,0 et de l'anomalie moyenne. ) 0 I II o , Il " I ■I " r II Anomalie moyenne s — o 4- 8-11,07 90.42- 5,26 i5o.i3.20,83 2i5.33. o,3o — o,i297(îî — o,i55iiît — o,i723o-£ — o,i8865-£ 0,1, 0 , Il 0,11 0,11 Eq. moy.^Loneit. dupérihélie, t3—i,0227)+o, 0000453 Js 556, 149^0 556,935u5 561,09362 501,90687 0 I I, O , „ O I II o , „ Perturb. de l'anom. moy- depuis le 23 déc. 1857. 0, o. 0,00 -t-o. 3. 10, 53 -4-0.47.10,78+10.27,38,82 Époque des elem. osculateurs -_^^^g^^|.__ igG2Juill. i-2,o 1863Aoùti6,o 1864Aoatio,o et de l'anomalie moyenne.. ) o , Il o I II 0,1, Anomalie moyenne j — w 270.53.39,45 330.47.48,66 2450.29,31 — 0,2049 5; — o,023o(?£ ^ 0,2393 o£ 0 I II ° I II "in Eq. moy. (Longit. du périhélie, t3—i ,0227o'£... 318.37.10,12 318.29.36,43 3i8-3o.49,66 deJanv.o < 1860 (Longit.dunœudasc, 9 — 0,6241 !?£.-• i46. 34.54, 57 146.21.27,62 146.20.38,10 Ecliptique de 1860. Inclinaison, ji — 0,1 SoSJï... i5.44.5o,37 15.39.17,48 15.3915,28 Angle ( sin = excentricité ), >î -t-o, 2388 o";.-- 39.35 32,34 39.26.18,49 39.25.55,59 Moyen niouv'hcliocent. diurne, ïi-i-o,oooo453oE 54o,473i2 54o, 38888 540,61061 0 I II 0 I II » I II Perturb. de l'anom. moy. depuis le 25 déc. 1857. -i-io.3G.5i ,49 -t-io. 27.51 ,45 -1-10.28.12,11 )) A l'inspection des nombres de ce tableau, on remarque que la longi- (i) Les coordonnées des planètes Jupiter, Saturne et Mars ont été prises en partie dans les Astronnmische Nachrichten. Quant au reste: d'une part M. Brunhs d eu l'obligeance de nous en communiquer une partie préparée pour l'impression; d'autre part, nous avons tire des Tables de Bouvard et Lindenau ce qui nous manquait encore. ( «60 ) tude du périhélie aura diminué jusqu'en août i863de4°35' et qu'elle res- tera sensiblement stationnaire pendant un an, a partir de cette époque. La longitude du nœud aura constamment diminué et eu totalité de 2" 8'; Tmcli- naison augmentera de i ° 49' j "^isque vers le milieu de 1862, pour diminuer ensuite de 6' pendant une année et restera peu près stationnaire l'année suivante. I. 'excentricité, après avoir augmentéjusque vers le milieu de 1860, diminuera d'abord un peu brusquement et restera stationnaire de 1 863. 5 à 1864,6. » Mais, de toutes les perturbations, les plus considérables sont celles du moyen mouvement et de l'anomalie moyenne. Après avoir augmenté de 5' jusqu'en juillet 1860, le moyen mouvement diminue de 9" en un an et de près de 12" dans l'année suivante, pour rester stationnaire dans les dernières années et avec une valeur moindre de i5",5 qu'à l'origine. Les perturba- tions de l'anomalie moyenne, après avoir augmenté graduellement jusqu'en 1860, augmentent très-rapidement jusqu'en 1861 où elles atteignent io"28': a partir de là elles augmentent encore de 9' pour reprendre en 1 863 et 1864 a peu pies la même valeur qu'en 1861. » La première de ces perturbations aura pour résultat d'augmenter la dtu-ée de la révolution de 69 jours environ, la seconde d'avancer de 49 jours le retour de la comète à son périhélie en 1 864 . I-e passage aura lieu le 26 fé- vrier; tandis que, sans les perturbations, il n'aurait lieu que le 1 5 avril. Cette dernière circonstance aura pour effet de maintenir la comète dans une di- rection peu différente de celle du Soleil, pendant près de six mois, lors de son retour au périhélie en 18G4 et de la dérober ainsi aux yeux des ob- .servateurs. Du 25 octobre i863au 22 avril 1 864 sa distance au Soled eu longitude sera moindre que 16" à 18°; en sorte qu'on ne pourra ^uere songer à la chercher dans cet intervalle. Le 25 octobre i863 l'éclat sera représenté par 0,03;; le 22 avril 1864 il sera égal à 0,089, *^^ 1<^ 20 août de la même année, il sera réduit à o,o35, la différence de longitude avec le soleil étant alors d(; 69". Pour faire comprendre la signification de ces nombres, il faut ajouter que, lorsque M. xMaclear observa la comète au commencement de i858, l'éclat était représenté par o, i.jo environ; et 1 as- tronome du Cap trouvait déjà la comète faible. Il faudra donc, pour pou- voir poursuivre les recherches jusqu'au mois d'août 1864, em|)loyer des in- struments cinq à six fois plus puissants que ceux dont se servait M. Maclear. . Malgré ces circonstances défavorables, nous ne désespérons pas d'uti- liser les grands télescopes que M. Foucault prépare pour l'Observatoire impérial, dans la recherche et les obs-ecos(p— El) ey/a En intégrant, on a immédiatement (?£ — J'sr = — 2— =elog[i + ecos(i' — zs)] e \Ja 2 H' , s p COS [V — 7Sj. c y a Ajoutant au second membre la valeur antérieurement obtenue pour oV, il 24.. ( «7^ vient enfin = -\ p , — I ICOSfl' — Cj) j= .e.Iog[i + ecos(t' — sr)], (• y fl identique à celle de la page 1048 du tome XLVII (1). » On pourrait s'en tenir là, mais je croirais manquer à mes devoirs eu- vers l'Académie qui a bien voulu accueillir avec indulgence mes travaux sur la force répulsive, si je laissais subsister le moindre doute dans son esprit. Il ne suffit pas de montrer qu'il y a quelque chose à reprendre dans les formules de M. Plana, il faut encore signaler le point précis où l'erreur a été commise. Je le ferai sans qu'un sentiment bien naturel de res- pect envers un maître illustre me fasse hésiter, car je n'ai point la mauvaise fortune d'avoir une erreur scientifique à relever, mais une simple faute de transcription. )) La solution de cette sorte d'énigme se trouve à la dernière page du Mémoire où M. Plana déclare que les formules de la page 819 du IV volume de la Mécanique céleste doivent être corrigées, qu'il faut y remplacer H par -r=,|x étant la quantité que j'ai moi-même désignée par \jk'^ — H5, et mettre H VfJi- i* 1^ place de H dans l'expression de de. « Cette remarque, » ajoute-t-il, est nécessaire pour expliquer la différence qu'il y a entre mes » résultats numériques exposés dans le § V de ce Mémoire, et les deux ré- )) sultats donnés par M. Faye à la page 847 du second semestre des séances » de l'Académie desSciences de Paris, l'année i858(vol. XLVII). » )) J'accepte pleinement le remplacement de H par -— ^ mais cette modifi- cation ne porte au tond que sur la nature des unités adoptées. Quand on suit l'analyse si concise de Laplace, on voit aisément qu'en prenant pour unité la constante A" qui répond au jour solaire moyen, l'unité de temps doit être changée et répondre à cetle nouvelle évaluation de la constante de l'attraction solaire : cette unité de temps devient alors -> c'est-à-dire une H période de 58,i3jours environ. De même ici, en écrivant H au lieu de -^ ou Vf (i) Identité facile à constater si l'on fait subir aux coefficients de celle-ci des simplifica- tions évidentes. (•77) de . c'est le nombre de ioiirs correspondant a -= qui constitiif l'unité de temps. Il vaut mieux, je le reconnais, ne pas s'exposer à ces chan- gements d'unité que Laplace sous-entend quelquefois, et adopter la subs- titution proposée par M. Plana; mais il n'en résulte rien pour le fond même ■a de la question, car —, que je désignerai par H', est un facteur commun à Vf* tous les termes sans exception , séculaires ou périodiques, et le change- ment se réduit à accentuer cette lettre dans la Mécanique céleste, aussi bien que dans les formules qui me sont propres. » Il n'en est plus de même de la seconde correction, appliquée a de et qui consiste à y introduire un facteur (x. Là est la cause de la différence entre mes formules et celles de M. Plana, différence parfaitement expliquée, il y a deux mois, par M. Môller,dans le n" i 3 1 4 des ^s?ron. iVflc/ir. , page 277; là est aussi la cause des résultats étranges auxquels M. Plana a été conduit. « Maintenant, dit M. Plana à la page 4 de son Mémoire, § III, si on fait y^fxecosw, y"' = p-esinsT, » on aura les équations l,.ede =fdj+fdj\ yre.dr, =JdJ' ~f'dj\ » posées à la page 347 du I" volume de \a. Mécanique céleste. » )) Or, si on se reporte à cette page, ou à la page correspondante de la der- nière édition (396), on trouve p.\ede =fdj+fdf', ^?e\lv;^Jdf - fdf, et il est facile de s'assurer que ces dernières équations sont les véritables. Or ce sont ces formules qui servent à calculer r/e; on voit donc comment une simple erreur de transcription introduit dans de un Aicteur ju de trop, et finit par défigurer complètement la variation de la longitude de l'époque, où elle amène les termes les plus insolites. » Je donne ici, d'après le tome XLVII, Comptes rendus, page 1048, le ré- sultat complet et exact de l'intégration des équations différentielles du pro- blème; je n'ai absolument rien à y changer. Ces formules serviront à cal- culer les inégalités périodiques dont il est désormais nécessaire de tenir compte dans l'étude du mouvement des comètes périodiques, quand l'accé- lération en est connue. » na^ = \Jk^ — Hô , 5 étant ici un facteur très- voisin de l'unité et dépen- ( 178) liant de la vitesse de propagation de la force répulsive, âa = 2H'a fa l -^-e' ■ {i-e')^ âC = 3 H' fa /?/5 2 H' f e {i-e'y eâ'rs — (?£ = 1 6 H' fie ■ I \ I \ V — ne 2 H' î fa l-%\v\[y — rs)i ^° (i - - , 2 H' I , X + — =r r-cos(v — î?}, e')^ fa 2-—. 1 ^ — Y — ' ' cos(i' — cr) ef L(,_,= )T J — 2-— log[i + ecos(f — 7s)\ f » Si l'on applique la partie non périodique de ces formules à la comète de M. Axel Moller, la contradiction signalée par M. Plana disparaît. On obtient pour H', selon qu'on part de la variation de l'excentricité ou de celle du moyen mouvement, les valeurs suivantes : H'= + o, oooo322, H'= + 0,0000 232. o Si les observations étaient rigoureuses, si rien n avait été négligé dans le calcul de ces observations, on pourrait exiger que ces deux évaluations, si voisines déjà, fussent identiques, et nous aurions là un critérium certain pour juger la théorie de la force répulsive. Mais quand on songe aux petites erreurs des observations, et à cette circonstance qu'aucune des inégalités périodiques dont j'ai fait connaître la formule exacte n'a été introduite dans le calcul, quand on songe que le grand axe lui-même doit subir une cor- rection sensible en vertu de la formule na = v'^^ — HÔ, n'est-il pas évident que ces deux valeurs ainsi trouvées pour H' ne doivent pas être identiques? (i) Dans la page io48 on trouve 3 au lieu de 6 pour le coefficient du deuxième terme de SZ, ou Sn ; c'est une faute d'impression qui a été corrigée par un errata subséquent. J'en signalerai une autre dans les équations de la page io47 où les seconds membres doivent avoir le signe — . Il est à remarquer que la même faute d'impression, d'ailleurs sans consé- quence, se retrouve dans les équations analogues du Mémoire de M. Plana. ( '79 ) Le peu de différence que nous venons d'y voir suffit pour rassurer d'avance à l'endroit de ma théorie, et il n'y aurait aucun intérêt à réduire cet écart tant que cette théorie n'aura pas été complètement appliquée, et tant qu'une quatrième apparition de la comète qui portera désormais, je l'es- père, le nom de M. Axel Moller n'aura pas rectifié les bases si délicates de- cette vérification. » GÉOLOGIE. — Du rôle de la per-solidijication en cjéolo(jie; par M. J. FouRNET. « M. Daubrée admet que, sous l'influence de son eau mère, les silicates peuvent cristalliser dans une succession souvent opposée à l'ordre de fusi- bilité, et à l'appui de cette pensée il cite l'amphigène infusible dont les cristaux empâtent du pyroxène fusible. Or cet amphigène préoccupa Kla- proth etVauquelin, parce qu'il était le premier exemple de la présence de l'alcali végétal dans le règne minéral. D'ailleurs Klaproth, l'ayant exposé au four à porcelaine, ne parvint qu'à en vitrifier légèrement la surface; l'in- térieur restant intact, le pyroxène inclus se trouva fondu en gouttelettes noires. Il fit également travailler les anciens géologues, Deluc, Dolomieu, Santi, Salmon, Patrin, Breislack, deBuch. Ces observateurs se sont attachés à la découverte des faits de nature à démontrer sa préexistence, ou sa for- mation contemporaine aux laves qui l'englobent. Ils avaient remarqué les pyroxènes empâtés dans le cristal amphigénique; mais, ne s'arrètant point à ce seul fait, ils découvrirent des phénomènes complémentaires et capitaux, savoir : les distensions, les lacérations des cristaux, les portions de laves qui comblent ces déchirures; et la conclusion déduite de cet ensemble de faits fut que l'amphigène doit avoir été mou en même temps que la lave, y compris ses pyroxènes. C'est donc à ce point qu'il faut prendre la question. » Eh bien, l'amphigène, qui a donné de la tablature à nos prédécesseurs, fut pour moi l'objet d'une affection spéciale. On le comprendra tout d'a- bord quand j'aurai rappelé qu'il entre en qualité de gangue dans la compo- sition des filons aurifères du Mexique, tout comme l'albile dans le gile plombifere de Pesey, l'orthose dans celui de la maison Bonaparte près de Giromagny, la yénite et le pyroxène dans les amas cuprifères de Campiglia, la tourmaline dans le filon du Monte Mulatto près de Fassa, l'épitlote dans celui de Chemin près de Marligny, la néphéline dans le gîte de fer oxydiilé lie Dégero en Finlande, où elle accompagne le mica, le quartz, l'amphi- bole, la tourmaline, néphéline qui d'ailleurs se retrouve dans certains lai- ( i8o) tiers, etc. En ce sens, lampliigene, aussi bien que les autres minéraux sus- mentionnés, était pour moi un témoin de la formation piutonique des niasses métallifères. » Mais à cela ne s'arrêtaient pas mes considérations. Je voyais de plus dans ce minéral, représenté par la formule BAFSi', un composé qui devait être éminemment fusible. Sa fusibilité était démontrée par son état lacéré dans les laves, et, chose encore digne d'attention, Vauquelin, qui l'a analysé comparativement avec la lave qui le contient, lui avait trouvé à peu près la même composition, sauf une certaine quantité de fer. Cet oxyde a sans doute pu augmenter la fusibilité de la gangue, mais, en somme, on ne pou- vait se dissimuler l'origine commune des deu.s parties. La simple cristallisa- tion a donc déterminé la séparation en même temps que l'épuration plus parfaite des cristaux amphigéniques, et pourtant ceux-ci demeurent infusi- bles au chalumeau ordinaire, malgré leur composition, malgré tous les autres indices de leur fusion. » Or les fondeurs ont à leur service un répertoire indiquant parfois des choses fort différentes des principes contenus dans certains Manuels. On y [)résente en particulier un zéro fixe, propre à chaque corps, et au-dessus duquel il doit entrer en fusion. Cette circonstance n'est en aucune façon admise par les praticiens. Déjà, pendant mon apprentissage en iSaS, ras- semblant les données pour mon futur métier, j'avais trouvé que, dans les fonderies de la Suède, une ordonnance de 176G obligeait à fabriquer des briques avec certains laitiers, tant pour servir aux constructions ordinaires que pour revêtir l'intérieur des hauts fourneaux, et comme ces sortes de chemises résistent à huit, dix, ou même à dix-huit fondages de vingt semaines chacun, le fait avait fixé mon attention [Journal des 3Iities, an XII). Etudiant donc de plus près la question, je vis que les laitiers vitreux, bleus, noirs ou semblables à la colophane, et en général ceux qui conlieniient trop de chaux, doivent être rejetés. On choisit, au contraire, les produits sujets à devenir pailleux, ceux qui sont en partie rayonnes et en partie compactes. Ensuite, j'appris que les verres dévitrifiés, selon le procédé de Réaumur, sont plus durs, plus denses, meilleurs conducteurs de l'électricité et du calorique que la masse non dévitrifiée. Choses plus essentielles encore, ils sont rendus presque infusibles-, ils ne se ramollissent pas avant la liquéfac- tion comme cela arrive pour le verre dans son état ordinaire. Elle survient instantanément. Or la dévitrihcation n'étant autre chose qu'une cristallisation, et comme de plus les cristallisations analogues se retrouvaient dans les bons laitiers de la Suède, il me fut facile de réunir le tout, dans un même ensemble, ( i8. ) pour conclure que le point de fusion d'un composé varie suivant qu'il est à l'état vitroïde ou amorphe et à l'état cristallin. J'ajoute, en outre, que celte condensation cristalline est la cause de l'infusibdité, tant des verres dévi- Irifiés que de certains cristaux en fête desquels il faut placer l'amphigène, à cause de la précision des détails obtenus à son sujet. Et, si je remonte aux expériences de Hare, je vois la confirmation de cette idée, car le minéral, de même que le verre dévitrifié, se prête à une fusion subite, sans ramollis- sement préalable. » Ceci posé, l'inclusion d'un cristal de pyroxène fusible dans un amphi- gene dit infusible, s'explique facilement et sans qu'd soit nécessaire de compliquer la question par la présence de l'eau que l'on se plaît trop sou- vent à faire intervenir comme le Dcits ex machina. Il suffit de dire que les élé- ments des deux corps simultanément en fusion, s'arrangèrent de manière à constituer les minéraux respectifs; tous deux cristallisèrent eu même temps, tantôt l'un dans l'autre et tantôt l'im à côté de l'autre. Mais, l'un acquérant par la cristallisation une qualité très-réfractaire , à laquelle ne peut pas parvenir un composé ferreux du genre des pyroxènes, il en est résulté la difficulté qui embarrasse M. Daubrée. » Il serait d'ailleurs facile de multiplier les exemples de ces genres d'em- pâtements de minéraux silicates, fusibles, par d'autres qui sont réfractaires, ou réciproquement. Je me borne pour le moment à rappeler les cristaux maclés de feldspath, trouvés en Cornonailles par M.Timner. L'un contieu! dans son milieu l'oxyde d'étain réfractaire, tandis que ses deux extrémités consistent en feldspath pur et fusible. L'antre est complètement pénétré d'oxyde d'étain. Tout en cela est donc parfaitement contemporain, malgré la différence qui existe entre les dispositions à se fondre. Bien plus, les échantillons qui sont entre mes mains me reportent à l'idée de la surfusiou suivie d'une réincandescence filonienne, analogue à la réincandesceiice lavique , rappelée par M. Gaudry. Alors, l'oxyde d'étain profitant de sou infusibilité relative, s'est substitué en tout ou en partie à l'orthose, de même qu'au Pont-la-Terrasse et qu'à la Poype le quartz a pris la place du calcaire qui a été rèabsorbé dans la masse générale. Et, encore une fois, ces substi- tutions pseudomorphiques se sont effectuées en dehors du concours de l'eau, entre des masses simultanément fondues, mais susceptibles d'acquérir des fusibilités différentes en cristallisant. )> J'observe maintenant que mes aperçus détluiîs de produits artificiels ont été successivement confirmés, d'une autre manière, par les opérations auxquelles furent soumis des minéraux et des roches. En effet, M. l^obell C. R., 1861, 2me Semestre. (T. LIU, N» ."î ) ^5 ( .8a ) prenant le grenat du Zillerthal et l'almandiiie de la Hongrie, établit que, par la fusion, ceux-ci perdent de leur densité dans le rapport de 4o4 à 3 i 2. Ensuite, les expériences de M. Sainte-f'.laire Deville, faites surdiverssilicates naturels [Comptes rendus, i845), ayant démontré qu'en thèse générale leurs verres sont moins denses que les cristaux dont ils proviennent, on voit qu'en cela ils se confondent avec les produits artiBciels, et que, chez les uns aussi bien que chez les autres, c'est dans le phénomène de la cristalli- sation qu'a lieu cette condensation de la matière. M. Delesse, qui reprit, sur une plus grande échelle, les recherches de M. Deville, ne trouva guère d'exceptions que chez quelques obsidiennes. lilles sont déjà vitreuses. D'un autre côté, M. H. Rose [Ann. de Pogg., iSSg) vint établir que la silice ob- teiHie à l'état vitroide par la fusion du quartz ne possède plus les propriétés du minéral dont elle dérive. Simultanément sa densité, sa dureté, sa puissance réfringente et sa résistance aux réactifs alcalins sont amoindries, u Evidemment ces modifications, qui sont en rapport si intime avec les fusibilités des matières dont je me servis comme point de départ, peuvent être invoquées à l'égard des silices amorphes. Étant gélatineuses, elles sont facilement dissoutes par les alcalis et même par les acides, tandis qu arri- vées à l'état d'agate et à plus forte raison à celui de quartz nettement cris- tallisé, elles résistent parfaitement à ces agents. Toutefois, avant d'en venir a cette extension de principes, il serait nécessaire d'avoir démontré rigou- reusement que l'état anhydre des silices s'accorde avec leur amorphisme, comme je le crois. Provisoirement, je rappelle encore que, même chez les corps cristallisés, susceptibles do dimorphisme, l'une des formes cristallines est plus attaquable que l'autre, et, à cet égard, les calcaires rhoniboédriques ordinaires, mis en regard des calcaires prismatiques, sont des types trop connus pour niobliger à entrer dans de plus amples détails au sujet de l'in- thieiice ipiui) état de condensation |)lus ou moins avancé peut exercer sur les propriétés chimiques et physiques des corps. » Revenant donc aux silicates, je ne vois aucune raison de nature à s'op- poser à l'idée que leur hisibilité est étrangement modifiée par la cristallisa- tion, et cela quelle que soit leur composition. Ea nature si variée des lai- tiers el des verres autorisant d'elle-même cette extension à l'ensemble des éléments des roches plutoniques, j'admets que l'on aurait vraiment tort de conclure de leur état actuel à leur état primitif. Alors les éléments des feldspaths, des |)yroxénes, des amphiboles, des amphigènes, confondus comme ceux des verres, possédaient le même genre de fusibilité facile. E'in- tervention subséquente de la cristallisation leur donna les qualités plus ou ( "83 ) moins réfraclaires que nous leur connaissons actuellement, et qui peuvent se trouver fort différentes de celles du moment antérieur. En cela donc, je crois offrir une nouvelle ressource aux géologues autres que ceux pour les- quels toute explication basée sur la voie sèclie est un sujet d'effroi, parce qu'ils n'ont guère pris l'habitude du feu. On voit que dans une foule de cas on pourra se dispenser de recourir aux émollients, avec lesquels on complique si inutilement la marche fort simple de la nature. "N'ayant cependant en aucune façon l'espoir de voir brusquement aban- donner les systèmes actuels, je me rejette sur le futur, et, soit pour facilitei- la transition, soit pour simplifier mes énoncés, il me paraît convenable d in- diquer, sous une forme brève, le principe qu'il me faut introduire dans la géologie. A cet égard, il me semble que la particule per ajoutée au mot solt- (lificalion sera suffisamment explicite. Ainsi donc, nous aurons désormais la solidification pure et simple, vitroïde oi! amorphe, et la per-solidification qui s'appliquera spécialement aux produits condensés, endurcis, rendus rebelles aux acides et réfractaires au feu. A ce titre, la silice, les verres, les silicates naturels ont deux zéros pyroniétriques, l'un étant relatif à leur état amorphe, l'autre à leur constitution cristalline. Quant aux corps incristallisables, tels que certaines résines, on est en droit de dire de leur second zéro qu'il est imaginaire; toutefois il est à regretter que chez ces corps, plus ou moins mous et visqueux, le premier zéro soit lui-même à peu près inconnu. Au- jourd'hui, la géologie ne possède encore qu'un petit nombre d'exemples de ces per-solidifications. Mais il adviendra certainement pour elle ce qui est advenu pour ma surfusion, que déjà l'on sait retrouver de toutes parts. L'une aidant l'autre, les explications seront simplifiées, et j'aurai un jour la satisfaction de voir ajouter le tout aux autres termes de ma petite nomen- clature, lesquels ont fait leur chemin, par la seule raison qu'ils étaient à la fois justes et nécessaires. » Avant de terminer, il me reste à faii-e remarquer que je n'ai discuté que les phénomènes relatifs à la formation ignée de l'amphigène. En effet, d'après Berzélius, on obtient, par voie humide, un composé du même genre, en précipitant une dissolution saturée d'alumine dans la potasse par une dissolution de silicate potassique {liqueur des cailloux). Les partisans du rôle de l'eau pourront donc recourir à ce moyen, en se dispensant, s'ils le veulent, de la pression ; quant à moi, ayant déjà suffisamment expliqué mon indépendance par rapport au laboratoire, je leur abandonne volon- tiers ce produit incohérent pour m'en tenir à ce que me disent les positions volcanique et filonienne du minéral. » 25.. ( '84 ) ASTRONOMIE. — Obiervation de la rjrande comète de 1861 ; exlrait d'une Lettre de M. B. Valz à M. Élie de Beauniont. « J'ai été nommé depuis peu directeur honoraire de l'observatoire de Marseille, et je n'ai plus le droit d'y faire aucune observation Je me vois donc obligé de construire un nouvel observatoire sur ma maison de campagne auprès de Marseille où je me suis retiré; mais avant d'avoir pu mettre ce projet à exécution, j'ai été surpris par l'apparition à l'impro- viste de la belle comète actuelle, qu'il m'a fallu observer en plein air; et comme l'ébranlement de la lunette par le vent ne permettait pas d'em- ployer les moyens orduiaires d'observation, j'ai dii recourir à d'autres (|ui fussent indépendants de l'instabilité de l'instrnment. Vcici les élé- ments que j'ai déduits de mes observations : Passage au périhélie.. . . 1861, 12, 3o6 Juin T. M. de Marseille. Longitude du périhélie. . 25o", 33' Q 278", 56' Inclinaison 85", i']' Distance périhélie o,83j6 Mouvement direct. Il en résulte que la comète ayant passé par son nœud le 28,4' j'"" -^ l^i distance o, i3a de l'orbite de la terre, celle-ci étant de moins de j." avant ce nœud, a dii se trouver comprise dans la queue, couchée sur le pian de l'écliptique. On pourrait objecter que la largeur de 6° que je lui ai trouvée ne lui accorderait que i°3o' sur l'orbite de la terre, et que celle-ci se trou- verait alors extérieure à la partie visible de la queue. Mais on doit remar- quer que les corpuscides qui forment cette queue (qui ne saurait être gazeuse, puisque l'expansion que possèdent les gaz l'aurait bientôt disséminée dans l'espace et ne lui permettrait pas de conserver la forme tranchée qu'elle a ) doivent s'étendre plus loin qu'il ne parait; ce que prouveraient du reste les différences de largeur apparente de 6° dans le midi, et de 3° dans le nord. D'ailleurs l'observation a démontré que les queues restent en arrière de la prolongation du rayon vecleiu'.... » r85 ) DOMINATIONS. L'AcKclémie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Géographie et de Navigation, en remplace- ment de feu sir John Franklin. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 35, M. l'amiral Lulke obtient 29 suffrages. M. Livingstone 4 MM. Mac dure et de Tchihatclieff, cimcun. . . i M. l'amiral Li'tke, ayant réuni la majorité abso'ue des suffrages, est déclaré élu. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ÉCONOMIE RURALE. — Sur la belteraue à sucre, dite betterave blanche de Silésie. Troisième partie : Développement pendant ta végétation et accumu- lation des matières étrangères au sun-e; par M. H. Lepi.ay. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires précédemment nommés : M^î. Diunas, Boussingault, Payen.) « Dans un précédent travad, j'ai déterminé dans quelles conditions le sucre se développe et s'accumule dans les betteraves pendant leur végéta- tion : indépendamment du sucre, elles contiennent une quantité variable (le matières étrangères qui empêchent l'extraction complète de ce sucre, une partie importante reste dans le résidu de la fabrication. On a cru pen- dant longtemps que cette portion de sucre, désignée sous le nom de mé- lisse, ne contenait que du sucre incristallisable, produit soit pendant la conservation des betteraves, soit pendant les différentes manipulations de la fabrication. Les nombreuses recherches que j'ai exécutées en collaboration avec M. Dubrunfaut avatit l'année 1849, *^'^' établi que ces mélasses, au contraire, ne contiennent que du sucre ordinaire non altéré dont la cristalli- sation n'est empêchée que par la présence des matières étrangères que le travail manufacturier n'a pu éliminer. Ce fait a été mis hors de doute par l'extraction du sucre pratiquée par nos procédés sur plusieurs millions de kilogrammes de mélasse. Ces matières étrangères, en retenant une certaine quantité de sucre dans les mélasses, diminuent non-seulement le rendement ( .86 ) en sucre de la betterave, mais contribuent à r<;ndre plus difficile la fabrica- tion de la quantité extraclible » Il était donc important, au point de vue de la valeur de la betterave dans la fabrication du sucre, de faire sur le développement et l'accumula- tion des matières étrangères pendant la végétation de la betterave, une étude aussi suivie que celle que j'ai faite sur le développement et l'accumu- lation du sucre. " Pour arrivera ce résultat, je me suis appliqué à déterminer si tous les caractères, si toutes les influences qui ont été étudiés par rapporta l'accu- mulation du sucre, avaient une action analogue ou différente sur l'accumu- lation des matières étrangères; comme pour le sucre, j'ai dû également employer un procédé d'analyse rapide, qui permît de multiplier les expé- riences et de doser en même temps toutes les matières étrangères au sucre qui se trouvent en dissolution dans le jus. A cet effet, j'ai adopté la méthode recommandée par M. Clerget (i). Cette méthode est basée sur le dosage des matières étrangères au sucre par la comparaison de la densité du liquide à analyser, avec sa richesse en sucre et avec la densité du sucre pur : la densité du liquide sucré analysé, défalquée de celle du sucre pur, représente la quantité de matières étrangères. Elle a été suivie dans les 297 ana- lyses exécutées pendant les années i85o et i85i,et les nombres obtenus m'ont conduit aux conclusions suivantes. » Pour les betteraves arrivées en maturité : M 1° Le développement plus ou moins considérable des feuilles n'a pas sensiblement d'influence sur l'accumulation des matières étrangères dans le jus de betteraves. « 2° Les matières étrangères au sucre sont, en moyenne, en moins grande quantité dans le jus des betteraves rondes et fourchues que dans le jus des betteraves longues et pivotantes. » 3° Les betteraves qui végètent hors du sol contiennent en moyenne dans leur jus une plus grande quantité de matières étrangères au sucre, que les betteraves végétant complètement en terre. » 4° I-'es betteraves dont le collet est allongé contiennent en général dans leur jus plus de matières étrangères au sucre que celles dont le collet est petit et court. » 5° Les betteraves de moins de 1 kilogramme jusqu'à 7 kilogrammes contiennent en moyenne, par litre de jus, à peu près la même quantité de (1) Annales de Chimie et de Physique, 3' série, t. XXVI. ( »87 ) matières étrangères : le développement des matières étrangères a lieu d'une inanière régulière et est proportionnel au développement de la betterave en |)oids ou en volume. » 6 " L'influence de la nature du sol est tout à fait nulle dans le dévelop- pement des matières étrangères au sucre contenues dans le jus de bette- raves : dans tous les sols, la cpiantité de matières étrangères qui s'accumule dans les betteraves par litre de jus est à peu près la même, pour des bette- raves fl'un même poids, comme pour des betteraves d'un poids différent. » n° Ces conclusions ressortent des moyennes obtenues de nombreuses analyses, mais quand on examine les nombres maxima et minima dont se composent ces moyennes, on reconnaît que dans tous les sols les bette- raves présentent des écarts très-grands dans les quantités de matières étran- gères contenues dans leui' jus; ces écarts pour un même volume de jus s'élèvent quelquefois à plus de 80 pour 100. Les nombres minima établissent également qu'il existe dans chaque sol des conditions particulières dans les- quelles des betteraves qui y végètent peuvent renfermer jusqu'à 80 pour 100 de moins de matières étrangères que d'autres betteraves végétant dans le même sol, et donnant ainsi des betteraves dont le jus offre une pureté re- marquable. » Pour les betteraves ijendanl leur croissance : » 8° Les matières étrangères au sucre contenues dans les betteraves, par litre de jus, sont à peu près en même quantité dans toutes les betteraves dans les premiers temps de leur végétation et dans tous les sols. Cette quantité va successivement en diminuant, à mesure que la betterave augmente en poids. Elle est à son minimum quand les betteraves sont arrivées en maturité. » L'examen qui vient d'être fait des différentes influences qui peuvent concourir plus ou mois directement au développement et à l'accumulation (les matières étrangères au sucre dans le jus de betteraves, conduit à des conclusions tout à fait opposées à celles que l'examen des mêmes influences avait données pour le sucre. Ainsi, tandis que la forme longue et pivotante de la betterave, sa végétation en dehors du sol, le développement du collet, semblent coïncider avec une diminution dans la richesse saccharine, ces mêmes influences paraissent au contraire correspondre avec l'accumulation des matières étrangères dans le jus. » Tandis que le sol calcaire joui; un giand rôle dans l'accumulation du sucre dans les betteraves, il ne présente aucune différence avec les autres sols sur l'accunuilation des matières étrangères. Tandis que les betteraves dans des conditions normales éprouvent dans leur richesse saccharine une ( >88 ) décroissance régulière avec l'augmentation tle poids, la quantité de matières étrangères paraît au contraire suivre régulièrement cet accroissement. Tan- dis que les betteraves dans les premiers temps de leur végétation, c'est-à-dire en juillet, contiennent le minimum de sucre et le maximum de matières étrangères; au contraire, quand elles arrivent en maturité, c'est-à-dire en octobre, elles contiennent le maximum de sucre et le minimum de matières étrangères. » Il résulte de ces diverses comparaisons que la cause ou l'influence qui produit l'accunuilation des matières étrangères dans la betterave n'est pas la même que celle qui produit l'accumidation du sucre. « Ces causes paraissent marcher en sens inverse, pendant la croissance jnsqu'à la maturité. " La cause qui produit l'accinnulation des matières étrangères dans la betterave, au lieu de résider dans le sol comme pour le sucre, paraît avoir la même origine que celle qui produit le développement de la betterave en volume. » GÉOGRAPHIE. — Sur les longitudes de divers j.oints de l Amérique du Sud, extrait d'une Note de M. E. Liais. (Commissaires, MM. Duperrey, deTessan.) « Dans la détermination de la longitude de Paranagua, que j'ai précé- denunent donnée, je n'avais pas fait entrer les observations de contact; j'ai l)u en conséquence me proposer de déduire de ces observations la correc- tion de la différence du dernier diamètre des deux astres Il résulte des deux coi'rections (pie je viens d'indiquer que le demi- tliamèlre de la Luné, d'après le ÎS'nutual, était trop petit de i", 62, et celui du Soleil trop graïul de o", 3 1 . " Comparant le denu-diamètre de la Lune ainsi corrigé à la parallaxe corrigée, comme je l'ai dit précédenuneni, je trouve |)our rapport du demi- diamètre à la parallaxe 0,27:^9/15. M. Adams donne o,2n3ii/|, nombre adopté par le Nautic(d Jlinannc. M. Hansen donne 0,272957, ce qui ne (lilfere (pie tiès-peu de mon résultat. » Avec les sommes et les différences des diamètics, et les corrections des po'iilions et de la jiarallaxe, j'ai entrepris le calcul des longitudes des di- vers points où fut observée récli|)se du 7 septembre i858. , » Pour le calcul des longitudes de Campinas et de l'île des i'inheiros, j'ai employé les contacts intérieurs. A la dernière station, l'observation du ( '89 ) deuxième contact intérieur étant douteuse, je n'ai employé que le premier. Les contacts intérieurs m'ont également servi pour le calcul de la longitude de la baie de Sechurra, sur la côte du Pérou, où l'éclipsé fut observée par M. Vialètes d'Aignan. Ce même observateur donnant dans sa communica- tion à l'Académie la différence des longitudes de la baie de Sechurra et de Payta, déduite de la marche des chronomètres, on peut tirer de la longi- tude de la première station celle de la seconde avec luie grande approxima- tion, vu le voisinage des deux localités. » A Buenos-Ayres, M. Mouchez, commandant du navire à vapeur fran- çais It Bisson, a observé avec beaucoup de soin l'éclipsé (sur ce point par- tielle) du 7 septembre i858, et a adressé un Rapport détaillé sur ses obser- vations à M. l'amiral de Chabannes, commandant de la station du Brésil, qui a eu l'obligeance de me communiquer ce travail. » Les observations de M. Mouchez consistent : i° en des observations de contacts, celle du premier très-douteuse d'après l'observateur, celle du deuxième très-bonne et très-sûre; 2° en deux séries de distances de cornes, l'une immédiatement après le premier contact, l'autre immédiatement avant le second, et l'une et l'autre séries d'ailleurs très-prolongées et renfermant beaucoup d'observations. » J'ai dû rejeter, d'après l'observateur, le premier contact, et l'observa- tion du deuxième m'a donné la longitude. J'ai alors entrepris de vérifier le résultat obtenu au moyen des deux séries de distances de cornes. Chaque série pouvait être partagée en deux autres, par suite d'un petit inter%'alle de temps entre les observations tians le milieu de chacune d'elles. J'ai eu amsi à considérer quatre séries : la première de 18 observations, la deuxième de 1 1, la troisième de i 7 et la quatrième de 16. En calculant la longitude par chaque observation séparément, les résultats partiels diver- geaient dans chacune des trois premières séries beaucoup plus que dans la quatrième où ils s'accordent avec une grande précision : ce qui, au premier abord, tendrait à faire croire que cette quatrième série est meilleure que les trois premières. » La grande différence de longueur des cordes d'une série à l'autre m'a suggéré l'idée de profiter de cette circonstance pour vérifier la valeur d'une division du micromètre, en établissant à l'aide de chaque série une équa- tion de condition enire la correction de la longitude et celle de la valeur des divisions du micromètre. De la résolution de ces équations de condition, fai tiré pour valeur des divisions du micromètre 1", 7010'j. M. Mouchez avait trouvé que 800 de ces divisions du micromètre formaient l'intervalle C. R., 1861, 2">« Semeslre. (T. LUI, ti° S.J ^6 i '9" ) des fils de sa luiieHe, que des observations de passage lui avaient donné de i356"; d'où résulterait i",695 pour valeur d'une division. L'accord est très-remarquable, car 8ao fois la valeur que j'ai trouvée ne fait que i36o", 82 ou 4 "5 82 de différence avec les observations de passage; ce qui réduit en temps n'égale que 0% 32 pour la sonmie des erreurs des passages aux deux fils, en supposant même toute l'erreur sur ces passages. Cet accord prouve le soin et l'habileté avec lesquels M. Mouchez a fait ses observations. >i J'ai ensuite trouvé, en adoptant la longitude de Buenos-Ayres donnée par le dernier contact, que l'erreur sur les différences de longitudes des centres était : Pour la i"^" série de distance des cornes,. + o,38 la 2" » » — o , 34 la 3" • » — 0,33 la 4"= . . + 3,44 » Lestrois premières séries donnent pour erreur moyenne — o' , 12, quan- tité très-petite et qui montre qu'elles s'accordent avec le dernier contact. La quatrième série, qui au premier abord semblait la meilleure par l'ac- cord de ses résultats partiels, provenant sans doute de ce (pie l'observateur avait fini, comme il le dit lui-même, par acquérir une méthode de pointé uniforme, est au contraire affectée d'une erreiu- sensible. Ce fait indique- rait que cette uniformité de pointé avait introduit une équation personnelle modifiant d'une manière à peu près constante la longueur des cordes; ce qui, vu le peu de durée delà quatrième série, dont les observations furent faites beaucoup plus rapidement que les précédentes, a affecté toutes les distances de centres à peu près de la même manière et a produit leur ac- cord fictif. J'ai relaté ici brièvement les résultais de celte discussion, connue étant de nalure à jeter beaucoup de jour sur la nature des erreurs person- nelles. La conséquence de ce calcul a été l'adoption de la longitude donnée par le dernier contact. » A Rio-de-Janeiro j'aiemjjloyé, pour le calcul de la longitude, une série d'observations de culminations lunaires, observations que j'ai faites en no- vembre i858, et j'ai tenu compte de la corrcclion des éphémérides de la Lune par les observations de Greenwich de la même époque, comme je l'ai dit dans ma Note sur la longitude de Paranagua. » Enfin, en 1860, pendant le cours des travaux de la Commission hydro- graphique dont le gouvernement brésilien m'a donné la direction, des' observations ont été faites pour la tiétermiuation des iongilufles d'Olinda, de l'ernambuco et de Bahia. » Pour le premier de ces points, j'ai employé des observations de la Lune ( >9' ) faites par moi à Olinda en février, en corrigeant les cphémérides pai- des séries semblables faites presque simultanément à Rio-de-Janeiro par l'un de mes adjudants, M. le lieutenant du génie J.-B. da Silva, en me servant de la longitude de cette dernière ville, déterminée comme je viens de l'indi- quer. La longitude de Pernambuco a été raj)portée géodésiquement à celle d'Olinda. » Pour Bahia, j'ai profité du retour de la Commission de Pernambuco à Rio-de-Janeiro, en envoyant d'avance un de mes adjudants, M. le lieute- nant Pitanga, déterminer l'heure à Bahia. Avec huit chronomètres dont la marche et l'état étaient bien connus à Olinda, et qui étaient comparés par la méthode des coïncidences et transportés avec soin, j'ai, en relâchant à Bahia sur le vapeur Cnizeiro do Sul, pris l'heuie de Bahia par comparaison avec les chronomètres de M. Pitanga, et enfin j'ai déterminé l'état de ces mêmes chronomètres, ainsi que leur marche, immédiatement après l'arrivée à Rio-de-Janeiro. Les deux longitudes extrêmes étant connues, comme je viens de le dire, celle de Bahia a été interpolée entre elles par la marche des huit chronomètres. » Je donne maintenant ci-dessous le tableau des positions des divers points dont je viens de parler ; j'y joins celle de Paranagua, que j'ai déjà indiquée : Longitudes à rouest de Gieeriwicli LaliUuU's _ — -ii^ — — .^ — , Noms des liens. .mslralcs. en degrés. en temps. Cote orientale. Olinda (oiocher ouest du Palacio 0 , „ 0 , „ h m s do Bispo) 8. o.56,9 34-44' ''9 2.18.56,79 Pernambuco (observatoire) 8. 3-4 1, 5 34 45' ^2, 8 2- '9- 1 jSa Bahia (fort de la mer) . 12. 58. 16,1 38.23.5o,7 2.33.35,38 Rio-de-Janeiro (observatoire). .. . 32.53.5i,o 43- 3.38,9 2.52.14,59 Paranagua (maison du D'' Reicli- steiner) 25. 3o. 33,2 48.23.6,0 3. i3. 82,40 Ile dos Pinheiros (station d'obser- vation de l'éclipsé) 25.23.34,0 48 12.22,1 3.12.49,47 Campinas (station d'observation de l'éclipsé) 25. 3o. 11,0 48.46-43,5 3.i5, 6,90 Buenos-Ayres (station d'observa- fion de l'éclipsé) 34.55.48,3 58.2^4,5 3.53.36,3o Côte occidentale. Baie Sechurra (station d'observa- tion de l'éclipsé) 5.5o. 0,0 80.57.23,0 5.23.49,53 Payta (est du village) 5. 5.3o,o 81. 5.33,5 5.24.22,28 26.. ( »92 ) » En ayant égard à la différence des longitudes de Greenwich et de Paris, la longitude ci-dessus de Buenos-Ayres ne diffère que de i",5 de celle que donne la Connaissance des Temps. M. Mouchez, eu calculant cette même longitude avec ses propres observations, les mêmes que j'ai em- ployées, et avec les positions des astres données dans la Connaissance des Temps, avait trouvé au contraire qu'il fallait diminuer de 52 secondes de temps ou de i3' d'arc la longitude indiquée dans le même Recueil. On voit par ce fait combien il était nécessaire de corriger les Tables par des obser- vations correspondantes. » Quoique les corrections appliquées aux Tables aient eu pour effet d'augmenter les valeurs trouvées pour les longitudes, cependant toutes les longitudes ci-dessus, moins celles de Bnenos-Ayres, sont moindres de 5 à 7' que celles données par la Comiaissance des Temps. La longitude de Buenos- Ayres, insérée dans ce même Recueil avant i832, époque où elle fut recti- fiée par les observations de M. Barrai, commandant d'une corvette fran- çaise, était aussi trop forte d'un peu plus de 7'. Remarquant donc que cette même différence, variant seulement de 5 à 7', existait jadis sur les deux côtes de l'Amérique du Sud, et n'a encore été corrigée que sur un petit nombre de points, nous en conclurons qu'en général l'Amérique du Sud est placée trop à l'ouest sur les cartes d'environ 6 milles marins. » Il est assez remarquable de voir que, dès 1826, un officier brésilien, M. le capitaine de mer et guerre Maximiano-Antonio da Silva Leite, avait trouvé pour la longitude de Rio-de-Janeiro, par une éclipse de Soleil, un résultat très-peu différent du mien, savoir, en temps 2'' 5a° 12% à l'ouest de Greenwich, ou 2% Sg seulement de différence avec le chiffre que j'ai trouvé, tandis que la Connaissance des Temps donne 25 secondes de plus. » M. Dubois (Edm.; adresse de Brest un deuxième Mémoire concernant une (( Nouvelle mélhode pour la détermination des étals magnétiques des aiguilles et barreaux aimantés, et son application pour la recherche des déviations produites sur les compas des navires par les matières ferrugi- neuses du bord et pour la détermination de la déclinaison magnétique ». (Commissaires précédemment nommés : MM. Pouillet, Duperrey, Eaugier.) M. DiiPRÉ (Atli.), qui avait précédemment soumis au jugement de l'Aca- és en Italie pendant C éclipse par- tielle de soleil du i8 juillet iS6o [voir au Bulletin biblio(jraphi(piej. De même que pour les précédentes éclipses de soleil et de lune, j'ai fait appel à mes correspondants et aux amis de la science dans la Péninsule. Plus de qua- rante savants résidant dans douze stations différentes ont répondu à ma prière avec un empressement qui honore la science et le pays. Après avoir rapporté les observations de chacun d'eux dans soixante-cinq pages, j'en ai réuni les fruits précieux dans onze conclusions, que j'ai voulu mettre en parallèle avec les résultats de l'éclipsé totale obtenus en Espagne et en Algérie. Veuillez me permettre de vous faire quelques coTU'tes observations au sujet des conclusions que j'en ai tirées : » Les variations de la températm-e , de la pression atmosphérique, de l'humidité de l'air et des phénomènes chimiques sont les conséquences des vérités les plus iudid>itables que possède la physique; mais la correspon- dance la plus parfaite entre les Tables de Hansen et les observations astro- nomiques est une contpiéte nouvelle faite par l'astronomie. A ce progrès, je dois en joindre d'autres, qu'on pouvait et devait attendre des variations de l'état atmosphérique, mais qui toutefois n'ont pas été bien saisis par les uns et n'ont pas été bien coordonnés par les autres, qui ont observé avec des instruments imparfaits, ou qui n'ont pas mis tout le soin et l'assiduité qui sont nécessaires pour des phénomènes très-délicats. Parmi ces re- marques nouvelles, je signalerai les suivantes : » I. L'absence presque complète du rayonnement calorifique, tant po- sitif que négatif au moment de l'éclipsé totale. Deux thermomètres, exposés l'un au nord et l'autre au midi, se sont mis en équilibre à la même tempéra- ture au moment de l'éclipsé totale, et l'axe du thermomultiplicateur s'est fixé à o degré. Il n'existait donc ni rayonnement calorifique positif, ni rayonnement négatif ou frigorifère; cependant l'un des sommets de la pile ( 195 ) muni d'une garde était tourné vers la terre et l'autre muni du collecteur était tourné vers le disque lunaire. » II. L'invariabilité presque complète des teintes dans les couleurs cri- mitives, comme le rouge, le jaune, le bleu, et la variation considérable des teintes des autres couleurs qui sur la palette des peintres sont les couleurs composées. Effet très-important pour l'art et pour la science, qui augmente ma conviction de l'exaclitutle de l'analyse des couleurs que j'ai publiée à Venise en 1846 dans mes recherches sur la lumière. » III. Les perturbations du magnétisme terrestre manifestées dans les appareils les plus délicats. Il ne peut s'opérer de perturbations dans le ma- gnétisme du système planétaire, sans qu'il s'en manifeste d'analogues dans la terre et dans nos instruments, pourvu qu'il existe des conditions favora- bles pour que nous en soyons avertis. J'ai toujours pensé et publié que les grands aimants planétau'es qui forment le macrocosme sont en relation nécessaire avec nos aimants qui constituent le microcosme moléculaire. Dans celui-ci se réfléchissent pour ainsi dire comme dans un miroir les changements qui adviennent dans le inonde extérieur, et un jour nous pourrons en recueillir toutes les lois. Nous avons donc maintenant un analysateur chromatique et un analysateur magnétique des changements que présentent l'atmosphère et le système planétaire. » IV. Les effets qu'ont manifestés les organismes vivants les plus sen- sibles ont montré la liaison qui existe entre la vie végétative et sensifère et les conditions de l'atmosphère et des planètes. Ces phénomènes pourraient aussi fiiire entrevoir la corrélation de tous les êtres de la natiue; mais il faudrait encore pour cela que les observations fussent exécutées sur l'échelle la plus étendue. » GKOLOGIE.— .S»/- /(( séparation géologique des marnes à Anrjloceras du terrain néocomitn dans tes Alpes; par M. S. Gras. « En attendant que je puisse adresser à l'Académie un exemplaire de ma Description géologique du département de Vaucluse, actuellement sous presse, je désire lui faire part de l'un des résultats de mes études, auquel j'attache le plus d'importance à cause de ses conséquences paléontologiques. » Il existe dans les Alpes un groupe de couches très-remarquable par ses fossiles que, faute d'un nom meilleur connu des géologues, j'ai appelé dans mon ouvrage marnes à Ancyioccras. Il est caractérisé par une faune spéciale, dont la connaissance est due presque exclusivement aux travaux { 196 ) dAlcide d'Orbi^ny. Les espèces qui la composent sont en grande partie des céphalopodes appartenant aux genres Belemnites, Ammoniles, Toxocems et Amjloceras. Ce dernier genre y présente au moins quatorze espèces, dont quelques-unes, comme VJiic/loceras (jigos, atteignent des dimensions énormes. .) Si les fossiles de ce groupe sont aujourd'hui bien connus, il n'en est pas de même de sa position strafigraphique. Trois opinions très-différentes ont été émises à ce sujet. » La plus ancienne est celle de M. Matheron. Ce géologue est le premier qui ait considéré les marnes à Ancyloceras comme formant un groupe cré- tacé particulier; il les a placées au-dessus du calcaire urgonien, nommé alors calcaire à Cliama ammonia. Pour motiver son opinion, M. Matheron a cité un fait positif qui n'a jamais été contesté, savoir que depuis Cassis jus- qu'à la Bedoule dans les Bouches-du-Rhône, sur une longueur de plus de 6 kilomètres, les marnes dont il s'agit, avec leurs coquilles les plus habi- tuelles, reposaient sur le calcaire à Chaîna; que le tout était recouvert par des couches à fossiles aptiens (1). .. Alcide d'Orbigny a reconnu, comme M. Matheron, et d'une manière encore plus certaine, parce qu'il avait à sa disposition des matériaux plus nombreux, que le groupe des marnes à Ancyloceras renfermait une faune spéciale; mais manquant de données, à ce qu'il paraît, pour déterminer sa position géologique, il a supposé qu'il était parallèle au calcaire urgonien ; il en a fait le faciès côtier de ce calcaire (a), sans donner d'ailleurs aucune raison à l'appui de cette hypothèse. >. Un peu plus tard, M. d'Archiac a assigné encore une autre place aux marnes à Ancyloceras; il les a mises a«-f/e,ysoiK du calcaire urgonien, ou, en d'autres termes, il les a rapportées au néocomien inférieur. Ce savant pa- léontologiste n'a basé sa classification sur aucune observation stratigra- phique; mais, comme il existe plusieurs espèces fossiles comnuuies à ces marnes et au néocomien inférieur, il en a conclu que les deux formations n'en faisaient qu'une (3). M Après avoir étudié avec autant de soin qu'il m'a été possible la ques- (i) Catalogue des corps organisés fossiles du département des Bouches-du-Rliône, p. 3o et suivantes. (?) Voyez le Prodrome de Paléontologie sttati graphique, i85o, et le Cours élémentaire de Paléontologie et de Géologie strntigraphiquc, iSS?., t. II, p. 607. (3) Histoire, des progrès delà Géologie, t. IV, p. 482 et suiv., i85i. ( 197 ) tion dont on a donné, comme on le voit, des solutions complètement coii- tradicloires, je suis parvenu aux résultats suivants : » Les marnes à Ancyloceras sont caractérisées par une faune spéciale, ainsi que l'ont reconnu depuis longtemps MM. Matheron et d'Orbigny. Si l'on compare cette faune, d'un côté à celle des couches aptiennes, et de l'autre à celle du néocomien inférieur, on trouve qu'elle a avec la première des rapports bien plus grands qu'avec la seconde, en sorte que si l'on vou- lait s'appuyer uniquement sur les fossiles et faire abstraction de toute con- sidération stratigraphique, il y aurait plus de raisons pour rapporter le groupe à Ancyloceras au grès vert qu'au néocomien. » Le niveau géologique de cette formation ne saurait être douteux : con- formément à l'opinion de M. 'Matheron, il se trouve entre le néocomien su- périeur et les marnes d'Apt. Cette position stratigraphique n'est pas seule- ment prouvée par la coupe du terrain entre Cassis et la Bedoule, elle est aussi très-claire aux environs de Sault, département de Vaucluse, où les couches à Ancyloceras s'étendent transgressivement à la fois sur le néoco- mien inférieur et sur le calcaire urgonien (i). Il est essentiel d'ajouter que, partout dans les Alpes, ces couches sont immédiatement recouvertes par le grès vert ou par d'autres dépôts plus récents, et qu'il n'a jamais été fait une seule observation stratigraphique d'où l'on puisse conclure qu'elles soient inférieures au calcaire urgonien. n Au point de vue des relations géologiques, il existe des différences im- portantes entre le néocomien et le groupe à Ancyloceras. Le terrain néoco- mien repose partout sur le calcaire jurassique en stratification concordante et, d'un autre côté, il est complètement indépendant des marnes aptiennes. C'est tout le contraire pour la formation à Ancyloceras, qui dans les Alpes est indépendante du terrain jurassique et offre en général une liaison intime avec le grès vert. » La concordance stratigraphique du terrain néocomien avec le calcaire jurassique s'observe dans toute la Provence et particulièrement aux environs de Mirabeau, où elle a été indiquée depuis longtemps par M. Élie de Beau- mont (2). Elle est frappante par sa netteté en face de Voroppe dans la vallée (i) Les couches sont sensiblement horizontales et il est impossiljle de supposer un ren- versement. J'ai suivi la superposition sur un périmètre de plusieurs myriamèlres de déve- loppement. (2) Jnnntes des Sciences naturelles, 1829, t. XVIII, p. 2t)4. C. R., iS'ii, 2"" Semeitrc. (T. LUI, N" S.) 27 ( igs ) de l'Isère, et sur beaucoup d'autres points. Quant à l'indépendance du même terrain relativement à l'assise aptienne, elle n'offre aucune exception ; elle m'a paru du même ordre que celle qui existe entre les terrains secon- daires et les couches tertiaires. » La discordance de stratification entre le terrain jurassique et les marnes à Ancyloceras est également un fait certain et général. Il est facile de la constater aux environs de Gigondas, du Barroux et de Brantes, dans le dé- partement de Vaucluse, ainsi que dans les vallées d'Escragnoles et de Cas- tellane, près de la ligne séparative du Var et des Basses-Alpes. Elle n'est pas douteuse dans la Drôme et les Hautes-Alpes, où les couches à Ancylo- ceras ont rempli de petits bassins fermés de tous côtés par des crêtes oxfor- diennes. Cette même formation, si nettement séparée du terrain jurassique sur lequel elle repose presque partout, s'enfonce, au contraire, sous le grès vert sans solution de continuité apparente, au moins dans la plupart des localités. Cette liaison est surtout manifeste dans le ravin de Saint-Martin, près d'Escragnoles. » De l'ensemble de ces faits, on doit tirer cette conséquence que les sou- lèvements de montagnes et les changements brusques dans le niveau des mers qui ont séparé l'époquejurassique de l'époque crétacée n'ont pas eu lieu entre les couches à fossiles jurassiques et celles à fossiles néocomiens, mais entre ces dernières et la formation des marnes à Ancyloceras; que par con- séquent celle-ci est la seule vraie base du terrain crétacé. Quant aux couches à fossiles néocomiens, on doit les rapporter à une époque géologique an- térieure. Il est extrêmement vraisemblable que la faune néocomienne a été contemporaine de la grande faune dite jurassique; qu'à raison des condi- • tions physiques spéciales imposées à l'existence de l'une et de l'autre, elles ne se sont jamais confondues, et que chacune a eu ses émigrations séparées, lorsque par l'effet des oscillations lentes du sol ou par toute autre cause le milieu où elle vivait s'est trouvé modifié. En adoptant cette manière de voir, on explique facilement les alternances entre les coquilles de l'une et de l'autre faune qui ont lieu sur quelques points des Alpes, et que j'ai consta- tées moi-même récemment dans la vallée de l'Isère, entre Grenoble et Vo- rep|)e. Le terrain néocomien doit donc être défini ainsi : un groupe à fossiles crétacés appartenant à l'époque jurassique. » Il me reste à ajouter que le terrain appelé néocomien dans le bassui géologique de Paris et de Londres étant intimement lié aussi bien par la s(ratigraphie que par les fossiles à l'assise aptienne représentée par les ar- giles à plicatules et paraissant, au contraire, tout à fait indépendant des ( '99 ) roches jurassiques, on doit le rapporter à la formation à Ancyloceras des Alpes. Le nom de néocomien appliqué à ce terrain est donc un contre-sens [i), attendu qu'aux environs de Neitcliàlel il n'existe aucun dépôt auquel on puisse l'assimiler. » CHIMIE MINÉRALOGIQUE.— TîeprorfHCf/o/i (lu fer oxydulé, de la martite et delà périclase. — Protoxyde de manganèse cristallisé; par M. H. Sainte-Claire Deville. « Le fait de la cristallisation des oxydes métalliques au simple contact de l'acide chlorhydrique gazeux, cet agent minéralisateur si puissant, dont j'ai eu déjà l'honneur d'entretenir deux fois l'Académie, méritait d'être exa- miné dans tous ses détails. C'est ce qui explique les études complètes que j'ai faites sur ce sujet et dont les résultats me semblent dignes d'attention. .1 1° Fer oxjdulé. — Le protoxyde de fer qu'on obtient si facilement par l'élégante méthode de M. Debray, c'est-à-dire par l'action sur du sesquioxyde de fer d'un mélange d'acide carbonique et d'oxyde de carbone à volumes égaux, a été ti-aité par un courant lent d'acide chlorhydrique gazeux. Il s'est formé du protochlorure de fer et du fer oxydulé, et il ne s'est pas dégagé de vapeur d'eau, comme on pouvait s'y attendre d'après mes dernières expériences; le fer oxydulé, resté dans la nacelle de platine, se présente en petits cristaux dont la forme est l'octaèdre régulier, sans aucune modification, et qui donnent à l'analyse : Fer 71,7 Fe' 71,6 Oxygène 28,3 O' 28.4 100,0 100,0 » 1° Martite, magnoferrite. — On fait un mélange grossier de magnésie (1) U ne saurait m'appartenir de rritiquer ici les idées ingénieuses émises par M. Gras. Je lui demande seulement la permission de dire que le mot contre-sens me paraît un peu sé- vère. Je crois, pour mon compte peisonnel, qu'il est difficile de trouver une identité plus évidente et une contemporanéité mieux établie que celles qu'on admet généralement depuis la publication du savant Mémoire de M. Thirria ( * ) entre le calcaire h Spatangiies de la Haute- Marne et le calcaire jaune à Spatangus retusus [HoUaster complanatus] des environs de Neuchâtel et des hautes vallées du Jura. E. D. B. 1") Notice géologique sur les gîtes de minerai de fer du terrain néocomien du département de la Haute- Marne, par M. TWrria, ingénieur en chef des mines. [Annales des Mines, i' iét\e, t. XV, p. 11, 24; iSSg). 27.. ( 200 ) compacte, fortement calcinée et de sesquioxyde de fer, tous les deux en petits grains enfermés dans la même nacelle, et qu'on traite par un courant lent et régulier d'acide chlorhydrique gazeux : on trouve deux matières très-distinctes comme résultat de cette opération; d'abord de la périclase légèrement colorée par un peu de sesquioxyde de fer, puis des cristaux brillants, noirs, dont la poussière est aussi presque noire et qui sont des octaèdres réguliers de 109°, dont les arêtes sont modifiées par les facettes du dodécaèdre rhomboïdal. Ce sont les formes du spinelle, et en effet la ma- tière ainsi produite est un véritable spinelle dont la composition est : Sesquioxyde de fer 79»° Fe'O' 80 Magnésie 20,8 MgO 20 99,8 100 » La matière avait été dépouillée de la magnésie qui l'accompagne par ime longue digestion avec de l'acide nitrique concentré et bouillant qui la laisse avec tout son éclat. M On trouve parmi les produits volcaniques les plus intéressants, au Vésuve par exemple, grâce aux recherches de M. Scacchi, et au Mont-Dore, un minéral dont l'analyse a été faite et discutée par l'habile chimiste de Berlin, M. Rammelsberg, qui est arrivé aux résultats suivants : Macnoferrile Magnoferrile d'uno lave moderne. d'une lave ancienne. Sesquioxyde de fer 84,2 84,35 Magnésie 16,0 i5,65 100,2 100,00 » Le produit que j'ai obtenu peut être considéré comme la magnoferrite |)ure et exempte du mélange de fer oligiste que M. Rammelsberg y sup- pose à bon droit. Je pense que mon observation amènera M. Rammelsberg à admettre cette hypothèse qu'il discute et à laquelle il n'ose encore s'arrêter. Je crois aussi qu'elle contribuera à faire penser que la martife ou sesqui- oxyde de fer octaédrique du Brésil n'est qu'une épigénic et enfin que la seule forme vraiment incontestable de cet oxyde est le rhomboèdre de 86° 10'. » 3" Périclase. — L'acide chlorhydrique passant lentement sur la ma- gnésie calcinée la transforme, sans perte aucune, en petits cristaux soit inco- lores, soit verdàtres comme la périclase du Vésuve, soit un peu jaunâtres lors- qu'ils renferment un peu de peroxyde de fer. Ces cristaux sont encore des ( 2or ) octaèdres réguliers, qui prennent des dimensions très-notables lorsqu'ils sont produits à haute température; ils se dissolvent lentement, mais com- plètement dans les acides, l'acide nitrique par exemple. L'échantillon un peu jaunâtre que j'ai analysé contient : Sesqiiioxyde de fer i , 8 Magnésie 9^ )4 100,2 » Le chlorure de magnésium en vapeurs se décompose au contact de la vapeur d'eau et donne des cristaux également octaédriques et transparents. Enfin on sait que M. Dumas a obtenu de la magnésie cristallisée dans les produits de la décomposition du chlorure de magnésium, fondu par l'hu- midité de l'air. » 4° Haussmannile.—T?\ déjà annoncé que l'oxyde rouge de manganèse cristallisait avec une remarquable facilité dans un courant lent d'acide chlorhydrique; j'ai pu, en répétant mon expérience, obtenir de petits oc- taèdres carrés dont l'angle de io4 à io5° me permet de les identifier désor- mais avec la haussmannite naturelle. 5° Proloxyde de manganèse. — J'ai l'honneur de inontier à l'Académie de beaux échantillons de cette substance qui, je crois, n'a jamais été pro- duite avec la couleur et l'éclat que la cristallisation lui permet d'acquérir. Le protoxyde de manganèse a la couleur de l'émeraude et sa transparence avec l'éclat adamantin et une réfringence qui paraît considérable. En masse, il ressemble au vert du Schweinfiirt dont il a la teinte générale (i). Ce sont des octaèdres réguliers de 109° 28', ou des cubo-octaèdres qui n'exercent aucune action sur la lumière polarisée. Leur analyse m'a donné les résultats suivants : Manganèse. .... 76,8 Md 77 ,6 Oxygène 23,2 0 22,4 » Ces cristaux se dissolvent complètement dans les acides forts, sans dé- gagement de gaz et sans coloration ; ils paraissent ne subir aucune modifi- cation, même quand on les laisse au contact de l'air. On les prépare très-facilement en réduisant un oxyde quelconque de manganèse par l'hv- (i) La cristallisation exalte beaucoup la teinte de cet oxyde qui est vert, même à l'état amorphe, d'après la description qu'en a donnée M. Chevreul. ( 202 ) ■Jrogène el introduisant dans l'appareil chauffé au rouge cerise, avec un peu d'hydrogène, quelques bulles d'acide chlorhydrique gazeux qui doi- vent se succéder à de longs intervalles. La quantité de cet agent de cristal- lisation est tellement faible, que les personnes qui répéteront pour la pre- mière fois mes expériences en seront certainement étonnées. D'ailleurs l'acide qui entre dans l'appareil en sort intact, car il n'agit ici que par sa présence. » 4° Proloxyde de Jer. — Je viens de dire que l'acide chlorhydrique transformait le protoxyde de fer en protochlorure de fer et oxyde magné- tique. Mon procédé ne peut donc servir à la préparation du protoxyde de fer à l'état cristallisé. Mais, d'après ce qu'on vient de voir relativement au pro- toxyde de fer et à la périclase, on ne peut douter que la forme du protoxyde de fer nesoit l'octaèdre régulier. Il serait donc possible quelesesquioxydede fer ou martite fût simplement une épigéniedu protoxyde de fer trop altérable pour résister dans la nature aux agents d'oxydation. Ce serait plus rationnel que de supposer, comme on l'a fitit, que cette sorte de martite vient de la suroxydation du fer oxydulé, lequel, comme chacun sait, est entièrement inaltérable. Ce qui semblerait le prouver, c'est qu'en chauffant à l'air des cristaux octaédriques de protoxyde de manganèse, ceux-ci se transforment en oxyde rouge de manganèse en conservant la forme et l'éclat de cristaux primitifs, et donnent ainsi ce qu'on devrait considérer comme le véritable oxyde spinelle de manganèse si on n'avait évidemment une épigénie. » Je ne puis encore essayer de donner une explication de ces faits étranges de la cristallisation des oxydes métalliques dans une atmosphère d'acide chlorhydrique gazeux. Dans mon esprit, ce fait ne se rapporte simplement qu'aux phénomènes de dissociation dont j'ai déjà eu l'honneur d'entretenir l'Académie. Mais pour que mes raisonnements s'enchaînent d'une manière rigoureuse et puissent amener à la conviction, il me manque encore quel- ques expériences que j'ai déjà entreprises, et qui, j'espère, me permet- tront de trouver la vérité. » CHIMIE. — Recherches sur le fer réduit par th/drogène et sur la manière de le préserver de C oxydation ; par M. S. De Li'ca. « A la suite de ma précédente communication du 27 août 1860, j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie les résultats de nou- velles recherches sur le fer réduit par l'hydrogène. )> J'ai analysé un grand nombre d'échantillons de fers réduits, et sans ( 203 ) aucune exception je les ai trouvés tous plus ou moins unpurs : ils con- tiennent des quantités variables de soufre, de silice, de sels soluhles dans l'eau, de matières charbonneuses, de sesquioxyde fer, et quelquefois de l'ar- senic, du cuivre et de l'acide phosphorique. Je ferai mention seulement ici du fer vendu dans le commerce sous le nom de fer réduit de Quevenne. » Ce fer se trouve dans de petits flacons de forme prismatique; il est en poudre presque noire et sans aucun éclat métallique; il se dissout incomplè- tement dans les acides et laisse un résidu noirâtre; le gaz qu'il dégage par l'action de l'acide chlorhydrique contient de l'hydrogène sulfuré, et par conséquent noircit très-facilement le papier d'acétate de plomb. Ce fer est humide , car lorsqu'on le chauffe légèrement dans un tube fermé par un bout, on voit s'y condenser des gouttelettes d'eau. >) Lorsqu'on traite ce fer par l'eau, la liqueur devient alcaline et laisse par l'évaporation un résidu blanc qui n'est pas déliquescent et dans lequel on constate la présence de la soude , de l'acide carbonique et de la chaux. En effet, cette solution aqueuse, quoique concentrée, ne se trouble pas par le bichlorure de platine, précipite par l'oxalate d'ammoniaque contenant un excès d'ammoniaque, colore en jaune la flamme de l'alcool et dégage de l'acide carbonique par les acides. 1) On a constaté dans ce fer, mais non pas d'une manière certaine, ia présence de quelques traces de cuivre et d'arsenic. On y constate aussi la silice, l'acide phosphorique et le sesquioxyde de fer. » L'acide sulfurique étendu, mis en contact, dans un appareil à mercure, avec o^"", iio de fer de Quevenne, a fourni, à la température de 1 1 degrés, 36 centimètres cubes d'hydrogène. Dans une autre expérience o6'^,io45 du même fer ont donné 'io.'^'','] d'hydrogène; ces volumes d'hydrogène sont inférieurs à ceux exigés par la théorie. En outre o^'^,720 du même fer traités par l'eau régale, ensuite par l'ammoniaque, fournissent 05^^,964 de sesqui- oxyde de fer : un poids égal de fer pur devrait fournir i8'^,0285 de sesqui- oxyde. Enfin, oS'',720 du même fer donnent os^,oo5 de sulfate de baryte, d'où on déduit la quantité de soufre. L'analyse quantitative faite sur un échantillon de fer réduit de Quevenne a donné sur 100 paities : Fer pur 92 , 33 Eau 2,76 Sels solubles dans l'eau 3 ,20 Soufre, charbon, silice, cuivre, arsenic, etc. ... . i )7' 100,00 ( 204 ) « Je joins à cette Note des échantillons de fer réduit que j'ai fait préparer à Pise par mon élève M. Favilli avec toutes les précautions que j'ai indi- quées dans ma précédente communication. Ce fer est enfermé dans de petites ampoules en verre, afin de le préserver de l'oxydation. Chaque am- poule contient une quantité déterminée de fer réduit. Pour l'administrer aux malades il suffit de casser la pointe de l'ampoule à la place où se trouve un trait de lime marqué par de la cire à cacheter. » M. PoEv adresse une Note concernant la construction d'un petit appareil destiné à indiquer certaines variations météorologiques et qui est désigné en Angleterre, où on le connaît depuis une quarantaine d'années, sous le nom de slorm-glass. La Note et l'appareil sont renvoyés à l'examen de M. Babinet. « M. PouiLLET, d'après une Lettre qu'il a reçue de M. Kupfferet qu'il dépose sur le bureau, fait connaître à l'Académie que M. Kupffer demande à retirer du Secrétariat les appareils alcoométriques qu'il avait présentés l'année dernière. » L'Académie autorise M. Kupffer à reprendre ces appareils, sur lesquels il n'a pas été fait de Rapport. M. CoLLONGUEs demande et obtient l'autorisation de reprendre des Notes sur la dynamoscopie qu'il a successivement présentées et sur lesquelles il n'a pas été fait de Rapport. Le Vice-Président et leSecrétaiiie du Cercle Philomathique de Gand, qui avaient précédemment adressé une Note sans nom d'auteur sur la tiansla- tion du système solaire, Note qui, à raison des usages de l'Académie sur les communications anonymes,ne put être renvoyée, comme ils le demandaient, à l'examen d'une Commission, font connaître aujourd'hui le nom de l'au- teur M. T. Parmentier. (Renvoi à l'examen de M. Babinet.) M. Lefervre, à l'occasion d'une communication récente de M. LecUnre, concernant l'action que peut exercer sur la santé l'essence de térébenthine mêlée à la peinture, transmet un exemplaire d'un Rapport fait à la Société ( 205 ) (rEiicouragement sur un procédé de peinlure sans essence imaginé par M. Dorange. Cotte pièce et la Lettre qui l'accompagne sont renvoyées à titie de ren- seignements à la Commission chargée de l'examen du Mémoire de M. J,e- claire. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en comité secret. COMITE SECRET. La Commission formée par la réunion des trois Sections d'Astronomie-, tle Céographie et Navigation, et de Géométrie, chargée de présenter à l'Aca- démie des candidats aux places de Rlembres titulaires vacantes au Bureau lies Longitudes, par suite du décès de MM. Largeteaii, Poinsol et Daui>i,y, fait son Rapport. Pour la place A' Astronome, en remplacement de M. Lanjeteiiu, la C.om- mission présente : Pour premier candidat M. LAUciEii. Pour second candidat M. Puiseux. Pour la place de Membre appartenant à l Académie des Sciences, en reu)- placement de M. Poinsot, la Commission déclare que M.^1. Fayk et Delauxay sont les seuls Membres de l'Académie qui aient demandé à être considérés comme candidats. Pour la place de Géographe, en lemplaccment de M. Daiiss/, la Ciominis- sioii présente : Pour premier candidat M.Peytier. Pour second candidat M. Begat. Les titres de ces candidats sont présentés et discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures un quart. É. D. B. C. R., iSGr, a^e Scmnstre. (T. LUI, N» S.) 20 ( ao6 BILLETIX BIBLIOGRAPHIQUE L'Académie a reçu clans la séance du 29 juillet 1861 les ouvrages dont voici les titres : Recueil de Mémoires et observnùons sur Ihytjitne el la médecine vétérinaires militaires; t. X. Paris, décembre iSSg; i vol. in-8°. Cours de Matliémntiques à l'usage des candidats à l'Ecole Centrale, etc. ; par Ch. deGombekousse; t. II. Paris, 1861; i vol. in-8°. Monographie des Clypéastres fossiles ; par Hardouin Michelin. — Mémoire présenté à la Société géologique de France. Pans, i8()i; i vol. gr. in-8°. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne. Année 1860. XIV* vol. 3* et 4' trimestres. Auxerre, 1 861 ; 2 livr. in-8°. Société des Sciences naturelles et archéologifjues de la Creuse; t. III, 3^ bull. Guéret, 1861; 1 vol. in-8°. Notice historique sur les bttes a laine de la cordiliére des Andes; par M. Vavasseur. (Extrait du Bulletin de la Société impériale d'Acclimatation, ■ n'" d'avril, mai et juin). Paris, 1861 ; br. in-8". Congrès scientifique de France. a8* session. Bordeaux, 16 septembre 1861: l>r. in-8°. Discours prononcé aux funérailles de M. de Christol, professeur et doyen de la Faculté des Sciences de Montpellier; br. in-8". Extrait du programme de la Société hollandaise des Sciences à Harlem pour l'année 1861 ; i feuille. Rapport sur un procédé de peinture sans essence imagine par M. DORANGE. ( Rapport fait à la Société d'Encouragement, au nom du Comité des Arts chuniques, par M. A. Chevallier.) i feuille. Address at the. . . Discours prononcé à la séance annuelle de la Société royale GéographKjue de Londres par sir R.-L. MuRCiilSON, vice-président de la Société en l'absence du président. Londres, 18G1 ; in-8". On the altered . . . Sur les roches altérées des îles occidentales de l'Ecosse et des Highlands de nord-ouest el du centre; par sir R. MURCHISON et A. Geikie. Londres, 1861 ; in-8°. The jiroceeding... Compte rendu de la Société zoologique de Londres; part. 3, juin-décembre 1860; in-8''. Ueber das klima. .. Mémoire sur le climat de la république Argentine d après trois années d'observations : par \e D'H. BuRMElSTER. Halle, 1861 ; in-4°- Nederlandsch... Archives néerlandaises de botanique publiées par MM . W .-H. ( 207 ) DE Vrikse, W.-F.-R. Suringar et S. Knuttel. V vol., -i^ livraison. Anisterdani, 1861 ; in-8°. Atti del reale... .Jetés de l'inslilut royal Lombard des Sciences, Lettres et Arts. Vol. II, fasc. ta, i3, i/i. Milan, 1861 ; in-4°. Sulla curva... Sur la courbe locjocyclique : par M. B. Tortolini. Rome, i86i;in-4°. Sulla riduzione... Sur la réduction d'une intégrale aux Jonctions elliptiques ; par M. B. TORTOLliSi. Rome, 18G0; in-4". Elogio accademico. . . Eloge académique de F. Cordaro Clarenza, professeur d'économie rurale à l'Université de Calane ; par M. A. LONGO. Catane, i86r : in-8°. Sulfidos... Note sur la nature et la composition des sulfides d'arsenic; par leD'^D.-J. Aleraky. Madrid, 1861; in-12. Intorno. . . Sur les phénomènes observés en Italie dans l'éclipsé solaire partielle du 18 juillet 1860; parM. F. Z.iNTEDESCHi ; in-12. (Extrait des Mémoires de ta Société impériale des Sciences naturelles de Cherbourg, t. VIII.) PUBLICATIONS PERIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS DE JUILLET 1861. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences; i" se- mestre 1861 , i\° 25, et 2^ semestre, n°' i , 2, 3 et 4; in-4". Annales de V Agriculture française ; n° 12; et t. XVIII, u" i. Annales forestières et métallurgiques ; juin 1861 ; in-8". Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; t. XVIII de 1861; 26^ livraison; ^-4"; et t. XIX; livraisons 1,2, 3 et 4- Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; n"^ 18 et 19 de 1861. La Culture; 3" année; n°* i et 2. L'Agriculteur praticien; 3^ série, n"^ 18 et 19; in-8°. Le Moniteur scientifique du chimiste et du manufacturier; 109'' et 1 10® livr.: in -4". L'Ami des Sciences; 7* année; n"* 27 à 3o; 23 juin 1861. Journal de Pharmacie et de Chimie; juillet 1861 . ( 2o8 ) Répertoire de Pharmacie; juillet 18G1. Gazette des Hôpitaux; n°' 74 à 88 ; juin et juillet 1 861 . La Médecine contemporaine ; n°* 3 5 à 28; juillet 1861 . Gazette médiade d'Orient; 5*^ année; n° 4 ; jiii'i 1861 . Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale; 28* année; n"' i3 et i4; I 5 juin 1861 . L'Art dentaire; n° 7; juillet 1861 . Jmn-nfd d' Agriculture pratique ; n°* i3 et i4- Nouvelles Annales de Mathématiques ; juillet 1861 ; in-8°. Presse scientifique des deux mondes; n°* i3 et i4 ; in-8''. Répertoire de Pharmacie; juillet 1861 ; in-8°. Gazette médicale de Paris; n°' 26 à 3o; in-4°. L Abeille médicale; n"* aS à 3o; 1861. La Lumière. Revue de la Photographie; n"* 12 et 1 3; 1861. La Science pittoresque; 6*^ année; n*" 8 à 12; 1861. La Science pour tous; n"' 3o à 34- Le Gaz, n° 10. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 5 AOUT 1861 PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. MÉ.^ÏOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Sur les produils qui résultent de l'aclion simultanée de l'air et de r ammoniaque sur le cuivre; par M. E. Peligot. « Dans une précédente communication, j'ai appelé l'attention de l'Aca- démie sur les phénomènes qu'on observe quand le cuivre métallique se trouve en contact avec l'ammoniaque et l'air. J'ai montré que la dissolu- tion de cuivre qu'on obtient ainsi possède à un haut degré la propriété de dissoudre la cellulose, la soie et plusieurs autres substances organiques qui résistent à l'action des dissolvants ordinaires. Cette liqueur a remplacé avec avantage l'hyposulfate de cuivre ammoniacal employé par M. Schweitzer, de Zurich, auquel on doit la découverte de ce curieux phénomène. » Dans le Mémoire que j'ai lu sur ce sujet à l'Académie à la fin de l'an- née i858, j'avais signalé dans cette dissolution l'existence d'un sel de cuivre fourni par un acide oxygéné de l'azote que je croyais être l'acide azotique, celui-ci résultant de la combustion de l'ammoniaque par l'oxygène atmo- sphérique en présence du cuivre. J'ai reconnu un peu plus tard que l'acide qui prend naissance est l'acide azoteux; en saturant, en effet, par l'acide azo- tique pur la liqueur bleue céleste, qu'on obtient si rapidement, c elle-ci fournit, par l'addition de l'azotate d'argent, un précipité cristallin d'azo- tite d'argent. » Cette production de l'acide azoteux avait été constatée antérieurement et îi mon insu par M. Schœnbein, qui a publié à la même époque, dans les journaux allemands, un Mémoire dans lequel il fait voir qu'en arrosant avec c. R., iS6i, 2™^ Semestre. 'T. LUI, N» G.) ^9 ( 2IO ) de l'ammoniaque du platine spongieux, il se produit de l'azotite d'ammo- niaque. L'habile chimiste de Baie montre que le même sel se produit en pré- sence du cuivre. « Le cuivre, dit-il, à la température ordinaire quand il se " trouve dans l'anunoniaque, fixe de l'oxygène et forme de l'azotite d'am- » moniaque. Si dans un flacon rempli d'oxygène ou d'air atmosphérique » on introduit 5o grammes de cuivre finement divisé, la masse s'échauffe et " il se forme des vapeurs blanches qui ne sont autre chose que de l'azotite » d'ammoniaque; car si l'on plonge dans le flacon une bande de papier » amidonné à l'iodure de potassium, celle-ci, préalablement acidulée, » bleuira immédiatement... La dissolution bleue de cuivre produite ne » contient pas uniquement de l'oxyde de cuivre, mais aussi de l'azotite » d'anunoniaque. » » M. Schœnbeiii n'a pas séparé de cette dissolution le produit dont il a signalé laformation. Aussi la connaissance de son travail ne m'a pas détourné de l'étude plus complète que j'avais commencée sur ces curieux phénomènes d'oxydation. » Le procédé qui m'a le mieux réussi pour obtenir en grande quantité la dissolution ammoniacale de cuivre qui est, pour ainsi dire, la matière pre- mière de cette recherche, consiste à introduire dans de grands flacons de 12 à i5 litres, i 5 à 20 grammes de cuivre et 60 à 80 centimètres cubes d'anunoniaque concentrée. Le métal, qui provient de la réduction d'un sel de cuivre par le fer ou par le zinc, est promené contre les parois mouillées du vase de manière à y adhérer sous forme de couche mince. Au bout de quelques uiinutes, le flacon s'échauffe et se remplit d'épaisses fnmées blan- ches ; celles-ci, condensées sur lui corps froid el mouillé, donnent tous les caractères de l'azotite d'ammoniaque. >• Quand la réaction parait terminée, on change à l'aide l\ un soufflet l'atmosphère du flacon qui n'est plus que de l'azote. On fait cette opération à plusieurs reprises, en ayant soin de renouveler également les points de contact du métal et des produits de son oxydation avec le liquide ammo- niacal et l'air. On renverse, ou fait égoulter les flacons et on les lave plu- sieurs fois avec de l'ammoniaque liquide. Indépendamment de la dissolu- tion bleue qu'on obtient, il reste un produit insoluble dans l'eau et dans l'ammoniaque, d'une couleur non uniforme, verte-olive, brune ou jaune. C'est un mélange des deux oxydes de cuivre et du métal non attaqué. La liqueur bleue ne renferme que le quart ou le cinquième du cuivre employé. » La présence d'un sel ammoniacal active singulièrement cette réaction. En employant de l'ammoniaque liquide préalablement saturée de sel ammo- ( 2t> ) iiiac, eu peu d'instants tout le cuivre se trouve attaqué, poiu-vu qu'il se trouve en présence d'une quantité suffisante d'air atmosphérique. La disso- lution du métal est alors complète; ce qui tient sans doute à la tendance qu'ont les sels de cuivre à se combiner avec les sels ammoniacaux. » En évaporant à une température très-ménagée et même à froid dans le vide la dissolution bleue qu'on obtient avec le cuivre, l'air et l'ammo- niaque (sans l'addition d'un sel ammoniacal dont la présence compliquerait beaucoup la séparation, déjà difficile, des produits qui se forment), on obtient un produit non homogène, violet, bleu et vert, par places : l'eau froide en sépare de l'azotite d'ammoniaque à peu près exempt de cuivre : mais on sait que ce sel ne peut pas être obtenu à l'état isolé, sa dissolution fournissant de l'eau et de l'azote à mesure qu'elle devient plus concentrée. >i Soumise à l'ébuUition, la dissolution bleue dont j'ai indiqué la prépa- ration donne de l'oxyde de cuivre noir et de l'azotite d'ammoniaque ; celle qu'on obtient avec le concours du sel ammoniac fournit un résidu vert cristallin d'oxychlorure de cuivre. » Les dissolvants ordinaires ne permettent pas d'isoler du résidu laissé par l'évaporation faite à froid ou à une température ménagée les produits qu'il renferme. Après avoir longtemps cherché les procédés propres à cette séparation, je suis arrivé à des résultats très-nets en employant comme dis- solvant l'alcool préalablement saturé de gaz ammoniac. J'ai pu ainsi obte- nir à l'état cristallisé le sel qui est le produit principal de la réaction. Les propriétés de ce nouveau corps expliquent parfaitement la production et la nature du résidu complexe que fournit la dissolution bleue quand on la concentre ou quand on la soumet à l'évaporation rapide ou spontanée. » Pour l'obtenir en grande quantité, on évapore à sec, au bain-marie, dans une capsule de porcelaine, la liqueur bleue produite par l'action simul- tanée de l'air et de l'annnoniaque sur le cuivre. Le résidu est pulvérisé et soumis à l'action de l'alcool ammoniacal bouillant. La liqueur filtrée laisse, par le refroidissement, déposer ce sel sous forme de prismes aiguillés d'une belle couleur bleue-violacée. L'eau mère dont on le sépare peut servir de nouveau à traiter de la même façon le résidu laissé par l'alcool ammo- niacal ou bien une nouvelle quantité du produit brut qu'a donné l'éva- poration de la dissolution de cuivre. La matière qui résiste à l'action de ce dissolvant est l'oxyde de cuivre en excès que renfermait cette dissolution. M La composition du sel bleu cristallisé desséché à la fèmpérature ordinaire, est représentée par la fornude suivante ; AzO', CuO, AzH'O, HO. 29.. ( 212 j Soumis à la température de 100°, ce sel prend une couleur verle, et perd peu à peu la totalité de l'eau et de l'ammoniaque qu'il renferme. Il est néces- saire, pour arriver à ce résultat, de le maintenir pondant plusieurs jours a cette température. Le produit qui reste est de l'azotite de cuivre anhydre; il a pour composition AzO% CuO. » L'analyse de l'uzotite de cuivre et d'ammoniaque présente des dilti- cultés qui m'ont laissé longtemps dans le doute sur sa véritable compo- sition. Comme ce sel se décompose avec déflagration quand ou le chaude, il n'est pas possible de doser par calcination l'oxyde de cuivre qu'il ren- ferme. La séparation de ce dernier corps par la potasse caustique donne toujours une surcharge, malgré les soins qu'on apporte à laver à grande eau l'oxyde de cuivre précipité; alors même que les eaux de lavage sont exemptes d'alcali, l'oxyde, après avoir été chauffé au rouge, en renferme une notable quantité; il offre, en effet, une réaction alcaline prononcée. Le seul procédé qui m'ait réussi a consisté à calciner le sel avec du quartz étonné et pulvérisé. Il laisse ainsi 35,2 pour 100 d'oxyde de cuivre; c'est exactement la quantité qu'exige la formule qui précède. » Unepelitequantitéd'azotitede cuivreetd'ammouiaque enveloppée dans du papier et placée sur un tas d'acier détone par le choc du marteau. » En contact avec une petite quantité d'eau, ce sel se dissout en produi- sant beaucoup de froid; une partie de l'ammoniaque devient libre et se dégage quand on abandonne cette dissolution à l'évaporation spontanée. On obtient ainsi de l'azotite d'ammoniaque et un sel vert cristallisé dont la composition est représentée par cette formule : AzO% 3 CuO, AzH*0. " La production régulière de ce sel, que fournit également la dissolu- tion obtenue directement par l'air, l'ammoniaque et le cuivre, est assez dif- ficile, car il est lui-même décomposable par l'eau employée en plus grande quantité. » L'eau agit, en effet, d'une manière remarquable sur ces différents pro- duits. Quand on en verse une assez grande quantité, soit dans la dissolu- tion bleue fournie directement par le cuivre, l'ammoniaque et l'air, soit sur les deux produits que je viens de décrire et qui dérivent de celte dis- solution, ou obtient un précij)ité d'un beau bleu turquoise. Ce corps est. l'hydrate dJtuivre CuO, HO. Il donne par la calcination 80 à -Si, 5 d'oxyiie de cuivre i^ir. I-a formule CuO, HO exige 81,6. ( 2.3 ) ). Cet ox\de uarailètre le même que celui qui se forme quaufl on traite un sel de cuivre soluble par hi potasse ou la soude employés en excès. Mais tous les chimistes savent que l'hydrate de cuivre ainsi préparé n'est pas stable. Il perd son eau, il noircit au bout de quelques instants, même en le lavant avec do l'eau froide. L'oxyde bleu que j'ai obtenu résiste à l'ac- tion de l'eau bouillante; on peut le chauffer à la température de loo" sans l'altérer. 11 retient, à la vérité, des traces d'ammoniaque que je n'ai pas pu en séparer par des lavages répétés. Mais la quantité de ce corps n'est pas plus forte que celle des substances étrangères qu'on trouve toujours, en l.^s cherchant bien, dans tous les oxydes et les sels obtenus par voie de précipitation; elle est seulement plus facile à décèlera cause de la sensi- bilité des réactifs qui servent à reconnaître la présence de l'ammoniaque. )) L'hydrate bleu de cuivre, que j'ai lieu de considérer comme une acqui- sition nouvelle, utile à la science et à l'industrie, absorbe lentement, sans changer de couleur, l'acide carbonique de l'air. C'est un |)récipité cristallin, tres-divisé, dont la belle coloration sera sans doute mise à profit par la pein- ture, par l'industrie des toiles peintes et par celle des papiers peints. Si cet hydrate ne se produisait que dans la circonstance que je viens d'indiquer, son emploi industriel serait assurément fort limité. Mais, en étudiant ses propriétés, j'ai été conduit à le préparer par plusieurs procédés avec tous les sels de cuivre solnbles dans l'eau, notamment avec le sulfate de cuivre. J'ai observé, en effet, qu'on l'obtient en traitant par un alcali un sel de cuivre dissous dans beaucoup d'eau et préalablement additionné d'un léger excès d'ammoniaque. On le prépare également en versant de la potasse ou de la soude dans un sel de cuivre mélangé avec un sel ammoniacal. Enfin ce même corps prend naissance quand on ajoute beaucoup d'eau à une dissolution faiblement ammoniacale d'azotate de cuivre. Ainsi la prépara- tion économique de cette matière colorante n'offre aucune difficulté. On ne peut pas d'ailleurs la confondre avec le produit qu'on connaît dans le com- merce sous le nom de cendres bleues anglaises, produit dont la préparatioiî a toujours été tenue secrète. Les cendres bleues anglaises sont du carbo- nate de cuivre dont la nuance, d'ailleurs un peu plus foncée, est ordi- nairement moins pure que celle de l'hydrate de cuivre. » L'ammoniaque liquide concentrée dissout 7 à 8 pour 100 de cet iiy- drate. Cette dissolution, dont la couleur bleue est celle de tons les sels de cuivre en contact avec im excès d'ammoniaque, est assurément le meil- leur dissolvant de la cellulose et des autres substances plus ou moins solu- blesdans le réactif de M. Schweitzer. 11 présente cet avantage que la sub- { 2.4 ) staiice dissolue peut être précipitée sans altération par l'addition d'un acide; tandis qu'en opi^rant dans les mêmes circonstances avec la liqueur bleue résultant de l'action de l'air et de l'ammoniaque sur le cuivre, l'acide azoteux qui devient libre agit plus ou moins énergiquement sur la sub- stance organique que renferme la dissolution. C'est d'ailleurs à la présence de cet oxyde, qui se trouve dans cette liqueur en simple dissolution dans {ammoniaque, que la dissolution obtenue par l'action directe de l'air et de l'ammoniaque sur le cuivre doit elle-même la propriété de dissoudre la cellulose : car en mettant cette dernière substance en contact avec l'azotife de cuivre et d'ammoniaque piu-, préalablement dissous dans ime petite quantité d'eau, elle ne fait pas gelée et elle ne disparaît pas, ainsi que cela arrive quand on se sert, soit de la dissolution ammoniacale d'oxyde de cuivre, soit de la liqueur fournie par le cuivre sous l'influence simultanée de l'air et de l'ammoniaque. » Remarques de M. Chevkeul à [occasion de cette communication. « Après avoir entendu la lecture du Mémoire de M. Peligot, M. Chevreul fait les observations suivantes : » L'hydrate de bioxyde de cuivre obtenu par M. Peligot est le i bleu 7 ton du I cercle chromatique. » Une détermination faite anciennement sur une cendre bleue que M. Chevreul conservait depuis longtemps comme type d'une bonne fabri- cation correspondait au io,5 ton de la même gamme. i> Mais dans ces derniers temps il n'a pu retrouver un échantillon sem- blable dans le commerce de Paris; probablement que l'usage actuelle- ment si répandu de l'outremer artificiel qu'on qualifie de bleu, quoiqu'il appartienne réellement au 3 ou 4 h'eu lo, i i ou 12 ton, a engagé les fabri- cants de couleurs à violeter la cendre bleue; les cendres bleues les moins violettes, que le commerce m'a fournies récemment, correspondaient du I bleu au a™*^. » Il est très-probable que l'extrême petite quantité d'ammoniaque recon- nue par M. Peligot dans son hydrate de cuivre doit être attribuée à une affinité cajnllaire, soit que l'ammoniaque fixée ainsi, soit pure soil qu'elle appartienne à une petite c|uantité d'une combinaison définie. » ÏHKOUIK DES NOMBRES. — Lettre deM. Hkrmite à M. Lioiivilie. <( Depuis notre dernier entretien sur les questions arithmétiques qui sont l'objet de vos recherches et où vous m'avez donné un nouvel exemple ( 2-5 ) de la grande fécondité des méthodes dont vous conservez le principe, je pense avoir réussi, dans une certaine mesure, à donner satisfaction à un désir que vous m'avez plusieurs fois exprimé relativement aux beaux théorèmes de M. Rronecker sur les formes quadratiques. Ces théoreines, qui semblent par leur nature devoir naturellement entrer dans le cercle de vos études sur les fonctions numériques, restaient cependant comme isolés et appartenant à un ordre d'idées très-distinct où la théorie de la multipli- cation complexe dans les fonctions elliptiques paraissait seule pouvoir dou- iier accès. Les démonstrations du P. Joubert découlent en effet de cette théorie où la notion de classe de formes quadratiques s'offre de la manière la plus nécessaire et joue le rôle le plus important. J^attache à ces démons- trations un grand prix, car elles éclairent singulièrement la théorie arith- métique des formes en montrant que les théorèmes donnés il y a si long- temps par M. Gauss sont autant de propriétés des fonctions eliipticpies, et en ajoutant un des plus remarquables exemples de ces liens cachés qui réunissent l'analyse transcendante à l'arithmétique. En parvenant par une autre voie à ces théorèmes de M. Kronecker, c'est à l'ordre d'idées qui vous appartient que je pense les avoir rattachés de la manière la plus directe, et, si je ne me trompe, dans le sens même de vos prévisions, car la notion arithmétique de classe se trouve-remplacée par l'idée beaucoup plus simple et plus élémentaire des formes réduites. M Je suis parti des identités que fournit le développement tles quotients de fonctions G, en séries sim])les de sinus ou de cosinus, et dont Jacobi a montré le premier la grande importance en découvrant de cette manière l'expression du nombre des décompositions d'un entier en quatre carnés par la somme des diviseurs de cet entier. Une extension fort simple de ce pro- cédé consiste à considérer, au lieu seulement de sinamz, cos amr, Aamz, les produits de fonctions doublement périodiques par des puissances de quantités 0, c'est-à-dire des expressions ayant la période 4K, et se mul- tipliant par un facteur exponentiel, lorsqu'on ajoute a/R' à la variable. » En taisant z = ^ et posant avec Jacobi 0 (z) = I — iq COS2JC +2^* cos4'''' — 2(y^ cos 6.*' -(-..., H(z) ^=: Oi\çi sin.ï- — 2\ ^"sin 3x + sy^^^sin 5jc — . . . , 0, (z) = I -)- 2(^ COS2 JT + a*/* cos 4 a- + 2(y' cosGoT -f- . . ., H, [z) = 2V7COSX + av+t « + 7' -^ I + ?-'"+' ^~ i ^ l+o'"^ .+ -7' "^ 1+7» Z-H-7"" elles donnent — suianisH (z)= -!^ f— ^ = A 0 (si — 6 10) Z, 2n- ^ ' 27r 0 (z) ^ • — cosamzH,(z)= —7V = BQ. c — 0, o)Z, ^Aamz0,(z) = ^5^=C0(z)-H,(o)Z. I) Ce second groupe de fonctions se distingue essentiellement du premier par la présence des fonctions complètes A, B, C, dont voici le caractère arithmétique. Désignant par « les nombres entiers ^3 mod/j, on aura d'abord n — j I A = 2««?^ ' B = 2!(-') '' «"7^ ' d- I le coefficient rt„ étant la somme des valeurs de l'expression (— 1) ^ , en prenant pour d tous les diviseurs de n inférieurs à sa racine carrée ; nous c. R., 1S61, 2'"' Semeitip. T. I.llt, N» 6.) 3o ( ^ï8) le représenterons ainsi : d— I » Faisons ensuite, en supposant /z pair, n » Si l'on désigne par d les diviseurs impairs de Ti inférieurs à sa racine carrée et par r/' les diviseurs impairs plus grands que sa racine carrée, on aura » Voici donc deux nouveaux exemples de ces parties de fonctions que M. Kronecker a introduites en arithmétique et qui s'offrent sous un point de vue si différent dans les recherches délicates et profondes de ce savant géomètre sur les modules qui se rapportent à la multiplication complexe. Par cette nouvelle origine, elles se trouvent rattachées de la manière la plus immédiate à l'ensemble de vos travaux sur les fonctions numériques, et peut-être même ne sera-t-il pas impossible de définir par des équations différentielles les fonctions qui leur donnent naissance en partant de ces expressions : » Je remarque encore, comme un nouveau trait de la distinction à établir entre les fonctions (i) et (2), que la quantité Z (.r) qui donne A et B en y faisant x = o et jc = -, conduit pour jf = y à cette relation : w-z(i)=i,(-.r^.-ii o o dont le développement a la forme 7<("+')' .«^ ^<(" + l)'-» ( 219 ) Le nombre n est se — i mod. 8; k„ est la somme des quantités — -\ =: ( — i) ^ pour tons les diviseurs de ii inférieurs à sa ra- cine carrée, c'est-à-dire encore une partie de fonction. Au contraire, dans ces cas et d'autres analogues, les développements des expi-essions (i) ne conduisent jamais qu'à des fonctions numériques complètes. » Après ces deux groupes de fonctions, la suivante : pourra servir d'exemple du cas le plus simple qui s'offre ensuite dans la série des expressions obtenues en multipliant par la première puissance d'une des quantités 0, une fonction doublement périodique. Elle donne, en désignant par A, une constante, ce développement K_ /2TKH'(z)ei(z) = ^ 0, (z) — cos 2 .rcj v^-' - cos 40-7^(^7^ 4- 3 s^) - cos 6jcq' ( vV + 3 s p + 5 t ^) - cos 2 nxcf ( V V + 3 Ur" + . ■ • + (2 « - I ) V ç-'^'"-"') . 11 On doit donc encore regarder A. comme une fonction complète, dont la valeur sous une forme analytique toute semblable à celle de A, B, C, sera ■21 y iz Jo &'{z) » Mais tandis que A, B, C se rapportent sous le point de vue arithmé- tique aux fonctions des diviseurs des nombres, A., comme vous allez voir, conduit aux fonctions qui expriment le nombre des classes quadratiques pour toutes les formes de déterminant — .., 7t étantes 3 mod. /j. » Pour le démontrer, je regarde l'expression — ^^u'\ comme le produit 3o.. ( 220 ) 1 1 i- . H(z)0,(z) , H(z) ,7 . de ces deux facteurs : — -^jr, — ^ '«7"^^^ yAsuiainz-, or nous axons trouve V 277 0(Z) ^ ' -+- siii 3^:- vç' (' + 27"') + sin 5x\q^^ (i + it]'' 4- 2f/~*) + le nombre a devant prendre les valeurs a = o, ± i, ± 2, . . . , ±n, et l'on a V^H(z) . sfç ■ o \/f • c V^ 7rrT= 2Sin Jf — î^^ — h 2 sni 3 a- * , + 2sui ^x —^ h etc., TT 0(z) '—'7 I — q' 1 — 7' de sorte qu'en multipliant membre à membre les deux séries, on devra pré- cisément retomber sur le développement ci-dessus de — i/- IfLliLii. •^"^ 277 V J7 0'(Z) On trouve ainsi, en se bornant au terme constant : '''' = I.7^^^¥'^'{^ + 27-' + 2f/- + . . . + 27-'"), / (an-i-i)' ^ l — n^"+' I ' expression qu'il est aisé de développer suivant les puissances de q en rem- Jqtn+\ plaçant la fraction -^ par 2n-+l VT^^ (i + 7="+' + r/;^"+=' + etc.) = '^q~^'^^"'^'^\ h désignant tous les nombres entiers de zéro à l'infini. En posant N = (2«-4- i)[-in + kh + 3) - 4rtS et désignant par F(IN) le nombre de l'ois que cette cipiatioii aura lieu poui une valeur de N, en sup[)osant n el b entiers et positifs, a compris dans l;i série 2.3.1 ) ± I, '/ - on aura évidemment tN » Ceci posé, j'observe que la valeur de N représentera tous les nombres entiers ^3mod4, et qu'on peut l'écrire de ces trois manières, en faisant correspondre à chacune d'elles une forme quadratique de déterminant — N, savoir : N = (2« + 0(2" -f 4 ''' + 3) - 4rz% (aw+i, art, 2/i + 4^ + 3), II. 111. N = (2N + i) (4« + 4^^ + 4 — 4^^) — (2« ■+- I — '2a f-, (2«+i, 2«+i — 2 a, 4" + 4'''-'-4 — 4'î)» N = (2H+i)(4« + 4^ + 4 + 4'^) — (4''-t-i -i-2a ^ (a/î + i, 27^ -I- I + aa, 4« + 4^ + 4 + 4''^)- i> En employant la première pour les valeurs de a inférieures, abstraction faite du signe à la limite — 7 — , la forme quadratique correspondante re- présentera toutes les formes réduites de déterminant — N, où le coefficient moyen est pair, et qui sont, par conséquent, de l'ordre proprement primi- tif, chacune d'elles étant prise une seule fois. Les classes ambiguës seront renfermées dans ce premier groupe et correspondront à rt = o (Gauss. Rech. aritli., p. 288). Pour les valeurs de a qui vont de la limite infe- rieure — ^ — a la hmite supérieure n, nous emploierons la seconde expres- sion en leur attribuant le signe + et la troisième en leur donnant le si- gne — . On aura ainsi, deux fois répétée, une série de formes [p, tj, r) de déterminant — N où se trouvent satisfaites les conditions : q>o, 27 r, cettesérie donnera toutes les i'ormes réduites de déterminant — N où le coefficient moyen est impair et positif, l'un des coefficients extrêmes étant aussi un nombre impair. Oii doublera leur nombre si on y joint les formes opposées [p, — (/, /) qui en ( 222 ) sont distinctes et appartiennent à des classes différentes, puisqu'il n'existe point de formes ambiguës ayant un coefficient moyen impair. Par consé- quent, à la totalité des deux séries de valeurs positives et négatives de a correspond exactement la totalité des formes réduites, proprement primi- tives du déterminant — N. Ainsi la fonction F(N) qui s'est offerte d'abord comme la somme des nombres de solutions des équations I, II et III, reçoit cette nouvelle et importante signification arithmétique de représenter le nombre des classes proprement primitives de déterminant — N. L'équation envisagée sous ce nouveau point de vue, montre l'importance de la fonc- tion complète de l'expression — _ j '' et va doinier très-aisément l'un des théorèmes de M. Kronecker. » Je fais pour cela x = o dans l'équation T^.y-ir J(z) ^=A.Q.(z)-cos2.r7sry Le premier membre s' annulant, on voit immédiatement que le second membre, ordonné suivant les puissances de q, donne une série dont le terme général est 7^ ; L'exposant N estss3 mod li,'^d' représente la somme ties diviseuis de N supérieurs. à sa racine carrée, et yd la somme des diviseurs qui lui sont inférieurs. Le coefficient de q^ est donc précisément la fonction dési- gnée par T(N) et définie dans le Mémoire de M. Kronecker au moyen de la relation ( 223 ) En employant cette notation, on pourra donc écrire et en égalant dans les deux membres les coefficients d'une même puissance de q, on trouvera F(N) + 2F(N- 1-)+ 2F(N-4') + --- + 2F(N - 4A") = i'F(N). Or cette relation est donnée en ajoutant membre à membre les équations (V) et (VI) du Mémoire de M. Kronecker, et observant que la fonction ip(m) qui y figure s'évanouit pour m = N^ 3 mod I\. » D'autres tbéorèmes résultent d'une détermination différente de -t. En premier lieu, je fais le produit des deux séries 0, (s) = I + 27COS2X 4- 2(/''cos4.'f + 29"cos6.r -(-..., — - — -r^ = y — COS2J; — —, — cosAj: — 2— ,•■•, qui donne pour le terme constant dans le second membre l'expression » Ce même terme s'obtenant aussi en intégrant entre les limites zéro et K le premier membre, on aura nt r^ H'(z)0, (c) ^^ ^ y "7" y nq"--^ et par conséquent 't/^^^.«.^y "^" y "7"""". 2 y ff ^ I — q'-" ^ I — q" Soit 2;i^.=2:'^.(")î". *.(.") représentera la somme de tous les diviseurs de n dont les conjugués ( 224 ) sont impairs et *F,(«) la somme de tous les diviseurs moindres que \^n et qui ne sont pas de même parité que leurs conjugués. Ainsi pour n impair, *, (n) coïncidera avec la somme de tous les diviseurs que M. Rronecker nomme $(n), et 'F,(«) sera nul. Cela étant, l'équation iloiinera ce nouveau théorème où n est quelconque : F[l^n - i)+ F(4/2 -3=)+ ... + F[^n-{ia + i)»] = $,(«) - *',(«). ■> Je considère en second lieu le produit des développements de H (2) et de la dérivée de cosamz, à savoir : H(z) ^ 2 Vçsinj: — 2 v^*sin 3 j: 4- 9. v^^'sin Sx — . . . , ^ ,, , ' = -'^^ sui X H 5^^, sui 3x -\ }^-^ sin 5 X + .... 77= &{z) J + q 1-1-9' l-hq" En opérant de même on trouvera „ = » (an-»-l'!(2n-t-.^) et si l'on pose (2n+i)(2n+3) N-3 N représentera tous les nombres entiers ^ 3 niod 4 et 'F2(N) la somme des diviseurs de N inférieurs à la racine carrée. L'équation V donnera par suite ce troisième tliéorème F(N)-aF(N-2^)-K2F(N -4')- ••• + 2(-.)*F^>' - 4^-') ( 125 ) » Le temps me manque en ce moment pour m'occuper des autres théo- rèmes de M. Kronecker et de ceux où le P. Joubert a introduit de nou- velles fonctions numériques. J'aurais surtout à retrouver cette relation 2f<"iî" = Hfr)2^ qui sans doute doit résulter de combinaisons où entre la fonction ; V • M. Kronecker, en la doiniant comme l'expression analytique d'un de ses théorèmes, avait bien évidemment pressenti la signification qu'elle recevrait dans la théorie des fonctions elliptiques, et à cet égard je ne puis trop ad- mirer la pénétration dont il a donné la preuve. >i Vous m'avez aussi plusieurs fois parlé de la décomposition des nombres en trois carrés ; dans le cas où il s'agit des nombres ^ 3 mod 8, et où les carrés sont tous impairs, voici comment on trouve le nombre des décom- positions. » Soit Xi ce que devient -l^par le changement de q en — q ; en posant pour un instant a ^ y — ' i on aura » 8n-l-S '-^^=^=^'^ F{Sn+'i)q '^ . o Or on obtient aisément la valeur du premier membre. Introduisons dans l'intégrale x au lieu de z = - — ? ce qui donnera Comme en changeant « Semestre. (T. LIU, N» 6. ) 3r ( 226 ) on aura Mais p;ir la substitution de - — x à x, l'intégrale se change en celle-ci / — ^ , / ' (ix, don résulte TT et par suite, à cause de £^ = — i , Or on a H=(z) + A'HÎ(z.)-A-0=(z), il s'ensuit que Z'. 27:1 2K /2XK r%^/ ^ ; ". //2AR\s et on en conclut la relation ^\,-tX, _V'FfH«^,1 8n-+-3 et qui est l'expression de ce théorème arithmétique que le nombre des repré- sentations d'un entier N^ 3 mod. 8, parla forme x" + y^ -h z-,cn suppo- sant JT, j', z de même signe, est précisément égal au nombre des classes quadratiques proprement primitives du déterminant — N. » Quant au cube de 1/ — ou 0,(o), il est doiuié sous inie lormc sin- gulière et dont je n'ai pu suffisamment approfondir la significatioti en fai- sant .ï = o dans l'équation — Aam:0,(Z; = C0(2) — Il,(o)Z. ( 227 ) On obtient aiiisi immédiatement ( 5 m -t- 1 ) (2 m -I- 3 ^ y=e(o)(,H-4V-2^)-4H,(o)2(-.-'-=E=- Je laisse donc de côté ce résultat et d'autres du même genre pour vous indiquer, en terminant, de quelle manière je conçois la liaison de la théorie des fonctions elliptiques, dans ses applications à l'arithmétique, avec vos recherches générales sur les fonctions numériques. » Je considère pour cela les développements suivant les |)uissances de q. de sinamz, cosamz, Aamz, et je remarque qu'en posant — sniams = ^ i\„q - n — I I — cosamz =;>( — i) S„^ > 27: on a — A am z = I + 2 T„ ^" , R„ =^ V sinr/.r. Jes sommes s'étendant à tous les diviseurs d du nombre unpair ii\ et à l'égard de la fonction T, si l'on pose n = a'N, N étant impair, et qu'on dé- signe par rf les diviseurs de N, on aura semblablement îi-d On retrouve donc ainsi les fonctions numériques qui se sont si souvent présentées dans vos recherches. » Soit encore / 2T 0(c) - Zé"^"'! ' /FkH,(z)q,(z)_ ^ i" V 27r 0(z) 3 ( , ( 228 ) et désignons p;n-f/ct d deux diviseurs conjugués, doul le produit soit n, on aura i -r^ . d -h il' les sommes s'étendanf à tous les diviseurs du nond^re n qui est ^ i niod 4» et en dernier lieu «étantes— I niod. 4- On reconnaît ainsi, au |)oint de vue arithmétique, l'analogie des nouvelles fonctions avec les anciennes, et en même temps leur différence qui consiste en ce qu'un diviseur cl est remplacé par — ^ — • On ne voil point encore d'ailleurs s'offrir de parties de fonctions, mais elles se présentent en faisant z(-^') = !;?«/'• Dans ce cas n est ^ — i mod. 4i et en supposant d < d' on trouve (i-t- 1 Ç„ = 2 2^ (— i) - cos — ^ — .r, la somme ne comprenant que les diviseurs r/, qui sont inférieurs à \jn. » J'espère, mon cher confrère , que vous n'oublierez pas que vous m'avez aussi promis une Lettre arithmétique qui soulève un peu le voile dont vous vous êtes jusqu'à présent recouvert. Si vous le jugez à propos, j'aimerais bien que celle-ci fût publiée dans votre Journal, où je la ferai suivre de |)lusieurs articles sur divers sujets qui s'y rattachent et que mes examens m'obligent d'ajourner. » Réponse de M, Lioiiville. « Je vous remercie de votre bonne Lettre, et je vous répondrai longue- ment dans le Journal de Malhénuilufues, où l'on ne manquera pas de repro- duire vos intéressants résultats. Nous tendons à un but semblable, mais par ( 229 ) des voies bien différentes, qui pourtant se rattachent toujours aux travaux de Jacobi. En effet mes formules générales, ainsi que je l'ai indiqué au commencement de mon septième article {Journal de Matltématiques, Cahier d'avril i858), donnent naissance à des équations entre des séries qui con- tiennent comme cas particuliers celles de la théorie des fonctions ellip- tiques. Cette théorie (que vous employez directement) se trouve donc ici remplacée pour moi par des formules appartenant à l'algèbre la plus élé- mentaire, obtenues au moyen de certaines identités des plus simples, et renfermant des fonctions arbitraires sans aucune condition de continuité. Les variables que je considère sont en effet des nombres entiers, et les fonctions n'ont besoin d'être définies que par rapport à ces nombres entiers pris comme valeurs des variables : le reste esta volonté. Je ne puis dès lors avoir aucune peine à introduire dans mes recherches les fonctions numé- riques que vous nommez incomplètes. Permettez-moi de vous rappeler que je vous ai donné à ce sujet, il y a longtemps déjà, un exemple remar- quable. Prenez dans mon premier article [Journal de Malhémaflqiies, Cahier d'avril i858) la formule i[f{d'-d")-Ad'^d')]=id[j{o)-j{2d)l qui se rapporte au mode de partition du double d'xui entier donné {ni^^c/â'j marqué par la formule 2 m = d' r}' -+- d" &\ où d., â\d'\ ù" sont comme d et â des entiers impairs positifs. \a fonction fipc) doit être paire. Cette condition sera remplie si nous supposons/ (a') nulle quandxatteint ou dépasse une valeur numérique données, c'est-à-dire quand x* ^ a. » En prenant a = 2 y ;«, la fonction numérique dont je viens de parler de- viendra une des fonctions de M. Rronecker. Vous obtiendrez d'autres ré- sultats dignes d'attention en prenant/ (x)= o, sauf dans les cas où l'en- tier X est ^ ± rt(mod. p), a et p étant des nombres donnés : on fera alors ( 23o ) f[x) = I . Dos remarques analogues s'appliquent à toutes mes formules gé- nérales. » C'est en 1857 que j'ai trouvé ces formules. Depuis cette époque, acca- blé d'occupations et sans cesse dérangé dans un travail qui demande une tète libre, je n'y ai pour ainsi dire rien ajouté. Les douze articles que j'ai publiés ne contiennent pas la moitié de ce que je savais \\ y a quatre ans; et encore je mets de côté les applications particulières qui s'offrent en foule, mais qui ne peuvent avoir tout leur prix que par le choix qu'on en fait et par l'ordre qu'on y établit. Permettez-moi donc de transcrire ici deux for- mules nouvelles, que je lire de mes papiers à cause du rapport qu'elles ont avec quelques-unes de vos transformations analytiques. » i°Soit m un entier impair donné. Posons de toutes les manières pos- sibles, en nombres entiers, . )>nis en prenant (i\ è" , r/o, â^ impairs et positifs, //?, impair positif ou négatif, ni indifféremment pair ou im|)air, positif, nul ou négatif. Si la fonction ,f(j:, j-, z) remplit, pour toutes les valeurs de x, ^, z à employer, les con- ditions suivantes ; 4 {-oc,j,z)=-ff{x,j,z), ^{x, -j, -z) = ri{jc, j; z). on aura Je vous engage à prendre pour exemple ,'»(j^, j, z) — sinfj:^), t désignant une constante arbitraire. » 2° Soit m un entier impair donné, de la forme 4^' -(- 3. Posons de toutes les manières possibles, en nombres entiers, m = 7» J -f- 2 (L r)„ , puis m — j //i"-f- (l"â", ( ^3, ) ou c/o , c?2, r/", ù" sont impairs et positifs, ^'" < è", m, impair positif ou négalif, enfin m' indifféremment pair ou impair, positif, nul ou négatif. Si la fonction .f ( J^, J", z) est paire en x et en r, mais impaire en z, on aura 2 ^(f/j — m, , &., + m, — f/j , m, ] ^,f , S"—d" ,„ \ ^^/3"^rJ" S" —ci" ,„ ,\ » Ici vous voyez figurer explicitement la condition ;/" < â". On n'a mis partout qu'un signe sommatoire, quoiqu'il s'agisse de sommes multiples : cela ne vous arrêtera pas. Je terminerai par un théorème (cjue vos formul«;s donnent aussi) concernant la fonction numérique p' {n), qui marque l'excès du nombre des diviseurs de n de la forme 4p- -*- ' sur celui des diviseurs de la forme 4f^-t~ 3, en se bornant aux diviseurs moindres que \/«, tandis que je représente cet excès par|5(«) quand on considère tous les diviseurs. Soit m un nombre entier donné, de la forme 8/ -+- 3. D'après la propriété connue de p{n)^ relativement à la décomposition d'un nombre en deux carrés, il est clair que est le nombre des solutions de l'équation jn = /- + /'" + /"-, où /, /', i" sont impairs et positifs. Or je trouve que ce nombre s'exprime aussi au moyen de o'{n), par p'{m) -+- ip'{m — 4 .1^)4- 2p'(m— 4- 2^)+ . . . . Mais en voilà assez pour le moment. Je suis, comme vous, dans les exa- mens; et d'ailleurs votre Lettre e.st déjà un peu longue pour les Comptes tendus : je dois me restreindre et vous laisser prendre toute la place que votre travail mérite. » ( 232 ) ÎV0311NAT10AS L'Académie procède, par la voie du scrutin, a la nomination des candi- dats qii'eile est appelée, conformément au décret du 9 mars i852, à pré- senter à M. le Ministre de l'Instruction publique pour les places de Membres fitidaires du Bureau des Longitudes, vacantes par suite du décès de MM. Lnn/eteau, Poinsot et Daussy. Place d'Astronome, en i emplacement de feu M. Largeteau. Votes pour la désignation du candidat à présenter en première ligne. Nombre des votants 4 • , majorité 2 i . M. Laugier obtient 27 suffrages. M. Le Verrier i4 Votes pour le candidat à présenter en deuxième ligne. Nombre des votants 4 I ) majorité 2 1 . M. Puiseux obtient 36 suffrages. M. Yvon Villarceau 2 M. Le Verrier i M. Valz I Il y a un billet blanc. D'après les résultats de ces deux scrutins, l'Académie présentera comme candidats pour la place d'Astronome : En première ligne M. Laigier. En seconde ligne M. Piiseux. Place lie Membre du Bureau des Longitudes, au titre (/'Académicien, c.ji remplacement de feu M. Poinsot. Votes pour la désignation du candidat à présenter en première ligne. Nombre des votants 4i, majorité 21. M. Delaunay obtient 25 suffrages. M. Le Verrier 16 M. Paye i ( 233 ) ^'otes pour le candidat à pi-ésonier en seconde ligne. Noinbi-e des votants /j2, majorité 21. M. Faye obtient 33 suffrages. M. Le Verrier 1 H y a sept billets nnis. D'après les résultais de ces deux scrutins, TAcadéinie présentera comme candidats pour la place de Membre du lîiueau des Longitudes, à titre d'Académicien : En première ligne M. Oklaixav. En seconde ligne '. . M. Faye. Place de Géograplie, en remplaccmenl de'SÏ,\isv%%\. Votes pour la désignation du candidat à présenter en première ligne. Nombre des votants 43, majorité 22 : M. Peytier obtient 26 suffrages. M. Le Verrier 11 M. Yvon Villarceau 5 M. Bégat I Votes pour le candidat à présenter en seconde ligne. Nombre des votants 42, majorité 21. M. Bégat obtient 23 suffrages. M, Yvon Villarceau i5 M. Le Verrier 2 Il y a un billet blanc. D'après les résultats de ces deux scrutins, l'Académie présentera comme candidats pour la place de Géographe : TIER. En première ligne M. Pey En seconde ligne M. Bécat. C. R., iSGi, 2">'= Semcslrc. (T. LUI, N" G.) (a34 ) MKMOIUES PIVÉSEM'ÉS. CA THOI.OGIE. — Des collcclions séreuses (lu iielil bassin liées à une niélro-péiilnnite non puerpérale; extrait d'une Note de M. Demauquay. (doinniissaires, MM. Velpeau, Joberl de Lainballe.) « ...Une femme de forte constitution, souffrant depuis longtemps de lii- térns, me fut adressée à la suite d'accidents de mélro-péiilonite assez vifs et qui avaient complètement cessé. A la suite de ces phénomènes, une collec- tion séreuse s'était formée dans le petit bassin ; l'utérus et la vessie avaient été fortement refoulés en avant et le rectum en arrière, d'où une gène nota- ble dans les fonctions de ces organes. Après m'étre entouré de toutes les précautions voulues, je retirai Sao grammes d'un liquide citrin en tout point analogue au sérum du sang, et surtout au liquide que nous retirons par la thoracentèse dans la pleurésie aiguè. Mon ami M. Leconte a fait l'analyse complète de ce produit; on verra à la suite de mon observation la Note qui m'a été remise par cet habile chimiste. » En introduisant le doigt à plusieurs reprises dans la cavité qui renfer- mait ce liquide, j'ai pu me convaincre qu'il avait son siège dans le cul-de- sac rétro pèritonéal. Pour prévenir les accidents qui m'avaient enlevé une première malade, je fis chaque jour des injections de teinture d'iode étendue d'eau , et tout alla pour le mieux ; la malade a parfaitement guéri. » Le siège de cette collection considérable n'est point douteux : la symp- tomatologie, l'analyse du liquide, l'exploration directe, prouvent manifeste- ment que le cul-de-sac rètro-péritonèal était bien le siège de cet épanche- ment. Ce qui n'était point douteux non plus, c'est que cette sérosité citrine était née d'un travail intlammatoire fixé siu- l'utérus, et qu'il s'est propagé au [îèritoiue voisin; de même (pie les maladies pulmonaires entraînent sou- vent une pleurésie circonscrite ou générale, de même ici un travail inflam- matoire fixé sur l'ulènis s'est communiqué au péritoine, au petit bassin, de là uu(' pelvi-pèritonite séreuse. On comprend d'ailleurs que des accidents iiiflannnatoires ayant (mi lieu du côté du petit bassin ont pu amener des adhérences et ultérieurement des cavités plus ou moins circonscrites dans lesquelles se forment les collections séreuses qui nous occupent. Ce que nous voyons là, dans les conditions normales de la vie de la femme, nous le voyons souvent dans l'état puerpéral. Il n'y a pas d'année où nous ne ren- contrions des collections puiulentes formées dans le même lieu, à la suite ( 235 ) de la métro-péritonite puerpérale. Si dans ces ciiconstances les collections qui se forment sunt purulentes, cela tient aux conditions particulières de l'organisme et à la plus grande intensité des phénomènes |)hlogistiques. Un fait m'a frappé : toutes les fois cjue dans ces circonstances j'ai dû intervenir, pour faire cesser les accidents graves tenant à la présence de ces collections, j ai toujours retiré une suppuration plus ou moins ténue. On comprend donc parfaitement qu'un travail inflammatoire se produisant dans l'utérus, la trompe ou l'ovaire, en dehors de toute influence puerpérale, et se commu- niquant au péritoine, pourra amener une collection séreuse dont le siège variera, en raison du point de départ de la maladie, de même que dans la pleuro-pneumonie l'inflammation pleurale est en rapport avec la lésion pulmonaire. Ou comprend de plus que cette péritonite circonscrite, si elle n'est point arrêtée dans sa marche par des adhérences ou par un traitement convenahle, se généralise et amène des accidents péritonéaux mortels; c est ce qui est arrivé à notre première malade, à la suite de la ponction simple que nous avons pratiquée, et chez laquelle nous n'avons point fait d'injec- tion iodée. » ÉCONOMIE RURALE. — Nouvelle méthode de culture de l'agaric comestible ^ extrait d'une Note de M. Labourdette. (Commissaires, MM. Brongniart, Boussingault.) « L'agaric de couche, variété de VJgaricus campeslris , est suscep- tible d'acquérir un volume considérable, dans de nouvelles conditions de cidture. Je suis parvenu, après quelques années de recherches, à le faire végéter sur un sol battu sans engrais, en substituant à ce dernier le nitrate de potasse. Le nitrate est enfoui dans le sol avec les spores de l'aga- inc à une profondeur de 3 ou 4 millimètres. Ce sol est uniquement com- posé de sulfate de chaux fortement tassé. Rien n'y est ajouté, et dans ces conditions il donne indéfiniment naissance à une variété de l'agaric comes- tible qu'on peut nommer Agaric géant. Les échantillons mis sous les yeux de l'Académie pourront lui donner une idée des résultats obtenus par ce procédé. » Tandis que l'agaric comestible avec le mode compliqué de cidture auquel il est soumis, atteint une moyenne de loo grammes à^l'état adulte, il peut se développer par ma méthode de culture de manière à peser eu moyenne environ 6oo granunes. » 32.. ( a36) M. OiviÈRE présente la description et la figure d'un appareil de Sun invention désigné sous le nom de cosmographe, et destiné à faciliter la con- naissance de la sphère céleste. L'appareil, qui a déjà été exécuté, est établi dans des conditions qui permettent de l'inslaller dans une place publique où il deviendrait un moyen de vulgariser la connaissance du ciel étoile. (Commissaires, MM. Babinet, Faye, Delaunay.) M. BoicHUT, en adressant au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie un Mémoire imprimé « sur les effets thérapeutiques du chloro- forme à l'intérieur contre les calculs biliaires et la colique hépatique » , y joint, pour se conformera une des conditions impesées aux concurrents, une indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. (Réservé pour la future Commission des prix Montyon, concours de 1861 .) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de l'Ixstrlction publique annonce que la distribution des prix du concours général entre les lycées et collèges de Paris et de Versailles aura lieu, sous sa présidence, à la Sorbonne, le lundi 11 août 1861. Des places particulières seront réservées pour MM. les Membres de l'Académie qui voudront assister à cette solennité. M. LE Secrétaire perpétuel présente, au nom de l'auteur M. VolpicelU, un nouvel opuscule sur Véleclricité alinosphci iqiie , et communique l'extrait suivant de la Lettre d'envoi : « On voit par les Tables qui accompagnent ma Note, que pour le lieu où j'ai observé et dans les journées calmes : » i" La sérénité du ciel n'est pas toujours accompagnée d'électricité positive, contre l'opinion assez généralement adoptée. n 2° L'évaporation favorise le développement de l'électricité positive. » 3" La formation des vapeurs vésiculaires favorise le développement de l'électricité contraire. » /i" Depuis 9 heures du soir jusqu'à 9 heures du matin, l'électricité i!< l'atmosphère dans l'été est négative. » 5" Le plus souvent cette électricité change de nature deux et même trois fois par jour. ( ^37 ) » 6" Les flammes fixes pour transformer le négatif de l'atmosphère en positif, rencontrent pins de difficultés dans les premières heures du mafin que dans les autres heures de la journée, jusqu'au coucher du soleil. » M. LE Secrétaire perpétcei. fait hommage à l'Académie, au nom de 1 au- teur M. Alpli. Edwards, d'un exemplaire des Observations sur l'existence de divers Mollusques et Zoophyles à de très-grandes profondeurs dans ta Méditer' ranée. PATHOLOGIE. — Apoplexie du bulbe rachidien en airière île la prolnbérnruè annulaire ; Note de M. Mesxet. a Un homme de trente-neuf ans, d'une santé habituellement bonne, n'ayant aucun des attributs du tempérament dit apoplectique, tomlie brusquement privé de connaissance. Un léger accès convulsif se mani- feste avec les caractères suivants : » -Rigidité générale de tout le système musculaire, mouvement de torsion en arrière et en dehors du bras droit, bouffissure, cyanose de la face, un peu d'écume à la bouche, durée de l'accès épileptiforme deux minutes au plus. » Le malade tombe dans la résolution, et présente l'apparence d'un sommeil tranquille; point de déviation de la face, nulle trace de convulsion. L'un et l'autre bras se lèvent avec lenteur, et se portent successivement veis la partie postérieure de la tète comme pour enlever un obstacle; ce mou- vement est plus fréquent dans le bras droit que dans le bias gauche. Les membres inférieurs se meuvent spontanément dans le Ht et le font sans raideur ni convulsions. » L'appareil respiratoire est frappé d'inertie, sauf le diaphragme. Ancnn mouvement ne se produit dans les muscles de la poitrine, l'acte de la res- piration est limité à un mouvement de soufflet de la base de la poitrine qui se dilate et se resserre dans les limites les plus exagérées. Chaque inspi- ration, lente du reste, fait entendre un bruit comparable au ronflement (kl sommeil. Les muscles du bassin prennent part à l'effort que fait le diaphragme. •t La sensibilité générale semble conservée, bien que notablement en- gourdie, car on ne pince point un membre sans qu'aussitôt le membre du côté opposé se porte à l'endroit que l'on pince. L'anéantissement des facultés ( 238 ) iiileliccliielles esl complet : il est impossible d'éveiller l'attention du malade. » {]ne petite quantité d'urine s'écoule par jets. La circulation ne par- ticipe nullement aux désordres de la respiration : le pouls est calme et ré- gulier, le cœur a conservé son rhythme normal. » Cet état dura une heure : après quoi nous vîmes l'action du diaphragme se ralentir, le mouvement de la poitrine diminuer, puis s'arrêter, sans que la physionomie du malade, la coloration de la lace présentassent la plus légère altération. Les yeux n'étaient point convulsés : les pupilles étaient notablement dilatées. Pendant les sept minutes qui suivirent la dernière expiration, le cœur et le pouls continuèrent à battre régulièrement, et je pus, pendant tout ce temps, percevoir de la manière la plus distincte les bruits valvulaires. » Lésions analorniques. — Le crâne offre une résistance considérable et un épaississement notable. Les méninges sont gorgées de sang. Les hémi- sphères ne présentent rien à noter, non plus que le cervelet. Le cervelet étant relevé d'arrière en avant, la valvule de Vieussens divisée, on découvre le quatrième ventricule dont les parois sont intactes, le plancher de ce ventricule n'a subi aucime altération. » La protubérance annulaire incisée sur sa face antérieure, dans le sillon même que parcourt le tronc basilaue, présente xui foyer hémorrhagique contenant un caillot demi-solide du volume d'un pois rond. Ce foyer est placé à peu près au centre de la protubérance; cependant il est plus rap- proché du plancher du quatrième ventricule que de la face opposée, et bien que sur la ligne médiane il a un peu plus de développement dans la moitié gauche que dans la moitié droite de la protubérance. L'excavation faite par l'hémorrhagie est enveloppée d'une couche de substance céré- brale, piquetée de sang, ramollie, le tout ensemble représentant le volume de la moitié de la dernière phalange du doigt auriculaire. » Pour déterminer de la manière la plus exacte le siège de la lésion par rapport au quatrième ventricule, j'ai traversé la protubérance avec une aiguille passant par le centre du foyer, et j'ai trouvé qu'il était |)lacè à la réunion du tiers antérioir avec les deux tiers postérieurs de ce ventricule, au-dessous des colonnes de fibres blanches qui semblent être les prolonge- ments des faisceaux latéraux du bulbe, et concourent à former la paroi du ventricule lui-même. » ( 239 ) Al.c A Ll M KTR 1 E . — Nouveau procédé de dosage des lijdralcs et des caibonales (dcalins et autres composés de ce genre; par M. J. Persoz. (Extrait par l'auteur. ] « Il y a pende temps que, dans les Annales du Conservatoire^ des Arts et Métiers, nous avons faitconnaître une nouvelle méthode de dosage de l'acide nitrique qui est basée sur les faits ci-après : )) i" Les fluorures, les chlorures, les broinuies et les sulfates alcalins anhydres sont indécomposables par le bichromate potassique chauffé à son point de fusion et même au ronge naissant. » 2" Dans les mêmes conditions, les nitrates sont tous décomposes; l'acide nitrique est expulsé en totalité à mesure que l'acide chronnque prend sa place et qu'il se produit une quantité équivalente de chromate. » Or en appliquant cette méthode au dosage de certains sels de soude du commerce (mélange de carbonate, chloriu-e, sulfate et nitratej qui sont fréquemment adressés au laboratoire de la Chambre de eCommerce et qui S8 trouvent contenir parfois jusqu'à ig pour 100 de nitrate, je ne tardai pas à m'apercevoir qu'en chauffant avec ménagement un mélange de ces sels et de bichromate, en ayant la précaution de ne jias dépasser sensiblement le point de fusion de ce dernier, on expulsait la totalité de l'acide carbonique sans entraîner d'acide nitrique. •> Comme on le voit, nous trouvions le moyen de doser par des pertes successives constatées à la balance, d'abord l'acide carbonique et ensuite l'acide nitrique; or, comme la perte d'acide carbonique, dans une opération bien conduite, correspondait exactement au titre alcalimétrique, il n'y avait plus qu'un pas à faire poin- créer une méthode rationnelle propre au dosage des carbonates alcalins flu coumieice, sans avoir à redouter en cer- tains cas les erreurs inévitables dans l'emploi des méthodes ordinaires et dues à la présence des sulfures alcalins, des oxysulfiires, de la chaux, des sulfites et hy[)osulfites, etc. » Comme il est facile de le comprendre, et ainsi cpie nous nous en sonnnes assuré par des expériences directes, le bichromate potassique oxyde ou bien sature les oxysulfures, les sulfmes, les sulfites, les hyposulfites et la chaux, sans donner lieu àaucun dégagement. Au contraire^ un carbonate étant de- composé par le bichromate potassique, il y a un tiégagement d'acide car- bonique exactement proportionnel à la quantité de base qui le retenait en combinaison. Un hydrate fournit également une proportion d'eau corres- ( 24o ) j)Oiidaiite à un hydrate simple ou à un biliydrate, suivant la température à laquelle on a soumis ce produit du commerce. >' Restait à disposer un appareil à l'aide duquel on pût effectuer l'expé- ritMice tout en recueillant les produits de la réaction. C'était chose à peu prés trouvée, car il suffisait d'employer l'appareil de Licbig servant à analy- ser les substances organiques, en le modifiant et le complétant ini peu. ISous avons donc eu recours à un tube à combustion de 5o à Go centimètres de longueiu-, très-légèrement recourbé en U vers son milieu et recourbé en sens inverse de part et d'autre, de manière à maintenir ses deux extrémités horizontales. Par l'une de ces extrémités le tube est en couuiiunication, au moyen d'un petit robinet de cuivre, avec un système de colonnes et de tubes garnis de tous les agents communément employés pour purifier l'air des corps étrangers qu'il contient ; par l'autre, il se relie avec vui appareil de Liebig servant à retenir l'eau et l'acide carbonique qui se dégagent par la combustion d'une matière organique. Enfin l'appareil communique avec un vase aspirateur par l'intermédiaire d'un flacon ou d'un tube desséchant, de manière à ce que l'air humide de l'aspirateur ne soit pas en contact avec l'air de l'appareil. » En résumé, l'appareil se compose des différentes parties suivantes : » V, Vase aspirateur destiné à faire circuler l'air dans l'appareil et à for- cer l'eau et l'acide carbonique dégagés à passer sur les corps qui doivent les absorber. » A, système d'éprouvettes et de tubes garnis des agents nécessaires à la purification de l'air. « P>, tube à combustion dans lequel on introduit le bichromate et la sub- stance à essayer. w C, système complet de tubes pour l'absorption totale de l'eau et de l'acide carbonique. » D, tube en U intermédiaire entre le vase aspirateur et le tube à potasse de Liebig et destiné à prévenir l'accès de l'air humide. M Grâce à ces dispositions, on peut, comme on va le voir, réglera volonté une opération dont les résultats laisseront peu à désirer, si l'on a eu soin de ne pas négliger les quelques précautions sur lesquelles nous aurons occasion d'insister. » Manière d'opérer. — S'agit-il d'un carbonate, il suffit d'introduire dans le tube B 3o, 4o, 5o, ou 60 grammes de bichromate potassique fondu (1) et (1) Le bichioinale ne doit ('tru employé (jnajinis avoir été préalablciiiont chauffe avec ( 24r ) préalablement mélangé avec i, 2 ou 3 grammes du carbonate si celui-ci est insoluble, car dans le cas contraire le mélange préalable est superflu (i). Le tube B étant parfaitement articulé par ses deux extrémités avec les deux systèmes que nous avons décrits, on détermine l'écoulement de l'eau du, vase aspirateur V, à l'effet de provoquer un courant d'air dans l'appareil, et on chauffe le tube B. Dès que le bichromate entre en fusion, commence le dégagement d'acide carbonique, qu'il est très-facile de modérer pendant toute la durée de l'expérience. Lorsque la masse entière est en fusion tran- quille, on met fin à l'opération. L'augmentation de poids qu'éprouvent les tubes à potasse CCfait connaître la quantité d'acide carbonique dégagée, de laquelle on déduit ensuite la proportion de carbonate. >) S'il s'agit d'un hydrate ou mieux encore d'un mélange d'hydrate et de carbonate, la manière d'opérer est encore la même; seulement il faut prendre toutes les précautions nécessaires, pour qu'avant comme après l'opération il ne reste point d'humidité dans le tubeB-, alors les poids res- pectifs d'eau et d'acide carbonique font connaître les proportions relatives de carbonate et d'hydrate, si l'on ne perd pas de vue cependant que les mélanges de carbonates et d'hydrates alcalins du commerce sont toujours constitués par un bihydrale. Ce résultat s'explique par l'habitude où sont les fabricants de faire subir une simple fusion aqueuse à ces mélanges au lieu de les porter au rouge. Au reste, un dosage de la base comnunie à l'eau el à l'acide carbonique fait disparaître toute espèce d'incertitude. ménagement, de manière à subir la fusion tranquille, .aussitôt refroidi, il faut enfermer ce sel dans un flacon bouché à l'émeri, attendu qu'il absorbe et fixe facilement l'ammoniaque de l'air. Mali^ré cette fusion qu'on fait subir au bichromate, nous avons soin, au moment de nous en servir, de refondre une seconde fois la quantité qui nous est nécessaire pour une opération. (i) Si l'on opère sur des carbonates insolubles, comme ceux de chaux, de baryte, de strontiane, de magnésie, de manganèse, de fer, de zinc, de cuivre, de plomb, etc., il est essentiel de commencer par réduire ces sels à l'état de poudre fine par l'un ou l'autre des moyens en usage à cet effet. Lorsqu'au contraire on expérimente sur des carbonates à base de potasse, de soude et de lithine, les deu.x premiers surtout, cette précaution est non-seule- ment inutile, mais dangereuse, en raison de la rapidité avec laquelle la décomposition s'opère en donnant lieu à des projeclions de bichromate qui pourraient arriver jusipi'au premier tube de Liebig si l'on n'avait soin de metlre à la pai'tie antéiieure du tube B une mèche d'a- miante calcinée. Celle-ci a pour effet de retenir les parcelles de bichromate projeté et de pré- venir ainsi des erreurs. L'opération achevée, on a la précaution de chauffer la partie du tube oiî se trouve l'amiante, afin que, dans le cas où de l'eau s'y serait condensée, elle en fût expulsée. G. R , 1861, i""' Semestre. (T. LUI, N^C.) 33 ( 242 ) » Lorsqu'il s'agit de potasse et de soude du commerce renfermant des sulfures, des sulfites, de la chaux, etc., il n'y a rien à changer à ce qui est dit ci-dessus pour les carbonates et les hydrates; il suffit de savoir élever les proportions de bichromate et selon la nature du sel observer certaines pré- cautions ([). Au reste, nous ne pouvons en donner de meilleures preuves qu'en rapportant ici quelques-ims des résultats de nos expériences. » Ayant à notre disposition une soude du commerce (mélange de carbo- nate, de bihydrate, de chlorure et de sulfate) dont nous connaissions, outre le titre alcaliniétrique, les proportions exactes de chacun des principes con- stituanto, nous l'avons choisie, en raison de sa nature complexe, pour base de nos opérations. Soumise dans notre appareil à l'action du bichromate, elle donnait : Acide carbonique 29 pour loo. Eau 5,5 » Ces nombres, traduits en carbonate et bihydrate sodiques, correspon- daient à quelques millièmes près au titre alcalimétrique de ce produit. » On l'a traitée de la même manière, mais avec addition : » 1° De 5o pour 100 de son poids de sulfate calcique; on a recueilli : Acide carbonique 2g, 5 Eau 6,5 « 2" De 5 pour 100 de son poids de sulfate sodique renfermant du car- bonate ; on a recueilli : Acide carbonique 29,8 1) (Le sel n'ayant pas été desséché, l'eau a été négligée). )) 3" De 100 pour 100 de son poids de chaux vive du commerce, renfer- mant de l'eau et de l'acide carbonique ; on a recueilli : Acide carbonique 3i ,9. » Il ne faut pas perdre de vue que les composés que nous avons tait inter- venir dans ces expériences de contrôle se manient difficilement au contact (i) Quand on o[)ère sur des potasses ou des soudes brutes, renfermant du charbon, outrt les sulfures et les o.xysulfures , il est indispensable de procéder à un lessivage préalable, d'évaporer les lessives et de constater le poids des matières salines ainsi obtenues; c'est alors seulement, et le sel étant convenablement desséché, que l'on fait reagir le bichromate. ( 243 ) de l'air où ils absorbent rapidement l'eau et l'acide carbonique ; par consé- quent, on s'explique les différences remarquées. Néanmoins, les nombres obtenus prouvent que dans des circonstances aussi exceptionnelles que celles où nous sommes placés et où il y a impossibilité de pratiquer un essai alcalimétrique, nos résultats ne s'écartent pas trop de la vérité. » PHYSIQUE VÉGÉTALE. — Production de la matière verte des feuilles sous l'influence de la lumière électrique; par 31. Hervé Mangon. « Il m'a semblé intéressant de savoir si la matière verte qui se développe si facilement dans les jeunes feuilles exposées au soleil, se produirait éga- lement sous l'influence de la vive lumière des lampes électriques. » J'ai pu tenter cette expérience, grâce à l'obligeance extrême de M". Allard, ingénieur en chef du service des phares, qui a bien voulu m'au- toriser à profiter pendant quelques jours des appareils puissants dont i! dispose. » L'électricité était produite par une machine électro-magnétique mise en mouvement par une machine à vapeur. La lumière était obtenue par une lampe à charbons. M La lampe a été allumée, onze heures le 3o juillet, douze heures le 3i juillet, le i*'' et le 2 août, et onze heures et demie le 3 août. La tempé- rature de l'air a varié de 22° à 26° et celle de la terre de 19° à 2 1''. » Le 3o juillet, à 8 heures du matin, j'ai placé, dans une grande pièce parfaitement obscure, à i mètre environ de la lampe électrique et à o™,6o en contre-bas du foyer lumineux, sans interposition d'aucun verre, de petits pots à fleurs contenant chacun quatre grains de seigle, semés respective- ment les 2/4, 26, 27 et 28 juillet. » Les grains semés les 2/1 et 2G juillet étaient levés. Les tiges avaient de o™,oo5 à o™,oia de longueur. L'une de ces petites plantes présentait un commencement de teinte verte au sommet; les autres étaient blanches. » Les grains semés les 27 et 28 juillet n'étaient pas levés. » Le 3i juillet, à 2 heures, les plantes semées les 24 et 26 juillet avaient de o'^jOio à o",o6o de longueur, elles étaient toutes très-vertes et fortement inclinées vers la lumière. Le seigle semé le 27 juillet était levé, les plantes avaient de o'",020 à o",o3o de hauteur. On voyait un peu de vert au sommet des plus grandes. » Le 1" août, à i heure, toutes les plantes continuaient à se développer comme en plein air. Le seigle semé le 28 juillet était levé, mais ne présentait pas encore de vert. 33.. ( 244 ) » Le 2 août, à a heures, toutes les plantes continuaient à se développer. le seigle levé de la veille était bien vert. » Le 3 août, à 6'' 3o'° du soir, on a mis fin à l'expérience. » Je mets sons les yeux de l'Académie le seigle semé le 28 juillet, con- servé dans un lieu obscur depuis samedi soir. » Inutile d'ajouter que les semis conservés dans l'obscurité, comme terme de comparaison, ont donné des plantes complètement jaunes. » En résumé, la lumière des machines électro-magnétiques jouit, comme la lumière solaire, de la propriété de développer la matière verte des plantes. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Recherches chimiques sur les éléments minéraux contenus dans quelques plantes épiphy les du Jardin des Plantes etdu Jardindu Luxem- bourq ; par M. S. de Luc.4. « L'an dernier, en présentant mes recherches sur les substances miné- rales contenues dans la Tillandsia dianthoidea, je promettais de les continuer en y introduisant les éléments de quantité, grâce à l'obligeance de MM. De- caisne et Moquin-Tandon qui m'avaient fourni de nombreux échantillons de tiges et feuilles d'Orchidées et de Broméliacées épiphytes. » Je viens maintenant soumettre au jugement de l'Académie les résultats obtenus en analysant les cendres les plantes ci-dessus mentionnées, dont voici la liste : * Matière sèche. Cendres. Orchidées. " ~ " - ' gr- gr. sr. 1. Angtilea CloTresii 5, 100 0,470 9,2 pour 100 2. Ancellia africana 55,4oo 3, 160 5,-] » 3. Brassavola tuberculata 9>795 0,775 7,8 « 4. Cattleya Mossiae 6,5io o,465 7,1 » 5. Cattleya Forbesii 21 ,g3o 1,590 7,2 >> 6. Cynibidiiim aloifolium 19,950 i ,56o 7,8 » 7. Dendrobiiim marropliylliim 3,iii o,38o 12,2 v 8. Dendrobiuni piilcliellmn 8>990 2,180 25,3 • 9. Dendrobium calceolaria 101,000 4»'"* 4>o » 10. Dendrobium cbrysotoxum ',780 0,190 10,6 » 1 1. Lœlia purpiirala » i ,36o » a 12. Maxillaria Harrisonise 15,190 1,089 7'^ " i3. Oncidium altissimiim 65, 000 5>790 8,q » t4. Oncidium anipliatiitn 4^)^75 4>265 9,1 » i5. Oncidium juncifoiium 5,885 1,080 18, 3 » 0,295 8,. 0,4:5 '6,4 2,o6o 5,4 i,8io 7-7 1,235 9'' 4,010 7.0 o,6'j8 9'9 0,390 8,8 1 ,o5o 4,9 1 ,410 3,5 1 ,620 Il ,2 2,200 '0,4 3,690 4,7 0,625 3,2 3,460 .5,7 1 ,120 9-7 ( ^45 ) 16. Oncidiuiti papilio 3, 610 17. Onridiiim Idnceanum 2,890 18. Oncidium spbacelatiim 38, 000 19. Peristeria elata. 23,220 20. Pholidata imbricata. 12, 44° 21 . Rlieniinthera coccinea 57 ,000 22. Stanliopea dentata 6,83o 23. Stanliopea inodora 4,4^0 24. Stanhripea AVardii-aurea 25,020 25. Stanhopea h longue tige 4o,2'o 26. Sarcanthus rostratus i4,4'o Broméliacées. 27. Ecliinostachys pineliana 35,5oo 28. Pitcairnia sulfurea 78,500 29. Tillandsia usneoides (crin végétal) 20,000 Pandanées. 30. Carludovica subacaulis 22,000 3i. Carludovica ou Ludovia lancasfolia ii,5oo » Les deux dernières plantes vivent dans la terre de bruyère, et a la ri- gueur ne sont pas des plantes épiphytes quoiqu'elles poussent des racines le long de leur tige et puissent s'attacher avec elles aux corps voisins. » La dessiccation et l'incinéralion de toutes ces plantes ont été exécutées, pendant le mois de juillet de l'année dernière, dans le laboratoire de chimie, du Collège de France et les cendres obtenues ont été introduites dans des tubes en verre qu'on a fermés à la lampe. J'ai confié l'analyse qualitative de ces mêmes cendres à un de mes préparateurs, M. Silvestri, qui l'a exécutée dans mon laboratoire à Pise. » Il résulte de ce travail que les cendies des plantes épiphytes ci-dessus indiquées contiennent toutes, sans exception, de la potasse, de la soude, de la chaux, de la magnésie, de l'alumine, de la silice, du fer, du manga- nèse, du chlore, de l'acide sulfurique et de l'acide phosphorique. Dans les cendres de quelques plantes on a trouvé aussi du cuivre, mais la pré- sence de ce métal est expliquée par la nature de récipients et ustensiles for- més en cuivre et en laiton, et dont on se sert pour arroser ces sortes de plantes. Il est cependant intéressant de constater, et je crois que c'est pour la première fois, que l'organisnuî des végétaux peut assimiler le cuivre de la même manière qu'il assimile le fer et le manganèse. ( 24() ) » En résumé, les plantes qui vivent hors du contact direct du sol peuvent cependant en assimiler les éléments qui leur sont apportés : i° par l'eau dont on se sert pour les arroser et pour rafraîchir l'air des serres chaudes; . 2° par les poussières soulevées du sol et qui se déposent sur ces plantes en couches plus ou moins épaisses qu'on est obligé d'y faire disparaître de temps à autre par une opération mécanique de lavage et de frottement, connue sous le nom de toilette de ces plantes; 3° par les supports en bois, en liège, mélalliques, ou autres, nécessaires pour tenir ces végétaux en place; 4° et enfin par l'air qui les environne de tous côtés en les mettant en contact avec la vapeur d'eau, l'acide carbonique, l'ammoniaque et les composés azotés qui se forment dans l'atmosphère particulièrement en pré- sence d'une abondante végétation. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur le blanc d'ablette qui sert à la fabrication des perles fausses; Note de M. Barreswil. « Le blanc d'ablette, tel que l'emploient les fabricants de perles, est une matière organique, la matière nacrée bien purifiée est un principe immédiat pur. » Toutes les propriétés de cette belle matière, son insolubilité dans l'eau, dans l'ammoniaque et dans l'acide acétique ; la manière dont elle se com- porte au feu, soit seule, soit sous l'influence de l'hydrate de potasse; sa solubilité dans les acides sulfurique, nitrique et chlorhydrique; la manière très-caractéristique de cristalliser des sels résultant de cette dissolution; la facile décomposition par l'eau de la combinaison sulfurique; la production par évaporation de la dissolution nitrique d'un composé jaune que la po- tasse transforme en une matière rouge; la précipitation du sel nitrique par le nitrate d'argent et les caractères de cette réaction : toutes ces propriétés, dis-je, sont les mêmes que celles attribuées à la guanine de Unger. L'essai comparatif de la matière nacrée et d'un échantillon de guanine provenant du laboratoire de M. Liebig, et qu'a bien voulu m'envoyer M. Knapp, ne me laisse aucun doute sur l'identité des deux substances. » Dans une prochaine comaïunication je donnerai avec les résultats de l'analyse élémentaire les conséquences de ce fait au triple point de vue chi- mique, physiologique et industriel. » ( 247 ) CHIMIE OnCANIQUE. —Sur un nouveau mode de Jonnatiun de l'élhyltne tt de quelques-uns de ses congénères ; par M. A. Boltlerow. « Ayant essayé d'isoler le méthylène en décomposant l'iodiire de mé- thylène GH^P par l'amalgame de sodium on par d'autres métaux, je suis arrivé à des résultats qui me paraissent dignes d'intérêt. » Lorsqu'on chauffe à joo° dans des tubes scellés l'iodure de méthylène avec du cuivre et de l'eau, il se forme de l'iodure cuivreux, et il se dégage un mélange gazeux qui renferme de l'acide carbonique, de l'oxyde de car- bone, de l'hydrogène protocarboné, et un mélange de carbures €"H-". Le gaz, débarrassé d'acide carbonique par la potasse caustique, a été traité par le brome, -j^ du gaz ont disparu, et il s'est formé un liquide oléaguieux, mélange de bromures, quia été soumis à la distillation fractionnée. Lapins grande partie du liquide a passé de i3i à iSa", et le point d'ébullition s est élevé finalement à i8o° et même au delà. » Le produit passant de i3i à iSa" était du bromure d'éthylène pur. Sa densité a été trouvée égale à 2,179. La partie la moins volatile était lui mélange de bromure d'éthylène avec des bromures plus combliqués de la formule €"H=''B^^ » Il résulte de ces expériences qu'il ne se forme pas de méthylène par l'action du cuivre et de l'eau sur l'iodure de méthylène €H-I-. La molécule €H% dès qu'elle est mise en liberté, se double et se complique encore davantage pour produire de l'éthylène et des hydrocarbures plus élevés. Il est même douteux, d'après ces expériences, que le méthylène puisse exister à l'état de liberté. L'éthylène et ses homologues supérieurs en sont les po- lymères. Dans tous les cas, les faits que je viens d'indiquer offrent un exemple intéressant de complication moléculaire, réalisée par voie synthé- tique. En transformant l'iodure de méthylène en éthylène, on double la molécule de son radical, et avec l'éthylène ainsi formé on peut régénérer l'alcool, source première des composés méthyléniques. » MÉTÉOROLOGIE. — Recherches ozonomé triques faites à Pise ; par M. Silvestki. « Ces recherches, faites sous la direction de M.DeLuca, avaient pour but l'étude des réactions qui se produisent sur les papiers ozonométriques au sein de l'atmosphère; elles ont été poursuivies pendant les cinq premiers ( 248 ) mois de cette année. Les papiers dont ou a tait usage sont préparés de deux différentes manières : les uns, colorés en rouge vineux par le tournesol et un acide faible et ensuite imprégnés sur une moitié d'iodure de potassium en solution, bleuissent en présence de l'ozone, qui transforme le potassium en potasse, ou bien au contact des alcalis; les antres papiers sont blancs, se trouvent imprégnés d'iodure de potassium et d'une solution d'amidon et se colorent facilement en bleu d'iodure d'amidon, sous l'influence de l'ozone, du chlore, du brome, de l'iode, des acides, etc. Ce dernier papier a été pro- posé par M. Schoenbein et porte son nom, tandis que la préparation de l'autre a été indiquée par M. Houzeau. » Ces papiers ozonométriques, toujours en double, c'est-à-dire de l'une et de l'antre espèce, ont été ex|)osés à l'abri de la lumière directe et de la pluie: i"dans l'intérieur des cinq grandes cloches de la tour penchée de Pise à la hauteur de 54 mètres du sol, et dans la direction E.-N.-E., S.-E., S., O.-S.-O., N.-O.; 1° au pied et à l'intérieur de la même tour, vers la hau- teur de 4 mètres, sous deux boites ouvertes par le bas et placées l'une en face de l'autre dans la direction Sud et Est, précisément où se trouvent pratiquées dans le mur deux ouvertures tres-étroites dans le sens vertical ; 3" et enfin sur la terrasse du laboratoue de chimie situé vers le centre de la ville et à la hauteur de i8 mètres, sous une boîte ouverte aussi du côté tourné vers le sol . » Les observations ont été faites chaque jour vers 2 heures de laprés- midi, remplaçant par des nouveaux papiers ceux qui avaient été exposés Je jour précédent, de manière qu'on faisait seize observations par jour, c'est-à-dire dix sur le haut de la tour, quatre à sa base et deux sur la ter- rasse du laboratoire : ces observations étaient contrôlées par deux aiitres papiers pareils qui n'avaient pas été exposés à l'action de l'an- libre. » Les résultats de ces observations ont été les suivants : » i"^ Les différences entre les indications des deux papiers mentionnés plus haut, au sommet et au pied de la tour de Pise, sont le plus souvent nulles lorsque les conditions atmosphériques demeurent les mêmes pendant toute la période de l'exposition. B 2° La coloration des deux papiers est plus ujtense sous l'influence (l'ini vent plus ou moins impétueux et d'un ciel iniageux ou pluvieux ac- compagné ou non de rupture d'é(piilibre électricpie, cpie sous l'influence d'un air calme et d un ciel serein. Le |)ap!er ainido-iodmé peut même se décolorer complètement après une exposition prolongée de plusieurs jours ( ^49) à l'air libre, tandis que le papier Hoiizeau reste coloré dans les mêmes con- ditions et pent faire sentir l'odeur caractéristique des vapeurs d'iode en l'hu- mectant d'eau si l'air, pendant l'exposition, n'a pas été agité. » 3° Les indications du papier Houzeau sont en général plus précises et plus stires; mais cependant elles ne sont pas une manifestation rigoureuse de la présence de l'ozone libre. On ne sait pas encore, en effet, si l'ozone atmosphérique agit sur ce papier directement ou indirectement, par lui- même ou par les combinaisonsqu'il fait naître. Il est d'ailleurs difficile d'ad- mettre que l'ozone soit à l'état de liberté dans l'air; par son affinité puissante, il doit s'unir à l'azote avec lequel il est en contact, et ce doit être à l'état de composé azoté qu'il agit sur les papiers ozonométriques en décomposant l'iodure de potassium et mettant l'iode en liberté. Cette supposition est appuyée par la présence constante de l'acide azotique dans les eaux de pluie recueillies à une hauteur quelconque du sol (i). « Ces expériences qualificatives seront suivies de déterminations précises dans le but de connaître quantitativement l'iodure de potassium décomposé, l'iode mis en liberté, et, si cela est possible, les composés azotés existants ou formés dans l'atmosphère. » 31. DE Paravey adresse une Note sur les indications qu'on trouve, dans les livres chinois, relativement au froment cultivé et à un froment sauvage ; l'auteur s'y occupe aussi des noms par lesquels le froment est connu en Chine et des conclusions qu'on peut tirer de la comparaison de ces noms avec ceux qu'il porte ou a portés en Asie et en Europe. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en comité secret. (r) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, séance du 22 juillet i86i . C. R., i86i, 2"'« Sem,Mtrf. (T. LUI, N" 0. 34 ibo ) COMITE SECRET. M. DuPERREY, doyen de la Section de Géographie et de Navigation, pré- sente, an nom de cette Section, la liste suivante de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. William Scoresby. En première ligne 31. Bâche (Alexandre-Dallas). à Washington. En deuxième ligne M. de Tchihaicheff (Pierre). . à St-Pétersbourg. En troisième ligne et par i M. Livi.\gstoxe (David). . . . à Londres ordre alphabétique. . . ( M. Mac-Clure (Robert). . . à Londres Les titres de ces candidats, exposés par M. de Tessan, sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. M. Valenciennes, au nom de la Section d'Anatomie et de Zoologie, pré- sente la liste suivante de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Dujardin. En première ligne. . . M. Gervais à Montpellier. En seconde ligne ... M. Lacaze-Duthiers . . à Lille. En troisième ligne. . . M. Joly à Toulouse. En quatrième ligne . . M. Lereboullet à Strasbourg. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures un quart. F. '. ^5 1 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Aciidéinie a reçu dans la séance du 5 août 1861 les ouvrages dont voici les titres : Obseroations sur [existence de divers Mollusques et Zoophytes à de qiandes profondeurs dans la mer Méditerranée ; par Alph. MiLNE EDWARDS. Pans, 1861; br. in-8°. De [administration du cyanojerrure de sodium et de salicine dans tes fièvres d'accès; par MM. DuHALDE, Halmagrand et Caucheron. Paris, 1861 ; br. 111-8". Bulletin de la Société des Sciences, Belles- Lettres et Arts de la Sarthe. i" sein. Le Mans, 1861 ; in-4°. Dictionnaire français illustré et Encyclopédie universelle; 122* eli23*livr. Paris, i86i ; in-4"- The great cornet... La grande comète de 1861. (Extrait du journal amé- ricain de Silliman. Septembre i86i; i f. in-8°. Lehrbuch... Manuel de la physiologie spéciale de [homme; par Julius BuDGE. 2* part., feuilles i5 à 33. Leipzig, 1861; in-8°. Erdmagnetismiis und... Recherches sur le magnétisme terrestre et sur les aurores boréales; par Eug. Matzenauer. Inspruck, 1861; br. in-8°. Osservazioni . . . Observations sur le magnétisme ; par P. VoLPiCELLi. (Extrait des Actes des Nuovi Lincei; vol. XIV.) Rome, 1861 ; br. in-4°- Sulla elletricità... Second Mémoire sur [électricité de [atmosphère. (Extrait des Jetés des Nuovi Lincei; vol. XIV.) Rome, 1861 ; br. in-4°. Atti délia Società... Actes de la Société italienne des Sciences naturelles; vol. III, 2' livr. Milan, 1861 ; in-8°. Risposta. . . Réponse de G. Campani et S. Gabbrielli au Mémoire du profes- seur TOSCANI, concernant [eau rouge tombée à Sienne /e 3i décembre 1860. Sienne, i86i-, br. in-S". COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADËIIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 12 AOUT 1861. PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. .iSTRONOMIE. — Examen d'un Mémoire de M. Plana sur la force répulsive et le milieu résistant (deuxième partie) ; par ^1. Faye(i). « Par une Lettre que M. le baron Plana m'a fait l'honneur de m'adresser cette semaine, l'illustre géomètre m'autorise à déclarer à l'Académie qu'il avait déjà reconnu lui-même l'erreur de transcription dont les équations de la page 4 de son Mémoire, empruntées à la Mécanique céleste, se trou- vent affectées, et qu'il s'était décidé à faire réimprimer son ouvrage en effaçant du préambule la condamnation qu'il y avait d'abord formulée (i) f^oir, pour la première partie, le n° du 29 juillet. Dans cette première partie, corrigez la faute d'impression suivante : p. 174» ligne 6 en remontant : au lieu de -=. I H-e4-{i — e)tang'ï h lisiez : -^log I +l\'\& assignées par l'observa- tion. Depuis M. Plana, M. Axel Moller vient de faire un pas de plus en introduisant, selon les idées de noire savant correspondant M. Valz, la variation du volume qu'une comète, supposée compressible et non per- méable au milieu ambiant, doit éprouver lorsqu'elle pénètre dans les couches de plus en plus denses de ce milieu. La diminution de l'excenfrieitè ( I ) Compte rrinlu do la séance du 4 mars 18G1 , p. 3-o et suivantes. ( 255 ) est alors de 3i" par révolution, c'est-à-dire qu'elle se confond presque avec le résultat observé. {Jstr. Nni:li.,i-\° 1317.) » Mais, dùt-on approclier encore plus de ces 34", 6, dont la valeur n'est iiiénie pas définitivement fixée, je n'en persisterais pas moins à regarder ces formules et ces calculs comme purement empiriques, tant qu'on n'aura pas prouvé qu'un milieu pondérable, élastique ou non, peut exister autour du Soleil sans circuler autour de lui. » Telle est mon objection; elle est insurmontable. C'est pour n'en pas avoir tenu compte que la science nous offre aujourd'hui le spectacle confus d'un ciel où les uns placent une matière cosmique immobile, afin de résister au mouvement des comètes, tandis que d'autres savants, préoccupés de phénomènes tout différents, y fout amplement circuler cette même matière sous forme d'anneaux semblables à ceux de Saturne. )) Dans un Mémoire lu à l'Académie le 9 janvier 18G0, j'ai montré la filiation historique de cette idée d'un milieu résistant à la fois pesant et immobile : elle remonte jusqu'à la materia cœloriim qui, suivant les anciens, remplissait le monde comme une sorte de prolongement de l'atmosphère, d'ailleurs indéfinie, du corps central, et, depuis Newton, elle n'a pas eu d'autre raison d'être que celle de sauvegarder la conception d'une force unique réglant l'univers, l'attraction. Mais cette singulière hypothèse eût dû disparaître à partir du jour où Laplace fit connaître les limites étroites que la mécanique impose aux atmosphères des corps célestes. » En vain voudrait-on, pour éluder l'objection, que ce milieu fût impon- dérable. On retomberait alors sur l'éther des physiciens; mais alors aussi il faudrait cesser d'attribuer au milieu une densité proportionnelle à —, puisqu'en cessant de peser vers le Soleil, les couches de ce milieu cesse- raient de se comprimer mutuellement dans cette direction; il faudrait lui attribuer dans l'espace libre une densité constante. Par malheur, dans ce cas, le bel accord dont nous venons de parler disparaît. Au lieu de 34". 6, les formules publiées autrefois par M. Plana lui-même pour cette hypothèse ne donnent plus que i4", et encore a-t-on négligé d'appliquer à ce milieu une vitesse de translation égale et contraire à celle qui emporte les corps pesants du système solaire dans l'espace indéfini. » Il y a longtemps que j'ai présenté cette objection : jamais on n'a pu y répondre, et pourtant on persiste à mettre en avant l'hypothèse du milieu immobile. Serait-ce donc qu'en soi l'immobilité ou le mouve- ment du milieu serait chose indifférente? C'est ce que nous allons voir. 35.. ( 256 ) » 1° L'hypothèse du milieu résistant corrigée devient indéterminée. — Accep- tons donc, puisque nous y sommes forcés par l'évidence, l'hypolhésc bien différente d'un milieu circulant autour du Soleil. D'abord il est clair qu'un tel milieu ne résistera au mouvement des comètes qu'en vertu de l'excès de vitesse de celles-ci. Cet excès, positif au périhélie, devient négatif à l'aphélie ; par suite, si le milieu résiste dans le premier cas, il doit pousser dans le second. Par cela seul on doit prévoir que l'analyse de ce nouveau problème ne saurait s'identifier avec celle du premier. Il y a plus : que devient ici la loi de densité? nul ne peut nous le dire. Quand le milieu était immobile, on admettait que ses couches, en pesant les unes sur les autres et sur le Soleil, se comprimaient mutuellement, en sorte que la densité allait en croissant à l'intérieur, suivant une loi approximativement représentée par — • Mais quand le milieu circule, il cesse de peser, non pas vers, mais sur le Soleil ; ses couches cessent de se comprimer nuituellement et la loi de sa densité ne nous présente plus qu'un problème parfaitement indéter- miné. Dans les anneaux de Saturne, l'anneau intérieur est le moins dense, l'extérieur ne paraît même pas l'être le plus. Tâchons cependant de baser là-dessus une analyse. Au lieu des équations différentielles de liaplace, de Plana, de Poisson, de Pontécoulant et d'Encke K ds d.r r- dt dt^ d-'r P _ dr- "^ r' ~ K ds dy T'it dt'' î=(;-) d'-x dO -f- k r dt' + k r K IC dans lesquelles M. Axel Moller vient de remplacer — par — il faudra écr'we {Compte'^ rendus, t. L, p. 75) I d.K rdv ds'\ dx ^ ds' dr dy \dt ds dt J ds dt ds ds ' -, / ds rdv ds'\ dr ., ds' dr dx — KU- r-rl-r + K--- -y-T' \ dt ds dt J ds dt ds ds ds' exprimant la vitesse du milieu dans la région considérée, et R étant une fonction de ;• parfaitement inconnue. Nous avons supposé seulement que la résistance ou l'impulsion d'un tel milieu était proportionnelle à l'excès de vitesse. Afin d'en tirer quelque chose, supposons K constant, c'est- à-dire la densité uniforme; on aura alors pour les variations des éléments rt et e ( 257 ^ ' ( \ib 1024 - e + 777 e' . . . ) sin u 1 64 / 200T , - ,^ r i / • 3 20 \256 ] sin u \409b ~ (' formules dans lesquelles u désigne l'anomalie excentrique. Si on représente par àf^ et en les variations de l'angle d'excentricité et du moyen mouve- 3. ment diurne, les relations e ^ sin 9 et na- = À" donneront 5cp sin I " la Se Sn 3 ^ y/ , fî ' ^« et par suite, en négligeant les termes périodiques, an. » Ce développement suffit pour l'excentricité presque planétaire de la comète périodique de sept ans. Avec les valeurs suivantes calculées par M. Axel Moller et adoptées par M. Plana, (p = 33° ,53' 58", 7î = 472",98o, (?« = + o",242 9o6, on trouve &rp =: — i',<^o", au lieu de 34", 6 donné par l'observation. » On conclura de cette énorme discordance qu'un anneau continu de densité constante est inadmissible. Il faut donc faire varier sa densité sui- vant une certaine loi. La comète d'Encke exige que cette densité aille en décroissant rapidement à partir de l'orbite de Mercure où. se trouve le pé- I i3 76^ — 8192 3 rz sin i" ; ; ' y I — p^ 16 + 1024 ( a58 ) rihéiie de celte comète. Mais la comète d'Axel Moller exige à son tour, non moins impérieuseniont, que la densité do cet anneau soit très-notable dans la région de l'oibite de Mars et décroisse rapidement de manière a être in- sensible bien avant I orbite de Jupiter, car c'est entre ces deux orbites que s'accomplissent les mouvements de cette comète remarquable. Ces condi- tions diverses ne peuvent guère se concilier qu'en adoptant, pour le mi- lieu résistant, l'hypothèse si en faveur aujourd'hui d'une série d'anneaux cosmiques plus ou moins semblables aux anneaux de Saturne, mais séparés les mis des autres par de grands intervalles. Il y aurait ainsi, de par la co- mète d'Encke, un de ces anneaux dans la région de Mercm-e, et cet anneau s'étendrait vers l'orbite de Vénus, mais sans l'atteindre, autrement la co- mète de Halley, qui est rétrograde, en éprouverait des effets très-marqués. On peut croire aussi que la région où se meut la Terre doit être exempte de ces anneaux cosmiques, car la comète de Biela, dont la distance péri- hélie est de 0,9, n'a pas présenté jusqu'ici d'accélération sensible. Enfin il y aurait un second anneau en dehors de l'orbite de la Terre, présentant une densité notable dans la région de Mars, et allant aussi en décroissant avec une rapidité telle, qu'il s'évanouirait bien avant l'orbite de Jupiter. » Telle est, à mon avis, la seule forme sous laquelle on puisse présenter désormais l'hypothèse du milieu résistant. Je ne m'arrêterai pas à la comparer à ce qu'on observe dans le ciel sous le nom de lumière zodiacale : nous ne trouverions là aucune analogie. Il ne saurait être question de la rapprocher des trois anneaux de matière cosmique qui expliqueraient les mouvements du périhélie de Mercure et de Mars, anneaux formés par de petites planètes intra-mercurielles, par les aérolithes de la région terrestre et les planètes observées entre Mars et Jupiter; car de pareils corps ne paraissent pas aptes à jouer le rôle de milieu résistant. Je ne rechercherai pas non plus comment ces anneaux subsisteraient malgré l'action des planètes qui circu- lent dans leur sein. Mais je dois faire remarquer que rien n'est plus indéter- miné qu'une pareille hypothèse, car le nombre de ces anneaux, leurs limites respectives et la loi de leur densité intérieure restent complètement arbi- traires. Impossible d'en tirer, par exemple, une relation quelconque entre c?« ou c?Ç et â(p^ sur laquelle roule pourtant tout le Mémoire de M. Plana. La seule théorie qui la fournisse légitimement, c'est celle de la force répul- sive, et d'après les calculs récents que M. Plana m'a fait l'honneur de m'a- dresser, cette relation donne aS" là où l'observation fournit 34", 6 à litre de première approximation. » Ainsi voilà justifiées les deux premières parties de ma thèse : le milieu ( 239 ) immobile est impossible ; le milieu circulant n'est qu'une hypothèse indé- terminée dont l'analyse ne saurait tirer aucun parti. Le seul avantage de cette nouvelle forme de l'hypothèse, c'est que l'on est maître d'imaginer autant d'anneaux qu'on en veut; probablement il en faudra un par chaque; comète où l'on aura reconnu des traces d'accélération, de même qu'autre- fois on avait un ciel de cristal pour chaque planète. On me pardonnera cette comparaison si l'on veut bien considérer (jue l'analogie va plus loin encore, car, pour les anneaux cosmiques comme pour les cieux solides ou les tourbillons cartésiens, on a la même ressource, celle de leur attribuer une grande transparence, afin d'expliquer comment il se fait qu'on ne les voit pas. » 3° Passons au troisième et dernier point, à savoir la formation scientifique de la théorie de la force répulsive. On pourrait, ce me semble, distinguer en deux classes les hypothèses, celles qui procèdent d'iuie sorte de divina- tion et celles qui naissent du raisonnement appliqué à un sujet doiuiè. L'histoire des sciences nous montre que les premières aboutissent r.ue- meut à la vérité. Quand elles se présentent à l'esprit, c'est en général que l'esprit n'a réussi à se concentrer que sur le fait lui-même qui le préoccupe. Lorsqu'il suit l'autre marche, c'est qu'il a réussi à entrevoir des rapports entre ce fait et d'autres phénomènes plus ou moins éloignés. .Sans doute le génie supprime souvent les intermédiaires et arrive au but sans laisser voir d'abord le chemin franchi ; mais bientôt, avec de la réflexion, quand on a sous les yeux le point de départ et celui d'arrivée, on rétablit la marche qu'il a dû suivre quelquefois à son insu. Cette sorte de restitution sert a son tour d'exemple, de guide, de méthode aux simples travailleurs qui, comme moi, se posent un problème difficile avec le vif désir d'arriver aussi a la vérité. Mais de quelque manière qu'on s'v prenne, par une intuition rapide ou par un raisonnement lent, il faut avoir constamment devant les yeux cette condition générale, sinon absolue : l'hypothèse à laquelle on se trouve conduit doit être susceptible d'une vérification expérimentale. » Les nombreux retours successifs de la comète de trois ans nous ont appris que la durée de la révolution va constamment en diminuant, tandis que les autres éléments de l'orbite restent sensiblement les mêmes. Voilà dans l'histoire des sciences un fait considérable. Encke, l'auteur de cette belle découverte, en a conclu à l'existence d'une force qui serait con- stamment opposée au mouvement de la comète. On démontre en effet qu'une pareille force aura pour résultat d'accélérer progressivement \v mou- vement de la comète sans toucher aux autres éléments, sauf l'excentricité, ( 26o ) qu'elle diminued'une manière peu notable. Toute autre forceintroduirait des variations moins restreintes dans les éléments, et surtout des inégalités pé- riodiques très-sensiblos dont l'observation n";i point révélé l'existence. Mais celte force tangenticlle répulsive est-elle réelle ou apparente? Si elle est réelle, on se demande quelle est cette force qui vient lutter dans le ciel avec l'attraction, et rompre ainsi l'unité de la science. Encke s'est prononcé pour une force apparente née de la résistance du milieu : c'était, je crois, pour sauvegarder cette unité menacée. Voilà sans doute une vue élevée, maisar- liitraire, car l'unité de force n'est pas, que je sache, un dogme scientifique. Réservons donc notre jugement sur la nature de cette force répulsive. » En étudiant les figures étonnantes que les comètes nous présentent, leurs queues gigantesques, la matière qu'elles semblent lancer vers le Soleil, mais qui bientôt rebrousse chemin pour aller se confondre avec la queue, etc., tout le monde se dit naturellement que les choses se passent comme si le Soleil exerçait une action répulsive sur l'atmosphère des co- mètes. Les uns veulent que ce soit de l'électricité, d'autres du magnétisme, sans réfléchir que ces mois, si précis quand il s'agit de phénomènes ter- restres, deviennent vagues et peu compréhensibles quand on les applique aux rapports mutuels de deux astres. D'autres ont parlé d'une répulsion apparente; c'était l'idée de Hooke et celle de Newton. Bessel, après une étude très-approfondie de certains phénomènes qu'il a d'ailleurs beaucoup trop généralisée, y voyait l'effet de forces polaires, analogues au magné- tisme. Mais pour juger de la nature d'une force pareille un seul ordre de faits ne suffit pas : il faudrait deviner. Ne nous demandons pas encore ce que c'est que cette force répulsive. » Tel est l'état où j'ai trouvé la question : d'un côté une force répulsive tangentielle indiquée par les mouvements; de l'autre une force répulsive radiale indiquée par les queues. D'un côlé, Encke avec l'antique hypo- thèse du milieu résistant pour expliquer la première force; de l'autre, Bessel avec ses forces polaires pour expliquer la seconde. Une discussion courte mais mémorable s'éleva entre ces deux grands astronomes. Bessel, qui ne croyait pas plus que moi au milieu résistant, voulait tout ramener à ses forces polaires radiales. Encke lui monlra que c'était impossible. » Quant à moi, je me suis dit : quelle que soit la valeur de ces travaux, leurs illustres auteurs ont eu, ce me semble, le tort de vouloir deviner la nature d'après un seul ordre de faits. Le mdieu résistant adopté par l'un est physiquement impossible ; le jeu des forces polaires, imaginé par l'autre en vue d'un seul fait arbitrairement généralisé, est encore moins admissible. Il ( 26i ) y a là deux termes; au lieu de raisonner sur l'un des deux pris à part, il faut les comparer, et si nous sommes conduits à formuler une hypotliese, prenons garde que cette hypothèse soit puisée dans la nature des choses accessibles plus ou moins à l'expérience, et non dans le fonds inépuisable de notre imagination. Or ces deux forces, réelles ou apparentes, sont toutes deux répulsives : peuvent-elles se ramener à une seule? Si l'on en cherche la résultante, il se trouve que cette résultante tombe toujours à gauche du So- leil, et pourtant si quelque astre exerce cette action unique, ce ne peut être que le SoleU lui-même. Cela est-ii admissible? peut-on supposer qu'une force émanée du Soleil agisse sur un corps quelconque clans une direction autre que le rayon vecteur? Certainement oui, répond la mécanique, si le corps est en mouvement de droite à gauche, et si la force ne se pro- page pas instantanément comme la gravité, mais avec une vitesse énorme, indiquée par la disproportion des deux composantes. Auisi donc, toute force répulsive exercée par le Soleil et douée d'une propagation successive, comme ses radiations lumineuses ou calorifiques, fournirait les deux compo- santes, l'une radiale, l'autre tangentielle, dont nous avons besoin pour ex- pliquer à la fois la figure et les mouvements des comètes. En étudiant à ce point de vue la composante radiale, on s'aperçoit bien vite que ce doit être une force indépendante de la masse et proportionnelle à l'étendue des surfaces. La composante tangentielle nous conduit précisément aux mêmes conclusions. Le Soleil l'exerce seul : ce n'est pas à cause de sa masse, qui n'est pas en jeu ici; ce ne peut être qu'à cause de l'incandescence de sa sur- face, car c'est là ce qui le dislingue des planètes, dont le voisinage ne s'est pas fait sentir sur la figure des comètes. M Voilà l'idée qui se dessine enfin ; quelques pas de plus et nous pour- rons en arrêter la formule astronomique : une force répulsive s'exercant à toutes distances, mais s'affaiblissant évidemment avec rapidité quand la distance augmente; due à l'incandescence de la surface polaire ; se propa- geant successivement avec une vitesse comparable à celle des radiations calorifiques; proportionnelle aux surfaces et non aux masses, et s'épiii- sant sur les surfaces cju'elle repousse, au lieu de s'exercer à travers toute matière comme l'attraction. Existe-f-il dans la nature physique, autour de nous, sous nos yeux, une force pareille? 1) Si cette force existe, ce ne peut être que la force répulsive qui se mani- feste dans tous les corps sous le nom de dilatation, d'expansion, de force élastique, etc. Comme la force astronomique, la force physique qui préside C R., iSri,, 2«"= Semestre. (T. LUI, N" 7.] 36 ( i6i ) à ces phénomènes est dne à la chaleur; comme elle, c'est une action répul- sive; comme elle, c'est une action de surface et non de masse; comme elle, elle n'agit point à travers les corps ; comme elle, elle décroît rapidement avec la distance. Nous voici arrivés à la seule différence : beaucoup de phy- siciens inclinent à croire que leur répulsion physique n'agit pas à distance finie; au delà de l'intervalle moléculaire elle serait insensible. u Mais ce n'est là qu'une opinion à priori, et puisque d'autres physiciens des plus illustres, Fresnel en tète, ont cru le contraire, au point d'en recher- cher expérimentalement la preuve (i)> nous ne nous laisserons pas arrêter par cette opinion. » Pour vérifier cette hypothèse, il fallait d'abord la soimieltre à l'analyse, puis l'appliquer à l'étude du mouvement des comètes et à celle de leur figure; il fallait en second lieu la soumettre à l'expérience et montrer que la répul- sion calorifique qui s'exerce de molécule à molécule dans les corps solides, liquides ou gazeux, c'est-à-dire à des intervalles successivement croi.ssants dans une proportion énorme, ne s'annule pas brusquement aune distance quelconque. Depuis près de trois ans je travaille dans cette double direc- tion, et je demande à l'Académie la permission de lui rappeler rapidement, avant de terminer, les résultats acquis jusqu'à ce jour. » Accéléralion du mouvement des comètes. — Ma théorie représente les phé- nomènes observés: M. Plana vient de le reconnaître lui-même. Al'époque où elle a été formulée, on ne connaissait que la comète d'Encke qui offrît une déviation aux lois de l'attraction newtonienne. Depuis, M. Axel Moller a constaté la même déviation, encore plus prononcée dans la comète à courte période qu'on avait l'habitudede désigner par mon nometquidoit à mou avis porter désormais celui du savant Suédois. j\Ia théorie a satisfait à cette nou- velle épreuve sans la moindre difficulté; M. Plana, qui vient de m'en adres- ser le calcul, trouve 25" pour la variation de l'angle de l'excentricité, tandis que l'observation donne provisoirement 34", fi. Il reste encore à appliquera ces comètes les inégalités périodiques dont j'ai déjà donné les expressions complètes. Plus tard on devra tenir compte de la variation de volume du noyau cométaire, ce qui présentera sans doute des difficultés que le temps, l'observation et les progrès de la science finiront par lever. C'est ainsi que la science n'a jamais atteint son but du premier coup, mais par des approxi- mations successives. Les premiers pas sont laits. (i) Sons ne manquerons pas celte occasion de rappeler encore les belles e.\))éricncc'S de M. Boulijjny. ( 263 ) »Figiuref/e5comètes. — Ici, pour apprécier lesservices rendus par ma théorie, il faut se reporter à l'état antérieur de la science. J'ai déjà entretenu l'Aca- démie des idées de Newton, d'Olbers et de Bessel, et je crois leur avoir rendu pleine justice (i); mais malgré ces travaux, Arago, dont l'esprit scientiGque ne se complaisait pas à de telles hypothèses, déclarait nettement que tout ce que l'on savait à ce sujet se réduisait à ceci : les queues des comètes sont des cônes ou des cylindres creux. De|)uis, M. Roche ayant entrepris l'étude, non pas de la queue mais de la tète des comètes, s'était arrêté court dans ses intéressantes recherches devant une difficulté insurmontable en ap- parence. Aussi beaucoup de savants, frappés du peu de résultats acquis, de la complication indéfinie des phénomènes et de la quantité des hypothèses gratuites, inclinaient-ils à croire le problème insoluble. Il n'est pas malaisé cependant de découvrir, au milieu de cette diversité tant compliquée par les effets de la perspective (bien plus variée pour les comètes que pour les planètes), des traits communs à toutes les comètes bien étudiées, traits qui, réunis, constituent une sorte de figure normale dont on peut écarter pro- visoirement les accidents particuliers. Ces traits généraux se retrouvent aussi bien dans la belle comète de 1861 que dans celles de i858, de i843, de 181 1 ou de 1743- C'est ainsi, pour ne développer qu'un exemple, que la figure de la magnifique comète que nous venons d'admirer, si différente à première vue de celle de i858, lui est pourtant en réalité identique. L'une et l'autre avaient en effet une queue couibe en forme de panache brillant et une queue droite beaucoup plus longue et plus difficile à voir, toutes les deux mutuellement tangentes à l'origine, c'est-à-dire près du noyau. Qu'on veuille bien relire à ce sujet la description donnée dans le Compte rendu de la séance du 1 5 juillet, par le P. Secchi, et revoir le dessin si net qu'il nous a envoyé. La seule différence consiste en ce que la comète de i858 était vue de face, el celle de 1861 presque de profil, ainsi que je l'a- vais prévu dès le premier jour de son apparition, et avant tout calcul de l'orbite (la Terre était effectivement le 3o juin très-près du plan de l'orbite), en sorte que la courbure de la queue principale s'accusait chez l'une dans toute son ampleur, tandis qu'elle semblait très-faible chez l'autre par un effet de raccourci. Je me trompe, il y avait encore une différence, mais seu- lement d'éclat ou d'intensité lumineuse : la longue queue droite de la comète de Donati était excessivement faible, à ce point que nul en France ne l'a (i) Comptes rendus, t. XLVIII, p. 4"9; '■ L. P- 352 el ailleurs. 36. ( a64 ) reconnue ; celle de la comèlc actuelle a été, au contraire, nettement aper- çue sous le beau ciel de Rome, à l'observatoire de Vienne par le direc- teur, M. de Littrow, et à celui de Cambridge aux Etats-Unis par M. Bond. » J'ai d'ailleurs montré {Comptes rendus, t. XLVIlI, p. 4'7 ^t ailleurs) que la coexistence de ces queues multiples s'expliquait de la manière la plus simple par la présence de matières de densités spécifiques très-di- verses dans les atmosphères des comètes; l'action répulsive du Soleil en opère le triage, pour ainsi dire, et les dispose en traînées d'autant plus courbées en arrière du mouvement général que ces matières sont plus denses. > Si donc les progrés ont été si lents d'abord, il ne faut pas s'en pren- dre à une prétendue complication indéfinie des phénomènes, mais à l'ab- sence d'une théorie acceptable. Cela est si vrai, que du jour où je me suis avisé de définir, d'après l'ensemble des phénomènes, la force que tout le monde entrevoyait d'une manière plus ou moins vague, à savoir l'action ré- pulsive simple exercée par le Soleil sur les matières réduites à une excessive ténuité dans les nébulosités cométaires, on s'est aussitôt rendu compte des faits les plus génératix et les plus importants, delà courbure des queues, de ieiu' multiplicité si frappante dans le même astre, de leur forme non pas coni- que, comme le croyait Arago, mais plate et étalée dans le plan de l'orbite, etc. La difficulté qui < ntravail depuis bien des années l'étude des noyaux et de leur atmos|)hère propre disparut comme par enchantement ;on parvint à en expliquer la forme, la double émission opi)osée et par suite les aigrettes; la rétrogradation de la matière dont ces effluves sont formées, matière d'abord lancée vers le Soleil, mais bientôt contrainte par la force répulsive à rétro- grader au lieu de continuera former en avant une seconde queue dirigée vers le Soleil. On se rendit compte de la formation fréquente des enveloppes concentriques au noyau, lesquelles -protègent en parlie les effluves émanées de delui-ci contre la répulsion solaire, leur aplatissement si marqué du côté (lu Soleil, etc., etc. (i). Sans doute il reste a préci-ser plusieurs de ces ac- quisitions; il en reste d'autres à faire, mais dans celte direction, comme dans la précédente, ma théorie a fait preuve de fécondité; elle rendra à l'avenu' (i) Une parlie de ces résiillals, mais une |)aitie seuleniciil, sDlilient même avec une défi- nilion incomiilèle et erronée de la force répulsive, telle que Bessel l'a iiiUodiiite dans son analyse; cela lient à ce que toute nolion de |)olaiile disparaîl dans celle analyse, Lu Angleterre, il en existe dans le lias de Lynie-Regis j)liisicius espèces, très-bien conservées, et il y a lieu de croire que YIclttli)-osnuriis pht- lyodoii y devenait peut-être plus grand que ceux de nos falaises du Havre. Mais le^ couches de la Hève ne sont pas moins riches, et celui-ci, que la ville du Havre va conserver dans son Musée, est après cet Irlilhjosaunts plalyodun le plus grand que nous ayons encore vu, la longueur totale de la tête étant de i",j5. .73 1) Je présente encore la demi-mâchoire trouvée, en ihores est épaisse de 4 à 6 centièmes de milli- mètre et formée d'un mucus tenace, dense, qui réfracte la lumière en lui donnant une teinte jaunâtre en arrière où elle est plus épaisse. Ce mucus est plus pâle dans la partie antérieure rétrécie des spermatophores; au niveau de la partie commune et de l'extrémité libre il se dissocie par un contact prolongé avec Veau en prenant lui aspect très-pâle finement strié. l.,e pro- longement en forme de pointe aiguéqui s'enfonce dans le canal flexueux et jaunâtre, comme fa partie la plus épaisse de la paroi, est formé comme elle de couches concentriques du même mucus dense et tenace. La portion an- térieure amincie des spermatophores est plus longue que la partie correspon- dante des poches qui les renferment: ce qui tient à ce que les contractions de ces dernières les allongent et les rétrécissent notablement pendant leur expulsion. » Dés que ce spermatophore géminé se trouve au contact de l'eau, on en voit s'échapper d'une manière continue sous forme de filament une substance d'un blanc nacré qui se dissocie peu à peu dans le liquide. On reconnaît à un fort grossissement que ce contenu est formé exclusivement despermalo- ( 283 ) zoïdes avec un certain nombre de fines granulntions inoltculaires, qui abon- dent surtout dans les dernières portions de la matière qui s'écoule. a Cbez les JSephelis on peut constater la présence d'un spermatopliore de mèuie "enre dans chacune des poches qui terminent les organes mâles. Ils sont blancs, ovoïdes, un peu aplatis, longs de i millimètre environ, sur une hu'Jeur trois l'ois moindre. Mais chacun d'eux est indépendant de l'autre et clos de toutes parts. Leur contenu est analogue à celui des mêmes corps chez les Glossiphonies, mais leur enveloppe est incolore, beaucoup plus molle et plus mince. « Ici se présente un fait des plus remarquables et qui n'a encore été ob- servé chez aucun autre Annélide. Il consiste en ce que ces spermatophores se retrouvent au nombre de deux ou quatre superposés et contigus au tond de la portion effilée de chacun des tubes ovariens. Us sont semblables à ce qu'ils étaient dans les poches spéciales de l'organe mâle. Leur volume est devenu un peu plus considérable toutefois, et leur enveloppe un peu plus épaisse. M En outre, dans la partie élargie et ascendante des mêmes organes femelles, il existe de deux à quatre corps analogues mais vermiformes, longs de 2 à 3 millimètres, un |)eu rentrés au milieu, amincis aux deux bouts, qui doivent leur volume aux œufs développés dans leur épaisseur. Ces spermatophores ont une enveloppe incolore, striée en long, à peine grenue, plus épaisse et plus résistante encore que celle des précédents; mais ils s'en distinguent par les ovules en voie d'évolution qu'ils renferment au milieu des spermatozoïdes. Us constituent ainsi de véritables ovo-sper- matophores. C'est an sein même de ces amas de matière fécondante en- tourés chacun d'une tunique spéciale et glissant facilement dans lovaire que naissent et se développent ces ovules. Ces derniers sont d'autant plus nombreux et plus avancés dans leur évolution, qu'ils siègent dans des sper- matophores plus voisins de l'orifice génital, et par suite ces corps sont là plus volumineux aussi que vers le fond des tubes ovariens. Ils présentent, comme les spermatophares, plusieurs particularités remarquables déstruc- ture, dont les détails minutieux ne peuvent être donnés dans un extrait clii genre de celui-ci, mais dont la description fait partie de ce travail. » Les ovules achèvent toute leur évolution jusqu'à l'époque de la fécon- dation dans les ovo-spermatophores au contact immédiat des corpuscules fécondateurs. Dans chaque spermatophore on en voit à toutes les périoiles de leur accroissement, depuis les plus petits ne faisant qu'apparallie , ( 284 ) larges à peine de i centième de millimètre, jusqu'à ceux dont la vésicule germinative a disparu, qui en un mot sont devenus aptes à la fécondation. Les plus développés se voient toujours dans la partie moyenne la plus large des ovo-spermatophores dont ils s'échappent à mesure qu'ils sont fécondés. Ils eu sortent par déhiscence, suite d'un amincissement graduel de l'enve- loppe pendant la production des capsules cornées protectrice des embryons peu de temps avant la ponte. On les trouve alors libres dans les oviductes au nombre de quatre à douze environ de chaque côté, portant entre la membrane vitelline et levitellus un assez grand nombre de spermatozoïdes généralement immobiles déjà. Si au contraire on prend dans les ovo-sper- matophores des ovules mûrs, c'est-à-dire dont la vésicule germinative a disparu, on peut suivre la pénétration du spermatozoïde dans l'ovule au travers de certains points de la membrane vitelline ; on les voit s'agiter pen- dant une heure ou deux autour du vitellus, avant la ponte, puis une partie d'entre eux se liquéfie pour s'unir à la substance du vitellus après être de- venus immobiles et avant que débutent les phénomènes de l'évolution em- bryonnaire proprement dite. » Mais je me trouve conduit involontairement à aborder l'examen d'un ordre de faits trop distincts des dispositions organiques que je viens de ré- sumer, pour que je puisse les développer aujourd'hui sans confusion et surtout sans abuser des instants de l'Académie. Je lui demanderai donc la permission d'en faire le sujet d'une prochaine communication. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ASTRONOMIE. — Eclipse du i8 juillet 1860; Lettre de M. Jomard accompa- gnant l'envoi d'un Mémoire imprime sur l' obseivation de cette éclipse faite à Doncjolali [Nubie), par Mahmond-Bey, et d'un Mémoire manuscrit sur l'observation faite à Moncayo [Espagne), par Ismayl-Effendy. « L'Académie a entendu récemment un Rapport sur l'observation de l'éclipsé solaire de l'an passé, faite à Dongolah par l'astronome égyptien Mahmoud-Bey. J'attendais ce Rapport pour fiîire hommage à l'Académie d'un exemplaire du Mémoire imprimé par ordre de S. A. le Vice-Roi (i). (i) Voir au Bulletin bibliographique. ( iH5 ) le m'empresse de vous adresser le premier exemplaire et je prends la liberlé d'y joindre le Mémoire manuscrit d'un autre jeune Egyptien, Ismayl-Effendy, qui a aussi observé l'éclipsé du 18 juillet k Moncayo, en Espagne, avec l'autorisation de M. le directeur de l'Observatoire impérial, et par ordre de Son Altesse. » Le Mémoire d'Ismayl-Effeiuly est renvoyé à l'examen des Commissaires précédemment désignés pour le Mémoire de Malimoud-Bey : MM. Faye et Delaunay. PHYSIOLOGIE. — Le nerf laryngé est-il un nerf suspensif? Expériences faites pour la solution de cette question; par M. Schiff (de Berne). (Commissaires, MM. Flourens, Bernard, T.ongel.) « Dans la séance du i5 avril 1861, M. Rosenthal a annoncé à l'Aca- démie que l'irritation du nerf laryngé supérieur détermine une suspension de l'action du diaphiagme ou une diminution du nombre des respirations. En appliquant des courants très-faibles, on voit toujours que le relâche- ment du diaphragme est prolongé. M. Rosenthal admet que l'effet produit par l'irritation du nerf laryngé supérieur est analogue à l'effet de l'irrita- tion du nerf vague sur les mouvements du cœur, et à l'action du splanch- nique sur le mouvement intestinal. Et parce que l'excitation du laryngé ne peut produire son effet sur la respiration que par le pouvoir réflexe de la moelle allongée, M. Rosenthal croit avoir donné une preuve expérimen- tale en faveur de la supposition de plusieurs physiologistes, que les rameaux du vague et du splanchnique ne se rendent pas directement aux organes, mais aux ganglions microscopiques situés dans leur épaisseur, que l'on devrait regarder comme de petits centres nerveux. » Cette conclusion serait encore très-hardie, s'il existait d'ailleurs luie analogie parfaite entre les effets des nerfs vague et splanchnique d'un côté et du laryngé de l'autre côté. Mais cette analogie n'existe pas. Il y a entre l'action du laryngé et l'action des nerfs, que l'école allemande appelle suspensifs, des différences capitales. » A. Les effets de l'irritatioti du vague et du splanchnique ne sont pas com- parables aux effets de l'irritation du laryngé. » [a) Le vague et le splanchnique ne sont pas des nerfs suspensifs. — Nous C. K., 1S61, a"" Scnusire. (T. LUI, N« 7.) ^9 ( 286 ) pouvons confirmer, ilaprès nos expériences , que l'irritation lapins laible lin laryngé, qni produit encore un effet visible, amène un ralentisse- ment de la respiration. Les irritations galvaniques, mécaniques, chimi- ques, thermiques produisent cet effet. Il en est tout autrement des nerfs vagues et splanchniques. Il n'y a que les irritations médiocres et fortes, qui amènent l'arrêt du mouvement. Mais nous avons prouvé depuis long- temps que les irritations très-affaiblies ont un effet contraire, car elles aug- mentent le mouvement. Nos expériences ont été pleinement confirmées par .Moleschott. » Une autre série d'expériences nous a prouvé que les nerfs prétendus suspensifs sont d'une nature beaucoup plus épuisable que le reste des nerfs moteurs, et sont déjà épuisés jusque dans leurs ramifications ultimes par des irritations, qui sont encore assez faibles pour la plupart des autres nerfs. De ces faits nous tirons la conclusion, que le pneumogastrique et le splanchniqne sont des nerfs moteurs, et que l'effet de leur surexcitation, qu'on peut amener si facilement et momentanément, a été pris pour l'ex- pression de leur action physiologique. L'effet de la surexcitation, qui pa- rai vse la totalité du nerf, doit différer de l'effet de la section du tronc, qui ne détruit pas l'excitabilité des ramifications ultimes et terminales. Ces ramifi- cations terminales ne participent pas même à la dégénération, qui est la suite de la résection. La conclusion précédente est confirmée par une expé- rience que nous avons rapportée ailleurs, et qui prouve que tout nerf mo- teur, par exemple le sciatique, que l'on rend trés-épuisable par des irrita- tions préalables, acquiert les propriétés caractéristiques des nerfs dits sus- pensifs. Cette expérience a été confirmée par Pfliiger. » (6) Le vague et le splanchnique sont des nerfs centrifuges, et n'agissent point par le pouvoir réflexe des ganglions. — Il est généralement admis que si l'on soumet le pneumogastrique à un coiu'ant galvanique continu d'une cerlauie force, le cœur, loin de suspendre ses mouvements, bat plus vite. La même méthode appliquée au splanchnique ne suspend jamais les mouve- ments de riiileslin. Pour [)roduire l'arrêt des mouvements, il ftuit un cou- rant interrom])u et discontinu, comme i)our les nerfs moteurs, qui ne peuvent être tétanisés par un coiu'ant continu. Il en est autrement pour le laryngé. Si on l'expose à un fort courant continu direct ou indirect, la respiration se ralentit notablement, et il se produit un arrêt assez pro- longé de l'action du diaphragme. Le ralentissement .se maintient pendant tonte la durée du courant continu. Il est clair qu'il devait en être ainsi. Le rameau interne du larynx, d'après les recherches de M. Longet, est un ( a87 ) nerf sensitif, qui iigit au moyeu de l'action réflexe. Les courants continus et discontinus excitent les nerfs sensitifs, seulement le premier agit à un moindre degré que le second. Les deux ordres de courants doivent donc produire un effet analogue. » Miis puisque chez le vague et le splanchnique ces deux ordres de courants n'ont pas cet effet analogue, quelle que soit l'intensité du cou- rant continu, nous sommes en droit de conclure que ces nerfs n'agissent pas au uioyen d'une action réflexe. Donc l'hypothèse qui admet que les ganglions qui se trouvent dans les rainiflcationsdu vague et du splanchnique seraient des centres de réflexion, desquels partirait le pouvoir suspensif attribué à ces troncs nerveux, n'est nullement appuyé par l'expérience de M. Rosenthal, ni par aucune autre expérience connue jusqu'aujour- d'hui. L'hypothèse de la nature centrale des ganglions et de la nature cen- tripète des rameaux cardiaques du pneumogastrique en rapport avec ces ganglions qui est admise par beaucoup de physiologistes, est en opposition avec les faits que nous venons de rapporter. » Nous devons encore insister sur la méthode pour distinguer l'excita- tion motrice direclede l'excitation réflexe. Cette méthode, basée sur la diffé- rence de l'action physiologique des courants électriques, nous paraît être généralement appliquable. » B. Doit-on donner au nerf laryngé le nom de nerf suspensif de la respi- ration? — La dénomination de nerf suspensif a été introduite dans la science pour désigner des nerfs qui se rendent directement à des organes muscu- laires et auxquels on attribuait la fonction de faire cesser l'action des mus- cles auxquels ils se distribuent. Mais ces nerfs n'existent pas. C'est pour exprimer l'analogie qu'il suppose entre le rôle physiologique de ces nerfs et du nerf laryngé, que M. Rosenthal applique au laryngé le nom de nerf suspensif. Mais nous avons vu que cette analogie n'est qu'apparente. Il était permis de parler de nerfs suspensifs aussi longtemps que l'on pouvait at- tribuer la propriété suspensive à des nerfs que tout le monde regardait comme centrifuges, mais aujourd'hui il ne reste dans la science qu'un seul nerf pareil qui jouisse de cette propriété: ce nerf est évidemment un nerf cen- tripète et sensitif, qui n'agit qu'en vertu de l'action réflexe des centres ner- veux, » Onsaitdepuislongtempsque les centres sous l'influence de la volontéou de quelques excitations spéciales peuvent faire cesser la tonicité des sphinc- ters, peuvent ralentir la respiration, peuvent suspendre des mouvements 39- ( 2S8 ) muscul-iires, etc. L'expérience He M. Rosenthal nous montre un nerf péri- phérique dont l'excitation réveille cette propriété des centres par rapport aux mouvements respiratoires. Depuis que M. Flourens a débrouillé la tei - minologie physiologique, il serait inouï d'appeler le nerf o[)hthalniique un nerf moteur parce qu'il engage les centres à produire le clignement des paupières. Serait-il pkis permis d'appeler suspensif un nerf qui excite les centres à ralentir une impulsion motrice? D'après la manière de voir de M. Rosenthal, tous les mouvements automatiques, qui s'accomplissent d'une manière rhythmique, auraient leur nerf suspensif. Mais l'intestin et le cœur ne l'ont pas, et s'il existe un nerf que l'on propose de désigner comme le neri suspensif de ta respiration, nous allons démontrer que dans l'état phv- siologique il est sans influence sur l'accomplissement de cette fonction, sur sa régularité, sur son rhythme alternant. » Si ce nerf avait dans l'état physiologique une influence sur le rhythiuo ou la forme des mouvements respiratoires, la paialysie de ce nerf devrait altérer la forme ou la fréquence de ces mouvements. L'expérience nous montre que la respiration ne s'altère aucunement si l'on a coupé le rameau interne du laryngé et que l'on attendejusqu'à ce que le premier effet de l'irri- tation du bout central soit passé. Si l'on coupe le tronc du laryngé, il n'v a que les troubles de la voix décrits par M. Longet. Sur des chiens de grande taille nous avons vu que l'expérience de Rosenthal réussit tout aussi bien si, au lieu du tronc du laryngé, ou se borne à irriter son rameau interne qui, d'après M. Longet, contient seul les fdires sensitives. » Donc le nerf laryngé, que l'on proposait d'appeler suspensif de la respiration, ne mérite pas le nom de ner( suspensif et n'a qu'une influence accessoire sur la respiration. On pourrait dire que, pour l'état physiolo- gique, l'expérience de M. Rosenthal nous révèle luie propriété, mais non une fonction. Il reste maintenant ii examiner si l'influence indiquée sur le diaphragme est spéciale au nerf laryngé, et c'est ce que nous discuterons prochainement. » GÉOLOGIE. — Sur des faits géologiques et minémlogiques nouveaux décotiiK ris dans les cinq départements volcaniques de la France; par M. Bektkaxd de LoM. (Extrait.) (Commissaires, MM. de Senarmont, Delafosse, Ch. Sainte-Claire Ueville.) Dans cette communication, qui f,iit suite à celle du i i mars dernier, ( 289 ) l'iluteuravnit signalé l'existence de nodules et de cristaux de péridot d'un poids considérable, « le poids de certains nodules s'élevant jusqu'à 100 ki- los, et celui d'un cristal (prisme rliomboidalj à ^5 kilos, et de plus l'exis- tence de trois substances problématiques, taisant partie constituante des spécimens en question. » Le rôle géologique important que jouent définitivement ces trois sub- stances m'av ant, dit l'auteur, engagé à faire déterminer leur composition réelle, je me suis adressé à cet effet à deux chimistes bien connus, M. Da- mour et M. Friedel, et j'ai la satisfaction aujourd'hui de pouvoir an- noncer que l'une d'elles, la substance d'un vert foncé transparent, a été reconnue comme étant Venstatile, substance déjà connue en Allemagne, mais en Allemagne seulement, conclusion résultant d'une analyse régulière de M. Damour. Les deux autres, dont une noire, l'autre d'un vert trans- parent, sont des pyroxènes, ainsi qu'il résulte des recherches faites sur ces substances par M. Friedel. Nous avons donc là quatre éléments bien déter- minés pour établir la composition de cette nouvelle roche, composition assez complexe déjà, comme l'on voit, et en y ajoutant le pléonaste, qui s'y présente le plus souvent en grains microscopiques et quelquefois aussi eu nodules de plusieurs kilogrammes, nous aurons les cinq éléments essentiels de cette nouvelle roche, sauf que les proportions y varient à l'infini; con- sidération qui est cause que certains sont parfois effacés par la prédomi- nance de certains autres et vice versa, ce qui n'empêche pas que des nodules quelquefois considérables aussi, de i5 à 3o kilos, tantôt d'enstatitefau y|), tantôt de pléonastes et tantôt de pyroxènes dans la même proportion, ne se présentent parfois en concurrence avec ceux de péridot. » Nous reconnaissons que ers sortes de prismes sont le résultat d'em- prunts sur de gros nodules par division mécanique. Ou comprendra très- bien dès lors que, pour que la nature ail pu tailler dans les masses des prismes rhomboïdaux de ^5 kilos, ou doit admettre l'existence de nodnh-s considérabk^s, peut-être même supérieurs au poids de 100 kilos que j'ai rap- pelé plus haut. Des ébauches de ce genre, c'est-à-dire conduisant au prisme rhomboïdal, découvertes par moi récemment et déposées à l'École Impé- riale des Mines, m'ont mis sur la voie de la formation du phénomène rn question. Quoique le fait soit le résultat d'une action mécanique, im phé- nomène de ce genre, observable dans des échantillonsdu poidsde25 kilos, n'en restera pas moins un fait des plus curieux. » J'arrive au fait principal, fait qui prime sans contredit tout ce que je ( 290 ) viens d'exposer, mais dont je ne dirai moi-niênie qu'un mol ici, un profes- s(ur compétent m'ay;inl demandé la |)ermission de formuler dans le Cosmos ses impressions à ce sujet. Il s'agit d'un corindon bleu du poids de 3o gram- mes, soit i65 carats eu faisant le carat égal à c^%2o55, d'une richesse de bleu comme l'Orient n'en présente que rarement et enrichi par une astérie des mieux caractérisées : phénomène qui ne s'est jamais présenté, si je ne me trompe, sur une pièce de cette importance, en sorte qu'un tel saphir peut être considéré sans rival, tant dans les collections que dans la joail- lerie. » M. HuGUEMN adresse de Saint-Genis (Charente-Inférieure) une Note con- cernant les inconvénients divers que présente l'usage très-général, dans ce département et dans celui de la Charente, d'appareils alcoométriques sur la fidélité desquels on ne saurait compter, et des pertes qui en résultent, tant pour les producteurs que pour le fisc. (Renvoi, à titre de renseignement, à la Commission des Alcoomètres. ) M. GoioT présente quelques remarques se rattachant à une discussion qui a eu lieu précédemment dans le sein de l'Académie sur les diverses indica- tions à remplir dans l'installation des paratonnerres. (Renvoi à la Commission des Paratonnerres.) M. Agnese envoie de Gênes un supplément à sa Note touchant un nouveau propulseur à hélice. (Commissaires précédemment nommés : MM. Duperrey, Clapeyron.) COIIRESPOIVDAIVCE MM. Fœrster et Les.ser remercient l'Académie qui, dans sa dernière séance annuelle, leur a décerné une médaille de la fondation Lalande pour leur découverte de la planète Erato (Berlin, i4-i5 septembre 1860). La Société Philomathiqce adresse à l'Académie quatre exemplaires de la Notice siu- les travaux de feu M. C. Wertheim par M. Ferdet. ( 29' ) ZOOLOGIE. — Note sur l'éclosion de onze jeunes Autruches à Marseille; par M. i\. SuQUET. (Extrait.) « Depuis plusieurs années, dans le Jardin Zoologique de Marseille, nous obtenions de nos Autruches des pontes régulières et nombreuses. Quoique parfaitement assurés de la fécondation des œufs, nous n'avions jamais pu obtenir d'heureux résultats de nos essais déclosion. Il était difficile, en effet, dans un jardin public, malheureusement trop restreint, de trouver les conditions de solitude et d'isolement nécessaires. L'année dernière même, malgré le soin que je pris d'établir pour nos Autruches, à côté de leur parc, un réduit passablement isolé du public, mes tentatives furent sans succès. )) Intimement persuadé de la réussite si je pouvais fournir à mes élèves les conditions désirables, je dus me préoccuper de trouver un emplace- ment favorable; mais je crus devoir le chercher hors de l'établissement. Je l'ai trouvé enfin où je désirais le plus le trouver, sur le territoire de Montre- don, large plage de sable comprise entre la mer et les montagnes qui forment au sud-est le golfe de Marseille. MM. Pastré, qui y possèdent une vaste propriété, ont bien voulu la mettre à ma disposition avec la plus grande bienveillance. » Je choisis dans cette propriété un vaste vallon solitaire, assez boisé pour masquer la vue, sans cependant intercepter les rayons solaires, et dont le sol, formé de sable fin à une grande profondeur, semblait avoii- été arti- ficiellement aplani pour assurer les bonnes conditions de l'établissement que je projetais. ') Après avoir clos par une palissade un espace de 5oo à 600 mètres carrés, j'amenai les Autruches le 2 mars de cette année. Apres ime inter- iiiption dans les pontes qui avaient déjà commencé au Jardin Zoologi- que^ et après dix jours durant lesquels les Autruches s'étaient montrées inquiètes et parcouraient à grands pas leur enclos, je les vis avec plaisir creuser pour préparer leur nid. Ce fut d'abord une simple excavation dans le sable, en forme de cône tronqué : les bords furent ensuite relevés par l'apport de sable que les Autruches amoncelaient par un mouvement de rotation du col. Le mâle et la femelle travaillaient alternativement. » Quelques heures après l'achèvement du nid, un œuf était pondu. A partir de ce jour, régulièrement a intervalles égaux de deux jours, sauf ( ^92 ) lin repos, la ponle s'effectuait clans les conditions normales, et le ?.o avril nous comptions qninze œufs dans le nid. » Jusqu'à ce moment, la femelle gardait le nid plusieurs heures avant et après l'incubation, et quelquefois la journéeenlière. Maisà partirdu aoavril, les rôles fiu'enl intervertis i le mâle vint prendre sur les œufs la place de la femelle, qui ne gardait plus le nid que pendant les rares absences du mâle. Durant tout le temps de l'incubation, les mêmes habilvides se sont con- servées. « Tout marchait à souhait, je n'avais plus qu'à attendre le moment de l'éclosion. D'après les observations faites à Alger par M. Hardy, l'incuba- tion devait durer de cinquante-six à soixante jours : je devais donc attendre réclosion vers le i5 juin. Je fus donc surpris quand, le 3 juin, on vint m'an- iioncer qu'on croyait avoir vu une jeune Autruche dans le nid. On ne s'était pas trompé, et dès le lendemain eurent lieu d'autres éclosions, onze sur treize œufs: car la veille deux œufs avaient été enlevés du nid par les Autruches. I) Ainsi donc, en calculant du jour où le mâle a pris le nid, l'incubation aurait duré quarante-cinq jours. » Dès le lendemain, la famille, abandonnant les deux œufs restés dans le nidjsemità parcourir le parc; lepèreet la mère conduisaient alternativement. On pouvait remarquer qu'un des jeunes restait toujours en arrière; ses chutes étaient nombreuses, ce qui dénotait une grande faiblesse. Aussi la couvée fut-elle bientôt réduite à dix. » Après un mois, la taille des jeunes avait atteint celle d'une outarde femelle; leur col s'était largement développé; les zébrures, qui forment la livrée du jeune âge, restaient visibles, mais tendaient à perdre leur nuance. » Aujourd'hui (8 août) la taille des jeunes Autruches est celle de beaux dindons; le duvet frisé fait place aux canons des plumes, et même les grandes ])iumes des ailes et de la queue sont très-apparentes; les barbes se dévelop- pent; la coloration du col et des ailes persiste comme sur le dessin que j'ai joint à mou travail et qui représente l'Autruche à l'âge de quarante- cinq jours. » « M. Geoffiiov-Saint-IIilaire, après avoir présenté la Note qui précède, rappelle qu'il a déjà eu l'honneur de fiiire à l'Académie, en i858, sur le désir de M. le Maréchal Vaillant, et en i86o, au nom du rrince A. deDcmidoff, ( 293 ) deux communications relatives à des faits analogues : l'incubation et l'édu- cation d'Autruches, à Alger en 1857, et à San-Donato, près Florence, en 1859 fi). » Jusqu'alors on avait considéré comme à peu près impossibles la reproduction en captivité et la domestication de l'Autruche. M. Hardy a le premier montré, par le succès de ses expériences faites à la pépinière d'Hamma, à Alger, que cette reproduction et cette domestication sont pos- sibles et même peu difficiles à obtenir. » C'est en suivant l'exemple de M. Hardy, et en mettant à profit les ré- sultats de l'expérience acquise, que M. Desmeure a, bientôt après, obtenu de semblables résultats à San-Donato, dans le beau jardm zoologique du Prince Demidoff, où ont ainsi été obtenues et où vivent encore les premières Autruches européennes. » Depuis, l'Autruche s'est reproduite sur un second point de l'Europe, en Espagne, dans un des parcs de la Reine, au Buen-Retiro. On a été, il est vrai, moins heureux qu'à Alger et à Florence : un seul jeune est né. » La reproduction que vient d'obtenir M. Suquet, à Marseille, était facile à prévoir après ces résultats, et en présence des habiles et persévé- rants efforts que faisait M. Suquet depuis quelques années, sous un climat presque aussi favorable que celui de Florence et plus que celui de Madrid. Mais ce qui était peu présumable, c'était un succès si complet dès la première reproduction ; onze éclosions observées et dix jeunes élevés, .sur treize œufs conservés par la mère, c'est ce qu'on n'avait encore vu nulle part. i> Il y a lieu d'espérer que les éducations ne seront pas moins heureuse- ment poursuivies à Marseille qu'à San-Donato et à Alger, où l'on a déjà pu faire reproduire à leur tour les Autruches nées en captivité. Ou en est maintenant, en Algérie, à la troisième génération. » (i) Voyez les Comptes rendus de l'Acadvmie, t. XLVI, p. ii'ja, et t. LI, p. ?,io. Pour les détails des expériences, et pour les faits obtenus depuis, voye^ le Bulletin de la Suc été impériale d'Acclimatation, t. VI, VII et VIII, et la quatrième édition de l'ouvrage de M. I. Geoffroy-Saint-Hilaire sur V Acclimatation et la domestication des animaux utiles (i86i), p. 410. G. R., i«6i, a™" Semenre. (T. I.lll, "H" T . ) 4° ( ^4 ) TÉRATOGÉMli. — Recherches sur la production urtificieUe des monstruosités; par M. C. Dakeste. (1 J'ai entrepris, il y a plusieurs années, une série de recherches dans le but de reproduire et d'étendre les mémorables expériences de Geoffroy Saint-Ildaire sur la production artificielle des monstruosités. Ces recher- ciies, longtemps infructueuses, m'ont enfin conduit, l'année dernière et cette année, à des résultats trè^ satisfaisants J'ai obtenu artificiellement un assez grand nombre de monstruosités, et je suis assez sûr de plusieurs des résultats que j'ai acquis dans mes expériences pour pouvoir dès à présent en commencer la publication. a J'ai employé divers procédés pour atteindre le but que je me propo- sais. Aujourd hui je ne parlerai que de celui qui m'a donné le plus grand iiombre d'anomalies : il consiste à rendre, aussi complètement que possible, une moitié de la coquille de l'œuf imperméable à l'air extérieur. J'y suis parvenu en appliquant une couche d'huile sur la partie de la coquille que je voulais rendre imperméable. J'ai prouvé, dans un travail antérieur, que les corps gras possèdent seuls cette propriété, tandis que les vernis dimi- nuent seulement la permé.nbilifé de la coquille, mais ne la font pas entière- ment disparaître. » r.es œufs ainsi préparés et soumis à l'incubation artificielle m'ont présenté trois ordres de faits bien différents. Tantôt l'embryon ne s'est point développé, tantôt il s'est développé d'une manière normale, mais il a tou- jours péri plus tôt ou plus tard et sans avou- jamais atteint l'époque de l'éclosion; tantôt enfin le développement s'est opéré d'une manière anor- male. Je n'ai à m'occuper ici que des embryons qui appartenaient à cette dernière catégorie. « Les anomalies que j'ai constatées dans ces circonstances ont été fort diverses. Toutefois, bien qu'il ne soit pas possible d'expliquer leur produc- tion, dans le principe, par un fait unique, j'ai pu, dans un grand nombre de circonstances, constater que leur apparition s'accompagnait d'une mo- dification très-remarquable de la position de l'embryon par rapport au vitellus. Ce fait me paraît jouer un rôle tres-iinportant dans la produc- tion d'un grand nombre de monstruosités dont il me semble être le point de départ, » Lorsque l'embryon commence à se développer, il est couché à plat sur ( 29^ ^ le vitelhis, avec lequel il est en rapport par sa face venti'ale. Au commence- ment du troisième jour, la région céphalique de l'embryon, qui avait primi- tivement la même direction que le reste du corps, se recourbe en avant, en formant un angle droit avec la région cervicale; en même temps elle éprouve une torsion latérale qui met son côté gauclie en rapport avec ie vitellus, tandis que le côté droit reste visible à l'extérieur, et la seule partie visible de la tête. Plus tard (fin du troisième jour et commencement du quatrième), ie cbangement de position de la lèîe est partagé parle reste du corps, dont le côté gauche s'applique |)ar toute son étendue sur le vitellus. Il résulte dece déplacement normal de l'embryon que le cœur, qui se voyait d'abord au côté droit, finit par se trouver en rapport avec la face veiilrale du corps. » Nous [ ouvons concevoir que ces changements de position de lem- bryon que l'on observe toujours dans le développement normal, ne s'ac- complissent point, on ne s'accomplissent qu'imparfaitement ; que tantôt, par conséquent, l'embryon tout entier conservera sa position primitive par rapport an vitellus, el que tantôt le mouvement de torsion à gauche ne se manitestera que dans la région céphalique. Nous pouvons concevoir égale- ment que ce changement de position s'accomplira en sens inverse, et que la tête d'abord, puis le corps tout entier, se tourneront à droite au lieu de se tourner à gauche, el qu'ils se placeront de telle sorte que les parties droites seront en rapport avec le vitellus, tandis que les parties gauches resteront visibles. Enfin nous pouvons encore concevoir que le mouvement de torsion de la télé et le mouvement de torsion du corps s'accomplissent dans des directions inverses, la tête se tournant à dioite, tandis que le corps se tour- nera à gauche en prenant la position normale. Il est évident que toutes ces variations dans la position de l'embryon, à une époque où les organes n'existent encore que dans un état Irés-incomplet, où même plusieurs d'entre eux n'existent point encore, pourront exercer une tres-graude influence sur leur développement et même sur leur formation; qu'elles ]iourronl par conséquent devenir le point de départ d'un certain nombre d'anomalies. C'est en effel ce que j'ai constaté dans mes expériences. » Je n'ai vu qu une seule fois l'embryon se développer pendant plusieurs jours en conservant sa position primitive, lorsque la tête s'est pliée sur la région cervicale, mais avant qu'elle se soit tournée à gauche. Cet embryon présentait une très-curieuse anomalie. La tète en .se pliant sur la région cer- vicale avait pénétré dans le vitellus en refoulant devant elle la partie cépha- 40.. ( 296 ) liqiie de l'amnios,']a feuille vasculaire et l'enveloppe propre du vitellus. Toutes ces parties s'étaient soudées entre elles et avec la tète, et formaient une masse informe dans laquelle on pouvait seulement reconnaître une tache noire représentant l'un des globes oculaires, et quelques rudiments des parties qui auraient constitué le bec supérieur. Le cœur était resté au côté droit de l'embryon, et il présentait par conséquent une ectopie laté- rale : de plus il était renversé sur lui-même, de telle sorte que la pointe du ventricule se dirigeait vers la tète et que la région auriculaire regardait au contraire l'extrémité postérieure du corps. Cette anomalie rappelle à beau- coup d'égards les cas d' héniiencéphaUc qui n'ont été décrits jusqu'à pré- sent que dans l'espèce humaine : elle s'en distingue toutefois par l'existence du cœur. >) Lorsque le mouvement de torsion de la tète n'a point été suivi par le déplacement du reste du corps, j'ai observé souvent, mais non toujours, des anomalies. Ce que j'ai vu de plus remarquable en ce genre a consisté dans une atrophie plus ou moins considérable delà partie qui ne s'était point retournée, et particulièrement de son extrémité postérieure. Ainsi j'ai vu les membres postérieurs devenir plus petits que les membres antérieurs; l'un de ces membres être incomplet et ne présenter que deux doigts; j'ai même vu, dans un de ces cas, les membres postérieurs manquer complètement, et en leur absence déterminer dans l'embryon une véritable eclromélie. )) Lorsque la tète de l'embryon se tournait du côté droit, soit que ce mouvement fût suivi ou non par le mouvement du corps, ce changement de position a été également, dans certain nombre de cas, mais non dans tous, suivi de certaines anomalies. J'ai constaté dans ces conditions diverses ectopies du cœur qui, étant primitivement en rapport avec le côté droit de l'embryon, s'était trouvé, par suite du retournement, en rapport avec la région dorsale, ou même avec la partie supérieure de la tète. Deux fois j'ai observé dans ces circonstances une anomalie plus curieuse encore. Le chan- gement de position de l'embryon coexistait avec une inversion complète des viscères ou une liéiérotaxie. J'ai constaté l'inversion du cœur, celle de l'estomac qui occupait le côté droit du corps, et enfin l'inversion de l'nllan- toïde qui était en rapport avec le côté gauche de l'embryon au lieu d'être en rapport, comme dans l'état normal, avec son côté droit. Cette dernière anomalie et ses relations avec une position inverse de l'embryon par rap- port au vitellus ont déjà été observés une fois chez l'embryon de poulet, par M. de Baer. Mais, dans le cas de M. de Haer, l'anomalie n'avait point été produite arlificiellemenl. ( 297 ) » Dans le cas où la tète et le tronc s'étaient tournés en sens inverse, j'ai observé divers cas de torsion de la colonne vertébrale. Très-probable- ment si ces embryons avaient vécu plus longtemps, ces courbin-es anor- males du corps auraient amené diverses ectopies. Mais lous les embryons qui m'ont présenté ces conditions anormales ont péri de très-bonne heure. » Lorsque, dans mes expériences, l'embryon, en se développant, s'est placé d'une manière normale par rapport au vitellus, j'ai encore constaté, mais beaucoup moins fréquemment, la production d'anomalies. » J'ai constaté très-souvent une inégalité très-marquée de volume entre les yeux, inégalité qui s'accompagnait souvent, mais non toujours, d'une sem- blable inégalité dans les lobes optiques. Cette inégalité de volume allait, dans ce cas, jusqu'à I atrophie plus ou moins complète. 1) J'ai également rencontré assez souvent une anomalie du cœur très- remarquable, et qui, du moins à ma connaissance, n'a jamais été décrite. Le détroit de Haller qui sépare, au début, l'oreillette du ventricide, et qui disparaît très-rapidement dans l'embryon, s'était bien développé, et formait entre la région auriculaire et la région ventriciilaire un canal aussi long que chacune de ces cavités qu'il maintenait à distance l'une de l'autre. De cette permanence et de ce développement anormal du détroit de Haller résultait un allongement considérable du cœur, et par suite une modification fort remarquable de ces rapports de position. La région auriculaire occupait, comme d'ordinaire, la partie supérieure du thorax; tandis que la région ventriculaire, qui dépassait le foie par son extrémité postérieure, était située à la région abdominale, et faisait hernie au travers d'une large ouverture, qui remplaçait la paroi abdominale antérieure. » Toutes ces anomalies, fort intéressantes en elles-mêmes, deviennent plus intéressantes encore, quand on les rapproche des cas analogues que contiennent les ouvrages de tératologie, cas qui, du reste, appartiennent à des monstruosités observées après la naissance, tandis que tous ceux que j'ai étudiés sont antérieurs à l'éclosion. Je reviendrai sur l'étude de chaque fait eu particulier, et je chercherai à montrer les applications que l'on peut en faire pour expliquer les faits tératologiques déjà conrnis. Toutefois, je dois faire remarquer que ces applications sont probablement limitées par la nature même des choses. En effet, tous les eiîibryons monstrueux que j'ai constatés dans mes expériences ont péri de très-bonne heure, avant le douzième jour, tandis que ceux qui n'étaient point luonstrueux ont pu prolonger leur existence beaucoup plus longtemps, sans arriver toutefois ( ^98 ) à l'éclosion. Il y a là une particularité qui me paraît distinguer frès-netfe- nient, au point de vue physiologique, les embryons monstrueux de la classe des Oiseaux des embryons monstrueux de la classe des Mammifères, puisque ceux-ci peuvent le plus ordinairement vivre jusqu'à l'époque nor- male de la naissance. Ne pourrait-on pas expliquer cette différence dans la viabilité des uns et des autres par ce fait que l'embryon du mammifère vil d'une vie parasitique aux dépens de la mère, tandis que l'embryon d'oiseau vit dès sou origine il'uue vie tout à fait indépendante? Quoi qu'il en soit, cette différence île viabilité restreint, à plusieurs égards, les applications possibles de mes expériences tératologiques à l'histoire des monstres chez les mammifères. » GHiMli; ORGANIQUE. — Recherclies chimiques sur les pioduils de la décomposition spontanée de la pyroxjline ; par RI. S. de Luca. « La pyroxyline ou coton-poudre, qui fait l'objet de ce travail, avait été achetée à Paris en iSSg, et conservée à l'abri de la lumière dans une armoire en bois parfaitement close, du laboratoire de chimie de la Faculté des Sciences de Pise. Elle se trouvait renfermée dans un flacon de verre bou- ché avec du liège et de la cire à cachetei'. Sa décomposition spontaii'ie a eu lieu pendant l'été de l'année suivante 1860 avec dt'gagemenl de va- peurs nitreuses. » La pyroxyline spontanément décomposée avait ainsi perdu toutes ses propriétés primitives. En effet, elle se présente avec un aspect blanc un peu jaunâtre aux bords; elle est pâteuse et agglutinante; elle est douéi^ d'une saveur fortement acide; elle sémulsionne à froid avec l'eau distillée, et l'émulsion qu'on obtient ainsi passe lentement à travers le papier a hltrer. La solution filtrée, qui est limpide, rougit le lournesol, dégage des vapeurs nitreuses par le cuivre et l'acide sulfurique, se colore fortement en jaune par la potasse ou l'ammoniaque, réduit le tarlrale de cuivre et de potasse, ne se colore pas par une solution aqueuse d ioile, brunit lorsqu'on la chauffe avec de lacide sulfurique et donne un précipité avec un excès d'eau de chaux, lequel a tous les caractères d un oxalate. La solution débarrassée du précipité calcique, puis soumise à un courant d'acide carbonique et portée ensuite à l'ébullilion pour séparer la chaux à l'état de carbone in- soluble, réduit facilement le tartrate de cuivre et de potasse.. Il Le coton-poudre modifié tenu sous une cloche, à la température ortli- ( ^99 naire, en présence de l'acide sulfiirique concentré, devient parfaitement blanc, conserve encore son acidité et peut être réduit en poudre sous la simple pression des doigts:, il perd ainsi environ 38 pour i code son poids. En effet 56'",346 de ce coton laissés en contact avec de l'acide sulfurique depuis le 22 décembre 1860 jusqu'au 20 juin 1861 ont perdu i^^gig. Voici maintenant les pertes que ce coton subit par l'aclion de la chaleur: Poids du coton. 2,352 4,328 2,187 1,458 2,187 Température. 100 à 1 10' 100 à 120 120 à ;3o i3o à i4o i5o il .60 Perte totale. sur 100 parties. sr o-^gi 33,2 1,632 37'7 0,823 37,6 o,6o5 4', 5 o,9'4 4. ,8 Maintenant les a^^SSa du coton-poudre mentionné ont donné : Eau et vapeurs niireiises de 100 à 1 10" ",791 Matière soluble dans l'éther o ,00g Matière soluble dans l'alcool 0,210 Matière soluble dans l'eau i ,227 Matière insoluble dans l'eau et dans l'alcool 0,070 Perte o ,o45 2,352 » li résidte de ces nombres que le coton-poudre modifié, après l'avoir séché de 100 à I 10°, peut céder à l'alcool environ i4 pour 100 de son poids et à l'eau environ 78 pour 100, c'est-à-dire la presque totalité de la inatière seclie. Par conséquent, le coton-poudre, qui est insoluble dans l'eau et dans l'alcool, en se décomposant spontanément, sous l'influence des vapeurs nitreuses qui se dégagent, peut donner naissance à des prodtiits neutres et acides solubles dans l'eau ou dans l'alcool; produits dont l'étude m'oc- cupe en ce moment. » Lorsqu'on évapore au baiu-marie la solution aqueuse tlu colon mo- difié, on obtient une matière qui augmente de volume et devient spongieuse vers la fin de l'évaporation : cette matière est légère, blanche, friable à la partie intérieure et adhérente aux doigts à la partie extérieure, parce qu'elle est très-hygrométrique. Cette matière spongieuse n'est pas soluble dans ( 3oo ) I éther, auquel cependant elle communique une légère acidité ; elle n'est pas soluble non plus dans un mélnnge d'alcool et d'éther ; mais elle est en partie soluble dans l'alcool, et lorsqu'on évapore cette solution alcoolique, on obtient un résidu qui réduit facilement et abondamment le tarirate de cuivre et de potasse : la partie insoluble dans l'alcool laissée en contact de l'air humide pendant vingt-quatre heures prend l'aspect d'une solution de gomme extrêmement dense. » La solution aqueuse du coton-poudre modifié, lorsqu'on la mélange avec huit fois son volume d'alcool, donne un précipité abondant et flocon- neux, lequel recueilli sur un filtre et lavé à 1 alcool, puis desséché en pré- sence de l'acide sulfurique concentré, est amorphe, presque opaque, friable et d'une apparence gommeuse; il se dissout facilement à froid dans l'eau et cette solution est précipitée par l'acétate de plomb. » Le coton-poudre modifié est attaqué à chaud par l'acide azotique avec dégagement de vapeurs nitreuses et production de matières solubles dans l'eau et précipitables par les sels de plomb, d'argent et de mercure. » MÉTÉOROLOGIE. — Remarques sur la forme et la comijosition de grêlons très- volumineux tombés le i août à Yzeure {Allier); Lettre de M. J. Laussedat à M. Élie de Beaumonl. « Pendant les nombreux orages accompagnés de grêle qui ont dévasté cette aimée plusieurs de nos départements, on a signalé des gréions d'une forme et d'un poids extraordinaires. Des personnes dignes de foi m'ont affirmé qu'elles avaient vu en juin dernier des grêlons dont le poids dépas- sait 5oo grammes. » Avant-hier, i août, vers 3'' 3o™ du soir, un roulement sourd, dif- férent de celui du tonnerre, et dont le bruit particulier fut remarqué par un de mes enfiuits âgé de six ans, nous annonça une averse do grêle. Quel- ques instants après, d'énormes grêlons commencèrent en effet à tomber un k un, les uns se brisant sur le sol, les autres rebondissant à plusieurs mètres de distance ; il en tomba ensuite de plus petits eu plus !?,rande quan- tité. Je me hâtai de recueillir les plus gros au moment même de leur chute et de les examiner. J'ai l'honneur de vous adresser les dessins qui repré- sentent la structure intérieure et extérieure de quelques-uns des échantil- lons les plus remarquables. Le n° i est un grêlon sphérique régulier, de o^joS de diamètre, formé d'un noyau central opaque de o'",oo3 de diamètre 0() I et de couches concenlriqiies alternativement opaques et transparentes. La couche extérieure était transparente (et j'ai constaté que sur tous les grê- lons le noyau était opaque et la dernière couche transparente). » Le n" 2 est un grêlon sphérique plat et de forme irréguliére, mais dont la structure, analogue à celle du précédent, était nettement accusée sur les surfaces apparentes aussi bien que dans la section diamétrale que j'ai faite avec luie hachette. » Le n** 3 paraissait formé par l'agglutination de plusieurs gréions de petites dimensions; mais je regrette de n'avoir pas songea m'en assurer en le brisant, car je penche à croire que les grêlons les plus gros et les plus irréguliers ont tous été sphériques et ont éclaté dans l'air, peut-être en se heurtant les uns contre les autres. » Le n" 4, que j'ai ramassé à mes pieds tel qu'il est représenté sur le dessin et sans qu'il se fût brisé en tombant, semble mettre ce fait hors de doute et détruire l'opinion des météorologistes qui pensent que la forme primitive des gréions est celle d'une pyramide sphérique. » Aucun des grêlons que j'ai recueillis n'a atteint le poids d'un hecto- gramme et demi, mais je tiens de source certaine qu'à Moulins il y en a eu qui pesaient jusqu'à 200 grammes. Cependant les dégâts produits par cette espèce de projectiles ont été à peu près insignifiants et l'on doit en conclure que pendant l'orage du mois de juin les grêlons tombaient encore plus gros, venaient de plus haut ou étaient chassés avec plus de violence par le vent. » J'ai pensé, Monsieur le Secrétaire perpétuel, que ces détails pourraient servir à attirer l'attention des observateurs sur l'étude d'un phénomène dont les effets si terribles semblent s'accroître depuis quelques années. Il serait surtout à désirer que les compagnies d'assurances, qui sont si intéres- sées dans la question, publiassent les résultats des enquêtes minutieuses qu'elles font faire par leurs agents et qui s'étendent sur le territoire entier de la France. » M. Mackixtosh prie l'Académie de vouloir bien se faire rendre compte d'une Note qu'il lui a adressée au mois d'avril dernier « sur un nouveau propulseur pour les machines marines ». (Renvoi aux Commissaires désignés: MM. Dupin, Duperrey, Clapeyron.) C. R., 1861, tjme Semesire. (T. LUI, N" 7.) 4' { 302 ) M. Emmanuel (Charles) demande à être admis à lire un Mémoire « sur les propriétés du pendule mécanique » el en donne par avance une sorte d'analyse. Cette Lettre est renvoyée à l'examen de M. Delannav. A 5 heiu'es, l'Académie se forme en comité secret. C03ÏITÉ SECRET. M. RiPEunEY, doyen de la Section de Géographie et Navigation, pré- sente, au nom de cette Section, la liste suivante de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de l'amiral Beaiifoit. En première ligne . . . M. de Tchiuatcheff (Pierre) à Saint-Pétersbourg. En deuxième licjne el pariai. LivixfiSToxE (David) . . à Londres. ordre alphnhélirjiie . . . .( M. Mac-Clure (Robert;. . à Londres. Les titres de ces candidats, exposés par M. de Tessan, sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures et demie. E. D. T». 3o3 BULLETIN RIBLIOGRAPHIQI'B. L'Académie a reçu dans la séance du 12 août 1861 les ouvrages dont voici les titres : Les trois livres de Porismes d'Euclide; par M. Chasles, membre de l'Institut, (Analyse par M. Terquem.) Paris, 1861; br. in-8°. Les inondations en France depnis le VP siècle jusqu'à nos jours; par M. Mau- rice Champion. Paris, iSSg-iBGo et 1861; 3 vol. in-8°. (Présenté au con- cours pour le prix de Statistique. ) Actes de l'Académie impériale des Sciences, Belles-Lettres et Jrts de Bordeaux; 3^ série, aa" année, 4" trimestre. Paris, 1860; i vol. in-B". Du diabète sucré chez les animaux; par A Thieunesse. (Extrait du Bulletin de l'Académie rojale de Belgique, 2* série, t. IV, séance du 6 juillet 1861 .) Bruxelles, 1861 ; br. in-8°. Note sur la masse des comètes; par M. Edouard Roche. ( Extrait des Mé- moires de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, section des Sciences; t. V, Montpellier, 1861 ; br. in-4°. Notice sur les travaux scientifiques de M. Guillaume fFcrlheim ; par M. Verdet. (Extrait an Journal l'Institut.) Paris, 1861; br. iii-8". Rapport à S. A. Mohammed-Sdid, Vice-Roi d'Egypte, sur l éclipse totide de soleil observée à Doncjolah [Nubie) le 18 juillet 1860; par Mahmoud-Bey, as- tronome de S. A. Paris, 1861 ; br. \n-li°. A Journey... Vojacje à la ville du tjrand lac Salé; par Jules Re.my et J. BREiNCtii.EY, M. A. Londres, 1861; 2 vol. in-4°. Divine mystery... Le divin mystère de la vie. — Suppléaient ci la zoologie et introduction à la psychologie. Sans nom d'auteur. Londres (sans date); br. in-16". COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 19 AOUT 1861, PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. IVIE.^IOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Exposé ctun moyen de définir cl de nommer les couleurs d'après une méthode précise et expérimentale avec l'application de ce moyen à la définition et à la dénomination des couleurs d'un grand nombre de corps naturels et de pro- duits artificiels; par M. Chevrecl. o M. Chevreul lit à l'Académie VËpilogite de cet oiivnige fornuint le XXXIIP volume des Mémoires de l'Académie. » Cet Épilogue a pour objet de distinguer dans Veut de noter les couleurs ; » 1° Le principe fondamental qui réside dans la conception de la con- struction chromatique-hémisphérique, telle que l'auteur l'a décrite dans son ouvrage sur la loi du contraste simultané des couleurs, publié en i83g; >) 2° Le moyen employé jusqu'ici exclusivement par lui de rapporter la notation des couleurs à la comparaison qu'il fait de celles-ci avec 2108 normes de laine teinte. » Le principe tel qu'on l'établit avec la construction chromatique- hémis- phérique^ et tel qu'on en conçoit l'application à la détermination de la cou- leur des corps, en recourant à quatre suppositions qui montrent comment on passe de l'indéfini de la couleur, quant au ton, à la spécialité optique et C. R., 1861, 2'ne Scmeitrc. (T. LUI, N" 8.) ^1'^ ( 3ob ) au rabat (bruniture), au fini de la couleur, quant au Ion, à la spécialité de la gamme et au rabat, ce principe est, selon M. Chevreul, d'une vérité incontestable. » Mais M. Chevreul est le premier à signaler ce que les normes de laine teinte composant le premier cercle chromatique, et appartenant à des cou- leurs bleues et violettes qu'on ne peut faire solides qu'en employant des matières colorantes incapables de donner des teintes brillantes à la laine, laissent à désirer lorsqu'on y compare des couleurs qui font paraître ter- nes ces mêmes normes. » Une conséquence de cette imperfection de ces normes, est que des couleurs très-différentes en brillant, et conséquemment très-différentes à l'œil qui les compare, pourront être rapportées à un même norme chroma- tique. i> Cette imperfection, dans l'usage de certains normes de laine teinte, n'est point une conséquence nécessaire du principe, car elle déiive accidentelle- ment de la matière du norme coloré. En effet, que ces normes bleus et vio- lets eussent été teints avec des matières comparables en éclat aux normes des gammes rouges, etc., et l'imperfection signalée n'existerait pas. » C'est cette imperfection qui a déterminé M. Chevreul à rapporter la diversité que peuvent présenter des matières colorées, sous le rapport du terne ou du brillant, à une qualité de la couleur qu'il désigne par le mot nitens, participe du verbe »ùeo, luire, briller. » M. Chevreul indique les moyens auxquels il aurait eu recours dans une position autre que celle où il s'est trouvé; certes avec plus d'indépendance et plus de facilités, son oeuvre eût été moins imparfaite. Quoiqu'il en soit, il n'hésite pas à considérer la notnlion des couleurs comme un problème dès ce moment résolu, et à l'appui de cette proposition, il développe dans une Note sur le nitens une comparaison entre les couleurs et les sons. Fidèle aux idées qu'il a exprimées en iSSg, dans son livre du contraste simultané des couleurs (i), en admettant l'analogie des couleurs et des sons sous le double rapport de la propn(]nlion et de Vliiirmonic, et en insistant sur la différence qu'ils présentent sous le double rapport de la mélodie des sons, et du con- traste simultané des couleurs, M. Chevreul, voulant faire saisir au moyen d'une comparaison le point qui! vient de traiter, dit que si l'auteur iWui morceau de musique a eu égard, en le composant, aux trois qualités des sons, à savoir, leur degré respectif de gravité cl (C acuité, leur intensité et leur (I) Pngo 689. ( 3o7 ) liinhre, c'est qu'il connaît d'avance l'intensité et le timbre dos instruments qui rendront les sons que sa composition prescrit à chacun d'eux. Mais que le compositeur veuille écrire une suite de sons qui frappent son oreille, mais dont il i£;nore l'origine, les notes qu'il écrira indiqueront les degrés relatifs de gravité et d'acuité des sons, sans exprimer ni leurs intensités ni leurs timbres respectifs. Eh bien, dans l'état actuel des choses, dit M. Che- vreul, où je n'ai fait usage que de normes de laine teinte, le /u'/ens échappe à ma notation comme l'intensité et le timbre des sons échappent à la nota- tion des sons. » Eu terminant ici l'extrait très-bref de sa lecture, M. Chevreul prie les lecteurs du Compte rendu que le sujet qu'il vient de traiter intéresserait, de recourir au XXXIIP volume des Mémoires de i Académie des Sciences, car il sent combien cet extrait est insuffisant pour donner une idée claire d'iui travail sans précédent. » CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaisons tétrammoniques ; parM. A.-W. Hof.man.x. « Dans une Note précédente, soumise à l'Académie il y a quelques semaines, j'ai exposé la génération des bases triatomiques au moyen de l'association de trois molécules d'ammoniaque rivées ensemble par des radicaux diatomiques. J'ai essayé de tracer, dans la même Note, les prin- cipes généraux qui déterminent la formation des bases d'atomicité de plus en plus élevée, en faisant remarquer que le degré d'accumulation des mo- lécules ammoniques est déterminé par le nombi-e des radicaux diato- miques fixés dans le système; que pour produire luie ammoniaque (,j_i-i) atomique, il faut au moins « radicaux diatomiques, et que le nombre des molécules de bromure diatomique et la quantité d'ammo- niaque agissant dans ces procédés d'acciunulation sont donnés par l'équa tion générale nR"Br'-hinW N = [R"«H(^«+^' N'"-^"]"+" Br""^' -h 7i - i[(irN)Br]. De plus, j'ai démontré comment cette équation s'applique aux premiers termes de la série diammonique, aussi bien qu'à ceux de ia série triammo- nique. « Eu continuant le développement naturel de ces idées, je devais cher- cher les composés tétrammoniques. Pour n = 3, l'équation ci-dessus se réduit cà 3R" Br* -f- GH^» N= (R"' h'oN^)"" Br* + 2[(H*N)Br], et la tétramine la plus simple de la série éthylénique, la tétramine triéthy- 42.. ( 3o8 ) léuiqiie, est représentée par la formule j H» ) J ai vainement cherché ce composé parmi les bases dilficilement volatiles résultant de l'action tlu dibromure d'éthylène sur l'ammoniaque, qui dis- tillent après les triamines. Mais il pst éxident qu'un composé si complexe doit avoir un point d'ébullition très-élevé et pourrait se dédoubler par la distillation. Pour éviter ce dérloublement, le produit de la réaction i\n dibromure d'élhvlène sui l'ammoniaque a élé traité par l'oxyde d'argent; les bases ainsi libérées ont été ensuite soumises à un courant prolongé de vapeur d'eau qui a emporté tonte matière volatile. Restait en arrière une proportion considérable de bases non volatiles, dont le caractère complexe se reconnaît facilement au moyen de la précipitation progressive par le dichlornre de platine. L'analyse de ces sels de platine m'a démontré que ce liquide basique contient en effet la tétramine en question, accompagnée ce|)endant d'autres composés de propriétés tellement analogues, que mes efforts pour l'obtenir à l'étal de pureté ont échoué. Néanmoins, j'ai réussi à préparer le composé pur au moyen d'un procédé un peu différent, c'est- à-dire en soumettant l'éthylène-diamine, au lieu de l'ammoniaque, à l'ac- tion du dibromure d'éthylène La formation du composé tétrammonique dans cette réaction est représentée par l'équation a r j,4 N^ +(C=H*)"Br*+2HRr= r ' NM BrV » L'acide bromhydrique qui figure dans cette équation provient d'une autre phase de la réaction, que je n'ai pas encore complètement étudiée. La tétramine triéthylénique est un liquide fortement alcalin qui se sépare du bromure an moyen de l'oxyde d'argent. Par l'évaporation, il se dessèche en un sirop ne montrant aucime tendance à cristalliser. Sa composition a été établie par l'analyse du sel platinique. Ce sel est une pondre jaune pâle, amorphe, presque insoluble dans l'eau, renfermant C°H"N*Pt"Cl '■ r(CMI*)"M L 1''° cr,4Ptci=. » Quoique moins variés que les résultats tle la réaction entre l'ammo- niaque et le dibromure d'éthylène, les produits obtenus de l'éthylène-dia- mine dans les mêmes circonstances, sont encore d'une nature trèsconqilexe. Ce fait, joint à l'impossibilité de séparer les tétramines par la distillation, ( 3o9 ) et à la diminution rapide de la faculté de cristalliser, rend assez difficile l'examen de ces substances, d'autant plus qu'en outre le temps, la tempé- rature et même les proportions relatives des composés mis en réaction peuvent faire varier la nature des produits formés. » Ces difficultés paraissaient s'aplanir en adoptant la méthode qui avait tant facilité l'étude des bases d'atomicité inférieure, c'est-à-dire en exami- nant la conduite de quelques-unes des monamines éthyliques sous l'in- fluerice du dibromure d'éthylène. » A mesure qu'une théorie chimique se consolide et s'élargit, l'intérêt qui s'attache aux composés individuels ayant servi d'échafaudage dimi- nue de plus en plus, s'affaiblissant en raison inverse du nombre des compo- sés que la théorie suggère. Il importait donc peu dans cpielle série et par quels matériaux on essayerait de construire les composés tétrammoniques. L'élhylamine et la diélhylamine se recommandaient naturellement en rai- son de leur facilité de préparation. La réaction entre la diéthylamine et le dibromure d'éthylène étant la plus simple, j'exposerai d'abord les résidtals obtenus dans l'étude de la monamine diéthylique. Action du d'ibromute d'éthylène sur la diéthylamine. » La réaction s'accomplit rapidement tout à la fois en l'absence et en présence de l'alcool. Eu ouvrant les tubes, après quelques heures de diges- tion à ioo°, on trouve que le liquide est devenu acide. Le dégagement invariable du bromure vinylique suggère l'existence, parmi les produits de la réaction, de quantités considérables de bromure de diéthylammonium, supposition qui se trouve justifiée par l'expérience. Outre ce bromure, la réaction ne fournit, en plus, que deux autres sels, le dibromure d'éthylène- tétréfhyldiammonium et le tétrabromure de triéthylène-octétbyltétrammo- nium.. Les formules suivantes représentent la formation de ces composés : (C'^H „ Mn +(C»H*)"Br= = H ) J ■(c^H^y'i - (C^H'j^.N- Br% et 6p^'^'^'JNl + 3[(C=H*)"Br'] (C*H=)« N' Br* -i-2p^''jj^'^'JNlBr. ( 3.0 ) » La séparation de ces trois substances ne présente pas de difficultés. Libéré par l'oxyde d'argent et soumis à un courant prolongé de vapeur d'eau, le mélange des bases se sépare d'une part en diéthvlamine et en étliv- lène-tétrétliyldiamine, qui passent avec l'eau, et de l'autre en oxvde de triéthylène-octéthyltétrammonium qui reste dans la cornue. » Les composés du triéthylène-tétrammonium octéthylique sont remar- quables à cause de leurs caractères bien définis. Ils sont encore cristallins, circonstance qui a beaucoup contribué à faciliter leur étude. La composi- tion de la sérié a été fixée par l'analyse du sel de platine, du sel d'or et du tétriodure. » Le sel de platine est presque insoluble dans l'eau. Précipité d'une solution diluée et légèrement chauffée, il s'obtient en petites lames cristal- lines contenant ÏV C"H='N*Pt*Cl' = r CV, /4PtCP. Cette substance a servi à la préparation des autres sels. Traité par l'hydro- gène sulfuré, le sel de platine se change en chlorure difficilement cristalli- sable qui donne avec le trichlorure d'or un sel cristallin de la composition C"H^''N^Au'Cl"' = fC iry'j -1"" H=)« N' Cl%4AuCP. H= 1 J Le chlorure soumis à l'action de l'oxyde d'argent, fournit la base libre, puissamment alcaline : qui a tous les caractères des bases monammoniques, diammoniques et tri- ammoniques non volatiles, que j'ai décrites auparavant. Traité par l'acide lodhydrique, elle se change en un tétriodure très-soluble dans l'eau, mais qui peut se séparer d'une dissolution alcoolique en cristaux très-solubles, de la composition C?^H=''NM'' = r(cnL)"', 11= N* r. » 11 est digne de remarque, que le con)posé létrammonique, dont j'ai es- ( 3(1 ) (juissé l'histoire, ne contient pas plus de 3 molécules d'éthylène; et qu'eu effet, lorsqu'on perd de vue la circonstance accidentelle de son état octé- thylique, ce corps est le composé télrainmonique le plus simple qu'on puisse engendrer; 3 molécules d'éthylène, comme le démontre un coup l'œil siu' l'équation générale donnée au commencement de cette Note. ■tant le nombre le plus petit par lequel un composé tétrammonique puisse quérir la stabilité nécessaire. » J'ai soumis la base triéthylène-octétliylique à l'action de l'iodure d'éthyle. Ce traitement donne naissance à un iodure magnifiquement cris- tallisé, moins soluble clans l'alcool. C'est l'iodure triéthylène-monéthylique qui renferme C=HM"'^ i ac C='H=«]N''1* = (C-II=)^ M 'N^ V. Je n'ai pas poussé plus loin i'élhylaîion de ce composé. Action du dihroniiirc d'cthylcne sur l'étliy lamine. » La réaction qui s'opère entre ces deux corps est beaucoup plus com- plexe que celle qui a été examinée auparavant, comme on pouvait s'y attendre à cause du nombre des équivalents d'hydrogène non remplacés dans l'éthylamine. L'action s'accomplit rapidement à loo"; il ne se forme qu'une très-petite quantité de bronnu-ede vinyle et presque aucune trace de gaz se dégageant lorsqu'on ouvre les tubes de digestion. La masse cristal- line, qu'on obtient en évaporant le produit de la réaction, est un mélange de six et par fois de sept bromures, c'est-à-dire Bromure d'éthylammonium Dibromnre d'éthylène-diéthyldiammonium. . . Dibromure de diéthylène-diéthyldiammonium. . Tribromure de diéthylène-triéthyltriammonium. [ [ [ (C-H^)" H' C-H''/'- C-H^)- (C^H^)"- (C='H=)' IF N Br N^ ■M'^ i\^ Br Br% Br' ( 3. a ) Tribroiniire de triéthylène-triéthyltriam- inonium Tétrabromure de pentéthylène-tétréthyl- tétramnionium Tétrabromure de hexéthylène-létréthyl- tétrammoniuin [ [ r (C*H^)"M L (C^H^)^ ! (C= H*)"= 1 -| (C= H')' N' H' \ J (C H* )"• j -| (C= B'Y N> IP ) J N^ Br' BrS V,r*. » Les ammoniaques correspondant aux cinq premiers de ces bromures sont déjà connus. Étant volatiles, elles pouvaient être facilement séparées du mélange. Libérés au moyen de l'oxyde d'argent et soumis à l'action de la vapeur d'eau, ces composés se sont volatilisés en laissant en arrière un liquide puissamment alcalin, qui, dans la plupart des cas, consiste exclusi- vement en hydrate de peulélhylène-tétréthyl-tétrammouium représenté par ( H* ) » Les sels simples de ce télrammonium sont excessivement solubles et cristallisent avec la plus grande difficulté. J'ai donc établi la composition de cette série en analysant le sel de platine difficilement soluble et le sel d'or : ils s'obtiennent sous la forme de précipités jaunes amorphes ou très- faiblement cristallins contenant : Sel de platine. C'«H''=N'Pt^ Cp2_ Sel d'or C'«H"='N^ Au^CP' = L H^ ) J Cl',4Pt CP, Cl*, 4 Au Cl'. » La formation du tétrammonium pentéthylénique peut se foruuiler par ,o[''^'"!^JNJ-f-5[(C»HTBr1 = (C^H*)"^^ (Cni^)"|N* Br''-+-6 ir>] Br » Le télrammonium-pentéthylène-tétréthylique contient encore i équi- valents d'hydrogène capable de substitution. Au moyen de l'iodure d'cthyle, [ 3i3 ) ils peuvent, quoique avec difficulté, être enlevés et remplacés par l'éthyle. J'ai ainsi obtenu successivement le tétrammonium-pentéthylène-pentéthy- lique, et en dernier lieu le tétranunoninm-pentéthylène-hexéthylique [(Cm*)"' (C-H')=H]N^]""| H« I O^ et (cm 4 \«5 dont la composition a été fixée par l'analyse des sels platinique et auriqne. » J'ai fait remarquer plus haut que l'action du dibromure d'éthylène sur l'éthylamine produit quelquefois, en outre, le sel d'un téîrammonium hexéthylène-tétréthylique. Cette substance peut s'obtenir à l'état de pureté })ar l'acuon du dibromure d'éthylène sur les diamines éthylène-diéthylique ou diéthylène-diéthylique : [(C='H*)", H (C=H=)MN^ H^ ) J =[(c.H.).H'"-'-M|_(^-»:)i''' 4[(CMl*)"Br='] ■(C"-H^)" Br= et [(cMi')-) -1 nc=H^)-j 1 Br*. )) La composition du tétrammonium-hexéthylène-tétréthylique a été établie d'une manière semblable par l'analyse des sels platinique et aurique. » Ces analyses terminent mes recherches sur les composés télrammo- niques. Dans une Note ultérieure, je soumettrai à l'examen de l'Académie les ammoniaques d'une atomicité plus élevée. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nole sur les ammoniaques triatomiques mixtes, à radicaux monatomiques et diatomiques ; par M. A.-W. Hofmann. « La diéthylène-triamine et la triéthyléne-triamine , dont j'ai tracé brièvement l'histoire dans une communication faite à l'Académie il y a quel- ques semaines, sont les premiers termes d'un groupe de bases triatomiques C. R., i86i, 3""= Semestre. (T. LUI, N? 8.) 4^ [ ;i>4 ) azotées, dont la constnicfion el la composition peuvent varier presque à l'in- fini. Des composés analogues seront sans doute produits par tous les homo- logues de l'éthylèiie. A l'exception de quelques expériences relatives a lac- tion de l'ainmoniaque sur le dibromure de méthylène, je ne suis pas encore entré dans cette voie de mon travail. La série des hases triatomiques déri- vées des triamines éthvléniques par la subslitntion progressive des radi- caux monatomiques ou diatomiques aux équiv;deiilK dhvdrogène restant n'est pas moins nombreuse. » Je me suis convaincu que les triammoniaques éthyléniques sont puis- samment attaquées par les iodures de méthyle et d'élhyle, ainsi que par le dibromure d'éthylène. Je n'ai pas examiné en détail les substances produites dans ces réactions, mais j'ai eu l'occasion de jeter un coup d'œil sur les dérivés étliyliques des triamines éthyléniques en étudiant les bases diatomi- ques engendrées par l'action du dibromure d'éthylène sur les monamines éthyliques. •' Dans une Note précédente, j'ai fait remarquer que l'action du dihro- mtu'e d'éthylène sur l'étlnlamine donne lieu à la formation de '(C=H')"' Ethylène-diélhyldiainine j(C-H = )*JN^ H 2 ÎfÇ2 Tli /'2 1 » Ces deux composés constituent la partie principale de la fraction des bases volatiles dérivées de l'éthylamine, qui après plusieurs rectifications bout à une température inférieure à aoo". Les bases à point d'ébuUition plus élevé sont un mélange qui, dissous dans 1 acide chlorhydrique, donne par le dichlorure de platine lui sel platinique magnifiquement cristallisé. Par de nombreuses cristallisations ce sel se sépare en deux composés, dont l'un est difficilement soluble dans l'eau, tandis que l'autre se dissout très- facilement. L'analyse de ces combinaisons i^laliniques prouve qu'elles ap- partiennent à deux bases dont la formation dans la réaction ci-dessus était d'avance indiquée par la théorie, savoir : Diéthyléne-lriéthyltriamine. . . C» II" N» = |(C'^H^j' N% Triéthylène-triéthyltriamine. . . C"H"N' = jî^j' h^s' ! ^'- (3i5) » Ces deux bases sont des liquides huileux lorteuieut caustique» et très- solublesdans l'eau. Leur point d'ébullition oscille entre 110° et aSo". Je ne les ai pas préparées en quantité suffisante pour pouvoir déterminer avec exactitude leurs points d'ébullition. Tontes deux forment des sels cristallins neutres extrêmement soinbles dans l'eau et moins solubles dans Talcool. J'ai établi la composition de la Iriamine-diélhv lène-triétliylique par l'ana- Ivse du chlorure et du bronuu'e qui renferment : Trichlorure C'H^'N'CP (C^- H*j"- 1 (C-H')^ N' H= ) -(C^HY^i - Tribromure C'° H^^ N^ Br'=: (C- H')' N^" H* ) a^ hr^ » J'ai aussi déterminé la composition des sels platinique et aurique. Tous deux sont des composés bien définis, magnifiquement cristallins, con- tenaiu : fC-H*V'2 Sel de platine. . . . C» H^^ N' Pt= Cl» = Sel d'or C» H-«N^ AuH:r- = Cl',3PtCI-, ] C^H'j' N^ |Cl%3AuCl'. H= ) » I.,es sels sinqjles de la triamine-triéthyléne-triéthylique sont beaucoup plus solubles que ceux de la Iriamine précédemment mentionnée. Je me suis donc contenté d'établir la composition de cette base par l'analyse des sels platinique et aurique. Le sel de platine est excessivement solubledans l'eau, et il ne cristallise que lorsqu'on évapore presque à sec la solution. L'analyse de ces composés m'a conduit aux formides suivantes : Sel de platine. C'^H'-N'Pt' Cl' 'W Sel d'or C'-H^'' N' Au'CI' (C-H*j"= (C-H»)= H» ) (Cni^-; (C-H*)=' N^ C\\ 3Ft CI-, CI', 3AuCl'. 43.. ( 3.6) « Tout en étudiaiil l'action du dibromure d'éthylène sur l'éthylaniine, j'observai à plusieurs reprises parmi les bases à point d'ébullition élevé un composé alcalin remarquable par l'insolubilité de son cblorure dans l'al- tool. Cette propriété a facilité sa séparation d'avec toutes les autres sub- stances basiques qui l'accompagnent. Ce composé a été reconnu comme la Diéthylène-diéthyltriamine. . . . C'H='iN' = ](C=H')= [ N' H n C'est parmi les sels de cette base que se trouvent quelques-uns des plus beaux composés que j'aie observés dans le cours de ces recherches. » 1^ chlorure cristallise eu lames d'un éclat nacré : très-soluble dans l'eau, presque insoluble même dans l'alcool ordinaire, insoluble dans l'é- ther. Il contient [C=H'*)"= Trichlorure C«H='N'CP = 1 (C'H'^l^ ^N' 1 CV [(C"H-')"M -j" H^ ) J L'iodure correspondant est beaucoup plus soluble; sa composition est exprimée par la formule ■ (^c-wy- c» [(C^H')'-j -1'" (c=H'j= N-' cr'. H" ) J » Pour obtenir ce sel, il est nécessaire d'employer un grand excès d'acide iodhydrique. Les triamincs éthylène-éthyliques montrent la même tendance à former les sels diatoiniques que j'ai signalés en décrivant les triamines éthyléniques elles-mêmes. Une solution de la triamine-éthyléne-diéthylique, exactement neutralisée par l'acide iodhydrique, dépose en effet un sel diato- mique /(C=H')"= Cni=»Nn-= (C-H')^ ]W, alll. ! H' » Le plus beau sel de cette base est le nitrate. Facilement soluble dans l'eau chaude, et modérément soluble dans l'eau froide, il se dépose d'une solution saturée en larges tables rectangulaires présentant l'aspect du nitrate ( 3.7 ) d'argent. La combustion de ce sel a conduit à la formule (C-H^)"' L H» ) J » La formation de la triamine-diéthylène-diéthylique se comprend aisé- ment. Je me suis convaincu que ce corps est engendré par de petites quan- tités d'ammoniaque dont l'éthylamine employée dans la réaction n'avait pas été suffisamment débarrassée. N+2[(C=H')"Br-] rc^HM -j H 3 II N + H L H j J H Br. » La formation de la triamine-diéthylène-diéthylique fournit une élégante illustration du simple mécanisme qui détermine la construction des bases polyatomiques. » ASTRONOMIE. — Suite des observations sur (a grande comète de 1861 ; Lettre du P. Secchi à M. Élie de Beaumont. « La discussion des nombreuses observations physiques faites sur la der- nière comète au Collège Romain, quoique encore inachevée, m'a cependant fait relever quelques faits qu'il peut être utile de faire connaître innnédiate- ment. » En déterminant la direction des différentes parties de la tète de la co- mète, lorsqu'elle était le mieux terminée, et les rapportant au grand cercle qui passe par le soleil et la comète, on trouve des écartements sensibles et assez réguliers par rapport à cette direction, qui sont analogues à ceux jadis observés par Bessel sur la comète de Halley, dont la somme peut se résu- mer dans le tableau suivant. » La comète a présenté trois aigrettes assez remarquables : une à gauche apparente, assez courbe, entourée d'une grande nébulosité, qui repliée sur elle-même allait se prolonger dans la longue queue du côté boréal vrai; l'autre au milieu, composée de rayons sensiblement droits et seulement un (3.8 ) peu rebroussés au somuiet, où se joignaient à la grande enveloppe parabo- Joïdale; la troisième enfin du côté droit (austral vrai), formée de jets de lumière assez courbes, mais moins que le côté gauciie. Enfin, il y avait der- rière la léte un espace assez obscur, que l'on a pris d'abord pour une ombre, mais que le calcul et sa forme même mieux analysée, montrent de nature différente. L'ensemble des mesures paraît prouver mie rotation lente de la comète. » A oici donc les positions de ces aj)pendices rapportées au grand cercle passant par la co nèleet le soleil, ainsi que leurs variations : U\Tt jour el beure (i'ob*erTalion, i " I , !0 8, 10 ATtOLE DE puâltioii du soleil calcule la coméie = n. SCPPLEMEXT de n 162 j 1 I 14^,12 I 10, i5 78,35 '7. '19 35,48 69>4â A^CLE DE posiiion du jfl ccnlral 5-. 77 9fi A»GLE DE position du jet gaacbo lOj l3i '7' 186 DlFFl- KEM.E 96 102 80 ANGLE DE position du jet droit = d. 348 3 ',5 391 jo3 DIFFE- BEXtiE 328 307 3i9 3oo POSITION! de DIPFB- l'espace AE.-1CE obscur = 0. 0 — m. 0 ■JO8 (2) -r- 46 198 H- .'l'i (1, Cet angle a été conclu sur le dessin de la mesure de l'inleivalle prochain qui séparait ro jet du jet s. Dans toutes ces comparaisons on se limite au degré entier le plus voisin. (2) Milieu delà position des deus rayons qui limitaient lespace obscur >' Quoique ces mesures puissent être en erreur de quelques degrés, les différences ce|)endaul sont trop grandes poiu- pouvoir être attribuées aux erreurs des observations. Poiu' les jets courbes la chance d'erreur était un peu plus grande à cause qu'il fallait prendre la < orde de la courbe, et pour cela celles du jour 8 sont moins satisfaisantes |)our le jet gauche. Il est regrettabif que l'on n'ait pas pris un plus grand nombre de Uiesures, car la loi des variations aiuait été tres-instructive. Une portion de ces mutations peut être simpienieiit apparente et due au changement déplace de l'obser- vateur, mais il est impossible d'expliquer tout par cette cause. » La déviation consirlérable = 44° de l'axe de l'espace obscur derrière la comète |)ar rapport au cercle passant par le soleil dans lequel se devait trou- ver l'ombre, |)rouve évidenuiieni tpie cette obscurité n'était pas l'ombre, mais un véritable manque de matière illiunmée: comme lobserva jadis Bos- cowich pour la première fois dans la comète de 1744 (OEuvics, 1. lU, p. 364 ' •"' comme on a vérifié dans d'autres comètes ( 3i9 ) » Le soir (lu i"^ juillet, la lumière de la tète dans la Itinelte était si forte, que l'on put voir les bandes irisées dans le chanlp de la lunette même et déterminer la direction de la bande noire. Celle-ci donna pour première approxunation le plan de polarisation dans le plan de la queue; mais en examinant les registres de ce soir, je trouve noté que la bande noire du champ du polariscope correspondait aux angles i3o et 3io" du cercle de position : cela donnerait plus exactement ladirectii n du plan de polaiisalion delà lumière, qui serait sous un angle de i6i"— i3o°=;32"; mais cet angle peut aisément admettre une erreur de zh io°, vu que l'appareil n'était ap- pliqué que provisoirement à la lunette; mais je crois qu'inie erreur plus grande est inadmissible. Les autres observations de pobirisalion à l'œil nu sont nécessairement moins exactes que celle-ci. » Les mesures du noyau réduites à l'unité de distance ont démontré qu il a grandement diminué dans les premières soirées, et qu'après il s'est réduit à un point imperceptible; la nébulosité au contraire s'est beaucoup élargie. liCs mesures du noyau sont les suivantes : 3o juin i5'' T. M. io",o5 et en milles (de i843 mètres) = 348 1 juillet. .. . 9 6,1 5 géographiques 349 2 juillet.. . 8| 4)02 247 Mesures de ta ncbidositc du pnrabolnïde environnant. 3o juin. . . . i5''. Rayon ikns la direction de l'axe de la comète = i'55" = 6275 milles. Paraboloïde de la nébulosité = 3' 1 i " = 1 0424 milles. » J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie quelques feuilles imprimées con- tenant les observations d'Hesperia, et quelques réflexions sur un prétendu passage delà comète contre la terre; j'y ai réuni aussi mes premiers élé- ments provisoires de son orbite. « Je reçois dans ce moment du Chili, du P. Cappelletti, la nouvelle qu'il a vu la comète le 4 j"'>ij et qu'il en a observé la queue s'étendanl de Achernar(a Eridani) à l'étoile 7 de l'Eridan. La queue avait ainsi le i3 juin, jour de sa plus grande beauté, une étendue de 5o°. La particn'arité plus remarquable était qu'elle avait à son milieu une ligne lumineuse aussi claire presque que la tète elle-même, et qui s'étendait à un tiers de sa longueur. (Ici à Rome nous voyions très-bien le rayon long se prolonger jusqu'à la tête en ligne droite, et pour cela nous nous sommes expliqué les bizarres courbures que cette queue paraissait montrer.) Il est regrettable que le P. Cappelletti n'ait pas eu d'instruments, il nous aurait donné des dessins assez instructifs, comme ceux qu'il a faits de la comète Donati. ( 320 ) » p. s. Avec le télégraphe, le 6 de ce mois, nous avons fait des observa- tions correspondantes d'étoiles filantes entre Rome et Civita-Vecchia (à [\o milles de Rome, en ligne droite environ), et nous avons noté diverses circonstances importantes dont je vous donnerai compte après. Pour le moment, je peux vous dire qu'une sinmllancité absolue est tout à fait constatée en plusieurs cas pour les deux stations. Nous répéterons ces observations le 9, le lo et le 1 1 soir. » .M. Pi-RKVNE, que l'Académie dans la séance du 22 juillet dernier a nommé à une place de Correspondant pour la Section d'Anatomie et de Zoologie, lui adresse de Prague ses remercîments. M. Gervais, nommé, dans la séance du 12 août, à une place de Corres- pondant pour la même Section, remercie également l'Académie. RAPPORTS. ENTOMOLOGIE. — Rapport sur diverses pièces relatives à des balles de plomb rongées par des insectes, adressées à l'Académie par M. le Ministre de la Guerre. (Commissaires, MM. le Maréchal Vaillant, Valenciennes, de Quatrefages, Mdne Edwards rapporteur.] 0 Dans la séance du 6 juin dernier. Son Excellence M. le Ministre de la Guerre a soumis à l'examen de l'Académie deux Rapports faits, l'un par M. le capitaine d'artillerie Horiot, l'autre par M. Bouteille, conservateur du Musée d'histoire naturelle de Grenoble, sur des cartouches dont la balle avait été rongée par des insectes. Ces pièces étaient accompagnées d'une boîte contenant quelques-unes des cartouches attaquées de la sorte; nous y avons trouvé en place les insectes qui avaient produit ces dégâts singuliers, cl il nous a été facile d'y reconnaître le Sircx ijigas, grande espèce d'hymé- noptère, qui, à l'état de larve, vit dans l'intérieur des vieux arbres ou de pièces de bois et qui, après l'achèvement de ses métamorphoses, sort de sa retraite pour se reproduire. Pour se frayer un chemin au dehors, les .Sirex rongent avec leurs mandibules la substance ligneuse ou les autres corps durs qu'ils rencontrent sur leur passage, et c'est en poursuivant un travail de ce genre que les insectes, emprisonnés accidentellement dans les paquets ( 32, ) de cartouches lorsqu'ils n'élaienl encore qu'à l'état d'œuf ou de larve, oui dû avoir attaqué les balles de plomb ainsi que le papier et les autres corps qui se rencontraient sur leur route et qui s'opposaient à leur passage. « Dans luie Note sur des dégâts analogues, publiée en 1857 par notre savant confrère M. Duméril, à l'occasion d'observations communiquées à l'Académie par l'un des Membres de la Commission (M. le Maréchal Vail- lant 1, on trouve réunis un assez grand nombre d'exemples de perforations pratiquées par divers insectes, soit dans des lames de plomb, soit dans d'au- tres corps durs dont ces animaux n'avaient pas pu se servir comme aliments et dont ils n'avaient rongé la substance que pour se frayer un chemin au dehors ou pour creuser une cavité destinée à recevoir leurs œufs. Dans l'un des Rapports transmis à l'Académie par M. le Ministre de la Guerre, M. Bou- teille, de Grenoble, rappelle ces circonstances et fait remarquer avec raison que l'explication du phénomène donnée par M. Duméril n'est pas admis- sible. En effet, notre savant confrère pensait que l'instrument perforant em- ployé par les Sirex pour attaquer les balles de plomb soumises à son exa- men par M. le Maréchal Vaillant, était la tarière située à l'extrémité de l'abdomen de la femelle et destinée à entamer le bois où les œufs doivent être déposés. Or M. Bouteille a constaté que ce ne sont pas seulement des Sirex femelles qui ont attaqué les cartouches en question; que des mâles, dépourvus de tarière, ont occasionné les mêmes dégâts; enfin que les exca- vations ou perforations pratiquées par ces insectes étaient toujours placées au-devant de leur tète au lieu d'être en rapport avec l'extrémité opposée de leur corps, comme cela aurait dû être dans l'hypothèse adoptée par M. Du- méril. Nous ajouterons que divers faits, connus depuis fort longtemps, conduisent au même résultat, car on avait constaté des exemples de perfo- rations analogues, pratiquées par des insectes qui ne possèdent pas de ta- rière et n'ont d'autres organes sécateurs que les mandibules, \e Callidiwn sangiiinenm par exemple. Du reste dans luie communication faite à l'Aca- démie en 1 858, M. Molschulsky avait donné une bonne explication du phé- nomène (1). On voit par conséquent que dans les cas partictdiers sonmis à notre examen, il n'y avait auciuie circonstance dont il n'était facile de se rendre compte, à raison du mode d'organisation et des mœurs bien connues de ces insectes rongeurf.. Mais il ne faudrait pas trop généraliser les con- (i) Victor de Molschulsky, Sur l'insecte qui a perforé les balles en plomb de l'armée fran- çaise en Crimée {Comptes rendus, t. XLVI, p. 121 1). G. R., 1861, 2"»' Semestre. (T. LUI, N» 8) 44 ( 32Î ) clusions à tirer de ces faits, car s'il est probable que c'est toujours avec leurs mandibules que les coléoptères aussi bien que les hyménoptères attaquent de la sorte le plomb ou les autres corps durs, il n'est pas bien démontré que ce soit constamment le désir de la liberté qui les porte à agir ainsi. En effet, dans quelques circonstances, on a vu des coléoptères ronger l'exté- rieur de corps semblables. Dans une Note publiée récemment par le D'^ Berti et communiquée à l'Académie par l'un des Membres de la Commis- sion (]M. le Maréchal Vaillant), on lit à ce sujet des observations curieuses, relatives à des tuyaux en plomb perforés par Y J pale humeralis, et il y a lieu de croire que dans ce cas l'instinct naturel de l'insecte s'élant trouvé en dé- faut, la cavité creusée d'ordinaire dans le bois pour y déposer les œufs a été pratiquée par erreur dans le métal ( i). L'histoire des insectes nous offre d'autres exemples bien coniuis de ce genre d'accidents, par exemple les cas dans lesquels des mouches, trompées par l'odeur fétide de certains arums [J. muscivorum Lin. ), ont pondu dans le calice de ces fleurs, au lieu de déposer leurs œufs dans des cadavres en putréfaction, comme leur instinct les porte d'ordinaire à le faire. Nous n'insisterons donc pas davan- tage sur ces faits, et en terminant nous proposerons à l'Académie d'ap- prouver le travail de M. Bouteille et de remercier M. le Ministre de la Guerre de sa communication intéressante. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. CHIMIE ORGANIQUE. — Rapport sur plusieurs Mémoires présentés à C Académie par^l. LouREXço. (Commissaires, MM Dumas, Balard rapporteur.) « Les travaux dont M. Lourenço a présenté à l'Académie les principaux résultats ont eu pour origine et pour premier but le développement de l'histoire du glycol. En faisant connaître ce composé remarquable, qu'on peut aujourd'hui caractériser d'une manière générale en le présentant comme un alcool, et un alcool diatomique, M. Wurtz, on le sait, n'a pas seulement enrichi la science duu produit important de plus, mais en met- tant entre les mains des jeunes chimistes un composé apte à former des corps si nombreux et à éprouver des réactions si diverses, dérivant par des voies synthétiques facilement abordables de l'un des gaz les mieux connus ( I ) Antonio Bcrti, Sopra tin insettn perforatorc del piombo (Atli dell' Istituto veneto ili ScienzR, Lettcre ed Arti, série 3, volume IV ). ( 323 ) de la chimie minérale, l'hydrogène bicarboné, et dont la constitution mo- léculaire est assez peu compliquée pour que la volatilisation permette de réaliser l'isolement de ses nombreux composés, il offrait à leurs investiga- tions des corps nombreux à découvrir et à étudier, et à résoudre des pro- blèmes de constitution moléculaire aussi importants que variés, problèmes posés dans la science par le rôle d'alcool trialoniique récemment alors attribué à la glycérine par M. Berthelot, mais à qui la découverte du gly- col donnait dans leur solution expérimentale un degré de généralité qui leur avait manqué jusque-là. » C'est à résoudre quelques-uns de ces problèmes qui s'agitaient vive- ment dans le laboratoire de M. Wurtz, dont il est 1 élève, que M. Lourenço s'est appliqué spécialement, et nous allons montrer qu'il l'a fait d'une ma- nière heureuse. » C'était d'abord une chose utile que de substituer aux procédés variés qui avaient servi à découvrir quelques composés du glycol des méthodes plus rationnelles pour les obtenir d'une manière sûre ; et c'est un des buts que s'est proposé M. Lourenço. Il a montré, par des expériences nom- breuses, que le plus grand nombre des éthers composés de ce corps, soit à un, soit à deux acides, pouvaient être obtenus, ou directement en chauf- fant les matières dans un tube clos, ou par l'action des chlorures acides or- ganiques, méthodes générales, simples et sûres, qui, tout en faisant mieux ressortir les ressemblances qui existent entre le glycol et les alcools mono- atomiques et la glycérine, permettent aux chimistes d'obtenir d'une ma- nière plus abondante les matériaux de leurs recherches ultérieures. « En cherchant à produire l'éther ordinaire de ce glycol, M. Lourenço a été amené à faire réagir sur ce composé le bromure d'éthylène qui lui avait donné naissance, et à obtenir un corps extrêmement important pour la théorie résultant de la condensation de deux molécules de glycol qu'il a désigné sous le nom d'éllier intermédiaire du çjljcol, indiquant ainsi qu'il le regardait comme un terme de la réaction spéciale qu'il avait es])éré réaliser d'ime manière complète. )) On sait comment M. Wurtz, qui arrivait de son côté à produire par des méthodes toutes différentes des composés semblables, mais plus com- pliqués, a exprimé d'une manière générale, dans sa Théorie des alcools polyéthyléniques, la constitution de ces composés, et montré comment le produit que M. Lourenço venait de découvrir devait être conçu comme le terme le plus simple de la série qu'il venait d'étendre lui-même et être envisagé comme de l'alcool diéthylénique. 44.. ( 3a4 ) » Guidé par ces vues nouvelles, M. liOurenço a continué le genre dv recherches dans lesquelles il était entré le premier et augmenté ainsi la liste et la complication de ces alcools polyélhyléniques caractérisés par M. Wurtz, mais dont il avait isolé le premier terme, et en découvrant les alcools pentaéihyléniques et hexaéthyléniques, il a contribué à nous faire mieux comprendre une des voies par lesquelles la nature passe des com- posés minéraux probablement simples à la complication si grande des pro- duits immédiats de la vie. » La méthode de M. Lourenço pour obtenir les alcools éthyléniques su- périeurs permet d'ailleurs de se procurer aussi les termes inférieurs de cette série remarquable, et présente autant de généralité que celle par laquelle il avait obtenu les éthers composés du glycol. » Une fois admise dans la science, cette idée si importante, que l'alcool éthylénique pouvait se condenser jusqu'au nombre de 6 molécules avec élimination de 24 molécules d'eau, de manière à constituer des corps nou- veaux plus compliqués, mais possédant aussi les aptitudes des alcools, il était intéressant de constater si ces mêmes tendances existaient dans les alcools supérieurs. Mais on conçoit que cette recherche appliquée à des alcools de moins en moins volatils devait présenter des difficultés que M. Lourenço est cependant parvenu à siumonter. La glycérine soumise par lui nu même genre d'investigations auxquelles avait donné lieu l'étude (lu glycol, lui a donné des résultats semblables, et la découverte d'alcools polyglvcériques lui a fourni des matériaux qui sont devenus à leur tour la source d'observations intéressantes nouvelles; car chacune de ces glycé- rines condensées a pu fournir des anhydrides polyglycériques, condensées aussi, et dès lors polymères du glycide de M. Reboul, et a fait entrevoir ainsi la proliabililé de voir correspondre à chacun des alcools polyéthylé- niques connus un polymère de l'oxyde d'éthylène de M. Wurtz. » La découverte de ces composés a permis à M. Lourenço d'expliquer d'une manière très-plausible la constitution de certaines combinaisons mi- nérales dont la formule rationnelle restait encore à interpréter, à cause de l'isolement dans lequel restent ces combinaisons quand on s'astreint à cher- cher l(Miis analogues dans la chimie minérale seule. Ces corps mal connus peuvent voir leur histoire s'éclairer d'une lumière vive quand ou les rattache par quelques liens à la chimie organique, qui présente des termes si nom- breux et si variés. » Déjà, dans sa première communication à l'Académie, M. Lourenço avait montré que son éther intermédiaire du glyt'ol qui, d'après les idées gêné- ( 323 ) raies de M. Wurtz, a reçu le nom d'alcool diéthyléniqiie, pouvait être conçu dans sa constitution comme l'analogue de l'acide sulfurique de Nordhausen et du bisulfate de soude anhydre. F.a découverte des alcools polyglycériques lui a permis d'étendre ces vues, et de faire au sujet de la constitution des di- vers acides phosphoriques comparée à celle de ces corps, des rapprochements qui s'accordent avec les vues que MM. Madral, Heitmann et Hennenberg avaient émises sur la constitution de ces acides, à la suite de l'analyse de quelques-uns de leurs sels. » Le travail important qu'il avait avancé sur les alcools polyglycériques, M. Lourenço l'a étendu en étudiant en collaboration avec M. Reboul, jeune savant bien connu des chimistes par un Mémoire fort apprécié sur les composés de la glycérine, quelques exemples d'éthers formés par les polymères de ce corps. La découverte d'un composé parfaitement défini, résultat de la combinaison d'une glycérine tricondensée, et que la théorie indique devoir être dés lors penta-atomique, dans lequel fonctionnent en effet à la fois comme acides l'eau et l'acide chlorhydrique chacun pour une molécule, _et l'alcool ordinaire pour trois, a mieux contribué à faire con- naître les allures réellement alcooliques de cette glycérine tricondensée. » Après la bonne fortune de découvrir et de décrire des séries nouvelles, les chimistes attachent beaucoup de prix à ces sortes de travaux, qui per- mettent de passer d'une série dans une autre voisine. M. Lourenço, dans une de ses dernières communications, nous a enseigné une méthode pour passer de la glycérine au glycol propylique, et du glycol lui-même à l'alcool ordinaire. En partant de ce fait que la glycérine monochlorhytiriqiie avait la même composition que le propylglycol moiiochloré, et que la chlorhy- drine du glycol pouvait être regardée au même point de vue comme repré- sentant l'alcool ordinaire monochloré, il est parvenu à passer d'un de ces alcools à l'autre en substituant de l'hydrogène au chlore, avec un succès qui permettra sans nul doute d'appliquer cette méthode d'une manière générale, et de rattacher à une série inférieure plus développée quelque terme isolé d'une série supérieure encore peu connue. » Cette facilité de passer d'une série dans une autre, se prêle mal à l'idée de l'existence réelle et indépendante de la combinaison, de ces groupements moléculaires regardés par les chimistes comme des radicaux, et dont ils font usage pour interpréter d'une manière plus simple les réactions de la chimie organique, et le rattacher par des formules analogues et le même mode d'interprétation aux phénomènes de la chimie minérale. Elle a amené M. Lourenço à formuler sur les causes qui font qu'un même radical ( 326 ) peut, selon les cas, présenter des capacités de saturation différentes, une théorie qu'il développera ailleurs plus tard, et sur laquelle nous n'insistons pas ici; notre but étant surtout de faire ressortir les faits eux-mêmes, acquis à la science d'une manière certaine, et à l'abri de toute controverse. » Or les faits qu'on doit à M. Lourenço sont nombreux, importants, bieii observés, bien coordonnés. Ils montrent que le jeune savant portugais, pos- sédant à la fois l'aptitude à l'observation qui fournit les matériaux, et la connaissance générale de la science qui permet de les interpréter de la ma- nière la plus rationnelle, saurait à son tour susciter à la chimie organique dans le pays qu'il est destiné à habiter, des travailleurs de plus pour con- courir au développement de cette partie de la science si vaste, et ou il y a encore tant à faire. Aussi nous demandons que l'Académie, en remerciant M. Lourenço de ses premières communications, et en l'engageant à pour- suivre des travaux dont elle a accueilli les premières parties avec un vif in- térêt, ordonne l'impression des Recherches dont nous l'entretenons au- jourd'hui dans son Recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. NOaiEVATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Corres- pondant pour la Section de Géographie et Navigation en remplacement de feu M. l'amiral Beaufort. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 29, M. P. de Tchihatcheff obtient. . . . 21 suffrages. M. Livingstone 8 M. P. DE TcHicHATCHEFF, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. De C0.MMINES DE Marsilly soumet au jugement de l'Académie un travail intitulé : « Mémoire sur l'attraction universelle considérée au point de vue des actions moléculaires ». (Renvoi à l'examen d'une Commission composée de MM. Duhamel, Lamé, Clapeyron.) ( 3^7) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Mémoire sur la régénération des os; par M. le D'' LaiMare-Picquot. (Commissaires, MM. Flourens, Milne Edwards, J. Cloquet, Joberl.) « I.a régénération des os n'est pas nouvelle; on savait, depuis bien long- temps, qu'un os nouveau pouvait se produire en remplacement d'un os nécrosé et que l'extirpation de ce dernier est une pratique préférable à l'am- putation. Mais ce que l'on ne savait pas, jusqu'à ce que la doctrine de M. Flourens l'eût démontré, c'est que le périoste seul, selon son expres- sion, reproduit les os. Sur ce point je suis heureux de pouvoir apporter, malgré mon âge avancé, et soumettre à l'examen de l'Académie ma part d'observation. » Le 9 janvier 1861, on apportait à l'hôpital de Honfleur, d'une section du chemin de fer distante de la ville de 12 kilomètres, le jeune Rousse, enfant de quatorze ans, ayant le bras droit fracturé et la jambe, du même côté, écrasée par la roue d'iui wagon. Voici l'état du blessé au moment de son entrée à l'hôpital, le 9 janvier: » Un fragment entier du tibia, long de 8 centimètres, appartenant à la région moyenne de cet os, avait déchiré, par son extrémité inférieure, les muscles antérieurs de la jambe et la peau; cette extrémité, chassée de sa position normale par la puissance vulnérante et poussée vers la partie in- terne de la jambe, était en saillie de i5 millimètres en dehors de la dé- chirure de la peau; l'extrémité supérieure de ce fragment tenait encore par quelques points à la portion supérieure du tibia, conservée à sa place normale; elle formait, avec cette partie un angle ouvert de 1 3o°. En même temps que la roue du wagon avait brisé le tibia à sa région moyenne, elle avait imprimé au fragment qui constitue la pièce anato- mique, un mouvement de telle nature, que la face externe était de- venue antérieure et transversale, la face interne était postérieure et la face postérieure était tournée en bas et un peu en dehors. Quant aux bords, l'antérieur ou crête du tibia était placé en haut, l'externe était en bas et l'interne était en arrière et en dessous. Une plaie suppurante considérable, divisée par quelques lambeaux musculaires sphacélés, s'étendait depuis le dessous du mollet, comprenant la plus grande partie de la face externe de la jambe jusqu'au jarret, qui, avec ses téguments sains, formait la ligne de partage d'une autre plaie par écrasement, située immédiatement au-dessus et remontant jusqu'à 8 centimètres en arrière de la cuisse. ( 328 ) » Depuis plus de trois anuées, la constructiou d'un chemin de fer a\ait amené à l'hôpital de Honfleur de malheureux ouvriers avec des membres affreusement fracassés et écrasés. Dans ces graves occasions, au lieu de l'am- putation, j'avais employé, avec un complet succès, les irrigations d'eau froide, moyen sanctionné par plus de vingt-cinq ans d'expérience , et j'avais sauvé la vie et Jes membres à tous ces blessés. Pour conserver celle du jeune Rousse, dont le moral se releva dès qu'il fut certain qu'il n'aurait pas la cuisse coupée, je résolus de recourir à l'emploi du moyen qui m'avait été si profitable. )) Après avoir procédé à la coaplation d'une forte esquille, appartenant à la portion inférieure du péroné, également écrasé, mais sans complication de plaie au lieu correspondant à la fracture, cet os fut maintenu bout à bout par quelques bandelettes étroites, un coussin peu épais et une large attelle; au côté interne de la jambe je plaçai de petits coussins, en haut et en bas, pour préserver de toute compression douloureuse les parties en saillie; le tout fut maintenu par le porte-attelle, une seconde large attelle et des liens. Le membre fracassé ainsi disposé fut placé sur un coussin, recou- vert d'une large pièce de toile cirée, afin de préserver le corps du contact de l'eau. A lo centimètres au-dessus de la jambe fut assujettie une grande cruche percée, remplie d'eau (à la température de 26° centigrades à cause de la saison), déversée continuellement sur les lésions recouvertes d'uu linge; cette irrigation nécessitait la quantité de 8 à 900 litres d'eau pour vingt-quatre heures. Dès le troisième jour de l'irrigation, abaissée successi- vement à la température de 23° centigrades, la fièvre avait beaucoup dimi- nué, la suppuration était moins abondante, le blessé dormait mieux. Au lieu de bouillon je donnai des potages au riz. « Le i3 janvier, voulant m'opposer à ce qu'un travail de réparation se continuât au point du fragment du tibia qui pouvait avoir des connexions avec la portion du même os restée en place, je découvris, par une longue incision transversale, la face externe de ce fragment, devenue, par la torsion, la face antérieure. Les tissus se rétractèrent et, dès le lendemain, ce fragment était presque entièrement à découvert et n'avait d'adhérences avec la jambe que par son extrémité supérieure et ses faces interne et postérieure. » La fièvre disparaissait de jour en jour; le j(>une Rousse ressentait de l'appétit et je m'empressai, à dater de ce moment, de le satisfaire. Le 20 jan- vier, le jeune Rousse mangeait deux portions; à la fin du mois, il en de- mandait davantage et buvait i5o grammes de vin. Les forces se rétablis- saient à vue d'œil. ( 329 ) » Lu i5 février, je fis cesser l'irrigation, qui avait été continuée, jour et nuit, pendant trente-sept jours, à la température de 20 à 23° centigrades, et que deux bronchites légères ou rhumes n'a\aienl pas fait interrompre. La réaction de la circulation capillaire dans le membre blessé s'opéra sans le moindre trouble. L'état moral de Rousse était excellent, l'embonpoint revenait. Mais, le 27 février, ini accident grave vint tout à coup m'alarmer. Rousse perdit l'appétit, la langue devint pâle et sale, la peau des environs des plaies prit une couleur terreuse, la surface des plaies fournissait moins de pus; la fièvre, dont il n'y avait plus de traces depuis près d'iui mois, re- parut. Je remplaçai l'alimentation substantielle par le bouillon de bœuf, tout en continuant l'usage du vin. Le malade prit de la décoction de quin- quina, et toutes les surfaces suppiu'antes furent soumises à une sorte de badigeonnage, matin et soir, avec la solution de nitrate d'argent au sixième. Six jours après, les phénomènes morbides, qui m'avaient fait appréhender une résorption purulente, disparurent; l'appétit renaissait et je m'empressai de le satisfaire avec modération. Depuis celte époque, les plaies ont toujours été pansées avec le sous-nitrate de bismuth. » Cependant, le fragment du tibia, devenant de plus en plus mobile, je le détachai, le G mars, sans nouvelle incision. Pendant les huit jours qui sui- virent, la suppuration devint très-abondante; puis des bourgeons charnus, de bonne nature, se formèrent au fond du grand vide que le fragment du tibia, enchâssé en quelque sorte dans les parties molles tuméfiées, avait laissé après lui. La turgescence de ces parties s'affaissa et la cicatrisation reprit ses lentes allures. » Le 26 mars, je m'aperçus que l'intervalle qui existait entre les deux portions du tibia prenait une certaine consistance sur plusieurs points; mais je ne me rendais pas compte de la nature du travail qui se préparait ainsi en-dessous de la surface suppurante. J'étais loin de penser à la régé- nération d'une portion d'os, en remplacement de celle que j'avais extraite en entier, os et moelle, le 6 mars. Je me proposais même de faire établir une jambe mécanique pour le jeune Rousse, présumant que, avec le péroné seul, il serait exposé à de sérieux accidents. J'ai dit plus haut que j'avais maintenu bout à bout les fragments du péroné. Dans cet état, la jambe droite avait la même longueur que l'autre; mais la rectitude du membre lésé ne s'était pas conservée. Le cal provisoire du péroné n'avait pas encore de con- sistance solide, et la jambe tendait à se couder vers son milieu et formait nue saillie défectueuse en dedans. Ce fait avait entraîné un autre accident ; le C. R., 1S61, 2"^' Semestre. 'T. LUI, K" 8) 45 ( 33o ) pied se contournait en dehors et menaçait de former un pied-bot (valgus). Aussitôt que j'eus rétabli la jambe dans de larges attelles, avec des coussins résistants pour redresser le pied et empêcher la fuite du talon, je vis, chaque jour, se rectifier la mauvaise direction du pied et de la jambe : le cal provisoire du péroné, n'étant pas encore solide, cédait à l'ensemble des moyens employés. Dès le 20 avril, la jambe était dans une direction meilleure et le pied-bot ne menaçait plus de se former. » Vers le 3o avril, en même temps que la nouvelle portion du tibia se manifestait de plus en plus et prenait plus de consistance, ce nouvel os, aidé par une action de levier dont la puissance s'exerçait sur le pied et le bas de la jambe, fut très-utile pour rectifier la forme coudée de la jambe, le cal provisoire du péroné ne présentant encore que peu de résistance. Le 1 5 mai, j'eus la satisfaction de voir la rectituile de la jambe à peu près rétablie à l'état normal. » Quant au nouvel os, qui est venu remplir complètement l'espace entre les deux portions du tibia et remplacer ainsi la pièce anatomique extraite le 6 mars, ce n'est pas un chef-d'œuvre de l'art. Au lieu d'un bord antérieur pour former la crête du tibia, c'est une surface plate, large partout de 5 centimètres. Par ses extrémités supérieure et mférieure, l'os nouveau est parfaitement uni avec les épiphyses formées provisoirement sur les engre- nures des extrémités des deux portions du tibia restées en place. Aidant le temps, cette régénération deviendra solide et le jeune Rousse aura tnie jambe propre à la marche. )) Voilà une application sur l'homme des lumineuses idées de M. Flou- rens : c'est le périoste seul et même quelques lambeaux du périoste qui ont reproduit l'os nouveau chez le jeune Rousse. On peut déjà prévoir quel immense avenir est réservé à la régénération des os. » Rousse sera présenté à l'Académie aussitôt que toutes les plaies seront cicatrisées : il pourra alors se tenir debout et marcher sans inconvénient.» PHYSIOLOGIE. — Le nerf liiiynijé esl-il un nerf ans/Jensif? Expériences faites jiour la snhition de celte question; par M. Sciiiff (dt- Berne). ( Couunissaires, MM. Flonrens, Bernard, l.ongct.) » C. L influence indiquée sur le iliapliragme est-elle spéciale (ni nerf linjncjé :' — Une aiitie série de faits nous montre qu'il n'y a rien de spécial dans l'ac- tion indiquée du laryngé sur la respiration, mais que chez beaucoup d'ani- ( 33. ) maux ce nerf partage la propriété indiquée avec beaucoup d'autres nerfs sensitifs. C'est peut-être encore une preuve combien cette propriété est accessoire. » Chez les lapins et les cochons d'Inde quelques ramifications du maxil- laire supérieur se distinguent à cet égard. Ce sont les rameaux qui se ren- dent aux narines. Une légère irritation de ces rameaux ou une compression de la peau à laquelle ils se rendent, surtout du bord des deux narines, produit un ralentissement considérable de la respiration, et, si la com- pression est assez étendue, un relâchement durable du diaphragme. On pourrait supposer que cet efiet est dû à une gêne de l'entrée de l'air dans les narines; mais après l'irritation des nerfs préalablement mis à nu l'entrée de l'air ne paraît pas gênée. L'effet reste le même, si quelque temps avant l'expérience on a accoutumé les animaux à respirer par une fistule tra- chéale au cou, si l'on a tamponné le larynx avec du coton humecté pour rendre impossible le passage de l'air à travers la partie supérieure du tube respiratoire, et si on a encore ajouté à ces opérations la résection des nerfs laryngés supérieurs. Dans ces expériences il faut éviter une irritation quelque peu énergique pour ne pas causer de doideurs aux animaux. Car la douleur augmente le nombre des respirations ou les rend plus énergi- ques. Si on agit sur les nerfs misa nu, il faut affaiblir l'irritation au point que les animaux restent tranquilles, sans qu'on les fixe sur la table. » Un autre nerf, qui chez les lapins possède à un degré très-prononcé ce pouvoir suspensif, se trouve à la base de l'oreille externe, un peu au-dessus du trou stylomastoïdien. Si l'on comprime la base de l'oreille d'arrière en avant, le nombre des respirations diminue très-considérablement et tombe quelquefois jusqu'au quart de la fréquence antérieure. Chez beaucoup de lapins une légère excitation de tous les nerfs cutanés du cou, de la tête et du thorax produit un effet analogue, pendant que toute excitation des nerfs des membres ou de la queue augmente le nombre des respirations. La ma- jorité de nos lapins à courtes oreilles est dans ce cas. L'abaissement très- souvent n'est pas très-considérable, parce qu'on ne peut pas appliquer des irritations intenses sans provoquer de la douleur. » 11 y a des lapins chez lesquels l'irritation de tout le train antérieur pro- voque un prolongement de l'état d'expiration du thorax et du relâche- ment du diaphragme. M Enfin, il y en a chez lesquels on peut obtenir cet effet par la compres- sion d'une partie de la peau de toute la surface du corps. 45.. ( 332 ) » La galvanisation de la nuiqueuse nasale prolonge l'expiration et le re- lâchement du diaphragme. » L;i galvanisation des ramifications et du Ironc du nerf glossopharyn- gien prolonge l'inspiration et la contraction du diaphragme. )) Dans tous ces cas l'effet n'est pas dû à l'anxiété ou à la frayeur de l'ani- mal. Car si on comprime chez un lapin un nerf cutané, qui baisse notable- ment la fréquence des respirations, ou que l'on galvanise faiblement le nerf infraorbital, et que, pendant cette opération, on fasse approcher subitement un chien ou un chat qui flaire le lapin, la fréquence des respirations aug- mente, pour retomber immédiatement lorsqu'on a ôté l'animal Carnivore. Mais dans cette expérience le nombre des respirations n'atteint pas encore la fréquence normale, malgré la peur de l'animal. » S'il faut éviter la douleur chez les lapins, on doit se servir, chez les grenouilles, de courants très-intenses pour obtenir un relâchement durable de la membrane jugulaire ou des narines. On peut produire ce relâchement en agissant sur les nerfs de la cuisse ou des extrémités antérieures, et il ar- rive très-souvent que l'irritation ne montre son effet qu'après deux ou trois respirations qui précèdent un relâchement et un état expiraloire complet. Immédiatement après la cessation de l'irritation, la membrane jugulaire re- prend ses contractions. » Chez les lézards imc forte irritation des nerfs lombaires produit un état permanent d'expiration. Chez ces animaux il faut prendre les soins les plus minutieux pour empêcher les courants dérivés qui atteignent la moelle allongée ou les organes de la respiration. Chez les grenouilles ces courants se trahissent facilement par l'état de la membrane jugulaire, qui, par la pré- sence de ces courants, se contracte au lieu de rester flasque et bombée. » Chez les chiens et les chats il est impossible d'obtenir, dans l'état nor- mal, un relâchement durable du diaphragme et une interruption de la res- piration dans l'état expiratoire irritant un autre nerf que le laryngé. » Mais il y a un cas spécial dans lequel il est facile de démontrer l'in- fluence exercée par les nerfs du cou, de la tête, des membres et du milieu du dos. On éthériseou on chloroformise l'animal jusqu'à la disparition com- plète des mouvements respiratoires automatiques. Inunédiatement après on applique la respiration artificielle, jusqu'à ce que l'animal recommence à faire des inspirations régulières. Au commencement de cette époque du re- foiu" des respirations, il y a un moment oîi toute irritation mécanique un peu vive des nerfs indiqués relâche le diaphragme d'une manière continue, et asphyxie de nouveau l'animal. Cette expérience m'a réussi une vingtaine ( 333 ) de fois, mais elle a échoué dans d'autres cas, où j'ai attendu trop long- temps après le retour de la respiration. » Cette dernière expérience est d'une certaine valeur pratique. Elle mon- tre qu'on ne doit jamais continuer une opération chirurgicale dans la pre- mière période après le retour de la respiration, si le malade asphyxié par les anesthésiques a été ramené à la vie par la respiration artificielle. » Je dois ajouter que toutes les expériences contenues dans ce Mémoire, à l'exception de celles sur les lézards et les animaux éthérisés, ont été répé- tées par moi en présence de mon confrère M. Valentin. » CHiMiii APPLIQUÉE. — Recherches sur (es propriétés absorbantes de ht terre arable; par M. Ubaluini. « (Commissaires, MM. Payen, Balard.) « Ces recherches ont été fiiites pendant l'année 1860 au laboratoire de chimie delà Faculté des Sciences de Pise, sous la direction de M. de Luca, dans le but de préciser la manière dont se comporte la terre arable, mise en contact avec différentes substances en solution. » En général, les teintures végétales laissent à la terre leurs matières co- lorantes et passent incolores; les sels de peroxyde de fer sont changés en sels de protoxyde ; les corps halogènes, chlore, brome, iode, ne sont pas re- tenus parla terre, mais ils passent dans la solution à l'état de combinaisons solubles formant principalement du chlorure, du bromure et de l'iodure de calcium ; l'amidon en solution, au moyen d'une agitation prolongée, est ab- sorbé par la terre arable en excès ; la solution de phosphate de soude en- lève à la terre arable une matière organique azotée et elle se colore fortement en brun. » La terre arable, épuisée par l'acide chlorhydrique étendu et puis par l'eau distillée, jusqu'à ce que l'eau de lavage soit parfaitement neutre, se comporte vis-à-vis des réactifs presque comme la terre arable ; mais ce qui est à remarquer, c'est que la solution de phosphate de soude se colore for- tement en brun avec cette terre, et le liquide noirâtre évaporé au bain-marie laisse un résidu qui se carbonise sur une lame de platine, et qui, après l'avoir desséché, dégage de l'ammoniaque en le chauffant avec de ia chaux sodée. » Ces expériences ont été faites en mettant en contact 3o grammes de terre arable avec 3o centimètres cubes de différentes solutions normales, en ( 334 ) agitant le mélange et en le filtrant après vingt-quatre henres. Voici quel- ques-uns des résultats obtenus en évaporant a centimètres cubes de chaque solution normale avant et après le contact avec la terre arable : Avant. Après. I . Solution de noix de galle o lOSg o ,000 2. Teinture de tournesol 0,002 o,ooi5 3. Eau de chlore 0,000 o,o3o 4. Eau de brome 0,000 o,oo45 5. Eau d'iode 0,000 o,oo35 6. Acide carbonique 0,000 0,002 7. Animoniacjue 0,000 o,oo4 8. Carbonate d'ammoniaque 0,000 0,009 9. Sel ammoniac o,oo55 0,1 o5 10. Hydrogène sulfuré o,ooo5 o,oo35 :i. Phosphate acide de chaux 0,087 0,018 12. Phosphate de soude 0,209 o,o55 1 3 . Potasse caustique: o , 209 o , 1 64 14. Chlorure de sodium 0,126 o,i455 i5. Chlorure de potassium 0,069 0,070 i6. Azotate de soude 0,174 o.iS? 17. Mitrafe de potasse o,35o o,3o5 18. Sulfate de potasse 0,261 o, 193 ig Sulfate de soude o,i58 OjiSg 20. Eau distillée 0,000 0,002 )) Voici maintenant les résultats obtenus en évaporant 10 centimètres cubes de quelques antres solutions normales avant et après leur contact avec la terre arable : A>anl Après pr gr I . Chlorure de potassium 0,024 0,026 2. Chlorure de sodium o,o355 o,o48 3. Phosphate de magnésie dissous dansl'acidecarbonique. o,oo45 o.oio 4. Phosphate neutre de chaux dissous dans l'acide car- bonique 0,011 o,oi4 5. Silicate de potasse légèrement alcaline 0)679 ' 1 '74 » Le résidu de o^',6']() obtenu par l'évaporation de fo centimètres cubes de la solution normale de silicate de potasse, en le traitant par l'acide chlo- rhydrique, donne : Silice o , 1 1 o5 Chlorure de potassium o,53i5 ( 335 ) tandis que l'autre résidu pesant l^',\']/^^ par le mên)e traitement, fournit : Silice o, i655 Chlorure de potassium et chlorure de calcium 0,3^45 » Il résulte de ces recherches, qui seront poursuivies, que : » i" Le pouvoir absorhant de la terre arable, qui est très-grand dans cer- tains cas, peut étreattribuéà une action mécanique, ou être le résultat d'une action chimique suivie de double décomposition entre les éléments des substances dissoutes et ceux contenus dans la terre; ou bien il peut avoir lieu à la suite des actions de contact de nature et d'origine différentes. » 1° Les matières organiques azotées on non azotées contenues dans la terre, peuvent, par l'effet du contact de certains sels, devenir solubles et con- séquemment assimilables par l'organisme végétal. Les nitrates, les phos- phates et les sels à base d'ammoniaque, de potasse et de soude, opèrent de préférence une telle dissolution. Le phosphate de soude, spécialement, a la propriété de rendre soluble la matière organique azotée contenue dans la terre arable, méa.e après avoir épuisé cette dernière par l'acide chlor- hydrique étendu qiîi n'attaque pas les matières organiques d'une ma- nière sensible. » 3° Presque tous les réactifs employés enlèvent à la terre arable de la chaux, de la potasse, de la silice, de la magnésie, de l'acide phosphorique, substances qui, toutes, passent dans l'organisme végétal. La terre n'a pas la propriété de transmettre directement ces mêmes substances aux plantes, mais elle les prépare en les rendant aptes, tant pour la forme que pour la composition, à se dissoudre dans l'eau et à être ensuite assimilées par les organes des végétaux. » 4° Lorsque la ferre est sèche, elle n'a aucune influence sur la végéta- tion ; mais sous l'influence de l'humidité, de la chaleur, de la lumière et de plusieurs autres actions de contact, elle opère d'une manière efficace sur les plantes. Aucune expérience ne montre que les substances faisant partie de la terre arable passent dans l'organisme des végétaux sans le concoin-s d'un dissolvant. » 5° Toute végétation demeure stationnaire ou s'affaiblit pendant les grandes pluies, après lesquelles elle devient vigoureuse sous l'influence de l'eau retenue par le sol, de la chaleur et d'autres agents vivificateurs. Ce n'est pas, par conséquent, l'eau qui traverse le sol qu'il faut examiner, mais ( 336 ) au contraire celle qui adhère à la terre, et qui. par son contact plus ou moins prolongé avec les racines des plantes, sert de véhicule pour transmettre les aliments nécessaires à la vie des végétaux. » UVGlKNE PUBLIQUE. — ÀppUciilioii de i (drarinza à l'einiriition, à laération t7 nu rnjiitichisseinent de grandes masses d'eau. iXonvel appareil ftttranl; par M. BiîRo. (Extrait par l'auteui.) (Commissaires, MM. Moriu, Rayer, Combes.) « Dans la Note que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Aca- démie, je donne la description détaillée dun nouveau système, permet- tant de fournir à très-peu de frais et sans risque de chômage toute l'eau nécessaire à de grands centres de population, comme Paris et Londres, avec toutes les qualité.*; de limpidité, d'aération et de rafraîchissement exigées pour une bonne hygiène. » Mon système est fondé d une part siu" la propriété cjue possèdent les pierres à filtrer des fontaines, de donner à l'eau une limpidité parfaite et de filtier l'eau en grande quantité , lorsqu'on les soumet en couches minces à une pression convenable, et d'autre part sur la propriété qu'ont les vases poreux connus sous le nom û' alcarraza , de rafraîchir les eaux les plus chaudes en été et de leur donner une bonne aération lorsqu'elles sont exposées à un courant d'air convenable. » Mes appareils-filtres sont en fonte, crénelés sur chaque face en forme de persiennes; à l'intérieur et sur les lames de la persienne, toutes à même niveau, sont lutées des pierres à filtre très-minces et ne pouvant par consé- quent opposer à l'eau qu'un très-faible obstacle. Ces appareils sont dispo- sés sur le faîte même des murs d'un réservoir en nombre suffisant pour répondre à tous les besoins. » M. Faye présente au nom de l'auteur, liJ. Breton, de Champ, un Mémoire ayant pour titre : « Matériaux pour servir à résoudre les questions de priorité soulevées à l'occasion de la publication de l'ouvrage île M. Chasles sur les porismes d'Euclide ». Ce Mémoire est renvoyé à l'examen de la Commission nommée pour de précédentes communications de l'auteur sur le même sujel. Commission qui se compose de MM. Lamé, Bertrand, Serret. (337) M. F. -G. d'Omxcourt, en adressant un Mémoire intitulé : « Nouveau système de culture qui augmente considérablement le revenu des propriétés et supprime le fléau des inondations », prie l'Académie de vouloir bien ren- voyer ce travail à l'examen d'une des Commissions qu'elle a désignées pour des travaux relatifs à la question des inondations. (Commissaires, MM. Faye, de Verneuil, Maréchal Vaillant.) M. Poi'ssiER fait connaître le résultat des recherches qu'il a entreprises relativement aux moyens propres à piévenir l'action toxique du phosphore sur les ouvriers employés à la fabrication des allumettes phosphoriques, et à combattre les empoisonnements produits par l'ingestion de ce corps dans l'estomac. (Commissaires, MM. Rayer, Balard.) CORRESPONDANCE ALCOOMETRIE. — Lettre cleM. le Ministre de l'Agricultike, du Commerce ET DES Travaux publics (uconijjai/nant l'envoi dappareils nUooinétricjues et de documents officiels prussiens relatifs à ces instruments. [Voir au Bul- letin bibliographique.) " Monsieur le Secrétaire perpétuel, la Chambre de Commerce de Rouen, dont je vous ai transmis la délibération le lo juillet dernier, faisait obser- ver, en demandant la réglementation des alcoomètres, que le contrôle ad- ministratif de ces instruments était établi en Prusse, et pratiqué par les .soins du Ministère du Commerce de cette puissance. » J'ai prié M. le Ministre des Affaires étrangères de vouloir bien recueillir des renseignements à ce sujet, par l'intermédiaire de notre ambassade a Berlin, et j'ai l'honneur de vous communiquer, avec les documents ofGciels relatifs à la législation spéciale de la Prusse, deux spécimens des alcoo- mètres adoptés dans ce pays. Je désire que ces documents et ces modèles fournissent à la Commission de l'Académie des Sciences quelques éléments utiles, pour le travail important que l'Administration attend des hautes lumières de cette Compagnie savante, touchant la question des alcoo- mètres. ■> M. Chevreul, à 1 occasion de cette communication, annonce que la Com- C. R., 1861, 2">'Sem«(;c (T. LUI, N» 8.) 4" ( 338 ) mission chargée par l'Académie du travail sur l'alcoométrie a terminé son travail et n'attend pour le présenter que le retour très-prochain du Rappor- teur désigné. CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les bases oxyéthjléniqnes; par M. Ad. Witrtz. « J'ai démontré il y a quelque temps que l'oxyde d'éthylène peut s'unir directement à l'ammoniaque pour former des bases oxygénées qui m'ont paru s'éloigner, par leur mode de formation et par leur structure moléculaire, des ammoniaques composées proprement dites. J'ai fait con- naître l'existence de deux de ces bases, formées, la première par l'union de deux molécules d'oxyde d'éthylène avec une molécule d'ammoniaque, la seconde par l'union de trois molécules d'oxyde d'éthylène avec une molécule d'ammoniaque. Les recherches que j'ai entreprises récenuiient me permettent aujourd'hui de compléter cette série qui a pris un développe- ment inattendu. » En évaporant au bain-marie le produit de la réaction de l'oxyde d'éthy- lène sur l'ammoniaque et en saturant le résidu sirupeux par l'acide chlor- hydriquc, on obtient, ainsi que je l'ai indiqué, un mélange de chlorhydrates que l'on peut séparer par l'alcool absolu. L'un d'eux, le chlorhydrate de trioxéthylénamine [(€'H'0)% AzH»]HCl, y est insoluble. De la solution alcoolique j'ai précipité le chlorhydrate de la base dioxéthylénique par le chlorure de platine sous forme d'un sel dou- ble qui renferme [(G'H»Ô)'AzH']HCI, ViCW Ce sel ne se précipite pas entièrement lorsque la solution alcoolique ren- ferme une petite quantité d'eau, ce qui arrive nécessairement lorsqu'on emploie une solution aqueuse et concentrée de chlorure de platine On peut alors le précipiter eu ajoutant de l'éther à la liqueur. Eu versant l'éther par doses fractionnées, on s'aperçoit que le précipité change d'aspect et do nature. A la place du sel de platine précédent, qui cristallise en ma- gnifiques prismes rhomboïdaux, on finit par obtenir des paillettes d'un jaune d'or, nacrées, assez légères, qui constituent le sel double de platine de la base monoxéthylénique. La composition de ces cristaux est exprimée par f 339 ) la formule (G'H^O, AzH'), HCI, PtCP. Le chlorhydrate de cette base se sépare spontanément du mélange des chlorhydrates soliibles dans l'alcool absolu, et qu'on obtient sous forme d'un sirop épais en évaporant à siccité la solution alcoolique dont il a été question plus haut. Lorsqu'on abandonne ce sirop pendant longtemps à lui-même, il se remplit de petits cristaux empâtés dans une eau mère épaisse. On peut enlever celle-ci par un lavage rapide à l'alcool absolu. Les cristaux qui restent sont parfaitement incolores; ils fondent au-dessous de 100". Par le refroidissement le liquide se prend en une masse cristalline rayonnée. Ce chlorhydrate renferme (G^H'Ô, AzH')HCl. La base moiioxamélénique G' H'" O, Az H% correspondante à la monoxéthy- lénamine, est identique ou isomériqne avec la choline, alcaloïde puissant que M. Strecker vient de découvrir dans la bile. Peut-être pourra-t-on obte- nir la choline en traitant l'oxyde d'amylène par l'ammoniaque. J'ai entre- pris quelques expériences à ce sujet. J'ajoute que l'analogie qui paraît exister entre la choline et les bases oxyéthyléniques n'a pas échappé à la sagacité de M. Strecker. » Le chlorhydrate de monoxéfhylénamine prend naissance en même temps que le chlorhydrate de la base dioxéthylénique par l'action de l'am- moniaque aqueuse sur le glycol monochlorhydrique (chlorhydrine du glycol): G'H'ClO-hAzH' = (€'H*Ô, AzH') HCl, 2G'H»CIÔ + 2AzH'=r[(G^H^Ô)% AzH'], HCl 4- AzH% HCl, etc. )) Pour faire réagir les deux corps on les enferme dans un matras très- fort, et on chauffe celui-ci pendant quelques heures au bain-marie. La réaction étant terminée, on évapore le liquide à siccité et l'on reprend le résidu par l'alcool absolu qui laisse du sel ammoniac. Les chlorhydrates dissous dans l'alcool sont ensuite séparés par les procédés indiqués ci- dessus. » Le chlorhydrate de trioxéthylénamine pourrait aussi prendre nais- sance par la réaction de l'ammoniaque sur le glycol monochlorhydri- que. Mais je n'ai point observé sa formation dans les conditions où j'ai opéré. 46.. ( 34o ) > L» trioxéthylénamiiie peut être isolée facilement par l'action de l'oxyde d argent snr la solution du chlorhydrate. On décompose ce sel exactement en évitant d'employer lui excès d'oxyde d'argent qui se dissoudrait dans la base mise en liberté. Celle-ci reste sous forme d'an sirop très-épais, lors- qu'on évapore la solution dans le vide. Parfaiteirent desséchée, elle ren- ferme (G'H'O)' AzH\ » Lorsqu'on chauffe au bain-marie, dans des tubes scellés, un n)élange de cette base avec le glycol monochlorhydrique, il se sépare bientôt des cristaux et il surnage un liquide sirupeux. L'alcool sépare ces deux pro- duits. Les cristaux, qui y sont insolubles, sont du chlorhydrate de trioxé- thylénamine régénéré. Le liquide sirupeux renferme la tétroxéthylénamine (G=H*0)^AzH^ » Lorsqu'on ajoute à la liqueur alcoolique une solution alcoolique de chlorure de platine, il se précipite un liquide épais jaune-orangé qui se prend bientôt en une masse cristalline. On redissout ces cristaux dans une jK'tite quantité d'eau, on ajoute de l'alcool absolu, puis de l'éther. On ob- tient ainsi de belles paillettes d'un jaune d'or foncé qui renferment (G^H'0)\ AzH%HCl, PtCP. » Le chlorhydrate de trétoxéthylénamine renferme tous les éléments de la Irioxéthylénamine et du glvcol monochlorhydrique <;-H''Cl O + (€^ H*0 )' Az H' = ( G- H'0)% Az H% HCl. " Il paraît donc se former par addition directe dans la réaction dont il s'agit. Le chlorhydrate de trioxéthylénamine régénéré est sans doute un produit secondaire formé par l'action de la base trioxylhylénique sur le glycol monochlorhydrique (C = H'0)^AzH^ + G^H»C10 = (G'H'0)'AzH',HCl + G'H*0. Glycol monn- Osyde chloiliytlriinie. Jelhylcne. » L'oxyde d'éthyleiie, mis en liberté, peut se fixer sur une autre portion delà base trioxyéthylénique pour former la base télroxéthylénique. En effet, noiis verrons tout à l'heure que l'oxyde d'élliylène possède cette |)ropriété. Mais avant d'aborder ce sujet, il parait nécessaire de résumer les observa- tions qui ont été présentées plus haut. Les bases oxyéthyléniqiies précé- ( 34> ) demnient Hf ctites sont au nombre de quatre, savoir ; G'H'Ô, AzH' monoxéthylénamine, (G^H*Ô)% AzH' dioxéthylénamine. (G^H'O)', AzH' trioxéthylénaniiiie, (G'H'G)\ AzH^. . . tétroxéthylénamine. » Ainsi que je l'ai déjà fait remarquer (i), ou peut rapporter ces bases soit au type amiiioniaque, soit à un type mixte d'eau et d'ammoniaque. » Elles rentrent dans le type ammoniaque (sauf la quatrième) si l'on suppose que l'oxyde d'éthylèue diatomique peut fixer un atome d'hydro- gène de l'ammoniaque pour devenir monoatomique (G^H*0)" + H = (G'H=Q)'. » Dans cette hypolhese, les chlorhydrates de ces bases peuvent être for- mulés de la manière suivante : (G'H'Ô)" H' Az, Cl, (G'H=0)'Az, Cl. Mais on peut aussi les faire dériver de types mixtes d'eau et d'ammoniaque H'Iaz et adopter les formules suivantes : (G'H»)"lO, (G^H')") (G=H')" H* JAz, (G'H')" ' (G^H')" H-' )Az, (G^H*)" Ô' ") Iaz H' )^'' G'H'j G^H*io*, G' H» H3 ^- M Les faits que je vais exposer maintenant semblent venir à l'appui de cette dernière hypothèse. (l) Réperloire de Chimie pure, t. II; février 1860. ( 342 ) » L oxyde (l'étliylèiie s'unit directement à la trioxéthyléiiamine anhydre. Celte combinaison s'effeclueen quelques heures à la température ordinaire, phis rapidement lorsqu'on chauffe. Chose curieuse, cette union peut se faire en plusiciurs proportions. Non-seulement i molécule, mais a, !3, 4 mo- lécules d'oxyde d'éthylene peuvent se fixer sur i molécule de la base trioxélhylénique anhydre pour former des bases oxygénées de plus en plus compliquées et chez lesquelles aussi le pouvoir basique devient de plus en plus faible Néanmoins ces bases ramènent encore au bleu le papier de tournesol rougi, saturent l'acide chlorhydrique en formant des chlorhy- drates visqueux solubles dans l'alcool absolu, et ces chlorhydrates se com- binent encore au chlorure de platine pour former des sels doubles. Mais ceux-ci ne cristallisent plus; ils se dessèchent dans le vide en masses gom- meuses rouges. Ils sont solubles dans l'alcool faible et les plus compliqués même dans l'alcool absolu. L'éther les précipite. Il est difficile de les séparer les uns des autres; et en raison de leurs pro])riétés, leur étude offre peu d'at- trait. Cependant les analyses que j'en ai faites mettent hors de doute l'existence de bases polyoxyéthyléniques. Nous retrouvons donc ici celte ciuieuse pro- priété des radicaux diatomiques de s'accumuler dans les combinaisons. Sans entrer dans les détails de mes expériences, je dirai qu'en ajoutant de l'oxyde d'éthylene à la base trioxélhylénique, j'ai obtenu d'abord la base tétroxé- thylénique; celle-ci absorbe à son tour de l'oxyde d'éthylene pour former la base pentoxéthylénique. J'ai analysé des sels de platine qui offraient une composition très-voisine de celle qui est exprimée par les formules (G*H»0)''AzH'.HCl.PtCl% (€'H*Ô)'AzH'.HCl.PtCl'. » On conçoit d'ailleurs que ces additions successives d'oxyde d'éthylene ne puissent pas s'effectuer dans la pratique d'une manière aussi nette et en quelque sorte pas à pas, comme je le suppose ici pour la clarté de l'exposi- tion. Il se forme en réalité des mélanges de bases qu'il faut séparer péni- blement, à l'état de sels de platine, par voie de précipitation fractionnée. )i Quoiqu'il en soit, on voit bien que ces dernières bases, bien qu'elles renferment de l'azote et qu'elles soient franchement alcalines, ne sont plus des ammoniaques composées : il est impossible de les faire rentrer dans le type ammoniaque. On doit en conclure qu'il peut exister parmi les bases oxygénées naturelles des corps qui ne sont pas des ammoniaques compo- sées, c'est-à-dire qu'on ne peut point envisager comme dérivant de l'am- moniaque par voie de substitution. » ( 343 ) CHIMIE ORGANIQUE, — ISote sur la formation de l'acide paratarlriijue fjar la mannile et (acide azotique, et sur la dérivation des acides tartrique et para- tartrique; par M. H. Caulet. « Dans la séance du a3 juillet 1860, j'ai eu l'honneur d'annoncer à l'Aca- démie que la dulcine, matière inactive sur la lumière polarisée, fournit de l'acide paratartrique, lorsqu'on lui applique le procédé au moyen duquel M. Liebig obtient de l'acide tartrique droit avec le sucre de lait. 1) En continuant mes recherches sur ce sujet parles mêmes procédés, j'ai constaté que tant que la liqueur d'où on a retiré un dépôt de crème de tar- tre réduit fortement le lartrate cupropotassique, si l'on prolonge l'action de l'acide azotique, on peut en retirer de nouvelles quantités du même pro- duit ; j'ai obtenu ainsi de la même liqueur sept à huit dépôts successifs de crème de tartre : l'opération peut être ainsi prolongée utilement pendant plusieurs semaines. Les phénomènes sont les mêmes, qu'on emjdoie la dul- cine ou le sucre de lait; il n'y a de différence que dans le produit, qui dans le premier cas est de l'acide paratartrique, dans le second de l'acide tartri- que droit. » Tjamannite, isomère de la dulcine et inactive commeelle, donne, quand on la traite de la même manière, une quantité de crème de tartre beau- coup moindre, mais cependant suffisante pour que j'aie pu constater qu'elle est formée par de l'acide paratartrique, identique à l'acide naturel et à celui qu'on obtient par la didcine. Ainsi la cristallisation de cet acide est la même, il s'effleurit en perdant son eau de cristallisation, et enfui j'ai pu facilement le dédoubler en acide tartrique droit et acide tartrique gauche, en employant un des moyens que M. Pasteur a indiqués à cet effet. Dans cette opération, j'ai obtenu quelques centigrammes d'un acide peu soluble dans l'eau que je crois être de l'acide mucique, sans cependant l'affirmer d'une manière complète. » Dans son Mémoire (dont la traduction se trouve dans les annales de Physique et de Chimie, t. LYIII, p. 449)j ^l- Liebig fait dériver l'acide tar- trique de l'acide saccharique ; dans un Mémoire postérieur ( Annal der Ph/s. und Chem., t. CXI, p. iGSett^gi, ç\ Jour, fur pracid. CV/t;/;i.,t. LXXXI, p. i34). M, Heintz confirme cette opinion et annonce qu'il a tranformé l'acide saccharique, et aussi son isomère, l'acide mucique, en acide tartrique. Même selon lui, la majeure partie de l'acide tartrique obtenu par M. Liebig ( 344) provient de l'osydatioii de l'acide mucique. Voici comment il s'exprime : « Comme par l'action de l'acide azotique sur le sucre de lait, il se forme >> plus d'acide mucique que d'acide saccharique, on peut en conclure que w la majeure partie de l'acide tartrique trouvé par M. Liebig s'est formée » aux dépens de l'acide mucique plutôt que de l'acide saccharique; d'au- » tant plus que par l'action de l'acide azotique sur le sucre de canne, où la » formation d'acide saccharique est très-abondante, la formation de l'acide 11 lartrique n'a pu être constatée. » «Ici, il m'est impossible de me ranger à l'opinion de M. Heintz,et les rai- sons que je vais en donner montrent combien l'étude des propriétés opti- ques peut devenu- utile pour se rendre compte de phénomènes purement chimiques. L'acide mucique est inactif siu" la lumière polarisée, quelque soit le corps qui ait servi à le produire; néanmoins, pour éviter toute objec- tion, j'ai pris de l'acide uuicique provenant exclusivement du sucre de lait, et après l'avoir traité convenablement par l'acide azotique j'ai pu extraire du prodtut une certaine quantité de crème de tartre. En l'examinant, on l'a trouvée formée entièrement par de l'acide paratartriquc et non par de l'acide tartrique droit. J'ai fait cristalliser cet acide et j'en ai opéré le dédouble- ment au moyen de la cinclionicine. Or l'acide tartrique qu'on extrait du sucre de lait par le procédé de M. Liebig, est de l'acide tartrique droit qui ne peut donc pas provenir de l'acide mucique. Cependant il contient ordinaire- ment un peu d'acide paratartrique provenant d'une partie de l'acide mu- cique attaqué pendant la première phase de l'opération; pour en constater plus facilement la présence, il faut faire cristalliser l'acide tartrique et le re- chercher dans les eaux mères. Il est presque inutile d'ajouter que l'acide mucique provenant de la dulcine donne également de l'acide paratar- trique. » M. Desaignes a fait connaître que 1 acidechlorhydrique sous l'mfluence d'une ébullition soutenue, transforme l'acide tartrique droit en acide para- tartrique ; j'ai voulu in'assurer si l'acide azotique, dans les conditions de mes expériences, n'aurait pas une action sendjlable : dans cette intention, j'ai fait agir de l'acide azotique étendu et bouillant sur lo grammes d'acide tartrique droit. Tous les jours pendant cin(| à six heures, l'ébullition a été maintenue, en ajoutant de temps en temps de l'eau et de l'acide azotique pour compenser l'évaporation; l'opération a duré ainsi cinq semaines, et an bout de ce tem|)s-là je n'ai pas pu constater la plus |)etite trace d'acide para- tartrique formé. Du reste, la dulcine, la niannileet l'acide mucique donnent ( 345 j de l'acide paratartrique complètement exempt d'acide droit ou gauche, ce qui n'aurait pas lieu certainement, si cet acide résultait d'une inversion sem- blable à celle que produit l'acide cblorhydrique. » Quanta l'acide saccharique, le temps m'a manqué pour le transtornier en acide taririque, mais j'ai constaté que cet acide, préparé au moyen du sucre de canne, possède un pouvoir rotatoire moléculaire à droite, ce qui n'a pas encore été indiqué, à ma connaissance. Il est probable dés lors que la mannite, la dulcine, ou d'autres substances inactives fourniront un iso- mère inactif qui sera à l'acide saccharique droit ce que l'acide paratartrique est à l'acide tartrique ; peut-être cet isomère est-il l'acide mucique. » Néanmoins il est bien remarquable que l'acide paratartrique, naguère si difficile à se procurer, puisse être obtenu par dérivation de quatre ma- tières, toutes inactives sur la lumière polarisée; à savoir: la dulcine, la mannite, l'acide mucique, traités par l'acide azotique, et l'acide succinique (Perkin et Duppa) en passant par l'acide bibromosuccinique. » MÉTÉOROLOGIE. — Effets d'un coup de foudre sur unfd de télégraphe et sur les objets voisins; par M. J.-M. Seguin. « Depuis que l'Académie, consultée par le Ministre de la Guerre, a signalé le danger qui proviendrait d'un fil de télégraphe trop voisin d'une poudrière, il est probable que plusieurs personnes ont eu l'occasion d'ob- server des accidents propres à confirmer les prévisions de l'Académie. Le fait suivant, parmi d'autres qui sont venus à ma connaissance, me semble assez significatif pour mériter une mention. Il a été raconté par le Courrier de l'Isère du 4 juin 1861. Je me bornerai à préciser le récit d'après les in- formations que j'ai prises et les remarques que j'ai faites sur les lieux. )) Un orage a eu lieu, le 29 mai, vers 1 heures de l'après-midi, sur la commune de Chirens (Isère). Le toruierre est tombé sur la roule impé- riale, n° 75, entre les bornes kilométriques 28 et 29, comptées à partir de Grenoble. Deux fils de télégraphe sont tendus à la gauche de la roule. Elle est bordée des deux côtés par des arbres, surtout des noyers, parmi lesquels se trouvent quelques maisons. » Près de la borne aS'SG, et du côté où sont les poteaux du télégraphe, est un noyer un peu plus grand que les arbres voisins : il couvre en partie une maison pourvue exceptionnellement d'une gouttière en métal. Au pied du noyer est une petite mare d'eau. Les habitants disent que le tonnerre C. R., 1861, 2"" Semenre. (T. LUI, N»S.; 47 ( 346 ) est tombé sur ce noyer et que le feu est descendu sur l'eau de la mare. L'arbre n'est pas endommagé, non plus que la maison. On ajoute que le feu s'est attaché aux fils du télégraphe et les a suivis jusqu'à une certaine distance en s'éloignaut de Grenoble. » Entre les bornes 2g^,i et 2g^,'i le fil supérieur a été rompu. Les hommes qui ont réparé le fil, le lendemain, n'ont rien remarqué de par- ticulier. L'un des bouts était noirci, on en a retranché 2 ou 3 centi- mètres, et la jonction des deux bouts a été faite sans qu'on ait été obligé d'introduire un fil supplémentaire : le fil n'a donc rien ou presque rien perdu par la fusion. » Au delà de la rupture, toujours du même côté de la route, trois en- fants ont été renversés et l'un d'eux blessé ; une maison a été foudroyée et porte en plusieurs endroits des marques profondes du choc électrique. Dans les vêtements de l'enfant et dans la maison, il y a eu de ces accidents sin- guliers qui s'expliquent par l'influence des parties métalliques. » La circonstance qui se rapporte particulièrement à la question traitée par l'Académie, c'est que, après avoir parcouru 4oo mètres, à partir de la borne 28'',6 où nous avons dit que le sol avait été foudroyé, l'électricité a frappé les arbres de la route depuis la borne 29, qui est à 270 mè- tres environ en deçà de la rupture du fil, jusqu'à la borne 29'', 5, qui est à 23o mètres au delà. Les arbres atteints sont des noyers placés du côté des fils. Entre les troncs des arbres et les poteaux du télégraphe, il y a 2 à 3 mètres. Les branches s'avancent plus près des fils. La grosse branche la plus avancée et le tronc présentent un sillon longitudinal, d'où l'écorce a été enlevée. Ce sillon commence à la hauteur des fils ou un peu plus bas, quoique les grosses branches qui ont reçu l'empreinte se prolongent géné- ralement bien au-dessus. Sur un seul arbre, il m'a paru commencer un peu plus haut que les fils. L'extrémité supérieine du sillon est toujours sur le côté de la branche qui fait face à la route ; au-dessous il y a eu quelquefois déviation sur les parties latérales du tronc. J'ai compté dix-huit noyers ainsi marqués, sept en avant de la rupture du fil, onze après. Il y en aurait trois ou quatre de plus au dire des habitants. Il y a d'ailleurs quelques arbres parmi les précédents, les uns plus petits, d'autres aussi gros, qui n'ont pas été frappés. » La disposition des empreintes, sur tous les arbres frappés, prouve le danger d'une décharge latérale à partir des fils de télégraphe. Les accidents éprouves par les enfants et par la maison se rattachent probablement à la ( 347 ) même cause. L'ensemble des faits confirme la recommandation faite par l'Académie d'éloigner des poudrières les lignes télégraphiques, même les lignes souterraines, et de les protéger par des partonnerres. Dans le cas que je viens de décrire, nous voyons que les explosions latérales peu- vent avoir lieu à près de i kilomètre du point directement foudroyé par l'orage. •> PHYSIQUE. — Sur la polarité éteclroslalique ; troisième Note de M. P. A'^OLPICELLI (l). ■> Le jet de feu d'une fontaine de poudre pyrique présente vuie polarité électrostatique permanente, quand elle reste isolée. Cette polarité consiste dans le développement d'électricité négative, qui occupe une étendue d'en- viron o",oi5 à partir de l'origine du jet, et dans un autre d'électricité posi- tive qui occupe tout le restant du jet. » Une polarité identique se manifeste dans le jet de vapeur d'eau de la machine hydro-électrique, quand sa chaudière demeure isolée. En ce cas le jet vaporeux devient négatif sur un espace de o™,o8 depuis son origine, tandis que dans tout le restant il se montre positif. 1) J'ai aussi observé que, quand l'enveloppe de la fontaine se trouve mé- talliquement en communication avec le sol humide, le dard de feu à la distance d'environ o™,oi5de son origine, se trouve sensiblement dans l'état d'électricité neutre ; mais que celui de la vapeur est dans l'état d'élec- tricité positive dans toute son étendue. )) On reconnaît les deux polarités ci-dessus indiquées, et les circonstan- ces qui les accompagnent, en f;\isant traverser le jet par un fil métallique isolé, qui ensuite devra être porté sur l'électroscope à piles sèches. D La polarité qu'on vient d'indiquer se reconnaît aussi dans le disque de verre d'une machine électrique. En effet, les coussins de cette machine étant isolés, qu'on fasse tourner son disque, puis qu'au moment où celui-ci vient de s'arrêter, on prenne avec un plan d'épreuve l'électricité des points qui sont éloignés des coussins, on aura un résultat électropositif; mais en pre- nant l'électricité des points du disque au moment où il vient de sortir des coussins, on aura un résultat électronégatif, parce que ceux-ci se trouvent (i) Pour la première et la seconde Note, voir t. XXXVIII, p. 35 1 et 877. 47- ( ^48 ) dans ies mêmes circonstances où sont les molécules négatives des jets de feu et de vapeur. Si l'on prend l'électricité des points du disque qui vont entrer dans les coussins, on aura aussi le négatif, mais un peu moindre. » Donc en général les molécules superficielles du verre, soit an moment où elles vont entrer dans les coussins bien isolés, soit au moment où elles en sortent, sont toujours négatives, mais plus dans le second cas que dans le premier; et en s'éloiguant des coussins, elles deviennent toutes positives. C'est pour cela que le disque de verre présente alors, lui aussi, une polarité électrostatique permanente. » Afin que les expériences avec le disque de verre réussissent bien, on doit les faire quand l'air est bien sec; on ne doit employer qu'une seule paire de coussins, et le plan d'épreuve doit être petit, fixé perpendiculaire- ment à son manche isolant, et il doit enfin avoir sa face de contact, au moins en partie, couverte d'un morceau de papier mouillé, afin que le verre puisse lui céder facilement l'électricité dont il est chargé. » Il n'est pas hors de propos de rappeler ici l'observation de Bonnet : ({ue la craie en poudre, lancée par un soufflet contre le plateau d'un électroscope, fournit l'électricité positive si le plateau se trouve à o"", 12 du soufflet, et la négative s'il se trouve placé à o™,i5. Il me semble, si je ne me trompe, que ce fait doit être classé avec les précédents, et que ce fait doit être compté parmi les premières expériences de polarité électrostatique. » Les polarités dont nous venons de parler procèdent toutes du frotte- ment, elles se rapportent à la nature, jusqu'à présent problématique, de l'électricité, en s'accordant parfaitement avec le principe général, qu'un phénomène quelconque, pour passer du positif au négatif, doit rencontrer tous les étals intennédiaires, y compris le zéro. Et comme, dans les expé- riences ci-dessus rapportées, se trou\ent les deux étals opposés d'électricité, que de plus les coussins, renvelop[)e de la fontaine, et la machine de Armestrong sont tous négatifs, le disque, dans le premier cas, et le jet dans les deux autres, doivent participer aussi au négatif dans quelque partie, pour ensuite devenir positif dans tout le reste, afin qu'il n'y ait pas une discontinuité dans ces phénomènes. H 11 devra donc y avoir aussi bien des sections d'électricité neutre, des sections de maximum négatif, et des sections de maximum positif. » ( 349 ASTRONOMIE. — Étoiles filantes du 9 au 11 août: Mate M. Coulvieu-Gravier. de a J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie des Sciences, comme je le fais tous les ans à cette époque, le résultat de mes observations d'étoiles fdantes apparues durant le maximum des 9, 10 et 11 aoiit, sans oublier les jours qui l'ont précédé et suivi. Uuréo Nombre C:iel des des Année. iMois. Dates. visible. observations. observalioi 1861. Juillet. i5 4,3 h .,75 9 18 7.4 1 ,00 i3 '9 4,0 I ,00 5 28 4,0 1 ,9.5 8 29 7>4 1 ,5o 21 3o 7,0 1 ,5o i5 3i 9,0 a, 00 39 Août. I 7»o 2,00 24 2 9,0 ..75 46 4 9'" 3,00 93 5 9'0 2, no 48 6 8,2 2,00 46 7 8,0 I ,00 '7 9 3,5 3,5o 108 10 9,0 6,00 440 1 1 9,0 5,75 237 12 10,0 3,00 ..4 i3 1,' .,5o 24 '4 5,0 2,00 44 Heures moyennes Nombres Moyennes des horaires à de h ' 1,07 «,45 2 ,00 10,07 10,00 10, i5 10, 3o 10 3o 12,52 11,45 ..,45 I 2,00 12,45 12,00 12,00 1 2,00 1 ,3o f ,3o .,i5 minuit. 3 en : Éloiles, L;toile<>. 4,9 ...,4 4,2 \ 9,7 1 18,0 \ ■3,2 ) 25,2 j i5,8 I 26,4 ] 32,8 j 25,7 ( 24.7 * 25,4 38, o \ 73,2 I 39,0 ) 29,0 i 25,4 19,0 ) 6,5 i3.6 22,4 5o,8 24,4 » Il résulte de l'examen du tableau ci-dessus, qu'à partir du i5 juillet, en prenant la moyenne de 3 en 3 observations, et en ayant soin de rame- ner toutes les observations d'une même nuit à minuit, par un ciel serein, on trouve poiu' nombre horaire moyen à minuit d'abord 6,5 étoiles filantes. Le 29 juillet, ce nombre s'élève déjà à i3,ê; le i*^"^ aoiit à 22,4 ; le 5 aoiit a 27,2; le 10 août, époque du maximum comprenant le nombre horaire moyen à minuit des 9, 10 et i i aoiit, on trouve 5o,8. Le i3 aoi'it, ce nombre est déjà descendu à 24,4- » En traçant une courbe avec ces nombres, tous résultant d'observations ( 35o ) faites dans les nuits et les heures où la Lune n'était pas sur l'horizon, par conséquent en dehors du genre de corrections que la présence de la Lune nécessite, on est alors bien convaincu (comme je l'ai toujours affirmé) que le nombre horaire croit régulièrement et diminue de même. » Maintenant, si nous voulons connaître comment le phénomène a marché depuis iSfîS où les observations ont été faites, comme cette année, en dehors de la présence de la Lune, par conséquent également en dehors de ce genre de corrections, pour i858 on trouve 39,3, et pour 1861 5o,8. C'est donc une augmentation en trois années de 1 1 étoilesfilantes 5 dixièmes d'étoiles pour nombre horaire moyen à minuit. Tout prouve donc jusqu'à présent que l'année i858 aura marqué le terme de la marche descendante du phénomène depuis 1848, époque de sa plus grande hauteur, puisque nous avions alors pour nombre horaire moyen à minuit 1 10 étoiles filantes. En dix années la marche descendante ayant réduit le nombre en i858à 39,3, c'est donc pour cet espace de temps un abaissement de 70 étoiles filantes 7 dixièmes d'étoiles. Maintenant que le phénomène a repris sa marche ascendante à partir de iSSg, nous avons déjà vu augmenter en deux années le nombre horaire moyen à minuit de 11, 5. On peut donc maintenant espérer de revoir l'apparition du mois d'août dans toute sa splendeur. » M. Ed. Robin présente des remarques relatives à une commuincation récente de M. J. Foitmet sur la per-solidification. Nous en extrayons les lignes suivantes : « Dans le dernier numéro des Comptes rendus (t. LUI, p. 179), M. J. Fournet fait voir combien il importe au géologue, au minéralogiste de savoir que, quand une même substance existe aux deux étals de cristalli- sation et de réduction en matière amorphe par suite de solidification après fiision, elle peut, suivant l'état, revêtir des propriétés fort différentes. Il a constaté qu'elle fond plus difficilement, qu'elle est plus dure, qu'elle con- duit mieux la chaleur et le fluide électrique, qu'elle offre, en général, plus de résistance aux réactifs chimiques, à l'état de masse cristallisée ou cristal- line qu'à l'état amorphe » Quand il écrivait sa Note, l'auteur évidemment ignorait encore qu'un fait général qu'il regarde comme très-important avait été publié avec de grands développements dans un Traité spécial paru en 1842, puis réini- ( 35i ) primé en i853; pourtant, ce fait général avait été, en 1859, l'objet d'une réclamation présentée par moi à l'Académie appuyée de pièces justifica- tives. » On lit, en effet, dans mon Précis de Cliimie générale : « La même substance existe-t-elie cristallisée et amorphe : le calorique » la dilate plus difficilement, lui fait subir \a. fusion à une température plus » élevée au premier état qu'au second. Exempte : Le sucre de canne bien » cristallisé (lesucre candi) n'entre en fusion qu'à 160"; le sucre amorphe et » transparent (le sucre d'orge) fond entre 90 et 100° (M. Woehler). On le )i sait depuis longtemps, le soufre amorphe, le soufre mou, est plusfusible que » le soufre dur et cristallin. Le phosphore amorphe et transparent fond à » 35°, 8, tandis qu'après avoir cristallisé confusément et être devenu opaque » et blanc, il ne fond qu'à 43°. Les verres qu'on faitcristalliserspontanément, » et que par là ont rend plus ou moins opaques ou qu'on dévitrifie, sont » moins dilatables et moins fusibles que les verres ordinaires amorphes et » transparents (p. 45) » » Plus cohérents, moins dilatables, moins fusibles qu'à l'état amorphe, » les corps à structure cristalline présentent par cela même plus de stabilité, >» plus de résistance aux réactions chimiques que s'ils étaient amorphes. « 1) Viennent ensuite des exemples (p. 72). u Dans un résumé placé plus loin (p. io4), il est dit : (( Un état cristallin bien prononcé et habituel indique que la substance » est moins dilatable que les corps fondant à peu près à la même tempéra- » ture et non cristallisés; que sa capacité pour la chaleur, sa dureté, sa » conductibilité, son élasticité, sa sonorité sont plus grandes, sa dilatabilité » et sa fusibilité moindres que si elle était en masse devenue amorphe après » fusion. » « Pour des faits relatifs à l'inégale conductibilité, on en trouve à la page 1 14'--- » M. Beaudelocque fait connaître les résultats d'un essai qui a été fait en sa présence pour contater l'action d'un liquide au moyen duquel on espère pouvoir dissoudre, dans la vessie, les calculs urinaires. La composition du liquide n'étant point indiquée, il ne peut être donné suite à cette communication. M. Sauvageon adresse de Valence (Rhône) une Note sur les heureux ( 352 ) effets qu il a obtenus de l'usage du stéréoscope pour corriger une imperfec- tion congiéniale de la vue dont il était atteint. •»^ 31. Grcxert, professeiu' à l'Université de Greisswald (Prusse) et rédac- teur des Arcliives de mathématiques et de physique, transmet deux exemplaires d'un Mémoire publié dans ce recueil par M. A. ïf'eUcr, sur une nouvelle théorie des fonctions elliptiques, et prie, au nom de l'auteur, l'Académie de vouloir bien s'en faire rendre compte. M. Hermite est invité à prendre connaissance de ce travail et à en faire, s'il y a lieu, l'objet d'un Rapport verbal. M. Cauvet adresse un exemplaire d'une dissertation inaugurale intitulée : n Etudes sur le rôle des racines dans l'absorption et l'excrétion », et prie l'Académie de vouloir bien faire ouvrir un paquet cacheté dont elle avait accepté le dépôt dans la séance du i4 janvier dernier. Le paquet, ouvert en séance, contient en effet une Note où se trouvent résumées dans six propositions les conclusions des recherches qui font l'objet du Mémoire aujourd'hui publié. M. LE Secrétaire perpétuel présente au nom de l'auteur, M. G. de Luca, un exemplaire des Eléments de géographie ancienne disposés selon une nouvelle méthode. L"* Académie royale des Sciences de Lisbonne remercie l'Académie pour l'envoi récent de plusieurs de ses publications. A 5 heures, l'Académie se forme en comité secret. F. ERRATA. (Séance du 12 août 1861.) Page ?.79, liyne y, m/ lieu de Iîurdet, lisez Bijbdin. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. »^-&^< SÉANCE DU LUNDI 26 AOUT 1861. PRÉSIDENCE DE M. DUHAMEL. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAINTS DE L'ACADÉMIE. M. FaVe, à la suite de la lecture du procès-verbal, signale une erreur qui "le concerne. Dans la précédente séance, il a présenté au nom de M. Breton (de Champ) un exemplaire du Traité de Nivellement, dont cet ingénieur vient défaire paraître une deuxième édition. Quant au travail manuscrit relatif aux Porismes d'Euclide, dont il a été question dans la même séance, il avait été adressé directement par l'auteur. ANATOMIE COMPARÉE. — Observations sur le développement centripète de la colonne vertébrale. — Dualité initiale de Célément vertébral du squelette; par M. Serres. a Dans le travail inséré dans le XXV* volume des Mémoires de [Aca- démie, j'ai rapporté plusieurs cas de spina bifida antérieur, et j'ai monti'é que, d'après les principes de l'ostéogénie, la théorie des arrêts de dévelop- pement rendait une raison suffisante de ces anomalies si singulières. » Mais on conçoit que, pour que cette explication revête les caractères d'une démonstration anatomique, il est nécessaire d'établir que les corps C. R., 1861, î""= Semestre. (T. LUI, N» 9.) 48 ( 354 ) vertébraux se développent par deux noyaux primitifs d'ossification, puisque le spina bifida antérieur n'est qu'une exagération et un arrêt de ce mode de formation de la colonne vertébrale. De jjIus, ce mode de formation n'étant lui-même qu'une consé(juence de la loi centripète des développe- ments organiques, on voit encore comment il se fait que dans ces cas les masses latérales des vertèbres sont complètement ossifiées, tandis que leurs corps le sont iuiparfaitement. » Cette imperfection de développement des corps vertébraux est, au reste, reproduite par certains Poissons cartilagineux et par les Poissons fossiles de l'ordre des Sauroides et des Ganoïdes. » On sait que les vertèbres des Poissons sont caractérisées par la fosse conique dont leur corps est creusé à cbacune de ses faces. On sait que les doubles cônes creux qui occupent l'intervalle entre deux vertèbres sont remplis par une substance gélatineuse. On sait de plus que cette substance pulpeuse passe de l'un de ces vides à l'autre par un trou dont cbacune des vertèbres est presque toujours percée primitivement dans son centre. 11 suit de là que, considérée dans son ensemble, cette portion molle forme un cordon ou chapelet gélatineux qui enfile toutes les vertèbres et qui est alter- nativement mince et renflé chez certains Poissons. » Mais un fait auquel on n'avait pas donné, jusque dans ces derniers temps, toute l'attention qu'il mérite, c'est celui que nous offrent certaines espèces de Chondroptérigiens, comme la Lamproie, l'Esturgeon, la Chimère, le Polyodon. Chez ces Poissons, le trou de communication d'un corps ver- tébral à l'autre est si large, que les corps vertébraux peuvent être considérés comme des anneaux, et que le cordon gélatino-fibreux qui les enfile étant sans inégalités dans son diamètre, constitue une véritable corde, dont il porte aussi depuis longtemps le nom dans la Lamproie. C'est là le type de ce (jue l'on a Jiommé corde dorsale dans le développement primitif des Ver- tébrés, type qu'il ne faut pas perdre de vue pour apprécier à leur juste valeur les assertions dont ce cordon gélatineux et membraneux a été l'objet dans les vues génétiques de ces développements. » En elfet, si, chez la Lamproie, le nom de corde vertébrale ou dorsale s'applique à la masse entière gélatino-fibreuse qui constitue et remplace les corps vertébraux, chez les autres Poissons cartilagineux ainsi que chez les Poissons osseux, cette dénomination ne peut se rapporter qu'à la tige de cette même substance qui occupe la partie centrale des disques des ver- tèbres. C'est faute d'avoir fait cette distinction « que la j)hrase v;igue, mais » dont ou se sert souvent, cliorda dorsalis, pour la base embryonique fibro- ( 355 ) » gélatineuse de l'épine, peut être une nouvelle source de contusion, » non pas seulement, comme le fait observer M. R. Owen (i), « par la raison » que le terme corde spinale s'applique à cette partie importante de l'axe )) nerveux que l'on nomme myélon (moelle épinière), » mais encore par la raison que le vague du mot coicle dorsale, impropre anatomiquement en lui-même, étant appliqué tantôt aux disques vertébraux tout entiers, tantôt à la tige fibreuse qui occupe leur partie médiane, tantôt enfin à la gaîne membranense dont ces discjues sont enveloppés, il en est résulté qu'à l'aide de celte dénomination abstraite et si mal définie, quelques physiologistes ont pu avancer que le développement de la corde dorsale était une protes- tation contre la loi de la dualité primitive des formations organiques. C'est à cette assertion erronée que nous allons répondre parles faits, en rappelant que la corde dorsale prise pour type chez la Lamproie représente l'axe de la colonne vertébrale formée par le corps des vertèbres. » C'est par la démonstration de la dualité du corps des vertèbres que commence mon travad sur les lois de l'ostéogénie. 3'établis d'abord que les os existent à l'état cartilagineux avant de devenir solides par l'addition du phosphate de chaux, et je montre ensuite que c'est dans cet état primitif qu'il faut les observer, si l'on veut acquérir des notions exactes sur les phénomènes de leur formation, car la transformation osseuse est en général la répétition de la formation cartilagineuse. )) Dans les corps vertébraux des Oiseaux, la chondrification est centri- pète ; elle commence toujours, comme chez les Reptiles, sur les côtés et par deux points, l'un droit, l'autre gauche; elle s'étend ensuite de dehors en dedans, et n'envahit que tardivement la ligne centrale du corps vertébral. Peu de temps après que les deux noyaux cartilagineux se sont réunis sur la partie médiane, les molécules d'ossification se déposent sur la partie cen- trale de chaque noyau cartilagineux; leur adossement donne à ce double noyau primitif une forme bilobée qui, de proche en proche, envahit la ligne médiane qui séparait si nettement les deux cartilages. La dualité osseuse est très-facile à voir dans toute l'étendue du rachis les quatrième, cinquième et sixième jours de l'incubation; elle est surtout manifeste dans les vertèbres du sacrum et dans les vertèbres cervicales. » Chez le têtard des Grenouilles, la chondrification est également binaire; (i) Principes d'Ostéologie comparée, ou Recherches sur l'archétype et les homotogies du squelette vertébré, p. 23. 48- ( 3.^.6 ) il y a un demi-disque cartilagineux de chaque côté, séparés sur In ligne médiane par un ruban mince de leur enveloppe membraneuse; plus tard, les molécules osseuses se déposent sur le cartilage, et l'on voit de la manière la plus manifeste les deux moitiés du disque vertébral sur toute la ligue du rachis. Le fêtard de la Grenouille des arbres [Bonn arboren) est très-propre à cette recherche. Dutrochet l'a vérifiée dans tous ses détails, et voici la conclusion de notre éminent physiologiste : (1 La formation des os dicones vertébraux s'opère par la conjugaison de » quatre pièces, ce qui confirme la loi de perforation ou d'homéozygie de » M. Serres; sa loi de sjmélrie se trouve également confirmée par nos » observations, puisqu'il est certain que les quatre pièces séparées qui for- « ment les corps des vertèbres des Batraciens ont deux de leurs points de » réunion sur la ligne médiane (i). » » La théorie de la composition vertébrale du squelette occupait beau- coup les anatomistes à l'époque où je soumis mes recherches sur les lois de l'ostéogénie à l'Acadéniie des Sciences. Le développement de la vertèbre, qui constitue une des bases de cette théorie, intéressait d'autant plus les physiologistes, qu'il devenait indispensable à la connaissance de l'élément vertébral dans la composition osseuse du crâne. De là la discussion que souleva la dualité osseuse primitive de la vertèbre que je venais de démon- trer. Dugès fut d'abord du nombre des anatomistes distingués qui la re- poussèrent ; mais plus tard, appelé à suivre lui-même le développement du squelette des Batraciens, il vérifia cette dualité avec une telle précision, que je crois devoir transcrire le passage de son travail où il l'expose : (i Dans le principe de la troisième période du développement des Batra- » ciens, si l'on ouvre avec une épingle le canal vertébral en partie mem- » braneux, en partie cartilagineux, qu'on le vide de son contenu, qu'on » ouvre en dessons la gaîne du cartilage rachidien, et qu'après en avoir » enlevé sans violence la partie la moins consistante, on étale le reste sur » une lame de verre, on apercevra un commencement d'ossification pour » chaque corps de vertèbre. Une opacité notable à l'état fiais, en examinant » le cartilage à contre-jour, la blancheur des points où l'ossification com- » mence à la surface supérieure de ce cartilage desséché et observé à la n lumière réfractée, signalent ce commencement d'ossification. Est-ce par (i) Mé/iioins pour servir à l'histoire anatomiqiie et physiologique des végétaux et des animaux, t. II, p. 3i2, ( 357) » un point central ou par deux points latéraux que le corps des vertèbres » s'ossifie d'abord? Question assez importante relativement aux lois de « l'ostéogénie, et qui a été diversement résolue chez les Vertébrés supé- » rieurs, affirmativement par M. Serres, négativement par Béclard. On se K rangerait aisément à l'avis de ce dernier, si l'on se contentait d'observa- » tiens peu nombreuses et peu variées; mais la duplicité primitive du iwyau » d'ossification ne peut plus être révoquée en doute quand on a suivi par gra- » dations presque insensibles le passage de l'étal ca)-lilaqineux pur à l'étal » osseux. Deux nuages bien isolés troublent d'abord la transparence du w cartilage, sur deux points parallèles et aussi écartés entre eux qu'ils le 1) sont des masses ou apophyses latérales; peu à peu ces nuages deviennent » plus épais; ils sont enfin tout à fait opaques; mais cette intensité de » visibilité, s'il est permis de s'exprimer ainsi, ne s'accroît qu'à mesure » qu'ils s'élargissent; c'est surtout du côté de la ligue médiane qu'ils )' gagnent à mesure qu'ils s'épaississent; de sorte que quand leur centre » primitif est bien opaque, bien blanc (par la dessiccation), déjà un nuage, X pareil à celui de leur première origine, les réunit entre eux. Ce nuage ne » tarde pas à devenir aussi opaque que les points latéraux; mais il reste » quelque temps plus étroit, de sorte que chaque vertèbre n'a qu'un noyau, 1) mais bilobé; plus tard enfin ce noyau unique a pris la forme carrée. B Comme l'ossification marche plus vite dans les vertèbres antérieures que » dans les postérieures, il y a un moment où l'on trouve un noyau carré j> dans les plus avancées, bilobé un peu plus en arrière ; plus loin deux rayons i> réunis par un nuage; plus loin encore deux points nébuleux séparés, et » tout à fait en arrière le cartilage pur. » Les masses latérales commencent à s'ossifier en même temps et peut- « être plus rapidement que le corps, car on aperçoit bientôt la structure >» osseuse dans toute leur étendue. » Ce n'est pas pour ces dernières, mais seulement pour le corps, que nous » avons à signaler quelques différences entre ce que présente la Grenouille » et ce que nous venons de décrire. Après les premiers pas de l'ossification, » on la voit, dès le milieu de la troisième période, envahir au niveau de » chaque vertèbre future le pourtour du cartilage rachidien. Une virole » osseuse remplace ici le point carré ou cuboide dont nous parlions plus » haut. Ces viroles s'élargissent peu à peu, se touchent enfin dans la » période suivante, et, en s'épaississant par degrés, de la circonférence au » centre, amincissent de plus en plus le cartilage central, qui, toujours » continu dans toute sa longueiu-, se trouve ainsi renfermé dans un étui ( 358 ) » partie osseux, partie membraneux J'en ai acquis la complète certitude, » et j'ai vu que ce n'était que longtemps (plusieurs mois du moins) après « la métamorphose complète, que les vertèbres ressemblent, comme la )' dit I\I. Dutrochet, comme Cuvier l'a constaté ensuite, à celles des » Poissons; je parle des Poissons adultes et de la majeure partie d'entre » eux. Dans les périodes précédentes, c'est parmi certains Chondropfé- » rigiens, la Lamproie par exemple, qu'il fliut chercher une analogie plus » complète. » Revenons maintenant au B. fusciis et à ceux qui lui ressemblent, et » voyons quels changements éprouvent leurs vertèbres dans la quatrième » période : c'est pendant sa durée que s'opèrent le rapprochement et la sou- B dure des lames vertébrales entre elles, et des masses latérales avec le ^> corps; de sorte qu'à l'état parfait, l'animal a ses vertèbres complètes et » d'une seule pièce, quoique fort jeune encore {ciiKjuième période). J'en )' excepte toutefois le condyle ou globe intervertébral, que nous avons déjà » étudié chez l'adulte; mais, avant de parler de ces globes, suivons le dé- » veloppement ultérieur du corps des vertèbres et les modifications de la » tige cartilagineuse, comme nous l'avons fait par anticipation pour la )) grenouille. Le noyau carré s'épaissit et s'élargit peu à peu, mais reste » toujours concave, non-seulement en dessus, mais encore en avant et en » arrière, et surtout en dessous. Pendant toute la durée de la quatrième pé- )) riode, la portion déjà ossifiée des vertèbres représente en dessous un » demi-canal ou gouttière qui loge la lige cartilagineuse. Cette gouttière » devient de moins en moins profonde à mesure que la métamorphose » approche, la tige cartilagineuse se ramollit dans la même proportion, » et à la fin sa fibre membraneuse seule lui conserve sa forme; piquée, » elle s'affaisse en laissant écouler un liquide visqueux, grumeleux, débris » de l'ancien cartilage, et l'on peut, en l'insufflant, lui rendre brusquement i. la forme qu'elle avait aux précédentes périodes. Durant la cinquième » période, la gaîne est affaissée, aplatie, toujours adhérente au-devant du ». corps des vertèbres; mais elle paraît plus étroite, parce que celles-ci se )' sont élargies sans qu'elle ait changé de volume; la gouttière du corps » s'est peu à peu remplie, et la gaîne semble se réduire enfin en un liga- » ment plat, sans avoir été, comme chez la Grenouille, envahie ou entourée » par l'ossification. Chez celle-ci, on pouvait croire que les globes inter- )) vertébraux n'étaient dus qu'à la solidification de la tige cartilagineuse 5) emprisotuiée dans l'anneau du corps vertébral et coupée en segments par » l'occlusion de ces anneaux; on a ici la preuve du contraire. A la fin de ( 359 ) » la quatrième période, on voit, entre les vertèbres, des boules cartilagi- " lieuses, plus saillantes même que le corps des vertèbres encore creusé » en gouttière, du côté de la gaine du cartilage avec lequel elles n'ont pas » plus de continuité de texture que l'os vertébral lui-même. Ces globes se " sont donc formés lors du cartilage rachidien ; ils ressemblent d'abord à i< des vésicules interposées entre les portions ossifiées, et ce n'est qu'après " la métamorphose qu'il s'ossifient eux-mêmes, pour se réunir, comme on » sait, chez l'adulte, par une de leurs faces, au corps de certaines vertèbres, i> tandis que l'autre face sert à ime articulation mobile par frottement. » Une semblable articulation s'établit entre la première vertèbre et l'occi- I) pital, lorsque les condyles de celui-ci s'ossifient. Jusque-là U y avait » union intime; dans la première et la seconde période même, le cartilage )i rachidien était tout à fait continu au cranio-vertébral; ce n'est que dans 11 la troisième qu'une ligne opaque, ou du moins paraissant telle à la ré- »' fraction, s'établit entre eux. » De tout ce que nous venons de dire, il résulte que l'ossification du » corps des vertèbres^ comme celle de plusieurs os du crâne, s'opère non » dans l'épaisseur, mais à la surface du cartilage qui composait le rachis » du têtard à la seconde période; que, chez la Grenouille, l'os entoure 1) même ce cartilage. Quant à la masse latérale, j'ai lieu de croire que les » matériaux osseux enveloppent aussi une branche, un processus cartilagi- » neux ; en effet, je trouve leurs apophyses exactement tubuleuses et vides » dans les vertèbres desséchées d'un très-jeune sujet du B. fuscits (i). » » Le développement de la vertèbre chez les Reptiles nous conduit a la formation de ce même élément chez les Poissons, chez lesquels les masses latérales se spécifient avant la partie centrale. » Chez les Branchiostomes, les Mixinoïdes et les Ammocetes, il n'y a pas de spécification distincte des masses latérales; l'enveloppe fibreuse, en se dédoublant en haut, forme un canal qui protège la moelle épinière; et en bas, vers la région postérieure du corps, elle se dédouble de nouveau pour former une gouttière dans laquelle se logent l'artère et la veine caudales. » Chez ces Poissons inférieurs, rien n'indique le mode selon lequel appa- raîtra la solidification de la colonne vertébrale, puisqu'on ne voit dans l Apres le canal qui loge la moelle épinière, le plus important et aussi le plus général chez les Poissons, est celui destiné à enceindre et à protéger l'aorte. Comme le premier, ce second canal est produit par la conjugaison des deux arcs inférieurs qui, marchant de dehors en dedans à la rencontre l'un de l'autre, forment un enclos qui loge le tronc princqial de la colonne sanguine. Or, n'est-ce pas pour protéger ces deux organes fondamentaux de la vie animale et de la vie végétative que l'ossification débute par ces G. R., 1861, 2"'= Semestre. (T. LUI, N» 9.) 49 ( 362 ) parties latérales de la vertèbre? N'est-ce pas un accord parlait entre la loi centripète et la loi de destination des parties!' « Chez les Mammifères, lorsque la gaine de la noiocorde est chondrifiée, » le corps et inrc »îe»rrt/ (apophyses transverses) de cluique vertèbre se contpo- » sent d'une paire de cartilages sjmétriques (i). » Chez l'embryon du Lapin, les premiers points d'ossification apparaissent sur les cinq, six ou sept der- nières vertèbres dorsales. La déposition des molécules de phosphate calcaire est précédée par une tache flavescente. Ces deux noyaux osseux du corps de la vertèbre se réunissent promptemeni, et de leur réunion résulte un petit corps transversal bilobé comme celui que l'on observe chez les Batra- ciens. J'ai remarqué quelquefois, au milieu de chaque lobe de ce noyau vertébral, une dépression qui paraît correspondre à lui capillaire artériel. Chez le jeune embryon du Cochon, la même disposition existe. Chez une jeune Baleine du Cap, les deux noyaux du corps des vertèbres caudales, si'parés sur la ligne médiane, avaient chacun 4 centimètres de large sur 5 centimètres de hauteur. Au centre de chaque noyau se voyait une petite ouverture pour le passage des vaisseaux sanguins. » Sur un jeune embryon de l'horanie, la seconde vertèbre cervicale avait ses deux noyaux vertébraux séparés sur la ligne médiane par une petite rai- nure; sur la troisième il n'y avait qu'une légère dépression; sur la quatrième, la rainure entre les deux noyaux existait comme sur la deuxième; la cin- quième était bilobée. Sur un fœtus du sej^lième mois déjà déformé, les deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres dorsales étaient bi- lobées; sur la sixième, les deux noyaux vertébraux ne se touchaient que par un point; sur la septième, les deux no\aux étaient entièrement séparés. 0 Sur un embryon du deuxième mois, les deux noyaux osseux du corps des vertèbres dorsales sont distincts et tenus à l'écart par une tige fibreuse qui les sépare. Les deux noyaux sont également distincts sur les deux pre- mières lombaires. Sur le squelette d'un embryon de deux mois et demi, les deux dernières cervicales présentent une trace de division sur la ligne mé- diane. La seconde dorsale est dans le même cas. Sur un embryon du tpia- trième mois, les deux noyaux du corps de l'axis sont entièrement séparés l'un de l'autre; sur le squelette d'un embryon du même âge, le corps de l'axis a ses deux noyaux grêles très-distincis. M J'ai remis à décrire en |)articulier le mode de formation de l'atlas, parce que cette vertèbre, indépendamment de l'usage qu'elle partage avec (i) R. Owen, ouvrage cilé, p. 187. ( 363 ) les aulres pour la formation du rachis, en remplit lui autre, non moins im- portant, celui d'exécuter sur l'apophyse odontoïde un mouvement de rota- tion, d'où dépend celui de la tète. Cette circonstance qui lui est propre exige pour son exécution que le corps de l'atlas soit creusé à sa partie postérieure d'une cavité articulaire, dans laquelle glisse l'apophyse odontoïde. Or toute cavité articulaire exige au moins deux pièces pour sa formation ; deux lois se trouvent ainsi réunies pour la composition binaire du corps de l'atlas : la loi de symétrie et la loi de conjugaison. » J'aurais pu, à la rigueur, commencer par cette vertèbre rex|)osition du principe du double (lévelop|)ement des corps vertébraux, mais j'ai craint l'argument des exceptions qu'on oppose sans cesse aux nouveaux faits, et je l'ai, pour cette raison, conservée pour la dernière. » Je répète encore, malgré l'opposition qu'a éprouvée ce fait, que le corps de l'atlas ne commence jamais son développement avant la naissance. J'ai fait ouvrir cent fœtus, et cent fois on n'a rencontré aucune trace d'ossi- fication. J'ai cru devoir m'arrêter à ce nombre, n ayant jamais observé une apparence d'exception. Ceci ne suffirait sans doute pas pour convaincre ceux qui m'ont objecté que sur tous les foetus des embryons du cinquième au huitième mois dont on conserve les squelettes dans les collections de Pa- ris ou dans celles de l'Allemagne, on trouve constamment sept noyaux os- seux correspondant aux sept vertèbres cervicales. Constanmient aussi, ajoute-t-on, sur le squelette préparé de tous les fœtus à terme, on aperçoit autant de centres osseux qu'il doit y avoir de vertèbres au col. Peut-on sup- poser qu'on soit justement tombé sur des exceptions dans la préparation de ces squelettes? N'est -il pas plus vraisemblable de croire que l'auteur qui avance ce fait aura lui-même observé un de ces cas qui s'éloignent des règles ordinaires? " Quoique l'époque de l'ossification de l'atlas n'entre pour rien dans le principe du développement de cette vertèbre, toutefois, comme ce fait est très-intéressant pour l'anatomie de l'homme, je vais répondre à cette objec- tion, qui néanmoins n'en est pas une, comme on en jugera bientôt. Une er- reur facile à rectifier l'a fait naître, car tous les squelettes de fœtus, conser- vés depuis le cinquième mois jusqu'au neuvième, offrent souvent les sept noyaux osseux dont on parle; mais correspondent-ils au corps de chaque vertèbre cervicale? La simple inspection suffit pour faire voir qu'aucun d'eux n'appartient au corps de la première. Ce corps est toujours formé par une lame membraneuse à laquelle viennent aboutir les masses latérales de la vertèbre. Qu'est-ce donc que le septième noyau osseux ou le premier qu'on 49- ( 364 ) observe sur ces squelettes? C'est évidemment l'apophyse orlonloide qui n'est pas encore réunie au corps de la deuxième vertèbre. Aussi les âeiw cenlres osseux qui lui correspondent (car rarement ce centre est unique) sont-ils siq)erpost''s sur le corps de l'axis et placés au milieu de l'espace qui sépare la première de la deuxième vertèbre. » Je reviens au développement de l'atlas. C'est du cinquième au septième mois après la naissance que j'ai aperçu sur le corps de cette vertèbre les premières molécules osseuses. Leur double origine devient ici d'autant plus facile à constater, qu'elles sont écartées l'une de l'autre, et que leur accrois- sement se fait dans le sens inverse des autres. Nous avons vu que les deux molécules primitives tendaient à se rapprocher et à se confondre presque aussitôt qu'elles deviennent apparentes. Sur l'atlas, elles se développent toujours séparément; il se forme alors deux pièces distinctes, l'une adroite et l'autre à gauche, séparées par un cartilage intermédiaire. Ces pièces ont, à la fin de la première année, 5 millimètres de diamètre dans tous les sens; au dix-huitième et au vingtième mois, leur diamètre transversal est de 1 centimètre et leur diamètre perpendiculaire de 'y millimètres. A la deuxième année, le cartilage intermédiaire est quelquefois très-sensible et ne disparaît que dans le courant de la troisième, et alors seulement on trouve le corps de l'atlas formé d'une pièce unique; jusque-là il était dou- ble. Le corps de l'axis et de rapoph3se odontoïde est composé de deux pièces, séparées également sur la ligne médiane par un cartilage qui les isole d'une manière beaucoup plus distincte que sur les autres vertèbres du rachis. » Sur les animaux, l'ossification se fait beaucoup plus promptement que chez l'homme. Sur un embryon de Cheval non encore k terme, les deux pièces de l'atlas étaient déjà formées, mais le cartilage intermédiaire était encore très-prononcé. Sur un Anon de sept jours, elles étaient sur le point de se réunir; le cartilage interposé avait presque complètement disparu. La réunion était complète sur un autre Anon de trente-cinq jours après la nais- sauce. Sur deux embryons à terme de Chevreaux, l'écartement entre les deux cenlres osseux était beaucoup plus gran 1, l'isolement des deux pièces beaucoup plus marqué. Sur le Chien et le Chat, la jonction s'opère quinze jours avant la naissance. Chez le Lapin, la réunion n'est complète que le quinzième jour après ou environ. Sur les plus jeunes Veaux que j'aie pu me procurer, j'ai toujours trouvé le cartilage intermédiaire effacé et le corps de l'atlas composé d'une pièce unique en avant; mais en arrière j'ai remarqué sin- deux une sulure (pii indiquait l'isolement primitif des deux cenlres d'os- sification. Enfin parmi les animaux fossiles le corps de l'atlas chez le Mesu- ( 365 ) La Commission a donc dû examiner plusieurs modes d'introduction et d'évacuation de l'air, et à cet effet elle a opéré sur un modèle de loge de grandeur naturelle et elle a étudié les divers moyens qui lui ont été pro- posés. M L'introduction de l'air chaud ou frais par le fond des loges, qui avait été indiquée, aété reconnue inadmissible, parce qu'elle donne lieu, dans un cas comme dans l'autre, à des courants qui gêneraient beaucoup les specta- teurs. n Au contraire les expériences ont montré que, sans risquer d'incom- moder le public par l'ascension de l'air chaud ou par la descente de l'air froid, on pouvait introduire des nappes d'air de o™, 12 à o'",i5 et plus d'épaisseur, par des doubles fonds ménagés entre le plancher et le plafond des loges. » Enfin il a été aussi constaté que lévacuation de l'air vicié pouvait se faire par le fond des loges, sans que les spectateurs en éprouvassent le moin- dre inconvénient. » 11 est résulté de ces expériences que l'admission de l'air nouveau pou- vait se faire aussi près que possible des points où il est nécessaire, et l'évacua- tion aux lieux mêmes où l'air est vicié. » Mais, pour obtenir le volume d'air nouveau jugé nécessaire, il a paru en outre indispensable de pratiquer sur la scène et concentriquement à la rampe une zone annulaire d'orifices dont on a limité la largeur, afin que le courant affluent n'ait pas ui^e intensité gênante pour les acteurs, et l'on a aussi admis l'ouverture d'autres orifices d'introduction dans les parois laté- rales du mur qui sépare la salle de la scène. » Poiu' assui'er l'arrivée de l'air par tous les orifices, la Commission n'a pas cru devoir recourir à l'emploi (.l'aucun appareil mécanique, et elle s'est bornée à cheixher à utiliser les moyens d'appel particuliers dont elle pou-, vait disposer. » La chaleur surabondante du calorifère après le chauffage qui précède l'entrée du public, celle que l'on peut obtenir par des foyers spéciaux, sont les bases des dispositions adoptées; mais la Commission a chei-ché à yjoiii- di'e l'utilisation de la chaleur développée par le lustre, par tous les appareils ( 368 ) d'éclairage iiiti riciiis, et subsidiairement celle d'un certain nombre de bers spéciaux disposés dans les cheminées d'évacnation. » Elle a également proposé d'utiliser la chaleur des becs de la rampe pour la ventilation en mettant en même temps les acteurs à l'abri des dangers que leur fait courir la disposition généralement adoptée. Le dispositil qu'elle a indiqué, modifié par l'addition de miroirs réflecteurs ingénieuse- ment disposés, vient d'être appliqué à l'Opéra, mais sans qu'on y ait utilisé la chaleur de la rampe pom- la ventilation. 1) Des expériences s|)éciales ont montré que, sans gêner en rien, et même en régularisant la combustion des becs du lustre, on pouvait les surmonter d'une enveloppe communiquant avec une cheminée de dimensions très- restreintes, de manière à limiter beaucoup l'appel fait par ce lustre, tout en se réservant le moyen d'utiliser la chaleur qu'il développe. » Cet ensemble de recherches a conduit la Commission à arrêter des programmes d'après lesquels ont été rédigés deux projets qu'elle a approu- vés et soumis à la sanction de M. le Préfet de la Seine. » Le premier, relatif au théâtre Lyrique, a été adopté dans son ensemble et est en cours d'exécution. » Le second, pour le théâtre du Cirque, a paru à M. le Préfet devoir don- ner lieu à une dépense trop élevée et a été remplacé par un autre projet auquel la Commission est tout à fait étrangère. » Lorsque les travaux seront terminés, la Commission espère pouvoir constater les résultats obtenus, et l'expérience montrera si l'économie a été ici bien entendue. » MEMOIRES LIS PHYSIQUE VÉGÉTAI^E. — Recherches sur l'origine, la germination et la fructifi- cation de la levure de bière ( Torula cerevisiœ, Turpin ) ; par MM. N. Jolv et Ch. Mdsset. (Commissaires précédemment nommés : MM. Milne Edwards, Regnault, Decaisne, Bernard.) « Dans le travail que nous avons l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie, nous nous proposons de démontrer que : " i" La levure de bière n'est pas un végétal complet, mais un amas de spores qui se produisent non seulement dans ce liquide, mais encore dans ( 369) l'iirine rendue après l'ingestion dans l'estomac d'une quantité de bière assez considérable pour que cette production puisse avoir lieu. » 2° Ces spores, désignées jusqu'à présent sous les noms de Toriila ou de C/j/ïtococa/s cerewis/œ, sont susceptibles de donner naissance, par voie de germination, à un mycélium feutré, regardé à tort par Desmazières comme une espèce particulière de Mycoderme [Mycoderma cerevisiœ). » 3° A la phase du mycélium succède celle de la fructification, c'est-à- dire la production du Pénicillium cjlaucum des botanistes. » 4° La levure mnlique ou levure du cidre offre, dans son origine et dans son développement, des phénomènes entièrement semblables à ceux que nous avons décrits en étudiant la levure cët^évisique ou levure de bière. » 5° L'origine de ces deux levures, et très-probablement celle de toutes les autres, est spontanée. » La première de ces conclusions s'appuie sur des expériences nom- breuses exécutées à Toulouse, par mon collaborateur et par moi; à Rouen, par M. Pouchet. » Niée jusqu'en ces derniers temps, la germination des spores de la levure cérévisique et de la levure malique n'en est pas moins un phéno- mène facile à constater, et que le savant auteur de VHétérocjénie et nous avons vu et dessiné absolument de la même manière, bien que nos observa- tions aient été faites à deux cent cinquante lieues de distance. » Nous nous sommes convaincus de visu de cet accord parfait dans les résultats, pendant un voyage que l'un de nous (M. Joly) vient d'exécuter, dans le but unique d'ajouter à nos conclusions l'autorité d'un nom bien connu de l'Académie, M. Pouchet. » Or il résulte de nos observations, soit isolées, soit réunies, que, bien que susceptible de germer par elle-même, chaque spore ou Torula peut s'as- socier à d'autres, en vertu d'une véritable a affinité de soi pour soi », et for- mer ainsi des filaments plus ou moins longs, plus ou moins cloisonnés et plus ou moins ramifiés. Quelquefois aux deux pôles opposés d'une seule et même spore on voit naître deux tigelles; enfin, dans d'autres cas, un même filament est constitué par deux séminulestrès-éloignées, dont les gemmules, marchant à la rencontre l'une de l'autre, ont fini par se toucher et se souder entre elles. D'autres enfin deviennent très- ramescen tes, et leurs ra- meaux semblent formés de plusieurs celkdes soudées bout à bout, et comme articulées. » De fines granulations apparaissent très-souvent à l'intérieur des gem- C, R., i86i, 2™» Semestre. (T. LUI, N" 9.) 5o (370) nulles; d'autres fois, au contraire, elles sont d'une transparence com- plète. n En cet état, les spores de la bière, les prétendus Crjplococcus cerevisiœ, vont constituer, en se feutrant, un véritable mycélium. Elles quittent alors le fond du liquide où elles se sont développées, et, sous l'apparence d'iui nuage (locoimeux et jaunâtre, elles montent à la surface et elles y forment ces pellicules d'abord blanches, soyeuses, puis entièrement ou partielle- ment d'un vert glauque et velouté, si bien décrites par M. ïurpin (i). )) On a donc ainsi et successivement la levure cérévisique : » i" A l'état de séminules ou spores [Ciyplococcus ou Tondu cerevisiœ); » 1° A l'état de germination et de ramescence : c'est alors le Mycoderma cerevisiœ, Desmazières ; » 3" A l'état de fructification, c'est-à-dire le Pénicillium glaucum des botanistes. o La seconde partie de notre Mémoire est consacrée à la démonstration de l'origine spontanée de la levure cérévisique. » Au nombre de ceux qui l'admettent depuis longtemps déjà, nous citons MM. Cagniard de Latoiu-, Turpin, de Humboldt, Robin et Verdreil, Regnault, Pouchet, etc. MM. Pasteur et CL Bernard l'admettaient autre- fois (2). » Afin d'asseoir notre opinion à cet égard, nous avons répété avec le plus grand soin et à diverses reprises l'expérience capitale relatée à la page 63o du livre sur V Hélérogénie. Or, malgré tontes les précautions prises pour nous mettre à l'abri des germes atmosphériques, nous avons vu de la levure se former en abondance au fond de nos flacons. » De la bière filtrée cinq fois nous a donné aussi de nombreuses Tornla. » Enfin, après s'être condamné à un jeune rigoureux de vingt-quatre heures, l'un de nous (M. Joly) a bu de la bière en grande quantité, et il a (i) Nous avons rendu témoins de ces résultats bon nombre de naturalistes, parmi les- quels nous citerons surtout M. Clos, jnofesscur de botauique à la Faculté des Sciences de Toulouse, le profess''ur iMontegazza, de Pavic, et les docteurs Alabieff et Dislin, de Moscou. Ces Messieurs ont vu aussi la germination de la levure formée dans l'urine do bière. (?) Pasteur, JlJéiiioire sur la fcrmcntatinn alcoolique [Ann. de Chimie et de Physitiue 1860, t. LVIII, p. 38f)). Voyez aussi p. 38^, où la genèse spontanée do la levure est pro- clamée en des termes aussi explicites. Cl. Bernard, Leçons de physiologie expérimentale nppli(]nèe h la médecine, faites au Collège lie Viance; l855, t. I, p. 24G et 247. ( 371 ) vu des spores cérévisiques naître et germer clans un flacon rempli de son urine et très-soigneusement hité. » Certes ici la filfration du liquide était aussi complète que possible. Voilà pourquoi nous regardons cotte dernière expérience comme une des pins concluantes, car on ne peut raisonnablement invoquer contre elle les prétendus germes atmosphériques. » Qui oserait dire d'ailleurs qu'il a vu dans l'air les spores ou germes de la levure cérévisiqne? Que! partisan de \a panspermie illimilée ou de la panspermie Localisée pourrait surtout nous montrer la plante qui les pro- duit? Concluons donc que l'origine de la levure est spontanée (i). » PHYSIQUE. — Sur les phénomènes cpîon a voulu expliquer au moyen dun prétendu élat sphéro'idal des corps ; extrait d'une Note de M. Artcr. « Absent de Paris pendant plusieurs mois, je n'ai lu qu'à mon retour la Note lue par M. Boutigny à la séance du 21 janvier 1861, et relative à la température de l'eau à l'état sphéroidal. Quoique arrivant un peu tardive- ment, qu'il me soit permis de faire remarquer, relativement à cette communi- cation, que tout liquide introduit dans ini vase plus chaud que lui et qu'il ne mouille pas, acquiert la température pour laquelle son évaporation et son rayonnement emportent tout le calorique qu'il reçoit du rayonnement du vase et de son contact imparfait avec lui. Les expériences de M. Boutigny prouvent d'ailleurs que, dans un même vase plus ou moins chaud et non mouillé, l'eau prend des températures différentes, puisque le temps de l'évaporation d'une même quantité de ce liquide varie avec la température du solide. » J'observe que tout liquide qui ne mouille pas un solide plus chaud crue lui est dans le même cas que l'eau qui ne mouille pas les corps gras ou résineux, les feuilles de choux, etc., à la température ordinaire, ainsi que le mercure par rapport au fer, au platine, etc. )i On peut voir dans ma Théorie élémentaire de In Capillarité, surtout au (i) C'est à dessein que nous ne parlons pas ici du développement des Bactéries, qui le plus souvent précède ou accompagne la formation de la levure et, en général, toutes les fer- mentations. Nous en avons même trouvé en abondance dans le sang et dans les déjections des vers à soie malades, 5o.. ( 372 ) n" I j, les actions qui font élever ou abaisser un liquide auprès d'une paroi verticale, lesquelles sont les mêmes que celles qui font mouiller ou non un solide. J'ai prouvé depuis longtemps que tous les phénomènes qu'on rattache à ce prétendu quatrième état des corps, sont des conséquences des lois connues de la physique et de la chimie — » Je terminerai en rappelant qu'après avoir expliqué au n" 79 de ma CnpUlarité la congélation de l'eau au moyen de l'évaporation de l'acide sul- fureux liquéfié dans un vase chauffé au rouge , j'ajoutais : « Il est pro- » bable que l'acide sulfureux n'est pas le seul gaz liquéfié qui ait un contact D imparfait avec le platine ou un autre solide assez chaud et qui se mélange » assez bien avec l'eau ou un autre liquide ordinaire pour le congeler par » sa gazéification. » Depuis cette époque, M. Faraday a congelé le mercure dans un creuset en platine rouge de feu au moyen de l'éther et de l'acide carbonique solidifié. [Foir le n° 18 de ma Suite à la Capillarhé.) » (Renvoi à l'examen des Commissaires nommés pour le Mémoire de M. Boutigny : MM. Dumas, Regnault, Balard.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. JJ Académie reçoit un Mémoire destiné au Concours pour le grand prix de Mathématiques de 1861, question concernant le perfectionnement de la théorie des polyèdres. Ce Mémoire, inscrit sous le n" 8, est renvoyé à la Commission nommée, ([ui examinera s'il peut être admis au Concours quoique arrivé après le terme fixé pour la clôture. GÉOLOGIE. — Résultats géologiques des recherches entreprises en Grèce sous les auspices de i Académie ; par M. A. Gaudry. (Extrait par l'auteiu'.) (Commissaires, MM. Valenciennes, d'Archiac.) « Pour remplir les missions dont l'Académie a bien voulu me charger, je ne pouvais me borner à l'étude des êtres dont les débris sont enfouis dans l'Altique; je me suis efforcé en même temps de découvrir l'histoire géolo- gique de la contrée où ces animaux ont vécu. Ces recherches sont consi- gnées dans le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Aca- (373 ) demie ; mon manuscrit est accompagné d'nne carte géologique au âTrôWô et d'un grand nombre de coupes stratigraphiques qui sont munies d'une échelle métrique. » J'ai distingué dans les terrains tertiaires supérieurs trois modes de dépôts : les uns ont été formés dans les lacs, ainsi que ceci est prouvé par les Néritines, les Mélanopsis, les Planorbes dont ils sont remplis ; ces ter- rains sont bien développés dans la Mégaride. D'autres sont le résultat de l'érosion des montagnes; ils sont composés de limons rouges et de conglo- mérats; c'est dans ces limons que se trouve le gisement de Pikermi, si riche en ossements fossiles: leur origine est essentiellement terrestre. D'au- tres enfin ont été formés dans la mer; ils renferment des coquilles de Mol- lusques et d'Échinodermes, que M. Deshayes et M. Cotteau ont bien voulu m'aider à déterminer : je citerai parmi ces fossiles le Cardiiun edule. Lin. , le Pecten jacobœus, Lam., le Spondylus (jœderopus, Lin., les Ostrœa edulis, Lin., et cochlear, Poli, espèces encore vivantes dans nos mers; les Pecten scabrel- lus, Lam., cristatus, Broun, henedictus, Lam., YOstrœa wtdata, Lam., le Psammechinus mirabilis, Desor, le Cidaris melileiisis, Wright, espèces qui ne vivent plus dans la Méditerranée. Les deux dernières n'avaient encore été citées que dans le terrain miocène, et pourtant on les trouve dans le sud de l'Attique, entre le Pirée et Hagios Cosmas, associées dans un même ter- rain avec les autres coquilles que je viens de mentionner. La configuration de l'Attique paraît n'avoir subi que de très-faibles changements depuis la formation des terrains pliocènes. » Tandis que pendant la période pliocène la Grèce était déjà bordée par l'archipel, on ne voit aucune trace de l'existence de la mer en Grèce pendant la période tertiaire moyenne. Des dépôts continentaux d'une grande puis- sance se formèrent alors. Ils ont au minimum i5o mètres d'épaisseur. Ils sont composés de calcaires lacustres alternant avec des mollasses et des conglomérats à galets très-roulés. Ces conglomérats ont été décrits en jNIorée sous le nom de gompholites par MM. Boblaye et Virlet; comme ces savants naturalistes n'y avaient point observé de fot^siles, ils les avaient crus d'origine marine. M. A. Brongniart a fait connaître les plantes dont j'ai trouvé les débris dans les calcaires lacustres. M. Valenciennes a signalé des poissons. Je dois en outre mentionner des plaques couvertes de petits Crustacés et de nombreuses coquilles lacustres, que M. Deshayes et M. Bour- guignat m'ont aidé à déterminer. Ces coquilles appartiennent aux genres Zonites, Limnœa, Planorbis, Billdnia, Melania, Mélanopsis, Nerilina, Ano- ( 374 ) donla, Alasmodonta^ Unio, Cyrcna, SjdKvriuin, etc. La plupart des espèces sont nouvelles; plusieurs vivent encore aujourd'hui : telles sont les Mela- nopsis costaia, cahusa et nodosa. Les calcaires lacustres renferment du lignite sin- quelques points : j'ai visité dans mon dernier voyage un gisement de lignite qui n'a pas encore été signalé et dont les Grecs pourraient sans doute tirer un bon parti; il se trouve à Nilési, dans le nord de l'Aftique, à peu de distance du gisement d'Hagia Pigi. Les terrains lacustres ont éprouvé de fortes dislocations et ont été portés à des hauteurs considérables ; leurs soulèvements paraissent présenter deux directions principales : la pre- mière, N. 34° E., s'observe dans les monts Icarus et ^galeus ; elle se rap- proche de celle du système dardanique signalé par MM. Boblaye et ^ irlet en Morée. M. Élie de Beuumont a identifié ce système avec celui des Alpes occidentales, qui est du même âge, et dont le cercle de comparaison à Corinthe est orienté N. 38°25'E. La seconde direction des soulèvements du terrain miocène lacustre est E. 22°N.; elle est semblable à celle du svstème de l'Érymanthe, établi en Morée par MM. Boblaye et Virlet, et indi- qué dans la Béotie par M. Sauvage. » Sous les terrains miocènes lacustres on voit de puissantes formations de calcaires gris compactes. Bien qu'on ait déjà rapporté ces roches à l'étage des calcaires à Hippurites, ou n'avait encore signalé dans l'Attique aucun Rudiste ; j'en ai observé sur plusieurs points : près de Bouga et d'Ha- gia Pigi dans le nord, à Caco Sialési et à Rhasia, dans le mont Parnès, dans les collines de Mandra; j'en ai aperçu aussi à Mégare et dans l'île de Salamine. Dans les provinces situées à l'ouest de l'Attique, les calcaires à Hippurites prennent im grand développement .-j'ai trouvé des Budistes au sommet de la montagne si fameuse du Parnasse; c'est à Capréna, près de Livadie, que ces fossiles sont le plus abondants; j'y ai recueilli les Spltœru- lites Desmoulinsi, Bayle, Spluvrulites Sattvagesii, d'Hombres Firmas, Hippu- rites cornuvaccinum, Rronn, Capriiia Co(piaiidiann, d'Orbigny, espèces qui sont toutes caractéristiques en France de l'étage turonien d'Alcide d'Orbi- gny. Les calcaires à Hippurites ont été traversés par un grand nombre de très-petits épanchemcnts ophitiques, qui ont rarement i kilomètre d'étendue et ont produit de curieux métamorphismes de contact. Hs ont été soulevés à de grandes hauteurs (i4i3 mètres). La direction O. '60° N. se retrouve dans plusieurs parties; elle est semblable à celle du système achaïque, signalé en Morée par MM. Boblaye et Virlet, et réuni par M. Élie de Beaumont avec le système pyrénéen, dont l'orientation à Corinthe doit être O. 32° 2' N. ( 375) )) Au-dessous des calcaires à Hippurites on voit des marnolites schisteuses lie devin, et au-dessous de ces marnolites sont des inacignos. Ces terrains se retrouvent dans la région occidentale de l'Attique. Dans la région orien- tale sont des terrains métamorphiques formés de micaschistes, de talc- schistes et de divers marbres de la plus grande beauté, qui semblent ap. partenir en |)artie à la période crétacée. Les mines de galène argentifère du Laurium, si célèbres dans l'antiquité, sont ouvertes dans les terrains métamorphiques. )) Dans le dernier chapitre de l'ouvrage que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie, j'ai cherché à montrer que l'étude de la géologie peut jeter (pielques lumières sur l'histoire du peuple illustre qui habita l'Attique. Je me suis attaché à prouver que la constitution des terrains avait exercé une influence notable sur l'agriculture, ia richesse nationale, le développement des arts, et que les fossiles avaient joué un rôle dans les cosmogonies reli- gieuses des anciens. Un Membre de l'Inslitut, versé dans la connaissance des antiquités grecques, M. Hittorff, m'a aidé de ses conseils pour cette partie de mon travail. » ÉCONOMIE RUR.VLE. — Mémoire sur l'aménacjenieiU de feaii diim Us rizières; par M. Nadaui.t de Biffon. (Commissaires, MM. Boussingault, Combes.) L'auteur a consigné dans ce travail les résultats, tant de ses observa- tions personnelles sur les rizières du Piémont et de la Lombardie, dont d a pu étudier à loisir le régime en 184/i et 1867, que des i-enseignements qu'il a obtenus plus récemment sur les rizières d'une contrée équatoriale (île de Java). Son Mémoire, trèsétendu, est terminé par un résumé dont nous ex- trayons les propositions suivantes : « Un avantage spécial de la culture du riz consiste clans l'utilisation des terrains bas, humides ou saturés de sel qui seraient impropres à toute autre production. » L'établissement des rizières est le moyen le plus assuré d'obtenir le dessalage des tei-rains voisins du littoral, et cela sans qu'on ait à craindre aucune diminution dans les produits. » La culture du riz, quand elle est bien ordonnée, ne doime lieu à aucun ( 376 ) développemenl de miasmes et conséquemment ne comporte par elle-même aucune insalubrité; mais à la condition essentielle qu'on attribue à l'entre- tien des étangs formés par les rizières un volume d'eau alimentaire capable d'en assurer l'aviveinent, ce volume étant d'ailleurs en proportion de la tem- pérature du climat, suivant les données pratiques établies dans le cours du présent Mémoire. » De très-grandes étendues de terrains actuellement improductifs et in- salubres pourraient être consacrées à cette culture, qui se pratique utilement ailleurs dans des conditions moins favorables; et parmi ces terrains on peut compter plus de 60000 hectares situés sur le littoral méditerranéen de la France, notamment dans le Delta du Rhône, dans les basses plaines de l'Aude, terrains près desquels il existe d'abondantes ressources en eaux courantes » M. J. Gerlach, professeur d'anatomie et de physiologie à Erlangen, adresse une Note siu' Vemploi de la photograpliie comme moyen de faciliter les recherches microscopiques. « Ayanteu connaissance, ditl'auteur, de ces sortes dejouets optiques dans lesquels une image photographique, dont le diamètre excède à peine i milli- mètre, présente à l'œil, armé d'une lunette convenable, un tableau d'une parfaite correction, j'ai pensé qu'il y avait là le principe d'une méthode d'in- vestigation utile pour la science. J'ai commencé en conséquence à m'exer- cer à la pratique de la photographie microscopique, puis je suis parvenu à transformer le microscope d'Oberhâuser en un appareil au moyen duquel on peut obtenir des images photographiques très-nettes des plus petits ob- jets; enfin au moyen d'un autre appareil dont la description se trouve dans la présente Note, je transforme, en le grossissant, le négatif ainsi obtenu en ime épreuve positive, et si le grossissement ne semble pas suffisant, j'y pourvois en répétant l'opération et passant ainsi alternativement du néga- tif au positif. » Les épreuves que je joins à cette Note suffiront pour faire juger des résultats qu'on peut attendre du procédé. » La planche I est la photographie primitive du millimètre divisé en 100 parties, obtenue au moyen du microscope d'après un micromètre de M. Oberhauser au grossissement de 220. (377 ) » L'épreuve II est la photographie amplifiée (négatif), au grossissement de 458. )' L'épreuve III (positif est rainplificatioii de II; au grossissement de lOOO. » La planche VIII est la photographie primitive d'une écaille du Lepisma snccharinurn, faite au microscope; au grossissement de 220. » Les planches IX et X sont des photographies de la partie postérieure et de la partie antérieure de la même écaille à la seconde amplification et au grossissement de 1000. )' La planche XI représente les fibres striées d'un muscle de grenouille préparées parla méthode de IL Brucker pour la polarisation, au grossisse- ment de 1000. » La planche XII, enfin, offre la section du globe oculaire d'un enfant de six mois photographiée avec l'appareil amplifiant; grossissement-^. » La Note avec les planches qui l'accompagnent (i) est renvoyée à l'exa- men d'une Commission composée de MM. Decaisne, de Quatrefages, Fizeau. M. Phipson soumet au jugement de l'Académie une Note « sur un nou- veau sulfure de chrome ». (Renvoi à l'examen de MM. Pelouze, Balard.) M. Faa de Bruno, à l'occasion d'une nouvelle communication faite par M. Duvkjnau sur un appareil de son invention destiné à permettre aux aveugles d'écrire, rappelle l'appareil qu'il a lui-même imaginé et pour le- quel il a obtenu, en i856, de la Société d'Encouragement une médaille de bronze. " Cette Lettre est renvoyée à l'examen de la Commission chargée de faire un Rapport sur l'instrument de M. Duvignau, Commission qui se compose de MM. Serres, Andral et Combes. (i) Nous ne donnons pas l'explication des planches intermédiaires qui représentent sous divers grossissements une écaille d'un lépidoptère appartenant au groupe des satyres, le nom spécifique étant illisible. G. R., 1861, a-"' Semestre. (T. LUI, N» 9.; 5l ( 5:8 ) CORRESPOjVDAXCE. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une combinaison d'aldéhyde et d'ox/de d'élhylène; par M. Ad. Wurtz. M L'oxyde d'éthylène se combin.int directement au glycol pour former des alcools polyélliyléniques, j'ai voulu m'assurer si l'aldéhyde, qui est isomérique avec l'oxyde d'éthylène, et qui s'unit aux acides comme lui, se combinerait de même au glycol. Je pensais obtenir ainsi des composés iso- mériques avec les alcools polyéthvléniques. Celte prévision ne s'est point réalisée, l'expérience ayant donné ce résultat inattendu que l'aldéhyde dés- hydrate le glycol et s'unit à l'oxyde d'éthylène ainsi produit. » Lorsqu'on chauffe au bain-marie pendant huit jours de l'aldéhyde avec un excès de glycol, le premier corps disparaît sans que le mélange bru- nisse. En soumettant le produit à la distillation fractionnée, on recueille avant 100° un liquide volatil, il passe ensuite de l'eau et finalement du glycol. Mais la quantité de ce dernier corps est moindre que celle qui a été employée. » On déshydrate sur le carbonate de potasse le liquide qui a passé le pre- mier, et on le purifie par de nouvelles distillations. Il est incolore, limpide, doué d'une odeur agréable, un peu pénétrante, et qui rappelle celle de l'aldéhyde. Sa densité à 0° est égale à 1,0002. Son point d'ébullition est situé à 82°, 5 sous la pression de o'°,7658. Sa composition répond à la for- mule (4*H*0% qui a été contrôlée par la détermination de la densité de vapeur. Celle-ci a été trouvée = 3,io3, la densité ihcorique étant égale à 3,047. » On voit que ce nouveau corps représente de l'oxyde d'éthylène ou de l'aldéhyde deux fois condensé. En raison de son mode de formation on peut l'envisager comme une combinaison de ces deux corps, combinaison formée en vertu de la réaction suivante : G'H«0'-+-C'H'Ô = G^H'O' + H'O. Glycol. AMchyde. Combinnîson d'aliloliyilp el J'oxyde d'élhjlèno. » Si l'aldéhyde est l'oxyde d'éthyhdène, la combinaison dont il s'agit con- stitue un oxyde mixte d'élhylène-élhylidène. Elle est soluble dans une fois ■( 379 ) et demie sou volume d'eau, mais le cliiorure de calcium et la potasse la sé- parent de cette solution. L'acide nitrique l'attaque vivement en formant, entre autres produits, de l'acide glycolique et de l'acide oxalique. Elle est inaltérable par la potasse caustique. Elle réduit à ioo°, mais lentement et incomplètement, la solution ammoniacale de nitrate d'argent. )i Lorsqu'on chauffe cet oxyde mixte avec de l'acide acétique à i/jo", on régénère du glycol diacétique. On a pu isoler une quaijtité notable de ce dernier corps, bouillant à 187°, et en le traitant par l'hydrate de baryte on a obtenu du glycol. Mais, indépendamment du glycol diacé- tique, il se forme encore dans cette réaction un liquide beaficoup plus volatil et dont la saveur extrêmement acre rappelle celle de l'acraldéhvde de M. Bauer. » J'ajoute que l'oxyde d'éthylène et l'aldéhyde ne se combinent [)as lors- qu'on les chauffe ensemble au bain-marie pendant plusieurs jours. L'aldé- hyde se résinifie dans cette circonstance comme elle le f;nt sous l'influence de la potasse caustique. Quant à l'oxyde d'éthylène, il reste inaltéré et on le retrouve tout entier lorsque l'aldéhyde a complètement disparu. » CHIMIE ORGANIQUE. — Note sur le cainpliie de menthe; par M. Oppenheim. « Comme on sait que le camphre ordinaire est l'aldéhyde du bornéol je me suis proposé de déterminer auquel de ces deux camphres corres- pond le camphre de menthe. Les j-echerches ont été faites sur le camphre de menthe du Japon, qui se présente sous forme de petits cristaux mélangés quelquefois avec du sulfate de magnésie auquel il ressemble beaucoup. Purifié, il fond à 36° et entre en ébullilion à 210". Il dévie le plan de pola- risation à droite : [a] = 5g, 6. » Il est peu soluble dans l'eau, très-soluble dans l'alcool, l'élher, le pé- trole, le sulfure de carbone et dans les acides concentrés chlorhydrique, lormique, acétique et butyrique. L'eau et les alcalis le séparent de ces solu- tions acides; mais en chauffant ces dernières dans des tubes scellés à des températures plus ou moins élevées, on a obtenu les combinaisons sui- vantes » L'acide acétique cristal lisable et l'acide acétique anhydre se combinent avec le camphre à une température de i5o°, donnant un liquide épais, réfringaut, bouillant de 222 à 224°» et déviant le plan de polarisation à 5i.. ( 58o ) droite. Ses analyses ont conduit à la formule Q10H19 O. La lessive alcoolique de potasse régénère le camphre de menthe. » L'acide butyrique forme un éther analogue, bouillant de 230° à 240". Sa composition a été trouvée égale à G» H^ ô ) L'éther chlorhydrique se forme à 100". Il se décompose par l'ébullition. Les analyses ont conduit à la formule €'" H" Cl. Or c'est la même substance que M. Walter a obtenue par l'action du perchlorure de phosphore. 1) Le sodium réagit vivement sur le camphre de menthe en formant une substance vitreuse, sohible dans l'alcool et décomposée par l'eau. On parvient à dissoudre à peu près i équivalent de sodium dans le camphre fondu. » Il est donc évident que ce corps est un alcool monoatoniique de la série de l'alcool acrylique. L'acide campholique paraît correspondre à cet alcool. » Les analogies avec le bornéol me permettent de proposer pour ce corps le nom de menthol, et pour les éthers décrits les noms d'acétate, de bulyrate et de chlorure de menthyle. Il existe entre lui et le menthène les mêmes relations qu'entre l'alcool ordinaire et l'éthylène. Le brome réagit sur le menthene d'inic manière très-vive en formant plusieurs produits de substitution peu stable. En traitant le menthene monobromé €'"11'" Br avec l'oxyde d'argent ou avec la lessive alcoolique de potasse, on ne forme pas le bornéol, comme on pouvait l'espérer, mais un hydrocarbure de la com- position €'» H'^ » En contiiuianl ces recherches, faites dans le laboratoire de M. Wurtz, j'espère établir d une manière plus complète les relations du menthol avec la série de l'alcool ordinaire. » CHIMIK APPi.iQUKE. — Jiechen lies siir lafnnnilion de lu mnllcre (jrasse clans les olives; par 31. S. dk LrcA. n Dans le but de déterminer à quelle époque de la végétation commence à se former la matière grasse dans les olives, et quelle est ou quelles sont ( 38. ) les nialières qui lui donneut naissance, j'ai commencé ces recherches dès l'année i858. Ce travail, que je poursuis sans cesse, comprend des re- cherches de physiologie végétale d'une exécution difficile et longue, des analyses nombreuses de divers produits qui se rapportent à des époques différentes de la végétation de l'olivier et au développement progressif des olives. Des observations microscopiques suivent ou précèdent les recherches chimiques, et les unes aussi bien que les autres ne peuvent être contrôlées que sur des nouveaux produits, c'est-à-dire après une année d'attente. C^eci explique la longueur de ces sortes de recherches qui tendent à faire con- iiaitre la succession des changements que la matière organique éprouve, la fihation des substances qui se transforment, et l'influence du milieu et des conditions dans lesquelles s'effectuent les métamorphoses. 1) On a commencé par recueillir les olives à l'époque de leur formation, et puis successivement à la distance de huit jours jusqu'à leur parfaite maturité. Une série de ces olives a été conservée dans l'alcool, une deuxième dans l'éther, et une dernière on l'a séchée à l'étuve Gay-Lussac et on l'a conser- vée à l'état sec dans des flacons bien bouchés. Le tableau suivant indique une de ces séries et précisément celle conservée dans l'alcool avec des don- nées relativement à l'époque de la récolte, au poids, au volume et a la densité des olives : Kombro IS'o (Pordie. Époque de la rccolto. des olives. 1 ig juin iSSg (i). . . . » 2 26 » " 3225 3 3 juillet 1859 3885 4 10 » » 1 590 5 24 » » 340 6 3i » » 357 7 7 août 1859 262 8 i4 . 33o q 21 >- » 23^ 10 28 » » . 236 1 1 4 septenibie 1859. . 238 13 II » .'.... 236 i3 18 .. ».... 189 14 25 » » . . . . 20 ") (1) Le fruit ciait à peine formé et adhérait à la fleur dont il était difficile de le sépaier. Poids Poids total. (l'une olive. Vultime lolal. Densité h i8" gr pr ce 63,5 0 ,019 63,0 1 ,008 .84,5 0,047 .82,0 I ,01 3 162,5 0, 102 160,0 1 ,Ol5 227,0 0,609 220,0 I ,o3[ 279,5 0,783 267,0 • ,04(i 234," 0,893 219,0 I ,068 283,5 0,859 260,0 1,090 2.36,0 0,995 2l5,0 1,097 246,5 i,o44 236,0 1 ,090 287,0 1 ,206 266,6 1,079 288,5 1 ,222 269 , 0 1 ,072 =5^,0 .,344 2.39,0 I ,062 275,0 1 ,3i5 260,0 1 ,057 '( 382 j Nonibie N"(l'o.di-e. Époque du la réculic. des olives. i5 2 octobre iSSg. ... 191 16 q • > i53 I J t() » • 1 32 18 23 " • i53 19 3o •' » 1 58 20 6 novembre iBSg. . i45 21 1 3 ' » . • 119 22 20 » " . . 1 15 28 27 » "... i4o 24 4 décembre 1 85g . . 118 25 II » »... 1 10 26 18 " »... I 38 27 25 » »... I 34 28 i"^"^ janvier 1860... i3i aq 8 • » I o3 3o 1 5 » » 1 24 3i 22 » » 98 32 29 » » 107 33 5 février 1860 io5 34 12 » « 33 » Le poids des olives augmente progressivement à leur développement : il n'est que de quelques milligrammes au commencement, et il atteint 2 grammes et plus à l'époque de la maturité. La densité, au contraire, au commencement de la formation des olives, est presque égale à celle de l'eau, mais elle s'élève peu à peu jusqu'à ce que les olives soient bien vertes, pour diminuer ensuite progressivement et aquérir enfin la densité j)rimitive des fruits à peine formés. Les olives qui ont atteint leur |)ar- faite maturité, atteint la plus faible densité, contiennent un maximum d'huile. La quantité d'eau qui se trouve dans les olives diminue progressi- vement à leur maturité : ainsi elle est de Go à 70 pour 100 dans les pre- mières phases de la végétation, tandis qu'elle ne s'élève qu'à aS pour 100 à la dernière période de l'accroissement et de la maturité des olives. » L'air, l'oxygène et la lumière ne paraissent pas sans influence sur la maturité des olives et sur la formation de la matière grasse. En effet, des ( I ) On n'a pesé ces olives qu'api es quelques jours d'exposition à l'air. t'oids Poids total d'une oliie. Vi iluniL- lolal. Densité à iS'. 252,0 1 ,319 242,0 I ,04l 249,0 I ,627 239,0 I,o4l 240, G I ,8iq 282,0 i,o34 26 1 ,0 1,705 25l ,0 I ,089 255,0 1,6.4 246,0 1,087 253,0 ■,745 245,0 1 ,082 235,5 «.979 226,0 1 ,o3ç) 241,5 2, 100 282,0 1 ,o4o 249,0 ,,778 240,5 i,o85 255,0 2,161 245,0 1 ,o4o 258,5 2,35o 25o,o 2,084 254,0 i,84i 247,5 1 ,025 272,0 2,o3o 265,0 1 ,026 280,5 2,l4' 271,5 i,o33 249,5 2,422 241,0 i,o35 • 277,5 2,223 269,0 I ,ù8i 162,0 1,652(0 u )> 214,0 2,000 210,0 1,019 212,5 2,023 210,0 1 ,010 68,0 2 , 1 5 1 67,5 1 ,007 ( 383 ) olives vertes sur quelques points, laissées pendant plusieurs jours a la lu- mière diffuse et à l'air libre, comme aussi sous l'influence de la lumière directe du soleil, ou en contact avec l'oxygène, ont cédé au sulfure de car- bone une plus grande quantité de matière comparativement à celle que ce dissolvant enlève aux mêmes olives traitées immédiatement ou après les avoir conservées dans une atmosphère d'acide carbonique humide. Il paraît donc que des oxydations lentes contribuent à la maturité des olives et à la for- mation de l'huile. Voici quelques résultats obtenus cette année au labo- ratoire de Pise : » Le i/j janvier 1861, cent olives d'une teinte un peu verdàtre ont été paitagt'esen quatre lots : le premier, formé de vingt-cinq olives et pe- sant 33^'', 671, a été traité immédiatement après l'avoir complètement des- séché, et il a fourni 66,9 pour 100 de matière solubledans le sulfure de carbone. Les trois autres lots, formés chacun aussi de vingt-cinq olives et pe- sant, l'un 355'',4a6, un autre 35^'',672 etun dernier 34^'',o62, après vingt jours d'exposition, ont donné : celui avec l'acide carbonique 66,16 pour 100 de matière soluble dans le sulfure de carbone; l'autre avec l'oxygène, 67,50 pour 100, et le dernier, exposé à l'air et à la lumière diffuse, 69,86 pour 100. Cette matière soluble dans le sulfure de carbone est rapportée au poids de la pulpe sèche des olives. 1) Le 28 janvier de cette année, quarante-huit olives un peu verdàtres,on les a partagées en quatre lots, dont le premier, formé de douze et pesant i8s'',548, a été traité immédiatement après l'avoir complètement desséché, et il a fourni 65,38 pour 100 de matière soluble dans le sulfure de carbone. Les trois autres lots, formés aussi de douze olives chacun et pesant l'un i5«'",73o, l'autre 17°'', 55g, et le troisième r8s'',87i, après environ quatre- vingts jours d'exposition, ont donné : celui en contact avec l'oxygène 67 pour 100 de matière soluble dans le sulfure de carbone; l'autre, exposé à la lumière directe du soleil, 69,9, pour 100, et enfin le dernier, exposé seu- lement à la lumière diffuse, 66 pour 100. » Une matière amère particulière se trouve dans les olives, mais jusqu'à présent on n'a pas réussi à l'isoler : elle est cependant soluble dans l'eau et un peu soluble dans l'alcool, et elle se trouve en abondance dans les olives vertes, qui l'abandonnent à l'eau, même à la température ordinaire, par un contact plus ou moins prolongé. » La mannite se trouve dans les olives, d'où on l'isole facilement par des traitements à l'eau et l'alcool ; la même substance, on la rencontre dans les ( 384 ) diflérents organes de la piaule et particulièrement dans les feuilles, dont on l'extrait d'une manière directe et immédiate par l'alcool bouillant qui l'a- bandonue en se refroidissant. Cette mannite parait essentielle à la formation de la njatière grasse; mais avant de se prononcer définitivement sur cette importante question de physiologie végétale, il est nécessaire de faired'au- tres essais et de doser cette matière sucrée aux différentes époques de la végétation et dans les différents organes de l'olivier. » TOXICOLOGIE. — Recherches physiologiques sur Vaciion de différents poisons du cœur; par MM. W. Dvbkowsky et E. Pelikan. « Dans une communication faite par l'un de nous (Pelikan) à la Société de Biologie {21 novembre 1857) il était question que VVpas ontiar exerce sur le cœur de la grenouille, pendant cinq ou dix minutes, son action para- lysante alors même que la moelle allongée est préalablement détruite : d'où la conclusion naturelle que Vontiar dans son action sur le cœur n'agit pas par l'intermédiaire de la moelle allongée. Les expériences avec la tanrjhinin venenifera, faites peu de temps après de concert avec M. Kolliker, ont donné les mêmes résultats. Il restait à déterminer quel appareil organique se trou- vait en première ligne exposé à l'action de ces poisons, l'appareil nerveux on les muscles mêmes. Pour résoudre cette question, nous avons entrepris les recherches nouvelles qui font l'objet de ce Mémoire. » Eu outre des poisons déjà expérimentés, rrr/i^mr et la tanç/hinia, noire examen s'est porté sur deux substances comprises ordinairement dans la classe des narcotico-âcres : la digitale et l'ellébore vert. )) Les doses de poisons que nous avons employées ordinairement pour les grenouilles, sont : 0^% 01 à o^"^, 02 pour l'autiar, extrait alcoolique de tanghiuia et d'ellébore vert, et pour la digitaline de o^^oS à oS'', i. » Nous avons fait sur les grenouilles trois sortes d'expériences : » a. L'empoisonnement immédiat par la bouche ou sous la peau à diffé- rentes parties du corps, en mettant préalablement le cœur à nu ; lï b. Avec la section préalable des nerfs pneumogastriques ou destruction de la njoelle allongée ; » c. Avec la galvanisation des nerfs pneumogastriques pendant la durée de l'intoxication. » Voici les résultats généraux et constants de nos expériences avec ces quatre poisons : ( 385 ) V 1° Le nioiivemciit du cœur s'arrête alors que la grenouille reste encore complètement irritable et qu'elle jouit non-seulement de ses mou- vements volontaires, mais qu'elle est encore en état de sauter pendant un certain temps. » 2° Tous ces poisons agissent en première ligne sur le cœur en le jiara- lysant, soit que la substance vénéneuse ait été introduite sous la peau dans quelque région du corps que ce soit, soit qu'elle l'ait été directe- ment dans la bouche. » 3° La durée moyenne des contractions du cœiu- après l'introduction du poison a été de cinq à dix minutes avec l'antiar, la tanghinia et l'ellé- bore vert; avec la digitaline elle a été de dix à vingt minutes. » 4° Le ventricule du cœur s'arrête toujours en état de forte contraction ; il reste presque complètement vide et pâle, tandis que les oreillettes sont distendues et gorgées de sang. >) 5° Les contractions du cœur, au début de l'expérience, sont quelque- fois accélérées; d'autres fois elles deviennent plus rares dès le commen- cement. I) 6" Le passage à une complète paralysie du cœur n'apparaît pas par gradation régulière descendante du nombre de pulsations normal jusqu'à o, après que les contractions du cœur sont tombées de leur nombre normal, à dix, quinze et même vingt mouvements à la minute : au lieu qu'on re- marque une diminution successive, l'arrêt du ventricule se produit immé- diatement, tandis que les oreillettes, qui se taisent ordinairement quelques minutes plus tard, passent insensiblement à l'état de paralysie complète. Ainsi à chaque minute on voit le nombre de leurs pulsations diminuer successivement. » 7° Le rhythme de contraction du cœur est ordinairement régulier au début de l'intoxication, mais bientôt après, trois, cinq, dix minutes (selon l'énergie du poison), on voit un changement notable dans ce rhythme, et l'on peut observer deux formes de l'irrégularité. » a. Dans la première forme, les contractions du ventricule du cœur deviennent, pour ainsi dire, péristaltiques. » b. Dans la deuxième forme, le cœur se contracte régulièrement, mais très-lentement, comme cela arrive, par exemple, sous la galvanisation des nerfs pneumogastriques. Ce phénomène se produit quelquefois avant que les mouvements péristaltiques du cœur ne surviennent ou encore après leur apparition; et il est surtout évident lors de l'empoisonnement par l'ellébore vert et par la digitaline. C. R., i86i, 2"" Semeslra. (T. LUI, N" 9.) Sa ^ 386 ) M 8" Tous ces poisons paralysant le cœur, exercent leur action délétère sur cet organe san< l'intermédiaire du système nerveux cérébro-spinal, de sorfe que la destruction préalable de la moelle allongée et de nerfs j)neumo- gastriques dans leur partie cervicale, ne retarde jnis l'action de ces poisons sur l(; cœur el ne modifie même ancuiicmeut leur action. Sous l'influence de la galvanisation des nerfs pneumogastriques cliez les grenouilles empoi- sonnées, les battements du cœur s'arrêtent constamment, comme aussitôt après l'intoxication, dans la j)ériode de la pleine action du poison égale- ment, c'est-à-dire quand les mouvements du cœur ont perdu leur énergie, ou sont devenus périslaltiques. Bien plus, quand le ventricule a déjà été paralysé, complètement arrêté, contracté, on pourrait encore, en gal- vanisant les nerfs, obtenir l'arrêt du mouvement des oreillettes dans leur état diasiolique, tandis que les courants les plus forts n'exercent plus aucune influence sur le ventricule contracté. La galvanisation immédiate des veines caves puisantes et du sinus veineux arrête aussi le cœur, qui reste dilaté et gorgé de sang, connue cliez les grenouilles dans leur état normal. 1) R' inwqiie. En galvanisant les nerfs pneumogastriques chez les mammi- fères (chien, lapins) également empoisonnés, nous pouvons toujours con- stater un ralentissement bien évident des mouvements du cœiu". » 9*^ En galviinisant chez les grenouilles le grand sympathique dans la cavité abdominale (d'après la méthode de M. Biidge), après que le cœur eut été complètement paralysé, nous ne pouvions pas obtenir la réappa- rition de ses mouvements. » lo" Les cœurs lymphatiques des grenouilles s'arrêtent après le déve- loppement complet de la paralysie i\u cœur sanguin, mais presque toujours avant l'anéantissement des mouvemenis volontaires el toujours avant la dis- parition des mouvements réflexes. » En résumant les résultats de nos expériences, il reste évident que l'ac- tion de ces divers poisons doit être attribuée à leur rapport spécial avec les éléments nerveux du cœur, ou avec ces deux catégories d'appareils nerveux, dont l'iui est destiné au mouvement (élémenls moteurs), et l'autre au ralen- tissement de ces mouvements, si l'on admet avec plusieurs physiologistes l'hypothèse de M. Ed. Weber. En effet, au conunencement de l'intoxication nous voyous l'excitation de deux appareils, avec une prédominance de l'un ou de l'autre, tandis qu'à la fin (quand la paralysie survient) c'est sur l'ap- pareil moteur que porte cette paralysie, après que le poison a exercé le maxiu)iun de son action. Et c'est poui' cette raison qu'on peut arrêter le ( 387 ) cœur jusqii au (ieruier luotnent de l'intoxicatiou, en galvanisant les nerfs pneumogastriques ou les sinus veineux (comme nous l'avons constaté article 8° .. » M. deBaumhauer, en adress.uit plusieurs pièces relatives à ralcuométrie, qu'il a publiées soit seul, soit en collaboration avec M. de Moorsel, expose les raisons qui l'ont conduit « à donner la préférence au vohnnétre sur les alcoomètres et densimètres. » Sa Lettre et les documents imprimés qu'elle accompagne sont renvoyés comme pièces à consulter à la Commission chargée de s'occuper de la question de l'alcoométrie. M. Krajenbrink adresse de l'île de Java une Note sur une méthode de traitement du choléra-morbus, qu'il emploie depuis longtemps avec succès dans ce pays. Il annonce avoir envoyé précédemment sur le même sujet une Note dans laquelle il avait placé son nom sous pli cacheté; n'ayant point trouvé dans les Comptes rendus de C Académie une mention bien pré- cise de cet envoi, et n'en voyant point non plus dans le Ra|)port de la Commission rendu public dans la séance du a5 mars 1861, il craint que sa pièce n'ait pas été mise sous les yeux de la Commission, et c'est dans celte supposition qu'il en envoie une double. La première Note de M. lirajenbrink a été reçue par l'Académie et pré- sentée à la séance du 3i mars 1860; elle était inscrite sous le n° 5, au nombre des pièces qu'a examinées la Commission, et dont aucune ne lui a semblé digne du prix, ainsi qu'elle l'a déclaré dans son Rappoit. On le fera savoir à l'auteur. La séance est levée à l\ heures un quart. F. 52.. ( 388 ) Bl'LLETI.N BIBLIOGRAPUIQl'E. L'Académie a reçu daiii la séance du 19 août 1861 les ouvrages dont voici les titves : Traité du nivellemenl ; par P. Breton (de Champ); 2* édit, Paris, 1861; I vol. in-S". Second Mémoire mr l'atlraclion inolécntaire ; par A. BOUCHÉ. Paris, 1861 ; br. iii-S". (Extrait des Méinoiies de la Société académique de Maine-et-Loire; X" volume. ) Eludes sur le rôle des racines dans l'absorption et texciétion; par D. Cauvet. Thèse de botanique. Strasbourg, i86r-, br. iu-Zi". De la cure radicale de la tumeur et de la fistule du sac lacrjmal ; par le D'A. Magne. Paris, 1857; br. in-8°. (Concours de Médecine et de Chi- rurgie.) Accotuit of the... Exposé des observations faites sur la deuxième comète de 1861 à l'observatoire du colléyc Harvard ; par M. G.-P. BoNDE; | feuille in- 8". Smilhsonian institution... Liste des correspondants étrangers de l'institution Smittisonieiine, adressée à ses divers correspondants dans le but de recevoir des informations précises sur leurs noms, titres, etc., dans le cas oii la liste envoyée serait à cet égard, en ce qui les concerne, incomplète ou inexacte. Enlwurf. .. Essai d'une nouvelle théorie des intégrales elliptiques; par A. Weileiu (Extrait des Annales de Mathématiques et de Ph/sique de Greisswald [Prusse).) Renvoyé à M. Heraiite pour un Rapport verbal. Der alkoholometer... L'alcoomètre et son emploi pour la juste fixation de la force, delà valeur, des proportions d'alcool absolu, etc., des liipiides spirilueu.v, avec une nouvelle table pour l'usage pratique; publié par le directeur de la Com- mission royale des nusures légales de Prusse .\.-F.-W. Briz. Berlin, i856; br. in-8''. (Deax exemplaires.) Réductions Tabell... Tables de réduction pour la détermination de la force des spiiitueux et la température normale de 1 2" * fiéaumur, publiées par la même Commission, corforniément à la loi du 24 avril 1860. Berlin, 18C0; 2 exempl. in-8° et 1 exempl. in-ra. De plus, un modèle de certificat de contrôle légal pour les alcoomètres employés en Prusse, et un exemplaire de la loi du 24 avril 1860 concer- (389 ) liant l'emploi obligatoire d'alcoomètres soumis au contrôle administratif. (Toutes ces pièces sont renvoyées à titre de documents à la Commission des Alcoomètres. ) Lettera . . . Lettre du P. A. Secchi, directeur de l'observatoire du Collège Romain, à M. Boncompagni, sur la grande comète de 1861. (Extrait des Annales de Mathématiques pures et appliquées. |- feuille iu-/i°. Osservazioni... Observations faites à l'observatoire du Collège Romain de la petite planète Hespérie; ^ feuille in-Zi". (Extrait des Actes des Nuovi Lincei.) Elementi di geografia. . . Eléments de géographie ancienne., présentés selon une nouvelle méthode; par le prof. Gius. DE LuGA. Naples, i858; i vol. in-B". Cenno intorno... Essai sur une nouvelle distribution des corps organiques supérieurs; parle D' S. Cadet. Rome, 1861; br. in-S". (Extrait de la Corris- pondenza scientifica di Roma. ) L'Académie a reçu dans la séance du 26 août 1861 les ouvrages dont voici les titres : Cartes des vents sur la côte Est de l'Amérique du Sud, de l' Amazone à la Plata; parle contre-amiral vicomte DE Chabaimnes. Dépôt général de In marine. 1861; atlas in-folio. (Présenté au nom de l'auteur, M. de Chabannes, par M. de Tessan. ) Recueil de Me'moires de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie militaires. 3^ série, t. V. Paris, 1861; i vol. in-8°. Recherches concernant l influence que peut avoir l'essence de térébenthine sur la santé des ouvriers peintres en bâtiments, etc.; par Leclaiee. Paris, 1861 ; br. in-8°. Deuxième envoi des établissements français dans l'Inde. Pondichéry, 1861; br. in-4°. Rapport de la Commission sur le chauffage et la ventilation du théâtre Lyrique et du théâtre du Cirque impérial. Paris, 1861 ; br. gr. in-/i". Table pour la détermination de la force réelle en alcool des mélanges d'alcool et d'eau correspondant aux diverses Indications données, soit par l'aréomètre centésimal, l'aréomètre néerlandais et l aréomètre de Baume, soit par la pesée hydrostatique, les densimètres et les alcoomètres ; par E -H. Von BaumhÀUEP. et F. -H. Van MoORSEL. Amsterdam, 1861; br. in-12. Tables indiquant la force réelle des liqueurs spiritueuses ; par les mêmes; même format. ( 390 ) Over de bepaling. . . Sur la dëtenninatioit de In force réelle en alcool dans les produits de In dislillnlioii; par E.-H. Von BaumuÀUER et F. -H. Van MOORSEL ; br. in-8°. Over den norniaal... Sur l'aréomètre normal ; par M . BaUMHauER; i fenille in-S". Over alcoholometrie... Sur [alcoométrie au \mo/en de l'aréomètre; par le même; i feuille in-8°. Eigth and Nintb supplément .. Huitième et neuvième suppléments à la Minéraloqie de Dana ; par G.-J. Brush. (Extrait du Journal américain des Sciences et Arts; mai 18G0 et mai 1861. ) Br. in-8"'. Cenno dei lavori . . . Mémoire sur les travaux de fortification passagère exécutés sur lu côte del Faro, près Messine, par le génie militaire de l'armée volontaire; parB. DE Benedictis. L'atlas (le texte n'a pas été envoyé). Naples, 1860; format atlas. La Guerra... I.n Guerre , journal d' Art, de Science, d'Histoire et de Techno- logie militaire, enrichi de planches; publié par G. Novi ; t. I", 1'* partie. Naples, 1861; in-folio. Del modo di concimare... De la manière de fumer l'olivier et de planter dans les terrains calcaires, dans les marnes argileuses et dans les sables siliceux au moyen d'un nouveau et puissant engrais; par G. Novi. (Extrait du vol. XI de la Campania industriale.) In-4''- PUBUCATIO.NS PÉRIODIQCES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS OAOl'T 1861. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences; i" se- mestre 1861, II" 25, et a* semestre, ii°' i, 2, .3, (\, 5, 6, 7 et 8 ; in-4''. Annales de r A (picuUure française ; n° 12; et t. XVllI, n"' i et 2. Annales forestières et métallnrgicptes; juillet 1861 ; in-8". Cosmos. Revue encyclojx'dupie hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; t. XVIII de 1861; 26' livraison; in-4''; et t. XIX; livraisons 1,2, 3, l^, .'i et 6. Journal des Connaissances mélicales et pharmaceutiques; i)°^ 21 et 22 de 1861. ( 39' ) La Culture; 3' aimée; n°* 3 et 4- L A(] riculleur praticien ; 3" série, ii"' i8 et 19; in-8°. Le Moniteur scientifique du chimiste et du manufactui itr ; i i i*" et 112' livr.; in -4". L Ami des Sciences; 7'' année; n'" 3i, 32 et 33 ; 23 juin 1861. Journal de Pharmacie et de Chimie ; août 1 86 1 . Répertoire de Pharmacie ; n"' i et 2; août 1861. Gazette des Hôpitaux; n"' 74 à 88; juin et juillet 1861. /,« Médecine contemporaine ; n°' 29 à 32 ; août 1861 Gazette médicale d'Orient; 5" année; n" 4 ; jn'u 1861 . Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale; 28* année; n°* i5 et 16; 1861. L'Art dentaire; n° 7 ; juillet 1861. Journal d' Agriculture pratique ; n° i5. Nouvelles Annales de iV/athématiques ; n" 8 ; août 1861; ni-8^'. Presse scientifique des deux mondes; n°* i5 et 16; in-8'*. Répertoire de Pharmacie ; août 1861; in-8°. Gazette médicale de Paris; n"' 3 1, 32 et 33; in-4''. U Abeille médicale; n™ 3i et 32; 1861. La Lumière. Revue de la Photographie ; n"' i4 et i5; 1861. La Science pittoresque; 6" année; n°* i3, i4 et i5; 1861. La Science pour tous; n"* 35, 36 et 37. Moniteur de la Photographie ; n°* i à 1 1 . Le Gaz, n°* 1 1 et 12. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 2 SEPTEMBRE 1861. PRÉSIDENCE DE M. DUHAMEL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAiNTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite, depuis la dernière séance, dans la personne d'un de ses Membres, M. Berthier, décédé le 24 août 1861 . M. Lamé demande, dans les termes suivants, à l'Académie la permission de ne point faire partie de la Commission nommée pour un nouveau Mé- moire de M. Breton (de Champ) : « Dans i'avanl-dernière séance, l'Académie m'a nommé l'un des Com- missaires chargés de lui rendre compte d'un Mémoire, présenté par M. Bre- ton (de Champ), ayant pour titre : Matériaux pour servir A résoudre les ques- tiniii de priorité, sordevées à l'occasion de la publication de iouuruije de M. Chasles sur les Porismes d'Euctide. >' Or, je suis doublement incapable d'émettre un jugement en pareille matière : car, d'une part, l'érudition nécessaire me manque, et, d'autre part, sur tout ce qui concerne l'histoire des sciences mathématiques chez les anciens, je me fais gloire d'être le disciple de noire savant confrère M. Chasles. Je viens donc supplier l'Académie de vouloir bien accepter ma récusation. » C. R., 18C1, :i"" Semeuie. (T. LUI, N» 10.) 53 (394) GÉODÉSIE. — Sur la réfraction terrestre; par M. Babixet. (I Un rayon de lumière qui traverse horizontalement les couches de l'at- mosphère est dévié de sa marche rectiligne. Il s'infléchit vers la terre d'une quantité qui en moyenne est le quinzième de l'arc terrestre qui s'étend du point de départ au point d'arrivée. Ainsi pour un trajet horizontal de i852 mètres, qui équivalent à une minute d'arc sur le globe terrestre, la déviation ou réh-action du rayon serait -p d'une minute ou bien 4"- 10 » En général, il y a ti'ois choses à considérer dans la question : » 1° La trajectoire du rayon est un cercle; » 1° Il y a un rapport constant n entre la quantité dont le rayon s'infléchit et l'arc terrestre compris entre le point de départ du rayon supposé hori- zontal et son point d'arrivée. Ainsi, soit s l'angle au centre de la terre com- pris entre ces deux points et r la réh-action, on a ici R est le rayon moyen de la terre ; B est la pression baronrétrique ré- duite à zéro; a est le coefficient x^ de la dilatation de l'air pour i" C. ; d est la densité du mercure par rapport à l'air pris à zéro; et (chose impor- tante et nouvelle dans cette théorie) M est le nombi-e de mètres dont d faut s'élever pour que la température de l'air s'abaisse de i" centigrade. » Cette formule mise en nombre revient à B I ( „^ G"', 867 1 o'", 76 (i -H -j-ty ( ' Ml On en déduit plusieurs conclusions remarquables relativement à la consti- tution physique de l'atmosphère. » 3° Si le rayon ne voyage ])as horizontalement et que sa marche soit inclinée d'un angle / avec l'horizon, la réfraction diminue dans le rapport de cosf à l'unité; mais alors le trajet parcouru par le rayon étanttpfus grand que sa projection horizontale dans le rapport de l'unité à cos /, il y a compensation, et en appelant toujours s l'angle au centre de la terre com- pris entre le signal et l'observateur, on aura comme auparavant r B '(•>,/- •'"'> 8^7 \ ( 395 J » Je me réserve de donner la démonstration rigoureuse de cette formule et de la comparer à l'observation. Remarquons cependant tout de suite que la réfraction serait nulle et que le rayon irait en ligne droite si l'on avait o, 2345 — - = o, ce qui donne M = 29™, 3. Ainsi, si la température dans l'air s'abaissait de 1° pour 29™, 3, il n'y aurait pas de réfraction. D'au- 6™ 86t tre part, en prenant B = o"", ■76 et ^ = o, on a n = o, 2345 — — '-z-—- ; fai- sant cette quantité en moyenne égale à -? ou bien 0,0667, °" ^ pour M environ l[ï mètres; toutes ces quantités sont bien plus petites que 200 mètres, qui est la quantité dont il faut s'élever pour avoir une diminution de i" dans la température des coucbes supérieures de l'atmosphère. » Ma formule de réfraction terrestre s'obtient par les principes rigoureux de l'optique et n'admet rien d'empirique; elle suit du reste fidèlement l'observation dans les innombrables détails que nous ont fournis les opéra- tions géodésiques, et confirme ce que Picard avait déjà établi ii y a deux siècles : c'est qu'il est impossible d'obtenir aucune précision dans les nivel- lements géodésiques. » Le coefficient fi varie depuis o, 5oo jusqu'à o, 000; il peut même deve- nir négatif, ce qui correspond au cas du mirage toutes les fois que M est moindre que 29™, 3. Nous verrons plus tard la grande influence que ce nombre M exerce sur la stabilité de l'atmosphère; mais la formule qui donne la valeur de ri établit dès ce moment que dans le voisinage du sol la température décroît bien plus rapidement que ne semblaient l'indiquer les ascensions aérostatiques. » ÉCONOMIE RURALE. — M. Payen, en faisant hommage à l'Académie de la nouvelle édition (i) de son Traité sur la distillation des principales substances qui fournissent de l'alcool, présente les considérations suivantes : « Depuis quelques années l'industrie de la production de l'alcool tend de plus en plus à se propager dans les campagnes, en formant une annexe des fermes. )) A mesure que ses procédés se perfectionnent, ils deviennent en même temps plus simples et d'une exécution plus facile; et, chose bien remarqua- (1)2"^ édition, comprenant la 4° édition du Traité de la distillation des betteraves ; 16 planches. 53.. ( 396 ) l)le, les résultats généraux de cette extension des distilleries rurales sont d'accroître la niasse des aliments pour les animaux, par suite les subsis- tances destinées aux hommes et la production des engrais : en définitive, d'élever graduellement la puissance du sol. » Cette tendance actuelle et ces heureux résultats sembleront plus re- marquables encore si on les rapproche des faits tout exceptionnels qui leur ont donné naissance. » Ce furent effectivement les désastres passagers dans les récoltes de nos plantes féculentes, de nos vignobles et de nos céréales, qui, tout à coup amoindrissant la quantité des substances alcoogènes, conduisirent les sa- vants, les agriculteurs et les manufacturiers vers l'étude, la culture et les transformations des produits agricoles qui pouvaient offrir d'autres ma- tières premières à la fabrication de l'alcool. >. L'une des plus importantes, qui présentait les plus grandes ressources et dont le traitement a réalisé dans nos fermes les plus remarquables pro- grès, fut sans aucun doute la betterave. » Dès l'année 1 83/| , Matthieu de Dombasle avait signalé les avantages de l'application de cette racine saccharifere à la fabrication de l'alcool; il croyait pouvoir en conclure que la préférence donnée sous ce rapport à la pomme de terre lui serait ultérieurement dévolue. » A différentes époques la même pensée fut reprise et réalisée sans succès dinable; ce ne fut qu'à dater du moment où l'on éprouva un déficit con- sidérable dans les produits de nos vignes, que la préparation de l'alcool de betterave prit un véritable essor. M Dans le cours de l'année i854, lorsque parul la première édition de mon Traité sur cette distillation spéciale, j'indiquais les motifs- qui me fai- saient croire à la stabilité de cette industrie dans nos fermes, en signalant non-seulement les avantages directs qu'en retirerait notre agriculture, mais encore le profit que trouveraient ultérieurement les viticulteurs à réserver pour la préparation des eaux-de-vie potables et des vins de France la partie des vendanges de nos régions méridionales abandonnée jusqu'alors à la distillation. » A cette époque la fabrication de falcool de betteraves pouvait déjà fournir annuellement au commerce 80000 hectolitres d'alcool à ()o". T.a jjroduction, actuellement répartie entre trois cent cinquante agriculteurs inaniilacturiers, est plus que triplée; elle s'élève à la moitié au moins de la production totale de l'alcool en France. » Dès lors aussi les relations internationales, (pii tendaient à se dévelop- ( 397 ) per, me semblaient devoir ouvrir de plus larges débouchés a nos vins, sur- tout en Angleterre, où les appellent l'intérêt du commerce, le goût et l'hy- giène des populations. » Les nouveaux traités de commerce depuis intervenus ont donné l)eaucoup de poids à cette opinion, et dans ce sens réalisent déjà de très- notables progrès. » Nous pouvons donc admettre que sous cette heureuse influence les récents travaux scientifiques relatifs aux fermentations, dont je me suis efforcé de rendre un compte fidèle et de signaler les applications pratiques, acquerront une plus haute importance agricole, en même temps que les perfectionnements nouveaux dans les procédés d'extraction des jus sucrés, dans les méthodes d'alimentation des animaux avec les résidus, enfin dans la construction des appareils distUlatoires, auront, aux yeux des agronomes manufacturiers et des économistes, un plus haut intérêt. )) A ce dernier point de vue, l'un des appareils inédits dont j'ai pu donner les dessins exacts et décrire le mode de fonctionnement, ajoute à toutes les améliorations connues une disposition nouvelle, digne d'une sé- rieuse attention, utiUsant non-seulement la chaleur de la condensation des vapeurs alcooliques, mais aussi une grande partie de la chaleur naguère emportée parle liquide bouillant dépouillé d'alcool, au sortir de la chau- dière distillatoire, de telle sorte que la consommation théorique du combus- tible, abstraction faite des déperditions par les parois extérieures, pourrait se représenter par la quantité de chaleur nécessaire pour élever seulement à la température de 76° le résidu liquide d'où l'on a extrait l'alcool. 1) A l'économie qui résulte de cet échange de chaleur entre la vinasse expulfée et le irà entrant dans l'appareil, s'ajoute l'avantage d'une réaction plus modérée sur les betteraves découpées en lanières, qui laisse celles-ci chargées des principes alibiles étrangers au sucre et dans un état plus favo- rable à la nutrition des animaux que suivant la méthode précédente, qui traitait les betteraves à la température du liquide bouillant. « A cette occasion, je demanderai à l'Académie la permission il'expli- quer dans quelle mesure, à mon sens, le nombre d'animaux entretenus dans la ferme peut augmenter la masse des engrais et la puissance du sol, et com- ment aussi l'industrie rurale de la distillation peut accroître la nourriture destinée aux animaux et développer l'aisance du fermier. » Dire que le bétail est producteur d'engrais, c'est exprimer direclement une pensée scientifiquement inexacte : en effet, parmi les principes que les herbivores consomment, soit en les assimUant, plus ou moins modifiés, ( 398 ) soit en exhalant leurs produits transformés en gazon vapeurs, se rencon- trent des substances azotées et grasses, des matières organiques non azo- tées, fécule, iuuline, cellulose, sucres et leurs congénères, enfin des sub- stances minérales. Lorsque les animaux nourris, engraissés et vendus sor- tent de la ferme, ce qu'ils y ont laissé dans leurs déjections solides et liquides ne représente qu'une portion bien amoindrie des matières contenues dans leurs fourrages et qui auraient pu concourir au développement d'une végé- tation nouvelle. A ce point de vue général, les animaux ne sont donc pas producteurs d'engrais, puisqu'ils prélèvent, consomment, exhalent ou em- portent une grande partie des substances propres à la nutrition végétale. » Pour bien comprendre l'utilité de leur intervention, il faut reconnaître d'une part que dans les actes de leur digestion se trouvent éliminés sous forme d'eau et d'acide carbonique la presque totalité des principes immé- diats à composition ternaire (féculents ou sucrés), qui seraient inutiles dans les engrais applicables aux terres en culture, où les résidus des récoltes précédentes (chaumes, racines, etc.) peuvent fournir en surabondance les mêmes éléments (carbone, hydrogène, oxygène). » Or de ce que les substances tertiaires se trouvent ainsi éliminées, il ré- sulte que les matières azotées et minérales restent dans les déjections so- lides et liquides en plus fortes proportions relatives que dans les four- rages ; de là encore l'utilité constatée, dans les régions où l'agriculture est très-avancée, d'ajouter à la ration des animaux la plus grande quantité pos- sible des pailles hachées. » D'un autre côté les matières minérales et organiques utiles aux plantes que renferment les déjections animales, s'y trouvent bien plus solubles ou fermentescibles et bien plus favorables à la fermentation et à la dissolution des éléments de fertilité contenus dans le sol que ne le seraient les récoltes fourragères elles-mêmes directement appliquées comme engrais sur les terres cultivées. » Maintenant nous démontrerons bien facilement la grande influence des distilleries de betteraves sur la production des fourrages et par conséquent de la viande et des engrais les mieux appropriés au sol : il nous suffira de rappeler qu'à surface égale, dans les terrains convenables, la betterave est l'une des plus productives parmi les plantes sarclées, qu'eu la traitant sui- vant les procédés nouveaux on parvient à réserver pour la nourriture des animaux de nos fermes presque la totalité des principes azotés, gras etsalins renfermés dans son tissu, transformant en alcool veudableseulementia ma- tière sucrée dont le rôle serait sans importance dans les engrais, et qu'en ( 399) outre les pulpes humides et chaudes, résidus des distilleries, mélangées avec divers fourrages hachés de qualité inférieure, permettent, à l'aide d'une simple macération et d'une légère fermentation spontanée, d'améliorer ces four- rages en les hydratant et Ips rendant plus facilement digestibles. » MÉMOIRES LUS. MÉDliClINE. — De la photographie et de la thérapeutkjiœ du diabète, et de l'action de l'électricité sur quelquitn de ses symptômes ; jiar M. Mariano Semmola. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Pelouze, Rayer, Bernard.) « Il y a pi'écisément six ans, j'eus l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie des Sciences un Mémoire sur la glucogénie morbide dans lequel j'arrivais à ces conclusions ; i° que la glycosurie peut avoir lieu à la suite de deux conditions, c'est-à-dire ou de l'exagération dans l'ac- tivité glycogénique du foie ou du défiuit de l'action oxydante de la respi- ration ; 2" que la durée de la glycosurie et la quantité du sucre constituaient une évaluation assez exacte des deux origines différentes du débordement glycosique ; 3° que le mécanisme du diabète appartenait à la première cause, tandis que le plus grand nombre des autres glycosuries signalées jusqu'ici dans l'histoire de plusieurs maladies reconnaissaient leur source dans les altérations respiratoires. Ayant continué mes recherches depuis cette époque sous le double rapport de la théorie et la clinique, je me fais un devoir de les présenter à l'Académie, formulées dans les conclu- sions suivantes : » 1° La glycosurie a lieu dans certaines maladies de la jjoitriue, seule- ment à la suite de graves troubles dans la respiration développés brusque- ment. La durée de cette glycosurie est très-courte. Les dispnées lentes ne donnent pas lieu à la glycosurie. Ces conditions expliquent les dissidences nombreuses existantes entre les différents observateurs. » 1° La glycosurie, dans le cours des affections du foie d'une nature quelconque, est fort douteuse. Je ne l'ai jamais pu constater rigoureuse- ment. » 3° Les glycosuries signalées dans les maladies de l'estomac ou des ganglions lymphatiques du mésentère se rencontrent assez souvent, mais elles tirent toujours leur origine des substances féculentes et sucrées de ( 4oo ) 1 alimentation el des troubles existant dans l'absorption a la suite de ces maladies. Une alimeutalioii purement azotée les fait disparaître. » 4" T-"' glycosurie qui accompagne souvent les maladies du système nerveux constitue une double série de faits. La première, celle qui survient à la suite des maladies convulsives (épilepsie, hystérie, etc.), doit recon- naître son origine dans les troubles que ces névroses produisent sur la respi- ration, parce qu'elle est passagère, de très-courte durée (même quand les spasmes persistent), et arrive seulement quand ces accès convulsifs ont impliqué une gène plus ou moins considérable dans les fonctions des pou- mons. La seconde espèce de glycosurie, celle qui coïrcide avec les maladies nerveuses cérébrales plus ou moins organiques (les ramollissements ex- ceptés), doit être regardée comme l'effet d'une excitation g-lycogénique produite sur le quatrième ventricule, parce qu'elle est durable tant que la maladie cérébrale persiste, et qu'elle se développe en raison directe des rapports de voisinage ou de fonctions entre la lésion cérébrale et les origines du pneumogastrique. » 5° Les altérations du foie et des poumons ne sont jamais le point de départ du vrai diabète. » 6° Une congestion plus ou moins manifeste du plancher du qualricme ventricule est la condition anatomo-pathologique que j'ai constanuuent observée dans les diabétiques. Cela me paraît prouver irrésistiblement que la glucosurie diabétique a son point de départ dans les excitations glycogé- niques provenant du cerveau. » n" L'action de l'électricité sur le diabète donnerait lieu de penser que bien avant le développement de la congestion, la maladie avait déjà débuté par une névrose essentielle (excepté dans le cas des diabètes traumatiques), et qu'ainsi, il y aurait dans le diabète une première période purement ner- veuse, qui devrait offrir des chances fort probables de guérison. » 8° On ne peut se faire une idée assez exacte du degré d'influence exercée parla congestion secondaire sur l'excitation nerveuse glycogénique primitive; le mécanisme même de cette influence nous échappe jusqu'à ju'ésent. )) 9" Il est possible que des lésions anatomiques, autres que la simple congestion, causent l'excitation glycogénique, mais cela ne semble pas en- core bien prouvé. » lo" Tous les symptômes des diabètes ne sont que des troubles ner- veux. I>a soif, la polyurie^ la faim et l'albuminurie même représentent des perversions ou des exagérations fonctionnelles isolées l'une de l'autre et ( 4oi ) chacune dépendante de l'envahissement morbide successif de différents points du système nerveux central. 1 II'' L'amaigrissement des diabétiques, à une certaine époque de la maladie, est aussi un symptùme nerveux. « 12° La faiblesse des jambes, les troubles des organes des sens, l'acca- blement de l'intelligence, ne peuvent laisser aucun doute sur leur origine cérébrale. ') i3° Quand les diabétiques ne sont pas emportés par la tuberculisation, ce sont ordinairement des crises nerveuses qui produisent la mort. Je signa- lerai, entre autres terminaisons, les violents accès d'épilepsie et une grave dispnée (cette dernière survenue en conséquence d'une apoplexie du pont de Varole), altérations qui ne me semblent pas avoir été mentionnées jus- qu'ici par d'autres observateurs. ) \[\° Les causes capables de produire le diabète sont en première ligne les causes morales et surtout les chagrins et la frayeur. » if)° L'électrisation du pneumogastrique par un courant direct et in- termittent assez énergique produit constamment une diminution considé- rable dans la quantité du sucre éliminé par les diabétiques et quelquefois même une diminution sensible dans la quantité des urines. » i6° Les effets de l'électrisation sont passagers et d'ordinaire ne du- rent que cinq à dix heures. Ils sont proportionnés à la période plus ou moins avancée de la maladie. » 17" On peut cependant rencontrer des cas dans lesquels les effets de l'électrisation sont durables et représentent une véritable guérison. J'en compte vin seul exemple chez une jeune fille de dix-sept ans, devenue en même temps diabétique et amaurotique à la suite d'une frayeur : l'élec- trisation fut pratiquée le lendemain du début des symptômes. « iS** L'électrisation du pneumogastrique doit être regardée dans le diabète comme un agent thérapeutique très-remarquable et en même temps comme un moyen de grande valeur pour aider le diagnostic. La durée de son influence sur le degré de la glycosurie peut faire apprécier jusqu'à quel point on a affaire avec une névrose idiopathique ou avec une névrose symptomatique d'une lésion cérébrale. » 19° Quand l'électrothérapie, après son application d'essai, prouve que des désordres matériels ont déjà succédé à la névrose, il est nécessaire d'en suspendre, pour le moment, l'application et d'y revenir tous les dix jours pour juger de l'amélioration opérée sous l'action des méthodes résol- C. R., 1861, 2"" Semestre. (T. LUI, N" 10.) 54 ( 402 ) vantes et déterminer le moment favorable pour recommencer cette médi- cation électrique comme base du traitement. » 20" Pendant la suspension de l'électrothérapie, rien de mieux, selon moi, que l'emploi des sudations par l'enveloppement dans un drap mouillé, suivies de douches en pluie et de gymnastique, le malade prenant en même temps de hautes doses d'huile de foie de morue. Cette méthode, à la fois révulsive et tonique, met souvent les malades dans le cas de pouvoir com- mencer avec succès l'électrothérapie. » 21° Quand l'électrothérapie trouve son à propos, je conseille d'em- ployer en n)éme temps des douches seulement d'eau froide et des doses croissantes depuis o^^ooS jusqu'à o^^oS par jour, de sulfate de strych- nine. Je l'ai toujours vue parfaitement supportée et amenant une amélio- ration assez saisissante pour que je ne craigne pas d'appeler sérieusement l'attention des praticiens sur cette thérapeutique, qui n'a été, que je sache, proposée jusqu'ici par personne. » THÉRAPEUTIQUE. — Recherches expérimentales sur l'action physiologique et thérapeutique de In Drosera; par M. E. Ci'kie. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Serres, Andral, Rayer.) « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie le premier résultat de re- cherches, que je compte poursuivre, sur l'action physiologique et théra- peutique de la Drosera, action déjà entrevue au xvili'^ siècle, et que je résu- merai ainsi : » 1° Administrée à des chats pendant un temps prolongé, cette plante a déterminé, chez les deux animaux soumis à l'expérience, la formation de tubercules pidmonaires et le développement anormal de diverses parties du système lymphatique (ganglions lymphatiques, plaques de Peyer, vésicules closes, acinis de la rate, elcl. » 2° Administrée, à la dose de 4 à 20 gouttes d'alcoolature, à des malades atteints de tubercules, elle m'a paru constituer un puissant remède et guérir la maladie, d'une manière presque constante, toutes les fois que l'état général était favorable; confirmant ainsi, pour ce cas particulier, la vérité de la loi des semblables en thérapeutique. » M. Emmanuel (Ch.) lit une Note ayant pour titre : « Propriétés méca- niques du pendule ». Cette Note est renvoyée à l'examen de MM. Morin etClapeyron. ( 4o3 ) ftlÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIOLOGIE. — Rectification d'im passage d'une Note présentée à L'Académie par MM. Joly et Musset ; par M. Pasteur. (Renvoi à l'examen des Commissaires désignés pour le Mémoire de MM. Joly et Musset : MM. Milne Edwards, Regiiault, Decaisne, Bernard.) a Je lis, dans une Note présentée lundi dernier à l'Académie par MM. Joly et Musset, que j'admettais autrefois l'origine spontanée de la levure de bière, et que jai même proclamé cette opinion, en termes très- explicites, dans mon Mémoire sur la fermentation alcoolique. » M. Pouchet m'a déjà adressé un pareil reproche de contradiction avec moi-même. » Je suis bien surpris, je l'avoue, de ces assertions de mes savants anta- gonistes. Non, pas plus autrefois qu'aujourd'hui, je n'ai admis la généra- tion spontanée de la levure de la bière, dans le sens propre du mot. Mais il m'est arrivé, comme à tout le monde, de dire que la levure se forme spou- tanément dans le jus de raisin, dans le moût de bière..., lorsque ces liqui- des sont exposés au contact de l'air ordinaire, voulant par là exprimer le fait brul de l'apparition d'une plante dans un milieu où la plante n'a- vait yjas été semée directement. N'arrive-t-il pas, de même, tous les jours aux naturalistes, de dire que telle plante croît spontanément dans telle contrée, et quelqu'un se méprend-il, pour autant, sur l'opinion que ces naturalistes professent à l'égard de la véritable origine de cette plante? ■> D'ailleurs on va juger du soin avec lequel j'ai cherché à éviter toute confusion de langage. Voici, en effet, la phrase du Mémoire où j'ai em- ployé, pour la première fois, le mot spontané en parlant de la levure de bière : « Enfin, il y a une dernière analogie que je ne dois pas omettre; c'est » qu'il n'est pas nécessaire d'avoir déjà de la levure lactique pour en pré- ') parer : elle prend naissance spontanément avec autant de facilité que la n levure de bière, toutes les fois que les conditions sont favorables. » Et puis j'ajoute aussitôt en note : c Je me sers de ce mot spontanément, comme <) expression du fait, en réservant complètement la question de la généra- » tion epontanée. » [Annales de Chimie et de Plijsique, 3* série, t. LU, p. 4>3.) » En lisant ce passage si explicite, MM. Pouchet, Joly et Musset regret- 54.. ( 4o4 ) teront, je n'en doute pas, l'interprétation très-erronée qu'ils ont donnée à ma pensée. » Quant à leurs autres opinions au sujet de la levure de bière, j'espère publier bientôt des observations qui les éclaireront, si je ne nie trompe, sur la cause de leurs erreurs et de celles des botanistes qui les ont précédés. » M. Bkigon soumet au jugement de l'Académie la description et la figure d'un nouveau baromèlre à siphon. L'auteur, qui a fait usage, dans les Andes du Pérou, pour déterminer les hauteurs de diverses stations, de deux des baromètres le plus habituellement employés pour les déterminations, le baromètre de Fortin et celui de Gay- Lussac, modifié par Bunten, a pensé qu'on rendrait un grand service aux voyageurs si on pouvait mettre à leur disposition un instrument qui, don- nant des indications d'une exactitude suffisante, fût moins gênant à trans- porter et moins exposé aux chances de rupture. La Note dans laquelle il fait connaître la construction et l'usage de cet instrument est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Pouillet et Regnault. M. Er\. Baudrimont adresse deux Notes, i'une « sur le perbronnn-e de phosphore » ; l'autre « sur le bromoxyde de phosphore PBr' O- ». (Renvoi à l'examen de MM. Pelouze et Fremy.) M. Cantagrel présente une Note sur un appareil dont il a exposé le modèle dans la pièce qui précède la salle des séances, et qu'il désigne sous le nom de cosmographe , parce qu'il le croit « propre à servir, dans les cours publics, à l'explication de certaines questions du programme élémen- taire de cosmographie ». (Renvoi à l'examen de M. Babinet.) CORRESPOND AIVCE M. LE Secrétaire perpétuei. présente au nom de l'auteur, M. Giist. Schmidt, un ouvrage écrit en allemand et ayant pour tilie : « Théorie des machines à vapeur ». M. Hiin, qui s était chargé de Iransmottre cet ou- vrage, annonce l'intention de faire prochainement hommage à l'Académie ( 4o5 ) (l'un ouvrage dont la publication l'occupe en ce moment, d un exposé de la théorie mécanique de la chaleur. M. LE Secrétaire perpétuel signale encore parmi les pièces imprimées de la Correspondance une Notice de M™" C. Scarpeilini : « Résultats des observations des étoiles filantes du mois d'août 1861 ; Lettre au Directeur de l'Album de Rome ». Le Bureau hydrographique de Londres annonce l'envoi fait, par ordre de l'Amn-auté Britannique, de la série de ses publications durant l'année 1860. Cet envoi, qui n'est pas encore parvenu à l'Académie, se compose, d'après la Lettre d'annonce, de quatre-vingt-quinze Cartes nouvelles, cinq Cartes corrigées, et de treize volumes d'instructions nautiques. L'Académie royale des Sciences de Gœttingue adresse le IX* volume de ses Mémoires. L'Institut des Ingénieurs civils de Londres prie l'Académie de voidoir bien le comprendre dans le nombre des Sociétés auxquelles elle fait don de ses publications. L'Institut annonce avoir envoyé tout ce qu'il a fait paraître depuis sa fondation, tant sous le titre de Transactions (3 vol. m-Zi") que sous celui de Comptes rendus (18 vol. in-8''), qui sont la forme actuelle de ses publications. L'Académie des Sciences n'a, des Transactions que le l" volume, reçu en i836. Pour les Comptes rendus, elle a seulement seize volumes, le IP et le IIP ne lui étant jamais parvenus. (Renvoi à la Commission administrative.) CHIMIE ORGANIQUE. — Remarques sur la décomposition spontanée du colon- poudre sous l' influence de la lumière diffuse ; par M. M. Bonet (Extrait). « .... Voici le résumé de mes remarques : )) 1° Les échantillons de coton-poudre qui se sont décomposés dans mon laboratoire, sous l'influence de la lumière diffuse, portaient la date de i856, en sorte qu'ils avaient été préparés quatre ans avant sa décompo- sition. ( 4o6 ) M 2° Celui qui se décomposa le premier avait été préparé avec un mé- lange de nitrate de potasse et d'acide sulfurique, tandis que l'autre échan- tillon l'avait été avec le mélange des acides nitrique et sulfurique. " 3° Dans les deux cas la décomposition fut précédée de l'apparition d'une atmosphère rougeâtre ou rutilante, qui se montra bien auparavant de la décomposition complète. » 4° Dans le premier cas la décomposition fut pourtant bien plus éner- gique que dans l'autre^ attendu que le bouchon du flacon sauta, et le goulot lui-même se fendilla dans les deux tiers de sa circonférence, un morceau même sautant avec le bouchon, tandis que dans le deuxième cas le bou- chon resta sur place. » 5" Le résidu fixe de la décomposition était aussi différent dans les deux cas. Dans le premier, il avait tout à fait l'aspect d'une matière qui avait été plus ou moins liquide, attendu qu'on le voyait tout à f^iitbulleux et solide ; tandis que dans le second cas ce résidu était tout à fait compacte, dur, fortement congloméré, élastique, ayant, il est vrai, l'aspect d'une sub- stance plus ou moins gommeuse. La couleur de celui-ci était d'un blanc jaunâtre ou plutôt de paille, tandis que celle du premier était beaucoup plus foncée, rappelant celle du sucre assez caramélisé. » 6° Dans les deux cas les parois des flacons étaient recouvertes en grande partie de petits cristaux d'acide oxalique, comme l'avait déjà remarqué Hofmann. On voyait aussi que le deuxième résidu était pénétré dans plu- sieurs endroits par les mêmes cristaux. » 7° Dans l'atmosphère du flacon dont le contenu se décomposa le der- nier, et dont la capacité était de 3oo centimètres cubes, on découvrit facile- ment une réaction acide des plus prononcées, en même temps que la pré- sence d'une vapeur très-avide d'eau. C'est pour cela que le bouchon et le goulot étaient toujours comme mouillés, rien que par l'eau de l'air. » 8" Après les essais qui furent faits dans cette atmosphère, on démon- tra la présence des acides carbonique eiformique d'une manière évidente, et d'autres essais rendirent très-probable celle du cynnoqène. Il est à regretter qu'on n'ait pas pu confirmer la présence de celui-ci, le peu de gaz dont on pouvait disposer n'ayant pas permis de résoudre plus siîrement la ques- tion. » 9° Tous les essais qui furent faits pour démontrer la présence des com- posés oxygénés acides du nitrogène, et même celle du N0% donnèrent des indications négatives. » io° La matière solide, après avoir été traitée par l'alcool pour en sé^ ( 4o7 ) parer l'acide oxalique, laissa un résidu parfaitement blanc, tout à fait so- luble dans l'eau comme la gomme. » Remarques de M. Cheviieul. Après cette communication, M. Chevreul demande la parole et dit : « J'apprends avec plaisir que M. Boiiet, dans la Note intéressante, communiquée en son nom à l'Académie par M. Pelouze, ait indiqué la lu- mière diffuse comme circonstance de l'altération du pyroxyle; car j'ai con- servé pendant plus de dix ans dans l'obscurité du pyroxyle en poil et en toile, qui paraît n'avoir éprouvé aucun affaiblissement dans son inflamma- bilité. Je saisis cette circonstance pour insister encore sur la nécessité d'ap- précier dans les modifications moléculaires que les corps éprouvent et qui semblent sponlanées, la part que l'influence de la lumière peut exercer alors. Dans mes longues recherches sur l'influence de cet agent dans la déco- loration d'un grand nombre de principes immédiats d'origine organique, j'ai démontré : » 1° Que le plus grand nombre des principes immédiats colorés d'ori- gine organique ne sont décomposés sous l'influence de la lumière que parce que l'air est présent, de sorte que dans le vide, l'azote, l'hydro- gène, la décoloration de ces mêmes principes n'a plus lien, du moins dans des temps égaux; » 2° Qu'on a eu tort de croire que les corps colorés, sous le rapport dont je parle, font exception aux principes immédiats incolores, car j'ai par- faitement constaté que des composés organiques incolores azotés, comme la gélatine, la soie, et des composés non azotés, comme le ligneux, sont sus- ceptibles de s'altérer profondément dans l'air lumineux; » 3° Que dans le procédé de Nicéphore Niepce, l'inventeur de la photo- graphie ou de V héliographie, le vernis sensible étendu sur la plaque mé- tallique exposée à la lumière dans la chambre noire, ne devient insoluble dans le naphte que dans les parties qui sont exposées à la fois à la lumière et à l'oxygène atmosphérique, car dans le vide limage ne se produit pas ; » 4° Qu'il est des composés qui sont modifiés dans le vide sous l'in- fluence de la lumière : tel est le bleu de Prusse qui blanchit d'abord et devient brun ensuite en perdant du cyanogène ou de l'acide cyanhy- drique. » J'ai insisté sur ces faits, parce qu'étant incontestables et montrant qu'en beaucoup de circonstances l'air ne produit certains effets que sous ( 4o8 ) l'iiifliience de la lumière, ils servent de point de départ dans les questions de salubrité quand il s'agit de démontrer la nécessité de la lumière dans les habitations; car telles actions naturelles qui neutralisent ou détruisent des matières nuisil)les à la santé, ne s'accomplissent que sous la double influence 3 4)' Zinc 26,5 27 ,0 » D'après les résultats précédents, ainsi que d'après l'aspect caractéristique des cristaux vus au microscope, il n'est pas possible de douter de l'identité du sel obtenu par la transformation de l'acide propionique, avec le lactate de zinc provenant des fermentations. Nous avons toutefois préparé encore les sels de cuivre et de chaux dont l'examen a confirmé la conclusion dé- duite de l'étude du sel de zinc. » Le sel de cuivre, obtenu par double décomposition entre le sel de baryte de notre acide et le sulfate de cuivre, s'est présenté en petits cristaux prismatiques, peu nets, d'un blanc verdàlre, qui, à 120°, ont perdu 10 pour 100 d'eau. Le lactate des fermentations en renferme 10 pour 100. n Le sel desséché à 120° renfermait 26,4 pour 100 de cuivre; c'est pré- cisément le nombre exigé par la formule G'H^Cu0'. )) Le sel de chaux, à 120°, a perdu 25, i pour 100 d'eau. Le lactacte en contient 2^,8 pour 100, soit 2 H'^ô. » Après dessiccation, il a donné à l'analyse : Expérience. Théorie. Carbone 32,7 33, o Hydrogène 5,o ^,6 Calcium 18, 35 18, 35 >. Il s'était déposé par évaporation en petits mamelons rayonnes présen- tant l'aspect bien connu du lactate ordinaire. .. L'acide bromopropionique se transforme donc, par l'action de l'oxyde C. R., 1861, 2™= Semestre. (T. LIM, K» 10.) 5.' ( 4io ) d'argent humide, en acide lactique, et l'acide oxybutyrique peut être regardé comme l'homologue de l'acide lactique des fermentations, » Ce résultat obtenu, nous nous sommes proposé de préparer l'acide Iiibromobutyrique et de le traiter par 2 molécules d'oxyde d'argent, dans 1 espoir d'obtenir un acide homologue de l'acide glycérique ^'H*ô'. » Lorsqu'on fait agu- 1 atomes de brome sur l'acide monobromobu- tyrique, à une température de i4o à 1 5o°, on voit peu à peu le brome dispa- raître et le mélange se transformer en un liquide limpide légèrement coloré en brun. O produit n'est pas distillable et se décompose lorsqu'on dépasse la température d'ébuUition de l'acide monobromobutyrique. Ne pouvant pas purifier par distillation l'acide bibroniobutyriqtie, nous avons dû traiter le produit brut par l'oxyde d'argent. Après saturation de la liqueur par l'oxyde de zinc, nous avons obtenu une cristallisation d'un sel mamelonné qui a fourni à l'analyse des nombres indiquant qu'il était formé d'un mélange d'oxybutyrate de zinc avec un sel plus oxygéné, probablement le dioxvbu- tyrate cherché. La petite quantité de matière que nous avons eue à notre disposition ne nous a pas permis jusqu'ici de séparer ces deux sels par des cristallisations répétées, ou les acides par des saturations fractionnées. Nous espérons réussir lorsque nous aurons pu les préparer en plus grande pro- portion. » CHIMIK ORGANIQUE. — Sur les combinaisons de [ammoniaque avec les sels de cuivre et de coball ; par'M. Hugo Schiff, de Berne. « Les combinaisons que l'ammoniaque forme avec les sels de cuivre peuvent être dérivées de quatre ammoniums (Am = AzH*) : / Cu ^^ H 'h Cnpriconiiim. Aniiciipiico- nitim. ■' Gu / (.11 1 Az ,. Az „ / <,u=64 H H ' H Cuprosonium. Aniicuproso- iiiiim. ( /.«• ) » Des recherches récentes ont fait connaître les sels suivants des deux, premières de ces bases : Le silicate (AiWCn)' Sri^" (Si = 28), Le wolframiate (AzH'Cu)" W'O* +H'Ô, L'antimoniale (AzH'Cu)'Sb^O' 4-4H-0, Le pyrophosphate. . . (AzH-Cu)* P^ô" +H^O, Le phosphate (AzH'Cu) = CiiP0*, L'arséniate (AzH'Cu)-H AsO* 4- H^ô, L'acétate G^H'(AzH'Cu)©^ -hWO, Le tartrate €'H*(AzH'Cu)'0« » €*H*(AzffAmCu)'0% Lesuccinate G*H' ( AzH' AmCu)'0*. >' On obtient ces sels ou par la solution des sels cuivriques dans l'am- moniaque, ou par la double décomposition du sulfate d'ainicupriconium avec les sels de baryum. » L'éthylamine semble donner des ammoniums correspondants. » Les sels du peroxyde de cobalt, renfermant le radical triatomiqiie €•0'"= 59, donnent aussi des ammoniums triatomiques. On a obtenu les suivants : Go Ha Cobalticonium Az' • Go Amicobalticonium Az' } Am D. (Fuscobaltiaque.) (H' /Go Diamicobalticonium. Az' | Am- E. (Roséo et Purpuréocobaltiaque.) ( H" /Go Azodiamicobalticonium Az' | Am- F. (Xanthocobaltiaque. ) ( H^ ( Az O) / Go Triamicobalticonium Az' < A ( Lutéocobal tiaque . ) (H » Les sels du protoxyde de cobalt, renfermant Co' = 29,5, donnent la 55.. ( 4.2 ) base monoatomiqtie : 1 Co Dlainicobaltosoiiiiiui Az Am" A. iu (jui, sous l'action de l'ammoniaque et de l'oxvgene, forme d'abord la base diatoniique intermédiaire : i(Qo'Q) Oxycobaltonium Az* • Am' 15. « Les sels de B, en s'oxydant, se dédoublent en annnoniaque et la base D, qui, quoique triatomique, partage encore les propriétés bibaslques de B. )) D, par l'ammoniaque, est changée en E, qui forme déjà deux séries de sels : ticls bibasiqiies. Sels iribasiqiies. Az»(GoAm'H')|- 7 Az'(GoAm*H') 1 ^, x^H r ' X^ j ' F 11 rpurécoba Iliaque. Roséocoba Iliaque. tandis que, par l'addition de i équivalent d'ammoniaque, on obtient une base G, qui ne forme plus que des sels tribasiques. » Les sels de F s'obtiennent par l'action de l'acide nitreiix sur E ; ils cor- respondent aux sels bibasiqucs de E : Az="(CoAni-H X^ i^)),.3 Az'(GoAm=H«(Azô))„, H T' x^hT- Piirpiircocoballiaque. Xaiilbocoba Iliaque. » Un irussit facilement à obtenir les sels de E des sels de F ; cette méta- morphose est accompagnée d'un dégagement de vapeurs nitreuses. a II sera démontré plus tard que les combinaisons de l'ammoniafjue avec les sels des peroxyde de chrome, aluminium, iridium et d'autres métaux triatou.iques, laissent se formuler de la même manière, u TÉLÉGltAPlllE l^LECTKlQUIi. — Note sur le nombre iiuiximiim de signaux lélé- cjrnpliujues élénienlaires qu'on peut Irjnsntettre, dans un temps donne, (ut moyen de l'appareil Morse; par M. C-M. Guim.e.miw ic Le système télégraphique du D"' Morse est aujourd'hui généralement employé pour les counntinications à des distances quelconques. Ses appa- ( 4i3 ) reils, lecommandables [tar leur grande simplicité et la solidité do toutes leurs pièces, exigent en moyenne trois émissions de courant pour une lettre. J'ai pensé qu'il serait intéressant pour la télégraphie électrique de rechercher quel nombre maximum de signaux élémentaires, et par con- séquent de mots, le récepteur Morse peut donner dans une minute quand la transmission est faite par un fil île ligne de 3oo à looo kilomètres. M. le vicomte de Vougy, directeur général des ligues télégraphiques, toujours prêt à seconder les travaux utiles, m'a fourni tous les moyens dont il disposait pour réaliser ces expériences. » IjCs faits suivants résultent, en grande partie, des lois relatives à la lenteur de la décharge, signalée par nous des l'année i85/i et confirmée par nos dernières recherches. » Pour mauipulateiu', j'ai fait usage d'un petit transmetteur autoni.i- tique portant deux mots seulement, France, Paris, qui, dans l'alphabet Morse, représentent la moyenne des mots français. J'ai transmis trente fois dans une minute ces deux mots au moyen d'un fil de S^o kilomètres, pas- sant par le Mans et Lisieux. Les deux extrémités de ce fil aboutissaient au poste central, dans la terre, en deux points différents, de telle manière que je pouvais à la fois transmettre et recevoir. Le 27 janvier dernier, |)ar une forte pluie, quoiqu'il n'arrivât à l'extrémité de la ligne que la septième partie du courant, j'ai transmis facilement, par le même fil, vingt fois les deux mois, c'est-à-dire quarante mots par minute. » Pour éviter l'objection du retour du courant parla terre, des essais semblables ont été répétés sur la ligne de Paris à Nancy, d'environ 36o ki- lomètres, avec une communication à la terre dans chacune de ces villes. Je transmettais de Paris, et M. Emile Burnouf recevait à Nancy, au moyen d'un appareil Morse à grande résistance construit par M. Digney, qui dé- roulait 4 mètres de bande de papier par minute. » Nous avons pu, le :io et le 9.3 du mois d'août dernier, par nu beau temps, porter la transmission successivement de trente-six mots à soixante par minute; elle se faisait même encore passablement à soixante-douze mots. Lorsque nous ne faisions que des points, nous en obtenions qua- rante par seconde, en produisant ainsi 2400 fois par miniUe le signal élé- mentaire le plus simple. » Le 3o août, j'ai opéré sur un fil du Havre, de 45o kilomètres, avec une pile de 3o petits éléments Bunsen; j'ai transmis soixante-quinze mois par minute. En réunissant ce fil à celui de 670 kilomètres, de manière a former un circuit unique de J020 kilomètres, j'ai obtenu de trente à trente- ( 4'4 ) six mots par mimile ; mais il a fallu porter à loo le nombre des éléments Btmsen. » Le transmetteur est formé de quatre roues de laiton de aS centimètres de circonférence portées sur un même axe : Tune produit les points, iautre les traits; les deux autres déchargent le fd après la production de chaque signal élémentaire. Les surfaces métalliques qui établissent les contacts ont la forme d'un trapèze à deux angles droits, dont le côté adjacent à ces angles est parallèle à l'axe de l'appareil. Quatre ressorts pressent la surface de ces roues et établissent des contacts dont la durée varie pour une même vitesse uniforme de rotation, suivant qu'on les pousse des parties larges vers les parties étroites des lames trapézoïdales. De cette manière, on modifie à vo- lonté le rapport qui existe entre la durée des contacts et le temps qui s'écoule entre deux contacts successifs. » Pour un même fil, le rapport qui donne la transmission la plus rapide change suivant l'isolement de la ligne : on doit le diminuer quand l'isole- ment est bon, et l'augmenter quand la perte est grande. L'appareil per- mettant d'ailleurs de faire varier ce rapport à volonté, on peut toujours arriver à une grande vitesse de transmission. » Par un beau temps et avec ini bon isolement du fil de 5^o kilomètres, si la décharge ne fonctionne pas, la transmission ne peut être portée qu'à trente-six mots par minute. Lorsqu'au contraire on met en jeu les roues de décharge, le nombre des mots peut être aisément élevé à soixante. » Par la pluie ou avec un mauvais isolement, le fil perdant spontané- ment sa charge électrique, les roues de décharge cessent d'être nécessaires; mais alors il faut faire usage d'une source électrique plus abondante. Néan- moins la transmission n'est ni aussi sûre ni aussi rapide que dans le pre- mier cas. >• Lorsque le temps est humide et la perte du fil très-grande, la pile de Daniell ne suffit plus à une transmission rapide; il faut employer des élé- ments Bunsen dont le zinc présente une surface égale ou peu inférieure à I décimètre carré. J'ai observé qu'à tension égale la pile de Bunsen donne une meilleure transmission que la pile de Daniell, même lorsque le fil est assez bien isolé. Mes expériences relatives à la propagation montrent en effet que, dans un temps donné, au bout du fil de ligne, le courant atteint une intensité déterminée plus rapidement dans le premier cas que dans le second. o La transmission de soixanle-quinzc mots est environ six fois plus rapide que celle des employés, qui est évaluée à douze ou quinze mots par minute. ( 4i5 } » On ne pourra évidemment obtenir ces grandes vitesse de transmission qu'au mojen d'un manipulateur automatique disposé de manière à per- mettre de varier à volonté le rapport de la durée des contacts aux inter- valles de temps qui les séparent et à favoriser la décharge du fd dans des limites convenables. » ASTRONOMIE. — Observation, le 28 août 1861, de (a planète découverte l<- g septembre 1857 (Pseudo-Daphné) ; Lettre de M. H Goi.dschmidt. i< La découverte de la planète Daphné a été faite par moi le 0.1 mai i856, en cherchant la grande comète de i556. La planète se trouvait déjà danj^ sa quadrature, et l'observation devenait de plus en plus difficile au crépus- cule. Les éléments, basés seulement sur plusieurs jours d'observations, n'ont pu donner exactement sa position pour sa réapparition; je me suis longtemps occupé de la chercher pendant l'été iSSy à laide des éphémé- rides calculées par M. Pape , et j'ai en effet trouvé une planète le g sep- tembre 1857, non loin de la place indiquée. Les calculs de M. Schubert néanmoins avaient prouvé qu'elle était nouvelle et non Daphné; elle a été désignée jusqu'aujourd'hui sous le nom de Pseudo-Daphné. Mes recherches d'après les éphémérides de M. .Schubert sont restées sans résultat dans l'hi- ver de i858. Grâce aux éphémérides hypothétiques du D"^ Luther de Berlin, et à l'aide de la belle carte de Berlin dressée par le D"' Henclie, à Driesen, je suis parvenu à redécouvrir Pseudo-Daphné après une recherche de trois mois, le 27 août dernier. Comparée à l'étode n° 39626 de T.alande, j'ai pu obtenir la position suivante : 28 août 1861, 10'' 17'". Temps moyen de Paris. S, 26^ 25'° 5'. Dérlin. aiitr. 6° 48' 5". Mouvement diurne en B — 12*; en décl. — 8'. i> Ce mouvement s'accorde avec l'éphéméride du D' Luther, qui n'avait pas cessé non plus de chercher cet astre à son observatoire de Bilk. » M. Bizio (Barth.) adresse de Venise une Note en réponse à une nouvelle réclamation de priorité de M""* veuve Fusinieri en faveur de .son mari (voir le Compte rendu de la séance du 24 septembre 1860. << Ma Dynamique chimupie, contenue en deux gros volumes, est fondée sur la corrélation de la force répulsive avec le poids des équivalents ou molécules des corps, et leurs propriétés physiques et chimiques. A l'aide (4i6) de ce principe, j'ai expliqué tous les phénomènes chimiques et physiques. . . . Comme je désire qu'on tranche enfin cette discussion misérable, j'engage M"* veuve Fusiniori à citer précisément l'ouvrage et les pages où son mari a traité de corrélation, où il a traité de relation de la force répulsive avec la masse et la densité des équivalents ou molécules des corps. Qu'elle nous indique où sont, comme dans mon ouvrage, les Tables qui démontrent que plus est petite la masse de la densité des équivalents, d'autant plus grande est toujours l'action chimique, et vice versa; ainsi que je peux conclure que l'action chimique est inversement proportionnelle à la masse et à la densité des équivalents. Et comme dans ce principe seulement con- siste le mérite de la doctrine dynamique, et le changement qu'elle apporte dans le champ de la science chimique, quand M"*" veuve Fusinieri ain'a prouvé que son mari a découvert avant moi l'importance de ces faits réels, je me tiendrai pour battu et je n'ajouterai pas un mot pour ma défense. « (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés : MM. Pelouze, Dumas, Regnault.) M. Cox WoRTHY adresse une nouvelle Note intitulée comme les précé- dentes : « Notre système solaire » . (Renvoi à l'examen de M. Faye, déjà chargé de prendre connaissance des trois premières communications.) La séance est levée à 5 heures. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 2 septembre 1861 les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'académie; 1' semestre, n'-Q; in-4°. Traité complet de In distillation des principales substances qui peuvent Journir de l'alcool; par M. Païen; a^édit. Paris, 1861; 1 vol. in-8°. ■ aao «. I COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIEIVCES. SÉANCE DU LUNDI 9 SEPTEMBRE 1861 PRÉSIDENCE DE M. DUHAMEL. aiEMOIRES ET COMAIinVICATîOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Secrétaire PERPÉTUEL dépose sur le bureau un exemplaire du dis- cours prononcé à l'inauguration de la statue de Thenanl, à Sens, le 20 juil- let 1861, par M. Balard, Membre de l'Académie des Sciences. GÉODÉSIE. — Sur In réfraction terrestre ; par M. Babl\et. « Voici la démonstration de la formule que j'ai donnée dans le dernier numéro des Comptes rendus. » Imaginons un faisceau de rayons marchant horizontalement et résul- tant d'une onde qui, au point de départ, serait dans un plan vertical per- pendiculaire à la direction des rayons. La partie supérieure de cette onde se propageant plus vite dans un air moins dense que la partie inférieure, le plan de l'onde s'inclinera graduellement, de sorte que la partie supérieure de ce plan devance un peu la partie inférieure, et les rayons qui sont donnés par des lignes normales à l'onde seront des courbes légèrement concaves vers la terre. » Le peu de courbure de cette trajectoire fait que dans toute la marche du faisceau il y aura sensiblement la même différence de densité entre l'air que parcourt le dessus du faisceau et l'air que parcourt la partie inférieure. C. R., 1S61, 2'»<' Semestre . (T. LUI, Koll) 56 (4i8 ) L'onde et les rayons s'inclineront donc et se conrberont (l'iine quantité proportionnelle à l'espace qu'ils parcourent. Ces rayons suivront donc une lirconférence de cercle. En moyenne on trouve ce cercle ayant un rayon quinze fois plus grand que le rayon de la terre. » Dans la tliéorie de l'émission, un rayon individuel lancé horizont;i- lement est attiré en bas par l'excès de densité de l'air inférieur sur la den- sité de l'air supérieur. Alors sa vitesse horizontale reste constante; mais au bout d'un certain trajet le carré de sa vitesse se trouve égal au carré de sa vitesse horizontale primitive plus le carré de la vitesse verticale engen- drée par l'action du milieu. Cette dernière action étant proportionnelle au trajet décrit, ou, si l'on veut, au temps pendant lequel cette action a pu s'exercer, il s'ensuit que dans cette théorie comme dans l'autre l'inflexion du rayon sera en rapport constant avec le chemin parcouru, ce qui carac- térise la marche circulaire. » On sait d'ailleurs que, pour tout ce qui rapporte à la direction des rayons, les deux théories conduisent exactement aux mêmes résul- tats. La théorie des ondulations, qui considère ici une onde dont le haut et le bas sont bien distincts, me servira exclusivement. ■• Soit a le trajet effectué par la partie uiférieure ou pied du plan rie l'onde, la partie supérieure de l'onde qui voyage dans un air plus rare devancera un peu la partie inférieure de l'onde, et si l'on désigne par a' le chemin un peu plus grand parcouru par le haut de l'onde, a'— a sera la ([uantité dont la tète du plan de l'onde en aura devancé le pied. Si l'on appelle h la hauteur ou épaisseur de l'onde ou faisceau de rayons, l'onde se sera inclinée d'un angle très-petit, mesuré par — On peut dire aussi que les rayons se seront courbés d'une quantité /', qui est la réfraction ter- restre et qui a pour valeur Toute la question est là. Le reste n'est plus qu'une suite de transformations d'après les principes les plus ordinaires de l'oplique. » Avant d'aller plus loin, consiflérons a' et a comme des arcs de cercle concentriques, X étant le rayon de l'arc a, et par suite X-H /tétant le rayon de l'arc a'; alors la courbure ou réfraction r sera l'angle au centre commun des arcs a' et a; on aura donc à la fois r = — et r = X X ( 419 ) ou bien rX = rt et /X + rh = n . En retranchant n de n', il vient n' — a = vh d'où j r n' — (l comme précédemment » A !a rigvieur, l'onde à son départ n'est pas tont à fait dans les mêmes circonstances qu'à son arrivée après les trajets n' et o, car elle est verticale en partant, et à l'arrivée elle est inclinée d'un très-petit angle — - — par rapport à la verticale. On pourrait donc négliger à priori de tenir compte de l'effet presque nul qui en résulte pour la ditférence des densités de l'air en dessous et en dessus de l'onde ; mais, pour n'y plus revenir, je remar- querai que si r est l'inclinaison de l'onde sur la verticale du point d'arrivée, la verticale de ce point qui traversera ce faisceau dans toute sa hauteur sera telle, que, multipliée par cosr, elle donne l'épaisseur h de l'onde. Or le cosinus d'un très-petit angle ne diffère de l'unité que d'une quantité petite du deuxième ordre. Il n'y a donc pas lieu de s'occuper de l'effet de ce léger changement d'inclinaison comme influant sur l'épaisseur verticale de l'onde. » Voyons maintenant à évaluer Si l'air est à zéro et à la pression normale N = o"", 76, son rapport de réfraction est /« =: 1 ,000 294, en sorte que m — i =: o, 000 294. A une pression B et à température t^ ce rapport de réfraction devient , . B 1 1 + [m — I ) r: 5 a étant le coefficient de dilatation de l'air pour 1° centrigrade (on a sen- siblement « = ô — ' fraction commode pour les calculs). Nous prendrons B et f pour la pression et la température de la partie inférieure de l'onde. Alors la partie supérieure, qui est plus élevée que le dessous d'une hau- 56.. ( 420 ) teiir h, aura une pressiou barométrique moindre que ce dessous d'iuie quantité égale à une très-petite colonne de mercure vj équivalente à une hauteur d'air h pris à /" et à une pression B. Le dessus de l'onde voyagera donc dans un air dont la pression sera B— /j, vj étant excessivement petit. De j)lns, l'air diminuant de température à mesure qu'on s'élève, la température de l'air que parcourt le dessus de l'onde ne sera pas t, mais bien t diminué de la très-petite quantité ô, qui est la diminution de tempé- rature correspondante à l'élévation h, laquelle mesure l'épaisseur de l'onde. La température de l'air pour le haut de l'onde sera donc t — Q. \\ s'ensuit que le rapport de réfraction de l'air que traverse le haut de l'onde sera , s B — >i I tandis que pour le bas de l'onde ce rapport de réfraction était , B I or, d'après la théorie, les deux chemins a' et a étant en raison inverse des rapports de réfraction, on aura n .a . . \ + {m — \)- i + ( /h — i ) ■ N I + af ■ ^ '' N 1 -f- X (< — 9) ïj et 6 étant excessivement petits, le dernier terme de cette proportion devient en négligeant à l'ordinaire les termes du second ordre /j et 0. Pour en finir de suite avec ïj et 6, il est évident que v; étant la petite colonne de mercure réduite à zéro, équivalente à une colonne d'air /; à <° et à B de pression, on aura _ A R I d étant la densité du mercure rapportée à celle de l'air prise à zéro (on peut prendre â= io5io). De même, soit M la quantité dont il faudrait s'élever dans l'air pour avoir une diminutioii de température égale à i" cen- tigrade dam In localilé et au moment de iobservation, on aura pour luie hau- ( 4ai ) t(uir 11 une cliiniimtioii de tempér;iliire 5 = — • On voit que celte cliiuiuu- lion Q de température, qui rend l'air plus dense, agit en sens contraire de l;i diminution /) de la pression qui rend l'air moins compacte et moins réfringent. Du reste, l'opposition des signes dans Texpression 1 + [m — i) ,. [m — i) - — ; 1- (m — 1) - , r: uidique assez cet antagonisme très-important, et qui, je pense, n'a encore été introduit par aucun auteur dans la formule des réfractions terrestres. Mettant /( B I r 1^ n = -, T, et 5 = — f/ N I -H y.t M dans le dernier ternie de la proportion ci-dessus, il vient , , B I , X B I a . n \. I + [m — i - . i + [m — r) - ■ — , , /( B I , B yJi de là , , - A B I , , B aA , X B 1 a — a . a . . [m ~ \]- —, — [m — i - =7-7 . \ + [ni — ï]- , , A B I , , B ah -('"-' b N^ (Tin^ + ('" -On m(, + zo'- » Le troisième terme de cette proportion est une quantité très-petite à cause du facteur m — 1 qui est égal à 0,000294, et plus petit que o,ooo3. Or le carré de o,ooo3 serait 0,00000009, quantité tout à fait négligeable. Quant au quatrième terme, qui est égal à l'unité plus une quantité très- petite, on remarquera qu'en négligeant les termes en [m — i)^, le troisième terme de la proportion, qui est une quantité très-petite, étant multiplié ou divisé par l'unité plus une quantité très-petite, ne changera pas de va- leur (*). Ainsi la proportion se réduit à , , A B I , , B a/( a — n : a :: (ni — j) - -— -, — [m — 1 - -— ; i . (*) Soient 0 et e' deiis quantités très-petites, on a e (i + e') = i -h £=' = £ et ; = e — se' = e. ( 422 ) On aura donc n — a I r = ■ — ; — = n lut . B l__ /_i a^\ " N (1 + aty \Nrf u)' Cette expression de r est indépendante de h. Ainsi, quelle que soit l'épais- seur verticale du faisceau lumineux, la réfraction sera toujours la même. Il serait bon de conserver l'expression sous cette forme, qui donne élégam- ment et directement la réfraction en nombres pour une distance a exprimée en mètres. Pour avoir cette réfraction en secondes, il faudrait luullipiier j)ar 206265, et Ion aurait en secondes /• = 2o6jl65 .a (m — i) - -, -, r—, — — ) • On compare ordinairement la réfraction r à l'arc terrestre compris entre les deux points de départ et d'arrivée du rayon. Pour cela, en appelant s l'angle au centre de la terre compris entre le signal et l'observateur, on remarque que l'on a a = B.S [R étant le rayon de la terre); alors, en appelant n le rapport -, il vient n = '- ^K{m - i) ? ^^-^ (^^ - ^ Faisant R = 6370300", N = 0,76, m — 1 = 0,000294, 1 1 et. =■ ^ et f/=io5io, 0000 on a 6,867', r B I / o-c- 6,86 - = ^ = -= — z? ; z, 0,234b „ .1 0,76 (i 4-ai)' \ M C'est ce coefficient qui, en moyenne, est -^ ou 0,0667. ^elambre adop- tait 0,08. Maskelyne et plusieurs observateurs du siècle dernier prenaient — Tous s'accordent à reconnaître que ce coefficient est très-variable, et qu'il est bien plus inconstant la nuit que le jour. Ces circonstances et bien d'autres se déduisent de l'influence qu'exerce le nombre M sur la réfraction. Si l'on ( 423 ) opérait dans un long tuyau fermé ou dans un long souterrain où la tem- pérature fût uniforme, la réfraction serait beaucoup plus forte que -^ ou — 1 puisqu'elle serait alors proportionnelle à o,23/|5, et qu'au lieu d'une réfraction de 4" on de 6" pour une distance de i852 mètres, qui font une minute d'arc terrestre, on aurait environ a6". » Il reste à examiner le cas où la direction du rayon fait un angle sensible avec l'horizon. Soit / cet angle, h étant toujours l'épaisseur du faisceau ou la perpendiculaii'e counnune au rayon le plus haut et ;ui rayon le plus bas, on remarquera que cette ligne h n'étant pas verticale, le haut et le bas ne diffèrent pas en hauteur de la quantité h, mais seulement de h cosi, et que, par suite, pour refaire tous les calculs précédents, il suffirait de rem- placer h par h cosi dans la valeur de a' — a. Ainsi, a étant le trajet du rayon incliné, on aura la réfraction /•, qui est toujours — - — 5 par l'ex- pression , s .B I / I r= a [m — ijcos/: N ; i-i-tity \N(/ Si l'on remarque maintenant que rzcosz estla projection de a sur l'horizon, c'est-à-dire l'arc terrestre 5, entre le signal et l'observateur, on aura R^ = rt cosi, d'où r . B I / I a \ - = n=^ Mm - 0^(7^^. (^, - ^j- » Le coefficient n est donc le même que dans le cas du rayon hoiizontal. Pour une même distance a du signal, la réfraction ou courbure du rayon est moindre, mais cette réfraction r étant comparée à un arc terrestre qui est plus petit que a, le rapport reste le même. On voit d'ailleurs que si le rayon était vertical, la réfraction r devrait être nulle, ce qui, en effet, ré- sulte de ce qu'alors on aurait i =: go" et cos/=o. En mettant le plus possible de nombres dans la formule et en ne laissant ( 424 ) en lettres algébriques que les quantités variables, ou aura B I / „,^ G,867\ B On peut observer que la valeur —g peut être prise soiivoul couinie égale à I, mais nour le coefficient on ne peut prendre ^ = o qu'eu s'écar- tant trop des valeurs moyennes de la température de l'air. Prenons donc ^ = 10" centigrades, alors le coelficient devient 1 + TT 3oo 110 3i I ' opérant la multiplication des coefficients o,2345 et 6,867 P'"" '^ carré de cette fraction, ils deviennent respectivement 0,2182 et 6,3go; alors on a, pour B = o'",76 et i = 10°, Q 6 , 390 n = 0,2182 ^■ On pourra employer cette formule simplifiée pour étudier la marche des réfractions en général. Ici, pour avoir «= -^ = 0,0667, '^ faudrait que M fût égal à 6"',36o , o,i5i5 ' » Le coefficient moyen delà réfraction terrestre étant 0,0667 ou —p qui est bien plus petit que 0,2182, on voit que le terme ' • -, qui dépend du dé- croissement de la chaleur, est très-influent. Ainsi la réfraction est donnée par la différence de deux termes beaucoup plus grands qu'elle, et indépen- dants l'un de l'autre. Il doit donc en résulter de grandes variations pour la valeur de n, comme le donne d'ailleurs l'observation, A mesiue que l'air se refroidit la nuit près de la terre, M diminue et la réfraction croît au point d'être plus que double de la réfraction du milieu du jour. Enfin, quand il arrive que le froid de la terre se communique à l'air et que la ( 425 ) température va en augmentant avec la hauteur, alors le terme ' ^ devient positif et la réfraction atteint des valeurs considérables telles que n = - ou même n = -■ J'ai déjà fait remarquer que pour M = 29", 3 la réfraction est nulle et que pour M < 29™, 3 la réfraction est en sens contraire et que la trajectoire du rayon est convexe vers la terre, d'où résulte le mirage. » La valeur du terme qui a M pour dénominateur établit déjà que la température de l'air près de la terre décroît beaucoup plus rapidement que ce qu'indiquent les ascensions aérostatiques qui dorment un décroisseuient de i" centigrade pour 300 ou 220 mètres en prenant la moyenne des lempé- ratures extrêmes. Si l'on voulait donc faire d'utiles expériences surla réfrac- tion terrestre, il faudrait avec de petits ballons captifs mesurer pour de faibles hauteurs l'abaissement de la température de l'air. Mais si les deux stations étaient à des hauteurs différentes, on prendrait pour B la moyenne des deux pressions barométriques, pour t la moyenne des deux températures, et ce qui serait surtout avantageux ici, c'est que la différence des hauteurs des deux stations, divisée par la différence des températures, donnerait en même temps la quantité M qui répond à un abaissement de 1° dans la température de l'air pour la couche atmosphérique que traversent les rayons. » ANATOMIE, PHYSIOLOGIE, CHIRURGIE. — De [a régénération des tendons; par M. JoBERT DE Lamballe. i Les artères arrivent-elles en traversant les gaines tendineuses ou par d'autres voies? » On peut établir en principe que les tendons ne reçoivent qu'indirecte- ment des vaisseaux, et que le sang qui les nourrit leur parvient plus encore par les cIimix extrémités d'insertion musculaire et osseuse que par l'inter- médiaire des gaines. Le tendon d'Achille seul m'a paru recevoir directe- ment des vaisseaux. J'ai vu deux branches artérielles du volume d'im fil de soie s'y distribuer |)ar sa face postérieure; encore faut-il ajouter que dans plusieiu's cas elles ne parvenaient jusqu'au ti.ssu tendineux cju'après avoir alimenté le tissu adipeux voisin. » Enfin j'ai presque constamment observé une branche d'une artère cal- canéenne qui, de même qus les précédentes, avant d'arriver au tendon, se ramifie dans le tissu adipeux. L'examen anatomique démontre encore que la partie des tendons qui est en rapport avec les articulations, reçoit une quantité de vaisseaux beaucoup plus considérable que les parties éloignées des jointures. » C'est ainsi que les tendons très-longs et grêles qui sont revêtus par une membrane lisse et lubrifiée par un liquide onctueux, ne reçoivent qu'im très-petit nombre de vaisseaux nourriciers : tels sont, par exemple, les ten- dons des longs fléchisseurs des doigts, et certains tendons fléchisseurs et extenseurs des pieds. Au contraire, les tendons qui sont entourés par une lame cellulaire, ceux ([ui sont largement épanouis et fixés autour d une grande articulation, comme au genou, au coude, à la partie antérieure et postérieure du cou-de-pied, reçoivent une remarquable quantité de vais- seaux. » En un mot, partout où se rencontrent une gahie cellulaire forte, des ( 429 ) muscles puissants, des cordons tendineux considérables, là aussi se présente une vascularisation notable. » On peut établir trois catégories dans le mode de distribution des vais- seaux aux tendons. » Voici, en peu de mots, les traits les plus remarquables que présente chacune de ces catégories. Dans la première, qui se rapporte surtout aux tendons volimiineux, à gaine épaisse, et se rattachant à un grand nombre de fibres musculaires, les vaisseaux arrivent au tissu du tendon par le pé- rioste, ou par le muscle d'où le tendon dérive. On observe, en effet, en étudiant la disposition des vaisseaux musculaires, que ceux-ci, par une dis- tribution ascendante et descendante, tendent à gagner du centre aux deux extrémités terminales du muscle. o Ce mode de distribution se peut suivre d'autant plus loin que les fibres musculaires descendent davantage sur le tendon, et que la gaîne de celui-ci est plus épaisse, comme on le voit aux tendons du crural antérieur, du triceps, des jumeaux et soléau'es réunis. Dansées cas on voit distinctement les vaisseaux qui ont accompagné les fibres musculaires gagner la super- ficie du tendon, s'enfoncer ensuite dans sa profondeur et s'y ramifier sous forme de conduit tres-fin et très-délié. » Dans la seconde catégorie, qui comprend les tendons longs, aplatis, protégés par une expansion aponévrotique doublée d'un épanouissement cellulaire, on peut mieux constater le mode d'arrivée des vaisseaux qui par- viennent au tendon par son insertion osseuse. » Les artères articulaires sont celles qui généralement fournissent des ramuscules pour cette destination. » Tantôt on voit ceux-ci parvenir directement et immédiatement aux tendons; d'autres fois, après s'être ramifiés dans le périoste, ils gagnent le point d'insertion des fibres tendineuses, et là, lorsque l'injection a bien réussi sur le cadavre, on est frappé, en général, de l'abondante vascularisa- tion de cette partie du cordon tendineux. Cette vascularisation est du reste en rapport avec celle de la membrane d'enveloppe des os. » C'est chez les enfants et les jeunes sujets que cette disposition est surtout très-prononcée. » La troisième catégorie est formée par les vaisseaux qui se rendent aux tendons par l'intermédiaire de leurs gaines d'enveloppe. » Deux cas se présentent dans le mode de distribution. Lorsque la dou- ble gaîne cellulo-fibreuse, serrée, est pour ainsi dire collée aux tendons, les ( 43o ) vaisseaux qui s'y répauileut parviennent pioniptement et direclemenl à relui-ci, quoique par des réseaux cxtrèmcuient fins. Lorsque au contraire le tendon glisse dans une gaine séreuse, lâche, les vaiçseaux semblent se ter- miner dans cette même gaine, et l'on n'eu |)eut suivre qu'tni très-petit nombre jusqu'au tendon lui-même. » C'est ainsi que l'on voit à peine quelques vaisseaux dans les longs tléchisseurs des doigts. » En résumé, ce (jue je viens de dire sur les vaisseaux des tendons peut être formulé dans les propositions suivantes : )i i" La vascularisation des tendons est très-variable. )) 2" Elle est d'autant plus grande que le sujet est plus jeune. u 3° Elle est plus grande aussi dans les tendons qui entourent les articu- lations larges, et enveloppés d'une double membrane fibro-cellulaire, que dans ceux qui sont longs et revêtus d'un sac séreux ou d'une bourse niti- queuse. i> 4" Les vaisseaux arrivent aux tendons : 1" Par le muscle, a" Par le périoste, 3° Par les gaines proprement dites. » 5" Les vaisseaux provenant du muscle sont jjIus considérables que ceux des autres origines. >■ Ajoutons que si on voit les vaisseaux se répandre à la surface des ten- dons, et que si on peut s'assurer qu'ils pénètrent dans leur substance, ce n'est qu'avec la plus grande difficulté qu'on peut les suivre dans la profon- deur de celle-ci, surtout lorsque les fibres tendineuses sont trés-ra|)pro- chées entre elles, et là où le tendon éprouve un frottement considérable, la délicatesse des vaisseaux devient si excessive, qu'on est tenté de dire qu'il n'y en a pas de traces. « ASTKONOMIE. — Sur la noinciiclalurc du ^jstùuie dca jjclilcs jjlanèles ; par M. Le Verrier. a M. Le Verrier expose à l'Académie ses doutes relativement à l'utilité de donner des noms à chacune des nouvelles petites planètes, doutes quil a déjà consignés dans la INote suivante, insérée au Bulletin quolidien de [Qb- servuloire, \e 18 mars dernier. '( En présence de la découverte incessante de nouv elles |)lanètes, dont le ( 43. ) n nombre païaà destiné à s'accroître indéfiniment, on se demande s'il y h nti- » iité à continuer de leur donner des noms particuliers. Mous inclinerions » aujourd'hui à penser le contraire. >' A une autre époque, nous avons cru qu'il pouvait être utile de niaïu- " tenir les noms particuliers, et que cela serait peut-être agréable aux au- >' teurs des découvertes des planètes. Mais il est clair qu'on potn-rait les sup- » primer et remplacer ce mode de désignation par un autre qui, se liant » intimement au précédent, ne serait pas moins agréable aux astronomes. » Ainsi, par exemple, (s) Hind, ® Graham, (n) Luther, @ Chacornat, 1) @ Goldschmidt, (§) Gasparis, @ Tempel, paraîtraient une désignation » suffisante qui aurait l'avantage de se continuer naturellement, et qui coii- r> serverait à l'auteur de la découverte la considération qui lui appartient. )' Peut-être y aurait-il encore avantage à faire intervenir la mention de I o'- ia » distance moyenne au Soleil. » Nous n'alfirmons d'ailleurs rien dans ime matière où l'avis général " peut seul faire loi. Peut-être les astronomes à qui nous devons les décoii- » vertes des petites planètes voudront-ils bien porter leur attention su; » ce sujet; nous aimerions à connaître leur opinion. » » Cette ouverture si réservée n'a point été favorablement accueillie; ou s'est généralement prononcé contre tout changement de la marche suivie jusqu'ici, et dans l'une des dernières séances de la Société Astrono- mique, M. Hind a résumé les objections dans une lecture dont il est néces- saire de reproduire les termes : « Dans une Note insérée au Bulletin du i8 mars dernier, dit M. Hmd, »> M. Le Verrier a dirigé l'attention sur la nomenclature du groupe des » planètes situées entre Mars et Jupiter, et dont le nombre s'accroît mijoiii- » d'hiii si rapidement; et il suggère qu'au lieu de continuer de donner k « chaque planète un nom particulier, il suffirait, pour les distinguer, de « mentionner le numéro d'ordre de la découverte avec le nom de son » auteur. » Ce système ne saurait en aucune manière être reçu aujourd'hui, sans » qu'on eût à consulter toujours inie Table où les noms en usage actuel- » lement seraient l'argument et les numéros de suite, avec les noms des dé- fi couvreurs, l'équation. Personne, je pense, ne pourrait, en se fiant à sa » mémoire seule, être sûr de ne pas se tromper en associant tel numért » d ordre avec tel nom d'astronome. 11 y aurait des méprises continuelles, » et nous serions exposés à des embarras et à des pertes de tem|}s pont ( 432 ) » décider de quelle planète il s'agirait dans un cas donné. De plus, » le véritable numéro d'ordre d'une planète |ient rester sujet au doute )> pendant des semaines ou même des mois entiers, ainsi que l'histoire des » astéroïdes l'a déjà prouvé plusieurs fois. La dernière planète de M. Luther, » Léto, a été d'abord désignée sous le n** 67 dans les Bulletins et dans les » Aslronomische Nnclirichlen; mais la 67* planète est réellement Asia de » M. Pogson; la constatation de sa découverte fait avancer d'une unité les » nombres adoptés en Europe pour les trois planètes suivantes. Des cir- » constances semblables pourraient certainement arriver encore. ...» » Je prie mon excellent ami de Londres de vouloir bien remarquer qu'il .s'est arrêté à quelques difficultés de détail qu'on lèverait aisément, mais qu'il ne sest occupé en rien de mon objection fondamentale. J'ai dit : « eu » i^résence de la découverte incessante de nouvelles planètes dont le nombre » paraît destiné à s'acaoître indéfiniment. « M. Hind a traduit les mots sou- lignés, par ceux-ci : « dont le nombre s'accroît aujourd Inii SI RAPIDEMENT (so rapidly) ». La pensée est toute différente. » Le nombre des petites planètes connues s'accroît aujourd'hui rapide- ment. Néanmoins, si l'on suppose que ces découvertes auront une limite ' assez prochaine, on peut assurément dénommer chacun des individus du groupe. Mais si l'on admet que ces individus sont en nombre illimité, et que les découvertes continueront indéfiniment, c'est-à-dire n'auront pas de terme, la dénomination individuelle de cette suite de petits astres sera évidemment impossible. Tôt ou tard il faudra s'arrêter dans la voie où l'on est engagé, et dès lors le plus tôt sera le mieux. » Tel est le point essentiel du débat, celui sur lequel il eût fallu insister, loin de l'omettre entièrement. Sous une question de mots se cache une c{ues- tion fondamentale pour la constitution de notre système. Je prie donc mes collègues de vouloir bien nous dire s'ils considèrent les petites planètes comme éfant en nombre limité ou illimité, et quels sont les motifs de leur opinion. » Les asironomes qui se sont occupés de la recherche des petites planètes, ne nous ont transmis jusqu'ici que le fruit immédiat de leurs travaux. Il y aurait un grand intérêt à ce qu'à l'avenir ils fissent connaître exactement les portions du ciel qu'ils ont étudiées avec soin, mais sans succès, dans une nuit donnée, .soit qu'ils n'aient reconnu aucun astre nouveau, soit qu'ils soient tombés sur une petite planète, mais déjà antérieurement cataloguée. On en pourrait peut-être déduire des conséquences importantes sur le nom- ( /i33 ) hrc probable des planètes d'une grandeur domiée; et d'ailleurs on assnie- rait ainsi à la partie la plus ingrate du travail un intérêt sérieux qui sou- tiendrait les observateurs. » Peut-on croire que le nombre des petites planètes visibles aille en s'ac- croissant avec le temps? Je ne le considère pas comme probable. Mais les recherches scientifiques ne doivent jamais être dirigées en vue d'opinions préconçues. Or, si les observateurs voulaient bien prêter une attention sé- rieuse aux documents que nous réclamons, on en pourrait tirerdes données propres à nous éclairer sur la dernière question que nous venons de poser. » Note adressée par M. Biot à M. le Secrétaire perpétuel, Élie de BeaùmONT. « Très-honoré Confrère, » Ne pouvant pas assister à la séance de ce jour, je vous prie de vouloir bien présenter, en mon nom à l'Académie, les extraits ci-joints de deux Lettres relatives à la grande comète de 1861 , que notre confrère M. Valz m'a fait l'honneur de m'adresser en date des i^et 1 1 août dernier. Dans ces Lettres, M. Valz reproduit, avec de nouvelles preuves, l'opinion déjà émisé par lui : que ta terre a pénétré dans les couches extérieures dit conoïilr formé par (a queue de ta comète ; à quoi il ajoute cette particularité remar- quable, que ta queue elle-même, au lieu de rester dirigée dans le plan de f orbite de la comète, s'en est trouvée notablement déviée vers la plage du ciel occupée alors par ta terre. Les calculs sur lesquels ces résultats se fondent ne seraient pas immédiatement saisissables dans une lecture orale. Mais si vous voulez bien insérer au Compte rendu l'extrait que je vous adresse, comme M. Valz m'en témoigne le désir, ils seront accueillis par les astronomes avec beau- coup d'intérêt, et je me chargerai volontiers de revoir les épreuves en l'ab- sence de l'auteur. » ASTRONOMIE. — Observations de ta grande comète de 1861; extra ils de (ltii> Lettres adressées pur M. Valz à M. Biot, en date dts \^^ et 11 août 1 861 . La grande comète de 1861 a suggéré à M. Valz un nouveau genre d'observation destiné à jeter quelque jour sur la question si obscure encore de la nature des queues des comètes. On sait que les astronomes mesin'ent ordinairement l'angle de position que fait avec le plan de l'équateur la C. R., 1861, 2"" Semestre. 'J. LUI, N» H.) 58 ( 434 ) queue d'une comèJe, au moyen d'un instrument dont le champ de vision est limité à une étendue angulaire de i" ou 2° au |)lus, en sorte que la di- rection de la queue, lorsqu'elle s'étend sur une grande portion du ciel, est assez mal diterminée par cette méthode. Pour connaître plus exactement cette direction, M. Valz a observé simultanément la position du noyau de la comète et celle de l'extrémité de la queue, en saisissant l'instant où celle-ci passait sur des étoiles visibles à la vue simple. Ce genre d'observa- tion, discuté, l'a conduit à la découverte d'une déviation remarquable qu'a présentée la queue de cette comète, rapportée à la direction du rayon vec- teur. Voici l'extrait de deux Lettres que M. Valz a adressées sur ce sujet à M. Biot, pour être communiquées à l'Académie: « M. Pape n'a pas admis que la terre ait passé dans la queue de la co- » mète; mais cela doit tenir a ce cju'il n'a trouvé pour la largeur de la j> queue que 3", tandis que je l'ai vue large de 6", et le P. Secchi, à Rome, » de 8°. D'après ces différences, qui tiennent vraisemblablement à la trans- « parence plus ou moins grande de l'atmosphère, il est naturel de penser )' que la partie non visible de la queue s'étendait encore plus loin. « M. Pape n'a pas eu égard non plus aux déviations de la queue par » rapport à la direction du rayon vecteur. Ces déviations ont été cependant » assez fortes; en outre, elles ont eu lieu dans un sens qui n'avait pas été » encore reconnu et qu'on n'avait pas pu admettre, parce qu'on ne conce- •• vait pas d'autre cause qu'iuie attraction accidentelle qui pût faire sortir •> les queues de comètes du plan de leur orbite. )) On peut cependant démontrer, d'après l'observation du P. Setclu du » 3o juin et les miennes, qu'il en est ainsi. » En effetjM. Seeling ayant donné de meilleurs éléments que ceux dont je » me suis servi pour effectuer primitivement les calculs, et ces éléments qu'il " estime même hyperboliques, ce qui s'expliquerait par la forte inclinaison >■ de l'orbite, étant peu exposés à varier par les perturbations, j'ai désiré » refaire ces calcids. Voici les nouveaux détails que j'ai obtenus : )j Le nœud ascendant de l'orbite de la comètese trouvant par 278" 39' 9", 5, » la terre y est parvenue le 3o juin, à 9'' 58°', temps moyen de Paris. Placée » ainsi dans le plan de l'orbite de la comète, pour que la queue y fût com- » prise aussi, elle dut paraître dans le grand cercle passant par le Soleil et » la comète. Or le P. Secchi, à Rome, à 1 i''3o'°, c'est-à-dire à io''49'" temps » moy en de Paris, remarquait que (a Polaire se trouvait exactement au milieu » de la queue. » La (lifft'rence de 5i minutes qu'il y a entre l'époque où la terre passait ( 435 ) » par le nœud et celle où le P. Secchi a fait son observation, nécessite une » correction que nous allons déterminer. » Le i" juillet, à minuit temps moyen de Marseille, c'est-à-dire à i i''48'" » temps moyen de Paris, je voyais le milieu de la queue de la comète passer » par les étoiles |3 et y de la Petite Ourse, ce qui lui donnait lui mouvement » tel, qu'elle avait été transportée de la à i3 degrés en vingt-cinq heures. » Par conséquent, 5i minutes avant l'observation du P. Secchi, le centre de » la queue était éloigné de la Polaire de 25' dans l'est; mais cette étoile, » ayant passé au méridien inférieur à 6'' So"", s'en trouvait éloignée, à g*" 58"", » de i^S', et la queue de la comète de i°33'. D'autre part, à 9''58", l'as- » cension droite de la comète était de 99° 3i', et sa déclinaison boréale de )) 46° 2' ; l'ascension droite du Soleil était de 99°47', et sa déclinaison de » '/S^g' : de sorte que le grand cercle passant par ces positions coupait Il l'équateur par 99" 5o', avec une inclinaison de 85" 4o', ce qui le mettait » distant du pôle de 4° 20' dans l'est; tandis que la queue de la comète, '> comme nous l'avons montré, n'était éloignée de ce point que de i''33'. La » déviation apparente de la queue de la comète était donc de a°47'- Je ferai » remarquer que cette déviation était du côté où s'était trouvée la terre, à » l'attraction de laquelle on peut l'attribuer, sans que l'analyse puisse en- » core, je pense, en confirmer la quotité. » Pour déterminer la déviation dans le sens du plan de l'orbite, je pren- » drai l'observation du 6 juillet, où la terre pouvait avoir ramené, du » moins en bonne partie, la queue de la comète dans ce plan : ai*^ = i86°3i' 0^*^ = 65° 4'. m© = 106° o' tO0 =22° 39'. » Le grand cercle, projection du rayon vecteur d'après ces positions, » coupe l'équateur en 94°49'i sous l'inclinaison de 65° 4'- La queue pas- » sant par «d'Hercule, ainsi qu'il résulte de mes observations, l'arc abaissé )> de cette étoile, c'est-à-dire d'un point ayant pour ascension droite 257° 5' ■> et pour déclinaison 1 4° 33', sur le grand cercle, sera la déviation apparente » de la queue. » Ainsi, après avoir déterminé, 1" l'angle de So^iS' compris entre le » grand cercle et celui de déclinaison de a d'Hercule; a° la déclinaison du )) sommet de cet angle, qui est de 33° 1 5', on trouve une déviation poui' » la queue de la comète, dans le plan de l'orbite, qui s'élève à 9° 1 8'. •> » M. Valz termine en ajoutant que les observations précédentes sont 58.. ( 43ti ) peut-être iméressautes en ce qu'elles viennent modifier les idées jusqu'à pré- sent émises sur la direction des queues de comètes, et rendent plus difficile encore leur explication. » Clll.MIl!; AUltlcOLE. — Obsci vatioits iitr (jiielqites btibstanccs fertiliianlea désK/nëcs sous le nom tjéntrùiue de Guano de Palagonie ; jjar M. MALAGt'Ti. " Depuis quelque tein|)s il arrive en Europe des quantités considérables de substances fertilisantes qui, suivant leurs caractères, portent le nom de f,'uanOj ou de Sliacj, ou de Lion, ou de Pingouin, ou de Carrière. •> Les deux dernières, une fois entrées au Havre, disparaissent du com- merce, et l'on ne sait plus ce qu'elles deviennent. Sont-elles peut-être uti- lisées dans la fabrication des engrais artificiels, ou dans la falsification du guano du Pérou avec lequel elles ont une certaine ressemblance. Quoiqu'il en soit, tous ces engrais sont tirés d'un groupe de petites îles situé entre la pointe de Sea-bear-Bay et le port Désiré (Patagonie), par 48" latitude australe, et 62° longitude occidentale. 1) Le gii.ino de Shag provient d'ime île peuplée exclusivement de Cormo- rans, que les marins, au cap Horn, ;ippellent Shag. » Les trois autres guanos, de IJon, de Pingouin et de carrière, sont tirés d'une île fréquentée par des Phoques et par une telle multitude de Pingouins, que l'île même en a pris le nom. » Ayant eu l'occasion d'examiner des masses assez cousidérahles de ces engrais, j'ai pu faire des observations qui me paraissent devoir intéresser la science autant que ragricultHre. « Je n'abuserai pas des moments de l'Académie en en donnant une des- cription détaillée, description qui trouvera sa place dans le Mémoire que je publierai incessamment sur ce sujet. Aujourd'hui je ne signalerai que les poiuls les plus saillants de leur histoire. » Gumo de Shag. — Le guano, de Shag a une coulein- qui rappelle qtR'i- que peu celle du guano du Pérou : il est peu homogène; on y remarque des plumes, des fragments d'os et quelques rares cristaux de oarbonatr (rammoiiiaque. Il a une odeur ammoniacale, renferme de petites c|uaii tités d'oxalates, de nitrates, de chlorures, de phosphates acides, le tiers environ de sou poids de phosphate tribasique de chaux, et à peu pn-s la moitié de son poids de sidjstances organiques azotées. Je n'ai pas pn y dé- couvrir d'acide urique; cependant l'azote total ([ue l'analyse a constaté dans filiisieurs échantillons, provenant d'arrivitges didérenls, varie entre ( 4^7 ) 8 et i2[Jour loo, c'est-à-dire presque autant qu on eu trouvii dans les bons guanos du Pérou. » Guano de Lion. — D'après les reuseiguements que j'ai pu recuedhr. ce prétendu guano de Lion provient de détritus et de débris d'amphibies, et notamment des Phoques, que les marins appellent Lions de mer. En effet, on trouve cet engrais dans les cavités des rochers où ces animaux vont mourir ou passer le temps pendant lequel ils vivent hors de l'eau. C'est un amas d'ossements d'amphibies, de poils, d'écaillés, d'os de poissons, et de pelottes d'aspect humique, contenant beaucoup de petits cristaux acicu- I.Tires. On y remarque aussi des fragments plus ou moins voliuniueux d'une roche jaunâtre, rappelant par son aspect la chaux sulfatée; on v trouve également des cristaux de stmvite accompagnés, et quelquefois pénétrés et transpercés par de minces cristaux prismatiques brunâtres dont je parlerai dans un instant. » Le guano de Lion, tel qu'on le trouve dans l'île des Pingouins, ne subit, de la part de ceux qui l'exploitent, aucune préparation autre que celle d'un criblage grossier. » L'analyse du guano de Lion y constate du phosphate acide et triba- sique de chaux, des substances organiques azotées, des sels solubles ter- reux et alcalins, parmi lesquels figurent des nitrates, mais point d'osalates ni d'urates. » Je ne ferai aucune remarque sur les cristaux de struvite contenus dans ce détritus évidemment de nature animale. Cette substance a déjà été trou- vée dans des guanos de la baie de Saldanha et de Patagonie : on sait que Ulex la découvrit pour la première fois à Hambourg, sur l'emplacement d'un ancien abattoir. » Mais je demanderai la permission de dire quelques mots sur la com- position de la roche cristalhne et des cristaux prismatiques, bruns, isolés, nulle part décrits, et qui me paraissent s'y rattacher et peut-être en pro- venir. » Roche crislnUine trouvée dans le guano de Lion. — Celte roche a une cou- leur jaunâtre, mais non uniforme, car là où les substances organiques abondent, la couleur y est plus foiicée ; sa structure est celle qui est pro- pre à un agrégat peu compacte de petits cristaux. Soumise à la calcinatiou, elle devient d'une blancheur éclatante ; sa densité est 2_,i74, mais elle n'est pas constante, puisque- la matière organique ne se trouve pas également ré- partie dans la masse. Une fois humectée, cette roche présente une réaction (438 ) acide; elle se compose de Substances organiques 23,24 pour 100 Phosphate acide de chaux 10,20 Phosphate tribasique de chaux 56,76 Sulfate de chaux , 5,87 Fluorure de calcium 0,70 Sable 3 ,00 99'77 Perle 23 100,00 » On voit que, malgré son aspect de chaux sulfatée, elle n'est, en défi- nitive, que de la chaux phosphatée : de plus les coquilles qui s'y trouvent empâtées ne renferment plus trace de carbonate de chaux, et sont com- posées presque entièrement de phosphate tribasique de chaux. » Cristaux prismatiques bruns . — Les cristaux prismatiques bruns qui ac- compagnent et les fragments de cette roche et la struvitedans le guano flit de Lion, ne sont pas complètement transparents, à cause des matières ter- reuses qu'ils renferment. )' Quoique de prime abord ces cristaux rappellent la chaux sulfatée et que p;trmi eux on en trouve en fer de lance, cependant il a été impossible a M. de la Provostaye d'en déterminer la véritable forme cristalline, la me- sure des angles présentant d'insurmontables difficultés. Quelquefois ils sont groupés de manière à former une croix, un éventail, on encore un sphéroïde hérissé de pointes. » Leur densité moyenne est i^i.ij'j; ils sont en partie solubles dans l'eau qu'ils rendent acide. Voici leur composition : Matières organiques 23 ,5o Phosphate acide de chaux 22,10 Phospha'.e tribasique de chaux 5i ,3o Silice 0,20 Fluorure de calcium i ,qo Alcalis et perte i ,00 100,00 » On serait tenté de considérer ces cristaux comme une combinaison de I molécule de phosphate acide de chaux et de 2 molécules de phos- { ^»39 ) phate tribasiqiie de la même base, si l'on ne savait pas que les piiosphates insolubles deviennent en partie solubles, par leur contact prolongé avec les substances organiques. » Comme ces cristaux renferment plus du cinquième de leur poids deces dernières substances , il est probable que ce soit à cette cuconstance qu'ils doivent leur acidité, et que le rapport approximativement atomique des deux phosphates soit purement accidentel. » D'un autre côté, si l'on réfléchit qu'il y a une grande analogie entre la composition de ces cristaux et celle de la roche cristalline qui les accom- pagne dans le soi-disant guano de Lion, et que la roche renferme presque 6 centièmes de sulfate de chaux, on pourrait se demander s'il n'y aurait pas communauté d'origine entre les cristaux constituants de la roche et les cristaux isolés indéterminables, et si la roche ne contenait pas jadis de la chaux sulfatée, qui, par des phénomènes pseudomorphiques, serait devenue de la chaux phosphatée. Cette hypothèse expliquerait pourquoi les cristaux actuels composés de phosphates acide et basique de chaux affectent quelque peu la forme delà chaux sulfatée. 1) Guano de Pingouin. — J'arrive aux deux substances fertilisantes que nous envoie en abondance la Patagonic, et qui, à mon avis, méritent latten- tion de ceux qui s'occupent de chimie agricole. » Le guano de Pingouin recouvre le sol sous la forme d'une couche plus ou moins épaisse, très-dure, riche en ossements, plumes, débris de poissons et pierres. On attaque cette couche à la pioche, et les morceaux qui s'en détachent sont accumulés en tas plus ou moins volumineux et abandonnés à eux-mêmes pendant quatre à cinq mois : une fermentation s'établit bientôt dans les tas, dont la température s'élève assez pour les des- sécher, résultat qu'on obtiendrait difficilement, par la simple exposition à l'air, même pendant l'été (novembre et décembre), à cause des rosées abon- dantes. Apres quatre mois de fermentation, on défait les tas le matin pour les rétablir le soir; quatre à cinq joiu's d'exposition suffisent pour achever la dessiccation. On brise alors les morceaux avec des pilons et on les crible. La portion criblée est expédiée en FAirope. » Le guano de Pingouin n'a pas un aspect aussi hétérogène que les deux guanos précédents; néanmoins on y remarque des plumes, des os d'oiseaux, une multitude de petits globules blancs que la pression réduit aisément en poudre, et des cristaux de struvite. L'odeur de la masse est quelque peu ammoniacale, et rappelle assez la fiente des oiseaux. Une fois humecté, ce ( 44o ) guano développe la réaction acide; mis en contact avec les acides, il donne lieu à une légère effervescence; il renferme moins de 3 centièmes de phosphate acide de chaux, puis des sels solubles parmi lesquels figurent des nitrates, puis une certaine quantité de phosphate tribasique de chaux, d'alu- mine et Cet engrais forme une couche d'épaisseur variable et presque tou- jours couverte par luie autre couche de gravier, qui parfois a l'épais- seur de I mètre. Lorsqu'on l'extrait, il a la consistance d'une pâte très- plastique; dans le pays, on l'emploie comme mortier pour la maçonnerie, et les marins s'en servent pour construire des fours qui, dit-on, sont très-solides. » Pour le dessécher entièrement, on l'entasse et on le traite comme le guano de Pingouin. Ce n'est qu'au bout de trois mois qu'il est assez sec pour être criblé et expédié en Europe. » Sachant que cet engrais est extrait de la même île d'où l'on retire le guano dit de Pingouin, on serait porté à penser que c'est ce dernier guano que des influences accidentelles ont modifié sur place. En effet, il a à peu près la même couleur et le même aspect ; lui aussi renlerme des globules d'argile phosphatée, et s'il ne contient pas de cristaux de struvite, par compensation on y trouve de grandes pyramides à base rectangulaire de phosphate ammoniaco-magnésien, qui, d'après l'examen qu a bien voulu en faire M. de la Provostaye, appartiennent au prisme rhomboïdal droit, c'est-à-dire à la même forme cristalline que la struvite. La composition générale du guano de carrière se rapproche notablement de celle du guano de Pingouin : aussi l'analyse y découvre-t-elle du phosphate acide et tribasique de chaux, du phosphate d'alumine et de fer, des sub- stances organiques et des sels solubles nitrifères : la proportion de son azote varie entre i et 3, comme celle de ses phosphates varie entre i6 et Sg pour loo. » On y cherche inutilement des débris animaux, tels que os, plumes et. poils. C. R., iS6i, 2"'^ Semestre. (T. LUI, N» H.) Sq ( 44^ ) B Les navigateurs qui I exploitent croient, non sans raison, que c'est du guano de Pingouin très-ancien modifié par l'action des siècles. Quoi qu'il en soit, le guano de carrière partage avec le guano de Pingouin la propriété de donner un résidu insoluble dans les acides, plus abondant après la calci- nation ([u'avant, et de dérober ainsi aux procédés les plus usités d'analyse une certaine quantité d'acide phosphorique. ^ » En résumé : » i" Le (juano de Shaij, formé d'excréments et de débris de Cormorans, se dislingue par sa richesse en azote qui est presque aussi grande que celle des bons guanos du Pérou. >) 2° Le guano de Lion (de mer), amas de débris d'amphibies et notamment de Phoques, est remarquable par ses cristaux de struvite et par ses cristaux de chaux phosphatée pseudomorphique, dont l'origine semblerait être la chaux sulfatée. » 3" Ce qui caractérise le cjikdio P3, 7 = i P » .. r= oP. Les faces d, /, q forment 7.one. » 11 est facile de voir, en rapprochant les notations, que les faces s, m, n et t de la strnvite ne se retrouvent pas datis ces derniers cristaux, et qu'elles sont remplacées par les faces d, j., q, r, autres formes dérivées de la forme primitive. » Voici maintenant les angles observés : p: b— iS"] à i38°, b : d= 120° environ, d; p z=i 1 1 3° environ , d ; f:= de 1 24 à 1 26° , p : /^ 120° environ, q : r= iSi" environ. » Ces mêmes angles, calculés en admettant les axes de la struvite et la notation donnée plus haut, ont été trouvés: p :b= 138° 25', è:rf=i2i»33', d : p ^ 1 13" 2', d:f= i25".i', p:f= 119° 17', q : r = iScoSÔ'. , 59.. ( 444 ) » Tous les cristaux sont réduits à l'une de leurs moitiés par l'élargisse- iiient de l'une des deux, faces b. Cette face élargie est toujours rugueuse et mamelonnée. » CHIMIE ORGANIQUE. — Mémoire sur une nouvelle couleur blette préparée avec l'huile de coton; par M. Fréd. Kchlmann. « Il y a jjrès d'un an qu'ayant été consulté par M. Richard, fabricant d'huile à Dunkerque, sur quelques difficultés matérielles qu'il avait ren- contrées dans la distillation des dégras provenant de l'épuration de l'huile de coton, je fus conduit à étudier, au point de vue des réactions chimiques, les diverses opérations par lesquelles on est arrivé à épurer cette huile et à convertir les résidus de cette épuration en acide gras. J'ai été secondé dans ces recherches par l'empressement avec lequel M. Richard a bien voulu mettre à ma disposition des échantillons de toutes les matières premières et des produits intermédiaires de son industrie, ce dont je lui témoigne ici loute ma gratitude. » La méthode d'épuration, dont l'expérience a sanctionné l'efficacité, consiste en une sorte de défécation produite par l'action prolongée et à chaud d'iuie dissolution de carbonate de soude ou de lait de chaux sur les huiles brutes. M Le résultat de cette défécation est une masse poisseuse, qui se sépare assez facilement, et qui contient en combinaison avec les oxydes alcalins, la partie de l'huile la plus altérable. Ce semble être une espèce de savonule de couleur brune, visqueux et plus consistant lorsqu'il provient du traite- ment par la chaux que par le carbonate de soude. .) L'huile séparée de ce dépôt, qui forme près du quart de la masse totale, lorsqu'il est obtenu au moyen de la chaux, est ensuite décolorée par l'action du chlorure de chaux et de l'acide muriatique faible. >) Quant au dégras, il forme l'objet d'un commerce important et s'utilise généralement pour en extraire des acides gras par la distillation. » Avant de soumettre ces dégras à la distillation, on leur fait subir des opérations préalables; on les fait bouillir pendant quelques heures, en contact avec de l'acide sulfuiique à lo" Baume. Après que la partie huileuse est séparée par décantation du liquide acide, elle est encore sou- mise à l'ébuUitiou pour chasser toutes les parties aqueuses. Pendant cette dernière opération, l'acide retenu se concentre; il se dégage un peu d'acide sulfureux et il se forme au fond do la chaudière, où cette ébullition a lieu. ( 445 ) un dépôt d'un vert bleu assez intense et qui acquiert, par le refroidissement, une grande consistance. La partie liquide, séparée du dépôt, a elle-même une couleur verte. » Dans ces divers traitements l'action de l'acide sulfurique, après avon- décomposé les savonules de chaux et de soude, me paraît avoir pour but de convertir l'huile non encore transformée, en acides gras susceptibles de passer à la distillation sans altération. » La graisse verte qui résulte de ce travail donne à la distillation, faci- litée par une injection de vapeur d'eau surchauffée à 260°, environ 65 pour 100 d'acides gras bruts. Dans l'appareil distillatoire, il reste un résidu d'un noir éclatant, fluide à chaud, mais souvent boursouflé par l'injection de la vapeur surchauffée, et prenant, par son refroidissement, la- consistance solide des résidus de la distillation du goudron de gaz. » J'ai déjà dit qu'en dernier lieu, à la suite de l'ébullition des dégras de l'huile de coton en présence d'un peu d'acide sulfurique retenu, et au fur et à mesure de la concentration de cet acide, il y avait un dégagement d'acide sulfureux et un dépôt d'une matière compacte d'un vert bleu foncé. » Lorsqu'on traite ce dépôt ou les dégras verts prêts à être soumis à la distillation, par un peu d'acide sulfurique concentré, ces corps passent de la couleur verte à une couleur bleue très-intense, la nuance verte disparaît entièrement, en peu de temps si l'on opère à chaud, et lentement si l'on n'élève pas la température. » J'ai constaté que l'acide sulfurique n'est pas le seul acide qui opère cette transformation, qu'elle peut avoir lieu également par l'acide phospho- rique et l'acide chlorhydrique concentrés. » J'ai pensé d'abord qu'il pouvait se produire, par l'action de ces acides, des corps analogues à l'acide sulfostéarique, mais cette opinion n'a pas été de longue durée. En effet, après des lavages réitérés à l'eau, la matière grasse bleue ne contient plus de trace de soufre ou d'acide sulfurique, et si elle possède la plupart des caractères des acides gras, c'est qu'elle est impure et que ces acides entrent pour moitié environ dans sa composition. A l'état brut, la matière bleue dont je viens de signaler l'existence est entièrement insoluble dans l'eau, mais très-soluble dans l'alcool, l'éther et les essences. Elle est soluble aussi dans des dissolutions alcalines qu'elle colore en vert. De ces dernières dissolutions, la matière nouvelle se sépare avec sa couleur bleue caractéristique, au moyen des acides. » Ayant remarqué que l'essence de naphte était, de toutes les essences, ( 446 ) celle qui semblait la moins |)ropre h dissoudre de grandes quantités du principe bleu et que cette solubilité diminuait en opérant plusieurs traite- ments successifs de la même matière, j'ai conçu la pensée que la couleur nouvelle devait une partie de sa grande solubilité dans les divers agents que je viens d'énumérer, à la présence du corps gras, et cette opinion s'est bientôt confirmée, car, après un assez grand nombre de lavages à l'essence de iiaplite, celle essence ne dissout plus une trace de la coideur bleue ni à troid, ni à chaud. » Préjuiralion. — Ces faits constatés, voici la méthode de préparation et de purification à laquelle je me suis ari'èté ; » Le dégras d'huile de coton, ou, mieux encore, le même dégras après le traitement qu'il subit en fabrique pour le rendre apte à la distillation, est maintenu à une tempéiature de loo" pendant cinq à six heures, avec 3 ou 4 poui- loo d'acide sulfurique concentré. Ce contact doit être prolongé d'ailleurs jusqu'à ce que la couleur verle que ces dégras prennent d'abord ait tait place à une couleur d'un bleu noir. La matière bleue ainsi obtenue contient 4^ pour loo d'acides gras; elle retient un peu d'acide sulfurique libre et du sulfate de soude ou du sulfate de chaux. Des lavages répétés à l'eau chaude séparent d'abord ces derniers produits, et cette séparation est plus complète encore lorsque après un lavage à l'eau on dissout la matière bleue dans de l'alcool et qu'on la précipite ensuite par l'eau qui n'eu retient pas une trace, mais qui eu sépare l'acide et le sulfate échappés au lavage. I) l'our opérer la séparation des corps gras, ou effectue plu.sieurs lavages successifs à l'essence de naphle, laquelle dissout un peu de couleur bleue tout aussi longtemps qu'il existe encore des corps gras en mélange, mais qui n'en dissout plus une trace lorsque ces lavages ont été répétés plusieurs fois. )) Propriétés. — Je considère la couleur bleue ainsi préparée comme chi- miquement pure, sa combustion sur une lame de platine ne laisse plus de cendres, et sa fusibilité a une température élevée qui lui avait été couunu- niquée par la présence des matières huileuses lorsqu'elle était impure, a totalement disparu. Disons toutefois que tous les efforts qui ont été faits pour l'oljtenir à l'état cristallisé ont été infructueux. » La matière purifiée diffère encore essentiellemeiit, par d'autres pro- priétés, de la matière brute. Celte dernière, très-soluble dans l'alcool et l'éther, est également soluble à froid dans des dissolutions alcalines de po- tasse, de soude ou d'ammoniaque qui prennent une couleur d'un vert foncé; ( 447 ) la matière pure, au cotUraire, n'est plus soluble, a la température de 20^, dans l'alcool à 90" alcoométriques que clans la proportion de i,3o pour 100, et dans 1 ether pur que dans la proportion de 12 pour 100. » Si l'on opère a chaud, une plus grande quantité de matière colorante se dissout et se précipite par le refroidissement à l'état grenu sans apparence cristalline. Elle est insoluble dans les dissolutions alcalines à froid ; par une longue ébullilion, une petite quantité s'y dissout et colore légèrement le liquide en vert; ce liquide, |)ar l'addition d'un excès d'acide sulfurique ou muriatique, se décolore, et la matière nouvelle se précipite totalement avec sa belle couleur bleue. Lorsque par une précipitation, soit en étendant d'eau les dissolutions alcooliques, soit en ajoutant mi acide aux dissolutions alca- lines, des flocons de coideur bleue sont suspendus dans le liquide, on peut recueillir les parcelles bleues tenues en suspension, en agitant le liquide avec un peu d'éther, qui s'empare jusqu'aux dernières traces de la couleur, et la dissolution éthérée vient surnager. » La couleur nouvelle est un peu soluble dans le chloroforme et le sul- fure de carbone. En contact avec l'acide sulfurique concentré, elle s'y dissout et le colore en pourpre. En ajoutant de l'eau à cette dissolution, la couleur bleue reparaît et se précipite entièrement. » Les acides phosphorique, chlorhydrique et acétique même bouillants ne lui font sidjir aucune altération. » Point de vue théorique. — L'alcool et l'éther, par une longue ébullition ou à froid par leur seul contact prolongé pendant quelques semaines, altè- rent la couleur nouvelle, la font passer d'abord au vert, puis successivement au brun. Cette circonstance m'a fait abandonner toute tentative de purifica- tion de la matière nouvelle par ces agents; l'essence de térébenthine l'altère également et plus promptement encore; à chaud, cette action est immé- diate. Le sulfure de carbone agit de même, mais avec moins d'énergie. " Est-ce par désoxydation que cette altération a lieu? On doit le supposer dans ces diverses circonstances; cependant les agents réducteurs en général, tels que l'hydrogène naissant, l'acido sulfureux, les protoxydes de fer et d'étain, l'acide arsénieux, n'altèrent pas l'éclat de la couleur nouvelle, tandis que les agents oxydants, tels que l'acide nitrique, l'acide chromique, le perchlorure de fer, le chlore, le brome, l'iode, la détruisent aussitôt le contact. I) La matière nouvelle, convenablement purifiée, chauffée à l'air sur une lame de platine, s'enflamme et donne un cliarbon volumineux qui brûle très-difficilement, mais dont la combustion ne laisse pas de cendres. ( 448 ) « Comme moyen de combustion en vue de I analyse, j ai eu recours à un mélange d'oxyde de cuivre et de chromate de plomb. "> Avec la matière séchée à ioo°, j'ai obtenu les résultats suivants : I. o, /i66 de matière, 1,204 d'acide carbonique et o, 343 d'eau. II. o, 377 de matière, 0,968 d'acide carbonique et 0,290 d'eau ' i). » Soit pour 100 parties de matière : I. II. Moyenne. C 70,46 70,02 70,24 H 8,17 8,54 8,35 O 21,37 21,44 2t. 4i » Résultats auxquels correspond assez exactement la formule de soit C 69,87 H 8,22 0 21,91 » Quoiqu'il m'ait été impossible d'obtenir la matière nouvelle cristallisée, soit par sublimation, même en opérant la distillation dans le vide, soit par le refroidissement graduel de ses dissolutions dans lalcool ou l'éther, il est difficile de ne pas la considérer comme un composé organique nouveau bien défini ; et la confirmation de cette opinion se trouve surtout dans la consta- tation de l'existence des composés que cette matière produit, par son contact avec l'acide nitrique, le chlore, l'iode, le brome. La combinaison nitrée a d'abord fixé mon attention. » Composé nitreux. — On obtient ce composé en projetant peu à peu la matière nouvelle finement pulvérisée dans de l'acide nitrique concentré; par le contact, il se forme aussitôt une combinaison solide de couleur jaune, qu'il convient de broyer avec une nouvelle quantité d'acide nitrique, pour obtenir une transformation bien complète; le composé nitreux ainsi obtenu est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et l'éther, se séparant en par- tie par le refroidissement sous forme grenue de ses dissolutions saturées à (i) Dans des essais qui ont eu lieu en vue de constater si la matière contient de l'azote, des traces de ce corps ont été obtenues, mais tellement faibles, qu'on ne saurait les attribuer qu'à des circonstances accidentelles. ( 449) chaud-, le produit ainsi déposé de la dissolution alcoolique et bien lavé à l'eau joue le rôle d'un acide; il est facilement soluble dans les dissolu- tions alcalines, desquelles les acides le précipitent sans altération. " Sa dissolution dans l'ammoniaque donne avec le nitrate d'argent et l'acétate de plomb des précipités grenus. » 0,355 de cette matière séchée à 100° ont donné 0,785 d'acide carbo- nique et 0,2 16 d'eau; ce qui donne, pour 100 parties : C 60,28 H 6,76 Chiffres qui se rapprochent beaucoup de la furmule laquelle donnerait C 6o,5i H 6,82 » L'analyse de ce composé nitreux est une confirmation bien grande de l'exactitude de la formule donnée comme résultat de mes analyses de la matière bleue, car C'*H=*0« H- (NO=HO) = C"(H^'NO^)0» + 2lIO. » Ainsi, dans le composé nouveau, i équivalent d'hydrogène a été rem- placé par 1 équivalent d'acide hyponitrique. » Pour arriver d'une manière plus irrécusable à démontrer que j'étais en présence d'un produit à composition constante et bien déterminée, j'ai cherché à produire d'autres exemples de substitution dans l'action du chlore, du brome et de l'iode. » Ces agents, de même que l'acide nitrique, détruisent la couleur bleue avec une grande rapidité, en formant avec elle des combinaisons incristalli- sables qui renferment proportionnellement, et dans le rapport du poids des équivalents, autant de chlore, de brome et d'iode, qu'il y a eu d'hy- drogène éliminé. » Composé chloré. — Pour la préparation de la combinaison chlorée, on fait passer un courant de chlore dans les dissolutions alcooliques de la ma- tière pure jusqu'à destruction de toute coloration bleue ; le corps formé étant moins soluble dans l'alcool que la lumière bleue qui l'a fourni, en c. R., i86r, î"" Semestre. (T. LUI, N» 11.) 6o ( 45o ) est précipité sous forme de flocons jaunes. Celle matière, aussi peu que les niilres, n'a pu être obtenue cristallisée. » Après deux purifications successives, en laissant se précipiter le com- posé chloré de sa dissolution alcoolique chaude, on y a déterminé la quan- tité de chlore fixée, en le calcinant, avec du carbonate de soude pur, après l'avoir séché à i oo". >• oS%543 de matière ont doiuiéo^^aSa de chlorure d'argent équivalent à I ij/cy pour loo de chlore. Or la iormule de C^*(H-' Cl) O* exigerait 10,87 pour 100 de chlore, ce qui se rapproche beaucoup du résultat de mon analyse et établit une analogie bien grande entre le composé chloré et celui nitreux. » r.es composés iodés et bromes ont sans doute une composition cnrres- liondante, aucun n"a pu être obtenu cristallisé. ■> Tous ces composés jouent d'ailleurs le rôle d'acide, aucun ne forme avec les bases des sels cristallisables. » En vue de préparer un sel de chaux avec la combinaison chlorée, on a versé goutte à goutte delà dissolution alcoolique bleue dans une dissolu- tion chaude d'hypochlorite de chaux ; la couleur bleue a été détruite immé- diatement, et l'on a obtenu lui précipité jaune amorphe qui renferme du chlore et de la chaux à l'état de combinaison. Il est insoluble dans l'eau, l'alcool et l'élher, ce qui rend sa purification difficile; aussi sou analyse n'a t-elle pu me donner jusqu'ici que des résultats qui ne se concilient pas bien avec les idées théoriques que l'examen du composé chloré me parait devoir faire admettre. » Des recherches ultérieures éclaireront ce point de la question; ces re- cherches devront comprendre toutes les lacunes qui, an point de vue théo- rique, peuvent encore exister dans mon travail, notamment en ce qui con- cerne les combinaisons chlorées, bromées et iodées. Mais les résultats déjà obtenus ne laisseront pas de doute dans l'esprit des chimistes sur l'existence réelle d'une matière organique nouvelle, se rapprochant, par une partie de ses propriétés, de l'indigo et de la chlorophylle. » Il reste encore un autre point à élucider : c'est d'établir si la matière nouvelle ne peut pas être obtenue dans d'autres circonstances que dans le traitement approprié de l'huile de coton, comme mes premières tentatives à cet égard semblent l'indiquer (1). (i) L'action ilirecle de l'acide sulfuriqnc sur l'huile de coton épurée et même sur l'amande de la graine de ooton, ne donne pas de roloralion en bleu. La capsule ligneuse qui renferme ( 45i ) )) l'oinl de vue iiuluslnel. — Depuis bientùl un an que mes études ont été commencées sur celte intéressante matière colorante, je me suis convaincu de plus en plus de la circonspection avec laquelle il convient de livrer à la publicité des faits scientifiques qui touchent directement aux intérêts de l'industrie. » En voyant se reproduire avec une extrême facilité et une grande écono- mie une matière bleue aussi éclatante que l'indigo, une matière qui résiste aux acides les plus énergiques, aux acides sulfurique et phosphorique con- centrés comme l'indigo et, de plus, à l'acide muriatique et au perchlorure d'étau) bouillant auxquels l'indigo ne résiste pas, je devais croire que j'avais en main une couleur nouvelle susceptible d'applications immédiates nom- breuses, et dont la production au grand jour de la publicité pouvait faire supposer que l'indigo et le bleu de Prusse, comme aussi la couleur nouvelle dérivée de laniline, avaient trouvé une rivale redoutable. » Après avoir déposé à l'Académie, dans sa séance du 12 novembre der- nier, un paquet cacheté pour établir l'état de mes recherches à cette date, j'ai voulu, pour en livrer le résultat au public, pouvoir le prévenii-, s'il était nécessaire, contre des illusions premières, qui trop souvent compromettent dans l'avenir jusqu'au côté sérieux des observations scientifiques. Je me suis donc livré à une série de recherches tendant à l'application de la ma- tière colorante nouvelle à la teinture. » Cette matière ayant la propriété d'être soluble dans l'alcool, cette dis- solution meservit d'abord de bain de leinlui'e ; plusieurs immersions à chaud dans la dissolution alcoolique, en laissant sécher les étoffes entre chaque immersion, leur communiquent une couleur bleue intense; mais, peu de temps après la teinture, on s'aperçoit que cette couleur verdit, et fait bientôt place à une teinte d'un jaune brun. Ce résultat est évidemment dû à une oxydation au contact de l'air, oxydation facilitée par la lumière et surtout par l'action duecte des rayons solaires; car les tissus colorés étant con- servés à l'obscurité, et mieux encore dans une atmosphère d'acide carbo- nique, se maintiennent infiniment mieux. » Les efforts de l'industrie devant tendre à donner quelque stabilité à cette amaDde se charbonne par l'acide sulfurique; traitée par une dissolution alcaline, elle lui communique une couleur jaune qui à l'air passe au violet et dont les acides séparent le principe colorant à l'état de flocons bruns. 60.. ( 45a ) cette raan;nifique couleur, j'ai essayé d'en déterminer la fixation sur les étoffes par l'intermédiaire des mordants. » Comme la matière nouvelle joue le rôle d'un acide plutôt que d'iui al- cali, j'ai cherché à la fixer sur les étoffes à l'état de combinaison avec divers oxydes. » Des étoffes de coton, de laine et de soie préparées avec un mordant d'alumine ont été teintes dans la dissolution alcoolique chaude, mais la couleur fixée a conservé sa grande altérabilité. L'application de l'alun après la teinture directe des étoffes dans la dissolution alcoolique a donné les mêmes résultats. » Avec le mordant de sesquioxyde de fer, la destruction de la couleur est encore plus prompte, l'oxyde de fer servant d'agent d'oxydation. » L'acide staunique fixé sur les étoffes au milieu d'un bain de slannate de soude suivi d'un bain d'acide sulfurique faible, ou au moyen d'un bain de perchlorure d'étain suivi d'un bain faible d'hypochorite de chaux, n'a donné de même qu'une teinture sans stabilité. » Enfin les oxydes de plomb et de mercure n'ont pas fourni de résidtats plus satisfaisants. » J'ai essayé aussi de faire un bain de teinture en mettant à profit la faible solubilité à chaud de la couleur nouvelle dans les dissolutions de savon rendues très-alcalines, en précipitant ensuite la couleur sur les étoffes avec un bain acide; mais la couleur a été moins vive, sans être plus solide. » Tous ces faits justifient mon extrême réserve lorsqu'il s'agit de caracté- riser le côté industriel de mes observations; est-ce à dire que l'industrie doive abandonner l'espoir de donner un jour une certaine fixité à la cou- leur nouvelle ? Non certes, et ce qui doit engager les teinturiers à poursuivre des recherches dans cette vue, c'est l'incomparable pureté de cette couleur, c'est son inaltérabilité en présence des acides les plus énergiques, c'est enfin le bon marché de sa production, surtout si, pour les usages industriels, la ma- tière brute résultant de l'action de l'acide sulfiirique sur les dégras d'Iuiik- de coton pouvait trouver directement son emploi dans la teinture, l'im- pression ou la peinture. » Puissent mes incitations en faveur de tentatives nouvelles ne pas rester stériles! » (453 ) ASTRONOMIE. — Parallaxes d'étoiles filantes déterminées au moyen d'observ liions sbimllanées faites à Rome cl à Civita-Vecctdn ; Lettre du P. Secchi à M. Élie de Beaumont. « Dans ma dernière Lettre je vous annonçais que nous avions com- mencé les observations simultanées des étoiles filantes au moyen de la cor- respondance télégraphique entre Rome et Civita-Vecchia et que j'espérais immensément de ce moyen d'observation. Cette attente n'a pas été dérue, et nous avons constaté des faits devant lesquels s'évanouiront forcément les doutes qu'on avait élevés sur les résultats obtenus par les observations antérieures. » Les observations faites dans les soirées des 6, lo et ii août avec le concours du télégraphe nous ont donc permis de constater les faits suivants, déjà manifestes d'ailleurs dans les observations faites du 4 jusqu'au 8 de ce mois, à la manière ordinaire, mais avec les chronomètres réglés d'avance avec la correspondance télégraphique à midi. » 1° Un grand nombre d'étoiles filantes sont rigoureusement contem- poraines dans les deux stations, le signal d'une touche télégraphique donne à Civita de Rome était contemporain à celui deCivita à Rome. Le nombre a été de 8 à lo chaque soir du 5 au 8, le lo nous en avons eu 34, et le 1 1, i6 rigoureusement telles dans l'intervalle d'une heure et demie d'observa- tions. » 1° Dans les soirées des lo et ii on transmettait immédiatement de Civita par le télégraphe l'indication de la place où on avait vu l'étoile et on pouvait immédiatement saisir leur énorme parallaxe. Pour les étoiles plus près du zénith, elle n'était pas moindre de 20 ou 'io°^ de sorte que le nom même de la constellation était tout à fait différent et ne pouvait clépemlre de fautes possibles d'observation. Le sens encore et la quantité du déplacement était parfaitement selon la règle des parallaxes. Civita est éloignée de Rome de 65 kilomètres environ, et par rapport au Collège Romain a un azimut de 70" du nord vers l'ouest. Eh bien, toutes les étoiles de la partie de l'est du méri- dien étaient vues plus hautes à Rome qu'à Civita : le contraire arrivait du côté de l'ouest. La parallaxe de hauteur était plus petite près de l'horizon et nulle en azimut dans la direction dp la ligne joignant les deux stations et très-grande dans celle perpendiculaire à cette ligne: la moyenne de ces parallaxes près du zénith peut s'évaluer à 35° et nous avons des valeurs en- core plus fortes. La discussion des observations est \m travail qui demande ( 454 ) encore un peu de temps, mais on peut assurer que maintenant nous-avons résolu les premières difficultés opposées par Bessel aux observations de son temps, c'est-à-dire la contemporanéité jugée par lui douteuse, et la pa- rallaxe très-petite déduite des observations dont la contemporanéité n'avait pas la sûreté des nôtres. Cela prouve que ces météores sont dans les limites de l'atmosphère. Le nombre des étoiles a été le suivant à Rome et à Civita- Vecchia. ROME. CIVITA-VECCHIA. N ombre Interva ,11e de N, ombre. Jour. des éloiles. tem ps. des éloiles. Inlervalle ili' ' temps. 4 août 22 h de 8. m 3o à h 10. m I 1 toujours de 9 à 10** 3o' 5 20 3. 45 à 10 i5 6 21 9 à lO 16 n i 23 9 à 10 20 8 32 9 à 10 21 9 lO 4o i33 9 9 à à 10 10. 3o 38 1 1 70 9 à 10, ,3o 24 » Le maximum du lo aoîit résulte de ce tableau d'iuie manière très-évi- dente, et si ce nombre est plus petit à Civita qu'à Rome, cela tient seule- ment à ce qu'à Civita il y avait un seul observateur, M. Statuti, qui ne re- gardait le ciel que dans la partie du sud-est au nord-ouest par l'est ; pen- dant qu'à Rome on observait dans tout le ciel avec plusieurs observateurs. » La direction générale des météores a été la direction ordinaire, allant se concentrer avec leurs trajectoires prolongées dans l'espace occupé par Céphée et Cassiopée. L'avantage du télégraphe est surtout sensible dans l'encouragement qu'il donne à l'observateur à bien fixer les places des étoiles, et en cela l'observation a une valeur plus sûre. Pour cette fois nous nous sommes contentés de rapporter les étoiles filantes aux constellations, mais nous avons déjà imaginé de nous servir une autre fois de moyens plus sûrs. Ainsi pourront être résolus plusieurs problèmes relatifs à ces corps qui sont déjà du domaine de l'astronomie. » En finissant je dois remercier publiquement mes auxiliaires dans ces observations et surtout M. Statuti qui, aidé de MJ\L Devamoel Morzauich, (i) Les observations du g manquent à Civita pour des causes tout à fait en dehors du contrôle du correspondant. ( 455 ) a fait à Civita les observations avec un soin et une précision au-dessusde tout éloge : et M. Mingazzini, directeur des télégraphes pontificaux, qui, en se- condant en cela les vues du gouvernement toujours favorable au progrès des sciences, a misa ma disposition la ligne télégraphique, les appareils et le personnel avec une libéralité vraiment étonnante. De plus, M. Jacobini, inspecteur des lignes, qui s'est chargé de tout l'arrangenieiit avec une acti- vité et une diligence admirables, et tous les employés, qui se sont prêtés à l'exemple de leurs chefs avec un empressement et un dévouement qui les honorent infiniment. Il est à espérer que notre exemple sera suivi par les autres lignes l'année prochaine, et on pourra tirer des conséquences tou- jours plus sûres, car notre expérience prouve que ce mode d'observation est susce()tible d'une précision supérieure à celle qu'on avait obtenue jus- qu'ici (i). » Puisqu'il reste encore de l'espace, je vous dirai qu'H y a quatre mois environ nous avons installé à l'observatoire un système régulier d'observa- tions électriques, pom- explorer l'électricité atmosphérique en relation avec les magnétomètres. L'appareil pour le moment se limite à un conducteur fixe, isolé, terminé à son sommet par un assemblage de 20 pointes en platine. L'électricité est transmise des pointes par le fil isolé à l'intérieur de la maison jusqu'à un électromètre de Bonhemberger dont on regarde la feuille d'or avec un microscope. Pour juger de la sensibilité de cet appa- reil, je vous dirai que cinq éléments voltaïques cuivre-zinc chargés à l'eau ])ure font dévier la feuille de ( trois dixièmes) o,3 de la division de l'échelle qui se trouve dans l'oculaire du microscope, formée par le réticule de cinq fils d'araignée assez distants l'un de l'autre pour en apprécier les dixièmes avec sûreté. Cet appareil est sujet aux inconvénients signalés par M. Pal- mieri et par d'autres pour les conducteurs fixes ; mais s'il n'accuse pas tou- jours l'électricité, il ne peut pas fausser les indications. Avec ceci nous avons constaté des phénomènes assez importants. 1° L'électricité à ciel serein n'a jamais été négative. 7.° Les cas d'électricité négative ne se sont manifestés que pendant les pluies ou les orages, comme il est bien connu. 3° Pendant que l'appareil avec condensateur de M. Volpicelli accusait l'électricité négative, le nôtre l'accusait toujours positive. » Mais la partie plus intéressante est celle qui tient aux relations avec les magnétomètres : pendant l'époque du 4 au 17 juin, nous avons eu des (i) Je vous adresse une feuille du Giornale di Roma, où vous trouverez des détails idtc- rieurs. ( 456) orages assez forts accompagnés d'irrégularités remarquables dans les ins- truments magnétiques et surtout le bifilaire. Eh bien, nous avons constaté habituellement que les variations de cet instrument étaient d'accord avec celles de rélcctromètre. Nous avons vu le bifilaire changer brusquement la direction de sa marche croissante en marche décroissante, au change- ment survenu de l'électricité posititive eu négative. Cela ne peut plus sur- prendre après les phénomènes constatés ailleurs sur les lignes télégraphi- ques. J'attendais d'autres orages pour vérifier de nouveau ces phénomènes, mais le temps s'est mis à une sérénité constante depuis plus d'un mois, et je n'ai pu confirmer ces faits, qui cependant ont été constatés pendant cinq jours d'orages consécutifs. Actuellement je m'occupe de faire disposer un emplacement plus convenable pour faire les observations d'électricité avec les appareds mobiles analogues à ceux de M. Palmieri, qui p;.raissent le plus convenables. » ASTRONOMIE. — De In nitiire des bolides et de leur mode de formntion ; Lettre de M. IIaidixger. " Je prie l'Académie de me permettre de lui offrir un exemplaire d'un Mémoire ayant pour titre : Considérations sur les phénomènes qui accom- pagnent la chute des météorites, et sur leur formation originaire. Absorbé par mes recherches et entouré de difficultés se renouvelant sans cesse, il m'a été impossible de me prévaloir du privilège de Correspondant, dont je m'honore ajuste raison, en lui donnant connaissance, au fur et à mesure, de chacun des progrès que je croyais faire dans ces études. Considérés iso- lément, ces différents pas n'étaient guère de nature à fixer l'attention : ils se réduisaient à l'indication de quelques variétés de météorites comme pour ceux provenant de Shalka, de Segowlee, Assam, Tula, à des détads sur de nouvelles chutes, comme à Rakowa, à Ncw-Concord dans l'Etat d'Ohio, à Dhurmsala au Puujab, à Quenggouk au Pégou, à des retours sur des faits d'anciemie date, counne pour Agram, Stainiera, Gross-Divina, Saint-Denis- Westrem, Allahabad, Trenzano, Nebraska. Mais ccj)endant les observa- tions que j'avais eu occasion de faire se multipliaient, et leur rapproche- ment donnait lieu à (incertain nombre de considérations générales; ce sont ces considérations que je prends la liberté de placer devant votre sa- vante compagnie, en souliaitant qu'on ne trouve pas trop de témérité dans quelques-unes de mes vues. » Le Mémoire est extrait de nos Comptes rendus académiques (Sitzungs- berichte, etc., vol. Xf.lII, p. 389). J'en avais fait l'objet d'une communica- ( 45; ) tion le i4 mars 1 86 1. J'ai l'honneur d'en joindre une traduction dont je suis redevable à mon excellent ami M. le comte de Marschall. J'ai pensé que, de cette manière, j'en mettrais les détails plus à la portée de mes illustres confrères, leur faisant remarquer que, pour le présent, je crois ne pas de- voir oser plus que de jeter un coup d'œil rapide sur les points qui accu- sent quelques différences d'avec les vues généralement reçues, en prenant pour point de départ, pour base non contestable, ce qui est admis par tout le monde. » Les aérolithes ont la forme de fragments. Ils sont couverts d'une croûte qui diffère de la matière intérieure. Cette croûte est formée par fusion pen- dant le passage de l'aérolithe à travers l'atmosphère de notre terre. C'est la résistance opposée par l'atmosphère à des corps qui poursuivent leur orbite avec une vélocité planétaire, qui produit le phénomène des bolides. » Pour pouvoir comparer des nombres, nous considérerons la pression de nos ouragans les plus violents. Dans un Mémoire de M. M. -F. Maury (Sitzungsberichte — de Vienne, vol. XXXVI, p. 1 34)» la vélocité d'un c/euas- tating hurricane est donnée comme de 92 milles anglais par heure, ou i34,9 pieds par seconde, tandis que la vélocité planétairç des bolides a été reconnue de 4 ^t même de près de 3o lieues géographiques par seconde. F^a pression horizontale d'un tel ouragan sur 1 pied carré est de 3^,9 livres, celle d'un météore d'une vitesse de 7 lieues géographiques par seconde dépasserait 22 atmosphères. L'aérolithe procédant de A à B (Jig. i) Fig. I. comprime tout ce qu'il rencontre de particules d'atmosphère dans son trajet vers le point C, sans qu'il soit possible que cet air comprimé se borne simple- ment à faire place au corps du météorite. La conséquence en sera un centre d'expansion, un point à partir duquel l'air comprimé, et par là même déga- geant lumière et chaleur, sera forcé de jaillir et de s'étendre dans toutes les directions perpendiculaires à la trace de l'aérolithe vers DD. Mais celui-ci c. R., 1861, 2°»= Semestre. (T. LUI, N» 11.) 6l ( 458 ) continuanl sa route, le tlisqiie incandescent devra se replier vers EE, et enfin les bords devront se réunir derrière l'aérolithe pour produire un bo- lide AC beaucoup plus grand que l'aérolithe et bien souvent de forme ovoïde ou allongée. Lorsque la force du mouvement de l'aérolithe, entrant en A dans le domaine de l'atmosphère, aura été totalement vaincue par la résis- tance de celte atmosphère, l'aérolithe s'arrêtera au point C{fi(). i), le bolide Fig. 2. JJL disparaîtra, et l'aérolithe tombera simplement à terre comme tout autre corps pesant. n La disparition du bolide est accompagnée de ces bruits terribles qui sont quelquefois entendus jusqu'à des distances de 20 milles géographicjues (plus de i5o kilomètres), et que l'on nomme généralement des explosions. L'explication la plus simple et la plus naturelle me paraît consister dans la supposition que ce bruit provient du choc de l'air ambiant, qui prend la place (lu vide de l'intérieur du bolide. » Pendant la chute proprement dite, la température élevée de la croûte se rabaisse par l'influence du froid cosmique intérieur de l'aérolithe. Les fers météoriques, à la vérité, étant bons conducteurs de la chaleur, peuvent arriver même dans un état d'incandescence, comme celui de Caritas Paso; mais des masses pierreuses, comme celles de INew-Concord, n'ont pas été trouvées plus chaudes que si elles avaient été simplement exposées au so- leil ; des hagmeuts de la pierre de Dhurmsala au Punjab ont même été ra- massés tellement froids, qu'ils fiiisaient aussitôt lâcher prise aux personnes qui venaient de les relever. » On ne pouirait déclarer absolument impossible l'explosion d'un aéro- lithe, mais poiw la plupart des cas où il y a eu chute d'une pluie ou grêle de météorites, comme à l'Aigle, à Stannera, New-Concord, etc., des groupes de fragments détachés sont entrés ensemble, et ils ont traversé, chactui isolément, l'atmosphère terrestre jusqu'au point de chute. » Déjà les considérations précédentes offraient beaucoup de ditUcultés; bien plus sérieuses cependant sont les difficultés que soulève la question de M^9 ) la formrition originaire de ces corps qui nous viennent de l'espace cosinicpie, et en viennent à l'état de véritables fragments. » Pour point de départ, il faut absolument qu'on choisisse une hypothèse où on n'.'ùt plus besoin de présupposer des corps solides. C'est bien à cela du reste qu'aboutit tout ce que nous savons par rapporta la cristallisation et au métamorphisme. Pour former des corps solides, il faut toujours du mouve- ment moléculaire. Nous pourrons donc, pour la formation d'un globe ou autre corps de révolution, de matière cosmicjue, remonter par la pensée jusqu'à un teime extrême où ce corps ne consistera qu'en une matière pul- vérulente de nouvelle création [in statu nascenti). Mais alors même ce corps sera environné de l'espace cosmique à la basse température que nous lui connaissons aujourd'hui, de loo'' ou plus au-dessous de zéro. Il s'agit donc de savoir s'il sera po.<;sible que les éléments constituant la matière cosmique puissent, par la seule influence de leur attraction mutuelle et leur juxta- position, suffire pour expliquer luie élévation de température. Pour ar- river à le concevoir il suffira de supposer un globe de dimensions conve- nables pour produire la pression nécessaire sur les molécules en les atti- rant avec une force suffisante à sa surface A [ficj. 3). Au centre C il n'y aura point de [)ression, parce que les molécules sont sollicitées de tous côtés. Mais à tous lei points situés comme A, les particides plus pesantes descendront, les plus légères monteront; il y aura friction, électricité, cha- leur, combinaison chimique, tout ce tpi'il faut enfin pour engendrer les conditions de la formation de corps gazeux, liquides, solides, au sein du globe de matière pulvérulente, dans une couche parallèle mais inférieure à la surface. On ne sera plus forcé de supposer un globe en fusion ignée comme point de départ pour la formation de notre planète. M Permettez que je rappelle ici à votre souvenir l'exemple des septaires [septaria], dont j'ai eu eu même temps l'honneiu- de vous envoyer l'auto- type, d'après un échantillon déposé au Cabinet impérial minéralogique de 6i.. ( 46o ) Vienne. La conc^he extérieure, près de la surface, est la première à acquérir un certain degré de solidité, tandis que les parties intérieures restent encore plus ou moins longtemps dans un état d'humidité. Mais à la fin le carbo- nate de fer du seplaire prend partout la même consistance, comme dans un espace libre exempt de pression, » D'après l'analogie des septaires, la matière cosmique pulvérulente d'un globe pourra commencer par former une première écorce ou coque, et celle-ci pourra arriver à une telle solidité, qu'elle sera parfaitement stable dans toutes ses parties. Elle pourra se soutenir, mais elle n'avancera plus vers le centre du corps. Il est évident, cependant, qu'à l'intérieur de cette écorce il pourra y avoir encore mouvement moléculaire, influence de gra- vitation, et reprise de formation d'une seconde couche concentrique, avec dégagement d'électricité, de chaleur, d'action chimique, de développement de corps gazeux, mais cette fois-ci pour ainsi dire dans un espace clos, à l'abri du froid cosmique. On conçoit qu'il en puisse résulter une tension suffisante pour faire éclater l'écorce ambiante, pour la réduire en fragments el pour les lancer au loin à travers les espaces stellaires. » On sait qu'Olbers avait conçu l'idée que les astéroïdes Cérès et Pailas étaient des fragments piovenant d'une plus grande planète qui avait pu éclater. Après la découverte de Junon et de Vesta, Lagrange (i) donna les conditions numériques exigées pour que, par l'explosion d'un astre, il se pût former des comètes ou au moins des corps doués d'un mouve- ment cométaire direct ou rétrograde, dans des orbites elHptiques, parabo- liques ou hyperboliques (ceux-ci devant sortir à jamais de notre système solaire après leur premier périhélie). Il trouva qu'à une distance du Soleil cent fois plus grande que celle de la Terre, il suffirait d'une force explosive, poussant les éclats avec une vitesse douze à quinze fois plus grande que celle d'ini boulet de canon qui se meul à raison de i4oo pieds par seconde, vitesse égale à peu près à celle d'un point de l'équateur de notre terre dans sa rotation diurne. li Je reconnais que quelques-unes des considérations précédentes pour- ront paraître beaucoup trop hardies; toutefois je crois que ludle part je n'ai introduit de siq^positions en désaccord avec les connaissances ac- quises jusqu'ici par rapport aux corps dont se composent et notre globe et les aérolithes qui nous arrivent de l'espace. Des recherches sur ces corps, entreprises à un point de vue bien plus spécial, ont appelé mon esprit vers (i) Origine des comètes. Connaissance des Temps pour l'an iSi4) P- 21 1. ( /.6. j quelques généralités; j'ai cru que c'était mon devoir de les rassembler, comme elles se sont offertes à moi, pour mieux les faire ressortir dans leur ensemble. » J'ai l'honneur de vous adresser, en même temps que cette Lettre, les trois pièces ci-jointes : i" Considérations sur les phénomènes accompagnant l'arrivée des météorites à la surface du globe terrestre ; a° Considérations sur le mode de formation primitif des météorites ; 3° Propositions fondamentales sur la théorie des météorites. Je n'oserais réclamer l'honneur de les voir miprimées dans vos publications académiques, mais j'ai cru que c'était mon devoir de Correspondant de mettre l'ensemble des considérations auxquelles je viens d'arriver à la portée de mes illustres confrères (i). Je m'estimerais heureux s'ils jugeaient que j'ai présenté l'un ou l'autre de«ces phénomènes sous un point de vue plus juste qu'on ne l'avait fait jusqu'à présent; dans tous les cas, mes recherches et considérations pourront provoquer des études ultérieures qui seront enfin couronnées de succès ». PHYSIQUE. — Sur les lames liquides minces et leurs assemblages; Note de M. Plateau, lue par M. Faye. « Pour que MM. les Membres de l'Académie puissent apprécier la portée des expériences qiie M. l'abbé Moigno veut bien répéter devant eux, pour qu'ils puissent voir, dans mes systèmes laminaires, quelque chose de |)lus qu'une grande beauté et une régularité parfaite, il est indispensable que je rappelle ici quelques-uns des résultats contenus dans la 5' série de mes « Recherches expérimentales et théoriques sur les figures d'équilibre dune masse liquide sans pesanteur. » » Dans ce Mémoire, je démontre d'abord qu'une lame liquide mmce, telle qu'une lame d'eau de savon, prend nécessairement, sans différence appréciable, les figures d'équilibre qui conviendraient à la surface d'une masse liquide pleine, sans pesanteur et à l'état de repos. C'est ce dont les bulles de savon offrent un premier exemple: isolées dans l'air, elles sont sphériques, comme le serait une masse liquide pleine, sans pesanteur et libre de toute adhérence. Je décris, comme nouveaux exemples, les procé- dés au moyen desquels je réalise ainsi, à l'état laminaire, toutes les autres figures d'équilibre de révolution. M J'expose ensuite ce fait général que, si on construit en fil de fer légè- (r) Les trois manuscrits annoncés par M. Haidinger, et qui sont écrits en français, ont été déposés dans les archives où ils pourront être consultés par MM. les Membres de l'Académie qui s'intéressent plus particulièrement à ces questions. É. D. B. ( 462 ) rement oxydé une charpente représentant l'ensemble des arêtes d'un po- lyèdre, et que l'on plonge cette charpente dans un liquide propre à se con- vertir aisément en lames, on la retire toujours occupée par un ensemble de lames disposées d'une manière parfaitement régulière et symétrique, con- stamment la même pour une même charpente retirée dans le même sens. » On comprend que si, dans une semblable charpente, l'arrangement des lames n'est pas régi par lehasaid, et ne dépend nullement des petits mou- vements irréguliers de la main, c'est que cet arrangement est lié aux prin- cipes de la théorie de l'action capillaire; aussi tous ces systèmes laminaires sont-ils soumis à des lois uniformes et invariables, dont voici les trois prin- cipales : •' 1° A une même arèle liquide n'aboutissent jamais que trois lames, et celles-ci se rencontrent sous des angles égaux. » 2" Les arêtes liquides qui aboutissent à un même point dans l'intérieur du système, sont toujours au nombre de quatre, et elles se rencontrent sous des angles égaux. » 3" La surface de chacune des lames du système est toujours une sur- face à courbure moyenne nulle; en d'autres termes, en chacun de ses points, les deux rayons de courbure principaux sont égaux et de signes contraires. » Le système laminaire du tétraèdre régulier, système où toutes les lames sont planes cl qui ne renferme que quatre arêtes liquides droites aboutis- sant au centre de figure, vérifie immédiatement les lois dont il s'agit. Quant aux systèmes des autres charpentes, leur simple aspect permet également de vérifier les lois relatives au nombre des lames aboutissant à une même arête liquide, et à celui des arêtes liquides aboutissant à un même point liquide. » Dans une 6* série, qui est actuellement à l'impression, j'examine les lois en question dans leurs rapports avec la théorie des phénomènes ca- pillaires, j'en démontre la nécessité, et je les vérifie par des mesures précises. '■ Les systèmes laminaires produits simplement avec de l'eau de savon n'ont qu'une durée très-courte; mais je fais connaître, dans ma 5^ série, un liquide qui donne des systèmes bien plus persistants. Ce liquide, dont je décris avec détail la préparation, est un mélange d'eau de savon et de glycérine. Les systèmes laminaires qu'il forme étalent bienlôt des couleurs magnifiques, qui ne varient que très-lentement, et qu on a ainsi tout le loisir de contempler, m ( 463 ) PHYSIQUE. — Remarques sur la Note (le M. Plateau ; /)rtr M. Faye. « Je désire ajouter, dit en terminant M. Faye, à la Note dont je viens de donner lecture, quelques réflexions sur une expérience qu'elle m'a sug- gérée et qu'il est bien aisé de reproduire. Il ne s'agit point ici de toucher aux lois si parfaitement présentées par notre célèbre Correspondant, mais seulement d'indiquer un nouvel ordre de conséquences auquel ces lois mé- caniques où ces faits paraissent conduire. » Je nie suis demandé si on ne pourrait pas considérer ces surfaces lami- naires comme existant déjà dans le liquide pendant que la char|ieute de fil de fer y est encore plongée, en sorte que si la constitution du liquide venait à changer peu à peu, les lames actuellement formées sous l'influence de cette charpente pourraient subsister, s'y renforcer même ou s'y maintenir dans leur intégrité, offrant ainsi une sorte de base toute prête pour une organisation ultérieure. " Voici l'expérience que je viens de faire ce matin même à ce sujet. J'ai rempli un verre à moitié d'une solution aqueuse de savon, et j'y ai plongé un fil de fer recourbé à l'un des bouts en forme d'anneau grossièrement façonné. En retirant cet anneau, comme dans l'expérience de M. Plateau, je relevais en même temps dans l'air une lame plane et mince de liquide; cette lame allait en s'amincissant, et bientôt se brisait comme une bulle de savon. J'ai versé ensuite, au-dessus de la couche d'eau de savon, une cou- cheépaisse d'huile à brûler, puis en relevant de nouveau l'anneau, non plus dans l'air, mais dans le sein de cette couche d'huile, j'ai constaté aisément que la lame mince formée par l'anneau lorsqu'il se trouvait dans la couche aqueuse inférieure, se maintenait parfaitement dans l'huile, à l'abri de toute évaporation. Pour s'en assurer, il suffit d'exposer convenablement le verre à la clarté du jour; on voit alors la réflexion des rayons de lumière s'opérer à la surface de cette lame mince plongée dans i'huile, aussi bien que si elle était exposée à l'air libre. Seulement le moindre mouvement imprimé a l'anneau dans un sens ou dans l'autre faisait bomber et gonfler cette lame mince dans le sens opposé; je la transformais ainsi, sans la rompre, en une longue poche pleine d'huile, isolée partout de I huile ambiante, sauf du côté de l'anneau dont elle peut être aisément détachée. » En réfléchissant à cette expérience, bien facile à répéter, il m'a semblé y voir les rudiments de certains phénomènes de |)hysique végétale ou ani- male, tels que les cloisonnements fixes ou mobiles qui se forment dans les ( 464 ) liquides non homogènes sous l'influence de parois plus ou moins cylin- driques, cloisons qui peuvent à la longue prendre de la consistance, ou tels encore que le fait de l'émulsion des corps gras sous l'influence de l'albu- mine, du sérum ou de la sécrétion pancréatique (i). » Si l'on vient à battre, en effet, avec la même tige les deux liquides dont je viens de parler, on voit que cette tige entraîne avec elle, en passant du liquide visqueux dans le liquide gras, une lame mince persistante qui enveloppe et isole aussitôt une certaine quantité de ce dernier liquide. Ces cloisons se forment rapidement dans tous les sens, mais bientôt les petites masses d'huile qu'elles enferment affectent la forme sphérique, laquelle répond à l'équilibre spontané le plus stable d'une masse liquide flottante et soustraite à l'action de la pesanteur. Tout mouvement ultérieur tend à diviser ensuite ces petites sphères ou ces polyèdres à cloisons élastiques; de là la formation rapide de sphérules excessivement petits, mais tous isolés du milieu ambiant par une mince enveloppe sphérique formée aux dépens du Hquide visqueux. En continuant à battre quelques instants de plus, c'est- à-dire à entraîner dans l'un des liquides les lames minces formées par l'autre, l'émulsion devient complète en vertu de cette double tendance des petites masses liquides et des lames minces à prendre également la forme sphérique. Mais alors aussi toute viscosité a disparu; il est impossible de former de nouvelles lames dans ce liquide blanchâtre comme le chyle ou le lait, car l'anneau en sort sans en entraîner avec lui (2). .. Il m'a semblé que la mention de cette expérience nouvelle, qui montre combien il est facile de cloisonner en tous sens un milieu liquide, à l'aide de lames minces et élastiques d'un autre liquide plus visqueux, ne serait pas déplacée après les brillantes expériences de M. Plateau sur les figures d'équilibre des lames minces, car elles montrent que ces expériences vont droit aux actions purement mécaniques, encore bien peu connues, qui ac- compagnent les premières évolutions de la vie organique, ou qui président aux actes non moins mystérieux de la nutrition. (i) A l'aide de certains mouvements de contraction et du mélange de matières solides incessamment agitées. (2) Les globules de la lymphe et du sang sont siins doute isolés, comme dans une sorte d'émulsion, par les cloisons sphériques du liquide visqueux où ils nagent, cloisons qui ne les empêchent pas de subir l'action des agents extérieurs. Peut-être serait-il curieux d'examiner aussi à ce |)oint de vue tout niécani(|ue le phénomène inverse de l'émulsion, lequel consiste ilans la rupture de ces enveloppes sphériques, et provoque, pour certains liquides, la formation de la fibrine, pour d'autres, la réunion amorphe de la matière butyreuse. { 4(^5 ; » Combien ne doil-on |)as regretter que les yeux de l'illustre physicien de Bruxelles, depuis longtemps fermés à la lumière du jour, ne puissent jouir des beaux phénomènes que l'Académie vient d'admirer et qu'il n'a vus, lui, avant tous, que par les yeux de rintelligence. Et pourtant que de progrès ne lui devons-nous pas déjà dans cette voie nouvelle, quoiqu'il soit réduit à deviner les phénomènes à force de [jénétratiou profonde, au lieu de les contempler comme nous dans ce qti'ils ont d'imprévu, de se laisser inspirer par leur aspect, et de soumettre ainsi son esprit à leur féconde réaction! « M. l'amikal LuTKE, éiu daus la séance du •;!9 juillet 1861 à une place de Correspondant pour la Section de Géographie, et de Navigation, en rempla- cement de feu sir John Franklin^ adresse ses remercîménts à l'Académie. M. P. DE TcHiHATcuEF, nommé, dans la séancc du agaoùt. Correspondant pour la même Section, en remplacement de feu M. l'amiral Beauforl, remer- cie également l'Académie. IVOxMIINATlONS. L'Académie procède par la voie du scrutin a la nomination de la Com- mission qui aura à décerner le prix du legs Trémont pour l'année 1861. MM. Chevreul, Morui, Combes, Pouillet, Dupin réunissent la majorité absolue des suffrages. MÉMOIRES PRÉSE?irES. ASTRONOMIE. — Recherches sur le système du monde; par M. E. Roger. (Extrait.) (Commissaires, MM. Lamé, de Senarmont, Delaunay.) « ^ans le travail que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie, je me suis proposé de rechercher les causes des diverses anomalies qui ont été signalées dans les mouvements de la plupart des corps du système solaire : l'accélération du moyen mouvement de la Lune et de la comète de M. Encke, le mouvement séculaire des périhélies des planètes. » Le principe delà gravitation universelle a donné de si éclatants résul- C R., 1861, 2™' Semesir,-. (T. 1,111, N" Jl.) ^2 ( 466) tats, qu'il s'impose aujourd'hui comme l'expression analytique de la réalité des choses. J'ai été amené toutefois, en essayant de déduire des phéno- mènes la raison des propriétés de la gravité, à reconnaître que la formule newtonienne doit être complétée par l'addition d'un terme infinitésimal, qui est sans influence lorsqu'on se borne à des durées restreintes, mais altère profondément certains éléments du mouvement des corps célestes lorsqu'on embrasse un très-grand nombre de siècles. Mon point de départ, dans cette analyse, où je me suis astreint à n'attribuer à la matière d'autre propriété essentielle que l'impénétrabilité et l'inertie, a été le fait de l'émission, qui implique la diminution séculaire des masses du système solaire. Le terme de correction à introduire correspond à cette diminution des masses, et re- présente, en quelque sorte, la matérialilé même des molécules émises, ou, en d'autres termes, la densité infiniment petite, mais non absolument nidle, des fluides impondérables. » La formule fondaznentale à laquelle je suis parvenu est celle-ci : 7'^ qui reproduit le principe de Newton, lorsqu'on réduit l'exponentielle — Kt c à son premier terme. » Les équations différentielles ordinaires de la Mécanique céleste, mo- difiées par l'introduction de cette exponentielle, donnent l'intégrale sui- vante : — Ht [i + ecosf u — Z3- — at)]. I (iC 7 ~ 7F » Le mouvement des périhélies planétaires se lit à première vue dans cette équation. Il est aisé, en outre, d'y apercevoir les variations que le coefficient infinitésimal a détermine dans les demi grands axes et les moyens mouvements. » Mais les variations des moyens mouvements, si elles étaient égales pour tous les corps astronomiques, se trouveraient annulées pour l'observateui- par une variation semblable qui atteint les rotations. Si l'émission provient indistinctement de toutes les molécules d'un corps, et non point seulement de la surface, il est clair que les molécules émises, en prenant les vitesses des zones de plus en plus éloignées du centre qu'elles traversent successi- vement, doivent exercer sur la rotation une action retardatrice que l'ana- — v.l lysepeiit évaluer. Or cette action dépend de la inèuie exponentielle c ( 467 ) » L'accélération séculaire de la Lune paraît résulter de ce que le rap- port qui existe entre les durées des révolutions et des rotations planétaires n'est pas absolument invariable, le coefficient a, qui exprime la vitesse avec laquelle se disperse la masse de chaque corps astronomique n'ayant point identiquement la même valeur pour le Soleil, pour les planètes, et pour les comètes à plus forte raison. On ne peut être surpris que le Soleil restitue aux autres corps du système une certaine portion des pertes sécu- laires que leur masse éprouve. » Quant aux distances moyennes des planètes au Soleil, toutes choses se passent comme si, indépendamment de la force attractive qui détermine leurs orbites elliptiques, les planètes étaient soumises à une force répulsive qui les éloignerait incessamment du Soleil, et d'après une loi régulière. La courbe décrite est une spirale, qui se confond, quand on néglige l'excen- tricité, avec une spirale logarithmique, et qui se déroule avec luie lenteur pour ainsi dire infinie. Rapproché à la fois de l'hypothèse de Laplace sur la formation des planètes, et de la loi empirique de Bode qui rattache à une formule Irès-simple les distances des diverses planètes au Soleil, ce résultat m'a montré que l'hypothèse de Laplace doit être modifiée sur un point essentiel : la position des limites successives de la nébuleuse solaire, au sein de laquelle les planètes prennent naissance. Ces limites n'ont point dû s'é- tendre, à l'origine, jusqu'aux extrémités actuelles du système planétaire; elles possèdent, au contraire, depuis l'époque où les planètes ont commencé à se former, un mouvement d'expansion analogue, sauf une vitesse beau- coup moindre, au mouvement qui emporte successivement les planètes loin de l'astre central. D'autre part, les distances moyennes actuelles des pla- nètes au Soleil révèlent ces deux lois, qui sont l'explication de la loi empi- rique de Bode : i" les planètes se forment successivement à la même dis- tance du Soleil, et après des intervalles de temps égaux; 2" la masse du Soleil diminue de moitié entre chaque intervalle. Ces deux lois ne sont point absolues; j'ai examiné dans quelles limites d'approximation elles sont vérifiées . » Étudiant ensuite les satelhtes de Jupiter, dont les mouvements pré- sentent des particularités si remarquables, j'ai montré que la loi de Bode leur est applicable, sauf une légère modification à faire subir à l'un des coefficients. Ces satellites se sont donc formés, de même que les planètes, à des distances égales de l'astre principal et à des intervalles de temps égaux. La durée de ces intervalles est d'ailleurs la même que pour les planètes; et le mouvement séculaire du périhélie de Mercure, déterminé par M. Le Ver- 62.. ^ 468 ) lier, permet de fixer approximativement la valeur de ces époques asUono- iniqiies. Les rapports qu'on observe dans les iiiojens mouvenieuts des trois premiers satellites sont une cnnséqnence immédiate des lois de leur for- mation. 11 CHIMIE. — Noie sur lu préparation du chlorosulfure de phosphore, PCPS^; par M. Ernest Baudri.'iiont. (Commissaires |)récédemment nommés : MM. Peioiize, Fremy. ) « Le chlorosulfure de phosphore PCl'S^ fut obteiui pour la première fois par Sérullas, en 1829. Ce chimiste le préparait en faisant réagir le gaz hyilrogene sulfuré sec sur du perchlorure de phosphore solide, soit en. in- troduisant celui-ci dans un flacon plein de gaz sulthydrique, soit en diri- geant ce dernier sur le chlorure F Cl' contenu et chauffé dans une petite ampoule. Ces moyens ne donnent le chlorosulfme de phosphore qu'en petite ipiantité et très lentement. M. Cahours, en f.iisant réagir le perchlo- rure de phosphore sur les sulfures organiques, a démontré que dans ces cir- constances la production dePCl'S^ a lieu d'une manière générale. En i84q, M. Cladstone avait constaté la formation du chlorosulfure de phosphore aux dépens du liquide qui prend naissance quand on traite le soufre par le perchlorure de phosphore. En i85:î, M. Vohier constata la formation de PCP S" loisqii on traite le protochlorure de soufre par le phosphore. En i858, M. Carius démontra que le chlorosulfure de phosphore pouvait se former ilans l'action du pentasulfure de phosphore sur le chloroxyde de ce corps. Enfin en 1 869 M. Weber, en étudiant d'une manière générale l'ac- tion du perchlorure de phosphoresur les sulfures métalliques, remarqua » la formation d'une huile jaune, d'une odeur pénétrante, plus lourde que l'eau qui la décompose, et qu'il regarde comme du chlorosulfure de phosphore. Mais n'ayant pu le séparer de l'excès de I^CP, l'auteur n'en fît connaître au- cune analyse (i;. • Il put directement l'obtenir en combinant le chlorure avec le sulfure de phosphore. On sait qu'aucune de ces observations n'a donné lieu jusqu'à présent à un moyen d'obtenir le PCP S" d'une manière facile et abondante. 11 En recherchant de mon côté l'action qu'exerce P CP sur un assez grand nombre de substances, j'ai été conduit à observer la formation du chloro- (ij Wuriz,, Rrprrtoiri de Chimie pure, tome V, page 53i ( 469 ) sulfure de Séi'u! las, toutes les fois que PCP se rencontre avec le soufre, soit libre, soit à l'état fie sulfure. C'est en poursuivant cette étude qu'après bu^u des tentatives je suis arrivé à obtenir facilement et abondamment le chlorosulfure de phosphore. Il se produit par la i-éaction très-netleet tres- proîiipte de PCP siu- le sulfure d'antimoine, d'après l'équation 3iPCP) + 2(SbSM=3(PCPS-) + 2(SbCP). Voici comment il faut opérer : » Dans un ballon de deux ou trois litres de capacité, on introduit 3o grammes environ de phosphore bien sec ; puis, après en avoir chassé l'air par un courant d acifle carbonique sec, on y tait arriver un courant con- tinu de gaz chlore également bien desséché, jusqu'à conversion compièie du phosphore en perchlorure. On détache ensuite le ballon de l'appared à chlore, tout en le tenant fermé par un bouchon muni d'un tube à dégage- ment, puis on le transporte au milieu d'un endroit bien aéré (une grande cour, par exemple), afin d'éviter l'actioti désastreuse que PCP S" exerce sur les yeux et sur les voies respiratoires. Ensuite on ouvre le ballon ; on chasse l'excès de chlore à l'aide d'un soufflet ; puis on y fait tomber par petites portions, à cinq ou six reprises tlitférentes, i i5 grammes de sulfure d'anti- moine réduit en poudre. " La première portion met quelques minutes à réagir. Mais bientôt le ballon s'échauffe, des vapeurs blanches s'en dégagent, et une partiedu pro- duit se liquéfie. On profite de la chaleur dégagée pour ajouter une nouvelle dose de Sb S', qui celte fois réagit plus vile. On continue ainsi jusqu a son complet emploi (i ). » Pendant cette manipulation, il faut agiter fortement le ballon afin d'en imbiber les parois par le liquide qui y a pris naissance. On en détache ainsi les croûtes cristallines du perchlorure de phosphore qui tombent alors sur SbS'. C'estquaud elles sontenlièrement détruites par ce sulfure, et lorsqu'on voit un léger excès de celui-ci au milieu du liquide formé, que l'opération est terminée. » Sans donner au liquide le temps de se refroidir, on le transvase dans une cornue bien sèche, et l'on procède à la distillation en maintenant la lempéraliire entre ia5 et i35°. Le chlorosulfure de phosphore distille {i) Il est bon d'entourer le col du ballon d'un linge imbibé d'eau froide pour condenser les vapeurs de PCI'S^ qui tendent à s'échapper. ( 470 ) en enlraînaut, quoi qu'on fasse, une certaine quantité de chlorure d'anti- moine que des distillations réitérées ne peuvent séparer. Mais on parvient a éliminer ce produit, ainsi qu'un peu de chloroxyde de phosphore et de chlorure d'arsenic qui s'y trouvent mélangés (i),enle traitant par une disso- lution étendue de sulfurede sodium ; carie chlorosulfure de phosphore a la propriété de ne se décomposer par l'eau qu'avec une extrême lenteur, sur- tout à froid. Sa décomposition étant plus rapide par les alcalis, et le sulfiu-e de sodium étant alcalin, on doit verser le chlorosulfure dans un ballon placé au milieu d'un bain d'eau froide ou glacée et y ajouter ensuite la solu- tion deNaS, étendue au ao^ On agite à plusieurs reprises (en évitant l'élévation de la température), ce qui détermine la transformation du chlorure d'antimoine en sulfure rouge. Après quelques minutes de contact, on verse le tout dans un entonnoir k robinet en verre. Le chlorosulfure étant le plus dense se sépare ; on le soutire en ouvrant un peu le robinet, et on le fait tomber dans un flacon contenant quelques fragments de chlorure de calcium fondu, avec lequel on l'agite vigoureusement, lorsqu'on s'est bien assuré toutefois qu'il ne donne plus de sulfure rouge d'antimoine par une nouvelle addition de NaS. Quand le liquide a repris toute sa transpa- rence, on le jette sur im entonnoir muni d'un petit tampon d'amiante, et reposant sur une cornue à l'émeri bien séchée ; puis après cette filtration, qui a pour but de retenir le chlorure de calcium imprégné d'eau, on rectifie le produit par distillation. On obtient ainsi à peu près 120 grammes de chlorosulfure, qu'il faut enfermer dans un flacon à l'émeri qu'on conserve sous une cloche reposant sur de la chaux vive. En un semaine, j'ai pu en préparer ainsi plus de 1 kilogramme. » Le chlorosulfure de phosphore est un liquide assez mobile, d'une odeur vive et irritante, mais qui devient aromatique lorsqu'elle est atténuée. Il fume plus ou moins à l'air, peut-être parce qu'il retient quelques traces d'acide chlorhydrique. Ses vapeurs irritent fortement les yeux. Il est eu pleine ébullition à i24°,25 et reste incolore pendant qu'on le chauffe. A 22 degrés sa densité est égale à i , 63i . Sa vapeur est difficilement combus- tible. L'eau le décompose lentement en acide phosphorique, chlorhydrique et sulfhydrique. Il e,st attaqué à cliaud par l'acide azotique. On sait que les alcalis le transforment en sulfoxyphosphates("Wurtz) et qu'il produit de l'acide (1) Ces deux corps proviennent de l'oxyde d'antimoine et du sulfure d'arsenic contenu iturellemcnt dans le sulfure d'antimoine du commerce. On pourrait l'en débarrasser prea- naturellem lablement en le traitant par l'ammoniaque (47« ) sultoxyphosphovinique quand on lui ajoute de l'alcool (Cloëz). Son action sur ce corps est des plus énergiques et paraît assez complexe: j'en fais l'étude en ce moment, ainsi que de celle qu'il exerce sur l'acétate de potasse fondu avec lequel il paraît produire du sulfure d'acétyle. Il semble réagir encore sur un grand nombre de substances organiques ; et je ne doute pas que ce corps ne devienne entre les mains des chimistes un nouveau et puissant réactif, avec lequel ils pourront modifier (probablement sulfurer) un grand nombre de produits, n PHYSIOLOGIE. — Recherches sur les mouvemenls du cœur; /jor M. Germain. (Commissaires, MM. Serres, Flourens, Bernard. ) t( Dans le travail que nous avons l'honneur de soumettre aujugement de l'Académie, nous avons, dit l'auteur aii commencement de son Mé- moire, essayé de démontrer les propositions suivantes : » i" La portion du système veineux qui confine au cœur est le siège d'un mouvement régulier de contraction, et c'est elle qui en se contractant produit la diastole de l'oreillette. . » 2° La diastole des cavités du cœur est un mouvement purement passif. » 3° La systole est la suite, par action réflexe, de la diastole. Arrivées à un certain point de dilatation, les parois du cœur entrent en contraction. « 4° 1^6 choc du cœur contre la paroi thoracique est le résultat de la courbure de l'aorte et de la variation de la pression à laquelle est soumis le liquide contenu dans le vaisseau. « CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de la Guerre remercie l'Académie pour l'envoi de deux exemplaires du Rapport fait au nom d'une Commission par M. Milne Edwards au sujet des dégâts causés sur plusieurs cartouches, par des insectes hyménoptères, dans les magasins de l'artillerie à Grenoble. Communication de ce Rapport a été faite à M. le Conservateur du Masée d'Histoire naturelle de Grenoble. M. LE Ministre adresse pour la Bibliothèque de l'Institut un exemplaire du tome V de la troisième série du Recueil des Mémoires de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie militaires. ( kv- ) M. LE Ministre de i. Agricc lture, dv Commerce et des Travaux pcemcs envoie un exemplaire fin n" '3 fin Catalomie des Brevets fVinvention jiris en i»6i. m. LE Secrétaire perpétuel dépose sur le l)iireau une Lettre dans laquelle M. Zantedesriti donne l'anal) se d'un opuscule qu'il vient de publier " Sur le spectre lumineux considéré comme le plus délicat des analyseurs que possède aujonrd'liui la science •>. M. LE Secrétaire perpétuel présente au nom des auteurs les deux ou- vrages suivants : » Chimie photographique;» par MM. Barreswil *it Dnvanne, '6" édition: '( L'Électricité et les chemins de fer; » par M. Manuel Fernnndez de Castro. ■• M. Jobert de Lamballe fait connaitre une modification de l'opération p.u- abaissement de l;i cataracte due à M. Serres d'Alais, l'auteur des Phnsphènes, qui l'a [)rié de faire à l'Académie l'exposé de son procédé. >> M. Jobert rap|)elle l'origine de ce procédé, en disant que les écrivains allemands, entre autres M. Brucke, ont décrit un muscle tenseur de la cho- roïde et fie la rétine, qui n'a pu être démoiitré en France sur l'homme. 11 rappelle en outre que M. Hancock a fondé sur l'existence de ce muscle un procédé qui consiste à débrider le cercle ciliaire pour obtenir la guérison du staphglôme et du glaucome. M. Serres d'Alais a appliqué ce procédé à l'opération de la cataracte. Sur plus de 120 malades il a pratiqué cette opé- ration, et il n'a remarqué pour tout accident que la sortie de quelques gouttes de sang. Il prétend que ce débridement prévient l'inflammation. » M. Serres d'Alais dit avoir pratiqué le débridement du cercle ciliaire, tantôt après l'opération de la cataracte terminée, en plongeant le couteau de Wenzel entouré d'un fil ciré afin de limiter l'étendue du tranchant et de lui laisser seulement une ligne et demie, tantôt en pratiquant le débride- ment dabord et en abaissant ensuite le cristallin avec l'aiguille à cataracte introduite par la même ouverture. « Pfivsini,o(;iK — Recherches sur les résultats de la lésion de certaines portions des centres nerveux ; par M. II. Friedberg, de Berlin. (( Jai l'honneur de faire hommage à l'Académie d'un exemplaire de mon '. Traite sur la Séméiotique du mouvement de manège et de la rotation du (473 ) corps autour de son axe longitudinal. » Le malade dont l'histoire se trouve p. 9-1 5, avait été soumis à la trépanation à cause d'une fracture de l'os pariétal droit. Cette opération, c|ue d'ailleurs je ne pratique qu'avec le ci- seau et le marteau^ avait eu un succès parfait. Mais dix mois après se manifestèrent des symptômes encéphalopathiques : d'abord le diabète, puis le mouvement de manège et la rotation du corps selon l'axe longitudinal, puis hémiplégie droite, enfin paralysie du nerf pneumogastrique. Cette paralysie fit succomber le mahule vers le fin du quatorzième mois après la lésion de la tète, en dépit de la trachéotomie à l'aide de laquelle j'avais guéri un autre cas semblable de paralysie. L'ouverture du cadavre nous fit voir une fracture dans la fosse occipitale inférieure et un ramollissement super- ficiel du cervelet et de son pédoncule moyen du côté gauche. » Cette altération aurait-elle pu être diagnostiquée pendant la vie? C'était une question cpii méritait d'être l'objet d'un sérieux examen. On avait déjà, il est vrai, observé la rotation selon l'axe longitudinal par suite d'une lésion soit du cervelet soit de ses pédoncules moyens, mais on en avait vu aussi à la suite d'une lésion d'autres parties de 1 organe nerveux central. Il n'est donc pas dé- montré que ce phénomène indique à coup sûr la partie altérée chez l'homme? Puis, au cas qu'il l'indique, peut-on connaître sur quel côté elle siège? Les physiologistes ne sont pas d'accord. Les uns maintiennent que la rotation de l'animal se dirige du côté de la lésion; les vivisections pratiquées par d'autres ont eu un résultat tout à fliit contraire. Ces considérations, en posant la question, m'ont fait chercher à y trouver luie réponse. La question, je le répète, est celle-ci : le mouvement de manège et la rotation du corps autour de son axe longitudinal indiquent-ils une certaine affection de l'appareil ner- veux central et le côté qui en est le siège? Les observations cliniques, quoiqu'il n'y en ait que très-peu, et les vivisections instituées par les phy- siologistes, envisagées par rapport à cette question, m'ont fourni les résul- tats suivants: 1° Le mouvement de manège et la rotation du corps autour de l'axe longitudinal indiquent une affection du pédoncule moyen du cer- velet (crus cerebelH ad pontem) qui le plus souvent est combinée avec une affection de l'hémisphère du cervelet. 2° 11 n'est pas prouvé que cette anomalie dans la motilité survienne si le cervelet est altéré seul sans que ce pédoncule le soit. 3° Cette anomalie de motilité ne peut être admise comme un phénomène constant de l'altération du cervelet et du pédoncule: la condition sous laquelle elle manque n'est pas connue. 4° Si le malade offre d'autres phénomènes d'irritation de l'organe nerveux central, on peut C. R., 1861, î'^^ Semestre. (T. LUI, N" 11.) 63 ( 474 ) diagnostiquer le siège d'une affection irritante du cervelet ou du pédoncule sur le côté vers lequel l'arc de manège se dirige. 5° Si le malade otlro d'autres phénomènes de paralysie de l'organe nerveux central, on peut diagnostiquer le siège d'une affection paralytique du cervelet ou du pédon- cule du côté vers lequel l'arc de manège commence. G" Si le malade offre d'autres phénomènes d'irritation de l'organe nerveux central, on peut dia- gnostiquer le siège d'une affection irritante du cervelet ou du pédoncule vers lecôtèsur lequel la rotation selon l'axe longitudinal commence. 7" Si le ma- lade offre d'autres phénomènes de paralysie de l'organe nerveux central, on peut diagnostiquer le siège d'une affection paralytique du cervelet ou du pédoncule du côté vers lequel le malade roule. » r.HlMlE. — Recherches sur les a f finîtes. De la formation et de la décomposition des éthers; par MM. Berïhelot et L. Péax de S.vixt-Gilles. « Les lois générales de statique chimique qui président à la formation et à la décomposition des sels sont depuis longtemps l'objet de l'étude des chimistes, tandis que l'on n'a guère que des idées vagues et confuses sur celles qui régissent les éthers composés. Cependant les réactions des éthers se distinguent des réactions des sels par deux caractères essentiels, savoir : la lente progression des réactions éthérées et la combinaison toujours in- complète des acides avec les alcools mis en présence. De là des problèmes nouveaux, d'un intérêt tout spécial dans la théorie des affinités. Nous nous sommes efforcés d'en éclaircir quelques-uns par de nombreux et patients essais. Après deux années de travaux et l'exécution complète de près de trois cents expériences numériques, nous venons soumettre le résumé concis de nos premières recherches à l'Académie, nous réservant de faire prochai- nement sur la même question des communications plus étendues. » I. Nous avons employé dans nos expériences les corps suivants (et les éthers qui résultent de leur combinaison) : » Alcools. — i" Alcools monoatomiqnes : alcools méihyliqne, ordinaire, amylique, èlhalique, campholique, benzylique, cholestérique, c'est-à-dire des corps appartenant à plusieurs séries différentes; leur formule varie de C^H^O' à C"H''0-; leur équivalent varie de 32 à 372 et leur volatilité depuis 6G° jusqu'à 360" et au-dessus. » 1° Alcools polyatomiques : glycérine, triatomique, — mannite, glucose, hexatomiqucs. » Acides. — 1° Acides monobasiques : acides acétique, butyrique, stèa- ( '^.75 ) riqiie, benzoïque, foriniqiie. Ils apparlioiiiieiil à plusieurs séries différentes; leur formule varie de C'H^O' à C'^H^nV; leur équivalent de 46 à 284; leur volatilité de 120° à 36o° et au-dessus. )) 2° Acides bibasiques : acides oxalique, succinique, tartrique, p\rotar- trique, subérique, sébacique. « 3" Acides fribasiques : acide citrique. >) La pureté de ces corps a été vérifiée avec scrupule. On a eu soin d'é- viter toute intervention d'un corps auxiliaire, toute décomposition étran- gère, etc. De là, dans ce premier groupe d'expériences, l'exclusion tles hydracides et de l'acide sulfurique qui donnent lieu à de l'éther hydrique, celle de l'acide nitrique, etc. )) II. Nous avons opéré à la température ordinaire, à 100°, à i/jo", à 180°, à 200°, à 260°. » La durée des expériences a varié depuis quelques heures jusqu'à plu- sieurs mois, à la température ordinaire; jusqu'à 460 heures consécutives, à 200°. » Les pressions ont varié depuis quelques millimètres jusqu'à 20, 3o at- mosphères et plus. » Toutes les expériences dont nous allons hidiquer les résultats ont été effectuées dans des conditions telles, que les corps employés ont conservé, au moins en partie, l'état liquide pendant la durée entière des expériences. Ce n'est pas que nous n'ayons également opéré de façon à réduire complè- tement ces corps à l'état gazeux. Mais dans ce dernier cas l'action chimique éprouve diverses modifications, et surtout un ralentissement extraordinaire; ces effets nous paraissent dus, au moins en partie, à la diminution du poids des masses réagissantes par rapport à l'espace qui les contient. Nos expé- riences sur ce point particulier, quoique déjà nombreuses, ne sont cepen- dant pas encore assez avancées pour nous permettre d'en parler ici. » III. Voici 1 indication des principales séries d'expérience : B 1" Alcool et acide, à équivalents égaux. Éther neutre agis.sant sur 2 équivalents d'eau, c'est l'expérience réciproque servant de contrôle. — 28 éthers mis en expérience. » 2° Un équivalent d'acide avec 2, 3, etc., équivalents d'alcool.— 7 éthers mis en expérience. » 3° Unéquivalent d'alcool avec 2, 3, etc., équivalents d'acide. — 5 éthers mis en expérience. » 4" Un équivalent d'éther neutre avec {, 1,2, 7, 8, 10, 26, i65 équivalents d'eau. — 8 éthers mis en expérience. 63.. ( 476 ) » 5° Ui) équivalent d'éther neutre, 4 équivalents d'eau avec un nombre variable d'équivalents d'acide et d'alcool. >' 6" Un équivalent d'éther, 6 équivalents d'eau et lui nombre variable d'équivalents d'acide et d'alcool. » 7" Un équivalent d'éther, i équivalents d'alcool et un nombre variable d'équivalents d'eau. » Nous avons également fait diverses expériences relatives à l'action simul- tanée de plusieurs acides sur \^\^\ même alcool, à celle de plusieurs alcools sur un même acide, enfin au déplacement réciproque des acides ou des alcools dans les éthers. » IV. Nous allons signaler quelques-uns des résultats obtenus. » 1° Si l'on fait réagir, d'une part, équivalents égaux d'un alcool et d'un acide, d'autre part, i équivalent de Téther qui résulte de leur combinaison et 1 équivalents d'eau, on emploie évidemment deux systèmes de molé- cules équivalents. Or ces deux systèmes, maintenus pendant un temps suffi- sant dans les mêmes conditions, finissent par atteindre un état d'équilibre identique : cet état ne répond point d'ailleurs à une coudjinaison complète de l'acide avec l'alcool, en raison de l'influence décomposante qu'exerce l'eau, produit nécessaire de la réaction. » Ce phénomène, intéressant en soi, le devient encore davantage si l'on observe qu'il fournit un contrôle certain aux expériences de combinaison ou de décomposition, car il permet de reconnaître à quel moment l'action progressive arrive à son ternie définitif. Toutes nos expériences importantes ont été soumises à ce contrôle. » 2" On peut écarter l'influence de l'eau, en absorbant à mesure celle qui se produit dans la réaction de l'acide sur l'alcool. C'est ce que nous avons réalisé au moyen de l'alcool éthalique et de l'acide stéarique, chauffés a 200°, sous des poids é(juivalents. Les deux corps étaient contenus dans un tube fermé par \\\\ bout, placé lui-même dans un tube plus large scellé à la lampe; au fond du tube large se trouvait de la baryte anhydre. Au bout d'un temps suffisant, l'acide et l'alcool se sont combinés en tota- lité et neutralisés parfaitement, avec formation d'éther éthalsléarique. — C'est là une expérience décisive dans le sujet qui nous occupe; mais elle exclut ces conditions spéciales d'équilibre introduites par la présence de l'eau et qui présentent un si haut intérêt. Aussi l'influence de l'eau a été conservée dans toutes les autres expériences. » 3° En fnisant réagir i équivalent d'acide et i équivalent d'alcool, la proportion de l'éther qui se forme est sensiblement indépendante de la tem- ( 477 ) pérature à laquelle on opère et de la pression exercée dans les appareils (pourvu qu'une certaine quantité des corps réagissants conserve l'état liquide;; seulement, l'action est d'autant plus lente que l'on opère à une plus basse température. La vitesse de la réaction varie avec la nature de l'acide et de l'alcool ; nous reviendrons sur ce point. » 4° En opérant avec une série d'alcools dont l'équivalent varie de Sa à 372 et avec un même acide, à équivalents égaux, la proportion de l'acide qui entre en combinaison varie peu. Généralement elle ne s'écarte guère de 68 centièmes du poids de l'acide. Dans les cas les plus divergents, elle demeure comprise entre 76 et 62 centièmes. On a opéré avec des alcools monoatomiques et avec un alcool triatomique. » 5° En faisant réagir sur un même alcool, à équivalents égaux, une série d'acides dont les équivalents varient depuis 60 jusqu'à 284» on observe que la proportion d'alcool combiné varie fort peu. Les limites extrêmes sont nécessairement les mêmes que ci-dessus; mais les nombres relatifs à l'union d'un même alcool avec les divers acides sont bien plus rapprochés que les nombres relatifs à l'union d'iui même acide avec les divers alcools. Avec l'alcool ordinaire, par exemple, la proportion combinée avec dix acides différents varie de 66 à 70 centièmes au plus. Presque toujours elle est égale à 66 ou 67 centièmes, c'est-à-dire aux deux tiers de i équivalent. On a opéré avec des acides monobasiques, bibasiques, tribasiques. « Il résulte des faits précédents, et c'est là un résultat fondamental, que les proportions équivalentes d'acide et d'alcool qui entrent en combinaison sont presque indépendantes de la nature spéciale des acides et des alcools. Les variations d'un corps à l'autre sont faibles; elles dépendent peut-être uniquement de causes accidentelles que des expériences récentes nous don- nent l'espérance d'éclaircir et d'éliminer. On retrouve ici cette influence prépondérante de l'équivalent chimique qui se manifeste dans tant de phé- iiomènes et qui efface les différences dues à la nature individuelle des corps. » Ce n'est pas tout : des résultats analogues aux précédents s'observent" également, quelles que soient les proportions équivalentes d'alcool, d'acide et d'eau mises en réaction (séries 2, 3, 4, 5, 6). Dans tous les cas, la quan- tité d'éther formé est pour ainsi dire indépendante de la nature indivi- duelle de l'acide et de celle de l'alcool. » Ici pourtant se présente une exception remarquable, relative aux al- cools polyatomiques réagissant sur plusieurs équivalents d'acide: cette { 47» ) exception pouvait être prévue. D'après nos premiers résultats numériques, elle nous parait devoir rentrer dans la règle générale convenablement interprétée. » 6" Venons enfin à la réaction exercée sur un éther par un nombre va- riable d'équivalents d'eau. Ce genre d'effets n'est pas sans analogie avec les expériences de M. Bunsen sur la combustion incomplète des mélanges gazeux. Mais le partage de l'oxygèue entre deux gaz combustibles et le par- tage d'un acide entre l'alcool et l'eau s'accomplissent suivant des lois bien différentes. Tandis que le premier phénomène s'opère par sauts brusques; au contraire la décomposition d'un éther par l'eau a lieu d'une manière conti- nue, à mesure que le nombre relatif d'équivalents d'eau augmente. Le phénomène est représenté par une courbe hyperbolique. Pourtant la forme et la nature de cette courbe semblent offrir, à l'égard des équivalents, quel- que relation théorique ; mais cette relation n'est pas encore assez certaine à nos yeux pour l'énoncer ici. » Nous avons tracé ces courbes pour i o éthers différents, formés par 3 al- cools et par 5 acides distincts : les dix courbes obtenues sont semblables et extrêmement voisines les unes des autres. Les résultats énoncés plus haut trouvent dans cette observation une confirmation très-digne de remarque. » ASTRONOMlK. •— Découvei'le d'une nouvelle jjelile planète @ ; par M. R. Luther. (Lettre à M. Elle de Beaumonl.) » Bilk, près Ousseldurf, aS août 1861 . » Vous m'avez fait l'honneur d'annoncer à l'Académie ma découverte de la planète Leio, j'espère que vous voudrez bien me continuer vos bons offices et annoncer à la savante compagnie que j'ai réussi à découvrir une autre planète @, Niobé, de ii* grandeur, le i3 août à ii heures. . Voici les positions de Niobé : • Temps moyen de Bilk. Ascension droiie. Déclinaison. i3 août 186.. h m s II. 0. 0,0 334 52. 0,0 0 - „ — 0 'J . 0,0 •4 août 186 1. . i3 12.38,4 334.34.58,3 - 0 4.41,5 10 conip i5 août 18G1 12 I 1 .45,4 334 20 0,5 — 0.2.38,5 1 1 — » On a observé celte planète à lîonn, Paris, Manheiin. « En considération de la Note de M. Ilind dans les MonUdr Notices oj ( 479 ) tlie Rojnl Jslronomical Society, vol. XXI, ii° 8, p. 9.33, a34, ^35, 240, plu- sieurs astronomes assemblés le 20 et 21 août à Dresde ont choisi le nom de Niobé pour la nouvelle planète. » ASTRONOMIE. — Lettre de M. Goldschmidt sur l'étoile variable n" /joigG dit Catalocjue de Lalande. — Ephéméride corrigée de la planète Psetido-Daphné; par M. Luther. «L'étoile de Lalande n" 40196, indiquée de 7-8" grandeur, qui était posi- tivement visible pendant le mois de juin de cette année, a complètement disparu maintenant. En consultant le catalogue de la carte de Berlin, j'avais trouvé qu'elle est iniliquée comme étant variable, mais sans autre remarque de la part du D' Hencke, auquel on doit la belle carte de la XX*^ heure. Cette étoile doit donc définitivement prendre rang parmi les astres les plus remarquables dans ce genre. b La position est pour 1800 j\ 20.39.23 — 5.52.43 Et une étoile voisine de 8'' grandeur m io.3g.:\6 — 5.5i . 5 » Je me permets encore de rappeler à l'Académie que j'ai fait une dé- couverte semblable d'une étoile qui a reçu le nom de V Virginis et dont l'éclat varie de la 7-8® grandeur jusqu'à la disparition complète. » Je viens de recevoir une nouvelle éphéinéride de la planète Pseudo- Daphné, calculée par le D*^ Luther, qui me charge de vous la présenter en son nom. » Éphéméride corrigée de la planète (^ Goldschmidt rétrouvée par M. Goldschmidt te 27 août 1861. 1861 OéclinaÊson Lo|;arilhme o'" Berlin m australe. distance. ùt. :>8 20 . 26 . 3 - 6°.44'.i 0,0400 ^9 25 48 52.3 3o 25.35 — 1- 0 4 3i 25.24 8.4 stembre. I 25. i5 .6.4, 0,0498 ■i 25. 7 24.3 3- 25. 2 32.2 4 24.58 39-9 ( 48o ) 186. Dixlin.iison Logarithme 0'' Berlin B australe. dislance Septembre 5 Il ' " 20.24 56 - 7 -47 -6 o,o6o5 6 24.56 55 2 7 24.58 — 8. 2.7 8 25. 2 10.0 9 52. 8 .7.3 0,0720 10 25. 16 24 4 n 25.25 3i.5 12 25.37 38.5 i3 25. 5o 45 3 o,o84i -4 26. 5 52.0 .5 26.23 58.5 16 26.42 - 9 4-9 «7 27. 3 H.2 0,0966 i8 27.25 17.3 '9 27.50 23.3 20 28.16 29.2 21 28.44 34-9 0,1095 22 2g. i4 40.4 23 29.46 45.8 24 3o.20 5i .0 25 30.55 56.1 0, 1228 26 3i.3i — 10. I.O 27 32. 10 5.8 28 32. 5o 10.4 29 33.32 14.8 o,i362 3o 34.15 ig.o ictobre. i 35. 0 23.1 2 35.47 »7 .0 3 36.35 3o.8 0,1498 4 37.25 34.4 5 38. 16 37.8 6 39. 8 4i .0 7 20 . 40 . 3 — I0.44- ' 0, 1634 GÉOGRAPHIE. — Lettre de M. N. de Khakikof accompagnant l'envoi dun exemplaire de la carte de rjderbeidjan. « J'ai l'honneur de vous transmettre ci-joint un exemplaire de la carte de l'Aderbeidjan que je viens de faire gravera Berlin, et je prends la liberté ( 48. ) de vous prier de vouloir bien l'offrir, en mon nom, à l'Académie des Sciences. Les recherches géologiques de MM. Wagner, Abich, Grevinck, Voskoboinikof, Hoinmaire de Hell et Kennet Loftus, de même que les in- vestigations géographiques et historiques de MM. Reinand, Defrémery et autres, ont fait ressortir l'insuffisance des cartes de cette partie de l'empire persan publiées jusqu'à ce jour et notamment de celle du colonel Moiiteith, seule basée sur une levée plus ou moins rigoureuse. Désirant fournir à la science ime représentation plus correcte d'un vaste terrain, remarquable sous tant de rapports, j'ai entrepris entre les années i85i et i855 une série de travaux topographiques dont j'ai l'honneur de vous soumettre les ré- sultats. j> L'orographie de l'Aderbeidjan est d'une régularité peu commune. Cette province est limitée à l'est et à l'ouest par des soulèvements longitudinaux ; à l'orient, les monts Talyches la séparent du bassin de la Caspienne, et à l'occident la chaîne de Kandilan sert de barrière entre elle et la Mésopota- mie. Au nord et au sud de l'Aderbeidjan, ces deux chaînes sont reliées par deux soulèvements latiludinaux, dont l'un commence au mont Savalan (4752 mètres) et rencontre la chaîne de Kandilan dans le Kurdistan, et l'autre, se détachant des monts Talyches, vient aboutir, sous le nom de chaîne de Bouzgouch, au mont Schend (35o5 mètres). L'espace compris entre le mont Savalan et la chaîne des montagnes Talyches est occupé par la plaine de Monghan, et le terrain qui sépare le Schend de la chaîne de Kandilan, contient le lac salé d'Ourmiah. Le point le plus bas de cette partie de la Perse, le niveau du lac mentionné, aune hauteur absolue de laSom., et le point culminant de la surlace de l'Aderbeidjan, la cime du grand Ara- rat, 5 1 69 iTiètres d'altitude. Quant à sa ligne des neiges éternelles, elle oscille entre 36oo et 38oo mètres d'élévation au-dessus de l'Océan. Cette régularité de la configuration du terrain et l'influence qu'exerce sur le climat de ce pays l'exhaussement du sol, facilitent beaucoup les travaux topographiques, car on n'y reste jamais longtemps sans apercevoir l'un des points culmi- nants de sa surface, servant de point de repère, et très-rarement le mirage et le brouillard sec empêchent pendant une journée entière de voir distinc- tement les objets. Mais, malgré l'exactitude que moi et les habiles topogra- phes de l'armée du Caucase qui travaillaient sous mes ordres, tâchions d'ap- porter dans le relevé des itinéraires et des régions détachées, il serait im- possible de coordonner rigoureusement ces travaux partiels sans s'appuyer sur quelques directions bien déterminées par des opérations astronomiques C. R., 1861, 3™« Semestre (T. I.lll, N» H.) 64 ( 482 ) ou géodésiques, et heureusement cet élément m'a été fourni par les déter- minations des longitudes et des latitudes en Perse, faites par M. Lemm, et par les résultats de la triangulation du Caucase, dirigée par le général Chodzko. Les observations de M. Lemm m'ont donné une série de points fixes entre l'Araxe et la ville de Mi.iiiéh, et la triangulation m'a fourni une suite de positions rigoureusement déterminées entre Erivan et le bassin de la Caspienne, en sorte que les localités représentées dans le nord et dans le milieu de ma carte sont orientées exactement, et ce n'est que sa partie sud- ouest qui repose exclusivement sur des azimuts, mesurés à l'aide de la boussole. Mais les erreurs inhérentes à ce genre de levée disparaîtront faci- lement dès que la commission russo-anglaise pour la délimitation de la Tur- quie et de la Perse aura publié ses nombreuses déterminations astrono- miques. » MiiTÉOROLOGlE. — Observation de deux bolides, à Gaillon [Eure), te -j sep- tembre 1 86i ; extrait d'une Lettre de M. le D' Kchn. « Le premier de ces météores n'a présenté aucune particularité notable; d était de volume médiocre, et sa lueur ou somme de lumière éclairante ne dépassait pas celle d'une chandelle romaine. Commençant au nord-est, à environ i8° au-dessus de l'horizon et à 3o" de déviation Est de la méri- dienne, il a parcouru un arc de cercle d'environ 25°, dans la direction sud- ouest. Il a laissé, après son passage, une traînée lumineuse linéaire qui a subsisté pendant une seconde environ et puis s'est effacée (i). » Le second m'a paru offrir plus d'intérêt à cause de son éclat magni- fique, de son tr;ijet anormal, des phénomènes électriques qui accompa- gnaient son apparition et de l'espèce de ftunée ou de vapeur observée après sa disparition. » En rentrant, à 1 1 heures moins co minutes, j'éprouvai tout d'un coup (i) J'ai souvent observé de ces traînées lumineuses, une entre autres dans la soirée du i"ou (lu ■?. avril i le D' A.-F. DiTTMANN. Schleswig, i858; 1 vol. iu-8°. Abliandlungen... Mémoires de la Société royale des Sciences de Goettingue; t. IX^ (année 1860). Goettingue, 1861; in-4°. Théorie der... Théorie des machines à vapeur ; par M. Gustave Schmidt, Freiberg, 1861 ; in-8°. Atti deir... Actes de [Institut impérial et rojal vénitien des Sciences, Lettres et Beaux-Arts (novembre 1860-octobre 1861 ); t. VI , 5" série, livrai- sons 7-8. Venise, 1861 ; in-8''. Osservazioni et ricerche... Observations et recherches astronomi(jues sur la grande comète de juin 1861; AJémoire lu à l'Académie pontificale du Tibre le la août 1861; par le P. A. Secchi. Rome, 1861 ; br. in-8''. ( 485 ) Risultati... Résultats des observations des étoiles filantes du mois d'août i86i; Lettre de Catherine Scarpellini au Directeur de l' A\hum de Rome. I feuille in-4''. Observaciones... Observations météorologiques faites à t observatoire des élèves du collège de Belen {Havane). Mois de juin 1861; { feuille in-4'' adressée par M. Ramon de la Sagra. L'Académie a reçu dans la séance du g septembre 1861 les ouvrages dont voici les titres : Catalogue des Brevets d'invention; n°' 3 et 4- Paris, 1 861 ; 2 br. in-8°. Chimie photographique ; par MM. BaRRESWIL et Davanne; 3^ édit. Paris, 1861; vol. in-8". L'électricité et les chemins de fer; par M. Manuel Feunandez de Castro; t. I et II. Paris, 1869; br. in-4°. Statistique générale des différents pa/s; par M. Ad. QuETELET; t. XII, n" 8; br. in-8°. Le képhalographe ; par }i[ . P.Harting. Utrecht, 1861 ; in-4''. Rapport sur les travaux du conseil central de salubrité et des conseils dairon- dissementdu département du Nord pendant l'année 1860; n" 19. Lille, i86i ; vol. in-8''. Institut impérial de France. Académie des Sciences. — Inauguration de la statue du baron Thenard à Sens, le samedi 20 juillet 1861. Discours de M. Balard, Membre de l'Académie des Sciences; i feuille in-4°. Map of Aderbeijan... Carte de l'Aderbeijan dressée principalement d'après des observations personnelles et des opérations ge'odésiques faites dans les années i85i-i855; par M. N. Khanikof, et basée sur les points jusqu'à ce jour déter- minés principalement par les obseivations astronomiques de M. Lemm et la triangulation du Caucase. Berlin, i86j ; form. atlas. ( 486 ) De Nestbouw van. . . Description el figure du nid de /'Arachnothera [Cinny- ris) longirostris, par M. P. Harting ; br. in-8". Osservazioni e... Observations et recherches astronomiques sur lu grande comète de juin 1861. Mémoire lu à l' académie pontificale du Tibre te \i août 1 861 ,/?«;• le P. Secchi. Rome, 1861; br. in-8". Nuovi esperiiiienti... Nouvelles expériences sur les étoiles filantes ; par le P. A. Secchi; article imprimé dans le Giornale di Rama, i3 août 1861. Prospetti. . . Tableaux systématiques des animaux des provinces vénitiermes et de la mer Adriatique, el répartition des espèces en groupes formés en vue de leur distribution géographique et en vue de leurs usages économiques; par le D'G.-D Nakdo; i" partie. Venise, 1860; br. in-B". Nota snlle... Note sur les ombres colorées obtenues avec le seul concours de ta lumière blanche; par le même; \ fenille in-S". ( Extrait des Actes de l'Ins- titut vénitien.) Ueberdie... Considérations sur les phénomènes qui accompagnent la chute des météorites et sur leur mode déformation ; parW. Haidinger; br. in-S". Ueberdie... Signification séméiotique du mouvement en cercle, du mouve- ment de manège et de la rotation du corps sur lui-même, selon l'axe longitudinal , parXeJy Herm. Friedberg. Leipsick, 1861; br. in-12. : ^87 ) ERRJTJ. (Séance du i5 juillet 1861.) Page 87, ligne 7, aM /'e« (^e juillet i, i?,''46'" 56%6, //.cez juillet 1, i2''5o™52%7. Même page, ligne i3, au lieu f/e 63°59'5",6, lisez 63''3g'5",6. (Séance du 19 août 1861.) Page 3ig, ligne 17, au lieu de 348, lisez 548. « Les deux dernières sont des fautes d'impression où le 3 mal formé aura été pris pour un 5 : la première est une inadvertance de l'auteur dans la réduction de i jour de temps moyen de l'observation. » COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 16 SEPTEMBRE 1861. PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. MEMOIRES ET COM»IUIVICATIOIVS • DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président de l'Ixstitut rappelle que la prochaine séance tiimes- Irielle aura lieu le mercredi 2 octobre 1861, et invite l'Académie des Sciences à procéder au choix du lecteur qui devra la représenter dans cette séance. ASTRONOMIE. — Remarques à l'occasion d'une communication récente de M. Valz sur la dernière comète ; par M. Faye. « Après avoir présenté à l'Académie les beaux dessins de la comète que M. Bulard vient d'exécuter à l'observatoire d'Alger (i), M. Faye donne les explications suivantes sur une question récemment soulevée par M. Valz, dans les Comptes rendus de la dernière séance. » Notre savant et vénérable confrère semble contester une des lois les mieux établies que nous ayons sur la formation des queues cométaires, celle qui consiste en ce que l'axe plus ou moins curviligne de chaque queue se trouve toujours situé entièrement dans le plan de l'orbite de la comète. Il déduit, de certaines observations faites à Rome et à Marseille, que l'axe de la queue de la dernière comète, au lieu d'être situé dans le plan de l'orbite, faisait avec ce plan un angle de 1° [\']\ et que sa projection sur ce (1) Foir aux Mémoires présentés, p. 5og, la Note de M. Bulard. C. R., 1861, 2"!= Semeiire. (T. LUI, N" 12.) 65 ( 490 ) plan faisait, avec le rayon vecteur, un angle de 9° 18'. « déviations qui vieii- >' draient, dit-il, modifier les idées jusqu'à présent émises sur la direction » des queues de comètes et rendre plus difficile encore leur explication. » » Je crois, au contraire, que la loi dont je viens de parler est une des plus simples et des plus générales que nous possédions sur cette matière, car elle lie dépend même pas de la nature de la force qui détermine la formation de ces queues : il suffit que cette force se rapporte directement ou indirectement à une action exercée par îe Soleil , ce qui est d'une pleine et palpable évidence. Peu importe que ce soit une force polaire, électrique ou magné- tique, ou une force simple comme la répulsion; peu importe même qu'elle soi! apparente ou réelle : la loi subsistera toujours, car elle se réduit à exprimer que, les forces qui agissent sur la comète étant sensible- ment symétriques par rapport au rayon vecteur, les orbites décrites par ses particules seront elles-mêmes disposées symétriquement par rapport au plan qui passe par ce rayon vecteur et par la direction de la vitesse dont le centre de gravité de la comète est animé. Or ce plan n'est autre que le plan de l'orbite elle-même. Ainsi l'axe plus ou moins courbe de la' queue sera compris dans ce jilan, en sorte qu'il aura pour perspective sur la voûte céleste un arc de grand cercle quand l'observateur viendra à passer, comme le 3o juin dernier, par le plan de l'orbite de la comète. » Quant à la situation de la queue par rapport au rayon vecteur, on sait depuis longtemps que l'axe curviligne de la queue affecte sensiblement à l'origine la direction du prolongement de ce rayon; mais ce n'est encore là qu'un premier aperçu, car, en réalité, la tangente à l'origine forme presque toujours avec le rayon vecteur un petit angle que les astronomes déterminent en mesurant l'angle du premier élément linéaire de cet axe avec l'un des cercles célestes. Ils se garderaient bien de choisir, à moins d'un cas très-par- ticulier comme celui où se trouvait M. Valz, des points de l'axe très-éloignés du noyau de la comète, car ils auraient ainsi la direction de simples cordes et non celle de la tangente. Cette seconde déviation n'a rien de contradic- toire avec les idées qui ont été émises jusqu'ici, dans le sein même de l'Aca- démie, sur la figiue des comètes; elle offre au contraire une confirmalion remarquable de la théorie de la iorce répulsive, confirmation que j'ai déjà signalée, il y a ])lus de deux ans, dans un de mes précédents Méuioires sur cette question. Je vais donnera ce .sujet quelques développements. )i Lorsque, dans une pren)ière approximation, on ne tient compte que de la composante radiale de cette force, les choses se passent comme je le disais tout à l'heure : toutes les actions qui s'exercent sur les molécules ( ''.9' ) (le la tête de la comète sont distribuées symétriquement autour du rayon vecteur, abstraction faite des petites irrégularités de la figure du noyau, ainsi que de sa rotation possible. Il résulte dès lors, de la loi des aires, que l'axe curviligne de la queue doit être à l'origine tangent au rayon vecteur, ce qui constitue à mes yeux une des plus frappantes applications de cette grande loi. Considérez en effet, à un instant quelconque, le rayon vecteur SA d'une molécule qui va quitter la tète de la comète; AB' l'élément de coiu-be que cette molécule décrit, AB l'élément de courbe qu'elle décrirait si elle restait attachée au noyau, c'est-à-dire si elle était sollicitée, comme lui, par la seule attraction du Soleil (i). Le déplacement linéaire BB' est dû à la force répul- sive. On sait que la loi des aires a encore lieu lorsque la force centrale vient à changer subitement d'intensité et même de signe : donc, en vertu de cette loi, les aires SAB, SAB' devant être égales (la vitesse initiale du point A est celle de la comète eile-méme), il faut que BB' soit parallèle à SA. Or BB' est précisément le premier élément rectiligne de la queue (réduite idéalement à son axe); donc ce premier élément ne fait qu'un angle infiniment petit avec le rayon SB. Ainsi l'opposition de la queue au Soleil, si souvent consta- tée par des observations approximatives, n'est qu'une simple conséquence de la loi des aires. » Introduisons maintenant la seconde composante de la force répulsive, estimée dans le sens de la tangente à l'orbite de la comète : cette force agira pour diminuer la vitesse initiale de la molécule A, et par suite l'aire cor- respondante SAB'. Le point A ne viendra doue plus en B', siu' la droite BI" menée parallèlement à SA, mais en un point B" plus rapproché du point de départ. Or, dans le triangle infiniment petit BB'B", le rapport des côtés peut être fini, et par suite le premier élément de la queue, c'est-à-dire BB", peut faire avec le rayon vecteur lui certain angle, généralement fort petit, que les observations exactes ont déjà permis de mesurer, et qui, loin d'infirmer la théorie, donne au contraire une j:,reuve de plus de sa vérité. On sait d'ailleurs que c'est par cette même composante tangentielle de la force répulsive que j ai rendu compte de l'accélération séculaire de la comète d'Encke, explication qui a été récemment confirmée par la décou- (i) Le noyau est, à la vérité, soumis aussi à l'action (Je la force répulsive; mais, à cause (le sa densité, l'effet de cette force est ici négligeable, tandis que, sur les particules légères qui doivent former la queue, cet effet peut devenir très-considérable. L'arc AB' est une portion de la trajectoire réelle de la molécule détachée : cette trajectoire peut être une ellipse, une droite ou plus généralement une branche d'hyperbole tournant sa convexité vers le Soleil. 65.. ( 492 ) verte de l'accélération et la diminution de l'excentricité de la comète d'Axel Moller. » On voit, par ce (jtii précède, combien les idées dont il s'agit sont simples et claires: on voit snrtout que la seconde loi n'a ])as besoin d'être modifiée pour satisfaire aux intéressantes observations de M. Valz. Je me bornerai à ajouter, sur ce point, que la déviation de la queue (dans le plan de l'orbite bien entendu et en arrière du rayon vecteur) ne peut guère être obtenue avec lui peu d'exactitude lorsque le plan de cet angle B'BB" est vu trop obliquement, comme dans le cas de la dernière comète. Il faut pour cela qu'il soit vu de face comme dans le cas de la comète de Donati. » Mais revenons à la première loi et examinons dans quelles conditions il convient de se placer pour la soumettre à une vérification expérimentale. » 1° Les tranches successives de la queue sont émises à des dates dif- férentes, d'autant jilus anciennes que les tranches considérées sont plus loin i\u noyau, et, dans chaque tranche, ce qui se trouve à gauche ou à droite du plan de l'orbite a été émis par une certaine partie correspondante de la têle delà comète. Cela posé, si l'émission nucléale n'a pas rigoureusement la même abondance sur tout le pourtour de la tête, il en résultera des dif- férences d'intensité lumineuse dans les diverses régions de la queue, diffé- rences qui altéreront quelque peu le jugement que nous porterons sur le milieu de son épaisseur, c'est-à-dire sur la situation de sou axe. Il vaut donc mieux, pour contrôler la loi susdite, s'adresser à des comètes offraiit le plus de régularité dans la figure, l'éclat et la largeur de la queue, counne la belle comète de 184^, par exemple. L'Académie vient de voir, par les dessins de M. Bulard^que la dernière comète ne satisfait pas Irès-bien à cette condition. Si on veut pourtant lui a|)pliquer le même mode d'épreuve, il faut, je crois, ne pas se contenter alors d'un seul point, mais opérer sur plusieurs points intermédiaires entre le noyau et l'extrémité. J'ajouterai que la dernière comète avait deux grandes queues de courbures différentes, lesquelles se projetaient l'une sur l'autie, le 3o juin, par un effet de per- spective, ce qui ne contribuait pas peu à rendre l'apparence compliquée et l'observation difficile. » 2° La queue de la dernière comète était, à 40° ou So" du noyau, mal terminée, d'un côté surtout, et d'un éclat assez faible, à ce point qu'on lui attribuait à Altona une largeur de 3°, à Marseille une largein- de 6", à Rome une largeiu- de 8". Dans ces circonstances, il est difficile de juger, à 1" ou 1" près, du milieu d'iuie lueur si indécise, surtout quand elle couvre une partie du ciel où brillent de belles étoiles, car alors le vif éclat de ces étoiles et les ( 493 ) moindres fluctuations de l'organe de la vue peuvent altérer sensiblement l'appréciation (i). » 3° Enfin M. Valz fait lui-même remarquer que la Terre venait de tra- verser la queue de la comète et qu'elle s'en trouvait encore très-voisine a l'instant considéré. « Cette déviation, ajoute-t-il, était du côté où s'était » trouvée la Terre, à l'attraction de laquelle on peut l'attribuer, sans que » l'analyse puisse encore, je pense, en confirmer la quotité. » Je suis loui de contester cette opinion de M. Valz; il est bien clair, en effet, que la ma- tière de la queue, si elle pénètre dans ce qu'on peut appeler la sphère d'at- traction de la Terre, doit en éprouver quelque effet, car elle ne diffère en rien de toute autre matière réelle, visible ou tangible, c'est-à-dire pondé- rable. Mais, par cela même, l'observation du 3o juin ne me paraît pas propre à vérifier la loi dont il s'agit ici. Pour une telle vérification, si elle était encore nécessaire, une queue de comète placée en dehors de toute influence accidentelle conviendrait beaucoup mieux, et encore faudrait-il y appliquer la méthode ordinaire des astronomes, laquelle consiste à rapporter aux étoiles la queue tout entière et non l'une de ses extrémités seulement. » En résumé, si la queue de la comète a présenté réellement vers ie 3o juin une certaine déflexion par rapport au plan de l'orbite, ce qui ne me parait pas suffisamment établi par l'observation rapportée ci-dessus, on n'eu doit rien conclure contre la première loi, puisque, d'après la très- curieuse remarque de M. Valz lui-même, cette petite déflexion pourrait être attribuée à l'attraction de la Terre qui venait de traverser l'immen-se ap- pendice cométaire. Et si la corde unissant l'extrémité de la queue à son origine faisait, vers le 6 juillet, un petit angle avec le rayon vecteur, dans le plan de l'orbite, on n'en saurait rien conclure contre les idées récem- ment émises sur la formation des queues cométaires, puisque ces idées en fournissaient d'avance l'explication. Je ne vois donc aucune raison de mo- difier la théorie qui rend compte si simplement de ces grands phénomènes en les rapportant aux lois fondamentales de la mécanique. » PHYSIQUE. — Effets des vapeurs métalliques sur les stratifications de l'élincellc d'induction dans le vide ; par M. F.4ye. u Dans la séance du ij. août dernier, à l'occasion d'un Mémoire de (i) Au reste, l'observateur romain ne paraît pas avoir attaché lui-même beaucoup d'im- portance à préciser l'observation sur laquelle M. Valz s'appuie; car, sur ie beau dessin que le P. Secchi vient de publier, justement pour l'heure indiquée (i i'' 3o"), la Polaire ne se trouve nullement au milieu de la queue, large de tl ou 8", ni môme au milieu de la branche beau- coup plus étroite qui s'étendait b'en au ;!ei;i, tur n.-.e largcir totale de 1 18". ( 494 ) M. le baron Plana sur la force répulsive, j'entretenais 1 Académie do mon dessein de reprendre l'expérience de Fresnel avec les perfectionnements que la science actuelle nous permet d'y iutroduire. Le point capital, c'est d"o- pérer dans un vide parfait. Mon appareil devant èlre assez compliqué, ce vide ne saurait se maintenir comtne dans les tidies de Geissler; il me faut donc l'obtenir immédiatement. C'est pourquoi je ne pouvais songer à l'ac- tion si lente de la potasse sur l'acide carbonique, à laquelle on a recours ordinairement pour ces tubes, mais à une action beaucoup plus prom|)te et plus efficace, celle de la vapeur métallique du sodium sur l'oxygène sec. Supposezque l'appareil soit traversé par deux tiges opposées, réunies par une lame raincede fer; sur celte lame, façonnée, si l'on veut, au milieu en forme de coupe, on dépose lui petit fragment de sodium. L'appareil étant plein d'oxygène bien sec, on fait le vide, puis, au moyen d'un courant voltaïque, on porte au rouge blanc la lame de fer; aussitôt les vapeurs de sodium se répandent dans l'appareil et absorbent l'oxygène. Comme à la température ordinaire le sodium n émet pas de vapeurs, l'excédant des vapeurs pro- duites doit se déposer sur les parois à l'état pulvérulent, en laissant un vide que je me propose de contrôler ensuite à l'aide de l'étincelle d'in- duction. » Mais avant de faire construire ma balance de torsion, j'ai pensé qu'il serait prudent d'étudier ces détails, en utilisant l'ancien appareil que M. Ruhmkorff avait bien voulu construire pour moi à l'époque où je clier- chais à mettre la force répulsive en évidence par l'étincelle d'induction. Cet appareil (je parle du second) consiste en un ballon à quatre tubulures en croix ; par deux tubulures opposées passe un rliéopbore construit comme je viens de le dire; par la troisième entre une tige en laiton terminée par un bouton ets'arrétant à quelques ccntimètresde la lamede fer; par la quatrième onfait le vide. Mais j'ai été curieux aussi de voir l'effet des vapeurs du sodium sur l'étincelle d'induction dans le vide, car pour cela il nous suffisait, comme dans ime de mes anciennes séries d'expériences, de mettre le pôle positif de la machine de Ruhmkorff en communication avec la tige à bouton verticale, et le pôle négatif avec l'un des bouts du rhéophore horizontal. M. llulini- liorff ayant bien voulu se prêter à mes désirs, l'expérience a été faite hier. Elle a été magnifique. A peine la lame de fer était-elle portée à l'incandes- cence, les stratifications d'un rose légèrement vineux qui caractérisent le pôle positif changèrent de couleur et deviiu'ent jaunes, tandis que la lu- mière bleue du pôle négatif était divisée, fortement repoussée à droite et à gauche et prenait une nuance légèrement vcrdâtre. Chose remarquable, cette partie de l'étincelle d'induction présentait des traces de stratifications ( 495 ) transversales, c'est-à-dire perpendiculaires au rliéophore horizontal. Lors- que le courant voltaique (qui ne gène en rien l'étincelle d'induction) ces- sait de passer et de rougir la lame, le fuseau ordinaire reparaissait avec sa couleur rose habituelle. Nous pi!mies répéter ces alternatives plusieurs fois, et nous assurer ainsi que la moindre trace de sodium suffisait pour faire reparaître la couleur jaune. D'ailleurs les vapeurs de sodium s'étaient dépo- sées uniformément sur la paroi intérieure du globe de verre, ce qui mon- trait bien que ces vapeurs iraient chercher et absorber partout les moin- dres traces d'oxygène, tandis que, dans le vide produit par la potasse sur l'acide carbonique, il faut que ce gaz aille chercher la potasse en vertu de son élasticité décroissante, d'où il résulte qu'à proprement parler l'opé- ration doit alors durer indéfiniment. « J'avais donc atteint mon but principal ; mais il était impossible d'être témoin du beau phénomène de coloration due aux vaj)eurs de sodium, et des modifications profondes subies par les strates devenues à la fois moins nombreuses et bien plus marquées, sans désirer de poursuivre cette expé- rience et d'essayer d'autres métaux volatils à la température produite par le courant voltaique dont nous disposions. Nous avons donc essayé suc- cessivement, hier, le zinc et l'antimoine; aujoiu'd'hui le mercure, le cad- mium, le bismuth, puis enfin des métalloides : l'arsenic et le soufre. » Avec quelques grains de limaille de zinc, nous obtînmes un phénomène vraiment admirable : le fuseau rose fut instanlanément transformé en une masse de strates bleues s'étendant à droite et à gauche comme de belles ailes bleues. Mais cette apparition ne dura qu'un instant. L'antimoine donna une coloration lilas; le mercure une couleur verte assez pâle; le cadmium une couleur d'un vert plus foncé; le bismuth présenta les plus singulières alternatives; l'arsenic colora le fuseau rose eu lilas, comme l'antimoine, et le soufre produisit, comme le bismuth, un phénomène très-complexe que je vais tâcher d'indiquer. » Dans toutes ces expériences l'action répulsive de la surface incandes- cente était très-prononcée; mais c'est surtout avec l'arsenic et le soufre que j'en fus frappé. A partir d'une certaine hauteur le fuseau vertical était comme bifurqué en deux colonnes, de part et d'autre de la partie échauffée, et chacune d'elles répondait aux deux parlies de la lumière bleue, égale- ment séparées et repoussées par la lame rougie. Pour le soufre, cette divi- sion alla jusqu'à produire deux fuseaux distincts et entièrement séparés jusqu'au pôle positif. Leur couleur, d'abord d'un rose plus foncé que dans le vide ordinaire (sur l'air), passa subitement au bleu vif, comme si les couches bleues qui couiposaieni la gaîne horizontale négative eussent été ( 496 ) soulevées jusqu'au pùle positif; puis celte méine couleur revint non moins subitement à sa couleur première. 11 Mais j'entreprendrais en vain de décrire ces beaux phénomènes, dont M. Ruhmkorft n'a pas été moins frappé que moi. Nous nous accordions à penser que les pliysiciens trouveraient là un nouveau cliamp d'exploration, et peut-être l'explication de ces stratifications mystérieuses auxquelles les vapeurs métalliques donnent des colorations si diverses et un développe- ment si marqué. Je me bornerai donc à exposer les faits, en priant les phy- siciens qui voudront bien leur accorder quelque attention, d'examiner en même temps les phénomènes de répulsion qui les accompagnent et que j'ai cru pouvoir attribuera l'action générale des surfaces incandescentes sur la matière réduite à une grande ténuité. L'appareil dont ils vont se servir est précisément l'un de ceux que j'avais imaginés pour l'étude de cette force répulsive. » PALÉONTOLOGIE. — Sur le Mesoplodon Christolii, grande espèce éteinte de Cétacés Zipliioïdes ; par M. Paul Geuvais. « Parmi les fossiles appartenant aux animaux vertébrés que j'ai pu ob- server dans ces derniers temps, il en est un qui a plus particulièrement attiré mon attention, et je demande à l'Académie la permission de lui en dire quelques mots. C'est un fragment considérable de la mâchoire inférieure d'un Cétacé, évidemment voisin du Delphinus Sowerbensis. » Le Delpidntis Sowerbensis de de Blainville, appelé aussi Dauphin de Dale, Dauphin microptère, etc., est une espèce fort curieuse des mers d'Eu- rope qui atteint 5 ou 6 mètres de longueur. On ne le prend qu'accidentel- lement, lorsqu'il vient échouer sur les côtes. Il a été vu en Angleterre, en Ecosse, en Belgique et, en France, sur les plages de la Seine-Inférieure et du Calvados. Il est le type d'un genre à part, qui a reçu plusieurs dénomina- tions, celle entre autres de Mesoplodon, sous laquelle on le désigne mainte- nant dans plusieurs ouvrages. Ce n'est pas un véritable Delphinidé, mais un animal plus voisin des Ilyperoodons et des Ziphius, qu'il rattache à divers égards aux Del|)hinorhynques. Le Mesoplodon de Sowcrbv est sensiblement inférieur à THyperoodon par ses dimensions, et il n'atteint pas même la longueur du Ziphius cavirostre, qui est aussi un Cétacé de nos mers, mais propre à la Méditerranée, tandis que l'Hyperoodon et le Mesoplodon sont de l'océan Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord. Le Mesoplodon a le corps grêle et allongé, ce qui indique des habitudes essentiellement pé- lagieinies, et son rostre se prolonge en bec étroit, en même temps (jue sa mâchoire inférieure a la symphyse étendue et solidement réunie par une ( 497 ) ossiBcation complète qui en rend les deux branches inséparables l'une de l'autre. CeCétacé présente encore un autre caractère remarquable : sa mâ- choire inférieure est pourvue vers le milieu d'une paire de dents fortes et saillantes au dehors, qui rappellent celles des Dioplodons, et elle porte en outre un certain nombre de dents très-petites, simplement adhérentes aux gencives et qui ont, par cela même, échappé à la plupart des auteurs qui ont étudié cette espèce. On les retrouve cependant en partie sur le crâne de l'individu échoué au Havre qui a été décrit par deBlainville ainsi que par G. et Fr. Cuvier. » La pièce fossile, pour l'interprétation de laquelle j'avais besoin de rap- peler les détails qui précédent, indique un animal plus fort d'un bon tiers que le Mésoplodon de Sowerby et qui approchait par ses dimensions de l'Hyperoodon Butzkopf. On peut supposer que l'animal dont elle provient n'avait pas moins de 7 à 8 mètres de long; mais, sauf des détails de valeui- purement spécifique, elle reproduit assez exactement les caractères de la partie correspondante envisagée dans le Mésoplodon de nos côtes. Elle montre en effet que la mâchoire à laquelle elle a appartenu était allongée, grêle et pourvue d'une longue symphyse ossifiée. Ce qui la rendait surtout différente de l'espèce actuelle, c'était le volume plus considérable de ses dents et leur disposition plus uniforme. L'arc dentaire, dont une partie a été perdue, porte encore pour chacun des deux côtés sa rainure alvéo- laire, et l'on y voit des alvéoles pour l'implantation d'une cinquantaine de dents peu différentes par leur arrangement de celles des Delplnnus tursio et rostratus, mais qui doivent avoir été plus grosses encore. Il y a toutefois cette différence que ces alvéoles ne sont pas séparés transversalement les uns des autres par des parois osseuses et que la rainure dentaire a ici une analogie véritable avec celle du Mésoplodon vivant, quoiqu'elle soit pro- portionnellement bien plus profonde et bien plus large. » Je proposerai d'appeler cette remarquable espèce éteinte Mésoplodon Christolii, ne voulant pas la séparer génériquement du Cétacé de nos mers avec lequel elle paraît avoir eu tant de ressemblance, et désirant, d'autre part, rappeler par le nom spécifique qu'elle portera, que l'on en doit la dé- couverte à feu M. de Christol. C'est en effet dans la collcclion laissée par cet habile paléontologiste que j'ai étudié la pièce osseuse dont il vient d'être question. Cette pièce provient des dépôts tertiaires marins du département de l'Hérault qui se rattachent au système du miocène supérieur et renferment les mêmes fossdes que la molasse et les faluns. La localité où on l'a trouvée C. R., 1S61, 2"" Semestre. (T. LUI, N" 12.) G6 ( 49» ) ne m'est pas connue avec précision, mais, à en juger par le mode de fos- silisation, je crois qu'elle vient des sables de Poussan, dont j'ai, de mon côté, obtenu un certain nombre de fossiles intéressants, pour la plupart décrits dans mon ouvrage (i). » Il serait curieux de comparer le Mesoplodoii Chrislolii et aussi tous les Cétacés dont les terrains marins supérieurs du midi de la France ont fourni des débris, avec les animaux du même ordre qu'on a tout récemment dé- couverts en grand nombre dans le crag d'Anvers et dont M. le professeur Van Beneden a entrepris de donner la description. Je ne serais pas étonné, en ce qui touche le Mesoplodon Clirislolii, qu'on dût lui réunir comme étant de la même espèce ou tout au moins en rapprocher comme réellement congénère, un Cétacé dont les travaux entrepris à Anvers, pour les forti- fications, ont tout dernièrement encore fourni des pièces osseuses. M. Van Heneden, à qui j'avais communiqué les résultats exposés dans cette Note, me parle dans les termes suivants du nouveau Cétacé fossile d'Anvers : ■ n Sa tête à peu près complète a i mètre et demi de longueur, elle est » effilée comme un bec de Cigogne, et porte, vers le milieu de la mâchoire, » une trentaine de dents. Celles-ci manquent en avant et en arrière. » PATHOLOGIE. — Des hiitlemeitts ou contr^clions de l'artère cœtinque dans un cas de fièvre jaune, avec suspension du pouls et des contractions du cœur, re- jroifllssement cadavérique, etc., coïncidant avec le maintien de la vie et rintégrité des facultés intellectuelles; par M. Guvon. (Extrait.) « On rencontre quelquefois dans la fièvre jaune un état particulier con- sistant dans la suspension du pouls et des contractions du cœur, accompa- gnée d'un refroidissement cadavérique et d'autres phénomènes simulant la mort, le tout coïncidant avec le maintien de la vie et l'intégrité des facultés intellectuelles. Des cas en ont été observés et signalés par bon nombre de médecins étrangers, savoir : » 1° Par le D' Lewis, à Mobile (Louisiane), en \%l\!\ (2) ; » 2" Par le D'' Jamieson, à la Jamaïque, de i834 à i845 (3); (1) Zoologie et l'dlénntolngie françaises, l*- Pilit., lS5(). (2) D'' Barllctt, professeur au Collège de Transylvanie, dans un travail i)nblié à Phila- delphie, en 1847, et nicnlionné par le D'' GilIkrLSt, à la jiage 354 '^^ l'ouvrage rite plus loin ■ (3) D'^ Gilikrest, ouvrage cilé plus loin, p. 146. ( 499 ) « 3" Par lesD" Joaquin Bobadilla (i), Tadeo Lafiiente (2) et Juan Ma- nuel Aréjula, les deux premiers à Médina Sidonia, en i8o[, et le dernier, sur différents autres points de l'Espagne, de 1800 à i8o/j (3); » 4° Enfin, par les D" Gillkrestet George Browne, à Gibraltar, en rSa.S. » Les médecins anglais, de l'un et de l'autre monde, désignent ces cas de fièvre jaune sous les noms de cas pernicieux et c\e fièvre pernicieuse, de variété' fl/gf/f^e (algid variety). Le médecin espagnol Aréjula en parle sous le nom de cas avec froid de marbre (frio marmoreo), et son compatriote Lafuente, <,nusi ceuK de cas lipirique (Hpirico, iipiricos). (Aréjula, p. 160, 168, lyS, abg, etc. ; Lafuente, p. 28 et 29.) M Le D"^ Jamieson, cité plus haut, croit avoir obtenu la guérisou de l'un de ces cas, par le sulfate de quinine à haute dose. IjC malade était un sergent du 60® régiment de ligne, nommé Hugh (4)- » Quelques-uns de nos compatriotes, les D" Audouard et Pariset entre autres, ont aussi signalé l'état pathologique dont nous parlons. » Deux cas de fièvre jaime, compliqués de l'état qui fait le sujet de notre communication, existaient en même temps à 1 hôpital de la Marine de Lis- bonne, sur la fin de l'épidémie de cette ville, en 1 857 ; je n'en ai vu qu'un, et je dois la connaissance de l'autre à notre honorable confrère leD'^Bastos, médecin en chef de la marine du Portugal. » Le premier était un marin d'une constitution robuste, arrivé depuis peu de l'Afrique méridionale. 11 était étendu sur le dos dans toute sa lon- gueur, immobile et d'un froid de marbre, sans pouls, sans mouvement n^ du cœur ni de la respiration; les yeux étaient ouverts, mais fixes et immo. biles, comme les autres parties du corps. Cet état existait depuis la veille, et on eût pu croire, avec tous les servants qui l'entouraient, avoir affaire à un cadavre. Je n'en explorai pas moins le corps avec la main. Or, mou étonnement fut grand lorsque, la passant de la région du cœur sur celle de l'épigastre, je la sentis vigoureusement soulevée, par des battements ou cou tractions, à la fois fortes, Jréquentes et tumultueuses, de l'artère cœliaque, qui (i) Médecin à Los Barrios (village). {2) Médecin du camp de. Saint-Roch, en 1804. (3) Juan Manuel Aréjula, Brct'e descripcion de Iti fîebre annrilla pnirrida en Cadiz y pue. blos coniarcanos, en i8oo; Madrid, 1806 (4) Op. et loc. cit. 66.. ( 5oo ) semblait s'être ainsi substituée au cœur, en devenant, en quelque sorte, un nouveau centre de circulation. » Je ferai remarquer que, dans le cas dont il s'agit, je ne me suis pas aidé de raiisciiltation pocir ni'assurcr du silence absolu du cœur, mais je l'eusse sans doute fait si les étranges battements de l'artère cgeliaque ne m'avaient donné une ex|)lication satisfaisante du phénomène que j'avais sous les yeux. Toutefois, ce que je n'ai point fait dans cette circonstance, le médecin du malade pent l'avoir fait, ce que j'ignore; il peut l'avoir fait, et chez le ma- lade dont nous parlons, et chez celui que je n'ai pas vu, ce qui est resté dans mes regrets (i). » L'existence des battements ou contractions de l'artère cœliaque dans les cas de fièvre jaune que je viens de rapporter, porterait îi croire que ces mêmes battements ou contractions existaient aussi dans les faits analogues cités par les auteurs. Et que penser, sous le même point de vue, de la sus- pension du pouls et des contractions du cœur, avec refroidissement cada- vérique, etc., également observée dans d'autres maladies ? Le temps nous l'apprendra. En attendant, nous en rapporterons quelques exemples obser- vés dans des épidémies de fièvre intermittente, et dans deux cas d'inflam- mation hémorragique. » 1 ° Suspension du pouls et des contractions du cœur, avec refroidissement cadavérique, etc., dans des épidémies de fièvre intermittente. » Premiiîr cas. Chez un sergent de la légion étrangère à Bone, Algérie. « Vers 3 heures après midi, dit le médecin, je trouvai le malade dans )) un état algide caractérisé par lUî froid général non perçu, par la pâleur » de la langue et des lèvres, par la petitesse du pouls, par la rareté des M pulsations. Je causai avec lui pendant plusieurs minutes : l'intelligence » me parut conservée; une demi-heure après, il était mort. .. » ( F. -G. Maillot, (i Ces deux cas alyicles sont sans doute ceux qui, dans le tableau statistique de l'hôpital de la Marine, pour la fièvre jaune de 1857, li|^ureiu sous la dénomination de fchre amnrella com cstado prniicinso. Voir Mappa, p. l45, de la Rctatore iln epideinia defcbrc amarcUa cm Lishoa 110 anrio de iSS'J, /eito pelo Conselho cxtranrdinario de saudc publica, etc.; Lishoa, .859. Six autres cas algides figurent dans le tableau statistique de l'hôpital militaire [Hospitat dos mananiins), ))our la fièvre jaune de la même année (iSSy), savoir : ([uatrc cas avec cstnda algido (• irtrricin et deux avec voinito ricgro et cstndo algido. Voir Mappa, n° 47> P- '4^ t't 143, de l'ouvrage cité ci-dessus. Les six cas alyides de l'hôpital militaire se sont terminés par la mort, comme les deux cas de l'hôpital de la Marine. ( 5oi ) Traité des fièvres ou irrilalions cérébrospinales intermillenles, etc., p. aoo ; Paris, i836.) » Deuxième cas. Chez un officier du Scf de ligne, aussi à lione, en Al- gérie. Il était 6'' 3o". « Les paupières, dit le médecin, étaient fermées, » la peau glacée, l'abdomen seul conservait un peu de clialeur. Il y » avait absence complète du pouls ; les mouvements du cœur étaient inap- » préciables. Le malade, ayant conservé toute son intelligence, ne parlait » qu'à voix basse ; il ne recouvra complètement la parole que pour dire » qu'il sentait sa fin approcher, et prier ses camarades de brûler ses papiers, » sans en prendre connaissance. Il expira vers 7'' 3o"'. » (F.-C. Maillot , Op. cil., p. 211.) » Troisième cas. Chez une dame de 44 ci/zs, à Mans., en Belgique. Une épidémie de fièvre intermittente régnait à Mons, et la dame dont il est question en avait eu un léger accès deux jours auparavant. Mais laissons parler son médecin, le docteur François. « Je la trouvai sans pouls, dit le docteur François, les yeux fermés, les- » pupilles immobiles, la face pâle, la peau froide, la respiration suspendue; » une glace, approchée de la bouche, ne fut pas ternie; la flamme d'une » bougie, substituée à la glace, ne présenta pas la plus faible oscillation; » l'oreille, appliquée sur la région du cœur, ne saisit pas le moindre bruit. » » L'ammoniaque, les sinapismes, les stimulants de toute «spéce, sur ce corps glacé, ne produisirent aucune impression... M.François appliqua, sans plus de succès, sur la face interne des jambes une large pelle à feu chauffée au rouge-cerise... « C'était, dit le docteur François, à quitter la » partie, et déjà même plusieurs assistants, un ecclésiastique entre autres, » parlaient d'ensevelir le cadavre... » Mais, enfin, après quelques heures de tentatives vaines, M. François aperçut perler, sur le front de la morte, quelques gouttelettes de sueur... Bientôt le cœur battit légèrement, la poitrine se souleva, le pouls se fit sentir, les yeux s'ouvrirent, la vie revint avec une douce moiteur. Celle-ci se prolongea pendant plusieurs heures, que l'on mit à profit pour administrer le quinquina par toutes les voies. » Un troisième accès, encore plus effrayant que le deuxième, se produisit le surlendemain , mais ce fut le dernier. (Journal de Médecine et de Chirurgie, t. XXIX, p. 483-484, novembre i858, article intitulé : Suspension des mou- vements du cœur dans des cas de mort apparente. ) » 2° Suspension du pouls et des contractions du cœur, avec refroidissement cadavérique, etc., dans deux cas d'inflammation hémorragique. ( 5oî ) ■" Ces ficiix cas se sont offerts à l'hôpital de la Pitié, à Paris, en i823. Les deux malades étaient atteints d'une inflammation hémorragique, et leur médecin était le D' Bally, de l'Académie de Médecine, auteur du meil- leur ouvrage, sous tous les rapports, que nous possédions sur la fièvre jaune. Je laisse parler le docteur Pariset, son collaborateur dans l'épidé- mie de Barcelonne, en 1821. <( lAni de nous (Bally), dit Pariset, a vu deux faits de cette nature dans » le mois de février iSaS, à la Pitié. Deux hommes, atteints d'inflamma- » tions hémorragiques des intestins, passèrent plusieurs jours sans don- » ner aucun signe de circulation; l'un d'eux est resté dans cet état trois » jours complets : le cylindre ne put rien apprendre. «{Ojj. cit., p. 4^8.) » Siins doute, il importe de faire remarquer que ces deux cas patholo- giques sont rapportés par le D"^ Pariset à l'occasion de ses observations sur la cessation ou la suspension du pouls et des contractions du cœur dans la fièvre jaune. Nous pourrions en rapprocher une observation qui nous est propre. Il s'agit d'un jeune militaire qui, dans le délire d'un accès perni- cieux, se précipita du quatrième étage d'un hôpital dans la cour de cet établissement. Relevé et porté dans son lit, il était exsangue, sans respira- tion, et le cœur avait cessé de battre (à en juger par l'application de la main sur cette partie), mais les contractions de l'artère cœliaque se perce- vaient toujours. A la nécropsie, faite peu après la mort, je trouvai l'abdo- men plein de sang provenant de la rate. Cet organe était profondément déchiré: du sang en coulait encore, et par saccades, à la manière du sang artériel. Tout cela se passait en 181 3, à Terveere, île de Walcheren, où je me trouvais alors avec notre armée. » Je termine ce qui me reste à dire sur ma communication par une re- marque qui en ressort naturellement, c'est qu'il y aurait lieu d'étendre aux battements de l'artère ou tronc cœliaque, ce que la Commission de 1 Académie pour le concours du prixManni, sur les morts apparentes, disait seulement des battements du cœur, à savoir que, lorsqu'à l'auscultation, ou ne |)erçoit point les battements du cœur pendant l'espace de cinq minutes , on peut affirmer la réalité de la mort. (Rapport fait dans la séance du 29 mai 1848, sur le travail de M. le D' Bouchut, qui a été couronné par l'Académie. ) » ( 5o3 ) ÉLEGTROPHYSIOLOGIE. — Application du principe da polarités secondaires, des nerfs à l'explication des j>liénomènes de l électrotone ; pai M. Ch. Matteucci. « Après avoir découvert les polarités secondaires développées dans les nerfs, je n'ai jamais cessé de ni'occuper de l'application de ce phénomène à l'électro- physiologie. Il y a quelque temps, j'ai pu communiquer à l'Académie un tra- vail de ce genre, dans lequel j'ai démontré que ces polarités et les courants secondaires qui en résultent interviennent dans les phénomènes, si obscurs jusqu'alors, qui se produisent dans les animaux vivants à l'ouverture du circuit voltaïque. Je crois é(re également parvenu à expliquer un phéno- mène physiologique très-important et bien connu par les travaux remar- quables des physiologistes allemands. L'explication des phénomènes phy- siologiques et électrophysiologiques à l'aide des principes physiques connus constitue un vrai et invariable progrès, et depuis bien des années tous mes efforts ont été dirigés dans ce sens. Je rappellerai en peu de mots les faits principaux dont je me suis occupé. Un nerf pris sur un animal quelconque, ordinairement celui de la cuisse à cause de sa longueur, est posé sur deux électrodes de platine. Dès qu'un courant voltaïque est passé par ce nerf, quelle qu'en soit l'intensité et la durée du passage, le nerf est devenu un électromoteur secondaire suivant des lois données. L'intervalle entre les électrodes donne lieu à un courant en sens contraire à celui de la pile, tandis qu'en dehors des électrodes les courants secondaires sont dans le même sens que celui de la pile. En prolongeant le passage du courant vol- taïque ou en employant un courant plus fort de 8 à lo piles de Grove, le courant secondaire dans, l'intervalle entre les électrodes est toujours dirigé en sens contraire à celui de la pile, et en dehors des électrodes les cou- rants secondaires tendent à se renverser, en commençant par celui qui se forme près de l'électrode positif, et à la fin entre les électrodes comme au dehors, ces courants ont partout le même sens. Ces phénomènes, qui se rat- tachent au principe des polarités secondaires, et qui, en général, s'obtien- nent sur des bandes ou des lames d'un tissu quelconque mouillées, sur une tige d'argile, sur des tiges de plantes, etc., etc., comme sur les nerfs, pris immédiatement après la mort de l'animal, aussi bien que vingt ou trentt' heures après la mort, ne présentent aucune difficulté à être expliqués : eu égard à la nature de ces corps, on conçoit que des différences doivent se manifester entre eux, différences qui ne peuvent être éclaircies qu'avec des ( 5o4 ) études plus approfondies. Il est remarquiihle que le nerf, soit par sa struc- ture, soit par sa composition chimique, soit parmi tous les corps étudiés celui qui manifeste avec le plus d'intensité et de constance tous les phéno- mènes des polarités secondaires, et au point de vue de l'électrodynamique on est toujours frappé de voir un nerf long quelquefois de 20 centimètres, comme celui de la cuisse d'une brebis, qui, après le passage d'un courant dont la durée n'est que d'une fraction de seconde, acquérir dans tousses points, c'est-à-dire à 8 ou 10 centimètres des électrodes, un pouvoir électro- moteur secondaire persistant pendant des heures, et capable de donner des courants dont l'intensité augmente du moins dans certaines limites, en diminuant la longueur du nerf comprise entre les extrémités du galvano- mètre. » Le phénomène électrophysiologique très-remarquable auquel j'ai ap- pliqué dernièrement le principe des polarités secondaires, est celui qu'on appelle élecirolone des nerfs. M. du Bois-Reymond a trouvé que, en faisant passer par un nerf un courant électrique, il y a alors au delà des électrodes des courants qui marchent dans le même sens que le courant voltaïque, et qui durent autant que le coiu'ant qui les excite. On avait admis que l'électro- tone ne se produit pas dans les nerfs vivants, c'est-à-dire encore excitables et doués du pouvoir électro-moteur. Il y a longtemps que j'ai remarqué qu'il n'en est pas ainsi ; et, en effet, il était bien facile de s'assurer que les nerfs des oiseaux et des mammifères, dont les propriétés vitales cessent si rapidement, sont au contraire ceux qui donnent des effets plus forts et plus persistants d'électrotone. Je me suis assuré depuis qu'on a l'électrotone, et à peu près avec la même intensité, sur un nerf vivant comme sur un nerf mort depuis plusieurs heures. De même on obtient l'électrotone sur un nerf qui a été plongé pendant quelques secondes dans l'eau à -t- 60°, ou en- touré d'un mélange réfrigérant. Il en faut dire de même des nerfs pris sur des animaux tués avec de fortes décharges électriques ou avec des poisons narcotiques. Voyons maintenant comment les courants secondaires s'appli- quent à l'électrotone : cette application est une conséquence naturelle de la définition de ces polarités. En effet, les courants secondaires en dehors des électrodes sont dans le même sens que le coiu'ant de la pile, et puisque ces coiu'ants n'exigent qu'une fraction de seconde pour se développer après l'ouvertine du circuit voltaïque, on doit admettre que les courants qui cir- culent dans ces portions du nerf pendant et après l'ouverture du circuit voltaïque sont de la même nature. Ce rapprochement devient évident, pour peu qu'on change l'expérience de l'électrotone. Un dispose le nerf comme ( 5o5 ) pour faire cette expérience, et après s'être assuré que le nerf est homogène et qu'il ne donne aucun courant au galvanomètre, on ouvre lo circuit du galvanomètre et on ferme celui de la pile. Il est facile d'imaginer un com- mutateur à l'aide duquel on peut, en ouvrant le circuit de la pile, fermer immédiatement après celui du galvanomètre, et vice versa, et cela après un intervalle de temps plus ou moins long. J'ai tenté, sur des nerfs sciatiques de poulet, de brebis, de lapin, quelques centaines d'expériences, et voici les résultats généraux et constants que j'en ai obtenus. Le circuit voltaïque étant ouvert, quel que soit l'électrode (positif ou négatif) qui est tourné vers le galvanomètre, on a dans le circuit de celui-ci un courant secon- daire dirigé comme l'était celui de la pile, c'est-à-dire comme le courant de l'électrotone. En laissant le circuit du galvanomètre fermé, ce courant secondaire se fixe et ne duninue que très-lentement. Ce courant secondaire augmente d'intensité en prolongeant le passage du courant voltaïque, el ce n'est qu'après plusieurs minutes d'un courant voltaïque très-fort (8 à lo couples de Grovel qu'on arrive à un maximum. On est obligé dans ces ex- périences d'empêcher le dessèchement du nerf, et il faut, pour cela, ou souffler dessus avec la bouche très-souvent, ou mieux avoir de l'eau chaude dans une assiette à côté. » Lorsqu'on est arrivé à ce point, le phénomène de l'électrotone a changé complètement de nature, et les différences qui se présentent sont encore une conséquence naturelle du piincipe des polarités secondaires. L'aiguille du galvanomètre étant fixée par le courant secondaiie, obtenu au _ moyeu du passage assez long d'un courant voltaïque, on voit qu'en fermant alors de nouveau le circuit de la pile, le courant secondaire n'augmente plus. Dans ce cas donc le courant, que j'appellerai de ïéleclrolone, ne varie plus, et il a la même intensité que le courant voltaïque, qu'il existe ou qu'il n'existe pas. Naturellement les produits de l'électrolysation, qui sr recueillent autour des électrodes, arrivent à un état constant et ne peuvent être modifiés par la présence du courant. Il devait alors arriver, comme l'expérience l'a prouvé, que, même en changeant le sens du courant vol- taïque, l'électrotone ne devait plus se manifester. En effet, on trouve, lorsqu'on est arrivé au point d'avoir le courant secondaire constant et indé- pendant de la présence du courant voltaïque, qu'on peut renserser ce dernier courant sans voir aucun mouvement dans l'aiguille du galvano- mètre. A ce point, l'électrotone proprement dit n'existe plus. Il faut, pour faire reparaître ce phénomène, ou employer un courant plus fort, ou C. R., 1861, 2"« Sem«Jre. (T. LUI, N" 12) 67 ( 5o6 ) remettre Je nerf en place après l'avoir plusieurs fois lavé dans l'eau et essuyé, ou bien prolonger davantage le passage du courant voltaïque pri- mitif. Je dois m'arréler sur ce dernier moyen, parce qu'il nous fournit encore une nouvelle preuve pour justifier l'application du courant secon- daire H l'électrotonc. » J'ai montré dans mes travaux précédents, et je l'ai rappelé dans cet extrait, qu'en prolongeant le passage d'un courant secondaire un peu tort dans un nerf, le courant secondaire en dehors des électrodes acquiert à la fin la même direction qu'entre les électrodes, et cela en commençant par les points les plus rapprochés de l'électrode positif; c'est comme si à la longue les modifications électrochimiques qui sont la cause des polarités secondaires se reliraient en dehors des électrodes, ou autrement, ce qui est facile à concevoir, comme si ces produits, en se combinant chimique- ment dans les portions comprises entre les électrodes, l'hétérogénéité restait toujours plus grande en dehors. Cette modification dans les phénomènes des polarités secondaires se vérifie dans le même sens pour l'électrotone. Supposons qu'on prolonge l'expérience ordinaire de l'électrotone avec un courant assez fort et en opérant sur un gros nerf, qu'on maintient aussi humideque possible. (Inverraalors l'aiguille du galvanomètre, qui a été fixe pour un certain temps, descendre peu à peu à zéro et après passer de l'autre côté, et cela plus facilement dans le cas où l'on aura l'électrode positif rapproché du galvanomètre que si on y avait l'électrode négatif C'est exactement connue dans mon expérience principale des polarités secon- daires. Qu'on prenne un long nerf de brebis, qu'on le pose sin- les deux électrodes de platine en laissant tomber en dehors des électrodes de pla- tine deux longues portions du nerf. Si le passage du courant est court, on sait qu'en portant le nerf sur une lame de gutta-percha en contact avec les extrémités du galvanomètre, les courants secondaires obtenus en deliors des électrodes sont du même sens du courant de la pile et opposé au courant secondaire qu'on a entre les électrodes. En prolongeant davan- tage le courant de la pile, tous les courants secondaires finissent par avoir la même direction. C'est là la même chose que nous avons vue arriver pour l'électrotone. » J'espère donc qu'on considérera comme fondée l'application du principe des polarités secondaires à l'explication des phénomènes qui étaient si obscurs de l'électrotone. Il est à désirer qu'on ne cesse pas de s'occuper de l'étude des polarités secondaires développées dans les nerfs, car, connue je l'ai déjà dit, ce tissu parait se prêter mieux que tout autre corps étudié ( 5o7 ) jusqu'ici au développement de ces polarités, de même qu on n'a réussi jusqu'ici qu'à produire l'électrotone d'une manière bien nette que sur les nerfs et sur des tranches de matière cérébrale. » l^ïÉMOmES LLS. CÉOMÉTRIE. — Démonstration nouvelle d'un théorème connu; pnr M. P. Serret. « La belle proposition, due à M. Poncelet, et relative aux polygones fermés, simultanément inscrits et circonscrits à deux cercles donnés, est évidente dans le cas particulier où ces cercles seraient concentriques; et ce n'est point là sans doute une remarque nouvelle. Il est naturel dès lors de penser c{ue le cas général peut se ramener à l'évidence du cas particu- lier par quelque transformation, projective ou réciproque; mais aucun de ces deux modes de transformation, quand on y regarde de plus prés, ne paraît devoir se prêter à cette réduction. Il existe toutefois, dans le plan de deux cercles intérieurs quelconques, un point remarquable (et déjà remar- qué), intérieur à l'un et à l'autre^ que l'on peut nommer leur point central, et qui possède par rapport à ces cercles plusieurs propriétés analogues à celles que présente, par rapport à deux cercles concentriques, le centre commun de ces cercles. Or il résulte, de la notion de ce point, et de l'em- ploi de l'une de ses propriétés les plus connues, une démonstration nou- velle, simple, et où le théorème dont il est question se trouve établi tout d'un coup dans toute sa généralité. » C'est cette démonstration que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie, en indiquant seulement la marche et les points principaux, et omettant plusieurs remarques nouvelles auxcpielles elle donnerait lieu. » I . Le point central de deux cercles intérieurs U, u sera, dans tout ce qui suit, le point réel, ayant même polaire par rapport à ces deux cercles, et intérieur à l'un et à l'autre. Si m cercles, intérieurs deux à deux, ont le même point central, ils ont aussi le même axe radical; et réciproquement. >) 2. Toute corde du cercle extérieur U, tangente au cercle intérieur u, se trouve divisée, par sou point de contact sur celui-ci, en deux segments, qui sont vus du point central sous des angles égaux (Chasies, Géométrie supérieure). Réciproquement, si une certaine corde ArïB d'im cercle U est divisée par l'un de ses points a en deux segments qui soient vus d'tm point 67.. ( 5o8 ) intérieur O sons des angles égaux, on pourra construire un cercle m, tan- gent en a k lu corde AB, et qui ait le point O pour point central par rap- port au cercle proposé. » 3. Un polygone ABC. . . KL demeurant inscrit dans un cercle TJ, et se déformant d'une manière continue quelconque : le point où chacun de ses m côtés touche son enveloppe particulière détermine sur ce côté deux seg- ments, et le produit de ?n de ces segments, non adjacents, est égal au pro- duit des m autres, , V An Bb K^ Ll _ 11 La démonstration résulte de la considération de ini triangles rectili- gnes, semblables deux à deux (*). 11 4- Si m — I cordes consécutives AB, . . . , RL d'un cercle U roulent sur autant de cercles donnés m, , U2, . . ., Um-i ayant tous le même axe radical (ou le même point central O) avec le cercle U, la corde résuUanle AL rou- lera elle-même siu' un cercle analogue (Poncelet). 11 L'application du théorème 2 aux m — i cordes AB, ..., RL, fournit cette égalité , X Ac B6 Kk _Ok ^^' 'â&'bc"'TL~ÔL' Comparant (1) et (3), l'égalité — -=:-— exprime que le point /, où la corde résultante AL touche son enveloppe, est situé sur la bissectrice de l'angle AOL. La réciproque du théorème 2 est applicable : on peut con- struire un cercle u^j tangent en /à l'enveloppe cherchée, et ayant le même point central O (et le même axe radical) avec tous les cercles proposés. Ce résultat acquis, on fait voir par le raisonnement connu que tous les cercles «m se confondent en un seul, qui est l'enveloppe cherchée. » Remarque. — Le théorème sur les polygonesyermeA' résulte, comme on sait, du précédent. Une seconde démonstration, à peu près aussi simple et plus générale, repose sur la substitution des lemmes suivants aux lemmes i et 2. (*) La proposition énoiirée pour le cercle demeure vraie pour une conique quelconque, ft s'v démontrerait directement à l'aide d'un théorème de Carnot. ( 5o9 ) » i'. Si plusieurs cercles donnés ont le même axe radical, les tangentes menées d'un point quelconque du premier cercle à tous les autres sont entre elles deux à deux dans des rapports donnés. Réciproquement, le lieu géomé- trique, etc. M i'. Deux cercles U, u étant donnés, et une corde AL du premier étant divisée, par l'un de ses points /, en deux segments proportionnels aux tan- gentes menées au second par les extrémitésde cette corde : on peut construire un cercle v tangent en Z à la corde AL et ayant le même radical avec les deux cercles proposés. » M. Fournie lit des extraits d'un travail ayant pour titre : « Mémoire sur la pénétration des corps pulvérulents volatils, gazeux, solides et liquides, dans les voies respiratoires, au point de vue de l'hygiène et de la thérapeu- tique I). (Commissaires, MM. Rayer, Bernard.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ASTRONOMIE. — Eclipse totale de soleil du i8 juillet 1860, observée à Lambessa, province de Constantine ; par M. C. Rulakd. (Commissaires, MM. Babinet, Faye, Delaunay.) a L'expédition dont j'ai l'honneur de rendre compte à l'Académie a eu lieu d'après les ordres de Son Excellence M. le Ministre de l'Algérie et des Colonies : il s'agissait d'aller observer avec de puissants instruments l'éclipsé totale du 18 juillet 1860 dans le sud de la province de Constan- tine. Toutes les facilités m'ont été accordées dans ce but par les autorités civiles et militaires de l'Algérie avec une bienveillance et une libéralité dont je suis profondément reconnaissant. Ainsi M. le général de Martimprev, alors commandant supérieur des forces de terre et de mer, voulut bien adresser des instructions aux chefs militaires des villes où je devais passer pour faciliter le transport de mes bagages. » Comme mon départ coïncidait avec l'expédition mihtairede la Kabylie, on conçoit que sans cette haute protection il m'eût été absolument impos- sible d'arriver au terme de mon voyage. Je désire ici adresser mes remer- cîmentsàM. le général Sauriu à Constantine, au commandant supérieur de (5io) Plulippeville et au capitaine Marchand, pour leur bienveillant concours. 11 fallut même bientôt modiher mes projets : d'après des renseignements peu exacts, j'avais choisi le sommet du Djebel Mahmuiel, qui est inaccessible pour de gros bagages. M. le colonel Pein, commandant supérieur de la subdivision de Baina, voulut bien me mettre au courant des difficultés que j'aurais rencontrées, et sur ses sages avis je me décidai pour Lambessa. Là, grâce à son appui et au concours du chef de génie, M. Mante, et du garde de génie M. Bauchstet, mon installation s'effectua dans les circonstances les plus favorables. » Ou jugera mieux des difficultés matérielles de cette expédition si l'on songe que j'avais entrepris de transporter avec moi non-seulement l'attirail ordinaire d'une observation d'éclipsé, telle qu'une lunette méridienne de Brunner, une lunette achromatique, deux chronomètres et des instruments météorologiques, mais encore un grand télescope tout entier avec sa mon- ture parallaclique. « Une fois à Lambessa , je procédai immédiatement à l'installation de mes instruments avec l'aide des ouvriers du génie ; nous parvîn- mes à organiser rapidement et dans d'excellentes conditions un vérita- ble observatoire, avec salle et pilier pour la lunette méridienne et abris pour les instruments météorologiques. Quant au grand télescope, nous em- ployâmes des madriers de cèdre très-communs dans cette localité, et nous parvînmes avec des règles de fer à établir dans le méridien un chemin de fer très-solide qui devait faciliter considérablement la rectification et les ajustements divers de cet énorme instrument. » De tous ces détails je ne signalerai que le suivant : avec des poteaux so- lides, des tringles, des cordes et des poulies fournies avec une obligeance parfaite parle génie, nous vînmes à bout d'organiser ini vaste abri de toiles mobiles pour garantir des rayons du soleil le télescope et aussi mes yeux. Cette précaution explique le succès que je crois avoir complètement obtenu dans l'observation de la partie la plus essentielle de l'éclipsé. Placé à portée de ma lunette et de mon télescope, pouvant en un clin d'œil passer de l'un de ces instruments à l'autre, j'avais le moyen de voir avec des dimensions très-différentes le beau phénomène de l'éclipsé; mais tout cela efit proba- blement échoué, si jen'avais pas abrité constamment mon télescope à l'aide de ces rideaux mobiles que je faisais mouvoir des doigts et dont je repérais l'ouverture de manière à ne laisser entrer que les rayons qui devaient frapper le miroir. Quant à la salle méridienne, elle était protégée par un double ( 5i. ) toit muni de trappes mobiles et tapissée intérieurement de ces nattes que les Arabes savent si bien faire. » Le Mémoire joint aux dessins présentés à l'Académie contient les ob- servations méridiennes nécessaires pour l'exacte détermination de l'heure et de la latitude, ainsi que les observations météorologiques; les dessins eux-mêmes portent l'indication des mesures de détail effectuées sur les protu- bérances. Il suffira donc ici de citer l'observation astronomique de l'éclipsé. » Longitude. — Latitude. — i" contact extérieur. — i'^' contact inté- rieur. — 2" contact intérieur. — 2'' contact extérieur.- 1) L'auréole se composait principalement d'une zone annulaire dune blancheur éclatante, dans le sein de laquelle prenaient naissance des rayons plus ou moins brillants. On y distinguait au premier coup d'œil quatre larges faisceaux formant une croix très-marquée. Le dessin d'ensemble en représente fidèlement l'aspect, sauf peut-être quelque dureté dans les con- tours extrêmes de l'auréole intérieure. » Cette auréole commença à se former au bord de la lune un peu avant l'obscurité totale, du côté opposé à l'endroit où les dernières portions du croissant solaire disparaissaient en présentant l'apparence de grains de cha- pelet signalés par Baily. Je fus frappé d'y voir diverses teintes multicolores se fondant les unes dans les autres et parmi lesquelles je reconnus plus tard les protubérances qui commençaient déjà à devenir visibles de ce côté. » Quant aux protubérances elles-mêmes, elles étaient de quatre sortes . deux présentèrent l'aspect de meides de foin en feu sous l'action d'un vent violent qui aurait entraîné la flamme horizontalement. Trois autres avaient au contraire une figure parfaitement nette et presque géométrique ; les marbrures et la forme ne pouvaient se comparer qu'a celles d'une feuille de tulipe. Une autre protubérance en forme de scie régnait sur 27° en- viron du bord de la lune ; enfin j'ai noté et suivi avec le plus grand soin deux petites protubérances isolées comme suspendues au-dessus du bord de la lune: celles-là, du rose le plus vif, étaient bordées d'une ligne blanche très- brillante qui leur donnait un aspect modelé. Enfin, parmi les particularités que j'ai notées et mesurées, je citerai deux rayons rectilignes divergents, très-déliés, d'un grand éclat et parfaitement blancs, qui semblaient émaner d'un point situé à l'intérieur d'une des grandes protubérances en forme de feuille de tulipe, laquelle était bordée elle-même de ce singulier liseré blanc. ( 5i2 ) b On trouvera dans mon Mémoire les mesures relatives à ces phéno- mènes; je me bornerai ici à faire remarquer à l'Académie que mes observa- tions ont été faites avec un instrument dune grande perfection et d'une puissance optique inusitée, construit parMjM. Secretan et Eichens, d'après les plans de M. Foucault. Sauf le miroir, c'est le même dont je m'étais servi pour observer en i858 la comète de Donati, Pour l'éclipsé, j'ai dû employer un miroir non argenté du système de IM. Foucault ; les images étaient par- faites et supportaient très-bien le grossissement de3oo fois environ que j'ai employé, le plus fort, je crois, dont on sesoit servi pour les observations de ce genre. Le reste de mon Mémoire est consacré à l'exposé des procédés de mesures micrométriques et de rectifications instrumentales. « On y trouvera li- tableau des observations météorologiques, la relation de mon ascension sur le Djebel JMahmmel ( 23i6 mètres) après l'éclipsé et diverses remarques d'un intérêt local. » Qu'il me soit permis en terminant d'exprimer ici ma gratitude pour la protection que M. le maréchal Pélissier a bien voulu accorder à mes tra- vaux ; sous son puissant patronage j'espère mettre à profit la sérénité du ciel africain et rendre quelques services à plusieius branches de l'astro- nomie. M ÉLECTROPiiYSlOLOGlE. — L'électricité de la déchanje de la torpille peut ctie recueillie et conservée dans un appareil de physique; par M. A. 3Ioreau. (Commissaires, MM. Becquerel, Bernard.) » Je suis parvenu à recueillir l'électricité de la torpdle dans l'éleclro- scope à feuilles d'or et dans un condensateur analogue à la bouteille de Leyde. La difficulté que présente cet isolement tient à ce que, les tissus de la torpille étant humides, on conduit vainement la décharge dans un appareil collecteur : l'électricité retourne aussitôt par le chemin qu'elle vient de par- courir et l'équilibre se rétablit sur les tisius mêmes de la torpille. Il laut donc rompre toute communication entre la torpille et l'appareil aussitôt après la décharge eflectuée. » Si l'on veut mettre à profit la décharge volontaire de l'animal, dé- charge bien plus forte que celles que nous déterminons, on ne peut être prévenu et rompre à temps la communication. Il convient donc d'avoir re- cours à la décharge provoquée en excitant directement les nerfs, et avoir soin ( 5.3 ) que la communication entre l'Huimal et l'appareil existe alors et soit rom- pue un instant très-court après l'excitation. Pour réaliser ces deux condi- tions, j'ai placé un interrupteur sur le trajet d'un courant électrique qui va exciter le nerf et sur le trajet du fil conduisant la décharge. » Cet interrupteur est formé de deux tiges métalliques A et B, parallèles, reliées entre elles par une tige isolante et pouvant décrire simultanément un arc de cercle autour d'une de leurs extrémités considérée comme centre. Les deux parallèles sont écartées avec force de la position dans laquelle elles établissent les communications. Au moment où tout est prêt, un res- sort les chasse, et chacune d'elles décrit un petit arc de cercle. Dans cette course la tige A rencontre à frottement une surfage métallique étroite a, qu'elle dépasse, ayant établi pendant un instant très court le passage du courant électrique excitateur du nerf. En même temps la tige B a rencontré une plaque métallique b plus large de quelques millimètres que la plaque a. La tige B passe aussi à frottement et s'arrête au delà, ayant établi, pendant un instant, un chemin pour l'électricité entre l'organe de la torpille et l'ap- pareil collecteur. » On comprend que les phénomènes n'étant pas synchrones, il fallait que le passage de l'électricité de la torpille ptit se faire un peu après le passage du courant qui va exciter le nerf. La largeur plus grande donnée à la plaque ft donne au contact de la tige B plus de durée, et remplit cette condition. » Quant au temps que mettent les tiges parallèles A et B à décrire leurs arcs de cercle, il est comparable à celui que met le chien de fusU à s'abais- ser quand on tire la gâchette. » L'expérience est disposée comme il suit : » L'organe de la torpille est séparé du reste du corps. Il est placé sur une table. Une lame de platine couvre sa face dorsale, une autre sa face ventrale. Un des nerfs de l'organe repose sur les extrémités de deux fils de cuivre et complète le circuit d'un courant électrique qui sera établi au mo- ment où la tige A de rinterru|)teiu- touchera la plaque métallique a. Les deux tiges parallèles sont retenues par un crochet qui les empêche de fuir sous la pression du ressort. » Cette disposition convient aux deux expériences. » Soit d'abord l'électroscope à feuilles d'or. » La feuille de platine qui couvre la face ventrale est tenue en conmiu- nication directe avec le sol. La feuille qui couvre le dos est unie par un fil de cuivre à la plaque métallique b et la tige B unie également par un fil mé- C. r.., 1861, 2""' Semestre. (T. LUI, N» 12.) 68 ' 5.4 ) lalli(|ue au plateau siipérieiir (.le l'électroscope. l^e doigl est apiiiiyé sous le plateau iiilérieur. M On lâche le ressort de rinterrupteur, puis, les contacts ayant eu lieu, on retire le doigt et on enlève à l'aide du manche isolant le plateau supérieur de l'éleclroscope. Aussitôt les feuilles d'or diveigent. » On reconnaît par les procédés ordinaires rjue l'électroscope est alors chargéd'électricité négative. La face dorsale de la torpille avait donc fourni au plateau supérieur de l'instrument de l'électricité positive. An contraire, si l'on fait communicpier la face dorsale avec le sol et la face ventrale avec le plateau, on constate que les feuilles d'or se chargent d'électricité positive, et par conséquent que la face ventrale avait cédé au plateau supérieur de l'électricité négative. » L'angle que font les feuilles d'or atleuit quelquefois 180°. On est tou- jours maître d'ohtenir une divergence moindre, l'intensité des décharges diminuant à chaque épreuve. » Depuis longlenqjs déjà les physiciens ont, à l'aide du galvanomètre mis en communication directe avec l'organe électrique pendant la décharge, déterminé le sens du courant chez les poissons électriques. On peut repro- duire, comme je l'ai fait, cette expérience et voir que les résultats concorder)! avec ceux que donne l'électroscope. « Soit, en effet, un couple zinc et cuivre plongé dans l'eau, et agissant sur lU) galvanomètre. Si on remplace le fil qui pari du zinc par celui qui vient du ventre de la torpille et celui qui part du cuivre par celui qui vient du dos, on verra, au moment où la torpille donne wne décharge, l'aiguille se dévier dans le sens où elle se déviait avec le couple zinc et cuivie. » Pour isoler l'électricité de la torpille dans un condensateur, j'ai choisi, au lieu de la bouteille de Leyde, un condensateur formé par deux lames superposées d'étain larges de 80 centimètres et longues de 5 mètres. La la lame inférieure repose sur une lame de gutta-percha, une autre lame de gutta-percha sépare les deux lames d'étain. Ces quatre feuilles très-minces, alternant ainsi, sont enroulées autourd'un bâton; les feuilles de gutta-per- cha, plus larges et plus longues que les feuilles d'étain, les débordent de tous côtés, afin d'empêcher la réunion des électricités. Elles sont revêtues sur chacune de leurs faces d'un vernis à la gomme laque. » Je me .sers du même interrupteur et fais passer le courant excitateur |)ar le fil a et la tige A, comme à l'ordinaire, et l'électricilé venant du dos de 11 torj)ille par le fil b et la lige R allant à nue des feuilles d'étain. Mais ( ^'i'5 ) au lieu de mettre la plaque de platine qui est au contact de la face ventrale de l'organe électrique en rapport avec le sol, je la mets en rapport direct avec l'autre feuille d'étain du condensateur. » Tout étant prêt, le ressort est lâclié, puis c[uelques instants après que la tige B est au repos, et par conséquent que toute communication entre une des feuillesdu condensateiu' et la torpille est ronqjue, deux fils placés d'avance au contact des plaques d'étain sont mis par leurs extrémités libres au contact des faisceaux nerveux lombaires d'une grenouille. Aussitôt la grenouille fait un brusque mouvement d'extension. » On doit toujours dans cette expérience s'assurer, comme je l'ai fait, qu'en établissant le contact de ces fils métalliques avec les nerfs de la gre- nouille avant de lâcher le ressort, la contraction musculaire n'avait pas lieu. 0 Je n'ai pas eu à ma disposition, au bord de la mer, un galvanomètre assez délicat pour accuser la présence de l'électricité que conservait ainsi le condensateur. » Parmi les témoins de ces expériences, je dois citer M. Debray, profes- seur de physique au lycée Charlemagne, M. Drion, professeur de physique à la Faculté de Besançon , M. Wolf, professeur de phvsique à la Faculté des Sciences de Montpellier. u Dans un travail étendu que j'aurai l'honneur d offrir à l'Académie, je donnerai tous les détails nécessaires pour reproduire sûrement ces résultats. Qu'il me suffise ici de dire qu'il ne faut pas oublier la condition physiolo- gique importante du repos du nerf. Si on veut faire deux épreuves consécu- tives, on devra exciter deux nerfs différents. Il me fallait, avec le degré de sensibilité dont jouissent mes appareils, laisser un repos d'au moins un quart d'heure au nerf excité pour obtenir les résultats qu'avait donnés la première excitation, n PHYSIOLOGIE. — Note de t^lM. N. Joi.y et Cii. Musset en réponse à In réclamation de M. Pasteur, insérée aux Comptes rendus, séance du 1 septembre 1861. (Commissaires précédemment nommés : MM. 3!ilne Edwards, Regnault.) ■< M. Pasteur nous accuse de lui avoir prêté une opinion étrangère à ses convictions sur l'origine de la levure de bière. A l'appui de sa réclamation, G8.. ( •'^■^ ) il cite une Note de son remarquable Mémoire sur la fermentation Ictctique : « Je me sers, dit-il, de ce mot spontanément comme expression du fait, en réservant complètement la question de la génération spontanée. » [Annales lie Chimie et de Physique, 3* série, I. LII, p [\i'i, i858.) » Mais notre savant antagoniste n'ignore pas (d'ailleurs les Comptes rendus l'attcstetU) que nous avons appuyé notre; assertion sur une citation em- pruntée à son travail sur la fermentation alcoolique, publié en 1860, c'est-à- dire deux ans après le Mémoire qu'il invoque. C'est là, en effet, que nous croyions devoir trouver sa pensée définitive. Si nous l'avons mal interprétée, il avouera que l'erreur était des plus faciles. Voici comment il s'exprime dans le passage en question : » Il n'y a aucune impossibilité matérielle a c;> que la levure de bière se » forme, bien qu'on n'en sème pas. Elle app; ait, en effet, spontanément » par le contact de l'air dans le moût de r isin, dans le jus de bette- >< raves, etc.; mais le milieu formé de sucre, de [^iiosphates et de sel d'anuno- » Iliaque lui convient assez peu pour que sa production spontanée soit « impossible, bien que ce même milieu puisse entretenir la vie et le déve- » loppement de la levure adulte que l'on y sème, etc. » [Annales de Chimie et de Physique, t. LVIII, p. 389. ) « Nous espérons que la lecture attentive de ce passage nous lavera, même aux yeux de M. Pasteur, du péché d'erreur volontaire : car nous n'aurions jamais pu imaginer qu'en 1860, c'est-à-dire au moment où la grande (juestion des générations spontanées était remise à l'ordre du jour, l'auteur de la réclamation entendît par les mots apparition, formation, production spontanée, une séminatiou pure et simple des germes répandus, d'après lui, au sein de l'atmosphère. » Dans une Lettre jointe à cette Note, M Joly demande à connaître l'épo- (jue précise de la clôture du concours sur la question des générations spon- tanées. On fera savoir a M. Joly (qui du reste eût pu l'apprendre en consul- tant les Comptes rendus, n" du 26 mars, où sont reproduits les programmes pour les différents prix à décerner en 1861, 1862, i863, 1864 et 1866), que les travaux manuscrits destinée à ce concours devront être parvenus au Se- crétariat avant le i" octobre 1862, terme de rigueur. ( 317 ) PHYSIQUE. — Note sur un hromosuljure de phosphore PBr'S'*; par 31. Er\. Baidrimont. 1 De même qu'il existe, dit M. E. Baiidrimont, un bromoxyde correspon- dant au chloroxyde de phosphore, ainsi que je l'ai fait voir dans une pré- cédente communication, de même aussi j'ai pu obtenir un bromosulfure de phosphore PBr' S", correspondant au chlorosulfure PCPS^; seulement il n'est pas aussi stable que ce dernier, ce qui l'a rendu beaucoup plus diffi- cile à obtenir. « Le bromosulfure de phosphore prend naissance dans plusieurs condi- tions, et dans la Note que j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui au juge- ment de l'Académie, je fais connaître trois procédés de préparation. » (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés : MM. Pelouze, Fremy.) CORRESPOND A1\CE . M. LE Secrétaire perpétuel met sous les yeux de l'Académie l'ensemble des publications, cartes marines, plans de ports, instructions nautiques, etc., faites dans le cours de l'année i86o par le Bureau Hydrographique de Londres, pièces dont l'envoi avait été annoncé par luie Lettre communi- quée dans l'avant-dernière séance. M. le Secrétaire perpétuel signale aussi parmi les pièces imprimées de la Correspondance plusieurs volumes adressés par l'Institution Smithso- nienne, nppartenant soit à ses propres publications ou à celles de quelques autres Sociétés savantes, soit à des publications officielles faites par ordre des États-Unis, soit enfin à des publications privées qu'elle transmet au nom des auteurs, auxquels elle fournit avec sa libéralité accoutumée un moyen défaire connaître au loin leurs travaux. [Voir au Bulletin biblio- graphique.) L'Institution, en taisant cet envoi, remercie l'Académie pour une nouvelle série des Comptes rendus et pour divers volumes des Mémoires qu'elle a ré- cemment reçus. ( 5i8 ) M. i.E Se«:rét.*ikk perpétuel enfin appelle l'attention sur un certain nombre de Mémoires imprimés en italien et relatifs la plupart à îles ques- tions médicales ou chirurgicales, Mémoires envoyés de Turin par MM. Ri- holi, Horelli, Albertetti, Berruti, Larghi Bernardino et Salvagnoli Marchetti. ZOOLOGIK. — Sur itn nouveau cas d'érosion du plomb jiar un insecte h} niénoptére ; exirriit d'une Lettre de M. Scheurer Kestxer à M. Milne Edwards. (1 Je prends la liberté de vous envoyer par la poste une petite boîte con- tenant un insecte que j'ai trouvé dans les circonstances suivantes : Une des poutres de support d'une chambre de plomb toute neuve, et n'ayant pas encore servi, était recouverte d'une feuille de plomb de l'épaisseur de 4 millimètres. Il y a quelques jours qu'un de nos plombiers m'apporta la mouche que je vous envoie, et me montra im trou parfaitement cylindri- que percé dans le plomb recouvrant le bois. La larve de l'insecte s'était trouvée emprisonnée dans le bois recouvert de plomb, et l'insecte avait percé le bois, puis le plomb pour arriver à l'air. C'est au moment où il avait déjà dégagé la moitié de son corps, que l'ouvrier l'a saisi. Je regrette infiniment de ne pas pouvoir vous envoyer un morceau Reste la seconde difficulté. Celle-là, dont M. Airy n'a point fait men- tion, est à mes yeux la plus grave, c;u' il n'est au pouvoir de personne de la faire disparaître; tout ce que l'on peut tenter, c'est de l'éluder par le choix de la station. Je veux parler de la déformation des images lorsqu'on ob- serve à travers l'atmosphère trop près de l'horizon. La première condition pour bien mesurer, c'est de bien voir : or, vues à travers les couches basses de notre atmosphère, même à i S'* de hauteur, les images des astres sont ondulantes et mal terminées. De là un doute perpétuel sur les résultats qu'on peut déduire de mesures faites dans de telles conditions. » Pour lever cette difficulté, je ne vois qu'un moyen : c'est de sortir de ces couches d'air basses et variables et de porter son instrument à 3ooo mètres de hauteur, c'est-à-dire à l'altitude de quelques-unes de nos cimes des Alpes ou des Pyrénées. » On ne manquera pas d'objecter l'impossibilité de séjourner à de telles iiauteius, dans nos climats. La réponse est facile : nous voici, ce me semble, a une époque de civilisation assez générale pour que la science choisisse sur le globe terrestre les stations les plus favorables en chaque cas, les lieux les mieux appropriés à rh;ique genre de recherches, au lieu de concentrer tous ( 329 ) ses efforts dans des localités moins favorisées par la nature el peu capables de se prêter indistinctement à tous les genres de travaux. Or, s'il est impos- sible de séjourner en Europe à de telles altitudes (5oo mètres au-dessus de l'hospice du mont Saint-Bernard), il n'en est plus de même dans les régions équinoxiales : il suffit de citer les hauts plateaux des Andes, et chacun dé- signera aussitôt la station la plus heureuse que le globe terrestre puisse offrir aux recherches délicates de l'astronomie moderne. » ASTRONOMIE. — Sur la réfraction; par M. Babixet. a Dans Tui des derniers numéros des Comptes rendus, j'ai donné la for- mule suivante pour la réfraction terrestre, ou réfraction géodésique, entre un signal et l'observateur : r-.a^m 'i o"-,76 (i -i- aOnôVjëD "~ îiïj ^ ^" Si le signal est élevé de telle manière que la ligne qui le joint à l'observa- (*) Voici une démonstration plus simple de cette formule. (Je prie aussi le lecteur de 6'" 36o mettre, à la page 424» — ^"c^ë = 42", o.) En appelant m = i -\- 0,000 2q4 'c rapport de réfraction de l'air à 0° et à la pression o™,76 et I 4- ; ce rapport de réfraction pour t° et pour la pression B, on a ^ ' 0,76 I 4- af' de même, soit i -1- t' ce rapport pour l'air à la pression B — n et à la température t — 6, on a , , .B— „ I ^r^-" ^ 1 - ('" - 0 ^ ^ZTT^e = (— ) |^^76 ^7:^P^J Lo>76 r H-ar J Lo>7'^(i-+-ar) 0,76(l-|-aO o ,'jlS (\ -h xt)' y donc _ ,_, r w B ae -[ ' '~^"' '^Lo, 76(1 -ha') O,76(. + a0^J' Or a' \ -i-z , , , , , , - — ——7 = (1 + s) i' — ' ) = I -I- £ — =-', { 53o ) leur tasse un angle i avec l'horizon, tandis que la distance de ce signal est «, alors la formule devient : \ b I / I a r =r acosi [m — i) o",76 (i-f-af)' \o"',76D M/' ni = i, ooo 294 est le rapport de réfraction de l'air pris à 0° et à o"", 76 de pression ; b est la pression moyenne entre la position du signal et celle de l'observateur; t est la température moyenne; D = io5ioest la densité du mercure comparée à celle de l'air, a = :r — ; enfin M est le nombre de mètres dont il faudrait s'élever dans l'atmosphère pour que la tempéra- ture baissât de i degré. » En ne considérant que la dernière formule, il en résulte que si, sur le trajet a, on prend une quantité infiniment petite da, que b et t soient la pression et la température pour le point du trajet où se trouve l'élément dn, il se produira dans ce petit trajet da une petite inflexion ou réfraction dr, en sorte que La hauteur h de l'élément da au-dessus de l'horizon sera évidemment h = a sin /. Donc cla = -^ — et cla cos i = an -r— • siD I sin I donc ,r »i Bae -] a -^ a (m — i -r-, ; ^ry ^ ; Lo>76(l-f-a«) ■ o,76(n-a/)'J /' B I A ., . et, puisque >i = — ;; et 9 = — 5 il vient ' "^ ' D 0,76 1 -I- at M a'-a = a(m- i)hï - Ba 1 a[m V ' j^j) Q ,jg Q ,^g_^,_^^,^, M,o,76(l-|-«»)'J et enfin __a' — a B 1 /i a ''~~r~ —"'''" ~ ^>^;^(i -h «ty\o,']6.ï)~û Ici m — 1 = 0,000294 et 0,76 D = 0,76. loSio =:: 7987 ,6. ( 53i ) Comme dans la réfraction astronomique on prend les angles z avec la ver<- ticale, on aura 17 cosi „ sin z ,, Z = QO° — i et a/i -^—. = an = ah tansz. •' sin i cosz " On sait que tangz joue un rôle important dans l'expVession de la réfrac- tion astronomique. Pour z = 45", tangz = i , et par des observations mul- tipliées faites à Bourges, Delambre trouvait, pour cette distance au zénith, r = 60", 616 = 60", 62 . » La formule étant donc cir = dh tanez ( m — i) — rr -, ( tt-=- — ^ )» ° ^ ' 0,r6{ï -hatV- \o,']bTi M/ on voit que b ainsi que t sont fonction de la hauteur ?i. Si on prend t pour la température au point inférieur de la trajectoire du rayon, la température k une hauteiu' h sera t — — à raison de 1° de diminution pour M mètres; le facteur , deviendra I ['+^('-ïï)i ('^--^y Quant à b, je le prends dans une nouvelle formule barométrique que je ne pense pas avoir encore publiée par l'impression et que je me réserve de dé- montrer plus tard. Cette formule est M 6 __ ^^ _a/i \0.76Da B ^ '"" 6_/ g/, \°-7'^P' (*) Si M = 220 mètres, la formule est B \ 6oooo(H-at)/ d'où (I) è\o,i33i3 I 60000 ( 1+ xf) «t enfin r /' i\ o,i33i3~| A = 60000 (l-t- a?) I— ( - ) , ( 532 ) d'où b = B i~ M M(i+ xt' ici B est la pression barométrique à la station inférieure, t est la tempér;i ture à ce même point, h est la pression à la hauteur h. On a donc (ir = (fht^nszl m — i ) -. ( i — -— -^ =' ' ' 0,7b \ M(i-f-ar M ('+— m) = dh lang z (m — i) — t- 1-i-at B V M7 I / I a\ 0,76 M / a /A = 1 0,760 M/ ou bien, faisant pour abréger — ^r— - = A- ' " "0,760» ' , ,, , , B I / aA\*-' / I a\ Mais '"'=-"<'(' + «'-ï) donc dr= — (m — i)tang2 — r. 7— r-, — i-\- at— —] d [1+ at — —] ^ ^ 0,76(1+0?)* a \ M / \ M y I X ^0,760 M Alors 7 = — (m — i)tangz B I M V"'""^ MJ / 1 a\ 0,76 (i + af)* a ^ — I \o,76D M/ i et B étant observés, ainsi que la température t, à la station inférieure, on calcule facile- ment h. Je reviendrai sur cette nouvelle formule barométrique et je la comparerai à la for- mule de Laplace. ( 533 ) Pour Ji = o, on a r = o; ainsi O = — [m — I tane2 tt -. r-j ; jj~r- — ir; + f ■■ '0,76 (!-+-«']* a /> — I \0,76D M La différence donne '' = ('"-' i '«"g ^ 5:^ (7T^* .17=10 i^;^ - M x[(i + aO*-'-(i + a^-^')'"]- Remarquons que M / I a\ I / M k — 1) yoj'jGD M/ k — I \o,76Da -< =1, /■ := [m — puisque 7^—- = A; de plus, inlroiluisanl le facteur -7—, dans la na- ' ^ 0,760». ' ' (i4-a')(p^- i')(p' ^--Vfï^Ht^ rf/-=:rf,^/';:-:''i':-: On s'apercevra sans difficulté qu'on satisfait à cette condition en posant PP'=-^-^. MM' = -v-!-T-,. NN' = p»— b ou bien encore en faisant u.'— b' b'—y PP' MM' = - NN' = p- — c- Par conséquent, si l'on pose /dp /' dut. f dv P(p'— b'} "^J M(f/.2— è') ~J N(è^ — -;2 /<^p _ r <^p _ r ; et que l'on désigne par /3 et y deux constantes arbitraires, le^ équa- ( 548 ) nous u=:f-:>, f = 7, ii + /5p = y, représenteront trois systèmes coupant le système donné (i) orthogonalenient. )i Tous les systèmes coupant ortliogonalement le système donné s'ob- tiennent, comme on le trouvera aisément, en intégrant l'équation suivante aux différentielles partielles : ;Mais on voit que cette équation a pour intégrale particulière celte intégrale renfermant deux constantes arbitraires, il s'ensuit par la méthode de Lagrange, que l'intégrale générale sera (f{u,v) = o, o désignant une fonction arbitraire. » La recherche des cas où les systèmes u =^ fj, v = y sont eux-mêmes mutuellement orthogonaux, nous conduit à quelques résultats dignes d'intérêt. Ceci aura lieu si l'on a (2) ^p^ âP~^^^~°' condition à laquelle on satisfait en prenant P» — M- = N% ce qui ne peut avoir lieu que si chacune de ces quantités a la même valeur constante. )■ Supposons donc P = M = N = I , et nous aurons, après quelques intégrations faciles, le système triple de surfaces orthogonales que voici : p + fjH- V = a, (p_/,)(p-^)(&-v)_ (p-(-c)(f_^) (c — v)_ (p-4-f)(c-H,x)(c + v) '• » En vertu du théorème de M. Dupin, les lignes de courbure d'une sur- face appartenant à un quelconque de ces systèmes seront données par ses ( 549 ) inlerseclions avec Jes surfaces des deux autres systèmes. Le nombre de tels systèmes conuus aujourd'hui des géomètres est assez limité, ce qui donne plus d'intérêt à la découverte d'un système nouveau. On doit à M. Serret d'avoir donné plusieurs beaux résultats de ce genre dans un Mémoire remarquable publié dans le Journal de Mathéinnliques (t. XII, i" série). » On trouve assez simplement les équationsen x,j,z^ des surfaces qu'on vient d'obtenir. En effet, rappelons-nous qu'on a, en désignant respective- ment par Q et ), les deux quantités (5 + p. + v, pp. -h py -h p.v, (3) 6^- iI = .t' -h j' -h z- + b- + c\ (4) >.-- 2bOcx=^{h- + c')x^ + c'y- +h'z- + b^cK Par conséquent, les surfaces qui composent le système (a), pour lesquelles S =^ a, ont pour équation (5) (x= + j= + z- -4- A= + c=+ u.-)-= [\ [(/^^ + c=).z= + c\y-' + b- z^ + -2 nbcx -\- b^c'']. L'équation elliptique du système (|3) nous donne immédiatement (6) (i - fi)b' -(i +/5)c.r- (r +/5jZ'Ô + (i -fi)l=o. » En mettant dans (3) et (4) au lieu de), sa valeur tirée de (G), on ob- tiendra deux équations quadraliques en d, entre lesquelles si l'on élimine 6, l'équation résultante en ar, ^, z, sera celle des surfaces du système (]3). Semblablement, on parviendra à l'équation du système (y) en éliminant, de la manière indiquée, les quantités 9 et ). entre (3), (4) et l'équation que voici : (i +7)r^-(i -7)^..^' -(r -■/)ce-h (1+7)), = o. » Il est intéressant de remarquer que les lignes de courbure des sur- faces (a) (des deux systèmes) sont des courbes sphériques, qui sont situées aussi sur une surface du second degré. En faisant dans [6)6= a, il est évident, en combinant avec (3) l'équation résultante, que les lignes de courbure (/3) se trouveront placées sur une sphère ayant pour équation a:^ + j^+ - + a(.-t-fO(c.r+Z-.) ^ ^^, ^ ^^, _ ^^, I — j C. R., 1861, 3""" Semcsire. (T. LUI, N" 15.) 73 ( 55o ) Maintenant, mettons dans (5) la valeur dex^ "♦"J" + 2^) fl^^ fournit cette dernière équatio.i, et nous aurons une surface du second degré, ce qui dé- montre la propriété énoncée. Des résultats entièrement semblables ont lieu évidemment pour les lignes de courbure (y). » Nous terminerons ces observations en remarquant que toutes les sur- faces (j3) passent par l'hyperbole focale du système horaofocal, p, fx, v : les surfaces (7) passeront aussi par l'ellipse focale. » On satisfait également à la condition (2), en prenant P^ = -L, I\P = -i, N=' = 4. p' (i' v^ Nous ferons abstraction de la supposition V=-, M = -, N = -» parce qu'elle donne pour le système (a) p|xy = a, c'est-à-dire une suite "de plans parallèles au plan j^z. Faisons donc P = i, M = --, N=--, p P " ce qui nous donnera le système triple que voici : 7 = "' (c'— fi») (c'— ï») p' — c'' ■=^ = 7- » Les équations des surfaces qui appartiennent au système qu'on vient d'obtenir peuvent s'écrire d'une manière assez élégante. En effet, en se rap- pelant les valeurs de .r, j^, z, exprimées en p, ju., v, on verra que le système triple dont il s'agit peut être présenté sous la forme suivante; (n\ f.— ' r _ 1 __L__ — l ^" p' ~ « p'— i'^P' p'-'^'~7' p étant une fonction de x, j, 2, donnée par l'équation x' y'' z' 7" "^ p' — 6' ~^ p' — c' ~ ' ■ ( 55i ) Cette observation nous conduit à une construction géométrique des surfaces dont il s'agit. Voici le théorème qui en résulte. » Etant donné une série d'ellipsoïdes homofocaux, soit un point pris arbitrairement sur i'un des axes, et considérons ce point comme le sommet de cônes circonscrits aux ellipsoïdes du système homofocal. Le lieu des courbes de contact sera une surface déterminée, et en faisant varier la posi- tion du sommet sur le même axe, on aura une série de surfaces renfermant un paramètre arbitraire. Pareillement, deux autres systèmes, dont chacun contient une constante arbitraire, s'obtiennent de la même manière, en prenant des points, situés sur les deux autres axes, pour sommets de cônes circonscrits. Les surfaces qui appartiennent respectivement à ces trois sys- tèmes, se coupent mutuellement, deux à deux, à angles droits. » De plus, les intersections deux à deux des surfaces de ces trois systèmes (ou les lignes de courbure) sont des courbes planes, et ces courbes sont des cercles, dont les plans sont perpendiculaires aux plans principaux. C'est ce que nous allons faire voir. Il est évident, d'après les équations (7), qu'une ligne de courbure provenant de l'intersection d'une surface (a) avec une surface (|3) sera située dans le plan ayant pour équation Semblablement les lignes de courbure (a, 7) et (jS, -y) se trouvent situées respectivement dans les plans ax — yz = c", |3 )■ — yz =: c^ — h^ . » Maintenant rappelons-nous que a, p, 7 représentent les distances au centre, des sommets des cônes circonscrits mesurées respectivement suivant les axes des x^ j et z. Soit O le centre, et faisons OA = a, OB = |3 ; il est évident que l'intersection de la surface (a) avec la surface (|3) sera le lieu des points (M) sur les ellipsoïdes homofocaux, où les plans tangents coupent les axes des x et j respectivement aux deux points donnés A et B. Par un théorème de M. Chasles, la normale à l'ellipsoïde homofocal au point M perce le plan xy dans un point P qtii est le pôle de la droite AB, par rap- port à la conique focale située dans ce plan. Par conséquent, le point P est donné. Abaissons donc de P une perpendiculaire PQ sur AB, et le lieu de M ou la ligne de courbure provenant de l'intersection de (a) avec (|3) sera un cercle décrit avec PQ comme diamètre dans un plan perpendi- culaire à AUB. Parediement on peut démontrer que les deux autres lignes de courbure («, 7)et(]5, y) sont des cercles situés comme nous l'avons dit, 73.. ( 552 ) « Il est évident que les plans de toutes les lignes de courbure (j3) sur une surface (a) passent par un point fixe de l'axe des x, Lr = — ]• Sem- blablement les plans des lignes de courbure (7) passent par le point fixe sur le même axe, savoir x = - • La même chose a lieu pour les surfaces des deux autres systèmes. B Les équations en JC,y et z des surfaces qui composent le système triple, qu'on vient de considérer, sont x r^ z' :— 6= y ^ , H r^ -r. H- - = t . yz + c- 'jz-'rc- — 0 7 » On doit remarquer que ces équations renferment les deux systèmes triples X I y __ 1 z I f- — L r _ i z _ i qu'on dérive des hvperbolcïdes ayant les mêmes coniques focales. « Remarquons finalement que l'on peut satisfaire à la condition [-2] en faisant ^ -A + Bp>' ^^ — A + Ba'' ^^ A+Bv"' A et B étant des constantes quelconques, assujetties, bien entendu, aux conditions qu'exige l'emploi des coordonnées elliptiques. Par conséquent, un système triple de surfaces ortlicgonales sera donné par les trois équa- tions suivantes : J \/A + Bp' Jv^A-hBfx^ Jv/A4-Bv= /Va + Bp2 , fv/mrj? . /Va + bv , ( 553 ) PHYSIQUE. — Note sur les vriiialions des constantes voUaiques; par 3î. Th. Du Moxcei,. .( Dans un précédent Mémoire j'ai démontré expérimentalement que les constantes d'une pile voltaïque changent ou plutôt semblent changer de valeiu" par l'effet de l'allongement du circuit extérieur de celle-ci, fait déjà reconnu par MM. Jacobi, Despretz, de la Rive, Poggendorff, et j'avais avancé que cet effet tenait au développement, au sein même de la pile, d'une force électromotrice on arrive au rapport r_ y 9"^ "ous avons deja trouve, et qui^ tout en montrant que les forces électromotrices croissent avec les circuits L, L' dans un rapport plus lent que les intensités I, I', démontre que ( 55b ) les r.ipports d'accroisseinenls des forces électromotrices et les rapports d'accroissements des résistances du circuit (par l'effet de la polarisation) sont exactement les mêmes. )/ L'expérience confirme pleinement ces différentes déductions. Ainsi en prenant les chiffres que M. Jacobi a déduits d'expériences très-bien faites et qui sont : E =r 12066 E— e ^ 3162 1=0, 262 R = ,c,8 L' = 17808 E- C'=:3l92 I'=o,i73 R' = 860 L" = 23402 E — f"=32i4 I"=o,.37 R" = 1)0 I on trouve que le rapport calculé des résistances L, L' est i,5, que celui des résistances L, L" est i ,9/1, tandis que le rapport réel est dans le pre- mier cas 1,48, dans le second 1,9/i, chiffres qui sont, comme on le voit, bien concordants. » D'un autre côté, si on prend les rapports de I, 1', I", et qu'on les compare à ceux de R, R', R", on trouve pour les premiers i,5i, 1,91, et pour les seconds 1,08, 1,12, qui montrent bien l'accroissement plus lent de R par rapport à I. Enfin si on compare ensemble deux à deux les quan- tités (3192, 3162) (32i/|, 3162) (qui représentent les accroissements relatifs de la force électromotrice) et les quantités (860, 798), (901, 798) (qui représentent les accroissements relatifs en excès de la résistance du . , 11 Sa io3 . 1 circuit), on trouve les deux rapports ^^ -^—, qui donnent pour quotient la même quantité 1,7, et qui montrent que les accroissements de la foi'ce électromotrice et de la résistance en excès du circuit, par suite des effets de la polarisation, s'effectuent dans le même rapport. » Ainsi la formule I = — — rend bien compte de tous les effets qui sem- blent contradictoires avec les lois d'Ohm. » M. Miller adresse de Messine un opuscule écrit en italien et ayant pour titre : « Essai sur deux nouveaux procédés de peinture tant à frais qu'à sec sur enduit à chaux et à sable ». L'auteur avait déjà, à deux reprises, entretenu l'Académie de ce qu'il considère comme une découverte importante pour la peinture monumen- tale, et manifesté le désir d'obtenir son approbation ; mais comme il ne fai- sait pas connaître ses procédés, l'Académie, même quand elle eût été à ( ^57 ) portée de juger des résultats obtenus, ce qui n'était pas le cas, n aurait pu, d'après ses usages constants, renvoyer ces communications à l'examen d'une Commission. Dans sa Note imprimée, l'auteur ne faisant pas davantage con- naître les deux liquides qu'il emploie, il n'y a pas lieu à en dure mrmc i'objel d'un Rapport verbal. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 4 beui-es et demie. F- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 23 septembre i86i les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus des séances et Mémoires de la Société de Biologie; 3" série, t. IL Année i86i ; vol. in-8°. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences, Inscriptions et Belles- Lettres de Toulouse; 5*" série, t. V. Toulouse, i86i ; vol. in-8°. Bulletin de la Société de l'Industrie minérale; t. VI, 3^ livr. Paris, i86i : in-S", avec atlas de 7 pi. (XIII — XIX). Saint-Étienne, 1861. Essai sur [orcjanisation du service médical en France; parle D' A.-J. M.\iSLiF:i.. Gap, 1861; vol. in-S°. Becherches sur les rapports réciproques des poids atomiques ; par M. J.-S. Stas. Bruxelles, 1860; br. in-8". Observations sur le métamorphisme des schistes en Anjou; par iWi. MliMKRE. X* vol. Angers, 1861 ; br. in-12. Bulletin du Conseil central d' hygiène publique et de salubrité du département des Hautes- Alpes, n° 4- Gap, 1861 ; br. in-8°. Quelques observations sur levers à soie (Bombyx cynthia) de l ailanle ; par M. H. deBaillet. Bergerac, 1861; i feuille in-8''. G. R., 1S61, 2™« Semestre. (T. I.III, N" iô.) 74 ( 558 ) Notes sur le Bombyx cynthia; par M. Jean RoY. CLâlons-sur-Marne, 1861; ^ feuille in-8°. De Cacclimalalion en Fiance du Bombyx cyiithia; par M. F. Blain. Angers, i86i;| feuille in-8°. (Ces trois ouvrages sont renvoyés, à titre de pièces à consulter, à la Commission des vers à soie.) Astronomical... Observations astronomiques faites à l'observatoire de Cam- bridge,- par le Rév. J. Challis. Vol. XIX (années 1 852-1 854)- Cambridge, 1861; in-4°. Philosophical... Transactions philosopliicpies de ta Société rojale de Lon- dres, pour l'année 1860; vol. CL, part. 1 et 1. Londres, 1860 et 1861 ; in-4''. The royal... Liste des membres de la Société royale, en 1860; in-4°. Proceedings... Comptes rendus des sécmces de la Société rojale; vol. XI, n" 44; 1861; in-S". The Transactions... Transactions de la Société Linnéenne de Londres; vol. XXIII, partie i". Londres, 18G1; in -4". Journal of. . . Comptes rendus des séances de la Société Linnéenne de Londres [Botanique]', vol. IV, n" 16, et supplément au vol. IV; vol. V, n°' 17-ao, avec deux suppléments au volume V, 8 livr. in-8". Londres, i86o-i86r. Journal of. . . Comptes rendus de la Société Linnéenne de Londres {Zoologie) ; vol. V, n°' 17-20, 6 livr. in-8''; i 860-1 861. List of. .. Liste des membres de la Société Linnéenne de Londres en 1860; in-8°. Remarks on... Remarques sur la cécité pour tes couleurs; par sir John F.-W. Hehschel; feuille d'impression in-8". Télescope... Article Télescope; par \e même. — Meteorology... Article Mé- téorologie; par le même; 2 articles in-4° (extraits d'une encyclopédie). On the... Sur l'expression algébrique du nombre de parties dans lequel un nombre donné est susceptible d'être divisé; par le même ; in-8". On the. . . Sur les formules examinées par Brinkley pour le terme général dans le développement de l'expression de Lagrange pour la sommation de séries el pour les intégrations successives ; par \e même. 1 feuille in-4". ( 559 ) Proceedings... Comptes tendus des séances de la Sociélé royale de Géoqra- jj/tie ; vol. V, n°* 3 et 4- Londres, i86i ; in-8°. The nautical almanac... A Imannc h nautique et éphémérides astionoinùjues poui latinée i855; publié par l'ordre des Lords Commissaires de l'Amirauté. Londres, ifi6i ; in-8°. Ivort... Court aperçu relatif à ipielcjues crânes luimaim dont s'est augmentée ma collection dans les deux dernières années ; pur M. J. Van DER Hoeven. 1 feuille d'impression in-S". Grundlegiing... Bases de la théorie du calcul des variations; par le D' Aloys Mayr. Wiirzbourg, i86i. Memorie... Mémoiies de l'Académie royale des Sciences de Turin; 2* série, t. XIX. Turin, i86i; in-4°. Operazioni... Opérations sous-périostées et sous-capsulaires, et cjuérison des maladies des os et des articulations par le nitrate d'argent; par Laiigh[ Bernar- î)iNO. Turin, i855; iti-S". Sulle... Sur les maladies à ferments morbifiques et sur leui traitement; par M. leD' Giov. PoLi.i. Milan, i86i ; in-4°. Saggio... Essai pharmacologique sur les sulfites et hyposulfues médicinaux; parle même. Mihin, i86i ; br. in-8''. Extnnt des Mémoires italiens du D' J. POLLi (extrait imprimé en français des deux Mémoires ci-dessus indiqués). I\Iilan, i86i ; in-8°. (Ces trois pièces sont adressées au concours poiu- les prix de Médecine et de Chirurgie de l'année 1862.) Ceuno... Indication de deux nouveaux procédés de peinture sur enduit à chaux et à sable, à frais et à sec; par M. Nie. MiLLER, de Messine, k feuille d'impression in-12. Revista... Revue des travaux publics; 9* année, n°' 17 et 18; Madrid, 1861; in-4». Observatorio... Observatoire météorologique de l'infant don Lutz. a l'Ecole polytechnique de Lisbonne; 11°' 20-26; in-folio. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 50 SEPTEMBRE 1801 PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE. — Usages et propriétés des tendons; par M. JoBERT DE Lamballe. « Je traiterai de la physiologie des tendons comme j'ai fait de leur ana- tomie, en ne m'arrètant qu'à des points qui offrent un intérêt pratique. )> Les tendons sonl-ils des parties uniquement destinées à la transmission de mouvements et à la fixation des muscles aux leviers osseux? Ne posse- deiit-ils pas, au contraire, une sensibilité el une action propres? » L'iui des principaux caractères du tissu des tendons, caractère indis- pensable an rôle mécanique qu'ils ont à remplir entre les os et les mus- cles, c'est l'inextensibilité et la force de cohésion. Ce caractère est si tran- ché, qu'on les voit, lorsqu'on leur fait subir un trop ibrt tiraillement, se rompre plutôt que de céder et de se laisser distendre. » Il ne faut pas oublier, cependant, qu'on peut voir les tendons épiouver un certain degré d'allongement lent, de même qu'ils subissent un raccoui - cissement: mais il est évident, dans ces cas, que le changement de longuem- n'est pas dû à luie propriété inhérente à la fihre tendineuse; c'est toujours un fait anormal, lié à un état pathologique ou à une modification dans le mode de nutrition. X Niilntion. — Au point de vue de la nutrition, les tendons sont sous C. R., 1861, 2™<- Semr-slrc. IT. LiU, ^<>■^4.) 7'^ ( 562 ) 1 influence des mêmes lois que les autres organes vivants. [I est certain seu- lement que la nutrition et la vitalité n'y sont pas les mêmes à toutes les époques de la vie. Ils sont, cependant, susceptibles de réparation, différant en cela essentiellement des cartilages articulaires qui, une fois divisés, ne se réunissent pas, et qui, une fois détruits, ne paraissent passe reproduire. I) Seusibililé. — On a longuement discuté, sans s'entendre, sur la sensi- bilité des tendons, et on les a tour à tour doués et privés de cette pro- priété. Généralement, on les a comparés aux cartilages, à l'émail, et aux divers produits inorganisés que l'on trouve dans le corps humain; compa- raison mal fondée, car ces derniers ne sont que desimpies dépôts, tandis que les tendons sont de vrais organes, puisqu'ils renferment tous les élé- ments de la nutrition. » Mais, pour qu'un organe soit doué de sensibilité, il faut qu'il reçoive des nerfs, élément indispensable de toute sensibilité. Or, comme nous le verrons bientôt, les tendons ne reçoivent pas de filets nerveux. Lein- conti- nuité avec les muscles avait pu faire croire à leur sensibilité ; mais ces fausses apparences n'ont pas tenu devant les lumières apportées par les vivi- sections. » Haller, le premier, par une série d'expériences rigoureuses, a établi péremptoirement l'insensibilité des tendons. « J'ai pris, dit-il, des animaux » vivants, et, après avoir mis à nu les parties que je voulais examiner, j'ai u attendu que l'animal, cessant ses mouvements et ses plaintes, fût dans » un état de tranquillité. Alors j'ai irrité cette partie avec le souffle, la » chaleur, l'esprit-de-vin, le scalpel, la pierre infernale, l'huile de vitriol, » le beurre d'antimoine. J'ai examiné alternativement si en touchant, en » coupant, en brûlant, en lacérant cette partie, l'animal perdait sa tran- » quillité, s'agitait, retirait la partie blessée, s'il venait quelque convulsion » ou si rien de tout cela n'avait lieu. Quel qu'ait été l'événement de ces " différents essais, je l'ai rapporté exactement sur mes Rlémoires. Que » m'importe, en effet, que l.i nature décide d'une façon bu d'une autre! » Et n'y aurait-il pas de la folie à hasarder la réputation d'observateur fidèle « et éclairé pour un fait imaginaire dont l'expérience la plus simple prouve- » rait le faux à un autre auatomiste qui voudrait la réitérer? » » Voici maintenant les résultats observés par le grand physiologiste de Berne, dont je tiens à citer encore textuellement les paroles, persuadé (|u'elles doivent convaincre les hommes encore enclins aujourd'hui à pro- fesser ce dout(! qu'ils appellent, à tort, philosophique, puisqu'il résiste à l'évidence d'une démonstration matérielle. ( 563 ) » L'animal, dit Ilaller, dont on brûlait, lacérait, piquait le tendon, » restait tranquille, sans donner la moindre marque de douleur, et quand » on le lâchait, pourvu que le tendon ne fût pas absolument coupé, il 1) marchait avec facilité et sans peine. J'ai vu un chien à qui on avait percé » dans le milieu les deux tendons d'Achille, marcher à deux pieds, et un » chevreau à qui j'avais coupé les mêmes tendons à demi, se promener libre- » ment. Je gardai un autre chien qui n'avait d'entier que le temlon soléaire <) seul, et dont ceux des muscles gastrocnémiens, après leur section, » s'étaient retirés et formaient des nœuds, je ne remarquai aucun symptôme » extraordinaire; aussi les plaies des tendons sont celles qui se guérissent » -avec le plus de facilité, sans aucun secours et sans auciui accident, de 1) sorte qu'il n'y a rien d'étonnant dans l'observa lion de M. de la Faye qui n a vu le tendon du biceps coupé sans que le mouvement du bras en fût » altéré. >> L'on ne peut pas, ajoutait Haller, blâmer S. Nesling et quelques autres, » d'avoir hardiment recommandé la suture du tendon, et M. Bienaire de « l'avoir hasardée après en avoir fait l'essai sur un chien. M. Zimmermaun » n'a trouvé aucim sentiment dans l'aponévrose de l'abdomen en la tou- » chant avec de l'huile de vitriol. » » Ainsi, les expériences de Haller venaient directement à l'encontre des opinions professées par la Faye, par Heister, par Garengeot, et pour rame- ner à la vérité, ce n'était pas trop d'une autorité semblable à une époque où il était admis, non-seulement que les tendons étaient sensibles et, par consé- quent, douloureux lorsqu'ils étaient intéressés, mais encore que leur lésion était grave et dangereuse, Haller avait cherché dans l'anatomie elle-même les raisons des différences capitales qu'il observait entre la vive sensibilité des muscles et la complète insensibilité du tendon. Il les trouvait dans l'abondance des filets nerveux au sein du tissu musculaire et dans l'absence de ces filets dans le tissu du tendon. Je n'insisterai pas sur la démonstration de ce fait anatomique qui ne peut pas être sérieusement contesté. Je dirai seulement qu'en admettant que les tendons ne sont point pénétrés par des nerfs, je me suis assuré qu'on en trouve à leur surface. Il m'a semblé même, en examinant quelques-uns de ces faisceaux aponévrotiques qui servent à former les gaines, que des filets nerveux s'y engageaient avant leur termi- naison. Or, ce fait permettrait d'expliquer jusqu'à un certain point cette impression douloureuse que les malades accusent au moment de la rétrac tion des deux bouts d'un tendon coupé par la ténotomie. 0 11 est donc établi que les tendons sont insensibles, à l'exception de 75.. ( 564 ) quelques-uns, dont la galni- immédiate est accompagnée par des filets nerveux. » Toutefois, des médecins ont déclaré avoir trouvé une sensibilité dans des fendons malades, sur lesquels on n'avait jamais découvert l'existence de celte propriété lorsqu'ils étaient à l'état sain. 0 L'illiislie investigateur, M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, a, par des vivisections intéressantes, démontré que les tendons soumis à un travail pathologique quelconque pouvaient devenir sensibles. » H m'a seiid)lé qu'on pouvait regarder cette sensibilité accidentelle conune étant produite parle travail inflammatoire siégeant dans la gaine; travail qui détermine ici les mêmes effets que la péritonite sur les nerfs voisins. » Avant de terminer cet aperçu sommaire de la physiologie des tendons, je crois devoir ajouter quelques mots sur leurs gaines dont il a été question au point de vue anatomique. Les usages de ces enveloppes se bornent-ds, comme on l'a déjà vu, à prévenir des déplacements dangereux, à favoriser le glissement, à rendre les frottements moins fatigants, à coopérer, enfin, par leur vascularilé à la nutrition des fendons? No peut-on pas leur recon- naitre encore une autre deslination et les comparer au périoste, principale- ment au point de vue du rôle qu'elles peuvent jouer dans la régénération des tendons ? Je dois dire fout d'abord que les expériences que je rapporterai dans la suite prouvent clairement qu'il faut aller chercher ailleurs que dans les gaines les éléments essentiels de cette régénération. On doit admettre, cependant, que les gaines et le tendon lui-même peuvent contribuer dans une certaine mesure à la réparation de la partie détruite. Haller, dont je me plais ici à suivre la trace lumineuse, aussi longuement que le permettent les limites de ce travail, a donné un aperçu de ce mode de réparation dans le passage suivant : « Les blessiu-es des tendons, de quelque nattu'c qu'elles soient, ne doi- » vent occasionner aucune crainte. La section tl'un tendon considérable » peut faire boiter un malade, ou le priver de l'usage d'un membre sur » lequel les muscles n'ont i)lus d'action; mais cet accident est le seul » (pi'on doive craindre. Quel(|ueinis même la nature y remédie tellement » par le secoiu's des muscles voisins, ou par une nouvelle toile cet lulnirc , » que le mouvement de cette partie se fait avec la même facilité qu'aupa- » ravant. J'ai vu une nouvelle cellnlnrilé bleuâtre renaître en |)eu de jours » et réunir les bouts coupés du tendon d'Achille dans un chien. Dès qu'elle ( 565 ) ). tut née, l'animal ne se sentit pins de son malheur et santa avec la » même facilité qu'auparavant sur les chaises et les tables. » » Ce passage prouve déjà que les tendons coupés se réparent, et tout au moins qu'il se produit après leur section une lame cellulaire c\m fait l'office du tendon naturel. .) Je vais passer maintenant à l'histoire de cette réparation et à la repro- duction des tendons. Mais, avant d'exposer mes travaux personnels et mes expériences sin- ce sujet, je crois utile de jjasser en revue les travaux et les théories qui forment, pour ainsi dire, l'état présent delà science. On s'assu- rera aiséiiient, en comparant ce tableau aux données positives de l'obser- vation, que souvent la conception théorique a précédé la constatation des faits, et que certaines doctrines sont loin d'être l'expression de la vérité. » J'ai cherché, pour ma part, à prendre uniquement la nature pour guide. Je me suis attaché à l'épier jour par jour et à ne formuler, parmi les résultats de mon observation, que ceux qui m'apparaissent avec une irré- cusable évidence. » Pendant le cours de ces recherches, je me suis encore confirmé dans cette conviction que, dans la thérapeutique comme dans la physiologie, les vrais principes ne peuvent découler que de cette observation lente, patiente, je dirai presque servile de la nature. Quelque longue et pénible que soit cette voie, j'ai acquis l'assurance que si on s'était borné à la suivre, on serait arrivé plus tôt, non-seulement à la véritable théorie, mais encore aux véritables méthodes de traitement. » Remarques de M. Fi-ourexs. u J'ai écouté avec attention le Mémoire très-intéressant de notre savant confrère M. Jobert de Lamballe, et je le remercie d'avoir cité les lrA\au:i sur \a sensibilité des lemlons, de la dure-mère et du périoste, que j'ai présentés à l'Académie en i856eten 1857. n Haller avait dit : « J'ai rapporté, je pense, autant d'expériences qu'il » en fallait pour prouver qu'on coupe, qu'on brûle et qu'on détruit sans .) douleur les tendons de l'honune et de l'animal, et que par conséquent » les tendons sont dépourvus de sentiment (i). » (i) Mémoire sur la nature des parties sensibles et irritables du corps animal, t. l", p. i36. ( 566 ) » J'ai répété et constaté toutes les expériences de Haller : tant que le tendon est à l'état sain, point de sensibilité. La question nouvelle était de découvrir ce qui arriverait au tendon, porté à l'état d'inflammation. Et, à ce sujet, voici comment je m'exprimais en i856(i) : " Pour avoir simultanément sous les yeux les deux effets opposés qui » nous occupent (l'effet du tendon sain et l'effet du tendon enflammé),] aï » fait mettre à lui sur quatre animaux un tendon sain et un tendon en- » flammé après quoi on a pincé, piqué, coupé, brtilé avec l'acide ni- » trique, avec l'acide sulfurique le tendon sain, et l'animal n'a crié ni » bougé. On a pincé le tendon enflammé, et àchaque pincement l'animal a » jeté un cri. C'était une chose frappante et une épreuve bien décisive que » cette comparaison immédiate, que cette impassilnlitë absolue de l'animal » tant qu'on n'agissait que sur le tendon normal et sain, et que les mou- » vemcnts impétueux, les cris de ce même animal dès qu'on agissait sur le » tendon malade. » Le fait est donc démontré : le tendon bain est dépourvu de semjT^i/jVe, et » le tendon enflammé a une sensihililë U'ès-vWe (2). » K Je m'exprimai de la manière suivante en 1857 (3], à l'occasion de me^ expériences sur la dine-mère et le périoste : « Toutes ces expériences sont •> nettes et décisives. Toutes accusent la sensibilité des parties fibreuses et » tendineuses, latente ou cachée à l'état sain, et manifeste, patente, exces- >> sive, à l'état malade.... i> La sensibilité est donc partout, et dans les parties même (les ten- )' dons, les ligaments, la dure-mere, le périoste) où habituellement elle » est le plus obscure, il suffit d'un degré d'irritation ou d'inflammation )) donné, pour la faire passer aussitôt de l'état latent et caché à létat pa- » tent et manifeste. » » C'est un vice radical de la physiologie d'Haller que de s'arrêter tou- jours à l'état sain, et de ne tenir jamais compte de l'état malade. L'étal ma- lade n'est pourtant pas moins nécessaire à connaître que l'état sain ; et de là vient que les observations de médecine et de chirurgie, quand elles sont bien faites, sont de véritables expériences de physiologie. » ( 1 ) Comptes rendus, t. XLIII, p. 642. (2) Comptes rendus, t. XLIII, p. 642 cl 643. (3) Comptes rendus, t. XLIV, p. 804. ( 567 ) GÉODÉSIE. — Sur une nouvelle formule haromélrique; par M. Babinet. « I. L'hypothèse sur la constitution de l'atmosphère qui sert de fonde- ment à la formule barométrique deLaplace, est la suivante. La colonne d'air dont la hauteur est 7i a pour pression B à la station inférieure et è à la station supérieure. On suppose que la colonne // est à une température moyenne entre la température i du point le plus bas et la température t' du point if- plus haut, savoir - [t -h t'). » db étant une petite colonne de mercure équivalente en pression à une colonne d'air dh, (D = io5io étant la densité du mercure à zéro, comparée à celle de l'air à zéro et à o^,']6 de pression, a = 5 étant le coefficient de dilatation de l'air pour 1° centigrade), on a db= - dh l D o,nb db ou bien -j =^ — an ^ Intégrant et prenant toujours °'' I -f- - ait +t') les logarithmes ordinaires, il vient 0,43439448- %o,,6|^^^.^^^_^^,J-^^- Pour la station inférieure /z == o et la pression est R, donc loL' R 0,43429448 d'où enfin (logB — logéj _ , j_ I 0,43429448 D 0,76 Tïï — ^' I -f- -a.[t-^t') et a Ici commence l'empirisme. Pour faire accorder la formule avec l'obser- ( 568 ) vatioi), on altère le coefficient de logB — logé, et on le porte à iSSgS. On altère de même le coefficient de t -{- 1' , et on le prend égal a ■= — . Alors la ' "^ ^ 5oo formnle est /.= . 8393 (logB- logé) [,+îii±^]. Voyez Laplace et Raniond. >i II. Cette formule étant supposée exacte, je l'ai transformée poui- les petites hauteurs en la suivante, d'un calcul très-simple : // = 1 6000 j I H ■ ' • B + /; 1 000 J » Parmi les jeunes géomètres qui ont la bonté de lire ce que j'écris, pour le vérifier et le rectifier, il en est un qui est arrivé directement, sans empirisme et sans emploi du calcul infinitésimal, à une formule équivalente, dont la démonstration doit trouver place dans l'enseignement. Je prie ce professeu r de me transmettre de nouveau sa démonstration, qui est encore plus évi- dente quand on remarque que pour deux quantités m et «, qui diffèrent tres- , , III 1 • I ' . • "' ~\~ ^ -Il .1 peu I une de I autre, la moyenne arithmétique est sensiblement égale à la moyenne géométrique \Jmn. » Plusieurs personnes m'ont appris que la quantité logB — log h avait élè déjà, pour les petites hauteurs, remplacée par - — -;• Je ne vois pas de raison pour abandonner le coefficient très-simple i6o'oo mètres, à moins d'as- pirer a une précision que ne comportent pas les mesures barométriques. » III. L'hypothèse que j'adopte pour arriver à la nouvelle formule ba- rométrique consisleà considérer l'atmosphère comme décroissant de tempé- rature proportionnellement à la hauteur, et j'appelle M le nombre de mètres dont il f^iul s'élever pour avoir un abaissement de 1° centigrade. Alors à une hauteur A la pre.ssion étant I). la température est abaissée de—: elle est donc h t .et on a m Hb=-dh Do,76 / /( • + «''-¥ ait ou db 1 rll, h Q,ni\\) i h ( 569 Intégrant .76 pour ^ = o on a ^°g^=^7^°s(^-^«'-¥Vc, /;-B et logB = ^^log(i + a/j + C; donc v.t — - rh M et enfin B ~ [^ M(l + a0j Cette formule donne h en fonction de A sans recourir à la température de la station supérieure. » On aurait aussi très-facilement h d'après i et B en écrivant 0,760» b\ M „/, I — d'où o , 76 D c M(H-a;) lb\ M Ml 1 I -t- JC ( I I I U \ "' » IV. Dans les observations ordinaires faites à deux stations, on a Bet « à la station inférieure, et on a à la station supérieure h et t' . Alors M = -^, et la formule M [a.h To,;6Ua devient h h à / t — f' \ 0,76 U «{( — (') /i ^_ af'No.'GDy.tt— (') = I — (/. ) \ 1-hcr.t/ ) B \ |_4_^^/ \i ^ at C. R., 1S61. 2"" Semestre. ; T. LUI, ^<' J4.) 76 ( 570) (l'on losB— \osb = h âlTT. — ;n iog . , ^ • o O Oj'JDDaf/ — t) ° l + ar Cette dernière transformation conduit à la formule pratique définitive h = o,76D« (. ~ ,')^ ^^. ' '^ ^ •'lOg(l + Z<) — l0g(l 4-3rY) Notez que le facteur t — t' disparaît quand on développe log(n- a<) et log(i+a<') (»). " V. Pour faire une application, prenons t = o, t' = — 10", 6 = 0,76, ^=-6» alors ^-/'= + 20°, / + /'=- 20° et A = 533i'". M l^a formule de Laplace donne ôSiS"". La différence est de 16 mètres, ce qui est d'autant plus étonnant que Laplace avait altéré en plus les deux coefficients physiques de sa formule pour se rapprocher de l'obser- vation; mais ces altérations ont été faites d'après les observations de Kamond au pic du Midi, siu' une hauteur qui n'était que de 2600 mè- tres. La formule de I^aplace doit donc donner des résultats un peu trop faibles pour de grandes hauteurs, et sans doute un peu trop forts pour des hauteurs au-dessous de aooo mètres. Pour / = o, <'=:— 45°, B = o"", 76 , b =^ jB, ma formule donne A = i o 1 Sa mètres; celle de Laplace donne 10077 ™étres : c'est une différence de 55 mètres qui, pour une pareille hauteur, ne doit pas paraître très-considérable. » Je reprendrai plus tard l'examen de cette question. » {*) On a a(t-t') log(i-l-af)— log(i-|-z?') 0,4342()448 I— ^a{C + t') + ^!t'{t'-hU' + t'') — ja'(t^ + t't' + tl"-hC") +etc. car, |)iiiir /// <'i)licr, /"' — t'" esl exactement divisible par l — l'. ( 57» ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur le puits foié de Passy ; par M. Dumas. « M. le Président m'ayant demandé de faire connaître à l'Académie les principales circonstances qui se sont présentées dans le cours de l'opération terminée à Passy, d'une manière si heureuse, je vais essayer, en l'ab- sence de notre honorable Secrétaire perpétuel M. Élie de Beaumont, qui l'a suivie avec une attention particidière, de répondre à l'intérêt que nos confrères portent à cette grande et curieuse expérience. » Depuis dix ans, l'augmentation toujours croissante de la population dans Paris et autour de Paris n'a pas cessé d'être pour l'Administration municipale l'objet des plus sérieuses réflexions. Que de questions, en effet, qu'il fallait prévoir et résoudre, lorsqu'on voyait, par nn passage rapide de I 200 ooo âmes à i 700000 âmes, l'agglomération parisienne multiplier les causes d'infection pour la Seine, en même temps que les besoins d'eau pour le service domestique et pour le service public ! Il Purifier le cours de la Seine dans la traversée de Paris, régulariser l'emploi de ses eaux et lein- trouver des auxiliaires, telles étaient les princi- pales questions posées. 1 Les égouts collecteurs des deux rives qui reçoivent en grande partie et qui bientôt recevront en totalité, les eaux infectes de la cité et qui les renverront au loin en aval de Paris, jusqu'à ce que l'agriculture les utilise, auront pour effet de débarrasser le parcours de Paris de leurs émanations. Les améliorations introduites dans le service des machines qui élèvent l'eau de la Seine et qui en ont assuré le service naguère si chanceux, les soins dont le canal del'Ourcq a été l'objet, assurent à Paris une eau plus abondante et meilleure, mais insuffisante encore, soit pour le volume, soit pour la qualité. M L'Administration étudiait donc, en vue d'accroître les quantités d'eau disponibles, les diverses sources du bassin de Paris de nature à être amenées dans les hauts quartiers de la ville, et le sous-sol de Paris qui se prêtait au percement de nouveaux puits artésiens, lorsque cette dernière solution des difficultés qui l'occupaien t se présenta, il y a sept ans, sous un aspect imprévu . >i La ville de Paris repose sur une masse de craie de 4 à 5oo mètres d'épaisseur, recouverte d'une cinquantaine de mètres de couches di- verses de terrains tertiaires et recouvrant elle-même une'cinquantaine de mètres de marnes ou argiles qui touchent aux sables verts dans lesquels se trouve la couche d'eau que le puits de Grenelle utilise. Comme ces sables se montrent en diverses localités, comme à Lusigny prés Troyes, par exemple, à laS mètres au-dessus du niveau de la mer, on avait pu espérer que l'eau des pluies qu'ils reçoivent remonterait jusqu'à la surface du sol à 76.. ( 57^ ) Grenelle, qui est seulement à 37 mètres au-dessus de ce même niveau. » L'expérience donna raison à cette opinion. M. Mulot obtint, il y a vingt ans, de l'eau jaillissante, par un travail d'une rare persévérance, se- condé par M. Arago qui, pour assurer le succès de cette entreprise, mettait en jeu la double autorité du savant et du président du Conseil municipal, et par notre confrère M. Héricart de Thury, dont le souvenir doit demeu- rer attaché à cette intéressante opération. » Un premier principe se trouvait donc établi : l'eau reçue loin de Paris par les couches des sables verts pouvait, au moyen d'un forage approprié, remonter au niveau du sol de Paris et même à 3o ou 4o mètres au-dessus. » L'expérience était faite pour des trous de sonde de 20 à 3o centimètres de diamètre et pour des débits de 2000 à 4000 mètres cubes par jour. Percer un puits deplusdans de telles conditions paraissait donc chose facile etsûro. » L'Administration s'y serait décidée sans doute, lorsque M. Kind, ingénieur bien connu pour avoir opéré nombre de sondages hardis et heu- reux, lui offrit de percer un nouveau puits de 60 centimètres de diamètre au fond, dont le rendement atteindrait i3 3oo mètres cubes par jour à 25 mètres au-dessus du sol dos parties les plus élevées du bois de Boulogne. La dépense ne devait pas dépasser 35o 000 francs ; un an ou deux devaient suffire à l'exécution. M. Kind était si sîir du succès de cette entreprise, qu'il insista pour qu'il fût stipulé qu'au cas où la somme de 35o 000 francs ne serait pas employée, la ville et lui se partageraient l'économie réalisée. » En effet, les procédés de sondage de M. Rind méritaient entière con- fiance et ce n'est pas à eux qu'il faut attribuer les mécomptes qui ont ralenti l'opération, non plus que les doutes que le projet a inspirés à quelques personnes jusqu'à la dernière heure. « Mais quand on se demandait, avant d'adopter son plan : 1° si l'on pou- vait percer un nouveau puits sans luiire au puits de Grenelle; 2° si la dis- tance de Grenelle à Passy était suffisante ; 3° enfin si l'accroissement du dia- mètre augmenterait le débit, autant on était d'accord sur les deux premiers points, autant on était divisé sur le troisième. 1) Tous les membres de la Commission de surveillance (1), qui, depuis la naissance du projet jusqu'à sa conclusion, n'a pas cessé de lui accorder les soins les plus assidus, admettaient la possibilité de percer le sol du dépar- (1) La Commission de surveillance était composée ilo MiM. Éiie de Beaumont, Pcloiue, Poncclct, Mary, Jiincker, Lorieux, Wiclial, Alphaiid. M. Darcei lui a été adjoint. J'avais l'honneur de la présider, et M. le Préfet de la Seine, (|ui dès leur origine a suivi Us travaux de Passy avec la plus constante attention, à pris part à toutes ses délibérations. ( 573) tement de la Seine d'une cinquantaine de puits placés à SaSo mètres environ de distance, et versant ensemble looou 200000 mètres cubes d'eau que les divers centres de population pourraient utiliser. » Mais, tandis que M. Kind estimait à 3g 600 mètres cubes la quantité d'eau que devait fournir son puits, quoiqu'il ne se fût engagé que pour i3 3oo, environ le tiers, la plupart des ingénieurs considéraient cette espé- rance comme fort exagérée ; quelques-uns soutenaient que l'accroissement du diamètre ne ferait qu'accroître la dépense, mais que, quant au débit, il n'en serait point influencé, et qu'avec 20 centimètres de diamètre ou 100 on aurait le même volume d'eau qu'à Grenelle, ni plus ni moins. La ma- jorité de la Commission de surveillance ne partagea pas leur avis. » L'Administration et le Conseil municipal, en présence des doutes de la science, jugèrent qu'une expérience devait être laite et qu'il appartenait à la ville de Paris de l'effectuer. En effet, si elle ne l'accomplissait point, quelle Compagnie, quelle cité serait jamais en mesure de la tenter? » Les personnes qui en réclamaient l'exécution, au nom de l'intérêt de la science, vivement engagé dans cette tentative, faisaient remarquer qu'en réduisant même à 2 ou 3 000 mètres cubes par jour le débit du nouveau puits, la ville aurait encore fait de ses finances un sage emploi ; à plus forte raison si les promesses de M. Kind se réalisaient. » C'est ainsi que, malgré les offres faites à la ville de Paris par d'antres sondeurs très-dignes de sa confiance, elle donna la préférence à M. Kind, dont les procédés se prêtaient mieux au forage d'un puits de grand diamètre. î) Le 23 décembre i854, il y a presque sept ans, on décidait donc que le puits serait foré et qu'il le seniit dans l'intérieur des fortifications, à proxi- mité du bois de Boulogne où la haute température de ses eaux pourrait être utilisée, près d'un égoutqui pourrait en évacuer les eaux troubles, enfin à proximité de terrains à remblayer. Toutes ces conditions se trouvaient réu- nies à l'angle de l'avenue de Saint-Cloud et de la rue du Pelit-Parc. Cet emplacement fut choisi. » M. Kind n'avait pas fait une assez large part malheureusement aux difficultés que lui préparaient les «argiles qu'il avait à traverser. Chose as- surément très-digne de remarque, dans un parcours de 587™, 5o, profon- deur de son forage, il n'y en a pas 3o qui lui aient offert de graves obsta- cles, et on peut dire que tout le travail qui s'accomplit dans la craie s'opère sans embarras et qu'il n'y a de chances redoutables que celles qu'on rencontre soit dans les argiles qui sont au-dessus de la craie, soit dans celles qui se trouvent au-dessons. » Le3i mars 1857, le forage était déjà parvenu à la profondeur de ( 574) SaS mètres, l'arrivée de l'eau était imminente, on pouvait prévoir qu'elle jaillirait au bout de quinze ou vingt jours, lorsque tout à coup le tube eu tôle qui retenait les argiles fut écrasé par elles à 3o mètres au-dessous du niveau du sol. Ce fut un retard de près de trois ans et une augmenta- tion considérable dans la dépense. Les premières dispositions prises avec M. Kind furent résiliées,, la ville de Paris prit le travail à son compte et sous sa responsabilité, voulant pourtant qu'en ce qui touchait au sondage pro- prement dit, M. Kind en tùt toujours chargé, d'accord avec la Commission de surveillance. » Le i3 décembre iSSg, un faux puits de 53™, 46 était construit à partir du sol, à travers toutes les couches dangereuses à traverser; partie en fonte avec maçonnerie intérieure, partie en tôle. 11 a 3 mètres de diamètre pen- dant les deux tiers de sa hauteur et i™,70 pour le reste; il s'appuie sur la craie. La pose en lut longue et pénible. Des tubes en fonte de o",o35 d'épaisseur se fendillaient sous la pression des argiles, comme une vitre qui s'étoile. Plus d'une fois les ouvriers renoncèrent à ce travail mena- çant, et les ingénieurs de la ville, qui ont toujours rais au service de ces longues tentatives autant de zèle que de science, durent donner l'exemple de la confiance en descendant les premiers au fond du puits abandonné et y séjournant. » Le puits primitif de SaS mètres fut curé. Le forage recommença, mais de nouveaux accidents devaient se produire au moment du tubage » Le tube préparé d'avance se composait d'un cuvelage en bois de o'",78 de diamètre, formé de pièces fortement unies par des armatures en fer. A la partie inféiieure, il se terminait par un tube en bronze, dont 2 mètres étaient engagés dans le tube en bois et dont 12 mètres libres avaient été fenestrés dans toute leur longueur pour rendre l'accès de l'eau plus facile, quand le tube serait plongé dans la masse de sable aquifère. )) Le système ainsi constitué descendit sans encombre jusqu'à 55o mè- tres au-dessous ilu sol. Là, il demeura engagé d'une manière qui parut irré- médiable. B Après diverses tentatives infructueuses, on se trouvait de nouveau en présence de difficultés analogues à celles qu'on avait rencontrées à l'entrée du puits, mais d'une solution moins facile. Cependant, après avoir con- staté, par un examen complet et minutieux des échantillons rapportés par la sonde, auquel M. Elie de Beaumont voulut bien se livrer, que l'on était très-prés de la couche aquifère, on résolut de faire au fond du puits un sondage d'essai, sur un faible diamètre, suivi, au besoin, d'un autre qui élargirait le puits à son diamètre normal. ( 575) » L'eau fut rencontrée pour la première fois à 077"', 60 ; mais ypres quel- ques oscillations, elle s'arrêta à quelques mètres au-dessous du niveau de l'orifice du puits, sans jaillir. >' Un second tube en tôle de o'",70 de diamètre, de o™,o2o d'épaisseur et de 52 mètres de longueur, dont 12 mètres feuestrés, fut glissé dans le pré- cédent et descendu à son tour. Engagé bientôt dans les argiles, il s'y arrêta. » Le forage, repris hardiment alors au diamètre plus large du puils, atteignit l'eau jaillissante le 24 septembre à midi ; les promesses de M . Kind se trouvèrent dépassées et ses espérances presque réalisées. Le volume d'eau fourni atteignit du premier coup i5ooo mètres cubes, s'éleva jus- qu'à aSooo, et n'est pas redescendu au-dessous de 21 ou 22000. » Le tube de bronze est resté en place jusqu'ici; mais le tube concen- trique de tôle, de o™,70, est descendu à 58o mètres, restant engagé de 20 mètres dans le tube de bois et bronze. Ainsi, quant à présent, la partie lenestrée du tube en bronze est fermée par la portion pleine du tube eu tôle, et la partie fenestrée du tube en tôle se trouve engagée dans la pre- mière nappe d'eau que le forage avait rencontrée. » On aura du reste une idée plus nette de celte situation en lisant le Rapport fait à la Commission de surveillance, le 3o septembi-e, par l'inspec- teur général, chargé de la direction des travaux de Paris, M. Michal. « M. Michal rappelle que la Commission avait ordonné la descente d'un » tube en tôle de o™,70 de diamètre terminé à sa base par une lanterne » de 12 mètres de manière à franchn- les 27 mètres d'argile interposés »i entre la base du cuvelage en bois arrêté à la cote 55o mètres et la nappe » jaillissante trouvée à la cote 677 mètres, et à pénétrer dans cette nappe. » Le travail assez délicat et très-pénible de la descente d'un tube, qui, >■ compris les tiges de suspension, pesait plus de 3o tonnes, s'est accompli » dans de bonnes conditions et sans accidents importants, le tube ne s'étant » arrêté, par suite des frottements, qu'une seule fois dans sa marche jusqu'à " ce qu'il reposât sur le fond du forage à grand diamètre qui s'étendait » jusqu'à la cote 555 mètres environ. A partir de ce jour on a curé les » sables dans l'intérieur, le tube suivant le mouvement d'approfondisse- « ment. Quelque temps après, le curage était en avance sur la base du » tube, mais en frappant sur la partie supérieure on l'enfonçait à peu près » comme un pieu ; on est parvenu ainsi jusqu'à la cote 579"", 5o. Cet enfon- )/ cernent s'est heureusement effectué sans que l'on ait rencontré le trépan » muni d'un agitateur qui était resté au fond du puits et qu'on avait la >' crainte de rencontrer couché en travers du chemin à parcourir. A la cote » 579"", 5o, on a trouvé des argiles et on a arrêté l'enfoncement du tube ( 576 ) » afin de ne pas l'engager avec sa lanterne dans un sol imperméable dont » on ne connaissait pas l'épaisseur. Mais on a continué le forage dans ces » argiles jusqu'à la cote 586"°, 5o, où l'on a rencontré, le 24 septembre 1861 )• à midi, une nouvelle couche de sables aquifères; l'eau a jailli alors en ■0 assez grande abondance, le courant augmentant d'une manière continue. « Le a5 au matin le débit était de 1 5 000 mètres cubes par vingt-quatre » heures, à midi de 20000 mètres, à 6 heures du soir de aSooo mètres; il » semble n'avoir pas varié depuis ce moment. L'eau est chargée d'ailleurs » d'argile en suspension, sa température est de 28" centigrades, son degré » hydrotimètre de 1 1 . » Le débit observé au puits de Grenelle est resté comme précédemment » de 900 mètres cubes par vingt-quatre heures jusqu'au 25 à midi, mais le » même jour à minuit, il était tombé à 806 mètres; le 26, à 6 heures du » matin, à •j'jj mètres; il semble être resté stationnaire depuis cette époque. » L'eau de la nappe artésienne s'étendant à 35oo mètres entre les deux >. puits semble avoir mis ainsi trente heures pour passer de l'état statique à )) l'état dynamique. » M. Michal ajoute qu'au puits de Grenelle le débit, qui était de 2000 li- » très par minute au niveau du sol, étant descendu à 63o litres lorsqu'on a » élevé le plan de déversement de 33 mètres, il est probable qu'il y aura » une diminution du débit du puits de Pdssy lorsqu'on élèvera les eaux » a 20 mètres au-dessus du forage, pour les envoyer dans les réservoirs. » » L'écoulement de l'eau au puits de Passy a donc été suivi d'une di- minution dans le débit du puits de Grenelle. Avant d'en rechercher les causes ou les conséquences, ce qui donnera lieu à des études qui ne font que commencer et où l'on doit s'attendre à plus d'un mécompte, établissons les situations respectives des deux forages, rapportés au niveau de la mer : Puits de Grenille. ID , , , , . ( le 24 septembre 1 86 1 '72,87 Altitude du sommet de la gerbe , / . ce co ■^ I le 2 octobre 1 00 1 ^ 2 , 83 Altitude du sol au pied du trottoir de la tour 86,62 Altitude de l'extrémité du tube dans la nappe aquifère — 5 10, 88 Puils de Passy. Altitude du somuiet de la gerbe, en supposant que les eaux soient amenées ^ au réservoir de Passy dans une conduite de o'",5o de diamètre 77 > 5" Alliliide du sol dans l'atelier 53, 17 Altitude de la première nappe artésienne — 523,33 Altitude du bas du tube de o"',70 dans la première nappe artésienne. ... — 526,83 Altitude du fond du sondage dans la deuxième nappe artésienne — 533 , 33 ( 577 ) •) Voici le tableau comparatif du débit des deux puits jusqu'au 2 oc- tobre : EAT FOURNIE PUITS DE GKESELLE, par minute. PUITS DE PASSY, en 24 heures. Septembre 24 à midi 63o 25 à minuit 56o 3o heures à 540 mètres cubes. •Taillit. Débit, environ 6 à 7 000""^ . 6 heures du malin. i5 000 Midi 20 ono 6 heures du soir. . 25 000 26 à 6 heures du matin. 54o a midi 540 i à 6 heures du soir . . . 54o 25 000 à minuit 54o 27 à 6 heures du matin. 54o à midi 54o ] à 6 heures du soir. . . 520 > aS 000 72 heures à 5oo mètres cubes. à minuit 5oo 28 à 6 heures du matin. 5oo à midi 5oo à 6 heures du soir. .. 5oo à minuit 5oo 29 à 6 heures du matin. 5oo à midi 5oo à 6 heures du soir. . . 5oo à minuit 5oo 30 à 6 heures du matin. 5oo à midi . 5oo à 6 heures du soir. . . 5oo à minuit 5oo Octobre i à 6 heures du matin. 4?° à 6 heures du soir. . . 47° à minuit 460 2 à 6 heures du matin. 4^0 Dans la nuit du 27 j Stat. Stat. On place l'ajutage à i"^, 5o au-dessus de Touverture précédente. 20 000 » Ainsi, au bout de trente heures environ, le puits de Grenelle a coin- niencé à baisser, et n'a pas cessé de perdre de son rendement jusqu'au moment actuel. Cet effet serait-il dû à la masse d'eau débitée par les deux C. R., iSCi, 2">' Semeitre. (T. LUI, N» 14.) 77 ( 578 ) puirs, et surtout par le puits de Passy? La diminution considérable qu'il a subie ne s'explique-t-elle pas assez naturellement par l'élévation du niveau des sables dans le bas du forage, où ils sont remontés de 5 à 6 mètres environ ? » Il faut l'espérer, la diminution de pression est la cause principale de la diminution de débit observée à Grenelle, et la colonne du puits de Passy étant rehaussée à '78 mètres au-dessus du niveau de la mer, comme on en a le projet, le débit du puits de Grenelle se rétablira plus ou moins complètement dans son état primitif. » En résumé, les faits constatés actuellement établissent que les terrains traversés à Passy correspondent, à quelques mètres près, pour la nature et la position, à ceux que l'on avait lencontrés à Grenelle; les études aux- quelles notre illustre Secrétaire perpétuel s'est livré ne laissent aucun doute à ce sujet, et on a pu prévoir, à leur aide, l'arrivée de l'eau à quelques heures près. » Ils montrent, contrairement aux présomptions que l'on s'était formées à cet égard, que deux points percés à 36oo mètres de distance exercent l'un sur l'autre une influence incontestable. Reste à savoir si avec le temps cette influence ne s'étendra pas à des puits plus éloignés. L'attention des ingénieurs des départements, où il existe des puits percés dans les sables verts, a été appelée sur ce sujet délicat. • Quanta la nature de l'eau, tout indique qu'il cxisie la plus grande analogie entre les produits des deux puits. Avant de prononcer sur leur identité absolue, il faut cependant attendre des analyses chimiques plus complètes, mais les premiers essais montrent une conformité générale suf- fisante pour établir que leur origine doit être la même. » La température est aussi la même, de 28". » Une différence qu'il faut signaler s'est manifestée entre les deux forages. A Grenelle, une immense quantité de sable et d'argile fut évacuée avec l'eau pendant les premiers jours. On avait prévu que le même fait se reproduirait à Passy, et on s'était mis en mesure de logerions ces débris. Il n'est presque rien sorti avec l'eau, fait qui s'explique, peut-être, par la présence de quelques mètres de sables filtrants à la base du forage. Quoi qu'il en soit, l'eau ap- porte en poids o,oo33, et en volume 0,00 1 aS de sable ou d'argile. Le sable fait la majeure partie du produit et se dépose vite; l'argile reste en suspen- sion dans l'eau, et la maintient longtemps nuageuse. Au total, il n'a pu sortir du puils de Passy jusqu'à présent, qu'environ 200 mètres cubes de produitsinsohiblesentraînéspar 160000 mètres cubes d'eau, ou à peu près. )! La population de Paris, avecraison, ne sépare pas le nom de M. Mulot ( 579) du souvenir du forage de Grenelle. Un premier principe était mis en évi- dence alors, la possibilité de faire jaillir à Paris les eaux infiltrées au loin dans les sables verts. » Elle conservera également unis dans son souvenir le nom de M. Rind et le forage de Passy. Un second principe a été affirmé par ce sondeur liabile et mis hors de doute par son travail, savoir qu'en augmentant, dans les conditions où il a opéré, le diamètre d'un puits foré, son débit peut en être considérablement accru, contrairement à l'opinion de quelques in- génieiu's habiles aussi et spéciaux, cependant. » Un troisième principe reste à soumettre à l'épreuve de l'expérience. On peut craindre à présent que des forages nombreux s'arrétant à la même profondeur ne puissent pas fonctionner ensemble sans se nuire, mais on suppose que les sables verts qui ont été atteints par les deux sondages de Grenelle et de Passy, et qui, dans ces deux cas, ont été à peine entamés, {pourraient bien avoir, sous Paris, 2 ou 3oo mètres d'épaisseur, avec alter- nances de couches plus ou moins limitées d'argiles. Dès lors il serait utile d'examiner si, en traversant une épaisseur considérable de ces sables, on n'obtiendrait pas des puits plus indépendants les uns des autres et peut- être plus abondants. » Sans doute, l'Administration municipale, encouragée par les deux succès qu'elle a obtenus, se décidera à faire une troisième expérience dans ce sens ; mais il est à présumer qu'à l'égard du puits de Passy, elle songera plutôt à s'assurer les avantages que la nature vient de lui donner qu'à augmenter, comme on le lui conseille déjà, cette richesse par de nouvelles tentatives plus ou moins inquiétantes. » Un troisième puits à creuser marchera vite et coûtera bien moins, car on fera du premier coup ce qu'on a été conduit à exécuter pour le second après beaucoup de temps et d'argent perdus. » Le puits actuel, qui aura coûté près d'un million, en l'état des choses restera tel qu'il est une bonne affaire, si son débit se soutient. Il aura remboursé en trois ans la mise de fonds qu'il a exigée, laissant à la posté- rité une source perpétuelle et gratuite d'une eau très-bonne, pouvant suf- fire aux besoins domestiques de 5oo 000 habitants, source que la uature avait refusée à la cité parisienne, mais dont la science et l'art l'ain-ont dotée. » Si plus tard, par trois ou quatre nouveaux puits percés à diverses pro- fondeurs, on obtenait des sources jaillissantes indépendantes, chacune d'importance égale à celle de Passy, on aurait ajouté aux ressources hydrau- liques de Paris des éléments de la plus grande valeur; mais si l'expérience 77-- ( 58o ) de Fassy doit rendre plus confiant dans les promesses de rindnstrie et de la science, elle a offert d'assez d'imprévu, pour rendre circonspects les ad- ministrateurs qui ont la responsabilité du bien-être des habitants de la cité. » ASTRONOMIE. — Lettre de M. Faye à M. le Secrétaire perpétuel, conceinunt l'inteiTuplion de /'Astronomical Journal de M. A. Goiild. « L'Acadi-mie a reçu n'-gulièrement des Etals-Unis une feuille pério- dique consacrée à l'Astronomie et destinée à faire connaître les progrés ra- pides que cette science a faits depuis quelques années dans cette partie du monde. Le savant éditeur de V AstronomicalJoiirnal, mon ami M. B. Abtliorp Gould, s'était voué avec autant de talent que de désintéressement à cette tâche patriotique. Beaucoup d'hommes de science, en France et à l'étran- ger, ont reçu gratuitement ce journal depuis sa fondation (i), et se félici- taient de voir leur bibliothèque s'enrichir peu à peu de ces précieuses archives. Malheureusement M. Gould vient d'annoncer la suppression de son journal » Il m'a semblé, Monsieur le Secrétaire perpétuel, que la suppression de y AstronomicalJournal ne pouvait passer ici inaperçue, et qu'il convenait qu'un de nous se rendit, auprès de l'Académie, l'interprète des regrets des amis des sciences. En entendant ces paroles, écho lointain de la guerre civile, nous ne pouvons former qu'un vœu : Puisse le calme dont nous avons le bonheur de jouir être rendu à l'Amérique! Puisse-t-elle rentrer bientôt avec nous dans la carrière pacifique du progrès de la science et de l'esprit humain ! » M. C.VRUS fait hommage à l'Académie d'un Mémoire qu'il vient de publier sur les proportions du corps de l'animal comparées à celles du corps de l'homme. Le savant anatomiste termine la Lettre qui accompagne son envoi, en rappelant que le 20 décembre prochain il y aura un demi-siècle qu'il a pris à l'Université de Leipsick le degré de docteur. (i) L'AcailiTiiie a reçu les trois premiers volumes de celte publication, dont le deruii r numéro est du 1 5 juin i854; aucun numéro de date postérieure ne lui est parvenu. ( 58. ) MEMOIRES PRÉSENTÉS. M. Planche soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « sur les limites des courbes d'un degré quelconque ». «Si la Commission chargée d'examiner mon Mémoire juge, dit M. Planche, que j'ai employé avec quelque succès à la recherche de ces limites le théo- rème deSturm, je trouverai dans son Rapport une récompense flatteuse de mon travail. » M. Armand, médecin-major de l'hôpital militaire de Saigon, adresse de ce lieu une Noie sur de prétendus remèdes antirabiques employés en Chine et en Cochinchine. Ces remèdes, auxquels on doit avoir recours avant que les premiers acci- dents se soient déclarés, consistent principalement en une décoction de feuilles de Daliira slrainonitim . Sous l'influence de ce médicament, le malade ne tarde pas, disent les praticiens du pays, a éprouver un accès de rage très- manifeste, maiscjui d'ordinaire ne se termine pas d'une manière fatale. L'au- teur rappelle que, dans une précédente communication (séance du 8 avril 1861), il a indiqué une autre plante narcotique, la jusquiariie, comme douée, au dire des médecins chinois, de propriétés analogues. (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés : MM. Andral, Bernard.) PHYSIOLOGIE. — Détermination du mode d'action de la moelle épinière dans la production des mouvements de l'iiis dus à t excitation de la région cilio-spinale; par M. A. Chauvead. (Commissaires précédemment nommés : MM. Serres, Floiu-ens, Bernard.) « J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie une série de faits relatifs à l'excitabilité de la moelle épinière du cheval, desquels il résulte- rait que cet organe, considéré de nos jours comme pouvant, par l'irritation de ses colonnes anléro-latérales, provoquer directement^ dans l'appareil locomoteur de la vie animale, des contractions musculaires au même titre que les racines rachidiennes motrices, ne donnerait réellement lieu tju'à des convulsions réflexes par l'excitation des cordons postérieurs, au même titre que les racines sensitives. » Il m'a paru important de rechercher si l'action des irritations de la ( 582 ) moelle sur les organes contractiles soustraits à l'influence de la volonté s'exercerait suivant le même mode, et j'ai choisi dans ce but pour sujet de mes nouvelles investigations la région cilio-spinale, dont l'influence sur l'iris a été si nettement démontrée par MINI. Budge et Waller. » Après avoir, sur des lapins, dénudé la région cilio-spinale de la moelle épinière, j'ai excité successivement chacun des cordons de l'organe, de l'un et de l'autre côté, avec les courants d'une petite machine à induction très- facile à graduer, et en employant l'électricité à dose suffisamment faible pour que l'action irritante fût parfaitement localisée au point d'application des électrodes. J'ai vu : i° que la galvanisation des cordons antéro-latéraux ne produit pas le moindre effet sur l'iris; 2° que l'excitation des cordons postérieurs détermine la dilatation de la pupille des deux yeux, et |)lus par- ticulièrement, quelquefois exclusivement, dans l'œil du côté excité; 3° que, conformément aux observations antérieures, cet effet se manifeste avec d'autant plus d'intensité que l'excitation des cordons postérieurs est prati- quée plus près du centre de la région, c'est-à-dire du point d'origine de la deuxième paire dorsale; 4° que le phénomène se produit seulement quand l'excitation est assez forte pour déterminer des secousses réflexes énergiques dans le côté du corps qui répond au cordon postérieur excité; 5° que l'agrandissement de l'iris peut se montrer également quand, avec des cou- rants employés trop forts pour être localisés, on provoque ces mêmes secousses réflexes, en appliquant les électrodes sur les cordons antéro- laléraux. " Ainsi, il n'est pas indifférent d'exciter tel ou tel point de la surface de la moelle épinière pour déterminer la dilatation de la pupille. Seuls les cordons postérieurs jouissent de la propriété d'être impressionnés par les excitations de manière à provoquer la naissance du phénomène, c'est-à-dire que ce phénomène se manifeste exactement dans les mêmes conditions que les convulsions des muscles volontaires. Donc, en raison de cette analogie, le phénomène d'agrandissement de la pupille ne serait pas un effet (lirect analogue à celui qui est obtenu par l'excitation du sympa- thique ou des racines motrices de la deuxième paire dorsale, mais bien le résultat d'une action réflexe. » J'en ai trouvé une autre preuve dans une seconde série d'expériences dont je me contenterai d'indiquer les résultats sans y joindre aucune ré- flexion : quand, au lieu d'exciter la moelle elle-même, on éicctrise les racines sensitives de la région cilio-spinale, on obtient la dilatation de la pupille comme dans le cas où l'on agit sur les cordons postérieurs. ■> ( 583 ) CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire perpétuel présente, au nom des auteurs : i° un exem- plaire de la seconde édition du « Bon fermier, aide-mémoire du cultivateur », par M. Banal; 2° un Essai analytique de statistique mortuaire pour la ville de Bordeaux, par M. Marmisse. Cet ouvrage est destiné au concours pour le prix de Statistique de 1861 . M. LE Secrétaire perpétuel signale encore parmi les pièces imprimées de la Correspondance une Note écrite en anglais et adressée de Rurnool (Hon- doustan) par iW. /. Ration. Dans la Lettre qui accompagne cette Note, intitulée « Traitement de l'uré- mie dans le choléra-morbus par l'application de sangsues sur la région des reins », l'auteur annonce avoir envoyé précédemment un Mémoire manuscrit sur ce même sujet, mais beaucoup plus développé; celte pièce, destinée au concours pour le prix du legs Bréant, a été remise par erreur à l'Académie de Médecine; M. Ratton désirerait que l'Académie des Sciences pût la réclamer. Il pense que les observations qu'il y a consignées sont de l'ordre de celles que l'Académie a voulu récompenser par les prix an- nuels dont elle dispose aussi longtemps qu'elle n'a pas décerné le prix de 100000 francs. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie constituée en Commission spéciale.) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la manne du Sinat et sur In manne de Sjrie , par M. Berthelot. « Ils partirent d'Elim et le peuple des fils d'Israël vint au désert de Sin, » entre Elim et Sinaï.... Et toute la multitude des fils d'Israël murmura » contre Moïse et Aaron; et les fils d'Israël leur dirent.... Pourquoi nous » avez-vous conduits dans ce désert pour faire périr de faim toute cette » multitude? Or Dieu dit à Moïse : Voici que je ferai pleuvoir le pain du » ciel... Et on vit apparaître dans le désert une substance menue et comme M pilée, semblable à de la gelée blanche. A cette vue, les fils d'Israël se di- » rent les uns aux autres : Manlui ? Ce qui signifie : Qu'est-ce cela ?... Et la » maison d'Israël appela cette substance A/an... Son goîit était pareil à celui ( ^Sli ) » du miel... Or les fils d'Israël mangèrent la manne pendant quarante ans... » Ils s'en nourrirent jusqu'à ce qu'ils fussent parvenus aux frontières de M la terre de Cbanaan(i). » » Quelle est la matière désignée dans le récit précédent, qui joue un si grand rôle dans l'histoire du peuple liébreu et dont le nom a servi de type à celui d'une multitude de substances sucrées naturelles? Peut-elle être assimilée à quelque matière sucrée aujourd'hui connue? C'est là une ques- tion fort controversée (2). Deux opinions principales ont eu coursa cet égard : l'une regarde la manne comme une exsudation suci'ée fournie par divers arbrisseaux^ principalement par VAlhacji Maurorum (Tourn.), sorte de sainfoin épineux; l'autre opinion assimile la manne des Hébreux à une sorte de cryptogame à développement rapide et en apparence spontané. Aujourd'hui l'origine de la manne recueillie sur le Sinai peut être regardée comme fixée, d'après les recherches faites sur place par MM. Ehrenberg et Hemprich{3). « La manne, » dit Ehrenberg, « se trouve encore de nos jours » dans les montagnes du Sinai, elle y tombe sur la terre des régions de » l'air (c'est-à-dire du sommet d'un arbrisseau et non du ciel). Les Arabes » l'appellent Man. Les Arabes indigènes etles moines grecsla recueillent (4) )> et la mangent avec du pain, en guise de miel. Je l'ai vue tomber de » l'arbre, je l'ai recueillie, dessinée, apportée moi-même à Berlin avec la » plante et les restes de l'insecte. » Cette manne découle du Tamarin inannifera {Ehi\). De même qu'un grand nombre d'autres mannes, elle se produit sous l'influence de la piqûre d'un insecte, le Coccus manniparus (H. et Ehr.). » Si l'origine de la manne du Sinai se trouve maintenant établie, il n'en est pas de même de sa nature chimique. Or c'est là un sujet d'autant plus intéressant que l'analyse chimique peut seule expliquer le rôle de celle matière dans l'alimentation. La suite de mes recherches sur les matières sucrées m'a conduit à faire quelques expériences à cet égard. J'ai opéré sur les matières suivantes : l'une identique, l'autre analogue à la manne du Sinaï. 1° Manne du Sinai ; 9." Maïuie de Syrie, ou plutôt du Kur- distan. ( r) Liber Exodi, cnp. xvi. ( 2) Virey, dans le Journal de Pharm. 1' s., IV. 120 {1818), et Guibourt, Hist. riatur. des drogues simples, II, 534 (1849) • (3) Sjmbotœ p/iysica', ctc.,Zoolegica, 11. Insecta Ti., Art. Cuccus manniparus. (4) Ces derniers prétendent qu'elle ne tombe que sur le toit de leur couvent. » ( 585 ) » 1° Manne du Sinàt. » L'échantillon m'a été donné par M. Decaisne. 11 provenait du Tanuirix mannifera; il avait été recueilli et rapporté par M. liCclerc, qui accompa- nait les princes d'Orléans dans un voyage en Orient (iSSg-iHGo.) 0 Cette manne présente l'aspect d'un sirop jaunâtre, épais, contenant des débris s'éf^étaux. Elle renferme du sucre de canne, du sucre interverti, de la dextrine, enfin de l'eau. Le poids de l'eau s'élève à un cinquième envi- ron de celui de la masse. La composition de celle-ci, abstraction faite des débris végétaux et de l'eau, est la suivante : Sucre de canne 55 Sucre interverti (lévulose et glucose) 25 Dextrine et produits analogues 20 lOO » a° Manne du Kurdistan. » L'échantillon m'a été donné par M. L. Soubeiran. Il avait été envoyé à Paris par M. le docteur Gaillardot. Il avait été récolté dans les montagnes du Kurdistan, au N.-E. de Mossoul. Voici les renseignements contenus à cet ésard dans une Lettre adressée à M. Gaillardot par M. Barré de Lancv, alors chancelier du consulat de France à Mossoul : Cette manne « tombe » indistinctement sur toutes les plantes en juillet et en aoîit, mais pas tous » les ans; il y en a fort peu depuis trois aimées. Celle-ci est recueillie eu » coupant les branches du chêne à galles, que l'on laisse sécher pendant » deux ou trois jours au soleil : après quoi on les secoue, et on obtient la u manne qui tombe comme de la poussière. Les Kurdes s'en servent sans la » purifier: ils la mêlent à de la pâte et même à de la viande (1). 0 La matière se présente sous la forme d'iuie masse pâteuse, 'presque solide, imprégnée de débris végétaux et surtout de feuilles du chêne à galles. Elle renferme du sucre de canne, du sucre interverti, de la dextrine, de l'eau, enfin une petite quantité de matière cireuse verdâlre. Voici la coinposition de la partie soluble dans l'eau : Sucre de canne 61 Sucre interverti (lévulose et glucose) 16, 5 Dextrine et matières analogues 22 ,5 ioo,o » D'après les résultats précédenls,on voit que la manne du Sinai et celle ( I ) Ces renseignements concourent avec ceux de Virey. — Loco citiito, page laS. C. K., i»Gi, 2">= Semestre. (T. Mil, K" ii.) 78 ( 586 ) du Kurdistan sont constituées essentiellement pardu sucre de canne, par de la dextrine et par les produits de l'altération, sans doute consécutive, de ces deux principes immédiats. Leur composition est presque identique, résultat d'autant plus singtdier que les végétaux qui produisent ces deux mannes, et dont elles renferment les débris très-reconnaissables, ap- partiennent à deux espèces extrêmement différentes. Cependant ce phé- nomène n'est pas sans analogue. On sait en effet que le miel recueilli par les abeilles sur des fleurs très-diverses possède une composition à peu près identique. Ce n'est pas le seul rapprochement que l'on puisse faire entre le miel et les mannes dont il s'agit. Non-seulement des insectes concourent également à la formation du miel et à celle de la manne du Sinaï, mais en- core cette manne, aussi bien que le mie), est constituée par du sucre de canne et du sucre interverti : la manne du Sinaï renferme en outre la dextrine et les produits de son altération. » Si l'on se reporte maintenant au rôle historique qu'a pu remplir la manne du Sinaï, il devient facile d'expliquer l'emploi de cette substance comme aliment. En effets c'est un miel véritable, complété par la présence de la dextrine. On voit en même temps que la manne du Sinaï ne saurait suf- fire comme aliment, puisqu'elle ne contient point de principe azoté. Aussi les aliments animaux lui sont-ils associés, aussi bien dans les usages actuels des Kurdes que dans le récit biblique ( i ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Faits pour servir à Unstoire de l'acide p/iéiiiqite et de la benzine; par M. AxF. Riche. <• I. Tous les chimistes jconnaissent le remarquable travail par lequel M. Cannizzaro a obtenu l'alcool benzoïque au moyen du toluène mono- chloré, C'^H^Cl. Il était naturel de penser que la benzine et les hydrocar- bures homologues se comporteraient comme le toluène. Ces ])révisions ne se sont pas réalisées au sujet de la benzine; mais en cherchant à les vérifier, j'ai observé un certain nombre de faits qui montrent qu'on passe avec une extrême facilité des dérivés de l'acide phénique à la benzine et à ses dérivés et par suite que ces deux corps font partie de la même série organique. » J'ai employé successivement trois méthodes pour préparer le composé C'-HH^l correspondant à la benzine C'- II". » La première a été le traitement de la benzine par le chlore. Ce gaz en ( 1 ) Voir Liber Exodi, rap. xvi, 8 et i3. ( 587 ) réagissant soit à froid, soit à chaud sur la benzine, fournit un grand nombre de composés d'où je n'ai pu retirer C'^H'^Cl à l'état de pureté. » Le deuxième procédé a été la décomposition de l'acide benzoïqne par la chaux. Puisque en effet l'acide benzoique donne de la benzine dans ces conditions, il pouvait arriver que l'acide benzoïque monochloré donnât de la benzine monochlorée. Dans ce cas, la réaction est plus profonde, et fournit de la benzine pure. I) La troisième méthode consistait à faire réagir le perchlorure de phos- phore et l'acide phénique, afin d'en retirer un corps peu étudié jusqu'à ce join-, nommé le chlorure de phényle. » La réaction marche régulièrement en en)ployant 60 grammes de per- chlorure de phosphore et 120 grammes d'acide phénique; il distille du chlorure de phényle bouillant à 137° et il reste dans la cornue une grande quantité de phosphate de phényle, comme l'a fait voir M. Serugham. » he nom de chlorure de phénj^le sous lequel on représente ce corps est assez impropre; il serait préférable de l'appeler benzine monochlorée. En effet, il ne s'attaque pas par l'acétate d'argent ou par l'acétate de potasse en solution alcoolique; par conséquent il ne permet pas de régénérer l'acide phénique qui a servi à le produire. Il ne réagit pas davantage sur l'ammo- niaque pour donner un alcali organique. Quand on le chauffe avec du sodium, il fournit un liquide mobile, d'odeur agréable, bouillant à 85", qui présente les propriétés et la composition de la benzine ; il se forme en même temps une matière résineuse qui reste unie au sodium et que les acides précipitent de cette combinaison. » Ce passage de l'acide phénique à la benzine s'opère plus régulièrement dans les circonstances suivantes. » La benzine monochlorée s'attaque facilement par l'acide nitrique con- centré. Après une légère ébullition, il se forme une huile nitrée qui se so - lidifie par le refroidissement en longues aiguilles. Ces cristaux constituent une substance nouvelle qui présente à l'analyse la composition de la benzine où 2 équivalents d'hydrogène auraient été remplacés, l'un par du chlore, l'autre par de la vapeur nitreuse. Sa formule est donc C'2H'Cl(AzO^) et ses propriétés montrent que c'est en effet la chloronilrobenzine . » Elle cristallise avec une remarquable facilité et ses aiguilles ont souvent plusieurs centimètres de longueur. Elle fond à 78" et se solidifie à 74". L'eau n'en dissout que de petites quantités, même à l'ébullition, mais elle est so- luble en proportions considérables dans l'alcool bouillant et dans l'éther. 78.. ( 583 ) » Les acides l'attaquent peu; l'acide nitrique la dissout et l'eau len re- précipite. Les alcalis, la potasse, ou la soude en solution aqueuse et al- coolique brunissent quand on y a dissous ce corps, comme ils le feraient avec la nitrobenzine. » Mais ce qui ne laisse aucun doute sur sa constitution, c'est l'action qu'elle éprouve de la part des agents réducteurs, du sulfhydrate d'ammo- niaque par exemple. Il se forme un alcali solide, ayant l'odeur de l'aniline: son point de fusion et ses réactions sur les sels de fer et de cuivre montrent que c'est de la chloraniline. Cet alcaloïde, qui n'avait été obtenu jusqu'à ce jonr qu'indirectement au moyen de l'indigo, peut donc être préparé direc- tement avec les corps de sa série. » IL Les composés bromes étant moins stables que les composés chlo- rés, j'ai cherché à remplacer le chlorure de phényle par le composé brome correspondant qui n'avait pas encore été isolé. » Le bromure de phosphore attaque l'acide phénique, comme le chlo- rure de phosphore. En mêlant 90 grammes de bromure de phosphore et 120 grammes d'acide phénique et en distillant, on obtient un liquide qui, après plusieurs traitements à l'eau et à la potasse, prend l'odeur douce de la benzine monochlorée. Ce liquide ne constitue cependant pas la benzine monobromée parfaitement pure, car son point d'ébuUition s'élève de i55° à 166" sans rester stationnaire en aucun point, et il donne toujours à l'ana- lyse 2 à 3 poiu- 100 de carbone de plus que la théorie ne l'exige. » Cette substance ne s'altère pas, même par une ébullition prolongée pendant huit jours avec de l'acétate d'argent ou une solution alcoolique de potasse. L'ammoniaque ne l'attaque pas davantage à i5()"dans un fiibe scellé. » La réaction du sodium est ideritique à celle du composé chloré; elle fournit une quantité considérable de benzine. Il en est de même de celle de l'acide nitrique. » L'étude de ces dérivés et celle des composés ([ue fournissent les acides phéniques chlorés dans les circonstances précédentes m'occupent en ce moment. » M. Couper a publié (i) un travail sur l'action du brome sur la benzine. Il a obtenu un liquide bouillant à i5o°, qui est probablement identique au précédent. Cependant son point d'ébuUition est trop peu élevé, comparé (i) Couper, Jnnaks de Cliiiiiic ci Physiijiic, t. LU, p. 3og ; i858. ( 58.) ) à celui que j'ai observé et au point debullition du composé cliloré qui est fixé à i37°. » J'ai cherché également à préparer le bromure par la réaction de l'acide bromobenzoïque sur la chaux ; il se forme dans ces circonstances de la ben- zine pure, et si on remplace la chaux par la pierre ponce, l'acide bromo- benzoïque distille inaltéré. Cet acide bromobenzoïque avait été préparé par l'excellent procédé que nous devons à M. Peligot. » Il résulte de ces faits que l'acide phénique peut fournir la benzine, la benzine monochlorée nitrée et la chloraniline; par conséquent, étant données les portions d'huile de goudron de houille bouillant vers 180", il est possible de les changer partiellement en benzine, mais les jM'océdés pré- cédents sont beaucoup trop coûteux pour que l'industrie des couleurs en tire parti. » Il en résulte également que le corps nommé alcool ou acide phénique tournit dans les circonstances précédentes des corps différents de ceux que donnent les alcools et les acides ordinaires, et ils viennent à l'appui de l'opinion de M. Berthelot qui fait de ce corps un être particulier et le con- sidère comme le type d'une classe de composés peu connus jusqu'à ce jour, pour lesquels il propose le nom de phénols. » PHYSIQUE. — Note sur la théorie des condensateurs sphériques; par M. J.-M. Gaugain. « J'ai indiqué dans mes précédentes communications un principe général au moyen duquel toutes les questions relatives aux condensateurs peuvent être transformées en questions de propagation et ramenées ainsi dans le do- maine des théories déduites de l'hypothèse d'Ohm. L'exactitude de ce prin- cipe a déjà été constatée expérimentalement : i°dans le cas des condensa- teurs cylindriques concentriques; 2" dans le cas des condensateurs cylindriques excentriques; 3° dans le cas des condensateurs plans [Comptes rendus, 18 février, 29 avril et 17 juin 1861 ); je viens de la vérifier pour une nouvelle classe de condensateurs, celle des condensateurs sphériqucs con- centriques. » Le problème que je me suis proposé de résoudre est celui-ci : Deux sphères concentriques étant données, on suppose que la sphère intérieure, de rayon r, est mise en communication avec une source constante d'électri- cité et que la sphère extérieure, de rayon R, est mise en rapport avec le sol ; ( Sgo ) il s'agit d'expriiuer eu fonction des rayons /■ et R la charge de la sphère intérieure. « Pour obtenir la question de propagation correspondante, il suffit d'imaginer que la matière isolante qui sépare les deux sphères dans le cas de la condensation, se trouve remplacée par un milieu doué de conductibilité, mais beaucoup moins conducteur cependant que la substance qui forme les sphères. Alors le problème consiste à trouver l'expression de l'intensité du courant transmis de la sphère intérieure à la sphère extérieure, et cette der- nière question est très-facile à résoudre. » Considérons deux sphères concenlricpies très-voisines et ayant pour rayon JC et x-+- dx [x étant plus petit que R et plus grand que r) ; la résis- tance du milieu compris entre ces deux sphères aura pour expression -— -, en désignant par k un coefficient constant, et cette résistance sera la diffé- rentielle de la résistance totale de l'anneau spliérique compris entrt- les sphères de rayons r et x; cette n'sistance totale aura donc pour valeiu" & |- — - h celle de l'anneau compris entre les sphères de rayon r et de rayon R sera exprimée par k ( r" ) ' ^^ P^"" conséquent l'intensité du cou- rant transmis sera proportionnelle à ———• Maintenant, d'après le principe que j'ai rappelé en commençant, la charge exprimée dans le cas de la con- densation doit être proportionnelle à cette même expression ; il s'agis- sait de reconnaître par l'expérience si réellement il en est ainsi. » Pour cela, j'ai compai'é deux à deux six condensateurs sphériques con- centriques dont les armures avaient les dimensions indiquéesci-après : Uésigaation Sphère intérieure, SpUère extérieure, des conJcnsateurs. diamètre en millimètrei. diamètre en nilliimctres. N° 1 6i,5 89 N" 2 61,5 ii8,5 N° 3 61,5 161 N° k 90,5 (i8,5 N" 5 90,5 161 N" 6 120,0 161 » J'ai successivement chargé ces six appareils en les mettant en communi- cation avec imo même source, et j'ai jaugé la charge accumulée sur la sphère intérieure par la méthode indiquée dans mes précédentes Notes. Une ouver- Rapport des charges Rapi )orl des charges obtenues. calculées. 0,457 o,438 0,2l4 0,21 1 0,828 0,812 0,433 0,424 0,609 0,618 (59. ) ture circulaire de 3o millimètres de diamètre, ménagée dans chacune des sphères extérieures, permet d'introduire les fils qui servent soit à charger, soit à décharger les sphères intérieures. Voici les résultats obtenus : Désignation des Charge obtenue condensateurs. par expérience. N° 5 16 N" 6 35 N» 3 7,5 N" 6 35 N° 4 27 N° 6: 32,6 N» 1 i3 N° 6 3o N° 2 10 N" 5 16,4 » Les différences qui existent entre les rapports des charges calculées et ceux des charges mesurées sont petites eu égard à l'imperfection des pro- cédés de mesure, et l'on voit que les formules déduites de la théorie de la propagation peuvent s'appliquer à la condensation, aussi bien dans le cas des condensateurs sphériques que dans le cas des condensateurs cylindri- ques et plans dont je me suis précédemment occupé. Je crois que l'on peut sans témérité généraliser la proposition et la considérer comme applicable aux condensateurs de forme quelconque. » Maintenant, pour apprécier la portée de ce principe, il importe de remarquer que la théorie des condensateurs, que l'on a coutume de pré- senter comme une branche de la statique électrique, comprend en réalité toute cette statique. Lorsqu'un conducteur isolé et électrisé se trouve placé au milieu d'une pièce, l'électricité dont il est chargé est désignée d'ordi- naire sous le nom d'électricité libre; mais, tomme M. Faraday l'a démontré par de nombreuses expériences, cette électricité n'est pas plus libre que celle qui réside dans l'armure intérieure d'une bouteille de Leyde. Le con- ducteur isolé n'est que l'armure intérieure d'un grand condensateur dont l'armure extérieure est formée par l'ensemble des conducteurs environ- nants. .En définitive, toutes les questions relatives à la distribution de l'élec- tricité dite libre dépendent de la théorie des condensateurs, et peuvent être résolues, par conséquent, au moyen de ia théorie de la propagation. Le principe que j'ai posé permet donc, en dernière analyse, de transformer ( ^92 ) toutes les questions de statique électrique eu questions de dynamique, et réciproquement. » Le défaut d'appareils ne m'a pas permis de rechercher si les nombreux résultats que Coulomb a obtenus dans ses recherches relatives à la distribu- tion de réieciricité peuvent se concilier avec les idées que je viens d'expo- ser; mais j'ai pu déjà vérifier la loi trés-siniple qui exprime la charge libre d'une sphère. Nous avons vu tout à l'heure cpie la quantité d'électricité accumulée sur l'armure intérieure d'un condensateur sphérique est propor- tionnelle à Cette expression se réduit à r quand on suppose R infini ; mais il paraît évident que si l'armure extérieure devient infiniment grande, sa forme devient indifférente. On est donc conduit à admettre que, lors- qu'une sphère est placée dans vuie enceinte infinie ou seulement très-vaste, la charge qui lui est communiquée par une source donnée est proportion- nelle à son rayon; ce qui revient à dire, suivant le langage de Coulomb, que l'épaisseur de la couche électrique est en raison inverse du rayon. Pour vérifier cette conclusion, j'ai pris quatre sphères de laiton dont les dia- mètres étaient 61™", 5, 90°"", 5, i2oet!6i millimètres, je lésai placées suc- cessivement sur un support isolant au centre d'une chambre assez étroite, je les ai chargées en les mettant en ra])port avec une source constante, par le moyen d'un fil métallique; puis je les ai jaugées, en me servant, comme à l'ordinaire, de l'électroscope à décharges. Les charges obtenues ont été 5,2, 7,6, II et 14,7. La loi de proportionnalité eût donné 5,2, 7,6, 10,1 et i3,6. Ces deux séries de nombres ne sont pas identiques, mais elles tlifférent assez peu pour qu'il soit permis de penser que la loi de pro- portionnalité se trouverait rigoureusement vérifiée dans une enceinte plus étendue. » Au premier abord, on pourrait croire que cette loi de proportionnalité est en opposition avec l'un des résultats obtenus par Cotdomb; mais cette contradiction n'est qu'apparente. Dans les expériences de Coulomb relatives au cas de deux sphères inégales, les sphères se touchent au moment où ou les électrise, et ne sont séparées qu'après avoir été chargées ; leur réaction mutuelle modifie nécessairement la distribution de l'électricité. Le problème que j'ai traité est tout différent et beaucoup plus simple, les sphères sur lesquelles j'opère n'étant chargées que successivement. » ( 5y3 ) ZOOLOGIE. — Pouvoii lie déglutition du Boa consirictor; Lettre de M. Aie. Duméril. K Un fait singulier vient de se passer à la Ménagerie des Reptiles du Muséum d'histoire naturelle. Comme il se rattache à l'accomplissement de l'un des actes que comprend la fonction de la digestion, j'ai pensé que l'Académie en entendrait peut-être le récit avec quelque intérêt. M II s'agit d'un grand et fort Boa constricteur, originaire de l'île de la Trinidad (Antilles), long de 3'°,5o, qui est conservé en captivité depuis cinq ans. » Le -AT. août, il avait mangé un volumineux lapin, et d'ordinaire plu- sieurs jours s'écoulent à la suite du repas, avant que la faim se fasse sentir de nouveau; cependant il paraît qu'elle n'avait pas été assouvie par cette proie, carie 25 au matin on ne trouva plus dans la cage habitée par ce serpent seul une couverture de laine neuve, longue de a™, 20 et large de i",5o, qui y était encore la veille. D'après l'augmentation de voliune de l'animal, on ne put douter qu'il n'eût avalé pendant la nuit celte couver- ture, malgré la difficulté que semblait avoir dû offrir la pénétration dans les voies digestives d'une pièce d'étoffe aussi considérable. Il est probable qu'elle était déjà un peu enroulée sur elle-même quand l'animal, trompé sans doute par la couleur grise de la laine, l'a saisie par une de ses extré- mités, croyant peut-être avoir devant lui une de ses victimes ordinaires. » Aucun accident n'était survenu, lorsque vingt-six jours plus tard, le 20 septembre, le gardien s'aperçut que le serpent faisait des efforts de vo- missement. Un corps étranger se présentant à l'orifice de la bouche, il le saisit, et, sans exercer de tractions, se borna à le maintenir solidement entre les doigts. Le Boa ayant pris lui-même un point d'appui par son enroulement sur la branche placée dans le milieu de la cage, il put donner plus d'énergie à ses contractions musculaires, et dans l'espace de sept à huit minutes il se débarrassa, en ma présence, de la couverture sur laquelle les forces diges- tives restaient sans action. » Elle fut rendue sous la forme d'un volumineux fuseau long de i'",53 et offrant un diamètre de o°',i4 dans sa partie la plus renflée. Soumise à la forte pression des parois de l'œsophage et de l'estomac, elle est comme une sorte de moule intérieur de cette longue portion du tube digestif, dont la longueur doit être de i",75 au moins, puisque chez un Python de a", 35 conservé dans les galeries d'Anatomie comparée, elle mesure i™,36 et a, C. R., 1861, 2"' Semestre. (T. LUI, N» 14.) 79 ( 594 ) par conséquent, nne étendue qui dépasse la moitié des dimensions to- tales du serpent. On peut donc conclure, d'après ces données anatomi- ques et d'après la forme actuelle de ce corps étranger, conservé aujourd'hui dans l'alcool et publiquement exposé dans la Ménagerie, que sa portion la plus volumineuse remplissait le sac stomacal, tandis que son extrémité ter- minale, à laquelle adhérait une petite partie de la fourrure du lapin précé- demment avalé et où l'action du suc gastrique pan.ît avoir commencé à s'exercer, occupait la région pylorique; enfln l'extrémité antérieure était logée dans l'œsophage. » Fatigué par le séjour de cette masse considérable, puis par les efforts qui en ont amené la sortie, le Boa, après avoir paru un peu souffrant pen- dant les deux ou trois premiers jours à la suite du vomissement, semble aujourd'hui, 3o septembre, revenu à son état habituel. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Expériences sur In combustion de [opium cl de la morphine; volatilisation de cet alcaloïde; conséquences physiologiques; par M. C. DECH.iR.wE. (Extrait.) « J'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie, en i855 (i), une Note rela- tive à des expériences faites, en collaboration avec M. Bénard, pour savoir si, dans la combustion tle l'opium ou de la morphine, cet alcaloïde se subli- mait, du moins en partie, et si l'on devait attribuer à ce principe, volatilisé ou entrainé d'une manière quelconque, libre ou combiné, les effets physio- logiques observés sur les personnes qui fument l'opium. De ces expériences j'ai pu conclure qu'en effet, dans cette circonstance, la morphine n'était pas entièrement décomposée, puisqu'on en retrouve des traces très-appréciables dans les produits gazeux de la combustion, soit de la matière première, soit de son principal alcaloïde. J'ai repris en 1860 les expériences de i854, mais sur une plus grande échelle, avec plus de soin encore que la première fois, en variant les circonstances de la combustion et le traitement des pro- duits. Je SUIS parvenu à mettre la morphine en telle évidence dans les pro- duits, que le doute n'est plus possible.... » De l'ensemble de ces nouvelles expériences, je crois pouvoir conclure ([ue dans la combustion, soit de l'opium indigène ou exotique, soit de la morphine seule, provenant de l'un ou de l'autre suc, cette base se volatilise (i) Comptes rendus, 8 janvier i855. ( 595 ) partiellement, lorsqu'une autre partie brûle et se décompose. Or, si l'on rapproche les phénomènes physiologiques observés sur les personnes qui prennent habituellement de l'opium en nature ou qui le fument, on reconnaît une analogie frappante, une similitude incontestable (eu égard aux doses) entre les effets narcotiques dans l'un et l'autre cas. Si, d'un autre côté, on remarque que les effets de la morphine sont de même nature que ceux de l'opium, on ne saurait refuser d'admettre, comme conclusion logique, que c'est à la morphine (peut-être à la morphine seule) qu'on doit attribuer les phénomènes qui résidtent de l'emploi de l'opium en fumigation. » Enfin, il est une autre conséquence à déduire des faits qui pré- cèdent, c'est celle qui leur donne un caractère de généralisation : on sait que plusieurs plantes renfermant des principes vireux sont usitées en thérapeutique sous forme de fumigations, telles que le pavot blanc, le coquelicot, la grande éclaire (Chelidonium mrrjus)^ la pomme épineuse, la belladone, la jusquiame, etc. Il est probable, d'après ce qui vient d'être dit, que leurs principes narcotiques ou acres se subliment en partie, sans subir de décomposition, avant d'arriver aux organes qui les absorbent, et en assez grande quantité pour produire les effets physiologiques de ces principes eux- mêmes administrés en nature. C'est d'ailleurs la seule manière rationnelle de justifier l'emploi efficace de ces plantes en matière médicale. » M. Ordinaire Delacolo\ge annonce l'envoi de deux opuscules dont il fait hommage à l'Académie : l'un « Sur la chaîne à augets employée comme moteur », l'autre « Sur la distillerie de Larochefoucauld ». A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 3o septembre i86i les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus des séances de P Académie; y\° i3. Documents sur tes tremblements de terre i par M. A. Perrey ; 4 br. in-S". Nouveau Manuel complet du fabricant de produits chimiques; par M. G.-Eug. LoRMÉ. Paris, 4 vol. in-6, avec atlas de 1 6 planches. ( 596 ) Nouveau Manuel simplifie de Photographie; par le même. Paris , vol. in-18. Observations wétéoroloijifjues faites à Nijné-Taguilsk; années i858, 1859, 1860. Paris, 1861 ; 3 br. in-4''. Essai dune nouvelle méthode de résolution des équations algébriques au moyen des séries infinies, \" Mémoire; pni M. Alpli. Hugmann. Paris, 1861; hr. in-8«. Notice sur le perfectionnement du mitériel des ambulances volantes; par H. Arrault. Paris, 1861 ; br. in-8". Essai analytique de statistique mortuaire de la ville de Bordeaux; par le D'' Marmisse. Paris et Bordeaux, 1861 ; vol. iii-8". (Adressé pour le concours de Statistique.) Le Bon Fermier, aide-mémoire du cultivateur ; par S. -A. Barral. 2'' édition. Paris, 1861; vol. in -8°. The american journal... Journal américain des Sciences et Arts; publié par MM. Silliman. Vol. XXII. New-Hawen, 1861 ; in-8°. Zur vergleichenden... Sur les proportions comparées du corps de l'homme et de celui du singe; parM. C.-G. Carus. léna, 1861; 3 feuilles d'impression in-folio avec 2 planches. Untersuchungen... Recherches sur l'histoire naturelle de l'homme et des animaux ; par M. Moleschott; vol. VIII, i"^^ livraison. Giessen, 1861; in-8°. Verhandlungen... Compte rendu de la réunion des médecins et naturalistes allemands à Heidelberg en 1861 ; vol. II, 4* livraison, in-S". Memorie... Mémoires de l'Institut I. R. vénitien des Sciences, Lettres et Beaux-Arts; vol. IX, part. 3. Venise, 1861 ; gr. in-4°- Atti deir.. . Comptes rendus des séances de l'Institut 1. R. vénitien; tom. VI , 3* série (novembre 1860 — octobre 1861). Délia distribuzione. . . De la distribution de la population sur la terre, ou Sta- tistique des causes des colonies; par P. LoNGoSlGNORELLi. Catane, 1861; in- 12. Observaçôes... Observations météorologiques de Cnmpo-Mayor ; mai, juin et juillet 1861 ; 3 feuilles détachées. On the. . . Sur le traitement de l'urémie dans le choléra-morbus par l'applica- tion de sangsues à h région des reins; par J. Ratton, chirurgien militaire à Kurnool (Hindoustan ); i feuille d'impression in-8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES m L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 7 OCTOBRE 1861, PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. illEMOIRES ET COMSÎUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE ASTRONOMIE. — Formule complète de la réfraction; par M. Babinet. « Pour établir la formule de la réfraction astronomique, c'est-à-dire de la réfraction qu'éprouvent les rayons en traversant l'atmosphère entière, j'ai supposé les hauteurs h prises au-dessus de l'horizon de l'observateur et non à partir du point de la surface de la terre qui correspond à c/h. En prenant, comme on doit le faire, la hauteur h d'un point de la trajectoire du ravon sur la verticale passant par ce point, il en résulte que pour la réfraction liorizoutale le trajet atmosphérique est trés-limité et que par suite l'expression de la réfraction ne peut jamais être une formule qui devienne infinie pour z := 90°. En supposant toujours un décroissement de température de 1° pour M mètres, la formule différentielle complète est M v'/J'^-2R/^^-R=cos=^\ M/ ' 0,76 Vo, 760 M 1 intégrale étant prise depuis /? = o jusqu a h = — ^ ^• « En attendant les applications numériques qui toutes jusqu'ici ont donné des résultats satisfaisants, je ferai remarquer qu'il sera sans doute néces- C. R., 1861, 2""= Semestre. (T. LUI, iN° 13.) 80 { 598 ) saire de supposer M variable avec la hauteur h et de remplacer M par M^-A-7^, k étant déterminé de manière à ce que l'on ait, par exemple, 220 mètres pour le décroissement de 1° quand on est à une hauteur de 7000 mètres. On aurait ainsi M + 7000^ = 220 et A = "^°~'^*. La f'or- 7000 mule ainsi modifiée semble devoir représenter d'une manière suffisamment exacte la constitution de l'atmosphère et son effet sur les rayons lumineux qui la traversent. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégration des équations aux dérivées partielles du premier ordre; par M. J.-A. Serret. « 1. Tous les géomètres connaissent les belles recherches de Cauchy et de Jacobi sur l'intégration des équations aux dérivées partielles du pre- mier ordre; les méthodes remarquables auxquelles ces illustres savants ont été conduits résolvent la question proposée de la manière la plus géné- rale, et il semble qu'il n'y ait plus rien à ajouter à l'analyse qu'ils ont dé- veloppée. » Cependant la méthode de Jacobi et celle de Cauchy laissent subsister une difficulté que mon savant confrère et ami M. Bertrand a signalée le premier {voir t. XLV des Comptes rendus, p. 617), et qui résulte de ce que le procédé de démonstration employé cesse d'être admissible lorsqu'une certaine quantité qui s'introduit dans les calculs devient infinie ou indé- terminée. Or, ainsi que l'a remarqué M. Bertrand, cette circonstance se présente dans le cas le plus général, et non pas seulement dans quelques cas exceptionnels. Pénétré de la valeur de cette objection, M. Ossian Bonnet a cherché à s'affranchir des difficultés en question, et il a fait connaître une démonstration géométrique du théorème de Jacobi pour le cas où le nombre des variables indépendantes se réduit à deux (t. XLV des Comptes ren- dus, p. 58 1). » Mais le travail de M. Bonnet ne jette aucune lumière sur la portée véri- table de l'objection formulée par M. Bertrand, laquelle subsiste dans son entier. J'ai l'honneur de faire connaître aujourd'hui à l'Académie le résul- tat des réflexions que j'ai faites sur ce sujet et que je lui aurais communiqué depuis longtemps si je n'avais été détourné de cette étude par des travaux d'une autre nature. » Dans les explications qui vont suivre, je prendrai de préférence, pour point de départ, la méthode au développement de laquelle Cauchy a consacré ( 599) h première partie de son Mémoire ( Exercices dJnnlyse et de Physique ma- thématique, t. II, p. 238), et je me bornerai, dans cet article, au seul cas de deux variables indépendantes. » 2. Soit (i) F{x, j, z, p, q) =o l'équation proposée, dans laquelle z désigne une fonction inconnue des deux variables indépendantes j: et j et où p et q représentent les dérivées partielles de z par rapport à a: et à j^ respectivement. Pour acliever de déterminer la fonction inconnue z, nous supposerons qu'elle soit assujettie à se réduire, pour x = Xo, à une fonction donnée, mais arbitraire y (7 ) de J-; dans la même hypothèse, on aura » La méthode de Cauchy, fondée, comme celle d'Ampère, sur le chan- gement de l'une des variables indépendantes, ramène le problème proposé au suivant : » Trouver quatre fonctions y, z, p, q des deux variables indépendantes x et jo qui satisfassent généralement aux deux équations (2) dz = pdx + qdjy F (.r, J, z, p, q) = o, et qui^pour x = x,,, se réduisent respectivement à jo, Zq, po-, qoj nous fai- sons, pour abréger, (3) ^o=/(jo), 7o=/'(jo), et nous désignons par p^ une quantité déterminée par l'équation (4) ï'I'ï'o, fo, Zo, Po, 70) = o. B Ce changement de variables conduit, pour la détermination des quatre inconnues, à quatre équations simultanées aux dérivées partielles; mais parce que ces équations ne renferment point la variable jo-, elles doivent être traitées comme des équations différentielles ordinaires, et si l'on désigne par Xclx + Ydj + Zdz + Pdp + Qdq la différentielle totale du premier membre de l'équation (11, on [)eut les 80.. ( 6oo ) comprendre dans la formule unique .;., d.T dy dz —dp -dq ^ ■' P ~ Q "■ P/; + Q7 " X-i-Z/> y-hz? On doit remarquer que Tune de ces équations est une conséquence du sys- tème formé par les trois autres et par l'équation (i). M Au moyen des équations (5), on peut en général trouver des valeurs finies et déterminées de y, z, p, q, qui se réduisent respectivement à j'o, Zn? Po' 7n pour x = x-o; soient l J =/< (^. J'o, Zo, /?„, qo), ^ ' ^ P ^Ai^, Jo. Zo, Po, qo), 7=-/U^^ Jo, z„, Po, 9o), ces valeurs. Si l'on élimine /„, z^, Po, qo entre les deux premières équa- tions de ce système et les équations (3) et (4), on obtiendra la valeur de- mandée de l'inconnue z. » Telle est en résumé la méthode donnée par Cauchy, mais l'analyse qui y conduit exige que les valeurs de j, z, p, q, tirées des équations (G), rendent identique lequation dz dy dyo " dy, ~ Pour établir que cette circonstance a toujours lieu, Cauchy pose et il obtient l'équation dz dy - pli + ZI = o, «te dans laquelle nous supposons que j, r, p, q soient remplacées par leurs valeurs tirées des formules (G). En intégrant cette équation on trouve d ou log l = - -X p ^-'^ I=Io« -l' %'■ ( 6or ) Iq désignant la valeur que prend 1 pour x — x^; et comme on a évidem- ment on en conclut généralement I = o. L'objection que nous avons à discuter consiste donc en ce que la conclusion X^ Z ^dx cesse d'avoir une valeur finie et déterminée. Cette circonstance pourra se présenter et se présentera effectivement, si l'on attribue une forme déterminée convenable à la fonction y (jy) qui exprime la valeur de z dans l'hypothèse x^ jt^; mais je dis que : » .S'( tintéqrale I - dx cesse d'avoir une valeiti finie et déterminée pour une certaine forme de la fonction f {j), les formules (6) deviennent illusoires et cessent de fournir la solution du problème proposé; celle-ci est donnée, dans ce cas, p(n' l'intégrale complète de Lagramje <)ui accompagne l'intégrale générale. » 5. Considérons toujours Zo comme une fonction indéterminée de j^, et supposons que po ait été remplacé partout par sa valeur tirée de l'équa- tion (4)- Alors il est facile de voir que les expressions (6) de ) et de z con- tiendront l'une et l'autre (ji^, ou qu'elles seront toutes deux indépendantes de cette dérivée. Ce dernier cas ne peut évidemment se présenter que si l'équation proposée (i) est linéaire par rapport aux dérivées p et n, il ne saurait offrir en conséquence aucune difficulté, et nous en ferons ici abstraction. Cela posé, si l'on désigne par (7) V = o l'équation obtenue par l'élimination de q^ entre les deux premières équa- tions (6), les quatre équations qui composent ce système (6) pourront être remplacées parles quatre suivantes : , > dy dV dV d\- ^•^ ' d.r ' dz d) ' dz » Ce théorème est bien connu, et pour l'établir, il suffit de prendre la différentielle totale de l'équation (7) où /et z sont fonctions de x et de Jo^ z-o dej-o seule. Après avoir remplacé dans celte différentielle dz^ par^o^^T'o? dz par pdx -+- gdj, et dj par sa valeur tirée de la première équation (6), il ( 602 ) faudra égaler à zéro les coefficients de dx et de dfo et l'on obtiendra deux équations qui devront être identiques en vertu des équations (6). I/ime de ces deux équations contiendra nécessairement la dérivée -—■> et l'iden- tité dont nous venons de parler, ne pourra avoir lieu que si le coefficient de -j^ s'annule. L'équation où figure cette dérivée se décompose ainsi en deux autres, et l'on obtient de cette manière les trois équations qui, avec l'équation ( 7) , constituent les deux systèmes (8) et (9). » Pour reconstruire l'équation proposée (i), il suffit évidemment d'élimi- ner ; 01 Zo>7o entre les équations (7) et (9); d'où il suit que la seule équa- tion (7) satisfait à l'équation (i), si l'on y regarde 7o et Zq comme deux constantes arbitraires; puisque les valeurs do p eX àe q que l'on en tirera dans cette hypothèse, seront les mêmes que celles obtenues dans l'hypo- thèse où j-n et Zp sont variables et assujetties à la deuxième équation (8). Cette solution particulière qui accompagne toujours une forme déterminée de l'intégrale générale, est ce que Lagrange a nommé une intégrale complète; nous allons voir dans quel cas elle peut nous donner la solution du pro- blème proposé. en fonction des quantités de l'intégrale. Pour cela, je supposerai, en vue d'abréger, que l'on ait résolu l'équation (7) par rapport à z et que l'on en ait tiré la valeur z = M, M étant une fonction donnée de jt, J,foi ^0 9"' se réduit à z^, pour jr = x^<èt j ^^ jo. Les équations (8) et (9) seront plus simplement •°) ^=^1' ;7^ + 7o^ = o, dm. rf M On peut obtenir la valeur de la différentielle totale dF du premier membre de l'équation (1), en ajoutant la différentielle de la première équation (10) et celles des équations (i i), après les avoir multipliées par des facteurs convenables X, p, v,, propres à faire disparaître dj^ et dz^. Ori a donc ^ ^ \dF = {1—- +u.-, - + V , , ] dx + [l -j- -\- p. -j—r -)- V -rr d) ( 12) { \ dx f^ ilx^ dx dy j \ dr ' dx dy d)- j \ — Idz — p.dp — vdq , ( 6o3 ) les facteurs X, ix, v devant satisfaire aux deux équations -'dU d'M ^ d' M rfj„ ^ dx dy„ dy dy„ . d M d^-M ^ d' !M dz„ ' dx dz, dy dz, 2 et, par suite, la valeur de — - sera P rf'M d-'U d'U rf^ M Z \ dx dy„ dy dz„ dx dz„ dy dy„ P ~ ~ ji[ ■" d M d' M r/M rf^M f(fj'„ f(K r/z„ rfz, dydy, Z Pour effectuer l'intégration de la différentielle — p<^J^, il n'est pas néces- saire de remplacer, dans l'expression précédente, y par sa valeur tirée de la seconde équation (lo) ; on évite effectivement cette élimination en procé- dant comme il suit : on peut écrire rf'M IdM rf^M du d'U\ , d-'A\ fdM d'M d^\ d'M\ , I (Lv H 1 a T __ é. rfr — ^0' ^^^1 \ ^'« ^-^ '^J'o '^fo ''-^ ''"'/ (i-^ '>z«vh'<,dydz„ dz, dy dzj V ~ dJsl /du d'U dU d'U dz, \dy^ dy dz, dz„ 'Ifdy^; car les termes introduits dans le numérateur de cette expression se détrui- sent mutuellement. Cela posé, en différentiant la deuxième équation (lo), savoir : /rfM\ XdFJ , dans l'hypothèse où ;■ est fonction de x seule, on trouve IdU d'U dU d'-U\ . _/dUd'M dM d' U \ , ^ \dz,d.Tdy, dy„ dxdz^j \dyi,dydz„ dz^ dy dyj ■ ' 2 au moyen de quoi l'expression précédente de — ^dx peut s'écrire _ d \oe d \oa ( 6o/i ) Comme la quantité M doit se réduire à r„ quand on fait .x = jTo, y = Vo , il est clair que -j— se réduira, dans la même hypothèse, à l'unité, et l'on aura, en intégrant l'équation (i3), (.4) -j telle est l'expression générale de l'intégrale que nous avons à considérer. M a. D'après ce résultat, l'intégrale / - dji: ne |)eut devenir infinie que si Ion attribue à la fonction y^(^) une valeur telle que la dérivée -j— de- az„ vienne nulle ou infinie, après la substitution de la valeur de y tirée de la deuxième équation (lo) ; mais il est évident que cette dernière équation de- vient alors illusoire, c'est-à-dire qu'on n'en saurait lirer pour r une valeur finie et déterminée se réduisant à j'^ pour x ^ Xg', puisque l'hypo- thèse X =Xo,J' =Jo doit, par les conditions du problème, réduire -j- à l'unité. » Mais de ce que l'équation d IM d M est impropre à fournir une valeur déterminée de y qui se réduise à >„ pour X = cXq, on doit conclure généralement, que l'hypothèse x = x^ fait disparaître j- de son premier membre, et comme d'ailleurs cette équation est satisfaite par la double hypothèse .7- z= x^, y =foi d s'ensuit qu'elle a lieu identiquement, quel que soit j\ quand on y suppose x — Xo- On voit enfin que si l'on fait x = x^ dans l'équation z — M = o, le premier membre ne contiendra pas y^, puisque sa dérivée relative à ) „ est identiquement nulle; et parce que cette équation est satisfaite quand on pose r=J"o ) z = Zo=y(jo)i ^1'^ donnera généralement Ainsi, en résumé, dans le cas que nous considérons, où les formules géné- rales (lo) deviennent illusoires, la solution du problème tel qu'il a été posé, ( 6o5 ) est donnée par l'intégrale complète qui accompagne l'intégrale générale, c'est-a-diro par la première équation (lo). » 6. Pour donner une application de l'analyse qui précède, je considé- rerai l'équalion (i 5) F = pqj — pz -f- aq = o, dans laquelle rt désigne une constante donnée; on a ici P=-^, Q==^, Pp + Qq=pqj, X + Z/J=-/J^ Y+Z<7 = o, et P aq' les équations [S) sont alors — pdx qdy dz dp dr/ aij ~ pz. "~ pqy P' o et Fou en tire sans difficidté les formules suivantes : , ,, r.(z. — ?./.) — "(■g — ^d) ^ _ z„(zo— «y.r,,) + agoi-i- — ^-o)^ ^' ' ■' "" \J(z, — q,y,y-{-y-aq„{j: — x„}'' \/(3„ — 7o/.)" -H 2rt9„(.r — .r„) aq„ qui soni, pour ce cas particulier, les intégrales générales (6). On a ensuite cette intégrale devient infinie quel que soit x, si l'on a Zo-qojo = o ou ;^ = -' c'est à-dire, îr étant une constante arbitraue. Mais en employant cette valeur de z^^, nos formules deviennent illusoires, car elles donnent, pour y et pour z, les C. R., i8t)i, ï"" Semejire. (T. LIH, ^<' 15.) "1 ( 6o6 ) valeurs qui sont indépendantes de j^. » Si l'on élimine ^0 entre les équations (i 6) pour former l'équalion 2^= M, on trouve z y (19) rih-^'^-^^o^ • \/(^-0(— o)[--^+i;(--.^o)]=M. on vérifie aisément que l'équation donne la valeur dej- fournie par la première équation (16), et qu'après la substitution de cette valeur, on a rfM ^0 — ?o7o ce qui est conforme aux résultats généraux obtenus plus haut. » Enfin, si l'on prend f[j)=^ a.)-, et, par conséquent, Zq = a ) 0, a étant une constante arbitraire, l'équation (19) devient (20) ^ V (/i~ i)(x-.ro)|^-2rui de la possibilité du fait, l'influence de cette même pression qui, maintenant en place l'acide carbonique, oppose à la silice un acide plus puissant qu'elle, et par suite la décomposition du carbonate ne peut plus s'effectuer. C'est ce que j'expliquais en i843 {Comptes reiuhis), et depuis, une expérience (6io ) faite par AI. PelzholcU, en i846, a confirmé la justesse de mon idée. Du " reste ces difficultés avaient déjà été avancées par MM. Fuchs, Schafliault et autres; mais outre ce que j'ai pu dire antérieurement, il me faut aussi men- tionner les réflexions de Berzélius, homme devant lequel je m'incline hum- blement. Je n'accepte pas les assertions des neptunistes. Ils disent que, quand on traite à chaud du calcaire avec du quartz ou autres minéraux siliceux, ceux-ci sont attaqués, parce qu'à luie haute température l'acide .silicique est plus énergique que 1 acide carbonique, tandis qu'au contraire l'on trouve dans le calcaire grenu du quartz, du feldspath, du mica, du grenat, de la paranthine, et cette association doit être, dit-on, une démons- tration irréfragable contre le point de vue plutonique. Cependant j'observe qu'à la pression ordinaire de l'atmosphère l'acide carbonique se dégage du calcaire, en vertu de sa tension, qu'il y ait silice ou non en présence, et qu'alors la base devenue libre, s'unissant à la silice, en peut séparer les autres bases plus faibles. Mais si l'acide carbonique est sans tension, il ne déplacera pas l'acide silicique; le calcaire fondra avec lui sous une forte ])ression. Dans le cas seulement où la tension de l'acide carbonique sera surmontée, l'acide silicique et les silicates se comporteront au feu avec les carbonates de la même manière que par la voie humide. » 3° Abordant enfin les quartz guttifères, je fais immédiatement remar- quer que les travaux de Brewster jetèrent un jour immense sur la question. Faisant usage du microscope, il put constater l'existence de liquides très- curieux contenus dans les fines bullosités des topazes, cymophanes, quartz et améthvstes. Ces cavités affectent des formes variées, quelquefois rami- fiées, étranglées, et il arrive qu'en vertu de leur ténuité, 80000 d'entre elles sont accumulées dans xnie lame de topaze de 4 de pouce carré. Encore en existe-t-il de plus petites. La même bulle contient souvent deux liquides non miscibles, l'un étant très-dilatable, l'autre fort peu. Le premier nage sur le second qui occupe les recoins, et quand celui-ci se trouve fixé dans l'étranglement d'une cavité oblongue, on lui voit jouer en quelque sorte le rôle d'un clapet au moment où le liquide volatil de lune des parties de la géode dans laquelle il a été échauffé tend à passer dans l'autre dont la tem- pérature n'a pas été modifiée. » Les liquides expansibles s'évaporent aux températures de 2^°, 5 à 3o", ce qui en fait des corps plus volatils que l'éther. La simple chaleur de la main suffit pour le^ faire disparaître, et pourtant le refroidissement sub.sé- quent les ramène à lein- état primitif. Ils sont environ trente-deux fois plus dilatables que l'eau. Les puissances réfringentes varient entre i,294'3 ( 6.1 ) et i,i3ii. Du reste, ces liquides sont susceptibles de se modiâer et même de se dessécher en laissant une croûte résineuse ou poreuse. » Ainsi, quand on ouvre une cavité, le liquide volalil manifeste un état d'agitation, conséquence de son évaporation; et quand ce mouvement cesse, il ne reste que des dépôts d'apparence obscure, mais transparents à une lumière plus vive et capables d'être liquéfiés par un exhaussement de la température. En outre, ces résidus sont solubles dans les acides nitrique, sulfurique et muriatique. » Les liquides non volatils s'endurcissent très-promptement à l'air en prenant une apparence résinoïde. La clialeur ne dissipe pas leurs résidus, qui d'ailleurs sont insolubles dans l'alcool, mais attaquables avec effer- vescence par les acides muriatique, nitrique et suUurique. Quelques échan- tillons laissent des globules verts, analogues à la cire et inattaquables par les mêmes acides; d'autres sont bruns. » M. Brewster rencontra dans certains cristaux une substance solide, opaque, quelquefois cristallisée. Il arrive aussi que le liquide se compose d'eau, ou bien de pétrole et de gaz; enfin, certaines parties, en apparence gazeuses, sont vertes par réflexion et rouges par transparence. » Quelques-uns de ces faits rappellent une intéressante observation de Patrin, au sujet des émeraudes vert-tendre de la montagne d'Odon-Tchelon, où elles sont associées aux topazes et au quartz noirâtre. Ces gemmes, sus- ceptibles de devenir si dures, se brisent très-facilement au sortir de leurs gites. Alors les deux faces nouvellement séparées se montrent enduites d'un liquide dont l'aspect est gras, l'odeur pénétrante, et qui, étant aussi promptement vaporisable que l'éther, laisse au bout de quelques heures la pierre dépourvue de sa fragilité ordinaire. Tout cela me semble se rap- procher singulièrement des effets attribués à ce que l'on appelle eau de carrière, mais avec l'énorme différence qui existe entre l'eau proprement dite et une substance éthérée. » Les fines gouttelettes de M. Brewster mènent directement aux cristaux guttifères, car tout se réduit à une amplification des cavités; mais il res- tait à procéder aux applications à la géologie, et H. Davy se posa la ques- tion {^nn. de Chim. et de Plijs., i823). » Partant de considérations générales sur le neptunisme et le plutonisme, il conclut qu'il est impossible de trouver beaucoup de force dans les argu- ments des wcrnériens, attendu qu'ils ont trop généralement négligé, dans leurs spéculations, les lois des attractions chimiques. Cependant les cristaux guttitères, jusqu'alors considérés comme de solides appuis de leur théorie, ( 6l2 ) pouvant se prêter à quelques éclaircissemeiils, il entreprit d'examiner les liquides et les gaz qu'ils renferment en se laissant guider par les motifs suivants : » En admettant que ces cristaux aient été formés et que les fluides qu'on y observe pénètrent dans les vacuoles à une température et à une pression à peu près égales à celles de notre atmosphère, le liquide y occupera le même espace, et le gaz, en le sup|)osant non absorhable, y existera au même degré de pression qu'au moment de leur introduction. » Au contraire, si le phénomène est survenu à une température fort supérieure à celle que possède actuellement le globe, on peut s'attendre à trouver dans la cavité un vide provenant de l'excès de contraction que (lut éprouver le liquide; ef quant aux gaz, ils doivent être maintenant très- raiéiîés. Toutefois, e;i accordant une beaucoup plus haute température à ht surface du globe, il faut aussi supposer que l'atmosphère de vapeur aqueuse avait un poids plus considérable que de nos jours. De là une condition par laquelle le volume du fluide a pu être modifié au moment de son introduc- tion dans le cristal, tous les liquides étant compressibles. Elle empêchera de tirer des expériences une conclusion précise relativement à la température que dut éprouver le cristal ; mais, abstraction faite de cette précision, on était en droit d'en attendre d'intéressants résultats. » Dès lors, voulant donner à ses opérations toute la rigueur possible, M. Davv fit forer ses cristaux avec des pointes de diamant, en travaillant d'ailleurs dans l'eau distillée, dans l'huile ou dans le mercure. Les gaz furent dégagés en introduisant des fils dans les cavités, et les liquides étaient extraits à l'aide de tubes capillaires. A l'avance, l'espace qu'ils occupaient avait été noté sur le cristal, et l'on s'assura en outre que les cavités étaient imperméables a l'air et à l'eau. <• i" Trois cristaux de quaitz de Schemnitz laissèrent le liquide extérieur se précipiter dans la cavité, et le globule gazeux éprouva une contraction qui le réduisit du sixième au dixième de son volume primitif. Dans une cavité plus spacieuse que les autres, la contraction se trouva entre six et sept fois son volume. Ce gaz parut être de l'azote pur, et le liquide propre au minéral était de l'eau presque pure ou contenant à peine des traces des sulfates alcalins. » 2" Un (piatriéine cristal, supposé de Guanaxuato, donna une très- minime quantité d'eau, qui elle-même ne produisait que des nuages à peine sensibles avec les sels d argent et le chlorure de barium. Le volume de gaz [ 6.3 ) se réduisit de o'°,oo9 à o'",ooi en diamètre, en sorte que sa raréfaction était plus grande que dans les autres cas. » 3° Dans un autrequartz, que l'on croit provenir de la province de Minas- Géraès, le liquide était encore de l'eau, mais il fut impossible de déterminer la nature du gaz. En tout cas, il était plutôt comprimé que dilaté, car au moment de sa sortie, il acquit instantanément un volume dix à douze fois plus considérable. » 4° Enfin, lui cristal de la Gardefte renfermait un liquide brun et vis- queux, d'une consistance et d'un aspect semblables à ceux de l'huile de lin. Il se figeait et devenait opaque à j 3°, 5. Le gaz de la même cavité parut être la vapeur de ce liquide. » L'eau extérieiu'e s'introduisit instantanément dans la cavité qu'elle remplit totalement. Elle devint blanche et trouble, probablement sous l'in- fluence de la substance liinleuse qui se mit à surnager. Cependant cette eau n'offrit aucun goût distinct; elle dégageait simplement une odeur analogue à celle diL naphte. D'ailleurs ce mélange aquoso-huileux se comportait à la chaleur comme une huile fixe; il n'entrait en ébullitiou qu'à une tempéra- ture élevée, et la substance enflammée donnait naissance à une fumée blanchâtre. )) De ces expériences, Davy conclut que si les cristaux de Minas-Géraès ont une origine ignée, ils doivent avoir été formés sous une pression im- mense, capable de produire une compression supérieure à la dilatation occasionnée par la chaleur. Puis, pour le quartz de la Gardette, le vide si parfait d'une cavité renfermant une substance expansible, mais peu vola- tile, le porte à déclarer qu'il peut être considéré comme étant hautement favorable à la thi'orie qui assigne aux cristaux de ce filon une origine ignée. D'un autre côté, M.Rnox, auquel on doit une importante suite d'expériences relatives aux bitumes contenus dans les minéraux et les roches, M. Knox, dis-je, déclare nettement que les résultats de Davy fournissent un argument à peu près irrésistible en faveur du système plutonique, tandis qu'auparavant les minéraux gultiferes étaient considérés comme une démonstration en faveur de la théorie aqueuse. » Naturellement, le problème des gouttes de corps volatils dut exciter mon attention pendant le cours de mes nombreuses explorations relatives aux filons. J'en trouvai fort peu qui fussent dotés des précieux échantillons sur lesquels j'ai précédemment insisté, et déjà par elle-même cette rareté est un fait capital. Une autre circonstance qui découle de mes recherches est que C. R., iSGi, 2"" Semaslre. (T. LUI, N» IS.) 8a 1 6l4 ; les filons dans lesquels je rencontrai ces objets sont liés à des émissions ré- centes, telles que celles des serpentines avec l<'urs protogines, leurs diorites et celles des granités ilvaïques, qui durent suivre de prés en établissant une sorte de raccordement avec les tracliytes. Dans ce sens les quartz guttiféres (le la Hongrie, aussi bien que ceux de la Toscane, de l'île d'Elbe et des Alpes, appartiendraient à une époque caractérisée par l'abondance des bi- tumes, si manifestes non-seulement dans les serpentines, mais encore dans les obsidiennes et leurs annexes. Cet accord est donc déjà satisfaisant par lui-même, puisqu'il permet de faire dériver le phénomène d'une cause gé- lU'rale. Toutefois il ne s'agissait pas de s'arrêter à ces présomptions, le but essentiel étant de savoir si les quartz guttiféres ont luie origine éruptive ou aqueuse Et ici doivent intervenir les observations détaillées des filons. » D'abord, à l'égard de la formation des quartz guttiféres de la Gardette dont M. Davy a si énergiquenient stipulé le caractère plutonique, je rap- pelle que le filon qui les contient a été cité comme type de rubannement et d'incrustations successives, entre lesquelles survenaient des g^issements qui en vertu de leur position conduisaient à une théorie très-complexe. Ayant à mon tour visité ce gite en 1 84 i , je puis certifier que les bandes indi- viduelles, loin d'être continues, sont bientôt interrompues en se fonrlant dans la masse des bandes voisines, de façon à ne pas permettre de voir en elles des dépôts successifs : en cela elles imitent les stylolites renfermés dans l'épaisseur de certains bancs calcaires. Enfin, les rubans de ces bancs sui- vent les mêmes errements. De là je conclus que tout se réduit aux effets de froissements et île laminage du genre de ceux dont il a été fait mention des le début. La cristallisation subséquente du quartz encore visqueux a fait le reste, et les brèches qu'il contient se sont comportées comme autant d'obstacles opposés au passage des rayures. Enfin j'observe qu'en cela je me trouve |)arfaitenient appuyé par le résuliat de Davy. » Un autre gite plus important est celui de t;am|)iglia en Toscane. L'ayant étudié à trois reprises à partir de janvier i84'? j'-ii constaté que la galène, la blende, le fer sulfuré, le cuivre pyriteux sont tricotés de la manière la plus intime avec le quartz, l'vénite et les pyroxènes fibreux. Ces minéraux forment en outre cà et là de larges sphéroïdes à zones concentriques. D'autres portions présentent les indices de rubannements qui sont la consé- quence habituelle de l'étirement des masses injectées à l'état de fusion, lùifin, connue dans jiresque tous les filons métallifères, on rencontre, au sein de celte complication, des cavités géodiques à l'intérieur desquelles se dressent quelquefois de longs prismes de quartz dont les bases sont tressées, (6,5) fibre à fibre, avec le pyroxéne radié. Ailleurs ils émaueiit des autres gangues du gîte, si bien que, faute de pouvoir distinguer quelque chose d'antérieur et de postérieur, il faut conclure que tout est ici parfaitementcontem- porain. « M. Plana fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de sa « Note sur la formation probable de la multitude des astéroïdes qui, entre Mars et Jupiter, circulent autour du Soleil, » et d'un exemplaire de son Mémoire « sur l'intégration des équations différentielles relatives au mouvement des comètes » (^oi'r au Bulletin bildiographique.) Un avertissement placé en tète de ce dernier Mémoire indique qu'il esl destiné à remplacer celui que fauteur avait présenté le a6 mai à l'Académie des Sciences de Turin, et dans lequel une erreur de transcription d'une formule empruntée à la Mé- canique céleste avait vicié certains résultats nuuiériques. M. Plateau adresse un exemplaire de la sixième série de ses « Recher- ches sur les figures d'équilibre d'une masse liquide sans pesanteur. (Voir au Bulletin bibliographique.) Dans cette nouvelle publication le savant physicien fait connaître ses expériences sur les lames liquides minces et leurs assem- blages, expériences dont plusieurs ont été reproduites sous les yeux de l'Académie dans la séance du 9 septembre. M. LE Secrétaire perpétuel présente au nom de SirRod. I. Murchison et de M. A . Geikie, une « première esquisse d'une nouvelle carte géologique de l'Ecosse, accompagnée de notes explicatives ». M. Dallas B.ACHE, récemment nommé à une place de Correspondant pour la Section de Géographie et de N.ivigation, adresse ses remercîments à l'Académie. RAPPORTS. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Rapport de la Commission des alcoomètres, composée de M\I. Chevreul, Despretz, Fremy et Pouillet rapporteur. '< La Commission chargée de préparer une réponse à la Lettre que M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics a fait à l'Académie l'honneur de lui adresser à la date du 4 octobre i858 (i), vient (i) Comptes rendus de VAcaidémie, t. XLVII, p. 544-E-xtrait de la Lettre de M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics déjà imprimé au Compte rendit^ de 82.. (6i6) vous présenter un peu tardivement son Rapport. Elle avait à consulter une foule de documents, parmi lesquels il y en a de tout récents dont elle sou- haitait avoir une entière communication, afin de ne rien omettre de ce qui pouvait l'éclairer sur ce sujet. » Dès ses premières séances, la Commission a pensé qu'elle devaitfaire un examen a[)profondi des principes sur lesquels repose la construction de l'alcoomètre centésimal de Gay-Lussac; elle s'y est décidée par un double motif : d'abord, parce qu'il s'était élevé des doutes sur la vraie densité de l'alcool lui-même, dans des j^ublications recommandables qui remontent seulement à quelques années; ensuite, parce que l'Académie ne possède, ni dans ses archives, ni dans ses publications, aucune pièce authentique sur les densités des mélanges d'eau et d'alcool dont Gay-Lussac avait fait des déterminations directes à des degrés de chaleur variés, depuis la tempéra- ture de o jusqu'à celle de 3o°. » Il fallait donc, avant tout, reprendre à nouveau la densité de l'alcool absolu, parfaitement pur, en opérant sur de telles masses et avec de telles précautions, qu'il ne pût rester de doutes dans l'esprit de persoiuie sur ce point fondamental de la question; il fallait, en second lieu, ce qui était une tâche bien autrement étendue, arriver à la certitude qu'il n'y avait aucune erreur notable, soit dans les densités de toute la série des mélanges alcooli- ques possibles adoptés parla loi de 1824, soil dans les corrections de tem- pératures qui s'y rapportent. » Pour accomplir ce travail, la Conunission a engagé son rapporteur à poursuivre les recherches qu'il avait déjà commencées dans cette direction et dont les résultats définitifs sont consignés dans le Mémoire qu'il a pré- senté à l'Académie dans sa séance du 16 mai 1 SSp, Mémoire dont ou trouve l'extrait dans le Compte rendu de cette séance et le texte dans le tome XXX de la collection des Mémoires de l'Académie des Sciences. C'est après avoir coopéré à une partie de ces recherches et après en avoir examiné et discuté l'ensemble et les détails, que la Commission déclare qu'aucun doute ne la séance du 4 octobre i858, t. XLVII, |). 544 • " Des pétitions de |)i-oduclciirs .) Voir le Rapport de Binct sur la machine de MM. Maurel et Jayet [Compte rendu de la séance du 12 février 1849!, et celui de M. Mathieu sur l'arithmométre de M. Thomas (Compte rendu de la séance du 1 i décembre i854). ( ^'9 ; à résoudre; il a voulu au contiairc construire un appareil absoluiiieiil dé- pourvu de rouages ou de mécanismes quelconques, et pouvant offru- ce- pendant quelques-uns des avantagea réalisés par les machines. J.a disposi- tion adoptée par l'auteur est ingénieuse et d'une grande simplicité; mais, hâtons-nous de le déclarer, pour opérer avec exactitude en se servant de l'arithinographe, il faut apporter un peu (\e cette allenliott profonde (juijaligut l'esprit, et à laquelle Pascal se flattait de suppléer au moyeu de sa ma- chine. » L'instrument de M. Dubois est formé de deux tablettes rectangulaires en bois, fixées l'une sur l'autre; la tablette inférieure, un peu plus longue que l'autre, suffit pour l'addition et pour la soustraction; mais la multi- plication et la division exigent en outre l'emploi de la tablette supérieure. » Dans la première tablette sont prati(|uées vingt-deux coulisses où peu- vent se mouvoir, par le moyen d'un style, autant de languettes ou petites règles qui ont à peu près la même longueur que l'instrument ; ces languettes sont divisées en dix parties égales qui ont chacune leur couleur propre, blanc, gris, etc., et sur lesquelles on lit de haut en bas les dix nombres o, 1, 2, 3, 9- » Cette disposition permet de considérer chaque languette comme ren- fermant tous les nombres de o à 99; le chiflre des dizaines n'est pas écrit, mais il est indiqué par la couleur, et il suffit, pour le connaître, de jeter les yeux sur une légende placée au milieu de l'instrument, et reprotluisant les teintes conventionnelles avec la valeur numérique relativeà chacune d'elles. Ces diverses couleurs jouent un rôle important dans l'addition et dans la soustraction exécutées au moyen de l'appareil, et c'est à raison de cette cir- constanceque M. Dubois a donnéà son instrument le nom d'arittimographe polychrome. •■ L'addition s'exécute par l'élévation successive des languettes, quelque grands que soient les nombres à ajouter; si cependant le total devait avoii plus de vingt-deux chiffres, il faudrait décomposer l'opération en plusieurs parties ; des régulateurs correspondants à chaque languette indiquent l'en- droit où il faut placer la pointe du style pour obtenir l'élévation convenable. L'arithmographe opère successivement sur les unités de chaque ordre et en négligeant absolument les retenues, qui sont données ensuite par le tableau des teintes conventionnelles. Veut-on, par exemple, additionner les nombres 598, 987, 5/ia? On inscrira le premier nombre sur l'arithmographe par l'élévation de trois languettes consécutives quelconques; on opérera ensuite ( C.o ) sur ces mêmes languettes, comme si elles étaient dans leur position primi- tive et qu'on voulût s'en servir pour inscrire le nombre987; cettedeuxième manoeuvre amènera le nombre 475 dont les trois chiffres seront sur teinte grise ; on procédera de la même manière à l'inscription du nombre 542, ce qui amènera 917. Ce résidtat est précisément celui que l'on obtiendrait en faisant l'addition d'après la règle ordinaire et en négligeant la précaution d'avoir égard aux retenues; mais le chiffre 7 apparaît sur teinte grise, ce qui indique, d'après le tableau conventionnel qu'il y a sur la somme des unités une retenue de i dizaine, il faut donc élever la languette des dizaines de i, ce qui donne 2 sur teinte roiKje; cette teinte indique une retenue de 2 centaines, on élève donc de ?. la languette des centaines qui donne i sur teinte rouge; par consécjuent il faut encore élever de 2 la languette des mille, et alors on obtient le résultat définitif 2127. Ces opérations se font assez rapidement, mais il faut y mettre beaucoup de soin, si l'on ne veut être exposé à commettre des erreurs. » La soustraction se fait d'une manière analogue; on inscrit d'abord le plus grand nombre sur la teinte grise et même sur l'une des teintes sui- vantes, si l'on a plusieurs soustractions successives à exécuter. L'abaisse- ment des languettes donne le résultat que l'on obtiendrait par la voie ordi- naire en négligeant de tenir conspte des emprunts que l'on a pu être forcé de faire; le tableau des teintes conventionnelles indique ensuite la rectifi- cation qu'il faut faire subir au nombre obtenu. La disposition de l'appareil permet aussi d'opérer par le moven des compléments et de ramener eu conséquence la soustraction à l'addition. » La tablette supérieure de l'instrument, qui se rapporte spécialement à la multiplication et à la division, porte également vingt-deux languettes mobi- les dans des coidisses, comme celles dont nous venons de parler. Chacune de ces nouvelles languettes est une table de Pylhagore où on lit de haut en bas, d'abord les dix nombres o, i, 1, 3,..., 9, puis leurs midtiples par 2, par 3, . . ., par 9. Les chiffres qui représentent les unités sur chaque languette et ceux qui représentent les dizaines sont sur des teintes diffé- rentes; mais la teinte est la même pour les chiffres à droite d'une languette et pour les chiffres à gauche de la languette suivante. » Dans la tablette où sont placées ces languettes, se trouvent pratiquées neuf rainures équidistantes marquées i, 2,3,.. ., 9; et, quand on écrit un nombre, dans la rainure marquée i , par l'élévation des languettes, les mul- tiples de ce nombre par 2,3...., 9, apparaissent en même temps sur l'in.s- ( 621 ) trumenl, chacun dans la r.tiniire qui lui est propre; il faut seulement re- marquer que, dans les diverses rainures, les deux chiffres voisins qu'on Ht sur la même teinte représentent des unités de même ordre. » Ainsi une seule manœuvre amène du même coup tous les produits par- tiels qui doivent concourir à la formation du produit de deux nombres donnés, et ou obtient ce produit au moyen de la tablette inférieure en inscrivant successivement les différenls produits partiels, comme nous l'avons indiqué. » La division d'un nombre quelconque par un nombre d'un seul cliiffre se fait d'une manière toute semblable ; on peut pousser le c;dcul du quo- tient jusqu'au vingt-deuxième chiffre et même plus loin. Il suffit effective- ment d'inscrire le dividende dans la rainure qui correspond au diviseur, et on lit le quotient dans la rainure marquée i. Veut-on, par exemple, diviser 3 par '7? On inscrira le dividende à la r.iinure marquée 7, en oliservant que deux chiffres consécutifs sur même teinte représentent des unités de même ordre ; ainsi le dividende sera écrit comme il suit 2, (8, i) (4)5) (6,3) (5,4) (9,0) (7, a) (8,1). . ., et on lira, à la rainure marquée i, le quotient de- mandé 0,4285714 • • • • » Le cas où le diviseur a plusieurs chiffres ne se résout pas aussi facile- ment. Il faut d'abord inscrire le diviseur dans la première rainure, et comme tous les multiples de ce diviseur se trouvent écrits du même coup, on cher- che le plus grand de ceux qui sont it)férieurs au dividende ; le numéro de la rainure indique le premier chiffre du quotient. Il faut ensuite retrancher du dividende le multiple du diviseur par ce chiffre, en faisant usage de la tablette inférieure ; le reste obtenu est un deuxième dividende à l'égard du- quel on procède comme on a fait pour le dividende proposé; et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on ait obtenu tous les chiffies du quotient. Celte ma- nœuvre est fort délicate et M. Dubois a cherché à s'affranchir de la difficulté qu elle présente. A cet effet il a adapté à son appareil un étui contenant un cylindre mobile sur lequel est enroulée une table des inverses de tous les nombres entiers, de 1 à 999, calculés avec sept décimales. Au moyen de cette table on ramène la division à la multiplication, lorsque le diviseur a deux ou trois chiffres. » Enfin la partie inférieure de l'appareil renferme encore dix règles qu on peut faire sortir entièrement de leurs coulisses et sur lesquelles on trouve des tables propres à faciliter le calcul des racines carrées et des racines cu- biques au moyen de l'arithmographe; mais il serait superflu d'entrer ici dans plus de détails relativement à cette partie de l'instrument. C. R., 1861, 2""^ Semestre. (T. LUI, >o IS ) 83 ( 622 ) M En résumé, sans prétendre que l'arithmographe polychrome puisse être employé avec avantage parles calculateurs, nous reconnaissons qu'il y a une idée neuve et ingénieuse dans le principe sur lequel repose la construction de cet instrument, et nous avons l'honneur de |)roposer à l'Académie de re- mercier M. Dubois de sa communication. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. SÎEMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Détennin ition graphique des rapports du choc du cœur avec les mouvements des oreillettes et des ventricules : expérience Jaile à l'aide d'un appareil enregistreur (sphvgmographe); par MM. Chacveac et Maret. (Commissaires, MM. Flourens, Rayer, Bernard.) « Plus de vingt théories ont existé dans la science relativement à l'ordre de succession des mouvements du cœur, à la cause de ses bruits normaux et aux rapports qui existent entre le choc du cœur et les mouvements de l'oreillette et du ventricule. Les dissidences sur ce sujet étaient d'autant plus regrettables qu'il est indispensable dans la pratique médicale d'être fixé sur la nature et la succession des mouvements et des bruits du cœur à l'état physiologique. » Le nombre des théories s'est bien réduit de nos jours, mais les opi- nions sont encore partagées, en France du moins, entre deux théories rivales. L'une, la plus ancienne et la plus ré[)andue, soutient que le choc du cœur se fait pendant la sjstole veutriculaire dont il est l'effet immédiat et la manifestation extérieure; l'autre attribue ce choc à la contraction de l'oreillette et le considère comme l'expression de la diastole du ventricule. L'importance de la question a soulevé des discussions nombreuses; des expériences ont été faites pour rallier l'un des partis; mais toujours après avoir vu, palpé, ausculté le cœur d'un animal dont on avait ouvert la poi- trine, chacun croyait trouver la confirmation de la théorie à laquelle il croyait à l'avance. » Puisque la contradiction existait entre des observateurs témoins d'un même fait, c'est probablement que la démonstration n'était pas suffisamment claire pour tout le monde; que l'œil ne peut pas toujours saisn- la succes- sion rapide de ces mouvements multiples qui constituent une révolution du ( 6^3 ) cœur. Une seule chose restait à faire pour mettre fin aux dissidences : c'était de fâcher d'obtenir, à l'aide d'un appareil enregistreur, sur des animaux non mutilés, la représentation pour ainsi dire autographique des mouve- ments du cœur et du choc cardiaque, de manière à ne plus rien laissera l'appréciation des sens dans la détermination des rapports de l'un avec les autres. » Lorsque l'oreillette ou le ventricule se contractent, il survient une brusque augmentation dans la pression du sang que contiennent ces cavités. Signaler à l'aide d'un instrument enregistreur ces changements dans la pres- sion nous a paru la meilleure manière de constater l'instant de la contrac- tion de l'oreillette et du ventricule. L'expérience que nous avions déjà tentée il y a deux ans, au moyen de leviers de sphygmographe mis en com- munication avec les cavités du cœur par des tubes remplis d'eau, avait échoué à cette époque à cause des résistances trop grandes que causaient l'inertie et les hottemenis d'une longue colonne liquide. Nous la reprimes dans ces temps derniers avec un succès complet en nous servant comme moyen de transmission de tubes à air, d'après le procédé de M. Buisson (i). » L'expérience fut faite sur un cheval vigoureux qui est resté pendant tout le temps debout et parfaitement calme (on observa cependant une accé- lération sensible des battements du cœur). >) Une petite boule de caoutchouc gonflée d'air fut introduite dans un espace intercostal, du côté gauche, au niveau du ventricule; elle recevait le choc développé par la pulsation cardiaque et le transmettait au moyen d'un long tube à un premier levier. » Une sonde poussée dans l'oreillette droite^ parla jugulaire, et terminée par une mince ampoule élastique pleine d'air, transmettait à un deuxième levier les impulsions développées par les systoles auriculaires. » Enfin, un troisième levier recevait les impulsions ventriculaires; il communiquait au moyen d'un long tube avec une sonde solidaire de celle de l'oreillette, mais plus longue et descendant jusque dans le ventricule. Une ampoule élastique le terminait également; un plomb adapté à son extrémité assurait sa descente. » Quand on se fut assuré que les trois leviers fonctionnaient régu- lièrement, on leur fit écrire simultanément leurs indications sur un cylindre (i) Foir la Gazette médicale de Paris, i8 mai 1861. 83.. ( r.a4 ) tournant i'ecoiiv, qui donne le tracé du choc, commence au milieu liune pulsation. Ijc commencement et la fin des pulsations suivantes sont indi- qués par une série de mnuvements d'ascension et d'abaissement de la ligne du tracé. (i) Les oreillettes dans ce tracé ont beaiiconp plus d'aniplitiule que dans les ileiix autres, ]>aiTe que, vu la faiblesse de roreillette, nous avions donné à l'appareil transmetteur une exquise sensibilité. Les dimensions des tracés ne peuvent donc nullement donner une idée de l'intensité relative des systoles de l'oreillette fX du ventricule, ils n'expriment que leurs rapports de succession. ( G25 ) M Considérons maintenant ces trois tracés dans leur ensemble, afin d'éta- hlir les rapports des mouvements de l'oreillette et du ventricule avec la pulsation cardiaque. Comme les trois tracés ont leur début sur une même verticale, il suffit d'abaisser des perpendiculaires du début des systoles de l'oreillette et du ventricule sur la ligne des chocs pour savoir laquelle des systoles coïncide avec le choc ventriculaire. M On voit alors : i" que la systole de l'oreillette débute et même finit longtemps avant le choc ventriculaire; i° que la systole du ventricule commence exactement au début du choc et finit avec lui. » Nous avons essayé de rendre la chose plus visible en reportant sin- la ligne a la durée des systoles et leur position respective, tandis que la ligne b indique la position et la durée du choc. I) Il est inutile d'insister davantage sur la signification de ces tracés, qui nous semblent démontrer d'une manière irrécusable que le choc du cœur est un eifet de la systole du ventricule, et que par conséquent il ne saurait y avoir de doute entre les deux théories rivales. Si l'erreur était possible lorsque la vue et le toucher devaient saisir les rapports de ces mouvements rapides, il n'eu saurait être de même avec des appareils qui accusent l'ap- parition de chaque mouvement avec une approximation d'un vingtième et au besoin d'un cinquantième de seconde. ^ ZOOLOGIE APPLiQuriE. — Description d'un nouveau ver à soie du c/iene (Bombyx Yama-maï) provenant du Japon; par M. F. -E. GrÉRiN'-3lÉNEViLLE. (Extrait.) (Commission des vers à soie.j « Dans sa séance du 22 février 1861 la Société d'Acclimatation a reçu de M. Duchesne d« Bellecourt, consul général de France à Jedo, avec une as- sez grande quantité de graines du ver à soie du mûrier, un petit paquet d'œufs beaucoup plus gros portant cette seule indication : l^ers sauvaqes yama-maï. Avec ce paquet il y avait un petit échantillon de soie grége pro- duite par ce ver sauvage; mais quand j'ai examiné cette belle grége, d'une couleur jaune un peu verdâtre, j'ai cru qu'il v avait eu erreur dans sa dé- signation, et qu'elle devait provenir de cocons du mûrier appartenant à la variété verdâtre que l'on connaît dans le Midi sous le nom de cocons céladon. Je lie suis revenu de mon erreur que longtemps après, en voyant le beau cocon, tissé par cette espèce, cocon jaune-verdâtre entièrement fermé, et qui res.semble tout à fait aux meilleurs cocons du ver à soie du mûrier. Ces ( 6i6 ) œufs ayant été immédiatement portés au Muséinn par M. le Président, il m'aurait été impossible de les étuilier; mais comme il désirait savoir s'ils appartenaient à une espèce connue, il m'en a envoyé huit ou dix que j'ai comparés aux œufs des vers à soie du chêne déjà publiés par moi {,B. Pcrnyi et M/litla), Bévue zoolocjique, i855, p. 292, pi. G), et j'ai i)u répondre que ces œufs me semblaient appartenir à une espèce voisine des deux précé- dentes, ce qui pouvait faire espérer que les chenilles mangeraient peut-être aussi les feuilles des chênes. » C'est le i5 mars que ces œufs ont commencé à donner de jeunes vers au Jardin des Plantes, et c'est d'après de fausses indications que j'ai dit, dans la Revue de Zoologie (avril 1861, p. 188);, qu'ils étaient éclos en même temps que les miens, car ceux-ci, conservés à une température moins éle- vée, n'ont donné leurs premières chenilles que le 2 avril. Au Jardin des Plantes et chez moi, les premiers vers ont péri, ne voulant accepter aucun des nombreux végétaux qui leur furent olferts. A cette époque, les chênes ne montraient encore, à Paris, aucun signe de végétation, et l'on était me- nacé de voie mourir de faim tous les sujets qui éclosaient journellement. Enfin un jeune chêne des serres du Muséum, le (2uerciis cuspidata^ ayant donné quelques bourgeons, on en nourrit ces vers jusqu'à l'arrivée de feuilles demandées à Toulon et à Hyères, et l'on a pu alimenter ainsi les nouveau-nés jusqu'à l'époque où le développement des chênes [Quercus pedunculata et caslaneijolia) a permis de se passer des envois de feuilles. » C'est dans sa séance du 3 mai 1861 que j'ai annoncé à la Société d'Acclimatation la naissance de quelques chenilles sorties des huit à dix œufs qui m'avaient élé envoyés pour savoir le nom de l'espèce à laquelle ils appartenaient, et dès ce moment j'annonçais que la comparaison de ces larves avec les figures inédites que j'avais faites antérieurement des che- nilles du ver à soie du chêne provenant du Rengale [B. Mj'Iittn), m'avait fait reconnaître que 1 es|)èce japonaise était différente et j)eut-ètre nouvelle; et comme une étude précise et vraiment zoologique des premiers états d'une espèce peut l'i doit conduire à des résultats certains, j'ai pu, sans at- tendre la fui de l'éducation de cette unique chenille, déclarer dès le mois d'avril [Bcvtie de ZooL, 1861, p. 191, et Comptes rendus, i3 mai 1861) que le papillon à naître appartiendrait à luie nouvelle espèce à laquelle je donnai le nom de Bouibyx Yamn-mài, en la classant entre les B. Mylilla et Pernyi, mais plus près du dernier, avec lequel il a le plus de points de contact dans son état parfait. » La femelle que j'ai obtenue ne pouvait, dans aucun cas, être fécondée ( r.a7 ) par les mâles qu'on aurait pu espérer de l'éducation du Jardin des Plantes. En effet, les quarante chenilles qui restaient à cet établissement quand il en a été montré à la Société d'Acclimatation, le 17 mai 1861, ont fait leurs quatre cocons beaucoup plus tôt (avant le lojuin), tandis que la mienne, élevée dans de meilleures conditions hygiéniques, presque en plein air, n'a fait le sien que le 5 juillet. Il est évident que si les chrysalides n'étaient pas mortes dans ces cocons du Muséum, If^s pnpillons seraient éclos aussi beaucoup plus tôt et n'auraient pu attendre un mois l'apparition de ma fe- melle pour la féconder. Du reste, et en admettant que ces quatre cocons, restes d'une éducation détruite par la maladie, aient encore donné leurs papillons, on ne pouvait espérer, avec un si petit nombre de sujets, l'appa- rition presque simultanée de deux individus de sexes différents, condition de simultanéité rigoureusement nécessaire, ainsi que je l'ai dit [Revue de Zoologie, 1861, p. 273), à la fécondation, puisque l'on sait qu'un papillon éclos à quelques jours de distance d'un autre est un vieillard pour celui-ci et qu'il est repoussé par lui avec obstination. w L'éducation du sujet qui fait l'objet de ce Mémoire a duré près de trois mois, ou 82 jours, ainsi répartis entre les cinq âges de la chenille : Premier âge. — Naissance le i5 avril; sommeil le 26; réveil ou première mue le 3o. Total . 16 jours. Deuxième âge. — Sommeil le 10 mai; réveil le \^. Total i4 Troisième âge. — Sommeil le 22; réveil le n5. Total 11 Quatrième âge. — Sommeil le 6ju in ; réveil le 1 1 . Total 17 Cinquième âge. — Commencement du rocon le 5 juillet. Total 24 Total (les cinq âges 82 jours. Depuis la formation du cocon jusqu'à l'éclosion du papillon, le 25 août. . 5i Total (environ 4 mois et demi) i33 jours. » Cette vie prolongée de la chenille montre bien que cette espèce n'a qu'une génération par année, ce qui la rend éminemment propre à être cidtivée sous notre climat de l'Europe tcdipérée. L'éclosion du papillon .5i jours après la formation du cocon, et la ponte immédiate des œufs en autoiune, montrent que cette espèce se comporte complètement comme le ver à soie du mûrier, et que ses œufs ne peuvent éclore qu'au printemps suivant, ce qui permet de les garder tout l'hiver et de les faire voyager pen- dant six mois au moins. » ( 628 ) MÉMOIRES PRÉSE^TÉS PHYSIQUE DU GLOBE. — De ta connexion entre les phénomènes méléorolofjiques et tes variations du magnétisme terrestre; remarques de M. Bro^n à C occasion d'une Note du Y*. Secchi, imprimée au Compie rendu du G mai 1861. (Commissaires, MM. Pouillet, Desprelz, Duperrey.) « Quoiqu'il n'y ait point eu encore d'examen sérieux publié sur ce sujet, je l'ai étudié quand j'ai discuté les observations faites sous ma direction à rObservatoire de Makersloun en Ecosse. S'il eût existé quelque relation un peu marquée entre les variations magnétiques et météorologiques, je m'en serais aperçu immédiatement. Je fis alors, en effet, une discussion spéciale pour déterminer si les variations de la température extérieure avaient eu quelque effet sur la portion de l'aimant bifilaire et j'arrivai à la conclusion qu'il n'y en avait pas (i). Cette conclusion est de quelque importance dans cette question; car il paraîtrait, d'après la discussion des observations ro- maines, que l'intensité horizontale du magnétisme terrestre s'accroît quand le vent du nord souffle et que le baromètre monte, tandis que cette inten- sité diminue si le vent est du sud ou que le baromètre tombe. On sait que ces deux derniers phénomènes sont liés l'un à l'autre et à une température croissante, tandis que les deux premiers sont liés à une diminution de tem- pérature. » Si les variations dues aux vents avaient été petites, j'aurais considéré cette dernière liaison comme une explication de toute la discussion, sur- tout en raison de ce que le coefficient de la température indiqué pour le bifilaire romain (yvôVoÔ ^^ '^ composante horizontale) est moins de la moitié du coefficient moyen des bifilaires. Des observations qui n'ont pas été corrigées ou qui ont été corrigées d'une manière insuffisante pour les effets de la température, auraient donné des résultats qui auraient parfaite- ment ressemblé à ceux qu'on a tirés des observations de Rome. » Il paraît cependant que les variations d'intensité sont trop grandes pour pouvoir s'expliquer par une erreur de cette espèce, et mes propres études qui donnaient des conclusions négatives, et que je discontinuai pour cette- raison, quelque claires qu'elles fussent pour moi, ne pouvaient être accep- (1) Trnnsartions ofthc Royal Society of Edhihurgh, vol, XVIII, Introduction. ( 629 ) tées par d'autres en présence de résultats opposés aussi positifs que ceux delà Note du directeur de l'observatoire du Collège Romain. J'ai donc en- trepris une discussion spéciale des observations du bifilaire et de l'anémo- mètre faites à Makerstoun d'heure en heure (i844)- On trouvera ces observations dans les Transactions de la Société Royale et Édimbounj , volume XVIII. J ai comparé la moyenne de la force horizontale de chaque jour avec la moyenne des quatorze jours qui précèdent et des quatorze jours qui suivent, et la différence [plus si la moyenne du jour était plus grande, minus si elle était plus petite) était considérée comme indépen- dante des variations annuelles et séculaires. Je donne ici un résumé des ré- sultats, d'abord pour le nombre des jours pour lesquels la différence était positive, et pour lesquels elle était négative. Afin de faciliter la comparai- son, les nombres du R. P. Secchi sont placés en regard des miens. Bifilaire Rome ^. , Bifilaire Makerstoun. Uirection du vent , à Makerstoun. -t- — 1644. Jours. Jours. Sud 39 39 Est 3o 161 Nord 27 ~ 29! Ouest 63 4- 49 Direction du vent haut bas à Rome. ou montant. ou descendant 1860. Jours. Jours. Sud 20 81 Est 9 22 Nord . . . . "9 •7 Ouest . . . 42 21 » On verra qu'à Makerstoun, quand le vent est au sud, il y a autant de jours avec le bifilaire haut qu'avec le bifilaire bas; on arrive à peu près aux mêmes conclusions pour le vent du nord; en ce qui concerne les autres vents, le bifilaire est le plus souvent au-dessus de la moyenne; le résultat pour le vent d'ouest s'accorde avec le résultat du bifilaire romain ; mais il est loin d'en être de même pour le vent d'est. Il est donc évident que les ré- sultats des observations du Collège Romain ont un caractère toutà fait local. » Les jours de grande et de petite différence ayant le même f)oids dans le tableau qui précède, il vaudra mieux considérer les moyennes des différences positives et négatives pour chaque vent. Ces différences en dix-millièmes de la composante horizontale sont indiquées dans le tableau ci-après ; Direction du vent Moyenne journalière à Makerstoun ; 1844. ^_ ou — de la moyenne mensuelle. Sud — 0,87 Est _H 0,88 Nord _ 0,43 Ouest 4- 0,28 C. R., 1861, 2""= Semeitre. (T. LUI, N» IS.). 84 (63o) » Ces résultats n'ont point de rapport avec ceux du P. Secchi, et les quantités indiquées sont plus petites qu'une division du bifilaire romain. Mais il y a pourtant un résultat, et j'ai cru devoir l'examiner plus soigneu- sement, afin de déterminer jusqu'à quel point il peut être accidentel. J'ai fait cet examen en divisant la discussion en deux parties, l'une pour les vents faibles (force moyenne au-dessous d'un cinquième de livre par pied carré de siuface^ l'autre pour les vents forts (un cinquième de livre et au- dessus). Je trouve pour les venls/rt(6/es du nord, et aussi pour ceux du sud, le bifilaire au-dessous de la moyenne dans le plus grand nombre de jours, tandis qu'il se trouve au-dessus de la moyenne pour les mêmes vents /ort5. Je trouve aussi que les vents faibles du sud et de l'ouest ont la différence moyenne négative, tandis que pour les mêmes vents forts elle est positive. » Ces résultats me paraissent assez concluants quant à ce qui se passait à Makerstoun; cependant, à en juger d'après les nombres si différents et si distincts du P. Secchi, on pourrait être induit à croire qu'il existe des lois locales et que le vent du nord fait accroître l'intensité à Rome, tandis qu'il la fait diminuer à Makerstoun quand il est faible, et qu'il n'y a aucun effet quand il est fort. Mes recherches sur l'intensité horizontale feront voir qu'une hypothèse semblable ne peut reposer siu' aucune base sé- rieuse. » J'ai fait voir, dans un Mémoire imprimé récemment, qu'à peu d'excep- tions près, lorsque l'intensité moyenne diminue ou augmente sur un point quelconque de la surface de la terre, elle diminue ou augmente à peu près de la même quantité sur tous les autres points. Ainsi la terre agit comme un aimant que l'on rend un peu plus fort ou un peu plus faible : l'accroisse- ment ou la diminution sur un point quelconque étant à peu près propor- tionnel à la force sur ce point. Ce fait est complètement opposé à une hypothèse qui attribuerait ces variations à un phénomène tout à fait local. » Comme il n'y a pas eu d'observations faites à Rome en même. temps que celles qui se faisaient à Makerstoun, j'ai été obligé de choisir une autre station pour démontrer l'exactitude de cette conclusion; j'ai choisi Sin- gapore, près de l'équateur (lat. \° i5'lN., long. 6''/|5"'0. de Greenwich), car les vents de Makerstoun doivent nécessairement avoir moins de rap- ports avec ceux de Singapore qu'avec ceux de Rome. Ayant donc discuté les observations du bifilaire à Singapore, faites en i844» sinndtanément avec celles de Makerstoun, relativement aux vents qui y soufflaient dans la même année, j'ai trouvé les résultats suivants : ( 63i ) Bifilaire Singapore, i3/|:j. Direction du vont ». .■ — -, à Makerstoun, i844- + — '» Jours. Jours. Sud 34 ; 43 ; Est 28 17 J Nord 2g 2g Ouest 61 { 5i « Si l'on compare ces nombres avec ceux que j'ai déjà donnés pour Makerstoun, il sera évident que ce sont à peu près les mêmes; la différence des nombres pour le vent du sud étant due surtout aux jours où le bifilaire variait peu de la moyenne. Il paraît donc que le résultat trouvé pour Makerstoun était tout à fait indépendant des vents, puisqu'on trouve le même résidtat du bifilaire à Singapore. » La discussion pour Singapore était divisée en deux parties comme pour Makerstoun ; je ne donne pas ici les détails, mais les résultats pour le nom- bre des jours ressemblaient à peu près à ceux de Makerstoun, sauf l'excep- tion déjà indiquée. Quand cependant on considère la différence moyenne, on la trouve moindre à Singapore qu'à Makerstoun, les effets des grandes perturbations étant moindres à la lafitude la plus basse. On verra que j'ai indiqué la vraie cause de cette variation, si on retranche de la discussion les trois jours dans lesquels la différence a été la plus grande en 1844 (c'est-à-dire mars 29, avril i 7, novembre 22 ), ce qui peut se faire avec d'au- tant moins d'inconvénients qu'il n'y avait eu de changements de direction dans le vent, qui soufflait entre le sud et l'ouest, ni durant ces jours-là ni pendant ceux qui les avaient précédés et suivis. » Pour les deux directions indiquées ci-dessus, voici quelles sont les quantités à Makerstoun et à Singapore : Vents faibles. Vcms forts. Venls de toutes forces. Direcliimdu vent " — — ■— . — — ^- i, . ^ à Makerstoun. Makerstoun. Singapore. Makerstoun. Singapore. Makerstoun. Singapore. Sud .... — 0,7g — o,63 — 0,02 — 0,01 — o,4o — 0,82 Ouest — 0,46 — 0,26 H- 0,34 + 0,23 + 0,10 -+- 0,07 » Si l'on réfléchit que la plus forte quantité dans les résidtats finals ( — 0,40) peut se produire par une variation de o,oH (8 centièmes) d'un degré centigrade dans la température de l'aimant, on verra, 1° que l'effet du vent à Makerstoun doit être excessivement petit, même à supposer que les quantités réstdtant de la discussion soient dues aux vents; 2° que ces 84.. ( 632 ) petites variations mêmes ne sont pas dues aux vents à Makerstoun, puisque le biBlaire à Singapore donne les mêmes résultats; 3° que, en faisant une discussion pour un argument quelconque, on doit trouver à peu près par- tout le même résultat; 4" qi'6 'es observations de Makerstoun et de Sin- gapore, sur lesquelles repose cette discussion, ont été parfaitement corrigées pour les effets de la température, car sans cela il n'y aurait pas eu de res- semblance entre les résultats. I) Je ne devrais pas terminer cette Note sans remarquer que le R. P. Secchi a conclu que les perturbations magnétiques font prévoir le temps; il a en effet donné des nombres qui paraissent prouver que les per- turbations étaient plus fréquentes en i86o quand le vent soufflait du sud à Rome. Quand on se souvient que les perturbations magnétiques se font sen- tir partout simultanément, la liaison avec le vent du sud à Rome pourrait paraître extraordinaire ; mais il y a ici trois choses à considérer : i" la défi- nition d'une perturbation magnétique ; 2° le nombre de jours de l'année où le vent souffle du sud; et 3° (et c'est la considération la plus impor- tante) j'ai démontré, dasis les discussions des observations de Makerstoun, que la perturbation magnétique était la plus forte vers les équinoxes. Comme chaque endroit a un vent qui prévaut à ces époques-là, les discussions don- neraient des résultats différents pour chaque station. Ainsi à Makerstoun, en i844i les vents du sud-ouest soufflaient aux époques de la plus grande perturbation; à Rome, c'étaient peut-être les vents du sud comme en 1860, et à Singapore les vents de l'ouest. » MÉCANIQUE. — Recherches théoriques sur les effets mécaniques de t'injecteur automoteur de M. Giffard; par M. H. Résal. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Poncelet, Lamé, Clapeyron.) « Dans le Mémoire que j'ai l'iionneur de soumettre à l'Académie, je donne la théorie complète des effets mécaniques que présente l'injecteur automoteur de M. Giffard. Cette question a été traitée par plusieurs auteurs qui tous ont été arrêtés par une indétermination dans le calcul des incon- nues du problème, indétermination qui a été restreinte par quelques-uns d'entre eux, en fixant des limites aux éléments principaux dont dépend le fonctionnement de ra|)pareil. » Vers le mois de novembre iS5g, avant qu'aucun Mémoire eût paru sur ce sujet, j'avais établi les équations fondamentales données jusqu'à ce ( 633 ) jour, notamment l'équation relative à l'échange des quantités de mouve- ment, modifiée par l'influence des pressions d'amont et d'aval que les auteurs précités ont négligée. On sait, en effet, que lorsqu'il se produit un changement brusque de vitesse dans le mouvement d'un fluide, il en résulte une réduction de pression comparable à la vitesse perdue, et dont il faut tenir compte. Le terme que j'ai ajouté peut dans certains cas doubler la vitesse théorique de la gerbe lancée dans le récepteur divergent. » J'ai fait disparaître l'indétermination dont je viens de parler, en intro- duisant dans l'équation des forces vives, en dehors de la perte- de travail due à la collision de l'eau et de la vapeur, le travail qu'il faut dépenser pour condenser une vapeur surchauffée relativement à sa pression. Les résultats auxquels je suis parvenu, s'accordent d'une manière très-satis- faisante avec ceux de cinquante expériences que j'ai exécutées avec la collaboration de M. Minary, sur un appareil spécial qui représente le principe de l'injecteur, mais qui en diffère par certaines dispositions parti- cidières propres à arriver à une plus grande exactitude. J'ai placé à la fin de mon travail la relation de ces expériences, dans lesquelles on a fait varier la température de l'eau d'alimentation de io° en io°, entre 20* et 5o°, ainsi que le débouché annulaire de l'eau. Nous avons même exécuté une série d'expériences en employant de l'eau à la température de i5°; de plus nous avons trouvé 0,97 pour le coefficient de dépense relatif au dé- bouché ainiulaire compris entre les deux ajutages coniques. » J'ai donné une théorie nouvelle de l'introduction de la gerbe dans le récepteur divergent, en tenant compte du rapport qui descend quelquefois à-^ de la densité de la gerbe à celle de l'eau; c'est ainsi que j'ai pu expli- quer certains faits de l'expérience qui tournaient au paradoxe, lorsqu'on admettait que la gerbe était réellement liquide, tandis qu'elle ne constitue qu'un assemblage de globules séparés les uns des autres par des intervalles comparables à leurs propres dimensions. » Enfin la détermination du maximum de hauteur de la colonne d'aspi- ration ne présente aucune difficulté. » Les formules que j'ai établies permettent de faire le projet d'un injec- teur devant alimenter une chaudière d'une surface de chauffe déterminée, fonctionnant sous une pression maximum donnée. Le tout se réduit à ré- soudre une équation du troisième degré, et à vérifier si la racine positive moyenne satisfait à une condition qui résulte de la nature de la quesfion. et qui doit être remplie pour que l'appareil puisse fonctionner. » ( 634 ) CHIMIE. — Notice sur la coinposition et tes propriétés de quelques cinnamates et nitrociimamales ; par M. E. Kopp. (Extrait par railleur.) (Commissaires, MM. Pelouze, Payen, de Senarmoiit.) n Les cinnamales, dont un certain nombre a déjà été examiné par M. TIerzog, ont été préparés avec de l'acide cinnamiqiie, retiré du styrax liquide. Ceux à base alcaline sont très-sokibles dans l'eau; mais, à l'excep- tion du cinnamate ammonique, ils sont peu solubles dans des solutions alcalines concentrées : ceux à base alcalino-terreuse sont peu solubles à froid, plus solubles à chaud; ceux à base terreuse sont insolubles, mais partiellement décomjjosables par l'eau bouillante; ceux à base métallique sont presque insolubles même dans l'eau bouillante, mais l'addition d'une petite quantité d'acide acétique facilite généralement leur solubilité. » Cinnamate de potasse, C" H' KO*. Trés-soluble, difficilement cristalli- sable en lamelles nacrées groupées en mamelons; dissous dans une solution bouillante et assez concentrée de potasse caustique, il cristallise facilement en belles paillettes nacrées anhydres. » Cinnamate de soude, C"H' NaO*. Très-soluble, grimpant, cristallise en croiîtes surmontées de houppes de petites aiguilles blanches ou en verrues compactes. Dissous dans la soude caustique faible, il cristallise eu belles aiguilles renfermant i équivalent d'eau de cristallisation. Dans la soude caustique concentrée le sel est presque insoluble à froid et s'y dépose sous forme de globules durs, jaunâtres, à structure rayonnée et anhydres. .- Cinnamate ammonique, C'^ii^ O" , H' N. Très-soluble, cristallisant en pail- lettesou petites aiguilles. Parl'évaporation à l'air, de l'ammoniaquese dégage. » Cintnmale de chaux, C* HC' a O' -t- 3aq. Cristallise en belles aiguilles blanches, brillantes, formées de lames minces nacrées, présentant des pa- rallélogrammes presque rectangulaires. Abandonné à l'air, il perd i équiva- lent d'eau et les 2 autres équivalents à i5o°. ), Cinnamate barpique, C Mi' Ba O" + 2 aq. Lames transparentes, nacrées, très-larges et de forme irrégiilière. Devient anhydre à i4o". Distillé avec un excès d'hydrate de baryte, fournit du cinnamène C" H' presque pur. » Cinnamate stronsique, C" H' Sr O' +4aq. Sel récemment cristallisé, il se présente sous forme d'aiguilles blanches, nacrées, presque opaques, compo- sées de prismes très-petits. Il est beaucoup plus soluble à chaud qu'à froid. Il perd 2 équivalents d'eau lorsqu'il est exposé à l'air sec, et devient anhydre à 140". ( 635 ) » Cinnnmale magnésique , C'H'MgO^ + 3aq. Sel cristallisé à froid, en petites aiguilles blanches, qui se ternissent proinptement à Tair. Le sel dé- posé d'une solution bouillante est C'*H'MgO' + 2aq, et se présente sous forme d'aiguilles brillantes, groupées en houppes formées par la superposi- tion de petites lames allongées, très-minces et d'un aspect nacré. Il Ibnd vers 200° et devient anhydre. » Cinnamate manganeux, C" H' MnN' + aaq. Précipité blanc-jaunâtre cristallin, qui cristallise dans de l'eau bouillante aiguisée d'acide acétique en paillettes jaunâtres, brillantes et embriquées les unes sur les autres. » Cinnainale zincique, C'*H' Zn O* + aaq. Précipité blanc; repris par l'eau bouillante, cristallise en aiguilles prismatiques, brillantes, transpa- rentes, qui se groupent quelquefois sons forme de champignon. » Cinnamate cuivrigne, C'^H'' CnO* -h .tCu O, Ho. Le précipité obtenu par double décomposition, d'un bleu un peu verdâtre, est un sel basique très-hydraté. Chauffé, il perd du bleu et se décompose ensuite en fournissant de l'acide cinnamique, du cinnamène et un dépôt charbonneux de enivre métallique. » Cinnamate plombigne , C'H^PbO*. Précipité blanc, qu'on peut aussi obtenir eu lames aplaties ou allongées en aiguilles et en petits grains dtu's et arrondis. » Cinnamate argentiqiie, G'*H'AgO*. Précipité blanc ou bien aiguilles soyeuses, nacrées, constituées par de petites lamelles allongées, qui pré- sentent souvent des bifurcations. i> Cinnamène, C'°H*. Le cinnamène est non-seulement isomère, mais complètement identique avec lestyrol. En effet, le cinîiamènepur peut être transformé en métacinnamène parfaitement solide, transparent et possédant toutes les propriétés du métastyrol, non-seulement en le maintenant assez longtemps à une température voisine de l'ébuUition, mais cette curieuse transformation s'opère également à la longue à la température ordinaire et d'une manière toute spontanée. » Cette propriété, jointe au pouvoir réfringent très-considérable du mé- tacinnamène, permettrait peut-être d'utiliser avantageusement le cinnamène, pour en remplir des lentilles ou des prismes creux en cristal. " Nilrocinnamates. L'acide nitrocinnamique, quoique étant nu acide très- faible, forme cependant des sels neutres et décompose les carbonates alca- lins. Les nitrocinnamates alcalins sont très-solubles, les autres sont peu so- lubles ou insolubles; ils déflagrent lorsqu'on les chauffe brusquement, surtout ceux de potasse et de soude. ( 636 ) » Nitrocinnamnte dépotasse, C'H* ( NO*) KO*. Très-soluble, cristallise par l'évaporation spontanée en groupes mamelonnés. Par la solution dans une lessive caustique bouillante, il cristallise en cristaux prismatiques. Le sel lie soude ressemble au sel potassique. )) Le sel ammonique perd tout son ammoniaque par l'évaporation à sic- cité : sa solution ne précipite pas celle des sels de chaux, de strontiane et de magnésie lorsqu'elles sont étendues, mais bien lorsqu'elles sont con- centrées. .. Nitrocinnamate tiaijtique, C" H* (NO')BaO* + 3aq. Par le refroidisse- ment d'une solution bouillante il cristallise en cristaux aciculaires jaunâtres et groupés en étoiles. » Nitrocinnamate stronsique, C" H* (NO*) SrO' + 5aq. Peut être obtenu en petits cristaux jaunâtres groupés en mamelons, assez solubles dans l'eau froide. » Nitrocinnamate calcique, C'*H*(?JO*) CaO* + 3aq. Petits grains agglo- mérés, blancs-jaunâtres, d'apparence cristalline. .. Nitrocinnamate magnésiqiie, C* H° (NO*) MgO' + 6aq. 'Cristallise en verrues, d'un blanc jaunâtre, assez facilement solubles dans l'eau, surtout à chaud. 1) Nitrocinnamate mercurique, C" H* (NO*) HgO*. Préparé par double décomposition de solutions bouillantes de sublimé corrosif et d'un nitro- cinnamate alcalin, il se présente sous forme d'un précipité brunâtre, inhydre. Les eaux mères laissent déposer par le refroidissement une masse cristalline, formée de houppes arborescentes, très-légères et très-volumi- neuses, qui constituent un sel double dont la formule est Gt Hg 4- aCH" (NO*) HgO* ^ 3aq. .. Nitrocinnamate argentique, C* H" (NO^) AgO'. Précipité blanc jau- nâtre, insoluble, qui_, chauffé avec précaution, se décompose sans projection li'argent. » Nitrocinnamate cuivrique. Précipité bleu-verdâtre, qui, desséché à l'air, devient d'une couleur plus foncée. Mélangé de sable pour modérer la dé- coniposition et soumis à la distillation sèche, il fournit de l'acide ben- zoïque, du cinnamène nitrique, ayant l'odeur d'essence de cannelle Q^e^■t (NO*) et un peu de nitrobenzine. ,, Nitrocinnamate méthylique, C^^H^NO» = C* H« ^NO*) (C" N») O*. Cet éther se prépare en chauffant à une température voisine de l'ébullition de l'acide nitrocinnamique avec de l'esprit additionné d'acide sulfurique en ( 63; ) petite quantité ou saturé de gaz chlorhytlrique. Dans les deux cas le mé- lange s'épaissit d'abord, puisse fluidifie de nouveau. Finalement on obtient une liqueur brune dont l'étlier se sépare par le refroidissement en masse cristalline. On l'exprime et on le purifie par des recristallisations dans l'al- cool, l.e nitrocinnamate métbylique pur cristallise en aiguilles blanches, déliées, assez allongées, peu solubles dans l'alcool et l'élher froids, n'ayant que peu d'odeur et de saveur. Il fond à i6i°etbout vers 281° à 286". Fondu, il constitue un liquide incolore, qui par le refroidissement se prend en masse cristalline. Vers 200" environ i\ commence à se sublimer en pail- lettes cristallines et miroitantes. » Sous l'influence d'iuie solution alcoolique de sulfbydrate ammoniaque, l'éther se dissout; la solution devient rouge, puis brune, et en chauffant il se dépose une abondante cristallisation de soufre. » CHIMIE. — Action exercée par le perchlorure de phosphore sur phisieurs éléments chimiques; par M. Ern. Baudrimont. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Pelouze, Fremy.) « De l'ensemble des recherches exposées dans mon Mémoire, on peut déduire les généralités suivantes : » 1° Les éléments chimiques désignés sous le nom de métalloïdes exer- cent sur le perchlorure de phosphore ime action bien plus variée que ne le font les métaux, dont la manière d'agir est beaucoup plus uniforme. » 2° L'oxygène, en donnant naissance à du chloroxyde de phosphore, offre un cas remarquable de substitution de ce gaz au chlore. » y Le soufre et le sélénium n'agissent pas de la même manière. Le pre- mier donne des combinaisons entre PCP et S'Cl. Le deuxième produit net- tement du protochlorure de phosphore et du protochlorure de sélénium Se^Cl, libres tous deux. De plus, le sélénium ne fournit pas de chlorosélé- niure de phosphore PCl'Se*. Mais on peut obtenir une combinaison de PCI* avec le perchlorure de sélénium SeCl^. » 4° L'iode réagit sur PCl' en donnant du protochlorure d'iode ICI, qui se combine avec l'excès de PCP pour former le composé PCP, ICI. » 5° Les métaux, quand on les fait réagir par simple mélange, à une température de i3o°à i4o° (point de volatilisation de PCP), donnent nais- sance à du protochlorure de phosphore et à des chlorures métalliques, qui C. R., 1S61, 2'"': Semenre. (T. LUI, «» 13.) 85 ( 638 ) se combinent, pour la plupart, avec l'excès de PCP, pour doiiiier des chlo- rures doubles, tels sont ceux d'aluminium, de fer, d'étain, de bismuth, de platine, et peut-être de zinc et de cuivre. » 6" Si le métal est porté au rouge, la réaction est plus avancée, la dé- chloruration plus profonde, et l'on obtient du phosphore libre. Il peut même arriver que celui-ci se combine avec le métal eu excès : c'est ce qui a heu pour le sodium et pour le zinc, qui donnent des phosphures métal- liques. Il faut remarquer que l'hydrogène se comporte comme ces deux métaux. » 7° Quand le phosphore devient libre, c'est aux dépens du protochlo- rure de phosphore PCl% qui prend naissance dans la première phase de la réaction, et qui est ensuite décomposé, ainsi qu'on le voit pour l'aluminium qui même opère cette réduction lorsqu'on le chauffe simplement mélangé à du PCP. » 8° L'or et le platine sont attaqués par le perchlorure de phosphore. Ce dernier métal l'est surtout avec la plus grande facilité. » 9° De tous les métaux, l'antimoine est celui qui réagit le plus facile- ment sur PCP. » io° Dans toutes ces réactions, ou peut considérer l'action du perchlo- rure de phosphore comme celle qu'exercerait du chlore fortement con- densé. Cette action est même singulièrement facilitée par la tendance que jjrésente PCP à s'unir avec la plupart des chlorures auxquels il a donné naissance. » Tels sout les faits généraux qui paraissent résulter de cette étude. « PHYSIQUE DU GLOBE. — Trépidations du sol à Nice; extrait d'une Lettre de M. Prost à M. Elie de Beaumont. (Commissaires précédemment nommés : MM. Élie de Beaumont, de Verneuil.) K Je vous envoie, plus tardivement que je ne l'aurais souhaité, l'extrait de mon journal des trépidations du sol à Nice din-ant l'année i86i. » Janvier : i5, i6, t'y. " Février : 5, 7. » Mars : 8, 9, tremblement de terre à Vinlimille, à Milan; i/J, "5, iti (très-intense), tremblement de terre à Rive-de-Gier ; 18, 19, .>o, 11, 22, -23 (très-intense), tremblement de terre à Mendoza; 28, 29, 3o. ( G39 ) » Avril : 5, 6, 7, 20, ar, 22 (tremblement de terre en C/islille). » Mai : 2,3, 10, 11, tremblement de terre à Pérouse; 16, 17, 18, ^5, 26, 28, 9(), 3o. » Juin : 1,2, 3, 4, 5, 6. » Les trépidations qui ont eu lieu du 18 mars au 23 ont donné lieu à des observations très-intéressantes : d'abord elles ont été très-intenses, et je m'attendais à apprendre qu'il y avait eu de fortes secousses à Brou se ou à Constantinople, ayant remarqué que c'est de là que nous viennent nos plus fortes trépidations; mais on a appris que le terrible tremblement de terre de Mendoza avait eu lieu le 20 au soir. Il s'est passé, en outre, ce jour-là et le jour précédent un fait tres-curieux. Les becs de gaz qui éclairent la salle de lecture du cercle auquel j'appartiens sont recouverts par des petites cloches fumivores en métal suspendues au haut d'un coude que forment les deux montants en fer de la suspension. Ces deux petites cloches, pen- dant les journées. du [9 et du 20, n'ont cessé d'être agitées, et lune d'elles de battre contre l'un des montants à la grande surprise des assistants, ce qui prouve en passant que, comme il y avait lieu de le penser, les trépida- tions observées depuis si longtemps s'étendent à tout le sol de la ville de Nice. » Comme rapprochement curieux, je veux encore citer une Lettre pu- bliée dans un journal anglais dont je vais joindre la traduction. Cette Lettre a été écrite par un horloger français établi à Buénos-Ayres; elle y a été pu- bliée le 22, et la nouvelle de l'affreux événement n'est arrivée à Buénos- Ayres que le 28 ou le 29 mars. En voici un extrait : o Si vous pensez que le fait suivant, qui a été noté dans mon magasin rue » Pérou, 69, puisse être utile à la science, vous pouvez le publier. Dans la « soirée du 20, vers 9 heures, plusieurs personnes étaient chez moi ; une » d'elles, de la même profession que moi, me fit remarquer que le pendule » dune horloge dont le mouvement était cependant arrêté, était agité dun )) petit mouvement irrégulier, ce à quoi je ne fis pas grande attention ; mais » laiiiéme personne, regardant mon récjtdaleur dont la face est tournée vers » l'est, me dit que le pendule du régulateur qui oscille du nord au sud et » qui pèse environ trente livres, oscillait d'une manière très-extraordinaire , » l'arc décrit par fosciliation dépassant 8 degrés, tandis que dans les oscil- )) lations habituelles il ne dépassait pas 2 degrés et demi. Notre surprise » fut grande, et ne sachant pas la cause de ces oscillations soudaines qui » pouvaient atteindre et briser la ca.se de verre, je m'empressai de les ar- » ré ter. 85.. ( 64o ) » Nous tournâmes alors notre attention vers plus de vingt-cinq horloges » dont le mouvement était arrêté et dont cependant les pendules étaient » tous agités d'un mouvement irrégulier et inexplicable. » Très-surpris de ce phénomène, j'allai observer le baromètre et lo iher- » momètre qui n'indiquèrent aucun changement. Je sortis poin- examuicr » le ciel, qui était clair et serein. Le jour suivant, j'appris que deux régula- » leurs, d'autres magasins sous le même parallèle que moi, c'est-à-dire os- u cillant du nord au sud, avaient éprouvé le même phénomène. » M Ces trépidations ne sont donc pas limitées à Nice, et pendant mon séjour à Vichy j'ai eu quelques raisons de penser qu'il y en a eu quelques- unes liées à un tremblement de terre des Antilles. Il serait bien curieux et bien important de pouvoir constater où elles se font sentir, et quelle est la nature du sol dans ces lieux. On pourrait en tirer des déductions intéres- santes sur ce qui peut se passer à des profondeurs où l'on ne pénétrera jamais. » OPTIQUE. — Noie sur les déviations du plan de potarisnlion des couleurs résul- tantes dans une lame de quartz perpendiculaire à l'axe et traversé par un faisceau de lumière blanche ; par M. H. Soleil. (Commissaires, MM. Biot, Babinet.) « Tous les ouvrages de physique donnent les déviations qu'éprouve un rayon de lumière homogène de telle ou telle couleur ; mais on ne parle pas de la lumière blanche, et cependant c'est une expérience que tout le monde fait, lorsque l'on possède un quartz perpendiculaire, que de regarder la suc- cession des teintes. » Je savais depuis longues années que M. Biot a donné 24" comme dévia- tion de la teinte violette par millimètre de quartz. » A différentes époques j'ai cherché, mais sans succès, à mesurer la rota- tion des autres couleurs, à l'exception du rouge, pour lequel j'ai trouvé 3o" par millimètre. Dernièrement ayant repris ce travail, j'ai observé sur un grand nombre de placjues et en répétant plusieurs fois l'expérience; cette fois j'ai pu établir la marche pour les six couleurs suivantes : rouge, orangé, jaune, vert, bleu et violet. Quant à l'indigo, je ne le considère que comme du bleu foncé; et comme il n'a été recoiuiu que trois couleurs fondamentales, le rouge, le jaune et le bleu, qui ont pour complémcnis respectifs le vert, le (G4i ) violet et l'orangé, et comme l'indigo n'y trouve pas sa place, c'est pourquoi je ne me suis pas occupé de lui. Le violet, comme je l'ai dit plus haut, .M. Biot l'a décrit comme donnant ilf par millimètre. Il suffit donc, [)oiu trouver sa rotation, de multiplier 24° ou i44o' par l'épaisseur de la plaque. Pour le jaune il faut opérer de la même manière que pour le violet, en ajou- tant go" au produit. » Quant au rouge, il en est de même que pour le violet en remplaçant 24" par 3o° ou 1800'. Il faut également pour le vert comme pour le jaune ajouter 90° au produit de 3o° multipliés par l'épaisseur. Quant aux deux autres couleurs, au lieu de suivre une marche proportionnelle à l'épaisseur, elles suivent une marche progressive qui est croissante pour le bleu dont le premier terme est i 5° et la raison 5o' et que l'on peut calculer par la for- mule suivante : Rj = 900' X E + E- X 5o'. » Pour la teinte orangée, la progression est décroissante ; son premier terme est 40° et sa raison 5o' ; sa formule est R„ = 2400' X E — E^ X 5o'. » Ees appareils de polarisation étant généralement divisés de 0° à 1 80", il faudra à chaque opération retrancher autant de fois 180° qu'ils seront con- tenus au produit; car une plaque de 6 millimètres donne son rouge à 180"^ et par là ce rouge se voit à 0°. Comme une plaque de 9 millimètres donne son vert à SGo", lequel vert se voit également à 0°, il faut donc pour le pre- mier retrancher 180°, et pour le second retrancher deux fois 180° ou 360", ce qui ramène également à 0°. « M. Rouget adresse une Note concernant un appareil de son invention, qu'il désigne sous le nom de quart de cercle multipticaleiir. « Le but que je me suis proposé d'atteindre, dit M. Rouget, c'est la lecture sur le timbre de l'instrument des multiples successifs de l'angle observé sans nouveau poin- tage sur les objets qui déterminent l'angle ou Icsous-tendent. Je donne dans ma Note la démonstration géométrique du procédé qui s'y trouve décrit plus loin. )) dette Note est renvoyée à l'examen d une Commission composée de MM. Despretz, Fizeau. (G/ia ) M. Dit viGXAi- adresse diversdocnments desrinésà prouver le peu de foude- ment d'iuie réclamation de priorité élevée par M. Fan de Bruno à l'occasion de ses comnuinications sur un appareil de sou invention, le rcri-rènle. ''Renvoi aiix Commissaires déjà nommés : V,M. Serres, Andral, Combes. i CORRESPOIVDAIVCE. M. leDirecteiirdesDoiaxesetdes Contributions indirectes adresse pour la Bibliothèque de l'Institut un exemplaire du Tableau des marchandises dénommées au tarif général des douanes de France, indiquant les droits dont elles sont passibles, aux termes des lois et décrets en vipueur. M. LE SECRETAIRE PERPÉTUEL présente, au nom de l'auteur M. le profes- seur Costa Sayn, un opuscide écrit en italien, des « Recherches critiques concernant la distribution de l'électricité statique sur les conducteurs ... (Renvoi à l'examen de M. Becquerel, avec invitation d'en faire l'objet d'un Rapport verbal.) M. LE Secrétaire perpétuel signale encore parmi les pièces imprimées de la Correspondance un « Rapport sur les comparaisons faites à Paris en 1839 et 1860 de plusieurs kilogrammes en platine et en laiton avec le pro- totype en platine des Archives impériales, par MM. Regnaidt, Morin et Brix. » Ce Rapport, qui comprend des études sur les diverses circonstances qui peuvent influer sur lexactitucle des pesées, est publié à Berlin par ordr./ du gouvernement prussien. <■ M. MiLXE Edwards place sous les yeux de l'Académie une série de fort beaux dessins inédits faisant partie d'un travail sur les Poissons fossiles du Monte-Boica par M. le professeur Molin, de Padoue. Ce gisement est depuis longtemps célèbre et a donné lieu à des recherches tres-imporlanles ; dans ces dernières années, M. Agassiz a publié sur les richesses ichthyologiques qui s'y trouvent des observations précieuses; mais ou voit par les dessins de M. Molin qu'il reste encore bien des découvertes à y faire. En effet, l'Atlas déposé sur le bureau de l'Académie contient des figures représentant deux nouveaux genres voisins des Raies, deux nouvelles espèces i\n genre Raie proprement dit, un nouveau genre de la famille des Requins, un nouveau ( 643 ) genre voisin des Anguilles, une nouvelle espèce de Platin.v, une nouvelle espèce de Ramphosus, etc. M. MilnèE-Iwards termine cette communication en exprimant le désir de voir ce grand travail mis promptement à la dispo- silioii du public par la voie de la presse. » Remarqws de M. Valenciennes. ( 645 ) c'est-à-dire dans le développement de log(i — t)-'' . Donc évidemment la série totale sera le coefficient de t" dans le développement de g" '°bK'- ')''], c'est-à-dire de t" dans i — 1 1 » En prenant « = i , on voit que la valeur est toujours l'unité pour toute valeur de n, ce qui est le théorème de Cauchy. En prenant w = — /, i étant un nombre entier quelconque |)lus petit que n, on trouve la valein- zéro. Pour le cas de w = — i , cette remarque avait déjà été faite par M. Cayley, dans le Philosophical Magazine (mars 1861). En prenant w = -t on trouve pour la valeui' de la série — '■ — y-^ » ce qui peut se déduire aussi [)ar la méthode des arrangements, en se servant du théorème que le nombre des substitutions de an lettres qui peuvent être représentées par des égales d'un rang exclusivement pair est [i .3.5,.. (2 n — 1)]-, théorème que je crois être nouveau, mais qui est intimement lié au théorème célèbre de M, Cayley sur la valeur des déterminants dits gauches. •' Voici une dernière observation que je fais sur le théorème général. On remarquera que l'exposant de &) (a + j3 -f-... + X) est le nombre des parties dans la partition de n, représentée par a répétitions de a, j3de^,..., X de / : je nommerai donc a-h^-hy-h...-+-'k \' indice de cette partition, et je dis qu'étant donné le nombre de ces indices, disons f (nombre qu'on peut trouver pour une valeur quelconque de n par le théorème très-bien connu d'Euler sur les partitions indéfinies), on peut faii'e dépendre les valeurs de ces i> indices de la solution d'un système de a/x équations algébriques à a|j, inconnues. Car pour une valeur quelconque de w on connaîtra par le théorème du texte la valeur de — H h... + — 5 où /, , '2,.,., ?V seront les indices cherchés, et f/,, (/a,..., 7 des quantités inconnues, mais indépen- dantes (le w. En substituant pour oj successivement 00, w", w',.. , w^'' et en écrivant &)'>■ == I^, on aura a p. équations de la forme I* T* I* A" prenant toutes les valeurs de i jusqu'à ifx. On peut donc former une équation dont dépendrai la valeur de chacune des quantités I,, Ij,..., I^, et conséquemment de leurs logarithmes /,, />,... ^ ;>, les |u. indices de la partition indéfinie de n. » C. R., 1861, 2"ie Semestre. (T. LUI, N" IS:} 86 ( 646 ) MÉTÉOROLOGIE. — Sur itu coup lie foudre qui a frnppé le télégraphe électrique entre Moiiléliinarl et Lyon ; extrait d'une Lettre de M. Sacc à M. Élic de iieaumoiit. « Lyon, 10 septembre iSGi. » Ce m.iliii, j"ai quilté Marseille avec le convoi exjîress de lo heures; l'air était lourd et chaud; il avait tonné et j)lu pendant la nuit. Bientôt le ciel .s'éclaircit, et un soleil radieux nous éclaira. A partir d'Orange, de gros nuages nous apparurent sur les Alpes, et les sourds grondements du ton- nerre annonçaient l'approche d'un violent orage. Une pluie battante nous assaillit un peu avant Monlélimart, dont les collines se couvrirent de nuages noirs d'où jaillissaient des éclairs jaunes tellement continus, que les détona- tions qui les suivaient aussitôt auraient pu faire croire à une canonnade d'artillerie légère ; deux fois je vis la foudre tomber verticalement en terre à moins de cent pas du convoi qui ralentit sa marche au delà de la ville. Nous nous trouvions au sein du nuage électrique et, comprenant l'imminence du danger, je ne perdais pas de vue les sept fds du télégraphe électrique; tout à coup, et vers 3*" So™ de l'après-midi, notre wagon est ébranlé par une violente secousse, je reçois à la joue droite comme un fort coup de vent, lui sifflement aigu fait lever tous les voyageurs en sursaut, et j'aperçois, en nu me temps que j'enlcnds une détonation sèche comme un coup de pis- tolet, un globe de feu rouge, gros con)mc le poing, qui, glissant sur le fil supérieur, descend sur les six autres, qu'il entraîne à terre. Le poteau placé ])lus loin avait été frappé au tiers supérieur de sa hauteur; il était brisé en éclats, comme si une explosion avait eu lieu à cet endroit dans son intérieur, et la partie brisée pendait sur celle qui est resiée debout, retenant les sept fds du côté de Lyon intacts en apparence. Chose étrange, // m'a semblé quv les sept siqiports en porcelaine des fils adhéraient encore à la partie brisée ; est-ce possiblePTâchez, je vous en jjrie, d'obtenir de l'Administration des Té- légraphes ce poteau frappé par la foudre ; il pourrait fouinir d'intéressantes observations sur sou mode d'action. Ce fait prouve une fois de plus quelle tendance a la foudre à siuvre les fils télégraphiques, et, par conséquent, cond^ien il est daiigeieux de les approcher, n.on-seidement des poudrières, mais bien aussi de tous les édifices privés et publics; il me semble donc urgent de les éloigner des gares des chemins de i\v, dans les magasins des- quels ils peuvent allumer d'épouvantables incendies. » Je suis bien iuqiatu'ul d'apprendre si le télégraphiste de Montélimart n'a pas été atteint par la foudre cpii suivait les fils du côté de la ville ; j'espère ( 647 ) encore qu il aura échappé au danger, parce que les fils sont tombés à terre j Dieu veuille que je ne me trompe pas dans mes prévisions. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Comparaison de la maiclie de ta température dans l'air et dans le sol à i mètres de profondeur; par M. A. Poitriav. (Deuxième Note.) M Résumé des observations faites à l'École impériale d'Agriculture de la Saulsaie pendant cinq années consécutives, de [856 à 1860 : Comparaison des températures moyennes annuelles. A Pair (9 h. du iiialiii). Dans 1.^ sol {1 mèlres). DifTërences. o " " , , 1836. 9'74 '2,42 2,bb. 1837. 10,57 '='^4 2,07 1838. J0,09 . 12,77 2,68 1859. 11,37 '3,83 2,46 1800. 9,3o 12,29 2^99 Moyennes... 10,21 '2,79 2,58 Comparaison des températures moyennes suivant les saisons. Air. Sol. Diffcrences. Hiver i°4o 8° 76 +7,36 Printemps 9,72 9,67 — o,o5 Été 19,55 17,28 — 2,27 Automne 10, 35 16,29 +5,94 Comparaison des températures extrêmes. MAXIMA Dans l'air. Dans le sol. Différences, o o " 1856. 34,8 (i3 août) 19,30 (26 août) i5,5o 185". 35,3 (20 août) ? ? 1858. 34,7 (16 juin) 18,64 (24 août) '^^'O^ 1859. 35,9 (8 août) 22, o5 (25 août) i3,85 1860. 3i, 9 (16 juillet) 19,00 (Fin août) 12,90 Moyennes... 34,5 19, 7^ «4,58 8G.. ( 648 ) Mil (IHA Dans l'air Dai 15 le sol. DilTérences. 1856. 0 — 11,3 (i4 et 20 déc.) p ? 1857. — 11,1 ( 3 décembre ) 5"47 (3 mars) 16,57 1858. — io,i (29 janvier) 6,19 (6 février) 16,29 185t>. — 8,2 (11 janvier) 6,60 (5 février) 4,80 ISfiO . s .. — 20,0 (20 décembre 5,79 6,01 ( 1 mars ) 25,79 Moyenne — I2,l4 18, 36 Darib l'air. Dans If sol. Différences. Moyennes des nia.vinia extrêmes , . . 34 0 ,5o 0 '9'75 u loyennes des miniraa extrêmes . . — 12 ,'4 6,01 u Différences totales. 46,64 '3,74 32", 90 » Conséquences. — De ces observations faites pendant cinq années consé- cutives sur la température du sol à 1 mètres de profondeur et comparées à celles de l'air, il résulte : » i" Que la température moyenne dans l'air ;iyant été de 10", ai, celle dans le sol a atteint 1 2", 79. Différence en faveur du sol, 2°, 68. » 2" Que la température moyenne du sol est plus élevée que celle de l'air en hiver et en automne; qu'elle est moins élevée eu été de a" environ, et qu'au printemps les tempéialures moyennes du sol et de l'air sont sensible- ment égales. )) 3" Que dans l'air la moyenne des maxima extrêmes ayant été de 34'*î5, celle dans le sol a iitteint 19°, 76; différence pour l'air, i4°,5B. D'autre part, la moyenne des miniina extrêmes d.uis l'air ayant été de — 12°, 14, dans le sol cette moyenne n'est point descendue au-dessous de -f- 6°. » 4" Que, tandis que dans l'air la moyenne des différences totales entre les maxima et les minima extrêmes s'est élevée à ^6", 64, dans le sol cette moyenne n'a été que de i3",74, ce qui correspond à un écart de 32°, 90 en plus pour l'air. » 5" Que la température de l'air s'étant abaissée jusqu'à —20", comme en 1860, dans le sol le minimum n'a pas dépassé + 5°, 47- » 6° Que, tandis que dans l'air le maximum de température se produit ordinairement en juillet ou en août, le minimum en décembre ou janvier, dans le sol le maximum correspond toujours à la fin d'août; quant au minimum, c'est en février ou dans les premiers jours de mars qu'il a lieu. ( 649 ) >■ 7° Que la marche de la température dans le sol à 2 mètres de proton- deur peut se résumer ainsi : » Tandis que la température moyenne de l'air commence ordinairement à s'abaisser vers la fin de juillet, dans le sol au contraire la chaleur continue à s'accumuler dans les couches supérieures sous l'influence de la radiation solaire trés-intense, et à se propager dans les couches inférieures jusqu'à la fin d'août. A partir de cette époque, les couches supérieures commençant à perdre par voie de rayonnement plus de calorique qu'elles n'en reçoivent. le flux de chaleur change alors de direction, le calorique se transmet de bas en haut pour aller se perdre dans l'air, et ce mouvement ascensionnel, continu jusqu'en février, est d'autant plus rapide que la température exté- rieure est plus basse, c'est-à-dire que l'hiver est plus long et plus rigoureux. » Enfin, versie milieu de février ou le commencement de mars les couches supérieures recommencent à s'échauffer sous l'influence des rayons solaires dont la direction est devenue moins oblique, les couches souterraines ulté- rieures cèdent de moins en moins de calorique aux couches supérieures, elles finissent au contraire par en recevoir et entrent alors dans la période de réchauffement qui se prolonge jusqu'à la fin d'août. » Dans une prochaine communication, nous aurons l'honneur de pré- senter à l'Académie les résultats de nouvelles observations faites sur la température du sol, à des profondeurs de l\o centimètres, a5 centimètres, i5 centimètres, qui sont celles atteintes par le plus grand nombre des végétaux. » GÉOLOGIK. — Des (jouîtes ci eau fossiles des i^rés bigarrés de Plombier es- les- Bains [département des f^osges); par M. Marcei. de Serres. " La plupart des géologues ont rapporté à des gouttes de pluie des em- preintes en relief ou en creux que l'on observe sur des roches de diverses natures et de localités différentes. Ils ont été d'autant plus portés à regarder ces globules comme produits par une pareille cause, que de semblables corps arrondis se sont présentés à eux après des pluies violentes sur les cendres très fines du Vésuve, ou sur les sables mobiles des bords des mers (i). » Quant aux gouttes d'eau qui sont le sujet de cette Noie et qui sont ge- (i) Les empreintes produites sur les sables par les pluies durent parfois plusieurs iours lorsque les sables ne les dérangent pas et n'en troublent pas l'harmonie. ( 65o ) Deralemeiit plus grandes que celles qui ont été décrites, elles proviennent (les grés bigarrés des environs de Plombièt es-les-Bains, dans le département des Vosges. Ces gouttes de pluie y ont été découvertes par MM. deBreton- niere, de Dijon, qui ont eu l'obligeance de nous en adresser des échantillons et de nous fournir des renseignements sur les circonstances de leur gisement. I.a grosseur de ces gouttes, ainsi que la profondeur de leurs globules ou leur saillie, semble indiquer qu'elles sont tombées sur les grès bigarrés, où ou les observe lorsque ces grès étaient encore dans un certain état de mollesse ])arliculier et presque à l'état de sable. On le suppose avec d'autant plus de raison, que des pluies violentes produisent, dans certaines circonstances, des globules semblables à ceux des environs de Plombières, lorsqu'elles tombent sur les sables mobiles des bords de la Méditerranée. Elles opèrent sur les molécules sablonneuses un écartement sensible, qui rend leur dé- pression plus considérable, et sur certaines pointes leur saillie plus grande. en faisant refluer partiellement les molécules de sable. » Ij'échantillon que nous avons fait figurer, et sur lequel on aperçoit des globules arrondis et creux et d'autres en partie saillants, offrait en outre des traces plus rares de pas que l'on a rapportés à de grands Batraciens. On a également rencontré dans les mêmes grès bigarrés des déjections ou des fèces de reptiles ou de tout autre quadrupède d'assez grandes dimensions. Ces fèces sont elles-mêmes transformées en grès, tout à fait analogues à la roche'dans laquelle elles sont disséminées. Malheureusement on n'a pas pu parvenir <à en trouver la contre-épreuve. " Les traces de gouttes d'eau existent dans une assez grande étendue, et dans une carrière de grès bigarré en exploitation dans le voisinage de la route de Plombières, au val d'Ajol. Elles se renouvellent à bien des reprises différentes dans un grand nombre de couches. Ea plus élevée de ces cou- ches est recouverte par de nombreux bancs de grès, dont l'épaisseur est d'environ une vingtaine de mètres. » Ces empreintes sont en assez grand nombre dans la localité où MM. de Bretonnière les ont observées, et l'échantillon qui eu a été figuré n'en est pas plus chargé que tout autre pris au hasard. Quant à leurs dimensions, elles sont assez variables, et dilTèrent des plus grandes aux plus petites, comme I est à 3 centimètres environ. Enfin, ce qui est digne de remarque, ces em- preintes arrondies, qu'elles soient grandes ou petites, ont toujours les mêmes figures et la même apparence. Il n'en est |)as cependant de même de leur profondeur, qui elle-même est encore assez variable, quoique ces globides soient assez généralement circonscrits par un rebord ou un bourrelet sail- (65. ) lant. Ces traces circulaires, quelque grande que soit la distance horizontale qui sépare les diverses localités où on les observe, ont été considérées par- tout comme des effets de pluie des temps géologiques, dont la violence devait être d'autant plus grande, que la quantité d'eau était pour lors plus consi- dérable. On est étonné qu'une cause aussiextraordinaire que celle-ci le parait au premier aperçu, soit veiuic dans l'esprit de tous ceux qui se sont occupés de ce phénomène et en ont vu les effets. M On pourrait bien supposer c[ue ces empreintes ont été produites par des corps organisés, de l'ordre des Zoophytes; mais il faudrait pouvoir les rapporter à un genre ou tout au moins à une famille quelconque et déter- minée. C'est précisément ce que l'on ne peut pas faire quant aux globules arrondis, bordés par un bourrelet saillant, circonstance qui en détermine la forme d'une manière précise. 1) On observe du reste avec les gouttes d'eau des apparences de corps saillants et flexueux que l'on a assimilés à des vers, en raison de leur figure et parce cpie les mêmes apparences se représentent souvent lors des pluies actuelles, tout comme elles se sont produites pendant les averses de l'an- cien monde. « Du reste, les globules rapportés à des gouttes d'eau, qu'ils soient sail- lants ou creux, ne paraissent pas dus à des gouttes d'eau de volumes très- différents : ce que l'on pourrait pourtant supposer d'après la diversité de leur grosseur et do leurs formes. Leurs irrégularités dépendent plutôt, à ce qu'il semble, de l'état solide ou ])ulvérulent du sol sur lequel les pluies sont tombées, el, en un mot, de la nature physique de ce même sol. » On a bien objecté que si des gouttes d'eau avaient produit ces em- preintes, les nouvelles qui seraient survenues auraient probablement détruit les premières; mais les faits que nous avons cités et ceux que nous iourni- raient au besoin les sables marins, prouvent qu'il est loin d'en être toujours auisi. L'échantillon que nous avons fait figurer le prouve également; il montre en effet qts'une goutte nouvelle élaiit survenue sur vuie ancienne, il eu est lésulté deux empreintes aussi distinctes l'une que l'autre; en effet, toutes deux sont entourées d'un boiu-relel saillant. Les mêmes marques de gouttes d'eau, que M. P.uckland a observées dans les grès bigarrés de l'An- gleterre, se sont présentées à lui dans plusieurs circonstances différentes. Les unes lui ont paru avoir été formées sous l'influence de pluies calmes et tranquilles. Les autres, larges et profondes, semblent avoir été opérées par des pluies d'ori-.ge formées assez généralement par de grosses gouttes, caractère que présentent les averses de ce genre. Enfin lor.-;qt!e les marques ^ ( 652 ) arrondies des pluies fossiles ont une direction ou un sens oblique, cette cir- constance indique probablement que l'eau qui les a occasionnées n'a pas dû tomber d'une manière perpendiculaire, mais qu'elle a été précipitée obliquement par suite de la force et de la violence du vent. Comme ces diverses conditions se présentent souvent dans la nature et particulière- ment dans diverses localités de l'Angleterre, elles peuvent être considérées comme une preuve de la réalité de la cause à laquelle on a attribué ce singulier phénomène. Ainsi signalées par l't'nsemble des caractères que nous venons d'énumérer, ces marques de gouttes d'eau ont été recon- nues comme telles par la pluj);nt des observateurs, parmi lesquels nous citerons MM. Buckland, Wart, Élie deBeaumont, Lyell, Jules et Charles de Breton nière. » Les marques des gouttes d'eau, dont nous venons de donner uni- idée, se trouvent dans les deux hémisphères, elles le caractérisent les uns aussi bien que les autres. Il est maintenant intéressant de s'assurer s'il pleut beaucoup dans les localités où elles ont été observées, ou du moins si les |)hiies n'y sont pas plus fréquentes et plus abondantes dans les parties qu'elles occupent, (jue dans la |)lupart des points environnants des mêmes régions. Quoi qu'il en soit, ces empreintes ont été signalées dans l'hémisphère austral, particulièrement dans la vallée de Connecticut de l'Amérique du Nord, elles ne se sont pas bornées à un seul lieu de cette partie de l'Amé- rique, mais on les observe dans plusieurs autres localités. i> C'est dans différentes parties de l'Angleterre qu'on a trouvé pour la première fois des marques de pluie de l'ancien monde. Les premières ont été observées à Shrewbury par M. Wart; plus tard le même géologue en a rencontré à Grimshill, dans le comté de Shrop, toujours en Angleterre. » Enfin tout récemment MM. de Bretonniere ont recueilli, ainsi que nous 1 avons déjà dit, de nouvelles preuves de l'effet des eaux des temps géolo- giques sur les roches des environs de Plombières. Ces marques ont été ob- servées pour la première, fois en France sur diverses variétés des grès bigar- rés, caractérisées par des nuances diverses. Les mêmes naturalistes que nous avons déjà cités, MiNI. de Bretonniere, de Dijon, ont vu le lendemain d'un join- i Ce phénomène s'est du reste produit à des époques géologiques très- ( 653 ) diverses. En effet les empreintes que M. Lyell a signalées dans la vallée de Connecticut ont été rencontrées dans des schistes verts appartenant à l'épo- que carbonifère. Celles observées en Angleterre et en France l'ont été, ainsi que nousl'avonsfail observer, dans les grés bigarrés. Ces grès appartiennent, ainsi qu'on le sait, à l'époque secondaire inférieure ou aux formations tria- siques. » CHIMIE. — Mémoire sur une nouvelle classe de sels de fer et sur la nature hexatomique duferricum; par M. Schecrer-Kestner. '( Les sels qui font l'objet de ces recherches ont été obtenus, soit en faisant agir un ou plusieurs acides monoatomiques ou hydracides sur l'hy- drate ferrique, et faisant intervenir le temps et la ch^ileur; soit en oxydant un sel ferreux additionné d'acides différents du sien, par l'acide azotique. La seconde méthode n'a pu être appliquée que dans certains cas, lors- qu il s'agissait d'obtenir lui sel ferrique diacide, contenant pour un atome de fer au moins autant de molécules de l'acide constituant le sel ferreux qu'il s'en trouvait dans ce dernier sel, mais ce mode de préparation est le plus prompt. Il fournit tout de suite des dissolutions concentrées qui cristal- lisent parle simple refroidissement des liqueurs. Les sels ferreux ne fournis- sent pas tous des composés analogues; ceux qui produisent un précipité lorsqu'on les oxyde par l'acide azotique, fournissent seuls des seis diacides; les autres se transforment dans ce cas en sels basiques solubles que les acides monoatomiques, même faibles, transforment en sels neutres. Enfin un troisième moyen de préparation consiste à faire agir les acides sur des sels basiques de fer. )- L'action des différents acides sur l'hydrate ferrique est généralement lente ; il faut plusieurs jours pour que les corps mis en présence entrent en combinaison ; une température de -+- 4o° centigrades favorise cette combi- naison ; mais cette température ne doit pas être dépassée, parce que les dissolutions obtenues ainsi se décomposent rapidement lorsqu'elles sont ex- posées à l'action de la chaleur. On obtient ainsi des liqueurs brunes qui, évaporées dans le vide, sont susceptibles de cristalliser; les cristaux obtenus sont composés de prismes rhomboïdaux ( droits ou obliques) fort solubles dans l'eau, et en toutes proportions dans l'alcool. Par leur ébullition avec l'eau, ils se décomposent en hydrate ferrique pur qui se dépose et en acides libres qui se dégagent. Leur mode de décomposition est donc différent de C. K., liiCj, 2™= Semestre. (T. LUI, N" 13.) 87 ( 654 ) celui des azotates ferriques, qui, dans les mêmes circonstauces, produisent des sels plus basiques. M M. Wurtz, comparant les composés ferriques aux dérivés allyliques, avait regardé le ferricum (Fe = 56) comme triatomique (i); mais il modifia sa manière de voir, lorsque les belles recherches de MM. Sainte-Claire De- ville et Troost eurent établi la véritable condensation du chlorure ferrique (a) et considéra le ferricum (Fe"= i 12) comme hexatomique. Les présentes recherches confirment cette manière de voir. » I. TelracètndidzotalefcrrUiue. — Ce sel se présente sous forme de fines aiguilles d'un rouge de sang (prismes rhomboidaux obliques) qui atteignent souvent un centimètre de longueur. Il se forme lorsqu'on fait agir sur l'hy- drate ferrique un mélange en proportions convenables d'acides acétique et azotique, ou bien en oxydant de l'acétate ferreux par l'acide azotique. o Sa composition est exprimée parla formule (3) Fe"" 1 (G'H'Ô)" 0«-f-6H'a. (Azô*)" ) Ce sel se forme de la manière suivante : i2fe( Le poids atomique du ferricum étant Fe = t la, la composition des sels basiques de ce métal ne peut pas s'exprimer par Fe*0»AzO=' + Fe-0'HO — Fe=0'Az0'-f-2Fe'0^H0; Fe'O^ AzO"* + 3Fe^0'H0, . . . . " M. Wurtz a démontré au moyen des composés polyétliyléniques que les radicaux polyatomiques oui la propriété de s'accumuler dans une seide et même combinaison. M En comparant les composés ferriques aux composés éthyléniques de MM. Wurtz et Lourenço, on voit qu'ils peuvent être exprimés de la manière suivante : i 3Fe" I Fe'0'AzO» + Fe^O'HO=: (AzO^)" 0'% ( hO Triazolale triferrique. ( ôFe"' j Fe^O'. AzO« + aFe^O^HO = ) (AzG^)'* 'O", I W \ Télrazotaie hexaferriquo. ( 4Fe" j Fe'O'AzO" + 3Fe^0'H0 = ) (Azô^)'MO'% niazolale lolraicrrique. Fe'0'SO' + Fe^O»HO(Soubeirari). ;ë(0'p'0", I H' \ Disnlfalc hesaferriqiifi. / 3Fe" I Fe=0=SO' + FVO'HO (Berzclius). ) (SQ')" 'o'*. j_H*^J SuH'ate IrifeiTiqn? . » Dans son Mémoire sur les oxydes métalliques représentes par les for- ( 658 j amies générales Mt»H«ô' et Mt'H'ô', M. Lavroff avait écrit certains sels ferriqiies basiques Fc*AcH'0', mais dans plusieurs analyses d'azotates et de sulfates basiques la quantité d'eau trouvée ne satisfait pas à la formule ci-dessus, tandis qu'elle cor- respond aux formules générales suivantes : 3Mt*3AcH»0'», 4Mt*2AcH»ô", 6Mt'4AcH'ô". » CHIMIE. — Sur l'acide sitlfariijite monochloré; par M. A. Rosexstiehl. « Avant vainement cherché à préparer l'acide chloromanganique par le procédé indiqué par Wœhler pour la préparation de l'acide chlorochro- mique, je fus amené à essayer l'action de l'acide sulfurique anhydre sur le sel marin. Ce sont là en effet les agents chlorurants employés par Wœhler. J'espérais obtenir S0"C1 de Regnault, et pensais que c'était le corps qui, en réagissant sur un chromate, fournissait CrO' Cl. Cependant j'avais compté sans la bibasicité de l'acide sulfurique. » Voici comment je finis par conduire l'expérience : L'acide sulfurique anhydre était produit par l'ébullition de l'acide de Nordhausen; il se con- densait dans une cornue servant de récipient, entourée déglace et dont la tubulure pouvait être fermée par un bouchon en verre. Quand la cornue était suffisamment pleine, j'y projetais du chlorure de sodium récemment fondu, réduit en poudre, et je l'exposais à une douce chaleur pour fondre l'acide anhvdre. Si avec ce dernier il avait passé un peu d'acide hydraté, il s'accomplissait déjà à froid une réaction qui développait assez de chaleur pour fondre l'acide anhydre mieux que ne l'aurait fait une chaleur artifi- cielle. Cette |)remière réaction calmée, jedistillais en poussant le feu jusqu'à complète fusion du résidu. Le li(juide distillé était abondant. Pour le dé- barrasser des dernières traces d'acide sulfurique anhydre, une rectification sur du sel marin fondu suffisait. Ainsi purifié, il fut soumis à l'analyse, pesé dans une ampoule et décomposé par l'eau dans inie hante éprouvette, pour éviter la projection do l'ampoule hors de l'eau. » L'acide sulfurique et le chlore furent dosés par la méthode ordi- (659) naire : Calculé Trouvé pour la formule S'O'Cl. Soufre 29^80 '^9ill Chlore 33, 27 3^,92 » La densité de vapeur vint confirmer celle formule. Calculé Trouvé pour 4 volumes. 3,76 3,712 M L'équation suivante rend facilement compte de la réaction : NaCl + 2S=0«=:NaO,S=0« + S-0=C1. » 11 restait à prouver que le résidu de la cornue était réellement du bisul- fate de soude. A cet effet le résidu fut purifié par rristallisalion pour en séparer la petite quantité de sel marin non décomposé, puis fondu : o, ^4^ de matière donnèrent : Calculé. Acide sulfurique 0,3914 Oj^ga w L'équation précédente vient donner raison aux chimistes qui ad- mettent pour l'acide sulfurique la formule S-O". — S-O'CI serait alors le premier terme d'ime série de chlorures dont on ne connaît aujourd Inu que les deux jalons : Acide sulfurique monochloré S'O'Cl, bichloré S^O*CP (Regnault). » L'acide sulfurique monochloré est un liquide huileux, incolore, d'une densité 1,762, bouillant entre i45 et 1 5o", fumant un peu moins à l'air que l'acide sulfurique anhydre ; son odeur spéciale rappelle celle des chlo- rures volatils. L'eau le décompose avec bruit : il charbonne avec énergie les matières organiques. » Versé sur un cristal de chromate ou de bichromate de potasse, il se forme immédiatement du chlorure de chroni) le : KO, CrO' -1-S-0'C1 = KO, S^O" + CrO-Cl. Sur un manganate, je n'ai observé qu'un dégagement de chlore. Il réagit à froid sur l'acétate de soude anhydre et forme sans charbonuer la matière du chlorure d'acétyle. Ces faits prouvent qu'il est un bon chlorurant ; et comme sa préparation est facile, il pourrait remplacer quelquefois le chlo- ( 66o ) rure de phosphore, sur lequel il a l'avantage de ne pas répandre de va- peurs malfaisantes. L'acide sulfurique monochloré n'est pas un corps nouveau. H. Rose, en faisant réagir l'acide sulfurique anhydre sur le chlorure de soufre, obtint, après un dégagement abondant d'acide sulfu- reux, une petite quantité d'un corps huileux bouillant à i45", d'une den- sité i,8i et dont l'analyse le conduit à la formule 5SO% SCI' (qui est le triple de la formule que j'admets). H. Rose connaissait la formule S'O'CI, et comme elle était sans analogue, il la rejeta. Son but était de préparer SCI', et il considérait S* O* Cl comme une combinaison renfermant SCI', uni à 5 molécules d'acide sulfurique anhydre. Aujourd'hui la substitution du chlore à l'oxygène est un fait fréquent, et l'ingénieuse théorie de H. Rose, fort intéressante alors, doit être abandonnée. » M. PoisEciLLE, à l'occasion des cas de maladie qui ont été observés à Saint-Nazaire par suite de la présence d'un vaisseau venant de la Havane, rappelle une communication qu'il a faite précédemment sur un mode par- ticulier de ventilation pour les navires. Ce Mémoire avait été renvoyé à l'examen d'une Commission qui depuis a perdu l'un de ses Membres, M. Magendie; l'auteur pense qu'en présence des nouveaux f.iits qui vien- nent de se produire, il serait à désirer que ce procédé hygiénique reçût, s'il était jugé bon, la sanction de l'Académie; en conséquence, il la prie de vouloir bien compléter la Commission d'examen. MM. Bernard et Duperrey sont adjoints aux deux Membres déjà ?iommés delà Commission, MM. Regnault et Despreiz. M. Peurey, dans une Lettre qui accompagnait un Mémoire imprimé pré- senté à la précédente séance, rappelle les diverses comnuuiications qu'il a faites relativement à l'histoire des tremblements de terre et les résultats gé- néraux que semblent déjà indiquer, quant au retour de ces terribles phéno- mènes, le rapprochement et la discussion des faits nombreux qu'il a re- cueillis. Il termine en exprimant le désir que la Commission qui a été chargée de prendre connaissance de l'ensemble de son travail, le juge maintenant assez avancé pour devenir l'objet d'un Rapport. La séance est levée à 5 heures. E. D. B. (66i ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Aciidéinie a reçu daiia la séance du 7 octobre 1861 les ouvrages dont voici les titres : Rapport sur les comparaisons qui ont été faites à Paris en iSSg et 1860 de plusieurs kilogrammes en platine et en laiton avec le kilogramme prototype en platine des archives impériales. — Etudes sur les diverses circonstances (pu peuvent influer sur l'exactitude des pesées; pur MM. Regnault, MOKiN et Brix. (Publié par ordre du gouvernement prussien). Berlin, 1861, 2 ex. ni-4°. Tableau des droits d'entrée et de sortie des marchandises dénommées au Imif Ljénéraldes douanes de France. Paris, 1861 ; in-4'^. Sur les déterminants dont les éléments ont plusieurs indices; par M. J. Biaise GrandpaS; k feuille in-8°. Recherches expérimentales et théoricpies sur les figures d'équilibre d'une masse liquide sans pesanteur; par M. J. Plateau; 6" série. Bruxelles, 1861 ; in-4°. Mémoire sur l'intécp^ation des équations différentielles relatives au mouvement des comètes; par M. J. Plana. Turin, 1861 ; iii-4°. Note sur la formation probable de la multitude des astéroïdes qui, entre Mars et Jupiter., circulent autour du Soleil; par le même; in-4''. Address at the.. Discouis prononcé à la Section géologique de l Association britannique dans la session tenue à Manchester en septembre 1861; par Sir R.-I. MURCHISON. Address to the. . . Discours prononcé à la séance annuelle de la Société royale de Géographie de Londres, le 27 mai i8(3i; par Sir R. I. MuRCHlSON, vice-pré- sident de la Société. First... Première esquisse d'une nouvelle carte géologique d Ecosse avec notes explicatives; par Sir R.-I. MuRCHiSON et A. Geikie; br. in-S" avec couverture coloriée formant atlas. The bitilar... Le magnétomètre hifdaire, ses erreurs et ses corrections, com- prenant la détermination du coefficient de température pour le bifilaire employé dans les observatoires coloniaux; par U J.-A. BROU^. Edimbourg, 1861; iu-4''. On the... Sur la force horizontale du magnétisme de la terre; parle même. Edimbourg, 1861; in-4''. Abstract... Analyse des deux Mémoues précéilents; par M. J.-A. DkoUiN, directeur de l'observatoire de Trevandrum; \ feuille in-8°. C. «., i3Gi, 2'"e Scnipslre. (T. LUI, A» 13.) "° ( 662 ) On ihe... Sur la vnriation lunaire diurne de la déclinaison magnélique à téfinaleur UKiipiëlique; juirle même; i feuille iii-8°. Communications. . . Sur certains icsullats d'obset valions faites à l'observatoire de S. A. le Rajriti de Travancore, communication faite à la réunion de l'Associa- tinii b)ilnn)ii(juc. tenue à Oxford en 1 8Go ;/;«/■ le même ; i feuille in-S". Mémoires de [Académie impériale des Scien( es de Saint-Pétersbourg ; 7" série. t. III(n"*2-9\ Saint-Pétersbourg, 1860; 8 livraisons in-4°. Bulletin de l'Académie impériale des Sciences de Saint- Pétersiourg ; t. II, (feuilles i8-36): t III (feuilles 1-22); lolivraisons in-4". Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, publié sous lu rédaction du D''REiNARi); année 1860 (n°' 2-4)- Moscou, 1860; 3 vol. in-8". ^i'ouvcoux Mémoires de la Société impérirde des naturalistes de Moscou, t. XIII (formant le tome XIX de la collection), livraison 2. Moscou, 1861; I vol. in-4°. Die formen. . . Forme du bassin de la femme et particulièrement du petit bassin avec un appendice sur l'osléonialacie; par le D'' C.-C.-Tli. LlTZMAKN. Berlin. I 861 ; in-4". Sitzungsberichle... Comptes rendus des séances de l' Académie des Sciences de Bavière; livraisons 2 et 3. Munich, 1861; 2 vol. in-8°. Ueber die... Sur la détermination de la différence en longitude entre Alloua etSchwerin; par\el)^ C-A-.-F. Peters. Alloua, 1861; in-4"- Il Sottoi'dine... Le sous-ordre des Acrophalles disposé scientifiquement d'après les résultats des recherches anatomiques et embiyogéniques; par le D> R. MOLIN. Venise, 1861 ; in.4°. Sullo... Recherches aîiatomiques sur le squelette des squales; par \e mènn'. Venise, 1860; in-4''. Di alcuni... Sur quelques phénomènes particuliers (pti accuntpacjnent la conijé- lation de l'eau ; par \e prof. B. BiziO; br. in-8". Del filo di prova... Nouvelles recherches critiques concernant la distribution de l électricité statique sur les conducteurs ; par \g prof. A. COST.V S.\ya; i feuille d'impression in-8°. Cenni... Essais géognosliques sur le Frioul ; par le D' J.-A. Pirona. Udine, 1861; in-S». Il nuovo cimento. . . Journal de Physique, de Chimie et d Histoire naturelle, t. XIV (jnillet-aoùt 1861); 1 cahier in-8". ( 663 ) i»itulk;atio\s pékiodiqctes reçues par l'acadébiie pendant I.E MOIS de septembre itSCI. Coinpies rendus hehdoitiadnires des séances de l'académie des Sciences ; \" se- mestre 1861, 11° aS, et 2*^ semestre, n°' 9, 10, 11 et 12; in-4''- annales de rj(jiiculttire française ; t. XVIII, 11°' 3, 4 et 5. /^ntiales forestières et métallurgiques; août 1861 ; in-S". Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; t. XIX; 7, 8, 9, 10 et i i . Journal des Connaissances médicales et pliannaceutiques; n"' 9.3 et 24 ; 1861. La Culture; 3" année; n°* r, 2, 3, 4? '*"> et 6. L'Agriculteur praticien; y série, n" 22; in-8°. Le Moniteur scientifique du chimiste et du manufacturier; i iS*" livr.; in -4". L'Ami des Sciences; 7^ année; n"* 34, 35, 36 et 37 ; 1861. Journal de Pharmacie et de Chimie; septembre 1 86 1 . Répertoire de Pharmacie; n°' i et 2; août 1861. Gazette des Hùpitcnix; n°' 89 à 108; 1861. La Médecine contemporaine ; n°' 33 à 35 ; 1861 . Gazette médicale d'Orient; 5^ année ; n" 5 ; 1 86 1 . Revue de Thérapeutique médico-chimrgicale ; 28^ année; n" 17; 1861. L'Art dentaire; n° 8. Journal d'Agriculture pratique; n°' 16 et 17. Nouvelles Annales de /Mathématiques; n° 9;in-8". Presse scientifique des deux mondes; n° 17; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; septembre 1861 ; in-S"". Gazette médicale de Paris; n°' 35, 36 et 37; in-4°. L'Abeille médicale; n"* 33 à 37; 1861. La Lumière. Revue de la Photographie; n° 16; j86i. La Science pittoresque ; 6^ année; n°' 16 à 18; 1861. La Science pour tous ; n"^ 38 à 4i- Moniteur de la Photographie ; n° 12. Le Gaz, n° 12. ( 664) ERR^JTJ. (Séance du i6 septembre 1861.) Page 5o4 , ligne 19, au lieu de ne se produit pas dans les nerfs, lisez ne se produit que dans les nerfs. (Séance du 3c) septenibie 1861.) Page 58 1, ligne 7, ajoutez Le Mémoire de M. Planche est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MiM. Lamé et Serret. Page 596, ligne i", « Nouveau Manuel simplifié de Photographie, par le même » , Usez par M. E. df Valincourt. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES ! I / Vi ! ' SEANCE DU LUNDI 14 OCTOBRE 1861. PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. WEMOmES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président annonce que le XXXIIP volume des Mémoires de l'Académie est en distribution au Secrétariat. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de la Com- mission qui sera chargée de décerner le prix de Mécanique pour l'an- née 1861. MM. Poncelet, Morin, Clapeyron, Piobert et Combes réunissent la majo- rité des suffrages. MÉMOIRES LUS. STATISTIQUE. — Nouvelles recherches sur tes tais de la mortalité chez les enfants ; par M. E. Bocchut. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Dupin, Bienaymé, Rayer.) « Il y a longtemps qu'il n'a été fait de recensement de la mortalité chez les enfants. Depuis les travaux de l'abbé Gaillard, de MM. Milne Edwards et Villermé sur les enfants trouvés, de Heuschling sur les enfants de toute C. R., i86r, zme Semnslre. (T. LUI, N» IG.) 8q ( 666 ) condition, on n'a rien publié sur ce sujet. J'ai puisé mes documents dans les Archives de l'Assistance publique pour les enfiints déposés à l'hospice ou adressés à l'établissement municipal des nourrices. Mon travail com- prend une période de vingt ans entre iSSg et 1859 exclusivement. » 48 SaS enfants assistés figurent dans un premier tableau relatif à la mortalité des enfants déposés à l'hospice. Dans le second, qui représente la mortalité des enfants de la classe moyenne envoyés en nourrice par r.\d- ministration, les moyennes tirées d'une période de vingt années résultent de l'observation de 24 169 enfants. » Dans le Mémoire qui accompagne ces tableaux, j'ai passé successive- ment en revue et discuté les différentes causes de la mortalité chez les en- fants. Les résultats principaux auxquels conduit cette discussion peuvent être résumés dans les propositions suivantes : u La mortalité des enfants^ en général, pris dans les différentes condi- tions sociales, est aujourd'hui en France d'un sixième pour la première année d'âge, tandis qu'elle était autrefois d'un quarl. » Dans la même période, la mortalité des enfants est d'un cinquième chez les garçons, tandis qu'elle n'est que d'un sixième chez les filles. » La mortalité des enfants est plus considérable dans les familles pau- vres que dans les familles riches. » Le froid augmente la mortalité des nouveau-nés, et en hiver ou ne peut sans danger sortir les enfants pour les porter à la mairie ou à l'église. » La mortalité des enfants abandonnés, naturels ou légitimes, élevés à la campagne, est de 11 pour 100 dans les dix premiers jours de la vie et de 55 pour 100 dans la première année d'âge. M L'allaitement au biberon et au pelil pot augmente beaucoup les chances de mort chez les enfaiits trouvés. » La mortalité des enfants de la classe moyenne envoyés en nourrice par l'Administration est de 29 pour 100 dans la première année. » La mortalité de la première année d'âge est plus considérable dans les treize départements qui entourent Paris que dans chacun des autres dépar- tements de la France, et cela tient probablement au plus grand nombre d'enfants trouvés qui s'y trouvent, au manque de soins nécessaires chez les enfants envoyés en nourrice, au rayonnement des maladies endémiques ou épidémiques de la capitale. » ( G67 ) MEMOIRES PRESENTES. « M. MiLNE Edwards présente, de la part de M. B. Langenbeck, pro- fesseur de clinique chirurgicale à la Faculté de Berlin, un Mémoire sur un nouveau procédé opératoire pour le traitement des fentes de la voûte pala- tine, qui vient à l'appui des vues de M. Flourens relativement aux fonc- tions du périoste. » Ce procédé ostéoplastique consiste dans le décollement de la mem- brane muqueuse avec le périoste de la voùle palatine à l'aide de rugines et de leviers, et dans la réunion des lambeaux mucoso-périostiques par suture. A la suite de l'ossiBcation déterminée par le périoste, la fente de la voûte palatine est fermée, comme M. Langenbeck l'a vu dans deux cas, par une couche osseuse assez solide, et il a obtenu ainsi la guérison complète de lentes du palais osseux qui s'étendaient depuis l'arrière-bouche jusque entre les dents incisives. « (Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) CHIRURGIE. — Note sur plusieurs cas nouveaux des résections sous-périosliques ; peu M. Maisonneuve. (Commissaires précédemment nommés : MM. Flourens, Milne Edwards, Velpeau, Bernard, Cloquet, Longet.) « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie les pièces anatomiques et les dessins relatifs à six nouveaux cas de résections sous-périostiques, exécu- tées dans des circonstances très-diverses et qui toutes ont été couronnées d'un double succès, c'est-à-dire de la guérison des malades et de la repro- duction des os. » La première de ces pièces, accompagnée d'un dessin très-exact (n° 1 264), provient d'une jeune femme de vingt-deux ans (Ambroise Marie), qui fut à la suite d'une couche atteinte d'une nécrose très-étendue de la diaphyse du tibia. La portion d'os que j'ai dû extraire est longue de 28 centimètres. L'opération a eu lieu le 3 juillet 1861, et dès le i5 septembre la malade, complètement guérie, a pu sortir de l'hôpital, avec une jambe aussi solide que si on ne lui eût fait aucune opération. » Le deuxième dessin (n° i238) représente le cinquième métacarpien d'une jeune fille de seize ans nommée (Closquinet Marie), qui, sur la foi 89.. ( 868 ) (\u raagister de sou village, était venue du département des Ardennes pour se faire mettre un os de rechange (ce sont ses expressions). Cette jeune fille avait en eifet depuis près de dix-huit mois une carie du cinquième méta- carpien. J'en fis l'extirpation complète le 3 mai dernier par la méthode sous- périostique, et le 3i du même mois la jeune malade s'en retournait parfaite- ment guérie. L'os s'était complètement reproduit. " Le troisième dessin [n" i236) est relatif à une femme de soixante et un ans, nonunée Simonin, à laquelle j'ai fait l'extirpation sous-périostique du premier métacarpien, aux deux tiers rongé par la carie. Entrée à l'hôpital le 29 avril, elle est sortie guérie le 26 juin. » Les quatrième et cinquième sont relatifs à l'extirpation sous-périostique des phalangettes du gros orteil et du pouce. » Enfin le sixième, dont le sujet est encore dans nos salles, mais en très- bonne voie de guérison, est relatif à la résection sous-périostique d'une por- tion volumineuse du tibia gauche. Cette portion, qui représente toute l'épaisseur, a 1 5 centimètres de long. La section supérieure a 10 centimètres et demi de circonférence. Cette portion osseuse était profondément altérée à la suite d'une fracture compliquée de plaie. La résection n'a eu lieu que le 1 1 septembre, deux mois après l'accident; aujourd'hui le malade est en très-bonne voie de guérison; la régénération de l'os est en grande partie effectuée. Je ne fais aucun doute que le malade ne récupère toute la solidité de son membre. » PHYSIOLOGIE. — Nouvelles observations de régénérât ions osseuses, après l'ablation de portions nécrosées , avec conservation du périoste ; par M. Demarquav. (Commissaires précédemment nommés : MM. Flourens, Milne Edwards, Velpeau, Bernard, Cioquet, Longet.) « J'ai eu l'honneur au commencement de cette année d'adresser à l'Aca- démie un Mémoire sur les résections sous-périostées. Dans ce travail, je cherchais à déterminer les conditions dans lesquelles le chirurgien devait recourir à ce genre d'opérations. A l'appui de ces idées, je faisais connaître deux faits : le premier était relatif à une résection partielle du péroné frappé de nécrose, avec conservation du périoste; le second était un exemple de reproduction de la branche horizontale du maxillaire inférieur. Ce que ces deux faits avaient de remarquable tenait surtout à l'époque à laquelle ( C(39 ) l'aljlalioii de l'os mortifié avait été faite. En ellet, au moment de l'opération aucune parcelle osseuse n'avait encore été produite, et nous avons pu suivre en quelquesorte jour par jour l'évolution de la matière ostéoplastique. Aujourd'hui je viens soumettre au jugement de l'Académie deux nouveaux- faits : le premier, sur lequel j'insisterai à peine ici, a pour objet un jeune liomme de 18 ans, sur lequel j'ai enlevé un fragment nécrosé de la partie su- périeure de l'humérus, après avoir traversé le périoste et des couches osseuses de nouvelle formation. Le second est plus intéressant et plus digne d'attention : il ne s'agit plus de nécrose du tibia, de la clavicule, ou du maxillaire inférieur; dans ces cas la nature est favorisée dans son œuvre de ré- génération par des espèces de tuteurs naturels, sur lesquels elle prend en quelque sorte point d'appui. Le péroné et les côtes s'opposent jusqu'à un certain point à tout acte de déviation des parties au moment de la forma- tion de l'os nouveau. Les organes contenus dans la cavité buccale elle- même servent de point d'appui ou démoule au maxillaire nouveau quand l'os nécrosé a été enlevé. De plus ces os étant superficiellement placés, sont plus accessibles à la main du chirurgien et par conséquent les manœuvres opératoires sont plus faciles. 11 n'en est plus de même du fémur : son vo- lume, la profondeur à laquelle il est placé au milieu des chairs, l'exposent moins souvent que les os signalés plus haut, à la nécrose ; d'un autre côté, la mortification de ce dernier est infiniment plus grave ; ajoutez à cela que l'extraction de la partie mortifiée est plus difficile. Le jeune homme que j'ai l'honneur de présenter a perdu i i centimètres de la partie inférieure de son fémur gauche ; ainsi qu'on peut le voir dans une partie de ce long sé- questre, la circonférence de l'os est presque entière. Il m'a fallu, pour enlever cette volumineuse nécrose, faire une incision de 20 centimètres^ traverser les muscles de la partie externe de la cuisse, le périoste et les couches osseuses, de nouvelle formation peu dense à la vérité, et amener au dehors avec beaucoup de peine cette partie frappée de mort. La constitution épui- sée du jeune homme s'est promptement rétablie, la jambe fléchie sur la cuisse s'est étendue, et maintenant cejeune homme quittemon service, mar- chant facilement à l'aide d'une canne. Ce fait m'a paru digne d'intérêt, car au point de vue physiologique il démontre d'iuie manière positive la repro- fluction intégrale d'une grande étendue du fémur par le périoste.- Ici il n'y a point d'équivoque possible, le travail de restauration n'a pu se faire en aucun point par la membrane ou la substance médullaire, car celle-ci a été détruite dans une grande étendue ; dans ce fait, nous voyons manifestement le périoste seul, sans concours d'aucun autre tuteur que les parties molles (6;o ) et l'os mortifié lui-même, donner lieu à une production osseuse très-éten- due, et finalement la fonction du membre conservée. Plus tard, quand j'aurai pu suivre les diverses transformations que les productions osseuses de nouvelle formation aiuont subies, je publierai ces faits dans tous leurs détails. En effet, j'ai pu me convaincre que des modifications importantes sont apportées par le temps dans les os de nouvelle formation. Volumineux et spongieux au début de leur formation, plus tard ils subissent une dimi- nution dans leur volume, ils se condensent en quelque sorte. Toutefois, mal- gré ces modifications, ils remplissent parfaitement, suivant l'expression heureuse de M. Flonrens, le double but pour lequel ils ont été formés, sa- voir: la conservation de la forme et l'intégrité de la fonction. En adressant cette Note à l'Académie, je prendrai la liberté de répondre à une objection faite à ces opérations qui se multiplient chaque jour, et qui ne sont que les applications directes des travaux de l'illustre Secrétaire perpétuel de l'Aca- démie des Sciences. On nous dit : Ces extractions de séquestres que vous donnez comme nouvelles ont été faites de tout temps; l'ouvrage de Wiedman sur la nécrose mentionne beaucoup de faits d'élimination de portion d'os nécrosé. Sans doute de tout temps on a enlevé des fragments d'os nécrosés plus ou moins accessibles à la main du chirurgien. INI. Jobert et les auteurs du Compendiwn ont aussi cité des faits heureux de nécrose. Mais personne, avant les beaux travaux de M. Flourens, n'avait guidé la main du chirur- gien comme l'a fait ce grand physiologiste. En démontrant la formation constante de l'os par le périoste, il a indiqué le but de nos opérations : la conservation du périoste ainsi que celle des couches osseuses sous-périos- tiques, aux dépens desquelles l'os nouveau va se produire. Or, que faisait- on il y a vingt ans en présence des faits qui nous occupent PComme les doc- trines nouvelles n'étaient point suffisamment connues, le chirurgien n'était plus préoccupé que de l'os nécrosé à extraire, respectant plus ou moins les parties les plus importantes à ménager; et si un succès couronnait son opé- ration, il admirait sans doute l'œuvre de la nature, sans pouvoir nettement se rendre compte du phénomène qui se passait sous ses yeux. D'ailleurs les faits en question ne sont que des heureuses applications des beaux travaux du Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences. » M. JoruDAix adresse de Châtellerault deux Notes, l'une ayant pour titre : Elude d'une classe parliadière de courbes; l'autre contenant un projet d'expériences pour fixer les idées sur la nature du limbre des sons musi- caux. L'auteur, dans la Lettre qui accompagne cet envoi, annonce avoir ( 671 ) précédemment adressé, relativement à cette dernière question, ]une Note enfermée sous pli cacheté dont il demande aujourd'hui l'ouverture. Ce paquet, dont l'Académie avait accepté le dépôt dans sa séance du 12 mars 18G0, est ouvert par M. le Secrétaire perpétuel, et contient en effet l'indication sommaire du procédé expérimental. Les deux Notes sont renvoyées à l'examen d'une Commission composée de MM. Duhamel, Despretz et Bertrand. M. Chakrière présente au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon un Mémoire « sur un nouveau mode de traitement des douleurs névralgiques et des douleurs rhumatismales au moyen de frictions avec la pommade de chlorure d'or et de sodium ». « Mes essais, dit l'auteur, datent de i855, et les premiers résultats ob- tenus ont été consignés dans le Bulletin ijénéral de Thérapeutique médicale et chii-urgicale , t. L, p. 357 et suivantes. Depuis cette époque, j'ai eu sou- vent recours à la même médication et avec un succès qui ne me permet pas de douter de son efficacité. La pommade que j'emploie se compose de I gramme de chlorure d'or'et de sodium, incorporé dans 3o grammes de cérat de Galien. » (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) CORRESPOIVDAIVCE. « M. Chevrecl présente un magnifique groupe de champignons comesti- bles provenant de la culture du D"^ La Bordette. » Il rappelle que le D"^ La Bordette développe d'abord des champignons en mettant des spores sur une plaque de verre où il a répandu du sable et de l'eau. » Il choisit les individus les plus vigoureux, et c'est ensuite avec le mycé- lium de ceux-ci qu'il obtient des champignons dont l'Académie a un échan- tillon sous les yeux. » Voici comment est disposé le terrain sur lequel il opère : » Un sol humide, composé de terre végétale de maraîcher, placé dans une cave, est couvert : » 1° D'une couche de o™,25 d épaisseur de sable et de gravier de rivière ; » 1° D'une couche de plâtras de démolition de o™, \ 5 d'épaisseur. » Il arrose ce sol avec de l'eau contenant 2 grammes d'azotate de potasse par mètre carré, après y avoir semé du mycélium ; le groupe de champignons que je mets sous les yeux de l'Académie s'est développé en six jours. ( 67^) » L'action de l'azotate de potasse se fait sentir pendant six ans. » M. leiy La Bordette doit, de concert avec M. Cloëz, aide-natnraliste au Muséum, se livrer à des recherches expérimentales sur le déveJoppeiiienl si remarquable des champignons soumis à ce système de culture. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Etude chimique de l'eau d'une source de Neubouiy^ par M. Jacqijelaix. (Extrait par l'auteur.) « Si l'on tient compte des tentatives de nomenclature et de classilication des eaux minérales dont M. le D'' Herpin a entretenu la Société d'Hydrolo- gie médicale de Paris ; si l'on prend également en considération le Rapport sur les eaux minérales artificielles, fait par la Commission de la Société de Pharmacie de Paris, on ne tarde pas à se convaincre que les difficultés signa- lées de part et d'autre, tantôt pour classer et dénommer les eaux minérales naturelles, tantôt pour imiter celles-ci par une fabrication synthétique, tiennent essentiellement à l'embarras que les chimistes éprouvent encore de nos jours à bien définir le véritable état de combinaison des divers élé- ments, bases et acides découverts, par l'analyse, dans une eau quelconque. « 1° A ce double point de vue, nous pensons avoir fait avancer la science de l'analyse chimique et pouvoir répondreaux desiderata exprimés plus haut, en permettant d'isoler les différents sels en dissolution soit dans une eau de source, soit dans ime eau de fleuve, de lac ou de puits, en indiquant aussi un moyen simple, correct et très-pratique de doser l'acide carboni- que, soit libre, soit combiné aux divers carbonates en dissolution dans ces eaux. » 2° Il nous semble avoir bien établi que l'analyse eudiométrique de l'air des eaux, ne fournit des résultats certains que lorsqu'on prend soin d'éli- miner l'acide carbonique expulsé par voie d'ébullition avec l'oxygène et l'azote qui s'y trouvaient en dissolution : précaution qui, selon nous, n'au- rait pas été prise par Ilumboldt et Gay-Lussac. » 3" Il ressort des nombreuses analyses rapportées dans ce Mémoire, ce fait nouveau, que l'air exhalé par les eaux exposées à la lumière diffuse ou directe est de beaucoup plus riche en oxygène que l'air en dissolution, qu'on extrait de ces mêmes eaux par voie d'ébullition, et qu'enfin la quantité d'oxvgène atteint jusqu'à la proportion de 63 pour loo. » 4" iNous avons également démontré, pour l'eau de la source Samson, qu'on abandonne à l'air et à la lumière, en quantité limitée, dans un bassin, que le phénomène de la production d'oxygène était à la fois subordonné à la proportion de bicarbonate de chaux en dissolution et surtoutà la quantité de végétaux ou d'animalcules monadaires préexistants. (673) » 5° Nous croyons avoir montré que l'action des monades sur l'acide car- bonique des bicarbonates en dissolution dans les eaux se réduisait à un phénomène périodique, atteignant sou maximum pendant les huit ou dix premiers jours d'exposition, puis descendant à un minimum tel, qu'on ne recueillait que de l'azote et en faible quantité dans l'air exhalé. » 6*^ Que l'apparition de la plus grande quantité de matière verte corres- pondait à la moindre proportion d'air exhalé par les eaux. » 7° Quant aux applications de l'eau Samson à l'art de guérir, nous lais- serons à l'expérience le soin de confirmer ce que nos analyses d'urines et les déclarations de MM. Desormeaux et Lemercier ont déjà pu nous apprendre. » HYDROLOGIE SOUTERRAINE. — Recherches sur (es puits artésiens; Lettre de M. Gaudin. (Présentée par M. Despretz.) « J'extrais d'un ouvrage sur les puits artésiens auquel je travaille présen- tement un passage relatif à une question importante et qui ne peut, ce me semble, mancjuer en ce moment d'exciter un vif intérêt. » Quand on s'occupe des eaux artésiennes provenant du terrain infé- rieur à la craie, la première question qui se présente est celle de savoir à quel volume d'eau on a affaire et si l'on peut y puiser longuement sans craindre d'en tarir la source. » En réponse à cette question, on reconnaît que le volume d'eau est iné- puisable. Les éléments du calcul sont si simples et tellement certains, que personne ne pourra, je pense, révoquer en doute cette conclusion. .' I^e terrain du grès vert interposé entre la craie et le calcaire jurassique présente une épaisseur moyenne de 5o mètres, dont moitié consiste en argiles et grès; reste donc une épaisseur de aS mètres en sables de tous les degrés de grosseur. >• Un mètre cube de sable tassé pèse i 6oo kilogrammes, tandis que le quartz compacte pèserait a 5oo kilogrammes, d'après sa pesanteur spéci- fique; il y a donc environ un tiers de vide; de sorte que chaque mètre cube de sable noyé d'eau contient 333 litres d'eau (i). Or la couche de sable existant sous la craie peut être représentée par un disque de i6o kilomètres de rayon, et sa surface par 80000 kilomètres carrés qui, multipliés par 8 mètres, épaisseur rie la nappe d'eau, donnent en mètres cubes le nombre 640 suivi de neuf zéros. En divisant par 10 millions, puispar 365, lequotient représente le nombre d'années nécessaire pour épuiser cette nappe d'eau, à (i) En noyant d'eau un demi-liire de sable sec du puils de Passy, j'ai trouvé par des pesées 160 grammes pour poids de l'eau interposée. C. R., i86r, 2™e Semestre. (T. LUI, N" 16.} 9O ( 674 ) raison de îo millions de mètres cubes par jour. On trouve qu'il faudrait 176 ans; soit la moitié ou 80 ans an moins, en snp|K)sant que le sable nové en restant mouillé ne cède que la moitié de son eau. » Pour l'alimeuialioii annuelle delà nappe, il taul nuiltiplier la surface (l'épancliement delà couche totale par un ilemi-nièlre d'eau, qui est tuie évaluation modérée de la quantité de pluie absorbée chaque année. Eu prenant 160 kilomètres pour rayon et 600 mètres pour l'épai^setu- comprise entre la ligne de niveau des sables supérieurs jusc|u'à leur rencontre sous la craie, ces 600 mètres représentent la tangente de l'angle d'inclinaison de la couche du grès vert, que l'on trouve être de i3 minutes de degré. En posant 5(S mètres poiu- tangente de l'angle de i3 minutes, le rayon, c'est- à-dire la largeur de l'affleurement des sables verts, est représenté par i3 3oo mètres. Multipliant donc i 000 kilomètres, longueur de la zone, par i3 3oo mètres, sa largeur, et divisant par 2, on trouve pour le volume deau annuel exprimé en mètres cubes, le nombre 665 suivi de sept zéros. Divisant de nouveau par 10 millions et par 365, on trouve pour quotient le nondue i ,8a cpii exprime que l'apport aniuicl serait jiresque le double de la consonimalion, " Il faut remarcpier enfin qu'un grand nombre de rivières, telles que l'Oise, l'Aisne, la Marne, la Seine, l'Yonne, la Loire, le Cher et la Vienne, sans compter inie multitude de ruisseaux, versent leurs eaux dans cette couche à ni) niveau supérieur, toujours sur une longueur de i3 3oo mètres, ce qiu doit compenser largement le déversement continu qui a lieu à l'affleurement inférieur de la couche aquifère du côté de la mer. D'où je conclus que la masse d'eau emmagasinée dans les sables, augmentée de l'apjjort annuel, est loul à fait iiiéjiuisnhlc., pouvant fournir en tout temps sans diminution appréciable au débit de 5oo |)uits artésiens de la grandeur de celui de Passy. » M. liAi.ovn, qui avait précédemment adressé une Note siu- les bons effets du chaulage pour la conservation des pommes de lerre, prie l'Aca- démie de hâter le travail de la Commission désignée dans la séance du /[ octobre i852 pour l'examen de sa communication (1 ). (Connnissnires précédemment nonunés : MM. !5rongniarl, Mdne Edwards, Decaisne.) (1) Dans l'intlicalioii . 447 )> 'e "O'^ i'<' l'auteur, pai' suite d'une signature peu lisible, avait été écrit Lecour. ( 675 ) M. lliBOM adresse une semblable demande relativement a sa Note sur un nouvel instrument pour la suture de la fistule vésico-vaginale. Dans la nu me Lettre, M. Riboli f;ùt connaître les accidents qu'il a obser- vés sur lui-même à la suite d'une saignée dans laquelle un rameau nerveux avait été entamé par la lancette; ces accidents qui s'étaient aggravés au point de faire craindre au patient une attaque de tétanos, furent arrêtés presque instantanément par la section complète du rameau nerveux lésé. (Renvoi aux Commissaires précédemment nommés : MM. Velpeau, Jobert de Lamballe, Civiale. ) La séance est levée à 4 heures lui quart. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Ac;;démie a reçu dans la séance du i/j octobre 1861 les ouvrai^vs dont voici les titres : Mémoires de l' Jcadémie des Sciences de l' Institul impérial de France; t. XXXI IL Paris, 1861 ; in-4°avec atlas grand in-4". Anu'des de In Société d Hydrologie médicale de Paris. — Comptes reiu/tis des séances; t. VH, 1 i'' livraison (feuilles in-8°, 3i-44)- Paris, 1860-1861. //nnuaire de la Société météorologique de France; t. IX. Paris, 1861 (feuilles in-4", 6-1 I.) Méthode pour la résolution des équations littérales du 3* et 4* degré; par M. A. Jourdain. Poitiers, 1860; .^ feuille in-8°. Notes scientifiques; par M. A. JOURDAIN. Poitiers, i858; 1 feuille in-S". Les Iles Canaries et la vallée d'Orotava au point de vue hygiénique et méilical, par M. (}. DE Belcastel. Paris, 1862; in-8". Discours prononcé à l'occasion de l'inauguration de la statue de Valentin Haùy le 10 août i86i;/jarM. P. -A. Dufau. Versailles, 1861 ; 1 feuille in-8". Nouvelle théorie du dessin; par M. G. Bornet. ^ feuille in-8°. Direction des aérostats; par M. H. Guilbault. Paris, 1861; in-4'^. F(mtaisies scientifiques de Sam; par M. H. BerthouD; 3* série. Paris, vol. in-8°. Report... liappori sui la trentième réunion de I .'Jssocialion brdannique jour l'avancement des sciences., tenue à Oxford en juin et juillet 1860. Londres, 1861; in-8". ( 676 ) Proceediiigs... Comptes rendus de la Société royale de Londres ; \o\. XI. Il" 45. Die uranoplastik... Ostéoplastie de la voûte palatine au moyen du détache- ment de la membrane mucoso-périostique ; par le D'' B. LangeNBKCK. Berlin, 1861; in-8°. (Commission ties prix de Médecine et de Chirurgie.) Denkschrifteii... Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Vienne^ classe des Sciences nmthématiques et des Sciences naturelles. XIX* volume. Vienne, 1861 ; vol. in-4°. Sitzungberichte... Comptes rendus des séances de l'Académie impériale des Sciences de Vienne; t. XIJI, n° 28; 1860. Dito... Tome XLIII, 1'* partie; Sciences nfl(ure//es. Janvier-avril 1861. Dito... 2" partie. Sciences mathématiques et physiques. Janvier-mars 1861. Almanach... Almannch de [Académie impériale des Sciences de Vienne pour 1861. Vienne; in-8°. Jahrbûcher... Annuaire de l'Observatoire impérial de Météorologie et de Magnétisme terrestre, publié sous les auspices de t Académie impériale ries Sciences de Vienne; par M. K Rkeil. VU" volume, année i855. Vienne, 1860. Annalen... Annales de l'Observatoire impérial de Vienne. S*" série, X'^vol., publié par M. C. DE Littrow. Année 1860. Vienne, 1861; in-8''. Meteorologische... Observations météorologiques faites à l'Observatoire de Vienne de 1776 à i855; II* volume (1797-1809). Vienne, 1861 ; in-S". Revisla... Revue des travmx publics; 9* année, n° 19. Madrid, 1861 ; br. in -4°. ERRATUM. (Séance du 3o septembre 1861.) Page 577, 1'' colonne, au lieu de 3o heures et n^ heures à 54o et à 5oo mètres cubes; lisez : 3o heures et 72 heures à 54o et à 5oo litres. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIEPiCES SÉANCE DU LUNDI 21 OCTOBRE 1861. PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. MÉMOIRES ET CO»I»lUNIC AXIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. « M. Le Verrier offre à l'Acadéniic quatre nouveaux volumes des Annales de l'Observatoire impérial de Paris, comprenant les observations des années i856, 1867, i858 et i85(). « Le tome suivant, renfermant les observations de 1860, paraîtra sons peu de jours, conformément aux dispositions du Décret constitutif de l'Observatoire, aux termes duquel les observations d'une année doixcnt être publiées dans le courant de l'année suivante. » M. Le Verrier prie ceux de ses confrères qui ont exprimé, il va ])eu de jours, le désir de voir publier les observations des dernières années, de vouloir bien ?emarquer que cette publication était déjà faite » « M. Ch. Sai\te-Claire Devii-le, en offrant a lAcadémie cinq Mémoires ou Notes publiés récemment pailui dans divers recueils scientifiques [Foir au Bulletin bibliogniphique), demande la permission d'ajouter les réflexions suivantes : " Deux de ces articles ont trait à la Géologie. Dans l'un, j'établis la véritable nature des éiuptions actuelles de Stromboli; dans l'autre, j'indique des relations frappantes entre les principaux éléments du réseau pentagonal et la répartition à la surface du globe des tremblements de lerre et des éruptions volcaniques. C. R., ibOi, 2"'" Semestre. (T. LUI, ^'' 17.) Q' (678) » Le troisième se rapporte à une question de physique moléculaire qui joue un rôle important dans la consolidation des roches. J'y insiste sur la propriété remarquable que possède la trempe de répartir inégalement ou anormalement la chaleur dans l'intérieur des corps : propriété dont j'ai ie premier, je crois, tait nettement ressortir l'importance et dont l'étude m'a conduit à la découverte du soufre iuMluble. Si mon savant ami M. Fouruet veut bien jeter les yeux sur mon Mémoire, il se convaincra que c'est par uueerreur certainement involontaire que, dans une récente communication [jComples rendus, séance du 29 juillet dernier), il félicite un éminent chimiste allemand d'avoir prouvé que le refroidissement brusque modifie profonde- ment les propriétés physiques et chiiuiques du quartz. » Enfin deux Notes publiées dans V Annuaire de la Société Méléomlocjique de France ont pour but de montrer comment les curieuses propriétés de la dialhennansie exercent leur influence sur les indications des divers ther- momètres exposés à l'air hbre et à l'ondDre. Deux thermomètres à mercure, à boule nue ou enduite de noir de fumée; deux thermometre& à alcool diversement coloré; deux thermomètres, l'un à mercure, l'autre à alcool, incolore ou coloré, donnant des indications concordantes dans l'obscu- rité, pendant la nuit par exemple, ou lorsqu'ils sont plongés dans un bain liquide entouré d'un réservoir opaque, divergeront aussitôt que le milieu dans lequel on les observera recevra de la chaleur lumineuse. Et cette influence se fera sentir d'une manière variable dans le jour comme dans l'année. L'écart, faible le matin et le soir, atteindra son maximum vers uiidi : à peine sensible dans les mois d'hi\er, il deviendra considé- rable pour les mois de plus grande insolation. Lorsque, comme aux Antilles, les mois de plus grande insolation ne coïncideront pas avec les mois à température maxima, c'est sur les premiers que tombera l'écart maximum, séparant ainsi très-nettement, au point de vue de l'absorp- tion, de la transmission et même de la iherinochwse, la chaleur lumineuse solaire et la chaleiu' emmagasinée par le sol, puis rayonnée par lui vers l'atmosphère. « Je me propose, au reste, de revenir sur ce sujet avec quel(|ue détail, quand je posséderai une année entière d'observations pour Paris. » « M. Paye.\ donne lecture de l;i première partie d'un Mémoire intitulé: Dextrine et glucose produites sous l'iujluence des acides suif urique ou chlor- liydrKjuc, de lu diaslase ou de In diaslase et de la levure. Il se propose de lire dans la prochaine séance la seconde partie de ce Mémoire. » (679) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Spectre (le l'auréole des éclipses totales; suggestion relative à [observation de l'éclipsé de Soleil du 3i décembre prochain; pur M. Faye. « Je viens appeler lallentioii des observateurs de hi prochaine éclipse totale sur une expérience à laquelle les travaux les plus récents des physi- ciens donneraient, je crois, un immense intérêt. 11 s'agirait d'observer le spectre de la couronne lumineuse dont la Lune sera entourée un instant, j)Our la partie de cette couronne la plus voisine du Soleil, et d'examiner si cette auréole présente ou non le renversement du spectre solaire, c'est-à- dire si les raies obscures de Fraunhofer seront remplacées dans ce spectre par des raies brillantes. » On sait combien l'analyse spectrale est devenue dans ces derniers temps délicate et puissante entre les mains de MM. Bunsen et Rirchlioff ; grâce à elle, la recherche de nouveaux métaux, dont les sels sont disséminés à faible dose dans le sol ou dans les eaux minérales, rivalise déjà en fécondité avec celle des planètes télescopiques disséminées entre les orbites de Mars et de Jupiter. On dirait que l'analogie bizarre que les alchimistes et les as- trologues rêvaient entre les sept premières planètes et les sept premiers métaux va se continuer de nos jours, du moins sous le rapport du nombre, car, tandis que les astronomes découvrent des Niobé, des Flore, des Pan- dore, etc., les chimistes découvrent le cœsium, le rubidium, le thallium, etc., les uns descendant de plus en plus l'échelle des grandeurs planétaires, les autres parcourant celle des caractères de plus en plus délicats qui servent à distinguer les corps simples. » Cette méthode féconde, on veut l'étendre aux astres eux-mêmes : déjà l'on a signalé la présence de cinq ou six de nos métaux dans le Soleil, le fer, le chrome, le nickel, le potassium, le sodium. On désigne non moins positivement les métaux qui ne figurent pas dans cette étonnante minéra- logie solaire, l'or, l'argent, le mercure, etc. » Mais plus le mouvement qui entraîne la science vers ces régions nou- velles est puissant, plus il importe de ne pas oublier que ces théories ont encore à subir toutes sortes de vérifications : or c'est l'épreuve la plus di- recte que je viens conseiller. D'ailleurs le terrain où ces théories débutent avec tant d'éclat n'est pas entièrement libre : elles s'y heurtent à des faits antérieurs, à des idées déjà formulées, les unes favorables, les autres radi- calement opposées. Il ne faut donc pas s'en tenir à une seule face de la question; aussi est-ce un examen plus complet que je sollicite. 91.. ( 68o ) » L'application que jM. Kircliliolf vient de faire de l'iuialyse spccirale an Soleil est la traduction littérale d'une merveilleuse expérience de cabinet. Une source de lumière à spectre continu présentera des raies obscures si l'on interpose une vapeur métallique sur le trajet de ces rayons, et ces raies obscures se trouveront précisément au lieu et j^Iace des raies brillantes que ces mêmes vapeurs offriraient, si on analysait sé])arément leur lumière propre à l'aide d'un prisme. Or les raies sombres du spectre solaire répon- dent exactement aux lignes brillantes des vapeuis du sodium, du fer, du magnésiiun, etc.; ilonc elles ont été produites par l'interposition d'une atmosphère composée de ces vapeurs métalliques. >> Je ne demande qu'à m'éclairer sur un sujet si grave; voici donc la première difficulté qui se présente à mon esprit, non sur l'expérience de ca- binet, mais sur les conséquences qu'on en tire relativement à la constitu- tion du Soleil. >' La photosphère du Soleil nous donnerait, dit-on, par elle-même, c'est- à-dire si elle n'était pas entourée d une atmosphère, un spectre continu, sans bandes brillantes ni raies obscures, comme la lumière de Druminond (chaux pure incandescente) dont on fait usage dans ces expériences. D'antre part, l'expérience montre que ce sont les corps solides on liquides qui don- nent un pareil spectre. Que conclure de là, si ce n'est que le Soleil doit elre un solide ou un liquide incandescent dont la lumière posséderait des rayons de toute réfrangibilité, si l'atmosphère dont il est entouré, par delà la photosphère, ne venait absorber un cerlain nombre d'entre eux ? » Mais alors que devient l'expérience célèbre à l'aide de laquelle Arago, invoquant l'absence de toute polarisation dans la lumière des bords du Soleil, procl., niait que la partie brillante de cet astre n'est ni un liquide, ni un solide, mais un gaz incandescent? Pour moi, je i.e connais qu'une sorte de corps qui jouisse à la fois d'un spectre continu et d'une émission non |)olarisée sous les émergences obliques : c'est le noir de fumée : faudrait-il donc admettre que la photosphère est de cette nature-là? » Il importe de le faire remarquer ici, même en mettant de côté l'expé- rience d'Arago, ou en l'interprétant de manière à modifier, comme je viens de le faire, les conséquences qu'en tirait son illustre auteur, il resterait d'autres arguments pris directement dans le sujet, avec lesquels il faudrait compter. 11 y a bien longtemps, en elfet, que la photosphère du Soleil passe pour être de nature gazeuse. Les astronomes l'ont toujours pensé en se fondant sur l'intensité de la chaleur (pii s'en dégage ; sur la nécessité d'ad- mettre une communication incessante entre l'intérieur et l'extérieur de ( 68i ) celle énorme masse, afin de s'ex|)lic|iiei' la perpétuité de cette constante émission do chaleur et de lumière; sur la faible densité moyenne de cet astre ; sur la facilité avec laquelle les facules et les taches s'y forment et s'y dissolvent ; sur les mouvements continuels et rapides qu'y décèlent les pores irmombrables dont la surface est pointillée. Je voudrais donc savoir tout d'abord s'il est essentiel aux doctrines nouvelles d'admettre que le Soleil est un solide ou un liquide incandescent. " Laissons maintenant cette première difficulté; elle tient sans doute à quelque méprise de ma part, car autrement elle constituerait à elle seule tuie fin de non-recevoir. En voici une seconde : » Qu'est-ce que cette atmosphère de métaux en vapeur qui devrait en- tourer la photosphère? Confondue d'ordinaire dans l'éclat général ilont le Soleil nous parait entouré, elle doit apparaître à nos yeux dans une éclipse totale, alors que la Lune, venant à masquer la photosphère, laisse déborder autour de son disque l'enveloppe gazeuse du Soleil. A la distance où nous sommes, cette enveloppe devrait |)ro(luire autour du sombre disque lunaire l'effet d'un anneau lumineux, à contours plus ou moins nets, d'un éclat homogène, sauf une dégradation plus on moins rapide vers les bords. Quand on considère la netteté des contours que nous ofh'ent souvent les né- bulosités cométaires (je parle de la tête) dont la matière est si rare et si dé- pourvue de toute lumière propre, on ne saurait douter qu'en pleine éclipse l'atmosphère du Soleil ne doive se montrer avec quelque netteté, à raison de la lumière qu'elle réfléchit, et surtout de la lumière qu'elle émet par elle-même. Or est-ce bien là ce qu'on voit dans les éclipses totales? Pour ma part je n'hésite pas à l'avouer, l'aspect de l'auréole, variant d'un lieu à l'autre, à quelques kilomètres de distance, enchevêtrée de rayons droits ou courl)es, brillants ou obscurs, en forme d'ostensoir, de lyre ou de panache, s'étendant çà et là jusqu'à des distances doubles, triples, quadruples du rayon même du Soleil, voire à des distances seize fois plus grandes, ne me suggère nullement l'idée d'une enveloppe atmosphérique; plus j'examine ce phénomène, qu'on ne voit jamais deux fois sous le même aspect, plus je me sens convaincu que le Soleil n'a pas d'autre atmosphère que la photo- sphère brillante qui le délimite à nos yeux. i> Je sais bien qu'on croit justifier l'hypothèse de l'atmosphère solaire eu disant qu'une enveloppe gazeuse est nécessaire pour expliquer l'affaiblisse- ment de l'éclat du Soleil vers les bords ; mais cet arginuent suppose que l'on connaît la loi suivant laquelle l'intensité des rayons émis par la surface du .Soleil varie avec l'obliquité de cette surface : or cette loi est totalement ( 682 ) iiiconmiG. Celle que Laplace supposait était purement gratuite; elle est inadmissible aujourd'hui (i). Un argument plus solide, à mon gré, non plus pour, mais contre l'atmosphère hypothétique où l'on fait flotter les protu- bérances multicolores des éclipses en guise de nuages, c'est celui des co* metes, qui, nialgré leur volume énorme et leur légèreté spécifique, ont cu'- rulé librement tout prés du Soleil, dans la région même qu'on assigne à cette atmosphère (2). D'ailleurs ne voyons-nous pas avec une netteté frappante les moindres accidents de la surface, taches ou tacules, jusque sur les bords, tandis que l'atmosphère probablement plus calme des planètes voi- sines nous cache, au bord du disque, les détails de leur figure dans une lueur confuse où rien ne peut être distingué? » Voilà pourquoi j'avais toujours considéré jusqu'ici l'atmosphère du Soleil comme une pure hypothèse, dénuée de tout fondement : il y a deux ans, j'en faisais l'histoire devant l'Académie, et je crois avoir mon- tré alors que si elle existe, elle a été devinée sur de bien faibles raisons. » Mais depuis les travaux de M. Rirchhoff, la question se présente sous un jour différent : l'affirmation de l'atmosphère solaire a acquis une base et devient plus saisissable par l'expérience directe (3). (i) M. Brewster avait attribué depuis longtemps les raies du spectre à l'absorption d'une atmosphère solaire. Pour vérifier cette idée, un savant physicien anglais, M. Forbes, observa, en i836, à l'occasion d'une éclipse annulaire, le spectre des bords du Soleil, et le compara avec le spectre fourni par le centre, sans apercevoir entre eux la momdre différence par rap- port aux raies de Fraunhofer. Or, dans l'hypothèse de M. Brewster reprise par M. Kirchhoff, la lumière des bords aurait à traverser une bien plus grande épaisseur de couches absorbantes que la lumière des parties centrales du disque. Si donc l'atmosphère solaire existait, le spectre du bord eût di'i présenter des raies plus nombreuses et plus noires, ce qui n'a pas eu lieu. Ce dernier raisonnement est d'ailleurs fondé sur les faits les mieux constates : on sait en effet que plusieurs des raies de Fraunhofer sont dues à notre atmosphère, et qu'elles deviennent d'autant plus nombreuses et d'autant plus marquées que le Soleil est plus près de l'horizon. Voir encore à ce sujet les recherches de Î\I. Piazzi Smyth au pic deTénériffe. J'avais forme le projet de reprendre l'importante expérience de M. Forbes à l'occasion de la belle éclipse de l'an dernier. Cf. Comptes rendus, t. XLIX, p. ijoS. (2) M. Arago objecte à ce raisonnement qu'on n'a point observé ces comètes avant leur entrée dans ces régions circumsolaires. L'effet d'un milieu résistant étant d'arrondir l'orbite en même temps qu'il rajjproche le mobile du corps central, il faudrait, pour que les orbites de ces comètes présentassent à la sortie, comme cela a eu lieu, la forme parabolique habi- tuelle, qu'elles eussent affecté avant l'entrée une forme hyperbolique Irès-carartérisée qu'on n'a jamais rencontrée jusqu'à présent dans notre système solaire. (3) Sur l'atmosphère du Soleil, Comptes rendus, t. XLIX, p. 696-705. ( 683 ) » Si par exemple le spectre de l'auréole qui se produira le 3i décembre prochain autour de la Lune, pendant un instanr malheureusement trop court, nous offre l'inversjon du spectre solaire, c'est-à-dire si les raies de Fraunhofer v sont remplacées par des raies colorées, brillant çà et là sur un fond relativement obscur, la question sera tranchée; l'existence contes- tée de l'atmosphère solaire deviendra un fait acquis à la science. » Dans le cas contraire, il faudrait renoncer, non aux brillantes idées fie M. Rirchhoff, mais à son atmosphère. Au lieu de placer, en effet, la couche absorbante en dehors du Soleil, ne pourrait-on la chercher dans les couches lumineuses elles-mêmes, car tout porte à croire que les rayons du Soleil ne proviennent pas seulement de la surface; il en vient encore d'une cer- taine profondeur, et l'épaisseur efficace de la photosphère pourrait être considérable. » Quoiqu'il en soit, l'expérience que je projxise n'est nullement impra- ticable, car elle a déjà été réalisée une fois. C'était en 1842 : un savant physicien italien, M. Fusinieri, fit, à l'occasion de la magnifique éclipse dont Arago rendit si brillamment compte à l'Académie, l'analyse spectrale de l'auréole. Seulement, il ne paraît pas qu'il se soit attaché au phénomène des raies dont la physique d'alors n'avait point encore révélé l'extrême im- portance. Fusinieri se contenta de noter l'absence du vert dans le spectre de l'auréole. De cette expérience incomplète f je ne la connais d'ailleurs que par V Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1846, p. 333, où M. Arago l'a soigneusement consignée), on peut conclure aujourd'hui que les raies brillantes du magnésium, qui eussent dîx remplacer le groupe des trois raies b de Fraunhofer, ne se manifestèrent point dans le spectre discontinu de l'auréole, autrement M. Fusinieri n'aurait pas déclaré que la pince or- dinairement occupée par le vert était entièrement obscure. » Sans m'arrêter à ce premier résultat, peu favorable, ce me semble, à la théorie nouvelle, je propose de reprendre l'expérience de Fusinieri sur l'auréole du 3 1 décembre prochain, tout en regrettant qu'elle ait été omise, ainsi que celle de Forbes, le 18 juillet de l'année dernière, dans des cir- constances bien autrement favorables. Quelle que soit, sur ces divers points, l'opinion des astronomes et des physiciens, ils s'intéresseront, j'ose le croire, à celte suggestion et voudront bien s'unir à moi pour la recommander aux. observateurs de la prochaine éclipse. » ( 684 ) PHYSIQUE. — PlcKjuei épaisses (le crownqlitss j)ercées par- l'étincelle de la iiuk liiiie de M. Ruhtnkorff ; Note de M. Faye. « J'ai l'honneur de mettre sons les yeux de l'Académie deux plaques de verre percées de part en part par l'étincelle de la grande machine de M. Kuhmkorff, sur une épaisseur de 4 cenlimètres et demi et de 6 ceuli- nietres. On a réussi depuis longtemps à percer des plaques de verre à l'aide de l'étincelle d'induction, mais jamais sur une pareille épaisseiu-; j'ai donc cru (jiie ces preuves de la puissance de la grande machine de M. Kuhmkorfi mériteraient de fixer un instant l'attention de l'Académie. Ce sont de véri- tahles traits de foudre. » En examinant la trace laissée par l'étincelle, on voit qu elle consiste en un filet blanc et opaque extrêmement délié, le long duquel se présentent des éclats de a ou 3 millunetres, orientés successivement comme en spirale dans divers azimuts. Il n'y a point d'apparence de dépôt métallique. Cette trace se bifurque, dans la plus grande plaque, vers le premier tiers de l'épaisseur ; plus prés de la face opposée, elle se subdivise encore en plu- sieurs filets plus fins et presque dépourvus d'éclats. )i Pendant l'expérience, iVI. Ruhmkorff a nettement constaté, par l'ajjpa- ritioii des curieuses houppes colorées d'Haidinger, qu'iiue compression énergique sur la matière du verre accompagnait le passage de 1 étincelle. Lu fait connu qui se reproduit ici constamment, c'est que ces traces divergent toutes du point sur lequel s'appuyait le conducteur supérieur entouré dune masse de résine, mais n'aboutissent jamais au point opposé. On voit même, dans la seconde pièce de 45 millimètres d épaisseur, des flécliarges latérales qui se sont effectuées de telle sorte que l'étincelle a dû sortir par la face même où elle était entrée, tout en parcourant, dans la masse du verre, un trajet de même longueur que les décharges directes. )i Je n'ai pu découvrir dans ces éclianfillons remarquables aucune trace de fusion; pourtant je serais tenté de croire qu'on parviendrait à reproduire eu jjelit de véritables fulguriles à l'aide de cette puissante machine, si on forçait l'étincelle a franchir une certaine épaisseur de matières pulvéru- lentes un peu plus fusibles et moins compactes que le crowu. « ( 685 ) ANALYSE CHIMIQUE. — Mémoire sur un nouveau procédé de dosage du soujre contenu dans les pyrites de fer et de cuivre; par M. J. Pelouze. « La fabrication de l'acide sulfuriqne se faisait presque exclusivement, il V a peu d'années encore, avec le soufre de la Sicile; cette île en exportait des quantités véritablement immenses, car la part annuelle de la France seule ne s'élevait pas à moins de 3o millions de kilogrammes. » Aujourd'hui le soufre tend à être remplacé de plus en plus par la pyrite martiale, ou par des pyrites ferrugineuses plus ou moins riches en sulfure de cuivre. Cette dernière sorte de pyrite est principalement exploitée sur le littoral d'Espagne, d'où elle est expédiée en Angleterre. Elle sert tout à la fois à la fabrication de l'acide sullurique et à l'extraction du cuivre. » La France possède de nombreux gisements de pyrites : les usines de Paris, Lille, Chauny, Rouen, etc., s'approvisionnent principalement à Chessy et à Sain-Bel, près de Lyon; celles du Midi (rouvent leurs pyrites dans le voisinage d'Alais ; enfin quelques industriels les vont chercher en Belgique et jusque dans la Prusse Rhénane. » On comprend qu'il faille demander à des sources diverses une matière dont l'emploi annuel atteint looooo tonnes. » La composition de ces pyrites étant extrêmement variable, les transac- tions auxquelles elles donnent lieu sont nécessairement basées sur leur te- neur en soufre, et il importe de la déterminer souvent et avec soin. D'un autre côté, il n'est pas moins nécessaire pour le fabricant d'apprécier la quantité de soufre qu'il laisse dans le résidu du grillage des pyrites; il doit chercher à appauvrir le plus possible ces résidus, car jusqu'à présent la pyrite grillée n'a reçu aucun emploi. On a récemment cherché à l'utiliser pour la fabrication d'une fonte de qualité inférieure; mais on parait y avoir renoncé : ce qui s'explique quand on sait que le soufre non brûlé, qui reste mêlé à l'oxyde de fer, atteint la proportion de 3, 4i et 6 pour loo, et que quelquefois même celte quantité est encore plus considérable. » Dans l'état actuel des choses, les analyses de sulfures métalliques sont faites en général avec exactitude, mais malheureusement avec une extrême lenteur. On les traite par l'eau régale, on étend d'eau la dissolution, on la filtre, et on précipite l'acide sulfurique qu'elle contient par un sel de baryte. Le poids du sulfate de baryte indique la proportion même du soufre. C. r.., i86i, 2'»^ Semestre . (T. HU, N" 17.) 9^ { 686 ) Ce procédé exige, comme toutes les méthodes d'analyse par voie humide, une certaine habitude des nianipuhitions chimiques. » Je savais que les fabricants d'acide sulfuriquc a|îpelaient de tous leurs vœux un procédé phis simple et surtout phis expédilif. Celui que je leur propose ne saurait manquer d'être employé, car il n'est, au fond, rien autre chose qu'un essai alcalimétrique, c'est-à-dire de tous les pro- cédés industriels, sans exception, celui qui est le plus connu et le mieux pratiqué. 1) Cela se comprend quand on sait que la fabrication de sels de soude est tellement liée à la fabrication de l'acide sulfurique, qu'on ne voit jan)ais dans une usine des fours à soude sans y rencontrer en même temps des chambres de plomb. » Mon nouveau procédé est fondé sur la propriété que possède le chlo- rate de potasse, en présence d'un carbonate alcalin, de transformer en acide sulfurique le soufre contenu dans les sulfures métalliques, notam- ment dans ceux de fer et de cuivre, les seuls qui soient employés à la fabrication de l'acide sulfurique. Cette réaction, si elle est bien conduite, est coiuplete, c'est-à-dire que la totalité du soufre passe à l'état d'acide sulfurique qui s'unit à la soude ou à la potasse, ou à ces deux bases à la fois, ce qui est indifférent quand on se place au point de vue purement analytique. M II est nécessaire d'employer plus de carbonate de soude que n'en indi- que la théorie, si on vei;l être certain de ne pas perdre d'acide suliurique; cet excès de carbonate de soude est l'aciie à apprécier par les moyens ordi- naiies de l'alcalimétrie. » La neutrali'sation du carbonate de soude se f^it donc en deux fois : premièrement par l'acide suHurique formé aux dépens du soul're pendant la calcinalion du mélange ci-dessus indiqué, et en second lieu par l'acide sulfurique dissous dans l'eau et d'un tilre quelconque, pourvu qu'il soit connu. » L'acide sulfurique normal se trouvant dans tous les laboratoires, je l'emploie de préférence à toute autre dissolution acide. On se souvient qu'il est tel, que lo grammes de carbonate de soude pur et sec sont exactement neutralisés par 92*^*^,4 d'acide normal; ces nombres correspondent à des équivalents égaux de carbonate de soude (NaO, CO^) et d'acide sulfurique monohydraté (SO', HO). Un litre d'acide normal contient 100 grammes d'acide iiionohydralé dans lequel le soufre entre pour 32,653. » Supposons maintenant que dans une analyse de pyrite j'aie employé (687 ) 5 grammes de carbonate de soude; je sais qu'il eût fallu 46", ao ou 92,40 demi-centimètres cubes d'acide normal pour les neutraliser directement (i); mais si après la combustion de 1 gramme de pyrite, par exemple, je n'ai eu besoin que de So'^'', 20 de mon acide, cela indique qu'il s'est formé par l'oxy- dation du sulfure une quantité d'acide sulfuiique précisément égale à celle que contiennent 16 centimètres cubes d'acide normal, car 16 centimètres cubes et 3o", 20 forment bien 46''°, 20. Il ne reste donc plus qu'à calculer combien il y a de soufre dans 16 centimètres cubes d'acide normal ; j'établis donc la proportion suivante : iGOO*^" : 3u,653 : : lô*^*^ ; X, ,r = 0,622 de soufre. Ainsi I gramme d'une telle pyrite contient 0"'',522 de soufre, soit 52,2 pour 100. «) Gela dit, je passe à la description de mon procédé. Je suppose qu'il s'a- gisse de l'analyse d'une pyrite martiale. » Je mêle exactement dans un mortier de porcelaine i gramme de pyrite noiulij^risée, 5 grammes de carbonate de soude pur et sec, 7 grammes de chlorate de potasse, et 5 grammes de sel marin fondu ou décrépité. J'in- troduis ce mélange dans une cuiller à projection, et je l'expose graduelle- ment pendant huit à dix minutes à une température d'un rouge sombre; le sel marin a pour but et pour résultat d'empêcher la matière de brûler avec trop de vivacité. » Lorsque le mélange est à peu près refroidi, je l'agite avec de l'eau dis- tillée chaude: j'enlève la dissolution au uioyen d'iuie pipette et je la filtre. Je renouvelle ce lavage cinq ou six fois, et eu dernier lieu je fais bouillir le résidu dans la cuiller même avec de l'eau. Je le reçois sur un filtre où je le lave encore à l'eau bouillante. » Une courte pratique apprend bientôt à effectuer d'iuie manière com- plète et sans perte aucune le lessivage complet de la matière dont il s'agit. La dissolution et les eaux de lavage sont en dernier lieu neutralisées par l'a- cide sulfurique normal, sans modification aucune de la méthode et des soins prescrits par Gay-I^ussac. .) Supposons qu'il ait fallu employer à la neutrali.sation 34 centimètres cubes d'acide normal, conformément à ce qui a été dit; nous retranchons (i) On a conservé dans le commerce et l'industrie l'indication de Descroizilles sur l'alcali- métrie; on dit que le caihonate de sonde nuirque 04° 1> °" P'"^ exactement g4" ~ qu:ind il est pur. U1.. ( 688 ) ce nombre de 46", 2, il nous reste donc 1 2", 2 qui représentent l'acide sul- furique formé par la pyrite. Ce nombre, multiplié par 32,653 et divisé par 100, nous donne le poids du soufre clierché, soit 0,398 ou 38,8 pour 100. » Une gangue quarizeuse, barjtique ou calcaire, n'apporte aucun trou- ble dans ce procédé. » Le résidu après le lavage doit se dissoudre sans déposer de soufre dans l'acide chlorhydrique. Il est facile de s'en assurer, car dans un essai mal conduit le soufre se sépare de la gangue sous forme de flocons légers, recon- naissables à la flamme bleue et à l'odeur d'acide sulfureux qu'ils donnent en brûlant. Quand un tel cas se présente, ce qui est fort rare et indique en gé- néral un mélange mal fiùt, il faut recommencer l'analyse. » Je me suis assuré, et c'était là un point essentiel, qu'il ne .se dégage pas d'acide sulfureux pendant la combustion des pyrites, en recevant les gaz, soit dans une dissolution chaude d'eau régale faible additionnée de chlorure de baryum, soit, ce qui vaut mieux encore, dans une dissolution de per- manganate de potasse; on ne constate ni le précipité, ni la décoloration qui sont les indices de l'acide sulfureux. » J'ai fait quelques autres expériences pour constater l'exactitude de mou procédé; voici en quoi elles consistent : » 1° Des échantillons de pyrite, en cubes de la plus parfaite netteté, que je devais à l'obligeance de M. Combes, m'ont donné dans six analyses des quantités de soufre toujours comprises entre 53 et 54 pour 100. La formule Fe S" en indique 53,3. 1) 2*^ D^s échantillons de pyrites naturelles et de pyrites grillées, qui pro- venaient de l'usine de Chauny, ont été analvsés, soit dans le laboratoire de cette usine, soit dans le mien, par l'eau régale et les sels de baryte, et com- parativement par mon nouveau procédé. )) Ces substances ont fourni par ce double traitement des quantités de soufre dont les plus éloignées n'ont pas différé de plus de i | pour 100, et qui pour la plupart se confondaient. » 3" Le produit de la calciuation du mélange ci-dessus indiqué, bien les- sivé et saturé par l'acide chlorhydrique, doinie, avec la baryle, le même poids de sulfate de baryte que par le procétié ordinaire de l'eau régale. » J'ai constaté les mêmes résultats sur plusieurs échantillons de pyrite cuivreuse. » Jusqu'ici je n'ai parlé que des pyrites de 1er et de cuivre; je vais main- tenant dire deux mots de l'application de mon procédé aux pyrites grillées, (689 ) dont les fabricants d'acide sulfiirique ont tant d'intérêt à connaître la te- neur en soufre et dont ils sont forcés chaque jour d'analyser un grand nom- bre d'échantillons. » Ici je supprime comme inutile l'emploi du sel marin. Je mêle exacte- ment 5 grammes de pyrite grillée, 5 grammes de carbonate de soude pur et sec, 5 grammes de chlorate de potasse. » J'expose le mélange au rouge sombre dans une cuiller à projection. L'oxydation du soufre se fait lentement et sans aucune déflagration. Le reste de l'expérience ne diffère pas de celle que j'ai indiquée pour les pyrites cui- vreuse et martiale. A-t-il fallu 4o centimètres cubes d'acide pour la neutra- lisation, c'est que les 5 grammes de pyrite grillée contenaient 0*^% 202 de soufre, soit oS'^,o/io4 pour i gramme ou 4i04 poiu' 100. » En terminant, j'insiste sur la nécessité d'un lavage à l'eau bouillante, qui d'ailleurs n'offre aucune difficulté; un lavage à froid serait long et par- fois insuffisant. Cela tient sans doute à ce qu'il se forme avec les pyrites à gangue quartzeuse une petite quantité de silicate alcalin qui ne se dissout facilement que dans l'eau chaude. » J'ajouterai que toute perte de carbonate de soude correspond à une augmentation fictive de soufre, ce qui se comprend, puisq\i'on juge de la proportion de celui-ci par le volume d'acide normal employé à achever la saturation. » Le carbonate de soude perJii serait à tort considéré comme ayant passé à l'état de sulfate, et le calcul de la proportion de soufre serait établi sur une base fausse. !• Il est d'ailleurs facile, avec un peu de soin, d'éviter les erreurs de la nature de celleque je viens de signaler. » Je n'ai pas besoin de dire que le carbonate de soude doit être parfaite- ment pur et sec, et qu'il faut le peser avec autant d'exactitude que la pyrite elle-même. » Quant au chlorate de potasse et au chlorure de sodium, ce soin n est plus nécessaire. » On peut faire varier la proportion de ce dernier sel avec la combusti- bilité des pyrites et l'augmenter jusqu'à ce que l'oxydation du mélange se fasse sans déflagration. » Enfin la précaution la plus nécessaire de toutes consiste à porphyriser très-finement la pyrite, et à rendre très-intime le mélange dont elle tait partie. » En résumé, le nouveau mode d'analyse des sulfures métalliques con- ( 690 ) siste clans la combustion du soufre par le chlorate de potasse, en pré- sence du carbonate de soude. Le soufre passe tout entier à l'état d'acide snllurique qui neutralise me partie du carbonate alcalin. L'excès de ce sel est connu par le voliune d'acide sulfurique normal employé à parfaire la sa- turation. On retranche ce volume de celui qu'auraient exigé 5 grammes de carbonate de soude pur pour être directement neutralisés, et la différence indique l'acide sulfmique produit par la pyrite. » De la proportion d'acide sulfurique, on déduit par le calcul celle du soufre. » La nouvelle opération dont il s'agit n'exige pas plus de trente à qua- rante minutes: les erreurs qu'elle comporte n'excèdent pas 1 à i ^ pour 100 du poids du soufre cpi'il s'agit de déterminer » ASTRONOMIE. — Béponse aux objeclions de M. Faye sur les déviations apparentes de ta queue de la dernière comète; par M. Valz. « Dans les remarques pleines d'intérêt démon honorable ami sur mes calculs des déviations de la queue de celte comète, il s'est glissé quelques inexactitudes qui changent tellement le sens de mes expressions, que je me trouve obligé de les relever. En effet, il y est dit qtie j'ai trouvé que l'axe de la queue de ia comète faisait un angle de u°li']' avec le plan de l'orbite i't que sa projection sur ce plan en faisait un autre de 9° 18' avec le rayon vecteur. Or ce n'est pas de cet axe que j'ai calculé ia déviation réelle, mais seulement la déviation apparente des points de cet axe répondant d'une part à la Polaire, et de l'autre à a d'Hercule, ce qui est assez différent, et Si Ton se bornait à déternnner l'angle de la tangenle à l'origine, on ne pour- rait l'obtenir qu'assez imparfaiteuient, vu la nature peu rigoureuse des observations et la petitesse de l'angle à déterminer. » Une des lois les mieux établies, est-il ajouté, consiste en ce que l'axe des queues se trouve toujours entièrement dans le plan de l'orbite de la comète; ce qui ferait supposer que toutes les queues ont été déterminées se trouver dans ce plan, ou du moins que de nombreuses observations l'ont déu)ontré. Or je doute que l'on puisse seulement en citer un fort petit nombre; ce que Ion concevra facilement, en remarquant que les grandes queues, les plus favorables pour cet objet, sont assez rares; que les passages de la terre par les nœuds sont plus rares encore, et que les observations rigoureuses de ces passages sont si rares, qu'on aurait grand'peine à en citer. Je ne connais, pour satisfaire entièrement à ces diverses conditions, que l'observation du ( 691 ) P. Secchi, qui me paraît ainsi d'un grand intérêt, ce qui m'a engagé à la soumettre à l'épreuve rigoureuse du calcul. Dans les sciences du domaine du calcul, on ne saurait admettre une théorie comme démontrée que lors- qu'elle peut satisfaire entièrement aux phénomènes observés. Ainsi, pour les queues, il faudrait pouvoir déterminer par le calcul les formes succes- sives qu'elles pourraient prendre : en serions-nous déjà arrivés à ce point? Je ne le pense point, et je doute que, même à l'aide de toute hypothèse, on puisse rendre compte des queues contournées en sens opposé en forme de S, et moins encore de cette spciuentosa cometa de 1709 qui avait sept queues de 70"^ contournées en sens divers, et enchevêtrées entre elles comme les palpes ou bras d'tui poulpe. J'ai obtenu la relation de son ap- parition avec figure sur bois, par le P. Elia del Re, à la vente de la biblio- thèque de Lejeune-Dirichlet. On y remarque déjà ces rayons latéraux ra- menés vers la queue, qui n'ont été reconnus que bien plus tard. » Les théories qui ne peuvent ainsi être vérifiées entièrement par le cal- cul sont exposées à être démenties postérieurement. C'est ainsi que Kepler, Hévélius, Cassini, Lahire, etc., prétendaient représenter le cours des co- mètes par des orbites rectilignes, circulaires, spirales, et même paraboli- ques, sans connaître les lois de leurs mouvements, lorsque Newton vint faire coimaître ces lois et les vraies méthodes de calcul, en renversant toutes ces hypothèses. Ainsi Hévélius avait trouvé par de taux calculs, puis- qu'il ne connaissait ni les lois du mouvement, ni les véritables méthodes de calcul des orbites, que les nébulosités des comètes se condensaient en se rapprochant du soleil, ce qu'on ne manqua pas de m'opposer, lorsque je déterminai le rapport de ces condensations, sans considérer qu'Hévélius ne pouvait obtenir que de fausses distances, eî on n'a qu'à les comparer avec les véritables, pour reconnaître l'énormité de leurs différences et la faus- seté des hypothèses employées. » M. Faye remarque avec raison que la déviation de la queuei L'vénite et l'amphibole, en se formant par la combinaison des matières i> siliceuses et ferrugineuses des roches éruptives, qui renfermaient le silice » et l'oxyde de fer nécessaire, avec les roches calcaires, ont constitué » nalurellement des bandes grossièrement parallèles, de manière que, par » exception, on retrouve la disposition en bandes parallèles qui caractérise » les filons d'incrustation. » [Bull, géol., Einan. vole, etmétall., 18/(7.) » On le voit donc, le gîte de Campiglia est pour M. Elie de Beaumont, comme il l'était depuis longtemps pour moi, nn filon d'injection classique. Mais, ayant dit qu'il renferme des veines quarlzeuses, parfaitement insépa- rables des autres gaugues, dont les géodes renferment du quartz cristallisé à l'ordinaire, j'ajoute maintenant que M. Coquand, momentanément chargé de la direction de la mine, y a trouvé de ces cristaux qui, bien que gutti- fères, ne laissent pas mettre en doute leur formation à de hautes tempéra- tures. C'est ce qu'avait annoncé M. Davy, et en même tenijts la difficulté G. R , 18C1, 2""^ Semestre. (T. Lill, N" J7.} 9^ (694 ) que paraissait entrevoir M. Elle de Beauniont se trouve levée de son propre mouvement, tandis que de mon côté je conclus que l'ensemble des sul- fures et des gangues de l'amas devait contenir originairement, à l'état de dissolution ignée, un excès de quartz avec quelques molécules d'eau et de bitume qui ont été éliminées ou refoulées dans les vacuoles par les effets subséquents de la cristallisation. Cependant tout le liquide n'a pas été exprimé de cette manière. Il en est resté entre autres dans l'yénite une quantité suffisante pour avoir motivé une explication de Berzélius. Cet expérimenté chimiste observe, en effet, que ce minéral donne au matras une eau non acide, dont la présence paraît avoir été le résultat d'une coer- cition mécanique, vu que son absence ne produit aucune altération dans l'aspect delà substance (rr. du chalumeau). » Du reste, il n'est pas plus étonnant de voir un liquide volatil persister au milieu de quartz et de silicates liquéfiés que l'acide carbonique dans un car- bonate calcaire également fondu. 1) Conservant donc toujours mes anciennes idées, je reviens à l'eau pour déclarer que je regarde, plus que jamais, comme très-abusives les analyses des granités et des minéraux dans lesquelles on ne parle que de ce liquide. M. Scheerer, oubliant toujours les bitumes, admet que l'eau a été de tout temps combinée à l'état basique avec les roches incandescentes [Bull, géol., 1847)» ^'- ^^- Delesse n'hésite pas à suivre la même voie, car, même en i853 [Bull. f/éoL), à la suite de son analyse du rétinile de la Sardaigne, qui lui fournit eau et madère organique, 8,90 pour 100, il considère la roche comme un verre hydraté naturel, l'eau y étant combinée, ainsi que lèvent M. Nau- mann, dont il invoque l'autorité. » Certes, il est peu d'hommes plus respectables que le savant minéralo- giste allemand; mais encore, qu'est-ce que ce verre dit aqueux, tandis que l'analyse donne de la matière organique indépendamment de l'eau? Quelles sont les quantités respectives des deux corps volatils? La roche ne renferme- t-elle pas un simple bitume décomposable en eau et en un autre produit huileux? Ne s'agit-il pas de pures interpositions moléculaires du genre de celles dont nous avons déjà suffisamment parlé, et par conséquent fort indi- gnes du titre de verre hydraté qui implique une combinaison chimique? Il me semble que, du moment où les partisans d'une théorie nouvelle cherchent à la faire prévaloir, ils devraient ou moins satisfaire à la condition vulgaire de la précision, car enfin les partisans de la théorie ancienne, peu in- quiets des noms plus ou moins imposants par lesquels on voudra les terrifier, ne céderont évidenuuent que devant des preuves irrèlragables. (695) » Notons d'ailleurs que les doses pondérales des produits obtenus des ro- ches, et pris pour de l'eau par nos chimistes actuels, sont à peu près les mêmes que celles des bitumes obtenus par M. Knox dans ses expériences de I 823. » GÉOLOGIE. — Sur l'âge des filons stannifères, aurifères, et de quelques autres catégories ; par M. J. Fourxet. des Comptes rendus, p. 940, 997 (^t 1007). » L'ouvrage parut, et noire confrère en fit hommage à l'Académie dans la séance du 10 septembre 1860. Prés de quatre mois après, M. Breton re- nouvela sa réclamation de priorité auprès de l'Académie, et sa Note fut insérée au Compte rendu (st'ance du 2/j novembre 1860), comme l'avaient été les deux précédentes; mais cette fois noire confrère fit ime réponse très-détaillée, et il s'appliqua à réfuter toutes les assertions conleuues dans les diverses communications de M. Breton. Oite réponse de M. Chasies, publiée au Compte rcndti de la séance suivante (!3i décembre 1860), fut bientôt suivie d'une nouvelle réclamation de M. Breton; l'Académie ne jugea pas utile de laisser lUie telle discussion se prolonger davantage; elle décida que la quatrième Note de M. Breton ne serait pas insérée au Compte rendu, et elle la renvoya à l'examen d'une Commission composée de MM. Chasies, Lamé, Bertrand et moi. » Par un sentiment naturel et que l'Académie a apprécié, M. Chasies ne crut pas devoir accepter la mission qui lui était confiée, ot plus tard, dans la séance du 2 septembre 1861, notre confrère M. Lan)é pria l'Aca- démie de vouloir bien accepter sa récusation. » Cependant M. Breton avait adressé à l'Académie, dans la séance du 19 août, un nouveau Mémoire résumant ses précédentes communications, et ayant pour titre : Matériaux pour servir à résoudre les questions de priorité soulevées à l'occasion de la publication de iouvracje de M. Chasies sur les PorisDies d'Euclide; et dans le préambule de ce Mémoire l'auteur deman- dait avec insistance que la Commission fût mise en demeure de présenter son Rapport. >) Nous avons dû en conséquence, M. Bertrand et moi, prendre connais- sance des diverses pièces imprimées ou manuscrites qui se rapportent à cette question, et nous livrer en même temps à la vérification des textes que ( 70 1 ) M. Breton invoque pour justifier ses droits à la priorité qu'il revendique ; nous venons aujourd'hui faire connaître à l'Académie le résultat de notre examen. » Le Traité des Porismes d'Euclide ne nous est pas parvenu, et nous n'a- vons sui- cet ouvrage que les seuls renseignements qui nous ont été transmis par Pappus, car la très-courte mention des Porismes d'Euclide faite par Proclus dans son Commentaire sur le 1" Livre des Eléments n'est pas de nature à jeter quelque lumière sur la question. Mais Pappus, dans le VIP Livre de ses Collections mathémnlufues, a laissé une Notice qui renferme deux définitions de ce genre de propositions nommées Porismes par Euclide ; il nous apprend dans cette Notice que l'ouvrage d'Euclide était composé de trois Livres, et que ceux-ci renfermaient cent soixanle-onze propositions; enfin il nous donne en même temps trente-huit lemmes qui se rapportent à ces Porismes. Mais à l'égard des Porismes eux-mêmes, Pappus s'est borné à nous transmettre vingt-neuf énoncés, et ces énoncés sont tellement concis et obscurs, qu'ils sont demeurés pendant longtemps lettre close, malgré les efforts de géomètres d'un grand mérite qui cherchèrent vainement à péné- trer le sens de celte énigme. » R. Sirnson, géomètre de Glascow, eut la gloire de soulever le premier un coin du voile qui dérobait à tous les yeux l'une des pages les plus inté- ressantes de l'histoire des mathématiques. Simson parvint d'abord, après de profondes et opiniâtres recherches, à rétablir deux propositions exprimées par Pappus en termes suffisamment complets, mais très-obscurs, et cette découverte fut l'objet d'une communication faite à la Société Royale de Londres en 1723. Depuis il se consacra à la continuation de ce travail, et il parvint à formuler l'ensemble de ses idées sur cette doctrine des Porismes inconnue des géomètres modernes, ce qui a été l'objet de son Traité des Po- rismes, lequel n'a été publié qu'en 1776, huit ans après la mort de l'auteur. a Toutefois, cette divination qui fait tant d'honneur à Simson était loin de fournir une solution complète de la question des Porismes; elle nous apprenait sans doute quelle devait être la nature des Porismes, mais elle laissait beaucoup à faire pour obtenir la complète restitution, conjectu- rale du moins, des cent soixante-onze propositions d'Euclide et pour décou- vrir la destination de ces théorèmes d'une forme inaccoutumée. C'est ce travail que notre confrère a entrepris, dont il a fait connaître les bases en 1837, dans son jijjercu hislorujue^ et qu'il a si heureusement accompli. « Les publications de M. Breton (de Champ) sur les Porismes remontent à l'année 1849 ; on trouve dans les Comptes rendus àe l'Académie (séances C. r.., 1S61, 2"" Semestre. (T. LUI, N" 17.) 94 ( 107. ) des 29 octobre 1849 et 6 juin i853) deux Notes relatives à cette question. Plus tard, en i855, l'auteur publia dans \e Journal de M. Liouvillc un Mé- moire détaillé ayant pour litre: Recliercltes nouvelles sur les Porismes d'Eu- clide, où se trouvent développés les aperçus indiqués dans les Notes anté- rieures. Deux suppléments à ce Mémoire, suivis d'un article sous forme de Lettre, furent publiés également dans le Jour/îf// (/c /)/. Liouville en 1837, i858 et 1859; mais ces suppléments et d'autres publications dont nous n'avons pas à parler ici, se rapportent presque exclusivement à une discus- sion étrangère à la question que nous devons traiter. » Les recberches de M. Breton sur les Porismes n'ont en aucune façon pour objet la restitution des propositions d'Euclide,et, parconséquent, nous nous empressons de le déclarer, lors même que sa réclamation de priorité serait fondée, le mérite du beau travail de notre confrère n'en serait aucu- nement diminué. » Le principal Mémoire de M. Breton renferme une traduction nouvelle du texte grec de Pappus, suivie d'un Commentaire; il se termine par un ré- sumé dans lequel l'auteur énonce les résultat? auxquels il est parvenu et qu'il considère comme nouveaux. Les deux premiers de ces résultats sont la base sur laquelle M. Breton appuie sa réclamation de priorité et nous devons les rappeler ici. » Les résultats auxquels je suis parvenu dans ce commentaire, dit-il, /;eiu'e/i/ se résumer comme il suit : » 1 " Les Porismes d'Euclide nous ont été conservés dans la Notice de Pappus. La partie de cette Notice qui leur est consacrée doit être considérée comme à peu près exempte de lacunes, sinon de défectuosités du même genre qu'on peut siijnalcr dans les autres parties encore mcmuscrites du texte des Collections ma- thématiques. Il est vraisemblable que nous avons ainsi tous ou presque tous les Porismes qu'Ëuclide avait considérés. » 2" Ces Porismes n étaient pas des propositions, mais servaient de réponse à une foule de questions dont les énoncés 11 ont pas été reproduits par Pappus, lequel ny a attaché aucune importance [Journal de Mathématiques pures et appliquées, t. XX, p. 297). M S'il est vrai que M. Breton a reconnu le premier que uoHSflyo/is ni'/isi (par les énoncés de Pappus) tous ou presque tous les Porismes qu'Ëuclide avait considérés, il a pu s'étonner de ne pas voir son nom cité et sa découverte pro- clamée par AL Cliasies qui, regardant le fait en question comme étant la dé- couverte et la base même du système de Simson, s'exprime ainsi, à la page 8 de son Introduction : ( 7o3 ) » Car, sur vimjl-neuf énoiués transmis par Pappus, dans un style concis et cniij' rnatique, et qui RÉSUMENT LES KOMBREUSKS PROPOSITIONS D'EuCLIDE, Simso>l n'a donné, etc. » » C'est en effet dans ce membre de phrase, qui résument les nombreuses propositions d'EucUde, que M. Breton a cru voir une atteinte à ses droits de priorité. Ce que je revendique, dit- il (t. L des Comptes rendus, p. 996), c'est précisément l' honneur d avoir le premier fait paraître suffisamment explicite le texte de Pappus, en découvrant que la partie de ce texte qui renferme les énoticés de Pappus, n'est pas incomplète, comme on l'avait supposé ; que ces énoncés ne sont pas des propositions et qu'ils RÉSUMENT LA SUBSTANCE DES TROIS LIVRES DE PORISMES. » Et, dans le Mémoire présenté à l'Académie le 19 août dernier, il dit (§V); )' Selon moi, il (Simson) a pris ces 28 énoncés pour des propositions primitive- ment complètes, mais mutilées ou altérées dans les manuscrits ; et il a cherché à en rétablir les termes qu'il supposait perdus, comme on le fait pour Us inscrip- tions qui ont péri en partie par l'injure du temps, de sorte que Simson n'espérait rien de ce travail que vingt-huit propositions. » La question est nettement posée, l'Académie le voit; d'une part M. Bre- ton prétend que Simson et ses successeurs ont considéré les vingt- neuf énoncés de Pappus (le premier énoncé est complet) comme se rapportant chacun à une proposition unique et déterminée choisie parmi les cent soixante-onze propositions d'Enclide, en sorte que Pappus n'aurait fait au- cune mention des cent quarante-deux autres. D'autre part, M. Chasles ré- pond qu'il ne songe nullement à s'attribuer la découverte que revendique M. Breton ; il déclare que son travail de restitution des trois livres de Po- rismes a été conçu et exécuté d'après les idées de Simson, comme le titre de son ouvrage l'indique, et il ajoute que les choses que M. Brelon croit avoir découvertes se trouvent exprimées nettement dans l'ouvrage de Simson qui même ne saurait être entendu autrement. o Par cette déclaration notre confrère se trouvait placé en dehors de la discussion, et la tâche de votre Commission devenait facile, car elle se ré- duisait à rechercher si, comme le pense M. Chasles, Simson était réellement en possession des notions que M. Breton lui conteste et dont il poursuit si ardemment la revendication. » Or il existe principalement dans Simson deux passages qui démon- trent, suivant nous, de la manière la plus incontestable que, dans la pensée du géomètre de Glascow, chacun des énoncés laissés par Pappus n'expri- 94.. ( 7o4) mait point, comme le prétend M. Breton, une proposition unique, mais bien une conclusion commune à plusieurs Porismes ayant des hypothèses diffé- rentes. Nous devons citer textuellement ces passages avec notre traduction et nous donnons ensuite la version contradictoire de jM. Breton, version qui nous paraît inadmissible. » Voici les passages de Simson (p. 4i8 et 43i de son ouvrage). » PnoPOSlTio XXXIV. Quœ est Porisma, wnini sciliret ex iis intcr Ports- mala lib. 1 Eiiclidis, qiice Pappus tradil liisce verbis, « Quod liœr ad datum punc.lumvercjil ». » Propositio XU. Qiiœ est Porisma, unum scilicel ex iis quœ Pappus tradil inter Porismata lib. I Euclidis, hisce verbis, <• Quod recta. . .. aufert à posilione datis segmenta datum reclamjulum compreliendentin ». » Et nous traduisons ces passages, comme il suit : M Proposition XXXIV. Laquelle est un Porisme, savoir [un de ceux, d'entre les Porismes du premier livre d'Euclide, que Pappus transmet en ces termes , « Que cette droite passe pur un point donné » . » Proposition XLI. Laquelle est un Porisme, savoir l'un de ceux que Pappus transmet parmi les Porismes du premier livre dEuclide, en ces termes, « Que la droite intercepte sur des droites données de position des segments comprenant un rectangle donné ». » D'après cette traduction, qui sera, nous le croyons, acceptée par tout le monde, il est évident que, dans la pensée de Simson, Pappus nous trans- met plusieurs des Porismes d'Euclide par ce seul membre de phrase, r/ue cette droite passe par un point donné, ou par celui-ci, que la droite intercepte sur des droites données des segments comprenant un rectangle donné. Et cela est surtout sensible dans le texte latin, car notre traduction littérale que Pappus transmet peut offrir vin sens ambigu que ne comporte pas le lalin (ptœ Paj>pus tradil qui ne saurait se rapporter à uiuim. » Mais M. Breton n'accepte pas notre version et voici celle qu il a écrite sur notre demande. » Proposition XXXIV. Laquelle est en ces termes « Que cette droite passe par un point donné » un Porisme, savoir l'un de ceux d'entre les Porismes du premier livre d'Euclide que Pappus nous a lirmsmis. « Proposition XLI. Laquelle est en ces teimes « Que lu droite .... inter- cepte sur des droites données de position des segments comprenant un reclancjle donné » un Porisme, savoir l'un de ceux que Pappus donne parmi les Porismes du premier livre d'Euclide. •■■ M. Cnton rejette notre traduction comme exprimant une pensée qui ( 7o5 ) serait, d'après lui, en contradiction avec d'autres passages de Simson sur lesquels nous reviendrons, et il ajoute que cette traduction est incompa- tible avec les mots primi libri du texte latin. Si Simson avait voulu, dit M. Breton, exprimer la pensée que nous lui supposons, il aurait écrit Poris- inala Euclidis et non Porisniata libri primi E uc liais ; ces mots libri primi prou- vent que Simson ignorait que l'énoncé de Pappus Quod liœc ad daUtm punctum vergit convenait à des Porismes contenus dans le deuxième et dans le troi- sième livre d'Euclide. » Il nous est impossible d'admettre cette opinion qui nous paraît injusti- fiable et nous repoussons absolument la traduction que M. Breton croit pouvoir substituer à la nôtre. « Nous avons cité d'abord les textes qui nous ont paru les plus propres à mettre en évidence devant l'Académie l'erreur dans laquelle est tombé iM. Breton. Mais il est une autre considération qui ne permet pas de con- server le moindre doute à cet égard et qui est tirée Iles termes mêmes dans lesquels Simson traduit le texte grec de Pappus. Il importe peu ici que cette traduction soit plus ou moins exacte; elle sert de base aux recherches de Simson, et les idées qu'elle exprime sont parfaitement claires, sans la moindre ambiguïté. Voici donc cette traduction, passage fort important, sur lequel repose, comme nous venons de le dire, le système de Simson : » Hœc (^Poristnata) [ï) aulem juxla hypolhesium dijferenlias minime distin- fjuenda simt; sed secundum differenlias accidenlium et quœsitorum. Hypothèses quidem omnes inter se différant, cum specialissimœ sint : accidenlium vero et quœsitorum ununïquodque, cum sit unum idemque multis diversisque liypothe- sibiis contingit. » Et ici l'on trouve, comme commentaire, cette note : » Ex. gr. Multa sunt Porismatn quœ diversas hypothèses habent, se i quœ omnia concludunt punctum aliquod tangere rectam positione dntam ; vel rectam aliquam vergere ad punctum dalum, etc. » La traduction continue ainsi : » Talia itaque inquirenda ofjeruntur in primi libri propositionibus » Vient ensuite le premier énoncé de Pappus qui est complet, puis : » Deinde in sequetitibus ; a Ouodpunclnin illud tangit rectam positione dilnm. Quod ratio ipsius... ad rectam... data est. Quod ratio ipsius... ad partent abacissam data est, etc. etc. » (i) Le terme Pnrismata se trouve dans la phrase précédente, et le pronom /lœc s'v rap- porte sans aucun doute. ( 7o6) » Et, après ces quatorze énoncés du premier livre, on trouve : B In secundo lihro HYPOTHESES quidcm DIVERSjE SUIST. Inquirenda vero LT PLURlMUM EADEM AC IN l'RiMO : prœtereaqiw hœc « Qiiod reclangulum illnd » » Puis, après les six énoncés du deuxième livre : » In tertio libro siint hypothèses de semiciradis, paitcœ aulem de circuits et segmentis. InQUIRENDORUM vero MAXIMA pars AIFINIS est PRiECEDENTIRUS. Insuner vero hœc sese offcranl. « Quod data est ratio rectanguli... etc. » » Les passages qui précèdent ne permettent pas de se méprendre sur la pensée de Simson à l'égard des énoncés de Pappus. Simson nous déclare en effet, qu'Uj n un grand nombre de Poiismes dans lesquels les hypothèses sont différentes, mais qui ont celte même conclusion que quelque point est situé sur une droite donnée de position, ou que quelque droite passe par im point donné, etc. Simson commente par cette note le texte de Pappus tel qu'd l'entend et le traduit; suivant lui, et c'est ce qu'il cherche à expliquer, Pappus a voulu dire que, dans l'ouvrage d'Euclide, beaucoup de Porismes dont les hypothèses sont différentes ont néanmoins une même conclusion. M. Breton objecte qu'il ne s'agit pas ici spécialement des Porismes d'Euclitle, mais qu'importe? Car s'il était question de Porismes en général, il fau- drait nécessairement en conclure que dans la pensée de Simson, Pappus dit des Porismes d'Euclide en particulier ce qui est vrai de tous les Porismes. On remarquera d'ailleurs que les conclusions citées par Simson sont précisé- ment empruntées aux énoncés de Pappus et qu'elles les comprennent même tous, puisqu'd y a un etc. >> Simson nous dit ensuite que dans le second livre d'Euclide les hypothèses sont différentes, mais que les choses cherchées sont pour la plupart les mêmes que dans le premier livre, etquilj a en outre celles-ci...; puis il cite ces nouveaux énoncés de Pappus. Qu'étaient-ce donc que ces énoncés pour Simson, sinon les choies cherchées, c'est-à-dire des conclusions auxquelles s'appliquaient, dans l'ouvrage d'Euclide, des hypothèses différentes? » Enfin Simson nous répète la même chose quand d parle du troisième livre : les choses cherchées sont pour la phqnnt simblablcs aux précédentes, et l'on trouve en outre celles-ci, etc. » Et pourtant M. Breton affirme que le géomètre de Glascow a ignoré que le deuxième livre d'Euclide contenait des propositions dans lesquelles les choses cherchées étaient les mêmes que dans le premier livre, et que pareillement le troisième livre renfermait des propositions dans Icsfiuelles les choses cherchées étaient 1rs mêmes que dans les deux j)icmicrs livres. Simson a ignoré ces choses! Et ( 7^7 ) cependant il les a écrites de sa main, nous avons traduit littéralement. Pour justifier cette singulière prétention, M. Breton nous dit que Simson a em- prunté à Ilalley sa version du texte de Pappus, que Halley a déclaré, en publiant cette traduction, qu'il ne comprenait rien à la question, et qu'eu conséquence Simson pouvait certainement lui-même ne pas comprendre un texte inintelligible pour celui qui l'avait traduit. Il y aurait lieu peut-être d'examiner ici quelles étaient en réalité les choses qu'HalIcy déclarait ne pas comprendre; mais nous pensons qu'il serait superflu d'insister davantage sur ce point, et l'Académie partagera certainement notre avis. » Quoique notre opinion sur la valeur des réclamations de M. Breton soit suffisamment justifiée par les développements qui précèdent, il était de notre devoir de soumettre à un examen sérieux les différents passages dans lesquels Simson semble exprimer, d'après M. Breton, une pensée contraire à celle qui résulte des précédentes citations. » M. Breton s'exprime ainsi dans le Mémoire justificatif qu'il a adressé à l'Académie : » S'il s'agissait uniquement de prouver que c'est à tort que M. Chastes attribue à Simson la priorité des découvertes qui font l'objet de ma réclamation, je n au- rais que peu de chose à dire, car cette question est tranchée par un passage de la préface du Traité des Porismes, passage qui est tellement en évidence que loti s'étonnera que M. Chasles ne l'ait pas vu. Simson, en parlant des auteurs qui, avant lui, se sont occupés de la question des Porismes, rappelle que Fermât avait annoncé qu'il rétablirait un jour les trois livres perdus; et il dit que Fermât n'aurait pu tenir cette promesse, parce qu'il ne reste aucune trace d'un grand nombre de propositions d'Euclide. » Il est bien évident que Simson n'aurait pu tenir un pcneil langage, s'il avait su ce que je prétejids avoir découvert, qu'il ii' est aucune de ces propositions dont Pappus ne nous ait conservé la partie essentielle, et que les vingt-neuj énoncés que l'on distingue dans sa description du contenu de l'ouvrage d'Euclide, résument la substance de cet ouvrage. » Le texte de Simson que cite ici M. Breton est le suivant : verum ninus temere hœc dicta sunt, multa enim sunt Euclidis Porismata quorum nec vola nec vestigium exstat; » Nous complétons la phrase qui se termine ainsi : i> ■ Il est vrai que, se reportant à quelques passages d'un autre ouvrage d'Albert Girard, la trigonométrie, Simson ajoute que ce géomètre ne semble ( 709 ) pas avoir connu la véritable nature des Porismes ; mais il n'en reste pas moins acquis, d'api'ès la citation précédente, que Simson ne regardait pas la restitution comme impossible. » Il y a lieu ici de revenir et d'appeler de nouveau l'attention de l'Aca- démie sur ces mots : at Fermatius ne vel primum primi libri enucleavit, quod unicum iniegrum servavit Pappiis. En s' exprimant ainsi, Simson admettait né- cessairement que les énoncés de Pappus nous sont parvenus tels que ce géomètre les a écrits, puisqu'il dit que le premier Porisme du premier livre est le seul que Pappus ait conservé entier. En d'autres termes, Simson n'a pas cru, comme M. Breton veut le lui faire dire, que les énoncés de Pappus avaient été mutilés dans les manuscrits. » Mais, encore ici, M. Breton rejette notre version et il veut que l'on traduise quod unicum integrum sewavit Pappus par qu'on trouve seul conservé entier dans Pappus. Pour justifier cette explication, il se réfère à la page suivante du texte de Simson, où il est dit, lum primum primi libri Porisma. quod, ut dictumfuit, solum ex omnibus in tribus libris integrum adliuc manet. Mais cette phrase ne saurait altérer en rien le sens précis de celle dont il s'agit; Simson exprime ici un fait rigoureusement exact, savoir : que le premier Porisme du premier livre est le seul qui reste jusqu'ici entier, comme il l'a déjà dit; le géomètre de Glascow eût été parfaitement fondé à espérer que l'on pourrait retrouver un jour des manuscrits perdus et peut-être même l'ouvrage d'Euclide. Il y a d'ailleurs dans l'ouvrage de Simson d'autres passages qui montrent clairement de quelle manière il faut entendre les mots quod unicum integrum servavit Pappus. Ainsi on lit à la page 5i3 : » Solus enim Pappus nomina et argumenta librorum quos de ea scripseruni Veteres servavit. » Ut vero omnia quœ de hac materia servavit Pappus simul exliibeantur,..., » Et il est clair que dans ces passages, comme dans celui que nous discu- tons, Simson attribue à Pappus un rôle actif. « Les explications qui précèdent suffisent sans doute pour démontrer que le texte de Simson ne comporte pas les interprétations de M. Breton; nous discuterons encore cependant les autres arguments qui sont invoqués dans le Mémoire soumis à notre examen et par lesquels l'auteur persiste à vou- loir établir que Simson considère les énoncés de Pappus comme exprimant chacun une proposition unique. » Simson, dit M. Breton, dans son premier écrit sur les Porismes, appelle SECOND Porisme le second des 29 énoncés, et conséquemment il l'a considéré C. R., 1861, 2"": Semeure. (T, LUI, N" 17.) qS ( 7IO ) comme une proposition, ce que confirme d'ailleurs la restitution qu'il en a don- née. Cette explication, il est vrai, n'est pas reproduite dans le Traité des Porisn^es, scms doute parce qu'elle consiste dans une proposition qui est un cas particulier de la première proposition (jénérnle de Pappus ; mais il nest pas moins constant qucn 1723, [il prenait] le second des 29 énoncés pour une proposition et l'ap- pelait le second Porismc; ce qui impliquait l'idée que le troisième énoncé était le troisième des Porismes conservés par Pappus, et ainsi de suite. » Simson, dans son Traité des Porismes, applique en ejf et cette même dénomi- nation de PORlSME aux énoncés 27, 28 et 29, et cela avœ des délais qui he pcrmellenl pas de supposer que ce soit par inadvertance. L'explication quil donne de chacun de ces énoncés montre d'ailleurs que pour lui, ce sont trois PROPOSITIONS. » Les énoncés 6 et i5 sont dans le même cas. Simson dit de chacun de ces deux énoncés que c'est un de ceux d'entre les Porismes du premier livre d'EucUde que Pappus nous a conservés; ce qui évidemment est une double allusion à la circon- stance mentionnée plus haut qui, dans la pensée de Simson, n'aurait pas permis à Fermai de tenir la promesse qu'il avait Jaile de rétablir un jour les trois livres perdus. » Jejerai remarquer à ce sujet que If. cjéomèlie de Glascow précise sa pensée de manière à rendre toute hésitation impossible, en disant que ces énoncés 6 et i5 sont au nombre de ceux des Porismes DU prkmier livre que Pappus nous a con- servés. Ils appartiennent en effet à la description du contenu de ce premier livre. » Il est remarquable que M. Breton considère comme favorables à la thèse qu'il soutient les deux textes qui nous ont paru les plus propres à mettre son erreur en évidence aux yeux de tout le monde. Les énoncés 6 et i5 cor- respondent effectivement aux propositions XXXIV et XLI de Simson, sur lesquelles nous avons appelé l'attention de l'Académie au commencement de cette discussion, et nous ne pensons pas qu'il y ait lieu d'insister davan- tage sur ce sujet. » M. Breton ne nous semble pas plus heureux quand il invoque en sa fa- veur le Mémoire de 1723 dans lequel Simson appelle deuxième Porisme le deuxième des énoncés de Pappus. Il reconnaît en effet lui-même que Simson renonce à ce langage dans son 'droite des Porismes; dès lors l'argimicnt n'a plus de valeur. Mais il y a plus, cet argument se retourne contre M. Breton; car Simson a soin de dire dans sa préface qu'à l'époque où il présentait son Mémoire à la Société Royale de Londres, d n'avait pas encore reconnu la vraie nature des Poiismes. ( Quoniam eo tempore Porismalum naturam non silis perspectam hahcbam...), d'oîi l'on peut conclure que Simson rejette ( 7" ) une idée qu'il a émise dans un premier essai, puisqu'il ne la reproduit pas dans le Traité des Porismes. » Cependant il est vrai de dire que Simson emploie dans son ouvrage le mot Porisma pour désigner les énoncés 27, 28 et 29 de Pappus, et nous n'hésitons pas à le reconnaître, il est résulté pour nous de cette circonstance quelques doutes, à l'origine du long travail que nous avons dû entreprendre et dont nous venons aujourd'hui vous faire connaître les résultats. Mais ces doutes se sont bientôt évanouis quand nous avons vu la pensée de Simson se dégager avec une évidence qu'on ne saurait nier, de tout l'ensemble de son ouvrage et particulièrement des différents passages que nous avons placés sous vos yeux. Simson a déclaré nettement qu'il y a beaucoup de Porismes dans lesquels les hypothèses sont différentes et qui ont cette même conclusion que quelque droite passe par un yointdonné, ou etc., etilest impos- sible d'admettre que cette affirmation si nettement exprimée soit contredite et réduite à néant par le seul fait de l'emploi du mot Porisme, pour désigner trois des énoncés de Pappus. Il y a sans doute dans ces passages de Simson, invoqués par M. Breton, un certain défaut de précision j mais on ne citerait peut-être pas un seul ouvrage où l'on ne puisse trouver des fautes du même genre. Les locutions impropres se rencontrent quelquefois chez les meilleurs auteurs; elles finissent souvent par être acceptées, et, pour n'en citer qu'un exemple qui sera compris par tout le monde, ne dit-on pas à chaque instant une règle de trois pour désigner une question qui se résout par la règle de trois? La faute que l'on pourrait reprocher à Simson est tout à fait du même genre (i). » Nous avons réfuté successivement tous les arguments par lesquels M. Breton a cru pouvoir établir que Simson a considéré les énoncés de Pappus comme se rapportant chacun à une proposition unique, et nous pensons que l'Académie est suffisamment édifiée sur ce point. » M. Breton a cherché aussi à démontrer dans son Mémoire que, suivant Simson, les énoncés de Pappus auraient été mutilés dans les manuscrits, et (i) On sait que le Traité des Porismes de Simson ne parut qu'après sa mort, avec d'autres ouvrages de l'auteur; qu'il fut imprimé aux frais de lord Stanhope, par les soins de J. Clow, professeur de philosophie à l'Académie de Glascow, à qui Simson avait légué ses papiers. N'est-il pas possible que la partie du Traité des Porismes dans laquelle Simson s'occupe des trois derniers énoncés de Pappus et en donne une explication, n'ait pas été complète- ment coordonnée par Simson lui-même avec les autres parties du livre, et renferme une ex- pression que l'auteur aurait fait disparaître s'il avait mis au jour lui-même son ouvrage? 95.. ( ?•* ) qu'ils étaient primitivement des énoncés complets. Nous avons déjà eu l'occa- sion de faire remarquer que Simson exprime une pensée diamétralement opposée quand il dit, en parlant du premier énoncé du premier Livre : Quod ttnicitin inlegrum scivavit Poppus. Mais il n'est pas inutile de suivre M. Breton dans son argumentation. » Citons en premier lien, dit-il, sa traduction (celle de Simson) de la description du contenu de l'ouvrage d'Euclide. Dans les 29 énoncés que renferme cette des- cription, on ne compte pas moins de cinquante lacunes, savoir 48 indiquées par des j)oints et a par des astérisques, jdussi dit-il à lasuite de cette traduction a il est manifeste que toutes ces propositions, la première exceptée, sont absolument troti- quées et imparfaites ». Le sens de celte phrase n'est pas douteux. j) Le teste de Simson est le suivant : » Perspicuum est propositiones lias omnes, prima excepta, omnino mancas et imperfectas esse. » Mancus signifie proprement manchot, privé d'un bras, et au figuré (dans Cicéron) défectueux, incomplet. Simson nous dit donc que Toutes ces propo- sitions sont incomplètes et imparfaites, ce qui est parfaitement vrai, puisqu'elles manquent d'hypothèses {^mancas). On ne saurait comprendre comment M. Breton trouve ici un argument en faveur de ses idées. L'auteur continue ainsi : » Citons maintenant un exemple de la manière dont Simson entena que ces énoncés sont tronqués et imparfaits. Il dit du vingt-septième, après avoir cité le texte grec : « Celte description, certainement mutilée et peut-être corrompue, pa- rait devoir être rétablie et expliquée de celle manière, etc. » Evidemment il prend cet énoncé pour une proposition primitivement complète, qui a été mu- tilée ou altérée dans les manuscrits, et il la rétablit conjecturalement d'après cette idée. S'il avait vu dans cette description l'énoncé non point d'un Porisme, mais d'un genre de Porismes, il aurait trouvé celte description complète et non mutilée, parfaitement correcte et non corrompue. » Le texte grec cité par Simson est le suivant, dans lequel se trouve un astérisque que nous conservons : » Or/ J!7t} t/ So^iv rjr\fx€ov a<^ ov a; i7n'C^iuyviiiJi.ivct.i ît) roS'i * S^Biv TTij^lii^Ovai TCù éldêl Tf-iyCùVOV. » Et Simson ajoute : M Descriptio hœc mutila cerle , et forsan corrupta, ita supplenda et expli- cunda videlur, ut in l'mpositione sc(jucnle [Opéra, etc., p. 455). » 11 est évident que le mot mutila se rapporte à l'absence d'hypothèse; ( 7>3) tous les énoncés sont tronqués, sauf le premier; Simson l'a exprimé précé- demment par les mots quod uiiiciim integniin servavit Pappus. Quant aux mots forson con-upta, il est surprenant que M. Breton n'en ait pas compris la portée. Nous avons dit qu'il y a dans le texte grec rapporté par Simson un astérisque que nous avons conservé et qui indique un renvoi. Or en se re- portant au bas de la page on aperçoit un second astérisque suivi de ces mots forsan rov^î sciticet xvxMv. Ainsi, \e forsan corrupta se rapporte simplement auTOcTé du texte qu'il faut peut-être, d'après Simson, remplacer par roVJ^ê. Quelle conséquence M. Breton peut-il vouloir tirer de là? n Enfin M. Breton signale le texte suivant de Simson, comme étant favo- rable à son opinion : » Descriptio autem quam tradit Porismatum adeo brevis est et obscurci, et injuria temporis aut aliter viliata, ut nisi Deus bénigne animum et vires dede- rat in ea pertinaciter inquirere, in perpetuum forsan Geometras latuissent [Opéra, etc., p. 5 [3). » Nous voyons dans cette citation que Pappus nous a transmis une des- cription très-brève et très-obscure, ce qui serait de nature à prouver préci- sément le contraire de ce que M. Breton veut établir. Quant à ce qui con- cerne l'altération par l'injure du temps ou par d'autres causes, on peut s'é- tonner que M, Breton n'en ait pas trouvé l'explication dans le fait de dix lacunes signalées par Simson, savoir trois par des astérisques et auxquelles le géomètre de Glascow ne cherche pas à suppléer, et sept autres auxquelles il supplée par des mots écrits en italiques. » Nous ne suivrons pas M. Breton dans les développements qui ter- minent la première partie de son Mémoire et qui se trouvent réfutés d'une manière complète par les explications que nous venons de vous présenter. » Quant à la seconde partie dii Mémoire de l'auteur, elle a pour objet la même réclamation de priorité vis-à-vis de notre confrère M. Chasies. Mais cette question de priorité étant résolue, d'après nous, en faveur du géomètre Simson, comme l'a toujours dit M. Chasies, il n'y a pas lieu de prendre en considération les critiques que M. Breton dirige contre notre confrère. Conclusion. )) En résumé, nous pensons que : » Le géomètre R. Simson a nettement exprimé, dans son Traité des Po- rismes, que les énoncés transmis par Pappus ne sont autre chose que les con- ( 7'4) clusions des propositions renfermées dans les trois livres de l'ouvrage d'Euclide, et quils résument ainsi la substance de cet ouvrage. )( Et, en conséquence, nous ne saurions reconnaître comme fondées les réclamations de priorité que M. Breton (de Champ) a adressées à l'Aca- démie à l'occasion de la publication de l'ouvrage de M. Chasies. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ÉCRITURE DES AVEUGl.ES. —Rapport sur le cécirègle , appareil au moyen duquel les aveugles peuvent écrire en noir, présenté à l'Académie par M. DCVIGXAD. (Commissaires, MM. Serres, Andral, Combes rapporteur.) « M. Duvignau, atteint de cécité à un âge encore peu avancé, a eu la bonne pensée et le courage de consacrer ses méditations à la recherche de moyens qui missent ses compagnons d'infortune à même de correspondre directement avec les voyants par l'écriture usuelle, sans être obligés de recourir à un secrétaire. » L'Académie nous a chargés d'examiner l'appareil imaginé à cet effet par M. Duvignau, et auquel il a donné le nom de cécirègle. Il se compose d'un châssis rectangulaire en bois, capable de contenir un cahier du papier de la plus grande dimension dont on doive faire usage. Aux deux longs côtés de ce châssis sont adaptées des coulisses, dans chacune desquelles l'aveugle peut introduire et faire glisser de haut en bas une pièce appelée guide, armée à sa partie supérieure d'iuie petite tige ronde d'un centimètre de hauteur environ et pourvue à l'arrière d'une lame métallique faisant ressort. Un appendice saillant fixé à la lame s'engage avec bruit, à mesure que le guide se meut, dans des trous uniformément espacés sur une des parois de la coulisse. Il en résulte des temps d'arrêt dont l'aveugle a la per- ception par le tact et par l'ouïe, et qui lui permettent d'amener sûrement les guides en des positions successives, où les petites tiges dont ils sont sur- montés déterminent des lignes équidistantes, parallèles entre elles et aux côtés supérieur et inférieur du châssis. Une règle percée vers ses extrémités de deux trous dans lesquels entrent les tiges, guide la main de l'aveugle. Deux petits curseurs mobiles le long de la règle marquent pour lui les deux extrémités d'une ligne. Jusqu'ici rien que de semblable ou au moins de Irès-analogue à ce qui se rencontre dans des appareils antérieurs à celui de M. Duvignau et ayant même destination. Ce qui est nouveau et lui appar- ( 7'5 ) tient en propre est la disposition ingénieuse, à l'aide de laquelle l'aveugle fixe la position dans l'intérieur du châssis du cahier de papier dont il se sert, et tourne la feuille de manière à écrire sur toutes les pages, recto et verso. » Une bande métallique, ayant dans toute sa longueur une rainure des- tinée à contenir le cahier de papier, est mobile, au moyen de deux tiges sur lesquelles elle porte à ses extrémités, avec faculté de pivoter sur les appuis, autour de la ligne médiane parallèle aux longs côtés du châssis. Cette bande, couchée dans le plan et à l'intérieur du châssis, parallèlement et tout près du côté gauche, par exemple, peut être déplacée et portée dans une position symétrique près du côté droit; ou inversement, la bande restant dans une position invariable, on peut soulever le châssis, et, le portant de droite à gauche, faire passer sa ligue médiane à la même distance de l'autre côté de la bande, et par conséquent amener son côté droit tout près de celle-ci. C'est par cette dernière manœuvre, d'une exécution très-facile et très-prompte, que l'aveugle, après avoir tourné la feuille dont il a rempli le recto, amène le châssis à encadrer le verso, en le portant de droite à gauche avec sa main droite^ tandis qu'il maintient la bande et le pli médian du cahier dans une position invariable, en appuyant dessus avec un doigt de la main gauche. Quand il aura rempli le verso, il reportera de même le châssis de gauche à droite, pour remplir le recto de la page suivante. Une description de l'appareil et une instruction précise et parfai- tement claire sur la manière de s'en servir sont jointes au Mémoire que M. Duvignau a présenté à l'Académie. Toute personne devenue aveugle peut parvenir, après quelque temps d'exercice, à écrire très-vite au moyen de cet instrument. » Le cécirègle peut aussi être appliqué à l'éducation des aveugles-nés, pour leur enseigner, soit l'écriture cursive, soit l'écriture en lettres majus- cules. Cette dernière est plus facile à apprendre, par suite de la forme plus accusée et de l'égale hauteur des lettres. Pour l'une et pour l'autre on donne à 1 élève la notion de la forme des lettres en les lui faisant toucher en relief (en lettres piquées, par exemple). On les lui fait ensuite tracer sur la paume de la main avec un crayon, et quand il est parvenu à les repro- duire exactement, on lui apprend à les tracer sur le papier avec le cécirègle. Des règles à crans et, pour le cas des lettres majuscules, une règle doubU' donnent à l'aveugle le moyen de déterminer l'espacement et la hauteur des lettres, et lui facilitent le tracé des traits parallèles aux bords latéraux du papier. ( 7>6) M Les écritures sous la dictée que M. Duvignau lui-même a exécutées en notre présence, en aussi peu de temps qu'aurait pu le faire un voyant, un fragment d'écriture en lettres majuscules par un aveugle de naissance, le jeune WoU" de Ehrenstein, les 'attestations favorables de M. Ballu, aveugle lui-même et professeur à l'Institution impériale des Jeunes Aveugles, et de M. Dufau, directeur honoraire de la même institution, ne nous laissent aucun doute sur la valeur du service rendu par M. Duvignau à ceux de nos semblables qui sont atteints de cécité accidentelle ou même dès leur nais- sance, et sur la supériorité de sa méthode comparée aux instruments et moyens assez nombreux, qui ont été jproposés antérieurement par divers auteurs, en vue du même résultat. » Nous estimons, en conséquence, que le Mémoire et le cécirègle de M. Duvignau sont dignes de l'approbation et des encouragements de l'Aca- démie. » Les conclusions du Rapport sont adoptées. « En terminant, ajoutent MM. les Commissaires, nous appellerons sur le travail de M. Duvignau l'attention de la Commission des prix de Méde- cine et de Chirurgie de la fondation Montyon. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CONSTRUCTIONS. — Sur une nouvelle théorie de la stabilité des voûtes ; pai M. Chenot. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Poncelet, Morin, Clapeyron, Maréchal Vaillant). a J'ai traité d'une manière complète la théorie de la stabilité des voûtes cylindriques de toutes formes ; cette théorie est celle même de Coulomb, développée suivant les méthodes données par M. le général Poncelet ; mais ces méthodes ont été simplifiées, généralisées, et mises en usage sous des formes qui font ressortir clairement toutes les circonstances statiques de la question. Ces méthodes ont été appliquées, non-seulement aux voûtes limi- tées à leurs naissances, mais encore aux systèmes voûtés complets, c'est-à- dire aux voûtes avec leurs pieds-droits. J'ai pu trouver ainsi des résultats à la fois remarquables, précis, généraux et d'une application extrêmement sim- ple; ainsi pour les systèmes voûtés en arc de cercle à extrados parallèle et montés sur des pieds-droits rectangulaires de hauteur quelconque, les or- données d'un système de courbes tracées sur une feuille de dessin fournissent ( 7'7 ) immédiatement les données nécessaires pour construire le système considéré de façon qu'il ait une stabilité déterminée i,5, soit quant à la rotation autour des joints de moindre résistance au renversement, soit quant au glissement sur le joint de moindre résistance au glissement extérieur. Aucun travail sur cette question n'a fourni jusqu'à ce jour, à notre connaissance du moins, des résultats aussi simples, aussi précis, aussi complets. » Sur l'ordonnée passant par la naissance de la voûte considérée et rapportée sur le demi plein cintre du dessin en question, on trouve indi- quées, par les diverses courbes dudit dessin, les longueurs représentant en fonction du rayon d'intrados de la voûte pris pour unité : i° l'épaisseur uni- forme à donnera la voûte; 2° l'épaisseur à donner au pied-droit relative à une hauteur déterminée quelconque; 3" la résistance au renversement ou poussée de stabilité i,5, la densité des matériaux de la voûte étant supposée égale à l'unité; 4° dans le cas de certaines voûtes surbaissées, la hauteur de pied-droit pour laquelle la résistance au glissement sur la base dudit pied-droit est aussi égale à i,5 de la poussée, d'où l'on déduit facilement la hauteur semblable pour le pied-droit du système voûté considéré, etc. Outre ces résultats fort simples et d'une application usuelle et immédiate, j'ai trouvé le type des systèmes voûtés en plein cintre d'une hauteur depied-droit quelconque, pour lequel type la résistance au renversement est uniforme (je l'ai choisie arbitrairement égale à deux fois la poussée) sur tous les joints ou assises à partir du joint supérieur de moindre résistance au renversement ; ce résultat est des plus remarquables, car il dotuie le minimum de maçonnerie à em- ployer pour les systèmes voûtés en plein cintre de même stabilité. Les ré- sultats que je viens d'indiquer pour les systèmes voûtés en arc de cercle et en plein cintre, peuvent s'appliquer très-facilement aux systèmes voûtés en ogives et aux autres de toutes formes et de toutes stabilités à l'aide d'épurés et de calculs fort simples. Mon travail sur la question présente renferme des études graphiques pour des cas très-divers, Enfin, j'ai fait exécuter deux systèmes voûtés en bois de o™,4o d'ouverture et o",i2de longueur, avec pièces de rechange en craie, pour vérifier expérimentalement les résultats trouvés : l'un de ces systèmes est surbaissé à | et monté sur des pieds-droits de hauteur déterminée, mais arbitraire; les dimensions de ses diverses parties ont été fixées par mes méthodes, de façon à présenter une stabilité de i ,5 ; l'autre système est le type plein cintre d'égale stabilité 2 sur tous les joints ou assises, à partir du joint supérieur de moindre résis- tance au renversement. Ces appareils ont été envoyés avec Note explicative au Comité des Fortifications. C. R., 1861, 2""= Semestre. (T. LUI. IN» 17.) 9^ ( 7'8 ) » J'ai été surpris moi-même de la précision de résultats prévus et accusés par lesdits appareils, tant pour constater leur stabilité que leurs différents modes de rupture, ces derniers, lorsqu'on substitue à l'une des deux demi- voûtes en bois une demi-voûte pareille en craie, donnant lieu à une poussée un peu plus grande que deux fois celle qui serait due àlademi-voùte en bois qu'elle remplace. » CONSTRUCTIONS. —Nouvelle théorie de la poussée des terres; par M. Chexot. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Poncelet, Morin, Clapeyron, Maréchal Vaillant.) « La nouvelle tliéorie proposée de l'action des terres, etc., contre leur plan de soutènement est fondée sur les principes posés par Coulomb, mais com- plétés d'une manière convenable au but que l'on a en vue, celui de la fixa- tion des dimensions à donner aux murs de soutènement de toutes formes, pour qu'ils aient une stabilité déterminée, soit qu'il s'agisse déroche grenue, compacte, d'eau ou de vase; mon travail sur cette question renferme un dessin coté des principaux profils à employer dans les différents cas de fon- dation, etc., qui peuvent se rencontrer, notamment lorsque cette fondation repose sur un terrain glissant: cette dernière circonstance m'a donné lieu de faire une théorie assez complète de la butée des terres, théorie à laquelle j'ai eu recours pour les fondations sur terrain glissant. » Les résultats que jai trouvés sont présentés d'une manière générale par des profils cotés, comme il est dit plus haut; ces résultats ont été obte- nus par méthode analytique pour les cas les plus simples, et par méthode géométrique pour tous les cas sans exception : il y a eu concordance par- faite dans les résultats trouvés par les deux méthodes. » La comparaison des profils étudiés fait ressortir ceux qui sont les plus avantageux suivant les cas. » Le profil de Vauban, qui au fond est unique, soit qu'il s'agisse de contrescarpe, d'escarpe ordinaire ou d'escarpe surchargée comme celle des cavaliers, le profil de Vauban, dis-je, est expliqué rationnellement par la nouvelle théorie que j'ai proposée. Toutes les particularités relatives à la rupture, etc., des divers murs de soutènement s'expliquent aussi très- facilement par ladite théorie. » 719 PHYSIQUE. — Noie sur les conduclibililéa des dissolutions salines; par M. Mar!É-Davy. (Commissaires précédemment nommés : MM. Dumas, Pouillef, Regiiault.) ri t" J'appelle densité calculée d'une dissolution le nombre que j'obtiens en ajoutant à l'unité le poids du sel dissous dans i gramme d'eau. Le rap- port de la densité calculée à la densité vraie donne la mesure du degré de dilatation qu'éprouve l'eau par l'effet du sel tenu en dissolution. » a" J'appelle conductibilité corrigée d'une dissolution le produit que j'obtiens en multipliant sa conductibilité vraie par le rapport de sa densité calculée à sa densité vraie. La conductibilité corrigée exprime donc la con- ductibilité qu'aurait la dissolution dans la double bypotlièse : i" que le sel dissons n'aurait produit aucun accroissement de volume du dissolvant, l'eau; 2° que la conductibilité de l'eau croît proportionnellement à sa den- sité, la température restant constante, et qu'il en est de même pour le sel. » 3° J'appelle conductibilité calculée la somme que j'obtiens en ajoutant à la conductibilité propre de l'eau un nombre proportionnel à la quantité de sel dissous dans i gramme d'eau. » 4° Si la double hypothèse du § a est vraie, les conductibilités cal- culée et corrigée doivent coïncider; réciproquement, si la coïncidence a lieu, la double hypothèse est admissible. » 5° En opérant sur neuf dissolutions de sulfiite de cuivre dans l'eau distillée, dont Ja densité vraie varie de t,oi8 à 1,177, l'accord se maintient à I ou 2 centièmes près, sauf pour la première, qui a un pouvoir conducteur très-faible, et par conséquent difficile à évaluer, et pour la dernière, qui est saturée. Dans ces deux derniers cas, l'écart est moindre du dixième et de même sens pour les deux. » 6" On peut donc admettre comme première approximation^ i°que la conductibilité d'une dissolution de sulfate de cuivre est égale à la somme des conductibilités de l'eau et du sel; 2° que ces dernières sont proportion- nelles aux densités respectives des deux substances, la température restant constante. » 7° Cette dernière loi suppose que la constitution de chacune des mo- lécules, eau et sulfate de cuivre, n'a pas été modifiée par le fait de la disso- lution; or, quand on considère combien une simple variation de quelques 9(i.. ( 7^0 ) degrés dans la rempérature influe sur la conductibilité des liquides, on est Irappé de la faiblesse des écarts entre les conductibilités corrigée et calculée des dissolutions de sulfate de cuivre. •> 8° Dans une dissolution de sulfate de cuivre, l'eau et le sel font isolé- ment fonction de conducteur; cbacun est traversé par son courant dérivé propre; cbacun, par conséquent, est décomposé par ce courant. » 9*^ Le cuivre réduit par l'électricité dans une dissolution de sulfate de cuivre a une origine double. Une partie provient de la réduction directe opérée par le courant, l'autre est produite secondairement jiar la réaction de riijdrogène naissant sur le sel de cuivre. Le rapport des poids de ces deux dépôts varie avec le degré do concentration et probablement avec la température de la liqueur. » io° La présence d'un acide libre dans la dissolution ajoute un troi- sième conducteur aux deux autres et diminue d'autant la proportion de cuivre directement réduit. M Les qualités du dépôt variant avec son origine, varieront aussi avec le degré de concentration et de neutralité de la dissolution. » 12° Le travail absorbé par le métal réduit dépendant non-seulement de la nature du métal et de l'acide auquel il était uni, mais encore de l'état moléculaire auquel il est porté, la force électromotrice d'une pile Daniell varie avec le degré de concentration et de neutralité de la dissolution de sulfate de cuivre. Cette variation toutefois est renfermée dans des lijnites très-étroites. » M. Al'g. GuioT soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur la me- sure des liauleurs par le baromètre. « La formule tbéorique de Laplace pour la mesure des hauteurs par le baromètre est établie, dit M. Guiot, dans l'hypothèse d'un air parfaitement sec et homogène dans sa constitution moléculau'e, dont en conséquence la densité ne varie que d'après la température et la pression. Cependant l'air atmosphérique est toujours plus ou moins humide, et, lorsque les tempéra- tures sont élevées, l'influence de la vapeur d'eau qu'il contient sur sa den- sité peut devenir Gonsidèrabie. Il m'a semblé en conséquence qu'il y avait lieu de modifier la formule par l'introduction d'une fonction explicite et spéciale de l'élément hygrométrique. Cette fonction sans doute ne peut être exacte et complète, puisque l'influence de l'humidité sur la densité d'une colonne d'air est liée avec les températures de ses divers points par la loi que détermine la table des forces élastiques de la vapeur d'eau, loi (7^1 ) qui n'est pas susceptible d'être exprimée analytiqueinent ; mais on pour- voit à de pareils cas par des méthodes approximatives, et c'est le but que je me suis proposé dans le travail que j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui au jugement de l'Académie. » Ce Mémoire est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Biot, Babinet et Regnault. M. C.4LLAUD adresse de Nantes une nouvelle Note concernant une modi- fication qu'il a imaginée pour la pile de Daiiiell employée aux usages de la télégraphie et de l'horlogerie électrique. (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés : MM. Becquerel, Pouillet, Despretz.) M. E. DE Tarade fait connaître un moyen qu'il croit très-propre à pré- venir les accidents auxquels sont exposés les vignerons, surtout dans cette partie de leur travail qui consiste à retirer des cuves le marc de raisin. (Renvoi à la Commission du prix dit des Arts insalubres.) CORRESPONDANCE . M. LE Secrétaire perpétuel présente, au nom de l'auteur M. V. Raulin, la deuxième partie de la « Description physique de l'île de Crète ». M. LE Secrétaire perpétuel présente également, au nom de M. Delesst, un exemplaire d'une traduction allemande du Mémoire de ce géologue sur la présence de l'azote et des matières organiques dans les substances miné- rales de la croûte terrestre. M. LE Secrétaire perpétuel signale enfin, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Album de la « Myologie superficielle du corps humain, par M. Lami. Cette nouvelle publication est le complément des études de l'auteur sur l'anatomie à l'usage des artistes, études dont les premiers ré- sultats ont été l'objet d'un Rapport favorable fait à l'Académie dans sa séance du i5 novembre i858. M. Bertherand, directeur de l'École préparatoire de Médecine et de Pharmacie d'Alger, prie 1 Académie de vouloir bien comprendre la Biblio- ( 7^2 ) thèqiic de cette École dans le nombre des établissements auxquels elle fait don de ses Comptes rendus. (Renvoi à la Commission administrative. ) THÉORIE DES ISOMBRES. — JdditioH à la Note intitulée: Généralisation d'un tliéorème de M. Cauchy, et insérée dans le Compte rendu de la séance du 7 octobre dernier; par M. Sylvkster, de Woohvich. (Extrait de plusieurs Lettres adressées à M. Serret. ) « En suivant la même marche que dans la Note dont il s'agit, on parvient très-facilement à résoudre une question un peu |)lus compliquée de la théorie des arranc/emenls, savoir : Trouver le nombre de suhsiilutions de n lettres quon peut représenter par te moyen d'un nombre donné r de substitu- tions cycliques d'ordres impairs. » Pour que ce nombre ne soit pas zéro, il faut que ti — r soit un nombre pair 2i; alors le nombre demandé sera la somme suivante 2;[(v: + v,)(v-4-v,)...(v:+vj...{v; + v,)], où le signe 2] se rapporte à tous les systèmes possibles de nombres entiers y, , Vo,. . . , Vg, . . . , V, qui satisfont aux inégalités v<.> v,,_, + 1, Ve<« — 1. » Désignons par [n, r] le nombre des substitutions exprimé par la somme précédente, et par [n, r) le nombre correspondant jjour le cas où les r substitutions cycliques sont chacune indifféremment d'ordre pair ou d'ordre impair. On a déjà trouvé que («, r) est la somme des produits de n — r quelconques des nombres i, 2, 3,..., [n — i), et l'on voit à présent que [n, r] n'est autre chose que la somme des produits de facteurs dont chacun est le produit d'un terme de la même suite de nombres par le terme suivant. Et de même que {n, r) satisfait à l'équation fonctionnelle (" + '. r-\-i) — (ri, r] _ - — [ n I , r j, la fonction \n, r] satisfait à l'équation analogue [« + 2, r+2]— [n, r] ,r- -, \ r Q 1 i -^ — '- '- = {n + i)[«- 2, r] + {n _ i)[n_3, '■- i], comme il est facile de s'en assurer. ( 723 ) » On peut ajouter que (n, r) (pour n — r positif) et [n, r\ ipouv'-^^^ positif) sont tous deux divisibles par n quand n est un nombre premier. Ce théorème est bien connu en ce qui concerne [n, r), mais il me parait nouveau à l'égard de [n, r]. ;Au reste, on peut appliquer aux deux cas la même démonstration fondée sm- ce que le nombre de produits de cycles correspondant à chaque partition de n est évidemment un multiple de ti. » Voici un exemple du théorème énoncé au commencement de cette Note : Le nombre des substitutions de 6 lettres qu'on peut représenter par le produit de deux cycles d'ordres impairs sera, d'après noire formule générale, 2Xi2 + 2X20 4-6xao = 184, ce que l'on peut vérifier bien facilement en remarquant que ce nombre doit être 6 X 24+ 10 X 4 = 184. » On démontre encore très-facilement que le nombre total des substitu- tions de n lettres représentées par le produit de substitutions cycliques d'ordres impairs est [..3. 5. ..(«-or quand n est pair (c'est le même nombre que nous avons déjà obtenu pour les substitutions cycliques d'ordre pair), et n[i .3.5.. .{n- 2)Y quand n est impair. » On peut donner une extension très-considérable aux théorèmes énon- cés précédemment, en considérant le nombre des substitutions de n lettres formées avec les produits de n substitutions cycliques où l'ordre de chaque cycle est congru à un nombre p par rapport à un module donné y.. » La solution dépend toujours des combinaisons des nombres de la série 1, 2, 3, . . ., [n — 1). Je me bornerai ici au cas de p = i qui est le plus simple, en exceptant celui de p = o, dont la solution est évidente. Dans le cas de p = I , le nombre cherché est exprimé par la somme y n(vi + pt — i)n(v;-i-pt— i). ..n(v,-f-p — 1) ^ n(v, — i)n(v,— I). . .n(v,- — i) ' ( 7^4 ) où l'on fait /'= " ~'^ et où les nombres v sont assujettis aux conditions Ve > V^_, -1- fA — I , V, < « — I , et, en conséquence, on peut énoncer le théorème suivant : » Si n est un nombre premier, r et p. deux nombres quelconques donnés, ia somme des produits de r groupes de p termes consécutifs de la série 1 . 2.3. . . (« — i) (en supi^osant que chaque groupe contient des nombres distincts de ceux qui sont contenus dans chacun des autres groupes) sera divisible par n, pourvu que [xr soit inférieur à n. » Dans le cas de fi. = i , on retombe sur le théorème si connu, associé au théorème de Wilson. ') Comme exemple du nouveau théorème, prenons « = 1 1 , fx = 3, r = 3. On doit trouver et l'on trouvera effectivement que la somme 1 .2. 3. 4-5. 6. 7. 8. 9 -h 1 .2.3.4-5.6.8.9. 10 H-- 1.2. 3. 5. 6. 7. 8. 9. 10 + 2.3.4.5.6.7.8.9. 10 est divisible par 11. En effet cette somme est le nombre de substitutions de 1 1 lettres formées par les produits de deux substitutions cycliques assu- jetties à ne contenir que 1, 4j 7 on 10 lettres. Les quatre produits qui figurent dans cette somme font partie des cinquante-cinq produits qu'on devrait prendre dans le cas correspondant du théorème ordinaire associé à celui de Wilson. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Addition à la Note présentée à l'Académie le 23 septembre 1861 par M. W. Roberts, de Dublin. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Serret.) « Je crois devoir mentionner que les lignes de courbure de la surface ne sont pas simplement sphériques, comme je l'ai dit : elles sont planes aussi, et par conséquent elles sont des cercles dont les plans sont perpendicu- laires respectivement, pour les deux systèmes, aux plans des ocy et des xz. » Ladite surface a pour lieux des centres de courbure les deux coniques focales du syslè;ue p, [j., v : propriété qui découle immédiatement de ce que ( 7^5) M. Liouville a dit dans une Note sur un théorème de M Chasies [Journal de Mathématiques, cabier de janvier i85i). » Le lieu des centres de courbure de la surface — = a se compose de P deux paraboles dont les plans sont perpendiculaires entre eux, et qui sont les limites des paraboloïdes homotocaux. » ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. — Sur le développement de In graine de ricin; par M. Arthur Guis. « L'étude des transformations cjue subit l'ovule végétal pour devenir graine parfaite et la constatation des rapports qui existent entre la siruclure du premier et celle de la seconde, offrent un très-grand intérêt. Ayant été conduit indirectement à suivre l'évolution de la graine du ricin, je suis ar- rivé à des résultats sur lesquels je crois pouvoir attirer l'attention des bota- nistes. » Je dois d'abord mentionner une particularité de la structure de l'ovule adulte qui ne paraît pas encore avoir élé signalée, au moins que je sache. La secondine et le nucelle, en effet, ne deviennent libres qu'à peu près à moitié de leur hauteur, c'est-à-dire que ces deux parties ne forment dans leur moitié inférieure qu'une masse unique, mais d'un lissu hétérogène dont la partie interne ou nucellaire est séparée de la partie externe qui ap- partient à la secondine par une curieuse expansion chalazienne. Au reste, la partie libre du nucelle, à cet âge, est conique, effilée au sommet en une pointe qui s'insinue dans l'endostome, sa partie adhérente ayant sensible- ment la même forme et les mêmes dimensions que sa partie libre. La secon- dine présente de semblables rapports de grandeur et d'adhérence, et son épaisseur est double environ de celle de la primine. » Lorsque le sac embryonnaire apparaît dans la cavité centrale du nu- celle comme un long boyau flexueux rempli d'un liquide granuleux or- ganisateur, les rapports des diverses parties de l'ovule ont déjà cliangé. Tandis que la primine a gardé à peu de chose près son épaisseiw primitive, la secondine a au moins doublé en épaisseur, et la partie adhérente du nu- celle égale environ deux fois sa partie libre en longueur et en largeui'. Cette partie adhérente enveloppée par l'expansion chalazienne a donc pris une grande importance. « Bientôt apparaît l'iilbumiMT, mais quelle est son origine? provient-il de L. P,., ihCl, '^'n^ Sc^ieslic (1. I.Ill. ^" 17.) 97 ( 7-6) la transformation du tissu du nucelle, ou bien naît-i! de loures pièces dans l'intérieur du sac embryonnaire? M. Adolpbe Brongniart, dans son célèbre Mémoire Sur la (/énërUion et le développement de l'embryon dans les végétaux phane'roqames, a représenté le commencement du déjiôt de l'endosperme sur « les parois de la cavité du sac embryonnaire » dans la plante qui nous occupe. C'est bien ainsi que je l'ai vu se développer en effet. C'est égale- ment dans le sac embryonnaire que se développe l'albumen de V Euphorbiu derdaln. Ces faits, absolument indiscutables, sont en contradiction avec rasserlioM de M. Bâillon qui, dans son Elude générale du groupe des Euphor- biacées, dit (p. i84) que cbez V Euphorbia latli/ris les cellules du nucelle en se gorgeant de matières grasses deviennent l'albumen. » En même temps qî;e le tissu périspermique se développe, un autre dis- paraît bientôt : c'est celui du nucelle; sa résorption se fait d'une manière spéciale et conforme à sa structure. Le nucelle commence à s'amincir par en haut, du centre à la circonférence, en sorte que bientôt toute sa partie libre et conique a disparu. Alors le sac embryonnaire que le tissu périsper- mique remplit presque complètement fait hernie dans son tiers supérieur hors de la gaîne profonde que forme autour de lui la partie adhérente du nucelle et se met ainsi directement en contact avec la secondine. C'est alors surtout qu'on aperçoit très-nettement sur luie coupe longitudinale de la jeune graine les traces de section des nombreux faisceaux vasculaires de l'expansion chalazienne qui forment une limite très-tranchée entre la se- condine et le nucelle et dont les dernières et fines lamifications vont se terminer précisément sur les bords supérieurs de la partie adhérente du nucelle. » A partir de ce moment, l'albumen augmente de plus en plus, devient opaque, d'un blanc laiteux, en même temps que les autres parties de la jeune graine vont en diminuant insensiblement. » C'est maintenant que nous pouvons nous rendre un compte exact et libre de toute interprétation hypothétique des diverses parties qui consti- tuent la graine lorsque, contenue encore dans 1érisjiennique (parenchyme de l'aiiiande réduit à une membrane mince) et un endosperme charnu autour de l'embryon, » PHYSIQUE GÉNÉRALE. — De C action de la pile sur les sels de potasse et de soude et sur les alliac/es soumis à la fusion icpiée; par M. Gerardin. (Extrait par M. Pelouze.) « M. Gerardin vient d'entreprendre au château de Dampierre, dans le laboratoire et aux frais de M. le duc de liuynes, une longue suite d'expé- riences sur l'électrolysation des sels et des alliages soumis à la fusion ignée. Nous ne pouvons citer ici que les principales conclusions de ce tra- vail, et quelques expériences simples et faciles à l'appui de ces conclusion». i> 1° Dans la décomposition électrolytique des sels de potasse et de soude soumis à la fusion ignée, l'oxygène seul se porte au pôle positif, les deux radicaux de l'acide et de la base se rendent au pôle négatif. )i Si dans un creuset renfermant du borax en fusion, on plonge les rhéo- 97-- ( 7^3 ) phores de la pile, on observe au pôle positif un abondiint ilégagement d'oxygène et an pôle négatif des bulles de sodiinii qui vieiuient brûler à la snrface. Apres l'expérience, on trouve le rhéopbore négatii' entouré d'un dépôt considérable de bore amorphe. » i" La présence d'un excès d'alcali ne change pas les résultats, et offre l'avaiilage de donnei- de la conductibilité et de la fluidité, ce qui permet d'o])éi'er avec des piles de i à 4 éléments ordinaires de Bunsen et dans des fourneaux ordinaires. En employant cette précaution, les rhéophoies de pla- tine sont bien moins attaqués qu'en opérant à une température plus élevée sans addition d'alcali. » Tous les sels de potasse ou de soude peuvent être ainsi décomposés avec une grande facilité. M. Gerardin a opéré sur les borates, les silicates, les zincates, les stannates, les chromâtes, les manganates, les titanates, les molvbdates, les uranates, les aliuninates, les arséniales, les arsénites, les antimoniates, les phosphates, les sulfates, les carbonates, les azotates, et dans tous les cas il ne se dégage que de l'oxygène au pôle positif. M Les ex|)ériences lesplus belles sont celles de la décomposition des ura- nates et lies phosphates. Avec les uranates, on voit au pôle négatif les bulles de potassium ou de sodium venir éclater au milieu d'iuie gerbe d'étincelles d'uranium. Avec les phosphates, à la Cm de l'expérience, quand le courant cesse de passer, on a une brillante combustion de phosphore au pôle né- gatif. » Les chlorates seuls font exception. Le chlore et l'oxygène se dégagent ensemble au pôle positif. Mais cette anomalie peut être attribuée à la décomposition du chlorure de potassium qui se produit dès que la chaleur a commencé la décomposition du chlorate de potasse. » 3" Les corps qui se rendent ensemble au pôle négatif sont plutôt à l'élat de mélange qu'à l'état de combinaison. » On peut le prouver par l'abscence de l'hydrogène phosphore ou de l'hydrogène silicié dans la décomposition des phosphates ou des silicate.^ additionnés de potasse qui est toujours hydratée. La combustion du phos- phore a|)rès la décomposition des phosphates en est une nouvelle preuve incontestable. » /|" Les rhéophores sont souvent attaqués. Ainsi, si dans la décomposi- tion des silicates on prend poiu" pôle négatif lui lingot d'aluminiiuu, l'alu- miiiium s'allie au polassiiun et au sodium mis en liberté. Cet alliage donne en présence de l'eau de l'hydrogène silicié spontanément inflammable. » ■j'^ Dans la décomposition des chlorureSj bromures, iodures, sulfures, ( 7^9 ) etc., le rliéopliore positif est énergiqiiement attaqué, et le composé qui se forme ainsi se décompose uu peu après, sous l'influence du courant. » Ainsi, si on met un rhéopbore positif en enivre dans un creuset renfer- mant du sel marin en fusion, on observe après le passage du courant que la moitié du creuset est colorée en bleu verdàtre par le chlorure de cuivre, et l'autre moitié en rouge par le cuivre métallique. » Avec des rhéophores en fer, l'action est plus complexe. Car le sel marin attaque l'oxyde de fer sans que l'on fasse intervenir l'action du courant. M. le duc de Luynes a fait à ce sujet une très-belle expérience qui est restée inédite. Dans ini creuset renfermant du sel marin en fusion on projette des battitures de fer et on achève de remplir le creuset avec des débris de têts en terre. Il se forme du chlorure de fer qui, sous l'influence de l'air humide, se transforme en oxyde, en même temps que les têts se re- couvrent d'une multitude de cristaux de fer oligiste identiques à celui de l'île d'Elbe. » 6" La décomposition électrolytique des composés qui se forment aux dépens des rhéophores n'est pas la même par voie sèche et par voie hu- mide. Ainsi, sien employant des rhéophores en cuivre, on fait passer le même courant dans du sel marin en fusion ou en dissolution, on a dans le premier cas du chlorure de cuivre et du cuivre réduit comme nous venons de le voir, et dans le second de l'hydrate de sous-oxyde de cuivre, d'un beau jaune. » 7° Si on mélange plusieurs corps en fusion, leur décomposition élec- trolytique n'est pas simultanée, mais successive. Ainsi on voit les étincelles d'uranium bien avant les bulles de potassium dans la tlécomposition des uranates. On peut attribuer ce fait à une action réductrice des corps doués d'affinités plus vives sur les corps doués d'affinités plus faibles. •> On le démontre facilement en faisant dissoudre de l'oxyde de cuivre dans le borax eu fusion ; quand le borax est près de se solidifier, les bulles de sodium tardent à éclater, et on peut reconnaître à vue d'œil que leur coloration en bleu par l'oxyde de cuivre dissous devient rouge par le cuivre réduit. » 8" Tous les alliages sans exception perdent leur homogénéité quand le courant les traverse. Ainsi la soudure des plombiers en fusion, soumise à l'électrolysation, devient aigre et cassante au pôlepositif, grasse et malléable au pôle négatif. » On peut opérer a froid sur les amalgames et sur l'alliage liqiude de potassium et de sodiiun. L'amalgame de sodium décompose l'eau c|uaud on ( 73o) le prend au pôle négatif, et ne la décompose pas quand on le prend an pôle positif. >' L alliage de potassium et de sodium se solidifie aux deux pôles sous l'influence du courant. » 9" Quel que soit le rang électrochimique d'un métal, s'il est en petite quantité dans l'alliage, il se rendra toujours au pôle négatif. » Comme exemples on peut choisir les amalgames d'or ou de bismuth que l'on dissout dans le mercure. Quel que soit le métal amalgamé, on le retrouve toujours au pôle négatif. » La séance est levée à 5 heures. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu daua la séance du 21 octobre 1861 les ouvrages dont voici les litres : Annales de l'Observatoire impérial de Paris, publiées par M. U.-J. Le Verrier : Obsei^alions, t. XII; Paris, 1860: t. XIII, XIV, XV. Paris, 1861; 4 vol. in-4°. Sur la nature des éruptions actuelles du volcan de Stromboli (extrait du Bul- letin de la Société Géologique de France ; 1" série, t. XV, p. o45); par M. Ch. Sainte-Claire Deville; in-S". Réflexions au sujet du tremblement de terre éprouvé aux Jntilles le 8 févrici 1843 (extrait du même recueil ; t. XVIII, p. 1 10) ; par le même ; in-8°. Réflexions à propos d'un Mémoire de M. H. Rose sur les divers états de l'acide silicique (extrait des Annales de Chimie et de Physique; 3* série, t. LIX '■; pur le même; in-8". Note sur les discordances quon observe dans les indications des thermomctres à alcool et à mercure, à l'air libre et à l'omhre (extrait de i Annuaire de la Société Météorologique de France, Bulletin, t. I, p. i35);pnrle même; in-S". Deuxième Note sur les discordances qu'on observe entre les indications de divers thermomètres à l'air libre et à l'ombre (extrait du même recueil; Bulletin, t, IX, p. 83); par le même; in-S". ( 73r ) Mjotogie superficielle du corps hutnain ; par M. Alp. Lami. Paris, 1861; in-folio avec 10 planches. Observations météorologiques faites à la Faculté des Sciences Je Montpellier pendant Cannée 1860. Dictionnaire français illustré et Encyclopédie universelle; 1 a6* elia'y^livr. Paris, 1861 ; in-4°. Description physique de [île de Crète; par M. V. Raulin, 2*= partie. Bor- deaux, 1 SSg; in-8°. Le Chàtillonnais et l'Juxois ; journcd des arrondissements de Chdtillon et de Semur; n° 82, 17 octobre 1861. Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève; t. XVI, i"^* partie. Genève, 1861 ; in-4". Bulletin de la Société vaudoise des Science^ naturelles , t. VII, Bulletin 11" 48. Lausanne, 1861. Report... Rapport du directeur du Bureau des Brevets d'invention pour l'année 1869. Washington, i'^60; 2 vol. in-S". (Transmis par M. Vattemare.) Annual report... Rapport annuel (année 1860) du lieutenant-colonel Graham, du corps des Ingénieurs-Topographes des Etats-Unis, sur les amélio- rations des havres, des lacs Michigan, Saint-Clair, Erlé, Ontario et Champlain. Washington, 1860; in-S". (2 exemplaires adressés par l'auteur.) lets over... Sur te genre des Scaroïdes et ies espèces dans C archipel Indien; par M.. P. Bleeker. .Amsterdam, 1861; in-8". Untersuchungen... Recherches sur la présence de l'azote et des substances organiques dans la croûte du globe terrestre, traduit du français de M. Delesse; br. in-8''. ( 730 ERRJTJ. (Séance du 7 octobre 1861.) Page 657, ligne iG, nu lieu de: Fe'O'SO' + rV'O'HO (Berzélius). (SO^)" O'^ ( H' \ Sulfate triferriqur. lisez : Fe'0'SO' + Fr'0»HO (Rerzélius). S(0')" O", ( H' ^ Sulfate iriferriquiî. (Séance du i4 octoltre 1861. P;ii;e 678, ligne 18, au liru de longuement, lisez largement. Page 674, li^i'ie ii, au lieu de 58 mètres, lisez 5o mètres. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 28 OCTOBRE 1861. PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. »1EM0IRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. « M. Payen donne lecture de la deuxième partie de son Mémoire inti- tulé : Dextrine et glucose produites sous l'influence des acides et de la diastase. " Il annonce la communication prochaine de la troisième partie, com- prenant le résumé de ces recherches et les conclusions. » ANATOMIE CHIRURGICALE. — Communication de M. Yelpeau en présentant le nouvel ouvrage qu'il vient de publier de concert avec M. Béracd. « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie un exemplaire de mon Anatomie chirurgicale. Cel ouvrage n'est point le Traité complet en deux volumesavec atlas, qui parut en iSsS, i833 et iSSy, mais il en contient la substance, concentrée sous forme de Manuel, dans le but de mettre mieux l'étude de la science dont il traite à la portée des élèves et des praticiens. 1) Depuis 1887, époque de la première édition de ce Manuel, l'anatomie a subi de tels changements, qu'il a fallu la refondre presque en entier. Pour en faire des applications fructueuses à la chirurgie, il a été indispensable de vérifier, de contrôler les travaux modernes relatifs à ta structure et aux formes de l'appareil tégumentaire, du tissu cellulaire, des cavités closes par exemple. La belle découverte de M. Suquet sur la circulation et les vais- seaux dérivatifs ; les importantes recherches de M. Flourens sur la nature et les fonctions du périoste, corroborées par les expériences nouvelles de C. R., 1861, 2"' Semestre. (T. LUI, N» 18.) 98 ( 734 ) M. Ollier; les acquisitions récentes sur les cartilages, le tissu osseux, etc., exigeaient à leur tour de nouvelles interprétations à cause des déductions pratiques qui en ressortent ou qui en découlent naturellement. » Ce n'est pas à l'anatomie générale seule, c'est bien plus encore à lana- tomie des régions que la chirurgie fait des eni[>runts quotidiens; de sorte qu il a fallu revoir, le scalpel à la main, les diverses régions du corps de Ihonime l'une après l'autre sur le cadavre. Ne pouvant point consacrer à un tel travail tout le temps nécessaire, je me suis associé, pour le mettre à la hau- teur de la science actuelle, un chirurgien encore jeune, anatomiste aussi laborieux que distingué, dont l'Académie a d'ailleurs déjà récompensé plusieurs fois les efforts. Aussi l'ouvrage que je dépose aujourd'hui sur le bureau, et dont j'aurais moins parlé sans cette circonstance, est-il des à présent autant l'œuvre de M. Béraud que la mienne. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur C uilégration des équations aux dénuées partielles du premier ordre (deuxième article); par M. J.-A. Serret. '( 1. Les résultats que j'ai eu l'honneur de communiquera l'Académie dans la séance du 7 de ce mois, peuvent être étendus à toutes les équations aux dérivées partielles du premier ordre, quel que soit le nombre des varia- bles indépendantes. C'est ce que je me propose d'établir ici succinctement, en modifiant, pour la clarté de l'exposition, les notations dont j'ai précé- demment fait usage. » Soit X une fonction des n variables indépendantes x,, Xn, . . . ,x„ et posons dx — p, dx, -f- p.. dx^ + . . . + p„ dx„ ; si F 'x^x,^x^,. . . , x,,^ p^ p.,^ . . . , p„) désigne une fonction donnée des an -f- I variables x, x,, x^,. . . , x,„ p,, p^, . . ., p,n (0 ^{^■^,^r,,x.;,,...,x,„p,,p.^,.. .,/)„) = 0 sera le type général des équations aux dérivées partielles du premier ordre. » La fonction inconnue x n'est pas déterminée complètement par la condition de satisfaire à l'équation (i), mais elle le devient en général si on l'assujettit en outre à se réduire à une fonction donnée ç = y [x, , J''2, • • • ) x„_, I des n — I variables .r,, x.^, .... x„^, lorsqu'on attribue à x„ la valeur par-r ( 735 ) liciilière ^„ ; alors si l'on pose d^ = uT, dx, + Ttr^djCn + . . . + •'^,,-1 dxn_,, nii aura en même temps » La méthode de Caiichy suppose le problème posé comme uous venons de le faire et elle le ramené au suivant : » Trouver in fonctions x, .r,, x^, . . . , x„_^, p,, p^,. . ., /'„ des n variables indépendantes .v„, Ç,, 0^, . . . , Ç,,., qui satisfassent généralement aux deux équa- tions ,^ ( dx = p^dx^-h pç^dx^+ .. . + p„dx„, ( ^' \p^> -^n -^25 • • ■ J '^'ni /'l ) Pïl • • • ) Pni =-^ Oj et qui, pour Xn = ^„ , 5e réduisent respectivement à Les fonctions ? et tïTi, i!r„,. . ., 'tB-„_, sont définies par les équations (3) ( d^z=/zs-,d^, -+- 'zraf/^o + . . . + ts-„_, d^„_, ;' enfin 'Z!r„ est une quantité déterminée par léquation (4) F(?, ÇoÇîv,?», -s^n-STo, ..., I^«, il, •••)?«-!) ?,=!,, ...,CJ„), ■r„.,— !(>„_, (.r„. H,,..., ?„_,, I, CT,,...,CT„) /<„ =^J;„(J■„, Ç,...,£„_,,Ç, CT,,..., cj„). ces valeurs. Si l'on élimine les variables Ç,,. .., ^„_,, Ç, ■îjr,,. ., (jzr,, entre les « premières équations de ce système, en faisant usage des équations (3) et (4), on obtiendra la solution cherchée de l'équation (i). » Mais cette analyse exige que les valeurs de x,, x^,. . ., x„_,, x, tirées des équations (G), vérifient les n — i équations qu'on déduit de la suivante (Ix dxi dx, dx„-, en donnant à / toutes les valeurs i, 2, 3, . . .,(« — i). Pour établir (|iie cette circonstance a toujours lieu, il suffit de poser dx dx, dx„_i _ et l'on obtient facilement l'équation P«£-^^T,= o, qui donne, par l'intégration, - / "~dx '0g| = - f'"^dx„, d'où T,=:0,6 '^» '''■ ", 9, désignant la valeur que prend T, pour x„ = Ç„; et comme on a évidem- ment 0,- = o, on en conclut généralement T, = o. » Toutefois la conclusion précédente n'est plus admissible lorsque l'iii- r,i X p (lx,i cesse d'avoir une valeur finie et déterminée, et cette tégrale | ( 73? ) circonstance se présentera en général, si l'on attribue une forme détermi- née convenable à ia fonction /(x,, x.,..., .r„_,) qui exprime la valeur de X dans l'hypothèse x„ = ^„; mais je dis que : ' "— dx,i cesse d'avoir une valeur finie et déterminée pour ?„ " une certaine forme de la fonction f (x, , x^, . . , .r„_,), les formules (6) deviennent illusoires et cessent de fournir la solution du problème proposé ; celle-ci est donnée, dans ce cas, par tune des intégrales subsidiaires qui accompagnent chaque forme de iintégrale générale. » 2. Considérons toujoui's la fonctiony(j?,, x^,..., j'„_,)comme indéter- minée et supposons que l'on ait partout remplacé fsr,, par sa valeiu- tirée de l'équation (4)- Alors les expressions de x,, x^,. . ., x„_,,x, fournies par les n premières équations (6), ne renfermeront plus que n — i quantités i, et, dans ce cas, les mêmes équations (6) fourniront en outre, par l'élimination, [x équa- tions entre les seules variables x, .r,, x^,. . , .r„, 0, ^|,. . ., ^„_|. On voit faci- lement que le cas de rj. = n ne peut se présenter que si l'équation proposée (^i) est linéaire par rapport aux dérivées. » Examinons d'abord le premier cas, dans lequel les équations (6) ne peuvent donner qu'une équation unique (7) V(ir, X,, X2...., jr-„, f, ^,..., 0„_,) = o, on V = o, entre les seules variables x^ J^,vi ?? le-- Dans ce cas, le déterminant D = dm, d^._ diij. dtf,,^, drj, df„-t du-i dm2 di,i dm, dzsx r/©, d rT,.,\ eu donnant ày les valeurs 1, 2,..., [n — 1). M Comme cette dernière équation doit devenir identique en vertu des équa- tions (6) et que celles-ci ne renferment pas les dérivées des fonctions u,, 7Z21---, ^n-n ces dérivées devront disparaître d'elles-mêmes; réqualion pré- cédente se décomposera donc en n autres dont l'une sera d\ dV xn /rfV dV \ Ida, d4) ^^. + 2^'-; d^j ^J dxidlj ( 74o ) en donnant à / les valeurs j, 2, 3,..., [n — i). D'après cela on a par la formule (12) (i5) — -(ix„=: — .ydr„. et il ne reste plus qu'à exprimer le rapport - en fonction de x„ et des \a- riables auxiliaires ^, 5,.... » Si l'on ajoute les équations (l'i) et (i4) après avoir multiplié la pre- mière par -ary, on aura, à cause de la seconde équation (10), / := I cette équation (16) tient lieu de « — r équations distuictes, et il est évident que celles-ci sont satisfaites en posant A| = (IX f , Ao = CIX^^. . . , /.„_, = (tX„_f , /„ :=: UX„^ dx,, dxo,..., dx„_, étant les différentielles de x,, x^,..., x„_, considérées comme des fonctions de x„ définies par les « — i équations (9). L'équa- tion (i5) devient alors — —dx„=- >., et l'équation (i3) donne ensuite _ dm J:^" d'M par conséquent --dx„='^-^^^Hx, = d\og^; 1 = I enfin on aura par l'intégration /•^"X j , dm -J -dx„=\og-, rfM car, M se réduisant à 0 pour X, = Ç,,..., j:„ = ?„, -jj doit se réduire à i'u- d ^ nité, dans la même hypothèse. ( 74i ) » 4. On voit que l'intégrale — / ^-d-'i^'n "e peut cesser d'être finie et déterminée que si l'on attribue à la fonction J{oc,, oc.,..., x„_t) une forme telle, que la dérivée -rr devienne nulle, infinie ou indéterminée après la sub- stitution des valeurs de j:,, a\_,..., jc„_, tirées des équations (9). Mais alors il est évident que l'on ne saurait tirer de ces dernières équations des valeurs déterminées de x,, Xa,.--, -^«-i se réduisant respectivement à 0,, ^2,..., ^,,-1 pour x„=^„, puisque l'hypothèse .r, = Ç,, a.,= 02t---) -^'h = 0« doit ré- rlM duire '—7 à l'unité. Les formules générales deviennent donc nécessairement illusoires, et la solution du problème proposé ne peut être fournie que par l'une des intégrales subsidiaires qui accompagnent l'intégrale générale. M La seule équation x = M satisfait évidemment à l'équation propo- sée (0, si l'on y regarde^,, Ç.»-- • Ç«-4 et par suite ^=J'(B,,^n, ..., 0„_,) comme des constantes arbitraires; elle constitue une intégrale complète. Dans l'uitégrale générale les quantités 0, ^,,- • • sont toutes variables, mais la différentielle del équation x = M reste la même que dans le cas de ^,, Ço,... constantes. On voit facilement que l'intégrale couiplète peut reproduire non- seulement l'intégrale générale, mais plusieurs autres intégrales subsidiaires moins étendues que celle-ci et qui, de même que l'intégrale complète, ne sau- raient être comprises dans l'intégrale générale. Il est évident, en effet, que si l'on considère ?i — i — p. des quantités Ç, par exemple 0^^i, Ç^^-2V•• 0«-. » comme des fonctions arbitraires des |x autres, savoir Ç,, ^2, . ■■ §^^ , on sa- tisfera à l'équation proposée par un système de [j. -+- i équations dont l'une sera (;7) x = m et dont les fjt, autres se déduiront de la suivante /=n— I en donnant à i\es valeurs i, 2,. . . , /jl. » Cela posé, si les équations (9) sont impropres à fournir des valeurs de X,, .Ta,. . . x„_, qui se réduisent respectivement à Ç,, 0n,...Ç„_i pour a„ = ^„, il est évident que l'hypothèse x„ = f „ fera rentrer quelques-unes C. R., 1861, 2"" Semi-stre. (T. LUI, N» 18.) 99 ( 7~\^ ) de ces équations dans le système des autres, et il en résultera une ou plu- sieurs équations identiques, puisque les équations (9) sont toutes vérifiées quand on pose j?, = ^,, x^ = Ç3, . . ., x„ = ^„. » Il peut arriver que l'hypothèse x„ = ^„ transforme ainsi toutes les équations (9) en identités; dans ce cas, toutes les auxiliaires 0,, 02? •• m 0n-i disparaissent de l'équation (17) quand on y fait jr„ = 0„, puisque les déri- vées de M par rapporta 0,, 02» • • • Bn-t sont alors nulles; et. comme cette équation est satisfaite quand on pose simultanément x, = ^,, . . . x„ := ç„ et X =/(?., 02, •••■> 0H-O' ^lle donnera généralement x =f[x^,x^, ...,x„_,) pour x„ = 0„. Ainsi, dans le cas que nous considérons, la solution du pro- blème est fournie par l'intégrale complète qui accompagne l'intégrale géné- rale, et danslaquellesubsistent n — i constantes arbitraires ^,, Ç.,, .. ., 0„_,. » Supposons en second lieu que les // — 1 équations (9) se réduisent pour ,r„ = 0„ à fx équations distinctes qui correspondent aux valeurs i, 2, ...,/Ji de l'indice/. On peut admettre que l'on ait tiré de ces équations les valeurs de ?\^B->i ■ • ■ ^ . ^^ qu'on ait substitué ces valeurs dans l'équation x = M. Je dis alors que l'hypothèse x„ — 0„ fera disparaître de M toutes les auxiliaires restantes 0^^,, 0^^,, . . .,?„-,• Soit, en effet, 0y l'une de ces auxiliaires : après la substitution dont nous venons de parler, toutes les équations (9) se trans- forment en ideutUés, et la même chose a lieu à l'égard de la dérivée de M par rapport à ^j, car celte dérivée a pour expression t = « l'dM dM\ ^ .du dM\ dlj \dçj^ ""^ di] ' ^\dc, ' "' dïj dij — étant ici la dérivée partielle de 0, par rapport à 0y tirée des p. équations d ij distinctes auxquelles se réduit le système (9) pour x„ = 0„. Toutes les auxi- liaires 0 disparaissant de l'équation x =M quand on fait x^ = 0„, il s'ensuit que, dans cette hypothèse, cette équation se réduit à x =/(j^( , -Xï, . . . , x„_,), puisqu'elle doit être vérifiée quand on pose x, =0,, J"2 = ?2, • • • -^n = 0« et j:=_/(0,, 02, •••, 0„-. )• » Cela étant établi, considérons la solution de l'équation (i) qui est four- nie par les équations (17) et (1 8), et qui renferme n— i — fifonctions arbi- traires de (j. variables. Il est évident, d'après ce qui précède, que l'équa- tion (17) se réduira, pour .r„ = 0„, et en vertu des équations (18), à X =y\.r,, X2, ...,.r„_,), car dans l'hypothèse x„ = ^„ le système des équations (18) équivaut évidemment aux (j. équations distinctes auxquelles ( 7^3 ) se réduit le système (g). La solution du problème proposé sera donc donnée dans ce cas par le système des équations (17) et (18). » 5. Supposons maintenant que le déterminant D soit nui; dans ce cas on peut au moyen (\esn premières équations (G) former un certain nombre p. (supérieur à i) d'équations indépendantes des dérivées ^sr,, eur^^ .... Nous supposerons ces équations résolues par rapport à ^, 0, , ?2? • • • v? _ , et nous les représenterons par (19) Ç = . Si l'on pose ^fd'\> d'V, ''*„-, \ l'équation (21) devient l'indice/ devant toujours recevoir les valeurs i, a,..., n. » On reproduira la différentielle totale d^ du premier membre de l'équation (i) en ajoutant les différentielles totales des n + \ équations (24) et (25), aj)rès les avoir multipliées par des facteurs propres à faire disparaître les différentielles des n variables 'Zér,,..., '3r,^_|, ^,^, Ç^.^,,-.-, 0«_, et 12 ; on trouvera de cette manière T> — ) et X = /P (— --^ d^C, d''\; _ '/''''y-. izir da^ ' dx^ '"■-' djc' i= 1 à cause de l'équation (24), on peut écrire (26) __X„ =.X^^^ + >„-/- + ••• + ).„ -^i;^- » Quant aux. facteurs X, ).,, ils doivent satisfaire : i" à l'équation ( 745 ) i" aux fi — I équations qui se déduisent de la suivante : en donnant à i les valeurs i , 2, . . . , /u. — i ; 3" aux n — \i. équations com- prises dans dxdlj ' dxd\j ~' dxdlj ) (29) 1^ d-^ >.A,: ~. — rr — 'Sr, -^ — 'Sr ^^'Xdxid^j ^ dxidtj ."■-' dx.d^j en donnant à y les valeurs pi, /j, + 1, ...,(«— i). Il est évident que les équations (27), (28), ( 29) sont satisfaites en posant les différentielles r/jr, rfr,- se rapportant au cas où l'on considère x, a\,. . . , x„_, comme des fonctions de x„ déterminées par les équations (19) et (20). » L'équation (26) donne alors d'ailleurs il est évident, d'après l'équation (24) et les équations (19), que fi se réduit à l'unité pour x, = 1,, x^ = Çjv? ^n = Ç«i ^=0; on aura donc (3o) — r ''^clx„= logû. n 7. L'intégrale contenue dans le premier membre de cette formule (3o) ne peut cesser d'avoir une valeur finie et déterminée que si O devient nulle, infinie ou indéterminée pour une certaine forme de la fonction /{x,, Xj,..., j:"„_,). Il est évident que, dans ce cas, les formules générales (6) deviennent illusoires, et l'on reconnaîtra facilement en suivant la marche que nous avons tracée, que la solution du problème est donnée soit par l'équation unique V = o, soit par l'une des intégrales plus étendues que l'on obtient en joignant à l'équation V= o celles qu'on en déduit parla différentiation relative à quelques-unes des auxiliaires ^. Si 0^, ?^^,? ■ ■ ■ ■> 0 _ , par exemple, sont les auxiliaires dont il s'agit, on devra regarder les auxiliaires restantes Ç^^,^, 0 ^_,_,i ■ ■ ■ -, ?«-i comme des fonctions arbi- traires des premières. » ( 746 ) ASTRONOMIE. — Sur le passarje de Mercure devant le disque du Soleil^ le 12 novembre au matin; par M. Le Verrier. « Les deux phases importantes du passage sont le premier contact et le deuxième contact internes. Je vais les déterminer en faisant usage des Tables du Soleil et des Tables de Mercure que j'ai insérées dans les tomes IV et V de nos Annales. » Soient : t le temps moyen de Paris, compté en heures à partir du 1 1 novembre, 7 heures du matin ; O la longitude apparente du Soleil ; R la distance du Soleil à la Terre; A la latitude du Soleil ; - D le demi-diamètre apparent du Soleil : O =:9.29''54'5i",i8 + i5i",o2o/-|-o",oo4f', R = 0,989 I 772 — 0,000 oSgS t, A = -+- 0",27, - D =: 070", 5o + q",010/. 2 •^' 1' La longitude vraie du Soleil surpasse sa longitude apparente de 2o",66. 1» Soient en second lieu : v^ la longitude héliocentrique de Mercure; r le rayon vecteur de Mercure; s la latitude héliocentrique de Mercure : ^', = 49" 47' 7",7o + 9i3",74« + o",3o6^S r = 0,3 12 7086 — 0,000 1042 < + 0,000 ooo5<*, 5= -+-0° 22' 44", 99+ II2",o6/-!- 0",025/'. 1) On conclut de ces données la longitude géocentriquc ^ et la latitude géocentrique X de Mercure, savoir : J^= 229° 59' i4", 46 — 2oi",673 1 -+- o",02gt\ \= -h 10' 26", 54+ 5i",5o3r— o",oi i/=. » Le demi-diamètre apparent, en ayant égard à une remarque [Annales, t. V, p. g3), a pour valeur i rf = 5",o4. 2 ( 747 ) » Cela posé, les temps du premier contact interne et du second contact interne, vus du centre de la Terre, sont donnés par l'équation (263",28 - 352",6q3t-+- o",oi5ry \ „ ^ „ „ ( J = (Q65",46H-o",oiof)-. -t-(626",27+ 5r,5o3f— o",oiif')='j ^y" 't ^ ' > )) Eu prenant les deux racines convenables, on trouve : I'"' contact interne t = — i ,5o5G3, 2" contact interne t^= + 2,46o5o. Ce qui signifie que les deux phases, vues du centre de la Terre, auront lieu le I 2 novembre au matin : h m s le !"■ contact interne à 5 ig.Zg,"] du matin, le 2° contact interne îi c).:i'j .3-] ,S » r> A la surface de la Terre, les temps sont un peu changés par l'effet de la parallaxe. Voici les formules propres à calculer ces changements, en attribuant à la parallaxe équatoriale du Soleil une valeur de 8", 58 à la dis- tance moyenne du Soleil à la Terre. » Soient : p le rayon terrestre et S la latitude astronomique de la station ; L sa longitude comptée à l'est de Paris. Les corrections 9, et fo des temps du premier et du second contact internes sont données par les expressions : 5, = — (i,2368) josing + ( 1,721 1) (3 cosê tos(L -h u" 3'), 5, = + ( F, 6860) (3 sine + (i,425o)p cos6cos(L + 19" 48'); les nombres compris entre parenthèses sont des logarithmes. » A Paris l'on trouve 63 = 4- 52',g. Le second contact interne, le seul visible ici, aura donc lieu pour nous le 12 novembre à 9''28"'3o%7 du matin. » C'est à la détermination du temps précis du second contact interne (jue devront s'attacher les astronomes qui observeront en France; ce qui exigera deux choses : une bonne lunette et la connaissance exacte de l'heure de Paris. » Lorsque la tache noire formée par la projection de la planète sur le disque du Soleil s'approchera de plus en plus du bord occidental, la partie hunineuse comprise entre elle et le bord tiu Soleil finira par se trouver ré- duite à un filet très-mince; puis, tout à coup, ce filet se rompra. C'est l'in- ( 7^.8 ) stant précis de ce phénomène qui sert à déterminer la position de la planète avec une très-grande exactitude. L'observateur devra faire usage d'un fort grossissement, et dans le cas où il disposerait d'une liuiette puissante et d'une grande perfection, il serait important de constater si le filet lumi- neux conservera encore une épaisseur notable au moment où il se rompra. )' La connaissance précise de l'heure de Paris est d'un autre côté indis- pensable, el si l'observateur veut l'effectuer lui-même, il doit connaître la longitude exacte de sa station et déterminer l'heure du lieu. Il y a à cet égard ' 18.) 1 OO ( 75o ) nez, mais ne rendait pas à la lèvre une haiileur suffisante et ne faisait nul- lement disparaître l'angle rentrant ou encoche dont tous les chirurgiens se sont si justement occupés depuis une vingtaine d'années. » Les deux petits lambeaux renversés de Clémot de Rochefort, runiquc lambeau de M. Philips, ne sauraient remédier à cette difformité, dans les cas particuliers d'atrophie labiale et de fissure nasale que nous étudions, et le procédé dont j'ai donné la description il y a quelques années, et qui permet d'augmenter la hauteur de la lèvre sur la ligne médiane, n'arrive à ce ré- sultat qu'aux dépens des dimensions en largeur de l'organe et ne peut être employé que comme moyen accessoire, quelle qu'en soit l'utilité, lorsque la lèvre manque de développement et d'étendue. » Nous portons le même jugement sur le procédé qui consiste à tailler carrément le tubercule médian et à fendre en travers ou horizontalement les portions libres de la lèvre dont on réunit la partie supérieure aux côtés du tubercule, tandis qu'on allonge les languettes inférieures, pour les af- fronter bout à bout ou verticalement, après les avoir fait glisser au-dessous du bord inférieur, également avivé, du tubercule. » Si l'on considère ces procédés comme des ressources extrêmes, dont on doit s'applaudir, quelles qu'en soient les défectuosités, nous sommes disposés à les accepter à ce titre, mais nous croyons possible de viser plus haut et d'arriver à des résultats plus satisfaisants. » Nous remédions à l'atrophie et à l'insuffisance de la lèvre par un em- prunt fait aux joues, comme dans beaucoup d'autres opérations anaplas- tiques. » Une incision oblique, commencée en dehors et à trois centimètres au- dessus de l'aile du nez, est continuée en bas dans la direction du bord libre de la lèvre dont elle rejoint la surface avivée. » Le tubercule médian taillé en V allongé, à pointe inférieure, sert en partie à former la cloison sous-nasale, et en partie à reconstituer la lèvre, comme on l'avait déjà tenté dans des conditions moins favorables. » La joue détachée en dehors de ses adhérences avec l'os maxillaire, dans une étendue assez grande pour en permettre l'abaissement, est réunie de chaque côte par des sutures, avec les bords opposés de l'incision et du tubercule médian. » Le contour nasal est ainsi rétabli et la lèvre augmentée en hauteur et en largeur de tout le lambeau qu'on y ajoute. » On réunit alors sur la ligne médiane la totalité des surfaces avivées du bec-de-lièvre, en ayant recours au procédé que j'ai antérieurement décrit et ( 75r ) au petit lambeau de M. Philips, et on obtient une lèvre épaisse, bien formée et d'une hauteur convenable. » Il est nécessaire de multiplier les sutures pour prévenir tout déplace- ment des lambeaux et d'opérer la réunion des plaies avec beaucoup de soin poiu' assurer une cicatrisation immédiate. » Si l'on a fait usage d'épingles et de la suture entortillée, il est sage de les enlever avant qu'elles n'ulcèrent la peau. •> Dans le cas où les cicatrices offriraient plus tard quelques irrégularités, et seraient lâches, amincies ou froncillées, on les rendrait aisément linéaires et à peine visibles par quelques avivements complémentaires. (Période de perfectionnement. ) n Nous avons signalé un danger très-grave auquel les jeunes enfants sont exposés. La lèvre inférieure, devenue temporairement d'une étendue exa- gérée par le resserrement de la supérieure, est attirée dans l'intérieur de la bouche pendant les inspirations, et devient une cause d'asphyxie. Une surveillance attentive de la mère ou des personnes chargées de l'enfant suffit à prévenir ce grave accident. » Nous avons de|)uis quelques années appliqué avec succès ce procédé de chéiloplastie à des malades chez lesquels l'opération ordinaire du bec-de- lièvre avait échoué, et nous avons l'honneur de placer sous les jeux de l'Académie trois dessins recueillis d'après nature par M. le D"^ Willemin, médecin répétiteur à l'École impériale du Service de Santé, et qui représen- tent un de nos malades avant, pendant et après l'opération, dont les suites ont été des plus heureuses. » Le célèbre et habile chirurgien de Berlin, M. leprofesseur Langenberck, a publié dans la clinique allemande(i) un procédé qui diffère du nôtre par la forme de l'incision pratiquée sur la joue, mais dont le but est également de suppléer à l'atrophie et à l'insuffisance de la lèvre." » C'est une preuve de la justesse des indications que nous avons signalées, et des avantages que la chirurgie pourra retirer, dans quelques cas excessi- vement compliqués, de l'application de l'anaplastie à l'opération du bec-de- liévre. » (l) Archiv fur clinischc Chirurgie; Berlin, 1860. 100.. ( 75'^ ) .^IÉI»IOïRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Mémoire sut les lissusconlrncliles et la conirnctililé ; pnrM. Ch. Rouget. (Extrait p^t^ l'auteur.) (Commissaires, MM. de Qiialret'ages, Bernard.) n Partout où l'on rencontre le tissu contractile, on trouve jusqu'à la limite de ses éléments propres les fibrilles musculaires des lames, des cloisons, des gaines de tissu plasmatique [conjnnclif) auxquelles appartient exclusive- ment le système de lacunes avec ou sans noyaux, qui s'observe à la surface ou dans l'épaisseur des groupes de fibrilles. » Les fibrilles, seul élément contractile essentiel, constituent les muscles à fibres lisses aussi bien que les muscles à fibres striées. Quelles que soient les variétés de forme et d'aspect des fibres musculaires dans les différents tissus et dans les diverses espèces animales, les fibrilles se retrouvent toujours comme élément fondamental ; elles persistent toujours conformes à un type commun, lors même que toutes les autres parties du tissu musculaire dis- paraissent ou se modifient profondément, lors même que le tissu plasma- tique est réduit à une espèce de mucus homogène complètement dépourvu de noyaux et de cellules. » Les fibrilles contractiles s'observent chez les animaux dont les mou- vements sont encore aujourd'hui attribués à une espèce de gelée contrac- tile, le sarcnde, chez ceux mêmes dont l'organisme entier est assimilé à un contenu de cellule sans tissus distincts, chez les infusoires. Les fibrilles mus- culaires sont situées au-dessous de l'épiderme extérieur chez les polypes hydraires et immédiatement au-dessous de la cuticule à cils vibratiles chez les infusoires (Spirostome stentor, Vorlicelle bursaire, etc.). » Les fibrilles sont caractérisées par leur résistance à l'action prolongée des acides très-affaiblis alors que le tissu plasmatique des gaines on des cloisons intérieures des fibres est transformé en une gelée homogène, presque liquide. Elles réfractent fortement la lumière et donnent lieu avec la lumière polarisée à des phénomènes de double réfraction. Elles sont ca- ractérisées surtout par leur aspect grniuileux, dû vraisemblablement à de très-fines on lulalioiis. Ces ondulations sont inhérentes à la constitution intime de l'élément musculaire et rien ne peut les faire disparaître. » Les stries longitudinales existent dans les faisceaux lisses comme dans les faisceaux striés, elles sont dues à la juxtaposition des fibrilles et à leurs cloisons de séparation, visibles surtout entre les groupes élémentaires des ( 753 ) faisceaux. Les stries transversales des fibres striées sont dues à des ondula- tions persistantes des faisceanx de fibrilles. » L'expérience démontre qu'un cylindre ou nn polyèdre transparent (de verre ou de gélatine), à surface onduleuse, présentant une succession de saillies et de retraits, offre à l'examen microscopique la même alternance débandes ou raies obscures et claires que les fibres striées. Dans le cylin- dre de verre comme dans les fibres musculaires, les ombres et les lumières se déplacent et empiètent l'une sur l'autre suivant les variations de la dis- tance focale. Le bord des fibres musculaires présente fréquemment un profil très-net des ondulations. » Les stries dues aux ondulations persistent indéfiniment après la mort. On peut cependant, soit pendant la vie, soit après la mort, dans certaines conditions, en modifier l'aspect et iiième les faire disparaître, par des moyens purement mécaniques ; une forte tension les écarte, les allonge et, en augmentant leur rayon de courbure, accroît l'épaisseur apparente des stries obscures, aussi bien que des stries claires. n Une forte pression peut même les effacer presque complètement. Mais mêuie dans ce cas les ondulations primitives des fibrilles persistent, et lors- qu'elles se correspondent régidièrement, conservent encore une fine stria- tion qui coïncidait avec les véritables stries ou ondulations de second ordre, bien que souvent masquée par elles. » La parfaite régularité des ondulations des stries ne permet pas de les confondre avec les ondulations accidentelles et irrégulières des faisceaux qui se contractent sans contre-extension, ni avec le grossier plissement eu zigzag visible à l'œil nu. Les ondulations des fibrilles [ijrnmdathns?) et celles des faisceaux (stries transversales) peuvent être démontrées comme telles par l'observation à l'aide de la lumière polarisée. » Les faisceaux musculaires passent pour jouir, ainsi que beaucoup d'au- tres tissus organiques (tendons, corne, poils, etc.), de la propriété de pro- duire la double réfraction. Dans un travail publié en i858 dans les Mé- moires de l'Académie de Vienne, E. Briicke remarqua que les faisceaux musculaires, éclairés par transmission .à l'aide de la lumière polarisée colo- rée, présentaient des bandes où la couleur du fond était modifiée, alternant avec d'autres bandes inactives, les unes et les autres coïncidant exacte- ment avec les stries transversales claires et obscures. Il crut pouvoir con- clure de cette observation que les faisceaux contractiles étaient constitués par la superposition de disques alternants de deux substances distinctes, l'ime douée, l'autre privée de la double réfraction. ( 754 ) » Mes propres observations sur la structure de l'élément contraclilc étant en opposition formelle avec les conclusions de Briicke, j'ai été conduit à rechercher pour quelle cause les fibres musculaires striées, homogènes dans toute leur étendue, jM-éseuleut cependant des apparences différentes dans les diverses parties de leur longueur, lorsqu'on les soumet à l'exa- inen microscopique à l'aide de la lumière polarisée et principalement lors- qu'on détermine des phénomènes de coloration par l'emploi d'une lame mince de mica, qui donne une teinte sensible pourpre ou rose-violacé. Je crois pouvoir conclure de mes recherches que la substance des mus- cles et celle des tissus organisés, cités plus haut, ne possède pas par elle- même la double réfraction; que les phénomènes de double réfraction aux- quels elles donnent lieu dans certains cas, ne sont dus ni à leur constitution chimique ni à l'arrangement de leurs molécules, mais résultent uniquement de la forme des surfaces, de l'arrangement et de la forme des éléments anatomiques (cellules ou fibres) de ces tissus. « Voici la série de faits sur lesquels cette proposition est basée : .) 1° Lorsqu'on examine par transparence avec un grossissement de 5o diamètres, dans la lumière polarisée colorée, une goutte d'eau libre ou comprimée entre deux lames de verre, on constate que la partie centrale de la goutte garde la couleur produite par la lame de mica [pourpi e) , tandis que les bords présentent inie coloration bleue et jaune. B 2° Si l'on trace à l'aide d'une pointe dure une strie sur une lame de verre transparente, on voit apparaître des bandes colorées bleues ou jaunes sur les bords de cette strie, et si les stries sont nombreuses et très-rappro- chées la plaque paraît colorée dans toute la partie striée. ■» 3° Un fil de verre très-fin non trempé, examiné dans les mêmes con- ditions, paraît coloré sur ses bords; si le fil est assez fin, les bandes colorées des deux bords se touchent et le fil paraît doué dans toute son épaisseur de la double réfraction. » Dans ces trois cas les phénomènes sont indépendants des variations d'épaisseur de la substance et ne dépendent que de la forme des stu-faces. « Des lames minces de o""", i à o""",5 et à surfaces unies, de gélatine, d'albumine, de cire, de résine, de caoutchouc, sont privées de la double réfraction, mais les bords de ces lames paraissent colorés, et si l'on vient à rayer leurs surfaces de stries fines, des bandes colorées apparaissent sur les bords des stries. La chitine traitée par la potasse fondante, la cellulose du manteau des tuniciers, ne possèdent pas la double réfraction lorsque les surfaces sont parfaitement lisses. Mais si les lames de ces substances se ( 7''5 ) plissent ou deviennent onduleuses, aussitôt les couleurs de la double réfrac- tion apparaissent au niveau des plis, des ondulations. Si les ondulations sont rapprochées jusqu'à se toucher, la surface tout entière se colore en bleu ou en jaune et se comporte comme celle d'un corps doué de la double réfraction. Une lame unie de l'épaisseur des plis de la lame plissée est in- colore, tandis que cette dernière est colorée. >• Les fibres d'un tendon, d'une membrane fibreuse, sont à l'état frais très-onduleuses et se colorent de vives nuances par la polarisation chroma- tique. Si on transforme ces membranes par la coction en une lame compacte de gélatine, les phénomènes de coloration disparaissent; mais on peut les reproduire en remplaçant les ondulations détruites par des stries, par des inégalités de surface artificielles. » Les fibres nuisculaires doivent leurs propriétés de double réfraction suivant l'axe aux ondulationsqui déterminent les stries transversales. Quand les stries sont écartées, les bandes colorées n'apparaissent qu'au niveau du bord ou sommet des ondulations ; dans l'intervalle qui les sépare, l'action de la substance contractile sur la lumière polarisée paraît nulle. Quand les stries sont très-rapprochées, les bandes colorées se touchent et toute la sur- face du faisceau primitif paraît douée de la double réfraction. C'est aussi ce que l'on observe dans les fibres musculaires lisses. » Cette coloration uniforme des fibres musculaires préfendus lisses est, je crois, la preuve la plus concluante que les fibrilles élémentaires doivent leur apparence granuleuse à de très-fines ondulations. En effet, les fibres paraissent douées de la double réfraction quand la lumière les traverse per- pendiculairement à leur axe. Lorsqu'au contraire la lumière traverse pa- rallèlement à l'axe des fibres des coupes transversales très-minces, il n'y a pas de double réfraction. On a cru expliquer ce fait d'une manière satisfai- sante en admettant cjue les muscles étaient composés de particules ana- logues à des cristaux uni-axes, et ayant leurs axes parallèles à celui de la fibre. On n'a pas remarqué que si cette explication était exacte, on devrait observer une coloration, une action sur la lumière polarisée en inclinant les tranches musculaires, de manière à ce que la lumière ne traversât plus les particules suivant l'axe. Or cela n'a pas lieu; si les tranches sont assez minces, on peut donner à la lamelle musculaire d'une coupe transversale toutes les inclinaisons, sans modifier la couleur du fond (de la teinte sen- sible pourpre), sans qu'elle cesse de se comporter comme une substance privée de double réfraction. Or, si l'apparition des couleurs était due aux inégalités produites par de fines granulations, on verrait les coupes trans- » (756) versales colorées aussi bien que les coupes longitudinales. On n'aperçoit de modification de coloration que dans ce dernier cas, parce que le phéno- mène de double rétraction est dû à des inégalités de surface suivant l'axe des fibres, à des ondulations des fibrilles. » 3IÉÎ410IRES PUÉSEATES. CHiliUKGlE. — Sui l amputation des amjgdales dans (angine cuuenneu se , par M. Paillot. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Andral, Rayer, Velpeau.j .. 11 } a quelques années, M. Bouchut imagina de faire l'excisiou des amygdales dans l'angine couenneuse comme moyen curatif de la maladie et comme prophylactique du croup. 11 avait pensé que l'angine couenneuse est d'abord une maladie locale qu'on peut détruire sur place comme le charbon et la syphilis, de manière à empêcher Vinfection secondaire de l'or- ganisme. Plusieurs médecins ont suivi son exemple et s'en sont applaudis. J'ai fait comme eux, et dans l'épidémie qui ravage si cruellement la com- mune de Noyers, trois fois j'ai amputé les amygdales d'enfants atteints d'an- gine couenneuse qui ont tous guéri sans accidents. Je donne dans le Mé- moire que j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui au jugement de l'Acadé- nue tous les détails nécessaires sur ces trois observations. » Dans la première, il s'agit d'une petite fille de huit ans, dont l'angine couenneuse avec gonflement des ganglions cervicaux gênant la respiration et la déglutition ne peut être contestée. L'amputation des amygdales est faite le 5 décembre i86o et la guérison est accomplie le lo sans reproduc- tion des fausses membranes sur la surface coupée. » Dans la seconde, on voit une petite fille de trois ans dont les amyg- dales sont couvertes de fausses membranes, en même tenais que les gan- glions du cou sont engorgés et que les urines sont albumineuses. Le pre- mier jour, le mal n'étant pas évident, on se contente d'un vomitif; mais le lendemain les fausses membranes s'étant étendues, on excise les amygdales malades. Les fausses membranes ne se reproduisent pas sur la surface coupée el huit jours après l'enfant est guérie. » Dans la troisième enfin, le cas est bien plus grave : un enfant de trente mois a tout le gosier, amygdales et voile du palais, couverts de fausses membranes et il'escarres. Malgré l'extension de la dipbterite, on ampute les amygdales. Les escarres tombent au bout quarante-huit heures; il ne se ( 7^7 ) reproduit pas de fausses membranes, et dix jours après l'enfant se trouve guéri. » Ces observations confirment ce qui a été dit à l'Académie des Sciences en i858 et ce qui a été observé depuis par MM. Domerc et Symyan (de Cluny), à savoir, que l'auijjutation des amygdales dans l'angine couenneuse à son début la guérit très-bien et empêche le croup de se produire. » PHYSIOLOGIE. — Sur les mouvements du cœur et leur succession ; Note de M. Beau. (Commissaires, MM. Flourens, Rayer, Bernard.) « Dans une Note lue à l'Académie des Sciences le 7 octobre dernier, MM. Chauveau et Marey démontrent, à l'aide d'un instrument enregis- treur, que le battement ventriculaire arrive après lasvstole de l'oreillelle; et ils tirent de l'intervalle constaté au moyen de cet instrument entre la systole de l'oreillette et le battement ventriculaire cette conclusion, que le battement ventriculaire doit être attribué à la systole du ventricule; car s'il était produit, pensent-ils, par la diastole ventriculaire, il serait isochrone à la systole auriculaire par laquelle est chassée l'ondée qui, dans mon opinion, va dilater le ventricule. » Il n'était peUt-êlre pas nécessaire de recourir à un instrument qui a ses incertitudes d'application et de résultat graphique, pour prouver une suc- cession de mouvements facile à constater au doigt et à l'œil quand le cœur est mis à découvert. Les comités anglais et avant eux Harvey ont noté une ondulation successive qui, selon la théorie ancienne, fait communiquer rapi- dement la systole de l'oreillette avec la systole du ventricule. Cette ondula- tion, qui est réelle et qui est donnée par eux à tort comme systolique, résulte tout simplement de l'ondée chassée par l'oreillette, qui dilate successive- ment les voies cardiaques sur son passage, c'est-à-dire l'orifice auriculo- ventriculaire, puis le ventricule dans toute son étendue. » Puisqu'il y a une ondulation diastolique de l'oreillette au ventricule, il y a dès lors un moment où l'ondée qui produit cette ondulation est entre l'oreillette et le ventricule. L'orifice auriculo-ventriculaire devient passa- gèrement le centre de l'ampliation diastolicpie pendant laquelle l'oudée, n'étant plus en pleine cavité auriculaire, n'est pas encore dans la partie profonde du ventricule où se trouve l'instrument enregistreur; et par con- séquent il doit y avoir entre la systole auriculaire et la diastole de la cavité ventriculaire un intervalle, peut-être exagéré par la manœuvre instrumen- C. R., 1861, î""" Semeifr». (T. LUI, N» 18.) lOI ( 758 ) taie qui transmet an dehors et fixe sur le papier les mouvements cardia- ques. » Pour apprécier la durée de la progression de l'ondée, on doit tenir compte de la longueur des parois cardiaques déplacées et dilatées. C'est pour cela que cette durée est notable sur le cheval qui est l'animal sur lequel a eu lieu l'expérimentation de MM. Cbauveau et Marey; elle serait plus considérable encore sur un cœur d'éléphant; elle est presque nulle cliez les oiseaux, qui nous donnent la systole de l'oreillette et le battement ventriculaire se succédant avec une rapidité voisine de l'isochronisme. " Ce fait de succession ne s'oppose donc luillement à l'idée que je sou- tiens depuis longtemps. D'un autre côté il ne rend pas plus claire ni plus compréhensible la théorie ancienne. MM. Chauveau et Marey, qui la défen- dent pied à pied avec tout le talent possible, mettent plus en relief que jamais, dans leur communication, la systole de l'oreillette suivie à un léger intervalle de la systole ventriculaire, sans diastole intermédiaire du ventri- cule. Or cela revient à dire en propres termes que l'oreillette se contracte sur une ondée qui, lancée hors de la cavité auriculaire, ne va pas dilater le ventricule. Mais où va donc cette ondée? » PHYSIOLOGIE. — Note sur les nerfs des tendons; par M. Papi»e.\hi m. (Extrait.) (Commissaires, MM. Andral, Jobert doLamballe.) « En 1843, je fis la découverte singulière, et restée jusqu'à présent a peu près inédite, qu'il existe un tendon qui se trouve parcouru dans toute sa longiunu- par un nerf cérébrospinal à doubles contours. Ce tendon est le biceps de la nuque chez les oiseaux, et il n'est pas difOcile de s'assurer, non-seulement que ce nerf longe le milieu des fibres tendineuses, mais qu'il se ramifie en même temps dans le tendon même, en lui fournissant plusieurs minces filets. Ayant pu plus tard soumettre à mes investigations des oiseaux de grande taille, j'ai non-seulement rencontré des nerfs dans les gaines des tendons, mais aussi dans la substance même de plusieurs tendons... T.a chose du reste est assez simple. Dès qu'un organe possède des artères, il maiu teste également des nerfs. C'est ce que j'ai démontré après une recherche fort méthodique exécutée en 1843, et dont j'ai entretenu l'Académie en 1H44 (séance du 9 septembre). Dans les tendons, surtout dans ceux de l'homme, j'ai trouvé depuis longtemps des artères, et toujours j'ai ( 759) réussi dans ce cas à mettre à nu des nerfs. Puisque je vois confirmées par M. Jobert mes observations faites à l'égard des artères des tendons, je ne puis pbis regarder comme douteux que tous les tendons qui possèdent des artères ne soient munis également de nerfs. » Il va sans dire que la question de la qualité des nerfs est un sujet dis- tinct, puisqu'un nerf qui se ramifie, en accompagnant de plus ou moins près une artère située dans un tendon, n'est pas pour cela mémo né- cessairement de nature sensible; et, déplus, que tout en étant sensible, vu sa petitesse propre et l'épaisseur de ses euveloppes celluleuses, cette faculté pourra très-bien n être que difficilement appréciable. Il faudra alors des expériences assez minutieuses pour affirmer péremptoirement qu'un tendon doué de quelques filaments élémentaires est ou n'est pas sensible. Or, comme ni Haller ni les autres expérimentateurs n'ont jamais agi sur le tendon indiqué par moi chez les oiseaux, il est évident que les résultats de leurs expériences n'ont pas toute la généralité qu'ils leur supposaient. » Pour ce qui est de la sensibilité des tendons enflammés, s'il y a lieu à contestation, ce ne sera pas pour le fait en lui-même, mais pour l'explica- tion de son mode de manifestation. Quel changement organique considé- rera-t-on comme cause principale de ce changement de propriétés? Sera-ce l'accessibilité plus facile aux nerfs, ou le gonflement que subissent les fibres, ou l'intumescence du tissu connectif? Sera-ce l'afflux plus facile du sang vers les fibres nerveuses, afflux qui mettrait celles-ci dans un état d'irritation augmentée, comme on sait que cela a lieu pour la cornée transparente, laquelle parfois devient sensible, tandis que même dans l'état d'ulcération M. Wordsworth, qui y a pratiqué tout récemment une opération, afin d'y fermer une ouverture fistuleuse, n'y a rien aperçu de sensible; et pourtant personne ne doute plus aujourd'hui que la cornée de l'œil ait ses nerfs, depuis que je les ai découverts, décrits, et dessinés, preuve qu'il faut certaines circonstances pour déceler une sensibilité qui, tout en devant exister normalement, ne se décèle cependant pas sous toutes les condi- tions. » CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publick adresse pour la bibliothèque de l'Institut un exemplaire du tome XXXVII! des Brevets d'invention pris sous l'empire de la loi de 1 844 et le 5* numéro des Brevets d'invention pris dans l'année i 86 1 . lOI.. ( l^o ) M. le contre-amiral Fitzroy, chef du Départemeiil Météorologique du Ministère du Commerce (Empire Britannique), adresse une série de docu- ojents publiés par son Déparlement. ( Voir au BulleLin bibiiocirajjhique.) M. 1.K Secrétaire perpétcei, présente au nom de M. Namias, médecin en chef du grand hôpital de Venise, un Mémoire « Sur la tuberculose de l'utérus et de ses annexes », et annonce que ce travail fait suite à celui dont l'auteur avait précédemment communiqué les résultats à l'Académie. (Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. LE Secrétaire perpétiel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Rapport fait à laSocieté d'Encouragement par il/. Gaul- tier de Claubrj', sur les tuyaux en plomb étamé, fabriqués par M. Sébilie; et un ouvrage de M. Boëns Boisseau, de Bruxelles, ■( Sur les maladies, les accidents et les difformités des bouilleurs «. En adressant de Bruxelles cet ouvrage et un opuscule relatif à l'in- fluence qu'exercent les établissements industriels sur les plantes et les animaux, l'auteur exprime le désir que les deux ouvrages soient examinés par une Commission. Les usages de l'Académie, relativement aux ouvrages imprimés et écrits en français, ne permettent pas que ces livres soient ren- voyés à une Commission spéciale, mais ils pourront être compris dans le nombre des pièces de concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de 1 8(i î . > PATHOI^OGIE. — Df In valeur de t'égoplionie dans la pleurésie; par M. Laxdoczy. « Les croyances de Lnennec sur le caractère pathognomonique de l'é- gophonie continuant à régner dans les livres et dans les cours, et à donner lieu à de nombreuses erreurs dans la pratique, j'ai pensé qu'il ne serait pas sans intérêt de soumettre à l'Académie le résumé suivant de mes nouvelles recherches cliniques. « Dans certains cas, l'égophonie augmente au fur et à mesure de la sortie du liquide épanché, et elle persiste plus accentuée plusieurs jours après la ponction. Dans certains autres, l'égophonie diminue au fur et à mesure de la sortie du liquide, et elle disparait complètement aussitôt la ponction. L'égophonie n'annonce donc ni l'existence d un épanchement, ni ( 7til ) son abondance, ni ses limites, mais simplement une condensation spéciale du poumon, car elle est due à la compression du viscère et non à la pré- sence même du liquide. » Ainsi que je l'ai déjà montré dans un précédent travail sur la respira- tion tubaire et amphorique, lepanchement n'est que la cause indirecte des modifications qui surviennent dans la respiration ou dans la voix. Si le poumon est uniquement comprimé par la sérosité sans fausses membranes résistantes, cette sérosité une fois évacuée, il reprend aussitôt son jeu nor- mal, et l'on constate sur-le-champ la disparition ou la diminution considé- rable du souffle, de l'égophonie et delà niatité. Si le poumon est enveloppé par des fausses membranes déjà résistantes, il ne recouvre pas à l'instant sa liberté d'expansion, et l'on continue à constater et même à constater plus clairement l'égophonie et les souffles bronchiques. Si enfin ces fausses membranes sont solidement organisées, le poumon peut rester emprisonné à toujours dans celte coque inextensible, et, le liquide évacué, les modifi- cations de la voix, du souffle et de la sonorité persistent comme auparavant. •) L'égophonie et les souffles s'entendent mieux après l'évacuation du liquide, simplement parce que le poumon se trouve alors plus rapproché de l'oreille. La compression extérieure, qui résulte de la pleurésie, produit l'égophonie, tandis que la compression intérieure, qui résulte de la pneu- monie, produit la brqnchophonie, c'est-à-dire que ce sont deux phéno- mènes analogues, mais qui devaient nécessairement occasionner une nuance distincte dans le retentissement vocal , puisqu'il existe dans la pneumonie des modifjcaiions cellulaires qui n'existent pas dans la pleurésie. » Ce qu'il importe de constater catégoriquement, c'est que ce n'est ni au liquide ni aux finisses membranes qu'on doit rapporter l'égophonie et les souffles bronchiques. Ce n'est pas au liquide, car ils peuvent être plus accentués après qu'il a disparu. Ce n'est pas au réseau pseudo-membraneux, car ils se manifestent alors qu'il n'existe pas encore. » La signification précise de l'égophonie peut se formuler ainsi : » i" L'égophonie annonce la compression du poumon, soit par un épanchenient liquide dans la plèvre, soit par une couche pseudo-membra- neuse sans épanchement actuel. » a° En l'absence de pseudo-membranes résistantes, l'égophonie dis- paraît ou diminue avec l'épanchement. » 3° Avec dépôt pseudo-membraneux, l'égophonie augmente immédiate- ment après la thoracentèse, pour diminuer ensuite graduellement en même temps que les fausses membranes. ( 762 ) » Évidemment, ce qui s'applique à l'égophonie, s'applique aux souffles tubaires, et aux souffles amphoriques qui ne sont qu'une exagération des souffles tubaires. La valeur donnée à la voix chevrotante par Lacnnec, et exagérée encore par ses continuateurs, a été le résultat d'études incom- plètes, et il importe d'autant plus de détruire cette erreur, que l'égophonie pouvant persister après la résorption lente et spontanée, comme après la sortie immédiate du liquide, elle donne lieu ainsi aux interprétations les plus dangereuses, en faisant croire à un liquide abondant là ou parfois il n'y en a pas une goutte, comme l'amphoricitéfait croire à de vastes cavernes là où parfois il n'y a pas le moindre tubercule. » MM. Degousée etCfl. Laurent adressent une Note « Sur le puits foré de Passy », à l'occasion de la communication faite sur ce sujet par M. Dumas dans la séance du 3o septembre. (Renvoi à l'examen de M. Dumas. ) M. Gaudin envoie une Note intitulée : « Moyen expéditif pour accroître Je débit du puits de Passy ». Cette Note est également renvoyée à l'examen de M. Dumas. M. Delabarre appelle l'attention sur les propriétés du charbon de seigle porphyrisé comme poudre dentifrice. M. Anselmier prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Com- mission à l'examen de laquelle a été renvoyé son Mémoire « Sur les moyens de prolonger la vie en l'absence de toute nourriture ». (Renvoi aux Commissaires désignés, MM. Serres, Andral, Rayer. ) M. Soleil demande et obtient l'autorisation de reprendre une Note qu'il avait présentée à la séance du 7 octobre et sur laquelle il n'a pas encore été fait de Rapport. La séance est levée à 4 heures et demie. F. ( 763 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Aci.déaiie a reçu dan» la séance du 28 octobre 1861 les ouvrages- dont voici les titres : Manuel dJnalomie chirurgicale générale et topographique; par MM. A. Velpeau et B.-J. Béraud; 1" édition. Paris, 1861 ; in- 12. Le Jardin fruitier du Muséum, ou Iconographie de toutes (es espèces et variétés d'arbres fruitières cultivés dans cet établissement, avec leur description, leur histoir-e, leur synonymie, etc.; par M. J. Decaisne, 49* ''vr. Paris, 1861; gr. in-4'' avec planches. Descr'iption des machines et procédés pour lesquels des bi^evets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844) publiée par les ordres de M. te Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics; t. XXXVIII. Paris, 1861; i vol. in-4°. Catalogue des Brevets dlnvention, année 1861; n° 5; in-S". Rapport sur les questions ethnologiques et médicales j-elatives au Pérou; par M. le D'' L.-A. Gosse, de Genève. Paris, 1861; in-8°. Note sur les petites planètes situées entre Mars et Jupiter; par M. G. LespiaulT (Extrait des Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux). Bordeaux, 1861; in-8°. Notes sur l'anatomie comparée du système nerveux; par M. A. Bazin. (Extrait du même recueil.) Bordeaux, 1861; in-S"^. Etude hyg'iénique sur l'influence que les établissements industriels exercent sur les pbmtes et sur les animaux (jui vivent dans leur voisinage; par M. H. BoENS. Charleroi, i855; in-8° Traité pratique des maladies, des accidents et des difformités des houillcurs; par M. H. Boens-Boissau. Bruxelles, 1862; in-4". (Concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie.) De la diastole venlriculaire dans l'ordre de succession des mouvements du cœur. Extrait de Leçons cliniques sur les maladies du cœur; par M. Beau. Paris, 1861; in-8". Rapport fait par M. Gaultier de Claubrj,.au nom du Comité des Ar-ts chimi- ques, sur les tuyaux en plomb étanié fabriqués par M. Ch. Sebille, à Nantes. Sur l' accroissement nocturne de la tempér^ature avec la hauteur dans les couches inféi'ieures de l'atmosphère; par M. Ch. Martins. Montpellier, 1861;. in-4''. ( 764 ) Publications faites, par ordre du Cjouvernement anglais, par le Département météorologique du Ministère du Commerce [Board of Trnde). Meteorological... Documents mcléorologiques; n*" i, 3, 4, 5, 7, 8; 1857- 1861; in-4°. Meteorological... Documents météorologiques; n°^ 6, 9, 10; 1861; in-8", avec atlas in-Zi" pour le ro*". Swiuging... Relnnrneinenl du navire pour déicrmiiier la dévinlion du compas à bord; par le contre-amiral FlTZROY. 2" édition. Londres, 1859. Barometer... Manitel barométrique; li' édïlion; 1861. Barometer and... Le baromètre indicateur du changement du temps; 4* édition; 1861. Passage table... T(d>le des traversées et directions générales pour la naviga- tion; par le contre-amiral Fitzroy. Londres, iSSg. Weather... Insliuciions pour les observations météorologiques qui doivent être faites à bord d'un navire et inscrites sur le livre de loch; in-folio. Wind Cbarts... Cartes des vents; 28 feuilles formant la série complète. Researches... Recherches sur les constituants du suc gastrique; par ^]. W. Marcet; I feuille in-8''. Perpetuum mobile... Histoiredes recherches faites durant te xvii*, xviu* et XIX* siècles dans le but de trouver un moteur mécanique doué du mouvement perpétuel, avec une introduction ; par M. H. DiRCRS. Londres, 1861 ; in- 12. La Scienza... La Science nouvelle de l'harmonie des sons, et ses lois réunies en code; par M. A. Barberi. Milan, 1861; gr. in-4°. Revista... Revue des travaux publics ; l\^ année; n" 20. Madrid; in-8". Sulla... Sur la tuberxuluse de l'utérus et de ses annexes; par le D'' G. N.\MIAS. Venise, 1861. (Concours pour les prix de Médecine et de Chi- rurgie.) Estudios... Etudes progressives sur diverses questions scientifiques, agricoles et industrielles ; par^l. A. Reynoso; t. 1". Havane, 1861. Observatorio... Publications de l'Observatoire météorologique de t'Lifanl don Luiz à l'Ecole polytechnique de Lisbonne; n"' 27, uB, 29; in-folio. ■ l»liHi>E0IIIES ET COM.MUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Élie de BeaCiMoxt fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de son (t Eloge historique de J.-M. Legendre », éloge lu à la séance publique annuelle du aS mars 1861 . M. L.-ll. Tllasne, empêché d'assister à la séance, prie l'un de MM. les Secrétaires perpétuels de vouloir bien faire hommage à l'Académie du vo- lume qu'il vient de publier en commun avec le docteur Ch. Tulasne, son frère. « Sous le titre de Selecla Fungonim Carpologia, nous nous sommes proposé, écrit M. L.-R. Tulasne, de réunir autant d'exemples qu'il se pourra à l'ap- pui de la thèse que nous avons introduite dans la science mycologique il y a maintenant plus de dix ans; nous continuons de soutenir que la même espèce de champignon présente souvent, sinon habituellement, plusieurs sortes de fruits ou de graines, distinguées les unes des autres, d'une manière très-variée, par la forme et l'origine, non moins sans doute que par les fonc- tions. Cette multiplicité d'organes reproducteurs ou mieux de formes fertiles existe, dirait-on, tantôt dans l'individu qui paraît alors subir des méta- morphoses, tantôt seulement dans l'espèce dont les divers états rappel- leraient davantage, en ce cas, les phénomènes de génération alternante ou de digénèse qui ont à si bon droit, chez les animaux inférieurs, fixé l'attention G. R., 1861, 2"'^ Semestre. (T. LUI, N" 19.) " '^^ ( 76t> ) des naturalistes en ces dernières années. La majeure part de notre livre esl consacrée à l'exposé de la science nivcologique dans le passé comme dans le présent, surtout en ce qui touche la nature des Champignons, leur rôle dans l'économie générale des êtres vivants, leur végétation si curieuse et leiu's divers modes de reproduction. La seconde partie contient l'histoire et l'analyse iconographiques des principales espèces d'Erjsiplie de notre pays, de ces petits champignons parasites plus connus sous les noms â'Oidium, de Blanc ou de Meuniei\ et qui depuis quinze ans surtout sont devenus tristement célèbres à cause du tort considérable qu'ils font à plu- sieurs de nos cultures. » Dans un second volume, nous nous occuperons des Pyrénomycètes, sinon plus élégants, du moins d'un rang plus élevé. •> ASTRONOMIE. — « M. Mathieu présente à l'Académie des Sciences, de la part du Bureau des Longitudes, la Coiitinissance des Temps pour l'année 1 863. » M. Mathieu entre dans quelques détails sur les améliorations réalisées dans le présent volume et sur les circonstances, indépendantes de la volonté du Bureau, qui en ont retardé la publication. Il cite particulièrement lin- troduction des positions de la Lune d'heure en heure au lieu de douze heures en douze heures qui avait déjà eu lieu dans le volume de 1862. Puis les positions des planètes, qui n'étaient données qu'à la minute à plusieurs jours d'intervalle, et qui dans le volume actuel se trouvent, pour tous les jours, à la seconde et fraction de seconde telles qu'elles résultent des tables astro- nomiques. Parmi d'autres additions de détails, il cite encore les éléments qui sont donnés pendant toute l'année et qui servent à convertir les posi- tions moyennes des étoiles en positions apparentes. » M. Laugier a calculé les marées syzygies, les éclipses de Lune et de Soleil, les occultations d'étoiles et de planètes par la Lune; il a construit j)our les deux éclipses de Soleil de l'année i863 des cartes sur lesquelles on peut suivre la marche de l'ombre sur la terre, et reconnai(re les pays ou l'on pourra voir lelle ou telle phase de l'éclipsé. Il a donné les éléments des occultations d'étoiles ])ar la Lune sous une forme qui permet aux voya- geurs de calculer le phénomène pour les lieux qu'ils occupent à la surface du globe. » Les difficultés de cette transformation de la Connaissance des Temps ont été heureusement aplanies par la coopération active et intelligente de MM. Mallel-Bachelier et Bailleul dans le travail de la composition des feuilles. ( 767 ) » A la fin du volume on trouve un Mémoire de M. Delaunay, sur l'iné- galité lunaire à longue période duc à l'action perturbatrice de Vénus; ot un appendice renfermant les valeurs numéricpies de quantités employées dans les calculs de perturbations. » « M. Delait\.4Y fait hommage à l'Académie d'un exemplaire d'un Mé- moire qu'il vient de publier dans les .Jildilions à In Connaissance des Temps poiu- i863, et qui a pour objet le calcul de la seconde des inégalités lu- naires à longues périodes dues à l'action perturbatrice de Vénus. M. Hansen avait d'abord attribué à cette inégalité la valeur + 23",2sin(8/"- i3/' + 3i5°2o'), /' et l" étant respectivement les anomalies moyennes de la Terre et de Vénus {Comptes rendus^ t. XXIV, p. 795). Plus tard il l'a introduite dans ses Tables de la Lune en réduisant son coefficient à 21", 47. M. Delaunay arrive dans son Mémoire à un résultat tout différent, qu'il a déjà annoncé à l'Aca- démie dans sa séance du 12 novembre 1860. Suivant M. Hansen, l'inéga- lité dont il s'agit dépend en partie de l'attraction directe de Vénus sur la Lune, et en partie de cette attraction réfléchie par l'intermédiaire de la Terre. M. Delaunay trouve : » 1° Pour la partie de l'inégalité qui est due à l'action directe de Vénus sur la Lune - Q",oo3864sin(i3Z'-8Z" + 44° 12'); » 2" Pour la partie qui est due à l'action de Vénus réfléchie par l'inter- médiaire de la Terre - o",2723sin(i3/' - 8/" + 4'°48'). » GÉOMÉTRIE. — Description par points, dune mcmière uniforme , des deux courbes à double courbure du quatrième ordre, de ta courbe à nœud, et de la courbe du troisième ordre ; /jor M. Chasles. « On n'a connu jusqu'à ces derniers temps, qu'une courbe à double courbure, ou courbe gauche, du quatrième ordre, celle qui provient de l'intersection de deux surfaces du second ordre. Cependant il en existe une autre qui est très-différente à plusieurs égards. Celle-ci est l'intersec- tion d'une surface du troisième ordre par un hyperboloide à une nappe 102.. ( 7^8 ) qui passe par deux droites situées sur cetle surface. {>ette remarque a été laite en premier lieu par M. Salmon, dans un Mémoire suf la classification des courbes à double tourbure (i) ; elle s'est offerte aussi à M. Steiner, dans le Mémoire siu- les surfaces du troisième ordre, où il démontre qu'il existe toujours sur une telle surface 27 droites [tant réelles qu'imaginaires (2)]. « Une des propriétés distinctives des deux courbes, c'est qu'une droite lie peut s'ap|)uver qu'en deux points sur la [)remière, tandis qu'une infinité de droites s'appuient en trois points sur la seconde. Ces droites sont les génératrices de l'hyperboloïde qui a pour directrices deux droites de la sur- face du troisième ordre. » t)n distinguera encore les deux courbes en disant qu'on peutfaire passer une infinité de surfaces du second ordre et, en particulier, d'hyper- boloïdes par la première, et un seul hjperboloïde par la seconde. » M. Cremona a fait connaître, par l'analyse d'un Mémoire lu à l'Acadé- mie des Sciences de l'Institut de Bologne, plusieurs propriétés de cette se- conde courbe dont il donne un mode de description fort simple (3). Il désigne les deux courbes comme étant de première et de seconde esjièce. » Il est important, pour l'étude des propriétés de ces courbes, de savoir les engendrer par points, de plusieurs manières, en les considérant comme lieux géométriques. Le mode de génération que je vais faire connaître est le même pour les deux courbes, et c'est surtout comme tel qu'il se recom- mande : il s'étend au cas particulier de la courbe du quatrième ordre à point double, ainsi qu'à la courbe gauche du troisième ordre. » Celle construction est une application fort simple du théorème général concernant la description des courbes gauches d'ordre ( 2 /w+ 1) sur un liyperboloide à une nappe, qui se trouve dans une récente communication à l'Académie (4)- » En supposant w = 2, on construit une courbe du cinquième ordre, au moyen d'iui faisceau de surfaces du second ordre. Il suffit ensuite de disposer convenablement delà position d'une ou de deux des génératrices de (1) On the classification of ciiives nf double ciuvatarc, V. p. ^5-46 tin t. V du Cambridge and Dublin niatlicnuitical Journal ; année i85o. (2) Urbcr die Flâchen drïllcn Grades, V. Journal de Crcllr, I. l.III ; année iSS'j. (3) huorno alla curva gobba dcl quart^oriline per la cjualc passa una sala superficie di seconda gradn, siinlo
  • > On peut au.ssi prendre pour le faisceau de surfaces des couples de plans en involution autour d'un même axe ; ce qui offre de nouvelles ressources. » Voici l'énoncé général du théorème relatif à la génération d'une courbe gauche du cinquième ordre. » Théorème. — Qu'on ait un liyperboloïde A et un faisceau de surfaces du second ordre (B) ; que les (jënér'itrices {i) de i hyperboloide correspondent anhar- monicpiement aux surf aces du faisceau : les points d'intersection de ces généra- trices par les surfaces correspondantes auront pour lieu géométrique une courbe gauche du cinquième ordre. » Cette courbe a huit points situés sur la courbe à-double courbure du quatrième ordre c[ui forme la base du faisceau de surfaces (B) , et deux points, outre 'ces huit, sur chacune des surfaces. Ce sont les deux points dans lesquels chaque génératrice de l'hyperboloïde A rencontre la surface qui lui correspond. La courbe a trois points sur chacune des directrices de l'hyperboloïde (2). H Si les surfaces du faisceau sont des hyperboloïdes ayant en commun une génératrice et une cubique gauche, la courbe du cinquième ordre aura deux points sur la génératrice et six sur la cubique. » Corollaire. — On peut prendre pour le faisceau de siufaces du se- cond ordre, un système de couples de plans en involution qui correspon- dent anharmoniquement aux génératrices de l'hyperboloïde A. Il en ré- sulte ce théorème : )) Quand on a des couples de plans en involution autour d'une même arête, et un hjperboloïde dont les génératrices correspondent anharmoniquement à ces cou- ples: le lieu des points d'intersection de chaque couple de plans par la génératrice (i) Il s'agit des génératrices d'un même système; nous appellerons directrices ceWes thi second système. (2) Il existe sur un hyperboloide une autre courbe du cinquième ordre, que les généra- trices d'un système rencontrent en quatre points et les génératrices de l'autre système en un seul point. Cette courbe, que nous appellerons de seconde espèce, ne doit pas nous servir ici, mais comme elle est susceptible d'une description semblable à celle de la première, nous donnerons cette description à la fin du présent Mémoire. ( 770) (lin lui correspond, est une courbe du cinquième ordre qui a deux points dou- bles sur [arête commune aux couples de plans. » Ces points sont ceux où l'hyperboloide rencontre cette arête. La courbe a deux points sur chacune des génératrices de l'hyperboloide, et trois sur chacune des directrices. Courbe gauche du quatrième ordre, de première espèce. » Première manière. — Que l'on suppose qu'une génératrice de l'hy- perboloide A corresponde à un hyperboloïde faisant partie du faisceau (B) et coïncide avec une génératrice de cet hyperboloïde; cette droite fera par- tie de la courbe du cinquième ordre; on aura donc une courbe du r/i/n- trième ordre; et cette courbe sera de première espèce, parce que toutes les génératrices de Ihyperboloïde A la rencontreront en deux points, ainsi que toutes les directrices » Deuxième manière. — Que toutes les surfaces B soient des hyperbo- loides ayant en commun une génératrice et une cubique gauche; et que l'hyperboloide A ait une de ses génératrices coïncidente avec la génératrice commune à ces hyperboloïdes. Cette droite fera partie de la courbe du cin- quième ordre, qui deviendra donc une courbe du quatrième ordre : celle- ci sera de première espèce, parce qu'elle aura deux points sur chacune des génératrices, comme sur chacune des directrices de l'hyperboloide A. Courbe gauche du quatrième ordre, de seconde espèce. » Que l'hyperboloide A ait une de ses directrices coïncidente avec la droite commune aux hyperboloïdes du faisceau ; cette droite fera partie de la courbe du cinquième ordre, dont l'autre branche sera une courbe du quatrième ordre ; et celle-ci sera de secont/e espèce, parce que les génératrices de l'hyperbeloïde A s'appuieront en un seul point sur la courbe, et les directrices en trois points. Courbe gauche du quatrième ordre, à point double. » Pour construire cette courbe, on .se servira du corollaire du théorème général, dans lequel au lieu d'hyperboloïdes on a des couples de plans en involution. Il suffit de supposer que l'hyperboloide A qu'on prend arbi- trairement ait une de ses génératrices située dans un des deux plans aux- quels elle correspond. Cette droite fera partie do la courbe du cinquième ( 77' ) ordre, qui dès lors devient une courbe du qunlnème ordre. Et cette courbe a un point iloubte, sitné an point où l'hyperboloide A rencontre l'arête com- mune aux couples de plans, outre celui qui se trouve sur la génératrice située, par hypothèse, dans un des deux plans qui correspondent a cette génératrice. Cubitjue gauche. » Première manière. — Si, dans le théorème général, deux génératrices de l'hyperboloide A correspondent à deux hyperboloïdes du faisceau de sur- faces quelconques du second ordre, et coïncident respectivement avec des génératrices de ces hyperboloïdes, ces deux génératrices feront partie de la courbe du cinquième ordre, qui se réduira donc à une cubique gauche. « Cette courbe n'aura qu'un point sur les directrices de l'hyperboloide A, et deux sur ses génératrices. » Deuxième manière. — Que toutes les surfaces du faisceau (B) soient des hyperboloïdes, et qu'une génératrice de l'hyperboloide A coïncide avec une des génératrices de l'hyperboloide qui lui correspond, et qu'en même temps une directrice de A coïncide avec la droite commune aux hyperbo- loïdes B; la courbe sera encore an troisième ordre . Mais, à l'inverse de la précédente, elle n'aura qu'un point sur les génératrices de l'Iiyperboloïde A, et deux sur ses directrices. » Troisième manière. — On peut prendre, au lieu du faisceau d'hyper- boloïdes, un système de couples de plans en involution, et supposer que deux génératrices de l'hyperboloide A soient situées chacune dans un des deux plans qui lui correspondent. Ces deux droites feront partie de la courbe du cinquième ordre, dont une autre branche sera la courbe du troisième ordre. Les génératrices de l'hyperboloide s appuient chacune en deux points sur la courbe, et les directrices en un seul point. » Quatrième manière. — Il suffit qu'une génératrice de l'hyperboloide A coïncide avec l'arête commune aux couples de plans en involution, cette droite fait partie deux fois de la courbe du cinquième ordre, qui dès lors devient la cubique gauche. <' Les génératrices de l'hyperboloide A s'appuient chacune en deux points sur celte courbe, et les directrices en un seul point. » Ce résultat s'accorde avec une propriété connue de la courbe gauche du troisième ordre, dont voici l'énoncé : Si une droite qui s appuie en deux points sur une courbe gauche du troisième ordre, est l'arête commune à plusieurs « ( 772 ) aiujles dièdres en involiilion, tes cordes que ces angles inlercejilenl dans la courbe forment un hyperboloide (i). » On reconnaît aisément que ces cordes correspondent anharmonique- nient anx couples de plans qui forment les angles dièdres en involution ; de sorte que ce théorème coincifle avec la construction de la cubique gau- che à laquelle %'iennent de nous conduire des considérations générales très- différentes. Un tel rapprochement peut offrir de l'intérêt, dans des matières explorées pour la première fois. Conf^lruction de la courbe gauche du cinquième ordre de seconde espèce. » Nous avons dit qu'on peut tracer sur un hyperboloïde, par des consi- dérations semblables à celles qui précèdent, une courbe du cinquième ordre, qui rencontre les génératrices d'un système en quatre points et les génératrices de l'autre système en un seul point. Voici comment on décrit cette courbe. » Qu'on ail des systèmes de quatre plans en involution autour d'un même axe, et un hyperboldide A dont les génératrices correspondent anhnrmoniquement à ces sjslènies de quatre plans; quune génératrice de lliyperboloidc coincide avec Farête commune aux plans : le lieu des points d' intersection des génératrices de l' hyperboloïde par les plans des systèmes qui correspondent à ces génératrices, sera une courbe gauche du cinquième ordre ipii rencontrera les génératrices de 1 hyperboloïde en quatre points et ses directrices en un seul point. " En effet, les systèmes de quatre plans en involution représentent un faisceau de surfaces du quatrième ordre qui correspondent anliarmoni- quement aux génératrices de l'hyperboloïde A. Par conséquent, d'après notre théorème général sur la description d'une courbe gauche d'ordre 2 m 4- 1 , la courbe ici décrite sera de l'ordre 2 . 4 + i = 9- Mais la généra- trice de l'hyperboloïde A qui coïncide avec l'arête commune aux systèmes de plans, se trouve dans les quatre plans qui lui correspondent, et par conséquent représente quatre droites coïncidentes qui appartiennent à la courbe du neuvième ordre. Cette courbe se réduit donc au cinquième ordre. » Elle rencontre les génératrices de l'hyperboloïde en quatre j)oints, et conséquemment ses directrices en un seul point, puisque chaque plan qui contient une génératrice et une directrice ne peut rencontrer la courbe qu'en cinq j)oints. (i) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. XLV, p, 197; année i85^. ( 773 ) Olxcivatidiis . » I. On voit aisément que ce mode de construction de la courbe du cinquième ordre s'applique à la description d'une courbe d'ordre n quel- conque qui rencontre toutes les génératrices d'un hyperboloïde en [n — i) points, et les directrices en un seul point. M II. Nous nous sommes proposé de construire les courbes du quatrième ordre et la cubique gauche d'une manière uniforme, en les considérant comme cas particuliers d'une courbe gauche du cinquième ordre; ce qui nous a permis de n'employer dans ces constructions que des siu'faces du second ordre ou un système de couples de plans en involution. » Mais on conçoit qu'on pourra aussi considérer ces courbes comme cas particuliers de courbes d'un ordre supérieiu- au cinquième, et les con- struire au moyen de surfaces d'un ordre supérieur au second. » Par exemple, la courbe du quatrième ordre de seconde espèce dont nous n'avons donné ci-dessus qu'une seule construction (quoiqu'elle doive se présenter bien plus souvent que celle de première espèce, comme nous le verrons dans un autre moment), se peut décrire comme cas particulier d'une courbe du septième ordre. » Qu'on ait des groupes ou systèmes de trois plans en involution autour d'un axe, et un hyperboloïde dont les génératrices correspondent anhar- moniquement à ces systèmes de trois plans : les points d'intersection des génératrices par les plans correspondants sont sur une courbe du septième ordre. » Cette courbe a deux points triples sur l'axe des plans. » Si luie génératrice de l'hyperboloïde est située dans un des plans qui lui correspondent, la courbe est du sixième ordre et a un point triple et un point double sur l'axe des plans. » Quand deux génératrices sont situées chacune dans un des plans qui lui correspondent, la courbe est du cinquième ordre et a deux points doubles sur l'axe des plans. » Si une génératrice de l'hyperboloïde coïncide avec l'axe des plans, elle {ait partie comme droite triple de la courbe du septième ordre, qui devient une courbe du quatrième ordre de seconde espèce. » Cette courbe est de seconde espèce, parce qu'elle a trois points sur cha- cune des génératrices de l'hyperboloïde. » C. R., iSGi, 2'ne Semestre. (T. LIM, ^<' 19) ' o3 ( 774) PHYSIQUE. — Noie sur la relation quon observe entre la transpiration liijuide et In composition chimique; par M. Thomas Grahaii. » Si l'on considère l'analogie que présente la transpiration des gaz avec le passage des liquides sous pression à travers des tubes capillaires, on comprendra facilement que nous désignions celui-ci sous le nom de trans- piration liquide. C'est principalement aux investigations du D' Poiseuille que le sujet doit le développement qu'il présente aujourd'hui. La précision de la méthode employée par ce physicien n'a échappé à aucun des expéri- mentateurs qui se sont occupés de cette question. C'est pour cette raison que j'ai cru devoir adopter sa méthode dans les recherches présentes, eu n'y apportant que de très-légères variations. » L'observation isolée de M. Poiseuille sur l'alcool à divers degrés de dilu- tion lui ayant appris que de tous ces mélanges celui dont le passage à tra- vers un tube capillaire est le plus retardé, n'est autre que celui qui présente le maximum de condensation, c'est-à-dire l'hydrate défini, renfermant 6 équivalents d'eau pour i équivalent d'alcool anhydre, il en ressortait tout naturellement qu'il existe un lien entre l'ordre de transpiration et la com- position chimique, et qu'il peut en fournir une indication. » Voici donc une nouvelle propriété physique qui s'ajoute à d'autres ca- ractères tels que le point d'ébullition, et nous permet de fixer la constitution de substances très-variées. Le même caractère s'observe avec sou homo- logue l'alcool méthylique, quoique ici l'hydrate correspondant C*H*0= + 6H0 ne présente rien de remarquable au point de vue de la condensation du volume. » Un pareil examen a alors été étendu aux acides hydratés ainsi qu'à d'autres substances. Les divers résultats que j'ai obtenus paraissent établir l'existence d'une relation entre la transpirabilité des liquides et leur compo- sition. » Le temps de passage de volumes égaux de différents liquides, sous la même pression et à la même température, peut être nommé temps de trans- piration et rapporté au temps de l'eau pris pour unité. » La transpiration de l'acide nitrique, NHO% avec et sans eau, a 20" cen- tigrades, a donné les résultats suivants : ( 775 j Eau ajoutée à roo Temps du transpiration «i'acide nitrique ( NHO'). (eau = i). o 0,9899 25,47 1,9885 28 ,56 ( 2 équivalents) 2 , 0258 3o 2,0459 4o 2 , 0835 42,85(3 équivalents) 2,io34 (le maximum), 45 2,0977 5o 2,0919 55 2,o632 57, 12 (4 équivalents) 2,0459 60 2,0387 70. > ,9626 80 1,8994 90 1 , 826 1 * 100 1 , 7040 200 1 , 3563 » Le temps de transpiration monte avec les additions successives d'eau jusqu'à ce qu'on arrive à la proportion, correspondant à 3 équivalents, quand le temps est 2,io34 et a atteint son maximum. Dilué au delà de ce point, l'acide nitrique commence à passer plus librement, et le temps de transpiration approche de nouveau de celui de l'eau. L'hydrate NHO» + 3 HO ayant pour densité i,4, possède le plus haut point d'ébullition, ainsi que le caractère de composition le mieux défini. C'est, comme je l'ai dénommé dans un autre lieu, l'hydrate consliliilionnel de l'acide nitrique. » Dans l'acide acétique l'hydrate constitutionnel C^ H*0* + 2 HO se dis- tingue avec une précision égale par sa transpirabilité. Le temps de transpi- ration monte de 1,2801 qui est celui de l'hydrate basique C'H*0*à 2,7040 qui représente le temps de l'hydrate mentionné en premier lieu, celui-ci tombant de nouveau à partir de cette époque à mesure qu'on augmente la proportion de l'eau. Les acides butyrique et valérique présentent le même caractère, quoiqu'un peu modifié. L'acide formique d'iuie autre part quitte entièrement le type acétique en transpirabilité, de même qu'il s'en éloigne sous le rapport de la densité de ses combinaisons avec l'eau et dans son aver- sion de former des sels basiques. N"est-il pas curieux de voir l'acide for- io3.. e ( 776 ) inique liquide, quoiqu'un acide acétique par dérivation, ressembler plus à l'acide hydrochlorique dans les caractères physiques. » Le temps de la transpiration de l'acide sulfurique est ai,65i4, nombre ?levé qui se laissait facilement prévoir en raison de la viscosité du liquide. Mais ce nombre s'élève encore par le fait de l'addition d'eau, jusqu'à ce ([u'on ait ajouté 17,5 parties d'eau à 100 d'acide sulfurique, et monte alors à 23,7706. La proportion d'eau mentionnée est très-voisine de i8,36 parties, qui représentent i équivalent. Ce dernier est encore un hydrate constitutionnel très-connu exprimé par la formule SHO* + IfO. .. Dans l'acide chlorhydrique hydraté le seul retard que présente le liquide, correspond à l'hydrate représenté par HCl + 1 a HO. C'est l'hydrate qui possède le moins de volatilité à la basse température de l'expérience (20° centigrades). » Nous avons pensé que la glycérine, qui présente les caractères d'un alcool friatomique, pourrait fournir une combinaison avec l'eau dans la pro- portion C^rPO'' + 18 HO. Mais ici le phénomène de la transpiration d'une solution aqueuse de glycérine n'a indiqué l'existence d'aucun composé de celte nature. » La transpiration de l'acétone pure est remarquablement rapide et se trouve grandement retardée par l'addition de l'eau. Le temps s'élève de o,4ot, qui est celui de l'acétone anhydre, à i,6o4, qui représente celui de l'hydrate à la équivalents d'eau, prenant l'équivalent de l'acétone comme C« H" 0% ou du six-hydrate avec l'équivalent C H' O. » Le temps de transpiration et les points d'ébullition des trois alcools présentent les relations suivantes : Temps de iranspiralion. Point ilVbullilion Alcool méthylique o ,63o 66° ct-ntigrades. Alcool étlivliqiie ' 1 '9^ 7°»^ Alcool aniylique 2,649 '32 » Et de quatre éthers : Temps de Iranspiralion. Poiiil d'ébullition. Kther foriuique o,5ii 55", 5 Elhcr acéti(]ue 0,553 74 Ether butyrique 0,^50 » Etlier valciiqiic 0,827 i33,i ( 777 ) » Il résulte nécessairement des observations précédentes, que l'ordre de succession des diverses substances qui composent une série naturelle peut être tout aussi clairement indiqué par leur transpirabilité spéciale que par leur volatilité comparative. » Les observations de transpiration et de pomt d'ébuUition peuvent ainsi venir réclamer un intérêt pareil. Pour exécuter ce travail, il serait probable- ment plus avantageux de faire transpirer les liquides à une température fixe, un peu élevée. Un grand nombre de substances affectent l'état liquide à ioo° centigrades, desquelles on pourrait aisément obtenir le temps de transpiration. Lente transpiration et basse volatilité paraissent s'allier en- semble et toutes deux d'être liées en général à une molécule élevée. De même l'annexion de l'eau constitutionnelle aux acides hydratés et alcools paraît ralentir la transpiration de ces substances. » PALÉONTOLOGIE. — Sur de grandes empreintes végétales trouvées à Jrmissan [/iude); par M. Paul Gervais. « Il existe à Armissan, auprès de Narbonne, dans le département de l'Aude, un curieux gisement de plantes fossiles appartenant à la série des formations tertiaires, dont M. Ad. Bronguiart a fait connaître les principales espèces. Il y signale quatre dicotylédones, parmi lesquelles figurent le Platanus Hercules et le Nymphœa Arethusœ; une monocotylédone [Sm'dacites hasiatus); quatre conifères et deux cryptogames, l'une du groupe des Fou- gères, l'autre de celui des Mousses. Deux des plantes découvertes à Armis- san portent le nom de M. Tournai, naturaliste de Carcassonne, qui a re- cherché avec un soin tout particulier les impressions végétales de cette loca- lité, et il est maintenant reconnu que les végétaux fossiles de ce dépôt se retrouvent dans d'autres parties de l'Europe : à Aix en Provence, par exem- ple, à Hœring en Tyrol, et à Raboboj en Croatie. i> La famille des Palmiers, dont la présence parmi les végétaux tertiaires de la France est un fait bien connu des personnes qui s'occupent de géolo- gie, n'a point encore de représentants constatés dans les couches fossilifères d'Armissan; mais pendant une course que j'ai faite, il y a quelque temps, dans cet endroit, j'ai pu, grâce surtout à l'intervention de M. l'abbé Ciissol, me procurer des empreintes annonçant diverses espèces non encore signa- lées. La plus curieuse est, sans contredit, une touffe de grandes feuilles sessiles, linéaires, obtuses, dont on compte encore une douzaine, quoi- qu'une partie consicicrnble de la pierre qui les présente ait été détruite ( 778) par l('s ouvriers ou einj)Ioyée à quelque usage. Ces feuilles avaient environ i"-. 5o de longueur sur une largeur de o™, o^o. » Au premier abord, ou dirait un pied de quelque grande espèce d'Iri- dées, coni|)arable à VJris pseudo-acoi-its de nos marais; mais les plantes de cette famille ne figurent pas sur la liste des végétaux fossiles en Europe qui a été dressée par MM. Brongniart, Heer et de Saporta, et, d'autre part, les gratides impressions de feuilles trouvées à Armissan ont peut-être une plus grande ressemblance avec le sommet feuillu de quelque I^iliacée arbores- cente; elles sont sous plusieurs rapports comparables à celles de certains Dragouiers (I>/rtca?na). Telle est du moins l'opinion que je m'en suis faite après les comparaisons qui m'ont été possibles, et cette opinion est aussi celle de |)lnsieurs botanistes à qui j'ai fait voir un dessin de ce beau fossile. C'est ce dessin, fait avec exactitude et de grandeiu' naturelle, que je mets sous les jeux de l'Académie. » Une masse calcaire, en saillie discoïde, ayant environ o™,oi5de bau- teur et o™, i lo de diamètre, se voit dans le même échantillon, vers le point duquel partent en divergeant la plupart des feuilles. On pourrait supposer que c'est une portion de tige (stipe ou rhizome) ; mais la structure du corps qui a produit cette saillie ne s'est pas conservée, et il m'est impossible de dire ce que c'est réellement. Cependant la détermination générique de notre fos- sile intéresserait à la fois la géographie botanique et la paléontologie, et il est regrettable qu'on ne puisse tirer de cette partie aucune indication nou- velle. INous n'avons d'ailleurs ni impressions de fleurs, ni fruits, ni graines, susceptibles d'être attribuées au végétal qui a fourni ces empreintes, ce qui laisse le problème dans toute sa difficulté. Tout ce que je puis ajouter, c'est que si nous avons affaire ici à une plante réellement arborescente, il faut plutôt y voir un Dracœna, comme je le supposais tout à l'heure, qu'un Pandaims, jjuisque 1 insertion des feuilles ne parait pas sensiblement spirale, comme c'est le cas chez les végétaux de ce dernier genre, et que les feuilles elles-mêmes n'étaient serratiformes, ni sur leurs bords, ni au rachis. L'ab- sence depélioles et l'isolement des limbes linéaires ne permettent pas non |)liis d'y voir une feuille digitée de grand Palmier. Mais ce sont là des remarques que M. Brongniart ou M. Decaisue feront avec une autorité dont je ne saur.iis me prévaloir, et je m'en remets à leurs lumières pour une déternn nation définitive. » L'étude de la pièce en nature et l'examen de celles que l'on pourra, à l'avenir, trouver au même lieu, permettra sans doute aux botanistes de se faire une idée exacte des fragments de grands végétaux monocofylédonés ( 779 ) qui ont été observés en plusieurs circonstances dans d'autres dépôts ter- tiaires, et dont MM. Brongniart et Heer (i) ont parlé sous les noms iVEndo- (jéniles et de Gloriosites. Il sera également intéressant d'en comparer les ca- ractères avec ceux de l'espèce propre à l'étage des marnes gypsifères d'Aix que M. Gaston de Saporta (2) vient tout récemment de signaler sous la dé- nomination de Dracœniles sepuUus. On sait que les Dracœnn sont actuelle- ment des végétaux intertropicaux, pour la plupart propres à l'ancien conti- nent, et qu'ils vivent au bord des lacs ou des ruisseaux, ainsi que dans les autres lieux humides et chauds. « Le dépôt d'Armissan s'est opéré sous les eaux douces et évidemment au fond d'un lac, à l'une des époques de la période tertiaire dont les flores et les faunes étaient, connue on le sait, très-différentes de ce qu'elles sont depuis le commencement de la période actuelle. On n'y trouve pas seule- ment les restes des végétaux qui bordaient le lac ou que les cours d'eau tri- butaires y apportaient des hauteurs voisines ; j'y ai aussi constaté la présence de quelques fossiles d'animaux, enfouis en même temps que les plantes au fur et à mesure du dépôt des sédiments calcaires aujourd'hui en exploitation. Ce sont des espèces fluviatiles ou lacustres : un chélonien, de la famUle desTrionycidés; un Crocodile; des poissons, parmi lesquels on a reconnu le Nolœus laticaudalus, voisin des Amies et également fossile dans les plâ- trières de Montmartre; enfin, des coquilles appartenant aux genres Pla- norbe et Lymnée. » La roche fossilifère d'Armissan est compacte ou marneuse, suivant les assises; rarement caillouteuse. Dans le premier cas, elle est employée pour les constructions et principalement travaillée en dalles ou en marches d'es- caliers. C'est dans une dalle extraite de ces carrières que se voit la grande empreinte végétale sur laquelle je viens d'appeler l'attention des botanistes. )) Je crois que les calcaires lacustres d'Armissan doivent être rapportés à la même époque de formation géologique que les marnes d'Aix et que les gypses de Paris et d'Apt, qui sont si rares en ossements de Paléothériiuns. Ils rentreraient alors dans le groupe des terrains que, dans l'état actuel de nos connaissances, nous considérons comme d'origine lacustre; ces terrains, postérieurs aux dépôts à Lophiodons, méritent le nom d'éocènes propre- ment dits; ils sont antérieurs à ceux à Anthracotheriums, Rhinocéros a grandes incisives, etc., appartenant à l'époque miocène. Armissan serait (1) Flora ficlcetica. (2) Examen anal/tique des flores tertiaires de Provence. Zurich, i86i. ( 78o) donc, au point de vue de la géologie straligrapliique, comme aussi de la géologie paléonlologique, une dépendance de la formation à lacpiclle j'ai donné le nom de proirène, et dont les marnes gypsifères d'Aix, ainsi que les gypses d'Apt et de Paris, sont, en France, les dépôts les plus riches on débris organiques, et les plus souvent cités dans les ouvrages scientifiques. » CHIRURGIE. — Des accidents graves qui suivent parfois le cathétérisme et les autres opérations pratiquées sur l'urètre ; par M. C. Sédili.ot. « Tous les chirurgiens ont signalé des accidents graves ou même mortels survenus à la suite du cathétérisme ou après d'autres opérations, souvent de peu d'importance, pratiquées sur le canal de l'urètre. Qu'il me suffise fie i-appeler les faits signalés dans le savant Traité de Médecine opératoire de notre illustre collègue M. le professeur Velpeau, et dans les Leçons d'un des habiles et célèbres inventeurs de la lithotritie, M. le D''Civiale. » Il semblerait, d'après ces auteurs, qu'un simple cathétérisme a pu être la cause de complications rapidement funestes et cette opinion est généra- lement admise; cependant si j'interroge ma propre expérience, je serais conduit à apporter quelques restrictions à ce jugement et je le modifierais, en ce sens, que les accidents m'ont toujours paru déterminés par un certain degré de violence dans les manœuvres chirurgicales, entrauiant des érail- lures,ou de légères déchirures des parois du canal, conmie l'attestaient luie coloration rougeâtre de la soude, un suintement sanguinolent, ou même quelques gouttes de sang. Je n'ai jamais vu le libre et facile passage d'une bougie, sans douleurs, sans difficultés et sans efforts amener de manifesta- tions morbides d'un caractère général ou constitutionnel, et cette remarque, comme ou le verra par la suite de cette Note, mérite une grande impor- tance. » Si les chirurgiens sont d'accord sur la possibilité et la gravité de ces accidents, ils le sont également pour s'avouer impuissants à en expliquer la cause, et c'est à peine s'ils ont parlé d'une sorte de sympathie morbide et de retentissement inflammatoire sur des organes affaiblis, irritables ou déjà compromis j)ar des désorganisations profondes et latentes. Rien ne justifie toutefois ces suppositions, et la question semble jusqu'à ce jour être restée insoluble. L'étude assidue de cet intéressant problème, facilitée par les nom- breuses opérations que j'ai vu exécuter ou que j'ai pratiquées sur l'urètre, ma permis de me rendre compte des causes et de la nature des accidents dont je m'occupe, d'en prévenir rajiparition et de les combattre fréquem- ment avec succès lorsqu'ils étaient déclarés. ( 78' ) » A mes yeux, l'absorption de l'urine normale ou altérée, est la seule et véritable origine des complications, dont la gravité est en rapport avec la quantité et les propriétés plus ou moins virulentes du liquide. Comme cette explication se fonde sur une série de preuves qui s'enchaînent et se forti- fient l'une par l'autre, je demanderai la permission de les exposer. » Des expériences directes, enti'eprises siu- les animaux, ont montré que I injection de l'urine dans le sang déterminait la mort immédiatement, si la quantité du liquide était considérable, ou si la qualité en était rendue plus toxique par un commencement de ilécom[)osition putride. » Si les animaux ne succombaient pas promptement, ils pérùssaienl plus tard avec des abcès gangreneux pulmonaires, des épanchements pleuré- tiques, ou d'autres collections parenchyraatenses de mauvaise nature. " La guérison survenait dans les cas d'un empoisonnement moins violent et par la disparition successive des accidents. >' La clinique nous présente des observations identiques. Dans les tailles périnéales et hypogastriques, dans les urétrotomies externes et internes, à la suite des infiltrations, des abcès urineux et des larges débridements qu'ils nécessitent, on a vu les mêmes degrés de complications se manifester. • Tantôt ce sont des infections purulentes et urineuses qui tuent le ma- lade en quelques jours, et occasionnent des abcès gangreneux des pou- mons, avec perforations et épanchements pleurétiques; l'extrême prostra- tion, l'adynanne, le délire, la peau terreuse, la fuliginosité, la rapidité de la uiort du troisième ai; cinc[uième ou sixième jour, différencient l'affection d'une infection purulente ordinaire et ne laissent pas de doute au chi- iurgien. 1) Dans d autres cas où l'absorption de l'iuMue a été momentanée, peu toxique et arrêtée par l'introduction et la mise à demeure d'une sonde dans la vessie, on observe une série d'abcès multiples sur toutes les parties du corps, au milieu des muscles, à la surface du périoste, etc., et les ma- fifles peuvent encore se rétablir. » Plusieurs fois j'ai vu les poumons engorgés et atteints d'indurations partielles; les inspirations multipliées, des abcès nombreux et profonds sur différents points du corps, et néanmoins l'affection provoquée par des infil- trations unneuses se termina heureusement. " La complication la plus fréquente consiste en accès de fièvre |)liis ou moins violents qui suivent presque immédiatement certains cathétérismes forcés, ou les uicisions intra-urét raies. C. lî., 1861. 7""' Semestre. (T. LUI, N" lî>.î . \ol\ ( 782 ) » Sur plus de cent malades dont j'ai traité les rétrécissements par ra|)- plicatioii de mes urétrotomes, j'ai observé les résultats suivants : » Lorsque le rétrécissement était unique, simple, peu étendu, valvulaire et fibreux, et que le canal était rendu immédiatement libre, les malades se trouvaient à l'uistant guéris et n'éi)rouvaient pas d'accidents ou offraient rarement un très-léger accès de fièvre. » Si les rétrécissements étaient nudtiples, épais, avec induration inflam- matoire du tissu connectif sous-muqueux, le canal engorgé, naturellement étroit, les accès de fièvre étaient très-violents, duraient plusieurs heures et se lenouvelaient quelquefois pendant deux ou Iroisjours, quoique en général l'accès fût unique. » Un officier, atteint antérieurement de fièvre pernicieuse en Afrique, eut du délire et tomba dans un affaissement des plus inquiétants dont nous ne réussîmes à le faire sortir que par des excitants énergiques. » On comprend combien il devait nous paraître important de trouver les moyens de prévenir de pareils accidents, et le rôle que nous attribuions a l'absorption de l'urine ouvrait la voie à de nouvelles expérimentations. « Il devait suffire de laisser à demc ure une grosse sonde dans la vessie, et d'en maintenir l'ouverture libre, pour empêcher le contact et l'absorp- tion de l'urine. » Ces données de la théorie furent converties en essais pratiques, et des malades qui avaient été en proie à un violent accès de fièvre lors de l'inci- sion d'un premier rétrécissement, en furent préservés par la présence de la sonde, à la suite d'une seconde opération. » Nous avons varié ces expériences, et les accès fébriles se sont produits ou ont été prévenus selon que nous laissions l'urine venir au contact de la plaie ou que nous avions recours à une sonde évacuatrice. » L'expérience est facile et nous paraît de nature à être prise en sérieuse considération et à rassurer les chirurgiens qui auraient à pratiquer le ca- thétérisme ou d'autres opérations urélrales sur des vieillards ou des per- sonnes craintives et débilitées. » Il est indispensable de choisir une sonde assez volumineuse et d'un diamètre intérieur assez large pour empêcher l'urine de s'écha|)per, pendant une contraction vésicale, entre les parois du canal et l'instrument, et la précaution la plus svire est de laisser la sonde ouverte pour prévenir toute accumulation d'urine dans la vessie et tout besoin de miction. » Au bout d'un ou deux jours les petites surfaces traumatiques ne sont ( 7^3 ) plus susceptibles d'absorption, si l'urètre est redevenu libre, et la sonde peut être retirée. » Le maintien dans la vessie d'une sonde à demeure n'est pas sans doute exempt de quelques inconvénients dans un certain nombre de cas, et je suis loin d'avoir toujours recours à ce moyen; mais son efficacité comme préservatif immédiat des accidents que nous avons signalés, ne nous paraît pas douteuse. C'est un progrès pour la chirurgie urinaire, dont certaines opérations seront pratiquées avec moins de danger et c'est également une voie ouverte à de nouvelles et intéressantes expérimentations sur les causes, le mécanisme, les conditions et les effets de l'absorption de l'urine mêlée ou non à du pus ou à des liquides altérés par un commencement de fer- mentation putride. >i Nous espérons pouvoir communiquer bientôt à l'Académie la conti- nuation de nos recherclies sur cet important sujet. » MÉMOIRES LUS. THÉRAPEUTIQUE. — Nouvel appareil à injections gazeuses clans l'oreille interne contre les surdités et les bourdonnements nerveux; par M. Bonnafo\t. (Extrait.) (Commissaires, MM. Flourens, Andral, Velpeau.) « C'est en 1724 que Guyot, maître de poste à Versailles, imagina le cathélérisme des trompes d'Eustache qui le guérit de sa surdité; cette opé- ration, que les médecins n'avaient pas crue possible jusqu'alors, ne fut ac- cueillie, malgré le résultat merveilleux qu'en avait obtenu sou inventeur, qu'avec la plus grande réserve.... i> Après bien des résistances le cathélérisme des trompes ayant enfin acquis dans la science la position qu'il méritait d'y occuper, les praticiens cherchèrent à l'utiliser pour introduire dans l'oreille moyenne des agents plus énergiques et moins dangereux que les injections liquides. C'est ainsi que M. Deleau eut l'heureuse idée de remplacer les injections par l'insuf- flation d'air simple. Cette substitution des gaz aux injections liquides opéra une révolution des plus favorables dans la thérapeutique des cophoses, puisque avec les nouvelles insufflations on n'avait à craindre aucun des accidents résultant de la stagnation des liquides dans la cavité tympani- que. Il restait encore à trouver des appareils convenables pour porter les douches gazeuses dans l'oreille moyenne. M. Deleau se sert d'un grand 104.. ( 784 ) réseivoir en cuivre dans leqiiL'l il comprime l'air à quelques atmosphères, puisa l'aide d'un tube qui éîablil une communication entre le réservoir et la sonde, il fait pénétrer les douches dans l'oreille. Cet appareil a, selon moi, l'inconvéuient de ne pouvoir être réglé à volonté et de lancer ainsi des douches à tension trop inégale, en outre il ne comporte le mélange d'au- cun autre gaz avec l'air. » M. Kramer, de Berlin, a presque généralement substitué à l'air simple les douches de vapeur d'éther acétique, et pour cela il se sert d'iui réservoir en verre dans lequel il chauffe l'éther à l'aide d'une lauipe à esprit-de-vin, et lorsque la tension a atteint le degré indiqué par un thermomètre, il ouvre un robinet et la vapeur se précipite dans la trompe. Je me suis servi longtemps de cet appareil; mais, lui trouvant les mêmes inconvénients que j'ai signalés pour celui de M. Deleau, je le remplaçai par une simple pompe aspirante et foulante qui me permettait de porter dans l'oreille moyenne tel gaz que je jugeais convenable et de donner à ces injections tel degré de force que je voulais, sans avoir jamais la crainte d'être surpris par un déga- gement subit. Les résultats que j'ai obtenus par ce simple appareil, me firent penser qu'il serait possible d'en rendre l'action plus énergique et plus générale, en combinant certains gaz entre eux et en les injectant en- semble dans l'oreille. C'est pour réaliser cette idée que j'imaginai l'appareil que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. » Cet appareil se compose de cinq petits flacons qui présentent deux ouvertures dont l'une, bouchée à l'émeri, sert à introduire les médicaments, tandis que l'autre s'adapte à l'extrémité d'un tube qui met ce flacou en communication avec le corps de la pompe; un jietit robinet sert à entrete- nir ou à interrompre à volonté cette communication. Tous les tubes con- \ergeaijt vers la partie inférieure de la pompe, il est facile àtë com|)rendre que l'action de celle-ci s'exerce également sur tous les flacous. L'opérateur peut donc avec cet appareil donner des douches d'air simple ou chargé d'un ou de plusieurs genres de vapeurs à la fois. » Les liquides que je préfère employer et qui jusqu'à présent m'ont le mieux réussi, sont l'éther, l'ammoniaque, le chloroforme, l'essence de menthe, le camphre et le benjoin. Les mélanges des vapeurs d'éther avec le chloroforme ou le camphre m'ont donné les meilleurs résultats contre les bourdonnements nerveux, cette infirmité qui met au supplice les personnes (\ui en sont affectées. » Les vapeurs d'ammoniaque et d'essence de menthe trouvent plus spécialement leur emploi contre les surdités nerveuses, tandis que le ben- ( 785 ) joiu., le goudcon et l'essence de térébenthine (loiveiit èlre réservés contre les catarrhes chroniques des trompes et de la caisse. Si on a besoin d'em- ployer nn médicament dont la volatilisation à froid n'est pas suffisante, on peut le chauffer à l'aic'e d'une petite lampe à esprit-de-yiu, placée sous le flacon. » Pour finir la description de l'instriniient, j'ajouterai qu'il existe unt- petite coiiuuuuication entre le corps de pompe et l'air extérieur, et qu'on peut ainsi, en ménageant cette communication pendant lefonctionneiuent de la pompe, établir un mélange d'air extérieur avec le gaz aspiré, et duiu- nner ainsi d'antaut son intensité. Enfin pour rendre les soupapes plus dura- bles et moins accessibles à l'actjon corrosive des gaz, j'ai eu soin de les faire établir en platine. » CHlKtiuGiE. — Nouveau procédé de trachéotomie, nouvel instrument dit trachéotome i par M. Maisonxecve. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Velpeau, J. Cloqnet, Joberl.) « Telle qu'on la pratique habituellement, la trachéotomie est toujours une opération délicate, et pour les chirurgiens qui n'en ont pas une grande habitude, son exécution présente souvent des difficultés sérieuses. Frappé, comme beaucoup d'autres praticiens, de ces difficultés et de ces embarras, j'ai pensé qu'il serait possible de les neutraliser pour la plupart, en substi- tuant à l'ancienne méthode d'incision de dehors en dedans qui fait la base de tous les procédés connus jusqu'à ce jour, la méthode beaucoup plus expéditive et plus simple d'incision de dedans en dehors. » Mais pour arriver à établir sur ces données un procédé simple et régu- lier, plusieurs questions étaient à résoudre : A. il fallait trouver sur le trajet du tube laryngo-trachéal un point fixe facile à reconnaître chez tous les sujets, assez superficiel pour être accessible aux instruments et présen- tant toute sécurité contre la lésion de l'œsophage; B. il fallait trouver un instrument simple, facile à manier, et combiné de telle sorte qu'il put à la fois ponctionner, inciser et soutenir le tube trachéal pendant rinlroductioii de la canule; C. enfin, il fallait trouver pour la nouvelle opération nn ma- nuel opératoire tout à la fois rapide et sûr, qui pût mettre à l'abri de tout accident grave et permettre à tous les chirurgiens de mener à bien l'o- pération. » De nombreux essais ont été nécessaires pour arriver a remplir couve- ( 786 ) iiablemeiit ce programme; mais enfin je pense y èlre parvenu d'une ma- nière complète. » A. De tons les points du tnbe laryngo-trachéal, celui qui m'a paru le plus convenable pour la première ponction est l'espace crico-thyroïdien. Cet espace, en effet, a l'avantage : i" détre l'un des points les plus superficiels de ce tube; i° d'être facile à reconnaître aussi bien chez 1 enfant que chez l'adulte; 3° de présenter une surface plane et légèrement dépressible, ou lors de la ponction l'instrument ne court aucun risque de glisser latérale- ment; 4° d'être exclusivement composé de parties molles, lamelleuses peu épaisses, et par conséquent faciles à perforer; 5" enfin, de correspondre, en arrière à la partie la plus large du tube laryngo-trachéal, à la seule dont les dimensions soient maintenues fixes par un anneau complet, et où l'œso- phage soit protégé contre toute atteinte, par une sorte de bouclier cartila- gineux (le chalon du cricoïde). » B. L'instrument auquel je me suis arrêté, et que je désigne sous le nom de tracliéotome, consiste en une sorte d'aiguille courbe tranchante sur sa concavité e! munie d'un régulateur destiné à limiter la profondeur de son action (trachéotome simple). Cette aiguille à trachéotomie peut être montée sur un manche fixe comme l'aiguille de Deschamps (trachéotome à manche fixe). Elle peut être munie d'un mécanisme très-simple qui tient la trachée ouverte aussitôt que l'incision de celle-ci vient d'être terminée (trachéotome dUatateur). >' C. Description de l'opération. — Le malade étant couché sur le dos, la tète modérément renversée en arrière, le chirurgien cherche avec l'index de la main gauche l'espace compris entre la thyroïde et le cricoïde, puis saisissant le trachéotome de la main droite, il en applique la pointe au milieu de l'espace crico-thyroïdien, et l'enfonce doucement dans une di- rection perpendiculaire (premier temps). Une sensation très-évidente de résistance vaincue indique que la pointe a pénétré dans le tube respira- toire, en même temps que le régulateur l'empêche de s'enfoncer trop pro- fondément. Dirigeant alors la pointe de l'aiguille vers le sternum, il la fait cheminer doucement dans la trachée, jusqu'à ce (|ue l'aiguille elle-même soit entièrement cachée dans les chairs. Pendant toute cette manœuvre, le régu- lateur doit être constannuent en contact avec les téguments. Arrivé à la profondeur voulue, il fait saillir d'arrière en avant la pointe de l'aiguille a travers la trachée et les téguments, et incise de bas en haut toutes les par- ties molles comprises dans la cavité du tranchant. Cette incision se trouve limitée naturellement au niveau du cricoïde, par le fait de la disposition / 787 ) complètement mousse du talon de l'instrument. Pour donner à l'incision toute la perfection désirable, il est important de refouler de bas en haut les téguments avec la main gauche, au moment où la pointe de l'aiguille ponc- tionne d'arrière en avant le lube trachéal, puis dans le mouvement d'inci- sion, de refouler, au contraire, les tissus de haut en bas, afin de faciliter leiu- section. Il résulte de ce petit tour de main, que l'incision faite aux té- guments descend plus bas que celle de la trachée, et que le sang qui s'é- coule de la plaie a moins de tendance à pénétrer dans le tube aérien. » Aussitôt l'incision faite, le chirurgien introduit de la main gauche le dilatateur, retire le trachéotome, et de la main droite devenue libre il met la canule en place. » Dans le cas où l'on fait usage du trachéotome dilatateur, la manoeuvre est encore plus simple et plus rapide. « RIÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Noie sur les forces ëlectroinotrices des piles vollaïques; par M. Makié Davy. ( Commissaires précèdemments nommés : MM. Dumas, Pouillet, Regnault.) « Quelque soin qu'on mette à définir ses unités de résistance et de cou- rant, comme ces unités sont en définitive arbitrairement choisies, on ne sau- rait espérer que dans l'évaluation des forces électromotrices des piles elles fournissent directement la valeur en calories du travail spécifique des actions chimiques de ces piles. Il est nécessaire de déterminer la valeur d'un coef- ficient numérique constant qui, comme les unités de résistance et de cou- rant, puisse être obtenu facilement par chaque physicien. » De toutes les piles la plus simple est la pile de Smée. La seule action chimique qui s'y produise normalement est la dissolution du zinc dans l'acide avec dégagement d'hydrogène. Or la quantité de chaleur dégagée dans cette action a été mesurée avec un grand soin par M. Favre, fixée par lui à i8/i/i4 pour le zinc ordinaire et portée à 18796 pour le zinc amalgamé. C'est donc à la pile de Smée que j'ai ) 1° Influence du sulfate dissous dans l'eau acidulée. — Les lois de la conducti- bilité des dissolutions salines ont pu seules me donner la clef des effets pro- duits parle sel de zincformé dans la pile deSmée. L'eau, l'acide et le sulfate de zinc sont isolément conducteurs : chacun conduit et est décomposé. L'eau et l'acide marchent ensemble et concourent à produire l'effet normal, parce que tous les deux donnent de l'hydrogène qui se dégage. Il n'en est plus ainsi du sulfate; du zinc est réduit; or cette réduction du zinc donne lieu à un travail négatif égal à .53200 au lieii de 3446o, travail négatif de réduc- tion de l'hydrogène. Le zinc réduit n'apparaît pas, il est vrai, d'ordinaire, parce que dès qu'un atome de ce métal libre touche le platine, une pile locale se produit (|ui !e redissout; mais le travail ainsi restitué ne profite pas au coiirant général qui reste amoindri. ■1 La force électromotrice d'une pile de Smée à eau acidulée étant de 18796 est descendue à 18069 par la dissolution de 5 décigramn)es de sul- fate de zinc pur dans la liqueur. La différence 727 su[)pose que la conduc- tibilité de l'eau acidulée était aS fois plus grande que celle du sulfate de zinc dissous. » L'influence du sulfate de zinc est d'autant plus marquée, que ce sel est plus abondant et que la dissolution est moins acide, et par conséquent ( -Sq ) moins coiidiiclricc par le fait de l'acide. Abstraction faite de rinfliience de l'air, c'est principalement a la présence du sulfate de zinc qu'est dû l'affai- blissement graduel de la pile de Smée. » 3" Injluence du degré de concentration de ht dissolution acide. — Tant .que la dissolution acide contient plus de aS équivalents d'eau pour i d'a- cide, la force éleclroniotrice de la pile de Smée reste constante; lorsque la proportion d'acide augmente, la force électromotrice croît de toute la quantité de chaleur qui se dégagerait du mélange de la dissolution avec son complément d'eau à ^5 équivalents. Toutefois, lorsque l'acide est par trop concentré, il peut se former des traces d'acide sulfureux. C'est ainsi qu'une pile de Smée, montée avec de l'acide concentré étendu seulement de son poids deau, m'a donné 20279, différence i483, tandis que d'aprèsM. Favre celte différence ne devait être que de 743. » 4° Influence du zinc. — On sait que le zinc amalgamé donne des piles plus fortes que le zinc non amalgamé; mais la force varie aussi notablement avec l'état de l'amalgame et le degré de pureté du zinc. Du zinc du com- merce en lame, amalgamé depuis quatre jours et présentant une surface cris- talline, donnant 18796, je trouve seulement 1 85 10 avec du zinc distillé pur dissous dans du mercure pur : différence a86. )' 5° Iifluence du degré de pureté de tacide sulfurique. — Les acides ordi- naires du commerce contieiuient des traces de composés azotés qui élèvent la force électromotrice de la pile de Smée. C'est ainsi qu'avec un acide or- dinaire j'ai obtenu 18961 au lieu de 18796 que donne un acide pur : diffé- rence i65. » 6° Iifluence de l'eau. — L'influenceiamoinsexpiicablepour moi est celle de l'eau. Tandis qu'avec l'eau distillée j'obtiens le nombre normal 18796, avec de l'eau de Paris non filtrée je n'ai que 16886 : différence 1910. » 7° Influence de la température. — L'influence de la température sur la conductibilité des dissolutions salines et des métaux est trop marquée pour qu'elle ne se fasse pas sentir, sinon sur la force électromotrice dune pile qui en est sensiblement indépendante, du moins sur son évaluation numé- rique. Il n'y a pas de résultats exacts possibles si la température du circuit varie en un quelconque de ses points pendant la durée d'une expérience; il n'y a pas de résultats comparables si l'on ne corrige pas ces résultats de la variation de conductibilité due aux changements de températiu'e d'unt" expérience à l'autre. » Enrésutné, pour avoir des résultats concordants, j'opère avec une pile C. R., iSGi, 2™= Semeslre. (T. LUI, NO 19 ) ■ Io5 ( 79» ) de Smée formée d'une lame de platine platiné plongeant verticalement dans nne dissolution d'acide sulfurique pur dans 8 ou lo fois son poids d'eau distillée purgée d'air par le vide. Cette dissolution est renfermée dans un tube de verre vertical au fond duquel est un amalgame liquide de zinc pur dissous dans du mercure pur. Un fil de platine traversant le fond du tube forme le pôle négatif de la pile. Cette pile enfin plonge dans ini grand vase plein d'eau qui maintient sa température constante. Par cette disposition les traces de sulfate de zinc formé arrivent difficilement au platine; les li- queurs sont d'ailleurs changées fréquemment. Les vases poreux sont une source d'ennuis. Au lieu de faire varier les résistances de manière à faire osciller l'intensité du courant entre deux limites constantes et de mesurer au moyen du rhéostat les résistances variables employées, selon le procédé Wheatstone, j'introduis dans le circuit des résistances fixes en platine dont la température est exactement connue et la résistance par suite bien déter- minée, et je mesure les intensités variables correspondantes. » Je prends i85io pour la force électromotrice de cette pile, ce qui règle la valeur de mon coefficient constant. » -»' CHIMIE APPLIQUÉE. — Procédé pour la distillation des acides gras avec la vapeur d'eau; par M. J. de Cambacéiiès. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Chevreul, Dumas, Payen.) « La distillation des acides gras, telle qu'elle se pratique aujourd'hui dans les fabriques de bougies stéariques, donne lieu à des produits dont l'aspect est très-différent selon la nature du corps gras et selon les tem- pératures de ce corps et de la vapeur d'eau auxquelles s'opère cette distilla- tion. On obtient, soit des acides gras, blancs et opaques, soit des acides plus ou moins cristallisés, soit enfin des acides cristallisés, mais souvent colorés en jaune. » Dans le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui au juge- ment de l'Académie, j'établis que ces différences dans les produits provien- nent d'une substance organique, unie en plus ou moins grande quantité aux acides gras, laquelle, en absorbant de l'eau, les rend o|^aques et plus ou moins colorés. Par une opération, qui est la conséquence de ce fait que j'ai observé de plusieurs manières dans les corps gras traités par les acides puissants, la majeure partie de cette substance est séparée avant la distilla- tion, en se ivsinifiant, en sorte que les produits distillés sont très-blancs ( 791 ) et très-cristallisés, qu'ils proviennent de l'acidification d'un corps neutre naturel ou durci par la solidification de la partie huileuse. )) Ce procédé, qui est indispensable lorsque la substance organique est en grande quantité très-sensible, rend la distillation des acides gras plus facile et permet, dans tous les cas, sans avoir égard à une température trop élevée, d'obtenir de beaux produits avec moins de perte. » THÉRAPEUTIQUE. — Sur la préparation et f emploi en thérapeutique de l'eau oxjgénalée ; extrait dune Note de M. Ozanam. (Commissaires, MM. Rayer, Bernard, Longet.) « Je donne le nom d'eau oxycjénatée à l'eau distillée et chargée ensuite d'oxygène sous l'influence d'une haute pression. Ce terme évitera de la confondre avec l'eau oxygénée, le bioxyde d'hydrogène, où l'oxygène se trouve combiné chimiquement au gaz. Déjà vers l'année 1800 M. Henry avait eu l'idée de mélanger l'oxygène à l'eau par le moyen d'un simple battage; mais la minime quantité de gaz ainsi incorporée au liquide en ren- dait les résultats insignifiants ; aussi ne fut-il pas donné suite à cet essai. En renouvelant ces expériences, j'ai dû me servir de moyens plus puissants : c'est dans les appareils à refoulement pour l'eau de Seltz que nous avons, avec M. Madeleine, préparé l'eau gazeuse oxygénatée, la pression étant poussée à 8, 10 et jusqu'à i5 atmosphères. >• L'oxygène est peu soluble dans l'eau : aussi, malgré une haute pression, nous fûmes loin d'obtenir des proportions semblables à celles de l'acide car- bonique pour l'eau de Seltz. L'analyse du gaz contenu dans les bouteilles les mieux conservées a donné environ \ volume, et pour l'eau déjà éventée ou laissée à l'air libre, la proportion a varié de 53 à 285 centimètres cubes pour un litre d'eau, c'est-à-dire de âî; à | de volume. Malgré cette diffi- culté de dissolution, comme au bout du compte l'eau ordinaire ne con- tient guère que 8 centimètres cubes d'oxygène par litre, c'est-à-dire -~ de volume, la différence est assez marquée pour faire espérer quelques résultats thérapeutiques. Les expériences que j'ai faites sur ce médicament nouveau m'ont conduit à lui reconnaître trois principales sphères d'action. » \° Action reconstituante sur le sang. — Dans les cas où l'hématose est incomplète ou insuffisante comme dans les dyspnées, l'asthme, les asphyxies lentes, la cyanose, les maladies du cœur, les hémorrhoides, les congestions viscérales hémorrhoidaires. io5.. ( 79^ ) >' 2" Action oxydante ou métamorphique — Quand les métamorphoses des produits organiques par oxydation progressive ont éprouvé un arrêt de développement, comme cela arrive dans la glycosurie, dans la goutte, la gravelle d'oxyde inique, d'acide urique et oxalique, et peut-être dans la scrofule. » 3" Action excitante et régulatrice sur le cerveau et la glande thyroide. — De là son importance dans le traitement du goitre et du crétinisme. Si l'eau de neige, en effet, prise en boisson produit peu à peu ces gra\es étals morbides, c'est parce qu'elle est entièrement privée d'air vital. Cette cause, à l'exclu- sion de toute autre, suffit pour produire le goitre; et à l'appui de cette assertion je citerai un exemple remarquable de goitre aigu survenu en pleine mer sur les gens de l'équipage du capitaine Cook, qui avaient bu de l'eau de glace pendant un voyage au pôle austral. » L eau oxvgénatée m'a donné, au contraire, aussi bien que les iidiala- tions d'oxygène gazeux, des résultats nuls contre la migraine et défavo- rables dans les cas de maladies inflammatoires. Ainsi dans le croup l'oxy- gène calme momentanément la dyspnée asphyxique, mais augmente considérablement la fièvre. Dans le traitement du cancer ulcéré l'eau oxy- génatée ranime assez bien la vitalité et les forces du malade; les plaies prennent alors une couleur plus rose et plus vive, mais ne guérissent point, et si l'on baigne la surface avec des linges imbibés d'eau oxygénatée même éventée et très-peu chargée, on ne tarde pas à voir toute la super- ficie de l'ulcère se gangrener. » L'eau oxygénatée est parfaitement limpide et pure ; le gaz s'en dégage sous forme de bulles très-fines et sans mousse persistante. Peu savoureuse, elle ressemble, sous ce rapport, à l'eau privée d'air; comme cette dernière, elle est un peu pesante pour l'estomac. » Entraîné par cette recherche, je n'ai point présenté de suite le résultai de mes premiers travaux, commencés il y a dix-huit mois; mais MM. Mau- mené et Jacquelain venant de publier l'un et l'autre des Mémoires sur le même sujet, je dois, en déposant cette Note, prier l'Académie de vouloir bien faire procoder à l'ouverture d'ini paquet cacheté déposé par moi le 26 mars 1860, sous le n" 1911, afin de constater la spontanéité de mes recherches, u M. lÎEU,EM.\i.\ soumet au jugement de l'Académie une Note « Sur les niovens de régénérer la pomme de terre, de lui rendre ses qualités prinii- liv( s et de la préserver de la maladie à laquelle elle est sujette depuis près ( 793 ) de dix-huit ans, suivie déconsidérations sur les propriétés del'Oxalis crenata et sur les avantages qui résulteraient de sa propagation dans les cultures de la France ». M. ZiMMERMAxx adresse un Catalogue des Notes, dessins, calculs qu'il ,i successivement adressés à l'Académie et qui se rapportent tous plus ou moins directement à l'art du facteur d'orgues. (Renvoi à l'examen des Commissaires désignés pour les premières communications : MM. Pouillet, Duhamel, Despretz.) CORRESPONDANCE . M. LE Ministre de l'Agriculture, du Cojimerce et des Travaux publics remercie l'Académie pour l'envoi du Rapport de la Commission qui avait été chargée de l'examen de la question relative à la réglementation des alcoomètres. M. le Ministre demaude qu'on lui renvoie des documents écrits et des instruments qu'il avait adressés comme pièces à consulter par la Commis- sion, et transmet une proposition qu'il a reçue de M. Baiidin relative à la question de l'alcoométrie. La Lettre de M. le Ministre et la pièce qui l'accompagne sont renvoyées à la Commission déjà saisie de la question. M. le Ministre des Affaires étrangères transmet pour la Bibliothèque de l'Institut deux ouvrages et une carte géologique imprimés à .Melbourne ( Au.stralie), savoir : le quatrième volume (année 1809) des « Transactions de l'histitut philosophique de Victoria », et le premier volume des « Fragmenta phytographice Australiœ », par M. F. Mueller, directeur du Jardin Bota- nique et Zoologique de Melbourne. Quant à la carte, qui se compose de ll^ feuilles, et représente les résultats du relevé géologique de la province de Victoria (Australie), elle est à l'échelle de deux pouces anglais pour un mille (le double de la carte géologique de l'Angleterre); elle est coloriée par impression, et l'œil y distingue sans peine les diverses formations, le diluvium aurifère, les ter- rauis volcaniques, tertiaires, siluriens et autres. L"'Ar.ADÉMiE Royale des Sciences de Berlin adresse le volume de ses Mémoires pour l'année 1860. . ( 794 ) L'Académie Royale des Sciences de Turin remercie l'Acaclémie pour l'envoi du XXXIII" volume de ses Mémoires. PHYSIQUE. — Sur la phosphorescence des gaz raréfiés. Résumé des faits mentionnés dans un Mémoire de M. Morrex. « i" L'oxygène pur et sec, à quelque degré qu'on le raréfie, n'est jamais phosphorescent lorsqu'il est traversé par l'étincelle d'induction. » 2° Tout autre gaz, simple ou composé, lorsqu'il est seul, ne présente jamais, étant raréfié, le phénomène de la pliosphurescence. » 3° Un mélange d'oxygène et d'azote dans la proportion de 87 pour 100 d'oxygène donne lieu à la phosphorescence, mais elle est faible et peu durable. " 4" La phosphorescence devient plus prononcée, si au précédent mé- lange gazeux on ajoute un peu de va[)eur d'acide azotique monohydraté. » 5° La phosphorescence est splcndide et permanente si, au précédent mélange gazeux, on ajoute, soit une goutte d'acide sulfurique de Nordhau- sen, soit une minime quantité d'acide sulfurique anhydre. )) 6" On arrive au même résultat en faisant passer l'étincelle pendant quelques instants dans un mélange raréfié des trois gaz, oxygène, azote et acide sulfureux, dans les proportions suivantes : Oxygène 200 Azote 100 Acide sulfureux 1 5o » 7" La phosphorescence est, dans toutes ces circonstances, produite parla décomposition et la recomposition successive d'un corps singulier, bien connu des chimistes et qui, n'ayant pas de nom, a pour formule AzO^ aSO''. C'est le corps qui se produit dans la fabrication de l'acide sul- furique. Lorsqu'il est en vapeur et Irès-raréfié, l'étincelle en le traversant le sépar(^ en deux parties AzO' et 2SO' qui n'ont l'une pour l'autre que des affinités très-faibles. Lorsque l'électricité cesse de passer, les éléments AzO^ et aSO^ ne peuvent se retrouver en présence à l'état de vapeur et sur- tout en présence de l'oxygène sans reconstituer de nouveau le composé. Pendant ces évolutions moléculaires et pendant que les deux parties du composé sont séparées, la phosphorescence se maintient. Tout porte à croire que c'est l'acide sulfurique anhvdre qui, dans son passage de l'état de va- peur à l'étal solide, est le siège de celte manifestation lumineuse. ( 795 ) » 8" L'acide sulfiirique n'est pas le seul acide qui puisse concourir à l;t production de ce phénomène. L'acide azotique (et probablement d'autres acides) le présente aussi. Ce fait semble dès lors conduire à l'hypothèse de l'existence d'un composé analogue au précédent et dans lequel SO' serait remplacé par AzO'. » 9° Le composé AzO'aSO^ peut être fait directement et de toutes pièces sous l'influence de l'étincelle d'induction, au moyen de l'appareil décrit dans le travail dont nous donnons ici le résumé. « io° Pour obtenir des tubes de Gcistler d'un grand éclat lumineux et d'une longue durée, il faut choisir l'azote pur et sec et non l'acide carbo- nique qui, lumineux aussi, a l'inconvénient de se décomposer assez facile- ment. Il faut lui associer de la vapeur de mercure, en raréfiant l'air, non par la machine pneumatique, mais au moyen du vide barométrique. » 11° Les spectres des gaz, dans ce cas et en retranchant les raies bien connues du mercure, peuvent être étudiés et dessinés même en plein jour, avec une facilité et une exactitude dès lors très-grandes. Un spécimen de ce que l'on peut obtenir sous ce rapport est joint à ce résumé. Le prisme ana- lyseur n'a été mis à la déviation minimum que pour la raie D ; il faudrait, pour obtenir un spectre sous tous rapports exact, mettre le prisme au mi- nimum de déviation pour chacune des raies du spectre et employer tou- jours un prisme creux de sulfure de carbone terminé par deux lames paral- lèles de quartz, les prismes de flint ayant un pouvoir réfringent variable suivant les échantillons. » 12° Enfin, avec une longueur suffisante, et dans un tube barométrique où le vide est fait avec le plus grand soin, on ne peut faire passer le cou- rant électrique qu'en employant une tension très-grande, et dans ce cas l'analyse par le prisme de la faible lumière qui passe, montre que c'est en arrachant aux deux électrodes des particules métalliques que l'électricité a pu franchir une longue distance, et en se créant pour ainsi dire elle-même un pont de molécules matérielles. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le reste de la série de Lagrange; par M. A. Popoff (de Razan). « Quelques géomètres prétendent que la méthode ordinaire d'intégration par parties est insuffisante pour conduire à l'expression du reste de la série de Lagrange. Je prends la liberté d'affirmer que cette méthode peut être appliquée à la série de Lagrange, aussi bien que dans d'autres cas, pourvu (796). que ies calculs soient effectués dans le sens précis que le problème com- porte. Soient F (z) et 9 (3) deux fonctions données quelconques, s étant une fonction de variables indépendantes x et t qui satisfait à l'équation » Tl peut arriver que l'équation (i) admette plusieurs racines, mais nous supposerons que la fonction s se réduise à oc pour / ^ o. Cela posé, pre- nons I équation identique ./'(•^7 t)-fi^^ 0)= f Ji{jC, t-ii)clu, et développons son second membre par 1 intégration par parties, nous au- rons la série de Maclaurin, avec le terme complémentaire [-.) \ j[x;t)=j\x, o)-htf[{x,o)-^t:/:{x, 0) + ... I -h C/,"" (x, o) +J 'ur.jr^^^ [x, t-u) du, nous servant de désignation, pour cette fois tres-commode, La fonction /(ar, t) est supposée continue dans les limites des valeurs de t. Faisons maintenant J\x,t) = F{z); en conséquence de notre supposition sur les racines de l'équation (r), il vient /(.r,o):=F(^^ Et quant aux autres termes de l'équation (2), on en fait l'évaluation ii l'aide de la formule, qui est essentielle au problème, dz , , di ou, ce qui est plus expéditif, par la formule générale suivante, rapportée dans la Mécanique de M. Duhamel, (3) ^t^) d«-[F'(x)?{3)".g] dt" dx"- ( 797 ) Pour / = o, on peut poser immédiatement dans l'équation (3) z=^x^ — = I , parce que les termes qui dépendent de t peuvent être séparés et s'annulent avec cette variable. On aura donc y>'(^.°)^""'^l::!:''^" f{x, o) = F(j:-), IL d '/"|F'(r).T{jr'.^1 y/-) (X, t-u)^ -L ^, où la valeur de j sera déterminée par l'équation j= X -^{t — u)(p{y). L'équation (2) actuellement prendra la forme F(z) =F{x)-htr{x)(p{x)-[-t^ dx dx" et la valeur du reste R de la série de Lagrange sera ,„d-"'[¥'{x)^U-Y] , .'^« R 2.3. . .n Puisque j: et ^ sont des variables indépendantes, on peut présenter cette dernière équation de la manière suivante : (4) f dx.. .jdxj^dx = £¥'{)■) -filT , dy u"du dx I . 2 . 3 . . « et comme pour des variables données t et x la quantité/ varie avec u. on trouvera (/) + (•«— r) v'(j) Si l'on substitue les valeurs trouvées ci-dessus dans l'équation (4), en ob- 1;. K., l»ei, 2'"'= Semestre. (T. LUI, N" 10.) ' °" ( 798) servant qu'on ;i y = x+ ff'r) pour u — o, et y = x pour ii = t, il pu résultera (5) £rl:r.. JcixJ^d^^ ^-^^^^ fy'{j).[:r+ tr^ir)- jfdy. Il n'est pas difficile ùe démontrer l'équation (5) par la méthode inverse. En effet, faisant pour abréger t = o, diflerentions par rapport à .r les deux membres de l'équation (5), nous aurons F'(x}.ç(xr; , 2 . D. . .n en diftérentiant cette dernière par rapport à Jt-, il vient £ rfx. . ./r,& = ,.,.3..',„_„ X'r'( J) ■ [- + ? (7) - 7]-*- J d[r{x),f{xY] ' Y' l %■] œ f rV'-' l.2.3...« '/.r l.2.3...(/î — l) On peut continuer cette différentiation et l'on obtiendra ' 1.2.3 . .(« — i) ^"-= 2 rfo; i / ÏV y Et par la relation jT V(jy/j== F (2) -F(.r), on aura définitivement F (z) = F(.0 + F (X) ? (X) + . . . ^-^^/^=^i^^^ par conséquent la valeur de R qui représente le reste de la série de La- grange peut être ainsi exprimée : 11 = I .2 j TTn'^ fy' ^^'^■^•'' -^ "^"^''^ ~^'^"-'^^- " ( 799 ) GÉOMÉTRIE. — Construction géométrique des surfaces ayant pour lieux des centres de courbure les deux coniques focales d'un système de surfaces ho- mofocales du second dec/ré; par M. W. Roberts. « Toutes les surfaces dont il s'agit sont parallèles et elles ont pour équation en coordonnées elliptiques p -+- [J. + V =: X, d'après une remarque de M. Liouville. Nous considérerons en premier lieu le cas de a = o; la construction relative à ce cas particulier peut se généraliser sans la moindre difficulté. » Soient donnés deux cercles égaux situés dans le même plan et qui se coupent en deux points réels; soient O, O' les deux centres et A le milieu de 00'. Menons par A une droite quelconque qui rencontre les cercles respectivement en deux points P, Q, situés du même coté de la ligne 00', et décrivons avec PQ pour diamètre un cercle dans le plan perpendiculaire au pian donné; le lieu de tous les cercles qu'on obtient ainsi, en faisant varier la direction de la droite AP, sera une surface avant pour équation p + p. + V = o. Les cercles dont il s'agit constituent un système de lignes de courbure de la surface; le plan donné est le plan des xj dans le système elliptique, le point A est l'origine des coordonnées x etj; la droite 00' est l'axe des x, la constante elliptique c est le rayon des cercles égaux, tandis que l'autre constante b est la moitié de la distance OO' des centres. « Il est évident que la trace de la surface sur le plan jcj- sera composée des deux cercles donnés. Sa trace sur le plan xz sera composée également de deux cercles égaux, de rayon b, qui ne se coupent pas, et dont la distance des centres est égale à ac. Menons maintenant dans le plan.Tz, par le point A, une droite quelconque qui rencontre ces deux cercles respective- ment aux points P, Q, situés de part et d'autre de l'axe des x, et à des distances inégales de l'origine A. Décrivons avec PQ comme diamètre un cercle dans le plan perpendiculaire k xz; le lieu de tous ces cercles (qui forment l'autre série des lignes de courbure) sera précisément la même sur- face qu'on vient d'obtenir par la première construction. )' Pour démontrer les propriétés qui viennent d'être énoncées, il suffit de chercher l'équation de la surface que fournit l'un ou l'autre de ces io6.. ( 8oo ) deux modes de construction. L'équation ainsi trouvée sera (i) {.r^+y^ ^z'^b' + c'Y=^{¥TV'x'- + c'y- + b'z' + b-c^), laquelle, transformée dans les coordonnées elliptiques, deviendra p + f. -H- V = O, comme je l'ai fait voir dans une Note communiquée récemment à l'Aca- démie. » J'ai démontré aussi que les lignes de l'une descourbures de cette sur- face sont situées sur les sphères dont l'équation est ^.+ ^-.+ ,^+£ii±^4-c^-i^ = o, |3 étant un paramètre variable. Combinant cette équation avec l'équation (i), on en tirera que les lignes de courbure dont il s'agit sont des cercles dont les plans sont perpendiculaires au plan xj et ont pour traces les droites représentées par l'équation 2 Vi^CJT = (l — ^)\JC'^ — b^ J. Qu'on se rappelle maintenant le théorème célèbre (sur les lignes de cour- bure i)laiies) de Joachimsthal, dont tous les géomètres déplorent si vive- ment la perte récente, et on sera conduit à la détermination des diamètres indiquée ci-dessus. Par des considérations tout à fait semblables, on peut démontrer la construction énoncée pour l'autre système de lignes do couibure. » Il est aisé de vérifier la propriété qui se rapporte aux centres de cour- bure. Considérons le système dont les plans sont perpendiculaires à xj- et supposons, pour fixer les idées, que les points P, Q appartiennent respecti- vement aux cercles ayant O, O' pour centres, et que Q soit plus éloigné de A que P. Menons les deux rayons OP, O'Q, et prolongeons OP jusqu'à ce qu'il rencontre O'Q au point M. En vertu du théorème de Joachimsthal, toutes les normales le long de la ligne de courbure ayant PQ pour trace forment une cône de révolution dont M est le sommet; par conséquent, le lieu de ce point est le lieu des centres de courbure du système dont les plans sont iM-rpendiculaires à jcj^. Mais il est évident que PM = QM, d'où il ré- sulte que 0M-i-0'M = 20P = 2c, ( 8oi ) c'est-à-dire que le lieu de M est l'ellipse focale du système elliptique, p, [X, v; pareillement le lieu des centres de courbure de l'autre système est l'hyperbole focale. » Pour construire l'équation générale p -1- fJt, + V = a, il suffit évidemment de prendre sur MP, MQ deux distances égales, de lon- gueur constante, comptées respectivement à partir des points P et Q. En désignant leurs extrémités par P', Q', la surface cherchée sera le lieu des cercles décrits avec P'Q' pour diamètre dans des plans perpendiculaires au plan principal MPQ. » Il est évident qu'iine sphère ayant M pour centre et MP' pour rayon touchera la surface p -+- [j.-i- v = a, suivant la ligne de courbure dont P'Q' est la trace; on sera conduit ainsi à la construction suivante : •1 Qu'on décrive un cercle avec un rayon arbitraire de l'un des foyers de l'ellipse (ou hyperbole) focale, comme centre; un rayon quelconque, issu de ce foyer, déterminera deux points, l'un sur l'ellipse (ou hyperbole) et l'autre sur le cercle. Soit une sphère décrite ayant le premier de ces points pour centre, et leur distance pour rayon; la surface, enveloppe de toutes ces sphères, en faisant varier la direction du rayon issu du foyer, aura pour lieu des centres de courbure les coniques focales. >> ASTRONOMIE. — Eléments et Ephéméride deuxièmes de la planète (Sj) Dnnaé; par M. R. Luther (transmis par M. H. Goidschmidt), Éléments 11 de Danaé. Époque 1862. Janvier o, o'', temps moyen de Berlin. i^ 73°. 6'. 25", 4 Équinoxe moyen : 1862,0. • 3IL i 90.22. 12,7 342.44.12,7 334. 16.57,9 18.16 32,9 T F- 9.41.48,7 68i",4933 0,4776966 ( 802 ) Éphéméride II de Danaé. 1861. Ascension Logarithme o** temps moyen Berlin. droite, h m s Déclinaison. 0 » distance. Logr. Novembre 4 6.5o. l5 -t- 45.12.2 0,3762 0,4767 5 5o. 10 17.1 6 5o. 4 22,0 7 49.55 26.8 8 49-44 3i.G 0 , 3695 0,4777 9 49.31 36.4 10 1 1 49.15 48.58 4... 45.8 12 48.38 5o.5 o,3632 0,4787 i3 48.16 55.1 4 47.53 59 7 i5 47.27 -i- 46. 4.2 16 46.59 8.6 0,3573 0.4796 '7 46.29 12.9 18 45.56 17.2 19 45.22 21 .4 20 44-46 25.5 o,35i8 0,4806 21 44- 7 29.5 22 43.27 33.4 23 42.44 37.2 24 42. 0 40.9 0 , 3469 0,48.5 25 4i.i3 44.5 26 40.25 47-9 27 39.34 5i .2 28 38.42 54.3 0,3425 0,4835 29 37.48 57.3 3o 36.52 + 47- o.i Décembre i 35.55 2.7 2 34.56 5.2 0,3389 0,4834 3 33.55 7.5 4 32.53 9.6 5 3i .5o .1.5 6 30.45 l3.2 0 , 336o 0,4843 7 29.38 14.7 8 28.31 16.0 9 27.22 17. 1 10 1 1 26.13 25. 2 18.0 18.7 0,3338 o,4853 12 23. 5o 19.1 ( 8o3 ) I86I. •mps moyen Berlin Ascension droite. D éclinaison. Logarithme distance. Décembre 1 3 b m 8 6.22.38 ■+■ • 47'9-3 14 ai .24 19.3 0,3325 i5 16 20. 10 18. 56 19 0 .8.6 '7 18 .7.41 16.26 '7 9 17.0 0,3321 '9 i5. 10 i5.8 20 21 .3.54 12.38 14.3 12.6 22 1 1 .22 10.7 0,3326 23 10. 7 8.6 24 8.5i 6.2 25 7.35 3.6 26 27 28 6.20 5. 6 3.52 -+- 0.7 46.57.6 54.3 0,3339 29 3o Si 2.38 1.25 6. 0. i3 50.7 46.9 4^.8 0,3362 32 33 34 5.79. 2 5.57.52 5.56.43 -h 38.6. 34.2 46 . 29 . 6 o,33g3 Lop ;■. 0,4863 0,4871 0,4880 0,488g 0,4898 o,49"7 GÉOLOGIE. — Sur les roches fossilifères les plus anciennes de l'Amérique du Nord ; extrait d'une Lettre de M. Jules Marcou à M. Élie de Beaumont. « Georgia { Vermout 1, le 34 septembre 186 r. » La découverte de Trilobites primordiales dans des schistes arénacés que plusieurs géologues regardaient comme de l'époque du groupe de la rivière Hudsou, a appelé de nouveau l'attention sur les belles et savantes l'eclierches du D'' Emmons dans la région des montagnes du Vermont, de la chaîne laconique et des environs de Québec. M. Barrande ayant eu l'extrême obligeance de m'écrire l'été dernier pour me demander des ren- seignements stratigraphiques sur les roches de Georgia et de Québec, je n'ai pu lui donner que d'anciennes notes prises pendant un voyage exécuté en 18/(9 dans le Canada, sous la direction de l'Administration du Jardin des Plantes. Quoique fort incomplètes et prises à une époque antérieure de plu- sieurs années aux publications de MM. Logan et Bigsby sur les environs de ( 8o4 ) Québec, je n'ai pas hésiié à les publier, convaincu que ces anciennes notes étaient phis en rapport avec les faits que les descriptions et opinions expri- mées par ces deux observateurs. Un mois après que j'eus publié ces notes dans une brochure intitulée : « On tlie jirimorilial Jaitna and llie taconic systeni », brochure que j'ai eu l'honneur de vous adresser au mois de décembre der- nier, M. Logan, abandonnant sa manière de voir, reconnut, dans une Lettre imprimée, sous le titre de : « Remarks on tlie fmma ofthe Québec group of rocks and llie primordial zone of Canada «, que la majorité des roches de Québec et de la Pointe Lévy, au lieu d'être du groupe de la rivière Hudson [Hadson river group), doivent être placées au contraire à la base du silu- rien, et que les strates de Georgia et celles de Québec représentaient la zone primordiale de M. Barrande et les schistes laconiques du D"^ Emuions. Cette Lettre de M. Logan, tout en concédant une partie des points discutés, est lom cependant de donner des explications entièrement satisfaisantes, car, suivant ce savant géologue, on aurait à Québec la faune primordiale, mélangée avec la faune seconde ; puis les schistes à Trilobites de Georgia y sont considérés comme les équivalents d'un calcaire magnésien de Québec, sans preuves paléontologiques, lithologiques ou stratigraphiques. Notre ami le professeur Agassiz, désireux de contribuer aux recherches sur ces roches fossilifères anciennes, a bien voulu m'envoyer pour explorer les principales localités; et ce sont les résultats de ce que je vois sur le terrain même, et l'impression que je reçois des faits qui passent devant mes yeux, que je vais vous transmettre très-brièvement. » La structure de la chauie taconique et en général de toutes les Mon- tagnes Vertes est analogue à celle des Alpes de la Suisse. Les roches cris- tallines et éruptives occupent le centre des chaînes, et les roches stratifiées métamorphiques ou autres ont été renversées de chaque côté à l'est et à l'ouest, en pi'ésentaiit la structure en éventail, avec tous les accidents qui accompagnent un renversement complet de tout uu système tie strates; de sorte que si l'on part des bords du lac Champlain, et que l'on marche vers l'est, en remontant les divers gradins et contre-forts des Montagnes Vertes du Vermont, on observe dans un ordre inverse les divers groupes du terrain taconique, en commençant par les plus récents, qui paraissent être placés dessous les plus anciens par suite du renversement. Il n'y a eu tl'exception que pour le groupeformant le couvei-t du terrain laeoniepie, qui, au lieu de se renverser, s'est brisé, en se plaçant en échelons et en discordance de stra- tification sur l'avant-dernier grou|)e et dans les parties les plus basses de l'éventail. Ce groupe supérieur est le véritable grès de Potsdaiu du nord de (.8o5 ) l'Etat de New-York. Comme le D"^ Emmons a parfaitement décrit l,i série inférieure du laconique et une partie de la série supérieure, parties qui, plus de dix années après, ont été nommées par M. Logan terrain laurentien et terrain liuronicn, je ne m'occuperai pour le moment que de la partie su- périeure de la série supérieure du laconique et des roches siluriennes qui se trouvent dans le voisinage. » Voici la série des strates pour les environs de Snake-Mountain, Georgia, Saiut-Albans, Highgate, dans le Vermont, et de Phillipsburgh, dans le Bas- Canada. Aux schistes talqueux et aux ardoises succède un groupe très- puissant, 5ooo pieds au moins, de schistes bruns, gris-noirâtres, souvent sableux, et renfermant vers le milieu du groupe de grosses lentilles de cal- caires blancs ou gris-bleuâtres, excessivement dures, souvent oolitiques et à stratification diffuse. Dans le faubourg de la petite ville de Saint-Albans, sur la route de Georgia, on a une de ces lentilles calcaires; je n'y ai pas trouvé de fossiles, mais comme mes recherches ont été très-rapides, je ne serais nullement surpris que de nouvelles observations plus attentives et plus minutieuses en fissent découvrir. A peu près à looo pieds plus haut en s'é- levant dans la série, on rencontre des schistes arénacés, très-durs, qui ren- ferment à Georgia, dans une carrière à côté de la maison de ferme de M. Parker, trois Trilobites, savoir : Olcnus Thompsoni, O. Ferrnordana et O. holopycja; plus un Oboliis nouveau, que j'ai recueilli hier, une Algue ma- rine et un Fnncjns. Tous ces fossiles sont très-rares et sont renfermés dans des strates qui n'ont pas plus de aS pieds d'épaisseur. 11 n'y a que l'Algue quisoitcommiuieetqui se retrouve à presque tous les niveaux de ce groupe de 5ooo pieds de puissance. Par-dessus et à une distance que l'on peut évaluer approximativement à lOoo pieds, chiffre que je donne cependant sous toute réserve, j'ai trouvé à Highgafe-Springs, dans les schistes complètement identi- ques minéralogiquement aux Lingnla-flags de l'Angleterre, des couches rem- plies d'une Linijida, et de deux Orlltis, dont l'une est très-semblable, sinon identique même, à une Ortltis trouvée par le professeur Salter dans VUpper Lingnla-flags du pays de Galles. Ces Lingula-flags d'Highgate-Springs sont à la partie supérieure du groupe, et peut-être le terminent. Comme le renver- sement des couches a placé la formation supérieure ou grès de Potsdam sous forme de couverture brisée et en échelon, il est très-difficile de voirie contact véritable des dernières couches des schistes avec le grès ; et je n'ai pas réussi à le trouver. Les grès de Potsdam ont de quatre à cinq cents pieds d'épaisseur et ils sont formés à la base par des grès rouges très-durs, C. R , 1861, 2i»« Semestre. (T. LUI, N" 19) " lO^ ( ^o6) passant à un g;rès blanc, puisocreiix ; puis vient un massif de deux à trois cents pieds de dolomio ou calcaire très-magnésien, cloisonné comme la do- lomie des marnes iiisées de l'est de la France, qui forme le centre et la masse principale du groupe de Fotsdam; jiar-dessus se trouvent de nouveau des grès rouges très-durs, de quarante à cinquante pieds d'épaisseur et qui renferment près de Highgate-Springs, à côté de la ferme de M. Church, deux Trilohites ap[)artenant tous deux au genre primordial Conocephalites ; puis viennent des poudingues qui terminent le groupe de Potsdam et les séries du terrain laconique. Ces grès de Potsdam occupent de vastes sur- faces à Snake Mountain, à l'ouest de Georgia, àSaint-Albans, et entre Saint- Albans et Pbillipsburgh ; le D"^ Eminons les avait rapportés au calciferous sancirock, et les géologues officiels du Vermont, MM. Adams et Thompson, puis MM. Hitchcock père et fds, et MM. Hall, Rogers, T.ogan et Dana en avaient fait un groupe sous le nom de re.l sandrock, qu'ils plaçaient par- dessus le groupe de la rivière Hudson, c'est-à-dire au somme! des strates contenant la faune seconde de M. Barraude. C'est le savant paléontolo- giste M. Biliings, qui le premier s'est approché de la vérité en disant « que » les grès à Conoceplinlitcs de la ferme de M. Church appartenaient à une •■ formation voisiiie des grès de Potsdam. » » Par-dessus les roches laconiques et dans les parties les plus basses des vallées formées par le soulèvement des Montagnes Vertes, il s'est déposé en discor lance de stratification une bande assez étroite de roches siluriennes inférieures, roches qui à leur lour ont été aussi renversées sur certains points et fortement dénudées, tout en conservant cependant une orienta- tion différente de celle des roches laconiques, qu'elles coupent constam- ment sous un angle moyen de 25". La base du silurien est formée par un groupe de strates qui, bien caractérisé géognostiquement par leD'^Emmons, dans un Rapport géologique sur l'Etiit de New-York, a à peu près échappé complètement aux recherches qu'aurait di'i y faire le paléontologiste offi- ciel ; au lieu des quatorze espèces qui sont seulement décrites comme se trouvant dans le calciferous sandrock , dans le l*'"' volume de la Paléon- iolocjie de New-York, il y eu a douze à quinze cents espèces. C'est tonte une faune nouvelle faisant partie de la faune seconde dont elle possède tous les caractères, et qui se trouve ensevelie dans les 600 à 1000 pieds d'épaisseur des strates connues sous le nom de calciferous sandrock. Dans le ^ erinont et à Pbillipsburgh ( Has-Canada), ces roches sont formées, vers la base, de calcaires gris clair, sillonnés dans tous les sens de veines de carbonate de { 8o7 ) chaux cristallisé, qui se sont appliqués comme une sorte de couverture plastique sur les scliistes taconiques ; ces calcaires renferment aussi des veines de calcaires magnésiens ; après une hauteur de trois à quatre cents pieds, ils deviennent bleuâtres et même noirâtres, puis ils passent à des scliistes gris-noirâtres contenant des nodules calcaires fossilifères. L'épais- seur totale au calciferous sandrock est à peu près de looo pieds pour le Vermont ; cependant, comme je n'ai pas pu trouver unelocalité où l'on voie le passage du calciferous sandrock au Cluizy limestone, il est possible que ce chiffre soit trop faible. Presque tous les fossiles que j'ai trouvés dans ce groupe à Saint-Albans et à Phillipsburgh sont nouveaux ; quelques-uns ont été décrits dernièrement par M. Billings qui, plus que tout autre observateur, a découvert le premier le plus grand nombre de ces fossiles et l'importance de cette faune. J'ai recueilli les espèces suivantes : Canierella calcijera, c\im\ ou six espèces d'Orthis, Maclurea malulina^ Oplideta comptanata, Ecculioin- phalus canadensis, E. intortuset E. spiralis, cinq espèces de Pleurolomaria, des Murchisonia, des Capulus, Orthoceras, plusieurs espèces, Cyrloceras, Naii- tilus , Ampidon Salteri , Batliyttrus Snffordi, des tiges de Crinoïdes et des Coraux. » Le groupe deBlack-river, comprenant le calcaire de Chazv, le Birds e/es et le Blnck-riuer timeslone proprement dit, succède au calciferous sandrock. Son épaisseur totale n'est guère que de /jo à 5o pieds, et il renferme à Highgate-Spriugs un grand nombre de fossiles. Puis viennent 80 pieds de Trenlon limestone (calcaires deTrentou) avec de nombreux fossiles; et enfin le tout est surmonté de 5o pieds de schistes d'Ufica. Je n'ai vu ces schistes d'Utica qu'à une seule localité sur la terre ferme du Vermont, à Highate-Springs; il est probable qu'elles se trouvent plus répandues dans les îles du lac Champlain. Quant au groupe de la rivière Hudson, ie n'en ai pas trouvé une seule trace sur la côle orientale du lac Champlain, on dit qu'il se trouve dans la grande île et à l'île North-Hero; dans tous les cas, je l'ai vu dans la presqu'île d'Alburgh qui sépare la rivière Richelieu de la baie du Mississquoi, au nord du lac Champlain. Les grès cfOneida, que M. Logan a colorés sur sa Carte géologique du Canada comme pénétrant dans la partie occidentale du Vermont, n'existent pas dans tout le Vermont, et probable- ment cfu'iis n'existent pas davantage dans tout le Bas-Canada. « D'après ce qui précède, je suis conduit à regarder le terrain taconique du D"^ Emmons comme l'un des terrains les plus importants de l'Amérique du Nord ; il a une puissance de quinze à vingt mille pieds et renferme dans son sein la faune primordiale de M. Barrande, 107.. { 8o8 ) » Voici un tablenu qui i-ésuniela série stratigraphique que j'ai observée daris le Vermont. PIEDS ANGLAIS. FOSSILES ET OBSERVATIONS. C£ Schistes d'Utica 3o a Calcaires de Trenton 8(1 ^. Calcaires de Black-river . /,0 T. i '-9 Foriué de schistes au sommet, puis en descen- dant on a un calcaire blanc qui devient j;ris- ■fi Grrs r.alcifère {calciferous blanchâtre. - fioo à looû Bahhjitrus Saffordi , Amphion Saheri , Came- relia calcifcra^ Orthoceras, Murchisonia, Orlha, Ci u H Maclurea, etc. l'oudingues et grès rouges à la partie supe- es g Giès de Polsdam 4oo il .')00 ' rieure, avec Conoccphalites. Deux ou trois cents pieds de dolomie au milieu ; et à la base des 1 grès rouges. Vers la partie supérieure des Lingula-jlags^ â C« Highgate-Springs, avec Lingula et Orlhis. S Vers les deux tiers de la hauteur, les schistes •< H arénacés à Trilobites et Obolus de Georgia {Olc- K Schiiles de Saint-Albans. /|00o à 5aoo } nus Thompsoiiif 0. Vermontana, 0. iïolopy^a). ce A peu près au milieu, on a de grosses lenlillcs E- \ d'un calcaire très-dur à Saint-Albans. Vers la base des ardoises et des schistes tal- queux. \ P lus bas la série du Icrraii laconique' se continue, comme le D'' Emmons l'a décrit dans ses divers Mémoires. TOPOGRAPHIK. — N Ole sur les caractères cjéomclriqiies des Ihjnes défaite ou de tliahneg; jmr M. Bketo.x (de Champ). « J'ai présenté en icS54 (i) une Note ayant pour objet de montrer, par u!i exemple bien caractérisé, que les lignes de faite et de thalweg (ou de partage et de réunion des eaux qui coulent à la surface du sol) ne sont pas des lignes de pi^ife maxiinuiu on niiniinum parnn les lignes de plus grande (i) Comptes rrndiis, t. XXXIX, p. 647- ( 8o9 ) pente, comme on l'avait dil. En sondant cette question, je snis parvenu à quelques résultats qui, sans doute, ne sont encore que partiels, mais qu'il me paraît cependant utile de faire connaître dès à présent. » Toute ligne de faîte ou de thalweg est nécessairement une ligne de plus grande pente ; je veux dire par là qu'elle coupe à angle droit toutes les sec- tions horizontales tracées à la surface du sol. » Si l'on prend sur une telle ligne deux points très-voisins m, m', et que l'on mène par ces points des plans tangents à la surface, l'intersection de ces deux plans aura, en générai, une direction fiiisant avec celle de l'élément mm' un certain angle variable d'un point à un autre. Quand cet angle est nul ou droit pour tous les points d'une ligne de plus grande pente , celle-ci est une ligne de faîte ou de thalweg, sauf certains cas d'exception que le lecteur déterminera sans peine. De là deux espèces de lignes de faîte et de thalweg. » 1° Quand l'angle que forme l'élément /«/«' avec l'intersection des plans tangentsàlasurface menés par les points m, m'estdroit, laligneconsidéréeest une ligne de courbure de la surface, sitnée tout entière dans un plan vertical. Car l'intersection des deux plans est horizontale par hypothèse. Si de plus nous considérons un troisième point m" infiniment voisin de m', et que })ar ce nouveau point m" nous menions un plan tangent à la surface, lin- fersection de ce dernier avec le pliui tangent mené en m' sera également horizontale, et ces deux intersections se trouvant dans le plan tangent mené en m', seront nécessairement parallèles entre elles. Donc toutes ces intersections formeront une surface cylindrique horizontale, et tous les éléments ??»?i', m' m", etc., de la ligne considérée seront perpendiculaires aux génératrices de cette surface cylindrique; par conséquent ils se- ront tons compris dans un même plan vertical, et les normales à la surface, menées par les points m, m', m", efc, se rencontrerosit deux à deux, étant situées dans ce plan; ce qui démontre la proposition énoncée. » Les surfaces de révolution autour d'un axe non vertical fournissent immédiatement des lignes de faîte et de thalweg de cette espèce. » 1° Quand l'angle que forme l'élément niin' avec l'intersection des plans tangents à la surface menés par les points m, m' est nul, la ligne con- sidérée est une hélice tracée sur une surface cylindrique quelconque, ou, si l'on veut, une ligne de plus grande pente dont la pente est uniforme. En elfet, rapportons la surface à detix axes horizontaux ox, oy perpendi- culaires entreeux et à un troisième axe oz vertical, et soitJ(.rj y) — s = o ( 8.0 ) l'équation de la surface. Posons, à l'ordinaire, — = ^, — = ç. La projec- tion horizontale de l'élément m/n' aura pour' équation p — ^=i,.r'et^' désignant des coordonnées courantes, et x, j les coordonnées du point m. I.e plan tangent en m aura d'autre part pour équation Z'- Z = p{.T' - x) + q[j' -7), z' étant l'ordonnée courante de ce plan et z l'ordonnée du point de con- tact m. Celte équation doit être satisfaite lorsqu'on passe du point m au point m' , ou, ce qui revient au même, que ion fait ^arier iufîninient peu X, j, z, sous la condition -— =: —Or, en différentiant l'équation ci-dessus, on obtient d'abord [x -x)dp^{f - jr)d(j = o, ou zF7= '''' dq Il faut donc que l'on ait 1 — —'llL P df ou prlp + qdq = o , c'est-à-dire /j^ + (y^ constant; d'où l'on conclut facilement que la courbe est une hélice, comme nous l'avons annoncé. En développant les différen- tielles emarquées. » Ces deux espèces de lignes de faîte et de thalweg ne sont pas les seules qu'une surface puisse nous offrir. Prenons deux points /t, n' très-voisins sur une section horizontale, et par ces points menons des plans tangents à la surface. Si l'intersection de ces deux plans est perpendiculaire à rélémenl nn\ la ligue considérée est une ligne de faite ou de thalweg de la picmiere espèce. Mais si cette intersection est horizontale, on aura une ligue de faite { 8.. ) ou de thalweg d'une troisième espèce, ayant pour équation p^t + tj'^r— ipqs=^o. MalheurtMisement je ne suis point, quanta présent, en inesnre de présen- ter des exemples saillants de cette espèce nouvelle. Je ferai seulement obser- ver qu'elle comprend toutes les lignes de plus grande pente des surfaces gauches à génératrice horizontale. i) On peut les réunir toutes trois par la considération de ï'indicntrice . La première espèce est celle où l'un des axes de l'indicatrice coïncide avec l'élément mm' de ligne de plus grande pente. La seconde espèce est celle où l'indicatrice est une hyperbole dont une asymptote a la direction de l'élé- ment/nm'. La troisième, celle où l'indicatrice étant une hyperbole a lune de ses asymptotes horizontale. n En terminant je signalerai l'existence d'une quatrième espèce, distincte des trois précédentes. Enroulons sur luie surface cylindrique à base cu-cu- laire de rayon R le plan des zo: d'une surface telle que celle qui a ponr équation z^ 1 + sin X —J^i avec la condition que les j' deviennent normaux à la surface cylindrique. On aura ainsi une enceinte circulaire de collines à croupe ondulée. Quelle sera sur cette surface la ligne de partage? « M. Carrière, auteur d'iui Mémoire » Sur le dessèchement de la Camar- gue M, présenté à la séance du i" juillet 1861, prie l'Académie de voidoir bien hâter le travail de la Commission à l'examen de laquelle son Mémoire a été soumis. (Renvoi aux Comuussaires désignés: MM. Boiissingault, Balard et Clapeyron. ) .^1. Mackixtosh adresse une semblable demande pour sa Note « Sur lui nouveau propulseur des machines marines >■. (Commissaires déjà nommés : MM. Dupin, Duperrev, Clapeyron.) I.,a séance est levée à 4 heures et demie. É. D. B. ( 8l2 ) BULLETIN' BIBLIOGISAPHIQL'E. L'Ac;;démie a reçu dans la séance du 4 novembre 1861 les ouvrages dont voici les titres : Eloge historique de M. Adrien-Marie Lecjcndre ; par M. ÉLIE DE Beaumont, Secrétaire perpétuel. Paris, 18G1; in-4°. Connaissance des Temps pour l'an i863, publiée par le Bureau des Longitudes. Paris, 1861 ; gr. in-8°. Mémoire sur l inécjalilé lunaire à longue période due à (action perturbatrice de Vénus et dépendant de l'argument i3/' — 8/"; par M. Delaunay. Selecta Fungoruni Carpologia, ea documenta et icônes potissimum exidbens quœ varia frucluum et seminum gênera in codemfungo simul aut vicissim adesse demonstrod. JuncUs studiis ediderunl Ludovicns-Renafus ÏULASNE et Caroliis Tulasne; tomus primus. Parisiis, 1861 ; gr. in-4°. Leçons de Chimie élémentaire appliquée aux arts industriels; par M. i. GiRAR- DiN. 4* édition (2* fascicule, p. /(iS-gio). Paris, 1861. De l'importance du chlorure de sodium, du sulfate de soude et du sulfate de maqnés'ie en hygiène et en thérapeutique; par M. J.-L. PlONQUET. Notices of the proceedings... Comptes rendus des séances et des travaux de r Institution rojale de la Grande-Bretagne. 1 1" partie ( 1 860-1 861). Londres, 1861; in-8". ïlie royal... Liste des membres de tinslitution royale pour 1861, et Rapport des Visiteurs pour l'année 1860. Londres, 1861 ; in-8°. Monthly... Notices mensuelles de la Société royale Astronomique de Londres; vol. XXL "" 9, «ivec l'appendice XII au catalogue de la Bibliothèque de la Société. Transactions... Transactions de [Institut philosophique de Victoria; vol. IV (année iSSq). Melbourne (Australie), 18G1; in-8". Fragmenta phjtographiœ A ustraliœ, ro/i/x/i'i Ferdinandus MuELLEli; vol. I, Melbourne (Australie) (i858-i859); in-S". Geological... Levé géologique de la province de Victoria [Australie); i4 f- format atlas avec coloriage par impression. Etablissement lithographique du cadastre de Melbourne. Abhandlnngen... Mémoires de l'Académie des Sciences.de Berlin pour l'année ibfio. Berlin, 1861; in 4"- » » Q O *êA» I "- COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉIIË DES SCIENCES. ►«►««< SÉANCE DU LUNDI 11 NOYEMBRE 1861, PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. MEMOmES ET COM.>ÏUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Seckétaire perpétuel aiinonce la perte que vient de tun> l'Académie dans la personne d'un de ses Membres, M. Isidore Geoffroy- Salxt-Hilaire, et donne lecture de la Lettre par laquelle le fils du savant naturaliste, M. Albert Geoffroy-Saint-Hilaire, fait part de ce douloureux événement. M. Isidore GeoffroySaint-IIilaire, qui appartenait à l'Académie (Section d'Anatomie et de Zoologie) depuis plus de vingt-huit ans, est décédé le lo novembre. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Amidon (les /mils verts. Relations entre ce principe immédiat, ses transformations et le développement ou ta maturation de ces fruits; par M. P.iyev. a Les faits les plus certains sont souvent méconnus ou contestés ulté- rieurement, souvent même par des hommes d'un talent véritable. C'est ainsi que la science s'encombre de difficultés qu'il est fort utile et facile parfois de faire disparaître. Je crois devoir en présenter à l'Académie un assez remarquable exemple. » En i832, dans sa P/i/i/o/o^fi'e ve(7e7fl/e (i), de Candolle, s'appuyant siu' les expériences d'un savant chimiste, disait : « On n'a pu avec la dissolu- (i) T. II, p. 584. C. R., i86i, i"' Semesire. (T. Llll, N» 20.) 10^ ( «'4 ) n tion d'iode trouver aucune trace d'amidon dans les fruits aqueux, ni » même dans les poires et les pommes, quoiqu'on l'ait avancé. » Il expose ensuite, sous les rapports des proportions de l'eau, du sucre, du tissu, de la gomme, des acides, etc., l'analyse comparée entre ces fruits avant la matu- rité ou à l'état vert et à la maturité complète. » Cependant j'ai pu reconnaître les abondantes sécrétions de granules amylacés dans les poires et les pommes avant l'époque de leur maturation et j'ai cité ce fait en i849 (0- « Depuis lors, dans un Mémoire inédit sur la maturation par MM. De- caisne et Fremy, mais dont le Traité de Chimie (jënërale, t. IV, publié en i855, par MM. Pelouze et Fremy, contient un résumé, on trouve ce pas- sage : i< Lorsqu'on voit l'amidon en très-grande quantité dans certains fruits » verts disparaître complètement au moment de la maturité, il est impos- n sible de ne pas admettre que c'est ce corps qui, en se modifiant... pro- « duit la glucose des fruits... D'autres matières neutres... doivent éprouver » la même modification... » Ces conclusions si nettement motivées étaient également admises par un habile expérimentateur, lorsque, dans un intéres- sant Mémoire, il démontrait récemment la coexistence au sucre de canne et de la glucose dans plusieurs fruits à réaction acide. Mais, chose remar- quable, en signalant lui-même l'abondance de l'amidon dans le règne végétal « qui devait faire supposer qu'il est la véritable source de la matière sucrée » dans les fruits, » l'auteur ajoutait : « Cependant on ne peut déceler sa » présence dans les fruits verts, ni par le microscope ni par l'eau iodée. » Les pommes et les poires étaient au nombre des fruits à sucs acides sur les- quels les différentes expérimentations avaient porté. » Dans les bananes seules, dont le suc était reconnu neutre, les expé- riences démontraient, comme on l'admet généralement, la sécrétion amyla- cée abondante, avant la maturité, puis rem|)lacée par le sucre dans les ba- nanes mûres. •< La présence de la substance amylacée dans les fruits à sucs acides se trouvait ainsi de nouveau contestée, et précisément dans des circonstances où ce fait eût été favorable aux conclusions de l'auteur. " Afin qu'il ne puisse plus désormais s'élever le moindre doute sur ce point, j'en présente à l'Académie une démonstration expérimentale des plus évidentes, suivant une méthode très-simple, qui permet en outre de suivre les progrès de la transformation, et non-seulement dans des espèces ou des variétés distinctes, mais encore dans les parties différentes d'un (i) Fbir le Précis de Chimie industrielle, i" édition et les éditions suivantes. (8i5) même fruit à toutes les époques de son accroissement et aux approches de sa maturation. Voici quel est le mode d'opérer : » On découpe une tranche mince parallèle au plan passant dans l'axe de chaque fruit à essayer. » Cette tranche est immédiatement plongée dans l'eau, afin d'éviter l'ac- tion de l'air sur les matières colorables et d'éliminer toutes les substances solubles épanchées à la surface de la section qui pourraient absorber l'iode. » Après avoir complété ce lavage, on substitue à l'eau pure une solution aqueuse d'iode légèrement alcoolisée, et l'on attend une ou deux heures que l'effet de teinture se prononce. » Les spécimens déposés sur le bureau provenant de fruits traités par ce moyen montrent clairement à tous les yeux que les pommes, les poires et les coings, parvenus soit au quart, soit à la moitié de leur développement, pré- sentent la coloration bleue ou violette très-intense, caractérisant l'abondante sécrétion amylacée qui remplit, sous l'épiderme, tout le tissu cellulaire du péricarpe, et se montre même entre les loges des fruits parmi les plus jeunes. » En observant sous le microscope l'amidon contenu dans une pomme arrivée à la moitié de son développement total, j'ai reconnu qu'au nombre de ces granules amylacés, il s'en trouvait beaucoup qui étaient groupés deux ou trois ensemble et montraient chacun distinctement le hile. » On voitsur deux desspécimensde poires qu'aux approches de la maturité complète les granules amylacés ont totalement disparu près du pédoncule et dans la plus grande partie de la masse du péricarpe, manifestant encore leur présence près de l'épiderme, surtout vers l'extrémité opposée au pédon- cule et autour des loges qui renterment les pépins. Je me propose de véri- fier, l'année prochaine, si ce serait là une loi générale des progrès de la ma- turation ; si dans les tissus correspondants à la surface mieux insolée du fruit, l'amidon disparaîtrait plutôt que dans les parfies du péricarpe sous les sur- laces à l'abri fie la lumière vive. >i Des observations semblables relativement aux fruits presque mûrs du coignassier dit de Portugal [Cydonia vulgaris) sont devenues plus nettes lorsqu'on a eu le soin d'éliminer préalablement par l'alcool la matière colorante jaune qui s'y rencontre en quantités notables. On faitensuite dessé- cher les tranches, puis on les imbibe d'eau complètement. Ce n'est qu'alors qu'on les plonge dans la solution aqueuse d'iode, et que l'on peut aisément remarquer les dernières traces d'amidon demeurées dans ces fruits, tou- jours incomplètement mûrs au moment d'être cueillis sous notre climat. » Dans une communication que j'ai faite en 1849 ^ l'Académie, et qui 108.. ( 8.6 ) est insérée au tome XXII île nos Mémoires, se trouve constaté expérimen- talement le fait de la production amylacée précédant le développement maximum du sucre dans les liijes et même dans les feuilles des jeunes plantes de la canne à sucre. Mais ici, du moins, l'amidon ne semble être sécrété, puis passer successivement d'un tissu dans l'autre, que pour s'en- gager définitivement à l'état de cellulose, dans la constitution de ces tissus. » En terminant, je dois faire observer cpie toutes simples et faciles que soient les expériences établissant la présence et les variations des quantités de l'amidon renfermé dans les cellules végétales, encore faut-il tenircompte, soit des matières colorées ou colorantes qui peuvent masquer la réaction, soit des substances azotées qui parfois absorbent avec énergie l'iode en se colorant en jaune orangé plus ou moins intense, soit même d'autres matières étrangères douées de la même faculté, suivant l'observation de M. Buignet. J ajouterai enfin que, pour éviter toute chance d'erreur, il faut encore se tenir en garde contre les effets d'une propriété spéciale de la substance amylacée elle-même, lorsqu'elle se rencontre en granules très-petits, fai- blement agrégée et susceptible de laisser spontanément exhaler l'iode qui lui donnait une nuance violacée. Tel est le caractère de l'amidon du cacao, méconnu par des expérimentateurs habiles, bien que sa proportion atteignît jusqu'à lo pour loo dans l'amande décortiquée. » Ce caractère particulier de l'amidon normal du cacao facilite beaucoup la constatation de la présence des matières fécidentes amylacées, ajoutées parfois dans des préparations industrielles d'origine incertaine de celte substance alimentaire : car celles-ci, dans les mêmes conditions, retieiuieut fortement, en général, la teinture bleue acquise. » RAPPORTS. GliOLOGlE. — Rripport sw un Mémoire de M. Albert G.41'duy, udilulé : Géologie de l'Atlique et des contrées voisines. (Commissaires, MM. Valenciennes, d'Ârchjac rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, M. Valenciennes et moi, de lui faire un Rap- port sur un Mémoire que lui a présenté M. Albert Gaudry dans la séance du a'3 août dernier, et intitulé : Géologie de l\tlliquc cl des contrées voisines. Ce travail est le fruit des recherches entreprises dans ce pays par l'auteur, à la suite des missions spéciales que lui avait confiées l'Académie elle-même pour explorer le gisement des fossiles de Pikermi. ( 8.7 ) » Si le nom de la Grèce ancienne réveille toujours en nous le souvenu- des plus magnifiques productions dans les lettres et les arts, s'il se rattache également à des connaissances déjà avancées sur les sciences exactes et leurs applications, si la zoologie, la botanique et un certain nombre de substances minérales ont été pour Aristote, Théophraste et quelcpies autres le sujet d'observations importantes, la géologie n'avait trouvé sur cette terre privi- légiée à tant d'égards aucun interprète digne d'elle. Les théories qu'ensei- gnaient ses philosophes sur la formation du globe n'étaient que le reflet des mythes de I Orient et delà cosmogonie des prêtres de l'Egypte. Quelques idées vraies, résultant plutôt d"niie sorte d'intuition que de l'observation directe et attentive de la nature, c'est à quoi se rétluit le bilan des connais- sances de l'antiquité sur l'histoire de notre planète. » Un coup d'œil jeté sur la carte de la Grèce, et en particulier sur celle de l'Attique et du Péloponèse, donne l'explication de cette lacune. Ces terres profondément découpées et comme déchiquetées sur leur pourtour, séparées par des golfes étroits et multipliés, tandis que leur surface offre un réseau de petites chaînes de montagnes abruptes, se coupant en divers sens, entre lesquelles s'étendent des vallées plus ou moins ouvertes, à profils paraboli- c[ues, éloignent toute idée de cette disposition symétrique et régulière dans la succession des roches qui seule a permis d'établir leur véritable chro- nologie dans l'Europe occidentale. Ce que l'on sait aujourd'hui de la na- ture de ces mêmes roches et surtout de leur arrangement justifie pleine- ment les Grecs d'avoir ignoré la constitution fondamentale d'un sol qu'ils ont couvert de tant de merveilles. La Grèce ne pouvait pas être le berceau de la géologie. » C'est à la France qu'il était réservé de suppléer au silence complet de l'antiquité à cet égard et de porter sur cette terre classique le flambeau de la science moderne. La Commission scientifique envoyée en Morée en 1 829, à la suite de nos troupes, comprenait comme géologues MM. Puillon de Boblaye et Virlet, dont le grand ouvrage, publié en i833, a posé des bases importantes et donné une multitude de documents précieux pour la consti- tution physique du Péloponèse, le nord de la Grèce et l'Attique étant restés en dehors de leur mission. Plus tard MM. Fielder, Russegger et Spratt ont décrit quelques roches et certains dépôts tertiaires formés çàet là dans les dépressions du sol. MM. Domnando, Lauderer et surtout M. Wagner de Munich ont mentionné ou décrit quelques gisements de fossiles, particulière- ment d'animaux vertébrés. )) En 18/46, M. Sauvage, ingénieur. des mines, dans ses Observations sur la (8.8) géologie d'une partie de la Grèce continentale et de file d'Eubée, a appliqué à cette région des considérations analogues à celles que MM. de Boblaye et Virlet avaient émises sur la Morée; il en a traité l'orographie au même point de vue, et, quant à la description des terrains, on voit que leur état métamorphique et la rareté des fossiles ne permetlaient guère à l'auteur, dans une excursion aussi rapide, de faire plus que de préciser les caractères pétrographiques des roches, d'indiquer quelques-unes de leurs relations stratigraphiques, et de préparer la voie à ses successeurs en montrant qu'au- cune d'elles n'était probablement plus ancienne que la période secondaire, u A son retour d'une mission scientifique en Orient, M. A. Gaudry avait déjà jeté un premier coup d'œil ^ur l'Attique, mais ce fut surtout pendant ses explorations spéciales du gisement de Pikermi, qu'il sentit la nécessité d'une étude plus approfondie de tout le pays environnant, étude qu'il a terminée l'année dernière et dont nous exposerons à l'Académie les princi- paux résultats. « L'orographie de l'Attique participe de celle du reste de la Grèce. Sa surface, qui n'a que 21 lieues de long sur 1 1 de large, est divisée par une multitude de montagnes et de collines, dont les plus élevées sont le mont Parnès qui atteint i4i3 mètres au-dessus de la mer, le Pentélique 1110, l'Hymète 1027. Cette dernière chaîne, la plus étendue, n'a que 6 lieues de long. Toutes sont fort étroites, s'élèvent brusquement au-dessus des petites plaines ou valléesqui les séparent, et, par la simplicité de leiirscontours, res- semblent à des murailles posées sur une surface presque plane. Tels sont le mont Hymète, le Lycabete, l'icarus, l'^galéus et le Karatea. I-e Pentélique offre plutôt l'aspect d'un fronton et le Parnès seul affecte les caractères d'une montagne complexe. .. La plus grande des plaines situées entre ces chaînes est celle d'Athènes, encadrée d'un côté par la mer et de l'autre par le Pentélique, le Parnès, ricarus, r^galéus, le Corydalus et l'Hymète. Au milieu s'élève la petite chaîne du Lycabete, séparant le cours du Céphise de celui de l'Uissus et por- tant la ville d'Athènes à son extrémité sud. Enfin les ruines de ses anciens temples couronnent encore les monticules de marbre des contre-forts de la montagne. .. Nous suivrons dans l'examen du travail fort étendu de M. Gaudry l'or- dre géologique qu'il a adopté, en commençant par les dépôts les plus récents. ). Terrain moderne. — L'auteur a cherché d'abord à se rendre compte du mode de formation et des caractères des dépôts qu'occasionnent les tor- ( 8.9 ) rents actuels, parla nature des roches des montagnes environnantes, la ra- pidité de leurs pentes, la faii)le étendue descours d'eau que les pluies d'orage grossissent en un instant de manière à inonder les plaines et qui restent à sec une partie de l'année. Ces alluvions sont des brèches dans les montagnes, des conglomérats dans les endroits bas où elles alternent avec des sédiments argilo-sablonneux, gris ou rougeâtres, remplis de coquilles terrestres qui vivent encore aux environs. )) Foimalion tertiaire supérieure. Dépôts torrentiels. — I^es dépôts quater- naires proprement dits semblent manquer dans ce pays, mais à quatre heures démarche au nord-est d'Athènes, dans la vallée de Pikermi que parcourt un torrent descendant du Pentélique pour se jeter dans la mer près de la baie de Marathon, les alluvions modernes dont nous venons de parler recouvrent un dépôt également d'origine torrentielle qui est le gisement ossifere dans lequel ont eu lieu des fouilles très-suivies et très-fructueuses, dont l'un de nous, M. Valenciennes^ a déjà fait connaître à l'Académie les résultats importants ( i ). » Ces dépôts se distinguent de loin par leur teinte rouge passant au jaune, au brun et au gris. Ce sont des couches marno-sableuses ou mica- cées et des conglomérats alternants. Les galets de ces derniers, tantôt d'un petit volume, tantôt fort gros au contraire, proviennent tous des roches du Pentélique. Les bancs sont friables ou bien endurcis, solides, et plus argileux vers le bas de la coupe. Leur composition est d'ailleurs très-va- riable, mais l'on ne peut douter que leur mode de formation ne soit le même que celui des alluvions torrentielles du pays. )) La couche à ossements est une sorte de marne sableuse, rouge, micacée, affleurant vers la base des escarpements et qui passe à un conglomérat, ou bien à un grès plus ou moins sableux et argileux. Les os y sont inégalement distribués; tantôt peu abondants, tantôt accumulés et formant des lentilles, plus rarement en lits réguliers. Ainsi toutes les tètes d'Antilope, une tète d'Helladotlierium, le plus grand nombre des débris de Rhinocéros et les os de Dinotherium ont été rencontrés sur un même point. A peu de distance et à 4 mètres au-dessus du lit du torrent se trouvaient réunis tous les restes de Singes et la plu part de ceux de carnassiers. Les divers endroits où des fouilles ont étéfaitesappartiennentd'ailleursau même gisement ou niveau géologique. » Déjà M. Gaudry a pu déterminer vingt-neuf espèces de mammifères, tous terrestres. Les débris d'oiseaux et de reptiles restent encore à exami- (l) Comptes rendus, t. LU, p. lagS; i86i. { 820 ) lier, et les tortues sont également terrestres. Un seul individu d'Hélix mal conservé y a été rencontré, mais sur d'autres points beaucoup de coquilles do ce genre, voisines de V Hélix iricclonnu, se trouvent dans une roche rouge semblable à celle de Pikermi. M Le plus grand nombre des mammifères énumérés appartient à des espèces nouvelles, et aucune n'ason analogue dans les faunes quaternaire et actuelle. Les espèces déjà connues, telles que VIlipparion gracile, l'une des plus fréquentes clans cette localité, le Melnirtos diiiplivrits, les Mitsludoii an- (juslidens Qt tapiroides, le Macrotheriitm, le Tlialrissictis ;o^(« résume clairement les observations de l'auteur. » Ainsi, non-seulement l'Attique n'a plus rien à envier au Péloponèse, que MM.deBoblayeetYirlet nous avaient fait connaître, mais encore elle a profité des progrès delà science depuis trente ans, progrès que M. Gaudry lui a ap- pliqués d'une manière heureuse, car, après les études qu'il vient de faire, il semble rester peu de questions générales à traiter et à résoudre. Il a pris soin d'indiquer lui-même les points qui laissent encore quelque incertitude, entre autres la détermination plus précise de l'âge de certains calcaires foncés qui représenteraient peut-être le terrain tertiaire inférieur, celui des calcaires saccharoïdes qui forment le noyau de quelques massifs de montagnes, la re- cherche des causes particulières qui ont limité les effets du métamorphisme à lest de la ligne tirée de Calamo au Pirée. Quant à une description pétro- graphique ou minéralogique plus complète des roches qu'il a recueillies, ce sera une addition utile pour laquelle il possède tous les éléments et qu'il ne peut manquer de faire partout où elle sera nécessaire. » Conclusion. — Les détails assez circonstanciés dans lesquels nous sonnnos entrés en examinant le travail de M. Gaudry, nous ont paru suffisamment G. R., 1861, î-ne Semestre. (T. UU, N» 20. J IIO ( 83o ) motivés par l'intérêt même du sujet, par les souvenirs qui se rattachent à ce petit coin de terre d'où l'intolligence humaine a rayonné d'un si vif échit que vingt siècles ne l'ont pas affaibli, enfin par le bon esprit d'observation qui a dirigé l'auteur. Aussi croyons-nous que ce géologue, qui avait déjà donné des preuves de son zèle et de ses connaissances, mérite de nouveau les encouragements de l'Académie, et que son Mémoire sur la Géologie de l'JUique et des contrées voisines est très-digne de son approbation. Nous lui en proposerions même l'insertion dans le Recueil des Savants élranijers^ si nous ne savions que l'auteur se propose d'en faire l'objet d'une publication particulière. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Rapport SUT uu Mémoire relatif à l'application de l interpolation au développement des fonctions en séries périodiques, par M. Hoi'EL, chargé du cours de mathématiques pures à la Faculté des Sciences de Bordeaux. ^Comn)issaires, MM. Biot, Bertrand, Serret rapporteur.) « Le calcul des perturbations d'une planète dues à l'action d'une autre planète exige la détermination préalable des valeurs numéricpies des coefficients d'une certaine fonction que l'on désigne habituellement sous le nom de Jonction perturbatrice. Parmi les diverses méthodes propres à at- teindre ce but, il faut surtout remarquer celle qui fournit le développe- ment algébrique de la fonction perturbatrice; les coefficients sont alors exprimés en fonction des éléments des deux orbites, et, en conséquence, on obtient immédiatement les dérivées partielles de la fonction |)erturba- trice par rapport aux éléments de l'orbile troublée, dérivées dont on a besoin pour achever le calcul des perturbations. Enfin, en procédant de cette manière, on se borne à réduire en nombres les seuls coefficients dont on a besoin, ce qui facilite notablement la recherche des inégalités qui dépendent de multiples élevés des longitudes moyennes. » Cette méthode olfre ainsi des avantages incontestables, et elle semble devoir être exclusivement employée dans tous les cas où les excentricités et les inclinaisons nuitudles des orbites sont très-petites, circonstance qui se présente dans le système des |)lanetes principales. Le dévelo])i)ement de la fonction perturbatrice devient plus pénible quand l'inclinaison des orbites est considérable; il peut cependant encore être employé, pourvu que les ( 83. ) excentricités restent tres-petiles. Mais dans le cas des comètes périodiques ou de quelques-unes des petiles planètes situées entre Mars et Jupiter, on ne saurait baser le calcul des perturbations sur le développement analy- tique dont il s'agit. » Dans ces cas spéciaux du problème des perturbations, il faut recourir aux méthodes d'interpf)hition par lesquelles 0!i calcule les développements des fonctions périodiques au moyen des valeurs j)articulières de ces fonctions. » La plus simple de ces méthodes d'interpolation est sans contredit celle qui repose sur la division de la circonférence en parties égales; mais cette méthode présente dans la pratique deux graves inconvénients. D'abord elle n'offre que des moyens de contrôle peu satisfaisants pour la vérification des résultats obtenus, et en second lieu, si le nombre de parties égales dans lesquelles la circonférence a été divisée est reconnu insuffisant pour obtenir l'approximation dont on a besoin, l'astronome n'a guère d'autre ressource que de recommencer les opérations en recourant à un nouveau mode de division. » Aussi notre savant confrère M. Le Verrier a-t-il suivi une marche dif- férente dans le Mémoire où il a fait connaître la grande inégalité du moyen mouvement de Pallas, due à l'action de Jupiter. Dans l'interpolation qu'il a eu à exécuter à cette occasion, M. Le Verrier a employé les valeurs parti- culières de la fonction inconnue qui répondent à une suite de \aleurs équi- distantes de la variable indépendante et dont la différence n'est pas un divi- seur exact de la circonférence. Cette méthode, que notre confrère a reproduite dans le tome V^ des Annales de l'Obsemnloire de Paris, p. 384> offre de précieux avantages, mais elle exige des calculs assez laborieux. » Dans le Mémoire soumis à notre examen, M. Hoûel s'est proposé de modifier la méthode d'interpolation dont M. Le Verrier a fait usage, de manière à en rendre l'emploi plus facile. La question à résoudre consiste dans le calcul des valeurs d'un certain nombre 2n-\- i d'inconnues qui doivent satisfaire à un pareil nombre d'équations du premier degré. M. Le Verrier procède par éliminations successives et arrive à des équations qui ne renferment plus qu'une seule inconnue dont elles font connaître la valeur; remontant ensuite aux équations précédemment formées, il obtient de proche en proche les valeins de toutes les autres inconnues. Cette marche offre l'inconvénient de faire dépendre les coefficients inconnus les uns des autres, et d'exiger souvent le calcul de plusieurs de ceux que l'on n'a pas intérêt à connaître. La simplification apportée par M. Hoùel con- J lO.. ( 832 ) siste dans la résolution algébrique des équations dont nous parlons; les con- sidérations qu'il emploie sont élégantes et prouvent une connaissance ap- profondie de la lliéorie des déterminants; les formules obtenues sont aussi simples qu'il soit possible de l'espérer dans une telle question; leur applica- tion au calcul de l'inégalité de Pallas doinie des résultats qui s'accordent avec ceux de M. Le Verrier. » En résumé, nous pensons que les formules obtenues par RI. Hoûel offrent une preuve nouvelle des soins éclairés qu'il apporte à choisir et à perfectionner les méthodes de calcul. L'Académie ne saurait trop encoura- ger les efforts dirigés dans cette voie aussi utile que laborieuse, et nous lui proposons en conséquence d'accorder son approbation au Mémoire de M. Hoiiel. Nous demanderions même l'insertion de ce Mémoire dans le Recueil des Savants étrangers, si nous ne savions qu'il est destiné à paraître prochainement dans les Annales de l'Observatoire Impérial de Paris. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — De [importance comparée des agents de la production végétale; par M. Georges Ville. (Commissaires précédemment nommés: MM. Brongniart, Payen, Peligot.) Des composés jtliospliort-s utiles pour la végélatinn et des composés phosphores qui ne le sont pas. « En l'absence de l'acide phospliorique, la végétation est impuissante à se manifester. Un sol pourvu de matières azotées, pourvu en même temps de potasse, de chaux et de magnésie, est impropre à la culture du froment si un phosphate ne fait point partie du mélange. Les graines germent, mais dés l'origine la végétation accuse un état de souffrance qui va toujours en empirant. Tous les pieds de blé finissent par succomber les uns a|)rès les autres. A la fin du premier mois, toute végétation a cessé. L'addition de I centigramme de phosphate de chaux suffit pour changer le cours des phénomènes et le caractère de leur manifestation. Sous l'influence de cette addition si minime de phosphate, la végétation devient possible. Elle est chétive, les plantes acquièrent un faible développement; mais enfin elles vivent et parcourent jusqu'à la fructification toutes les phases de leur déve- loppement. Porte-t-oii la dose de phosphate de chaux à 9, grammes, le sol acquiert immédiatement un degré de fertilité remarquable. Le froment y prospère à souhait. ( 833 ) » Au lieu de recourir au froment, sème-t-on dans le sol précédent dé- pourvu de phosphate, une Jéguminense et plus particulièrement des pois, les choses se passent autrement que tout à l'heure. La végétation est des plus tristes, mais elle persiste et se soutient. Chaque pied de pois produit une ou deux petites graines. » Sème-t-on ces graines d'une première génération dans un sol privé une fois encore de phosphate, les plantes ne meurent point, mais c'est à peine si la récolte atteint le poids de la semence. Il se produit alors quelque chose d'analogue à ce qui était advenu dans la culture du froment avec le se- cours de I centigramme de phosphate de chaux. » Les légumineuses semblent se distinguer au premier abord du froment; mais en réalité cette distinction n'est qu'apparente, car dans les deux cas le phénomène se manifeste de la même manière, lorsque la réserve de phos- phate propre aux semences de pois est épuisée par une première culture dans un sol dépourvu de ces sels. » J'ai reproduit au moyen de la photographie cette curieuse succession de cultures. Je vais compléter ce premier renseignement par l'énoncé du poids des récoltes: CILTURE DE 11 GRAINS DE BLÉ, DANS UN SOL DE SABLE CALCINÉ POURVU DE O"-', IIO d'aZOTE A l'ÉTAT DE NITBE, POURVU EN MÊME TEMPS d'uN SILWATE TRIPLE DE POTASSE, DE CHAUX ET DE MAGNÉSIE. t Avec addition de 2 grammes Avec addition de i centigramme Sans phosphate de phosphate de chaux. de phosphate de chaux. de chaux. Paille et racines. lô^^SS ) „ Paille et racines. 55'',85 | _ „,. Paille et racines. o^^So 1 ^„ 187 grains 4^''>27 ) i grain oS'',oi ) Grains o5'',oo | CULTURE DE 10 POIS R.UIEUX DANS LA TERRE DES LANDES, AMENDÉE DE LA MÊME MANIÈRE. Semence provenant Même semence i^'^Z'i, de la 1" récolte = i"'^,75, contenant acide phosphorique o^^oaj. contenantVYiQ^ , 0^'',o09. 1. 2. 3. Additionné de 2 grammes Sans phosphate Sans phosphate de phosphate de chaux. de chaux. de chaux. Paille et racines. aS^'.So I „ _„ Paille et racines. Q^',2^ 1 Paille et racines, n^'.n^ , \ St*'' 55 \ 10^'',2Q > 2^'' ()0 grains i4^'',o5 ) ' lo grains 26'',o5 ) ' '' Grains o5'',oo ' » Je n'insisterai pas davantage aujourd'hui sur les effets que de très- minimes quantités de phosphate de chaux exercent sur le cours de la végé- tation; ce que j'ai voulu établir dans toute sa généralité, c'est qu'en l'ab- sence du phosphore la végétation est impossible, et que s'il se produit des dérogations à cette loi, ces dérogations ne sont qu'apparentes et provien- ( 83/, ) lient d'une réserve de phosphate dans la graine, suffisante pour assurer une première et chétive récolte. «1 La nécessité absohie de la présence du |ihosphore dans le sol étant démontrée^ je me demanderai sous quels états le phosphore se fixe dans les végétaux. En est-il plusieurs sous lesquels il puisse concourir à leur formation avec un égal avantage? o Le phosphore forme avec l'oxygène quatre combinaisons parmi les- quelles on compte un oxyde et trois acides : PhO=, PhO\ PhO, Ph^O. » Parmi ces acides, l'acide phosphorique est le seul dont les bons effets sur la végétation soient connus et consacrés. L'acide phosphoreux et l'acide hypophosphoreux forment avec la chaux des sels neutres. Ces sels sont plus solubles dans l'eau que les phosphates. Un sol amendé par eux offre donc à la végétation un gisement d(; phosphore sous une forme voisine de l'acide phosphorique et accessible aux moyens d'absorption dont les végétaux sont pourvus. Qu'advient-il d'un semis de froment dans un sol pourvu de phosphore sous ces deux formes nouvelles et inusitées? Il se produit exacte* ment ce que nous avons constaté dans les sols d'où les phosphates étaient volontairement bannis : les graines germent, mais la végétation revêt un caractère de langueur et de désolation, qui se terminent par la mort de toutes les plantes. » Le phosphore à l'état d'acide phosphoreux et d'acide hypophosphoreux est donc impropre au maintien de la vie végétale; il ne peut entrer dans le courant des combinaisons dont la formation des végétaux est le dernier résultat. Je rapporterai un exemple de ces sortes de cultures. CULTURE DE 22 GRjMNS DE III.É DANS U.N SOL DE SABLE CALCINÉ, POURVU DE O^', IIO d'aZOTE A L'ÉTAT DE NITRK, ET POURVU EN MÊME TEMPS DUN SILICATE TRIPLE DE POT.\SSE, DE CDAUX ET DE MAGNÉSIE. Avec addition Avec addition Avec addition d'hypophospliite de chaux. de phosphite de chaux. do phosphate de chaux. Paille et racines. i8%4° j jr / Paille et racines. Ss^/Jo I . Paille et racines. i6f,72 ) Orains o^^oo j ' '^° 1 3 grains o^',22] ' '' 187 grains 4e'-,27 } ^° '^'' » Parmi les trois acides du phosphore, l'acide phosphorique possède seul la faculté de concourir à la formation et au développement des végétaux. L'acide phosphoreux a manifesté, il est vrai, une faible action, mais je dois ( 835 ] ;ijouter que le phosphife qui a servi à mes recherclies n'était pas exempt de phosphate. L'acide phosphorique est actif, l'acide phosphoreux et l'acifle hypophosphoreux ne le sont pas. On pourrait se livrer à bien des conjec- tures pour expliquer les curieuses diltérences que je viens de signaler dans les propriétés de corps si voisins. An lieu d'entrer dans cette voie, je crois préférable de m'enquérir si les effets que je viens de faire connaître doivent prendre rang dans la science à titre de faits isolés, sans connexité avec nos connaissances antérieures, ou si l'inactivité de l'acide phosphoreux doit de- venir poumons le premier indice d'un ordre de faits encore inobservés. » Parmi les corps auxquels je pouvais recourir avec le plus d'avantage pour lever mes doutes à cet égard, mon choix ne pouvait être longtemps douteux; l'azote possède trop de propriétés communes avec le phosphore et il joue un rôle trop considérable dans l'économie végétale pour que je ne dusse pas recourir à lui. )) Ayant précisément constaté que les phosphates favorisent la végétation, et que parmi les formes si diverses sous lesquelles l'azote peut se fixer lui- même dans les végétaux, aucune n'est aussi efficace que les|nitrates, j'ai été naturellement conduit à rechercher si l'inactivité des phosphites ne s'éten- drait pas aux produits correspondants de l'azote, je veux dire aux azotites. » Qu'advient-il en effet lorsque, sans diminuer la proportion d'azote, qp substitue le nitrite au nitrate de potasse? » Dans ces conditions nouvelles, la végétation change complètement d'aspect et de caractère. Au début de l'expérience surtout la différence est considérable. Plus tard elle est moins saillante, sans cesser pourtant d'être fortement accusée. J'ai l'honneur de placer sous les yeux de l'Aca- démie la photographie de plusieurs séries de cultures au nitrate et au nitrite de potasse prises à quinze jours d'intervalle, depuis la germination jusqu'à l'entière maturation de la graine, grâce auxquelles on peut suivre en quel- que sorte pas à pas le cours de ces curieux phénomènes. » Quelques chiffres vont me permettre de traduire sous une autre forme les différences que j'annonce : CULTURE DE 22 GRAINS DE FKOMEIVT DANS UN SOL DE SABLE CALCINÉ POURVU DE PHOSPHATE DE CHAUX, DE PHOSPHATE DE MAGNÉSIE ET DE SILICATE DE POTASSE FRITTES ENSEMBLE. Avec cS'',i 10 d'azote à l'état Avec oS'',i lo d'azote à l'état de nitrate de potasse. de nitrite de potasse. Récolte sèche. Paille et racines. . . i65'',55 ) „ Paille et racines. . . B^^qt i „ o ■ f„ \ ao"',82 , . '-'M 8s^o4 iD^ grauiS 4* i27 J 74 S'"" "S i''%07 ^ ( 836 ) l4 URAINS DE SARRASIN CCLTIVÉS DANS LES MÊMES CONDITIONS. Au nitrate. Au nitritc. Paille et racines. . . S^^SS ) _. . Paille et racines. . . Ss^^jôc I (.^ ^, i3ti grains S^'.iS i ' ''''^ 80 grains. i^',-;^ \ '^ 12 GRAINES DE COLZA CULTIVÉES DANS LES UÉHES CONDITIONS (l). Au nitrate. Au nitrite. Feuilles et racines 5«',oo Feuilles et racines. a'', 00 » Ne pouvant discuter en ce moment la signification des résultats rap- portés dans cette Note sous le rapport théorique, je me résumerai à titre de conclusions de faits dans les deux propositions suivantes : » 1" Dans un sol pourvu de potasse, de chaux et de magnésie, l'ab- sence des phosphates rend la végétation absolument impossible, » 2° A égalité d'azote, le nitrate de potasse produit plus de récolte que le nitrite. » GÉOLOGIE. — Du terrain jurassique de la Provence. — 5a division en étages. — Son indépendance des calcaires dolomitiques associés au gjpse ; par M. Hébert. (Extrait par l'auteur.) , (Renvoi à l'examen de la Section de Minéralogie et de Géologie.) >' La plupart des auteurs qui ont traité du terrain jurassique de la Pro- vence l'ont considéré comme formant un tout presque indivisible, ou ont donné des divisions tout à fait contradictoires. « De plus on signalait dans cette série jurassique des altérations et des transformations par suite desquelles des assises de gypses et de cal- caires dolomitiques appelés cflr^«e(//es étaient intercalées à toutes les hau- teurs. » Jusque dans ces derniers temps il en était de même dans les Alpes. Mais la base du lias ayant été depuis quelques années l'objet d'études spéciales, on a reconnu qu'elle était caractérisée sur de vastes étendues en Europe, par des fossiles particuliers, notamment par V Avicula contorta Portl. M. Alph. Favre a prouvé qu'en Savoie les gypses et cargneules étaient sur ^i) Durée de l'expérience, 4© jours.,. ( 837 ) beaucoup de points immédiatement inférieurs aux couches à Avicula con- torln, et la Société Géolod[iqne, dans sa session extraordinaire de septembre, a constaté ce même fait sur un assez grand nombre d'autres points, pour qu'aujourd'hui on puisse considérer comme démontré que dans les Alpes de la Savoie les gypses et les cargneules sont toujours au-dessous de la base du lias et qu'ils constituent la partie supérieure du trias. » En élait-il autrement en Provence? C'est ce dont j'ai voulu m'assurer. » On a signalé les environs de Digne connue donnant les plus belles cou- pes du terrain jurassique et montrant d'une manière évidente l'intercalation des gypses. Voici ce que j'y ai vu : » 1° Le gypse est principalement associé à des argiles d'un rouge vif, l'épaisseur de ce système est environ de 3o mètres. » 2° Il est toujours recouvert par une série de calcaires dolomitiqucs compactes ou terreux, dont la puissance est de 70 mètres. » 3° Partout où l'on étudie cet ensemble, on voit immédiatement au- dessus les couches à Avicula contorta et le Bone bed, qui constituent la base du massif des calcaires jurassiques. » 4" A. go mètres plus haut environ dans la série, j'ai constaté rhorizf)n deV Ammonites anrjulalusSch]., partie supérieure de Vinjra-tias. » 5° Puis viennent les calcaires à Gryphées arquées, et à ammonites Bucklandi, surmontés par d'autres calcaires et marnes avec Mactromya lia- siiia, Ag. L'épaisseur totale de cette série est d'environ 70 mètres, celle de Viitfrn-lias est de 100 mètres. Total pour le lias inférieur, 170 mètres. » 6° Le lias moyen présente un développement plus considérable encore, sa puissance est de 3oo mètres au moins. La Gijpliea cymbiwn n'y est pas rare. La partie inférieure est sur 60 mètres de hauteur une véritable brèche, très-grossière à la base; des calcaires marneux avec Avicula cjrnipes, épais de 80 ou 90 mètres, viennent au-dessus; puis des calcaires compactes avec silex noirs, Go mètres; enfin, des schistes gris à Ammonites manjaritatus, passant à leur partie supérieure à des grès calcaires, 100 mètres. » 7° Ces couches sont recouvertes par les schistes noirs à Ammonites radians, serpentinus, etc., qui appartiennent au lias supérieur; leur épaisseur est de 200 mètres. Les schistes alternent ensuite avec des calcaires marneux à Ammonites discoïdes, complanatus, etc., d'une puissance égale, 200 mètres. La partie supérieure est formée de marnes calcaires grises, schisteuses avec Posidonies et Ammonites Levesquei, A. variabilis, A. insignis, près de 100 mètres. C. R., 1S61, a"»» Semestre. (T. LUI, N" 90.) ' ' ' ( 838 ) « 8" Enfin on arrive, en continuant à monter la série, à des calcaires marneux épais de 60 à 70 mètres, et renfermant un grand nombre de pe- tites Ammonites ferrugineuses, A. Humphricsinnus, Blagdeni, Biomjniarti, cydoides, pyqmœiis^ caractéristiques de l'oolile inférieure du nord de la France. Dans la même couche, j'ai trouvé en grande quantité trois espèces qui ne sont généralement pas signalées à ce niveau : /hnmonilcs Cal^^'fjso, lieteropliyllus et tatricus. Les deux premières étaient considérées comme appartenant exclusivement au lias supérieur, la troisième à i'oxfnrd-clay. .) Tels sont les termes parfaitement définis et distincts de la série juras- sique autour de Digne. Malgré leur puissance incomparablement plus grande, ils se suivent, jusque dans leurs détails, exactement dans le même ordre que dans le Nord. Toutes les observations faites aux environs de Digne conduisent au même résultat; toujours les gypses et cargneules au-dessous de la base de linfra-lias, et le même ordre dans la série. Ici donc, comme dans la Savoie, les gypses font partie du trias et ne sont point intercalés dans la série jurassique. » En outre, cette série jurassique, loin de représenter un tout confus, ou des associations anormales, se prête admirablement au cadre établi pour le nord de l'Europe, et montre que le bassin méditerranéen a vu se succéder les mêmes faunes que celui du Nord. » Cette conclusion, établie pour le lias par ce qui précède, est vraie en effet pour tout le reste de la série jurassique. A 4 lieues au sud de Digne, à Norante, en montant le ravin qui conduit à Chaudon, on arrive, après avoir traversé toute la série basique, aux calcaires à ammonites Hum- phriesianus^ qui représentent l'oolite inférieure au moins en partie; ceux-ci passent sous des marnes et calcaires marneux avec Ammonites arbustigerm, partie inférieure de la grande oolite, qui sont innnédiatement recouverts par Toxford-clay. » Ce dernier étage présente, là comme dans toutes ces régions, deux grandes divisions bien évidentes : 1 '' les marnes qui correspondent en grande partie à celles du Nord, à l'oxford-clay moyen {Ammonites cordatus, ardtien- nensis, etc.); 2° les calcaires qui couronnent les sommités, où abonde, par places, VA. plicatilis, et qui appartiennent à l'oxford-clay supérieur. » Ici ces calcaires oxfordiens terminent la série jurassique; ils sont immé- diatement recouverts au col de la montagne qui sépare Chaudon de Harréme par les calcaires néocomiens; le reste de la série manque, et c'est à tort qu'on a voulu voir, dans les assises supérieures, du coral-rag. Ce dernier étage existe un peu plus au sud dans les montagnes qui dominent Escra- ( 839) gnôles (Var), où M. Se. Gras l'a récemment découvert. Il y présente les mêmes caractères que dans le Nord, des calcaires blancs avec Terehraluln insignis, Cidarisjlorujemma Phill. {C. Blumetibnchii), etc. » Ces calcaires coralliens plongent sous des calcaires compactes, à cas- sure conchoïdale, sans fossiles, analogues aux calcaires kimméridiens ou portlandiens qui viennent passer à Escragnoles même sous les calcaires néocomiens. » D'après ce qui précède, on voit que le lias est au complet dans le nord de la Provence, et que le reste de la série jurassique, quoique moins déve- loppé dans certaines de ses parties que dans le Nord, y présente cependant les mêmes groupes naturels. Ces groupes sont si bien accusés, qu'on peut même affirmer quelles sont les lacunes que présente la série. C'est ainsi qu'il n'y a aucun doute que la grande oolite n'est représentée que par sa base, et .qu'il est probable que la partie supérieure de l'oolite inférieure aussi bien que la partie supérieure de l'oxford-clay sont incomplètes. )> C'est l'inverse dans le sud. Les environs de Solliès-Pont près Toulon donnent de très-belles coupes du terrain jurassique, et on peut aisément y constater que des quatre groupes du lias, les deux inférieurs, 1 infta-lias et le calcaire à Gryphées arquées, manquent. Le lias moyen a Gryphœa cymbium et Pecten œquivalvis repose immédiatement sur les calcaires do- lomitiques associés au gypse du trias, et il est, ainsi que le lias supérieur, beaucoup moins développé qu'à Digne. En revanche, l'oolite inférieure et la grande oolite y présentent une succession d'assises bien plus complètes et plus puissantes. Les horizons y sont plus multipliés, on peut les résumer ainsi : » Oolite inférieure. — i° Assise inférieure, calcaire marneux avec Lima heteromorpha, Desl., Amm. Hwnpliriesinniis, etc.; 2° assise supérieure, cal- caires peu fossilifères. » Grande oolite. — 1° Calcaires marneux à Ammoniles arbusticjerus ; 2° calcaires compactes très-puissants, les mêmes qui forment l'escarpement qui domine la ville de Grasse au nord, et où le caractère oolitique est souvent très-prononcé; 3° calcaires alternant avec des lits de marnes à O. roslatn, etc., très-développés à Grasse. On reconnaîtra là les trois divi- sions principales de la grande oolite du Nord. Quant aux caractères miné- ralogiques, les différences sont à peine sensibles. " La grande oolite est recouverte à .Solliès par l'oxford-clay intérieur bien caractérisé par ses fossiles, notamment par le Pholadoinya catiiiata. lit.. (84o ) •> Tels sont les faits principaux qui montrent que le terrain jurassique du midi de la France, complètement indépendant des gypses et des car- gneules, présente exactement les mêmes divisions naturelles que dans le Nord. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CIIIKURGIE. — Application de F ostéoplastie à la restauration du nez : transplantation du périoste frontal; par M. Oi.i.i¥.r. (Extrait.) (Commissaires, MM. Flourens, Milne Edwards, Velpeau, Cloquet, Jobert, Bernard, Longet.) « Les nez refaits avec la peau du front ou des joues, quand ils ne sont pas soutenus par les restes suffisants de l'ancien squelette, sont condamnés à se rétracter, à diminuer de plus en plus et à devenir presque aussi repous- sants à l'œil que la dilformité qu'on voulait réparer. Il leur manque une charpente solide, et cette charpente ne peut leur être fournie par les procé- dés de l'autoplastie cutanée. Ayant eu récemment à refaire un nez, nous avons combiné l'ostéoplastie périostiqne avec l'ostéoplastie osseuse, et notre entreprise a été couronnée de succès. » Il s'agit d'un jeune homme de dix-sept ans, scrofuleux, ayant perdu par suite de syphilis congénitale la prescpic totalité de la charpente du nez : le vomer, le cartilage de la cloison, les cornets, une partie des os propres, le gauche surtout. Les parties molles labourées en tous sens par des cicatrices, suite d'ulcérations anciennes, étaient affaissées et disparaissaient en grande partie dansuneexcavation qui remplaçait la saillie normale du nez. La sous- cloison et les narines étaient heureusement conservées ; mais ces dernières se trouvaient rétrécies et, au lieu d'être horizontales, elles regardaient en haut. » Pour réparer cette difformité, nous avons d'abord songé à relever ce qui était enfoncé ; mais comme la peau était rétractée sur elle-même par des cicatrices dures et inextensibles et par conséquent insuffisantes pour re- former la saillie du nez, nous avons emprunté ce qui nous était nécessaire au front et aux joues. Quant à la charpente qui devait le soutenir, elle nous a été fournie par un lambeau osseux comprenant ce qui restait de l'os propre du nez à droite et une portion de l'apophyse montante du maxil- laire supéiieur du même côté. Nous avons d'autre part disséqué la portion frontale du lambeau cutané jusqu'au périoste inclusivement, c'est-à-dire ( 84i ) en comprenant celte membrane dans le lambeau, afin que dn tissu osseux se développât plus tard en ce point et renforçât la charpente du nouvel organe. » La peau qui nous a servi à le modeler formait un lambeau triangu- laire unique, ayant son sommet au milieu du front et sa base au niveau de l'attache des narines. Ce lambeau a été abaissé sans renversement, ni tor- sion. Sa portion médiane a été repliée sur elle-même dans le sens vertical pour former le dos du nez. Sa base adhérente était nourrie par trois points; au milieu par la sous-cloison qui avait été conservée et de chaque côté par un large pédicule formé en partie par les ailes de l'ancien nez. I^e lambeau osseux, dont nous avons parlé a été détaché ; mais son extrémité inférieure ou sa base est restée adhérente au reste du squelette par le périoste en de- hors, et par le périoste doublé de la muqueuse nasale en dedans. Nous l'avons infléchi en bas et en avant de manière qu'il formât la pointe du nez. Il a été ensuite fixé dans le sillon vertical formé par l'adossement des parties latérales du lambeau cutané. Ces connexions ont parfaitement sulfi à sa nutrition. 11 s'est greffé dans sa nouvelle situation. Nous aurions voulu en faire autant de l'autre côté, de manière à avoir deux arcs-boutants se fournissant un mutuel appui, mais la destruction plus avancée de l'os pro- pre du nez à gauche ne nous l'a pas permis. Quant au périoste qui doublait la portion du lambeau emprunté au front, il ne s'est pas ossifié immédiate- ment, mais deux mois et demi après l'opération il se durcissait de plus eu plus et offrait déjà une résistance qui ne pouvait être produite que par un plan ostéo-fibreux. A cette époque, le lambeau osseux constituait une charpente solide; il ne cédait pas à la pression. Vers la quatrième semaine, il avait subi un léger affliissement, mais il s'était depuis lors solidement greffé sur la portion correspondante du maxillaire et par cela même opposé à toute nouvelle déformation. Le nez dépasse de i4 millimètres son point d'attache à la lèvre supérieure; les narines sont devenues horizontales; elles sont largement ouvertes et, au lieu d'une excavation de la région nasale, on a une saillie dont les photographies que nous avons l'honneur de présenter permettront d'apprécier exactement les proportions. « M. BoxxAFONT, qui a présenté au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie son « Traité des maladies de l'oreille », adresse, pour se con- former à une des conditions imposées aux concurrents, une indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. Il prie en même temps l'Aca- démie de vouloir bien admettre comme appendice à cet ouvrage le Mémoire ( 84^ ; qu'il lui a lu dans la précédente séance, sur un appareij de son invention poin- injections gazeuses dans l'oreille moyenne. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. MoxTEi. soumet au jugement de l'Académie une Note ayant pour titre : « Système régulateur de la marche des trains de chemins de fer, des- tiné à empêcher les déraillements >>. Cette Note, qui est accompagnée d'une figure, est renvoyée à lexamen d'une Commission composée de MM. Morin, Delaunay et Clapeyron. M. Lehu adresse au concours pour le prix du legs Bréant un Mémoire M sur le choiera épidémique, sur !a nature et le siège de cette maladie et sur son traitement ». (Renvoi à l'examen de la .Section de Médecine et de Chirurgie constituée en Commission spéciale.) CORRESPONDAIVCE. CHIMIE ORGAiSlQUl!:. — Acide prussicjue et tnétamorphosr pmat yanique ; par M. E. Millo.n. « Lorsqu'on prépare l'acide prussique dilué, il est facile de le concen- trer et même de le rendre tout à fait anhydre. On emploie d'abord des dis- tillations fractionnées; l'acide est introduit dans un alambic dont le ser- pentin est refroidi par un courant d'eau. L'eau prise à la température ordinaire, des sources ou des réservoirs (de 1 1° à 19" sur les côtes algériennes), est assez froide pour condenser tout l'acide; il suffit qu'elle circule rapidement autour du serpentin. On distille ainsi le tiers environ du volume de l'acide prussique dilué; ce premier tiers de la masse est redis- tillé comme la masse elle-même et fractionné encore une fois par tiers. » Pour plus de précision, on peut faire plonger un thermomètre dans la liqueur prussique que contient l'alambic, et arrêter la distillation lorsque le point d'ébullition qui s'établit vers ZjS" ou 5o° s'est élevé peu a peu jus- qu'à 100". On le maintient durant quelques ininiiles à cette dernière tem- pérature, et tout l'acide se trouve expulsé. » Après deux ou trois distillations successives et Iractionnèes, l'acide déjà tres-concentré est repris et redistillé une dernière fois; mais alors on en ( 843 ) dirige les vapeurs à travers deux flacons tabulés, unis entre eux comme dans l'appareil de Woolf et remplis de chlorure de calcium sec. Au deuxième flacon est adapté un tube qui se rend dans un récipient fortement refroidi par un mélange de glace et de sel marin. Le poids du chlorure de calcium employé doit être au moins triple du poids de l'acide rectifié et concentré. » Dans cette dernière opération, on arrête la distillation lorsqu'un ther- momètre, plongé dans l'acide, indique une température de 70° à 80". Le résidu de la cornue est un acide faible susceptible d'être employé avec les acides des premières distillations. Quant aux vapeurs d'acide dirigées à travers l'appareil de Woolf, elles liquéfient le chlorure de calcium contenu dans le premier flacon, humectent légèrement le chlorure dans le second flacon et vont se condenser à l'extrémité de l'appareil dans le récipient refroidi. L'acide prussique est alors parfaitement anhydre; pour constater cet état, on en introduit 5 ou 6 grammes dans un petit flacon où l'on a fait tomber du sulfate de cuivre bien desséché. Si l'acide prussique n'était pas anhydre, le sel de cuivre se colorerait par l'agitation et prendrait une teinte bleuâtre. Par un contact prolongé, le sel de cuivre change encore d'aspect avec l'acide prussique le mieux déshydraté; mais alors la coloration est verte. » L'opération qui vient d'être décrite est si simple, qu'avec l'outillage ordinaire du laboratoire ou obtient sans peine un ou plusieurs litres d'acide prussique anhydre : on peut dire que sa préparation n'offre pas plus de difficultés que celle de l'éther pur ou de l'alcool absolu. Une fois obtenue, cette source abondante d'acide irréprochablement pur a simplifié toutes mes recherches. >' Je signalerai d'abord dans cet acide une affinité générale qui lui fait contracter les combinaisons les plus diverses; ainsi l'acide hydrochlorique gazeux forme avec l'acide prussique anhydre un composé cristallin; le bi- chlorure d'étain est dans le même cas, et cette dernière combinaison est soluble dans un excès d'acide prussique. Il serait facile de donner de l'ex- tension à ces faits. Il est certain que la tendance de la molécule prussique à l'annexion devra surtout s'exercer à l'égard d'autres molécides organi- ques. Je mécontenterai de faire remarquer que dans les casque j'ai observés, le groupement cyanhydrique n'est stable qu'autant que l'eau est exclue de la réaction. Dès que l'humidité intervient, la combinaison se détruit et les éléments de l'acide prussique donnent naissance au formiate d'ammoniaque. C'est là un changement moléculaire avec lecpiel on est familiarisé depuis longtemps. ( 844) » Il me reste à donner des renseignements précis au sujet d'une autre transformation de lacide prussique, dans laquelle apparaissent des ma- tières noires, encore imparfaitement connues, sous le nom de composés pa- racyamn'és. » Cette transformation, dans laquelle on voit l'acide prussique se chan- ger entièrement en un corps noir et solide, se fait sans dédoublement appa- rent et sans absorption des éléments de l'air. Lorsqu'elle s'est effectuée dans un tube de verre scellé à la lampe, on trouve, au bout de cjuelques joui s, que l'oxygène de l'air contenu dans le tube de verre a été absorbé; mais si le tube de verre, avant d'être scellé, a été rempli avec soin d'acide prus- sique, les produits paracyanurés se forment également bien. Lorsque l'acide prussique a été mélangé de deux fois son volume d'eau, le mélange se con- vertit tout entier en une masse noire et solide, et l'addition d'eau ne change rien à la marche du phénomène. Ces produits si fortement hydratés ont la même couleur et la même dureté que les produits paracyanurés anhydres. Avec 4 volumes d'eau pour i volume d'acide prussique, les produits paracyanurés se montrent un peu plus tard, et leur solidification est plus lente et moins complète; ils restent imprégnés de liquide. Avec des propor- tions d'eau plus fortes, la stabilité du groupement cyanhydrique devient évidente; l'apparition et la formation des composés paracyanurés est retar- dée de plusieurs jours et même de plusieurs semaines. Enfin, à un état de dilution extrême, lorsque l'eau ne contient plus qu'un centième de son poids d'acide prussique, celui-ci se conserve sans modification aucune. » Il serait peut-être possible d'indiquer, plus rigoureusement que je ne l'ai fait, l'échelle des effets qu'il faut attribuer à l'eau dans son mélange avec l'acide prussique pur; cependant on y rencontrerait quelques difficultés; d'abord la température ambiante prend part au phénomène, et plus l'air est chaud, plus la transformation est rapide. Mais ce qui rend cette appré- ciation assez délicate, c'est la perturbation exercée sur la métamorphose paracyanique, par la présence de la moindre quantité de matière étran- gère. » On a signalé depuis longtemps l'influence conservatrice d'une petite quantité d'acide étranger, ajouté à l'acide prussique; ce fait est exact, en ce qui concerne la métamorphose paracyanique. Il suffit d'une parcelle infini- tésimale d'acide minéral ou organique pour l'enrayer. Les substances dis- posées à s'acidifier an contact de l'air exercent une action analogue à celle des acides : une goutte d'alcool prévient la coloration de l'acide cyaidiydri- que très-concentré, et un petit fragment de phosphore blanc maintient ( 845 ) l'état fluide et limpide d'un acide prussique anhydre doiit tous les chimistes connaissent l'extrême aitérabihlé. » L'influence de la dilution et celle d'une petite quantité de matière acide ou acidifiable me rendaient bien compte des circonstances dans les- quelles la molécule cyanhydrique se conservait intacte. Mais j'avais constaté, d'autre part, des circonstances dans lesquelles la métamorpliose se déclarait et se développait avec une rapidité particulière. Il y avait là une action pré- cisément inverse de la précédente, et qui excitait la conversion très-prompte de la molécule cyanhydricpie en produit paracyamu'é. » J'ai fini par découvrir que ce dernier phénomène était subordonné à la présence ou à la formation de l'ammoniaque. Quelques bulles de gaz ammoniac déterminent, en deux ou trois jours, la solidification complète de 200 grammes d'acide prussique anhydre. Cinq ou six, volumes d'eau ajoutés à l'acide prussique ralentissent déjà de cp\elques jours cette in- fluence d'une petite cjuantité d'ammoniacpie. En poussant la dilution plus loin, il faut augmenter assez notablement la quantité d'ammoniaque pour provoquer la coloration noire de l'acide prussique. » Celte influence très-nette de l'ammoniaque m'a permis de constater que, partout où la métamorphose paracyanique se manifestait, il y avait eu production d'ammoniaque. On comprend ainsi que des corps en appa- rence très-divers semblent produire également bien la même tran.sforma- tion. Je passe aux exemples : » En ajoutant de la chaux caustique à de l'acide prussique anhydre, celui-ci reste longtemps intact, tandis qu'avec de la chaux hydratée il se colore promptemeut en noir. Les mêmes faits s'observent avec la baryte anhydre et hydratée. » Le potassium, introduit dans de l'acide anhydre, produit un effet ana- logue, le métal alcalin dégage d'abord de l'hydrogène et forme un cyanure blanc ; mais si l'air humide a trouvé le moindre accès, le cyanure jaunit et disparaît bientôt dans une masse de produits paracyanurés. Il serait trop long d'énumérer les réactions que j'ai fait subir à l'acide anhydre et à l'a- cide hydraté pour découvrir cette règle unique de leur transformation. Aujourd'hui je n'ai |)lus de doute sur la manière dont ces petites quantités chimiques agissent sur le groupement cyanhydrique. B II y a corrélation entre les faits qui rompent l'équilibre de ses molé- cules et ceux cpii le maintiennent. » La métamorphose paracyanique est déterminée par la présence de C. R., 1861, 2'"'' Semestre . 1 T. LUI, N" 20 ) ''2 ( 846) l'ammoniaque. Lorsque l'ammoniaque ne se montre pas directement, il faut la chercher dans une réaction ou dans un mélange apte à la produire. L'ammoniaque est l'agent spécifique, la condition sine quù non de l'appari- tion des produits paracvanurés. Son action n'est pas indifférente à la tempé- rature ambiante, ni à la dilution de l'acide prnssifpie. Cette action est lente, progressive, et jusqu'à un certain point proportioruielle à la quantité d'am- moniaque. Toutefois, a>i delà d'une certaine quantité, l'ammoniaque n'ac- célère plus la métamorphose. » La conservation de l'acide prussique par la présence d'une quantité minime de matière acide ou acidifiable n'est certainement qu'ini cas parti- culier des conditions de métamorphose que je viens de décrire. Ce sont de simples agents chimiques qui saturent l'ammoniaque et s'opposent à ses effets ou même à sa naissance. » Il V aurait, dans ces relations singulières de l'aMunoniaque et de l'acide prussique, plus d'un rapprochement à faire avec laclion des ferments et même de certains virus. Mais ces analogies s'indiquent d'elles-mêmes, et je me contenterai de soumettre, dans un autre travail, les produits paracya- nurésà un nouvel examen. » PHYSIQUE. — Sur téhnltition des liquides^ par M. L. Dcfour ;^de Lausanne). ■ Dans une Note que j'ai eu l'honneiu* d'adresser à l'Académie dans sa séance du 1 3 mai dernier, j'ai montré comment l'eau peut être chauffée fort au delà de ioo° sans bouillir, lorsque ce liquide est immergé au sein d'un fluide de même densité (essence de girofle et huile). Le chloroforme pré- sente également un retard considérable d'ébullition lorsqu'il flotte à l'état de sphères, en équilibre dans une dissolution convenablement dense de chlorure de zinc. 11 est malhein-eiisement fort difficile d'appliquer à la plu- part des liquides la méthode qui réussit si bien pour l'eau et le chloro- forme. Il faudrait, en effet, pouvoir chauffer chaque liquide dans un milieu d'une densité égale à la sienne et avec lequel il ne formât pas de mélange ; il faudrait en oulre que ce milieu ne changeât pas d'état entre des limites assez étendues. » Lorsqu'on fond du soufre dans de l'huile ou, mieux encore, dans de l'acide stéarique, on obtient deux couches parfaitement distinctes et inéga- lement denses. Une petite quantité d'une dissolution saline aqueuse peut être introduite dans l'hude; elle vient alors flotter sur le soufre fluide el forme un globide plus ou moins aplati qui s'y enfonce en partie. Dans ces (847 ) circonstances, la température de ces dissolutions pent dépasser beaucoup celle de leur ébullition normale sans que la vaporisation ait lieu. Des glo- bules de 6 à 8 millimètres de diamètre de dissolution de chlorure de sodium à i5 pour loo, de sulfate de cuivreà lo pour loo, de nitrate de po- tasse à I o pour I oo, et de chlorure de potassium à i o pour loo, ont pu être amenés à 1 25 et iSo" avant que le changement d'état intervienne. Le contact d'un corps solide, d'une baguettede verre, de bois, de métal, provoque brus- quement, au sein des disselutions surchauffées, une violente ébullition. » I.a densité de l'acide sulfureux liquide est •,'Î9'i 20° (Is. Pierre). On peut préparer un mélange d'acide sulfurique et d'eau qui ait cette densité-là et le refroidir bien au-dessous de — 10°, sans qu'il éprouve de modifications. Lorsque, dans un mélange pareil, refroidi à — 1 5" par exemple, on introduit avec des précautions convenables de l'acide sulfureux liquide, on voit ce dernier corps se réunir en sphères isolées parfaitement limpides et flotter au sein du mélange. L'acide sulfurique retient son eau avec assez de force pour ne pas la céder à l'acide sulfureux ; les deux corps n exercent aucune réac- tion lun sur l'autre et, après avoir installé un thermomètre dont la cuvette plonge dans le mélange, on peut suivre la marche ascensionnelle de la tem- pérature. Or, dans ces circonstances, l'acide sulfureux traverse toujours 10" sans changer d'état. De volumineux globules se conservent calmes jus- qu'à o"; j'en ai vu encore de parfaitement limpides à -f- 8". La vaporisation intervient parfois spontanément. Elle se produit toujours avec une grande instantanéité, lorsqu'on touche les globules avec un corps solide, et, sous ce rapport, le phénomène est absolument semblable à celui que présentent l'eau, le chloroforme, etc. (voir Comple rendu an \'^ mai 18G1, p. 988). Cette conservation de l'état liquide est assurément remarquable et il serait du plus haut intérêt de chercher à appliquer la même méthode à d'autres gaz liquides. Le choix du milieu ambiant présente sans doute des difficultés ; mais avec les ressources dont dispose la chimie, il ne serait point impossible qu'on arrivât à posséder, à l'état liquide, aux pressions et aux temj)ératnreh ordinaires, quelques-uns des corps habituellement gazeux. )> Si l'un rapproche ces expériences de celles que j'ai en l'honneur de comnuuiiquer à l'Académie (avril 1861) sur le retard de congélation de l'eau flottant dans un mélange de chloroforme et d'huile, dusoufre flottant dans une dissolution de chlorure de zinc, etc., on ne peut pas méconnaître que, dans le phénomène du changement d'état, une part importante doit être attribuée à des circonstances autres que la température. Ces faits, étu- dies dans leiMS détails, montrent que les influences moléculaires provenant 112.. ( 848 ) de causes extérieures aux liquides eux-mêmes jouent un grand rôle dans l;i solidification et dans la vaporisation. Pour ce qui concerne spécialemen: Fébullition, ces expériences apprennent que les retards et les anomalies qu'elle présente ne peuvent point être attribués, comme ils le sont géné- ralement, à une adhésion des liquides pour les solides. Des retards considé- rables, en effet, se produisent normalement et régulièrement lorsque les liquides flottent dans des fluides de même densité et éloignés des solides. Le contact des solides, dans ces circonstances, provocpie brusquement la vaporisation. Un dégagement gazeux à travers le liquide surchauffé entraîne aussi sa transformation en vapeur. » En réalité, le changement d'état ne se produit pas nécessairement lors- que la température est capable de donner à la vapeur du liquide une force élastique égale à la pression extérieure. Le changement d'état est possible dès cette température-là, qui est une sorte de minimum pour l'ébuilition à une pression déterminée; mais il a lieu, en fait, à des points de l'échelle thermométrique plus ou moins élevés suivant les conditions molécidaires de contact auxquelles le liquide est soumis. L'ébullition renferme un double fait : un dégagement de vapeur dans toute la masse du liquide, qui doit vaincre la pression extérieure, et un changement d'état. Ce dernier intéresse, d'une façon qui nous est malheureusement trop peu connue, la constitu- tion moléculaire intime du corps, et il est étroitement lié aussi aux in- fluences moléculaires que le corps subit. La loi qui indique la température d'ébullition de chaque liquide comme constante et comme égale à celle où sa vapeur peut faire équilibre à la pression extérieure tient compte du pre- mier de ces faits, mais néglige le second. Cette loi ne se vérifie que lorsqu'on chauffe les liquides dans certains vases solides, parce que là les influences moléculaires de contact sont précisément celles qui provoquent l'ébullilion au minimum de température possible. Celle loi présente des écarts déjà no- tables pour l'eau, l'alcool, l'acide sulfùrique, etc., chauffés dans les vases en verre et en porcelaine (expéiiences de MM. Donny, Marcet, Magnus), et enfin elle rencontre des exceptions considérables et régulières lorsque les liquides sont chauffés en dehors du contact des solides. Énoncé sous sa lorme ordinaire, le principe de physique relatif à la constance de la tempé- rature d'ébullition, dans chaque liquide, rencontre des anomahes si nom- breuses et si importantes, que sa valeur en est nécessairement amoindrie. On exprimerait mieux la réalité en disant : L'ébullition d'un liquide à luie pression déterminée peut se produire à des températures différentes, sui- vant les conditions physiques dans lesquelles il est placé ; ces tempéiatures ( «49) sont égales ou suj)érieures à celles où la force élastique du liquide fait équi- libre à la pressiou extérieure. » Quoi qu'il eu soit de ces considérations plus ou moins ihéoricjues, il n'eu demeure pas moins intéressant de remarquer combien les limites de température entre lesquelles certains liquides peuvent subsister sont varia- bles suivant les conditions pbysiques dans lesquelles ils sont placés. Ainsi o et 100°, sous la pression ordinaire de l'atmosphère, sont les limites entre lesquelles l'eau apparaît comme liquide lorsqu'elle est renfermée dans des vases solides et non purgée d'air. Si on la débarrasse le plus possible de l'air en dissolution, si on la chauffe dans des vases eu verre (expériences de M. Marcel), ces limites peuvent s'étendre de 12 à i5°; si enfin on la place entièrement à l'abri du contact des corps solides, immergée dans un fluide de même densité ( mélange de chloroforme et d'huile, mélange d'es- sence de girofle et d'huile), ces limites s'éloignent beaucoup et l'eau dépasse habituellement, normalement, o" d'une part et 100" d'une autre, sans chan- ger d'état. Dans ces conditions spéciales, j'ai vu ce corps encore liquide à — 20° et à 178°, c'est-à-dire durant 198° du thermomètre, sans changement dans la pressiou. » ZOOLOGIE. — Recherches sur les Brachiopodes vivants de la Méditerranée (Premier Mémoire, sur la Thécidie); par M. Lac.4ze du Thiers. « La Thécidie, fixée par la face coiivexe de la valve concave, ne meut que la valve dorsale ou apophysaire. Quatre muscles servent à abaisser cette deriiière et à clore la coquille. Deux sont destinés à l'ouvrir; ils forment la paire la plus interne. L'écartement des valves est actif et les muscles abducteurs agissent comme puissance d'un levier de premier genre. » Les bras ressembleraient en tous points aux bras des autres Brachio- podes, s'ils n'étaient adhérents au manteau tout le long de leur bourrelet basilaire. L'expression de M. d'Orbigny, qui appelle les Thécidies des abrachiopodes, est entièrement fausse ; qu'est-ce en effet qu'un Brachiopode sans bras? » Les cirrbes présentent dans leur structure deux choses bien distinctes : une écorce, de nature molle et facile à détruire, c'est l'enveloppe cellulaire; un axe dur, résistant et de nature presque cartilagineuse, c'est la charpente. Ils diffèrent un peu suivant les sexes; il sera question de ces différences a propos de la reproduction. ( 85o ) » La bouche occupe exactement la même position que dans les autres Brachiopodes. Chez tous, en effet, les bras sont unis par un arc de cercle, un véritable fer à cheval plus ou moins concave, qu'ils forment en se con- fondant sur la ligne médiane; et c'est au fond de cette courbe, sur le mi- lieu, que l'on voit très-exactement l'orifice buccal, toujours en avant du bourrelet, base des bras et de l'insertion des cirrhes. L'estomac est entouré par les deux paquets de cœciun qui forment le foie. Quant à l'intestin, il offre une particularité bien curieuse, déjà indiquée par MM. Hancock et Huxley pour les Térébratules. 11 se termine eu un ligament délié et ne présente point d'anus. L'étude sous la loupe, sous le microscope avec des grossissements de plus en plus considérables, ne peut laisser de doute sur ce fait, qui me paraît ne pouvoir être rejeté aujourd'hui. » On trouve en arriére de la bouche, au-dessus de lare de cercle formé par la base des bras, un centre nerveux composé de ganglions d'où partent des nerfs assez nombreux qui se rendent aux deux lobes du manteau et autres parties du corps. » Les sexes sont séparés. Les testicules comme les ovaires n'existent que dans un seul lobe du manteau, celui qui répond à la valve profonde ou inférieure. Les deux testicules sont, comme les deux ovaires, cachés sous des plaques osseuses supplémentaires, développées dans l'épaisseur du man- teau. I^e spermatozoïde est fort petit, à queue trés-déliée et à tète globu- leuse. Les ovau'ês ressemblent à des véritables petites grappes de couleui- orangée, mais chacun des grains est formé par un œuf et non pas par un cœcum ou cul de-sac sécréteur. > L'œuf en se développant fait saillie au dehors de la glande et se trouve suspendu par un pédoncule qui très-probablement se rompt lors de la ponte. » De chaque coté de la ligin; médiane sur la valve concave, on trouve lui canal glandulaire, ayant un orifice extérieur et \^l^ orifice intérieui'; celui-ci, qui représente ce que M. Hancock appelle les prétendues oreillettes des pseudo-cœurs, est en rapport avec l'ovaire ou le testicule et sert proba- blement à la sortie des œufs et de la semence. » Une particularité bien digue de remarque pst relative à la gestation. Les jeunes embryons de Thécidies sont suspendus à deux des cirrhes dps bras, iesihux du milieu derrière la bouche. Ces cirrhes, (|u'on |)eut nom- mer sus|)euseurs, viennent, en s'inclinaut en arriére, s enfermer dans une poche niéiliane d'u)euhalion placée entre les deux ovaires. Ce fait tout par- ticulier déternuue sur la coquille un caractère qui permet de reconnaître les Thécidies mâles des Thécidies femelles,, alors que l'animal n'existe plus. Une ( 85. ) petite échancrure pour le passage des deux cirrhes embryon nifères, sur la lamelle externe contournée qui supporte les bras, indique toujours le sexe femelle. Il v a peu d'exemples de cette possibilité de reconnaîlre les sexes sur les coquilles. Qu'il me soit donc permis d'appeler l'attention des natura- listes sur ce fait d'une manière toute particulière. » Toute la série des développements de l'œuf n'a pu être étudiée. Les plus jeunes embryons observés ressemblaient à un amas de grosses cel- lules. A partir de cet état où le jeune est ovoïde, on voit se former trois sil- lons perpendiculaires au grand axe, ce qui divise l'embryon en quatre lobes : deux médians, relativement très-gros; deux extrêmes, fort petits. L'un do ces derniers semble creusé d'tuie cavité comme une ventouse ; l'autre présente une fente longitudinale entourée de deux ou quatre points rouges oculiformes. Il est très-probable que cette dernière extrémité est l'anté- rieure, et que la fente qu'elle porte deviendra la bouche. Les embryons se meuvent par les mouvements des cils vibratiles qui les couvrent et se contractent souvent. Ils semblent se ployer sur le sillon médian, et le grand diamètre diminue alors beaucoup. La substance conteiuie dans le lobe médian antérieur se partage en lobules qui représenteront plus tard les cœcums du foie. » S'il était nécessaire de chercher à démontrer la séparation des Brachio- podes, des Acéphales Lamellibranches, comme beaucoup de naturalistes, |)armi lesquels je citerai M. Valenciennes, l'adunettent aujourd'hui, on trouverait dans la comparaison de ce premier état embryonnaire des Thé- cidies et des Acéphales une différence suffisante pour motiver l'éloigne- ment et la séparation des deux groupes. » ZOOLOGIE. — Embryogénie des liayonnés. — Reproduction généagénitiqiie des PorjAtes ; par M. Lac.*ze du Thiers. Extrait d'une Lettre adressée à M. de Quatrefages. « A la fin d'août et vers le miHeu de septembre de forts coups de vent de nord-ouest ont rejeté sur l'une des plages voisines de la Calle des Por- pites en assez bon état; quelques-uns des individus conservés vivants dans mes cuvettes de verre ont étalé leiu's tentacules frangés, se sont déplacés et ont bientôt laissé tomber au fond de l'eau de très-nombreux petits corps ovoïdes marqués d'une croix blanche. Il A la loupe, après avoir vu les petites méduses des Vélelles, j'ai reconnu ( 85. ) bien vite que j'avais sous les veux des objets tout semblables; au micros- cope, le cloute le plus léger n'était pas possible. » Les méduses des Porpites présentent la forme d'une petite cloche dont le bord est garni d'une membrane mince et dont le sommet ainsi opposé à l'orifice porte une petite masse de matière brunâtre formée de gros globules ou cellules. En partant du fond, quatre bandes d'un blanc très-mat se rendent jusque presque au bord de l'orifice de la cloche, le reste de la surface est transparent comme du cristal. Dans l'épaisseur dos tissus sont logées les petites baguettes blanches qui donnent la couleur aux bandes, et en dehors d'elles sont parsemés de loin en loin de gros nématocystes qui soulèvent la surface extérieure et font presque saillie. » Les mouvements de contraction des méduses sont tout à fait semblables à ceux que tous les Acalèphes de cette forme exécutent. Ils sont brusques et intermittentrs. Quand la contraction s'effectue, l'eau qui remplit la cloche est chassée au dehors et elle pousse devant elle la petite membrane qui borde l'orifice. » Ces petites méduses se reconnaissent bien facilement à la loupe par leurs mouvements, les bras de la petite croix blanche formée par les bandes s'écartent et se rapprochent dans les dilatations et les contractions. » Il m'a été impossible de pouvoir faire vivre plus de dix jours ces jeunes Porpites, et tous les changements que j'ai pu observer se sont bornés à la disparition presque complète des grosses granulations brunâtres du fond de la cloche, à l'accroissement des cellules granuleuses jaunâtres que l'on ob- serve de chaque côté des bandes cruciales blanches et dont il n'avait pas encore été question, à la disparition de quelques nématocvstes, enfin à la formation au fond ou sommet de la cloche d'un mamelon cellulaire dont il n'a pas été possible de suivre ultérieurement les transformations. » Les petits corps dont il vient d'être question se détachent des très- nombreux tentacules qui entourent la trompe centrale et garnissent infé- ricurement tout le dessous du disque à partir des filaments couverts de bar- bules qui occupent la circonférence. » Chacun de ces tentacules prolifères forme une véritable grappe, dont les grains ne sont que de petites méduses à divers états de développement, suspendues par le pôle opposé à l'ouverture de la cloche à un pédicule. L'extrémité du tentacule est renflée et présente une ouverture. » Je ne vous donne ces détails que pour vous dire combien tout dans les Porpites est analogue à ce qui existe dans les Vélelles. ( 853 ) n Le mot méduse est employé ici pour désigner des jeunes séparés de ces tentacules que l'on a nommés individus prolifères, polypes générateurs, etc. Il n'a pas et ne peut avoir un sens absolu, car le développement ultérieur n'a pas été suivi, et avant que la série des transformations soit connue, on ne peut employer l'expression que pour indiquer une forme, sans assigner d'une manière complète une analogie entière entre les objets que désigne le même mot. » J'ajouterai qu'un peu plus tard, vers le i5 septembre, les mêmes vents soufflant, je retrouvai des Porpites cette fois très-détériorées, mais portant encore des grappes de petites méduses, et que des Vélelles que j'avais recueillies en meilleur état dans la même localité, me donnaient de très-nom- breux petits corpuscules médusiformes. Relativement à l'époque de la re- production, ce fait est digne de remarque. En i858, pendant le mois de mai, j'avais obtenu des très-grandes quantités de méduses des Vélelles que j'avais pu observer assez longtemps. Si donc la reproduction se passe en Afrique de même qu'en Corse, on est en droit de conclure que la produc- tion des petits corpuscules médusiformes se fait pendant longtemps. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Expériences comparatives sur les effets du rajonnement nocturne au-dessus du sol proprement dit et au-dessus d'une nappe liquide; Note de M. F. Marcet. « J'ai publié en i838, dans le tome VIII des Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, une série d'observations des- tinées à montrer que, pendant les nuits calmes et sereines, il y a presque toujours accroissement de la température de l'air à mesure qu'on s'élève au-dessus du sol, accroissement qui s'étend jusqu'à une hauteur variable, mais dépasse en général 3o mètres. Ce résultat vient d'être pleinement confirmé par des expériences récentes de M. Charles Martins, publiées dans le tome IV des Mémoires de l'Académie de Montpellier. Nul doute que l'elfet en question ne soit dû à un refroidissement du sol provenant du rayonnement de la terre vers les espaces célestes, rayonnement qui, pen- dant une nuit sereine, n'est compensé par l'arrivée d'aucune chaleur des régions supérieures de l'atmosphère. Le refroidissement de la surface de la terre amène naturellement un refroidissement correspondant dans la couche d'air en contact avec elle, et l'effet de ce refroidissement se propage dans l'atmosphère de couche en couche jusqu'au point où la température de l'air se trouve égale à celle de la couche en contact avec le sol. C. R., i8<3i, am» Semestre. (T. LUI, N» 20.)' ï l3 ( 854) » Les faits ci-dessus pouvant être maintenant regardés comme acquis à la science, je me suis posé la question suivante : « Les effets du rayonne- » ment nocturne, et partant l'accroissement de température avec la hau- » teur, sont-ils subordonnés au rayonnement du sol proprement dit, et se » manifestent-ils aussi au-dessus de surfaces d'eau d'une étendue un peu » considérable? » Les circonstances atmospbériques exceptionnellement favorables du mois d'octobre passé m'ont fourni l'occasion de la résoudre. » Qu'il me soit d'abord permis de remarquer que l'expérience seule pouvait décider jusqu'à quel point leau, par son rayonnement, était capa- ble de produire tout ou partie des effets dus au rayonnement nocturne du sol. L'eau, en effet, est un corps dont le pouvoir émissif est considérable. Leslie, dans ses rechercbes sur la chaleur, l'a trouvé égal à celui du noir de fumée et supérieur à celui du papier. Ce n'est donc pas parce que l'eau ne rayonne pas suffisamment qu'on pourrait en conclure à priori que le phénomène de l'accroissement nocturne de température ne doit pas se vé- rifier au-dessus d'une nappe liquide tout comme au-dessus du sol ; ce serait par une raison toute différente. En effet, il ne faut pas perdre de vue que les molécules des liquides étant essentiellement mobiles, leurs couches sont sujettes à des déplacements constants par suite du plus petit changement de température. Il en résulte que, dès que la surface d'une nappe d'eau aura commencé à se refroidir par suite du rayonnement nocturne, cette surface deviendra plus dense que la couche d'eau immédiatement au-des- sous d'elle. Par conséquent, elle s'enfoncera et sera remplacée par la couche suivante; celle-ci, se refroidissant à son tour, fera place à une troisième couche, et ainsi de suite successivement de couche en couche. Dans ces cir- constances, il est aisé de comprendre que l'action du rayonnement noc- turne, tendant à produire r.n abaissement de température, d'abord sur la surface de l'eau, puis sur la couche d'air en contact avec cette surlace, doit devenir, sinon nulle, au moins beaucoup moins sensible que sur terre. C'est en effet à ce résultat que m'ont conduit les expériences suivantes : 1) Trois thermomètres à mercure, convenablement vérifiés et pouvant indiquer les dixièmes de degré, ont été échelonnés autor.r d'un màt de 5 mètres de hauteur. Chacun d'eux a été placé à l'extrémité d'un liteau horizontal, et de celte façon assez éloigné du mât pour dépasser de plusieurs décimètres le bord du bateau que j'avais à ma disposition, de manière à prévenir toute influence possible du voisinage de celui-ci. T^e premier de ces thermomètres se trouvait à o", 07 au-dessus de l'eau, le second à a mètres, et le troisième à 5 mètres. Trois séries d'observations ont été ( 855 ) faites sur le lac de Genève, ît environ Goo mèlres du bord, par deux soirées parfaitement calmes et sereines. Commencées un quart d'heure avant le coucher du soleil, elles ont été prolongées jusqu'à trois quarts d'heure après. Voici, pour chacune de ces soirées, le résultat moyen de trois séries d'observations répétées de demi-heure en demi-heure : Soirée du 26 octobre. a Température de l'air à o"',0'j au dessus de l'eau 11 ,65 11 » à 2 mètres au-dessus 11 ,62 » » à 5 mètres n , 80 Température de l'eau à la surface du lac 12,00 Soirée du 28 octobre. Température de l'air à o"',o7 au-dessus de l'eau 11 ,34 ■> >' à •! mètres au-dessus ' ' ,20 » » à 5 mètres , 1 1 , 82 Température de l'eau à la surface du lac 12,75 I) Les différences minimes qu'on peut remarquer ci-dessus entre la tem- ])érature des couches d'air successives à mesure qu'on s'élève au-dessus de l'eau, différences qui ne dépassent pas quelques centièmes de degré et n'oiît d'ailleurs rien de régulier dans leur marche, doivent être sans doute attri- buées à des circonstances accidentelles dont il est difficile de se mettre com- plètement à l'abri dans des expériences de cette nature. » Voici maintenant la moyenne de trois observations comparatives faites le même soir du 28 octobre, de demi-heure en demi-heure, au centre d'une prairie éloignée de 700 mètres du lac : o Température du sol 6 ,98 Température de l'air à 0,07 au-dessus du sol 8,00 » >■ à 2 mètres au-dessus 9> 'O » » à 5 mètres 9î65 " Enfin trois observations faites simultanément sur le gravier au bord du lac, dans le voisinage immédiat de l'eau, ont donné pour résultat moyeu : o Température du sol 9)9^ Température de la couche d'air à o'",07 au-dessus 10.40 Température à 2 mètres au-dessus i o ,55 Température à 5 mètres lo ,62 ii3.. ( 85G ) M L'influence du voisinage du lac paraît ici évidente. K II me semble permis de tirer de ces différentes observations les con- clusions suivantes : » i" Le phénomène de l'accroissement nocturne de température dans les couches inférieures de l'atmosphère, qu'on remarque presque constamment par un temps serein à mesure qu'on s'élève au-dessus du sol, ne se mani- feste pas d'une manière sensible au-dessus de surfaces d'eau d'une étendue un peu considérable. » 2° Le voisinage immédiat d'une grande surface d'eau suffit à lui seul pour détruire en grande partie l'effet du rayonnement terrestre, et pour amoindrir ainsi notablement les différences qu'on remarque ailleurs entre la température des couches d'air successives à mesure qu'on s'élève au-dessus du sol. » ^° On ne |)eut manquer d'être frappé de la différence considérable qui se fait remarquer au moment du coucher du soleil (différence qui s'élève en moyenne de 2 à 3°) entre la température de l'air à quelques mètres au- dessus du sol et sa température à la même hauteur au-dessus d'une large nappe d'eau. » A /( heures et demie, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 4 novembre i8tii les ouvrages dont voici les titres : Aimitdire du Cosmos; 3^ année. Paris, }86i;in-i2. liullclin bibliocjrapldquc des Sciences physujues, naliirelles cl médicales, iniblié par MM. J.-B. IjAiLLiiiRE et fils. 1" année, n°' 2 et 3. Paris, 1861; in-8". Recherches sur l'origine, la germination et lafnictificalion de la levure de bière; par MM. N. JOLY et Ch. MusSET; 1 feuille in-4". Du tannin, de son emploi en médecine comme succédané du (juimpiina; par M. Liiuicni',. Paris, 18C1; 'm-l\°. ( 857 ) L'Académie a reçu dans la séance du ii novembre 1861 les ouvrages dont voici les titres : Bulletin de la Société médicale des hôpitaux de Paris. Tome V" { années 1 849- i852). Paris, 1861; in-4°. Leçons de calcul différentiel et de calcul intégral rédigées d'après les méthodes et tes ouvrages publiés ou inédits de A.-L. Cauchy ; par M. l'abbé MoiGNO. Tome IV*, i" fascicule. Paris, 1861; in-S". De la valeur de l'acupuncture du cœur proposée par M. le D^ Plouvtez comme mojende distinguer la mort réelle de la mort apparente. 1 feuille in-8". (Rap- port fait à la Société Médico-pratique par une Commission ; rapporteur M. Simonot.) Présenté par M. Velpeau. De [analyse des produits de la combustion de la poudre; par M. A. Vignotti. Paris, 1861 ; in-4°. (Présenté, au nom de l'auteur, par M. Piobert.) Travau.x de l'Académie impériale de Reims, XXXP volume, n°' i et 2. Reims, 1861; in-8». Notice sur la réunion extraordinaire de la Société géologique de France à Saint-Jean-de-Maurienne {Savoie), le i^^ septembre 1861; par M. Alph. Favre; in-8°. Des ruches luilées et de la culture des huîtres, sous le rapport commercial; par M. le D' Kemmerer. Saint-Martin (île de Ré), 1861 ; broch. in-8°. Une carte des anciens glaciers du versant italien des Alpes; par M. G. DE MORTILLET. " Continuation... Continuation de l'observation de la grande comète de 1861 ; par M. Bond, directeur de l'observatoire du collège Harvard; i feuille d'impression in-8°. Forhandlinger... Actes de la réunion des naturalistes Scandinaves ; 8^ session tenue à Copenhague du 8 au \^ juillet 1860. Copenhague, 1861 ; in-8°. Videnskabelige... Communication scientifique faite à la réunion des natura- listes tenue à Copenhague en 1860. Copenhague, 1861 ; vol. in-8°. Histoire naturelle des règnes organiques; par M. Is. Geoffroy-Sainl-Hilaire, traduit en russe par M. A. Bogdanoff. Moscou, 1860; 2 vol. in-S". ( 858 ) Atti... Aclei de In Société italienne des Sciences naturelles, vol. 111 (3* fas- cicule, feuilles la-ig, in-8°). Milan, i86i; in-8°. Délie acque... Statistique, Biblioçjrapliie et Éclaircissements concernant tes eaux minérales de la Campanie présentées à l'exposition italienne de i86i; par M. G. Caporale. Naples, i86i ; in-4". Risul ta menti... Résultats statistico-cliniques obtenus aux bains thermo-miné- raux de Suessola, près Cancello ; par le même. Naples, i86i ; br. in-8". I vantaggi... Les avantages de la Statistique, 2^ édition; par le même. Naples, i86i; br. in-8". Sunto di... Résumé d'un cours sur les phénomènes électriques et magnétiques faitsparM.G. Cantoni, professeur à l'Institut royal Technologique. Milan, i86o; br. in-i2. intoruo aile... Sur les observations météorologiques qui se font a Padoue; par\e même; i86i; i feuille d'impression in-8°. Rassegna... Etudes sur la théorie de la chaleur; par le même; i feuille d un pression in-i 2. Cenni sul... Essai sur le professeur Belli;par le même; i feuille in-ia. Ensaio sobre... Essai sur une philosophie naturelle dans les études cosmolo- giques; par M.. ViEiRA Ferreiua. Rio de Janeiro, i86i ; br. ui-8". PUBLIC.ITIOXS PÉRIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PE.\DANT LE MOIS d'octobre 1861. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'académie des Sciences; i" se- mestre 1861, n" 25, et 2^ semestre, n"' i3 à 17; iu-4°. Annales d» l'Agriculture française ; t. XVllI, n" 6. Annales forestières et métallurgiques; septembre 1861 ; in-S". Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; t. XIX; n"' 12 a 16. Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; n"' ^5 à 28; 1861. ( 859) La Culture; 3'' année; n°' 7 et 8. L'Agriculteur praticien; 3* série, n"' 23 et 24; in-8°. Le Moniteur scientifique du chimiste et du manufacturier; i i4, 1 1 5 t't 1 iG* livraisons; in -4°. L'Ami des Sciences; 7* année; n°' 38 à 42; 1861. Journal de Pharmacie et de Chimie; octobre 1 86 1 . Répertoire de Pharmacie ; n" 3; septembre 1861. Gazette des Hôpitaux; n"' 109 a ia3; 1861. La Médecine contemporaine ; n°' 36 à 4o ; 1861 . Gazette médicale d Orient; 5* année; n°' 6 et 7 ; 1861 . Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale; 28® année; n"* 18 à 20; 1861. L'Art dentaire; n°' 9 et 10. Journal d' Agriculture pratique ; n°' 18 à ao. Nouvelles Annales de Mathématiques; n° 10; in -8°. Presse scientifique des Deux-Mondes ; n"* 18 à 20; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; octobre 1861; in-8°. Gazette médicale de Paris; iV^ 38 à 4^; in-4°. L'Abeille médicale; n°* 38 à 42; 1861. La Lumière. Revue de la Photographie; n°* 17 à 19; 1861. La Science pittoresque ,• 6" année; n°* 19 à 24; 1861. La Science pour tous ; n"* l^i à 46. Moniteur de la Photographie; n°' i3 à i5. Le Gaz., \\° 14. COMPTE RENDU DES SÉANCES m L'ACADËIIE DES SCIENCES MH-fa-Q-^^ — SÉANCE DU LUNDI 18 NOVEMBRE 1861. PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. P.4TEN fait hommage à l'Académie d'une Note sur la composition des racines alimentaires du chervis {Siitm sisarum) et du cerfeuil bulbeux. M. LoNGET fait hommage à l'Académie de la dernière livraison de son Trailé de Phjslologie. M. Montagne fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de sa traduc- tion d'un Mémoire de M. Ciccone, ayant pour titre : « Etudes sur le corps gras du Ver à soie ». « M. le D"^ Antoine Ciccone, de Naples, déjn connu de l'Académie par d'autfes travaux sur l'éducation et les maladies des vers à soie, a dans le nouveau Mémoire dont il fait hommage aujourd'hui [voir au Bulletin biblio- ijiaplnqae) exposé les résultats de recherches qui ont paru assez intéressantes à plusieurs sériciculteurs pour que je me sois décidé à en donner une tra- duction qui a été insérée par les soins de M. Barrai dans son Journal d'Agri- culture pratique. » C. R., 1861, 2""^ Semestre. (T. LUI, N» «1.) ' '4 ( 862 ) PHYSlQUi; vi^GKTALE. — Sur la nnlure des (jaz pwduils pendant la (lécomposilioi de l'acide carbonicpie par les Jeuilles exposées à la lumière; par M. Bous siN'GAULT. (Extrait.) •< Les fonctions que les p;irti*'s vertes des végétaux exercent sur l'atino sphère ont été peu étudiées depuis les mémorables travaux de Théodore d( Saussure. La séparation des éléments de l'acide carbonique par les feuilles que le soleil éciair^', rassimilalion du carbone, l'élimination de l'oxygène, son; encore aujourd'hui l'expression générale des phénomènes découverts dan^ le cours du siècle dernier; ainsi l'on n'a pas une notion suifisaniment précise sur le r.ipport qui existe entre le volume de l'oxygène éliminé et celui du gaz acide carbonique décomposé. Il est vrai qu'en faisant vivre des plantes herbactcs dans une atmosphère dont il connaissait la constitution, Tliéo- dore de Saussure a constaté qu'il y a fixation d'oxygène en même temps que fixation «le carbone, de sorte que l'oxygène mis en liberté par la lumière a un volume notablement inférieur au \olume du gaz acide carbonique d où il émane. Voici, au reste, les résultats de quatre expériences exécutées par l'éminent physiologiste (i) : Acide carbonique Oxygène Azoto disparu. apparu. apparu. ce ce ce I. Pervenche 4^' 292 iSg II. Menthe aquatique 3og 224 ^6 III. Salicaire i49 '2» 2i IV. Pin 3o6 246 20 V. Cactus opuntia i84 126 57 » Ainsi, en moyenne, les plantes, en assimilant le carbonne de iS^q cen- timètres cubes de gaz acide carbonique, n'auraient mis en liberté que 1009 centimètres cubes de gaz oxygène; par conséquent il y en aurait en 370 centimètres cubes de iixés dans leur organisme, puisque le gaz acide carbonique renferme précisément sou volume d'oxygène. Toutefois de ces résultais il n'est pas |)ermis de conclure que les parties vertes relieinient une fraction de l'oxygène apparlt'tiatit à l'acide carboniqueqti'elles dissocient sous l'infltience solaire, parce que ce n'étaient pas seulement les parties vertes qui fonctionnaient dans l'atmosphère, mais la totalité des organes du végétal. Or l'on sait que les parties des végétaux qui ne sont pas colorées absorbent l'oxygène. Il pourrait donc arriver, alors même que les feuilles éclairées parle (1) Théodore de Saussure, Rrclirrclu'.s sur In rcgctaliori, |). 89. Paris, 1804. ( 863 ) soleil formeraient un volume de gaz oxygène égal ou même supérieur à celui de l'acide carbonique qu'elles décomposent, que ie volume mesure fut infé- rieur, par la raison que les iaciiies auiaipul absorbé une certaine quantité de ce gaz; aussi la conclusion à laquelle Théodore de Saussure s'est arrêté, à sa- voir « que les plantes, en décomposant le gaz acide carbonique, s'assimilent une partie de l'oxygène de cet acide (i), » ne saurait s'appliquer qu'à l'en- semble du végétal et nulieiiient aux feuilles fonctionnant comme parties vertes. » Il plane d'ailleurs sur l'exactitude des expériences que je viens de citer un doute regrettable fondé sur l'apparition constante du gaz azote, et cela en quantité co:isidérab!e; 37.3 centimeties cubes, pour 1379 centimètres cubes d'acide carbonique disparus, volume d'azote qui représente à très- peu près le volume d'oxygène que les plantes auraient assimilé. De sorte que si l'on suppose que, par suite d'une disposition vicieuse des appareils, il y a eu diffusion lente entre l'air confitié et l'air extérieur, on îire une con- séquence tout opposée à celle que l'on a déduite, puisque alors le gaz acide carbonique aurait fourni un volume d'oxygène égal à son voltnne initial. » Théodore de Saussure n'a pas été frappé de cette apparition de gaz azote; il s'est borné à faire remarquer que le volume de ce gaz approche de celui de l'oxygène fixé; il en a considéré la produclion comme un fait lié à celui de la décomposition de l'acide carbonique et il a reconnu comme dé- montré 34 Huitième jour 86 97i'o s^o » Il y a eu, comme on voit, une sorte d'épuration du gaz oxygène à mesure que le dégagement se prolongeait ; exactement comme si de l'azote (i) Daubeny, Transactions philosophiques. Année iBSq. (2) Drapper, Annales de Chimie et de Physique, 3'^ série, t. XI, p. 1 14- (3) Cloëz et Gratiolet, Annales de Chimie et de Physique, 3'^ série, t. XXXII, p. 4' ■ ( 865 ) retenu clans le tissu végétal ou clans l'eau eût été successivement expulsé par l'oxygène. » Dans l'été de l'année i844i je fis, de mon côté, de nombreuses tenta- tives pour préparer du gaz oxygène pur au moyen des parties vertes des végétaux, submergées dans de l'eau faiblement acidulée par de l'acide car- bonique. Toutes les précautions cpie pouvait me suggérer l'habitude que j'avais acquise dans ce genre d'expériences, l'expulsion de l'air par l'ébulli- tion, l'intervention du vide, etc., furent prises sans le moindre succès. Les résultats auxquels je parvins sont d'accord avec ceux de MM. Cloëz et Gratiolet, et en opposition avec ceux de M. Drapper, en ce sens que l'oxy- gène s'épurait à mesure cpi'il continuait à être produit, mais il me fut impossible recueillir de ce gaz privé d'azote. » En opérant sur des feuilles de pécher exposées pendant trois heures au soleil, je recueillis : au commencement, de l'oxygène dont loo renfermaient 12 d'azote; à !a fin, de l'oxygène dont loo renfermaient 5 d'azote. Je renon- çai à ces tentatives restées jusque-là infruclueuses, après une expérience par laquelle, certainement, j'aurais dû commencer. -Cette expérience portait sur des feuilles de lilas; l'on monta deux appareils exactement semblables, con- tenant l'un et l'autre i litres d'eau imprégnée d'acide carbonique, après avoir été privée d'air par l'ébullition. Toutes les dispositions prises étaient les mêmes. » L'un des appareils dans lequel il y avait dix feuilles de lilas, resta ex- posé au soleil pendant deux heures. Le gaz recueilli, l'acide carbonique absorbé par la potasse, l'oxygène enlevé par la combustion vive du |)hos- phore, on obtint pour résidu 5 centunètres cubes d'azote que l'on pouvait raisonnablement attribuer à la substance même de la plante. » L'autre appareil était aussi resté exposé au soleil pendant deux heures; les moyens de fermeture étaient les mêmes, il présentait cette seule diffé- rence avec le premier appareil, qu'il ne s'y trouvait pas de feuilles. Le gaz recueilli, l'acide carbonique absorbé par la potasse, le peu d'oxvgène qu'il renfermait enlevé par la combustion vive du phosphore, on obtint pour résidu 4 centimètres cubes de gaz azote. u J'avais acquis par cette expérience à blanc la preuve de la diffîcidté de se débarrasser de l'air dissous dans l'eau, ou confiné dans le tissu des plantes. La question de savoir si rémission du gaz azote est liée au phéno- mène de la décomposition de l'acide carbonique par les parties vertes des végétaux ne me paraissait pas résolue, et je restai convaincu que pour l'a- ( 8GG ) bonier il fallait avoir recours à une inélhode diaDiétraieiiient opposée à celle que l'on avait suivie, et que inoi-nième j'avais adoptée. Je pensai que l'on parviendrait à obtenir des résultats beaucoup plus certains eu n'élimi- nant rien, mais eu dosant tout : les gaz dégagés |)ar l'action solaire, les gaz appartenant au végétal, les gaz dissous dans leau. Cette méthode devait d'aiiletus permettre de déterminer rigoureusement le rapport du volume de l'acide carbonique décomposé par les feuilles au volume de l'oxygène li- béré pendant cette décomposition. M Je me bornerai à exposer ici le principe du procédé. 1) Je fais usage de trois appareils semblables d'une construction très- simple et qui fonctionnent simultanément, je les désignerai par les numéros d'ordre i , a el 3. .. Par le n" i on extrait l'atmosphère de l'eau employée dans l'expé- rience. » Par le n" 2, on extrait immédiatement l'atmosphère de l'eau, plus lat- mosphére confinée dans le tissu des feuilles. » Par le n° 3, que l'on expose au soleil, on extrait les gaz dégagés par l'action solaire, mêlés aux atmosphères de l'eau et des feuilles plus ou moins modifiées. » L'extraction des atmosphères a lieu par une ébnllition dans le vide; les gaz exptdsés sont rassemblés dans un petit ballon, appendice de l'appareil; puis quand on juge l'extraction terminée, l'on fait passer, en développant une formation instantanée de vapeur, les gaz réunis dans l'appendice dans une cloche graduée placée sur une cuve à mercure, et divisée ^4 Retiré, après l'exposition i5,2'j 4'5>4'7 10, s8 CO^ disparu ^1,2.1 0 apparu 43, 00 Az apparu o,44 » Pin maritime. iS août. Durée de l'expérience, a^^S"". Ciel sans nuages. Acide carbonique. Oiygène. Azote.. ce ce ce Dans 7126'', 55 de l'eau employée. .. . 73,57 4»°^ 7.8c) Atmosphère des feuilles, 12'^'', 07. Poids de l'eau, 71 i^^oS, contenant. . . 73,42 4)0i 7)8^ Retiré 80, 38 3,19 9,80 Dans les feuilles C0= 6,g6 0 — 0,82 Az i,g3 E.\position au soleil. Poids de l'eau, ôgSs'', 33 71.79 3,92 7,70 Ajoutant l'atmosphère des feuilles, On avait, avant l'exposition 78,75 3, 10 9,63 Retiré, après l'exposition; 34,02 48,62 10, ii C0= disparu 44.73 0 apparu 45,52 Az apparu 0,48 ( 868 ) » Poùimogelon tintant de la Saùer. 3i août. Durée de l'expérience, 2 heures. Ciel sans nuages Acide c.irbonique. Oxygène. Azote Dans 71 35'', 35 de l'eau employée 68,18 4)29 8,o3 Atmosphère des feuilles, i2S'",oo. Poids de l'eau, 7 I 2", i5, contenant. . . 68,06 4>28 8,02 Retire 75,46 1,08 9i03 Dans les feuilles C0= 7 ,4° 0 — 3, 20 Az i ,00 Exposition au soleil. Poids de l'eau, 694^'', 1 5, contenant. . . 66,35 4''7 7j8i Ajoutant l'atmosphère des feuilles, On avait, avant l'exposition l^tl^ '''O? 8,8r Retiré , après l'exposition 35,92 26,97 9>22 CO- disparu 37,83 O apparu 36, 00 Azapparu o,4i 0 Anémone aqualkfue. 2 septembre. Durée de l'expérience, i''45™. Ciel sans nuages. Acide carbonique. Osygène. Azote, ce ce ce Dans 71 3", 4° fl^ '^3" employée.... 72,89 4>2i 7>93 Atmosphère des feuilles, ios'',oo. Poids de l'eau, 7ii''%:o, contenant... 72,56 4j20 7)92 Retiré 77,65 1,80 9,46 Dans les feuilles . CO' 5,09 O — 2,40 Azi,54 Exposition au soleil. Poids de l'eau, 6()6«"^25, contenant. .. . 71,14 4» " 7)76 Ajoutant l'atmosphère des feuilles. On a, avant l'exposition 76,23 1,71 9>3° Retiré, après l'exposition 33,29 42)09 9,73 C0= disparu 42>94 0 apparu 40)4^ -^^ apparu o,43 » Laurier-rose. 16 août. Durée de l'expérience, i heure. Ciel nuageux. Acide carbonique. Oiygène. Azote. ce ce cr Dans 7 1 1'"', 95 de l'eau employée 60,06 2,96 7,77 Atmosphère des feuilles, 10*'', 5o Poids de l'eau, 709s'', 75, contenant. . . 59,87 2,95 7,75 Relire 64)35 1,82 9,95 Dans les feuilles C0= 4,48 O— i,i3 Az 2,20 Exposition au soleil , fouille 10^'', 5o Eau, 694*', 20, contenant CO' 58,56 O 3,89 7,58 Ajoutant l'atmosphère des fouilles. On avait, avant l'exposition 63, o4 1,76 9'7" Retiré, après l'exposition CO' 36, 5i O 29, 11 Az 10,1 1 CO- disparu 26,53 0 apparu 27,35 Azapparu o,33 ( 869 ) » Pêcher. i8 août. Durée de l'expérience, a heures. Ciel sans nuages. Acide carbonique, Ojygène. Azole. , ce ce ce Dans 7008'', 90 de l'eau employée "9,97 2,91 '',98 Atmosphère des feuilles, io5"',o4. Poids de l'eau, 71 1^% 21, contenant.. . . 69,69 2,98 8,o3 Retiré ^ 75.58 1,68 9,73 Dans les feuilles CO' 5,89 O — 1 ,25 Az i ,70 Exposition au soleil. Poids de l'eau, 70os% 76, contenant. CO' 68,67 O 2,87 Az 7,91 Ajoutant l'atmosphère des feuilles. On avait, avant l'exposition 74i56 1,62 9,61 Retiré, après l'exposition 82,72 4^)55 9>'77 CO^ disparu 4'584 O apparu 4'j93 Az apparu 0,16 )) Pécher. 20 août. Durée de l'expérience, 2 heures. Acide carbonique. Oxygène. Azote. ce ce ce Dans 707^'', 5o de l'eau employée 78,26 3, 89 7,80 Atmosphère des feuilles, io*'',02. Poids de l'eau, 7ii5%63, contenant... 78,79 3,4' 7)84 Retiré 77, 5o 1,72 9>'9 Dans les feuilles CO' 8,71 0 — i ,69 Az i ,85 Exposition au soleil. Poids de l'eau, 701^'', 28, contenant. CO-' 72,86 O 8,59 Az 7,78 Ajoutant l'atmosphère des feuilles, On avait, avant l'exposition 7*^)^7 '59° 9>o8 Retiré, après l'exposition 42, o5 86,92 9^66 CO' disparu 84,52 0 apparu 35, 02 Az apparu o,58 » Saule. 21 aoiit. Diu'ee de l'expérience, i''3o". Ciel sans nuages. Acide carbonique Oxygène. Azote, ce ce ce Dans 71 2^'', 35 de l'eau employée 7')29 3, 06 7)72 Atmosphère des feuilles, ro^"',i2. Poids de l'eau, 7 18^'', 1 3, contenant. .. . 71,87 8,07 7)7^ Retiré 81,48 1,10 8.65 Dans les feuilles CO- 10,11 0 — 1,97 Az 0,92 Exposition au soleil. Poids de l'eau, 698^'', 08, contenant. CO' 69,86 0 3, 00 Az 7.56 Ajoutant l'atmosphère des feuilles, On avait , avant l'exposition 79)97 1,08 8,48 Retiré, après l'exposition ^o,5^ 38,34 9)io CO' disparu 89,48 O apparu 37,81 Az apparu 0,62 C. R., 1S61, 2"'« Semestre. (T. LUI, N» 21.) " ' ' 5 ( 870) » 5cz((/t'. 23 août. Durée de rexpérietice, r''45'". Ciel sans nuages. Acide carbonique. ce Dans 712^', 25 de Tean employée 64,28 Atmosphère îles feuilles, 10^'', 10. Poids de l'eau, 7i3i^'',35, conlenant. . . . 64,38 Retiré 71,21 Dans les feuilles CO' 6,83 Exposition au soleil. Poids de l'eau, 698^', 35, contenant. C0= 63,02 .Vjiiutant l'atmospiièie des feuilles. On avait, avant l'exposition ^9,85 Retiré, après l'exposition 32,07 CO- disparu 37,78 O apparu 36,93 Az apparu 0,47 » Litas. 24 aoi'it. Durée de l'expérience, 2 heures. Ciel très-nuageux. Acide carbonique. Oxygène. Azolc ce ce ce Dans 712^'', 5o de l'eau employée 55,25 3,46 7,98 Atmosplière des feuilles, iq^'',25. Poids de l'eau , 7 i3'^'',o, conlenant 55,29 3,46 7'99 Retiré 64,84 i,4i 9 '54 Oxygène. Azote. ce 3,48 ce S,r2 3,49 o,5i . 0 — 2,98 Az 8, .4 8,94 0,80 0 3,41 Az 7.9*5 0,43 37,36 8,76 9,23 Oxygène. ce 3,46 0 3,46 1 ,41 — 2,o5 0 3,40 .,35 19,75 Dans les feuilles CO' 9,55 O — 2,o5 Az i ,55 Exposition au soleil. Poids de l'eau, 698'"', 25, contenant. CO- 54, i4 0 3,4o Az 7,82 Ajoutant l'atmosphère des feuilles. On avait, avant l'exposition. ..... 63,69 i,35 9'37 Retiré, après l'exposition 45, o^ '9>75 9'54 CO' disparu 18, 65 O a])paru i8,4o Az apparu o, » Libs. aS août. Durée de l'expérience, t heure. Ciel très-nuageux. Acide caiboniqtic. ce Dans 71 i^'',85 de l'eau employée 58, 12 Atmosphère des feuilles, ioS'',i2. Poids de l'eau, 713"'", 78, contenant. . . . 58,28 Retiré 68 , o() Dans les feuilles C0-' 9,78 Exposition au soleil. Poids de l'eau, (198'^', 4^, contenant CO' 57,02 Ajoutant l'atmosphère des feuilles. On avait, avant l'exposilion 66)80 Retiré, après l'expo-sifiofl 4'' j86 CO' disparu '9,94 O a])paru 19, 5o Az apparu 0,17 Oxygène. Azolc. ce 3,49 ce 8,08 3.5o 1,7' Az 8,10 9,45 0 — '.79 1,35 0 3,42 Az 7 '93 1,63 21 , i3 9,28 9.45 ( 8?' 1 » J'ai résumé les données piécéclentes dans un tableau auquel j'ai ajouté quelques-uns des résultats obtenus dans les années i85g et 1860. Dates des expériences. 16 août 18 et 20 août. . . 24 et 25 août. . . 21 et 23 août. . . 27 et 28 août. . . 3i août et 1 sept. 8 et g août 1 1 août 21 août 2 août 3o août 17 septembre. . . . 20 septembre. . . . 28 septembre. . . . 4 octobre 1 8 octobre 29 août 1 1 septembre. . . . 8 septembre Ocsijjnalioii lies olarues. AcMe cn-bo- E.ique disparu. Laurier-rose 9.(3,5 Pêcher 76,4 Lilas 38,6 Saule 77 >2 Pin maritime ^5, 9 Plantes aquatiques 80,8 Menthe aquatique 78,5 Chêne 49 »8 Amandier 24 , 7 Plante aquatique 5o,4 Plante aquatique 54 ,9 Pervenche 26,5 Sassafras 3o,o Haricot 22,0 Ortie 3o , 1 Avoine 3o, 7 Carotte 44,6 Vigne 17,2 Thuya 28,7 0\Y;'ènG apparu, ce 27,3 77'0 37.9 74-2 88,5 76,4 75,7 47 >' 23, I 48,9 5i,3 26,7 29,0 21 ,0 3i ,2 29 »9 42,6 i5,5 28,8 Azole apparu. 0,3 0,7 0,3 I.I 0,Q 0,8 0,9 O ,2 0,3 non déterminé 0,5 0,3 o ,5 0,2 0,5 0,3 0,6 0,2 non déterminé » On voit que, sur vingt-cinq expériences, il en est huit dans Ies(|uelles le volinne de l'oxygène apparu a été un peu plus grand que le volume de l'acide carbonique disparu. Dans les autres c'est le contraire qui a eu lieu. En prenant une moyenne, l'on trouve : 1° qu'il est disparu 873'''', 5 de gaz acide carbonique, et qu'il est apparu 852™,i de gaz oxygène; loo*"" d'acide carbonique auraient donné 97'"', 2 de gaz oxygène; a" que pour ']kl\'"'-,^ d'oxygène élaboré par les feuilles, il est apparu 8'^'',6 d'azote; loo'^'de gaz oxygène auraient acquis 1'''=, 11 de gaz azote. » Ainsi, il semblerait qu'il y a apparition d'azote pendant la décomposi- tion du gaz acide carbonique par les feuilles, non pas à la vérijté dans des proportions aussi extraordinairement fortes que celles indiquées par les travaux antérieurs, toutefpis cette a^pparition, pour être plus faible qu'on ne le supposait, n'en serait pas moins constante; et ici, d'après la manière dont les expériences ont été instituées, il n'est plus possible de l'attribuer à 1 1 5.. ( 87^ ) de l'azote que I eau ou les plantes auraient apporté à l'iiisu de l'observateur. Mais doit-on conclure définitivement? De ce qu'un gaz ne disparait pas par l'action des réactifs absorbants, est-il établi indubitablement que ce gaz est de l'azote? Non sans doute, et avant de prononcer, il est prudent de le sou- mettre à d'autres épreuves; c'est ce que j'ai fait. » Le gaz azote résidu, obtenu dans cliaque expérience, après l'absorption par le pyrogallate, de l'oxygène que les plantes avaient émis pendant leur exposition au soleil, comme le gaz azote résidu provenant des plantes qui n'avaient pas été exposées, ont été examinés avec le plus grand soin, et grâce aux procédés si précis de l'analyse eudioinétrique dont la science est redevable à MM. Regnault et Bunsen, j'ai bientôt acquis la certitude que, dans l'un de ces gaz, celui provenant des expériences dans lesquelles les plantes furent exposées à l'action solaire, il y avait une proportion très-appré- ciable de gaz combustibles, qu'on ne retrouvait pas dans l'azote provenant des plantes qui n'avaient pas été exposées à la lumière. Voici le détail de quelques-unes des analyses. Analyse du gaz azote, résidu de l'absorption, par le pyrogallate, de l'oxygène émis par les feuilles du pin maritime exposées au soleil, dans les expériences du t."^ et 28 août 1861 . Volume à Volume. Pression. Température. o® p. o'",^6. m o Gaz Après l'addition de l'oxygène Après l'addition du gaz de la pile ; détonation Gaz disparu Après l'absorption de l'acide carbo- nique Acide carbonique Gaz résidu, extrait des feuilles non exposées au soleil . . . Gaz 346,5 o,3866 i4,3 167,50 Après l'addition de l'oxygène 359,8 0,3995 '4)^ '79'7'^ Après addition du gaz de la pile; détonation 2o3,9 0,7039 •4>^ '79,*''' Gaz disparu 0,73 320,7 341,0 0,3679 0,3877 4,4 4,4 .47,48 i65,25 336,1 o,383i 4,6 160, 83 4,42 322,5 0,3786 4,7 152,67 8,16 ( 873 ) Analyse dti gaz azote, résidu de l'ahsnrption, par le pyrogallate, de C oxygène émis par 1rs feuilles des plantes aquatiques exposées au soleil, dans les expériences des 3i août et 2 septembre 1861 . Volume a l'oluaie. Pression. Tempéralure. 0° p. o^j^ti. m 0 Gaz 3o6,5 o,3686 i4,4 i4',22 Après l'addition de l'oxygène 326,0 0,3887 '4>4 158,30 Après l'addition du gaz de la pile; détonation 322,7 o,3837 i4»6 i54,66 Gaz disparu 3,73 Après l'absorption de l'acide carbo- nique 3 1 1 , 7 o , 3802 '4)3 1 48 , 1 5 Acide carbonique 6,5i Atmosphère des feuilles non ex- posées au soleil Gaz 34" ,3 0,3954 i453 168,74 Après l'addition de l'oxygène 355,0 0,4098 i4î3 181,91 Après l'addition du gaz de la pile ; détonation 354,5 0,4089 i4>2 181, 32 Gaz disparu 0,59 Après l'absorption de l'acide carbo- nique 206,0 o,7o5o '4)5 i8i,3o Acide carbonique 0,00 Analyse du gaz azote, résida de l'absorption, par le pyrogallate, de l'oxygène émis par les feuilles de laurier-rose, dans les expériences des t^et i6 aoilt. Volume à Volume. IVession. Température. o'' p. 0^,76. m o Gaz 3i8,7 o,36i4 16,8 i42>76 Après l'addition de l'oxygène. . . . 33g, 6 0,3822 '6,9 160,84 Après l'addition du gaz de la pile; détonation 333,8 0,3799 i5,6 157,84 Gaz disparu 3, 00 Acide carbonique 5,4o Azote, ré.>idu et feuilles non ex- posées au soleil Gaz. 344>' 0,3911 i5,4 167,63 Après l'introduction de l'oxygène. . 363,6 0,4107 i5,3 186,07 .\près l'addition da gaz de la pile; détonation 36i ,0 o,4i23 i4>3 186,11 Gaz disparu 0,00 ( «74 ) Analyse du gaz azote, résidu de l 'absorptinn, par le pyro^altale, de t'oxygène émis par les feuilles île pécher exposées au soleil, dans les expériences des iQ et 20 août. Volume à Volume. Pression. Température. 0° p. o^j^fi. m u Gaz 365,3 0,8978 i5,7 "75,87 Après raddition de l'oxygène 373, i 0,4175 i5,o 194,30 Après l'addition du giiz de la pilej 6,3?, détonalion . 309,6 o,4i4o '5,i 190,79 Gaz disparu 3,5i Acide carbonique 6,32 Azote, résidu des feuilles non ex- posées au soleii Gaz 335,1 0,3986 i5,7 164,12 Après l'addition de l'oxygène o5i ,5 o,4ii8 i5,o 180,60 Après l'addition du gaz de la pile; détonation 35?., o 0,4126 i5,i 181,00 Gaz disparu • . 0,00 Analyse du gaz azote résidu de V absorption, par le pyrogallate, de l'oxygène émis par les fcailles de saule exposées au soleil, dans les expériences des 21 et l3 août 1861 . Volume à Volume. Pression. Tempiniiure. 11° cl p. o"',7r>. m o Gaz 826,0 Oi3g29 14,2 160,21 Après l'addition de l'oxygène 889,8 0,4069 i4,5 «72,76 Après l'addition du gaz de la pile; détonation 336, o o,4o23 i5,o 168,61 Gaz disparu 4 > ' ^ Acide carbonique 7 '^7 Analyse du gaz azote, résidu .de l'absorption, par le pyrogallate, de l'oxygène émis par les feuilles de lilas exposées au soleil dans les expériences des 24 et n5 aoiit 1861. Volume a Volume. Pression Température. 0° et p. "'",.76. m o Gaz 341,1 0,3943 14,2 168,24 Après l'introduction de l'oxygène. . 36o,8 o,4i33 i4,5 186, 33 Après l'introduction du gaz de la pile; détonation 859,1 o,4in i5,o 184, i4 Gazdisparu - > '9 Acide carbonique 3 ,94 » Le volume de gaz disparu (m), comparé au volume d'acide carbo- ( 87^ ) nique {n) formé pendant la combustion, indiquait que le gaz découvert dans l'azote résidu consistait principalement en oxyde de carbone (z), puisque i volume de cet oxyde consomme en brûlant - volume d'oxygène pour produire i volume d'acide carbonique. Cependant, comme dans les six analyses m avait constamment été un peu plus fort que -■, il y avait lieu de présumer que l'oxyde de carbone était mêlé à une faible quantité d'un autre gaz dans la constitution duquel il entrait de l'hydrogène. )' Le gaz combustible dont l'analyse venait de révéler la présence n'en- trait que pour une faible proportion dans l'azote examiné, par la raison qu'il était mélangé à la totalité de l'azote appartenant soit à l'atmosphère de l'eau, soit à l'atmosphère de la plante; il était à désirer, afin d'en counaître la constitution avec plus de certitude, d'opérer sur un résidu d'azote qui en conluit davantage; or il était facile de se procurer un tel résidu, puisque l'on savait que, pendant la décomposition de l'acide carbonique par les plantes submergées, l'oxygène s'épure au fur et à mesure qu'il se dégage, l'air dissous dans l'eau, comme l'air condensé dans le tissu végétal, étant graduellement expulsé. Il y avait, en outre, une autre raison pour se pro- curer un gaz dans cette condition ; il convenait de s'assurer si des feuilles, quand elles ne sont pas séparées de la plante, fourniraient encore tui gaz de la nature de celui qu'elles élaboraient en agissant isolément. Il Dans des vases de verre de i5 litres de capacité, remplis d'eau de source imprégnée d'acide carbonique, et munis de tubulures permettant de recuedlir les gaz, j'ai fait pénétrer les extrémités de plusieurs branches d'ar- bres. J'ai opéré sur le pin maritime, le saule et le lilas; plusieurs plants d'anémone aquatique munis de leurs racines fiu-eut aussi introduits; de sorte qu'ils ont fonctionné dans le flacon connue s'ils fussent restés dans la rivière de la Saùer d'où on les avait tirés. L'appareil placé au soleil don- nait bientôt du gaz en abondance que l'on recueUlait successivement dans des flacons; comme cela arrive constamment, le gaz était plus riche en oxy- gène à mesure ipi'il se dégageait, et comme l'analyse eudiométrique l'a bientôt prouvé, plus riche aussi en gaz combustible. Chaque expérience n'a jamais duré plus de deux heures, afin de ne pas avoir à redouter une altération morbide des feuilles. » Le gaz obtenu dans chaque flacon était traité d'abord par la potasse pour enlever l'acide carbonique, ensuite par le pyrogallate pour absorber l'oxygène. T/azote résidu était soiunis à l'analyse. (876) » Branches du pin maritime. Expérience du 20 octobre. » Le gaz recueilli clans le quatrième et dernier flacon contenait Oxygène g5 nio Azote résidu 5 5,23 » Analyse du gaz résidu. \'olume a o" Volume. Pression Tempcralure. •?! p. o"^,76. Volume du gaz 319,20 o,4453 12,8 '78,76 Après l'addition de l'oxygène 374,00 0,4987 13,7 233, 16 Oxvgène ajouté » • » 54,4" Après addition du gaz de la pile; détonation 348,80 0,4734 i3,8 206, 83 Gaz disparu 26 , 33 Après l'absorption de l'acide carbo- nique 294,30 0,4274 12,8 i58,io Acide carbonique 48,73 Aprèsadditiondegaz hydrogène pur. 38o,6o o,5i3i 12,1 246,04 Hydrogène ajouté ... 87 ,94 Après l'explosion i83,3 o,'ji59 12,2 i63,4o Gaz disparu. ... 82,64 Oxygène retrouvé 27,55 Oxygène consommé 26,85 Hydrogène brûlé. . 55 , i o Hydrogène restant 32 ,84 Azote 1 3o , 56 » Si le gaz combustible consiste en oxyde de carbone {z) et en hydrogène protocarboné (c), m étant le volume du gaz disparu, n celui du gaz acide carbonique formé, on a 2 d'où z et comme vérification An — 2ni 7.m — n ^ = —3—' ^=-^ h IV := a . 2 ' a étant le volinne de l'oxygène consommé. \ (8/7 ) » Appliquant ces formules aux données fournies par l'analyse, on a Gaz oxyde "de carbone 4? >42 Pour loo 26 ,44 Hydrogène protocarboné 1 ,3i » 0,74 Azote I 3o , 56 » 72 , 82 179,29 100,0 Le gaz analysé étant 178,76 Différence o,53 » Ainsi le gaz développé par les branches de pin d'une vigomeuse vita- lité, agissant sur le gaz acide carbonique avec l'influence de la lumière du soleil , a laissé, après que l'oxygène eut été absorbé, un gaz bien éloigne d'être de l'azote pur, puisqu'il était mêlé à plus du quart de son volume d'un gaz combustible presque entièrement formé de gaz oxyde de carbone. >- A 100 de gaz oxygène développé par la branche de sapin répondait i ,4 de gaz combustible. » Le gaz retiré dans le cours de la même expérience, ont donné à l'a- nalyse des résultats analogues. Le gaz résidu, considéré comme azote, renfermait seulement moins de gaz combustibles, parce qu'il renfermait moins d'oxygène. Analyse du gaz résidu du troisième flacon. \'oiunie à 0° \'olinno. Pression Tempcralure. el p. o^'j-fï, m o Volume du gaz 3i8,o 0,4378 10,7 176,29 Après l'addition de l'oxygène 354,6 o,4738 10,7 212,78 Après l'addition du gaz de la pile; détonation 34o,o o,45i4 l'.o i97>62 Gaz disparu i5, 1 1 Après l'absorption de l'acide carbo- nique 186,9 0!7'48 10,55 167,75 Acide carbonique 29,87 On en déduit : Oxyde de carbone 29,75 Pour 100 16,87 Hydrogène protocarboné 0,12 » OjO'j Azote, par différence 146,42 » 83, 06 176,29 100,00 C. R , 1861, 2""^ Semestre. (T. LUI, IV» 21.1 ' '" ( 878 ) .■/nalysc du gnz résidu recueilli dans le deuxième flacon. Volume à Volume. Pression. Température. o" et p. o^j^C m o Volumedugaz 348,0 0,8897 '°'7 '7'>73 Après l'addition du gaz ^77»7 o,4i84 10,7 200,0 Après l'addilion du gaz de la pile; détonation 862,0 0,4046 11,0 185,27 Gaz disparu '4i73 » Un accident ayant empêché le dosage de l'acide carbonique, I on a supposé que le rapport entre le gaz et le volume du gaz disparu était l( même que celui trouvé dans l'analyse du gaz recueilli dans le troisième flacon. Soit : Acide carboni(nie 29, 12 On en déduit : Oxyde de carbone 29,01 l'onr 100 '6,8g Hydrogène protocarboné o,ii 0,06 Azote • 142,61 83, o5 100,00 Analyse du gaz résidu recueilli dans le premier flacon. Volume à Volume. Pression. Tenipér.-ïlnre. o^etp, o^'./G m n Gaz 345,0 0,8901 10,5 170,50 Après l'addition de l'oxygène 367,0 0,4102 10, 45 190,79 Après l'addition du gaz de la pile ; détonation 358,2 o,4o3o 10,4 "82,97 Gaz disparu 7 (82 Après l'absorption de l'acide carbo- nique 188,0 0,7099 10,2 169,10 Gaz acide carbonique '3,87 f Ml en déduit : Oxyde de carbone i3,34 Pour 100 7,82 Hydrogène protocarboné o,5(i o,33 Azote i56,6o 91,85 170,50 100,00 ( 879) Branches du saule. Expérience faite en septembre. » L'exposition au soleil a duré une heure, pendant laquelle on remplit deux flacons de gaz. L'acide carbonique et l'oxygène ayant été absorbés, l'on procéda à l'analyse du résidu. Prem icr Jlacon . \'ol ume à Volume. Pression. Température. o"clp. o"',76 •m o Gaz analysé • 3i4,4 0,4396 16,0 167,85 Après l'addition de l'oxygène 338,2 o,4544 '4''' 192,35 Après l'addilion du gaz de la pile; détonation 332, o 0,4460 i5,o 1 84,65 Gaz disparu ■ 7)7° Après l'absorption de l'acide carbo- nique 3og,o 0,4437 '5,o 171,12 Acide carbonique 1 3 , 53 d'où Oxyde de carbone 12,91 Pour 100 7,7 Hydrogène protocarboné 0,62 o,3 Azote (i) ,. ... 154,32 92,0 167,35 100,0 Deuxième flacon. Volume à Volume. Pression. Température, o" et p. o"',76 m o Gaz analysé 356, i o,4o54 12,8 181 ,85 Après l'addition de l'oxygène 38i,2 0,4288 '3,7 204,81 Après addition du gaz de la pile; détonation 372,6 o,4ii8 i3,8 192,1g Gaz disparu 12 ,62 Après l'absorption de l'acide carbo- nique 189,1 0,7126 12,5 168, o5 Acide carbonique 24 , 1 3 (i) Azote, par différence. Par le pyrogallate employé comme contrôle, on n eu : azote, i55. 116.. ( 88o ) d où Oxyde de carbone ^3 , •jg i 3 , i Hydrogène protocarboné 0,37 0,2 Azote (i) '57,29 86,7 I 8 I , 45 100,0 « Le rapport entre le volume de g-iz disparu pendant la coiiibiistion et celui de l'acide carbonique formé indiquait assez que le gaz coiubustible mêlé à l'oxygène élaboré par les feuilles était, en graiule partie, du gaz oxyde de carbone. Néanmoins, et malgré l'accord existant entre les résul- tats de l'analyse eudiométrique et les résultats déduits des formules, j'ai cru devoir constater la présence de cet oxyde au moyen d'un réactif capable de l'absorber, la dissolution de protocblonu'e de cuivre dans l'acide cldorby- drique. J'ai opéré siu' le résidu gazeux venant des branches de saule, dans lequel l'eudiomètre avait indiqué, pour 100, T,'y d'oxvde de carbone. Volume à Volume Pression. Temperaluie. o" et |i. 0,76. m u Gaz 221,0 0,6624 i3,o 181,1 Après l'absorption . 207,0 0,6386 12,0 166,6 Oxyde de carbone.. '4i5 pour 100 de gaz, 8,0. » Anémone aquatique. Résida obtenu après l'absorption de l'oxygène dégagé parles plans d'anémone .iquatique, exposés an soleil dans de l'eau imprégnée d'acide carbonique. Volume à Volume Pression. Température. 0° et p.ir 0.7*». m o Gaz '^07,1 0,6337 i5,3 163,53 Après l'absorption par le ])rotochloriire '73,5 0,7147 '4)4 i55,oo Oxyde de carbone 8,53 pour 100 5,38 » Après avoir reconnu la nature du gaz combustible rencontré dans les produits de la décomposition du gaz acide carbonique par les plantes, il convient de revenir sur les expériences qui ont eu pour objet d'établir le rapport existant entre le volume du gaz acide détruit et celui du gaz oxygène élaboré. Dans toutes ces expériences, sans aucune exception, on a constaté ( I ) Azote, par différente. L'absorption par le pyrogallate essayé comme lontrôlc n donne : azote, i58. ( 88i ) une légère acquisition d'azote que l'on ne pouvait |)as attribuer a une cause accidentelle. Or, je vais montrer que ce volume de l'azote en excès est sen- siblement égal au volume du gaz oxyde de carbone décelé par l'analyse eu - diométrique. » Pin maritime. Expériences des 27 et 28 août. » [^'analyse a indiqué dans le gaz obtenu après l'exposition au so- leil ; ce P('cher. Expériences des iSetao août. » L'analyse a indiqué dans le gaz obtenu, après l'exposition au soleil : ce ce Oxyde de carbone 6,09 Pour 100 3,46 Hydrogène protocarboné. . . o,23 o,i3 .\zote. . . 169,55 96,4* 175,8'; 100,00 ce L'azote obtenu, après l'exposition, a été '9>43 avant l'exposition 18,69 Excès trouvé o>74 L'analyse a indiqué : jjaz combustibles 0,70 )) Saule. Expériences des 21 et 23 août. " L'analyse a indiqué dans le gaz obtenu après l'exposition au soleil : ce ce Oxyde de carbone 7>o6 Pour 100 4i4' Hydrogène protocarboné. . . o,3i o, ig Azote i52,84 95)4o I 60 , 2 I I 00 , 00 ce L'azote, obtenu après l'exposition, a été r8,33 avant l'exposition ' 7 1^4 Excès trouvé • >09 L'analyse a indiqué : gaz combustibles 0,84 » Liliis. Expériences des 2.^ et a5 aofit. » L'analyse a indiqué dans le gaz obtenu après l'exposition au soleil : ce Oxyde de carbone 3,79 Pour 100 ^,25 Hydrogène protocarboné ... o , 1 5 0,08 Azote 164, 3o q'j ,67 168,24 100,00 ce L'azote, obtenu après l'exposition, a été 19,00 avant l'exposition i8,65 Excès trouve o,35 L'analyse a indiqué : gaz combustibles o,44 ( 883 ) Résumé : Gaz Iroini' en pscès Gai oxyde de caibone(i; sur Vazote. constaté par l'analysi'. ce ce Pin maritime 092 ' 1 1 2 Plantes aquatiques 0,84 0,87 Laurier-rose o,33 o,38 Pécher o,74 0,70 Saule 1,09 0,84 Lilas 0,35 o 44 » Les feuilles, pendant la décomposition de l'acide carbonique, n'éiiiet- tiaient donc pas de gaz azote, mais, avec le gaz oxygène, du gaz oxyde de caibone et du gaz hydrogène protocarboné. La lumière paraît indispensable au développement de ces gaz combustibles. En effet, si l'on place au soleil le plus ardent un appareil parfaitement semblable à celui dont on a fait usage dans ces recherches, muni de feuilles, en ayant soin de l'envelopper d'un drap noir afin d'intercepter les rayons lumineux, et si, après deux ou trois heures d'exposition, quand tout le système a acquis une température qui atteint fréquemment 38", l'on dirige dans la cloche graduée posée sur la cuve à mercure les atmosphères de l'eau et du tissu végétal, on ne troiue pas, dans les gaz recueillis, l'oxyde de carbone et l'hydrogène protocarboné qui n'y manquent jamais lorsque la lumière est intervenue. En d'autres termes et pour rester strictement dans les conditions des expériences, ces gaz accompagnent constamment l'oxygène dont le soleil détermine l'ap- parition, quand il éclaire un végélal submergé dans de l'eau imprégnée d'acide carbonique. » En résumant l'histoire des belles observations qui ont été faites siu- la relation des végétaux avec l'atmosphère, l'on trouve que Bonnet aperçut l'émission de gaz opérée à la surface des feuilles; quePriestley recoim-it que ce gaz est de l'oxygène; qu'lngen-Houtz démontra la nécessité de la pré- sence de la lumière pour la réalisation du phénomène; que Seuivbier prouva que le gaz oxygène obtenu dans ces circonstances est le résultat de la décomposition du gaz acide carbonique. Ce qui frappe en lisant les Mé- moires de l'époque, c'est de voir ces importantes observations fixer l'atlen- tion des savants bien plus au point de vue de l'hygiène qu'au poiu? de vue delà physique végétale. Priestley énonçait sa brillante découverte en disant : ( i) y compris la faible quantité d'hydrogène protocarhono qui est mêlé à ce gaz. ( 884 ) que les plantes possédaient la faculté de purifier l'air vicié par la combus- tion ou parla respiration des animaux. N'est-il pas curieux, qu'à un siècle de distance, on vienne établir devant cette Académie que probablement les feuilles de toutes les plantes, et très-certainement les feuilles des plantes aquatiques, en émettant du gaz oxygène qui améliore l'atmosplière, émet- tent aussi l'un des gaz les |)lus délétères que l'on connaisse, l'oxyde de car- bone? J'ajouterai : N'est-il |)as permis d'entrevoir dans l'émanation de ce gaz pernicieux l'une des causes de l'insalubrité des contrées maréca- geuses? " GÉOMÉTRIE. — Description fies courbes à double courbure de tous les ordres sur les surfaces réglées du troisième et du quatrième ordre; par M. Chasles. " l^c mode de génération des courbes d'ordre (aw -i- i) sur l'hyperbo- loïde à une nappe, que j ai eu occasion de donner dans une communication précédente (i), s'applique aux surfaces réglées du troisième et du quatrième ordre, sur lesquelles on décrit de la même manière des courbes d ordre {3in -h i) et (4"* +" ' • il suffit de faire correspondre anbarmoniquement les génératrices de ces surfaces à des surfaces d'un faisceau d'ordre m. » On peut même tlonner a ces tliéorèmes une plus grande extension, en faisant correspondre aux surfaces du faisceau, au lieu de simples généra- trices de la surface réglée, des groupes de génératrices, en nombre quel- conque n, formant inie involulion d'ordre n. On décrit alors sur l'hyperbo- loide et sur les surfaces du troisième et du quatrième ordre des courbes d'ordre [-im -h n), [3m-\-n) et ( 4'« + ") respectivement; c'est-à-dire toutes les courbes d'ordre quelconque que comportent ces surfaces. >> Expliquons d'abord comment on formera les groupes de n génératrices en involulion. » On dit que des groupes de n points sont en involution sur luie droite, quand, par exemple, ces points sont les intersections de la droite par des courbes d'ordre n formant faisceau, c'est-à-dire passant par n^ points com- nuuis; ou, en général, quand les n points de cliaque groupe sont déter- minés par des équations telles que iax" + bx"- ' + . .)+).( a'x" ■+■ b'x"- ' -i- . . . ) = o. Chaque groupe dépend de la valeur donnée à la variable }.; et un seul ponit (il Comptes rendus, l. LU, p. i loo; séance du J juin 1861 ( 885 ) d un groupe suffit pour déterminer cette variable et les (n — i) autres points du groupe (i). » Des rayons menés d'un même point à ces groupes de points en invo- lution, sont des groupes de n rayons en invokuion. » Pour former sur l'hyperboloïde des groupes de n génératrices en invo- lution, on prend sur luie directrice quelconque des groupes de points en involution, et ce sont les génératrices qui partent de ces points que l'on dit être elles-mêmes en involution. » Pour les génératrices d'une surface du troisième ordre, on considérera une section plane de la surface, laquelle est une courbe du troisième ordre à point double, et l'on formera sin- cette courbe des groupes de points en invokuion, en menant par le nœud ou point double de la courbe des groupes de rayons en involution; les points de la courbe où aboutissent ces rayons sont les points en involution, et les génératrices de la surface qui partent de ces points forment les groupes que l'on dit en invohUion. >■ Pour les génératrices d'une surface du quatrième ordre on considère une section plane, qui est une courbe du quatrième ordre à trois points doubles, en général, et on prend un faisceau de coniques passant par ces trois points et par un quatrième point fixe quelconque de la courbe : cha- cune de ces coniques rencontre la courbe en un seul autre point. De sorte que chaque point de la courbe se trouve déterminé par une conique. Ces coniques elles-mêmes sont déterminées par leurs tangentes en un des quatre points fixes par lesquels elles passent toutes. On mènera par ce point des groupes de n rayons en involution; les groupes de coniques déterminées par ces rayons, pris pour tangentes, seront en involution; et par conséquent aussi les groupes de points de la courbe du quatrième ordre déterminés par ces coniques; et les génératrices de la surface du quatrième ordre par- tant de ces points formeront des groupes en involution (2). >) Cela posé, voici les trois théorèmes qui expriment le mode de généra - (i) De Jonquières, Ccnéralisatinn de lu théorie de V involution, voir Annnli di JJate. niatica, t. II, p. 86. Roma, iBSg. — L. Cremona, Courbes i^auclie.i décrites sur la surfoci- d 'un hyperholoïdc a une nappe; voir Comptes rendus, t. LU, p. \ 320, séance du ?4 juin 186 r . (2) Une surface du tpiatriùme ordre peut avoir pour section plane une courbe du qua- trième ordre à point triple. Alors les groupes de génératrices en involution seront déter- minés par des groupes de rayons en involution autour du point triple, comme autour du point double dans une courbe du troisième ordre. C. R., 1861, 2>ni: SemciUe. (T. LIM, f," 21.) t I7 ( 886 ) lion des courbes à double courbure sur l'byperboloïde et sur les surfaces réglées du troisième et du quatrième ordre. » Premieu TI]É0RÈME. — Si l'on a un faisceau de surfaces d'ordre m, et sur un hyperbnloiile des ijroupcs de n géncralrices en involution, lesquels groupes correspondent anii/irmoniguernent aux surfaces : le lieu des points d'intersec- tion des surfaces par les groupes de génératrices qui leur correspondent est une courbe à double courbure d'ordre zm -+- n. » Cette courbe a a/n" points sur la courbe d'ordre nr qui forme la base du faisceau de surfaces. Ce sont les in^ points dans lescjiiels l'iiyperljoloïde rencontre celte base. La courbe a en outre nui points sur chaque surface; en tout donc 2ni- -+- nm ou m {■2ni -h /*) points sur chaque surface. Elle a /n points sur chaque génératrice de l'hyperboloïde, et par conséquent (m -+- n) points sur chaque directrice. Ces deux nombres entiers m et n, qui peuvent prendre toutes les valeurs depuis l'unité, permettent, comme on le voit, de décrire sur l'hyperboloïde des courbes géométriques de tous les ordres, d'une manière uniforme fort simple. » Ces courbes sont susceptibles d'une théorie analytique qui se prête à l'étude de leurs nombreuses propriétés. Cette théorie sera le sujet d'une autre communication. » Deuxième THÉOtiÈME. — Si l'on a un faisceau de surfaces d ordre m, et sur une surface réglée du troisième ordre des groupes de n génératrices en invo~ lution, correspondant anharnioniqnenient aux surfaces du faisceau : le lieu des points d' interjection de chaque surface par les n génératrices qui lui corres- pondent est une courbe d'ordre (3m 4- n). M Cette courbe a 3m^ points sur la courbe d'ordre /«', base du faisceau de surfaces, et inn ponits sur chaque surface; en tout ni (3»z + n) points sur chaque surface, et m points sur chaque génératrice de la surface du troisième ordre. » TuoiSlliME THÉORÈME. — Si l on a un Jaisceau de surfaces d'urdie m, et sur une surface réglée du quatrième ordre des groupes de n génératrices en involulion, correspondant anlwrnionl(pienienl aux surfaces du faisceau: le lien des jioints d'intersection de chaque surface par les n génératrices qui lui correspondent est une courbe d'ordre ( /j m -J- n). » Cette courbe a 4'"^ points sur la courbe d'ordre nr, base du faisceau de surfaces, et nin autres points sur chaque surface, en loutm(4"' + ") points sur chaque sinface, et m points sur chaque génératrice de la surface (lu (pialrième ordre. ( 887 ) » Un même procédé de démonstr.ition convienl à ces trois théorèmes : appliquons-le au cas de la surface du quatrième ordre. w II sulfit de prouver qu'un plan transversal quelconque rencontrera la courbe décrite eu (4'« + «) points. Ce plan coupe la surface réglée suivant une courbe du quatrième ordre à trois points doubles, et le faisceau de surfaces d'ordre m suivant un faisceau de courbes du même ordre qui cor- respondent aidiarmoniquement aux groupes de n génératrices de la surface réglée, et conséquemment aux groupes de n coniques qui, comn)e nous l'avons dit ci-dessus, déterminent les groupes de génératrices. Or chaque courbe du faisceau rencontre les n coniques correspondantes en imn points dont le lieu est une courbe d'ordre {m -f- in) (i). Cette courbe a quatre points multiples d'ordre n situés aux quatre points qui forment la base du faisceau de coniques. Elle rencontre la courbe du quatrième ordre en f\[m + in) points, dont ']n coïncident avec ces quatre points de la base du faisceau de coniques, savoir, aw en chaque point double de la courbe du quatrième ordre, et n en son point simple, puisque la courbe décrite a un point midtiple d'ordre n en chacun de ces quatre points. Les autres points d'intersection des deux courbes, en nombre [l\m+ n), appartiennent à la courbe à double courbure cherchée. Cette courbe a donc [[\m-\- n) points dans un plan quelconque, et conséquemment est de l'ordre {[\m + «). Ce qu'il fallait démontrer. » Observations I. — On pourra prendre pour les surfaces d'ordre m des groupes de m plans en involiition autour d'une arête commune. Cela per- mettra, en faisant coïncider certaines génératrices de la surface réglée avec des plans correspondants, de déduire des trois théorèmes généraux divers cas particuliers, comme nous l'avons fait pour la description des courbes gauches du quatrième ordre (2). » II. — IXous n'avons appliqué ce mode général de description des courbes gauches qu'aux trois surfaces réglées les plus simples; mais il peut s'étendre à des surfaces réglées de tous les ordres. » Nous allons prouver, du moins, qu'on peut former des surfaces réglées de tous les ordres sur lesquelles on décrira des courbes à double courbure de l'ordre ( R /« + «), R étant l'ordre de la surface. " Théorème. — Si l'on a dans l'espace une courbe plane d'ordre R à point multiple I d'ordre (R — i), et une droite D menée par un point O de la courbe, et (i) Comptes rendus, t. XXXVII, p. 273; séance du 16 avril i853. (2) Comptes rendus, t. LUI, p. -^67; séance du 4 novembre 1861. 117. ( 888 ) sur ces deux lighes deux séries de points qui se correspondent anharmonique- ment de manière qu'au point O de la courbe corresponde, sur la droite D, ce même point : les droites qui joindront les points correspondants formeront une surface réqlée il'ordre K. » Prouvons qu'iitif droite quelconque K rencontrera R génératrices de la surface, et conséquemment la surface elle-même en R points. » Les plans menés par la droite L et par les points u' de la droite D correspondent anliarmoniquement à ces points, et conséquemment aux points a de la courbe, c'est-à-dire aux rayons menés du point multiple de la courbe à ses points a. Les traces de ces plans sur le plan de la courbe rencontrent donc ces rayons en des points dont le lieu est une conique qui passe par le point L Cette conique rencontre la courbe en aK points dont (R— i) coïncident en I, et un se trouve en O, parce que ce point considéré comme appartenant à la droite D est lui-même son correspon- dant sur la courbe. Les R autres points d'intersection de la courbe par la conique déterminent R génératrices comprises dans les plans menés par la droite D, et qui par conséquent rencontrent cette droite. Ce qui démontre le théorème. Donc, etc. » Corollaire. — Si la droite D passe par le point multiple I, on con- sidérera que les R points de la courbe qui coïncident en I appartiennent respectivement aux R branches de la courbe, et que les R points qui leur correspondent sur la droite D, correspondent en réalité aux droites du faisceau des rayons Oa, qui coïncident avec les tangentes aux R branches de la courbe. Et pour que la surface lieu des génératrices aa.' soit d'ordre R, il faudra prescrire que le point de la droite D correspondant à une de ces R tangentes coïncide en L » Alors (R— i) génératrices de la surface coïncideront avec la droite D, et cette droite sera, sur la surface d'ordre R, lute droite mullijde d'ordre (R — i). Tout plan transversal coupera la surface suivant une courbe d'ordre R ayant un point multiple d'ordre (R— i) sur cette droite (i). (i) Cette remarque fait voir qu'il y a à distinguer deux cas différents dans les surfaces ré- glées du troisième ordre; disons deux espèces. Dans les unes, il existe une droite double et une droite simple, sut lesquelles s'a])|nii('iU toutes les génératrices de la surface. Dans les autres, il n'existe que la droite double, formée de la droite simple avec laqiu^lle coïncide une génératrice. Les siirfa'/es réglées du quatrième ordre présentent beaucoup ])lus de variété, elles admettent riualoize espèces. Je c()m|)le communiquer ])rocliaiiiement à TAca- démie une théorie assez étendue de ces surfaces du troisième et du (]uatrième ordre. (889) » Il y a sans doute bien d'autres surfaces réglées d'ordre K construites au moyen de courbes planes d'ordre K qui n'auraient pas un point mul- tiple d'ordre ( K — i ). Il suffira de prendre une courbe plane dans laquelle on puisse déterminer ses points individuellement au moyen d'un faisceau de rayons pu d'un faisceau de courbes (comme nous l'avons fait dans les sec- tions coniques, dans la courbe du troisième ordre à nœud, et dans les deux courbes du quatrième ordre à trois points doubles ou à point triple). Par exemple, dans vme courbe du cinquième ordre à six points doubles, les points seront déterminés individuellement par un faisceau de courbes du quatrième ordre menées par les six poinis doubles et un septième point de la courbe, el ayant elles-mêmes trois points doubles coïncidents avec ceux de cette courbe. « Dans une courbe du sixième ordre ayant trois points triples et un point double (i), il suffira de prendre un faisceau de coniques passant par ces quatre points; ces coniques, dont chacune rencontrera la courbe du sixième ordre en lui seul point variable, détermineront ainsi individuelle- ment les points de cette courbe, et permettront de les réunir en groupes en involution correspondant anharmoniquement à d'autres poinis ou aux sur- faces d'un faisceau. » On reconnaît sur-le-champ que les surfaces réglées d'ordre quelconque R ainsi formées se prêteront au mode de description des courbes gauches d'ordre (K?7z+ 7i), de même que cela a été démontré pour les surfaces des deuxième, troisième et quatrième ordres. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les ammoniaques pol) atomiques ; diamines aromatiques j par M. A.-W. Hofmann. « En poursuivant l'étude des ammoniaques polyatomiques de la série éthylénique, j'ai essayé à plusieurs reprises de produire les bases diato- miques correspondantes aux moitamines aromatiques. La composition et les caractères généraux de ces corps étaient suffisamment indiqués par l'examen deréthylène-diamine. La relatiori intime de cette base avec l'éthylamine C^H^ (C=H^)"j Ethylamine H ' Az Ethylène-diamine H^ 'Az-, H ) II- ) (i) M. de Jonquières a montre comment on décrit cette couibe, dans son Mémoire sur la génération des courbes géométriques ; § XII, art. 58; Mémoire qui sera compris dans le vol. XVI des Mémoires présentés pur divers savants. ( '^9° ) ne pouvait laisser de doutes sur l'existence d'une série d'ammoniaques aro- matiques, dialomiques, avant des rapports analogues avec l'aniline et ses homologues. La seconde colonne du tableau suivant présente la série de substances ainsi suggérées par la théorie. Phénylamine H / Az. Phénylène-diamine TP |Az-. H H= C'H'I (C'H«)"i Toluylamine H > Az. Toluvlène-diamine IP Az". C*HM (C»H^) Xylylamine H ' Az. Xylylène-diamine " H^ ^Az". IF h) » La méthode nécessaire pour déterminer la production des composés diatomiques n'était pas moins évidente. » Considère-t-on la simple transformation de la benzole en nitrobenzole et en aniline : CH», CH'AzO^, CH'H^Az. Ëeiizole. , Piitroljeiizole. Phénylamine. l'idée se présente naturellement de regarder la dinitrobenzole comme source probable de la phénylène-diamine CMï«, C'H^AzO-, CHMPAz, Benzole. AzO% Dinitrobeiizo'c. H=Az. Phénylène-diamine. Les chimistes n'ont pas manqué de suivre la route indiquée par la théorie. De concert avec M. Muspratt, j'ai moi-même, il y a déjà une dizaine d'an- nées, étudié cette réaction. Cependant nous n'avons pas réussi à obtenir le résultat attendu, quoique nos efforts aient été récompensés par la décou- verte de la nitrophénylamine (nitraniline) CH', CH^AzO-, CII^AzO"-, Benzole. Az, HMz, ■ — 1 ■ . -^— 1 DinitrobeuïoLe. Kiiioplienylitmini'. ( Hç)" ) qui, étant la première base à substitution nitrique, nous fit perdre de vue pour le moment le but primitif de nos recherches. La nitrophénylamine est évidemment le premier produit de l'action de l'agent réducteur sur la ben- zole dinitrique; il paraissait donc très-probable que la réduction ultérieure de la nitrophénylamine ou le traitement prolongé de ladinitrobenzole elle- même pût fournir le composé. J'ai souvent essayé d'achever la réduction de la nitrophénylamine en la soumettant à l'action réitérée du snlfine d'am- monium, sans toutefois obtenir des résultats définis. MM. Church et Perkin, qui ont examiné la réaction réciproque entre la dinitrobenzole et l'hydro- gène naissant, n'ont pas été plus heureux : ces expériences les ont conduits à la découverte d'un composé intéressant, le nitrosophénylène, mais la forma- tion d'une ammoniaque diatomique n'a pas été observée. De l'autre côté, M. Zinin^ à qui la science doit l'importante découverte île la réduction des corps nitriques, s'est occupé de cette question. En poussant aux dernières limites l'action du sulfure d ammonium sur la dinilrobenzole, ce chimiste a, en effet, obtenu un composé auquel il a attribué la formule indiquée pour la phénylène-diamine. Les propriétés du corps décrit par M. Zinin sous les noms de semibenzidam ou azophénylamine, sont cependant bien différentes de celles qu'on était en droit d'attendre d'un tel composé. ») Voici la description (i) que M. Zinin donne de ce corps : « Lorsqu'on » distille une solution alcoolique de binitrobenzine, saturée de suHTiydrate » d'ammoniaque, on obtient un résidu contenant beaucoup de soufre libre, » ainsi qu'une substance résinoïde brun-jaune, insoluble dans l'eau. Cette » substance constitue l'azophénylamine; dissoute dans l'alcool ou l'élher » bouillants, elle se dé|)ose par le refroidissement, à l'abri de l'air, sous la » forme de flocons jaunes; ceux-ci fondent dans l'eau bouillante en une » mashe brunâtre et visqueuse, et verdissent protnptement à l'air. >• » Certes ce n'est pas la phénylène-diamine de nos conceptions théo- riques; d'ailleurs j'ai déjà exprimé cette opuiion il y a plus d'un an dans une Note (a) relative à l'action de l'acide azoteux sur la nitrophénylène-dia- mine. « On ne persuadera pas facilement aux chimistes qui ont eu l'occasion » d'étudierles propriétés saillantes de l'éthylène-diamine, que le dérivé mal » défini de la dinitrobenzole paraissant sous forme tantôt ûg flocons bruns, » tantôt de résine jaune verdissant au contact de l'air, jirésente avec la {i) Gebhardt, Traité de Chimie, t. III, p. io4. (ï) Proccedings of Uic Rnyal Society, vol. X, |). 495. ( 89^ ) ■n phényldiaiuine, substance remarquable par la netteté de ses réactions. » des rapports analogues à ceux qui existent entre l'éthylène-diamine et » l'éthylamine. » » Je n'ai nnllement à rétracter cette opinion. La base diatomique de la série phénylique n'a jamais été obtenue à l'état de pureté. La phényléne- diamine et les diamines aromatiques homologues sont des substances aussi bien déSnies que les monamines collatérales. Cette classe est, en eftet, caractérisée par un pouvoir extraordinaire de cristallisation, les sels et, dans certains cas, les bases mêmes s'obtenant facilement en cristaux capables d'être mesurés. .. Ce fut dans des circonstances parliculières que mon attention se fixa de nouveau sur les diamines aromatiques. Je dois à l'obligeance do M. Alphonse Oppenheim l'échantillon d'un alcaloïde cristallisé qui avait été obtenu comme produit secondaire dans les ateliers aniliques de M. Ch. Collin, à Pans. La première combustion me montra que cette sub- stance était \ui (les composés diatomiques que j'avais si souvent essayé de préparer. En effet, l'analyse de ces cristaux conduisait à l'expression C^H"'Az='= H^ 'az% H' ) formule qui réprésente la toluylène-diamine, diaraine primaire de la série toluylique. La relation intime de ce composé avec les corps que j'ai étudiés dernièrement m'a engagé à poursuivre ce sujet. M. Collin a eu la complaisance de m'envoyer de magnifiques échantillons du corps nouveau, auxquels M. Cobblenz, le chimiste de l'établissement, a bien voulu joindre une notice très-détaillée des circonstances dans lesquelles il se produit. J'ai été ainsi à même de vérifier la formule de la toluylène-diamine par l'ana- lyse de plusieurs sels. .. Il ne pouvait exister de doute sur la réaction qui, dans le procédé industriel de M. Collin, donna lieu à la formation de ce composé. 11 devait évidemment son origine à la dinitrotoluole, produit accidentel de la trans- formation nitrique de la toluole constamment présente dans la beuzole du commerce. L'expérience n'a pas manqué de vérifier cette manière de voir. Distille-t-on la dinitrotoluole, préparée au moyen de la toluole par les pro- cédés ordinaires avec de l'acide acétique et du fer niétalli(pie, méthode de réduction généralement adoptée dans les usines d'aniline, on obtient la basr ( 893 ) cristalline de M. Ch. Coilin avec toutes ces propriétés. L'identité était de plus corroborée par l'analyse. » Le reste se comprend facilement. L'examen a été étendu aux composés dinitriques des homologues de la toluole, surtout à la dinitrobenzole. Comme on devait s'y attendre, la manière d'être de ces substances sous l'in- fluence de l'acétate de fer est parfaitement analogue à celle de la dinitro- toluole. » Les ammoniaques diatomiques qu'on obtient de cette façon seront de ma part l'objet d'un Mémoire spécial. Pour le moment je ne mentionnerai que les propriétés les plus saillantes de la phénylène-diamineet de la toluy- lene-diamine, pour donner une idée des caractères généraux de ce groupe de bases. Phénylène-diamine. !) Récemment distillé, ce corps se présente sous forme d'huile pesante, fai- blement colorée; exposé à l'air, il brunit rapidement comme la phénylamine. Il bout vers 280° et distille sans altération. Cette base est quelque peu solu- ble dans l'eau, très-soluble dans l'alcool et l'éther. Ces solutions possèdent une réaction fortement alcaline. Elle renferme (C«H*)", C'H»Az== H- .k'â. H- ) X La phénylene-diamine, ainsi que le suggérait l'analogie avec l'éthylène- diamine, est diacide. Un sulfate facilement sol uble dans l'eau bouillante, moins soluble dans l'eau froide, s'obtient en très-beaux cristaux de la com- position suivante : ["^'•^:'>..j fSO* » Le dichlorure qui se précipite en fines aiguilles par l'addition de l'acide chlorhydrique à la solution de la base contient [(--'" j,,j CI- » Ce sel se combine facilement avec le dichlorure de platine en donnant naissance à un composé magnifique cristallisant en longues aiguilles jaune C. R., 1S61, 2n>« Semeslre. (T. LUI, N» 21.) I J 8 ( 894) d'or qui renferment n^"|^^P' {az=Tc1% 2PtCP » La phénvlène-diamine est remarquable par la tendance à cristalliser qui distingue ses sels et ses autres dérivés. A cet égard elle rivalise noblement avec son correspondant monatomique, l'aniline. Le bromure et l'iodure se prennent en masse aussitôt qu'on met en contact la base avec les acides respectifs. Les sels ainsi obtenus cristallisent facilement de l'eau et surtout de l'alcool. Le nitrate et l'oxalate sont aussi des sels parfaitement beaux. o Les sels de la phénylène-diamine sont facilement décomposés par les alcalis fixes, qui en séparent la base à l'état des globules huileux. L'am- moniaque produit le même effet, mais la base se dissout dans le moindre excès, formant une solution brune foncée, qui paraît contenir un produit de décomposition. Cette circonstance expliquerait pourquoi les bases diato- miques ne s'obtiennent pas par la réduction au moyen du sulfin-e d'ammo- nium. Toliiylène-diamine. » Solide cristallin, francbement soluble dans l'eau bouillante, formant une solution alcaline; elle est aussi très-soluble dans l'alcool et l'éther. La toluylène-diamine est une des plus belles substances que j'aie jamais vues. De l'eau bouillante elle se dépose en aiguilles qui peuvent atteindre un pouce de longueur. Comme la phénylène-diamine, cette substance se colore légèrement en contact avec l'air. Une nouvelle cristallisation dans l'eau n'enlève pas cette teinte, qui ne cède qu'au traitement par le charbon ani- mal. La solution aqueuse noircit rapidement. La nouvelle substance fonda 99°. Elle distille sans altération; le point d'ébullition est 280° environ, c'est-à-dire presque le même que celui de la phénylène-diamine. Du reste, je me propose de revenir sur ces déterminations aussitôt que je me serai procuré de nouvelles quantités de ces matières. » L'analyse de la toluylène-diamine a conduit à l'expression { C H* )" H* formule qu'on a vérifiée par l'examen d'un sulfatecristallisé en longs prismes ( 895 ) parfaitement bien formés, qui prennent à l'air une teinte cramoisie. Ce sel renferme r(c'H')" H Az 'A (SO*)". » Le dibromure cristallise en aiguilles courtes, solubles clans l'eau et dans l'alcool, de la composition / r'T TJO^" 1 ['''"■'' I H » Le dichloruro est très-soluble dans l'eau, même à froid, mais il cris- tallise facilement de l'acide chlorhydrique concentré. Il correspond au di- bromure : r/r'7TI6>" 1 Az^ cl^ ["'".''" i '^'V » J'ai aussi analysé le sel platjnique. Il se sépare en écailles jaune d'or, par l'addition du dichlorure de platine à la solution du sel précédent. Pour évi- ter des pertes, on doit laver à l'alcool, le sel platinique étant franchement soluble dans l'eau. Formule : \{OW)" 1 , „]' cl^2Ptcl^ » Il est cligne de remarque que lamonamine (toluylamine) et la diamine de la famille C sont toutes deux cristallines, tandis que les ammoniaques monatomique et diatomique de la famille C* (phénylamine et phénylène- diamine sont des liquides. 11 Les substances dont j'ai esquissé l'histoire se prêtent à la production d'une infinité de dérivés. Ils subissent des transformations faciles et précises sous l'influence du cyanogène, du chlorure de cyanogène, du sulfure de carbone, des chlorures des radicaux acides et des iodures des radicaux alcooliques. La composition des produits ainsi formés, qui cristallisent la plupart admirablement, étant d'avance indiquée par la théorie, je n'ai pas l'intention de les examiner en détail. Cependant je me servirai de ces dia- mines nouvelles pour établir par quelques chiffres les principaux caractères ii8.. ( 89^) des diamines aromatiques. Je me propose plus spécialement d'examiner la conduite de ces substances sous l'influence de l'acide azoteux. L'action de cet agent sur l'aniline fournissant l'alcool phénylique : H Az + HAzO*= „ O H I " ^ on peut espérer rencontrer dans la décomposition analogue de la phény- lène-diamine l'alcool de phéuylène diatomique (phényl-glycol) : ( c° H'' y H^ ' Az^' + HAzO^^ ^^ JjJ 0« 4- 2 JJ O + Az* (?) » La facilité avec laquelle les corps de substitution dinitrique se rédui- sent par l'action de l'acétate de fer, modification heureuse du procédé ori- ginal de M. Zinin, qu'on doit à M. Béchamp, et la possibilité d'employer cette méthode dans des cas où le sulfure d'ammonium n'agit que lentement et peut exercer des décompositions secondaires, nous permettront d'obtenir les bases aromatiques d'atomicité supérieure. Ainsi la trinitronaphtaline se transformera en composé basique de la formule C'W'Az'^ W [ Az^ Même les bases triatomiques de la série phénylique s'obtiendront de cette manière. On n'a pas encore réussi à produire la beuzole trinitrique, qui se transformerait directement en base triatoraique. Mais nous pf)Uvons sou- mettre les bases à substitution nitrique elles-mêmes à une amidation ulté- rieure. Je me suis assuré expérimentalement que la phénylène-diamiue peut facilement s'obtenir tout aussi bien par la réduction de la iiitrauiline que par celle de la dinitrobenzole ; on ne peut donc douter que la dinitraniline ne produise le composé CH'Az' = H^ ( Az% H' ) qui serait la première triamine aromatique. ( «97 ) » En terminant, qu'il me soit permis d'exprimer mes remercîments à MM. Collin et Cobblenz pour la complaisance avec laquelle ils ont misa ma disposition des quantités considérables de toluylène-diamine. En facilitant l'étude scientifique de cette matière, ces Messieurs ont très-gracieusement payé avec intérêt la dette que l'industrie anilique doit aux recherches théo- riques en chimie organique. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Connexion entre les phénomènes météorologiques et les variations du magnétisme terrestre; Lettre du P. Secchi à M. Éiie de Beaumont. « Dans les Comptes reiïdus de IsL séance du 7 octobre dernier (t. LUI, p. 628), M. Broun a présenté quelques remarques sur ma Note du 6 mai 1861, relative à la connexion entre les phénomènes météorologiques et les varia- tions du magnétisme terrestre, où il annonce des résultats tout à fait diffé- rents des miens. Je regrette sans doute que le célèbre observateur ne soit pas d'accord avec moi, mais cela devait être nécessairement, d'après le mode de discussion adopté par lui. En comparant les vents aux variations magné- tiques, M. Broun trouve leur direction à Makerstoun presque sans influence sur l'intensité horizontale, contre ce que j'avais noté à Rome ; mais il est à remarquer qu'il arrive à ce résultat en comparant la position observée du barreau ou la valeur de la force horizontale pour chaque rumb de vent, avec la moyenne des i4 jours qui précèdent et qui suivent, chaque jour, et notant combien elle en diffère en + ou en — . Cette discussion est tout autre chose que celle que j'ai faite. J'ai tracé la courbe des intensités, et j'ai examiné si la courbe montait ou descendait selon le vent dominant, et ce mouvement de la courbe est celui que j'ai comparé avec la direction du vent, et non la valeur absolue de l'intensité moyenne : il est vrai que dans ma discussion les positions élevées ont été groupées avec les mouvements ascendants, et les basses avec les descendants ; mais, vu la perpétuelle mobilité de cet élément, ces cas sont peu nombreux en comparaison des autres. Or il est évident que le barreau peut être au-dessous de la moyenne, et cependant ascendant^ et vice versd , au-dessus et descendant : donc les résultats de M. Broun représentent tout autre chose que ce que j'ai trouvé et que ce que je voulais faire ressortir. » Pour expliquer cette différence, M. Broun a recours à des influences particulières, et semble soupçonner que mon résultat pourrait tenir à ce ( «98 ) f|ue je n'ai pas bien coriigé mes observations de la variation de température. Dans ma Note j'ai donné la raison qne j'avais eue d'omettre cet immense tra- vail des corrections, et cette raison, c'est qu'un tel travail n'est pas nécessaire. Les observations, on effet, se comparaient dans une période assez courte, et pendant laquelle les instruments n'avaient p.is changé du tout, ou s'il y avait changement, cela était infiniment plus pelitqu'il ne fallait pour expliqueras mouvements des courbes. Et c'est pour cela qu'un grand soin a été employé à tenir invariable leur température, autant que possible. Il était donc inu- tile de s'en occuper, excepté en quelque cas plus délicat, comme je l'ai fait effectivement. » M. Broun paraît n'admettre pas l'action des causes locales sur l'inten- sité magnétique, et compare la terre à un aimant dont on augmente ou di- minue la force également partout. Personne plus que moi n'a été partisan de l'universalité d'action du principe qui produit les variations du magné- tisme terrestre; et les beaux travaux des observateurs anglais et de M. Broun lui-même, m'en avaient persuadé presque complètement, en m'appuyant sur- tout sur les résultats moyens. Mais après que j'ai eu le bonheur d'observer par mes yeux, et d'étudier comparativement un grand nombre de faits, je me suis convaincu du contraire. Les actions magnétiques ont sans doute une très-grande extension : quelquefois même elles embrassent dans des cas exceptionnels le globe entier (29 août et 1 septembre iSSg) ; mais nier qu'il n'y a pas des excitations locales, c'est tout à lait contre la grande évi- dence des faits. Les recueils des observations des observatoires anglais peu- vent en fournir des preuves nombreuses, et cela fait même la base de plu- sieurs points établis d'une manière incontestable, comme par exemple les lois des perturbations extraordinaires qui suivent le temps local, dans lesquelles toutefois il y a des heures tropiques différentes pour les différents pays (Sa- bine). Les variations plus petites sont échappées jusqu'ici, cardans l'immense dédale de ces variations on n'a discuté que les résultats moyens, et dans ce cas tous ces détails se sont effacés. Pour en citer un exemple très-près de Rome, à Livoiinie on a observé des perturbations assez fortes qui sont passées inaperçues à Roa)e, et vice versa. » Il faut cependant convenir que la discussion de cette relation devient plus difficile et même plus incertaine pour les pays plus septentrionaux, qui sont plus troublés, comme Makerstoun, et où peut-être les différentes causes, et leur retard d'action relatif, interfèrent l'un avec l'autre (sous ce rapport les pays méridionaux sont plus favorables), et dans la disons- («99^ sion même de M. Broun on voit inie diminution sensible de force horizon- tale due au vent de sud dans la station de Singapore. Du reste, dans les pays près de la mer il y a une autre difficulté : les observations ordinairesde chaque jour ne sont pas très-opportunes, car elles n'accusent que des vents locaux, et pour ces parnges il finit se limiter aux grandes bourrasques qui en sont indépendantes ; en effet, quelque construction graphique pour S. He- lena que j'aie faite, je l'ai vu confirmer la même induction qu'à Rome. » Enfin en se fondant sur le point de la généralité des perturbations magnétiques (que nous n'admettons pas dans des limites indéfinies), M. Broun ne croit pas assez fondée la règle de la prévision du temps que j'ai tirée des observations de Rotiie au moyen des perturbations magnéti- ques. Je suis loin de faire de cela une règle infaillible plus que les autres de la météorologie; mais jusqu'ici, après une expérience de trois ans, je dois dire qu'ici à Rome toute grande bourrasque est ordinairemenl précédée ou accompagnée par une perlurbation magnétique^ et que lorsque, après une belle suite de beaux jours, avec les instruments magnétiques réguliers on voit paraître une perturbation, on peut à coup sûr ici annoncer un déran- gement dans le temps, qui quelquefois se réduit simplement à un ciel cou- vert ou à un peu de vent fort, qui sont des indices que la bourrasque a passé à peu de distance de nous, et ordinairement on apprend des jour- naux que de violentes crises de l'atmosphère sont arrivées ailleurs. La saison passée, très- belle pendant six mois, suffirait à elle seule à prouver cette vérité ; car chaque changement a été annoncé par une perturbation. Du reste, comme l'observe justement M. Broun, il faut bien spécifier ce qu'on entend par perturbation ; et je ne comprends pas sous ce nom seulement les affollements ou vibrations rapides, qui sont très-rares dans nos climats, mais j'entends toute variation anormale de la courbe diurne, soit par dé- faut, comme le manque d'excursion, soit en excès, comme une excursion en plus ou en moins assez notable. » Une grande difficulté consiste sans doute à assigner le principe de la connexion des deux classes de phénomènes ; et pour cela on a eu recours à plusieurs hypothèses qui, réunies, sont plus ou moins satisfaisantes, mais toujours incapables de donner une explication générale des faits. Ainsi on a essayé la variation de température et les courants thermo-électriques; on a essayé l'action directe des astres, du soleil surtout, et si celle-ci peut expliquer plusieurs choses (comme je le crois encore), elle n'explique pas les perturbations locales et extraordlpaires. ( 9"o ) » Comme dans une matière si obscure tout essai est à faire, lorsqu'on a quelque espérance de succès, j'ai voulu rechercher si l'électricité atmo- sphérique ne pourrait pas avoir quelque influence, comme j'étais conduit à le souprotuier j)ar les perturbations observées pendant les orages. Mais l'étude de cette relation n'était pas facile : il était d'abord nécessaire de trouver un moyen sûr et commode pour faire des observations comparables de l'intensité de l'électricité atmosphérique. Après plusieurs essais inutiles, je me suis arrêté au conducteur mobile de M. Palmieri, perfectionné en quelque partie. Cet instrument rend l'observation commode et sûre, même plus que l'électrométre mobile de Peltier. L'évaluation de la force en chiffres comparatifs, je la fais, pour le présent, en mesurant avec un micro- mètre placé dans une lunette, l'écartement d'une feuille d'or dans un élec- tromètre à piles sèches de Zamboni. Les résultats que j'ai obtenus, pendant deux mois d'observations, m'ont persuadé que cette manière est suffisante pour la solution de plusieurs questions. » Les conclusions tirées par rapport à la question actuelle sont les sui- vantes : i" La période électrique diurne se trouve d'accord dans ses phases avec la période du bifilaire, avec cette particularité cependant que les heures du maximum du soir (entre 6 et 7 heures dans la saison dei- nière) coïncident parfaitement, tant pour l'électricité que pour le bifilaire; mais le matin le maximum de-l'électricité correspond au minimum du bifi- laire (environ 9 heures du matin). 2" Les grandes charges électriques de l'atmosphère sereine et non orageuse se sont trouvées toujours d'accord avec de grandes excursions du bifilaire et de fortes variations des autres instruments magnétiques. Le signe cependant de l'électricité a été toujours positif, quoique le bifilaire marchât, tantôt en plus et tantôt en moins. 3" Lorsque le bifilaire a montré un deuxième minimum au soir, environ à 4 heures après midi, ce qui arrive souvent dans les jours chauds, l'élec- tricité a montré une période à triple maximum (9'' a. m., 4'' p- m.). » Ces trois faits, inattendus pour nous, ont été si constants, que, comme nous avons l'habitude d'observer l'électricité avant les autres instruments, on devine la marche ascendante ou descendante de l'intensité horizontale d'après la marche de l'électricité. Je joins ici un extrait du journal d'obser- vation pour les jours plus normaux, dans lesquels la période électrique était plus régulière. ( 901 ) Heures. Bifilaire.. . Electricité. Moyenne (liiiriic du i8 an 3o septembre. 7" matin. io4,oi 1,33 9''. [o'^io"'. Midi. l'^ioi^soir. .3''. 6''. g''. 99,73 100, o5 io3,i4 io5,57 io4,58 io6,3o 105,96 1,83 1,52 1,52 2,o5 2,01 2,70 2,55 Heures Bifilaire.. . Électricité. Moyenne diurne du \"' nu 10 octobre. ^''mntin. <^ . lo'' So"".' Midi. jl^ 3o"' soir. i^. 6''. i,''. io8,i8 io5,8o 1 06, i5 ■1.09,06 110,76 110,70 iii,38 110,76 2,83 2,97 3,64 3,33 3,22 3,39 5,25 4>42 Moyenne diurne du i3 au 22 octobre. Heures. Bifilaire.. . Electricité. 9"- lo'Vio" Midi l'' 30"" soir. e»-. 9"- 109,92 io5,o5 103,57 io5,o2 106,66 106,71 109,83 1 1 1 ,o(i 3,i3 3,77 3,49 2,98 2,97 2,85 5,11 4'3" » Ces chiffres font, je crois, assez voir la vérité de ce que nous avons dit, et ce|)eiidant dans ces moyennes, chacune de dix joins, or. a dû éhiiiiner une foule de détails, qui sont assez iniportanls et caractéristiques; mais ces détails trouveront leur place dans une publication plus étendue. » Pour le moment, il serait absurde de tirer des conséquences générales de cette courte période d'observations, mais je crois assez fondée l'espé- rance conçue que les variations électriques de l'atmosphère serviront à ex- pliquer beaucoup de variations dans les instruments magnétiques, et comme aucune pertiubation météorologique ne peut se produire sans exciter une grande quantité d'électricité, nous aurions dans cet élément le principe de la connexion des deux classes des phénomènes, et même peut-être de toutes les mystérieuses variations journalières de ces instruments. Comme ces observations font déjà partie du système quotidien de nos observations météorologiques et magnétiques, des résultats plus positifs ne tarderont pas à se révéler. Vu le peu de temps qui s'est écoulé depuis l'installation de ces observations, je n'en avirais pas même parlé sans l'occasion présente. Du reste, le fait assez curieux que le maximum électrique du matin correspond au minitnum du bifilaire ne saurait être opposé comme une objection, car on doit considérer que le soleil, qui est le centre et le foyer de cette action électrique (de quelque manière qu'il agisse), est en position opposée relati- vement à l'aiguille le matin et le soir, et, du reste, l'électromètre est inca- pable de prononcer sur le sens du courant, mais cela peut bien se faire C. R., (SGi, z'"<= Semestre. (T. LUI, K<>2I.) ' >9 ( 902 ) avec les iiistriunents dynamiques, et sous ce rapport les recherches de MM. Lamont et Wilkins sur les fils télégraphiques auraient une impor- tance immense. » Du reste, le problème de l'origine des variations diurnes des inslru- meuts magnétiques étant attaqué par tant de côtés, je crois qu'il ne tardera pas beaucoup à être résolu. » P. S. Le 29 passé, nous avons eu un temps affreux, une trombe de terre (provenant de la mer, à ce qu'il paraît), et marchant dans la direction diiS.-O. au N.-E., a fait d'immenses ravages partout où elle est passée. Un fait de quelque importance s'est passé à l'occasion de la foudre tombée sur un monument antique, la pyramide de C. Cestius, ici, à Rome, a cent cin- quante pas environ de la poudrière : le sommet de la pyramide a été abattu, et dans le même temps une violente décharge électrique a frappé les quatre paratonnerres de la poudrière sans causer aucun désastre, mais seulement jetant en terre les deux sentinelles qui étaient à quelques pas des paraton- nerres. » Hier soir, j'ai pu observer la comète de Encke, qui était très-faible; le temps nous avait empêché de la voir avant. Les réductions n'étant pas encore achevées, je vous enverrai le résultat une autre fois. » ASTRONOMIE. — Sur la IP coinctc de 1861; Leltre de M. Petit à M. Élie de Beaumont. « Une assez longue indisposition et des occupations nudtipliées m'avaient fait négliger de vous adresser les observations qu'il m'a été possible d'en- treprendre sur la dernière comète dans l'observatoire de Toulouse, à peine réorganisé à la suite de réparations considérables que les infiltrations pluviales ont nécessitées pendant près deux ans sur les tt rrasses qui le recouvrent. Je saisis le premier moment dont je puis disposer, pour mettre ces observations en ordre et pour vous les transmettre, laissant à votre bienveillance habituelle, si toutefois vous ne les trouvez pas un peu trop tardives, le soin de les présenter à l'Académie. Elles ont été faites avec une réticule triangulaire que je trouve très-commode et qui me foinnit généralement de bons résultats, même quand je suis condamné, comme je l'étais cette fois, à observer seul et dans des conditions encore assez défavo- rables d'installation. Il serait donc possible, je pense, le cas échéant, de faire concourir utilement quelques-unes d'entre elles à la théorie de la brillante comète à laquelle elles s'appliquent. ( 9o3) • ia- o o cj -* I c c; > i; o i o c3 « ç£ — o o (Yî r.-^ 3 CL, ' '■^o T en t. 13 (^ . — = S o cS £•= 2.=.= C 5 >■ -oj > o ■- « co F - o ; s 0 0'»;=,= -^ E> -7-, ^^ " -w >-3 O 'oii.s oJ « • 'n "S 1 :i s £-5 £^ o y ni Ire § r, S*^"^ ss? - ri s ri 3 « i a « Cî c3 cri 3 -i o OJ -r «^ 5 2="^ 2 a^a P. 9-^ ë ^ £ -: "- :<"fi _2^ .;= >-S: - - y: in c. 5 r- " ^ - «^ r ^ ^~ ^ — -^ zi QJ u "" --a MH c = " ■c; O O O « S £ ^-^rO < 63 -5- o o ■ n o -c o Cl Cm -ou : E £ £ - o 3 s o c c o -o CC' n 3 S W = .S j: « ^ p aj H rq -a tn :ô 03 H « H H 0 H H 'H S O u SOMBRES de Comparaisons — — n p; pic^fOf^dLn es n « ^^^3- ^:rd (^ co r-^ co ^ O C 00 ce o co o 'O + + + + + + + c-.lo t-^ r* !>■ r^ o Oi fo en m « oi M 00 +++++ ++ ++ ++++ r^io fn o c^ ri lo en ■\ on a encore pour expression de la puissance vive transmise i/iv- m r- mm mv' m v OU 2 2 [m -\- m'Y \ 1 1 » Or, si l'intensité du courant électrique en un point m du circuit est proportionnelle à la quantité de mouvement électrique mv en ce point, la quantité de chaleur contenue dans un élément m d'un corps est proportion- nelle à la puissance vive — de cet élément, et la température absolue $ de cet élément est égale à j- — • La quantité de chaleur transmise entre deux éléments successifs semblables sera donc ■ =: X(9 — Q'). » 2" Si nous considérons un mur homogène, d'épaisseur e, tel que chaqtje élément de l'une dos surfaces A ait une vitesse v^^ de l'autre B une vitesse t^i, et chaque élément du mur distant de A d'une quantité oc une vitesse «' < Vq > i',, l'état d'équilibre sera constitué par cette condition que chaque élément reçoive et transmette la même quantité de puissance vive. Nous aurons alors d{v'') ,, , v\ — V- c niivl — t>M m -V^ z= — c, a ou m -^—. — =: - a; = — ~ oc, dx 22 2c d' ou &o — 6 = .T.. e Les variations de la puissance vive et de la température absolue seront donc proportionnelles à ,r. » 3° Si l'on imagine au contraire une barre homogène, d'une longueur indéfinie, portée à l'une de ses extrémités à la température 60 6' placée dans \\n milieu à température absolue nulle, dans des conditions telles, que cha- que point de la surface de la barre se refroidisse avec une vitesse propoi- tionnelle à la température en ce point, nous aurons d-{v-) div-) f ''+\/7.-^'.^'y =['i+^~ + {i> M= o, d ou nw = ni c = //. Dans ces conditions, les quantités de chaleur — (c,; — »'^-,) et ^ (l'J^- — t-J.?) perdues par deux éléments m et m' pour une même variation 0 — Q' de tem- rature seront en raison inverse de ces masses, ce qui nous conduit à l'égalité des capacités calorifiques des atonies des composés de même formule ato- mique, en admettant que pour ces corps m et m' soient proportionnels à leurs poids atomiques. » 5° Deux éléments m et m' en équihbre de température avec un même ( 907 ) milieu possèdent des quantités de chaleur dont la somme est 1- '—^ et qui sont liées entre elles par l'équation de condition mv = m' v' =: h. Ima- ginons que ces deux éléments se réunissent en un seul de masse in-i-m' ; la vitesse de cet élément compose sera, a température égale, v = --. sa • , 1 . ■ I "' + '«' //or -'Il quantité de puissance vive ne sera plus que t' -. La quantité de cha- leur devenue libre sera donc TOC- m' II'- m -\- m' „„ h m- -{- ni'- -\- -iiiim' ni >' C'est à un fait de ce genre que se rattacherait la chaleur de combi- naison des corps, ainsi que leurs chaleurs latentes. » GÉOGRAPHIE. — Explorations récentes des Russes sur les côtes de la mer du Japon ^ et description de la nouvelle frontière russo-chinoise ; extrait d'un résumé historique ; par M. D. de Romaxow. (Commissaires, MM. Duperrey, deTessan, le Maréchal Vaillant.) « L'ancien traité de Nertschinsk signé en 1689 mit fin aux contesta- tions qui existaient depuis longtemps entre les deux empires Russe et Chi- nois relativement à leurs frontières respectives; cependant ce tiaité n'avait vidé cette question que d'une manière générale, de telle sorte que la limite des deux États marquée sur les anciennes cartes n'était guère qu'hy- pothétique. » Cent soixante ans plus tard, un navire russe, leBaikal, commandé par le capitaine Névelskoy, reconnut l'embouchure de l'Amour, que Kru- senstern croyait se perdre dans les sables; il découvrait en même temps le détroit qui sépare le continent asiatique de la grande île Sakhaline, que Rrusenstern ne regardait que comme une presqu'île. Tels furent les pre- miers pas de la restitution de l'Amour à la Russie. » L'année suivante, en i85o, on établit un premier poste à Petrow- skojie, à l'embouchure du fleuve, et en i85i un second fut fondé sur les bords du fleuve lui-même : il reçut le nom de Nikolaïefsk ; enfin, en 1 853, furent fondés ceux de Mariinskoy, près du lac Risi; Alexandrowskoy, dans la baie de Castries; et Konstantinowskoy, dans le golfe de l'empereur Nicolas que l'on venait de découvrir et qui, visité deux ans plus tard, en i855, par les Anglais, reçut de ceux-ci le nom de Barracouta-Ray. ( 9o8 ) )) En i854, pendant la guerre d'Orient, tine expédilioii militaire confiée au conunandement du général Mourawieff descendit l'Amour jusqu'à la 7uer pour aller renforcer les nouveaux postes et ceux du Kamtschatska : ce fut le début de la navigation des Russes sur l'Amour, qui depuis a si promp- tement prospéré. >) En i856, les postes de l'embouchure du grand fleuve étaient en coui- nuuiicalion avec la province transbaïkalieniie à l'aide d'iuie série de postes militaires occupés par des Cosaques et placés sur la rive gauche. Bientôt d'autres Cosaques vinrent s'y établir avec leurs femmes, leurs en- fants et leurs troupeaux, des centres de population s'élevèi-ent sur les bords naguère déserts et silencieux de l'Amour. » En I î358, les Chinois suri)ris par l'élablissement des Russes sur les bords duii fleuve qu'ils regardaient jusqu'alors comme leur propriété, s'em- pressèrent de signer le traité d'Aigouue qui précisait pour frontière entre la Russie et la Chine le fleuve Amour jusqu'à son confluent avec lOussouri, puis le cours de ce dernier affluent jusqu'aux ports de la mer du Japon. » A partir de cette époque, la colonisation reprit avec plus de fiveur que jamais. En 1 858 les établissements russes s'étendaient sur toute la rive gauche de l'Amour, depuis la province transbaikalienne jusqu'à l'embouchure de rOussouri^ et même sur cette dernière rivière. Ces colonies furent renforcées en iSSg par de nouvelles émigrations de Cosaques, tandis que d'autres groupes de ces derniers allaient occuper la nouvelle fron- tière russe de l'Oussouri et atteignaient, dans le cours de l'été de 1859, les sources mêmes de cette rivière. Car si leur dernier village était établi au confluent de l'Oussouri et de la Soungatscha, leurs postes avancés occu- paient les bords du lac Ilanka, c'est-à-dire la source même de l'Oussouri. Il ne suffisait pas d'occuper le pays, il fallait le reconnaître. » Cette même année 1859, une expédition (opographiqueet astronomique pénétrait dans la région la plus méridionale du bassin de l'Oussouri ; elle franchit la chaîne des montagnes Sihota-Alin qui sépare les affluents de l'Amour de ceux de la mer, pénétra dans les forêts vierges qui couvrent celte partie de l'Asie orientale, et ne s'arrêta que sur la rive gauche du Tou- men ou Hao-li-Dsjan, rivière qui se jette dans la mer du Japon et qui sépare la Mandchourie de la Corée. .\près avoir atteint ce but, l'expédition reprit la même voie de retour et eut par conséquent tout le temps nécessaire pour explorer un pays que nul Européen n'avait encore parcouru d'une manière profitable à la science. ( 909 ) il Tandis que cette oxpédilion av;iit lieu par terre, les nnvires russes coii- liiuiaierit très-activement l'exploralion et la reconnaissance des côtes de la mer du Japon, qui, par le traité d'Aigoune, appartenaient désormais à la Russie. Les premières reconnaissances sur la parSie méridionale de ces côtes avaient été faites en 1 852- 1 853 par la corvette française la Capricieuse^ qui avait examiné la côte orientale de la Corée. Un enfoncement situé vers la partie septentrionale de cette côte reçut alors le nom de golfe de d'Anville, ses embranchements secondaires ceux de baie Capricieuse, rade Napoléon, Port-Louis, etc. En i854, la frégate russe Patins, qui portait l'amiral Pou- tiotine, explora plus complètement la même côte à son retour de Chine, et, ne sachant rien des reconnaissances déjà faites par la Capricieuse, eWe donna au même renfoncement le nom de golfe Possiet. » En T 855 les marins anglais continuèrent les recherches de la Capricieuse plus à l'orient; ils reconnurent un nouvel enfoncement qui reçut le nom de \ ictoria-Bay, tandis que ses embranchements secondaires reçurent ceux de golfes de Bruce, de May, de Stevvart, etc., etc. li'année suivante ils poussèrent leurs reconnaissances, mais d'une manière incomplète, un peu plus au nord, et ils atteignirent le port de l'Empereur Nicolas, auquel ils donnèrent le nom de Barracouta-Bay ; ils découvraient en même temps le port Michel Seymour, presque vis-à-vis le détroit de Sangar. » En 1857, l'amiral Pouliatine, en descendant du fleuve Amour en Chine, découvrit sur son chemin les golfes de Saint-Wladimir et de Sainte- Olga, qui n'étaient autres que le port Michel Seymour des Anglais. Mais la nouvelle des récentes explorations anglaises dans ces parages n'était pas encore parvenue sur les bords de l'Amour, et les marins russes n'avaient pas eu l'occasion de prendre pour guide les nouvelles cartes anglaises, qui d'ailleurs à cette époque n'étaient pas encore gravées. » L'année suivante, en i858, les golfes de Saint-Wladimir et de Sainte- Olga étaient occupés par les postes russes. » Cependant ce grand enfoncement de la côte méridionale de la ,Mand- chourie, voisine de la frontière de la Corée, n'était pas inconnu des géo- graphes modernes. Sur les cartes de d'Anville el de Klaproth, dressées d'après des documents chinois, sur la carte jointe à l'ouvrage de du Malde, ainsi que sur une carte russe copiée à Pékin sur mie carte chinoise par le colonel Ladigenskov, on reconnaissait ce golfe profond qui se dé- coupait en plusieurs baies secondaires, et qui était parsemé d'Iles : ce bassin portait le nom de Petite Mer. Parmi ces îles on distinguait : l'ile Lefou, C. K., 1861, 1""' Srmestre. (T. I.lll, l\o2{.J I 20 ( 9'o ) nommée par les Anglais Termination, et par les Russes IMajatchnoy on (iu Phare); l'île Joanga-Tonn, la Koiisskoy des Rnsses; l'île Sishe-Toini, anjonrd'hni les îles Pelée ; l'île Taitchon Saha, anjonrd'hui l'île Fouron- helm; parmi les golfes on distinguait le golfe d'Anville (g. Possiet^, et dans son voisinage la ville de Tsin-King, sur les bords du Tounien- Oula, qui n'est à présent qu'un village niantchou nommé Houn-Tclioun. Ainsi donc on ne pouvait pas 'précisément regarder comme des décou- vertes modernes les nouveaux renseignements obtenus sur les côtes de la mer du Japon, mais bien comme des reconnaissances plus détaillées et plus précises. On doit aux Français et aux Russes l'exploration de la partie occidentale du vaste golfe situé au nord de la Corée, aux Anglais celle de la partie centrale; il restait aux Russes, pour la terminer, à visiter la partie orientale. » En 1 858-59, le clipperS(re/oA, commandépar le capitaine Fédorowitch, poursuivit les explorations, à partir de la baie Victoria, dans la direction de l'est et du nord-est, et dans cette direction il découvrit, entre l'île Termi- nation des Anglais et le cap Poworotnoy, un nouvel embranchement qui ne portait jusqu'alors aucun nom. Étudiant plus attentivement les îles Majat- chnoy et Poutiatine, auisi que le détroit et le portStrélok, leclipper pour- suivit ses recherches plus au nord jusqu'aux golfes Sainte-Olga et Saint- Wladiniir. « Quelques semaines après, la corvette à vapeur America, suivie d'une escadre russe placée sous le commandement du gouverneur général de la Sibérie orientale, le comteMouravvieffAinourski, visita ces mêmes côtes à son retour du Japon. Elle continua les recherches du clipper Slrclok, elle tiécou- vrit le port Haliodka et explora le golfe America et apporta plusieurs cor- rections à la carte anglaise de Victoria-Bay. De plus, en se réunissant dans le port de Nowgorodski, dépendance du golfe Possiet, à l'expédition topo- graphique de rOussouri, elle souda ses travaux à ceux de cette dernière. » Le grand enfoncement, indiqué sur les cartes chinoises sous le nom de Mer Petite, se composait donc de trois parties : celle de l'ouest nommée golfe d'Anville, celle du milieu nommée Victoria-Bay, et celle de l'est qui ne portait encore aucun nom. L'ensemble de ces trois parties n'avait pas encore de désignation sur les cartes européennes. Les Russes lui donnèrent le nom de gollè de Pierre-le-Grand, et les divers embranchonients, les ports, les baies, reçurent les noms des navires qui en iSSg composaient l'escadre russe de l'océan Pacifique. » En 1860, l'exploration des côtes méridionales des nouvelles posses- (9" ) sions russes sur la mer du Japou fut poursuivie avec non moin^ d'ardeur; les navires russes reconnurent l'étendue de côtes comprises entre le golfe de Pierre-le-Grand et celui de Saint-Wladimir, et entre ces limites ils décou- vrirent les baies d'Eusiache, de Taoukskaja, de Valentin, de Preobrageuia, d'Ouspenia, de Wrangel, etc, que les navires anglais n'avaient pas visitées, et l'on put, grâce à plusieurs points d'observation heureusement choisis, en faire un lever détaillé. La même année, des postes militaires étaient établis dans les principaux ports de cette côte, ceux de Wladiwostok et de Nowgo- rodskaja. » D'après le traité d'Aigoune, la nouvelle frontière russo-chinoise devait suivre en Mandchourie le cours du fleuve Amour, puis remonter celui de la rivière Oussouri, son affluent, jusqu'à ses sources. Au delà de ces derniè- res, la frontière n'était plus indiquée par une ligne exactement déterminée, et le traité se bornait à mentionner d'ime manière générale qu'à partir des sources de l'Oussouri elle irait gagner la mer. Mais, d'après le traité deTian- Tsin, conclu avec les Chinois par l'amiral Poutiatiue, la même année i858, il fut convenu que le gouvernement du Céleste-Empire nommerait des com- missaires chargés de visiter cette dernière partie de la frontière russo-chi- noise et de la délimiter. Mais la guerre qui éclata en 1859, entre la Chine elles puissances européennes, empêcha la réalisation de ces conventions, et ce ne fut qu'en 1860 que le général Ignatiew, ambassadeur russe à Pé- king, parvint à s'entendre d'une manière définitive avec le gouvernement Chinois et signa le traité qui reportait jusqu'à l'embouchure du fleuve Toumen la frontière russo-chinoise siu- la mer du Japon. ■■ Cette analyse générale des circonstances à la suite desquelles les contrées amouriennes ont été acquises à la Russie est suivie d'un tableau de l'état ac- tuel destiné à faire connaître la transformation qu'a déjà subie dans un petit nombred'annéesce vaste pays; mais ce tableau, malgré le soin qu'a pris M. de Romanow de le restreindre dans le cadre le plus étroit possible, est encore trop étendu pour que nous puissions faire autre chose que l'indiquer ici. Le manuscrit de M. de Romanow, les cartes ou plans qui l'accompa- gnent sont renvoyés à l'examen d'une Commission composée de MM. Du- perrey et deTessan. MÉCANIQUE. — Mémoire sur (a théorie des pî^essioru; par M. Cuabanel. (Commissaires, MM. Delaunay, Bertrand, Clapeyron.) 120.. ( 9'2 ) PATHOLOGIE. — Des accidenls qraves dus à l' absorption de l'urine, des circon- stances dans lesquelles cette absorption se produit et dun mojen supposé propre à la prévenir; extrait d'une Note de M. Avo. Meb<;iek. (Commissaires, MM. Velpeau, Jobert.) « M. Sédillot, dans une Note récemment adressée à l'Académie, exprime le doute que les accidenls formidables qui suivent parfois des opérations même très-légères pratiquées sur l'urotre, puissent survenir sans déchirure ou du moins sans éraillure des tissus, et il les attribue à l'absorption de l'urine. La c[uestion étant très-importante, l'Académie me permettra d'ap- peler son attention sur les conséquences que j'ai tirées de mes propres obser- vations, conséquences qui diffèrent en quelques points de celles auxquelles arrive M. Sédillot. » L'opinion que ces accidents sont dus à la résorption urineuse n'est pas nouvelle et on la trouvera exprimée dans mes Reclierclies de i85G, p. 45o, à propos de malades qui avaient succombé à l'urétrotomie. A cette époque, on le verra, j'étais disposé à croire que l'empoisonnement urineux se pro- duisait nécessairement à la suite de quelques lésions des tissus, quand le système veineux avait été entamé : des observations postérieures m'ont lorcé à reconnaître que ces accidents pouvaient apparaître sans qu'il y eût aucune lésion mécanique, sans qu'il y eût une seule goutte de sang répandu; on en trouvera un exemple frappant dans l'observation que je donne ici in extenso, et où l'empoisonnement urineux a eu lieu, non par résorption, mais par suppression d'urine, par défaut d'élimination de ses éléments excrémentitiels, très-probablement le résultat d'une néplirite aigiiè double cl simultanée. « Des faits de ce genre montrent déjà suflisamment que la sonde dor- mante, préconisée par iNL Sédillot, serait, dans bien des cas, un moyeu très-peu en rapport avec les indications. Outre qu'elle n'est pas une sauve- garde bien fidèle contre la résorption urineuse, elle eût été ici à coup sûr peu propre à prévenir les désordres des reins. Si, avec cette précaution, il n'a pas vu d'accidents semblables après urétrotomie, je ne les ai pas, plus que lui, vus survenir dans les mêmes circonstances, quoique depuis plus de vingt ans que j'ai démontré la structure constamment fibreuse des rétré. cissements dits organiques, les procédés d'urétrotomie que j'emploie aient la plus grande analogie avec celui qu'a adopté M. Sédillot, et que je ne mette jamais de sonde à demeure. » ( 9'3 ) M. BjJissox soumet au jugement de l'Académie la description d'un appa- reil qu'il a imaginé pour l'étude des phénomènes de la circulation " En construisant un nouvel appareil enregistreur, je me suis j)ro|}osé, dit M. Buisson, d'obtenir simultanément sur lui même cylindre tournant les représentations graphiques des phénomènes qui se passent en plusieurs points du système circulatoire, afin de déterminer les rapports qui existent entre ces phénomènes » Si la plu|)art des expériences que j'ai faites avec cet instrument se rap- portent au mécanisme de la pulsation artérielle, d'autres sont relatives à la théorie des mouvements du cœur; ce sont ces dernières expériences seule- ment dont j'ai traité dans la Note que j'ai aujourd'hui l'honneur de sou- mettre au jugement de l'Académie. « (Renvoi à l'examen de la Commission nommée pour une communication récente de MM. Chauveau et Marey, Commission qui se compose de MM. Flourens, Rayer et Bernard.) M. Halléguen présente une Note sur des scories de 1er de forges gauloises des environs de Châteaulin (Finistère). « Ces scories, dit l'auteur de la Note, se rencontrent généralement à fleur de sol, par masses hémisphériques de i mètre environ de diamètre et de 5o centimètres à peu prés d'épaisseur, reproduisant la forme de la cavité creusée pour faire le fond du fourneau dans lequel on fondait le minerai pris sur place. Il paraîtrait que quand la fosse était remplie de résidus, au lieu de la nettoyer, on construisait un autre fourneau un peu plus loin. On trouve en effet fréquemment de ces masses de scories à peu de distance les unes des autres. On n'a point de renseignements historiques relatifs à ces forges très-primitives, et qui doivent être d'une époque antérieure à l'inva- sion romaine. Un homme très-versé dans la connaissance des antiquités de notre pays, le savant et regrettable M. Brizeul, ne connaissait dans l'Armo- rique que des forges gallo-romaines. Voici des forges évidemment plus anciennes en Basse-Bretagne, au pays des Osismiens, dans les montagnes Noiies et très-nombreuses dans un rayon de plusieurs lieues autour de Châteaulin. Je suppose qu'on en trouverait dans beaucoup d'autres parties de l'ancienne Gaule, mais je n'ai sur ce sujet aucune donnée. » La Note et les spécimens de scories ([ui l'accompagnent sont renvoyés a l'examen de M. de Scnarmonl. (9'4) CORRESPONDANCE. L'Académie impériale des Sciences de Vienne adresse à l'Académie le tome XVIII de ses Mémoires et plusieurs numéros des Comptes rendus de ses séances. [Voir au Bulletin bibliograjjhique.) L'Académie Stanislas de Nancy adresse le volume de ses Mémoires pour l'année 1860. M. Élie de Beaumont présente au nom de l'auteur, M. Faigeaud, un opuscule intitulé : La pluie sans nuages, et cite, d'après la Lettre d'envoi, l'observation suivante, qui est propre à l'auteur. (I C'était vers la fin de mars i845. F^'hiver avait été froid, et une neige abondante avait couvert le sol pendant trois mois. Je sortais du lycée de Strasbourg, entre 4 et 5 heures du soir, et pour aller prendre la rue de la Nuée-Bleue, je dus faire en grande partie le tour de la cathédrale. La place du côté du lycée et du château (au midi) était sèche dans toute son étendue; quel ne fut donc pas mon étonnement, lorsque, en arrivant sur la place opposée, je vis qu'elle était complètement mouillée et qu'il y pleuvait à grosses gouttes! Ni les rues les plus voisines, ni aucune des autres parties de la ville que je dus parcourir, pour me rendre à Schilligheim, n'étaient mouillées. Le ciel, dans la partie visible de la place de la Cathédrale, pa- raissait d'ailleurs en ce moment pur et serein. Une seule personne s'était arrêtée, étonnée et regardant de tous côtés, comme pour avoir des rensei- gnements. C'était un facteur delà poste, qui courut vers moi et à qui je donnai une explication du phénomène, séance tenante. La nef était encore couverte de neige et les murs de la lour abondamment enduits de givre. Le vent du sud, en passant d abord sur une partie de la ville, et en venant en- suite glisser contre le monument, se trouvait suffisamment refroidi dans ce dernier point de son trajet pour que la vapeur abondante qu'il contenait fût dans le cas de se condenser. Ce changement, influencé par les divers remous qui se font toujours dans les rues prés des grands bâtiments, s'o- pérait en quelque sorte par parties et trop |)rès au-dessus de nos tètes pour troubler sensiblement la transparence de l'atmosphère. » M. LE Secrétaire perpétuel présente, au nom de M. J. Marcou, une Note siu' les systèmes crétacés et carbonifères du Texas. 9i5 GÉOLOGIE. — Sur les roches fossilifères les plus anciennes de r^mérique du Nord; deuxième Lettre de M. J. Marcoc à M. Elle de Beaumont. « En passant à Montréal, j'ai vu au Musée du relevé géologique [Muséum of the (jeoloijical survej of Canada) une collection des plus intéressantes que M. Richardson, un des membres de la Commission géologique, venait de rapporter du détroit de Belle-Isle, sur la côte nord-ouest de Terre-Neuve. Arrangée systématiquement par M. Richardson et par le savant paléonto- logiste M. Billings, cette collection confirme presque mot à mot la plus grande partie de la succession des strates pour le Vermont, ainsi que je vous l'ai indiqué dans ma première Lettre. Cette série comprend la partie su- périeure du terrain laconique et le premier tiers du silurien inférieur. La couche la plus inférieure, observée par M. Richardson à Belle-Tsle's Straits, est un grès rouge contenant de longues tiges appelées Scolithus linearis, tiges présentant évidemment des restes organiques, et qui paraissent distri- buées à divers niveaux du terrain taconique supérieur, exactement comme les empreintes d'algues marines que j'ai trouvées aussi à divers niveaux des schistes taconiques à Georgia et à Highgate-Springs, dans le Vermont. Par- dessus ce grès rouge à Scolithus, on a une série complètement calcaire et formée de calcaires compactes d'un gris blanchâtre, quelquefois bleus et noirâtres même. Immédiatement au-dessus du grès, M. Richardson a trouvé dans le calcaire deux Trilobites, qui sont précisément YOlenus Thompsoni et VO. Vermontana de Georgia; plus un Arionellus, un Obolus et plusieurs coraux entièrement nouveaux : le tout appartenant à la faune primordiale. Puis viennent des calcaires gris très-compactes, renfermant des Linqula, et que M. Billings regarde comme représentant à Terre-Neuve le groupe du grès de Potsdam. Enfin le tout est surmonté par une énorme série de cou- ches calcaires ayant au moins looo pieds d'épaisseur, et qui renferme vers la base et au milieu toute une faune silurienne nouvelle, et identique en partie à celle que M. Billings et moi avons trouvée dans le Vermont, dans le groupe du calciferous sandrock. Rien qu'eu Trilobites, M. lîillings trouve cinquante-quatre espèces nouvelles pour ce groupe du détroit de Belle-lsle. La partie supérieure renferme des Graptolites^ dont plusieurs espèces sont identiques à celles trouvées à la Pointe-Lévy, près de Québec, et le Ba- thyurusSaffordi, qui est un Trilobite des plus abondants et des plus carac- téristiques de la partie moyenne du calciferous sandrock {grès calciferesi du Vermont, de Phillipsburgh et de la Pointe-Lévy. Résumant sous forme (9-6 ) lie tableau les résultats que M. Richardson vient d'obtenir pendant son exploration de cet été au détroit de Belle-Isle, et en se servant des détermi- nations paléontologiques de M. Billings, on a à peu près la série suivante pour Terre-Neuve. Terrain silurien inférieur (calciferous sandrock). Calcaires .< Graptolites, représentant les schistes à Graptolitestle la Pointe-Lévy (paroisse de Notre-Dame). Calcaires à Bathrurus Snffordi, représentant les calcaires à B. Saffordi de la Terre du Curé à la Pointe-Lévy (paroisse de Saint-Joseph), et les calcaires à B. Saffordi de Pliillipsburt^h et Saint-Albans ( Vermont ). Calcaires contenant un grand nombre de Trilohite't, Ortkoccros, Cyrtoceras, Murchisonia, Ecculiomphalus, Capulus, Camcrclla, Ortliis, astrées, coraux, bryozoaires, etc., à peu près looo espèces nouvelles de la faune seconde, et qui représentent le Grès cnlcifère moyen et inférieur de Phillipsburgh, de Highgate et de Saint-Albans-Bay. Terrain taconique. Calcaires à Lingules, leprésentant le Potsdam sandstone. Ca\ca\res a. Olrnus T/ioiiipsoni, O. Fcrmnntnna, Arinnellus, 0/vo/h^,' zoophytcs . représen- tant les schistes à Olenu^ de Georgia (Vermont). Grès rouge à Scotithus. Au-dessous et à une distance que l'on ne peut apprécier actuellement, les schistes à Para- doxides Bcnnetii et à Conocephalites de la baie Sainte-Marie, sur la côte' sud-est de Terre- Neuve. » .Te viens d'explorer et de parcourir rapidement les environs de Québec. Poiu- la géologie, Québec est lui îles points les plus importants de l'Amé- rique du Nord; les terrains laconiques et du silurien inférieur y ont été soumis à au moins trois systèmes de dislocations différentes, qui se croisent et s'enchevêtrent, et qui demanderont des recherches minutieuses et lon- gues pour arriver à eu donner luie descrijition détaillée et satisfaisante, avec luie carte géologique à grande échelle. Comme dans le Vermont, le terrain taconique a été soulevé et renversé, à la fin de la période taconique; puis le silurien inférieur, à la fin de son dépôt, s'est précipité dans une espèce d'abîme immense qui s'est ouvert au-dessous de lui, en suivant tuie direction de l'est à l'ouest avec une légère déviation de 8 à lo" vers le nord-est et le sud-ouest. ). Dans cet effondrement des roches siluriennes, elles se sont renversées sin- elles-mêmes, ployées, et refoulées du côté où elles éprouvaient le moins de résistance, c'est-à-dire du côté du sud-sud-est. Au nord-nord-ouest, les (9^7 ) roclies cristallines des montagnes laurenlines qui sont très-proches, puis- qu'on a le gneiss des calar.icîes de Montmorency à côté du fleuve Saint- Laurent, ont opposé une barrière inébranlable et infranchissable aux strates siluriennes. Aussi le refoulement et les ploieinenis des assises ont-ils eu lieu à la Poiute-Lévy, à Québec même, dans les plaines d'Abraham, à l'anse du Foulon, Clareinonî, etc., au lieu de se faire sur la ligne de Mont- morency à Ïndian-Loretle. Le point difficile de la géologie des environs de Québec, du moins potu- la détermination de l'âge relatif des strates, est la Pointe- Lévy, espèce de cap arrondi qui s'avance siules bords sud du Sainl- Laurent. Et même, on peut dire que les difficultés se trouvent presque toutes confinées dans la partie orientale de la Pointe-Lévy, autour de l'église de Saint-Joseph, sur une surface de i kilomètre carré. » Pendant l'été de 1860, MM. Richardson et Piillings ont recueilli, dans divers calcaires et conglomérats delà Pointe-Lévy, un certain nombre de fossiles nouveaux, dont M. Billings a donné une énuméralion et inie description des Trilobiles, dans un Mémoire intitulé : On some rwiu sjiecies ofjhssils froin tlie limeslone nenr Point Levi, août 18G0, Montréal; Mémoire entièrement paléontologique et qui ne touche aucunement ni à la stratigra- phie, ni même à l'âge de ces calcaires. M. Barrande, en apprenant cette dé- couverte, y reconnut deux groupes de fossiles, l'un appartenant a sa faune primordiale, et l'autre à sa faune seconde. M'ayant écrit à ce sujet, et ayant déjà en ma possession le duplicata d'une autre Lettre de ^L Barrande écrite au professeur Bronn, et communiquée depuis plusieurs mois à MM. Logan et J. Hall, je fis, de concert avec M. Barrande, une communication sur ce sujet à la Société d'flisîoire naturelle de Boston dans une séance du mois d'octobre 1860. Ma publication de ces Lettres de M. Barrande, en y joignant quelques Notes que j'avais recueillies en 1849. amena des discus- sions, des hésitations, et enfin des réponses un peu tardives de MM. Logan et J. Hall qui, au mois de janvier 1861, publièrent enfin dans le Journal de Sillimnnn des Lettres sur les points discutés. M. Logan, renonçant à sa pi-e- mière manière de voir, reconnut que les roches de la Pointe-Lévy, au lieu détrede VHudson river group, ou même supérieures à ce groupe, devaient être placées à la base du terrain silurien, et qu'elles étaient les équivalents du calcaire de Chazy, du grès calci/ere, du grès de Polsdam et même des schistes à Olenus de Georgia, présentant une espèce de formation de passage entre les roches de l'époque primordiale et celles de l'époque silurienne inférieure ou de la faune seconde. « Il n'y a pas de doute, dit-il, que toutes les roches G. P.., iSCi, 2"!= Semciiie (T. LUI, N"»!.; ' '21 ( 9'« ) 1 de la Pointe-Lévy ionnenl un seul el uiènie groupe de strates », qui) nomn\e groupe de Québec Tout en admettant des répétitions de couches, M. Looan désigne certaines assises par des lettres A', A', A', A*, B', B^, B% etii cherche, dans sa Lettre, à expUqner les relations de ces diverses couches par rapport les unes aux autres. J'ai essayé vainenient de comprendre l'ex- plication de M. Logan, même lorsque j'étais à la Pointe-Lévy, et avec son Mémoire à la main. Cependant il est un fait qui ressort clairement de l'essai d'explication de M. Logan, c'est que ce qu'U appelle son affleurement le plus septentrional A^ ne contient rien que des fossiles de la faune primor- diale, tandis que tous ses autres affleurements de A, A', A', A*, B', B" et B' renferment au contraire des fossiles de la faune seconde, avec quelques rares fossiles de la faïuie primordiale. M. James Hall ne s'occupe, dans sa J>ettre aux éditeurs du Journal de Sillimann, que de la question paléontologique, et, confondant tous les affleurements de M. Logan, même sa division A*, en une seule masse, il arrive à la conclusion que les vues de M. Barrande sont insuffisantes pom* expliquer ce qu'il nomme la faune du groupe de Québec, et il continue à regarder les roches de la Pointe-Lévy comme du groupe de la rivière Hudson, avec luie réapparition de la fume primordiale à l'époque du dépôt de ces rocht-s. » Maintenant voici ce que j'ai vu. H y a à la Pointe-Léw, dans un rayon de 5oo mètres autoui de l'église INotre-Dame prise comme centre, deux systèmes de strates, appartenant à deux terrains différents, et dont l'un re- pose sur l'autre et même en entoure certaines portions qu'on peut dire dé- tachées comme des îlots. De quelque point qu'on se place soit à Québec, à la Citadelle, à Beauport, à Montmorency, à l'île d Orléans et à la Pointe- Lévy même, on aperçoit tlerriére la flèche de l'église SaiiU- Joseph un gros mamelon ou butte de calcaires blanchâtres, coniui dans le pays sous le nom de carrières à chaux de M. Guay, ou mieux de Redoute de la Pointe- Lévy, à cause d'une redoute que les Français y avaient établie lors de la der- nière guerre contre le général Wolf, en i^SS. Ce mamelon a luie direction du nord au sud, comme toutes les directions des montagnes Vertes du Ver- mont; et cette direction est complètement différente de celle de tous les autres mamelon.s ou ligues de collines de la Pointe-Lévy et de la ville de Québec. De sorte qu'orographiqiicment la Bedoute forme un contraste des plus frappants avec la topographie de tout le pays environnant. Le calcaire de la Redoute est extrêmement dur, quelquefois oolilique, à cassure iné- gale et esquilleuse, de couleur gris-blanchâlrc, quelquefois bleuâtre, ou aussi ferrugineux, à stratification indistincte, et présentant souvent dans sa ( 9'9 ) structure des plaquettes superposées de chaux subcristallisée, passant à la calcédoine, et ressemblant tout à fait aux dépôts de sources minérales tels que ceux qu'on observe aux geysers de l'Islande, et dont M. Des Cloizeaux a rapporté des échantillons à Paris en 1846. Ces calcaires renferment toute une faune, qui sans être Ires-riche, m en noudire des espèces, ni même pour les individus, mérite une mention toute spéciale, car on n'v trouve que des êtres primordiaux on taconiques. [.es fossiles ne s'obtiennent qu'a- vec beaucoup de difficultés, et ce n'est qu'après plusieurs jours de travaux avec un ouvrier mnron, que j'ai pu parvenir à en recueillir suffisamment pour avoir les caractères véritables de cette faune. D'abord c'est une faune qu'on peut appeler frilobitique, car en dehors des Trdobiles je n'ai trouvé qu'un seul exemplaire d'un brachiopode, appartenant au genre Discùvi, et des tiges d'une Crinoïde. Mais il y a un fait remarquable, qui provient pro- bablement dn phénomène de fossilisation de ces Trilobites, c'est que ni Ri- chardson, ni Billings, ni moi, n'avons tiouvé de thorax; on ne recueille absolument que des létes et des pygidium. Voici la liste des fossiles des cal- caires de la Redoute : Diketoceplmlits magnifiais, D. planifrnns, D. Belli; D. Oweni, D. megalops, D. cristotus; Jjnoslus Canadensis, A. Àmericanus, A. orion; Conocepluilites Zenkeri; Arione.llm cy/inclriciis, Arioii. sithelavalits , Monocephnlus Sedgewicki, M. globosus ; Butlipints ccipnx, B. duhius, B. bilnber- culntiis,B. armalus; Di^càm inédit; deux Lingula et une Crinoïde. Je regarde ces calcaires de la Redoute qui plongent a l'est sous un angle de 85°, c'est- à-dire voisins de la verticale, comme une grosse lentille calcaire formée par des sources minérales au milieu des schistes taconiquesde Georgia, comme j'en ai déjà signalé un exeuqile eu sortant de la ville de Saint-Albans pour aller an village de Georgia, dans le Vermont; et je pense que ces deux len- tilles de la Pointe-Lévy et de Saint-Albans sont i\u même âge et parallèles, c'est-à-dire à peu près à 1000 |jie r n h D > n PI 0 ■j'. ■ D > i 3 ■n E 5 DENSITÉS. en ? s. DENSITES, » - -f DENSITES. rs ? s DENSITÉS. » ^ B n % s Ci 0 2 .A ^ K :^ X U X ^ V. ^ 5 S O I 2 3 4 lOOOO 9(>S5 997° 9956 9942 i5 i5 '4 -4 25 26 27 28 29 97" 9700 9690 9679 9668 1 1 10 1 1 1 1 5o 5i 52 53 54 9348 9329 93oq 9289 9269 19 20 20 20 75 76 77 78 79 8779 8753 8726 S699 8672 26 '7 27 27 5 6 99''9 99'^ i3 i3 3o 3i 9657 9645 12 12 55 56 9248 9227 21 21 80 81 8645 8617 27 28 •>8 7 9903 32 9633 57 9206 82 8589 8 989' 33 962 r i3 58 9185 83 856o 29 9 9878 34 9608 5q 9163 84 853 1 29 10 1 1 12 98(37 9855 9«44 12 1 1 35 36 37 9^94 958 1 9567 '4 i3 •4 •4 i5 i5 60 61 62 9'4i 9"9 9096 22 23 23 23 o3 85 86 87 85o2 8472 8442 29 3o 3o 3i 32 3^ i3 9833 38 9553 63 9073 88 84ii ■4 9822 39 9538 64 9r>5o 89 8379 i5 i6 '7 9812 9802 9792 10 10 40 4' 42 9523 9507 949' i6 16 65 66 67 9027 9004 8980 23 24 90 9' 92 8346 83 12 8278 34 34 36 36 38 40 42 44 46 49 i8 '9 20 21 22 23 25 9782 9773 9763 9753 9732 9721 97" 9 10 10 1 1 10 1 1 10 43 44 45 46 47 48 49 5o 9474 9457 9440 9'i22 9404 9386 9367 9348 •7 '7 "7 18 18 18 '9 '9 68 % 70 7' nn i 73 74 75 8956 8932 8907 8882 8857 883 1 88o5 8779 24 24 25 25 25 26 26 26 93 94 95 96 97 98 99 100 8242 8206 8168 8128 8086 8042 8096 7947 C R., iSfii, 2""^ Semestre. (T. LUI, K" 21.) 122 ( 920 ) MÉTÉOROLOGIE. — K toiles filantes des mois d'octobre et de novembre; Note de M. Coii.vier-Gravier. « J'îii l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie les résultats de l'apparition des étoiles Blantes observées dans les nuits qui ont précédé ou suivi la nuit du i i au 12 novembre. En agissant ainsi, on se rend compte tout de suite de la marche du phénomène. Heures Durée Nombre moyennes Nombres Moyenne Ciel de des des horaires à de .-\ tsnée. Mois. Dates. visible. Tobservalion. éloiles. observations minuit. 3 en 3. i86r. Octobre. 12 4,5 h , 1,00 1 1 ,2,45 12,0 J i3 7.5 2,00 42 2,45 l3,I ■7,' i4 1,5 '>;5 61 4>07 26,2 ) 20 Lune I ,00 6 9,00 16,5 / "2,7 24 8,0 ',75 18 7.37 '4,7 26 5,0 0,75 3 8,07 7,' ) Novembre 1" 9'0 2,00 10 9,i5 6,5 \ 2 9'0 2,00 i5 9,3o 10,0 1 8,6 3 6,0 I ,25 18 2,22 9,2 ) 9 6,5 1 ,5o i5 1,45 8,2 \ 10 10,0 1 ,5o 21 4,00 10,1 9,9 .3 5,0 1 ,00 ■4 5,3o ,.,3 ) )) De l'examen de ce tableau, il résulte clairement que le maximum d oc- tobre a eu lieu du 12 au 20 de ce mois; qu'on retombe ensuite dans un minimum qui se prolonge jusque dans les jours qui suivent les nuits avoi.sinant les 1 i et 12 novembre. En effet, en prenant les moyennes comme nous l'avons fait de trois en trois observations, on voit que le nombre horaire moyen d'étoiles filantes ramené à minuit, par tui ciel serein, a été de 9 étoiles ç) dixièmes. » Tout en regrettant que l'état du ciel ne nous ait pas permis d'observer dans la nuit du 12 au i3 novembre; cependant, par les observations du 10 et du i3, nous sommes certain du nombre horaire moyen d'étoiles apparues, à peu près comme si nous avions pu l'observer directement, li nous a suffi de tracer la courbe des observations pour nous assurer de cette exactiliid(\ » En 1860, le nombre horaire moyen des 10, 11 et 1 2 novembre a été de 10,2. Cette année, ou trouve qu'il est de 9,9. La différence entre les deux ( 9-^7 ) nombres est si peu sensible, qu'on peut dire qu'ils sont restés les mêmes. » Dans cet état de choses, nons avons le regret de ne pouvoir encore annoncer que le phénomène a repris s;» marche ascendante. Cependant l'époque fixée parOlbers des grandes apparitions de 1 799 et 1 833 est proche, car six années nous séparent encore de 1867. Et quand on sait que quelques années avant 1 833 on voyait s'avancer cette belle apparition |sar la marche ascendante que prônait le phénomène d'année en année, on éprouve une vive surprise de voir encore l'apparition rester slatinnnnire. Je ne revien- drai pas ici sur l'historique de celte marche du phénomène de novembie, puisque, l'ayant donné l'année dernière, il se trouve inséré dans les Comptes reiifhis des séances de HAcadérine des Sciences du mois de novembre 1860. » GEOLOGIE. — Addition à la Note sur les gouttes d'eau fossiles, insérée duns le tome LUI, page 649 des Comptes rendus; ]>ar M. Marcki. de Serres. « Nous sommes parvenu récemment à produire des empreintesde gouttes d'eau en tout semblables à celles de l'ancien monde. Le sol sablonneux et argileux que les tuiliers préparent pour le succès de leurs premières opé- rations nous a paru préférable. Nous l'avons donc choisi, et avec raison, car les essais que nous avons tentés ont parfaitement réussi. » Il nous a suffi de taire tomber de l'eau d'une certaine hautein- sur le sol des tuileries pour obtenir des empreintes creuses, arrondies et bordées d'im bourrelet saillant comme celles de l'ancien monde. » Il ne nous reste donc plus maintenant qu'à trouver le moyen de rendre les empreintes des gouttes d'eau produites arlificiellement, aussi durables que celles qui ont eu lieu dans les temps géologiques. M Nous prierons ceux qui voudront répéter nos expériences à ce sujet de choisir de préférence des sols sablonneux et argileux, analogues à ceux que l'on emploie principalement dans la plupart des tuileries (i). » A 4 heures un quart, l'Académie se forme en comité secret. (1) Au lieu de la note jointe à noire travail, et dans laquelle il s'est glissé une erreur, lisez : Les empreintes produites sur les sables par les pluies durent parfois plusieurs jouis lorsque les vents ne les dérangent pas et n'en troublent pas l'harmonie. I 22.. ( 9^8 ) COMITÉ SECRET. La Section de Minéralogie et de Géologie présente la liste suivante de candidats pour la place devenue vacante par la mort de M. Bcrtltier. Au premier runcj M. Hh\ki Saixte-Ci-aike Devii.le. Au deuxième rang ex œq no et par ( M. Des Cloizeaux. i)nlre alpliahélicfue ( i^ï. RivoT. Au troisième ran^ M. Delesse. Au quatrième raïuj M. Hébert. ]^es titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la pro- chaine séance. La séance esl levée à 5 heures et demie. L. D. H. ( 9^9 ) BULLETIN BIBLIOGUAPHIQCE. L'Académie a reçu dans la séance du i8 novembre 1861 les ouvrages dont voici les titres : Traité de Physiologie; par M. F. -A. Longet, membre tie l'Institut. 2*= édit., t. I", i" et 2* parties. Paris, 1861 ; gr. in-S". Note sur la composition des racines alimentaires du Cheruis et du Cerfeuil bulbeux; par M. Payen, membre de l'Institut. (Extrait du Journa/ de la Société impériale et centrale d'Horticulture, t. VII, p. 233-237-) {- feuille in-8°. Etudes sur le corps gras du ver à soie, par M. le D'' Antoine Ciccone, traduites de l'italien par le D' Montagne, membre de l'Institut. (Extrait du Journal d' Agriculture pratique .) Paris, 1861. Dictionnaire français illustré et Encyclopédie universelle; 128* eti29*livr. Paris, 1861 ; 4 f. in -4". Compte rendu des séances préparatoires de la Société universelle d'ophthalmo- logie. Vav'is, 1861; 2 f . in-8°. Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris; t. II (3^ fascicule, juillet à septembre 1861). Paris, 1861; in-8°. Mémoires de l'académie de Stanislas, 1860; t. I et II. Nancy, 1861; vol. in-8°. Bulletin de l'Académie rojale de médecine de Belgicpie; 2*^ série; t. IV, n" 8. Bruxelles, 1861; in-S"^. Becherches théoriques et expérimentales sur l'électricité considérée au point devue mécanique; par M. Marié Davy. Paris, 1861; in-8''. Lettres sur les roches du Jura et leur disti'ibution géographique dans tes deux hémisphères; par M. J. Marcou. 2* et dernière livraison. Paris, 1860; in-S". Des causes morales^ de l insuffisance et de la surabondance périodiques de In production du blé en France; par M. le D"' J.-Ch. Herpin (de Meiz.) (Extrait des Séances du Congrès scietitiftque de France, tenu à Cherbourg en septembre 1860.) Cherbourg, 18G1 ; in-8''. ( 93o ) Compte rendu des travaux de la Société des Sciences médicales de l'an-on- dissement de Gaimat [Allier). Gannat, 1 86i ; in-8°- Carte de la Sibérie orientale dressée à [état-major de la Sibérie orientale en i855, corrigée et complétée d'après les données les plus récentes en 1860; 4 feuilles atlas. Carte des contrées de l Amour annexées à la Russie par suite du traité fait par /f com/e MouRAWiEV Amurski, le 16 mai i858. Notice explicative sur cette carte [en russe); imprimée à Irkutsk en 1860; in-4". Plan du (jotfe de Pierre le Grand, côte de Piussie, sm' la mer du Japon, dressé et publié par [état-major de la Sibérie orientale en 1 869; i feuille format atlas. La pluie sans nuages; par M. A. Fargeaud. Limoges, 1 861 ; in-S". Philosophical. . . Transactions philosophiques de la Société royale de Londres pour [année 1861 ; vol. CLI, 1" partie. Londres, 1861; in-4". Proceedings... Comptes rendus de la Société royale de Londres; vol. XI, n° 46; in-8". Memoirs... Mémoires de la Société royale astronomique; vol. XXIX. Londres, 1861 ; in-4". Aslronomical . . . Observations astronomiques, magnétiques et météorologiques faites à [Observatoire royal de Greemvich dans [aimée 1 859 , sous la direction de M. G. BiDDELL, astronome royal. Londres, 1861 ; in-4". The proceedings... Comptes rendus des sénnres de la Société zoologique de Londres; a* partie (mars-juin). Londres, 1861 ; in-8'*. Transactions... Transactions de la Société zoologique de Londres ; vo\. IV, 7* partie. Londres, i86i; in-4°. On the theory . . . Sur la théorie de la lune et sur les perturbations des planètes; p(u sir 3.-W. LuBBOCK ; 10'' partie. Londres, 1861 ; in-8°. Remai'ks... Remarques sur la topographie et les maladies de la côte d'Or; parM. R. Claiske. Mémoire lu à la Société épidémiologique le 7 mai tSfio; in-8". The quarterly journal... Jourmd trimestriel de la Société Chimique de Londres; vol. XV, n° 3. Londres, 18G1; in-8". ( 93' ) Notes on... Notes sur les systèmes crétacés et carbonifères du Texas; par M, J. Mabcou. Boston (États-Unis), 1861 ; in-8°. Denkschriften... Mémoires de C Académie impériale des Sciences de Vienne [Sciences mathématiques et naturelles) ; vol. XVTII. Vienne, 1860; in-4''. Sitzuiigsberichte... Comptes rendus des séances de l'Académie {Sciences mathématiques et naturelles). Année 1860, n°' 4; 5, 7 et 12; in-8°. Almanach... Almanach de l'Académie impériale des Sciences de Vienne; lo*^ année, 1860. Vienne, 1861 ; in- 12. Su lie origini... Recherches anatomiques sur les origines et la marche des différents faisceaux nerveux du cerveau; par MM. G. iNZANr et A. Lemoigne. Parme, i86r; gr. in-S*". Microficee... Microphjcées [Algues microscopiques) observées dans les eaux minérales de Terracine; par M""^ la O''^^ Elisabeth Fjorini-Mazzanti, de l'Aca- démie romaine des Nnovi Lyncei. Cette Note, qui est écrite en latin et accompagnée de planches, est présentée par M. le D*^ Montagne. Studj... Etudes sur le corps gras du ver à soie; par M. le D"^ Antoine CiCCONE. (Extrait àes Actes de l'Académie des Georgoplnles N. S. T. VIII.) Br. in-8". COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2o NOVEMBRE 1861, PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. ME3Î0UIES ET COM.MUNICATÏONS DES MEMBRES ET DES CORRESPOKDArvTS DE L'ACADÉMIE. M. Mathieu présente, au nom du Bureau des Longitudes, un exemplaire de V Annuaire pour 1862. « M. BioT fait hommage à l'Académie d'une série d'articles qu'il a pu- bliés depuis le commencement de cette année dans le Journal des Savants, et dont l'ensemble est intitulé : Précis de l'histoire de l'astronomie chinoise. » A cette occasion, il fait remarquer combien, dans les études d'astro- nomie ancienne, il est nécessaire de se mettre, par la pensée, dans les con- ditions physiques et morales, où se trouvaient les observateurs dont on veut interpréter les résultats ; et il eu donne pour exemple la période de 6585J |, qui, au dire de Ptolémée, avait été présentée par les plus anciens mathématiciens comme contenant le plus petit intervalle de temps, après lpi|uel les éclipses de Lune se reproduisent les mêmes et dans le même ordre. M. Biot montre que cette période, en apparence si difficile à découvrir, se présente (relle-mème quand on se place dans les conditions où se trou- vaient les prêtres chaldéens ou égyptiens, qui avaient pour office spécial d'enregistrer continuellement tous les phénomènes extraordinaires apparus dans le ciel, en marquant leur date dans leur année usuelle de 365 jours, persuadés qn après un temps plus ou moins long, les phénomènes se reprodui- raient les mêmes, idée qui a donné naissance à toutes les périodes astrono- miques découvertes par les anciens. Avec une organisation pareille, M. Biot expose comment ces prêtres ont pu, sans aucune science, découvrir immé- diatement la période dont il s'agit, et constater la justesse de ses applica- C. E., 1861, î™' Semestre. (T. LUI, N" 22.) 123 ( 934 ) lions clans ini intervalle de temps moindre que 54 ans et 2 mois égyptiens. » Pour faire apprécier l'exactitude de cette période chaldaïque, que ses auteurs avaient reconnue contenir 223 révolutions synodiques de la f^une, M. Biot la rapproche de celle qu'avait trouvée bien postérit^urement Hipparque, e« combinant ses observalions ptopres avec celles des Chaldèens , par des procédés que Ptolémée ne nous a pas fait connaître. Celle-ci conte- nait 1 26007J Yj comprenant 4267 de ces révolutions; et de là on déduit com- parativement les durées suivantes de la révolution synodique de la Lune : Chaldèens. . . . -^^f- = 29! 1 2'' 44° 7% 53 Hipparque... '-^^ = 29J 12'' 44"'3% 33 Excès des Chaldèens -1- 4% ^ » Cet excès, tout minime qu'il est, n'est pas entièrement une erreur. Car l'évaluation chaldéenne ayant pu précéder celle d'Hipparque de plusieurs milliers d'années, l'accélération séculaire du mouvement propre de la Lune, tandis que celui du Soleil est resté invariable, a dû nécessairement rendre sa révolution synodique plus courte au temps d'Hipparque qu'à l'époque des Chaldèens. » .\STR0N0MIE. — Sur la figure de la grande comète de 1861 ; réponse àM. Valz, par M. Faye (première partie). o Voici l'origine de la discussion qui s'est élevée entre M. Valz et moi sur la théorie des comètes. Notre savant confrère nous avait annoncé que la Terre a dû rencontrer le 29 juin la queue de la brillante comète de cette année, assertion qui fut aussitôt contredite par plusieiu's astronomes. 1\ va peu de temps, cette question eût été peut-être une affaire de simple cu- riosité; mais aujourd'hui, grâce aux progrès de l'analyse optico-chimique, il semble qu'on ne doive pas désespérer tout à fait de mettre à profit des rencontres pareilles qui nous mettent en contact momentané avec d'autres astres. Malgré l'intérêt de cette controverse, je n'y aurais pris probable- ment aucune part si M. Valz n'avait été entraîné, pour soutenir son opi- nion, à jelcr du iloule sur les bases les plus solides, a mon avis, de la théorie actuelle des comètes. C'est qu'en effet la question de savoir si la Terre a traversé ou non la queue d'une comète suppose que l'on en connaît bien la figure; mais il se trouve qu'à l'époque de ces débats on n'avait, sin- celle de la dernière comète, que des notions fort incomplètes ou même fausses. Ainsi on a cru d'abord que la queue était simple et sensiblement ( 035 ) droite; un peu plus tard on a cru y reconnaître deux courbures opposées, pareilles à celles d'un S très-allongé, et séparées par un point d'inflexion. Ensuite M. Valz a cru trouver que l'axe de la cpieue n'était pas dans le plan de l'orbite; d'après ses calculs, l'écart de l'extrémité de cette queue aurait été vu sous un angle de i° l\']' , vers la gauche. Pour moi, je m'étais borné d'abord à protester, au nom de la théorie, contre des appréciations auxquelles l'autorité de M. Valz donnait une grande portée. Mais M. Valz, dans sa réponse (i), ayant maintenu ses assertions et formulé même une condamnation absolue contre toute théorie, j'ai cru qu'il était de mon de- voir d entrer plus complètement dans la discussion. Aujourd'hui que les laits sont mieux connus, je suis en mesure d'exposer à l'Académie que la figure en S de la comète n'était qu'une illusion, un pur effet de perspective; que la queue n'était pas unique, mais double ; que ces deux queues étaient conformes à la théorie par leur position et leur figure; et que leurs axes, loin de dévier du plan de l'orbite, s'y trouvaient compris, du moins la démonstration de ce fait capital me paraît-elle complète pour celle qui a été réellement observée. En un mot, la grande comète de 1861 ne vient pas infirmer la théorie ; elle nous en apporte au contraire, par les détails si com- pliqués de son double appendice et de sa tète, luie nouvelle confirmation. » L'Académie voit que, loin délimiter le débat, je cherche à l'agrandir pour le rendre plus utile et plus concluant. Afin de procéder avec ordre et clarté, j'exposerai ra|)idement les principales conséquences de la théorie que j'ai basée sur l'existence d'une force répulsive due à l'incandescence solaire, force identique à celle que la chaleur engendre autour de nous, lorsqu'elle produit des effets mécaniques. Après avoir montré quelle doit être la figure d'une comète, soit autour de son centre de gravité, soit dans les régions les plus éloignées de ses queues, je comparerai, dans une pro- chaine séance, la figure théorique avec les faits relatifs à la dernière comète. » Commençons par la figure théorique des queues simples ou multiples. » L'action de la force répulsive sur un corps en mouvement autour du Soleil ne coïncide pas avec le rayon vecteur (2), mais elle s'exerce toujours dans le plan de l'orbite, en sorte que la figure qu'elle tend à im[)rimer à un corps primitivement sphérique, tel que celui d'une comète tres-éloignée du Soleil, doit être symétrique par rapport à ce plan, et ce résultat ne sau- rait être changé, ni par l'attraction solaire, ni par celle du noyau, ni par le (i) Comptes rendus de la séance du 21 octobre dernier, p. 690. (2) C'est là le fait qui joue un rôle si important dans la tliéorie de l'accélération des coinèteâ périodiques. 1-23.. & ( 936) progrés de la déformatioi] elle-même. En second lieu, l'action de celle force étant en raison des surfaces, les effets produits dépendent de la den- sité des matières dont la comète est composée (i); il s'ensuit que sauf le cas évidemment particulier où ces matériaux seraient complètement homo- gènes, il doit se former plusieurs queues, car celles-ci résultent d'une sorte de triage purement mécanique opéré par la force répulsive. Mais les axes de ces queues multiples, d'autant plus longues qu'elles sont moins recour- bées, doivent toujours être situés dans le plan de l'orbite comme dans le cas d'une queue unique. » D après la génération mécanique de ces appendices dont la matière se trouve à un état de division, de ténuité, d'indépendance moléculaire dont il est difficile de se faire une idée, à moins de se reporter par la pensée aux couches extrêmes de notre atmosphère, chaque queue, dans sa partie ré- gulière, doit offrir une courbure simple, en arrière du mouvement (]\i noyau, et n'est autre chose qu'une certaine image géométrique de l'orhile elle-même. Cette courbure, faible pour les matières les plus légères spécifi- quement, est plus forte pour les matières plus denses. On conçoit même ([iie l'émission nucléale d'une comète puisse entraîner quelques matières d'une densité telle, que la force répulsive n'ait plus, pour ainsi dire, prise sur elles : ce sont là les malières qui forment ces queues dirigées vers le Soleil, dont la science possède plusieurs cas bien constatés. » Chacune de ces queues est, à l'oiigine, tangente au rayon vecteur, ou plutôt présente une légère inclinaison sur ce rayon. Néanmoins si l'on con- sidère, au lieu du premier élément curviligne, une corde d'une certaine longueur, l'écart de son extrémité par rapport au rayon vecteur ira évi- demment en croissant d'une queue j)resque droite à inie queue plus forte- ment courbée, et tel est le seul enchevêtrement admissible en théorie pour les queues multiples, dont rien d'ailleurs ne limite le nombre. 11 est essen- tiel d'ajouter que la queue droite n'est pas accolée arbitrairement à la queue ( I ) Tel est aussi le caractère qui sert de base aux piemières e.\|)énences pliysiques par lesquelles j'ai lâché de mettre cette force m évidence autour de nous. Oui' l'on me permette de reproduire ici la définition que j'ai donnée dés le dibnt de mes recherches, il y a trois ans, et à laquelle je n'ai eu rien à chani;cr depuis, malgré la varieir des a])p!lcalions. Foice répulsive, née de la chaleur. C'est par elle que la chaleur produit des effets mécaniques. Elle dépend de la surface et non de la masse du corps incandescent. Son action sur un corps est en raison de la surface de ce corps et non de sa masse, l'aile ne se jiropaye pas instantanément comme la force attractive de Newton. Elle n'agit pas à travers la itialiere comme l'attraction. On admet provisoirement que son intensité décroît en raison inverse du carré de la distance, et que sa vitesse de propagation est celle des rayons de lumière ou de chaleur. ( 937 ) courbe; elle doit paraître sortir du sein de celle-ci, à une certaine dis- tance du noyau. I) Quant à la forme propre d'une queue quelconque, il faut la regarder comme l'enveloppe des matières de même densité qui abandonnent succes- sivement la tête de la comète sous la triple influence de la force répulsive, de l'attraction solaire et de la vitesse générale, à laquelle \\ faut joindre encore, comme l'a fait Bessel, la faible vitesse propre à rémission nucléale. Si, à un instant donné, l'on considère l'ensemble des molécules ainsi chas- sées de l'étroite sphère d'attraction de la comète, on les trouvera princi- |)alement distribuées sur le pourtour d'une section à peu près circulaire de la nébulosité; et si l'on suit cette même série de molécules pendant les instants suivants, on verra que, par l'effet de leurs mouvements sur des Irajectoires indépendantes dont on peut assigner la nature (i), elles doivent occuper des aires de plus en plus grandes, la section allant en s'allongeant d.^ns le sens du plan de l'orbite, tandis que le diamètre transversal croit en raison bien moindre. Ainsi les queues s'étaleront principalement dans le plan de l'orbite, surtout les queues les plus recourbées; mais, en les regardant par la tranche, elles paraîtront droites, sous forme d'une bande étroite également nette sur les deux bords, plus brillante aux bords qu'au milieu ; ces deux bords seront presque parallèles ou du moins peu diver- gents, à moins que l'observateur ne se trouve très-voisin d'une partie do la queue. » Quand on veut comparer une théorie aux faits, il faut parfois en déve- lopper beaucoup les conséquences. Ainsi, en considérant les matériaux d'une certaine densité moyenne qui vont former une des queues, on con- çoit que ces matériaux n'offrent pas une identité parfaite, et que le triage résultant de l'action solaire doive se continuer à l'intérieur de cette queue par delà le noyau, les matières les plus denses restant en arrière et altérant ainsi Li netteté des contours de la concavité, tandis que les matières plus (i) Comme première approximation, on peut assimiler ces trajectoires à des branches d'iiyperboles convexes vers le foyer (Soleil) ou à des ellipses. Dans le cas inlermédiaiie, on rencontre les trajectoires rectilignes; alors l'axe de la queue prend la forme d'une sorte de dévelop])ante de l'orbite même de la comète. Ce cas particulier répond à celui où l'action de la force répulsive sur les moiécidcs de la ([ueuc compense exactement l'attraction solaire. Les queues plus recourbées et situées à l'intérieur de cette développante ie|)ondent aux molécules qui éprouvent une répulsion moindre que l'attraction solaire. Les queues moins recourbées, comprises entre cette même développante et le rayon vecteur, répondent à une ré|)ulsion plus forte. Quant aux trajectoires absolues des molécules do ces diverses queues, elles sont clii[)llques dans le premier cas et hyp'jilioliqucs dans le second. La seconde aj)- proximation consisterait à tenir compte de la com|)osaMte tanL'entielle de la force répulsive. ( 938 ) légères sortent par la convexité et lui forment ainsi une gaine impcrceptihle (le matières plus rares et plus rapidement dispersées. C'est là un des traits les plus importants de la figure théorique, parce qu'il doit se reproduire constamment et frapper l'œil de l'observateur le moins attentif. » S'il y a plusieurs queues, elles paraîtront toutes projetées les nnessin- les autres au moment où la Terre traversera le plan de l'orbite, et comme elles sont loin d'être opaques, on verra les queues les plus étroites se dessi- ner au milieu de la bande la plus large ou la plus voisine de l'observateur. Il faut évidemment que la Terre ail dépassé notablement le plan de l'orbite pour qu'on commence à distinguer ces queues une à nne. Si avant le pas- sage les queues courbes se montrent à droite de la queue la moins courbée, après le passage elles se montreront à gauche, et i>ice versa ; dans tous les cas, elles seront toutes en arrière drt rayon vecteur, à l'exception de celles qui sont opposées au Soleil; celles-ci vont en avant, et, dans le cas indiipié, se projettent sur le prolongement des premières. >/ Enfin il ne peut y avoir de point d inflexion qu'en un seul cas, celui de deux queues dont l'une serait opposée au Soleil et l'antre dirigée vers cet astre. L'axe de cette dernière est encore à l'origine tangent au rayon vecteur; en outre sa concavité ne regarde pas la région ai)anflonnée pai' la comète; elle est tournée en avant, ce qui est précisément le coiuraire des queues ordinaires. L'ensemble des deux queues présentera donc à peu près un point d'inflexion vers le noyau ; je dis à peu près, parce que la queue ordinaire pourrait former à l'origine un angle sensible avec le rayon vecteur. On conçoit aussi que la matière ainsi dirigée vers le Soleil avec la seule vitesse de l'émission nucléale ne soit pas assez abondante et assez homogène |)our former une véritable queue : en ce cas elle se trouvera dispersée irré- gulièrement en avant et au-dessous du noyau. » Telles sont les principales données delà théorie en ce qui concerne les points discutés : on voit <|u'elles suftisaient amplement pour mettre en garde contre les erreurs de fait ou les illusions de perspective dont les observateiu's se sont montrés si embarrassés au commencement de l'apparition de la iler- nière comète. Je passe maintenant à ce qui regarde la figure de la tète, de ses enveloppes plus ou moins paraboliques, de ses secteurs lumineux ou obscurs. Ici je serai forcé de ne pas limiter mon exposé aux puies conse- (piences théoriques, car la théorie elle-même a besoin sur ce point d'éclair- cissements que je n'ai pas en encore l'occasion de soumettre à l'Académie. )) Le fait général qu'il s'agit d'expliquer consiste en ceci : Le noyau pré- sente du côté du Soleil une émission abondante de matières, coniuies .sous le nom de sectetu" lumineux ou d'aigrette. Celte matière est visiblement re- ( 939) poussée, car, après avoir marché quelque temps vers le Soleil, elle finit par rebrousser chemin pour aller en arrière former la queue. Al'opposite le noyau présente une seconde émission pareille, mais moins visible, dont les bords comprennent un espace obscur. En outre, du côté du Soleil, mais au delà du secteur brillant, la comète est limitée par une série d'enveloppes que Ton considère à tort comme des paraboloïdes emboîtés dont le foyer conunuii serait occupé par le noyau, et à l'intérieur desquels s'épanouirait le secteiu- lumineux à bords recoin-bés en arrière. Il est difficile de contempler ces dé- tails sur plusieurs comètes successives, à l'aide d'un télescope un peu puis- sant, sans être porté à admettre, comme Olbers et Bessel, que le noyau est doué d'une double faculté d'émission en deux sens opposés, et qu une action solaire quelconque intervient dans le phénoinène afin de forcer l'émission antérieure à rebrousser chemin et à aller s'unir à l'émission pos- térieure pour former la queue. » La théorie de Bessel est effectivement la traduction trop fidèle de cette première impression. L'illustre astronome de Rœnigsberg pense que le voisinage du Soleil développe dans le corps de la comète un état électrique ou magnétique très-intense ; la partie du noyau située vers le Soleil, prenant un magnétisme de nom contraire à celui de cet astre, doit être le siège d'une émission susceptible d'être attirée par lui, tandis que la partie opposée donne lieu à une émission magnétisée dans le sens du Soleil et par consé- quent repoussée par cet astre. Voilà une conception qui parait tout d a- bord répondre aux phénomènes; mais, pour peu qu'on y réfléchisse, ou s'aperçoii qu'à ce compte il y aurait toujours deux queues opposées engen- drées par ces deux émissions. Pour lever cette difficulté, Bessel a recours a une supposition nouvelle : suivant lui, l'atmosphère cométaire très-vaste dont le noyau est entouré et au sein de laquelle les phénomènes de polarité se produisent, est douée tout entière d'un magnétisme de même signe que le Soleil lui-même. Cela posé, à mesure que rémission iiucléale antérieure avance dans cette atmosphère, son magnétisme propre s'atténue, s'annule et bientôt devient de même signe que celle du milieu ambiant. Dés lors, comme cette émission a fini par prendre, sous l'influence de cette atmo- sphère, un magnétisme de mètue signe que celui du Soleil, elle va être re- poussée par cet astre et devra rétrograder vers la queue. » Mais quel physicien se contentera de celte seconde hypothèse entée sur la première. Qui doue croira que le Soleil puisse ainsi produire sur les deux parties d'un même corps deux effets si différents, c'est-à-dire commu- niquer à l'almosphère de ce corps le magnétisme A, par exemple, pareil a celui dont on suppose le Soleil doué, et à ce corps lui-même les deux ma- ( 94o ) gnélismes B et A? Et si l'on veut à tonte force ailaiellre un instant une pa- reille combinaison, comment se ferait-il que l'atmosphère, possédant comme le Soleil le magnétisme A, ne soit pas tout d'abord repoussée par lui de ma- nière à laisser la place libre à l'émission polaire B du noj'au. Mais il est inu- tile d'insister : l'idée de iiessel ne supporte pas l'examen; aussi l'analyse qu'il a basée sur cette idée pour la formation des queues ne vaut-elle que par la seule partie de vérité qui s'y trouve enfermée, à savoir l'action répul- tive du Soleil, action du reste non définie et traitée par Hessel comme une force identique, au signe près, avec la gravité. » On doit donc écarter toute considération de forces polaires, attendu que des forces de cette nature donneraient toujours et fatalement naissance à deux queues opposées. » Après Bessel, la seule tentative rationnelle d'expliquer la figure de la tète d'une comète est celle de M. Roche. En étudiant la figure que doivent prendre les couches atmosphériques, dont le noyau est immédiatement en- touré, sous la seule influence de l'attraction (de la comète et du Soleil), M. Roche trouva que ces surfaces ne devaient pas être toutes fermées; lors- que la comète se rapproche du Soleil, les couches qui ne sont pas dans le voisinage immédiat du noyau doivent s'ouvrir coniquement en deux points opposés, et les couches encore plus éloignées du centre doivent pa- reillement s'étendre en nappes indéfinies et opposées. Plus la comète se rap- proche du Soleil, et plus les couches à figure indéfinie se montrent près du centre, à cause de l'influence croissante de l'attraction solaire; plus la ma- tière qu'elles comprennent abonde sur ces sortes de surfaces de niveau; il se produira donc en deux points opposés de véritables émissions nucléales, l'une vers le Soleil, l'autre en sens diamétralement opposé. » Ainsi cette disposition remarquable n'exige nullement, comme le croyaient Olbers et Bessel, l'intervention d'ime force polaire : l'attraction y sulfit pleinement. Par malheur pour la doctrine de l'unité de force, cette théorie se heurte à la même impossibilité que la précédente : il y aurait encore ici deux queues opposées. Seulement, comme le premier travail de M. Roche était fondé sur le jeu suffisamment étudié d'une force réelle, à savoir la double attraction du Soleil et du noyau cométaire, son idée a |)u être in- complète, mais non pas fausse, comme celles dont je viens de parler. Et ce que je dis est si vrai, que M. Roche avait fait ainsi, sans s'en douter, s'il m'est permis de m'exprimer ainsi, une théorie exacte de la figure des comètes qui circulent autour de ces soleils éteints dont Bessel et M. Peters surtout ont si bien montré l'existence, en étudiant les mouvements de certain<>s étoiles. Lorsque notre Soleil aura subi le même sort, il sera dépouillé de la ( 94- ) force répulsive due à son incandescence actuelle; alors la théorie de M. Roche sera l'expression complète de la vérité ; les comètes auront toutes alors deux queues diainétralenient opposées, queues rudiiiientaires, il est vrai, et formant des secteurs de 109° d'ouverture, mais aussi il n'v aura plus de lumière pour rendre visibles ces phénomènes dont la pensée du géomètre a découvert d'avance la nécessité. » Il était aisé de prévoir qu'il suffirait d'uitroduire dans cette analyse la force répulsive, telle que je l'avais définie, pour faire disparaître la difficulté en supprimant une des queues, celle que la natui'e ne nous présente pas. Il appartenait à M. Pioche de suivre cette indication : il voulut bien l'essayer, et il en fut récompensé par la satisfaction de voir sa théorie mathématique franchir l'impasse où elle était restée. Effectivement si Ion compare aux ma- gnifiques dessins qui nous sont venus d'Amérique et de Russie sur la tête de la comète de Donati, la figure théorique nouvelle que M. Roche a tracée dans le tome V Aq^ Annales de CObservnloire impérial de Paris^ après l'adop- tion de la force répulsive, on est frappé de la ressemblance intime des con- tours extérieurs. Eu Allemagne, malgré l'autorité du nom de Bessel et le crédit que ses idées y ont obtenu, on a accueilli favorablement le nouveau travail de M. Roche, tout en lui objectant les secteurs lumineux que ses figures ne donnent point. I/objection est parfaitement juste, et, comme elle est capitale, il importe de la lever. Heureusement le défaut qu'elle signale ne tient pas au fond des idées, c'est-à-dire à l'introduction de la force répulsive dans les équations du problème, mais à ce cjue cette force n'y a pas été introduite avec ses caractères essentiels. M. Roche représente par i l'attraction solaire, par p, celle du noyau, par œ la force répulsive du Soleil, et il obtient pour les surfaces de niveau féquation suivante : / \'^ fr> "TV \ 2 fi 2 r cos 0 I — ç — o COS- 0 — I ) H — ■ o — = const, dans laquelle r et à sont les coordonnées courantes et n la distance au Soleil. Mais il y regarde y comme constant, tandis que ç>, bien qu'exercé par le So- leil, est, dans ses effets sur telle ou telle partie delà comète, fonction de la distance r au centre du noyau, fonction telle que, poin- /■ = le rayon du noyau, ç soit insensible et grandisse ensuite avec rapidité à mesure que ?• augmente. Eu effet, l'action de la force répulsive sur la matière émise de- vant varier en raison de la surface que cette matière présente, cette action, très-faible près du noyau, ira en grandissant à mesure que l'émission ira elle-même en se développant sur un plus grand espace. Ainsi deux émis- sions nucléales opposées, dues à la seule influence de l'attraction, persiste- C. R., 1861, 2"'« Semestre. (T. LUI, N» 1Î2.) 124 (94^ ) ront jusqu'à une certaine distance du noyau; mais, au delà, elles ne tar- deront pas à s'altérer, les courbes méridiennes des surfaces de niveau, du côté du Soleil, devant s'infléchir en arrière et rétrograder complètement. D'ailleurs les surfaces situées bien plus loin, par delà l'émission nuclé;de, garderont la forme entièrement convexe au dehors que M. Roche leur a assignée dans son second Mémoire, basé sur la considération de la force répulsive, el qui répond si bien à la réalité. » Voyons maintenant ce qui en résulte pour la figure de la tête de la co- mète. Qu'on se représente un noyau central surmonté, du côté du Soleil, par une sorte de calice ouvert, à fond conique, à bords largement évasés, mais revenant sur eux-mêmes par une courbure plus ou moins marquée comme la corolle de certaines fleurs en forme de clochette. Qu'on imagine, du côté opposé de ce même noyau, un autre calice, à fond également co- nique, mais à parois prolongées indéfiniment dans le même sens, en s'éva- sant quelque peu, et l'on aura une idée de la figure des couches lumi- neuses qui déterminent principalement la forme de la comète. Cet ensemble, déjà fort complexe, est entièrement enveloppé par les couches extérieures dont je parlais plus haut, couches présentant souvent vers le Soleil un apla- tissement prononcé. » Maintenant, pour arriver aux phénomènes naturels, il ne faut pas oublier que cette figure est formée de parois transparentes d'autant plus lumineuses que la matière y est plus dense et que l'épaisseur est plus considérable, et, ce qui ajoute encore aux difficultés d'un objet si étrange, il faut considérer en outre qu'il n'est pas de position sous laquelle il ne puisse se présenter à nos yeux. On comprend dès lors combien la perspec- tive en sera complexe et variable. S'il a fallu près d'un demi-siècle aux astronomes jiour deviner l'énigme de la figure de Saturne, on ne s'étonnera pas de voir combien il a fallu de temps pour saisir le mot de l'énigme bien autrement compliquée des comètes. Toutefois la règle géométrique qui fixe les contours des objets en perspective s'applique à peu près aux comètes, car leurs contours principaux se dessinent d'eux-mêmes à l'œil par l'épais- .seur plus grande de la matière éclairée que le rayon visuel rencontre partout sur les bords. Je tâcherai donc de dessiner ici une tète de comète vue de face, c'est-à-dire perpendiculairement à son axe, puis cette même tête vue obliquement. Nous en verrons plus tard la comparaison avec les faits, et par exemple avec les dessins que les astronomes viennent de publier en Australie et en Europe sur la dernière comète. Il est bien entendu que je ne prétends pas ainsi représenter les moindres détails, mais les traits géné- raux. Il s'agit d'une esquisse théorique et non d'un portrait détaillé, mais ( 943 ) enfin chacun pourra juger de la ressemblance, car je mets en regard sur la même lithographie l'esquisse et l'objet hii-méme. " Ainsi la figure d'une comète, aussi bien celle de la tête que de la partie bien plus étendue de son appendice caudal, n'est que le résultat de l'action purement mécanique de deux forces, l'attraction uewtonnienne et la répul- sion née de la chaleur. L'attraction est exercée par les masses du Soleil et de la comète; la répulsion à distance est exercée par la surface incandes- cente du Soleil; mais il faut encore considérer la force répulsive que la chaleur propre de la comète, ou plutôt celle qu'elle reçoit du Soleil en tombant vers lui, développe entre ses molécules. De là en effet une expan- sion plus ou moins analogue à celle de nos corps terrestres pris à l'état gazeux, expansion qui intervient dans le phénomène de la double émission nucléale. C'est elle qui donne prise à la répulsion solaire en dilatant de plus en plus la matière du noyau, et en la réduisant bientôt à une rareté extrême, comme je l'ai montré autrefois pour les enveloppes nucléales de la comète de Donati. La question est donc fort simple en principe, malgré l'énorme complication du phénomène, et comme dans l'iuiivers tout se lie, on s'apercevra de plus en plus qu'il existe autour de nous, dans le monde solaire, dans l'univers sidéral, tout comme dans le domaine terrestre, bien d'autres manifestations de cette force répulsive dont les comètes nous pré- sentent les effets sur une échelle gigantesque. » Dans une prochaine séance, j'exposerai les faits relatifs à la dernière comète, et je répondrai plus directement aux objections cie M. Valz en montrant combien ces faits s'accordent avec les descriptions purement théoriques que l'on vient de lire. Je suis heureux que mon savant ami m'ait fourni l'occasion de revenir sur cette théorie, et de la soumettre à de nouvelles épreuves. » ASTRONOMIE. — Passage de Mercure sur le Soleil; Lettre du P. Secchi à M. Élie de Beaumont. « L'observation du passage de Mercure devant le disque du Soleil le 12 courant a été satisfaisante, quoique nous ayons craint de la manquer, le ciel étant partout couvert de nuages; mais des éclaircies de temps en temps, et surtout quelques minutes avant la fin, nous ont peruiis de prendre la sortie de la planète avec une grande précision, et, ce qui est très-impor- tant, avec une atmosphère parfaitement tranquille. En profitant des éclair- cies précédentes, nous avons pris des mesures du diamètre et des distances au bord de la planète avec le micromètre filaire, et par projection à l'héliographe, mesures qui auraient été utiles en cas que nous eussions 12/,.. ( 9~'i4 ) manqué le temps de la sortie. Nous avions ntissi tout préparé pour la pliotograpliip, mais l'incertitude du temps n'a pas permis de nous en occuper. » Déleriiiiiiation du temps cx(tcL — Cet élément principal a été déterminé avec toute l'exactitude possible : on a pour cela rectifié nouvellement le cercle méridien en déterminant la collimation avec les passages de la Polaire après le renversement, et l'azimut avec la Polaire combinée avec les étoiles équatoriales. La marche de la pendule sidérale et du chronomètre a été assurée par une suite d'observations avant et après le jour du passage Au moment de l'observation, le P. Rosa se servait de la pendule même du méridien, (jui se trouve très-près de l'équatorial de Cauchoix auquel il ob- servait; moi j'employais un chronomètre sidéral à demi-secondes, et j'ob- servais à l'équatorial de Merz. L'expérience m'ayant fait reconnaître que dans ces moments importants on risque de se tromper en comptant le temps soi-même, j'ai préféré que chaque observateur eût son secrétaire très-près de lui, auquel il donnait l'instant du phénomène avec un top! li'expérience prouve que l'observateur reste ainsi plus tranquille et calme pour l'observation des particularités différentes auxquelles il faut faire at- tention dans ce moment, et que, réellement, lorsque l'assistant et l'obser- vateur sont assez exercés et habitués à cette espèce de comparaison, il n'y a pas chance d'erreur sensible. Nous manquons d'un enregistreur magné- tique qiu aurait été très-utile en ce moment. >' Observation de la sortie. — Quelques minutes avant la sortie de la pla- nète les nuages s'éclaircireni, et quoique la vision fût un peu troublée à l'instant de leur ouverture, l'air se calma bientôt parfaitement, et l'on voyait avec une netteté surprenante les deux bords du Soleil et de la planète qui s'ap|)rochaient. Le filet lumineux qui les séparait devint bientôt très-mince et d'une lumière un peu affaiblie, mais parfaitement tranché, et se l)risa enfin, laissant deux pointes très-effilées qui se séparèrent peu à peu en conservant leurs biseaux très-lranchanis. Il est rare d'avoir des circon- stances aussi favorables et le bord du Soleil si bien défini. » I/instant de rupture du filet très-mince a été pour moi, en temps sidé- ral, le suivant : » Contact intérieur (temps sidéral de Rome) : 1 3'' 35" 6^29, ou en temps moyen (civ.), 10'' 9'" 9% 45. » J'attendis que la planète fût sortie à moitié, ce que je jugeai après quehpies essais faits auparavant avec le micromètre, et le centre estimé sortit à (temps sidéral de Kouie) i :)'' 36'" 10% 19. » Enfin le bord tlu Soleil cessa d'être sensiblement entamé par le disque ( 9^)5 j de la planète, et l'on ent le dernier contact à (temps sidéral de Kome) i3''37'" i/i%o9. » Je crois que cette dernière phase est presque ausi sûre que la première, car l'extrême tranquillité de l'atmosphère permit de l'observer avec toute précision, et il est remarquable que la moyenne des temps extrêmes égale celui du milieu. » Le grossissement de la lunette était 4oo fois, et j'employai un verre jaune gradué de M. Lerebours, qui me fut très-utile surtout pendant les grandes variations de lumière produite» j)ar les nuages : l'ouverture de la lunette était de 9 pouces. » Le P. Rosa observait à la lunette de Cauchoix de fci pouces, avec grossissement de 80 fois, et trouva les temps suivants : Il m s II ui s Cont. intér.. T. sitl. de Rome = i3 . 35. i2,4<) T. m. = 109 i5,65 Centre estimé. i3. 36.56,39 Cont. extér. . i3.3'j. 9,2g " La différence des temps avec les miens peut tenir à la force moindre de l'instrument, et au plus faible grossissement. » Diamètre de Mercure. — Pendant les différentes éclaircies des nuagf^s, je mesurai le diamètre dc^ la planète, et de 9 mesures doubles résulta la valeur = 9", 077 avec erreur probable de o", 189. \/a grandeur de cette erreur dépend de l'agitation de l'air qui souvent gênait les mesures, et, malgré l'attention de ne pointer que dans les moments de tranquillité, on ne pouvait s'en préserver assez. Une autre circonstance assez influente stn- le diamètre était l'intensité toujotns variable de la hnnière solaire trans- mise par les nuages, qui, quoique atténuée par les changements du verre obscur, cependant produisait des discordances sensibles. En comparant ce diamètre mesuré à celui c[ui se déduit de la durée du passage, en sup- posant que chaque seconde en arc emploie i3',9 de temps, on a lui dia- mètre deg", i65. La différence des deux valeurs est entre les limites de l'erreur probable. Ce diamètre est sensiblement moindre que celui qui a été employé dans les Tables. M. Le Verrier donne 10", 08; les ï^phémé- rides de Berlin 9", 90; le Nautical Almanach 9", 56. Des mesiu'es directes, que j'ai faites autrefois, me donneraient pour l'époque actuelle 8",gi. Le P. Rosa obtient des siennes 10, 1 1 i, leur moyenne 9",5o ne doit pas s'éloi- ner beaucoup de la vérité, et alors on ain-ait pour l'irradiation la valeur de o",38. Mais de nouvelles mesin-es sont nécessaires. Celle que je trouve du passage actuel s'accorde assez bien avec le résultat obtenu par lAL llind en t8/l8 qui, réduit à l'époque actuelle, serait 9", -zSo. ( 9^/> ) )) Remarques diverses. — Comme il n'y avait pas de grandes taches sur le disque, on n'a pu faire avec la précision nécessaire la comparaison entre l'obscurité du noyau et celle de la planète, mais autant que j'ai pu conclure des petites taches alors visibles, et de la pratique de ces observations. Mer- cure a été bien plus noir que les noyaux des taches. De plus sa limite était infiniment plus tranchée que celle des taches qui, surtout près des bords, sont toujours mal terminées. Cette double mauvaise terminaison prouve une incertitude réelle de terminaison dans le bord des taches due en partie à leur propre diffusion aux bords et en partie à ratmosphère solaire, surtout lorsqu'elles sont près du bord du disque. I/alfaiblissement de la lumière du petit filet restant entre la planète et le bord solaire était, comme j'ai dit, très- sensible, et le contraste était très-saillant en comparant son intensité à celle du Soleil à l'autre extrémité du diamètre de la planète. Des observations an- térieures avaient déjà fait coiuiaître ce grand affaiblissement de lumière près du bord solaire : et je suis convaincu qu'il existe dans celte circonstance même une source de différences dans l'instant de l'observation selon les différentes lunettes. Pour la comparaison de nos observations avec les Tables, je crois bon d'avertir que la longitude adoptée pour Rome dans le NaulicalyJlindiiacli, 49'"5ii^,7 de Greenwich, paraît avoir besoin de quelque petite correction. Une suite d'observations lunaires faites en correspon- dance avec Greenwich, et c;U de le. communication précédente. « Je désire présenter à l'Académie quelques cousidérations au sujet di> l'intéressante communication de M. Le Verrier. L'accord si remarquable de l'observation avec l'annonce basée sur ses nouvelles Tables de Mercure lui semble confirmer l'existence d'un anneau d'astéroïdes entre Mercure et le Soleil. Je crois qu'on ne doit pas trop se hâter d'en tirer des conséquences de cette nature. Voyons en effet quel est le véritable état de la question. » Les premières recherches de M. Le Verrier sur la théorie de Mercure remontent déjà loin. C'est eu i843, au mois de mai, qu'il a présenté à l'Académie son premier travail sur ce sujet. Il a pour titre : Détermination nouvelle de torbite de Mercure et de ses perturbations. Deux ans plus tard, au mois de juin i845, M. Le Verrier soumit au jugement de l'Académie des Tables de Mercure construites d'après sa théorie, et au mois d'août suivant ces Tables furent l'objet d'un Rapport très favorable. Le Bureau des Lon- gitudes décida qu'elles seraient imprimées à ses frais, et l'impression en tut commencée; mais M. Le Verrier arrêta lui-même cette impression, sans doute parce qu'U n'était pas assez satisfait de leur accord avec les obser\ a- tions. Depuis cette époque, il s'en est beaucoup préoccupé. Tous ses efforts tendaient à établir un accord convenable entre les Tables du mouvement de la planète et les observations précises dont il disposait. Il ne lui a pas été possible d'y parvenir par la seule théorie en tenant compte des actions perturbatrices de toutes les planètes connues; mais il a trouvé qu il suffirait d'augmenter de 87 secondes le mouvement sécidaire du péi-ihélie de Mer- cure pour faire disparaître toute discordance. Cet accroissement du mou- vement du périhélie n'est autre chose qu'une équation empirique qui a été ajoutée aux Tables théoriques de la planète, et qui a eu pour effet remar- quable de faire cadrer ces Table-;, non-seulemeiU avec les excellentes obser- vations méridiennes faites à l'Observatoire de Paris de 1801 à 1842, mais encore avec 21 passages de Mercure sur le Soleil s'étendant à un intervalle de iSoans (de 1697 à 1848). Or il arrive toujoin-s que, quand ou a établi l'acconl d'une théorie avec les observations, à l'aide d'une ou de plusieurs équations emj)iriques, cet accord persiste pendant un certain temps |)lus ou moins long, suivant que le temps pour lequel l'accord a été établi est (9^' ) lui-même plus ou moins considérable, pour disparaître ensuite peu à peu, SI les équations euipiriques employées ne sont pas l'expression delà vérité. » Il n'est donc pas étonnant qu'en faisant concorder les Tables de Mer- cure avec les observations des passages pendant un intervalle de i5o ans, à l'aide d'une équation empirique, on voie l'accord se maintenir pendant quelques années au delà de cet intervalle de temps. M. I^e Verrier nous dit qu'il s'attendait à la confirmation qui vient d'être obtenue; je dirai que je m'y attendais aussi; je dirai même que j'aurais été très-surpris qu'on trou- vât une discordance. L'accord complet entre l'annonce du dernier passage de Mercure, tirée des Tables de M. Le Verrier, et l'observation qui en a été faite à Rome, ne prouve à mes yeux qu'une seule chose : c'est que les calculs effectués pour déterminer numériquement l'équation empirique dont j'ai parlé, ont été bien faits. Mais on aurait tort, je crois, d'en con- clure quoi que ce soit en faveur de l'existence d'une cause capable de pro- duire précisément cette équation. » M. Le Verrier, en répondant à ce qui précède, prétend qu'on ne peut pas qualifier d'équation empirique l'accroissement qu'il a attribué au mouve- ment séculaire du périhélie de Mercure. « Le mouvement du périhélie, dit-il, m'est fourni directement par les observations. Je détermine la posi- tion du grand axe de l'orbite à laide des observations fûtes à deux époques éloignées l'une de l'autre, par exemple à l'époque deBradIey et à l'époque actuelle; je trouve ainsi deux positions qui ne coïncident pas, mais qui font entre elles un certain angle; j'en conclus pour le mouvement du périhélie une valeur que je suis obligé d'accepter comme un fait : il n'y a là rien d'empirique. » » Cette manière de présenter les choses n'est nullement conforme à la réalité. M. Le Verrier avait à sa disposition des observations méridiennes nombreuses et précises faites dans la première moitié de ce siècle, et eu outre des observations de passages de Mercure sur le Soleil, remontant jus- qu'à Tannée 1697. A l'aide de ces données il a effectué une seule détermina- tion des éléments de l'orbite de Mercure, et en particulier de la position du périhélie de la planète ; il n'a pas eu, il n'a pas pu avoir l'idée d'employer les quelques observations depassages qu'il possédait dans toutel'étenduedu xviii* siècle, pour en déduire une première position du périhélie, afin de la comparer à la |)Osition déduite des observations nondireuses faites dans le XIX' siècle, et d'en conclure le mouvement séculaire du périhélie. Espérant bien arrivera renréseutei' |)ar la seule théorie les diverses observations (ju'M ia5.. ( 9^2 ) avait à sa disposition, il a lait servir l'ensemble de ces observations à la dé- termination des six éléments elliptiques dn mouvement de la planète ; ipiani an mouvement séculaire du périhélie, il est résulté, comme toutes les autres inégalités, des valeurs de ces six éléments et de celles des masses per- turbatrices. Ce sont les résultats ainsi obtenus que M. Le Verrier a présentés à l'Académie eu i8/i3; c'est sur ces résultais qu'il a basé la construction de ses premières Tables, lesquelles étaient, comme on le voit, uniquement fon- dées sur la théorie. .Tusque-là, on ne trouve pas de traces d'une valeur i\\i mouvement du périhélie de Mercure fournie directement par les observa- tions, et se présentant comme un fait qu'on n'était jias libre de ne pas accepter. » Voyons maintenant ce que deviennent les Tables entièrement théori- ques dont il vient d'être question. Quelques citations empruntées aux pu- blications de M. Le Verrier vont nous l'apprendre. On lit d'abord dans la Lettre qu'il a adressée à M. Fave en septembre 1 8,')9 { Comptes vendits, t. XLIX, p. 38o) : <• On possède, depuis 1697 jusqu'en 1848, vingt et une observations de ■> celte espèce (passages de Mercure sur le Soleil), auxquelles on doit pou » voir satisfaire de la manière la plus étroite si les inégalités des mouvc- » ments de la Terre et de Mercure ont été bien calculées et si les valeurs » attribuées aux masses perturbatrices sont exactes. » Dans mes premières études sur Mercure, données en 18/42 (c'est i843 » qu'il faut lire), les observations des passages n'avaient point été représen- » tées avec une aussi grande précision. On pouvait rcmar(|ucr entre autres. » relativement aux passages du mois de mai, une erreur progressive assez » notable qui s'élevait jusqu'à g secondes d'arc en i^SS. De tels écarts ne " pouvaient être attribués aux erreurs de l'observation; mais, n'ayant point » encore revu la ihéoiie du Soleil, j'avais cru devoir m'abstenir d'en tirer >• aucune cons('quence. » L'emploi des Tables du Soleil rectifiées n'a point fait, dans mon nou- » veau travail, disparaître immédiatement les erreurs précédemment signa- » lées : erreurs systématiques (pi'on n'eût pu rejeter sur les observations » qu'en admettant que des astronomes tels que l.alande, (lassini, Bou- >i guer, etc., eussent commis dos erreurs île plusieurs minntes de fem|)s, et )) variant même progressivement d'une é|)oque à l'autre, chose iin|)ossible! >' Mais, ce qui est remarquable, c'est (]u'il a sulii d'augmenter de .' :-^8 secondes le mouvement séculaire du périhélie pour représenter « toutes les observations de passages à moins de 1 seconde prés, et même » la plupart d'entre elles à moins de ^seconde. « ( 953 ) » Ainsi, on le voit, M. Le Verrier se préoccupe de faire concorder ses Tahes avec les passages obser\ es; il ne peut y parvenir en ayant recours uniquement aux actions perturbatrices des planètes connues; mais il dit (jue, pour mettre les Tables d'accord avec les observations, ilsuffildaugmen- tirde3S secondes le mouvement séculaire du périhélie de Mercure. Est-ce là ce que M. Le Verrier donne comme une valeur du mouvement du périhélie qni est fournie directement par les observations, et qu'on est forcé d'accepter comme un fait? Cela ne peut pas être. On ne peut y voir autre chose qu'une correction apportée à la valeur que la théorie assignait à ce mouvement sé- culaire, dans le seul but de faire disparaître le désaccord existant entre les Tables et les observations. C'est donc une équation empirique des mieux caractérisées. >' Je citerai encore le passage suivant emprunté au Mémoire de M. Le Verrier [Annales de V Observatoire ., t. V, p. 76) : « On remarquera, dès l'abord, que les observations des passages » par le nœud ascendant (novembre) ne donnent lien qu'à de fadiles er- >) reurs: tandis que les passages par le nœud descendant (mai) donnent lieu w à une erreur de i2",o5 en 1763, et qui, diminuant à peu près régulière- » ment à mesure que le temps augmente, se réduit à — i ",o3 en i845. » Ces treize secondes de variation, en 92 années, demanient cà être » prises en sérieuse considération, en raison de l'exactitude du mode » d'observation dont elles résultent. Elles ne sauraient en effet être attri- M buées aux uicertitudes des observations des passages, puisqu'il faudrait )) supposer que tous les astronomes auraient commis des inexactitudes j> considérables dans la mesure des teaips des contacts ; ces inexactitudes » devraient en outre varier d'une manière progressive avec le temps et 11 différer de plusieurs minutes aux extrémités de la période de 92 ans. » Circonstances tout à fait inadmissibles! ■1 Cela étant, on aperçoit qu'on ne parviendra à détruire les erreurs » signalées dans les passages de mai, sans en intro luire dans les passages )i de novembre, qu en modifiant les valeurs attribuées aux parties pro[)or- » tionnelles aux temps de deux des éléments de l'orbite, l^es deux correc- » lions devront se détruire à peu près dans les passages de novembre, tandis » qu'en s' ajoutant elles reniiront raison des écarts observés dans les pas- » sages du mois de mai. La considération du mouvement du nœud ne peut » dés lors servir à résoudre la question : l'erreur de la longitudedu nœud 1) influe sur le calcul des temps des passages d'une manière toute différente, 11 suivant la latitude de la planète. ( > PALÉONTOLOGIE. — Description de restes fossiles de deux grands Mammifères constituant deux genres, l'un le genre Rhizoprion, de l'ordre des Cétacés et du groupe des Delphinoides; l'autre le j/enreDynocion, de l'ordre des Carnassiers et de la famille des Canidés; par M. Jourdan. (Commissaires, MM. Mil ne Edwards, Valenciennes, d'Archiac.) Genre Rliizoprion. (t Ce genre repose principalement sur une tête presque complète, trou- 126.. ( 9Go ) vée il y a deux ans dans un calcaire marin de la couche inférieure du miocène supérieur ou miocène proprement dit. Nous avons pu, par un tra- vail long et minutieux, extraire cette tète du bloc de pierre qui la contenait. Malheureuseuieut ce bloc avait été brisé dans la partie correspondant au uuiseau, et les débris presque pulvérisés n'ont pu être recueillis par nous que trés-imparfaitenient. » Cette tête est allongée, surtout par le museau qui est étroit et dont les m.uidibules inférieures sont soudées par une symphyse qui paraît avoir occupé plus de la moitié de leiu' longueur. » Il y a deux espèces de dents à chaque mâchoire. Les postérieures, qu'on pourrait assimiler aux molaires, sont au nombre de sept de chaque côté à la mâchoire supérieure et de six à l'inférieure. Elles sont a|)laties, triangulaires et à deux racines; elles offrent sur leurs bords, principalement le postérieur, de trois à cinq fortes dentelures dirigées suivant Taxe de la (lent, comme si elles provenaient de demi-colonnes adossées qui auraient composé la dent elle-même. Les dents antérieures ou prémolaires, au nombre de vingt-quatre à vingt-six de chaque côté et à chaque mâchoire, sont à une seule racine; d'abord aplaties et triangidaires, elles deviennent insen- siblement, en s'approchant de l'extrémité du museau, arrondies et aiguës. » Les évents ou canaux respirateurs s'élèvent de la base de la tète pour s'ouvrir sur la face supérieure eu arrière même de la ligue transversale qui correspond aux deux yeux. Leur ouverture supérieure, très-allongée d'ar- rière en avant, présente antérieurement une double gouttière conuuuni- quant avec le canal interiiiaxillaire, qui est plus large, plus régulièrement établi que dans les autres Dauphins. Ces deux gouttières servaient-elles de communication avec ce canal remplaçant les fosses nasales, ou étaient-elles seulement destinées à loger une membrane pituitairc ou olfactive plus con- sidérable? » Quant aux os de la tête, ils présentent les dispositions cou)munes aux Dauphins, mais avec des apophyses zygomatiques et des os jugaux plus vo- limiineux. La mâchoire inférieure est celle des Delphiuorhinques, elle se rétrécit et présente sa symphyse avant d'avoir atteint la moitié de .sa lon- gueur. » Par ces caractères très-souunairement indiqués, le Rhizoprion est bien un Cétacé de la division des Del phi noï des; mais peut-être doit-on le consi- dérer comme établissant une famille particulière sous le nom de famille des liliizopiioiies. Cette dénomination, composée des deux mots grecs: p'^f, racines, et yrpicov, scies, dentelures, donne en effet les caractères les plus (96i ) distinctifs de notre animal fossile d'avoir des dents à plusieurs racines et ar- mées de fortes dentelures : Dimensions de la tête. Largeur vers la partie moyenne des arcades orbitaires o'" , 26 Largeur du museau à sa base vers .5 les arcades orbitaires o" Largeur du museau au point où cessent les molaires et commence la symphyse o"',o5. Hauteur du crâne, des cavités glé- noïdes aux évents. o'" , 22 Hauteur de la mâchoire inférieure vers son apophyse coronoide. o"',iS Hauteur de l'ensemble du museau vers le point où cessent les mo- laires et commence la symphyse, o'" , oti Largeur des molaires les plus grandes, au point d'union de leurs racines avec leur cou- ronne triangulaire 6'",026 Hauteur des couronnes triangu- laires. G'", 025 Longueur totale présumée. ..... i'",o5 Longueur de la partie principale de la tête, des condyles occipi- taux à l'extrémité antérieure des orbites o'" , 3o Longueur, des condyles à l'ouver- ture supérieure des évents. ... o'" , iC) Longueur du museau, de sa nais- sance vers la ligne correspon- dant aux parties antérieures des orbites jusqu'à son extrémité. . o'",75 Longueur du même point jusqu'au commencement des prémolaires, o"' , 3o Longueur totale de la mâchoire in- férieure 0'° ,g?) Du condyle de la mâchoire infé- rieure au point où commencent les prémolaires o'" ,4^ Largeur de la tète vers les arcades zygomatiques o"' , 28 » L'animal vivant avec lequel le Rhizopiion aurait le plus de rapports, quoique éloignés, serait le Delphinorhinque du Gange ou Plataniste. L'un et l'autre ont le museau très-allongé et étroit, les ouvertures des évents allon- gées d'avant en arriére, et en outre les dents postérieures du Plataniste sont un peu aplaties et triangulaires et semblent aussi composées de colonnettes soudées ensemble. La dernière molaire des Dugongs présente les mêmes dispositions; mais par l'ensemble delà tête et surtout par la mâchoire infé- rieure, les Dugongs, et encore plus les Lamantins, sont encore trés-éloi- gnés de notre Rliizoprion. » Parmi les animaux fossiles, le Rliizoprion païaît avoir les pins grands rapporlsavec l'animaldont M. deGrateloup a trouvé, en iSSy, aux environs lie Bordeaux lui fragment de la mâchoire supérieure et qui a été considéré par lui comme appartenant à un reptile auquel il donna le nom générique de Squalodon. Plus tard le même fragment a été regardé par M. Laïu-illaid comme se rapprochant des Cétacés à dents nombreuses et aux deux mâ- choires. Il a pris le nom de Cien'uteljJiimis; c'est aussi le Deljihinoïde de Pédroiii et le Phocodon d'Agassiz. (96=^ ) » Dans ces derniers temps le Squalodon a été rapproché des Zeuglodoiis par M. Pictet; et l'on a créé un ordre dans les Mammifères pour recevoir ces deux genres auxquels on donne pour caractères de manquer d'évent et de respirer par des fosses nasales ordinaires s'ouvrant au bout du museau, mais se rapprochant des Cétacés delpiiinoïdes par leur mâchoire inférieure. j> Nos recherches démontrent sans contestation possible que les Squalo- dons ont des évents très-développés; ainsi tombe, pour ce qui les concerne au moins, cet ordre des Zeuglodons, introduit nouvellement dans la classe des Mammifères. Si les descriptions et les figures sont exactes, les Zeuglo- dons devraient être rangés à la suite des Phoques; nos Rhizoprions le sont en tête des Dauphins; les deux genres Zeuglodon et Rhizoprion relieraient ainsi entre eux les deux groupes importants des Dauphins et des Phoques. Le rapprochement que M. Owen a voulu établir entre les Lamantins et les Zeuglodons ne paraît pas naturel ; les Lamantins sont des Pachydermes aqua- tiques plus rapprochés de l'ordre des Proboscidiens. » La désignation dn Squalodon conduisant à des appréciations fausses, nous avons préféré désigner notre magnifique fossile par la dénomination très-caractéristique, ainsi que nous l'avons expliqué plus haut, de Rhizoprion. >> Le nom d'espèce Bariensis vient du village Baii, près duquel nous avons trouvé les premiers fragments en i854. La tète a été recueillie sur la même montagne, un peu plus au nord, dans les carrières de M. le comte de Bord, et elle nous a été remise par M. Lagoy, son représentant à Lyon. Genre Dinocyon. — Famille des Canidés. — Ordre des Carnassiers. — Espèce Dinocyon Thenardi. » On a déjà à plusieurs reprises trouvé dans les terrains tertiaires moyens des restes de grands Carnassiers se rapprochant des Chiens, mais rappelant un peu les grands Ours par leur marche demi-plantigrade. ■) Tout le monde connaît les dents du chien gigantesque d'Avaray près d'Orléans, signalé par Cuvier. » Tout le monde connaît également la belle mâchoire supérieiu'e de V Ampliiryon mr^^or de Sansans, due aux infatigables recherches de M. Lartet, l'un de nos paléontologistes les plus distingués. » Ce sont les restes d'un animal d'aussi grande taille et appartenant éga- lement à la famille des Canidés que j'ai l'honneur de soumettre à l'Aca- démie. . ( 963 ) » Ces restes se composent d'une mandibule inférieure droite année de sa puissante carnassière et de ses deux tuberculeuses; d'une canine et d'une première tuberculeuse droite, ainsi que d'une dernière tuberculeuse gauche. Nous possédons également des incisives supérieures et inférieures, et, ce qui est très-importantj au point de la manière d'être de ce grand Mammifère nous avons recueilli les cinq métacarpiens de l'extrémité droite. Nous avons ainsi les principaux éléments pour arriver à une bonne détermination. n Le Loup est lanimal vivant avec lequel notre fossile aurait le plus de rapports, mais avec des tuberculeuses proportionnellement un peu plus fortes, avec des métacarpiens plus inégaux, ainsi un peu moins digitigrade, mais surtout avec un volume plus que triple. Notre Chien fossile devait égaler par la taille les plus grands Ours connus. Sa formule dentaire est celle des Chiens. » Parmi les animaux fossiles nous ne lui connaissons pas de semblables. Si on veut le comparer avec ï Ampincyon major de Sansans de M. Lartet, on trouve que ce dernier en diffère beaucoup par sa troisième tuberculeuse qui manque au premier, par sa canine un peu aplatie et à grosses stries longitudinales, tandis que la canine du premier a son corps arrondi et son sommet aigu. Le nom donné à notre genre nouveau se compose des deux mots grecs, ùzuoq, puissant, et xuov, chien. Par un sentiment de reconnais- sance personnelle nous l'avons dédié à la mémoire de Thenard. De là Di~ nocyon Thenardi. » Nous l'avons recueilli, en 1847 ^^ ^" 1861, à la Grive-Saint-Alban, près Bourgoin (Isère), dans des fentes d'un calcaire de l'oolite inférieure remplies d'une argile rougeâtre et de minerai de fer en grains. » Notre Dinocyon Thenardi était associé dans le gisement à de nombreux restes de Mammifères, d'Oiseaux et de Reptiles. Les restes de Mammifères l'emportaient de beaucoup sur les autres; nous avons pu y reconnaître trente et un genres de cette classe. Les restes de Dinotherium y étaient nombreux ; tous sans exception appartenaient à l'espèce nouvelle que nous avons déterminée depuis longtemps, le Dinotherium levius. Cette faune a beaucoup de rapport, nous dirons presque de similitude, avec la faune de Sansans, l'un des gisements les plus riches et dont nous devons la connais- sance au savant et infatigable M. Lartet. C'est une faune du miocène supé- rieur ou miocène proprement dit. » ( 9<^4 ) . MÉ.^IOIRES PllÉSEIVTÉS. M. LE Ministre de l'Agriccltire, du Commerce et des Travaux publics tninsmet une Note ayant pour titre : « Le vrai traitement du choléra », Note adressée à l'Empereur par l'auteur M. Leliu, qui y réclame la délivrance des cent mille francs du legs Bréant, comme ayant indiqué, des i 8^4, un traite- ment curatif du choléra. M. Lehu a déjà adressé directement celle demande à l'Académie, qui l'a- vait renvoyée à la Commission compétente. La nouvelle Note sera également soumise à la Section de Médecine et de Chirurgie, constituée en Commission spéciale. l'HYSlQUK. — Sur les lois de l'induction électriijiie dans les masses épaisses; par M. Abria. (Commissaires, MM. Pouillet, Regnault.) « Le travail que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie fait suite aux recherches sur le magnétisme de rotation que j'ai publiées en 1 855. J'examine le cas d'un aimant horizontal pouvant osciller librement de part et d'autre du méridien magnétique, el placé entre quatre plaques de cuivre rouge, égales en diamètre et en épaisseur, disposées verticalement à droite et à gauche du méridien, la ligne qui joint les centres de deux pla- ques opposées passant par le pôle correspondant du barreau. Celui-ci se trouve alors soumis dans son mouvement oscillatoire à l'action de quatre forces, dont deux sont attractives et les deux autres répulsives, et dont les directions sont normales aux surfaces des plaques. J'étudie la loi de la dis- tance et l'influence qu'exercent l'épaisseur, la conductibilité et le diamètre des plaques, ainsi que la longueur du barreau aimanté. » 1° Loi de la distance. — Si l'on représente par f la force émanée de l'une des plaques, par x la distance de l'axe du barreau, non à la couche centrale, mais à la couche située aux o , 43 de l'épaisseur de la plaque nu-dessous de la surface, on a TV, a, b étant des constantes dont la dernière a pour valeur i, 393. I) Cette formule n'est en défaut que pour les très-grandes valeurs de x ( 965 ) elle donne alors des nombres trop faibles. Mon Mémoire renferme plusieurs séries d'expériences où ]a force œ a varié dans le rapport de 200 et même de 3oo à l'unité : les valeurs observées et calculées ne différent en général que de quantités comprises dans les limites des incertitudes des obser- vations. » Quoique cette expression ait été oblenue en soumettant le bnrreau aimanté à l'action de quatre plaques, elle représente la loi de la distance pour une seule : l'action totale est égale, en effet, à la somme des actions partielles, et l'état électrique de chaque plaque n'exerce, contrairement à ce qu'on aurait pu supposer, aucune influence siu- celui des plaques voi- sMies. « 2" Influence de l'épaisseur et rie In (onHuctilnlité. — Le coefficient N varie seul quand l'épaisseur change, et il varie proportionnellement à celte épaisseur. Cette loi a été vérifiée sur des plaques dont les épaisseurs ont varié de moins de 1 à x6 millimètres. " Ce même coefficient paraît varier aussi en raison directe de la con- ductibilité, d'après des observations faites sur le mercure, le laiton, le zinc et le cuivre, et en se servant des valeurs généralement admises pour la conductibilité de ces substances. " 3° Injluence du diamèlre. — Quand le diamètre augmente ou diminue, la constante a diminue ou augmente, et elle varie très-sensiblement en raison inverse du diamètre. » b est toujours égal à ijSgS, et cette constance de b conduit à la con- séquence suivante : » Soumettons successivement un même barreau aimanté à l'action de deux plaques de même épaisseur, mais de diamètres inégaux r/et d' ; si l'on place la première à une distance arbitraire jc du barreau, il existe une dis- fl' tance x' = nx, n différant très-peu de —, telle, que si l'on y met la seconde plaque, l'action qu'elle exercera sera à celle émanée de la première dans un rapport constant et ind pendant de x. Cette propriété, qui permet d'évaluer I action de plaques de diamètres différents, paraît devoir conduire à des conséquences intéressantes au point de vue théorique. )' 4° Influence de la longueur du barreau. — Lorsque la longueur du bar- reau change, toutes les autres circonstances restant les mêmes, on trouve, en tenant compte de la durée des oscillations du barreau, que la force émanée de la plaque varie proportionnellement à .-, / et T représentant in C. K., 181^1, 211= Semestre. (T. IJU, .^'; 22.) 12^ ( 9^^) flemi-longiieur et la durée des oscillations de l'aimant, c'est-à-dire en rai- son directe de la vitesse absolue du pôle magnétique inducteur. » THÉRAPEUTIQUE. — De l ctppUcalion de la pholO(jrnjtte fois j'ai réussi complètement, et je m'empresse de signaler ce fait el de soumettre au jugement de l'Académie les premières épreuves (n° i, n° 2 et n" 3) de celte nouvelle application de la photographie et du stéréoscope à la science. » N" I. Double photographie laryngoscopique. Les deux images du larynx, regardées au stéréoscope, donnent une vue-relief du larynx pen- dant l'émission d'un son. » Ou voit au fond la glotte vocale, les cordes vocales inférieures, un pt'u plus en dehors deux sillons, qui indiquent les ventricules de Morgagni, plus en dehors encore les cordes vocales supérieures ou fausses. » Ces parties sont surmontées par lui court tuyau saillant dans le pharynx, formé par l'épiglotte (qui se colle contre la base de la langue), les cartilages aryténoïdes et les ligaments ary-épiglottiques. » Les cartilages aryténoïdes se touchent intimement dans la ligne mé- diane et se croisent avec les cartilages de Santorini, ce qui explique l'aspect asymétrique de ces parties. ( Voy. loc. cit., p. 67.) » En dehors des ligaments ary-épiglottiques, l'œil plonge dans la petite cavité, tapissée par la muqueuse du pharynx, qui se trouve de chaque côté entre la surface intérieure du cartilage thyroïde el la surface extérieure du ligament ary-épiglottique el du cartilage cricoïde el aryténoïde. » La ligne blanche qu'on remarque tracée horizontalement au-dessus de l'image laryngoscopique est le reflet brillant de la monture métallique du miroir laryngien, tandis que la partie vivement éclairée au-dessous de cette image n'est que le dos de la langue au fond de la bouche largement ou- verte. M N" 2. Photographie stéréoscopique du larynx. Même objet : le larynx pendant la phonation. Vue prise plus en arrière: on voit, par conséquent, une plus grande partie de la surface postérieure des cartilages aryténoïdes, une plus petite de la base de la langue. » N" 3. Photographie rhiuoscopique. On sait qu'en introduisant le mirou- laryngien dans la pratique usuelle, je ne me suis pas borné à m'en servir seulement pour l'exploration du larynx, mais que j'ai enseigné un nouveau procédé pour appliquer également ce miroir à l'exploration de la cavité et des fosses nasales, des trompes d'Eustache, etc. J'ai nommé cette nouvelle application du petit miroir laryngien la « Rhinoscopie ». (Voy. loc. cit., chap. V, S 5, p. 37.) Voici donc luie image de la cloison, de la fosse 12 ;•• ( 9(^8) nasale droite, du cornet supérii nr el médian, des méats el d'une partie de la surface posiérienre dn voile du palais (qui dérobe à la vue la conque et le méat inférieur), obtenue par la rhinoscopie et photographiée d'après nature. w La fosse nasale gauche, qui se trouve naturellement au côté droit de l'image produite dans le miroir par réflexion, n'est pas éclairée. •' Je cominuiiiqucrai plus tard une description détaillée de la manière de produire les pholographies larvngoscopiques et iliinoscopiques et siu'- toiit les pliotogiaphies sléréoscopiques du larynx, cpiand j'aurai eu l'occa- sion de faire faire une série d'images qui pourront servir à l'explication iconographique de la physiologie et de la pathologie des organes de la voix. » TUliKAPF.UTK^Uli. — Dc la (liimiiulioii dans la cjuantité des boissons comme pallie du réfjiine destiné à eonibatlie l'o/>ésité ; Noie de M. Daxcel. Ij'anteur, après avoir rappelé qu'il avait, il y a dix ans, entretenu l'Aca- démie des heureux résultats obtenus dans le traitement de l'obésité d'une méthode fondée sur les travaux de MM. Dinnas, Boussiiigault^ Payen, Per- soz, concernant la génération des corps gras, ajoute que les premiers succès qu'il annonçait alors furent suivis de plusieurs autres, uiais non p;is d'une manière constante. « Il se présenta, dit-il, plus d'un cas où la méthode était en défaut; mais je ne tardai pas à remarquer que les personnes qui ne mai- grissaient pas, quoique se privant d'aliments riches en matière grasse, bu- vaient beaucoup, et j'en vins à soupçonner que leau |)rise en boisson pou- vait jouer un rôle imjjortant dans la formation de la graisse. Celte suppo- sition, quappuvaient des considérations de diverse nature qu'on trouvera exposées dans ma Note, est passée pour moi à l'étal de certitude; elle a été pleinement confirmée par les succès que j'ai obtenus en ayant égard à la cpiantité des boissons aussi bien qu'à celle des aliments solides. » J'ai riionneur d'olfrir à l'Académie un exemplaire d'un ouvrage du D' Martpies, de Rio-Jaueiro, qui, en suivant ma méthode, s'est débarrassé d'un embonpoint gênant, sans que sa santé ai! eu rien à souffrir. » La Kole de M. Daucel est renvoyée à rexainen de la Counnission nommée pour son précédent Mémoire, Corn mission qui se compose de MM. Serres et .\ndral, et de M. Bernard, en remplacement de feu M. Magendie. { 9(^9 ) M. Maiso.weuve, à l'occasion dt; la communication l'aile dans la séance du 4 novembre par M. Sédillot, remarque qu'on ne peut présenter comme entièrement nouvelle la théorie qui consiste à considérer les accidents con- sécutifs aux opérations intra-uréirales comme le résultat d'une intoxication urineuse ; « cette théorie, dit M. Maisonneuve, est précisément celle que je professe depuis plusieurs années dans mes cliniques, ainsi que le constatent: i" le résumé succinct que M. de Saint-Germain, l'un de n)es anciens élevés, en a consigné dans sa thèse inaugurale de janvier 1861 ; -i" les pro|)osilioiis précises que j'ai formulées dans le Mémoire que j'ai eu l'honneur de lire de- vant l'Académie le 10 juin 1861. » (Renvoi à l'examen de MM. Velpeau et Jobert, déjà désignés dans la précé- dente séance pour une semblable réclamation élevée parM. Mercier.) M. Vinci, de Naples, présente une Note sur une méthode de traitement qu'il a imaginée pour certaines affections du canal de l'urètre, du vagin, M. Serret a d'ailleurs résolu d'une manière très-élégante ce dernier problème en s'aidant des formules relatives à la théorie des courbes gauches qui déjà lui avaient permis de traiter plusieurs questions importantes. » Je me propose dans cette Note de généraliser les résultats de M. .Serret et de faire voir que l'on peut déterminer les valeurs les plus générales des p fonctions j:,^,..., t, m, t' d'une variable « qui vérifient : i" les p — i équa- tions différentielles , , dx (Iy dt du dv X — a y — b t — / u — //; v — n ■jt" l'équation en termes finis (■2) {x-ay-hir -hy + ... + {t-iy+ [n- my +{i>~ ny = r-, où a, b,..., l, m, n, /expriment p -h i fonctions entièrement arbitraires de oj. » .Substituons d'abord, comme le fait M. .Serret, aux p fonctions arbi- traires a, b,..., L m, n, d'autres fonctions a,, b,,..., /,, m,, r, liées aux ' 97^ ) premières et à r par les relations dm = "-' d. '^, d„ = "' d. -■ V i-i- a J -+-*; -I-. . .-+-/«; '■' ^,'n-„^ ^. A^ 4. ..-t-/«; '•■ » Remplaçons en outre les inconnues a\ J ,.., i, u, v par les incon- nues X,, j,,.-, il, u,, V,, telles que .2- = a v'i -+-«; -H *î {-. ?^ a,\. j - è + = ( -^ ^^ hA, I ; "-"-I l ^"''''' les équations 'ijet (2) deviendront / '3\ dx, dj, du.. j \^) — - — -7- = = W, , (4) n.X, + Z-ij, -h .. + /?;,;/, + (■, =/,. d'où l'on tire par l'élimination de v^ : 1 (1 + r/ j + //J + ... + wf )(^j:', = a, (c/r, — .r, r/r?, - j, dh, -...-u, dm,. /5>l ) ( ' + ^? + /'T + ■ • + "'î)^7, = b, 'dr, - r, dn, - y^db,-...- «, c^w,'. ^ 1 :■•••: ' [{i + ai + bl +... + m'^dit, —m,{dr, — jc,dn,~j-,d/>, - ... — u,dm,). » Les équations précédentes étant linéaires, pourront être intégrées com- plètement, lorsqu'on saura déterminer les intégrales générales des équations {i -h n'i-h b-, -h... -f-/«7)c/.ïj = —a,{x.,da, -f- j.,dh, + .. -h u.,dmt), ' + «? ■+■ b\ ■+-...-\-m-,)dj.^ = — b,{jCir/n, -h j^dh^ -h ...-h n^dm,), (6) 1 +'/; 4- /'f -h.. + m])dn., ■= —m,(.T^dn, + y.db, -f- ..-f- u.dui,), obtenues en négligeant les termes tout connus dans les équations (5). Or, (973) en posant fix. (! y ■ (lu , a, b, /n, *' on trouve aisément a^x^-{- b,j2 +•••+ TO|«2 + ^2 = a- a et /5 étant des constantes arbitraires, d'où en éliminant \>.,, » On conclut de là que les équations (6) peuvent être remplacées par les suivantes : I fir, (iy fit, dll: (7)) '07 ~~b7 ~'"'~ T ~ '^,' i ^1+ il +•••+ il -hul-h[a,cc^+ è, jo +...+ /, /j -f- in,u.,^'' = fi. )> Nous ferons la constante arbitraire ]S égale à zéro, les équations l elxi f/>-j dt, du, (8); 177 ~'t7~"'~17~ ^' { xl -\-f\ +...+ t\ + ul + {n^Xn + b, jn -¥...-h l, t^ -+- m, iinj- =0, auxquelles se réduiront les équations (7), seront moins générales que les équations (6), mais elles définiront p — 1 intégrales particulières des équa- tions (6). Or on sait que, lorsqu'on a un système d'équations linéaires du premier ordre et sans second membre, si l'on connaît un nombre d'inté- grales particulières inférieur d'une unité au nombre des équations ou des inconnues, on peut déterminer les intégrales générales par des quadratures. Toute la question est donc ramenée à trouver les valeurs les plus générales de ^2, XîvM ^2» «2 qiii vérifient les équations (8). « Je fais avec la condition (9) -3^3 +j3+---+'3+"3 = ', C. R., 1861, 2">' Semeslre. (T. LUI, N" 22.) J 28 (974) Jes équations (8) donneront (.0) dU:^ dx^ III 1 "\ du, df, "Il l>t «3 Jî III, bi '^^] = 0. bi ! dUi dt, m, l, m, n. «3 ', m, /, ('0 n,X3 -f- h, 7-3 -+-... -t- /, fj + '"i«3 = '• L'équation (10) donne iminédititement/iavec une constante arbitraire quand jTj etjTs sont connus. Il suffit donc de trouver les valeurs les plus générales de X3, Jî,.--, ti, U3 qui vérifient l'équation (9) et les équations (1 i). Pour cela, je pose 2?. ■— ■^i — JΗ • • • — 'i ce qui permet de laisser de côté la condition (9); puis, pour abréger, je fais fl, _ »i _ ; — Oi y> — b, ti — /; qui sont comprises dans le même type que les équations proposées, mais qui renferment deux variables de moiris. On peut donc diminuer ainsi de deux unités le nombre des variables autant de fois que l'on veut et parvenir aux cas les plus simples que l'on sait traiter. » CHIMIK OIIGANIQUE. — il/cmoire sur un nouveau dcrivé de l'acide bcnzoujui'; par 31AÏ. P. SciiuTZENBEROER el R. SE.\■ Des échantillons de chacune d'elles ont été teints comparativement : (a) Non mordancés; {Jb) Mordancés avec alun et tartre; (c) Mordancés avec l'alun. » 2" Les étoffes filées de laine, de soie et de coton, identiques aux pré- cédentes, ont été soumises aux mêmes opérations que celles-ci avaient subies, mais auparavant elles avaient été privées par l'eau acidulée d'acide chlorhydrique de toute matière soluble, et, au moyen de l'eau distillée, de toute matière étrangère; car il faut savoir qu'au moyen de l'eau et de la torsion poussée à l'absolu on peut purifier les étoffes filées de toute ma- tière grasse provenant de la laine ou du savon qui aurait été employé à la préparation des étoffes. >> J'ai opéré avec dix matières colorantes. » Cette série d'expériences a fourni de nouveaux faits à 1 appui de la proposition que des étoffes non mordancées peuvent prendre un ton plus élevé dans un bain de teinture que les mêmes étoffes mordancées. « Mais les résultats les plus curieux au point de vue de la science et même de la pratique, c'est que des échantillons qui paraissaient d'une même laine, d'un même coton, ont présenté des résultats fort différents, parce que cer- tains échantillons renfermaient des matières étrangères à la partie organique de l'étoffe. » On peut donc dire que ces matières étrangères de nature inorganique (983) font l'office de mordant relativement à l'étoffe, résultat que font bien com- prendre les expériences décrites dans mon VIII* Mémoire relativement aux faibles proportions suivant lesquelles les combinaisons s'opèrent entre l'é- toffe et une matière jouant le rôle de mordant. » Voici les résultats les plus différents de mes expériences : La couleur du campêche. \ , , .. [ coton pur : orangé / gagnent sur les étoffes ( coton impur: violet rouge. ( mordancées. » garance ) Les différences sont faibles avec les étoffes mordancées. , , , , .„ i laine pure: i violet rouge 'S.tS La couleur de la cochenille { , . . , , ' ( laine impure : 4 violet ^,50 Étoffes mordancées . . . différences faibles. La couleur du rocou \ » du fustet I » du querritron \ différences trop légères pour être notées. » du sumac \ » de la gaude / « La première conséquence à tirer de la série d'expériences composant ce XIP Mémoire, c'est que la théorie de la teinture, telle que je l'ai conçue, ne peut être donnée avec quelque certitude qu'après des opérations sur de étoffes parfaitement pures, ou, si elles retiennent encore des matières étrangères à la matière organique constituant essentiellement Tétoffe, la proportion de ces matières est trop faible pour exercer quelque influence sur le résultat final qu'on veut obtenir. » Une seconde conséquence, c'est qu'il est telle opération de teinture ou le teinturier, n'employant point de mordant, croit teindre sans l'inter- vention d'une matière inorganique faisant fonction de mordant; or cela est souvent une erreur, parce que l'étoffe trouve souvent, dans les eaux qui servent à la teinture et au lavage, des matières calcaires, magnésiennes ou ferrugineuses, etc., qui en s'unissant à l'étoffe agissent ensuite véritable- ment comme mordants. » Une troisième conséquence est que, potu' établir à la fois la théorie de l'alunage dans les eaux qui peuvent servir à la teinture, il faut opérer avec des étoffes pures et opérer comparativement dans l'eau distillée et des eaux naturelles, telles que l'eau de Seine et l'eau de puits. 129.. ( 984 ) _ » CVst celte conséquence développée en détail, qui fait l'objet de mon XlIP Mémoire, et je puis dire que ce n'est qu'après avoir vu les résultats d^ mes expériences, qu'on peut être convaincu que jusqu'ici la théorie de l'aluiiage ne pouvait être établie d'une manière précise. )> Enfin, le XIY* Mémoire a pour objet de rechercher quels sont les corps ([ui agissent dans l'alunage opéré dans les eaux de Seine et des puits de Paris. » Résistance que présente [apprêt d'amidon appliqué sur ta toile de coton à Faction de tenu bouillante et de l'eau d'acide cidorhydrique à 5°. — Pour donner une idée de la résistance que présentent certams corps appliqués sur les étoffes à l'action de réactifs employés pour les dissoudre, je présente à l'Académie un tissu de coton qui, après Avoir bouilli i heures dans l'eau distillée; Avoir macéré 18 heures dans l'eau d'acide chlorhydrique à 5°; Avoir été lavé à l'eau ordinaire, puis à l'eau distillée, retient encore assez de matière amylacée pour se teindre en bleu par l'iode. » J'en fais l'expérience devant l'Académie. li Détermination de la couleur d'un échant'dlon d'azaléine, préparée par M. Gerber-Keller, de Mulhouse, pesant 5oo grammes environ. — Celte belle matière, que je mets sous les yeux de l'Académie, a ini brillant métal- lique, un nilens remarquable, dont la couleur ap|>artipnt au jaune l'eit ou au I jaune vert du i'^'' cercle chromatique; et ce qui me parait inléres- sant, c'est que la couleur qu'elle donne à la laine et à la soie non mor- dancées correspond au violet rouge, au 5 violet et au i violet rouge du -même cercle, de sorte que la couleur réfléchie par l'azaléine paraît bien «tre complémentaire de la couleur qu'elle doime aux étoffes de laine et de soie. Cette correspondance est à mon sens un motif de considérer le jaune vert et le violet rouqc comme occupant la place qu'ils doivent occuper défi- nitivement dans la construction chromatique-hémisphérique. A ce point de vue, la détermination de la couleur métallique de l'azaléine a quelque intérêt. » ( 985 ) GÉOMÉTRIE. — Théorie analytique des courbes à double courbure de tous les ordres tracées sur i hyperbolo'ide à une nappe; par M. Ciiasles. « 1. On a considéré généralement les courbes à double courbure, ou courbes gauches, comme l'intersection de deux surfaces, et on les repré- sente, en analyse, à la manière de Descartes, par deux équations entre les trois coordonnées x, j, z. » Mais il faut croire que cette méthode de géométrie analytique, si pro- pre à l'étude des courbes planes, n'offre pas les mêmes avantages dans la théorie des courbes gauches, car on ne peut disconvenir que cette partie si importante de la géométrie a fait jusqu'ici peu de progrés. » C'est qu'en effet, si l'emploi de trois coordonnées correspond, dans la théorie des surfaces courbes, au système des deux coordonnées sur le plan, il n'en est pas de même à l'égard des courbes à double courbure. Ce procédé a pu se présenter dans l'étude de ces courbes comme une con- séquence de ses usages dans la théorie des surfaces ; mais il ne conespoud pas, en réalité, au système des deux coordonnées des courbes planes. La différence qui existe, au fond, entre les deux procédés est peut-être la cause première de l'immense différence des résultats obtenus dans les deux cas. » Il faut donc, sans renoncer, bien entendu, au système général des trois coordonnées, chercher quelques autres considérations qui comportent uue analogie plus prononcée entre les deux théories des courbes planes et des courbes à double courbure. » Or une observation a pu être souvent faite en géométrie, savoir que les méthodes les plus simples dans les questions de l'espace sont celles qui s'appliquent d'elles-mêmes aux cas de la géométrie plane; la géométrie de la sphère en offre un exemple : on est donc induit à penser que la manière d'étudier les courbes à double courbure devrait être telle, qu'elle devhit, comme cas particidier, celle en usage pour les courbes planes. » Il semble qu'on pourra satisfaire à cette condition si, au lieu de consi- dérer les courbes gauches dans l'espace indéfini, on les étudie par familles, sur telle ou telle surface déterminée: la surface plane ne sera |ilus qu'un cas particulier de la question, et les procédés employés sur les surfaces courbes deviendront ceux que les géomètres pratiquent sur le plan. j> Ces courbes, ainsi groupées par familles, auront leurs propriétés spé- cifiques, propres à la surface sur laquelle elles seront formées ; mais on con- çoit qu'elles aurojrt aussi certaines propriétés géuéri^les, c'est-à-dire com- (986) mîmes à toutes : on distinguera ces propriétés, et elles constitueront la théorie générale que l'on aurait eue en vue en appliquant le système des trois coordonnées. » Pour étudier les courbes gauches par familles sur des surfaces diffé- rentes, on aura à rechercher pour chaque surface divers procédés de géné- ration des courbes, regardées comme lieux géométriques, et les systèmes de coordonnées curvilignes propres à leur représentation analytique. Il nous suffira de rappeler ici les beaux résultats qu'a procurés la savante théorie des coordonnées elliptiques à trois variables, introduite par M. Lamé dans les questions de l'espace, et appliquée par MM. Jacobi, Liouville, et d'autres géomètres depuis, à l'étude des lignes géodésiques sur la surface de l'ellip- soïde. Toute celte géométrie de l'ellipsoïde se retrouve sur le plan avec des coniques homofocales pour coordonnées et réalise l'analogie dont nous avons parlé. » Les surfaces réglées paraissent divoir offrir de grandes facilités, rela- tives du moins, dans l'étude des courbes à double courbure, à raison de leurs génératrices rectilignes, qui deviendront lui élément aussi simple qu on puisse le désirer, soit pour la description des courbes par points, soit dans le système des coordonnées dont on fera usage. " Nous avons déjà vu en effet comment on peut décrire d'une manière uniforme des courbes de tous les ordres sur des surfaces réglées également de tous les ordres, au moyen des génératrices de ces surfaces (i). » Mais l'hyperboloïde se distingue entre toutes les surfaces réglées par une propriété qui lui appartient exclusivement : c'est d'avoir un double système de génératrices rectilignes. Cette propriété est extrêmement pré- cieuse pour le but que nous avons en vue. En effet, les coordonnées, cur- vilignes, en général, sur une surface quelconque, ou 'semi-rectilignes et curvilignes sur une surface réglée, seront ici simplement rectilignes; et, comme nous allons le voir, ce système de coordonnées a une analogie singulière avec le système en usage sur le plan. Système de coordonnivs sur l'hyperboloïde. n 2. Désignons par OX et OY les deux génératrices d'un hyperboloïde qui passent parle point O de celte surface, et que nous appellerons axes des coordonnées. Les génératrices du même système que OX conserveront ce nom de génératrices, et nous appellerons directrices celles de l'autre système. (i) Comptes rendus, t. LUT, p. 884; sranre du i8 novembre i86i. (987) » Par un point quelconque m de l'hyperboloïde passent une directrice el une génératrice qui rencontrent respectivement les deux axes OX, OY en deux points/?, q. Les segments Op, Oq, qui déterminent le point m, seront les coordonnées de ce point : nous les désignerons par jc et j. » Une relation entre ces deux coordonnées représentera une courbe, comme sur le plan ; la courbe la plus simple sera une courbe plane, consé- quemment une conique ; et les usages que l'on fera de cette courbe cor- respondront à ceux de la ligne droite sur le plan. Il faut donc chercliei- d'abord l'équation de cette courbe plane, équation qui deviendra le fon- dement de tout ce système de géométrie analytique. » 5. Equation des sections planes de l'hyperboloïde. — Cette équation est de la forme a.rjr -h Sx + j y -f- (?= o. En effet, les points /w, m', . . . d'une conique tracée sur l'hyperboloïde sont déterminés par les rayons Vni, P///, . . . , menés d'un point fixe quelconque de la conique; et ces rayons correspondent anharmoniquement aux points p, p\ .. ., que les directrices mp, mp', . . . déterminent sur l'axe OX, parce qu'à xm rayon ne correspond qu'un point, et à un point ne correspond qu'un rayon (i). Pareillement, les points q, q\ que les génératrices 7/27, m' q' , ... déterminent sur l'axe OY, correspondent anharmoniquement aux mêmes rayons Pm, Vm', Il s'ensuit que les points p, /?',... et 9, 9', ... foiineut deux divisions homographiques ; divisions qu'on exprime de bien des ma- nières, et entre autres par l'équation axj -h êx -i- 7/ -I- (J* = o (2) ; ce qui démontre le théorème. » Réciproquement : Véquation axy -f- ê j + 7J -f- (? = o représente une section plane de l'hyperboloïde. » Cette réciproque est une conséquence du théorème ; car trois systèmes de valeurs de jc et j satisfaisant à l'équation déterminent trois points de la courbe représentée par cette équation ; ces trois points déterminent une section plane, et l'équation de cette courbe sera de la forme a'xj + S'j -I- y'j -4- (?' = o. (i) Principe rie Correspondance, etc.,V. Comptes rendus, t. XLI , p. 1097 ; séance du 24 décembre i855. ( 2) Traité de Géométrie supérieure, p. gS- ( 9«8 ; " Or cette équation et la proposée ne renferment que trois coefticients ujclépendanls, et elles sont satisfaites par trois mêmes systèmes de valeurs de X et j. Elles sont donc identiques. Donc l'équation proposée est celle d'une section plane. » Du reste il suffit de remarquer qu'à une valeur quelconque de x dans l'équation ne correspond qu'une valeur de j-, et réciproquement; d'où il résulte que chaque génératrice ou directrice ne rencontre la courbe repré- sentée par l'équation qu'en un seul point; ce qui prouve que cette courbe est plane. » 4. Cas particuliers de l'équation. — Quand â = o, la courbe passe par le point O, origine des coordonnées. » Quand y = o, la courbe est dans un plan parallèle à l'axe OY. C'est une hyperbole dont une asymptote est parallèle à cet axe; car l'équation est alors a xj + S j: 4- c? = o ; et on y satisfait en faisant .r = o et y infini. » De même, si ê= o, la coiu'be sera dans un plan parallèle à l'axe OX. Par conséquent l'équation OLxy H- ô* ^ o , ou xj = V , représente les courbes situées dans des plans parallèles aux deux axes OX, OY. Ces courbes sont des hyperboles dont les asymptotes sont parallèles à ces axes. » o. Des points situés à l'infini sur Ihyperboloide. — Il existe une certaine valeur de la constante V pour laquelle la courbe représentée par l'équation est tout entière à l'infini. En effet, à une directrice quelcoiiqne, qui ren- contre l'axe OX en p, correspond une génératrice parallèle, qui rencontre l'axe OY en un certain point q. Qu'on prenne v=^Op.Oq; la courbe plane représentée par l'équation XJ = V aura un point situé à l'infini, savoir, le point dont les deux coordoiuiées sont X = Op, j = 0(j. Et puisque cette courbe a déjà deux points à l'infini sur les axes OX, OY (4), il s'ensuit que son plan est entièrement à l'infini. » On conclut de là cette propriété de l'hyperboloide : n Chaque système de deux génératrices parallèles détermine sur deux géné- ratrices fixes OX, OY, deux segments Op, Oq, dont le produit est constant. ( 9^9 ) » G. Enfin supposons a= o, l'équation générale devient SX+ 7) -h Y=r o. « Elle ne renferme que deux coefficients indépendants; ce qui montre que deux points suffisent pour déterminer les courbes représentées par l'é- quation. C'est que ces courbes passent toutes par un même point fixe dé- terminé; ce point est l'intersection de la directrice parallèle à l'axe OX et de la génératrice parallèle à l'axe OY. » En effet, les coordonnées de ce point sont infinies, soit .r = (» et }■ ^= Qo ; et ces deux valeurs satisfont à l'équation Sx -1-7,)' -+-7 = 0, à cause de l'indétermination du rapport -• n Nous aurons à considérer souvent, dans la théorie des courbes, ce point dont les coordonnées sont infinies: nous le désignerons par ii. » 7. Il est aisé de voir à priori que toute courbe plane passant pnr ce point a son équation de la forme ê,r + 7_j -H c? = o . » En effet, les deux droites, directrice et génératrice, menées par chaque point de la courbe, rencontrent respectivement les axes OK, OY en deux points p, q qui forment deux divisions homographiques (3). Mais ces deux divisions ont deux points homologues situés à l'infini; ce sont les points déterminés, respectivement, par la directrice et la génératrice du point 0. Il s'ensuit que les deux divisions homographiques sont semblables, et s'ex- priment par l'équation êx 4- 7; -(- c? = o. « Il résulte de là cette propriété de l'hyperboloïde : » Si Con aune section plane d'un liyperboloide , et deux (jénératrices OX, OY' parallèles respectivement aux deux génératrices qui partent d'un même point il de la courbe, les autres couples de (jénératrices menées par tous les points de la courbe, diviseront en parties proportionnelles les deux droites OX, OY. C. R., 1861, 2'"'= Semestre. T. LIU, N» 23 ) i3< ( 99° ) Equation des courbes tracées sur l' liypcrboloïde. » 8. Tonte équation entre les deux coordonnées ji-, y représente une courbe gauche sur l'hyperboloïde. o L'ordre de cette courbe est égal à la somme des plus hautes puissances des deux variables x, y dans l'équation, soit que ces plus hautes puissances se trouvent, ou non, dans un même ternie. » Soient p et L'équation générale des courbes d'ordre m est donc xP [aji -+■ bji-' 4- . . .) + xP-* [a'j'J -+■ b' j''-' -f-. , . . . =: O. Cette équation est complète et son degré est [p -h q), de même que l'ordre de la courbe. Mais il est essentiel de remarquer que si quelques termes man- quent dans l'équation, par exemple le premier, axPj'', l'équation ne sera plus du degré [p + q), et seulement du degré {p -+- q — i)' quoiqu'elle repré- sente toujours une courbe d'ordre (p + q). De sorte qu'il ne faut pas con- fondre l'ordre dune courbe avec le degré de l'équation de la courbe. » 10. Cependant le degré de l'équation est un élément essentiel dans cette théorie analytique des courbes gauches ; car il marque une certaine condition de construction par rapport au point Q, de l'hyperboloide. Ce que nous exprimerons par cet énoncé : » Quand le decjré d'une courbe est inférieur d une unité à [ordre de la courbe, celle-ci passe par le point Q. ■ quand le decjré est inférieur de deux unités à l'ordre, la courbe a un point double en Q ; et en général^ quand le degré de l'équatioti est inférieur de r unités à l'ordre de la courbe, celle-ci a un point multiple d'ordre r au point Q. » En effet, quand l'équation de la courbe M(x''j') d'ordre [p -+- q) est du de^ré [p -h q — i), il est évident qu'un plan quelconque mené par fi, et représenté par l'équation Sa? + 7j + <^= o ne rencontre la courbe qu'en [p -\- q — i) points au lieu de {p + q). Et puisque cela a lieu pour tout plan mené par le point Û, il faut en conclure que ce point appartient à la courbe. » Et de même, quand le degré de la courbe est [p -\- q — -x), tout plan mené par û ne la rencontre qu'en {p -\- q — 2) points, ce qui prouve que la courbe a un point double en û. M Soit, par exemple, la courbe gauche du quatrième ordre de première espèce, ^l[x^j'^) -. son équation est en généra! du quatrième degré, telle que x''{aj^-\-by-\rc)-\- x{a'r''+ b' r-{-c') + «";■ = -)- b" y + c" = o. i3o.. ( 99^ ) Mais si la courbe passe par le point iî, l'équation perd son premier ternie et devient du troisième degré x^{bj + c) + x{a'j'^+ h'j 4- c') + a"j- 4- b"j + c" = o. Et si la courbe a un point double ou de rebroussement eu ce j)oiut û, son équation est simplement du second degré, telle que ex- + b' xj H- c'x + a"}'^ + b"j + c" = o. » 1 1 . Direction des m asymptotes d'une courbe gauche d'ordre m. — La courbe a m branches (réelles ou imaginaires) qui s'étendent à l'infini, puisque le plan situé à l'infini les rencontre en m points. » La détermination de la direction de ces points est extrêmement simple, car il suffit de combiner l'équation de la courbe avec celle du plan situé à l'infini, savoir XJ = V, V ayant, comme nous l'avons l'avons dit (5), une valeur déterminée dépeur dante de la position des axes OX, OY sur l'hyperboloïde. Correspondance entre les courbes gauches sur l'hyperboloïde et les courbes planes représentées par les mêmes équations. » 12. Que l'on ait sur le plan deux axes quelconques ox, o/, qui cor- respondront aux axes OX, OY de l'hyperboloïde; et qu'on prenne sur ces axes deux cordonnées a:, y égales aux coordonnées d'un point de l'hyper- boloïde, elles détermineront le point correspondant sur le plan; de sorte qu'à une courbe gauche correspondra une courbe plane. Entrons a ce su- jet dans quelques détails. » A une section plane de l'hyperboloïde passant par le point iî, corres- pondra une droite sur le plan. IVIais à une section plane faite par un plan quelconque ne passant pas par i>, correspondra sur le plan une conique re- présentée par l'équation «.rj- + ê.r + 7/ -H c? = o, c'est-à-dire luie hyperbole ayant pour asymptotes les deux axes coor- donnés. » A tous les points situés à l'infini sur l'hyperboloïde correspondent sur ( 993 ) le plan les points de l'hyperbole xj = y, y avant une valeur déterminée. Cela est évident d'après ce qui préce.le o . » Mais la correspondance entre les points à l'infini sur le plan et les points de l'hyperboloïde, n'est pas aussi simple, et demande quelque attention. .> 15. Des points qui siii' t'hjperboloide correspondenl aux points à Cinfini sur le plan. — Les points situés à l'infini sur le plan sont sur une; même droite, conséqnemment les points qui leur correspondent sur l'hyperboloïde appar- tiennent à une section plane. Pour déterminer cette section, il faut distni- guer essentiellement les directions dans lesquelles se trouvent les différents points de la droite à l'infini , par rapport aux axes coordonnés. Les points situéssur des parallèles à l'axe ox, ont pour coordonnées a: = rtet j = ce . Ceux qui leur correspondent sur l'hyperboloïde ont donc pour abscisses jc = a, et sont situés sur la génératrice parallèle à l'axe OY, que nous appel- lerons QX. Mais aux points situés à l'infini sur des parallèles à l'axe des x, qui ont pour coordonnées j= h, 3c^=x> , correspondent des points situés sur la directrice Û3 parallèle à l'axe OX. Quant aux autres points à l'infini, dans des directions quelconques déterminées par des droites j- = ua:, leurs coordonnées sont infinies, mais ayant un rapport déterminé. Il leur corres- pond donc à tous le même point Q dont les coordonnées sont aussi infi- nies. Pour distinguer tous ces points coïncidents avec un seul, nous les con- sidérerons comme infiniment voisins de ce point û, sur les sections planes qui passent par le point ii et l'origine O des coordonnées, et qui ont par conséquent pour équation x = (/.y . Ces points forment, avec tous ceux des deux droites fiT, ÛH, la section plane de l'hyperboloïde correspondante à la droite située à l'infini dans la figure sur le plan. " 1 i. D'après cela, on voit sans difficulté qu'à une série de droites j>aral- lèles sur le plan, correspondent sur l'hyperboloïde des sections faites par des plans passant tous par une même tangente à l'hyperboloïde, en sou point û. » On voit encore que cpiand une courbe gauche passe par le point D, la courbe ])lane qui lui correspond a un point situé à l'infini, outre ses points multiples situés à l'infini sur les axes coordonnés; et que quand celle-ci a r points à l'infini, la courbe gauche a en û un point multiple d'ordre /■. Ou peut dire que les tangentes aux r branches de la courbe en ce point corres- pondent aux directions des r asymptotes de la courbe plane. » Ainsi, par exemple, quand la courbe gauche du quatrième ordre ( 994) M{x^j-'j a 111) point double on fi, les tangenles à ses deux branches en ce point correspondent aux directions des asymptotes de la conique correspon- dante à la courbe ( 10). Et si la conique est une parabole, le point double de la courbe gauche du quatrième ordre est un point de rebroussement ; ses deux branches ont la même tangente. » if>. A une courbe M {x''j''), d'ordre [p ■+■ q)^ sm- l'hyperboloïde cor- respond sur le plan une courbe dans l'équation de laquelle les plus hautes puissances de x et y seront p et /j ; et qui, dapres cette condition unique, sera d'un ordre variable entre {p + r/) et p (nous supposons p> q). Cette courbe a en général deux points multiples à l'infini sur les axes ox, oy. Le degré de multiplicité de ces deux points et l'ordre de la courbe varient selon que le point li de l'hyperboloïde est au dehors de la courbe gauche ou sur celte courbe, en un point simple ou en un point multiple. » .Si la courbe gauche M(j:''/') ne passe pas par le point ii, la courbe plane est toujours d'ordre [p + q), et ses deux points multiples sont d'or- dre q sur l'axe ojt', et d'ordre p sur l'axe oj-. Elle n'a aucun autre point à l'infini et conséqueminent aucune asymptote autre que les {p-\- q) dont p sont parallèles à l'axe ox, et q sont parallèles à l'axe oj-. » Mais quand la courbe gauche passe par le point Q, la courbe plane n'est que de l'ordre {p -h q — i\ et l'ordre de chacun de ses deux points multiples diminue d'une unité; par suite, la courbe a un autre point à liu- fini et conséquemment une asymptote. » Si la courbe M{x'j'), toujours d'ordi-e {p H-ç), a un point double en 12, la courbe plane perd deux unités de son ordre, son équation, qui confient toujours les puissances x'', y'' n'étant plus, néanmoins, que du degré {p ^ q — a); l'ordre de chacun de ses points multiples diminue aussi de deux unités; et par suite, la courbe a deux points à l'infini, et deux asymptotes. « En général, si la courbe gauche d'ordre (p -t- ry) a un point multiple d'ordre r au point û, la courbe plane n'est plus que de l'ordre [p + q — r), et ses deux points multiples situés à l'infini sont de l'ordre {q — r) et [p — r). Elle a r autres |)oints à l'infini et /■ a.symptotes. » Si la courbe gauche a un point multiple ailleurs qu'en û, il correspond à ce point svu' la courbe plane un point multiple du même ordre. » Aux tangentes à la courbe plane correspondent les plans tangents à la courbe gauche menés par le point û; et aux tangentes d'inflexion corres- pondent les plans osculateurs menés par ce point. X Tous les autres plans tangents ou osculateurs de la courbe gauche qui ( 995 ) ne passent |)as par le point ù, correspondent à des hyperboles tangentes on osculatrices à la conrbe plane, et ayant toutes pour asymptotes les deux axes ojc, oy. » Si une de ces hyperboles a un contact du troisième ordre avec la courbe plane, il lui correspond un plan ayant un contact du troisième ordre avec la conrbe gauche, disons un plan stationnaire, suivant l'expres- sion employée par M. Cayley ( i ). » On conçoit que, d'après ces relations entre les courbes gauches et les courbes planes, on pourra appliquer immédiatement aux |)remières les propriétés connues des secondes, sans les démontrer directement. » 16. Toutes ces relations sont indépendantes de la position du pian dans lequel on suppose décrites les courbes planes, et de la position de courbes dans leur plan. » Mais on peut construire celles-ci dans une telle position, qu'elles aient avec les courbes gauches une dépendance encore plus intime; car chaque courbe gauche et la courbe plane qui lui correspond peuvent être placées sur un même cône. » En d'autres termes : Les courbes planes sont les perspectives des courbes qauches. n En effet, concevons un cône passant par la courbe gauche M (x'' j-*), et ayant son sommet en un point S de l'hyperboloide. Ce cône, d'ordre {p -h q), aura deux arêtes multiples, l'une d'ordre q et l'autre d'ordre p, qui seront les deux droites de l'hyperboloide, génératrice et directrice, qui se croisent en S. Conséquemment sa base sur un plan transversal quelconque sera une courbe d'ordre {p -^ ■ § III. Des occipitaux supérieurs. — On a trouvé flans le même bloc et presque en place au-dessus du basilaire les occipitaux latéraux supérieius. Leur sui'face interne est lisse et concave pour le passage de la moelle épi- niere; la surface externe est rugueuse et j)late. . Os deux os trè.s-larges diffèrent tout à fait des congénères figurés dans C.uxier [Oss. Joss., t. V, tleuxièiue partie, PI. XXIX). » PALÉON TOLOGIK. — Lettre de M. Gervais à M. le Président de l'Académie, accompagnant Cenvoi d'un Mémoire imprimé, sur des restes fossiles de Verte- lires du midi de la France. « J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien offrir en mon nom à I Aca- démie le Mémoire ci-joint, consacré à différentes espèces d'animaux verté- brés fossiles cpie j'ai observées pour la plupart dans le mifli de la France. Les espèces dont il est question appartiennent aux trois classes des Mam- mifères, des Reptiles et des Poissons. Plusieurs ont été le sujet de commu- nications déjà faites par moi à l'Académie et imprimées dans les Comptes rendus. D'autres donnent lieu à des remarques nouvelles, sur lesquelles je vous demande la permission de dire quelques mots. " Je signale deux nouveaux gisements de V Hipparion cjracile i^mon Hip- purion prcstj'Ium) et un nouveau gisement de V Ànlhracotherium mac/num. » Ces deux espèces, ainsi ipie je l'ai déjà fait voir, sont au nombre de ( 1002 } celles qui caractérisent le plus siirement les dépôts appartenant à la forma- tion miocène, et la première est commune à deux localités, qui, bien que fort éloignées l'une de l'autre, ont beaucoup de ressemblances entre elles par les espèces dont elles renferment les débris, ainsi que par les conditions dans lesquelles ces espèces y ont été enfouies; je veux jjarler de Cucuron, dans le département de Vancluse, et de Pikermi, en Grèce. J'ai constaté que V Hipparion gracile est aussi représenté parmi les fossiles enfouis dans la mo- lasse marine d'Aix, en Provence, et qu'il se trouve également, avec les Mas- todontes, Dinotheriums, etc., à Montredon, près de Narbonne (Aude). A Montredon, il a été découvert dans un terrain d'origine fluviatile. Quant à y Antliracotheriuni magnum, je le signale à Montaulieu (Hérault) dans un dépôt lacustre que ses fossiles seuls permettront de distinguer des dépôts dus à une cause analogue, mais d'époque plus ancienne, que l'on connaît à peu de distance et qui renferment des restes de l'aléothériums, Anaplo- thériums et autres animaux proïcènes. M Des détails consignés dans mon travail sont relatifs à des Mammifères marins, particulièrement au Delphinoïde que j'ai antérieurement décrit sous le nom de Dclplnnorhynclius siilcaliis et qui sert de type à un nouveau genre appelé Gljphidelplns. J'en fais connaître la mâchoire inférieure, dont la forme est assez insolite. » Un autre paragraphe établit l'existence du genre Halitlurium parmi les fossiles (le la molasse coquillière de Boutonnet, l'un des faubourgs de Mont- pellier, dont il est souvent question dans les travaux paléontologiques rela- tifs à l'ichthyologie. » Mon Mémoire renferme en outre des remarques concernant deux espèces de Reptiles : le Thecodontosaurus du Chappon, près Saint-Ram- bert (Ain), et un grand Crocodilien rappelant à certains égards le Pcrcilo- pleuron BucUaiidi^ de l'oolithede Caeu, dont il a été trouvé des fragments près de Lodève, dans lui terrain que les géologues, et en particulier MM. E. Dumas et P. de Rouville, attribuent à la partie supérieure de la série triasique. Des figures sont consacrées à ces deux genres d'animaux. 1) Un dernier paragraph'^ donne l'énumération des localités dans les- quelles j'ai consîaté la pré.sence de quelques espèces miocènes de Poissons sélaciens (les Placoïdesde M. Agassiz) dont je donne les noms. Ces espèces sont paj-ticulières aux dépôts miocènes. Le genre Scie (Prislis) y est men- tionné d'après des dents qui proviennent de la molasse coquillière de Pézénas. « ( joo3 ) NOillINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de la Com- mission qui sera chargée de proposer une question pour sujet du prix Bordiii de i863 (Sciences naturelles). MM. Milne Edwards, Flourens, Brongniart, de Qnatrefages et Coste réunissent la majorité des suffrages. J^IÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. PHYSIQUE DU GLOBE. — Ejfels dun tremblement de terre ressentis en mer, le ^o février i8()i; Rapport du capitaine du navire la Félicie, transmis par M. Layrle^u nom de M. le Ministre de la Marine. « Monsieur, j'ai l'honneur de vous communiquer l'extrait suivant d'un Rapport de mer du capitaine du navire la Félicie, de Marseille : o Le 5 février 1861 j'ai quitté Cadix avec un très-vilain temps; sous l'é- » quateiu", j'ai eu beaucoup de calme, et par o'^3o'5i" de latitude sud et » 20°27'35" de longitude ouest, j'ai ressenti, le 20 dudit mois, à 7''3o™ du » soir, les effets d'un tremblement de terre sous-marin qui a duré pendant » une minute. Le bruit est arrivé de l'ouest, semblable à celui que fait la » vapeur en s' échappant du tuyau de pression à bord d'un grand navire. » Le bâtiment a éprouvé de grandes secousses et tremblements dans toutes » ses parties; le timonier avait de la peine à tenir la barre qui jouait dans » ses mains, et les hommes qui étaient couchés ont sauté de leurs cabanes. » Il faut que tout le fond ait été en révolution pour qu'un tremblement de M terre ait produit autant d'effet à la surface de l'eau sur un point où la » mer a une si grande profondeur. 11 est à remarquer que j'ai ressenti ce 1) tremblement i''3o" avant celui qui a bouleversé toute la ville de Men- » doza (Amérique du Sud). » Des remercîments seront adressés à M. le Ministre, pour cette intéres- sante communication, et la pièce renvoyée à l'examen de MM. Duperrey et Ch. Sainte-Claire Deville, pour devenir, s'il y a lieu, l'objet d'un Rapport. ioo4 ) PHYSIOI.OGIK VKGÈTALE.— Recherches expérimentales dorganoqénie et de physiologie végétale; par ISl. Hétet. ^ Suite. ) " Dans la séance du 3i janvier iSSg, M. A. Brongniarl a lu, au nom d'une Commission, un Rapport sur un Mémoire que j'avais adressé à l'Aca- démie des Sciences, et qui avait été soumis à l'examen d'une Commission. Adopta?it les conclusions de oc Rapport, l'Académie a bien voulu m'encou- ragera poursuivre mes recherches sur divers arbres dicotylédons et sur les végétaux monocotylédo:is ligneux. Aussi, dés le printemps de i85g, ai-je uislituéde nouvelles expériences sur des végétaux ligneux de deux grandes classes, tels sont entre antres : l'uccn aloœfolia, Y. superba, Dracœna Jra- gans, Dracœna ferren, Cordilinc ^loe pseudoferox, Aloe arborescens, parmi tes monocotvlédons, et Nerium, Ficus et surtout Piicnnia, chez les dicotv- lédons. En même temps, je me suis livré à l'étude anatomique de la plupart des sujets sur lesquels ont porté les opérations. > La végétation, on le sait, ne u)arche pas avec la même rapidité chez toutes les plantes, et tandis que chez les Pircuuia, par exemple, qui pro- duisent chaque aimée plusieurs couclies ligneuses, on peut suivre pour auisi dire de l'œil la cicatrisation des parties nuitilées, chez d'autres, au con- traire, et particulièrement chez les fuonocotvlés ligneux f Vuaa, Dra- cœna, etc. ), la reproduction est iort lente et les changements sont à peine sensibles à l:i vue dans le cours d'une saison. Il làut donc, lorsqu'on veut étuiier des questions aussi délicates et aussi obscures que celles dont nous nous occupons, il faut, non-seulement se [)rocurer des matériaux conve- nables, instituer des expériences susceptibles de conduire à un résultat, mais encore beaucoup de temps, de travail et de patience. On ne s'étonnera donc pas si plusieurs des plantes opérées sont encore dans un état qui ne permet pas d'en tirer quelque conclusion; par suite, je ne parlerai que des opérations qui me paraissent oth'ir de l'intérêt, parce que chez quelques plantes la reproduction des tissus a marché assez vite jiour doiinei un ré- sulta! appréciable et |)eut-t''tre définitif, sur lequel on puis.se appuyer des considérations îhêoriq'ies. » Parmi les dicotylédones, je ne m'arrêterai pas sur des expériences nouvelles, mais qui n'ajoutent rien à ce qu'on sait, ou a ce que j'ai fait connaître précédemment, telles que la reproduction de l'écorce, avec tous ses éléments, sur les arbres à suc laiteux et décortiqués {Nerium^ Ficus, etc.), je décrirai seulement les opérations instituées sur le Pinunifi dioica (M T.), Phytolacca /!..). ( ioo5 ) » En i858, j'avais pratiqué une décortication étendue sur im rameau d'un individu vigoureux de cette espèce, puis j'avais entaillé la tige, dans la partie décortiquée, de manière à enlever toutes les couches de bois jus- qu'au centre, dans luie demi-circonférence. Le rameau ainsi mutilé avait été introduit dans un cylindre de verre, destiné à envelopper la place et à la soustraire à l'action de 1 air. Ce manchon de verre était parfaitement hité en haut et en bas, et enfin enveloppé lui-même de toile épaisse. Au bout de peu de temps, une écorce nouvelle et même une couche ligneuse s'étaient formées sur la partie demi-cylindrique restante, où je n'avais enlevé que l'écorce; quant à la tranche formée par la section jusqu'au centre des couches ligneuses, elle présentait autant de petits bourrelets utriculaires que le rameau offrait de zones celluleuses séparant les couches de bois; sur les parties ligueuses il ne s'était rien produit. » Ce premier résultat devait m'engager à reprendre cette expérience et à la pousser plus loin, c'est ce que j'ai fait au printemps de iSSg. » Ne doutant pas de la reproduction de l'écorce chez les Pircunia, comme chez les autres arbres dicotylédons , par la zone génératrice externe, j'ai voulu voir si les zones utriculaires plus anciennes et les plus profondes même ne jouiraient pas de la même faculté. » Pour cela, j'ai disposé l'expérience de la manière suivante : Après avoir opéré une décortication étendue, j'ai enlevé deux couches ligneuses, dans une moitié de la circonférence du rameau, tandis que dans l'autre moitié je les ai coupées toutes jusqu'au centre. J'ai pris ensuite les précautions ordi- naires pour proléger la plaie. L'arbre ainsi mutilé a été abandonné à lui- même et a végété avec une vigueur extrême, de mars en octobre; l'expé- rience a duré sept mois et demi, le rameau a été abattu le 3i octobre. » Ici, comme la première fois, un tissu utriculaire s'est développé à la surface de l'énorme plaie extérieure et a donné bientôt naissance à une écorce semblable à celle du Pircunia; sur la tranche intérieure, l'écorce ne s'est formée que sur les zones celluleuses interposées aux couches de bois; mais bientôt sous ce tissu cortical ont apparu les phénomènes d'accroisse- ments ordinaires chez les dicotylédons; les bourrelets formés sur les zones celluleuses n'ont pas tardé à se rejoindre en formant une couche ondulée, ils se sont soudés latéralement et ont fini par masquer les couches ligneuses. Enfin sous cette écorce, qui formait un tout continu sur la plaie à l'intérieur et à l'extérieur, se sont formés des faisceaux ligneux disposés comme l'étaient d'abord les bourrelets utriculaires, c'est-à-dire en arc de cercle et G. R., 1861, 2">« Semestre. (T. LUI, N" 23.) I ^2 ( ioo6 ) en couches ondulées. Du côté extérieur où j'avais supprimé seulement deux couches, le phénomène de la cicatrisation s'est fait très-simplement, et à l'époque où j'ai mis fin à l'expérience on y trouve les tissus nouveaux au niveau des anciens, en haut et en bas, le tout recouvert d'une écorce iden- tique à celle de cette espèce de Phyfolaccacée. '> Si, au lieu de limiter cette expérience à quelques mois de végétation, j'avais laissé le rameau opéré sur pied pendant plusieurs années, nul doute qu'uneseconde période de végétation n'eût amené un tel accroissement, que la partie opérée se serait trouvée enfouie et recouverte par de nombreuses couches ligneuses de nouvelle formation. » On sait, en effet, que les Pircunia appartiennent à la catégorie des dicotylédones à tiges anomales, et que, contrairement aux arbres de nos climats à feuilles caduques qui ne forment annuellement qu'une couche de bois, ils en produisent plusieurs. En 1867 j'avais fait couper un de ces arbres à i mètre du sol; le tronc donna naissance à un bourgeon qui, s'em- parantde toute la sève, devint bientôt un rameau vigoureux; deux ans après, en 1809, il formait un arbre de 2 décimètres à la base, et il était couvert de nombreux rameaux secondaires; je le fis couper et j'y constatai vingt couches concentriques de bois. Sur d'autres pieds existant au jardin de Saint-Mandrier (Toulon), j'ai trouvé douze et treize couches sur des ra- meaux d'un an. MM. Moquin-Tandon et Ch. Martins avaient déjà signalé cette étonnante rapidité de développement chez cette dicotylédone, circon- stance qui la rend très-propre pour servir à des expériences du genre de celles que j'ai entreprises depuis plusieurs aimées. » L'opération que j'ai décrite plus haut a été pratiquée de nouveau en 1860 et en 1861 , sur des individus de la nièiiie espèce, et a donné toujours le même résultat. Celle de 1861 est surtout remarquable, parce que les formations nouvelles de bois et d'écorce sont beaucoup plus développées, et que l'on distingue avec netteté les couches ligneuses existantes au moment de l'opération, de celles qui se sont formées depuis. Comme toujours, il s'est formé un bourrelet utriculaire sur chaque zone celluleuse de la tranche diamétrale, chaque bourrelet en s'étendanl a rejoint promptement ceux formés sur les zones voisines à droite et à gauche, et, en se greffant les uns aux autres, ils ont formé une couche ondulée sous laquelle des faisceaux fibro-vasculaires se sont produits. La moelle centrale plus âgée a conservé moins de vitalité, néanmoins on y remarque une production très-maniteste et assez épaisse de tissu ligneux et cortical. A la lèvre supérieure et à l'infé- rieure de la plaie les zones utriculaires ont aussi produit des bourrelets, ( "007 ) mais peu développés; du bord inférieur est sorti un bourgeon qui a pro- duit un rameau très-vigoureux, quoiqu'un peu étiolé à cause de sa position dans un manchon de verre, presque privé de lumière. » La production de tissu ligneux et vasculaire par les couches ceihdeuses, autres que la zone externe, dite génératrice, chez les dicotyiédous, est un fait qui me paraît bien digne d'intérêt, et je crois en avoir donné une dé- monstration aussi rigoureuse que possible. On peut l'expliquer par le déve- loppement rapide des Pircunia qui produisent plusieurs couches ligneuses par année, et par la vitaUté que conserve, par suite, toute la masse utricu- laire de la tige, laquelle offre même jusqu'au canal méduUaiie une légère coloration verte. » J'ai recherché si i'anatomie de ces liges ne ferait pas découvrir une cause particulière à cette prodigieuse force végétative, mais je n'ai trouvé dans les tiges de Pircunia que les éléments anatomiques qu'offrent tontes les dicolytédones ligneuses. » L'expérience dont je viens de rendre compte prouve donc : » 1° Que, dans les arbres dicotylés à développement rapide et à tissu parenchymateux très-abondant, les zones utriculaires autres que celle externe, dite végétative, les plus profondes et même le canal médullaire, peuvent reproduire des faisceaux ligneux et un tissu cortical; » 2" Qu'il se forme des faisceaux fibreux et des vaisseaux partout où il y a dans le végétal des utricules assez jeunes et douées d'assez de vitalité pour se reproduire ou pour former de nouveaux organes , mais qu'il ne s'en forme que là où se trouvent ces cellules animées. M 3° Enfin, elle prouve et démontre mieux que toutes les expériences faites précédemment l'impossibilité d'admettre, pour expliquer l'accroisse- ment des tiges dicotylédones, la théorie des fibres descendantes. » Ce nouveau travail de M. Hétet est renvoyé à l'examen de la Commission qui a fait le Rapport sur la première partie, Commission qui se compose de MM. Brongniart, Moquin-Tandon, et de M. Duchartre, en remplacement de M. Payer. PHYSIQUE DU GLOBE. — Note sur tes eaux minérales de La Malou [Hérault, arrondissement de Béziers) ; par M. J. François. (Commissaires, MM. de Senarmont, Daubrée, H. Sainte-Claire Deville.) « Les eaux minérales de La Malou (17 à 38° -| centigrades) appar- tiennent à la classe des bicarbonatées, qui, dans les Cévenncs occidentales l32.. ( ioo8 ) et à la limite des montagnes Noires, composent les groupes thermaux de Rieumajou, d'Andabre, de Sylvanèset de La Malou. Ce sont des eaux bicar- bonatées sodiques et ferrugineuses, avec acide carbonique libre. » Le groupe thermal de La Malou ne comprend pas moins de vingt-cinq sources, dont quatorze sont exploitées en boisson, en bains et en douches. Il s'étend, sur une longueur de r5 kilomètres, du hameau de Cours, près Saint-Gervais, jusqu'à la rive gauche de l'Orb, en suivant la direction moyenne du vallon de La Malou. » Les eaux minérales se montrent principalement siu' la berge droite de ce vallon, au voisinage de la limite divisoire des marnes irisées (keuper) et du terrain silurien, représenté par des schistes lalqueux métamorphiques, adossés au versant oriental du massif granitique du mont Carroux. Elles surgissent le plus souvent de filons de quariz, plus ou moins ferrugineux, imprégnés de nids, vénules et mouches de galène, de cuivre gris, de cuivre carbonate et silicate, de pyrite de fer arsenicale. C'est ainsi que les sources du Petit-Vichy, de la Mine, de Moïse, etc., apparaissent au sol ou sur les parois d'anciennes galeries de recherche ouvertes sur des filons de plomb et de cuivre, qui sont très-nombreux, surtout sur le territoire de Neffiès, de Saint-Gervais, du Poujol et d'Herrépian. » La source du sondage, à La Malou-le-Haut, a été obtenue sur un coup de sonde de 29 mètres, approfondi dans les schistes siluriens, en recoupe- ment d'un tilon de quartz qui se montrait très-aquifère à ses aftleurements. » Les nombreux filons de quartz, plus ou moins métallifères, dont je viens de parler, forment différents systèmes et recoupent suivant plusieurs directions le terrain de keuper et les schistes siluriens. Oa observe notam- ment les directions N. 80° O. et S. i 5" O. Les filons qui se rapportent à la première de ces deux directions |)araisseut être les plus anciens. Ils sont plus métallifères, leur quartz est plus compacte. Les filons de la seconde direction paraissent plus récents. Ils sont plus particulièrement liés de posi- tion aux eaux minérales; ils sont généralement moins riches en plomb et en cuivre sulfurés, et plus chargés de pyrite de fer arsenicale. Leur quartz est souvent recouvert et pénétré de cristaux de sulfate de barvte. Plusieurs filons sont recouverts à leur coiironneuient de travertins siliceux et ferrugineux qui surmontent le toit de fer, percent les schistes et les marnes irisées sur lesquelles ils s'épandent. La position de ces travertins, leur structure et leur composition témoignent qu'ils |)rocèdent de sources minérales ayant surgi aux sallebaiides des filons. Ces faits s'observent surtout au pied du coteau d'Usclade, derrière les bains de La Malou-le-Bas (ancien), à la limite ( I009 ) des schistes, sur les points où ils sont recouverts par les marnes keiipriques. » Dans ces derniers temps, une tranchée à ciel ouvert y ayant été prati- quée au voisinage de filons anciens, sur des suintements d'eau minérale et dans un schiste talqueux pourri, on ne tarda pas à mettre à nu des griffons ■ibondanis ('^i, 34 et jusqu'à 38"^ centigrades) d'eau très cliargée de gaz acide carbonique. L'aspect des lieux traversés indiquait, de la part des eaux minérales, une action énergique sur la roche schisteuse. Cette dernière, successivement altérée, divisée, puis détrempée, était en plusieurs points, notamment sur le prolongement de filons, et sur les lignes de reirait, cor- rodée et entraînée. Ces actions successives y avaient donné naissance à des cavités allongées, en chapelet, que j'ai trouvées en voie de remplissage actuel par les eaux minérales. » L'état et l'aspect des lieux ne permettent pas de se tromper quant au fait de remplissage des cavités de la roche (nids, poches et fentes) par les eaux minérales. M. A. Moitessier, professeur-agrégé à la Faculté de Mont- pellier, à qui je le signalai, reconiuit que l'on ne pouvait mieux saisir la nature siu- le fait. Les matières de remplissage déposées par les eaux se composent d'une association irrégulière plus ou moins couipacte et serrée, selon le degré d'ancienneté, de cristaux de baryte sulfatée (peut-être strontianienne), de quartz cristallisé, de quartz amorphe, de pyrite de fer et de mouches de cuivre, qui sont évidemment en voie de formation. » Cette association rappelle d'une manière exacte la composition et la structure de la pâte, ou matière de remplissage de filons anciens du voi- sinage. Ce rapprochement m'a paru attribuer au fait de remplissage actuel de poches et de fentes plus ou moins modernes de la roche schisteuse une importance scienfifique incontestable ; je me suis empressé de soumettre à l'examen éclairé et spécial de M. Elie de Beaumont les échantillons que j'ai pris moi-même sur les lieux et en place, avec le concours de M. Moi- tessier. a GÉOLOGIE ET PALÈO^iTOLOGlE. — Des teirains sidérolitiques ; par M. JoiiRDAN. (Commissaires, MM. Milue Edwards, Valenciennes, d'Archiac.) « Les terrains sidérolitiques ne constituent pas, comme on l'enseigne, un seul étage géologique spécial et bien limité, l'éocène supérieur, c'est-à-dire l'équivalent des couches à Paléotherium du terrain parisien : leurs restes ( lOIO ) fossiles, surtout ceux des Mammifères, démontrent qu'ils appartiennent suc- tessivement à la plupart des formations tertiaires, ainsi qu'au premier étage quaternaire. » Les formations sidérolitiques se composent d'argiles jaunes-roiigeâtres, plus ou moins foncées, sur quelques points plus ou moins mêlées de sable, et contenant des grains de minerai de fer hydroxydé disséminés irréguliè- rement. Ces argiles prennent aussi la couleur d'un gris blaiicliâtre, ver- dàtre ou bleuâtre; elles contiennent souvent alors plus de grains de mine- rai de fer. Ces argiles remplissent le plus ordinairement les fentes ou fis- sures des calcaires liassiques, jurassiques et néocomiens ; quelquefois elles s'étendent en dépôts dans les vallées entourées de formations calcaires, et «leviennent exploitables comme minières de fer. Plus les formations dans lesquelles on les observe sont récentes, plus ces argiles à grains de minerai de fer sont uniformément d'une couleur rouge ou ocreuse. Dans les for- mations plus anciennes, elles deviennent quelquefois un ciment compacte qui réunit les débris des calcaires encaissants, et forment ainsi des brèches d'une assez grande dureté. » Nous avons étudié un grand nombre de gisements de ces formations, dites sidérolitiques, à tous les étages des terrains tertiaires, au point de vue des animaux vertébrés, et surtout des Mammifères dont elles pouvaient renfermer les restes. La simple comparaison de ces gisements et de ces faunes suffira pour établir sans conteste que les argiles dites sidérolitiques ne constituent pas en géologie un terrain spécial ot bien limité, Téocène supérieur, mais qu'on les rencontre dans presque toutes les formations ter- tiaires. )) 1° Sidérolilique de la formation éocène supérieure ou épiocène. — Le premier gisement signalé a été celui des fentes du portlandien auprès et au nord de Soleure. Il a été décrit par M. Cressly : on y a trouvé des dents de Paléotherium et d'Anaplotherium, déterminées par Cuvier. En i853 on y découvrit d'autres dents, avec lesquelles M. Hermann de Meyer créa son genre ïapinodon, voisin des Anoplotherium. Nous-méme nous y avons trouvé, en septembre 1857, des ossements de Reptiles et des dents du Paléo- therium mimis. Le principal gisement de cette formation épiocénique est celui de Mauremont, décrit par MM. Philippe de la Harpe, Gandin et Piolet. Le Mauremont est une colline néocomienne du canton de Vaud, près de la Sarraz, sur le chemin de fer de Lausanne à Yverdun. Il a été étudié soigneusement par les auteurs que nous venons de citer et par MM. les D" Chavannes et Campiche. Nous y avons été conduit nous- ( ioi> ) même en 1867 par M. de la Harpe, et nous avons pu y faire une collec- tion assez considérable de dénis et d'ossements, soit de Mammifères, soit (le Reptiles. Nous y avons même trouvé quelques débris d'Oiseaux, ce qu'on n'y avait pas encore rencontré. » Voici une indication succincte de la faune de ce gisement de Mau- remont, si remarquable. Carnassiers : les genres Hyenodons et Cynodons ; Pachydermes : les Paleotheriiim médium el P. curlum, Plagiolopluts ou Pateo- tlteriiim minus; Artiodactyles : les Cainotlierium, Dichobunes, Hiracolheriitm, voisin des Chéropotames, et Piaqotherium, voisin des AnthracolJwrium; Insectivores : le genre Fespertilio ; Rongeurs : les Tlwridomys et ]es Sciurns ; des restes d'Oiseaux, de Chéloniens, d'Émydosauriens ou Crocodiles, et des Sauriens. « 2" Sidérolitique de la formation du miocène supérieur ou miocène pro- prement dit, mais étage inférieur. — Le gisement le plus important de cette formation est, sans contredit, celui de la Grive-Saint-Alban, près Bourgoin (Isère), à 38 kilomètres de Lyon. Les argiles à minerai de fer en grains plus ou moins rouges, jaunes, grises, remplissent les fentes d'un calcaire de la couche moyenne de la grande oolite. Mais ce qu'il y a de bien précieux, c'est que ces fentes remplies d'argile à minerai de fer, ainsi que leur cal- caire oolitique encaissant, sont recouverts par une couche de sable et de gravier marin, où l'on trouve en assez grand nombre des Polypiers, des Bryozoaires, des Bivalves et des Lnivalves. Sur ce dépôt marin se trouvent les sables et graviers à blocs erratiques, et enfin les alluvions plus récentes et le sol végétal. » C'est en i845 que nous avons étudié pour la première fois ce beau gisement. Nous n'y trouvâmes dans le principe que des débris d'un Lago- niys, le Titanomys d'Hermann de Mever, et des mâchoires et humérus de Taupes. De 1847 à 1857, nous y avons recueilli successivement l'extrémité supérieure du radius de notre grand Chien le Dinocyon, des ossements et des dents de Rtnninants et de Pachydermes. Cette année, par suite de 1 ou- verture du chemin de fer du Dauphiné, et surtout par suite des travaux d'ex- ploitation des carrières de M. Tapet, la faune de ce gisement; si caractéris- tique au point de vue géologique, nous a été révélée complètement. Cetf«" faune, qui est des plus riches, ressemble beaucoup à celle de Sansans; toute- fois avec cette différence, que le Dinotherium ne se trouve que rarement à Sansans, tandis que les restes de notre no'îvelle espèce, le Dinotheriimi /eums, sont très-communs dans notre gisement de la Grive-Saint-Alban; mais, par contre, nous n'y avons pas trouvé jusqu'à ce jour de traces du ( IOI2 ) Mastodon anguslidens, dont un squelette presque entier a élé recueilli ;i Sansans. » Les e;enres de Mammifères trouvés dans les argiles sidérolitiques de la Grive sont : pour les Quadrumanes, un l'illiecits indéterminé; pour les Car- nassiers, les IchntiKjales , Viiiorjon, Litlrn, Diplotlier'mm^ Musiella, Hjl>n- tiirus, Machairodus , Prionodes et Fe/is ,• pour les Proboscidiens , les Dinollierium leviiis; pour les Pachydermes Perissodactyles ou véritables Pachydermes, les Ancliillierium et Rhinocéros ; pour Tordre des Artiodac- tyles, les Miochœrus, Cliœroiiiorus, Chaluotlieiium, LisUiodon ou Lophiochœ- rus et peut-être un AmpliilrMjulus ; dans l'ordre ties Ruminants , les Dicrocères, une Antilope, un grand Ruminant et un tout petit voisin des Moschus; dans les Chéuoptères, un Fespertilio ; dans les Insectivores, les «enres Hérisson, Taupe, Musareigne, et un genre voisin des Tanrecs; dans l'ordre des Rongeurs, les Titanomjs^ Cricetodon, Theridoinjs, Myoxus, Sciurus, et un genre qui se rapproche des Arctomys ou des Spermopliiles. Nous devons ajouter des restes d'Oiseaux, de nombreux débris de Tortue, des Sauriens, des Ophidiens et des Batraciens. » 3° Sidérolitique de In formation du pliocène inférieur ou pliocène propre- ment dit. — Les gisements que nous avons étudiés sont nombreux. Nous eu avons plusieurs dans notre Mont-d'Or lyonnais; un entre autres dans les carrières du lias, commune de Saint-Germain, où nous avons trouvé un fragment de dents de Mastodon dissimilis ou arvernensis ; un second dans les carrières de Lucenay, près d'Anse, où nous avons recueilli plusieurs débris de Mammifères pliocéuiqucs, principalement une mâchoire inférieure de Tapir. » Nous citerons comme gisement plus caractéristique celui de la tran- chée du chemin de fer dit du Poirier, commune d'Arc, prés Gray (Haute- Saône). Nous citerons plus volontiers ce gisement, parce qu'il est en quel- que sorte au centre des minières de minerai de fer en grains de la Haute- Saône qui alimentent plusieurs exploitations et forges importantes. Ce gisement d'ailleurs est une parcelle de ces mêmes minières enclavée dans les fentes du kimmeridgien ; il en reproduit fidèlement les couches superposées. Ces couches de haut en bas sont : la terre végétale, des cad- loux calcaires, des cailloux et graviers des roches des Vosges; une argile rougeàtre avec quelques grains de minerai de fer, et dans laquelle on a trouvé un fragment de dent d'Éléphant qui paraît être V inter médius ; ces trois assises sont d'une épaisseur de i^jtk) à 2 mètres. Plus bas, une couche de 8 à 10 mètres de puissance, d'argile blanchâtre, grise, bleuâtre, à con- ( ioi3 ) crétions calcaires, avec des grains de minerai de fer plus abondants. Plus au-dessous, une argile d'un gris jaunâtre, bleuâtre, blanchâtre par place et très-riche en minerai de fer : cette couche, d'une épaisseur moyenne de a™,5o à '5 mètres, est celle dans laquelle se trouvent surtout les restes du Mastodon dissimilis et du Mastodon Borsoni, qui a tant de rapport avec le grand Mastodonte de l'Ohio. Plus au-dessous encore, luie couche de sable fin jaunâtre, où nous avons trouvé quelques débris de Paludiues et d'Unio, et où l'on avait trouvé, en septembre i856, quelques jours avant notre visite, une mâchoire inférieure de Tapir. La partie antérieure d'une mâ- choire inférieure de Mastodon Borsoni avec sa symphvse nous a été remise par M. Huot. C'est sur cette mâchoire que nous avons constaté pour la première fois que le Mastodon Borsoni avait, comme le Mastodon cjicjanteum de l'Ohio, des défenses à la mâchoire inférieure, mais défenses caduques. La faune de ce dépôt sidérolitique comprend surtout Y Hyena anliqua, le Machairodus recens, les Mastodon dissimilis et Borsoni, un Tapir, le Bhino- ceros megarhinus, VEquus antiquas, un grand Cerf et un Castor, et peut-être l 'Eleplias meridionalis. » 4° Sidérolitique de la formation du pliocène supérieur ou terrain néo- cène. — C'est à Curiset au bas de Poleymieux que nous avons trouvé dans des fentes de carrières remplies d'une argile rougeâtre et ocreuse à minerai de fer en grains, luie dent incomplète d'Elephas meridionalis, une autre cVElephas antiquus. Une dent très-belle de ce dernier animal a été recueillie tout auprès, à Ville-Vert, tranchée du chemin de fer de Lyon. A Prety, près Tournus (Saône-et-Loire), nous avons trouvé, dans les fentes des carrières de l'oolite, deux couches d'argile ferrugineuse superposées. Dans l'uifé- rieure, on avait découvert, il y a plusieurs années, une dernière molaire in- férieure du Mastodon dissimilis qiù appartenait ainsi à Li faune du pliocène. Dans la couche supérieure, nous avons recueilli nous-mème une dent de VElephas inlermedius mêlée à des ossements de Ruminants et d'un grand Chat. » La faune du sidérolitique du néocène ou étages les plus supérieurs des terrains tertiaires se caractérise donc dans ses couches inférieures par VElephas meridionalis, dans les couches moyennes par VElephas antiquus, et dans les supérieures par VElephas inlermedius, qui, de tous les Éléphants fossiles, est celui qui présente le plus de rapport avec l'Éléphant actuel des Indes. Les Éléphants dominaient dans le néocène. » 5" Sidérolitique du terrain quaternaire. — A Saint-Didier, au JMont-d'Or, C. R., 1861, a-ne Semestre. (T. LUI, >» 25.) l33 ( ioi4 ) au hameau de laFertatière, dans la carrière du lias appartenant à M. Turin, se trouvent de grandes fentes remplies d'argile, avec quelques grains de minerai de fer, et d'une couleur rouge-ocreuse. Nous y avons trouvé, dans la partie supérieure, une molaire d'ElepItus primiyenius ou sibiricus, Eléphant qui parait être venu dans les derniers temps géologiques, et dont nous trou- vons, dans la vallée de la Saône, sous les prairies de la Bresse, des molaires et des défenses dont la conservation est telle, qu'elles ressemblent à des molaires et à des défenses d'Éléphant vivant qui auraient séjourné dans des eaux marécageuses. Nous les trouvons là avec les restes du Renne, le Cervits Tarcmdinus et les restes d'un Bœuf qui ne parait pas différer de notre Bœuf domestique. Avec ces restes fossiles, on trouve plusieurs objets qui sem- blent établir que déjà l'homme était contemporain de ces animaux de cette dernière faïuie sidérolitique caractérisée par VElephas sibiricus ou priini- f/enius, le Cet uns Tarandiniis et le Bosprimœvus. 1) L'exposé sommaire de ces cinq terrains sidérolitiques trouvés les uns et les autres dans les fentes de carrières, et surtout la simple indication de leurs faunes respectives, suffisent sûrement, ainsi que nous le disions dès le début, pour démontrer avec la plus grande évidence que le sidérolitique ne constitue pas un terrain particulier bien limité, et ne correspondant qu'aux couches supérieures du terrain parisien, les couches à Paleotherium; mais qu on le rencontre dans la plupart des formations tertiaires, et jusque dans le terrain quaternaire, en quelque sorte contemporain de l'homme. » PHYSIOLOGIE. — Noie sur la régénération des os de la face par In membrane muqueuse périostique ; par M. Demeacx. n La régénération des os par le périoste signalée par M. le professeur Flourens il y a déjà quelques années, a été confirmée depuis par des faits nombreux, par des expériences multiples et variées. La découverte a donné lieu à des inductions pathologiques d'une haute importance, et dont la chi- rurgie pratique est appelée à retirer de grands avantages. Intéressant à un si haut degré la chirurgie militaire, ce sujet ne pouvait manquer dexciter la sollicitude de l'Empereur, et cet auguste patronage est le garant de progrès rapides, déjà réalisés d'ailleurs par les belles opérations et les admirables résultats obtenus et publiés par MM. Sédillot, Maisonneuve et autres. A mon tour je viens apporter mon petit contingent qui, je l'espère, ne sera pas dépourvu d'utilité. 11 s'agit de deux cas de régénération d'une portion de la lame osseusi' de la voûte palatine par la membrane muqueuse périostique. ( ioi5 ) M Les faits de M. Maisonneiive démontrent qu'on peut enlever la presque totalité d'un os long, à la condition de conserver le périoste, avec la certi- tude de le voir se reproduire pour ainsi dire avec les dimensions normales. Ceux que je publie aujourd'hui, démontrent qu'on peut enlever une por- tion des os de la face, à la condition de conserver la membrane muqueuse périostique, avec la certitude de voir cetle portion d'os se reiModuire. On comprend combien cetle circonstance peut trouver d'applications utiles dans les opérations nombreuses et variées qui se pratiquent sur cette région du corps. » Régénération par la membrane muqueuse pério&lique, d'une portion de la lame osseuse de la voûte palatine, détruite par la pression d'un poljpe fibreux. — Le nommé D..., âgé de vingt-deux ans, portait en i855 un polype naso-pharyngien volumineux cjui avait produit sur la face de graves désor- dres, et entre autres la destruction d'une portion de la lame osseuse de la voûte palatine du côté correspondant. De sorte que la tumeur proéminait dans la bouche, où on pouvait constater avec la plus grande facilité que le tissu morbide n'était recouvert que par la muqueuse buccale, même amin- cie. Après l'extirpation de la tumeur, l'absence de la lame osseuse put être constatée avec plus de précision, on pouvait pour ainsi dire mesurer la sur- face vide, et approximativement on pouvait établir qu'il existait une perte de substance osseuse de i5 millimètres carrés environ. La membrane mu- queuse elle-même paraissait amincie, mais n'était pas perforée. Ce jeune homme est revenu me trouver six ans plus tard, et j'ai pu m'assurer que la voiJte palatine était revenue à son état normal, la perte de substance était réparée, on ne remarquait plus aucune trace de la lésion que j'avais signa- lée en i855. w Régénération par la muqueuse périostique de la moitié gauche de la lame osseuse de ta noiîte palatine, chez im jeune soldat de [armée d'Italie. — Au mois d'octobre 1859, un jeune soldat de l'armée d'Italie rentrait dans ses foyers, après un long séjour dans les hôpitaux militaires. Pendant la journée de Solferino, ce jeune homme reçut un coup de feu, qui lui fracassa le maxil- laire supérieur du côté gauche; cette blessure donna lieu à de graves dés- ordres. Lorsque ce jeune homme rentra dans son pays, il vint me voir, plutôt comme voisin que comme malade, il me fit le récit de ses malheurs, et je fus moi-même curieux d'en examiner les conséquences. J'appris d'abord que le lendemain de la blessure on avait extrait le projectile, un grand nombre de fragments d'os de différentes dimensions, trois grosses dents avec une partie de l'os maxillaire qui les supportait. Au milieu de ces i33.. ( ioi6 ) lésions, je pus conslaler un fait qui me frappa plus que tous les autres. La moitié environ de la voûte palatine était dépourvue de lame osseuse. La fosse nasale du côté gauche n'était séparée de la cavité buccale que par une cloison membraneuse au moins dans les deux tiers de sou étendue, et cette mobilité, ou plutôt ce défaut de résistance de cette portion du palais apportait un trouble notable à la phonation et à la déglutition. » Dans le courant de l'été 1860, j'eus occasion de revoir ce jetuie homme et de l'examiner, et je pus m'assurer que la lame osseuse de la voûte pala- tine s'était reprodnite dans toute son étendue, quoique moins régidiere ponrtant que dans l'état normal. Je fus vraiment surpris de l'état dans leqnei je trouvai le maxillaire supérieur, et je reste convaincu qne la répa- ration de la voûte palatine n'est pas le phénomène de régénération osseuse le plus remarquable qui se soit produit chez ce jeune homme. Du reste la régénération de la lame osseuse de la voûte palatine a eu pour résultat d'améliorer d'une manière très-sensible les fonctions compromises par le premier état. » (Réservé pour la future Commission du prix concernant la régénération des os par le périoste.) M. MoHL, de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, présente, au nom de M, Lercli, professeur à Rottweil (Wurtemberg), un Mémoire « sur le calcul des segments de cercle et de quelques autres fonctions circulaires, au moyen de tables », et fait connaître le désir qu'a l'auteur d'obtenir sur ce travail le jugement de l'Académie. (Renvoi à l'examen d'une Commission composée de MM. Liouville, Chasles, Bertrand,) M. DupRÉ, qui a déjà, à plusieurs reprises, adressé les résultats de ses recherches sur le travail mécanique et ses transformations, envoie luie rectification pour le chapitre cinquième de son second Mémoire. (Renvoi aux Commissaires déjà nommés, MM. Dumas, Reguault, I^mé, Clapeyron.) M. AiiBRY soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur un « Sys- tème de chemins de fer à courbes d'un petit rayon » . (Commissaires, MM. Morin, Clapeyron.) ( 'OI7 ) M. DE Kericuff adresse une Note « sur la théorie mathématique de la scintillation » et prie l'Académie de vouloir bien considérer comme non avenu un Mémoire sur l'aberration de la lumière qu'il lui avait adressé en janvier iSSy. (Renvoi à l'examen des Commissaires nommés pour cette première communication : MM. Lamé, Le Verrier, Bertrand.) M. Mathieu, de la Drôme, présente un Mémoire ayant pour titre : « Le bain au point de vue médical ». (Renvoi à l'examen de M. Rayer.) CORRESPONDANCE. M. LE DlRECTEUK DE l'ObSEKVATOIRE PHYSIQUE CENTRAL DE RuSSIE traUSmCt, par ordre de M. le Ministre des Finances, un exemplaire des Annales de cet observatoire pour l'année i858; et un exemplaire du Compte rendu du même observatoire pour les années iSSg et 1860. M. le Directeur de l'Ob- servatoire adresse en même temps ses remercîments à l'Académie pour l'en- voi d'une nouvelle série des Comptes rendus hebdomadaires. M. LE Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance un ouvrage et deux opuscules écrits en allemand par M. Sem- meliueis, professeur d'accouchement à Pesth, sur la fièvre puerpérale, sur ses causes et sur les moyens qu'on peut employer pour prévenir ou pour combattre cette affection redoutable. M. Bernard est invité à prendre connaissance de ces opuscules, pour en faire, s'il y a lieu, l'objet d'un Rapport verbal. M. LE Secrétaire perpétuel signale encore parmi les pièces imprimées une Note de M. Oechelhauser sur les moyens d'éviter les rencontres de trains sur les chemins de fer. (Renvoi à M. Clapeyron pour un Rapport verbal.) Et un ouvrage italien de M. F. ^Harf/i intitulé : « Théorie de la vie ». ( Renvoi à M. Andral, avec invitation d'en faire, s'il y a lieu, l'objet duti Rapport verbal.) ( loiS ) M. A. Gaitbry demande l'autorisation de reprendre son Mémoire sur la géologie de l'Attique et des contrées voisines. Ce Mémoire ayant été l'objet d'un Rapport (séance du ii novembre 1861^ doit, d'après un article du Règlement de l'Académie, demeurer dans ses archives; mais l'auteur en pourra faire prendre copie au Secrétariat où le manuscrit sera mis à sa disposition. m. Planche demande et obtient l'aulorisation de reprendre un Mémoirede géométrie analytique qu'il avait présenté au mois de septembre dernier et sur lequel il n'a pas encore été fait de Rapport. M. Lebo\ adresse en double exemplaire un ouvrage sur l'horlogerie envi- sagée au point de vue de l'histoire et de l'économie politique. M. Pouillet est invité à prendre connaissance de cet ouvrage et k faire savoir à l'Académie s'il peut, comme semble le croire l'auteur, être admis comme pièce de concours pour un des prix que décerne l'Académie. PIERRES MÉTÉORIQUES. — Sur un aérolitlie tombé à Dliurmsalta dans l'Inde; extrait d'une Lettre de M. le D"^ Charles T. Jackson à M. Élie de Beaumont. (( Boston, le 20 octobre 1861 ■ » Je me suis occupé dernièrement d'une météorite très-intéressante dont l'analyse m'a été confiée par la Société d'histoire naturelle de Boston. C'est celle qui est tombée à Dhurmsalla, dans l'Inde, le i4 juillet 1860, et dont un fragment avait été envoyé à notre Société par le gouverneur général de l'Inde, par l'intermédiaire de M. Lonsada, consul de Sa Majesté Britannique dans notre port. L'histoire de cette météorite est trés-curieuse, et on signale ce fait que, quoique la masse eût été enflammée et fondue à la surface, les fragments recueillis immédiatement après sa chute et tenus dans la main pendant un instant étaient tellement froids que les doigts en étaient transis. Cette assertion extraordinaire, qui est consignée dans le Rapport sans aucune ex- pression de doute, indiquerait que la masse de la météorite conservait dans son intérieur le froid intense des espaces interplanétaires, — 5o° centigrades, tandis que la surface était mise en ignition en entrant dans l'atmosphère terrestre. D'après la remarque de M. Agassiz, c est un cas analogue à celui de la fjlace frite des cuisiniers chinois. ( 'OÏ9 ) » La pierre a exactement le même aspect que celle qui est tombée a Weston, dans le Connecticut, il y a déjà bien des années. Sa couleur est un gris de granité, avec des taches noires ( fer météorique), et sa pesanteur spé- cifique est de 3,456. Lorsqu'elle est broyée, le barreau aimanté en sépare des particules métalliques de fer météorique qui sont de la grosseur d'une tête d'épingle ou plus petites. Je lésai trouvées riches en nickel. » La pierre ou gangue est un silicate dont la base se compose principa- lement de magnésie et qui est analogue à de l'olivine amorphe, mais d'un blanc grisâtre. » Voici le résultat de l'analyse que j'ai faite sur i gramme de matière : Silice 4° ! o Magnésie 26,6 Peroxyde de fer ^7 > 7 Alumine 0,4 Fer métallique 3,5* Nickel métallique o ,8 99'0 CHIMIE AGRICOLE. — Note SUT l'action réciproque des phosphates, de [am- moniaque et de divers corps neutres organiques les uns sur les autres; par M. P. Thenard. « Par suite de diverses considérations que je me propose de développer ultérieurement, je suis arrivé à reconnaître : M 1° Que, tandis que le sucre et l'ammoniaque ne réagissent pas l'un sur l'autre à une température moindre de 140°, le phosphate d'ammoniaque neutre et même basique a dès 80" une action des plus vives, car outre de l'acide carbonique, il se produit dans son contact avec le sucre des sub- stances carbo-azotées de la série fumique et peut-être des substances phos- pho-fumiques ; >' a" Que la glycose et certaines parties extractiles des végétaux, cepen- dant si sensibles à l'action de l'ammoniaque, le sont bien plus encore à celle du phosphate d'ammoniaque; que le ligneux et le sucre de lait, qui ne sont attaqués par l'ammoniaque qu'à des températures très-élevées, le sont à de La proportion de fer météorique séparée par le barreau aimanté est déduite, sous forme de peroxyde, du peroxyde de fer obtenu ( la quantité totale de peroxyde de fer obtenue a été de 33 pour 100). ( I020 ) bien moindres par le phosphate d'amraoniaqiie et donnent des produits analogues à ceux qu'on obtient avec le sucre ; » 3° Qu'en présence d'un excès d'ammoniaque, divers phosphates, mais plus particidièrement le phosphate de peroxyde de fer, et par suite les phosphates fossiles agissent de la même manière que le phosphate d'am- moniaque; >' 4" Que l'addition, dans l'expérience, de carbonate de chaux et même d'oxyde de fer, ne nuit en rien à la marche générale du phénomène principal. .' Et de toutes ces réactions, il me semble déjà permis de tirer des con- clusions propres à jeter un nouveau jour sur le mode de formation des fu- miers, sur celui des produits noirs de la mélasse, sur l'assimilation des phos- phates naturels par les plantes, sur les causes de déperdition de ces mêmes phosphates dans divers sols, sur celles des différences observées dans l'em- ploi comme amendement des phosphates fossiles, et sur le mode le plus rationnel d'appliquer ces mêmes phosphates en agriculture. » MINÉRALOGIE. — analyse de la Dufrénile de Rochejorl-en- Terre {Morbihan); par M. F. PiSAXi. « La Dufrénite du Morbihan présente l'aspect d'une masse mamelonnée composée de petits rognons d'un vert sombre, à cassure fibreuse radiée et dont le diamètre est de i à 8 millimètres. Sa poussière est d'un vert olive. » Ces rognons se trouvent sur une limonitc qui souvent en forme le noyau. Leur surface extérieure, couverte ordinairement d'une croûte ocreuse, présente dans plusieurs endroi ts où cette croûte a été enlevée un éclat résineux avec une teinte brun-acajou due à un léger enduit qui recou- vre en partie leur surface verte. On aperçoit aussi dans ce minerai quelques petits rognons jaunes implantés dans les autres, et dont le diamètre ne dé- passe pas 2 millimètres. Cette matière est un phosphate de fer que je crois être le kakoxène. La difficulté d'en séparer une quantité convenable m'a empêché d'en faire l'analyse. » Cette Dufrénite est fusible au chalumeau sur le charbon en une scorie noire attirable au barreau aimanté. Elle donne de l'eau dans le tube et se dissout dans les acidei chlorhydrique et nitrique. Le fer y est tout à l'état de peroxyde, ce dont je me suis assuré en essayant l'action du permanga- nate de potasse sur une solution chlorhydrique de ce minerai. J'y ai trouvé de l'alumine qui n'a pas encore été signalée dans les autres localités. Elle ( i02r ) remplace probablement le fer, car elle ne constitue dans cet échantillon que ~ d'équivalent du peroxyde de fer. Je n'ai trouvé que des traces de manganèse, » Voici les résultats de mon analyse : Oxygène. Kiipp. Acide phosphorique 28,53 = i6,i lo Peroxyde fer 54 ,4° Al • /■ K i — '^'4 '2 Alumine 4î5o ' Eau i2,4o = 11,0 / 09,83 Elle correspond à la formule [2(FeAl)''Ph] + -Aq. « PATHOLOGIE. — Marche de l'endémie jjcIkKjreiise à I amie d aliénés de Sainle- Gemmes-siir- Loire dans le cours de raniiëc i86i ; par M. Bii.lod. (Extrait par l'auteur.) « Ce Mémoire fait suite à des travaux que j'ai eu l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie : j'y poursuis l'étude d'im fait sur lequel j'ai, pour la première fois, appelé l'attention, il y a huit ans, à savoir l'exis- tence, dans des établissements où elle n'avait pas été soupçonnée, d'une affection incidente à l'aliénation mentale el présentant tous les caractères de la pellagre. » I^'aliénation mentale est toujours préexistante chez les malades de l'asile de Sainte-Genunes et ne revêt aucun des caractères assignés à la folie pellagreuse. Elle se montre toujours isolée des autres symptômes nerveux les plus ordinaires de pellagre, par exemple de ce sentiment de faiblesse dans les extrémités inférieures que les médecins italiens expriment par le mot debolezza. » Considérant d'ailleurs que parmi les conditions de 1 asile de Sainte- Gemmes il n'y en avait qu'une qui ne lui fût pas commune avec celles des villages environnants, où la pellagre est absolument inconnue, et que cette condition n'est autre que laliénation mentale elle-même, je me suis trouvé conduit à lui faire jouer un rôle dans l'étiologie de la pellagre, et ainsi à considérer cette dernière affection, dans les conditions où je l'ob- serve, comme une variété propre aux aliénés, variété dont le caractère es- sentiel serait d'être consécutive à l'aliénation mentale, au lien de lui être préexistante. C. R., iH6i, 2'ne Semestre. (T. LUI, K" 2.1., '34 lOiU ) » Je joins à mon Mémoire deux photographies représentant l'une les mains d'un pellagreux de l'asile de Sainte- Gemmes et l'autre la main d'une des pellagreuses que j'ai récemment observées au grand hôpital de Milan. » La séance est levée à 5 heures un quart. E. D. B. BULLETIN RIBLIOniiAPHIQlTE. L'Académie a reçu dans la séance du 2 décembre 1861 les ouvrages dont voici les titres : Le Jardin Jruilier du Muséum, par M. J. Deg.\isise. 5o' livr. Paris, 1861 ; gr. in-4° avec planches. Etudes historiques , morales et statistiques sut lliorloyerie en Franche-Comté ; fjar M. E. I^EBON. Besançon, 1860; in-ia. 2 exemplaires. Sur différentes espères de vertébrés fossiles observées pour la plupart dans le midi de la France; par M. F. Gervais. ln-li°. Die... De la fièvre puerpérale : étiologie, et prophylaxie de cette maladie , par M. J.-P. Se.mmelweis. Pesth, 1861 ; in-8°. (Renvoi à M. Bernard pour un Rapport verbal.) Zwei... Lettres au D'' Spaelh, professeur d accouchements à Vienne , et au V^ Scanzoni, professeur d'accouheincnts à fFiïrtzIiounj ; par M. SliiMMELWUis. — Lettres au ly Sicbold ., professeur d accouchements à Gœttingue, et au £y Stanzoni; parle même: 2 br. iii-8°. Pesth, 1861. (Renvoi à M. Bernard pour un Rapport verbal.) Nachrichten... Revue scientifique de l'Univcrsilé et de l'Académie des sciences de Gœltintjue. N"* 16, 1 7 et 18, in-12. Teoria... Théorie de la vie; par M. F. Attauui. Milan, 1861; in-8". (Renvoi à M. Aiidral pour (>n faire, s'il y a lien, l'objet il'ini l<;i|)poit verbal. ) Beitrage... ('onlribuliun pour la GèO(jraphie physique de hi Grèce; par J.-F.-J. SUHMIDT. Athènes, 18G1. (Publications de l'Observatoire d'Athènes, 2.^ série, t. I.) Annales de l'Observatoire physique central de Bussie, publiées par ordre de S. M. L; pai M. .4. -T. KuPFFER, directeur de l'Observatoire phvsifpie central. Année i858; n"' i et 2. Saint-Pétersbourg, 1861 ; in-4". Compte rendu annuel de l'Observatoire physique central de Russie; par le même. Années iSSget 1860. Saint-Pétersbourg, 1861 ; in-4° ( loa:^ ) PUBMCATIOXS PÉKIODIQOES REÇUES PAK l'aCAOÉMIE PENDANT LE MOIS DE DÉCEMBRE 18C1. Comptes rendus hehdonuidaires des séances de l Académie des Scicm es , i" se- mestre 1861, n"* 18 à 22; iii-^". Annales de Chimie et de Physicfue , par MM. Chevreul, Dumas, Pelolze. BoussiNGAULT, RegnauLT, DE Senarmont, avec une Revue des Irnvnux de Chimie et de Phjsujue publiés à l'étranger; par MM. WuRTZ et Verdet: 3" série, t. LXIII, novembre i86t ; in-8". Annales de l'Agriculture française ; t. XVIII, ii"* y à 9; in-S". Annales de l'Agriculture des colonies i 11° i5; iii-H". Annales forestières et métallurgiques; octobre 1861; ii)-8". Annales médico et psychologiques; octobre 1861; in-8". Annales de la Société d hydrologie médicale de Paris; comptes rendus des séances; t. VII, la'^ livraison, et t. VIII, i"' livraison ; in-8". Annales du Conservatoire impérial des Arts et Métiers; septembre 1861; iD-8°. Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées; octobre 1 861 ; ni-S". Bulletin de l'Académie impériale de Médecine; t. XXVII , m"* 2 et 3, Bulletin delà Société industrielle de Mulhousi- ; octobre i86r. Bulletin des séances de la Société impériale et cenlnde dAgriculture de Fran, lequel contient les axes curvilignes des queues. Si la queue dévie par rapport au plan, on s'en a|)ercevra à cet instant, car alors son axe, au lieu de se projeter sur ce grand cercle, s'en écartera plus ou moins, à droite ou a gauche. M. Valz avait trouvé ainsi une déviation à gauche de 2° 47' à l'ex- trémité de la queue recourbée. Mais noire savant confrère a bien voulu m'autoriser, liuidi deriuer, à dire a l' Vcadéinie que celte déviiition |)rove- ( '039 ) liait d'une légère erreur de calcul sur la position du grand cercle dont je viens de parler (i). En la corrigeant, il trouve encore une déviation, mais plus faible (i° 8') et dans un sens opposé, c'est-à-dire vers l'est, à droite de la planche ci-jointe, en supposant qu'on la tienne en main dans la posi- tion dos pages du Compte rendu, le titre étant à gauche. •1 Par cette rectification, M. Valz se trouve d'accord avec le Directeur de l'Observatoire de Cambridge, dont les travaux cométaires sont si connus de l'Académie. M. Bond dit en effet : « Le P. Socchi a déterminé la position » de la queue le3o juin à 1 1'' 3o™, c'est-à-dire 55 minutes après le passage )) de la Terre par le plan de l'orbite. Si on compare cette position à celle » d'un grand cercle passant par le Soleil et la comète, et représentant ainsi » très-exactement le plan de l'orbite, nous trouvons que, vers l'étoile po- » laire, le milieu de la queue s'écartait de ce grand cercle de i° | à l'est. » Versa de la t^re, le bord oriental de la queue se trouvait à la même dis- » tance du grand cercle [à l'ouest), en sorte que l'écart du centre allaita •' 1° 1^ + la moitié de la largeur de la queue. Vers ^ et s de l'Aigle, la ). queue se trouvait à 4° environ à l'est de ce cercle. Ainsi la queue présentait « une déviation décidée qui, vu l'époque de l'observation, doit être consi- » dérée comme une déviation par rapport au plan de l'orbite. Ce fait que M l'épaisseur tout entière de la queue se trouvait hors de ce plan fcomme » il semble que cela ait eu lieu vers a de la Lyre), est réellement un fait » très-remarquable et très-important au point de vue de la théorie des » forces dont l'action produit ces appendices. Plus tard, ainsi que cela a I' été noté dans une Notice antérieure, l'inflexion tortueuse de la queue est B devenue tout à fait évidente. » » Mais cette seconde déviation de i°8' vers l'est n'est pas plus réelle (jue la première ; comme la première, elle résulte d'une simple méprise dont il est aisé de montrer l'origine, méprise d'ailleurs inévitable, je me hâte de le proclamer, pour ceux qui n'avaient point sous les yeux les beaux dessins du P. Secchi. L'Académie remarquera d'abord que M. Bond, comme M. Valz, s'appuie exclusivement sur une observation de notre savant Correspondant romain. La première chose à faire, c'est donc de remontera cette observation. Heureusement le P. Secchi en a publié lui-même l'original que je transcris ici textuellement : « Aile i i"" lo™ (lo™ est probablement mis ici par erreur (i) Le cercle, passant par les positions du Soleil et de la comète données p. 45, I- i i . iJ^ et i3, est incliné de 89"34' et non de 85" 4o' sur l'équatenr. L'erreur provient d'une unité omise sur la caractéristique du logarithme de la tangente de cette inclinaison. ( io3o ) pour4-), passa col mezzo su la Stella Poiare e tocca quasi a Lir;c cui hiscia a ') destra e si prolunga fino dentro il raino sccundario délia via lattea (i). » Or il est évident, d'après le libellé même de cette observation, qu'elle ne se rapporte point à la queue large et recourbée dont M. Valz s'est occupé et dont l'extrémité, dépassant la Polaire de quelques degrés, était en cet en- droit faible et diffuse, mais à la longue queue droite que le P. Secchi sui- vait jusqu'à a de la Lyre et même au delà de s et Ç de l'Aigle. Ou plutôt l'ol)- servateur, ne se doutant pas alors de l'existence simultanée de deux queues qui se projetaient pour luil'iniesur l'autre, n'a pu distuigueren auciuie fa- çon entre ces queues : il serait donc difficile de deviner ce qu'il a pu désigner par ces mots : col mezzo, si nous n'avions la ressource de consulter le dessin ci-joint qu'il a publié à une époque où il s'était parfaitement rendu compte du double objet qu'il avait observé. Or sur ce dessin la Polaire ne se trouve m au milieu de la queue la plus large, ni au milieu de la queue la plus étroite, mais seulement, sans doute, au milieu delà partie la plus apparente. En réalité la déviation de la queue la plus large est très-sensible sur le des- sin, mais elle est vers l'ouest ; celle de la queue la plus étroite est très-faible et encore vers l'ouest et le sens de ces déviations fout à fait naturelles est de la plus haute importance. L'Académie voit d'ailleurs que cette discus- sion du texte interprété par le dessin était essentielle. Ce n'est pas tout : de ce que l'on a constaté ces déviations 64 minutes après le passage de la Terre par le plan de l'orbite calculée par M. Auwers, faut-il conclure que ces déviations sont réelles, c'est-à-dire que les queues sont en dehors de l'orbite? Non assurément, et l'assertion contraire montrerait une fois de plus combien les notions théoriques sont indispensables pour guider le rai- sonnement. Ces déviations occidentales n'indiquent qu'une chose, c'est que les queues sont loin de coïncider dans toute leur étendue avec le rayon vecteur; c'est qu'elles s'en écartent notablement, tout en restant dans le plan de l'orbite, en arrière de ce rayon (en sens opposé à celui de la flè- che qui, sur mon dessin, marque le mouvement de la comète.) On sait en effet non-seulement par la théorie, mais par tous les faits connus, que l'axe des queues n'a qu'un élément ou même un point de commun avec le rayon vecteur ; à partir de la tête il s'en écarte de plus en plus par une cour- l I ) Osserrnzio/ii et Riccrchc nstmnoiiiichc suttii grande cniiirta dcl giiigno 1 86 1 , Roiiia i 8() i , p. 5i, 1. 8, (), 10, 1 1 en remontant; Cf. avec la p. ^ où il n'est [)lus fait mention de l'étoile polaire et de sa situation au milieu de l'une ou l'autre queue. ( io3i ) bure plus ou moins marquée, en sorte que la corde qui unit les deux extré- mités fait souvent un angle considérable avec ce rayon. Ainsi le raisonne- ment des savants dont je discute l'opinion, ne serait juste que dans un seul cas, celui où la queue coïnciderait exactement avec le prolongement du rayon vecteur, ce qui est impossible, car il faudrait une force infinie et se propageant avec une vitesse infinie pour produire ce résultat. » Ainsi la déviation occidentale {\evs le gauche de la carte) de la queue recourbée, si visible sur le dessin du 3o juin et plus encore sur celui du 2 juillet, prouve seulement qu'elle était beaucoup plus inclinée sur le ravon vecteur que la queue droite; et la petite déviation occidentale de cette dernière prouve seulement qu'elle était peu inclinée, de quelcjues degrés par exemple, sur le rayon vecteur. C'est ce que nous allons véinfier maintenant par le calcul. » Et d'abord il faut remarquer ici qu'à moins de choisir l'instant précis du passage de la Terre par le nœud, l'axe de la (|ueue fùt-il parfaitement rec- tiligne, ne donnera pas en perspective un grand cercle passant par le Soled, mais un autre grand cercle qu'on ne peut calculer qu'à l'aide des éléments de l'orbite. J'ai adopté ceux de M. Aiiwers, basés sur près de trois mois d'observations : ce sont les plus récents et les plus sûrs, bien qu'ils puissent recevoir ultérieurement de petites corrections (i). Avec ces éléments, j'ai calculé les plans suivants : » 1° Le grand cercletjui, au moment du passage de la Terre par le nœud, représente la perspective du plan de l'orbite : il coupe l'équateur aux pouits de ioo°i' et de 280" i' d'ascension droite et il est incliné de 89" 24' vers la droite (vers l'est). B 2" Le grand cercle qui, à 1 i''3o'" temps moyen de Rome, représente la perspective céleste du rayon vecteur de la comète; il coupe l'équateur par 99° 4i' d'ascension droite, sous une inclinaison de 89° 4o'- Ce cercle coupe le méridien de ioo° d'ascension droite qui traverse centralement une grande partie de la queue par une distance polaire de 5o°43' sous un angle très-petit de 28' : il se confond donc presque avec ce méridien vers fi de la Lyre et ne sort pas de la queue, même à l'extrémité. » 3° Le grand cercle qui à i i''3o™ représente la perspective de l'axe de la queue en le supposant incliné de 3^* 24' en arrière du rayon vecteur : i\ (i) Temps du passage au péiiliclie, juin ii,55o8i T. m. de Greenwicli ; 7: = 249°7'2o",6; Q = 278" 58' 8", 7; ( =85"'28' 52", i ; log 7 = 9,9150472; log c = 9,9949560; mouve- ment direct (Efiuin moyen de 1861,0). ( io32 ) coupe l'éqnateur par 99° 38' sous riiiclinaison de 90° 18', 6 comptée dans le même sens que les précédentes. » Si l'on reporte ces trois cercles sur la carte même où le P. Secchi a exécuté son beau dessin de la couiele (1), on verra que la longue queue est située à gauche du premier cercle et quelle est contenue entre les deux derniers njalgré leur rapprochement. Je suis donc en droit de conclure que la ' entre la direction de la queue anormale et l'axe prolongé de l'autre » queue. jVIais les jours suivants l'écart devint sensible et alla toujours i< croissant vers le sud. Les dessins de Biéla montrent au contraire que » le 22 janvier (avant le passage par le plan de l'orbite) l'écart avait » lieu au nord. » Ainsi le l'i janvier les deux queues se projetaient stu' le prolongement l'une de l'autre, ce qui montre que les queues diri- gées vers le Soleil ont, comme les autres, leur axe situé dans le plan de l'orbite. » M. Val? qn'objecte enfin la comète de 1709 dont il possède, dans .sa riche bibliothèque astronomique, un curieux dessin du P. Elia del Re, où l'on voit les sept queues de cette comète enchevêtrées comme les bras d'un poulpe. Je me bornerai à dire (|ue je ne connais rien de cette comète : la Cométographie de Pingre et les catalogues actuels n'en font |)as mention. Cette représentation remonte d'ailleurs à une époque où les dessins célestes, loin de pouvoir servir de contrôle à la théorie, doivent plutôt être con- trôlés par elle. Il suffit de jeter les yeux sur les informes dessins d'Hévélius ctdeMessier, par exemple, pour admettre l'exactitude de cette assertion. A quelques rares exceptions près, l'ère des dessins dignes de faire foi dans la science date d'Olbers et de W. Herschel, c'est-à-dire de l'époque où des idées saines sur la nature des comètes commençaient enfin à se répandre parmi les observateurs. Les magnifiques représentations cométaires ac- tuelles de MM. J. Herschel, Bond, Pape, Winnecke, Seechi, pourraient être légitimement opposées à une théorie, mais non les monstres chevelus d'Hévélius, les poulpes du P. Elia del Re ou les esquisses à la règle et au compas de Messier, cela soit dit sans vouloir déprécier en rien les mérites de ces savants. » En résuiné, les deux queues delà dernière grande comète étaient située.s confpri»éiuent à la théorie ; les apparences jugées contraires de prime abord sont dues à des illusions ou à des méprises difficilement évitables dans les C. li., 18G1, 2""^ Semestre. (T. LUI, N" 24.) 1 36 ( io34 ) pietuiers temps de l'apparition, illusions on méprises qui s'évanouissent devant ime connaissance plus complète des faits observés. « Dans une dernière partie, je traiterai des phénomènes de la tête de cette remarquable comète auxquels se rapportent les autres dessins de la |>lanche ci-jointe. •> ASTRONOMIE. — Observations éijuatoriales de ta cjnnute Comète de 1861, failts à L'Observatoire impérial de Paris et communiquées par M. Le Verrier. « l^a orrande comète qui parut en Europe à la tin du mois de juin, n'a point cessé d'être observée à Paris lorsque le mauvais temps ou la clarté de la Lune ne s'y sont pas opposés. La série des observations que je pré- sente à l'Académie s'étend depuis le 3o juin jusqu'au 26 novembre. » Quelques-unes de ces observations, faites le 3o juin et dans les premiers |ours de juillet, avaient seules été insérées dans les 6'om/*to rendus; nous les reproduisons ici pour que la série soit complète. Plusieurs observations ont d'ailleurs été faites depuis le 9.6 novembre. Nous les donnerons ulté- rieurement avec celles que nous espérons pouvoir obtenir encore lorsqu'on sera débarrassé de la clarté présente de la Lune. » Les ascensions droites ont été déterminées par les passages de la comète et des étoiles aux fils horaires; les déclinaisons au moyen d'un fil mobile. » Les observations des passages d'une nébulosité cométaire et d'une étoile par des fils horaires ne sont pas |)arfaitement comparables entre elles; et il en doit résulter des erreurs systématiques variant d'un observateur à l'autre; on en appréciera la quantité aux époques où les comparaisons ont été faites par plusieurs observateurs. M La détermination de la distance de la comète à une étoile par la me- sure du mouvement du fil mobile au moyen d'une vis micrométrique ne semble pas devoir être sujette au.\ mêmes incertitudes. J'ai cherché à étendre cette méthode à la détermination des ascensions droites en profi- tant du mouvement d'horlogerie. Une suite de pointés de la comète et de l'étoile, le micromètre étant convenablement orienté, peuvent doiuier la différence des deux astres en ascension droite sans que le mouvement imprimé a l'instrument soit rigoureusement égal à celui de la sphère céleste; il suffit qu'il puisse être considéré comiiie proportionnel au temps. 1) Les observations de l'ascension droite ainsi pratiquées micrométriquc- meiit sont désignées par la lettre M dans les tableaux qui vont suivre. [| ( io35 ) résulte de la comparaison des diverses observations qu'effectivement les déterminations de l'ascension droite de la comète que j'ai effectuées par l'observation des passages aux fils horaires diffèrent un peu de celles que M. Lœvy a faites par le même procédé, surtout depuis que la comète est devenue extrêmement faible. Nos déterminations micrométriques de l'as- cension droite sont au contraire presque identiques. » Le Tableau n" I présente l'ensemble des positions conclues pour la comète. « L'ascension droite et la distance polaire sont corrigées de l'effet de la parallaxe et de la réfraction; elles restent empreintes de l'effet de l'aber- ration. '> Les étoiles auxquelles la comète a été rapportée sont spécifiées dans l'avant-dernière colonne. Lorsqu'il a été fait usage simidtanément de plu- sieurs étoiles, les résultats sont compris dans une accolade. Les positions correspondantes à une même étoile, dont le lieu a été tiré de plusieurs ca- talogues, sont jointes par un crochet. » Les noms des observateurs sont donnés dans la dernière colonne, pré- caution indispensable d'après ce que nous avons dit des différences per- sonnelles. » J'ai réduit mes propres observations. M. Lœvy a réduit les siennes et a revu ou réduit les autres. Les positions résultantes ont l'exactitude que comportent les observations et le degré de précision avec lequel sont connues les positions des étoiles de comparaison. Lorsque, à une époque ultérieure, il sera devenu possible d'observer ces étoiles au méridien, les petites corrections que recevront leurs positions adoptées devront être éga- lement ajoutées aux lieux conclus pour la comète. » Il résulte de là que notre Tableau des positions de la comète n'a toute sa valeur qu'autant qu'on y joint le Tableau des positions adoptées pour les étoiles de comparaison. >i Le Tableau n° II présente'les positions moyennes au commencement de l'année 1861, pour les étoiles de comparaison qui se sont trouvées dans les catalogues existants. » Lorsque la comète est devenue très faible et surtout dans les compa- raisons micrométriques, il a été utile de la rapporter à de petites étoiles très- voisines d'elle. Ces dernières, au nombre de 19, ont, à leur tour, été com- parées à l'Équalorial avec des étoiles connues. Le Tableau 11" TIT donne ces comparaisons. i36.. ( iô36 ) I. — Aicëiïsiàiis (imites H dislaiiceS pàlmfès appai'entes dé la gMhde eonièic de 1861, conclues des obserOnlioUs éijUatarinles. Nota. — Les positions sont corrigées de l'effet de la [larallaxe et de la réfraction, tilles sont affectées de l'aberration. Les ascensions droites marquées de la lettre M ont été mesurées raicrotaétriquement. .ascension Distance Temps droite polaire Étoile Obser- nro yen . apparente. apparentai de comparaison. vateur i") b m s h m 9 0 1 II .liiiii 3o 9.44.31,1 6.37.41,93 44-, 3.42,6 7257 Arg. Œltz. ML 11.27.16,5 6.40.37,59 43.21.55,8 7282 Arg. Œltz. ■Ai. Juin, i y. 8.i5,9 7.23.54,86 34.51.44,4 2oo3 Radcliffe. i.p 9.51.32,3 7.25.33,18 34.36.43,4 1987 Radcliffe. i.p 10. 2.33,4 7.25.58,76 34.33. 3,8 id. ilt l6.46;32, I # + 9.26,77 >«-+I,2I,6 Anonyme, 7-8' gr. Ml, 14.27.40,5 7.36.23,06 33. 5.24,8 2o5o RadclifTe. Tr >. 10.58. 3,7 * — 0.47,19 Anonyme, 8'= gr. IM II. 2. 5,8 ♦ — 0.23, 1 id. I.H i 10. 1.18,4 -K + ri. 13,28 *- 4.45,5 Anonyme, 8'gr. Tr 4 9. 45. 49. G 10.47.24.74 23. 5.28,8 11114 et i5 Arg. Œltz. Tr 5 10.14.19,1 11.44. 8,28 23.37.26,2 12039 Arg. Œltz. Ir 1 1 . II .44i5 I I . 46 . 2 , 22 23 . 39 . 55 , 3 id. Lp ; 9.53.15,8 12.55.10,69 26.23.24,2 i32g4 Arg. Œltz, l.p 9 1 0 . ! 9 . 56 , 7 (3.34.34,33 29 . 20 . 4 I , 5 3029 Radclitîo. l.p i3 11. 2.32,7 14. i3. 4,7G 33.46.39,9 14645 Arg. Œltz. tj, i5 II. 7.3î,9 14.23.39,33 35.21.37,2 ii5o.i2year Gat. Lp iS 9.40.50, I 14.34.34,81 37.11.19,0 4800 Riimker. Lp '9 10.28. 7,9 14.37.33,55 37.43.22,8 3239 Radcliffe. i.p •>i 12. 1.10,3 *-o. 9,4ï * + 2.3o,6 .Anonyme, 9" gr. Tr ■/2 10.39. " i4 14. 44.4", 21 39. 3.24,1 i485i Arg. Œltz. Tr 28 10. 10.33,4 I 4 . 54 . 5o , 80 41. 1.28,3 4886 Riimker, Tr ^•9 10. 3i . 1 1 ,2 14.56. l5,20 41.17.46,5 47 k Bouvier. J-F ■^9 12.37.50 I 4 . 56 . 22 , 59 41.19. 10,8 ul. Lev 3o • 10. 16.55 14.57.34,88 41.33. 1,8 (i) déduite de 47 /. Bouvier, l-eT 31 10. I. 7 14.58.51,82 41.47.34,9 44 ; Bouvier. LeV Aoi'il 1 10.20. I 3 i5. 0. 7,66 42. 1.46,5 33irti Radcliffe. LeV '2 12. 2.49 i5. 1.26,73 42. iG. 6,0 id. rr C) LeV signifie Le \errler, ML I.œvy, Lp Lépissicr, Tr Tliiri(jn, LF Folain. IM Isni.iïl. Ch Chacornac. ( 'o37 ) Temps moyen. Ascension droite apparente Distance polaire apparente. Etoile de comparaison. Obser- valenr. Aui'it 9.45.24 io.a8.56 5 9.10.32 9.39 54 6 9. 2.23 7 9.57.56 1 11 9 . 24 • Sg Il 9.19. 3 M 9.25.27 i5 9.40.49 lO 9.27. 2 '9 20 21 22 27 28 3o il Sept. 9.18.56 9.23.26 9.24.50 9.40.27 9 . 26 . I 3 25 io.i5.38 9.5o.5i 9.27.21 11.54.23 10. 2.l3 9 . 25 . 32 10. 2.36 11. 2.3l 8.27.35 9.15.28 h m S o I ,1 ( i5. 3.41,32"] 42.40. 8,4"! I 40, od 8, 5] 8,7 '1 4'2-40-3o,2'1 J 3.,4j 3.4 40 41 05 3.42,87 42,96 4981 Riimker. id. d'aprèsArg.Olîllz. i5i73. > Lev i5o6o— 61 Arg. CEltz. 1 4961 ftlimker. j l.ev iil. d'aprèsArg.Œltz. 15129. * i5. 4.48,32 ( i5. 5.55,58 -( 55,83 i5. 7. 4,61 ,39'1 ,45j I 5. 10.20 20 20,37 i5. 1 I .25,o3 25,09 24,97 i5.l4.38,5o I] 5.!5.43,5i"| 43,55] ( 15.16.47,24 ' 47,33 i5.20. 0,09 i5.2i. 5,36 i5.2i. 5^19 l5.22.Il, 16 i5.23. i5,ô4 ( 15.26. 36, 21 ( 36, i5 15.28.48,71 15.29.55,01 i5.3i. 9,41 i5.32. i3,42 15.33.19,97 i5. 33.21 ,86 * 4-2. 21 ,42 13.39. 8,25 15.39. i*';66 42. 5i .45, 1 42.52. 3,8 43. 3.16,3 16,7 i5i II Arg. ŒIU. i5i38— 39— 4oArg. (£llz ['>]. kl. i5i8i Arg. CEltz. [b). 43.14.48,2 1 5067 Arg. ŒUz. 43.45.49, n 5',7J 47,5 43.55.32,71 34, 3 J 3i,4 44.23.10,9" 10, 6_ 44 .31 .57,2' 56,9 44.40.16,9 34,4 45. 4-17,6 45.11 .5o,9 45.11 .55,4 45.19.26,8 45.26.37,2 45.47.29,3 3o,4 46. 0.17,4 46. 6.28,2 46.13. 8,6 46.18.36,6 46.24.17,3 46.24.26,4 *— 9-49i3 46.5o.53,5 46. 5i. 4,3 5o3o Riimker. id. .\rg. Œltz. 0266. i53o9 Arg. Œltz. 5o3o Riimker. id. Arg. Œltz. 15266. i53o9 Arg. (Kllz. 5o33 Riimker. 15372 Arg. Œltz. 5o33 Riimker. 15272 Arg. Œltz. 15242 Arg. Œltz. i54go Arg. ŒUz. 3385 Radclifte. 1 5355 Arg. ŒUz. 3385 Radcliffe. id. 3411 Radclifte. 3427 Radclifte. 3432 Radcliffe. 3423 Radcliffe. id. 3413 Radclifte. id. 34i3 Radclifte. id. Anonyme. 3431 Radclifte. id. Lev I.eV !:uv LbV LeV I.pV 11- 11- .ML -ML \.V LF LF LF lill. IM LK IIL LF ( io38 ) Ascension Distance Temps droite polaire Étoile Obser moyen. .ippa rente. .ipparenle. «le comparaison. Tateur Il m s h m s „ Sept . 7 <).39.53 15.41.35,71 47'. o;55"5 3462 Radcliftp- Le\ 1 1 ç). 7.53 15.46.28,21 47-'8.43,4 ■/ llornilp. ML 9.48.47 I 5.46.30, II 47.18.52,6 id. LK 12 9. 2.54 15.47.42,90 47-22.50,8 Kl. UL 25 8. 7.55 16. 4.35,89 48. 4.3i,i (2) romparée à 3532 Radcliffe. LeV 2li 8.24. I 16- 5.57,80 48- 6.5o,5 id. Lev 9.54.43 16. 6. 3,02M id. LeV 10.14.57 i6. 6. 4,37M id. Lev ■>■! 8.24.27 16. 7.19,42 48. 9. 2,7 id. Lev 9. 2.55 16. 7. 22, 70 M id. Lev 9.12.47 16. 7.23, loM id. Lev Oct. 2 8.25.49 48.18. 3,0 Ci) déduite de 353a Radcliffe- Lev 8.38.14 iC.i4.i8,44M id. LeV 8.46. 5 16. 14. 18,61 M id. Lev 9.31.42 48.18.6,6 id. Lev 9-38.24 i6.i4.22,o8M id. Le\ < 7.48.40 48. 19.21 ,0 29874 Lai. leV • 8. 7-37 i6.i5-4o,6oM (5) déduite de 3532 Radclifie. Lev 8.28. 3 16.15.42,47 48.19.26,7 29874 Lai. Lp 4 8.25.49 16.17. 7,3o 48.20.44,1 id. Lev 6 8.21. 9 16.20. 0,33 48 . 22 . 55 , 7 BesselZ. 418. .ML 8.54-58 16.20 .2, 44 M (5)' comparée à)*-B. Z. 418- ML 8.42. 4 48.22.56,0 id. IML 9 8. 7.28 16.24. 19, 78M 48.25. 5,1 (6) déduite de 3oo42 Lai. (c). LeV lO 8.15.55 16-25. 48, 98M 48.25.32,1 (7) id. Lev 12 7.32.56 48.25.59.0 (8) déduite de 3oo42 Lai. (r). Lev 8. 2.3i i6.28.44,9oM ,d. Lev 8. 8.27 i6.28.45,oiM td. Lc^ 9. 0.25 i6.28.48,34M id. Le> 9. 8. 6 48.26. 0.9 id. Lev i3 7-55.44 48.26. 0,7 (10) déduite de 3oo4a Lai. (c). LeV «.14.19 i0.3o. i5,62M id. Lev 8.22.5o i6.3o.i6,38M id. Le\ 9- 7-22 16.30.18,67 48.26. 4,9 {9) déduite de 3oo42 Lai. (c). LeN >4 7.49.58 16.31.43,71 48.25.55,3 ( 1 1 ) déd- de 30042 et 30489 L. (c) . Le\ 8.23.17 16. 31.46. 49 id. ML 9.32.43 48.25.55,1 id. III. ( ïo39 ) Oct. i5 iC) Nov. i8 ■24 M\ ■iH Ascension Distance Temps droite polaire Étoile Obser- moyen. apparente. apparente. de comparaison. valeur. h m s h m s 7.28.52 16.33. 12,76 30489 Lai. (c). Lev 7-59- 7 48 "25'. 38' 8 (12) déduite de 30489 Lai. [c]. Lev 8. 46. II 16.33.18,18 48.25.40,4 (il) id. Ml. 7.14.44 16.34.43,25 (i3) déduite de 80489 Lai. ml 7.26.37 48.25.20,6 id. ML 7.38.52 16.34.44,54 id. ML 7. 6.42 16.35.45,16 48.24. 9,8 (i5) déduite de 30489 Lai. («i. ml 7.55.29 16.37.47,99 id. Lev 6.35.52 16.39.14,74 id. LeV 7. 2. 8 16.39.16,89 "/. LeV 7.17.56 16.39.17,34 '■'/. LeV 6.28. II 16.42.18,99 (16) déd. de 30489 et 80687 L. (c). Lev 6.39.47 16.42.20,21 48.21.25,8 id. ch 6.59.14 16.42.21 ,35 id. ML 6.41.33 16.46.09,85 48.17.23,7 30687 Lai. (cj. LeV 7-17- 9 16.47- 2,80 48. 17.22, I id. ML 6. 41. 41 i6.5o. 9,01 48.14.18,9 30826 Lai. Lev 6. 5.39 17. 2.56,64 >i (17) comparée à deu,\ étoiles de lcv 6.27.25 47.55. 0,9 BesselZ. 426. Lev 5.42.10 46.43.59,8 1 18) comparée à deux étoilesde mi. 5. 51.19 17.31 .25,87 Bessel Z. 420. ml 6. M. 45 17.33.10,17 BesselZ. 420, 7-8' iir. ml 6 . 5o . 20 46.38.19,3 id. M L 6. 8.49 17.38.20,89 3741 Radcliffe. ml 11. — Positions moyennes, pout 1861,0, dt celles des étoiles de cotn[)(U(iisoii (jui se trouvent dans les Catalogues. — Positions approchées de ciuelques étoiles non encore déterminées. Ktoiles- .Asc. droite. Dist. polaire, liemai-tnie,^. h 01 s » / ij 7257 Arg. QEltz., 8' gr 6.39.39,84 44. 7.54,1 7282 Arg. œitz., 8' gr 6.41.28,80 43.20.36,2 2oo3 Radcliffe, 7' gr 7.30.89,36 84.55.7,8 4 et 3 observations. 1987 Radcliffe, 7' gr 7.27. 5,69 34.29.14,2 4 et 4 observations. * Anonyme 7-8" fi juillet). ., , 7.18, 5 84.19 2o5o Radcliffe 7.45. 9,67 83. 8. 5,3 5 et 12 observations, * Anonyme (2 juillet) 8.81,44 '^7-89 *.4nonyme (3 juillet) 9.27.28 24.16 ini3Arg.QEIIz 10, 38, 86,45 29.8.87.0 ( io4o ) Étoiles Asc. droite. Dist. polaire. Remarques, h m y a I a I i2o39 Aig. CEItz., 9' gr 11.37.50,46 a3.4i.2D,9 ' 12040 .Vr;:. ŒItz., 9" gr ii.Sy.Si.SS •i3.4i.ï8.C i3'294 Arg. ŒItz., 7*' gr 12.59.35,93 -46.28.51,1 3029 Radcliffe . 6'-' gr 1 3 . 23 . 20 , 82 29 . 20 . 9 , 5 5 et 4 observstiops. 14645 Arg. OEIU.. 7" gr 14.19.21,88 33.47.26,8 1 i5o. 12 Year Cat., 8* gr 14. i3. 55, 39 35.25. 4-7 i et 4 observations. ')8oo Riiraker. 7" gr 14. 36. 3o, 57 37. 9.54,6 a et 2 observations. , 3239 Radcliffe, 7' gr 14. 33. 23, 39 37.49.12,0 5 et 3 observations. ' 4776 Riimkcr. 7' gr 14. 33. 23, 3o 37.49.13,6 2 et 2 observations. >»- Anonyme (21 juillet) 14. 42-43 38.38 i485i Arg. Œltz., 7-8'. gr 14.41.52,19 39. i.iG,8 j 4886 Riimker, 7-8'' gr 14.52.27,17 4'- 3. 1,9 3 et 3 observations. M4987 Arg. œitz 14.52.27,56 41. 3. 1,5 ,,„. -,r, ,(,->->* 3322 Radcliffe , 6 et 3 obsei\ . 47 A Bouvier , i3. 0.4g, 54 41.18.37,3 , ,, , , ,...,, •^ ' I Mouvem' propre de Madler. 44' Bouvier (la i'") 14.59.12,08 4i-48.i3,8 IGreenw.Twelve-Ycar.), 44 ( Bouvier (13 2') 14.59.12,48 41.48.11,2 / Mûuv. pr. de RatlrH'*^"'^''^' 33o6 Radcliffe, 6' gr 14.55.54,28 42.10.19,8 Radcliffe. 5 et 4 observations. i5o6o. Gi Arg. Œltz 14. 58. 33, 29 42.40.25,0 15067 Arg. ŒUz., 9" gr 14.58.43,75 43.17.22,6 Augra.de4;"ladist. jjol.duCal. i5in Arg. Œltz., 9" gr i5. 2. 7,5o 42.52.19,3 Augm.de47"ladist. pol.du Cal. , i5i29 Arg. Œltz iS. 3. 6,09 42.34.48,9 Olé46°,2(ielfi(]ist. pol. diiCal. I 4961 Riimker i5. 3., 6.5o 42.34.47,7 1 observation. ' 48,3 n (1 5)38, 39, 40 Arg. Œltz i5. 4i,33 42.59.22,6 ' '>/. 42.59.23,0 (') i5i73Arg.Œ:itz. (lar-) 15.6.8,87 42.37.26,6 Oté 46",5dela dist. pol. duLat. 4981 Rumker 15.6.9,27 42.37.26,5 2 observations. 42.37.26,6 C) i5i8i Arg. Œltz i5. 6.48,3o 43.6.35,4 "/■ 43. 6.34,2 (') 13242 Arg. Œltz i5. 10.52,44 44.37.58,3 ^ 1526G Arg. Œltz., 6-7'- gr. .. i5.i3.32,48 43.52.21,5 |5o3o Rumker i5. 13.32,42 43.52.19,9 G observations. (") Résultent des positions des Catalogues et de la différence mesurée 'J?(i5i73)- $(15129) = + 2'38",i (*j Ces positions résultent de l'ensemble des positions de j5i38, 39, 40 et i5i8i. ijonm'? |wr le Calalogiie. et d'une mesure de la différence des distances polaires T I iSiSi) - T fi5f39) = 4- 7' io".9. ( ioA' ) Etoiles Asc. droite. Dist. polaire. Heniarques, ^ 15272 Arg. Œltz., 7-8' gr. .. i5. 13.54,72 44-28.34,2 ( 5o33 Riimker i5.i3.54,68 44.28.34,5 15290 Arg. Œltz i5.i5. 4,08 44.33.5i,G i53o9 Arg. Œllz. 7" gr i5.iG.ii,24 43.49.56,9 i 3385 Radcliffe, 7° gr i5.2i.i3,66 45.12.35,5 ( 5093 Riimker, 7' gr i5.2i.i3,53 45.12.35,3 1 5355 Arg. Œltz., 8' gr i5. 20. 5,93 45.8.36,3 i4ii Radcliffe i5.3o. 5,38 45.28.14,1 3427 Radcliffe, 9' gr i5. 34. 23. 47 45.4o-53,7 3432 Radcliffe, 8'^ gr i5.35.4i,o5 45.42.24,5 3423 Radcliffe, 6-7° gr i5. 33. 40, 19 45. 56. 28,0 34i3 Radcliffe, 6-7' gr i5. 30.24, 17 46.22.13,9 * .4nonyme, 9° gr. (2 sept.)... i5.33.20 46.45 3431 RÏidclitre, 7-8' gr i5.34.45,3o 46.5i.5,6 3462 Radcliffe, 7' gr 15.46. i4,5o 47- o-57,4 3464 Radcliffe, ^ Hercule 15.47. 52, 16 47- 9-27,7 129765 Lai 16.12.54,88 48.i3.4a,i 'fiesselZ. 418 16.12.54,75 48.13.42,5 { lO. 12.55,03 48.i3.4i,3 ^298i5Lal 16.14.37,15 48.0.19,9 (3532 Radcliffe, 7-8" gr 16.14.37,33 48.0.16,0 29874 Lai 16.16.45,11 48.14-2,1 ,BesselZ.4i8 i6.23.3i,3i 48.14.0,5 i SooSg Lai i6.23.3i,6o 48-i4- 2,4 ( 3oo42 Lai 16.22.37,15 48.26.28,5 ( 16.22.37,50 48.26.28,7 / 30489 Lai 16.37.35,55 48.32.26,2 JBessel Z. 426 16.37.36,01 48.32.22,9 { 16.37.35,89 48.32.25,6 j3o687Lal 16. 44.32, 00 48.5.42,6 I 16.44.31,91 48. 5.37,9 3o82GLal 16.49.7,64 48.8.17,5 2 observations. 3 et 4 observations. 5 et 5 observations. 4 et 4 observations. 3 et 2 observations. 4 et 3 observations. 3 et 3 observations. 4 et 3 observations. 2 et 2 observations. 6 et 4 observations. 6 et 6 observations. (T déduite de 3532 Radcliffe. 3 et 5 observations. {■') (') Le 26 septembre on a comparé 297G5 Lai. à 3532 Radcliffe. On a trouvé SAi= — r'42'3o, ^Ç=+i3'25",3. En supposant exacte 3532 Radcliffe, on en a déduit la position (') de 29765 Lalande. C) 30042 et 30489 Lalande peuvent être comparées en ascension droite par j'intermédiaire des étoiles (8) et (ii) ci-dessous, et en distance polaire par l'intermédiaire des étoiles (9) et (11). On C. R., iSfll, 2'"« Semestre. (T. LUI, N» 24.) .37 ( I042 ) Étoiles. Asc. droite. Dist. polaire. Remarques, b m 8 o I it Bessel Z. 426, 8* gr 10. 58. 5i, 12 47-54-2o,o Bessel Z. 42(J, 9°^'r iG.58.5i,if> 47-48.3,6 Bessel Z. 42" I 9' gr 17.27.38,91 46.37.32,0 iBessel Z. 420, 9' gr 17.28.12,13 4t>-4o.28,3 132066 Lai 17.28.11,06 46.40.22,6 (') (Bessel Z. 420, 7-8" gr 17. 3o. 28,47 46.30.34,7 |32i53Lal 17.30.27,52 46.3o.2i,2 C^) (32154 La! 17.30.28,33 46.30.29,5 3741 Radcliffe, 7° gr 17.36.25,19 46.27,32,8 5 et 6 observations. a trouvé : m i Oct. 12, 14... (8) — (30042) ,Î.X = + 5.52,80 Oct. 14 (il) — (8) ^.a» = + 3.33,33 Oct. i5 (30489)— (11) (îc^l. = + 5.32,17 Conclusion (30489) — (3oo42) ^Jo = + i4.58,3o , Catalogue de Lalande +14. 58, 40 Oct. 12, i3... (9) — (30042) S(S=z+ i'. 2,9 Oct. 14 (")-(9) S(S=- 7-47.6 Oct- i5 (30489) — (11) 5yL'= + i2.4i,3 Conclusion.... (30489) — (30042) S'S=+ 5.56,6 Catalogue de Lalande + 5 . 57 , 7 Le 21 octobre, (30489) et (30687) Lalande ont été comparées à l'étoile (16) ci-dessuus. On a trouvé : m s I II (3o687)-(i6) SX = + i.35,U ^$= — 15.48,6 (i6)-(3o489) 5Jl, = +5.20,58 '?$= — lo.Sg, 1 d'où (30687) — (30489) (Î.Jl» = + 6.56,02 1?$= —26.47,7 En ayant égard à ces comparaisons, auxquelles on a attribué la valeur 4i à la position tirée de Bessel, à laquelle on a attribué la valeur 2, et aux positions tirées de Lalande, auxquelles on a attribué la valeur 1, on a formé les positions ('') de 3oo42, 30489 et 30687 Lalande. (') Lalande ne s'accorde pas avec Bessel; on a employé Bessel. (•') Cette position de Lalande diffère des deux autres. On n'a employé quv la iiositiun ilc Hcssd. ( io43 ) m. — Détermination de 19 étoiles qui ne se trouvent pus dans les Catalogues. Etoile inconnue A. Etoile de compar. B. ( I ) , 9' gr 47 ''1' Bouvier . . . , j ( 29765 Lalande. ^'^'' '° ^'' i 3532 Radcliffe. (3), 9-10" gr 29765 Lalande. (4), 8" gr 29765 Lalande. (5), 12° gr 29874 Lalande. (5)', 9= gr BesselZ.4i8,8"'gr. (6), 10" gr 80042 Lalande. (7), lo"' gr id. (8), 12'= gr i(l. (9), 10' gr '(f- (10), ii'gr id. j ( 3oo42 Lalande. '"'' 9 ^'' ( 30489 Lalande. (12), 10' gr 30489 Lalande. (i3,) 11° gr id. (i4), i3«gr. (Doublera) .^ composante Nord) . . . ) (i5), 9-10' gr id. ( 30489 Lalande. ^"'''^ ^' I 306S7 Lalande. ... \ BesseIZ. 426, 8= sr. ^^'' ° ( BesseIZ. 426, 9° gr. ,,oN ... „, * BesselZ.4ao,9''gr. ""J' " ^' ' BesseIZ. 420, 9" gr. DifTérence Différence en asc. droite. en dist. polaire. Obser- (A-B). (A - B). vateur m 3 — 3.36, 14 + 12. 7,7 LeV - 6.28,491 - 7-24,1 ) he\ - 8. 5,79 S + 6. 1,7* LeV + I- 9,24 + 6.59,2 LeV — 0. 4,38 -+- 5.52,8 LeV — 0.32, i5 — 2. LeV — 3.39.45 + 9-3i,7 ML + 1.29,31 — 2.21,2 LeV + 3. 6,i3 - 2.19,9 LeV H- 5.52,80 - 6.41,6 LeV + 6.42,44 + I- 2,9 LeV -f- 7.80, 36 4- 3.18,5 lev + 9.26,04 - 6.44,5 LeV - 5.32,17 -12.41,3 LeV — 3.25,71 - 7-44,5 LeV — 2.30,98 — 5.42,3 LeV — 2. 5,60 - 9-i6,o(") LeV — 0.37,67 - 7-48,6 LeV + 5. 20, 58 -10.59,10 LeV - 1.35,44 +15.48, 6 LeV + 4.2i,o5 + 3. 3,1 ML + 4-2o,74 4- 9->8,2 ML 4- 3.26,64 + 3.19,5 ML + 2.53,33 + 0.22,0 ML ASTRONOMIE. — Sur te sj'stcme des planètes les plus voisines dit Soleil, Mercure, frémis, la Terre et Mars; par M. Le Vekuier (suite). « Après avoir pris la parole au sujet de la grande comète de 1861, M. Le Verrier eût craint d'abuser des moments de l'Académie s'il eût voulu terminer l'exposé qu'il a commencé dans la dernière séance. Eu con- séquence, il s'est borné aujourd'hui à traiter d'une question importante au point de vue de la pratique, et dont l'Académie a souvent entendu parler. (") La composante sud a même ascension droite. (') C'est de deux étoiles voisines, et d'à peu près même dimension, l'étoile nord et la plus belle. .37.. ( io44 ) M Pour faciliter la comparaison de la théorie avec les observations, on réduit les formules en Tables qui permettent d effectuer plus rapidement le calcul des positions héliocentriques. Puis, avec ces Tables, on construit des éphémérides dans lesquelles on donne pour chaque jour de l'année les posi- tions des divers astres. » Pour que ces ouvrages soient utiles, il est nécessaire que les positions bliée sur ce métal. Cette assertion devient très-probablement vraie, puis- » qu'en recherchant l'acide dianique dans l'euxénite où M. de Kobell lui- » même en a trouvé, les auteurs ont obtenu un acide qui n'est pas différent » de l'acide niobique extrait des minéraux du Groenland et du Limousm. » On doit conclure de ces recherches, ou que ces matières sont exclusne- » ment composées du nouvel acide dianique, ou que celui-ci est identique » avec l'un des acides du niobium de M. H. Rose. C'est l'opinion à laquelle » s'arrêtent les auteurs de ce travail qui, n'ayant pas entre les mains le » nombre des matériaux nécessaires à la solution de la question, ne la trai- » tent qu'avec beaucoup de réserve. « » A ces observations M. de Kobell a répondu en ces termes (2) : a Les conclusions qiie Damour et Deville ont tirées relativement a « l'acide dianique de leurs recherches sur l'euxénite, le columbite du » Groenland et le columbite de limoges, sont basées sur l'hypothèse que » l'acide du columbite de limoges est de l'acide hyponiobique, comme l'a » admis Rose. M. Damour a eu l'obligeance de répondre à mes questions [i] L'Instiiut, i" mai 1861, p. iSa. [2) Sur l'aride dianique, par M. de Kobell, Journal d'Erdmnnt), t. LXXXIII, p. 44î)- ( >o46 ) « sur ce sujet. Or cet acide, d'après les essais mêmes de ces chimistes, n'est . autre que l'acide dianique, de sorte que Damoiir et Deville ont comparé " de l'acide dianique à de l'acide dianique et ont naturellement constaté » l'identité des réactions fournies par les deux matières. S'ils avaient em- « ployé de l'acide livponiobiqne normal de Rose, celui de la niobite de » Bodenmais par exemple, ils auraient pu facilement se convaincre de leur » erreur. » » Les termes réservés dans le.sqnels nous avions rédigé nos conclusions ne permettaient en aucune manière de nous constitueren erreur, M. Damour et moi, comme le prouvera la comparaison des textes que nous avons rap- portés intégralement et que nous mettons sous les yeux de l'Académie. Mais, malheureusement pour la thèse soutenue par M. de Kobell, nous avons pu obtenir l'acide hyponiobique normal extrait d'un columbite de Bodenmaïs que M. Sœmann nous a procuré récemment. Cet acide hyponio- bique, dépouillé de toute matière étrangère, a été transformé en hyponiobate de potasse ou en sidfate d'acide hyponiobique par les procédés connus ou légèrement modifiés pour en augmenter la pureté : il s'est dissous, comme l'acide dianique, dans l'acide chlorhydrique additionné d'étain, et nous a donné la coloration bleu-saphir qui, selon M. de Robell, appartient à l'acide dianique et, selon M. Rose, constitue la modification bleue de l'acide hyponiobique. La condition essentielle pour réussir toujours dans ces expériences est de mettre en présence de l'acide chlorhydrique l'acide nio- bique à un état moléculaire tel, qu'd puisse s'y dissoudre partiellement et d'opérer à froid : alors, immédiatement ou au bout de peu de temps, l'élain déterminera la coloration bleue et la dissolutiom complète. M. de Robell sera donc obligé, selon nous, de trouver un autre caractère de l'acide dia- nique, sans quoi son existence n'aura aucune nécessité et par suite il faudra renoncer à son nouveau métal. « Six semaines environ après notre publication, qui n'était sans doute pas encore connue en Allemagne, M. R. Hermann (i) publia des conclusions tout à fait conformes aux nôtres. Il considéra la dissolution bleue obtenue par M. de Kobell comme déterminée par des sous-oxydes de niobium dont il donna la composition, et il constata dans le columbite de Bodenmaïs la présence d'une grande quantité d'acide tantaliqu*^ qui, selon M. de Kobell (l) Remarques sur le dianium, par M. R. Hermann, Journal d'Erdmann, t. LXXXIII, p io6. — Réponse aux observations de R. Hermann, par M. tle \\.ohe\\, Journal d'Erdmann, t. Lxxxni, p. 193. ( io47 ) lin-mème, nuit au développement de la couleur bleue qu'il recherche. Il l'aurait trouvée comme nous, s'il avait pris les précautions que nous avons indiquées ou s'il avait adopté le mode de purification proposé par M. R. Iler- niann. » Enfin pour rendre plus certaines encore nos conclusions je ferai remar- quer que j'ai préparé par voie sèche un oxyde bleuet cristallisé de niobium (voir Comptes rendus, t. LUI, p. i5i), qui reste le même quelle que soit la source à laquelle on emprunte l'acide niobique. » En conséquence M. Damour et moi nous pensons que l'acide dianiquc ne doit pas être considéré comme une espèce chimique distincte, » CHIMIE APPLIQUÉE.— Industrie de la baryte; par M. Fréd. Kchlmaw. Troi- sième partie : Substitution des sels de baryte aux sels de potasse dans la tein- ture et r impression sur étojfes. ■ • « Mon procédé de fabrication du chlorure de baryum avec les résidus acides de la préparation du chlore et le sulfate naturel de baryte, m'a con- duit à obtenir très-économiquement par voie de double décomposition la presque totalité de la série des sels de baryte. Bientôt ces sels sont devenus, pour moi, le point de départ de procédés nouveaux de fabrication très- économique d'un grand nombre d'acides tant minéraux qu'organiques. » Aujourd'hui j'ai l'honneur de présenter à l'Académie le commence- ment de recherches concernant l'application de ces mêmes sels à la teinture et à l'impression des étoffes. » Les combinaisons qui ont le plus particulièrement fixé mon attention sont le tartrate de baryte, lechromate de baryte et le ferrocyanure de ba- ryum. « Mon but, en proposant l'emploi de ces sels en remplacement des sels de potasse dans la teinture et l'impression sur étoffes, est non-seulement d'utiliser leurs acides sous une forme plus économique, mais aussi d'éviter des pertes considérables de potasse, alcali qui devient de plus en plus rare et cher et qui pourrait un jour manquer à d'autres industries où son emploi est indispensable. » La substitution économique à la crème de tartre, de l'acide tartrique déplacé directement du tartrate de baryte par une addition d'acide suifii- rique, ne saurait complètement se justifier à ce double point de vue que s'il pouvait être mis hors de doute qu'avec i équivalent d'acide tartrique hbre on peut, dans la préparation des fils et tissus de laine à la teinture, obtenu- les ( I048 ) mêmes résultats qu'avec i équivalent do bitartrate de polnsse. C'est une question fondamentale et sur laquelle il m'a paru très-intéressant d'être fixé par des expériences dirigées exclusivement en ^■ue de sa solution; car, résolue affirmativement, <'lle déciderait promptement les industriels à mo. difier leur travail pour économiser non-seulement i équivalent de potasse, mais aussi i équivalent d'acide tartrique qui forme avec cette potasse un tartrate neutre, dont l'intervention dans la teinture ne serait pas néces- saire. n L'opinion des auteurs qui ont écrit sur la teinture tend imanimement et d'une manière assez explicite à attribuer l'action, comme mordant, du bitartrate de potasse exclusivement à l'excès d'acide tartrique qui donne à ce sel sa réaction acide. » Berthollet dit que la crème de tartre par son acidité a la propriété de modérer l'action tiop vive de l'alun sur la lame qui éprouve par là une dé- gradation d» couleur. » Vitalis estime que dans les alunages par l'alun et la crème de tartre, l'alun et l'acide tartrique du tartrate se combinent avec la laine, et que le tartrate neutre reste dans le bain. » M. Girardin, qui a acquis à Rouen une si grande expérience des pro- cédés de teinture, estime aussi que la potasse du tartrate ne saurait exercer d'influence et qu'elle fait perdre une partie de l'effet utile de l'acide tartrique. n Voici comment s'exprime sur le rôle de la crème de tartre notre sa- vant confrère M. Chcvreul, dont l'opinion fait, à juste titre, autorité dans ces questions (^Leçons de Teinture, XXIF Leçon) : « Le bitartrate de potasse employé en teinture ne sert pas précisément » par sa base, mais principalement par son acide, et s'il était possible de •' se procurer de l'acide tartrique à bas prix' ou d'autres combinaisons, X telles que le tartrate d'alumine, il y aurait, dans plusieurs cas au moins, » de l'avantage à le substituer au bitartrate; mais ce dernier étant, de » toutes les préparations d'acide tartrique propres à la teinture, celle qui » coûte le moins, on lui a donné la préférence, et d'ailleurs si les résul- » tats qu'il donne ne sont pas supérieurs à ceux que l'on obtient avec » l'acide tartrique ou le tartrate d'alumine, ils sont cependant très-satis- » faisants pour la plupart des opérations.» n Dans sa XXX* Leçon, M. Chevreul est plus explicite encore lorsqu'il dit : « La laine, traitée par le bitartrate de potasse, décompose luie partie " du sel, de manière qu'il se forme du tartrate de potasse, qui reste dans » l'eau, et un composé solide d'acide tartrique et de laine. » ( fo/i9 ) » Il résulte évidpminent de ces diverses appréciai ions ([iie dans l'emploi de I équivalent de hitartrate de potasse dans la teinture de la laine on dé- pense en pnre perte i équivalent d'acide tartriqiie et i équivalent de po- tasse; et un argument important en leur faveur, c'est que, d'après les expé- riences de MM. Thenard et Roard, lorsque l'alun seul intervient comme mordant, cet alun est retenu sans décomposition par les fils ou tissus. i> M Dumas, dans son Traité de Chimie appliquée aux arls, après avoir rendu compte de ces expériences, s'exprime ainsi : « Avec la crème de » tartre seide, la laine joue un rôle tout o|)[;osé : elle s'enspare d'une [KU'tic » de l'acide du sel, et elle met en liberté le tarnate neutre de potasse, qui » demeure dissous. En même temps, la laine fixe une certaine quantité de » bitartrate non décomposé. •> Mais le savant autem" dit sur lui autre [Miint : " Reste à déterminer comment la laine se comporte quand on la met en )) contact à la fois avec l'alun et la crème de tartre. Il est possible qu'il y » ait à la fois fixation de tarfrate double d'alumine et de potasse et d'acide » tartrique. » Et il ajoute plus loin : « Il est trés-probal.le que les matières >' colorantes enlèvent l'alumine plus facilement à l'acide tartrique {[u"à » l'acide sulfurique. " » On voit que dès qu'on s'écarte de lopinioii que le bitartrate de po- tasse agit exclusivement par son acide, les savants les |)lus éminents s'ex- priment avec une extrême réserve. » Rien ne prouve en effet qu'à un temps donné, dans le mordançage de la laine, il se forme du tartrate d'alumine, bien qu à la rigueur on |)uisse en admettre la formation. » M. Chevreul, d'après un passage de ses Leçons de Teinluie que je viens de citer, paraissant également disposé à admettre la supériorité du tartrate d'alumine pris isolément comme mordant, je ferai connaître dans le cours de ce travail les résultats de nombreuses expériences où ce tartrate a été em- ployé, et où je me trouve d'accord avec ime opinion exprimée par M. Per- soz sur cette question dans son excellent Traité de l Impression des Tissus. )> La maladie de la vigne ayant, dans ces dernières années, fait élever d'une manière exorbitante le piix de la crème de tartre, des recherches tendant a restreindre l'emploi de cette matière ou à lui substituer des agents moins coûteux présentent un haut intéiét d'actualité. » En vue de fixer le point capital de l'identiié de l'action de i écpiiva- lent d'acide tartrique libre et de i équivalent de bitartrate de potasse, les quantités d'alun et les conditions de la teinture restant les mêmes, j'ai fait G. a,, iSn,, 2n><: Hem.st,,. :T. l.lll \' M.) ' ■^^ ( io5o ) une série d'essais dont les résultats, consignés sur un tableau joint à ce Mémoire, militent en faveur de l'opinion qui admet cette identité d'action, au moins pour les matières colorantes soumises à l'essai : pour le campéche, la garance et le carmin d'indigo. » Les tissus soumis aux essais avaient subi les préparations suivantes : » N" I , sans mordant. » N" 2, avec mordant de j d'alun et ^ de crème de tartre du poids de la laine (i) (la crème de tartre pouvant être supposée contenir i équivalent d'acide libre). » N" 3, avec mordant de { d'alun et i équivalent d'acide tartrique cris- tallisé correspondant à l'acide libre dans le tartre. » I>es résultats des n'* 2 et 3 présentent une intensité de couleur assez égale pour faire admettre, du moins pour les couleurs soumises à l'expé- rience, que I équivalent d'acide tartrique a une énergie d'action égale à celle de i équivalent de bitartrate de potasse. Il convient d'ajouter que lorsque le mordant a été composé d'alun et de tartrate de potasse neu- tre, la couleur n'a pas été sensiblement différente de celle qu'a donnée l'alun seul. » Disons cependant que dans quelques autres teintures l'acide tartrique libre agit avec une énergie plus considérable que lorsqu'il est retenu dans la combinaison qui constitue le sel acide; mais comme dans ce cas le genre de modification que l'acide tartrique fait subir aux couleurs est iden- tique, et que les différences observées ne s'appliquent qu'à l'intensité de ces couleurs, il suffira sans doute de diminuer, dans une mesure plus ou moins grande, la proportion d'acide tartrique pour arriver aux mêmes résultats. » Une conséquence qui découle naturellement de ces résultats, c'est que si l'équivalent de tartrate neutre contenu dans le bitartrate de potasse est .sans utilité réelle dans la teinture, il suffira de décomposer ce tartrate neutre associé dans la crème de tartre à ini équivalent d'acide tartrique. (i) Dans tous ces essais, j'ai toujours adopté romme point de comparaison un mordant composé de | d'alun et de •; de crème de tartre du poids de la laine. C'est une proportion assez habituelle; mais je dois ajouter que, pour plusieurs matières colorantes, celte propor- tion de tartre me paraît trop élevée, et cela pourrait expliquer certaines améliorations dans mes. résultats par la diminution de la proportion de tartre ou d'acide tartrique. Les mêmes essais répétés avec 7;: de tartre seulement permettront d'apprécier plus nettement l'influenc* de l'acide libre. ( io5i ) par luie quantité correspondante d'acide chlorhydrique (i) pour obtenir d'une même quantité de tartre un effet double avec une minime dépense d'acide chlorhydrique. » Mes présomptions à, cet égard ont été également confirmées et toutes les teintures faites en substituant à ^ de tartre —g de ce sel, dont au préalable on avait saturé la totalité de la potasse par de l'acide chlorhydrique, m'ont donné des couleurs aussi vives que lorsque j'ai fait emploi de ^ de tartre sans addition d'un acide étranger. Ce procédé de doubler l'énergie de l'action de la crème de tartre présente l'avantage de réduire de moitié 1 emploi de ce sel dans la teinture. » Arrivant à l'emploi du tartrate de baryte, nous voyons qu'il existe deux modes de décomposition de ce sel pour en faire intervenir l'acide dans la teinture, le déplacement de la baryte par l'acide sulfurique et le déplace- ment par l'acide chlorhydrique. » Si le tartrate de baryte est décomposé par l'acide sulfurique, l'effet pro- duit s'identifie avec celui de l'acide tartrique isolé par les procédés ordinaires, et le même effet a lieu lorsque l'acide sulfurique de l'alun peut transformer toute la baryte en sulfate, à cela près qu'il y a dans le dernier cas substitu- tion du tartrate d'alumine au sulfate d'alumine de l'alun. » Avec l'acide chlorhydrique, ajouté en même temps que le tartrate de baryte dans le bain qui doit servir de mordant, si l'alun ne décompose pas tout le sel de baryte, un effet plus compliqué aura lieu par la présence d'un ou de plusieurs sels solubles de baryte. » La présence du sel de baryte se manifeste dans la teinture par des ef- fets de deux ordres : » i" L'influence est nulle et l'effet produit se réduit à celui de l'acide tartrique, et cela a lieu particulièrement pour la cochenille, le fustet, etc. » 1° L'influence des sels de baryte dissous a pour résultat de renforcer la couleur, comme cela se manifeste particulièrement avec le campèche et l'orseille. » Un deuxième tableau, annexé à ce travail, met en évidence le rôle des sels solubles de baryte dans le mordançage ; il fait voir aussi que les sels de chaux déterminent des effets analogues sur certaines couleurs et particuliè- rement sur celles qui sont modifiées par les sels de baryte. ( I ) Il se produit probablement un partage de la base par lesacides. On peut difficilement admet- tre que la potasse du tartrate se convertit entièrement en chlorure de potassium. Mais ce sont là de simples conjectures, et il convient de demander à l'expérience des constatations matérielles. i38.. [ loSu ) " liiifiii, sur un troisième lableaii se trouvent réunis deséciiantillons dv tisrsii, indiquant des résultats que lou obtient lorsque l'on fait entrer flans le uiordaiil du tarirate de baryte, auquel on a ajouté de l'acide cldoiliv- diique en quaulilé vaiiable. >> Pour le u" 1 de ce tableau, on a ajouté ,ui tartrale de baryte la quantité d'acide chloHiydrique uécessaire pour déplacer la totalité de l'acide tartii- (|U(; de ce tarirate. » Poiu- h' n" 2 on a diminué cette quantité d'acide de -j. '■ Poui- le n" 3 on l'a diniiniu'e de moitié. « Le résultat de la teiuliu'e par le campéciie a été de donner pour ces trois mordants distincts des coideurs également nourries, différant même peu entre elles parleur nuance plus ou moins violacée. . Dans la teuiture jiar la garance et le carmin d'indigo, sur lesquels le sel de baryte n'a pas eu d'influeiue sensible, rintensité des couleurs obtenues ,1 été à |)pii prés proportionnelle à la quantité d'acide chlorbydriqne ajoute- au tartratede baryte. » Avant de tirer aucune conclusion finale de ces recliercbes, je désire conq)léler le cadre des expériences que je me suis proposé île faire et qui feront encore l'objet d'une prochaine communication que j'aurai l'iioniieur de faire à l'Académie. » ASTRONOMIE. — Obseiinitious fie la comète tl'Enrke faites à Rome dans les derniers jours de novembre : O'iseivalions de l'anneau de Saturne; Lettre du P. Skcchi à M. Élie de Beaiuuont. « Dans ma Lettre publiée dans le Comi>te rendu du i8 novendjre, )e vous disais avoir observé la comète d'I'^ncke, et, dans la suivante, je vous annonçais que ce n'était pas la comète, mais une nébuleuse voisine de cette place-là cpie nous avions observée. Maintenant, à la tin, nous avons vu reellenieiit el |)bisieuis fois la comète, et je vous en envoie quelques obser- vations. Elle est très-faible, et il faut des attentions particulières pour la voir et surtout un petit grossissement : c'est pour avoir em]>loyé un gios- sis.semenl trop fort que nous ne l'avons |)as vue auparavant. !>es obser- vations ont été faites au micromètre filaire. Comète d'Enche. iB()i T ni. I\<)iiii'. la.*^ iiH *^ a t^ ap|i. g»^:i|i|>. 1' "' s m s / // Il ui ,s o / /, .Novfinlirc 26 7.38.44>7 j^— o. 4.87 x—->.^\,l^o 0229. i),56 7-3'- o-' .- ■}.'] 7.11. 5,5 7+0.22,76 T — 2.54,87 22.28.16,43 7.19,45,0 29 6.27.29,3 z+i. 33,58 i — 625,69 22.26.33,26 6.58.5>,6 ( io53 ) F.loiks (if Cdiiipaiaison : ^' = Wcisse, XXII, n" 60 1 . y ijftitc oloile de 10° grandeur dont la position a de deltriiiinec par rapj)ort à Irloilc d<- Santliii, zone V, n° 2r)3 =: Weissc, XXII, n° 789, el d'où résulte a> =r: 2.2'' 9.7"' 53%67 ; ^ r = -I- 7" •?•}.' 39", 9. z = Lai. li. C 44oo^- " Les observations ^ont assez diKiciIrs. chacune e.it !: iiio\ eiiiie de cinq coiii|)araisoiis. » I/anneaii de Saturne a disparu pour nous eiiire le 22 et le 2'') no- vembre; le 21 no\ endure il était encore un filet de '^ de seconde de lar- geur; le 22 on ne put pas l'observer, le 7.3 on ne le voyait plus, mais l'air n'était pas assez transparent. Le 3o j'ai pn voir deux des petits points lumineux déjà marqués par Bond en i8/)8. Les de^ix points que j'ai observt's correspondent à la division des Acux anneaux suivants, après les mesmes micrométriques de leur distance aux bords de la jdanète. Ces points sont très-difficiles ;- voir, et je n'y ai réussi qu'en occultant h planète der- rière un diaphragme qui réduit le champ de l'oculaire à la moitié selon son diamètre vertical. » Ces points, selon M. Bond, seraient le bord linniiieux de raiiueau vu ài travers la sépar.tion des deux anneaux, ce qui prouverait que cette division est bien réelle el transparente. L'ainieau se projetait sur la planète comme inie bande decouleur violette, large de 4 seconde, mais cette bande doit élre produite par d autres causes que l'épaisseui' de la partie éclatante : i*" il \ a ini nniice filet d'oinbre de l'anneau sur la planète; 2" il y aune atmosphère sans ilonte autour de l'anneau, car, le 21, cette bande violacée contrastait par sa largein- avec le fil très-délié qu'on voyait des àaux côtés au dehors de la planète. Nous avons suivi les phases de la disparition dès le commence- ment du mois et nous n'avons constaté ni distorsion, ni raccourcissement arilion de la comète d'Encke: observation de cet astre faite par M. Teinpel à l'observatoire de M. Valz; par M. Valz. 0 M. Valz annonce à l'Académie qu'il est parvenu à retrouver la comète d'Encke dès le a5 du mois dernier; mais il n'a pu l'observer qu'à partir du i" décembre à son nouvel observatoire de la Belle de Mai, dont la latitude est de 43° 19' 10" et la longitude de 12™ 1 1' à Test de Paris. La proximité de l'étoile de comparaison W.22'',5i8 et la faiblesse de la comète ont rendu les observations fort pénibles. Voici l'observation du 1" décembre faite j)arM. Tempel : à 7'' 35"" a= 22'' 24 ""25', 4 5 = 6° 33' 39" 10.38 22.24.21, 4 6.33. » Si la position de l'étoile de comparaison est suffisamment exacte, les erreurs de l'éphéméride auraient fort augmenté. « M. Faye fait remarquer à ce sujet que l'éphéniéride n'a eu d'autre but que de faciliter la recherche et l'observation de cet astre si remarquable. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. L'Académie reçoit un Mémoire destiné au concours pour le grand prix des Sciences Physiques de 1862; question concernant l'étude des hybrides végétaux au point de vue de leur fécondité et de la perpétuité ou non-per- pétuité de leurs caractères. Ce Mémoire a été inscrit sous le n° 1 . CHIMIE AGRICOLE. — Recherches chimiques sur l'une des sources de la climu (pie s'assimilent les produits agricoles des terrains primitifs du Limousin; par M. Albert Le Play. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Dumas, Boussingault, Daubrée.) « Ce titre indique suffisamment l'objet du Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie des Sciences. On en peut résumer le plan et les résidtats dans les termes suivants. » Dans une première partie, je décris la région à roches primitives du Li- mousin et j'explique au moyen de l'analyse chimique la stérilité relative de ( io55 ) ce sol en montrant qu'il ne contient aucune trace de carbonate de chaux. Je constate cependant que certaines localités à sols gneissiques de cette région produisent aisément le trèfle et d'autres plantes qui ne se développent qu en présence de la chaux soluble; que les eaux de source y offrent d'ailleurs pour la plupart des traces notables de cette terre alcaline. J'ai étudié a l'aide de nombreuses analyses chimiques la composition du sol et des eaux de ces localités spéciales, et j'ai résumé dans une suite de propositions celles de mes recherches qui intéressent, d'une part la chimie et la phy- sique du globe, de l'autre la pratique agricole des localités à sols gneis- siques. » Le gneiss, fondement de la contrée, se compose essentiellement de feldspath anorthose à silicates alumineux, alcalins, magnésiens et calcaires, et de micas sur lesquels l'eau atmosphérique et même les acides minéraux ordinaires n'exercent aucune action. L'eau et les acides faibles sont égale- ment sans action sur les minéraux qui sont le plus fréquemment subordon- nés à ces deux éléments principaux, le quartz et le feldspath orthose. i> Sous l'influence prolongée de la chaleur et des gelées, de la sécheresse et de l'humidité, et en général dos agents météorologiques, le mica, le quartz elle feldspath orthose conservent leur inaltérabilité; mais le feld- spath anorthose, formé par la combinaison du silicate d'alumine avec les sili- cates de potasse et de soude, de chaux et de magnésie, se décompose et perd la compacité qui maintenait les trois autres éléments réunis. La matière feld- spathique vitreuse et transluciile se transforme en une matière friable et opaque cpii se désagrège sous le moindre effort, en laissant isolés à l'état grenu le mica, le quartz et l'orthose et en donnant une matière argilo- sableuse qui forme le fond de la terre végétale. Cette désagrégation de la roche est d'autant plus facile, que le feldspath anorthose forme habituelle- ment la majeure partie de la masse totale du gneiss. 1) Dans cette décomposition, hâtée et complétée par l'action des eaux pluviales aiguisées d'acide carbonique, les silicates qui composent l'anor- those se partagent en deux groupes : le silicate d'alumine reste insoluble dans le tuf, tandis que les silicates alcalins, magnésiens et calcaires se dis- solvent dans les eaux pluviales. n Le carbonate de chaux, qui joue un rôle si important dans l'agricul- ture du district dont nous parlons, manque absolument dans le gneiss non décomposé; il se trouve toujours dans le tuf en quantité appréciable, et il provient évidemment de l'action lente, mais continue, de l'acide carbo- nique de l'air sur le silicate de chaux isolé au milieu de l'anorthose décom- ( io56 ) posé. La proportion de carbonate de chaux augmente avec la profor.dem- dans la masse du tuf formant le sous-sol, parce que les eanx saturées de carbonate de chaux dans la terre végétale et dans les couches supérieures du tuf perméable deviernient sans action sur les couches inférieures. Celles-ci sont donc un réservoir indéfini de carbonate de chaux. n Le carbonate de chaiix ne se trouve, au contraire, qu'en proportion in.sensib!e dans la terre végétale, ce qui paraît tenir à cette double cause que le carbonate de chaux y est plus facilement di.ssous par les eaux phi- VI, des et absorbé par les piaules cultivées. » L'oxyde ferrique qui se dissout avec le carbonate de chaux quand on attaque le tuf par les aciles faibles, provient de la décomposition des traces de silicate de fer contenues dans l'anorthose, peut-être de la décomposi- tion de certains grenats et surtout de In décomposition de la pyrite de fer qui est visible dans le moindre fragment tle gneiss non décomposé. I. acide sulfuricpie, dont i! existe des traces dans toutes les eaux du pays, provient évidemment de l'oxydation lente de la pyrite de fer contenue dans le gneiss. w F^a présence du chlore dans les eaux en quantité considérable est le seul fait qui ne s'explicjue pai?|.a: l'eiLseinhle des faits que j'ai rapportés. Toutefois la présence des chlorures solubles dans des eaux provenant de terrains primitifs ne se pré.sente pas comme un fait entièrement nouveau : ainsi M. Henry Clifton-Sorby tle Sheffield, en étudiant avec un microscope à grossissement considérable les cpiariz associes à certaines formations gra- niti(pies de l'Ecosse et du Cornouailles, a remarqué que ce minéral offrait de petites cellules dans lesquelles il a pu distinguer des cristaux de chlorures alcalins. » La proportion de chlorures alcalins contenue dans les eaux des puits me parait être un fait local et exceptionnel. Ces puits, creusés à une pro- fondeur de 6 mètres, sont alimentés par les infiltrations de l'eau qui iiii- . pregne le sol environnant; or il est évident que dans une cour de ferme, c'est-à-dire dans un lieu où une ma.sse de matières organiques et de débris de toutes sortes sont auioncelés depuis des siècles, les eaux trouveront |)lus de inalière soluble (pu: dans tout autre endroit et offriront par conséquent, après l'év.iporation un résidu plus considérable. ■> Les propositions suivantes me paraissent résumer .sous la forme la plus sommaire les conclusions intéressant l'agriculture des terrains primitifs de la France centrale dans lesquels le ; neiss est dominant comme dans le Li- mousin. ( 'o57 ) » Le gneiss, qui constitue la base du sol dans les cantons situés au sud de Limoges et qui présente vraisemblablement les mêmes caractères dans une grande partie du plateau central de la France, ne contient à l'état de roche solide aucune substance minérale que les végétaux puissent immédiatement s'assimiler. Il doit être par conséquent considéré comme stérile. » Le tuf qui se produit à la surface de cette roche par l'action des agents atmosphériques et qui, sous une épaisseur de plusieurs mètres, est souvent le fondement de la terre végétale, se délite au moindre effort et peut par conséquent facilement s'incorporer à celle-ci. Il est en outre tout préparé à fournir aux plantes et même aux eaux pluviales la silice, la potasse et la soude, la magnésie, la chaux, c'est-à-dire la majeure partie des principes minéraux nécessaires à la végétation. La chaux assimilable en particulier, c'est-à-dire la substance qui fait le plus défaut au sol arable du plateau cen- tral, se trouve en proportion de 0,0012 dans la couche de tuf contiguë à la terre végétale et de 0,0016 dans les couches plus profondes. « La terre végétale, qui dans presque tous les champs du Limousin n'a guère une épaisseur supérieure à 12 centimètres, a perdu en général cette chaux assimilable qui lui est enlevée peu à peu par les eaux pluviales et par les plantes. Cette terre alcaline n'est d'ailleurs fournie aux plantes qu'en proportion iiisuffisante par la décomposition lente du feldspath anorthose. » On peut donc accroître immédiatement sous ce rapport la fertilité du sol en y incorporant par des labours plus profonds une partie du tuf infé- rieur. Celui-ci ne pèse jamais moins de aoookilogr. par mètre cube, en sorte que sous ce volume il contient, d'après les analyses rapportées dans le Mé- moire, 2'', 40 de chaux assimilable ; un labour profond qui entaillerait le tuf à 20 centimètres de profondeur, incorporerait donc à la terre 4800 kilogr. de chaux assimilable par hectare. Or la quantité de chaux absorbée sur le même espace par une récolte de froment n'excédant pas 20 kilogr., on voit que l'amendement calcaire introduit dans ces conditions aurait une durée séculaire s'il n'y avait pas, pour le sol, d'autre cause d'épuisement que la succession des récoltes. » Mais les eaux pluviales, qui ne sont absorbées qu'en faible quantité par ce sol peu perméable, et qui s'échappent immédiatement des plateaux sur les déclivités contiguès, dissolvent la plus grande partie de la chaux et des autres éléments solubles. Beaucoup plus que la culture elles tendent à épui- ser le sol, et cette cause d'épuisement est d'autant plus considérable que les eaux pluviales, en raison de la rapidité de leur écoulement, entraînent une quantité considérable de matières argileuses ténues qui résultent de la dé- C. R., l86i, 2"°= Semejlre. (T. LUI, N» 24.) ' •JQ ( io58 ) composition de l'anorthose et qui constituent la source de la fécondité du sol. Le principe de culture le plus essentiel dans cette contrée consiste- rait donc à déverser aussitôt que possible dans les prés les eaux pluviales qui sortent des champs. C'est assurément le plus sûr moyen de restituer aux terres arables les éléments de fertilité qui leur sont journellement enlevés. Il est donc à déplorer que l'état de morcellement du sol, surtout dans les banlieues des villages, interdise généralement ce moyen de fertilisation et conduise les propriétaires à laisser écoider infructueusement, dans la plu- part des cas, les eaux des champs dans les ruisseaux. » En résumé, les labours profonds et le déversement immédiat sur les prés des eaux pluviales qui s'écoulent des champs, sont les seuls moyens de ré- partu' de la manière la plus avantageuse les engrais minéraux sur les sois gneissiques de la partie centrale du Limousin. » MÉCAîNIQUE CHIMIQUE. — Des quantités de puissance vive consommées dans iéleclroljse des sets alcalins; par M. Marié Davy. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Dumas, Pouillet, Regnault.) Cl Les bases de la méthode employée dans ce Mémoire ont été exposées dans mes précédentes communications. De nouvelles recherches les ont étendues et affermies. M Les acides n'exercent aucune influence sur la conductibilité propre de l'eau ; l'excès considérable que présente la conductibilité de l'eau acidu- lée sur celle de l'eau pure tient exclusivement à la conductibilité propre de l'acide. » Dans une eau acidulée au dixième par de l'acide sulfurique, la con- ductibilité de l'eau étant négligeable devant celle de l'acide^ on peut ad- mettre que l'électrolyse de la dissolution porte en entier sur l'acide, ou mieux sur le sulfate d'eau. » Dans ces conditions, l'électrolyse du sulfate d'eau en dissolution étendue consounnc /{C)o62 calories, celle de l'eau n'en exigeant que 3446'^ • La différence 14600 représente la chaleur de combinaison de l'acide sulfu- rique anhydre avec une quantité indéfinie d'eau. Dés lors le premier équiva- lent d'eau en dégagerait à lui seul autant que tous les autres. » L'électrolyse du phosphate d'eau en dissolution étendue consomme 5^342 calories, ce qui donne 22880 pour la chaleur de combinaison de l'acide sulfurique anhydre avec une quantité indéfinie d'eau. » Lorsqu'on opère sur les dissolutions des sels alcalins dans l'eau, il ( loSg ) n'est plus permis généralement de négliger la conductibilité de l'eau, qui devient une fraction très-appréciable de la conductibilité totale de la dis- solution. Une des conséquences de cette imperfection de la conductibilité de ces substances, c'est qu'on voit apparaître dans la liqueur un courant énergique allant du pôle positif au pôle négatif. » Mais on peut annuler d'une manière presque absolue les effets de la conductibilité de l'eau en mettant à profit la résistance énorme qu'oppose au passage du courant l'hydrogène qui tend à naître de la décomposition de ce liquide. A cet effet, il faut remplacer l'électrode négative en platine platiné, qui donne trop de facilité au dégagement du gaz, par un électrode en mercure, pour lequel l'air et l'hydrogène ont une force d'adhérence considérable. Dans ce cas, il faut laisser l'appareil dans lequel on opère assez longtemps dans le vide pour permettre au mercure d'abandonner le gaz qu'il retient à sa surface, et iàire disparaître les dernières traces de ce gaz par l'action prolongée du courant. En prenant ces précautions, je suis arrivé aux résultats consignés dans le tableau suivant : Quantités de puissance vive c.rprimées en calories consommées dans l'électrolyse d'un équi- valent de nitrate alcalin en métal d'une part et de l'autre en acide nitrique anhydre et oxygène. Le métal s'amalgame. Nom (lu méul. Nombre de calories. Lithium 8 1 gSo Potassium 81900 Sodium 81900 Ammonium '. . . 80700 Barium 80400 Calcium 79900 Strontium 7975° Hydrogène 4^300 calculé. » Il est bien évident que dans ces expériences on ne recueille pas d'acide nitrique anhydre. Cet acide se recombine avec l'eau dès qu'il arrive au contact du platine platiné positif; mais cette recomposition de l'acide hydraté donne lieu à un courant local qui ne profite en rien au courant gé- néral, parce que les résistances du circuit parcouru par ce dernier sont presque infinies par rapport à celles du premier. » Les sulfates alcalins donnent lieu à une expérimentation plus labo- rieuse, à cause de la pluralité des combinaisons salines que peut fournir 1 acide sulfurique; je suis arrivé cependant aux deux résultats suivants: 1.39.. ( io6o ) Sulfatex alcaliii.s. Potassium 82800 Hydrogène l^tyt&i » La substitution du potassium à l'hydrogène dans l'acide sulfiirique étendu pour former du sulfate de potasse neutre en dissolution donne donc lieu à un dégagement de 33738 calories. Si de cette quantité on re- tranche les i6o5o calories dégagées par la combinaison de la potasse en dis- solution avec l'acide sulfurique également dissous, on a 17688 pour la chaleur produite par la décomposition de l'eau par le potassium amalgamé, et 52i5o pour l'oxydation du potassium et l'hydratation delà potasse formée. « Les 81900 calories absorbées par l'électrolyse du nitrate de potasse l)euvent être décomposées d'une manière analogue. Si aux SaiSo calories provenant de l'oxydation du potassium et de l'hydratation de la potasse formée, on ajoute les i55c>o calories provenant de la double décomposition du nitrate d'eau et de l'hydrate de potasse, il vient 67650, qui, retranchés de 8 1900, donnent i/ja5o. )> La chaleur dégagée de l'hydratation extrême de l'acide nitrique se- rait donc de 14200 calories. Or, d'après M. Favre, l'acide nitrique étendu n'absorberait que 6885 calories pour se décomposer en AzO^H- O'. La com- binaison de AzO^et O', pour former de l'acide nitrique anhydre, dégagerait donc 6885 — i^ajo ^ — 7365 calories; c'est-à-dire que l'acide nitrique anhydre serait un composé à travail chimique négatif, dégageant de la cha- leur au lieu d'en absorber en se décomposant, ce qui est le caractère des combinaisons à équilibre instable. " Les nombres 76288, obtenu par la méthode calorimétrique directe de M. Favre, et oaiSi, fourni parla pile pour l'oxydation du potassium et la dissolution dans l'eau de la potasse formée, diffèrent entre eux d'une ma- nière très notable ; mais il ne faut pas oublier que M. Favre opérait sur le métal lui-même, tandis que la pile ne donne que son amalgame. L'écart disparaît si l'on admet que la dissolution du potassium dans le mercure dégage 24087 calories. Cette dernière quantité do chaleur n'a pas été me- surée directement, mais on savait déjà qu'elle est considérable. » THÉR.iPliUTiQUE. — Nouvel appareil électw-méftical; par M. Stéph.4ne Hacq. (Commissaires, MM. Serres, Andral.) « .l'ai rhoiineur de soumettre à l'Académie des Sciences un petit appa- ( !06l ) reil d'induction (électro-médical) à courants redressés qui permet à l'opé- rateur de recueillir séparément et à son gré (indépendamment des courants alternatifs résultant du fait même de l'induction) soit l'électricité positive ou négative du courant direct, soit celle produite par le courant inverse. Cet appareil, qui fonctionne avec un couple Bunsen du plus petit mo- dèle, fournit des courants induits de même sens, qui joignent à l'effet phy- siologique une action chimique décomposante. » Dans la plupart des appareils employés jusqu'ici par les médecins, le courant obtenu est formé d'une succession de courants alternativement renversés. Sous le rapport des contractions, ces courants sont suffisants; mais dans certaines maladies il est utile, je crois, d'avoir des courants qui aux effets physiologiques joignent ceux d'une action chimique et physique ayant un sens déterminé. Or les courants alternativement renversés ne peuvent fournir ce résultat. Une forte pile produit à la rigueur cette action chimique, mais l'on s'expose alors à des inconvénients assez graves, ceux d'une irritation très-vive et proportionnelle sans doute à la quantité d'acide et à l'étendue des surfaces métalliques, ou bien à une cautérisation inutile, et de plus, pendant le passage du courant de la pile, l'action phv- siologique est nulle. M Avec les courants induits, qui ont beaucoup plus de tension que les courants voltaïques, ces inconvénients ne sont pas à redouter. » Pour arriver à ce double résultat, à cette action physiologique et chi- mique, j'ai utilisé dans mon appareil le mouvement du trembleur, qui fait tout à la fois fonctions d'interrupteur et de commutateur, et permet alors de recueillir sur un même point l'électricité positive du courant inverse et celle du courant direct, et sur l'autre point l'électricité négative de ces deux courants. Et, comme je l'ai dit plus haut, l'opérateur peut prendre a volonté le courant inverse, ou le courant direct, qui ont des caractères différents; annuler l'effet physiologique et laisser prédominer l'action chi- mique, s'il est nécessaire, ou bien les faire concourir ensemble aux résul- tats qu'il peut avoir en vue. » Les courants d'induction redressés, obtenus avec l'aide de cet appareil, pourraient aussi servir, je crois, à certaines analyses chimiques qui exigent les courants de même sens d'une pile à forte tension, et par conséquent composée de couples nombreux, le modérateur donnant la faculté de dimi- nuer l'intensité du courant pour le cas d'expériences délicates. » ( io6a ) PHYSIQUE. — Sur t'intensilé de la Jorce répulsive des corps incandescents; ]>ar 31. BoiTiGXY, d'Evreiix. (Exti-ait.) '^("-ommissaires précédemment nommés : MM. Ponillet, Despretz, 'Fave.) « J'ai décrit, dans Topnscule (i) que j'ai en l'honneur d'offrir à l'Acadé- mie, deux expériences desquelles j'ai pu conclure que « la masse ou la somme )i des points matériels exerçait une grande influence sur l'état sphéroïdal » des corps », c'est-à-dire sur le passage d'un état quelconque de la matière a l'état sphéroïdal. Les travaux récents de M. Paye sur la force répulsive m'ont imposé le devoir de soumettre ces expériences à un nouveau contrôle : tel est l'objet de cette Note. » Les deux expériences que je viens de rappeler sont décrites sous les n'" 70 et y I . La plus concluante consiste dans l'emploi de trois capsules d'ar- gent, de même capacité, o'"'',oo20 (20 centimètres cubes), mais d'épaisseurs très-différentes. On en jugera par ce fait, savoir : que la masse de la plus mince est à celle de la plus épaisse : : i rg. Différence énorme, comme on voit, eu égard à la capacité de ces capsules. On les chauffe à blanc, succes- sivement, en commençant par la plus épaisse, sur un foyer dont l'intensité est invariable. Cette capsule, à la température qui vient d'être indiquée, peut être remplie tout d'un coup avec de l'eau qui ne la mouille pas; elle est même plus que remplie, car l'eau forme un ménisque convexe dont la tangente horizontale est de plusieurs millimètres au-dessus des bords de la capsule; la capsule d'une épaisseur moyenne peut être également remplie, mais en y versant l'eau par petites quantités à la fois; quant à la plus mince, il m'a- vait toujours été impossible de la remplir entièrement, le contact s'établis- sant constamment entre la capsule et l'eau qui faisait explosion ou bouillait avec violence. Ici je puis me permettre d'invoquer le témoignage d'un .savant éminent, M. Combes, avec qui j'ai répété ces expériences, il y a déjà longtemps, sans que nous ayons pu ni lui ni moi obtenir un résultat autre que celui que je viens de rapporter. » Cette expérience, qui est, à mon point de vue, une expérience capitale, devait être soumise à un nouvel examen. Voici comment j'ai procédé : La capsule à paroi la plus mince a été chauffée comme il vient d'être dit, et, au lieu d'eau à la température du milieu ambiant, j'ai employé de 1 eau bouillante versée goutte à goutte, et j'ai pu remplir entièrement la capsule. [\\ Études sur les corps à l'état sphéroïdal, 3' édition, 1857, P- '^'' ( io63 ) Mais le plus léger abaissement de température, une secousse de l'eau ajoutée au delà d'une certaine limite, etc., amènent un changement d'état de l'eau qui fait explosion ou bout avec force; en d'autres termes, l'attraction de- vient prépondérante sur la répulsion, et la chute de l'eau a lieu sur les pa- rois de la capsule. » Le résultat de cette expérience est-il de nature à modifier la conclusion que j'ai tirée dans l'origine? Je ne le pense pas, et je me crois autorisé à ré- péter que la masse joue un rôle considérable dans cet ordre de phéno- mènes. PHYSIOLOGIE. — Sur les divers étals des cellules du foie dans leurs mpjiorls avec l'activité de la glycogénie; par M. G. Colix. (Extrait.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Chevreul, Bernard, Fremy.) « D'après les faits qui viennent d'être exposés dans ce Mémoire, dit en terminant l'auteur, on voit que l'état de la graisse dans le foie offre certaines différences bien caractérisées; ainsi : )- 1° Chez les herbivores, tels que le cheval, le bœuf, le mouton, les matières grasses se rassemblent en forte proportion dans les cellules et sous forme de grosses gouttelettes. » 2° Chez les carnassiers, tels que le chien, le hérisson, la graisse des cel • Iules est toujours beaucoup plus divisée que chez les premiers, et partant elle ne s'y distingue pas aussi aisément des corpuscules ténus avec lesquels elle est mêlée. » 3° Enfin, chez les oiseaux, où les cellules hépatiques sont forts petites, et surtout chez les poissons, la graisse est en grande partie extra-cellulaire et tout à fait libre dans le tissu de l'organe. » Je ne sais, poursuit l'auteur, quelles sont les raisons de ces différences, mais la route que prennent les produits de l'absorption intestinale pourrait bien en être une des principales. Chez les animaux dont le système chyli- fère est très-développé, et dont les villosités énormes sont bien disposées pour absorber les graisses, celles-ci prennent pour la plus grande partie la voie des vaisseaux blancs et conséquemment ne traversent pas le foie avant d'arriver au système sanguin général. Au contraire, chez ceux qui, comme les oiseaux et surtout les poissons, ont le système chylifère atrophié, la veine porte se charge de la presque totalité des graisses puisées dans l'in- testin. On conçoit dès lors que le foie puisse en arrêter et en retenir une plus grande quantité. » ( io64 ) PATHOLOGIE. — Mémoire sur l'encombrement charboimeitx des poumons chez tes houilleurs ; par M. Riembaui-t. « Depuis longtemps, dit l'auteur dans la Lettre d'envoi, on a publié des cas analogues à ceux que je rapporte; on les avait signalés comme des faits curieux et bizarres, sans en tirer l'enseignement pratique qu'ils renferment. Quant à moi, j'ai réuni dans ce travail un grand nombre d'obser\ations au moyen desquelles j'ai tenté d'écrire l'histoire clinique de cette maladie des houilleurs, caractérisée anatomiquement par l'encombrement charbonneux des poumons. J'ai déjà traité ce sujet dans mon livre sur l'Hygiène des mi- neurs, publié au commencement de cette année. Je lui donne ici un plusgrand développement. Chargé d'un service médical à riIôtel-Dieu de Saint- Étienne, j'étais bien placé pour m'occuper du travail que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie. » (Réservé pour l'examen de la future Commission des prix de Médecine et de Chirurgie, concours de 1862.) PHYSIOLOGIE. — Expériences sur la pénétration dans les poumons des poussières liquides tenant en disMlution des réactifs chimiques ou des médicaments; extrait dune Note de M. Ta\tîrnier. • « ... Je me suis procuré chez M. Charrière deux grands appareils pulvéri- sateurs de M. le D' Sales-Girons. Dans l'un, j'ai mis une solution acidulée de sulfate de fer; dans l'autre, une quantité égale d'une solution de cya- nure jaune de potassium et de fer. Les deux appareils, également chargés d'air comprimé à 4 atmosphères, places l'un devant l'autre à une distance assez rapprochée pour que leurs poussières se mêlassent très-intimement, furent ouverts; la pulvérisation eut lieu, les poussières se mélangèrent, se combinèrent et retombèrent en pluie fine bleu de Prusse sur une feuille de papier blanc placée au-dessous. Tout se passait comme la théorie chimique l'indiquait d'avance; ce point préliminaire établi, je fermai les deux ap- pareils. .. J'examinai au laryngoscope l'état de mon larynx et la couleur de.s cordes vocales,pour bien établir ultérieurement les changements qui pour- raient s'opérer. M. le D"" Graliolct, mon ami, que l'Académie connaît par ses savants travaux anatomiques, avait bien voulu ra'assister dans mes ex- périences et y prendre une part active. .' Après l'examen de mon larynx, je mis devant moi l'appareil contenant ( io65 ] la dissolution acidulée de sulfate de fer ; j'ouvris !a clef, et respirai large- ment et profondément à plusieurs reprises la poussière liquide qui en sor- tait. L'impression perçue dans la poitrine, la sensation de froid, d'astrin- gence, et quelques petits accès de toux provoqués par l'abondance de la poussière, me prouvaient déjà que la pénétration directe avait lieu : je voulus la rendre plus m;inifesle. " Je pris aussitôt l'appareil contenant le cyanure jaune de potassium; j'en ouvris la clef et respirai de la même manière, à plusieurs reprises, la poussière qui s'en échappait : j'éprouvai également une sensation profonde, particulière, qui provoquait la toux, mais sans doideur; au bout d'un cer- tain temps, j'arrêtai. » Le pourtour extérieur de la bouche était bleu, l'intérieur de la bouche et la langue surtout marquaient une coloration de bleu de Prusse bien pro- noncée; le laryngoscope me permit de voir toute la partie du larynx en deçà et au delà des cordes vocales couverte d'une couche sombre qui n'é- tait autre que du bleu de Prusse. » Je me rinçai la bouche et me gargarisai avec de l'eau pure jusqu'à ce qu'elle sortît incolore; puis, après quelques efforts tendants à expulser les parties liquides colorantes qui tapissaient la trachée- artère et le larynx, je fis des efforts d'expectoration qui me permirent de rejeter des mucosités épaisses. La première expulsion était fortement, mais inégalement colorée; elle avait évidemment entraîné avec elle de la matière colorante restée dans les principales divisions des bronches. La seconde et les suivantes présen- taient l'aspect de mucosités uniformément colorées dans toute leur épais- sein-, et ne permettaient pas d'attribuer à une rencontre la couleur dont elles étaient teintes. » M. Gratiolet a répété sur lui-même les expériences que je viens de dé- crire; il a ressenti les mêmes effets et a obtenu les mêmes résultats d'ex- puition. » Il est bien démontré pour nous, et il en sera de même pour tous ceux qui reprendront ces expériences, que les poussières liquides passent dans le larynx, qu'elles pénètrent entre les cordes vocales jusque dans la trachée- artère, et que de là elles se distribuent dans les cellules bronchiques, où elles se trouvent en contact avec le tissu pulmonaire. » (Renvoi à l'examen de la Commission nommée pour un Mémoire de M. Fournie sur la pénétration des corps pulvérulents dans les voies respiratoires, Commission qui se compose de MM. Rayer et Bernard.) C. R., ih6i, 2"'« Senip.tre. (T. LUI, N» 9A.) I 4° ( io66 ) TiiiaïAi'KUl'iQL'i:. — De la rltloracélisatio)!, nouveau moyen de produire l'nnes- ihésie locale; par M. Fournie. (Extrait. ; (Commissaires, MM. Velpeau, Beriianl, Jobert.) « Des aperçus théoriques m'avaient amené, dii M. Fournie, à soumettre une partie de mon corps à l'action de la vapein- provenant d'un mélange d'acide acétique et de clilorofor.'ue, dans l'espoir d'obtenir une anesibésie locale; le succès couronna celte espérance. Les expériences très-nom- breuses subséquentes, (juej'ai faites sur moi-même, ou sur des animaux, ou sur des malades, m'ont permis de formuler la proposition suivante : » Si, dans un appartement d'ime tenqjérature supérieure à ]-j°, on ap- pliquf; exactement sur une peau saine, propre et non privée d'épiderme, l'orifice d'un flacon en verre mince, dans lequel on aura mis une quantité d'acide acétique cristallisable pur équivalente au quart de la capacité et au- tant de chloroforme, et qu'on ait la précaution de maintenir ce flacon a la température de la main, on obtiendra, au bout de cinq minutes, et au prix d'une très-légère souffrance, une insensibilité complète de cette partie, et aussi de quel, , . , <■/''/ ( 1069 ) où X, ;•, z sont les coordonnées du point relativement aux axes mobiles, ',), , Wj , 0J3 sont les vitesses angulaires du point autour des axes, qui coïn- cidaient à la fin du temps avec ceux des jr, y, z, w est leur résultante, et (1, |3, 7 sont les coordonnées de l'origine mobile. » Prenons pour origine un point O fixe sur la terre et mobile avec elle autour de son axe, et remarquons que ce point a une vitesse constante au- tour de l'axe de la terre, donc ces accélérations sont égales à zéro, c'est- à-dire ^ = °' dt' - °' d'à le d'p _ 'dt' F d't » Imaginons par ce point trois axes mobiles avec la terre, le plan x, y horizontal, les axes des x elj positifs suivant la tangente au cercle paral- lèle vers l'est et suivant le méridien vers le nord, enfin l'axe des z positifs dirigé vers le centre de la terre, considérée comme sphère, nous aurons, en désignant par / l'axe des moments positifs de la terre, w, = w cos(/, x) = o, 0J2 = ojcos(/, 7) = — wcosX, «3 = wcos(/, z) =: friCosX, où X cst la latitude du lieu d'observation et w la vitesse angulaire de la terre autour de son axe; par conséquent les équations (2), eu égard à (3), deviendront d'x, d'x I dz ■ . dy\ [ =r — 2w cos^ — + sinX — - — m'x, l df dt^ \ dt dt 1 ' — — u'cosXf— cosX.jH-sini .z) — w'7, dt dx . , , . . . , , m'cosX( — cosA-j -H smA . Z; — w'z, (^■) dO = — ; h 2w sinx. dt' d'z, dt' d'z = — 1- 2WC0SA. df parce que da, dt =«' dtil, db>3 "rfT ~ ' ~dr ~ » Si l'on néghge les termes qui contiennent co'- , il faut aussi négliger le terme 9,o)CosX^ lorsque la pente des rails ou des rivières est très-petite, ce qui rend aussi ^ très-petit, et désignant par a l'angle de la direction du ( «o?» ) inoiivemeiit du point avec laxe des y positifs, on aura dx (•/)■ — = PSUlrt, ^irzl^COSrt, OÙ (' est la vitesse du point; donc les équations (2,) deviendront = -; 2 OjSUIA. t'COSrt . dr- de f tPz, di>. —rr = -r + 2 oj cos/ . l'siii rt. de- dt » La force accélératrice pour un point en contact avec la surface latérale du rail consiste de celle de la gravité et du frottement. Les projections de la prenuere sur un plan horizontal sont égales à zéro. La projection du frot- tement latéral sur la direction de la pression latérale est aussi égale à zéro; par conséquent, les équations (i) deviendront, en vertu de (4 ;, Fj. = ;- -t- 2 w sm A . t'cosa, ■^ dl ' ^^1 /^y = -f — 2wsinX. f siiirt, V, =: S, ; 2ruCOS/. fSUlrt. ° dt a.r dv "" ^ de ■' de » Lorsque le mouvement est uniforme, on aura di'j dvy _ = o, - = o, donc I Pj. := 2 oj sin X . V cos rt, (6) \ P^ = — 2 wsin>. .ysiufl, . fy ^^ — 2 wbin A \ p = 2C.J sinX. V. \jA dernière de ces équations montre que la grandeur de la pression ho- rizontale est indépendante de la direction du mouvement, elle est pro- portionnelle au sinus de la latitude et à la vitesse du point considéré; mais la direction de cette force dépend de la direction du mouvement du point. ( '07' ) Lorsqu'on prend dans les équations (6) pour l'angle a tontes les valeurs depuis (7 = o jusqu'à « = 27:, on se persuadera facilement que la résul- tante p de ces pressions est toujours dirigée vers le rail droit du mouve- ment du wagon auquel le j)oint considéré appartient. Lorsque le mouve- ment n'est uniforme que dans la direction parallèle à l'axe des x, la pression sera encore constamment dirigée vers le rail droit pour toutes les valeurs de n depuis rt = o jusqu'à rz = n. Lorsque le mouvement est seulement uniforme suivant l'axe desjr, la force p sera dirigée vers le rail droit pour toutes les valeurs de a depuis « = n jusqu'à a ■=^ lu. Mais pour un mouve- ment qui n'est uniforme ni suivant l'axe des x^ ni suivant l'axe des j-, la résultante peut être dirigée, soit vers le rail droit, soit vers le rail gauche, suivant les valeurs de — r^ et -/ > comme on le voit des deux premières des dt dt ^ équations (5). » MINÉRAI.OGIE. — Description du nouveau minéral de l'Oural, nommé wagite; par M. Kadoszkovski. « L'année 1857, j ai eu l'occasion de découvrir à Nijni-Jagurt une va- riété de zinc silicate concrétionné dont on ne connaissait pas encore, à mou su du moins, l'existence dans les montagnes de l'Oural. M II est en croûtes concrétionnées. La smface des mamelons est hérissée de i)etiles aspérités qui, vues à la loupe, se montrent sous la forme de cristaux indistincts assez brillants, qui ont de l'analogie avec les zéolites. La couleur de ces mamelons est bleu clair tirant siu' le vert. » La dureté en est de 5, la pesanteur spécifique de 2,707. Il est soluble sans effervescence dans les acides, donne de l'eau par la calcination; infu- sible au chalumeau, il devient opaque, soumis à l'action de la flamme; avec le borax il se dissout en verre incolore. » La composition de ce silicate de zinc, d'après mes analyses, est de : Oxygène. Silice 26,0 1 3,507 3 Oxyde de calcium i ,55 o,43 Oxyde de zinc 66,9 i3,i33 Eau Ul 4>'77 Oxyde de cuivre. | •' i liiices Protoxyde de fer 1 99,1 5 f 1072 ) • Ce silicate de zinc est représenté par la formule 3ZiiSi + Af|. » Cette variété de silicate de zinc a beaiicoujj de ressemblance avec nne variété de zinc carbonate concrétionné que j'ai vu à Londres ,ui British Muséum sous le nom de smithsonite ; mais, connue sa composition chimique, sa couleur et sa forme diffèrent du silicate de zinc ordinaire, je le nonnne tvagiteei^ l'honneur de M.Waga, vénérable nalinaliste de Varsovie. • MINÉRALOGIE. — Analyse de la pitolérite de Lodève {Hérault); jiar 31. Pisam. Il Cette pholérite a été recueillie près de I.odève par M. Sœiuann. Elle y remplit les fissures d'un psammile gris-bleuâtre. » Les parties les plus pures de la substance sont parfaitement blanches, à texture finement lamellaire ou écaillense, indiquant un clivage facile dans une seule direction. La dureté est celle du gypse, l'éclat nacré sur le plan de clivage et l'aspect général micacé. Les lames n ont à l'ordinaire pas plus de I millimètre de diamètre. Elle est infusible au chalumeau et ne donne de l'eau dans le tube que lorsqu'on chauffe très-fortement. » La pholérite, trouvée primitivement dans les mines de Fins dans le dé- partement de l'Allier et analysée par Guillemin, n'avait été rencontrée que dans peu de localités; depuis, on l'a retrouvée dans plusieurs autres. Celle près deFreiberg a été analysée dernièrement par Richard Miiller, dont les nombres s'accordent parfaitement avec ceux que j'ai trouvés pour la pholé- rite de Lodève. » La substance étant mélangée avec du carbonate de chaux, j'ai séparé ce dernier au moyen de l'acide chlorhydrique faible. » L'attaque de ce silicate a été faite au carbonate de chaux. » Voici les résultats de mon analyse : Oxygène. Rapport. Silice 47 'O 25,0 4 ÂliimiDe 3g, 4 18, 3 3 Eau 14 >4 '2>8 2 100,8 Ce qui donne pour formule de la pholérite Ai'Si*-f-6Aq. » ( '073 ) ZOOLOGIE. — Sur les poissons musiciens de IJinérique du Sud ; extrait d'une Lettre de 31. O. de Thorox. « En faisant une exploration dans la baie du Pailon, située au nord de la province d'Esmeraldas, dans la République de l'Equateur, je longeais une plage, au coucher du soleil. Tout à coup un son étrange, extrêmement grave et prolongé, se fit entendre autour de moi. Je crus au premier moment que c'était un moucheron ou bourdon d'une extraordinaire grosseur. Mais ne voyant rien au-dessus de moi, ni alentour, je demandai au rameur de ma pirogue d'oùprovenaitcebruit. « Monsieur, répondit-il, c'est un poisson qui chante ainsi ; les uns a|jpellent ces poissons Syrènes et les autres Musicos (musiciens). » Ayant avancé un peu plus loin, j'entendis une audtitude de voix diverses qui s'harmoniaientet imitaient parfaitement les sons de l'orgue d'église, et alors je fis arrêter ma pirogue j)our jouir quelque temps de ce phénomène. » Ce n'est pas seulement dans la baie fin Pailon que l'on jouit de ce phé- nomène; il se retrouve dans plusieurs endroits, et même avec plus de force encore dans la rivière du Matajé, surtout au pied d'un petit promontoire appelé Campana (cloche). Cette rivière a deux bouches sur l'océan Pacifi- que et une troisième dans la baie déjà mentionnée. En remontant plus haut que Campana, l'on arrive à Campanilla, où se répète le même phénomène. J'ai ouï dire que dans la rivière del Molino, affluent du Matajé, l'on avait aussi entendu le chant de ces poissons. Soit dit en passant, il n'est peut-être pas inutile de faire connaître que ces animaux vivent dans deux qualités d'eau, puisque celle du Pailon est salée, tandisque celle delà rivière ne se mêle à la précédente seulement qu'aux heures de la marée. » Les poissons musiciens exécutent leur musique sans s'inquiéter de votre présence, et cela pendant plusieurs heures suivies, sans se montrer à la su- perficie de l'eau. >' On est surpris qu'un pareil bruit puisse venir d'un animal qui n'a pas plus de dix pouces de long ; c'est un poisson dont la conformation extérieure n'a rien de particuUer : sa couleur est blanche, avec quelques taches bleuâ- tres vers le dos. Du moins, tel est le poisson que l'on prend avec l'hameçon sur le lieu même du chant. C'est vers le coucher du soleil que ces poissons commencent à se faire entendre, et ils continuent leur chant pendant la nuit, en imitant les sons graves et moyens de l'orgue, entendu, non au de- dans, mais du dehors, comme lorsqu'on est près de la porte d'une église. » (Renvoi à l'examen de M. Valenciennes.) C. R., iS6r, 2™^ Semestre. (T. LUI, IV" l^i.) '^ ' ( I074 ) M. DE Pak.vvey adresse une Note ayant pfitir titre : « Note sur le zèbre du Clioa, du Congo et du Cap, cité dans les Kiugs de la Chine, li%'res à tort crus écrits en Chine » . Après avoir reproduit, dans les premiers paragraphes, les renseignements fournis par les dictionnaires fl'hisfoire naturelle, sur les passages d'auteurs grtc.s et latins qu'on peut rapporter avec plus ou moins de certitude au zèbre, et avoir rappelé que M. Cuvier n'en a retrouvé de traces que dans XiphUin, M. de Paravey continue en ces termes : « Mais si l'illustre natu- raliste avait connu le livre ciu'ieiix et analytique « Des montagnes et des » mers » porté et conservé en Chine et non pas écrit dans ce pays, mais en Ethiopie ou en Assyrie, il eût été, je crois, fort surpris de retrouver au milieu de j^lusieurs autres animaux plus ou moins fabuleux une sorte d'âne ou de cheval nommé Lo-to ou Lo-cho, décrit dans le texte comme un cheval rayé ainsi qu'un tigre royal, et comparé pour sa vitesse au cerf Lo qui n'existe pas en Afrique et au Congo. » Déjà dans le Chan-Hay-Ring, qui malgré ses fables offre, dit le P. Gaubil, des traditions précieuses, j'ai retrouvé le rhinocéros blanc, depuis peu vu dans l'Afrique du Cap on vit le zèbre, comme au Choa, en Abyssinie et au Congo. » ÉCONOMIE RUHALE. — De l'emploi dit conl-lav pour prévenir l(t maladie des pommes de terre; par ^\. J. Le.maire. (Extrait.) n La difficulté de l'emploi du coal-tar consistait à ne pas nuire à la ger- ■ mination. En opérant comme je vais le dire, la germination ni la végétation ne sont entravées, et les résultats que j'ai obtenus me paraissent dignes d'être signalés. » Depuis deux ans, sur environ 3 ares de pommes de terre que je fais semer chaque année, plus de la moitié des tubercules ont été atteints de la maladie caractérisée par des taches brunes sur les fanes, et par la matière d'un jaune bnui qui a été signalée par les auteurs sur les tubercules. » On incorpore à de la terre réduite en poudre grossière et sèche x jjour loo de coal-tar. On répand sur le sol à ensemencer environ i cenlimètre d'épaisseur de cette poudre, puis on laboure par les moyens ordinaires. De cette mauicre, le coal-tar se trouve enfoui à luie profondeur d'environ 20 centimètres. Les pommes de terre sont enterrées comme on le fait habi- tuellement. Dans ces conditions, les tubercules se sont très-bien dévelo|)pés, et pas un de ceux qui ont été protégés par le coal-tar n"a présenté de signe ( I075) de la maladie; tandis que d'autres pommes de terre, semées le même jour, à quelques mètres de distance des premières, et abandonnées à elles-mêmes, ont présenté dans chaque touffe à peu près la moitié des tubercides ma- lades. » Une seconde partie de la Note mentionne un essai fait par l'auteur pour l'application du coul-tar à la désinfection des fosses d'aisances; il nous suffit de l'indiquer. M. Gii.Lox, à l'occasion des communications faites il y a quelques mois à l'Académie relativement à la théorie de l'aciération, adresse de Liège un Mémoire qu'il a publié en i 85o sur la même question. Il appelle l'attention sur quelques considérations qu'il y a présentées et qu'il ne serait peut-être pas sans intérêt, dit-il, de rapprocher de celles qui se trouvent dans les Notes de M. Fremy, de M. Caron et de quelques autres savants qui ont pris part à ce débat. La Note et le Mémoire sont renvoyés, à titre de pièces à consulter, a l'examen de la Commission nommée pour les communications de M. Caron, Commission qui se compose des Membres de la Section de Chimie, et de MM. Biot et de Senarmont. M. Tremblay adresse à l'Académie une Lettre ayant pour objet : i"* de demander l'insertion au Compte rendu d'une Note présentée par lui le 1 8 juin 1860 et relative à des expériences faites au Havre l'année précédente avec son porte- amarre; 2° de demander un prochain tour de lecture pour une nouvelle communication également relative à ses appareils de sauvetage. La Note de M. Tremblay ayant été mentionnée dans le Compte rendu de la séance où elle a été présentée et renvoyée à l'examen des Commissaires désignés pour ses précédentes Notes, il n'y a point de motifs pour y reve- nir; quant à la future communication cjue désn-e faire l'auteur, son nom sera inscrit sur la liste des lecteurs et appelé à son tour. L'Académie n'a point l'usage de fixer de jour pour les lectures. Les per- sonnes qui se sont fait inscrire sont appelées à leur tour quand les occupa- tions de l'Académie lui permettent d'entendre les communications des étran- gers; celles qui, ayant été appelées, ne se présentent pas, doivent se faire in- scrire de nouveau. A 4 heures un quart, l'Académie se forme eu comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. F- ( 1076 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Ac.;déiMie a reçu clans la séance du 9 décembre 1861 les ouvrages dont voici les titres : Nouvelles suites ù Bujjon. — Histoire naturelle des Zooplijtes échinodermes ; par MM. F. Dujardin et H. HUPÉ. Paris, 1862; i vol. in-8°, avec planches. Mémoires sur la physiologie de la moelle épinière; par M. A. Chauve.\U ; extrait du Journal de la physiologie de l'homme et des animaux. Paris, 1861, in-B". (Renvoyé, à titre de pièce à consulter, à la Commission déjà saisie d'un Mémoire de l'auteur sur la même question.) Des pentes économiques en chemins de fer. — Recherches sur les dépenses des rampes; par M. Ch. DE Freycinet. Paris, 1861; in-B". Fantaisies scientijhjues de Sam; par M. J.-H. Beuthoud; 4* série. Paris. 1862; I vol. in-B". Des divers procédés de fabrication du fer; par M. A. GlLLON. (Extrait des Annales des Universités de Belgique.) Bruxelles, i853; in-B". Cartes géologique et hydrologique de la ville de Paiis ; par M. DelesSE. (Extrait du Bulletin de la Société géologique de France, 2*" série, t. XIX, p. 12; séance du 4 novembre 1861.) In-B". De la valeur de l'égophonie dans la pleurésie (Lettre à M. Bally, ancien président de l'Académie impériale de Médecine); par M. H. LaNDOUZY. Paris, 1861; I feuille in-8". De la reconstruction du Cheval sauvage primitif et de la restauration par l'omaimogamie de nos races chevalines régionales altérées par la sélection et le croisement ; par M. J.-E. CoRNAY. Paris, 1861 ; in-12. De la résistance de l'air dans le mouvement oscillatoire du pendule ; par M. Ch. GiRAULT. (Extrait des Mémoires de lAcadémie des Scienies, Arts et Belles-Lettres de Caen.) Caen, 1861 ; in-8°. Elude sur la valeur du stade, de la coudée et de quelques autres mesures anciennes; par M. Em. BouCHOTTE. (Extrait des Mémoires de l'Académie impériale de Metz.) Metz, 1860; petit in-4", a exempl. Notice sur la coudée babylonienne ; par le même. (Extrait du même Re- cueil.) Metz, 1861, 2 exempl. Catalogue des végétaux et graines disponibles et ntis en vente au Jardin d'acclimatation au H anima (^près Alger) pendant l'automne 1861 et le prin- temps 1862. Alger, 1861 ; in-8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI IG DÉCEMBRE 1861. PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. .^J. LE Ministre d'Etat approuve la décision par laquelle l'Académie a fixé pour le jour de sa séance annuelle le lundi 23 décembre. GÉOMÉTRIE. — Propriétés cjénérales des courbes gauches tracées sur Vhyperboloide ; par M. Chasles. " Nous continuerons de représenter une courbe gaucbe d'ordre in=p-h(j par le symbole M^x^ j'') qui indique Vordre et Yespèce de la courbe. » 17. Nombre des points nécessaires pour déterminer une courbe M(x'' y'j : pq + {p + q). » Si la courbe doit avoir uii point multiple d'ordre /', eu un point donné, ce point équivaudra à la condition de passer par ~ points simples. <> 18. Nombre des points d'intersection des deux courbes gauches M(x'' y'') et W {xP' y«') : pq' +p'<]. » Si les deux courbes ont deux points multiples coïncidents, l'un d'or- dre ret l'autre d'ordre r', ces points compteront pour rr' points simples; C. R., i86i, 7'^' Semesire. (T. LUI, N» aiî.) i ^'i ( '"78 ) (lo sorte que \o nombre des autres points d'intersection des deux courbes sera {ptf -f- //'/ — rr'). » Deux courbes du nièinc ordre et de même espèce, M{x'' y''), ont o. p(j points d'intersection. I. 10. Nombre des ijénéraliices et des diieclrices de ihyperlivloide qui sont Idiujeides à la rourhe M [\'' y') : 2p[q — \) — id — 3r/' directrices, o.q{p — i) — 'ici — 3(Y' génératrices; r/ exprime le nombre des points doubles de la courbe, et d' le nombre de ses points de rebroussement. i. Si la courbe :i nii point multiple d'ordre /•, ce point comblera pour — |)oints doubles : consécpiemmee.t le nombre des tangentes a la courbe, soit directrices, soit génératrices, sera diminué de r[r — i) unités. » 20. Une surface quelconque d'ordre m coupe un byperboloïde sui- vant une courbe d'ordre iin, d'espèce M (x'" j-'" ) . » On en conclut que : » Une surface d'ordre m et un hyperboloide étant placés d'une manière inieleonfjue, il existe toujours i m (m — i ) c/énéralrices et i m (ni — i j directrices de fit) peiholoide tanfjentes à la surface. » De là résulte cette autre conséquence, que : )i Étant données une surjace d'ordre m et deux droites dans l'espace, si une droite se meut en s appuy(nit sur les deux droites et en restant toujours tan) I-es points de contact des directrices (19) et les /; points où la courbe M rencoîilre une génératrice quelconque, sont sur une courbe d'ordre [m — i), d'espèce W [x'' yi-'). » Cette courbe passe par chaque point double et par chaque point de rebroussement de la courbe M, et elle est tangente à celle-ci en chacun des points de rebroussement. ( 1079 ) )) Si la courbe M a un point multiple d'ordre /', la courbe d'ordre {m — i) aura un point mnlliple coïncident d'ordre (r — i). » 22. Nombre des plans tangents à la courbe M^x^ \'), Elles sont toutes tangentes entre elles en chacun des points doubles de la courbe proposée, et elles sont tangentes à celle-ci en chacun de ses points de rebroussement. » Si la courbe M a un point midtiple d'ordre r, les courbes jM' ont toutes 142.. ( io8o ) iiii point multiple coïncident d'ordre (r — i), et leurs (/ — i) branches sont tangentes entre elles. » Si la droite D est située dans un plan osculaleur à la courbe M, les courbes M' sont tangentes à celle-là au point de contact du plan oscula- teur. » Conséquemment, si la droite D est l' intersection de deux plans oscilla- teurs, les courbes M' sont tangentes à la courbe M aux deux points de cfni- tact des plans oscuialeurs. » Si la droite D est située dans un plan oscillateur ayant un contact du troisième ordre avec la courbe M, les courbes M' ont un contact du second ordre avec la courbe M au point de contact du plan osculateur. » Si la droite D passe par un point E de la courbe M, les courbes M' sont tangentes en ce point à cette courbe. » Conséquemment, si la droite D s'appuie en deux points E, F de la courbe M, les courbes M' sont tangentes à cette courbe en ses deux points E, F. I. Si la droite qui passe par le point F de la courbe est située dans le pian osculateur en ce point, les courbes M' sont osculatrices à la courbe M. )i Si la droite menée par le point E de la courbe est située dans le plan osculateur en un autre point F, les courbes M' sont tangentes à la proposée en ses deux points E, F. u Si la droite D, qui passe par deux points E, F de la courbe M, est si- tuée dans le plan osculateur en F, les courbes M' sont tangentes h la courbe M en son point E, et osculatrices à cette courbe en son point F. » Si la droite D est tangente à la courbe M, toutes les courbes M' ont ini contact du troisième ordre avec celte courbe au point de contact de la droite D. » Si la droite D est tangente en un point où le plan osculateur a un con- tact du troisième ordre, toutes les courbes M' ont un contact du qua- trième ordre avec la courbe M. » Si la droite D passe par un point multiple d'ordre r de la courbe M, toutes les courbes M' ont un point niulliple du même ordre, et leurs r branches sont tangentes à celles de la courbe M. « 24. Nombre des plans oi ulalcurs qu'on peui mener à la courhe M(x''\*'> p'ir lin point de l'espace : Gpci- 3 p-^- q) -6({ - 8d'. » Si le point par lequel on mène les plans osculateurs est pris sur la courhe, le nombre des plans tangents fera diminué de 3 unités. ( .o8i ) » Et si ce point de la courbe est multiple d'ordre r, le iionibre des plaus osculateurs sera diminué de 3/-^ unités. 1) 23. Surface développable osculatrice à la courbe M (x^y?). » Cette développable est le lieu des tangentes à la courbe. Conséqucm- ment son ordre est égal au nombre des tangentes qui s'appuient sur une droite. Or ces tangentes sont dans les plans tangents à la courbe menés par la droite : il s'ensuit donc que l'ordre de la développable est 2 [Xj — ici — iil' . Eu observant que si la courbe a un point multiple d'ordre r, ce point comp- tera pour '— points doubles (22). » Les plans tangents à la surface sont les plans osculateurs à la courbe M ( xPj''); conséquemment la classe de la surface (c'est-à-dire le noiubre des pians tangents qu'on peut lui mener par un point) est 6p(] — 3 {p H- q) — Gd ~ 8d'. » La surface passe par les droites de l'hyperboloïde, génératrices et direc- trices, tangentes à la courbe M, lesquelles sont au nondire de fiprj — 7. [p + q) — 1 {id + '5d'). s L'intersection de l'hyperboloïde par la développable se compose de ces droites et de la courbe M, d'ordre [p -+- q), suivant laquelle deux sur- faces sont circonscrites l'une à l'autre, et qui par conséquent compte poiu' deux courbes d'ordre (/) -h q). » 20. Avertissement. — Les propriétés suivantes de la courbe gauche M [x''j^) s'exprimeront par diverses formules qui dériveront toutes des propriétés et des formules précédentes; en conséquence, pour simplifier ces formules et l'énoiicé des théorèmes, nous y ferons abstraction des points doubles et de rebroussement de la courbe M; c'esi-à-dire que tous nos énoncés s'entendront d'une courbe générale, dépourvue de points nudtiples d'ordre quelconque. Il sera toujours facile, d'après ce qui précède, de \()ir ce que devientiraient ces énoncés si la courbe avait des points multiples. » Nous aurons à faire usage des formules de M. Plucker, concernant les courbes planes, dont on considère l'ordre, la classe, les points doubles et de rebroussement, et les tangentes doubles et d'inflexion. Ces fornudes sont, comme on le sait, au nombre de six, dont trois sont une conséquence des trois autres. Mais quatre nous suffiront, et nous allons les rappeler ici. Soient ( loSa ) (loue 771 Voj-drc dune courbe, n sa classe, et D, D', ï, T', en nombres, les points doubles et de reboussement, et les tangentes doubles et d'inflexion tle la coiu'be ; on a entre ces six ([uantités les relations (1) 71 = 7}l (/«- i) - 2D- 3D', (2) T' = 3m(/«-2i-6D- 8D', (3) ni= n („-,)_ 2T - 3T', (4) D'= 3«(« - a) — 6T — 8T'. » Des deux premières équations on tire cette expression de D, en fonc- tion de ;«, n et D' : (5) D = ^[8« - 3T'- m(/« -10)]. » '27. Propriétés des sections planes île la iléueloppnble osculatrice à tu <:ourbe M(x''y?). » Appelons 1 la courbe d'intersection de la développable par un plan quelconque. Il s'agit de déterminer l'ordre et la classe de cette courbe, et le nombre de ses points doubles, de ses points de robroussement, de ses tangentes doubles et de ses tangentes d'inflexion. » \j ordre de la courbe est celui de la développable, "ipq. >i Sa classe est le nombre des tangentes qu'on peut lui mener par un point ; ces tangentes seront les traces des plans tangents à la développable, ou plans osculateurs à la courbe gauche, sur le plan coupant; conséquemment leur nombre, ou la classe de la courbe est 6pq-3{p-hq). » Les points de rebroussementde la combe 1 sont les points d'intersection de la courbe gauche par le plan coupant; leur nombre est égal à l'ordre de la courbe gauche : [p -f- q). » Connaissant l'ordre, la classe et le nombre des points de rebronssemenl de la courbe 2, on détermine le nombre des points doubles, des tangentes doubles et des tangentes d'inflexion, par les formules précédentes. » Points doubles. Leur nombre D est doinié par l'équation (i) ; on a D = 2/J7(/X/-2). » Tangentes d'inflexion. L'équation (2) exprime le nombre de ces tan- gentes ; T=iipq-S{p+q). ( io83 ) « Tangentes doubles. Leur nombre T est donné par l'équation (3), puisque T' vient d'être déterminé ; on a T=2pq[gpq-Q{[>+q)- ^ ^]+ ^{p + ^l) [p + (] +'^^)- » 28. Propriétés du cône mené par la courlie M(x/'y'') et ayanl son soin- tncl en un point quelconque de l'espace. » ]j'or(tre du cône est le même que celui de la courbe : [p -h q). .< Sa classe est le nombre des plans tangenis qu'on peut lui mener par une droite partant du souimet; ces plans sont tangents à la courbe M ; con- séquemment leur nombre est 2/J(/(22). » Les plans d'inflexion du cône, c'est-à-dire les plans tangents qui ren- ferment trois arêtes consécutives (infiniment voisines), sont les plans oscu- lateurs à la courbe gauche, menés par le sommet du cône; leur nombre est T' = 6/.<7- 3 (/;+- pable osculatricc à celterourbe, une section i)laiie de cette déveioppable et un cône mené par la courbe gauche, ont été le sujet des recherches de MM. Cayley et Saluion. (Voir Journal de MatlicmatKjucs de M. Liouvilie, t. X, p. afS; année i845; et Tlir Cnnihrids;c fin,/ Diihlin Mathcmatical Journal, t. V, p. 18 et nS; année i85o.) ( io84 ) » i" Nombre des tangentes à la courbe, qui rencontrent nue autre tan- gente quelconque. Ce nombre est [ip.). » Cette courbe rencontre cliaqiie génératrice de la développable en {o.q— 4) points. Développable circonscrite à V hyperholoïde suivant la courbe M(x''yî). » 51. Cette surface est l'enveloppe des plans tangents à l'hyperbo- loïde aux points de la courbe gauclie Mf.rP, j''): ses génératrices sont, dans la théorie de M. Ch. Dupin, les tangentes conjuguées aux tangentes à cette courbe. Conséquemment la surface est, conformément à la théorie des polaires réciproques de M. Poncelet, la polaire de la courbe gauche. Cette simple remarque suffit pour appliquer sans difficulté à la développable dont il s'agit toutes les propriétés de la courbe gauche. » 1° Ordre de la développable : 2pq. » 2° Classe de la développable, ou nombre des plans tangents qu'on peut mener à cette surface par un point : [p -+- q). )i 3° Ordre de V arête de rehroussement de la développable : 6pq-3{p-hq). » 4° Nombre des tangentes doubles d'une section plane de la dévelop- pable : llr' + q' - {p -h q)]. » 5° Nombre des points doubles de la section plane : ipqipq — 5) + 4(/7-(-5). » 6° Ce même nombre marque V ordre de la courbe nodale existante sur la développable. » 7° Nombre des droites qui s'appuient en deux points sur l'arête de rehroussement de la développable et qui passent par un point de l'espace : 2/'7[9P9 - 9(P + 9) - I'] + f (P + '/)(P + ? + 3). » 8" Nombre des génératrices de la développable que rencontre une autre génératrice quelconque : ^pq — 4. G- K., i86i, 2"n« Siemeure. (T. LUI, N» 23.) '43 ( io86 ) » 9° Cette développable a en commun avec la développable osculatricc à la courbe gauche M, 4/j<7 - 2(p + q) génératrices : ce sont les génératrices et directrices de l'hyperboloïde tan- gentes à la courbe M. » L'intersection complète de l'hyperboloïde par cette développable est de l'ordre \pq et se compose de la courbe M, d'ordre [p -h g), qui compte pour deux, c'est-à-dire comme une courbe d'ordre ^{p -h (j), et des 4/^5" — i[p -\- q) droites de l'hyperboloïde. » Je dois rappeler qu'à l'occasion du théorème général snr la description des courbes gauches, au moyen d'un faisceau de surfaces correspondantes aux génératrices d'un hyperboloïde, que j'ai donné dans la séance du 3 juin (V. Comptes rendus, t. LII, p. iio3), M. L. Cremona a fait connaître de nombreuses propriétés des deux courbes d'ordre (2/H+ i) et [in+ 2). et d'espèce M (x'"+' j") et M{x'"*'j) (i). » Erratum. — Séance du "2 décembre, p. 992, ligne 3 en remontant; au lieu de : ayant pour asymptotes les deux axes, Ihez : ayant pour asymptotes des parallèles aux deux axes. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Remarque relative à une observation de tremblement de terre faite à bord du i^auire la. Félicie. Communication f/e M. Ch. Sainte- Claire Deville. « Monsieur le Ministre de la Marine a adressé à l'Académie un Rapport du capitaine du navire la Félicie, concernant les effets d'un tremblement de terre ressentis en mer le 20 février 1861 et dont un extrait a été publié dans le Compte rendu àe la séance du 2 décembre 1861. Le Mémoire renvoyé à l'examen de M. Duperrey et de moi ne nous a pas paru susceptible de devenir l'objet d'un Rapport. Néanmoins le fait signalé par le capitaine de laFéliàe offre nn intérêt réel, parce que le point où il a été observé a été signalé depuis longtemps par M. Daussy connue ayant été déjà un grand nombre de fois agité par des tremblements de terre ou des éruptions volcaniques. » J'ai eu l'occasion de montrer que ce phénomène n'est pas isolé et qu'il se rattache à un ensemble de faits liés aux grandes lignes stratigra- plîiques (a). » J'ai montré que dans le treud^lement de terre qui a détruit la Pointe-à- (i) V. Cnmplcs rendus, I. LU, p. iSig, et dans la table du volume, le mol En a tu, p. i345. (2) Voir au Bulletin île la Société Grolcgique de France, 1" série, t. XVIII, p. 1 ro. ( 'o87 ) l'itre en 1843, le sens réel des oscillations a été dirigé de l'O. 22" N. à TE. 22° S. » Or, c'est bien cette direction qui, comme je le constatais dès lors, ne diffère pas sensiblement de la ligne des côtes orientales de l'Amériqne du Sud, où s'est propagée la secousse du 8 février, et qui forme le trait strati- graphique dominant depuis le cap San-Roque jusqu'à la pointe septentrio- nale de Cuba. Mais je puis ajouter aujourd'hui qu'elle est remarquablement parallèle au grand cercle primitif du réseau pentnqonal, qui traverse l'océan Atlantique à égale distance des côtes opposées de l'Afrique et de l'Amé- rique. » Je me propose de développer ailleurs le rôle que joue ce grand cercle dans le système stratigraphique des Antilles; mais je ne puis me dispenser d'indiquer ici en quelques mots quelle me paraît être son importance toute spéciale au point de vue qui nous occupe. ■) A cet effet, suivons-le dans le reste de son cours sur le globe où M. Laugel a tracé, d'après les données de M. Elie de Beaumont, les prin- cipaux éléments du réseau pentagonal. Nous le voyons couper l'équa- teur vers 27° 3o" de longitude occidentale, et, presque immédiatement après, passer, à très-peu de chose près, au point singulier sur lequel M. Daussy a appelé depuis longtemps l'attention des savants, et qui semble presque sans discontinuité être le siège de tremblements de terre ou d'érup- tions sous-marines (i). Après avoir laissé à une faible distance, vers l'ouest, les deux îles volcaniques de l'Ascension et de Sainte-Hélène, il atteint la Nouvelle-Hollande, dont il suit dans toute sa longueur la côte nord-ouest, puis, en sortant de la Nouvelle-Guinée^ vient traverser le petit groupe, si souvent en éruption, des îles de Dampier, tombe exactement sur l'île Necker, la dernière de l'Archipel volcanique des Sandwich; il aborde enfin l'Amérique septentrionale au-dessus de Sauta-Barbara, de manière à occu- per l'axe du groupe volcanique de la Sierra deMogoyon [i), et retourne au (i) Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, t. IV, p. 5 12, et t. XV, p. 446- i^I- Daussy a fixé la position de ce point par 2?." de longitude O. et 0° 20' de lati- tude S., sans doute parce que, parmi les quatorze observations qu'il rapporte et discute dans ses deux intéressantes Notes, cette dernière latitude est plusieurs fois reproduite; mais, si l'on prend la moyenne des quatoize positions, on a réellement 22° 12' de longitude O., et o" 5o' de latitude S., ce qui rapproche encore davantage ce point du grand cercle en question. (2) Voyez la carte géologique des États-Unis, par M. J. Marron, Bulletin de l- ( 1090 ) rliomboïdal à rextréiiiité orientale des îles de la Sonde (îles volcaniques Silomon). » Ainsi, non-seulement aucun des cinq cercles qui se coupent au point D (le lAmrrique russe n'est étranger aux phénomènes volcaniques, mais, en suivant successivement leurs cours, on se trouve, pour ainsi dire, en relation avec la plupart des centres volcaniques du globe. )) On remarquera que c'est surtout vers l'océan Pacifique que se déve- loppe l'influence volcanique des cercles qui rayonnent du point D, et l'on ne peut s'empêcher de conclure que ce centre de pentagone paraît avoir été le centre d'un dernier éloilemenl de la croûte du globe, qui a laissé lui des hémisphères, presque tout continental, fort pauvre en volcans, rare- ment agité par les tremblements de terre, tandis que l'autre hémisphère, pres([ue entièrement recouvert par les eaux, est tout sillonné de bandes volcaniques, condamnées k une perpétuelle et couvulsive agitation. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Nouvelle éruption du Vésuve; Lettre de M. P. de TcHiHATCHEF à M. Elle de Beaumont. 11 Naples, 9 décembre i8fii. » Je m'empresse de vous informer d'un phénomène fort remarquable que le Vésuve vient de nous offrir et qui depuis hier tient en émoi les ha- bitants de Naples, en leur faisant oublier pour le moment leurs préoccupa- tions politiques. Hier(le 8 décembre) à i''3o'" après midi, on sentit à Naples une très-légère secousse que je n'avais point remarquée, étant en ce moment dans la rue de Tolède; mais, à 3 heures environ, en me dirigeant vers la riviera de la Chiaja, pour gagner l'hôtel d'Angleterre que j'habite, je fus surpris de voir l'horizon du côté du Vésuve enveloppé dans une épaisse fuméo que l'on nie dit provenir du pied même du versant sud-sud-ouest de la montagne. A la tombée de la nuit, vers 7 heures du soir, les hau- teurs de Torre del Greco apparurent éclairées par des colonnes de feu (en- viron quatre à cinq) échelonnées sur une ligne dont la direction paraissait être du N.-N.-E. au S.-S.-O. Ces colonnes s'unissaient par des nuances moins lumineuses et formaient en quelque sorte lui seid rideau de flannnes. Ce matinje me suis etnpressé de me transporter à Torre del Greco ; l'atmos- phère à Naples était sereine, la mer parfaitement calme; mais à mesure que je me rapprochais du village, le ciel devenait terne à cause de la fumée et des cendres qui tombaient comme luie pluie très-fine; au reste, ces der- nières ne se firent sentir qu'a Portici. Je trouvai les habitants de Torre del ( '09' ) Greco livrés à la plus vive agitation et occupés à émigrer en masse avec les effets qu'ils pouvaient emporter ; ils m'apprirent qu'ils avaient éprouvé clans la journée d'hier (8 décembre) plus de ai secousses qui se sont siic- cédéà différentsintervallesdepuis 1 1 heures du matin jusqu'à 3 heures après- midi, et que vers 3 heures de fortes détonations souterraines fiu'ent suivies par d'épaisses colonnes de fumée et de cendres qui se sont élevées à peu de distance au nord du village sur le versant S.-S.-O. de la montagne. Je me suis empressé de remonter le village et j'ai pu voir les murs de plusieurs maisons profondément lézardés. A peine eus-je dépassé les deiniers en- clos du village, que je me trouvai au milieu d'une immense agglomé- ration de scories des interstices desquelles s'échappaient des .milliers de petits jets de fumée. J'étaistout d'abord disposé à considérer ces matières comme le produit d'anciennes éruptions et entre autres de celle de 1794, parce que voyant la surface extérieure des scories à peine tiède, tandis que la surface inférieure était souvent tellement incandescente, qu'un bâton qu'on y enfonçait prenait immédiatement feu, j'avais peine à admettre qu'iuirefroi- dissementaussi rapide eût pu s'opérer dansl'espace de vingt heures seulement, ce qui aurait di!i être si ces matières avaient été réellement vomies depuis hier (après 3 heures de l'après-midi). Or c'est cependant ce que les habitants de Torre de) Greco m'assurèrent positivement, en ajoutant que non-seule- ment toutes ces matières étaient le produit de la veille, mais encore les deux monticules coniques que je voyais un peu plus haut (à 600 mètres environ au N.-N.-E. de Torre del Greco, à 1 kilomètres environ au N.-O. du cou- vent des Camaldules). Ces deux monticules coniques, dont les sommets vo- missaient d'épaisses colonnes de fumée, étaient malheureusement inacces- sibles à cause de la grêle de pierres et de cendres incandescentes qu'elles lançaient et qui, vues de Naples au milieu des ténèbres, ont pu paraître comme autant de colonnes de flammes. J'ai donc dû renoncer pour le mo- ment à examiner la constitution même de ces monticules. A peu de distance au sud de ces derniers, se trouvaient échelonnées sur une ligne dirigée en moyenne d'E.-N.-E. à O.-S.-O. trois cavités creusées dans le sol même, con- sistant en sables volcaniques préexistants ; elles étaient séparées les imes des autres par des parois ou cloisons irrégulières. Quant aux cavités elles- mêmes, elles avaient une forme très-régulière d'entonnoirs, dont la profon- deur n'était probablement pas au delà d'une vingtaine de mètres et lacircon- férence peut-être d'une quarantaine de mètres. Le fond était plat. Des colonnes de fumée semblables à celles qui s'élançaient des sommets des deux mouliculos coniques, sortaient également du fond tles cutouiioii's, proba- ( '092 ) l)lement par des fissures imperceptibles ; mais ces colonnes de fumée étaient moins accompagnées d'éjections de pierres et de cendres, ce qui m'avait permis d'en approcher. Dans toutes ces localités, l'émission de la fumée avait lieu par saccades et soubresauts et se trouvait précédée par un roule- ment sourd semblable à une décharge lointaine d'artillerie ; après chaque détonation (elles se succédaient rapidement ), la fumée s'élançait en gerbes gigantesques et se déroulait en masses blanches ou grisâtres, de forme glo- bulaire, ce qui offrait un spectacle vraiment grandiose. Une odeur de soufre se taisait sentir d'une manière tres-appréciable. Il m'est unpossible pour le moment de décider si la masse énorme des scories qui s'étendent d'un côté entre les monticules coniques etTorre del Greco, et de l'autre côté côtoient le village du côté de l'est, sans atteindre cependant la mer, a été vomie par les cratères des monticules et les cavités sus-mentionnées ; les habitants de Torre del Greco prétendent que ces substances ont jailli par des fissures et crevasses qui s'étaient ouvertes sur cette partie de la montagne et qui se trouveraient actuellement comblées par leurs propres déjections ; je suis assez porté (pour le moment et sauf rectification) à admettre cette assertion, puisqu'il me paraît peu probable que les deux monticules et les cavités très-peu profondes dont j'ai parlé aient pu dans l'espace de vingt heures fournir à eux seuls une masse de déjections aussi considérable. Dans tous les cas, il paraît que ces déjections n'étaient point à l'état fluide, car je n'ai vu nulle part de trace d'une coulée de lave. Pendant deux heures que je me suis trouvé sur ces surfaces imprégnées de feu, sans que la chaleur gênât les pieds, je n'ai point ressenti de secousses; cependant j'eus l'occa- sion d'observer une curieuse oscillation dans une masse déchiquetjée de scorie qui se souleva et s'abaissa à deux reprises, mais sans déranger les fragments presque incohérents qui la composaient ; on eût dit un mouve- ment passager et local de gonflement ou de boursouflure. Les secousses d'hier, excessivement faibles à Naples, étaient au contraire, à Torre de l'A- nunciata, fort sensibles et nombreuses (on en a compté lo). En retournant à Naples, j'ai vu la pluie de cendres diminuer graduellement à mesure que j'approchais de Portici et puis disparaître complètement. Un nuage blanc .sale recouvre en ce moment toute la partie E. etS.-E. de l'horizon et masque complètement la vue du Vésuve, ainsi que de toute la côte orientale du golfe de Naples. A Naples même, le ciel est d'un azur foncé et le soleil dans toute sa splendeur. Depuis minuit (d'hier) le sommet du Vésuve commence à fumer légèrement. » ( log;^ ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. LE MiXISTRE DE l'AgUICULTURE, DU COMMERCE ET DES TrAVAUX PUBLICS transmet trois opuscules relatifs à l'alcoonièlrie publiés par M. CoUarcleau et son gendre M. Larivière, et demande que ces pièces soient renvoyées à la Commission chargée de continuer l'examen de cette question. (Renvoi à la Commission des Alcoomètres, composée de MM. Chevreul,.Pouillet, Despretz, Fremy.) PHYSIOLOGIE COMPABÉE. — Ponte d œuj S féconds par des femelles de ver à soie ordinaire, sans le concours des mâles; par M. Joubdax. (Commission des vers à soie.) « On a indiqué plusieurs fois dans la science cette reproduction par des femelles vierges de papillons, mais ce fait remarquable ne paraît pas avoir été jamais précisé d'nne manière rigoureuse. D'autre part, plusieurs des au- diteurs qui suivaient à Lyon nos cours sur la sériciculture, nous avaient rap- pelé à plusieurs reprises qu'il était de tradition dans les anciennes familles d'éducateurs du midi de la France, qu'un des meilleurs moyens de régé- nérer nos races de versa soie domestiques, de leur rendre tonte leur puis- sance de vie, toute leur énergie primitive, était d'employer ce qu'ils appel- lent de la graine vierge, c'est-à-dire des œufs pondus par des femelles qu'on a tenues rigoureusement éloignées du contact des mâles. » Dans nos recherches multipliées sur la sériciculture du- Midi, ainsi qu'en Piémont et en Lombanlie, on nous avait tenu assez souvent le même langage. " Quoique nous n'ajoutassions pas luie grande croyance à ce singulier phénomène chez des animaux d'une organisation aussi élevée que celle des papillons, en présence de toutes ces affirmations et des quelques indications, quoique vagues, de la science, il était de notre devoir de soumettre le fait à rexpérimenta tion . » Nous fîmes, en i85o, quelques expériences partielles qui ne nous don- nèrent aucun résultat certain, les expériences n'ayant pas été poursuivies jusqu'à l'éclosion des œufs considérés comme féconds. » En i85i, nous renouvelâmes nos expériences en les entourant de toutes C. R., i86f, 2-' Semestre. (T. LUI, N° 23.) f 44 ( '094 ) les précautions désirables et en les faisant sur une plus grande échelle. Cest une indication sommaire de ces expériences, ainsi que de leurs résultats, que nous croyons devoir faire connaître. » Première exiiérience faite sur la variété de ver à soie à cocons jaunes, dite de Briance ou du Milanais, variété à récolte annuelle, ne donnant ainsi qu'une génération par an. — En juin i 85 1 , à la récolte, trois cents cocons de celte variété à quatre mues furent choisis par nous, et, pour qu'à la sortie des papillons il ne pût y avoir aucune comnuuiication entre eux, chaque co- con fut emprisonné dans un petit carton sans couvercle, mais solidement recouvert par un morceau de gaze qui l'enveloppait complètement et était cousu en dessous. Ces trois cents cocons, ainsi renfermés cliacun dans un carton particulier, donnèrent cent quarante-sept femelles et cent cinquante et un mâles, f^es cartons contenant des mâles furent retirés et les cartons des femelles furent soigneusement conservés sans être découverts. » Sur les cent quarante-sept femelles, six seulement ont donné, dans l'eiisendjle de leur ponte, quelques œufs réellement féconds : deux en ont donné sept, deux quatre, une cinq et une deux. Ces vingt-neuf œufs, conser- vés dans leurs cartons respectifs, également sans être découverts, pour qu'il n'y eût pas d'erreur possible, sont les seuls qui aieiU éclos en mai i852. Il y avait bien eu un assez bon nombre d'autres œufs qui avaient passé de la coulein- jaune clair, qui est leur couleur au moment de la ponte, à la cou- leur plus ou moins grise-ardoisée, qui est celle que prennent au bout de quelques jours après cette même ponte les seuls œufs fécondés; mais à la longue ces œufs, qui doimaient ainsi dans le jjrincipe le signe caractéristique de la fécondation, se sont affaissés pour la plupart sur eux-mêmes et se sont desséchés; le petit nombre qui avait conservé jusqu'au printemps et la forme et la couleur des œufs féconds, n'ont pa-. produit de vers. En ouvrant ces derniers œufs, nous avons trouvé leur couteuu dans une espèce de pu- tréfaction, mais qui |)araissait de date récente. M II n'y a donc eu eu réalité, dans cette expérience reposant sur les pon- tes de cent quarante-sept femelles, que viugt-neul veisde produits. Ces pontes ont donné environ cinquante-huit mille œufs, c'est à peu près un ver produit ou un (xnif complètement fécond, siu- trois mille œuts. » Deuxième expérience. — En judlet, même année i85i, nous pensâ- mes qu'il convenait, pour éclairer le plus possible cette question de généra- tion seulement par les femelles, d'ex|)érimenter sur une variété de vers a soie domestiques en quelque sorte |)lus productive, puisque, au lieu d'une seule génération annuelle, elle en donne six ou sept, en huit ou neuf mois. ( logS ) Nous fiines rexpéricnce sur une variété de vers à soie domestiques à cocons blancs, provenant du midi de la Chine, ver à trois mues et donnant de cinq à six générations successives dans la même année. Cinquante cocons de cette variété furent emprisonnés dans cinquante petits cartons fermés de gaze su- périeurement, suivant le même procédé que ceux de l'expérience précé- dente. Nous eûmes, à la sortie des papillons, vingt-trois femelles et vingt- six mâles. Dix-sept femelles sur les vingt-trois ont donné des œufs complè- tement féconds. Ces œufs, féconds dans la proportion de un sur dix-sept pondus, ont éclos dix-sept jours après la ponte. Une des femelles eu avait donné cent treize, et la moins productive en avait donné douze. ') Ces vers, encore renfermés dans les cartons qui avaient servi de prison aux cocons à femelles, ont été montrés immédiatement après l'éclosion aux auditeurs qui suivaient notre cours de sériciculture, et qui avaient pris part, plus ou moins, à l'expérimentation. » Les vingt-trois femelles ont pondu environ neuf mille œufs; sur ce nombre, cinq cent trente ont produit des vers; c'est ainsi un ver sur dix- sept œufs pondus. « Il résulte de ces expériences : ■> 1° Qu'd y a eu réellement reproduction par des femelles de ver à soie vierges, n'ayant eu rigoureusement aiicim rapprochement avec des mâles; » 2° Que cette reproduction a été proportionnellement très-faible, puis- qu'elle a fait défaut dans des expériences partielles, et qu'il a fallu expéri- menter sur une échelle assez grande pour obtenir un résultat certain ; » 3° Qu'en comparant les résultats donnés par les deux races particu- lières de ver à soie somnises à l'expérience, on trouve que la variété à trois mues et à cinq ou six générations successives dans l'année, s'est montrée beaucoup plus reproductive que la variété à une seule génération annuelle. La première a donné un ver pour environ dix-sept œufs pondus, tandis que la seconde en a donné un poiu' deux mille œufs. 1) Nous pensons qu'il conviendrait de reproduire nos expériences sur une échelle plus grande encore, sur cinq cents cocons par exemple, pour bien fixer la science sur ce fait physiologique si remarquable de la reproduction par les femelles seules sans le concours des mâles, dans un ordre d'animaux aussi élevés en organisation que les Lépidoptères. » On citera la reproduction des pucerons comme un fait analogue se ren- contrant également chez les Hexapodes. Nous nous permettrons de dire à légard des pucerons, que les observations auraient besoin d'être suivies de nouveau avec beaucoup de soin, relativement à ces dix à douze générations ( 1096 ) successives par les femelles seules, sans le concours des mâles, (|in ne se montrent, dit-on, qu'au printemps et en automne aux approches de l'hiver. Pour ce qui nous concerne, nous dirons que nous avons fait plusieurs fois des observations sur les pucerons du rosier et sur ceux du sureau, et que nous avons toujoins trouvé des mâles près des femelles, et cela durant toute l'année, c'est-à-dire durant les sept à huit mois de végétation. La pré- sence des mâles échappe f.icilement à l'observation par suite de leur peti- tesse, de leur prompte métamorphose et de leur disparition assez rapide, dés qu'ils ont fécondé les femelles. » Nous avons l'intention de renouveler nos expériences sur la génération des vers à soie par les femelles seules, au printemps prochain. » GÉOLOGIE. — Observations sur l'origine et la distrilnilion de l'or dans les divers terrains de la Californie ; par M. P. Lauk. (Commissaires, MM. de Senarmont, Daubrée, H. Sainte-Claire Deville.) « Les mines d'or de Californie sont situées sur le versant occidental et tout le long d'une chaîne de montagnes élevées, la Sierra Nevada califor- nienne, appartenant à la grande arête de la Cordillère des Andes. Ces mon- tagnes commencent à l'ouest du Sacramento et du San-Joaquin et s'élèvent lentement au-dessus de la vallée de ces fleuves; on n'arrive à leur faîte, 3ooo mètres environ au-dessus de la mer, qu'après un trajet tle plus de 120 kilomètres; puis on les voit s'abaisser brusquement de plus de .1800 mètres, et à leur pied s'étendre v«rs l'est de grandes plaines de sables, au milieu desquelles s'élèvent des massifs de montagnes en général peu étendues. » La ligne de faîte de la chaîne divise la contrée en deux régions bien distinctes au point de vue de la constitution géologique de leur sol. » D'un côté, vers l'ouest, s'étend le grand plan incliné du versant ca- lifornien, formé de grarutes, de svénites, de diorites, et de terrains de schistes avec calcaire métamorphique, au milieu desquels on rencontre quelques coulées de basalte, seuls représentants dans cette région des roches érupiives peu anciennes. » De l'autre côté, vers l'est, les granités et les schistes porphyroïdes exis- tent bien encore, mais la plupart des protubérances du sol sous-jacent aux sables sont formées de roches éruptives récentes. On y observe des tra- chyles amphiboliques et micacés non quartzifères, avec feldspath fendillé du cinquième système; des phonolites, des basaltes avec fer oxydulé et ( I097 ) péridot, des amphibolites avec zéolilhes, des montagnes d'obsidiennes et de ponces; et enfin, comme dernier terme de cette série de produits érnptifs, on y rencontre de très-nombreuses sources d'eaux minérales émergeant presque toujours en ébnllition. » Cette constitution du sol donne à la région à l'est de la Nevada un caractère volcanique, que l'on ne retrouve pas de l'autre côté du grand escarpement de la montagne. » Il existe cependant une relation remarquable entre les deux régions opposées : c'est l'extrême abondance des roches de quartz que l'on trouve dans l'une comme dans l'autre et l'association constante de cette roche avec l'or. L'étude des caractères de ces quartz et des circonstances de leur gisement conduit à penser que cette émanation quarizeuse et aurifère qui a pénétré la contrée n'est pas d'un même âge; il semble que ces dépôts sili- ceux doivent être considérés comme les produits dérivés des éruptions suc- cessives qui se sont fait jour dans le pays. Cette sorte de sécrétion de quartz aurifères paraît avoir commencé lors de l'apparition des trachytes; depuis elle n'a pas été interrompue; elle est aujourd'hui encore continuée par les eaux thermales, dernière manifestation des forces éruptivcs : de sorte qu'en étudiant le fait actuel tout réduit qu'on puisse l'observer, on peut juger ce qu'il a dû être lorsque les actions qui le produisaient avaient toute leur énergie. » Le meilleur exemple que je puisse citer à ce sujet est celui des sources de Sleamhoat Valley, qui émergent presque au pied de la Sierra Nevada, 8 kilomètres nord du lac Washoe à i56o mètres au-dessus de la mer. En ce point le granité a été traversé par une éruption de basalte accom- pagnée de conglomérats de roches huileuses et d'obsidiennes mal formées. Le granité a été fracturé, il présente aujourd'hui plusieurs crevasses qui, partant du voisinage du basalte, se prolongent sur une longueur moyenne de 1 5oo rnèlres. « Un premier groupe de crevasses du côté de l'est comprend cinq fentes principales orientées en ligne droite N. 6'' O., ouvertes sur 1200 mètres de long et toutes comprises dans une bande de terrain large d'environ 200 mètres. Ces fentes ont o'",ûo de large; elles sont reliées entre elles par des fentes plus étroites qui coupent les premières sous des angles peu diffé- rents de 90". Toutes ces crevasses sont remplies d'eau bouillante : pendant l'hiver l'eau déborde et s'écoule; pendant l'été elle n'arrive pas au dehors, maison entend son bouillonnement à une petite profondeur; de la vapeur d'eau se dégage toujours et en très-grande abondance le long de ces ouver- tures. Sur la plus orientale des lignes de fracture, on remarque cinq centres ( 'ogS ) d'éruption plus active où l'eau bouillante, toujours projetée au dehors, s'élève parfois à la hauteur de 7 à 8 pieds. » Laroche encaissante de ces filons d'eau est un granité à grains ordi- naires a%'cc un peu d'amphibole; tout autour des sources cette roche a perdu son feldspath et son mica; elle est transformée en un squelette de silice, caverneux et sans solidité. Les eaux qui s'écoulent des sources sont forte- ment alcalines; elles déposent, dans les fentes et sur leurs bords extérieurs, (le la silice, de l'oxyde de fer et du soufre: la silice et l'oxyde de fer for- mant une masse cristalline de structure spongieuse, âpre au toucher, dis- posée en tranches parallèles diversement colorées par l'oxvde de fer. Ces dépôts sont incomparablement plus actifs tout autour des petits volcans des (entes orientales, ils forment là des petits cônes hauts d'un demi-mètre environ, au sommet desquels est une ouverture de o'",4o à o'",5o, d'où s'échappe la gerbe d'eau boiùllante. » Un deuxième système de fentes se rapportant à la même origine et de même orientation moyenne s'observe à 2000 mètres environ vers l'ouest. Près du basalte ces ouvertures du sol sont très-nombreuses, puis elles se réunissent, et forment, à moins de 200 mètres de la roche éniptive, une crevasse unique ayant plus de i mètre de large. Ces fentes ne sont plus parcourues par les eaux thermales ; en trois points seulement elles dégagent encore de la vapeur d'eau; partout ailleurs elles sont froides et obstruées par des dépôts siliceux. La silice sesl ici déposée sous la variété de quartz silex, à cassure compacte et structure rubanée. Ces quartz sont métallifères. Outre l'oxyde de fer, on y trouve, mais en très-petite proportion, de la py- rite de ter, de la pyrite de cuivre et de l'or métallique. Ce dernier métal apparaît sous la forme de paillettes jaunes, douées de l'éclat métallique et sol u blés dans le mercure (i). » Ces dépôts siliceux se sont répandus en abondance sur la surface du sol; ils s'étendent quelquefois sous des épaisseurs de 2 et 3 mètres, tout le long de la crevasse jusqu'à i5 et 20 mètres des deux côtés de ses bords. Ces fragments de silex ont d'adieurs toutes dimensions; quelques-uns arrivent à cuber plus de 10 inélies cubes. >' Ces faits établissent la formation d'iui filon de quartz aurifère au contact du granité par l'action de la vapeur d'eau, dérivant d'une éruption de basalte. » Il est extrêmement probable que les filons de qtiariz aurifère anciens, si fi) M. de Senarmont a bien voulu examiner un échantillon de ces silex de Steamboat. Il a fonstali' l'exactilude du fait de la présence de l'or. ( 1099 ) nombreux dans la contrée, doivent leur origine à des phénomènes analo- gues à ceux de Steamboat. Cette remarque paraît surtout fondée, si on observe que tous les sables des plaines à Test de la Nevada sont imprégnés d'alcalis, que certains cours d'eau en sont saturés, que plusieurs lacs, celui de Mono par exemple, en tiennent une proportion telle, que leurs bords sont couverts d'effloresceuces salines. » Les quartz aiu-ifères des collines et les eaux alcalines des plaines sont les deux termes d'un vaste phénomène que les sources de Steamboat donnent peu de peme à reconstituer. D'autres observations conduisent à penser que les gisements aurifères de Californie n'ont pas d'autre origine. Si on observe, en effet, les alluvions de certains placers, on voit les paillettes d'or prises entre les grains d'un poudingue cimenté par nm- croûte cristalline de silice mêlée de cristaux nets et brillants de pvrite de fer; ce qui démontre que ces dépôts se sont formés au sein d'eaux conte- nant de la silice gélatineuse, des principes sulfurés et de l'or. A Grass- Fnlley on exploite une couche d'argile, dépourvue de graviers, très-riche en or, où l'on trouve en très-grande abondance des cristaux de pyrite de fer ordinaire, de la pyrite blanche en boules radiées, des empreintes de feuilles fossiles et des fragments de bois silicifiés tres-nellement conservés. Ces faits inexplicables, si l'on veut considérer les alluvions aurifères comme prove- nant exclusivement de la destruction des filons de quartz, se coordonnent en admettant que des sources analogues à celles de Steamboat se sont fait jour sous les eaux où se déposaient ces argiles et ces débris organiques. Celte explication admise, on arrivait à se demander si ces eaux ou va- peurs siliceuses et aurifères n'avaient pas pu pénétrer les terrauis , \ déposer le précieux métal, produisant ainsi un métamor|)liisme d'espèce nouvelle. L'observation a confirmé cette remarque. A Bear-J^alley et à Jcjua- Fiia, comté de Mnriposa, j'ai trouvé des schistes talqueux non quartzi- féres qui au lavage m'ont donné de l'or métallique amalgamable (i). ! Ce qui précède me paraît expliquer l'origine des filons de quartz auri- fère, montrer que ces filons ne sont qu'un cas particulier du gisement de l'or, et que le i^récieux métal, entraîné par la force expansive des vapeurs qui lui servaient de véhicule, a formé à la surtare du sol et dans la masse des terrains anciens des dépôts dont il est bien difficile d'apprécier l'étendue et la richesse. » (i) Des échantillons de ces schistes ont été remis et essayes au bureau d'essai de l'École des Mines : ils ont été reconnus aurifères. ( I lOO } CHIMIE MINÉRALE. — Sur la présence du rœsinm et du ruhidium dans certaines matières alcalines du la nature et de P industrie ; par M. L. Graxdeac. (Commissaires, MM. Balard, H. Sainte-Claire Deville.) « Le travail dont j'ai l'honneur de présenter un extrait à l'Académie a été commencé il y a quelques mois, d'après les conseils et sur les indica- tions de M. R. Bunsen, qui a bien voulu me mettre au courant de tous les détails pratiques de l'admirable méthode qu'il a publiée en collaboration avec M. G. Kirchhoff. Je dois dire à l'avance que si je publie aujourd'hui les principaux résultats de mes recherches, c'est après avoir expérimenté longtemps sous la direction de l'illustre chimiste de Heidelberg, et après lui avoir soumis presque tous les produits de mes analyses. » J'ai dû tout d'abord rechercher les deux nouveaux métaux alcalins, le rubidium et le c;rsium, dans les eaux minérales et les minéraux présentant quelqtie analogie avec les eaux de Diirckheim, qui ont fourni le ca-sium, et avec le lépidolithe de Rozena, d'où M. Binisen a extrait le nibidinm. .l'ai donc examiné successivement les eaux mères des salines du bassin de la Meurthe, l'eau de la mer Méditerranée, de l'Océan, de la mer Morte, enfin les eaux minérales de Bourbonno-les-Bains et de Vichy. Les eaux de mer et les eaux des salines ne m'ont donné jusqu'ici que de la lithine, conformé- ment à ce que MAL Kirchhoff et Bunsen avaient déjà annoncé. 1^'ean de la mer Morte, qui m'a été remise récemment par M. Delesse, m'a présenté les raies caractéristiques de Ja lithine et de la stronliane. » I^es eaux mères provenant de l'évaporation de plusieurs milliers de litres d'eau de Vichy que je dois à l'obligeance de jNL J. Lefort, m'ont donné près de 2 grammes de chlorure double de platine et de cncsiura , de platine et de rubidium dont la proportion m'est encore inconnue. Cela montre que les nouveaux alcalis n'existent qu'en petite quantité dans les eaux de Vichy. Il n'en est pas de même des eaux thermales de Bourbonne- les-Bains. J'ai pu, grâce au concours empressé de RL le D*^ Cabrol, médecin en chef de l'hôpital militaire de Bourbonne, et de M. le D"' Tamisier, son adjoint, faire évaporer sur place /jo hectolitres d'eau minérale provenant du nouveau forage du jardin des bains civils. Par cette évaporation, faite dans un vase en cuivre étamé de la contenance d'un hectolitre environ, l'eau a laissé déposer des quantités considérables de chlorure de sotlium et de sels calcaires contenant une petite quantité de stronliane. Les eaux mères renferment beaucoup de lithine et des chlorures de cœsiiim et de rubidium qui m'ont servi à préparer une partie des produits que j'ai l'honneur d'ex- { uoi ) poser devant l'Académie. Mais j'ai fait précéder mes recherches d'une ana- lyse quantitative spéciale et relative au travail que je poursuis en ce mo- ment au laboratoire de l'École Normale supérieure. Dix litres et demi d'eau do Bourbonne ont été réduits par l'évaporation à aSo centimètres cubes. Cette eau mère, traitée par une quantité insuffisante de bichlorure de pla- tuie, a fourni immédiatement un précipité peu coloré du poids de iS'',029, qui, introduit dans la flamme de l'appareil spectral, a fait apparaître direc- tement les raies Lia, Ra, Csa, Cs^S, Rba, RbjS .caractéristiques de la lithine, de la potasse, du caesium et du rubidium. Les quantités de lithine et de potasse accusées par l'analyse spectrale étaient si faibles, qu'on pou- vait considérer ces sels comme étant des sels de caesium et de rubidium à peu près purs, ce qui a lait penser à M. Bunsen que j'avais rencontré dans les eaux de Bourbonne la source la plus abondamment pourvue jusqu'ici des nouveaux métaux alcalins. En précipitant l'eau mère par un excès de chlorure de platine, j'ai obtenu un sel jaune dans lequel la présence du rubidium et du csesium n'est devenue apparente qu'après des lavages répé- tés à l'eau bouillante. La quantité de ces matières contenue dans le deuxième précipité, qui pesait i^^aGo, était néanmoins très-notable. J'ai de plus re- connu dans le précipité fourni par le carbonate d'ammoniaque la présence de la strontiane et de la lithine, et j'ai cru également, en me fondant sur les réactions connues de l'acide borique, y découvrir la présence de ce corps; mais je n'oserais pourtant pas l'affirmer, à cause de l'incertitude qui règne encore sur le mode de détermination du bore quand il existe en petites quantités, mélangé à un grand nombre de matières étrangères. » J'ai aussi examiné un certain nombre d'eaux minérales qui m'ont donné des résidtats négatifs quant à la présence du cœsium et du rubidium. Je reviendrai un peu plus tard sur les résultats de leur analyse spectrale. » M. H. Troost a préparé, il y a quelques années, dans le laboratoire de l'École Normale, plusieurs kilogrammes de sels de lithine; il a opéré sur loo kilogrammes environ de minerai de lépidolithe de Bohème, de pétalite d'Uto et de triphylline de Finlande. Il avait eu la précaution de conserver intégralement tous les résidus provenant des attaques de ces divers miné- raux, résidus qui constituaient une quantité considérable de matière qu'il a bien voulu mettre à ma disposition avec une générosité pour laquelle je le prie d'accepter ici tous mes remercîraents. » J'ai pu préparer avec ces résidus des quantités très-notables d'un mé- lange des deux alcalis nouveaux; j'ai été frappé, en fiiisant l'analyse de ces C. R., 18G1, 2'°" Semeslre. (T. LUI, ^° 2S.) '45 ( I I02 ) dernières matières, d'y trouver du caesium el du rubidium eu quautités à peu près égales. J'ai fait la même observatiou sur les produits d'une attaque spéciale du lépidoiithe qui avait servi aux expériences de M. Troost. Ce lépi- dolithe a été fourni à l'École Normale |)ar M. B^itka, de Prague, et il diffère essentiellement, par sa richesse en cicsium, du lépidolillie de Rozeua ana- lysé par MM. Rirchhoffet Bunsen, qui n'y ont trouvé que du rubidium avec des traces seulement de cœsiiim. » Enfin, parmi les.produits artificiels que j'ai examinés, se trouvent les résidus de la fabrication du salpêtre provenant de la raffinerie de Paris. M. le capitaine Carou en a extrait un sel de platine qu'il a bien voulu me remettre, et dans lequel j'ai déterminé la présence des nouveaux métaux en quantités considérables et à peu près égales de chacun d'eux. J'ai soumis également à l'analyse spectrale le sel de platine provenant du traitement des résidus de la fabrication du salpêtre belge, dans lequel j'ai rencontré beaucoup de rubidium et pas trace de cœsium. D'ailleurs le nitrate de soude du Chili, comme l'ont constaté MM. Kirchhoff et Bunsen, et comme je l'ai moi-même vérifié sur des échantillons du conmierce français, ne renferme que de la soude et des traces de potasse. » J'examine en ce moment luie série comjilète de micas lithiferes et de minéraux divers de provenance certaine, que M. de Senarmont a bien voulu mettre à ma disposition. Je n'en parle aujourd'hui que pour me réserver le droit de continuer ces études, qui exigent beaucoup de temps, et que je poursuis au laboratoire de l'École Normale supérieure. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur iiii nouveau j sont donc trois inconnues entre lesquelles il me manquait une équation de condition. » Les résultats auxquels est arrivé M. Wiedemann, dans son Mémoire présenté à l'Académie de Berlin le aS mars iSSa, et inséré en extrait dans le tome XXXVII des Amudrs [mmée i853), m'ont permis d'obteni r cette équation. ( I io5 ) » M. Wiedeinann a trouvé en effet que la pression manométrique qui lait équilibre à la force de transport d'un liquide par un courant est proportion- nelle à l'intensité du courant, en raison inverse de la surface du conducteur liquide, en raison directe de son épaisseur et en raison directe de sa résis- tance électrique. » Cette pression manométrique est donc proportionnelle à la différence des pressions électromotrices sur les cleux extrémités de la colonne liquide. En adoptant ces lois comme exactes, il me suffirait donc de reprendre les expériences de M. Wiedemann en rapportant les mesures à mes unités. » J'arrive en effet dans mon troisième Mémoire déjà cité, pour expression de cette pression électromotrice (p sur l'unité de surface, à la formule J'ai d'ailleurs Bas d'où je tire SU et par suite k — ^'' » Or mes expériences me donnent pour un courant i =r 885 : Kilogrammes © = 77, 52, Mètres / = 6i,3o. Mètre carré .y = 0,000001. » Ces résultats me conduisent aux conséquences suivantes. » I. La pression électromotrice totale de l'élément Bunsen employé était de 91 kilogrammes par mètre carré. Si l'air n'adhérait à la surface des corps qu'en vertu de la pression atmosphérique, il suffirait de ii4 de ces éléments pour vaincre cette pression ; mais à celle-ci vient se joindre la pres- sion moléculaire, dont M. Jamin fixe la limite inférieure à 7 ou 8 atmo- sphères. » La force électromotrice d'un élément Bunsen varie avec l'état de l'acide nitrique employé. La pression électromotrice constante de l'élément nor- mal de Smée serait de 37"*'^, 26 par mètre carré. IL /i= 1 5 000 000 000 000, a, = 1 et pour un courant / =; 1 ' ' 1 000 000 ' dans mon coDtlnctenr normal t'^o'^.oôr, pai- conséquent pour ic con- rant /'= 885, v' = 59™, 3. » in. Le coiM'ant 885 correspond à une consommation en zinc de ^yiniiiigr '3^ p.,,, iieure, ce qui exigerait pour la consommation de 32 kilo- grammes de zinc 1 400 000 heures ou 4 104 000 000 de secondes. En ad- mettant que le courant soit constitué jku' un fluide circulant dans le conduc- teur, le volume de ce fluide qui traverserait pendant le uième temjjs la section o""', 000 001 de mon conducteur normal serait de 243375 mètres cubes, dont la masse serait 0,243 et le poids -x^^^, 3S5. » IV. L'éther interplanétaire est impondérable quelle que soit sa masse, par cela même qu'il remplit tout l'espace et qu'il ne peut prendre point d'appui que sur Ini-nième. Il n'oppose pas de résistance appréciable au mouvement des astres, parce qu'il passe entre leiu's particules et que sa masse est excessivement faible. Mais l'étlier qui foruie l'atmosphère des par- ticules matérielles faisant, au contraire, partie intégrante de ces particules, ajoute sa masse et son poids à leur masse et à leur poids. Si ces atmosphères changent dans les combinaisons des corps, la masse et le poids total du composé doivent être autres que les masses et les poids des composants. « Le poids du sulfate de zinc formé par la dissolution de 32 kilogrammes de zinc dans l'acide sulfurique devrait donc être de 2'''8,38j inférieur à la somme des poids des éléments constituants de ce sulfate, ce qui est contraire aux données les plus certaines de la chimie. On ne saurait admettre davan- tage que cette différence soit acquise par l'hydrogène rendu libre, car l'hy- drogène aurait acquis plus du double du poids qu'd possède après cette ad- dition. D'ailleurs cette masse o,243 irait dans la pile du zinc au platine où se dégage l'hydrogène, et on ne saurait à quoi attribuer le courant interpo- laire. Ajoutons enfin que l'on peut produire le même courant pendant le même temps, et par conséquent la circulation de la même masse 0,243 par le seul fait du maintien d une soudure à 100°. D'où cette masse provien- drait-elle et où irait-elle? » V. Si l'on admet au contraire que l'électricité dynamique soit consti- tuée par une vibration, cette vibration se transmettra dans les corps con- ducteurs par l'iniermédiaire d'une portion, plus ou moins étendue suivant la température, de cette atmosphère que les |)articules entrainent avec elles et qiù, d'après les belles expériences de M. Fizeau, modifie la vitesse de propagation delà lumière dans les corps. L'électricité dynamique dans Us corps bons conducteurs se comporterait donc comme la chaleur dans les corps diatheruianes et la lumière dans les corps dia|)hanes. La niasse de ces ( I 107 ) atmosphères e'^thérées conductrices des vibrations électriques sérail dans le mercure éeale à — t:^^ de la masse du mercure. Cette proportion serait ^ 1 o55 ooo ooo ' ' encore beaucoup moindre pour la lumière et varierait avec la durée de chaque vibration. » L'ébranlement de cette portion de l'atmosphère gagnerait cependant peu à peu les particules matérielles pouvant vibrer synchroniquement, ce qui produirait leur élévation de température. ■) Le défaut de conductibilté des corps pour l'électricité serait dû à la même cause qui produit leur opacité ou leur adiathermanéité. » La vibration électrique, de même période que la vibration calorifique correspondante, en différerait cependant : elle serait longitudinale et dis- symétrique. Du reste, la vibration lumineuse on calorifique n'est tangen- tielle que dans le rayon et non dans la source de lumière ou de chaleur. » VL En admettant ainsi que la vibration électrique soit synchrone de la vibration calorifique obscure correspondant à la température ordinaire, et que l'on puisse prendre pour la longueur d'onde de ces rayons obscurs — — de millimètre, de millimètre étant celle du rouge extrême, ad- I ooo I ooo ooo mettant enfin que chaque particule vibrante sous l'influence d'un courant égal à 885 parcoure sa trajectoire d'un mouvemeiU uniforme d'une vitesse égale à Sq^.S, l'amplitude de vibration serait de p-. de millimètre t> j ' ' r 5400000000 ou de TT-r^ de longueur d'onde. L'amplitude vraie serait inférieure à 5 400 000 "^ cette limite extrême. » D'après ma manière de voir, toutefois, je devrais dire excentricité du mouvement vibratoire, et non amplitude de vibration. Je réserve ce point pour un antre moment. » VIL Dans le mercure, le rapport des espaces occupés par la portion de l'atmosphère conductrice du mouvement vibratoire électrique aux es- paces occupés par les molécules matérielles et la jjortion inerte de leur at- mosphère, si cette portion existe, serait de 724. » MÉC.iNlQUE APPLIQUÉE. — Sur le nombre des coefficients inégaux des formules donnant les composantes des pressions dans l'intérieur des solides éUibtujues ; par M. DE Saint- Venant. (Commissaires, MM. Poncelet, Lamé, Bertrand.) « Soit, dans un solide élastique, un élément parallélipipède ayant ses cotés ( iio8 ) n, h, c parallèles aux cooniomiées x, y, z. Lorsque le corps est très-peu déformé, ces côtés se dilatent. Eu aic-aie temps ils s'inclinent un peu l'un sur l'autre, ou, ce qui revient au même, ceux qui sont opposés sur chaque face glissent légèrement les uns devant les autres. Appelons ^j., ^^, ^, les proportions de leurs dilatations, et g^.,, g.^, g^,. les trois glissements relatifs pour l'unité de distance, ou les cosinus des angles primitivement droits que font les côtés parallèles aux y et aux z, aux z et aux .r, aux x et aux j-. Tout le monde admet que les six composantes, suivant les jc, y^ z, des pres- sions intérieures sur l'unité superficielle de trois petites faces menées au point (x, j, z) normalement à ces coordonnées, sont fonctions linéaires des six petites quantités ? et g, en sorte qu'en les désignant par p avec deux sous-lettres indiquant la face par sa normale et le sens de décomposition, l'on a des formules (0 Pa:x=^M^x+ A,„^,.-1- A, 3 ?. + A, ^ g,., + A , 5 g,^ -f- A.jg^r^., Pyy — ^il^x +• A22^j + ^23'^^ + ^2aS}Z-^ Aojg;^ -l" ^iogxy, Pzz = A3, .\ -h A32?,. + As,:^; + A3,g^2 + A35g^^ + A36 g:rr. Pyz = A,,?.r-f- A,2.\-4- A,,3c\,+ A,,gy^+ A<5g.^+ A^jg^^, Pz:c— A5,i>:r+ -'^ii^y + A53 c\ + Aj^ g^^ + ^,,gzx + Aj^g^, Pxr= A6,^^+ A,j2'\. + A(j3.\ -h Aejg,..^ A^sg-^H- A^j g^. » Mais la question est de savoir si les 36 coefficients a sont tous inégaux dans le cas le plus général de contexture, ou si un certain nombre d'entre eux sont égaux deux à deux. » Eli regardant les pressions comme des résultantes d'actions moléculaires fonctions continues des distances entre molécules fort proches, et en les sup- posant nulles antérieurement aux déformations, on reconnaît par un rai- sonnement très-simple sans évaluation d'intégrales ni aucun antre calcul, que si p,,-^, p„y sont les composantes suivant les j?, les j, de la pression sur une face quelconque dont n désigne la normale en direction, les coefficients de ■^y, de g^-s dans p„x sont les mêmes respectivement que ceux de g^^, de ^^^ dans/J„^. ; ce qui donne vingt et une égalités entre les coefficients a, qui se réduisent ainsi à quinze distincts. » D'oii six coefficients quand il y a trois plans de symétrie de contex- ture, trois quand il y a un axe de symétrie, et un seul s'il y a isotropie ou égale élasticité en tous sens. .. Mais plusieurs géomètres rejettent cette application de la loi des actions moléculaires, admise et invoquée, depuis Newton, par Laplace, ( "09 ; Fresnel, Ampère, comme par Navier, Caiich) et Poisson, et prise mèine au- jourd'hui pour base principale de la Mécanique envisagée et enseignée an point de vue physique. Ils posent donc, avec 36 coefficients inégaux les for- mules du cas général, avec i 2 celles du cas des trois plans, 7 celles du cas d'un axe, et deux celles des corps isotropes. » Entre ces deux opinions extrêmes, plusieurs géomètres anglais et alle- mands en ont adopté une qui réduit toujours les coefficients à ai au moven de i5 égalités. Elle se fonde sur une raison simplement indiquée par l'un d'eux (M. Kirchhoff, t. LVI, Joinnnt de Crelle), mais que nous allons déve- lopper, parce qu'elle paraît péremptoire. » Cette raison consiste en ce que l'on ne peut ni créer ni perdre de travail en comprimant, dilatant ou déformant un élément et le ramenant ensuite a ses dimensions et à sa forme première (s'il n'y a eu, bien entendu, aucune addition ni soustraction de chaleur). Nier ce principe conduirait à admettre la possibilité du mouvement perpétuel sans consommation de moteur. » Supposons donc que dans le petit parallélipipède ci-dessus les di- latations et glissements reçoivent des accroissements infiniment petits r/J^,..., rl^^y.. La composante dépression p^^ sollicitant ses faces bc produira un travail hcp^-j. . adii^. ; la composante p^,. un travail nbp^j. . cdg^j., etc. , en sorte qu'on aura, par unité du volume abc, un travail infiniment petit ( a ) r/T = p^^ r/.\ + p^.,. d:>y -4- p,, d:i, + p^.^ dg^, -4- p,^ dg,_, -+- p^ d •a^y » Or le travail fini T de la déformation totale de l'élément doit être une fonction des six quantités qui déterminent son état nouveau ou les distances nouvelles de ses parties; en sorte qu'on doit avoir (3) T = F(c\,;),, :>„ g,„ g.:., g^). » Si on ne le regardait pas comme évident avec M. Green, on s'en con- vaincrait avec M. Kirchhoff en invoquant le principe énoncé; car si T dé- pendait encore d'autre chose, par exemple de l'ordre dans lequel les six déformations partielles 3, . . ., g,. . ., ont été imprimées, l'on pourrait, en ra- menant l'élément clans un autre ordre à son |)remierétat, produire un travail qui ne serait pas justement égal et contraire, ce qui constituerait une créa- tion ou une destruction. » En différentiant (3) et comparant à (2), on trouve ^ = Pxx-, etc., ou C. R., 1861, 2"" Sem? m e. (T. LUI, N" «S.; '46 ( l'io ) que les six composantes de pression p^^, ..., p^ sont les dérivées d'une même fonction par rapport aux six déformations partielles ^xi---i gxr respective- ment. 11 en résulte dp,, dp dp.... dp.y ai, rfo, rfgj.^ rfj, ' c'est-à-dire les quinze égalités telles que A,2 = Aj, , . . ., Ajg = A 83, etc. Elles réduisent bien les 36 coefficients à 21 dans le cas le plus général de contexl'.ire, les la à 9 et les 7 à 5 quand il y a trois plans ou un axe de sy- métrie, mais elles ne les réduisent pas à un seul dans le cas d'isotropie, en sorte qu'il n'y a pas, de ce côté, empêchement à leur admission par les par- tisans de la dualité. » Maintenant, faut-il se refuser aux réductions résultant des six autres égalités, fournies par les considérations moléculaires (A23= a, 4, A3, = A55, » Non pas, nous le croyons, d'une manière absolue; car parmi les rai- sons qu'on donne pour conserver (/eux coefficients dans les formules d'iso- tropie, il y en a de bonnes, mais il y en a d'inadmissibles. " Une bonne raison est que les 2 coefficients du cas des corps isotropes, et les 21 du cas général, ne rendent pas les formules plus compliquées ni les intégrations, etc., plus difficiles que le coefficient unique pour le pre- mier cas et les i5 pour le second, en sorte qu'il est toujours temps d'opérer des réductions en appliquant finalement les résultats. » Mais ce que nous ne pouvons admettre, c'est qu'on puisse démontrer mathématiquement les formules générales linéaires (i) sans se baser sur la loi physique des actions moléculaires fonctions continues des distances; en se bornant, par exemple, à dire que, puisque les composantes de pressions dépendent des dilatations et glissements (ou des dérivées des déplacements), elles en sont nécessairement fonctions du premier degré dès qu'on suppose ces quantités assez petites pour pouvoir négliger leurs puissances supé- rieures à la première. En effet, tout développement d'une fonction en série ne contient pas les puissances i des variables, et il en est qui contiennent des puissances d'indice fractionnaire au-dessous de i, en sorte qu'il y a un nombre infini de fonctions de quantités très-petites ou indéfiniment décrois- santes, qui ne sont pas des fonctions linéaires. La linéarité de celles dont nous nous occupons dérive de la loi pliysique énoncée, dont la première consé(pience est que les aciionsdéveloppées par la déformation sont propor- tionnelles au."i petits changements des distances moléculaires. Or, dès (piOn ( "I. ) invoque cette loi, la réduction des deux coefficients à un seul, ou des 21 à i5, est inévitable, à condition, bien entendu, qu'il s'agisse de corps : 1° excessivement peu déformés; 1° réellement solides et élastiques, ou dont les diverses particules conservent les mêmes dispositions mutuelles quand on les déforme; 3° où il ne s'opère pas de déformations permanentes sensibles. « Des expériences sur des tiges, des tubes et des vases en fer, en laiton, en verre, ont semblé à quelques physiciens, il est vrai, donner des résultats contraires. Mais nous avons reconnu, en les discutant avec soin, que celles qui ont été faites dans les conditions qu'on vient d'énoncer s'interprètent très-bien, ou par les formules d'isotropie à un coefficient, ou par des for- mules tenant compte d'un léger défaut d'isotropie ou d'homogénéité. » Que convient-il de faire d'après cela ? » 1° Dans les calculs analytiques, conserver, nous l'admettons, quand ce ne serait que pour rendre les résultats généraux indépendants de points controversés, les deux coefficients pour l'isotropie, et, pour une contexture quelconque, les 21, mais pas plus (lorsque les pressions antérieures aux dé- placements sont nulles), car, sans cette réduction à 21 que nous venons de démontrer, plusieurs théorèmes importants ne seraient pas obteiuis (entre autres ceux de MM. Cauchy et Greeii sur les vibrations lumineusesl. D'où 9 coefficients pour le cas des trois plans et 5 pour celui de l'axe de symétrie. u 2" Quant aux applications, conserver encore les 2, les 5, les 9 ouïes 21, si l'on a l'intention d'employer les formules par extension et plus ou moins approximativement pour des corps ne remplissant pas bien les trois condi- tions sous lesquelles elles sont démontrables, c'est-à-dire pour des corps dont les déformations ont une partie permanente sensible, ou pour ceux dont les déformations non permanentes ne sont pas extrêmement petites (telles que celles qu'on peut imprimer au caoutchouc), ou encore j)our des corps que l'on puisse regarder, avec M. Maxwell [Edinb. Trans., t. XX), comme dans quelque état intermédiaire entre la liquidité et la solidité (et le caoutchouc paraît encore du nombre si l'on considère la manière dont il se comporte lorsque après un temps froid on le réchauffe ou on le malaxe) ; car alors les formules linéaires de pression ne doivent être regardées que comme empiriques, on comme n'offrant que des expressions généralisées du principe expérimental de Hooke {utlensio sic vis) qui peut s'observer encore d'une manière approchée dans ces cas. " 3" Mais s'il s'agit d'applications à des solides élastiques remplissant i4(3.. ( 1II2 ) exactement, ou à tres-peu près, les conditions que suppose la théorie, tels que le fer, le laiton, etc., et même les bois sous des charges modérées, il conviendra, conformément à ce que M. Clapeyron a reconnu et conseillé pour le fer dans le même Mémoire [Comptes rendus, i858, t. XLYI, p. a 12), où se trouvent rapportés les curieux et si différents résvdtats de ses expé- riences sur le caoutchouc, de prendre ce qui résulte des formules à un seul coefficient si Ton regarde ces corps comme isotropes, ou à trois, à six coef- ficients si on les rt'garde (et on le fera généralement pour les bois) comme n'ayant qu'iui axe ou que trois plans de symétrie de contexiure. » HYDRAULIQUE. — Sur i application du principe de moindre action à la détermi- nation du volume dejluide qui s'écoule d'un déversoir; par M. Braschman'n. (Commissaires, MM. Poncelet, Delaunay.) « On sait que le niveau d'un canal commence à partir d'un certain point A de la surface en amont du barrage, et que la hauteur effective sur le seuil du déversoir est plus petite que celle du niveau du point A au-dessus de ce seuil. Nommons Zj cette dernière hauteur, r, la dépression. Navier a trouvé la quantité de fluide qui s'écoule d'un déversoir au moyen du principe de moindre action en égalant à zéro la différentielle de la force vive qui répond à la vitesse moyenne, prise relativement à z, . " Mais si, au lieu de calculer la force vive d'après la vitesse moyenne, on prend, comme on le doit, la somme des forces vives pour tous les filets rectangulaires Idz dont la base commune est égale à la largeur / du déver- soir et la hauteur est c/z, la vitesse i' = yj'^gz varie avec z, el l'on trouve que l'abaissement du niveau ou la dépression z, = o; ce qui n'est nulle- ment d'accord avec l'expérience. » En effet, nommons pour abréger (L) la section en A dont la largeur est L, (/) la section dont la largeur est /, et supposons qu'après un temps quelconque du mouvement permanent, la masse fluide m, comprise entre les sections (L) et (/), passe pendant le temps infiniment petit c/i à une posi- tion infiniment voisine, dans laquelle elle est limitée par les sections (L, ) et (/, j, de largeurs égales à I. et /, alors la partie comprise entre les sections (L,) et {l) étant commune aux deux positions de la masse vi, la différence des forces vives de la masse m dans ses deux positions successives, se réduit à la différence des forces vives de la masse comprise entre les sections (/j et (/, ) moins la force vive de la masse comprise entre les sections (L) et (L,), c'est-à-dire à (i; ( iii3 ] ou z, est la charge sur la crête du déversoir. » En égalant à zéro la différentielle de cette expression relativement à z, , on trouve z, = o. » Il me semble cependant qu'on peut obtenir, au moyen du principe de moindre action convenablement appliqué entre certaines limites, des résul- tats satisfaisants, et que ces résultats confirment une propriété du déversoir tirée des expériences hydrauliques, qui n'a pas été indiquée par la théorie, c'est-à-dire que le coefficient s, par lequel on doit multiplier la quantité ~ v'ag ^^] pour obtenir le volume de dépense Q, ne dépend nullement de la largeur absolue / du déversoir, mais de sa largeur relative -• En effet, d'a- près le principe de moindre action, ce n'est point la différentielle de la forcrf vive, mais la somme des différentielles de la force vive et du moment des forces qu'il faut égaler à zéro. n Or, le moment qui répond à la différence des forces vives (1) est le produit du poids gpQdi multiplié par la hauteur de laquelle son centre de gravité a baissé depuis la section (L) jusqu'à la section (/). Désignons pour une section quelconque d'une largeur X la v:deiu' de z, par Ç, et remarquons que la distance du centre de gravité du volume, qui passe pendant dt par la section (L), au plan tangent à la surface libre du fluide au point A, est -■, tandis que cette distance, pour la section (X), est ^ ~^ — ; — — — :: — ' on voit que le centre de gravité baisse entre les sections (L) et (X,i de la quantité et que le moment, pour la section (X), est (II) ii^pdi.Lz^^.i; 2.3 ( "14 ) >i Si l'on substitue dans l'équation (I) Ç et >, pour cet /, il faut remarquer que la valeur de A varie généralement avec Ç ; mais, comme la loi de cette variation nous est inconnue, nous admettrons pour X une valeur moyenne approchée >., = ; alors la force vive (I), pour la section (X), deviendra rf<<¥i;[«-ç')x,-r,4]. D'après le principe de moindre action, il faut que la somme des différen- tielles de cette expression et de (II), relativement à Ç, soit égale à zéro, donc LzT X, „i 2.3 2 ^ Cette équation devient, pour la section (Z) du déversoir, (I") ^'-(^)4 = o; d'où l'on tire \z^) 3"(L + /)' et le volume de liquide écoulé par seconde, g = |s/.gfe:[.-(r:y]. ou, en posant i — ( ;^) = £, Si l'on substitue la valeur de (-'j ^ on voit que, pour obtenir le volume Q, il faut multiplier l'expression ô V^ë • lz\ par le coefficient 3/ (IV) » Cette équation montre que la valeur de a ne dépend point de la l.irijciir ( '"5 ) absolue, mais de la largeur relative — du déversoir. Pour l = L, J-j Lorsque L et Zj sont donnés en mètres, on a 2 \/ig = ^\/2.g,So^ =2,953, lonc (V) Q = 1,968 LZj mètres cubes par seconde. » En comparant les résultats numériques avec les données des expériences (le M. Castel, on trouve un accord très-satisfaisant. » Quand on considère d'ailleurs que les hypothèses du mouvement du fluide par filets d'égalité de vitesse pour la même hauteur, ne peuvent don- ner que des valeurs approchées pour le volume Q, on admettra que cet accord entre l'équation (IV) et l'expérience est satisfaisant. Cependant, poui- obtenir im accord plus parfait entre la théorie et l'expérience, on peut imaginer le second membre de l'équation (IV) développé suivant les puis- sances de — « et substituer à cette série une formule interpolaire Là (vi> , = c + ^L. » On arrive à une approximation plus grande encore par une détermina- tion convenable des constantes a et |3 relatives à une autre suite d'expé- riences de M. Castel, sur un canal d'une largeur égale à la moitié de celle du précédent. » Quoique les valeurs de a et de |3 ne changent poiu' ce second canal, dont la largeur est la moitié de celle du premier, que des petites quantités 0,001, 0,0037, et que ces différences puissent être attribuées à l'observa- tion, cependant M. Castel a moins de confiance dans les expériences du second canal que dans celles du premier : il paraîtrait qu'entre les limites / = L et / = -T-, la formule 4 £ = a -+- /3-, bien que d'accord avec les deux séries d'expériences , cependant on ne (' I 1 iG ) saurait l'aclinettrc sans réserve, puisqu'elle ne dépend ni de la hauleur du barrage, ni de la charge Zj. Pour en tenir compte, nous admettrons, d après les expériences de M. Boileau, que la nappe d'eau qui vient vers la crête du déversoir a, dans la section alimentaire L, une piofondeur h au-dessous de la crête du déversoir; alors la profondeur de la nappe d'eau au-dessous de la surface du fluide sera Zj + h, le volume qui passe par cette section pendant l'unité de temps, sera ■^\jig.h{z2 + h)\ et son centre de gravité à la section (X), pour laquelle la profondeur de la nappe au-dessous de l'hori- zontale qui passe par la crête du déversoir, est devenue ë, aura baissé de la quantité '2 2 2 " donc au lieu de (II), le moment sera • Si l'on ajoute la différentielle de cette expression à celle de (I), et qu'on remarque que — = o, et Ç = z, pour la crête du déversoir dont la lar- geur est /, on aura, au lieu de l'équation (III), celle-ci ; d'où l'on tire h z, \ ' 2 \ Zi donc (VII) , = ._|i_fL/_. '+L » Cette expression du coefficient t montre qu'il augmente avec la charge Zj, et diminue à mesure que la hauteur du barrage h augmente. Comme ê doit être positif, on voit que la nappe, d'une profondeur A, n'arrivera à ( '"7 ) la crête du déversoir que lorsque ô ( ^ "•" ~) "^ ( '^ "*" tt)" Po^^"" "" rapport donné de — > cette condition donnera la limite de la largeur relative —3 et réciproquement, lorsque cette quantité est donnée, elle fournit la limite de — • Par exemple, pour 7- = ' ' o" trouve — < Vq — i > ou — < 1,07. Z^ ' ' L. 2-2 *a » En résumé, il semble que pour Z = L, on trouvera nos formules (IV) et (Vil) d'accord avec les expériences : la première pourra servir poiu- des charges peu considérables, et la seconde pour des charges considérables. Quant aux autres valeurs de —■, il faut comparer les valeurs théoriques avec les observations de MM. Poncelet et Lesbros, parce que, d'après Lesbros, on ne peut tirer des observations de Castel que les valeurs relatives du coefficient s, et non sa valeur absolue. Cette vérification montrera si l'on peut se contenter, pour des charges qui ne sont pas grandes, de la formule a + |3 —5 ou d'un trinôme du développement de la lormule (IV), de la forme a + p 7 rr,) et pour de grandes charges, d'une formule tirée de l'équation (VII). Dans tous les cas, le principe de moindre action, combiné avec la méthode des moindres carrés, mettra sur la voie de faire concorder les formules théoriques avec l'expérience. » PHYSIQUE. — Sur la loi de la compressibilité desjluides élastiques; par M. Akin, (Commissaires, MM. Regnault, Despretz.) M. PoDEROSO (Gaetano) adresse de Naples des éléments paraboliques de la comète de juillet, calculés d'après des observations envoyées de Paris. (Commissaires, MM. Faye, Delaunay.) M. Lfbert adresse deBreslau une analySiC raisonnée de son Traité d'Ana- tomie générale et spéciale, ouvrage qu'il présente au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de 1862. ( Réservé pour la future Commission.) M. FoxssAGKivEs envoie, pour le même concours, un exemplaire du livre qu'il vient de publier sous le titre de : « Hygiène alimentaire des malades, C. R., 18G1, 2"'= Semestre. (T. LUI, N» 93.) '47 ( Ml8 ) des convalescents et fies valétndinaires ■ , et y joint également, pom- se con- former à nne des conditions imposées aux concurrents, une indication de ce qu'il considère connue neut dans son travail. Réservé j)onr la future Commission.) 51. Pappexheim adresse de Berlin une Noie intitulée : « Expériences chirurgico-légales concernant la dilatation spéculaiie de l'iuelre ». (Commissaires, MM. Velpeau, Jobert.) CORllESPONDANCE . M. LE Secrétaire perpétuel présente, au nom de la famille de feu M. Duwcril, un exemplaire de l'éloge historique du savant naturaliste pro- noncé |}ar M. Moquui-Tondon devant la Faculté de Médecine de Paris, le 1 5 novembre dernier, jour de sa séance solennelle de rentrée. M. LE Secrétaire PERPÉTrEL signale encore parmi les pièces imprimées de la Correspondance un volume intitulé : Etudes sm les eaux inlitéralcs et lltermates de Plombières, par MM. Leforl et Jiitier, et communique lextrait suivant de la Lettre d'envoi : " Dans cet ouvrage, nous nous sommes proposé pour but de comparer entre elles, au point de vue de leur origine et de leur composition clii- mique, toutes les principales sources minérales qui jaillissent dans les dé|)ar- temenls de l'est de la France. Eu ce qui concerne Plombières, nous avons étudié avec nu soin tout particulier toutes les questions qui se -attachent à l'historique, au captage, à l'aménagement, au débit et a la température des sources. Mais ces travaux n'auraient pas été si complets si nous n'avions entrepris en même tem|)s l'analyse chimique des eaux de celte importante station des Vosges. » (JliOMÉTRili. — Délenninalion de lu surfuce, enveloppe des plans peipendicu- laires, menés aux exlrémilés des r.ijons vecleurs, issus d un point fixe cpiel- (OmjHC, de la surface nommée cyclide peu M. Cit. Dupin ; pai M. VV. RoBERTS. « J'ai appris, pour la première fois, par la Note de M. Mannheim que la siu-face (5 + fx 4- V = a avait été découverte et étudiée d'une manière appro- londie par l'illustre savant M. Cli. Dnpiu. .Te sais très-bon gré à M. Maini- ( '''9 ) heim d'avoir rappelé mon attention sur le beau travail qu il a publié lui- même, et qui renferme une discussion complète et élégante des propriétés de cette surface. Qu'il me soit permis de faire une petite addition à ses recherches, en remarquant que la cyclide offre une application simple d'un théorème que j'ai communiqué, il y a deux ans, à l'Académie {Comptes rendus, séance du i4 novembre 1839^ Il sera utile de rappeler ici le théo- rème dont il s'agit. Le voici : » Soit P = o l'équation de la surface parallèle à une surface donnée (S). Cette équation renferme comme paramètre une quantité k, lon^ueiu- con- stante, prise sur les normales de S. En écrivant yo"^ + }''^ -+- z^ au lieu de A dans P =0 , et en remplaçant dans l'équation qui résulte de cette substi- III. tution X, j\ z, par - jc, - j, - z respectivement, on en tirera une nouvelle équation. Cette dernière sera l'équation de la surface, enveloppe des plans perpendiculaires menés aux extrémités des rayons vecteurs de S, issus de l'origine des coordonnées x\ j', z. •■ En se rappelant que la surface parallèle est absolument liée avec la surface donnée, il est évident qu'en supposant que son équation ait été obtenue, nous aurons la surface enveloppe des plans per|)endiculaires aux rayons vecteurs de la surface donnée quelle que soit l'origine. Car il suffira de transporter l'équation de la surface parallèle à tel point qu'on voudra pour origine, et d'y faire les substitutions qu'on vient d'indiquer. » Cela posé, l'équation de la cvclide, rapportée aux axes du système elliptique, est 1 {a:^.+ y' + z^ -(-/)- -t- c^ — a^)- f =: 4 ib' + f^ .T- + c\r' -h h"- z' + aahcj- -h b' c^). Cette équation représente une famille de surfaces parallèles entre elles, en regardant la quantité a comme un paramètre. Maintenant écrivons a-^ k au lieu de a, et suivons la inarche indiquée par notre théorème, et nous en déduirons pour l'équation de la surface, enveloppe des plans, menés par les points de (i), perpendiculairement aux rayons vecteurs, issus de 1 origine des coordonnées, I [(a- — b- — c'^)x- -h {(/^ — C-. r' -h [u' — h-] z^ — l^abca: {i\ -^-a' -■^a-lb'' -^ C-) -^ ic- - b-\'Y ' = 4 \bc.r ^ a//- ^ ac- - a']- [.r-= ■+ j- ^- z']. 4/- ( I I20 ) L'équation de la surface qu'où vient d'obtenir prend une forme assez siuipie dans le système des coordonnées elliptiques. En effet, rappelons-nous qu'on a p* + fi* 4- V* = x"^ -h jj-2 + 2= 4- ja 4- c^^ ce qui nous fait voir que l'équation (5 + fx. + V = a 4- v"(p^ + fjL- + V- — ^* — c^), ou, ce qui est la même chose, pp. + pv -+- p.v — a{p -h [x -h v) -\ — [a- -{- h- -+- c^) = o, représente la surface (a) ou plutôt la surface semblable à (2) obtenue par la duplication de ses rayons vecteurs, menés de l'origine des coordonnées. >) Afin de résoudre le problème proposé pour le cas d'une origine quel- conque, mettons dans l'équation (1 ) de la cyclide, x — .r', j- — y, z — 2', au lieu de jc, j", z respectivement. Alors ou n'aura qu'à effectuer les substi- tutions que nous avons indiquées. Je nie dispense d'écrire l'équation ré- sultante. » CHIMIE ORGANIQUE. — Produits de l'action du chlore et du brome sur l'acide citrique, les citrates alcalins, l'esprit-de-bois et Célhcr acétométliylique ; par M. S. Cloez. « L'action du chlore sur l'acide citrique en dissolution dans l'eau n'est sensible que sous l'influence d'une forte insolation; il se produit ainsi un liquide huileux obtenu pour la première fois par i\L Plantaiiiour, et étudié depuis |)ar plusieurs chimistes ; l'auteur de sa découverte a représenté sa composition par la formule C*C1«0'. Laurent a proposé ensuite la formule C"'C1"'0'. Enfui tout récemment M. Stiideler l'a considéré comme de l'acétone per- chlorée ayant pour composition C«C1''0^ » Toutes ces formules, auxquelles il faudrait joindre encore celle de l'élher perchloracétiqiie, sont l'expression eu quelque sorte arbitraire de la ( i'2r ) composition centésimale trouvée à l'analyse; aucune n'a été contrôlée par des réactions nettes, ou vérifiée par la détermination de la densité de vapeur. » En examinant les produits de l'action du chlore sur l'esprit-de-bois, j'ai cru reconnaître une grande analogie entre leurs propriétés et celles des produits chlorés provenant de l'acide citrique, et en poussant plus loui mes investigations, je me suis assuré que tous ces composés sont identiques avec ceux qui résultent de l'action du chlore sur l'éther acélométhylique. 1) Le liquide chloré huileux fourni par l'acide citrique bout régulière- ment à 204° sans se décomposer; sa densité à 11" est de i ,7/|4- » La densité de sa vapeur, déterminée à la température de 248°, a été trouvée égale à 9,61 5. » Le calcul donne 9,708 pour la formule C° Cl" O^ représentant 4 vo- lumes de vapeiu". » Ce liquide possède les propriétés caractéristiques de l'éther méthylacé- tique perchloré; traité par luie dissolution de potasse, il donne du chlo- rure de potassium, du trichloracétate et du carbonate de potasse. » Avec l'ammoniaque aqueuse il fournit de la trichloracétamide, et il reste en dissolution un composé peu stable qui se décompose à la tempé- rature de l'ébullition en acide chlorhydrique et en acide carbonique. » La formation de l'éther méthylacétique perchloré par l'action du chlore sur l'acide citrique s'exprime par l'équation suivante : C'^H'C + 2HO-^ i6Cl=:C^Cl'0\C^Cl'0 + 6CO^ + loHCl. » Le chlore agit sur les citrates alcalins même à la lumière diffuse ; il se forme dans ces conditions de l'éther méthylacétique peutachloré, repré- senté par les formules équivalentes CHCPO' =C'HC1=0% C^CPO=rC*HCl=0' O- = 4 ^'ol. de vapeur. C'CP ^ ' » La réaction se représente par l'égalité suivante : C«=H*0",3HO-i-2riO + i4Cl=C''HCPO^+6CO-4-3KCl4-6HCl. » C'est un liquide identique avec le produit final de l'action du chlore sur l'esprit-de-bois, à l'abri des rayons solaires; les alcalins caustiques le décomposent en dichloracétate, chlorure et carbonate, d'après l'équation C'HCI'0% C= œo + 6H0 =C' HCl-0' HO + 3RC1 -4- îHOCO^ ( 1 I 22 ) » L'ammoniaque aqueuse donne des produits semblables. » Avec la solution alcoolique d'ammoniaque, au lieu du dichloracétate on obtient de la (Uililorncétamide C*H^CI= AzO-. » L'action du cblore sur l'esprit-de-bois et sur l'éther méthvlacétique fournit des composés uioius chlorurés que l'on peut isoler en opérant avec précautiou ; on a obtenu do celte manière les éthers chlorés C« H' CI' 0\ C« H ' C\' O" , et C« H^ Cl O ' . » Le brome n'agit pas sur l'acide citrique même à la température de i oo'' et au soleil; on ne connaît pas jusqu'ici le conqjosé brome correspondaii I a l'éther méthvlacétique perchloré. » M. Cahours a fait connaître depuis longtemps l'éther acétouiéthylupie pentabromé, auquel il a donné le nom de hiomoxa forme e.n raison de sa transformation sous ludluence des alcalis concentrés en bromoforme et en acide oxalique. " Ce composé a été obtenu pour la première fois par l'action du brome sur le citrate de potasse, je l'ai reproduit depuis au nioven du brome et de l'esprit-de-bois; eufm j'ai constaté qu'on l'obtient aussi très-facilement et en i^rande quantité en versant du brrune daus l'éther méthylacétique . » L'éther méthylacétique pentabromé se décompose sous l'influence (l'une dissolutiou faible de potasse en brotnoforme et eu bromure, mais il ne se forme pas d'oxalate comme avec la solution alcaline concentrée; on trouve à la place de ce sel du formiate et du carbonate, comme l'indique l'équation C« Il Br' O' + 5 KO + HO = C- H Br ' -+- 2 K Br -(- V} HO' KO + C* O^ -j. RO. » L'ammoniaque aqueuse réagit de la même manière. » L'ammoniaque alcoolique fournit de la (libro)nacél(unidi'. soluble dans l'alcool à chaud, d'où elle se dépose par le refroidissement sous la forme de longs prismes incolores fusibles a 1 S/j*^, avant [jour ccmiposition C'H'Br^AzO^ 1) En it'suuie, mon travail m a conduit a ramener a uu [letit nombre d es- pèces parfaitement définies tous les composés chlorés, jusqu'ici mal connus, résultant de l'action du chlore sur l'esprit-de-bois, sur l'acide citrique et sur les citrates alcalins. I ]-2 » J'ai constiitt^ la forinatioii de plusieurs amides nouvelles, el jai re- connu en outre l'identité du broiuoxaforme avec le parabrouiulide et i'étlier métliylacétique pentabromé. » PALKONTOLOGIK. — Des pierres de fronde trouvées dans les habitations lu- citslres de la Suisse el dans les teirains d'alluvion de l'//mériqne du Sud ; jjar M. Marcel de Serres. « I>es habitations lacustres de la Suisse recèlent une foule d'outils et d instruments cpie l'on retrouve chez un certain nombre de peuplades sau- vages. Ces objets, fruits d'une industrie naissante, sont analogues à ceux dont faisaient usage les primitifs habitants de l'ancienne Europe Ce qui est non moins remarquable, la nature des roches a exercé une assez grande in- fluence sur lart encore à son berceau des premiers jieuples. Ainsi les silex, et principalement ceux des bords de la mer Baltique, se sont prêtés à la fabrication des poignards, des couteaux, des pointes de lances et de flèches, instruments qui sont abondants dans les derniers dépôts géologiques. Il en est do même des haches et des marteaux, avec toutefois cette différence qu'au lieu de les fabriquer avec des silex on s'est servi des roches compactes et massives, telles que le jade, les trapps et la serpentine. " Il est non moins remarquable de voir ces idées natives de l'industrie, quelque grossières qu'elles puissent paraître, être venues dans la pensée de tous les peuples, quant auK f )rmes à donner aux premiers instruments, ainsi qu'à la nature et au genre des minéraux ou des roches à employer dans leiu' fabrication ; un consentetiient aussi unanime sur im point aussi essentiel de notre existence est une preuve de plus en faveiu' de l'unité de l'espèce humaine. Cette circonstance ressoi-t aussi bien des faits que nous venons d'énumérer que de l'usage des pierres de fronde aussi bien établi en Suisse que dans l'Amérique du Sud; elle se rapporte à la même épocpie. c'est-à-dire à l'âge de pierre (i). » Les frondes ou les pierres taillées destinées à servii-dans les combats, sur lesquelles nous allons fonder notre description, ont été trouvées dans les environs de Morges dans le canton de Vaud. Elles ont appartenu à l'âge de pierre auquel ont succédé les âges de bronze et de fer. Quant aux habita- tions lacustres dontelles proviennent, elles se sont perpétuées dans un certain (i) Habitalinns lacustres des itiriins anciens et modernes, par M. Frédéric Trovon. Mé- moires de In Snciété naturelle de la Suisse, t. XVII, p. 283. I-aiisanne, 1860. ( 1134 ) nombre de contrées de l'Europe, et même de l'Asie, surtout dans les envi- rons de la mer Noire au pied du Caucase. Les habitations lacustres remon- tent si haut dans le passé, que, d'après le dired'llippocratc, les populations des bords du Phase construisaient leiu's demeures au milieu des eaux (i). » Les pierres taillées nonnnées pierres de fronde ont une forme sphéri- que ou discoïde présentant une rainure dans leur partie moyenne plus ou moins profonde. Ou aperçoit en outre dans ce que l'on pourrait appeler l'axe de la pierre, deux dépressions circulaires souvent très-prononcées. Comme ces dépressions manquent parfois, elles n'ont pas été considérées comme un bien bon caractère, puisqu'il n'est pas constant, quoiqu'on le rencontre dans un assez grand nombre de ces projectiles. « Les frondes en pierre ont été trouvées en certaine quantité dans les débris des habitations lacustres de la Suisse, où elles sont communes dans presque tous les lacs. On ne les observe pas cependant plus fréquemment dans les silex lacustres de l'âge de pierre que dans ceux de l'âge de bronze, ce qui prouve qu'elles ont été aussi bien employées à l'un qu'à l'autre. Leur usa£;e n'a pas cependant, du moins jusqu'à présent, été déterminé d'une manière aussi précise. » Ces pierres ont été successivement regardées comme des projectiles d'au- tant plus dangereux qu'ils pouvaient atteindre de loin, au moyen d'une fronde ou d'une simple corde. On les a aussi considérées comme des amu- lettes ou des objets du culte ou se rapportant à quelques idées superstitieu- ses. D'autres ont cru y voir des instruments de jeu analogues aux transterici en usage en Italie, et particulièrement à Rome. La similitude de leur forme avec celles que nous avons reçues de l'Amérique du Sud est une circonstance favorable à la première de ces hypothèses. Si le volume des pierres de fronde des lacs de la Suisse est plus considérable que celui des pierres analogues et taillées de l'Amérique, c'est que les habitants de la première contrée avaient entendu en fiire des projectiles plus puissants et plus dangereux. » Du reste, toute la différence que présentent les deux sortes de frondes lient à ce que, tandis que chez les unes la rainure est circulaire, elle est au contraire latérale chez les autres, partageant la pierre en deux parties à peu près égales. La nature de la roche n'est pas non plus la môme chez les deux espèces : celles de l'Amérique du Sud sont en diorite granitoïde d'un (i) Traité des airs, des eaux et des lieux. — Voyez les œuvres complètes d'Hippocrate, publiées par Luttrc; t. II, p. Gi, année 1861. ( ÎI25 ) brun noirâtre, l'amphibole y dominant beauconp pUis que le feldspath avec lequel il est uni. Les dernières proviennent non des habitations lacustres, mais des sables d'alluvion de Ramirez, où leur nombre annonce ([ue les In- diens devaient en faire un fréquent usage. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Emploi des résidus de la pile de Bunsen; par M. A. Guy.ird. (Extrait par rautcnr.) « On jette l'acide azotique qui n'est plus propre à faire fonctionner la pile sur ini calcaire ; l'acide sidfurique que renferme l'acide azotique devient plâtre uisoluble, et l'acide azotique, azotate de chaux transformable en sal- pêtre. On fond ensemble au rouge sombre loo parties de sidfate de zinc et 72 parties de sel marin ; il se forme du sulfate de soude et du chlorure de zinc : Zn O SO' + Na Cl = Na O SO' + Zn Cl. On obtient une masse grisâtre qu'on lessive et cjui laisse déposer, après refroidissement ou évaporation, le sulfate de soude en beaux cristaux; le chlorure de zinc reste dans l'eau mère. » On comprendra ce qu'a d'avantageux ce procédé simple qui Ir.uis- forme des produits inutiles en produits industriels importants par leurs ap- ])lications. » Une deuxiémeNote de M. Guyard, concernant l'analyse du fer parle pro- cédé de M. Margueritte, esl renvoyée à l'examen de M. Fremy. M. Bonnet adresse d'Hyères une Note ayant pour titre : « Démonstration élémentaire, c'est-à-dire indépendante de la considération de l'infini ou de l'indéfini, de l'égalité à deux droits de la somme des angles de tout triangle et du postulatum d'Euclide ». M. Duhamel est invité à prendre connaissance de cette Note et à faire savoir à l'Académie si elle est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. M™" veuve Fusinieri adresse une nouvelle Noie concernant une ques- tion de priorité qu'elle réclame en faveur de feu M. Fusinieri, son mari, à l'égard de J/. Bizio. ^ Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment désignés : MM. Pelonze, Dumas, Regnault.) C. R., iSei.a"": Scmeslre. (T. LUI, N" 2iJ.) 1 4^^ ( II26 ) M. G.tunBY, qui a obtenu la pcnuission de faire prendre copie de son Mémoire sur la géologie de l'Atriqne, demande et obtient l'autorisation de reprendre temporairement la carte et les coupes géalogiques coloriées qui accompagnaient ce travail. A 4 heures, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures. E. D. R. BULLETIN BIBLIOGKAPlilQUE. L'Ac.idémie a reçu dans la séance du 9 décembre 1861 les ouvrages dont voici les titres : ïhe August... 0!iseruiUions des étoiles filantes du mois d'août; par Alkx. C. TwiNiNG. (Extrait du Journal américain des Sciences et des Arts.) Astronomical... Nouvelles astronomiques. N°' 26 et 27 ; i4 août et 8 octo- bre ib6i; in-8". On the... Sur la consltuction géométrique par points de certaines courtx-s ; par H. A. Newton, professeur de mathématiques au collège de Yale. Br. in ^4°. Roczniki... Annales de l'Agriculture du pays; publiées par la Société d'A- griculture du royaume de Pologne; mars, avril, mai, juin, juillet 1861. Varsovie ; in -8°. Jahrbuch... Annuaire de l'Institut 1. H. géologique deFienr,e; 10" année »859; n" i. (Janvier, février, mars.j Gr. in-B". Suir airofia.. Recherches sur l'atrophie des vers à soie; par le D' A.TiGl^i. (Extrait des ^r/M f/f5 Georgopliiles.) Nouv. série, t. VIII; in 8°. Suir ascensione... Sur l'ascension des substances soluhles dans le sol ; peu M. E. Poi.LACCi , professeur de Gliimie pharmaceutique à l'Université de Sienne. Fise, i86r; hr. in-B". Sopra... Observations sur une nouvelle espèce de Crustacés siphonostonies ;. par le |)rofcsseur E. Cornalia. Milan, 1S60; in-4". ( i'27 ) L'Académie a reçu dans la séance du i6 décembre 1861 les ouvrages dont voici les titres : Eloge de Duméril prononcé à la séance de rentrée de la Faculté de Médecine de Paris le i5 novembre 18G1; /«;• M. Moquin-Tandon. In-4". Trailé d Analomie pathologique générale ctspéciale ; par M. le D''H. Liîbert. Paris, 1861 ; 1 vol. gr. in-^", avec deux atlas in-folio contenant ensemble aoo planches. (Destiné au concours poiu' les prix de la fondation Monivon 1862, Médecine et Cliirurgie.) Hygiène alimentaire des malades, des convalescents et de.'i vcdétudinnires ; parM. le D"^ J.-B. FonssaGRIVES. Paris, 1861; vol. in-S". (Adressé pour le même concours.) La vie future prouvée pat les œuvres de ta nature et lei obseivalions de la science ; pnr M. le D' J.-B.-R. PiCaRD. Paris, 1861 ; in-S". Etudes sur les eaux minérales et thermales de Plombières; par MM. P. Jutjer et J. Lefort. Paris, 1862; in-8°. La pulvérisation aux Eaux-Bannes. — Lettre à M. le D'^ Rayer par M. le D"^ P. DE Pietra-Santa. Paris, 1862; pet. in-8". Recherches sur la faune littorale de Belgique; par M. P.-J. vas Beneden. Bruxelles, 1861 ; in-^". Des révolutions du globe et de leurs causes; par M. P. Serre. Chalon- sur-Saône, 1861 ; ^ feuille iu-8°. Dictionnaire français illustré et Encjc.lopédie universelle ; i3o* et i3i* livr. Paris, i86r; in-4°. Bulletin de la Société de l'Industrie minérale; t. VI, 4*^ 'i^r. (avril, mai, juin 1861). I vol. in-8°, avec atlas. Monatsbericht... Compte rendu mensuel de l'Académie des Sciences de Pru5se; juin, juillet et août 1861. Berlin; in-8". Sitzungsberichte... Comjite rendu des Séances de l'Académie royale des Sciences de Bavière. 1861; 4' l'^'"' Munich, i86r ; in-S". Y{i'.pot.uctTix.xi... Recherches expérimentales sur l'influence exercée par la ( 1128 ) rh'ikiir sur les inanijeslulions de la conlractihililé des organes; par M. le D"" C.Al.MBUUCÈS. Atlieiies, 1861 ; in-8°. Memoria... Mémoire sur les glaciers anciens et sur le terrain erratique de la Loinhanlic ; par le D'' G. OmiîONI. (Extrait des y-Jctes de laSoiiété italienne des Sriences naturelles, vol. 111.) Milan, 1861 ; in-8°. Hibliografia... Bihlioqraplne. — Gastakli : Epoque glaciale miocèrw. — Gantoiii : Xoweaux principes de physiologie végétale. {E\\\\ùt du même vo- liiine (les Jetés.) 1 feuille in-8°. Atti... Jetés de l'Institut I. li. vénitien des Sciences , Lettres et Beaux- Jrts. (Novembre 1860-octobre 1861.) Venise; br. in-8". COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE PUBLIQUE DU LUNDI 23 DÉCEMBRE 1861 PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. PRIX DÉCERNÉS POUR l'annéb 1861. SCIENCES MATHÉMATIQUES. RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LE PRIX D'ASTRONOMIE. FONDATION LALANDE. (Con)inissaires, MM. Laugier, Delaiinay, Lioiiville, Paye, Mathieu rapporteur.) Dans le cours de l'anne i86i, on a découvert les neuf planètes @ Jiiso- niii, Mi) Angélina^ (S) Maximiliana, @) Maïa, @ ^sia, @ Léto, @ Hesjieria, (rô) Panope, (n) Niohé, qui font toutes partie de l'anneau d'astéroïdes com- pris entre Mars et Jupiter. 'M. de Gasparis a trouvé a l'observatoire royal de Naples le lo février la planète nommée ^t/sonÙT. dont l'éclat esta peu près celui d'une étoile de lo'' grandeur. C'est en suivant la marche de cette planète dans le ciel que C. R., i86i, zme Semestre. (T. LUI. N" 26.) '49 ( n3o ) M. Schiaparelli découvrit le 29 avril à l'observatoire de Milan la planète Hesperia, qu'il prenait d'abord pour Ausonia dont elle n'était éloignée que de 9' le jour de la découverte. L'Académie lut informée par M. Valz que M. Tempe), astronome altaché à l'observatoire de Marseille, avait trouvé les planètes Angelina et Maxiini- liana les 4 et 9 mars. Cette double découverte, faite dans l'intervalle de cinq jours par l'élève de M. Valz, a élé une dernière satisfaction pour ce véné- rable astronome, au moment où il quittait l'observatoire dans lequel il s'est distingué pendant près de trente ans par une grande activité scienti- fique et un noble désintéressement. M. Tuttle a découvert dans la nuit du 9 au 10 avril, à l'observatoire de Harvard Collège à Cambridge (États-Unis), la planète Maïa, dont l'éclat ne dépasse pas celui d'une étoile de iS" grandeur. M. Pogsoii annonçait dans une Lettre de la fin d'avril qu'il avait dé- couvert le 17 de ce mois, à l'observatoire de Madras, une planète dont l'éclat était semblable à celui d'une étoile de 10*"^ i r grandeur. H avait fait ses reclierches, non en glanant, dit-il, dans les régions du ciel déjà ex- plorées par d'autres astronomes, mais à l'aide de ses propres cartes liianus- crites. Cette circonstance lui permettait d'espérer que sa planète n'aurait pas été trouvée ailleurs et qu'il pourrait la nommer Jsia, pour rappeler que c'était la premjère que l'on eût découverte dans cette partie du monde. M. Luther a découvert à l'observatoire de Bilk la planète Lei35 ) plies que les diverses Administrations et principalement les Bureaux de Statistique publient d'année en année. Passer en revue le Territoire, la Population, toutes les branches de l'Administration : Armée, Marine, Finances, Cultes, Instruction publique, Justice civile et criminelle, Agri- culture, Industrie, Commerce, Postes, Télégraphes, Institutions de Bienfaisance et d'Assurances, Colonies; discuter ensuite les consom- mations, et consacrer à Paris, cette ville immense, un article spécial : on conçoit que tout cela ne peut s'exécuter, même en i loo pages très-ser- rées, que sous In condition de condenser les renseignements et d'élaguer beaucoup de détails. M. Block, par la citation des sources auxquelles il a puisé, a suppléé, jusqu'à un certain point, aux retranchements qu'il ne pou- vait éviter. Malgré cette difficulté, inhérente à son travail, les divers chapi- tres de son livre offrent un ensemble instructif. C'est un répertoire qui vient au secours de toutes les mémoires. Car il rappelle ce que les statisticiens con- naissent, ce qui est mis à la portée de tous les lecteurs par les nombreux volumes officiels, mais ce qu'au fait personne ne sait bien. Pour faciliter les recherches dans cette masse de faits et de chiffres, l'auteur y a joint, ou- tre les tables ordinaii-es de chaque volume, une table alphabétique déjà très-commode, mais qui pourrait utilement être augmentée. Il serait aussi très-utile que les citations d'ouvrages ou de collections fussent précisées da- vantage. Mais, somme toute, on peut sans peine prendre dans ce livre une connaissance assez exacte delà statistique de la France. Malheureusement il s'est glissé dans un travail si volumineux un cer- tain nombre de fautes d'impression, qui, en fait de chiffres, sont quel- quefois difficiles à apercevoir et dès lors peuvent égarer le lecteur. D'un au- tre coté, l'auteur, qui résumait des collections si variées et toutes préparées, n'en a pas toujours relevé les erreurs. Il aurait fallu refaire parfois un tra- vail immense, et toute indulgence lui est due à cet égard. Cependant il est bon de mentionner ici une de ces erreurs, ne fût-ce que pour la faire éviter à d'autres statisticiens, ou même aux établissements de bienfaisance, si c'est dans leurs comptes rendus qu'elle a été copiée. Voici en quoi elle consiste : Pour évaluer la mortalité des hospices, hôpitaux, etc., le nombre des dé- cès annuels est comparé à'une somme faite du nombre des individus exis- tant au I*' janvier dans l'établissement, et du nombre de ceux qui y sont entrés pendant l'année. On n'a pas fait attention que cette somme contient en réalité un double emploi; car les existences à la fin de Tannée, qui sont toujours égales, à fort peu de chose près, aux existences du i" janvier, fout partie des admissions de l'année (sauf quelques exceptions) et ne subiront ( I I 36 ) la mortalité que dans l'aiiiiée suivante : de sorte que réunir les admissions et les existences, c'est commettre une faute du même genre que celle qu'on ferait si, pour évaluer la mortalité des hommes, de 4o ans par exemple, on réunissait au nombre existant au i'"' janvier., soit à la population de cet âge, le nombre de ceux qui atteindront 40 ^'>s dans l'année, soit le nombre des survivants de la table de mortalité. On ferait ainsi paraître le rapport des dé- ces moitié moindre de ce qu'il est réellement. L'erreur, dans ce dernier cas, serait du même genre ; mais, qu'on le re- mai'que bien, elle ne serait pas identique. Les décès sont lelatifs au temps passé dans l'hospice, ou l'hôpital, ou la prison, etc., tandis que dans la t.i- ble de mortalité ils se rapportent à l'unité de temps, à rannée. Il serait beau- coup trop long d'expliquer ici ces différences dans tous les détails qu'elles comportent. Il est indispensable, néanmoins, île montrer par un exemple qu elles ont le plus souvent une grande importance. L'auteur dit (p. /j36 du second volume) que la mortalité des établissements qui reçoivent les aliénés a été de 1 sur 6,89, ou i4,45 sur 100 en 1 858. Cela résulte de ce qu'il a comparé le nondire des décès 5G2 à la somme 388cS des nombres des admissions lySô, et ai52 des existences au 1" janvier. Réellement la mortalité prise sur la population moyenne aioo (21 5a au commencement et 29,49 ^ '^ ^'" '^'^ I année), s'élève à 2G sur 100 ou a plus de i sur 4- •Si on compare les décès au nombre des entrées 1736, on trouve que la mortalité excède 3» pour 100, ou près de 1 sur 3. Mais il faut, pour en bien juger, ne pas perdre de vue que ce dernier rapport est ce'ui de la mortalité ■que subiront les malades pendant toute la durée de leur séjour à l'hospice. Or, comme il suffit de 1736 admissions pour entietenir une po|)ulatioii de 2200 personnes, il est clair que la durée du séjour est de plus de i au : elle est effeclnemcnt d'environ i5 mois; et c'est à cette durée que s applique le rapport de 3^ pour 100. Cet exemple suffit à faire voir (juil y a plusieurs circousianccs auxquelles il faut avoir égard |)oui' juger sans méprise de la mortalité d'un établisse- ment renfermanl une population quelconque. J{ien n est plus difficih; (pie la com|)araison d'un établissement à l'autre. Il faut tenir compte de la dis- tribution |)ar âges, par sexe, etc., et d'autres combinaisons spéciales à chaque établissement. Si l'on en omet une seule, la com|)araisoii peut deve- nir entièrement inexacte et conduire aux idées les plus erionées. Les quelques défectuosités qui existent à ce sujet et à d'autres dans I ou- vrage de M. nh)ck peuvent être considérées comme en bien petit nombre. ( "37 ) eu égard à la multiplicité des faits qui y sont accumulés. Aussi votre Com- mission regarde-t-elle cette publication comme tout à fait propre à répandre les connaissances statistiques, les seules précises en fait d'économie sociale, et c'est là le principal motif de sa décision. Un volume qui n'appartient pas précisément à la Statistique lui a paru digne d'une mention honorable. M. de Chastellux, conseiller de préfec- ture du département de la Moselle, l'un de ceux dont le territoire a subi le plus de variations, a entrepris de faire l'histoire de ces variations. Il est facile de comprendre qu'une semblable histoire est un préliminaire indis- pensable de toute recherche statistique. Sans la connaissance des différents territoires qui ont successivement été compris sous la même dénomination, le rapprochement des faits recueillis à différentes époques ne conduirai! qu'à des conséquences fausses ou sans valeur. Dans un grand nombre de cas, on sait d'avance que le territoire dont on s'occupe n'a point changé. Mais, pour le département de la Moselle, les changements ont été à la fois considérables et d'une complication extraordinaire, à cause des enclaves qui n'ont disparu qu'avec les derniers traités de délimitation. î.es pertes de territoire en i8i4 et i8i5ont compris io8 communes renfermant plus de 58ooo hectares, et près de !35 ooo habitants. De plus il a été opéré successivement 3i5 réunions de petites communes dont la population au- dessous de loo habitants ne pouvait supporter les dépenses d'une boniie organisation municipale. Sans entrer dans de plus grands détails, la Com- mission reconnaît que l'ouvrage de M. Chastellux, intitulé Territoire de la Moselle, sera le guide nécessaire de tous ceux qui voudront étudier le passé statistique de ce département. Votre Commission, enfin, a cru devoir mentionner honorablement deux Mémoires beaucoup trop succincts de M. île la Tremblais sur la mortalité dans les communes des départements de l'Indre et du Cher. Elle ne peut toutefois placer que bien loin des autres ces Mémoires, dont l'auteur n'a pas aperçu l'imperfection. If a cru qu'en rapprochant les décès de 20 an- nées et la population moyenne, on pouvait décider du plus ou moins de salubrité de chaque commune. !^e principe qui l'a dirigé est le plus souvent inexact. Que le rapport moyen des décès à la population, même pendant 20 années consécutives, soit de 24 à aS sur 1000, comme il l'est en France, ou qu'il s'élève à 36 sur 1000, comme dans une partie de l'Allemagne, il ne s'ensuit nullement que la mortalité soit aussi différente que le sont ces rapports généraux; et surtout il ne s'ensuit pas que la salubrité de l'Alle- magne soit proportioiinellement inférieure à celle de la France. Le nombre C. R., 1861, 2™' Semestre. {T. LUI, K" 2G.) I 5o ( ii38 ) des décès peut différer beiuiconj) avec la composition d'une population, et souvent 20 années ne suffisent pas à modifier sensiblement cette composi- tion. Pour connaître les véritables rapports des décès, il faut faire ce qu'on appelle une table de mortalité, c'est-à-dire qu'il faut savoir ce qu'il meurt de personnes de chaque âge dans les pays com|)arés. Ce travail, pour plu- sieuis centaines de communes, exigerait des recherches minulieuses, de très-longs dépouillements ; et qui pourra répondre de retrouver pour la population les véritables classifications d'âges daiis les recensements anciens dé|à ? Les résultats des Mémoires dont il s'agit sont donc frappés d'incerti- tude. Il fallait connaître tout au moins la durée moyenne de la vie, et non pas seulement le r.ipport moyen des décès. Mais voici ce qui a déternsiné votre Commission à mentionner ces Mémoires, quoique insuffisants. L'auteur, il est vrai, n'a point fait lui-même les dépouillements des re- gistres trop nombreux des 20 années dans les 538 counnuiies du Cher et de l'Indre, et il cite les personnes zélées qui lui ont fourni les nombres sur lesquels -l a travaillé. Mais il a placé sur des cartes le rapport des décès dans chaque conunime, et il a reconnu ainsi qu'une bande de territoire qui traverse les deux départements, et qui a une fâcheuse renommée d in- salubrité, la Drenne, renfermait précisément le |)lus grand nombre de com- munes dont la mortalité paraît le plus élevée. C'est là inie remarque singu- lière et importante. Il est juste de la signaler, afin que M. de la Treml)lais lui-même, ou quelque autre statisticien, fasse da\is cette contrée toutes les recherches nécessaires pour en reconnaître la mortalité réelle, et non pas seulement une moyenne dont le choix n'était pas propre à indiquer ce que ion voulait savoir. En outre l'auteur, qui paraît un esprit judicieux, malgré l'erreur qui l'a conduit à conclure im peu précipitannnent, l'auteur s'est donné la peine d'examiner les conditions géologiques de chaque commune. Il ne rapporte que les conséquences de cet examen. Mais il n'a pu, dit-il, trouver dans la configuration, ni dans la composition du sol, ni dans la hauteur des points habités, ni dans ia fréquence des parties boisées, ni dans le voisinage des étangs, aucune raison qui puisse expliquer les différences de graudeur t\\\ rapport des décès. La seule cause qui paraisse agir, c est le plus ou moins d'imperméabilité du sous-sol. Partout où l'imperméabilité existe, elle est une cause puissante d'insalubrité. On voit que les remarques de M. de la Tremblais méritent d'être véri- fiées, et qu'elles doivent excuser à certain degré aux veux de votre Com- mission la dt'fectuosité de la partie principale des deux Mémoires. ( i'3 ) PRIX FONDÉ PAR MADAME LA MARQUISE DE LAPLACE. Une ordonnance royale ayant autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par Madame la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection com[)lète des ouvrages de Laplace, prix qui devra être décerné chaque- année au premier élève sortant de l'École Polytechnique, Le Président remettra les cinq volumes de la Mécanique céleste, lExfjoai- tion du Système du monde et le Traité des probabilités, à M. Genreau ( Philippe), né le i8 mai i84o, à Dijon (Côte-d'Or), sorti le premier de l'École Poly- technique, le i" novembre 1861, et admis à l'École des Mines. ( 1142 ) SCIKNCtS PHYSIQUES RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LE PRIX DE PHYSIOf.OGIE EXPÉRIMENTALE. FONDATION MONTYON, ANNÉE 18C1. (Commissaires, MM. Flourens, Milne Edwards, Longet, Rayer, Claude Bernard rapporteur.) Parmi les travaux nombreux qui ont été envoyés celle année au Con- cours, la Commission a distingué ceux de M. Hyrll, de Vienne, et ceux de M. Kûinie, de lierlin, comme étant dignes du prix de Physiologie expéri- mentale. .^l.HvRTLest un anatomiste déjà très-anciennement connu dans la science par ses travaux d'anatomie humaine et comparée. Les ouvrages de cet auteur siu- lesquels la Commission a eu à porter son jugement sont un Traité de clisseclion ou de l'art de t'analomiste, publié en 1860, et une série de Mémoires sur l'anatomie comparée insérés dans les Recueils de l' Académie de Vienne, de 1849 ^' i86o. Bien que les travaux de M. Hyrtl soient essentiellement relatifs à l'anatomie, ils n'en ont pas moins une grande importance physiologique. En effet, la physiologie et l'anatomie sont unies d'une manière tellement étroite, qu'il est impossible de les séparer l'une de l'autre. Si, pour les nécessités de l'étude ou de l'enseignement, on peut considérer l'anatomie isolément, l'inverse ne saurait avoir lieu : la physiologie suppose toujours les connais- sances anatomiques sans lesquelles elle manquerait absolument de base solide. 11 en résulte que toutes les fois que la physiologie comparée voudra étendre son domaine par l'étude des fonctions chez des êtres nouveaux, elle devra de toute nécessité être précédée par l'anatomie. On doit donc regarder que par ses études d'anatomie comparée, M. ]l\rll a ])réparé la voie au physiologiste en lui faisant connaître des appareils organiques nouveaux ou encore mal décrits, et en lui signalant ainsi, dans certains cas, les animaux chez lesquels existent les dispositions anatomiques les plus favorables à la solution de certains j)rnl)lémes physiologiques. Les travaux que M. liyril a fait parvenir à la Commission ne foiincnt pas moins de trente-quatre Mémoires, accompagnés de planches pour la plupart coloriées. On peut juger par là de l'étendue des recherches auxquelles M. Hyrtl a dû se livrer; mais on comprend, d'un autre côté, (pTil nous ( M/,3 ) soit impossible d'entrer ici dans l'examen de tous ces Mémoiros : nous signa- lerons seulement, à titre d'exemple, le sujet de quelques-uiis d'entre eux. Un certain nombre de Mémoires de M. Hyrtl sont relatifs à l'anatomie et à la moij)hologie comparées des organes iiro-génitaux des Poissons, a l'anatomie comparée de l'oreille moyenne, à l'anatomie des Édentés, des Monolrèmes, etc., etc. D'autres Mémoires sont spécialement consacrés à l'angéiologie comparée. M. Tlyrtl étudie les diverses formes que peuvent présenter les réseaux capillaires, et il s'atlaclie d'une manière toute particulière à la description de CCS singulières productions vascidaires auxquelles on donne le nom de réseaux admirables, et sur le rôle physiologique desquels ou ne possède même aucune notion exacte. Parmi ces recherches d'angéiologic comparée, nous citerons un Mémoire très-intéressant publié en i SSq sur les cœurs privés de vaisseaux. M. Hyril a constaté, en faisant des injections microscopiques, qu'd y avait un certain nombre d'animaux vertébrés chez lesquels il est im- possible de démontrer la moindre trace de vaisseaux dans le tissu du cœur. Voici les conclusions de ces recherciies, telles que les exprime l'auteur lui-même. 1° Le cœur des Urodèles, des Gymophions et d( s Batraciens est complè- tement privé de vaisseaux. ■x° Le cœur de tous les Amphibiens écailleiix (Sauriens, Chéloniens et Ophidiens) possède seulement une couche vasculaire superficielle; mais la couche musculaire profonde du cœur est complètement privée de vaisseaux. 3" Le cœur de certains Poissons se comporte comme celui des Reptiles écailleux. 4" i^es Ganoides possèdent un cœur riche en vaisseaux dans toute l'épaisseur de sa couche musculaire. Réfléchissant à ces variétés de dispositions vasculaires dans le cœur de ces animaux, M. HyrtI remarque avec raison que ces variétés ne répondent a aucune division zoologique précise et sont uniquement en rapport avec des modifications en quelque sorte accidentelles de la fonction circulatoire dans le cœur. En effet, chez tous les animaux dont le tissu musculaire du cœur est dépourvn de vaisseaux proprement dits, on voit la cavité de cet organe se continuer dans toute l'épaisseur de ses parois par un tissu cavei- neux dans lequel le sang s'introduit facilement et pénétre jusqu'auclessou.s de la membrane séreuse qui revêt la face externe du cœur. Si le tissu caver- neux de la paroi cardiaque ne s'étend pas à toute son épaisseur, il y a alors une légère couche vasculaire, de sorte que, comme le dit M. Ilyrtl, rabsei>ce ( ii44 ) totale on partielle des vaisseaux du cœur dépend uniquement du degré de structure caverneuse de ses parois. Quant à la conclusion physiologique qui découle de ces faits, on voit que dans tous les cas les fibres musculaires qui composent le tissu du cœur sont en contact avec le liquide nourricier, tantôt indirectement, par les vaisseaux coronaires qui prennent le sang hors du cœur pour le ramener dans les parois de l'organe, tantôt directement, par les aréoles d'un tissu caverneux ou lacunaire, véritable prolongement de la cavité du cœur dans lequel le sang pénètre comme dans une sorte d'épongé musculaire. Au fond la fonction ne change pas dans son essence ; niais ses mécanismes sont variés, et le physiologiste ne saurait les com- prendre que par l'interprétation exacte des dispositions anatomiques propres a chaque cas. Cet exemple, parmi beaucoup d'autres que nous pourrions citer, est de nature à montrer le genre d'étroite connexité qui rend insépa- rable la physiologie de l'anatomie. Toute découverte anatomique est en réalité une acquisition physiologique, et nous ajouterons en terminant que la connaissance de ces faits nouveaux devient doublement précieuse pour le physiologiste quand ils émanent d'un anatomiste aussi habile que M. Hyrtl et aussi consommé que lui dans l'art des dissections et des injections. S'il faut, comme nous venons de le dire, que la physiologie s'appuie tou- jours sur l'anatomie, comme sur sa base la j)lus naturelle, il n'en est pas moins vrai que si on la réduisa-it à celte source unique de connaissances, elle constituerait une science essentiellement incomplète. La physiologie cherche à déterminer le mécanisme des phénomènes de la vie, qui sont, sans contredit, les plus complexes qui s'offrent à nous. D où il résulte que la physiologie, la plus complexe de toutes les sciences, doit encore em|)run- ter le secours de toutes les sciences plus simples qu'elle, et en particulier celui de la chimie et de la physique. M. KuiixE est un jeune physiologiste habile expérimentateur et très- versé dans l'étude des sciences physico-chimiques. Les recherches de cet auteur que la Commission a eu à examiner sont toutes relatives aux pro- priétés des tissus musculaires et nerveux. Elles forment un ensemble de nombreux Mémoires dans le détail desquels il serait superflu d'entrer ici. Il nous suffira de citer quelques-uns des faits qu'ils renferment pour faire comprendre la méthode expérimentale que M. Kiihne a suivie et pour mon- trer l'application heureuse qu'il a su faire des coruiaissances physico-chi- miques à l'étude des questions de physiologie générale d'un grand intéi'ét. Depuis H.dli'r, on controverse en physiologie la question de l'irritabilité musculaire, cest-à-dire la question de savoir si l'irritabilité du nerf et l'ir- ritabilité du muscle ne sont qu'une propriété commune ou deux propriétés ( î>45 ) distinctes pouvant être indépendantes l'une de l'autre dans leurs manifesta- tions. Il fallait, |)our démontrer cette indépendance du muscle et du nerf admise par Ilailer, prouver expérimentalement que chacun de ces tissus se comporte différemment à l'égard des agents qui sont capables soit de dé- truire leurs propriétés, soit de les exciter. Il est vrai que déjà beaucoup d'ex- péiieiices dues à diverv physiologistes a|)porîaient des arguments décisifs en laveur de l'expérience hallérienne. Mais, pour une question aussi im- portante, on ne saurait avoir im trop grand nombre depreuves, et M. Ktiline en a fourni qui sont d'iui ordre îoui nouveau. lia démontré qu'il y a des excitants chimiques qui sont spécifiques : les uns pour les nerfs, les autres pour les muscles. Ainsi les acides minéraux à l'état de dilution agissent comme excitants sur le muscle et non sur le nerf. Certains sels, tels que le chlorure de sodium, sont dans le même cas, etc. L'acide lactique, la gly- cérine et cpielques autres substances sont au contraire des excitants du nerf et non du muscle. Cette sensibilité du uuiscle à l'excitation d'une substance chimique déterminée qui est sans action siu' le nerf, de même que le cas in- verse, deviennent ici des preuves évidentes de l'indépendance des propriétés physiologiques des tissus musculaires et nerveux. La rigidité qui survient en général dans les muscles lorsque la mort les frappe a été lobjet des études d'un grand nombre de physiologistes. M. Knhne a encore apporté des faits importants pour la solution de cette question, comme on va le voir par les expériences suivantes, qui sont le- latives à la rigidité musculaire produite par la chaleur. Lorsqu'on soumet un animal à sang chaud dans une étuve à une rempé- ratîire plus élevée que celle de son corpus, il ari-ive qu'au bout li lui certain temps, plus ou moins longsuiv;inî le degré de chaleur de l'éluve, l'animal meurt subitement quand son sang a acquis un excès de température de 4 à 5'' C. , c'est-à-du'e est arrivé à environ 45*^ pour les Mammifères et environ 48° pour les Oiseaux. On remarque en outre que chez les animaux qui péris- sent dans ces conditions, la rigidité musculaire dans le cœur et dans les muscles arrive presque en même temps que la mort. Par suite de ses expé- riences nond^i'cuses faites sur la rigidité nuiscuiaire, M. Kûhne a été conduit A étudier la cause de cette mort instantanée avec raideur musculauechez les animaux échauffés. Il a reconnu qu'il existe dans les muscles une substance jjrécipitable par la chaleur, qui se coagide en amenant la raideiu' muscu- laire, précisément à la lemjjérature où meurent les animaux, à 34'' pour les muscles de Grenouilles, à 45" pour les muscles de Mammifères, à 48° c. R, ili(\,,-2"'' Semestre . (T. LUI, K" QG.) l5l ( i'46 ) pour les muscles d'Oiseaux. Il en résulte que dans ces cas la niorl devient la simple conséquence d'une action physique de la chaleur sur les proprié- tés de cette matière coagulable des muscles, qui, ainsi qu'on le voit, est bien plus altérable parla chaleur que les autres matières albnmineuses du sang. Et ce qui semble bien rattacher la cause de la mort au phénomène que nous indiquons, c'est ce fait remarquable, que cette matière présente chez les Reptiles, les Mammifères et les Oiseaux des différences dans son degré de coagulation qui correspondent justement aux différences de températures que les animaux peuvent supporter. M. Kidîue a poursuivi l'étude des propriétés du tissu musculaire en parti- culier et celle des substances contractiles en général chez tous les animaux ; chez ceux qui possèdent un système nerveux, chez ceux qui paraissent en être dépourvus, et jusque clans les végétaux. Il est arrivé, par ses recherches comparatives, à établir des rapprochements très-intéressants pour la phy- siologie générale ; mais en outre il s'est arrêté d'une manière toute spéciale à l'étude de la terminaison des nerfs dans les muscles. Il est très-évident pour le physiologiste que les nerfs moteurs se terminent dans les fibres des muscles pour agir sur elles et provoquer la contraction musculaire. Mais la disposition anatomique de cette terminaison était des plus obscures ; les recherches des histologistes ne s'accordaient pas, et l'on ignorait si l'influence de la fibre nerveuse s'exerçait sur la substance muscu- laire contractile à distance ou par une continuité directe et une sorte de fusion entre les deux éléments organiques. M. Kûhneest parvenu à résoudre cette question. A l'aide de réactifs a|)propriés pour rendre les tissus transpa- rents, il a pu suivre la fibre nerveuse primitive jusque vers la fibre muscu- laire, et voici le mode de terminaison qu'il a constaté. Lorsqu'une fibre nerveuse motrice arrive dans un muscle , elle est constituée par ses trois éléments : le cylindre d'axe, la moelle nerveuse et l'enveloppe. Bientôt cette fibre nerveuse en cheminant au milieu des fibres musculaires, se subdivise d'une manière dichotomique et tous les éléments participent à celte division, c'est-à-dire que la moelle et l'enveloppe ner- veuse accouqwgnent toujours le cylindre d'axe. Ces divisions et subdivisions vont en se répétant jusqu'à ce qu'une fibre nerveuse motrice ait pu fournir de i5 à -lo filaments terminaux. On voit de la sorte qu'une seule fibre nerveuse qui entre dans un muscle peut exciter jusqu'à 20 fibres nuiseu- laires, ce qui explique la disproportion apparente au premier abord enire le muscle et le nerf. Une fois qu'une de ces dernières divisions nerveuses est arrivée en contact avec une fibre musculaire, l'enveloppe nerveuse (i'47) s'accolle et s'unit à l'enveloppe de la fibre musculaire. Il n'y a pas non plus pénétration delà moelle nerveuse. Le cylindre d'axe seul perce le sarcolènie et se prolonge dans le tube musculaire au milieu delà substance contractile où il disparaîten donnant naissance à ses extrémités à des espèces de noyaux qui semblent constituer des organes nerveux d'une nature spéciale. M. Kiihne n'a encore publié que ses recherches sur la terminaison des nerfs dans les muscles striés, et il a constaté que cette terminaison a lieu de la même manière chez les animaux vertébrés et invertébrés et chez l'homme. Nous pourrions encore signaler beaucoup d'autres questions qui ont été traitées et qui sont toujours relatives aux propriétés des muscles et des nerfs. Mais ce que nous avons dit suffira pour montrer la direction physiologique des travaux de M. Rûhne. Il a déjà obtenu, comme on voit, des résultats très-importants, qui ont fixé l'attention de la Commission, et il poursuit ses recherches avec une ardeur, un zèle scientifiques tout à fait dignes d'éloges, qui font espérer pour l'avenir de nouvelles recherches de sa part dans la même voie. En résumé la Commission décerne le prix de Physiologie expérimentale po\ir l'année 1861 à M. Hvrtl, de Vienne, poiu' l'ensemblede ses recherches d'auatomie comparée, et à M. Kïthne, de Berlin, pour ses expériences sur les muscles et les nerfs. La Commission signale encore deux physiologistes, M. Chauveau et M. Colin qui se livrent à des expériences longues et difficiles, mais qui ont besoin d'être continuées et méritent à leurs auteurs les encouragements de l'Académie. RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LES PRIX RELATIFS AUX ARTS INSALUBRES, FONDATION MONTYON. ANNÉE 1861. (Commissaires, MM. Boussiugault, Dumas, Combes, Rayer, Chevreul rapporteur.) La Commission des Arts insalubres, après avoir pris coimaissance de onze pièces qui ont été envoyées à son examen, est d'avis qu'il n'y a pas lieu cette année à décerner un prix; mais en faisant cette déclaration, elle re- connaît que parmi les pièces envoyées au Concours de 1861, il en est qui pourront être soumises à l'examen de la Commission qui sera nommée en 1862. i5i.. ii48 RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LES PRIX DE MÉDECINE ET DE CHIRURGIE, FONDATION MONTYON. ANNÉE 1801. (Commissaires, M.\L Veipeau, Claude Ik-iiiard, Jules Gloqiiet, Aiulial, Jobert de Lamballe, Serres, Floureiis, Longet, Rayer rapporteur.) La Commission tles prix de Médecine et de C.luriugie a eu à juger soixante-six ouvrages, qui ont été renvoyés à son examen par l'Académie. La Commission a distingué un as.'ez grand nombre d'ouvrages offrant un intérêt réel, et il'une utilité incontestable, soit pour l'enseignement, soit poiu- la pratique; mais elle a pensé que les récompenses de l'Académie de- vaient être réservées aux travaux qui oui conduit leni's auteurs à des décou- vertes qui étendent nos connaissances ou qin modifient j)lns ou moins })ro- fondémenl des métboùes ou des doctrines généralement acceptées. Dans cette opinion, la Conuuission a cru devoir proposer à l'Académie de ne dé- cerner qu'u/ï seul Prix cette année. La Commission propose, en outre, à l'Académie d'accorder c//if/ Menliuits honorables \yonv dea travaux dont les auleurs ont été jugés dignes de cette distinction. PHIX : A MM. Ludgi<:k L.vllemano, Maurice Pekki.v et Duiiov, pour leur travail intitulé : Du rôle de l'alcool et des atiesthésuiues dam l' organisme. MENTIONS llONOKABI,ES : i" A M. Haspki. et à M. Rouis, une Mention honorable pour leurs Ira: vaux sur les maiailies du foie en Algérie. (Haspel, Maladies du foie ^ dans son Traité des Maladies de iAltjérie., (Rouis. Recherches sur les snppuralions endénu(jucs du joie.) 2" A M. DuTROULEAU, pour son TraUé d,s niatadies des Européens dans les pajs chauds (régions tropicales). [^^ A M. Henri Koger, pour ses lia he relies iliniijuei sur t'iniscullalion de la léle. 4° A M. lIucuiER, pour son Ménioiie sur les allonijenienls liypeilrophitjues du (ol de l'ulërus. 5" A M. Laboulrène, pour ses Recherches cliniques el allemand, Maurice Perrin et Duroy ont entrepris de faire Tétude aussi complète que possible de l'alcool au point de vue [physiologique. Après avoir étudié avec soin les procédés les plus exacts que la science peut acttiellemeni fournir pour retrouver les plus faibles quantités d'alcool dans les tissus et les himieurs de l'homme et des animaux chez lesquels il a été introduit, ces habiles expérimentateurs ont suivi pour ainsi dire pas à pas cette substance dans l'organisme : d'abord son absorption dans les voies digcstives, sa circulation dans le sang, sa localisation dans certains tissus^ dans certains organes, puis son élimination par diverses parties de l'orga- nisme. Ils ont examiné, d'uiiC manière toute spéciale, la queslion de savoir si l'alcool dans cette migration à travers l'économie gardait sa composition chimique ou s'il se changeait en produits de combustion, en un mot si l'al- cool se comportait comme un aliment ou comme une matière non assimi- lable étrangère à l'organisme', enfin ils ont noté avec soin les divers effets physiologiques d'excitation ou d'atonie que l'alcool produit suivant les doses auxquelles il est administré. Tous les points que nous venons d'indiquer sont traités successivement, et MM. Ludger Lallemand, Perrin et Duroy apportent des démonstrations expérimentales à l'appui de l'examen et de la solution de la question que renferme chacun d'eux. D'abord ces expérimentateurs établissent que l'alcool étendu d'eau (eau- de-vie ou vin) ingéré dans l'estomac, même en faible quantité, est absorbé avec une grande rapidité, passe dans le sang, arrive au poumon qui est, sinon l'organe principal de réiimination de l'alcool, au moins l'organe d'élimination le plus sensible. Il résulte en effet d'expériences multipliées faites sur l'homme et sur les animaux que, quelques minutes après l'ingestion de l'alcool, on en retrouve déjà des traces dans l'air exhalé des poumons; et cette exhalation peut durer plusieurs heures, suivant la quantité d'alcool ingciée. L'appareil dont l iiTio ) se servent MM. Lallemaiid, Perrin et Diiroy pour retrouver l'alcool dans l'air expiré se compose de deux tubes en U, reliés par une série de tubes et de petits ballons disposés en tleux lignes parallèles, de manière à revenir, en cliangeant de direction, plusieurs fois sur eux-mêmes, afin ile ralentir la marche du courant gazeux formé par l'expiration. Les tubes en U el les ballons communiquent par leurs points déclives avec de petits flacons destinés à recevoir le liquide provenant de la condensation des vapeurs expulsées par les poumons. Les pièces de l'appareil sont enveloppées dans trois mancbons remplis d'eau à zéro. L'appareil a un développement total de g mètres. L'appareil étant disposé, quatre hommes qui avaient bu chaciui loo grammes d'eau-de-vie, firent passer en se relayait, pendant quatre heures, les produits de leur expiration pulmonaire dans l'appareil, au moyen d'un tube en caoutchouc ajusté d'un côté à l'appareil et terminé de l'autre par un embouchoir appliqué sur la bouche. Le liquide produit de la con- densation des vapeurs introduites dans l'appareil fut distillé deux fois sur de la chaux vive et donna, comme résultat définitif, 4 grammes d'un liquide limpide ayant une odeur franchement alcoolique. C'était de l'alcool affai- bli, mais encore susceptible de s'enflammer après avoir été chauffé. Le poumon n'est pas le seul organe qui élimine l'alcool circulant dans le sang : la transpiration cutanée et la sécrétion urinaire sont encore deux au- tres voies d'élimination, plus tardives il est vrai cpie les poumons, mais dont la réalité a été démontrée. Nous citerons à l'appui l'expérience suivante qui est relative au passage de l'alcool dans l'urine. On recueillit 3 litres d'urine émise par quatre hommes qui avaient bu trois bouteilles de vin con- tenant de lo à 12° d'alcool, et environ 120 grammes d'eau-de-vie. L'iuine, distillée a\ec soin, donna 2 grammes d'alcool très-concentré et presque piu". Après ces expériences, il aurait pu sembler en quelque sorte superflu de rechercher si l'alcool existe dans le sang. Cependant les auteurs en ont extrait de l'alcool et ont été conduits par cette expérience, comme nous le dirons bientôt, à découvrir un fait d'une grande importance, à savoir : que le sang n'est pas la partie de l'organisme qui contient le plus d'alcool. La quantité d'alcool qu'il contient est cependant très-notable, comme on va le voir par l'expérience suivante : Une heure et demie après avoir introduit, au moyen d'une sonde et d'uneseringue, dans l'estomac de deux chiens, a/jo grammes d'alcool à 2 1°( 120 grammes pour chacun), on a 1 étiré, par la section des carotides, 700 grammes de sang artériel ; ce sang, (i.5r) étendu de son poids d'eau, a été soumis à la distillation, une première fois au bain-marie ; le produit obtenu a été ensuite distillé deux fois sur de la chaux vive, ce qui a donné comme résultat 5 grammes d'alcool très-con- centré et presque pur. Si maintenant on prend comparativement sur le même animal les divers tissus ou organes de son corps, et qu'on les soumette à la distillation, on trouve ce fait singulier et très-intéressant pour les médecins que certains tissus, tels que le tissu nerveux, et certains organes, tels qne le foie, ren- ferment une proporiion d'alcool plus grande que le sang, et qne les muscles, par exemple, n'en renferment que des traces à peine sensibles. Voici la proportion d'alcool trouvée dans le sang et les divers tissus, d'a- près MM. Lallemand, Perrin et Duroy : Le sang contenant i Le foie renferme . 1,48 Le cerveau i ,75 Il y a donc là une véritable localisation de l'alcool qui s'accumule dans certains tissus, par une sorte d'affinité spéciale; on ne saurait invoquer au- cune autre raison physiologique pour expliquer ce fait. Si, par exemple, on pensait que le foie renferme plus d'alcool que les poumons, parce que cet organe est le premier qui soit imprégné par l'alcool absorbé dans l'estomac, on serait bientôt forcé d'abandonner cette explication en voyant la même localisation se reproduire dans les mêmes tissus et dans les mêmes organes, quand, au lieu d'ingérer l'alcool dans l'estomac, on l'injecte directement dans les veines ; et on peut même dire qu'alors cette localisation est encore plus frappante. En effet, quand l'alcool est introduit dans les veines, voici les proportions que les auteurs ont trouvées : Le sang renfermant 1 Le foie renferme. . i ,75 Le cerveau 3 La cotuiaissance de ces localisations de l'alcool dans certains organes, si curieuse au point de vue physiologique, offre un grand intérêt au point de vue de l'alcoolisme, c'est-à-dire de la connaissance des maladies pro- duites par l'abus des liqueurs spiritueuses. En effet, c'est sur le foie et siu- le système nerveux, comme on le savait d'ailleurs depuis longtemps, que l'alcool produit les désordres les plus notables et les plus graves. En voyant la facilité avec laquelle l'alcool se retrouve dans le sang et cer- ( I,.';. ) (aiiis tissus après une ingestion d'alcool, et le temps considérable pendant lequel cette substance peut séjourner dans le corps sans se détruire et dis- paraître, MM. Ludger Lalleniaud, l'errin et Duroy ont été conduits à re- chercher si l'alcool se détruisait bien réelIciDent dans l'organisme et si l'on devait continuer à considérer celte substance comme un aliment dit respi- ratoire. Us ont recherché s'ils retrouveraient les produits de combustion de l'alcool, savoir l'aldéhyde et l'acide acétique. Toutes leurs expériences ayant été négatives, ces auteurs se sont crus aulori,sés à conclure que l'alcool devait être considéré comme une substance non assimilable, agissant en nature et comme un excitant local des tissus. En résumé, l'alcool ingéré dans l'estomac ou injeclé dans les veines est absorbé. Introduit dans la circulation, il se répand dans tous les tissus; il s'accumule dans le foie et dans les centres nerveux; il fait un séjour assez long dans l'économie; il est éliminé en nature par les poumons, par la peau et principalement par les reins, [.a localisation de l'alcool dans certains organes en explique l'influence pathogénique sur ceitaines maladies con- stitutionnelles et organiques du foie, du système nerveux et des reins : |)Our l'encéphale, l'ivresse, le delirium tremens, la folie alcoolique, l'épilepsie des ivrognes, le tremblement ébrieux, la paralysie alcoolique, etc.; pour le système gastro-hépatique, la dyspepsie, l'ictère grave des iviognes, la cir- rhose du foie; pour les reins, la maladie de Bright. Après les longs détails dans lesquels :rous venons d'entrer, et qui nous ont paru propres à donner une idée de la manière dont ]\IM. Lalleniaud, Perrin et Duroy ont procédé dans l.^urs recherches, nous croyons superflu d'exposer les résultats de leurs études sur les anesthésiques, l'éther, le chlo- roforme, l'amylène, etc., qui ne sont (piiiue partie très -accessoire et moins étudiée de leur travail. En résumé, le travail de MM. Lallemaiid, Perrui et Diu oy sur les pro- priétés de l'alcool a paru à la Commission d'un grand intérêt, au double point de vue de la physiologie et delà pathologie expérimentales; en con- séquence, elle a l'honneur de proposer à l'Académie de décerner aux au- teurs un prix de deux mille ciuq cents francs. MENTIONS HONORABLES. MM. IIaspki. et Uocis. — Avant la conquête de l'Algérie on ne possé- dait qu'un petit nombre de documents sur les maladies qui se dévelo|)pent dans cette partie du nord de l'Afrique. { 1.5:3) La science doit aux médecins de l'armée des observations du plus grand intérêt sur les fièvres paludéennes, sur la dysenterie, et sur des maladies analogues qui se montrent dans la partie méridionale de l'Europe. II était également réservé aux médecins militaires de donner une histoire complète d'une affection peu commune en France, de l'hépatite endémi- que et d'une de ses terminaisons les plus graves, la suppuration du Joie. M. Haspel, ancieu médecin en chef des hôpitaux eu Algérie, et aujour- d'hui médecin de l'hôpital militaire de Strasbourg, a incontestablement le mérite d'avoir le premier appelé l'attention sur la fréquence de cette affec- tion dans la province d'Oran, et d'avoir insisté sur ses rapports avec les fièvres paludéennes et la dysenterie. Les travaux de M. Ha.spel ont non-seu- lement jeté une vive lumière sur l'étiologie et le traitement des maladies hépatiques, mais ils sont devenus le point de départ de nouvelles études et de nouvelles observations, parmi lesquelles la Commission a distingué celles de M. llouis, sur les suppurations endémiques du foie. Après une pratique de onze années en Algérie, peiidant laquelle M. Rouis a recueilli de nombreuses observations, il a pu présenter de la manière la plus fidèle et la plus complète une description générale de la suppuration du foie. Les altérations du foie ont été suivies dans toutes leurs phases et étudiées dans tous les éléments de l'organe : dans son tissu propre, dans les vaisseaux sanguins, dans les vaisseaux lymphatiques et dans les canaux excréteurs de la bile. En outre, M. Rouis a décrit avec le plus grand soin tous les désordres que les suppurations du foie peuvent déterminer dans les organes qui sont en rapport plus ou moins direct avec ce viscère, tels que le diaphragme, les poumons, la plèvre, le péricarde, les parois thora- ciques et abdominales, la veine porte et les reins. En résumé, les travaux de M. Haspel et ceux de M. Rouis sur les mala- dies du foie eu Algérie offrent un grand intérêt scientifique, et rendront le traitement de ces maladies plus sûr et plus efficace dans notre colonie d'Afrique. La Commission propose d'accorder aux auteurs une mention honorable. 31. DuTRouLEAu. — Attaché pendant trente ans au service médical de la marine, M. DiUrouleau a été souvent à même d'observer les maladies endé- miques qui régnent dans les pays chauds. Il en a fait l'objet d'une étude spéciale, qu'il a poursuivie avec un zèle digne d'éloges. Chargé à diverses époques, dans nos colonies, du service médical de grands hôpitaux, il a pu étudier sur les lieux mêmes et sous toutes leurs formes ces maladies, dont C- K., iSOi, z-ne Semeslie. (T. LUI, N» 26.) ' ^2 ( .>54 ) la marche est souvent insidieuse et l'issue promptement funeste. Il a publié successivement des Mémoires pleins d'intérêt sur les nialndies que sa po- sition et ses devoirs l'appelaient à combattre, soit à bord des vaisseaux, soit dans les hôpitaux de la marine. On lui doit une relation très-bien faite d'une épidémie de dysenterie qui a régné en 1 85o à la Martinique, un tra- vail très-remarquable sur une épidémie de fièvre jaune observée à la Gua- deloupe, et de nombreux documents sur les fièvres paludéennes dans les pays chauds. Dans l'ouvrage que la Commission vient signaler aujourd'hui à l'Acadé- mie, M. Dutrouleau s'est proposé de présenter un tableau fidèle des mala- dies endémiques qui atteignent plus particulièrement les Européens dans les régions équatoriales, et de faire ressortir les caractères qui distinguent ces maladies de leurs analogues dans les climats tempérés. L'auteur a étudié avec beaucoup de soin les conditions topographiques et météorologiques des diverses stations où il a observé des endémies. Il a beaucoup insisté sur l'influence que la configuration et la nature du sol exercent sur la pro- duction de ces affections. Quant aux descriptions particulières des maladies, elles témoignent toutes d'un grand talent d'observation. Nul n'a fait une histoire aussi complète de la dysenterie endémique des pays chauds, et personne n'a exposé avec plus de clarté et d'impartialité les faits relatifs à l'importation et à la transmission de la fièvre jaune : question longtemps controversée, et sur laquelle les évé- nements récents de Saint-Nazaire sont venus jeter un jour nouveau et si douloureux. La Commission propose à l'Académie d'accorder à l'auteur une mention honorable. M. Henri Roger. — 11 y a plus de vingt ans, M. Fisher de Boston et son compatriote Whitney annoncèrent que l'auscultation, mode d'exploration si important pour le diagnostic des maladies de la poitrine, pouvait être utile à la connaissance des maladies du cerveau. Celte opinion fut accueillie en Europe, et particulièrement en France, avec une grande défiance. M. Eoger, médecin de l'hùpilal des Enfants, considérant que personne n'avait recueilli des faits assez nombreux, ni poursuivi assez longtemps l'étude de l'auscul- tation de la tète pour en juger définitivement l'importance séméiologique, a consacré plusieurs années de recherches et d'observation à l'examen de cette question, dont la sohilioti intéressait la science. \près avoir posé les règles de rauscullalion de la tète, rauleur 'distingue les bruits qu'on peut percevoir dans cellt; partie du corps en bruits [)hysiologiqucs et en bruits ( ii55 ) pathologiques : les mis, bruits extrinsèques, se composent des bruits de la respiration perçus sur le crâne, de la résonnance céphalique de la voix et du bruit de la déglutition : un autre est un bruit intrinsèque, le souffle céphali- que. D'après l'analyse de quarante et une observations, M. Roger conclut, à rencontre des médecins américains, que ce souffle n'est pas toujoius un phénomène pathologique, qu'il peut aussi appartenir à l'état normal. Contrairement à l'assertion de MM. Fisher et Whitney, M. Roger établit que la persistance des fontanelles est la condition sine qna non de la per- ception du souffle céphalique, et qu'une fois la fontanelle antérieure fermée, il est impossible d'entendre le souffle céphalique en auscultant sur le crâne. D'un autre côté, le souffle céphalique, indiqué par les médecins de Boston comme un signe constant de presque toutes les maladies du cerveau chez les enfants, n'existe ni dans la méningite, ni dans la congestion cérébrale, ni dans les convulsions, ni dans aucune autre affection du système nerveux central, l'hydrocéphalie exceptée. Ce bruit n'existe pas non plus dans les accidents qui accompagnent la ])remière dentition, si ce n'est dans les cas où il y a complication d'anémie, et chez les enfants dont la fontanelle n'est point encore fermée. Si les laborieuses recherches de M. Henri Roger sur l'auscultation de la tête ont abouti à une négation presque absolue, des espérances qui avaient été données par les médecins américains, l'auteur a heureusement rencon- tré sur son chemin quelques faits nouveaux. Ainsi il a reconnu que le souffle céphalique est un bruit indicateur de l'altération du sang (anémie), très-difficile à constater par l'exploration du cou et t}*^ la région cardiaque chez les enfants en bas âge. M. Roger résume ainsi le jugement qu'il porte lui-même sur son travail : « J'aurais lieu de regretter îa peine que j'ai prise de recueillir de nom- » breuses observations, de contrôler et de discuter, et finalement d'infirmer >> les auteurs qui m'ont précédé, si je ne me rappelais qu'il est souvent plus » difficile de redresser une erreur que de démontrer une vérité. » La Commission s'associe à ce jugement, et, voulant récompenser un tra- vail qui résout une question importante et controversée de séméiologie, elle propose à l'Académie d'accorder à l'auteur uns mention honorable. M. HuGuiER. — Lorsqu'une maladie est rare, et même lorsqu'elle est assez fréquente, si elle n'a pas été signalée dans les Traités ou dans les Diction- naires de Médecine, elle peut rester assez longtemps ignorée de la généralité des médecins. C'est ce qui est arrivé, en particulier, pour les allongements hyperlrophiqucs du col de l'utérus, dont M. Huguier a fait une élude iSa.. ( ii56 ) complète dans un Mémoire qu'il a adressé pour le Concours des prix de Médecine et de Chirurgie. Cette disposition du col de l'utérus, déjà mentionnée par Morgagni. a été observée en France par Lallement, Lisfranc, Pli. Boyer et plusieurs autres chirurgiens, et en Allemagne par Cheliiis, Scanzoni, Virchow, etc. M. Huguier a beaucoup contribué à répandre la connaissance de cette ma- ladie en en donnant une description exacte : il a surtout appelé l'attention sur une forme d'allongement intra-abdominal qui était généralement con- fondu avec le prolapsus de l'utérus. Il a montré comment, par le toucher, à l'aide du spéculum etde l'hystéromètre, on pouvait distinguer celte espèce d'hypertrophie des autres allongements du col, des polypes, de l'abaisse- ment et du prolapsus de l'utérus. La prolongation du col de l'utérus n'est souvent qu'une simple incom- modité. Dans quelques cas, l'hypertrophie du col a été accompagnée de stérilité, et on y a remédié, d'une manière très-heureuse, par l'ablation de la portion hypertrophiée. Dans d'autres, où cette hypertrophie était accom- pagnée d'inflammation ou d'engorgement, la cautérisation a paru préfé- rable. Pour d'autres cas, M. Huguier n'a pu indiquer que d'une manière générale les motifs de préférence pour d'autres méthodes, et ce serait aller au delà du but de ce Rapport que d'insister sur les procédés opératoires qu'il recommande dans certains cas particuliers. En résumé, le travail de M. Huguier a paru à la Commission digne d'une mention honorable. M. Laboulbèxe. — Depuis quelques années les recherches d'histologie pathologique ont pris, en France, un développement considérable. On avait espéré qu'en étudiant, à l'aide du microscope, la composition des tissus morbides ou accidentels, on arriverait à en acquérir une connaissance plus exacte qui conduirait à pouvoir les différencier les uns des autres aux iliverses périodes de leur évolution, et que cette connaissance acquise ren- drait plus prompt et plus sûr le diagnostic des maladies. Guidé par cette pensée, M. Laboulbènea entrepris de longues et laborieuses recherches sur les fausses membranes et les affections pseudo-membraneuses. Si les résul- tats auxquels il est arrivé n'ont pas répondu à toutes les espérances qu'il avait pu concevoir, elles l'ont cependant conduit à quelques observations utiles à la science. .M. Laboulbène a nettement établi que les fausses mem- branes qui ne s'organisent pas et qui siègent le plus souvent sur des mem- branes muqueuses sont composées en grande partie de fibrine exsudée; tandis que les fausses membranes qui s'organisent et qui occupent presque (ii57) toujours les surfaces des membranes séreuses renferment peu de fibrine unie au blastème dans l'intérieur duquel les éléments embryoplasliques peuvent se former. L'auteur a décrit avec une minutieuse exactitude les caractères histolo- giques des nombreuses variétés de fausses membranes, et en particulier ceux des fausses membranes diphthéritiques., Cette étude lui a fourni de précieux éléments pour le diagnostic de la diphtliérie et de la pourriture d'hôpital pseudo-membraneuse; dans cette dernière, on trouve toujours, parmi les produits exsudés, des fragments de tissu cellulaire mortifié, et parfois de fibres musculaires. En résumé, les recherches de M. Laboulbène contribueront à démontrer que si les résultats de l'observation microscopique ne peuvent remplacer les signes fournis par l'étude de l'ensemble des caractères généraux des maladies pseudo-membraneuses, ils fournissent quelquefois des données importantes que la pathologie ne doit pas négliger. D'après ces considé- rations, la Commission a l'honneur de proposer à l'Académie d'accorder à l'auteur une mention lionornble. L'Académie ayant décidé qu'une certaine somme pouvait être jointe aux mentions honorables, la Commission propose : i" Qu'une somme de quinze cents francs soit jointe à la mention hono- rable accordée à 31. Haspel, et que pareille somme soit jointe à la mention honorable accordée à M. Rouis ; 2° Qu'une somme de (juinze cents francs soit jointe à la mention hono- rable accordée à M. Dutrouleau; 3° Qu'une somme de quinze cents fratics soit jointe également à la men- tion honorable accordée à M. Huguier; 4° Qu'une somme de douze cents francs soit jointe à la mention honorable accordée à M. Roger; 5° Q'une somme de mille francs soit jointe à la mention honorable accor- dée à 31. Laboulbène. La Commission a réservé plusieurs ouvrages pour un jugement xdtérieur. Parmi ces ouvrages, se trouvent comprises des recherches de MM. Landouzj, Billod, Costallat, sur la Pellagre, maladie dont l'histoire a été mise au Con- cours pour l'année 1864. Elle a également réservé un travail de M. Larcher, swr V hypertrophie normale du cœur, pendant la grossesse; une monogra- phie de la thrombose et de l'embolie par M. Cohn; enfin des recherches sur la trichina spiralis et le développement du pentastome par M. Leuckaert. La Commission ne croit pas devoir terminer son Rapport sans signaler ( ii58 ) quelques autres travaux très-intéressants, qui seront probablement complé- tés par de nouvelles études. Toiles sont les recherches de M. Voisin et de M.Galiard sur les liématocètes peri-iitérines spontanées; celles de M. Robin, continuées par M. Eugène Nélaton, sur les (utneurs à myéloplaxes. Ces tra- vaux renferment des faits tres-intéressants, mais ils soulèvent encore des questions importantes qui ne peuvent être résolues que par de nouvelles recherches. Un fort bon travail de M. Demarquay sur les tumeurs de Corbite, les observations de M. Magne en faveur de Yohlilération du sac lacrymal dans le traitement de la tumeur et de la fistule lacrymales, les recher- ches de ÎM. Auburtin sur le rhumatisme cérébral, le Traité de M. Nonat sur les maladies de l'utérus, ont paru également à la Commission très-dignes d'attention. Enfin, la Commission a pensé que le jugement d'un travail de M. de Castelnau, intitulé De r interdiction des aliénés, et dans lequel l'auteur pro- pose la réforme d'une loi qu'il considère comme contraire aux principes de la science et aux droits de l'humanité, appartenait surtout à l'Académie des Sciences Morales et Politiques. Toutefois cet ouvrage ayant pour base des considérations physiologiques d'un ordre très-élevé, la Commission a cru devoir le signaler à l'attention des moralistes, des jurisconsultes et des médecins. RAPPORT SUR LE PRIX JECRER, ANNÉE 1861. (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Regnault, Balard, Fremy, Chevreul rapporteur.) La Section de Chimie, à l'unanimité, décerne le prix Jecker, pour l'année i8Gi,àM. Pasteur. La Section de Chimie se garde bien de faire une distinction entre des tra- vaux fort divers dont le grand mérite à ses yeux est précisément la conti- nuité des premiers avec les derniers. Les vérités qu'ils établissent ont luie précision, une netteté incontestables, et à cause de ce qu'ils se continuent, leur complexité et le nombre de leurs relations va sans cesse en croissant. En effet, lorsqu'au point de départ on trouve l'idée de l'espèce chimique appro- Ibndie par la découverte de quatre états isomériques dans l'acide tartncpie, l'état inactif relativement au plan de la lumière polarisée, l'acide tartrique droit, l'acide tartrique gauche, et l'acide racémique résultant de l'union des deux derniers, cette découverte est bientôt assez généralisée |)ar l'auleiir ( iiîig ) noiir que la pensée en saisisse toute l'importance clans l'état actuel de la science et dans l'avenir. En même temps que la crislallographie présidait à la distinction des formes liémiédriques des acides tartriques droit et gauche, la chimie mon- trait l'ainnité mutuelle de ceux-ci, et l'analyse chimique séparait les deux acides l'un d'avec l'autre. Enfin, plus tard, M. Pasteur parvenait, au moyen de la chaleur, à convertir en af.ide racémique l'acide tartrique droit ou l'acide tartrique gauche qui étaient unis aux alcalis du quinquina. La fermentation spirituense, qui avait occupé tant de savants distingués, est reprise par M. Pasteur: i! ne s'arrête pas devant une équation chimique entre les éléments du sucre et ceux de l'alcool et de l'acide carbonique, équation qui, à cause de sa simplicité même, avait été généralement considérée comme définitive. M. Pasteur se demande si l'équation dont nous parlons, quel- que simple qu'elle soit en apparence, est réellement l'expression des faits, si elle est démontrée de manière qu'on soit autorisé à s'en servir pour déter- miner, comme on l'avait fait si souvent, la quantité de sucre contenue dans un liquide d'après les quantités d'alcool et d'acide carbonique produites par ce liquide en fermentation? A cette question M. Pasteur ne trouve au- cune preuve que l'expérience ait démontré qu'une quantité donnée de sucre n'ait produit que de l'alcool et de l'acide carbonique; dès lors le savant qui avait donné une preuve si éclatante par ses travaux sur les acides tar- triques de ses connaissances cristallographiques et physiques, recourt a l'analyse organique inuuédiate qui semble n'être féconde en grand résultats qu'entre les mains de ceux qui l'ont beaucoup pratiquée, et bientôt M. Pas- teur, à son début dans l'exercice de cette branche de la chimie, découvre, à l'étonnement de tous, la glycérine et l'acide succinique parmi les produits de la fermentation spirituense. Voilà donc le phénomène chimique de la fermentation spirituense cju'on croyait parfaitement connaître, qu'une analyse immédiate approfondie et des plus délicates démontre ne pas l'avoir été avant M. Pasteur. Mais l'étude de cette fermentation est-elle complète après que l'analyse immédiate a été si heureusement appliquée à ses produits? M. Pasteur ne l'a pas pensé. M. Cagniard de Latour avait fait la belle observation que i;t levure considérée comme ferment du sucre semble augmenter en végétant a la manière d'une plante, lorsqu'elle est dans l'eau sucrée. M. Pasteur vérifie cette observation, comme l'avaicMit fait déjà Turpin, Schwann et Kulsing, et bientôt il lui donne une extension qu'on était loin de soupçonner. D'où vient celte levure, déjà vivante quand M. Cagniard de ]>atour l'observa :' ( ii6o ) M. Pasteur répond d'une spore ou graine d'une mucédinée. Cette spore peut être dans les matières albuniinoïdes qu'on a appelé<>sye;7?îe>Us, quand elles ont acquis, dit-on, la faculté d'exciter la fermentai ion dans l'eau sucrée, après avoir subi l'influence du gaz oxygène, ou bipu cette spore peut se trouver en suspension dans l'atmosphère pai' suite d'une impulsion qu'elle a reçue d'une cause quelconque. Dès que la spore a perdu le mouvement qui la suspendait dans l'air, elle tombe; et là où la spore rencontre une nourriture appropriée, elle donne naissance à des globules de levure, et si cette levure a le contact de l'eau sucrée et de phosphates terreux, la fermentation spi- rilueuse s'établit, et la levure s'accroît et se multiplie aux dépens de la matière ambiante. Non-seulement le sucre produit de l'alcool, de l'acide carbonique, de la glycérine, de l'acide succinique, mais il cède à la levure les éléments nécessaires à la production du ligneux et d'une matière grasse. La levure n'est donc plus une matière morte : c'est, comme l'a vu M. Ca- gniard de Latour, un corps vivant dont le développement vital, suivant M. Pasteur, a pour effet la fermentation spiritueuse; ou, en d'autres termes, celle-ci est un phénomène chimique essentiellement subordonné à une action vitale. M. Pasteur attribue la cause première de diverses fermentations à diverses espèces de plantes mycodermiques et même à diverses espèces d'animaux infusoires. Si l'air a été reconnu pour être indispensable au premier mouve- ment d'une fermentation, ce n'est point par son oxygène qu'il agit, mais bien par les spores de ces plantes ou les oeufs d'infusoires qu'il répand dans la liqueur susceptible de fermenter. Comment M. Pasteur a-t-il saisi ces spores, ces œufs dans l'air? Il fait passer de l'air atmosphérique dans un tube de verre contenant du coton- poudre. Si cet air tient en suspension des spores, des œufs, il les abandonne au coton-poudre, dans lequel il se filtre. Puis, en soumettant celui-ci à l'ac- tion de l'éther alcoolique, M. Pasteur dissout le coton-poudre, et le résidu, examiné au microscope, présente des Corps organisés qui ont bien la pro- priété de développer la fermentation. Car, si, au lieu de coton-poudre, on s'est servi de filaments d'amiante, en secouant ceux-ci dans des liquides susceptibles de fermenter, la fermentation s'établit si celle-ci est possible sous l'influence des spores ou œufs recueillis par l'ingénieux procédé que nous ra|)|)elons. Quelle conséquence M. Pasteur tire-t-il de ces faits? C'est que du moment ou l'on prouve que les matières albuminoides privées de la vie et soumises au contact du gaz oxygène n'ont pas la facidté d'exciter la fermentation ( l'G. ) des matières qui en sont susceptibles, et que les véritables ferments sont des corps vivants, il faut nécessairement reconnaître que les spores ou les œufs de ces corps vivants se trouvent dans les matières albinninoïdes ou bien ont été déposés par l'air dans les liquides fermentescibles. En adoptant l'opinion contraire, ce serait reconnaître l'exislence des générations spontanées. C'est en poursuivant ces travaux avec la plus louable activité et le zèle le plus éclairé, que M. Pasteur a découvert plusieurs végétaux mycodermi- ques et des animaux infusoires constituant chacun un ferment spécial. Par exemple, il a reconnu que le ferment qui convertit le sucre, la mannite et l'acide lactique en acide butyrique, est un animalcule infusoire, et, faits bien dignes d'être signalés, cet infusoire vil sans cjaz oxycjène libre; et il y a plus : soumis dans le liquide oii il vit à un courant de ce gaz, il périt, tandis qu'il con- tinue à vivre dans la même circonstance s'il est soumis à un courant de gaz acide carbonique. Les travaux physiologiques de M. Pasteur ne s'arrêtent pas là. L'auteur signale des faits du plus haut intérêt quant à l'assimilation de la matière morte à des corps vivants. Ainsi quelques globules de levure de bière, mis dans de l'eau sucrée avec du tartrate droit d'ammoniaque et des phosphates terreux, se développent et se multiplient, en même temps que s'opère la fermentation spiritueuse. L'examen des matières apprend que le végétal qui constitue la levure s'est développé aux dépens des phosphates, des éléments du tartrate droit d'ammoniaque et du carbone du sucre. Ainsi des spores de mucédinées germent, se développent et fructifient dans de l'eau qui ne contient que du racémate d'ammoniaque et des phos- phates. Enfin du racémate d'ammoniaque formé de tartrate droit et de tartrate gauche d'anmioniaque mis dans l'eau avec des matières albuminoides, des phosphates terreux et le végétal mycodermique, ferment tartrique, don- nent lieu à la végétation de' celui-ci, lequel se nourrit aux dépens des ma- tières albuminoides, des phosphates et du tartrate droit d'ammoniaque, de sorte qu'après le développement du mycoderme l'eau ne contient plus que du tartrate d'ammoniaque gauche! Ce fait est bien remarquable, puisqu'il prouve que de deux corps isomères et hémiédriques il n'en est qu'un qui puisse servir d'aliment. Que de réflexions suggère cette obser- vation pour la théorie de l'assimilation! Voilà comment le savant qui s'est occupé de cristallographie, de physique C. R., iS6i, ■A'"<' Semestre . (T. LUI, N» 26.) I 53 ( Il62 ) et de chimie entre clans le domaine de la physiologie. Voilà comment il aborde aujourd'hui la question si controversée des générations spontanées avec le concours des sciences mathématiques, physiques et chimiques, et comment des expériences pi'écises jettent déjà luie si vive lumière sur diffé- rents points de l'histoire des corps vivants! En résumé, la précision et la clarté caractérisent les travaux de M. Pas- teur. On ne s'aj)erçoit de la fécondité des inductions auxquelles le sujet qu'il traite actuellement l'a conduit, que dans des travaux subséquents, parce que les inductions qu'il s'était réservées n'apparaissent au public qu'après être passées à l'état de vérités démontrées. C'est en examinant d'abord les recherches de M. Pasteur dans l'ordre chronologique, et en en considérant ensuite l'ensemble, qu'on peut apprécier la rigueur des juge- ments du savant dans les conclusions qu'il en déduit, et la perspicacité d'iui esprit pénétrant qui, fort des vérités qu'il a trouvées, se porte en avant poiu" en établir de nouvelles. ( ii63 ) PRIX PROPOSÉS POUR LES ANNÉES 1862, 48G3 ET 1864. SCIENCES MATHÉMATIQUES. GRAND PRIX DE RÏATHÉMATIQLES. QUESTION PROPOSÉE POUR 1836, REMISE A 18S9, ET PROPOSÉE DE NOUVEAU, APRÈS MODIFICATION, PODR 1862. (Commissaires, MM. Liouville, Mathieu, Daiissy, Langier, Delaunay rapj3orteur.) (Reproduit du Programme de la précédente année.) L'Académie avait proposé comme sujet de prix pour i856, puis remis au Concours pour 1869, te perfectionnement de la théorie mathématique des marées. Deux pièces ont été reçues au Secrétariat, mais aucune d'elles n'a paru mériter le prix. La Commission propose à l'Académie de remettre encore au Concours, pour 1862, la question des marées, mais en en modifiant profondément l'énoncé ainsi qu'il suit : « Discuter avec soin et comparer à la théorie les observations des marées w faites dans les principaux ports de France. « L'Académie adopte la proposition de la Commission. Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires devront être déposés, Jrancs de port, au Secrétariat de l'In- stitut, avant le i^"^ juin i86a : ce terme est de rigueur. Les noms des auteurs seront contenus dans des billets cachetés, qu'on n'ouvrira que si la pièce est couronnée. i53. ( •i64 ) GRAND PRIX DE MATHÉ^IATIQLES QUESTION PROPOSÉE POUK 1884, REMISE A I80G, PUIS A 18C0 ET PROROGÉE A 1805. (Coininissaires, MM. Regnault, Duhamel, Liouville, Despretz, Pouillet rapporteur.) (Reproduit du Programme de la prt'ccdentc année.) « Rcpiemlrc C examen comparatif des théories relatives aux phénomènes ca- » pillaires, discuter les principes matliématicptes et physiques sur lesquels on les » a fondées; signaler les modifications qu'ils peuvent exiger pour s'adapter aux » circonstances réelles dans lesquelles ces phénomènes s'accomplissent, et com- r parer les résultats du calcul à des expériences précises faites entre toutes les » limites d'espace mesurables, dans des conditions telles, que les effets obtenus .. par chacune d'elles soient constants. » L'avis unanime de la Commission est de proroger le Concours jusqu'à l'année i863. Un seul Mémoire a été présenté depuis la dernière proroga- tion, mais ce travail est inachevé. L'Académie adopte cette proposition. GRAND PRIX DE MATHÉMATIQUES. QUESTION PROPOSÉE POUR 18'i8, REMISE A 1855, PUIS A 18S7. — NOUVELLE QUESTION PROPOSÉE POUR 1861; CONCOURS PROROGÉ jusqd'a l'année 1865. (Commissaires, MM. Liouville, Lamé, Chasles, Bertrand, Serret rapporteur. ) L'Académie avait proposé en 1846 pour sujet du grand prix de Mathé- matiques de 1848 une question qui a été remise au Concours pour i853 et ensuite pour iSS^. Le prix n'ayant pas été décerné en iSSj, l'Académie a prorogé le Coiicoiu's jusqu'en 1861, mais elle n'a pas cru devoir maintenir la question et elle l'a rem|>lacéo par la suivante : « Perfectionner en quelque point important la théorie géométrique des po- » lycdres. » Huit Mémoires ont été envoyés au Concours, mais aucun d'eux n'a été jugé digne du prix par la Commission. Quelques-uns de ces Mémoires se distinguent par une rédaction tres- soignée, qui indique '^ez leurs auteurs un véritable talent d'exposition ; mais ( ii65 ) les résultats obtenus n'apportent pas de perfectionnement notable clans la tbéorie géométrique des polyèdres. D'autres Mémoires renferment des théorèmes nouveaux el intéressants, mais la Commission n'a pas jugé que les démonstrations fussent suffisantes et elle regrette particulièrement d'avoir à signaler la rédaction très-défec- tueuse de l'un des travaux qu'elle avait surtout remarqués. On ne peut contester que plusieurs des concurients n'aient révélé dans leurs recherches de précieuses qualités; aussi est-on fondé à penser qu ils pourront, par de nouveaux efforts, perfectionner ou compléter leur premier travail et se mettre ainsi en mesure de répondre aux vues de l'Académie. En résumé, la Commission décide qu'il n'y a pas lieu à décerner le prix et elle propose à l'Académie de remettre la question au Concours pour i8G3. L'Académie adopte cette proposition. Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i*''janvier i863. Les auteurs des Mémoires envoyés au Concours actuel qui voudront se borner à compléter leur premier travail, devront reproduire sur leur nouveau Mémoire la devise dont ils ont déjà fait usage. GRAND PRIX DE MATHÉMATIQUES. QUESTION PROPOSÉE POUR 133S, REMPLACÉE PAR UNE AUTRE POUR I8G1; CONCOURS paoROGÉ jusqu'à l'année 18G5. (Commissaires, MM. Liouville, Lamé, Chasles, Duhamel, Bertrand rapporteur. ) L'Académie avait proposé la question suivante comme sujet du prix de Mathématiques pour 1861: Trouver quel doit être l'état calorique d'un corps solide lioniogène indéfini , nour qu'un système de lignes isqtliermes, à un instant donné, restent isotlteinies après un temps quelconque, de telle sorte que la température d'un point puisse s'exprimer en fonction du temps et de deux autres variables indépendantes. Deux Mémoires ont été envoyés au Concours. Tous deux dénotent chez leurs auteurs une connaissance approfondie des mathématiques et l'habi- lelé nécessaire pour lutter avec les difficultés de la question proposf'e. O- pendant il n'a pas été possible à la Commission de décerner le prix. Luu des concurrents s'est borné, en effet, à esquisser une méthode dont le temps ne lui a pas permis de développer les conséquences, et l'autre, traitant avec beaucoup d'élégance un cas déjà étudié, laisse complètement de côté le cas ( iiiJ6 ) tout aussi intéressant que l'Académie avait surtout en vue, celui où les lignes isothermes sont permanentes à cause de la loi de leurs températures initiales, et non pas seulement en raison de leur forme et de leur position dans l'espace. La Commission décide en conséquence qu'il n'y a pas lieu à décerner le prix, et elle propose à l'Académie de remettre la question au Concours poin- i863. L'Académie adopte cette proposition. Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de trois mille Jrancs. l^es Mémoires nouveaux ou suppléments aux Mémoires déjà présentés devront être envoyés au Secrétariat avant le i" janvier i863. Les auteurs des Mémoires présentés au Concours actuel qui voudront se borner à com- |)léter leur premier travail, devront reproduire sur leur nouveau Mémoire la devise dont ils ont déjà fait usage. PRIX DE MATHÉ.^IATIQUES. QUESTION PROPOSÉE POUR 18G2. (Commissaires, MM. Liouville, I^amé, Bertrand, Hermite, CUasles rapporteur.) (Reproduit du Programme de la précédente année.) a Résumer, discuter et perfectionner en quelque point imjiorlant les résultats >i obtenus jusqu'ici sur la théorie des courbes planes du quatrième ordre. » Les Mémoires devront être remis, francs de port, au Secrétariat de l'In- stittU, avant le i"octobre 1 862 : ce terme est de rigueur. Les noms des auteurs seront contenus dans des billets cachetés, qui ne seront ouverts que si la pièce est coinonnée. Ije prix consistera en une médaille d'or de la valein- de trois mille francs. PRL\ EXTRAORDKVAIRE DE SIX MILLE FRANCS SUR l'application de la vapeur a la marine militaire. QUESTION PROPOSÉE POUR 18S7, REMISE A i3S9 ET PROROGÉE A tSGi. (Commissaires, MM. Combes, Duperrey, Poncelet, Clapeyron, le baron Charles Dupin président et rapporteur. ) (Rappel du Rapport sur le Concours do 18S9.) La Commission chargée d'examiner les Mémoires relatifs au prix du per- fectionnement de la vapeur appliquée à la marine militaire n'a trouvé au- ( .iG7 ) cun travail qui rentrât clans le programme de ce prix. Elle propose que le même sujet soit de nouveau mis au concours, et que les pièces destinées à concourir soient adressées au Secrétariat de l'Institut, avant le i" no- vembre l8{l2. On prie les concurrents de remarquer qu'il ne s'agit pas vaguement d ap- plications de la vapeur à la navigation et surtout étrangères à la navigation ; mais de l'emploi spécial à la marine militaire, en combinant tous les progrès de la nouvelle architecture navale avec le service à la mer. Cet avertisse- ment évitera l'envoi de pièces qui ne sauraient prendre part au Concours. PRIX D'ASTRONOMIE. FONDATION LALANDE. La médaille fondée par M. de Lalande, pour être accordée annuellement à la personne qui, en France ou ailleurs (les Membres de l'Institut excep- tés), aura fait l'observation la plus intéressante, le Mémoire ou le travail le plus utile au progrès de l'astronomie, sera décernée dans la prochaine séance publique de 1862. PRIX DE MÉCAIVIQUE. FONDATION MONTYON. M. de Montyon a offert une rente sur l'État, pour la fondation d'un prix annuel en faveur de celui qui, au jugement de l'Académie des Sciences, s'en sera rendu le plus digne en inventant ou en perfectionnant des instru- ments utiles au progrès de l'agriculture, des arts mécaniques ou des sciences. Ce prix consistera en une médaille d'or de la valeur de quatre crut Des travaux nombreux et importants ont été faits sur le système nerveux dans les différentes classes d'animaux vertébrés, mais il existe encore beau- coup d'incertitude au sujet de la détermination de plusieurs parties de l'en- céphale des poissons, et jusqu'ici on ne connaît que d'une manière très- imparfaite les modifications que cet appareil peut offrir dans les diverses familles ichtbyologiques. L'Académie appelle particulièrement l'attention des concurrents sur ces deux points. Elle voudrait que par une étude com- parative des centres nerveux, dont la réunion constitue l'encéphale, on pût démontrer rigoureusement les analogies et les différences qui existent entre ces parties chez les poissons et chez les vertébrés supérieurs; enfin elle désire que cette étude soit conduite de manière à jeter d'utiles lumières sur les rapports zoologiques que les divers poissons ont entre eux et à foiunir ainsi de nouvelles données pour la classification naturelle de ces animaux. Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires, imprimés ou manuscrits, devront être déposés, yicr/Ks de port, au Secrétariat de l'Institut, avant le 3 1 décembre 1 86 1 , terme de rigueur. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. QUESTION PUOPOSÉE EN 1857 POUR 1839. NOUVELLE QUESTION PROPOSÉE POUR 1862, Commissaires, MM. Flourens, Duuiéril, Milne Edwards, Isidore Geoffroy- Saint-Hilaire, Claude Bernard, Biongniart rapporteur.) (Reproduit du Programme de la précédente année.) L'Académie avait proposé pour sujet de prix : " La détermination des rap- » ports qui s'ètidjlissent entre les spermatozoïdes et l'œuf dans l'acte de la i54.. ( H72 ) » fécondation. » Aucune pièce n'étant parvenue, l'Académie retire cette question et y substitue la suivante : « Etudier les hf brides vét/étniix au point de vue de teur féiondité et de la » perpétuité ou 7ion-perpétuité de leurs caractères. » La production des hybrides entre des végétaux de diverses espèces dun même genre est un fait constaté depuis longtemps, mais il reste encore beaucoup de recherches précises à faire pour résoudre les questions sui- vantes, qui ont un égal intérêt au point de vue de la physiologie générale et de la détermination des limites des espèces, de l'étendue de leurs variations ou de la permanence de leurs caractères ; 1° Dans quels cas ces hybrides sont-ils féconds par eux-mêmes? Cette fécondité des hybrides est-elle en rapport avec les ressemblances extérieures des espèces dont ils proviennent, ou signale-t-elle tme affinité spéciale au point de vue de la génération, comme on l'a remarqué pour la facilité de la production des hybrides eux-mêmes? 2° Les hybrides stériles par eux-mêmes doivent-ils toujours leur stérihté à l'imperfection du pollen? Le pistil et , les ovules sont-ils toujours sus- ceptibles d'être fécondés par un pollen étranger convenablement choisi? Observe-t-on quelquefois un état d'imperfection appréciable dans le pistil et les ovules? 3" Les hybrides se reproduisant par leur propre fécondation conservent- ils quelquefois des caractères invariables pendant plusieurs générations et peuvent-ils devenir le type de races constantes, ou reviennent-ils toujours, an contraire, aux formes d'un de leurs ascendants au bout de quelques gé- nérations, comme semblent l'indiquer des observations récentes? Ce prix consistera en une médaille d'or de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires, imprimés ou manuscrits, devront être déjiosés, francs dp port, au Secrétariat île l'Institut, avant le 3 ; décembre i86i , lermede ricjueur. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES QUESTION PROPOSÉE EN 1886 POUR 18S7, PROEOGÉE A 1860. — NOUVELLE QUESTION PROPOSÉE POUR 1865. (Commissaires, AIM. Flourens, Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, Milne Edwards, Duméril, Ad. Brougniart rapporteur.) (Reproduit du Programme de la précédente année.) Tj' Académie avait proposé pour sujet de prix : « Etudier le mode de Jor- 1) mation et la structure des spores et des autres organes qui concourent à la ( "73) » reproduction des champignons, leur rôle ptiysiolocjique, la germination des » spores, et particulièrement pour les champignons parasites leur mode de péné- » tralion et de développement dans les autres corps organisés vivants. » Aucune pièce n'ayant été adressée à l'Académie, elle retire cette question et y substitue la suivante : « Etudier les changements qui s'opèrent pendant la germination dans In < on- » stitution des tissus de C embryon et du périsperme, ainsi que dans les matières » que ces tissus renferment. » li'Académie désire qu'on suive au moyen d'études microscopiques aidées des réactifs chimiques les changements qui s'opèrent pendant la germina- tion, soit dans l'embryon, soit dans les parties de la graine qui servent à sa nutrition. Cette étude devrait porter également sur les embryons riches en fécule et sur ceux qui contiennent beaucoup de matières grasses, sur ceux dont les cotylédons restent sous terre et ne changent pas de forme et sur ceux où ces parties se transforment en organes foliacés. Enfin, pour les périspermes on devrait examiner quelques exemples pris dans les périspermes farineux ou amylacés, cornés ou cellulosiques, charnus ou oléagineux. On ne demande pas aux concurrents d'étudier le développement des organes nouveaux qui se forment par suite de la germination, mais les chan- gements qui s'opèrent dans ceux qui existent déjà dans la graine avant la germination. Ce prix consistera en une médaille d'or de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires doivent être remis, /rancs de port, au Secrétariat de l'In- stitut, avant le i" avril i863, terme de rigueur. Les noms des auteurs seront contenus dans des billets cachetés, qui ne seront ouverts que si la pièce est couronnée. GRAND PRIX DES SCIENCES PHISIQUES. QUESTION PROPOSÉE EN 1861 POUR 1863. (Commissaires, MM. Milne Edwards, Flourens, Brongniart, de Quatrefages, Cosle rapporteur.) « De la production des animaux hybrides au moyen de la fécondation » artificielle. » On sait que chez les animaux supérieurs où la fécondation s'opère dans l'intérieur du corps de la femelle, la reproduction ne peut avoir lieu que par ( '174 ) lo concours tl'indivicliis de la même espèce ou d'espèces très-voisines qui ippartiennent à un même genre naturel. Il serait intéressant de savoir si, chez les animaux dont les œufs sont fécondés après la ponte, des produits hybrides peuvent résulter du mélange d'animaux plus disseiublablcs entre l'iix. Il serait également important de constater s'il existe ou non quelque relation entre la viabilité des animaux anormaux ainsi obtenus et le degré d'hétérogénéité de leurs parents. En opérant sur des espèces dont les géné- rations se .succèdent rapidement, on pourrait aussi espérer obtenir des ré- sultats intéressants au sujet do la fécondité des hybrides et du degré de fixité de leurs caractères zoologiques. !>' Académie décernera un prix de trois mille francs au meilleur travail qui lui sera adressé sur ce sujet. Les Mémoires, imprimés ou manuscrits, devront être déposés, francs de port, an Secrétariat de l'Académie, avant le3i décembre 1862, terme rie rigueur. PRIX DE PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE FONDATION MONTYON. Feu M. de Montyon ayant offert une somme à l'Académie des Sciences, avec l'intention que le reveiui en fût affecté à un prix de Physiologie expé- rimentale à décerner chaque année, et le Gouvernement ayant autorisé cette fondation par une ordonnance en date du 22 juillet 18 18, L'Académie annonce qu'elle adjugera une médaille d'or de la valeur de linit cent cinq ji'ancs à l'ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui lui paraîtra avoir le plus contribué aux progrès de la physiologie expérimentale. Le prix sera décerné dans la prochaine séance publique. Les ouvrages ou Mémoires présentés par les auteurs doivent être remis, francs de port, au Secrétariat de l'Institut, avant le i" avril de chaque année, terme de rigueur. DIVERS PRIX DU LEGS MONTYON. Conformément au testament de feu M. Auget tle Montvon, et aux ordon- nances du 29 juillet 1821, du 2 juin 1824 et du 23 août 1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des ouvrages ou des découvertes qui seront jugées les plus utiles à Vnrtdc quérir, et à ceux qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insaluhre. L'Académie a jugé nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à per- ( "75 ) fection.ner la médecine ou la chirurgie, ou qui diminueraient les dangers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au Concours n'auront droit aux prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitemenl délerminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée : dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du Concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Les sommes qui seront mises à la disposition des auteurs des découvertes on des ouvrages couronnés ne peuvent être indiquées d'avance avec préci- sion, parce que le nombre des prix n'est pas déterminé ; mais la libéralité du fondateur a donné à l'Académie les moyens d'élever ces prix à une va- leur considérable, en sorte que les auteurs soient dédommagés des expé- riences ou recherches dispendieuses qu'ils auraient entreprises, et reçoivent des récompenses proportionnées aux services qu'ils auraient rendus, soit en prévenant ou diminuant beaucoup l'insalubrité de certaines professions, soit en perfectionnant les sciences médicales. Conformément "a l'ordonnance du aS août, il sera aussi décerné des prix aux meilleurs résultats des recherches entreprises sur les questions propo- sées par l'Académie, conséquemment aux vues du fondateur. Les ouvrages ou Mémoires présentés par les auteurs doivent être envoyés, Jrancs de jiort, au Secrétariat de l'Institut, le i*"' avril de chaque année, terme de ligueur. Les noms des auteurs seront contenus dans des billets cachetés, qui ne seront ouverts que si la pièce est couronnée. PRIX DE MÉDECINE POUR L'ANNÉE 1864. (Reproduit du Programme de la précédente année.) L'Académie propose comme sujet d'un prix de Médecine, à décerner en 1864, la question suivante : Faire l'histoire de la Pellagre. On croyait, il n'y a pas très-longtemps encore, que la Pellagre était con- finée à l'Italie et à l'Espagne. Aujourd'hui il n'est plus douteux que la Pel- lagre règne d'une manière endémique dans plusieurs départements du .sud-ouest de la France, et d'une manière sporadique en Champagne, et sans doute dans beaucoup d'autres lieux. Cet état de choses, qui intéresse si gravement la santé publique, demande une enquête étendue et systéma- tique, que l'Académie propose au zèle des médecins. Les concurrents devront : ( "76) i" Faire connaître les contrées où régne la Pellagre endémique, et celles on la Pellagre sporadiqne a été observée, en France et à 1 étranger; 9." Poursuivre la recherche et l'étude de la Pellagre dans les asiles d'aliénés, particulièrement en France; en distinguant les cas dans lesquels la folie et la paralysie ont précédé les symptômes extérieurs de la Pellagre, des cas dans lesquels la folie et la paralysie se sont déclarées après les lésions de la peau et les troubles digestifs propres aux affections pellagreuses; 3" Étudier, avec le plus grand soin, l'étiologie de la Pellagre et examiner spécialement l'opinion qui attribue la production de cette maladie à l'usage du mais altéré ( Verdet) ; 4" En un mot, faire une monographie qui, éclairant l'étiologie et la distri- bution géographique de la Pellagre, exposant les formes sous lesquelles on la connaît présentement, et donnant au diagnostic et au traitement plus de précision, soit un avancement pour la pathologie et un service rendu à la pratique et à l'hygiène publique. Le prix sera de la somme de cinq mille francs. Les ouvrages seront écrits en français. Ils devront être remis, Jrancs de port, au Secrétariat de l'Institut avant le 1*"" avril i864- PRIX DE xMÉDECDiE ET DE CHIRURGIE POUR L'ANNÉE I86(). (Reproduit du Programme de la précédente année.) L'Académie propose comme sujet d'un prix de Médecine et de Chirurgie à décerner en i866 la question suivante : De i application de l'électricité à la thérapeutique. Les concurrents devront : 1° Indiquer les appareils électriques employés; décrire leur mode d'ap- plication et leurs effets physiologiques; 2° Rassembler et discuter les faits publiés sur l'application de l'électricité au traitement des maladies, et en particulier au traitement des affections des systèmes nerveux, musculaire, vasculaire et lymphatique; vérifier et compléter par de nouvelles études les résultats de ces observations, et dé- terminer les cas dans lesquels il convient de recourir, soit à l'action des courants intermittents, soit à l'action des courants continus. Le prix sera de la somme de cinq mille francs. Les ouvrages seront écrits en français. Ils devront être remis, Jrancs de port , au Secrétariat de l'Institut avant le i" avril i866. ( '177 ) GRAND PRIX DE CHIRURGIE POUR L'ANNÉE I86(î. (Reproduit du Programme de la précédente année.) (Commissaires, MM. Velpeaii, (Maude Beiiiiiid, Jobert de J^amballe, Serres, AihIimI, Jides Cloquet, Rayer, Miliie Edwards, Flonrens r;ipportfur.) Des faits nombreux de pliysiologie oui prouvé que le périoste a la facidté de produire l'os. Déjà même quelques faits retnarquables de ehii'urgic ont montré, sur l'homme, que des portions dos tres-éteudiies on! pu être repro- duites par le périoste conservé. Le moment semble donc venu d'appeler l'attention des chirurgiens vers une grande et nouvelle étude, qui intéresse à la fois la science et l'humanité. En conséquence, l'Académie met ;ui concours la question « île la conser- vation des membres par la conservation du jjériosie. Les concurrents ne satiraient oublier qu'il s'agit ici d'un travail pratique, qu'il s'agit de l'homme, et que par conséquent on ne con.pte pa> moins sur lenr respect pour l'humanité que sur leur intelligence. L Académie, voulant marquer par une distinction notable l'importance qu'elle attache à la question proposée, a décidé que le prix serait de dix mille francs. Informé de cette décision, et appréciant tout ce que peut amener de bien- faits un si grand progrès de la chirurgie, l'Empereur a fait immédiatement écrire à l'Académie qu'il doublait le prix. Le prix sera donc de vinf/l mille francs. Les pièces devront être pai\enues au Secrétariat de l'Institut avant le i" avril 1866. Elles devront être écrites en français. llest essentiel que les concurrents fassent connaître leur nom. PRIX CUVIER POUR L'ANNÉE i863. (Reproduit du Programme des précédentes années.) La Commission des souscripteurs pour la statue de Georges Cuvier ayant offert a l'Académie une somme résultant des fonds de la souscription restés libres, avec l'intention que le produit en fiit affecté à un prix qui porterait le nom de Pri.x Cuvier, et qui serait décerné tous les trois ans à l'ouvrage le C. R., iSGi. 2"'^ Sem'-ilre. (T. Mil, K" 5JG.J '55 ( "78 ) plus remarquable, soit sur le règne animal, soit sur la géologie, et le Gou- vernement ayant autorisé celte fondation par une ordonnance en date o/7 , au Secrétariat de l'Institut. ( "79 ) PRIX ALHUMBERT, POUR LES SCIENCES NATURELLES. QUESTION PROPOSÉE EN 1834 POUR 1830, REMISE A 1889. — NOUVELLE QUESTION PROPOSÉE FOUR 1862. (Commissaires, MM. Coste, deQuatrefages, Serres, Isidore Geoffrov-Saint- Hilaire, Miliie Edwards rapporteur.) (Reproduit du Programme de la précédente année. ) L'Académie avait proposé pour sujet de prix : » La détermination des phé- )' nomènes relatifs à la reproduction des Polypes et des Acalèphes. » Aucune pièce n'étant parvenue, l'Académie retire cette question et la remplace par le sujet suivant : '< Etude expérimentale des modifications qui peuvent être déterminées dans » le développement de lembrjon d'un animal vertébré par l'action des agents )i extérieurs. » Des expériences faites il y a un quart de siècle par Geoffroy-Saint-Hilaire tendent à établir qu'en modifiant les conditions dans lesquelles l'incubation de l'œuf des Oiseaux s'effectue, on peut déterminer des anomalies dans l'or- ganisation de l'embryon en voie de développement. L'Académie désire que ce sujet soit étudié de nouveau et d'une manière plus complète soit chez les Oiseaux, soit chez les Batraciens ou les Poissons. Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de deux mille cinq ( ents francs. Les Mémoires, imprimés ou manuscrits, devront être déposés, /ranci de port, au Secrétariat de l'Institut, avant le i*"^ avril 1862, terme de rigueur. PRIX BORDIN. QUESTION PROPOSÉE EN 1889 POUR lOCl, REMISE A 18GS. (Commissaires, MM. Brongniart, Decaisne, Moquin-Tandon, Tulasne, Duchartre rapporteur.) Rapport sur le Concours de l'année 1861. « Etudier la distribution des vaisseaux du latex dans les divers organes des >) plantes et particulièrement leurs rapports ou leurs connexions avec les vaisseaux » Ijmpliatiques ou spiraux ainsi qu'avec les fibres du liber. « L'Académie a proposé, comme objet du Concours ouvert pour le prix i55.. ( m8o ] Bonlin à d<^C(=TiiPr en 1861 , une question ([ni intéresse i-. la fois et au Pième ilegré l'anatomie t\ la plivsiolosic des plantes : elle a deninndé une étude des vaisseaux du latex, cest-à-dire des tubes, si remarquables par l'en- semble de leur-, caractères, dans lesquels sont renfermés les sucs propres d'un grand nombre de végétaux. On sait que beaucoup de plantes spontanées dans les champs on cultivées dans les jaidins laissent ^orlir. lorsqu'on les blesse, un liquide opaque et ^ assez épais, le plus souvent blanc et laiteux, comme dans les Euphorbes, les Figuiers, etc., plus rarement jaune ou orangé, conune dans la Chélidoine et l'Artichaut. Depuis Malpiglii jusqu'à nos jours, divers botanistes ont porté leur attention sur ces liquides, et ont cherché à en déterminer Tinter- vention dans la vie végétale, a en reconnaître la situation dans l'organisme : en d'autres t' rmes, leurs efforts ont eu pour objet d'en tracer l'histoire soit physiologique, soit anatomiqne. A l'iui et à l'antre de ces points de vue, leurs travaux ont enrichi la science de faits |)osilifs, d'observations précises; mais ils n'ont pu dissiper encore toute l'obscurilé qui couvr;iit ce sujet inté- ressant; ils nous ont même laissés dans une entière incertitude sur plusieurs des questions importantes que soulève cette étude. Ainsi, au point >iir la production des bourgeons multiplicateurs au moyen desquels chaque individu provenant d'un œuf peut donner nais- sance à toute une colonie d'aniiuaux agrégés, sur les mouvements du li- ft) Vovcz à ce sujet l'analyse d'un ouvrage manuscrlr de Pevssonnei, intitulé Traité du Corail, par M. Flourens, publiée dans le Journal des Savants, en février i838. ( ii85 ) quide nourricier dans les canaux gastro-vasculaires, sur la production et l'accroissement de la tige solide qui occupe l'axe des agrégats dendroïdes dont il vient d'être question, et sur beaucoup d'autres points importants de l'iiistoire anatomique et physiologique du corail. L'Académie appelle l'attention des naturalistes sur ce sujet, qui pourra être élucidé par des recherches sur les Gorgoniens et quelques antres zoo- phytes plus ou moins communs dans presque toutes les mers, mais ne pourra être traité d'une manière complète qu'à l'aide d'une étude appro- fondie du corail faite sur les lieux habités par ce zoophyte. Or les localités les plus favorables pour des travaux de ce genre sont les côtes de l'Algérie ou de la Corse, et, par conséquent, il appartient à la France de provoquer l'accomplissement de ces recherches. Dans cette vue, l'Académie propose pour sujet du prix Bordm, à décerner en 1862, « V histoii e anatomique et physiologique du corail et des autres zoophj^tes de la même famille. » Ce prix consistera en une médaille d'or dé la valeur de trois mille francs. Les Mémoires, imprimés ou manuscrits et écrits en français, devront être déposés, francs de port, au Secrétariat de l'Académie, avant le 3i dé- cembre 1861, terme de rigueur. PRIX BORDIN. QUESTION PROPOSÉE EN 1861 POUR 1863. (Commissaires, MM. Milne Edwards, Floureus, Ad. Brongniart, de Quatrefages, Coste rapporteur.) La classification naturelle du règne végétal, but des efforts de la plupart des botanistes depuis la fin du siècle dernier, a été généralement fondée sur la considération des organes reproducteurs; la coïncidence de modifications essentielles et constantes dans la structure des organes de nutrition delà tige eu particulier n'a été constatée d'une manière générale que pour les divisions du premier ordre, les Monocotylédones et les Dicotylédones. Cette coïncidence entre les caractères tirés des organes reproducteurs et des organes végétatifs s'étend-elle aux groupes naturels d'iuie moindre importance, aux classes ou aux grandes familles naturelles? Dans ce cas, quels sont dans la structure de ces organes de nutrition les caractères con- stants dans une même famille, ceux au contraire d'une moindre valeur et sujets à variation? G. K., 1861, î"* Semestre. (T. LUI, N" 26. ) '5° ( n86 ) On conçoit toute l'importance qu'aurait pour rendre plus solides les bases de la classification naturelle et pour appri'cier la valeur des caractères fournis par l'anatomie végétale la solution de cette question. Aussi dès le comiiienceinent de ce siècle l'Institut en avait apprécié l'in- térêt et avait proposé pour sujet de prix à donner, en l'an IX (1801), la question suivante : « Etnblir les rapports généraux qui existent entre rorgauisalion interne >> et l'organisation externe des végétaux, principalement dans les grandes » familles déplantes généralement avouées par tous les botanistes. » Un seul Mémoire fut envoyé et ne fut pas jugé digne du prix. Quelques années plus tard, en 1810, de Mirbel, dans son Mémoire sur la famille des Labiées, rappelant tout l'intérèl qui s'attache à ce sujet, ten- tait un essai dans cette direction; mais l'état encore si imparlait de l'anato- mie végétale à cette époque le rendait très-incomplet dans tout ce qui touche à l'anatomie des organes de la nutrition. Depuis lors l'anatomie des végétaux, la connaissance de la structure in- time de leurs tissus, de leurs diverses modifications, de leur mode de mul- tiplication, de leur disposition dans les différents organes, a fait de grands progrès, et la connaissance particulière de la structure anatomique d'un assez grand nombre de végétaux montre ce qu'on peut attendre de l'état actuel de la science pour la solution de cette question. Ainsi |)lusieurs monographies anatomiques peuvent fournir de bons exemples, mais elles sont généralement trop limitées ou s'appliquent à des groupes de végétaux trop exceptionnels pour qu'on puisse en déduire aucune conclusion générale; telles sont les études anatomiques faites sur les Conifères et les Cycadées, sur les plantes aqualiques ou parasites. Dans ces derniers cas surtout il est difficile de savoir ce qu'on doit attribuer au mode exceptionnel de nutrition de ces végétaux et ce qui appartient à leurs caractères propres comme groupe naturel. Aussi, malgré leur intérêt phy- siologique, ces recherches, quoique fournissant des matériaux précieux, ne peuvent |)as conduire directement à la solution de la question que nous proposons. Un tr.ivail récent sur un groupe étendu de végétaux, les Dicotylédones cyclospermés, prouve déjà qu'on peut arriver dans cette voie à des résul- tats Ires-inU-ressants et annonce ce qu'on pourrait obtenir par de semblables études appliquées à des familles plus variées dans leur mode tie végétation. Il est évident, en effet, Ces recherches pourraient être limitées à quelques familles, pourvu que par la variété de leurs formes et de leur mode de végétation elles pussent conduire à des conclusions qui s'appliqueraient avec beaucoup de proba- bilité à la plupart des groupes naturels. Les concurrents devront, dans leurs études originales, faire connaître avec précision, par des descriptions et des figures, la nature et la disposi- tion des tissus des tiges qu'ils auront observées; ils pourront joindre des préparations microsco|)iques à l'appui de celles de leurs observations qui auraient le plus d'importance. Ils devront, en outre, comparer leurs observations avec celles déjà faites pour d'autres familles par d'autres auteurs, et examiner si ces dernières con- firment ou infirment les résultats auxquels ils seront arrivés par leurs projires recherches. Les Mémoires, imprimés ou manuscrits, devront être déposés, francs de port, au Secrétariat de l'Institut, avant le 3i décembre 1862, terme de rigueur. PRIX QUINQUENNAL FONDÉ PAR FEU M. DE MOROGUES, A DÉCERNEK EN 1865. Feu M. deMoroguesa légué, par son testament en date du aS octobre 1 834, lUie somme de f/(.r mille francs, placée en rentes sur l'Etat, |)oui' faire l'objet d'un prix à décerner, tous les cinq ans, alternativement : par l'Académie des Sciences Physiques et Maihématiqiies, à Vouvmge qui aura fait faire le plus grand progrès à l'agriculture en France, et par l'Académie des Sciences Mo- i56.. ( ii88 ) raies et Politiques, au meilleur ouvrage sur l'état du paupérisme en France et le moyen d\y remédier. Une ordonnance en dale du 26 mars i8/|2 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter ce legs. L'Académie annonce qu'elle décernera ce prix, en i863, à l'ouvrage remplissant les conditions prescrites par le donateur. Les ouvrages, imprimés et écrits en français, devront être déposés, francs de port, au Secrétariat de l'Institut, avant le i" avril i863, terme de rigueur. LEGS BRÉANT. Par son testament en date du 28 août 1849, ^^^ ^^- Créant a légué à lAcadémie des Sciences une somme de cent mille Jrancs pour la fondation d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé le moyen de guérir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes (i) de ce terrible fléau. » Prévoyant que ce prix de cent mille francs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à que ce prix soit gagné, que l'intérêt du capital fût donné à la personne qui aura fait avancer la science sur la ques- tion du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin que ce prix pût être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir radicalement les dartres ou ce qui les occasionne. [i) Il paraît convenable de reproduire iri les propres termes de fondateur : n Dans l'état actuel de la science, je pense qu'il y a encore beaucoup de choses à trouver dans la com- position de l'air et dans les fluides qu'il contient : en effet, rien n'a encore été découvert au sujet de l'action qu'exercent sur l'économie animale les fluides électriiiues, magnétiques ou autres : rien n'a été découvert également sur les animacules qui sont répandus en nombre infini dans l'atmosphère, et qui sont peut-être la cause ou une des causes de cette cruelle maladie. » Je n'ai pas connaissance d'appareils aptes, ainsi que cela a lieu pour les liquides, à re- connaître l'existence dans l'air d'animalcules aussi petits que ceux que l'on aperçoit dans l'eau en se servant des instruments microscopiques que la science met i la disposition de ceux qui se livrent à cette étude. » Comme il est probable que le prix de rr/it mille francs, institué coriime je l'ai explique plus haut, ne sera pas décerné de suite, je veux, juscju'à que ce pri.x soit gagné, que l'in- térêt dudit capital soit donné par l'Institut à la personne qui aura fait avancer la science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidénu'que, soit en donnant de meil- leures analyses de l'air, en y démontrant un élément morbide, soit en trouvant un procédé propre à connaître et à étudier les animacules qui jusqu'à ce moment ont échappé à l'œil du savant, et qui pourraient bien être la cause ou une des causes de ces maladies. » ( i'89 ) Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes : 1° Pour remporter le prix de cent mille francs, il faudra : « Trouver une médication qui guérisse le choléra asiatiifue dans l immense « majorité des cas ; » Ou « Indiquer dime manière incontestable les causes du choléra asiatique, de » façon quen amenant la suppression de ces causes on fasse cesser l'épi- » demie,- » Ou enfin « Découvrir une prophylaxie certaine, et aussi évidente que l'est, par exemple, » celle de la vaccine pour la variole. » 2° Pour obtenir le prix annuel de quatre mille fiancs, il faudra, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de ma- tières pouvant jouer un rôle dans la production ou la propagation des ma- ladies épidémiques. Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le prix annuel de quatre mille Jrancs pourra, aux termes du testament, être ac- cordé à celui qui aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, qui aura éclairé leur étiologie. RAPPORT SUR LE CONCOURS DE L'ANNÉE 1861 POUR LE PRIX BRÉANT. (Commissaires, MM. Andral, Velpeau, Cl. Bernard, Jobert de Lamballe, Cloquet, Serres rapporteur.) La Section de Médecine et de Chirurgie, constituée en Commission spé- ciale pour le legs Bréant, vient encore déclarer à l'Académie que parmi ks pièces qui ont été envoyées à son examen, soit pour la guérison du choléra, soit pour éclairer la nature et le traitement des affections dartreuses, nulle d'elles n'a rempli les conditions indiquées dans les volontés du testateur. Dans cet état des choses, afin, d'une part, d'obliger les concurrents à se conformer à ces volontés, et à se renfermer d'autre part dans les limites qui leur sont imposées, la Section pense qu'il est utile d'en remettre sous leurs yeux les indications, en imprimant de nouveau à la suite de son Rapport le programme qu'elle a rédigé en i854 sur le legs Bréant. ( "90 ) Rappoii de la Section de Médecine et de CItimiyie sur le Iccjs Biéanl (i), La Section de Médecine et de Chirurgie a été chargée de rédiger un programme destiné aux personnes qui aspireront à remporter le prix de (■eut m///é y>Yî/i(i- fondé par M. Bréant, pour être décerné à l'auteur d'un remède souverain contre le choléra asiatique. La première obligation d'un pareil programme est de se renfermer stric- tement dans les volontés du fondateur. Or ces volontés se trouvent expri- mées dans l'extrait du testament de M. Bréant, que nous tjanscrivons littéralement ci-après : « J'institue et donne, après ma mort, potn- être décerné par l'Institut de » France, un prix de cent mille francs, à celui qui aura trouvé le moyen de .. guérir du choléra asiatique, ou qui aura découvert les causes de ce » terrible fléau. .. Dans l'état actuel de la science, je pense qu'il y a encore beaucoup de » choses à trouver dans la composition de l'air et dans les fluides qui! » contient : en effet, rien n'a encore été découvert au sujet de l'action )i qu'exercent sur l'économie animale les fluides électriques, magnétiques » ou autres : rien n'a été découvert également sur les animalcules qui sont » répandus en nombre infini dans l'atmosphère et qui sont peut-être la » cause ou une des causes de cette cruelle maladie. » Je n'ai pas connaissance d'appareils ajites, ainsi que cela a lieu pour » les liquides, à reconnaître l'existence dans l'air d'animalcides aussi petits » que ceux que l'on aperçoit dans Teau en se servant des instruments )) microscopiques que la science met à la disposition de ceux qui se livrent •' à cette étude. » Comme il est probable que le prix de cent mille francs, institué comme ). je l'ai expliqué plus haut, ne sera pas décerné de suite, je veux jusques a » ce que ce prix soit gagné que l'intérêt dudit capital soit donné par l'Institut I) à la personne qui aura fait avancer la science sur la question du choléra r ou de toute autre maladie épidémique, soit en donnant de meilleures » analyses de l'air en y démontrant un élément morbide, soit en trouvant ). un procédé propre à connaître rt à étudier les animalcules qui, jusques à » ce moment, ont échappé à l'œil du savant et qui pourraient bien être la )■ cause ou une des causes de ces maladies. (ij Ce Rapport a été lu dans le Comité secret de la séance du i3 novembre. ( "9' ) » Si l'Institut trouvait qu'aucun des concurrents ne méritât le prix annuel » formé des intérêts du capital, ce prix pourra être gagné par celui qui » indiquera le moyen de guérir radicalement les dartres ou ce qui les » occasionne, en faisant connaître Canimalcule qui, dans ma pensée, donne » naissance à cette maladie, ou en démontrant d'une manière positive la » cause qui la produit. » L'Institut sera juge souverain des conditions accessoires et d'aptitude » à unposer aux concurrents et des sujets à proposer en concours, mais » seulement dans les limites que je viens de poser : je lui confie ma pensée, » convaincu que les lumières de ses Membres assureront la pleine exécu- » tion de mon intention. » Ce testament, dicté au milieu de l'épidémie cholérique de 18^9, a été conçu sous l'influence dune pensée hautement philanthropique, qui place le nom de M. Bréant à côté de ceux des autres bienfaiteurs de l'humanité qui ont légué à l'Institut le soin de remplir leurs vœux. Le testateur a eu pour but d'appeler les efforts des savants et des méde- cins sur les maladies sans contredit les plus terribles qui affligent l'espèce humaine. Néanmoins, et précisément à cause de l'importance de la mission qu'elle doit remplir, la Section de Médecine et de Chirurgie eiit désiré que M. Bréant, étranger aux sciences médicales, eût évité d'insister sur certaines idées populaires qui, forçant les compétiteurs à rester dans les termes de son testament, placent quelquefois la Section sur un terrain où il lui devient plus difficile d'accomplir les excellentes intentions du testateur. Quoi qu'il en soit, l'esprit du testament coniprend une idée principale et une autre qui lui est accessoire. La prennere pensée est évidenmient de donner un piix de cent mille francs: à la personne qui, comme l'indique le testament, aura trouvé le moyen de guérir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes de ce terrible fléau. Mais il est bien clair que, par cette expression guérir du choléra asia- tique, le testateur n'entend pas désigner une méthode de traitement ana- logue à celles aujourd'hui mises en usage et qui comptent pour elles une proportion plus ou moins notable de succès; il veut qu'on trouve une médication d'une efficacité incontestable, qui guérisse le choléra asiatique dans l'immense majorité des cas, d'une manière aussi sûre que le quinquina, par exemple, guérit la fièvre intermittente. Relativement à la recherche des causes du choléra, si leur connaissance pouvait amener leur suppression ou conduire à une prophylaxie évidente, comme on en voit un exemple dans la vaccine pour la variole, le prix de ( H9* ) reiit mille francs serait également mérité et les vœux du testateur accomplis. Quant à présent, la Section de Médecine et de Chirurgie doit déclarer (ju aucune des conditions précédentes n'a été remplie dans les très-nom- breuses communications qu'elle a reçues sur le choléra asiatique. Sans préjuger de l'avenir, M. Bréant a compris que la solution des ques- tions relatives au prix de cent mille Jrancs pouvait encore être lointaine, et c'est dans celte sage prévoyance qu'il a institué accessoirement un prix ainiuel de quatre mille francs représentant la rente du capital, et destiné à récompenser les travaux (pii auront fait avancer la question du choléra asiatique ou des autres maladies épidémiques, en découvrant dans le milieu ambiant leurs causes organiques ou autres. Les termes par lesquels le testateur exprime sa pensée prouvent, de la manière la plus formelle, qu'il veut attirer ici l'attention des savants et des médecins sur de nouvelles analyses de l'air spécialement entreprises pour la recherche des matières qui pourraient s'y rencontrer, et qui seraient capa- bles de jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidémiques. Cette idée n'est, du reste, pas nouvelle, et elle s'est manifestée par divers essais qui indiquent la préoccupation où l'on a été, à ce sujet, à différentes époques de la science. En considérant jusqu'à quel degré de précision a été poussée dans ces derniers temps la connaissance des éléments inorganiques de l'air, M. Bréant a pu penser que, précisément à cause de cette perfection des procédés phy- siques et chimiques, on pouvait entreprendre aujourd'hui des recherches sur les principes organiques morbifiques contenus dans l'atmosphère, prin- cipes qu'il conviendrait toutefois de soumettre beaucoup moins à l'analyse chimique, que de chercher à les séparer sans les altérer, afin de pouvoir étudier leur action sur les êtres vivants. Si la Section de Médecine et de Chirurgie doit demander que de sem- blables recherches soient faites avec toute la rigueur et toute l'exactitude qu'on est en droit d'attendre des sciences modernes, elle reconnaît d'un autre côté que ces études sont entourées de difficultés sans nombre. Ces difficultés, déjà énormes pour le physicien et pour le chimiste chargés de rechercher et d'isoler les principes morbifiques dans l'air, deviendront peut- être encore plus grandes pour le physiologiste et pour le médecin, qui de- vront en constater les effets délétères sur l'homme et sur les animaux. En résumé, le programme à établir sur le testament précédemment men- ( l'OS ) tionné et interprété dans ce qu'il a do formel peut se réduire aux conditions suivantes, auxquelles les compétiteurs devront satisfaire. 1° Pour remporter le prix de cent mille Jiancs il faudra : Trouver une médication qui guérisse le choléra asiatique dans l'immense majorité des cas; Ou Indiquer d'une manière incontestable les causes du choléra asiatique, de façon qu'eu amenant la suppression de ces causes on fasse cesser l'épi- démie ; Ou enfin, Découvrir une prophylaxie certaine et aussi évidente que l'est, par exemple, celle de la vaccine pour la variole. 2° Pour obtenir le prix annuel de quatre millefrancs il faudra, par des pro- cédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de matières pouvant jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidémiques. Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le prix annuel de quatre mille panes pourra, aux termes du testament, être ac- cordé à celui qui aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres ou qui aura éclairé leiu" étiologie. LEGS TRÉMONT. Feu M. le baron de Trémont, par son testament en date du 5 mai 18/17, a légué à l'Académie des Sciences une somme annuelle de onze cents francs pour aider dans ses travaux tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire « pour atteindre un but utile et glorieux pour la France. » Un décret en date du 8 septembre i856 a autorisé l'Académie à accepter celte fondation. En conséquence, l'Académie annonce que, dans sa séance publique de 1864, elle accordera la somme provenant du legs Trémont à titre d'en- couragement à tout « savant, ingénieur, artiste ou mécanicien « qui, se trouvant dans les conditions indiquées, aura présenté, dans le courant de l'année, une découverte ou un j)erfectiounenient paraissant répondre le mieux aux intentions du fondateur. C. R., iSCi, 2™« Semestre. (T. LUI, N» 26. ) I'^7 ( "94 ) PRIX JECRER. A DÉCBBNER EN 18G2. Par un testament en date du i3 mars i85i, feu M. le D' Jecker a fait à l'Académie un legs destiné à accélérer les progrès de ta chimie organique. En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décernera, dans sa séance publique de 1862, un ou plusieurs prix aux travaux qu'elle jugera les plus propres à hâter le progrès de cette branche de la chimie. PRIX BARBIER. A DÉCERNER EN 1862. (Commissaires , MM. Rayer, Jules Cloquet, Andral, Claude Bernard, Velpeau rapporteur.) Feu M. Barbier, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital du Val-de-Grâce, a légué à l'Académie des Sciences une rente de deux mille francs, destinée à la fondation d'un prix annuel, « pour celui qui fera une découverte pré- » cieuse dans les sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans » la botanique ayant rapport à l'art de guérir. » En conséquence, l'Académie annonce que le Prix Barbier sera décerné en 1862 au meilleur travail qu'elle aura reçu, soit sur la chimie, soit sur la botanique médicale. Les Mémoires devront être remis, Jrancs de port, au Secrétariat de l'Institut, avant le i" avril i86a : ce terme est de rigueur. Les noms des auteurs devront être contenus dans des billets cachetés, qui ne seront ou- verts que si la pièce est couronnée. CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les concurrents, pour tous les Prix, sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des ouvrages envoyés aux Concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. LECTURES. M. Fi.<»rRE.\s, Secrétaire perpétuel pour les Sciences naturelles, a lu l'éloge historique de M. F. Tiedemaw, un des huit Associés étrangers de l'Académie. F. et É. D. B. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 30 DÉCEMBRE 1861. PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS. .^lEMOIRES ET COMi>lUNlCATIOI\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Correction au programme du Prix Bordin pour les^ Sciences naturelles, pour i863. L'omission d'un mot dans l'impression de la question proposée par l'Académie pouvant laisser des doutes sur la nature précise des recherches demandées, il a paru nécessaire de la reproduire exactement ainsi qu'il suit : Déterminer par des recherches anatomiques s'il existe dans la structure des tiges des végétaux des caractères propres aux grandes familles naturelles et con- cordant ainsi avec ceux déduits des organes de la reproduction. Le terme pour l'envoi des Mémoires imprimés ou manuscrits est le 3i décembre i863. « M. Le Verrier adresse à l'Académie ses excuses de ne pouvoir, par raison de santé, terminer aujourd'hui l'exposé qu'il a commencé et que la séance publique a interrompu : et il prie l'Académie de vouloir bien lui conserver pour lundi prochain son tour de lecture. » C. R., iSfii, 2"" Seim-sue. (T. LUI, N" 27.) ' '^O ( "9G) ÉLECTROCHIMIE. — Mémoire sur ta production électrique de la silice et de l'alumine hydratées; par^l. Decqierel. (Première partie.) .( Ayant repris depuis déjà quelque temps les expériences que j'avais faites il y a une trentaine d'années sur la reproduction des substances minérales, à l'aide de l'électricité à faible tension, j'ai été conduit, en opérant avec de l'électricité à forte tension et en adoptant des conditions nouvelles, à la découverte de faits intéressants qui montrent comment peut varier l'état moléculaire des substances, avec l'intensité du courant, la densité de la dis- solution, et la présence dans cette dernière de diverses substances. ') Je mo suis attaché d'abord à la décomposition électrolytique d'iuic dissolution saturée de silice dans la potasse et exempte de carbonate de la même base, afin d'éviter les effets secondaires résultant de la réaction de l'acide carbonique; devenu libre à l'électrode positive sur la potasse am- biante, qui sature la silice, et d'où résulterait une précipitation de silice; ces effets, quoique produits indirectement par l'électricité, sont du domaine de la chimie, quoiqu'on puisse les considérer également comme apparleuanl à l'électrochimie. M Avant d'exposer les résultats que j'ai obtenus, je crois utile de rap- peler c^ que nous savons sur les silices naturelles et artificielles, en pre- nant pour guides les intéressantes recherches de notre confrère M. Fremy sur les silices en général {Annales de Phjsi(jtie et de Chimie, 3'' série, t. XXXV;. Ces recherches l'ont conduit aux résultats suivants : la résinite, l'opale, la geysérite, sont des combinaisons de silice et d'eau qui retiennent encore une quantité notable de ce liquide, quand elles ont été desséchées dans le vide ou chaulfées à 140"; ces substancesjouisseut en outre de la propriété d'être solubles dans la potasse très-concentrée, propriété que ne possède pas le quartz ou silice anhydre. » Tous les hydrates naturels de silice sont poreux, même l'opale; la quantité d'eau qu'ils contiennent varie de (J à 12 pour 100. " Quant à l'hydrate de silice artificielle obtenu soit en précipitant une dissolution alcaline de silice par un acide, soit en décomposant le fluorure de silicium par l'eau, ou en employant tout autre procédé, on obticrit tou- jours la silice hydratée Si O' HO contenant 16^2 pour 100 d'eau. . » La silice anhydre obtenue en exposant à l'air le sulfure de silicium diffère du quartz en ce qu'elle est soluble dans une solution étendue de po- tasse, tandis que le quartz ne l'est pas. Elle cristallise en aiguilles soyeuses, ( " 97 ) flexibles, ayant de la ressemblance avec l'asboste ; ces aiguilles sont en outre criblées cl'nn grand nombre de petites cavités provenant du dégage- ment de gaz sulfhydrique. » Quand on évapore dans le vide la dissolution siliceuse provenant de l'action de l'eau sur le sulfure de silicium, ou a encore la silice Si O' HO, très-dure et poreuse ; en la plongeant dans l'eau, elle en absorbe une certaine quantité, en déterminant un fendillement accompagné de décrépidations trés-vives. Il est des cas où elle perd la moitié de son eau, et alors, comme l'observe M. Fremy, sa composition se rapproche beaucoup des opales qui contiennent de 8 à 9 pour 100 d'eau. ») Les faits que je viens de rappeler serviront à comparer les diverses silices dont il vient d'être question, avec la silice obtenue électrblytique- ment, laquelle constitue probablement une autre variété, attendu, d'une part, que si cette substance a de nombreux points de ressemblance avec les hydrates naturels, elle en diffère néanmoins à certains égards. » On l'obtient connue il suit : On prend une dissolution parfaitement saturée de silice dans !a potasse, exempte de carbonate et marquant 'io" à l'aréomètre ; on la fractionne en l'étendant d'eau de manière à avoir des dissolutions variant de densité, de deux degrés en deux degrés, puis l'on soumet successivement chacune d'el-les à l'action d'une pile composée de ^û couples à sulfate de cuivre, dont on fait varier également le nombre afin de déterminer l'influence qu'exerce sur la décomposition électrolyiique, d'une part, la densité de la dissolution, de l'autre, l'intensité du courant. Dans cette dissolution, la silice joue le rôle d'acide et l'alcali celui de base; consé- qiieiument la première doit se déposer sur l'électrode positive et la potasse sur l'électroile négative ; mais comme la potasse devenue libre attaquerait la silice déposée, on place l'électrode négative dans un diaphragme de porce- laine dégourdie rempli de la même dissolution et plongeant dans celle où se trouve l'électrode positive. Cette précaution était indispensable, comme on va le voir : les dimensions dès deux électrodes dépendent du mode d'action du courant sur le silicate de potasse; l'électrode positive consiste en un fil de platine d'un très-petit diamètre, et l'électrode négative en une lame de même métal de plusieurs centimètres de surface ; la différence est aussi grande entre les dimensions des deux électrodes, parte que l'expérience a démontré qu'en fixant la lame à un fil de platine plongeant en partie dans la dissolution, le dépôt de silice s'effectue de préférence sur le fil plutôt que sur la lame. Or la quantité d'électricité qui passe en n.éme temps dans la lame et dans le fil, à longueur égale, étant la même, l'intensité du courant i58.. ( -igs) se trouve être plus grande dans ce dernier que dans l'autre, condition qui est favorable à la décomposition électrolytique du silicate de potasse, laquelle n'a lien qu'autant que le coiu\int a une intensité suffisante pour donner de la cohésion au dépôt de silice. » La pile dont j'ai fait usage est celle à sulfate de cuivre, dans laquelle les cristaux de sulfate sont placés dans lui ballon de verie rempli de la dissolution de ce sel et dont le col plonge dans le diaphragme en porcelaine dégourdie où se trouve déjà une dissolution semblable avec une lame de cuivre. Le zinc amalgamé plonge dans de l'eau légèrement acidulée par l'acide sulfurique ou simplement dans de l'eau ordinaire; une pile ainsi montée fonctionne, comme on sait, pendant plusieurs moissans qu'il soit nécessaire d'y faire aucun changement, si ce n'est d'introduire de temps à autre des cristaux de sulfate dans les ballons, ce qui se fait sans aucune difficulté. » Avec une dissolution de silicate de potasse marquant So" et une pile à sulfate de cuivre composée de dix couples, la dissolution est décomposée en ces deux éléments, silice et potasse; la silice se dépose lentement sur le fil positif, en formant des couches concentriques translucides; avec une dis- soliUion marquant 12° aréométriques, l'action au contraire est rapide, et en deux heures il se forme quelquefois un nodule de silice vitreuse de f^cent 5 jg diamètre, transparente et opaline, avec une teinte laiteuse bleuâtre qui est propre à l'opale. Plus le vase qui contient l'électrode positive est grand et contient de dissolution, plus le nodule est gros; j'en ai obtenu en deux jours du volume d'un œuf de poule. Avec quarante couples la silice est plus compacte, mais l'action est très-lente. Le courant est-il interrompu, la silice déposée se redissout peu à peu dans la potasse : ce fait prouve qu'elle est condrictricé de l'électricité et qu'elle peut s'accroître par l'addi- tion de nouvelles couches de silice; elle est conductrice, parce que sous l'em- |)ire du courant elle se trouve dans un état électrique, qui s'oppose à l'ac- tion que la potasse exerce sur elle. » Les nodules on dépôts de silice sont remplis d'un très-grand nombre de cavités cylindroïdes dues au dégagement de l'oxygène autour de l'électrode positive, lequel gaz se fait jour au travers de la silice au fur et à mesure qu'il se dégage. Ces ca\ ilés s opposent à ce que la substance ait de la cohésion dans toutes ses parties; aussi en se desséchant se désagrège- l-el le en fragments plus ou moins petits. Si, au lieu d'opérer avec une pile de dix éléments, on dimiiiiie successivement le nombre jiiscju'à trois, on voit diminuer la quantité de silicate décomposée, et à trois coxqiles, leaii seule l'est. ( i'99 ) » En soumettant à l'expérience des dissolutions d'un degré supérieur à So" et même en allant jusqu'à ce qu'elles aient une consistance sirupeuse, la décomposition devient de plus en plus lente, effets qu'il faut attribuer peut-être à la mauvaise conductibilité des dissolutions ou à l'action prépon- dérante de la potasse. La silice en même temps devient plus dense et perd l'aspect opalin. » Vient-on à supprimer le diaphragme en porcelaine dégourdie, la décomposition électrolytique a également lieu; mais, quelque temps ;iprès, la potasse devenue libre réagit sur la silice déposée et la dissout, en partie du moins; l'opération semble alors rester stationnaire. 1) Il n'a été question jusqu'ici que de la décomposition électrolytique d'une dissolution de silicate de potasse aussi neuti'e que possible et exempte de carbonate de la même base; mais si l'on ajoute par petite portion une dissolution de ce sel, on observe que la silice perd de sa cohésion, et qu'il arrive un instant où le dépôt est tout à lait gélatineux, de sorte que l'on passe par tous les degrés de cohésion, depuis l'état gélatineux jusqu'à l'état de dureté suffisant pour rayer le verre. <• En ajoutant de l'alcool à la dissolution de silicate de potasse, il se produit les mêmes effets qu'avec le carbonate. » On conçoit pourquoi la présence du carbonate de potasse dans la dissolution de silicate change l'étal moléculaire de la silice : le courant opère non-seulement la décomposition du silicate de potasse, mais encore celle du carbonate; le gaz acide carbonique devenu libre au pôle positif sature une portion de la potasse qui s'y trouve, d'où résulte une précipita- tion de la silice, qui était combinée avec la potasse; cette précipitation donne de la silice, d'autant plus gélatineuse qu'il se trouve nue plus forte proportion de carbonate dans la dissolution. L'alcool donne lieu probable- ment à des effets semblables, en raison des effets secondaires produits. » La silice obtenue électrolytiquement possède les propriétés physiques et chimiques suivantes : Desséchée dans l'air, à une douce chaleur ou dans le vide, elle raye le verre sur lequel on la frotte avec une lame mince de platine. Elle se fendille en se desséchant, à cause de sa grande porosité, tandis que de petites masses de cette substance restent ehtières en les con- servant dans l'eau. » Quand elle est sèche, elle est opaque et d'un blanc laiteux ; mais aussi- tôt qu'on la projette dans l'can, l'air interposé dans les interstices se dé- gage et est remplacé par ce liquide, la substance devient alors translucide comme une belle hydrophane. Le phénomène se reproduit indéfiniment, { I 200 ) en faisant sécher la silice et la replongeant ensuite dans l'eau. C'est donc une espèce d'iiydiophane artificielle. Plus la silice est transparente, ce qui arrive quand la n'sistancc dans le circuit augmente, sa dureté devient plus grande, et elle raye alors le verre avant d'avoir été desséchée. » On a remarqué que lorsque l'expérience dure plusieurs jours, le dépôt devient plus considérable et le courant passe avec plus de difficulté ; le dé- gagement d'oxygène est alors à peine sensible, tant ce gaz est divisé en bulles imperceptibles qui traversent les interstices dont la niasse de silice est criblée; les parties en contact avec les parois du vase deviennent de plus en plus transparentes et y adhèrent fortement : celte silice est soluble dans la potasse. » Lavée à l'eau distillée acidulée avec de l'acide acétique pour enle- ver la potasse qui se trouve dans ses interstices, puis relavée à diverses reprises, jusqu'à ce qu'elle ne rougisse plus le papier tournesol et plon- gée ensuite dans une dissolution très-concentrée d'oxyde de cuivre dans l'ammoniaque, elle absorbe rapidement l'ammoniure de cuivre qui la colore en très-beau bleu, que des lavages successifs et une dessiccation à une douce chaleur n'enlèvent pas; chauffée au rouge, la couleur ble;;e se change en un vert foncé qui est celle du silicate de cuivre naturel : une dissolution de nitrate de cobalt dans l'ammoniaque donne à la silice élec- trique une couleur d'un très-beau bleu violet éclatant; à la chaleur rouge elle perd sa teinte violacée en conservant sa couleur bleue; au rouge blanc soutenu dans un fourneau à vent pendant une heure, la couleur devient lilas clair. La silice prenant immédiatement la couleur bleue dans son contact avec la dissolution ammoniacale de nitrate de cobalt concentrée et la con- servant à la température rouge, alors cjue l'ammoniaque a été volatilisée, on doit admettre que l'oxyde de cobalt s'est combiné avec la silice superfi- ciellement. >> L'oxyde de nickel donne à la silice une couleur vert clair qui présente l'aspect de la prase. D'autres oxydes et diverses matières colorantes d'ori- gine végétale la colorent également et paraissent former des composés eu ]iroporlions définies, analogues à ceux que M. Chevreul rapporte à l'affinité capillaire. » La silice gélatineuse ordinaire, en contact avec la dissolution ammo- niacale de cuivre, ne se comporte pas connue la silice électrique; elle prend bien d'aboid une teinte bleue, mais cette leinte ne persiste pas comme dans celte dernière silice, puisqu'elle devient lilas clair en se desséchant; les effclssont donc tout à fait différents avec l'une et l'autre substance. Peu- ( I20I ) tlant la décomposition électrolytiqiie, il se dégage à l'électrode positive une grande quantité d'ozone. » La silice desséchée dans le vide pendant plusieurs jours pour enlever l'eau interposée et déterminer la quantité d'eau de conilnnaison, a donné : Silice desséchée o , ';G8 Silice après calcinalion au rouge blanc 0,668 Perte d'eau o , 1 00 » La pertQ d'eau est donc égale à i3,02 pour 100; or l'hydrate de silice Si O' HO en contient 16,2 pour 100; la différence qui estde 3,aeûtété plus forte peut-être en poussant plus loin la dessiccation. » La quantité d'eau de combinaison qui se trouve dans la silice électri- que est donc moindre que dans la silice Si O' HO, si l'on ajoute à cette diffé- rence celles qui sont relatives à la porosité, à la dureté, à l'hydrophanéité, et à la faculté que possède la silice électrique de se combiner avec les oxydes métalliques, en vertu de l'affinité capillaire, de toute autre manière que la silice Si O' HO, on en tirera la conséquence cju'elles différent l'une de l'autre et cpi'elles n'ont de commun que la dissolubilité dans une dissolution alca- line et la propriété de ne pas présenter le phénomène de la double ré- fraction. » La dissolution d'alumiuate de potasse, soumise à l'action électro- lytique, ne m'a encore rien présenté d'entièrement satisfaisant ; aussi je remets à en entretenir l'Académie dans un autre Mémoire. Cependant je prends la liberté d'appeler son attention sur les résultats que j'ai obtenus avec une dissolution saturée de silicate de potasse en prenant pour élec- trode positive un fil d'aluminium, et pour électrode négative une lame de platine, puis disposant l'appareil de décomposition comme il a été dit pré- cédemment. En agissant ainsi j'avais pour but, en oxydant l'aluminium, d'éviter le dégagement d'oxygène et de présenter l'alumine à l'état naissant à la silice, qui se déposait sur l'électrode positive par suite de l'action élec- troly tique, il devait résulter de là un hydrate d'alumine mélangé de silice ou bien un silicate d'alumine; il s'est formé sur les fils ou lames d'alumi- nium un dépôt vitreux assez abondant. » Cette substance, lavée et desséchée à l'étuve, se divise en raison de sa grande porosité; les fragments et la poussière rayent non-seulement le verre, mais encore le quartz. Il est remarquable de voir une substance formée ra- pidement acquérir une assez grande dureté. ( 1101 ) » L'analyse faite par M. Terreil (aide préparateur de M. Fremy ) a donné la coniy)osition suivante : Alumine .... 69,70 Silice i2,3o Eau 18,00 100,00 « On voit sur-le-champ que cette t'onnule ne convient pas à un silicate d'alumine, attendu qu'il faudrait 58,88 de silice au lieu de i2,3o que l'on a trouvés; la silice n'est donc qu'interposée. En la supprimant ainsi que l'eau avec laquelle elle est combinée ( 2,/i4), on a Alumine 69>70 Eau i5,66 85,36 ou, en rapportant tout à 100, Alumine 81 ,65 Eau 18,35 100,00 Or la substance minérale dont la composition se rapproche le plus de celle- ci est le diaspore (Al* O' -f- HO), qui a pour composition Alumine 85, 1 Eau '4>9 100,0 » En admettant encore que la substance n'ait pas été parfaitement dessé- chée, on aurait une composition qui serait à peu près la même ; il y aurait cette différence toutefois que le diaspore est cristallisé, et possède presque la dureté du quartz, tandis que l'alumine hydratée obtenue électrolyti- quement est vitreuse avec tendance à la cristallisation, sans avoir la double réfraction, et raye le quartz. .) Si l'on substitue à l'électrode positive d'aluminium une électrode de cuivre, de fer ou de plomb, il se forme des silicates dont je ferai connaître à l'Académie, dans un autre Mémoire, la composition et les propriétés physiques. » ( I2o3 ) GÉOiMÉTRlE. — Géiiéiiilion des courbes gauches de tous les ordres sur l'hy- perboloïde, au moyen de deux faisceaux de courbes d'ordre inférieur. — Propriétés des faisceaux de courbes; par M. Chasles. « 32. Nous appelons faiscenu de courbes sur l'iiyperboloïde, un système de courbes de même ordre et de même espèce, 'M{a:'' j-i), qui pas- sent toutes par les a/"/ mêiues points ( 18). Nous dirons que ces ipij points sont les points fondamenlivix ou la base du faisceau, expressions employées dans la théoiie des courbes planes. » Chacune des courbes du faisceau est déterminée par un seul point au- tre que les 2pq points communs à tontes; conséquemment chaque courbe est aussi déterminée par sa tangente en un des points fondamentaux. De sorte que toutes les courbes d'un faisceau sont représentées par une équa- tion telle que U[xpyj) + 'kWixPj'') = o. .■ Les tangentes à quatre courbes, en un des points fondamentaux, ont un rapport anharmonique que nous dirons être aussi le rapport anharmo- nique des quatre courbes. .1 Si l'on a deux faisceaux, chacun d'ordre et d'espèce quelconque, dont les courbes se correspondent l\cu\ à deux, de manière que le rapport an- harmonique de quatre courbes du premier faisceau soit égal à celui des quatre courbes correspondantes du second faisceau, nous dirons que les courbes des deux faisceaux se correspondent anharmoniquement. I) 55. Cela posé : Quand on a deux faisceaux de courbes (gauches d'ordres quelconques m et m', telles que M {^'' y'') et W [x^' y'>') qui se correspondent deux à deux unluirnwniquement, le lieu des points d'intersection des courbes corres- pondntes est une courbe d'ordre (m -+- m') d'espèce M (x''-*-'^ y''"^''), f/'»' J'osse par les i pq points, hrse du premier faisceau, el par les sp'q' points, base du second faisceau. » En effet, les courbes des deux faisceaux sont représentées par les équations M(^/'jV, -t- XM'ixPj'') = o et Nfa-'''7»'l + lW{x-P' j^) = o, entre lesquelles il suffit d'éliminer X pour avoir celle de la courbe lieu des C. R., iSfit, 2""^ Srmrsire. (T. LUI, N" 1'. I 59 ( I204 ) points d'intersection des courbes correspondantes. Cette équation est M{xPf) . WixP'j^) - W{xPr'') • ^{xP'j-i') = o, et se réduit à la forme ce qui démontre le théorème. « Ce théorème se conclut aussi immédiatement du cas des courhes planes, par la méthode des projections coniques (16) ; on a sur le plan deux faisceaux de courbes d'ordre m et m' à points multiples d'ordre p et « pour les unes et d'ordre p' et q' pour les autres, en deux mêmes points P, Q. Ces courbes se correspondent deux à deux, et les points d'intersec- tion des courbes correspondantes sont sur une courbe d'ordre [m -+- m') qui a deux points multiples d'ordre {p + p') et {q -h q'), aux mêmes points P et Q; et à cette courbe correspond sur l'hyperboloïde la courbe » 54. Les courbes de chaque faisceau peuvent être des sections planes dont les plans passent par luie rriêiiie droite. Donc : » Quand tes courbes d\in faisceau d'ordre m, M(x''y') sont coupées par des plans menés par une même droite et correspondant anharmoniquenient aux courbes, le lieu des points d' intersection est une courbe d'ordre (m + a), M'^x''"^' y'"^') qui passe par les m- points fondamentaux du faisceau et par les deux points oit la droite rencontr'e l'Iiyper'boloïde. » 53. On peut prendre pour les courbes du premier faisceau , dans le théorème général, des groupes de p directrices de l'hyperboloïde, en in- volution et correspondant anharmoniquement aux courbes du premier faisceau. La courbe décrite sera d'ordre (/n' + ys) ou [p + p' + q') et d'espèce UipcP^P' ji'). » On peut de même prendre pour les courbes du deuxième faisceau des groupes de q génératrices en involution, correspondant anharmonique- ment aux groupes de directrices; la courbe décrite est alors d'ordre {p-i-q) et d'espèce M(x''j'^). » 56. Nous avons supposé que les courbes des deux faisceaux étaient représentéespar leurs équations. Mais la considération de ces équations n'est pas nécessaire, car ou forme un faisceau de courbes d'ordre 2in, en cou- pant l'hyperboloïde par un faisceau de surfaces d'ordre m. Un autre faisceau de surfaces donnera un autre faisceau de courbes gauches, et si les surfaces des deux faisceaux se correspondent deux à deux anharmoniquement, les ( I2o5 ) courbes se correspondront aussi anharmoniquemenl, et le lieu des points d'intersection des courbes correspondantes sera luie courbe d'ordre 2 [m 4- m') et d'espèce M (.x'^^'»' j'"+'"'). w Mais ce mode de génération des courbes gauches an moyen de deux faisceaux de surfaces, n'est point particulier à l'hyperboloïde, il s'applique à toute surface d'ordre quelconque, en vertu du théorème suivant : » Quand on a deux fahceaux de surfaces d'ordre m el m', qui se cor- respondent anharmoniquemenl^ ces surfaces forment sur une autre surface d'ordre quelconque R, deux faisceaux de courbes d'ordre Km et Km' f/i»' se correspondent aussi anharmoniquement, et le lieu des points d'intersection des courbes correspondantes est une courbe d'ordre K (m + m') qui passe par tes Km- points communs cmx courbes du premier faisceau, et par les Km^ points communs aux courbes du deuxième faisceau. Quelques propriétés d'un ou de deux faisceaur de courbes gauches. n 57. Qucmd deux faisceaux de courbes qauches d'ordres quelconques ont un point fondamental commun, il existe, en qénéral, trois courbes du premier fais- ceau qui sont osculatrices à trois courbes du second faisceau. » 58. Dans un faisceau de courbes gauches d'ordre quelconque, une droite étant menée par un point fondamental, il existe trois courbes dont les plans oscu- lateurs en ce point passent par la droite. » 59. Dans un faisceau de courbes gauches qui ont entre elles un contact du premier ordre en un point fondamental, il existe une courbe qui, au lieu dette tangente cmx autres, a un point double en ce point. » Et, en général, dans un faisceau de courbes gauches qui ont un contact d'ordre r, en un point fondamental, il en existe une qui, au lieu d'osculer les autres, a un point multiple d'ordre (r + 1). » 40. Dans un faisceau de courbes gauches qui ont toutes un point double en un point fondamental, les couples de tangentes cmx courbes en ce point sont en involution ; » Et il existe deux courbes qui ont un point de rebroussemenl . » En général, dans unjaiscecm de courbes gauches qui ont toutes un point multiple d^ordre r en un point Jbndamental, les systèmes des r tangentes à ces courbes en ce point sont en involution; » Et il existe [ir — 2) courbes dont deux branches s'osculent et forment un rebroussement accompagné de [r — 2) autres branches. ( I 2o6 ) Discussion et cas particuliers relatifs aujn deux faisceaux (jui servent à former une courbe (Tordre (m + in'). » il. i" Quand les courbes i\\\n faisceau ont toutes un point multiple d'ordre /■ en un des points fondamentaux, la courbe d'ordre [m -\- m') a un point multiph^ coïncident du même ordre. " 2° Quand les deux faisceaux ont un même point fondainenlal, et qu'en ce point les com-bes du premier faisceau ont un point nuilliple d'ordre/, et celles du second faisceau un point multiple d'ordre r' : la courbe d'ordre (/?i -k- m') a un point multiple coïncident d'ordre (r-t- /'). » 3" Si, dans cette hypothèse, r^i-', et que les /■ branches de chaque courbe du premier faisceau soient tangentes aux r branches de la courbe correspondante du second faisceau : le point multiple de la courbe d'ordre [m -+- m') est d'ordre { 2 /■ + 1). » 4° Si les courbes du second faisceau sont les sections faites sur l'hy- perboloïde par des plans tangents aux /branches de chaque courbe en leur point multiple commun a, ces plans étant menés par une même tiroile ni: le lieu des points dniis lesquels ces plans rencontreront les courbes auxquelles ils sont tangents, jioinls en nombre r (m — 2 ) sur chaque courbe, sera une courbe d'ordre (m + 2r), M' [^'''^''y'''*'''), qui aura en a un point multiple d'ordre (2r+ i) et qui passer 1 par les ( 2 pq — r'") points de la base du faisceau, et par le point I. » 5° Si, dans la même hypothèse encore que ci-dessus, les /■ branches de chaque courbe du |)i-emier faisceau ont un contact d'ordre s avec les /• branches de la courbe correspondante du second faisceau : le point mul- tiple de la courbe d'ordre [m -+- m' ) est d'ordre [^r + s). » 6° Si les deux faisceaux ont un même point fondamental r7, et que les courbes du premier faisceau aient entre elles en ce point un contact d'ordre r, la courbe d'onlre {m -+- m') aura en n im point double, et une de ses branches aura un contact d'ordre /• avec les courbes du premier faisceau, et l'autre branche un contact du même ordre avec une des courbes du second faisceau. » De sorte que, si les courbes du premier faisceau sont simplement tan- gentes entre elles, la courbe d'ordre (m +///) aiua un |)oint double dont une branche sera tangente aux courbes du premier taisceau. » 7° Si les courbes du premier faisceau ont un contact d'ordre r en un point rt, et les courbes du second faisceau lui contact d'ordre r' au même point, la courbe d'ordre (w -f- m') aura ini point double en a; une de ses ( '207 ) branches aura un contact d'ordre r avec la courbe du second faisceau, qui correspond à celle du premier faisceau, qui a un point multii)le d'ordre ^/- _)_ i) (59), et l'autre branche aura un contact d'ordre r' avec la couihe du premier faisceau correspondante à celle du second fiiisceau, qui a un point multiple d'ordre (;•'-<- i.) » 8" Si les courbes des deux faisceaux ont la même tangente en a, la courbe d'ordre (/?/ + /«') aura un rebroussement tangentiellement à cette droite; et l'une de ses branches aura un contact d'ordre /• avec une courbe du second faisceau, et l'autre branche un contact d'ordre i^ avec une courbe du premier faisceau. » 9° Si, quand les deux faisceaux ont un même point fondamental a, les courbes du premier faisceau sont tangentes respectivement aux courbes correspondantes du deuxième faisceau : la courbe d'ordre (m -f- m') a un point triple en a. Les trois branches de la courbe en ce point sont tangentes respeclivemeiit aux trois courbes du premier faisceau osculalrices aux trois courbes du deuxième faisceau qui leur correspondent (37). » io"Si les courbes du deuxième faisceau sont des sections planes dont les plans passent par une même droite ni, menée parle point fondamental a, tangentiellement aux courbes en ce point, il en résidte ce théorème : » Quand on a un faisceau de courbes gauches d'ordre m, M (x^'y''), si par une droite al qui passe par un point fondamental a, on mène des plans tangents aux courbes en ce point, dont chacun rencontre la courbe à lacjuelle il est langent en (m — a) autres points : le lieu de ces points est une courbe d'ordre [m +2), iVI' [x'''^' y''^') 7'" ^' "" point triple en a, et qui passe par les (2 pq — i) autres points fondamentaux et par le point I. » Les trois branches de la courbe en n sont oscnlatrices aux trois cour- bes du faisceau dont les plans osculaleurs passent par la droite al (58 j. » II" Si les courbes d'un faisceau ont un contact d'ordre r avec les courbes correspondantes de l'autre faisceau, la courbe d'ordre [m -h )n') a un point multiple d'ordre (/ -+- 2). Propriétés générales d'uri faisceau de courbes gauches. )) 42. Nombre des courbes d'un faisceau d'ordre m, M(x''y''), tangentes à une génératrice ou à une directrice de l' hyperboldtde : ["i p — 2) courbes tangentps à ime génératrice, (2 (y — 2) courbes tangentes à une directrice. ( 1208 } " 45. Nombre des courbes du faisceau d'ordre ni, M (x''y'), tangentes à une section plane de [liyperboloide : » Ainsi ce nombre ne dépend que de l'ordre des courbes du faisceau et non de leur espèce. » Si le plan de la section passe par un des points fondamentaux du fais- ceau, le nombre des courbes tangentes à ce plan est diminué de deux uni- tés, et est 2 (/7 + ç) — 4- » Et si les courbes du faisceau ont un point double au point fondamental par lequel passe le plan de la section, le nombre des courbes tangeutes à ce plan est i{p -r-q) —€>. » Eu général, si les courbes du faisceau ont un point multiple d'ordre r en un point fondamental, il existe [2 (/>-+- ^) — 2 r — 2] courbes tangentes à un plan passant par ce point. » 4i. Si par une droite Qlon mène des plans tangents à chaque courbe d'un faisceau d'ordre m, M ( x'' v'), tes courbes du mcnie ordre et de même espère qu'on peut mener par les 2 pq points de contact de chaque courbe et par le point Q. (2,3) forment un faisceau. o C'est-à-dire que toutes ces courbes passent par (2pq — i) points com- muns, indépendamment du point Q. » 45. Courbe lieu des points de contact des plans tangents à toutes les courbes d'tm faisceau m, M (x'' y*), qu'on peut mener par une droite. » Cette courbe est d'ordre 2 m çt d'espèce M.'{x-''j-''), et passe par les 2 pq points base du faisceau et par les deux points où la droite 01 rencon- tre l'hyperboloïde. u 46. Si la droite ni passe par un point fondamental du faisceau, la courbe M i x'^'' j'i) a en ce point un point triple. » Et en général, si les courbes du faisceau ont toutes lui point multiple d'ordre /en un point fondamental, et que la droite 121 passe par ce point, la courbe décrite a un point nudtiple d'ordre (2 r + i). )i 47. Courbe lieu des points de contact de toutes les courbes d'un faisceau d'ordre m, M(x''y*) par les directrices de l'hyperboloïde. » Cette courbe est de l'ordre (2m — 2) et d'espèce M(x-''j^*"'). Elle passe par les 2pq points de la base du faisceau. ■> 48, Si une conique tracée sur l' hyperboloïde passe par un point fondamen- tal d'un faisceau de courbes d'ordre m, M(x''y''), et que par une droite fixe Hi qui part d'un point 12 de la conique, on mène des plans aux m points d'intersection ( 1209 ) de chaque courbe du faisceau par la conique, lesquels rencontrent la même courbe en m (m — i) autres points: le lieu de ces points est une courbe d'ordre (3 m — 2), M (x'""^''~* y^+î-i ^ qui passe par les apq points fondamentaux du faisceau^ et qui a deux points multiples, l'un d'ordre (m — x) en Q., et l'autre d'ordre m en I. » 49. Si par les p points dans lesquels une génératrice de l' hyperboldide rencontre chaque courbe d'un faisceau d'ordre m, M (x'' y'), on mène les p di- rectrices, lesquelles rencontrent la même courbe en p (q — j ) autres points: le lieu de ces points est une courbe d' ordre (nu- p — i ), M' (x^/* y'~'). » 50. Observation. — Tous les théorèmes contenus dans ce Mémoire se peuvent démontrer de deux manières, comme nous l'avons dit (16 et 55); soit directement au moyen des coordonnées sur l'hyperboloïde, soit en considérant les courbes gauches comme la perspective de courbes planes qui, à raison des deux droites de l'hyperboloïde qui passent par l'œil, sont des courbes à points multiples. » J'ai employé depuis fort longtemps ce second procédé de démonstra- tion, le plus simple, dans \\n Mémoire intitulé : Recherches sur les projections stéréocjraphiques et sur diverses propriétés générales des swfaces du second ordre ( i ), et dans Y Aperçu historique, notamment pour démontrer que la projection de la courbe d'intersection de deux surfaces du second ordre est une courbe du quatrième ordre à deux points doubles, d'où j'ai conclu (en vertu du principe de dualité) que la développable circonscrite à deux surfaces du second ordre est du huitième ordre (2). » Quant à l'idée de former sur l'hyperboloïde le système de coordonnées décrit ci-dessus (2-11), j'ai été informé depuis, parime Lettre de M. Cayley. que lui-même avait exposé ce système de coordonnées dans le Philosophicnl Macjazine (numéro de juillet 1861, p. 35-38); et j'ai vu dans cet article que M. Plucker avait déjà inséré un [Mémoire sur le même sujet dans le t. XXXIV du Journal de Mathématiques de Crelle, p. 34i-359, année 1847). Ainsi c'est à M. Plucker qu'est due la première publication sur cette matière. M. Cayley a remarqué la différence qui peut exister entre l'ordre d'une courbe gauche et le degré de son équation, et a classé les courbes d'un même ordre en espèces, conformément à la formule m = p -\- q, comme je (i) Voir Annales de Mathématiquex, etc. de M. Gergonne, t. XIX, p. 157-175; année 1828. (2) Aperçu, etc., p. 24g-25o. ( laio ) l'ai fait aussi (9); ce qui paraît avoir échappé au savant géomètre et physi- cien de Bonne. Mais, du reste, les deux éminents géomètres se sont bornés à peu près au simple exposé de la méthode analytique qui naît du système de coordonnées dont il s'agit, sans traiter les nombreuses questions aux- quelles donne lieu la théorie des courbes gauches tracées sur l'hyperbo- loïde (i). La plus grande partie du travail de M. Plucker roule sur l'applica- tion de la projection stéréographique, comme je l'avais fait dans le Mémoire de 1828. Cette rencontre sur un tel sujet n'a "rien d'étonnant, d'au- tant plus que le Recueil du savant M. Gergonne, bien qu'il ait rendu de véritables services aux Mathématiques, a été peu répandu, et que les exem- plaires en sont devenus extrêmement rares (a). » f I ) M. Cayley a publié d'autres recherches sur la reprcscnlation analytique des courbes à double courbure considérées de la manière la plus générale dans l'espace, mais qui n'ont pas de rapport avec le système de coordonnées sur l'hyperboloïde. (Voir Quarterly Math. Journal, t. III, p. 225, année iSSt), et t. V, p. 8i, année 1861.) Ayant dit dans ma communication du 4 novembre 1861 [Comptes rendus, t. LUI, p. 768), en citant un Mcmoiie de M. Steiner, que ce géomètre démontrait dans ce Mémoire l'existence de vingt -sept droites sur une surface du troisième ordre, je profite ici de l'occa- sion d'ajouter que ce beau théorème est dû à M. Cayley, qui l'avait démontré antérieure- ment dans son Mémoire : On the triple tangent planes of surfaces of the t/iinl order, inséré dans le Cambridge and Dublin Mathematical Journal, t. IV, p. 1 1 8-1 32, année i849- M. Salmon a pris part aussi à celte découverte importante par ses propres recherches com- muniquées à M. Cayley. (Voir ibid., p. i32.) (2) Qu'on me permette, par cette raison, de rapporter ici les deux théorèmes suivants qui, par leur généralité et les nombreuses conséquences qu'on en tire, peuvent encore offrir quel(]ue intérêt ajirès plus de trente ans. I. Quand des surfaces du second ordre sont inscrites dans une nicine surface A du même ordre, l'œil étant placé en un point de celle-ci, et le plan du tableau étant parallèle au plan tangent en ce point : 1" les perspectives des contours apparents de toutes les surfaces sont des coniques homothétiques ; et 2" les centres de ces coniques sont les perspectives des pôles des courbes dç contact île ces surfaces avec la surface A. Les surfaces inscrites à la surface A peuvent être infiniment aplaties, et se réduire au.\ courbes de contact, c'est-a-dire à des sections planes de la surface A. Si le point de la surface A |)ris pour position de l'œil ou des concs projetants, est un des ombilics de la surface, toutes les |)erspcctives des surfaces inscrites ou des sections planes de la surface A seront des cercles. H. Quand des suif aces du second ordre circnnsctites à une même surface A rlu même ordre sont coupées par un plan tangent à celle-ci en un point S : 1° toutes les coniques provenant de l'intersection des surfaces par ce plan, auront, étant prises ilcux à deux pour centre dliomolngie, le point S; 2" les polaires de ce point par rapport h ces coniques seront les ( I2II ) CHIRURGIE ET PHYSIOLOGIE. — Des théories relatives à In régénération et à In cicatrisation des tendons; par M. Jobert de Lamballe. « Il y a environ un siècle que l'on se préoccupait de la réunion des tendons divisés, et que l'on conseillait de mettre les bouts en contact par la suture sans jeter les yeux sur le mécanisme de leur réunion. Ce n'est que plus tard que cette question a intéressé les physiologistes et les patho- logistes. )> Haller et Hunter ont parlé de la réunion des tendons, mais ils ne se sont occupés, ponr ainsi dire, que du fait en Un-méme, et Palmer, aiuio- tateur de Hnnter, a surtout insisté sur l'endnrcissement du tissu cellulaire, et même son ossification, comme rétablissant la continuité entre les deux bouts du tendon. » En France, en Angleterre et en Allemagne on a éclairé cette grande question du mode de réunion des tendons à l'aide de la ténotomie. On a recherché ce qui se passait après cette opération, et comment se rétablissait la continuité du tendon. Pour cela des expériences ont été entreprises par des hommes habiles, Stromeyer, Hamon, Duval, Bouvier, Jules Gnérin, etc. L'observation sur l'homme et les vivisections intéressantes faites sur les animaux ont cependant conduit ces excellents observateurs à des résultats contradictoires. Nous rapporterons textuellement leurs opinions pour ne rien changer au fond de leur pensée. M C'est ainsi que les uns ont admis un médium représenté par le tissu cellulaire qui se durcissait, les autres la déposition du sang, d'autres de la lymphe coagulables, les autres luie modification du muscle après la section du tendon, et d'autres un mélange de lymphe et de sang. » On lit dans Hunter (i), au sujet de la réparation du tendon d'Achille: " La rupture du tendon d'Achille ne s'accompagne que de peu d'inflam- » mation. On observe un empâtement général vers la partie inférieure de » la jambe et le cou-de-pied, l'extravasation sanguine donne inie coloration droites d'intersection des plans des courbes de contact des surfaces avec la surface A, par le plan tangent. Quand le point S est un ombilic de la surface A, ce point devient un _/ôjer commun à toutes les coniques, et les droites d'intersection des pians de contact par le plan tangent sont les directrices de ces courbes, relatives à ce foyer. C. R., iSGi, 2'n« Semestre. (T. LUI, N» 27.) '6° ( 12 I 2 ; » noire à la peau, et la hinplie coagulahle qui s'est infiltrée clans les tissus « les rend fermes au toucher. Cette induration du tissu cellulaire devient » plus prononcée de chaque côté au niveau de la rupture, et contribue à » maintenir le lendou à sa place. Cette inflammation n'exige à peu près >. aucun traitement particulier quand le pied est dans une position conve- u nable. « )> J. Palmer, annotateur de Hunter, ajoute la note suivante (i) : Il En raison du peu de vitalité des parties tendineuses, la guérison par- » faite se fait en général longtemps attendre, et il s'écoule plusieurs mois >) avant que l'organisation définitive du inediiiin unissant soit effectuée. Les » plaies des tendons par simple excision, comme dans l'amputation, gué- » rissent sans difficulté; mais la guérison des tendons ruptures est un phé- 0 nomène beaucoup plus lent, ce qui dépend de la lenteur avec laquelle )) s'opère le travail de reproduction dans ces parties. D'abord la réunion » est opérée par le tissu cellulaire, qui peu à peu devient dur et plus résis- .1 tant. Très-souvent ce tissu s'ossifie, comme cela est arrivé chez Hunter » lui-même. Dans beaucoup de cas il reste un noyau fibro-cartilagineux » qui ne revêt jamais le caractère tendineux. » n Ainsi l'habile chirurgien anglais n'a étudié que les phénomènes les plus généraux et les plus extérieurs qui suivent la rupture des tendons, et son annotateur, tout en s'occupaut de la réparation de cet organe, à l'aide d'iui médium qu'il croit formé surtout par un tissu cellulaire, ne paraît pas se douter de la régénération du tissu tendineux proprement dit. )) I^a ténotomie a permis de nos jours d'étudier ces questions de beau- coup plus près. En Allemagne, dans une Thèse publiée à Dresde en 1H37, et accompagnée de dessins qui, malheureusement, font mal comprendre ce qui s'observe dans les vivisections, F. -A. d'Ammon soutient qu'après la sec- tion d'un tendon les bouts divisés se rétractent, surtout le bout supérieur; (jue du sang s'interpose entre ces bouts en assez grande quantité pour rem- plir l'intervalle qui existe entre eux, que ce sang se coagule, et devient de plus en plus solide. B Puis, au bout de deux jours, de la lymphe plastique est sécrétée autour du caillot qui est pénétré par elle. Enfin le nouveau produit s'organise et, au bout de quinze jours, la solidité est assez grande pour que les fonc- tions du membre soient rétablies. » Stroineyer, d'un autre côté, fait jouer un grand rôle à l'allongement (.) P. 434, ( iai3 ) musculaire après les sections des tendons, et n'admet entre les bouts divisés qu'un très-faible dépôt de substance nouvelle. « La contraction muscu- » iaire, dit-il, persiste autant que le muscle est tiraillé par ses deux atta- » ches. Lorsque le tendon est divisé, le muscle est en repos, et insensible- » ment il s'allonge pour venir rejoindre le bout inférieur. La preuve de » cet allongement est dans le volume de la substance nouvelle qui se place » entre les deuxi bouts divisés. Dans un pied-bot du plus haut degré, par » exemple, si le pied est entièrement renvei'sé, le tendon d'Achille est Ibrte- » ment tiraillé. Lorsqu'on le coupe et qu'on fait effort sur le pied pour le » ramener dans sa position normale, les deux bouts du tendon sont forle- » ment écartés. On peut, dans certains cas, placer tous les doigts dans cet » écartement. Après la cicatrisation, on sent une substance intermédiaire, à » peine grosse comme une forte bague, et cependant le pied a conservé sa » position normale. Comment expliquer ce phénomène, si ce n'est par l'al- » longement musculaire? » En France, un médecin très-recommandable, M. Bouvier, a fait con- naître, dans un Mémoire publié en i836, le résultat de ses observations, faites jour par jour, sur le mode de réunion des tendons sur les chiens. Je vais les citer textuellement : <■ J'ai vu, dit-il, du deuxième au troisième jour, » la gaine du tendon épaissie et plus consistante que dans l'état naturel. » Cette gaîne forme une espèce de canal ouvert du côté seulement où l'in- » strument a pénétré, et embrassant à ses deux extrémités les deux bouts » du tendon qui fait saillie dans son intérieur. La surface interne de ce » canal fortement ecchymosée, et teinte d'un rouge vif et presque uniforme, » est partout en contact avec elle-même ou avec les extrémités du tendon » qui offrent à leur surface la même coloration. » Le neuvième jour, la gaîne du tendon forme déjà un lien assez solide » qui adhère à ses deux bouts. Sa substance, de couleur grisâtre, moins n blanche que celle du tendon, n'offre point encore d'apparence de fibres. » Son canal s'est rétréci et ne présente plus d'ouverture, celle qui a livré » passage à l'instrument étant complètement fermée. Le plus souvent, le » canal est vide, et sa surface interne, d'une rougeur assez prononcée, » est contiguë à elle-même. J'ai trouvé une fois sn cavité remplie de sang » en partie liquide, en partie coagulé, qui lui donnait à l'exploration une » figure olivaire. 1) Le douzième jour, la densité de la substance intermédiaire a augmenté ; » son canal tend à s'effacer; les bouts du tendon sont encore distincts 160.. ( i:^'4 ) )' de cette substance, qui leur adhère néanmoins dans leur plus grande » étendue. » Le dix-Iiuitiéme jour, la nouvelle substance a la forme d'un cordon de " même volume que le tendon dont les deux bouts lui adhèrent fortement, " quoique son aspect tranche avec le sien. Son canal est presque entièrement » effacé; son tissu serré, infdtré d'un peu de liquide séreux, commence à " offrir une structure fibreuse. , » Le vingt-quatrième jour, la substance est assez semblable au tissu " fibreux que j'ai trouvé sur l'animal qui m'a servi à cette époque, plus » grêle que le tendon lui-même dont les extrémités offraient un renfle- » ment considérable qui tranchait encore davantage avec le peu d'épais- )) seur de la nouvelle substance. Ce renflement des deux bouts appartenait, » non aux fibres tendineuses elles-mêmes, mais à des prolongements du » tissu fibreux nouveau qui se trouvaient placés dans leur interstice, et » qu'on pouvait regarder comme du tissu cellulaire tuméfié, induré par un » travail inflammatoire trop intense. Il est donc probable que la formation » de ces petites tumeurs est un fait purement accidentel, et, en effet, je ne )' les ai point rencontrées sur les autres animaux que j'ai ouverts. La cica- » trice tendineuse, longue de près de deux pouces, jouissait néanmoins « d'une grande force de résistance. Elle adhérait solidement au tendon » avec lequel seulement des fibres semblaient le continuer. Il n'existait » plus autour d'elle aucune trace du travail inflammatoire qui l'avait pro- « duite. Il est probable qu'à la longue les deux bouts du tendon avaient » disparu, et que son épaisseur serait devenue plus uniforme. Enfin, sur un >• tendon qui avait été coupé trente-cinq jours avant la mort de l'animal, » la cicatrice intermédiaire était parfaitement continue aux deux bouts qui » n'offraient aucun renflement et bien que la substance tendineuse et la M substance fibreuse nouvelle fussent encyre très-distinctes l'une de l'autre. » Sur un animal tué soixante-seize jours après la section, le tendon offre '• à peu près la même apparence que le précédent, si ce n'est que la sub- «> stance intermédiaire est encore plus solide. » » J'aurai à montrer par la suite que la nature médicatrice n'agit pas du tout de la manière indiquée dans le Mémoire de M. Bouvier; mais, avant d'entrer dans la discussion, je crois devoir continuer l'exposition (les opinions qui ont cours dans la science. >» Le D*^ Duval a entrepris sur les animaux une série d'expériences curieuses dont voici quelques extraits princi|)aux (i) : (i) Traite du pierl-bnl, i833, p. 1 55 et i56. ( I2l5 ) « Aussitôt, dit-il, que nous avons eu coupé le tendon d'un lapin ou d'un « chien, nous avons vu un vide se faire sous la peau par la rétraction in- » stantanée des muscles. Quelques heures après, en visitant la section, nous " avons remarqué que le tissu cellulaire environnant et avoisinant les extré- >i mités du tendon divisé, se remplissait de sang, devenait rouge et en- » flammé, subissait enfin un état d'infiltration que nous avons toujours vu » persister pendant les trois à huit premiers jours. » En même temps que nous avons observé cette infiltration des liquides » blancs, il nous est quelquefois arrivé de trouver entre les deux divisions » un amas de matière rouge, à peu près semblable à un caillot de sang M qu'on aurait lavé. De cette petite masse fibrineuse, quand nous la ren- » controns, nous voyons partir des filaments qui vont se rendre au tissu » cellulaire infiltré, et vice versa. Trente-six heures après la section, la sub- » stance de prolongement avait parcouru tout le trajet d'une extrémité à w l'autre et réparé la solution de continuité, sous forme de membrane liga- » menteuse toujours beaucoup plus développée dans sa partie supérieure « que dans sa partie inférieure, ce qui compliquait le commencement de » sa formation autour du fragment supérieur, et ce qui explique l'inégalité » des deux renflements que l'on sent sous la peau dans les endroits répon- » dant aux deux bouts du tendon coupé, le lendera liu et surlendemain de » l'opération. » Le troisième et le quatrième jour, de nouvelles explorations nous ont » montré la substance intermédiaire considérablement épaissie, comme » charnue, d'un rouge foncé à l'intérieur et blanchâtre à l'extérieur. Du » sixième au huitième jour, elle offrait déjà une forme analogue à celle du » tendon lui-même. Sa circonférence était d'un gris rougeâtrc, et son iiité- » rieur encore rouge à cause de la condensation de lames celluleuses. » Entre le quinzième et le vingtième jour, l'organisation ligamenteuse était « devenue complète, la rougeur avait disparu et le tissu de nouvelle for- » mation, résistant, solide, ne différait du tendon véritable que par sa 1) blancheur un peu moins éclatante, et quelquefois aussi par une moindre 1) épaisseur. » » E' opinion de M. Jules Guérin paraît à peu près identique à celle de MM. d'Ammon et Duval. Ce médecin pense, en effet, qu'après la section du tendon, la lymphe plastique est le principal agent de la réunion. « Le sang épanché dans cette plaie est divisé en deux parties. L'une ren- » tre dans la circulation, l'autre reste dans la plaie et se coagule. Cette » seconde partie abandonne encore de sa substance à la résorption, de ( I2l6 ) » sorte qu'il ne reste plus qu'un petit caillot fibrineux qui s'organise et » prend part à la vie générale. Le tissu cellulaire s'épaissit, mais il n'a » aucune importance dans la réunion des deux bouts séparés. » )> M. Phillips dit avoir tenté des expériences sur les chiens et les che- vaux^ et il atteste que ses résultats ont été semblables à ceux de JM. Jules Guérin. Enfin, M. Pétry, vétérinaire belge distingué, a constaté chez divers animaux des effets semblables après la section tendineuse. » Je pourrais citer quelques faits qui ont rapport à la ténotomie, et qui jusqu'à un certain point pourraient se rattacher à l'ensemble des expé- riences; mais comme cela m'entraînerait trop loin, sans se rattacher direc- tement aux généralités de la science, je mentionnerai seulement un inté- ressant travail de MM. Demarquay et Leconte, intitulé : De l'influence de l'cnr, de l'oxygène, de ihydrocjène et de l'acide carbonique sur la giiérison des plaies sous-cutanées. » Dans ce travail, dont il a été donné connaissance à r,\cadémie des Sciences dans la séance du 25 avril i85g, on mentionne l'influence de ces gaz sur les tendons sectionnés. 0 Après avoir rapporté ces diverses opinions qui laissent l'esprit flot- tant et plein de doutes, il me reste à chercher, à l'aide des faits, quelle est la véritable théorie. Mais, qu'il me soit permis de le dire encore avant d'entrer dans l'exposé des faits , les dissidences que nous trouvons parmi les auteurs tiennent moins à la diversité des cas et aux difficultés réelles d'observer, qu'à l'impatience de trouver une explication et au peu de persévérance et d'assiduité apportées à l'étude de la nature. Ainsi s'ex- plique pourquoi les uns admettent l'existence constante d'un caillot san- guin entre les bouts des tendons divisés, et font jouer à ce caillot le rôle capital dans la réparation, tandis que rl'aiitres n'ont pas même aperçu de traces de caillot. On comprendrait des dissidences quant à la forme, au volume et à la consistance du caillot, aux nuances de sa coloration ; mais les contradictions sur la présence ou l'absence de cet élément essentiel ne peuvent tenir qu'à l'insuffisance de l'examen. N'est-ce pas de la même façon et pour avoir trop vite cédé à une vue théorique qu'on a admis une prétendue élongation des muscles après la section tendineuse, comme si un organe essentiellement rétractile pouvait, précisément alors qu'il est aban- donné à toute sa puissance de rétractilité, s'allonger pour rétablir la conti- n\iité de ses parties divisées? » Au demeurant, et au milieu des différences d'opinion, un seul fait reste acquis à la science : à savoir, le rétablissement de la corde tendineusv ( '217 ) après la division et son rétablissement à l'aide d'un produit qu'on a diver- sement apprécié dans son origine, sa nature et le mécanisme de son évo- lution. » D'après les considérations sommaires d'anatomie et de physiologie qui forment, pour ainsi dire, le préambule de ces recherches, on peut juger que les tendons, de même que tous les tissus vivants, sont susceptibles d'éprouver un travail d'inflammation, et que ce travail doit souvent inter- venir dans l'acte de la réparation après les solutions de continuité. On pré- voit aussi que le processus inflammatoire doit y être généralement lent et toujours réglé sur le degré de vitalité des tendons. « Ce premier tait de la présence ou de l'absence du travail inflamma- toire dans la série de phénomènes à l'aide desquels les tendons se cicatri- sent et se réparent, nous fournira un moyen de classer les divers modes de cette réparation. Ainsi, de même que l'on voit le type de l'inflammation différer suivant que le tendon a été coupé avec ou sans le contact de l'air, de même nous verrons le travail réparateur présenter des différences dans ces deux cas, et suivant qu'il y aura eu ou non suppuration. w Nous allons successivement étudier les phénomènes qui se présentent dans ces différents cas, c'est-à-dire : » 1° Lorsque les tendons se réunissent par un produit intermédiaire dé- posé entre les deux bouts divisés : Régénération ou reproduction. >) 2° liOrsqu'ils se réunissent par un travail adhésif et sans suppuration : Réparation. ') 3° Enfin lorsque la réunion se fait par bourgeonnement et après une suppuration plus ou moins prolongée : Réparation. •> CHIMIE ORGANIQUE. — Dexlrine et glucose produites sous C influence des acides sutjiirique ou chlorliydrique ; de la diastase ou de la diastase et de la levure; cellulose fibiT.use extraite des bois; glucose incrislallisahle préparée au moyen du malt ou de l'acide suljurique \ par M . Payen. (Extrait. )(i) « En lisant dans le Rapport présenté à l'Académie par M. Chevreul (2) l'exposé historique des travaux sur l'amidon, on voit que depuis 1716 un grand nombre de savants se sont occupés de ce principe immédiat. (1) Le Mémoire coiUenaot les détails des analyses est réservé pour les Mémoires de l'Aca- démie. (2) En 1834, au nom d'une Commission composée de MM. Dulong, Chevreul, Dumas et Robiquet. Voir les Nouvelles Annales du Muséum, t. III, p. 23g. ( iai8 ) » Sans parler ici des piivsiologistos, p'.iysiciens el chimistes de notre époque qui ont fait d'importantes observations sur ce point, on peut citer les noms de Leiiwenhœck, docteur Irvine, Vauquelin, Pelletier, Lassaigne, Coiiverchel, Robiquet, Thenard et Gay-Lussac, Vogel. Kirchhoff, Th. de Saussure, Mathieu de Dombasie, Dulong, Rendant, Braconnof, Dutrochet; et cependant cet intéressant objet de tant d'études était loin d'être épuisé: il ne l'est même pas aujourd'hui, malgré les nombreuses données définiti- vement acquises à son égard. >' Ainsi, par exemple, jusqu'à ces derniers temps, les savantset les manu- facturiers qui se sont occupés des transformations de la fécule amylacée en dextrine et en glucose, n'avaient pas déterminé directement les propor- tions de ces deux produits obtenus sous des conditions précises de temps et de mode d'opérer. » Ce|)endant M. Biot avait le premier suivi, à l'aide de la méthode optique qu'il a fondée, les progrès de la dissolution et de la saccharification des fécules amylacées. On admettait, d'une manière générale, que le premier degré de la réaction donnait le maximum de dextrine et le minimum de glucose; que celle-ci augmentait avec la durée de l'opération, sans qu'on se fût attaché à reconnaître expérimentalement les conditions les plus favo- rables à ces transformations, ni leurs limites sous l'influence des divers agents qui peuvent les effectuer (i). » Lorsque, dans une communication faite l'année dernière à l'Académie, les rapports de 2 à i entre les quantités constantes de dextrine et de glucose, forméessimultanémentaux dépens de l'amidon par l'intervention de l'eau et de la diastase ou de l'acide sulfurique, fiu'cnt uidiqués, on signalait dans cette Note une production plus grande de glucose comme impossible par la diastase, et tellement difficile au moyen de l'acide sulfurique, qu'on était dis posé à voir dans la formation des deux produits plutôt une décomposition de la substance amvlacée qu'une simple hydratation. En tout cas, on se trouvait par là naturellement conduit à conseUler un changement notable dans les procédés usuels de fabrication de la glucose par l'acide sidfurique, notamment l'emploi de vases hermétiquement clos de façon à y élever la pression au degré correspondant à la température de -!- 108°. » On considérait la réaction de la diastase sur la fécule comme impuis- (i) Quelques expériences à cet égard ont été entreprises, en employant la diastase pure, par M. Guérin ; j'ai indiqué les principaux résultats annoncés par cet auteur dans mon Mé- moire inséré au tome VIII du Recueil des Savants étrangers. ( 1-219 ) santé à saccharifier au delà du tiers du poids de la matière amylacée, lais- sant les deux tiers à l'état dedextrine tellement réfractaire à toutesaccharifi- cation ultérieure par le même agent, que dans la fobrication de Vcm-de-vie de grains, où. l'on produit le sucre fermentescible avec l'orge germée, il y avait, disait-on, une perte inévitable des deux tiers du produit alcoolique. » Eu écoutant avec un vif intérêt ces curieuses observations, il me vint à la pensée que les conclusions théoriques do moins n'étaient pen.t-êtir pas suffisamment justifiées : qu'ainsi l'état différent d'agrégation des parti- cides amylacées offrant dans chaque grain de fécule et pour chacune des dix à quinze couches concentriquement emboîtées qui le composent, al- ternativement un minimum et un maximum de cohésion du centre à la périphérie, cet état d'agrégation variée, cause de divers phénomènes remar- quables que j'ai précédemment fait connaître, suffirait pour expliquer la rapide transformation de la substance amylacée en deux produits : liin résultant de la dissolution suivie d'une saccharification presque immédiate, l'autre s'arrétant après la dissolution plus difficile des portions plus forte- ment agrégées. » Qu'enfin cette résistance pouvait être augmentée par la présence de la glucose produite; de telle sorte qu'il serait possible de vaincre ces obstacles soit partiellement à l'aide de réactions prolongées, soit plus complètement en faisant disparaître la glucose par la fermentation (i). )) Ces vues s'appuyaient d'ailleurs sur une étude attentive des phéno- mènes qui se passent dans la pratique en grand; tels furent en effet les recherches que j'ai entreprises au Conservatoire impérial des Arts et Mé- tiers, avec le concours habile et consciencieux de M. Rillequin. a Je vais essayer de présenter ici un résumé très-succinct des différentes [yarties de ce Mémoire que j'ai eu l'honneur de conuiiuniquer à l'Académie. Conctasiofis. » ï.es faits déduits de ces recherches, en introduisant dans la science et ses applications des déterminations plus précises relativement aux différents pioduits de la réaction des acides et de la diastase sur l'amidon et la dex- (i) En i835 M. Guérin-Vary annonçait qu'il était parvenu à saccharifier par la diastase la dextrine presque tout entière en répétant plusieurs fois la réaction après avoir séparé cha- ipie fois par l'alcool la glucose formée. A la vérité, la séparation par ce moyen est longue, difficile et presque toujours incomplète; d'ailleurs le résultat définitif se trouvait conlesié par l'auteur des observations nouvelles. C. R., i8Ci, 2""= Semcii/p. (T. I.lll, N°27.) '"* ( I220 ) frine, relativement en outre aux résultats obtenus sous la rlouble intluence delà diastaso et de la levure, ne se trouvent cependant en contradiction sur aucun point avec les observations contenues dans mon iMémoire publié en 1813 (i), non plus qu'avec les faits que j'ai communiqués à l'Acadé- mie dans cet intervalle de temps. Ainsi demeurent, telles que je les ai présentées, les notions admis-^s sur les formes variées, les dimensions et la structure de l'amidon des divers végétaux; les termes fixes d'hy- dratation et les différents états de cohésion dans un même granule, variables en outre suivant l'âge de ces granules amylacés; le mode de dissolution de la fécule et de passage au travers des tissus dans les actes de la vie véf'étale ; le retour parfois à sa structure comme à son état d'insolnbilité primitives. Il en est de même encore de la composition élé- mentaire, du poids équivalent et des effets produits sous l'influence de la îemi)ératiire à différents degrés et des divers réactifs; de même enfin du mode d'extraction et des propriétés caractéristiques de la dextrine pure. Mais les résultats des transformations, variables en certaines circonstances, de l'amidon en dextrine et en matière sucrée, ainsi que de la dextrine en glucose, ont été déterminés ici numériquement dans le cours de ces re- cherches expérimentales, soit en vue de vérifier les résultats singuliers annon- cés l'année dernière, soit afin d'ajouter aux données que la science possé- dait déjà, des données nouvelles qui pussent éclairer plusieurs industries agricoles et manufacturières. 1) i" La j)re:niere série des observations précitées indique sous quelles conditions expérimentales, sans changer les proportions d'eau ni les doses d'acide, sans élever la température au delà du degré correspondant à l'ébullilion du liquide; sans même prolonger la durée totale de la réaction entre des limites plus étendues que trois heures et demie à cinq heures, on peut obtenir directement de la substance amylacée à l'aide de^-f^ d'acide sulfurique des proportions de glucose (C'Ml'^O'-) qui s'élèvent de 5i à 83.6 pour loo du produit total. (i^ Mcnioire sur l'amidon, la dextrine et la diastase considères sous les points de vue anatomique, chiuiique et physiologique, l. VIII du Recueil des Savants étrangers. Ce Mé- nioiie obtini la haute ap|)rol)ation de l'Acadéinie sur la proposition d'une Commission spé- ciale composée di' MM. Dulon;,', Thenard, Dumas, et le i)rix de physiologie expérimentale de l'Académie des Sciences en i83o, conformément aux conclusions présentées par M. Du- mas, rapporteur, au nom de la Commission spéciale composée de MM. Magendie, Flouiens, Serres, de lîlainville cl de Mirliel. 11 U est donc évident que l'amidon, pais la plus grande partie de la dexlrine, se trouvent ainsi griiducllenient sacrliarifics; donc il n'est pas nécessaire d'opérer en des vases clos hermétiquement pour obtenir une transformation de la Jécule en glucose telle, que la cristallisation puisse s'y effectuer spontanément en une masse solide. » 2° Une expérience directe a prouvé que la dextrine commerciale dans de semblables conditions donne un produit saccliarifié contenant ses 0,84 de glucose. » 'i" Une autre série d'expériences montre que iacide clilorhjdrique est doué d'ime énergie un peu plus grande encore. » A équivalent égal et suivant le mode d'opérer, il a donné, en réao;issant sur la fécule, un produit contenant de o,62j à o,855 de glucose pure. » 4° L'acide chlorhydrique que l'on fait réagir sur les tissus ligneux dans des conditions analogues, mais en prolongeant son contact, transforme en dextrine, puis en glucosejérmenlescible, une partie de la cellulose moins agrégée, et l'une des substances incrustantes presque congénère, ménageant la cellulose douée de plus de cohésion : on obtient ainsi deux produits trés-distincts : de l'alcool facile à rectifie) et delà cellulose fibreuse assez lésistante pour entrer dans la composition desjMtes à papier. Les bois de hêtre, de sapin, des peupliers et la paille des céréales peuvent donner ainsi 0,10 à 0,1 5 d'alcool et 0,26 à o,3o de cel- lulose sèche épurée. M 5° Durant la réaction de la diastase sur la fécule, les produits fractionnés en quatre fois dans un intervalle de temps de deux heures et demie conte- naient des proportions graduellement plus forles de glucose représentant 17,9, 20,97, 25,83 et •i6,o3 pour 100 de la substance sèche. Donc la dex- trine formée après la liquéfaction de l'amidon se transforme peu à peu en glucose jusqu'au moment oit s'/ oppose l'obstacle né de la réaction elle-même (i), c'est- à-dire la matière sucrée en dissolution dans le liquide. » En effet, après avoir éliminé par la fermentation alcoolique toute la glucose, on a pu facilement déterminer sur la dextrine la réaction sacchnrifiante de la diastase avec son énergie première. )i De semblables produits ayant été obtenus en sounicltant la dextrine commerciale à l'action de la diastase, il est demeuré évident par les résultats (i) Telle fut aussi l'une des deux théories présentées par un auteur pour expliquer la ces sation des progrès de la saccharification; mais, adoptant l'autre hypothèse de préférence, il conseillait de saturer l'acide produit spontanément pour obtenir une transformation complète de l'amidon et de la dextrine en ylucose. 161.. ( 19.9.2 ) dp ces trois méthodes d'essai, cjiie la diasUisc a liicit réellement le pouvoir de sarclinrifier la dexlrine. » 6° Une autre série d'expériences a |jroii\é (|iie la levure de hiere (comme M. Guérin l'avait reconnu) ne peni f:iire fermenter la dextrine; mais, en outre, ainsi que nous venons de le démontrer, les réactions combi- nées de la diastase et de la leviire transforment successivement la suhstnnce aniY- lacée en dextrine et (jlucose, et celle-ci en alcool, plus acide carbonique; ii de- vient donc évident aujourd'iuii qu'e« suivant cette voie clairement tracée, on lient parvenir à la transformation complète, à bien peu prés, de l'amidon en dex- trine, en cjlucose, puis finalement en alcool et acide cnrhonique. » Ces investigations nouvelles permettent de comprendre les résultats des meilleures opérations observées dans les distilleries de grains et les brassc- iies; elles indiquent les conditions à remplir pour réaliser le maximum d'effet utile et donnent l'explication des anomalies, singulières en apparence, obscr\ées parfois dans ces grandes o|)érations niaïuifacturiéres. » '7° En instituant une autre série d'essais dans lesquels In fécule hydratée et transformée en empois à chaud par l'eau en excès Jul sounnse à la réaction de la diastrise, sous l'influence de plusieurs températures maintenues fixes pour chacune des opérations, on est ainsi parvenu à élever jusqu'à 0,52"] i la pro- portion de qlucose contemie dans le produit desséché île la réaction spéciale. Si, dans aucune de mes nombreuses expériences, nous n'avons dépassé ce terme de la sacchaiification diastasique directe, à plus forte raison n'avons- nous pu atteindre les 0,8791 annoncés par un autre expérimentateur. M 8° Lors même que l'on atteint le maximum de la production sucrée par la diastase, le sirop de glucose et dextrine obtenu est incristallisable du'ectemcnt. » 9" Nous sommes également arrivés à un résultat néqatif en essayant d'ob- tenir à la température de + %S° la transformation de l'amidon en dextrine sans production de glucose : vers la limite oii le pouvoir de la diastase va cesser, les deux produits de la réaction spéciale se Jorment encore sous son influence; il rîy a donc pas là d'exception à la loi générale. » D'ailleurs, si la diastase réagit sur l'empois à + 85", c'est qu'elle n'a pas été préalablement portée dans sa solution aqueuse à une température aussi élevée : lorsqu'on prend cette précaution, la limite réelle de son action s'abaisse un peu au-dessous de -h 80° centésimaux. » 10° La léaclion de la diastase s'(>xer<;ant encore aux basses tempéra- tures de ô à 10" au-dessous rie o" constitue un fait remarquable dont nous avons vérifié l'exactitude; mais dans ces circonstances il no se forme pas ( 1223- ) exclusivement de la dextrine, comme on l'avjiif annoncé : nous avons pu constater en effet que le produit contenait o,38a2 de glucose. » Cette expérience n'apporte donc pas non plus une exception à la règle générale de l'action diastasique. » M° Les sirops épais diaphanes, presque incolores et incristallisables, fahri- qiiés en (frand et livrés actuellement dans le commerce sous les dénominations de sirops impondérables (i ), de blé, de froment ou d'orge cjermée, sont fabriqués au moyen de la fécule des pon)ines de terre sacchnrifiée par 0,007 environ de son poids d'acide sulfurique : un des plus beaux échantillons contenait seu- lement 0,111 d'eau et, pour 100 de matière sèche, ^i,']i de glucose. » En les substituant aux sirops de dextrine obtenus par la fécule saccha- rifiée à l'aide de la diasiase, on a rendu l'opéiatiou manufacturière plus facile sans doute; on a en outre évité le goût particulier dû à l'orge maltée, mais sans obtenir une saveur sucrée aussi fianche, ni les quantités mucila- gineuses qui reconunandaient l'emploi des sirops de dextrine dans la théra- peutique, ni réalisé les avantages que produisent dans la préparation de Sa bière les sirops ou liquides sucrés obtenus par la réaction du malt sur l'amidon. » La faible dose de 7 millièmes d'acide sulfurique suffit, dans les conditions expérimentales indiquées, pour porter la proportion de glucose dans les sirops fusques à 0,69 du poids de la matière oirjanique, en opérant même dans des vases ouverts. » 12" Bien que l'on emploie une au.ssi faible dose d'acide pour trans- former l'amidon en glucose, il reste encore de l'acide sulfurique et de la chaux dans les sirops obtenus, même après leur fdtration au travers d'une épaisse couche de charbon d'os en grains {1). » La proportion de sulfate de chaux est cependant moindre dans tes sirops incristallisables que dans les sirops à 33° et dans la glucose à 4*>" prise en masse cristalline. Ce serait un motif de plus pour substituer, dans la préparation de la bière, à ces produits de la saccharification acide les sirops fabriqués au moyen de la diastase. » Un tel changement serait utde sans doute en vue de l'amélioration des qualités organoleptiques et salubres de cette boisson, n (i) On les désigne ainsi, parce que l'aréomètre ne peut s'y enfoncer assez librement piair en mesurer la densité. (2) Nous avons trouvé pour 100 parties l'équivalent de o,3i de sulfiUe de chaux dans Is- sirop impondérable et de o,5o dans la glucose prise en masse cristalline. ( I2'24 ) Remarques de M. Chevukii, siii It conversion de l'amidon en dextrine el sur In conversion parlielle de celte dexlrine en ijlncose par l'influence de la din stase. « M. Payen, après avoir réduit l'amidon eu empois, a transformé, par l'influence de la diastase, cet empois en dextrine et n'a pu ultérieure- ment convertir toute cette dextrine en glucose par la même influence, puisqu'il n'a obtenu que 0,527 de glucose au lieu de o,85.'i : de plus, M. Payen a constaté la possibilité d'obtenir de nouvelle glucose au moyen de la diastase, si on isole la glucose formée d'avec la dextrine qui a résisté à l'action de la diastase. » Ce sont ces faits qui, à mes yeux, ont une grande importance, parce qu'ils expliquent pourquoi des actions moléculaires chimiques qui s'opè- rent au sein de liquides qu'on peut considérer comme les dissolvants des corps réagissants, peuvent donner souvent un résultat partiel au lieu du ré- sultat complet qui est indiqué par les compositions équivalentes des corps avant l'action el des corps afjrès l'action. » En effet, je reprends l'interprétation des faits observés par M. Payen. » Deux corps sont en présence, la diastase et la dextrine, au sein d'un dissolvant, l'eau. En vertu d'une action dite de présence, la diastase con- vertit la dextrine anhydre '0'"C"iï en glucose '*0'-C*'II par l'union de la première avec 5 atomes d'eau. » Mais l'expérience de M. Payen apprend qu'en opérant sur une quantité donnée de dextrine, il n'y en a qu'un peu i)lus de la moitié qui se trans- forme en glucose; le reste ne l'est p:)int, parce que, selon moi, la nature des lujuides est changée. Primitivement c'était de l'eau -H de la diastase -+- de la dextrine; et quand une portion de la dextrine a été transformée, c'est de l'eau + de la diastase -f- de la dextrine -f- de la glucose. Cette explica- tion suppose, bien entendu, que Yactivité delà diastase reste constante, et telle est lopuiion de M. Payen. •< C'est à cause de la rareté à' exemples précis que l'on puisse citer d'actions conunencéesdansun liquide, et arrêtées à une certaine limite avant qu'elles soient complètes, et parce que je juge ces actions extrèmemcut fréquentes dans des cas plus ou moins complexes, c[ue je crois convenable de faire remarquer l'importance des expériences de M. Payen au |)oinl de vue où je les envisage, » Depuis que je m'occupe de l'analyse organique immédiate, j'ai donné ( I aaS ) une attention suivie à l'action des dissolvants neutres, parce que je consi- dère cette action comme une des bases de celte analyse; aussi n'est-ce qu'après avoir épuisé l'action des dissolvants neutres pour séparer sans altération des corps unis en proportions indéfinies, qu'on doit recourir a des réactifs acides, alcalins, ou salins agissant par précipitation, afin de respecter autant que possible l'économie moléculaire des principes immé- diats qu'il s'agit de séparer dans l'état où ils conslitnaienkla matière com- plexe, objet de l'analyse. Telle est la règle que je me suis prescrite dans l'examen du snint qui m'occupe depuis plus de trente ans. Mon but n'est pas seulement la détermination des principes qui constituent immédiatement cette matière si complexe, mais d'appliquer des procédés que je pense i;é- néraliser en les résiunant en méthode, ainsi que je l'ai fait pour savoir si une substance que l'on croit avoir obtenue à l'état de pureté l'est réelle- ment, en soumettant cette substance à la méthode des lavages successifs dont l'application s'étend, ainsi que je l'ai montré d n'y a pas longtemps, jus- (piaux corps simples de la chimie inorganique. » C'est surtout en cherchant à séparer par des dissolvants les chlorures alcalins et les sels d'avec les principes immédiats organiques du suint réduit en extrait éthéré, en extrait alcoolique et en extrait aqueux, que j'ai re- connu l'influence des modifications que le même ilissolvant, soit l'eau, l'al- cool et même l'éther, est susceptible d'éprouver d'après les proportions diverses des mêmes corps qui sont eu présence. Cette manière d'envisager les dissolutions jette beaucoup de jour sur les eaux mères incrjstallisables, soit salines, soit formées de principes immédiats organiques. » Enfin la manière dont j'envisage la neutralité chimique par rapport au dissolvant jette une nouvelle clarté sur les phénomènes auxquels je fais allusion. )> CHIMIE. — Découverte de l'acide hulYri(jue dans le fruit du Gingko bdoba : par M. CiiEVREiL. « Dans la séance de la Société d'Agriculture du 6 novembre 18G1, M. Pépin ayant présenté des fruits du Gingko hiloba, qu'il avait reçus du Midi, je fus si frappé de l'odeur butyrique qui s'en exhalait, que je résolus d'y re- chercher l'acide auquel le beurre doit son odeur caractéristique. M M. Cloëz, que je chargeai de vérifier ma conjecture, reconnut dans ces fruits une proportion notable d'acide butyrique; et en même temps que je constatais dans le produit volatil uni à la baryte l'odeur butyrique, j'y re- connus par l'odorat seulement l'odeur d'autres acides pareillement volatils. ( laaG ) » Lorsque je rendis compte de ce résultat à la Société d'Agriculture, M. Martens, qui assistait à la séance, dit que M. liéciiamp s'occupait à Montpellier de l'examen du fruit du Gingko hilolxi. Je le priai alors de trans- mettre à M. Béchamp le désir qu'il appliquât la méthodedes lavages succes- sijsa. l'analyse des sels obtenus avec la baryte et les acides volatils des fruits. » L'observation que je communique à l'Académie acquiert quelque in- térêt de la découferteque je fis en 1818 de la présence de l'acide jihocénujiit dans le fruildu Fihiirnum opulus qui avait dépassé la maturité; il m'a paru que le fruit du Gin(/ko hiloba était dans le même cas. Si je n'avais pas pré- sentes à la mémoire les observations de M. Pasteur sur la fermentation, je me serais sei-vi de l'expression fruits fermentes au lieu de celle de fruits qui avaient dépassé la maturité. >> MiCROLOGlK. — Sur une altération spontanée de certains vins ; par M. Balard. « Il est facile de voir, en lisant les Traités d'œnologie les plus récents, combien nous savons peu de chose sur les maladies des vins. J'ai eu occa- sion d'étudier dans ces derniers temps une de ces altérations spontanées, à la sviite de laquelle on dit que le vin est tourné. Cette altération, que rien ne fait soupçonner d'avance, se produit dans un temps très-court. » Un grand propriétaire de vignobles de Montpellier, de mes amis, M. Serres-Solignac, avait vendu le 20 octobre du vin de bonne qualité agréé par l'acheteur. Le i4 novembre ce vin avait éprouvé une altération j)ro- fonde. Il était trouble; la couleur avait été profondément altérée; de rouge vif elle était devenue rouge-jaunâtre. Le bouquet avait disparu; la saveur était un peu amère; il était tourné. » En constatant que quelques-uns de ces vins, évaporés au bain-m;irie et exposés à l'étuve à 110°, laissaient moins de matières solides que la quan- tité ordinaire que fournissent les vins du Midi dans des conditions sem- blables, on avait cru d'abord que ces vins avaient été additionnés d'eau, conclusion que repoussaient d'une manière absolue l'honorabilité du pro- priétaire et la fidélité de ses employés. Sans doule l'apprécinlion de la dose de matière solide contenue dans un vin doimé peut, dans beaucoup de cas, fournir au chimiste des indications utiles; mais quand on songe ;iux différences de produits qui peuvent prendre naissance par suite des variations dans le cépage, le sol, la fumure, l'exposition, la maturité, les pluies, etc., on ne saurait admettre que cette ob.servation seule puisse constituer une preuve d'altération, même dans les cas ou on aurait affaire a des vins normaux, et à plus forte raison quand il est question de ces vins ( 1227 ) altérés dont la matière organique solide peut avoir subi des modifications qui nous sont inconnues. Dans le cas actuel, des recherches j)lus com- plètes sont venues dissiper toute incertitude, car, outre que beaucoup de vins de celte année non incriminés n'ont pas fourni une quantité de ma- tière fixe supérieure, la conservation du litre alcoolique dans le vin altéré, la permanence dans les proportions de matière minérale, la constance de la dose de potasse, ne pouvaient laisser fie doute chez les personnes les plus intéressées à en conserver, ni dans les esprits les plus prévenus, et indi- quaient que le changement opéré dans le vin était le résultat d'une altération toute naturelle. ■> Mais quelle était cette altération? On m'avait consulté à cet égard. Or, comme dans ces questions spéciales la science consiste surtout à connaî- tre à qui il faut s'adresser pour en acquérir, j'ai examiné le vin au micro- scope avec M. Pasteur. Il y a reconnu immédiatement et m'a appris à y distinguer dorénavant sans difficulté un ferment spécial organisé, analogue au ferment lactique, si ce n'est identique avec lui'; et si j'ai eu de nouveau recours à son obligeance, ce n'a été que pour constater par des observations concordantes avec les siennes que je pouvais à mon tour transmettre fidèle- ment les notions que je venais d'acquérir. .. Le ferment spécial que je n'ai pas seidement observé dans le vin de M. Serres-Solignac, mais dans beaucoup d'autres altérés comme les siens, se présente sous la forme de petits filaments droits d'une longueur égale environ au diamètre d'un grain de levure; leur propre diamètre est environ dix fois plus petit. Quand ils sont en masse et suspendus dans un liquide exposé au soleil, ils se distinguent, par leur apparence nacrée, des globules de levure ordinaire, qui, dans les mêmes circonstances, présentent un aspect terne. » Quelle est la naune spéciale de ce ferment? est-ce réellement celui qui, d'après M. Pasteur, coïncide avec toutes les fermentations lactiques? Pour essayer de le savoir, j'ai d'une part exécuté quelques expériences avec ce ferment lui-même, et j'ai de l'autre examiné analytiquement les vins altérés. » Une petite quantité de ces filaments, recueillis sur un filtre et mis avec de l'eau delevùre, du sucre et de lacraie, a manifesté au bout de deux jours les phénomènes d'une fermentation lactique, qui est du reslepassée rapide- ment à l'état de fermentation butyrique. J'ai pu dans cette circonstance vérifier l'exactitude des observations de M. Pasteur sur la coïncidence qui existe entre l'apparition des vibrions, qu'il a. décrits, et l'acide butyrique. Dès qu'on a eu aperçu quelques individus de cette espèce de vibrions se mouvant dans le champ du microscope, la présence de l'acide butyrique est deveiuie manifeste. Ces êtres, par la rapidité avec laquelle ils meurent sur C. R., 2"i«Sem<'((;e, i8Cl. (T. LUI, N" 27.) 162 ( I2'28 ) les bords de la goiiffe où l'oxvgtne est ahond;mt et vivent an centre niTuie où l'atmosphère réductrice se maintient quelque temps, montrent bien que les conditions de leur existence sont inverses de celles de beaucoup d'autres espèces d'infusoires. " Dans une autre expérience où le ferment a été mis avec du sucre et de la craie, mais sans eau de levure, la fermenta lion est restée presque exclusivement lactique, et ce dernier acide a pu être sans difliculté manifesté dans le produit. » J'ai exécuté snr le vin altéré quelques expériences qui fort heureu- sement ont |)u devenir comparatives et être faites aussi avec du vin de la même nature, mais non altéré. Une cuvée de ce vin avait été transvasée partie dans des futailles de 35o litres et partie dans un grand tonneau (foudre) de i5ooo litres de capacité. Or le premier vin s'était conservé sans altération, tandis que le second était tout à fait tourné, circonstance qui permet d'attribuer à la température, maintenue longtemps élevée dans le vin enfermé dans des tonneaux d'un grand volume, une influence sur l'al- tération. L'examen comparatif de ces deux vins pouvait donc éclairer sur les résultats de la fermentation anormale subie par celui qui avait été altéré. » Indépendamment de la différence des propriétés physic[ues sur les- quelles je ne reviens pas, l'analyse chimique m'a permis d'en constater d'autres non moins sadlantes. .\insi, tandis que le vin non altéré ne con- tenait pas d'acide acétique, semblable ainsi aux vins ordinaires qui n'en renferment jamais, celui des grandes futailles bien remplies d'où se déga- geait encore de l'acide carbonique, et qui dès lors ne pouvait être suspecté avoir éprouvé les phénomènes de l'acétification ordinaire, en contenait des cpiantités sensibles, environ iS'',5 par litre. 1) Il restait dans les deux vins du glucose dont j'ai essayé de détern)iiier les proportions en dosant le cuivre du précipité formé par l'ébullition de ces vins avec la liqueur tariro-cuivrique. Dix centimètres cubes de vin non altéré ont fourni o^^oo^ de cinvre; ce qui correspond, en attribuant au glucose la totalité de la réduction exercée par le vin, à S^^^Sde ce corps par litre. Dix centimètres cubes de vin altéré n'ont réduit que o,oo4 de cuivre; ce qui indique seulement 3, '3 de glucose par litre. » La richesse en alcool de ces deux vins était sensiblement la même : ils conte-iaient, le premier !o, g, et le second 10,7 d'alcool pour 100, ce qui, vu l'iiicerlilude f[in accompagne toujours ces sortes d'appréciations, équi- vaut à l'égalité de titre alcoolicpie. ■ J'ai recherché aussi dans le vin altéré la présence de l'acide lactique, et je suis parvenu à l'extraire et à le caractériser piu- la lorme cristalline de son sel de zinc. Je m'attendais, je l'avoue, à voir le vin non altéré ne point ( '-229 ) en fournir pour sa part ; mais l'emploi des mêmes procédés m'en ayant aussi montré l'existence dans ce vin, on ne j)Outrait savoir si la fermentation spéciale éprouvée par le vin altéré était une fermentation lactique que par des dosages comparatifs, dont l'élude plus délicate reste à faire. J'ai retiré aussi de l'acide lactique de plusieurs vins du Midi des années précédentes qui n'avaient jamais été réputés altérés. J'en ai retiré aussi, quoique en quan- tités beaucoup plus faibles tlu vin de Mâcon. » Il semblerait, d'après ces premiers essais, que la présence de l'acide lactique dans les vins serait fréquente et peut-être normale, circonstance qui a lieu d'é- tonner quand ou se rappelle comment les expériences de M. Pasteur ont par- faitement établi, contrairement à l'opinion reçue, qu'il ne s'en produit pas de traces dans la fermentation alcoolique opérée avec la levure et le sucre. C est ce que j'ai du reste vérifié par une recherche directe, et d'après le désir de M. Pasteur lui-même, sur le résultat alcoolique d'une fermentation de ce genre qui lui restait de ses anciens essais; je n'en ai pas, connue lui, trouvé la plus petile proportion. Dans le cas où mes expériences ultérieures confirme- raient la présence constante de l'acide lactique dans les vins, il resterait à dé- ternnncrs'ilesî le résultat de la fermentation alcoolique du liquide spécial qui les fournit, ou bien s'il ne préexisterait pas dans le moût de raisin lui-même. » On sait que les fermentations lactiques éprouvent le plus souvent des déviations dans leurs allures, et qu'en devenant butyriques elles dégagent de l'hydrogène. J'ai essavé de constater ce caractère dans le vin exaiuiné; mais le mouvement de fermentation que la chaleiu- de l'étuve a mani- festée daiîs le vin alt(''ré n'a dégagt' que de l'acide carbonicpte; il n'était pro- bablement qu'iuie recrudescence de la fermentation alcoolique ordinaire. Du ^in non altéré qui l'a subie n'a produit aussi que des globules de levure sans indice de ferment spécial. Du reste l'acide acétique exti-ait par la distil- lation <\u vin altéré ne contenait pas d'acide butyrique. )> H est permis de supposer que l'espèce d'altération que je viens de si- gnaler n'est pas nouvelle, et c'est peut-être à elle qu'il faut attribuer l'acidité qui pendant l'été se manifeste spontanément dans certains vins sans que l'accès de l'air semble en avoir été la cause. » Il restera à étudier maintenant les conditions d'existence de ces êtres, et c'est ce que je ferai quand le soutirage des vins me permettra de m'en procurer suffisamment. T. est eu connaissant leur manière de vivre qu'on pourra peut-être prévenir leur développement. A cet égard tout est encore à faire, et j'aurais attendu pour faire à l'Académie une conmninication plus complè'e, s'il ne m'avait paru utile d'attirer l'atten- tion des propriétaires de vignobles sur des faits qui les intéressent vivement. 162.. ( I230 ) )) Le Président de la Société d'Agriculture du département de l'Hérault, M.Cazalis-Allut, à qui une expérience de cinquante ans en matière d'oeno- logie permet de fournir à la science les renseignements les plus précieux, a oijservé.dans ces derniers temps, sur quelques vins, une recrudescence de fer- mentation alcoolique franche -,,16 trouble qu'elle a produit dans les vins n'a été que momentané, et le vin, complété par elle plutôt que détérioré, avait repris au bout de peu de temps par le repos toutes ses qualités ordinaires. » L'observation microscopique n'est point en désaccord avec ces asser- tions, car sur douze échantillons de vins pris dans des points divers du dé- partement de l'Hérault, et qui m'avaient été envoyés par M. Serres- Soliguac , j'en ai trouvé un qui, trouble et modifié en apparence, ne contenait point de ferment spécial analogue au ferment lactique; mais dix autres en contenaient abondamment et témoignaient que la cause qui les avait altérés avait ainsi une certaine généralité. » On conçoit quelle importance il y a à connaître la vérité à cet égard. Si le vin est soumis simplement à une recrudescence de fermentation ordinaire, il n'y a qu'à attendre; mais s'il éprouve la fermentation spéciale que je signale, il est probable qu'il ira en se détériorant de plus en plus si elle est intense, à moins que par des collages abondants et des soutirages fréquents on ne parvienne à éliminer les êtres microscopiques dont le développement coui- cide avec cette altération spéciale, et qui en sont probablement les agents. Il faudra, dans ce cas, se préoccuper du lavage des vases et de leur purification, avec autant de soin qu'on en emploie pour assainir les lieux où se sont dé- veloppées des chambrées de vers à soie malades de la muscardine. Or une simple observation microscopique suffit pour trancher la question et permet de constater l'existence de ce ferment spécial avec une entière évidence. » Qu'on me permette, en terminant, de faire remarquer par un autre exemple toute l'utilité des observations nncroscopiques dans les questions d'altération des vins. Parmi les échantillons qu'on m'avait adressés comme vins altérés, il y en avait un chez lequel je cherchais de bonne foi le fer- ment lactique^ quand la vue de quelques globules de l'un des ferments acé- tiques que M. Pasteur étudie en ce moment et qu'il m'a appris à discerner, me fit connaître que le vin était aigri; déduction que son examen a con- firmée d'ailleiu's. » Ainsi, plus les faits se multiplient, plus nous voyons devenir intimes les rapports de la chimie avec cette physiologie des êtres microscopic|ues dont l'étude commence à peine, et qui jouent probablement dans les phé- nomènes de la naline un rôle des plus étendus. >■ ( ia3. ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Éruption du Vésuve; Lettre deM. Ch. Sainte-Ci aire DEviM.Eà M. le Président de l'Académie. n Naples, le '21 décembre iS(ji. » L'éruption du Vésuve, dont l'Académie, sur votre gracieuse et bien- veillante initiative, vient de m'engac;er à suivre les progrès, quelque courte qu'elle ait été (la lave a coulé à peine quelques heures), a présenté ot pré- sente encore des faits du plus haut intérêt. » Lorsque mes études seront plus avancées, je me propose de les commu- niquer à l'Académie avec quelques détails. Aujourd'hui, en vous trans- mettant deux Lettres qui me sont adressées par deux professeurs dcrtni- versité de Naples, MM. Palmieri et Guiscardi, et qui feront connaître les traits généraux de l'éruption, je me bornerai à vous signaler une circon- stance nouvelle, je crois, dans l'histoire des éruptions du Vésuve, à savoir le dégagement de l'hydrogène carboné. J'ai fait, dès le lendemain de mon arrivée, c'est-à-dire le i8 de ce mois, l'analyse des mofettes qui se dégagent en mer, à peu de distance de Torre del Grèce et dont parlent les deux nar- rations ci-jointes. » J'ai trouvé Acide carbonique 59,53 Oxygène 0,00 Gaz combustible (azote + hydr. carboné). . 4o>47 100,00 » Ce dégagement d'hydrogène carboné est en rapport avec les substances bitumineuses, analogues à celles des sables de la Sicile, qui surnagent au- dessus de la mer. » Inobservation dont il s'agit a pour moi un intérêt tout particu- lier, parce que les émanations d'hydrogène carboné, que je considère comme correspondant au dernier terme de l'intensité volcanique, m'avaient jusqu'ici fait défaut dans l'-étude d'une éruption proprement dite. Je les trouve enfin, et précisément au moment et au point où elles devaient se présenter, si mes prévisions se réalisaient, c'est-à-dire à la fin de l'éruption et le plus loin possible de l'axe même principal, dans la direction de la fissure (i). (i) Dans une Lettre écrite le lendemain, 22, à M. Élie de Beaumont, M. Deville insistait sur le même fait dans les termes suivants : • J'ai cru devoir pren(be date pour un fait (|ui » me paraît tout à fait nouveau dans une éruption proprement dite, c'est le dégagpjuent de u l'hydrogène carboné. Vous voyez que cela complète remarquablement la démonstration de « ce que j'ai dit, il y a six ans, sur le rôle relatif des divers ordres d'émanations. » ( ii3a ) Il Je reviendrai plus lard sur ce (ait, comme aussi sur l'élude des autres fiuncrollesde la lave : étude que jepours\iis avec l'aide, bien précieuse pour moi, d un jeune savant ti'ès-distingué, mon ancien élève et mon ami, M. Ferdinand Fouqué, qui s'est spontanément offert |)our m'accompagner dans ce voyage. » Lettre de M. Palmieri. « Observatoire du Vésuve, iG cjéceniljre iSfii. » Jusqu'au j du moi;? de décembre, les aiguilles de l'appareil de va- riation de Lamont étaient en grande perturbation avec oscillations ho- rizontales et verticales. A midi, mon sismographe éleclro- magnétique commença à enregistrer de fréquentes secousses de tremblement de terre, lesquelles devinrent presque continuelles pendant la nuit. Le 8. au malin, !e tremblement du sol eut lieu sans interruption, avec une intensité variable, de sorte que vers le milieu de ce joiu", les commotions se firent sentir même à Naples. Vers les 3*" 3o™ du son*, les secousses se succédant sans interrup- tion, il se montra, à un mille environ an-dessus de Torre del Greco, sur les territoires de Dedonna et de Brancaccio, une ligne de fumerolles qui se convertit bientôt en une large et profonde fissure, dans lafjuelle disparut la maison de Dedonna. D'une foule de points de cette fi.ssure sortait une abon- dante fumée accompagnée de cendres et de lapilli, au milieu de laquelle brillaient des éclairs tortueux, qui produisaient un bruit semblable à la dé- tonation d'un pistolet. En même temps apparurent, comme d'ordinaire, les fragments de lave incandescente et visqueuse, projetésavec violence jusqu'à une hauteur d'environ 5oo mètres. Enfin sortit le courant de lave, qui se transformait immédiatement en grosses scories incohérentes, riches en p\ - roxène, presque dépourvues de leucite, et d'une structure qui méritera certainement votre attention. Cette lave, qui menaçait directement Torre del Greco, s'arrêta vers i i heures du soir, et la violence des bouches décrut rapidement. Il En même temps, le grand cratère du Vésuve, actif depuis le 19 décem- bre i855, reprit une nouvelle force et lança avec une certaine vivacité de la fumée et des cendres. » Le 9 au matin, les bouches inférieures avaient acquis une activité lu) peu moindre que celle qu'elles avaient la veille au soir : elles donnaient de forts nuigissements auxquels répondait le cratère du Vésuve, en lançant, avec un bruit terrible, des fragments incandescents de lave, des cendres et des lapilli. Vers le soir, la fente répandait à peine quelque éclat, et toute l'aclivilé volcaiiKpie parut se concentrer à la cime du cône. I^à, du milieu ( i'^33 ) d'un image sombre composé de fumées et de cendres, se détachaient des éclairs trés-petils, mais très-brillants, sur lesquels je me propose d'écrire une Note spéciale, parce que les observations d'électricité atmosphérique, faites dans cette circonstance avec mon électromètre comparable à conduc- teur mobile, oui merveilleusement confirmé les lois et les théories établies par moi, et dont il est question dans le premier volume des Annales de [Ob- servatoire du Véiuve. » Le sol de la Torre del Grcco commença à s'élever aii-dessus du niveau delà mer au moment m.éme de l'éruption et continua pendant deux autres jours, de sorte que la partie de la ville qui se trouve bâtie sur les laves com- pactes de 1794 eut à souffrir de grands domuiages |)ar suite de ce soideve- ment qui, en brisant la masse de la lave, fendait aussi les édifices qu'elle supporte. Les eaux de puits n'ont pas tan cette fois, mais se sont accrues comme s'accroît encore celle de la fontaine yuiblique : de nouvelles sources ont paru au bord de la mer. Mais dans toutes ces eaux bouillonne une grande quantité d'acide carbonique, lequel sort encore actuellement du fond de la mer, où il a détruit un grand nombre de poissons. » Le sismographe et l'appareil de variation revinrent au calme le 10 après l'apparition des grandes mofettes de la Torre del Greco ; deux fois ils reprirent leur mouvement en faisant craindre de nouveaux désastres, mais tout s'est réduit à d'abondantes émissions de vapeurs et de cendres par le grand cratère et à de médiocres détonations, ries blocs incandescents et de faibles éclairs. Vous poiu-rez exammer par vous-!néme le reste, et quand vous monterez sur la cime du cône, vous trouverez que la pointe de !85o a disparu et s'est abimée en cette occasion, et qu'enfin la pointe du Palo est entièrement recouverte parles laves de 1807. » Lettre de M. Gciscarui. " J'avais Tintent ign d'adresser à Paris luie Note siu- la récente éruption du Vésuve, dont la fin se confond déjà avec la période d'intensité maxima, tant elle a peu duré. Mais votre arrivée à Naples, d'autant plus agréable qu'elle était moins attendue, rend ma relation inutile, et je me bornerai a vous raconter les faits que j'ai observés jusqu'au moment de votre arrivée. » Vous savez que l'éruption a commencé, le 8 de ce mois, vers les 4 heures du soir. Une heure environ auparavant, on avait ressenti à Naples une se- cousse de tremblement de terre. Fendant la nuit, on n'aperçut de Naples que des scories incandescentes j)rojetées, en même temps qu'une grande quan- tité de cendres, par plusieurs bouches situées sur la pente inférieure du volcan et manifestement alignées entre elles, et, plus bas encore, une traînée ( '^34 ) lumineuse, mais moins brillante, et qui ne pouvait être attribuée qu'à ini courant rie lave. Les bouches et les laves paraissaient dirigées vers Torre (lel Greco. » Le lendemain, vers 7 heures du matin, je m'y rendis en compagnie (hi professeur Palmieri. A Portici, nous trouvons déjà les cendres, et à laTorre, les constructions, des deux côtés de la route, étaient fissurées du haut en bas. En tournant à gauche pour aller aux nouvelles bouches, et le long de la rue qui est perpendicidaire à la voie principale, j'observai au pied des édi- fices des fentes qui, en général, se poursuivaient dans la même direction et devenaient plus grandes a mesure que nous nous éloignions de la ville. Nous trouvâmes que les laves de 1794 avaient aussi été fissurées, et, en quelques points, recouvertes par la lave nouvelle et une couche de cendres fraîchement tombées. Arrivé aux bouches, je les trouvai alignées à peu près du N.-E. au S.-O. (r) : mais il était impossible de déterminer exactement la direction, à cause des tourbillons de cendres et de scories qui s'échappaient de quatre ou cinq bouches. » Les scories et les cendres déjà rejetées, et qui continuaient à tomber, avaient déjà formé une colline allongée à l'extrémité de laquelle était un cratère échancré, que l'on pouvait observer, parce que cette bouche ne projetait qu'à de longs intervalles. La plus éloignée de l'origine de l'é- ruption était précédée de deux grandes fumerolles : la vapeur d'eau, dans laquelle on .sentait distinctement l'odeur de l'acide sulfureux, sortait de petites dépressions. » Le bruit qui accompagnait l'émission des cendres et des scories était le même que dans toutes les éruptions du "Vésuve, et je ne vous en parle pas. Les gros fragments de scories précédemment tombés se voyaient à une grande distance des bouches, et conseillaient de s'en tenir éloigné. Néan- moins je voulais atteindre la bouche la plus élevée, dont l'énergie éruptive était faible; mais j'en fus empêché par l'émission d'un©' énorme quantité de pierres incandescentes qui eut lieu au moment où nous étions fort près des bouches. Les tourbillons de cendre noire étaient fréquemment traversés par un éclair auquel succédait une légère détonation; de temps à autre, le grand cône répondait par ses mugissements à ceux des bouches inférieures: mais il n'est pas facile de dire s'ils étaient synchroniques. La fumée qui sor- tait de son cratère se chargea de cendres vers les 10 heures. » Sa bouche la plus élevée est profondément creusée dansunecolline detuf. » La colline est située au-dessous des Piaiie, au bord desquels se trouve (i) On a déterminé plus tard ccUe direction qui est l'E. ?.o" N. de h boussole. ( 1235 ) Ja bouche de 1794, et, par conséquent, l'éruption a eu lieu dans la région de la Somma. » Les strates du tuf n'étaient pas dérangés : dans le haut, on ne voyait ni fente ni faille ; dans la partie niférieure, il y avait une fissure qui s'élargissait vers le bas et qui ne m'a pas paru avoir plus de 2 mètres de longueur Elle est alignée dans la direction même de la colline et je crois qu'elle est un reste de la fissure primitive. » La lave a-t-elle été contemporaine de la formation de la colline qui porte ces bouches? S'est-elle produite avant ou après? C'est ce que je ne crois pas qu'on puisse affirmer. Quand j'ai vu la lave, elle avait cessé de couler. » Les nouvelles bouches cessèrent de projeter ce jour même ou la nuit suivante, et le grand cône fut pendant un jour en activité, lançant des cendres et des scories incandescentes. Le samedi i4, la Pointe de i85o s'est écroulée. B Le lendemain i5, je retournai à Torre del Greco, avec les professeurs Palmieri et Napoli. M. Palmieri attira mon attention sur l'eau qui inondait tout l'espace autour de la fontaine du pays. Au bord de la mer, l'acide car- bonique se dégageait de la lave de 1794, et, dans la mer même, produisait un fort bouillonnement. Sur les laves qui forment un escarpement vertical le long de la côte, M. Palmieri me fit observer au-dessus du niveau des eaux une zone blanchâtre. Nous nous embarquâmes et en mesurâmes la hauteur qui est de i",i2. Cette zone est couverte de balanes, de fissurelles, de patelles, de mytilus, d'huîtres, d'anomies, etc., et aussi de corallines et de sphoerococcus. Il ne peut donc rester aucun doute sur le soulèvement de la côte, et nous l'avons suivi en mer depuis la Torre del Greco jusqu'à la Torre di Bassano. En s'éloignant, la hauteur de la zone soulevée diminue et n'est plus que de 3 décimètres à Torre di Bassano. Nous nous sommes assurés qu'au delà la mer bat la côte sur la même ligne qu'auparavant, et que, de l'autre côté, vers Naples, tout s'est passé de la même manière. Nous traversâmes l'endroit du bouillonnement d'où l'acide carbonique se déga- geait fortement, comme aussi d'une foule de points voisins. La surface de la mer, à une certaine distance de ce lieu, et plus au large, était couverte d'une écume jaunâtre que M. Napoli a recueillie dans l'intention de l'é- tudier. Au fond de la mer, il y avait des poissons morts, ainsi que des sèches, etc. >< Les deux grandes fumerolles dont nous avons précédemment parlé étaient, le i5 décembre, à peu près dans le même état que le premier jour C. R., 1861, 2"" Semeslie. (T. I.III, N° 27. J ' "■J ( ia3C ) où je les vis : an milieu de la vapeur d'eau se dégageait une odeur trè-faible que je ne pourrais ra|)porter avec une complète certitude à l'acide chlor- hydriqne. ') Quant aux antres émanations gazeuses, outre la va|)eur d'eau, on dis- tinguait tantôt l'acide sulfureux, tantôt l'acide chlorhydrique, et souvent dans la même fumerolle, par bouffées. Dans les produits de sublimations, le soufre était bien abondant, et partout où il avait cristallisé sur les scories, le gaz noircissait l'argent. En quelques points, on observait les clilorures alcalins rougis par le mélange du chlorure de fer : peut-être y a-t-il aussi un peu de gypse, et en un point qu'il était impossible d'approcher, on distin- guait quelque chose de noirâtre et de brillant, probablement la tenonle ou l'oligiste. » Lettre de M. P. de Tchihatchef à M. Élie de Beaumont. « Naples, le 23 décembre 1861. » En réponse à votre aimable Lettre que j'ai été heureux de recevoir ce matin, je m'empresse de vous communiquer les quelques observations que j'ai été dansle cas défaire depuis l'époque à laquelle se rattache ma dernière Lettre (i). L'activité des nouveaux cratères latéraux qui s'étaient ouverts le 8 décembre n'a duré qu'environ trois jours, car, le 12 décembre, toute éjection de matières solides avait cessé, et les colonnes de fumée qui, pen- dant les journées des 8, 9, 10 et 11 étaient très-appréciables à Naples, n'étaient plus perceptibles de cette ville. Pendant tout ce temps, le cra- tère central du Vésuve ne laissait voir que de légères bouffées de fumée; mais après une journée très-pluvieuse (le 16 décembre) qui venait d'inter- rompre une longue série de journées magnifiques, le 17 décembre, à envi- ron 8 heures du matin, ce cratère lança des colonnes de fumée très- épaisses dont l'émission dura jusqu'à environ 9 heures du soir (du même jour). Tonte la journée du 17 le ciel était parfaitement serein et l'air calme avec une très-légère brise de N.-E; on avait senti dans le massif même du Vésuve, et nommément à l'Observatoire météorologique, quelques secousses qui demeurèrent insensibles pour Naples. Entre 5 et 6 heures du soir (le 17), les énormes et magnifiques masses globulaires de finnée offri- rent de curieux phénomènes d'électricité : de temps à autre elles se trou- vaient traversées par des éclairs soit en lignes brisées ou zigzag, soit, en étincelles isolées. Le 18 décembre, entre 3 et 4 heures de l'après-midi, la ^1) Voyez le Com/jCe rendu de la séance du 16 décembre, p. 1090. ( 1237 ) fumée du cratère central apparut pendant une Iieure ou deux seuleliient et puis s'évanouit peu à peu. Le 19 décembre, la matinée était pluvieuse avec un vent de S.-O., mais vers les 5 heures de l'après-midi, le temps devint parfaitement beau; or, cette fois encore, se manifesta la curieuse coïnci- dence entre l'état atmosphérique et l'activité du Vésuve, car, vers les 5 heures de l'après-midi, les colonnes de fumée recommencèrent à jaillir du cratère central et ne se dissipèrent que vers les 8 heures du lendemain matin. Le 22 décembre, je me rendis, accompagné de M. Guiscardi, pro- fesseur de zoologie à l'Université de Naples, à Torre del Greco pour exami- ner les cratères formés le 8 décembre. Cette fois j'ai pu me former une idée plus précise de leur position ainsi que de tous les phénomènes qui se rat- tachent à ces cratères et que naturellement je n'avais fait qu'entrevoir le jour où je vous en rendais compte, parce que, me trouvant alors au milieu même de l'éruption, j étais dans des conditions très-peu favorables aux ob- servations. Les cratères, dont le nondjre peut être évalué de neuf à douze, selon qu'on considère comme isolées ou bien ne formant qu'une seule toutes ces excavations infiuidibuliformes séparées les unes des autres par des parois plus ou moins distinctes, se 'trouvent échelonnées sur une ligue orientée en moyenne de l'E.-N.-E. à l'O.-S.-O. Le cratère situé à l'extrémité E.-N.-E. et le plus rapproché de l'ancien cratère qui en 1794 vomit la lave si fatale à Torre del Greco, se trouve à environ 5oo à 600 mètres au S. -S.-O. de cet ancien cratère, en sorte que toute cette série de nouvelles bouches peut être considérée comme se trouvant sinon sur la même fissure d'où est sortie la lave de 1794» tout du moins sur une fissure presque parallèle à celle de 1794 et se trouvant à très-peu de distance au S.-E. de cette dernière. Aussi les laves de la nouvelle éruption se confondent et s'enche- vêtrent tellement avec celles de 1794» que» lorsque les premières auront subi pendant quelques années les influences atmosphériques et auront perdu l'aspect de fraîcheur qui peut les faire distinguer aujourd'hui des laves de 1794? celte distinction deviendra d'autant plus difficile, que la comparaison minéralogique des laves de ces deux époques présente la plus parfaite ressemblance, étant également caractérisées par une grande richesse en pyroxène et l'absence, ou du moins la rareté, des cristaux de leucite. A cette occasion, je me permettrai une observation qui fait ressor- tir d'une manière assez piquante les services que se prêtent mutuellement les sciences naturelles : en effet, c'est à l'aide de la botanique que le géo- logue pourra distinguer le mieux les laves de 1794 de celles de 1861. car la surface externe de toutes les laves vésuviennes se recouvre, au bout de ( 1238 ) cinq à six années après leur émission, d'un lichen très-caractéristique connu sous le nom de Stereoctntlon Fesiivimtuni, en sorte que pendant cinq ou six années les laves de ces deux époques, devenues parfaitement impos- sibles à distinguer, peuvent être reconnues au premier coup d'œil, à l'aide de ce simple caractère botanique. » Dans ce moment, les laves de 1861 sont presque complètement re- froidies. Il n'en est point de même des cendres qui revêtent les parois in- ternes et même externes des cratères. Quant aux colonnes de fumée que ces derniers exhalent encore, elles sont supportables et je les ai partout respi- rées sans de graves inconvénients, même au fond des cratères. Ces exhalai- sons paraissent être principalement composées d'acide chlorhydrique et par-ci par-là d'acide sulfurique; souvent ces deux acides semblent chan- ger de place et se substituer l'un à l'autre. Les parois extérieures et inté- rieures des cratères sont colorées en blanc, jaune, rouge, bleu et vert par de nombreuses effloresconces de chlorures de fer, de potasse, de cuivre et de sodium (sel de cuisine), de fer oligiste, de sulfate de chaux, de soufre, etc. Parmi les blocs rejetés par les nouveaux cratères, mais em- pruntés aux tufs provenant des éjections du Somma (et par conséquent d'une époque antérieure à la formation du cône central du Vésuve), j'ai observé des blocs de dolomie contenant des aiguilles d'arragonite ; la dolo- mie, très-blanche, paraissait avoir été rendue un peu friable tout en con- servant sa cassure conchoïde. » Lorsque je fus de retour à Torre del Greco, je descendis vers la côte de la mer, et, avant de l'atteindre, je me suis arrêté devant la grande fontaine de la ville qui offrait un phénomène remarquable. Au lieu (comme cela s'observe presque à toutes les éruptions du Vésuve) de perdre de son eau, la fontaine en a reçu au contraire un tel accroissement, qu'elle a débordé et inondé les ruelles limitrophes; l'eau est devenue acidulée, et Ton voit l'acide carbonique non-seulement s'échapper à travers la nappe d'eau en bulles nombreuses, mais encore le gaz forme-t-il une espèce de nuage au- dessus du sol non inondé où une allumette s'éteint immédiatement à i dé- cimètre au-dessus du sol. En descendant vers le rivage, je vis sur plusieurs points la mer bouillonner fortement à cause du dégagement violent de l'a- cide carbonique; cependant en recueillant et goûtant l'eau d'un ruif^seau qui débouche dans la mer, je trouvai le goût non acidulé, mais rappelant plu- tôt celui de l'hydrogène carboné. C'est aussi l'odeur de ce gaz qui domine non-seulement sur le rivage, mais encore dans les rues qui remontent vers Torre del Greco. l '239 1 » Je suis d'autant plus porté à admettre que dans ces paraees airx exha- laisons d'acide carbonique se mêlent celles du gaz hydrogène carboné, <|iie c'est la présence du dernier qui seule pourrait expliquer un phéno- mène qui a été constaté par les habitants, et dont M. le professeur Cuiscardi m'a assuré devoir admettre la parfaite véracité, savoir : l'apparition de petits jets de flammes qui auraient plusieurs fois jailli des crevasses et lis- sures dont les rues de Torre del Greco sont sillonnées; or la présence de l'hydrogène carburé expliquerait ce phénomène que la présence exclusive de l'acide carbonique rendrait au contraire impossible. » Un autre phénomène fort remarquable que j'ai eu l'occasion de con- stater siu- le littoral de Torre del Greco, c'est le soulèvement de ce littoral sur une distance considérable. Te m'empresse d'ajouter que le mérite d'a- voir pour la première fois signalé ce fait important appartient à M. Pal- mieri, directeur de l'Observatoire vésuvieii, et à M. Guiscardi, qui l'avait fait connaître il y a quelques jours, et qui avaient annoncé dans le journal la Palr'in du 19 décembre (et dans d'autres journaux) que le sol de Torre del Greco s'est exhaussé de i™, 12. Voici de quelle manière j'ai pu constater la vérité de cette découverte. Tant au N -E. qu'au S.-O. de Torre del Greco et nommément de l'endroit où le dégagement des gaz fait bouillonner la mer, on voit les rochers de lave qui la bordent présenter à leur partie inférieure une zone ou bande non interrompue qui indique la portion émergée, vu que cette bande est blanchie par des myriades de Mollusques et de Zoophytes vivant exclusivement dans la mer et ne s'éle- vant jamais au-dessus du niveau de cette dernière, savoir : Mytilus^ Bain- nus^ Anoinia, Spliterococcus, Corallina officinalis, etc. Or cette bande se trouve en ce moment au moins à i décimètre au-dessus du niveau de la mer et s'étend à peu près sur une ligne de 2 kilomètres. » Je terminerai ma relation par l'annonce d'un réveil assez violent du cratère central du Vésuve, coïncidant cette fois encore avec lui brusque changement atmosphérique. Lorsque je quittai (le 1.1 décembre) la mon- tagne pour descendre à Torre del Greco et retourner à Naples, j'observai que le sommet du Vésuve commençait de nouveau à lancer d'épaisses co- lonnes de fumée. La nuit le temps devint orageux, et le matin (•23 décembre) j'appris avec étonnement que la cendre tombait dans les rues de Naples, ce qu'on n'avait pas vu depuis bien longtemps; j'ai pu immédiatement con- stater le fait en recueillant la cendre sur le balcon de mon hôtel. Dans ce moment le temps est très-mauvais, il pleut, le ciel est couvert de cuinido- stratus foncés, et le Vésuve complètement enveloppé d'épais nuages : i'i- ( i24o ) gnore ce qui s'y passe, mais je ne farderai pas à l'apprendre. Pour le mo- ment, le seul fait bien constaté, c'est que depuis cette luiit le Vésuve a di'i vomir une masse extraordinaire de cendres. » Je n'ai pas encore en l'occasion de voir M. Charles Deville, qui est ici depuis quatre jours. Je suis d'antani plus charmé de son arrivée, que personne mieux que lui ne pourra vous tenir au courant des faits et gestes du Vésuve, qui a déjà été ponr lui l'objet de si beaux travaux. » ASTRONOMIE. — Passage de Mercure sur le Soleil; reviarqttes de M. Vai.z à [occasion dune communication faite par M. Le Verrier_, concernant les tentatives d'observation du passage foites à Marseille. « J'ai lu avec surprise dans les Comptes rendus du 2 5 novembre, que M. Le Verrier avait donné communication d'une observation intéressante du passage de Mercure à Marseille; car j'avais aussi vu Mercure au même instant, et n'y avais pas trouvé assez d'importance pour en faire l'objet d'une communication digne d'intérêt. Il y avait donc quelque méprise. En etfet, il est dit : « Pour comprendre l'intérêt de cette observation, il faut se « rappeler que dans les Tables anciennes, le contact dont il s'agit eût dû H avoir heu pour Marseille à 9''37"4o'.... Or, quand M. Simon a vu Mer- » cure (à9''3o"2o') l'instant assigné par les anciennes Tables était déjà )> dépassé de I'"4o^ » Ce qui est une erreur manifeste, puisque, loin d'être dépassé, cet instant était au contraire anticipé de 7" 20% et on ne saurait admettre d'erreur sur le ten)ps de l'apparition de Mercure, car les journaux de Marseille du lendemain du passage la donnaient pour l'observatoire à 9''29'°. Du reste, celte double désignation d'un même instant, par le même observateur, n'indique guère d'exactitude dans la détermination du temps. Les mêmes journaux annonçaient encore que Mercure a été aperçu à l'ob- servatoire sur le Soleil à la place indiquée par la théorie ; mais puisque aucune observation régidière n'avait pu être faite, comment donc pouvoir le savou" ? .. Le mauvais temps ayant rendu les observations du passage de Mercure assez rares, voici celle de M. Bulard, qui est parti pour aller observer l'éclipsé totale de Soleil dans l'intérieur de l'Afrique : deuxième contact intérieur à 9''28'"28' en temps de Paris, vu que la longitude 3'"22',6 diffère de celle d'Alger. » ( i^4i ) PATHOLOGIE. — Morsure de Céraste ou Vipère cornue (Cérastes jEGYPTIACUS) suivie de ta paralysie du ntouoeinent, avec exagération de la sensibilité, de la moitié du corps opposée à celle de la morsure ; par M. Guyon. « I.e sujet de cette observation est l'Arabe Ali-ben-Séga, de l'oasis de Laghouat ( i ), où il exerçait les fonciiniis de distributeur des eaux (2). >• Cet homme est mordu par un Céraste sur le dos du pieil droit, et il ressent aussitôt une vive douleur. C'était le 8 mai 1837, à 2 heures de l'a- près-midi. >» Les morsures du Céraste sont fréquentes à F^aghouat, de sorte qu'Ali- ben-Séga était fort au courant de ce qui se fait en pareil cas. Le premier moyen alors employé est une ligature au-dessus de la morsure. Ali-ben- Séga se fait donc, aussitôt après la morsure, une ligature au-dessus; il eût pu la faire au bas de la jambe, mais il la fit au-dessus du mollet. Après quoi, le blessé essaye de se rendre à sa demeure, assez éloignée du lieu où il était; mais, après avoir parcouru une distance d'environ 5oo mètres, il se sent trop faible pour continuer sa route à pied, et il monte sur un cheval mis a sa disposition par un de ses amis. » Arrivé chez lui, Ali-ben-Séga s'administre une dose d'huile d'olive qui provoque un vomissement. Une incision est pratiquée, par un ami, sur le trajet des deux crocs; puis le pied est entièrement mis dans l'abdomen, tout chaud, d'un chien tué à cet effet. Alors Ali-ben-Séga ne se plaignait pas. La nuit suivante, jusqu'au lendemain 9, vers 10 heures du matin, il est tenu éveillé par le bruit de plusieurs tambourins. Ce bruit cessant, il s'en- dort, et son sommeil dure une heure environ. A son réveil, grand trouble de l'intelligence. Le malade ne reconnaît pas les personnes qui lui parlent; il ne répond que vaguement aux questions qu'on lui adresse (3). Cet état durait depuis deux heures lorsque tout à coup il se lève sans l'aide de ( I ) L'oasis de Laghouat est à 120 lieues au sud d'Alger, et par le méridien de cette ville. (2) Elles consistent à faire, entre les propriétaires de l'oasis, une égale distribution de ses eaux. (3) Chez deux Arabes qui avaient été mordus par des Cérastes, en arrachant des touffes d'alphn, il y eut, la nuit suivante, avec des mouvements convulsifs, délire, rêvasseries. [ D' T. Tisseire, Études sur la Vipère enrnue de l'Algérie du sud, p. ^o; Alger, i838.) \Jalplia, où le Céraste est si commun, croît dans les lieux rocailleux. C'est la Stipa tenacis- sima. Lin , si recherchée pour la confection de paillassons et de cordages. ( i'i4a ) personne, et fait sa prière accoutumée. Or, on sait combien cette prière exige de positions et de mouvements de toutes sortes ( i ). j) La soirée se passe bien. La nuit, le malade est encore tenu, éveillé, comme pendant la précédente, par le bruit de plusieurs tambourins. Ce bruit est continué aussi, comme la veille, jusqu'au lendemain lo, à la même heure. Alors le malade s'endort, et son sommeil dure environ deux heures. A son réveil, réapjjarition de tous les symptômes cérébraux obser- vés la veille. » Dans la soirée, vers 6 heures, Ali-ben-Séga est vu, pour la première fois, par un médecin européen, le D'' Bertrand, médecin militaire. C'était, par conséquent, plus de quarante-huit heures après la morsure. Alors, tumé- faction du pied et de la moitié inférieure d(! la jambe droite, avec rougeur érythémateuse du pourtour de la plaie. Le pouls est fort, sans être fré- quent", face colorée, pupille dilatée. Le malade venait de manger avec appétit, et il répond, avec assez de précision, aux questions qu'on lui adresse. » Selon l'usage établi chez nous, de l'emploi de l'ammoniaque dans la morsure de la vipère, on administre une potion ammoniacale, et on prescrit un purgatif et des applications résolutives. » Le lendemain 1 2, sommeil après lequel ne se reproduisent pas les phénomènes des jours précédents; seulement on remarque, pour la première fois, avec un léger voile de stupeur sur la figure, un embarras dans la paroleet une certaine difficultédans les mouvements des membres supérieur et inférieur du côté gauche, mais avec maintien de leur sensibilité. Cette sensibilité semble même augmentée dans le membre supérieur ou thora- cique. » Trois jours après, le i5, la paralysie avait fait des progrès : les deux membres, thoracique et abdominal, ont entièrement perdu leurs mouvements, en conservant toujours leur sensibilité. Les fonctions digestives se font bien, aucun trouble cérébral ne se fait remarquer. » A partir du même jour, i5, la tuméfaction et les autres phénomènes (1) D'abord debout, tourné vers l'Orient, et les mains placées derrière les oreilles, le pouce en dessous et l'index au-dessus de ces organes, le musulman tombe ensuite sur les ge- noux, puis la face contre terre, les mains alors appuyées sur le sol, par leur face palmaire. Après quoi, reprenant aussitôt sa première position, il recommence les mêmes iuflexions qu'il répète jusqu'à ce qu'il en ait accompli le nombre prescrit par le Coran. ( 1243 ) locaux se dissipèrent graduellemenf, et, le 28 du même mois, la plaie était complètement cicatrisée. " Un mois s'était écoulé depuis "la blessure lorsque apparut, à la partie postérieure et moyenne de la jambe paralysée, une pustide qui acquiert, en deux jours, le diamètre d'une pièce de i franc; le fond en est formé par une escarre grisâtre, d'environ 1 millimètres d'épaisseur. Quelques jours après, apparition de plusieurs aufres pustid^s, mais tontes |)lus petites que la première, et sans escarres, à la partie supérieure et poslérieiu'e de !a tète. n Vers le milieu du même mois (juin), une nouvelle pustule apparaît en- core sur la jambe paralysée, à un travers de doigt au-dessus de la première, alors en voie de guérison. La dernière n'offrait aucune apparence de gan- grène, aucun signe de mauvais caractère. >> Sur la fin du mois précité, la cuisse commence à exécuter des mouve- ments sur le bassin. Ces mouvements sont fort légers; ils s'accrurent en étendue, mais fort lentement, dans le cours du mois suivant, mois de juillet. » A la datedu \[\ août, l'état général du malade^ au point de vue physique et intellectuel, était rentré dans l'ordre normal, sauf la lésion, toujours per- sistante, des membres du côté gauche. <• (Suivent des détails sur la paralysie.) » L'observation que nous venons de rapporter, et l'Académie sans doute l'a remarqué, offre un haut intérêt à raison de la paralysie apparue du côté opposé à celui de la morsure. Cependant, ce n'est pas la première fois que pareille paralysie se présente dans une morsure de reptile : dès i834, nous en avons fait connaître trois semblables observées après la morsure de la vipère Fer-de-Lance (i), et, depuis, M. le D"^ Rufzen a signalé deux autres ob- servées par suite de la morsure du même reptile (2). La science possède donc aujourd'hui six cas de paralysie siégeant sur le côté du corps opposé à celui de la morsure, savoir : « Cinq par suite de la morsure de la vipère Fer-de-Lance [Bothrops tanceolatus), et un par suite de la morsure du Céraste ou Vipère cornue. A ces six cas, nous pouvons ajouter celui observé par Fontana, après la morsure d'une Vipère aspic. Nous devons pourtant faire remarquer que Fontana ne dit pas si la paralysie était, ou non, du côté du corps opposé (l ) Guyon, Des accidents produits chez f homme, et dans les trois premières classes des ani- maux vertébrés, par le venin de la Vipère Fer-de-Lance; Montpellier, 1834. (2) D'' Riifz, Enquête sur le Serpent de la Martinique, etc., Obs. viii, p. 269, et Obs. ix. p. 271; Paris, 1860. C. R., 1861, 2™» Semeslre. (T. LUI, N" 27.) '64 ( «244 ) à celui de la morsure, mais nous sommes autorisé à supposer qu'il en était ainsi, d'après les six autres que nous venons de mentionner. > Voici, du reste, les propres paroles de Fontana sur le fait dont il est question ; « Une femme de Toscane qu'une Vipère avait mordue au petit doigt, » après bien des accidents, est devenue paralytique de tout le côté droit, » sans jamais avoir pu guérir. » )i (Fontana, Traité siw le venin de la Vipère, etc.; Florence, 1766.) » Fontana, en laissant ignorer le côté du corps sur lequel avait porté la morsure, laisse ignorer aussi l'état de la sensibilité dans la paralysie ou l'hémiplégie de la femme de Toscane, mais nous pouvons le soupçonner d'après ce qu'elle était dans les six cas que nous avons rapportés. Or, dans ces six cas, la sensibilité était restée étrangère à la paralysie; elle se trouvait même augmentée ou exagérée chez l'Arabe Ali-ben-Séga, ainsi que nous l'avons mentionné plusieurs fois dans son observation. >' Des paralysies ou de l'œil, ou de la langue seulement, ont été mention- nées dans la relation de morsures de différents serpents, tels que notre Vipère commune (i), celle delà Martinique ou Bothrops lancéolé (2), le ser- pent à coiffe ou Cobra de Capello(3), le Bungar ou boa de Russel(4)- Or, il est permis de soupçonner que quelques-unes de ces paralysies s'accom- pagnaient d'une paralysie des membres qui aura échappé aux observateurs. Je n'insiste pas sur ce point, me hâtant de revenir, pour terminer, à l'obser- vation d'Ali-ben-Séga. » Comme l'Académie a pu le remarquer encore dans cette observation, des pustules, dont une de mauvais caractère, ont apparu sur le côté para- lysé, et cette apparition a eu lieu à une époque où l'on pouvait considérer comme entièrement accomplie l'action du venin. C'est un phénomène sur lequel nous ne serions pas revenu s'il ne s'était déjà présenté dans une autre morsure de serpent : nous voulons parler d'une gangrène du gros orteil du pied droit survenue chez ini habitant de la Martinique (de la famille Motte- Groust, du Gros-Morne), comme il touchait à la guérison d'une morsure de vipère Fer-de-Lance, à la main gauche; telle en fut la gravité, que le malade y succomba. (D''Rufz, Op. cit., p. 93.) (i) D'' Prina. (2) D" Blot, Guyon, Rufz. (3) Duffin. (4) Russcl. ( 1245 ) » Maintenant, que penser des gangrènes dont nous venons de parler, de ces gangrènes survenues plus ou moins longtemps après la première action du venin? On pourrait y voir le produit de ses dernières parcelles élimi- nées par l'organisation, et ce serait alors une action secondaire qui serait, pour la surface ou périphérie du corps, l'analogue de l'action première exercée sur les organes centraux. Je renvoie au D' Lenz pour d'autres effets consécutifs, non moins curieux, observés par suite de la morsiu'e de la vi- père d'Allemagne {Coluber berits)^ sur une femme du nom d'Artla. [Archives de Médecine, juiUet i83i, t. XXVI, p. 4ii.) » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. L'Académie reçoit un Mémoire destiné au concours pour le grand prix des Sciences physiques de 1862, question concernant Ihybridité dans les végétaux. Ce Mémoire, accompagné d'un Atlas colorié, a été inscrit sous n" le i. L'Académie reçoit encore un Mémoire adressé de Bonn et destiné au concours pour le grand prix de Sciences physiques de 1862, question con- cernant le système nerveux des poissons. Ce Mémoire, qui porte pour titre « Anatomie comparée de l'encéphale des poissons ", et est accompagné d'un Atlas, a été inscrit sous le n° i . M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics transmet deux Mémoires destinés au concours pour le prix du legs Bréant ; l'un de M Reed, de Londres, sur un moyen supposé propre à prévenir l'invasion du choléra ; l'autre de M. W. Jenldns, sur un remède contre cette maladie. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie constituée en Commission spéciale.) MÉCANIQUE. — Mémoire sur le mouvement du plan d'oscillation du pendule; par M. Edm. Dubois. (Commissaires, MM. Poncelet, Delaunay, Hermite.) 164.. { 1^46 ) M. i.E MiMSTKE DE l'Instructiox puiiLiQi'E tr.msiiiet le Rapport suivant fait a la Société clAgiiciiltiirt', Sciences et Arts de Poligny (Jura) par le Secré- taire perpétuel de la Société, M. Bgkthekand, sur ta découverte d'ossemenls fossiles fj?ès de Poliijuy [Jura). (('.oinmissaires, MM. Valenciennes, d'Archiac.) « Un vient de trouver dans une tranchée du chemin de fer en exécution aux environs de Poligny, des débris d'un énorme Saurien. Avec beaucoup de soins et de |)récautions, on a pu obtenir trois phalanges onguéales de 8 à la centimètres de longueur, plusieurs autres phalanges avec surfaces articulaires très-nettes, une partie des os du tarse et du métatarse, deux vertèbres réunies et quantité de fragments. » La dimension des os recueillis est telle, qu on ne peut assigner à l'ani- mal restauré moins de io à 4o mètres de longueur. » C'est à la fin de l'époque triasique que cet énorme lézard a vécu, car ses restes se trouvent dans tuie des couches supérieures du keuper, visible- ment placé sous les grès de l'infra-lias. Il est à remarquer que cette forma- tion, qui renferme dans nos contrées les gypses et les sels gemmes, se montre presque partout très-pauvre en restes organiques, et que dans le Ju'ra en particulier, ce terrain a été regardé par tous les géologues qui l'ont étudié comme dépoiu-vu de fossiles. Cependant il y a quelques aimées que M. Pi- dancet, géologue franc-comtois, a trouvé dans les mêmes couches de très- gros ossements qu'il a déposés au Musée de Besançon et qu'il considère comme apjtartenant à la même espèce. •' De plus, il y a quelques mois que l'on a recueilli près de Domblans (Jura), à l'ouverture d'une tranchée dans le même terrain, un fragment d'os de la même nature, et M. J.auckardt, employé au chemin de fer, a pu ob- server des ossements beaucoup plus gros que leur fragilité ne lui a pas permis de recueillir. » Ces faits démontrent qu'à la fin de répo(|ue triasique, vivaient dans nos contrées une ou plusieurs espèces de Reptiles monstrueux bien différents de ceux (ju'on a signalés dans les terrains plus modernes. » Une découverte non moins intéressante vient encore d'être faite, mais dans un terrain bien plus récent que le keuper, c'est celle d'ossements d'É- lépliant {/ilepliiis printigeiiius) et de Cerf; parmi ces ossements se trouvent deux molaires d'une belle conservation. » Ce gîte ossifere est une couche de vase sableuse contenant des cailloux ( 12^7 ) de qunrtz roulés et de nombreux débris de coquilles lacustres et terrestres, mais dans laquelle on ne trouve aucune trace pouvant faire supposer la pré- sence de l'homme. Cette couche repose sur un dépôt confus qui est évi- demment d'origine glaciaire. » En effet, cailloux polis et striés, arrondis ou anguleux, de grosseur et d'origines très-diverses, enchâssés sans ordre dans un limon vaseux ou sa- bleux formé aux dépens des marnes et des grès de l'infra-lias sous-jacent, puis défaut de triage général dans l'ensemble : tels sont les caractères de ce dépôt, tels sont aussi les caractères des moraines formées de nos jours en- core parles glaciers des Alpes. M Sous la couche ossifere, ou voit une couche argileuse, bleuâtre, un peu tourbeuse, dans laquelle ou trouve des débris de végétaux et de coquilles terrestres. Un dépôt plus moderne, meuble, ferrugineux et manganésifere, qui n'est autre que l'argile formant le sous-sol de la Bresse, recouvre la couche précédente et est recouvert lui-même par la terre végétale. » C'est à la période tertiaire supérieure (pliocène) que se rapporte le gîte qui vient d'être signalé. » Ces circonstances de gisement, jointes à labsence dans la couche a os- sements et même dans celle qui la recouvre, de débris de l'industrie hu- maine, sont de nature à préciser le moment de l'apparition deVEtephas pri- mit/eniiis sur le globe, et montrent clairement que cet animal a vécu immé- diatement après la phase glaciaire, mais avant l'arrivée de l'homme a la sur- face (lu globe. -. HYDRAULIQUE — Question des inondaliom. Sixième Note. — Sur ce iju on propose pour lu Loire; parM.Hwssv.. (Extrait.) (Commission des Inondations.) « Préambule. — Revenant d'Italie, apivs trois années d'explorations et d'études sur cette lei-re classique de l'hydraulique, j'étais imjjatient de con- naître les. solutions données en France à la question des inondations. Par malheur, des quatre grands services organisés eu i856 pour trouver ces solutions, un seul jusqu'ici, celui de la Loire, a publié la sienne, i.e directeur, M. l'uispecteur Comoy, en a rendu compte dans un Rapport développé, récemment autographic Ee travail fait est immense. Je ne puis ici que toucher le fomi du sujet. « Deux parties. — Il faut distinguer tout d'abord dans la vallée de la Loire deux parties dans des conditions diverses : celle en amont du Bec- d'AlUer, malheiu-eusement de beaucoup la moindre, où l'on n'en est jamais venu, Dieu merci, aux soi-disant digues insubmersibles; et celle d'aval, où cette sorte d'indignement est presque complet. Pour toutes deux le pla- fond de la vallée, quoiqu'il acquière plus d'importance vers l'aval, est ce- pendant, en somme, singulièrement étroit. o Première partie. — Les plaines de l'Allier et de la Loire supérieure ont peu souffert de la crue de i856, surtout en comparaison de la vallée infé- rieure. Les habitants de ces premières plaines, librement submersibles, sa- chant à quoi s'en tenir, n'ont guère bâti qu'au-dessus des plus hautes crues; et si le lit mineur eût été fixé par des revêtements dans les concavités, où les corrosions ne cessent pas, et si les sillons déprimés de la plaine eussent été barrés par de petites levées, arrasées au niveau du restant de la plaine (dépressions par où les courants à toute crue notable deviennent érosifs et trop souvent ouvrent brusquement de nouveaux lits), il n'y eût guère eu que des pertes de récoltes : pertes très-considérables, sans doute, mais en bonne [)artie compensétîs par la surabondance des récoltes suivantes, résul- tant de l'engrais laissé par la crue. «1 Les propriétaires sentent de plus en plus la nécessité des deux sortes d'ouvrages défensifs dont il vient d'être question; ils en ont entrepris sur plusieurs points et ils en veulent sur beaucoup d'autres. 11 leur importe assez peu qu'une crue monte plus ou moins haut, du moment qu'elle couvre tout. La plus haute même laisse le plus d'engrais. Ils savent fort bien que ce sont ces grandes crues qui ont fait leur vallée ce qu'elle est, et ils se résignent sagement à leur suprématie. » Ce gens-là, selon moi, sont arrivés à la vraie science. Leur bon sens, avivé par leur intérêt, par leurs besoins, la leur a fait trouver, et les ingé- nieursne peuvent mieux faire que de les suivre et de les seconder en si bonn e voie. Je félicite donc M. Comoy d'en avoir usé de la sorte, quoique partiel- lement; car il ne s'en tient à ce sage système que là où l'endiguement n'a pas été tenté, et déjà même ai-je à demander dans cette partie autre chose qu'il rejette. 11 dit quelque part (p. 53 du Rapport) que le lit ensablé ou en- gravé de la Loire supérieure et de l'Allier va s'élargissant aux dépens du ter- rain cultivé. Ce fait accuse une altération de régime qui n'est pas à négliger; elle vient sans doute d'un progrès dans l'apport des dépôts, progrès qui, selon moi, doit être combattu par le reboisement et le gazonnement, et ( 1^49 ) aussi par les barrages dans les gorges. Je n'exclurais même pas dans l'oc- cassion les rigoles de niveau. Enfin je ne verrais pas non plus pourquoi les propriétaires de la région dont d s'agit, de même que ceux de toute la vallée inférieure, ne s'associeraient pas contre la chance des pertes de récoltes par inondation, et pourquoi même le gouvernement n'aiderait pas à la for- mation de compagnies ad hoc. J'ai déjà conseillé toutes ces choses : je les recommande de nouveau et avec plus de foL que jamais. » Deuxième partie. — Je passe à la deuxième partie, du Bec-d'Allier à la mer, où l'on a malheureusement resserré le fleuve par des digues toujours censées insubmersibles et plusieurs fois relevées (de 5 à 8 mètres sur l'étiage : il faudrait aller à 9 ou 10 aujourd'hui) pour les rendre telles, mais, en effet, toujours insuffisantes. w Dans la crue de i856, suivant M. Comoy (p. 20), l'Allier a apporté à la Loire jusqu'à 4700 mètres cubes d'eau par seconde, la Loire en amenant de son côté 43oo -, car ces maxima sont arrivés à peu près en même temps au Bec-d'Allier. En sorte que là le débit total est allé à 9000 mètres cubes : en 1846, il a même approché de 10 000 mètres cubes (9S00, p. 25). » Le bas Pô, je le cite à dessein, ne va pas à 55oo mètres cubes dans ses plus grandes crues également, quoique son bassin soit de moitié environ plus considérable que ceux de l'Allier et de la Loire supérieure réunis. Plusieurs lacs contribuent à réduire ainsi son débit maximum. » Cet immense flot s'est bien affaissé par degrés en avançant, du moins jusqu'aux autres grands affluents, dont le maximum n'a pas correspondu à son passage et ne le peut guère, heureusement; néanmoins il a surmonté, emporté, ou tourné toutes les digueset occupé loutelaplaine du Bec-d'Allier à la mer. Mais le grand mal en pareil cas vient bien moins de la submer- sion même que la façon dont elle s'opère, c'est-à-dire de la formation des brèches, par où s'élancent, au moment de la rupture, des courants dévas- tateurs. Or « les brèches que la crue de 1 856 a ouvertes, dit M. Comoy )) (p. 48 j, étaient au nombre de cent soixante. Elles avaient ensemble a3 ^^o » mètres de longueur. Leur réparation a coûté 8 000 000 de francs. » » Projet de M. Comoy.— Cela posé, M. Comoy démontre qu'on ne peut songer à contenir les plus hautes crues par des digues suffisamment exhaussées, ou écartées, ni à modérer ces grandes crues par des déverse- ments réguliers dans les vais successifs. Il ne reste alors, suivant lui, qu'à construire de nombreux réservoirs dans les montagnes d'où sortent l'Al- lier et la Loire pour opérer la plus grande réduction possible dans le débit ; 1 aSo ) maximiiiii, et à ajouter à la hauteur des digues actuelles, surtout dans la partie inférieure de la vallée, ce qui leur manquerait encore. C'est dans cette pensée que pas un seid peut-être des réservoirs auxquels on pouvait songer, n'a été négligé; mais on a dû en réduire le nombre à quatre-vingt- cinq, et il n'est pas dit qu'on ne le diminue encore, par la raison que dans certaines conditions les réservoirs n'atténuent plus le maximum des crues, et tout au contraire, ils l'augmentent. En s'en tenant à ces quatre-vingt-cinq réservoirs, M. Coniov calcule qu'une crue pareille à celle de i 856 n'appor- terait plus au Bec-d' Allier, au moment du maximum, que 6000 mètres cubes environ par seconde, au lieu de 9000 (encore plus conséquemment que le Pô à Ponte-f^agosciu-o). » Sans développer le projet de M. Comoy, je puis dire que les quatre- vingt-cinq réservoirs qu'il comporte, sont évalués par lui à 65377000 francs, et les exhaussements de digues, les ouvrages définitifs, les ponts à reconstruire, etc., à 3/| 62? 000 francs; ce qui faiten tout 100 millions. Mais, chose iligne de remarque, avant toute résolution définitive, ]\I. Comov juge nécessaire et demande l'essai de quelques réservoirs. » Ce qui m'a le plus frappé à la lecture du Rapport de M Comov, c'est qu'après avoir fourni avec la plus louable impartialité les plus puissants arguments contre les digues insubmersibles, il ne se permette nulle part l'idée de leur abandon ; piiis. c'est de voir que cinq années d'études faites avec tant et de si habiles coopérateurs, avec tout le zèle possible et avec toutes les ressources et tous les pouvoirs.de l'Empire, aboutissent, quanta présent, à un essai, et ensuite, si cet essai réussit, à une dépense de 100 mil- lions, au moins, pour la Ivoire seule! » Mon projet. — J'adopte, comme M. Comoy, pour la deuxième partie de la Loire, de même que pour la première, les revêtements de berges tt les petites levées empêchant les courants érosifs dans la plaine, ouvrages qui fixeront le cours du fleuve, que j'ai toujours recommandés, et dont les riverains sentent de plus en plus l'opportunité. » Puis, contre l'avis de M. Comoy, je tiens, et toujours davantage, au reboisement avec ses accessoire» : le gazonnement, les barrages dans les gorges et les rigoles de niveau. » Tous ces travaux réduiront considérablement le cube des matières aujourd'hui sujettes a être entraînées par les eaux, et de là résultera un creusement naturel et général du lit; car moins un cours d'eau est chargé d'éléments hétérogènes augmentant sa viscosité, plus il prend de vitesse sur une pente donnée : plus, par conséquent, eu vertu d une autre loi capi- ( Ï25l ) taie que j'ai signalée dans mes deuxième et troisième Notes, il réduit sa pente, pour rétablir l'équilibre dont la pente finale est toujours le résultat. Ce travail n'est pas uniforme sur tout le fond du lit, parce que ce fond n'est pas homogène sur de grandes longueurs ; ee qui produit toujours des den- telures dans le profil. Mais il n'opère pas moins un certain abaissement du fond et des crues; de telle sorte que, en définitive, un moindre nombre de crues moyennes et fréquentes atteignent le niveau de la plaine et consé- quemment les récoites qu'elle peut porter. M Le projet qui vient d'être esquissé entraînerait une dépense d'environ 26 millions, c'est-à-dire de guère plus du quart des 100 millions demandés par M. Comoy. » Il est vrai que M. Comoy espère mettre la vallée de la Loire à couvert de crues telles que celles de i856 et 171 1, tandis que dans mon système, qui maintient, en général, quant à présent, les digues actuelles, elle n'est préservée sur une grande étendue que de crues moindres. » Mais je fais face à cette chance de pertes, et même à celle des pertes qui résulteraient d'une crue supérieure aux crues de 171 1 et i856, voire même de 1846, par le moyen bien simple d'une réserve, dont le montant ne ferait qu'égaler le prix d'un très-petit nombre des quatre-vingt-cinq réservoirs de M. Comoy. Capitalisée dans l'intervalle d'une grande crue à l'autre, cette réserve couvrira les pertes en question lors de l'événement, et avec surabondance, à mesure qu'on approchera de l'état normal de submersi- bilité, ce qui peu à peu la dégagera. Les assurances dont j'ai parlé en com- mençant permettraient d'ailleurs de la réduire sur-le-champ. » Ainsi se complète mon projet, qui peut être évalué, avec la réserve entière, à 3o raillions, c'est-à-dire à 70 millions de moins que celui de M. Comoy. » BOTANIQUE. — Mémoire sur les feuilles inéquilatères ; par M. D.-A. Godro\. (Commissaires, MM. Brongni;ut, Moquin-Tandon, Decaisne.) " Lorsqu'on observe la feuille des ormes, des tilleuls, mais surtout celles de la plupart des Bégonia, on se demande pourquoi elles sont inéquilatères lorsqu'il en est autrement de plantes appartenant aux mêmes familles na- turelles? Dans le but de jeter quelque jour sur cette question, j'ai dû tout d'abord rechercher dans quelles conditions organographiques se montrent les feuilles uiéquilatères, et je suis arrivé aux résultats suivants : C. R., 1861, 2'"= Semestre. (T. LUI, ^'' 27.) ' t>5 ( 1252 ) M 1° Toutes les plantes à feuilles plus ou moins inéquilatères que j'ai eu jusqu'ici occasion d'observer, ont ces organes alternes-distiques. La propo- sition inverse n'est pas également vraie, puisque les charmes, les hêtres, les Planera, les Camélia, etc., offrent cette disposition, et cependant leurs feuilles sont équilatères; mais elles ne présentent pas la condition suivante, qui nous a paru tout aussi essentielle que la première. » a" Dans le bourgeon, les feuilles inéquilatères sont pliées en long, c'est- à-dire condupliqiiécs et placées le lon^; de l'axe raccourci du bourgeon, les unes à côté des autres, de telle façon que toutes les nervures médianes sont dirigées eu dehors. " 3" Dans les feuilles composées, qu'elles soient digitées ou pennées, les folioles sont également pliées en long et disposées dans le bourgeon, au som- met ou le long du pétiole commun raccourci, exactement dans les mêmes conditions que les feuilles dont nous venons de parler. Aussi nous ferons observer que ces folioles sont plus ou moins inéquilatères, si ce n'est toute- fois la terminale, dont les deux moitiés restent parfaitement symétriques. ■> 4" Des faits analogues se montrent dans les lobes des feuilles plus ou moins profondément divisées. i> Tels sont les faits généraux que nous avons observés. Il est cependant ui- dispensable d'entrer dans quelques détails; car l'organisation des bourgeons d'où sortent des feuilles inéquilatères n est pas toujours exactement la même; mais il me semble résulter de tous les faits établis dans ce Mémoire, que les feuilles et les folioles inéquilatères doivent leur inégularité à leur mode d'ar- rangement dans le bourgeeu, et que l'arrêt de développement que présente l'une de leurs moitiés peut être vraisemblablement attribué à une cause mécanique, la compression. » MiCROt.OGiE. — Reclievi lies sur la fermenlalioii ulcoolique ; par AL V. «loui.v. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Riot, Halard, lîernard.) PREMIÈRE PARTIE. « Si on abandonne au contact de l'air des solutions simplement com- posées de sucre candi, de phosphate d'ammoniaque et d'eau distillée, elles ne tarderont pas à devenir le siège de phénomènes organiques fort inté- ressants. El'es |)i'uvent, suivant les circonstances, produire d'abondantes végétations mycodermiques, ou engendrer la fermentation alcoolique. C'est ( 1253 ) cette dernière manifestation qui fait surtout l'objet de ce premier Mémoire. » Par l'expression de fermentation alcoolùjite spontanée, je veux sim- plement distinguer une fermentation dont l'origine ne procède pas d'un ensemencement opéré directement. Je fais, rpiant à présent, réserve entière sur toute autre signification du mot spontané relativement à cotte origine. » Pendant la fermentation spontanée, il se dépose un ferment dont l'organisation offre les plus grandes analogies avec la levure de bière; mais il s'en distingue cependant par des propriétés bien dignes de fixer l'atten- tion des chimistes et des physiologistes. )) A. Tandis, en effet, que la levure de bière possède énergiquement la propriété d'intervertir le sucre de canne, le ferment spontané ne possède cette même propriété qu'à un degré beaucoup plus faible. Quelque avancée que soit une fermentation alcoolique spontanée, parmi les dernières traces de sucre que contient encore le liquide, il sera toujours facile de retrouver mie proportion plus ou moins forte de sucre de canne inaltéré. » B. Bien plus, dans certaines conditions, si par exemple on fait l'expé- rience avec une solution sucrée complètement privée d'air et ensemencée avec le ferment recueilli dans une expérience précédente, le sucre de canne pourra fermenter immédiatement et disparaître sans qu'il soit possible de trouver à aucun moment la moindre trace de sucre interverti dans le liquide. • Il C. Enfin, et c'est là le sujet capital de mon travail, dans certaines cir- constances encore incomplètement déterminées le sucre de canne, sous l'in- fluence du ferment spontané, se transforme en un produit isomérique doué de propriétés caractéristiques qui en font une espèce nouvelle du genre sucre. B T^ppeWe fermentation alcoolique dexlrogyre [/'), celle qui coïncide avec la production de ce nouveau sucre. C'est qu'en effet son existence m'a été révélée par ime augmentation considérable de la rotation dextrogvre ini- tiale des solutions de sucre candi où elle s'établit; contrairement à ce qui arrive toujours avec la levure de bière, qui fait rapidement marcher cette rotation vers la gauche. » Cette modification isomérique du sucre de canne n'est pas un effet . constant du ferment spontané. La première observation en a été faite sur une fermentation spontanée préparée dans le courant d'août 18G0. Depuis cette époque, toutes mes tentatives de reproduire ce remarquable pliéno- mène avaient échoué. Des solutions sucrées ensemencées avec le ferment recueilli de cette première expérience ne doinièrent toutes, pendant plusieurs i65.. ( 1254 ) mois, que des fermentations avec inversion partielle du sucre de canne, sans aucune trace d'une antre transformation isomérique. » Mais en juin, juillet, août 1861 le phénomène se reproduisit spontané- ment dans plusieurs préparations non ensemencées; et ce même ferment, qui pendant si longtemps venait de se montrer impuissant à le provoquer, le détermina de nouveau avec une facilité et une régularité surprenantes dans toutes les solutions sucrées où on l'introduisit, même en très-faible quantité. A partir du mois de septembre, la modification isomérique cessa de se manifester, les fermentations spontanées ou directement ensemencées ne produisirent plus que du sucre interverti. » J'ai iongteinps fixé mon attention sur cette singidière intermittence du phénomène; j'ai étudié patiemment les circonstances qui l'environnent, les agents principaux que nous sommes habitués à voir intervenir en pareil cas : la lumière, la chaleur, la composition chimique des milieux, etc. Aucun jusqu'ici ne m'a donné la clet du mystère. La température naturel- lement plus élevée de l'été ne suffit pas elle-même à l'expliquer, en présence de la constante inefficacité qu'une température artificielle d'un degré égal ou supérieur a montrée pendant les autres saisons. » Eu face de ces ténèbres est-il permis à l'hypothè.se d'essayer d'éclaircir un peu la voie où l'expérience doit s'engager? Faut-il supposer que le milieu atmosphérique subisse, pendant certaine partie de l'année, quelque modification, échappée jusqu'à ce jour à nos moyens d'investigation, soit que cette modification porte sur la nature des germes organiques disséminés dans l'atmosphère, ou bien sur une propriété physique plus ou moins connue.'' ' DEUXIÈME PARTIE. Études chimiques sur les produits de la fermentation alcoolique dextrogyre. " Les principaux produits extraits des liquides ayant subi la fermentation alcoolique dextrogyre sont jusqu'à présent au nondjre de deux. u A. L'un est un sucre solide, cristallisé et assez facile à purifier. Pour suivre la nomenclature proposée par M. Berthelot ( voir C/»m(V* or^aniV/ue, t. Il, |). 229), je l'appelle para-sicc/iarose, nom qui rappellera son origine dérivée de la saccharose (sucre de canne). •> B. Le deuxième produit est un sucre amorphe, incristallisable, et dont la purification aurait exigé une bien plus grande quantité de matière que celle dont j'ai pu disposer. ( 1255 ) » A. Parn-saccharose. >. i" Peu ou point soluble dans l'alcool à 90°; très-soluble dans l'eau. Lorsqu'elle est bien pure, elle n'est pas plus hygrométrique que le sucre de canne. u 2" Chauffée à 100°, elle ne fond pas, mais elle se colore, et paraît subir lui commencement de décomposition. » 3° Desséchée dans le vide à la température de i5°, elle correspond à la formule C'^ H" O". » 4° EJIe est dextrogyre; son pouvoir rotatoire acquiert toute sa valeur des les premiers moments de sa dissolution ; il se rapproche beaucoup de » On remarquera qu'il est sensiblement égal et de signe contraire à celui de la lévulose (élément lévogyre du sucre de canne interverti). Ce pou- voir rotatoire paraît augmenter un peu avec la température. » S'' La para-saccharose réduit le cupro-tartrate potassique; mais son pouvoir réducteur est plus faible que celui de la glucose (sucre de raisin), et même que celui de la lactose (sucre de lait). » En effet, si l'on prend pour mesure de ce pouvoir réducteur le nombre d'équivalents de bioxyde de cuivre qui réduit un seul équivalent de chacune de ces substances, on a I équivalent glucose réduit '. 10 équivalents bioxyde cuprique. i » lactose réduit 7 » I » para-saccharose réduit. . . 5 » » 6° L'acide sulfurique très-dilué ne modifie pas sensiblement la para- saccharose, même à la température de 100°, prolongée pendant plus d'une heure. » L'acide chlorhydrique, -au contraire, employé en proportion équiva- lente au précédent, abaisse le pouvoir rotatoire, élève le pouvoir réduc- teur, en même temps qu'il colore fortement les dissolutions. « Les limites de cette modification sont très-difficiles à préciser. J'ai trouvé cependant généralement que lorsqu'une solution acidulée avait atteint un état stable, elle conduisait à attribuer à la para-saccharose modi- fiée un pouvoir rotatoire sensiblement égal et de même signe que celui du sucre de canne (73° à "jk'' /)•, ^t wn pouvoir réducteur analogue à celui du sucre de lait. ( laSb ) >■ B. Sucre amorphe. » Les observations faites sur ce produit brut, et peut-être formé par un mélange de plusieurs espèces, ont donné les résultats suivants : » 1° Le sucre amorpiie est hygrométrique; très-difficile à dessécher dans le vide sec, à moins qu'on n'élève la température entre 5o° à 60°. » 2" A 100° il est fluidifié, brunit et commence à s'altérer. » 3° Desséché autant que possible dans le vide sec à la température de iS^àao", il acquiert une consistance presque solide, et sa composition s'accorde assez avec la fornuile : C'=H'*0'^ + aflO; à 5o" il perd un équivalent d'eau, et un deuxième à 100". n 4" Il est dextrogyre ; son pouvoir rotatoire rapporté à la fornude C'^H'^0'^ s'éloigne ordinairement peu de -+-liO^^. v 5" Il réduit le cupro-tartrate potassique; son pouvoir réducteur parait, comme celui du sucre de lait, correspondre à 7 équivalents de bi-oxyde de cuivre. )' 6° Les acides dilués agissent sur lui dans le même sens que sur b para-saccharose, mais avec une puissance beaucoup plus grande; l'acide sulfurique lui-même modifie en peu de temps le sucre amorphe., » A la suite de cette modification, le pouvoir rotatoire paraît s'être abaissé à environ -+- Zi° / \ tandis que le pouvoir réducteur se serait élevé à la même grandeur que celui de la glucose { 10 équivalents d'oxyde cuprique). Nola. Comme pièce justificative des faits nouveaux que j'expose dans ce travail, je tiens à la disposition de l'Académie un échantillon de para-sac- charose. Je m'empresserai de l'expédier à la première demande qui m en sera faite. » .ASTRONOMIE. — Nole sur la répulsion des rayons solaires; par M. de Kériciff. (Commissaires, MM. Faye, Delaunay.) " Je n'ai pas la prétentieuse témérité d'entrer dans le fond du débat qui s'est élevé au sujet du raccourcissement des périodes de la comète d'Encke, ni d'essayer de trancher la question de savoir si le coefficient théorique lire de la diminution de l'exccntricilé terrestre suffit ou non pour rendre compte de l'accélération du mouvement de la Lune, et, s'il ne suffit pas, de décider ( 1237 ) à quelle cause il faudrait rapporter la partie excédante. Je désire seulement soumettre à l'Académie quelques réflexions sur cette grande question, et je prie M. Paye de me permettre de présenter une objection à sa théorie de la répulsion des rayons solaires, » Préalablement, je réponds à une objection de M. Paye lui-même contre l'hypothèse du milieu résistant. L'éminent astronome a dit ; « Si le milieu résistant existe, il doit tourner autour du Soleil, et alors, ») non-seulement le moyen mouvement, mais aussi les autres éléments de » la comète d'Encke seraient affectés. •> » Je laisse de côté la réponse de AI. I.e Verrier sur ce point, et je me de- mande s'il est nécessaire d'admettre que le milieu résistant appartienne a notre monde planétaire seulement, et soit sous la dépendance exclusive du Soleil. N'est-il pas plus naturel de penser, s'il existe, qu'il est répandu dans tout l'espace jusqu'aux derniers soleils, à l'infini, de sorte que notre système planétaire tout entier, dans son mouvement de. translation autour de son centre inconnu, serait lui-même toujours plongé dans ce milieu? Aloi's d'autres systèmes analogues au nôtre circulant autour du même centre, et ce centre, à son tour, ainsi que d'autres centres du même ordre cir- culant autour d'un nouveau centre, et ainsi de suite de centre en centre à l'infini, l'astre, en dernière analyse central, autour duquel circulerait le milieu résistant, étant situé à l'infini mathématique, c'est dire mathémati- quement que ce milieu serait immobile. On en conclut que l'objection dp M. Paye n'a plus de base. I) Resterait à rechercher quelle serait la constitution du milieu dans notre système planétaire. J'espère revenir sur cette question, et je dirai seulement aujourd'hui que cette constitution dépendrait de son élasticité, des masses du Soleil et des planètes, de la vitesse de translation de notre système et de la situation respective des corps planétaires. Delà résulteraient des variations dans l'influence du milieu sur le mouvement des comètes, principalement dans le voisinage de leur périliélie, variations qui dépendraient de la situa- tio:; de leurs orbites par rapport aux corps planétaires. De là résulteraient encore des variations de figure. -. Maintenant je passe à l'objection qui s'est élevée dans mou esprit contre la théorie de la répulsion des rayons solaires. n Le rayon qui nous vient d'une étoile est traversé en tous sens par les rayousdes autres étoiles, et en une infinité de points, sans en être affecté; mais je ne parlerai que du Soleil. Or le rayon de chaque étoile est traversé par !e rayon de chaque point du disque solaire en une infinité de points, et ( 1258 ) sous des angles variant avec la distance angulaire actuelle de l'étoile au Soleil tant en longitude qu'en latitude; dès lors comment le corpuscule lu- mineux^ ou l'ondulation pourraient-ils [)ro(luire un effet mécanique sur la queue d'une comète et sur son noyau, à quelque limite de densité que l'on s'arrête, puisque ces corpuscules ou ondulations n'en produisent pas sui eux-mêmes? » ÉCONOMIE RURALE. — Dévidage en soie cjrécje des cocons du ver à soie de iJilante ; extrait d'une Note de M. Gcérix-Méxeville. (Commission des vers à soie. ) « L'acclimatation et l'introduction dans la grande culture du vers à soie de l'Ailante est un fait de zoologie appliquée dont j'ai entretenu à plusieurs reprises l'Académie. Aujourd'hui je viens lui annoncer que deux per- sonnes, l'une à Paris, l'autre en province, viennent de trouver presque simultanément le moyen de dévider ces cocons ouverts de l'Adante en soie (jrécje ou continue. Ce progrès capital est dû au travail persévérant de ma- dame la comtesse de Vernède de Corneillan, petite-nièce du célèbre Philippe de Girard, et de M. le D*^ Forgemol, médecin à Tournan (Seine-et-Marne), qui ont pris chacun un brevet d'invention pour cet objet. » L'on sait qu'il avait été unpossible jusqu'à présent de tirer des cocons naturellement ouverts autre chose qu'une liourre cardée analogue à, la laine ou au coton, ce qui les rendait très-inférieurs aux cocons fermés des vers à soie du chêne et autres espèces analogues, qui avaient seuls le privilège de donner de la mie grége comme celle des cocons du mûrier. Celle infériorité n'existe plus, car l'on |)eut convertir ces cocons en une belle et bonne soie grége ou continue dont les brins ont plus de 800 mètres de longueur, auisi que MM. les Membres de l'Académie peuvent le voir en examinant les beaux échantillons que j'ai déposés sur son bureau. » Ces grèges ne sont pas encore tout à fait propres aux usages de l'indu.s- trie, parce qu'd reste à organiser des instruments pour associer plusieurs brins au moyen d'une certaine torsion et pour les mouliner; mais il est évident que le plus difficile est fait et que l'on ne peut douter de la possibilité de fa- briquer des fils de divers calibres, ainsi que des mécaniciens instruits et tres-compétents me l'ont assuré en voyant ces produits. Ces fils simples ont été soumis à l'examen de M. Alcan, professeur de tissage au Conservatoire des Arts et Métiers, et ce savant a trouvé ces produits très-intéressants. I! ( i?-59 ) pense aussi que ce succès ne peut tarder à être complété par la mécanique, de laquelle on est en droit d'attendre des machines propres à réunir ces brins simples en fils composés d'un nombre varié de brins, comme l'exigent les besoins de l'industrie du tissage. ■> Je n'ai pas encore vu les grèges obtenues par madame de Corneillan^ et les échantillons que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie appartiennent à M. le D' Forgemol. Ils sont destinés, avec d'autres qu'il prépare, à l'Expo- sition universelle de Londres. Celui qui est fait avec la soie de l'Ailante pèse 2 grammes et il a été produit par le dévidage de vingt cocons, d'où il résulte que 4 kilogrammes de ces cocons peuvent donner i kilogramme de soie grége. Il y a un échantillon obtenu avec des cocons du ver a soie du Ricin, et un autre, à brins beaucoup plus forts, qui provient du dévidage de cinq cocons du Bombyx aiirota, espèce très-productive du Brésil, dont la chenille peut être nourrie avec le Ricin. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Tremblements de terre : description de quelques instru- ments relatif s à l'appréciation et à l'étude de ces phénomènes; pfirM. Makchanu. (Extrait.) (Commissaires, MM. Lamé, Ch. Sainte-Claire Deville). (1 Pour étudier convenablement la flexibilité de l'écorce du globe et les mouvements que cette écorce reçoit de diverses causes très-complexes et très-difficiles à déterminer, il est indispensable d'avoir quelques instruuients qui fixent d'une manière certaine les particularités des mouvements en question. Ces mouvements sont de diverses espèces et dans chaque espèce ils sont de direction différente, et aussi de différente intensité. C'est probable- ment l'immense variété eten même temps l'imprévu des observations à faire qui sont les causes du peu de précision apporté jusqu'à présent dans l'étude des tremblements de terre. » Cette étude cependant a une grande importance. Elle importe sur- tout aux pays qui sont à proximité des volcans, ou qui se trouvent dans certaines parties du globe agitées souterrainement plus fréquem- ment que les autres, et cela pour des raisons que nous n'avons pu encore pénétrer. Elle importe à la science qui commence à dresser des tables et des inventaires des mouvements de lacroiJte terrestre. Déjà M. A. Perrey, de Dijon, professeur de mathématiques à laFacidté, chercheur infatigable, C. R., iS6i, 2""= Semestre. (T. LUI, N» 27.) I 66 ( 1 200 ) a remarqué une loi fort importante en rassemblant et étudiant des milliers de faits de cette espèce venus de tous les points du globe. Déjà M. Lamé, Membre de l'Institut, s'occupe de soumettre au calcul cette question de la flexibilité de la croûte terrestre et des mouvements qu'elle doit recevoir d'iMie masse liquide intérieure susceptible elle-même d'avoir couuue la mer un mouvement propre, indépendant jusqu'à un certain ponit de celui de son enveloppe; en un mot, d'avoir des marées comme l'Océan. » Si telle est probablement la cause la plus générale des tremblements de terre, il est certain que cette cause n'est pas la seule, car le retrait continuel du noyau liquide par suite du refroidissement doit amener des plissements souvent insensibles, mais quelquefois brusques, de l'écorce solide; de même que le travail de certains fleuves ou de certaines nappes d'eau souterraines |)eut déterminer des mouvements ou ébranlements de certaines parties de la terra. » Quoi qu'il eu soit, le calcul nous fera connaître à ce sujet beaucoup de choses inattendues. Mais le calcul n'aura-l-il pas besoin de données expéri- mentales? Ne faulra-t-il pas vérifier des assertions, rectifier des coefficients? Il faut donc qu'il y ait des expériences ou des constatations de mouve- ments bien faites. On ne devra plus dire, comme on l'a f.iit jusqu'à présent, très au hasard ordinairement, le mouvement venait de l'est à l'ouest ou bien il était dirigé de liaui en bas, etc. » Nous avons ressenti plusieurs tremblements de terre et nous ne croyons pas qu'il soit possible au sentiment de déterminer quelque chose d'im peu précis sur la natiu'e du mouvement ressenti, siu' sa direction, sur son inten- sité. Or la physique, qui a maintenant îles instruments d'une |)récision si admirable, n'en a pas un seul à notre connaissance dans cet ordre d'idées. Cherchant à combler ce (jui nous a paru une laciuie, nous n'avons ici d'autre préteulion que d'indiquer quelques appareils à l'aiilc desquels on pourr-ait ai l'iver à déterminer avec une certaine exactitude : » 1° La direction; 2"^ l'intensité du mouvement ressenti. » Et quand nous disons ressenti, nous nous exprimons mal : car il y a certainement une foule de petits mouvements ipii nous échappent, mais qui ne doivent pas échapper aux instrinnents si ceux-ci sont siilfisamment déli- cats et suffisaunnent surveillés; il faut même qu'ils puissent jusqu'à un cei- lain point se passeï' de surveillance, el cpiils marqueni eiix-niémes ce qu'ils sont appelés à indiquer, ainsi que le font j)ar exem|)k' les thermomètres à ma:tima et à miniina, mais d'une manière plus complète. » Comme tout ce qui est à la surface de la leric remue en même temps, ( I26l ) il parait difficile au premier abord de constater un mouvetnent quelconque. Cependant il est dans les corps une qualité particulière que reconnaît la dy- namique, c'est l'inertie. Supposons par exemple qu'une bille parfaitement ronde soit placée sur une surface unie et parfaitement horizontale; si l'on déplace cette surface brusquement dans son plan en la poussant soit à gau- che, soit à tiroite, si l'on admet d'ailleurs que le frottement n'existe pas, la bille n'aura pas bougé et le déplacement du plan par rapport à la bille pourra être mesuré. C'est cette considération théorique qui sert de base aux instru- ments dont nous donnons la description dans ce Mémoire. « PHYSIOLOGIE. — Mécanisme de la physionomie luunaine, ou analyse électro- physiologique de ses difjérenls modes d'expression ; par M. Dcchewe, de Boulogne. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Bernard, Rayer.) " r,orsquc l'âme est agitée, dit Buffon dans son Histoire de r/Tomme, » la face humaine devient un tableau vivant où les passions sont ren- » dues avec autant de délicatesse que d'énergie, où chaque mouvement » de l'âme est exprimé par un trait, chaque action par un caractère dont » l'impression vive et prompte devance la volonté, nous décèle et rend au » dehors, par des signes pathétiques, les images de nos plus secrètes agi- » tations. » L'âme est donc la source de l'expression ; c'est elle qui met enjeu les muscles et qui leur fait peindre sur la face, en traits caracté- ristiques, l'image de nos passions et de nos affections. En consé(pieiice, les lois qui régissent l'expression de la physionomie hnm;nne peuvent être recherchées par l'étude de l'action musculaire. C'est un problème que j'essaye de résoudre depuis bien des années, provoquant, à l'aide de cou- rants électriques, la contraction des muscles de la face, pour leui' faire parler le langage des passions et des sentiments. Cette étude attentive de l'action musculaire partielle m'a révélé la raison d'être des lignes, des rides et des plis de la face en mouvement. Or ces lignes, ces rides et ces plis sont justement les signes qui, par leurs combinaisons variées, servent à l'expression de la physiononue. Il m'a donc été possible, en remontant du muscle expressif à l'âme, qui le met en action, d'étudier et de découvrir le mécanisme, les lois de la physionomie. Je ne me bornerai pas à for- muler ces lois; je représenterai par la photographie les lignes expressives de la face pendant la contraction électrique de ses muscles. i66.. ( I 262 ) » En résumé, je ferai connaître par l'analyse électro-physiologique et à l'aide de la photographie l'art de peindre correctement les lignes expres- sives de la face humaine. » M. Jenzscii adresse de Siebleben (Saxe) une Note concernant quelques résultats auxquels il est arrivé en poursuivant des recherches sur la polari- sation. Il annonce avoir reconnu « que la polarisation circulaire du quartz et des corps polyploédriques du système à base hexagonale est seulement une suite de leur structiu-e, et qu'eu combinant dans de certaines conditions deux portions d'un cristal d'apatite, il est parvenu à obtenir des systèmes qui possèdent le pouvoir rotatoire. » (Commissaires, MM. Biot, deSenarmont, Delafosse.) M. GcvARD adresse la description et la figure d'un appareil au moyen duquel des précipités altérables à l'air peuvent être obtenus dans des gaz qui n'ont aucune action sur eux, et il y joint quatre Notes sur la manière de disposer certaines expériences qui se font dans les cours publics ; nous nous contenterons de mentionner la suivante : o Lorsqu'on veut exalter le cri du soufre de manière à le faire entendre à lui grand nombre de personnes à la fois, il suffit de le plonger brusque- ment dans de l'eau à 80" ou 90°. » (Commissaires, MM. Pelouze, Fremy.) M. MoiîEX La Vallée adresse une Note ayant pour titre : « Mèche irui- sable propre à remplacer le charbon dans la propagation de la lumière électrique ». (Commissaires, MM. Becquerel, Regnault.) M. Gextili soumet au jugement de l'Académie une nouvelle métliotlo pour la détermination de la pesanteur spécifique des corps solides. (Commissaires, MM. Regnault, Despretz.) M. BoExs, qui avait précédemment adressé au concours pour les Prix de Médecine et de Chirurgie un Traité pratique sur les maladies des bouilleurs, y joint aujourd'hui, pour se conformer à une des conditions imposées aux concurrents, une indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. ( 1263 ) M. Frerichs, en adressant de Berlin, pour le même concours, son Traité des maladies du foie, l'accompagne d'une semblable indication. (Réservé pour la future Commission des Prix de Médecine et de Chirurgie,) CORRESPONDANCE . M. LE Directeur général «es Douanes et des Contributions indirectes adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, un exemplaire du Tableau général du Commerce de la France avec ses colonies et avec les puissances étrangères pendant l'année 1 860. L'Institut GÉOLOGIQUE de Vienne remercie l'Académie pour l'envoi d'une nouvelle série de Comptes rendus. li'AcADÉMiE ROYALE DES SciENCES DE Stockholm cuvoie plusicurs de ses récentes publications [voir au Bultelin bibliocjraphique). M. Elie DE Beaumont fait hommage à l'Académie, au nom de M. Résal, d'un Mémoire imprimé ayant pour titre « Commentaire aux travaux publiés sur la chaleur considérée au point de vue de la mécanique ». M. Flouress présente au nom de l'auteur, M. Alpli. Milne Edwards, des «] Études zoologiques sur les Crustacés récents de la famille desPortuniens ». ZOOLOGIE. — Poulpe géant observé entre Madère et Ténériffe. M. Flourens lit, au nom de ^r. le Maréchal Vaillant, le Rapport sui- vant fait à M. LE Ministre de la Marine par M. Bouyer, lieutenant de vaisseau commandant le navire l'Alecton. « Sainte-Croix de Ténériffe. — Alecton, 2 décembre 1861. » Monsieur le Ministre, » J'ai l'honneur d'informer Votre Excellence que j'ai mouillé sui- rade de Ténériffe, le i" décembre, à 8 heures du matin. » De Cadix à Ténériffe, c'est-à-dire du 27 novembre au i" décembre, j'ai trouvé dans l'Océan le temps le plus favorable; aussi, utilisant la voile et mettant la détente à o,3o, économisant en un mot le plus possible le 1264 ) combustible, j';ii pu réduire parfois la consommation à 6 tonneaux par jour, filant de 7 à 8 nœuds, avec une moyenne brise de N.-E. » Un incident singulier a signalé ma navigation. Le 3o novembre, à 40 lieues dans le N.-E. de Ténériffe, à deux heures de l'après-midi, j'ai rencontré un monstrueux animal que j'ai reconnu |)our le Poul/je géant, dont l'existence contestée semble reléguée dans le domaine de la fable. B Me trouvant en présence d'un de ces êtres bizarres que l'Océan extrait parfois de ses profondeurs comme pour porter un défi à la science, je réso- lus de l'étudier de plus prés et de cbercher à m'en emparer. » Malheureusement une forte houle, dés qu'elle nous prenait du travers, imprimait à l'Jleiton des roulis désordonnés et gênait les évolutions, tandis que l'animal lui-même, quoique presque toujours à fleur d'eau, se déplaçait avec une sorte d'intelligence et semblait vouloir éviter le navire. M Après plusieurs rencontres qui n'avaient permis que de le frapper d'une dizaine de balles, je parvins à Vaccosler assez près pour lui lancer un har- pon ainsi qu'un nœud coulant. On sepiéparait a multiplier les liens, quand un violent mouvement de l'animal fit partir le harpon; la partie de la queue où la corde était enroulée se rompit et nous n'amenâmes à bord qu'un fragment pesant une vingtaine de kilogrammes. » Nous avions vu le monstre d'assez prés pour en faire une exacte pein- ture. C'est l'encornet gigantesque. .Mais la forme de la queue semble en faire une variété non décrite. Il sendile mesurer de i5 à 18 pieds just[u'à la tête en forme de bec de perroquet, enveloppé de huit bras de 5 à 6 pieds de long. Son aspect est effroyable, sa couleur d'un rouge brique, et cet être ébauché, cet embryon colossal et visqueux, présente luie figure repous- sante el terrible. » Officiers et matelots me demandaient à faire amener un canot et à allei- garrotter de nouveau l'animai et l'amener le long du bord. Ils y se- raient peut-être parvenus, mais je craignis que dans cette rencontre corps à corps le monstre ne lançât ses longs bras armés de ventouses sur les bords du canot, ne le fit chavirer et n'étouffât peul-étre quehjues matelots dans ses fouets redoutables chargés d'effluves électriques. « Je ne crus pas devoir exposer la vie de mes hommes pour satisfaire à un sentiment de curiosité, cette curiosité eût-elle la science pour base, et, malgré la fièvre ardente (pii accompagne une pareille chasse, je dus aban- donner l'animal nuililé qui, par une sorte d'instinct, seudjiait fuir avec som le navire, plongeait et passait d'un bord à l'autre quand nous l'abordions de nouNcau. ( 1205 ) » Je prie Votre Excellence d'excuser les longs détails dans lesquels je suis entré. J'ai pensé qu'il n'était pas indifférent d'avoir d'authentiques ren- seignements sur cette force de mer, ainsi que l'appelle un illustre écrivain. J'ai pensé qu'il était de notre devoir à nous que notre état peut initier parfois aux étranges mystères de l'Océan, de communiquer nos véridiques observations, afin que d'autres plus spéciaux les recueillent » M. Moquin-Taxdon, qui était inscrit pour une conuiuuiicalion sur le même fait, dépose sur le bureau la Note suivante dans laquelle il a consi- gné les renseignements qui lui ont été transmis par une autre voie sur ce gigantesque Céphalopode. Il lit les deux passages les plus importants d'une Lettre de M. Sabin Berthelot. n On a souvent parlé de Poulpes gigantesques observés dans la haute mer. On a publié les fables les plus absurdes, etsin* le\n' taille et sur leurs mœurs. Tous les naturalistes ont lu l'histoire du fameux Kraken qui ressem- blait plus à une lie qu'à un animal [similiorem insiilœ qunm besliœ^ Olaiis Wormius). » Cependant il est bien reconnu aujourd'hui qu'il existe dans l'Océan des Céphalopodes énormes. Quelques fragments de ces Mollusques, des mandibules et des portions de membres, ont été recueillis par des pécheurs el décrits par des naturalistes sérieux. M. Steenstrup a montré à M. Auguste Duméril un tronçon de bras delà grosseur de la cuisse! M Voici une Note détaillée, relative à un de ces animaux, entier et vivant, rencontré à 40 lieues de Ténériffe, par le vaisseau à vapeur l'Alecton. Cette Note m'a été adressée par M. Sabin Berthelot, consul de France aux îles Canaries. Sainle-Croix de Tt-nérifTe, le 12 décembre 1861. « . . . . Le 2 novembre dernier, l'aviso à vapeur V Àlecioti.. commandé par » M. Bouyer, lieutenant de vaisseau, est venu mouiller sur notre rade, se » rendant à Cayeiuie. Cet aviso avait rencontré eu mer, entre Madère et >' Ténériffe, un Poulpe monstrueux, t|ui nageait à la surface de l'eau. Cet » animal mesurait de 5 à 6 mètres de longueur, sans compter les huit bras » formidables, couverts de ventouses, qui couronnaient sa tête. Sa couleur » était d'un rouge de brique. Ses yeux, à fleur de tète^ axaient un tlévelop- )) peinent prodigieux et une effrayante fixité. Sa bouche, en bec de perro- » i|uet, pouvait offrir près d'un demi-metre. Son corps fiisiforine, mais ( laGG ) » tres-renflé vers le centre, présentait nne énorme masse dont le poids a été » estimé à plus do 2000 kilogrammes. Ses nageoires, situées à l'extrémité » postérieure, étaient arrondies en deux lobes charnus et d'un très-grand o volume. » ... .Ce fut le 3o novembre, vers midi et demi, que l'équipage de » l'Àlecton aperçut ce terrible Céphalopode, nageant le long du bord. Le » commandant fit stoper aussitôt, et, malgré les dimensions de l'animal, il » manœuvra pour s'en emparer. On disposa un nœud coulant pour essayer « de le saisir ; des fusils furent chargés et des harpons préparés en toute » hâte. Mais aux premières balles qu'on lui envoya, le monstre plongea, >' en passant sous le navire, et ne tarda pas à reparaître à l'autre bord. » Attaqué de nouveau avec les harpons et après avoir reçu plusieurs dé- » charges, il disparut deux ou trois lois, et chaque fois se montrant quel- » ques instants après à fleur d'eau, en agitant ses longs bras. Mais le na- » vire le suivait toujours ou bien arrêtait sa marche, selon les mouvements » de l'animal. Cette chasse dura plus de trois heures. Le commandant de » l'Aleclon voulait en finir à tout prix avec cet ennemi d'un nouveau genre. » Toutefois il n'osa pas risquer la vie de ses marins, en faisant armer une. » embarcation, que ce monstre aurait pu faire chavirer, en la saisissant avec » un seul de ses bras formidables. Les harpons qu'on lui lançait, péné- » traient dans des chairs mollasses et en sortaient sans succès. Plusieurs » balles l'avaient traversé inutilement. Cependant il en reçut une qui parut » le blesser grièvement, car i! vomit aussitôt une grande quantité d'écume » et de sang mêlé à des matières gluantes qui répandirent une forte odeur » de musc. Ce fut dans cet instant qu'on parvint à le saisir avec le nœud " coulant; mais la corde glissa le longdu corps élastique du mollusque, et ne » s'arrêta que vers l'extrémité, à l'endroit des deux nageoires. On tenla de » le hisser à bord. Déjà la plus grande partie du corps se trouvait hors de » l'eau, quand l'énorme poids de cette masse fit pénétrer le nœud coulant » dans les chairs, et sépara la partie postérieure du reste de l'animal. >' Alors le monstre dégagé de cette étreinte, retomba dans la mer et dis- » parut. » On m'a montré à bord de C Alecton cette partie postérieure. » Je vous adresse un dessin assez exact de ce Poii/yac colossal, fait à bord )) par lui des officiers de l'Aleclon (i). (i) Ce dessin, colorié, est mis sous les yeux de l'Académie. ( 1267 ) » Je dois ajouter que j'ai interrogé moi-même de vieux pêcheurs cana- » riens, qui m'ont assuré avoir vu plusieurs fois, vers la haute mer, de » grands Calmars rougeâtres, de 2 mètres et plus de long, dont ils » n'avaient osé s'emparer. ...» « M. MiLNE Edwards ajoute que l'animal marin dont il est question dans le récit intéressant transmis à l'Académie par M. le Maréchal Vaillant paraît devoir appartenir à une des espèces de Céphalopodes gigantesques dont l'existence a été signalée par plusieurs auteurs et dont des débris ont été conservés dans quelques musées (celui du Collège des Chirurgiens à Londres, par exemple). Aristote parle d'un grand Calmar [TivJ'n;) long de 5 coudées, et sans nous arrêter aux récits de Pline et aux exagérations évidentes d'Olaiis Magnus ou de Denis de Montforl, il est bon de rappeler que le voyageur Pérou rencontra dans les parages de la Tasmanie un Calmar dont les bras avaient 738 pouces de diamètre et 6 ou 7 pieds de long. Plus récemment, MM. Quoy et Gaimard recueillirent dans l'océan Atlantique, près de l'équateur, des débris d'un énorme Mollusque de la même famille dont ils évaluèrent le poids à plus de 100 kilogrammes, et Rang rencontra dans les mêmes eaux un Céphalopode de couleur rouge dont le corps, au dire de ce naturaliste, avait la grosseur d'un tonneau. On doit aussi à M. Steenstrup, de Copenhague, des observations très-intéressantes sur ini Céphalopode gigantesque qui, en i853^ fut rejeté sur le rivage du Jutland et qui a été désigné par ce zoologiste sous le nom d'yirchiteulliis cliix; le corps de l'animal, dépecé par les pécheurs pour servir d'amorce à leurs lignes, fournit la charge de plusieurs brouettes, et le pharynx, qui a été conservé, est de la grosseur d'une tète d'enfant. Enfin, tout dernièrement (en 1860), M. Harting a décrit et figuré diverses parties d'un animal gigantesque de la même famille qui se trouvent dans le Musée d'Utrecht. Il serait difficile de croire que toutes ces observations puissent s'appliquer à une seule espèce de Céphalopode, et il est probable qu'il en existe plusieurs dont la taille dépasse de beaucoup celle de tous les invertébrés connus. •> rniiORlE DiiS NOMBRES. — Déinonsliation directe du théorème de Lagraïuje, sur les valeurs numériques minima d'une fonction linéaire à coejficienls entiers d'une quantité irrationnelle; par M. Svlvester, de Woolwich. « Après Euler, je me servirai du symbole (a, b, c,...., /) pour représen- ter le dénominateur de la fraction convergente dont rt, b, c,..., / sont les C. R., iSCi, 2™''Semei(/e. (T. LUI, N" 27.,i '"7 ( 1268 ) quotients partiels, de sorte que {b, c,..., /) représentera le numérateur de la même fraction. Soit v une quantité quelconque incommensurable à lu- . . [b,...,h, k] {b,.. .,h, k,l) . , , . . ■ . ^ nite, ■—-. — . '■> 7-^— T T— 7— T. deux réduites consécutives de V. Comme ' (a, 11,. . ., h, k) (a, b,. . ., h, k, l) [(&,...,//,(/■ + 6)1 _ N à l'orduiaire, je nommerai ces convergentes-» ^\ on aura on en conclut {b,...,h,k){a,h,...,a,k-\-^) — [a,b,...,h,k)[b,...,k^ p-vq= ^ g _ g [b,..., h, k){a,b,. . ., Ii) — [a, b,.. .,h, k){b,.. .,h) ~ D = (-')'^' 6 / désignant le nombre des quantités a, />,.■•> h. » Faisons p — vq= A; on aura (i) DA = (-i)'5. » Prenons ). et |x étant des nombres entiers quelconques, tels que A" < A'^, avec ex- clusion du cas où p — \ = o, (/ — p. = o, alors A' = A + l^[il>'---^f'A^--i-on-M^,b,...,/,,k) ^ ^_ ^y^ ^ A5 + B où A = {b,..., h)iJ.— {aj},..., h)!, ^^^ ^ B = [b,..., h. A) IX - (fl, b,..., h, k)l. » Donc, pour que A'^ soit moindre que A-, A et B doivent être de signes contraires, à moins que A ou B soit zéro. » Si A = o, X — r{b,..., h), [j. — r[a, b,..., h], B = r{a, />,..., h) (A,..., //, k) - (/;,..., //) [n, h,..., h, k) = (- 1;' /•, ( 1269 ) et DA' = (-)'((; + /■), ce qui serait contraire à l'hypothose. » De même si B = o, l = r{b,..., h, k), ij. = r{a, b,..., h, k), et DA' devient (-)'-e(i-r), de sorte que A'^ ne peut pas être au-dessous de A*, à moins que r = i , ce qui donnerait cas dont on a fait exclusion. » Donc, puisque A et B doivent avoir des signes contraires, - sera inter- mediaire entre 7^—7 — , ,, et z-^ — ^— j-:, c est-a-dire ^-=^-7 -. — -,^ et (a, b,. .., h, k) [a,b,...,li) (a, b,. . . , h, co) conséquemment, comme il est très-facile de le voir, - sera de la forme a, b,...,h,^- Or on peut supposer - ou un nombre entier ou une fraction irréductible plus grande que k; de plus, comme il est facile de démontrer que c. ( ft,..., h,-\i a. {a, b,..., h, - ) seront premiers entre eux, on aura nécessairement l = r{b,..., g, h) -h s{b,...,g), ij. = /•(«, b,...,g, h) + s[a, b,..., g), avec la condition /■ > As. n Donc, en substituant ces valeurs en (a), DA' devient ég:il à (-)' 5 + rP -^ ^Q 16^.. { '27° ) où P = (*,. ..,//, /(■)(«, b,..., h) -(«, b,...J,, k){b,...,ki = {- i)s Q = 0 [{b,..., g, h) {a, b,..., g) - {a, b,...,h){b,..., g)] -h{b,...,g,h,k){a,b,...,g) -{a,b,...,g,h,k){b,...,g) = -e{-iy + {-yk, u étant le nombre des lettres [a, b,..., h, k), c'est-à-dire / + i . » Donc (3^ ' DA' ^{- iY{0 - sO + 'j - sk). » Maintenant, imposons à volonté sur X la limite X <. p -h p', ou bien sur fx la limite [j. <, q + q' ; pour fixer les idées, disons l <. p -h p' : p'=[b,..., h, k, l) = {kl + i) {b,...,g, h) ■+- l[b,...,g), p = {b,..., h, k) = k[b,..., g, h) + [b,..., g) ; donc p' + p = {kl + k + i) {b,...,g, h) + [l + i)[b,..., g). Mais X^ r{b,...g, h) -hs{G,...,g). Donc je dis que s ne peut pas excéder /. » Car si J> / -+- I, r, qui est au moins ks -h i, sera >A:Z -f- A + i, et X ne sera pas moindre que p' + p, ce qui est contraire à l'hypothèse. Donc s$-^lQ \ . Donc (-)'DA'>e, c'est-à-dire >(-)'DA, et l'on peut, de la même manière, démontrer que, si ix <. q -^ q', (-)'DA'>(-)'DA. ( 1271 ) Donc il est évident que {p — qvY sera moindre que (x — ^v)^ si x < /j' ou si j- <5'. Toujours excluant le cas, on a en même temps X = o, y z= o. Je nomme ce résultat la conclusion A. n J'ajoute une observation importante pour ce qui sort immédiatement de la forme de l'équation (2) : c'est que (DA)^ sera plus grand que (DA)- si X = o pour toute valeur de pi. > o, et de même si fi. = o pour toute valeur de X>o. Je nomme cette observation conclusion B. » En vertu de ces deux conclusions, on peut démontrer très- fa ci le ment ce qui est le but du théorème Lagrange donné dans les Additions de l'Al- gèbre d'Euler, c'est-à-dire que la condition nécessaire et suffisante que - soit une convergente de v sera que la valeur [p — qv) sera toujours aug- mentée en diminuant ou p ou q, ou tous les deux. » La nécessité de cette condition découle immédiatement et avec sur- abondance de la conclusion A^ qui affirme qu'un changement quelconque de p qui ne le rend pas égal à p', ou de q qui ne le rend pas égal à q\ aura l'effet d'augmenter p — qv. » Pour prouver que la condition est suffisante, il faut montrer que si a et b ne sont pas simultanément de la forme /j, q, a — bv peut être diminué en diminuant ou a ou 6, ou tous les deux. » Si — est une convergente de v du rang e, — une autre convergenle de v du rang i. » 1° Si a = pe, b = qi, si i > e, il découle de la conclusion ^, que (p<, — ÇgV)^ sera plus petit que (/>e — ÇjV)% et de même si e>/, {pi — qrjT sera plus petit que (/>« — Çjv)^, et conséquemment p^ — ç^v diminue en diminuant ou pe ou ç,-. 2° Si l'une au moins des suppositions faites en (i) n'a pas lieu, par exemple si a tombe entre p^ et pe+, , en vertu de la conclusion A, [p^ — bv) sera plus petit que a — bv, et de même si b tombe entre 7, et ^,+,, a — qiV sera plus petit que a — bv. » Donc, à moins que a^^pe, b = qe, (a — bv) ne sera pas un muii- mum. » La conclusion A, quoiqu'elle n'ait pas été formellement énoncée par M. Hermite, était contenue implicitement, je dois le dire, dans une belle ( 1272 ) démonstration du théorème de Lagrange fondée sur d'autres principes et que M. Hermite a bien voulu me communiquer il y a un an ou deux. » PHYSIQUE. — Note sur les spectres du phosphore et du soufre ; pur M. J.-M. Segcin. « Je crois avoir réussi à produire les spectres du phosphore et du soufre, dont l'observation n'a pas encore été faite, que je sache, avec certitude. » Le phosphore et le soufre sont volatilisés dans un courant d'hydro- gène. A travers le mélange de vapeur et de gaz, on fait passer une série d'é- tincelles fournies par une machine de Buhmkorff de moyenne grandeur; les électrodes sont des fils de platine assez fins et couverts de verre jusqu'à quelques millimètres de l'extrémité, et l'intervalle des deux fils est aussi de quelques millimètres. Ils ne rougissent pas pendant l'expérience. Je n'ai re- marqué aucune influence des électrodes sur le spectre de l'étincelle, si ce n'est peut-être deux points qu'on voit souvent briller aux deux bords du spectre dans la région du jaune. Il est vrai que, n'ayant pas encore d'appa- reil spécial, j'ai observé l'étincelle à travers le prisme à l'œil nu. Si l'expé- rience ainsi faite ne permet pas de préciser la position des raies, elle est très- propre à donner les traits les pliis saillants de chaque spectre : car les raies faibles échappent à la vue, et les petites quantités de matières étrangères à celles qu'on examine n'ont pas d'effet apparent. » Vapeur de phosphore dans un courant d'hydrogène. — On obtient lUie raie roiige, une raie orangée presque aussi brillante que la rouge, deux raies vertes moins marquées à l'extrémité la plus réfrangible de la partie visible du vert; au delà d'un intervalle relativement obscur une raie vert-bleuâtre; ensuite des raies bleues ou violettes qu'on ne distingue pas bien. La raie orangée qui est très-vive ainsi que les deux raies vertes qui sont plus faibles paraissent ou disparaissent, suivant qu'on chaulfe ou qu'on laisse refroidir le récipient qui contient le phosphore. Elles appartiennent donc à ce corps. Les raies rouge et vert-bleuâtre doivent être attribuées à l'hydrogène, si ce n'est que le phosphore peut contribuer à la raie rouge, car elle m'a paru plus large dans le mélange des deux fluides que dans l'hydrogène seul. » Cette expérience a été confirmée en opérant : 1° sur l'hydrogène phos- phore. Ou a encore la raie orangée, puis la raie rouge et la raie vert- bleuâtre. Les deux raies vertes qu'on voyait dans le spectre éclatant du phosphore n'étaient pas apparentes. Il est vrai que la décomposition du gaz se faisait dans une éprouvette renversée sur le mercure, et que les parois { l-^l^ ) étaient vite obscurcies par le dépôt de pliosphore. Le mercure était sans influence appréciable. 2° Sur le protochlornre de phosphore. La vapeur de ce corps mélangée avec l'hydrogène donne aussi la raie orangée, les raies rouge et vert-bleuâtre de l'hydrogène, des raies vertes et bleues qui se rap- portent au chlore et des raies violettes qui peuvent provenir de chacun des éléments. La même vapeur mélangée avec l'azote donne, outre la raie oraugée, une raie rouge qu'on pourrait ici attribuer au phosphore, si on n'avait à craindre la présence de l'hydrogène introduit par l'humidité, en- suite des raies plus réfraugibles. » Vapeur du soufre dans un courant d'hydrogène. — Le spectre est d'un éclat remarquable, quand la température est élevée. L'étincelle, qui est rose et pâle dans l'hydrogène, devient bleue et vive dans la vapeur de soufre, 0 Le spectre présente une raie rouge ; trois fortes raies vertes à peu près équidistantes. La première et souvent la deuxième parais.sent presque jaunes à cause de leur éclat; la troisième est un peu moins vive et elle s'étale lui peu du côté des précédentes, où elle paraît comprendre plusieurs raies fines et rapprochées; une raie vert-bleuâtre, deux raies bleues et deux raies vio- lettes qui forment des cannelures dans les parties les plus réfraugibles du spectre. Les trois raies vertes forment le trait le plus saillani du spectre du soufre. La plupart des raies bleues et violettes appartiennent aussi à cette substance. » Comme confirmation, on a encore observé le spectre de l'étincelle dans l'hydrogène sulfuré et dans l'acide sulfureux. Les trois raies vertes se montrent avec tant de netteté, qu'il est impossible de se méprendre sur leur identité. » Il est clair que le même mode d'observation pourra être aisément ap- pliqué à beaucoup de corps. Avant de m'engager davantage dans ces essais, je dois rendre hommage aux physiciens illustres dont je n'ai fait que suivre l'exemple. Le phosphore et le soufre ne pouvaient guère être soumis aux procédés qui ont été employés avec tant de bonheur pour la recherche des métaux, et qui consistent soit à mettre les métaux dans les flammes, soit à en faire les électrodes d'un courant ou «l'une décharge électrique. J'ai imité plutôt les expériences des physiciens qui ont étudié les spectres des gaz et des vapeurs. M. Pluckcr a fait passer l'étincelle d'induction dans des fluides très-raréfiés; mais il est arrivé que plusieurs chlorures se décompo- sant rapidement, n'ont donné que le spectre du chlore , et que la vapeur du phosphore a empêché la transmission de l'électricité. Aussi M. Plucker. ( 1374 ) usant de réserve, n'a pas voulu se prononcer à l'égard de ce corps, bien qu'en opérant sur le protochlorure de phosphore, il eût obtenu, outre les raies du chlore, trois autres raies spéciales : une rouge, une orangée, une violette. C'est à ce point que j'ai repris la question, en recourant au procédé que M. Angstrom et Van der Willigen ont appliqué à quelques gaz. J'ai été guidé dans le choix du procédé par cette remarque que la couleur do l'étincelle est très-différente suivant qu'elle décompobc tel ou tel gaz, ce que j'avais vérifié maintes fois en poursuivant les expériences de M. Quet, siu' la décomposition polaire des gaz hydrocarbures. « CHIMIE. — De l'état du carbone dans les aciers; par M. Calvert, de Manchester. I' Engagé dans luie série de recherches, dont j'ai eu l'honneur de sou- mettre les résultats à l'Académie au mois de juin dernier, sur la matière graphitoide qui existe dans la fonte, et que j'en ai retirée en la traitant par les acides très-dilués, il m'a semblé qu'il serait fort intéressant, dans ce monif nt où l'attention générale est si fortement attirée sur la question des aciers, de rechercher quelle serait l'action des acides faibles sur cette sorte de corps, et de voir si, comme dans les cas des fontes, je pourrais obtenir cette masse graphitoide, sujet de mes précédentes recherches. » l.,es expériences, quoique très-incomplètes encore en ce moment, m'ont cependant conduit à ce fait, que dans l'action de la trempe il ne se produit pas seulement un simple changement moléculaire, mais bien une véritable altération dans la constitution chimique de l'acier. )' C'est ainsi, pour ne parler ici que d'un fait physique, que si dans une même feuille d'acier on coupe deux lames, et qu'après avoir trempé l'une 'l'elles, on les place toutes les deux dans une même dissolution légèrement icide, on voit, avec le temps, la lame qui a été trempée se dissoudre en laissant un dépôt de carbone ayant l'aspect du noir de fumée, tandis que Pautre lame qui n'a pas été trempée a conservé sa forme et presque son épaisseur, tout en se transformant en un graphite gris contenant du fer, du carbone et peut-être de l'azote. C'est ce que les expériences que je conti- nue en ce moment me démontreront; et, si je communique aujourd'hui à l'Académie ces résultats si incomplets, c'est surtout pour prendre date dans cette série de recherches, qui, quoiqu'elles aient un certain rapport a\ec celles de M. Rarsten, en différent par les détails et le mode d'opérer. » ( 127^ ) CHIMIE MÉTALLURGIQUE. — Analyse de scories provenant de travaux métal- lurgiques des anciens; par M. A. Terreil. » J'ai rhoniieur de soumettre à l'Académie des Sciences l'analyse de six échantillons de scories provenant de travaux métallurgiques des anciens concernant des minerais de cuivre. Ces échantdions ont été rapportés par M. A. Gaudry lors de son exploration géologique de l'île de Chypre. » Ces scories ont été prises par ce géologue à Lithrodonla, à Corno, à Politou-Chrysocou, à Lefcara, à Lisso et au sommet de l'Olympe. » J'ai réuni dans le tableau suivant le résultat de mes analyses : SUBSTANCES. LITBRODONTA. CORNO. POLITOU- cnRïsocou. LEFCAKA. LISSO. SOMMET de , rOlympe. Silice 25,63 2,32 34,32 traces. 32, o3 0,29 0,89 D 3,04 traces. 1,65 28,02 6,81 3o,84 traces. 30,72 o,3o traces. u 2,40 traces. 1,27 28,41 1,07 23,36 traces. 38, 8i traces. I ,i4 n 4>09 traces. 2,46 32,77 3,o5 28,12 traces. 3.,.. 0,95 o,85 2,37 traces. I ,o4 29,41 traces. 27,12 traces. 35,94 0,76 2.77 2,17 traces. 1,08 5,00 80,18 traces. traces 10,84 i,o4 3,59 traces. » Fer métallique Protoxyde de fer. . . Peroxyde de fer . . . Sesquioxyde de man- ganèse Oxyde de cuivre . . . Alumine Chaux Sulfate de chaux. . . Chlorures alcalins. . . Charbon divisé 100,17 100, 36 99 '34 100,26 99.25 100, 65 » Lés échantillons de Lithrodonta, de Corno, de Politou-Chrysocou, de Lefcara et de Lisso se ressemblent par leur aspect : ils sont d'un noir ve- louté et donnent par la pulvérisation une poudre brune renfermant du fer métallique attirable à l'aimant; dans mes analyses, j'ai dosé ce fer métal- lique d'après la quantité d'hydrogène que la scorie dégage lorsqu'on la traite par de l'acide sulfurique étendu. » Ces scories sont attaquées à froid par l'acide chlorhydrique concentré avec lequel elles donnent des dissolutions brunes qui dégagent du chlore par une faible élévation de température. » La scorie du sommet de l'Olympe est rougeâtre, elle donne par la pid- C. R., 1861, î^e Semestre. (T. LUI, N" 27.) 168 ( 127^ ) vérisation une poudre d'un rouge brun qui ne renferme point de fer métal- lique; cette scorie diffère, du reste, con:plétement des autres échantillons. M La faible quantité d'oxyde de cuivre que l'on trouve dans ces scories semblerait indiquer que les anciens possédaient des mélhodes métallur- giques pour l'extraction du cuivre, aussi parfaites que celles qui sont em- ployées de nos jours. » Enfin on est étonné de rencontrer dans les échantillons analysés une aussi grande proportion d'oxyde de manganèse. » Ce manganèse existait-il naturellement dans les minerais exploités ^l'on sait que le manganèse est très-répandu dans l'ile de Chypre)? Ou bien les anciens l'ajoutaient-ils aux pyrites cuivreuses pour en opérer le grillage? Il est difficile de répondre à ces questions; mais j'appelle l'attention des métallurgistes sur ce point, et peut-être trouveront-ils de l'avantage dans l'application du peroxyde de manganèse au grillage des pyrites cuivreuses. » MM. Perrier et Possoz annoncent que le procédé d'épuration des jus sucrés qu'ils ont soumis, en août 1860, au jugement de l'Académie est maintenant en pleine application industrielle, et que huit grandes fabri- ques qu'ils indiquent fonctionnent aujourd'hui par ce procédé. S'il était possible à un ou plusieurs Membres de la Commission de se transporter dans une de ces usines, dont plusieurs ne sont pas très-distantes de Paris, les inventeurs du procédé se mettraient entièrement à leur disposition pour leur fournir tous les renseignements désirables. (Renvoi aux Commissaires précédemment désignés : MM. Dumas, Pelouze, Payen.) L'Académie reçoit des Lettres de remercînient de plusieurs des auteurs auxquels elle a décerné dans sa dernière séance publique des récompenses ou encouragements : ce sont M.ÎB. Niepce de Saint- Victor ( prix Trémont) , KoGER,DuTuouLEAU (uientious honorables au concours pour les Prix de Mé- decine et de Chirurgie, et Delà Tkejiblais (mention honorable au concours pour le prix de Statistique). 1^1. Bertram) adresse de Bellac (Haute-Vienne) une Kote concernant les modifications qu'éprouve le bois des arbres frappés par la foudre. (Renvoi à l'examen de M. Brongniart.) La séance est levée à 5 heures et demie. I^ D. 15. ( '277 ^ BULLETIN BIIiI.10nKAI>!i!QL'E. L'Académie .i rem dans la séance du 60 décciiibre 18G1 les ouvrages dont voici les titres : Bulletin de II Société botaniciiie de France, aiuiées iSS'i à iSSq; i^' se- mestre 1860, et de janvier à mai 1861. Paris, volumes in-8". Mémoires de l'académie impériale de Médecine. Tome XXV, i'^ partie. Paris, 1861 ; in-/i°. Tableau général du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étranc/ères, pendant l'année 1860. Paris, 1861 ; in-4"- Eludes zoulogicpies sur les Crustacés récents de lajamille des Portuniens ; pur M. Alplî. MiLNE Edwards. Paris, 1 861 ; vol. iii-4° avec planches. Commentaire aux travaux publiés sur In chaleur considérée au point de vue mécnnicpie; par M. RÉSAL. (Extrait des jlnnales des Mines, t. XX, 1861.) Paris, 1861 ; vol. in-8". (Présenté par M. Elie de Beaumont.) Causeries scientificjucs, découvertes et inventions , procjrès de la science et de l'industrie; par H. DE Pauville. Paris, 1862; vol. in-8°. (Présenté par M. Fremy.) Le Monde antédiluvien illustré. —Paris avant les hommes, l'Iionune Jos- sile, etc. — Histoire naturelle du globe terrestre; par M. BoiTAliD. — Théorie des volcans et nomenclature des tiois règnes de la nature antédiluvienne; par M. Ch. JOUBERT. Paris, 1861 ; in-4°. Du diagnostic dijjérenliel, à l'aide de l ophthalmoscope, des amauroses vraie el simulée devant les Conseils de révision ; par M. J.-D. GUÉRIISE4.U ; 1'' édition. Paris, 1861 , vol. in-S" avec planches. Du tubercule au point de vue de son siège, de son évolution et de sa tialure ; parle D' J.-A. Villemin. Paris, 1862; hi-S". Discussion sur la résection de la hanche (discours prononcé à l'Académie impériale de Médecine, dans sa séance du 12 novembre 1861 ); par M. H. baron Larrey. Paris, 1861; i feuille in-12. Discours prononcé le 21 octobre i86i sur la tombe de M. Scrive, médecin- inspecteur; ex-médecin en chef de l'armée de Crimée; pur le même; demi-leuille n-8». Elépliantiasis des grandes lèvres, accompagnée cl induration de la peau, etc.; par M. leD''A. Boulongne. Paris, 1861 ; in-8°. Description d'une machine à imprimer sur tissus et sur papiers à caractères 168.. ( '278 ) moliilcs , d'un frein auto-moieiir et dune serrure de sûreté, de M. A.-V. MoREL la-Vallée. Paris, 1861; i feuille in-8" avec planches. Travaux du Conseil d'/iji/iène publique et de salubrité du département de la Gironde {ï6 ivïm iSSgaii iGjuin 1860); t. VI. Bordeaux, 1861 ; vol. in-8°. Jnnales de ta Société d'horticulture de la Gironde; 2* série, t. III, n° 1. Bordeaux, 1861 ; vol. in-8*^. Obsenations météorologiques faites à Lille pendant [ année iSSg-iSôo; par M. V. Meurein. Lille, 1861 ; in-8°. Quelques mots sur la conformation des étalons de sang, considérés comme producteurs de chevaux de service ; par'M. Baillet. (Extrait du Journal d'J- gricullure pratique et d'Economie rurale pour le midi de la France, novembre 1 861.) Toulouse; i feuille in-8°. Nouveau sjstème des mondes; par M. A. Bouvier. Lyon, 1861 ; in-8°. Compte rendu de In séance solennelle du 22 décembre 1861 de la Société impériale des Sciences, de l'Agriculture et des Arts de Lille. Lille, 1861; in-S". Discours prononcé le ^ novembre 1861, dans la séance solennelle de rentrée de l'École préparatoire des Sciences et des Lettres de Nantes; par M. Ad. Bo- BIERRE. Nantes, 1861 ; in-S". Projet d'établissement d'une colonie agricole d'aliénés et d'hommes valides dans les communaux de Bussière-Gaiand [Haute-Vienne)', par M. J.-B.-P. Brun-Séghaud. Limoges, 1862; in-8". /;* Hyperici genus ejusque species animadversiones ; scripsit Lud. Chr. Treviranus. Bonnae, 1861 ; in-^". Medico... Transactions médico-chirurgicales publiées par la Société royale de Médecine et de Chirurgie de Londres; 2* série, vol. XXVI. Londres, 1861 ; vol. in-8°. Results... Résultats des observations météorologiques faites pendant trente-six ans à l'Observatoire royal de Ross-Bank (Hobart-Town), de janvier 1841 " dé- cembre 1854, et à l'Observatoire privé, de janvier i855 à décembre \86oinclusi- vement. Tasmania, i86i;in-4*'- Jahrbuch... Annuaire de l'Institut L-R. géologique de Vienne. 11' année. (N" 2, avril-décembre 1860.) Vienne, 1861 ; in-4''. Nachrichten... Nouvelles de l'Université de Gœttingue ; n" 19; novembre 18G1. Traité pratique des maladies du foie ; par \e 'D'^ F .-T . Frerichs. Paris, 186a; vol. in-8° (Adressé au Concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie.) Pathologisch... Atlas anatomico-pathologique pour le Traité pratique dus { >!»79 ) maladies du foie ; par le D^ Frerichs ; i", 2" parties. Brunswich, 1861; in-4° Plus sept opuscules in-8° du même auteur sur diverses questions de méde- cine, de physiologie et d'histoire naturelle. Atlas... y4tlas des étoiles du ciel boréal pour le commencement de tannée i855, dressé à l'Observatoire royal de Bonn; 5*, 6* et 7* livrais., format atlas (adressé par M. Argelander). Ofversigt... Compte rendu des travaux de l'académie rojale des Sciences de Suède pendant l'année 1860. Stockholm, 1861; in-8°. Rongliga .. Mémoires de l'Académie royale de Suède. Nouvelle série, 3= vol. I" livr. ; 1869, in-4°. Foyage autour du monde sur la frégate suédoise l'Eugénie, exécuté pendant les années i85i-i853, sous le conmiandement de C.-A. ViEGIN. Observations scientifiques publiées par l'Académie royale des Sciences à Stockholm. — Physique, 2* partie (avec un exemplaire en français); Botanique, 1* partie ; Zoologie, 5* partie. 9*, 10* et 11* livraisons, in-4°- Verhandlungen... Mémoires de la Société des Naturalistes de Bade; 3* par- tie; i" et 2® livraisons. Bade, 1861 ; in-8°. ■( laSo ) PCBLICATIOXS PÉKIOUIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS DE DÉCE.1IBRE 18G1: Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'académie des Sciences ; a* se- mestre 1861, n°^ 23 à 26; in-4°- Annales de i Arjricuhure française ; t. XVIII, 11° 10; in-8°. Annales de l'Agriculture des colonies; octobre 1861. Annales forestières et mélallurfji(jues ; novembre 1861; iii-8". Annales de la Société d'kydrolocjie médicale de Paris; comptes rendus des séances; t. VIII, 2^ livraison; in-8". Annales téléip^aphiques, t. IV, septembre et octobre 1861 ; in-8''. Bulletin de l'Académie impériale de Médecine ; t. XXVII , novembre 1 86 1 . Bulletin de l'Académie royale de Médecine de Behjique ; année 1861 ; ■).' série, t. IV, n° 9. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; novembre 1861. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'industrie nationale, rédigé par MM. Combes etPELiGOT; octobre 1861. Bulletin de la Société de Géographie ; 5*série, t. II; octobre 1861 ; in-S". Bihliotliècjue universelle. Bévue suisse et étrangère ; t. XII, n" 47» iii-8°. Bulletin de la Société française de Photographie; novembre 1861 ; in-S". Bulletin de l' Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgiijue 3o^ année, a** série, t. XII, n° 1 1 ; in-S". Cosmos. Bévue encyclopédique hehdonmdaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; t. XIX; n°* aS à 26 ; in-S". Gazette des Hàpiloux ; 'ilf année ; n°' i4i à i5i; in-S". Gazette médicale de f^aris; n°' 49 à Sa; in-4". Gazette médicale d Orient; n° ç). Il niiovo cimento... Journal de Physique, de Chimie et d'Histoire naturelle; t. XIV, septembre et octobre 1861 ; in-8". Journal de la Section de Médecine de la Société académique du département lie la Loire-Inférieure; S^*^ vol., 195% igG" livraisons; in-S". Journal d'Agriculture pratique; t. II; n"' ^3 et a4. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; tiéceinbre 18G1. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture; novembre 1 861 . Journal de Pharmacie et de Chimie; décembre 1861 . ( 1.8. ) Journal des Vélérinaires du Midi ; 3* série , t. IV, décembre 1861 . Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; n°' 3:i et 35. Journal d'Agriculture (le la Côfe-f/' Or; octobre t86i. Journal de Mathématiques pures et appli(juées ; septembre i86[. Le Moniteur de la Photographie ; n°' ig. La Bourgogne; 35* livraison; in-S". La Culture; n° 12. L'Agriculteur praticien; 2" série, t. III ^ n°* ^ et 5. L'Art médical; décembre 1861; in-8°. L'Art dentaire; vol. V; décembre 1861. L'Abeille médicale; 18*^ année ; n°* 48 à 5i. La Lumière; n° 2 3. L'Ami des Sciences; ']" année; n'^' 49 à Sa. La Science pittoresque; 6® année; n°' 3i à 33. La Science pour tous ; 'j^ année ; n"' i , 3 et 4 Im Médecine contemporaine; 3* année; n°' 4^ à 5i. Le Moniteur scientifique du chimiste et du manufacturier; t. III; 1 ly"^ et 120* livraisons, in-4''- Le Technologiste; décembre 1861 ; in-8°. Le Gaz; 5*^ année; n° 16. Montpellier médical : Journal mensuel de Médecine; t. VII, n° 6 ; décembre i86i;in-8°. Monthly... Notices mensuelles de la Société royale d' Astronomie de Londres ; vol. 22 : n° I . Nouvelles Annales de Mathématiques ; t. XX; décembre 1861 ; iii-8". Presse scientifique des Deux-Mondes; t. III; n°' 23 et 24; in-S". Revista... Revue des Travaux publics ; Madrid; n"' 23 et 24; in-4'*. Répertoire de Pharmacie ; décembre 1861. Revue de Thérapeutique médico-chinnrjicale ; n" 24- Tbe American. . . . Journal Américain des Sciences et des Arts ; a^ série, n" 96; novembre i86i ; in-8°. ERRATA. T. LUI, p. 994, ligne 18, changez p en 7, et q en p. Page 9g5, ligne 12, après le dernier innt Ae, ajoutez ce^- Page 10S8, lig. 6, au lieu de [i(j — 4) ''*<^^ ( '^Pl — 4 )• T. LII, p. 1 319, Géométrie, art. 5, au lieu de 1 m et 1 [m — \), lisez xm' et ■i.[m'' COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JUILLET— DÉCEMBRE 186i. TABLE DES 3IATIERES DU TOME LHI. Pages. ACIDE BENZL'LMIOUE , nmweau dérivé de Fa- cidc benzoïqiie . — Mémoire sur ce pro- duit ; par MM. SchutzenbergeietScngcn- "•■M 974 Acide butyrique découvert dans le fruit du gingko biloba ; Note de M. Chcvreid. laaS .\cide citrique. — Produits de l'action du chlore et du brome sur l'acide citrique, les citrates alcalins, l'esprit -de -bois, et l'élher acéto-méthyliqu'B; Note de M. Clopz II20 Acide hyponiobique. Voir l'article Coluin- bites. Acide l.\ctique. — Sur la transformation de l'acide propionique en acide lactique ; Note de MM. Fricdcl et Macluica 408 Acide paratartrique. — Sur la formation de cet acide par la mannile et l'acide azotique, et sur la dérivation des acides tartrique et paratartrique ; Note de M. Ccirlet 343 Acide phé.mque. — Faits pour servira l'his- toire de l'acide phénique et de la ben- zine ; Note do M. Riche 586 Acide propionique. — Sur sa transformation en acide lactique: Note de MM. Fricdcl et Machiica 408 Acide prussique. — Note de M. Millou sur cet acide et sur la métamorphose para- cyanique 842 Acide sulfurique. — Note sur l'acide sul- C. R., 18G1, 2™= Semestre. (T. LUI ) Pages, furique monochloré; par M. Rosen- stield 658 Acides combinés entre eux. — Note de M. Schutzcriberger sur les Combinaisons des acides entre eux 538 Acides gras. — Sur la distillation de ces acides avec la vapeur d'eau ; Note de M . Cnmbacèrcx -go Acoustique. — Inscription automatique des sons de l'air, au moyen d'une oreille arti- ficielle ; Note de M. Scott mH — Sur le timbre dans les sons musicaux; Note de M. Jourdain 6711 Aérolithe tombé à Dhurmsalla, dans l'Inde; Lettre de M. Jackson à M. Élie de Beaumont un s Aimantés (Barreaux). — Nouvelle méthode pour la détermination des états magné- tiques des aiguilles et barreaux aiman- tés ; par M. Dubois ly* Alhumine. — Addition de M. Billiard à sa Note intitulée : « Procédé pour isoler l'albumine colorée contenue dans le glo- bule veineux » 1 1 i Alcalimétrie. — Nouveau procédé de do- sage des hydrates et des carbonates al- calins et autres composés de ce genre ; Note de M. Pcrsnz v>. ig Alcool. — Communication de M. Paycn, en présentant un exemplaire de la 1" édi- tion de son « Traité complet deladistil- 169 { 1284 Pagts. lation dos principale; substances qui peuvent fournir de l'alcool » 395 Alcools. — Rapport sur divers Mémoires de M. Loiircnço concernant les alcools poiyéthyléniques, polyglycériques, etc.; Rapporteur M. Hâtant 32'i — Sur les radicaux des alcools aromatiques (benzoïque, cuminique et anisique) ; Note de MM. Cnnnizznro et Rassi 54 1 Voir aussi au mot Ferme ntulion. .Xlcoométrie. — Lettres de M. te Ministre de PAj^riruttiirc, du Cainineree et des Travaux publies accompagnant une Let- tre de la Chambre de Commerce de Rouen concernant les inconvénients qui résul tent du défaut d'uniformité des appareils al- coométriques 94 — M. te Ministre transmet une Lettre de M. Thomas sur la même question 140 — Sur les abus auxquels donne lieu , en Saintonge, le défaut de fixité des appa- reils alcoométriques ; Note de M. Hugue- nin 290 — M . Kupffer est autorisé à reprendre des alcoomètres qu'il avait précédemment présentés 204 — Lettre de M. te Ministre de l'Jgri- cutture, du Commerce et des Travaux publics accompagnant l'envoi de deux alcoomètres employés en Prusse, et des Instructions administratives concernant l'emploi de ces instruments 337 — M. 67(t'i7e«/ annonce, à l'occasion de cet envoi, que la Commission chargée par l'Académie de s'occuper de la question de l'alcoométrie est en mesure de faire très-prochainement son Rapport 337 — Lettre de M. Baumhauer accompagnant l'envoi de plusieurs publications concer- nant l'alcoométrie 387 — - Nouvelle Lettre de ^L le Ministre de VA- griculture, du Commerce et ites Travaux publics accompagnant une Lettre de .M. le Ministre des Finances concer- nant les défectuosités desalcoomètres et la nécessité de règlements à ce sujet. . . — Rapport fait par la Commission des Al- coomètres, en réponse aux demandes posées par M. le Ministre; Rapporteur M. Pouiltet (•) 1 5 — Densités de l'alcool à la température de i5°, extraites de la Table originale de Gay-Lussac ; (Note adressée par M. Coltardcau ) cjiS — M./'.' Ministre de V Agricidture . du Com- merce et ites 'J'ravau.i publics transmet troisopuscules concernant l'alcoométrie, Pages. 1019 18 :)4' publiés par M. Co//arf/efl« et son gendre M . Larivière 1093 Aldéhyde. — Sur une combinaison d'aldé- liyde et d'oxyde d'éthvlène ; Note de m". tFurtz ". 378 Aliénation me.ntale. — De la colonisation appliquée au traitement des aliénés ; Alémoire de M. Brière de Boismont . ... 91 — Marche de l'endémie pellagreuse à l'Asile d'aliénés de Sainte-(Jenimes-sur-Loire dans l'année 1861 ; Mémoire de M. AV/w/. 1021 Altitudes. — Sur la mesure des hauteurs par le baromètre. Voir aux articles Baro- mètres et Géograpide . Amidox. — Sur l'amidon des fruits verts : relations entre ce principe immédiat, ses transformations et le développement ou la maturation des fruits ; Note de M. Paycn 8i3 Ammoniaque. — Sur les combinaisons de l'ammoniaque avec les sels de cuivre et de cobalt ; Note de M. H. Schij[l'. 410 — Actions réciproques des phosphates, de l'ammoniaque et des divers corps neu- tres organiques ; Note de M. P. Tlie- nard Ammoniaques. — Diagnose des ammonia- ques diatomiques; NotedeM.//o/wrt««. — Recherches sur les ammoniacpies triato- miques ; par le même — Combinaisons tétrammoniques ; ammo- niaques triatomiques mixtes, à radi- caux monatomiques et diatomiques; par te même 307 et — Recherches sur les ammoniaques polya- tomiques ; diaminesaromatiques; par te même A.NALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégration des équations aux dérivées partielles de premier ordre; Notes de M. Serret . 598 et — Rapport sur un Mémoire de M. Ihniet relatif à l'application de l'interpolation au développement des fonctions en séries périodiques; Rapporteur M. Serret . . . . — Note sur l'intégration d'iuie certaine classe d'équations différenlielles ; pai- M . O. Bonnet 97 1 — Étude d'une classe particulière de cour- bes ; Note de M. Jnunlain C70 Sur le reste de la série de Lagrange ; Note de M . Popoff. 795 Généralisation d'un théorème donné en 1844 par t^auchy dans son Mémoire sur les « arrangements » ; Notes de M. .S)/- vester G44 et 722 Démonstration directe du théorème de Lagrange sur les valeurs numériiiues mi- 3 ri 889 83c. ( 1285 Pages. 724 733 riiiiKi. d'une fonction linéaire à coeffi cients entiers d'une quantité irration- nelle ; par .M. Sylvcstcr \i(> — Sur quelques systèmes de surfaces or- thogonales, obtenus par la méthode des coordonnées elliptiques; Notes de M. fV. Robcrts 546 et AxATOMiE. — Note de M. Velpeau accom- pagnant la présentation du «Manuel d'A- natomie chirurgicale» qu'il vient de pu- blier en collaboration avec M. Béraucl. — Lettre de M. Carus accompagnant l'envoi de son Mémoire sur les proportions du corps de l'homme comparées à celles du corps de la brute 58o — Analomie de la Thécidie ; Note de M. La- rme Du Thici-s 849 Voir aussi aux articles Embryogénie, Physiologie, Zoologie. Anonymes { Communications ) destinées à des Concours pour lesquels une des conditions est que les auteurs ne se fas- sent pas connaître avant le jugement de la Commission. — Mémoires destinés au Concours pour le grand prix de Ma- thématiques de 1861; cpiestion concer- nant L' perfectionnement de la théorie géométrique des polyèdres 22 et 372 — Mémoire deslinéauConcourspourlegrand prix de Mathématiques de 1861 ; ques- tion concernant la théorie mathématique de la chaleur 64 ^ Mémoires destinés au Concours pour le grand prix de Sciences physiques de 1862; question concernant la fécondité des hybrides végétaux io54et 1245 --- Mémoire destiné au Concours pour le grand prix de Sciences physiques de 1862; anatomie comparée du système nerveux des poissons 1245 Appareils divers. — Arithmographe poly- chrome de 'iA-. Dubois. (Rapport sur cet appareil ; Rapporteur M. Scrret.) 618 — M. le Ministie d'État transmet la des- cription et le modèle d'un appareil à l'usage des aveugles qui veulent écrire, de l'invention de M. Duiignau 140 — Réclamation de priorité adressée par M. Faa de Bruno relativement à l'ap- pareil de M. Dufignnu 377 — M. Duvigiiau adresse des documents des- tinés à prouver le peu de fondement de cette réclamation 642 — Rapport sur cet appareil, désigné sousle nonidececirègle;RapporteurM. Combes. — Inhalateur de M. Jle.v. Mayer, appareil desliné à porter directement dans les Pages 27 "9 97" 714 voies aériennes les substances médica- menteuses ; modifications apportées à cet appareil par l'inventeur — Appareil desliné à pulvériser et à porter dans l'arriere-gorgeotle larynx les liqui- des médicamenteux ; Noie de M. Fournie. — Appareil à l'usage des personnes qui ont à pénétrer dans des lieux dont l'air est impropre à la respiration ; Notes de M. de Ttirmle ^22 et — Autophonographe, appareil destiné à en- registrer les sons. Note sur cet appareil, déposée par M. Scott en janvier 1857. Ouverture de ce paquet sur la demande de l'auteur, dans la séance du i5 juillet 1861 ,,0 — Régulateur de la chaleur : appareil auto- moteur inventé par M. Rolland loG — Description d'un compteur pour les li- quides; par l'inventeur M. Rfdier i52 — Description et figure d'un appareil dési- gné sous le nom de cosmographe; Note de M. Ouvière 23(i — Autre appareil désigné sous le nom de cos- mographe pi'ésenté par M. Cantagrel. 404 — Note CifilA. Rouget concernant un appareil de son invention désigné sous le nom de quart de cercle multiplicateur 641 Voir aussi l'article Instruments de chi- rurgie. Arbousier. — Recherches chimiques sur l'ar- bousier; par M. Mingaud Arithmétique. — Lettre de M. Z«/;«o)- con- cernant ses Tables des racines carrées à dix décimales — Rapport sur l'arithmographe i)ùlychrome de M. Dubois; Rapporteur M. Scrret. . . Astronomie. — M. Le f'erricr présente qua- tre nouveaux volumes des Annales de P Observatoire, comprenant les observa- tions des années iSSG-iSSg 677 — Sur le mouvement de Sirius en déclinai- son : communication de M. Le Verrier concernant des recherches de M. Ca- landrelli 8u — Sur les prochains passages de Vénus; Lettre de M. Hind à M. Le Verrier 1 3 1 — Sur la nomenclature des petites planètes; Note de M. Le Verrier 4 'îu — Sur le passage de Mercure devant le disquo du Soleil le 12 novembre 1861; Note de M. Le Verrier •jjji-i — Lettre de M. Petit à M. ÉlicdeBeaumont concernant la tentative faite à Toulouse pour l'observation du passage de Mercure sur le Soleil 90,'j — Passage de Mercure sur le Soleil; Lettre du P. Seccld à M. Élie de Beaumont. . . 943 179- '93 170 GiS ( I28G ) Pages. 046 95o ia4o AsTReNOMiE. — Observations du passage de Mercure sur le Soleil le 12 novembre 1861, communiquées à l'Académie, et comparées à la théorie; par M. Le Ver- rier — Remarques de M. Dclaiinny à roccasion de cette communication — Remarques de M. Valz à roccasion do cette même communication — Sur le système des planètes les plus voi- sines du Soleil , Mercure, Vénus, la Teire fit Mars; communication de M. Le f'er- rier 996 et 1 q43 — Examen d'un Mémoire récent de M. Plana sur la force répulsive et le milieu résis- tant; Mémoire de M. Fayc. ... 173 et '253 — Sur la mesure de la distance du Soleil à la Terre ; par le même 525 — Sur le perfectionnement des observations méridiennes du Soleil ; suppression de l'observateur; par le même 99G — Sur l'interruption du journal astronomi- que de M. A. Gould ; Lettre de M. Fare à M. le Secrétaire perpétuel 58o — Sur la réfraction astronomique; Note de M . Bal/inet 529 — M. /!/«//«'//; sur la grande comète de 1 861 184 — Extraits de deux Lettres de M. f''alz con- cernant des observations du même astre. Lettre de M. Bint accompagnant l'envoi des doux extraits 433 — Remarques de M. Paye concernant quel- ques-unes des remarques de M. f'a/z. . . 489 — Réponse de M. P'a/z G90 — Lettres de M. Czernikoivshi ti de M. Des Arts (lu Buet sur l'apparition de cette comète 74 — Observations de la même comele en juillet et août 1 80 1; Lettre de 'SI. Petit à.M.Élie de Beaumont 902 — Sur la figure de la grande comètede 1861 ; Note de M. Fare 934 et io25 — Observations équatoriales de la grande comète do 1861 faites à l'Observatoire impérial de Paris; communication de M. Le Terrier io34 — Éléments paraboliques de la comète de juillet 1861, d'après des observations en- voyées de Paris; Note de M. Poderoso. 11 17 — Sur la polarisation de la lumière dans la comète de juin 1861 ; Note de M. Puer. 124 — Observations faites à Rome de la comète d'Encke et de l'anneau do Saturne; Let- tre du P. Secchi k M. ÉliedeBeauinont. io52 — Sur la rêapparilion de la comète d'Encke; Lettre de M. f'(dz à M. Fayo. Remar- ques de .M. FdYc a cette occasion.... 10^4 — Sur des changemonts momentanés d'in- tensité et des extinctions tolalcs do lu- mière observés dans la grande comète de i858 ; Lettre de M. Àlontucci i23 Commission des comptes. — WS\. IShuldead Mo(H(iii-Tandon sont élus Commissaires pour la vérification des comptes do 1 861 . 280 ( '^89 ) Commissions des prix. — Grand prix de Mathématiques de 1861, question con- cernant le perfectionnement de la théo- rie géométrique des polyèdres : Com- missaires, MM. Liouville, Lamé, Chasles, Bertrand, Serret ^' — Prix Bordin, question concernant la dif- férence de position entre le foyer opti- que et le foyer photogénique ; Commis- saires, MM. Pouillet, Regnault, Fizeau, Desprelz, Becquerel i3() — Prijc du legs _Tréniont : Commissaires, MM. Chevreul, Morin, Combes, Pouillet, Dupin 4tJ5 — Prix de Mécanique : Commissaires, MM. Poncelet, Morin, Glapeyron, Pio- bertj Combes t)65 I '.oM.MissioNs MODIFIÉES. — M. Lamé prie l'Aciidémie de le dispenser défaire partie de la Commission chargée de se pronon- cer sur une réclamation de priorité élevée par M. Breton, de Champ, à l'occasion de la publication du livre de M. Chasles sur les Porismes d'Eue lide SgS Commissions spéci.\les. — Sur l'invitalionde },{. le Ministre de l'Instruction publique, l'Académie charge une Commission for- mée par la réunion des trois Sections de (Jéométrie, d'Astronomie, de Géographie cl Navigation, de préparer des listes de candidats pour trois places vacantes au Bureau des Longitudes 1 53 — Cette Commission présente la liste sui- vante de candidats. Pour la place lïAs- Ironome, en remplacement de i\L Lar- geteaii, 1° M. Laugier, 1" M. Puiseux; pour la place de Géographe, en rempla- cement de M. Daussf, 1° M. Peytîer, 2° M. Bégat ; pour la place de Membre appartenant à F Académie des Sciences, en remplacement de M.PoinTO/, MM. Paye et Delaunay -ioS — Commission chargée de proposer une ques- tion poursujet du grand prix de Sciences naturelles de i863 ; Commissaires, MM. Milne Edwards, Flourens, Brongniart, de Qualrefages, Coste 955 — Commission chargée de proposer uneques- tion pour sujet du prix Bordin de i8G'5 (Sciences naturelles) : Commissaires, MM. Milne Edwards, Flourens, Bron- gniart, de Quatrefages, Coste ii>o3 Pages CoMPRESSiBlLlTÉ dcs Jluides élastiques. — Note de M. Ahin 1117 Constructions (.4rt des). — Sur une nou- velle théorie de la stabilité des voûtes. — Sur une nouvelle théorie de la pous- sée des terres; Mémoires de M. Che- not 71G et 718 Coton-poudre. — Décomposition spontanée du coton-poudre sous l'inllucnce de la lumière diffuse ; Note de I\[. Bonet io:') — Remarques faites à celte occasion par M. Chevreul, sur l'importance du rôle que joue la lumière dilluse dans la dé- composition d'un grand nombre de pro- duits immédiats d'origine organicjue . . . .'107 Couleurs. — M. Chevreul lit l'épilogue de son ouvrage intitulé : « Exposé d'un moyen de définir et de nommer les cou- leurs d'après une méthode précise et ex- périmentale, etc. ) 3o5 — Détermination de la place qu'occupe dans la gamme chromatique un hydrate de bioxyde de cuivre pré|iaré par M. Peli- got ; communication de M . Chevreul. . . -214 — Détermination de la couleur d'un échan- tillon dazaléine ; par /c /«c'««- y84 Voir aussi l'article Colorantes [ Ma- tières ) . Chist.\llographie. — Détermination de quel- ques cristaux de phosphate ammoniaco- magnésien contenus dans une variété de guano; Note de M. de la Provoslayc, faisant suite à une Note de M. MalagtUi sur les guanos de Patagonie 44'^ — Expérience concernant la polarisation circulaire du quartz et autres cristaux du système à base he.vagonale; Note de M. Jenzsch l'ifii Cuivre. — Sur les produits qui résultent de l'action simultanée de l'air et de l'am- moniaque sur le cuivre; Note de M. Pe- ligot 20f ) — Remarques de M. Clievreul sur la place qu'occupe dans la gamme chromatique la couleur d'un des produits obtenus, l'hydrate de bioxyde de cuivre ai4 — Sur les combinaisons de l'ammoniaque avec les sels de cuivre ou de- cobalt ; Note de M. Schijf. îk- — .\nalyse des scories provenant de travaux métallurgiques des anciens; Note de M. Terred 127"' ( '290 ) D Pages. DÉCÈS DE Membres et de Cobrespondants DE l'Académie. — M. le Secrétaire per- pétuel annonce, séaucc du 2 septembre, la perte qu'a faite l'Académie dans la personne de M. Bertlder, Membre de la Section de Minéraloij;ie et de Géologie, décédé le 24 août 1861 SgS — M . le Sccrétiiire perpétuel annonce, séance du M novembre, une nouvelle perte que vient de faire l'Académie dans la per- sonne de M. Isidore Geoffroy-Siiint-Hi- laire, Membre de la Section d'Anatomie et de Zoologie, décédé le 10 novembre 18G1 8i3 DÉCRET IMPÉRIAL confirmant la nomination de M. Henri Sainte-Claire Deville à la place vacante dans la Section de Miné- ralogie et de Géologie par suite du dé- 'k?, de M . Berthier 981 Dessèchements. — Note et Lettre de M. Car- rière concernant le dessèchement de la Camargue 27 et 811 Drxtrixe. — Mémoire de M. Payen^ ayant Pages, pour titre « Dextrine et glucose pro- duites par l'influence des acides sulfuri- que ou chlorhydrique, de la diastase ou deladiastaseetdelalevùre. » 678, 733 et 1217 — Remarques de M. Chevreul à l'occasion de la dernière de ces communications.. 1224 DiAMu.M. — Sur la véritable nature des co- lumbiteset sur le dianium; Mémoirede MM. H. Sainte-Claire Deville et Da- niour i o/j â Diffusion. — Note de M. Gm/zm/; intitulée: « Diffusion liquide appliquée à l'ana- lyse » 27,'» DiLAT.wiON. — Remarques de M. Dupré à l'occasion d'une communication sur la loi de dilatation des corps 192 DY.NA.MIQUE CHIMIQUE. — Lettre de M. Bizio en réponse à une nouvelle Lettre de Ma- dame veuve Fusinieri, réclamant en fa- veur de son mari la priorité pour cer- tains résultats exposés dans la « Dyna- mique chimique « de M. Bizio 4i5 E Kau POTABLE. — Sur UH moycn d'appro- visionner Paris d'eau potable, au moyen d'un drainage pratiqué dans le lit de la Seine ; Note de M. Chet'illion 104 — Des réservoirs d'eaux publiques; Note de M. Grimaud, de Caux 1 47 — Application du système de l'alcarraza à l'épuration, l'aération et le refroidisse- ment des grandes masses d'eau : Note de M. Bun]^ 336 ~ Compteur pour les distributions d'eaux publiques et pour les liquidesen général; Note de M . Redier 1 52 IvM x MINÉRALES. — Etude chimiquc del'eau d'une source de Neubourg ; Mémoire de M. Jacquelain 672 ^- Note sur les caux minérales de La Malou ( Hérault ) ; par M. franenis 1007 V.wx TiiKRMALEs. — Mémoire sur les eaux thcniiales de Bou-Chater, dans la régence de Tunis; par M. Cuyon 44 Kbullition. — Note sur l'ébuUilidn des liquides; par M. Diifour, de Lausanne. 8^0 l'IcLiPSES. — Détermination de la longitude de Paranagua au moyen d'épreuves photographiquesderéclipsedu7 septem- bre 1 858 ; Note de M. Liais 29 ~ Rapport sur l'observation de l'éclipsé du 18 juillet 1860, faite en Nubie par Mahmoud-Ber\ Rapporteur M. Paye.. i33 — Lettre de M. Zantedesrhi accompagnant l'envoi d'un opuscule sur les phénomè- nes observés en Italie pendant l'éclipsé solaire partielle du 18 juillet 18O0 194 — Observation de l'éclipsé solaire du 28 juillet iSfio, faite à Moncayo (Espagne) par Ismayl-Ejfendy [ transmise par I\L Jo- mard ) 284 — Observation de la même éclipse faite à Lambessa (Algérie), par M. Bulard... 509 — Spectre de l'auréole des éclipses totales : suggestion relative à l'observation de l'éclipso solaire du 3i décembre 1861 ; Note de M. Paye C79 Économie rurale. — Sur le chaulagc des terres arables ; .Mémoire de M. Buussin- gault 1 29 — Recherches sur les propriétés absorbantes des terres arables ; par M. Ubaldini. . . 333 — Sur une des sources de la chaux assimilée { '29 Pages I ) Pages. par les produits agricoles des terrains primitifs du Limousin; Mémoire do M. Alb. Le Play io54 — Sur l'aménagement de l'eau dans les ri- zières ; Mémoire de M. Nadault de Buj- fon 375 — Lettre de M. Lacour concernant sa Note sur la conservation des pommes de terre au moyen d'un chaulage 674 — Sur la régénération de la pomme de terre et la propagation des cultures à'Oxulis crenata; Note de M. BcUcinain 792 — Emploi du coid-tar pour prévenir la maladie des pommes de terre ; Note de M. Lemairc 1074 — Sur l'emploi do la vapeur d'eau à 100 ou 120° de température pour la conserva- tion des céréales destinées à la mouture; Note de M. Adltind d^Esparron iSa — Nouvelle méthode de culture de l'agaric comestible ; Note de M. Lidmurdette . .. 235 — Communication de M. Clicvrcul en pré- sentant au nom de M. Lrd>oi/r/!ette (écrit, inexactement /.« Bordette) un groupe de ces champignons C7 1 — Observations sur les rapports qui exis- tent entre le développement de la poi- trine, la conformation et les aptitudes des races bovines; Mémoire de M.Beaii- dement 60 — « Nouveau système de culture devant augmenter le revenu des propriétés et éloigner le danger des inondations n ; Mémoire de M. D'Olincouri 337 Électricité. — Effets des vapeurs métalli- ques sur les stratifications de l'étincelle d'induction ; Note de M. Fare 493 — Plaques épaisses de crown - glass percées par rétincelle de la machine de Ruhm- korff; communication de M. Paye 684 — Recherches sur l'électricité considérée au point de vue mécanique; par M. Marié- Dttij ; État variable des courants dans leurs circuits; Nature du mouvement électrique 27 et 1 104 — Sur les conductibilités des dissolutions salines ; par le même 719 — Sur les forces électromotrices des piles vollaïques; par le même 787 — Des quantités de puissance vive consom- mée dans l'électrolyse des sels alcalins; par le mcnie lo58 — Iniluence exercée par les dimensions rela- tives des plaques de communication avec le sol, et par la nature de leurs surfaces, sur les courants qu'elles engendrent dans les circuits télégraphiques ; Note de M. Du Moncel \k% C. R., 1861, i"" Semenre. (T. LUI.) — Sur les variations des constantes voltaï- ques ; par M. Bu Moncel 553 — Sur les lois de l'induction électrique dans les masses épaisses; Note de M. Ahria. 964 — Sur la théorie des condensateurs sphéri- ques ; Note de M. Gmtgnin SSy — Recherches sur la distribution de l'élec- tricité dans les conducteurs cristallisés ; Note de M. Rmard 26 — Recherches sur .l'électricité atmosphéri- que ; Lettres de M. P^olpicelli. . 236 et 347 — De l'action de la pile sur les sels de po- tasse et de soude et sur les alliages sou- mis à la fusion ignée ; Mémoire deM.Ge- rardin 7'^7 — Lois de la force électromotrice des mé- taux polarisés ; Note de M. Crom io(i7 — Production électrique de la silice et de l'alumine hydratées; Mémoire de M. Bec- querel 1 1 9t"> — Modifications de la pile de Daniell pour applications à la télégraphie et à l'horlo- gerie électriques; Note de M. Callcmd. . 721 — Moniteur électrique pour les chemins de fer ; Note de M. Trotticr 10G7 — Emploi des résidus de la pile de Runsen; Note de M. Guyard 1 125 — Application du principe des polarités secondaires des nerfs à l'explication des phénomènes de l'électrotone ; Note de M . Mcitteucci 5o3 — Expériences sur la torpille ; par M. A. Moreau 5 1 2 — Sur un nouvel appareil électromédical ; Note de M. Hnccj loCo — Expériences électrophysiologiques pour l'étude du mécanisme de la physionomie humaine ; Note de M. Duchenne, de Bou- logne 1 2() 1 — Effets obtenus de l'application de l'élec- tricité aux versa soie malades; docu- ments adressés par M. Sauvageon 27 — Note de JL Adltiud iPEsparron concer- nant la même question 970 — « Rôle de l'électricité dans la nature pen- dant les orages, et application de cet agent à la destruction des parasites qui produisent les épidémies » ; Note de M. Lnhorde i5'J Éloges historiques. — M. Flnurens, Secré- taire perpétuel pour les Sciences natu- relles, lit, dans la séance publique du 23 décembre 18G1, Téloge historique de Ticdemanii, l'un des huit Associés étran- gers de l'Académie 1 194 E.MisRYOGÉNiE . — Observations sur le déve- loppement centripète de la colonne ver- ( '292 ) Pages. lébrale : dualitéinitialedeVélément verté- bral du squelette ; Mémoire de M. Serres. 353 Errata.— Page i5i, ligne 19, tiu lieu de produite, liiez produits. — Page Sgg, ligne 6, au lieu rie photographie, lisez pathologie. — Page iiaS, ligne 22, au lieudc Bonnet, //'.wiPaulet. — Page i23C, ligne 1 1 , au lieu de tenonte, lisez ténorite. Voyez de plus aux pages 352, 487, 524, 664, 676, 732 et 1281 l'.TiiERS. — De la formation et de la décom- position des éthers; Note de MM. £er- thelol et Péan de Saint-Gilles 474 f-THYLÈNE. — Sur Un nouveau mode de forma- lion de l'éthylène et de quelques-uns de ses congénères; Note de M. Bnutlerow. i^-j — Recherches sur les bases oxyéthyléniques; par M. Jf'urtz 338 — Sur une combinaison d'aldéhyde et d'o- xyde d'éthylcne ; par le même 378 — Sur l'éthylone-chlorure de platine ; Note de MM. Griess et Martins yi.L Étoiles filantes. — Parallaxes d'étoiles fi- lantes déterminées au moyen d'observa- tions simultanées, faites à Rome et à Ci- vita-Vecchia ; Lettre du P. Secchi 453 — Notede M. C"H/('(Vr-6'/-«i7ersurlesétoiles filantes du 9 au 1 1 août 349 — Sur les étoiles filantes des mois d'octobre et de novembre ; par le mc'me 92H Fer. — Sur le dosage des azotures contenus dans le fer et dans l'acier; Note de M . £oussir!gault 5 — Remarques faites à cette occasion par M- Cluvreul sur l'impureté habituelle des réactifs, source de grandes difTicultés dans les recherches de cette nature. .. 10 — Remarques de M. Fremy, également à l'occasion de la communication de M. Boussingault n — Réflexions de M. Boussingault à propos de ces eemarques 11 — Sur la présence de l'azote dans un fer météorique; Note de M. Boussingault.. 77 — Recherches sur la composition des fers, aciers et fonte ; par M. Mène 68 — Sur les minerais de fer magnétiques, et sur les fers qui en proviennent, consi- dérés par rapport à la fabrication de l'acier ; Note de M. Fagant 73 — Lettre de M. Gi/fo« accompagnant l'envoi d'un exemplaire de son Mémoire : « Des divers procédés de fabrication du fer ». 1076 — Sur l'état du carbone dans les aciers ; Note de M. Colvert 1274 — Recherches sur le fer réduit par l'oxy- gène et sur la manière de le préserver de l'oxydation ; Note de M. De Luca. . 202 — Sur une nouvelle classe de sels de fer et sur la nature hexatomique du ferricum ; Note de M. Sckeurer-Kestner 653 — Scories de fer provenant d'anciennes for- ges gauloises; Note de M. Haltéguen. . . 913 — Remarques à l'occasion du procédé de M. Margueritte pour l'analyse du fer; Note de M. Gurard 1 1 25 Fermentation. — Recherches sur l'origine, la germination et la fructification de la levure de bière; par MM. Jofyel Musset. 368 — Sur la fermentation alcoolique spontanée; éludes chimiques sur les produits de la fermentation alcoolique dextrogyre; Mé- moire de M. Jodin 1 252 Fibrine. — Expériences sur la coagulation de la fibrine ; par M. Sclimidt 976 FomRE. — Effets d'un coup de foudre sur un fil de télégraphe et sur les objets voi- sins ; Note de M. Segidn 345 — Sur un coup de foudre qui a frappé un télégraphe électrique entre Lyon etMon- télimart ; Note de M . Sacc 646 — Modification observée dans le bois des arbres frappés de la foudre ; Note de M. Bertrand 1 276 Fruits ( Maturation des ) . — Amidon des fruits verts : relations entre ce principe immédiat, ses transformations et le dé- veloppementou la maturation des fruits; Note do M. Pnycn 81 3 Gaz. — Sur la loi de compressibilité des fluides élastiques; Note de M. Akin. .. 11 CiÉoDÉsiE. — Sur les caractères géométri- ques des lignes de faîte ou de thalweg; Note de M. Breton, de Champ 8;. . . (jgy — Lettre de M. Lcbon accompagnant l'en- voi d'un ouvrage sur l'horlogerie envisa- gée au point de vue de l'histoire et de l'économie politique 1018 — Lettre de M. de Parnvey sur les rensei- gnements qui se trouvent dans les livres chinois concernant le froment cultivé et un froment sauvage 2.49 — l^ettre sur les indications qui paraissent se rapporter au Zèbre dans des ouvra- ges chinois ; par te même 1 07 ^ MiiLES ESSENTIELLES. — EsscHCC de téré- benthine employée dans la peinture en bâtiments : de l'influence qu'elle peut avoir sur la santé des personnes exposées à ses émanations ; Recherches de M. Le- claire analysées par M. Oievreul 1 1 1 — M. Lefebt're adresse à cette occasion un exemplaire du Rapport fait à la Société d'Encouragement sur un procédé de pein- ture sans essence proposé par M. Dn- raugc 204 Hydraulique. — Sur l'application du prin- cipe de moindre action à la détermina- tion du volume de fluide qui s'écoule d'un déversoir; Note de IL Brasrhmann. ... 1112 Hydrauliques (Appareils). — Lettres de M. (te Caligny sur le jeu des machines à comprimer l'air au moyen de chutes d'eau, employées au percement du mont Cenis 23 et 1 (ig Hygiène puhlique. — Recherches concer- nant l'influence que peut avoir l'essence de térébenthine employée dans la pein- ture des appartements sur les personnes qui les habitent et sur les ouvriers pein- tres ; Mémoire de M. Leclaire analysé par M. Chevreul 111 — Lettre adressée à cette occasion par M. Le- febi're sur un procédé de peinture sans essence de M. Dorange 204 — Note de M. Morin accompagnant la pré- sentation d'un Rapport fait a'u nom de la Commission chargée d'étudier la ques- tion de chauffage et de ventilation de deux nouveaux théâtres 3()6 — l^ettro de M. Poiseuitte concernant une précédente communication sur un nou- veau procédé pour la \entilation des navires '''"' ~ Sur un moyen supposé propre à préve- nir Uis accidents par asphyxie auxquels sont exposés les vignerons; Notes de M. de 'Parade 721 e( 971' ( ï^gS ) Pages. Inondations. — Sur les mesures proposées pour prévenir lesiiiondations de la Loire; Mémoire de M. Dtitissc 1247 — « Nouveau mode de culture devant accroi- tre le produit des propriétés et éloigner le danger des inondations n; Mémoire de M. D'Olincourt 33; Institut. — Lettres de M. le Prcsidcnt de l'Institut concernant la séance publique annuelle des cinq Académies, fixée au 14 août, et la dernière séance trimes- trielle de i86i fixée au 2 octobre. 77 et 48g Instruments de Chirurgie. — Nouveau porte-scie pouvant s'adapter à toute scie à chaînes. — Pince à anneaux munie d'un nouveau mode de fermeture; instru- ments présentés par M. /T/«;/(«7/. i52 et gGg — Lettre de M. Riboli concernant sa Note Pages. sur un instrument pour la suture de la fistule vésico-vaginale C;^ — Nouvel appareil pour injections gazeuses dans l'oreille interne, contre les surdités et les bourdonnements nerveux. — Ap- pareil pour injections gazeuses dans lo- l'oreille moyenne; communications de M. Bonniifont 788 et 84 1 Voir aussi l'article Appareils divers. Instruments de Musique.— Catalogue desdi- verses communications de I\L Zimmer- marin concernant l'art du facteur d'or- gues '.71, Instruments de Physique. —Note deM./^^r 1 accompagnant la présentation d'un in- dicateur météorologique connu en An- gleterre sous le nom de storm-glass . . . io4 L Lames liquides. — Sur les lames liquides minces et leurs assemblages ; Note de M. Plateau 4G 1 — Communication de M. Faye concernant quelques expériencessuggérées parcelles de M. Plateau 4^3 Legs Bréant. — Communications relatives au traitement soit du choléra-morbus, soit des dartres, adressées au concours pour le prix Bréant ; par M. Hosj'ord, par un Anonyme , par MM. Garnicr, Rotnanacé, Lelni, Reed, Jenkins 28, 64, 125, 842, 964 et 1245 — Lettre de M. Krajenbrinh concernant un Mémoire sur le traitement du choléra- morbus qu'il avait adressé, avec son nom sous pli cacheté, au concours de 1860. 387 Lkvuke de bière. — Becherches sur son origine, sa germination et sa fructifica- tion ; par MM. Joly et Musset 3G8 — M. Pasteur demande la rectification d'un passage de cette Note où on lui attribue des opinions qui ne sont pas les siennes. 4o3 '- Héponse de MM. Joly et Musset 5i5 Longitudes. — Détermination de la longi- tude de Paranagua au moyen d'épreuves photographiques de l'éclipsé du 7 sep- tembre i858; Note de M. Liais ^y Lumière. — Nouvelle communication de M. Niepcede Saint-Pictor suv une action de la lumière inconnue jusqu'ici 33 — Action de la lumière électrique relative- ment à la production de la matière verte des feuilles; Note de M. Hervé-Man- gf" ■•^4* — Décomposition spontanée du coton-poudre sous rinfiuence de la lumière diffuse: Note de M. Bonet 4o5 — M. C/;cc'n'H/ appelle à cette occasion l'at- tention sur le rôle que joue la lumière diffuse dans la décomposition de beau- coup de principes immédiats d'origine organique 407 — Lumière électrique ; substitution d'une mèche particulière au charbon employé pour la propagation de cette lumière : Note de M. Morel La Vallée 1 ihi M M\ciiiNES A VAPEUR. — Lettre de M. Burdin annonçant l'envoi prochain d'un travail qui lui est commun avec M. Bourget snr une machine à circulation continue et sans perte de calorique 27>j Note de M. de Caligny sur les ti- { 1296 ) Pages roiis cylindriques à pressions latérales équilibrées pour les machines hydrau- li(]ues et les machines à vapeur G.} Voir aussi l'article Méamiqiœ. .M\r.NÉTisME TERRESTRE. — Nouvelle méthode pour la détermination des états magné- tiques des aiguilles et barreaux aiman- tés; par M. Dubois 192 — Sur la prétendue connexion entre les phénomènes météorologiques et les va- riations du magnétisme terrestre; Note de M. Brnun 628 — Connexion entre les phénomènes météo- rologiques et les variations du magné- tisme terrestre; Note du P. Secchi en réponse à colle de M. Broun 897 Manne. — Sur la composition de la manne du Sinaï et de la manne de Syrie; Note de M. Berthetot 583 MÉc.^NiQiE. — Rectification adressée par M. Diipré pour un passage d'un précé- dent Mémoire sur le travail mécanique et ses transformations loïC — Expériences sur des procédés de sciage dont on obtient des résultats nouveaux ou plus parfaits; par le même 25 — Sur les tiroirs cylindriques, à pressions latérales équilibrées, pour les machines hydrauliques et les machines à vapeur; Note de M. de Caligny 64 — Renseignements donnés par M. de Cali- gny sur l'emploi de l'air comprimé dans les appareils servant au percement du mont Cenis 23 et 169 — Recherches théoriques sur les effets mé- caniques de l'injecteur de M. Giffard; Note de M. Resal 632 — Sur la théorie des pressions; Mémoire de M. Chabnncl gi l — Lettre de M. Barrct concernant une dif- ficulté qui se présente dans une ques- tion de transmission de mouvement. . . 483 MÉDECINE ET ClIIRLRGIE [Concours pour les prix de). — .\nalyse d'ouvrages impri- més ou manuscrits adressés à ce concours par les auteurs dont les noms suivent : — M. Hnmon (Études sur l'albuminurie).. \bi — M. Bourhut (Action du chloroforme à l'intérieur contre les calculs biliaires). . 236 — M. Polli (Maladies à ferment morbifique et leur traitement. — Sulfites et hypo- sulfites médicinaux) 544 — M. Bnnnefont (Maladies de l'oreille)... 841 — M.^Liberl (Anatomie pathologique, gé- nérale et spéciale) 1 1 1 7 — fi\. Fonssfigrii'fs (Hygiène alimentaire des malades, des convalescents et des valé- tudinaires) 1117 Pagos. — M. 5oe/?.ç (Maladies des bouilleurs). .. . 1262 — .M. Frcriclis (Maladies du foie) 1263 Meuciire. — Passage de cette planète devant le disque du Soleil. Voir l'article astro- nomie. MÉTÉoRrrES. — Sur la nature et le mode de formation des météorites ; Note de M. Hai- dinger 456 — Sur un aérolithe tombé à Dhurmsalla, dans l'Inde; Lettre de M. Jackson à M. Élie de Beaumont loiS — Sur deux bolides observés le 7 septembre par iM. Kuhn, à Gaillon (Eure) 482 Voir aussi l'article Étoiles fiantes. MÉTÉOROLOGIE. — MatieTcs minérales et or- ganiques contenues dans la pluie; Re- cherches faites à Pise par M. De Luca. i53 — Remanjues sur la forme et la composition des gréions tombés le 2 août 1861 à Vzeure ( Allier) ; Note de M. Laussedat. 3oo — Sur la prétendue connexion entre les phé- nomènes météorologiques et les varia- tions du magnétisme terrestre ; Note de M. Broun 6a8 — Réponse du P. Secc/d aux objections pré- sentées parM. Broun contre la réalité de celte connexion 897 — Sur un cas de pluie sans nuage ; Lettre de M. Fargeaiul 914 MÉTÉOROLOGIQUES (OhSERVATIONS). — M. Ba- mon de la Sfigra adresse les tableaux pour les mois de mars et d'avril 1861 des observations météorologiques re- cueillies par les élèves du collège de Be- len à l'ile de Cuba ai Micrographie. — De la photographie comme moyen d'investigation micrographique; Note de M. Gerlach accompagnant des épreuves grossies, sans déformations , d'objets soumis au microscope 376 Minéralogie. — Sur la productionélectrique de la silice et de l'alumine hydratées; Mémoire de M. Becquerel 1 196 — De la reproduction de l'étain oxydé et du rutile; Note de M. H. Sainte-Claire Deville 161 — Reproduction du fer oxydulé, de la mar- titc et de la périclase : protoxyde de manganèse cristallisé ; par fc /«fwc. . . 199 — Sur les modifications temporaires et sur une modification permanente que l'action do la chaleur apjiorle à quelques pro- priétés optiipies du feldspath orthose; Note de M. Des Clnizcau.i: 64 — Du rôle de la pcrsolidificalion en géolo- gie ; Mémoire de M. Fournet 179 — Nouveaux faits minéralogiques et géolo- giques recueillis dans les cinq départe- ( 1297 ) Pages. ments volcaniques français; Note de M. Bertrand de Loin 288 — Analyse de la dufrénite de Rochefort-en- Terre ; Note de M. Pisani 1020 — Analyse de la pholérite de Lodève (Hé- rault ) ; par le même 1072 — Description d'un nouveau minéral de l'Ou- ral, la wagite ; par St. Radoszkovski. . . . 1071 Morphine. — Sur la combustion et la volati- lisation de cet alcaloïde; conséquences Payes. 594 physiologiques; Note de M. Decliarme. Mortalité. — Nouvelles recherches sur les lois de la mortalité chez les enfants ; par M. Bouchut 660 Moteurs. — Note sur un nouveau propulseur à hélice; par M. Agnese ii3 et \i\)u — Lettre de M. .Bowj concernant un moteur de son invention j 1 y Voir aussi à l'article Navigation. N NAViGATtON. — Note de M. Jgnese sur un appareil qu'il désigne sous le nom de propulseur ou turbine abritée. . ii3 et 290 — Lettres de M. Mackinto.sk concernant sa Note sur un nouveau propulseur pour les machines marines 3oi et 811 — Lettre de M. Manificat concernant un dispositif de son invention pour larguer et carguer les voiles Sig — Lettre de M. Tremblay concernant ses inventions pour le sauvetage des nau- fragés 1 075 Nitr.\te de potasse obtenu au moyen d'une réaction par laquelle on utilise les ré- sidus des piles de Bunsen ; Note de M. Gurard 1 1 25 Nombres ( Théorie des ). — Recherches con- cernant les théorèmes de M. Kronecker sur les formes quadratiques ; Lettre de M. Hermite à M. Liouville 214 — Réponse de M. Liouville 228 Nominations. — M. Henri Sainte-Claire De- ville est élu Membre de l'Académie, Sec- tion de Minéralogie et de Géologie, en remplacement de feu M. Berthier gSS M. de Givry est nommé Correspondant de la Section de Géographie et de Navi- gation, en remplacement de M. de Tc.s- san, devenu Académicien titulaire 87 M. H. Bernard est nommé Correspondant de la Section de Mécanique en remplace- ment de feu M. Ficat 88 M. Pitrkinjeesi nommé Correspondant de la Section d'Anatomieet de Zoologie en remplacement de feu M. Rathke 1 !g M. Gervais est nommé Correspondant de la même Section en remplacement de feu M. Dujardin 280 M. l'amiral Liitke est nommé Correspon- dant de la Section de Géographie et de Navigation en remplacement de feu Sir John Franklin 1 « i M. Bâche est nommé Correspondant de la même Section en remplacement de feu M. Scoresby 27g M. P. de Tchihatcheff est nommé Cor- respondant de la même Section en remplacement de feu M. l'amiral Beau- fort 326 0 Opium. -- Lettre de M. Decharme accom- pagnant une analyse de ses recherches sur l'opium indigène 545 — Sur la combustion de l'opium et de la morphine : volatilisation decet alcaloïde, conséquences physiologiques ; Mémoire de M. Decharme 5g4 Optique. — Sur les modifications temporai- res, et sur une modification permanente que l'action de la chaleur apportée quel- ques propriétés optiques du feldspath or- those ; Note de M. Des Cluizcaux 04 — Analyse donnée par M. Zantedeschi de son opuscule « sur le spectre lumineux considéré comme l'analyseur le plus déli- cat que possède la science » 472 — Sur les déviations du plan de polarisation des couleurs résultantes dans une lame de quartz perpendiculaire à l'axe et tra- versé par «n faisceau de lumière blan- che ; Note de M. Soleil 640 — M. &i/f(/ demande et obtientl'autorisatiqn de retirer cette Note '(t'i Or. — Observations sur l'origine et la distri- bution de l'or dans les divers terrains de la Californie ; Mémoire de M. L(uir logt' { >298 ) Pages Oreille artificielle, appareil automatique destiné à écrire les sons; Mémoire de M. Scott 108 Oroanogéme et Organographie végétales. — Deuxième Noie sur la composition du cône des conifères ; Y^ar 'S\. l'artatore. . if)4 — Sur l'anatomie et sur la physiologie d'un cône de pin ; Mémoire de M. Rodet 535 — Sur le développement de la graine du ri- cin ; Note de M. Gris 7*5 — Expériences sur la reproduction des fais- ceaux ligneux et du tissu cortical par les zones utriculaires profondes chez cer- tains arbres dicotylés à développement rapide ; Mémoire de M. Hétet 1004 — Mémoire sur les feuilles inéquilatères; par M. Godron laSi Pagc5 Orseille. — Note de M. Gaultier de Cliiu- lirr, faisant suite à une précédente com- munication sur la fabrication de cette substance tinctoriale '^'■' Oxydes salins. — Étude des oxydes salins et en particulier de ceux auxquelsdonne naissance l'oxyde chromique en s'unis- sant aux oxydes électropositifs ; Note de M. Persoz <)9 Oxygène. — Sur la préparation économique de l'oxygène; Note de M. De Luca i56 Ozone. — Considérations sur la nature de l'ozone ; par M. Sauvage 544 Ozonométrie. — Recherches ozonométriques faites à Pise ; par M. Silvestri 247 Paléontologie. — Sur la découverte d'un castor à Auneux, près Lumeau, et sur le terrain falunien dans Eure-et-Loir ; Note de M . Laugvl 35 — Restes fossiles de deux grands mammi- fères constituant, l'unie genre Rhizoprion de l'ordre des Cétacés, l'autre le genre Dinocyon de l'ordre des Carnassiers ; Mémoire de M . Jourdan '. . gSg — Sur le Mesoplodon Christnlii, grande es- pèce éteinte de Cétacés Ziphioïdes; Note de M. Gcrvais 496 — Lettre de M. Gerwiis accompagnant l'en- voi d'un Mémoire imprimé sur des restes fossiles de vertébrés du midi de la France. looi — Sur des ossements fossiles trouvés dans les environs de Poligny (Jura); Note de M. Bertherand, transmise par M. le Mi- nistre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics 1246 — Sur une tête de grand ichthyosaure trou- vée dans l'argile du kimmeridge au cap la Hève ; Note de M. J'aleiiciennes 267 — Surunnouveaureptilevoisin de l'ichthyo- saure, trouvédans l'argile du kimmeridge près le ilavre ; par le même 999 — lt\. Mihie Kdtiiirds présente les ligures d'un liraiid nombre de poissons fossiles, en partiy nouveaux, provenant de Monte Bolca, pièces appartenant à un grand travail de iL Milin, de Padoue f>42 — M. /V//(.'/«(e««f.v insiste sur l'importance que donne aux découvertes de M. Molin relies qui ont été faites, dans le Liban, d'un riche gisement de poissons fos- siles 643 — Sur de grandes empreintes végétales trou- vées à Armissan ( Aude ); Note deM. Gcr- vais 777 — Des pierres de fronde trouvées dans les habitations lacustres de la Suisse et dans les terrains d'alluvion de l'Amérique du Sud ; Note de M. Marcel de Serres. ... 1 123 Paquets cacuetés. — Un paquet cacheté dé- posé par M. Cauvet le i4 janvier et ou- vert sur sa demande le 21 août renferme les résultats de ses recherches sur le rôle des racines dans l'absorption et l'excré- tion 352 Paracyanlrés (Produits). — Sur l'acide prussique et sur la métamorphose para- cyanique ; Note de M . Mitlon 842 Paratonnerres. — Lettre de M. Duret sur un cas d'inefficacité des paratonnerres. u3 — Sur les indications à remplir dans l'ins- tallation des paratonnerres; Lettre de M . Goïot 290 Pathologie. — Sur les végétations dites sy- philitiques; Note de M. Labalbarr iSa — Des collections séreuses du petit bassin, liées à une raétropéritonite non puerpé- rale ; Note de M. Demarijuay 234 — Apoplexie du bulbe rachidien, en arrière de la protubérance annulaire ; Note de M. Mesnet 33; — Sur la glycosurie morbide ; 2'' Mémoire de M . Semmtda 399 — Sur le résultat de la lésion de certaines parties des centres nerveux; Note de M. l'riedberg, présentée par M. Yelpeau. 4;-/ — Battements de l'arlero cœliaque dans un cas de fièvre jaune, avec suspension des ( '^ Pofjcs. baltements du cœur et froid cadavérique coïncidant avec l'intégrité des fonctions intellectuelles ; Note de M. Giiyon 4<)8 — Moi'sure de céraste suivie de la paralysie du mouvement, avec exagération de la sensibilité, du côté du corps opposé à celui de la morsure; Note de M. Giirn/i. 1 24 ' — Accidents produits par la lésion d'un ra- meau nerveux, et arrêtés par la section totale du rameau lésé; Lettre de M. Ri- boli • ■ ti;-'' — De la valeur de l'égophonie dans la pleu- résie ; Note de M. Laiidimzy 760 — Marche de l'endémie pellagreuse à l'Asile d'aliénés de Sainte-Gemmes-sur-Loire dansl'année 1861 ; Mémoire deM..B///orf. 1021 — Sur l'encombrement charbonneux des poumons chez les bouilleurs ; Mémoire de M. RU'inhmdt u)tJ4 — Sur les atrésies des voies génitales chez la femme et sur leurs terminaisons; Mé- moire de jr. Piicch loGO l'ELNiLHE. — Lettre de M. Miller, de Messine, concernant deux procédés de sou inven- tion pour peindre, tant à frais qu'à sec, sur enduit à chaux et à sable '>"56 i'ENDULE.—Mémoiresur le mouvement du plan d'oscillation du pendule; par M. Dubois. 1245 - Sur les propriétés du pendule mécani- que; Lettre et Mémoire de M. Emma- nuel 3(>i et 4f 2 l'Es.iNTEUR SPÉCIFIQUE. — Appareil [lour la détermination prompte de la pesanteur spécifique des corps solides; Note de M. Gentili 1 2G2 Phosphates.— De l'action qu'exercent les uns sur les autres les phosphates, l'ammo- niaque et divers corps neutres organi- ques ; Note de M. P. Themird 1019 Phosphore. — Recherches sur les moyens supposés propres à prévenir les effets toxiques du phosphore ingéré dans l'es- tomac ou manipulé pour la fabrication des allumettes chimiques ; Note de M. Pouisier Vj~ — Sur le perbromure de phosphore. — Siu' le bromoxyde de phosphore P Br- 0" : Notes de Jl. Ern. Biunlrimont 4^4 — Sur la préparation du chlorosulfure de phosphore P CI' S- ; ])ar le même 468 — Sur un bromosulfure de phosphoreP Br' S'; par le même 5 1 7 — Action exercée par le perchlorure de phosphore sur plusieurs éléments chi- miques ; par le même G37 — Sur les spectres du phosphore et du sou- fre ; Note de M. Seguin 1272 C. R., 18G0, î"'" Semestre. (T. LUI.) 99 ) Pages. Phosphorescence. — Note de M. Morren sur la phosphorescence des gaz raréfiés. 794 Photographie. — Épreuves photographiques de l'éclipsé du 7 septembre i858 prises à Paranagua par M. Liai.y, et servant à la détermination delà longitude du lieu. 29 — Note sur l'emploi de la photographie comme moyen de faciliter les recher- ches micrographiques ; Note de M. Gei- liic/i 37O — Application de la photographieà la laryn- goscopie et à la rhinDscopie ; Note de M. Czennah 9(')() PuoTOMÉTRiE. — Emploi de la solution aqueusc de chlore comme substance photomélri- que ; Mémoire de M. H'ittwcn 68 Physiologie. — Sur les conditions de la ré- génération des os; Note de }i.Séclillnt. . 27') — Sur la régénération des os; Mémoire de i\I. L(imarre-Piir/uot 827 — Sur la régénération des os de la face par la membrane muqueuse périostique ; Note deM. Dcmenux ioi4 — Sur la régénération des tendons ; Note de M. Joberl île Lambnlle 42') — Usage et propriétés des tendons ; Note de iL Jobert de Lamlialle 5G 1 — Remarques de M. Floui-ens sur la sensi- bilité exquise des tendons enflammés op- posée à l'insensibilité des tendons sains. 5G5 — Des théoriesrelalivesà la régénération et à la cicatrisation des tendons; Mémoire de M . Jobert de Lamhalle 1211 — Sur les nerfs des tendons ; Note de M. Pcip- penhein ■"iS — Recherches concernant la loi qui règle la fréquence des battements du cœur ; Jlémoire de M. Marer gS — Détermination graphique des rapports du cœur avec les mouvements des oreil- lettes et des ventricules ; Mémoire de MJL CImuveau et Marey. 622 — Appareil enregistreur pour la détermina- tion des rapports qui existent entre cer- tains phénomènes de la circulation ; Note de >L Cli. Bui.s.sun 91) — Sur les mouvements du cœur et leur sue- cession ; remarques présentées par j\L Beau à l'occasion de la précédente com- munication 7.57 — Recherches sur lesmouvemeutsdu lœur; par M. Germain 47 1 — Recherches sur l'action de différents poi- sons du cœur ; par MXL Dybkowskj et Peliknn 384 — Détermination du mode d'action de la moelle épinière dans la production des 171 mouvements de 1 iris dus a l'excitation (le la région cilio -spinale ; Note do M. Cltattrcaii 58 1 Physiologie. — Expériences relatives à celte question : Le nerf laryngé est-il un nerf suspensif? Note de M. Sc/iiff. . . . a85 et 33o — Sur les résultats de la lésion de certaines parties des centres nerveux ; Note de M. /'//fc/if/-^, présentée par SI. Vclpeau. 472 — Sur les tissus contractiles, et sur la con- tractilité; Mémoire de M. Roiigei 732 — Sur les divers états des cellules du foie dans leurs rapports avec l'activité de la glycogénie ; Mémoire de M. Colin io63 — Kxpériences d'ablation do la rate ; par M. PfYinni 978 — Lettre de M. Anschnicr concernant son Mémoire sur les moyens de prolonger la vie en l'absence de toute nourriture. . . . -Cii PiivsioLoiiiE COMPARÉE. — -application du principe des polarités secondaires des nerfs à l'explication des phénomènes de l'électrotone ; Note de >L Mtitteucci . . . 5o3 — Recherches sur cette question : Le ve- nin des serpents exerce-t-il sur ces ani- maux l'action qu'il exerce sur les verté- brés à sang chaud ; Note de Sf. Guron . 1 2 — Sur un fait observé à la ménagerie con- cernant le pouvoir de déglutition du JSnii cnii.strictnr ; Note de AL y/. Diiiiiéril. 593 — Expériences sur la torpille; par M. Mo- rciiii 5 1 2 — Sur diverses espèces de mollusques et de zoophytos vivant à de très-grandes pro- fondeurs dans la Méditerranée ; Mémoire de 5L .llpli. EiUvanls 88 — Embryogénie des Rayonnes; reproduction des Porpites; Note de M. Lacazc Du- iliicrs 8 "n — Voule d'œufs féconds par des femelles de vers à soie sans le concours de mâles ; Note de M. Jourdan log'i — Surlosspormalopliores de quelques hiru- (linées: Mémoire do M. liobi/i ^So l')ivsioi.o(;iE VÉGÉTALE. — Sur l'amidon des fruits verts, sur les relations entre ce principe immédiat, ses transformations et liî développement ou la maturation des fruits: .Siémoiro de M. 7^cm<7/ 81 3 — Production de la matière verte des feuilles sous l'inlluence de la lumière électrique; Note de M. Hrivc-Mungon 243 — Action des racines dans l'absorption et l'excrétion, Note déposée sous pli ca- cheté par M. Cniii'c'i, en janvier 1861, et ouverte sur sa demande le 19 août... 352 — Recherches sur la formation de la matière grasse dans les olives; par M. J)r Lucn. 38o f i3oo ) Page?. Pages. — De l'importance comparée des agents de la ]iroduction végétale ; Note de M. nUc. 832 — Nouvelles recherches concernant l'action qu'exercent sur l'atmosphère les par- ties vertes des végétaux; Mémoire de il. Iiiiii\siiigniilt 8G2 — Nouveaux faits sur la sève de la vigne; Mémoire de M. Coucrhc 970 — Recherches sur le développement des Mucédinées ; par M. Jodin (suite). . . . 28 Physique. — Sur la relation qu'on observe entre la transpiration liquide et la com- position chimique ; Note de M. Grnham. 774 — Réclamation de priorité sur une question de physique moléculaire soulevée en fa- veur de feu JL Fusinicri par sa \euve contre M . Bizio 1 1 25 Physique du globe. — Sur une nouvelle formule barométrique; Note de M. Ba- hinct 5()7 — Iniluence exercée par la mise en activité du puits foré de Passy sur le débit du puits foré de Grenelle ; Note de M. Du- ttias 371 — Effets du rayonnement nocturne au-dessus du sol proprement dit et au-dessus d'une nappe liquide; Note de M. Mai-cet 853 — Note concernant la pression des wagons sur les rails de droite, et des courants d'eau sur leur rive droite, on vertu de la rotation de la terre; parM. Unisr/immi//. in(')b Voir aussi les articles Trcmblcmcnls de terre, Mng/iétisnie terrestre, etc. Physique si.\tiié.matioue. — Sur l'ellipsoïde d'élasticité ; Note de M. D' Estocquois. . . 11 3 — Sur le nombre des coefficients inégaux des formules donnant les composantes des pressions dans l'intérieur des solides élastiques ; Mémoire de M. Barre de Saint-l eiiiiiit 1107 — Sur la compressibilité ;des fluides élasti- ques ; Note de M . Jki/i 1117 Piles galvaniques. — Sur un procédé des- tiné à prévenir l'incrnslation des vases poreux des piles de Daniell ; Note de M. Mori/i 74 — Sur des réactions au moyen desquelles on utilise les résidus de la (lile de Bun- sen ; Note de AL Gtiynrd 1 1 25 Planètes. — M. Zc/'cmtv présente les élé- ments do la planète ( ()9 ) calculés, sur les observations de Paris, par M. Thi- rhn 43 — (observation faite le 28 août 1861 par M. Goldschmidt, de la planète Pseudo- Daphné, qu'il avait découverte le 9 sep- tembre 1857 i 1 5 — M. Luther annonce la découverte qu'il a ( i3oi ) 92i 47' Pages. faite à Bilk, le i3 août 1861, d'une nou- velle petite planète (71) qui a reçu le nom de lYioùé ; Lettre à M. Élie de Beau- mont 4;8 — Éléments et éphémérides de la planète Pseudo-Dapliné; par M. Luther (trans- mis par M. Goldschmidt) 479 et 801 l'i.ATi.NE. — Sur le dosage du platine qui se trouve à l'état de difïiisiondans les gites métalliques ou dans les roches des Alpes du Daupliiné et de la Savoie ; Note de M. Gucymard g8 — Sur l'éthylène-chlorure de platine; Note de MJI. Gricss et Mnrtins Plomb. — Balles de plomb rongées par des insectes. Bapport sur diverses pièces re- latives à ce fait transmises par M. le Mi- nistre de la Guerre ; RapporteurM. Milnc E(hv(irds 3'2o — M. le Ministre de la Guerre remercie l'A- cadémie pour l'envoi de ce R:ipport — Nouveau cas de perforation du plomb par des insectes hyménoptères ; Note de M. Sciteurer-Kestiier 5 1 g Poids atomiques. — Note de M. Dumas ac- compagnant la présentation d'un travail de M. Stns sur les rapports réciproques des poids atomiques 5^0 Poisos. — Recherches sur l'action de diffé- rents poisons du cœur ; par MM. Dyb- kowsky et Pelikan 384 Polarisation circulaire. — Expériences faites par M. Je/izscU sur des systèmes formés de différentes pièces d'un cristal d'apatite 12G2 Poreux (Corps).— Leur influence pour dé- terminer certaines combinaisons; Note de M. Corernviiider Portraits d'hommes ILLUSTRES. — M. Lanry fait hommage à l'Académie d'un portrait du général Bonaparte peint en costume de Membre de l'Institut 970 PoT.\ssE (Sels de). — De leur remplace- ment dans la teinture par les sels de baryte; Mémoire de M. Kuhlmann Pressions. — Mémoire sur la théorie mathé- matique des pressions; par M . f /(«/v///c/. — Pressions dans l'intérieur des solides élas- tiques : sur le nombre des coefficients inégaux des formules donnant les com- posantes de ces pressions; Mémoire de IL de Saint-T'enant 1 107 PRIX DÉCERNÉS, Concours de l'année iSGi (séance publique du 25 décembre )86i)': — Prix d'astronomie, fondation Lalande (Rapport sur le concours. Rapporteur M. Mathieu). — Trois prix décernés ù l'ases. 140 104; 0" MM. Tciiipcl, Luther et Goldschmidt qui ont chacun découvert deux des neuf petites planètes ajoutées en 18G1 à la liste des astéroïdes compris entre Mars et,Iupiter "'^y Prix de Mécanique (Rapporteur M. Com- bes).— Il n'y a pas eu lieu ù décerner le prix " ' ' Prix de Statistique, fondation Montyoïi (Rapporteur M. Bienaymé). — Prix de 18G1 décerné à M. Rigaut. pour la partie statistique de son livre intitulé ; K Description et Statistique agricole du canton de Wissembourg».— Prix réservé depuis 1837, accordéàM.-B/ocA- pour sa 0 Statistique de la France» . — Mt'«/(o«,v honorables à M. de Chastellux pour son ouvrage sur le département de la Mo- selle (partie statistique) et à M. de la Tremblais pour son livre sur la morta- lité dans les départements de l'Indre et du Cher i'^' Prix Trémont pour 1861 (Rapporteur M. Chei'reul). — Prix accordé pour la présente année et les deux suivantes à M. Xiepce de Saint-Tlctnr, pour ses recherches concernant diverses actions de la lumière ' ' ^^ Prix fo.ndé par M™ la Marquise de La- PL.\CE. — Le prix a été obtenu par M . P. Genreau, sorti le premier de l'École Polytechnique, le i" novembre iStJi.. ii4i Prix de Physiologie expérimentale, fon- dation Montyon ( RapporteurM. Claude Jlernard). — Prix décernés à M. Hyrtl, de Vienne, pour l'ensemble de ses re- cherches d'anatomie comparée , et à M. Kùhne, de Berlin, pour ses expérien- ces sur les muscles et les nerfs . — îMen- tion des travaux de M. Chauveau et de M . Colin 1 1 42 Prix rel.\tifs aux arts insalubres, fon- dation Montyon ( Rapporteur M. Che- rreid).— Il n'y a pas eu lieu cette année à décerner de prix 1147 Prix de Médecine et de Chirurgie, fon- dation Montyon (Rapporteur M. Rmcr). — Prix décerné à MJI . Lnllemand, Per- rin et Duroy pour leurs travaux sur le « Rôle de l'alcool et des aneslhésiques dans l'organisme » . — DL'ntions honora- bles: avec un encouragement de la va- leur de i5oo francs, à M. Haspcl ( ma- ladies du foie), àM./io«(\ ( suppurations endémiques du toie), à M. Dutrouleau ( maladies des Européens dans les pays chauds ). — Avec un encouragement de la valeur de 1200 francs, à M. Roger 17t.. ( .3o. ) Pages, (auscultation de la tète), à M. Huguier (allongements hypertropliiques du col de l'utérus "1, à M. Liibnulbî-nc (affections pseudo-membraneuses). — Plusieurs au- tres travaux sont, en outre, signalés par la Commission comme dignesd'attirer l'attention i '4^ — Prix Jecker ( RapporlcurM. Cluvreul). — Prix décerné à M. Pnslcui pour un ensemble de recherches contribuant pour la plu[)arl aux progrès de la chimie or- ganique 1 1 53 PRIX PROPOSÉS pour les années 18G2, i863 et 1864. — Grand prix de M.vthé.m.vtiqies pour 1 862 ( théorie des marées ) 1 1 03 — Gr,v.nd prix de M\THÉM.\TiQUEs pour i863 ( théorie des phénomènes capillai- res) I I (j t — Grand prix de M.\tiiématioues pour i863 (théorie géométrique des polyè- dres ) Ihid- — Gn\ND PRIX DE M.\TI1ÉM.\TI0LES pOUT i863 (question concernant la théorie de la chaleur) iiCJ — Grand prix de Mathématiques pour 1862 (question concernant la théorie des courbes planes du quatrième ordre). 1 i(j!'> — Prix extraordinaire concernant l'appli- cation de la vapeur à la marine militaire pour l'année 1 862 Ihi.!. — Prix d'Astronomie, fon.!ation Lalande. . 11G7 — Prix de Mécanioij''', fondation Montyon. Ibid. — Prix de Statistique, fondation Montyon. Ihi.i. — Prix RouniNpour 18G2 (question, au choix des concurrenis, concernant la théorie des phénomènes optiques ) 1 1 08 — Prix Boudin pour i803 (question con- cernantlescourants thermo-électriques). Ibiil. — Prix Bordin pour 18G2 ( différence de position du foyer optique et du foyer photogénique ) 1 1 G9 — Prix Trémo.nt pour 1 8G4 lbiL Tarily de Montravel — La Section de Mécnnique présente la liste suivante de candidats pour une place de Correspondant en remplacement do feu M. Vicat : 1° M. Bernard, 2", MM. Boi- leau, de Caligny, Didion, Uirn, Resal.. — La Section d' Anatomie et de Zoologie pré- sente la liste suivante de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Ratlihe : \" M. Pur- kinje ; 2° MM. Dana, Délie Chiaje, Sie- bold, Van Beneden — La Section de Géogmp/iie et de Naviga- tion présente la liste suivante de candi- dats pour la place de Correspondant va- cante par suite du décès de Sir John Franklin : 1" M. Lutke; 2° M. Bâche; 3" MM. Livingstone, Macclure, de Tchi- hatcheff 39 107- 028 La même Section présente pour une place de Correspondant vacante par le décès de M. Scoresby : \" M. Bâche; 1" M. de TchihatchefT; 3° M. Livingstone ; 4° M. Macclure .' La même Section présente pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de l'amiral BeL Four- nie 509 — Sur la pénétration dans les poumons des poussières liquides tenant en dissolution des médicaments; Note de JL T(werrner. 1004 — Lettre de M. Armand concernant de pré- tendus remèdes contre la rage employés en Cocliinchine et en Chine 58i — Traitement des douleurs névralgiques et des douleurs rhumatism.iles par une pom- made au chlorure d'or et de sodium; Mémoire de M. Cliarrière C71 ( '^ Paces. Sur l'amputation des amygdales dans l'an- gine couenneuse; Note de M. Pailtot... 756 Sur la pré|iaration et l'emploi en théra- peutique de l'eau oxygénatée ; Note de M. Ozniiiim 79 1 Diminution dans la quantité des boissons comme faisant partie du régime propre à combattre l'obésité ; Lettre de M. Dwi- ccl ; . . . . 9G8 Sur une médication topique permanente dans le traitement de certaines affections du canal de l'urètre; Note de M. f'inci. 969 Mémoire de M. Matldeu, de la Drôme, ayant pour titre : u Le bain au point de vue médical » 1017 De la chloracétisation, nouveau moyen de produire l'anesthésie locale ; Note de M. Fournie 106G Propriétés du charbon de seigle porphy- risé comme poudre dentifrice; Note de M. Dcliiharre 7C2 o5 ] Pa^es. Torpille. — Expériences sur la torpille; par M . Morenii j 1 -^ Transpiration liquide, passage des liquides sous pression à travers des tubes capil- laires. — Note sur la relation qu'on ob- serve entre la transpiration liquide et lacompositionchimique;parM. Gniham. 7-4 Tremblements de terre. — Trépidations du sol à Nice pendant le premier semestre de 1861 ; Note de M. Prost (iJS — Lettre de M. Perrey concernant l'ensem- ble de ses recherches relatives aux trem- blements de terre WJo — Rapport du commandant du navire /«/•>'- licie sur les effets d'un tremblement de terre ressenti en mer le 20 février 18G1 . loo'i — Remarque de M. Ch. Saintc-CInire Dc- villc relative à cette observation io8t> — Appareils pour l'étude des tremblements de terre; Note de M. Marcluind laSy Vapelbs métalliques. — Effets de ces va- peurs sur les stratifications de l'étincelle d'induction ; Note de M. Fayc 493 Voir aussi la Note du même auteur sur le spectre de l'auréole des éclipses totales du Soleil O79 \'Ér,ÉTAUX [Composition chimique des). — Recherches sur les éléments minéraux contenus dans les plantes épiphytes; Note de M. De Lucn 244 — Action exercée sur l'atmosphère par les parties vertes des végétaux ; Mémoire de Jl. Boussini^/uili 862 — Production de la matière verte des feuilles sous l'inlluence de la lumière électrique; Note de M. He/i'é-Ma/igon 243 \'ers A soie. — Sur la nature et l'origine des corpuscules vibrants signalés comme in- dice de la pébrine dans les vers à soie et dans leurs œufs; Note accompagnant l'envoi d'un opuscule de M. de P/ngr/iol. 7} — Éducations en plein air du ver à soie de l'Aikmte, observations faites durant un voyage d'inspection des plantations d'Ai- lantes; Lettre de M. Guérin-Méneville. lyj — Description d'un nouveau ver à soie du chêne provenant du Japon ; par /e même. 625 — Sur le devidage en soie grége des cocons du ver à soie de l'Allante; \i2lV le même. iiM — Ponte d'œufs féconds par des femelles de vers à soie sans le concours de mâles; Note de JL Jourdnn 1 og'3 — Sur la transformation en sucre de la peau des vers à soie; Note de M. De Luea.. . 102 — Action de l'électricité sur les vers à soie malades; Note de M. Sauvageot 1- — Note de M. Aillaud (fEsjiarnm sur le même sujet 970 Vins. — Sur une altération spontanée de cer- tains vins; Note de M. Bâtard 122(1 VoLc.vKS. — Sur la nouvelle éruption du Vé- suve ; Lettres de >L P. de Tehitialcheff a M. Élie de Beaumont 1090 et i23Ci — Sur la même éruption; Lettres de M. Cli. Sainte-Claire Deiille avec extraits de Lettres de MM. Palmieri c{ Cui\rardi. . i23i z Zinc. — Emploi du blanc de zinc dans la préparation de cartes et papiers; Lettre de M. Lairr concernant une précédente communication Zoologie. — Observations sur l'existence de divers Mollusques et Zoophy les à de très- grandes profondeurs dans la Méditei- ranée; Mémoire de M. -■//yVi.Af/nv/A/.v.. 88 Note sur l'éclosion de onze jeunes autru- ches à Marseille; Note de M. .Suijuet . . . 291 Remarques de M. Geoffroy-Saini-Hilain à l'occasion de cette communication. . . 292 ( i3o6 Pages. Zooi.oiUK. — M. Miliir Edivants met SOUS les you\ (le l'Acadéniie des parties de l'Atlas ichtlnologiqiie (poissons des Indes) que jirépare M. BIccItcr 540 — Sons musioanx produits par des poissons profondément immergés dans l'eau ; Note de M. O. (h- lliornn 1073 — M. Flnurcns communique, iiu nom de M. le Maréchal l'uHUmt, un Rapport adressé à M. le Ministre (te la Marine par le commandant du navire FAlecton sur un poulpe géant observé en mer non loin de TénéritTe 1263 — M. Mi»jiii>i-Tiiml(in communique sur le ) Papes. mémo fait des renseignements qui lui ont été transmis, de Ténéritle par M, .S. Ihrtheht i ati '> .M. Milne lùhvanls ajoute quelques dé- tails consi.^ués dans les annales de la science sur ces Céphalopodes gigantes- (]ues ' ''fij Uerherches sur les Bra('liio|iodes vivants de la Méditerranée : Analomie de la Thé- cidie; Note de W.Lacaze-Duthierx 8^9 Rapport sur diverses pièces relatives à des balles d-e plomb rongées par des insectes ; RapporleurM. .1/(/«r F.dwarda. "^i» ( '307 ) TABLE DES AUTEURS MM. Pages. ABRIA. — Sur les lois de l'inclviction élec- trique dans les masses épaisses 964 A(:.\DÉmE ROYALE DES SCIENCES DE STOCKHOLM (l') envoie plusieurs de ses récentes publications r263 ACADÉiOE ROYALE DES SCIENCES D'AMS- TERDAM (l) remercie l'Académie pour l'envoi de trois nouveaux volumes de ses yl/ewo//oetlui adresse plusieurs volumes de ses propres publications 970 ACADÉMIE IMPÉRIALE DES SCIENCES DE VIENNE (l') adresse le tome XVIII de ses Mémoires et plusieurs numéros des Comptes remlus de ses séances 914 ACADÉfflE STANISLAS DE N.\NCY (l') adresse le volume de ses Mémoires pour l'année 1860 914 .\CADÉSUE DES SCIENCES DE BERLIN (l') adresse une nouvelle livraison des Comptes rendus mensuels de ses séances et une table générale de ces Comptes rcW(M pour les années i836-i858 28 — L'Académie adresse le volume de ses ;>/<*- moires pour l'année 1860 793 ACADÉJnE ROYALE DES SCIENCES DE TURIN (l') remercie l'Académie pour l'envoi du XXXIir volume de ses Mé- moires 794 ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE GŒTTINGUE (l') adresse le IX" vo- lume de ses Mémoires 4o.'> ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE MM. Pages. LISBONTS'E • ( L ) remercie l'Académie pour l'envoi récent de plusieurs de ses publications 302 ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE MUNICH (l') remercie l'Académie pour l'envoi d'une nouvelle série des Comptes rendus 69 AGNESE.— Note ayant pour litre : « Propul- seur à hélice ou turbine abritée ». 1 1 3 et 290 AILLAUD D ESPARRON. - Note sur la con- servation des céréales destinées à la mou- ture, au moyen de la vapeur d'eau à 100 ou 120° de température i5a — Sur l'emploi de l'électricité dans le traite- ment des vers à soie malades-. 970 AKIN. — Sur la loi de compressibilité des fluides élastiques 1 1 17 ALERANY.— Sur les sulfides d'arsenic igS ANONYMES. Voir à la table des matières l'article anonymes [Comnni/n'catioris). ANSELMER. — Lettre concernant son Mé- moire » Sur les moyens de prolonger la vie en l'absence de toute nourriture ». . 762 ARMAND. — Note sur de prétendus remèdes antirabiques employés en Chine et en Cochinchinc 58 1 ARTLTl. — Sur les phénomènes qu'on a voulu • expliquer au moyen d'un jirétendu état spiiéro'idal des corps 371 AUBRY. — Sur un système de chemins de fer à courbes d'un petit rayon loiG B B.\BINET. — Notes sur la réfraction terres- tre 394 et 417 — Sur la réfraction astronomique 629 — Formule complète de la réfraction C>ç)- — Sur une nouvelle formule barométrique. . ;'if.7 C. II., 1861, 2<"' Semestre. (T. LUI ) BACHE est présenté, à deux réprises, par la Section de Géographie et de Navigation comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 170 et — .M. Bnc/iecil nommé Correspondant de l'A- 173 i5o ( «J MM. Pages. cadémie en remplacement de feu M. // . Srore.ihy a7g — .M. Jiiiclw adresse ses remerciments à l'Académie G i i BALARD. — Sur une alléralion spontanée de certains \ins 122C — Uapport sur plusieurs Mémoires de chimie ori;ani(]ue de M. Louicnço >•/?, HARRESWIL. - Sur le blanc d'ablette qui sert à la fabrication des perles fausses, et sur son identité avec le principe immé- diat connu sous le nom de Guanine.. . . -'.jO r.ARRKT. — Note relative à une difliculté ilaus une (jucstion de transmission de mouvement 483 liASSAGET. — Feuilles imprimées, mais an- noncécscomme inédites, et adressées sous le titre de a nocuments scientifiques du \ix'' siècle » lo HAI'DRIMONT. — N'otesur le perbromurede phosphore. — Note sur le bromoxyde lie phosphore P Br' 0' 4')4 — Note sur la |)réparation du chlorosulfure de phosphore P Cl ' S ' , 4(i8 — Note .sur un bromosulfure de phos])hore PBr .S' iij — Action exercée [lar le perchlorure de phosphore sur plusieurs éléments chi- mique* Vi\ HAl'MUAUER. — Lettre accompagnant l'en- \o\ de plusieurs publications concernant l'alcoométrie 387 RKAU. — Sur les mouvements du cœur et leur succession 7,57 ni:.VUnKL0r,OUK. — Lettre concernant lac- lion d'un liquide destiné à dissoudre ilans la \essie les calculs urinaires ■):)! BRAIUEMENT. - Observations sur les rap- ports (jui existent entre le développe- ment de la poitrine, la conformation et les aptitudes des races bovines Go BKAU.MONT. — Lettre concernant ses re- cherches sur les principes qui doivent dirii^er dans l'établissement des chemi- nées .") 1 8 BK(\)UI{RI';L. — .Mémiiire sur la production électriipie di- la silice el ilr l'alumine hydratées 1 ii)() — M. Ili:r(iiirrcl est niiniuié .Membre de la Commission du pri\ Hiudin pour i8()i ((picstion concernant la ditlcrcnce de position du foyer optique et du foyer photogénique ) 1 '19 BKGAr est proposé comme l'un des candidats pour la place de (iéographe \acante au Bureau des Longitudes en remplacement de feu M. Driiiyu . el présenlépar l'Acadé- 08 ) MM Pages, mie comme son deuxième candidat pour la place vacante 2o5 et i-i'i BKLLEMALN. — Sur la régénération de la pomme de terre el la propagation de rOralis ricniiln 79/ BERNARD (M.) est présenté par la Section de Mécanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. 7"> — JL Bernard est nommé Correspondant de l'Académie en remplacement de feu M. T'ical 8S — iL Bernard adresse ses remerciments à r.\cadémie 1')/ BERTllELOT. - Sur la formation el la dé- composition dcséthers(en commun avec ^L Pcan de Sai/it-Gd/es) 4/4 — Sur la manne du Sinaï et sur la manne de Syrie .i»{ BERTHERANn, Directeur de l'École pré- paratoire de Médecine et de Pharmacie d'Alger, prie l'.Vcadémie de vouloir bien comprendre la Bibliothèque de cette école dans le nombre des établissements auxquels elle fait don de ses Con/jHcs rcniliix 721 BERTHERAND. — Sur la découverte d'osse- ments fossiles, près dePolygny (Jura). i24''> BERTIllER. — Sa mort, arrivée le 24 août i86i, est annoncée à IWcadémie dans la séance du 2 septembre 39i BER'rRAND. — Note concernant les modifi- cations qu'éprouve le bois des arbres frapjiés par la foudre i'.i7f'> BERTRAND (.L). — Rapport sur le concours ])our le prix de Mathématiques de 1861 I question concernant la théorie de la chaleur) ; prorogation jusqu'à l'année 186) I iii'» — M. Bertrand est nommé Membre de la Commission chargée de décerner le grand prix de Mathématiques de iSlii (question concernant la théorie géométrique des liolvèdres ) 21 BERTR.VND DE LOM. - Nouveaux faits mi- néralogiques et géologiques découverts dans les cinq départements volcaniques français 28.S BIENAV.MK. — Rapport sur le concours pour le prix de Statistique de i8()i n li BIGNON (écrit par erreur Brigon). — Des- cription el figure d'un nouveau baro- mètre à siphon 4o4 et BI1.LL\R1). — Addition à une précédente Note sur un « procédé pour isoler l'al- bumine colorée contenue dans le globule 481 veineux » BILI.OD. - Marche d( L'ndémie i)ellagrcuse ( i3 MM. |>a„es. ù l'Asile d'aliénés de Sainte-Gemmes-sur- Loire. dans le cours de l'année iSGi . . . loai BIOT. — Lettre accompagnant les extraits de deux Lettres de M. Vnlz concernant la grande comète de 18G1 433 — M. Biot fait hommage à l'Académie d'une série d'articles qu'il a publiés dans le Journal des Sui'ants. et dont l'ensemble est intitulé : « Précis de l'histoire de l'Astronomie chinoise » 933 BIZIO. — Note en réponse à une réclamation de priorité, soulevée en laveur de M . Fu- \iiiii'ii, concernant certaines questions do dynamique chimique 41 5 BLOCK. — Un prix de Statistique de la fon- dation Montyon lui est accordé pour sa ' « Statistique de la France » i i3i BOBŒUF. — Action hémostatique des sels alcalins produits par l'acide phénique ou ses homologues > 1 5 1 BOENS. — Analyse de son Traité pratique sur les maladies des houilleurs 1262 BOILEAU est présenté par la Section de Mécanique comme l'un des candidats pour une place vacante deCorrespondant. 7 5 BONET. — Remarques sur la décomposition spontanée du coton-poudre sous l'in- fluence de la lumière diffuse 4o5 BONNAFOND. — Nouvel appareil pour injec- tions gazeuses dans l'oreille interne, comme moyen de traitement contre les surdités et les bourdonnements nerveux. 783 — Analyse de son Traité de l'oreille 841 BONNET écrit par erreur pour Pniilct. (Voir il ce nom.) BONNET (Ossi,\n). — Note sur l'intégration dune certaine classe d'équations diflé- rentielles simultanées g-i BOSVY. — Lettre concernant un moteur de son invention 5ig BOUCHUT. — Analyse de son ouvrage sur les effets thérapeutiques du chloroforme à l'intérieur contre les calculs biliaires. 286 — Nouvelles recherches sur les lois de la mortalité chez les enfants 1 125 BOURGET et BcnniN annoncent l'envoi pro- chain d'une Note sur une nouvelle ma- chine à circulation continue et sans perle de calorique 279 BOUSSINGAULT. — Sur le dosage de l'azote des azotures contenus dans le fer et dans l'acier 5 — Observations relatives a des remarques de M. Fremy sur celte communication 11 — Sur la présence de l'azote dans un fer météorique y- — Communication d'un Mémoire ayant pour "9 ) M.M. Pages. titre : « Etudes sur le chaulage des terres arables » 1 29 — Nouvelles rechercliesconcernant l'action exercéesur l'atmosphère par les parties vertes des végétaux 8(J2 — M. Boiissirigault met sous les yeux de r.Vcadémie la peau ducrâneetde la face d'un fndien, tannée par un procédé qui diminue l'étendue des surfaces sans en altérer les proportions ■'■'• BOUTIGNV. — Sur l'intensité de la force répulsive des corps incandescents 10G2 BOUTLEROW. — Formation synthé'tique d'une substance sucrée i4'' — Sur un nouveau mode de fonualion de l'éthylène et de quelques-uns de ses congénèi'es 247 BRASCHMANN, — Note concernant la pres- sion des wagons sur les rails de droite, et des courants d'eau sur leur rive droite, en vertu de la rotation de la terre io(>8 — Sur l'application du principe de moindre action à la détermination du volume de fluide qui s'écoule d'un déversoir 1 1 '"^ BRETON. DE Champ. — Note sur les caractè- res géométriques des lignes de faite ou de thalweg 8b8 — « Matériaux pour ser\ir à résoudre les questions de priorité soulevées ù l'occa- sion de la publication de l'ouvrage de M. Chasles sur les Porismes d'Euclide ». 33G — Rapport, fait au nom d'une Commission. par M. Serret, sur les diverses Notes de M. .5/rto«,deCliamp. relatives à la ques- tion des Porismes G99 BRIERRE DE BOISMONT. - De la colonisa- tion appliquéeau traitement desaliénés. 91 BRIGON écrit par erreur pour i?/^«o«. Voir à ce nom BRONGMART. — Rapport fait au nom de la Commission chargée de proposer la ques- tion pour sujet du prix Bordin de i863 ( attribué par erreur à M. Coste) . 11 85 et iigS — M. Brongnitirt est nommé Membre de la Commission chargée de proposer la ques- tion pour sujet du grand prix des Scien- ces naturelles de i8G3 955 — Et de la Commission chargée de proposer la question pour le prix Bordin de i8C3. ioo3 BROUN. — Sur la question d'une connexion entre les phénomènes météorologiques et les variations du magnétisme terrestre . G28 BRUNE — Sur le chêne /Egylops de la pro- vince de Lecce 978 BLISSON. — Sur un appareil enregistreur , destiné à déterminer les rapports qui existent entre certains phénomènes de la circulation 91 3 172.. MM. BULARD. — Éclipse totale de Soleil du 18 juillet 1860, observée à Lambessa, pro- vince de Constanline îog BURDIN et Bourget annoncent l'envoi pro- chain d'une Xolc qui leur est commune sur une nouvelle machine à circulation continue et sans perte de calorique. . . . 279 ( I 3 1 o ) P3(;es MM. Paces. BURE.\L' HYDROGRAPHIQUE DE LONDRES (i.E). — Lettre annonçant l'envoi de ses publications de l'année 1860, cartes, instructions nautiques, etc 4o5 BURQ. — Application du système de l'al- caraza à l'épuration, à l'aération et au rafraîchissement de^randes massesd'eau. 330 CALIGNY (de). —Note sur les tiroirs cylin- driques, à pressions latérales équilibrées pour les machines hydrauliques et les machines à vapeur 64 — Sur le jeu des machines à comprimer l'air au moyen de chutes d'eau 23 — Nouveaux renseignements sur l'effet des machines employées aux travaux du per- cement du mont Cenis 1O9 — M. (le Cri/if;/ireM présenté par la Section (le Mécanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspon- dant 7a CALLAUD. — Nouvelle Note concernant une modification de la pile de Daniell em- ployée aux usages de la télégraphie et de l'horlogerie électrique 721 CALVERT. — Sur l'état du carbone dans les aciers 127.4 CAMBACÉRÈS. — Sur la distillation des acides gras avec la vapeur d'eau 790 C.\NNIZZ.\RO et Rossi. — Sur les radicaux des , alcools aromatiques ( benzo'ique , cuminique et anisique.) 54 ' C.XNTAGREL. — Note sur un appareil dési- gné sous le nom de cosmographe 404 f.ARLET. — Note sur la formation de l'acide paratartrique par la niannite et l'acide azotique, et sur la dérivation des acides tartrique et paratartrique 343 (.'.ARRIÈRE. — Note et Lettre sur le dessè- chement delà Camargue 27 et 811 C.\RUS fait hommage à l'Académie de son Mémoire sur les proportions du corps de l'animal comparées à celles du corps de l'homme. 58o C.\UVET. — Lettre concernanlle dépôt d'un paquet caciieté contenant un résume de ses études sur le rôle des racines dans l'absorption et l'excrétion 352 CIL\BANEL. ~ Sur la théorie des pressions. 911 CHANCÛURTOIS (de). — Lettre accompa- gnant l'envoi des Tableaux d'altitudes préparés pour l'École des Mines 35 CHARRIÉRE. — Traitement desdouleurs né- vralgiques etdes douleurs rhumatismales au moyen de frictions avec la pommade de chlorure d'or et de sodium (■)7i CHASLES. — Description par points, d'une manière uniforme, des deux courbes à double courburo du quatrième ordre, de la courbe à nœud et de la courbe du troisième ordre 7G7 — Description des courbes à double cour- liure de tous les ordres sur les surfaces réglées du troisième et du quatrième or- dre 88.) — Théorie analytique des courbes à double courbure de tous les ordres, tracéessur. l'hyperbolo'ideà une nappe 985 — Propriétés générales des courbes gauches tracées sur rhyperbolo'i'de 11)77 — Génération des couibes gauches de tous les ordres sur l'hyperboloïde, au moyen de deux faisceaux de courbes d'ordre inférieur. Propriétés des faisceaux de courbes 1 mi — M. Cha.iles est nommé Membre de la Com- mission chargée de décerner le grand prix de Mathématiques de 1861 (ques- tion concernant la théorie géométrique des polyèdres ) 21 CIL\STELLUX (de). — Une mention hono- rable lui est accordée pour son ouvrage . sur le département de la Moselle. (Con- cours de Statistique pour 18O1 .) 11)1 CHAUVEAU.— Détermination du mode d'ac- tion de la moelle épinière dans la pro- duction des mouvements de l'iris, dus à l'excitation de la région cilio-spinale. . . 'iSi - Détermination graphique des rapports du choc du cœur avec les mouvements des oreillettes et des venliicules. (En com- num avec M . Mmvy. ) i'yt.i. — La Commission du prix de Physiologie ex|,érinu'ntale pour iSGi signale comme intéressants des travaux encore inache- vés de M. Cliintwnu I I I7 ces. 7.8 ( >3i. ) MM. Panes. MM. CHENOT. — Sur une nouvelle théorie de la stabilité des voûtes — Sur une nouvelle théorie proposée de la poussée dos terres CHEVILLION.— Sur un moyen d'approvision- ner Paris d'eau potable au moyen d'un drainage pratiqué dans le lit de la Seine. io4 C.IIEVREUL. — Épilogue de son ouvrage sur un moyen de définir et de nommer les couleurs, d'après une méthode précise et expérimentale '5"5 — Recherches chimiques sur la teinture. In- tluence du mordançage. Persistance, après lavage, de l'amidon employé comme apprêt des toiles de coton. Détermina- tion de la couleur d'un échantillon d'aza- léine 981 — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de M. Boussingault sur le dosage de l'azote des azotures contenus dans le fer et dans l'acier 'o — Remarques à l'occasion d'une commuid- ' cation de M. Peliç^nt sur les produits qui résultent de l'action simultanée de l'air et de l'ammoniaque sur le cuivre.. '214 — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de M. Bond sur la décomposi- tion spontanée du colon-poudre sous l'influence de la lumière difl'use 407 — Reirarquesà l'occasion d'une communica- tion de M. Fayvn sur la conversion de l'amidon en dextrine et sur la conver- sion partielle de cette dextrine en glu- cose sous l'intluence de la diaslase \'ri:\ — Découverte de l'acide butyrique dans les fruits du Ginglio hiloUa l'i'i'i — Rapport sur le concours pour le prix Tre- mont de 1861 1 i^'J — Rapport sur le concours pour le [irix.dit des Arts insalubres ' 1 i7 — Rapport sur le concours pour le prix Jecker de 1 8G1 1 1 ")8 — A l'occasion d'un envoi d'alcoomètres prus- siens fait par M. le Ministre des Travaux liublics, M. C/it'(VY'K/ annonce, séance du 19 août, que la Commission des Alcoomè- tres a terminé son tra\ail qui sera pro- chainement présenté à l'Académie 33; — M. Cliefretd donne une analyse des re- l'heirhcs de M. Lcclaire concernant l'inlUience que peut avoir l'essence de térébenthine sur la santé des ouvriers [leinlres en bâtiments, et des personnes qui habitent un appartement nouvelle- ment peint '. ' ' ' — M. Chevicul présente le Recueil des Tra- vaux scientifiques de M. Eùe/mc/i, qu'il a fait suivre d'une Notice sur l'auteur. . 129 Pages. — M. C/uvrciil présente, au nom de .M. La- ' bourdctie , un groupe de champignons comestibles remarquables par leur vo- lume, et qui ont été obtenus par un mode particulier de culture IJ71 — M. Chcvrciil est nommé Membre de la Commission chargée de décerner le prix du legs Trémont pour 18G1 4^5 CLAPEVRON est nommé Membre de la Com- mission chargée de décerner le prix de Mécanique pour l'année 18G1 OG.O CLOEZ. — Produits de l'action du chlore et du brome sur l'acide citrique, les citra- tes alcalins, l'esprit-de-bois et l'éther acéto-méthylique 1 1-20 COLIN. — Sur les divers états des cellules du foie dans leurs rapports avec I acti- vité de la glycogénie io63 — La Commission du prix de Physiologie e.x- périmentale pour l'année iSlii signale comme intéressants des travaux encore inachevés de M. Colin 1 1 47 COLLARDEAU. — Densités de l'alcool à la température de li" extraites de la Table originale de Gaj-Liissac ga.'i — Opuscules relatifs à l'alcoométrie logS COLLONGUES demande et obtient l'auto- risation de reprendre des Notes sur la dynamoscopie sur lesquelles il n'a pus été fait de Rapport 204 COMBES. — Rapport sur le concours pour le prix de Mécanique de 1 86 1 i t 3 1 — Rapport sur le cécirègle , appareil au moyen duquel les aveugles peuvent écrire en noir, présenté à l'Académie par M. Diivignau 714 ~ M. ro/7(io- est nommé Membre de la Com- mission chargée de décerner le prix du legs Trémont pour iStii 105 — Et de la Commission chargée de décer- ner le prix de Mécanique pour l'année 18G1 G6.5 COMMINES DE MARSILLY (de). — Sur fattraction universelle considérée au point de vue des actions moléculaires. . 3'i(i CORENWINDER. — Nouvelles recherches sur les combinaisons^ qui s'opèrent à l'aide des corps poreux 1 4" COSTE est nommé Membre de la Commission chargée de proposer une question pour sujet du grand prix des Sciences natu- relles de i8G3 9''' — Et de la Commission chargée de proposer la question pour le prixBordIn de i8G3. iûo3 CUUERBE. — Nouveaux faits concernant la sève de la vigne 97*^ ( l3l2 ) MM. Panes. œULVIER-Gli.V\Il-H. "- Lrltre sur la co- mète observée le -29 juin 18G1 îjj — Sur les étoiles (liantes du 9 au 1 1 août. 349 — Sur les étoiles filantes des mois d'octobre et de novembre 92G COX WORTUV. — Note intitulée : « Notre système solaire <' 4 '6 I '.ROVA . — Lois (le la force électromotrice des métaux polarisés loO; MM. Pages. CURIE. — Recherches expérimentales sur l'action iihysioiogique et thérapeutique de la Drosera 4"''i CZERM.ACK. — .\p|)lication de la photogra- phie à la laryngoscopie et à la rhi- noscopie gCili CZERMKÛWSKl. — Lettre concernant la comète de juin 1 8G 1 74 D D.\MOUR. — Sur la véritable nature des cohimbites et sur le dianium. (En com- mun avec M. H. Sainte- Claire Dcvillc] io44 D.4NA est présenté par la Section d'Anato- mie et de Zoologie, comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 1 26 l).\NCEL. — Diminution dans la quantité des boissons comme moyen de combattre l'obésité 968 L)ARCHL\C. — Rapport sur un Mémciire de M. C, fait hommage d'un exem- plaire de son Mémoire sur l'inégalité lu- naire à longue période duc à l'action perturbatrice de Vénus 767 — .M. AVcwwn- est proposé comme l'un des candidats pour une place vacante au Bureau des Longitudes 2o5 — M. Dclaimay est présenté comme l'un des deux candidatsdel'Académie pour la place vacante au Bureau des Longitudes par suite du décès de M. Poiiuot. 232 et 233 DELESSE est présenté par la Section de Minéralogie et de Géologie comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Bcrthier 928 DELLE CHLVJE est présenté par la Section d'Anatoniie et de Zoologie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant fifS DE LUCA. — Recherches sur la température de l'eau à l'état sphéro'idal 101 — Sur la transformation en sucre de lapeau des vers à soie 1 ou — Recherches sur les matières organiques et minérales des eaux de pluie i53 — Sur la préparation économique de l'oxv- gène .'. i50 ■— Recherches sur le fer réduit par l'hydro- gène et sur la manière de le préserver de l'oxydation aou — Recherches chimiques sur les éléments minéraux contenus dans quelques plantes épiphytes 244 — Recherches chimiques sur les produits de la décomposition spontanée de la pyro- xyline 298 — Recherches sur la formation de la ma- tière grasse dans les olives 38o DEMAROL'AV. — Des collections séreuses du petit bassin liées à une métropéri- tonite non puerpérale 234 — Nouvelles observations de régénérations osseuses, après l'ablation de portions nécrosées, avecconservation du périoste. (iOS DEMEAUX. — Traitement du diabète sucré par l'emploi simultané de l'alun calciné et de l'extrait de ratanhia i.'ic — Action antiputride du coal-tar surlessub- stanccs (uganiqucs 1 Se — Sur la régénération des os de la face par la membrane mu(]ueuse périostique ... 1014 DES ARTS DU BUET. — Lettre concernant la comète de juin 18C1 74 DES CLOIZEAUX. - Sur les modifications temporaires et sur une modification ( .3i3 ) MM. Pages, pprmancnte que l'action de la chaleur apporte à quelques propriétés optiques du felii:;path ortliose '>4 — M. /)(",\ (7<)/3««^rest présentépar la Sec- tion de Minéralogie et de Géologie com- me l'un des candidats pour la place va- cante |)ar suite du décès de M. Bcnliicr. 928 DESPRETZ est nommé Membre de la Com- roission du prix Bordin pour 1861 ( question concernant la diflérence de position du foyer optique et du foyer photogénique) 1 Ig D'ESTOCQUOIS. — Sur l'ellipsoïde d élasti- cité I li DIDION est présenté par la Section de Mé- canique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. . jS DIRECTEUR DES DOUANES ET DES CON- TRIBUTIONS INDIRECTES (le) adresse pour la Bibliothèque de l'Institut un exemplaire du Tableau des marchandises dénommées au tarif général des douanes de France 642 -— Et un exemplaire du Tableau général du commerce de la France avec ses colo- nies et avec les puissances étrangères pendant l'année 1860 12G3 DIRECTEUR DE LOBSERV.\TOIRE PHYSI- QUE CENTRAL DE RUSSIE (le), en adressant un exemplaire des Annales de cet observatoire pour l'année i858, et un exemplaire du dmiptc rendu du même observatoire pour les années 1859 et 18G0, remercie l'Académie pour l'en- voi d'une nouvelle série des Comptes rendus hebdnninilnires 1017 D'OLINCOURT. - Note intitulée : « Nouveau système de culture qui augmente con- sidérablement le revenu des propriétés et supprime le tléau des inondations ». 53; DUBOIS. — Son arithmographe polychrome. ( Rapport sur cet appared ; Rapporteur M. Serret] (il 8 DUBOIS (Edm.). — Nouvelle méthode pour !a détermination des états magnétiques des aiguilles et barreaux aimantés 192 — Mémoire sur le mouvement du plan d'os- cillation du pendule 1245 DUCll.XRTRE. — Rapport fait au nom de la ■ Commission du prix Ifordiii pour i8('>i (question concernant l'étude des vais- seaux du latex) : prorogation jusqu'à l'année i863 11 79 DUCHENNE. — Expériences électrophysio- logiques pour l'étude du mécanisme de ia physionomie humaine i2(')i M. M. DUFOUR. — Sur rébullition d^s liquides. . . DUMAS. — Nets sur le puits foré de Passv. — En présentant au nom de M. Sins des Recherches sur les rapports récipro- ques des poids atomiques, M. Dumas annonce qu'il se propose de reprendre ses propres recherches sur cette ques- tion DUMÉRIL. — Exemple du pouvoir de déglu- tition du Boa eonstrietor DU MONCEL. — Intluence des dimensions relatives des plaques de communication avec le sol. et de la nature de leurs sur- faces, sur les courants engendrés par elles dans les circuits télégraphiques. . . — Note sur les variations des constantes vol- taïques DUMONT. — Observations de la comète du 3o juin à Bucharest ( Valachie ) DUPIN est nommé Membre de la Commis- sion chargée de décerner le prix du legs Trémont pour 18G1 DUPRÉ. — Expériences faites en 1848, 1849 et i85osur des procédés de sciage don- nant des résultats remarquables par leur perfection ou par leur nouveauté — Complément et rectification pour de pré- cédents Mémoires sur le travail mécani- que et ses transformations. ... 192 et DURET. — Cas d'inefiicacité apparente des paratonnerres UUROV, Lalle.mant et Pebri.n. — Le prix de Médecine et de Chirurgie leur esldé- cerné pour leur travail sur le rùle de l'alcool et des anesthésiques dans l'or- ganisme. (Concours de 1861 .) DUTROULEAU. — Une mention honorable lui est accordée pour son travail sur les maladies des Européens dans les pays chauds. ( Concours de Médecine et rie Chirurgie pour i8lji . ) — M. Diitroiileau adresse ses remercimenis à r.Vcadémie DUVAL-JOUVE. — Mémoire pour .servir à l'histoire naturelle des Eiiuheium de France DUVIGNAU. — Mémoire sur un appareil (le cécirègle) destiné aux aveugles cpii ont besoin d'écrire — Documents destinés à réfuter une récla- mation de priorité relative à cet appareil. — Rapport sur le cécirègle ; Rapporteur M. Combes - DVBKOWSKY et Pelika.n.- Recherches sur l'action de différents poisons du cij?ur. . . Pa^-es. 84(". 07 I .Î46 593 li2 J 2.') 4'>J [ O l () 114s ,,48 I J-i, 1 4i> ('.4-'. 7'4 384 ( r3i4 ) E .MM. Pages EDWARDS (Alph.). — Observations sur l'existence de divers Mollusques et Zoo- phyles à de très-grandes profondeurs dans la mer Méditerranée 88 EDWARDS (Milne). — Rappoit sur diverses pièces relatives à des balles do plomb rongées par des insectes, adressées par M. le Ministre de la Guerre 3-2o — Rapport fait au nom de la Commission chargée de proposer la question pour sujet du grand prix des Sciences physi- ([ues ]>our 1 863 1 1 73 — A l'occasion d'une Communication sur un poulpe monstrueux, M. Milnc Edwards rappeilequelqucs faits consignés dans les annales de la science relativement à ces grands Céphalopodes 1267 — ^\.Mdiic Edu'tirds on sa qualité de Prési- dent annonce que le XXXIII' volume des Mémoires de l'Académie est en dis- tribution au Secrétariat 6(55 — M.' Milne Edi\nids présente, au nom de M. Moli», une série d'ouvrages sur l'histoire naturelle des vers intestinaux, et des rechorclics sur la structure du cœur des Ophidiens a8 — Au nom de M. de Caligny, une Notice sur les machines à compression d'air employée au percement du montCenis. 28 — Au nom de M. Langcnbeck, un Mémoire sur un nouveau procédé opératoire pour le traitement des fentes de la voûte palatine 667 — Et au nom de M. Crrrais, une Lettre ac- compagnant un Mémoire imprimé sur des restes fossiles de vertébrés du midi de la France looi — M. Md/ie Edwards met sous les yeux de l'Académie des partiesde l'atlas ichthyo- logique destiné à accompagner les re- cherches de M. Blecker sur les poissons des Indes 546 — Et une série de dessins inédi ts faisant partie d'un travail sur les poissons fossiles du Montc-Roica, jiar M. le professeur J/o- Un 64a — W.MUne Edwards es.1 nommé Membre de la Comnii.ssion chargée de |iroposer une question pour sujet du grand prix des Sciences naturelles de i863 gSS MM Pages. — Et de la Commission chargée de pro- poser la question pour le prix Bordin de i8G3 ioo3 ÉLIE DE BEAUMONT. - Remarques à l'oc- casion d'une communication de M. Fnur- nci sur l'abus de l'emploi des expériences chimi(|ucs en géologie (en note) 83 — Remarques à l'occasion d'une communica- tion de M. Sismnnda, intitulée: «Ob- servations faites dans une excursion ré- conte en ihiurienne »( en notes). ii7et 119 — Remarques à l'occasion d'une communica- tion de M. Siipion Gras, sur la séparation géologique des marnes à Ancylocerasdu terrain néocomien dans les Alpes ig,') — M. E/ie de JSrniimnnl fait hommage à l'A- cadémie de son « Éloge historique de .V. M. Lrgefidn- n, éloge lu à la séance publiq\ie annuelle du i5 mars 1861... 76$ — M. E/ie de Beauiiiont fait, d'après sa cor- respondance privée, les communications suivantes : — Lettres du P. fer/»' .• Observations faites à Remodela comètedu 29juin. . 85 et 317 — Parallaxes d'étoiles fdantes déterminées au moyen d'observations simultanées faites à Rome et à Civita-Vecchia 453 — Connexion entre les phénomènes météoro- logiques et les variations du magnétisme terrestre 897 — Passage de Mercure sur le Soleil : Obser- vations de Rome 943 — Observations de la comète d'Encke faites à Rome i oHi — Lettre de M. /V//3 .- Observation de la grande comôlo de 186 1 184 — Lettre do M. Liitlier : Découverte d'une nouvelle petite planète (7:) 478 — Lettres de M. Petit : Sur la deuxième comète de 1 8(J 1 902 — Passage do Mercure sur le Soleil 904 — Lettre do M. l'oer : Polarisation de la lumière do la comètedu 3ojuin; illumi- nation do l'atmosphère 124 — Lettre de M. />///-rt.- Cas d'inefûcacilé ap- parente d'un paratonnerre 23 — Lettre de M. Saer : Sur un coup de fou- dre qui a frappé le télégraphe électrique l'ntre Lyon et iMontélimart 64G — Lettre de M. Jackson : Sur un aérolithe tombé à Dhurmsalla (Inde) 1018 ( .3 MM. Pages. — Lettre de M. de Clmncoiirtnis : Tableaux d'altitudes préparés pour l'usage de l'École des Mines 35 — Lettre dé M. A. Sismonda : Observations faites dans une excursion récente en Maurienne 1 13 — Lettre de M. Marcou : Sur les roches fossilifères les plus anciennes de l'Amé- rique du Nord 8o3 — Lettres de M. P. de Tchihatchrjf : Sur la nouvelleéruption du Vésuve. 1090 et i236 ^- M. /c Secrétaire perpétuel dépose sur le Inireau un exemplaire du discours pro- noncé le 20 juillet par M. Ba/tirdà l'inau- guration de la statue de Tlwmird 417 — M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de la famille de feu M. Diimérd, un exemplaire do l'Éloge historique du savant naturaliste prononcé par M. Mn- quin-Taiidon devant la Faculté de Mé- decine de Paris, le 1 5 novembre r 861.. . 1118 — Au nom de sir Rod. I. Murchison et de M. A. Geikie^ une « Première esquisse d'une nouvelle Carte géologique de l'E- cosse, accompagnéedeNotesexplicatives. 61 5 — Au nom de M. Costa Saya, des « Recher- ches critiques concernant la distribution de l'électricité statique sur les conduc- teurs » 642 — Au nom de M. F. Raiilin, la deuxième partie de la « Description physique de l'île de Crète » 721 — Au nom de M. Delesse, un exemplaire d'une traduction allemande du Mémoire de ce géologue sur la présence de l'azote et des matières organiques dans les sub- stances minérales de la croûte terrestre. 721 — Au nom de M. Fargeaud, un opuscule intitulé : « La pluie sans nuages »; in- dication , d'après la Lettre d'envoi , d'une observation de ce genre propre à l'auteur 914 — Au nom de M. /. Marcou, une Note sur les systèmes crétacés et cairbonifères du Texas 914 '91 mH i26:i ,5) MM. PagC!i. — Au nom de M. Domeyko, un exem- plaire de la seconde édition de ses «Élé- ments de Minéralogie » ut — Au nom de M. Ch. de Comherousse , le deuxième volume d'un Cours de Mathé- matiques à l'usage des candidats à l'É- cole centrale des Arts et Manufactures. — Au nom de MM. Lefort eXJi/lier, un vo- lume intitulé: «Études sur les eaux mi- nérales et thermales de Plombières n... — Au nom de M. Ré. de ^^{.Barresivilti Daranrtc, et l'ouvrage de ÛL Fernandezde Castro intitulé : « L'électricité et les chemins de fer. » 47.J1 EMMANUEL. — Sur les propriétés du pendule mécanique 3o2 et 402 642 721 FAA DE BRUNO. — Réclamation de priorité pour un appareil de son invention des- tiné à permettre aux aveugles d'écrire. F.\G.\^T. — Recherches sur les minerais de fer magnétiques, et sur l'emploi des fers C. K. , 1861, 2""= Semestre. {1. LUI.) 377 qui en proviennent pour la fabrication de l'acier 7 i FAYE. — Examen d'un récent Mémoire de M. Plana sur la force répulsive et le milieu résistant 173 et a53 173 { i3 MM. Paces. FA^TÎ. — Expériences suggérées par celles de M . Plateau sur les lames liquides minces pl leurs assemblages 4G j — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de M. y ah sur la grande comète de 1861 489 - Effets des vapeurs métalliques sur les stratifications de l'étincelle d'induction dans le vide 493 — Sur la mesure de la distance du Soleil à la Terre 525 — Surl'interriiptinndu «.Tournai astronomi- que >' de M. A. Goiild; Lettre à M. Flou- rens 58o — Spectre de l'auréole des éclipses totales ; suggestion relative à l'observation do l'é- clipse de Soleil du3i décembre prochain. (379 — Note accompagnant la présentation de plaques épaisses de crown-glass percées |iar l'étincelle de la machine de M. Uuhm- korlï 084 — Sur la figure de la grande comète de 1861 934 — Sur le perfectionnement des observations méridiennes du Soleil; suppression de l'observateur 990 — Sur la figure de la grande comète de 18G1 ; réponse à une Note de M. J'alz. io25 — Remarque au sujet d'une communication de M. f-'ah sur la réapparition de la comète d'Encke io54 - Rapport sur l'observation de l'éclipsé du 18 juillet 18G0, faite en Nubie par Mahnioiul-BcY i33 — M. Fare, qui dans la séance du 19 août avait présenté au nom de M. Jlrctnn, de Champ, un ouvrage imprimé (Traité des Nivellements), fait remarquer dans la séance suivante qu'on a commis une erreur dans le Comptr rendu en lui attribuant la présentation d'un Mémoire manuscrit du même auteur sur la ques- tion des porismes d'Euclide. . . 336 et 353 — M . Fayc est proposé comme l'un des can- didats pour une place vacante au Bureau lies Longitudes aoS — M. Faye est présenté comme l'un des doux candidats de l'Académie pour la place vacante au Bureau des Longitudes ])ar suite du décès de M. l'uinxot 233 I ITZROV (le coNTiiK-AMiiiAi.) adrosso une série de documents publiés par le Dé- partement météurologi(|ue du Ministère du Couimerce 760 KIZEAU est nommé Membre de la Com- mission du prix Bordiii pour 1861 I i|uestiun concernant la dilférence de position du loyer ojjtique et du foyer photogénique) 1 39 ,6) MM. Pages. FLOUBENS. — Éloge historique de F. Tic- denuinn lu à la séance publique du 23 décembre 18G1 i lO j — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de M. .lohfrt de Lamballc sur les usages et propriétés des tendons. .. 565 — JL le Secréliiire perpcluel annonce à l'A- cadémie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Bertliier, Mem- bre de la Section de Minéralogie et de Géologie, décédé le 24 août 1861 393 — Et, dans la séance du 1 1 no\ embre, une autre perte que l'Académie vient défaire dans la jiersonne de M. Is. Geoffroy- S/d/ii-Hilaire, Membre de la Section d'Anatomie et de Zoologie, décédé le jour précédent 8i3 — M le Secrétaire perpétuel communique au nom de M. le Maréchal fadla/it un Ra[iport adressé à M. le Ministre de la Marine par M. Bnuyrr, commandant le navire l'Jleeio/i, sur un Poulpe mons- trueux observé en mer non loin de Té- nériffe 12G3 — Jl. le Secrétaire perpétuel communique une Lettre de M. Liais sur l'observation faite à Rio-Janeiro, du 11 au iS juin, de la grande comète de 18G1 ,{\r, — M. le Secrétaire per/)étuel (d'il hommagL' au nom de M. le général de Konstanti- noj/' d'un livre intitulé : « Lectures sur les fusées de guerre » 1 5:'- — M. le Secrétaire perpétuel met sous les yeux de l'Académie l'ensemble des pu- blications faites dans le cours de l'année i8Gopar le Bureau Hydrographique de Londres : cartes marines, instructions nautiques, etc 517 — JI . /(■ Secrétaire perpétuel présente au nom des auteurs les ouvrages suivants : — Au nom de M. Meilxmer, un Mémoire ayant pour titre : « De generalibus, et inlinite tenuibus luminis fascibus , pra;- cipue in crystallis » O9 — Au nom de M. S. De Luca, un compte rendu des travaux exécutés dans le la- boratoire de chimie de l'Unixersité de Pise i53 — .\u nom de M. /Vj//.>(cf///, un nouvel opus- cule sur l'électricité atmosphérique. . . . 23G — Au nom de M. Alpli. Edwards^ un exem- plaire des « Observations sur l'existence de divers Mollusques et Zoophytes à de très-grandes profondeurs dans la Médi- terranée » 237 — Au nom de M. G. De Luca, un exem- plaire des « éléments do Géographie ( '3 MM. Pages. ancienne, disposés selon une nouvelle méthode » 352 — Au nom de M. Gust.Schmidt, un ouvrage écrit en allemand et ayant pour titre : « Théorie des machines à vapeur ». . . . 4^4 — Au nom de M. Rnycr, le tome II de la 3'' série des Mémoires de la Société de Biologie, avec indication des principaux travaux dont il est rendu compte dans ce volume 545 — Au nom de M. Bairal, un exemplaire de la seconde édition du « Bon fermier, aide-mémoire du cultivateur ». — Au nom de M. Marmisse, un « Essai ana- lytique de Statistique mortuaire pour la ville de Bordeaux » . — Au nom de N. /. Rdltoii, une Notesurle traitement de l'urémie dans le choiéra-morbus par l'application de sangsues à la région lombaire 583 — Au nom de M. iVWww.v, un Mémoire « Sur la tuberculose de luténis et de ses an- nexes » 760 — Au nom de M. le général Rcyes, de Mon- tevideo, une description de la Républi- que orientale de l'Uruguay 970 — Au nom de M. Jlph. Milne Edwards, un Mémoire sur les crustacés récents de la famille des Portuniens 1263 — M. le Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance do diverses séances les publica- tions suivantes : — Une Note de M™" C. Scarpellini : « Ré- sultats des observations des étoiles fi- lantes du mois d'août 186 1 » 4o5 — Plusieurs volumes adressés par l'institu- tion Smithsonienne 517 — Trois opuscules sur le ver à soie de l'Ai- lante, envoi de M. Guérin-Méneville . . 545 — Un numéro du Bulletin du Conseil cen- tral cl' Hygiène et de Salubrité du dépar- tement des Hautes-Alpes 545 — Un opuscule de M. Mayr sur la théorie du calcul des variations 545 — Un Mémoire de M. Dccharme sur les pro- priétés et la composition de l'opium in- digène 545 — Un Rapport fait à la Société d'Encoura- gement par M. Gaultier de Clnubry sur les tuyaux en plomb étamé, fabriqués par M. Sébille. — Un ouvrage de M. Boéns Boisseau, de Bruxelles, « Sur les maladies, les accidents et les difformités des houilleurs » 760 M. le Secrétaire perpétuel appelle l'atten- tion sur un certain nombre de Mémoires •7) MM. Pages, imprimés en italien et relatifs la plu- part à des questions médicales ou chi- rurgicales 5i8 — M. Flourens est nommé Membre de la Commission chargée de proposer une question pour sujet du grand prix des Sciences naturelles de i863 gSS — Et de la Commission chargée de proposer la question pour le prix y?orf/i/ï de i863. 100 i FOERSTER et Lesser remercient l'Acadé- mie qui, dans sa dernière séance an- nuelle, leur a décerné une médaille de l;i fondation Lalande pour la découverte de la planète Erato 2(){i FONSSAGRI'VES.— Analysede son « Hygiène alimentaire des malades, des convales- cents et des valétudinaires » 1117 FOURNET. — Observations sur l'abus de l'emploi des expériences chimiques en géologie Hi — Du rôle de la persolidification en géolo- gie I -y — Observations en réponse à une Note de M. Elle de Beaumont relative à la théorie des filons 607 et 693 — Sur l'âge des filons stannifères, aurifères et de quelques autres catégories 69") FOURME. — Note sur un a|)pareil destiné à pulvériser les liquides médicamenteux qu'on veut porter dans l'arrière-gorge ou le larynx 119 — Mémoire sur la pénétration des corps pulvérulents volatils, gazeux, solides et liquides, dans les voies respiratoires, au point de vue de l'hygiène et de la théra- peutique 5o9 — De la chloracétisation, nouveau moyen de produire l'anesthésie locale loGG FRANÇOIS. — Sur les eaux minérales de La Malou (Hérault) 1007 FREMY. — Remarques h. l'occasion d'une communication de M. Bowssingault sur le dosage des azotures contenus dans le fer et dans l'acier ' 1 FRERICHS. — Analyse de son Traité des maladies du foie iîCj FRIEDBERG.— Recherches sur les résultats de la lésion de certaines portions des centres nerveux 47''* FRIEDEL et Machuca. — Note sur la trans- formation de l'acide propionique en acide lactique 4o8 FUSINIERI ( M°" V ) . — Nouvelle Note concernant une question de priorité qu'elle réclame en faveur de feu M. Fu- sinicri,son mari, à l'égard de M. Bizio. u'i'i 173.. ( i3i8 ) MM. Pages. (I.VRNIER. — Lettre concernant un opuscule qu'il a publié sur le choléra-morbus. ... i25 li.VUDIN. — Recherches sur les puits arté- siens 673 — Moyen expéditif pour accroître le débit du puits de Passy 769. (■•.\UDRV. — Résultats géologiques des re- cherches entreprises en (jreco sous les auspices de l'Académie 372 — Rapport sur ce Mémoire ; Rapporteur M. iT Al chine 816 — M. Grtw/r) deiTiande l'autorisalion de rc- |irendre le Mémoire qui a été l'objet de ce Rapport ; puis celle de reprendre tem- porairement la carte et les coupes join- tes au texte i o 1 8 et 1 1 aO li.iUGAIN. — Note sur la théorie des con- densateurs sphériques J89 (i.\ULTIER DE CL.4UBRY. - Addition à une Note sur la fabrication de l'orseille. . . . -i-i (.ENREAU. — Le prix fondé par M™ la marquise de Laplace lui est décerné comme élève sorti le premier de l'École Polytechnique en 1 861 1 1 4 1 (iENTILL — Nouvelle méthode pour la dé- termination de la pesanteur spécifique des corps solides 1 262 (iEOFFROY-SAINT-HILAIRE. - Remarques à l'occasion d'une communication de M. SiKjuei sur l'éclosion de onze jeunes autruches à Marseille 292 — La mort de M. Gcnffroy - Saint - Hilaire , arrivée le 10 novembre, est annoncée à l'Académie dans sa séance du 1 1 81 3 (iERARDlN. — De l'action de la pile sur les sels de potasse et de soude et sur les alliages soumis à la fusion ignée 727 • JERLACH. — De la photographie comme moyen d'investigation microscopique. . . 37(> (iERMAlN. — Recherches sur les mouve- ments du ('ceur 471 • lERV.US. - Sur le Mrsoplodori C/iiisto/ii. grande espèce éteinte de Cétacés Zi- phioides 496 — Sur de grandes empreintes végétales trou- vées à Armissan ( Aude ) 777 — Lettre accompagnant l'envoi d'un Mé- moire imprimé sur des restes fossiles de Vertébrés (Ju midi de la France looi — -M . Grrvais est présenté par la Section d'.A- tiatomie et de Zoologie comme l'un de.'* MM. Pages. candidats pour une place vacante de Correspondant et nommé Correspondant en remplacement de feu M. Dujaiclin . 2.5o et 280 — M. (Jcnriis adresse ses remercimenls à r.\cadémie 320 (iiLLON. — Lettre accompagnant l'envoi d'un Mémoire imprimé concernant la fabri- cation du fer 1075 GIVRV est présenté par la Section de Géo- graphie et de Navigation comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant, et nommé Correspondant en remplacement de M. i/c Ttssnn, de- venu Académicien titulaire 75 et 87 — M. GiiTY adresse ses remercimenls à l'A- cadémie 1 32 GODRON. — Mémoire sur les feuilles inéqui- latères laSi GOU)T. — Remarques sur les diverses indi- cations à remplir dans l'installation des paratonnerres •291' GOLDSCHMIDT. — Sur la nouvelle comète observée le 29 juin 28 — Observation, le 28 aoilt t86i, de la pla- nète Psciuto-Diiphné , découverte le 9 septembre 1837 41") — Lettre sur l'étoile variable n" 4o'9'J du catalogue de Lalande. — Éphéméride corrigée de la planète Pseudo-Daphné, par M. Liitlicr 4/'.) — Un prix d'Astronomie de la fondation La- lande est décerné à M. Gohiscluiiiilt pour sa découverte de deux nouvelles planètes pendant l'année :8Gi 1 1 3i GRAHAM. — Sur l'inégale ditl'usibililé dans l'eau de différentes substances comme moyen de séparation ay.) — Note sur la relation qu'on observe entre la transpiration liquide et la composition chimique 774 GRANDE.-VU. — Sur la présence du cœsium et du rubidium dans certaines matières alcalines de la nature et de l'industrie. . 1 kmi GR.\S (Scipion). — Sur la séparation géolo- gique des marnes à Ancyloceras du ter- rain néocomien dans les Alpes k)") GRlESSeï Martins. — Sur l'élhylène-chlo- rure de platine ')■>:> GRIMAUD, DE C.\L\. — Des réservoirs d'eaux publiques i47 93 ( «3 MM. Pages. GRIS. — Observations sur le développement de la graine de ricin ~i5 GRUNERT transmet un Mémoire de M. J. ff filer sur une nouvelle théorie des fonctions elliptiques 3.5a GUÉRIN-MKNEVILLK. — Lettre sur un voya- ge fait, |iar ordre de l'Administralion, pour visiter les plantations d'Ailante? . . — Description d'un nouveau ver à soie du rliène (Bombyx Yamamaï) provenant du Japon 025 — Devidage en soiegrége des cocons du ver à soie de l'Allante laSS GUEYMARD. — Notice sur le dosage du pla- tine qui se trouve à l'état de diffusion dans les gites métalliques ou dans les roches des Alpes du Dauphiné et de la Savoie (j8 GUILLE.MIN. — Note sur le nombre maxi- mum de signaux télégraphiques élémen- taires qu'on peut transmettre, dans un temps donné, au moyen de l'appareil Morse GUIOT. — Mémoire sur la mesure des hau- teurs |iar le baromètre 7'2i |12 19) MM. Pages. GUISCARDI. — Lettre sur la dernière érup- tion du Vésuve i j-'iS GUYARD. — Emploi des résidus de la pile de Bunsen 1 1 a j — Note sur l'analyse du fer par le procède de M. Margueritte 1 1 / '. — .\ppareil désigné sous le nom de précipi- tateur à gaz. — Moyen d'exalter le cri du soufre 1 2G-2 GUYON. — Note sur cette question : Le ve- nin des serpents exerce-t-il sur eux- mêmes l'action qu'il e.xerce sur les au- tres animaux? i / — Sur les eaux thermales de Bou-Chater, dans la régence de Tunis .14 — Battements de l'artère cœliaque dans un cas de fièvre jaune, avec suspension du pouls et des contractions du cœur, re- froidissement cadavérique, etc., coïnci- dant avec l'intégrilé des facultés intel- lectuelles /nj8 — Morsure de Céraste suivie de la paralysie du mouvement, avec exagération de la sensibilité, de la moitié du corps opposée à celle de la morsure. i> \ t H HACQ. — Sur un nouvel appareil électro- médical loGo HAIDINGER. — Sur la nature et le mode de formation des météorites 456 HALLÉGUEN. — Note sur des scories pro- \enant de forges de fer gauloises iji3 IIAMON. — Analyse de ses publications con- cernant l'albuminurie i52 II.4SPEL. — Une mention honorable lui est accordée pour son travail sur les mala- dies du foie. (Concours de Médecine et de Chirurgie pour i86i.) 1148 IIKBERT. — Du terrain jurassique de la Pro- vence. Sa division en étages. Son indé- pendance des calcaires dolomitiques as- .sociés au gypse 8ÎG — M. Hébert est présenté par la Section de Minéralogie et de Géologie comme l'un lies candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Ècrthier ijiS liERMITE. — Lettre à M. LUnmllc sur la théorie des nombres ■>.\\ lll-RVÉ-MANGON. — Production de la ma- tière verte des feuilles sous l'influence de la lumière électrique 2^5 IIETET. — Recherches expérimentales d'or- ganogénie et de physiologie végétales. . 1004 HEYNE et Keller. — Lettre concernant la réunion des médecins et naturalistes allemands qui doit avoir lieu cette an- née à Spire 1 j 1 HIND. — Lettre à M. Le Verrier sur le pro- chain passage de Vénus 1 j 1 HIRN est présenté par la Section de Méca- nique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. ... jS HOFMANN. — Diagnose des ammoniaques diatomiques 18 — Recherches sur les ammoniaques triato- miques J i — Combinaisons tétrammoniques 307 — Sur les ammoniaques triatomiques mixtes, à radicaux monatomiques et diatomiques. ii î — Recherches sur les ammoniaques polyato- miques; diamines aromatiques S8ij UOSFORD. — Formule d'un médicament em- ployé avec succès contre le choléra- morbus 28 HOl'EL. — Mémoire relatif à l'application de l'interpolation au développement des fonctions en séries périodiques. ( Rap- port sur ce Mémoire; Rapporteur M.. Se/ - ret>i 8'ki ( l320 ) MM. Pogcs. HUGUEM.N. — Note concernant les abus qui tiennent au ciéfmil deTixité dans les ap- pareils airoométriques ago III'GUIER. — Une mention honorable lui est accordée pour son travail sur les allon- gements hypertrophiques du col de l'u- MM. Pajr,. térus. {Concours de Médecine et de Cliiruriîie pour 1861.) 1148 IIVRTL. — Un prix de Physiologie expéri- mentale lui est accordé pour l'ensemble de ses recherches d'anatomie comparée. (Concours de 1861.) 114^ I. INSTITUT GÉOLOGrQUE DE V1ENT4E (l) remercie l'Académie pour l'envoi d'une nouvelle série des Comptes rendus INSTITUT DES INGÉNIEURS CIVILS DE LONDRES (l') demande à être compris dans le nombre des Sociétés auxquelles 1263 l'Académie fait don de ses publications. INSTITUT ÉGYPTIEN (l') envoie d'Alexan- drie la série de ses Bulletins, et de- mande à être compris dans le nombre des Sociétés savantes auxquelles l'Aca- démie fait don de ses Comptes rendus. . 4o5 97' .I.VCKSON. — Sur un aérolilhe tombé à Dhurmsalla dans ITnde. (Lettre à M. Élie de Beaumont.) 1018 .lACQUELAIN. — Étude chimique de l'eau d'une source de Neubourg 672 .lENKINS. — Mémoire sur un remède contre le choléra.. i245 .lENZSCH. — Expériences concernant la po- larisation circulaire 1262 JOBERT DE LAMBALLE. — De la régénéra- tion des tendons 4^5 — Usages et propriétés des tendons 56 1 — Des théories relatives à la régénération et à la cicatrisation des tendons 121 1 — M. Johert présente, au nom de M. Serres, d'Alais. un Mémoire « sur l'abattement de la cataracte par la section du muscle ten- seur de la choroïde », et en donne une analyse 472 JODIN. — Recherches sur le développement des Mucédinées 28 — Sur la fermentation alcoolique spontanée; études chimiques sur les produits de la fermentation alcoolique dextrogyre. . . . 1252 •lOLV — Recherches sur l'origine, la ger- mination et la fructificalion de la levilre de bière. ( En commun avec M. Musset.) . 368 — Réponse à des remarques faites, à l'oc- casion de ce travail, par M. Pasteur. ( En commun avec M. Musset. ) 5 1 5 — M. Jnh est présenté par la Section d'.\- natomie et de Zoologie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant iJo JOMARD présente, au nom de Ismnyt-Ef- fcndy, une observation de l'éclipsé so- laire du 18 juillet 1861 faite à Mon- cayo (Espagne), et un Rapport imprimé sur l'observation de la même éclipse faiteàDongolah (Nubie) par Mahmoud- ^O' a84 JOUTRDAIN. — Étude d'une classe particu- lière de courbes. — Note sur la nature du timbre des sons musicaux G70 30URDAN. — Restes fossiles de deux grands mammifères, constituant, l'un le genre Rhizoprion de l'ordre des Cétacés, l'au- tre le genre Dinocyon de l'ordre des Carnassiers gSt) — Note sur les terrains sidérolitiqiics loog — Ponto d'œufs féconds par des femelles de ver à soie ordinaire, sans le concours des mâles 1093 K KELLER et IIeyne. — Lettre concernant la réunion des médecins et naturalistes allemands qui doit avoir lieu cette un- née à Spire 1 53 MM. Pages. KÉRICUFF (de). — Note sur la théorie ma- thématique de la scintillation iot7 — Sur la répulsion des rayons solaires i-256 KHANIKOF (de). — Lettre accomi)agnant l'envoi d'un exemplaire de sa carte de l'Aderbeidjan 48o KOPP. — Note sur la composition et les propriétés de quelques cinnamates et nitrocinnamates 634 KRAJENBRINK. — Lettre concernant une précédente communication sur une mé- thode de traitement du choléra-morbus. 387 SIM. Pages. KUllLMANT^. — Mémoire sur une nouvelle couleur bleue préparée avec l'huile de coton 444 — Substitution des sels de baryte aux sels de potasse dans la teinture et l'impres- sion sur étoffes IC147 KUEHNE. — Un prix de Physiologie exjiéri- mentale lui est accordé pour ses expé- riences sur les muscles et les nerfs. ■ (Concours de 1861 .) 1 14^ KUHN. — Observation de deux bolides, à Gaillon (Eure), le 7 septembre 18G1.. 48-.I LABALBARY. — Sur les végétations dites syphilitiques iS^ LABORDE. — « Rôle de l'électricité dans la nature pendant les orages, et applica- tion de cet agent à la destruction des parasites qui produisent les épidémies ». i J3 LABOULBÈNTî. — Une mention honorable lui est accordée pour son travail sur les affections pseudo-membraneuses. (Con- cours de Médecine et de Chirurgie pour 1861.) 1148 LABOLTRDETTE . — Nouvelle méthode de cul- ture de l'agaric comestible 235 — M. Chevrcid présente un groupe remar- quable de champignons provenant de la culture de M. Labourdettc (écrit à tort La Bnrdettc ] 67 1 L.4CAZE-DUTHIERS. — Recherches sur les brachiopodes vivants de la Méditerra- née : sur la Thécidie 849 — Embryogénie des Rayonnes : reproduction des Porpites 85 1 — JJ. Lncaze-Dulhiers est présenté par la Section d'Anatomieet de Zoologie comme l'un des candidats pour une' place va- cante de Correspondant aSo L.\COUR. — Lettre concernant sa Note sur les bons effets du chaulage pour la con- servation des pommes de terre 674 LALLEMAND, Perrin et Duroy. — Le prix de Médecine et de Chirurgie leur est dé- cerné pour leur travail sur le rôle de l'alcool et des aneslhésiques dans l'orga- nisme. ( Concours de 18G1 .) 11 48 r.AMARE-PlCQUOT. - Sur la régénération des os 327 LAMÉ est nommé Membre de la Commission chargée de décerner le grand prix de Ma- thématiques de 1861 (question concer- nant la théorie géométrique des polyè- dres) 21 — M. Zr/mp demande à ne pointfaire partie de la Commission nommée pour un Mémoire de M. Breton, de Champ concernant la question des porismes d'Euclide 3(j3 LANDOUZY. — De la valeur de l'égophonie dans la pleurésie 7(Jn LANGENBECK. — Mémoire sur un nouveau procédé opératoire pour le traitement des fentes de la voûte palatine CG7 LAN'NOY. — Lettre concernant ses Tables des raciiies carrées à dix décimales. ... 170 LARIVIÈRE. — Opuscules relatifs à l'alcoo- métrie 1093 LARREY fait hommage à l'Académie d'un portrait en grisaille du général Bona- parte représenté en costume de Mem- bre de l'Institut 97" LATRY. — Lettre concernant son Mémoire sur la préparation des papiers et dos cartes au blanc de zinc 1 25 L.4UGEL. — Note sur la découverte d'un castor à Auneux, et sur le terrain falu- nien dans Eure-et-Loir 35 LAUGIER est proposé comme l'un des can- didats pour la place d'Astronome vacante au Bureau des Longitudes, en remplace- ment de feu M. Lurgrlcnu 2o5 — M. Laugici- est présenté comme premier candidat de l'Académie pour la place va- cante au Bureau des Longitudes 232 L.\UR. — Observations sur l'origine et la distribution de l'or dans les divers ter- rains de la Cjlifornie 1 «"jG L.VURENT et Degousée. — Note sur le p\iils foré de Pass v 7G2 MM LAU.SSEDAT. — Remarques sur lu forme et la composition de grêlons très-volumi- neux, tombés leaaoùtà Yzeure(Allier). ( Lettre à M. EUe de Bcaummit .) LAYRLE. — Tremblement de terre ressenti en mer le 20 février 1861 I.KBERT. — Analyse raisonnée de son Traité d'Anatomie générale et spéciale I.EBON. — Lettre accompagnant l'envoi d'un ouvrage sur l'horlogerie envisa- gée au point de vue de l'histoire et de l'économie poliliijue LECLAIRE. — Recherches concernant l'in- fluence que peut avoir l'essence de téré- benthine sur la santé des ouvriers pein- tres en bàtimenls et des personnes qui habitent un appartement nouvellement peint LETEBYRE transmet un Rapport fait à la Société d'Encouragement sur un procédé de peinture sans essence, imaginé par >L Dorttnge LEGRAND. — Sur les tumeurs composées et leur ablation curalive parle caustique.. LEHU. — Sur le choléra épidémique, sur la nature et le siège de cette maladie et sur son traitement 842 et LEMAIRE. — Emploi du coal-tar pour préve- nir la maladie des pommes de terre LE PLAY ( A. ). — Sur une des sources de la chaux assimilée parles produits agricoles des terrains primitifs du Limousin LEPLAY (H.). — Mémoire sur la betterave à sucre : développement et accumulation des matières étrangèresau sucre pendant la végétation LEREBOULLET. — Recherches sur les mons- truosités du brochet observées dans l'œuf, et sur leur mode de production.. — M. Lrreboiillft esi présenté par la Section d'Anatomie et de Zoologie comme l'un des candidats (JOur une place vacante de Correspondant l.ESSER et t'oERSTEB remercient l'Académie qui leur a décerné une médaille de la fondation Lalande pour la découverte de la planète Erato. (Concours de i8(jo. ). . LE VERRIER communique les éléments de l'orbite de la grande comète de 18G1 et ceux de la planète ( 69 ) 4 ' et — Sur la grande cometo de 1861, et sur le mouvementde l'étoile Sirius en déclinai- son, d'après une Lettre de M. Calan- drdli — Sur la nomenclature du système des pe- tites planètes { j322 ) 3oo looî 1018 204 544 964 10-4 io54 i85 25o •290 43 80 43o MM. — .^L Le P'erricr offre à ['.Académie quatre nouveaux volumes des Annales de tOb- srrt'aroire inipéiiiil de Paris, comprenant les observations desannées i856 à 1859. — Sur le passage de Mercure devant le disque du Soleil, le 12 novembre au matin — Observations du passage de Mercure sur le Soleil, le 12 novembre 1861, commu- niquées à l'Académie et comparées avec la théorie — Sur le système des planètes les plus voi- sines du Soleil, Mercure, Vénus, la Terre et Jfars — Observations équatoriales de la grande comète de 18O1, faites à l'Observatoire imiiérial de Paris — Sur le système des planètes les plus voi- sines du Soleil, .Mercure, Vénus, la Terre et Mars 1043 et — AL i.c/"t7-w/-communiquerextrait d'une Lettre de M. Hind concernant les cir- constances des passages de Vénus de 1 874 et 1 882 calculées d'après ses Tables du Soleil et de la planète. LIAIS. — Détermination de la longitude de Paranagua,au moyen d'épreuves photo- graphiques de l'éclipsé du 7 septembre i858 — Observations faites à Rio-Janeiro, du 11 au 18 juin, lie la grande comète de 1861. — Sur les longitudes de divers points de l'Amérique du Sud LLANDIER. — Sur la cause de la scintilla- lion des étoiles LIOUVILLE communique une Lettre de M. Hcrmite sur la théorie des nombres. — Note en réponse à cette Lettre — M. Liomnlle est nommé Membre de la Commission chargée de décerner le grand prix de Mathématiques de 1861 (ques- tion concernant la théorie géotnétrique des polyèdres ) LIVINGSTONE est présenté par la Sec- tion de Géographie et de Navigation comme l'un descandidals pour une place vacante de Correspondant. 170, 230 et LONGET fait hommage à l'Académie du tome I" de la seconde édition de son « Traité de Physiologie » LOLÎRENÇ.O. — Rapport sur plusieurs de ses Mémoires relatifs à l'histoire du glycol et des alcools polyatomiques; Rappor- teur M. Bdlard ' LUTHER. — Découverte d'une nouvelle pe- tite planète (71 )• (Lettre à M. Élie de Bcaiimnnt.) — Éphéméridede la planète Pseudo-Daphné. PilJW. 67: 74(> 94 M. Zwrtc adresse ses remercîments à l'A- cadémie 4'>'> M MACCLURE est présenté, à trois reprises, par la Section de Géographie et de Navigation comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. 170, 2J0 et 3o2 M.ACI1UC.4 et Friedel. — Note sur lu trans- formation de l'acide propionique en acide lactique 408 MACKINTOSH. — Lettres concernant sa Note sur un nouveau propulseur pour les machines marines 3oi et 811 MAHMOUD-BEY. — Observation faite en Nu- bie de l'éclipsé du 18 juillet 1860. (Rap- port sur cette observation ; Rapporteur M. Fiiye.).... i33 M.\IS0N'NEU\'E:. — Note sur plusieurs cas nouveaux de résections sous-périosti- ques 667 — Nouveau procédé de trachéotomie; nou- vel instrument dit trachéotome. 785 — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de M. Sédillot sur l'intoxication urineuse comme cause des accidents qui suivent des opérations pratiquées dans l'urètre 969 MAL.\GUTL — Observations sur quelques substances fertilisantes désignées sous le nom générique de Guano dePatngonie. 436 MANIFICAT. — Supplément à ses précé- dentes communications sur un « disposi- tif pour carguer et larguer les voiles ». 5 19 MANNHEIM.— Remarques à l'occasion d'une communication de M. Robcrts sur une construction géométrique 921 MARCEL DE SERRES.-Surdesgoutlesd'eau fossiles des grés bigarrés de Plombièrcs- les-Bains (Vosges) 649 et 9^7 — Sur des pierres de fronde trouvées dans les habitations lacustres de la Suisse et dans les terrains d'alluvion de l'Améri- que du Sud 1123 MARCET. — Comparaison des effets du rayonnement nocturne au-dessus du sol proprement dit et au-dessus d'une nappe liquide 853 C. R., 1861, 2™' Semenre. (T. LUI.) MARCHAND. — Appareils pour l'étude des tremblements de terre 1239 MARCOU. — Sur les roches fossilifères les plus anciennes de l'Amérique du Nord. 8o3 et 9i5 MAREY. — Recherches relatives à la fré- quence des battements du cœur g') — Détermination graphique des rapports du choc du cœur avec les mouvements des oreillettes et des ventricules. (En com- mun avec M. Chai/i'cau.) 622 MARIÉ DA\T. — Recherches théoriques et expérimentales sur l'électricité considé- rée au point de vue mécanique ; état variable des courants dans leurs circuits ; nature du mouvement électrique. 27 et i io4 — Notes sur les forces électromotrices des piles voltaïques 787 — Noie sur les conductibilités des dissolu- tionssalines 719 — Des quantités de puissance vive consom- mées dans l'électrolyse des sels alca- lins io58 — Sur la théorie mécanique de la chaleur.. 904 MARTINS et Griess. — Sur l'éthylène-chlo- rure de platine 922 MATHIEU. — Rapport sur le concours pour le prix d'Astronomie de 1861 1129 — En présentant un exemplaire de la Co/i- naissanre des 7'<'//;/Af pour l'année i863, M. Mathieu indique les améliorations réalisées dans ce volume 760 — M. Mathieu présente, au nom du Bureau des Longitudes, un exemplaire de V An- nuaire pour 1862 933 — U.Mathieuesl nommé Membre delà Com- mission pour la révision des comptes de 18G0 280 MATHIEU (de la Drome). — a Le bain au point de vue médical » 1017 MATHIEU. — Nouveau porte -scie pouvant s'adapter à toute scie à chaîne 1.^2 — Pinceà anneaux, munied'unnouveaumode de fermeture 0^9 174 ( i3 MM. Pages. MATTEUCCI.— Application du principe des polarités secondaires des nerfs à l'ex- plication des phénomènes de l'électro- tone: -. ..:.■.' 5o3 M.A^ER. —Modifications apportées à son appareil pour porter directement dans les voies aériennes les substances médi- ramenleuses ; 27 MENE. — Recherches sur la composition des fers, aciers et fontes 08 MliliC.IER. — Des accidents graves dus à l'absorption de l'urine, et d'un moyen supposé propre à les prévenir y 1 -i MESNET. — Apoplexie du bulbe rachidieu en arrière de la protubérance annulaire. 237 MILLER. — Lettre accompagnant l'envoi d'un opuscule sur deux nouveaux pro- cédés pour peindre, tant à frais qu'à sec, sur enduit à chaux et à sable 556 MILLON. — Note intitulée : « Acide prussique et métamorphose paracyanique » S4i MIXGAUD. — Résultats obtenus en soumet- tante l'action de divers réactifs les fruits et les feuilles de l'arbousier ... . igS MINISTRE DE L'ES'STRUCTJON PUBLIQUE (M. le). — Lettre relative aux candi- dats que doit présenter l'Académie pour trois places vacantes au Bureau des Longitudes i53 — Lettre à l'occasion de la distribution des prix du concours général entre les lycées et collèges de Paris et de Ver- sailles 23G — Lettre accompagnant l'envoi de cartes d'entrée pour les lectures faites à la Sorbonne les 21, 22 et 23 novembre.. . 070 — M . le Ministre transmet un Mémoire de M. Rerihcrand, sur des ossements fos- siles trouvés dans les environs dePoligny f Jura ) 1 246 MINISTRE D'ÉTAT (M. le), transmet une .uii|)liation du décret impérial (pii con- firme la nomination de M. H. Sainte- Olaire Dcnlk à la place vacante dans la Section de Minéralogie et de Géo- l.ogio par suite du décès de M. Bei- lliicr fjS I — M. le Ministre approuve la décision par laquelle l'Académie a fixé pour le jour de sa séance annuelle le lundi 23 dé- cembre 1 077 — %. le Ministre transmet un Mémoire de M. Di/i'if^rnm sur un appareil destiné aux aveugles qui ont besoin d'écrire ijo MINISTRI' DE LA GUiaUlE (M. le) remercie l'Académie pour la communication d'un Rapport fait au nom d'une (".omniission 24 ) M. M. Pages, par M. Alilne Edwards, sur les dégâts causés dans plusieurs cartouches par des insectes hyménoptères 471 — M. le Ministre adresse pour la Bibliothè- que de rinstitutun exemplaire du tome V de latroisièmesériedu «Recueil des Mé- moires de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie militaires » 47 1 MINISTRE DE LA MARINE (M. le) trans- met un Rapport du capitaine de na- vire 1(1 Félicie sur les effets d'un trem- blement de terre ressentis en mer, le 20 février 1 86 1 1 oo3 MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES (M. le) transmet pour la Bibliothè- que de l'Institut deux ouvrages et une carte géologique imprimés à Melbourne ( Australie ) 793 MINISTRE DE L'AGRICULTURE, DU COM- MERCE ET DES TRAVAUX PUBLICS (M. le) communique une Lettre de la Chambre de Commerce de Rouen con- cernant les irrégularités que présentent les alcoomètres actuellement en usage, et les inconvénients qui en résultent. . . 94 — Une Lettre de M. T/iomus concernant l'alcoométrie î 4o — Des instructions pour l'usage d'alcoomè- tres prussiens qu'il adresse en même temps 337 — Divers documents imprimés concernant la question des alcoomètres, cl une Lettre de M. le Ministre des Finances conte- nant des observations relatives aux défec- tuosités de ces instruments 545 — M. le Ministre remercie l'Académie pour l'envoi du Rapport de la Commission chargée do la question des alcoomè- tres 7> 1202 MORIN. — Note accompagnant la présenta- tion d'un exemplaire du Rapport de- la Commission chargée d'étudier la ques- tion de chauffage et de ventilation des deux nouveaux théâtres bâtis sur la place du Châtelet 3(i<> — M.Mori/i est nommé Membre de la Com- mission chargée de décerner le prix du legs Trémont pour 1 86 1 ffi!> — Et de la Commission chargée de décerner le prix de Mécanique pour 18G1 665 MORIN. — Note sur un procédé destiné à prévenir l'incrustation des vases poreux dans les piles de Daniell 74 MORREN. — Sur la phosphorescence des gaz raréfiés , . 794 MUSSET et .Iolv. — Recherches sur l'ori- gine, la germination et la fructification de la levure de bière 368 — Réponse à des remarques de M. Pasteur sur la précédente communication 5i5 N NADAULT DE BUFFON. - Mémoire sur Fa- ménagement de l'eau dans les rizières. . 375 NAMIAS. — Mémoire sur la tuberculose de l'utérus et de ses annexes 760 NIEPCE DE SAINT-VICTOR. - Sur une ac- tion de la lumière inconnue jusqu'ici. . 33 Le prix Trémont est accordé a M. Niepce pour ses recherches concernant diverses actionsdela lumière, (Concours de 1861.) ii3y M, Niepce adresse ses remercîments à l'Académie 1276 o OLLIER. — Application de l'ostéoplastie à la restauration du nez .'. 840 OPPENHEIM. — Note sur le camphre de menthe 879 et 483 ORDINAIRE DELACOLONGE. — Lettre an- nonçant l'envoi de deux opuscules SgS OUVIÈRE. — Description et figure d'un ap- pareil désigné sous le nom de cosmo- graphe OZANAM. — Sur la préparation et l'emploi en thérapeutique de l'eau oxygénatée. . 236 79' PAILLOT. — Sur l'amputation des amygdales dans l'angine couenneuse 756 PALMLERI.— Observations faites en décem- bre i86i durant l'éruption du Vésuve. . 1232 PAPPENHEIM. - Sur les nerfs des tendons. 758 — Expériences chirurgico-légales concer- nant la dilatation spéculaire de l'u- rètre 1118 174.. ( i3a6 ) MM. Paccs. l'AR.WEV (de). — Sur le? indications qui so trouvent dans les livres chinois con- cernant le fioment cultivé et un froment sauvage 2(9 - Note sur le zèbre du Choa, du Congo et du Cap cité dans les Kingsde la Chine. 107.; PARMENTIER est désigné comme l'auteur d'une Note précédemment adressée « sur la translation du système solaire ». . . . -204 l'ARLATORE. — Note sur la composition du cône des Conifères ili4 PASTEUR signale une rectification à faire dans une Note de MSI. Ju/r et, Musset où on lui prête des opinions qui ne sont pas les siennes 4o3 ~ Le prix Jecker est décerné à M. Pasteur pour un ensemble de recherches contri- buant la plupart aux progrès de la Chimie organique. (Concours de 1861.) ii58 l'AULET ( écrit par suite d'une signature ma- culée Bonnet). — Démonstration du théo- rème concernant la somme des trois an- gles d'un triangle 1123 PAYEN. — Note accompagnant la présen- tation d'un exemplaire de la nouvelle édition de son « Traité sur la distilla- tion » 395 — « Dextrine et glucose produites par l'in- lluence des acides sulfurique ou chlorhy- drique, de la diastase ou de la diastase et delà levure » 678, 733 et 1217 — Amidon des fruits verts. Relations entre ce principe immédiat, ses transforma- tions et le développement ou la matu- ration de ces fruits 81 3 — M. Priycn fait hommage à l'Académie d'une Note sur la composition des racines ali- mentaires du chervis(&> OUATREFÂGES (de) communique l'extrait d'une Letre de M. Lacazc Duthicrs sur la reproduction généagénitique des Por- pites 85 1 — M. de Quatrefnges est nommé Membre de la Commission chargée de propo- ser une question pour sujet du grand prix des Sciences naturelles de i803. g55 El delà Commission chargée de proposer la question pour sujet du prix Bordin de i863 loo^i ( i328 ) R MM. Pages. RADOSZKOVSKI. — Description du nou- veau minéral de l'Oural, nommé wagite. 1071 RAMON DE LA SAGRA adresse les Ta- bleaux des observations météorologiques (mois de mars et avril), recueillies au collège de Belen, de l'île de Cuba 21 RAVElî. — Rapport sur le concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de 1861 ii^jS ' M. Rayer présente, au nom de M. Pierre, une brochure ayant pour titre: « Prai- ries artificielles » 87 BEOIER. — Description d'un compteur pour les liquides \yx REED. — Sur un moyen supposé propre à prévenir l'invasion du choléra 1245 REGXAULT est nommé Membre de la Commission du prix Bordin pour 1861 (question concernant la différence de l)osilion du foyer optique et du foyer photogénique ) 1 3g REN.\RD. — Sur la distribution de l'électri- cité dans les conducteurs cristallisés ... 26 RÉSAL . — Recherches théoriques sur les effets mécaniquesdel'injecteur automoteur de M. Giffiird 632 — M. Résal est présenté par la Section de Mécanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspon- dant 75 RIBflLI rappelle une précédente Note sur un instrument de son invention, et signale des accidents dus à la section incom- plète d'un rameau nerveux 675 RICHE. — Faits pour servir à l'histoire de l'acide phénique et de la benzine 586 RIEMBAULT. — Sur l'encombrement char- bonneux des poumons chez les bouil- leurs 1064 RIGAUT. — Un prix de Statistique de la fondation Montyon lui est décerné pour 1,1 partie statistique de son livre intitulé : <' Description et statistique agricole du canton de Wissembourg » i i3i RIVOT est présenté par la Section de Mi- néralogie et de Géologie comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès do M. Berih'wr gaS ROBERTS. — Sur quelques systèmes do sur- I MM. Pages. faces orthogonales, obtenus par la mé- thodedescoordonnéeselliptiques. 546 et 724 — Construction géométrique des surfaces ayant pour lieux des centres de cour- bure les deux coniques focales d'un sys- tème de surfaces homofocales du second dPSré. 799 — Détermination de la surface, enveloppe des [ilans perpendiculaires menés aux extrémités des rayons vecteurs issus d'un |ioint hxe quelconque de la surface nommée cydide 1 1 1 S ROBIN (Cil. ). — Mémoire sur les spermato- liliores de quelques Hirudinées 280 ROBIN (Ed.) — Remarques relatives à une communication de M. J. Foiirnel sur le rôle de la persolidification en géolo- gie 35o RODET. — Sur l'anatomie et sur la physio- logie d'un cône de Pin 535 ROGER. — Recherches sur le système du monde 465 ROGER (H.). — Une mention honorable lui est accordée pour son travail sur l'aus- cultation de la tête. (Concours do Mé- decine et de Chirurgie pour 1861.).... n48 — M. Ttoorrr adresse ses remerciraents à r.\cadémie 1276 ROLLAND. — Sur la réglementation de la température dans les fourneaux ou ré- servoirs quelconques traversés par un flux variable de chaleur 106 ROMANOW (de). — Récentes explorations des Russes sur les côtes de la mer du Japon 907 ROSENSTIEIIL. — Sur l'acide sulfurique mo- nochloré 658 ROSSI et Canmzzaro. — Sur les radicaux des alcools aromatiques (benzoïque, cumi- nique et anisique) 541 ROUGET. — Note concernant un appareil désigné sous le nom de quart de cercle multiplicateur 64 i ROUGET (Cn.) — Mémoire sur les tissus contractiles et la contractilité 752 ROUIS. — Une mention honorable lui est ac- cordée pour son travail sur les suppu- rations endémiques du foie. (Concours de Médecine et de Chirurgie de 1861.). 1 148 ( '329 ) MM. Pages. SACC. — Sur un coup de foudre qui a frappé le télégraphe électrique entre Montéli- mart et Lyon C46 — Sur un nouveau principe immédiat extrait du cachou 1 102 SAINT-VENANT (de).— Sur le nombre des coefiicients inégaux des formules don- nant les composantes des pressions dans l'intérieur des solides élastiques 1 107 SAINTE-CLAmE DEMLLE (Cn.). — Re- marque relalive à une observation de tremblement de terre faite à bord du navire la Félicie 1086 — Sur l'éruption du Vésuve. Lettre à M. le Président de l'Académie. Extraits de deux Lettres de MM. Palmicri et Guis- cardi I23i — M. Ch. Sainte-Claire Deville fait hom- mage à l'Académie de cinq Mémoires ou Notes publiés récemment par lui dans divers recueils scientifiques G-7 SAINTE-CLAIRE DEVILLE (H.). - Repro- duction de l'étain oxydé et du rutile. . . 161 — Reproduction du fer oxydulé, de la mar- tite et de la périclase. Protoxyde de manganèse cristallisé igg — Sur la véritable nature des columbites et sur le dianium. (En commun avec M. Da- moi/r.) 1 044 — M. H. Saintr-Clnire Dcvillc est présenté par la Section de Minéralogie et de Géologie comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Berthicr cj^S — M. H. Sninic-Cldire Deville est nomme Membre de l'Académie en remplacement de feu M. Berthicr g55 — Décret impérial confirmant cette nomina- tion g8l SAUVAGE. — Sur la nature de l'ozone 544 SAUVAGEON. — Usage du stéréoscope pour corriger une imperfection congéniale de la vue. .' 35i S.\UVAGEOT. — Addition à ses précédentes communications sur l'électrisation des vers à soie malades 27 SCHEURER-KESTNER. — Nouveau cas de perforation du plomb par un insecte hy- ménoptèro. (Lettreà M. Milne Edwards.) 5i8 — Mémoire sur une nouvelle classe de sels de fer et sur la nature hexatomique du ferricum ,.. 653 MM- Pages. SCHIFF. — Expériences relatives à cette question : Le nerf laryngé, est-il un nerf suspensif? 285 et 33o SCHIFF (Hugo). — Sur les combinaisons de l'ammoniaque avec les sels de cuivre et de cobalt j,,, SCHMIDT. — Expériences sur la coagulation de la fibrine (.-g SCIIUTZENBERGER. - Sur les combinai- sons des acides entre eux Vi8 — Mémoire sur un nouveau dérivé de l'acide benzoïque. (En commun avec M. Se/i- gcnwnld.) y_^ SCOTT. — Inscription automatique des sons de l'air au moyen d'une oreille artili- <^'elle '. ,ua SECCHI (Le P.). - Observations faites à Rome de la comète du 2g juin. . 85 et 3r- — Parallaxes d'étoiles filantes déterminées au moyen d'observations simultanées faites à Rome et à Civita-Vecchia 453 — Connexion entre les phénomènes météo- rologiques et les variations du magné- tisme terrestre tj,.- — Passage de Mercure sur le Soleil yjj — Observations faites à Rome de la comète d'Encke et de l'anneau de Saturne. (Let- Ire-à M. Élie de Beaumont .) 105.2 SÉDILLOT. — Sur les conditions de la régé- nération des os .2^3 — Sur un cas de bec-de-lièvre, compliqué d'une double fissure nasale, opéré par un nouveau procédé chéiloplastique. . . 748 — Sur les accidents graves qui suivent par- fois le cathétérisme et les autres opéra- tions pratiquées sur l'urètre 7811 SÉGUIN. — Effets d'un coup de foudre sur un fil de télégraphe et sur les objets voisins 345 — Sur les spectres du phosphore et du soufre 1 -tr-i, SEMMOLA. — Sur la glycosurie morbide. 3g(j SENGENWALD. — Mémoire sur un nou\eau dérivé de l'acide benzoïque. (En commun avec M. Schutzcnbcrgcr.) iy\ SERRES. — Observations sur le développe- ment centripète de la colonne vertébrale : dualité initiale de l'élément vertébral du squelette 353 — Rapport sur le concours pour le prix du legs Bréant do 1 8G 1 n^. ( i33o ) MM Pages. SERRES, d'Alms. — Modification de l'o- pération par abaissement; extrait de ce Mémoire donné par M. Jobcrt de Liiinballe 4-a StRRET (J.-A.). — Sur l'intégration des équations aux dérivées partielles du pre- mier ordre 598 et 734 — Rapport sur l'arithmographe polychrome de M. Duboix 618 — Rapport sur diverses Notes de M. Breton^ de Champ, relatives à la question des Porismes 699 — Rapport sur un Mémoire de M. Houel re- latif à l'application de l'interpolation au développement des fonctions en séries péi iodiques 83o — Rapport fait au nom de la Commission du grand prix dos Sciences mathématiques pour 1861 (Théorie géométrique des Po- lyèdres) : prorogation du prix jusqu'en l'année i863 1 164 — M. Scrrct communique une Lettre de M. Robcris sur quelques systèmes de sur- faces orthogonales obtenus par la mé- thode des coordonnées elliptiques 724 — Et des remarques adressées, à l'occasion de cette Lettre, par M. Miinnlieim. . . . gai — M . Scrrct est nommé Membre de la Com- mission du grand prix de Mathémati- ques de 18G1 (question concernant la théorie géométrique des polyèdres) .... 21 SERRET (P.). — Démonstration nouvelle d'un théorème connu de géométrie 607 SIEBOLD est présenté par la Section d'Ana- tomie et de Zoologie comme l'un des MM Pages. candidats pour une i>lacô vacante de Correspondant : 126 SILMÎSTRL — Recherches ozonomélriques faites à Pise 247 SISMONDA.— Observations géologiques faites diins une excursion en Maurienne 1 1 3 SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE ET PllILOSOPmQL'E DE MANCHESTER (la) remercie l'Aca- démie pour l'envoi de ses Mémoires et de ses Comptes rendus 545 SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LONDRES (la) remercie l'Académie pour l'envoi de ses Mémoires et de ses Comptes rendus.. . 545 SOCIÉTÉ ROYALE DE LONDRES (la) re- mercie l'Académie pour l'envoi de deux volumes de ses Mémoires et d'une nou- velle série de ses Comptes rendus.... 545 SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE ( la ) adresse à l'Académie quatre exemplaires de la No- tice sur les travaux de feu M. C. Wer- theim, par M. Vcrdei 290 SOLEIL. — Note sur les déviations du plan de polarisation des couleurs résultantes dans une lame de quartz perpendiculaire à l'axe et traversé par un faisceau de lu- mière blanche 640 — M. Soled demande et obtient l'autorisa- tion de reprendre cette Note 76a SUQUET. — Note sur l'éclosion de onze jeunes autruches à Marseille, 291 SYLVESTER. — Généralisation d'un théo- rème de M. Cauchy C44 et 722 — Démonstration directe du théorème de Lagrange 1 267 1 ARADE (de) — Sur un moyen destiné à prévenir certains accidents auxquels sont exposés les vignerons... 721 et 970 TARDY DE MONTRAVEL est présenté par la Section de Géographie et de Navigation comme l'un des candidats pour la place rie Correspondant vacante par suite de la nomination do M. de Tesstui à une place d'Académicien titulaire 75 TAVERNIER. — Sur la pénétration, dans les poumons, des pou.ssièrcs li(iuides tenant en dissolution des médicaments 1064 TCHIIIATCHEFF (de). - Sur la nouvelle éruption du Vésuve. (Lettres à M. Elic de ISraumont.) logo et 1236 — M. de Tc/ii/tiitc/ieffesl présenté à trois re- prises par la Section de Géographie et de Navigation comme candidat pour une place vacante de Correspondant 170, aSo et 3o2 — M. de Tcliiluilrlie(f est nommé Corres- pondant de l'Académie en remplacement (le feu l'amiral Bctiufort SaG — M. de Trliiliat(hi\(f adresse ses remerci- menls à l'Académie 4^5 TEMPEL. — Un prix d'Astronomie de la fon- dation Lalande lui est décerné pour sa découverte de deux planètes pendant l'année i8()i ii3i TERREIL. — Analyse do cinq roches de la vallée do Tarentaisc, en Savoie 120 — Analyse do scories provenant de travaux métallurgiques des anciens 1275 ( i33i ) MSf. Pages. THENARD. — Note sur l'action réciproque des phosphates, de l'ammoniaque et de divers corps organiques 1019 THOMAS. — Lettre concernant l'alcoomé- trie 1 40 THORON (0. de). — Sons musicaux pro- duits par des poissons immergés dans l'eau 1073 TREMBLAIS (de la). — Une mention hono- rable lui est accordée pour son Hvre M Sur la mortalité dans les départements de l'Indre et du Cher ». (Concours de Statistique pour 1861.) ii3i MM. Pages. — M. e/e fa Tremblais adresse ses remercî- ments à l'Académie 1270 TREMBLAY. — Lettre concernant une pré- cédente communication sur des moyens de sauvetage pour les naufragés 1073 TROTTIER. — Moniteur électrique destiné à prévenir les collisions entre deu.x. con- vois de chemin de fer 10(57 TULASNE.— Note accompagnant l'envoi d'un ouvrage qu'il publie en commun avec son frère, sous le titre de : Setecta Fun- goritm Carpotogia jG5 u UBALDINI. — Recherches sur les propriétés absorbantes de la terre arable 333 UNnT;RSITÉ DE LEYDE ( l' ) adresse, au nom des Universités néerlandaises et des Athénées d'Amsterdam et de Deventer, un exemplaire de leurs Annales pour l'année i857-i858 Gy VAILLANT (le Maréchal) transmet une Lettre de M. H. Larrey, qui fait hom- mage à l'Académie d'un portrait du gé- néral Bonaparte en habit de Membre de l'Institut 970 V.4LENCIEN'ÎŒS. — Sur une tète de grand Ichthyosaure trouvée dans l'argile du kimmcridge au cap la Hève 367 — Sur un nouveau reptile voisin de l'Ich- thyosaure trouvé dans l'argile du kim- ■ meridge du cap la Hève près le Havre. . 999 — M. Valenciennes fait remarquer l'in- térêt que présentent les recherches de M. Matin, de Padoue, sur' la faune ichthyologique de Monte-Boica 643 VALZ. — Sur la grande comète de 1861. (Lettre à M. Étie de Beaumont.] 184 — Observations delà grande comète de 1861. 433 — Réponse aux objections de M. Paye sur les déviations apparentes de la queue do la dernière comète 690 — Lettre à M. Fayc sur la réapparition de la comète d'Encke io54 — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de M. Le Verrier concernant le passage de Mercure sur le Soleil 1240 C. R., 1S61, 2""^ Semestre. (T. LUI.) 'VAN BENEDEN est présenté par la Section d'Anatomie et de Zoologie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant i afi VELPEAU. — Note accompagnant la présen- tation de l'Anatomie chirurgicale qu'il vient de publier avec la collaboration de M. Béraud 733 — Rapport fait au nom de la Commission du prix Barbier pour 1 862 1 1 y j — M. Felpeœi présente une Note de M. F/v'et/ic/g'sur les résultats de la lésion de certaines parties des centres nerveux . 47U VICE -PRÉSIDENT et SECRÉTAIRE DU CERCLE PHILOMATIIIQL^ DE GAND (MM. les) annoncent qu'un Mémoire sur la translation du système solaire, précé- demment adressé par eus, a pour au- teur M. T. Parmenticr aci4 'VILLE. — De l'importance comparée des agents de la production végétale 8'J;). "VILLENEUMî (de). — Appareil acoustique établissant la communication d'un signal d'arrêt de la part des voyageurs au mé- canicien conduisant un convoi du che- min de fer loti- 175 MM. VINCI.— Sur une nouvelle méthode de traite- ment pour diverses affections de l'urètre, du sac lacrymal et des conduits nasaux . . ( i332 ) Pages 9<'9 MM. Pages. VOLPICELLI. - Sur la polarité électrosta- tique 347 w WITTWEN. — Application de la dissolution aqueuse du chlore comme substance pho- tométrique WURTZ. — Recherches sur les bases oxy- éthyléniques 3 i8 — Sur unecombinaisond'aldéhydeet d'oxyde d'éthylène 3;8 WON VILLARCEAU. — Sur le retour de la comète périodique de d'Arrest en 1864, et sur les grandes perturbations qui en avancent considérablement l'époque. . . ZALIWSKI. — Considérations sur les incon- vénients que peut avoir le double sens donné au mot gravitation « désignant à la fois un effet physique et la cause à laquelle on rapporte ces effets » ZANTEDESCHI. — Lettre accompagnant un 74 Mémoire imprimé « sur les phénomènes observés en Italie pendant l'éclipsé par- tielle de Soleil du 18 juillet 18C0 » iç)4 ZIMMERMANN. — Liste de ses précédentes communications relatives à l'art du fac- teur d'orgues 79 > HM.I.ET-BAniKMER, IMI'niMF.UIt-MBRAinE DES COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L ACADEMIE DES SCIENCES. PARIS. " BUE DE SEINE-SAINT-GERMAIN, lo, PRÈS I.'iNSTITUT. ^^w 3 2044 093 253 300 Date Due ^^^«W<>'^ •ir«^l