WHITNEY LIBRARY, HARVARD UNIVERSITY. ai-ifli,. THE GIFT OF .1. 1). WIllTNKV, Sturyig Ilooper Profesêor MUSEUM or COMPAEATIVE ZOÔLOGY ^^ "i.VVA '^mM /'■ ^ COMPTES RENDUS UEBDOMADAIllES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PARIS. — nii>iii.Mi;r.iK i)i; r.Aniiiiiu-MLuns, lUK dr SKiNK-SAiNT-r.i:nMAiN. m. nu'.s i. in-hu r. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES Sft/VNCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES PllItl.US, CONFOHMKMKlNr A UNE DÉCISION DK L'ACADKMIE PAR MM. LES SECRETAIRES PERPÉTUELS TOME SOIXANTE-SIXIEME. ■lANMKli -ILIN !8U«. PARIS, GAUTHIER-VILLARS , IMPRIMEDR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER, . (Ju.ii f|ps Aii!i;iislins, f>'i ÉTAT DE L'ACADEMIE DES SCIENCES Ali 1 " JAPIER i8CS. SCIENCES MATHÉMATIQUES. Section I". — Géométrie. Messieurs : Lamé (Gabriel) (o. ^). Chasles (Michel) (c. ^). Bertraînd (Joseph-rvOuis-François) (o. ®). Hermite (Charles) (o. ^). Serret ( Joseph- a UVed) ^. Bonnet (Pierre-Ossian) ^. Section II. — Mécanique. Le Baron DupiN (Charles)(G. G.®). PlOBERT (Guillaume) (G. O. ^). MORIN (Arthur-.Tnles) (c.®). COMRES (Charles-Pierre-Mathieu) (G. ^). Foucault (Jean-Bernard-Léon) (o. ^1;). N Sectiox m. — astronomie. Mathieu (Claude-Louis) (c.^). LiOuviLLE (Joseph) (o. ^). Laugier (Paul-Anguste-Ernest) (o. ^). Le Verrier (Urbain-Jean-Joseph) (g. O.^). Faye (Hervé-Auguste-Élienne-Albans) (o. ^). Delaunay (Charles-Eugène) (o. ^). Section TV. — Géographie et Naviçjation. De Tessan (Louis-Urbain Dortet) (o. ^). Le Contre-Amiral Paris (François-Edmond) (c. ^). JuRiEN DE LA Gravière ( Jean-Pierre-Edmond ) (g. o. ^). DuPUY DE LOME (Slanislas-Chatles-Henri-Laurent) (G. o. Abbadie (Antoine Thomson d') ^. YvON ViLLARCEAU (Antoine-Jospph-François) ^. KVVV llK I. ACADK.VIIK DK.S >>(;i INCKS. Sf.ctiox V. — Physique (jtnérdlc. Messieurs : JiKCQUi.r.iii. (_Ai)loiiii'-César) (c.^). PouiLLET (Claufle-.S(>rvais-l\I:Uhias) [o.^]. I!\1!IM;t (Jacques) ^ç. DuHAMKL (Jean-Marie-Conslant ) (o. r§\ FlZKAU (Armaiid-Hippolyte-Louis) f!. l5i;CQi;r.Ri':i. (Alexamirp-lvlmniid) ^. SCIENCES PHYSIQUES. Section VI. — Cliiinic. Chevreul (Michel-Eugène) (G. o.#). Dumas (Jean-Baptiste) (g. (;.#). Ri:g>;aui.t (lîeuri-Vicfor) (c.@). IiALARn (Anîoine-Jéi'ùine) (c. ^ . FitEMY (Edmond) (o. ^^). Winrrz ^Ch n-les-Adolphe) (o. #;. Se«:tio.\ VM. — M'mrvdlotjii'. Dk.LafoSSE (Galiriel) (o. @). Le A'^iconite d'Argiiiag (Étieiuie-Jules-Adolplic Desmieh \w. Sai^t- SiMOîs) (o. C«). Sainte-Ci.aike Dkvili.e (Charles-Joseph) (o. ^^). DauBKÉE (Gabriel-Auguste) (o. i^). Sainte-Claire Deville (Étienne-Henri) ;0. ©). Pasteui! l'Eouis) (o. ^). SECTin\ Ylîl. — linUmiijiii'. BiiONGiMAirr (Adolphc-TIu'-odore) (c;. ^î). TULASNK (Louis- René) ^, GaY (Claude) ^. Dieu AisrnE (Pierre-ÉlienncSiuiou) (o. ?§). ^jAljl)l.^ (Charles-Viel(jr ) <§. riua.i I. Au£rusle-\dolplio-].i!cieu'l ©. ÉTAT UK l'aCAUÙMIK IJliS SClIiMCES. Se<:tion IX. — Lcoiioiiiie lurole. Messieurs : BoussiiNGAULT ( Jeaii-Baptiste-Joseph-Dieiidomié) ic. C*). Payen (Anselme) (c.^). DECAISSE (Joseph) (o. ^). Peligot (Eiigèiie-Melchior) (O. fî). Le Baron ÏHEîNARU ( Anioiild-l'aiil-EcliauiKl ) ^i. N Section X. — .IiKitmiiie et Zoolrxfie. Edwakus (Ileiiri-Miliie) (c. ®). COSTE (Jean-Jacques-Mane-Cypiieii-Viclor) ^. De QuatrefaGES de Bréau ( Jean-Louis-Armand) (o. ^). LONGET (François- Achille) (c ®). Blanchard (Charles-Éiiiile) €?• Robin (Charles-Philippe) ©. Section XI. — Méderiiic el Cliiiunjiv. Serres (Étienne-Reiiaud-Augustin) (c. ^). Andral (Gabriel) (G. t?:). Bernard (Claude) (c. ^')- Ee Baron Cloquet (Jide.s-Geiiiiam) (c.^K Néeaton (Angustel (G. o. •?-). N. SECRKr AIRES PEilPETtiELH, ÉLU:, OK Beaumont { Jean-Baj)iiste-Arniaiiil-Lniiis-Léonc(' ^ pour les .Scieiice.s PijvsiijiU'n. ÉTAT Dli L ACADÉMIE DES SCIENCES. ACADÉ^IICIEÎVS LIBRES. Messieurs : Le Baron SÉGUIEU (Amiaiid-Fierre) (o.©). BUSSY (Antoine-Alexandre-Briitus) (o. ^). Delessert (Franco ib-Marie) (o. ^). BiENAYMÉ (Irénée-Jiiles) (o. ^). Le i^arécha] Vailla:st (Jean-Baptiste-Philibert) (g.c.@). De Verkel'il (Philippe-Edouard rocLLETiEu) ®. Passy (Antoine-François) (c.®). Le Comte Jaubert (Hippolyte-François) (o. ^5). Boulin (Francois-Désiré) ^. Le Baron Lakuev (l'elix-Hippolvie) (c. ®). ASSOCIÉS ÉTRANGERS Brewster (Sir David) (o. i§), à Edimbourg, Ecosse. Herschel (Sir John WiUiani), à Londres, ^/i(//e/^r?e. OwEN (Bichard) [O.^), à Londres, Ancjleierie. Ehrenbehg, à Berlin, Prusse. Le Baron de Liebig (Justus) (c. ^), à iMunich, Bavièie. WôiiLER (Frédéric) (o. m), à Gottingne, Prusse. De ea Bive (Auguste) @, à Genève, Suiise. N CORRESPOIVDA^TS. Nota. I.e li-glemenl ilii (1 juin i8uS aonne a i:ii:\i|iie Secliim lu iiomljn.' de Ct)ri'espoM.i:iMl-, mi SCIENCES MATHEMATIQUES. SiiOTioN I'". — Gcoinélrie (6). Le Besgue ©, à Bordeaux, Gironde. TciiÉBYCHEE, à Saint-Pétersbourg, Bussie. KuMMER, à Berlin, Prusse. NeumajniN, à Kœnigsborg, Prusse. SvEVESTElî, à Woolwich, Anglclerre. Pl.iJCKER, à Ik.iin, Pru.se. ÉTAT DE l'académie DES SCIENCES. Section II. — Mécanique (6). Messieurs ; BuRDiiN (o. ^), à Clerinont-Fenand, Puy-de-Dôme. Seguin aîné (Marc) (o. ^), à Montbard, Cùle-d'Or. MoSELEY, à Londres, Angleterre. Fairbairn (William) @, à Manchester, Angleterre. Clausius (Jiiiius-Eiiimaniiel-Rudolt), à Wurtzboiirg, Baviéie. N Section III . — Astronomie {i6). AiRY (liiddell)^, à Greenwich, Angleterre. Hansen, à Gotha, Saxe Ducale. Saîstini, à Padoue, Italie. Argelander, à Bonn, Prusse. HlKD, à Londres, Angleterre. PëTERS, à Altona, Prusse. Adams (J.-C), à Cambridge, Angleterre. LePèreSECCHi (o.^), à Rome, État Pontifical. Cayley, à Londres, Angleterre. Mag-Lear, au Cap de Bonne-Espérance, Colonie du Cap. Struve (Otto Wilhelm), à Pulkowa, Russie. Plaïntamour (Emile), à Genève, Suisse. N N N N • Section IV. — Géographie et Navigation [8). Le Prince Anatole deDémidoef, à Saint-Pétersbourg, hussie. L'Amiral deWrangell, à Saint-Pétersbourg, Russie. L'Amiral LùTKE, à Saint-Pétersbourg, Russie. De Tchihatchef (g. ^), à Saint-Pétersbourg, Russie. Richards (le Capitaine), à Londres, Angleterre. N N N C. P,., i«68, I" Semeure. (T. LXVI, N» l.j 2 iO ÉTAT DK l'académie DES SCIENCES. Section V, — Physiijue ijénérale [^). Messieurs : Hansteen, à Christiania, Norvège. FORBES (James-David), à Edimbourg, Ecosse. WiiEA'rsTorvE ®, à Londres, Jmjlelene. Plateau, à Gand, Belgique. Matteugci, à Pise, Italie. Magnus, à Berlin, Pilasse. Webkf, (Willielmj, à Gottingue, Prusse. IIiHN (Gustave-Adolphe), au Logelbach, IJaiil-Ittini. N SCIENCES PHYSIQUES Section W. — Chimie, (f)). BÉF.AHD (O. ®), à Montpellier, Héruutl. Graham, à Londres, Anfjlelerre. Bunsen (o. ^), à Heidelberg, Grand-Duché de Bade. Malaguti (o. ®), à Rennes, llle-el- Vilaine. HoFMANiN, ;i Londres, Angleterre. SCHOENBEIN , à Bâle, Suisse. Favre ^, à Marseille, Bouches-du-Bliàne. Marignac (Galissard de), à Genève, Suisse. Fkankland, à Londres, Angleterre. Section V^ II. — Miné.ralo(jie{S ). Rose (Gustave), à Berlin, Prus.e. D'Omalius d'Halloy, à Halloy, près de Ciney, Belgique. MuRCUisON (Sir Roderick Impey) ^i, à Londres, Angleterre FOURMCT ^, à Lyon, Rhône. Haidiinger, à Vienne, Autriche. Sedgwick, à Cambridge, Angleterre. Lyell, à Londres, Angh terre. DamOUR (o igf), a Villcmuisson, Seine-et-Oise. liTAT DE L'ACAnÉMIE DES SCIEJNCES. I I Section Vlll . — Boirmique (ro). Messieurs : De Martius, à Munich, Bavière. MOHL (Hugo de), à Tûbingue, Wurtemberg. Lestiboudois (Gaspard -Thémistocle) ^, à Lille, Nord. Candolle (Alphonse de) ^, à Genève, Suisse. SCHIMPER^, à Strasbourg, Bns-Rliiii. Thuret, à Antibes, Far. Lecoq ^, à Clermont-Ferrand, Pnj -de-Dôme. BRA.UN (Alexandre), à Berlin, Prusse. Hofmeister, à Heidelberg, Grand-Du^ké de Bade. HoOKER (Jos. Dalton), à Rew, Angleterre. Section IX. — Economie rurale [^\o). GlRARDlN (o.@), à Lille, Nord. KUHLMANN (o.r^), à Lille, Nord. Pierre (Isidore)^, à Caen, Calvados. Chevandier (o. ^), à Cirey, Meurthe. Reiset (Jules) ^, à Écorchebœuf, Seine-Inférieure. MaRTINS (Charles) ^, à Montpellier, Hérault. De Vibraye, à Cheverny, Loir-el-Cher. Le Vicomte de Vergnette-Lamotte, à Reaune, Cùle-d'Or. Mares (Henri), à Montpellier, Hérault. N. . . . Section X. — Analomie et Zoologie (lo). QuOY (c.^), à Brest, Finistère. AgasSIZ (o. i^), à Cambridge, Etats-Unis. PouGHET ^, à Rouen, Seine- Inférieure. De Raer, à Saint-Pétersbourg, Russie. Carus, à Dresde, Sa.xe. Purrinje, à Breslau, Prusse. Gervais (Paul) ©, à Montpellier, Hérault. Van Beneden, à Louvain, Belgique. De Sierold (Charles-Théodore-Ernestl, à Miniich, Bavière. PiCTET (François-Jules), à Genève, Suisse. 2.. 2 KTAT nE I. ACADKMIE DES SCIENCES. Section XÏ. — Médecine, ri Chlriin/ie (8' SÉDILLOT (c.^), à Strasbourg, Bas-Rhin. GUYON (c.^), à Alger, Algérie. Dk VinCHOW (Rodolphe), à Berlin, Prusse. BOUISSON ^, à Montpellier, Hérault. EUP.MANN (o. ®), à Strasbourg, Bas-Rliin. Lawrfnce, à r.oncires, AuqleJerre. GiNTRAC (Élie) CS ^ Bordeaux, Gironde. N Cninmissinn pour- administrer les propriétés et fonds parlirulier^ lie r Académie. Chasles, Decaisne, Et les INIembres composant le Bureau. Conservateur des Col/eillons de P Académie des Sciences. Becquerel. Changements suruenus dans le cours de l'année 1861. (Voir à la page i5 de ce volume.) COMPTE RENDU DES SEANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 6 JANVIER 18G8. PHÉSinENCE DE M. DELAUNAY. RENOUVELLEMENT ANNUEL DU BUREAU ET DE LA. COMMISSION ADMIMSTRATIVE, L'Académie procède, pnr la voie du scrutin, à la nomination d'un Vice- Président, qui, cette année, doit être pris dans les Sections de Sciences Physiques. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 49 : M. Claude Bernard obtient 4i suffras^es. M. de Qnatrefages 3 » MM. Decaisne, Dumas, Fremy,Longet, H. Sainte-Claire Deville, chacun. i » M. Cl. Beuxard, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé Vice-Président pour Tannée 1868. L'Académie procède ensuite, par la voie du scrutin, à la nomination de deux Membres appelés à faire partie de la Commission centrale admi- nistrative. Sur 48 votants : M. Chasies obtient 47 suffrages. M. Decaisne 46 » MM. Chasles et Decaisne, avant réuni la majorité absolue des suffrages, sont déclarés élus. ( '4 ) Conformément au Règlement, le Président sortant de fonctions doit, avant de quitter le Bureau, faire connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie et les changements arrivés parmi les Membres et les Correspondants de l'Académie dans le cours de l'année. M. Chevreul donne à cet égard les renseignements suivants : Étatde V impression des Recueils de V Académie au i" Janvier 18G8. Volumes publiés. a Mémoires de C Académie. — Le tome XXIX a été mis en distribution en mars 1867. 11 Mémoires des Savants étrangers. — Aucun volume n'a paru dans le cou- rant fie l'année iSô'y. )) Comptes rendus de l'Académie. — Les tomes LXII et LXIII (i*'^ et a*" se- mestre 1866) ont été mis en distribution avec leurs Tables. Volumes en cours (U publication . » Mémoires de l'Académie. — Le tome XXX'VT a cinquante-six feuilles tirées. » Les feuilles i à 4 contiennent le travail de M. Chevreul intitulé : « Mémoire sur des phénomènes d'affinités capillaires ». Les feuilles 5 à to sont réservées à un Mémoire du même auteur ayant pour titre : « Examen critique, au point de vue de l'histoire de la Chimie, d'un écrit alchimique intitulé : Artejii clavis majoris sapientiœ ». » Les feuilles 11 à i3 contiennent le Mémoire de M. Becquerel sur les zones d'orages à grêle. » Les feuilles i4 et i5 sont affectées à un travail du même auteur sur la distribution de la chaleur et de ses variations depuis le sol jusquà 36 mètres au-dessous. » Les feuilles 16 à 23 contiennent un travail C\u même auteur, portant pour titre : « Mémoire sur les pluies ». » Lu Mémoire du même auteur, sur les effets chimiques produits dans les espaces capillain.'s, occupe les feuilles 24 à 3o. » Enfin les feuilles 3i à 56 sont réservées au travail de M. Ch. Robin sur l'évolution de la notocorde des cavités des disques intervertébraux et de lein- contenu gélatineux. ( '5 ) » La fin de ce Mémoire est conlenue dans la feuille 67, dont, le bon à tirer est entre les mains de l'imprimeur. » Les feuilles 58 à 63 sont également bonnes à tirer. Elles contiennent un troisième Mémoire de M. Becquerel sur les effets chimiques produits dans les espaces capillaires. » Le tome XXXVII, réservé au Mémoire de M. Regnault sur la vitesse de propagation des ondes dans les milieux gazeux, a soixante-sept feuilles tirées. » Ces soixante-sept feuilles formeront la première partie du volua^e qui paraîtra sous peu. » Mémoires des Savants élraïujers. — Le tome XVIII a quatre-vingt-onze feuilles tirées : seize pour le Mémoire de M. Doyère, douze pour le Mémoire de M. Phillips, onze pour le Mémoire de M. Hesse, quatorze pour le Mémoire de M. Rolland, quatre feuilles un cjuart pour le Mémoire de M. Delesse, quatre pour le Mémoire de M. Rouché, deux feuilles un quart pour le Mémoire de MM. Tresca et Laboulaye, enfin vingt-sept feuilles et demie pour celui de M. Des Cloizeaux. )) Ce volume doit être terminé parle Mémoire de M. ïresca sur l'écou- lement des corps solides, dont les placards corrigés sont à l'imprimerie. )) Comptes rendus de l'Académie. — Le tome LXIV (i*^'' semestre 1867) paraîtra prochainement avec sa Table. )) Les numéros ont paru, chaque semaine, avec leur exactitude habi- tuelle. Changements arrivés parmi /es Membres depuis le i"' janvier 1867. Membres décédés. M Secrétaire pefiiétuel : M. Floukens, le 6 décembre 1867. )) Section de iMédecine et de Chirurgie : M. Jobekt de Lamballe , le 19 avril 1867; M. Velpeau, le 24 août 1867. » iS\r//o/i cfe C/ii'm/e : M. Pelouze, le 3i mai 1867. » Section d'Economie j(//ï(/e : M. Rayek, le 10 septembre 1067. 1) Section de Mécanique : M. Po.vcelet, le aS décembre 1867. .) Académiciens libres : M. Civiale, le i3 juin 1867. » Associés étrcmcjers : M. Fakaday, \j iS ■l\oÙ[ 1867. ( '(3 ; Membres élus. » Section de Géogrnplue et Navigation : M. d'Abbadie, le -22 avril 1867, à l'une des places créées par le décret du 3 janvier 1866; 31. Yvo.\ Villabceau, le 17 juin 1867, à la dernière des trois places créées par le décret du 3 jan- vier 186G. » Section de Chimie : 31. Wturz, le i5 juillet 1867, eu remplacement de feu 31. Pelouze. » Section île Médecine et de Chirurgie : M.. Nélatox, le 3 juin 18(17, en remplacement de feu 31. Jobert de Lambai.le. » .Icadénnciens libres: M. le Baron Larbey , le 9 décembre 1 8r)7 , eu remplacement de feu 31. Civiale. Membres à reiiiplaccr. )' Secrétaire i)erj)ctHel : 31. Flocrens. » Section de Médecine cl de Chirurgie: 31. Velpeai*. » Section d'Economie rut aie : 31. Rayer. ') Section de Mécanique : 31. Poxcelet. » Associé étranger : 31. Faraday. Changements arrivés parmi les Correspondants depuis le \" janvier 1867. Corrt'sponclarits décédés, » Section d' Astronomie : 31. Valz, à Marseille, le 22 février 1867. » Section de Géographie et Navigation : 31. Givrv, au Goulet près Gaillon, le 6 mars 1867 ; .^1. Dallas Bâche, à Washington, le. . . )) Section d'Jnntoinie et Zoologie : M. Eudes Deslo.vgchamps , à Caen, le 18 janvier 1 867. » Sccliun de Médecine et Chirurgie : 31. Panizza, à Pavie, le 17 avril 1867. Cniri'spoiiildiils élus. » Section de Géomélrœ : 31. Plucker, à Bonn, le 6 mai 1867. » Section de Physique : 31. UIibn, au Logelbach, le 20 mai 1867. » Section d' Anatomie cl Zoologie : 31. de Siebold, à Munich, le 6 mai 1867; 31. PicTET, à Genève, le i3 mai 1867. ( 17 ) Correspondants à remplacer. » Section de Mécanique : M. Bernard^ à Saint-Benoît-dii-Saiilt (Indre), décédé le. . . . 1866. » Section d' Astronomie : M. Excke, à Rerlin, décédé le... septembre i865; M. l'Amiral S.myth, à Londres, décédé le. . . septembre i865; M. Pi'.tit, à Toulouse, décédé le 27 novembre i865; M. Valz, à Marseille, décédé le 22 février 1867. » Section de Géographie et Navigation : M. GivRV, au Goulel près Gaillon, décédé le 6 mars 1867; M. d'Abbadie, à Unugue, élu Membre de l'Acn- déniie, le 22 avril 1867; M. Dallas Bâche, à Washington, décédé le » Section de Physicfue générale : M. Marianimi, à Modène, décédé le 9 juin 1866. I) Section d' Economie rurale ■ M. Lindley, à Londres, décédé le i'^'' no- vembre 186.5. M Section de Médecine et fie Chirurgie: M. Panizza , à Pavie, décédé le 17 avril 1867. MEMOffiES ET COMMUNICATIO AS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. YvoN Villarceau lit la Note suivante : o Dans la dernière séance, j'avais manifesté l'intention de ne répondre à la communication de M. Le Verrier, cju'après qu'il aurait formulé les ob- jections que pourrait lui suggérer le Mémoire lu par moi dans cette même séance. Cependant, la discussion menaçant de se prolonger, je crois devoir dès aujourd'hui aborder certains points de fait, me réservant de revenir plus tard sur la partie vraiment scientifique du débat, si cela devient né- cessaire. » Par précaution oratoire, M. Le Verrier regretterait que la seconde dis- cussion, entièrement impersonnelle, ne conservât pas son caractère pure- ment scientifique. Afin de le lui garder, il ne considérera, dit-il, que la na- ture des arguments qui pourront venir de divers points; il y répondra sans s'occuper de leurs auteurs : il serait heureux que ses contradicteurs vou- lussent bien en user ainsi. Je serais heureux moi-même de pouvoir me C. R., 1868, I" Semestre. (T. LXVI, N» l.l 3 ( '8 ) rendre an désir exprimé par M. Le Verrier; mais l'emploi continu de l'im- personnel nuit à la clarté de l'exposition, le monosyllabe on désignant tan- lôl le contradicteur, tantôt des personnes étrangères à la discussion. Je vais suivre l'ordre adopté par M. Le Verrier dans sa communication du 3o dé- cembre. )i 1° Je reproduis ici la réponse faite verbalement dans la dernière séance, en déclarant, de nouveau, que je n'ai pas entendu mettre M. Le Verrier en contradiction avec lui-même, en lui attribuant le projet d'un transfert de l'Observatoire, et cpie j'ai seulement voulu dire que la question du trans- fert se posait d'elle-même, à la suite des incompatibilités prévues dans la Note de M. Le Verrier^ insérée au Compte rendu du 1 1 novembre. n 2° M. Le Verrier conteste l'exactitude des faits énoncés dans la phrase suivante de mon Mémoire : « A ma prière, M. Le Verrier a bien voulu » faire préparer un relevé, mois par mois, des 900 valeurs de la latitude » obtenues au Cercle de Gambey pendant six années. » Or, à l'occasion d'observations de la latitude, que je fis en février et mars i863, à la Sta- tion du Jardin, j'insérai, dans les Annales de l'Observatoire, publiées par M. Le Verrier, la phrase suivante, qui ne fut de sa part l'objet d'aucune réclamation (i) : « En ce qui concerne l'influence de la saison, nous avons » prié M. Le Verrier de vouloir bien faire relever, par mois, les latitudes » observées au Cercle de Gambey, dont la moyenne a été présentée ci- » dessus. » Entre celte rédaction et la phrase incriminée, il est impossible de reconnaître la moindre différence. Ainsi tombent, comme dénués de toute espèce de fondement, les reproches formulés par M. Le Verrier en ces tei'mes : « Nous NE l'avons pas publiée (la suite des valeurs, mois par mois, de » la Lttitude), et nous devons regretter qu'on en ait fait usage sans notre )) assentiment, parce qu'on nous a ainsi ôlé l'occasion de prévenir que » cette étude aurait eu besoin d'être complétée avant d'être PRÉSENTÉE » A l'Académie. » » Les résultats ont été publiés par IVI. Le Verrier en i866. » 3° De ce que j'ai émis l'opinion qu'on n obtiendra la vraie latitude de l'Observatoire de Paris, qu'en s'installant successivement, à quelque dis- tance (le la ville, dans deux ou trois localités qu'on rattacherait à l'Obser- vatoire par des triangles, M. Le Verrier tire cette conséquence : qu'une fois le nouvel Observatoire établi, il faudrait encore s'en aller dans deux ou (i; Jiinalrs ilr l' Observatoire im])i'rial di P(tris; Mémoires, t. VIII, p. îi<). ( '9 ) trois autres localités pour en déterminer la latitude. Je ne puis comprendre que le siiis de ma proposition ait échappé à M. Le Verrier. Pourquoi in- sisté-je sur la nécessité d'observer la latitude en s'instailant hors de l'en- ceinte de Paris? C'est parce que, dans ma conviction, il n'est pas possible de la déterminer en restant à l'Observatoire actuel. Or, puisque l'empla- cement du nouvel Observatoire sera, par hypothèse, convenablement choisi, il sera possible d'y déterminer directement la latitude. Quant à l'Observatoire actuel, si je propose d'observer dans deux ou trois stations au lieu d'une seule, c'est afln de tenir compte, par voie d'interpolation, de l'effet des inégalités dans les attractions locales, s'il vient à s'en mani- fester (i). » 4° J 'd dit que la grande comète de 1861 est restée invisible à Paris dans le dernier mois, tandis qu'en Grèce, avec une lunette beaucoup moins puissante que la notre, on continuait encore à l'observer, et j'ai attribué cet insuccès à l'illumination des vapeurs disséminées dans l'atmosphère, par les nombreux becs de gaz qui brûlent tout autour de l'Observatoire. M. Le Verrier conteste la légitimité de cette conclusion, préférant accuser le cli- mat de Paris elles mauvais temps. 11 nous apprend que sa dernière obser- vation de la comète est du 28 décembre 1861, et que le ciel est resté cou- vert pendant une partie du mois de janvier suivant. II ne suppose pas qu'on eiàt pu continuer les observations en allant en viUégiatwe à Fontenay-aux- Roses. Enfin il affirme que, pour observer les comètes plus avant dans les profondeurs du ciel, il faut aller dans le midi de la France. » Le climat n'exerce pas sur la visibilité des astres l'influence que lui at- tribue M. Le Verrier : on sait en effet cjue la comète de i 861 a été observée à l'Observatoire de Poulkova, à quatre lieues de Saint-Pétersbourg , les 20, 21 , (i) Puisque cela paraît nécessaire, je vais présenter un supplément d'explications. La latitude d'une station hoi's de Paris étant supposée obtenue, il faudra, pour en conclure celle (le l'Observatoire actuel, appliepier au résultat une réduction qui dépendra des éléments de l'ellipsoïde osculaleur, de la distance à l'Observatoire et de raziuuit de cette distance. Si l'un connaissait les valeurs exactes de ces éléments, toutes les observations faites en diverses stations autour de Paris devraient conduire à un même résultat pour la latitude de l'Obser- vatoire. On évitera les diflicultés qui tiennent à l'absence de données relatives à l'ellipsoïde osculateur, en remarquant que la latitude est une fonction des deux coordonnées à l'aide desquelles on peut fixer la position des stations par rapport à l'Observatoire de Paris. En effet, ayant obtenu, par les observations, les valeurs de la latitude tl'un nombre suffisant de stations convenablement choisies autour de la ville, il suffira d'effectuer une interpolation pour déduire la latitude de l'Observatoire de Paris, telle qu'on l'obtiendrait directement si cela était possible. 3.. 20 ' 22 et 9.5 mars 186?. (i), c'est-à-dire environ trois mois après la dernière ob- servalioii ciiroii .lil pu faire à Paris. Cette comète a été suivie attentivement par les astronomes qui disposent de fortes lunettes, et il est remarquable que ce soit dans la station la plus boréale qu'on ail réussi à l'observer le plus longtemps. Chacun regardera comme extrêmement probable qu'on eût pu l'observer à Fontenay-aux-Roses, et tout aussi longtenip.«, avec une lunette de la puissance de celle de Poulkova (i/| pouces). Les climats méridionaux ne sont pas nécessairement ceux où l'atmosphère présente le plus de trans- parence : on pourrait citer ])lus d'un exemple à l'appui de cette assertion. La chaleur absorbée par le sol produit ces mélanges incomplets d'air à des températures différentes, qui troublent la transparence de l'atmosphère; ces effets sont atténués par le voisinage de la mer. On peut consulter sur cette matière un intéressant travail que notre illustre confrère M. le Maréchal Vaillant a publié, l'an dernier, dans le journal tes Mondes. » 5° J'avais prédit à M. Le Verrier, vers i858, que désormais on ne décou- vrirait plus aucune comète télescopique à l'Observatoire de Paris. Aujour- d'hui M. Le Verrier trouve de telles prévisions trop faciles, attendu qu'on ne cherche pas et qu'on ne doit pas chercher de comètes à l'Observatoire de Paris, non plus qu'à Greenwich. M. Le Verrier ne professait pas encore cette opinion en 1861; car, à la fin de cette année-là, il me chargea de pré- parer le projet d'un chercheur de comètes qui devait être installé sur la tourelle recouvrant le grand escalier. J'imaginai alors un nouvel appareil qui a été exécuté plus tard et installé à la succursale de Marseille, » M. Le Verrier estime, avec raison, que nous sommes moins ftworisés, pour la recheixhe des comètes, que les astronomes des pays situés à l'est de la France, et il en conclut que les fonctionnaires qui seraient chez nous employés à la recherche des comètes, perdraient leur tenijjs à Paris, et le perdraient tout aussi bien à Fontenay. J'ai dit que i'ilhimination de l'atmo- sphère est un obstacle invincible actuellement à l'Observatoire de Paris ; mais cet obstacle n'existe pas poin- Fonlenay-aux-Eoses. Quant à la situa- tion du dé|)artement de la Seine, à l'ouest du conlinent, je ne sache pas qu'elle ait changé depuis l'époque antérieure à i858, où l'on découvrait encore assez fréquemment des comètes à l'Observatoire de Paris. La plu- part de nos confrères se rappellent encore les découvertes de comètes faites par MM. Laugier, Mauvais, Faye, Goujon, et annoncées par M. Arago; ils n'ont pas oublié les découvertes de comètes faites par M. Dien , et présen- (l) Aslrunoiiiisilie Nuchrirlcn, n" i35'j,p. 206. ( 2. ) tées à l'Académie par M. Le Verrier lui-même. C'est donc bien la mauvaise situation actuelle de l'Observatoire qui rend inutile toute tentative de recherches de comètes. » 6° J'aborde, en terminant, un sujet délicat. M. Le Verrier insinue que les millions qui poiu'ront provenir de la vente des terrains de l'Observa- toire seront employés entre mitres à construire des logements pour les obser- vateurs. « (Une maison par personne.) " On conviendra qu'il vaudrait mieux donner à chaque observateur, en exécution du décret du 3o janvier i854, un logement dans le voisinage des inslrunients, que de les laisser s'éta- blir en ville, à un ou deux kilomètres de l'Observatoire. Mais M. Le Verrier va plus loin : il ne nie pas « que cet établissement de petites maisons de cara- »/ pagne n'ait dû rallier plus d'un suffrage. » Je croirais manquer au respect que je dois à l'Académie, si je me laissais aller à relever de pareilles insinuations. » ASTROiSOMlE. — L'Observatoire impérial de Paris, sa situation et son avenir; par M. Le Verrier. [Troisième Note (i).] « Dans un premier article (séance du 23 décembre 186'^, Comptes rendus j p. 1073), j'ai exposé qu'il est inutile de déplacer l'Observatoire actuel de Paris : qu'il faut seulement pourvoir sous un ciel plus pur à l'étude de quelques phénomènes d'un Irès-faible éclat, et que ce ciel, ce n'est pas dans la vallée de la Seine, mais dans le Midi que la France doit aller le chercher. Or, on a doiaié satisfaction à ce besoin par la fondation de la succursale de Marseille. >' Dans une deuxième Note (séance du 3o décembre iSGy, Comptes rendus, p. 1 106), j'ai répondu à deux objections qui avaient été produites concernant la détermination de la latitude de Paris et l'observation des comètes. J'ai ramené ces objections à leur simple valeur, et chacun a pu juger que ce n'est pas avec de si minces arguments que les adversaires de l'Observatoire de Paris obtiendront qu'on le démolisse, qu'on le rase et qu'on vende les terrains, comme ils osent le proposer. » Ces adversaires l'auront eux-mêmes compris ainsi, puisqu'ils sont re- venus à la charge (séance du 3o décembre 1867, p. 1099 et 1102) pour dresser contre l'Observatoire une sorte de réquisitoire où sont énoncées diverses imputations. Mais ce réquisitoire est lui-même dénué de toute espèce de valeur, étant réduit à de simples assertions, à l'appui desquelles (i) Voir Comptes rendus, p. 1078 et i 106. ( 22 ) on lie Iburnil aucun examen, aucune sorte de preuve. De semblables pro- cétlés ne sont pas admissibles dans les sciences, surtout quand il ne s'agit plus seulement des trav.nix d'un lioinme isolé, mais bien de ceux d un établissement pendant une longue suite d'années, des œuvres des Astro- nomes et des artistes français. " Nous opposons à ces assertions, dénuées de preuves, la dénégation la plus absolue. Mais nous ne nous en tiendrons pas là, et nous établnons successivement, pièces en mains, devant l'Académie, la supériorité des Ira- vaux de l'Observatoire de Paris. On verra que nous ne le cédons en exac- titude à personne, et que la France est fiére à juste titre de son établisse- ment national. )) Nous répondrons à tout, même aux plaintes de ce jour, oîi tout est si étrangement confondu et embrouillé. On voudra bien considérer seule- ment qu'il me faudra un peu de temps et d'espace, l'objection fornudée à la légère ne demandant qu'iuie ligne pour se produire, tandis que la réponse sérieuse exige souvent plusieiu's pages. Il Parmi les raisons que nous avons données pour nous opposer à la destruction dte l'Observatoire, nous avons invoqué les souvenirs scienti- fiques qui s'attachent à sa fondation et à son développement depuis deux cents ans. On nous dit dédaigneusement que de pareils arguments sont dé- nués de valeur, et qu'en tout cas les souvenirs ne remontent pas au delà de ijuatre-vingts ans. » C'est une erreur, et Arago n'en jugeait pas ainsi quand, il y a vingt- cinq ans, dans un Rapport fait à la Chambre des Députés, il exposait que, dès 1775, les souvenirs brillants attachés à l'Observatoire auraient pu être invoqués par M. d'Angivilliers pour défendre l'établissement. « Au besoin, dit Arago (i), l'intendant général des bâtiments de la » Couionne aurait pu combattre toute pensée de démolition, par desconsi- » déralions empruntées à un autre ordre d'idées, par de brillants souve- » nirs scientifiques. >i C'était dans l'édifice où l'on ])rûjetait de porter le marteau, que Picard, » par ex(;mple, i-ejetant lesancieiuies pinnules, appliqua les lunettes armées » de réticules aux instruments gradués, et posa ainsi la base sur laquelle )) se fonde l'exactitude des observations modernes; c'était là encore qu'on (1) ylu/inuirt: ilii Bureau des Longitudes, l844) !'• ^69. ( a3 ) » doubla, s'il nous est permis d'employer cette expression, la durée de la » vie des astronomes, en montrant que les étoiles peuvent être observées » en plein soleil; c'était dans le monument menacé de destruction que » Picard et Auzout, mettant en usage le micromètre filaire de leur inven- » tion, évaluèrent pour la première fois avec précision les diamètres angu- » laires des astres, et surmontèrent ainsi des difficultés contre lesquelles le » génie d'Archimède s'était brisé. Les salles dont on proposait la démoli- » tion avaient été témoins des essais, des préparatifs minutieux qu'il fallut » faire avant d'entreprendre avec quelque chance de succès les mesures » célèbres exécutées en France, au Pérou, en Laponie, dans le but de dé- » terminer la grandeur et la figure de la Terre. Richer y suivait la marche » de sa pendule au moment de partir pour Cayenne ; il l'y vérifiait après le » retour, et constatait, à l'aide de ces comparaisons, un phénomène capi- » tal, la diminution que la pesanteur des corps terrestres éprouve à mesure » qu'on se rapproche de l'équateur. J.-D. Cassini, abrité par les mêmes » voûtes, établissait les lois si remarquables de la libration de la lAine, » découvrait quatre des satellites de Saturne, les mouvements de rotation » de ces nouveaux astres, ceux des satellites de Jupiter, l'aplatissement de » cette immense planète, et la lumière zodiacale ; ce fut, enfin, dans ces » vastes salles que s'éleva le premier soupçon sérieux de la science tou- » chant la propagation successive de la lumière; ce fut à l'aide des ob- » servations d'éclipsés des satellites de Jupiter, faites à traver les larges » fenêtres de l'Observatoire parisien, qu'un astronome de l'Académie, » Roèmer, donna la première valeur a[)proximative de la vitesse d'un rayon >i lumineux, résultat qui, de perfectionnement en perfectionnement, après » un siècle et demi de recherches assidues, a été définitivement fixé à » 3ioooo kilomètres (77000 lieues par seconde). » Dans tout pays pénétré de l'amour éclairé des sciences, de pareils » souvenirs eussent amplement suffi pour sauver de la destruction l'Obser- » vatoire le plus défectueux. « » N'avions-nous donc pas le droit de dire qu'en défendnnt l'un de nos plus anciens et de nos plus grands établissements scientifiques, nous nous sentions soutenus par l'opinion de nos illustres prédécesseurs? Arago veut encore moins que nous de la destruction de l'Observatoire; un tel acte ne saurait être à craindre, suivant lui, dam un jMys pénélré de l'amour éclairé des sciences. Tandis que nous concédions le dérasement de l'étage supérieur pour faciliter certaines installations, Arago ne veut pas même de cette opération. Il connaissait bien les hommes et les choses : il se sera dit que ( 24 ) l'enlèvement d'une première pierre faciliterait celui d'une seconde pierre, et que le plus sûr était de ne rien accorder du tout. II. Positions des étoiles dites fondamentales. » On a dit qn on ne pouvait pas les déterminer à l'Observatoire de Paris! » Cette assertion est complètement fausse. Nou-> avons traité la détermination des étoiles fondamentales avec un soin particulier, et nous sommes arrivé à un Catalogue excellent que nous pidilions pour chaque année, que nous perfectionnons chaque année, et dont nous allons prouver clairement qu'il ne le cède à aucun des Catalogues les plus renommés. La preuve a été faite par nous pour les ascensions droites et en Allemagne pour les dislances polaires. E.ranicri des aseeiisions droites. )) Ces coordonnées avaient été déjà déterminées avec une grande exac- titude à l'étranger^ quand nous avons pris en i854 la direction de l'Ob- servatoire. 11 était raisonnable de tenir compte de ce qui avait déjà été fait, comme d'un point de départ; d'autant plus que les ascensions droites des étoiles changeant avec le temps, il faut connaître leurs valeurs non-seu- lement à notre époque, mais aussi dans le passé, pour pouvoir déterminer les mouvements. » Dans le passé, nous avons pris pour base les observations faites en An- gleterre par l'illustre Bradley, de lyôo à l'^ôo. Ces observations avaient déjà été réduites par le grand astronome de Rœnigsberg, Bessel. J'en ai repris la discussion ; j'ai corrigé un certain nombre d'erreurs particulières et tout institué de façon que le Catalogue ne comporte aucune erreur sys- tématique. Les Allemands ont mis au concours la vérification des change- ments dont j'avais reconnu la nécessité. La complète exactitude de notre travail a été reconnue. M A notre époque nous sommes parti du Catalogne résultant des obser- vations faites pendant douze années à Greenwich, et répondant en movenne à l'année i845. Avant de nous en servir, nous avons établi qu'il ne con- tenait aucune erreur systématique; et notre collègue M. Airy a bien voulu nous écrire qu'il avait vu cette vérification avec satisfaction. ') Avec ces Catalogues pour les années 1755 et i8/|5, comprenant un intervalle de go ans, et en faisant usage des formules de précession les plus précises et révisées à cet effet, nous avons établi un Catalogue provi- soire, mais déjà fort exact. Nous présentons à l'Académie ce Catalogue pour les positions de 3o6 étoiles fondamentales que nous avons choisies des i854 ( 25 ) afin d'y rapporter toutes nos opérations. Les positions moyennes de ces 3o6 étoiles y sont calculées pour les années iy55 à igoS; travail considé- rable que nous mettons à la disposition de ceux qui auraient besoin de le consulter. )) Il nous restait dès lors à appliquer aux ascensions droites de chacune des étoiles de ce Catalogue provisoire, les corrections résultant de la discus- sion de nos propres observations, pour former le Catalogne des Etoiles fon- damentales résultant des observations de Paris. C'est ce qui a été tait. Dans le volume des Observations de i866, présenté dernièrement à l'Académie, nous donnons (p. 7 à i 5) les ascensions droites moyennes de nos 3o6 étoiles fondamentales pour le commencement de l'année 1866, selon notre Cata- logue provisoire; puis nous donnons (p. i 5 à 18) les corrections qu'il faut ap- pliquer à chacune des étoiles, telles qu'elles ont été déduites de neuf aimées d'observations faites par nous fie i856 à 1864. Dans le prochain volume, pour 1867, les positions de nos étoiles seront déduites, non plus de neuf années, mais de dix années de nos observations. » Mais ces positions sont-elles aussi exactes qu'il est nécessaire? oui, sans doute. Nous allons le prouver de deux manières. « Première preuve. — La lunette de Gambey est susceptible d'être re- tournée, de manière que le tourillon Ouest passe à l'Est et réciproque- ment. Les causes d'erreur qu'on peut redouter de la part de l'instrument, et notamment les flexions, agissent dans les deux cas d'une manière toute différente; en sorte qu'en plaçant successivement la lunette dans l'une et l'autre position, on a en quelque sorte deux instruments différents. On aperçoit de suite qu'il en résulte une vérification importante, si l'on a eu soin d'observer les étoiles dans l'une et l'autre position de la lunette. 11 faut que les ascensions droites déduites des observations faites dans la première position coïncident avec les ascensions droites des étoiles observées dans la seconde position. » Cette vérification donne un résultat pleinement satisfaisant. Nous allons la présenter pour l'année i856, par exemple, en groupant les étoiles suivant leurs distances au pôle, afin de mieux mettre en évidence les erreurs systématiques, s'il en existait. Mais il n'y en a pas. Voici les seuls écarts qu'on trouve ainsi entre le Catalogue déduit de l'ensemble des observations et les résultats qu'on tirerait des déterminations faites dans une seule position de la lunette : C. K., i!J()8, I" .Semejoe (T. LWl.IN'' 1.) 4 ( 26) Distances polaires Dislances polaires des éloiles lomparées. Ecarts. des éloilos camparcis. I . I ■ . 3,4 ±0,00 78,8 k 81,5 ±0,01 7 ' 7 27,5 0 ,00 81, ti 85,2 0,00 28,0 35,5 0,02 85,4 87,5 0,01 37,6 46,4 0,01 87,5 92,1 0,01 49»o 56,8 0,01 93,3 99>5 0 , 00 j j , I 61,6 0 ,01 99,6 io5,5 o,oi 61,7 67, i 0,00 io5,7 107,9 0,03 67,8 73, « 0,00 108,1 "4>7 0,01 74,6 77'!1 0 ,01 "4.9 19.4,0 0,01 )> Ces écarts, rédiiils à i ou 2 centièmes de seconde au plus, par les observations d'une seule année, sont sans aucune espèce d'intérêt pour l'astronomie. Nous le montrerons plus tard, quand nous chercherons à ré- sumer ces discussions à un point de vue plus élevé, à établir quels sont les véritables intérêts de la science, les grands problèmes que l'astronomie nous laisse à résoudre et la route à suivre pour tirer le meilleur parti de nos forces. » Deuxième preuve. — La démonstration que nous venons de faire avec notre propre lunette retournée, nous pouvons l'établir par la comparaison avec la lunette de Greenwich. » Notre Catalogue, avons-nous dit, fondé sur neuf années d'observations, i856 à 1864, correspond à l'époque 1860, 5. » Greenwich, de son côté, a publié un Catalogue fondé sur sept années d'observations, i854 à 1860, et correspondant par conséquent à l'époque i85'7,5. Ces deux Catalogues, ramenés à la mêmeépor|ue 1860,0 au moyeu des mouvements connus, peuvent être comparés l'un à l'autre. Nous don- nons dans le tableau ci-dessous le résultat de cet examen pour 108 des étoiles déterminées de part et d'autre par c[uarante observations ou plus. M Dans la première colonne, se trouve la désignation de l'étoile; dans la deuxième colonne, se trouvent les ascensions droites de chacune des étoiles, en supprimant les heures et minutes, et ne donnant que les secondes et fractions de seconde jusqu'aux centièmes pour abréger; la troisième colonne présente les mêmes données pour le Catalogue de Greenwich. ( 27 ) Comjiaiaisiiii des ascensions dnnifs des étoiles foiidiiDienhiles ilétcrminées h Paris arec les résiilhits nlilenus à Grceinvicli. iR Noms Paris, des étoiles. 1860,0. s 21 a Andromède. 9,41 88 7 Pégase 1,76 12 Baleine 53,64 18 a Cassiopée... 35, oG 16 p Baleine 33, 60 71 E Poissons. ... 40,76 45 9 Baleine i,54 99 ri Paissons. ... 59,75 loG 'j Poissons. ... §,87 G f Bélier 54 , 7 1 i3 y. Bélier 17,26 67 Baleine 0,10 73 ç^ Baleine 43, la 92 a Baleine 57,83 57 iJ Bélier 37,72 33 X Persée 20,75 18 £ Éridan ..... 20, i G 25 ii Taureau .... 10,06 34 '/' Éridan 29,94 40 0- Eridan 49,72 54 7 Taureau .... 49,75 74 s Taureau .... 26,72 87 a Taureau.... 53,42 3 i Cocher 52,83 i3 a Cocher 21 , 10 19 |3 Orion 48,68 1 1 2 (i Taureau .". . . 26 , 63 34 t? Orion 5i ,3i 58 a Orion 35,58 1 3 p Gémeaux .. . 29,40 25 S Grand Chien. 41,98 55 S Gémeaux... 45, 5o 66 a? Gémeaux ... Jg , 72 10 a Petit Chien.. 58,33 78 p Gémeaux... 44,63 6 Écrevisse... 54, 80 33 VI Écrevisse... 36,45 11 £ Hydre 21 ,56 83 Écrevisse... 9,79 3o a Hydre 42,46 17 e Lion 53,88 29 77 Lion 48,74 32 a Lion 54,76 47 p Lion 26,20 53 / Lion 53,74 5o a Gr. Ourse .. 3,4o 63 / Lion 47,59 68 if Lion 39,45 91 -J Lion 46,81 94 B Lion 54,95 8 - Vierge 41,86 i5 // Vierge 44,64 43 r? Vierge 33, 14 67 « Vierge 49,29 Greenwich, DiMi'ieiices l860,Janv.l. relatives. s s 9.44 + 0,01 1,79 + 0,01 53,64 — 0,01 35,06 — 0,01 33,59 — 0,02 40,79 + 0,01 1,53 — 0,02 59,78 4- 0,01 8,87 — 0,01 54,72 — 0,01 17,28 0,00 0, lO — 0,01 43, i3 0,00 57,83 — 0,01 37,74 0,00 20,72 — o,o3 20, 17 0,00 10,09 4- 0,01 29,90 — 0,04 49,70 — o,o3 49,79 4- 0,02 26,71 — 0,02 53,43 — 0,01 52,87 + 0,02 21,12 0,00 48,63 — 0,06 26,67 4- 0,02 5i,3o — 0,02 35,59 0,00 29,43 + 0,01 41,95 — 0,04 45,56 + 0,04 39,73 — 0,01 58,34 0,00 44,68 + 0,01 54,86 + 0,04 36,48 + 0,01 21,57 0,00 9,77 — o,o3 42,44 — o,o3 53,92 + 0,02 48,75 0,00 54,78 0,00 26 , 22 0,00 53,74 — 0,01 3,40 — O.Oi 47,60 0,00 39,30 -h o,o3 46,84 4- 0,01 54,98 4- 0,01 41,89 4- o,oi 44,64 — o,oi 33,16 0,00 49,27 — o,o3 av Noms Pai des étoiles. 18GI s 79 'C Vierge 33 85 n Gr. Ourse . . 1 8 71 Bouvier .... 1 93 T Vierge 3i 16 a Bouvier .... 16 25 p Bouvier .... 47 36 z- Bouvier .... 52 9 a Balance 8 |5 Petite Ourse. 9 27 p Balance 28 5 a Couronne ... 45 24 a Serpent 22 8 |i' Scorpion.. . . 18 I S Ophiuchus . . o 21 a Scorpion. ... 49 40 s Hercule o 27 X Ophiuchus . . 2 22 £ Petite Ourse. 26 35 17 Ophiuchus . . 21 42 6 Ophiuchus . . 24 55 y. Ophiuchus . . 26 60 ^ Ophiuchus . . 33 86 [j. Hercule 58 33 7 Dragon 21 i3 pt Sagittaire. . . 23 3 a Lyre 11 10 p' Lvre 54 17 ? Aigle 58 25 w Aigle i4 3o rî Aigle 26 5o 7 Aigle 36 53 a Aigle 57 60 [5 Aigle 26 62 c Sagittaire. . . 2 65 9 Aigle 4 9 a Dau|ihin .... 8 5o y. Cvgne 39 32 Petit Renard. 35 61' Cygne 37 64 t Cygne 58 5 a Céphée 14 22 p Verseau .... 1 1 8 £ Pégase 18 16 Pégase 41 34 a Verseau .... 35 43 9 Verseau 26 62 » Verseau .... 9 42 Ç Pégase 28 24 a Poisson aust. 54 54 y. Pégase 47 6 7 Poissons. ... 54 8 7. Poissons. ... 45 17 t Poissons. ... 44 28 M Poissons. ... 7 ris, Greenwich, Diff érences 0,0. 1860,Janv.l. relatives. ,68 33,70 0,00 ,23 1,27 4- 0 01 ,09 i,i3 4- 0 02 ,40 3l,42 0 00 ,57 16,62 4- 0 o3 ,70 47,78 ■ 4- 0 o5 ,34 52,39 4- 0 o3 ,33 8,3i — 0 o3 , 10 9,16 0 00 ,62 28,62 — 0 01 ,64 45,69 4- 0 o3 ,43 22,44 0 00 ,08 18.08 — 0 01 ,68 0,68 — 0 01 ,73 49,70 — 0 04 ,32 o,56 4- 0 02 ,56 2,56 0 CI ,91 26,78 — 0 o3 ,08 21,08 — 0 01 ,83 24,86 -t- 0 01 ,19 26 , 22 4- 0 01 ,42 33,42 — 0 01 ,82 58,86 4- 0 02 ,36 21,34 — 0 03 ,45 23,44 — 0 02 ,84 II ,92 4- 0 o5 ,63 54,71 4- 0 o5 ,49 58,52 4- 0 01 ,(i6 1 4 ■ 69 4- 0 OI ,3i 26, 3i — 0 OI ,18 36,22 4- 0 02 ,09 57,12 4- 0 01 , 12 26,14 0 00 ,66 2,64 — 0 o3 ,78 4,78 — 0 01 ,07 8,12 4- 0 o3 ,5o 39,60 4- 0 06 ,58 35,(56 4- 0 o5 ,42 37,43 0 01 ,70 58,75 4- 0 o3 ,14 14,13 — 0 02 ,17 n,i5 — 0 o3 ,56 18,60 4- 0 02 ,54 41, 63 4- 0 07 ,5o 35, 5o — 0 CI ,59 26,59 — 0 01 ,65 9,65 0 01 ,77 28,81 4- 0 02 ,39 54,38 — 0 02 ,3i 47,33 0 00 ,45 54,47 0 00 ,3i 45, 3i — 0 CI ,97 44,99 0 00 ,36 7,39 4- 0 01 ( 28 ) » En tenani compte do la différence d'origine du temps, et ramenant tous les écarts à l'équateur, comme on le doit, on tiouve d'abord, pour la diffé- rence entre les deux Catalogues, relativement au point vernal rpii sert d'origine, la très-minime quantité o',oi2 » On trouve ensuite, entre les ascensions droites des étoiles individuelles, les écarts qui sont inscrits dans la quatrième colonne du tableau. L'accord entrelesdeuxCalalogues est des plus satisfaisants. La différence n'est i)as, en moyenne, û'itfi centième (]e seconde, mais seulement de sept millièmes, oSoo7. » 3e veux espérer qu'en présence de tels résultats on renoncera à des critiques iuspirées par des vues préconçues, sans qu'on ail fait, il faut le dire, aucun examen sérieux de la question que nous venons de traiter, non plus que de celle qui va suiviT>. E.iaiiic/i di.\ (Ustnncfs- polnires. » I/étude des distances polaires de nos fondamentales a été faite avec le même soin que celle des ascensions droites. Nous allons d'abord mon- trer quelles précautions nous avons prises j)endant le cours du travail pour nous assurer que les observations étaient exemptes d'erreur; nous produi- rons ensuite une élude du Catalogue résultant de ces observations, étude faile en Allemagne par M. Auwers, insérée dans la Connaissance des Te)nps poin- 1868, et (le laquelle il résulte que la précision de la détermination d'une étoile par l'Observatoire de Paris est au premier rang. » Il ne restera donc rien de cette allégation imprudemment portée devant l'Académie, qu'on ne pourrait pas déterminer les étoiles fondamentales à l'Observatoire de Paris. » Nous avons pris naturellement, eu i854, la science là où elle en était. Les distances polaires des étoiles avaient déjà été déterminées avec assez de soin pour qu'il fût permis d'emprunter provisoirement celles de nos 3oG fondamentales aux Catalogues les plus renommés. C'est ce qui a été fait. Au reste, disions-nous, la correction de ces positions résultera de nos observations elles-mêmes et de leur discussion, et, cela fait, le Catalogue deviendra nôtre. Étudions les résultats obtenus. » Nous avons d'abord examiné si les distatices polaires déterminées par nous ne contiendraient pas quelque erreur systématicjue résultant de l'heure du jjassage des diverses étoiles au méridien. Nous avons reconnu qu'il n'y en avait aucune et qu'on peut être tranquille de ce côté (i). (i) On en sera coiivaincii en jetant les yeux sur le lableau ci-dessous, où nous rappor- ( '^9 ) M ( Nous sommes contraint de nous arrêter ici, ayant épuisé les huit pages que le Règlement nous accor^ie dans un seul numéro du Compte rendu, et ayant omis de demander une autorisation pour le surplus. Nous renvoyons donc la suite au prochain numéro, après avoir constaté que nous avons dans la séance répondu à tout. ) » HISTOIRE DES SCIENCES. — Ohservations relatives à une interprétation inexacte de la Lettre insérée dans le Compte rendu du 9 décembre 1867; par le P. Secchi. " Rome, ce 29 décembre 1867. » Je vois, dans le Compte rendu du 16 décembre 1867, que M. Chasles a été très-vivement ému d'une phrase insérée dans ma communication, dans laquelle il voit une pensée que je n'ai jamais etie, savoir que les pièces de ses correspondances auraient été fabriquées au fur et à mesure qu'il était néces- saire pour soutenir une proposition avancée. Je n'ai pas dit qu'elles fussent fabricjuées ; j'ai dit elles ont paru : il y a une grande différence entre ces deux expressions. T/idée d'une fabrication ainsi effectuée ne pouvait pas même se présenter à mon esprit. En effet, personne peut-être plus que moi n'a eu le loisir d'examiner ces papiers, grâce à la bienveillance même de M. Chasles, et si de cet examen il n'est pas résulté pour moi la conviction de leur authenticité, il en est au moins résulté celle que la fabrication est tons les corrections trouvées en les groupant suivant les heures (Obsen>ations de i856) : Correclions moyennes. a Andromède .. . a Bélier p Taureau Pallas a Grande Ourse . ri Vierge a Dragon p Balance Antarès u. Sagittaire. . . . 8 Aigle Pégase. p Bélier Rigel Castor 37 Sextant. . . 0 Vierge . . . . T Vierge . . . . P Bouvier . . . lî Ophiuchus . 7 Dragon . . . . p Aigle 7 Capricorne. 10 Poissons. . Il a O. O 1 .59 5.17 7.36 10.55 12 . i3 14. o .5. 9 16.21 18. 5 20. 4 21 . 37 Il m ,.47 5. 8 7 . 23 10.39 11.58 i3.54 ,4.57 16. 7 17.53 .9.48 21.33 23.52 0,0 — 0,1 0,0 -f- 0,2 — 0,1 -(- 0,2 — o, I -(-0,1 + 0,1 0,0 — 0,1 o ,0 Toutes ces correclions sont absolument insensibles. Il n'y a aucune trace d'erreur systé- nialique dépendante de l'ascension droite, soit dans le Catalogue (jui a servi de point de départ, soit dans notre instrument et le Catalogne déduit de nos propres observations. ' 3o 1 ancienne et date d un temps bien plus long que celui qui s'écoule entre quelques séances de l'Académie. » Par cette phrase, j'ai voulu seulement signaler un fait incontestable; mais comme justement ce fait peut prêter à de mauvaises interprétations, il aurait été mieux de publier tout à la fois le dossier des documents. Du reste, il est évident pour moi que si ces propositions ont été avancées, c'est préci-sément parce qu'on avait des pièces pour les soutenir, et non vice versa. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que ces objections se trouvassent déjà prévenues de quelque manière dans les pièces elles-mêmes, car les fal- sifications de cette espèce sont toujours l'œuvre de plusieurs individus de talent, qui voient bien le côté faible de leurs inventions et les objections qu'elles peuvent soulever, et il est très-naturel cfu'ils introduisent dans les autres pièces les réponses qu'ils croient nécessaires. » Je dois ces déclarations à l'estime et au respect que j'ai pour M. Chasles, et à son caraclèro loyal, qui a mis ces écrits à la disposition de tout le monde, ce qu'il n'aurait pas fait sans doute s'il y eût eu de sa part la moindre complicité. » Je repousse donc l'interprétation qui a été donnée à ma phrase, mais je déplore le mauvais tour qu'on a joué à M. Chasles, et qui, outre la perle d'argent, lui a valu tant de troubles. » Quant au reste de ma Lettre, si M. Chasles vent bien la relire, il trou- vera que je n'ai pas compulsé des biographies communes, mais cité des ouvrages : ces ouvrages sont imprimés, il est vrai, mais ils ne sont pas aussi communs, surtout à l'étranger, qu'il paraît le croire. Il est vrai que pour faire ces citations il n'est pas nécessaire d'être astronome, mais M. Chasles se rappellera que, étant à Paris après la lecture tles Lettres de Galilée, je lui fis séance tenante les objections sur la mesure des distances des satel- lites de Jupiter et sur le satellite de Saturne, qui ont été développées par M. Grau t. » Du reste, je n'ai pas manqué de lui adresser, par une Lettre particu- lière, l'exposé de ma conviction, bien avant d'eu avoir écrit à l'Académie, ce qui me dégage de tout soupçon d'impolitesse à l'égard il'un confrère émi- nent, dont la bonté pour moi pendant mon séjour à Paris ne s'effacera jamais de mon souvenir. » Je vous prie. Monsieur le Secrétaire, de vouloir bien communiquer celte Lettre à l'Académie et l'insérer dans les Cuviptcs rendus; j'altache une grande importance à ne pas laisser planer la plus petite ombre de soupçon sur M. Chasles. » ( 3i ) HISTOIRE DES SCIENCES. — Observaliona relatives à la Lettre du P. Secclii et à la communication de M. Volpicelli (i); /;a/-M. Chasles. I. « Je remercie le P. Secchi du sentiment qui le poite à déclarer à l'Aca- démie que le sens que j'ai donné au passage de sa Lettre du 3o novem- bre (2), qui m'a ému, comme il le dit, était loin de sa pensée. « Je dois cependant faire une observation sur l'explication qu'il donne à ce sujet, car ou pourrait croire que j'ai altéré ses propres paroles par la substitution d'une expression à une autre. 11 dit en effet : « Je n'ai pas » dit que les correspondances produites aient été jabriquées, j'ai dit elles » ont paru. Il y a une grande différence entre ces deux expressions. » » Assurément, tout lecteur qui ne se reportera pas à mon propre texte conclura de là qu'en citant le passage de la Lettre du P. Secchi, j'y ai in- troduit le mot fabriijuées au lieu de elles ont paru. Or, cela n'est pas : j'ai cité, en italiques, les paroles mêmes du P. Secchi (3). Et quant à la con- clusion qui me paraissait devoir s'ensuivre, et où se trouve le mot fabri- quées, je l'ai exprimée avec une grande modération, car j'ai dit simple- ment : « Ce que semble faire entendre le P. Secchi, c'est que les pièces que » je produis pour répondre aux objections sont fabriquées au fur et à » mesure qu'il y a nécessité. » » C'est bien là en effet, sans aucun doute, ce que fait entendre le pas- sage dont il s'agit. Je n'accuse pas l'intention du P. Secchi, je le prie d'eu agréer l'assurance; mais sa rédaction a été trop précipitée, et peut-être em- preinte d'im peu de mécontentement, à raison du silence que j'ai gardé sur une Lettre dans laquelle il voulait bien me communiquer quelques ob- servations, comme je le dirai plus loin. » Le P. Secchi dit « qu'il eiit été mieux d'éviter de mauvaises interpré- » tations, en publiant tout à la fois le dossier des documents. » » C'est cette publication que j'ai promise, et qu'on a retardée par des objections irréfléchies et des imputations de falsification et d'imposture auxquelles j'ai dîi répondre. Il eût été mieux que l'on attendit cette publi- cation, pour porter un jugement éclairé et moins passionné, tel que le demande l'intérêt de la vérité. » Le P. Secchi explique que « les falsifications de cette espèce sont toii- » jours l'œuvre de plusieurs individus de talent. » (1) Foir ceUe coniniunication à la Correspondance, ci-après p. 36. (2) Comptes rendus, t. LXV, p. 1018; séance du 16 décembre 1867. (3) Comptes rendus, p. I025. ^> ) « Je ne puis croire que par ce mot toujours, le P. Secchi veuille dire qu'il connaît et pourrait citer des exemples d'une telle association : car il ferait bien de les produire. Cette idée, du reste, a déjà été émise par M. Fau- gère, et M. H. Martin a dû s'y rallier, comme on l'a vu (séance du 9 décem- bre, p. 992). « Je crois qu'une telle solution dénote l'embarras de ceux qui y ont recours, et touche de bien près à l'impossible. )) Le P. Secchi dit que je me rappellerai que, lors de ma communication des Lettres de Galilée à l'Académie (le 7 octobre), il m'a fait, séance tenante, des observations sur la mesure des distances des satellites de Jupi- ter et sur le satellite de Saturne. C'est vrai, et je lui ai répondu : « Dites » cela à l'Académie. « Cette réponse, le P. Secchi la consigne dans une Lettre du 29 décembre, par laquelle il veut bien m'informerde celle qu'd adresse aujourd'hui à TAcadéniie : «Vous me poussiez, dit-il, pour pren- » dre la parole en public, mais je ne voulus pas. » » Si le P. Secchi avait pris la parole, j'aurais invoqué aussitôt la suite des Lettres de Galilée, dont je n'ai eu à parler que plus tard pour répondre à la même objection produite par M. Grant (séance du 18 novembre). • L'Académie se rappellera que j'ai invité semblublement un de nos confrères à communiquer publiquement, à l'Académie même, les observa- tions dont il annonçait l'intention de m'entretenir en particulier. Je voulais ainsi ne point associera la polémique portée devant l'Acadéuiie des discus- sions privées, semi-confidentielles, afin que tout ce qui se dirait de part et d'autre fût toujours parfaitement clair et à l'abri d'interprétations erronées ou douteuses. C'est pour cela, qu'on me permette de le dire ici, comme excuse de ma part, que j'ai différé de répondre à quelques lettres bienveil- lantes, dont une était même du P. Secchi, et d'une date déjà assez éloignée, le i3 octobre. IL » Je passe à la Lettre de M. Volpicelli. Je suis heureux de dire que cette communication diffère de toutes celles qui ont été adressées à l'Académie jusqu'ici, en ce qu'elle renferme enfin des faits précis ayant tous une portée réelle, au lieu de dénégations et d'assertions dépourvues de fondement. B L'objection principale, sur laquelle se sont accordés MM. Grant, Govi, H. Martin et le P. Secchi, est la cécité de Galilée, qui aurait été complète dès la fin de l'année 1637 (i), et ne lui aurait plus permis d'écrire. Comptes rei/iiiii, p. 788, gSô, 990 et 1019. (33 ) » Sur ce point capital, M. Volpicelli fuit connaître deux Lettres aiillien- tiqties, insérées d.ms le tome VII de la dernière édition des OEiivres de. Gn- /j/e'e (Florence, i8/^8), qui prouvent que cette prétendue cécité complète est une erreur. » Dans l'iuie de ces Lettres, datée du. i''"' janvier i638, Galilée dit (|u'il est bref, parce que l'état de ses yeux no lui permet pas d'écrire lon- gnement. » Dans l'antre, du a') juillet; de la même année i638, il dit qu'il a perdu l'œil gauche, eî:c{u'il n'a pas l'espérance do ne pas jjerdre l'œil droit. » Il est donc certain qiu^ Galilée n'avait perdu qu'un œil eu juillet i638, fiU[iposé même qu'il l'eût perdu complètement. » Ai-je eu tort de préteiidie (|M'on devait conclure du Rapport même de l'inquisiteur de Florence, en date du i3 février i638, que la cécité de Galilée n'était pas complète, ainsi qu'on me l'opposait si unanimement. i> Quant aux travaux de Galilée dans les dernières années de son exis- tence, M. Volpicelli fait connaître deux passages (]n même tome VII, qui pré- sentent aussi de l'intérêt. Car l'un prouve qu en [640 Galilée s'occupait de Satiu'ue, etl'.uitre, qu'en iG/ji d réfutait des doutes élevés contre le système de Copernic. .• Ces deux citations ont du rapport, comme on le voit, avec le sujet des Lettres de Galilée à Pascal. .1 Puisque l'occasion s'en présente, je ferai aussi une citation, plus expli- cite encore, et fort importante, -parce cju'elle se rapporte à la Liuiette avec laquelle Galilée a cru apercevoir un satellite de Saturne (i), découverte contre laquelle protestent MM. Grant, Harting et le P. Secclii. 11 Je veux parler d'un [lassage d'iuii; Lettre de Descartes au P. Alei'senne, en date du 23 février i643, Lettre imprimée clans toutes les éditions des Lettres de Descartes, depuis 1666, et qui aiu'ait mérité de fixer l'attention des biographes modernes de Galilée. » Descartes dit d'abord : .l'ay eu ici les Epistrcs de I\l. Gassendi, mais je n'en av qnasi lu que l'Index (|u'il a mis au commencement, duquel j'ay apris qu'il ne tinitoit d'aucune matière que j'eusse ioesnin de lire. )) Puis il ajoute : Il me semble que vo\is m'avez autrefois mandé qu'il a la bonne Lunette de Galilée : je vou- ( i) Comptes re/ii/iis, I. LXV, p. 835, Lettre de Bonlliau .1 lluy^eus; séance du 18 novembre. C. U., 1SG8, 1" Semestre, f T. LXVI, IN" i. 5 ( 34 ^ drois bien scavoir si elle est si excellente, que Galilée a voulu faire croire, et comment paroissent maintenant les Satellites de Saturne par son moyen (i). » Voilà doDC une mention authentique 'le la bonne r.nnelte de Galilée, qu'il trouvait si excellente. » N'est-il j)as évident qu il ne s'agit pas ici de la Lunette que Galilée avait perfectionnée dès 1610, et avec laquelle il avait découvert aloi-s les quatre satellites de Jupiter et le système multiforme de Saturne; mais qu'il s'agit de la Lunette qu'il envoya, sur la fin de ses jours, à Pascal, ne pouvant plus espérer de s'en servir, et voulant qu'entre les mains des savants français elle fût utile à la science. » Si les Lettres de Galilée sont, comme le dit encore aujourd'hui le P. Secchi, lui roman, il faut convenir maintenant que le roman date de loin, et que Gassendi et le P. Mersenne, sinon Descartes aussi, doivent être mis au nombre des premiers comjjlices de cette vaste association de fabrica- teurs de mes nombreux documents. » M. Volpicelli, en terminant sa communication, et sans vouloir toucher à la question des relations qui ont pu avoir lieu entre Pascal et Newton, fait connaître un passage d'une biographie allemande qui se rapporte es- sentiellement à la découverte des lois de l'attraction. L'auteur dit que les idées émises par Pascal dans une Lettre à Fermât, contiennent les germes des découvertes de Newton. M Ces idées de Pascal, et primitivement de Copernic, ont été le point de départ de ma [)remière communication à l'Académie, il y a six mois (2). J'ignorais alors qu'il en eût été fait mention dans un ouvrage allemand, où se trouve en outre un rapprochement, important dans la circonstance, entre ces idées et les travaux de Newton. » NOMIIVATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission chargée de préparer une liste de candidats poiu' la place de Secrétaire perpétuel devenue vacante par stiite du décès de M. Flourens. Cette Commission doit se composer de six Membres pris dans les Sections (i) Lettres rie M. Descartes. Paris, 1666; 3 vol. in-4", t. II, p. 5o6. — Édition de M. Cousin, t. IX, p. 11?.. — Ce passage a été cité par Baillet dans la fie tic Descartes, t. II, p. 202. Il se trouve même indiqué dans la table, au nom de Galilée. (2) Ciimjites rendus, t. LXV, p. 8q; séance du i5 juillet. (35 ) de Sciences physiques et du Président de l'Acadviuie, qui, à quelque Section qu'il iijjparlieune, en fait partie de droit. Sur 48 votants : M. Serres obtient 27 suffrages. M. Boussingault 26 » M. Delafosse 26 » M. Balard 24 » M. Brongniart 23 » M. Chevreul 23 » M. Decaisne aS <> M. Milne Edwards aS » M. Cloquet 22 » M. d'Arcfiiac 19 » M. Longet 17 » Un certain nombre d'autres Membres obtiennent un nombre de voix moindre. Parmi les quatre Membres qui ont obtenu 23 voix, les deux plus anciens, MM. Brongniart et Chevreul, devront seuls faire partie de la Commission, qui se compose ainsi définitivement de MM. Serres, Boi'ssinoault, Dei.afosse, Balard, Brongniart, Chevreul et Delaunay, Président en exercice. MÉMOIRES PRÉSE^'TÉS. M. E. Dcchemin adresse un >,lémoire relatif à ses « bouées électriques ». L'auteur donne ce nom à des piles flottantes, formées d'une plaque de zinc et d'un cylindre de charbon fixés à une traverse de bois, et destinées à fonctionner avec l'eau de mer. Ces piles, actuellement en expérience à Cherbourg, peuvent recevoir, suivant l'auteur, un très-grand nombre d'ap- plications, parmi lesquelles il cite : la préservation du blindage ou le net- toyage des coques des navires; l'inflammation des mines sous-marines et des torpilles; l'installation de signaux électriques à bord des navires; l'établis- sement d'appareils indicateurs des niveaux de la mer dans les ports; l'or- ganisation de la correspondance télégraphique à bon marché sur les côtes, etc. (Commissaires : MM. Becquerel, Pouillet, Begnauit, de Tessan.) M. Tellier soumet au jugement de l'Académie une nouvelle machine a 5.. ( 36 ) produire de la glace, inacliine f'oiulée sur la compression mécanique de l'élher niélhylique. (Commissaires: MM. Pouillet, Regnaull, Payen.) M. C Saix atlresse une Letiie coucernanl plusieurs problèmes qu'il pense avoir résolus, et en particulier ceux de la labricatioii du diamant et de la navigation aérienne. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) Un aiiteiM' dont le nom est conicnu dans nw pli cacheté adresse, pour l'un des concours à la suile desquels l'Ac.idémic décerne des prix chaque année, un Mémoire ayant pour litre: » Recherches chimiques sur les corps » improprement ai)j)elés jusqu'ici du nom de corps gras du cerveau et de la )) moelle épiuiére ». (Renvoi à la Section de Chimie, qui lo.me la Commission chargée de décerner le prix Jecker.) COIUIESPOIMDAIXCE. M. PoisEuiLLE prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie par suite du décès de il/. Vctpeim. La Leitre sera transmise à la Section de Médecine et de Chirurgie. HISTOIHE DES SCIENCES. — Sur Galilée. Leitre de 31. P. Volpicelu à M. Chevrenl. " Rome, 28 décembre 1867. )) M. G. Govi écrit ce qui suit : » Galilée, complètement aveugle à la fin » de 1637, n'a ])lus rien écrit de si main, si ce n'est cpielques signa- » lures(i). » Celle assertion est contredite par une Lettre de Galilée au W Cas- telli, à la date du -^a juillet i638, où il e»! dit : Tontrr'u aW astinenza di l viito; ma iiuii peivii) vemju punlo in .'•yjt'/yf/iro (/; itvn nvi-i (lé|pn'l à leinjéi n lu iern)i si 'ml r :Tz=T„^=cou>t. » On aiiia j:^ — r_-.RT„-^ consl., ^Q = ; — -Tn „ ' . ; (■ 5 — ' ])V- — o(p"^ le travail exIfMMie. T Q • ^ ^ )i pROHUCMH 1\ . — l.c gaz se (iélend .sv/m.s rcicnnlr ut pci/lrr de. rlinltiir ihi (lelinrs : dQ = o. » On trouvera AR T £ — 1 ^,„'_ o (/,!■■■ ) Eu intégianl (elle (Vination, on (h'-leniiincra p t\ e à l'aide de l'équation (i). Le lra\ail externe devient I. = 1^ ph =-. ^ j^ cV/T -h -_-^ ^/)„ <•„ p.']. Dans le cas .spécial nîi c' = o, on anra y;i'' =: conrl.. Te'"' = const. » PliOl^i.îonL V. — Le tiavail e\tri-.ie consoinnie tonte la chnlein' reçne dn deho! s : ! , :n: — Q, r/Q ---. A prlv et par conséqnent c'c/T H r/ ipi)) = o, / r /-/ 1 H /;e :t= const . >i Oclte écpiation, combinée aver. l'équation (i), déteiinine /; couune ( /.• ) fonction de v. Cas spécial c' ~ o, pv = const.; c'est ht loi de }.!. Hirn, qui semble avoir lieu pour la vapeur d'eau. » J'ai supposé que pour tous les corps gazeux R,„ = const. = Rq- Désignons le volume moléculaire /7/v par V et multiplions l'équalion (r) par /H, on aura, en i)osant ^— ^ — = —^ -■, ' ' ^1 ,,.--1 V--' » Maintenant je su|)pose qu'il existe une certaine classe de corps pour lesquels on a où F et F, sont des fonctions communes à tous ces corps. Regardons deux de ces corps dans un moment où ils ont des pressions égales et des volumes moléculaires égaux, et soient m^ et T, les valeurs de m et de T pour l'autre corps, on trouvera (7) 1 -T, == ym, - m) ^^^ '■ » La différence des températures est donc proportionnelle à la différence des poids moléculaires. Supposons qu'il existe une classe de corps qui aient des volumes moléculaires égaux à leur point d'ébullition, la for- mule (7) s'énonce : La dijjérence dans les points d'ébullilion de ces co/ps est proportionnelle ou poids moléculaire. Mais on voit que cette loi renferme la loi de M. Kopp sur les corps homologues^ et parce que cette différence dépend de la pression et du volume, il est très-naturel, comme M. Kopp l'a trouvé, qu'elle soit différente pour des séries homologues diverses. Il est très-pro- bable que des expériences sur les corps homologues pourraient déterminer la fonction inconnue i];. » Détermination de d. — Désignons par h la quantité de chaleur néces- saire pour élever i kilogramme d'un liquide de o à / degrés centigrades, et le transformer ensuite en vapeur saturée à cette température sons la pression correspondante. Pour déterminer la valeur exacte de h, il faut indiquer la pression qui a lieu pendant l'échaulfement du liquide de o h t degrés; mais parce que la dilatation du liquide est très-petite, ou peut négliger le travail externe pendant réchauffement du liquide. Désignons pur q la chaleur to- tale interne absorbée par le liquide, et par u le volume de i kilogramme de liquide à t degrés : le travail externe, en transformant le liquide en vapeur, C; R., 1868, I" Semestre. (T. LXVI, Ko i.) 6 ( 4'-^ ) sera p'\v — u). Désignons par /;„ , t'„ , u„, L„ les valeurs de p, c, uetL k o degrés et posons Tq = 273° et Tr=273+<, il est «vident qu'on a L - Ap[i> - II.) = Lo ~ A/?„ (l'o - II,) H- I c'^T+ ; — Ap^'-Po^'o), car la chaleur totale interne se trouve aussi en transformant le liquide en vapeur saturée à o degré et en chauffant ensuite la vapeur de o degré à t degrés. On aura donc Jr«T A ^'^^^ ■+" riTT (/-"' "~ z^"''") ~ ^ (^" ~ po"o), (9) ^'=(^)--^^-a:^. e. 6 = c'-.^^. » D'après la théorie mécanique de la chaleur on sait que en introduisant cette valeur de L, on peut déterminer q en supposant c', £, ... connus. » PHYSIQUE. — Su7' (ptetques expériences relatives à l'emploi de la lumière élec- trique. Note de M. F. -P. Le Roux, présentée par M. Edm. Becquerel. « Dans une précédente communication (i), j'ai indiqué que l'arc vol- taïque interrompu pendant un temps assez court pouvait se rétablir spon- tanément, la propagation du courant paraissant dépendre surtout de la température île l'espace interpolaire. Comme je l'annonçais, il m'a été possible de fonder sur ce fait un moyen de diviser la lumière électrique. Au moyen d'une roue distributrice, on lance le courant d'une pile de Bun- sen alternativement dans deux régulateurs de lumière électrique, de façon qu'il passe dans chacun d'eux pendant le même nombre de fractions de seconde, -,i~]'y par exemple. Dans ces conditions, les deux lumières sont et restent parfaitement égales. » Pour que l'expérience réussisse aussi bien que possible, il est utile que les charbons soient plus petits que lorsque le courant doit y passer d'une manière contiinie; s'ils sont à seclion carrée, leur côté ne doit pas (l) Voir Comptes n-ndus, t. LXV, p. 1 ;49 ( 4.3 ) dépasser 4 millimètres. Je suis même persuadé que si on pouvait se procu- rer des charbons suffisamment petits, on pourrait, par le procédé que je viens d'indiquer, fractionner encore davantage la lumière électrique. Mal- heureusement nous sommes bornés à l'emploi des charbons taillés dans le coke dur des cornues à gaz, et l'impureté de cette matière ne permet pas de diminuer autant qu'il serait désirable les dimensions des crayons; il est probable que si on pouvait produire industriellement du carbone pur sous un état convenable, les applications de la lumière électrique feraient un aussi grand pas que celui que leur a fait faire la substitution du charbon des cornues au charbon végétal de Davy, substitution dont l'honneur re- vient à M . de la Rive et à M. Foucault. j> Il est bon de remarquer que les machines où l'électricité est produite par le mouvement seraient par leur nature même particulièrement propres à cette distribution du courant dans plusieurs appareils. )) Je passe maintenant à des expériences d'un autre genre. » J'ai recherché quelles modifications subirait la lumière électrique, tant sous le rapport de la couleur que sous celui de l'intensité, de la part de matières gazeuses dirigées sin- la pointe des charbons. L'emploi de l'oxygène me paraît dès à présent devoir offrir des avantages marqués. Sous l'influence d'un très-faible jet de gaz dirigé transversalement sur les charbons vers le milieu de l'espace interpolaire, les charbons s'usent plus vite du côté d'où vient le gaz; ceux-ci s'apointissent excentriquement; l'arc n'est plus exposé, comme cela arrive ordinairement à chaque instant, à tourner tantôt d'un côté, tantôt d'un autre sous l'influence des impuretés contenues dans les charbons. En outre, les surfaces entre lesquelles jaillit l'arc, qui sont celles qui fournissent la majeure partie de la lumière utile, au lieu d'être normales à l'axe des charbons, s'inclinent notablement du côté opposé à la direction du jet de gaz, de telle sorte qu'elles se présentent plus directement aux régions de l'espace que l'on se propose d'éclairer. Fixité plus grande de l'arc et position plus avantageuse des surfaces, dont l'incandescence est à son maximum, tels sont les avantages que procure l'emploi d'un très-faible jet d'oxygène dirigé sur les charbons. Il offre quelquefois l'inconvénient d'allonger la flamme produite par les impuretés qui se rencontrent dans les charbons ordinairement employés, et je répé- terai encore à ce sujet que tous les perfectionnements que pourrait recevoir la production de la himière électrique sont intimement liés à la production industrielle d'un charbon aussi pur et aussi cohérent que possible. » ( 44 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Méthode pour doser et rechercher de petites quantités d'eau oxycjénée. Noie de 31. Arc. HorzE.\i-, présentée par RI. Fremy. « La difficulté de trouver un réactif absolument caractéristique de l'ozone, comme l'est, par exemple, le fer pour le cuivre et ce dernier métal pour le mercure, et possédant de plus la qualité indispensable d'une excessive sensibilité, m'a fait renoncer à la voie suivie jusqu'à présent, et dans laquelle persévère toujours depuis vingt ans M. Schoenbein, pour donner une solution au problème tant controversé de l'ozone atmosphé- rique Confiant plus que jamais dans la sûreté, limitée il est vrai, des in- dications de mon papier de tournesol vineux mi-ioduré, j'ai pensé pouvoir résoudre la question litigieuse, en complétant les indications de mon réactif, par une sérieuse critique fondée sur l'emploi d'une méthode rigoureuse d'appréciation quantitative. » On sait comment, dans un Mémoire spécial, j'ai pu, il y a deux ans, éliminer définitivement du débat météorologique l'objection des composés nitreux (i). Cependant il restait encore celle de l'influence possible, sur les jiapiers réactifs, de la vapeur d'eau oxygénée, à laquelle d'ailleurs M. Fremy lui-même accorde une grande importance C'est précisément pour exa- miner à son tour la valeur de cette objection qu'il m'a fallu moccuper tout d'abord de trouver des moyens faciles et précis de dosage de l'eau oxygénée et une méthode très-sensible pour en constater la présence.... C'est donc le résultat de mes recherches entreprises sur ce nouveau sujet, dans le labo- ratoire de l'École des Sciences de Rouen, que j'ai l'honneiu' de soumettre aujourd'hui au jugement de l'Académie. Voici les faits principaux : » I. Méthode quantitative. — Dosacje de l'eau oxygénée. — En présence d'un acide, l'eau oxygénée décompose, soit à froid, soit à chaud, l'iodure de potassium neutre. Il se forme de l'iode, fjui est mis en liberté, et de la potasse qui s'unit à l'acide d'après cette équivalence HO^ -H IK. + Ac = HO -+- RO.Ac + I. (i) Cette objection vient encore d'être combattue récemment avec succès, à l'aide de nou- veaux arguments, par MM. Sctiœnbein et Andrews. Le premier fait usage de protoxvde de tlialiuni, sans acticin visible sur l'acide azolcux, alors qu'il absorbe l'o/.one en passant à un état supérieur d'oxydation, et le second calcine l'air, dont les propriétés actives se trouvent anéanties <[uand il les doit à l'oxygène odorant, tandis qu'il les conserve lorsqu'il les emprunte, soit au chlore, soit à l'acide nitreux. On le voit, ces dernières expériences, tout eu confirmant mes conclusions antérieures, laissent encore parfaitement intacte l'objection relative à l'eau oxygénée. ( 45 ) » II. Il suit de la qu'on peut apprécier, par un simple essai alcalimé- trique, la quantité de l'eau oxygénée, d'après la proportion de la potasse formée. La solution d'iodure usitée pour ce dosage se prépare avec 3 grammes de sel et loo grammes d'eau. L'acide titré a pour composition 5" = 6™s,i25SO'HO = 2"s,i25H0-. La liqueur alcaline titrée s'obtient avec une solution alcoolique de potasse ou de soude, étendue d'une quantité suffisante d'eau bouillie. )) Mode opératoire. — Le dosage du peroxyde d'hydrogène s'effectue en versant d'abord l'acide titré dans la solution oxygénée neutre et en y ajoutant ensuite un léger excès d'iodure de potassium neutre (ordinairement quelques gouttes). On chauffe le mélange dans une petite fiole à fond plat, jjour aider la réaction, et ou porte à l'ébullition pour expulser entièrement l'iode. On opère ensuite le titrage avec la liqueur alcaline, en se conformant aux précautions signalées par M, Boussiiigault dans son important travail sur l'ammoniaque des eaux. » III. Lorsque l'acide sulfurique et l'iodure neutre sont suffisamment étendus d'eau, ils ne réagissent pas l'un sur l'autre, soit à froid, soitàchaud. » IV. Contrairement à ce que l'on observe pour l'ozone, l'eau oxygénée faible semble ne pas réagir sur l'iodure de potassium quand les solutions sont neutres. » V. Mais la vapeur de peroxyde d'hydrogène bleuit néanmoins, à l'instar de l'ozone, le papier ioduro-amidonné et le papier de tournesol vineux mi-ioduré. i> VI. L'iodure de potassium neutre peut également servir à la recherche cmalitative de l'eau oxygénée, quand celle-ci a été préalablement acidulée; la coloration jaune ou rougeâtre qu'il communique à la solution oxygénée suffit, dans la plupart des cas, pour caractériser le peroxyde d'hydrogène. Mais sa sensibilité est encore considérablement augmentée par l'emploi du chloroforme, que les plus petites traces d'iode libre, invi- sibles dans l'eau, colorent eu violet ou en rose. » VII. Toutefois, les uitrites, les hypoch'orites et autres sels analogues réagissant sur l'iodure de potassium de la même manière que l'eau oxy- génée, il est utile de se prénumir contre cette cause d'erreur, de la manière suivante : )) Marche à suivre pour reclien lier rean oxpjénée. — Opérer sur 1,2, 3 ou 4 centimètres cubes de liqueur, (pi'ou acidulé au moment de l'essai (dans le cas où elle serait neutre ou alcaline) par une quantité suffisante ( 46) d'acide sulfuriqne tiès-dilué [S''" — acide = ô^^jiaSSO' HO), afin (|iie la liqueur ait une réaction acide. » L'addition de quelques gouttes d'iodure de potassium doit toujours suivre celle de l'acide et jamais la précéder. » i" Essai. — Il y a coloration jaune ou rouge à froid, d'où i)ossibilité de la présence de Peau oxygénée ou de nitrites et autres sels analogues. » 2* Essni. — Recommencer alors l'opération ci-dessus, après avoir fait bouillir préalablement la liqueur acidulée pendant deux ou trois minutes pour expulser les acides nitreux, clilorés, elc, ajouter ensuite l'iodure ; s'il y a encore coloration : indice de la présence du peroxyde d'hydrogène. « 3' Essni. — Il n'y a pas de coloration à froid, mais il y en a une à chaud : indice de l'existence de l'eau oxygénée. )) 4" Essni. — Il n'y a pas de coloration, ni à froid, ni à chaud. Ajouter alors au mélange de la liqueur d'essai avec l'acide et l'iodure une grosse goutte de chloroforme, et agiter le tout pendant cinq ou six minutes à la température d'environ l\o degrés. » S'il y a coloration rose du chloroforme : indice encore du peroxyde d'oxygène. S il n'y a pas coloration du chloroforme, il faut en conclure, ou que la liqueur ne renferme pas d'eau oxygénée, ou qu'elle n'en con- tient qu'une quantité inférieure à la limite de .sensibilité du réactif. » Mais la délicatesse même du problème météorologique à résoudre, et en vue duquel ce travail préliminaire a été entrepris, exigeait encore luie bien plus grande sensibilité. De là la nécessité de trouver un moyen effi- cace de concentration des dissolutions oxygénées. » VIII. Conreniration de liqueurs oxygénées. — Une solution très- faible d'eau oxygénée (So*^*^ = o'"^, ^8 OO^) peut se concentrer dans le vide sec (confirmation d'une ancienne observation de Thenard). M IX. Elle se concentre aussi dans l'air confiné desséché par la chaux vive. » X. La chaleur peut également concentrer, à l'air libre, les solu- tions f;iibles d'eau oxygénée, quand elle s'exerce sur des quantités res- treintes de liquide (3o à 5o centimètres cubes). Mais au delà de ce volume tout le peroxyde d'hydrogène peut disparaître s'il est en faible propor- tion (i). (i) Pendant <]iu" ji- m'occupais de ce travail, M. Schœnijcin puliliait quelques résultats rclatirs à l'action de la chaleur sur l'eau oxygénée qui concordent parfois avec les miens. Mais on verra que, par le l)ut à atteindre autant que par la méthode suivie, mes recherches actuelles diffèrent essentiellement de celles du savant chimiste de Bâle. ( 47 ) • » XI. On concentre aussi l'eau oxygénée par distillation à basse tem- pérature. Dans ce cas, c'est l'eau pure qui distille la première. » XII. Il est possible, par la distillation à basse température, de séparer tout à la fois l'eau oxygénée des matières fixes qu'elle contient et de la jjIus grande partie de l'eau dans laquelle elle est dissoute. » XIII. Une solution très-étendue d'eau oxygénée peut être mise à bouillir en présence de l'acide sulfurique pendant quelques minutes sans éprouver de décomposition sensible. Exemple : * Durée de l'ébullilinn. HO^ mis.. . . trouvé . Deux Cinq Quinze mi nu les. luiuules. minutes. 0,26 0,9.6 m,4 o,3o 0,26 o,3o 0,28 » XIV. Mais le moyen le plus pratique et le plus efficace pour concen- trer de grandes quantités d'une solution très-étendue de peroxyde d'oxygène consiste à les soumettre à la congélation partielle dans un appareil Carré. Exemple : iinis dans 500*^" d'eau pure -- o"'*,34 (non constatable par le chloroforme iodiiré). retrouvé après réduction du liquide à 10'^'^, o'"*,24 (constatable par le chloroforme ioduré). » XV. Jamais, pendant la congélation partielle de la même masse d'eau pure, il ne se forme la plus petite trace d'eau oxygénée. » Par ma méthode qualitative (emploi simultané de la congélation par- tielle et du chloroforme ioduré), on peut reconnaître aisément l'eau oxy- génée dans une solution qui en renferme 05 m/o M. Zaliwski-Mikovski adresse nue Note concernant « l'influence du calo- rique sur l'électricité ». M. Chatin prie l'Académie de vouloir bien l'autoriser à reprendre les dessins adressés par lui à l'appui d'une rédaction non admise pour le con- cours du prix Bordiu en 1866. La Lettre de M. Chalin sera soiunise à la Section de Botanique, l^a séance est levée à 5 heures et demie. E. D. B. C. !;, i8fi8, I" Semfjirc. (T. LXVl, N" I.) ( 5o BULLETIN BIBLIOGRAPUIQCE. L'Académie a reçu, dans la séance du 6 janvier 1867, les ouvrages dont les titres suivent : Note sur un Orchis ustulata, T.., à fleurs doubles; jfnr M. A. Bi:llynck. Gand, 18G7; opuscule in-8". Giornale... Journal des Sciences Naturelles et Economiques, \n\h\\ê sows la direction du Conseil de perfectionnement de l'Institut technique de Pa- lerme, t. III, fascicules i, 2, 3^ 1867. Valerme, 1867, in-4" avec planches. Rendi conto... Comptes rendus des sessions de i Acade'mie des Sciences de l'Institut de Bolocpie, -MtnéeA i865-i866et 1866-1867. Bologne, 1866-1867; abr. in-S". Memorie... Mémoires de r Académie des Sciences de l'Institut de Bologne, a* série, t. V, fascicules 3et /J; •• VI, fascicules 1 à 4- Bologne, 1 866-1 867; 6 fascicules in-4° avec planches. Annales Academici MDCCCLXII-^MDCCCLXIII. ÎAigduni-Balavonini, 1866; I vol. in-4". Jaarboek... Annuaire de l' Académie royale des Sciences d Amsterdam pour l'année 1866. Amsterdam, i867:in-8°. Processen-verbaal... Procès-verbaux de^ séances ordinaires de l'Académie royale des Sciences, division des Sciences Naturelles, mai 1866 a avril 11167. Sans lieu ni date; br. in-8°. ( 5i ) EHRJTA. (Séance du 3o décembre 1867.) Page II 10, ligne 35, au lieu rfe quelques détails aux extraits, lisez quelques détails extraits. Page iiî'j, liirue 36, au lieu de un nouveau tiiermoinètre, lisez un second ihtiiiiomètrf. Page I i35, ligne i3, au lieu de pour l'agriculteur, lisez pour l'agriculture. Page I I 35, ligne i8, au iicu c/f descendu, lisez descendre. Page i i35, ligne 29, au lieu de i337 kilogrammes, lisez i337 grammes. Page I i35, ligne 38, au lieu de un composé, lisez un compost. Page 1 137, ligne 36, au lieu de ces mesures, lisez des mesures. On a interverti l'ordre des fouilles réunies ''n tableaux; le lecteur comprendra que ces expériences doivent nécessairement se succéder par ordre de dates. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 JANVIER i868. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — L' Observatoire impérial de Paris, sa situation et so7î avenir; par M. Le Verrier. [Suite de la troisième Note (i).] « Après avoir exposé l'utilité et la conveuance de couserver l'Observa- toire actuel de Paris, complété par sa succursale de Marseille; après avoir répondu à deux objections dénuées de valeur, j'ai, dans le numéro précé- dent, p. 22, rapporté l'opinion d'Arago, que, dans tout pays pénétré de r amour éclairé des sciences, les souvenirs de P Observatoire suffiraient ample- ment pour le sauver (le la deslruclion. » A.bordant ensuite celte étrange assertion qu'on ne peut déterminer à l'Observatoire de Paris les positions des étoiles fondamentales, assertion réduite à un énoncé dénué de toute preuve, j'en ai démontré la fausseté à l'égard des ascensions droites déterminées par nos travaux. Après avoir prouvé leur exactitude par un examen tiré de nos propres observations (i) Voir t. LXV, p. 1073 et i io6, et t. LXVI, p. 21. L'Académie a bien voulu autoriser l'insertion de la suite de l'examen auquel nous nous sommes livré dans la précédente séance et que nous avons dû scinder à l'impression, à cause de son étendue extra-réglementaire, et parce que nous avions omis de demander une auto- risation pour le surplus [voir p. 29). 0. K., 1S68, l" Semestre. (T. LXVI, N° 2. 8 ( 54 ) faites dans deux conditions dittérenles, j'ai tnonliV' que nos résultats s'ac- cordent avec ceux de Greenwich, accord qui témoigne à la fois de l'exacti- tude des Catalogues des deux Oi^servatoires. » Je vais étendre ma démonstration aux distances polaires et je répon- drai ensuite à diverses objections dont la faiblesse appaiaitra aux yeux de tous. Exactitude des distances polaires îles étoiles, déterminées à l 'Obscnatoirc de Paris. » Ainsi que nous l'avons dit, nous avons pris naturellement, en t854, la science là où elle en était. Les distances polaires des étoiles avaient déjà été déterminées avec assez de soin pour qu'il fût possible d'emprunter provisoirement celles de nos 3o6 fondamentales aux Catalogues les plus re- nommes. C'est ce qui a été fait. Au reste, disions-nous encore, la correc- tion de ces positions résultera de nos observations elles-mêmes. Etudions les résultats ainsi obtenus. i> Déjà, dans le numéro précédent, |i. '28, nous avons examiné si les di- stances polaires déterminées par nous ne contiendraient pas quelque erieur systémali(nie suivant l'heure du passage îles étoiles au méridien. Nous avons reconnu qu'il n'y en a auctme. » Une autre vérification consiste à s'assurer qu'entre le Catalogue pro- visoireet le Catalogue conclu il n'existe aucune erreur systématique nulable en rapport avec les distances des étoiles au pôle. Nous pouvons présenter dès à présent le résultat de celte vérification pour le Catalogue résultant de nos observations de neuf années, i856 à 1864. Corrections moyennes Uislances polaires, du Cal,ilo|;ue iS,"i6-iS64. // — o,a8 — 0,24 + o,i4 — 0,10 — o , 3(> + 0,41 + 0,27 » Toutes ces corrections moyennes sont extrêmement faibles, et s'd y a à s'étonner d'une chose, c'est que les positions des étoiles qui s'élèvent peu au-dessus de l'horizon ne différent pas davantage dans les divers Catalogues, Cela montre que les données de la réfraction sont bien connues et que la réfiaction elle-même n"a |)as à Paris ces itirerlitudes dont on l'accuse. 0" à 20*^ ■20 à 40 40 à 60 60 ù 80 80 à 100 100 à ii5 Il 5° ;'l 125 ( 55) toujours sans preuves.. An reste, la vérité est que les positions des étoiles très-australes ne doivent pas être déterminées par nous, mais bien par les observateurs du Sud. Sous ce rapport, rien à gagner en restant dans la vallée de la Seine. » Mais arrivons à la comparaison des Catalogues de distances polaires donnés par divers Observatoires, con)paraison faite en Allemagne par M. Auwers, et qui a été publiée dans la Coimaissance des Temps pour i8C8. » M. Auwers a réuni quatorze des Catalogues publiés pour constituer un Catalogue moyen qu'il appelle Catalogue normal; cela fait, l'auteur examine les écarts des divers Catalogues par rapport au Catalogue normal. « Les déclinaisons adoptées pour Paris, dit-il, sont les moyennes formées )' d'après le nombre des observations, des données des six Catalogues )i des 309 étoiles fondamentales annexées aux observations de Paris, de » i856 à 1861. A l'égard des constantes de réduction employées, elles 11 nont pas besoin de correction. » (il n'y avait que six années publiées lorsque M. Auwers a fait ce travail.) » Or, voici les résultats auxquels M. Auwers est parvenu pour les décli- naisons individuelles de 45 étoiles fondamentales consignées dans sa Table de comparaison (i). Ecarts (iex déclinaisuns par rapport au Catalogue normal. Paris. Greenwicli. "Washington. Bessel. Taylor. Argelander, Struve. 1S57,ô. 1847. 1845. 1832. 1829. 1828. // « ti II II II II 7 Pégase +o,i — o,a — o,i +o,3 — o,i +o,i — 0,2 a. Cassiopée — o,3 +o,3 +0,2 0,0 — o,5 4-0,2 -|-o,3 a Petite Ourse .. +0,1 0,0 — 0,1 +0,2 — 0,2 +0,1 0,0 y. Bélier — 0,2 — o,3 — o,3 — o,a — o,G +0,1 — o,5 a Baleine 0,0 4-0,4 — o,C — 0,1 4-0,2 0,0 — 0,2 rj. Persée — 0,1 4-0,2 4-0,8 0,0 — 0,7 4-0,1 — 0,1 a Taureau — 0,2 — 0,4 4-0, 5 — o,î — o,5 4-0, i 0,0 a. Cocher — 0,2 — o,3 -+-o,3 — 0,2 — 0,1 4-0,1 4-0,2 p Orion — 0,2 — o,3 4- 0,1 4- 0,1 4- o,5 4- 0,1 — o,3 (1) Pour former cette Table, l'auteur a avant tout corrigé chaque Catalogue de ses erreurs systématiques, en sorte que la Table ne contient que les erreurs irrégnlières. C'est ainsi que pour la coniparaison des Catalogues en ascension droite, p. 28, nous avons retranchi» la constante o%oi2. Dans la séance de ce jour, on a porté la discussion sur les erreurs systématiques, comme on le verra plus loin. Nous l'avons immédiatement suivie sur ce terrain, qui n'offre aucune espèce d'embarras, au contraire. 8 . ( 56 ) p Taureau 3. Orion a- Gémeaux .... S Gémeaux a Hydre a Lion a Grande Ourse. S Lion [3 Vierge 7 Grande Ourse. a Vierge ri Grande Ourse. a Bouvier x' Balance ■j} Balance ^ Petite Ourse . . a Couronne a Serpent z Scorpion a Hercule a Ophiuchus. . . . 7 Dragon (î Petite Ourse . . a Lyre V Aigle a Aigle P Aigle a' Capricorne. . . a^ Capricorne. . . a Cygne 'j. Céphée ^ Céphée a. Verseau a Poisson austral a. Pégase ■j. Andromède. . . Paris. Greenwich. AA'ashinjton. Bessel. 1845. — o,' + o,i + o,i o,o — 0,2 — o,3 — () , 3 + o, I — 0,9 + o,i — o,3 — o,5 o,o — 0,3 — o,3 — o,4 + o,i — o,5 o,o — 0,2 + o, 1 + o,i -I- 0,5 — 0,'.î 4- o,3 — o,i — o, I 4- o,3 + o,6 — 0,3 + o,i + 0,5 + 0,3 + o,5 + 0,2 + 0,2 + o,i + 0,2 o,o 4- o,2 4- 0,2 — 0,5 — 0,2 + o,3 1857,5. + o,i — 0,3 o,o + l),2 — o,4 0,0 — 0,2 — 0,2 o,o — o,3 + 0,3 — 0,2 0,0 o,o — o,3 + o,4 — 0,2 — o,4 + o,7 — 0,2 — 0,3 o,o 0,0 — o, 1 — o,3 — o,i o,o + o,4 + o, 1 0,0 -+■ 0,2 + 0,3 — o,5 — 0,3 — o,3 1847. n + o,3 4- o,8 o,o o,o + 0,2 -1- o,3 + 0,1 + 0,2 — o,7 0,O — o,7 — o,6 — o,3 -■1- 0,8 — 0,4 — o,G — o,7 — o,3 -4- 0,2 — 0,2 — o,(J — o,i — o,i — o, 1 — o,4 — 0,1 o,o o,o + o,i o,o + o,3 o,o + 0,3 + 0,2 + o,i Taylor. Argelander. Struvp. 1832. 1829. 1828. 0,0 —0,1 — " 0,0 4- 1,0 4- 0,1 4- 0,2 0,0 — 0,2 — 0,3 4- 0,7 4-0,8 4- 0,1 4- 2,2 4- 1,3 — 0,2 4- 0,6 4- 1,6 — 0,1 4- •,■/ 4- o, 1 — 0,3 0,0 0,0 0,0 4- 0,4 — 0,2 4- 0,1 — 0,2 4- 0,2 — 0,1 0,0 — 0,1 4- 0,1 4- 0,5 4- 0,6 — 0,4 4- 0,2 0,0 4- 0,5 4- 0,3 4- 0,1 0,0 — 0,6 4- 0,3 — o, \ 4- 0,1 4- 0,1 4-0,2 — 0,2 — o, t — 0,4 — 0,6 + 0,4 » 4- 0,4 4- 0,2 — 0,6 — 0,1 -+- 0,5 — 0,3 — 0,4 — 0,4 — 0,2 — 0,3 4- 0,4 0,0 — 0,1 — 0,2 0,0 — 0,5 — 0,1 — 0,4 4- o,G 4- 0,4 — 1,3 4- 0,3 4- 0,3 4- 0,1 — 0,4 — o, I — 0,1 4- 0,1 4- 0,2 — o, I 0,0 — 0,1 — 0,3 — 0,1 4- 0,1 — o, I .4-0,2 » M. Ailwers étend ce tableau de comparaisons à vii)g-iieii( (latalogiies. Nous n'avons cité ici que les plus précis pai'ce que ce sont les seuls aux- quels nous devions nous coiiiparer. Du reste l'auteur conclut de i'(Misemble de ses tableaux les erreurs moyennes accidentelles d'une déclinaison réduite tl'après son Ir.ivail, savoir- : ( 57 ) • Etoiles Etoiles du Sud. du Nord. Moyennes. " " " Kœnisberg, 1820 (Bessc'i) o,3o o,3o o,3o Struve o,3i o,23 Oj^y Argelander 0,24 o>^9 o,25 Greenwich, i845 (12 années) 0,27 0,16 o,25 Paris (6 années ) . . o , 29 0,22 0,28 Henderson 0)4^ 0,22 Bessel, 1843 o,36 » Washington (Maury) o ,3g o ,40 Greenwicli (Pond) 0)4^ 0,24 Airy C . 0,46 o,3o Taylor, i845 0)44 0,57 O\foid, 1845 0)74 0,53 Munich (Lamont; OjSg 0,40 Etc. Etc. Etc. » Il résulte de là que l'exactitude moyenne des cinq premiers Catalo- gues donnés par les cinq grands Observatoires, Kœnisberg (Be.ssel), Dor- path (Struve), Bonn (Argelander), Greenwich (Airy) et Paris est sensible- ment la même. Greenwich est fondé siu' douze années d'observations et Paris sur six années seulement. » L'exactitude moyenne est moindre dans les Catalogues suivants. » L'Observatoire de Pouikowa n'ayant pas encore publié ses observa- tions, n'a pu être compris dans ces comparaisons. » Il restera donc établi : » Que les j)Osilions des étoiles fondamentales peuvent être déterminées à Paris ; » Qu'elles y sont effectivement déterminées avec le plus cjr and soin ; n Que l'exactitude pour une étoile est la même que pour les Observatoires les plus renommés dont les déterminations sont connues. » » Nous poursuivrons dans la prochaine séance cet examen scientifique. Nous terminerons aujourd'hui en appréciant les remarques qu'on vient d'apporter au sujet de la réfutation que nous avons faite de certaines diffi- cultés apparentes mais non réelles et de certaines objections sans valeur. » 1" On avait débuté dans cette discussion en assurant (t. LXV, j). io()o) qiK', le 1 1 novembre, nous avions présenté le déplacement de l'Observatoire comme nécessaire. Nous a\ons exposé (p. 1107) que celte assertion était inexacte et que notre article du i i novembre (p. 776) ne contient rien de ^ ( 58 ) pareil. On recoiinaîr inijourd'liiii le l)ien foixlé de notre protestation. Nous nous bornons à en piendre acte, tout en faisant remarquer qu'avant pris part ;'i liien des discussions, nous n'en avons jamais vu aucune débuter p;ir une inexactitude aussi considérable. » 1° On a présenté à l'Aciidémie uuc ])ièce concernant la latitude de l'Observatoire de Paris et de laquelle il résulterait qu'à certaines époques de l'année on déduirait des observations une latitude plus grande ou plus petite d'un quart de seconde (o", a5) que la latitude adoptée. Sans attacher à ce fait plus d'importancescientifique qu'il ne comporte, nous avons dià faire remarquer que la pièce en question provenant de notre Bureau de calcul n'a- vait ])as le sens cpi'on lui pi'élait et ne renfermait qu'un e.xamen provisoire et qui suffisait seulement pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'erreur sérieuse. On ne le conteste pas aujourd'hui, ce qui est le point important: mais on déclare qu'on avait été autorisé à eu faire cet usage puisque les résultais ont tUé puliliés par M. Le Verrier en 1866, dans un Mémoire inséré par l'auteur dans les Annales de l'Observatoire de Paris. » C'est jouer avec la situation et sur les mots. Quand un auteur assez connu imprime un travail dans les Annales de l'Observatoire, chacun com- prend que le Directeur donne administrativement le bon à tirer sans lire les détails des épreuves, surtout quand le travail renferme de grandes lon- gueurs. La pièce contestée a été insérée par l'auteur dans un de ses Mémoires en 1866; cette double reproduction ne lui donne pas une plus grande valeur. » Mais il y a plus, l'auteur en jugeait lui-même ainsi en 1866, et il di- sait dans les Annales, t. VIII, p. Sig : Ce résultat aurait besoin d'être con- firmé par de nouvelles déterminations. Cette réserve, trop nécessaire, a été effacée dans la lecture faite à l'Académie. Pourquoi cela? C'est une singu- lière histoire que celle de ce petit quaii de seconde. Ceux qui l'ont rencontré en 1862 ne lui ont attaché aucune signification. Quelqu'iui le relève en 1866 et le produit dans le monde scientifique tout en reconnaissant qu'il n'a aucune authenticité. En 1 867,0!! efface la restriction devant l'Académie, et on prétend faire de ce petit être tui argument considérable pour la des- truction de l'Observatoire. » 3" On avait dit qu'on ne pourrait déterminer la latitude à l'Obser- vatoire de Paris (ce que nous n'admettons pas du fout); que pour l'obtenir il faudrait aller mcsurei- la latitude de deux ou trois stations dans la plaine voisine, afin d'en conclui'e la latitude de l'Observatoire par une Iriaugu- l.ition. Nous avons lait remarquer qu'il y avait contradiction entre cette assertion à la charge de l'Observatoire de Paris el la prétention de n'avoir (59 ) besoin, quand on serait à Fontenay, que de cette seule station. La Noie qu'on vient de lire ne donne sur ce point aucune explication intelligible (i). » 4° On revient sur la grande comète de 1861, qui a été observée en Grèce, à Athènes, après qu'on avait cessé de la voir à Paris. INous avons répondu que cela était toul naturel, Athènes étant plus méridionale que Paris de i 1 degrés et ayant joui d'un beau ciel, pendant que nous n'avions pendant l'hiver que des ciels couverts et brumeux. Et nous avons ajouté que le résultat eût été le même pour tout autre Observatoire situé dans la vallée de !a Seine; que, pour sortir de cette situation et rencontrer des avantages sérieux, il fallait se transporter dans le Midi poui' l'observation des astres très-feibles; c'est ce qui a été réalisé dans notre succiu-sale de Marseille. » On nous répond aujourd'hui que le climat n'exerce jjas sur la visibilité (i) On a ajouté au Comjjfe n-iiclu , en note, p. 19, un supplément d'explications (jui n'avait pas été produit en séance, et auipiel, pour ce motif, on n'avait pas pu répondre. Cette ex|)lication est de tous points et fort heureusement, pour les travaux de l'auteur, inadmissible. On nous fait une énuuiération de toutes les prétendues difficultés qu'on éprouvera pour passer de la latitude d'un ])oint de la plaine voisine à celle de l'Observatoire. La réduction dépendra des éléments de l'ellipsoïde osculatcur qui ne seraient pas connus, de la distance à l'Observatoire, de l'azimutde cette distance, etc.. "Son , il n'est pas sérieux de dire que pour d'aussi faibles distances de deux stations les éléments de réduction ne seraient pas suffisam- ment connus, ni que les attractions locales pourraient varier notablement d'un point à l'autre. L'auteur de cette objection, qui, suivant nous, couvre une retraite, ne s'est pas laissé arrètei- par des considérations d'une telle nature dans les opérations géodésiques qui lui ont valu un siège à l'Académie des Sciences. A Strasbourg, par exemple, on a établi l'Observatoire à i5oo mètres de la flèche de la cathédrale, le Munster, dont il fallait déterminer la longitude et la latitude. Puis ces deux coordonnées étant une fois déterminées, on en a conclu, sans difficulté, la longitude et la latitude du Munster, sommet de la station geodésique et situé à iSoo mètres de distance. Est-ce doriC que la latiliule donnée ])oiU' le Munster dans les Jniialcs de l' Obscivalobv, t. VIII, p. 356, ne serait pas exacte, parce qu'on ne l'aurait pas déduite de trois latitudes obtenues autoui- de Strasbourg, au lieu d'une seule? Nous voilà amené à défendre les travaux de l'auteur contre lui-même. Que signifieraient d'ailleurs les latitudes et les longitudes ipi'il a déterminées en divers sommets des triangles géodésiques de la France, si à aooo mètres de dislance, loin des mon- tagnes, dans un pays de plaines, l'effet des attractions locales pouvait varier notablement? Du reste, nous serons bientôt, dans cette même séance, obligé de défendre les travaux de l'auteur contre une autre de ses exagérations. C'est un incouveuient de ne voii- à un momeul donné que la thèse qu'on soutient et d< lui tout saciifier. On se trouve amsi eiitrainé plus loin qu'on ne pense. (6o ) des astres t'influence que nous lui attribuons! On snil, en effet, que la comète de 1861 a été observée près de Saiiit-Pélcrsl)ourg du 20 au a5 mars i86a avec une très-forte lunette, et, ajoute-t-on, i7 est remarquable que ce soit dans la station la plus boréale qu'on ait réussi à l'observer le jilus longtemps : rlifirun regardera comme extrêmement probable qu'on eut pu l'observer à Fontenay-aux-Roses, et tout aussi longtemps, avec une lunette de même force!!! » Non, c'est le contraire que tout le monde regardera comme extrême- ment certain. Ceux qui ne connaissent pas le profond dédain que l'auteiu' de cette assertion professe pour la météorologie ne comprendront pas qu'on puisse énoncer de pareilles erreurs. » La vallée de la Seine, située dans un climat tempéré, ouverte notam- ment aux vents de l'ouest qui soufflent si fréquemment, est continuellement envahie par l'humidité et les nuages venus de l'Océan, et, si le ciel n'est pas couvert, l'atmosphère est au moins remplie de vapeurs, surtout en hiver. Pour trouver un ciel pur, il faut aller beaucoup plus au midi ou beaucouj) plus au nord. Dans le Midi, les vapeurs sont tenues à l'élat de fluide transparent par la chaleur; dans le Nord, elles sont précipitées par le froid extrême. )> Cela est tellement vrai, qu'en voyant Pouikowa, située par près de 60 de- grés de latitude, observer une très-faible comète du 20 au 25 mars 1862, il était facile de prévoir que la température devait y être extrêmement basse. Effectivement, en consultant notre Bulletin météorologique pour l'année 1 862, on voit que la température était, à ces dates et à 7 heures du matin, comprise entre — 10° et —20°, par un vent de nord-est; tandis qu'en consultant notre volume des Annales pour la même année, on voit que les 20-25 mars le ciel a été couvert, pluvieux, vaporeux, et que cela a continué ensuite jusqu'au 4 avril, sans»que l'amélioration fût bien notable. L'erreur vient de ce qu'on s'est imaginé, en voyant que nous disions qu'il faisait d'autant plus beau qu'on s'avançait davantage vers le midi en s'éloignant de Paris, que ce devait être l'inverse en marchant vers le nord. Or, en admettant que cela fût vrai pour notre méridien, il en est autrement pte de rien, ni de l'expé- lience ni des progrès accomplis, et s'il fallait se laisser aller à des partis pris. C'est bien en science qu'il est légitime de dire que r homme absurde est ctliii qui ne clwgge jamais. » Quant au chercheur étaldi à Marseille, on a tort de vouloii' se l'attri- buer, puisqu'il l'heure où nous écrivons on n'a pas pu encore, malgré notre demande, nous faire connaître la solution qu'on avait imaginée en i86i. On s'est borné, comme d'usage, à dire qu'elle valait bien mieux que celle que nous a\ons imaginée nous-méme et réalisée. )i (3" Nous voici enfin en présence d'un passage où l'auteur laisse entre- voii- toutes ses vues, dont il n'avait jusqu'ici laissé échapper qu'une partie. Il faut le lire, ce passage ! Car il est très-propre à montrer ce que les projets qu'on poursuit ont d'irréalisable et de peu pratique. » Supposons-nous par la pensée installés depuis plusieurs années dans l'Observatoire de Fontenay-aux-Roses, déjà célèbre : nous sommes tous plus vieux de dix années et l'on a travaillé assidûment avec des instruments d'une précision aussi irréprochable que celle des observateurs qui les réclament; on a déterminé et redéterminé les positions des étoiles fondamentales. Voilà enfin l'Astronomie établie sur des bases sérieuses, vous le croyez du moins ! Eh bien, détrompez-vous, vous ne serez pas plus avancés que vous ne l'êtes aujourd'hui! Et voici en quels termes on vous l'explique et on vous le signifie : « En effet, dit-on, bien que la partie accidentelle des erreurs dues aux » influences locales s'élimiLie de la moyenne d'un grand nombre d'observa- » tions, il faut cependant reconnaître que cette moyenne devra conserver » des traces des influences prédominantes : l'accord dans les moyennes » partielles de plusieurs années d'observations, s'il existe, prouvera sim- » plement que la cause prédominante a agi avec la même efficacité. Com- » ment donc s'assurer du degré de précision obtenu? Je n'aperçois d'autre )) solution de ce problème, que celle qui consiste à faire exécuter le même » genre d'observations dans une autre localité, aussi différente que possible » de la prennère an |)oint de vue des circonstances atmosphériques et lo- » cales. La précision des insli-uments, des méthodes et l'exactitude des » observateurs devraient être égales des deux côtés. » » Ainsi donc, eùt-on obtenu à Fontenay-aux-Ro.ses h; même résultat ( 63 ) identiquement chaque année et pendant vingt ans, on ne sera sûr de rien, sinon d'avoir déterminé un nombre affecté de l'erreur due à l'influence delà localité. Il faudra tout aller recommencer ailleurs. Et couune, en vertu de la théorie de l'influence locale, le résidtat pourra différer de celui de Fontenay-aux-Roses, il faudra tout reprenilre dans un troisième Observa- toire, sans être encore certain de parvenir à rien décider entre les résultats fournis par les deux premiers. Et tout cela pour ce petit quart du seconde! » On déclare, du reste, qu'on ne veut pas des instrianents actuellement existants à l'Observatoire; qu'il en faudra faire de nouveaux pour les nou- veaux établissements, et là nous semble se trouver le terrain de ki solution. Nous allons le jalonner rapidement. » Les résultats obtenus aujourd'hui à l'Observatoire de Paris ne différent de ceux de Greenwich que de quantités sans importance. Veut-on cepen- dant s'occuper de ces minimes écarts, ainsi que nous l'avons déjà fait plus qu'on ne croit et plus c[ue nous n'avons dit? Et (!n ce cas, qu'y aurait-il à pratiquer? » Puisqu'on ne doit rien em|)runler à l'Observatoire de Paris et qu'on ne fera aucun usage de ses instruments, le gros bon sens crie qu'U faut provisoirement laisser rétablissement intact. " D'un autre côté, puisqu'en supposant un Observatoire organisé à l'outenay, il n'en faudra pas moins exiger l'exécution d'un travail iden- tique dans le L\Iidi, à Marseille, par exemple, le bon sens dit encore qu'il faut commencer p.ar cet Observatoire du Midi. Car si l'on y trouve les mêmes n^sullats que ceux que nous a\ons obtenus à Paris, en quoi eût-il été nécessaire d'aller s'installer à Fontenay? » Toutes ces déductions me senii)ient empreintes de la logique la plus évidente et la plus élémentaire ; mais, on le voit, on est toujours ramené vers rObservatoiie du Sud que nous avons fondé en i8Gu, et dont nous souhaitons ardemment le développeuienf. » A.STri(i>iOMiK. — Hépunstàla i uinmunicalum uerbate laitt jjarM. Le Verriei', duHi, /« dtrnièrt séance, partiellement leproduiie au Compte rendu ( ' ) > /^"' M. YvoN Villa RCEAU. « Dans cette communication, notre confrère a prétendu déduire du Mémoire de M. Aiiwers la conclusion que son Catalogue des 'jo6 étoiles ^i; Scinci' du ù jaiiviii- iSbt). I 64 ^ fondamentales occupe, par sa précision, l'un des premiers rangs parmi les calalogiies modernes. « Il ne restera donc rien, dit M. Le Verrier (p. 28), de cette allégation )) imprudente, portée devant l'Académie, qu'on ne pourrait pas dileiminer » les étoiles fondamentales à l'Observatoire de Paris. » » J'ai le devoir d'édifier l'Académie sur la manière dont M. Le Verrier interprèle, au profit de la cause qu'il soutient, les chiffres empruntés au travail de M. Auwers, et sur lesquels il appuie ses conclusions. Je vais montrer que cette interprétation est fausse, qu'elle repose sur une lecture incomplète du Mémoire dont la conclusion est absolument opposée à celle qu'en a déduite uotre confrère. M. Auv^^ers, en effet, rejette le Cata- logue de M. Le Verrier, comme ne lui présentant pas de garanties d'exac- titude suffisantes. » M. Auwers, Membre de l'Académie de Berlin, est l'auteur de deux Mémoires considérables sur les déclinaisons des étoiles fondamentales. En laisou de l'importance de ce travail, le Bureau des Longitudes l'a fait tra- duire et en a publié la traduction dans les Additions à la Connaissance des Temps pour i 868. » M. Auwers ayant entrepris de former un Catalogue normal des décli- naisons des étoiles fondamentales, a i-ecueilli toutes les déterminations de ces déclinaisons qu'il a pu se procurer, depuis Bradley jusqu'à l'époque la plus récente. Après avoir soumis à une discussion approfondie les 29 cata- logues dont il disposait, il a jugé ne pouvoir employer que i5 d'entre eux à la formation de son Catalogue normal. Voici en quels termes l'auteur s'exprime à ce sujet ( 1 ) : « La condition d'crac^/fi/f/e et d'indépendance par rapport à des déter- » minations étiaugères m'a paru être remplie surtout par les déclinaisons » de : Bessel, pour 1820 ; Pond, d'après la rédaction d'Olfusen, pour 1822; » Siruve, Argelander, Johnson (Sainte-Hélènel ; Henderson, i833 (Cap^ ; )) Busch, Henderson, i835-39et 1841 -43 (Edimbourg); Airy, pour 1840; « Bessel, i843-, Airy, i845;Maury, i845-5o (Cercle mural); Laugier et » .Airy, 1860. » » Dans celle énumération ne figure pas le Catalogue de M. Le Verrier. Le cas est grave pour uotre confrère : comment faire dire à M. Auwers, qui exclut le Catalogue IjC Verrier de la liste des documents exacts et indépen- (1) Additions h in Connaissance dits Temps pnur 18' 18, |). 8^. ( 65 ) dants, que ce iiièine catalogue tient le premier rang entre tous les autres par sa précision? Le procédé est siiirple : la Connaissance des Temps a. la main, on prend, aux pages 112, i 1 '3 et 116, les deux tableaux que je re- protluis ici : C.ITALOGIE!. employés à la l'ormatioii duCatalof|ue normal. Kessel i8jo Pond-Olfusen. . Struve Argelandev Johnson Henderson f^Cap^, Busoh Henderson : Ed-} Aiiy iS^o Bessel i8.^3 Aii'y 1S45 Manry Laugier Airv 18G0. . . . ETOILES de Maskeline ±0,297 0,388 o,3o7 0,238 0,481 0,278 a,45i o,4iâ o,3i5 0,358 0,269 0,388 0 , nog 0,332 33 3i 32 32 29 3-1 33 32 3.'| 33 34 34 32 34 ETOILES du JNoid. co,3o4 0,23l 0,288 t> ,706 0,218 0,244 o,4o3 0, 356 0,263 CATALOGUES non employés à la i'ormation duCatalogue normal , Piazzî Bessel i8i5. . Gauss Schweid ... Pond Taylor i832. . Lamont Airy C Johnson i845 Taylor i845. Airy iSjo. . . Moesta Johnson 1860 Le A^'errier. . . ÉTOILES de Maskeline ±0,898 1 ,55i 0,549 0,484 0,41 6 0,822 0,389 0,464 0,736 0.4-1 '1 o,4i6 0,689 0,875 0,291 0:1 34 32 33 34 33 28 34 !v2 3i 34 ■9 3i ETOILES du Kord. ±1 ,5oS 0,D02 0,238 0,932 0,400 o,3o4 0,529 0,572 o , 238 0,822 0,221 » On en met quelques nombres sous les yeux de l'Académie et l'on dit : Ces nombres sont les erreurs moyennes iritne étoile pri.ses dans les divers c;italogties; il est donc clair que l'Observatoire de Paris tient le premier » Malheureusement, la signification précise de ces nombres est donnée en bori français, à la page 1 1^ des Additions à ta Connaissnncc des Temps; ces nombres expriment les erreurs moyennes d'iuie déclinaison rcV/ff/te, c'est- à-dire d'une déclinaison préalablement dépouillée de la piu-tie s/stéiiialiqiie des erreurs du catalogue, de cette partie systématique qui a fait rejeter le Catalogue Le Verrier. » M. Auwers, après avoir évalué la précision de tous les documenîs, et fait, ainsi qu'il vient d'être déjà dit, un choix des catalogues les plus exacts, en déduit les déclinaisons des étoiles fondamentales. Il traite à part des deux genres d'erreurs qui affectent les déterminations. Les une.^, dites errems accidentelles, s'éliminent d'autant plus complètement que le nombre des observations est plus considérable; les antres, d'une natm-e beaucoup plus dangereuse et que le nombre des observations ne peut pas atténuer, f 66 ) sont les cireurs sysléimiliques. C'est la petitesse de ces dernières qui constitue pour M. Auwers le critérium de la précision d'un catalogue. » Les tableaux insérés aux pages .8a, 83, 84 et 85 présentent les erreurs . systématiques des divers catalogues, de 4 en 4 degrés de distance polaire. On }■ voit les erreurs syslcraatiqnes du Catalogue Le Verrier croître de — o",65 à -j- o",67 entre les limites + 70 degrés et — 3o degrés de décli- naison. Telles sont les erreurs qu'il faut joindre aux erreurs moyenne.'; dont a parlé M. Le Verrier, pour obtenir les erreurs résultantes des positions du Catalogue. » Ainsi se trouve expliquée l'exclusion faite par M. Auwers du Catalogue Le Veriier de la liste des catalogues suffisamment exacts et indépendants. Ainsi se trouve établi que la preuve donnée par M. LeVerrier, de la supé- riorité de son Catalogue des déclinaisons des étoiles fondamentales, repose sur iMie interpiétation erronée des nombres eiupriintés au iMémoire do M. Auwers. » Je viens de rétablir dans sa rigoureuse vérité le résultat des recherches de I\L Auwers. Ce résultat pouvait être méconnu de M. Le Verrier; il n'était pas ignoré des astronomes étrangers. Le dernier Bulletin de la So- ciété Astronomique allemande (i) contient un compte rendu très-détaillé, par M. Fôrsler, du système de discussion, suivi par M. LeVerrier, dans la recherche iXci corrections de son Catalogue de fondamentales. Je ne m'as- socie pas complètement à toutes les critiques produites par l'éminent Direc- teur de l'Observatoire de Berlin ; mais je crois utile de faire connaître la conclusion tabli de fondamentales un grand nombre de positions d'étoiles non fonda- X mentales, mais qui, l}ien cerlaineinenl, nejjcul conduire à un perfeclionnemeiil (1) Vii'ilc.lidrssclti ijï lier A^lionutnituliiit Ci-^i tl''> liiijt , diIoIik- iSb^. (2) P'icrtvljiirsschrijt (lir JsliriiKnnischcii Gc.u-yisc/ui/!, in lubu: ititi^, |i. 2(10. (3) nerteljafssckiift cler Axtrorumiischeii Gvscllschaft, |> 26 |. ( '"'7 ) )) rationnel de ce Catalogue. Il faut donc bien se pers;iader que les cori-ec- » lions des positions de fondamentales ainsi obtenues ne doivent pas être 1) considérées comme un acheminement vers de nouvelles déterminations » absolues, mais comme ne faisant qu'ajouter aux valeurs préalablement » adoptées les erreurs particulières à l'instrument que l'on a employé. » » M. Forster expose comment il convient, suivant lui, de procéder à la détermination des distances polaires des fondamentales, et remarque que l'on a fait tout le contraire à Paris. Il ajoute (r) : « La cause de ce renverse- I) ment de l'ordre logique de la discussion ne peut se trouver que dans la » rareté des observations nadirales (2) à Paris, rareté qui s'explique elle-même » par l'existence de nombreux OBSTACLES extérieurs (à l'Observatoire). » » Voilà donc un savant étranger qui, sans idée préconçue., sans aucun motif personnel, se trouve conduit par la seule discussion des faits consi- gnés dans nos Annales, à la conclusion que j'ai moi-même énoncée : l'im- possibilité de délerminer actuellement les fondamentales à l'Observatoire de Paris. » L'Académie estimera sans doute que je puis clore ici cette discussion déjà trop longue. L'examen attentif des faits, renonciation exacte des opi- nions de savants très-autorisés, m'ont permis de justifier le motif le plus grave que j'avais donné de la nécessité de la translation de l'Observatoire hors de Paris. M. Le Verrier pourra essayer de démontrer qu'il est possible de déterminer actuellement à Paris les constantes de l'aberration et de la nutation ; il pourra interpréter, comme il l'a déjà fait, les opinions des as- tronomes étrangers : je crois inutile de le suivre désormais dans cette voie. Un observatoire, dont les savants des autres nations disent qu'il y est impossible de délerminer les fondements de l'Astronomie, doit se régénérer ou périr. » En énonçant franchement devant l'Académie une opinion que je crois fondée et que partagent mes collègues de l'Observatoire, je n'attaque en rien, ni les astronomes, ni les habiles constructeurs de notre pays. Nos ar- tistes construisent aujourd'hui de grands et puissants instruments pour l'étranger. Je demande que ces artistes soient chargés de nous doter des instruments dont nous avons besoin pour la détermination correcte des positions des étoiles fondamentales ; je demande en outre que ces appareils {}) Viciteljars.tclirift de/- Astroiwinischcn Gesetlsehnft, p. 5.63. (2) Ce sont les observations (|ue l'on fait à l'aide du liain de inerciiie. (68 ) soient installés dans des conditions où nous puissions utilement en faire usage. » Ce n'est pas en dissimulant les périls de notre situation scientifique que nous servirions loyalement et la science et notre patrie. Ces périls, les étrangers ne les ignorent pas; notre devoir est d'aviser à les détourner. » ASTRONOMIE. — L'Ohservnloire impérial, sn situation et son avenir; par M. Le Yerrier. [Quatrième Note (i ^] « Après avoir établi, dans la séance précédente, que les Catalogues des étoiles fondamentales résultant de nos observations ont toute la précision désirable, nous avions demandé la parole aujourd'hui pour étendre notre examen à la dét( rmination de certaines constantes. Avant d'aborder ce su- jet, nous allons répondre aux reproches dénués de vérité qu'on vient d'adresser à notre Catalogue des dislances polaires, ou, ce qui revient au même, des déclinaisons des étoiles. M Nous avions d'aboid, lundi dernier, considéré les ascensions droites comme il est de règle, et cette partie de notre exiunen a été imprimée dans le dernier numéro de nos Comptes )enc/iis, p. -jt. On ne lui adresse aucun reproche, et la vivacité avec laquelle on vient de traiter le Catalogue des déclinaisons monirc liien qu'on ne s'abstient pas en face des ascensions droites par un motif de ménagement. Nous regrettons presque cette abs- tention, car nous eussions pu soutenir la discussion étoile par étoile, au grand avantage de notre Catalogue, dont l'excellence serait ainsi devenue de plus en plus manifeste. Mais, ainsi c(ue nous l'îtvons dit, si l'on a for- mulé en termes généraux des critiques qu'on étendait à tout, on l'a fait sans avoir aucun travail personnels l'appui entre les mains; et c'est pour- quoi, laissant là l'examen des ascensions droites, qui est imprimé, on se jette sur celui des déclinaisons avant qu'il ait paru, en empruntant purement et simplement quelques objections à un étranger. » Nous avons dit que la Connaissance des Temps a reproduit un travail de M. Auwers, dans lequel les Catalogues des déclinaisons des étoiles, pu- bliés par divers Observatoires, sont comparés à un Catalogue No/'mf// dé- duit de l'ensemble des doiuiées; et nous avons montré que, d'ajirés l'auteur (i) L'Académie a (lécidc que celtu loniiminication, bien i|iic dipassaiil les limilts régle- mentaires, serait reproduite en enliei' au Cnmpte rintiii. { 69 ) de ce travail, la précision moyenne d'une observation, dépouillée des erreurs systématiques provenant de diverses causes, est la même pour les cinq Catalogues de Bessel (Kœnigsborg), d'Argelander (Bonn), de Siruve (Dorpath), d'Airy (Greenwich, i845), et pour le Catalogue de Paris. Le Catalogue de Greenwich repose sur douze années d'observations, et celui que M. Auweis a employé pour Paris ne repose que sur six années. » On ne fait point objection à cette exactitude individuelle, si nous avons bien entendu, mais on nous reproche de n'avoir pas parlé de la partie des erreurs systématiques, sur laquelle, assure-t-on, le résultat serait tout diffé- rent. L'assurance avec laquelle est produite cette nouvelle assertion n'eiu- péche pas qu'elle soit complètement inexacte, comme on va en juger, en considérant les tableaux des erreurs systématiques dressés par M. Auwers pour les cinq mêmes Observatoires, et que nous allons emprunter à la Con- iinissdiice des Temps. » Nous ne nous y étions point arrêté dans la dernière séance, non-seu- lement pour ne pas étendre outre mesure une communication déjà trop longue, mais parce que le travail de M. Auwers n'a pas été exécuté de façon à permettre de juger des erreurs locales qu'on veut aujourd'hui met- tre en évidence. En ce qui concerne notre Catalogue même, M. Auwers s'arrête à la déclinaison 70 degrés nord, reconnaissant d'ailleurs qu'il n'a pas construit la table de comparaison de telle façon qu'elle j)uisse j)ré- tenclre à une grande exacliliide (p. yS). L'insuffisance est surtout évidente à partir de 58 degrés de déclinaison nord, où l'on voit les écarts grandir à mesure qu'on approche du pôle, tandis t[ue le soin que nous avons mis à déterminer la polaii'e exclut une pareille marche de nos écarts. Nous avons donc déterminé nous-méme avec soin ces écarts à partir de 54 degrés de distance polaire jusqu'à 70 degrés, terme auquel s'est arrêté M. Auwers; nous nous sommes trouvé d'accord avec lui jusqu'à 58 degrés, mais au delà les écarts sont moindres. Au pôle même la correction serait — o",26. » Voici le tableau, dressé ^ar M. Auwers, des écarts systématiques des cinq Catalogues considérés par rapport au Catalogue normal. Nous rem- plaçons seulement les nombres donnés pour notre Catalogue et pour les déclinaisons 62,66^70 degrés, nombres qui, suivant l'auteur, n'avaient pas une grande exactitude, par les nombres que nous avons déterminés. Nous nous arrêtons d'ailleurs à la déclinaison sud 22 degrés, ainsi que le fait le Calologue de Dorpath, afin d'avoir pour les cinq séries les mêmes termes de comparaison. C, R., iSeS, 1" Semestre. (T. LXVI, N" 2.; lO ( 70 ) Corrections sjstematigiie.i à appliquer aux déclinaisons des cinq Catalogues considérés pour les ranicner h celles du Catalosue dit normal. Jéclinaison. Bessel. Struve. Argelander. Airy (1845). Paris. 90" — 0,26 — o,3o — 0, 10 4- 0,39 — 0,26 86 — o,o5 — o,i4 — 0 ,01 4- 0, i3 .. 82 -f- 0, i3 — 0,01 4- o,o5 — o,o3 M ,8 -4- 0,37 4- 0,16 4- 0,17 — 0,25 U 74 4- 0,45 4- o,i(i + o,i5 — 0,26 » 70 -1- 0,5?. 4- 0,I2 4- o,i3 — 0,23 — 0,48 66 + 0,57 4-0,04 4- 0,09 — 0,16 — o,4i 62 + 0,60 — 0,06 4- o,o3 — 0, i4 — o,38 58 + 0,61 — 0,17 — 0,04 — o,i4 — 0,33 54 + 0,60 — 0,27 — 0,11 — 0, 16 — 0,25 5o + 0,59 — 0,32 — 0, 16 — 0,19 — 0, 16 46 + 0,53 — 0,35 — 0,25 — 0,24 — (j, i3 42 -+- 0,52 — 0,82 — 0,29 — 0,19 — 0,06 38 + o,5o — o,3o — 0,34 — u,oô 4- 0,01 34 + o,5i — 0,27 — o,36 -r- 0, i5 4- 0,11 3o -4- 0,4? — o,3o — 0,42 4- 0,23 4- 0,12 26 -+- 0,46 — 0,32 — 0,45 4- 0,27 4- ",'9 22 -+- 0,4: — o,36 — 0,46 4- 0,27 4- 0, 23 18 + o,5o — o,4i — 0,45 4- 0,27 + 0,25 •4 4- 0,49 — 0,53 — 0,47 4- 0,27 4- 0,21 10 4- 0'49 — 0,65 — 0,49 + 0,28 4- 0,08 6 -r- 0,55 - 0,74 — 0,49 4- o,3o — 0,02 2 -f- 0,57 — 0,82 — o,5i 4- 0,35 — 0,04 — 2 -4- 0,65 — 0,88 — 0,53 4- 0,33 — 0, o5 — 6 + 0,79 — o,g4 — 0,55 4- 0,27 — o,o3 — 10 -+- 0,87 — 1 ,01 — o,6i 4- 0,22 — 0,01 ->4 4- 0,95 — ',04 — o,6§ -1- 0,20 4- o,o4 -18 4- 1,10 — 1,01 — 0,67 4- 0, 12 4- 0,09 — 22 + 1,28 — 0,92 — 0,67 + 0,04 4- 0, i5 » Pour juger ces écarts et les comparer, il faut considérer deux choses : premicremenl, la moyenne de leurs valeurs absolues; secondement, la plus grande variation de l'écart dans chacun des Catalogues. Voici les erreiîrs qu'on trouve ainsi : o,63 1,54 o,5i 1 ,20 o,38 0,84 0,21 o,65 o,i6 0,73 ( 71 ) Moyenne Variation des valeurs absolues maximum des écarts. de l'écart. Bessel Struve Argelander Greenwich Paris » La moyenne des valeurs absolues des écarts est la plus petite pour Pa- ris et Greenwich. Il en est de même pour la variation maximum de l'écart. Les petites différences o",o5 et o",o8, qui apparaissent l'une à l'avantage de Paris, l'autre à l'avantage de Greenwich, sont, faut-il le répéter, de ces quantités insignifiantes auxquelles un homme sérieux ne s'arrête pas; et pour le montrer encore ici, il nous suffu'a de dire que si, au lieu de consi- dérer le seul Catalogue de i84f> de Greenwich, on prenait les trois Catalo- gues de i84o, 1845 et 1860, l'amplitude de l'erreur systématique s'élève- rait, pour l'ensemble de ces trois Catalogues, à o",78, quantité plus forte de o",o5 que pour Paris. Que notre collègue de Greenwich nous pardonne de nous arrêter à de leWes vétilles; ce n'est pas dans notre caractère, mais nous sommes forcé de suivre l'adversaire sur son étroit terrain. » Voilà donc encore une question réglée, et nous pourrions en rester là. Car si nul Catalogne n'offre une erreur accidentelle moindre que le nôtre, et s'il en est de même pour l'erreur systématique, qu'importent les objec- tions de détail? Elles sont nécessairement dénuées de fondement. Répon- dons-y cependant en peu de mots. » M. Auwers, pour former son Catalogue normal, a employé, dit-il, les Catalogues qui lui avaient paru surtout remplir des conditions d'exactitude et d'indépendance par rapport à des déterminations étrangères. Or il a laissé décote, dans cette partie de son travail, les Catalogues de Bessel (181 5), Airy (1 85o),..., etc., et celui de Paris, qui était à sa disposition, mais fondé sur six années seulement de nos observations. Ce fait est, pour l'au- teur des objections, la cause d'une satisfaction sans égale et bien étrange : car esl-ce donc à lui qu'il appartenait de faire ces efforts infructueux pour déprécier injustement les travaux de notre établissement national? » Il est en ce moment clair pour tout le monde que ce n'est pas à cause du manque d'exactitude de notre Catalogue que l'auteur allemand ne l'a point employé dans la première partie de son travail. Il résulte, en effet, des 10.. ( 72 ) comparaisons mêmes qu'il a établies, que ce Catalogue doit être placé au premier rang. Le motif de son abstention sera plutôt venu de ce qu'il n'a- vait que six années d'observations entre les mains, et qu'il aura bien vu que, n'ayant publié jusque-là que des réductions annuelles, nous nous jiro- posions, comme nous le disions il y a peu de temps, de reprendre le calcul avec toutes les données dont nous disposons aujourd'hui. )) Mais, reprend-on, si le Catalogue de Paris est exact, nous pouvons croire au moins qu'il n'est pas complètement indépendant des détermina- tions étrangères. » Nous répondrons d'abord que le fait, s'il était vrai dans une certaine limite, ne nous inquiéterait que fort peu, et que nous en conviendiions sans difficulté, n'étant pas de ceux qui s'imaginent qu'on doit reprendre à tout instant et traiter à nouveau toute l'Astronomie, sans tenir compte des bons travaux des devanciers. 1) INous ajouterons que les objections qu'on apporte contre le mode de réduction ont été formulées par nous-méme, et qu'elles ont été indiquées par nous à notre contradicteur présent. Qu'elles ont été reconnues insi- gnifiantes et qu'on a passé outre. » Nous l'avons déjà dit, nous avons en i854 commencé par constituer un Catalogue provisoire de déclinaisons empruntées aux sources les plus sûres et surtout au Catalogue de Greenwich pour iSqS; et nous n'a- vions pas mal choisi, puisqu'on reconnaît la supériorité de ce Catalogue. Mais il n'est pas moins vrai que nous avons appliqué aux positions des étoiles, une par une, les minimes modifications résultant de nos propres observations. La position du pôle en particulier, c'est-à-dire le point de départ, a été traitée spécialement, sans rien emprunter à personne. Aussi, tandis que dans le Catalogue de Greenwich i845, notre point de départ, la correction de l'étoile polaire serait, d'après M, Auwers, -+- o",39 , cette même correction serait dans le Catalogue de Paris — o",26 , nombres qui, on le voit, sont très-minimes tous les deux et n'ont aucune espèce do rapport. » Il n'y a dans tout ceci qu'une seule 'chose démontrée pour nous. On a fait pénétrer à l'étranger celte unique objection des trépidations du bain de mercure, auloui' desquelles on vent tout faire graviter. Nous avions dit que ce bain n'était indispensable que pour la détermination de la latitude terrestre, et qu'une fois cet élément déterminé on pouvait se passer de l'appareil. Après trois semaines de réflexion, on fait celle ( 73 ) réponse que le bain de mercure est aussi nécessaire dans la détermination des déclinaisons. » Ce nouvel argument n'est pas valable. Le bain de mercure ne sert en effet que comme un point fixe par rapport auquel on puisse se repérer. Or il est possible d'établir ici, et avec la plus grande facilité, un ou plusieurs points fixes servant de repères, d'une observation toujours plus commode que celle du bain de mercure, cette sorte âc fétiche auquel on veut tout subordonner, dont on peut assurément faire usage, mais dont on peut aussi plus commodément se passer pour tout ce qui concerne les distances polaires des astres. Le point de départ étant le pôle, la verticale du lieu n'a rien à voir dans la question. » Ainsi donc l'objection, si elle avait eu une importance sérieuse, eut tenu au mode des opérations et point du tout à la situation de l'Observa- toire de Paris, ta seule chose en question en ce moment. Nous ne nous laisse- rons pas détourner de cet objet principal par une discussion sur les méthodes, discussion qu'on reprendra ultérieurement s'il est nécessaire. )) Nous ne ferons plus qu'une remarque sur ce même sujet. Lorsque, dans l'intérêt de la Géodésie française, l'Observatoire de Paris a mesuré la latitude géographique d'une dizaine de stations , l'Astronome qui était chargé du travail a rapporté ses opérations à un système d'étoiles dont il nous a demandé la détermination au Cercle de Gambey. Si donc les décli- naisons de nos étoiles fondamentales n'avaient pas pu être déterminées d'une manière suffisante, les latitudes qu'on en a déduites n'auraient pas de valeur, et surtout les conclusions qu'on a tirées de leur discussion pourraient être suspectées. Eu sorte qu'en défendant ici notre Catalogue des déclinaisons, nous défendons en même temps le travail d'un Astronome qui, chose sin- gulière, ne néglige rien pour dimiiuier la considération que ce travail mérite. » On a dit, en terminant, qu'on nous laisserait établir, sans contradic- tion, qu'il était possible de bien déterminer à l'Observatoire de Paris les valeurs de certaines constantes astronomiques, notamment celle de l'aberra- tion. Cette déclaration est une précaution, empreinte de prudence pour cette fois. Lorsqu'en effet il est établi que nos Catalogues, et en particulier celui des ascensions droites, sont parfiiitement précis, il n'est pns difficile de com- prendre que les constantes dont il a fallu faire usage pour la réduction des observations peuvent elles-mêmes en être déduites avec exactitude. Nous allons en donner un exemple en ce qui concerne l'aberration. ( 74) Détermination de la constante de l'aberration. » On sait qu'on a recours à l'étoile polaire pour déterminer l'orien- tation de la lunette méridienne. Si la position de cette étoile est mal connue, il en résulte dans l'orientation de la lunette une erreur correspon- dante, qui change de signe suivant qu'on considère le passage supérieur ou le passage inférieur de la polaire. De là résulte le moyen d'obtenir la valeur exacte de l'ascension droite apparente de la polaire à un jour donné de l'année. » La position ainsi obtenue est empreinte de tout l'effet de l'aberration ; et si l'on ne dispose que d'observations faites dans un seul mois, en mars par exemple, il n'est pas possible d'en conclure la partie de l'ascension droite apparente obtenue et qui représente l'aberration. Mais l'ampliliide du phé- nomène va en changeant avec l'époque de l'année, et tandis que le maxi- mum de l'aberration s'ajoute à une certaine époque à l'ascension droite de la polaire, six mois plus tard il se retranche. En cherchant donc à faire coïncider les divers résultats de l'année, l'aberration elle-même se trouve déterminée. Nous avons appliqué ce mode de calcul à nos observations méridiennes de i856, 1837, t858 et 1859, et voici les résultats que nous avons obtenus pour la constante de l'aberration annuelle. NOMBRE DES PASSAGES de la Polaire (i) ;. Inférieurs. Années. Supérieurs Aberration. 1856. 68 7' 2o;'37 1857. 5i 49 20,38 1858. 55 60 20 , 36 1859. 54 59 Résultat moyen . . . 20,33 20,36 (i) Afin de montrer les singulières opinions qu'on est parvenu à répandre, M. Le Verrier dit h. l'Académie cpie dernièrement, en présence d'un de nos confrères, un honorable Vice- Amiral lui demanda tout à coup pourquoi il s'opposait au déplacement do l'Observatoire, puisqu'il était constant qu'on n'y pouvait pas voir la Polaire. Il répondit qu'il allait pré- senter à l'Académie un travail appuyé sur les observations de cette étoile. D'ailleurs com- ment voulait-on qu'avec des instruments qui permettent d'observer chaque jour des astres de iS" grandeur, il fût impossible d'observer la Polaire, une étoile de deuxième grandeur, que chacun voit parfaitement à l'œil nu en tr.iversant la place de la Concorde, beaucoup mieux éclairée assurément que ne l'est l'Observatoire ? Ces raisons persuadèrent-elles l'ho- norable interlocuteur? On n'en saurait répondre. ( 75) » La constance de ce résultai, d'année en année, est remarquable. Struve a déduit de l'observation des étoiles 20, 44^ Delambre a déduit de la vitesse de la lumière obtenue par les éclipses des satellites de Jupiter 20, 255 » En ce moment même, on discute sur ces deux limites, et il y a lieu de croire que l'emploi des objectifs augmenterait la constante ap- parente de l'aberration, ce qui aurait influencé le résultat obtenu par Siruve. » Quoiqu'il en soit, le nombre ao",36, déduit des observations de Paris et compris entre les deux limites ci-dessus, est parfaitement exact. La con- stante de l'aberration se peut donc obtenir en fait par nos observations; et il n'est pas douteux, par conséquent, qu'il en serait de même de la con- stante de la nutalion. Seidement^, comme la jiériode est, dans ce dernier cas, égale à celle de la révolution des nœtids de la Lune, ig ans, il en résulte qu'il faudrait considérer simidtanément au moins les treize années d'obser- vations dont nous disposons. » Mais, dira-t-on, pourquoi n'avoir pas alors calculé ces constantes avec vos observations? Par une raison fort simple. Ces constantes ont été bien déterminées avant nous, et nous n'estimons pas que chaque astronome doive reprendre la science à priori comme si rien n'avait été fait jusque-là. Chacun de nous, nous ne cesserons pas de le répéter, doit prendre la science où elle en est, et chercher à aller en avant s'il le peut. Ce n'est pas en s'arrétant à couper en deux des centièmes de seconde, sans se préoccuper du ciii bono, qu'on fera faire aujourd'hui des progrès à la science. Il y a de bien autres questions qui se révèlent chaque join-, et qui menacent l'astro- nomie des plus sérieux embarras. C'est à ces problèmes et non à des minuties que doivent s'attaquer aujourd'hui les astronomes. » Résumons les résultats acquis dans ht discussion : » Les erands souvenirs qui s'attaclient à l'Observatoire de Paris, fondé avec l'Académie, suffiraient, suivant Arago , dans tout pays pénètre de l'amour éclairé des sciences pour sauver cet élablissemenl contre toute pensée de destruction. M L'idée, la convenance et l'utilité de déplacer l'Observatoire de Paris furent examinées avec soin en i854, combattues par le Préfet de la Seine et écartées ( 76) » Le Président du Conseil municipal de la ville de Paris nous a déclaré, dans la séance du 23 décembre dernier, que ce Conseil n'esl pas plus tl'avis de la destruction de l'Observatoire en 1867 qu'en i854. » Notre plus grand eiineini, à Paris, c'est l'étal météorologique du ciel. Cet inconvénient tient à la vallée de la Seine et serait par conséquent le même en tout lieu voisin de la capitale. » Ce nonobstant, nous parvenons à observer avec plus de succès qu'ail- leurs les petites planètes les plus faibles et dont l'éclat descend jusqu'à la i3* grandeur (102 contre 33). C'est un résultat tionl ou peut se tenir pour satisfait. )) A l'égard des lumières, on a reconnu qu'avec des précautions conve- nables, on pourra se garantir contre leur action. )) T.es trépidations du sol ne gênent que j)our la détermination de la lali- lude géograpliiquo. L'opération n'en a pas moins été faite exactement. Si l'on tenait à la vérifier, il faudrait simplement aller la répéter sur un point de la plaine voisine. » Les positions des astres s'obtiennent, d'ailleurs, à l'Observatoire actiu>l avec toute la précision nécessaire. Nos Catalogues jouissent de la plus grande exactitude. Les constantes des théories se peuvent déterminer sans difficulté. » Si l'on tenait à vérifier quelcpie nombre sous un climat différent, on peut le faire de suite, à INIarseille, sans dépenser pour cela des millions dont on trouvera un bien meilleur enij)loi scientifique. » En conséquence : » La plus grande partie des travaux suivis jusqu'ici à l'Oljservaloire de Paris peuvent y être continués avec succès, et l'on peut en entreprendre beaucoup d'autres dans le même lieu. « Il ne faut pas détruire notre établissement national, mais transférer seulement sous un ciel plus pur l'observation des phénomènes doués d'un très-faible éclat. « On ne gagnerait rien, ou presque rien, en s'en allant à quelques kilo- mètres de Paris, ou même ailleurs, dans la vallée de la Seine. >' C'est dans le midi de la France qu'il fallait se transporter, et c'est là en effet qu'a été établie la succursale de Marseille. » « M. Yvox Vii.i..\utEAu déclare n'avoii' rien à ajouter aux considérations qu'il a présentées sur la nécessité du transfert de l'Observatoire. » ( 77 ) ÉLECTRO-CHIMIE. — Quatrième Mémoire sur les appareils électro-capillaires, la mesure des espaces capillaires et les effets chimiques qui s'y produisent; par M. Becquerel. (Extrait.) « Ce Mémoire est composé de deux chapitres : le premier traite des per- fectionnements apportés à la construction des appareils électro-capillaires et de la mesure des espaces capillaires; le deuxième chapitre, des effets de réduction obtenus dans les nouveaux appareils, et particulièrement de la réduction et de la séparation des métaux qui se trouvent dans une dissolu- tion. » Les actions électro-capillaires sont celles qui se manifestent entre une dissolution métallique contenue dans un vase fêlé et une dissolution de monosulfure, dans laquelle plonge le vase; elles ont pour résultat la ré- duction du métal dans la fêlure et sur la paroi intérieure du vase qui con- tient la dissolution métallique qui se trouve dans la première dissolution. » Après avoir démontré la difficulté que l'on éprouve à opérer toujours dans les mêmes conditions, avec les appareils décrits dans le Mémoire pré- cédent, difficulté qui tient à l'inégale largeur de toutes les parties d'une fissure d'un tube ou d'un vase fêlé, les unes étant trop larges, les autres trop étroites; il eu résulte que souvent il n'y a qu'une faible partie de la fissure qui concourt à la production des effets électro-capillaires. » On obvie à cet inconvénient, en disposant des appareils de telle sorte que l'ouverture des espaces capillaires ait partout la même étendue; voici comment sont établis ces appareils. » Deux lames de verre superposées, de peu de largeur, pour éviter les surfaces gauches autant que possible, lesquelles luiisent à la régularité de l'espace capillaire, sont placées verticalement. Ces lames sont tenues join- tives et pressées plus ou moins l'une contre l'autre, soit avec des fils, soit avec des tiges de caoutchouc durci pourvues de vis. A la partie supé- rieure de ces lames est fixé, avec du mastic, un petit réservoir en verre, dans lequel on verse le liquide que l'on veut introduire dans l'espace capillaire compris entre les deux lames de verre. Cet appareil, auquel on a fait plusieurs additions, constitue le premier système; le deuxième système se compose éga- lement de deux lames deverresuperposées, mais placées horizontalement ; la lame supérieure, quia au moins i centimètre d'épaisseur, est percée au milieu, de part en part, d'une ouverture circulaire de 4 ou 5 millimètres de diamètre, pour y introduire le liquide qui doit remplir constamment l'espace capil- C. R., iW8, I" Semestre. (T. LXVI, N" 2.) I I ( 7») laire entre les lames. Les lames sont maintenues jointives avec les mêmes moyens que pour le premier système, et qui permettent de les rapprocher plus ou moins. On adapte quelquefois à cette ouverture, avec du mastic, un tube de verre de plusieurs centimètres de long, afin que la colonne liquide exerce ime pression plus ou moins forte sur la portion de ce liquide qui occupe l'espace capillaire. On fait cette addition surtout quand les lames sont très-rapprochées, cas où l'introduction des liquides est difficile; ce sys- tème a l'avantage de rendre uniforme l'action des deux dissolutions l'une sur l'autre. » Enfin, on interpose quelquefois entre les lames une bande de papier à filtrer, qui rend plus uniforme encore la distribution du liquide entre les lames. T/intervalle, au surplus, entre les lames, dépend de l'état de la sur- face des verres, quand il est travaillé ; il y a alors adhérence, et, dans ce cas, l'intervalle est tiès-petit, l'introduction de la dissolution métallique devient alors difficile. » Je suis entré dans quelques détails .sur les divers moyens à l'aide des- quels on produit les effets électro-capillaires, en vue suitout des applica- tions qu'on peut en faire à l'étude des réactions chimiques, qui ont lieu dans l'intérieur des corps organisés. )i La détermination de la largeur de l'ouverture des espaces capillaires, soit dans les tubes ou vases, soit dans les appareils à lames de verre, a été faite avec beaucoup de précision, au moyen d'un ap[)areil imaginé par M. Edmond Becquerel, pour évaluer la résistance qu'opposent les liquides au passage de l'électricité; c'est un rhéostat à colonne liquide, destiné à l'évaluation des grandes résistances. Voici le principe sur lequel .sont fondés la construction et l'usage de cet appareil (i) : » Dans un long vase cylindrique se trouve un tube capillaire ouvert par les deux bouts, aussi bien calibré que possible et divisé en fractions de millimètre. La section intérieure du tube est déterminée avec soin préala- blement. Dans l'intérieur du tube on introduit un fil de cuivre suffisaui- iiieut gros j)our qu'il y entre avec frottement. On remplit le cylindre d'une dissolution normale de sulfate do cuivre, composée de loo de sulfate pour lui volume de i litre de la dissolution. Cette tlissolution renqjlil également le tube capillaire jusqu'à sou extrémité supérieure. A l'extrémité inférieure de ce tube, dans le cylindre, se trouve une lame de cuivre en communica- (i) /Iniialcs lie Cliimir cl de Physiriiii-, ?," si'ric, I. XXXIK, p, 364' if^53, et In liirrs du Cousnvnliiirii iiiiiiirinl i/c< .-Irlx ri Mrtii-is, I. 1'=', p. 'Vi; iiS(!i. ( 79 ) tiou avec l'une des extrémités du fil d'uu galvanomètre à long fil, et dont l'autre extrémité est en relation avec le pôle négatif d'une pile à sulfate de cuivre composée de plusieurs éléments; le pôle communique, au moyen d'un fil intermédiaire, avec le bout supérieur du fil qui se trouve dans le tube capillaire. Le fil intermédiaire est rompu en un point , et à chaque bout est fixée une lame de cuivre; les deux lames plongent dans un vase rempli de la dissolution normale. Le circuit se trouve ainsi composé : de la lame de cuivre placée au bas du tube capillaire, du fil de communication avec l'un des bouls du fil du galvanomètre, de ce fil, de la pile, du til inter- rompu et du liquide normal, enfin du liquide qui est dans le tube capillaire, au-dessous du fil. Ou introduit alors dans le circuit un des vases à ouver- ture capillaire dont on veut mesurer l'ouverture, vase contenant le même liquide que celui qui est dans le rhéostat liquide. L'aiguille aimantée re- vient vers zéro, en raison de l'augmentation de résistance du circuit. On diminue alors la longueur de la colonne liquide jusqu'à ce que la déviation de l'aiguille soit la même qu'avant, afin que les résistances du même liquide dans la partie dont on a diminué la longueur de la colonne capil- laire et dans l'espace à mesurer soient égales. » En représentant par s la section du tube capillaire, h la longueiu- dont ou a abaissé le fil dans le tube capillaire, h' la hauteur du liquide dans l'es- pace capillaire, l' la longueur de l'ouverture, jc la largeur, on aura â h' ,, , slt' -=--—, d ou jr=-— • » Ainsi, en résumé, la méthode consiste à évaluer le pouvoir conducteur d'un liquide renfermé dans l'espace capillaire cherché, par rapport au pou- voir conducteur du même liquide situé dans un tube capillaire d'une éten- due déterminée, et à déduire les dimensions de l'espace capillaire dont il est question d'après la loi coiniue qui règle les pouvoirs conducteurs des corps pour l'électricité. » Cette méthode, qui suppose, bien entendu, une certaine régularité dans les intervalles que l'on mesure, est extrêmement sensible et permet d'évaluer des intervalles de quelques dix-millièmes de millimètre entre les lames ou les bords d'une fente très-régulière. » Les déterminations qui ont été faites avec ce procédé ont prouvé que lorsque la largeur des espaces capillaires est seidement de quelques cen- tièmes de millimètre, la réduction de la plupart des mélaux a lieu, tandis que lors(ju'elle n'est seulement que tie (juelques millièmes, l'or et l'argent sont réduits facdeinent, tandis que les autres le sont très-lentement. II.. ( 8o ) » Dans les appareils formés avec des lames jointives, assujetties avec des liens de fil ou des tiges avec vis, et dout les ouvertures sont égales à o^^^oS, o"'",o4, o'"'",o5, si l'on interpose entre elles une bande de papier à filtrer, ou trouve des ouvertures correspondant à o'"™,o8; à cause peut-être que le papier ne permet pas de rapprocher les lames autant qu'on le fait sans sa présence. » Les dépôts métalliques qui se forment entre les lames de verre main- tenues en contact au moyeu de fils ou de régies avec vis, exercent une telle force d'expansion, que, lorsque les liens ne sont pas rompus, des lames de 2 uiillimètres d'épaisseur sont brisées. On conçoit par là comment des roches dans lesquelles peuvent s'opérer des effets électro-capillaires, par suite d'infiltrations, comment, dis-je, ces roches peuvent éclater ou élre fendues. u Dans le second chapitre, j'expose les effets chimiques obtenus avec les appareils électro-capillaires perfectionnés. Dans le précédent Mémoire, j'ai démontré que, dans un tube fermé par en bas avec un tampon de papier à filtrer, traversé par un fil de platine, si l'on met dans ce tube une disso- lution métallique et que l'on plonge ce tube dans une dissolution de mono- sulfure, les deux bouts du fil de platine se trouvant, l'un dans la première dissolution, l'autre dans la seconde, le bout qui est dans la dissolution mé- tallique et qui forme l'électrode négatif ne tarde pas à se recouvrir de cuivre métallique; dans cet appareil, le fil de platine remplace la fissure du tube ou du vase fêlé dout la j)aroi est conductrice de l'électricité. M Cet état de chose se manifeste encore quand les deux dissolutions sont séparées par de l'eau salée, de l'eau acidulée avec de l'acide sulfurique ou de l'acide nitrique. Ces effets ne sont pas sans intérêt pour la physiologie. » Quant à la séparation des métaux^ à l'état métallique, des dissolutions qui les renferment, je traite particulièrement de celle de l'argent ou de l'or du cuivre. » Dans mon second Mémoire, j'avais déjà annoncé que, dans les appa- reils électro-capillaires, quand la dissolution métallique contenait du cuivre, de l'argent ou de l'or, les métaux étaient réduits séparément, l'or ou l'ar- gent d'abord, puis le cuivre; ce n'était là encore, toutefois, qu'une indica- tion générale de la séparation des métaux; il fallait préciser d'avantage les effets i)roduils, c'est ce qui a été fait dans plusieurs expériences dont voici les ])riucipaux résultats : » On a mis, dans lui vase mince de verre fêlé, 45 centilitres d'une dis- solution saturée de nitrate de cuivre et i5 d'une dissolution saturée de ni- ( 8i ) trate d'argent, et plongeant dans une dissolution de monosulfure de sodium maïquant lo degrés à l'aréomètre; le nitrate d'argent a d'abord été décom- posé, l'argent qui s'est déposé sous forme d'épongé ne renfermait aucune trace de cuivre; en essayant, à plusieurs reprises, la liqueur, on est arrivé à un point tel, qu'elle ne contenait plus que des quantités minimes d'argent; le enivre a commencé alors à se réduire. » Dans une autre expérience, on a pris une dissolution composée de lo grammes de nitrate de cuivre et de i centigramme seulement de nitrate d'argent, cette dissolution ne contenait par conséquent que G milligrammes d'argent. Cette dissolution a été mise dans un tube fêlé dont la fêlure avait une ouverture moyenne de o""",o3, on ?. obtenu les mêmes effets cpie dans l'expérience précédente; mais, lorsque la dissolution ne contenait plus que des traces d'argent, on a retiré la dissolution du tube, puis l'argent déposé, en lavant l'intérieur avec de l'acide nitrique, pour qu'il n'en restât plus au- cune trace, et on l'a remise dans le tube plongeant de nouveau dans la dis- solution de monosulfure de sodium ; il s'est déposé d'abord sur la paroi in- térieure du tube une couche excessivement mince d'argent, puis le cuivre a paru et a contiimé à se réduire; la liqueur essayée ne contenait plus au- cune Irace d'argent. » L'or qui se trouve dans une dissolution de cuivre se comporte de même que l'argent dans les expériences précédentes. » Il est difficile de faire des pesées exactes des métaux déposés, surtout quand ils ne se trouvent cju'en faible proportion dans les dissolutions, attendu, d'une part, qu'il se forme à l'extérieur du tube ou du vase fêlé, près de la fissure, un bourrelet de sulfure métallique; de l'autre, que l'ar- gent ou l'or déposé est dans un tel état de division, qu'on ne sait comment le recueillir, en le détachant de la fissure, puis il en reste souvent dans cette dernière qu'on ne peut avoir qu'en brisant le tube. D'autres métaux peuvent être également séparés : le cuivre du fer, le cuivre d'une dissolution de chrome, etc. » Dans un autre Mémoire, j'exposerai les effets chimiques, autres que les réductions métalliques, produits en vertu des actions électro capillaires, ainsi que les résulats des expériences faites avec l'appareil de M. Edmond Becquerel, pour déterminer l'étendue des espaces capillaires des mem- branes de nature animale ou végétale. « ( «2 ) HYGlÈ^Mi PC15LIQUK. — Note au sujet d'expériences récentes sur la pern^éabilité de la fonte par les 5i TEMPÊ- VAPEUR RATIRE d'eau PRESSION VOLIME nvDRO- movenno atmo- moyen CKSE de cueillie sphéri- aspire par l'air dans que par l'oxyde mon lit. moyenne minute. de d'air. le comp- teur. cuivre. 0 mm m mgr 25,0 757,0 0,230 72 1,072 23,5 760,0 o,25o 61 o,3o3 23,4 76^,0 o,23o '9 o,25o 26,0 763,/, 0,170 "7 0,736 26,3 762,6 o,iS6 25 o,23o 23,8 764,0 o,i55 ■^7 0,785 OXYDE de VOLUME carbone total bonique: j^^^ij recueilli; (jg après l'ac.car- 1. ! u • par loxyde , bonique . ■ ' par l'o^o.'" 1000 lit. '^ •'"'• d'air. ACIDE car- de cuivre. des deux gaz mçr 125 653 79 2o3 57 63 0,710 1,320 o,43o 0,520 0,220 0,l4l 1,782 1,623 0,680 I ,206 o,/|5o 0,925 » Il résulte des nombres contenus dans ce tableau, que les gaz de la combustion traversent les parois d'un poéle de fonte |)orté au rouge sombre ou au louge vif. » Ces résultats s'expliqnent facilement par la porosité que nous avons reconnue dans le fer et qui existe à un degré plus grand encore dans la fonte (i). [1) Nous n'avons pas encore trouvé de tubes de tonte capables de !.;arder le vide. ( 85 ) » Les expériences de M. Grahara ont d'ailleurs montré, depuis nos expériences de i863, que le fer absorbe au rouge 4?i5 lois son volume d'oxyde de carbone quand on l'expose à une atmosphère composée de ce gaz. » L'oxyde de carbone absorbé dans notre poêle par la surface intérieure de la paroi de fonte se diffuse à l'extérieur dans l'atmosi^hére, et l'effet se produit d'une manière continue : de là le malaise que l'on ressent dans les salles chauffées soit à l'aide de jjoèles de fonte, soit par de l'air chauffé au contact de plaques portées au rouge. » « M. Bertrand dépose sur le bureau un exemplaire de la première édi- tion de la Mécanique de d'Alembert, en marge duquel se trouvent de nom- breuses notes et additions de la main même de l'auteur. Cet exemplaire est préparé évidemment pour servir à la seconde édition, et lui est, en effet, à très-peu près conforme. Il y a cependant des variantes, et, dans la pré- vision d'une édition nouvelle du chef-d'œuvre de d'Alembert, M. Bertrand pense qu'il serait utile d'en prendre copie pendant que le premier volume, qui appartient à l'Académie des Sciences de Pesth, restera à la disposition de l'Académie. M. Akin, directeur du laboratoire de physique de l'Aca- démie de Pesth, a bien voulu le confier poiu' plusieurs semaines encore à M. Bertrand. » DISCOURS Prononcés par deux Membres de l'Académie des Sciences aux funérailles DE M. le Général Poncelet, le mardi 24 décembre i8Gy. Discours de M. le Baron Charles Dupin (i). « Messieurs, » Avec un profond sentiment de douleur je remplis, an nom de l'Aca- démie des Sciences, un dernier et triste devoir. Doyen de la Section de Mécanique, il me faut exprimer en quelques paroles les regrets du con- frère et de l'ami envers l'un des hommes qui, de nos jours, ont le mieux allié les services rendus aux études transcendantes, à la patrie, à l'armée. (i) Sur la proposition de M. le Secrétaire perpétuel, l'Académie a décidé que ce discours serait reproduit au Compte iciidu, ainsi que celui de M. Dumas. C. K., 1868. 1" Semestre. (T. LXVl, «"2.) 12 (86) aux ;iils iilil('>; il me faut rappeler le génie d'invention qni parvint à reculer les bornes de la science dans ses théories les plus abstraites, en nièine tt injis qu'il découvrit des ino\ens nouveaux (ra])|)liqiier les foi'ces de la nature aux travaux d'une industrie perfectioimée. )i Telle est l'indication trop abrégée des conquêtes faites par ini seul homme pendant une vie de quatre-vingts années, sans distraclion, sans repos, et toujours dirigée vers de nouveaux progrès. M. le Général Jean-Victor Poncelet naquit, en 1788, à la veille de nos grands orages politiques, dans cette ville de Metz où tout respire à la fois la science et la guerre; l'un des centres principaux de notre force défensive, devant laquelle se brisèrent autrefois les efforts de Charles-Quint, et devant laquelle se briseraient encore les efforts de quelque empereur improvisé des bords du Rhin et de la Moselle, si les grandes luttes du seizième siècle devaient renaître de nos jours. » Admis à l'Ecole Polytechnique en 1807, il entra naturellement dans le Génie militaire; il vint à Metz. Là florissaitla double Ecole d'application poiu' ce Corps et pour l'Artillerie; transférée de la petite place de Mézières, elle se trouvait désormais sur un théâtre où tout servait comme exemple de vastes travaux et comme moyens d'étude |iour nos deux armes savantes. » La guerre contre la Russie commençait lorsque le Lieutenant de Génie fut appelé dans les rangs de la Grande Armée; il prit sa place au milieu du Corps cpn, commandé par le Maréchal Ney, ht encore plus de prodiges à l'époque des revers, et de la force d'âme suffisante pour les supporter, qu'à celle de la victoire et de ses enthousiasmes. » A Krasnoë, Poncelet fut fait prisonnier avec une division trahie par la fortune. Presque entièrement dépouillé de ses vêtements, au milieu d'un hiver qui faisait encore plus de victimes (|ne les combats, il fut transféré et laissé comme captif à Saratoff, sur les bonis du Volga, à neuf cents lieues de sa pairie. » Seul, sans amis pour le consoler, sans livres pour le distraire, au lieu de s'abandonner au découragement, il se rappela ses premières études polytechniques. Le souvenir des belles théories de Monge sourit à son imagi- nation; il revint aux conceptions de la géométrie supérieure. De nouveaux sentiers s'offrirent à lui; il s'y lança, et, cessant d'être élève, il se sentit maître. Dès ce moment, la France acquit, chose rare en tout temps, un (iéometre de plus. » Il découvrit CCS ingénieuses propriétés projectives des figures cf)ntiruu^s et celles (pie lui présentèrent les centres des moyennes harmoniques. ( 87 ) )) L;i paix revint, et bientôt notre savant Ingénieur obtint d'être attaché à la Place, puis à l'École de Metz, dont il devint un des plus éminents pro- fesseurs. » De 1821 à i83o, lorsque dans toutes nos cités je faisais appel aux Officiers des différents services publics pour ouvrir des cours de géométrie et de mécanique appliquées aux arts, afin de changer la face de notre indus- trie, la ville de Metz fut celle qui répondit avec le plus d'éclat à cet appel. Ce ne fut pas seulement la répétition d'un cours primitif et normal ; ce fut un enseignement nouveau, qui devint par degrés plus spécial et plus profond . » C'est alors que le Capitaine Poncelet développa ses moyens ingénieux d'apj)liquer le calcul des forces vives à l'évaluation du travail des machines, et pour les travaux publics et pour l'industrie en général. » Dès l'origine, ce fécond enseignement se trouva digne des Écoles d'application et de leur source première , l'École Polytechnique ; en même temps il n'était pas trop au-dessus de l'École centrale, qui nais- sait pour former nos Ingénieurs civils, aujourd'hui si nombreux et si brHlants. » Afin d'appliquer sa théorie, M. Poncelet prit pour exemple un diffi- cile problème, celui des roues verticales employées à transmettre la force de l'eau dans luie foule d'usines, recevant par-dessous cette eau qui frappe leurs aubes horizontales, sur lesquelles elle agit jusqu'au moment de son libre échappement. Auparavant, cet échappement s'accomplissait sans que la force motrice fût en entier transmise à la roue, et c'était une perle énorme. M. Poncelet découvrit et démontra quelle forme il fallait donner au contour des aubes pour que rien ne fût perdu; cela doubla presque l'éconotiiie de la puissance hydraulique. La France, l'Allemagne, l'Italie, l'Angleterre même s'empressèrent d'adopter l'ingénieux perfectionnement ([ui prit le nom populaire de Boues à la Poncelet. » Il appliqua sa géométrie et ses calculs aux ponts-levis régularisés par des poids variables; ensuite au calcul de la résistance des revêtements et de leur stabilité, sujet important et peu perfectionné depuis les résultats pratiques obtenus par Vauban. » Tant de travaux assignaient à leur Auteur la première place qui vien- drait à vaquer au sein de l'Institut dans une Section qui lui devait de tels progrès; ce fut en i834. Par conséquent, il a concouru pendant un tiers de siècle à tous les travaux de l'Académie des Sciences. » En i85i, l'Angleterre, s'emparant d'une idée conçue par la France, 12. ( 88) résolut de proposer aux nations savantes l'Exposition universelle de leurs produits les plus parfaits, qui devaient être jugés, classés et récompensés par des Jurés internationaux. , » La France seule en fournit trente; c'était le cinquième de tout le jury. J'eus le bonheur de faire accepter une liste où le mérite éminent prit par- tout la place de la faveur. )) Transmise à Londres, en voyant lui si grand nombre de noms euro- péens autant que français, comme celui des Poncelet, des Dumas, des de Luynes, des Dufresnoy, des Didot, etc., etc., sur la demande gracieuse du prince Albert, qui présidait la Commission royale de l'immense con- cours, le gouvernement de la Reine Victoria remercia le gouvernement français d'avoir fait l'honneur d'un tel choix à l'Angleterre. >i Ainsi représentée, la France ne pouvait pas manquer d'obtenir sa part dans les récompenses accordées aux vainqueurs. Pour réussir, les Français employèrent un moyen bien simple : ils appuyèrent de toute leur autorité le mérite des inventions étrangères; par un retour naturel, le mérite des nôtres obtint de n'être pas trop contesté. Notre secret était renfermé dans ces mots que nous avons pu prononcer : Nous avons été justes, » Avec l'approbation de l'Empereur des Français, la Commission fran- çaise fut chargée de présenter, pour un demi-siècle, le tableau du progrès des arts éclairés par les sciences; ce beau programme devint le sujet d'un des travaux les plus considérables, les plus vastes et les plus savants accom- plis par le Général Poncelet. » Ce fut de montrer la valeur des inventions mécaniques et des droits acquis par chaque inventeur depuis l'origine des brevets dits d'invention et de perfectionnement. La France, l'Angleterre et les États-Unis mirent leurs collections à la disposition du savant Rapporteur; il en lit l'analyse en remontant, de titre en titre, à chaque inventeur, sans acception de pré- jugés nationaux et de rivalités honteuses. » C'est un monument d'histoire à la fois scientifique et technique, es- timé, admiré de nos rivaux autant que de nous. )) Lorsque le moment arriva de réclamer les récompenses dues aux jurés de i85i, le Président de la Commission ne craignit pas de demander, pour M. le Cénéral Poncelet, déjà relégué dans le cadre de la réserve et délaissé comme Ici, le rang de Grand Ofticier dans la Légion d'honneur. » Au premier abord, la demande parut hardie et piesque exagérée au nom de la science et des arts; d'autres titres achevèrent de la justifier. » En iS/jB, lorsque les formidables journées de juin ensanglantèrent la ( -'^9) capitale, M. Poncelet, gouvernait l'Ecole Polytechnique, cet objet d'envie de toutes les émeutes qui, pour diriger la foule insurgée, manquaient de commandants et d'intelligences supérieures. » L'énergique Gouverneur préserva rÉcole d'un semblable danger ; il la mit sous les armes, et marchant à sa tête, il traversa les barricades; il con- duisit ainsi jusqu'au palais du Luxembourg ce bataillon sacré de la science, bataillon qui devint la garde d'honneur du Gouvernement menacé. » La guerre sociale étouffée, M. le Général Cavaignac choisit l'auleur de ce mémorable service pour commander la garde nationale du département de la Seine. C'était charger de cette haute fonction un chef incapable de trahir ses devoirs par faiblesse ou par amour de l'auarchie, et capable, au contraire, de rétablir la discipline alliée au pur sentiment du patrio- tisme. » Ces titres, rapportés avec simplicité, suffirent, et M. le Général Pon- celet fut nommé Grand Officier de la Légion d'honneur. » Me sera-t-il permis de le dire : Depuis dix-huit ans, foules les propo- sitions que j'ai dû faire pour obtenir et récompense et justice au nom des sciences et des arts, auprès du Chef de l'État, écoutées froidement, attenti- vement et sans vaines paroles, ont obtenu la solution que réclamaient le bien public et l'équité. C'est pour moi le sujet d'une impérissable reconnais- sance, et le plus précieux souvenir se rapporte au célèbre Académicien dont nous déplorons la perte. » Je terminerai cet accomplissement d'un dernier devoir en reportant tous nos hommages du Général à la compagne incomparable qui devint le bonheur et le charme de sa vie pendant les vingt dernières années de sa carrière. Pour ses travaux elle était à la fois le plus dévoué, le plus ingé- nieux des secrétaires et presque un collaborateur. )) Quand vinrent les jours de souffrance occasionnée par la guerre et par les longs travaux de la paix, cette noble compagne lui prodigua les soins les plus constants, les plus attentifs et les plus ingénieux. Accablée à la fin par trop de jours sans repos et trop de nuits sans sommeil, il fallut appeler une sœur de charité, que le Général crut trouver indifférente et presque froide, parce qu'elle n'avait pas à soigner un autre elle-même! La vraie sœur de charité, dans les derniers moments de notre illustre ami, est à présent l'épouse inconsolable que nous voudrions, s'il se pouvait, un peu consoler par le tribut de tons nos hommages, de tous nos respects et de notre ad- miration dévouée. » ( 9° ) Discours de M. Dumas. « Messieurs, » I-a Faculté des Sciences de Paris a voulu que son ancien Doyen vînt l'cuilre, en son nom, les derniers devoirs de reconnaissance et de respect à l'un des plus Uiustres Professeurs qu'elle ait comptés dans son sein de[)uis l'époque de su l'ondation. )) Le Général Poncelet n'avait pas été appelé au milieu de nous avec la mission d'enseigner une science faite, de suivre une tradition acceptée, de remplacer un prédécesseur qui lui aurait ouvert et jalonné la route. Non, la Faculté, comme l'Académie des Sciences, dont elle est la représentation active auprès de la jeunesse, qui a pour devise, comme elle, l'alliance de la science pure à la science pratique, lui était demeurée fidèle dans l'orga- nisation de tous ses programmes, lui seul excepté, celui de la mécanique. » Il appartenait au Général Poncelet de doter la Faculté et l'enseigne- ment public de ce cours de cinématique et de mécanique physique, com- plément nécessaire et naturel de l'étude de la mécanique rationnelle, qui en matérialise les conclusions, qui en rend plus sensibles les démonstra- tions, et qui, rectifiant sans cesse par l'étude des faits les impressions théo- riques si souvent erronées ou exagérées des élèves, prévient leurs égare- ments. » La science, il l'a faite; son enseignement, il l'avait tenté le premier; son coins, il en trouvait tous les éléments dans ses propres travaux; la mé- tlioile, il en avait donné les meilleurs exemples dans ses Mémoires demeu- rés classiques. i » Aussi, quel choix d'élèves entourait la chaire du Général Poncelet! Vieux comme jeunes, tous les professeurs que l'Université dirige vers l'en- seignement de la mécanique sont venus recevoir son baptême et se péné- trer de son esprit. Si l'enseignement raisonné de la mécanique pratique, ("léé au milieu de Paris, dans la plus autorisée et la plus savante de ses écoles |)ubliques, s'est répandu |)eu à peu dans le pays tout entier; s'il passe des lycées dans les écoles primaires supérieures, c'est au Général Poncelet que la nalioii doit ce grand bienfait, toujours fécondé avec un soin pieux par ses premiers élèves, nos confrères, ses amis, plus jaloux que lui-même de la défense de son héritage et du soin de sa gloire. » Le Général Poncelet était un maître. Il laisse dans la science française un grand vuic. il laisse aux générations nouvelles un grand exemple. En jclant un coup d'œil sur sa noble vie, où les devoirs du soldai, les respon- (9' ) sabilités de l'officier ou de l'administrateur, les souffrances du prisonnier en proie aux plus cruelles privations, n'ont pas un seul instant détourné sa pensée du culte et de la recherche de la vérité, on sent que Poncelet ap- partenait à cette race héroïque pour qui le travail est la vie. » Pourquoi toute la jeunesse du pays ne peut-elle avoir été témoin des derniers efforts d'une aussi noble existence! Un mal sans remède avait condamné Poncelet; des douleurs sans relâche et sans terme troublaient ses nuits et ses jours; les heures ou plutôt les moments de calme lui étaient comptés avec une sévère parcimonie. Cependant sa pensée, toujoius ferme, toujours lucide, ressaisissant, après chaque souffrance, le fil d'iui raisonne- ment suspendu et d'une recherche interrompue, a poursuivi pendant des années entières des solutions, des rédactions et des publications qu'on prendrait, à les lire, pour les efforts heureux et généreux d'une jeunesse inspirée, calme et confiante. » Il est vrai qu'une compagne, un ange de mansuétude, de prévoyance et d'affection, identifiant sa vie avec celle de son noble et glorieux époux, s'était vouée avec un coeur et un courage incomparables, à l'entourer de cet ensemble de soins précieux, qu'exigent à la fois, dans un corps qui suc- combe et dans un génie qui survit, les misères de la matière qui se brise et les lueurs de l'âme qui se dégage. )) Ses dernières années en ont été embellies, ses derniers jours en ont ('-té adoucis, et ses derniers travaux en ont été soutenus. Il a quitté cette vie, et il est entré dans un monde meilleur, s'éteignant calme et sans angoisse, appuyé sur cette main si chère qui recevait dans une dernière étreinte le dernier et suprême adieu. » Au moment où cette tombe va se fermer sur les restes nobles et chers de ce savant, de ce soldat, de cet homme de bien, dont la vie fut consacrée à la recherche de la vérité, dont l'honneur fut la seule passion, qui avait fait de l'amour de la patrie son culte, qui demeura persévérant et fi'Jèle à toutes les affections de son cœur, celui qui fut si longtemps honoré de son amitié ne peut plus trouver qu'un dernier mot, expression à la fois de con- solation en ce monde et d'espérance en un monde meilleur : Adieu, Pon- celet: à Dieu ! » (9^ ) MÉMOIRES LUS. CHIRURGIE. — Considéraliotis suf les liixnlions du pied en avant nu do ht janihe en (irrière ; par 31. Ucglieu. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) « Dans le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie, j'ai dû d'abord faire remarquer qu'avant l'année 1847, où je lis sur ce sujet des expériences dont je communiquai, en 1848, les résultats à l'Académie de Médecine, aucun auteur n'avait parlé de celte affection d'après sa propre expérience, et qu'aucune observation n'avait été publiée jusqu'alors sur ce déplacement; et qu'on pouvait répéter avec le célèbre Boyer : « Les auteurs, à ma connaissance, n'en rapportent aucini exemple. » » Il en était de même des chirurgiens les plus éminents de cette époque, Dupuytren, Richerand, Roux, etc., qui n'avaient jamais eu l'occasion de l'observer. )) Depuis, des faits ont été signalés par Collés, Smith et M. le professeur Nélaton; dans chacun de ces faits, il y avait une fracture plus ou mouis étendue d'une portion des os de la jambe, et la luxation avait été consécutive à cette lésion. » Il n'en fut pas de même dans le cas que j'observai en i855, cas où la luxation était simple, sans aucune complication et réunissait tous les signes propres à caractériser une semblable lésion. Après avoir indiqué les dispositions organiques et éthologiques qui expliquent pourquoi celte luxation est si rare, je décris les divers mécanismes suivant lesquels elle peut s'opérer et je fais connaître in extenso le fait curieux que j'ai observé d'une luxation du pied en avant par propulsion ou transport direct de la jambe en ar- rière, le pied étant fixé sur le sol. » Ce cas était encore d'un grand intérêt en ce qu'il réunissait l'ensemble des signes qui peuvent caractériser une semblable luxation, et, sous ce rap- j)ort, il remplit une des lacunes de la science; il nous montre que la ré- duction est facile lorsque la luxation est récente. » Je décris les manœuvres chiruri;icalesqui doivent être en)ployées pour réduire facilement ce déplacement, expliquant avec détail les dispositions anatomiques qui favorisent la réduction; lorsque l'affection est passée à l'état chronique, la réduction devient im|)ossible, et les malades restent estropiés pour le reste de leurs jours, connue le prouvent les trois faits de ( 93) Collés, Perrier et Smith. Je lerniiiic ce travail en faisant remarquer que, d'après mon observation de i855, et les expériences que j'ai faites eu 1847 sur cette luxation, expériences qui déjà m'avaient permis d'en indiquer les caractères principaux, on est conduit à reconnaître qu'il y a deux espèces bien différentes de déplacement du |)ied en avant : » 1° Une luxation dans l'exagération des mouvements naturels de flexion de la jambe sur le pied et de celui-ci sur la jambe; je propose de la désigner sous l'appellation de luxation du pied en avant par flexion ou par glissement oblique; » 2° Une luxation par glissement direct du pied sur la jambe, ou de celle-ci sur le pied, le tibia formant un angle droit avec l'astragale, que la jambe soit horizontalement ou verticalement placée : c'est la luxation en avant par glissement direct ou en tiroir. » Elle renferme deux variétés : » Dans la première, c'est le pied qui se luxe, la jambe étant immobile; » Dans la deuxième, c'est cette dernière qui se déplace, le pied étant fixé au sol, comme chez mon malade, et l'on pourrait, avec As. Cooper et Malgaigne, la désigner sous le nom de luxation de la jambe en arrière, si cette désignation n'avait linconvénient de changer nos habitudes classiques et d'établir de la confusion dans la science. )) En décrivant les manœuvres cjue j'ai employées pour réduire ce dépla- cement, ce qui n'avait pas encore été fait avant moi, je crois avoir comblé une des lacunes les plus importantes de la thérapeutique chirurgicale. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Abeille adresse, poiu* faire suite à son travail présenté au mois de juillet 1867, trois nouvelles observations de croup guéries au moyen du traitement par les inhalations de vapeurs humides de sulfure de mercure. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Fkaxcisque adresse une nouvelle Leilre relative à son travail sur la musique intitulé : « Le secret de Pythagore dévoilé ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) C. R, 1868, !"• Semestre. (1. LXVI, No 2.) ( 94) CORRESPOIVDANCE. M. LE DiKECTEL'U «iÉ.NËRAL DES PoXTS ET ChACSSÉES ET DES ClIEMI.VS DE FEU adresse un exempl;iire des feuilles de courbes représentant les variations de niveau des grands et des petits affluents de la Seine du i"'^ mai 1866 au 3o avril 1867, et un exemplaire de la feuille des courbes représentant les hauteurs des pluies tombées aux divers observatoires pluviométriques du bassin de la Seine. M. l'Inspecteur gé.véual de la navigation de la Selne adresse les Étals des crues et diminutions de la Seine observées, chaque jour, au pont de la Tour- nelle et au pont Royal, pendant l'année 1867. Les plus hautes eaux ont été observées le /j h'-vi-ier, les plus basses, le 27 septembre. La moyenne a été de i"',i'29 au pont de la Tournelle, et de S'^.SSq au pont Royal. Les moyennes sont élevées en raison de la lelenue de Suresnes. M. le Secrétaiue perpétuel, en présentant à l'Académie ces États, fait observer que le bariage de Suresnes poui'rait avoir eu une certaine influence sur la longue durée pendant laquelle la Seine a été prise cette année : d exprune le désu' qu'on ne laisse pas perdre l'occasion de faire quelques observations à cet égard. M. m; Seciiétahîe perpétuel signale, parnii les pièces imprimées de la (loi respondance, la seconde édition d'un ouvrage de A/. ISadaull de Bitffon qui a pour titre : « Des canaux d'irrigation de l'Italie septentrionale .. Cet ouvrage, qui est un traité d'irrigalion aussi coaq)let tpie possible, contient en particulier la description de.i grands canaux dérivés du Tessin, de l'Adda, de la Doire et des autres cours d'eau qui ont leur origine dans les gla- ciers des ^Ipes: il renferme tous les détails techniques relatifs au liacé des lanauxen général, à la disposition des ouvrages d'art spéciaux (pii s'\ ratta- chent, et aux diversL-s méthodes d'irrigations. { 95 ) MÉCANIQUE MOLÉCULAIRE. — ,S'///' la théorie moléculaire des corps; par M. C.-3I. Gui-DEEnc. Far/Il ii/''S (tppiri.i inintii'rs. » J'ai fléjà observe'- que la forme la plus simple de © sera donnée par Examinons ce cas et négligeons la valeur de kpu dans l'équation (8"), on aura les équations suivantes : (lo) /ji' = RT H- jj/J ' +'/( / v , £ AR 'r-- H I — 7 '' pv- ■/L = c dT-^r Ae -rl(p^> (12) ./ cni = 2,f\ïi, R/«=848. 1. Fetprurx d'rnu, H'O, h; :r^ i8, ? = 3. , » On peut poser e =r ^ et t' = o, et l'on trouvera [i = 3oo et y = f\ loo, en exprimant p en kilogrammes poui- FI'" et le volume en mètres cubes, ^>(' = 47jIT + ^oo//'' — 4if>oi' ■"', dQ^ ^Aprli' -i-3Av(ip, l' = /iA/3i' + 477, f = 0,4017, et 0,4444 6 = — 0^0684, c^ = 1367 Pour la vapeur saturée, on trouve, en posant p= i"' (",,= 0,4767, et eu posant /.» = 9'^'' r^ = o,5o39; mais en même temps que la vapeur s'éloigne du point de condensation, c,, se rapproche de plus en plus de o,4 |44- M. Regnault a trouvé la valeur moyenne o,48o5, qui tombe entre ces va- leurs. Dans les tableaux suivants, j'ai calculé les valeurs de c {voir v cale); les valeurs de p et t sont interpolées par M. Zeuner (*), à l'aide ries expé- (*) Voir Cniriazit^c der Mechnnischen ffnrme ihenrie vnri G. Zetinrr, 1866. i3. ( 96 ) riences de M. Regnault et peuvent être regardées comme observées. Les valeurs de v que j'ai désignées par v obs. sont calculées par M. Zeuner, d'après luie formule déduite de la théorie mécanique de la chaleur, à l'aide des expériences de M. Regnault siu- les chaleurs latentes. Le tableau II contient les expériences de M. Hirn sur les vapeurs surchauffées. Tableau I. VAPEUR S.^TURÈE. Tableau II. VAPEin SURCHAUFFÉE. Tableau III. l' / ( ^ P l' / ' 1 en fituio- sphvrcs. (le Cels. nbservé. ralculô. en atmo- sphères. t observé. calculé. observé. Cîiliulé. o,oo6o52 0 0 210,66 208,01 , 0 1.8,5 >,74 '.747 0 0 606,5 Coi ,32 0 , 04 1 5 1 3o 33,267 S3,474 1 ,4. 1 ,85 1,856 5o 621 ,75 619,20 3 3,5 4 5 100 133,91 ,39,24 144,00 1 ,65o4 0,5874 0,5082 0,4484 0,3636 I , 6569 0,5887 0,5092 0,4490 o,.364o 0,2094 o,i382 3 3,5 3,5 4 4 200 196 2.^6,5 i65 o,')97 0,591 0,6574 0,4822 0,6978 0 , 5900 o,66o5 0,4761 0,5192 o,5;d6 0,3746 0,4168 100 .44 .184,5 300 637,0 65o,42 66j,77 667,5 637,90 65 1,86 663, 06 667,01 9 • 4 ■75.77 I 95 , 53 0,2095 0,1 383 4 5 5 2.',6 162,5 205 0,5752 0,3758 o/i'4 Les valeurs observées le sont d'après les expérien- ces de M. Regnault. 2. Ei/ier, a VVO, m = 74, / = i5. 3 2 » Approximativement on peut |>oser £ = - et c' ^ o,3G, f-i = 3o et y = — 4oo- O'i aura donc /M'= 1 i,5T + 3o/j« — 4oo4' •-', «'/Q = o,36r/T + 3A/'rA' L = o,3Gt -+- 3 Api' -h 70, .^, c = o,4885, 2 A v/lp. et ô = — 0,0743, o,36-i--^ '^■ /"■' Pour les vapeurs d'élher saturées on trouve r/,= 0,4549 à 100 degrés et c,,= 0,4623 à 120 degrés. La valeur trouvée par M. Regn;iult est 0,4797, et ainsi plus grande que ces valeurs. 97 ) Tableau XV. Tableau V. p l ) 1 h on almosphiTCS. t cil>SITVé. calCDlé, t calculé. observé. 0,24268 0 0 ,.2733 1,2733 0 0 9 1 > 00 !)3,o,, I , 1938 40 o.-;SCfi 0,2875 /,0 I M ,1 r "'9.91 2,2697 Go c>,i57'| 0, 1569 60 I 19,00 Il S, •..3 3,977'i 80 0,01|3C) 0,0920 So .2G,/|/1 I2C,3'. 6,5175 100 0,0575 0,0575 100 ,33,'|,'| i33,,)o in,i568 T-in o,o3ri3 o,o365 1 ?0 I '|f1,0(l I 'fù , HG » Ces forimiies approximatives suffisent pour les questions pratiques; la différence entre les valeurs calculées et les valesir.s observées par M. Re- gnault n'excède pas i,3 pour 100, et l'erreur moyenne est de ^ pour 100. » L'équation (9) appliquée aux expériences de M. Regnault montre que la valeur de c' et par conséquent Q varie avec la température, comuie j'ai supposé dans les formules générales. » STATIQUE. — Note sur ré(iiiili!>re des forces dans l'cspice. Note de M. ^V. Spottiswoode, présentée par M. Chasles(i). « Dans les Comptes rendus pour tSGS (t. LXI, p. 829), M. Cayley a donné des expressions pour les valeurs de quatre forces en équilibre. Je me pro- pose ici d'établir une expression correspondante pour lui nombre quel- conque de forces; pour cela je rappelle les formules de MM. Cayley et Sylvester, relatives à l'équilibre en général. » Si l'on détermine la direction et la posision dans l'espace d'une droite quelconque (par exemple celle qui représente une force P), par l'intersec- tion (le deux plans dont les équations sont (i) a.T -+■ hy -+- cz + cf = o, (2) et si les six quantités by — c/3, ca — ay, se représentent par (3) C(jr + pr -+- yz -+- â n» h, nâ' — (zc/. f. hâ-^^d, câ-yd. (i) L'Académie a décidé que cetto comiiiunicalion, quoique dépassant les limiles réi,'le- iiientaires, serait reproduite en entier nu Coin/itr rr/idii. ( 9« ) resneclivement , ces six qiinnlilés s'appelleront les coonlomiées de la ligne P; et l'on voit aisément qu'elles seront liées par !a relation identique (4) af+hg+eh=:o. M De plus, il faut observer que nous n'avons affaire qu'aux rapports de ces quantités et non à leurs valeurs absolues, et puisque les cinq rapports a : b : c : f ; g 1 h sont liés par l'équation {/^\ il s'ensuit qu'il ne reste que quatre rapports indépendants, lesquels, comme on le sait bien, sont suffisants pour déler- niiner une droite dans l'espace. » Avant d'aller plus loin, je m'arrête un moment, afin de démontrer que les équations de deux plans qui déterminent la ligne P peuvent s'exprimer en termes des coordonnées, et que cette opération s'effectue en formant les quatre combinaisons suivantes : [ a {2) — o: {\] = cy — hz-\- f = o, W'(2) — /3(i) = — c.T az+g = o. ' ^■(^)~7(')= bx — a 7- + h — o, (l[%) — $ {\)= f.r+gj+hz. =0, dont deux, n'importe lesquelles, détermineront la droite, et l'on trouvera que les coordonnées de la droite formées de deux quelconques de la même manière que l'on a déjà formé les coordonnées (3) des équations (i) et (a) seront, à un facteur près, égales à (3). » De toutes les formules relatives aux droites qui résultent de ce système de coordonnées, celle qui suit est la seule qu'il soit nécessaire de rappeler ici : s'il y a une seconde droite (celle par exemple qui représente la force P,) déterminée par l'intrisection de deux plans dont les équations sont rt, X + A, r + c, z + ^/, = o, r^. j + 7,c . + c? = o, et si les coordonnées de cette droite sont formées de la même manière que l'on a formé les coordonnées (3). » Alors (6) a. a /; c ri P V r) /', (-'1 '1 r^> 7> â — af, -I- bg, + cil, -+- a, f + b, g + c, li, l 99 ) et si, pour abréger, nous désignons cette expression par (0,1), il esl évident cpie nous anrons les relations suivantes : (7) (O' ';= (''O)' (o»«) = 0; de plus, si les deux droites P et F, se rencontrent, les quatre plans se ren- contreront dans un point, et conséquennnent (o, i) = o, c est-à-dire la condition de la rencontre des deux droites P, P, s'ex|irime par l'équation (0,1) = o. En effet, (o, i) est égale au produit de la pins courte distance des deux droites et du sinus de leur inclinaison mutuelle. M. Cayley donne à celte quantité le nom de moinenl de deux droites. » Cela posé, les équations d'équilibre d'un corps solide sur lequel opère un nombre quelconque de forces deviendront, selon la méthode ordi- naire, 2;Pa = o, 2Ph = o, lPc = o, 2P {)■..- zb) = 0, 2P(2a — .2-c) = 0, 2P :rb-ra) = o, lesquelles, en vertu des équations (5), peuvent se transformer en |2Par=o, 2Pb = o, 2Pc=:ro, ' j 2Pf = o, IPg = o, 2Ph = o. )i En nudiipliant ces équations l'une j)ai l'autre et prenant la somme de leurs produits ainsi que nous l'avons fait au-dessous, et en se nqij^elant la condition (.4), l'on trouvera que (9) (2Pa.vpf)+ (vph. vpg)^(vpe.vph) ^ v p.p^.(,-^ y) ^ o^ pour toutes les valeurs de / et j depuis o jusqu'à /i, où n représente le l'ombre des forces. Encore si 2' représente une sonnn;ilion depuis i jus- qu'à 7?, nous [jourrons éci-ire (8) ainsi, eu déplaç.iut les premiers tei'mes, j 2'Pa = - l'a, 2'Pb = — Pb, 2' Pc = - Pc, ^"'^ '2'Pf=-Pf, 2'Pg-=-Pg, 2'Ph=-Pli, et, en multipliant ces équations l'une paj- l'autre et en jirenant la sonune de leurs produits ainsi que nous l'avons déjà faii, nous aurons (m) (2'Pa.2'Pf) + (2'Pb.2'Pg) + (2'Pc . 2' Ph) = 2'P,y(/, /) = o. I) En retranchant (i 1) «le (9), les termes mdépendants (le P s'effaceront mutuellement, el il ne i'e?5) v/(2,3)(i,4} + v(3,i)(a,4) + V(i,2î(3,4), c'est-à-dire le produit des quatre factetn's formés en donnant successive- ment aux termes de cette expression la suite de signes ( lo' ) dont chacun des facteurs égalé à zéro donne le théorème de M. Cayley (/. c, |>. 83o). « I>oisqu'il s'agit de cinq forces, les mêmes considérations donnent ; P ^ : nor m [sH^3)~{T7^) + V(3,0(2,4) -t- v'(^2)(3,4)] I = PJ : norm [v(4,o) (o,3) + v'(o,o) (3,4) + v(o,4)(o,3)] ( 1 6) j = Pi •• "orm [v(4,o)(i,3) + v/(o,i)(3,4) -f- V(i,4)(o,3)] = P^ : norm [v(o,i ) .{2,4) + v'K^TM + \/(2,o) (4, i ) J = P^ : norm [v'(i ,2) (3,o) + v'(2.3)(o,i) + s/(3,i) (2,0)]. » Lorsqu'il s'agit d'un nombre de forces au-dessous de sept, les expres- sions (i4) permettent une transformation spéciale, remarquable non-seule- ment par son procédé algébrique, mais aussi par le changement de signifi- cation qui y est compris. Les formules telles que uous les avons posées représentent une quantité, et lorsqu'elles seront transformées elles expri- meront des conditions à remplir. En effet, lorsque le rapport entre une suite d'expressions et une autre est tel, que les équations L: L' = M:M'=... subsistent, il lésulte que, s'il y a une paire (e, g, L, 17) dont auciui membre ne disparaît, l'évanouissement de M ou M' nécessite l'évanouissement de M' ou M, et cette interprétation subsiste quelle que soit la signification qui s'attache aux symboles L, L', M, M'. I) Revenant donc à la matrice a b c t or h a. b, c, f, g. h, f S h a b c f. g. h, a, b, c, et l'arrangeant ainsi et multipliant les deux matrices selon la règle ordinaire de la multiplication des déterminants, nous aurons i af + bg +... af, -+- bg, -I-... ('7) 1 a.fi +b,g-l-...a,f, + bg, 4-... c. R., 1868,1" Semestre. (T. LXV1,N<>2.) l4 ( '02 ) vl ce i-ésiilt.it est bon, qui'l que soit k' nombre de lignes dans la ni itiic(! oiiginale. Dans le même sens, on peut écrire (17), on, ce qui est I;i même cliose, (0,1) (0,2). .. = - (a b c r g h)- (1,0) .. (1,2).. . a, b, c, (', g, h, (2,0) (2,r) Lorsque la matrice a six lignes, le résultat sera le carré négatif du déteiini- nant des équations (8), et il est, en const-quence, une autre forme de la con- dition de l'équilibre. I^es expressions pour les foices |)eu\<'nt se résoudre de la même manière. En effet, en résolvant les expressiows [0,0] [i , 1 j qui sont lie la même forme que [i"]) dans la manière indiquée ])ar celle équation, nous pouvons écrire i-:P-....=:[o,o]:[, ,.]:... = (a,b,...j-: (aJ),. .)-:... aobj... a3b3... a, iJ. al) ou, en prenant les racines carrées, P: p,:... = n,b,.. ajbj.. a.,ij.,. a,!);. asbj. ab... qu'il faut envisager, non comme une expi^ession de ipianlilé, ma is comme indiquant les conditions qui doivent se remplir si une (pielconqne des forces disparaît. Ainsi si F = o la première matrice (c'est-à-dire Us déterminants qui peuvent en être déduits) disparaît, c'est-à-dire il nous faut que a, b,. . Il a., I)., = o. expression, comme ja l'ai démontré ailleurs, qui renferme toutes les conditions nécessaires à l'équilibre des cinq forces qui restent ; de sorte (pie, pour un nombre (pielcon , 0,5 2,3 4,' 22 5 ,0 :i,5 5,3 2 1,6 2,1 3,3 20 21,8 4,8 ('),0 3 2,2 2,7 3,() 24 !)'' 4-9 5,3 4 0,0 3,4 4,7 25 (),r ■î,2 4,5 5 0,1 3,2 4,8 2(; (t , 0 5,3 ('> 0, 1 3,0 4,3 27 r3,4 4,5 5,8 5,2 2,6 4,5 28 ■8,7 5,. 5,9 8 7," 3,3 5,3 2() 0,1 2,6 4,0 9 (-,,2 1,5 4,> 3o 0,0 1,0 •5,8 10 9," 2,8 5,2 0 I 0,3 2,(J 3,5 n D'après ce tableau, il est manifeste : )) 1° Que l'électricité manqua entièrement ou presque entièrement du 25 août au 6 septembre (jours où le choléra eut le plus de force à Turin). Depuis ce jour, elle reprend sa marche régulière. Les valeurs trop fortes du 27 et du 28 août doivent être attribuées aux orages q|ii eurent lieu ces deux jours. » 2" Que l'ozone diminua, lui aussi, depuis le 28^ mais d'une manière beaucoup moins sensible et plus incertaine ; il ne s'éleva de nouveau que dans la secx)nde décade de septembre, comme il résulte des observations faites durant ces jours, mais que nous avons cru inutile de rap|)orter ici. » Donc, quoique l'Observatoire de Moncaliéri soit situé à 8 kilomètres de la ville de Turin, les conditions électriques de notre atmosphère se sont néanmoins ressenties des influences de la maladie qui douûnait dans cette ville; et tiles s'en sont ressenties beaucoup plus que les conditions ozo- noscopiqiies. Ce iléfaut de fluide électrique ne saïu-ait être attribué ii d'autres causes, car les autres circonstances atmosphériques n'ollraient l'ien de particulier duiaut les joiu\s dont nous parlons. Quoique daris les ( >o8 ) conditions normales de ratinosphére il ne manque pas de cas où l'clecliicilt'' fait entièrement défaul, cela n'arrive guère que d'une manière passagère, et jamais avec autant de persistance que dans les jours cités plus haut. Quant à l'ozone, nous ne devons pas dissimuler que nous l'avons observé ilans des circonstances peu favorables, parce que les papiers iodiu-és étaient peut-être exposés à une hauteur trop considérable (4o mètres au-dessus de la vallée du Pô, et ao mètres au-dessus du plan de la ville); et les observations de Boeckcl et d'autres ont fait voir que la production d'ozone se trouve en général d'autant plus constante que le point d'observation est plus élevé au-dessus du sol. » CtllMIE APPLIQUÉE. — Sur une nouvelle tnalière colorante appelée xylindéine et extraite de certaiv.s bois morts. Note de M. A. UoinMiii:R, présentée par I\I. P. Thenard. (' On rencontre parfois dans la forêt de Fontainebleau, mais plus rare- ment dans d'autres forêts, des morceaux de bois mort qui se font remar- quer par une teinte bleu-verdâtre souvent très-prononcée. » M. Fordos a étudié ces bois, et il y a trouvé une matière quil indique comme d'un vert foncé, amorphe, soluble dans les acides sulfurique et niti ique, et précipitable sans altération par l'eau. Quant aux alcalis caus- tiques ou carbonates, ils lui communiquent une teinte vert-jaunâtre, et le composé qui en résulte, en opposition avec le précédent, devient insoluble dans le chloroforme, mais reste insoluble dans l'eau. Cependant, si on le traite par un acide, la matière est isolée et reprend ses propriétés pre- mières. M. Fordos a donné à cette matière le nom d'acide xylochloérique. » Habitant souvent Fontainebleau, nous avons pu nous procurer une vingtaine de kilos de cette sorte de bois mort, et, l'ayant étudié à notre tour, nous y avons rencontré une nouvelle matière qui mérite peut-être quelque intérêt. Comme celle de M. Fordos, elle est solide, amorphe, et d'un vert foncé; mais l'eau la dissout très-facilement quand elle est hydratée en pre- nant une couleur d'un bleu vert magnifique; et, sauf l'acide acétique qui la fait virer seidement au bleu, la plupart des autres acides et même le sel marin la précipitent en vert. » Mais la différence entre cette nouvelle matière et l'acide xylochloé- rique est encore plus marquée avec les alcalis caustiques ou carbonates : taudis que, en effet, l'une se dissolvant on ne peut plus facilement en pre- nant une couleur verte quand l'alcali ne domine pas, qui passe au vert ( "09 ) jaunâtre quand il est en excès, la uiatière de M. Fordos reste tout à fait insoluble et devient vert jaunâtre. .1 Ainsi que l'acide xylochloérique, les acides sulfuriqne, nitrique et chlorhydrique concentrés dissolvent notre matière, mais ils l'altèrent rapi- dement. )) Elle forme une laque verteet toutàfait insolubledans l'eau, l'alcool, etc., avec la chaux et la magnésie. » Qu'elle soit aidiydre ou hydratée, l'alcool concentré, l'éther, l'esprit de bois, le sulfure de carbone, la benzine ne la dissolvent pas; mais quand elle est hydratée, le chloroforme prend avec elle une teinte légèrement bleue, qui pourrait la faire confondre avec l'acide xylochloérique. n Mais le fait le plus intéressant, c'est qu'à la manière de l'indigo elle se réduit dans l'alcool à 85 degrés en présence de la potasse et iUi glucose, et la dissolution, qui d'abord passe au brun, devient verte au contact de l'air et abandonne bientôt la matière qui se dépose sous forme gélati- neuse; c'est aussi un mode de purification » Elle se fixe d'ailleurs très-facilement et sans mordant sur la soie et la laine, et leur communique une belle teinte bleu-vert très-brillante à la lumière artificielle, qui, avec plus de vigueur, rappelle le vert de Cliine. Pour teindre, il faut d'abord ajouter de l'acide acétique dans une solution aqueuse ou ammoniacale de la nouvelle matière, puis y tremper les fils à teindre, qu'on ne retire que quand le bain a été lentement porté à 80 de- grés, pour les laver alors avec de l'eau légèrement aiguisée d'acide chlor- hydrique. » Toutes ces propriétés nous semblent assez caractérisées pour nous permettre de penser que la matière que nous avons étudiée diffère essentiel- lement de celle décrite par M. Fordos sous le nom cïaciile .xylochloérique et de lui donner un nom particulier. » En raison de ce que nous l'avons extraite du bois, et par suite de quel- ques-unes de sf s propriétés qui la rappi'ocheut de l'indigo, nous proposons de rap[)eler xylindéine. » La xylindéine se prépare de la manière suivante : » Le bois est séché, réduit à l'état de poudre et traité à plusieurs reprises par une solution alcaline au centième de soude ou de potasse; la liqueur est alors recueillie parfiltration et par compression à travers une toile, puis traitée par l'acide chlorhydrique, qui y forme lui volumineux précipité qu'on lave avec de l'eau légèrement acide. C. R. , 1868, j" Semestre. (T. LXVl, K»2.'' ' ■> ( l'o ) )) Un kilogramme de bois ainsi teinté donne en moyenne 60 à 80 grammes de précipité sec, qui est alors repris par 20 grammes de potasse dans 1 litre d'ean où il se dissout, puis traité par 2 litres d'alcool à 85 degrés el -i- litre d'eau salée à saturation et surtout bien privée de sels calcaires et magné- siens. Dans ces conditions, l'alcool s.ilé préci|)ite la xylindéine et retient la plus grande partie des matières humiques qui l'accompagnent. » Cependant il ne faudrait pas croire que du premier coup la matière soit pure; il faut souvent re|)rendre l'opération jusqu'à trois et quatre fois, c'est-à-dire jusqu'au moment où la dissolution alcoolique ne retient plus de matières brunes. » On lave alors la matière précipitée à l'alcool, on redissout dans l'eau, puis on reprécipile par l'acide clilorbydri(|iie et on desséche sous la m;tchine pneumatique. » Dans ces conditions, le produit donne à l'analyse : Carbone 5o , 23 Hydrogène 5,33 Azoïe 2,63 Oxygène 4o,8i Fur et chaux traces. . Faut-il considérer la xylindéine comme une espèce chimique? » Ses caractères bien que remarquables ne sont pas assez tranchés pour aller jusque-là, et nous croyons qu'il est prudent de la laisser au rang des matières colorantes du genre indigo, qui ne sont pas encore bien déter- minées. » Maintenant d'où vit nt-(lle? .. Quand on examine au microscope le bois où elle s'est produite, on distingue au milieu des fibres, colorées d'ailleurs de diverses maniei es, des sporides ovoïdes vertes et disposées en chapelet, qui, sous linfluence du chloroforme, se désagrègent et disparaissent en teignant alors uniformément le bois en vert. » D'après cela, faudrail-ii incliner à croire (|ue c'est uu ihampignou jjar- ticulier qui prodiùt directement ou indirectement cette coloration? Nous abandoiuious cette question aux botanistes. » Le chêne est Tarbic où f)n la l'encontre \c plus souveni ; cependant on la retrouve aussi sur le bouleau, le charme et le hêtre. » A 5 heures nu quart, l'Académie se forme eu Comité secrei. ( «n ) COMITE SECRET La Coinmissioii chargée de préparer une lisle de cHiididats ii la place de Secrétaire perpétuel, vacante par suite du décès de M. Flourens, pré' sente la liste suivante, disposée par ordre d'ancienneté : M. Dumas. M. COSTE. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures et demie. £. D. B. Hll.LETI.V BIBLKMiKAPinQlK. [/Académie a reçu, dans la séance du i3 janvier 1867, les ouvrages dont les titres suivent : Tableaux de population, de culture, de commerce et de navigation forniaul, pour r année i865, la suite des tableaux insérés dans tes IVotes statistiques sur les colonies françaises. Paris, iSG^pn-H". (2 exemplaires.) Des maladies populaires et de la mortalité à Paris, à Londres, à Fienne, à Bruxelles, à Berlin, à Stockbolm et à Turin en 1 866, avec une étude médico- lijcjiénique sur les consommations dans ces villes; 1 ar le D'' L. Vacheh. Paris, 1867; in-8^ Le clinléra. — Nouvelles recbercltes sur le mode de contacjion, la nature cl le traitement de cette maladie: par M. G. Le Bon. Paris, 1868; br. grand in-iS°. Elude sur les raisins, leurs produits et la vinification , par M. I-..-R. LeCanu. Paris, 1868; br. in-8°. Hydraulique agricole. — Applications. — Les ccmaux d' irrigation de l' Italie septentrionale; par M. Nadauli' de Buffon; -i" édition. Paris, 1862; 2 vol. in-8"avec atlas in-folio. Jnimaux fossiles et géologie de l'Atlique; par M. Albtit Gaudhy, 19'' et dernière livraison Paris, 1868; \u-l\° avec planches. Exposition élémentaire de la diéorie mécanique de la chaleur appliquée aux machines; par M. E. JACQUIER. Paris, 1867; br. in-8". ( '12 ) Études sur l'ExjjosiUon de iBG^, Annales et Archives du xix" siècle; par M. Eiig. Lacroix, i4^ fascicule, lo janvier r868. Paris, 1H68; grand in-8° a%ec planches. Service It^droniëlricjue du bassin de la Seine. — Observations pluviométriques faites en 1866. 7 cartes publiées parle Bureau hydrométrique. Medico-chirurgical... Transactions médico- chirurgicales publiées pur la Société royale médicale et chirurgicale de Londres, t. L. Londi'cs, 1867; iii-8" relié. Action... Action de la lumière solaire sur le verre; par M. Thomas Gaf- FiELD. New-Haven, 1867; br. 111-8". Corne... Sur la structure de l'organe qui donne la lumière dans la Lucciola volante de r Italie cenira/e (Luciola ilalica) cl sur celle des fibres musculaires dans ces Insectes et autres Arthropodes ; par M. A. TORGiONi Tozzetti. Milan, 1866; in -4°. Studii... Étude sut les Cochenilles ; par M. A. TORGIONI TozZETTI. Milan, 1867; in-4" avec planches. (Ces deux derniers ouvrages sont extraits des Mémoires de la Société ita- lienne des Sciences nalut elles. ] ERRATUM. (Séance du i?> décembre 1867.) Page 1072, ligne 5 de la i" colonne du tableau, au lieu de Tour de Gisey, lisez Tour de Gizzy. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 JANVIER 1868. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. MEMOmES ET COMMUXICATIOXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ZOOLOGIE. — Annélides. — Observalions sur une brochure de M. Ed. Clapa- rèfle, intitulée « De la Structure des Annélides »; parM.nE Quatrefagus. « M. Claparède a pul)lié, il y a deux ou trois mois environ, une brochure consacrée pour la plus grande part à l'examen de mon Histoire naturelle des Annélides. La juste autorité du nom de ce naturaliste, l'importance qu'il a évidemment attachée à cet écrit (i), me font luie nécessité de présenter à ce sujet quelques observations. » 3'éprouve cependant un certain embarras à le faire, et j'ai longtemps hésité. Voici pourquoi : » M. Claparède a bien voulu accorder à mon livre des éloges dont je suis touché et reconiiaissant. En n'acceptant pas en silence toutes les cri- tiques qui accompagnent ces éloges, je m'expose à passer pour un auteur bien difficile à contenter et qui croyait son œuvre parfaite. Une semblable prétenlion est très-loin de ma pensée. Je sais trop qu'on n'écrit pas un livre (i) Cette brochure a di-jù paru, sous la forme d'article, dans les Arcliiocs de la Science delà Bibliothèque universelle de Genève (septeuibre 1867). M. Claparè^le nous apprend, en outre, que cet article lui-inèuie était tiré de VliHmdiictinn d'un travail sur les Annélides du ^(dfe de Naples. L'auteur a donc demandé à une triple publicité la ])lus grande diffusion possible de son œuvre. ('.. R., 18G8, \" Scmeslic. [J. LXVI, N" ."î. ' ^ ( ii4 ) (le ce genre sans y bisser bien des omissioTis et bien des erreurs que la cri- tique a non-seuleinenl le droit, mais presque le devoir de relever. » ToMicfois, il me serait pénible qu'on se méprît sur ce que jai dit ou voulu dire, et qu'on accrût ainsi outre mesure le chiffre réel des imperfec- tions de mon travail. Il est, d'ailleurs, lui certain nombre de points sur les- quels je crois pouvoir en appeler du premier jugement de M. Claparède, soit à lui-même, soit à nos confrères. C'est à ces divers points de vue, et surtout au premier, que je voudrais dire quelques mots de la publication dont il s'agit. j) A. M. Claparède a fréquemment présenté ma manière de voir sous un jour très-inexact ; il m'a même prêté des opinions diamétralement opposées à celles que j'ai réellement soutenues, soit sur des questions générales, soit sur des points particuliers. « Pour justifier cette réclamation, il me suffira de mettre en regard quelques textes empruntés à la brochure du savant genevois et à n)on propre ouvrage. » 1. A diverses reprises, M. Claparède me prête une opinion absolue et générale, alors que mes paroles ont bien évidemment un sens restreint et ne portent expressément que sur ce que j'ai vu par moi-même. )) Par exemple, dans le premier alinéa de sa brochure, M. Claparède s'exprime ainsi en parlant du golfe dcNaples : « ... Et je pus, dès le premier jour, me convaincre combien est « erronée cette opinion de M. de Quatrefages que les côtes volcaniques » sont pauvres en Annélides (i). » » Voici la note de mon oiivrage à laquelle M. Claparède fait allusion : « Je dois ajouter que toutes les côtes volcaniques que j'ai visitées se sont » montrées remarquablement pauvres, sauf en petites espèces viuaiit clans (es » fucus et les algues. » [Ilistoi/e naturelle des Annélides, t. I, p. i 53; en note.) » Ces deux textes expriment-ils vraiment la même pensée? » II. Voici un second exemple où le contraste est bien plus frappant. » En parlant de ce que j'ai dit de la localisation des faunes, M. Clapa- rède s'exprime ainsi : >c M. de QiuUrefagcs n'admet point, par exemple, que la Méditerranée » et l'Océan puissent être habités par une même espèce. » [De la Structure des Annélides, p. 38.) (l) Lu golfe de ISapIcs ii a t-il clone que des cùies V()lcani([iies? Peut-on le leyaider coinme un type il cet égard ? f .i5 ) » Voici ce que j'ai dit en rcalilé, nprès avoir fait rpielques réserves rela- tivement à ruisiiflisance des données que nous possédons : « Je nie bornerai donc à signaler un fait qui résulte de mes dernières re- 1) cherches. Sur un assez grand nombre d'espèces que J'ai pu comnorer, je 1) n'en ai pas trouvé une seule qui appartint avec certitude à la fois à la » Méditerranée et à l'Océan. En particulier, pas une seule des espèces re- » cueillies siu' nos côtes occidentales, dans l'espace compris entre Boulogne » et Saint-Sébastien, ne s'est retrouvée sur nos côtes méridionales non plus » que sur les côtes d'Italie. » Il est d ailleurs évident que cette différence entre les Jnunes des deux mers » doit cesser là oii ces mers se joignent, et je suppose que les eaux de Cadix et M celles de Gibraltar doivent présenter plusieurs espèces identiques. » { Histoire naturelle des AnnéUdes^ t. I, p. i48.) 1) On voit que j'admets parfaitement que la Méditerranée et l'Océan peuvent être habités par une même espèce. » III. Quant à mon opinion générale sur cette localisation, la voici textuellement : « De l'ensemble de mes observations, je crois pouvoir conclure que le » nombre des espèces communes à deux continents, à deux hémisphères, » aux mers orientales et occidentales de deux continents, etc., s'il n'est |)as » absolument nul, sera toujoiu's extrêmement restreint. » » Ce que dit M. Claparède de quelques espèces paraissant !)ien |)Ositive- ment communes aux deux mers [Océan et Méditerranée) fùt-il entièrement exact, la proposition ci-dessus n'en serait pas infirmée. Mais il faudra cer- tainement restreindre le nombre de ces espèces plus que ne le fait mon savant conti-adicteur. » IV. Sans sortir du paragraphe consacré par M. Claparède à l'examen de mon chapitre relatif à la distribution géographique des Annélides, voici un autre passage que je m'explique encore moins que les précédents : « Il (M. de Quatrefages) insiste surtout sur l'impossibilité pour une » espèce littorale de supporter des conditions de vie aussi dissemblables » que celles qui résultent delà présence ou de l'absence des marées. " [De la Structure des Annélides, p. 39). » Ici il m'est impossible d'opposer le moindre texte à celui de mon sa- vant critique. Dans tout le chapitre consacré à la distribution géographique des Annélides, il n'est pas même question des marées. Le mot marée ne s'y trouve même pas. [Histoire naturelle des Annélides, p. i/jS à i53). » Pour justifier son assertion, M. Claparède invoquera-t-il un passage 16.. ( «16 ) tiré d'un autre chapitre relatif aux observations que j'ai faites sur les Anné- lides vivant en liberté? Le voici en entier, et le lecteur pourra juger par lui-même. « Si un grand nombre d'Annélides sont faites pour être abandonnées » d'une marée à l'autre dans la vase, dans le sable du rivage, ou même » dans leur tul)e, dont l'intérieur est quelquefois desséché, toujours est-il » qu'on n'en rencontre jamais au-dessus de la limite des marées, ni même » dans les premières zones que le flot vient recouvrii-. Les premières qui » se montrent m'ont paru appartenir au groupe des Anciens, puis appa- » raissent les Aphroditiens, les ISéréidiens, les Arénicoliens, les Euni- » ciens, — » Je n'ai jamais trouvé que dans les zones les plus inférieures certaines » espèces de Glycères, de Clymènes. Enfin, il en est un certain nombre « que je n'ai jamais rencontrées à découvert. Tel est le grand Chétoptere » de nos côtes; et il me paraît probable qu'un grand nombre d'espèces, » qui peut-être nous échapperont toujours, doivent être dans le même » cas. " [Histoire naturelle des yliinélides, p. 128.) » On voit qu'il ne s'agit ici nullement des conditions de vie résultant de la présence ou de l'absence des marées, j)as plus que de l'innuence que ces conditions peuvent exercer sur les Annélides. » Évidemment ce passage a pour but unique de constater le fait général de la répartition des espèces en zones superposées dans un lieu donné. La marée n'intervient ici que comme fournissant les points de repère. » Est-ce à dire qu'elle soit sans action sur cette répartition? Je ne le pense pas. Mais j'ai insisté moi-même à propos des Hermelliens sur ce fait que « les alternaiives d'immersion et d'émersion ne paiaissent pas être une » condition d'existence absolue. « J'ai cité à ce sujet les anciennes obser- vations de MM. Audouin et Edwards en les contirmant par les miennes propres. [/Innales des Sciences naturelles, 3^ série, t. X.) » Dès 1848, j'ai donc soutenii et motivé une opinion précisément con- traire à celle «pie me prête l'auteur de la brochure. » M. Claparède a évidennnent o»/;/ie ce passage. Il a aussi oublié c\iie dans ce même Mémoire (1848) j'ai fait connaître, aprèsl'avoir expérimenté avec succès, le moyen indiqué pav lui pour prolonger la vie des Annéliiles en captivité; 1/ oublie que je suis allé dans celte voie plus loin i\\\\\ ne parait être allé lui-même; il oublie que j'ai rappelé succinctement ces faits dans rou\rage dont il lend compte. (Histoiri' naturelle des .innélides^ t. I, p. 139.) ( 117 ) 1) J'aurais à signaler bien d'autres oublis de même nature dans le court écrit de M. Cla|)arède. A quoi bon? Des récriminations n'ont jamais rien prouvé; et je sais qu'en pareille matière nous avons tous besoin d'indul- gence (i). Aussi ne renverrai-je pas à M. Claparède les paroles qu'il m'adresse [De la Structure des Annèlides^ p. 9), et qu'il me permettra de trouver un peu plus que sévères. Le terme de falsifications, de quelque cor- rectif qu'il soit suivi, est un de ceux que je n'emploierai jamais vis-à-vis d'un confrère dont j'estime les travaux et le caractère. » V. Tout en acceptant que dans sa généralité la faune de la Méditer- ranée est bien distincte de celle de l'Océan, M. Claparède n'admet pas que la localisation des faunes soit aussi marquée que je l'ai dit. Il ajoute : « M. de Quatrefages est, du reste, à chaque instant infidèle à sa théorie, » et, à l'appui de cette proposition, il cite quatre exemples empruntés à mon livre eu disant : « Il (M. de Quatrefages) réunit la Polynoe maculata, etc. » M. Claparède ne fait aucune réserve, aucune remarque au sujet de ses citations. I) Je ferai observer d'abord que, de ma part, la localisation des faunes n'est nullement une théorie. C'est un fait général, résultant d'une foule de faits particuliers qui se sont présentés à moi, un à un, l'un après l'autre^ et m'ont peu à peu conduit à la conclusion que j'ai énoncée. J'ai dit ce que j'avais vu, et le lecteur a pu juger par lui-même dans quels termes, fort dif- férents de ceux qu'auraient pu faire supposer les expressions de M. Clapa- rède, j'ai parlé de mes observations. » Quand, les éléments d'une étude personnelle me manquaient, quand ceux qui résultaient des études de mes confrères étaient ou me semblaient insuftisants, il est clair que je ne pouvais contrôler leurs conclusions. Au début, d'ailleurs, mon attention n'était pas éveillée. De là peut-être quel- ques rapprochements qui seront reconnus inexacts. Mais me suis-je pour cela contredit autant que l'assure M. Claparède, et les exemples invoqués par lui témoiguent-ils en sa faveur? ') Oui, peut-être pour un. (l'i Je saisis cette occasion pour solliciter celle de mes confrères qui ont à se plaindre plus ou moins de mon silence. A (itre de circonstance atténuante, je me permettrai d'invoquer mon ignorance de la langue allemande et des langues du JNord, ignorante qui a singulière- ment ajouté aux difficultés démon travail. En tout cas, aucun d'eux, je l'espère, ne m'accusera d'avoir cru /jouvo/r me passer des nbsdn'iitinns de mes devanciers [Structure des Arinëlides, \t. 9). .\vant que M. Claparède m'en eût averti, je sa /ai s fort bien que ce serait a mon détriment. ( 'ï8 ) » J'ai en effet laissé passer sans faire aucune remarque rassimilalion éta- blie par Gnibe entre une Omipltis de la Méditerranée et la Nereis lubicola, de Millier {Oniipliis lubicola, AuD. et Edw.). Toutefois j'ai signalé les côtes de Danemark comme seul habitat, ce qui indique au moins quelque doute de ma part. [Histoire naturelle des JnnéUdes, t. I, p. 35 1.) » Quant aux trois autres exemples cités par M. Claparède, il est clair qu'il s'est mépris. » 1° J'ai exprimé par un point d'interrogation (?) placé à la synonymie le doute que la Lysidice rufa de Gosse fût la même que la Lysidice Valentina de Savigny. {Histoire naturelle des Annélides, t. I, )). 377.) » 1" Loin de réunir les Polynoe maculata e\ fasciculosa de Griibe à V Jphrodita cirrala de Fabricius, comme M. Claparède croit que je l'ai fait, j'ai dit que ces deux espèces « en sont probablement très-distinctes. » [His- toire naturelle des Jnnélides, t. I, p. a34). J'ai combattu ainsi un rapproche- ment du à M. Grïibe, qui du reste ne s'était exprimé qu'avec doute. [Die Familien der Anneliden, p. 36.) » 3° J'ai encore moins réuni la Nereis bilineata, ou du moins l'espèce que j'ai cru pouvoir rapporter à celle de Johnston, et la Nereis cultrijera de Grùbe. J'ai au contraire combattu assez longuement le rapprochemenl qu'avait d'abord fait ce naturaliste, et auquel il avait renoncé plus tard. [Histoire naturelle des Annélides, t. I, p. 535.) » Ainsi, dans ces exemples choisis par M. Claparède lui-même, ma pen- sée a été rendue fort inexactement au moins trois fois sur quatre; et l'au- teur, m'attribiiant des rapprochements faits par un autre que moi, est allé jusqu'à me prêter précisément l'opinion que j'avais formellement com- battue. » Les observations précédentes portent à peu près uniquement sur les passages consacrés par M. Claparède à examiner ce que j'ai dit relativement à la distribution géographique des Annélides, soit environ sur deux pages de sa brochure. Bien des pages restantes jiourraient motiver de ma j)art des réclamations analogues; mais je crois inutile d'insister davantage sur cet ordre de considérations. » Ce qui précède suffira, j'espère, pour que nos confrères ne jugent [)as mon livre uniquement d'après l'écrit auquel je réponds à regret. » On ne se méprendra pas d adleuis, je pense, sur ma pensée. Il ne m'est pas venu un instant à l'esprit de mettre en doute la parfaite bonne foi de mon honorable confrère de Genève. Mais il est évident qu'il n'avait pas mon livre sous les yeux quand il a rédigé sa brochure, et il est permis de ( ^19 ) penser, qu'entraîné par le désir (i) de montrer le mieux possible ce qui nous sépare, il a outre-passé le but. » Je n'accuserai pas pour cela M. Claparècle de ne pas avoir étudié conscicncicuseinenl mon travail (2). » B. Que dirai-je des erreurs que me reproche M. Claparède? » Sans doute, il doit s'en trouver dans mon livre; je ne le sais que trop. J'avouerai même franchement que les affirmations de mon savant confrère ont soulevé des doutes dans mon esprit relativement à un certain nombre de points que je croyais décidément éclaircis, soit par les recherches de mes confrères, soit par les miennes propres. » Mais il est d'autres points au sujet desquels, malgré la critique de M. Claparède, j'ai la certitude d'être resté dans le vrai. M Par exemple, il me paraît impossible de ne pas voir un véritable cristallin dans im corps sphérique, transparent, que j'ai pu isoler, transporter sons mou microscope de manière à en mesurer approximativement la distance focale et à lui faire jouer le rôle d'un appareil d'éclairage de Dujardin. » MM. Milne Edwards et Blanchard ont constaté ce fait lorsque j'ai étudié à côté d'eux la Torrea vilrea. [Mémoire sur les Organes des sens des Ànnélides, Annales des Sciences naturelles, 3^ série, t. XIII; Histoire naturelle des Anné- lides, t. I, p. 91, Pi. IV, fig. 6 et 7.) » Si je rappelle le témoignage de mes confrères, c'est que je tiens à éviter à M. Claparède un élonnement analogue à celui qu'il a manifesté au sujet de mes observations sur le .système nerveux stomalo-gastrique des Annélides (3). » Relativement à ce dernier travail, je me borne à rappeler que les figures insérées dans les Annales des Sciences naturelles (3* série, t. XIV, Pi. VI à X) (i) « Je désire insister sur les points où je ne puis être d'accord avec l'auteur, a (Cla- parède, Structure des Jnnélidrs, p. lo.) (2) « Combien d'erreurs que j'aurai à coiiibaltre auraient été évitées si l'auteur (M. de " Quatrefagcs) etit étudie consciencieusement les travaux de Rallike, de Délie Chiaje, de " SI. Grûbe et de tant d'autres. » { Claparkde, Structure des Annélides, p. 9.) (3) Après avoir déclaré qu'il n'a i)as su reconnaître cet appareil, et tout en disant que ce résultat négatif, dans des rcrlierclics si diffuilcs, n'a pas une grande importance (Clap. ). M. Claparède ajoute : « Je m'étonne pourtant de voir bien d'autres observaleurs aussi peu » heureux que moi dans des tentatives toutes semblables. » [Structure des Annélides^ p. 34.) M. Claparède dit un peu ])lus haut : « M. de Quatrefages a été assez heureux 1 pour..., etc. i> Il me permettra d'ajouter que ce bonheur a été le résultat de recherches bien longues et fort difficiles, surtout au début. ( >20 ) sont la représentation rigoureuse de préparations que j'ni apportées à Paris et montrées à plusieurs de mes confrères français et étrangers. Malgré dix-huit ans d'immersion dans le liquide d'Oweii, quelques-mies permet lent encore de reconnaître au moins les faits essentiels, et je serais heureux de les mettre sous les yeux t!e M. Claparèdc (i). » Je crois pouvoir encore ne pas accepter les critiques de M. Claparède portant sur des c]uestions générales envisagées par nous dune manière différente {^Délcrmination des appendices, Classijrcnlioii..., etc.); mais ici ce sera à nos confrères à décider entre nous. » C. Enfin M. Claparède m'adresse un autre reproche qui m'a grande- ment surpris, je l'avoue. » Le savant professeur de Genève se demande comment j'ai pu nie laisser entrainer à décrire les Annélides conservées dans l'alcool au Muséum de Paris; il regarde ce genre de travail comme « profondément inutile. » Il ajoute que « les Annélides ne peuvent bien s'étudier qu'au bord de la mer » et à l'aide d'individus vivants. Décrire tant de variéU'S alcooliques, c'est » embarrasser la science d'un ccijmt uiorluum dont il faudra de longues » années pour se débarrasser. » [Slruclure des Jitnélides, p. 9.) Il accepte comme étant « trop vraie dans bien des cas » cette parole de ]M. le profes- seur Schjodte, de Copenhague : « Les musées pèsent lourdement sur la » science. » » Eh bien ! siu- tous les points indiqués ici par M. Claparède je diffère d'opinion avec lui, et j'espère avoir pour moi à peu près tous les natu- ralistes. » Certes, ce n'est pas moi qui protesterai contre l'immense utilité pour un naturaliste d'aller étudier la nature vivante sur le bord de la mer. Mon passé a d'ailleurs répondu d'avance. La presque totalité de mes travaux en zoologie a eu pour sujet les Invertébrés marins observés sur place et vivants. •> Mais je ne nie pas pour cela l'utilité des collections. Bien au contraire, je suis convaincu que sans elles tout ouvrage général est à peu près impos- sible. Or, sans ouvrages généraux, venant de temps à autre la résumer et la coordonner, la science resterait évideiimient à l'état de chaos. » Il m'est encore impossible de considérer comme prcjundcmenl inutiles les travaux qui nous ont fait connaître les Annélides disséminées dans les (ij F.ntre autre l;i pii'|)araliuii loprcsenloc ilan; !a l'I. Vil ()iii, ]ilii> (jnc li's aiilics sans •loulf, a Il semble que le P. Secchi lui-même l'a compris ainsi, car il conclut simplement de cette citation « qu'il était difficile que Galilée put écrire de » sa main, connue dit ^L Volpicelli. » » Ce mot dijfuile parait être ici un aveu précieux et inattendu, car le P. Secchi avait dit dans sa première communication que Galilée était complè- tement aveugle, et quil ne pouvait pas écrire, puisqu'il ne pouvait pas même lire. )) Mais cet aveu va être confirmé par un aulre passage de la même Lettre tout à tait significatif. Je cite les paroles mêmes du P. Secchi : « Galilée » dit ne pouvoir pas comprendre plusieurs choses, faute de pouvoir iioiVies » figures. » » Or \oi.i !c texte : Ex quo fit ut per lurcm milii non liceat bene omnia t)ercipere^ quœ iule tain diserte de lace scrihis : demonstraliones enim quœ ex figurarurn dépendent usu, nullo pacto comprehendi sine lucis ope possunt. » Le P. Secchi, en se bornant à un simple commentaire laconique de ce texte (qu'il rapporte du reste fidèlement), omet deux mois importants, omnia et bene, par lesquels il semble que Galilée veuille exprimer qu'il ne preheniii sine lucis ope possunt : ea tamen quae capere auribus potui, somma cum delecta- tione audivi. Pro tua igitur erga me tani jiropenso ac benelico animo, quas |)ossuni ul (juas dt'beo, lihi giatias ago. Pliilolaus, ille, queni Anistelodami typis cxoinaii sij,'nifitas, iynotus niihi oninino crat; at acceperam e contra jani sub piselo esse in Gei'iiiania libiiiin Palris Scheiner e Societate Jesu, de slabilitatc Terrse, quam philosophicis atque astronomicis latio- nibus probat. >> Libcnter audio, te cuni Domino Elia Deodato, mei amantissimo atque officiosissimo viro, amic'itia juratum esse; mihique credas velim, quod in bac, qua premor calamitate suniuium levamen foret, si et ego vestra familiaritale, mutuisque congressibus coram frui posscm : sicut et non parum dolco, ingruentibus bclli terroribus clarissimi atque devolis- simi viri Domini Gassendi, mihi tandiu cxoptalum congrcssum eripi. Spcrabam etenim mi- rificam illius doctrinam airpio suavilalem ingcnii, <[iiani ex ejns scriptis praeguslar<'in, jn-o- prius a<' majori cum voluplalc ex mutuo coll(K]ui(i haurire. Scd quid mirum cpiando jam pridciii iiiliil ex sent'jnlia mea cadit ? lîrcviler adinoduni ac jcjune scribo, prcslaulissinic vir, plura enim scribere me non palilur molesta oculoruni vaictudo. Quare me vclim excusatum liabi.as ; meumque omne ad le sUidiiun atque oiticiuui defcrens, tibi a Deo fausta omnia j)recor. Vale. » ( '3i ) peut pas bie7i voir de ses /eux tout ce que renferme l'ouvrage de Boulliau, per lucem bene omnia percifjere; ajoutant que les démonstrations qui reposent sur clos figures demandent l'usage de la vue. Or après la première partie de la phrase, ces derniers mots signifient que la vue de Galilée ne lui permet- tait pas de bien voiries figures, ou de les voir sans trop de fatigue, et non qu'il 7ie pouvait pas les voir du tout, comme le suppose le P. Secchi. Peut- être même Galilée doune-t-il ici simplement une excuse, pour ne pas par- ler plus amplement de l'ouvrage. » Il résulte donc de cette citation, que la cécité de Galilée, cpii ne lui permettait pas de bien voir tout par sesj'eux, n'était pas complète. » Passant à une autre Lettre, le P. Secchi cite un passage où Galilée « avoue être tellement aveugle, qu'il ne peut pas faire les figures pour s'ex- » pliquer. » C'est-à-dire, que Galilée est aveugle, au point de ne pouvoir pas faire des figures. Mais on peut lire, sans pouvoir faire des figures : per- sonne ne dira donc que cela doive s'entendre d'une cécité complète : et tout au contraire; car ce n'est point ainsi que s'exprimerait un aveugle proprement dit. » Enfin, le P. Secchi, au sujet d'une autre phrase dit : « Cette phrase » pourrait tout au plus prouver cjue Galilée voyait encore cjuelque lumière, » mais non sans doute qu'il écrivait de sa main, comme le prétend M. Vol- » picelli, ce qui est le point capital de la question. ■■< » Ici, je dois le faire remarquer, le P. Secchi change incidemment l'état de la question. Car le point capital de la question jusqu'ici a été, pour le P. Secchi comme pour MM. Govi, Harting et H. Martin, la cécité com- plète de Galili-e. C'est là ce que chacun s'est proposé de prouver, pour en conclure ensuite que Galilée aveugle ne pouvait pas écrire. Néanmoins, je me contente de l'aveu du P. Secchi, que « cette phrase pourrait prouver tout » aujjlus que Galilée voyait encore quelque lumière. » Car dès lors la cécité n'était pas complète ; point capital de cette polémique, et ce qui me suffit. « Le P. Secchi ajoute que la phrase ne prouve pas que Galilée écrivait de sa main. Cela est possible; mais elle ne prouve pas non plus le contraire ; et cela me suffit encore. » El quant à savoir si l'état des yeux de Galilée lui permettait d'écrire de sa main, la courte citation de M. Volpicelli le prouve maintenant d'une ma- liière irrévocable, puisque Galilée dit simplement : « Je suis bref, parce » que l'état de mes yeux ne me permet pas d'écrire longuement. » Il semble que l'état de ses yeux n'aurait point empêché son secrétaire, ou, comme il l'appelle, son compagnon, le jeune Viviani, d'écrire plus longuement. i8.. ( i3a ) » Voilà donc enfin une question résolue d'une manière définitive. L'état de cécité de Galilée ne l'empêchait point d'écrire, plus ou moins péniblement, bien entendu. » Aussi la conununication du P. Secchi a(ir;i été utile, comme je l'ai dit en commençant. » On verra, du reste, que ce qui est prouvé ici |)Hr la discussion de quel- ques textes connus, le sera aussi par la publication que j'ai annoncée de nombreuses Lettres de Galilée et de divers autres documents qui s'y rap- portent. » CHIMIE ORGANIQUE. — Composés isomères des élhers sulfocyaniqiies. — L V huile de moutarde de la série éthylique ; par M. A. -AV. Hof.max.n. (Lettre à M. Dumas.) '( Les résultats de mes recherches sur les isomères des nitriles, obtenus en traitant les monamines primaires par le chloroforme, devraient nécessai- rement attirer mon attention sur des séries de corps plus ou moins ana- logues, dans l'espoir d'y découvrir des isoméries semblables. » En effet, lorsque je vous adressais ma dernière Lettre au mois de sep- tembre passé, je n'avais presque plus de doute à cet égard, et je vous exprimais mes idées sur ce point de la manière suivante : » En terminant, qu'il me soit permis d'énoncer comme très-probable » l'existence d'une série de corps i.somères des sulfocyanures. Déjà M. Cloéz » a démontié que l'action du chlorure de cyanogène sur l'éthylate de po- y tassium donnait naissance à un cyanate éthylique doué de propriétés » absolument différentes de celles du cyanate étudié par M. Wnrtz. En » comparant d'un côté la manière d'être des sulfocyanures méthylique et » éthylique avec celle des sulfocyanures d'allyle et de phénvle, il n'est » pas permis de mettre en doute qu'on a là les représentants de deux » groupes de corps entièrement différents, et que les termes des séries » méthylique et éthylique correspondant à l'huik de moutarde et au snl- » focyanure de phényle sont encore à découvrir. Des expériences dont je 1) m'occupe démontreront si ces corps ne peuvent pas s'obtenir par l'aclion » des iodures de méthyleet d'éthylc sur le suifocyanure d'argent. » » J'ai depuis lors terminé ces expériences, mais j'ai été déçu dans mon attente. Le suifocyanure d'argent sec est beaucoup moins facilement atta- que que le cyanure par les iodiwes alcooliques. Le mélange des deux coi'ps par suite de la formation de l'iodure d'argent tourne rapidement au jaiuie. ( .33 ) mais la réaction ne s'achève pas sans inie digestion prolongée à la tempé- rature de l'eau bouillante; en distillant le produit delà réaction on obtient les éthers sulfocyaniques ordinaires, dont nous devons la connaissance aux recherches de M. Cahours. J'ai constaté ce fait pour les séries élhylique et amylique. En effet, en comparant les éthers qu'on prépare au moyen du sulfocyanure d'argent aux composés obtenus en distillant le sulfocyanure de potassium avec un sulféthylate ou suifamylate, on ne tarde pas à con- stater une identité complète : même odeur, mêmes points d'ébullition, mêmes réactions. » La non-réussite de ces expériences ne pouvait cependant pas ébranler ma conviction au sujet de l'existence d'une autre série de corps ayant la même composition que les éthers sulfocyaniques. Il s'agissait seulement de trouver la méthode pour les produire. » Je fus assez heureux pour m'engager dès le premier abord dans une voie qvii me conduisit directement au but, et je m'empresse de vous sou- mettre les résultats de mes expériences. » Ces expériences se lient intimement à qnelques-nnes de mes observa- tions d'une date très-antérieure. Il y a plus de vingt ans qu'en étudiant l'action du sulfure de carbone sur l'aniline, je découvris lui corps bien cristallisé qu'on a successivemsnt désigné sous les noms de sulfocarhaniliile, sulfocarhamide dipliényliqve, ou diphényl-urée-sulfiirée. » Environ dix ans plus tard, j'eus l'occasion de m'occuper de nouveau de ce composé. Je trouvais alors que, sous l'influence de l'acide phospho- rique anhydre, cette substance se scinde en aniline et sulfocyanure de phé- nvle. Ce dernier corps a l'odeur pénétrante de l'huile essentielle de mou- tarde noire; coiîime elle, il possèfle la faculté de fixer les ammoniaques; la ressemblance de ces deux substances est si frappante, que je n'hésitai pas à décrire le nouveau composé sous le nom d'huile de moutarde plié- ny tique. » Je m'étonne aujourd'hui de n'avoir pas étendu aux composés éthyli- ques et à leurs homologues les expériences exécutées dans la série phény- lique, et peu après aussi dans la séiie naphtalique, d'autant plus que l'étnde de l'action du sulfure de carbone sur l'amylamine et l'éthvlamine m'avait fourni pour ainsi dire les éléments de cette recherche. Par suite de mes observations récentes, ces anciennes expériences acquirent un nouvel in- térêt, car je ne pouvais plus douter qu'en appliquant convenablement aux alcools ordinaires la réaction par laquelle j'avais obtenu le sulfocyanure de phényle, j'arriverais à produire les isomères des éthers sulfocyaniques ( i34 ) que jetais si désireux d'obtenir. L'expérience n'a pas manqué de confirmer mes prévisions. » Expériences dans la série éihyliqiie. — J'ai fait connaître, dans une No- tice précédente, l'action du sulfure de carbone sur l'amylamine. A cette occasion j'ai pu constater par quelques expériences que l'éthylamine se comportait d'une manière analogue vis-à-vis du même réactif. J'ai repris ces recherches et je suis arrivé aux résultats suivants : » En ajoutant du sulfure de carbone à une solution alcoolique d'éthy- lamine, le mélange s'échauffe plus ou moins, suivant que la solution est plus ou moins concentrée. Le liquide devient neutre; soumis à l'évapora- tion, il donne un composé huileux qui ne tarde pas à se prendre en masse sous forme de beaux cristaux tubulaires. » Ce composé fond à io3 degrés et conserve l'état liquide lors même qu'on le ramène à la température ordinaire. En chauffant modérément ce corps, il se volatilise, en partie sans décomposition. Cette substance cristal- lisée est le sel éthylammonique de l'acide éthylsulfocarbamique [(CS)"(C^H»)HN], rv\-] [(C=H')H==N] H )) Ce sel est également soluble dans l'eau et dans l'alcool. En ajoutant de la soude il se dégage de l'éthylamine avec formation d'éthylsulfocarba- mate de sodium ; l'acide chlorhydrique en chasse l'acide, qui vient nager à la surface sous forme de gouttes huileuses, se solidifiant graduellement en cristaux d'un aspect nacré. Un excès d'acide chlorhydrique redissout ces cristaux en dégageant du sulfure de carbone et en formant un sel d'éthyla- mine. » L'éthylsulfocarbamate d'éthylamine est entièreiuent décomposé par une action prolongée de la chaleur. Même à la température de l'eau bouil- lante il se dégage des torrents d'hydrogène sulfuré. La réaction s'accomplit d'une manière complète si l'on porte sous pression la solution alcoolique à iio ou I20 degrés. En évaporant le liquide alcoolique après que le déga- gement de l'hydrogène sulfuré a cessé, il reste un composé huileux, qui cristallise aussi au bout d'un certain temps. Ces nouveaux cristaux fondent à 77 degrés; comme le sulfocarbamate ils sont solubles dans l'alcool, mais en diffèrent parleur peu de solubilité dans l'eau. L'acide chlorhydrique les dissout ; en versant dans le liquide du perchlorure de platine on obtient un précipité jaime. La nouvelle substance est la (iiélhyhuljocarbamide ou Viirée diélliyliijue sulfurée dont la formation est représentée par l'équation sui- ( 103 vante : ("es " \ (CS)"(C=H')HN| ^ H i^ V fC^HMH^'NH ) II H- I En chauffant modérément un mélange de diéthylsulfocarbamide avec de l'acide phosphorique anhydre, il se dégage des vapeurs irritantes qui se condensent en un liquide exhalant d'une manière frappante l'odeur de moutarde. » Purifié par la distillation, ce liquide devient incolore, bout à i34 de- grés et a la même composition que le sulfocyanure d'éthyle obterui par l'action d'un sulfocyanure métallique sur le sulféthylale de potassium. » La nouvelle substance se forme d'une manière analogue à celle qui donne naissance au composé correspondant de la série phénylique; la dié- thylsulfocarbamide perd une molécule d'éthylamine qui est fixée |)ar l'acide phosphorique : fcsv \ » Le nouveau corps diffère essentiellement par ses propriétés du sulfo- cyanure éthylique, son isomère. Le point d'ébuliition de ce dernier est à i46 degrés, la nouvelle substance bout 12 degrés plus bas que l'ancienne. L'odeur fortement irritante du nouvel éther est absolument différente de celle de l'éther sulfocyanique ordinaire; cette dernière, quoique nullement agréable, est loin d'affecter d'une manière notable les organes de la vue et de l'odorat. Mais ce qui caractérise le plus le nouveau composé est la faci- lité avec laquelle il agit sur l'ammoniaque et ses dérivés. Dissoiis dans de l'ammoniaque alcoolique et soumis pendant quelques heures à la tempéra- ture de l'eau bouillante, l'éther se convertit en urée éthylique stdfurée : fCSV'l " ^^^^ I CnV N + H N=((7H^jH N^ ' H) H= ) » Avec la méthylamine il se forme une urée mixte : ..■2T,-\ N-f- 11 ' N = (CH^)fC^H*) N ( i36) w L'étljylaniine reproduit l'urée diéthylique qui a servi à la préparation de l'éther. En dernier lien l'aniline donne naissance à une niée uiixle des séries grasse et aromatique : Li. N+ H N= (C=H^)(C«H>) N^ ^^ " ^ ' H j H= S « Toutes ces diamines cristallisent tres-tacilement ; ce sont des bases faibles qui se dissolvent dans les acides et donnent, avec le perchlorure de platine, des précipités cristallins d'une couleur jaune. » Les éthers sulfocyaniques ordinaires refusent, comme l'on sait, de se combiner avec les ammoniaques. D'un autre côté, cette faculté appartient au sulfocyanure d'allyle ou huile de moutarde. En définitive, ce nouveau composé est le correspondant, dans la série éthylique, de l'huile de mou- tarde dans la série allylique. X J'ai relu à cette occasion le remarquable Mémoire de M. Will, dont les indications m'ont servi de guide dans mes expériences. Autant que l'on peut en juger par ces expériences, le parallélisme des comjjosés éthyliques et allyliques est parfait. » Pour le moment, je me suis contenté d'indiquer la formation et les principales propriétés du nouveau corps isomère du sulfocyanure d'éthyle. Dans une prochaine Lettre, je me propose de vous faire part des résultats d'une étude comparative de ces deux isomères, ainsi que des conclusions auxquelles je suis arrivé quant à la différence de leur composition ato- mique, » J'ajouterai seulement qu'en soumettant la méthylamine et l'amyla- mine au même traitement, j'ai obtenu les termes correspondants de l'huile de moutarde dans les séries méthylique et amylique. « En terminant je ferai remarquer que, suivant M. Schlagdeidiauffeu, on devrait obtenir du sulfocyanure d'éthyle et un dégagement d'hydrogène sulfuré en traitant l'éthylamine par le sulfure de carbone d'après l'équation suivante : (C=H' H N -4- CS^ -^ C= H' . CNS + H-' S. H ) » J'ai répété plusieurs fois cette expérience, parce qu'il n'était pas im- probable qu'on obtînt par cette réaction le corps que je viens de décrire. Mais je n'ai pu produire par ce procédé ni le sulfocyanure ordinaire, ni ( i37 ) son isomère. On observe bien un dégagement d'hydrogène sultnré ; mais je n'ai jamais pu constater la présence d'un autre produit complémentaire qne de la diéthylsulfocarbamide. » GiiOLOGlE. — Sur l'ancien glacier de la vallée d'Argelez [Hautes-'Pyrénées). Note de MM. Ch. Martixs et Ed. ColloiMB, présentée par M. d'Archiac. « La carte de l'ancienne extension des glaciers dans les Vosges et antoin- des Alpes a été faite, celle des anciens glaciers pyrénéens n'est jias même esquissée. Nous avons essayé d'ouvrir la voie en décrivant avec soin les traces que l'ancien glacier de la vallée d'Argelez a laissées de son long séjour dans la vallée qu'il occupait autrefois, sin' une longuenr de 53 kilomètres, depuis le cirque de Gavarnie jusqu'au village d'Adé situé entre Lourdes etTarbes. Ce glacier occupait autrefois tout le bassin hydrographique du gave de Pau; il partait de la crête des Pyrénées, frontière de la France et de l'Espagne, comprise entre le cirque de Troumouse ou d'Héas et le Pic de Cujé-la-Palas ou Mourrons, siu' une longneur de 5o kilomètres environ. Les vastes cirques de Gavarnie, d'Estaubé et de Troumouse, les têtes des vallées d'Arrens, de Caulerets, du Vignemale, de la Canaou, de Pouey, de Pragnères et de Ba- réges étaient ses bassins de réceptions dominés par des sommets dont les hautenrs sont comprises entre aSoo et 3ooo mètres. La vallée principale, celle d'Argelez, est dirigée du sud au nord et dominée par deux rangées continues de montagnes qui, s'élevant de i5oo à 1800 mètres au-dessus du thalweg, mettent la vallée à l'abri des rayons solaires. On ne saurait imaginer une disposition plus favorable à l'établissement et à l'accroissement d'un glacier sous des conditions météorologiques plus propices qu'elles ne le sont actuel- lement. La longueur et l'épaisseur de ce glacier disparu ne doivent pas nous surprendre, l'Hymalaya en recèle actuellement de plus grands encore, tels sont ceux de Balforo et de Biafo mesurés par le capitaine Montgomerie qui ont, le premier 58, le second io3 kilomètres de longueur, et donnent naissance à des cours d'eau considérables. M Pour étudier les traces que l'ancien glacier de la vallée d'Argelez a laissées après lui, transportons-nous à son origine, au centre du cirque de Gavarnie. Sur les assises crétacées et tertiaires de cet immense amphi- théâtre, nous voyons encore les faibles restes de celui que nous allons étu- dier. Descendant des flancs du Taillou, des escarpements de la Brèche de Roland et du pied de laTour et du cylindre de Marboré, ils ne dépassent pas le bord des gradins qui les supportent. Réunis jadis, ils descendaient dans (;. W. I«(i8, 1" Semeslie. ( I. LXVl, ^o 3) '9 ( '38 ) le cirque de Gavarnie et le remplissaient comme ceux des Alpes remplissent aujourd'hui les amphithéâtres qui avoisiiient le mont Blanc et la Jungfrau. La (lerriiére moraine terminale que le glacier a déposée, en se retirant se voit dans le cirque même de Gavarnie; elle sépare In portion la plus reculée du cinpie du bassin à fond horizontal et nivelé qui le précède. Dans la vallée comprise entre les villages de Gèdre et de Gavarnie, on voit sur la droite une longue terrasse morainique formant le piédestal des pics de Pimené et de Larme, couverte de granges et de pâturages. De l'autre côté, les roches moutonnées de la montagne de Saugué forment un ressaut cor- respondant à la terrasse de gauche et situé an même niveau qu'elle. L'un de nous s'est assuré, par des observations barométriques calculées par M. Parés et des nivellements faits à l'aide du niveau à bulle d'air et à réflexion de Meyerstein , que pendant une longue période de son existence le glacier de la vallée d'Argelez avait entre Gèdre et Gavarnie une puissance moyenne de 684 mètres au-dessus du confluent des deux gaves à Gèdre, élevé lui-même de ggo mètres au-dessus du niveau de la mer. Sur la route même de Gavarnie à Gèdre on reconnaît que toutes les roches schisteuses qui la bordent sont tontes arrondies, polies, striées et parse'mées de blocs erratiques. A Gèdre même, M. Émilien Frossard a trouvé dans les déblais de la nouvelle route des blocs erratiques de grès crétacé jaune avec Oslrea rarincda du cirque de Gavarnie. Entre Gèdre et Luz, on voit çà et là des lambeaux morainiques et une accumulation de blocs granitiques sur une roche moutonnée près de la cascade du torrent de Lassariou. A Luz, au confluent de l'affluent de Baréges, on distingue du pont de Saint-Sauveur les blocs erratiques de granité blanc qui entourent les granges d'Abié; les derniers sont à 92/i mètres au-dessus du gave sous le pont Napoléon. Dans la gorge de Pierrefitte, des prairies recouvrent des lambeaux morainiques suspendus au-dessus de la gauche du gave, et au sortir de la gorge à droite sur les bords de la route des schistes argileux sont polis et lustrés sur la tranche et accompagnés de marmites de géant [pol-holes) dont le fond est également poli ; c'est là que le glacier de Gauterets venait se verser dans le glacier piincipal. Une immense moraine latérale, marquée siu' la carte de France, s'étend depuis Pierrefitte jusqu'à Saint-Savin, et forme une (errasse recouverte de pâturages dont la hauteur au-dessus du gave de Pau au pont de F'ilhos (4 '5 mètres sur la mer) est de 792 mètres pris de la grange Laurent. De là on recoiuiaît que le pic de Gez (altitude, 1097 mètres), qui domine Argelez, est entièrement couvert de blocs erratiques granitiques. A Argelez même, M. Arthur Joncs a trouvé des blocs de schistes dévoniens ( i39) à Retepora reticularis, provenant de la Prade à l'entrée du cirque de Gavarnie. » Au débouché du glacier, dans la plaine solis-pyrcnéenne, un peu en aniout de Loiu'des, les traces de son passage ne sont pas moins évidentes. La moraine latérale droite s'appuyait sur le pic de .Ter, où les derniers blocs erratiques sont à une altitude de 45o mètres au-dessus du Gave de Pau au moulin de la Tour (altitude, 3^o mètres). La moraine médiane a laissé d'in- nombrables blocs sur la montagne du Béout (altitude, 792 mèlres; 422 au- dessus du gave), située au milieu de la vallée. Cette ancienne moraine est comparable aux plus belles de la Suisse; on y voit des blocs de toute gros- seur, dans toutes les positions, souvent reposant les nus sur les autres, sus- pendus sur les plus fortes pentes, brisés dans leur chute ou élevés sur des piédestaux calcaires de i™,5o de hauteur. La moraine latérale gauche du glacier s'appuyait au i>ied de la pyramide calcaire d'Exh, au fond de la val- lée d'Ossen. Les derniers blocs s'élèvent à 407 mètres au-dessus du gave de Pau. Dans la plaine, le long de la route c[ui mène à Loiudes, ou recon- naît que tous les monticules calcaires, qui font saillie au-dessus du niveau général, sont arrondis et moutonnés. » Nous voici arrivés à la plaine sous-pyrénéenne, composée de collines crétacées, séparées par quatre vallées disposées en éventail, et rayonnant à partir de Lourdes. L'ancienne moraine terminale du glacier d'Argelez cou- vrait tout l'espace compris dans un arc de cercle passant par les villnges de Peyrouse, Loub;ijac, Adé^ Juioz et Arcizac-les-Angles. Les roches calcaires, situées entre la ville et la grotte miraculeuse, sont moutonnées, et l'on recon- naît les stries glaciaires partout où les travaux d'exploitation les ont mises à dé- couvert. Les tranchées du chemin de fer de Lourdes à Pau sont creusées sur une longueur de 4 kilomètres dans le terrain glaciaire composé de blocs gra- nitiques anguleux, de blocs et de cailloiix calcaires rayés, de graviers et de boue glaciaire. A la surface du sol, on poursuit les blocs jusqu'à Peyrouse ; ils sont surtout très-nombreux entre le chemin de fer et l'extrémité septen- trionale du lac de Lourdes. Ce lac lui-mèuie a tous les caractères d'un lac morainique, un amas de blocs existe à son extrémité, quelques-uns font saillie dans la tourbière qui le termine, et l'écoulement se fait par l'extré- mité sud, qui correspond à l'amont de la pente générale du sol de la contrée. C'est à l'orient du village de Poueyferré qu'on observe la plus grande accu- mulation de blocs et aussi les plus volumineux ; quelques-uns atteignent le volume de plus de 100 mètres cubes. » Le chemin de fer de Lourdes à Tarbes suit l'axe de la moraine, et sur 19.. ( i4o ) une longueur de 5 kilomètres il coupe sept moraines terminales parfaite- ment visibles, indices de sept stations que le glacier a faites en se retirant. La dernière est située un peu au delà du village d'Adé; à partir de ce lieu, la plaine nivelée qui s'élend jusqu'à Tarbes est recouverte de bancs, de cail- loux roulés pyrénéens surmontés de sable argileux semblable au loes de la vallée du Rhin et totalement différent des sables des Landes. La portion orientale de la moraine terminale ne présente rien de remarquable; elle occupe une surface moindre que la partie occidentale, l-a théorie générale des glaciers nous en donne la raison. Les affluents de la rive gauche de la vallée étant plus nombreux et plus puissants, la moraine terminale doit être plus développée à gauche, c'est-à-dire à l'occident que du côté ()p|)osé. » La distribution des matériaux erratiques ilans la moraine terminale est également celle que la théorie permettait de prévoir. Le granité blanc à mica noir qui se trouve en place dans la vallée principale aux environs de Gèdre et dans les hautes vallées des affluents de l'une et de l'autre rive de la vallée d'Argelez; mais les orphites qui n'existent que dans la v;illée principale et dans celle de la rive droite sont plus communes dans la portion orientale de la moraine terminale. » En résumé, pendant l'époque quaternaire, un immense glacier rem- plissait la principale vallée des Hautes-Pyrénées, celle d'Argelez, et s'éten- dait même dans la plaine. Sa longueur était de 53 kilomètres. La pente moyenne de sa surface o™,o38, et sa moraine terminale s'arrêtait à une altitude de 4oo mètres environ. Le climat était nécessairement fort différent de ce qu'il est aujourd'hui. La faune l'était également : pour compléter ce travail, notre ami, M. Edouard Lartet, a bien voulu nous donner la liste des principaux mammifères éteints, émigrés ou existant encore, (|ui ont vécu dans le sud- ouest de la France pendant l'époque quaternaire. Nous la reproduisons ici; M. Alphonse-Milne Edwards y a joint celle des oiseaux des cavernes de la même région. L'ensemble de cette faune est celle d'un pays froid, la zoologie confirme complètement les données de la géologie. Fiiiinr ihi siid-nusl de In France ijendant l'(pn(jiiv quntcriiairr. » i" Animaux disparus. — Elephas nntir/iius, Falc; E. priitii^cniiis, Bliim.; Rliirwccros Mcrhii, I^aiip.; R. tirlinrhinus, Cuv.; Bo.s primigeniiis; Cervris mcgacerns, Hartin.; Ursus s/xlœits, Roseiini.; fcli.i spelœti, Goldf.; Hrrenn .ijjilœn. Golf; FI. siriata, Zinimorni.; — Griis primigi'nin , Alpli. M. I'2(lw.; •> 2" Animaux émigrés. — Bison curopœus, Ciiv.; Ovibos moschatus, de Bl.; Ce/viis Ta- randii.i, L.; Cnpia Ihe.r, L.; Antilope rupicapia F.rxl.; A. Saiga, Pall.; Ari'tonn's ^'Inr- ( i4i ) mota, L. Spermnphilus, voisin du S. Parryi, Richard ; Felis Lynx. — Stryx lapponira, Gm.; Tetrau lagopus, L.; T. albus et T. tirogatlus, L.; Pjrrhocorax alpinus, Vieill. » 3° Animaux existant encore dans la contrée, — Castor europœus. Brandi. — Gypaètes harhatus, Temm.; MiUms i-egalis. Vieil!.; Falco tiniiiinculus, Vieill.; Butco rineretis, Gm.; Hiriindo riipestris, Teinni.; Corviis cora.i-, Vieill.; C. pica, Temin. » « M. Ei.iE DE Be.4ujiont expriiiie la satisfaction qu'il éprouve en voyant défini par des mesures précises, et figuré par des dessins exacts, Veu- semble unique et magnifique que présente le phénomène erratique dans la vallée d' A rgelez et dans celles qui y affluent. Il ajoute que, suivant une opinion déjà ancienne, qu'il n'est pas .seul à maintenir, ces résultats méca- niques si frappants, enchaînés de proche en proche, d'une manière conti- nue, depuis le cirque de Gavarnie, leTourmalet et le lac de Gaube, jusqu'au barrage moutonné de Lourdes, et bien au delà dans les développements sinueux des vallées sous-pyrénéennes, s'expliqueraient aussi bien, et même mieux encore, par l'action des courants diluviens que par celle d'un vaste glacier. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Secré- taire perpétuel pour les Sections de Sciences physiques, en remplacement de M. Flourens. Au premier tour de scrutin, le nombre des Membres ayant droit de voter étant .jG, et le nombre des votants étant également 56, M. Dumas obtient 3o suffrages. M. Coste. . 23 » M. Claude Bernard a » 11 y a un billet blanc. M. DiiMAS,ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de lEmpereur. MÉMOIRES PRÉSENTÉS THERMODYNAMIQUE. . — Mémoire sur les attractions moléculaires et le travail chimique; pur M. Ath. Dupré (partie expérimentale en commun avec M. P. Dupré). (Extrait par l'aulcnr.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Regnaiiit, Morin, Combes.) « Il y a longtemps déjà que j'ai introduit dans la science les attractions au contact et prouvé qu'avec un choix convenable des unités, un même nombre ( i42 ) peut servir h les représenter en même temps que la dérivée du travail interne et le travail de désagrégation totale. Ces quantités peuvent, ainsi que les forces de réunion, être envisagées sous trois aspects et servir à résoudre des questions variées lorsqu'on a réussi à en trouver la valeur. Récemment, j'ai obtenu à l'aide des chaleurs latentes ou des forces élasti- ques mesurées par M. Regnault pour un grand nombre de corps, le travail de désagrégation totale de chacun d'eux, et par suite, l'attraction qui est l'obstacle à la désagrégation. En suivant la même marche que j'ai employée pour les forces de réunion, j'ai déduit, des attractions au contact des corps composés, celles des corps simples qui y entrent : si l'on réussit un jour à solidifier l'hvdrogéne et à lui donner la forme d'un fd ayant pour section un n)illiiJiètre carré, l'attraction totale à vaincre pour le séparer suivant un plan perpendiculaire à sa longueur sera de 5ooo kilogrammes environ, en admettant qu'il prenne la même densité que l'eau; avec une densité égale à lo, l'attraction deviendrait cent fois plus grande encore. Toutefois, il ne faut point oublier que la charge qui produit la rupture est puissamment aidée par la force expansive due à la chaleur, laquelle devient probablement nulle au moment même de la séparation ; mais alors la densité et l'attrac- tion ont été amoindriesdans une proportion qu'il parait impossible de déter- miner aujourd'hui. » Pour les corps simples autres que l'hydrogène, lorsqu'on les ramène par le calcul à la densité i, L' allraclion au contact est inversement proportion- nelle au carré de l'équivalent cliimique ou d'un nombre e en rapport simple avec lui. Il est très-probable que la valeur de e fournie par cette loi est le véri- table poids atomique. » Lorsqu'on suppose deux corps simples différents distribués uniformé- ment, un de chaque côté du plan qui est leur limite commune, l'attraction au contact par millimètre carré s'obtient en divisant la v(deur 5ooo relative à r hydroqène par le produit des deux poids atomiques. Dans certains cas, ce quotient doit être multiplié par un J acteur simple.^ rpti est quelquefois négatif. » Etant données les attractions des corps simples les uns siu' les autres, on en déduit aisément, par le calcul, l'attraction au contact dans un com- posé quelconque, et le résidtat s'accorde avec celui que donnent les chaleurs latentes ou les forces élastiques. Les différences peuvent toujours être attribuées aux causes d'erreur connues. De là il résulte que les attractions moléculaires sont déterminées exclusivement i)ar la nature chimique, sans que le groupement y ait aucune part, » La théorie des attractions au contact est assez avancée maintenant pour ( i43 ) qu'on puisse calculer à priori la température finale d'un gaz après son expansion sans travail externe. Dans l'expérience devenue célèbre, faile d'abord par Gay-Lussac, reprise ensuite et confirmée en Angleterre par M. Joule et en France par M. Regnault {Comptes rendus, t. XXXVI, p. 680), le passage brusque de dix atmosphères à cinq amènerait avec de l'hydrogène un abaissement de température de 2^,1 si l'on pouvait empêcher l'action des corps environnant la masse gazeuse. Avec de l'oxygène la variation serait quadruple, et avec le chlore deux fois et un quart plus grande que pour l'hydrogène; de sorte que la densité ne joue point dans ce phénomène un rôle aussi important qu'on !'a cru. Pour l'air, le calcid doime ^'^,fi^ mais ce calcul est fait avec des données dont certaines ont besoin de con- firmation. » Lorsrju'on mêle deux gaz, l'oxygène et l'hydrogène par exemple, on pen!>e généralement que le mélange est très-intime et que l'oxygène ne demeure pas à l'état de masses notables séparées par des masses notables d'hydrogène. Si cette opinion est exacte, la théorie des attractions au cou- tact montre qu'il y a production de clialeur quand on opère le mélange qui vient d'être indiqué; l'élévation de température est maximum et égale à i°,io dans le cas où les volumes sont égaux. Par la considération des forces de réunion et des attractions au contact appliquées aux dissolutions des liquides les uns dans les autres, on peut décider si les particules non divisées sont très-petites par rapport au rayon de la sphère d'attraction sensible, tel qu'on l'enx'isage en capillarité, ou [)ar rapport à la quantité beaucoup plus petite exprimant la distance au delà de laquelle toute action est négligeable dans le calcul des attractions au contact. Une série d'expériences laites sur les mélanges d'eau et d'alcool a prouvé qu'ils ne sont pas très-intimes. » Les lois des attractions à très-j3etites distances ont permis de com- mencer l'étude du travail produit pendant les combinaisons chimiques. Il est très-grand en comparaison du travail physique; de là, il résulte que la distance initiale des deux atomes qui s'unissent est indifférente : un mélange d'hydrogène et d'oxygène peut, du moins dans une première approximation, être pris sous un volume 20 fois plus grand nu plus faible sans qu'on ait besoin de tenir compte du travail interne conespondant à cette variation. On est conduit, en supposant applicables jusqu'au contact les lois trouvées pour de tiès-petites distances, à deux lois chimiques dont voici les énoncés : " 1" Le travail chimique de réuniou de deux alomes semblables est imiépen- danl de leur nahire ; f '44 ) » 2" Le Irauail de cuinbhiaisoii de deux atomes dissemblables égale le travail de réunion de deux atomes semblables multiplié par un facteur simple, qui est souvent l'unité. » A l'aide de ces deux lois, on explique sans peine presque tontes les chaleurs de combinaison obtenues par Lnpiace et Lavoisier, Duiong, iMM. Favre et Silbcrmann, elc; on comprend pourquoi certains corps fournissent de la chaleur en se décomposant, et l'on peut piévoir des faits analogues. » Cetle théorie du travail chimique n'est encore que probable, mais elle sera facilement soumise à de nombreuses vérifications ex|)érimentales, au moyen desquelles on pourra la confirmerai la compléter ■■. M. LE Général Morin demande à l'Académie de vouloir bien soumettre à l'examen d'une Commission spéciale le Mémoire adressé précédemment par M. Carret, au sujet de l'influence funeste qu'exerce sur la santé l'usage des poêles de fonte. Ce Mémoire sera renvoyé à une Commission composée de MM. Payen, Morin, Fremy, H. Sainte-Claire Deviile etBussy. La Commision des Arts insalubres, à laquelle le Mémoire avait déjà été adressé, reste libre d'ailleurs de prendre au sujet de ce travail telle détermination qu'elle jugera conve- nable. M. A. MiERGUES adresse de Boufarik la description tl'une pile composée d'un vase cylindrique de charbon poreux, coutcuaut de l'acide nitrique, et d'un cylindre extérieur de zinc amalgamé, plongeant dans un vase plein d'eau. (Commissaires : MM. Becquerel, Pouillet, Regnault.) M. C. Baillet adresse une « Note sur les Strongyliens et les Scléi'osto- miens de l'appareil digestif des bètos ovines ». Cette Note est destinée à servir de complément au travail im|ii'iméque l'auteur à soumis au jugement de l'Académie sur l'Histoire naturelle des Helminthes des principaux Mam- mifères. (Renvoi à la Commission des prix de Physiologie.) ( i45 ) CORRESPONDANCE . M. i.E Ministre de l'Instruction pcbliqce transmet à l'Acaclémie le désir exprimé par le Musée transylvanien de Klausenburg, d'obtenir les Comptes rendus de ses séances au lieu des Mémoires qui lui sont adressés chaque année. (Renvoi à la Commission administrative.) M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. Jacquier ayant pour titre : « Exposition élémentaire de la Théorie mécanique de la Chaleur, appliquée aux ma- chines ». M. Is. Pierre, Correspondant de l'Académie des Sciences, prie l'Aca- démie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacairte dans la Section d'Économie rurale, par suite du décès de M. Rayer. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) HISTOIRE DES SCIENCES. — Observations relatives à une Noie insérée dans une Lettre attribuée à Pascal et adressée à M. Boy le, en date du i septembre 1 65a ; par M. de Pontécoulant (*). K On lit dans cette Note ( "*) : « On connaît la puissance de la gravité sur la Terre, par la descente des » corps pesants et en évaluant la tendance de la Lune sur la Terre ou son » écart de la tangente à son orbite, dans un temps donné quelconque. » Cela posé, comme les planètes font leur révolution autour du Soleil, et » que deux d'entre elles (Jupiter et Saturne) ont des satellites, en éva- » luant par leurs mouvements combien une [ilanète a de tendance vers le » Soleil, ou s'écarte de la tangente dans un temps donné, et combien quel- » ques satellites s'écartent de la tangente de leur orbite, dans le même » temps, on peut déterminer la proportion de la gravité d'une planète vers » le Soleil, et d'un satellite vers sa planète à la gravité de la Lune vers la » Terre, et leurs distances respectives Il ne faut pour cela que, confor- (*) L'Académie a décidé que ceEte communication, bien que dépassant les limites régle- mentaires, serait reproduite en entier au Compte rendu. (**) Comptes rendus, l. LXV, p. 92. C. R., iSeS, i" Semestre. CV. LWl, N" 5. 20 ( i46 ) » mémeiit à la loi générale de la variation de la gravité, calcider les forces » qui agiraient sur ces corps, à distances égales du Soleil, de Jupiter, de » Saturne et de la Terre. Et ces forces donnent la proportion de matière » contenue dans ces différents corps. C'est par ces principes qu'on trouve » que les quantités de matière du Soleil, de Jupiter, de Saturne et de la I) Terre sont entre elles comme les nombres ' 1067 3o2i 169282 » Pascal. » • » Traduisons ces considérations en langage analytique : » Soit h la hauteur dont une planète qui tourne autour du Soleil, et que nous supposerons accompagnée d'un satellite, descendrait vers cet astre dans un temps donné, dans l'intervalle d'une seconde, par exemple, en vertu de la force attractive de cet astre, sans la vitesse de projection qui la retient dans son orbite. Cette hauteur, ou ce qu'on peut ap|)elersou écart de la tangente à son orbite, est évidemment égale au sinus verse de l'arc que la planète décrit dans une .seconde de temps. Si l'on désigne par T le temps d'une révolution sidérale de la jilanète, par r la distance moyenne au Soleil, ])ar n le rapport de la circonférence au diamètre, cet arc sera égal , 27r/- ., , . ... , , a —=-■> et comme 11 est necessau'ement tres-petit, son stniis verse sera a très- peu près égal à I iTzi-y , 27r'r on aura donc mais si l'on nomme 9 la force accélératrice qui sollicite la planète vers le centre du mouvement, c'est-à-du-e la force attractive du Soleil à la dis- tance /■, on sait que cette force a poiu- mesure le double de l'espace que le corps parcoiut dans la première imité de temps; on aiua doue ainsi 2 7r'/- 4"'' » Soil maintenant S la masse du Soleil, la force attractive qu'il exerce sur la planète à la distance /sera représentée, conformément à la loi géué- raie de la gravitation, par — ; on aura donc ( '47 ) Soit maintenant P la niasse de la planète que nous considérons, et que nous supposor.s avoir nn satellite, soit /' la dislance du satellite au centre delà planète, et T' le temps périodique; on aura de même et, par suite, i-mi » Cette formule, qui résulte directement des considérations énoncées dans la Note attribuée à Pascal, est précisément celle dont Newton s'est servi pour déterminer les masses des planètes qui sont accompagnées de satellites, ou plutôt leur rapport à la masse du Soleil, et à laquelle il est arrivé directement par les lois du mouvement elliptique; mais, pour en faire usage, il faut avoir des données qu'on ne peut se procurer que par des observations très-délicates, faites avec des instruments très-puissants, qui demandent d'ailleurs un concours de circonstances qui se reproduisent rarement, et sur les résultats desquelles il peut rester encore aujourd'hui beaucoup d'incertitude après plusieurs siècles de travaux assidus, malgré les immenses progrès qu'ont faits de nos jours le perfectionnement des in- struments et les procédés d'observations. En effet, on peut à la rigueur T regarder le rapport — qui dépend des temps périodiques comme parfaite- ment connu, tant pour la Terre que pour Jupiter et Saturne, mais le l'apport — î c'est-à-dire le rapport de la distance du satellite au centre de la planète, et de la distance moyenne de la planète au Soleil, exige qu'on ait déterminé avec luie extrême précision l'angle qu'on appelle en astro- nomie V élongalion gcocentrique ou héliocentrique du satellite, ce qui ne peut s'obtenir qu'à l'aide d'instruments et de moyens d'observations qui n'exis- taient pas encore au temps de Pascal. Newton eut le bonheur de trouver dansPound un astronome aussi zélé qu'habile qui, en employant dans ses recherches d'excellents micromètres adaptés à inie lunette de laS pieds de longueur, lui fournit les données indispensables à l'emploi de la for- mule. Les observations de Pound sont d'un genre si délicat et si difficile; elles exigent, comme nous l'avons dit, un concours de circonstances qui se reproduit si rarement, qu'elles n'ont pas été renouvelées d'une manière complètement satisfaisante depuis lui, du moins en ce qui regarde Saturne, malgré le grand nombre d'observateiu's répandus aujourd'hui sur toute la surface du globe et les demandes incessantes des géomètres à ce sujet. 20.. ( •4S ) H II est donc bien évident que, quand bien même Pascal, par la force de son génie, serait parvenu à la formule qu'a depuis donnée Newton dans son immortel ouvrage des Principes, il n'aurait pu en faire aucun usage, faule des données nécessaires pour la traduire en nombre; cependant il n'hésite pas à donner, ainsi qu'on l'a vu dans la Note que nous avons citée textuel- lement, comme provenant de l'application de ses formules, pour le rapport des masses de Jupiter, Saturne et la Terre, à celle du Soleil prise pour unité, les nombres suivants : III 1067 3o2i 169^82 )) Or c'est ici que la falsification apparaît dans toute son évidence, car la première valeur est précisément celle qu'a trouvée Newton pour la masse de Jupiter en parties de celle du Soleil (liv. III, prop. viu), et dont les géomètres ont fait usage jusqu'à ces derniers temps, où elle a été légè- rement corrigée par les travaux de MM. Bouvard, Airy, Eucke, etc. La seconde valeur diffère très-peu de celle donnée par Newton (liv. III, prop. Vlll) pour le rapport de la masse de Saturne à celle du Soleil, et qu'il a déduite des observations faites par Ponnd, pour déterminer la distance du 6* satellite de Saturne au centre de la planète, distance que Pascal ne pouvait connaître, puisque l'existence même de ce satellite n'était pas en- core découverte à cette époque. Enfin la troisième valeur, qui détermine le l'apport de la masse de la Terre à celle du Soleil, et qui aurait dià être la plus exacte puisqu'elle ne déj)end que du rapport des distances de la Terre au Soleil et à la Lune, que Pascal pouvait connaître beaucoup plus exacte- ment que les deux autres, est celle au contraire qui s'écarte le plus des données reçues. En admettant, en effet, que cette valeur ait été déduite de la formule que nous avons tirée des idées attribuées à Pascal sur le pouvoir attractif du Soleil et des planètes, on reconnaît que pourqu'inie telle valeur de la masse de la Terre ait pu en lésulter, il faudrait supposer le rapport des distances de la Terre au Soleil et à la Lune beaucoup plus considérable qu'il ne l'est réellement, et comme la distance de la Lune doit être supposée assez bien connue, il faudrait admettre que Pascal faisait Ja distance solaire .^11 fois seulement plus grande que celle de la Lune, ou de 18696 lieues à peu i)rès, tandis que le Soleil est en réalité plus de /ioo fois plus éloigné, de nous que la Lune, et que sa distance à la Terre est de a'iSSa lieues environ. Or de pareilles erreurs sont difficiles à admettre chez lui homme tel que Pascal, qu'on doit supposer parfaitement au couiant des connais- sances astronomiques de son temps. ( i49 ) 1) On peut donc conclure de cette discussion, qu'il serait inutile de pousser plus loin, que les prétendues Lettres de Pascal, présentées récem- ment à l'Académie des Sciences par M. Chastes, ou du moins la partie de ces Lettres qui se rapporte à la découverte de l'attracliou, ne sont point sorties de la plume de ce grand homme, qu'elles ont été écrites dans un temps beaucoup postérieur à l'apparition du Livre des Principes, et que les découvertes qu'elles énoncent comme émanées du génie de Pascal ne sont qu'un pastiche dissimulé avec adresse, sans qu'on puisse toutefois deviner dans quel dessein, des principales propositions qu'on trouve rigoureuse- ment démontrées dans cet immortel ouvrage. Appendice. — application de ta foriinile attribuée à Pascal h la détermination des masses des trois planètes Jupiter, Saturne et la Tene. » Si l'on désigne par S la masse du Soleil, par P celle de la planète que T l'on considère, par —j le rapport des temps périodiques de la planète et de son satellite, par — le rapport de leurs distances respectives au centre du Soleil et au centre de la planète, on aura par ce qui précède : » Appliquons cette formule à la détermination de la masse de Jupiter. » Si l'on prend pour T' et /•' les valeurs qui conviennent au 4"^ satellite; dont la révolution périodique étant plus longue et la distafice au centre de la planète étant plus considérable que celles des trois autres satellites, sont aussi plus faciles à observer, on aura, par les plus récentes obser- vations : T = 4332J,58/| I , r = i6J,689o, d'où l'on conclura log^ = 2,4i43i68, valeur qui diffère peu de celle employée par Newton dans ses calculs, et qui peut être regardée comme aussi bien connue que celle du rapport cor- respondant relatif au mouvement de la Terre autour du Soleil et de la Lune autour de la Terre. » Quant au rapport —i qui dépend des distances respectives de la pla- nète au centre du Soleil et du satellite au centre de la |)lauète, on ne peut s'attendre à la même exactitude, parce qu'il exige des observations très-dé- ( IDO ) licites, des inslruments d'une grande puissance, -des observateurs très- exercés |)our saisir le moment précis où le satellite est dans sa plus grande élongalion géocentrique , et enfin nn concours de circonstances favorables qui se présentent très rarement. Aussi, les observations de Pound, rappor- tées par Newton au commencement du IIP livre des Piin(ij)es, ont-elles presque exclusivement servi, pendant longtemps, aux astronomes pour la détermination de ce rapport , et, quoique plusieurs lois répétées depuis, elles sont encore celles qui semblent mériter le plus de confiance (*). » Lorsqu'on a déterminé par l'observation la plus grande élongation géocentrique d'ui^ satellite à une époque quelconque, on en conclut aisé- ment la plus grande élongation liéliocentri(iiie^ c'est-à-dire vue du Soleil, à la distance moyenne de la planète au Soleil; or, le rapport — est évidem- ment égal au sinus de cette élongation. Cet angle a été trouvé par Pound, avec une lunette de i5 pieds de long, armée d'excellents micromètres, égal à 8' i6"; on peut donc faire 4 = sin8'i6", >■ T et en employant la valeur de — trouvée plus liant, on aura •og(^y (^^y= 6,9718019, et par conséquent P = 1067 .002 » Cette valeur s'accorde, à très-peu près, avec celle trouvée par Newton d'après les observations de Pound et adoptée longtemps par tous les géomètres qui ont fait usage, dans leurs calculs, de la masse de Jupiter, mais elle en différerait beaucoup en supposant, dans les éléments employés pour la déterminer, même des variations très-légères. Ainsi, par exemple, la glus grande élongation liéliocentricjue du 4* satellite à la distance moyenne de Jupiter au Soleil, au lieu d'être de 8' 16", comme le trouvait Pound, devrait être, d'après les observations de Cassini, de 8'45";en adoptant cette supposition, on aurait donc - = sin8'45", /■ (*) Les rùcentts itilioiclu s de iM. Airy, loiniiio nu lo \eiia plus loin, n'ont f,\it iiiio con- (iriiit T rixactiliuic des ol)scivalioiis de Poimd. ( '5. ) et l'on en flédiiirait, pour la masse de Jupiter, 899,834 Cette valeur est beaucoup plus forte que celle qui résulte des observations de Pound, et s'écarte considérablement de celle qu'on a déduite par des méthodes très-différentes d'autres phénomènes célestes qui dépendent de la masse de Jupiter. » M. Airy, le savant directeur de l'Observatoire de Greenwich, a repris, dans ces derniers temps, une série d'observations sur le 4*^ satellite de cette même planète, et l'on est justement étoiuié de voir combien les résultats qu'il a obtenus, en faisant usage des instruments perfectionnés que nous possédons aujourd'hui, et en apportant dans la pratique des observations tout le soin et toute l'habileté qu'on lui connaît, différent peu de ceux que Pound avait obtenus il y a plus de deux cents ans, et qui ont si merveil- leusement servi New^ton dans la découverte de la grande loi de la gravi- tation luiiverselle. Ainsi M. Airy a trouvé la plus grande élongation du /j*^ satellite de Jupiter, vue du Soleil à la distance moyenne de la planète à cet astre, égale à 8' 18", 883, c'est-à-dire avec une différence moindre de 3" de la valeur que Pound lui avait assignée ; encore parait-il que M. Olbers, en discutant de nouveau les observations de ce grand astronome, dont on possède encore les originaux, a trouvé, entre les résultais qu'il en a déduils et ceux qui proviennent des recherches de M. Airy, vui accord parfait. Ce dernier en a conclu, pour la masse de Jupiter, P = 1048,69 valeur qui diffère peu de celle donnée par Newton, et qui s'accorde d'ail- leurs presque identiquement avec celle qu'on a déduite du calcul des attrac- tions exercées par Jupiter sur les petites planètes Junon, Vesla, etc. w On voit donc par ce qui précède qu'une légère différence dans le rap- port des distances du satellite au centre de la planète et de la planète au centre du Soleil change considérablement là valeur de P ou de la masse de Jupiter, et qu'il serait difficile d'admettre que Pascal, qui ne connaissait pas les observations de Pound, eût pu arriver à une évaluation de celle masse, presque identique avec celle que Newton avait conclue d'une savante dis- cussion de ces observations. » Déterminons de la même manière la masse de Saturne. En nommant Tle temps d'une révolution périodique de la planète et T' celui d'une révo- ( »5. ) lution périodique du 6* satellite qui, étant le plus gros de tous, est aussi le plus facile à observer, on aura T = 10759^,2198 et T' = i5J, 94530, d'où l'on conclut T log-, = 2,8291481. r' » Quant à la valeur de — » c'est-à-dire du rapport des distances moyennes de la planète au centre du Soleil et du satellite au centre de la planète, Newton, en s'appuyaut des observations de Pound fiiites avec une lunette de 123 pieds armée d'excellents micromètres, avait conclu que la plus grande élongation du 6® satellite (*), vue du Soleil et réduite à la distance moyenne de Saturne au Soleil, était de 3'4", et il avait supposé, en consé- quence, — = sin3'4", ce qui, en employant la valeur du rapport — trouvée plus haut, donne 'og {fjyT) =6,5094740, et, par suite, P = 8094, 04 I » Mais cette valeur serait beaucoup trop forte; Lagrange , en sou- mettant à une nouvelle discussion les observations de Pound et eu corri- geant plusieurs erreurs commises par Newton, dans l'usage qu'il a fait de ces observations, a trouvé que la plus grande élongation liéliocentrique du 6° satellite à la distance moyenne de la planète au Soleil était moindre de 5" à peu près que Newton ne l'avait supposé, c'est-à-dire que cet angle serait de 2' 59" seulement, ce qui donne — = sin 2'5q", d'où l'on conclut, comme précédemment, pour l;i masse de Saturne, 3358,4» valeur qui se rapproche beaucoup de celle que Bouvard a conclue des équa- (*) Le 6' satellite, dans l'ordre dfi leurs distances au centre; de Saturne, est le plus gros de tous; c'est celui qui fut découvert par Huygens en i655, et qui servit à Pound dans ses observations; c'est le seul qui eût encore été découvert à cette époque; la connaissance des sept mitres est d'une i\!tU- postérieure. ( i53 ) lions de condition de ses nouvelles tables de Jupiter, Saturne et Uranus, m.iis qui parait encore trop forte. » Enfin Bessel, dans ces derniers temps, par une série d'observations nouvelles faites avec le plus grand soin et avec des instruments d'une grnnde portée, a trouvé que l'angle sous lequel la distance du 6"^ satellite de Saturne au centre de la planète vue du Soleil, dans les distances moyennes de la planèie à cet astre, ou sa plus grande élongation liéliocentiique, devail être réduit à a'56",586, ce qui donne r- = sin 2' 56" 586, d'où l'on a conclu, avec la valeur précédente de —,-, pour la masse de Saturne 3500,34?. « Cette valeur est presque identique avec celle que Bouvard a conclue ties équations de condition de ses nouvelles tables de Jupiter, Saturne et Uranus ;*). » On voit donc, comme pour Jupiter, combien les observations de Poiuid approchaient de l'exactitude, puisque ces observations, renouvelées plu- sieurs fois depuis par les astronomes les plus habiles, n'ont pu y faire dé- couvrir que quelques légères différences qui ne dépassent pas deux ou trois secondes au plus. I^es observations de Pound, comme nous l'avons dit plus haut, se rapportaient au 6* satellite (dans l'ordre de la distance des satellites au centre la planète), le seul qui fût connu de son temps. Il avait été dé- couvert par Huygens en i655. On voit donc combien il est absurde de sup- poser que Pascal ait pu connaître cette découverte et en tirer les éléments nécessaires à ses calculs dans une lettre datée de l'année lôSa. » Passons à la Terre, dont nous déterminerons la masse par la même formule, quoique l'on en ait aujourd'hui de plus exactes pour la calculer. T Le ra[)port =7 peut être regardé comme parfaitement connu; en effet. Tétant supposé représenter la durée de l'année sidérale et T' celle d'une révolution sidérale de la Ijuie, on a T=365J, 25637 et T' = 27^,32166, (*) D'après les tables de Bouvard, on a P = 35 12 C. r... iSf,8, ler Semestre. {T. LXVI, N" 3.} 21 ( '54 ) d'où l'on conclut T log-, = 1,1260906. » Quant au rapport -1 il peut laisser, même encore aujourd'hui, assez d'incertitude pour faire varier considérablement la valeur qu'on en déduit pour la Tnasse de la Terre. En effet, il dépend du rapport des parallaxes du Soleil et de la Lune dans leurs moyennes distances à la Terre ; or, les astronomes ne sont point encore invariablement fixés sur ces deux points : si, d'après les données les plus généralement adoptées, on suppose la parallaxe du Soleil dans sa dislance moyeiuie à la Terre, de 8", 5776, et celle de la Lune, dans les mêmes conditions et dégagée des inégalités produites par les perturbations résultantes de l'action du Soleil, de 57'3", on poiu'ra faire ^ r sint)7 3 ce qui donne 'og7 = 7'3989789; au moyen de ces valeurs on trouve log(|lj" (7)' =4,4491179. d'où l'on conclut P = 355534,749 » Cette valeur s'accorde assez bien avec celles que l'on a obtenues par d'autres formules qui, étant indépendantes de la parallaxe de la Lune, ne sont point sujettes aux variations qui dépendent des valeurs différentes qu'on assigne à cet élément. On voit en effet qu'un changement, même peu considérable, dans la valeur supposée à la parallaxe lunaire, altérerait d'une manière très-sensible la valeur de la masse de la Terre déduite de la for- mule dont nous avons fait usage; ainsi, par exemple, pour que la masse de la Terre, tirée de cette formule, fût égale à —. — -p^? c'est-à-dire double à peu près de sa valeur réelle, comme il est dit dans la Lettre attribuée à Pascal, il faudrait, en admettant que la parallaxe du Soleil est telle à peu près que nous l'avons supposée, faire celle de la Liuie de 45' 33" au lieu de 57'3", c'est-à-dire que la distance de la Lune à la Terre devrait être augmentée dans le rapport de 399 à 3i i ; or, une pareille erreur est beau- coup trop forte pour être attribuée à Pascal dans un temps où tous les élé- ( '55 ) ments du système solaire étaient à peu près aussi bien connus qu'ils le sont aujourd'hui. Cette dernière asserdori montre mieux encore que toutes les autres que cette partie de la Correspondance, prétendue émanée de Pascal, qui traite de la grande découverte de la gravitation universelle, est tout à fait apocryphe^ et ne saurait mériter un examen sérieux de tout homme initié aux premières notions de la théorie du système du monde. » ÉLECTRICITÉ. — Sur le rétablissement spontané de raie voltaique après une extinction de courte durée; par M. Wartmann. (Extrait d'une Lettre à M. Edm. Becquerel.) « M. F. -P. Le Roux a présenté à l'Académie, dans la séance du 3o dé- cembre dernier, une Note relative au fait du rétablissement spontané de l'arc voltaïque entre des charbons tenus à distance. >) J'ai observé ce phénomène et je l'ai utilisé dès 1 852, dans une série de recherches sur l'éclairage électrique (i)... » M. Le Roux estime à ^r '^^ seconde le temps pendant lequel le passage du courant peut être interrompu dans le circuit d'une pile de cinquante éléments sans que- l'arc soit anéanti. J'avais trouvé 4t, de seconde, valeur qui ne diffère de la sienne que de —^ de seconde. J'ai toujours considéré le rétablissement de la circulation électrique comme dû à la présence des particules solides intercalées entre les pôles, au sein des gaz portés à une température excessive. » TÉRATOLOGIE. — Sur la production artificielle des monstruosités; par M. C. D A RESTE. « J'ai publié, jusqu'à présent, les résultats de mes travaux, sur la pro- duction artificielle des monstruosités, par fragments isolés, et au fur et à mesure de leur manifestation dans mes expériences. Il en est résulté que, faute d'en connaître l'ensemble , beaucoup de physiologistes n'ont pas compris la vraie nature de ces travaux, et me font, chaque jour, à leur sujet, des objections qui ne sont point fondées. Tout récemment encore, ils viennent d'être exposés, d'une manière inexacte de tous points, dans le Rapport que M. Claude Bernard vient de publier sur les progrès récents de la Physiologie générale (2). Je ne puis rester dans luie situation pareille ; et (i) Archives des Sciences de Genève, décembre 1857. (2j yoir le Rapport de lAI. Cl. Bernard, p. 112. 2f .. ( '56 ) je demande à l'Académie la permission d'exposer, d'une manière brève niais com])lète, !es procédés que j'emjjloie, les résultats qu'ils m'ont déjà donnés, les espérances qu'ils me font concevoir. J'accepte pleinement la discussion sur mes travaux, mais à la condition qu'elle porte sur ce que j'ai fait réel- lement, et non sur les idées plus ou moins fausses que l'on aura pu se faire à leur sujet. » J'ai cherché, depuis longtemps, à troul>ler l'évolution embryonnaire, en modifiant les conditions physiques de l'incubation ; et j'ai d'abord em- ployé, dans ce but, le vernissage partiel des œufs. Mais j'ai reconnu que les résultats obtenus ainsi dépendaient, au moins en grande partie, d'une antre cause, de la manière dont les œufs s'échauffent dans la couveuse arti- ficielle qui sert à mes expériences. J'ai donc abandonné provisoirement le vernissage des œufs pour ne pas compliquer, par rintervenlion de causes perturbatrices accessoires, un procédé qui me donne toujours des ano- malies. Je le reprendrai quelque jour. )) Dans cette couveuse artificielle, le contact de l'œuf avec la source de chaleur ne se fait que par un seul point. Or, si au lieu d'échauffer direc- tement le point culminant de l'œuf, point que la cicalricnle vient toujours occuper au début du développement, on échauffe un point de l'œuf situé à une certaine distance du précédent, on trouble /ot//o»;\y l'évolution, et l'on détermine toujours une anomalie qui se manifeste d.uis la forme du blasto- derme d'abord, puis dans celle de l'aire vasculaire. » En effet, dans ces conditions insolites, le développement de la cica- tricule s'effectue beaucoup plus dans la région qui s'étend entre le point culminant de l'œuf et le point de contact avec la source de chaleur, que dans la région qui lui est opposée. Il en résulte que le blastoderme, puis l'aire vasculaire, prennent une forme elliptique ; et que l'embryon se pro- duit dans un des foyers de l'ellipse; tandis que, dans l'état normal, l'en- bryon occupe le centre d'iui blastoderme et d'une aire vasculaire parfai- tement circulaires. Ce résultat est très-net, tellement net, qu'en tenant compte de l'orientation primitive de l'embryon, et qu'en donnant à l'œuf une certaine position |)ar rajjport à la source de chaleur, on [jeut diriger où l'on veut cet excès de développement d'iuie partie du blastoderme, soit à gauche ou à droite de l'embryon, soit au-dessus de sa tète ou de son extrémité inférieure. » Cette expérience, que j'ai variée de mille manières, et qui ma toujoms donné le résultat prévu, cette expérience détermine évidemment un trouble de l'évolution, et ne peut pas être considérée comme une simple altération ( >57 ) pathologique, ainsi que le pense M. Cl. Bernard. Et j'insiste sur ce t'ait, car si l'on excepte la inémorable expérience de William Edwards concernant l'influence de la lumière sur la métamorphose des têtards, je ne connais au- cune autre expérience dans laquelle l'évolution d'un germe animal ait été modifiée par des conditions physiques dont le mode d'action est parfai- tement établi, et dont, par conséquent, les résultats peuvent être prévus. » Les embryons qui apparaissent dans les blastodermes ainsi déformés, sont très-fréquemment monstrueux : j'ai reconnu alors, en voie de for- mation, presque tons les types de la monstruosité simple que I. Geoffroy Saint-Hilaire a décrits dans son célèbre ouvrage, et quelquefois aussi, des types qu'il ne connaissait point, celui par exemple qui est caractérisé par l'existence d'un double cœur. J'ai pu réunir ainsi les éléments d'une Em- bryogénie tératologique, en substituant partout des faits d'observation aux notions hypothétiques à l'aide descjnelles on avait cherché à expliquer l'o- rigine des monstres, tant qu'on n'avait pu les étudier qu'après la naissance ou l'éclosion. J'ai déjà comnuuiiqué à l'Académie plusieurs résultats de ce travail ; j'ai montré que la célosomie, l'exencéplialie, et l'ecliomélie, si souvent associées, résultent d'un arrêt de développement de l'anmios ; que l'anencéphalie est produite par une hydropisie consécutive à une altération du sang ; que l'inversion des viscères s'explique par la prédominance de l'un des deux cœurs qui, ainsi que je l'ai découvert, existent normalement à une certaine époque de la vie embryonnaire. Tous ces faits ont été publiés. Bientôt je montrerai comment la symélie résulte d'un arrêt de dévelop- pement du capuchon caudal de l'amnios, et la cyclopie d'un arrêt de déve- loppement du capuchon céphalique du même organe. Toutes ces anomalies sont essentiellement caractérisées par des troubles de l'évolution ; car c'est seulement dans l'anencéphalie que j'ai constaté, au ilébut , une altération pathologique, mais cette altération pathologique intervient elle-même pour modifier le développement. Or, tous ces troubles de l'évolution, ont été évidemment produits par les conditions insolites dans lesquelles j'ai fût couver les œufs : car il est impossible d'expliquer autrement la fréquence très-grande des anomalies dans les œufs qui ont servi à mes expériences, et leur rareté très-grande dans les œufs soumis à l'incubation naturelle. « Je sais bien que certaines personnes objectent, à cette conclusion, que la même cause devrait toujours produire les mêmes résultats. Mais je répondrai qu'il faudrait pour cela agir sur des objets parfaitement iden- tiques. Dans le cas particulier qui m'occupe ici, il ne faut pas oublier que les causes modificatrices luttent, dans le germe, contre l'influence de l'hé- ( i58 ) redite, qui tend à maintenir le type de la race, tandis que les causes modi- ficatrices tendent à l'altérer plus ou moins |)rofondément. Or, qui ne sait combien les influences héréditaires varient suivant les individus ; combien il est impossilde de les appi ûcier et de les mesurer; combien, par consé- quent, il est impossible de prévoir les cas où elles prévaudront sur les in- fluences modilicatrices, et ceux où elles seront vaincues par elles ? Il y a peut-être là des conditions destinées toujours à rester dans l'indétermi- nation : mais nous savons tous qu'un grand nombre de résultats scienti- fiques ne sont et ne peuvent être, dans bien des cas, que des approximations de la vérité. » 11 me reste maintenant à faire pour les anomalies de l'embryon ce que j'ai fait pour les anomalies du blastoderme, et à rattacher chacune d'elles à une cause modificatrice. Mais cette recherche présupposait évidemment la connaissance du fait initial de chaque monstruosité, du moment précis où la direction normale du développement f.iit place à une dnection anormale. Maintenant que je possède, comme je viens de le dire, presque toutes ces notions, je suis en mesure d'aborder cette question nouvelle avec quelques chances de succès ; et je puis dire que de nombreuses indications me don- nent à ce sujet de légitimes espérances. » Je puis encore mentionner ici, mais seidement mentionner, de nom- breuses tentatives que j'ai faites pour faire couver des œufs à des tempéra- tures supérieures ou inférieures à celles de l'incubation normale. Elles m'ont fait entrevoir plusieursiésultatsimportants. Ainsi j'ai constaté qu'une tempé- rature supérieure à 4o degrés détermine souvent la production du nanisme. Mais, jusqu'à présent, les ressources insuffisantes d'un laboratoire de pro- vince ne m'ont pas permis d'expérimenter avec une précision satisfaisante. Du reste, je n'abandonne point celte partie de mon travail, et j'espère qu'un jour viendra où je pourrai surmonter tous les obstacles que j'ai rencontrés jusqu'à présent dans l'installation de mes appareils. » En résumé, je tiens à constater que le procédé di réchauffement iné- gal de l'œuf, lorsque la source de chaleur n'est pas très-éloignée de la cica- tricide, produit toujours une anomalie du blastoderme et de l'aire vascu- laire, et souvent une anomalie de l'embryon ; et que ces anomalies consis- tent en des troubles de l'évolution, et non pas en de simples altérations pathologiques. Ce sont là des faits acquis. J'espère pouvoir les compléter bientôt en rattachant chaque anomalie à une cause modificatrice. Mais quand bien même je ne réussirais pas dans cette partie de mon travail, cet insuccès n'infirmerait en rien l'importance des résultats déjà obtenus. « ( i59) GÉOLOGIE. — Faits pour sen'ir à l'histoire éniptive du Vésuve; jinrM. Diego Franco. (Extrait d'une Lettre à M. Ch. Sainte-Claire Deville.) « Naples, 24 décembre 1867, » ... M. Mauget, en vous rendant compte de l'excursion que nous fîmes ensemble an sommet du Vésuve, le 1 1 juin 1867 (i), vous a parlé du nou- veau cône adventif qui s'est formé dans l'entonnoir de l'ancien cratère pendant les années i86'3 et r864. Ce nouveau cône présentait alors à son sommet des émanations d'acide sulfureux (2), en grande abondance, et qu'on pouvait à peine examiner, tant elles attaquaient la respiration. » Le aS août suivant, j'y remontai de nouveau : l'acide sulfureux était presque entièrement dissipé, et, pour le retrouver, il fallait le chercher; je constatai sa présence dans une fumerolle placée au nord-est du cône; non- seulement il se trahissait par son odeur, mais je fis arriver, au moyen de mon petit aspirateur, le gaz de la fumerolle dans de l'acide nitrique où j'avais ajouté un peu de chlorure de baryum, et j'obtins un léger précipité insolu- ble. La même fumerolle contenait aussi de l'acide carbonique, car les éma- nations, reçues dans l'eau de chaux, donnaient un précipité blanc, soluble avec effervescence dans l'acide chlorhydrique. Un essai de ce gaz parla potasse et l'acide pyrogallique m'a donné : Acide carbonique et traces d'acide sulfureux . . 5,38 Oxygène 18,46 Azote 79 ) 16 100,00 Température des émanations.. . . 218 degrés. » Ijes fumerolles habituelles, au sud-sud-ouest de l'ancien cratère, qui sont éloignées d'environ i4o mètres du centre volcanique (3), donnaient, avec une température de 50°, 2 et une grande proportion de vapeur d'eau, un gaz ainsi composé : Acide carbonique i ,08 Oxygène 20 , 28 Azote 78,64 100,00 (1) Voyez la couiniunication de M. Mauget, Comptes lendus, t. LVX, p. 898. (2) Cet acide etait-il accompagné d'iuidc clilorhydriquc? Ménic question pour les éma- nations du aS août. (Ch. S.-C. D.) (3) Ce sont les fumerolles du point de lortie des petites laves de 1841 à i84ç), dont il est (uiestion dans la récente lettre de !\1. Alaugct, et dans ])lusieurs de nies communications à l'Académie. (Ch. S.-C. D.) ( -60 ) » Analysé sur le mercure, dans le laboratoire, ce gaz a présenté 6 pour i oo d'aci.(le carbonique. » Pendant les mois de septembre et d'octobre, le nouveau cône advc ntif a été assez tranquille, donnant à peine des vapeurs. Je n'ai pu alors le vi- siter, ayant été, pendant ces deux mois, employé à l'Observatoire de l'Uni- versité. Peu de jours avant la dernière éruption, le cône adventif a com- mencé à donner des fumées, qui augmentaient de jour en jour. Les appareils de l'Observatoire du Vésuve étaient dans une grantle agitation, lorsque, dans la nuit du la novembre, survint l'éruption, accompagnée de fortes détonations, de secousses contin Malgré les dangers que présentait l'ascension du Vésuve, je me décidai à la tenter le i5 novembre. T^e volcan était en feu, le sol se mouvait sotis les pieds, à de très-courts intervalles, les détonations étaient presque conti- nuelles, et ce qui effrayait le plus, c'était la pluie ou plutôt la grêle de fragments incandescents qui tombaient dans toutes les directions. Je me décidai, né.inmoins, à faire le tour du cratère vers le nord-nord-est; je trouvai une grande fente de ; inetre environ de largeur sur 5o de longueur, et plus loin, d'autres fissures pins petites qui donnaient beaucovq) de vapeiirs. Vers l'est, je trouvai un point favorabl(> pour observer l'éruption, en .lyant soin de tenir les yeux en haut, pour me garder contre ce qui pourrait tomber. )) Je vis le nouveau cône tout perforé, et presque à sa base, au nord-est, deux petits cônes (2 du phiii ci-dessons), qui avaient été les deux premières bouches de l'éruption et qui étaient éteints, et dans la même direction, in;iis lU) peu plus haut, trois autres bouches (3 du plan), qui rejetaient de la lave à flots sur l'entonnoir de l'ancien cratère. Au sommet du cône ad- ventif se trouvait la bouche primitive, quidétoiniait et projetait en l'air des matières incandescentes. Au sud de l'ancien cratère, il y avait encore quel- ques fissin-es qui dotuiaient de la fiuuêe. Enfin, au sud-ouest du cône adven- tif, se tiouvait une bouche en éruption, qui déversaitabondamment la lave en trois directions, dont deux, à droite de l'observateur, couraient sur la partie en foime d'entonnoir de l'ancien cratère, et dont la dernière, vers la gauche, faisait couler la lave sur le plan supérieur du volcan. Celte lave s'avançait lentement sur un mètre de liMuteur et deux mètres de largeur, et semblait s'apprêter à descendre siula pente nord-nord-ouest du grand cône du Vésuve. C'est ce qu'elle fit, en efièl, le 17, et elle se dirigea ensuite sur le chemin par lequel on faisait l'ascension de la montagne. ( '6. ) >j Je me suis alors dirigé vers les fumeroles habituelles du sud-sud- ouest dont j'ai parlé plus haut; elles semblaient donner, avec la vapeur d'eau, une plus grande proportion d'acide carbonique que d'ordinaire, autant que j'en ai pu juger par le blanchissemeiU de l'eau de chaux, car je n'ai pu faire d'analyse quantitative; mais je dois vous dire qu'au milieu de cetle grande activité de l'éruption, elles ne donnaient pas de gaz acide. [ (irandfs fissures. 2 Bouches f^iein'ps. 3 Bouches en ('niplion U; i.S tiovembrfl 18(^7. 4, Bouchf priiicipiilo. 5 Bouche dév(MB:inl I;i lave dans trois Jirpctions. (S Nouveau côuf. 7 Arifit'n rral<''re, on lornii^ (iVnlnuunir, » J\ijouterai, en terminant, qiir In lave aconiniencé par se déverser vers le nord-ouest, avec quelques déviations à l'ouest : vers le sud, du côte de Torre del Greco, et l'est, du côté de Pompéi, en petite quantité; en t;. K., iSfiS. l"' Smif'lir.! T. LW\, fl"Ti.) ^- ^ ( >62 ) grande quantité vers le nord, plus encore vers le nord-est, de sorte que, la nuit, les montagnes de la Somma paraissaient tout illuminées. » Nos appareils de l'Observatoire sont toujours dans une grande agita- lion : le sol est en mouvement, et l'Observatoire lui-même éprouve des oscillations très-sensibles. » )» M. Ch. Sainte-Claire Deville, à la suite de celte commiuiication, fait observer qu'elle présente un double intérêt. » En premier lieu, elle contribue à donner avec les lettres de MM. ^lau- get et Palmiiri, imprimées au Compte reiiilii de la séance du aS novem- bre 1867, les traits éruptifs du cratère supérieur du Vésuve, entre le 1 i juin et le 12 novembre, joiu' de la dernière crise du volcan. Elle montre, en particulier, par l'étude attentive et bien suivie des fumerolles de l'orifice des |)etites laves 18/JI-1849, comment ime partie active du cratère peut être sensiblement étrangère à ce qui se passe dans son voisinage; ou, ce que revient au même, comment deux fissures d'éruption peuvent être indé- pendantes l'une de l'aulre. » En second lieu, le travail de M. Diego Franco, éclairé par le dessin reproduit ici en gravure, permet de suivre toutes les phases de l'érup- tion actuelle, qui, ayant, comme toutes les éruptions strombotiennes^ son origine au sommet du volcan, se déverse à peu près indifféremment sur les diverses pentes du grand cône. Et, néanmoins, malgré cette posi- tion centrale de Voxe ëruplif, on voit très-bien suivant quel plan éniptifla montagne lend à s'ouvrir. Cette direction est donnée par la ligne qui joint les points 2, 3, 4 f^t 5 du croquis, c'est-à-dire les points actifs dans l'érup- tion actuelle. La fissure de l'éruption de 1867 est donc sensiblement diri- gée du nord-est au sud-ouest; mais, pour la comparer avec d'autres plans éruptifs du Vésuve, il faudrait savoir si le nord, dans le dessin de M. Diego Franco, est le nord vrai ou le nord magnétique. » M. Aristide Mauget, qui n'était pas à Naples lors des commencements de l'éruption, doinie, dans le document suivant, des détails précis sin- les dir^^clions qu'ont prises les petits courants, et aussi sur quehpies phéno- mènes secondaires qui ont précédé l'éruption du 1 q novembre, et dont on n'a ])as encore parlé. » Enfin, M. Henry Regnault, pensionnaire de l'Académie à Rome et fils de notre .savant confrère, raconte, avec une vivacité qui nous rend en (pielque sorte témoins du phénomène, ses impressions lors d'une ascension qu'il a faite au sommet du Vésuve, le 10 janvier dernier. » ( i63 ) GÉOLOGIE.— Faits pour servira Vhisloire éruptive du Vésuve; par M. A. Mauget. (Extrait d'une Lettre à M. Cli. Sainte-Claire Deville.) (( Le 27 septembre dernier, un tremblement de terre fut ressenti à Casteilammare : il effraya simplement la population, mais il eut, m'as- snre-l-on, des effets plus désastreux vers les Calabres. Celle secousse sou- terraine produisit instantanément l'engorgement d'un de nos plus plus beaux puits artésiens de la vallée du Sebeto (puits Raffaele iMazza), situé au bord et à peu prés à mi-cliemin de la route qui, de San Giovanni à Teduccio, conduit à Poggio Reale ; au moment de la secousse, le produit de ce puits se trouva réduit des neuf dixièmes environ. ). Le 25 octobre, vers les 1 lieures de l'après-midi, le cône a comiuencé à rejeter un peu de cendre noire, jusqu'au 5 novembre. Puis, il y a eu un peu de relâche. Les soirées étaient plus tranquilles, et on voyait moins de pierres projetées en l'air. Vers le 10, les pierres ont coiruuencé à devenir plus grosses, et le 12, à minuit i5 minutes, on a ressenti à Résina, au moment où le Vésuve a fait explosion, une petite secousse qui a fait tomber quelques pierres et entr'ouvert luie maison. Tous les habitants ont fui leur demeure, croyant à lui tremblement de terre. » J'ai quitté Naples, le 2 décembre au matin, dans l'espoir de pouvoir atteindre le sommet du Vésuve... En traversant la lave de i858, qui a rem- pli le Fosso-Granc?e^. j'ai constaté que cette lave conserve encore une tem- pérature qui atteignait, en quelques points, 72 degrés : encore augmentait- elle au fureta mesure qu'on introduisait plus profondément le thermomètre dans les vides Arrivé à l'Observatoire, j'eus le regret d'apprendre que les projections de matières incandescentes au sommet étaient telles que l'ascension était complètement impossible. » Cozzolino, le guide bien connu du Vésuve, affirme que le nouveau cône a bien 200 mètres de hauteur au-dessus de la Punta del Palo; je pense qu'il faudrait réduire cette hauteur de moitié poiu- être dans le vrai. C'est, au reste, ce que l'on pourra vous faire savoir aussitôt qu'il sera possible de porter le baromètre au point culminant. » Diverses coulées de lave se sont épanchées du sommet du grand cône, sortant du pied du cratère adventif. « C'est dans la direction de l'ouest que la lave a commencé à couler le 17 novembre. Le 22, elle arrivait aux deux tiers du grand cône, et le 2/1, à 9 heures du matin, elle atteignait l'Atrio del Cavallo. Le 28, trois nouvelles coulées sont descendues, toujours du sommet, se dirigeant vers le cône 22.. ( '64 ) d'emissioi) de i858. L'une d'elles s'est arrêtée après avoir parcouru la cinquième partie à peu près de la hauteur du grand cône. La seconde, qui la touchait presque, et se trouve située par rapport à celle-ci en allant de l'ouest vers le sud, s'est arrêtée vers la moitié Ai\ même cône au moment où elle venait de se diviser en quatre hranches parfaitement distinctes. La troisième, enfin, située tout à côté de la seconde, en allant de l'oiirst vers le sud, est descendue jusqu'au pied < Les vapeurs qui se dégagent de la partie inférieure de la coulée sont très-légères, transparentes et ressemblent à celles que l'on observe au-dessus des champs par une belle et chaude journée d'été. Celles au contraire qui se dégagent de la lave plus liquide, dans les régions supérieures, sont blan- châtres, opaques et beaucoup plus abondantes. » Celte dernière coulée passe à environ 5oo mètres au sud des cônes de i858. ( >65 ) M La présence du gaz acide n'est nullement apparente dans toute la |)artie inférieure de la coulée; le papier de tournesol bleu n'y a été rougi nulle part, et le tournesol rouge n'y a pas été non plus altéré par les gaz, alcalins. » Plus loin, une autre coulée, descendue du sommet le ig novem!)re, arrivait au pied du grand cône, se dirigeant vers le nord, 5 à 6 degrés ouest. » Aujourd'hui (5 décembre) , une nouvelle coulée que j'appellerai A, prenant la même direction, arrive à i 5o mètres environ du pied du grand cône. Elle semble assez active; il s'en détache, vers le milieu du cône, un bras qui prend une direction nord lo degrés est. » Une autre coulée, descendue dans une direction à peu près nord, dans la journée du 26, arrivait le 27 au soir à 3oo mètres à peu près du pied des monts Somma. C'est la plus considérable de toutes celles que j'ai vues Elle n'avançait plus; elle était complètement arrêtée quand je l'ai visitée. » Celte coulée, qui s'est divisée en O pour se réunir ensuite en B^ pos- sède une fumerolle F sur le talus formé par le renversement des moraines ORB et OQB. La fumerolle F, la seule que j'aie vue sur toutes ces laves, est acide. Elle est tapissée et entourée d'une très-grande quantité de cristaux de chlorure de sodium. Les laves qui l'entourent sont incandescentes au-dessous de la croûte de scories que les recouvre. » Du bas de cette coulée, on entend très-distincte- ment les détonations du cône advenlif longtemps ré- pétées par les échos d'alentour. » Lue autre coulée, descendue le 19 novembre, a pris la direction de la trace que l'on suivait habituel- lement pour faire l'ascen.sion du grand cône. Elle a entièrement recouvert les anciennes scories pour arri- ver à l'endroit même où, près de cette grosse pieire que connaissent tous les voyageurs, l'on faisait sta- tionner les chevaux. Là elle s'est bifurquée, un rameau suivant la direction primitive et l'autre obliquant vers l'ouest, pour parcourir encore chacun 200 mètres environ. » C'est à 80 mètres à peu près de cette branche qui oblique vers l'ouest que passe la coulée A que nous avons trouvée en pleine activité. On la voit encaissée entre deux espèces de talus ou murs latéraux. Elle chemine très- ( '66 ) lentonient, en t;iisant écroulei" ses scories du haut en bas de sa yiartie frontale sans sembler tendre à s'élargir beanconp. » Unederniere coulée enfin, descendue le i*'" décembre, a prisla direction d'Otlajano, j)lus vers l'est ; je n'ai pas eu le tem|)s d'aller l'observer. » Rentré à l'Observatoire, j'y ai rencontré M. Diego Franco, qui revenait de Naples; j'ai mis tous mes appareils à sa disj)Osilion pour qu'il puisse faire les observations que mon retoiu' obligé en France m'enq^èche de suivre comme je l'aurais vivement désiré. » GÉOLOGiK. — Ascension au Vésuve, le vendredi \o janvier 1868; par M. H. Regnault. (Extrait.) « Partis de Naples, vers 10 heures du matin, nous eûmes quelque peine à gravir le cône du Vésuve, envahi par l'éruption, et nous n'atteignîmes la source de la lave qu'au coucher du soled. » Pour nous récompenser de nos fatigues, nous étions devant un spectacle vraiment infernal. La lave sortait en bouillonnant d'une sorte de tunnel, et coulait comme un torrent, avec l'éclat d'un métal fondu rougi à blanc. Par moment, elle ralentissait sa course, se soulevait à plusieurs re- prises comme la poitrine d'un géant essoufflé, et chaque fois laissait échap- per comme lui gros soupir de vapeurs sulfureuses, que le veut chassait loin devant nous. » Nous étions sur le sol de l'ancien cratère, sur lequel j'avais piétiné l'année dernière : alors, il était en creux; mais, au moment de l'éruption, il s'est gonflé et s'est soulevé en clos d'âne, puis a ci'evé, et c'est de là que sortent les jets de fumée et de projectiles. Les projectiles, en retombant avec la cendre, ont formé un second cône, qui s'est élevé peu à peu, et qui cou- ronne maintenant le sonniiet du grand cône. Nous étions au pied de ce nouveau cône, sur la partie de l'ancien cratère encore à découvert, et d'où sort le torrent de lave, qui se divise ensuite en deux ou trois bras, se réunit au pied du cône en un seul coinçant pour se diviser de nouveau en deux branches cpii se dirigent, l'un vers Résina, et l'autre vers Torre del Greio. » Au-dessus de nos têtes s'étendait un grand panache de vapeur éclairé par les reflets ronges de la lave : toutes les dix ou quinze secondes, le cratère vomissait nu immense plumet noir, qui s'élevait comme un arbre colossal et qui retombait en cendres. C'est au milieu de ce jet noii' que sautaient les pierres enflammées, qui montaient à une assez grande hauteiu' et retombaient ( >67 ) en roulant sur les flancs du petit cùne : c'était, en grand, un bouquet de feu d'artifice, partant avec un vacarme proportionné à sa taille. » Nous sommes restés là une demi-heure, jusqu'à ce que la luiit fût à peu près venue. Nous avons trempé nos bâtons dans la lave ; ils flambaient immédiatement comme des allumettes, et le courant était si rapide qu'il en- traînait la pointe du bâton, et il était impossible de résister à cette force. Il va sans dire que, bien que la main enveloppée dans des mouchoirs et la figure cachée derrière son chapeau, on ne pouvait rester que trois ou quatre secondes aussi près du feu. Nous avons fait quelques moulages de pièces de monnaie dans des gouttes de lave que le guide faisait sauter hors du cou- rant. En descendant, nous nous sommes trouvés en fiice d'un courant de lave qui était sorti nouvellement d'un point plus élevé que nous et descen- dait tranquillement du côté par lequel nous étions montés quelques mo- ments auparavant. Si nous nous étions attardés lui peu plus, nous aurions été entourés par la lave et enfermés dans une île d'où il aurait été difficile de sortir. Nous avons donc pris un peu sur la gauche pour passer avant l'arri- vée de la lave, et nous avons gagné, à notre droite, la partie de la montagne où la cendre n'avait pas été recouverte de la lave. » Arrivés en bas du cône, nous nous sommes trouvés dans le cratère primitif, la Somma. Nous avions devant nous d'immenses murailles de roc à pic, aux arêtes fermes et découpées, aux contours sauvages et terribles. La nuit leur donnait quelque chose de plus effrayant encore. Les reflets rouges, renvoyés par la traînée de vapeurs qui suit le cours de la lave, en éclaiiaienl les sommets. Le lendemain, nous apprîmes que la coulée de lave qui se dirigeait vers Résina s'était arrêtée, et que la coulée, qui commençait la veille à prendre le chemin de Torre del Greco, avait fait près de i kilo- mètres pendant la nuit. >> M. W. A. Ross adresse une Note imprimée, concernant la Cristallogra- phie et le Chalumeau. Cette Note, imprimée en anglais, sera soumise à l'examen de M. H. Sainte-Claire Deville, pour en faire, s'il y a lieu, l'objet d'un Rapport verbal. M. U. CoYPEL adresse une Note relative à l'époque de l'apparition des vé- gétaux sur le globe. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Bronguiart. ( «68 ) M. DuvAi. adresse, par l'intermédiaire du Ministère de l'Instruction {)u- blique, une Note relative à l'apparition de deux étoiles filantes. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Babinet. M. J. Anikéeff, de Moscou, fait hommage à l'Académie d'un instrument qui a figuré à 1 Exposition universelle de 1867, et qui sert à confectionner les verres d'optique spliériques ou paraboliques. A 5 heures et demie, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à G heures. E. D. B. BULLETIN RIBLIOGRAPIIIQUR. L'Académie a reçu, dans la séance du 20 janvier 1868, les ouvrages dont les titres suivent : Paléontologie française, on Description des animaux invertébrés fossiles de ta France. Terr.iin crétacé. Livr. a/j, t. VIII : Zoopliytes ; par M. DE Fro- MENTEL; texte, feuilles igà 21 ; atlas, planches ^3 à 84, novembre 1867. Paris, 1867; in-8". (Présenté par M. d'Arcliiac.) Exposé sommaire des travaux publiés depuis ]8^'z sur divers sujets d^ agro- nomie, de chimie minérale ou de chimie appliquée à V agriculture, et de phy- sique générale; par M. J. -Isidore PiERRE. Caen, 1 863 ; in-4°. Notice supplémentaire sur tes tiavaux publiés depuis 1 86a sur divers sujets d' aqrniiomie; pnrM. J. -Isidore PiERRE. Caen, 1868; in-4°. Bienfaits des sociétés de secours mutuels pour les (dasses laborieuses; par I\L Ebuard. Grenoble. 1862; in-8". Misère et charité dans mu- petite ville de Frame, de i 56() à 1862. Fssni his- torifjuc cl ftritisliipic sur les élaldissements et institutions de bienfaisance de la ville de Ilourg. Bourg, 186G; 1 vol. g. and ii)-8". (Ces deux ouvi'agrs sont IT^vo^^s au concours de statistique 1868.) Jmportince des osscnwnls (assés des (jisemenis pnléo-archéolngiques et du mode fie cassure; par M. Garrigou. Paris, 1867; in-S". (Présenté par M. d'Arcliiac.) (Lu suit'- ilil Htlllt'lin im /tioi'/hiiil iiiinicio.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 27 JANVIER 1868. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. « Ajjrès la lecture du procès-verbal, M. Dumas prie l'Académie de per- mettre qu'il lui adresse ses reinercîmenfs pour l'honueur dout il vient d'être l'objet de sa part. » Quoique sa nomination aux fonctions de Secrétaire perpétuel n'ait pas encore reçu l'approbation de Sa Majesté, il espère cpie l'Académie voudra bien accepter dès aujourd'hui l'expression de sa profonde reconnaissance, ainsi que celle de son entier dévouement à ses intérêts, et qu'elle en auto- risera l'insertion au procès-verbal de la séance actuelle. » M. LE Président rappelle à l'Académie la perte douloureuse qu'elle a faite, depuis la dernière séance, dans la personne de M. Serres, décédé le 22 jan- vier. Les obsèques ont eu lieu le aS ; M. Andral a pris la parole au nom de l'Académie des Sciences, M. Chevreul au nom du Muséum d'Histoire natu- relle. M. Becquerel rappelle que l'une des dernières pensées de M. Serres a été pour l'Académie, pour le Muséum, et pour les progrès ultérieurs de la science auxquels il a désiré contribuer par des legs importants. C. R., iUGSti" Semestre. (T. LXVI, N" 4.) ^^ f I70 ) HISTOIRE DES SCIENCES. — liépoiise à la commiinication de M. lie Pontécoiilant ; jiar 31. Ch.\si.es. « J'ai dit, en répondant aux premières critiques du P. Secchi , que M. Grant avait écrit en astronome. Je puis croire que c'est cette obser- vation imprudente, dont je n'ai pas prévu les conséquences, qui a éveillé 1 atlention de M. de Pontécoulant, et l'a porté à adresser à l'Académie un travail qui paraît fort ancien, car il ne concerne que les masses des planètes données par Pascal dans une des quatre Notes qui ont été le sujet de ma première communication (séance du i5 juillet), et il n'y est même nulle- ment question des densités des planètes qui se trouvent dans la conniiuni- cation suivante (22 juillet). En outre, ce travail paraît antérieur au.\ com- munications de M. R. Grant, car M. de Pontécoulant paraît ignorer que les objections qu'il adresse à l'Académie ont déjà été le sujet de ces com- munications, auxquelles j'ai répondu. Je pourrais me bornera cette seule réflexion. Je vais cependant faire quelques remarques sur ce travail. » M. de Pontécoulant donne d'abord la formule qui résulte des deux Notes de Pascal sur le calcul du rapport des masses des planètes à celle du Soleil, et il fait observer que cette formule coïncide avec celle de Newton. » Il ajoute qu' « il est biai évident que quand bien même Pascal , j)ar la » force de son génie, serait parvenu à la formide, il n'aui'ait pu en faire » niiciin usage, faute des données astronomiques nécessaires. » M. de Pon- técoulant admet-il dès ce moment, ou se proposet-il de prouver celle prétendue évidence? Je ne saurais le dire. » Quant aux masses de Jupiter, de Saturne et de la Terre, que Pascal exprime par les nombres I I 1067 3o2i 169282 M. de Pontécoulant dit que c'est là « que la falsification a|)pai'aîl dans » toute son évidence. » Voici les preuves qu'il en donne. » 1" J^a masse de Jupiter est celle qu'a trouvée Newton. » 2" La masse de Saturne diffère très-])eu de celle de Newton. Il y a ici une légèi'c inadvertance, cai- le nombre de Newton est absohunent le même que celui de P.iscal. M. de Pontécoulant ajoute que le calcid demande que l'on connaisse la distance du 6" satellite au cenlie de la planète, « distance H (pie Pascal ne ])ouvait connaître ». C'est l'objection de MM. Grant et Seccbi, à laquelle j'ai répondu en produisant les Lettres de Galilée. ( '7' ) » 3° Enfin, au sujet delà masse de la Terre, IVI. de Pontécoulant fait un raisonnement dont je ne vois pas bien le sens. » Il dit que la formule ne pouvait donner, au temps de Pascal, le nombre —-. — --» qui est double à peu près de la valeur actuelle do la masse de la 1D9262 '■ ' ' Terre : « une pareille erreur, ajoute-t-il, étant beaucoup trop forte poiu- » être attribuée à Pascal dans un temps où tous les éléments du système » solaire étaient à peu près aussi bien connus qu'ils le sont aujourd'hui. » Dans un autre passage, M. de Pontécoulant avait iléjà dit : « De [)areilles 1) erreurs sont difficiles à admettre chez un homme tel que Pascal, qu'on » doit supposer parfaitement au courant des connaissances astronomiques » de son temps. » » Ainsi, M. de Pontécoulant pense que pour attribuer le nombre -7^ — 0- à Pascal, il faut admettre qu'il n'était pas au courant des données astrono- miques de son temps, parce que s'il les eût connues il aurait trouvé lui nombre plus exact. )> D'où il conclut cjue les Notes qui renferment la formule ne sont pas de Pascal. 1) Ce raisonnement me paraît infirmé par Newton lui-même, dont M. de Pontécoulant prend la défense contre Pascal ; car dans la première édition des Principes, Newton conclut de la même formule un nombre beaucoup plus inexact que celui de Pascal, et dans la troisième édition de 1726, il adopte le nombre même de Pascal. » Comment M. de Pontécoulant entend-il que les données astronomiques connues au temps de Pascal devaient donner un résultat plus exact que celles du temps de Newton? » Quoi qu'il en soit, M. de Pontécoulant conclut que « les prétendues » Lettres de Pascal ne sont point sorties de la plume de ce grand homme, » qu'elles ont été écrites dans un temps beaucoup postérieur à l'apparition )) du livre des Principes; que celte ijrétendue correspondance ne saurait » mériter un examen sérieux de tout homme initié aux premières notions » de la théorie du système du monde. » )) Est-ce bien cela que M. de PonlécoulaiU a prouvé, comme il le croit ? 1) 2'1. ( '7^ ) ÉCONOMIE RURALE. — Recfierches chimiques sur la respiration ries animaux (l'une ferme fsnite). — Influence du régime alimentaire. — Etude compara- tive de la respiration des veaux élevés au pàlurarje et des veaux nourris au /a/7;pn;M. J. Reiset(i). « Dans une série d'expériences publiées en i863 (aj, j'ai plus particu- lièrement étudié la respiration des animaux ordinaires d'une ferme. » Cette étude présenlait, suivant moi, un grand intérêt agronomique, car elle devait fournir de très-utiles renseignements pour diriger l'hygiène et l'alimentation du bétail. » Les dimensions de mon appareil m'ont permis alors d'opérer sur des moutons adultes, sur des veaux, sur des animaux de l'espèce porcine, sur de grosses volailles, et j'ai établi par ces expériences quelles sont les va- riations de composition que ces divers animaux font subira l'air atmosphé- rique dnns im espace confiné. IV Pendant la respiration des moutons et des veaux une proportion tres- considérable d' hydrogène protocarboné se retrouve toujours dans l'ensemble des gaz exhalés. Celle production de l'hydrogène carboné a lieu régu- lièrement et dans les conditions normales; ce fait général m'a paru lié d'une manière absolue à l'alimentation ordinaire des ruminants et aux actes qui accompagnent les phénomènes de la digestion. » Pour éclairer cette question, il convenait d'étudier la respiration des ruminants, en cherchant les moyens de faire varier la nature de leurs ali- ments. Les veaux devaient se prêter parfaitement à ce système d'expé- riences; exclusivement herbivores après leur premier âge, ils peuvent être considérés comme de véritables carnivores, tant que l'on continue à les nourrir avec le lait, soit pour les élever, soit pour les amener à l'état d'en- graissement. J'ai donc pu comparer les produits exhalés par ces ruminants sous l'influence de deux régimes alimentaires très-différents. » Je reproduis le tableau des expériences faites sur des veaux élevés au pâturage. Vtini.r. fin pâtura^'. Expérience 1. — Un veau mâle de 5 mois; poids 62 kilogrammes. Expérience 11. — Un veau mâle de 9 mois; poids 1 15 kilogrammes. (i) Bien (|iie l'ensemble des trois commiinicalioiis de M. Reiset dépasse les limites réglementaires, l'Académie a décidé qu'elles seraient reproduites en entier an Compte rendu. (21 Cnniptrs renehis, t. LVI, p. 74o. ( 173 ) Expérienre III. — Le même veau déjà soumis à l'expérience précédente; poids 1 15 iiilo grammes. Ces animaux pâturaient en liberté dans un bon herbage. I. II. m. sr er er Poids de l'oxygène consommé 433,559 629,692 719,317 Poids de l'acide carbonique produit 5 1 3, 453 747,162 859,458 Poids de l'oxygène contenu dans l'acide carbo ni(iue 373,420 543,390 625.060 Poids du carbone brûlé par beure 10,668 17,928 i6,o38 Poids de l'azote exhalé pendant l'expérience. . 3,576 3,848 4>349 Poidsde l'azote exhalé parvingt-quatreiieurcs. 6,535 6,517 7) 14' Poidsde l'oxygène consommé par heure. . . . 33, 012 55,38o 49)2i8 Poids de l'oxygène consommé en une heure par I kilogramme de l'animal o,533 0,481 0,428 Rappoit entre le poids de l'azote exhalé et celui de l'oxygène consommé 0,0081 0,0061 0,0060 lit _ lit m Volume de l'hydrogène protocarboné exhalé. 14, 526 i6,4i3 20,38i Hydrogène protocarboné exhalé par heure. . 1 , 106 i ,444 ' )394 Oxygène retrouvé dans l'acide carbonique. . 86, i3 ) 86,20 I 86,80 / r^ ' r ■ . a Q '00 -^ 100 ' -^ 100 Oxygène nxe autrement 10,07) • ^ 1 7 M ' 3 , 1 1 ) Durée de l'expérience i3"8'" 1 1''22'" i4"37"' » Les expériences qui précèdent montrent que chez les veaux herbivores le phénomène de la respiration s'accomplit avec une exhalation d'azote et une production normale iV hydrogène prolocarboné. Le volume de ce dernier gaz a été en moyenne de i'",3i5 par heiu'e; le poids de l'azote exhalé en vingt-quatre heures étant de 6s'','^3i , on voit que le rapport entre le poids de l'oxygène contenu dans l'acide carbonique et le poids de l'oxygène consommé reste constant dans les trois expériences : pour 100 d'oxygène consommé, on en retrouve en moyenne 86,44 dans l'acide carbonique. » J'ai résumé dans les tableaux qui suivent les résultats de cincj expé- riences faites sur les veaux maintenus au régime exclusif du lait : ycau.r iioiiiTis nu laitage. E.ipèriencc I. — Veau de 27 jours, une génisse, recevant ponr toute nonrritine, depuis sa naissance, du lait caillé après écrémage ou nxittes. Son poids est de 65 kilogiammes. Un petit panier constamment maintenu au bout du museau empêche l'animal de manger la paille de sa litière. E.vpcriencr II. — Veau de l'expérience précédente, toujours au même régime. Il est âgé de 45 jours et pèse 90 kilogrammes. ( '74 ) Expérience 111. — Le même veau, âge tlu 5i jours. Son poids est de 102 kilogianiines avant l'expérience. Le régime alimentaire se compose exclusivement de lait caille et écrémé. I II. III. sr gr ■ çr Poids de l'oxygène consommé 537,883 63i,ii7 687,827 Poids de l'acide cirhonique produit ()4i,4o5 763,633 142,487 Poids de l'oxygène contenu dans l'acide carb. 4*^6>47f' 555,36g 612,717 Poids du carbone brûlé par heure 16,983 i8,43o 20,125 Poids de l'a/.ote exhalé pendant l'expérience. 5,3ii 7>'99 4i'39 Poids de l'azote exhalé en vingt-quatre heures. 12,375 15,289 8,700 Poids de l'oxygène consommé par heure... 52,220 55,85i 60, 245 Poids de l'oxygène consomme en une heure par I kilogramme de l'animal o,8o3 0,620 o,5go Rapport entre le poids de l'azote et celui de l'oxygène consommé 0,0098 0,01 i4 0,0060 Volume d'hydrogène exhalé sans mélange de gaz carbone 2''',q66 i''',258(i) i'", 157(1) Oxygène retrouvé dans l'acide carbonique .. . 86, 72) ,„„ 8' ,t)q ) 8q,o8 ) Oxygène hxe autrement i3 ,38 ) 12 ,01 ( 10,92 ( Diiiée de l'expérience 10" 18'" 1 i'' 18"" 1 1"25"' Veau ne Inivant 56 \ 18,46 \ Durée de l'expérience t i" i'" i i"37"' (i) Dans les expériences II et III, l'hydrogène était mélangé avec des traces de gaz car- boné. ( '75 ) » En examinant ces tableaux, on voit qne chez les veanx ne buvant que du liiilaije et j)rivés de nouirilure végétale, la nature des [iroduits gazeux delà respiration se rapproche de ceux qui sont exhalés parles carnivores. » La production de l'hydrogène protocarboné devient aljsolument nulle. Il est très-vraisemblable que ce gaz ne prend naissance qu'au sein des masses alimentaires de nature végétale en voie de fermentation et d'élabo- ration dans le pren)ier estomac, loisque les rimiinants sont à leiu' régime habituel. Je crois intéressant de rappeler ici qu'en étudiant la formation des /'((;n/e/i j'ai toujours observé un dégagement abondant d'hydrogène protocarboné et d'azote lorsque la fermentation et la décomposition des matières végétales ou animales s'effectuent à l'abri de l'oxygène atmosphé- rique. » Je suis ainsi amené à penser que le développement de l'hydrogène protocarboné dans l'estomac des ruminants est di'i à un phénomène de com- bustion incomplète, et j'ajouterai que ce gaz se retrouve toujours en pro- portions considérables chez les animaux qui succondjent à la suite de l'indigestion gazeuse connue sous le nom de méléorisalion . » L'exhalation de l'azote a été très-considérable et presque doidilée, alors c[ue les animaux ont reçu pour toute nourriture du lait caillé privé de beurre. Ce régime est en effet beaucoup trop riche en 'matières azotées, et l'analyse des produits de la respiration peut expliquer le succès d'une pra- tique mise en usage dans nos fermes : quand les veaux sont à l'engraisse- ment, on mélange souvent le lait ou le lait caillé avec une certaine quantité de riz bien cuit. Cette substance liydro-carbonée, ajoutée aux aliments, fournit à la respiration des principes facilement combustibles et ménage ainsi la destruction des matières plastiques riches en azote. » On voit encore que le rapport entre le poids de l'oxygène contenu dans l'acide carbonique et le poids de l'oxygène consommé a varié très- considérablement : pour loo d'oxygène consommé, on en i-etrouve en moyenne 88 dans l'acide carbonique produit par les veaux nourris avec le lait caillé privé de beurre, et 8i seulement par les veaux buvant du lait naturel. » Ces nouvelles expériences confirment cette conclusion générale déduite de nos premières recherches, savoir cjue les produits de la respiration dépen- dent bien plus de la nature des aliments que de l'espèce animale. ■< ( .76 ) • licOîiOMiE RURALE. — Elude (Ics tjaz prodmls pendant la méléorisntion des ruminants, application à la thérapeutique vétérinaire; par ^i. J. Reiset. « La météorisalion lail chaque année de nombreuses victimes parmi les ruminants nourris au pâtrirage. » Cette maladie est souvent foudroyante, et les bergers doivent apporter la plus grande vigilance quand les troupeaux pâturent les luzernes ou les jeunes trèfles. Une demi-heure suffit pour mettre {\eu\ ou trois cents bêles en danger de mort. Aux premiers S3mplômes de gonflement, les animaux doivent être proinptement retirés du pâturage; la diète pendant quel- ques heures peut souvent enrayer le mal, mais on voit parfois le gonfle- ment augmenter avec une rapidité effrayante; la suffocation arrive, et l'animal ne tarde pas à succomber, si on n'a |)u lui porter secours en temps utile. » L'introduction de la sonde œsophagienne peut amener, dans certains cas, le dégagement des gaz parla bouche, surtout chez les animaux de la race bovine; chez les moutons, on parvient quelquefois à les soulager assez rapidement en pressant énergiquement les flancs avec les mains. » Enfin, dans nos campagnes, les bergers ont ordinairement des breuvages et des remèdes plus ou moins secrets qu'ils infligent aux pauvres bêtes. Beaucoup de ces remèdes sont inefficaces ou dangereux, et il faut avouer que les cultivateurs restent à cet égard dans une ignorance à peu près complète. » Pour éclairer la thérapeutique vétérinaire, il importe surtout de con- naître exactement la nature des gaz qui amènent, par leur développement, la distension et même la rupture des organes. » J'ai pu recueillir ces gaz dans des conditions exceptionnelles de pureté sur une vache météorisée, au moment où elle venait de mourir dans ma ferme. » Cette vache, au pâturage dans un trèfle, au mois de juin, commençait à gonfler vers 6 heures du matin, et elle succombait en moins de deux heures, malgré les soins qui lui furent prodigués. » Un tube métallique sous forme de Irocart \\\\. immédiatement enfoncé dans le rumen, et le gaz put être recueilli avec la plus grande facilité sur une cuvç à mercure. On avait d'abord constaté avec le manomètre que les gaz contenus dans l'estomac distendu de cette vache avaient une tension repré- sentée par G"^ millimètres de mercure, la pression atmosphérique étant de 753""",G. ( 177 .' » I.e gaz, analysé avec tous les soins convenables dans notre eiulio- inèlre, avait la composition suivante : Acide carbonique 74>33 Hydrogène protocarboné 23 ,46 Azote 2 , ?. I ioo,oo M Ce gaz ne contenait ni oxygène ni hydi'ogène sulfuré. » Dans le gaz d'un mouton météorisé on a trouvé 76 pour 100 d'acide carbonique. » Ces résultats analytiques enseignent d'une manière très-précise le traitement à suivre. » Dans un cas de méléorisation, il convient d'absorber le plus prompte- ment possible l'acide carbonique, dont la proportion représente les trois quarts du volume des gaz qui déterminent le gonflement. » L'emploi des alcalins est donc (ont naturellement indiqué. » On administre parfois avec succès l'alcali volatil ou ammoniaque, mais il esta craindre que le carbonate d'ammoniaque formé ne reste à l'état gazeux dans l'estomac et ne produise qu'une condensation inipaifaite. M Dans les ouvrages traitant de médecine vétérinaire, on recommande encore l'usage de potions au savon, du chlorure de chaux, de la lessive de cendres. L'emploi de ces médicaments est rationnel et peut avoir son uti- lité. 11 semblerait toutefois préférable d'avoir recours à des. alcalis fixes et puissants. Je crois donc devoir signaler à l'attention des agriculteurs et des vétérinaires la magnésie calcinée et même le sucrate de chaux, comme pouvant soulager immédiatement l'animal par une condensation rapide de l'acide carbonique. » Déterminer exactement la dose nécessaire d'alcalis caustiques poiu- obtenir cette condensation, sans altérer les membranes de l'estomac, me parait une question du plus grand intérêt pour l'économie du bétail. On mettra ainsi entre les mains des cidtivateurs un moyen facile et sîir de combattre une maladie qui peut frapper soudainement un nombreux trou- peau. » ÉCONOMIE RURALE. — Note sur la i>rodu( lion du yaz nilreux pendant la marche des fermentations dans tes distilleries. Dosage des proportions d' am- moniaque contenues dans le jus de la betterave; par M. J. Reiset. « Les praticiens qui s'occupent de la distillation des betteraves redoutent C. R., 186S, I" Semestic. (T. LXVI, N" 4.) 1^ ( '7») comme un accident très-grave la production du gaz nitreux pendant la fer- mentation des jus sucrés. On observe presque toujours ce trouble dans la marcbe du travail dès que les jus sucrés ne contiennent plus une propor- tion convenable d'acides libres. Les fermentations deviennent alors languis- santes; du gaz nitreux se dégage en abondance dans les cuves; enfin, après ce dégagement de gaz nitreux, que l'on ne s'explique pas encore, la fer- mentation alcoolique s'arrête ordinairement pour ne plus reparaître , quelles que soient d'ailleurs les quantités de levure ajoutées dans ces cuves. Le ferment lactique se développe, il domine, et le sucre passe rapidement à l'état d'acide lactique. J'ai pu ainsi constater que des jus, qui ne conte- naient que 1 grammes d'acides libres avant cette fermentation, arrivaient rapidement à une proportion de 8 à lo grammes par litre, sans avoir ajouté aucune nouvelle proportion d'acide. » Pour obtenir une marche régulière dans le travail de la distillerie et de bonnes fermentations franchement alcooliques, j'ai établi d'une ma- nière générale, par une série d'observations alcalimétriques continuées pendant plusieurs campagnes, que les jus doivent renfermer une quantité d'acides libres correspondant à 3 grammes d'acide sulfurique monohy- draté par litre de jus provenant de la macération. » On voit que, dans une distillerie bien conduite, il convient de régler méthodiquement les proportions de l'acide sulfurique, employé trop sou- vent sans discernement, comme un remède à tous les accidents qui peu- vent survenir dans la fabrication. » En cherchant à déterminer la nature des bases que contient le jus nor- mal de la betterave, on trouve que l'ammoniaque, sans doute combinée avec des acides faibles, peut saturer à elle seule la presque totalité de l'acide sulfurique ajouté pendant les opérations. » Pour doser l'ammoniaque dans le jus naturel de la betterave, j'ai em- ployé la méthode indiquée par M. Boussingault. Cette méthode rapide, dont on connaît la précision et la sensibilité, trouve chaque jour de nou- velles applications : 3o ou oo centimètres cubes de jus sucré étaient intro- duits dans l'appareil distillaloire, contenant i litre d'eau distillée parfaite- ment pure; on ajoutait au mélange 5 centimètres cubes de potasse à 4o de- grés , puis on procédait à la distillation en recueillant successivement 2 volumes de 200 centimètres cubes chacun; la proportion d'ammoniaque se trouvant déduite en saturant, par les produits de cette distillation frac- tionnée, un volume connu d'acide sulfurique titré. » Voici quelques-uns des résultats analytiques. { 179 ) » Un litre de jus obtenu par ia pression de betteraves râpées a fourni : 0,772 d'ammoniaque (AzH'), o , 44 ' " 0,544 0,534 " o , 740 )) 0,775 En moyenne... o,634 » » Cette quantité varie suivant la nature des racines et suivant l'engrais contenu dans le sol où elles ont végété. » Recherchant l'ammoniaque dans les vinasses qui servent à de nou- velles macérations de la betterave dans le procédé de M. Champonnois, j'ai trouvé en moyenne oS'",/i85 d'ammoniaque (AzH') par litre devinasse. » Le volume de ces résidus, en roulement dans la fabrication, contient ainsi à peu près exactement la quantité d'ammoniaque apportée chaque jour par les racines mises en macération. » On a souvent cherché à expliquer la formation du gaz nitreux pen- dant la fermentation des cuves par une décomposition des nitrates, qui se retrouvent dans les jus. Mais comment admettre alors, avec tous les pra- ticiens, qu'un traitement par l'acide sulfurique soit le remède infaillible contre cet accident. Pensant, au contraire, que l'on doit attribuer la production du qaz nitreux à un phénomène d'oxydation de l'airunoniaque, quand cet alcali ne se trouve pas saturé par un acide énergique, comme" l'acide sulfurique, j'ai réglé l'emploi de cet acide en tenant surtout compte de la présence de l'ammoniaque dans les racines. » Cette observation, mise en pratique depuis trois ans dans la distillerie d'Écorcheboeuf, a donné d'excellents résultats; les fermentations nitreuses ne se produisent plus que très-rarement et tout à fait par exception. » Dans un Mémoire sur In fabrication du sucre de betteraves, MM. Leplay et Cuisinier (1) ont indiqué « que, en faisant bouillir les jus et sirops de M betterave pendant un temps plus ou moins prolongé en présence des » alcalis caustiques, potasse, soude et chaux, les matières azotées sont » décomposées et qu'il se dégage de l'ammoniaque. » » Les auteurs ne paraissent pas avoir soupçonné que cette ammoniaque pouvait préexister dans le jus naturel des racines, avant toute décompo- fi) Comptes rendus, t. LX, p. 221; année i865. 24.. ( «So) sition des matières azotées; toutefois, ils ont calculé qu'une fabrique de sucre produisant looo hectolitres de jus par jour était susceptible de donner jusqu'à 3oo kilogrammes de sulfate d'ammoniaque par jour. » Cette quantité de sulfate d'ammoniaque correspond à o^'\'j'jo d'am- moniaque (AzH'j par litre de jus. )) On voit que ce résultat industriel se rapproche beaucoup des nombres que j'ai trouvés par l'analyse directe des jus naturels. » Pour éviter une perle préjudiciable aux intérêts de l'industrie manu- facturière el agricole, nous devons espérer que les auteurs réaliseront le projet qu'ils avaient annoncé d'étudier une disposition spéciale d'appareils pour recueillir l'ammoniaque dégagée pendant les premiers temps de l'éva- poralion des jus. » « M. MiLXE Edw.vrds ajonte que l'on ne se ferait pas une idée juste des expériences intéressantes de M. Reiset, si l'on supposait qu'elles ne portent que sur les produits de la respiration, ou même sur des gaz qui seraient en réalité exhalés de l'organisme. Les gaz dégagés par les animaux soumis anx expériences de M. Reiset proviennent évidemment de deux sources par- faitement distinctes, savoir : i°de l'exhalation respiratoire qui verse au de- hors les produits volatiles ou gazeux élaborés dans la profondeur de l'orga- nisme et charriés par le sang ; 2° de la fermentation des matières alimentaires introduites dans le tube digestif et non encore absorbées. Ces gaz intestinaux ou gastriques ne sont pas des produits physiologiques; ils naissent dans l'estomac ou dans l'intestin^ comme ils naîtraient dans tout autre vase où les phénomènes chimiques du même ordre se développeraient, et ils ne sont |)as exhalés par l'organisme, mais simplement évacués au dehors par la bouche ou par l'anus. Il est probable que la totalité de l'hydrogène carboné et de l'acide sulfhydiique que l'on a trouvée mêlée à l'acide carbonique et à l'azote exhalés par les poumons n'a pas d'autre source, et doit être con- sidérée comme étant complètement étrangère au travail respiratoire qui a son siège dans les profondeurs de l'organisme. » CHIMIE MINÉRALE. — Essais stir (a réduclioii du iiinbiiiin et du tantale; par M. Lt. i\lAKi!i\Ac. « Le fluoniobate de potasse est réduit sans difficulté par le sodium dans un creuset en fer forgé. Mais le produit de cette opération n'est |ioint le niobium hii-même, mais un alliage de ce corps et de sodiini), ou plnlôl un ( i8i ) niobure de sodium, qui reste disséminé dans la niasse fondue à l'état d'une poudre noire. » En présence de l'eau, ce composé se détruit avec un très-faible déga- gement d'hydrogène et se transforme en niobure d'hydrogène, renfermant environ i pour loo d'hydrogène, correspondant par conséquent à la for- mule NbH. Le composé reste d'ailleurs souillé d'une certaine quantité de composés oxygénés du niobium, dont je n'ai pu parvenir à le débarrasser complètement; on ne parvient qu'à en éliminer la pins grande partie en le faisant digérer avec de l'acide fluorhydrique étendu, mais on perd ainsi une proportion considérable du produit, qui se dissout aussi dans cet acide. » Aussi ce produit ne subit-il qu'une augmentation de poids de 37 à 38 pour 100 en se convertissant en acide niobiquepar le grillage, tandis que le calcul exigerait 4i pour 100. Tl y a loin toutefois de ce résultat à celui qu'avait obtenu H. Rose en réduisant par le sodium un composé qui ren- fermait évidemment encore de loxygène. Son niobium ne gagnait que 21 à 22 pour 100 d'oxygène par le grillage; c'était certainement un protoxyde de niobiumr NbO, qui doit absorber 21,8 pour 100 d'oxygène. » Ce niobure d'hydrogène est une poudre noire, excessivement ténue, dont la densité a varié de 6 à 6,6. Inattaquable par l'acide chlorhydrique, l'acide azotique et l'acide sulfurique étendu, il peut être attaqué et dissous par l'acide sulfurique concentré et bouillant, par les bisulfates alcalins en fusion, par l'ébullition avec les alcalis caustiques, et surtout par l'acide fluorhydrique, même étendu d'eau. Chauffé au contact de l'air, il entre en ignition, et se convertit promptement en acide niobique. » Cet hydrure est très-stable. Maintenu au rouge blanc pendant une heure, dans un courant d'hydrogène, il en retenait encore 0,9 pour 100. La faible diminution dans la proportion de cet élément n'était même peut- être due qu'à ce que je n'avais pas réussi à éliminer les dernières traces d'air de l'appareil. Il n'avait subi aucune agglomération, seulement sa densité s'était élevée à 7,37. » J'ai essayé de réduire la fluoniobate de potasse par le magnésium; je ne cite cet essai que pour signaler la violente détonation qui l'a terminé. » La réduction par l'aluminium dans.un creuset de graphite, ou dans un creuset brasqué, donne lieu à un niobure d'aluminium, NbAP, que l'on obtient comme résidu en traitant par l'acide chlorhydrique le culot d'alu- minium dans lequel il est disséminé. » Ce composé se présente sous la forme d'une poudre éminemment cris- talline, d'un gris de fer, joiussant d'un éclat métallique très-prononcé, m;iis ( i82 ) se réduisant facilement en luie poussière presque noire. Sa densité est de 4545 à 4>52. )) Il offre à peu près les mêmes propriétés que le -composé précédent, seulement il est un peu plus attaquable par les acides et peut être dissous par une ébullition prolongée avec l'acide chlorhydrique concentré. En revanche il est bien moins combustible et ne s'oxyde que très-incompléteraent par le grillage. » L'oxvdation de ce composé par le bisulfate de potasse en fusion et son analyse donnent le moyen de déterminer directement la composition de l'acide niobique. En déduisant du poids de la matière analysée celui de l'aluminium et d'une très-petite quantité de silicium dosés à l'état d'alumine et d'acide silicique, j'ai obtenu dans deux essais, pour loo parties de niobium, 141,9 et i42,7d'acide niobique, résultats parfaitement conformes à la composition que j'ai attribuée à cet acide : le calcul indique en effet 142,5. » Les essais de Berzélius et de H. Rose, sur la réduction du fluotantalate de potasse par le sodium, ayant donné des résultats tout à faifc semblables à ceux que j'ai obtenus avec le fluoniobate, je n'ai pas essayé de répéter cette expérience. Mais j'ai étudié la réduction de ce sel par l'aluminium. Elle se passe exactement comme celle du fluoniobate, et l'on obtient une combi- naison de tantale et d'aluminium, dont la composition correspond à la formule Ta Al'. » C'est aussi une poudre cristalline à éclat métallique, d'un gris de fer, donnant une poussière noire, dont la densité est de 7,02. Elle est presque inattaquable par l'acide chlorhydrique, se-dissout facilement dans l'acide fluorhydrique, ne s'oxyde presque pas par le grillage. » Le résultat général qui me paraît établi par ces recherches consiste dans inie nouvelle confirmation de l'analogie, souvent signalée déjà, entre le niobium, le tantale et le silicium. La résistance aux acides autres que l'acide fluorhydrique, l'existence et la stabilité du niobure d'hydrogène, et le fait que les combinaisons de ces corps avec l'aluminium se laissent faci- lement réduire en une poussière noire non métallique, tendent à exclure ces éléments de la classe des métaux. Il me paraît impossible de ne pas réunir dans un même groupe ces deux corps et le silicium, auquel s'adjoi- gnent naturellement le titane et le zirconium. » Or il est à remarquer que le mode de constitution des principales combinaisons de ces divers éléments n'est point le même, ou, pour employer le terme maintenant usité, ils n'ont pas la même atomicité. Le niobium et le ( '83 ) tantale sont des éléments pentatomiques, tandis que les antres corps du même groupe sont tétratomiques. )i Cette considération, jointe à d'autres faits analogues qu'il seraitsuper- flu de rappeler, me fait croire qu'il ne serait pas sans inconvénient de vouloir faire, du caractère tiré de l'atomicité des éléments, la base fonda- mentale et exclusive de la classification chimique. On est amené i)ar là en effet à rapprocher des corps qui offrent sous tous les autres rapports les plus grandes différences et à séparer au contraire ceux dont les analogies sont les plus manifestes. La réunion de l'argent aux métaux alcalins, par exemple, ne me paraît pas plus justifiée que ne le serait la séparation du sili- cium et du niobium. » M M. H. Saixte-Claire Deville, après avoir présenté la Note de M. de Marignac, fait remarquer qu'elle donne la raison des recherches infruc- tueuses faites par beaucoup de chimistes et par lui-même en |jarticulier pour l'extraction du niobium à l'état cristallisé. » En faisant, il y a quelques années, ces tentatives, il a produit deux substances très-belles et très-intére.ssantes, sans doute, dont il ne peut, faute de temps, s'occuper en ce moment. Il recommande ces matières à l'atten- tion des chimistes. » 1° En chauffant à une température de 1200 degrés environ du niobate de potasse avec un petit excès de carbonate de potasse dans un creuset de graphite, on obtient une masse saline fondue, au milieu de laquelle se dé- tachent de très-beaux cubes noirs dont les angles ont été trouvés de 90 de- grés. Traités par l'acide fluorhydrique, ces cubes ne se dissolvent pas, ce qui permet de les séparer de la matière qui les enveloppe. A cet état de pureté, le chlore attaque ces cristaux en donnant un petit résidu d'acide nio- bique et un mélange de chlorure et d'oxychlorure de niobiinn, peut-être celui qui a été découvert récemment par M. Delafontainc. 1) Dans la préparation de ce corps, il faut avoir soin d'entourer le creu- set de graphite d'un mélange de rutile et de charbon, lequel absorbe l'azote des gaz du foyer. » 2° En effet, quand on calcine sans prendre cette précaution, le nio- bate de potasse, en portant la température aussi haut que possible, la ma- tière du creuset de graphite rédiiisiuit la potasse et l'acide niobique, on obtient des cristaux prismatiques d'une magnifique coultur bronze foncé, qui sont sans doute l'azoto-carbure de niobium analogue aux cristaux de titane dont M. Wohler a donné une i'i belle analyse. » ( i84 ) M. Clausu's, en adressant à l'Académie la traduction française de sa « Théorie iiiécanique de la chaleur », joint à cet envoi la Note suivante : « J'ai eu l'honneur, en 1864 et 1867, de faire hommage à l'Académie de deux vohimes qui contiennent une collection de Mémoires que j'ai publiés sur la Théorie mécanique de la chaleur. Les Mémoires contenus 'dans la pre- jnière partie avaient pour but d'établir la théorie et de l'apjdiquer aux divers modes d'action de la chaleur et à la machine à vapeur. Ils forment dans cette collection, qui est complétée par des notes et des additions, un ensemble qui peut être considéré comme un traité de la théorie mécanique de la chaleur. » M. Folie, de Liège, géomètre habile, connu par ses beaux travaux sur le mouvement des corps solides, a bien voulu faire la traduction française de la première partie, qui vient de paraître chez M. E. Lacroix. Cette tra- duction est faite avec le plus grand soin et rend mes idées avec beaucoup de précision et de clarté. Comme l'Académie a compté et compte encore parmi ses illustres Membres plusieurs-savants qui ont contribué d'une ma- nière éminente aux grands progrès que nos connaissances sur la chaleur ont accomplis dans ces derniers temps et dont est résultée la nouvelle théorie, j'ose espérer que cette traduction ne sera pas dépourvue d intérêt pour elle, et je prends la liberté de lui en faire hommage au nom du traducteur. M J'ajouterai que M. Folie s'occupe actuellement de la traduction de la seconde partie, qui traite de l'application qu'on peut faire de la théorie exposée dans la première partie aux phénomènes électriques, ainsi que d'une hypothèse sur la nature de la chaleur, et que, vraisemblablement, cette tra- duction paraîtra bientôt. » Sir D. Brewster fait hommage à l'Académie de deux brochures im- primées en anglais : l'une de ces brochures est relative à l'Education scien- tifique dans les Écoles de l'Ecosse; l'autre est le Discours qu'il a prononcé, comme Président de la Société Royale d'Edimbourg, à l'ouverture de la session de 1867-68. ( i85) MÉMOlllES PRÉSENTÉS. TÉRATOLOGIE. — Nole sur le mode de formation des monstres s/méliens; par M. C. Dareste. (Commissaires : MM. Andral, Cloquet, Nélaton.) <( Le mode de formation des monstres syméliens, c'est-à-dire des monstres qui sont caractérisés par l'inversion et la fusion des membres postérieurs, est resté, jusqu'à présent, un problème sans solution. » Meckel voyait, dans leur organisation, une preuve en faveur de la vieille idée de la monstruosilé originelle. )i Is. Geoffroy Saint-Hdaire, en rappelant l'opinion de Meckel, ajoute : « Je ne puis partager l'opinion de l'illustre anatomiste allemand. J'ai cher- » ché, dans son important Mémoire, des preuves à l'appui de l'idée qu'il » soutient, et je n'ai trouvé qu'un argument qui me paraît d'une bien faible » valeur : c'est l'impossibilité de puiser une explication satisfaisante dans la » théorie de la formation accidentelle des monstruosités. Cette impossibi- » lité est très-réelle, je l'avoue ; mais seulement relative à l'état présent de » la science. » » M. Cruveilhier, ayant eu l'occasion de disséquer jilusieurs monstres syméliens, a cherché à établir que l'on pourrait expliquer la formation de cette monsiruosité, en admettant que, dans les premiers temps de la vie intra-utérine, les deux membres inférieurs, y compris le bassin, auraient été soumis à deux forces agissant simultanément ou successivement : i° à une force qui aurait imprimé à chacun de ces membres un mouvement de rotation en sens opposé sur leur axe, de dedans en dehors et d'avant en arrière, de manière que leur face postérieure serait devenue supérieure, et ré- ciproquement ; a^à une force qui, pressant ensuite fortement les meudjres l'iui contre l'autre, aurait déterminé leur fusion. Ces deux fait.s, l'inversion et la fusion des deux membres postérieurs, pourraient être les effets d'une même cause, c'est-à-dire d'une compression latérale qui, en agissant à la fois sur le bassin et sur les grands troclianters, ferait exécuter à ces membres un mouvement de rotation, en même temps qu'elle les appliquerait fortement l'un contre l'autre. )) Mes études sur la production artificielle des monstruosités m'ont per- mis de voir comment les choses se passent. J'ai constaté que les pressenti- ments de M. Cruveilhier étaient exacts, mais que, pour en tirer uneexpli- C. R. , 1868, I" Semestre. (T. LXVl, N" 4.) ^5 ( i86 ) cation complète, il faut y adjoindre certains éléments nouveaux qu'il était impossible de prévoir, et que l'observation seule pouvait révéler. » L'inversion et la fusion des membres postérieurs résultent bien évi- demment d'une pression latérale. Mais quelle est la cause de celte pression? J'ai constaté qu'un semblable événement se produit toutes les fois que la partie postérieure de l'amnios, ou ce que les embryologistes appellent le capuchon caudal, a éprouvé un retard dans son développement, et qu'elle reste appliquée &ur la partie postérieure du corps au lieu de s'en éloigner par l'interposition du liquide anuiiotique. » Dans de semblables conditions, lorsque les membres postérieurs qui apparaissent, comme des bourgeons, sur les côtés de l'extrémité posté- rieure du corps, prennent leur accroissement, ils sont nécessairement ren- versés, et viennent alors s'appliquer l'un contre l'autre par leurs faces externes. Si leur accroissement continue plus rapidement que celui de la cavité amniotique, les deux membres se presseront l'un contre l'autre par leurs faces externes, et finiront par s'unir en formant une véritable greffe par approche. » Cesfni!.;, constatés par l'observation, font dépendre la symélie d'un arrêt de dévelo|)pement de la partie postérieure de l'amnios. Quant à ce dernier fait en lui-même, je n'ai pu jusqu'à présent en déterminer la cause. Je puis ajouter cependant que les anomalies de l'amnios sont très-fré- quentes, que cet organe est très-souvent frappé d'arrêt de développement, soit d'une manière générale, soit d'une manière partielle, el que ces anoma- lies de l'amnios sont l'une des causes les plus ordinaires des anomalies de l'embryon lui-même. J'ai déjà montré, dans lui travail précédent, que les arrêts de développement qui portent sur l'amnios tout entier déterminent un certain nombre de monstruosités simples, fort diverses, mais presque toujours associées (cclromélies, célosomies et exencéphalies). L'arrêt de déveloi)pement du capuchon caudal détermine la symélie. J'espère pouvoir prouver bientôt que l'arrêt de développement du capuchon céphalique dé- termine la cyclopie. » Du reste, ces arrêts de développement de l'amnios, généraux ou par- tiels, peuvent n'avoir qu'une durée limitée. Après être restées appliquées, d'une manière anormale, sur certaines parties du corps de l'embryon , qu'elles compriment et arrêtent dans son développement, les parois de l'amnios peuvent s'éloigner et sécréter, comme d'ordinaire, le liquide am- niotique. Dans ce cas, le menibrr- unique du monstre symélien, fornvé par la fusion des deux membres postérieurs, |)ourra se développer d'une ma- ( '87 ) nière complète et produire les deux types monstrueux quls. Geoffroy Saint-Hilaire a décrits sous les noms de symélie et d'urnmélie. Au con- traire, le type de la sirénomélie, dans lequel ce membre unique reste tou- jours fort incomplet, s'explique par la continuité d'une pression qui s'oppose à son entier développement. » Un autre point capital dans la formation de la symélie, c'est que les anomalies qui la caractérisent se produisent dans l'embryon anté- rieurement à l'apparition des éléments définitifs des tissus et des or- ganes. On obtient ainsi très-facilement l'explication de faits qu'il serait autrement fort difficile de concevoir. En effet, on a peine à comprendre comment les membres, complètement formés avec leurs os, leurs muscles, leurs nerfs, leurs vaisseaux, pourraient se renverser, s'appliquer l'un contre l'autre, et même se résorber en partie pour constituer l'organisation si étrange du membre unique des monstres syméiiens. Toutes ces difficultés tombent devant ce fait, que l'inversion et la fusion des membres précèdent la formation des organes définitifs qui apparaissent d'emblée avec tous les caractères qui les éloignent du type normal. Au reste, ce type n'est pas spécial à la symélie : j'ai signalé, il y a deux ans, l'existence d'une loi très- générale, en vertu de laquelle toutes les anomalies un peu graves de l'orga- îiisation se déterminent dans l'embryon pendant cette première époque de la vie embryonnaire, où il n'est encore constitué que par un blastême homogène. » Il suffit donc d'un simple défaut de parallélisme entre le développe- ment de la partie postérieure de l'amnios et celui de la partie postérieure du corps de l'embryon pour produire l'une des monstruosités les plus graves. Mes études ne m'ont pas encore appris le point de départ de ce défaut de parallélisme. » SÉRICICULTURE. — Observations de sériciculture faites en 1867 dans tes départements dit sud-est, de l'est et du nord-est de la France; par M. F.-E. Guérin-Méxfa'ille. (Extrait.) (Renvoi à la Commission de Sériciculture.) « Comme l'année dernière, la gattine (ou pébrine) a été observée dans des chambrées de races japonaises, qui ont cependant donné de bonnes ré- coltes, et elle a souvent attaqué des éducations faites avec des .graines qui, examinées au microscope, n'avaient montré aucune trace de corpuscules. » Des faits nombreux ont montré encore que des graines qui ont donné 25.. ( i«8 ) (le bonnes récoltes flans certaines localités, en ont donné de plus ou moins mauvaises, et ont même complètement échoué dans d'autres (i). » En définitive, et quoique l'on ne puisse montrer la caiifc de l'épizootie des vers à soie, comme un chimiste montrerait une substance nouvelle, on peut dire que les nombreux faits, bien observés par des hommes savants et des hommes pratiques, conduisent logiquement à reconnaître, ainsi que je crois l'avoir établi le premier depuis que j'étudie la maladie dans le cabinet, et surtout dans la grande pratique : » 1° Que les saisons étant évidemment déréglées depuis longtemps, ainsi que l'a reconnu récemment, et avec tant de raison, M. le Maréchal Vaillant, à la Société impériale d'Agriculture [Bulletin, 1866, p. 597) (2), la santé des mûriers, comme celle des autres végétaux, a été assez gi-avement influencée pour que la composition intime de la nourriture des vers soit modifiée de façon à produire l'épizootie actuelle; » 2" Que les désordres remarqués chez les vers à soie et surtout les cor- puscules, considérés comme caractéristiques et causes de leurs maladies (3), ne sont que des résultats de cet état morbide, de véritables phénomènes consécutifs, et nullement la cause de ces maladies. )' Si l'état modifié de la nourriture des vers à soie, constaté par les ana- lyses des chimistes, n'est pas la cause unique de l'épidémie, il est impossible que l'on n'admette pas que c'est au moins une des causes de la maladie de nutrition qui les fait périr. Il est alors facile de comprendre comment il se (i) M. le Maréchal Vaillant a observé des faits semblables et en a entretenu la Société impériale d'Agriculture dans sa séance du 27 août 18(17. (2) La recrudescence do l'épizootie des vers à soie a coïncidé avec celle de la maladie des pommes de terre, de la vigne, etc. (3) Dès 1S49 [Comptes rendus, 3 novembre 18491, j'avais découvert ces corpuscules dans les liquides des vers à soie atteints des maladies qui se terminent par la décomposition putride, et chez ceux qui meurent en se durcissant (par la nuiscardine). Le D'' Chavannes, de Lausanne, savant très-consciencieux et Irés-habilc éducateur de vers à soie, a rendu mon explication de la formation de ces corpuscules plus évidenle que jamais, en les produisant à volonté II est parvenu à ce curieux et important résultat, en ajoutant à du sang de chenille sauvage (ou de ver ;\ soie sain) un peu d'acide urique et hip- purique. C'est cet acide qui se trouve en excès dans le sang des vers malades, ce qui est un premier phénomène consécutif. Celui-ci en amène un autre, l'arrêt du mouvement de repro- duction des globules du sang, qui ne se renouvellent pas, parce que les corpuscules, qui proviciutcnt de leurs nuclcus, ne |H'uvent |)lus former, comme dans l'état de santé, les nou- veaux globules qui entrelieiinent le mouvement vital, l'état j)liysiologiquc, évidemment dé- rangé par une maladie de nutrition. ( i89) fait que des localités dans lesquelles les perturbations cliinatériques signa- lées plus haut ont été moins intenses, se trouvent dans des conditions plus ou moins favorables et donnent des récoltes plus ou moins saines. » Que conclure de tout cela? C'est que la mesure adoptée par S. Exe. le Ministre de l'Agriculture, et qui consiste à encourager les petites éducations faites spécialement pour graine dans des localités peu ou point infectées, est le meilleur moyen pratique d'essayer de régénérer nos races françaises, et qu'il serait à désirer que les sériciculteurs, ne demandant pas toujours tout au Gouvernement, pussent former une vaste association pour déve- lopper cette excellente mesure. » Sur la proposition de M. le Général Morin, M. Claude Bernard est adjoint à la Commission nommée dans la séance précédente jjour examiner le Mémoire adressé par M. Carrel, au sujet de l'influence qu'excrct^, sur la santé, l'usage des poêles en fonte. Cette Commission se compose ainsi de MM. Payen, Morin, Fremy, H. Sainte-Claire Deville, Bussy et Cl. Bernard. M. AuBRY adresse un Mémoire supplémentaire relatif à son « Système pour faire décrire aux trains de chemins de fer des courbes de petits rayons ». (Commissaires : MM. Combes, Morin.) M. MiEiîGiTEs adresse une nouvelle Note relative à sa pile à charbon, dans laquelle il supprime maintenant le vase de verre, en le remplaçant par un récipient de zinc amalgamé, au fond duc[uel il fixe un disque rie caout- chouc. (Commissaires précédemment nommés: MM. Becquerel, Pouillet, Regnanlt.) M. Mayeur adresse un travail ayant pour litre : « I/homme des champs, sa situation et ses besoins ». (Renvoi à la Section d'Economie rurale.) M. De.meaux adresse une nouvelle Note relative aux affections diverses qui doivent être attribuées à la conception opérée pendant l'ivre.sse. (Commissaires : MM. Cl. Bernard, Cioquet, Nélaton.) ( 190 ) M. GuiLLox adresse une Lettre relative à son travail sur la « Lifhofrilio généralisée ». ( Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de l'Agriccltitre, du Commerce et des Travaux purmcs adresse le tome LX de la Collection des Brevets d'invention pris sons le régime de la loi de i844î et le n" 8 du Catalogue. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° La troisième édition d'un « Essai de Physiologie générale » par M. J. Guérin ; 2° L' « Annuaire scientifique » publié par ili. Dehérain {']^ année^ 1867). M. CosTE présente à l'Académie un ouvrage de M. de lu Blanchère portant pour titre : « La Pêche et les Poissons. Nouveau Dictionnaire général des pêches », et indique en quelques mots le caractère de cet ouvrage. M. PoisEuiLLE écrit à l'Académie pour annoncer qu'il retire sa candida- ture à la place vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie. Cette Lettre sera transmise à la Section de Médecine et de Chirurgie. THÉORIE DES NOMBRES. — Sur le caractère biquadratique du nombre 2. Note de M. Halphen, présentée par M. Bertrand. (Extrait.) « Dans la première partie du Mémoire intitulé : Tlieoria residuorum ùi- quadralicorum, Gauss a donné un théorème relatif au caractère biquadra- tique du nombre 2 pour les modules premiers de la forme ^[x -\-i, con- sidérés comme somme de deux carrés. Jacobi a démontré ensuite ce théorème d'une manière plus simple. La présente Note a pour objet d'étendre ce théorème aux modules non premiers décomposables en deux carrés premiers entre eux. » Soit p un nombre premier 4/-'- + i; •' est égal à la somme de deux carrés p = a- -h o . ( 19' ) On prendra pour a la racine carrée de a^, qui est de la forme 4^ + 'i a- étant le carré impair. D'ailleurs, si/ désigne une des deux racines de z*^ — I (mod./?), on a a'f-~b' {mod. p). Ayant choisi la racine /arbitrairement, on |irend pour b la racine de b^ qui donne af^^b[aio(\. p). Cela posé, le ihcorème de Ganss est représenté par la congruence P — 1 i> 2 ^ ^y "(mod. p). /' — ■ Je désignerai par ((-)) la quantités? ^ (mod. p). Mais je préciserai ce nombre de la manière suivante : Je poserai toujours ( (- ) ) ~^i f-,j ' t)u/% nombres à l'un desquels x * est toujours congru (mod./j), ce étant pre- mier avec p. ( (- )) ne sera donc défini complètement que quand on aura fixé la racine / choisie de z" e^ — i (mod. p). » Considérons un module P ne contenant que des facteurs premiers dif- férents : P^^pp, Pi-., pn, tous ces facteurs étant de la forme Ifl-h i. Soit F une racine commune aux congruences p), z^=— I (mod. />,),..., z-= — I (mod.p„). » Considérons les valeurs des quantités ((-))' ( ( — re- latives à celte racine F, et désignons par M - I I le produit de ces quantités. C'est à celte dernière quantité que se rapportera le théorème qui fait l'objet de celle Note. On dira que x appartient à la première, à la deuxième, à la troisième ou à la quatrième classe, suivant que l'exposant de la puissance de F à laquelle ((p)) est égale, est o, i, 2 ou 3 (mod. 4). On voit aisè- ment que chaque classe contiendra ~ ' j- -_ nonujres dis- tincts, et que les (p — i){p, —i)...{p„ — i) nombres premiirs avec P trou- veront chacun leur place dans ces classes. Cette répartition varie avec le choix de F, et plus encore que dans le cas d'un module premier, cas dans lequel Gauss l'a adoptée. Néanmois, il est aisé de voir que tout noinbre qui appartient à la première ou à la troisième classe appartiendra toujours à l'une (le ces deux classes, et de même |)our les deux autres classes. Ou ( IÇ)1 ) ... (/) ■ — l)(/-'l — l). ..(«,, — ll , voit encore qu il y a ^^ nombres qui appartiennent toujours à la première classe, et autant qui appartiennent loujours à la troisième. Parmi les premiers, sont compris les — '' ^^,^.," ' résidus biquadratiques. » Le nombre P est décomposable en deux carrés de 2" manières diffé- rentes. Je vais démontrer qu'à chaque décomposition P =^ A^ -I- B", cor- respond un couple de valeiu's de F égales et de signe contraire telles, que l'on a AF^±B (mod. P), congruence que j'écrirai : AF^B(mod. P); cette seconde congruence est aussi générale que la première, à cause de rindélerminalion du signe de B. A est toujours la racine carrée de la forme 4^ + i du carré impair A'-. » Admettons que le théorème soit vrai |)our le module P, = />i p-2- -Pm et prouvons qu'il subsiste pour le module P = pP,. Soit donc P, -A?+B? et F, le nombre qui donne A, F, ;^ B, i^mod. P, J et p =z a'- -\- h'- . On déduira de là deux décompositions de P en deux carrés P = (A,r/ + B,/>)-+ (A.^» -B,rt)% P = (A,« - B,b)^ + (A,/; + B,fl)-. Il suffit de considérer la seconde décomposition, qui contient la première lorsqu'on remplace b par ( — b). Ayant donc choisi une des valeurs de 6, déterminons la racine y de z-se— 1 (mod. p) qui donne aj = b (mod. p), a étant toujours de la forme l\l + \ . » Posons A=A,rt — B,^, B = 7V,i + B,«; déterminons F |)ar les congruences simullanées F = F, (mod.P,), F=/(mod./;), el l'on aura AF = A,rt/'— B,bf~Kj> + B, rt = B(mo.l./y), AF = A.rtF,- B,/;F,= A,^> -+- B,a = B(mod.P,), et, p et (y étant premiers entre eux, AF = B(mod. P). ( '93 ) D'ailleurs, le théorème étant démontré pour le eus où P, est premier, il est démontré général. » Ces préliminaires étant posés, on peut énoncer le théorème suivant : » F étant (a racine de In conrjnience s" — ^ — i ( mod . P) cjui sert de hase à la répartition des classes, et P = A' -+- Vr étant In déconiposilion de P en deux carrés qui corresjiond à F, le nombre 2 appartient à la première, la deuxième, la troi- sième ou la cpialricme classe, suivant ipie B est concp'u ci o, i , 0. ou 3 ( mod. 4). Les racines carrées A et B (/e A" et de Vr sont choisies de telle sorte que A soit de la forme /^ / + i , et qu elles satisfassent à la co}igruence AF ^s B( mod . P) . » Ce théorème peut s'exprimer algéhriquement parla congruence B (( l\\ =FMmo,i. p; D'ai)rès la définition de ( ( ^ M' ^t '^ théorème de Ganss, on a c. h l, - -h h ■ F' '■ (mod.P). Il faut donc prouver simplement que l'on a -E^-H h.. .H I mod. 4 • 2 2 3 :>. Si l'on considère, comme précédemment, P comme le produit de P, par p, on a B — A,Z? + B,rt, et comme A, et « sont congrus à i (mod. 4), i' en résulte B B, h , ,, - = - + - mod. 4). 2 2 2 ^ ^' De même, si l'on considère P, comme résultant du produit de p^ par P2 = p-2Pi --Pin on aura Bi B 6, , 1 » \ — ^ - H (mod.4K 22a et ainsi de suite. Si l'on additionne membre à meinbre toutes les con- eruences ainsi obtenues, on obtiendra celle qu'il fallait démontrer. >i Le théorème subsiste dans le cas où le module contient des facteurs premiers égaux entre eux, pourvu que l'on ne considère que des décom- positions de ce module en deux carrés premiers entre eux; mais la dé- monstration, quoique iort simple, dépasserait les limites de cet extrait. » t'., H., 1868, l<"' Semestre. (1'. l.XVi, N" 4.) 20 ( 194 ) PHYSIQUE. — Recherches sur la dissociation f suite). Note de M. H. Debray, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « L'efflorescence est un cas particulier du phénomène de dissociation dé- couvert par M. H. Sainte-Claire Deville. » En effet, lorsqu'on mesure la tension de la vapeur d'eau émise parmi sel hydraté dans un espace vide, on constate que cette tension varie avec la température, mais qu'elle est constante pour une température déterminée. Si, après avoir échauffé le sel, on le laisse revenir à une température infé-. rieure, la tension de la vapeur diminue, parce que le sel effleuri absorbe ra- pidement une partie de IVau dégagée, et reprend la valeur qu'elle avait ac- quise dans la période d'échauffement pour cette même température. )' Un sel hydraté a donc pour chaque température une tension de dissocia- tion qui est mesurée par la force élastique de la vapeur d'eau qu'il émet à cette température. » On s'explique maintenant avec facilité la condition d'efflorescence ou d'hydratation d'un sel effleuri placé dans une atmosphère illimitée. La pression de l'air n'ayant pas d'influence sensible sin- la tension des vapeurs qui s'y forment, un sel s'effleurit lorsque la tension de sa vapem- est supé- rieure à celle de la vapeur d'eau existant dans l'atmosphère, à la tempéra- ture de l'expérience; au contraire un sel effleuri s'hydrate dans l'air si la force élastique de la vapeur contenue dans l'atmosphère est supérieure à celle qu'émet, à la même température, le sel effleuri. » Les sels hydratés qui ne seffleurissent point clans l'air doivent donc cette propriété à cette circonstance que la tension de la vapeur qu'ils émet- tent aux températures ordinaires est toujours inférieure à celle que possède habituellement la vapeur d'eau contenue dans l'air; ces mêmes sels s'effleu- rissent dès qu'ils sont placés dans une atmosphère où la force élastique de la vapeur d'eau e.st plus faible que celle de la vapeur qu'ils émettent à la température de rex|)éi'i(Mice. » Si l'on chaulfe un sel hydraté, du suif. île de soude oi'diuaire (NaO, .SO^ ■+- loTlO), par exemple, à la température de 33 degrés à laquelle il fond, on observe qu'il n'y a point de changement dans la tension de la vapeur d'eau pendant toute la durée de la fusion; il en est de même pour le carbouale de soude ordinaire (NaO,CO'+ loUO) à la température de 34", 5 et l'hyposulfite de soude contenant cinq équivalents d'eau vers 48 de- grés. » [^a fusion de ces sels hydratés ressemble doucà celle de la glace, qui s'o- ( >95) père sans variation dans la tension de vapeur comme l'a démontré autrefois Gay-Lussac. Ce rapprochement est tout naturel pour un sel conime l'hy- posulfite, qui fond d'une manière complète vers 4i^ degrés en donnant un liquide capable de surfusion comme l'eau elle-même lorsqu'elle est refroidie dans des conditions convenables; mais, pour le sulfate de soude, le phéno- mène aurait pu être différent, car ce sel fournit, à 33 degrés et au-dessus, un liquide au fond duquel il se dépose toujours une certaine quantité de sulfate anhydre. Ce changement dans la constitution du sel, qui se manifeste lors de la fusion à 33 degrés, n'est donc pas accusé à cette température par une variation de force élastique. » L'efflorescence des sels diffère par une particularité remarquable du phénomène de dissociation du carbonate de chaux que j'ai étudié dans ma première communication (i). Je rappellerai que cette matière, chauffée à une température suffisante, se décompose, mais que cette décomposition s'arrête lorsque l'acide carbonique dégagé a pris dans l'appareil une tension qui dépend seulement delà température de l'expérience et non de la quan- tité de carbonate de chaux décomposé. La tension de la vapeur émise par un sel efflorescent n'est pas, à une température donnée, absolument indé- pendante de la proportion d'eau qui reste dans le sel. » Si l'on opère sur le phosphate de soude du commerce (2NaO, HO, PhO= + u/jHO) qui perd par son exposition à l'air une grande partie de son eau d'ydrata- tion, on constate que la tension du sel est d'abord indépendante de son état d'effleiuissement. Ainsi un sel contenant toute son eau (62,8 pour 100) et un sel effleuri qui n'en contenait plus que 53 à 54 pour 100 ont donné exactement la même tension de vapeurs. Mais si l'on descend au-dessous de 5o pour 100, ce qui correspond sensiblement à l'hydrate (aNaO, HO, PhO=-f- i4H0) que l'on obtient en faisant cristalliser le sel au-dessus de 3i degrés, la ten- sion de la vapeur d'eau est beaucoup moindre. J'ai pu le constater avec un sel contenant 49i5 pour 100 d'eau, que je comparais dans les mêmes condi- tions de température aux deux précédents. M Le phosphate de soude ordinaire se comporte donc, dans la première phase de sa décomposition, comme une combinaison d'eau et de phosphate à i4 équivalents d'eau d'hydratation. Cette combinaison se dissocie de la I ) Comptes rendus de T Jcadémie des Sciences, séance du 18 mars 1867. 26.. ( u)6 ) même manière que le carbonate de chaux, c'est-à-dire en émettant de la va- peur d'eau de tension constante à une température donnée, quelle que soit d'ailleurs la proportion d'eau et de phosphate a i4 équivalents d'eau exis- tant tlans le sel effleuri. Cette |,9 '8,2 3 1 , 5 3o , 2 36,4 ('^ st^' 65' fondu) . ^9,5 4o,o 5o,o f f ./ F F 0,694 4,8 0,452 0,717 6,9 0 ,5oo 0,776 9'4 0,517 o>777 '2,9 o,55i 0 .Stg 0.1,3 0,618 0,877 3o,5 0,678 0,901 4l,2 0,750 ( 197 ) u Dans ce tableau j'ai placé, à côté de la tension de la vapeur d'eau émise par le sel, évaluée en millimètres, le rapport - de cette tension à la tension maximum de la vapeur d'eau à la même température. Ce rapport mesure l'état hygrométrique d'un espace limité dans lequel s'effleurit une quantité suffisante de sel à la température correspondante aJ. On voit |)our les deux phosphates que cet état hygrométrique croît d'une manière régu- lière avec la température. C'est un fait qui paraît général pour les sels hy- dratés, du moins au-dessus de 12 à i5 degrés, et il est facile de le vérifier avec un hygromètre à cheveu que l'on place, avec le sel à étudier, dans une grande éprouvette fermée par un obturateur; on constate que ses indications suivent réguhèrement la marche de la température à laquelle on maintient successivement l'appareil. » ÉLECTRICITÉ. — Nole relative ù une rtchnnalion de M. Warlmann à propos du rétablissement spontané de l'arc volluique après une exlinction d'une courte durée; par M. F. -P. Le Roux. « Dans un& première Note présentée à l'Académie, le 3o décembre der- nier, j'ai exposé le fait du rétablissement de l'arc voltaïque après une extinction d'une courte durée, et j'ai cherché à analyser les circonstances de ce phénamène pour en donner l'explication la plus plausible. Dans une seconde Note présentée le 6 janvier, j'ai annoncé que, conformément à mes prévisions, il était possible d'iiiiliser ce fait pour obtenir la division de la lumière électrique en lançant le courant alternativement dans plusieurs appareils. » M. Wartmann, de Genève, a adressé à l'Académie une réclamation de priorité relative à l'observation du fait principal. Si j'eusse connu l'obser- vation de ?>I. Wartmann, je n'eusse pas manqué de la citer, tant potu- rendre à chacun ce qui lui est dû que pour faire ressortir la différence ([ui existe entre les explications proposées par chaciui de nous. C'est ce que je demande à l'Académie la permission de faire aujourd'hui, en même temps que de préciser la portée de la réclamation de M. Wartmann , dont les termes assez vagues ont pu faire croire à plus d'une personne que ce phy- sicien aurait opéré avant moi la division de la lumière électrique par la méthode que j'ai décrite. )) Dans ses recherches sur l'éclairage électrique, M. Warlmann plaçait plusieurs appareils régulateurs dans le même circuit les uns à la suite des ( '98 ) autres; pour prévenir lobjecrion que l'extinction d'un seul tle ces régu- lateurs amènerait celle de tous les autres, M. Wartmauu dit : « Mais j'ai u constaté qu'il est possible de suspendre la circulation de l'électricité » pendant ■— de seconde sans que rare s'évanouisse ( r). » » Voilà tout ce qui, à ma connaissance, a été publié par M. Wartniann sur ce sujet : ainsi qu'on peut le voir, il n'est pas question de la division de la lumière électrique par le moyen que j'ai indiqué. Quant au fond de la question, il faut remarquer combien nous différons, M. Wartmann et moi : il dit qu'on peut suspendre le courant sans (jue l'arc s'évanouisse, tandis que j'ai dit qu'il y avait cessation, puis rétablissenienl spontané de l'arc. Le phy- sicien geuevois pense qu'il reste pendant un certain temps après l'inter- ruption du courant des particules solides intercalées entre les deux pôles, tandis que c'est par la conductibilité des gaz échauffés que j'explique le rétablissement de l'arc. » Maintenant que l'attention est attirée sur cette question, ou ne man- quera sans doute pas de reconnaître que plus d'une personne aura eu l'oc- casion de l'entrevoir. C'est ainsi qu'en faisant des recherches relatives à la réclamation de M. Wartmann, j'ai remarqué ces quelques lignes de M. de la Rive : « Si l'on place deux tiges de fer doux servant d'électrodes cha- cune dans une bobine formée d'un gros fil de cuivre, l'arc vollaïque qui a lieu entre les deux pointes cesse au moment où l'on aimante les tiges de fer en faisant passer un fort courant dans les bobines, et il recommence si l'on a soin d'interrompre ce courant avant que les pointes se soient refroidies (2). » Il est bien évident que M. de la Rive s'est trouvé, avant M. Wartmann et moi, sur la trace du phénomène, et que s'il avait pense à abstraire certaines circonstances de l'expérience que je viens de rapporter et à remplacer les tiges de fer par des tiges de charbon, il eût pu dès lors arriver à signaler comme un fait général le rétablissement spontané de l'arc vol- taïque après une extinction d'une courte durée. » (1) £il)/iol/n''r/ui: luiireiscllc de G(iicvc , .'Jichives (li:\ S) ii'/'< ts j//ij'sî'/iii'S r/ iiiiUinUes, t. !iG, |). 3.'.5 ; aniici' ibij'j. (2j Db LA RivK, 'l'idité d'électricité, t. II, p. 5.38; l'aris, l85(). ( 199 ) OPTIQUE MINÉRALOGIQUE. — Sin' la forme clinorhomhiqiie à laquelle on doit rapporter l'harmolome et la JVôhlérile, d'après de nouvelles recherches sur la dispersion de leurs axes optiques. Mémoire de M. Des Cloizeaux, présenté par M. Fizeau. (Extrait par l'auteur.) a On connaît maintenant un assez grand nombre de substances natu- relles ou artificielles dont la forme cristalline n'a pu être déterminée exacte- ment que par l'examen de leurs propriétés optiques biréfringentes. L'har- motome et la Wôhlérite nous fournissent deux nouveaux exemples, qui prouvent d'autant mieux la nécessité de cet examen que les cristaux de ces deux minéraux paraissent réellement dériver d'un prisme rhomboïd;il droit, aussi bien par l'apparente symétrie de leurs formes extérieures que par l'orientation du plan où sont situés leurs axes optiques. Les dispersions de divers genres que ces axes sont susceptibles de |irésenter sont si faibles et si difficilement appréciables, par suite du peu de transparence des cristaux de Wôhlérite et de la structure complexe des cristaux d'harmotome, que leur observation avait été trop incomplète jusqu'à ces derniers temps pour permettre d'en rien conclure sur le système cristallin qu'elles peuvent servir à caractériser. » M. Axel Gadolin ayant fait remarquer, dans un Mémoire sur la dé- duction d'un seul principe de tous les systèmes cristallographiques (*), que l'har- motome poiirrait bien appartenir au type clinorhombique, j'ai été conduit à chercher une vérification expérimentale de cette idée théorique par l'étude attentive des phénomènes de dispersion. » D'après les résultats que j'ai obtenus, d'abord sur l'harmotome et ensuite sur la Wôhlérite, j'ai dû changer le système cristallin auquel on rapportait généralement ces deux minéraux, et que j'avais moi-même adopté dans mon Manuel de Minéraloqie. » Harmotome. — Après avoir montré, dès i858, que tous les cristaux d'harmotome sans exception étaient maclés, j'avais proposé de les faire dé- river d'un prisme rhomboïdal droit de 120° 47', ayant ses axes optiques compris dans le plan des petites diagonales de ses bases; il fallait alors ad- mettre que leurs formes offraient une sorte d'hémimorphie qui laissait subsister une seule moitié de l'octaèdre rhomboïdal fondamental, composée de quatre faces parallèles deux à deux et situées dans une même zone. J'avais aussi annoncé que la dispersion propre des axes optiques était à peu près nulle, et, grâce aux macles intérieures et à la transparence imparfaite (*) Mémoires de la Société des Sciences de Finlande, année 1867. ( 300 ) de mes premières plaques, je n'avais reconnu aucune des dispersions carac- téristiques des cristaux ciinorhombiques. Mais, ayant soumis récemment au microscope polarisant des lames de morvtnite d'Ecosse, bien transpa- ronles et normales à la hisseclrice de l'angle aigu des axes optiques, j'ai pu y constater, dans l'air et dans l'huilo, luie dispersion tournante assez notable. Les cristaux d'barmolome doivent donc être rapportés à un prisme rhom- boïdal oblique qui n'offre plus les formes hémimorpbes dont M. Gadolin conteste la possibilité dans son Mémoire. En désignant par m les faces la- térales de la forme primitive, par /) sa base, par A' le plan qui passe par les diagonales liorizontales des deux bases et par g' le plan de symétrie, ona: 7?i/7i = [ 20" l', ph^ =:i24°5o', pni = I iq^Sq', //' ,?y == I io°2o', dans les macles. h : h w 1000 : 1007, 00 D = 818,02 ^/ = 5^5,1 c). » Il existe un clivage facile et assez net suivant g', et un clivage moins facile suivant p. )) Le plan des axes optiques et leur bissectrice aiguë positive sont perpen- diculaires au plan de symétrie. Par suite des macles, ce plan porte des stries croisées appartenant à quatre systèmes parallèles deux à deux et se ren- contrant vers le centre sous forme de losange; il est donc toujours facile à reconnaître. )) Le plan des axes corresnondant aux rayons rouges et le plan des axes correspondant aux rayons bleus font des angles d'environ : Rayons rouges. Rayons bleus. i.^°^i' i?i"5' avec une normale à /;, icfi^' 3o''5' avec une normale à A', .1 11 V a donc lui écart d'environ o^Sy' entre ces deux plans, ce qui explique la légère dispersion tournante dont j'ai parlé plus haut. » Des plaques, à axes assez rapprochés pour montrer dans l'air plus de la moitié de l'anneau central de chaque système, ont été placées dans l'étuve de mon microscope, de manière à présenter leurs axes optiques dans un plan horizontal. En les chauffant, ona vu que la barre transver- sale d'un des systèmes d'anneaux s'élevait au-dessus de ce plan, tandis que la barre de l'autre système s'abaissait de la même quantité. Le phénomène que j'avais signalé (i) comme une sorte d'anomalie n'est donc autre chose (1) Nouvelles rorherelies sur les propriétés optiques des cristaux naturels on artificiels, insérées dans les /Vi-moi/cx ///l'scrifiw //ni i/irc/x Mnvi/ils i 1 2 d = 687,8636 d= 'j-25,']l\Bo. » Le plan des axes moyens est sensiblement parallèle à o'. L'angle entre C. r.., iSfiS, i" .SVmejr;c. (T. LXVl, N° 4.) 27 ( 202 ) le plan des axes rouqes et le plan des axes bleus est trop petit pour avoir pu être déterminé directement. L'écartement des axes optiques varie avec les échantillons et même avec les plages d'un même échantillon. » Des lames prises normalement aux deux bissectrices sur deux cristaux différents m'ont en effet donné, pour l'angle apparent dans l'hnile et potir l'angle réel des axes : P/emk'f ciisttd. 2H„ = 85°/ii', 2H„ = i39° 3', d'où 2V=7i°56', /5 = 1,69 ray. rouges. 2Ha--=86<'i2', 2H<, = i38°32', d'oii 2 Y= 72° 18', ,3 = 1,71 ray. bleus. Deii.rit'inc cristal. 2Ha=86°24', 2Ho = i44"24', d'où 2V=7i°26', ,'5 = 1,72 ray. rouges. 2H„ = 87°3o', 2H„=i44<' 8', d'où 2y=72° i', p = 1,74 ray. bleus. Sur les premières lames citées dans mon Manuel, j'avais trouvé : 2V = 76° 10' ray. rouges, 7 7" 2' ray. bleus. )) La dispersion propre des axes optiques, faible dans l'huile et à l'intérieur des cristaux, avec p -< t^, est au contraire très-forte dans l'air; car, sur le premier cristal, les axes rouges ont un écartement apparent dans l'air de 170° 53', taudis que les axes bleus éprouvent la réflexion totale. » PHYSIOLOGIE. — Phénomènes intimes de la contraction musculaire. Note de M. Marey, présentée par M. Claude Bernard. « Dans une suite de Mémoires que l' Académie a couronnés l'année der- nière, je crois avoir établi que la contraction d'un muscle est un phéno- mène complexe vibratoire pour ainsi dire, et qu'elle se compose d'une série de secousses, semblables chacune au mouvement que l'on provotjue- rait en faisant agir une excitation électrique sur un nerf moteur. Des gra- phiques annexés aux Comptes rendus (t. LXII, p. 11 75) montrent que, sous l'influence d'une série d'excitations électriques de plus en plus fréquentes, les secousses musculaires successives s'ajoutent partiellement les unes aux autres, s'affaiblissent peu à peu et finissent par s'éteindre, fusionnées dans l'état d'immobilité apparente du muscle tétanisé. .• Mais à l'époque où je publiais ces premiers résultats, je n'avais pas d'idée bien arrêtée sur le mécanisme intime de l'acte musculaire, sur la cause immédiate de la production du tétanos, dont je signalais seulement la ( 203 ) manifestation extérieure, c'est-à-dire le raccourcissement saccadé, puis uniforme, du muscle. « Cette cause prochaine de raccourcissement du muscle, c'est la pro- duction de Vonde musculaire que je vais décrire. ). Depuis longtemps l'attention des observateurs a été attirée sur ces petits mouvements fibrillaires qu'on voit se passer sur un muscle récemment détaché d'un animal vivant, Haller, Baglivi, Dumas, Ficiuus reconnurent que des ondes se forment sur ier. fibres musculaires et voyagent suivant la longueur de ces fibres. Mais ces auteurs, qui s'accordent pour admettre l'existence des ondes, sont en désaccord quand il s'agit de déterminer le sens danjs lequel elles se meuvent, tant il est difficile de saisir à l'œil nu ces mouvements rapides et fugitifs. » C'est en examinant au microscope les muscles des insectes vivants qu'on saisit le mieux la formation et le transport de l'onde musculaire. Sur les pattes de jeunes araignées, Aeby vit se former cette onde, au point où le nerf moteur s'applique sur la fibre d'un muscle. L'onde con- siste en un tassement des disques de Bowm;m, qui renfle la fibre en dimi- nuant sa longueur. Aeby vit qu'après s'être formée l'onde se partage en deux autres qui cheminent chacune rapidement vers les extrémités de la fibre. )) Enfin il reconnut que, si l'on applique l'excitation électrique sur un point d'un muscle, on y provoque un gonflement local de la substance musculaire par la formation d'ondes au niveau du point excité, et que ce gonflement chemine dans les autres parties du muscle avec une vitesse d'environ i mètre par seconde. » Les faits signalés par Aeby, et dont j'ai pu vérifier la parfaite exacti- tude, expliquent le mécanisme de ce raccourcissement subit d'iui muscle auquel on applique une excitation électrique, raccourcissement brusque et de courte durée que j'ai appelé secousse musculaire. « Mais si j'ai réussi à prouver que la contraction est formée d'ime série de secousses musculaires fusionnées entre elles, il faut admettre qu'une série d'ondes peut se former sur chaque fibre d'un nniscle, cheminant les unes à la suite des autres vers les deux extrémités de cette fibre. Il faut en outre expliquer comment tous ces petits mouvements successifs s'ajoutent les uns aux autres, et disparaissent dans le raccourcissement permanent du muscle qui reste iamiobile dans sa contraction. » Le premier point est facile à démontrer par la myographie, qui fait voir qu'un muscle excilé à l'une de ses exlrémilés peut être le siège d'une série 27. ( 204 ) d'ondes coexistantes, qui se suivent les unes les autres en se pressant vers l'autre extrémité du muscle. » Le second point, c'est-à-dire la fusion des secousses que chaque onde j)rovoque s'explique par des considérations tirées de la nature de l'élasti- cité musculaire sur lesquelles je vais avoir à insister. » Les muscles sont élastiques; leur extensibilité est même assez grande à l'état de repos; mais cette extensibilité s'accroît encore lorsque le muscle est mis en état de raccourcissement par des excitations électriques. Il ne s'ensuit pas, comme le croyait Weber, qu'un nuiscle suspendu par l'une de ses extrémités et chargé à l'autre d'un poids puisse devenir réellement plus long s'il est excité que s'il est au repos, Mes expériences sur ce point m'ont fait voir que le muscle s'allongera davantage par rapport à sa longueur actuelle, si on le charge d'un poids après l'avoir mis en raccourcissement tétanique; n)ais il restera toutefois plus couil que s'il était au repos sous la même charge. » Ainsi défini, l'accroissement de l'extensibilité d'un nniscle par le tétanos n'a plus rien de paradoxal ; il s'explique an contraire très-bien par ce que nous savons du mécanisme du raccourcissement musculaire. En effet, puisque le raccourcissement d'un muscle est produit par des ondes qui se forment siu- chacune de ses fibres, lorsqu'il y aura beaucoup d'ondes semblables dans ce muscle, il suffira, pour l'allonger, de déplisser pour ainsi dire ces ondes et de ramener les fibres à leur forme cylindrique ou de repos. Les fdjres cylindriques au repos ont au contraire besoin, pour s'al- longer, d'une traction assez forte pour changer l'état moléculaire de leur tissu. Du reste, ce point de théorie n'est pas indispensable, puisqu'on peut démonlrei- expérimentalement ce fait qu'un muscle, eu se con- tractant, devient plus extensible. Ce fait va nous expliquer comment des ondes successives éteignent de plus en plus les secousses qu'elles pro- voquent, jusqu'à ce que soil atteinte l'immobilité du muscle en tétanos absolu. » Prenons le cas d'une première onde qui se forme sur une fibre nnis- culaire. Aussitôt que l'onde est produite, c'est-à-dire au bout de cpielques contièiues de secoiide, la force qui tend à découvrir le muselé est engen- drée, elle restera invariable pendant tout le parcours de l'onde et jusqu'à sa disparition. » Cette force instantanée se décomposera de la manière suivante : une partie agira directement sur le point d'attache mobile dti nniscle et dépla- cera quelque peu le fardeau à mouvoir, mais l'autre partie sera employée à ( 205 ) tendre la fibre elle-même et à lui donner une force élastique qui sera res- tituée plus tard sous forme de traction plus lente. 1) Si une deuxième se produit pendant que la première chemine, et rend par sa présence la fibre plus extensible, cette nouvelle force se décompo- sera comme la iiremière, mais cette fois l'effet direct et instantané sera liius faible que tout à l'heure, parce que l'extensibilité plus grande de la fibre aura absorbé une plus grande partie de la force développée. » Potu' une troisième onde, la force directe sera encore plus atténuée; elle le sera encore plus pour une quatrième et ainsi de suite, de sorte que la foi'ce directe de toute onde nouvelle s'éteindra d'autant mieux qu'il exis- tera sur la fibre un phis grand nombre d'ondes déjà formées. Poiu' que cette consistance de l'onde puisse se produire, il faut que les excitations se suivent de très-près, de sorte que la première onde n'ait pas encore disparu quand la vingtième ou la trentième se forme. Voilà pourquoi l'immobilité du muscle en tétanos ou en contraction volontaire iiécessite un grand nombre de secousses par secondes ; vingt-sept au moins sont nécessaires sur mes muscles. » Telle me semble être la théorie de la fusion des secousses et de la con- tractioii permanente. C'est la transformation d'une série de forces instan- tanées et successives en une force élastique continue et uniforme. J'exposerai dans une prochaine Note comment cette transformation du mouvement par l'élasticité du muscle est favorable à la production du Travail méca- nique, o GÉOLOGIE. — Faits pour servi)' à l'histoire éruplive du Vésuve, par M. L. Palmieui. (Extrait d'une Lettre à M. Ch. Sainte-Claire Deville.) 0 Naples, 20 janvier i868. » Depuis ma dernière Lettre (i), l'éruption du Vésuve s'est continuée avec des phases ])eu marquées d'accroissement et de décroissement : actuel- lement il semble qu'elle veuille s'arrêter, car le nouveau cône se montre beaucoup moins actif et commence à se recouvrir de sublimations. Les laves sortent peu abondantes, et les deux instriunents qui indiquent, avec une grande précision, les phases de l'éruption, le sismographe électro- magnétique et l'appareil de variation de Lamont, sont moins agités. a Les coulées de lave sont descendues par le grand cône du Vésuve en (i) Voir Comptes rendus, séance du 25 novembre 1867. ( 206 ) diverses directions, de sorte que, du flanc oriental au flanc occidental, en passant par le nord, le cône est sillonné d'environ vingt courants de lave. Les plus considérables et ceux qui ont coulé le plus longtemps sont, sur le flanc oriental, ceux qui ont atteint les cocjnoli di Ottajano, et sur le flanc occidental, ceux qui sont passés derrière le monticule resté à la base du cône de i858 : ces derniers se sont divisés en deux branches, dont l'ime, suivant les canteroni, s'est étendue presque jusqu'au pied de l'Observatoire, et dont l'autre, se dirigeant vers la Favorite et Torre del Greco, coule encore sur les laves de 1822. 1) Toutes ces laves sont du genre de celles qui se recouvrent immédiate- ment de nombreuses scories incohérentes, et que les guides appellent ferru- gineuses [ferruginc) : elles contiennent de petits amphigènes et presque point de pyroxène. » J'ai examiné à plusieurs reprises les vapeurs que ces laves rejettent en abondance, et elles n'ont présenté ni réaction acide, ni réaction alcaline. Mais les nombreuses fumerolles répandues sur leur surface ont donné depuis quelques jours de l'acide chlorhydrique et de l'acide sulhneux. Je n'ai point encore remarqué l'hydrogène sulfuré. » Les sublimations, au début, étaient presque exclusivement de sel marin et de cuivre oxydé [lénorite)] mais, depuis, les parties les moins chaudes des fumerolles se sont colorées eu vert par le chlorure de cuivre. Le chlorure de fer cette fois ne s'est pas montré; mais, en revanche, le chlo- rure de cuivre est presque toujours accompagné de chlorure de plomb [cotunniie). « L'air de ces fumerolles est très-pauvre en oxygène, dont la proportion n'atteint parfois que i3 pour 100. (^et oxygène n'aurait-il pas été employé à la formation de l'oxyde de cuivre? » Bien qu'il soit aujourd'hui démontré que le sel ammoniac se produit, non-seulement dans l(>s lieux bas, où les laves s'étendent sui- les terres cul- tivées, mais aussi sur la cime du Vésuve, néanmoins on doit remarquer que, partout où elles brûlent les arbres, le sel ammoniac est plus abondant sur les fumerolles. En effet, tontes les fumerolles de la lave qui, en passant au-dessous des cantero)ii, a brûlé les plantes qui recouvraient cette colline, ont déjà donné le sel annnoniac, que je n'ai point encore trouvé sur les autres fumerolles. » Il me reste encore beaucoup à faire, et lorsque j'aurai terminé, je vous écrirai sans doute de nouveau. J'ajoute seulement que, jusqu'à ce moment, il nr s'est encore maniii-sté aueunr nioh'llc. » ( 207 ) M. Ch. Sainte-Claire Devili,e présente, au sujet de cette Lettre, les ré- flexions suivantes : « Les personnes qui veulent bien suivre et encourager les efforts que je fais, depuis treize ans bientôt, pour introduire l'idée d'ordre et de succes- sion dans ce chaos apparent des émanations volcaniques remarqueront sans doute avec moi combien les observations si nettement présentées de jM. le professeur Palmieri viennent à l'appui de ces considérations. » On voit, en effet, au délmt de r éruption, des émanations neutres entraî- nant lui air très-appauvri en oxygène et déposant presque exclusivement des chlorures alcalins, recouverts bientôt d'une légère couche de cuivre chlo- ruré ou oxydé. C'est la première phase, ou celle àe^ fumerolles sèches. » Puis, quelques jours après et dans les parties les plus refroidies se mani- festent les acides chlorhydrique et sulfureux, certainement accompagnés de vapeurs d'eau. Et le carbonate d'ammoniaque, qui semble bien, en effet, avoir deux origines différentes, s'y transforme naturellement en chlor- hydrate. C'est la seconde phase, ou celle des émanations cl ilor hydrosulfu- reuses. » Mais, en général, l'acide sulfhydrique ne s'est pas encore montré, ni l'acide carbonique ou l'hydrogène carboné des mofettes. » Cela signifie qu'au moment où écrivait l'auteur de la Lettre, l'ensem- ble des laves n'avait pas encore atteint la troisième phase des émanations sulfurées, moins encore celle des émanations ccuburées. » L'ordre de succession qui se reproduit ici est donc le même que celui que j'avais observé au Vésuve en iSSS et 1861, et que M. Fouqué a retrouvé à l'Etna, en i865. » M. Pfeiffek adresse, de San-Francisco, une Note relative à un » Procédé pour obtenir le relief stéréoscopique ». M. Grimadd, de Caux, adresse à l'Académie une Lettre destinée à exposer les droits qu'il pense avoir à une partie du prix Bréant. A l'appui de sa réclamation, l'auteur présente les considérations suivantes : « Lorsqu'en i832 le choléra fit son apparition en Europe, on ne voulut pas croire à sa transportation et à sa transmission. » Fn i(S(S5, quand la maladie envahit la ville de Marseille, la population, accablée, fit entendre un gémissement qui retentit jusqu'à Paris. Il fut ré- pondu à M. le Sénateur de Maupas, alors chargé de l'administration du ( 208 ) département des Boiiclies-du-Rhône , que les craintes de la popiiialion élaicnl réprouvées par la science, et qunncun fait récent ne les justifiait. » Dans ces circonstances, je posai devant l'Académie la question des quarantaines (21 août i855), et je me rendis an milieu du foyer de l'épi- démie. La mortalité allait toujours croissant : un tiers et plus de la popula- tion (io3ooo habitants) avait émigré; il y avait i mort sur aooo habitants, tandis qu'en temps ordinaire on en compte seulement i sur 10 000. » Mes recherches avaient tni but unique : remonter à l'origine de l'épi- démie. Je recueillis des faits probants et authentiques : je les rendis immé- diatement de notoriété jniblique. Je démontrai que la maladie avait été portée par des pèlerins arabes venus directement de la Mecqne à Mar- seille. J'en écrivis de Marseille même à l'Académie, et, l'Académie convain- cue (1) aussi bien que le Gouvernement, un décret impérial fut rendu, après mûres réflexions, pour modifier le régime sanitaire dans le sens de la solution que j'avais donnée du problème nettement posé dans ma Note du 21 août. » L'Académie m'honora alors du témoignage le plus glorieux qii'iui homme puisse ambitionner. >■ Qu'il me soit permis aujotud'lnii de lui soumettre les considérations suivantes. )) Jja solution complète du problème ri-latif au choléra renferme trois questions fondamentales : i" quelle est la cause du choléra? 2° quel est son remède spécifique? 3° le choléra est-il transmissible? Celui qui résou- drait ces trois questions aiuait un droit iiicontestalde à la totalité du pi'ix Bréant. «■ Je crois avoir résolu la troisième '> M. Dubois adresse un travail qui a pour litre : « Note sur le rapport qui existe entre les rayons équatorial et polaire de notre atmosphère : con- séquence que l'on en déduit sur la hauteur de l'atmosphère aux pôles ». A 5 heures et demie, l'Académie se forme en comité secret. i/d séance est levée à 6 heures. E. D. B. (i) Il existe une Lettre de M. le Maire de M;irseille pour remercier M. Chevreul du lan- t,'aj'e qu'il a fait entendre à cette occasion à l'Académie. L'illustre Académicien l'a mentionnée Inl-uiruic (hins les C/iiii//tcx ii-ttdiis. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 3 FÉVRIER 1868. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. MEMOIRES ET COI^IMUIVICATIOrVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Ministre de l'Instruction publique transmet une ainpliatioii du Décret impérial qui approuve l'élection de M. Dumas à la place de Secré- taire perpétuel pour les Sciences Physiques, devenue vacante par suite du décès de M. Flourens. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Dumas prend place au bureau de l'Académie. PHYSIQUE. — Sur la vitesse de propacjalion des ondes dans les milieux (jazeux; par M. V. Regnault (i). « Les expériences dont je présente aujourd'hui les résultats à l'Académie sont terminées depuis plusieurs années. Le Mémoire qui les résume est déjà imprimé dans le tome XXXYII de ses Mémoires, dont il forme la première partie; mais comme ce volume ne paraîtra que dans un avenir plus ou moins éloigné, je prie l'Académie de m'autoriser à en publier les conclu- sions dans le Compte rendu de cette séance. (i) L'Académie a ilccidé que cette communication, bien que dépassant les limites régle- mentaires, serait reproduite en entier au Compu- rendu. G. R., 1868, 1" SemesUf. (T. LXVl, N" Jj.) ^^ ( 2IO ) CONCLUSIONS GENEKALES. » Les formule? adoptées jusqu'ici par les physiciens, comme représentant la vitesse de propagation d'une onde dans un milieu gazeux indéfini dans tous les sens, ou renfermé dans un tuyau cylindrique et rectiligne, suppo- sent que le gaz jouit de l'élasticité parfaite, de plus que l'excès de force élas- tique qui donne lieu à la propagation de l'onde est infiniment petit par rapport à l'élasticité du milieu trauquille. » Ces hypothèses sont introduites dès l'origine dans le calcul ; leurs con- séquences se trouvent donc nécessairement dans les formules qu'on en dé- duit. Mais aucun de nos gaz ne satisfait rigoureusement à ces conditions; on doit donc s'attendre à trouver des différences sensibles entre les résultats des expériences directes et ceux que l'on déduit de la théorie par le calcul. )) En effet, en disant que le gaz jouit de l'élasticité parfaite, on suppose : » i" Qu'il suit exactement la loi de Mariotte : mais l'expérience démontre que tous les gaz s'en écartent plus ou moins; » 2° Que son élasticité n'est pas altérée par les corps ambiants : mes ex- périences sur la propagation des ondes dans les tuyaux démontrent que leurs parois exercent ime influence très-marquée; » 3° Que le gaz n'oppose aucune inertie à la transmission de l'onde : or mes expériences démontrent que l'émission d'une onde forte produit tou- jours lui véritable transport des premières couches gazeuses, lequel augmente notablement la vitesse de propagation, surtout dans la première partie du parcours; » 4° Pour tenir compte de l'accélération produite par le dégagement subit de chaleur qui a lieu au moment du passage de l'onde, on admet dans le calcul la loi de Poisson ; mais celle-ci n'est exacte que si le gaz jouit de l'élas- ticité parfaite, s'il satisfait à la loi de Mariotte, etc., etc. » Enfin, le calcul théorique suppose que l'excès de compression qui existe dans l'onde est infiniment petit par raj)port à la pression barométrique sup- portée par le gaz. Mais les expériences pour déterminer la vitesse de propa- gation du son dans l'air libre ont été faites jusqu'ici à l'aide du canon, et l'on a suivi l'onde depuis son origine, qui esta la bouche de la pièce. Or celte onde présente, au sortir du canon, une compression énorme, laquelle, il est vrai, s'affaiblit très-vite à mesure que l'onde se propage sphériquement dans l'espace ; mais on ne peut pas admettre que cette compression eslinfini- ment petite dans les premières parties du parcours. » Lorsque l'excès de compression dans l'onde est une fraction sensible { 111 ) de celle du milieu gazeux tranquille, on ne peut plus admettre la formule de Laplace; il faut recourir à une formule plus complexe, dans laquelle on a introduit les éléments véritables du problème. T-a formule que j'ai donnée dans mon Mémoire n'est elle-même qu'une approximation, car elle admet encore implicitement la loi de Mariotle et toutes les conséquences qui en décoident. » En résumé, la théorie mathématique n'a abordé jusqu'ici la propaga- tion des ondes que dans un gaz parfait, c'est-fi-dire dans \mjliiide idéal qui réunit toutes les propriétés que l'on a introduites hypolhêùquemenl dans le calcul. On ne s'étonnera donc pas de voir que les résultats de mes expé- riences soient souvent en désaccord avec la théorie. » I. D'après la théorie, une onde plane doit se propager indéfiniment dans un tuyau cylindrique rectiligne, en conservant la même intensité. Mes expériences démontrent, au contraire, que l'intensité de Fonde diminue successivement, et d'autant plus vite que le tuyau a une plus faible section. i> Pour démontrer nettement ce fait, j'ai produit des ondes, d'intensité égale, avec un même pistolet chargé de i gramme de poudre, à l'orifice de conduites de sections très-différentes, et j'ai cherché à reconnaître la longueur du parcours au bout de laquelle le coup ne s'entend plus à l'oreille. J'ai cherché de plus à déterminer le parcours, beaucoup plus long, au bout du- quel l'onde silencieuse cesse de marquer sur mes membranes les plus sen- sibles. J'ai trouvé ainsi : » i'' Dans une conduite à gaz d'Ivry, dont la section intérieure est de o™,io8, on entend encore le coup à la seconde extrémité, distante de 566", 7 de l'origine, mais le son est très-affaibli. Si l'on ferme la seconde extrémité hermétiquement, avec une plaque de tôle, et qu'on place l'oreille à l'orifice du départ, il faut prêter la plus grande attention pour entendre le retour du coup. Ainsi, dans une conduite cylindrique rectiligne du dia- mètre de o™,io8, un parcours de i ifîo mètres suffit pour éteindre complète- ment le son produit par un coup de pistolet, avec une charge de i gramme de poudre. 0 2° Dans une conduite, du diamètre de o"',3o, de la route militaire, le coup de pistolet s'entend très-distinctement à l'autre extrémité, éloignée de igoS mètres. Si l'on ferme cette extrémité avec une plaque de tôle, et qu'on applique l'oreille à l'orifice du départ, on entend encore l'onde ré- fléchie, mais la perception est à peine sensible. L'onde a alors parcouru, dans la conduite, un chemin de 38 lo mètres. 28.. ( 2ia ) » 3° Dans la grnnde conduite, du diamètre de i'",ro, de l'égout Saint- Michel, l'onde produite par le coup de pistolet donne un son intense quand elle arrive à l'autre extrémité B, a|)rès avoir parcouru un chemin de 1090 mètres. Après une première réflexion en B, elle revient à l'extrémité de départ A. Son parcours total est alors de 3 180 mètres; on reconnaît que le son s'est affaibli, mais il conserve assez d'intensité pour qu'on l'entende au dehors, sans avoir besoin de retirer la membrane qui ferme l'orifice A. Après une seconde réflexion en B et un second retour en A, l'onde a par- cotuu G36o mètres; on entend encore le coup très-distinctement. Enfin, ce n'est qu'après une nouvelle réflexion en E, qu'on n'entend le troisième re- tour en A, que si un silence absolu règne dans la galerie. Le parcours total est alors de gS^o mètres. » Ainsi, un coup de pistolet, produit par i gramme de poudre, donne un son qui n'est plus perçu par l'oreille quand il a parcouru : ii5o mètres dans un luyaii dont le diamètre est de o"',io8, 38io mètres dans un tuyau dont le diamètre est de o^jSoo, 9540 mètres dans un tuyau dont le diamètre est de i'",ioo. •' Les longueurs sont ici sensiblement proportionnelles aux diamètres. Il est probable, néanmoins, que ces parcours seraient plus longs si l'onde ne subissait pas des réflexions successives qui l'affaiblissent continuelle- ment. w Lorsque l'onde n'a plus assez d'intensité, ou quelle s'est assez modifiée, pour ne plus produire sur notre oreille la sensation du son, elle est encore capable, même après un parcours très- prolongé, de marquer son arrivée sur nos membranes. » Ainsi, lorsque l'onde est produite par une charge de i gramme de poudre, elle imprime sa dernière marque sur une membrane quand elle a parcouru les chetnins suivants : 4o56 mètres dans la conduite de o"',io8, 1 i43o mètres dans la conduite de o'",3oo, igSSi mètres dans la conduite de i"',ioo. » Mais, siu- une conduite du diamètre de i'",io qui forme le grand siphon de Villeinonble, nous avons noté des parcours beaucoup plus longs; il est vrai que la charge de poudre était portée à 2«',4o. Ainsi, dans le tableau qui renferme les résultats de l'une des séries d'expériences faites sur cette longue conduite, la dernière marque correspondait à une onde qui avait ( 2r3 ) parcouru 5864 1 mètres, et, lorsqu'on opérait sans tirer les bandes de papier, on notait facilement jusqu'au dixième retour de l'onde à la membrane A, lequel correspondait à un parcours de 97735 mètres, c'est-à-dire de près de loo kilomètres. Mais les bandes de papier noirci prenaient des lon- gueurs tellement considérables, qu'il m'a été impossible de recueillir plus de six retours; ces bandes avaient déjà une longueur de 27 mètres quand elles marquaient le sixième retour. » Quelles sont les causes qui affaiblissent ainsi une onde plane lors- qu'elle se propage dans une conduite cylindrique rectiligne? Elles sont de diverses natures, mais la principale tient certainement à ce que l'onde perd constamment une partie de sa force vive par la réaction des parois élastiques du tuyau. On le reconnaît immédiatement sur notre grande conduite du diamètre i™, 10 de l'égout Saint-Michel, qui est suspendue sur des colonnes de fonte, dans une large galerie voûtée : dans le premier trajet de l'onde, on entend au dehors un son très-fort au moment du passage de l'onde, en quelque point de la ligne qu'on se place. Une portion notable de la force vive se dépense donc au dehors; j'en dirai autant pour les extrémités et pour tous les orifices garnis de membranes. Cette perte continue nécessai- rement après que l'onde n'a plus assez d'intensité pour impressionner l'oreille, et elle suffit, à la rigueur, pour expliquer comment le son s'éteint, et comment l'onde s'affaiblit assez pour ne plus faire marcher nos mem- branes les plus sensibles. Mais je ne crois pas que ce soit la cause unique ; il y en a une autre qui provient d'une action de la paroi solide sur le gaz, dont elle diminue sensiblement l'élasticité; j'en donnerai une preuve tout à l'heure. » II. La formule de Laplace ne contient pas l'expression de l'intensité de l'onde; d'après cette formule, la vitesse de propagation d'une onde est donc la même, quelle que soit son intensité. Mais, d'après la formule plus générale que j'ai donnée, cette vitesse doit être d'autant plus grande que l'intensité de l'onde est plus considérable. Or nous venons de voir que, dans une conduite cylindrique rectiligne, l'intensité de l'onde ne reste pas constante, comme on l'a admis jusqu'ici; mais qu'elle diminue successivement, et d'autant plus rapidement que le tuyau a une section plus petite. Il en résulte nécessairement que la vitesse de propagation d'une onde dans un tuyau doit diminuer continuellement à mesure qu'elle se propage, et la diminu- tion sera d'autant plus rapide que le tuyau aura une plus petite section. C'est en effet ce qui se présente dans toutes mes expériences; je me conten- ( 2.4 ) ferai de rapporter ici les vitesses moyennes d'une onde produite par un coup de pistolet qui se propage dans de l'air sec et à o degré, et que l'on suit depuis son départ jusqu'au moment où elle n'a plus assez d'intensité pour faire marcher mes membranes. Je les choisis parmi les expériences qui ont été faites sur les conduites des sections o'",i 08, o'",3ooet i"\io. 1° Conduite du diamètre de o'^iloS de la route d'Ivry. Chemins parcourus. Vitesses moyennes \'„ . Chemins parcourus. Vitesses moyennes V„ . Charge de poiidi-e =o«%3. Charge de poudre =o«%4- 566,74 33o,99 I 35 1,95 3'29,95 ii33,48 328,77 2703,00 328,20 1700,22 328,21 4o55,85 326,77 2266,96 327,04 5407 ,80 323,34 2833,70 327,52 )) La diminution de la vitesse moyenne d'une même onde comptée de- puis son départ, mais que l'on prend successivement sur un parcours de plus en plus long, est très-marquée. 2" Dans la conduite du diamètre de 0"',3o de la route militaire. Chemins parcourus. Vitesses Moyennes \„. Charge de poudre =o''',4. m m igo5,o 33i ,91 38io,o 328,72 Charge de poudre = o^%4- 1905,0 332,37 38 10,0 330,34 Charge de poudre = i^',5. Réflexion sur le fond fermé B. 38io,3 332,18 7620,6 330,43 ii43o,o 329,64 1 5240,0 328,96 n Les vitesses moyennes, pour des ondes produites avec une même charge de poudre et pour des parcours égaux, sont donc beaucoup plus grandes sur la conduite de o"',3o que sur celle de o™, 108. (*) Cette dernière vitesse m'inspire peu de confiance, parce qu'on ne l'a trovivce que sur une seide bande. ( 2'S ) 1° Dans la condaiti du diamètre de r",iû de l'égout Saint- Michel . Chemins parcourus. Vitesses moyennes \\. Charge de poudre = i gramme. m m 749,1 334,16 920,1 333,20 1417,9 332, 5o 2835,8 331,72 5671 ,8 33i ,24 8507,7 330,87 n343,6 33o,68 i4i79>5 33o,56 17015,4 33o,5o 19851 ,3 33o,52 » La vitesse" moyenne de propagation sur la conduite du diamètre de i™, 10 diminue moins vite que sur celle du diamètre o^jSo. Les pre- mières vitesses sont plus grandes, parce qu'elles sont prises bien plus près du départ. » lies différences sont encore plus marquées quand nous comparons, sur les trois conduites, les vitesses moyennes limites, c'est-à-dire celles qui corres- ])ondent à l'onde assez affaiblie depuis son départ pour ne plus marquer sur nos membranes. » Ces vitesses limites ont été trouvées : mm Di Sur la conduite de o, 108, V'„ =; 326,66 chemin parcouru =: 4o55,9 » O,300, V'„ =: 328,96 » =: l524o,0 » 1 , 100, V, = 33o,52 " =ig85i,3 » Dans ces expériences, l'oude a été produite par la même charge de poudre; les membranes sont les mêmes, elles ont par conséquent la même sensibilité : en d'autres termes, elles doivent cesser de marquer dans les trois conduites, lorsque l'onde est arrivée à la même faiblesse. Si donc l'affai- blissement de l'onde ne provenait que de la perte de force vive à travers la paroi du tuyau, la vitesse moyenne limite devrait être la même dans les trois conduites, puisque l'onde a la même intensité au départ, et la même intensité au moment où elle donne sa dernière marque sur la membrane. Ces vitesses limites étant au contraire très-différentes, il faut en conclure que les parois du tuyau exercent encore sur l'air intérieur une autre action que celle que nous venons d'indiquer, action qui diminuerait notablement son élasticité sans changer sensiblement sa densité. Par suite de cette action, ( 2'6 ) la vitesse de propagation d'une onde de même intensité dans des tuyaux recti- lignes serait d' autant plus faible que le tuyau aurait une section moindre. II est probable que la natiire de la paroi, que son poli plus ou moins parfait, exercent une influence sur ce phénomène. Je citerai un fait qui en donne la preuve : dans les égout» de Paris à grande section, on prévient ordinaire- ment les ouvriers par le son de la trompette; or on a reconnu que ces signaux portent incomparablement plus loin dans les galeries dont les parois sont recouvertes d'un ciment bien lisse, que dans celles où elles sont formées par de la meulière brute. » Pour que cette action des parois sur l'élasticité du milieu gazeux fût absolument nulle, il faudrait que le diamètre du tuyau fût infini; en d'autres termes, que la propagation du son eût lieu dans l'air lii^re. Mais cette action doit déjà être très-petite dans mes grosses conduites de i™,io; j'ai supposé qu'elle y était nulle, et j'ai conclu d'expériences ti'ès-nombreuses et très-concordantes que la vitesse moyenne de propagation , dans l'air sec et à zéro, d'une onde produite par un coup de pistolet, et comptée depuis la bouche de rarme juscpt'au moment oii elle s'est tellement affaiblie, cpielle ne fait plus marcher mes membranes les plus sensibles, est v; = 33o™, 6. )) J'ai cherché aussi à déterminer la vitesse que possède l'onde la plus affaiblie, celle que j'appelle la vitesse minima. Cette détermination n'a pu être faite avec quelque certitude que sur les grosses conduites de i™, lo ; on a trouvé w; ^ 33o'", 3o, valeur qui diffère peu de la vitesse limite moyenne. » Dans les conduites de plus petit diamètre, la vitesse minima est en- core moindre. » 111. Lorsque l'onde est produite, non plus par l'explosion subite d'uu mélange détonant, mais par l'injection d'une petite quantité d'air plus ou moins comprimé, sa vitesse de propagation dans la même ligne de tuyaux est d'autant plus grande que son intensité est plus considérable. Ainsi, pour celte onde, comme pour celle qui est donnée par le coup de pistolet , la vitesse diminue progressivement. » Dans nos conduites de i'", lo, les ondes produites par l'injection de l'air comprimé ont sensiblement la même vitesse initiale de |)ropagalion que les ondes qui sont doiniées par les coups de pistolet, mais leur vitesse ( 217 ) moyenne limite est nn peu pins faible. Le même fait s'est présenté pour la conduite de o™, 3o, lorsque l'excès de pression (fe l'air injecté élail suf- fisant. » IV. L'onde produite par la fermeture brusque de l'orifice à l'aide d'un disque lancé avec une grande vitesse se comporte de mémo : In vitesse de /iropagation diminue sensiblement à mesure que le parcours auqmcnte. Les expériences faites à l'aide du piston fiappeur sin- la conduite tlu diamètre de o",2!6 de la route de Choisy-le-Roi le montrent très-clairement. Dans la grande conduite du diamètre de i"\io, foruiant le siphon de Viilemouble, on a trouvé pour la vitesse moyenne de propagation, sur \\u même parcours de 9773™, 5 : tn Lorsque l'onde est donnée par nn coup de pistolet. . V'„ =r 333, i i Quand elle est produite par le pislim frappeur ^ 0 =^ 33a, 56 >> Ainsi, l'onde donnée par le piston frappein- marche un peu moins vite que celle qui provient du coup de pistolet; mais cela tient uniquimeni à ce qu'elle a moins d'intensité, car elle n'a jamais marqué sin' la membrane un second retour qui correspondrait à ini chemin parcouru de 19547 mè- tres, taudis que l'onde fournie par le coup de pistolet a marqué constam- ment plusieurs retours. » V. Les expériences que j'ai faites sin- les ondes produites par la voix humaine et par les instruments à vent sont décrites en détail dans mou Mémoire; mais la description que je pourrai en faire ici prendrait trop d'é- tendue potu' cet extrait. » VL Nos formules théoricpies de la vitesse de piopagation du son dans l'air ne contiennent pas la pre.ssion barométrique à latjuelle l'air est soimiis. Si donc ces formules sont exactes, la vitesse de propagation d'une onde dans un gnz est la même, quelle que soit la pression que le gaz sup- porte. T>es seules expériences directes que l'on puisse invoquer jusqu'ici, comme confirtnant cette loi, ont été faites dans l'air libre : ce sont celles de MM. Slampfer et Myrbach en 1822, dans le Tyrol, entre deux slalions présentant une différence de niveau de 1 364 mètres, et celles de MM. lira- vaiset Martens, faites en 1H44 en Suisse, à deux stations dont la différence de niveau était de ao'yg mètres. MalFieiu'eusement, les jiressions baromé- triques moyennes que l'air présente entre les deux stations u>' diffèrent pas. assez de la pression au niveau de la mer. C. R., 1S68. i*^"- Senieslre. (T. LXVI. N" Jî.) 29 ( 2i8 ) n J'ai donné clans mon Mémoire deux séries d'expériences pour déterminer la vitesse de propa^jatioii du son dans de l'air, sous diverses pressions, et contenu dans des tuyaux du diamètre de o™,io8. » La première sur la conduite h gaz de la route militaire, près d'Ivry, ayant 567", 4 fie longueur; les pressions ont varié de o™, 557 ^ o™,838; par suite, la densité de l'air de 1,0 à i,5. )) La seconde a été faite sur une petite conduite horizontale établie dans la cour du Collège de France, et dont la longueur n'est que de 70", 5. Les pressions ont varié depuis o™, 247 jusqu'à i™, 267, par conséquent, la den- sité de l'air a changé à peu près de i à 5. » Il n'a pas été possible de constater une différence sensible dans la vitesse de propagation du son dans l'air sous des pressions si différentes. Ainsi, mes expériences confirment l'exactitude de la loi que je viens d'énoncer. y VIL Si l'on compare les vitesses V et V de propagation d'une même onde dans deux gaz différents, mais à la même température et sous la même pression ; si l'on admet qu'ils suivent la loi de Mariofte, qu'ils ont le même coefficient de dilatation, qu'ils satisfont à la loi de Poisson, etc., etc.; en un mot, si l'on admet que ce sont des milieux gazeux parfaits, on doit avoir, d'après la théorie. - = v/-- V V d' » De sorte que si l'un des gaz est l'air atmosphérique, et si c? représente la densité de l'autre gaz par rapport à l'air, ou a Y-^i » Jusqu'ici, ou n'a fait auctuie expérience directe pour déterminer la vitesse de propagation d'une onde dans un gaz autre que l'air atmosphé- rique; on a cherché seulement à démontrer l'exactitude de la loi précé- dente par une méthode détournée, fondée sur la théorie des tuyaux sonores. » Je donne dans mon Mémoire deux séries d'expériences directes sur les gaz que j'ai pu préparer en quantité suffisante. » La première série a élé faite sur la coudtule du diamètre de o'",io8 de la roule militaire d'Ivry, et dont la longupur efficace est de 567"', 4» j •'• pu la remplir successivement de gaz hydrogène, d'acide carbonique et de gaz de l'éclairage. ( 219 ) » Pour !a seconde série, j'ai utilisé la petite conduite du Collège de France, qui a la même section, mais seulement luie longueiu- de 70™, 5. J'ai pu m'en servir pour les gaz acide carbonique, protoxyde d'azote et ammoniac ; je réimis en un seul tableau les résultats obtenus sur les deux conduites : v^.- Conduite de 567"', 3. Conduite de ^o^iS. Hydrogène 3, 801 » 3,6^?. Acide carbonique 0,7848 0,8009 0,8087 Protoxyde d'azote » 0,8007 0,8100 Ammoniaque » 1,2279 ' ,3o25 V » Si l'on compare les rapports — des deux premières colonnes aux va- leurs calculées de \/t' o" trouve une coïncidence assez remarquable; les différences seraient certainement plus petites si on avait pu opérer sur des gaz très-purs, mais c'est bien difficile dans des conduites d'aussi grande ca- pacité. De plus, les valeurs de t/y ne sont pas elles-mêmes très-exactes, parce qu'on est obligé quelquefois de prendre, pour la densité du gaz par rapport à l'air, sa densité théorique, et non sa densité réelle, qui doit seule intervenir. V /T )) Mes expériences démontrent que l'on peut admettre la loi — =: i /-, mais seulement comme une loi limite, à laquelle les gaz satisferaient exac- tement si on les mettait dans les conditions où ils se comportent comme des niilieiix éliistiques parfaits. » VIII. Mes expériences pour déterminer la vitesse de propagation des ondes dans l'air libre, ont été faites par la méthode des coups de canon ré- ciproques. L'onde a évidemment au départ une très-grande intensité, mais elle s'affaiblit très-vite à mesure qu'elle se propage sphériquement dans l'espace. De plus, au moment du départ du coup, les couches d'air voisines de la pièce doivent subir un véritable transport, qui augmente encore la vitesse de propagation. Ainsi, par suite de ce transport et de sa grande intensité, l'onde doit marcher plus vite, surtout suivant la ligne du tir, dans les premières parties du parcoins que dans les suivantes. Mais cette accélération s'éteint très- vite et devient à peu près insensible quand l'onde parcourt de grandes distances. 29.. ( y.20 ) M Je distingue deux séries d'expériences : u Pour la première série, qui couipreml 18 cou|)s réciproques, chaque canon est éloigné d'environ 1280 mètres de la membrane qui marque l'ar- rivée de l'onde; on trouve pour la vitesse moyenne de propagation dans l'air tranquille, sec et à o degré, » Dans la seconde série, chaque canon est éloigné de 2445 mètres envi- ron de sa membrane; elle se compose de 11 journées d'expériences com- prenant 149 coups réciproques avec de très-grandes variations de temjjé- rature et de vent. >i La moyenne générale donne pour la vitesse dans l'air tranquille, sec et à o degré, v;, =33o'",7. » Cette vitesse est notablement moindre que celle de la première série. Ainsi nous trouvons encore ici que la vitesse diminue sensiblement à me- sure que le parcours augmente. » Dans la seconde série, la température a varié de i", 5 à 2i°,8; j'en con- clus l'exactitude de la correction pour la température, telle qu'on l'admet généralement. » IX. Ces recherches sur la propagation de l'onde dans les milieux ga- zeux ont été entreprises principalement au point de vue de la théorie méca- nique (le la chaleur. 3e crois pouvoir en déduire des conséquences impor- tantes; mais la jjlace dont je puis disposer pour cet extrait ne tne permet pas de les développer. » ASTRONOMIE. — Eclijjse loUde du Soleil te 18 août 1868. Note de M. Le Verrier. « I^e I 8 août prochain aura lieu l'une des éclipses de Soleil les plus remar- quables qu'il soit donné d'observer. Elle sera totale sur une ligne de par- cours que nous allons indiquer, cl la durée de l'obscurité sera pour cer- tains lieux relativement considérable. » La ligne de l'éclipsé centrale passe tout près d'Aden, puis se dirige à travers la mei' vers l'Indoustan, sur lequel elle pénètre à la hauteur de Kolapour, un peu au-dessusde Goa. Elle traverse toute la contrée de l'ouest à l'est et en ressort près de Masulipatam. Elles'étenrl alors sur le goKe du Bengale, passe au nord des îles Andaman, traverse la partie nord de la 1-2 1 presqu'île de Malacca, le golfe de Siaiii, la puiiite de Cambodje, le nord de Bornéo et des Célèbes, et vient longer le sud de la Nouvelle-Guinée. » La longue durée de l'obscurité est due à plusieurs causes. La Liuie n'est qu'à six heures de son périgée, tandis que le Soleil n'est pas loin de son aijogée : double condition qui tait que le diamètre a|jparent de la Lutie est grand et que le diamètre apparent du Soleil n'est que de 9 secondes d'arc au-dessus de son mininuau. Le diamètre apparent de la Lune est encore accru dans les régions pour lesquelles le phénomène se produit vers le zénith, ainsi que cela a lieu pour la partie du golfe de Siam, et en particu- lier pour la pointe de Candjodje. La durée de l'obscurité totale s'élève dans cette région jusqu'à 6" 4^% ^t est encore de 6'"4o* pour le Cambodje. » Aden n'est point propice pour l'observation : le Soleil est trop près de l'horizon, et la durée du phénomène est trop courte. D'ailleurs, Aden ne se trouve pas lui-même sur la ligne centrale; il faudrait se transporter un peu au nord, ce t|ui, en raison de l'état du pays, offrirait sans doute de grandes difficultés. » Les Anglais se préparent naturellement à observer le phénomène dans rindonsfan. )> La pointe de Cambodje, qui dépend de notre possession de Saigon, doit attirer l'attention de la France. Grâce à notre établissement et au concours actif et éclairé que la Marine impériale ne manquerait pas de donner à une entreprise scientifique, il serait possible de se rendre, par terre ou autrement, eu partant de Saigon, au point désigné^ et de s'y installer à l'avance pour préparer les observations qu'on voudrait entreprendre. Il faudrait tout d'abord assurer une bonne détermination de la latitude et de l'heure du lieu, travail qui serait parfaitement placé entre les mains des marins. L'observation astronomique des phases d'entrée et de sortie condui- rait à une nouvelle détermination du diamètre du Soleil et aussi à inie mesure précise de la longitude géographique du lieu, résultats c[ui ne se- raient point sans intérêt. Lorsque le moment de l'éclipsé totale appro- cherait et que les cornes seraient réduites à un simple filet lumineux, l'analyse spectrale de la lumière du Soleil prendrait une grande impor- tance, et il en serait de même après la fin de l'obscurité. )) Quelques minutes avant que la lumière du Soleil ait complètement disparu, il faudra déjà se préoccuper de s'assurer si dans les endroits pro- pices du contour du disque on n'apercevrait pas quelque trace de ce qu'on appelle les protubérances lumineuses. Dès qu'on aura saisi une d'entre elles, il faudra la suivre avec une grande attention, même après le ( 222 ) retour de la lumière du Soleil, si cela est possible, et constater si son déplacement la rattache effectivenieiit au disque du Soleil. Ces derniers travaux pourront s'effectuer de deux manières, ou par des observations et des mesures directes, ou p.ir des impressions photographiques prises succes- sivement à des instants bien connus. Nous n'avons point l'intention d'entrer ici dans le détail de l'organisation que nécessiteraient ces travaux. Nous voulons seulement examiner la situation générale. » Très- malheureusement, on se trouve au 18 août en pleine mousson du sud-ouest. Les Anghiis estiment que cette condition laisse peu de chances d'obtenir des observations sur la côte ouest de l'indoustan, et que ce sera seulement à l'est des versanis montagneux qu'on pourra espérer un ciel propice aux observations. Par les mêmes raisons, la pointe de Cambodje, si admirablement située, quant aux conditions astronomiques, laisse, au point de vue météorologique, les pressentiments les fflus fâcheux. Serait-il sage d'aller concentrer dans ces régions basses et que rien ne couvre contre le vent du sud-ouest des moyens puissants d'observation qui pourraient, au moment voulu, être réduits à l'impuissance, ainsi que cela est arrivé au mois de mars 18G7, auprès de Naples, à ceux qui s'y sont transportés poin- l'observation de l'éclipsé annulaire? )) La presqu'île de Malacca, au point où elle est traversée par la ligne centrale de l'éclipsé, a une largeur de 3o à l\o lieues, et elle cotut du nord au sud. La côte ouest est évidemment soumise complètement à l'influence de la mousson. La presqu'île est toutefois traversée dans toute sa longueur par ime chaîne de liantes montagnes, et l'on peut se demander si l'influence de cette chaîne ne piotégerait pas la côte est d'une manière suffisante pour qu'on piit s'y placer avec quelque chance de succès. En admettant qu'il en fiât ainsi, une autre question surgirait. Celte côte est-elle accessible, et, avec le secours de la marine, les observateurs pourraient-ils s'y étaljlir pendant le temps nécessaire à la préparation et à l'exécution des obser- vations? » Nous nous étions déjà posé ces questions, et nous comptions arriver à leur solution, quand nous avons été momentanément dans l'impossibilité de les suivre. Les jours s'écoulent cependant , et s'il est encore temps d'aviser, il y a urgence à ne pas perdre un instant. 11 tant examiner de suite si les conditions météorologiques et maritimes rendent utile et possible une expédition développée dans le Cambodje et sur la côte est de la pres- qu'île de Malacca; les dispositions à prendre à l'égard des observateurs et des instruments en dépendront. ( 223 ) » Dans tous les cas, les officiers de la Marine impériale qui se trouvent sur les lieux, et en particulier M. le contre-amiral Ohier, (|ui commandera à cette époque à Saigon, donneront à ce grand phénomène toute l'attention nécessaire. Nous savons qu'ils seraient heureux de recevoir les instructions et le concours d'un savant que sa spécialité désignei'ait pour cette mission. Ajoutons enfin que, suivant les. circonstances, quelques savants étrangers désireraient se joindre à l'expédition française. Nous réclamons de nos confrères de la Marine et de M. le vice-amiral Rozo, qui est de retour à Paris, l'étude et la prompte solution de la première partie des questions dont dépend la possibilité d'observer l'éclipsé totale du 18 août en Cochin- chine ou dans les contrées voisines. » ASTRONOMIE. — Sur les mesures prises par le Bureau des Longitudes pour l'observation physique de réclipse prochaine^ aux Indes orientales. Note de M. Faïe. « Après ce que nous venons d'entendre sur les projets et les préparatifs de l'Observatoire porn- l'observation du grand phénomène astronomique du I 8 août prochain , je crois pouvoir, sans indiscrétion , dire à l'Académie que, de son côté, le Bureau des Longitudes s'est fortement préoccupé de cette éclipse, dont il a fait calculer les phases et dont il a présenté, il y a deux ans, les détails astronomiques et géographiques sur une Carte annexée à la Connaissance des Temps pour 1868. Déjà, à l'occasion de l'éclipsé annu- laire du 6 mars dernier, le Bureau des Longitudes avait donné à M. Janssen la mission spéciale d'aller observer les circonstances physiques de ce phé- nomène, en lui indiquant ses desiderata. Grâce au choix de la station que le Bureau avait désignée sur les bords de l'Adriatique, cet habile physicien a pu obtenir les plus intéressants résultats, alors que les autres observateurs, qui s'étaient postés de l'autre côté des Apennins, ont vu leurs préparatifs échouer par suite des mauvais temps qui régnaient sur le bassin de la Mé- diterranée, » Nous avions chargé M. Janssen de faire à cette occasion la première application de l'analyse spectrale à une éclipse de Soleil. » Dans les circonstances ordinaires, il est impossible d'obtenir dans toute leur pureté les spectres des différentes parties du disque du Soleil, car l'atmosphère terrestre, si vivement illuminée dans la région du ciel où se trouve cet astre, mélange partout la lumière du centre avec celle des bords, et s'oppose ainsi à toute conclusion décisive sur cette dernière. ( 224 ) Mais cet obslacle iiisnrmonlable disparaît momentanément clans 1rs éclipses aniuilaires, parce que la Lune fait alois fonction d'écran et ne laisse péné- trer dans noire atiriOsplièro que les rayons émis par les bords extrêmes. La qneslion était de savoir si ces deux spectres, pris dans tonte leur pureté, différent comme semble l'indiquer la ibéorie, et en tout cas de comparer ces deux spectres sous quelque rapport décisif. Il y avait là évidemment, dans toutes les évenlnalilés; d'importantes notions à obtenir sur la consti- tution de ralmospiière propre du Soleil, de même que, de l'étude comparée des spectres observés au centre et aux bords des planètes, de la nôtre en particulier, on peut arriver à certaines conclusions touchant la constitution de leurs atmosphères. » Le résultat n'a point trompé l'attente du Bureau. M. Janssen, éclairé par une tentative déjà ancienne du même genre, due à M. Forbes, n)ais faite à une époque où, ce que nous nommons aujourd'hui l'analyse spec- trale n'existant pas, nos questions actuelles n'auraient même pu être posées, M. Jatissen, dis-je, a eu recours à un procédé d'une délicatesse extrême. Au lieu de s'adresser aux plus belles raies solnircs du spectre, il a choisi cer- tains groupes de raies faibles et grisâtres, de la riche série de celles qui sont dues à la présence du fer dans la masse solaire, et s'est attaché, pendant l'éclipsé du 6 mars, à Trani, à comparer minutieusement ces groupes dans les deux spectres successifs du centre et du bord. Le raisonnement qui la guidé dans ce choix est au fond le même ([ui sert à rlistinguer les raies tellii- rirpies des raies solaires : les premières, pâles et grisâtres quand le Soleil est au zénith, se foncent et se multiplieu! quand le Soleil se rapproche de l'horizoï!. Eh bien, pour ratmosjdière solaire, le même phénomène ne se produit pas; que les rayons lumineux traversent cette atmosphère norma- lement ou sons tuie incidence très-faible de quelques degrés (i), il n'eu résulte aucune modification dans le spectre, même en prenant pour témoiiss les raies les plus délicates sur lesquelles le moindre changement d'intensité doit être perceptible. Voih'i un fait important dont la connaissance est entiè- rement (\ui' à M. .Innssen et à 1 initiative prise, dans celle circonstance, par le Bureau des Longitudes (2). (i) La portion annulaire du disque du .Soleil, à laquelle s'appliquent les observations de i\l. .tanssen, riait rciluilc à une 1 paissour d'criviron 3o secondes, (2) IM. Janssen a cousiaté, en outre, (ju'au nionicnl de l'êclipse annulaire les raies telln- riques, si peu niarqnéi'S d'ordiiiaiic au zcnilli, (■taieni au enulraire Irès-nellenicnl acrusecs dans eette rc_:i(in i\{\ ciel. Il eu a cotulii pro/iri(i!ii)/t ilii conihiislible ou carbonisation. (< Un peut admettre que ie bois, dans l'état moyen de siccité où il est lia- bituelleinent carbonisé en forêt, contient en carbone 4° pour loo de son poids et 60 pour 100 d'eau, tant combinée qu'hygrométrique. Dans ces 60 d'eau sont compris un peu d'azote et 7 à 8 millièmes d'hydrogène, en excès sur celui nécessaire pour former de l'eau. » Par la carbonisation en forêt on n'obtient guère en charbon |)lus de )5 pour 100 du poids du bois; le reste est, ou brûlé pour produire la cha- leur nécessaire à la carbonisation, ou entraîné à l'état gazeux et perdu dans l'atmosphère, combiné dans les antres substances utiles du bois dégagées par la distillation. Sur ces i5 parties, un tiers environ, par suite d'un vice in- hérent au procédé, est en menus; trois en outre se perdent en déchets par les manipulations ultérieures que le charbon subit dans le transport, de- puis la forêt- jusqu'à pied d'œuvie dans l'usine, en sorte qu'on ne peut tout au plus estimer le rendement net en charbon pour l'effet utile par le procédé de carbonisation en forêt à plus de 12 pour 100 du poids du ])ois. Ce résultat tient à des causes irrémédiables qui ont été dites : ainsi, il n'y a pas d'espoir d'amélioration. » Par le procédé de carbonisation lente au gaz en vase clos et dans l'usine même où le charbon doit se consommer, on obtient ime propor- tion de charbon de 26 à 27 pour loo du poids du bois, sans menus m déchets, et d'une qualité constante et supérieure à toute autre. On recueille le surplus du charbon contenu dans le bois, déduction faite de la portion consommée par l'opération, sous forme de produits accessoires, tels que acide acétique, méthylène, huiles et goudrons dont la valeur dépasse de beaucoup, tous frais déduits, celle de tout le charbon obtenu; d'où il ré- sulte que, outre le charbon, il reste encore un bénéfice important, même en donnant à l'acide acétique, qui est le principal de ces produits, une valeur beaucoup inférieure à la moyenne des dix dernières années, » Les expériences qui ont conduit à ces résultats permettent de fixer ( 2'32 } les principes généraux de la carbonisation, quel que soil le procédé em- ployé, et ont établi, entre autres faits nouveaux : » i" Que la lenteur de l'opération est la seitle condition nécessaire d'une bonne carbonisation, en forêts comme en vase clos, et qu'une durée de soixante-douze heures satisfait conipléten)ent à cette condition dans le pro- cédé en vase clos ; » 2" Que la décomposition du bois commence au moins vers 100 degrés ; qu'ainsi les analyses de bois desséché à i5o degrés ne donnent pas la véri- table composition du bois; » 3" Que les réactions qui ont lieu pendant la carbonisation entre les corps composés qui constituent le bois fout dégager, avec les hydrocar- bures, l'acide carbonique et autres gaz qui en sont le réstdtat, une quan- tité de chaleur qui croît avec la températiu-e du four et avec les quantités de matières décomposées, de manière que cette chaleur, un peu avant la température de 3oo degrés du four, détermine dans la cornue lui excès de température sur celle du four, excès qui doit persister jusqu'à la fin de l'opération, pour que celle-ci puisse s'achever; » 4° Q"<^ l'accroissement graduel de cette température intérieure de la cornue est l'unique régulateur de la conduite de l'opération, et que sa progression trop rapide détermine la formation d'mi excès de goudron et de gaz, une diminution correspondante des produits accessoires utiles, ainsi q\ie du charbon, et en même temps aussi une diminution de qualité de ce dernier, résultant de la rupture de ses fibres et de la spongiosité dans sa structure, qui sont un îles effets de cette distillation trop accélérée; )) 5° Que la richesse en acide acétique des liquides de la condensation suit une marche croissante jusqu'à 218 degrés, où elle atteint 48 pour 100, pour décroître ensuite jusqu'à zéro, [loint qui précède de peu d'instants la fin de l'opération; » 6" Que cette circonstance permet d'isoler les liquides riches des liquides pauvres, et de diminuer ainsi notablement les frais de rectifi- cation ; » 7" Que la quantité d'acide acétique monohydraté, ou dit cristallisable, que l'on peut obtenir par inie bonne carbonisation, est comprise entre 7 el 8 pour 100 du poids du bois, mais qu'il est probable que celui-ci en contient une jjIus forte proportion, qui s'y trouve de plus en plus retenue à mesure (pie la carbonisation avance, par de^. influences croissantes de masse, et se décompose aux températures de la dissociation de cet acide d'avec les corps auxquels il est combiné dans le bois. ( 233 ) » 8° Enfin que le volume du charbon est les deux tiers de celui du bois qui l'a fourni. Deuxième partie. — Emploi du cnnibustihte. » Do tous les appareils métallurgiques employés au Iraitement des mi- nerais de fer, le haut fourneau est celui qui réunit sans contredit les con- ditions les plus économiques. » Il a été démontré que dans tout haut fourneau en marche régulière, soit à air froid, soit à air chaud, la puissance calorifique des gaz com- bustibles perdus par le gueulard est dans la proportion à peu près constante des deux tiers de celle de tout le combustible employé. Les faibles oscillations que subit cette proportion dépendent des variations dans les quantités d'hydrogène introduit dans les gaz combustibles par les réactions. Il a été démontré que la clialeur nécessaire à la conversion de In fonte du haut fourneau en acier ou en fer était de beaucoup inférieure à la chaleur totale que développerait la combustion des gaz condjustibles per- dus par le gueulard et correspondant à la fonte produite. D'où il suit qu'il ne s'agissait que de trouver le mode d'application de cette chaleur. Ce moyen, qui n'avait point encore été indiqué, consiste à accumuler ces gaz par l'intermédiaire d'un exhausteur dans un gazomètre, pour les débiter ensuite à volonté avec l'intensité requise par l'opération, et obtenir instan- tanément les températures nécessaires aux effets que l'on veut produire. » La pratique de ce procédé, combiné avec le système décrit de carbo- nisation au gaz, conduit à un prix de revient poin- la fonte au bois, et en ne tenant point compte de l'acide acétique produit, de moins de 60 francs la tonne, et pour l'acier et le fer en rails de moins de 100 francs la tonne, résultat auquel il faut ajouter la valeur de l'acide obtenu. » Les expériences ont mis dans une évidence complète un certain nom- bre de points nouveaux, parmi lesquels on peut remarquer les suivants : » 1° La théorie de la réduction de la silice et de la combinaison du sili- cium avec le fer dans le haut fourneau; » 2° Une limite maximum, qui n'atteint pas 1000 degrés centigrades pour la température de la décomposition du carbonate de chaux; » 3° La condition nécessaire à la marche de tout haut fourneau : cette condition est que chaque charge fournisse seule à toutes les consomma- tions de chaleur exigée par son traitement; » [\° La détermination des limites maximum et minimum : i°de la tem- pérature de combustion complète du carbone à la tuyère; 2° de la tem- C. K. 1868, 1" Semcsue. (T. LXVI, ÎS" a.) 3l ( 234 ) pérature moyenne de sortie des matières qui en résultent; 3° de la tempé- rature du tronçon de la colonne gazeuse afférente à une charge après la conversion en oxyde de carbone de l'acide carbonique formé devant la tuyère; enfin la détermination d(>s températures et des moditicatious de la charge et du tronçon gazeux à toutes leurs positions au moyen des coeffi- cients d'accroissement de caloricilé par loo degrés, soit de la fonte, soit du fer, soit des matières des laitiers; >i 5° La cause générale des transformations des corps, de laquelle cause la cémentation, l'oxydation et la réduction ne sont que des effets particuliers; 1) 6" Les principes qui régissent l'emploi d'une ou de plusieurs tuyères dans le haut loui neau ; » 7" La théorie de l'emploi de l'air chaud dans le haut fourneau; le fait d'une consommation de combustible plus grande à l'air chaud qu'à l'air froid, contrairement à l'opinion généralement accréditée, et la raison de ce fait; » 8" Les consommations respectives de chaleur par la fonte et par les laitiers dans le traitement au haut fourneau et dans le four à réverbère; » 9° L'insuffisance absolue des analyses d'une partie aliquote delà co- lonne gazeuse, soit pour déterminer la composition de cette colonne gazeuse, soit pour apprécier les réactions qui ont lieu dans ces foyers mé- tallurgiques. » Enfin, en considérant l'ensemble des deux questions traitées, la com- paraison des procédés anciens avec les procédés nouveaux conduit aux conclusions suivantes : » 1° Les procédés actuels de carbonisation et d'emploi du combustible pour la fabrication du fer ou de l'acier entraînent ensemble une perte mi- nimum de go pour 100 du combustible employé, et une consonunation équivalente à 779'''', 129 de charbon pour 100 kilogrammes de fer ou d'acier obtenu, sans aucune compensation; » 1° Les procédés nouveaux de carbonisation et d'emploi du combus- tible pour la fabrication du fer ou de l'acier n'occasionnent aucune perte de combustible, si ce n'est celles, relativement légères et communes à tous les systèmes, qui sont dues au rayonnement et à la chaleur sensible em- portée par les produits stériles ou utiles de la fabrication; ils n'exigent qu'une consommation maximum de 1 5o kilogrammes de charbon pour 100 kilogrammes de fer ou d'acier obtenu; enfin ils donnent lieu à des produits accessoires dont la valeur nette au cours des dix dernières années représente à elle seule une partie considérable de la dépense. » ( 235 ) M. Laiixer adresse un Mémoire relatif à la « Recherche du sucre dans les urines des aliénés ». (Commissaires: MM. Cl. Bernai'd, Loriget.) M. BoussiXESQ adresse une Lettre relative aux Mémoires qu'il a présentés à l'Académie, sur diverses questions de Physique mathématique. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. MANtiKîi adresse un complément à son Mémoire précédent « Sur le feu grisou ». (Commissaires précédemment nomniés : MM. Regnault, Combes.) CORRESPONDANCE. M. Richard (du Cantal) adresse une Notice sur ses titres scientifiques. Cette Notice sera renvoyée à la Section d'Économie rurale. PHYSIQUE. — Dialyse dei couranls d'induction. Troisième Note de M. Em. BoucuoTTE, présentée par M. Edm. Becquerel. « Nous avons établi par une Note précédente (i), que le voltamètre dia- lyseur intervient assezénergiquement dans les circuits magnéto-électriques, pour fournir une force électro-motrice équivalente aux -~, c'est-à-dire à 3y poiu' loo de celle que possède l'appareil d'induction muni d un couumi- tateur. » Ce résultat démontre que l'on utilise seulement 74 pour 100 de l'ac- tion de l'une des séries de couranls. » 11 est donc intéressant de rechercher par quelles causes les effets de cette série de courants sont partiellement neutralisés. On arrive, en premier lieu, à penser que le dialyseur n'oppose point ime lésistance absolue au passage du courant qui va de la tige de platine au liquide, dans le volta- mètre; qu'ainsi, l'intensité apparente provient d'une différence d'action du travail alternatif fourni par le système magnéto-électrique, différence qui peut élre représentée par 100— 26 = 7/1, dans les conditions où l'on se trouve placé ici. (i) Comptes rcndiia, g décembre 1867. 3 1 .. f 236 ) » On s'attaclie d'autant phisfortemtMit à celte interprétation du phénomène de la séparation des courants induits, que 31. Edm. Beccjuerel a reconnu, il y a décela déjà quinze ans, que si des gaz élevés à une hante température servent à la fermeture du circuit volla'ique, la résistance du système dépend de la direction qu'on imprime à la force électro-motrice; or on sait que nos électrodes à gauie lumineuse sont entourés d'une atmosphère gazeuse que les courants doivent tons traverser. » I^es expériences suivantes sont une confirmation de ces vues. » Nous établissons, entre deux points d'un circuit magnéto-électrique, deux dérivations qui compreiuient chacune un voltamètre dialyseur. Ces dialyseurs sont orientés de sens contraire; ils ont pour liquide un chlorure terreux (chlorure de calciiun, de niagnésiinii, etc.), et leur tige de |)latine affleure la surface du bain. En opérant dans ces conditions, on obtient des résultats fort curieux : » 1° Les tiges de platine ]3résentenl deux lumières très-blanches et tres- vives; c'est le signe caractéristique de la polarisation des courants. M u° Des vollaniètres à sulfate de cuivre introduits dans les dérivations fournissent, chacun, un travail chimique; on recueille en peu d'instants des dépôts métalliques. » 3° Ces courants partiels ainsi produits agissent sur le galvanomètre, de manière à prouver qu'ils cheminent suivant des directions opposées, tandis que daiis les ])arties du circuit commiuies à tous les courants, l'influence sur l'aiguille aimantée est sensiblement nulle (elle l'est complètement, si les dialyseurs s'équilibrent bien). M 4" Quand les dialyseurs fonctionnent avec une égale énergie, on arrive à une conséquence remarijuable : les deux dérivations représentent un cir- cuit feiiné, puisque chacpie section de ce circuit donne passage à une quan- tité d'électricité constante et de même signe. 1) Ces nouvelles expériences permettent d'entievoir un mode d'emploi avantageux lies machines rnagnéto-éleclriques. Nous venons île les faire tinns les ateliers de la compagnie l Alliance, qui est en mesure de les répéter de- vant les savants qu'elles pourraient intéresser. w Enfin, nous croxons que ces différents phér)omcnes de la dialyse des courants d'induction sont dignes de fixer l'atlenliou des physiciens qui s'at- tachent à V élude de l'éleclvicilc du globe leireslrc. >> Le singulier rôle que jouent les gaz qui servent à fermer un circuit voltaïque doit tenir sa place parmi les phénomènes qui se montrent à la surface de notri; phmèle. I>es couianls terrestres si puissants et si éphémères, ( 237 ) qui se montrent fréquemment, pourraient bien parfois prendre leur origine clans un fait de séparation accidentelle de courants induits. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur la décomposition des nitrates pendant les fermentations. Note de M. Tu. Schlœsing, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « La communication présentée à l'Académie, dans sa dernière séance, par M. Rtiset, au sujet de l'apparition accidentelle du gaz nitreux pendant la fermentation des jus de betterave, m'a remis en mémoire des faits du même ordre, dont l'analyse m'a fourni depuis longtemps l'explication. J'ai eu la satisfaction de voir mes idées confirmées par M, Pasteur, quand cet éminent observateur a prouvé quje le gaz nitreux était dû à la réduction des nitrates. Toutefois, puisqu'il n'y a pas encore unanimité d'opinion .sur ce sujet, je pense qu'un résumé de mes expériences ne paraîtra p:is su- perflu. n Un de mes prédécesseurs au laboratoire de l'École des Tabacs, M. Ch. Rey, avait constaté que du jus de tabac abandonné à la putréfac- tion en vase clos dégageait du proloxyde d'azote; ce gaz était dilué dans de l'acide carbonique, et sa proportion variait selon l'espèce des tabacs. Je voulus savoir s'il ne provenait pas de la décomposition des nitrates; j'avais justement alors en main le meilleur moyen de rechercbe sur un tel sujet : c'était un procédé de dosage de l'acide nitrique que je venais de publier. Je répétai l'expérience de M. Rey en dosant l'acide nitrique au début et dans le cours de la putréfaction, et j'arrivai finalement à constater par des analyses précises les faits suivants : M Les nitrates se décomposent pendant la putréfaction des jus; cette décomposition est assez rapide poin- que l'analyse puisse la suivre de jour en jour. Pendant que les nitrates se décomposent, les gaz dégagés laissent, après absorption de l'acide carbonique, un résidu contenant du protoxyde d'azote; ce résidu n'en contient pas lorsque les jus sont dépourvus de nitrates, soit au début de l'expérience, soit après un certain temps, quand ces sels ont disparu. Ainsi, pendant la putréfaction du jus de tabac, il y a cori'élation entre la destruction des nitrates et l'api^arition du protoxyde d'azote : l'un des deux phénomènes ne se protluit pas sans l'autre. » J'étendis ces résultats à d'autres substances : '1 De l'urine commençant à se putréfier reçut du nitre et fut mise dans un flacon muni d'un tube à dégagement; je recueillis du |)rotoxyde et du bioxyde d'azote. ( 238 ) » Mêmes résultats avec l'eau sucrée, pendant la fermentation lactique. Dans deux grands vases, je mis pareilles propoilions d'eau, de sucre, de fromage blanc; l'un des deux reçut du nitrate de potasse. Pendant la fer- mentation j'ajoutai, par des tubes plongeant dans les liquides, du bicar- bonate de soude. Les pz dégages du vase qui ne contenait pas de nitre consistèrent, comme cela devait être, en acide carbonique et hydrogène; ceux de l'autre vase étaient un mélange d'acide carbonique, d'azote, de protoxyde et de bioxyde d'azote; ils ne contenaient pas d'hydrogène. )) Des feuilles d'iierbes fraîches, des racines laissées à l'air libre dans des dissolutions étendues d'un nitrate, décomposaient l'acide nitrique lorsque la putréfaction était atuioncée par l'odeur des liquides. )) 11 me semble, après cela, qu'd n'est guère contestable que le gaz niireux observé dans les décompositions putrides, j'ai [)resque dit dans les fermen- tations alcooliques ([ui tournent mal, ne provienne de la destruction des nitrates. n Voici maintenant un complément intéressant des observations précé- dentes, qui vient à l'appui des conseils que M. Reiset donne aux fabricants d'alcool de betterave. » Dans mes expériences, la décom|)osilion des nitrates n'a jamais été observée tant que les liqueurs demeuraient acides; dèsqii'elles devenaient neutres ou alcalines, la décomposition commençait et se développait son- vent avec luie telle activité, que tout le nilre ajouté à dessein disparaissait en quelques jours. Je prenais, par exemple, du jus de tabac, naturellement acide. Lf>s nitrates demeuraient intacts jusqu'au moment où le jus deve- nait alcalin, soit par le fait d'une destruction partielle des acides organiques, soit par celui d'iuie production d'ammoniaque; mais dès lors leur propor- tion dimirniait graduellement. Ajoutais-je quelques gouttes d'acide ;tcé- tique, tout juste assez pour produire luie réaction acide, la propoition redevenait constante jusqu'à réapparition de la réaction alcaline. Je pre- nais encore du même jus et je maintenais sa réaction légèrement acide par l'addition joiniialière de quelques gouttes d'acide acétique : bien que la décomposition des matières organiques fût évidente, les nilrales résistaient, et leur quantité n'avait pas sid)i la moindi'e diminution après deux mois, au bout desquels j'abandonnais ces sortes trexpériences. » Pour expliquer ces derniers faits, il std'fit de faire obsei'ver, d'une pari, que la ])utrélaction se ])roduil d'ordinaire dans des milieux neutres ou alcalins, et, d'autre |)art, que les matières organiques cpii se putréfieul deviennent des agents éminemment réducteurs. Quoi de surprenant que ( 339 ) les nitrates soient décomposés par des coips qni peuvent convertir les sul- fates en sulfure? 0 Je me garde de généraliser la condition que j'ai trouvée à la réduction des nitrates dans le jus de tabac, et de prétendre que cette réduction n'a lieu que dans les milieux neutres ou alcalins. Je dis seulement, après M. I^ulmaiu), après M. Pasteur, que les nitrates sont déconq^osés au con- tact des matières réductrices à l'état naissant, et j'ajoute qu'un milieu neutre ou alcalin favorise singulièrement la production de semblables ma- tières. M Ces vues sont confirmées par le succès (pi'ont obtenu les fabricants d'alcool dès qu'ils ont ajouté aux jus une proportion suffisante d'acide siil- furique. Sans nuire à la conversion du sucre en alcool, ils ont enrayé les fermentations auxquelles conviennent les nulieux non acides et principa- lement la fermentation lactique. » En définitive, le gaz nitreux est le signe uialbeureusement trop tardif que des corps capables de réduire les nitrates ont pris naissance, et que par conséquent les jus de betterave ont été envaliis jiar des fermentations autres que la fermentation alcoolique, exclusivement recherchée. » M. H. Fleury adresse une Note « Sur l'emploi des séries divergentes en analyse «. Celte Note sera soumise à l'examen de M. Bertrand. A 5 heures, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heiu-es trois quarts. E. D. B. BULLETIN BlBLIOr.RAPIIIQlTF.. L'Académie a reçu, dans la séance du 20 janvier 1868, les ouvrages dont les titres suivent : Premier Mémoire sur les Faïaminifères du système oolilliUiue. Elude du Ful- lers-earthe de la Moselle; par M. O. ïerquem. Melz, 1SG7; br. iu-B". (Pré- senté |)ar M. d'Archiac.) Sur r éclairage éleclrique; par M. le professeur Élie \~. AHiMAiNN. Ge- nève, i853;br. in-8'\ (Présenté par M. Edm. Becquerel.) ( 24<) ) Oiit/ines de Bandol; par un HabitanI de Raiulol. Di'agiugnan, 18G7 br. in-8° avec planche. Coup d'œil sur (es pêcheries en Russie; par M. C. Danilewski. Paris, sans date; br. grand in-8°. Cal(do(juc spécial de ta section russe à l'Exposition universelle de Paris en 1867, publié par /a Commission impériale de Russie. Paris, 1867; grand in-8°. Aperçu statistique des forces productrices de la Russie; par M. DK Buschen. Annexé au Catalogue spécial de la Section russe. Paris, 1867; grand in-8°. Russie. Ministère de la guerre: Service de l'équipement et du campement des troupes cl des liôpitnux mililaires. Catalogue de la collection des ejjets dudit ser- vice présentée à l'Exposition universelle de 18G7 à Paris; par la Commission technique. Moscou, 1867; grand in-8°. Mémoire explicatif de la collection des substances préparées dans le laboratoire de l'Institut agricole de Saint-Pétersbourg pour l Exposition universelle de Paris, 1867. Paris, sans date; in-4°. Catalogue officiel de l'exposition russe à l'Exposition universelle de Paris, 1867. Saint-Pétersbourg, 1867; grand in-S". (En langue russe.) Re.'Umen... Résumé des observations météorologiques effectuées en la Pénin- sule, du i" décembre i865 au ^o novembre 1866. Madrid, 1867; in- 12 car- tonné. (Présenté par M. Ch. Sainte-Claire Deville.) L'Académie a reçu, dans la séance du 27 janvier 1868, les ouvrages dont les titres suivent : Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1 844) publiée par les ordres de M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, t. LX. Paris, 1867; in-4" avec planches. Théorie mécanique de la chaleur; par M. R. ClausiuS, Correspondant de l'Institut; traduite de l'allemand par M. F. FOLlE. Paris, 1868; i vol. in-i 2. La pêche et les poissons. Nouveau Dictionnaire général des pèches; par M. n. DE LA REAlNCllÈnE; précédé d'une préface de M. Aug. UuMÉuiL. Paris, 18G8; grand in-8" avec planches coloriées. (Présenté par JM. Coste.) Guide théorique et pratique (ht fabricant d'alcools et du distillateur, i" par- lie : Alcoolisation; par M. N. BASSET. Paris, 1 8G8 ; i vol. in-8" avec planches. ( ^4" ) Annuaire scieidifique publié par M. l'.-P. DEliliitAiN, ^^ ;innée, 18G7. Paris, 1868; I vol. in-12. Essai lie pliysiologie gcnérale, précédé d'une introduction cl d'une lettre adressée à M. le U'' Claude Bernard; par M. J. GuÉaiJv , 3'' édition. Paris, 1868; iii-8°. Les Merveilles de la science; par M. Loui.s FiGUlER, i 8'' série. Paris, 1 8(J8 ; grand in-8" illustré. L'année scientifique et industrielle; par 'M. Louis FiGUlER, i a"' année, iSG-. Paris, x868; in-12 (Présenté par M. Edin. Becquerel). Les perspectives de la science. Discours prononcé le i5 décembre iSCy] en séance solennelle de la Société académicjue de la Loire-Lifcrieure par le Pré- sident M. Ed. DuFOUR. Nantes, 1867; h\\ iu-8". Sur le procédé qu emploient les araiijnées pour relier des points éloignés par unjil; par M. Terby. Bruxelles, 1867; br. in-8" avec une planche, Notice sur le calendrier; pur M. L. AuBEL. Montinçon, i8fj5; in-'ia. Question du Soleil. Nouveau signe des temps. Paris, 18G8; hr. iti-4°. Annuario... Anmutire de l'Université de Coimbre pour l'année \ 867-18G8. Coïmbre, 1867; in-12. Meteoi'ologische. .. Observations météorologiques de l'Observatoire de Berne, mars à mai 18G7. Sans lieu ni date; 3 brochures in-4°. Scientific... Education scientifique de nos écoles; paiSh' David Brewster. Edimbourg, t8G7; br. in-8". Opining... Discours d'ouverture de Sir David Brewsi ER, Président de la Société Royale d'Edimbourg, prononcé le lundi 2 décembre 1867. Edini- boiu-g, I 8G7 ; br. in 8". (Os deux brochuivs sont extraites des Proceedings of tlic Pioyal Society of Edinburgh. ) [j'Académie a reçu, dans la séance du 3 février 18G8, les ouvrages dont les titres suivent : Recueil de Rapports sur les progrès des Lettres et des Sciences en France. Rap- port sur les progrès de la Chirurgie; par MM. Denonvilliers, NÉL.\ton, Vel- PE.\u, Félix GuYOiN, Léon L,\BBii, publication laite sous les auspices du Mi- nistère de l'Instruction publique. Paris, 1867 ; i vol. grandin-8°. (Présenté |)ar M. Nélaton.) Atlas météorologique de l'Observatoire impérial, année 18G6. Paris, 18G7; in-folio. (Présenté par M. Le Verrier.) C. \\., i8(iti, ,•:' Semesire. (^ T. LX VI, N» j5.; 3a ( 2/,2 ) Discours prononcé par M. Jules GuÊRiN, an nom de l'académie de Méde- cine, aux funérailles de M. Seures, te î>5 janvier 1867. Paris, 1868; optis- ciile 111-8°. Reclierclies analomiques et palconiologiques j^our servir à l'histoire des Oiseaux fossiles de la France; par M. Alph.-Mihie EdwaUUS, livr. 10 à i/|. Paris, 1867; 5 livraisons in-4°j texte et planches. (Présenté par M. Mili)e Edwards.) Titres et travaux scientifiques de ]M. RICHARD (du Cantal). Paris, 18GS; in-4°. Les petites chroniques de la Science; jmr S. Henry Rerthoud. Paris, 18G8; I vol. in-i2. (Présenté par M. Em. Blanchard.) Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Or- léans, 2* série, t. X, n^/j. Orléans, 18G7; in-8°. Notice sur tes hii^crs rigoureux dans l'y! gênais, depuis les temps anciens jus- quà nos jours; par M. Jules Serhet. Aj3[en, 1868; br. in-S". Compte rendu des travaux de la Société médicale d'Émulation de Mo))tpel- lier; par ]M. L.-H, de Martin., 1866-1867. Montpellier, 1868; in-8*'. Nouvelles Lettres j)hilosophiques de la Montagne (3" collection) pour faire suite an Livre du progrès: par M. F. Alliot. Bar-le-Duc, 1867; in-12. Socielà... Société royauté de Naples. Actes de l' Académie des Sciences pliy- siques et mathématiques, t. II. Naples, i865; i vol. in-4° avec planches. Niiova. . . Nouvelle anthologie des Sciences, Lettres et Arts, 3* année, t. VII , i" fascicule. Florence, 1868; in-8", Sulla... Sur la polyédrie des faces des cristaux; par M. A. SCACCfll. Turin, 1862; in-4'' avec ])ianches. Délia... De la potyspnétrie et du polymorphisme des cristaux ; par M. A. ScACCHi. Naples, i865; in-4'' a^^c planches. Del... Du paratnrlrc ammonico-sodique; parM. A. SCXCCHI. Naples, i865; in-4°. Sulle... Sur les combinaisons de la lithine avec les acides lartriqncs ; par M. A. SCACCHI. Naples, 1866; in-4''. ProdoKi... Produits chimiques cristallisés envoyés à l'Exposition univer- selle de Paris; par M. A. SCACCHi. Naples, 1867 ; in-4" avec une planclif. Path... Marche de la phaic totale de l'éclipsé solaire du 17-18 août 1868, d'Aden au détroit de Torres, Sans lieu ni date; opuscule in-8° avec carte. (Présenté par M. Le Venier.) Jahrbùcher... Annuaire de f Observatoire central impérial et royal pour la météorologie et le magnétisme terrestre; par MM. C. Jklinkck et C. Fiurscii, îi* série, t. II, i8(),t. Vienne, 1867; in-4"- ( 2/,a ) Denkschriften... Mémoires de C Académie impériale des Stiences, classe des Sciences mntliémntiques et nnitireUes, t. XXVII. Vienne, 1867; in-4'^ avec planches. PUBLICATIONS PÉRIODIQITES RECX'ES PAR l'aCADÉJUE PENDANT LE MOIS DE JANVIER 18G8. Annales (le Chimie et de Physique; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, BoussiNCAULT, Regnault ; avec la collaboration de M. Wuhtz ; dé- cembre 1867; in-8". Annales de C Atjricullure française ; 3o décembre 1867- i5 janvier 1868; in-8°. Annales de la Propagation de In foi; janvier 1868; in- 12. Annales de la Société d' Hydrologie médicale de Paris, Comptes rendus des séances, [. XIII, 3^ et /jMivraison ; 1868; in-8°. Annales des Conducteurs des Ponts el Chaussées ; novembre 1867; in-S". Annales météorologiques de l'Observatoire de Bruxelles; 12* livraison, 1867; in-4°. Bibliothèque universelle et Revuesuisse. Genève, n° 121, 1868; in-8°. Bulletin de l'Académie impériale de Médecine; n" 3o , 1867; in-H". Bulletin de la Société académique d' Agriculture , Belles- Lettres, Sciences et Arts de Poitiers; n"* i 19 à 121, 1867; in-8°. Bulletin de la Société d'Anthropologie de Paris; juillet à septembre 1867; in-8°. Bulletin de la Société de l'Industrie minérale; janvier à mars 1868; in-8° avec atlas in-fol. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale; oc- tobre et novembre 1867; in-4°- Bulletin de la Société française de Photographie; décembre 1867; in-8°. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; décembre 1867; in-8". Bulletin général de Ttiérapeutique; i5 et 3o janvier 1868; in-8". Bulletin hebdomadaire du Journal de l'Agriculture; n°* i à 5, 1868; in-8". Bulletin international de l'Obseivatoire impérial de Paris, feuille auto- graphiée, dn i4 octobre 1867 au 3i janvier 1868; in-4°- Bulleltino meteorologico dell ' Osservalorio del Collegio ronmno ; n" 12; 1867; in-4°. Bullelino meteorologico del R. Osservalorio di Palermo, t. III, n° i i ; 1867 ; in-4°. ( Wi :- C(iliiloiUoresque; ]i\i\\'n'.v 18G8; in-4°. Monatsbericht... Compte rendu mensuel des séances de l' Académie royale des Sciences de Prusse, lîerliii, septembre et octobre 18G7; in-S*^. Montbly... Notices mensuelles de la Société loyale d'.lslroiunnie de Londres, t.XXVIIl, n" 2, 18G8; in-12. (_Lii suite (lu r.ulU'liii titi fiioclinin nuiticio.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 10 FÉVRIER 1868. PRESIDENCE DE M. DELAUNAY. MÉMOIRES ET COMMIMICATIOISS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ÉLECTROCHliMlE. — Quatrième Mémoivn sur les phénomènes électrocapillaires (suite); par M. Becq^jebel. (Extrait.) « J'ai montré dans mon dernier Mémoire que, lorsque l'on place entre deux lames de verre une bande de papier à filtrer, afin de faire écouler lentement la dissolution métallique mise dans la partie supérieure de l'ap- pareil plongeant dans l'autre dissolution, on facilite les actions électro- capillaires. J'ai donné dans ce Mémoire quelques exemples de ce mode d'expérimentation; en voici d'autres qui ont d'autant plus d'intérêt que les résultats étaient inattendus. » En imbibant seulement la bande de papier d'une dissolution de per- sulfate de fer très-concentrée, ne renfermant que quelques millièaies de cuivre, et plongeant les deux lames sans les pièces additionnelles dans une dissolution de nionosulfure de sodium, il se dépose peu à peu du sulfure noir de fer sur le papier, puis sur le sulfure une couche excessivement mince de cuivre métallique. L'action électrocapillaire a donc pu réduire à l'état métallique eu totalité des quantités de cuivre excessivemetit faibles. On a pu enlever aussi tout le cuivre contenu dans une dissolution de chlorure de chrome, ainsi que dans des dissohuions de cobalt et de nickel ; G. R. , 1868, !«' Semestre. (T. LXVI, ti" 6.) 33 ( 246 ) avec ces dernières, le coball et le nickel sont également amenés à l'état métallique. On a séparé également le nickel du cobalt. » On pouvait croire que le cuivre était fourni en partie par le papier; mais on a prouvé qu'il ne pouvait en être ainsi, puisque les résultats ont été les mêmes en substituant l'asbeste au papier. » En humectant le papier d'une dissolution de bicarbonate de soude et plongeant les lames dans une dissolution de chlorure de calcium, on a obtenu des cristaux rhomboédriques de carbonate de chaux. » Si l'on humecte la bande de papier d'une dissolution neutre et saturée de nitrate de plomb, et que l'on fas.se arriver lentement la même dissolu- tion sur le papier par l'ouverture supérieure de l'appareil, que l'on plonge en partie dans une dissolution de bichromate de potasse, il se produit des cristaux en aiguilles de chromate de |)lomb sur la face extérieure de la bande de papier qui ferme latéralement l'ouverture supérieure, cristaux semblables à ceux de la nature. Le sous-chromate de fer et le chromate d'argent ont été obtenus de la même manière. On ne voit pas comment l'électricité aurait pu intervenir dans la production de ce composé, attendu que, dans la réaction du nitrate de plomb sur le bichromate de potasse, il n'y a p. s de dégagement d'électricité, comme cela arrive toutes les fois qu'il se forme un composé insoluble dans la réaction de deux dissolutions l'une sur l'autre. L'action capillaire a dû néanmoins intervenir, soit en vertu d'une action lente ou de toute autre cause. u On expose ensuite dans le Mémoire les effets électrocapillaires produits quand on substitue aux bandes de papier, dans l'a^ipareil à lames de verre, des lames métalliques qu'on recouvre de composés métalliques insolubles humides. On se borne à rap[)ortcr ici quelques-uns des effets obtenus. « Si l'on dépose du persulfure de fer humide siu- une lame de cuivre décapée, placée entre deux lames de verre, et mastiquant les bords, pour éviter l'introduction de l'air, le sulfure de fer est décomposé peu à peu, le fer se dépose rà et là à l'élat métallique siu' la lame de cuivre, tandis qu'il se produit du sulfure de cuivre; le cuivre précipite donc le fer dans celte circonstance, par suite d'une plus grande affinité du soufre pour le cuivre que pour le fer. On démontre cette propriété à l'aide du galvanomètre. » On explique dans le Mémoire comment le courant électrocapillaire peut produire les efléts dont il est cjucstion. » En opérant, dans les mêmes conditions, avec une lame de zinc et du sulfure de cuivre nouvellement préparéet humecté d'eau distillée, on obtient dans l'espace de moins d'une année, sur la lame de zinc, de l'hydrate de ce ( ^7 ) métal en aiguilles très-fines et du sous-sulfate de cuivre. Ces effets ne peu- vent avoir lieu qu'autant que l'eau distillée ne s'évapore pas, car, lorsque celle-ci a disparu, l'effet n'a plus lieu, comme il est facile de le concevoir. » On a varié cette expérience en expérimentant avec une lame de fer et du carbonate vert de cuivre : on obtient du sesqui-oxyde de fer cristallisé, peut être même du carbonate de fer et du cuivre métallique. » J'ai montré, dans le Mémoire, comment les actions élecfrocapillaires pouvaient intervenir sur la formation de différents produits en vertu d'ac- tions lentes, par exemple sur celle des silicates terreux. Il suffit, pour cela, de faire écouler lentement sur la surface de lames de gypse, placées entre deux lamesde verre, une dissolution de silicate de potasse marquant environ lo degrés aréométriques; il se forme peu à peu sur la surface du gypse des groupes de cristaux radiés en aiguilles, avec des troncatures au sommet, et qui possèdent les propriétés physiques et chimiques de l'apophyllile, double silicate de potasse et de chaux. » Je termine le Mémoire en rappelant les expériences que j'avais f.iites, il y a deux ans, à l'aide d'une assez forte pile, siu' les décompositions des substances solubles, question qui avait occupé Davy en iSo6 {Jnnales de Chimie, t. I^XIII). A l'aide d'une pile composée d'un grand nombre de couples, en opérant avec deux lames d'or en relation avec les pôles d'une forte pile et plongeant chacune d'elles dans un vase de nature composée, rempli d'eau distillée, les deux vases communiquant ensemble au moyen d'une mèche d'asbeste, Davy était parvenu à enlever aux vases les éléments acides et alcalins qu'ils contenaient. » J'ai démontré que cet effet n'était produit qu'autant que les lames d'or (ou au moins l'une d'elles) touchaient la siuface intérieure des vases, c'est-à-dire étaient en contact avec la paroi humide, agissant comme corps conducteur. Avec celte condition, il suffit d'un petit nombre d'éléments pour obtenir le même résultat. » Dans mon dernier Mémoire, j'ai montré que l'on opérait la décompo- sition d'une dissolution métallique non-seulement quand elle est sé|)arée d'iuie dissolution de sulfure alcalin par un espace capillaire, mais encore quand cette séparation est faite au moyen d'un tampon -le papier à filtrer, traversé par un cylindre de charbon de cornue. » J'ai reconnu depuis qu'un simple tampon sans conducteur suffisait, et cela par la raison qu'un tampon bien tassé renferme une foule d'espaces capillaires, agissant comme corps conducteurs. » 33.. ( 248 ) GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE. — Formule donnant le volume du tétraèdre maximum, compris sous des faces de grandeurs données; par M. F.-V.-A. Le Besgde. « 1. Dans les formules suivantes n, h, c, d représentent les aires des quatre faces d'un tétraèdre ABCD; la face opposée au sommet A a pour aire a, et ainsi des autres; on suppose n'^ b^ c ^ tl et a o, qui se réduit à - 3r' + 2D<'-C-= -aD/= + (D- + 4B- aC)^-^ 2C- = M>o. Il est à remarquer que M est, au signe près, la moitié de la dérivée de l'équa- tion f{t) = 3/* - 4Dr' + (D'^ + 4B - aC ) C - C%' savoir 12/' — 12D/- + 2(D-+ 4B - 2C)/, nnillipiiée par t i2t' — r2D/^H-2(D= + 4B-2C)/-, ou, d'après l'équation (1), 4D/» - 2 (D^ + 4AB - 2C f + 4C-, c'est-à-dire le double de M changé de signe. » D'après cela, la considération des courbes j =2j(f), y =y {t) mon- ( 25o ) trera, pour le cas du tétraèdre, que la racine de t comprise entre / ^ et g^ satisfait à la condition de maximum. M 3. Pour appliquer les formules qui précèdent au tétraèdre, il faut re- marquer que l'on a quatre équations de la forme a = ^ cos'^rt, b) + r cos(a, c) + dcos{a, d), qui conduisent à ces résultats connus d'- = «- -I- b- -\- c' — ■?.bc cos(/;, c] — y.cti cos(c, n) — inh cosy/, è), (3) />■ -\- C' — aéc cos(è, c) = rz- 4- d" — acfi/cos(«, d) = t. (4) c"^ -{-a^ — 2«ccos(c, n) = h- -f- d- — ihd cQS[f), d) = m, (5) rt--l- ^- — 2nhcos[a, /») = c" -+- d- — 2cd cos(r, d) = v, . \ n"^ + h'- -+- c'' + d- = b'- + c- — 2bccos{b,c) -\- c" -h n'' — 2cacos(c, a) I -h n" -h b' — 2ab cos{a, b ) = t -\- u -h v. L'équation (5) montre que t tombe entre {b -\- c)- et. (b — c)'' et aussi entre [a -+- dy et [a — df, c'est-à-dire entrey"'- et g- dans les deux cas. )> Il faut encore employer la formule 1 (3T)*= l\arb'^c- [i — ces'- (5, c) — cos^fc,«) — cos'^(fl, b) ( 7 J 1 ( — a cos(^, c) cos(c, rt) cos((7, Z»)], qui résulte bien simplement du produit de deux formes données au volume du parallélipipède sextuple. » Si l'on prend les valeurs suivantes, au moyen. des équations (3), (4), (5), (6), zbc cos{b, c) = b- -h c- — f, '>.ca cos(c, a] ^= ar -\- c^ — m^, 2abcos{n, b) ^= a- -+- b'- ~ v ^ t ->r u — c- — d- , la substitution dans la valeur de (3T)* donnera (3T)' = ^ (^ M) = A -I- Bf -H Cm -f- D/« — tu' - Ûu, sous les conditions A = [c-d- - a'b^){a-+ b^- c^ - d""), B = {a^ - c-) [b'' - d.-), D = a- -h b- ^ c- -h d\ C = {n^-d'')[b-- c'). { 25i ) Si l'on pose b — c = c, a — f/ = /, a -^ ri = g, h -h- c = //, on encore b — c = e, a — (l = f, h -\- c = g, a -h il = li, les équations (i) et (2) deviendront (A) et (B). » Il résulte du calcul fait plus haut que la valeur de t fera connaître cos(/^, c), puis celle de u en t fera connaître cos (f, a), et l'équation (6) donnera cos {n, b). Des cosinus des dièdres on peut passer aux cosinus des angles que font entre elles les arêtes, et de là aux arêtes elles-mêmes. » 4. On aurait des formules plus simplesen partant de l'équation du qua- trième degré donnée par Lagrange; seulement sa discussion est moins simple que celle de l'équation (2). » Voici le moyen de former l'équation de Lagrange. B Posez T = [t- -+- n-) f/'+ h-) [t- -h C-), a--]- b- -+- f- -- d- = ae, le volume du tétraèdre étant V, vous aurez o [t] = 9 V- = v^T — {l'^ + et) 1^ Payant le signe de e). En égalant à zéro la dérivée de y [t). on a T' En faisant disparaître le radical on aurait l'équation de Lagrange, mais il vaut mieux le conserver; alors les formules sont rationnelles en t et assez simples. » On peut voir diverses valeurs du volume du tétraèdre maximum dans un Mémoire de M. C.-W. Borcliardt [Mém. de l'Académie de Berlin, i86f>). On trouve dans les Mémoires de la même Académie, 1866, un autre Mé- moire du même auteur, où la question est généralisée. Les personnes qui possèdent bien la théorie des déterminants liront avec beaucoup d'intérêt les Mémoires cités. » N. B. Dans les Nouvelles Annales de Malhéinalujues,, 1 863, j'ai api)liqué à une autre question de maximum les formules (A) et (B), et je n'ai fait qu'indiquer l'application précédente. J'avais alors jiour but d'éviter la vé- rification de la condition demaxinunn donnée par le calcul différentiel, véri- fication bien facile d'après ce qui précède. » ( 252 ) THERMOCHIMIE. — Becheivlies siir Vcleclrolyse; par M. P.- A. Favre (i). « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie la suite de mes recher- ches thermiques sur la pile employée comme agent de décomposition. J'es- j)ère que les nouveaux résultats que je vais faire connaître donneront une idée de ce qu'on peut attendre des travaux entrepris dans cette voie pour éclairer la théorie chimique et dynamique de la pile, et qu'ils montreront une fois de plus que la calorimétrie, qui a déjà rendu de grands services à la Chimie, est appelée à en l'cndre de plus grands encore. Puissent ces recher- ches faire jjressentir l'avenir réservé à la thermochimie, qui vient à peine de naître! J'espère enfin contribuera faire comprendre l'importance du rôle de la pile dans l'étude encore si peu avancée du travail moléculaire, travail qui, mieux connu, permettra de se faire une idée plus exacte de la constitution des corps et de leur manière de réagir les uns sur les autres. M En effet, si la balance, qui, dans les mains deLavoisier et de ses succes- seurs, a servi à créer la Chimie moderne en déterminant les poids relatifs des corps qui réagissent mutuellement, est un instrument indispensable aux chi- mistes, le calorimètre ne lui cède pas en importance; il mesure, pèse, pour ainsi dire, la force mise en jeu dans les réactions chimicpies et donne l'ex- pression theruiodynamique tie la formation des corps. Il en est de même de la piie, qui dans ces réactions, presque toujours complexes, permet de suivre et de mesurer la distribution du travail moteur qu'elle développe. » J'ai déjà décrit [Comptes rendus des Séances de l'Académie des Sciences, t. LXIII, p. '^69; 1866) l'appareil à l'aide duquel je mesure la distri- bution du travail moteur développé par la pile employée comme' agent de ségrégation chimique; je me bornerai à rappeler sommairement les dis- positions adoptées. » Un premier calorimètre à mercure [thermomètre à calories), à sept mou- fles, mesure la chaleur qui reste confinée dans la jiile qu'il renferme. Cette pile est composée de cinq couples égaux [zinc amahjamé et platine) qui plon- gent dans l'acide sulfurique suffisamment étendu. Elle occupe cinq mou- fles. » La résistance physique de la pile et de l'arc inlerpolaire qui renferme la boussole est expi-imée en longueur de mon fil de platine normal par 5o millimètres environ. J'ai cherché à rendre négligeable celte résistance (i) L'Académie a dociilo que ccile coniiminication, l)ien (pie licpassanl les limites régle- mentaires, serait reprotluitc en entier au Compte rendu. ( ^53 ) aiîisi que la résistance de même ordre des voltanièties qui font partie de l'arc inter|)olaire, en interposant des rhéostats dont la résistance en fil de platine est de 5oo à 6000 millimètres. Ces rhéostats sont introduits dans une éprouvette pleine d'eau et placée dans la sixième moufle du calorimètre, de soi'te ([ue toute la chaleur transportée et dépensée en dehors du calori- mètre peut, par approximation, être considérée comme iniiquement em- ployée à l'électrolyse des corps. » Un second calorimètre à mercure mesure la chaleur dégagée dans la par- tie du circuit placée hors du calorimètre, qui renferme la pile et le rhéostat. A cet effet, ce calorimètre reçoit, dans l'une des moufles, chacun des volta- mètres successivcmeni introduits dans le circuit voltaïque. » Le premier calorimètre permet d'évaluer l'emprunt de chaleur fait à la pile pour électrolyser les corps. » Le second calorimètre accuse la part de chaleur ainsi empruntée à la pile,cpH, après avoir servi à l'électrolyse, est restituée par les éléments nus en liberté, lorsque, immédiatement après leur ségrégation chimique et par suite d'iui phénomène essentiellement local, ces éléments se modifient en passant de \'étal noissanl (état où ils se trouvent dans les composés) à Vétat ordinaire. )) Il est évident que la recherche de la distribution de la chaleur dans le circuit voltaïque peut exiger l'emploi d'un plus grand nombre de calori- mètres. » Je rappelle encore que, sauf la nature des lames, les voltamètres sont en tout semblables par leur forme ainsi que parla dimension et la distance de leurs lames aux cou[)les de la pile, et que les électrolytes sont employés dans des conditions telles, c[ue le même volume d'eau en renlerme des quan- tités chimiquement équivalentes à la quantité d'acide sulfurique contenue dans la pile. » Dans le calorimètre qui renferme déjà la pile et le rhéostat, et dans la septième moufle, on peut placer le voltamètre qui fait partie de l'arc inter- polaire. Dans ce cas le même calorimètre renferme la totalité du circuit. » Antérieurement déjà, j'ai cherché à transporter dans l'arc interpolaire la presque totalité de la chaleur mise en jeu dans un couple deSmée ou dans une pile composée de deux ou d'un plus grand nombre de couples de Smée égaux. Depuis longtemps j'ai, pour obtenir ce résultat, introduit dans l'arc interpolaire et hors du calorimètre qui renferme la pile, une longueur pou- vant atteindre 700 millimètres de fil de platine norma/ enroulé sur le cylin- dre d'un rhéostat disposé ar/ hoc. Cette disposition rend presque négligeable <:. R., i8fi8, \" S^mcj(;f. ;T. LXVl, N" G.) ■ 34 ( ^-^ ) ]a résistance physique de la pile et de l'arc interpolaire qui comprend la boussole, attendu que cette résistance, exprimée en Jongtieiir de fil, n'est que de 5o milliiuètres environ. Je rappellerai toutefois qu'en opérant dans ces conditions, je n'ai jamais pu transporter hors de la pile plus des tiois quarts environ de la chaleur qu'elle engendre. Une quantité de chaleiu- re- présentée par 6000 unités environ y reste obstinémerit confinée. C'est ce résidtat inattendu qui, après ni'avoir longtemps préoccupé, m'a porté à diriger mes recherches dans la voie où je nie trouve actuellement engagé, ayant soupçonné l'existence des phénomènes secondaires qui rendent les réactions complexes. Kwi.Ru.yc.r.s. » Considérons les nombres suivants, fournis par la réaction de l'acide sulfurique et du sulfate de cuivre sur divers métaux : Calories. I. I équiv. de zinc, se substituant à [ équiv. d'hyilrogène dans SO' H , donne 19834 " >) ■' » do cuivre » SO'Cu » 27346 » fer » >> 1) » 1. » IQ025 » cadmium » » » 1, » 1, 16265 On est conduit à admettre que : Calories. II. Si le radical mctalloïdique S0% en se combinant à H, donne x le radical métalJDïdique SO", en se combinant à Zn, doit donner x -+- 19834 ' » ■' Fe •) ,r -)- 19025 — 7512 » » » Cd • .r + 16265 ■ — ^512 " '1 o Cu 11 .r — ^512 » Si l'on prend pour valeur de a: la chaleur correspondant à la forma- tion (l'un autre sulfate, le sulfate de cuivre par exemple, on conclura : Calories. III. Que le radical SO', en se combinant à Cu, donnant r le radical S0% en se combinant à Zn, doit donner x -+- 27346 » » • Fe i .r ■+- iqo25 » » • Cd » .?■ 4- 16265 » " » H » -T -\- 'jSi2 11 suffira donc de trouver la valeur de x pour calculer la chaleur de for- mation des autres sulfates. B 11 est préférable de choisir la valeur de x en la rapportant à la for- mation du sulfate de cuivre plutôt qu'à celle du sulfate d'hydrogène, parce que, dans la décomposition de ce dernier sulfate, le phénomène thermique dû au métal H, mis en liberté, et qui passe de Vétnl naissant à Vélnt ordi- ( 255 ) naiic, est accusé d'une manière bien plus prononcée que pour les autres métaux. » La valeur de x, ainsi rapportée au sulfate de cuivre, s'obtient en cher- chant la quantité de chaleur que le sulfate de cuivre emprunte à la pile pour se décomposer dans un vollauièlre à lames de platine placé en dehors du calorimètre qui contient la pile et un rhéostat suffisamment résistant. Cette quantité est de 38900 calories (IV). » Remplaçant x par sa valeur, le tableau III donne : Calories. V. SO' -I- Cu = 38950 SO' + Zn = 66296 S0< + Fe = 57975 SO' + Ccl = 5521 5 SO' -i- H = 46462 » En faisant ianaljse thermique des autres sels, c'est-à-dire en les dé- composant de la même manière que le sulfate de cuivre (i), j'ai obtenu les quantités inscrites dans le tableau suivant : Calories. VI. SO' -f- Cu = 38950 SO' + Zn = 66o4o SO' + Cd = 54470 SO' -1- H = 52242 qui se rapportent à la séparation des éléments constituants des sels pris à l'état où ils se trouvent dans ces combinaisons. » Les trois premiers nombres, fournis directement par l'expérience, concordent d'une manière satisfaisante avec ceux du tableau précédent (V), qui ont été calculés en partant du résultat obtenu par l'électrolyse du sul- fate de cuivre seul. Le nombre qui se rapporte à la formatiori du sulfate d'hydrogène fait seul exception, et ce n'est pas le résultat dont l'interpré- tation offre le moins d'intérêt. » Si, à la quantité de chaleur dégagée pendant la formation des oxydes suivants, à l'aide de l'oxygène ordinaire. Calories. VII. Zn 4- O = 41992 Fo + O = 35io3 Cd + 0 = 28925 Cu + 0 = i8o55 H -t- 0 = 34462 (i) J'excepte le sulfate de fer, dont l'électrolyse présente des difficullés qui m'ont (ait ajourner son étude. 34. \ / ( 256 ) on ajoute la quantité de chaleur dégagée pendant la combinaison de ces oxydes anhydres (l'oxyde de fer excepté) avec l'acide sulfurique étendu, Calories. VIII. SO =; 34462 » Ces nombres sont ceux du tableau "V et du tableau VI, mais plus faibles chacun de 12000 calories environ, à l'exception du nombre qui .se rap- porte à l'hydrogène dans le tableau VI, pour lequel la différence est de 18000 calories environ. » Lorsqu'on place le voltamètre où sopère la décomposition des sulfates, non plus hors du calorimètre qui contient la pile, mais à l'intérieur de la septième moufle, on obtient les nombres .suivants : X. Électrolyse du sulfate de cuivre 26568 1) » hydrogène 34204 nombres qui ne diffèrent pas de ceux qui sont inscrits au tableau pré- cédent (IX), mais qui diffèrent beaucou]) des nombres inscrits au ta- bleau (VI), lesquels se rajiportent aus.si à l'éleclrolyse du sulfate de cuivre et du sulfate d'hydrogène. » Si, chang 'aiil les conditions de l'expérience précédente, on place le voltamètre, non pins dans le calorimètre de la jîile, mais dans un second calorimeti'c, ou ol)lient des nombres qui expliquent la différence que je viens de signaler entre les résultats îles expériences VI et ceux des expé- riences X. (1) Voir Jiiiiniis (II- Chimie et ilc Physique, 3" série, t. XXXVII, p. ^o5. ( -^^1 ) •< Voici ces nombres : Chulcur eniprumée Chalenr restituée au à In pilu et accuste caloriniùlre n" 3, par le caloi'inièlre { qui reiilVrme le 11° i,qui renferme vollamèlrc) par les la pileet le rhéos- éléments des sels tat. décomposés. XI. Électrolyse du sulfate de ctiivre 3853o 12445 » » d'hydrogtnc. 54235 2o335 « Dans ces expériences (XI), la chaleur qui se dégage dans le vollainètic est accusée par le calorimètre spécial qui le renferme, tandis que dans les expérieuces X, celte chaleur est versée dans le calorimètre même de la pile, et s'ajoute forcément à la quantité de chaleur qui exprime le travail détruit dans la i)ile elle-même. » Quelle est la cause de la restitution au calorimètre n" 2 d'une quantité de chaleur aussi considérable empruntée à la pile, chaleur dont on ne peut pas attribuer l'origine à la résistance physique du voltamètre, puisc[ue cette résistance est presque négligeable, en raison de l'introduction daui; le cir- cuit du rhéostat suffisamment résistant placé dans l'une des moufles du calorimètre qui contient la pile? » A quelle cause faut-il attribuer les résultats theruiicjues si différents dans les expériences VI, IX et X, lorsqu'on fait varier les conditions dans lesquelles on associe ou dissocie des corps de uiéme nom ? M C'est ce que je discuterai dans un Mémoire plus étendu, dont je me borne à donner plus loin les conclusions. Je dirai seulement ici qu'd faut chercher la cause de ces différences dans l'état particulier des corps (oxy- gène, hydrogène, etc.) que l'on met en jeu et que l'on considère tantôt à Vc'lal naissant^ tantôt kïélat ordinaire. » Dans les expériences où je mets en jeu une quantité de chaleur suffi- sante pour décomposer l'équivalent de sulfate de zinc dans un voltamètre, je n'ai pas tardé à m'apercevoir que les couples de !a pile peuvent fonc- tionner plus ou moins comme des voltamètres, et décomposer une partie du sidfate de zinc qu'ils produisent. Aussi se dépose-t-il sur le [)latine une quantité de zinc, très-faible d'abord, el tjui croît à mesure que la quantité de sulfate de zinc augmente dans le liquide de la pile, quantité cpii reui- place toujours un poids équivalent d'hydrogène, dont la formation n'est plus due à l'électrolyse. Le zinc ainsi déposé i> d'iiydrogène anhydre. i 10 8821 XIV. Dissolution du sulfate de zinc cristallisé.... i44 — ^2240 » ■' de cuivre cristallisé.. i25 — '3^3 » » decadmiumcristallisé. i4o '493 » .l'ai cherché à me rendre compte de l'influence que les liquides sou- mis à l'électrolyse exercent sin- la distribution de la thalein- dans le circuit volta'ique. Pour cela, j'ai étudié cette action en ayant égard : i" à leur degré de concentration; 2" à la distance des lames immergées; 3° à l'étendue de la siu'face mouillée; [\° enfin à la natnre des liquides. » Ainsi, par exemple, potn- étudi(>r l'influence (hi degré de concentra- tion des liquides, j'ai opéré avec 100 centimètres cubes de liqnenr contenant ioi«'',55 d'acide sulfnrique, SO* H, par litre, qtii me servait comme terme de comparaison, et avec des volumes égaux de celte li- queur préalablement étendue de plus en |)liis. Je Mii.s arrivé jusqu'à la dilution de ~^, la liqnetn- ne renlérmant plus que o»',07g3 d'acide sulfinique, SOMl, dans les 100 centimètres cubes employés. J'avais soin de faire suivre ou précéder les expériences faites sur l'acide plus ou moms dilué d'expériences effectuées avec l'acide servant comme terme de com- paraison. » J'ai fait varier les dislances .din d'établu' la part qu'il faut taire a la ( 2^9 ) chaleur produite clans le travail d'orientation des molécules de l'éleclrolyte au sein du liquide qui baigne les couples. » Pour étudier 1 influence qu'exerce la nature des liquides, j'ai opéré de la manière suivante : » J'ai ralenti, autant que cela était possible, l'action chimique de la pile, en plaçant dans le calorimètre qui la contient un rhéostat très-résistant, et j'ai introduit successivement, dans la partie extérieure du circuit, les volta- mètres à lames de cuivre, de cadmium ou de zinc. J'ai eu soin de faire pré- céder ou suivre chacune de ces expériences d'une autre, dans laquelle le voltamètre était supprimé. Dans une seconde série d'expériences, j'ai placé les voltamètres dans un second calorimètre. Enfin, dans une troisième série d'expériences, j'ai supprimé le rhéostat. » En remplaçant la dissolution d'acide sulfurique du voltamètre à lames de platine par une dissolution équivalente d'acide azotique, et en opérant alternativement avec l'une et l'autre dissolution, j'ai trouvé que l'acide azotique emprunte pour se décomposer 1062 calories environ de moins que l'acide sulfurique, et que, par conséquent, le radical Az O*, en se combinant à l'hydrogène ordinaire, dégage 46462 calories (chaleur de formation de l'acide sulfurique), — 1062, soit l\S l\oo unités de cha- leur. » Qu'il me soit permis, en terminant, de présenter les considérations suivantes : » Les expériences dont les résultats sont consignés dans mon Mémoire n'infirment en rien les conclusions que j'ai cru pouvoii' tirer des résultats de mes premières expériences. [Comptes rendus des séances de i Académie des Sciences, t. LXIII, séance du 27 aoi^it 1866, p. '^69.) » Les réactions chimiques (combinaisons ou décompositions) sont com- plexes, c'est-à-dire que les molécules qui sont mises en jeu subissent des modifications qui précèdent la combinaison ou qui suivent la décomposi- tion. Ces modifications sont accusées par un phénomène d'absorption ou de dégagement de chaleur tout à fait indépendant du phénomène calorifique qui accompagne la combinaison ou la ségrégation chimique. >> Ces modifications que subissent elles-mêmes les molécules des corps encore indécomposés, et qui se révèlent par la force qu'elles mettent en jeu, expliquent l'action nécessaire de la chaleur, de la lumière et de l'élec- tricité, comme causes déterminantes des combinaisons, par exemple, dans la formation de l'eau, de l'acide chlorhydrique, etc. ( 26o ) » Les oxacides ne différent des hydracides que parce que le métalloïde qu'ils renferment est composé. » Les hvdracides que j'ai étudiés, et dans lesquels le métalloïde est com- posé, semblent constitués comme les li\ dracidrs dont le métalloïde simple appartient à la famille naturelle qui comprend le chlore, le brome et Fiode. Ils paraissent formés par la combinaison sans condensation de deux volumes de chacun des éléments constituants. » Je fais connaître la chaleur de formation de ces acides et de quelques- uns de leurs sels. I) Les éléments constituants de ces composés ne s'y trouvent pas tels qu'on les connaît à l'état de liberté, puisqu'ils dégagent de la chaleur pour passer de l'état naissant à l'état ordinaire. » Ce que je viens de dire de l'état des éléments constituants des composés salins peut s'appliquer à l'état des éléments constituants de l'eau et des oxydes métalliques. » L'eau n'est pas un électrolyte, car elle ne peut pas être décomposée directement par le courant voltaïque le plus énergique, susceptible d'opérer directement la ségrégation chimique de composés bien plus stables qu'elle. Ce n'est donc pas l'hydrogène naissant qui met en liberté le métal des sels que l'eau tient en dissolution dans le voltamètre. » En admettant que l'eau pût être décomposée par le courant voltaïque, le phénomène secondaire de réduction des sels serait inadmissible pour le sulfate de zinc, par exemple. En effet, dans le voltamètre, l'hydrogène naissant ne peut passe substituer au zinc du sulfate de zinc, lorsque, ilans la oile, c'est le phénomène contraire de substitution du zinc à l'hydrogène du sulfate d'hydrogène qui produit le courant. » En admettant également que, contrairement à la loi de Faraday, le mouvement voltaïque pût provoquer la double électrolyse de l'eau en ses éléments simples (acide et oxyde métallique), la réduction de l'oxyde mé- tallique par l'hydrogène naissant (pouvant à la rigueur être comprise pour l'oxyde de ciîivre) est inadmissible |)our l'oxyde de zinc, et, à plus forte raison, pour l'oxyde de potassium. » L'eau constitue donc le milieu très-mobile au sein duquel l'électro- lyte peut se mouvoir librement, et s'orienter conformément à l'explication que Grotthus a donnée du transport aux deux pôles. Cette eau ne peut être décomposée (d'une minière i-ulirecle) par la pile qu'au cas où la tension de celle-ci devient a.ssez forte pour permettre au courant de traverser l'espace qui sépare les électrodes, et d'élever a.ssez la température de l'eau pour { ^6i ) reproduire les conditions de l'expérience de Grove, relative à sa décompo- sition par le platine incandescent. » Il semble que l'action chimique qui se produit dans la pile et qui met enjeu les molécules constituantes des composés salins, engendre dans le circuit un mouvement très-simple qui ne peut se transmettre qu'aux molé- cules constituantes des composés du même ordre. Ainsi, la décomposition chimique de ces composés peut se produire lorsqu'on multiplie assez le nombre des couples pour que le mouvement voltaique développé acquière une amplitude suffisante pour porter les molécules constituantes en dehors de leur sphère d'activité. » Ainsi l'acide azotique, qui ne peut pas être désoxygéné directement dans le circuit voltaïque (auquel il n'aurait cependant pas besoin d'emprunter pour cela une grande quantité de chaleur) se décompose directement avec emprunt d'une quantité de chaleur bien plus considérable; mais c'est comme composé salin, c'est-à-dire avec séparation du métalloïde, AzO%et du métal H. » J'ai montré qu'une pression d'environ 85 atmosphères ne s'oppose pas à l'action décomposante du courant (i). » La déviation de l'aiguille delà boussole des tangentes, ainsi que la durée des opérations, peuvent bien faire connaître la quantité d'action chimique qui s'exerce dans chaque couple, dans des temps égaux ; mais c'est le calo- rimètre seul qui fait connaître la quantité de chaleur mise en jeu dans la pile, quantité de chaleur qui, dans le même temps et pour luie même dé- viation de l'aiguille, croît avec le nombre des couples. L'emploi de plu- sieurs calorimètres recevant la pile et les diverses parties de l'arc inter- polaire permet de mesurer la distribution dans le circuit voltaïque du travail moteur développé par la pile, et de faire la part des réactions com- plexes. )) Si donc on veut bien admettre que la boussole mesure le nombre des vibrations éleclrodynamicjues dans le circuit voltaïque, on est conduit à admettre que le calorimètre mesure l'amplitude et In vitesse de ces vibra- tions. » Les radicaux métalloïdiques composés, ou bien décomposent l'eau en sens inverse des métaux alcalins pour se combiner avec son hydrogène et reproduire ainsi l'acide décomposé, ou bien encore se décomposent en (l) Recherches sur l'influence de la pression sur (jueliiues phénomènes physiques et chi- miques. [Comptes rendus de l'académie des Sciences, t. LI, p. 82- et los/j.) C. R., 1868, I" Semestre. (T. LXVI, N" 6.) 35 ( a62 ) oxygène qui se dégage et en un corps (tel que SO', pour le radical SO') qui se combine à l'eau pour reproduire également l'acide décomposé. » Connaissant la chaleur de formation de l'acide sulfurique étendu en partant du soufre (i), du composé SO', et du radical métalloidique com- posé, S0% il est facile de calculer la chaleur de formation des deux der- niers composés. » Dans un couple deSmée, placé dans le calorimètre, une partie consi- dérable de la chaleur, mise en jeu par l'action chimique, reste forcément confinée dans le calorimètre, et ne peut pas être dépensée dans l'arc inter- polaire pour produire un travail utile. Celte quantité de chaleur représentée par 6000 calories environ, et qui reste confinée dans la pile, estproduite par le passage de l'hydrogène de Vétaî naissant à Y étal ordinaire. >' Nous ferons la même remarque à l'égard de la pile formée avec des couples de Smée ; seulement, à cette première quantité de chaleur, foicément perdue pour le travail utile, il faut en ajouter une seconde qui se perd accidentellement dans les couples mêmes où elle est engendrée, et où elle est employée à l'électrolyse partielle du sulfate de zinc qui y prend nais- sance. » La quantité de chaleur qui reste confinée dans la pile et qui est repré- sentée par 6000 calories environ, serait sans doute plus élevée si l'hydrogène naissant, devenu de l'hydrogène ordinaire, ne passait pas à l'état gazeux. » Cette quantité de chaleur, qu'il est impossible de transporter hors de la pile, ne peut pas être attribuée à la dissolution dans l'eau du sulfate de zinc anhydre (XIII) qui se formerait directement dans la pile, car, s'il en était ainsi, la quantité de chaleur qui resterait confinée serait représentée par 9553 au lieu de 6000 calories. Bien plus, si l'on veut admettre que l'hydra- tation du sulfate de zinc et sa dissolution complète constituent lui i)hénomènc à part et complètement indépendant des phénomènes qui se produisent directement dans le circuit voltaïque, il faut bien admettre que le phéno- mène inverse de déshydratation du sulfate d hydrogène (Xlll) qui absor- berait 8821 calories se produit avec la même indépendance; d'où il résulterait que la quantité de chaleur qui resterait confinée dans la pile ne serait plus égale à 6000 environ, mais bien à 9553 — 8821 , soit j'io. calories. » A l'égard de la quantité de chaleur que peut réclamer le travail d'orien- tation des molécules de l'électroly te, elle est si faible, qu'on peut la négliger. (l) Recherches tlicrmochiiiiitj lies sur ics conibinnisons i;n proportions multiples. {Thèse, l853, el Journal de Phdiiiiiicir cl de Chimie, i" série, l. XXIV, |). 241, 5i 1 «'l .j ' ^ ' '853.) ( a63 ) H La concentration des liqueurs, leur nature, la distance des lames métalliques qui y sont plongées, n'exercent pas une influence considérable sur la distribution de la chaleur dans le circuit, et ne modifient pas, par con- séquent, sa résistance d'une manière très-notable. L'influence de l'étendue de la surface des lames immergées semble plus prononcée. Bien que je ne sois pas en mesure de faire connaître aujourd'hui tous les résidtats de mes expériences, je crois pouvoir conclure en terminant que : » Les phénomènes accomplis dans les couples^ et les actions produites dans le circuit interpolaire, peuvent être complètement expliqués par le calcul des forces vives détruites et du travail moteur développé. » RAPPORTS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport sur un troisième et un quatrième Mémoires relatifs à l'écoulement des solides, présentés par M . Tresca, professeurou Conservatoire des Arts et Métiers. (Commissaires : MM. Combes, Delaunay, Morin rapporteur.) « Les deux Mémoires que l'Académie nous a chargés d'examiner con- tiennent la suite des recherches que M. Tresca a entreprises sur la manière dont les pressions extérieures exercées sur les solides, renfermés ou non dans des enveloppes résistantes, se répartissent dans leur masse, et sur les mouvements d'écoulement qu'elles déterminent. )) L'auteur, par la production de résultats d'expériences nombreuses, ainsi que par la discussion théorique des mouvements géométriques qui se manifestent, avait déjà jeté un grand jour sur ces questions, aussi nouvelles qu'importantes pour l'étude de la constilution et des actions moléculaires des corps, et presque complètement restées jusqu'ici dans le domaine de l'hypothèse. » S'appuyant sur ses observations, il avait déjà signalé l'analogie, on pourrait même dire l'identité, qui existe entre les phénomènes de l'écoule- ment des liquides et les mouvements que de* pressions énergiques détermi- nent dans les solides. Les deux Mémoires qui font suite à ces premiers tra- vaux ont principalement pour objet de rendre visibles à l'œU la nature et la marche de ces mouvements intestins des molécules, qui, dans les liquides, ne se manifestent guère que par les apparences extérieures, taudis que le mode ingénieux d'investigation qu'il a adopté a permis à l'auteur d'en démêler les lois, et d'en montrer les effets dans tout l'intérieur des 35.. ( 264 ) masses comprimées, par la conservation permanente des déformations pro- duites. » Dans son troisième Mémoire, en s'attachant à varier, dans des limites étendues, les dispositions, les formes et les propoitions des orifices par lesquels il obligeait les solides à sortir de l'enveloppe qui les contenait, M. Tresca s'est rapproché, dans certains cas, des circonstances de l'écoule- ment des liquides, observées parles hydrauliciens, et il a pu montrer ainsi quelles étaient les causes, encore si peu connues, de la torsion et du ren- versement de certaines veines fluides, et jeter, par ses observations sur les solides, du jour sur une des questions les plus obscures de l'hydraulique; fournissant encore par là un exemple remarquable de la généralité des lois qui président à la constitution moléculaire des corps à tous les états. )) Pour mettre en évidence les mouvements divers que produisent les pressions extérieures, selon les dispositions, le nombre et les proportions des orifices, l'auteur les a successivement examinés dans les différents cas suivants : » 1° Écoulement indéfini d'un bloc cylindrique par un orifice circulaire concentrique ; » 2° Écoulement d'un bloc cylindrique par un orifice polygonal con- centrique ; » 3° Écoulement d'un bloc cylindrique par un orifice circulaire ex- centré ; )) 4° Écoulement d'un bloc cylindrique par plusieurs orifices; » 5° Écoulement d'un bloc cylindrique par un orifice latéral circu- laire; M 6'' Écoulement d'un bloc cylindrique par lui orifice latéral circulaire ou carré. » En même temps que les résultats de ces expériences jetaient du jour sur les circonstances immédiates de l'écoulement, ils ont aussi pu servir à rendre compte des mouvements moléculaires produits dans un grand nombre d'opérations industrielles, et s'appliquer ensuite directement aux effets du laminage, de la forge, du poinçonnage et du rabotage. » Sans entrer ici dans un examen détaillé, trop difficile à suivre à la siuiplc lecture d'un Rapport, nous nous bornerons à dire que l'ensemble des faits observés a d'abord conduit M. Tresca à cette conséquence évi- dente pour les gaz et pour les liquides, mais neuve pour les solides, que « toute pression exercée sur un point quelconque d'un corps se transmet » dans l'intérieur de la masse et tend à y déterminer i\n écoulement qui ( 265 ) D se propage de proche en proche, et qui se produit nécessairement dans » le sens où les obstacles à la réalisation de cet écoulement sont les » moindres. « » A cette conséquence, il convient d'ajouter que, dans les expériences faites sur un bloc cylindrique et dans lesquelles l'écoulement avait lieu par des orifices circulaires excentrés, par des orifices circulaires multiples et inégaux, ou enfin par des orifices polygonaux, la forme et les dimensions du jet sont toujours influencées par celte disposition, de telle manière que la matière afflue et s'écoule en plus grande proportion du côté où, à l'in- térieur, elle est le plus abondante. » Dans le cas particulier des orifices polygonaux, les molécules sont animées de deux mouvements, l'un dirigé vers l'orifice ou l'axe du jet, et l'antre dirigé vers le centre et perpendiculaire à l'axe : ce qui explique les mouvements de torsion que manifeste l'apparence extérieure des veines solides ou fluides dont l'équilibre instable peut être troublé par la moindre différence de pression ou de vitesse. -j Cette transmission intestine des pressions et les déplacements qu'elle produit de proche en proche dans des masses solides renfermées dans des enveloppes résistantes, lorsqu'elle a lieu dans des corps ductiles, détermine alors, comme l'Académie a pu le voir par de nombreux exemples, des jels continus, dont M. Tresca a étudié la génération dans tous les détails : mais elle explique aussi pour les corps grenus, dont l'élasticité est altérée et la cohésion détruite, la pulvérisation intérieure, la réduction en fragments plus ou moins réguliers, observées, mais non expliquées, il y a déjà de longues années par Coulomb et par tous les physiciens qui ont fait des expériences sur la résistance des pierres et des autres matériaux de construction. Elle permet aussi de se rendre compte d'une manière générale des ruptures remarquables, que déterminent dans des cubes, dans des sphères de jiierre ou de fonte, le choc des boulets, qui n'agissent que par un impact d'une petite étendue. a Nous ne saïu'ions douter que, dans la suite de ces recherches, l'au- teur, abordant ce cas particulier de la question, n'arrive à mettre en évi- dence les lois mathématiques de ces phénomènes, dont nous ne connaissons encore que l'ensemble général. » Déjà, passant des effets observés sur des corps mous et ductiles, tels que le plomb, à l'aide de la presse hydraulique, à ceux que produit le choc d'un niMrteau à vapeur du poids de 12000 kilogrammes, sur des cylindres de fer forgé de i5 centimètres de diamètre et de 5 centimètres d'épaisseur, ( 266 ) obligés de s'écouler par un orifice de 48 millimètres de diamètre, M. Tresca a montré que, dans tous les cas, les résultats étaient soumis aux mêmes lois. » Quoiqu'il ne puisse entrer dans le cadre d'un Rapport, ainsi que nous l'avons déjà dit, d'examiner, même rapidement, les divers résultats de ces expériences, nous croyons devoir appeler un moment l'attention de l'Académie sur ceux qu'a offerts l'écoulement d'un bloc composé de couches de plomb concentriques par un orifice carré de 17 millimètres de côté. » L'auteur a constaté « qu'en faisant, dans le jet ainsi obtenu, des sec- » lions normales à sa direction, les tubes extérieurs plus minces avaient » pour sections transversales des polygones de même nombre de côtés que » celui de l'orifice, mais que les sonnnets de ces polygones s'effaçaient de )) plus en plus à mesure que l'on examinait les tubes les plus éloignés de la )) surface, et que ces sommets étaient, dans le voisinage de l'axe, remplacés » par des contours ari-ondis. » » Or ces faits, remarqués sur un jet solide, formé de couches parallèles de plomb, ont été observés et signalés pour les liquides par M. Bazin, lors- qu'il a étudié avec tant de soins les lois de la répartition des vitesses dans les sections transversales des canaux. Quoique dans un cas il ne s'agisse que du déplacement géométrique des molécules, tandis que dans l'autre il est question de la répartition des vitesses, n'est-il pas permis de signaler encore ici une grande analogie dans les effets? » Cette transformation graduelle du profil des différentes couches qui constituent les jets, est encore bien plus marquée dans ceux qui s'écoulent par des orifices latéraux, circulaires ou carrés, placés à une certaine distance du fond de l'enveloppe du bloc, et l'identité de ces veines solides avec les profils des veines liquides observés par M. Bazin y apparaît avec un carac- tère encore plus marqué, s'il est possible. » Enfin, dans ces derniers jets, on voit se produire des mouvements de convergence des molécules qui, de tous côtés, affluent vers l'orifice en obéissant aux pressions qui, de la partie supérieure du bloc, se propagent dans toute la masse, et déterminent ce que, pour les liquides, on a nommé la conlraclion de lu veine. )) Si, des effets produits dans le sens même de l'écoulement, on passe à ceux qui ont lieu dans celui des couches horizontales, dont certains blocs ont été formés, on reconnaît, par les déformations successives qu'elles ont subies, que ces couches, énergiquement pressées, après avoir cédé, en s'éten- ( 267 ) dant dans le sens de leurs plans, ayant rencontré les parois de l'enveloppe, ont éprouvé de la part de celles-ci une réaction, sous l'acliou de laquelle chacun de leurs diamètres s'est trouvé dans les conditions d'un solide com- primé dans le sens de sa longueur, et a dû prendre, en obéissant à ces réac- tions, le profil d'une courbure sinusoïde analogue à celle qui s'observe sur des tiges isolées soumises à des efforts de compression. » L'observation de ces courbures a servi de point de départ à M. Tresca pour établir une théorie mathématique des déformations des plaques, qui fera la matière d'un Mémoire qu'il se propose de soumettre prochainement au jugement de l'Académie, et qu'il n'a pas cru devoir comprendre dans ceux-ci, étant, comme nous l'avons dit, consacrés uniquement à la partie descriptive, physique et géométrique des effets observés. )) L'examen dans lequel nous venons d'entrer sur quelques-uns seule- ment des résultats d'observation, si curieux, consignés dans le troisième Mémoire de M. Tresca, suffira sans doute à l'Académie pour apprécier toute l'importance de cette partie de ses recherches, et le jour nouveau qu'elles jettent sur la propagation et les effets des pressions dans l'intérieur des masses solides et de tous les corps en général. On ne saurait se refuser à reconnaître que de semblables observations, où tous les effets sont repro- duits et consignés d'une manière permanente par les molécules elles-mêmes, ne puissent servir, dans un avenir prochain, à étendre beaucoiqj le cercle de nos connaissances sur les actions moléculaires. L'auteur, du reste, en fournira bientôt la preuve par les recherches analytiques qu'il a entreprises pour découvrir les lois géométriques et mécaniques des mouvements qu'il a constatés et signalés dans ce Mémoire. » Dans le quatrième Mémoire soumis au jugement de l'Académie , M. Tresca s'est proposé de rechercher et de mettre en évidence les effets de déplacement qu'éprouvent les molécules des cor[)S solides résistants et duc- tiles, comme le fer, sous l'action des appareils variés qu'emploie l'industrie, tels que les laminoirs et les marteaux de différentes sortes. » Ces déplacements, toujours dus à des forces extérieures, présentent en effet la plus grande analogie avec les phénomènes d'écoulement des corps solides, déjà observés par l'auteur, et de leur examen attentif devaient sortir à la fois la confirmation et la généralisation des conclusions tirées des expé- riences faites sur des corps plus mous ou plus ductiles, et des indications propres à expliquer les motifs qui ont guidé les praticiens dans l'adoption de certains procédés, ainsi qu'à établir quelques règles dont l'industrie métallurgique pourrait tirer parti pour réaliser de nouveaux progrès. ( 268 ) » Procédant d'abord à des observations de détail sur les effets que pro- duisent des compressions ou des chocs plus ou moins énergiques exercés à la surface extérieure des corps, et sur leur propagation à l'intérieur, M. Tresca montre, par de nombreux exemples bien choisis, que l'étirage longitudinal des masses de fer passées entre les surfaces des laminoirs cylindriques est un véritable écoulement déterminé par la compression des cylindres sur la matière entraînée par le frottement exercé à ses sur- faces suj)érieure et inférieure. Il fait voir pourquoi rélargissement dans le sens transversal est à peine sensible pour des plaques isolées, et ne se ma- nifeste sur le bord des paquets préparés pour le corroyage que pour les couches médianes, tandis que les parties siqjérieure et inférieure, retenues dans leur expansion par le frottement, conservent leurs dimensions. Ces effets sont assez notables pour exiger dans certains cas l'emploi delamingirs à plusieurs jeux de cylindres, à axes respectivement perpendiculaires, ainsi que cela se pratique pour la fabrication des plaques de blindage des navires cuirassés. » En faisant varier le rapport de l'écarlement des cylindres à l'épaisseur des pièces à étirer, on modifie très-notablement les circonstances de l'éti- rage, que l'on peut ainsi rendre général pour toute la masse ou plus ou moins particulier aux molécules voisines des surfaces. Ces effets ont été rendus très-sensibles en opérant sur des cylindres composés de couches concentriques et distinctes, mais ils se produisent aussi à un certain degré sur des solides pleins. On conçoit de suite que ces observations peuvent être mises à profit dans certaines fabrications de doublage ou de placage des métaux. » Les opérations de la forge présentent une variété si grande, que, pour se rendre compte de leurs effets, il était nécessaire d'en faire une étude spéciale. Si l'on se reporte aux considérations déjà exposées, il est facile de concevoir que l'action du marteau sur une matière ductile n'étant en réalité qu'une transmission du travail qui détermine des pressions varia- bles avec les chemins décrits jiar les points choqués par la panne de l'outil sur une certaine étendue de la surface du corps, elle doit produire autour do cette étendue un déj)lacemenl, ini écoulement des molécules qui, com- mençant d'abord sur ses contours, se propage plus ou moins à l'intérieur, suivant l'intensité des coups, le poids du marleau, le poli de sa surface, les dimensions et l'état de la masse, etc. » Toutes ces considérations ont été étudiées avec le plus grand soin dans le Mémoire de l'auteur, qui a montré par de nombreux exemples comment, ( ^69 ) dans certains cas, l'étirage produit par la forge peut être limité aux surfaces ou être étendu à la niasse entière. » Il a mis de même en évidence les effets si variés qui se produisent dans le forgeage à l'étampe, dont nos habiles métallurgistes fout aujourd'hui un si grand et si heureux usage. » L'étude et la manifestation des déplacements moléculaires qui se pro- duisent dans les opérations de grosse forge étaient évidemment lui des points les plus intéressants des applications à l'industrie, dont l'auteur devait se préoccuper. Mais une difficulté assez grande se présentait tout d'abord pour reconnaître et rendre visibles à l'œil les déplacements relatifs des molécules d'une masse en apparence homogène dans toutes ses parties, telle qu'un bloc ou une pièce quelconque de fer. Fort heureusement cette homogénéité n'existe pas en réalité, et, depuis leur sortie du creuset de forge ou du four à pudler, qu'elles aient été ou non formées par le travail d'une seule loupe ou parle corroyage plus ou moins répété de mises successives passées au four à souder, au laminoir ou sous des marteaux puissants, les pièces de forge contiennent toujours une partie des matières étrangères avec les- quelles leurs molécules étaient en contact dans le haut fourneau. Ces ma- tières étrangères, comme l'a fort justement remarqué l'auteur, participent, dans les déformations successives auxquelles le même massiau de fer est soumis, aux mouvements déterminés dans la masse. Plus ou moins oxydés par le contact de l'air, ou divers même jiar leur nature, ces éléments sont susceptibles d'éprouver, sous l'action de certains réactifs, des modifications qui les rendent apparents et distincts les uns des aiUres. Ou sait que c'est par des procédés analogues, et même par des différences naturelles dans les matières employées, que les fabricants d'armes blanches, d'armes à feu et autres industriels mettent en évidence les aspects variés et souvent artis- tiques qu'ils savent produire. » Pour obtenir d'une manière nette et permanente ces indices néces- saires à ses recherches, M. Tresca, après avoir fait raboter, limer, polir finement et laver à l'éther les sections des pièces qu'il voulait étudier, les a fait plonger dans une dissolution de bichlorure de mercure, et ensuite laver à l'eau pure, dès qu'il a vu apparaitre les premiers indices d'oxy- dation. » On y reconnaît alors des traces colorées qui manifestent tous les dé- placements relatifs qu'ont éprouvés les molécules, et qu'un vernissage suffit pour rendre permanentes. » L'Académie a pu juger, par les échantillons mis sous ses yeux, de la C. R., 1868, i" Semestre. (T. LXVl, N" 0.) ^^ ( 270 ) netteté et de l'utilité de ces indications pour l'étude des divers effets que protluisent les opérations du laminage et de la forge. » Le martelage par compression longitudinale, ou ce qu'on nomme le forgeage par refoulement, a donné des résultats non moins caractéristiques et variés, selon que la pièce forgée est ou non maintenue dans des étampes. Dans tous les cas, les considérations développées par l'auteur sur la répar- tition, la transmission et la déperdition graduelle des pressions ont été élu- cidées et justifiées à l'aide d'exemples aussi nombreux que concluants. Pour ceux où le solide refoulé était libre à l'extérieur, on retrouve encore, dans les coupes longitudinales, les profils des courbes de forme sinusoïde des supports comprimés par leurs extrémités, déjà signalées dans l'écoulement des blocs de plomb renfermés dans des enveloppes résistantes, ce qui montre une fois de plus l'analogie de tous les effets produits dans ces expé- riences. » Il nous serait impossible d'entrer dans les détails d'un examen plus étendu des nombreuses applications que M. Tresca a faites des principes qu'il a déduits de ses premières recherches; nous nous bornerons à dire que, plus il a varié les conditions de ses expériences, plus il y a trouvé la confirmation de cette première et principale conclusion, qu'il énonce en ces termes : « Lorsqu'un solide se déforme sous l'influence d'actions extérieures, » cette déformation peut être considérée comme le résultat d'un écoule- » ment qui a lieu dans la masse même du solide, à partir des points les » plus pressés et dans la direction où les obstacles à cet écoulement sont » les moindres, » » Toutes les autres conclusions de ses études sont des corollaires de celle-ci, qui lui sert de base pour la théorie mathématique et mécanique de ces phénomènes, qu'il se propose de soumettre incessamment à l'Aca- démie. » Pensant que les détails descriptifs et la discussion des effets observés par M. Tresca, contenus dans sou troisième et dans son quatrième Mé- moire, jettent, comme ses précédentes études, un jour nouveau sur la dé- licate question de la transmission des pressions et des mouvements dans les corps solides, et sur l'uniformité de constitution moléculaire de tous les corps, votre Commission vous propose d'ordonner l'insertion de ces deux Mémoires dans le Recueil des Savants ctraïKjers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( 271 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. HYGIÈNE PUBLIQUE. ~ Les poêles en fonte exercent-ils une injluetice fujieste sur la santé publique? Note de M. Michaud. (Renvoi à la Commission nommée spécialement pour l'examen de cette question, Commission qui se compose de MM. Payen, Morin, Fremy, H. Sainte-Claire Deville, Bussy, Cl. Bernard.) « Le 4 mai i865, j'ai eu l'honneur d'envoyer à l'Académie des Sciences : i" un Mémoire en réponse à une Note présentée par M. Velpeau, au nom du docteur Carret, chirurgien à Chambéry, sur la découverte d'une nouvelle maladie occasionnée, selon lui, par l'oxyde de carbone dégagé des poêles en fonte, maladie sévissant dans les campagnes de la Savoie épidémiciue- ment ; 2° un extrait du procès-verbal de la séance du 4 décembre 1861 du Conseil d'hygiène de Chambéry, dont je fais partie, séance dans laquelle M. Carret a exposé, pour la première fois, sa théorie sur cette nouvelle entité morbide. » La question étant revenue aTijourd'hui à l'Académie des Sciences, où déjà le résultat des expériences chimiques tendrait à faire admettre la pos- sibilité de l'influence funeste des poêles en fonte sur la santé publique, sauf les observations de MM. Bussy et Regnault, il ne sera peut-être pas sans intérêt de rappeler à l'Académie l'opinion des médecins de la Savoie qui ont eu sous les yeux les malades dont parle M. Carret dans ses Mémoires à l'Institut, à l'Académie de Médecine et au Ministère de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics. » Le 4 décembre 1861, le docteur Carret vint faire part au Conseil d'hy- giène et de salubrité publiques de la Savoie, spécialement convoqué pour l'entendre, d'une idée qu'il annonçait comme neuve et inédite, sur les effets funestes des poêles en fonte en Savoie. Il avait vu au mois dejuin^ à Jarsy, commune des Bauges (arrondissement de Chambéry), huit cents personnes atteintes d'une maladie encore inconnue, et qu'il ne pouvait attribuer qu'aux émanations délétères de l'oxyde de carbone des poêles dont on se sert en hiver dans les campagnes. » Après l'exposé très-circonstancié des faits observés et l'énumération des symptômes de cette nouvelle maladie, M. Revel, ancien professeur de physiologie, lui démontra aussitôt, en reprenant l'énumération des symp- 36.. ' ( 272 ) tomes II), quil n'avait pu s'agir à Jarsy que de la fièvre typhoïde; cet avis fut celui de tons les médecins présents à la séance, qui regardèrent aussi comme inadmissible l'incubation de l'oxyde de carbone. » Dans l'usage général et inoffensif des poêles, M. Revel a vu la condam- nation des idées de M. Carret snr ce mode de chauffage. Il a réfuté ses principaux arguments et a fait remarquer, il y a sept ans, comme vient de le faire M. Claude Bernard à l'Institut, l'incompatibilité dn fait énoncé de la coloration rouge-cerise du sang veineux des malades (caractère donné par le docteur Carret comme distinctif) avec l'inhalation supposée du gaz oxyde de carbone, qui, d'après divers auteurs et entre autres Devergie, produit toujours un sang noir. » M. Revel a objecté enfin que l'époque où cette épidémie s'est mani- festée (mois de juin) indique surabondamment qu'il ne pouvait s'agir de poêles en fonte. M. Carret a insisté quand même. Beaucoup plus affii'iua- tif au Conseil d'hygiène de Chambéry qu'à l'Académie des Sciences, l'auteur a répondu que l'oxyde de carbone inspiré pendant l'hiver avait sans doute produit une viciation lente du sang ; et résumant sa pensée en trois mots, il a ajouté que, par le chauffage des poêles en fonte, il se produisait des élé- ments toxiques, putrides, asphyxiques. » Poiu' lui, à Jarsy, il y a eu dégagement et incubation d'éléments toxiques, et dans une autre localité, à Vimines, dégagement de gaz asphyxiants. Aucun des médecins présents à cette séance du Conseil d'hygiène n'a cru pouvoir partager de telles théories. « L'endémie de fièvre typhoïde du lycée de Chambéry, qui a fait l'objet de la première Note du docteur Carret à l'Institut, endémie qui s'est succes- sivement manifestée dans une autre institution rapprochée du lycée, chez les frères de la Doctrine chrétienne, et qui a sévi dans le voisinage de ces deux maisons, attribuée à l'influence des poêles en fonte, n'était, de l'avis de huit médecins qui ont donné des soins à ces malades, que la fièvre ty- phoïde. >i Cette endémie a porté sur plus de soixante jeunes gens, quelques jeunes filles et des enfants ; près de la moitié ont présenté la fièvre typhoïde avec ses nuances et ses formes connues. Six de ces malades ont succombé ; les autres étaient atteints d'endjarras gastriques bilieux, état qui précède si souvent les affections typhoïdes. Les docteurs Revel père et Jarrin avaient (i) J'ai observe que cette symptomatologie avait éré dès lors légèrement modifiée par l'auteur. ( 273 ) été appelés à s'adjoindre au médecin du lycée. Chargés bientôt d'un Rapport officiel, ils firent de cette maladie une description où tout praticien n'eût pas hésité à reconnaître une fièvre typhoïde ; et laissant au docteur Carrct, qui avait été d'accord avec eux pour le traitement, le soin d'exposer ses théories dans un travail spécial, ils cherchèrent ailleurs que dans les poêles en fonte la cause de cette endémie : l'un, dans les émanations provenant de la vase laissée sur les bords d'un égout du voisinage après le curage à une certaine profondeur; l'autre, surtout dans le dépôt desfutoiers et immon- dices de la ville, situé non loin de là. " La Société médicale de Chambéry a dû incidemment, à propos de l'en- démie du lycée, sur laquelle elle a reçu des communications, émettre sou avis sur l'influence des poêles en fonte dans cette endémie; les épidémies antérieures de Jarsy, Vimines, etc., ont été ra[)pelées, et l'avis unanime a été que la maladie que le docteur Carret veut inscrire au cadre nosologique n'existe pas. Aucun médecin jusqu'ici n'a pu en rencontier un seul cas en Savoie. Les médecins de la Haute-Savoie n'ont pas été plus heureux. » Le 1 1 septembre dernier, nos confrères de la Haute-Savoie, réunis en assemblée annuelle d'association, ont adhéré aux conclusions d'une Note signée par le docteur Guilland et moi, et déclaré n'avoir jamais observé la maladie dont parle M. Carrct et sur laquelle leur attention avait été appelée depuis un an. » L'ensemble des faits et renseignements que je viens de réstuner et la con- cordance parfaite des observations des médecins de la Savoie et de la Haute- Savoie semblent autoriser à conclure : n 1° Que les épidémies dont il a été question au Conseil d'hygiène de Chambéry, et successivement à l'Institut, à l'Académie de Médecine et ail- leurs, sont dues à toute autre cause qu'à l'usage des poêles en fonte ; » 2° Que l'épidémie de Jarsy et l'endémie du lycée de Chambéry n'étaient autre chose que la fièvre typhoïde ; » 3" Que les trois mille faits énoncés par l'auteiu- des Mémoires sur les épidémies' d'hiver se rattachent à des maladies connues, et qu'ils ne peuvent servir de base à la découverte d'une nouvelle entité morbide. » ( ^74 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Mémoire sur une matière azotée du malt, plus active que 1(1 (liastase, et sur sa préparation économique applicable à r industrie ; par 31. DuBRCXFAUT. [Extiait par l'auteur (i).] (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) « Nous complétons, dans ce travail, les recherches que nous avons codi- mencées en 1821 sur les propriétés de l'orge germée qui, sous le nom de malt, est utilisée dans la brasserie et dans les distilleries de grains. Nos an- ciens travaux publiés en iSaS et i83o ont servi de point de départ à l'im- portante découverte de la diastase : nous avons cru à notre tour avoir le droit de profiter des recherches de MM. Paycn et Persoz, pour compléter la découverte de la matière active de l'orge, que nous n'avions admise qu'hy- pothétiqnement avant les recherches de ces illustres savants. » Le produit actif que nous avons réussi à isoler n'est probablement pas encore amené à un état de pureté absolue, mais il diffère assez, par ses caractères physiques et chimiques, de la diastase, pour que nous avons cru avoir le droit de lui imposer un nom nouveau, qui nous paraît plus con- forme à sa constitution chimique, à ses propriétés et à l'esprit de la nomen- clature : nous le nommons maltine, pour rappeler son origine et la propriété qu'il possède de former une combinaison insoluble avec l'acide tannique, dans laquelle il conserve d'une manière remarquable ses propriétés actives. « La maltine, essayée comparativement avec la diastase pure, préparée suivant les prescriptions de MM. Payen et Persoz, possède une puissance active infiniment supérieure, et nos analyses ont établi que la bonne orge germée des brasseries n'en contient pas moins d'un centième, ce qui repré- sente une quantité au moins décuple de celle qui est utile à la bonne con- fection de la bière; on pourrait donc recueillir économiquement par nos procédés les -j^ de la maltine qui est contenue dans le malt employé par les brasseurs, et cette matière, ainsi conquise à l'industrie et au commerce, pourrait trouver d'immenses et utiles applications, soit dans les distilleries, soit dans les brasseries elles-mêmes, soit encore dans les glucoseries, etc. » Si, après avoir isolé la maltine d'une infusion d'orge à l'aide de deux volumes d'alcool à 90 degrés, on traite le solutum alcoolique par de l'alcool jusqu'à refus de précipité, ainsi que le prescrivaient MM. Payen et Persoz (i) L'Académie a décidé que la série de ces trois comnuinications, bien que dépassant les limites réglementaires, serait reproduite au Compte icmlu. ( 275 ) pour la préparation de la diastase, on obtient un précipité abondant d'nn nouveau produit bien distinct, par sa nature et ses propriétés, des produits précédemment obtenus. Ce produit, au lieu d'affecter la forme floconneuse de la maltine, se présente sous une forme sirupeuse en adhérant aux vases dans lesquels il se recueille. Il est soluble en toutes proportions dans l'eau, il est optiquement neutre, il ne contient que 3 à 4 centièmes d'azote, et son action sur l'empois de fécule correspond à celle qui a été attribuée à la diastase ; il pourrait liquéfier environ deux mille fois son poids de fécule empesée dans les conditions où notre maltine peut eu liquéfier de cent à deux cent mille fois. Ce produit ne paraît donc devoir son activité qu'à la présence d'une faible proportion de maltine. » looo parties du malt qui a servi à nos expériences nous ont donné pour un extrait épuisé à froid : » 5 de matière azotée inactive séparable parla chaleur, » lo de matière brute fort active, » (5 de matière optiquement neutre, active sur la fécule à la manière de la diastase. )) Les traitements alcooliques énergiques, pratiqués dans les conditions prescrites par MM. Payen et Persoz pour l'épuration de la diastase, nous ont paru altérer profondément la constitution et les propriétés actives de la maltine, de sorte que nous sommes autorisé à croire que la diastase épurée et presque privée d'azote, telle qu'elle a été décrite originairement, n'était qu'un produit de la matière active du malt altérée par les procédés employés pour sa préparation. M Nous croyons avoir constaté la présence de la maltine dans toutes les graines céréales crues, et dans les eaux potables des fleuves et des rivières. Elle ne paraît pas exister dans les eaux de puits de Paris. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur la flistillnlion des betteraves et la fermenta lion dite nitreuse; par M. Ditbrunfaut. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) •' Les premières observations sur les accidents de fermentation connus sous le nom \ie fermentations niireuses, sont de Tilloy, de Dijon, et cet ha- bile pharmacien, qui les étudia à l'occasion de la fermentation des mélasses, attribua cet accident au nitrate de potasse qui existe dans ces produits; il annonça avoir corrigé ce défaut en faisant bouillir les mélasses avec un excès d'acide sulfurique. ( 276 ) 1) En étudiant le même plu'iiomèiie, en i836, à l'occasion de nos travaux de distillation des mélasses de betteraves, nous avons constaté que la fer- mentation nitreuse coïncidait toujours avec un emploi insuffisant de levure de bière, c'est-à-dire avec une quantité insuffisante de ferment globulaire développé; elle coïncidait ainsi avec les travaux d'été, pendant lesquels le ferment de bière étant toujoiu's rare, de mauvaise qualité et de grand prix, oblige les industriels à luie parcimonie qui devient ainsi favorable au déve- loppement des fermentations nitreuse et lactique. » Dans nos observations, qui ont été pidjliéesen i836, et reproduites en i85G dans notre Notice historique sur la distillation des betteraves, nous nous exprimons ainsi : >) La réaction nitreuse, ainsi que nous l'avons fait connaître en i836, est » bien, comme l'a annont é M. Tilloy, due à la présence du nitre dans les » betteraves et dans les mélasses. Elle n'exige nullement la pratique du pro- » cédé Tillov pour être écartée, et nous avons fait voir qu'on l'évite tou- » jours quand ou emploie une proportion suffisante de lerment développé. » La fermentation nitreuse coïncide toujours avec l'apparition de la fer- » nientation lactique; il y a alors décomposition des nitrates alcalins sous 1) l'influence de cet acide organique, et production immédiate, non pas d'a- » cide hvponitrique, mais bien de bi-oxyde d'azote, ainsi que nous nous en )) sommes assuré. L'acide liypouitrique que l'on observe se forme par oxy- » dation du bi-oxyde au contact de l'air, et dans l'atmosphère des cuves, )i qui ne sont i)as hermétiquement closes. Les moûts sont dès lors mutés » par l'acide hvponitrique, qui réagit sur le ferment; et la fermentation » alcoolique ne peut reprendre son cours que lorsque le bioxyde d'azote a » été éliminé, soit par le repos, soit par l'agitation. » » Toutes nos études et tous nos travaux confirment ces faits et l'inter- prétation que nous leur avons donnée. La présence constante du nitre dans les betteraves serait démontrée par nos travaux d'osmose, si elle n'était dénicmtrée surabonilamment par d'autres analyses, et des observations bien faites. » Eu cherchant à expliquer le rôle des acides minéraux dans la fermen- tation des jus de betteraves (i), nous avons fait remarquer que cet emploi, qui favorise si évidemment la reproduction du ferment globulaire, satisfait à cette fonction en créant un milieu favorable à la vie organique du ferment, (1) Note liio à 1.1 Sociélo irAgriciiltiirc de Paris en i854, el reproduite ilaiis les Cvmptcs rendus de cette Société. f 277 ) et nous avons inlerjjrété en ce sens la mise en liberté d'acides organiques enlevés pnrlieliomenl à leurs combinaisons par les acides minéraux mis en œuvre. » Tout se coordonne donc parfaitement dans ces explications, pour per- mettre de comprendre, et la production du ferment conune préservatif des fermentations parasites lactique et nilreuse, ou l'apparition simultanée des ferments parasites, quand un dosage d'acide mal aj)proprié n'a pas produit le ferment alcoolique utile à une bonne réaction. Les théories si précises de BerthoUet sur l'état des sels dans les dissolutions donnent à nos explica- tions nu certain relief et une certaine autorité. « PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur i influence de la lumière dans lavéï/étntion el sur une relation de cette fonction avec celle de la cliateur ; parM. Di;bru\faut. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) « Un Mémoire communiqué à l'Académie des Sciences en août dernier et inséré dans les Comptes rendus confirme les résultats impoitants qiu avaient été constatés antérieurement par MM. Cloè'z et Gratiolet, sur l'ac- tion qu'exercent sur les fonctions des feuilles des végétaux les ravons iné- galement réfrangibles qui constituent la lumière blanche du soleil. » L'habile expérimentateur n'a pas opéré sur des rayons de réfrangibi- lité simple, et il s'est borné à mesurer les différentes proportions d'acide carbonique décomposées par les feuilles sous l'influence d'écrans divers. Les écrans étaient formés par des verres colorés artificiellement ou par une dissolution d'iode dans le sulfiue de carbone, renfermée dans un vase de verre. Ces modes d'expérimentation laissent sans doute à désirer, et ils n'autorisent pas des conséquences précises ; cependant les résultats obtenus par l'auteur offrent un intérêt réel pour la physiologie végétale. » Les conséquences qui se déchiisent de ce travail assignent au verre- dépoli pris pour terme de comparaison une puissance active sans égale. Puis viennent dans l'ordre d'activité le rayon jaune, puis le rayon roun;e, puis enfin, à nu rang inférieur, le rayon bleu et le rayon violet. T/écran d'iode, qui aurait dû laisser passer tous les rayons calorifiques ultra-rouges a été complètement inactif. L'écran vert a pioduit dans les diverses expé- riences citées un effet négatif, c'est-à-dire qu'il a favorisé une exhalation d'acide carbonique au lieu de favoriser une absorption et une décompo- sition. » Quel que soit le mode d'interprétation des fonctions de la lumière G. R., 1868, I" Seraeide (T. LXV I, N" G.) 37 r 978 1 solaire dans l'acte He la végétation, on ne pourrait à priori douter que la dissociation carbonique ne soit due aux rayons lumineux absorbés et non aux rayons réfléchis. Dans cet ordre d'idées, il est bien évident que la solution obtenue expérimentalement par MM. CIoé'z, Gratiolet et Cailletet pouvait être prévue à l'aide des connaissances acquises sur la théorie physique de la lumière, et que cette théorie, bien interprétée, devait faire prévoir que la dissociation carbonique serait excitée exclusivement par les rayons liuni- neiix ([ui forment le complément de la couleur verte des feuilles éclairées l)ar la lumière blanche du soleil (i). » Dans une étude que nous avons commencée récemment sur la genèse agricole en général et sur la genèse des hydrates de caibone en particidier, nous avons pu arriver à représenter tout le travail de la végétation par des calories, et par suite par des équivalents mécaniques empruntés aux don- nées du modeste médecin d'Tleilbron, dont les travaux attendent encore traducteur (2). » On peut ainsi représenter le travail de la végétation par deskilogram- mètres, et par suite par des journées de travail d'un cheval attelé; on peut appliquer le même mode d'évaluation aux fumiers et ariiver finalement à représenter, par des unités bien définies et de même espèce, le travail fourni par les agents naturels dans l'art agricole, et le comparer sous la même forme au travail qui est fourni par l'agriculteur. » En faisant abstraction des engrais, nous avons été conduit à ce résultat remarquable : que dans la culture ordinaire de la betterave, lorsque l'agricul- teur fournit une journée de travail d'un cheval attelé, le seul agent natinel (la chaleur) en fournit plus de mille. Avec le système de culture intensive, qui est pratiqué dans le nord de la France et dans la Belgique, !e prélève- ment agricole eftectuésur la chaleur est deux mille fois plus grand que celui qui est fourni par le travail de l'homme et des animaux. » On n'a |)u, jusque-là, saisir aucun fait ni aucun indice qui peimetfe de comparer un travail connu d(> la lumière à un travail mécanique conunen- surable, ainsi qu'on le fait pour la chaleur. Cependant les expériences de Tyndall et autres physiciens ne permettent pas de douter qu'on n'arrive un (i) On pouvait prévoir en outre 1.' dégagement de l'acide earbonitjue, attendu que les feuilles éclairées par les seuls rayons verts se tniuveiil, (|uanl à la réaction carl)ii!ii(|ue, dans les conditions d'une véritable obscurité. [■>) Nous nous sommes procuré les publications de Mayer, et nous espérons pouvoir en publier procluiinemcnl une liailiiction. ( 279 ) jour à représenter l'équivalent mécanique de la lumière a%ec autant de per- fection qu'on a pu le faire pour la chaleur. En attendant cette; découverte, qiû reste à l'état de desideratum, nous nous permettrons d'appeler l'atten- tion des savants sur un rapprochement remarquable que nous ont suggéré nos études sur la genèse agricole. )' Si l'on considère que, dans l'acte de l'assimilation du carbone aux végé- taux, la lumière qui est absorbée par les feuilles doit subir une transfor- mation qui est représentée par un travail, soit mécanique, soit chimique ; si l'on considère en outre que l'organisme végétal seul est impuissant à disso- cier l'acide carbonique, et que cette dissociation n'est possible que sous l'influence de la lumière, on admettra sans difficulté que la force ou le travail mécanique qui produit un pareil résultat est nécessairement supérieur à la force d'affinité qui détermine la combustion du carbone; et par consé- quent elle doit être nécessairement supérieure au travail mécanique qui est représenté par la chaleur développée dans ces conditions. » Ces considérations permettent donc de supposer avec beaucoup de vraisemblance que le travail de la lumière dans l'acte de la végétation qui fixe le carbone de l'acide carbonique est au moins égal à celui qui est représenté par l'équivalent mécanique de la chaleur de combustion du car- bone, et l'on aurait ainsi un moyen de traduire la lumière en unités de cha- leur, et par suite eu kilogrammètres, si l'on pouvaitreprésenler avec quelque précision la quantité de lumière qui est absorbée par les végétaux, en même temps qu'une proportion connue d'acide carbonique se trouverait dissociée. Le problème, ainsi posé, n'est peut-être pas insoluble, et il nous a paru utile de le signaler. » M. GuLDBERG adresse de Christiania une troisième et une quatrième Note « sur la théorie moléculaire des corps ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. H. Meyeu adresse de Charleston une Noie contenant l'iiulicatiou de la méthode à l'aide de laquelle ont été ojjtenues les solutions de pro- blèmes indéterminés du pi-emier degré qu'd a soumises au jugement de l'Académie. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) ( 28o ) CORRESPONDANCE. M. i,E MixisTKE DK i,A Marixe ET DES CoLONiEs, 611 informant l'Académie que, comme les années précédentes, elle a été comprise cette année dans la liste de répartition de la « Revue maritime et commerciale » publiée par son département, lui adresse en outre un certain nombre d'ouvrages donl la liste est reproduite au Bulletin bibliographique. Enfin, M. le Ministre prie l'Académie de vouloir bien comprendre la Bibliothèque du Minisiére de la Marine parmi les établissements auxquels sont attribuées gratuitement ses publications. Cette Lettre sera transmise à la Commission administrative. M. 1.E SECKÉTAinE PERPETUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le tome 111 du " Traité de l'entrclien et de l'exploitation des chemins de fer », par M. Goschler. GÉOLOGIE. — Liitc (les secousses cl des bniils souids qui suivirent le terrible tremhlenieiti de terre survenu à l'île Saint-Thomas (Antilles Danoises), le 18 uovenihrc 1867; jiar M, Rakpach. (Extrait.) <( Ee 18 novembre, il faisait un temps superbe, très-clair, et le ciel avait cette belle teinte bleue particulière aux Indes occidentales. Ee vent était de l'est, un peu nord-est. E'Océan était calme; le soleil brillant et chaud, et le thermomètie marquait 24 degrés Réaumur, à l'ombre. Aucun signe ne pou- vait faire prévoir une révolution de la nature, quand tout à coup, à 2''/|5'" après midi on entendit un bruit souterrain comme un roulement sourd, qui fut immédiatement suivi d'un violent tremblement de terre, parais- sant venir Sud \ Sud-Ouest et Nord -j Nord-Est. La terre seuiblait com- posée de petites vagues, qui s'élevaient et s'abaissaient sous nos pieds, de sorte que si on avançait le pied pour marcher, il semblait rencontrer un terrain plus élevé, et si on le reculait, il trouvait encore le terrain |)lus élevé. 11 était im|)ossible de se tenir dans un endroit fixe, et lorsqu'on essayait de marcher il semblait qu'on fi'it retenu au sol. Ce premier choc a duré environ une minute et demie. Le bruit souterrain qui contiiuia pendant tout le temps de cette première secousse était très-fort. Le soleil s'obscurcil, il avait le même aspect que |)endant une éclipse, et cet obscin'cissement continua pendant la |)remière joiu'uée jusqu'au coucher du soleil, et tout { 28i ) le jour suivant, mais à un moindre degré. Ce ne fut que deux jours après que la lumière du soleil reprit toute sa clarté. 11 semblait jusque-là que le soleil, quoique aussi brillant en apparence qu'il l'est ordinairement, avait perdu quelque partie de sa puissance de lumière et de chaleur. » Après le premier choc, la terre contiiuia à treudjler et à gémir pendant dix minutes environ, puis un second choc violent se fit sentir. Immédiatement après cette seconde secousse, l'Océan, qui, peu avant le premier choc, s'était retiré à plusieurs centaines de pieds du port, s'éleva comme une vague immense et revint vers la terre. 11 se maintint comme un mur blanc et droit de i5 à 20 pieds de haut, et avança très-ra- pidement dans le port, renversant les petits bateaux ou passant par- dessus et soulevant sur sa crête les bâtiments de guerre et autres bateaux à vapeur. Cette vague avait l'apparence d'un mur blanc eu maçonnerie droit et régulier, comme si on l'eût construit à la règle; elle n'avait point de ressemblance avec une vague ordinaire. Elle se brisa dans la partie basse de la ville, à la hauteur de quelques pieds, et s'étendit à 200 ou 230 pieds dans l'intérieur des terres, suivant que la localité était plus ou moins plaie. Ce soulèvement de vague se répéta une seconde fois, après un intervalle d'environ dix miiuites, et cette seconde vague parut encore plus grosse que la première et s'étendit encore plus loin dans les terres. » Après que ces deux vagues se fuient brisées, l'Océan redevint aussi calme qu'il l'était auparavant. Les secousses continuèrent et on les ressentait à peu de minutes d'intervalle. Ce premier jour, les chocs semblaient s'en- chaîner les uns aux autres, mais à partir de 2'' /(S'" du matin, le 19 novembre, on les ressentit plus distinctement séparés. » Depuis 2''45" après midi le 18 novembre, jusqu'à 2''45"' du matin le 19, il y eut 89 secousses. M De 2''45'"du matin à minuit le 19, il y eut 238 secousses. » Les secousses devenant alors moins fi'équentes, j'ai marqué exactement le moment où elles se firent sentir ainsi que l'instant où on entendait des bruits sourds non accompagnés de secousses. « L'auteur fait suivre cette Note d'un tableau des phénomènes qu'il a pu observer, avec l'indication de l'heure à laquelle ils se sont produits et de l'intensité qu'ils ont offerte. « M. Ch. Sainte -Cr.AiRE Dkville fait remarquer que la lelation de M.Raupach signale deux particidarités, qui ne semblent pas avoir été mentionnées par les autres témoins du phénomène. ( '282 ) Il La première est cel affaiblissenienl de lumière et de chaleur qu'aurait subi le soleil pendant près de deux jours. Ou voit combien aurait été intéressante, à ce moment, l'observation de deux thermomètres, dont l'un aiu'ait eu sa boule nue, et l'autre i-ecouverte de noir de fumée ou d'iuie simple enveloppe de drap noir. )) La seconde circonstance est la presque continuité des secousses au début (238 secousses en quinze heures quinze minutes, le ic), ou moyen- nement une secousse par chaque intervalle de trois à quatre minutes). » La confirmation de ces deux faits présenterait un intérêt réel. » Ce serait sans doute aussi le cas d'appeler l'attention des observateiu's sur deuxautres conditions qu'il est nécessaire de fixer avec précision, si l'on veut qu'une relation de tremblement de terre soit réellement utile à la science : ce sont, en premier lieu, le moment vrai où la secousse a com- mencé à se faire sentir, et en second lieu la dmée exacte de l'oscillation. » Pour cette dernière ap|iréciat!on, il faut al)solument se servir d'iuie montre à secondes ou d'un compicur : l'expérience personnelle de tous ceux qui ont assisté à de violents tremblements de terre montre que rien n'est plus facile et plus naturel que de s'exagérer la durée du mouvement. )) L'heure exacte du début de la secousse n'est pas aussi aisée à obtenir, du moins dans les circonstances habituelles. Il est rare qu'on ait une montre parfaitement réglée, ou les moyens de la régler après coup. Les violentes secousses arrêtent quelquefois les pendules des régulateurs ; mais, si l'on n'a pu jeter les yeux sur l'horloge au moment même où elle a ressenti le pre- mier choc, comment affirmer qu'elle n'a pas contiiuiéà marcher? Les offi- ciers des navires qui sont en lade et qui possèdent un bon chronomètre pourraient sans doute être utiles en ces occasions. » Tout ceci explique les incertitudes qui pèsent presque toujours sur le moment exact du début de la secousse. » Dans le casactiiel, i\L Raupach indique à Saint-Thomas l'heure de 2'' 45™, tandis que les autres récits disent vaguement 3 heures de ra|)rés-midi. A la Guadeloupe, M. Gaillard indique l'heure de 3'' 18'", tandis que les autres relations disent vaguement 3 heures (\e l'après-midi. Mais j)eut-ou conqjîer absolument sur les deux déterminations de M.M. Raupach et Gaillard? Il faudrait j)our cela que ces observateurs fissent connaître leurs moyens de détermination. Alors seulement, on poiu-rait conclure quelque chose sur la vitesse de transmission de l'onde séisinifpie. » ( 283 ) GÉOMÉTRIE. — Sur les lignes spiriques. Note de M. de la Goitrxerie, présentée par M. Chasies. « Les lignes spiriques, on sections planes du tore, ont été étudiées par nn grand nombre de géomètres. Il serait trop long de rappeler ici leurs travaux, et je me bornerai à dire que MM. Quetelet, Ch;isles et Bertrand ont donné sur cette question des détails historiques d'un grand intérêt (i). Je me propose de faire connaître quelques propositions nouvelles; j'indi- querai d'abord des notations que j'ai adoptées pour la clarté du langage. » Définitions, lïotations. — J'appelle s/J(r(V/t(e la courbe plane du quatrième ordre qui possède nn axe rie symétrie et deux points doubles coïncidant avec les points circulaires à l'infini. » La spirique a deux tangentes doubles perpendiculaires à son axe. Je nomme équatoriale la droite qui est parallèle à ces lignes et située entre elles à égale distance de l'une et de l'antre. Le point où elle coupe l'axe de la courbe est le point équaioriat de la spirique : je le désignerai par la lettre E. » Tous les diamètres rectilignes de la spirique se coupent en nn point, centre des moyennes distances des quatre points où l'une quelconque des droites qui y passent rencontrent la courbe. J'indiquerai ce centre par la lettre G. )) Je désigne par a, , «„, «3, a^ les points où la spirique rencontre son axe de symétrie. La courbe est délermiiiée quand on connaît ces cpiatre points et le point équatorial. » J'appelle plan principal de la spirique, le plan qui passe par l'axe de cette courbe et qui est perpentlicnlaire à son plan. » Théorèmes sur les tores ordinaires que l'on peut faire passer par une spi- rique. — 1. Toute spirique appartient à six tores symétriques deux à deux par rapport au plan de la courbe. Les centres de ces tores sont sur une droite perpendiculaire au plan de la spirique et passant par le jioint G. Leurs plans équatoriaux contiemient tous l'équatoriale de la spirique. » 2. Je construis le point central O' de l'involution déterminée par les deux couples de points «,, «^ et a^, a,,; je décris dans le plan principal un cercle sur EO' comme diamètre, et j'élève par le centre G une perpendiculaire au pUin de la spirique. Les points C' et G', où cette droite (i) M. QuF.TEi.ET, Correspondiiiicc miitlu'-inntique, t. II. — M. Chaslbs, Aperçu liistorique, note I. — M. Bertrand, Journal des Savants, 1867. ( 28/, ) rencontre le cercle EO' sont les centres de deux fores symétriques pas- sant par la spirique; les axes de ces tores sont les droites C'O' et €',0'. Les cercles qui passent, l'un par les points a, et flo, l'autre par les points a, et a^, et qui ont leiu-s centres sur la ligne EC sont des méridiens du tore dont le centre est eu C. Ce tore est ainsi complètement détermiiK-. » Les points r;,, n.^, «3 , n^ peuvent être groupés deux à deux de trois manières différentes. INons n'en avons considéré qu'une : chaciuie des deux autres fait également trouver deux tores symétriques passant par la spirique. Je désignerai par O" et O "' les points où leurs axes percent le plan de cette courbe. » L'ovale de Descartes est la variété de la spirique dans laquelle le point équatorial est à l'infini. En appliquant la construction précédente, on trouve que les axes des six tores qui passent par un ovale sont perpendiculaires à son plan, et que chacun des tores se réduit à quatre fois ce plan. » 3. Les cercles lieux des centres des cercles méridiens des six tores se projettent, sur le plan de la spirique, suivant trois ellipses liomofocales. Leurs quatre foyers sont des foyers doubles de la spirique. » J'appelle ces ellipses U', U", U'". » 4. La spiritpie est l'enveloppe des cercles qui ont leurs centres sur U', et qui coupent ortliogonaleuient le cercle décrit du point O' comme centre avec un rayon égal aux tangentes menées de ce point aux deux premiers tores. En considérant les tores des deux derniers couples, on obtient de deux autres manières la même génération, qui est celle des anallagmatiques tlu (piatrième ordre (i). Les points O', O", O" sont trois des quatre pôles par rapport auxquels la spirique peut se transformer en elle-même : le qua- trième doit être considéré comme étant à l'infini sur une perpendiculaire à l'axe de symétrie. Douze foyers simples sont aux intersections respectives des coniques U', U", U" avec les cercles directeurs qui ont leurs centres aux points O', O", O". Quatre autres foyers simples se trouvent sur l'axe de la courbe : le point équatorial est le centre des moyennes distances de ces derniers. » .5. Les tores sont quelquefois réels tous les six. En faisant varier les positions relatives des points E, a,, <2o, «3, a^, et en supposant que les quatre derniers deviennent imaginaires deux à deux, on peut obtenir (i) roir sur les an-illagiiiaticiiics les travaux de MM. Moulard {Bulletin de la Sociétr Phi- lomatliiqur, i8t)(j), Darlioux [Anruilcs tle T École Normale, iS(i5, i iS66), Lagiierre [Comptes rendus, i) janvier liS65), Cral'lnn { Ttie Londiin mtitiieninlieal Society, 1867K ( a85 ) diverses dispositions pour les tores, les rendre imnginaires par couples, et même avoir des spiriquc.s réelles qui n'appartiennent à aucun tore réel. )) 6. Quand les points a, ^ flo, a^, «^ sont situés deux à deux de part et d'autre et à des distances égales du centre G, si le point équatorial coïncide avec G, la spirique n'est pas déterminée parla position de ces divers points, et la construction de l'article 2 devient insuffisante. Dans ce cas, la spirique a un centre et deux axes de symétrie à chacun (lesquels correspondent un plan principal et liue équatoriale; elle appartient à douze tores dont six ont leurs axes dans un jjlan principal et les six autres dans l'autre. Quatre des six tores d'un système ont leurs centres au centre de la spirique; les axes des deux autres sont parallèles à l'axe correspondant de la spirique. » Théorèmes sur les tores droits ou obluiues qui passent par une spirique. — Je vais maintenant étendre un peu la signification du mot tore. Je don- nerai ce nom à la surface produite par la révolution d'iui cercle autour d'une droite qui se trouvera généralement hors de son plan. Le tore sera droit ou oblique suivant que le plan du cercle sera ou non parallèle à l'axe de révolution. » Je dois rappeler que suivant un théorème de M. J.-A. Serret, la surface engendrée par la révolution d'un cercle autour d'une droite peut être ob- tenue par la révolution de plusieurs autres cercles autour de la même droite (i). Je considère im tore comme droit quand le plan de l'un quel- conque des cercles générateurs est parallèle à l'axe. » 7. Toute section plane d'un tore droit ou oblique est une spirique. Si le plan sécant touche la surface en un ou en deux points, la spirique a un point double sur son axe ou se décompose en deux cercles. » 8. Quand une spirique tourne autour d'une droite située dans son plan principal et d'ailleurs quelconque, la surface engendrée est un tore généralement oblique. Le plan qui contient les centres des cercles généra- teurs de ce tore passe par l'équatoriale de la spirique. 1) 9. Les axes des tores droits auxquels appartient une spirique enve- loppent, dans son plan principal, une parabole qui a son sommet au centre G et son foyer au point équatorial. » Le lieu des centres de ces tores est la perpendiculaire au plan de la courbe menée par le point G. » Je laisse de côté plusieurs autres théorèmes moins importants. » (i) hoirie Mémoire de M. Mannheim sur l;i cyclide {Nnuvelles Annatei de Mathèina- tiques, i8(îo). i;. R.. i868, \" Semestre. (T. t.XVI. N» fi.) 38 ( 286 ) HISTOIRE DES SCIENCES. — De la détermination de la troisième inégalité lunaire ou variation, par Xhonl-V.'èfÀ et Tycho-Brahé. Note de M. L.-Am. Sédillot, présentée par M. Chasies. ■( La théorie lunaire vient d'atteindre, sous la main de nos habiles as- tronomes, le dernier degré de la perfection, et tout ce qui touche à l'his- toire de cette théorie ne peut qu'exciter un nouvel intérêt. » On n'a pas oublié qu'une des questions qui ont le plus passionné l'Académie dans le cours de ce siècle a élé, sans contredit, celle de la l'a- riation ou troisième inégalité lunaire dont on faisait honneur à Tycho- Brahé, et que nous avons cru devoir restituer aux Arabes. » M. Chasies nous a donné raison dans un écrit considérable (i), et on pouvait croire que son témoignage, venant à rap|)ui de l'opinion expri- mée par MM. Arago, de Humboldt, Poinsot, ÎMalhieu, Michal, etc., avait clos toute discussion sur ce sujet; mais il est un point (je souligne ce mot avec intention) qui paraît soulever encore quelque doute dans certains esprits, et une circonstance fortuite nous fournil aujourd'hui l'occasion de compléter notre propre travail et d'éclaircir définitivement ce qui semblait encore lui peu obscur. )) On lit, dans un des derniers numéros des Comptes ren/liis des séances de l'Académie des Sciences, n" 21, 18 novembre 1867, p. 834 •" « Rabelais fut eu correspondance pendant plus de vingt-cinq ans avec » Copernic, auquel il adressa de nombreuses noies sur l'Astronomie an- » cienne, et pour qui il traduisit même des Traités à\'htronomie arabe. Ce » fut lui qui conseilla à Copernic de dédier son ouvrage au pape Paul III. » Galilée a connu les notes de Rabelais; il en parle dans plusieurs lettres, » et dit qu'elles sont d'un bon entendement et qu'elles ont été utiles à » Copernic... Tycho-Brahé les a connues aussi. » » Cette dernière phrase justifie fort à propos luie hypothè.se émise par M. Biot lui-même (2) en i84f , puis abandonnée, et que nous avons reprise et formulée en i845 (3) dans les termes suivants : « Il est difficile de croire que Tycho-Brahé n'ait point eu connaissance » de la découverte des astronomes de Bagdad, avec lesquels il se rencontre » sur le terrain géométrique. » (i) Lettre à M. L.-Ain. Scdillot .iitr ta question .), a montré très-clairement que la variation, telle que Tycho-Brahé l'a expliquée, s'y trouvait parfaitement comprise. » Il ne reste qu'un point en litige, qui se rapporte au mouvement de la Lune sur son épicycle et à son apogée; et si, comme nous le croyons, Tycho-Brahé a eu connaissance de l'exposé d'Aboul-Wéfà, on peut suppo- ser qu'il en donnera l'explication ; mais il le laisse dans l'ombre comme un accessoire inutile, et se contente de traduire géométriquement et d'une manière plus élégante le fait nouveau indiqué par l'astronome arabe; il était si éloigné de considérer la détermination de la variation comme pou- vant ajouter à sa gloire, qu'il n'en fit même point mention de son vivant; ce ne fut que longtemps après sa mort, arrivée le i4 octobre 1601, qu'on trouva dans ses pajjiers l'explication d'une hypothèse qu'il appelle redin- tegrata (renouvelée), et ses éditeurs ne la produisirent qu'en 1610 dans un appendice inséré entre les pages 112 et j i3 du tome V de ses Progymnas- mnta. — Ils nous apprennent plus loin, p. 819, qu'il fut aidé dans son tra- vail par Longoiuoulan (Plariind usas operâ Chrisliani Sevcrini Longomontani, vi/i ingetiioiii et jjcrcjuain indiislrii, etc.). Or, dans son exposé, Tycho-Brahé ne parle point du chapitre v du livre V de Ptolémée; il semble qu'il a sous les yeux lechajjitre même d'Aboul-Wéfâ, et qu'il le commente uniquement; comme Aboul-Wéfà, il nous dit qu'il existe une anomalie additive dans le premier et le troisième octant, soustractive dans le deuxième et le quatrième; comme Aboul-Wéfâ, il fixe le coefficient de cette anomalie de (1) /'o//- les doniptcs tcntlus des xéonres de l'.Icadeinie des Siienres, t. XVII, p. -jG, e[ notre réponse, séance du i\ juillet i843. (a) yoir noire Lettre à M. de Huinboldt sur tes travaux de t'Ecule arabe, i853, p. 22. ( 289 ) deux tiers à trois quarts d'un degré; comme Aboiil-Wéfâ, il explique cette anomalie par la déviation oscillatoire du rayon vecteur de l'épicycle; seu- lement il enferme cet écart en un petit cercle, in parvo circello, molu quo- dam Ubralionis, etc. C'est là sa seule innovation, et l'on peut voir dans nos Matériaux , etc., t. 1", p. 164, et fig. 3 et i4, et dans le Mémoire de M. Chasles (i) la démonstration de ces faits. )) Mais, dira-t-on, il est assez facile de transformer Tycho-Brahé en com- mentateur d'Aboul-Wéfâ ; seulement c'est une pure hypothèse, et nous voudrions, au lieu d'assertions plus ou moins plausibles, quelque preuve plus convaincante; eh bien 1 cette preuve nous l'avons,, » Les positions de la Lune que Tycbo-Brahé désigne, le premier par le nom d'orta«<5^ étaient appelées: par les Grecs, ctf>c(pix.-jpToi et jjlwouS'Ûç; par les auteurs latins du xv"^ et dn xvi'= siècle, qitando ciiruatur in cormia vel gibbosa ac scmiplena orbe exiilit (2); enfin par Aboul-Wéfà, bine elsexide; or, Tycho-Brahé avait sous les yeux les mots Iriiie et sextile, dont il n'était pas satisfait et qu'il remplaça par le terme iVoclanls; son collaborateur, Lon- gomontan, n'ayant pas les mêmes scrupules, les conserva religieusement, et lorsque, vingt et un ans après la mort de Tycho-Brahé, il publiait son li\re intitulé : Astronomia Danica, 1622, il expliquait la variation (3) en em- ploviiul encore les expressions trine et sextile, empruntées aux Arabes; un tel fait n'a pas besoin de commentaire ; la détermination d'Aboul-Wéfâ avait servi de base à leur travail commun. » PHYSIOLOGIE. — Nature du vinis vaccin. Détermination expérimentale des éléments qui constituent le principe actif de la sérosité vaccinale virulente. Note de M. A. Cuacveau, présentée par M. Cl. Bernard. « Parmi les études relatives à la physiologie des virus, la recherche des causes de l'activité des humeurs virulentes se place au premier rang, et c'est un point cependant sur lequel manquent de la manière la plus com- plète les déterminations expérimentales. J'en soumets une dans le présent travail au jugement de l'Académie. Le fait fondamental contenu dans cette détermination a été recherché avec l'idée d'en faire la base d'une théorie générale de la virulence. Mais je dois me borner aujourd'hui à exposer ce (i) Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, 12 mai 1862 (extrait), p. 6 et suiv. — Lettre à M. L.-Am. Sédiltot, déjà citée, p. 1 1 et suiv. ^2) A^o/> N. Muleiiiis : Copernici Astronomia instaurata; Awslerdam, 161';, p. 253. (3) P. 114 et I i5, et nos Matériaux., t. I"', p. 214. ( 290 ) fait, sans le mêler à aucune considération synthétique. Son importance ncii ressortira pas moins. » Voici le problème que j'avais à résoudre. L'humeur virulente fournie par la pustule virulente est un produit complexe, analogue, par sa compo- sition, à toutes les sérosités pathologiques non spéciOques. Les analyses chimiques et microscopiques n'y font découvrir aucun élément spécial auquel on puisse attribuer l'activité propre du vaccin. Cette activité réside nécessairement dans les éléments communs qui concourent à la formation de la sérosité vaccinale, et qui, selon l'opinion de M. Ch. Robin, auraient acquis la propriété virulente par simple modification isomérique (i). Or, cette métamorphose qui crée la virulence est-elle subie par tous les éléments du vaccin? Ou bien s' exerce-t-elle seulement sur l'un ou quel- ques-uns d'entre eux? L'activité virulente exige-t-elle le concours de tous ces éléments, ou suffit-il d'un seul pour la constituer? J'ai cherché à ré- soudre ces questions en soumettant isolément au critère de l'expérimenta- tion physiologique les principes qui entrent dans la composition de la sérosité vaccinale : d'une part, le sérum, contenant, avec Valbumine qui en forme la base, toutes les autres substances solubles; d'autre part, les éléments solides, c'est-à-dire les leucocytes et les (jranulations élémentaires, qui sont tenus en suspension dans la sérosité. >) Pour étudier l'activité propre du sérum vaccinal, il fallait l'obtenir entièrement dépouillé des particules solides dont il est chargé. C'était d'une grande difficulté. En effet, les deux procédés employés jusqu'à ce jour pour arriver à ce résultat, la filtration et la décantation, cette dernière surtout, permettent d'enlever ses leucocytes au plasma. Mais ce fluide retient toujours les éléments solides les plus nombreux, c'est-à-dire les granulations élémentaires. Celles-ci, à l'instar des particules de tannate de fer qui colorent l'encre, ne se déposent jamais complètement dans les cou- ches profondes du milieu ambiant, et passent à travers tous les filtres. Ce- pendant l'emploi de la décantation, tout imparfait que soit ce moyeu, m'a permis de constater un fait important : c'est que le séium absolument privé de leucocytes est tout aussi virulent que celui qui en est chargé. Voici conunent a été faite l'expérience : » De la sérosité vaccinale est mélangée avec dix fois son poids d'eau. (1) LiTTRÉ et Ch. Robin, Dictionnaire de Médecine; Paris, 1 1° édition, i858, Pt 12° édi- tion, i865 (art. Pus, Prohémic cl teints). — Ch. Robin, Leçons sur les Humeurs ; Paris, 1867, in-S", p. 326-327. ( 201 ) a6n d'en diminuer autant que possible la densité et la viscosité, sans alté- rer sensiblement son activité virulente. Grâce à cette précaution, le vaccin, placé dans une petite éprouvette et abandonné vingt-quatre heures à lui-même, dans un repos complet, laisse déposer au fond du vase la plu- part de ses leucocytes, sinon tous. On s'en assure en aspirant, avec un tube capillaire, la couche superficielle, qu'on fait passer ensuite sur le porte-objet du microscope pour la soumettre au plus minutieux examen. Si la gouttelette ainsi examinée se montre absolument dépourvue de leuco- cytes, on peut s'en servir pour pratiquer des inoculations cutanées, qu'on multiplie autant que possible. C'est une expérience que j'ai eu l'occasion de répéter assez souvent. Les résultats en ont été constamment positifs. » Ainsi, les leucocytes ne constituent pas les agents essentiels de la virulence. Ils peuvent partager cette propriété avec les autres éléments du liquide vaccinal ; mais ils ne la possèdent point exclusivement. Leur influence, dans l'activité de ce liquide, est donc aussi effacée que possible. Ils n'ajoutent ni n'enlèvent rien à cette activité. En est-il de même des autres particules solides, c'est-à-dire des granulations? C'est une question à laquelle les expériences dont il me reste à parler permettent de donner une réponse catégorique. )) J'ai réussi, en effet, a obtenir la sérosité vaccinale absolument privée de tous ses corpuscules solides, y compris les granulations les plus fines. C'est en utilisant le phénomène bien connu de la diffusion. » De la sérosité vaccinale est introduite au fond d'une très-petite éprou- vette. On a soin, pendant l'opération, d'éviter que le liquide ne touche les parois du vase au-dessus du niveau que ce liquide doit atteindre. Puis on verse dessus une couche d'eau distillée, avec toutes les précautions vou- lues pour qu'il ne se produise aucun courant capable de déterminer le mé- lange mécanique des deux fluides. De cette manière, on a dans l'éprouvette une colonne liquide formée de deux couches, de densité et de composition différentes : une supérieure, composée d'eau pure, une inférieure, constituée par le vaccin, et renfermant, avec les éléments solides de celui-ci, toutes les substances dissoutes qui entrent dans la composition de la sérosité vacci- nale. Si on abandonne l'éprouvette à elle-même dans un milieu à tempé- rature constante, où le liquide, misa l'abri de l'évaporation, soit maintenu dans un repos complet, les corpuscules en suspension dans la couche inférieure, y restent confinés tant qu'aucune action mécanique ne les sol- licite à monter dans la couche supérieure. Mais il n'en est pas de même des substances albumineuses et salines dissoutes dans la sérosité. En vertu ( 29^ ) des lois de la diffusion, ces snbstnnces passent d^ns la couche aqueuse, les unes plus vite, les autres moins, suivant leur pouvoir diffiisihle. Et le transport s'effectue sans que les particules solides y prennent part, le mou- vement atomique qui constitue la diffusion étant incapable d'entraîner par lui-même d'autres éléments que ceux sur lesquels l'eau exerce son affinité moléculaire. •' Quand il s'est écoulé le temps nécessaire pour que la diffusion ait amené jusqu'à la surface de l'eau une notable proportion des principes qui constituent la sérosité vaccinale, on retire le liquide couche par couche, en l'aspirant à l'aide de fins tubes capillaires mis en contact, par une de leurs extrémités, avec la surface li(juide. On obtient ainsi, dans les pre- miers tnbcs tous les éléments solubles qui forment la sérosité vaccinale; dans les derniers ces mêmes éléments, jîlus les corpuscules en suspension, c'est-à-dire le vaccin complet phis ou moins dilué. Les deux sortes de liquides peuvent alors être inoculés comparativement, soit sur le même sujet, soit sur des sujets différents. » C'est une expérience que je viens de faire un grand nombre de fois sur l'enfant, le cheval et la génisse. En général, j'ai employé du vaccin soumis à la diffusion pendant quarante-huit heures, sous une couche d'eau de 4 mil- hmètres. Pour l'inoculation du liquide simplement plastique, j'ai utilisé seu- lement le contenu du premier tube recueilli, ])arfois aussi celui du deuxième, afin d'écarter le plus possible les chances de mélange accidentel avec le liquide chargé de particules solides. Ce mélange, en effet, ne peut étie complètement évité dans les régions qui avoisinent le point de contact des deux liquides. C'est le résultat naturel des changements de densité que la diffu.sion déter- mine dans ces liquides, changements qui ne sauraient s'opérer sans qu'il en résulte un déplacement dans la position respective des couches hétéro- gènes superposées. Si légeiet si lent que soit ce déplacement, il est capable d'opérer dans une certaine mesure le mélange de ces couches, ce qui fait que la diffusion ne s'accomplit jamais sans que quelques éléments solides remontent dans le liquide supéiieur, plus ou moins haut, suivant la durée du phénomène. » Les inoculations pratiquées dans ces conditions ont été au.ssi démons- tratives que |)()ssible. Celles qui lurent faites avec le liquide inférieur, c'est- dire avec le vaccin complet, réussirent aussi bien que si elles avaient été pratiquées avec du vaccin pur. Les autres, au contraire, échouèrent tou- jours de la manière la plus complète. J'ajouterai, pour doiuier à ce dernier résultat toute sa signification, que le liquide purement séreux a ton- ( ^9^ ) jours été essayé par la clialeiir ou l'action de l'acide azotique, au moment de l'inoculation, et que la réaction a, dans tous les cas, dénoté la présence d'une grande quantité d'albumine. On ne peut donc invoquer ni l'absence . de cet élément fondament.tl ou de tout autre, ni leur grande dilution pour expliquer l'inactivité de la sérosité vaccinale. » Ces expériences nous permettent donc de conclure que la sérosité vac- cinale n'est pas virulente, et que l'activité du vaccin réside dans ses granula- tions solides, soit dans toutes indistinctement, soit dans une partie seulement de ces petits organites élémentaires. » Cette inactivité de la sérosité vaccinale constitue un fait d'une impor- tance majeure, non-seulement au point de vue spécial de la théorie de la virulence, mais encore au point de vue général de la physiologie des élé- ments. Aussi importe-t-il de mettre à l'abri de toute objection la démons- tration expérimentale qui vient d'en être donnée. C'est ce que je ferai dans inie prochaine communication. « PHYSIOLOGIE. — Rôle de Vélaslicilé dans la contraction musculaire. Note de M. Marey, présentée par M. Delaunay. « Dans une Note insérée aux Comptes rendus du 27 janvier 1868, j'ai cherché à établir que la contraction musculaire est formée d'une série de mouvements élémentaires que j'appelle secousses, et dont chacun est pro- duit par l'apparition d'une oitde à la surface des fibres musculaires. » J'ai dit comment une série de semblables ondes peut se former sur une fibre, coumient elles cheminent les unes à la suite des autres avec luie vitesse mesurable, et comment l'élasticité transforme cette série de petites forces successives en une force sensiblement continue : la traction exercée par un muscle contracté. » Cette analyse de l'acte musculaire m'avait conduit à considérer l'élas- ticité des muscles comme jouant le même rôle que celle des vaisseaux artériels dans la circulation du sang. Dans cette fonction, en effet, cha- cune des impulsions intermittentes que le cœur imprime au sang se trans- forme dans les artères en un mouvement de moins en moins saccadé, (lui finit par devenir absoluiiieut continu dans les petits vaisseaux. » La nature emploie donc le même procédé dans deux fonctions diffé- rentes, pour produire im mouvement régulier et continu avec des forces discontinues; ce procédé est un de ceux que l'homme emploie pour la régularisation du jeu de ses machines. C. R., 1868. i"Seme5/re. (T. LXVI, N»C.) 3g { 294 ) » Mais j'ai établi en outre {Comptes rendus, i858, t. XLVI) que l'élasti- cilé des artères est avantageuse au point de vue du travail que le coeur peut produire; qu'elle diuiinue au devant de cet organe les résistances que l'inertie et ce qu'on appelle les frottements du liquide sanguin opposent au mouvement impulsif. J'ai fourni une démonstration expérimentale de ces effets physiques de l'élasticité des conduits lorsque le liquide pénétre dans ceux-ci d'une manière intermittente. Enfin, m'appuyant sur l'ana- tomie pathologique, j'ai montré que la perle de l'élasticité des artères, qui arrive dans la vieillesse, s'accompagne d'une hypertrophie du ventricule gauche , ce qui montre que cette perte de l'élasticité vasculaire agit comme un obstacle mécanique à l'action impulsive du coeur. 1) Il s'agissait de savoir si l'élasticité d'un muscle ne joue pas le même rôle au point de vue du travail, et si elle ne favorise pas la production de celui-ci en diminuant certaines résistances. » La force mécanique développée par un muscle se produit au moment où l'onde musculaire se forme; sa durée ne saurait donc dépasser 4 ou 5 centièmes de seconde chez certaines espèces animales. » Telle devrait être aussi la durée du mouvement que nos muscles ten- draient à imprimer par chacune de leurs secousses aux masses qu'ils doivent mouvoir, si nos muscles étaient dépourvus d'élasticité et transmettaient le mouvement qu'ils produisent sans en altérer les caractères. Or, dans ces conditions de courre durée d'application, ces forces se détruiraient presqtie entièrement, à cause de l'inertie des masses à mouvoir, et, comme des yorces vives, produiraient des chocs au lieu de travail utile. » Que ces mêmes forces agissent sur les mêmes masses par l'intermé- diaire d'une transmission élastique, le choc disparaîtra et il se produira du travail. » Par une expérience très-simple, faite à l'aide d'un appareil que j'ai fait construire à cet effet, je démontre qu'une même force de courte durée donne naissance à un choc ou produit un travail, selon qu'elle est transmise par des pièces rigides ou par des pièces élastiques. Or, si j'ai réussi à dé- montrer que dans la contraclion dos muscles la force motrice s'engendre sous forme de petits raccourcissements saccadés des hhres musculaires, il est naturel d'admettre que ces forces, transformées par l'élasticité des muscles en une traction uniforme et prolongée, seront dès lors dans des conditions plus favorables pour produire du travail mécanique. » ( 29^ ) M. Ross adresse une nouvelle Note, imprimée en nnglais, concernant la cristallographie et l'emploi du chalumeau. Cette Note sera soumise, comme la précédente, à l'examen de M. H. Sainte- Claire Deville. M. L. Deleait demande et obtient l'autorisation de retirer quatre plis cachetés - i i , l'équation n'est suscep- tible d'aucun abaissement. Ce point ne paraît pas avoir été démontré, et nous allons l'établir. » On sait que, par l'adjonction d'une racine carrée, on peut ramener le groupe de l'équation modulaire à ne plus contenir que les substitutions de rtz -)- A , , , , . , I t ou cl, A, c, a sont des entiers tels que an — oc soil la forme cz ■+- d congru à un résidu quadratique dep, ou, ce qui revient au même, congru à I (mod. p), car on peut évidemment multiplier à la fois a, è, c, ' Or soit A une racine primitive de /;; la substitution U = X J JC aJL- r fly 5 JC'' hy J ex' . Car soit V = x' (1 x:' -\- hy y ex' + (ly l'une d'elles: x' k"*"'ax' -+■ k"-"'br y A'" -"ex -+ - Ir"-"'(ly ) ( 3o9 ) élaiit contenue dans G', sera de la forme T'^Sy, et T~''U = S„ fera partie de H'. Mais posons — kp + A—' M £=; yiM, pnis x' — x + M y. On voit sans peine (iueT"^'''U remplace a?' par Â:jr'etj-par k~'j. Si donc on prend pour uidices x' et y au lieu de x et r, ce qui n'altère pas la forme du groupe G', x' kx' T 'U prendra la forme S„ = , , ' )■ k-'y » Cela posé, le nombre de celles des substitutions de H' qui n'ajipar- tiennent à aucune des deux formes suivantes (0 est un nniltiple de - (/; — ij- H' contient les substitutions s;:vs: qui soiii en nombre - {p ~ \f; car, en faisant varier m et «, on pourra donner à A''^'" (mod. yy lune quelconque a des /j — i valeurs i, a,..., /; — i, et à k"~"' une quelconque des - (f — i) valeurs /B = aR, dont le rapport R à a est un résidu quadratique de p. Il est clair d'ailleurs qu'aucune de ces -[p — i)" substitutions n'appartient aux formes (i) ou (2). » Si H' contient une autre substitution V qui n'appartienne pas aux formes (i) ou (2), il contiendra les- [p — lY substitutions S"' V'S" évidem- ment distinctes des précédentes, ce qui fera 2 .-[p — i )- substitutions n'ap- partenant pas aux formes (i) et (2) ; s'il en contient davantage, il en con- tiendra au moins 3 .- [p — \f. Il en contiendi-a donc en général /■.- [p — 1)-. » 11 contient, en outre, celles des substitutions de la forme (i) que contient G', lesquelles, ayant pour déterminant i, se réduisent niw p — i puissances de S„ ; enfin, s'il contient une substitution A de la forme (aj, il contiendra toutes les substitutions de cette forme et de déterminant i, lesquelles se réduisent aux suivantes AS^, en nombre /; — 1 . ( 3io) » L'ordre de H' sera donc égal à ^ + z{p-ij ou 2{p-lj -^ suivant qu'il contiendra ou non une siibslitiition telle que A. Mais il doit être égal k [p -h i ) {p — i\ ce qui montre que la première hypothèse est inadmissible, car p étant > 1 1, p — i H — ( p — if- sera < (p -h- i) {p — i) si r<^ 3, et > ip-\- •) (p — i) dans le cas contraire. La seconde hypothèse n'est elle-même admissible que si /• == 2, auquel cas toutes les substitutions de H' seront d'une des quatre formes suivantes : (3) (4) (5) (6) s: = AS; = .1: r A-"„r I' - k-"x' s:vs;: = s;fv's:'' = .r ' a n.r' -+- a.B.h} )■ a."' R~' ex' -+- cr' (/}■ ce' u'a'x' + u'V^h'y y a'-'R'-'(,'.r'-+- a'-Ui'j ou rt, è, 6', d, «', b\ c', if sont des entiers donnés, a., a', R, R' des entiers variables d'une substitution à l'autre, ces deux derniers étant résidus qua- dratiques. i> Parmi les coefficients (7, ^, c, r/, un seul peut être nul, CAr ad — bc^z^i, et V n'appartenant ni à la foiiue (3) ni a la forme (4j, on n'a à la fois ni a =^ d =^ o ni ^ = c = o. Si l'un de ces coefficients s'annule, on peut supposer que c'est d, car, à cause de la symétrie entre x' et j^, on j)eut axlmettie que c'est c ou d. Si c - o, H' contient les substitutions ax' -\- by X 'ir Y = Il contiendra donc la suivante : AV et A = J r — x' X r h.x' -\- a) - dx' où c'est le (pialrieme coefficient qui s'annule, substitution que l'on peut prendre à la place de V. ( 3.1 ) » Cela posé, la substitution j (une -f- c/r* R~'c<^) x' + {aRhc -+- arWl-) y s:vs"v .'ippartenant à H', devra être de l'une des quatre formes (3), (4), (5), (6). Suivant qu'elle appartiendra à l'une ou à l'autre de ces formes, «RArt H- (/."^ dh £^ o, ou art" + «""' R~V^ ^ o (avec aR^c -i- a~'^^^ o), ou [aa^ + a~' R~V/0 (>.R/jc + c/r* d- ) ^aa.x"* d^ ad, ou enfin («rt- + a-'R-'c/'j (aR^'c + «-',/=) = «Vz'. a'-' ^' = «V/'. Donc, quels que soient « et R, la congruence j (aR6rt + ar* db j (c/.a- -+- a-'R-*c6) (7) ' X [(art^ + «-'R-V7f,>) raR/;c-f-a-V-) -flr/] ' X [{aa^' -f- «-'R-'éc)(aRZ'C + «-'rf^) - n'd'] = o devra être satisfaite. Or elle n'est pas identique, le coefficient de la plus haute puissance de « n'étant pas nul; et si (i?= o, elle est du sixième degré en «; si d^o, du douzième : donc elle ne peut avoir plus de six ou de douze racines; mais elle a lieu, par hypothèse, pour a = i, 2,..., p — i : donc p — I < 12, d'où /J90 853, 40 .45,0 ICI 5, 00 780,00 i/|6,5 io35,5o 1023, 5o 168,0 I 176,00 I 000,75 173,0 1 2 1 1 , 00 io3o,75 178,0 12.'|6,00 995 > 75 169,0 ii83,oo iio3,oo i52,5 1067,50 997 ;5o 1 55 , 0 io85,oo ioS5,on GAIN OU PERTE comparés aux carrés sans enirrais fr tr —3o8, 85 —368,3; — 4^6,00 — 585,5o — 172,10 — 23i ,60 — 245 , 5o ' — 3o5 , 00 // , // — '9,75 — 79,25 -t- 5,25 — 54,25 ■-'9,73 89,25 77, 5o H- 18,0c 28,00! — 87,50 POIDS de Ihecto- lilre 7'1 68 68 69 7> 60 Tablf.au II. — Culture des ùetterai'es. — [Rose de Flandres-Udèsie.) (Tous les nombres sont rapportés à l'hectare.) N°3 des expé- riences. 3 4 6 ( NATLRE des engrais employés. 9 10 11 Engrais de potasse Engrais de potasse Engrais de potasse concentré Engrais de potasse concentré Rien (Témoin) Engrais de potasse l'hosphoguano Engrais de potasse Sulfate d'ammoniaque Engrais de potasse Sulfate d'ammoniaque Phosphoguano Sulfate d'ammoniaque Piiosphoguano Rien (Témoin) PRIX des 100 liil. arec le trans- port. fr 1 3 , 5o 23,. 5o i3,5o 35,00 i3,5o 40,00 i3,5o i'io,oo 35,00 40,00 35,00 POIDS ET VALEUR des entrais cunsomniés. 1000 2000 o 1000 200 1000 200 101)0 200 200 200 200 O fr i35,oo 270,00 176,25 3J2,5o 0 205,00 21 5, 00 285,00 80,00 POIDS des IjctleraTes récollées. 1.11 29 G25 43 000 49 625 54 120 56 750 59 625 58 .5oo 60 225 07 5oo 07 5oo 55 700 VALEUR des Uelleraves, IS fr. les 1000 liil. VALEUR de la recolle, dépense d'engrais déduile. fr 533,25 774,00 893,25 97'1,35 102! ,50 1073,25 fr 398,25 5o4,oo 717,00 621,75 1021 ,5o 868,25 io53,oo 838,00 io84,o5 799, o5 io35,oo io35,oo ioo3,5o 955,00 965,00 ioo3,5o comparée aux carrés sans engrais fr -623,25 -5 17,50 -3o.'(,5o -399,73 — i53,25 — i83,5o — 222,45 — 66, 5o — 56, 5o fr -6o5,25 -499,5c -286, -38 1, -i35,25 - 1 65 , 5o -204,45 - 48, 5o - 38, 5o .(.).. ( 3a4 ) Tableau III. — Culture 75 70,00 9 Engrais de potasse. . .3,50 375 5o,65 3o,on 5200 760,00 364,00 963,30 -f-357,40 -(-294,80 71,00 10 Engrais de potasse concentré a3,5o i5o 35,25 2(i,5o 4750 612, 5o 332, 5o 910, 0' La partie basse des districts des Mesogètes et des Katogètes a dû éga- lement à une circonstance particulière une augmentation dans les dom- mages qu'elle a éprouvés. Le sol y est, en effet, formé dans ses parties superficielles par une couche épaisse d'argile facilement délayable dans l'eau, que surmonte une assise mince de sable calcaire sans consistance, rempli de fossiles pliocènes. Sur un pareil terrain, les constructions ne ( 328 ) peuvent présenter une grande solidité. Il est même arrivé que des niasses considérables de ce sol meuble se sont détachées tout d'une pièce et ont glissé par l'effet du tremblement de terre. Je dois ajouter qu'il n'existe dans l'île de Céphalonie aucune roche éruptive et qu'on n'y observe non plus aucun phénomène qui tienne de près ou de loin à l'action volcanique. » Le tremblement déterre de Mételiu a eu sa première secousse le 6 mars, à 6"" So"" du soir. Pendant la journée, l'atmosphère avait été calme, le ba- romètre indiquait une pression supérieure à 760 millimètres, la température était d'environ 10 degrés et le vent nord-est faible. La première commotion a été de beaucoup la plus forte : elle a duré de trente à quarante secondes. Dans la ville de Mételiu, où elle a été le mieux observée, elle était composée de mouvements oscillatoires très-énergiques pendant les premières se- condes, plus faibles pendant les secondes suivantes, et de nouveau très- marqués pendant les derniers instants. La première impression qu'elle a produite a été celle d'un choc vertical, comme celui qui serait résulté d'une explosion souterraine, mais, presque aussitôt, elle s'est transformée en un mouvement oscillatoire horizontal. Chacune de ces oscillations était com- posée de mouvements en sens inverse d'inégale rapidité; l'un, que j'appel- lerai mouvement eu avant', était produit par une impulsion dirigée du nord 10 degrés est au sud 10 degrés ouest. Il était beaucoup plus rapide que le mouvement de recul de sens opposé. » A 10 heures du soir, une nouvelle secousse, beaucoup moins forte que la première, a duré environ vingt secondes. Dans la nuit, des ébranle- ments plus ou moins forts se sont succédé à des intervalles trés-rapj)rochés, et, les jours suivants, les commotions ont continué en diminuant de plus en plus de fréquence et d'intensité. Dans les premiers jours du mois d'avril, il s'en produisait encore deux ou trois par vingt-quatre heures. » De même qu'à Céphalonie, les désastres ont été, à Mételin, très-inéga- lement éprouvés dans les différentes parties de l'île. La ville de Mételin, capitale de l'île, est le point où le tremblement de terre me paraît avoir agi avec la plus grande énergie, bien que, dans beaucoup de villages, la destruc- tion ait été plus complète. Dans cette ville, sur 25oo maisons, i5oo ont été renvei'sées et 700 oui menacé ruine. Il y a eu i5o morts et nu nombre considérable de blessés. Pas une seule maison n'y serait certainement restée debout, si elles n'avaient été beaucoup plus solidement bâties que celles des villages du nord et du centre de l'île. Dans quelques-uns de ces villages, les désastres ont été terribles. En revanche, d'autres vil- lages ont à peine ressenti, pendant cette catastrophe, quelques légères ( 3^9 ) commotions. Si l'on imagine inie ligne droite partant de l'angle nord-onest de la baie de Calonie, et allant de là rejoindre la cùle nord de l'ile, nn peu à l'ouest du golfe de Petra, on trouve qne toute la partie de l'île sitnée à l'ouest de cette ligne peut être regardée comme ayant été à peine ébranlée par le mouvement séismique, tandis qne, même près de cette limite, un grand nombre de villages de la région orientale de l'île ont été coni])léte- ment détruits. Mais, de ce côté, les désastres ont encore été très-inégalement distribués. Dans la vaste presqu'île comprise entre les deux baies de Calonie et de Port-Olivier, les localités situées à peu de distance des rivages des deux baies ont senles éprouvé des dommages sérieux. Siu' le sommet du mont Olympe, .qui forme le point culminant de l'Ile et qui s'élève, précisé- ment au milieu de cette région, à une altitnde de io32 mètres, les secousses ont été faibles; quelques éboulements de rochers prouvent seuls que le trem- blement de terre s'y est fait sentir. La ville d'Agia Sou, située sur l'Olympe, H une hauteur d'environ 600 mètres, n'a également éprouvé que des dom- mages insignifiants. Les villages populeux situés dans les ravins creusés au pied méridional de la montagne ont encore été moins éprouvés, et cependant la plupart de ces villages sont misérablement construits; un grand nombre d'habitations ne sont que des huttes bâties en pierres sèches à peine tail- lées, qne le moindre ébranlement aurait facilement jetées à terre. Qiielqnes- uns sont situés sur le bord de la mer, tandis que d'autres sont à une altitnde de plusieurs centaines de mètres. Le mont Olympe les a tous également protégés par son interposition entre eux et le centre d'ébranlement. » La zone qui a le plus vivement ressenti les effets du tremblement de terre forme une longue bande étendue du nord-ouest au sud-est, depuis Petra jusqu'à la pointe sud-est de l'île, et large de quatre à cinq kilomètres. Le centre de cette zone est occupé par une haute chaîne de pics trachytiques, qui en suit la direction et qui se termine à l'ouest précisément un peu au delà de Petra, ou à la limite occidentale de la région bouleversée par le tremblement de terre. Plus à l'ouest, il existe encore des sommets élevés de roches trachytiques, mais ces sonnnets sont alignés du nord-est au sud-ouest, à peu près perpendiculairement aux précédents et séparés d'eux par une profoiule vallée. Les villages bâtis sur l'une des chaînes sont en ruines : ceux qui s'élèvent sur l'autre n'ont éprouvé auciui dommage. L'indépen- dance des deux alignements orographiques explique peut-être l'affaiblisse- ment subit de rébraiilement séismique à leur limite de séparation. » Quant au mont Olympe et à la région circonvoisine, une cause géolo- gique analogue semble aussi les avoir protégés; car ie sol y est constitué par G. K., 1868, i^i- Semeur,- (T. LXVI, N» 7.) 44 ( 33o ) des roches entièrement différentes de celles de la zone bouleversée environ- nante. La base de l'Olympe et ses contre-forts orientaux sont formés par des schistes argileux plus ou moins métamorphisés ; son sommet est constitué par un marbre saccharoïde, riche en veines de dolomie et de fer spathique. A l'ouest, la montagne est bordée par une large zone de serpentine, et enfin on ne retrouve les trachytes que sur les bords des deux baies de Calonie et de Port-Olivier, là précisément où les effets du tremblement de terre se sont fait sentir. Ainsi^ dans la partie orientale de l'île de Mételin, tandis que les villages de la zone volcanique ont été bouleversés et ruinés par les se- cousses, ceux qui, dans la même région, s'élèvent sur les schistes, les mar- bres ou la serpentine n'ont éprouvé aucun dommage grave.- » De même qu'à Céphalonie, je me suis préoccupé de déterminer à Mé- telin, en chaque point, la direction principale des secousses. La disposition des ruines, étudiée avec attention, n)'a permis de reconnaître que toutes les directions déterminées ainsi par l'observation semblaient converger en un point situé au nord-est de l'île de Mételin, à une petite distance de la côte. C'est donc là vraisemblablement le lieu du centre d'ébranlement. Les observations faites à Smyrne et à Aïvali, sur la côte d'Asie Mineure, confir- ment cette manière de voir. » ANATOMIE COMPARÉE. — De la détermination des pièces osseuses qui se trou- vent en rapport avec les premières vertèbres chez les Cyprins, les Loches el les 'Silures. Note de M. E. Baudelot, présentée par M. Ém. Blanchard. « Une des préoccupations constantes des naturalistes, depuis les travaux de Geoffroy Saint-Hilaire, a été de ramener à l'unité le squelette des ani- maux vertébrés. Les efforts tentés dans cette voie ont conduit déjà à d'im- menses résultats, mais cependant certaines questions n'ont ]ki encore èlre résolues, surtout à l'égard des Poissons. Je me suis proposé de déterminer la nature des osselets qui, chez les Cyprins, les Loches et les Silures, éta- blissent une communication entre lexlrémilé antérieure de la vessie nata- toire et l'appareil de l'audition, et sur lesquels ont été émises les opinions les plus contradictoires. M Signalés chez la Carpe par Rosenthal, mais d'une manière fort incom- plète, ces osselets furent étudiés quekjues années plus tard avec soin par M. E.-H. Weber, qui les considéra comme les homologues des osselets de l'appareil auditif des Mammifères et leur donna en conséquence les noms demalleus (marteau), émus (enclume), stapes (étrier), claustrum. (33i ) » Et. Geoffroy Saint-Hilaire, conduit par ses vues théoriques à considérer les pièces de l'opercule comme les osselets de l'appareil auditif, combattit vivement l'interprétation de Weber. S'appuyant sur le principe des con- nexions, il admit que les pièces en question n'étaient autre chose que des portions d'arcs supérieurs de la première, de la seconde et de la troisième vertèbre (des périaux ou des épiaux, pour me servir des termes de sa no- menclature). Il n'appuya du reste son hypothèse sur aucune démonstra- tion, et tout porte à crohe qu'il n'avait sur la nature particulière de chacun de ces osselets que des opinions très-peu arrêtées, car il est dit ailleurs dans un Rapport de Cuvier : « Quant aux petits os placés en arrière du crâne » de la Carpe et du Silure, M. Geoffroy établit que ceux que M. Weber » nomme le marteau et l'enclume sont en réalité les cotei appartenant à la » deuxième et à la première vertèbre. •> En rappelant dans son Jnatomie comparée les déterminations de Weber, Meckel s'exprime ainsi : « La po- » sition et les connexions de ces os militent en faveur de cette opinion. » » En i83i, un anatomiste hollandais, Saagman Mulder, s'occupa de la question d'une manière spéciale (i). Son but paraît avoir été surtout d'étu- dier les osselets au point de vue de leurs rapports avec l'organe de l'ouïe; après en avoir donné une description très-détaillée, il arrive à cette conclu- sion « que les osselets des Cyprins lui paraissent être les mêmes que ceux » de l'appareil auditif des animaux supérieurs, et que la vessie natatoire » peut être considérée comme identique avec la membrane du tympan. « Plus loin, dans un passage relatif au mode de composition des premières vertèbres, il essaye d'établir que les osselets de Weber sont une dépendance des deux premiers corps vertébraux, il regarde comme des côtes les pièces désignées par Weber sous le nom de marteau et d'enclume, et comme une apophyse transverse de la première vertèbre la pièce appelée étrier. n En i838, Breschet, dans ses l'echerches anatomiques et physiologiques sur l'organe de l'ouïe des Poissons, semble adopter entièrement l'opinion de Weber. 11 ne trouve rien à dire au sujet de ces pièces, qui ont été, dit-il, décrites par Weber avec une parfaite exactitude. » Dans les Leçons d'anatomie comparée de G. Cuvier et Duvernoy ( 1 846), se trouvent quelques passages relatifs aux osselets de Weber, mais sans le moindre essai d'interprétation. » La question n'est pas discutée davantage dans le grand ouvrage de (i) Des osselets qui se trouvent en rapport avec les premières vertèbres chez les Cyprins (Journal des Sciences naturelles de Hall, Vrolick et Mulder, i83i). 44.. ( 33a ) Cuvieret Valenciennes sur les Poissons. M. Valenciennes trouve plus simple de considérer les osselets de Weber comme des os spéciaux. » En présence d'appréciations aussi peu concordantes, j'ai voulu re- prendre l'étude des osselets de Weber afin de déterminer avec certitude la signification de chacune de ces pièces. Les résultats auxquels je suis arrivé s'éloignent de tous ceux qui ont été obtenus jusqu'à présent, et comme je les crois exacts, je tiens à lionneiir de les soumettre au jugement de l'Aca- démie. » Toutes les difficultés de la question n'ont eu d'autre cause que le dé- faut de comparaison. Chacun des auteurs qui s'est occupé des osselets de Weber a toujours pris la Carpe comme unique sujet de ses investigations, et il se trouve que de tous les Cyprins la Carpe est le type le moins favorable pour l'étude de la question. » Chez la Carpe, les osselets deWeber paraissent implantés sur les deux premiers corps vertébraux. Le premier disque supporte les étriers surmon- tés des claustrum; au disque suivant s'attachent les pièces désignées sous le nom de marteaux et enclumes (i). Voici maintenant la difficulté. Normale- ment, toute vertèbre supporte deux paires d'appendices seulement (abs- traction faite des côtes), l'une en dessus pour former l'arc supérieur, l'autre en dessous pour constituer l'arc inférieur. Or, si l'on examine ici le cor|)s de la seconde vertèbre, on y découvre d'abord les deux branches de l'arc inférieur, puis les deux branches de l'arc supérieur, comme dans les vertèbres voisines, et, de plus, les deux enclumes et les deux marteaux, en tout quatre paires d'appendices, c'est-à-dire le double du chiffre nor- mal. Pour ramener cette seconde vertèbre à l'état typique, le moyen le plus simple consiste donc à regarder le marteau et l'enclume comme des osse- lets particuliers ; car si l'on voulait considérer ces pièces comme des côtes modifiées, on se trouverait en face d'une autre difficulté, il faudrait accor- der à la seconde vertèbre deux paires de côtes. De toute manière la solu- tion de la question semble presque impossible. » Mais si, au lieu de se borner à l'étude de la Carpe, on examine d'autres Cyprins, l'embarras disparaît bientôt, et l'on reconnaît que toute la diffi- culté résultait d'une erreur relative à la structure du corps de la seconde (i) Kn faisant usage des termes de Welier pour désigner des pièces que je diuionirenii plus loin être des arcs de vertèbres, je dois faire observer qu'il m'élaii impossible d'agir différemment, puis(]ue la détermination des pièces en (lucslion, leur nom par conséquent, appaitient aux conclusluiis mêmes de ce Mémoire. ( 333 ) vertèbre. En effet, pour tons les auteurs qui ont étudié le système osseux de la Carpe, la pièce qui occupe le second rang dans la série des disques vertébraux représente uniquement le corps de la seconde vertèbre. Là est l'erreur, le nœud de la question. Ce disque vertébral, que l'on a toujours regardé comme constituant exclusivement le corps de la seconde vertèbre, n'est pas simple : il est formé de deux disques intimement confondus, ap- partenant l'un à la seconde et l'autre à la troisième vertèbre. » Comme, chez la Carpe, rien n'indique cette soudure, comme les dimen- sions de la vertèbre composée n' excèdent en rien celles des vertèbres ar M. ALi.ÉfiRia". (Extrait par l'aiileui'.) (Commi.ssaires : MM. Faye, Serret.) « Si on tend par ses deux exti'émités un til très-délié applupié sur une surface douurc, on sai! (pic la figure formée par ce fil sc;r.. une ligne à double cdiu'bure dont le plan oseidateur eal <;oustanunenl noruiai a cette ( 343 ) surface. Cette ligne de longueur minimum {brevissimn linea) a été nommée par Laplace, dans le livre III de la Mécanique céleste, une ligne géodésique. Sur la sphère, cette ligne se confond avec un arc de grand cercle; sur le cylindre droit, elle devient une hélice, etc. J'étudie dans le Mémoire actuel la loi suivant laquelle varie le plan osculateur de cette ligne, et j'établis quelques théorèmes que je crois nouveaux et qui sont relatifs à la flexion variable de toutes les lignes géodésiques d'une même surface. J'appelle ainsi le rapport infinitésimal de l'angle de deux plans osculateurs voisins et de l'arc infiniment petit correspondant. » La déviation de deux plans osculateurs peu éloignés est sensiblement proportionnelle à la flexion et à l'arc qui les sépare, et peut être consi- dérée, pour une petite distance, comme égale à la flexion multipliée par l'arc. » Cela posé, je prouve les propositions suivantes : » La flexion d'une ligne géodésique tangente à une ligne de coiu'bure de la surface est nulle au point de contact, et réciproquement; pour que la flexion soit nulle, il faut que cette condition soit remplie. Toutes les lignes géodésiques qui passent par un ombilic de la surface ont également une flexion nulle. » La flexion maximum de toutes les lignes géodésiques qui passent par un point déterminé est celle qui correspond à la ligne géodésique inclinée de 45 degrés sur les lignes de courbure qui passent en ce point. » La flexion d'une ligne géodésique quelconque en un point est égale à la flexion maximum de la ligne précédente multipliée par le cosinus du double de l'angle que font ces deux lignes entre elles, d'où l'on déduit im- médiatement ces deux conséquences : « Deux géodésiques perpendiculaires ont même flexion à leur point d'intersection. )i Les carrés des flexions de deux géodésiques inclinées à /|5 degrés et qui passent par le même point ont une somme constante égale au carré de la flexion maximum correspondant au même point. » Dans le cas particulier où la surface proposée est une surface réglée développable, on a, en outre, ces deux autres théorèmes fort simples : » Si plusieurs géodésiques coupent sous un même angle les génératrices d'une ou de plusieurs surfaces réglées développables quelconques, les flexions de ces diverses courbes sont proportionnelles à la courbure aux points d'intersection avec la génératrice. » La courbure d'une de ces lignes est égale à sa flexion multipliée par ( 344 ) la tangente trigonoinélriqne de l'angle qu'elle fait avec la génératrice au point considéré; » Le théorème précédent est d'ailleurs une conséquence immédiate de ce dernier. » PHYSIQUE. — Sur la théorie des gaz. Note de 31. J. Moctier, présentée par M. Bertrand. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Physique.) « On considère l'état gazeux parfait comme étant défini par les deux lois de Mariette et de Gay-Lussac. M. Hirn a généralisé ces deux lois (i) en établissant que, pour un même corps, le produit du volume interatomique par la somme des pressions interne et externe divisé par la température absolue donne un nombre constant, quel que soit d'ailleurs l'état physique du corps : les propriétés des gaz parfaits se déduisent immédiatement de cette relation, en négligeant à la fois la pression interne et le volume ato- mique. » J'ai essayé de démontrer, dans un travail précédent (2 ), que la quan- tité constante qui entre dans la loi de M. Hirn est égale à la moitié du produit de l'équivalent mécanique de la chaleur par la quantité de chaleur néces- saire pour échauffer le corps de i degré, abstraction faite de la chaleur consommée en travail externe et interne. » J'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie quelques con- séquences de cette proposition, relatives à la théorie des gaz parfaits. » 1" I^a capacité calorifique absolue d'un corps est égale aux deux tiers de la chaleur spécifique sous pression constante, lorsque le corps a pris l'état gazeux parfait. » L'exactitude de cette proposition ne peut être établie d'une façon ab- solue, faute de données expérimentales suffisantes; aucun gaz, même parmi les gaz permanents, n'offre les caractères du gaz parfait dans les conditions ordinaires des observations, et on ne peut affirmer que la chaleur spéci- fique sous pression constante fournie par l'expérience soit rigoureusement égale à celle que l'on observerait si le gaz était arrivé à l'état parfait, t'.epeii- daiit, en l'absence de données suffisantes, c'est sur la valeur de cette chaleur (1) G. -A. Hirn, E.rpn.iicinn nnnlytiijitc et exjirrimcntnlc de In thrnric mécanique de In chaleur, i865, p. 2[(). (2) Comptes rendus de V Académie des Sciences, t. LXIV, ]). 653. ( 345 ) spécifique que doivent reposer les moyens de vérification Or, si l'on prend pour chaleur spécifique absolue des gaz permanents les deux tiers de la chaleur spécifique vulgaire, on obtient des nombres qui diffèrent très-peu des chaleurs spécifiques absolues adoptées par M. Hirn, et déduites, d'une part de l'hypothèse que la chaleur consommée en travail interne dans réchauffement de l'hydrogène est négligeable, d'autre part de la loi de Du- long. Les différences sont très-faibles pour les gaz permanents, et beaucoup plus sensibles pour les gaz liquéfiables. » 2" Si kl chaleur spécifique absolue est égale aux deux tiers de la cha- leur spécifique vulgaire sous pression constante, lorsque le gaz est arrivé à l'état parfait, il en résulte que la loi de Dulong s'applique aussi bien aux chaleurs spécifiques vulgaires des gaz qu'aux chaleurs spécifiques absolues; les valeurs de la constante, dans les deux cas, sont entre elles comme les nombres 3 et 2. On retrouve ainsi l'énoncé primitif de la loi des chaleurs spécifiques dans le cas des gaz. » 3" La chaleur consommée en travail externe dans l'échaulfement d'un gaz parfait sous pression constante est égale au tiers de la chaleur spéci- fique vulgaire. M 4° Le coefficient de dilatation est le même pour tous les gaz par- faits. » On retrouve ainsi la dernière conclusion des recherches de M. Re- gnault sur la dilatation des fluides élastiques (i) : » Les coefficients de dilatation des différents gaz s'approchent d'autant » plus de l'égalité, que leurs pressions sont plus faibles : de sorte que la B loi qui consiste à dire que tous tes gaz ont te même coefficient de dilatation » peut être considérée comme une loi limite, qui s'applique aux gaz dans un M état de dilatation extrême, mais qui s'éloigne d'autant plus de la réalité » que les gaz sont plus comprimés, en d'autres termes que leurs molécules » sont plus rapprochées. » » Dans ce dernier cas, qui se rapporte à la plupart des expériences, la pres- sion interne et le volume occupé par les atomes ont des valeurs sensibles, qui rendent aisément compte des écarts fournis par la diln talion des gaz. La détermination de la pression interne et du volume atomique offre de grandes difficultés, lorsqu'on n'admet aucune hypothèse relativement à la chaleur consommée en travail interne dans réchauffement d'un corps. Toutefois on peut déduire, de la relation qui fait l'objet de cette Note, dos limites infé- (1) V. Regnault, Relation des expériences, etc., i" partie, p. 120. C. R., imi.i" Semestre. (T. LXVI.NoS.) 46 ( 346 ) rieures des valeurs de ces deux quantités, dans le cas ordinaire où la près, sion interne diminue à mesure que le corps s'échauffe. L'eau, qui j)ossède la propriété remarquable de passer par un maximum de densité, offre une exception : lorsque la température s'élève à partir de la glace fondante, la pression interne augmente d'abord, atteint une valetu" maximum et décroît ensuite. La détermination de la température qui correspond au maximum de la pression interne dépend de la connaissance du volume invariable occupé par les atomes. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Nole relative à Ut question de i insalubrité des poêles de fonte ; par M. Boissière. (Extrait.) (Renvoi à la Commission spécialement nommée pour la question des poêles de fonte, Commission qui se compose de MM. Payen, Morin , Fremy, H. Sainte-Claire Deville, Bussy, Cl. Bernard.) H ... Je ne suis pas bien convaincu qu'il se produise de l'oxyde de carbone libre, d'une manière permanente, dans l'intérieur d'ini poêle où l'air arrive toujours en quantité assez considérable pour le brûler, et dans le cas où il s'en produirait, il serait certainement appelé, avec les autres gaz de la com- bustion, dans la cheminée, surtout avec le tirage énergique que donne à ces appareils \\n tuyau ordinairement très-élevé. » Mais en admettant même l'absorption de l'oxyde de carbone par la fonte, je dis qu'il n'y a pas de probabilité pour que ce gaz se diffuse à l'extérieur ; et en effet, si l'oxyde de carbone a une tendance à s'échapper à travers l'en- veloppe métallique, ce devrait être de dehors en dedans, en raison de la différence de pression. » Cet effet de rentrée d'air à travers les parois se produit constamment dans les fourneaux à haute température, même les mieux construits, et j'ai eu maintes fois l'occasion d'observer, sans |)ouvoir l'eu empêcher, le pas- sage de l'air dans les régénérateurs d'un four à gaz (système Siemens) que j'ai appliqué à mou industrie verrière. » HYGlÈNi: PUBLIQUE. — Ficvre typlididese développant à la suite d'une ititnxi- caiion lente par les (/az. que (Ugac/ent /es poêles de fonte. Noie de M. E. Decaisnk. (Extrait.) (Renvoi à la uxine (ommission que la Note précédente.) » Au mois de décembre 1 864, je visitais, au hameau de Martincoiirt (Oise), une famille composée de cinq personnes : le mari âgé de 55 ans, ( 347 ) la femme du même âge environ, un garçon de 23 ans, une petite fille de lo ans et un petit orphelin, âgé de ir ans, et que la famille venait de recueillir. Pendant les froids qu'il faisait à cette époque, ces pauvres gens habitaient une unique chambre mal aérée, de 5 mètres environ de lon- gueur, siu' 4 mètres de largeur et 2™,5o de hauteur. Cette pièce était chauf- fée par un poêle de fonte, au charbon de terre. Ce poêle était presque constamment porté au rouge, et l'air rarement renouvelé. Depuis huit jours, aucun de ces individus, excepté le garçon de 23 ans, qui travaillait de son métier de bûcheron, n'était sorti de cette chambre : le père était retenu à la maison par une contusion à la jambe. Le père et la mère se plaignaient d'éprouver depuis quelques jours des vertiges, des étourdissements, de grands maux de tête. La femme avait eu la veille quelques vomissements. Les deux jeunes enfants avaient des nausées et la tête brûlante, des tin- tements d'oreille, des troubles de la vue, une grande propension au sommeil. » Chez tous, il y avait une grande prostration des forces. La langue était naturelle. Chez la petite fille cependant, si ma mémoire ne me fait pas dé- faut, elle était un peu rouge à la pointe. L'appétit était conservé chez les enfants, et nul chez le père et la mère. Le pouls ne présentait rien de par- ticulier. » Le grand garçon jouissait d'une santé parfaite. » Il me suffit de rester dans cette chambre pendant dix minutes, pour soupçonner la cause de ces accidents. En effet, l'air était infect, la chaleur insupportable, et j'éprouvai bientôt des étourdissements, ce qui étonna beaucoup ces braves gens, qui me prirent certainement pour un délicat. J'ouvris la porte et la fenêtre pour renouveler l'air, et je cherchai à faire comprendre au père et à la mère qu'Us étaient en train de s'empoi- sonner. » Après un traitement convenable, continué pendant dix-huit heures, tous les accidents avaient disparu chez ces quatre individus. Le père et la mère gardèrent pendant trois jours une grande susceptibilité nerveuse. » Dix jours après, on vint me prévenir que le père, la mère et le petit garçon étaient repris des mêmes accidents. La petite fille, cette fois, y avait éclmppé, sans doute parce qu'elle travaillait depuis huit jours dans une fabrique. Je vis bientôt que mes prescriptions avaient été négligées. Je fis ob- server le même traitement, qui fut encore suivi de succès. Mais, à mon grand étonnement, je vis dès le surlendemain se dérouler chez ces trois individus les symptômes les mieux caractérisés de la fièvre typhoïde : douleurs de 46.. ( 348 ) ventre, diarrliée, iiiétéorisme, fièvre coiilinue, anorexie, langiie sèche, tremblotante, toux, prostration, somnolence, sud» min/t chez la mère, hé- morrhagie intestinale chez l'enfant avec délire pendant quatre à cinq jours. Tous eurent des épistaxis hors de proportion avec ce que j'avais observé jusque-là chez les malades atteints de fièvre typhoïde. » Mes trois malades guérirent. La période alaxo-adynamique fut très- accentuée. La maladie dura en moyenne trente jours, mais la convalescence fut longue, et deux mois après le mari et la femme conservaient encore une grande prostration des forces. » ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Note relative aux tumeurs désignées sous le iwm rf'odontômes; par M. Forget. (Extrait.) (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) n M. Broca, dans le Mémoire présenté par lui à l'Académie, le3i dé- cembre 1867, sous le titre de « Recherches sur un nouveau groupe de tu- meurs désigné sous le nom d'odontômes, » admet trois variétés de ce genre de tumeurs : 1° l'odontôme dentifié; 2° l'odontôme radiculaire ou cémen- taire; 3° l'odontôme non dentifié ou fibreux. » Ayant étudié le même sujet en iBSg, j'ai l'honneur d'adresser à l'Aca- démie deux Mémoires, dans lesquels les trois variétés de tumeurs consti- tuant le nouveau groupe d'odoniàines de M. Broca se trouvent décrites et figurées dans des planches qui y sont annexées. » Le premier de ces Mémoires, qui a pour titre : Des anomalies dentaires et de leur influence sur la production des maladies des os maxillaires^ a été admis au concours pour les prix Montyon en i858, et a été jugé digne de récom- pense par la Commission des prix, qui, par l'organe de son savant rappor- teur M. Velpeau, déclarait que mon travail « résultait un fait complètement » nouveau..., à savoir : que les dents peuvent subir dans l'épaisseur des M mâchoires des transformations telles, qu'elles constituent de véritables tu- » meurs dont la nature et l'origine n'avaient point encore été entrevues » jusqu'ici. » » Mon second Mémoire est consacré tout entier à l'étude histologique d'une tumeur de la mâchoire inférieure, cpii m'avait été adressée par M. Letenneur. Cette étude a eu pour résultat de démontrer que, d'appa- rence fibreuse, le néoplasme dont il s'agit était le produit d'une lésion pri- mordiale des organes alvéolo-dentaires, caractérisée par le développement anormal de ces organes et l'hypertrophie considérable de leurs éléments ( 349 ) fibreux. C'est l'odontôme fibreux : il n'existait aucun exemple analogue dans la science avant la publication de mon Mémoire, dont j'ai donné lecture, le 17 août iSSg, à la Société de Chirurgie de Paris. » M. MiERGiiES adresse quelques détails concernant diverses modifications apportées par lui à la pile qu'il a soumise au jugement de l'Académie. (Commissaires précédemment nommés : MM. Becquerel, Pouillet, Regnault.) M. JouKDAN adresse une Note relative à divers moyens proposés par lui pour diminuer les accidents sur les chemins de fer. (Renvoi à la Commission spécialement nommée pour les travaux relatifs à cette question.) CORRESPONDANCE. CHIMIE. — Production du chlore et de l'oxygcne; par M. A. Mali.et. « J'ai déjà appelé, l'année dernière, l'attention de l'Académie sur mon procédé de préparation de l'oxygène; j'indiquais, entre autres avan- tages, la possibilité d'obtenir également du chlore par la simple addition d'acide chlorhydrique. 11 est nécessaire de donner à ce sujet quelques explications, d'autant plus que des réactions nouvelles ou peu connues semblent donner une certaine portée à cette méthode. » La fixation de l'oxygène atmosphérique sur le protochloruro de cuivre permet : soit le simple dégagement de cet oxygène, si l'on a pour but de recueillir ce gaz; soit la décomposition de l'acide chlorhydrique et la mise en liberté du chlore, si au contraire on se propose de recueillir ce dernier corps. » L'absorption de l'oxygène par le protochlorurc de cuivre est spon- tanée; à la tempéralure ordinaire, si l'air est convenablement humide, elle a lieu complètement en quelques heures, surtout si l'on renouvelle les sur- faces; si l'on élève la température, l'absorption devient plus rapide, et voici le fait capital : à des températures comprises entre 100 et aoo degrés, et même encore supérieures, en présence de la vapeur d'eau, celte absorption peut être considérée comme à peu près instantanée. » On peut qn faire la démonstration au moyen d'un ballon contenant quelques grammes de protochlorure de cuivre, et communiquant avec une ( 3fio 1 cloche graduée. On chauffe le ballon, et, par une disposition convenable, on injecte quelques gouttes d'eau sur la matière, sans cesser, bien entendu, d'in- tercepter la communication avec l'air extérieur; l'absorption de l'oxygène a lieu immédiatement, et l'eau monte dans la cloche; en ramenant l'appareil aux conditions de température et de pression du début, on constatera que l'oxygène a été complètement absorbé, si la matière élait en proportion convenable. On peut ainsi réoxyder le chlorure de cuivre en quelques minutes et à des températures assez peu différentes de celle de la désoxy- dation, ce qui, au point de vue de la continuité des opérations, constitue vui avantage industriel sérieux. » Si maintenant sur le protochlorure de cuivre chauffé entre loo et 200 degrés on verse, goutte à goutte et en présence de l'air, de l'acide chlorhydrique du commerce, il se dégage de la vapeur d'eau seulement, et si l'addition de l'acide est assez lente et le renouvellement des surfaces et l'accès de l'air suffisants, on sentira à peine l'odeur de l'acide chlorhy- drique, et on parviendra en un temps très-court à transformer la totalité du protochlorure en bichlorure anhydre CuCI, qui, chauffé en vase clos, déga- gera immédiatement du chlore; l'absorption simultanée de l'oxygène et de l'acide chlorhydrique est un fait capital et intéressant à signaler, car l'ex- traction du chlore de l'acide a lieu ici au moyen de l'air atmosphérique et d'une manière absolument directe. » L'action est la même avec de l'acide chlorhydrique gazeux; elle se fait encore beaucoup mieux, pourvu que le gaz acide contienne, comme cela a toujours lieu, une certaine quantité de vapeur d'eau et que l'accès de l'air soit suffisant. » La présence de l'eau est nécessaire pour l'absorption de l'oxygène par le protochlorure de cuivre. » L'oxydation et la chloruration, pratiquées à des températures élevées, se font très-rapidement; mais elles ont surtout l'avantage de doinier des matières sèches, ce qui est fort commode, car la vapeur d'eau est souvent une source de gêne et d'altération des appareils. » J'emploie des cornues rotatives, qui servent pour la décomposition comme pour la révivification; ces cornues sont en fonte, et une simple garniture réfractaire intérieure, convenablement disposée, préserve la fonte d'iuie manière très-suffisante. Les réactions indiquées ont été vérifiées sur des quantités de matière assez considérables poiu' former, à chaque opération, plusieurs mètres cubes d'oxygène ou de chlore. » On |)('ut compter industriellement que 100 kilogrammes de proie- ( 35i ) chlorure de cuivre, mélangés convenablement de matière inerte pour la facilité des manipulations, peuvent donner lieu à la production pratique de 3 à 3 4^ mètres cubes d'oxygène, ou de 6 à 7 mètres cubes de chlore; comme on peut faire quatre à cinq opérations au moins par vingt-quatre heures, on voit que 100 kilogrammes de matière produiraient de i5 à 18 mètres cubes d'oxygène ou de 200 à 3oo kilogrammes de chlorure de chaux par vingt-quatre heures. » Le prix de la matière première ne dépasse pas 1 franc par kilogramme, et la perte constatée par l'expérience a toujours été trouvée très-minime, ce qui se comprend facilement, puisque la matière ne sort jamais des cor- nues et y subit toutes les opérations. » CHIMIE. — Sur l'ozone et l'acide pliosphorique produits dans la combustion lente du phosphore j par ^V. Blojvdlot. « On admet généralement que, lorsque le phosphore brûle lentement à l'air, il se produit simultanément de l'ozone et de l'acide phosphoreux; or, comme ces deux principes sont incompatibles, j'ai pensé qu'U y avait là une erreur qu'il s'agissait de rechercher. A cet effet, je me suis servi d'un appareil très-simple, qui fournit immédiatement autant d'air ozone qu'on peut en désirer. Il se comj)Ose d'un flacon de plusieurs litres, fermé par un bouchon percé de deux trous, l'un donnant passage à un tube droit qui descend jusqu'au fond du vase et communique supérieurement, au moyen d'mi tube de caoutchouc, avec un réservoir d'eau muni d'un robinet , tandis qu'à l'autre trou du bouchon est adapté un tube de verre recourbé, propre à recueillir les gaz. C'est dans la partie ascendante de ce tube que je loge le phosphore, sous forme d'un cylindre ayant à peu près la gros- seur d'une plume à écrire, sur une longueur d'environ i5 centimètres. Les choses étant ainsi disposées, si l'on fait arriver dans le flacon un mince filet d'eau, l'air expulsé s'échappe bulle à bulle, en passant entre le phos- phore et les parois du tube. Les gaz qui en résultent, étant recueillis à la manière ordinaire, sont agités avec de l'eau pure, à plusieurs reprises, jus- qu'à ce que les vapeurs blanches aient complètement disparu. » Au moyen de cet appareil, j'ai pu constater tout d'abonl deux f.iifs importants. Le premier, c'est que, si l'air ambiant n'atteint pas rigoureuse- ment 12 degrés lorsqu'il sort de l'appareil, il a bien acquis l'odeur carac- téristique de l'ozone, mais il n'affecte en rien le papier ozonoscopique à l'iodure de potassium; tandis que, si l'air de la pièce esta une température ( 352 ) de I a à i3 degrés, ces mêmes papiers, suspendus dans les flacons récipients, y bleuissent d'une manière aussi prononcée que si la température avait été beaucoup plus haute. Le second fait, c'est que, quelle que soit la tempé- rature à laquelle on opère, les vapeurs blanches qui sortent de l'appareil sont exclusivement formées d'acide phosphorique, sans mélange d'acide phosphoreux. Ce résultat a lieu, quelle que soit la lenteur avec laquelle l'air passe sur le phosphore. Il se produit également si, recueillant le gaz dans un flacon de capacité égale à celui qui sert dinsufflateur, on le substitue à celui-ci, et ainsi de suite alternativement, im plus ou moins grand nombre de fois, de manière à dépouiller de plus en plus l'air d'une partie de son oxygène. Il est, du reste, facile de s'assurer que le produit de la combus- tion n'est que de l'acide phosphorique; il suffit pour cela de faire passer les gaz qui sortent de l'appareil dans un peu d'eau distillée. Le liquide, d'une acidité très-prononcée, étant absolument neutralisé par la potasse, précipite l'azotate d'argent en jaune; il ne décolore point le caméléon mi- néral, et même, introduit dans un appareil de Marsh, il ne produit point de flamme verte. » S'il en est ainsi, il restait à examiner pourquoi, dans l'appareil clas- sique à l'aide duquel on obtient ce qu'on appelait autrefois Yacide plios- phalique, il se produit de l'acide phosphoreux mélangé à de l'acide phos- phorique. Or l'explication en est très-simple. J'ai en effet constaté que, si l'on remplit exactement un flacon d'acide phosphorique en dissolution plus ou moins étendue, auquel on ajoute des morceaux de phosphore, et que l'on bouche ensuite, une partie de l'acide ne tarde pas à être ramenée à l'état d'acide phosphoreux, conformément à la formule : 3 PhO' -haPh=5 PhO'. Il est évident, d'après cela, que, quand de petits cylindres de phosphore sont exposés, dans des tubes étroits, à l'action de l'air humide, l'acide phosphorique qui s'est produit, restant plus ou moins longtemps en con- tact avec le phosphore en excès, éprouve la réduction que je viens d'indi- quer. De sorte que, contrairement à l'opinion généralement admise, ce n'est pas l'acide phosphoreux qui se serait produit d'abord, pour se suroxyder partiellement à l'air, mais c'est au contraire l'acide phosphorique qui est en partie réduit. 1) Eu définitive, on peut conclure de tout ce qui précède que, quand le phosphore brûle à l'air, quel que soit le degré d'activité de la combustion, il ne se produit jamais que de l'acide phosphorique. » ( .l^ ) PHYSIQUE. — Observations relatives à une communicntion de M. P. -A. Favre, sur l'électrol/se; parM. F. -M. Raoult. « Les courtes observations que je désire présenter à l'Acadéiuie portent sur les résultats de M. Favre et sur les explications qui s'y rattachent. » La méthode de M. Favre est simple et probante, et je suis heureux de remarquer que les résultats cju'elle lui a ïourms [Comptes rendus du 27 août 1866 et du 10 février 1868), résultats trop récents et trop remarqués pour que j'aie besoin de les rappeler, sont, dans leur ensemble, parfaite- ment d'accord avec ceux que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie le igseptembre i864- Mes conclusions étaient résumées comme il suit (Comptes remlus, t. LIX, p. SaS) : « Un voltamètre introduit dans le circuit d'une pile en affaiblit la force » électromotrice et détruit ainsi, dans tout le circuit, une quantité de cha- » leur qui est toujours plus grande que celle cpii est nécessaire à la décom- 1» position accomplie. L'excès varie avec les circonstances; mais, dans tous » les cas, il se produit aux électrodes une action secondaire qui réchauffe » le voltamètre d'une quantité égale à l'excès de chaleur détruite, et fina- » lement la somme des divers effets calorifiques du voltamètre est égale à la » chaleur absorbée par la décomposition chimique dont il est le siège. » Cet effet peut s'explicpier en admettant que les cor[)s [)rimitivement » isolés aux électrodes, et qui déterminent la polarisation, sont des corps » instables qui, comme le bioxyde d'hydrogène, dégagent de la chaleur en » se décomposant. » » J'ai reproduit et développé les mêmes conclusions, à côté des expérien- ces à l'appui de mou Mémoire publié dans les Annales de Chimie et de Phy- sique (t. IV, 4* série, avril i865); elles y sont formulées à peu près comme il suit : » 1° L'd chaleur voUaïque d'un voltamètre (c'est-à-dire la chaleur qu'un voltamètre détruit dans le circuit entier, au moyen du courant inverse qu'il produit) est toujours plus grande que la chaleur chimique (c'isl-à-dire plus grande que la chaleur qui se dégagerait si les éléments mis eu liberté par le cou- rant venaient à se recombiner) ; M 2° La chaleur totale dégagée dans un voltamètre est, non pas plus faible, comme tout le monde l'avait dit avant moi, nuù^i plus forte que celle qui serait dégagée dans un conducteiu' mélallitpie d'égale résistance; l'excès de la pre- mière sur la seconde résulte d'une réaction toute locale, et je l'ai appelée chaleur locale; C. R., i8(i8, 1" Semestre. (T. LXVI, N" 8.) 4? ( 354 ) » 3° La différence entre la chaleur voIUikjuc et la chaleur locale est préci- sément égale à la chaleur chimique. » Pour préciser davantage le sens de ces expressions, que j'ai cru pouvoir créer pourabréger le discours, je dirai que, dans les expériences de M. Favre, la chaleur locale du voltamètre est celle qui est accusée par un premier ca- lorimètre qui le contient, et que s'dchaleur voltaïque est l'absorption de cha- leur accusée par un deuxième calorimètre quicontientla pile et un rhéostat. » Mes résultats, ainsi dégagés et présentés sous cette forme, sont évidem- ment tout à fait pareils à ceux que M. Favre a publiés depuis lors; leur exactitude est donc désormais hors de doute. » Mais, si je suis d'accorti avec ce savant sur les résultats, je ne le suis plus sur l'explication qu'on peut en donner. » M. Favre attribue la chaleur locale des voltamètres au passage, des corps isolés par le courant, de iélat naissant à l'étal ordinaire. Si telle était, en effet, la cause de la chaleur locale, celle-ci ne dépendrait que de l'action chimique accomplie dans les voltamètres; or, c'est ce qui n'est pas. J'ai trouvé, en effet, qu'elle varie avecles dimensions des électrodes, avec leur nature, avec l'intensité du courant : on peut voir, par exemple, que, dans les expériences rapportées dans mon Mémoire, la chaleur locale d'un volta- mètre à sulfate de cuivre et à lames de platine avarié de 3ooo à 7000, et de 8000 à i5ooo dans ces voltamètres à eau acidulée, selon que le courant était faible ou fort. » En présence de ces faits, l'explication de M. Favre ne me parait pas pouvoir être admise. Si la cause qu'il indique a de l'influence, ce que je ne nie pas absolument, je suis convaincu que cette influence est loin d'être prépondérante. » J'espère pouvoir bientôt soumettre à l'Académie des expériences qui jetteront quelque jour sur cette question. » MÉCaNIQUE APPLlQUÉIi. — Mémoire sur la diffusion, l'endosmose, le mouvement moléculaire, etc.; par M. Dubrunfact (i). « Après avoir prouvé l'identité de la diffusion et de l'endosmose, consi- dérées comme phénomènes physiques; après avoir prouvé que ces phéno- mènes, sont deux conditions essentiellement différentes d'un même ordre défaits, nous donnons l'histoire des travaux qui ont préparé ou environné (1) L'Académie a décidé que cette communication, bien que dépassant les limites régle- mentaires, serait reproduite in entier au Compte rendu. { 355 ) la découverte de la diffusion et de l'endosmose. Pour éviter dans ce tra- vail la confusion regrettable qui existe dans la science, nous nous sommes permis de diviser les faits en deux classes distinctes, quel que soit l'état de la matière auquel ils se rattachent (liquide ou gazeux). » Nous réservons ainsi le nom de diffusion aux conditions expérimen- tales anciennement connues sous ce nom, c'est-à-dire à celles qui s'effec- tuent sur les fluides placés dans l'ordre de leurs densités et sans interven- tion de diaphragmes poreux. 5) Nous appliquons, au contraire, exclusivement le nom d'endosmose ou tout simplement osmose, aux faits de diffusion qui s'observent avec intervention de membranes ou cloisons poreuses. Par ce moyen, nous pou- vons rétablir dans les idées un ordre qui n'y existait pas, nous pouvons restituer à chaque fait sa véritable interprétation et le rang qu'il occupe dans l'histoire de la diffusion. » A la première classe de faits appartiennent : i° les anciennes expé- riences de Priestley, Dalton et Berthollet, faites dans les conditions de la diffusion, c'est-à-dire sans intervention de cloisons poreuses; a° celles qui ont été publiées en 1829, par M. Graham, pour les gaz seulement ; 3° enfin celles qui ont été publiées par le même savant, en 1849, ^'"' ''^ diffusion des liquides. » L'autre classe comprend : 1° une observation de Priestley, faite avant J780, sur la diffusion des gaz ou des vapeurs à travers les cornues de terre non vernies, chauffées à une haute température : cette observation a été rapportée par Dalton en i8o5; 1° des expériences de Faraday sur l'écou- lement des gaz par les tubes capillaires (1 817) ; 3° des observations de Fischer rapportées par Gilbert (1822); 4° les observations de Dobreiner sur l'action capillaire des fissures, rapportées par le baron Liebig en i823; 5° les observations de Sommeringsur la concentration de l'alcool à l'aide des vessies [Journal de Geiger, i825); 6° tous les travaux de Dutrochet sur l'endosmose des liquides, publiés de 1827 à i838; 7° la Note de Poisson, de 1827, sur les effets qui peuvent être produits par la capillarité et les sub- stances hétérogènes; 8° les observations de M. Becquerel sur l'endosmose (1827, Traité de t'Eleclricilé); 9° sur une singulière action d'une vessie, par M. Graliam (182g); 10° sur quelques phénomènes capillaires, par M. Magnus (i832); ri" sur la pénétration des fluides, par Mittchel (i83i); 12° sur la diffusion des gaz par M. Graham (i833); i3° siu- la loi de diffu- sion des gaz par M. Thomson (x834); i4° sur la diffusion des liquides à travers les membranes mortes et vivantes par Ern. Bruecke (1842); i5"obser- 47- ( 356 ) valions sur les bulles de savon flottant snr l'.icicle carbonique, par M. Maria- nini (184^); 16° sur l'endosmose, par Mafeucci et Cima (i84'î); 17" sur la diffusion mécanique des gaz (Hérapath, 1847); i»^" -'ipplication industrielle de l'endosmose, par Dubrunfaut (avril i854 et i855); 19° sur la force osmotique, par M. Graliam (juin, i854 et i855); 20° recherches sur l'en- dosmose par M. Lhermite (i855), etc., etc. X Ce simple exposé de l'histoire de la diffusion démontre la large part qu'a eue l'endosmose de Dutrochet dans la création de cette nouvelle bran- che de Physique moléculaire; il prouve, en outre, que l'on attribuait abu- sivement à la diffusion de véritables faits d'endosmose. » La diffiisibilité révélée si nettement par les faits d'endosmose est une propriété générale de la matière, saisissable dans les seules conditions où les molécules peuvent se mouvoir librement. Nous pouvons résumer, sons forme de théorèmes, les diverses conclusions qui résultent de nos études, et ces théorèmes trouvent leurs démonstrations développées dans notre Mémoire. Voici ces conclusions principales : » \° La diffusibilité est toujours une propriété moléculaire, soit qu'elle se manifeste dans les conditions de diffusion ou dans les conditions d'en- dosmose; » 2" Elle est toujours accompagnée de la manifestation du double cou- rant observé par Priestley et Dutrochet, et elle est le résultat d'une force attractive, qui se développe par la juxtaposition des molécules Tuatérielles dissemblables ou des molécules similaires prises dans des états [)hysiques différents. » Donc l'ingénieuse et savante théorie du mouvement moléculaire ima- ginée par Jean lîernoulii et reproduite par desavants géomrtres modernes, ne trouve pas dans les faits de diffusion et d'endosmose les points d'appui qu'on y a cherchés, » :\" Les faits d'endosmose et de diffusion ne connaissent cpi'une seule et même cause, qu'une seule et même force, la force de diffusion. Elle s'exerce à cette distance, infiniment petite, que notre impuissance appelle le contact et qui est en réalité infiniment grande, relativement aux dimen- sions finies des molécules auxquelles elle s'applique. » 4° I^ii force de diffusion dans les expériences d'endosmose et de diffiision s'exerce toujours dans une direction qui est normale à la surface de contact des fluides mis en cx|iérience. Elle varie en intensité avec la différence de densités de ces fluides, et par suite avec la température et avec la pres- sion. Elle peut produire Tui travail mécanique considérable et commensu- ( 357 ) rable. En effet, les masses fluides qu'elle mélange avec une grande per- fection offrent, avec le déplacement de leurs centres de gravité, leséléments utiles pour calculer les quantités de mouvement qui ont été consommées pour produire ces mélanges. » 5° Cette force, quoique analogue à la gravitation comme force attrac- tive, paraît en différer par son énergie, puisqu'elle peut vaincre la résis- tance que lui oppose la force de gravité dans les mélanges qu'elle effectue; elle la domine encore dans ces mélanges accomplis, en les maintenant intacts malgré l'action de la gravité, qui tend incessamment à les détruire. Telle est notre atmosphère, telles sont encore les dissolutions proprement dites. » 6° Le libre exercice de la force de diffusion n'est pas empêché par l'intervention des membranes ou des cloisons poreuses qui caractérisent les faits d'endosmose, à la condition que ces membranes ou cloisons soient perméables aux liquides, non pas par filtration même sous pression, mais par simple imbibition. » 7° Les membranes ou cloisons ne sont pas, comme l'ont admis Dutro- chet et tous les savants qui, après lui, se sont occupés d'endosmose, le siège d'une force particulière qui serait la cause des phénomènes observés. Loin de là, ces intermédiaires consomment toujours une proportion plus ou moins grande du travail mécanique développé par la force de diffusion, et c'est ce travail transformé qui produit, dans les faits d'endosmose, l'inég.!- lité des courants cjui donne elle-même naissance aux mouvements d'en- dosmoses négative ou positive découverts et étudiés par Dutrochet. Ces effets ne sont pas observés et ne se présentent réellement pas dans les con- ditions de la diffusion où le principe mécanique de la réaction, égal et contraire à l'action, est conservé dans toute son intégrité. » 8° Les membranes ou les cloisons poreuses accomplissent donc, dans les faits d'endosmose, la fonction qui est dévolue aux machines simples dans la mécanique et la statique. Elles transforment ou modifient l'action de la force de diffusion de manière à faire prédominer l'un ou l'autre des deux cou- rants, qui, sans elles, seraient égaux. Cet effet est dû à l'inégale perméabilité des membranes ou des diaphragmes poreux, ainsi que le démontre l'expé- rience de Sommering; de là l'importance de la texture des membranes ou cloisons et de leur nature pour modifier les rapports des deux courants. » 9" La diffusibiiité étant, comme la solubilité, la cristallisation, la vola- tilité, etc., une propriété générale de la matière, et cette propriété étant toujours relative entre les diverses substances qui peuvent affecter l'état liquide ou aériforme utde à la manifestation de la propriété, la diffusibiiité. ( 358 ) disons-nous, peut, comme tontes les propriétés physiques et chimiques bien définies, servir à caractériser les substances et |iar suite être utilisée comme moyen d'analyse. Les conditions d'endosmose offrent seules, à l'exclusion delà diffusion, des moyens faciles et certains de réaliser élé- gamment cette analyse; telle est celle que nous avons fait connaître som- mairement en 1854, et que nous avons décrite depuis sous le nom (.Vdiia- lyse endosinotiqne ou osmoliciiie. » 10° La dialyse produite en 1862 par M. Graham utilise, comme notre analyse osmofique, l'endosmomètre de Dutrochet métamorphosé en dialy- seiu'. Elle n'est en réalité qu'iui cas rare et fort restreint de notre méthode d'analyse par endosmose. Klle est fondée sur la théorie fort discutable des colloïdes et des cristailoïdes, et elle rentre ainsi implicitement dans les con- ditions du principe d'inégales diffusibilités qui sert de base à notre méthode. » 11° La dialyse appliquée à l'analyse, supposant toujours ini mélange de substances diffusibles et non diffiisibles, n'exige pas de soins pour être pratiquée. Elle attend sans surveillance l'accomplissement des conditions d'équilibre stable, qui peuvent toujours finir par se réaliser avec le temps dans toutes les expériences d'endosmose et de diffusion. L'analyse par osmose, au contraire, fondée uniquement sur les propriétés diffusibles inégales des diverses substances chimiques, ne peut attendre les conditions d'équilibre stable; elle doit ainsi, comme toutes les méthodes d'analyse coniuies, tenir compte des propriétés physiques et de leurs intensités va- riables avec les conditions expérimentales, pour en tirer le meilleur parti possible. » 11° La loi des équivalents diffiisifs des gaz, énoncée par M. Graham, n'est pas et ne peut pas être la loi |)hysique de la diffiisiou proprement dite; elle n'est qu'un cas particulier de la diffusion dans les conditions d'en- dosmose, et elle varie incessamment avec la nature des diaphragmes. » i3° L'atmolyse proposée par le même savant n'est pas plus légitime que la dialyse; elle n'est qu'une extension aux gaz de la méthode générale d'analyse par endosmose. )) i4° Les faits de diffusion signalés primitivement par Mifchell, et étu- diés récemment par M. Graham, rentrent dans les faits de diffusion endos- motiques qui sont subordonnés à la texture poreuse particulière aux' mem- branes de caoutchouc. Les équivalents diffusifs des gaz sont avec le caout- chouc bien différents de ce qu'ils sont avec le plâtre, le graphite ou le stuc. Il est donc inutile de faire intervenir, pour expliquer ces faits, la théorie de la liquéfaction des gaz [xTiuanents par le caoutchouc. ( 359 ) » i5" On doit admettre, avecMairan, que les gaz dissous dans l'eau y affectent l'élat liquide, et comme la diffusion est ja force qui justifie ce changement d'état, il est légitime de chercher la valeur numérique de cette force dans la force mécanique équivalente qui produit le même effet dans les expériences usuelles de liquéfaction par compression et refroidissement. On évalue ainsi que la force de diffusion de l'acide carbonique dans l'eau équivaut à 36 atmosphères à zéro température. Pour les gaz permanents qui ont résisté à la liquéfaction par pression, la force est sans doute su- périeure à looo atmosphères. » i6° La force de diffusion qui se développe par la juxtaposition des particules matérielles doit appartenir encore aux particules enchaînées à l'état solide par la force de cohésion, et il est fort probable que la force électromotrice hypothétique des physiciens n'est qu'une conséquence ou une transformation de la force de diffusion conforme aux principes de la corrélation des forces physiques. » Nous donnerons prochainement un exemple remarquable des appli- cations que l'on peut faire de l'analyse osmotique aux travaux de l'in- dustrie. » PHYSIOLOGIE. — Nature des virus. Détermination expérimentale des éléments qui constituent le principe virulent dans le pus varioleux et le pus morveux. Note de M. A. Chauveau, présentée par M. Cl. Bernard. « Je me propose de commencer dans cette Note l'exposition des recher- ches que je poursuis pour décider, à l'aide de l'expérimeutalion, dans quelle mesure sont applicables aux autres virus mes conclusions sur la détermi- nation du principe actif du virus vaccin. Toutes les humeurs virulentes se comportent-elles comme la sérosité vaccinale ? Dans toutes, le plasnia n'est- il qu'un véhicule dépourvu d'activité, et la virulence réside-t-elle sur les éléments solides que ce plasma tient en suspension ? Evidemment, le cas de la vaccine ne pouvait être un cas spécial et isolé. Mais il eût été certaine- ment téméraire et très-probablement inexact de conclure, sans vérification expérimentale préalable, de la vaccine à toutes les maladies virulentes sans exception. Toutes les maladies contagieuses ne sont pas virulentes, puis- qu'il en est, même parmi les affections dites internes, qui sont causées par la multiplication de parasites. A plus lorte raison, se poiu'rait-il que, dans les affections virulentes proprement dites, le principe actif ou l'agent con- tagifère ne fût pas toujours fixé sur les mêmes éléments. C'est une suppo- ( 36o ) sition qui est autorisée par les différences souvent très-tranchées qui existent dans la marche, les caractères, les conditions du développement et de la propagation de quelques-unes de ces maladies. M Parmi ces différences, celles qui portent sur le dernier poinls'imposaient j)lus particulièrement à mon attention dans la circonstance actuelle. Tous les virus ne se propagent point avec la même activité; tous sont loin de jiosséder au même degré la propriété d'infecter les organismes sains. Les uns, comme les virus rabique, syphilitique, ^accin, etc., ne semblent pas, à moins de conditions toutes spéciales, pouvoir s'échapper naturellement de l'organisme infecté, et passer dans l'atmosphère ambiante, pour con- taminer médiatement les individus bien portants vivant dans cette atmo- sphère. Les autres, au contraire, comme ceux de la variole, de la clavelée, delà scarlatine, etc., jouissent de cette propriété au plus haut degré. Cette différence est si frappante, que certains auleuis ont cru devoir la carac- tériser par des dénominations iu)propres mais expressives, en appelant les premiei's viras fixes, et les seconds virus volatils. A première vue, cette différence parait comporter une différence de nature. Il semble que les derniers doivent leur dissémination plus facile à une subtilité plus grande, à une localisation moins exclusive, à une répartition plus générale dans l'organisme. On comprend que, chez un sujet infecté par un de ces virus, la virulence ne soit pas l'apanage exclusif des corpuscules en suspension tians les humeurs, et que les éléments du plasma puissent la posséder éga- lement. » Soumis à l'expérimentation, cet intéressant problème vient de recevoir une solution, et l'on verra par les détails suivants que cette solution n'a pas confirmé les doutes émis dans les considérations |)récédentes. M Le virus de la variole de l'homme a été l'objet de ces nouvelles expé- riences. J'ai choisi ce virus, parce que c'est un de ceux qui possèdent au plus haut degré la faculté de se propager à distance, et parce qu'il m'était facile de me le procurer. La variole humaine se prêtait, du reste, à ces ex- périences par la faculté cju'elle a de s'inoculer au cheval et an bœuf, et de produire à coup sûr, sur ces aninuuix, une éruption locale spéciale dont les caractères sont faciles à reconnaître. » De l'humeui' variolique, recueillie sur des pustules à leur période d'é- tat, fut soumise à la diffusion, sous une mince couche d'eau, suivant le procédé décrit dans ma première conununication. l'uis on fit, chez le même animal, deux séries d'inoculations coiuparalixes : i" avec l'eau chargée des principes albumineux du plasma, 2" avec ce même liquide additionné ( 36t ) des corpuscules solides en suspension dans l'humeur variolique. L'expé- rience fut répétée trois fois. » La première fois, la diffusion ne fut pas prolongée au delà de vingt- quatre heures, parce que la couche d'eau étant très-mince fut rapidement envahie par les substances en solution dans le plasma variolique. Les deux séries d'inoculations furent pratiquées à la joue d'un cheval. On fit quatre piqûres avec chaque liquide. Celles, qui reçurent les éléments du plasma avortèrent complètement. Les autres donnèrent naissance à quatre larges papules varioliques, dont une ombiliquée. » La deuxième diffusion fut continuée pendant quarante-huit heures. Un jeune taurillon subit les deux séries d'inoculations comparatives dans la région du périnée. Huit piqûres faites à gauche avec le liquide plasmalique ne produisirent pas le moindre effet. Huit autres piqûres, pratiquées adroite avec l'autre liquide, firent naître autant de petites papules varioliques de forme globuleuse. » Quant à la troisième expérience, elle fut exécutée exactement dans les mêmes conditions que la précédente. Seulement les inoculations furent faites sur une jeune vache laitière, de chaque côté de la vulve. Avortement complet des piqûres gauches. A droite, sur huit piqûres, sept firent déve- lopper chacune une papule de variole, papule très-rouge et très-saillante. M Ainsi, le virus du pus variolique se comporte absolument comme celui de l'humeur vaccinale. Le premier, comme le second, se trouve fixé sur les éléments solides du liquide virulent ; les éléments du plasma ne participent nullement à l'activité spécifique de ce liquide.-Si le virus variolique exerce cette activité à distance, ce n'est donc pas parce qu'il diffère de nature avec le virus vaccin ; c'est pour d'autres causes dont l'exposition fera l'objet d'une communication spéciale. » C'est avec la plus entière confiance que je soumets à l'Académie cette conclusion de mes expériences, quoiqu'elles n'aient point été pratiquées sur des sujets aptes à l'évolution complète de la variole (l'homme seul est dans ce cas). J'y suis autorisé, non-seulement par l'étude minutieuse que j'ai faite delà transmission de la variole de l'homme aux animaux (i), mais encore par les expériences dont il me reste à parler, et qui portent sin- un virus dont les terribles effets ne sauraient donner prise à aucune équivoque. Je veux parler du virus de la morve, dont j'ai aussi cherché à déterminer la (i) Voir le travail Vaccine et J'aiiole, com'onnr par l'Académie, en 1866. C. R., 18G8, I" Semestre. (T. LXVI, N" 8.) 48 ( 362 ) nature, en soumettant à la diffusion le pus morveux pour en extraire les élé- ments fondamentaux du plasma. » La première application de la méthode a eu lieu sur la matière fournie par les noyaux pneumoniques et les chancres nasaux d'un cheval atteint de morve chronique. Cette matière, mélange de pus et de sang, présentait nue teinte rouge très-accentuée. Elle fut soumise à la diffusion pendant quarante-huit heures. On put suivre des yeux la marche et les progrès du phénomène, grâce à la présence de l'hématosine, que l'eau avait dissoute en détruisant les globules sanguins. Ainsi, au bout de vingt-quatre heures, la matière colorante du sang s'élevait jusqu'à la moitié de la hauteur de l'eau, sous forme d'un nuage d'un rouge vif qui se dégradait insensiblement de bas en haut ; et, après quarante-huit heures, la couche aqueuse la plus su- perficielle, qui, depuis longtemps déjà, contenait l'albumine en quantité notable, était envahie à son tour par la matière colorante du sang. « Les éléments de cette couche superficielle furent d'abord inoculés à deuiL chevaux, par plusieurs piqûres sous-épidermiques pratiquées au-dessus de la narine droite. Puis ime petite quantité de la matière puriforme soumise à la diffusion fut agitée dans la masse liquide pour y disséminer des leuco- cytes et des granulations, et l'on puisa de nouveau dans cette masse la quantité de liquide nécessaire pour une seconde inoculation, qui fut faite à la narine gauche de l'un des deux animaux. Ainsi, un cheval fut inoculé exclusivement avec l'eau chargée des éléments dissous dans le plasma de la matière morveuse. L'autre sujet subit deux inoculations, dont une avec le même liquide plasmatique additionné de quelques-uns des corpuscules solides tenus eu suspension dans l'humeur morveuse. » Les résultats de ces inoculations furent aussi remarquables et aussi nets que possible. Le premier cheval conserva la santé la plus parfaite et ne présenta pas même le plus léger travail local au niveau des piqûres. Sur le second, la même absence de phénomènes locaux fut observée sur les piqûres pratiquées avec le liquide purement plasmatique. Mais les autres se tumé- fièrent le cinquième jour, et le huitième jour l'animal présentait tous les symptômes de la morve aiguë la plus intense, dont il fut permis, du reste, de constater, à l'autopsie, les lésions dans les cavités nasales et les poumons. u Une deuxième expérience fut faite sur deux ânes, avec des résultats encore plus accentués, car le sujet inoculé avec l'eau dans laquelle l'agi- tation avait amené des leucocytes, ainsi cpie des granulations, succomba en cinq jours à une morve suraiguë des plus malignes, tandis que les résultats furent absolument négatifs sur l'autre sujet. ( 363 ) » Enfin, le ponmon de l'âne qui vient d'être signalé comme ayant été emporté par la morve a fourni la matière nécessaire pour une troisième ex- périence, qui a donné déjà des résultats tout à fait significatifs, quoique nous ne soyons qu'au quatrième jour des inoculations. C'est lui cheval qui a reçu la matière morveuse complète, plasma et corpuscules. Au bout de douze heures, les piqûres étaient déjà le siège d'un travail inflammatoire spécifique, et aujourd'hui l'animal est tout à fait morveux. Un âne servit à l'inoculation du plasma dépourvu d'organites, et cet animal est encore en pleine santé. Ces résultats, je le répéterai, sont déjà tout à fait signifi- catifs, quoique l'expérience soit encore bien près de son début, car la morve se développe chez l'ànc plus sûrement et plus rapidement que chez le cheval. De plus, dans la présente expérience, on avait pris toutes les précautions voulues pour assurer sur l'âne le développement de la morve, si elle avait dû naître, en multipliant les piqûres d'inoculation jusqu'au nombre de dix- huit, et en y introduisant une grande quantité de liquide ; tandis que, sur le cheval, on n'avait fait que quatre inoculaiions, sans prendre desoins spé- ciaux pour en assurer le succès. » En résumé, pas plus que dans la vaccine et la variole, le sérum des humeurs virulentes n'est doué, dans l'affection morveuse, de l'activité spé- cifique qui constitue la virulence. Cette activité réside exclusivement dans les organites ou corpuscules élémentaires en suspension dans ces humeurs. » PHYSIOLOGIE. — Des ferments organisés qui peuvent se trouver dans le bicar- l'onate de soude du commerce; par M. Le Ricque de AIoschy. « Dans toutes les solutions concentrées de bicarbonate de soude du commerce que j'ai observées au microscope avant la filtration, j'ai vu des corpuscules mobiles très-petits, que l'on désigne vulgairement sous le nom de granulations moléculaires. Je me propose de démontrer que ce sont des ferments organisés, des cellules végétales. Leur extrême petitesse ne me permet pas de les décrire. Aussi est-ce à la Chimie que j'ai recours pour leur assigner une place dans les séries végétales. Ce sont des ferments dans toute l'acception ordinaire du mot, car ils agissent et sur le sucre de canne et sur la fécule pour les transformer. » Pour isoler ces corpuscules mobiles, il suffit de délayer le bicarbonate de soude dans de l'eau distillée, et de recueillir sur un filtre de papier tout ce qui refuse de se dissoudre. Dans les expériences suivantes, j'ai em- ployé les corpuscules ainsi isolés et complètement lavés à l'eau distillée. 48.. ( 364 ) a .action des corpuscutes mobiles dit bicarbonnle de soude sur le sucre de canne. — J'ai préparé une solution de sucre de canne exempt de glu- cose, je l'ai fait bouillir, je l'ai additionnée de créosote, et l'ai partagée en quatre parties introduites dans quatre ballons. » Le ballon i reçut une certaine quantité de corpuscules et fut herméti- quement formé. Le ballon 2 reçut la même quantité de corpuscules mobiles et fut fermé par le tube à coton de MM. Scbrœder et Dusch. » Les ballons 3 et 4> 'le contenant que la solution sucrée et créosotée, devaient servir de témoins. L'un fut hermétiquement fermé, l'autre muni du tube à coton. » Observations faites sur le contenu du bal/on i . — Cinq jours après le commencement de l'expérience, la liqueur ne réduisait point le réactif cu- propotassique, mais on voyait des bulles de gaz se dégager; de légèrement alcaline qu'elle était, la liqueur était devenue légèrement acide. Il y avait donc commencement de fermentation. Le dixième jour, l'acidité était plus franche, sans que la liqueur réduisît encore le réactif cupropotassique. Le trentième jour, la réduction du réactif cupropotassique étoit abondante, bien avant la température de l'ébuUition. La transformation acide du sucre de canne avait donc précédé la formation du glucose, et la formation de celui-ci est due à la naissance préalable de l'acide. Ce fait est luiique jus- qu'à présent dans l'étude de l'artion des ferments organisés sur le sucre de canne. M Après six mois de contact avec les corpuscules mobiles, la liqueur du ballon I fut filtrée et distillée. La liqueur distillée contenait de l'alcool et de l'acide acétique. » La liqueur du ballon témoin 3 n'avait subi aucune transformation. » Observutionsfaites sur le contenu du ballon 1. — Dans cette préparation, quelques jours après le commencement de l'expérience, la liqueur sucrée réduisait le réactif cupropotassique sans formation préalable de produits acides; la fermentation avait connnencé par la transformation glucosique du sucre de canne. Le contenu du ballon L\ n'avait subi aucun changement. » Dans les deux expériences que je viens de rapporter, les corpuscules mobiles se trouvaient seuls, à la fin de l'expérience comme au début. Les ballons témoins étaient exempts de tous produits organisés. » Aclio)i des corpuscules mobiles du bicarbonate de soude sur la fécule. — Dans trois ballons semblables on introduisit des quantités égales d'empois tic fécule pure. L'un des ballons fut additioimé de créosote et de corpuscules mobiles; le second fut seulement créosote^ et le troisième abandoné à lui- ( 365 ) même. Ils furent aussitôt hermétiquement fermés. Huit jours après, l'em- pois du premier ballon était fluidifié; le dixième jour, il réduisait le réac- tif cupropotassique. L'empois du second ballon était intact, et celui du troisième était, dès le huitième jour, couvert de moisissures. Les corpus- cules mobiles se voyaient seuls dans le liquide du premier ballon. » Action des corpuscules mobiles du bicarbonale de soude sur la gélatine. — M. Béchamp avait démontré que la gelée de gélatine exposée à l'air se flui- difiait par suite du développement de granulations moléculaires et de vibrions; que la gelée créosotée se conservait indéfiniment. J'ai voulu m'as- surer si ces corpuscules mobiles étaient capables de liquéfier la même gelée. Dans trois ballons égaux j'introduisis de la gélatine en gelée : l'un reçut les corpuscules et de la créosote; le second, seulement de la créosote; le troisième, abandonné à lui-même, servait de témoin. La gelée créosotée en contact avec les corpuscules fut promptement liquéfiée sans retour. Celle qui avait été abandonnée à elle-même était également liquéfiée et remplie de vibrions, de bactéries, etc. La gélatine seulement créosotée était restée en gelée, même après six mois. Dans le ballon créosote et muni de corpus- cules mobiles, ceux-ci furent retrouvés seuls. » Riiinnrque. — Dans ces expériences, les corpuscules sont seuls actifs, car ni 1 ■ bicarbonate de soude ni le carbonate de chaux pur n'ont d'action comme ferment. En effet, ces corpuscules mobiles, lavés successivement à l'acide chlorhydrique au millième, puis à l'eau distillée, pour les débarras- ser de ces sels, ne perdent pas leur activité comme ferments; mais leur mode d'action est modifié. Ainsi préparés, je les introduisis dans une so- lution bouillie et créosotée de sucre de canne pur. Le ballon fut fermé par le tube à coton : cette fois, la fermentation acide précéda la formation du glucose, comme dans le ballon i fermé hermétiquement de la première expé- rience dont j'ai parlé au commencement. » Dans une préparation semblable à la précédente j'introduisis 5 gi anmics de carbonate de chaux pur; ils furent |)romptement dissous. La liqueur était neutre d'abord; le quarantième jour elle ne réduisit pas le réactif cu- propotassique. La présence du carbonate de chaux neutralisait les acides à mesure qu'ils se formaient, et empêchait ainsi leur action sur le sucre de canne, qui était directement consommé. » J'admets avec M. Béchamp que les fermentations par ferments orga- nisés sont des actes physiologiques de nutrition. La formation d'un acide dans ces expériences ne peut être que le résultat d'une sécrétion opérée par les corpuscules mobiles qui sont ainsi nécessairement organisés : en effet. ( 366 ) ils sont absolument insolubles, et si l'axiome : Corpora non tnjunl riisi soluta es^ vrai, l'interprétation que je donne de ces phénomènes doit être vraie. » Ces expériences me paraissent appuyer fortement la manière de voir de M. Béchamp, qui développa ainsi les idées autrefois émises par M. Dumas. » Nature des corpuscules mobiles du bicarbonate de soude. — Si j'ajoute que ces corpuscules perdent leur activité comme ferments à la température de loo degrés, ainsi que par leur contact avec une solution de potasse au dixième; qu'ils sont insolubles dans cette même solution alcaline, je me croirai autorisé à conclure que ce sont des cellules végétales ayant déjà éprouvé un développement. » Conclusion. — Ces cellules végétales ou leurs germes ne peuvent venir que de ratmos|)hère où ils étaient en suspension, car il n'est pas suppo- sable qu'une matière organisée ait résisté à la température élevée par laquelle a passé la soude qui a produit le bicarbonate. Les corpuscules ne sont venus qu'après la fabrication, et leur présence explique l'apparition de productions végétales dans des milieux où il peut paraître étonnant d'en rencontrer. Enfin ces corpuscules sont des ferments dont l'action varie avec les milieux où ils se trouvent; de plus, dans certains cas, ce sont des pro- ducteurs d'alcool. » PHYSIOLOGII':. — Sitr les granulations moléculaires des fermentations el des tissus des animaux; par M. A. Béchamp. « Depuis que j'étudie les ferments et les fermentations, mon attention a été éveillée sur la signification chimique et physiologique des corpus- cules mobiles que les chimistes et les physiologistes appellent granulations moléculaires et dont, jusqu'ici, on a cru avoir fait l'histoire en disant qu'ds sont animés du mouvement brownien. » Dans plusieurs circonstances, j'ai insisté sur le fait que ces granula- tions, qui sont insolubles, sont organisées; et cela, parce que leur action comme ferments est du même ordre que celle des autres ferments insolubles, sur l'organisation desquels on est d'accord. Parmi les granulations molécu- laires on peut distinguer celles du vin (i), celles qui se développent dans certains mélanges qui entrent en fermentation (2), celles qui existent dans (i) Sur In cause (fui fait vieillir tes vins [Comptes rendus, t. LXI, p. 4o8; i865). (?.) Sur la fermentation alcoolique. Réponse à une réclamation de M. Berthelot [Comptes rendus, t. LVIII, p. I ll(i; l865). ( ^67 ) la craie (i), ou celles qui apparaissent naturellement dans certains mélanges exposés à l'air et dans certaine maladie des vers à soie (2). » De l'étude et de la signification des granulations moléculaires qui naissent ou agissent dans quelques fermentations, et que j'ai appelées des microzyma, à l'étude et à la signification de celles qui existent normalement dans tous les tissus des êtres organisés, ainsi que dans un grand nombre de cellules de ces tissus, la transition était naturelle. C'est ce que j'ai mon- tré dans une précédente publication (3). » Ma satisfaction a doaic été extrême, lorsque j'ai vu M. Chauveau entrer dans cette voie et confirmer, à un autre point de vue, les observations faites dans le laboratoire du chimiste (4). Je dis à un autre point de vue, et j'ai tort, car au point de vue physiologique où je me suis placé et d'où je con- sidère ce que l'on nomme les fermentations, l'expérience de M. Chauveau sur les granulations moléculaires du virus vaccin rentre tout à fait dans les miennes : je fais vivre les granulations moléculaires dans des dissolutions de înatières simplement organiques; M. Chauveau, dans les matières orga- niques et organisées d'êtres vivants. Mais nous montrerons prochainement, M. Estor et moi, que la manière d'être des granulations moléculaires est souvent du même ordre, soit lorsqu'elles agissent sur des matières purement organiques, soit lorsqu'elles fonctionnent dans les matériaux de l'être vivant; d'un autre côté, M. Le Rique de Monchy, par des expériences faites dans mon laboratoire, montrera à son tour que des granulations moléculaires en apparence semblables ou même identiques, ont pourtant, au point de vue chimique, des fonctions différentes. » CHIMIE AGRICOLE. — Mode d'action du sel marin employé comme encjrais ; par M. F. Jean. « M. Velter, dans une Note lue à la Société impériale et centrale d'Agri- culture de France, explique ainsi le rôle du sel employé comme engrais : ( I ) Du rôle de la craie dans les fermrntiitions et des organismes vivants qu'elle contient [Comptes rendus^ t. LXIII , p. 4^1; 1866), et Lettre à M. Dumas sur la fermentation ca- proïque de l'alcool [Annales de Chimie et de Physique, janvier 1868). (2) Sur la maladie des vers h soie dits restés petits [Comptes rendus, t. LXIV, p. i i85; 1867). (3) De la circulation du carbone dans la nature et des intermédiaires de cette circulation. Exposé d'une théorie chimiciue de la vie de la cellule organisée {1867). (4) Nature du virus vaccin, etc. [Comptes rendus, t. LXVI, p. 28g; l868). ( 368 ) « Le sel marin dans une terre riche en matières organiqTies azotées se » transforme en carbonate de soude. Le chlore est entraîné dans le sous- » sol à l'état de chlorure de calcium, et le carbonate formé, retenu par » la terre, agit sur les matières organiques dont l'oxydation devient facile ; » il se forme alors du nitrate de soude. » » M. Velter admet que le carbonate de soude prend naissance lorsque le carbonate de chaux, dissous clans l'acide carbonique, est en contact avec du chlorure de sodium ; que, par double décomposition, il se produit du bicarbonate de soude et du chlorure de calciimi. )) J'ai cherché à vérifier si cette réaction a lieu ; si la formation du chlo- rure de calcium n'est pas due à une autre cause. » J'ai fait passer du gaz acide carbonique dans un lait de carbonate de chaux, et séparé par fdtrafion une liqueur légèrement acide, contenant le bicarbonate de chaux; j'ai alors ajouté une solution de chlorure de so- dium piu', et, après avoir agité le mélange, j'ai constaté au papier réactif une réaction franchement alcaline, due au bicarbonate de soude qui avait pris naissance. Cette expérience confirme donc l'explication donnée par M. Velter, ainsi que l'hypothèse de Berthollet sur la formation du natron. » Je n'admets cependant pas que la transformation du chlorure de so- dium en carbonate de soude soit due exclusivement à la réaction signalée par M. Velter. Que se passe-f-il, en effet, dans un sol arable contenant du carbonate de chaux, des matières organiques azotées en décomposition, et par conséquent des sels ammoniacaux? » Le carbonate de chaux décompose les sels ammoniacaux, les trans- forme en carbonate d'ammoniaque; ce carbonate rencontre, dans l'atmo- sphère souteriaine, du gaz acide carbonique produit par la décomposition des matières organiques, et forme du bicarbonate d'ammoniaque; or, si ce sel trouve dans le sol du chlorure de sodium, il s'établit une doidjle dé- composition, le chlore s'unit à l'ammonium et l'acide carbonique à la soude. Le chlorure d'ammonium est décomposé à son tour par le carbo- nate de chaux en chloriue de calcium, qui passe dans le sous-sol, et en car- bonate d'ammoniaque. Le carbonate de soude, ainsi produit, détermine la décomposition des détritus organiques azotés et en facilite la nilri- fication. » La Iransformation du chlorure de sodium en carbonatede soude a lieu si facilement en présence du bicarbonate d'ammoniaque, que MM. Truck et Schlœsiiig ont appliqué cette réaction a la fabrication du carbonatede soude. ( 369 ) » Cette explication complète celle donnée par M. Velter; elle rend compte des bons effets produits par les engrais qui renferment du clilorure de sodium, tels que les iriatières fécales, les guanos mouillés par l'eau de mer, les fumiers salés, etc., et porte à présumer que le sel marin exercera une action favorable sur la végétation toutes les fois qu'il sera appliqué, à dose modérée, sur des terres contenant du carbonate de chaux, des matières organiques en décomposition et des sels ammoniacaux. » PHYSIOLOGIE. — Noie siii les propriétés antiputrides de T élher sulfurique ; par M. Marti.v. (Extrait.) « En iS^i, j'écrivais, dans le Bulletin général de ihémpeulique j qu'on peut éviter que le seigle ergoté ne devienne la proie des vers, en l'humectant d'éther sulfurique rectifié et le renfermant dans des flacons hermétiquement bouchés. Quelques années après, je constatais, dans un autre article, qu'en suivant le même procédé, on préserverait de l'attaque des insectes les mou- ches cantharides, les pois d'iris et une infinité d'autres substances employées en médecine, telles que racines, feuilles et fleurs. Depuis lors, ce succès m'a engagé à chercher si l'éther pourrait conserver la viande destinée à l'ali- mentation de l'homme. Dans ce but, j'ai fait les essais suivants : » J'ai mis, dans six boîtes de fer-blanc, de la chair de bœuf non cuite; j'ai placé tout autour de petits tampons de ouate de coton, imbibés d'éther sulfurique : les boîtes bien soudées furent exposées au soleil, sur une terrasse couverte en zinc. Tous les trois mois, j'ouvrais une de ces boîtes : la viande que j'en retirais était fraîche et aussi rose que le jour où elle y était déposée. Chaque morceau de bœuf pesait un kilogramme : aucun liquide ne s'en était écoulé; le poids était resté le même; la forme n'avait nulle- ment changé. » La viande ainsi conservée ne subit pas de fermentation putride ; elle est fortement imprégnée d'éther; cette odeur persiste après de nombreux lavages à l'eau froide. Cuite au pot-au-feu, cette viande laisse dans la bouche, lors- qu'on la mange, une saveur particulière, due probablement à la formation d'un nouvel élher; la fibre est désagrégée, sans consistance; en la mâchant, on croirait avoir sous les dents une substance analogue à l'agaric de chêne. » Puisque l'éther ne permet pas l'éclosion des insectes, qu'il empêche le développement de la fermentation putride, il pourrait servir à conserver nos restes mortels pendant un temps que je ne puis fixer, puisqu'il n'est pas en mon pouvoir d'en faire l'essai sans une autorisation de l'autorité. » C. R., iSCS. i-^r Semestre. (T. LWI, N»8.) h^ ( ^7° ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Analyses de quelques eaux ries soinrei tlici-males cVJscliia, près Naptes; par MM. Ch. Mèxe et Rocca-Tagliata. (Extrait.) a On a signalé, dans qnelqucs-uncs des sonrces d'iscliia, de petites quantités d'iode, de brome et de nitrates. Nous avons soigneusement re- cherché ces principes, par tous les moyens connus en chimie, et sur de grandes quantités de produits, non-seulement dans les eaux, mais encore dans les sels qui se déposent le long des bassins de réceptions, et nous n'avons pu, en aucune occasion, obtenir de réactions assez caractéristiques pour en affirmer la présence. » Nous avons encore soumis le sel des résidus d'évaporation de l'eau à l'analyse spectrale, afin de voir si quelque corps, comme la lithine par exemple, ne viendrait pas donner lieu d'attribuer la vertu curative des sources à des éléments spéciaux : nous n'avons rien observé de pareil, sauf la soude et la potasse qui composent presque en totalité la partie minérale de ces eaux. » .... La composition minérale des eaux de toutes ces sources esta peu près la mémej elle peut se représenter par un mélange de bicarbonates alcalins et de chlorure de sodium avec un peu de silice et de sulfates. C'est en effet aussi la composition du sel qui se dépose le long des bassins, et dont la structure mate, blanche et très-dure, affecte la forme de stalactites. Sa den- sité peut être évaluée à 2,1097 " M. MiALHE, à l'occasion de la communication faite par M Chauveau dans la séance précédente sur le principe actif du vaccin, rappelle que ses recherches personnelles sur la diastase salivaire, la pepsine et d'autres principes analogues l'avaient conduit à formuler, en i855, des conclusions relatives à l'existence de ferments qui auraient une spécificité particulière et pourraient être i\ommés ferments pathologiques. Enfin, il prie l'Académie de vouloir bien autoriser l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui le 5 avril 1847, ^^ *î"' ^ rapport au principe actif du vaccin, ou vacclnase. Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient la Note suivante : « Il résulte de mes recherches que le principe actif de la vaccine appar- tient à la classe des ferments. » Voici ses principaux caractères. Isolé à l'aide de précipitations alcoo- liques successives, il est soluble dans l'eau, insoluble dans l'alcool et dans l'éther; la chaleur, les acides forts, les bases puissantes annihilent sou pou- ( 37' ) voir spécifique, lequel, comme on le devine, réside dans la propriétéqu'il pos- sède d'agir sur l'économie anima le absolument comme la vaccine elle-même.» \ 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section d'Économie rurale présente, par l'organe de son doyen, M. BoussiNGAULT , la liste suivante de candidats à la place vacante d;ins cette Section par suite du décès de M. Rayer : En première ligne. ...... M. J. Reiset. ^ , ., ,. (M. BOULEY. tn deuxième luiiie, ex œquo, \ ,, ^ , , , . ■ M. DCBRIINFAUT. et par ordre alnliabeUqiie. . ., '^ ^ ' (M. Hervé Makgon. En troisième ligne M. Richard (du Cantalj. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la séance prochaine. La séance est levée à 6 heures trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 17 février 1868, les ouvrages dont les titres suivent : Géodésie, ou Traité de la figure de la terre et de ses parties; par M. L.-B. Fran- COEUR; 4^ édition, revue et corrigée sur les manuscrits de M. Francœur, par M. Francoeur fils, augmentée de Notes sur la mesure des hases; par M. HOSSARD. Paris, i865; i vol. in-8°. Bibliothèque des Sciences naturelles. — Jnatomie microscopique. — Des élé- ments anatomiques. — Des épithéliums; par M. Ch. Robin. Paris, 1868; in-8". De la déviation conjuguée des yeux et de la rotation de la tète dans certains cas d'hémiplégie; par M. J.-L. PREVOST. Paris, 1868; in-8°. Le choléra, sa guérison par ses antidotes naturels; moyen de le prévenir et de se guérir soi-même; par M. CoRRiEZ. Amiens, sans date; 1 vol. in-12. { 37a ) V Associaiton biitaniiiijuc pour iavanctment des Sciences et sa Ircnlc-seplième session à Dundee en Ecosse au nwis de septembre; par M. Ch. Map.tins. Paris, 1868; br. in-8". (Extrait de la Revue des deux Mondes.) Notice sur les travaux scientifiques de M. N. JOLLY. Toulouse; 18625 in-4°. Assainissement et culture du delta des grands fleuves. — E.xpériencis dans le delta de l'Èbre; par M. J. Carvallo. Paris, sans date; grand in-S". (Extrait des publications de l'Académie nationale agricole, manufacturière et com- merciale.) Question de priorité. — Propriétés désinfectantes des permanganates alcalins; par 'M. Bollman;n-Condy. Paris, 1867; br, in-8''. (Envoyé au concours Bar- bier et au concours Montyon, Médecine et Cbirnrgie, 1868.) Scientific... Education scientifique dans nos écoles; par S'w David BllEWSTER. Edimbourg, 1867; br. in-S". Opening.., Discours d'ouverture prononcé par le Président de la Société royale d' Edimbourg ., Sir David Brewster, le 2 décembre 1867. Sans lieu ni date; br. in-8°. Bidrag... Matériaux pour la statistique officielle de Suèile (A), statistique de la population, suite pour Tannée 1 865. Stockholm, 1867: in-4°. Osservazioni... Observations météorologiques exécutées en T Observatoire royal de Païenne pendant l'année i864- Palerme, sans date; in-4*'. BuUettino... Bulletin de bibliographie et d'histoire des Sciences mathéma- tiques et physiques ; publié par M. B. BoncompaGNI., t. I^"', janvier 1868. Rome, 1868; in -4°. Su alcunc... Note sur quelques conditions ph)'siques de l'affinité, et sur le mouvement Brownien; par M. le professeur G. CaiNTONI. Milan, 18G8; br. in -8". ' ( Lrt suite du Bulletin au prochain numéro,) ERRJTJ. (Séance du 17 février 1868.) Page 3i3, lignes i , 8 et ïô, au lieu de Porte-d'Espagne, lisez Porl-d'Espagne. Page 3i3, ligne 6, au lien île Torento, lisez Toronto. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 2 MARS 1868. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. »IE3I0mES ET COMMUIVICATIOINS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Ministre de l'Ixstkuction publique transmet une anipliatioii du Décret impérial qui approuve la nomination de M. Laucjier pour remplir, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, la place laissée vacante^ p;ir le décès de M. Felpeau. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. L.4Ugier prend place parmi ses confrères. M. Serret fait hommage à l'Académie du second volume de son «Cours Cal et intégral. de Calcul différentiel et intégral «. Ce second volume est consacré au Calcu CHIMIE AGRICOLE. — PréseiilfUion à l'Académie d'un opuscule sur les engiais envisagés au point de vue le plus tjénéral, suivi de (pielques (onsidéralions sur renseignement agricole ; par M. E. Chevreul. « J'avais négligé de présenter à l'Académie, pour la hibliolhéque de l'Institut, un opuscule de dix-huit p;iges sur les engrais et l' enseignement C. B., 1BC8, 1" Semeatrc. (T. LXVI, N» 9.) 5o ( 374 ) agricole; la communication intéressante faite par M. Peligot sur les alcalis fixes des végétaux m'a suggéré quelques observations que j'exposerai après avoir donné une idée d'un opuscule, bien concis sans doute, mais qui résume en partie les généralités de mes vues sur les engrais envisagés relativement à la composition des plantes. » Je pose en principe qu'une plante, pour acquérir l'entier développe- ment dont elle est susceptible, doit trouver à sa portée tout ce qui est néces- saire à ce développement, y compris la convenance des circonstances du climat où elle végétera. » De là quatre conséquences : M Première conséquence. — Dans la plupart des cas ajouter au sol an engrais et quelquefois un amendement. » Conformément à ma distribution des sciences du ressort de la philo- sophie naturelle^ la distinction concrète entre les deux matières engrais et aincnilemenl est impossible, mais leur mode d'action est facile à définir. L'engrais fournit une matière alimentaire à la plante, Vamendement, non; il agit physiquement : dès lors un amendement, tel que la marne, peut agir comme engrais par sa partie calcaire, et un engrais tenant de la paille peut agir comme amendement, tant que cette paille divise le sol en le rendant perméable aux agents atmosphériques et ne s'altère pas. » Deuxième conséquence. — L'engrais ne doit jamais être considéré comme absolu ou normal, mais comme complément de ce qui manque à un sol donné pour obtenir le produit de culture qu'on se propose d'avoir, en tenant compte du temps que l'engrais met à se décomposer pour satisfaire aux besoins de la végétation. » Troisième consécjuence. — L'engrais ne?doit pas être exposé à ce que les parties solubles soient entraînées au loin par les eaux. » Quatrième conséquence. — On doit tenir compte des eaux souterraines qui peuvent pénétrer la couche arable, ainsi que des vapeurs, des poussières que les vents peuvent apporter aux champs de culture. APPLICATION DE CES VUES GÉNÉRALES A l'eMPLOI DES ENGRAIS. » PUEMIÈRE APPLICATION. Des solSjCU égard à leur position inclinée ou hori- zontale, leur perméabilité et leur profondeur relativement à la partie soluble des engrais. —- C'est ici que j'envisage les sols comme des poussières ou des solides poreux dont les parties plus ou moins agrégées se prêtent plus ou moins à absorber les vapeurs et à s'unir à la matière soluble ou gazeuse des engrais, et que je montre la clarté que répand la définition de l'engrais com- ( 375) plémetïtaire, en ayant égard au temps de sa décomposition relativement aux besoins de la plante. » C'est là que je considère l'influence des pentes, de la perméabilité des couches, du sol et du sous-sol et de l'imperméabilité des couches inférieures relativement à la dispersion de la partie soluble des engrais. » Deuxième application. Des eaux soidermines. — En les prenant en considération, on explique en bien des cas la présence de différents corps dans des plantes, qu'on ne s'expliquerait pas autrement ; par exemple, des plantes cultivées dans des terrains sableux des îles de la Loire renferment de la chaux, quoique les sables en contiennent à peine des traces ; mais ces îles reçoivent par infiltration des eaux qui ont coulé préalablement dans des terrains calcaires qui bordent le fleuve. » Troisième application. Jération du sol. — J'ai attribué au drainage tm double effet : Vévacualio?) d'un excès d'humidilé du sol et son aération dans des couches où l'air atmosphérique n'aurait pas pénétré. Ce double effet divise le sol et augmente à surface égale l'espace où les racines peuvent s'étendre. » J'ai montré les précautions à prendre quand on emploie des engrais liquides et la nécessité de maintenir une certaine quantité d'oxygène atmo- sphérique libre dans le sol. » Quatrième application. Des engrais eu égard au temjjs nécessaire à leur décomposition et aux besoins de la végétation. — J'insiste sur la nécessité de prendre en considération l'influence que les sols peuvent avoir sur la vitesse de l'altération des principes immédiats des engrais qu'on y mélange. » Ces sols, dans un temps donné, accélèrent ou relardent l'altération des engrais qu'on y a mêlés ou bien y sont indifférents. » C'est un élément de connaissances à prendre en considération, dont la nécessité est démontrée par mes dernières recherches sur les affinités capil- laires. » Enfin, quatre pages sont réservées à l'exposé de mes opinions "sur l'enseignement agricole, distingué en pratique et en théorique. Le principe auquel je le subordonne est le degré de certitude des matières de l'ensei- gnement. Tout ce qui est positif, incontestable, comme ce qui ressort des mathématiques, peut être enseigné avec avantage; mais tout ce qui con- cerne la chimie agricole exige de la part du professeur une grande réserve, par la raison que les travaux sérieux relatifs à la chimie agricole sont très-peu nombreux, et que dès lors il faut bien se garder d'enseigner 5o.. ( 376) fies propositions qui plus tard seraient des semences d'erreur et conséquem- ment lU) obstacle à ce que la vérilr se répandît. » Je passe aux observations que le Mémoire de M. Peligot m'a suggérées. » Avant tout, je crois devoir rappeler que le mérite d'avoir distingué d'une manière précise la soude d'avec la potasse appartient à Du Hamel du Monceau (lo de janvier 1737) (i). Margraff, eu 1758, publia un long tra- vail où il arriva à la même conclusion que Du Hamel, qu'il cite avec éloge d'autant plus justement, que ses expériences sont à peu près les mêmes que celles du chimiste français. » Vauquelin, en 1793 (a), publia une analyse du Salsoln sndn, cueilli sur les côtes de Cherbourg. » Il arriva à celte conclusion, que la plante ne contient ni chaux ni po- tasse, mais, fait remarquable, de la magnésie avec des sels de soude, dont une partie est à l'état de carbonate. « Mais en 1809(3), en analysant les sels de la même plante que lui donna Pelouze le père, il reconnut qu'il s'était trompé à l'égard de la soude carbonatée dont il avait admis la présence en même temps que celle du chlorure de sodium. n La nouvelle anaivse lui offrit de l'oxalate de potasse, de l'acétate de potasse en petite quantité, du sulfate de potasse, du muriate de potasse en grande quantité et seulement quelques atomes de sel à hase de soude, du sul- fate de magnésie, de l'oxalate de chaux, de la silice en quantité considé- rable. )) On voit que le résultat est tout à fait conforme à l'opinion de M. Peligot, sur l'aptitude des végétaux en général à prendre des composés à base de potassium. » Mais conformément à la mélhode à posteriori expérimentale, voyant les composés à base de soude puisés par un grand nombre de plantes crois- sant dans les milieux salés, je considère la soude comme nécessaire au dévelop])emcnt de ces plantes, et je rappellerai la distinction en trois caté- gories des principes qui pénètrent dans les corps vivants : » Première cntégorie. Des principes ESSKNTIELS, essentiels, qui no peuvent être remplacés par aucun autre ; tels sont l'oxygène, l'azote, le carbone, etc. (i) Mémoires ctr r Jcndéniic des Sciences, année f^'-îG, p. ?.i5: Sur In liasr i/it si/ niiirin. (?.) Annnlt's (If Chimie, t. XVIII, |i. (i5. (3) Annules (lu Muséum (Vllistoiic nuturcUe, t. XIII, ]). 7- ( 377 ) nDsiixième catégorie. Des PRINCIPES ESSENTIELS, mais qui peuvent être rem- placés par d'autres; la potasse me parait être dans ce cas relativement à la soude, pour des plantes croissant dans les milieux salés; je cite depuis longtemps les expériences de Vauquelin à l'appui de cette distinction. » Troisième catégorie. Des principes accidentels : l'or, le cuivre, l'ar- gent, le plomb, etc., que l'on a indiqués toujours en petite quantité dans les plantes, sont, selon moi, dans ce cas (i). » Si M. Peligot avait connu l'opiniori émise le i5 de janvier 1846 dmis le Conseil général des manufactures sur l'impôt du sel employé dans la préparation des produits chimiques, et sur l'influence du sel dans l'économie animale et l'é- conomie végétale (i), il aurait vu que tout en admettant la nécessité du sel dans l'économie organique, j'avais insisté sur ce qu'il 'existe un(ï limite passé laquelle il est dangereux; il aurait vu plusieurs pages consacrées à ce sujet, examiné toujours au point de vue de l'engrais complémentaire; il aurait vu le procédé que l'on conseille pour déterminer la (]uantité nor- male de sel nécessaire à la vie des animaux adultes dans les vingt-quatre heures; il aurait vu la possibilité qu'un sol devînt trop salé par l'addition exclusive d'engrais provenant d'animaux dans la nourriture desquels le sel aurait été employé en excès. » Et à ce sujet M. Peligot parle de l'inconvénient de l'engrais humain au point de vue de l'accumulation du sel dans le sol ; il m'a semblé qu'il y préfère la poudrette. Si je ne me trompe pas à cet égard, mon opinion serait contraire à la sienne; mais je reconnais que dans les pays où l'emploi de l'engrais humain n'est pas séculaire, il est des études à faire dans lesquelles on peut commettre de graves erreurs tenant toujours à l'oubli : » i"' D'avoir pris en considération V engrais complémentaire; » 2° De ne s'être pas rendu compte de la nécessité de l'aération du sol ; )) 3" De ne s'être pas rendu compte de l'influence des pentes, de la per- méabilité des couches souterraines pour disperserai! loin la partie soluble des engrais y compris les sels. » Enfin, j'ajouterai que mes expériences sur les ajfmités capillaires appli- quées aux effets des terres arables sur des principes immédiats d'engrais apportent nu nouvel élément à la question. Cet élément est surtout (i) Rapport sur le bouillon de la Compngnie hollandaise, Note 3; sur le cuivre contenu dans le froment. (2) Reproduit dans le Compta rendu dts séances de la Société d' Agriculture, années i846 et i847- ( 378 ) bien important dans les questions qui s'élèvent relativement à l'irrigation des terrains par des eaux chargées de matières organiques, enfin au drai- nage; car évidemment des faits manquent encore pour tirer toutes les con- séquences que peut avoir le drainage opéré en un terrain quelconque. Je ne doute pas qu'en dirigeant des recherches conformément aux idées que je viens d'émettre, on n'arrive à d'utiles résultats en cherchant ce que le drainage peut avoir d'utile ou de fâcheux en enlevant des matières solublos. On voit déjà évideuuucnt qu il mettrait obstacle à linconvénient qui pour- rait résulter de l'accumulation de sels solubles quelconques dans un sol donné. Mais n'existe-t-il pas des cas où il serait nuisible en enlevant des matières utiles à la végétation? » Je terminerai ces réflexions en résumant d'après l'ordre chronologique les résultats auxquels l'expérience m'a conduit sur le rôle des matières mi- nérales dans l'économie organique. » Les propriétés physiques par lesquelles les tissus organiques, et parti- culièrement les tissus des animaux, accomplissent les fonctions indispen- sables à la vie, dépendent, selon moi, de l'eau unie à ces tissus. Mais je ne me suis pas préoccupé de la nature de la force à laquelle cette union peut être attribuée. » J'ai démontré l'extrême différence de la dessiccation dans le vide des matières organiques d'avec la dessiccation opérée par la chaleur. Si je n'ai pas prononcé le mot isomërisme ou un mol analogue, j'ai jiarfaitement mon- tré le fait sur l'albumine fraîche et l'albiunine cuite séchée dans le vide, et ensuite sur le tendon séché dans le vide et sur le tendon soumis à l'action de l'eau bouillante. )) C'est là où j'ai établi pour la première fois la théorie de la coction et où j'ai montré comment on peut concevoir que des animaux inférieiu-s peuvent être séchés sans perdre la vie (i). » J'ai montré l'influence exercée par les bases alcalines mises en contact avec beaucoup de principes immédiats organiques : l'acide gallique, l'acide pyrogallique, l'hématine, le principe colorant du sang, etc., etc. J'ai insisté sur la liaison de cette influ(Mice des alcalis avec l'absorption de l'oxygène par les matières organiques dans l'acte de la respiration {■?.). » Dans mes Considérations générales sur l'analyse organique (1824), j'ai indiqué l'action du chlorure de sodium sur les liquides animaux. (1) Mémoire lu à l'Académie des Sciences le q de juillet 189.1. (2) Mémoire lu à l'Académie des Sciences ie -.l'i d'août i8?.4. (379) M En 1 832 je montrai l'intluence exercée par le chlorure de sodium sur la cuisson des légumes (i) et sur celle de la viande (2) : l'eau de Seine, ren- fermant -~ï ^^ chlorure de sodium, enlève moins de matières que l'eau dis- tillée; elle leur donne plus de tendreté, plus d'odeur et plus de saveur; elle est préférable à l'eau distillée pour la cuisson de la viande de bœuf, mais elle ne lui donne pas de tendreté comme elle le fait aux légumes. « L'eau saturée de sulfate de chaux est excessivement mauvaise pour la cuisson. » Mes recherches sur la nature du suint de mouton, commencées en 1827, ont appris que l'atiimal excrète par la peau un nombre considérable de composés différents à base de potasse, tels que le chlorure de potassium, le sulfate de potasse, le sous-carbonate de potasse, le silicate de potasse, l'élaïérate, le stéarérate de potasse, avec du phosphate de chaux, du phosphate ammoniaco-magnésien, etc., etc. J'insistai sur ce fait, mais je ne conclus pas à l'exclusion, dans le suint, de tout composé à base de soude, à l'exemple de M. Maumené. C'est un fait reconnu, je crois, aujourd'hui, que la potasse obtenue industriellement par ce chimiste renferme quelques centièmes de soude. Cependant, sachant la différence existant entre un produit industriel et un produit de laboratoire de recherche, je ne considère pas la présence de la soude dans la potasse de M. Maumené comme tranchant la question, parce que cette soude peut y avoir été portée par quelque cause accidentelle. Pour moi, la question est ce qu'elle était il y a vingt ans. » Il faut ajouter que plusieurs composés sulfurés sont expulsés par la peau en même temps que les sels de potasse, et parmi eux il en est qui sont unis à ce même alcali. » Certes, le nombre des composés à base de potasse expulsés du mouton par la peau est un phénomène remarquable, car évideunnent on ne peut se refuser à admettre l'expulsion de composés à base de soude par la voie urinaire, après les recherches de M. Barrai. » La présence simultanée du potassium et du sodium février, son Mémoire sur la Démonstration physique du mouvement de rotation de la Terre au moyen du pendule. Il veut bien m'ex- poser en particulier ses idées sur cette question si pleine d'intérêt, et, le vendredi de la même semaine, j'ai la satisfaction de faire à la Sorbonne, en présence d'un nombreux auditoire et de M. Foucault lui-même, un exposé complet que j'ai conservé. » A peine étais-je nommé à l'Observatoire, à la fin de janvier i85/|, nomination à laquelle nous avions d'abord opposé un refus, que nous nous préoccupâmes d'attacher M. Foucault à l'Établissement. Nous eûmes de longs entretiens sur ce sujet, et le 19 août de la même année, M. Foucault ( 383 ) m'adressait deDieppe laLettre suivante, où il définit les services qn'il croyait pouvoir rendre à l'Observatoire. On la lira avec intérêt : Je vais essayer, suivant votre conseil, de définir en quelques mots les services que pour- rait rendre à la science un physicien attaché à l'Observatoire de Paris. A mon avis, ces services pourraient se rapporter à deux catégories distinctes. En entrant à l'Observatoire, un physicien serait naturellement appelé à mettre toutes les ressources de la physique moderne au service de l'observation astronomique; muis, tout en remplissant cette importante mission, il trouverait encore dans le matériel d'un observatoire de précieuses ressources pour aborder l'étude de tout un genre de questions qui se tiennent sur la limite des deux sciences. Il y aurait donc pour ce physicien : 1° Obligation de faire concourir les ressources de la physique expérimentale aux progrès de l'observation astronomique; Et 2° Facilité d'attaquer certaines questions de physique dont l'étude exige l'emploi des instruments astronomiques. A la première catégorie se rattachent : les applications de la télégraphie électrique; le per- fectionnement des instruments d'optique; l'établissement et la mise en train des appareils nouveaux ; l'emploi de la photographie pour la production des images du Soleil et de la Lune ; les opérations relatives à la détermination exacte de la verticale et des variations ([u'elle doit subir dans sa direction sous l'influence des attractions combinées du Soleil et de la Lune, etc. Je crois notamment qu'il serait digne de l'Observatoire de Paris d'établir un appareil suscep- tible de déceler pour la première fois ce genre d'influence et de donner, dans l'Iiypothèse d'un succès complet, une nouvelle détermination de la masse des deux corps troublants. Les travaux compris dans la secontk catégorie intéresseraient plus directement la physique proprement dite, et se rapprocheraient du genre de ceux auxquels je me suis livré jusqu'à présent. Je serais pour mon compte très-heureux de pouvoir mettre la dernière main à mes recherches sur la vitesse de la lumière et sur le mouvement de la Terre. Jusqu'à présent ces recherches n'ont été qu'ébauchées, et ce n'est que dans un observatoire qu'on peut espérer de les porter au plus haut degré de précision qu'elles comportent. On considère comme démontré que le mouvement de translation de la Terre est saas in- fluence sur la réfraction de Ij lumière des étoiles. J'ai de bonnes raisons de douter qu'il en soit ainsi, et j'estime qu'il y aurait un beau travail à faire en remettant la question à l'étude. » Un Décret impérial du 20 lévrier i855, rendu sur la proposition du Ministre de l'Instruction publique, et conformément à un Rapport de nous, créa effectivement luie place de physicien près de l'Observatoire impérial, et appela M Foucault à la remplir. » M. Foucault venait donc d'entrer à l'Observatoire, lorsque la maison Chance, de Birmingham, représentée par M. Bontcmps, nous fit offre de deux disques de flint et de crown de 29 pouces anglais (o'°,75), qtii avaient été présentés à l'Exposition universelle de cette année. Ces offres furent agréées, mais sous la condition très-expresse, et nécessitée par le prix élevé 5i.. ( 384 ) qu'on demandait, que le marché ne serait tenu pour définitif qu'après une étude couiplèlc des verres et la certitude qu'ils pourraient être employés à la construction d'une bonne lunette. » Ces conditions et les clauses du marché à intervenir sont contenues dans une Lettre de MM. Chance, datée de Birmingham le lo janvier i856. » M. Foucault fut chargé de cette étude, dont les conclusions sont com- prises dans un Rapport écrit en entier de sa main, sous la date du 21 no- vembre i856. Je vous lais remettre, dit M. Foucault dans sa Lettre d'envoi, les pièces demandées, jilus la partie du Rapport qui est déjà transcrite, et puis je continue sur le même ton. » Voici ce Rapport, qu'il est nécessaire de reproduire ; il est destiné à un envoi à faire par le Directeur au Ministre, ce qui en fera comprendre la forme : Le Décret relatif à la réor{,'anisation de l'Observatoire impérial de Paris autorise le Direc- teur à prendre toutes les mesures nécessaires pour élever et pour maintenir cet ElaLlissemenl au rang qu'occupe la France elle-même parmi les autres |)uissances. Dans ces derniers temps, les observatoires étrangers ont fait de grands sacrifices pour perfectionner les instru- ments de mesure ou pour accroître leur portée comme instruments d'optique. En dehors des instruments méridiens proprement dits, l'Observatoire de Paris ne possède comme pièce remarquable qu'une excellente lunette de 9 pouces, livrée depuis une année par M. Secre- lan, et un objectif de ij pouces, qui date d'une époque plus ancienne, qui a coiité 24 000 francs, qui n'est j)as encore monté, mais qui, /elon toute apparence, ne possède pas une puissance en rapport avec ses dimensions ni son prix (i). Quel que puisse être le zèle de nos Astronomes, l'infériorité relative de leurs moyens d'action ne leur permet pas de lutter avantageusement avec les savants étrangers, qui, sous un ciel plus pur et munis d'instruments meilleurs, travaillent sans relâche à rechercher dans les espaces célestes les objets et les phénomènes qui se sont dérobés jusqu'ici aux regards des hommes. L'inlluence supérieure qu'exerce sur les progrès de l'Astronomie la puissance des instruments ne saurait être mise en doute; elle n'a pas échappé à l'Empereur, et Sa Majesté en a si bien compris l'importance, qu'Elle a donné ordre de ne laisser échapper aucune occasion de se procurer directement ou indirectement une lunette du plus fort calibre. Entrant dans les vues de l'Empereur, j'ai pense que l'occasion serait fournie par l'Expo- sition imiverselle de i855. Effectivement, à cette époque, la maison Chance, de Birmingham, a soumis aux regards du public deux disques de ^4 centimètres de diamètre, l'un en crown- glass et l'autre en (lint-glass, que l'on pré.senlait comme étant assez purs pour devenir par le travail de la taille l'objectif d'un réfracteur colossal. Déjà le disque de tlint avait paru quatre ans auparavant à l'Exposition de Londres et y (i) Les matières entre autres vont en s'altérant. L. V. ( 385 ) avait obtenu la médaille du Conseil [Council medal). Le t-rown se montrait ])our la première fois et même il apparaissait presque à l'état brut, tellement qu'il ne semblait guère possible d'exprimer sur son compte une opinion motivée. En Angleterre, les Membres du Jury, avant de porter un jugement, avaient exigé que le flinteût ses deux faces polies, et après qu'un examen attentif eut ainsi été rendu possible, le rapporteur, M. Glaisher, a déclaré que, maigre la présence de quelques stries au sein de la matière, le disque était d'une grande beauté et qu'il méritait la première récompense. En France, le Jury en a agi différemment, il a traité de même sorte l'un et l'autre disque, celui qui était poli et celui qui ne l'était pas, et tous deux furent passés sous silence. Sans doute la Commission s'est exagéré l'importance des fils qui avaient été signales dans le flint, et elle a cru en voir autant dans le crown, dont la surface avait été grossièrement usée et striée dans toute son étendue. Au moment de retirer ses verres, la maison Chance a eu la pensée d'en appeler auprès du Directeur de l'Observatoire, et, sans se décourager de l'échec qu'elle venait de subir, elle a provoqué un nouvel examen en même temps (ju'elle proposait à l'Observatoire d'acquérir pour son usage les disques qu'elle persistait à considérer conjme doués d'une qualité su- périeure. Je suis donc entre en pourparler avec la maison Chance, et après avoir échange plusieurs lettres avec elle, j'ai arrêté comuie il suit les conditions sous lesquelles l'Observatoire, auto- risé par le Gouvernement, pourrait faire l'acijuisition des disques (i) : Les grands disques, crown el flint, seront soumis à un examen préalable, et ils resteront à la disposition de l'Observatoire aussi longtemps que durera cet examen. Cet examen préalable constituera, en faveur de l'Observatoire, un privilège d'acquisition dont les conditions seront ainsi réglées : le prix des deux disques est de 5ooon francs, mais 25 ooo francs seulement seront pavés avant de commencer la taille et au moment où le Gouvernement aura résolu l'achat des verres; l'autre moitié de 25 ooo francs ne sera payable que lorsque l'objectif aura été terminé et reconnu par l'acquéreur comme remplis- sant les conditions requises. Aucune limite de temps n'est fixée pour l'examen des verres ni pour la durée de la taille. Le Directeur reste libre de choisir l'artiste auquel sera confié ce travail de la taille. Dans le cas oii l'examen des verres conduirait à des conclusions favorables, la vente du disque reste subordonnée à la ratification du Gouvernement français. Si la vente n'a pas lieu, l'Observatoire renverra immédiatement les disques sans réclamer aucun frais d'examen et en donnant à la maison Chance la faculté d'user des procès-verbaux et résultais des diverses expériences auxquelles auront été soumis les deux verres. Dans le cas où l'examen préalalable donnerait des résultats insuffisants, la maison Chance espère qu'on éviterait de leur donner une publicité qui leur porterait préjudice. Il est entendu que dans le cas où le travail des verres ne produirait pas un bon objectif, ces verres néanmoins resteraient la propriété de l'Observatoire moyennant la somme de 25 ooo francs payée avant l'expiration de la taille. (i) Nous devons rapporter ces conditions, afin qu'on comprenne les difficultés qu'a dû susciter à l'administration de l'Observatoire la suspension de la taille des verres, amenée par la découverte du télescope à miroir de verre argenté. L. V. ( 386 j Si pendant la durée du travail des verres il est établi que de tels disques se déprécient, par suite de perfectionnements dans la fobrication, la maison Chance consent à subir, sur les 25ooo francs payables en cas de réussite, une réduction équivalente. Ces conventions étant agréées de part et d'autre, les verres ont été renvoyés au physicien de l'Observatoire, IM. Léon Foucault, pour être étudiés au point de vue de l'emploi qu'on voulait en faire. Les diverses épreuves auxquelles on les a soumis à partir de ce moment n'ont été mises en exécution qu'après avoir été discutées avec le Directeur et reconnues né- cessaires. Les grandes dimensions des verres ont rendu les opérations très-longues et très-laborieuses. Ces opérations ont eu principalement pour objet d'apprécier le degré d'homogénéité de la substance des verres, de mesurer leurs indices de réfraction pour les divers rayons simples, et d'en tirer une comparaison des pouvoirs dispersifs du crown et du flint. Pour reconnaître à quel point la substance de ces verres possède le degré d'homogénéité nécessaire au succès de l'entreprise, l'épreuve qui nous a paru la plus simple et la plus expé- ditive a consisté à placer normalement chacun de ces disques dans un faisceau divergent de lumière solaire émané d'un foyer très-petit. Ajirès avoir traversé la matière du verre, ce faisceau de lumière était reçu sur un écran de papier blanc, où, en vertu des lois de la réfrac- tion et de la diffraction, il devait accuser la présence des changements brusques ou gradués de la densité des verres et qui sont généralement désignés sous les noms de fils secs ou de fils g m s. Les fils secs apparaissent sur l'écran comme tout obstacle à la propagation de la lumière, c'est-à-dire sous forme d'ombres bordées des franges de diffraction; les fîls gras infléchis- sent les rayons lumineux, les concentrent en certains lieux de l'esjjace, et produisent rà et là sur le papier des inégalités d'intensité hunineuse. Entre ces deux extrêmes tous les intermé- diaires peuvent appaïaître, et donnent par un coup d'oeil d'ensemble une idée généiale de la distribution des intensités et de la constitution de la masse vitreuse. Mais pour que l'épreuve soit concluante, il est nécessaire que les deux faces du verre aient été convenable- ment dressées et polies. Le disque de flint, qui avait déjà été examiné à Londres, nous est arrivé tout poli sur ses deux faces. L'image projetée sur l'écran a aussitôt révélé l'existence de la région défectueuse signalée dans le Rapport de M. Glaisher. Cette région traversée d'un certain nombre de fils est placée environ à la moyenne distance du centre et du bord voisin. Une observation at- tentive montre que ces lils ont des prolongements, des ramifications vagues, qui, en s'effaçant graduellement, s'étendent assez loin pour alfecter d'une manière sensible environ la moitié de l'étendue du verre. Au rentre se trouve un fil sec recourbé, très-apparent, signalé égale- ment dans le Rapport anglais, u)ais qui ne doit j)résenter aucune espèce d'iiu'onvénient. En résumé, à la suite de cette première épreuve le flint a paru irréprochable dans une moitié de son étendue; l'autre moitié renferme une plage défcctueusi' dont la constitution s'irradie de manière à inspirer (|uelqucs craintes. En conséquence, il devenait nécessaire de recourir à des èiireuves sjjéeiales poiu' a[)i>récier l'inlluenccqui pourrait en résulter. Le grand disque de crown est arrivé à l'Observatoire dans l'état où il a été exposé, c'est- à-dire quel es surfaces étaient tellement défectueuses, qu'il y avait impossibilité à porter aucun jugement sur les qualités optiques de sa nature. On a donc fait dresser et polir les deux surfaces, et par l'aspect de Timage projetée sur l'écran suivant la méthode déjà décrite on a ( 387 ) pu juger de la limpidité et de rhomogénéité que présente la pièce dans toute son étendue. Il ne règne au milieu qu'une vague apparence de fil gras de deux ou trois cenliiiiétres, et dont la présence est tout à fait négligeable. De tous les verres grands et petits que nous avons examinés, ce crown est le plus beau qui ait passé sous nos yeux. Restait donc à étudier les indices de réfraction. Pour cela, on a fait pratiquer sur le con- tour de chacun des disques trois facettes dressées et polies à peu près équidistantes; il en est résulté pour l'un et pour l'autre trois directions suivant lesquelles on a pu étudier, au moyen de deux théodolites, la direction à travers une épaisseur de 60 centimètres de verre. Dans ces conditions, le flint a donné lieu à une absorption considérable portant sur les rayons violets, ce qui n'a pas permis d'observer le spectre solaire au delà de l'indigo. L'image du spectre ne s'est pas produite avec la même netteté dans les trois directions, tant à cause des parties défectueuses déjà signalées dans le flint que par suite de l'imperfection des faces. On a choisi la meilleure direction pour prendre les indices de réfraction correspondants aux six rayons simples désignés dans la science par les lettres B, C, D, E, F, G. La même opé- ration a été faite sur le crown, en sorte que finalement on a obtenu deux tableaux d'indices de réfraction relatifs aux substances proposées, qui, comparés l'un à l'autre, ont montré que les deux substances entrant dans la composition d'un même objectif sont susceptibles de réaliser l'achromatisme d'une manière satisfaisante (i). On en était donc arrivé à reconnaître que les deux verres possèdent des pouvoirs réfrin- gents et dispersifs convenables; que le crown, par sa pureté et son homogénéité, constitue une pièce hors ligne, et que le flint, également très-beau dans certaines parties, est entaché dans d'autres par la présence de fils dont l'influence pouvait encore inspirer des craintes sur l'uniformité de densité de la masse. Il a donc été résolu qu'on tenterait une dernière épreuve pour comparer, au moyen des interférences, les densités de deux échantillons prélevés sur deux poitits opposés du disque de flint. Heureusement ce disque com|)ortait, entre deux de ses diamètres, une différence de près de 1 centimètre qui a permis de faire l'emprunt de deux échantillons sans restreindre aucunement les dimensions du futur objectif. Les deux échantillons taillés, rapprochés et insérés dans un même bloc de verre ordinaire, ont été travaillés en même temps et ramenés exactement à une même étendue en longueur; puis, en les soumettant à l'épreuve délicate de la comparaison interférencielle, on s'est assuré qu'il n'existait entre l'un et l'autre aucune différence appréciable. Dès lors il ne restait plus aucune objection, et il m'a semblé. Monsieur le Ministre, que le moment était venu de se préoccuper des moyens à employer pour procéder à la taille des disques de la maison Chance. "Votre Excellence trouvera ces moyens exposés avec les détails suffisants dans les pièces 2 (2) et 3 (3), et dans la Lettre ci-jointe; elle pourra, en connaissance de cause, m'autoriser à préparer, sur les bases que j'ai l'honneur de lui soumettre, les traités à intervenir avec les maisons Chance et Secretan, traités qui seront ensuite soumis à son approbation. (i) Le travail relatif à la détermination des indices de verres est resté entre les mains de M. Foucault. L'Observatoire a le plus grand intérêt à ce que ce travail lui soit remis. L.V. ( 2 ) Traité avec la maison Chance. (3) Traité avec la maison Secretan. { 388 ) » On voil, d'après ce Rai^port : » Que le crown est une pièce magnifique et irréprochable. » T^e flint a des fils malgré lesquels la Commission de T^ondres considère ce disque comme étant d'une grande beauté, et lui adresse sa première récompense. M. Foucault craint que la Commission de l'Exposition de i855 ne se soit exagéré l'importance de ces fds. Toutefois, il étudie le verre d'abord au travers de son épaisseur, ensuite sur des ravons lumineux traver- sant une grande partie de la largeur en entrant par une facette et sortant par une autre. Enfin, dans les parties les plus éloignées, il enlève deux petites lames, et par un procédé emprunté à la théorie des interférences, il reconnaît qu'il n'y a entre ces parties aucune différence de densité. » Qui ne comprend déjà que ces pièces d'optique si importantes ne pour- ront être traitées sans une grande réserve, et s'il arrive que notre confrère examine avec nous l'opportunité de les détruire en partie, de les altérer, il ne nous sera pas possible de nous résigner à un sacrifice qui n'a d'ailleurs pas été sérieusement proposé. Mais n'anticipons pas, chaque chose viendra à sa place, nette et précise. » Disons seulement que cette règle que nous nous sommes imposée de ne vouloir traiter d'aucune affaire importante, sinon par écrit, est aujourd'hui bien justifiée. Elle nous permettra, grâce aux pièces de toute nature qu'elle a mises dans nos mains, de répondre aux attaques quelles qu'elles soient, lorsqu'on voudra bien les spécifier. Et ce n'est pas seule- ment au Directeur que cette situation profitera; elle servira aussi à bien caractériser les titres de nos collaborateurs, et aujourd'hui même elle sau- vegardera ceux de M. Léon Foucault, titres qui, pour être présentés autre- ment qu'on ne l'a fiiit, ne seront pas diminués, mais bien considérablement augmentes. » J'aivoidu, disais-je au Ministre en lui adressant le Rapport (pii pré- cède, m'assurer qu'il nous serait possible de faire travailler les verres en France (préoccupation qui était celle de mon collaborateur et la mienne, et qu'on trouvera empreinte partout dans cet exposé). J'ai donc l'honneui' de proposera Votre Excellence de m'autorisera traiter simultanément : » i" Avec la maison Chance, de Birmingham, aux conditions souscrites par elle dans la pièce n" 2 ci-jointe et analysée dans le Rap|)ort; » 1° Avec la maison Secretan, sous les conditions souscrites par elle dans la pièce n° 3. » La ratification du Ministre ne se fil pas attendre. Le traité d'achat fut immédiatement signé et exécuté. Quant au traité avec la maison Secretan, ( 389 ) il fut approuvé en principe. Il f;illait, avant de passer à l'exécution, se préoccuper de quelques points essentiels. » M. Foucault était déterminé à ce qu'on construisit la liuietle, et il s'occupa immédiatement des moyens de vérification en raison de la néces- sité que nous en avions reconnue, lorsque antérieurement nous avions eu à essayer l'objectif de c) pouces de Secrelan. » Bientôt, en i 857, MM. Bontemps et Chance s'inquiètent de savoir si la taille des verres s'effectue. Ce n'est pas douteux, disent-ils, et ils pensent que je ne refuserai pas « de leur faire connaître, au moins officieusement, » où en est le travail auquel ont dû déjà être soumis les verres. » « Mais dans l'intervalle, M. Foucault avait été entraîné sur cette route où il découvrit le télescope à miroir de verre argenté. Ses idées s'éloignèrent rapidement de l'entreprise de la construction de la grande lunette. Et comme je le montrerai, il en arriva à penser qu'il fallait renoncer définiti- vement à la taille des verres, et s'en tenir à la construction de grands télescopes. » Puis un jour ses idées se modifièrent, et il nous ramena aux lunettes. C'est la date de ce retour qu'il nous faudra rechercher avec le plus grand soin, car c'est celle de sa conception de la taille des verres, de l'étude de chacune des quatre surfaces isolément et de leur perfectionnement par la méthode des retouches locales. J'ai quelques données précises à ce sujet, et l'on verra aussi combien je me suis occupé d'aider M. Léon Foucault dans cette nouvelle voie, malgré les embarras que ces changements ont causés, on le comprend, au point de vue de l'Administration. » Nous demandons à l'Académie la permission de ne point entreprendre aujourd'hui cette partie de notre Exposé. Elle réclamera beaucoup d'atten- tion, et nous n'avons pas eu le temps nous-même, pour aujourd'hui, d'y donner toute celle qu'elle mérite. » HISTOIRE DES SCIENCES. — Le sidéi'oslal de M. L. Foucaidt; par M. H. Sainte-Claire Deville. « M. Bertrand a dit de M. Léon Foucault, dans un beau langage dicté par la plus pure anùtié : « Le succès, loin de l'inviter au repos, excitait » Foucault au progrès. » Il travaillait donc beaucoup; mais, s'il travaillait, il écrivait peu. De plus, il restreignait dans un très-petit cercle d'amis ses communications ou plutôt ses confidences scientifiques. Il ne paraîtra donc pas étonnant qu'il y ait lieu de fixer dès à présent la trace lumineuse fie ce c. R. , 18G8, 1" Semestre. (T. LXVI, M" 9.) 5^ ( 390 ) grand esprit qui s'est peu répandu. Cette trace s'effacerait aisément devant l'indifférence habituelle pour les choses qui viennent de passer. » M. Foucault, on le sait, a fait construire par M. Duboscq et a décrit dans nos Comptes rendus, en i863, un nouvel héliostat susce|)tible de com- porter de grandes dimensions. Ce qu'on ne sait pas, c'est qu'il avait, en améliorant encore les conditions de stabilité de cet instrument, a|)|)liqué son idée à la construction d'un appareil astronomique, le sidérostal. Je vais le décrire sommairement, pour conserver à M. Foucault la propriété de son oeuvre et de ses principales applications. J'ai eu recours à mes souvenirs, aux souvenirs de quelques amis de M. Foucault, et enfin au magnifique modèle en bois construit aux frais de notre confrère et conservé par M. Eichens, l'habile et consciencieux artiste qui lui a prêté dans bien des circonstances un si précieux concours. )) La disposition habituelle des instruments astronomiques, lunettes ou télescopes, ne permet pas d'y adapter aisément les appareils nécessaires à l'étude des propriétés de la lumière des astres (photométrie, photographie, polarisation, spectroscopie). De plus, l'instabilité des équatoriaux devient très-grande lorsqu'on y adapte des appareils souvent lourds et excentriques qui détruisent l'équilibre. » Le sidérostat a pour but d'éviter ces inconvénients et de permettre à l'astronom© d'observer la lumière des astres exactement comme le physi- cien étudie la lumière du Soleil dans la chambre obscure, en employant à ces recherches les instruments qui se trouvent dans les cabinets de physique et sans avoir à en changer ni la forme ni la disposition. » Le sidérostat se compose essentiellement : i" d'un miroir plan argenté, mû par une horloge de manière à renvoyer dans une direction horizontale constante les rayons de 1 astre que l'on veut observer; 2° d'iui appareil objectif fixe, réflecteur ou réfracteur, qui concentre ces rayons en son foyer (i). Ce foyer se retrouve à l'orifice d'une chambre obscure qui peut être chauffée au besoin, et dans laquelle l'astronome se livre à son aise (2), (1) La fixité de l'appareil objectif présente cet avantage considérable d'éliminer toute influence des flexions du miroir ou des lentilles, flexions impossibles à éviter coniplélement lorsque ces verres ont à prendre diverses positions dans l'espace. Il est vrai qu'il reste la flexion du miroir plan; mais rien ne limite l'épaisseur du miroii', puisqu'il est porté par des axes extrêmement courts. (2) Quelles jouissances sciLUlilIques M. Foucault se prouiellait ainsi, et dans tpnl lan- gage original, inspiré, mais toujours mesuré, il exprimait à ses amis ses espérances, helas! si vite déçues. ( 39t ) sans fatigue el sans souffrance, à toutes les expériences et à toutes les me- sures qu'il désire exécuter. Des manettes lui donnent le moyen d'agir sur le miroir et d'en changer à volonté la direction. » Si le miroir plan reste immobile, cet appareil peut être employé comme un équatorial aux mesures des positions relatives des astres. C'est aussi le véritable instrument pour la construction des cartes célestes, et M. Wolf s'est mis en mesure d'y adapter un appareil au moyen duquel l'astronome obtiendrait immédiatement la reproduction des constellations célestes. » M. Foucault avait associé M. Wolf à la conception d'un projet de sidérostat à construire à l'Observatoire. Il s'était réservé le miroir et son mouvement; M. Wolf avait ftiit le projet du télescope horizontal et delà chambre noire. Le traité à passer avec le constructeur, M. Eichens, fut écrit, un petit modèle du miroir avait été fait, lorsque tout fut brusquement arrêté à l'Observatoire, sans que M. Foucault en ait su ou m'en ait dit la raison. » Si j'ai bonne mémoire, pendant plus de deux années le collaborateur de M. Foucault n'a cessé de réclamer, mais en vain, la construction du sidérostat (i). 1\1. Foucault ne pouvait attendre plus longtemps. C'est pour- quoi il prit le parti de construire chez lui le premier sidérostat. Il disposa pour le recevoir le second étage de sa maison de la rue d'Assas (appartenant à sa mère), converti en chambre obscure avec ses dépendances. Un second modèle de miroir fut exécuté pour lui par M. Eichens, avec l'ensemble des dispositions nécessaires pour modifier l'angle horaire et la déclinaison. Notre malheureux confrère a été frappé le jour même où se terminaient ces préparatifs. » L'Astronomie physique, en France, ne peut disposer d'appareils aussi parfaits que ceux qui sont possédés par les étrangers. Avec le sidérostat, notre pays prenait immédiatement l'avance : telle était l'opinion deM. Fou- cault; elle détermina la résolution qu'il ne put accomplir. )) En Allemagne, ISL Steinheil a déjà commencé à construire des sidé- rostats; mais l'utilité de ces appareils est bornée par l'impossibilité où il se trouve de faire un miroir plan de grandes dimensions. A cause de retards prolongés, qui n'ont pas dépendu de M. Foucault, et par l'effet de sa mort prématurée, nous pouvons lui jour ou l'autre être frustrés de la gloire de (i) Le sidérostat devait permettre d'entreprendre des études du plus haut intérêt (tout particulièrement l'élude du déplacement des raies par suite du mouvement propre des étoiles) impossibles avec les appareils ordinaires, incommodes et trop peu stables. 52.. ( 392 ) réaliser une des idées les plus fécondes qui nient été émises pour l'étude physique des asires. » Aujourd'iîui, la nécessité du sidérostat est plus urgente encore. On parle d'envoyer une expédition astronomique observer la prochaine éclipse de Soleil à Bornéo. Le sidérostat trouverait là, pour la photographie et l'analyse spectrale, une application indispensable, et sans lui nous ne pou.- vons avoir la prétention de faire mieux que les Anglais. » Une des applications les plus intéressantes du sidérostat était celle qu'en voulait faire M. Foucault à l'élude permanente du Soleil. Dans une des salles les plus fréquentées d'un observatoire, il voulait disposer un ap- pareil donnant sur un écran quadrillé une image fixe et amplifiée du Soleil. L'apparition et la forme des taches, le passage d'un astéroïde siu* le disque solaire auraient été un sujet d'études continuelles, faites sans danger pour les yeux, par toutes les personnes que leurs occupations amènent sans cesse à traverser cette salle. » Pour la photographie du Soleil, M. Foucault voulait employer, avec le sidérostat , un objectif de très-long foyer achromatisé pour les rayons chiniiques. Un second miroir plan, presque normal au faisceau réfracté, recevait celui-ci à une distance de l'objectif égale à la moitié de sa longueur focale, et ramenait l'image à se former sur la paroi antérieure de la chambre noire auprès de l'objectif lui-même. L'observateur se trouvait ainsi à proxi- mité de l'image et du miroir mobile, malgré la grandeur de la distance focale de l'objectif. » M. Foucaidt et M. Wolf avaient ainsi posé, appliqué et réalisé pour ce cas particulier un principe qui devra désormais présider à la construc- tion de tous les appareils d'Astronomie physique, celui de la spécialisation de chaque instrument au Init qu'il doit atteindre. L'appareil destiné aux observations du Soleil ne peut être le même que celui qui s'applique aux étoiles; la Lune exige de même un instriunent spécial. M Ou voit comment l'étude du sidérostat avait élé poussée par notre cou- frère jusque dans ses dernieis détails, et condiien il est à regi'ettcr que cet appareil n'ait pu être réalisé dans le cabinet de la rue d'Assas. » Dans une prochaine séance, j'entretiendrai l'Académie de détails iné- dits relatifs à l'emploi du régulateur de M. Foucault dans les instruments d'Astronomie ( i). » (i) J'ai tenu :'i n prodiiiio intcgi'alcment dans les Coiiip/c^ riniiiis ce que j'ai In à l,i séiinre. Mais je dci-laie iiiainlenanl (|iii' je ii<' coniMiiiniinu lai pas à l'Acadéiiiif \v liavail (jin.' ( 393 ) « M. Le Verrier exprime son profoiul étonnement de la nouvelle com- nuinication de M. H. Sainte-Claire Deville; elle est, comme la précédente, sans objet apparent au premier abord, injuste, et ne saurait intéresser en rien la conservation des titres scientifiques de M. Foucault. « En effet, nous voulons prendre date, dit M. Sainte-Claire Deville. Quelle date? lui disons-nous. L'Académie vient de nous voir lui demander de s'expliquer à cet égard, et M. Deville n'a pu répondre que par des pbrases confuses et dont il n'y a rien à tirer. « Qu'on fasse de l'officiel ce » que l'on voudra, dit-il; nous n'avons pour nous rien à y prendre. » » Or M. Deville m'a entendu à l'instant même, ainsi que toute l'Aca- démie, dire, après ma communication écrite, que j'apporterai des pièces, des dates toutes à l'avantage de M. Foucault. J'ai des dessins signés de sa main et datés. Lors donc qu'on ne présente que des considérations géné- rales, et rien de précis, il est bien clair que ce n'est pas de prendre de date qu'on s'est proposé, puisqu'on ne le fait pas. » Non, ce qu'on a voulu, c'est arriver à nous demander pourquoi, M. L. Foucault nous ayant proposé la construction d'un sidérostat, nous ne l'avons pas exécutée. » Nous protestons énergiquement et de toute notre conscience contre des questions ainsi posées d'une manière captieuse. Ou bien, pense-t-on, nous prendrons la faute à notre charge par une générosité que commande- rait le respect d'un confrère présent encore pour ainsi dire parmi nous, et l'on en tirera parti sans réserve; ou bien nous exposerons qu'il y avait quelques fautes delà part de notre confrère, et alors on nous criera : •< Vous » l'attaquez! » » Eh bien, on se trompe, et, fort de notre loyauté, de notre dévouement à la science et du concours éclairé que nous avons donné à M. Foucault, j'avais préparc sur les parties inédites de l'OEuvre de M. Foucault relatives aux régulateurs. L'Empereur, qui a protégé si eflicacement notre illustre confrère, qui l'a aidé si généreuse- ment dans le courant de cette vie scientifique si bien remplie, a pris l'initiative de la publi- cation et de la continuation de l'OEuvre de notre confrère. L'Empereur a nommé une Com- mission composée d'anciens amis, d'héritiers et de collaborateurs de Foucaidt, et l'a pourvue libéralement sur sa casselte des moyens d'arriver sûrement au but ([ue nous désirons tous atteindre dans l'intérêt du Pays, de la Science et de notre Compagnie. Je remettrai à cette Commission tous les documents que je possède, je lui dirai tous mes souvenirs. N'ayant eu dans cette circoustance que le désir tic conserver à mon ami des droits que j'espère avoir mis à l'abri de toute contestation, je considère désormais ma tâche comme remplie, et je ne prendrai jilus la parole sur ce sujet, m'inspirant d'une pensée exprimée pendant la séance par notre très- sage et très-savant confrère M. de Quairefages, si jaloux des intérêts et de la dignité de l'Académie. ( 394) nous saurons entrer clans des explications qui donneront à la fois satisfac- tion à notre confrère et à nous-mêmes. Et nous osons dire que, si M. Fou- cault était présent, ce serait nos paroles qu'il ratifierait. Qu'on veuille bien se souvenir que ce n'est pas nous qui provoquons de telles explications, nous en aurions trop de regret. )) Nous l'avons dit, dans ime première phase de ses reclierches M. Fou- cault étudie les verres d'une grande liniette. Décidé à la faire construire, il s'occupe de rechercher les moyens d'abréger la vérification de l'objectif, et dans cette voie il découvre le télescope à miroir de verre argenté. Les téles- copes, on le comprend, lui font peu à peu et bientôt complètement perdre de vue la lunette, et, en raison des intérêts de MM. Chance engagés dans l'affaire, il en résulte des difficultés administratives qu'on fait, bien entendu, peser sur le Directeur. » Après avoir fait un télescope d'essai de lo centimètres, puis un de 20 (un chef-d'œuvre de ses mains!), puis un de l^o, M. Foucault aborde et con- struit le télescope de 80 centimètres, qui se trouve actuellement à Marseille. » Notre confrère estiuîe alors qu'il faut définitivement renoncer à la construction des grandes lunettes et s'en tenir à un accroissement plus con- sidérable encore des télescopes. Sur ce, nouvelles et plus vives réclamations de la maison Chance. » Cependant M. Foucault m'a persuadé et m'entraîne à sa suite, comme je le montrerai. Nous faisons fondre à Saiut-Gobin, avec la protection de notre regretté confrère, M. Pelouze, un grand disque de verre que tout le monde a vu dans nos galeries, et qui est destiné à la construction au miroir d'un télescope de i",2ode diamètre. » Mais bientôt M. Foucault se prend à me reparler des lunettes. On les a jugées peut-être un peu vite, dit-il, il ne serait point éloigné d'y revenir. La raison en est, comme on le verra dans des pièces que je produi- rai, que notre confrère avait reconnu qu'il pouvait appliquer à chacune des quatre siu'faces des verres d'une lunette, les procédés de vérification et de rectification qu'il avail employés pour les surfaces des verres des téles- copes. Et c'est là qu'on doit chercher la véritable origine et la véritable date de ses inventions, et non pas dans des récriminations sans portée, sans vérité, sans justice. " Eh bien, ici encore, on me verra revenir avec M. Foucault vers les lunettes, et cette fois sans délai, parce que cela m'était possible sans qu'il en résultât un embarras étranger. Au contraire, nous donnions satisfaction à MM. Chance. » Je montrerai encore que c'est sur mes instances que l'arrangement ( 395 ) intervenu entre M. Foucault et la maison Secretan, pour la construction des verres d'optique, a été conclu. » Alors intervient la loi qui nous accorde 400000 francs pour la con- struction de la grande lunette et pour celle du télescope. Ou a dit que c'était malgré M. Foucault. C'est une grande erreur comme tout le reste.' M. Foucault expose lui-même que cette double entreprise n'a rien de téméraire et que ce n est qu'une question d'argent. » La taille des verres de la grande lunette est commencée et d'abord poussée avec activité. Mais bientôt M. Foucault s'arrête de nouveau, et il nous propose de changer encore de voie et de construire un instrument unique dans lequel, non-seulement les deux grands verres, mais le miroir de i™,20 seront employés. » Ce nouveau projet fut longuement discuté entre nous. Il offrait des inconvénients astronomiques et aussi des difficultés de construction qu'il accumulait toutes sur une même entreprise. Établir un objectif de yS centi- mètres de diamètre était un travail à lui seul considérable. Construire un sidérostat, même dans les proportions moyennes, et lui donner la régula- rité de mouvement indispensable, était une, chose fort délicate. Mais sur- tout vouloir débuter dans cette voie difficile par construire un sidérostat colossal avec miroir de i"^,20 de diamètre paraissait extrêmement dange- reux. Au surplus, disais-je, si vous persistez dans ce changement de voie, veuillez, je vous prie, le formuler par écrit, car vous n'ignorez pas que le Ministre a voulu connaître les plans qu'on se proposait de suivre, et qu'il a formellement stipulé qu'on n'y changerait rien sans lui en avoir référé. Or, M. Foucault n'a rien voulu proposer ainsi, et tout s'est borné à des conver- sations. M Un peu plus tard encore, M. Foucault me propose l'établissement d'un système de télescope de moindre dimension et avec sidérostat. Mais quand notre collaborateur était déjà chargé de la construction d'une grande lunette, prise, abandonnée, puis reprise, et à laquelle on n'avait presque rien fait; quand il était déjà chargé d'un télescope auquel on n'a rien fait du tout; quand ces deux premières entreprises étaient basées siu- une loi, et que le Ministre nous avait écrit avec raison de ne rien négliger pour les faire aboutir, nous le demandons, eût-il été raisonnable à nous de consentir à leur abandon en faveur d'un troisième projet? Voilà purement et simplement ce que je n'ai pas pu accepter. Notre confrère avait déjà sur les bras deux grandes constructions, dont l'une était à peine ébauchée. Je n'ai pas voulu lui en mettre une troisième, bien certain que les deux pre- mières seraient dès lors complètement laissées de côté. f 396 ) » On voit donc à quoi se réduit la question posée d'une façon si impé- rieuse par M. Deville. Trois |)rojets existent : la construction d'une grande lunette, la construction d'un grand télescope, celle d'un sidérostat. Les deux premiers sont les plus anciens en date, et s'exécutent en vertu d'une loi. J'ai ciu qu'il fallait les laisser s'exécuter, et n'entreprendre le sidérostat qu'à son tour, lorsque les premières entreprises seraient assez avancées. » Dés à présent, on voit que l'honneur scientifique de M. Foucault n'a rien à gagner ni rien à perdre dans un pareil débat. Nous tenons à honneur de bien constater que ce n'est pas nous qui l'avons posé, et qu'à M. Deville appartient la forme personnelle et irritante qu'il lui a donnée tout d'abord. » Qu'on sache bien que si l'on a un autie but, ce n'est pas ainsi qu'on parviendra à l'atteindre, et que nous resterons sur la brèche pour repous- ser les attaques passionnées venant d'une même source, et aussi injustes les unes que les autres. » M. Delai;.\ay aiuiouce à l'Académie que la petite planète (Se), objet de la Note de M. Le Verrier insérée au dernier Coiiijjle rendu, a été découverte à l'Observatoire de Marseille, par M. Coggia. Cet observateur n'en est pas à ses débuts, bien que son nom n'ait pas encore été prononcé devant l'Académie. C'est à lui, en effet, qu'est due la découverte d'iuie comète dans la nuit du aS au 24 janvier 1867, découverte qui a été annoncée à l'Académie dans sa séance du a8 du même mois, sans que le nom de son aiUeur fût cité [Comptes lendus, t. LXIV, p. i5i). Une discussion s'engage sur ce sujet, à laquelle prennent part MM. Lion- ville, Pasteur, Delauuay et Le Verrier; mais, aux termes de l'article i'^''"l) + 2g/iîatl — /h:)]- + [(^•- — li-)[atl — hc) — ig/i{ac -\- /'(l)]-, (le sorte que l'équation r- - X- = j- + z.% où l'on suppose que t, x, j% z n'ont |)as de diviseur commun, est résolue en posant r == ■?.ef[[g- - h-)[ac + hd) ^ 2gh{ail. - hc)], z = 2^ [(g^ — h-)[nd— bc) -h igh{ac -f- Ac/)j. ). On pourrait donner d'autres valeurs à r et z, en variant l'ordre de nudtipiication des facteurs mais cela est inutile, la décomposition de g- + /r, ci- -+- h-, c^ H- d- en facteurs, quand on passera aux applications luuiiériques, doiuierait encore d'autres valeurs de >==2ç/^)', z = 2p/z', mais J''" -h s'- conservera la même valeur. 1) Pour obtenir l'identité précédente, on mettra l'équation t' = :r- + y- -H Z" sous la forme X et |7. étant premiers entre eux et }x pair, ainsi que j et z, car r = /J-jk', z = fJLz'; ^ et a' sont impairs, ? ^}.t\ x =; Xjt'. » Les décompositions résultent de ce c[ue t' et z' sont pren)iers entre eux, aussi bien que j' et z', et de ces lliéorénies : le produit d'ime somme de deux carrés par une somme de deux carrés est aussi une somme de deux carrés; une somme de deux carrés, premiers entre eux, a pour diviseurs des sommes de deux carrés. C. li. |K(,8, I" Semestre. ( T. LXVI, K" 9.) 53 ( 398 ) » Si l'on remplace rt?, he, cf, (jf'yiRV a, /3, ■/, â', les vnleurs de t, x, j, z se simplifient. Pour j^- = i et h =o, on a ainsi {a' -t- li- + f + â'r = {a- + |5'- - 7^- - r-y et, comme cas particuliers, ( a= + /S^ + y'r = (a' + t^' - v')' + 4 «'v' -+- 4|'3=v^ fa- + â-)- = («^ - ^=)' + (aac?)-; d'où ce théorème connu : Tout carré fr est la somme de deux ou trois carrés, car tout nombre n a la forme ry:-^ fi- +7- + â\ » Je donnerai ailleurs une application géométrique, dont le développe- ment ne serait pas à sa place dans le Compte rendu. » ASTRONOMIE — Troisième Noie sur les spectres stellaires; pur le P. Sfxchi. « Parmi les résultats qu'on espère obtenir par l'étude des spectres stel- laires, il en est un très-important , qui consisterait à savoir si, parmi les étoiles, il y en a quelqu'une qui soit douée d'un mouvement propre assez rapide et comparable à celui de la lumière. La difficulté que présente ce problème est encore assez grande, malgré les progrès de la spectrométrie; je m'en occupai dès le commencement de mes recherches spectrales, dans l'année i853 (voir Bull, météor. du Coll. rom., 3i juillet i863, p. 108); mais l'im- perfection des moyens alors employés ne me permit d'arriver à aucune conclusion digne de confiance. Le spectroscope steliaire ayant été perfec- tionné, j'ai été encouragé, par un Membre illustre de l'Académie, M. Fizeau, à continuer ces recherches : j'ai pu aborder la question avec plus de chances de succès et la résoudre au moins dans certaines limites. Mais avant d'exposer mes résultats, il est nécessaire de rappeler en peu de mots la théorie. » Les physiciens ont admis et constaté qu'un mouvement de translation donné à un corps sonore, et ayant pour effet de l'éloigner ou de l'appro- cher de l'observateur, est capable de modifier la hauteur du son. M. Fizeau est, je crois, le premier qui ait fait cette remarque et qui l'ail étendue à la linnière. Autrefois M. Doppler a insisté sur ce point, et ce fut pour préparer les données nécessaires à la vérification de sa théorie que le P. Seslini, eu i845, entreprit à l'Observatoire du Collège romain un catalogue des couleurs des ( 399 ) étoiles, et développa la théorie de Doppler dans un Mémoire qui précède le catalogue (/J7e»i. deW opp., i845). » Il résulte de cette théorie, maintenant vérifiée pour le son, que si un corps lumineux s'éloigne de l'observateur avec une vitesse égale à la vitesse de la lumière, sa couleur baissera d'une octave (poiu' nous servir de la no- menclature employée en acoustique), et que si le point lumineux s'approche de l'observateur avec une vitesse égale à la moitié de celle de la lumière, sa couleur montera d'une octave. Comme l'intervalle des ondes sensibles à l'oeil, entre le rouge et le violet, est environ d'une octave (les ondes extrêmes étant à peu près comme 2 ; i) dans le premier cas, l'étoile deviendrait à peu près rouge si elle était violette, et éprouverait un changement inverse dans le second. Pour des vitesses intermédiaires, on aurait des variations de teintes proportionnelles. Ainsi, les changements dans la couleur d'une étoile peuvent indiquer qu'à un moment déterminé il s'approche de l'observateur, et qu'à un autre moment il s'en éloigne. » Cependant ce raisonnement ne peut conduire à une conclusion pratique qu'à la condition que, au delà des ondes sensibles à l'œil, il n'en existe pas d'autres qui puissent reproduire les dernières en se modifiant. Or nous savons que les corps lumineux émettent des ondes plus longues que celles des rayons rouges, et plus courtes que celles des rayons violets, ondes imper- ceptibles à l'oeil, mais sensibles au thermoscope et aux agents chimiques. Ces ondes, en subissant un allongement ou un raccourcissement relatif, pour- raient donc reproduire les couleurs modifiées et l'effet serait insensible. » Mais le résultat est bien différent pour des raies produites par la com- bustion des diverses substances dans un corps lumineux. Une substance ca- pable de produire, par exemple, la raie F, qui correspond au bleu et a une longueur d'onde de 486,39 millionièmes de millimètre, à cause du mouve- ment de l'étoile, changerait de place dans le spectre; car pendant que la molécule vibrante qui la produit oscillerait dans le temps qui lui est propre et invariable, l'onde elle-même serait allongée ou raccourcie par le transport du point radiant, et dès lors elle changerait de réfrangibilité : en la com- parant à la même substance rayonnant près de l'observateur, on trouverait une différence dans la place de la raie. Ainsi, si le mouvement était tel qu'il dût accroître la longueur de l'onde de 4o,63 millionièmes de millimètre, la raie F passerait à la place de la raie E dans le spectre, et la couleur serait verte. Pour produire une pareille variation, il faudrait que l'étoile eût, eu s'éloignant, une vitesse de 3iO(jo kilomètres par seconde, et d'environ 16000 kilomètres en s approchant. Comme la Terre ne parcourt dans son 53.. ( 4oo ) orbilc que 3o"^'"',4 clans le même temps, l'étoile devrait avoir, dans le pre- mier des denx cas, une vitesse mille fois plus grande. » Mais les instruments spectroscopiques actuels donnent le nioyen d'ap- précier des intervalles beaucoup plus petits. Supposons que le spectroscope soit tel qu'il déilouble nettement la raie D (ce qui est le cas de ceux que j'emploie maintenant ) ; une différence de position égale à la largeur de celte raie double serait sans doute appréciable. Or, les deux raies D' et D" sont séparées, selon M. Van der WUlingen, de o,4o millionièmes de millimèlre. Un déplacement de cette valeiu' (en sup|)Osant la vitesse de la lumière de 3ooooo kilomètres par seconde) suppose à l'étoile une vitesse de 3o4 kilo- mètres^ eu s'éloignant, c'est-à-dire une vitesse dix fois celle de la Terre. Une moitié moindre suffirait dans le cas du rapprocbement. » Ces vitesses ne sont pas énormes, mais elles sont encoie loin de celles que nous pouvons supposer d'après les mouvements propres des étoiles. Ainsi l'étoile 4o de l'Eridan, qui a 4 secondes de mouvement propre annuel dans le grand cercle [Slnive cal. Dorp., p. i53), si elle était supposée à la distance de la parallaxe stellaire de \ seconde, ne parcourrait que 36 kilomètres par seconde. La question étant très-délicate, il fallait des moyens d'observation d'une grande précision pour déterminer la position absolue des raies. » Cette détermination peut se faire à l'aide des lumières artificielles introduites dans le spectrometre à fente; mais ce moyen est embarrassant dans la pratique et présente plusieurs inconvénients qu'il est inutile de déve- lopper ici. Après plusieurs essais, j'ai trouvé qu'on peut réussir très-bien et plus facilement en introduisant dans le champ de la lunette le spectre et l'image directe de l'étoile, et les comparant à un point de repère fixe, placé dans le champ même. Quant aux raies, on peut choisir la raie F ou la raie E, bien connues par les systèmes auxquels elles appartiennent (raies de l'hydro- gène et du fer), en sorte qu'on peut être sûr qu'il n'y a pas d'erreur sur les substances auxquelles elles appartiennent. La raie b du magnésium est encore très-bonne, surtout pour les étoiles colorées. Ces raies donc devront avoir la même place dans le spectre de toutes les étoiles, par rapport à leiu- image directe, si elles ne sont pas déplacées par le mouvement. Arrivons maintenant aux résultats. » L'appareil que j'ai employé consiste dans un spectroscope à vision di- recte, dans lequel, à la (ente, est sid)stituée une lentille cylindricpie achro- matique. Le |)risme est disposé de manière qu'ime portion des rayons qui forment la ligne lumineuse, au foyer de la lentille cylindrique, le traversent poiu" se disperser, penilant «pTuiie petite j)ortion des rayons est transmise du-ectement hors de ce prisme. On obtient auisi, dans le champ do la huiette ( 4o. ) anal5'satrice,deux images : l'une dispersée, avec les raies bien nettes, l'autre blanche et linéaire. Si le prisme est convenablement taillé, on peut avoir la coïncidence exacte d'une raie noire avec la ligne blanche directe, à l'nide de pelitesvariations d'inclinaison dans l'axe du prisme. Si on ne peut pasobtcnir cette coïncidence (ce qui arrive dans certains prismes), alors il est nécessaire de mettre dans l'ocidaire deux fils micrométriques, et on mcsiu-e la distance de la raie à l'image blanche comme celle des étoiles doubles. J>a lentille cylindrique est meilleure que la fente, car elle donne beaucoup plus de lumière et permet une plus grande facilité de travail. » On peut encore se servir du spectroscope simple, avec un innnense avan- tage, c;ir la lumière reste très-vive; mais si le prisme a une grande force dispersive, il faut compenser la divergence qu'il produit dans les rayons qui le traversent, en faisan! passer le faisceau direct à ti'avers une demi-lentille concave de foyer convenable, pour avoir les raies et l'image de l'étoile au même foyer. On pourrait se dispenser de la lentille cylindrique, mais quoiqu'il soit possible de voir les raies, elles n'ont jamais la netteté et la précision que donne la lentille. Avec le spectroscope simple, il est encore plus facile d'obtenir la coïncidence de l'image directe avec une raie quel- conque du spectre. Bien que l'appareil ait été construit avec les pièces que je me lir,uvais avoir sous la main, j'ai constaté qu'on pouvait très-bien reconnaître le déplacement de la raie F, s'il n'était pas même plus grand que sa propre largeur : c'est là une limite égale à peu près à celle qui a été indiquée ci-dessus, car la raie F n'est pas plus large que la double raie D. « Avec les deux espèces d'appareil, j'ai analysé une grande partie des étoiles qui sont maintenant visibles le soir, jusqu'à la troisième grandeur. Dans chaque série d observations, on connnencait par mettre en coïncitlence la ligne lumineuse de Sirius avec sa raie F, de manière que la ligne blanche fût divisée très-exactement par une pointe très-aigué, placée dans le champ de l'oculaire. Cette pointe opaque, cachant presque complètement la ligne blanche , rend plus facile l'observation des raies du spectre dont la lumière serait affaiblie par son éclat. Ce résultat étant obtenu, sans rien toucher à l'oculaire, je dirigeais la lunette vers une autre étoile, et je cher- chais si la coïncidence existait de la même manière. » Après avoir répété plusieurs fois ces comparaisons, je suis arrivé à cette conclusion que, pour les éloileis du type de Su'ius, il ny a pas de déplace- ment appréciable par mes appareils de mesure. Pour les étoiles de type diffé- rent, connue a d'Orion, je me suis servi d'aulrcs raies, et surtout de la raie b du magnésium, qui est très-nette, après avoir constaté la coïncidence de la raie F et de la raie b dans les étoiles où elles sont toutes les deux sen- ( 402 ) sibles, comme Aldebaran, Capella, etc. P.'ir ce moyen, j'ai vu que la raie de l'hyilrogène est assez bien prononcée, même pour a d'Orion, quoiqu'elle ne soit pas aussi caractéristique que pour Sirius, et qu'elle occupe la pre- mière place d'une bande sombre, après une belle rangée de lignes bril- lantes dans le vert-bleu. Ixs étoiles examinées jusqu'ici appartiennent au Grand Chien, à Orion, au Petit Chien, au Lion, au Triangle, à l'Oiuse, au Cocher, et à Cassiopée, etc. » La conclusion à laquelle nous sommes arrivé, quoique négative, a cependant une grande importance, car nous avons constaté que, parmi les étoiles examinées, il n'y en a aucune dont le mouvement propre soit cinq ou six fois celui de la Terre dans son orbite. Il est possible, sans doute, qu'on puisse trouver pour les autres de pareils mouvements; mais pour atteindre dans celles que j'ai examinées une précision, il faudrait des moyens qui, pour le moment, ne sont pas à ma disposition. )) Comme les études relatives à toutes les étoiles ne sont pas encore achevées, j'aurais voulu attendre pour faire cette communication à l'Aca- démie que j'eusse terminé l'examen du ciel entier, mais une raison qui m'a paru de quelque importance m'a décidé à la faire dés maintenant. En effet, l'appareil que je viens de décrire me parait pouvoir être utile dans d'autres circonstances, et surtout pendant les éclipses du Soleil, pour examiner les protubérances roses. )) D'après le souvenir que j'ai conservé de l'intensité lumineuse que j'ai observée dans ces protubérances en Espagne, en 1860, je doute forte- ment qu'on puisse réussir à les analyser avec le spectroscope à fente, surtout avec des lunettes de petites dimensions, seules employées pour cet usage dans des longs voyages, et n'ayant pas le mouvement équatorial donné par l'horloge. Sans ce mouvement , il sera |)resque impossible d'analyser à la fente une protubérance ; au contraire, avec le spectroscope direct simple, on le fera avec une très-grande lacilité, puisque le champ eu est très-vaste. On pourra éviter l'emploi de l'étincelle électrique ou des lu- mières artificielles, en inlroduisant le rayon direct de la protubérance, comme je le fais pour les étoiles. Les protubérances sont assez petites pour être observées avec précision, comme les étoiles; en effet, dans la planète Vénus, je puis très-bien observer les raies solaires, en employant un grossis-sement modéré et un prisnu^ très-dispersif. » La couronne seule devra être oljservée à la lente, parce qu'elle a une superficie trop grande pour qu j| soit possible de distinguer les raies avec le spectroscope simple. Mais je crois qu'avec cet instrument les protubérances pourront très-bien être analysées avec luie lunette de 10 centimètres d'où- ( 4o3 ) verture. En tout cas, il serait bon de choisir au moins une limelte de 6 pouces, car l'intensité relative des protubérances est beaucoup affaiblie par la lumière de la couronne, sur laquelle elles se projettent. De plus, il semble que leur radiation soit plutôt remarquable par son intensité chimique que par son intensité lumineuse. » On me pardonnera cette digression, qui m'est inspirée par l'intérêt que doit offrir à tous les savants le remarquable phénomène qu'on attend pour le mois d'août prochain. » GÉOLOGIE. — Premier aperçu au sujet des hlocs erratiques. Note de M. J. Fouknet. « La question des blocs erratiques, qui m'occupe depuis longtemps, m'a toujours tenu en suspens à cause de sa complication. Celle-ci est d'ail- leurs avouée même par les glaciéristes qui, dans l'origine, se croyaient obli- gés d'étendre leurs glaciers depuis les Alpes jusqu'à la Méditerranée, tan- dis qu'actuellement ils consentent à accepter l'intervention de l'eau pour une partie du transport. Cette concession, qu'il faut considérer comme un grand progrès, permet d'espérer la solution définitive du problème, et, pour ma part, je ne me montrerai pas trop absolu dans le sens opposé, en déclarant que j'ai observé d'anciennes extensions du moteur glaciaire bien au delà dé ses limites du moment. » A cet égard, j'ai été surtout convaincu par la magnifique moraine que j'eus l'avantage de rencontrer en 1849 aux Avanchers, entre Cha- mouny et Argentière. Son étendue et son ampleur dépassent tellement ce que nous voyons de nos jours, qu'il n'y a point lieu d'hésiter au sujet de son établissement pendant une longue période, plus froide que celle du moment actuel. » D'ailleurs, cette moraine est dans un état de conservation si parfait, qu'elle se refuse absolument à toute idée de dégradation par l'action de l'eau, sauf à l'endroit d'une entaille que l'Arve approfondit d'environ i5o mètres le long de son bord occidental, et par laquelle cette rivière s'échappe comme d'un étroit défilé avant d'entrer dans la petite plaine de Chamouny. Convenons donc qu'ici le cours d'eau n'est intervenu que d'une façon tardive et en même temps très-minime. Considérons surtout que ce dépôt est entièrement confiné dans les hautes vallées alpines à l'alti- tude d'à peu près 2i4p mètres, et qu'en vertu de son aspect il semble pour ainsi dire appartenir à notre ère. » Ces circonstances sont d'ailleurs capitales, parce qu'elles interdisent ( 4o4 ) tout rapprocliement avec les gramls phénomènes dits qlacinires, lesquels se seraient élendiis jusque dans la région lyonnaise à des altitudes d'environ 3oo mètres pour se prolonger d'ici jusqu'à la mer. » Ceci posé, je dois insister sur une particularité entièrement différente, en ce sens qu'elle concerne le mode de transport des matériaux, soit dilu- viens, soit glaciaii'es. » S'agit-il des glaciers, on conçoit que leur masse résistante devait s'op- poser à tout triage des blocs selon leur volume. Gros ou menus, ils ont dû être transportés indifféremment à toutes les distances où ils se montrent actuellement, et, selon toute apparence, c'est dans ce sens qu'ont raisonné les glaciéristes purs, puisqu'en faisant connaître les volumes de leurs mo- nolithes, ils ne se sont pas occupés de ce second élément de la question. » Par suite de ma longue pratique du lavage des minerais, cette façon d'envisager les faits ne pouvait pas faire partie de mes habitudes. L'emploi de l'eau m'a constamment montré les gros morceaux arrêtés dans les canaux bien avant la menuaille et à des distances en rapport avec leurs vohunes ainsi que leur pesanteur spécifique. » D'autre part , il est évident que les grands torrents fonctionnent de la même manière, et, sans aller plus loin, je puis rappeler que M. Élie de Beaumont a vu les anciens charriages de la vallée de la Durance s'atténuer de plus en plus en s'avançant dans le Languedoc. Les cailloux sont encore voliunineux sur la plaine de la Crau ; mais au delà du Rhône il n'y a plus que dessables. » Partant donc de ces indications, j'ai dû rassembler les données de MM. de Charpentier, Necker de Saussure et autres observateurs pour classer les blocs suivant un certain ordre, en tenant compte des volumes qu'ils leur attribuent, des points où ils se sont arrêtés et de l'ordonnance de leur distri- bution, en raison de l'éloignement des points de départ. Ces détails m'ont conduit aux résultats suivants : A. — Bloc (h- la vrillée de Briiincn (Haitt-Falai.s). Mèiros ' cubes. Pierre tle Cnndy. Profogine posée sur le flanc du Jnr.i, près du Provence, au N.-O. de Vauxmarcus et au S.-O. de .\eufcliàtel lîS B. — Blncf de Iti Vfillt-i: de t'erret dvpciula'it i Par là, j'ai été conduit à modifier quelques-ims de mes primitifs énon- cés, mais sans être obligé de renoncer à la théorie diluvienne, et l'on va voir que les détails des alentours de Pierre-à-Bô n'ont été qu'un nouvel exemple de ce que j'avais vu partout ailleurs. » Sortant donc de Neufchâtel, je longeai d'abord une série d'assises cal- caires vigourenserant redressées, de façon à constituer la crête d'une pre- mière colline étendue sud-ouest nord-est entre l'embouchure du Seyon et Saint-Biaise. Elle n'est d'aiileiu's qu'un contre-fort du Chaumont, autre sommité calcaire qui, avec son altitude plus que double, joue un rôle es- sentiel dans le problème erratique. Les calcaires précédents sont penchés vers lui, et, par une échancrure de leur arête, on arrive, au travers d'im vallon marneux, jusqu'à la Pierre-à-Bô, qui, elle-même, est posée assez haut contre la montagne principale, à l'endroit où elle est déjà notable- ment abaissée vers le Seyon. » De cette structure des lieux résulte une sorte de replat sur lequel les matériaux de transport ont pu s'arrêter en masse assez grande pour se prêter à une étude fructueuse, et cela d'autant mieux que des fosses ont été pratiquées pour l'extraction des argiles, des sables ou des cailloux erra- tiques. On y rencontre, entre les lits de ces matières plus ou moins divi- sées, des granulites blancs, des sortes de grauwackes endurcies, de très- beaux schistes chloriteux d'un vert sombre, de gros blocs de gneiss chargés d'épidote, des marbres blancs cristallins, des calcaires noirs compactes, des ardoises plissées et lustrées, des calcaires jurassiques variés, blonds, roses ou jaunes, en un mot, tout un assortiment alpin et subalpin. » Autour de l'échancrure susdite, divers blocs erratiques, dont quel- qi7es-uns parfaitement roulés, gisent sur les dépôts précédents, d'autres v étant plus ou moins enfoncés. Les premiers que je rencontrai consistaient en protogines, en gneiss à gros feuillets et en schistes chloriteux, les plus gros atteignirentle volume de i mètre cube, d'autres n'ayant que la moitié ou le quart de cette dimension. » La fosse la plus profonde laisse voir des couches de sable fin parfaite- ment lavées, intercalées entre des cailloux, les blocs étant par-dessus. Sur d'autres points, la disposition de ces matières est telle, qu'on doit les con- sidérer comme étant simplement éboulées, et, en somme, je ne puis rien voir de glaciaire dans ces assortiments. Tout est arrangé comme à Lyon, 54.. ( /|o8 ) où M. Desor me dit n'avoir rien vu qui tVit de nature à indiquer l'arrivée des glaciers, M. de Charpentier ayant d'ailleurs déjà protesté auparavant, et devant moi, contre l'idée de leur venue sur le plateau de la Croix-Rousse. » D'autre part, les blocs qui sont à découvert sur la montée vers Piorre- à-Bô ne s'accordent point avec le moyen des transports par l'eau, selon les régimes ordinaires de l'époque actuelle. Il semble donc, de prime abord, nécessaire de trancher la question par des soulèvements ou affaissements survenus entre les Alpes et le Jura, phénomène à l'appui duquel on pour- rait être tenté d'invoquer les dislocations que l'on remarque dans les cou- ches de la contrée; mais comme, d'autre part, divers faits s'accordent poiu- démontrer que son système orographique était déjà constitué, au moins en grande partie, à l'époque de ces apports étrangers, on ne peut évidemment user de ces puissants moyens qu'avec la plus extrême réserve. » A mon avis, les phénomènes en litige ont une grande ressemblance avec ceux que produisent les torrents alpins de la région de Gap et d'Em- brun, dont la sauvage énergie a été si bien décrite par M. l'ingénieur Surell. Toutefois, avant de procédera leur amplification sur l'échelle dilu- vienne des effets de l'espace septentrional qui environne le mont Blanc, il faudrait lever la difficulté de la traversée des lacs de Genève et de Neuf- châtel. Comment se fait-il que ces amas confus de blocs, de graviers et de limons ne les ont pas comblés, en tout ou bien en partie ? )) Les glaciéristes éludent la question en admettant leur congélation ; mais comme il vient d'être démontré que la constitution des dépôts ne s'accorde pas avec cette combinaison, il reste à savoir si, à l'époque diluvienne, ces lacs existaient avec leurs configurations et leurs profondeurs actuelles. » Jusqu'à présent, on s'est beaucoup occupé de ces nappes d'eau sous le point de vue artistique. De suaves tableaux reproduisent la magie de leurs scènes. Les merveilles de celles des Alpes ont été célébrées par les lokisles; les hvdrographes en sondèrent les profondeurs; les températures, ainsi que les colorations de ces goufres aqueux ont donné de l'occu- pation aux physiciens. Toutefois, dans tout cela n'apparaît guère l'inter- vention des géologues. » Pour ma part, je ne suis plus, en aucune façon, embarrassé des réser- voirs qui étaient établis à de grandes hauteurs, malgré cpielques aigres récriminations, à ce sujet, de mes énoncés pour cette partie; mais nous ne sommes pas aussi avancés à l'égard de ceux des régions basses, et tant (pie le grand problème rie leur formation ne sera pas résolu, celui des effets torrentiels me paraît devoir demeurer exposé à des objections. ( 4o9 ) » Cependniil;, je n'admets pas poni' cela que celles-ci puissent avoir une grande portée. Partout ne se rencontrent point des lacs du genre des pré- cédents, tandis que les effets diluviens sont généranx ; ils n'appartiennent pas seulement aux époques qui virent pulluler les éléphants et les masto- dontes; on les retrouve jusque dans les temps les plus anciens. jM. de Sis- monda parle des blocs du miocène de la Siiperga ; les masses contenues dans les mollasses du Rigi ont également de belles dimensions ; mais les unes comme les antres sont dépassées par les monolithes des terrains liouil- 1ers. Au besoin, on en trouvera de jolis échantillons à la partie inférieure des assises de Rive-de-Gier. M. Élie de Beauinont a donné une idée de la mesure de celui qui a été rencontré dans les exploitations d'Epinac (Saône- et-Loire). Il faut ajouter celui de Blanzy au travers duquel un large puits d'extraction fut percé de manière qu'il formait autour de son excavation comme un cadre de soutènement. Et notons, en sus, que la houille a été rencontrée au fond, grâce à l'obstination des mineurs qui ne voulurent point écouter leurs ingénieurs. Chemin faisant, ils en avaient déjà rencontré d'autres analogues. Enfin, je rappelle qu'alors, d'après M. Brongniait, une température tropicale, qui régnait depuis l'équateur jusqu'à la baie de Baffin, était peu faite pour se prêter à l'extension des glaciers. » Bref, ayons ime bonne théorie du phénomène très-borné des lacs infé- rieurs et aussitôt le système glaciaire se trouvera réduit à ses véritables pro- portions, d'ailleurs déjà si Ijelles, grâce au zèle des illustres physiciens et observateurs qui en ont fait l'objet de leurs études. » « M. Eue de Beac.mont, en présentant la Note de M. Fournet, rap- pelle ce qu'il a dit lui-même autrefois, dans un Rapport lu à l'/Vcadé- mie (i), au sujet des moraines des vallées île Cliamouny et de Fcrret, qui lui paraissaient dès lors marquer, dans l'inlérieur des Alpes, la limite de l'ancienne extension des glaciers. » Il ajoute que l'origine des lacs alpins, tels que le lac Léman, le lac Majeur et autres, lui parait devoir être attribuée à la dernière phase de l'action des courants diluviens, qui ont façonné les bassins de ces lacs en même temps que les parties les plus profondes des vallées à plusieiu's étages des Alpes et des Pyrénées. » (i) Comptes rendus, t. XIV, p. I03. (sranre (hi [7 janvier 184?.^. Voir aussi Note rela- tive h une des causes probables des phénitmètics erratiques, par M. Eiii' (le lîeaiimonî. Bul- letin de la Société géologique de France, ■y.'' strie, t. IV, |). i334-i356 (séance du 5 juillet .847). ( 4io ) IVOMEVATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre qui remplira, dans la Section d'Economie rurale, la place devenue vacante par suite du décès de M. Rayer. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 58, M. Bouley obtient 27 suffrages. M. Reiset 26 « M. Dubrunfaut 5 » Aucun candidat n'ayant réuni la maioritc absolue des suffrages, il est procédé à un second tour de scrutin. Le nombre des votants étant encore 58, M. Bouley obtient Sa suffrages. M. Reiset 24 » M. Dubrunfaut 2 » M. Bouley, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui devra préparer une liste de candidats à la place d'Associé étran- ger, devenue vacante par suite du décès de M. Faraday. Cette Commission doit se composer de trois Membres pris dans les Sections de Sciences mathématiques, do trois Membres pris dans les Sections de Sciences physi- ques, et du Président actuel de l'Académie, qui en fait partie de droit. Les Membres qui ont réuni le phis de suffrages sont : dans les Sections de Sciences mathématiques, MM. Élie de Beaumont, Pouillet, Liouville; dans les Sections de Sciences physiques, MM. Dimias, Milne Edwards, Cl. Bernard. MÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. GÉOLOGIE. — Lilhologie. des mers Brilanniques ; par M. Delesse (i). (Commissaires précédemment nommés : MM. Élie de Beaumont, de Tessan, Daubrée.) (( La carte que je viens soumettre à l'Académie fait connaître la nature (i) Cette Notice est accompagnée d'une carte qui a été mise sous les yeux de l'Académie. ( 4.> ) des roches qui forment le fond des mers Britanniques. La méthode suivie pour l'étabHr, est celle que j'ai employée précédemment pour étudier les mers de France (i). » Chaque couleur y figure des roches sous-marines offrant un même ca- lactère minéralogique, mais dont l'âge n'est pas nécessairement le même. Cette carte n'est donc pas géologique, mais lithologique. » Le fond des mers Britanniques présente surtout du sable, de la vase, qui peut être plus ou moins mélangée de sable, et des roches pierreuses. )) Considérons d'abord ces dernières roches qui, étant déjà consolidées, sont antérieures à l'époque actuelle, et ne reçoivent pas de dépôts. Elles sont très-étendues au nord-ouest de l'Ecosse, des Orcadeset des Hébrides; elles le sont également à l'embouchure du Shannon et dans le nord-ouest de l'Irlande. On les retrouve dans le sud de cette île et dans la mer d'Irlande. Dans la Manche, elles indiquent la réunion du Cornouailles à la Bretagne; elles relient aussi les îles de Portland et de Wight avec le Cotentin. A l'est de l'Angleterre les roches pierreuses ne se montrent guère que vers l'em- bouchure de la Tess et sur le prolongement du cap Flamborough. Sur les côtes orientales des Iles-Britanniques, elles sont beaucoup moins étendues que sur les côtes occidentales; sans doute parce que ces dernières sont plus directement opposées à l'action des marées. » On voit que les roches pierreuses bordent habituellement les Iles-Bri- tanniques, dont elles prolongent les rivages et particulièrement les caps; il est naturel de les trouver surtout dans les parties où les eaux de la mer sont le plus agitées et détruisent sans cesse ses parois. D'un autre côté, elles forment aussi le fond des détroits et des bras de mer qui sont balayés par des courants rapides; c'est en effet ce que l'on observe dans la mer d'Irlande, dans le canal Saint-Georges et dans la Manche. » Voyons maintenant comment les dépôts meubles sont réparfis dans les mers Britanniques. Ils se classent par ordre de grosseur, et leurs débris sont d'autant plus volumineux que les eaux opérant leur transport ont une plus grande vitesse. C'est du reste ce qu'il est facile de constater, surtout près du rivage. Lors donc que les dépôts recouvrent des fonds de mers dans lesquels la vitesse des eaux ne devient jamais suffisante pour les déplacer, il peuvent provenir de terrains meubles préexistants, qui ont seulement été plus ou moins remaniés; et alors l'étude géologique des côtes qui émergent dans le voisinage permet quelquefois de conjecturer quels sont ces terrains. (i) Comptes rendus, avril i86'j. ( 4'a ) Quoi qu'il en soit, les dépôts meubles peuvent appartenir non-seulement à l'époque actuelle, mais encore à des époques bien antérieures. M Parmi les dépôts meubles des mers Britanniques, il importe de signaler le sable en première ligne, car il domine de beaucoup et occupe des sur- faces immenses dans l'Atlantique, dans la Manche, dans la mer du Nord. Indépendamment de ce qu'il borde les rivages, il s'étend au loin jusque par des profondeurs dépassant 200 mètres. » Le gravier présente quelques plages découpées d'une manière assez capri- cieuse qui, généralement, n'ont pas une grande étendue, il s'observeà l'ouest des Iles-Britanniques, au sud de Cork, dans le canal de Bristol, entre la pointe de Cornouailles et les îles Sorlingues, ainsi que dans la Manche; quelques traînées de gravier se montrent aussi à l'est de l'Angleterre. Ce gravier est habituellement entremêlé de dépôts plus fins; en outre, les profondeurs auxquelles il descend portent à croire que, le plus souvent, il n'appartient pas à l'époque actuelle. D'après la carte géologique des Iles-Britanniques, dans le canal de Bristol il semble provenir d'un affleurement sous-marin du vieux grès rouge, qui est développé sur ses deux rives; au sud de l'Ir- lande, il a visiblement la même origine. Dans l'est de la Manche, le gravier occupe une large plage, qui paraît relier le green-sand de la haute Normandie avec celui de l'Angleterre. Au sud d'Exmouth et de Star-Point, dans l'ouest de la Manche, le gravier se trouve sur le prolongement de roches arénacées appartenant au trias. )) Des galets de silex bordent les falaises crétacées de l'Angleterre, le long desquelles on les voit se former; mais il en existe aussi dans la Manche, que la mer ne saurait plus déplacer maintenant et qui sont antérieurs à l'époque actuelle. On en trouve même jusque vers le milieu de la mer du Nord, à la latitude des Orcades. )) Généralement, la vase pure ou mélangée de sable présente des lormes découpées irrégidièrement et qui ne sont en rapport ni avec les courants, ni avec l'orographie sous-marine. Souvent la vase remonte jusque sur le rivage, et, dans ce dernier cas, elle provient de la destruction découches argileuses qui affleurent sous la mer. Ces couches |)5 ) outre, quelques détails concernant le meilleur mode d'agencement des tuyaux des poêles. (Renvoi à la Commission nommée pour la question des poêles de fonte.) M.Belle\ger adresse un Mémoire sur « La |)rophylaxie ou préservation rationnelle de la rage humaine ». (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) CORRESPOIVDAIVCE. " M. LE Ministre de la Maison de l'Empereur et des Beaitx-Arts transmet à l'Académie un Rapport, fait par M. Lefuel, architecte de l'Empereur, au sujet des paratonnerres qui sont placés sur les combles des palais des Tui- leries et du Louvre. M. le Ministre exprime le désir que ce travail soit examiné par la Commission qui s'est déjà occupée de la rédaction des instructions relatives aux paratonnerres des magasins à poudre, instruc- tions qui ont été approuvées par l'Académie le i4 niai dernier; le Rapport que ferait cotte Commission pourrait servir de règle pour les changements à introduire dans les dispositions actuelles. » M. le Ministre informe d'ailleurs l'Académie qu'il a adressé une Lettre circulaire à tous les architectes qui sont attachés à la liste civile impériale, pour provoquer de leur part un Rapport semblable sur les paratonnerres des bâtiments dépendant de leur agence. » La Lettre de M. le Ministre, avec le plan des combles du Louvre et des Tuileries qui y est joint, sera renvoyée à la Commission. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les vingt-quatre numéros qui forment les deux premiers volumes du « Bulletin météorologique de l'Observatoire du Collège Charles- Albert, de Moncalieri ». Cette publication est adressée à l'Académie par M. Denza. ANALYSE MATHÉMATIQUE. —Sut les nombres cl'Euler. Note de M. E. Catalan, présentée par M. Delaunay. « L Si l'on suppose cos.r ^o r(2« -t- l) ' 55.. ( 4'6 ) on trouve Eo= I, £2=1, E^ = 5, Ee = 6i, E8=i385,..., |)llis(*) in{i.n—i' 2n{in — t){^n — 2)(2/?— 3) -« 1.2 -"-- • 1.2.3.4 "* "" 2«(2«— 1) ± — ■' E2 zp E„ = O. Les nombres entiers E sont appelés, par M. Sylvester, nombres il'Euler{** ). De la relation précédente, on conclut aisément (ju'ils ont la (orme 4^ -*- '• » II. Dans lui Mémoire M/r /es nombres de Bernoulli et d'Euler {***), j ai démontré la relation (A) E,„=4"^' r ''^"^' , analogue à la célèbre formule de Plana : «- o c 1 » III. On sait que cette dernière formule donne aisément 24^P ~ r(3) ' 2^0]? ~ r(5) ' 2ào /7 ~ r{7) '' De même, si l'on remplace (A) par que l'on développe -; —p puis qu'on intégre chaque terme, on trouve la relation générale I I I I »'"+' F ^^; ,:„+, 3.-,+ . ~*~ 5^,+, r'„ + > '^ ~ 4"+' r (2/2 + 1)' laquelle n'avait peut-être pas été remarquée. Lorsque 71 = o, cette relation se réduit à la formule de Leibnitz; et, lorsque « =; 1 , elle devient III ir^ ? ~ 3^ "•" 5^ "^ 3ï' formule connue. » (*) Comptes rendus, t. LIV, |) io33. (**) Comptes rendus, I. LVIII, p. i 108. ("**) Mémoires de V Académie de Belgique, I. XXXVII. — Méltingcs lUitthémnùijUiS, p. ^13. ( 4'7 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur une inélltode de dosage de l'acide laflrique el de l'acide malique, au moyen du fer, de l' aluminium, du manganèse, etc., el réciproquement. Note de M. Juette, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « L'acide tartriqiie et l'acide malique ont, seuls de tous les acides, la propriété connue de rendre solubles dans les liqueurs alcalines le ter, l'aluininium, le manganèse, etc. » Du fer peroxyde en dissolution dans une liqneur acide ne contenant ni acide tartrique, ni acide malique, est précipité aussitôt que la liqueur est neutralisée par l'ammoniaque. Si, au contraire, le fer et l'acide tartrique se trouvent dans un rapport détera)iné ou si l'acide tartrique est en excès, on obtient, après saturation par l'ammoniaque, un composé tartroferrique ammoniacal, d'une belle couleur ronge, qui reste soluble dans la liqueur alcaline ou acide, pourvu qu'elle ne contienne aucun des oxydes des mé- taux alcalino-terreux. » L'étude de ce phénomène m'a conduit à une méthode de dosage au centième, soit des acides tartrique et malique au moyen d'une disso- lution titrée de fer ou d'aluminium, soit de ces mêmes métaux avec une dissohilion titrée d'acide tartrique cristallisé. » On dissout un poids connu de fer pur dans l'acide azotique, que l'on étend d'eau distillée pour faire une liqueur titrée contenant 0,001 ou 0,002 de fer. Si à la dissolution de 100 milligrammes de fer on ajoute 45™'"'S',5 d'acide tartrique, ou toute quantité supérieure, puis i ou 2 centimètres cubes d'ammoniaque ordinaire pour rendre la liqueur très-nettement alca- line, on obtient, après avoir agité énergiquement, une liqueur rouge, d'abord louche, qui, abandonnée à elle-même, devient ensuiteet se maintient limpide. Si, au contraire, à 100 milligrammes de fer on ajoute l{5 milli- grammes d'acide tartrique ou toute quantité supérieure, puis de l'ammo- niaque en excès, etc., la liqueur, d'abord louche, laisse déposer le précipilé si caractéristique de peroxyde de l''er. » Le composé soluble qui se produit dans le cas d'une proportion d'acide 45 5 tartrique égale on supérieure à ^—^ persiste en présence des acides, des alcalis el des carbonates alcalins, pourvu qu'ils soient exempts de chaux, en présence des sels ammoniacaux, de l'alcool, de l'éther, etc. « Le fer est presque entièrement précipité quand on chauffe à l'ébulli- tion, ou quelques heures apiès qu'on a ajt)uté à la liqueur de l'eau ordi- naire contenant des sels calcaires. ( /m8 ) » Dans la pratique, on dissout dans l'eau acidulée oe%455 de la matière à essayer; on élend d'eau pour faire un volume déterminé, par exemple loo centimètres cidies; on prélève lo centimètres cubes, et suivant que la matière contient i , 2, 3, . . . , /j centièmes d'acide tartrique, on peut ajouter I, 2, 3,..., ?i milligrammes de fer qui reste dissous. On arrive ainsi à avoir très-nettement, dans deux essais, les résultais différents, savoir : Avec II milligrammes de fer Solution limpide; " (" 4- i) » Précipité. n est le nombre de centièmes d'acide tartrique que contient la matière. » Le dosage de l'acide tartrique dans les bitartrates et les larlrates neutres cristallisés donne à j|^ près la proportion d'acide tartrique qu'in- dique la formule. » J'ai été conduit à cette méthode de dosage direct de l'acide tartrique par la nécessité d'évaluer la richesse des tartrates de chaux artificiels qui proviennent du traitement que nous ap|)liquons depuis deux ans, mon savant and le D"^ E. de Pontevès et moi, aux marcs de raisin et aux vinasses des brîileries. Les marcs plâtrés du Midi nous donnent en moyenne 60 kilo- grammes de tartrate brut, contenant de 21 à 25 pour roo, c'est-à-dire de 12 à i5 kilogrammes d'acide tartrique. L'acide tartrique des vins soumis à la distillation était compiétement perdu et jeté dans les vinasses; nous en retirons plus des ^ dans le produit brut assez pur pour être soumis au traitement ordinaire en vue de l'extraction de l'acide. M Pour les vins et le cidre, on opère, dans chaque essai, sur une quantité cent fois plus grande, en mesurant 45*^", 5, étendant le volume à 100 centi- mètres cubes et prélevant 10 centimètres cubes pour chaque essai. On ob- tient ainsi le nombre de ^c^ ou le nombre de décigrammes d'acide tar- trique contenu par litre. » On n'a point à se préoccuper de la coloration des vins rouges : les résultats sont plus nets si l'on a précipité la chaux. Celte opération préa- lable devient nécessaire dans l'analvse du cidre. » Si les deux acides tartrique et maiique existent à la fois dans le vin ou le cidre, l'essai permet de les évaluer ensemble en acide tartrique. » La méthode jiermet de résoudre les questions de physiologie relatives aux variations de l'acide tartrique dans le raisin jusqu'à la maturation et dans le vin fait aux divers âges ou dans le cas des maladies dont ces varia - lions sont les synq)tômes. » En renversant raj)plicalion de la méthode, on dose le fer, au centième, ( 4-9 ) au moyen d'une dissolution titrée d'acide tartrique; loo milligrammes d'acide rendent solahles 0^^,2197. On dissout sS"", r97 de la matière, on étend la liqueur à 100 centimètres cubes, et prélevant 10 centimètres cubes, on cherche le plus petit nombre n de milligrammes d'acide pouvant dis- soudre le fer. » La méthode donne bien en effet le centième quand on l'applique au sulfate de fer cristallisé. ■» Enfin la méthode s'applique à l'aluminium, au manganèse, au chrome, à tous les métaux qui, comme le fer, présentent la propriété de n'être solubles dans une liqueur ammoniacale qu'en présence de quantités dé- terminées d'acide tartrique ou malique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches chimiques siw le café torréfié. Note de M. J. Personne, présentée par M. Bussy. « Les transformations que la chaleur fait éprouver aux principes conte- nus dans le café ont été peu étudiées et sont jusqu'ici peu connues. Nous savons seulement, par les travaux de MM. Boutron et Fremy, d'une part, et de M. Payen, de l'autre, que le corps brun amer et le principe aromatique (cnféone) prennent naissance par la décomposition de la paitie du café qui est soluble dans l'eau : en effet, du café vert, épuisé par l'eau, puis torréfié, ne cède à l'eau ni corps amer ni produit aromatique. On sait, en outre, qu'une grande partie de la caféine disparaît pendant la torréfaction, et l'on a admis qu'elle était entraînée par les produits volatils qui prennent nais- sance pendant cette opération. » En cherchant à extraire et à doser la caféine dans le café torréfié, j'ai pu vérifier que, si de la caféine est entraînée avec les produits volatils, la quantité en est à peine appréciable à la balance et ne peut expliquer la perte considérable qui se produit pendant la torréfaction, opérée dans les meilleures conditions. Cette perte a été trouvée, par expérience, de près de moitié de son poids : ainsi, du café vert, qui avait donné i^",45 de caféine pour 100, n'en a plus fourni que o,65 pour 100 après la torréfaction. Il m'a été permis en outre de constater que la caféine disparue s'est décom- posée, en fournissant de la rnélhjlamine dont on trouve une petite quaiifité dans les produits volatils condensés; mais la majeure partie reste dans le café torréfié, d'où il est facile de l'éliminer à l'aide d'un alcali fixe. » Comment la caféine peut-elle produire de la mélhyiamine en se décom- posant pendant la torréfaction? Et d'abord, est-ce bien elle qui engendre cet alcali? ( 4^o ) » T.a caféine pure, sotimiso à l'action de la chaleur, en faisant passer sa vapeur dans un tul)e cliauffé environ à -+- ^oo" (i) et plein de fragments de pierre ponce poiuMiir ttre obstacle à la vapeur, résiste presque complètement à la décomposition; la petite quantité qui se décompose ne donne, comme produit caractéristique, que du c^nnogcne.ha nature de cette décomposition était, (lu reste, facile à prévoir : la composition de la caféine, C""'H"'Az*0\ démontre d'une manière évidente que l'azote ne peut y rencontrer la quan- tité d'hydrogène nécessaire à sa transformation en mélhylaininc, QrW k?.. Pour que la caféine puisse donner naissance à cette base, il faut qu'elle soit placée dans des conditions telles, qu'elle rencontre de 1 fiydrogène nais- sant. C'est, du reste, ce qui résulte des expériences de M. Wurtz, qui a produit de la métliylamine en chauffant la caféine avec une dissolution trés- conccntrée de potasse. » Mais dans le café, les alcalis sont loin d'être à l'état de liberté, puisque tous les produits, fixes et volatils, obtenus par la torréfaction, sont acides. La présence des alcalis, comme la potasse et la chaux, ne peuvent, dans ces conditions, expliquer le phénomène. » L'analyse du café, faite par M, Payen , fait voir que si la caféine s'y trouve à l'état de liberté, la majeure partie y existe engagée dans une com- binaison avec le tannin du café, et formant un sel double avec la potasse, que ce savant a isolé et étudié sous le nom de cliloroginate de potasse et de caféine. Il m'est venu à la pensée que ce tannin poiurait bien fournir, par sa décomposition, l'hydrogène nécessaire pour produire la mélliy lamine. N'ayant pas à ma disposition le sel double de M. Payen, je pensai qu'en pinçant la caféine dans des conditions présentant ime certaine analogie avec ce se! ou avec l'état dans lequel elle se trouve flans le café, je pourrais résoudre cette question. n Dans ce but, j'ai préparé du taniiate de caféine avec le taïuiin de la noix de galle, et, après l'avoir séché, je l'ai soumis à l'action de la chaleur dans une petite cornue, numic d'im récipient, f.'actioii de la chaleur siu- ce tannate de caféine présente une certaine analogie avec celle que M. Payen a observée en chauffant le chloroginate de caféine; la matière éprouve d'abord un commencement de fusion, puis se tuméfie considérablement jusqu'à + 200, Soo". Les vapeurs qui s'en dégagent laissent condenser (1) La temppiatnic; néressaire à la torréfaction du café est bien inriiitino à -\- 3oo"; elle HP (li'passo pas, comme jo m'en suis assuré, i- ^/jS" pour le cafc vert ( l'oilo-Rico), et + aSo à V.55" pour le café jaune (Java). ( 421 ) de fines aiguilles de caféine inaltérée, mais en petite quantité; le produit principal qui se forme, c'est de la méthylamine, qui se rencontre, comme pour le café, en petite quantité dans les produits condensés, et surtout dans le résidu de la cornue. Parmi les produits volatils, on constate la présence d'un corps qui offre une certaine analogie d'odeur avec celle du café torréfié, mais qui est loin d'être aussi agréable. Les résultats positifs de cette expé- rience prouvent que c'est bien au tannin du café que la caféine emprunte l'hydrogène nécessaire à son dédoublement en méthylamine, et probable- ment en un autre corps encore inconnu. » Il est facile d'extraire la méthylamine du café torréfié en distillant l'extrait aqueux de café, fait à froid, avec de la chaux ou de la magnésie : les alcalis forts, comme la potasse et la soude, doivent être exclus, car, provoquant eux-mêmes le dédoublement de la portion de caféine qui pourrait exister encore dans le café torréfié, le rendement deviendrait trop fort. La liqueur alcaline obtenue, étant saturée par l'acide chlorhydrique, est évaporée à siccité, et le résidu traité par l'alcool absolu. Après plusieurs évaporalious et traitements successifs par l'alcool, on obtient le chlorhydrate de mé- thylamine dans un assez grand état de pureté. La méthjlamine a été isolée en assez grande quantité pour bien la caractériser par ses propriétés physiques et chimiques et par le dosage du platine de son chloroplatinate, qui a donné : i" 4'»25, 2° 4i,48 de platine; la formule exige 4 1,68. » 11 résulte donc de ces recherches que la caféine se dédouble pendant la torréfaction du café en produisant de la méthylamine, et que cette base existe en quantité appréciable dans le café torréfié. )) Je signalerai, eu terminant, la propriété que possèdent le sulfure di; carbone et la benzine de dissoudre facilement la caféine à chaud, fait qui, je crois, n'a pas encore été signalé. Le pouvoir dissolvant de la benzine, surtout, est tel, que ce véhicule peut être utilement employé pour oblenu- la caféine dans un grand état de pureté. » PHYSIOLOGIE. — Sur lu nature et la fonction des microzymas [granulations moléculaires) du foie; parMlSl. A. IÎéchamp et A. Estor. « La fonction du foie, en tant qu'appareil glandulaire, est suffisammeiit connue. Au point de vue de la glucogénie notamment, il a été établi par M. Bernard que la fonclion de cette glande est de produire et d'emmaga- siner de la matière glucogène, pour la transformer peu à peu eu glucose. La matière glucogène ii'esl autre chose que de la fécule dans un état parlicu- C. K., 1S68, !'"• S««t«/<.- (T. LXVl.WÎJ.) 56 ( 422 ) lier de solubilité, voisin de celui que M. Béchamp a fait connaître sous le nom de fécule soluble. » Mais dans quelle portion de la glande siège la fonction glucogéiiicpie? Mais par quel mécanisme la fécule devient-elle glucose dans le foie? Si c'est par l'action d'une zymase, quelle partie du foie est capable de la pro- duire? Telles sont les questions délicates que nous nous sommes proposé de résoudre. En attendant que nous puissions répondre synthéliquement à l'ensemble du problème, nous avons abordé la partie qui se prête le plus facilement à l'analyse. 1) Une zymase, ou ferment soluble, est toujours le produit de l'activité d'une cellule ou d'un groupe de cellules vivantes. Spontanément, aucune matière albuminoïde ou autre ne devient une zymase, ou n'acquiert les pro- priétés deszymases; partout où celles-ci apparaissent, on est sûr de trouver quelque chose d'organisé. L'un de nous a, dans plusieurs circonstances, expérimentalement exposé ses idées à cet égard, et, avec M. Saint- Pierre, nous avons montré que, dans la bouche, ce sont les organismes de Leuwenhoeck (bactéries, granulations moléculaires) qui sont chargés de produire la sialozymase (diastase salivaire) avec les produits des salives pa- rotidienne et autres. » Lorsque l'on ne voit dans un milieu fermentant que des granidations moléculaires, comme dans les vins qui vieillissent, dans la craie mise en contact avec une solution de sucre de canne ou avec de l'empois d'ami- don^ ou est en droit d'affirmer que ces granulations moléculaires sont les agents ou la cause des transformations observées; en un mot, ce sont elles qui, se faisant leur milieu, opèrent la transformation successive de la ma- tière. Ces granulations moléculaires, M. Béchamp les a appelées microzyma; il les a supposées organisées, vivantes, capables de pulluler, et il a démon- tré leur nature organique. Des granulations moléculaires d'une forme et d'une mobilité en apparence identiques à celles des microzymas de la craie et du vin existent dans tous les tissus des êtres organisés, souvent même ab ovo; dans toutes les cellules, dans le virus syphilitique, dans le pus comme dans le virus vaccin. Rien ne s'oppose à ce qu'on leur cloiuie le nom générique de microzymas. Ce nom n'engage à rien : le naturaliste ne saurait les distinguer par une description; mais le chimiste, et aussi le physiologiste (M. Chauveau vient de le démontrer) les caractérisent par leur fonction. » Nous appelons donc microzymas du foie les corpuscules mobiles que les auteurs appellent (jranulaliom moléculaires. Ces microzymas sont des élé- ments constants des cellules hépatiques. ( 423 ) » Nature des microzymas du foie. — Les auteurs les considèrent parfois comme des granulations graisseuses; quelques-uns, se taisant sur leur na- ture, se bornent à les représenter comme doués d'un mouvement Brownien très-vif. Ce mouvement leur appartient en propre. Pour les apercevoir dis- tinctement, il faut un grossissement de près de 600 diamètres. Ils sont insolubles dans l'acide acétique et dans la potasse caustique au dixième, ce qui exclut leur nature albumineuse et graisseuse (i). L'eau ne ne les attire en aucune façon, même après plusieurs jours de contact : ils sont en quelque sorte imputrescibles. » Manière d'isoler les qranulalions moléculaires du foie. — Voici comment nous les isolons. On enlève le foie à un animal, soit à jeun, soit en diges- tion, on place une canule dans une des branches principales de la veine- porte, et pendant deux heures on y fait passer un courant d'eau continu; ensuite on injecte par la même voie un litre d'eau distillée créosotée (10 gouttes de créosote par litre). Le foie est alors réduit en pulpe par le raclage; la pulpe est placée dans un nouet, et malaxée dans de l'eau légère- ment créosotée. Les microzymas et les cellules non rompues traversent les mailles du linge. Le liquide trouble est abandonné au repos; les cellules se déposent, ainsi que les noyaux libres; les microzymas restent en suspen- sion. On décante, et, par l'examen au microscope, on s'assure qu'ils exis- tent seuls dans le milieu en expérience. Au bout de vingt-quatre heures, il s'en dépose assez pour que, malgré leur petitesse, ils puissent être recueil- lis en assez grande quantité sur un filtre à tissu serré. Lorsque l'eau de la- vage ne contient plus de matière albuminoide précipitable par un volume triple d'alcool à 90 degrés centésimaux, le lavage est considéré comme ter- miné. Après ces longs traitements, ils ont été de nouveau examinés; ils n'avaient subi aucune altération, leur mobilité était toujours aussi grande et rien d'étranger ne les accompagnait (2). » Action des microzymas du foie sur la fécule. — Les microzymas du foie fluidifient l'empois de fécule et ne le saccharifient point. Nous avons in- troduit environ 4 centimètres cubes de bouillie formée de microzymas et d'eau dans 24° centimètres cubes d'empois contenant 6 grammes de fécule. Moins d'une heure après, la température étant de 3o à 4° degrés, la fluidi- (i) 11 y a des granulations moléculaires, dans d'autres organismes, qui sont solubles ù la fois dans l'acide acétique et dans la potasse. (2) Cette marche est celle que nous avons suivie pour l'étude des microzymas, etc. , de la bouche . 56.. ( 424 ) ficalion de l'empois était complète. L'examen microscopique nous montre les microzymas intacts et leur mobilité aussi grande qu'auparavant. Cette expérience, répétée plusieurs fois, avec des mycrozymas de foies de chien, de lapin, à joun ou en digestion, a toujours conduit au même résultat. Vingt- qualre heures, quarante-huit heures après, on constatait encore qu'il ne s'était formé que des traces de glucose ou de dextrine; la plus grande par- tie de la fécule transformée était de la fécule soluble bleuissant par l'iode. Nous avons cherché pourquoi les microzymas du foie n'opèrent pas la sac- chariHcafion de la fécule. » jhlion (le la pulpe du Joie sur ta fécule. — Plusieurs expériences nous ont démontré que la pulpe de foie de chien ou de lapin, à jeun, ou en di- gestion, agit avec énergie et rapidité sur l'empois de fécule. Le foie étant ràcié, la pul|)e lavée par décantation, on en introduisait quelques centi- mètres cubes dans a/jo grammes d'empois préparé comme ci-dessus : quel- ques minutes ont suffi pour opérer la fluidification, et après quelques heures il était facile de constater la formation de notables quantités de glu- cose. » Remarque. — La pulpe du foie était essayée; elle ne contenait pas de su- cre. Nous nous sommes assurés, par des expériences témoins, que la fluidifi- cation de l'empois ne pouvait être attribuée à des causes étrangères, comme présence de matières albuminoïdes, organismes venus de l'air, à l'abri de l'influence desquels la créosote nous mettait d'ailleurs. D'un autre côté, il suffit déporter les microzymas ou la pulpe à une température voisine de loo degrés, pour que l'empois conserve sa consistance pendant plusieurs jours, bien que, à dessein, le contact de l'air n'eût pas été évité. » Ainsi, les microzymas du foie opèrent la fluidification de la fécule et ne la saccharifient point; et s'ils opèrent la liquéfaction de l'empois avec une rapidité moins grande que la pulpe, à quoi cela lient-il? Cette diffé- rence peut se concevoir : c'est que dans la pulpe les cellules du foie ren- ferment encore le produit de l'activité des microzymas qu'elles contenaient, et c'est la zymase engendrée par eux qui saccharifie la fécide; or celle zy- mase, ils ne peuvent la former qu'avec les matériaux albuminoïdes de la cellule (i). Il faut remarquer, en effet, que les microzymas, dans nos expé- (i) Les matières solubles du foie lavé et réduit en pulpe conliennent en effet, après la iM])hire lies cellMles, une zymase qui est capable de fluidifiei- et de saceliaiilier l'cnipois. Dan; le foie non lavé, elle paraît exister en plus grande rpianlilé. La zymase ouvant servir à l'histoire de l'induré de poins.sium et de i/uelqucs indures (2 septembre i85o). « Lorsqu'on met dai)s un verre à expériences i5 grammes d'iodure de potassium ou de sodium desséché, j5 grammes d'eau, et qu'on ajoute, par parties, en agitant continuellement, 3o grammes d'acide sulfurique pur à 66 degrés (l'acide moins concentré, 61", 5 par exemple, ne se comporte pas de la même manière), l'iodure est décomposé, l'iode est mis à nu ; il se dégage une vapeur violacée, de l'acide iodhydrique, de l'acide sulfhydrique, de l'acide sulfureux ; il se dépose du soufre, du sulfate potassique et un liquide brun, très-dense, à éclat métallique quand on place le verre entre l'oeil et la lumière. » Ce liquide brun, qui correspond probablement au bi-iodure d'hydro- gène, tient en dissolution du soufre et beaucoup d'iode, qui cristallisent par le repos. Ce liquide est soluble sans décomposition dans l'alcool. Quand on verse cette solution dans tm soluté d'acétate de plomb (acétate, i partie ; eau, 3 parties), on obtient un précipité d'iodure plombique rouge, lie de vin, qu'on peut laver et sécher. » Si après avoir décanté le liquide qui surnage le précipité rouge, on lave ce précipité avec de l'eau contenant du carbonate de chaux en dissolution, connue l'eau d'Arcueil, par exemple, le précipité devient bleu indigo. » Si l'on verse la solution alcooliqvie dans une solution mercnrielle pré- parée avec : mercure, i partie ; acide azotique à 35 degrés, 2 parties, on ob- tient un précipité blanc d'iodate. Si l'on filtre et que l'on concentre le liquide, il se dépose pendant la concentration une poudre blanche, pesante et nacrée (cette poudre iulmine légèrement lorsqu'on la chauffe); si l'on filtre de nouveau, on obtient, parle refroidissement, des cristaux en paillettes et en aiguilles, qui se décomposent au contact de l'eau en iodure mercti- rique, etc. » On peut encore préparer un iodiue de plondi rouge un peu différent du premier, en ajoutant à ime solution composée de 5o grammes d'acétate de plomb et de i5o grammes d'eau, luie autre solution faite avec 3 grammes d'iodure de potassium, 2^',3o d'iode et 20 grammes d'eau, et préparer aussi les composés mercuriels, en ajoutant à 5o grammes de solution mercnrielle, 5 grammes d'iode en dissolution dans 60 grammes d'alcool. » Quand ou traite les iodures de plomb par de la potasse caustique, ils sont transformés en iodure de potassium, iodure plombico-potassique, miniujn, etc. » ( 437 ) M. W. A. Ross adresse une suite à ses communications précédentes sur « l.a cristallographie et le clialumeau ». Celte communication, imprimée en anglais comme les précédentes, sera soumise à l'examen de M. H. Sainte-Claire Deville. M. Cac, devienne, annonce la découverte d'un procédé pour dissoudre le carbone et le préci|)iler de ses solutions. L'auteur n'indique point d'ail- leurs en cpioi consiste le procédé. A 5 heures et demie, l'Académie se forme en comité secret. I^a séance est ](>vée à 6 heures et demie. E. D. B. Bri.LETIi\ BiOLIOGRAPIlIQlTE. L'Académi*^ a reçu, dans la séance du 17 février 18G8, les ouvrages dont les titres suivent : Intorno... Sur les oscilhtions calorifiques horaires, diurnes, mensuelles el annuelles pour Vannée 1 866, et des moyens préservateurs pour les domma(jes causés par les bourrasques de terre et de nier; par M. le professeur ZantE- DESCHi. Venise, 1868; br. in-S". Modificazione... AJodificntion apportée aux méthodes pour la délcriniitalian volumclrique du cuivre el du zinc contenus dans les minéraux au moyen d une solution normale de ferro-cyanure de potasse; par M. M. GalLETTI. Ge- nève, 1868; br. in-8". On ihe... Sur l action pliysioloçjique de la fève de Ca/'(i«r (Physostigma veueiiosum, Bail'.); pur M. T.-B. Fraser. Edimbourg, 1867; in-4". ( Pré- senté par M. Ch. Bobin pour le concours Barbier, 1868.) L'Académie a reçu, dans la séance du 24 léviier 1868, les ouvrages dont les titres suivent : Newton défendu contre un J'atisiaire anglais; par M. Tli. -Henri Martin. Paris, 1868; br. in-8°. Mémoires des toncours et des Savants élmmjei's, publiés pai' l'Académie !.. K., |S(:8. l'r Sreme non décrite de la mâchoire infé- rieure; parM. Am. FoRGET. Paris, 1861 ; in-4° a%ec planches. Du diagnostic médical et chirurgical par les moyens phpiques; par M. L. SouMGOux. Paris, 18G8; in-8" avec figures. (Présenté par M. Cli. Robin potu- le concours Moiityon, Médecine et Chirurgie.) Méîançiesmitliémaliqucs; parM.E. Catalan. Liège, 1868; in-8°. Rapport fait à l'Académie royale des Sciences des PnysDts, section de Phy- sique, présenté dans la séance du 25 janvier 1868. Amsterdam, 1868; br. in-8°. Observations météorologiques faites à Dijon, janvier 1867; par M. Alexis Peurey. Sans lieu ni date; br. in-H". La... Le parasite microscopique du ver à soie, études et observations ; par M. L. Saumbeni. Modéne, 1868; br. in-8". (Présenté par M. Pastenr.) Ricerche. . . Recherches sur i hétérogénie ; par M. G. Cantoni. Milan, i 868 ; br. in-8°. Réflexions sur In gravitation universelle et sur la rotation des corps célestes; par M. Paulin MÉNard; i« et 2« parties. Vitry-le-Français, 1 867-1 868; 2 br. in-8". L'Académie a reçu, dans la séance du a mars 18G8, les ouvrages dont les titres suivent : Cours de calcul différentiel et intégral ; par M. J.-A. Serret, Membre de l'Inslilut, t. II, Calcid iniégral. Paris, i>S68; in-S". Recherches sur la réduction du niobium et du tantale; par M. C. MarigNAC. Genève, 1868; opuscule in-8". Traité pratique de la culture et de l'alcoolisation de la betterave; par M. N. Basset, 3*^ édition. Paris, sans date; in-12. ( 4^9 ) ['Àiides sur l'Exposition universelle de iSG'y, publiées pur y]. Eiig. Lacroix, 16*", I 7" et 18* fascicules, avec atlas. Paris, 1868; grand iii-8". Les Merveilles de la science; par M. Louis FiGUlEiï, 19^ série. Paris, 1868; grand in-8". Mémoire de ijéométrie pure sur les surfaces du Iroisinne ordre; par M. L. Cbemona. Berlin, 1868; in-4°. (Présenté par M. Chasies.) Rappresentazione.. . Représentation d'une classe de surfaces courbes planes, et détermination des courbes assyniptoliques ; par ISI. L. CuEMONA. Milan, sans date; \n-lf. (Présenté par M. Chasies.) Messungen... Mesure de la proéminence des yeux au moyen d'un nouvel instrument /'Exoplitlialmoinetre ; par M. IL CoHN. Erlangen , 1868; in-8°. Untersuchuugen... Recherches sur l'histoire naturelle de l'homme et des animaux; par M. J. MoLESCHOTT , t. X, 5* livraison. Giessen, 1868; in- 8". Beifraege.,. Matériaux pour la carte ge'otogique de la Suisse j publiés par la Commission géologique de la Société des Naturalistes suisses, 4" livi'aison. Berne, 1867; in-4° avec planches. Coiumissao... Commission géologique de Portugal. — Etudes géologiques sur l'existence de l'homme dans nos pays à une époque tres-reculée, prouvée par l'étude des cavernes, 1''' opuscule. — Notice sur les grottes de Cesareda ; par M. J.-F.-N. Delgado. Lisbonne, 1867; in-4'' avec planches. PUBLICATIONS PËUIODIQUES REÇUES PAR I-'aCADÉMIE PENDAST LE MOIS DE FÉVRIER I{!G8. Annales (te Chimie et de Physique; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, Bous.siNGAULT, Regnault ; avec la collaboration de M. WuttTZ ; jan- vier 1868; in-8''. Annales de l'Agriculture française ; 3o janvier- i5 février 1868; in-8''. Annales de la Société d'Hydrologie médicale de Paiis, Comptes rendus des séances, t. XIII, 5^ livraison; 1868; in-8". Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées ; décembre 1868; in-8°. Annales du Génie civil; février 1868; 111-8". Annales météorologiques de l'Observatoire de Bruxelles; 1"^ livraison, 1868; in-4°. Bulletin de i Académie impériale de Médecine; n°^ 1,2, 3, 1868; in-8". Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; janvier 1868; in-8". ( 4/|0 ) IJiilIctin (les sëdiicc'.s (le laSociclé iinnériale tl i viibalc d'.Jiji'ii iiUiiit de Fraiicd; 11" 1"', 18G8; in-8". Bulletin de la Société d Encoiiraqemeut pour l'Indiistiic nationale ; dé- ciMiibre I 8()'7 ; iii-/|". Ilulletin de la Société d\/(iri< ulturc. Sciences et Aits de la Saithe; 4" ''"i- ihcslre; i 8{>7 ; iii-8". Bulletin de la Société de Géoi/raj>lde ; 'y.\n\'\er 1868; iii-8". Bihliotlièijuc universelle et Revue suisse. Genève, 11" 1 22, 18G8; iii-8". Bulletin de la Société française rie Pliolograpliie; janvier 1 8G8 ; in-8". Bulletin des travrnix de la Société impériale de Médecine de Marseille; janvier 1868; in-8". Bulletin de 1' .Icadéniie royale des Sciences, des Lettres cl des Beaux-Arts de Bel(ji(jue; n" 12, 18(37; n" i*""', 1 S{)8 ; in-8". Bulletin (jénéral de ThérapeuCupie; i5 e! af) (évrier 1868; in-8". Bullctino meteorolorjico delT Osservntoiio dil B. Collerjio Carlo Alberto; 1866-1867; in-4". Ilullettino meteorolo'^ico dell ' Osservatorio del Collcijio roinano ; t. VII, n" I", 1868; in-4". C'itaUujue des Brevets d'invention ; n" 9, 1868; in-8". Comptes rendus liehdontadaires des séances de l'Académie des Sciences; n"' 5 il 8; ["semestre 1868; ii)-4". Cosnu:is; n"' des 8, i5, 22, 29 février 1868; in-8". Gazette lies Hôpitaux; 11"^ i5 à 26, 1868; in-4". G/rutte médicale de Paris; n"* 6 ;i 9, 18G8; in-4". Journal de l'Arpicullure îles Pays Clvmds; n"' 10 à 12, 1868; in-8". Journal d' A(jriculture praliijue; n"' G à 9, 1868; in-8". Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie ; i('\ncv 1868; in-8". Jouriud de il Société impériale et centrale d' Horticulture; décembre 1867; 111-8". Journal de Pharmacie et de Chimie; février 1868; in-8". Journal des Connaissances méduales et pharmaceuticpies ; n"* 4 =' ^1 1868; in-8". Journal de Mathématiques pures et appli(piées; décembre 1867; in-4". Journal de Médecine vétérinaire militaire; décembre 1867 et janvier i8(>8; iii-8". (L'i suili' du liiilleliu «1/ piuctiain inimvio.) »T-|— ■■ COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 9 MARS 1868. PRÉSIDENCE DE M. DELÂUNAY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Ministre de l'Instruction publique transmet à l'Académie une ampliation du Décret impérial qui approuve l'élection de M. Bouley à la place vacante dans la Section d'Economie rurale, par suite du décès de M. Rayer. Il est donné lectiu-e de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Bouley prend place parmi ses confrères. M. LE Secrétaire perpétuel donne lecture de la Lettre suivante, qui lui Ciit adressée par M. le Ministre de IJinIruction jublique : « Monsieur le Secrétaire perpétuel, » J'ai l'honneur de vous informer que l'Empereur vient de décider que la publication et l'achèvement des œuvres du savant et regrettable physi- cien M. Léon Foucault, Membre de l'Académie des Sciences, auront lieu aux frais de la cassette impériale. Par les ordres de Sa Majesté, une Com- mission spéciale a été instituée pour l'acconiplissement de cette tâche. G. R., iS68, 1" Semesne. CT.LXVi, N" 10.) 5q ( 4^2 ) » Je vous prie de xoiiloii- bien donner avis do celte Décision à l'Aca- déraie, qui y verra une nouvelle |jreuve de la liaule sollicilude de Sa Majesté |)oin- les Sciences. » Recevez, etc. » Signé : V. DuRUY. » M. LE Président annonce qu'une Lettre sera adressée à M. le INIinislre, pour le prier de vouloir bien transmettre à Sa Majesté les remercîinents de l'Académie. M, LE Secrétairk perpétuel donne lecture de la Lettre suivante qu'il a reçue de M. Le Verrier : « Une Note insérée au Compte rendu de la tieiniére séance me faisant espérer que l'incident qui s'était élevé est clos, je demande à mes confrères la permission de prendre quelques jours d'iui repos dont j'ai le plus grand besoin. » Mon premier soin sera de terminer mon historique des travaux de M. Léon Foucault à l'Observatoire, historique qui ne pourra que gagner à être écrit et entendu avec le calme scientifique qu'il comporte. » Si je n'avais déjà entrepiis de reuiplir ce devoir, j'y aurais été conduit par la clause insérée au testament de notre regretté et éminent collabora- teur par laquelle il lègue : )i 2° A l'Observatoire impérial de France les appareils et instruments servant à la détermination de la vitesse de la lumière. » THERMOCHiMlE. — Premier Mémoire sur les propriétés physiques et le pouvoir calorique des pétroles et Imites minérales ; ]>iir M. H. Sai.vte-Claire De VILLE (l). « Dans le courant de l'été dernier, l'Empereur visita le laboratoire de chimie de l'Exposition universelle. Préoccupé déjà de l'importance que pouvait acquérir l'emploi des huiles minérales comme couibuslibie, il s'arrêta avec lui bienveillant intérêt devant un appareil fort ingénieux qui réalisait de grands progrès dans l'emploi de ces huiles pour le chauffage économique. C'était l'appareil avec lequel M. Paul Atidouin, ingénieur (i) L'Académie a décidé que cette communication, bien <[ue dépassant les limites régle- mentaires, serait re(îroduite on entier au Coniple niidii. { 443 ) distingué, fils et petit-fils d'illuslres Membres de notre Académie, obtenait des températures extrêmement élevées au moyen de la cond^ustion des huiles lourdes du gaz. Ce jour-là, l'Empereur voulut bien me charger d'étudier à ses frais toutes les propriétés des huiles minérales, de détermi- ner exactement l'application qu on en peut faire au chauffage des ma- chines, et enfin, après avoir pris connaissance des travaux déjà exécutés en Angleterre et en Amérique, de faire connaître les dispositions les jihis avantageuses à adopter pour réaliser économiquement et sans danger l'usage des huiles minérales dans l'industrie, surtoul dans l'industrie des transports. » Après m'èlre procuré un nombre suffisant d'échantillons d'huiles mi- nérales de toute sorte, j'en étudiai d'abord avec le plus grand soin les propriétés physiques. C'est le rés\dtat de ces premières études que je porte aujourd'hui à l'Académie. » En outre, des appareils calorimétriques, dont la pièce principale est un générateur tubulaire de six chevaux, ont été établis à l'École Normale, et ils servent en ce moment à la détermination des quantités de chaleur produites par la combustion des huiles minérales. Ces appareils, chauffés par le procédé de M. Paid Audouin , sont disposés de telle sorte qu'ils peuvent donner en même temps le nombre de calories qui représente le pouvoir calorifique absolu des huiles minérales et le nombre réalisable en pratique de kilogrammes d'eau vaporisée par un kilogramme de ces matières. « Dans toutes mes opérations, j'ai tenu à constater à chaque instant la composition des gaz de la combustion rendue assez complète pour que la fumée soit incolore. Je décrirai bientôt le procédé d'analyse que j'ai em- ployé. Mais je désire annoncer que j'ai pu dans ces combustions dépouiller, à 2 pour loo près, l'air de mes foyers de tout l'oxygène qu'il contient et qui se transforme en eau et en acide carbonique. Pour obtenir de pareils résultats, j'ai dû introduire dans mes foyers de l'air soumis à une pression constante et animé d'une vitesse invariable. Une petite machine soufflante réglée par un appareil électromagnétique et le système de ventilation de M. Piarron de Mondésir, ingénieur des Ponts et Chaussées, mis généreuse- ment à ma disposition par son auteur, m'ont permis de réaliser ces con- ditions. » La cheminée de mon appareil calorimétrique est remplacée par un réfrigérant à grande surface qui me permet de ramener la température des gaz de la combustion à la température ambiante et rend mes mesiu'es indépendantes de la quantité d'air employé par la combustion. Il me suffit 59. ( 444 aloi* pour déterminer le nombre «le calories, qui, dans tout autre système, se seraient perdues par la cheminée, d'employer un appareil Irès-siinple et encore inédit qu'a inventé M. Paul de Mondésir, ingénieur en chef des manufactures de l'Etat, et qu'on pourrait appeler une caisse calorimé- trique. » Enfin la Compagnie parisienne du gaz fait répéter chaque jour sur une grande échelle et avec ses huiles lourdes les déterminations calorifiques que j'effectue au laboratoire de l'Ecole Normale. Grâce à ce concours, dont l'efficacité m'est garantie par le contrôle de M. Paul Audouin et de son ingénieur M. Baltarel, j'espère que les nombres que je pourrai bientôt communiquer à l'Académie auront une utilité pratique à laquelle un théo- ricien doit toujours attacher un grand prix. » Ces expériences et mes analyses démontrent qu'il y a grand intérêt à refroidir avec une grande perfection les produits de la combustion des huiles minérales; car, d'après mes observations, la plupart d'entre elles, fort riches en hydrogène, peuvent donner par la condensation de leur fumée beaucoup plus que leur poids d'eau pure. Celte eau, en se condensant, dépose dans les appareils réfrigérants 600 à 700 calories au moins par kilo- gramme, calories qu'on peut utiliser pour l'échauifement de l'eau d'ali- mentation. L'eau des fumées, qui est de l'eau distillée, peut elle-même contribuer à l'alimentation des chaudières, d'où l'on exclut maintenant l'eau de mer autant qu'il est possible. » Les huiles minérales, combustibles liquides, volatils et homogènes, sont susceptibles de brûler sans résidu. 11 en résulte qu'on peut les intro- duire dans un foyer convenablement disposé, au moyen d'une pompe ou de fout autre appareil réglé automatiquement, suivant le besoin de la ma- chine, aussi bien que la quantité d'air strictement nécessaire à la combus- tion. Cela fait qu'on peut marcher avec un foyer constamment fermé et sans l'intervention d'un chauffeur. Ces avantages sont réalisés dans la machine calorimétrique de l'École Normale. » Ces mêmes qualités des huiles minérales permettent également de les brûler dans le foyer à telle pression qu'on voudra, égale, supérieure même à la pression de la vapeur dans la chaudièie, en utilisant au besoin comme moteurs accessoires ces gaz, chauffés encore au sortir de la chaudière à une température de i5o ou de 200 degrés : à une machine à air chaud, on superpose ainsi une machine à vapein-. De plus, si l'air est introduit dans les foyers à une forte pression, la vitesse d'écoulement à imprimer aux pro- duits de la combusiiou d'une même quantité d'huile sera d'autan! |dus ( 4'.5 ) petite que celte pression seni plus grande, et par suite les surfaces de chauffe pourront tire diminuées dans une certaine proportion. C'est là une question que j'étudie, que je me réserve d'étudier, et qui permettra, j'espère, (Luis les machines enfermées dans des espaces restreints, d'augmenter les surfaces de refroidissement de la fumée et d'en condenser toute la vapeur d'eau. » Qu'il me soit permis d'ajouter encore un mot sur ce sujet. Si les huiles minérales doivent être employées comme combustible sur les bâtiments à vapeur, une condition de réussite, c'est de trouver un système qui per/nelte, sans grands frais et sans perte de temps, de transfoi'mer un générateur à vapeur chauffé à la houille en un appareil chauffé à l'huile minérale et inversement. C'est là un problème résolu tant à l'École Normale qu'à l'usine à gaz de la Villette, par une disposition fort simple que noire savant confrère M. Diq3uy de I.ôme et moi nous faisons essayer par M. Mazeline. « Avant d'entrer dans les détails qui feront le sujet par lequel je termi- nerai cette communication, je désire annoncer à l'Académie que, en com- binant les belles méthodes expérimentales de MM. Favre et Silbermanu avec les principes de la caisse calorimétrique de M. Paul de Mondésir, je pourrai, dans de [lelits appareils et au moyeu de l'oxygène, déterminer rapidement le pouvoir calorifique des huiles minérales par un procédé qui permettra d'écarter toute hypothèse sur la constitution des hydi'ogènes car- bonés. M.MaCquorn Rankine a appelé récemment l'atlention des ingénieurs sur les méthodes de calcul propres à fournir théoriquement les quantités de chaleur dégagée par la combustion des pétroles. MM. Favre et Silbermanu ont fait voir depuis longtemps que ces calculs ne peuvent être qu'approxi- matifs, et M. Macquoru Rankine le reconnaît bien. Il est donc nécessaire de mettre entre les mains des praticiens un appareil simple qui leur per- mette de déterminer directement des constantes d'une aussi grande valeur industrielle. J'espère y avoir réussi, et je n'en parle ici que pour me réserver le droit de continuer ces expériences qui imposent de longues et pénibles épreuves. » On trouvera plus loin des tableaux qui donnent les prijicipales pro- priétés physiques et la composition des huiles minérales. Je vais explicpier en quelques mots l'usage immédiat que l'on peut faire de ces chiffres. 0 i° L'huile minérale a été soumise à la distillation dans un alambic en cuivre muni d'iui serpentin. Un thermomètre donne à chaque instant la température de la vapein-. Eu prenant entre deux teinpératiues convena- blement choisies la quantité de matière passée à la distillation, ou détermine ( 446 ) le degré de volatilité de la substance et on obtient iiii nombre qui peut avoir une grande utilité. )) En effet, les huiles minérales peuvent être dangereuses pour deux mo- tifs. Elles contiennent des matièies gazeuses ou volatiles qui |)euvent rendre explosible l'atmosphère dans laquelle se diffusent ces gaz et ces vapeurs. La quantité de matière passée avant i4o degrés donne la mesure de ce danger; elle donne également la mesure de la perte qui! faut faire subir à la matière pour écarter dans son emploi cette chance d'accident. » -i" Un autre danger vient de ce que l'on enferme les huiles minérales dans des vases imperméables et remplis à une température inférieure à celle que l'on doit rencontrer, soit par la variation de la température dans le même lieu, soit par le changement de latitude. Le coefficient de dilatation si considérable des huiles minérales donnera aux expéditeurs ou aux ingé- nieurs la mesiu-e de l'espace minimum qu'il est nécessaire de laisser au dessus des caisses destinées au ti'ansport de ces matières, pour éviter toute chance d'explosion correspondante à une augmentation prévue de tem- pérature. » 3° Les analyses des matières brutes et distillées donneront aux ingé- nieurs le moyen de calculer les pouvoirs calorifiques par la méthode de M. Rankiue, et aux chimistes le moyen de reconnaître le genre de composés auquel ces huiles doivent être rapportées. » Je demande à l'Académie la permission de constater que trois de mes élèves les plus expérimentés, MM.Ditte, Pougnet et Prudhon, ont bien voulu compléter et contrôler mes nombreuses analyses et détermniatious de toute sorte, et de leur eu témoigner toute ma gratitude. I" Hui/e /oiirdr de la Virginie oceidcnuite, employée h lubrifier les niacliines, |)rovcnant (lu White-Oak, .i la partie inférieure du terrain houiller, à environ i35 mètres de profon- deur. Donnée par M. Foucou. Perte par la chaleur à loo degrés i ,o pour loo " à 1 4o degrés i , 3 » • à i8o degrés 12,0 » Huile brute. / C. . 83.5 Composition | H. . . i3,3 ( O... _2j^ 100,0 Densifé à zéro o,8t3 à 5o", I o,853 (^oelikient de dilalalion 0,000-2 ( Mm ) Huile clistillée. 1 C... 85,3 Composition ^H... iS.g O... 0.8 100,0 Densité à i3 degrés n,8ic) Résidu de la distillalion. Densité à i3", 3. . . 0,8(14- 2° Huile légère de lu Virginie oa iderxtalc , employée à la fabrique des huiles d'éclairage. Elle provient du Burning-Springs, dans les grès supérieurs du terrain dévonien, à environ S.9.0 mètres de profondeur. Donnée p.ir M. Foucou. Perle par la chaleur à 100 degrés i ,3 |)Our 100 » à 1 20 degrés 4>3 » » à i4o degrés 11,0 » » à 160 degrés '7 'V » à 1 80 degrés 25,2 ■> » à 200 degrés 28, 5 » Huile brute. ( C... 84,3 Composition ) H. . . i4, 1 ( 0... 1,6 100,0 Densité à zéro o , 84 1 2 » il 5o", I o , 808 Coefficient de dilatation 0,000839 Huile distillée. l C... 84,0 Composition l H. . . i^,^ ( O. .. 1,6 100,0 Densité à 1 4"» 2 o , 762 Résidu delà ditillation. Densité à i/\°,8. . . 0,860. 3" Huile légère de Pciisylvanie, la plus employée dans les fabriques d'éclairage. Elle ])rovient de l'Oil-Creek, de la troisième assise des grès de la partie supérieure du terrain dévonien, à 200 mètres environ de profondeur. Brune verdâtre et fluorescente (M. Foucou). Perte par la chaleur à 100 degrés 4)3 pour 100 1) à 1 20 degrés 10,7 » » à 1 40 degrés i (i , o » à 160 degrés. 23,7 » » à 180 degrés 28,7 » » à 200 degrés 31,0 ( V|8 ) Hiii/c hnilr. i C. . . 82,0 Con)|)cisiiion 'H... t^,S { o... 3.0 100,0 Densilé à zéro o,8i6 » à 50", I " ) 784 Coefficient de dilatation 0,00084 Huile distillée. i C... 85,1 Composition ' H. . . i4>3 I O. . . o,G 100,0 Densité à 1 3", 6 o,^25 Résidu (le la distillation. Densité à i 3", 6. . . 0,842. 4" Huile lourde de l'Ûliin, aujoiird'luii encore peu employée à cause de la concurrence des huiles de Virginie. Noire et visqueuse (M. Foucoii). Cette huile monte dans l'appareil et ne peut être distillée méthodiquement. On en distille seulement une ])orlion .nux environs de 35o degrés, et une antre portion au-dessus de 35o degrés. Huile brute. |C... 84,3 Composition \ H. . . 1 3, i ( O. 2,7 Densité à zéro o , 887 » à 53 degrés o , 853 Coefficient de dilatation 0,000748 Huile distillée. Avant 3.')0 degrés Après 3r)0 degrés. / C... 85,4 C.. . 86,7 Composition } II. . . ;4,4 H. . . 12,2 ( O... 0,6 O. . 1,1 100,0 100,0 Densilé à i4 degrés du second produit 0,762 Résidu (II' l;i distillation. D/.'nsité à i4°)8. . . 0,860. 5" Huile lourde de Pensyh'nrtie, provenant des bords de la riviè-re Alleghany, au dessus de la ville de Franklin (l'Iumer-Farm , dis premières assises du grès siqièrieur du terrain ( 449 ) dévonien, à la profondeur de 200 mètres environ. Employée à lubrifier les machines (M. Foticou). Perte par la chaleur, presque nulle avant aSo degrés. à 280 degrés 12,0 pour 100 Huile brute. (C... 84,9 Composition | H... 18,7 O. .4 100,0 Densité à zéro o ,88(3 à 5o°, I o,853 Coefficient de dilatation OjOOQtzi Huile distillée. IC... 85,4 Conipositicin ^ H. . . i3,8 ( O... 0,8 100,0 Densité à i3", 2 0,802 Résidu de la distillation. Densité à i3 degrés... 0,8^5 6° Huile américaine de pétrole du commerce de Paris [sans doute Pensylvaniel. Noire fluorescente en bleu. Perte par la chaleur à 100 degrés a, 8 pour 100 » à 120 degrés 5,3 » » à i4o degrés i2,o « • à 160 degrés iy,8 « » à 180 degrés 25,4 " » à 200 degrés 3o,3 ■. Huile hrute. I C... 83,4 Composition < H. . . 14,7 ( O... 1,9 100 ,0 Densité A zéro o 820 à 53°, 3 0,784 Coefficient de dilatation ... 0,000868 Chaleur spécifique 0,48 (>. H., 1868, i" Semestre (T. LXVI, N» 10.) 6o ( 45o ) Huile distillée. j C... 84,: Composition { H... i4>5 ' O... 1,3 100,0 Chaleur spécifique o,5o Densité à i3°,6 o,';3fi Résidu (le la distillation. Densité à i3°,6 0,845 -j" Hiiili lourde de la Compagnie parisienne du gnz (extraite de la houille). Perte à la chaleur de o à i5o degrés un peu d'eau. » à aoo degrés \i,5 pour 100 Huile brute. „ .. \ C. . 82,0 (-omposition -, H... 7,6 Oxygène, azote et soufre if>>4 100,0 Densité à zéro i ,o44 » à 5 1 degrés i , 007 Coefficient de dilatation 0,00743 8° Pétrole de Parme, commune de Salo. Donné par le commandeur Devincenzi. Liquide limpide, très-fluide, coloration ambrée fluorescent en bleu. Perte à la chaleur à 100 degrés 1,1 pour 100 " à 1 20 degrés g, 3 « » à i4o degrés 33,3 » » à 160 degrés 39,5 » à 180 degrés 60, 5 •■ " à 200 degrés 69 , 3 « Huile brute. [ C... 84,0 Composition < H... i3,4 ( O... 1,8 100,0 Densité à zéro o , 786 >■ à 5i°, I 0,747 Coefficient de dilatation 0,00106 Chaleur spécifique 0,49 Chaleur latente à la température moyenne de distil- lation (t25 à i4o degrés) i iS" ( 45. ) Huile dislilU-e. / C... 85, o Composition l H . . . 1 3 , 7 ( 0... 1,3 100,0 Densité à i3°,2 0)775 Résidu de la distillation. Densité à 11", 2 o,85o 9° Huile de Jm'o, conniuine de Dandaiig-llo, district de Tiniaacon, résidence de Reni- bang. Donnée par M. von Bnurnhauer, secrétaire perpétuel de la Société néerlandaise de Harlem. Perte par la chaleur (distilleà 1 58 degrés) à 100 degrés 7,0 pour 100 1) ■> 120 degrés 1,0 » » » 1 80 degrés 7,7 >• Il » 200 degrés i5,o » ■> . 220 degrés 22,3 » » 240 degrés 24 >3 '' » ■> 25o degrés 28,3 " Huile brute. iC... 87,. Composition |h... 12,0 ( O... 0,9 roo.o Densité à zéro o , 923 » à 53 degrés o ,888 Coefficient de dilatation o ,00076g Huile distillée. ( C. . . 86,2 Composition <, H... 12,2 fO--- 1,6 100,0 Densité 0,811 Résidu de la distillation, Densité à i3°,3 0,931 10" Huile de Jdva, commune de Ïjibodas-Fanggah, district de Madja, résidence de Chéribon. Donnée par M. von Baumhauer. Perte par la chaleur a loo degrés 0,8 pour 100 » à 120 degrés 3,o » à i4o degrés g, 3 » à 160 degrés 16, 3 » à 180 degrés 22,0 •< » à 200 degrés 27 ,8 •> Go . 83, '9 l4: t * 2 ,o ( 452 ) Huile brute. i C... 83,6 Composition H... i4,o ( O... 2,4 IOO,0 Densité à zéro 0,827 à 53 degrés o, '589 CoeiriciL'nt de dilatation 0,000923 Builf clislitlée. / C. . , Composition | H. . ( O... I 00,0 Densité à i3°, i Oî778 Résidu de la distillation. Densité à i3", 3 o>9'4 1 1° Huile de Java de la commune de Gogor, du district de Kendong, résidence Sarabaya. Donnée par M. von Baumhauer. Perle jKir la clialeiir à 220 degrés 2,3 pour 100 » à 240 degrés 4 > " " >' à 260 degrés 9,0 » » à 280 degrés ' 7 > 7 " » à 3oo degrés 28,3 " Huile brute. ; C. . . 85,0 Coni])Osition J H . . . 11,2 O... 2,8 100,0 Densité à zéro o ,972 » à' 53 degrés 0,945 Coeflicient de dilatation o,ooo652 Huile > ■Ustillée . C. . 85,1 Composition * H.. (0.. . 12,2 '>7 100,0 13°. 2 0 Densité à i3°,2 0,762 Résidu de la distillation. J)ensité à l 3", 2 o ,g42 ( 453 ) 12° Huile de Bechelhronn (Bas-Rhin), produit de distillation. Donnée par M. Bous- singault. Matière brute. Perte par la chaleur à 200 degrés 4; • pour i 00 à 220 degrés 8 , j ■> à 240 degrés 1 3 , 3 » » à 264 degrés 25, o « Huile brute. ,C... 86,9 Composition /H... 1 1 ,8 ( O..: 1,3 100,0 Densité à zéro 0,912 1 à 5 1 degrés o j 879 Coefficient de dilatation o , 00767 Huile distillée. / C... 85,1 Composition ) H... i3,o ( O.. . 0,9 100,0 Densité à 1 1",6 0,825 Résidu de la distillation. Densité à i4 degrés .... 0,927 Les coefficients de la dilatation ont été calculés en prenant pour coefficient de dilatation du verre le nombre 0,000026. Les densités prises à la température ordinaire n'ont pas été corrigées de la dilatation du verre. » « M. Eue de Beacmont signale à l'attention de M. Henri Sainte-Claire Deville, comme renfermant une quantité de substance huileuse susceptible d'être utilisée, la marne schisteuse noirâtre qui supporte à Vassy, prés d'Avallon, la couche exploitée comme ciment romain. Cette marne est connue des géologues sous le nom de marne à Possidonies (i). Ses affleure- ments traversent la France entière depuis Flize, dans le département des Ardennes, jusque dans les départements des Alpes-Maritimes et du Gard ; on les retrouve aux environs de Grenoble, à la Fontaine brûlante, qui est comprise au nombre des sept merveilles du Dauphiné. (i) La page 34 1 du second volume de V Explication de la Carte géologique de ta France ( 454 ) » La Fontaine brûlante est un dégagement permanent de gaz combus- tible qui sort d'une tissure des marnes à Possiilonies et qu'on enflamme à volonté avec une allumette. Ce gaz résulte très-probablement de la décom- position spontanée des substances combustibles que contiennent les marnes schisteuses. » On pourrait citer d'autres exemples de dégagements naturels de gaz combustibles, sortant de marnes semblables et produisant dans certains cas un véritable/eti grisou. Un accident analogue au feu grisou a en lieu autre- fois dans les mines de sel gemme de Bex (canton de Vaud). » « M. Dumas fait remarquer que l'un des principaux dangers de l'em- magasinement des huiles minérales tient à leur grande fluidité, dont M. Henry Sainte-Claire Deville n'a pas parlé. Elles pénètrent le bois et pas- contient une coupe du coteau de Vassy, où toutes les couches sont figurées et désignées de bas en haut par les lettres a, b, c, d. On lit ce qui biiit dans la description de celte coupe : « ti. Calcaire noduleux contenant un grand nombre de grosses Gryphées ( Grjphœa » cymbiuni ), etc. " b. Marnes très-schisteuses et très-bitumineuses contenant yH4v/«'rt 12 pour 100 'le ina- I) tièrcs volatiles. On y trouve un grand nombre de Possidonies [Pos.sidonia Broiiini). » Dans leurs parties supérieures, les marnes b sont bleuâtres et renferment le Pecten pa- » rado.rus. » r. Ciment rointiin : c'est un calcaire marneux bleuâtre à cassure terreuse, formant un » certain nombre de couches peu épaisses. Les couches inférieures sont Irès-rainces; elles se " réduisent à moins de 1 décimètre, et elles alternent avec les dernières couches de marnes » bitumineuses. Les couches du ciment romain renterment un grand nombre de Bélenmites. u d. Au-dessus du ciment romain, on trouve de nouveau une certaine épaisseur de marnes » schisteuses brunes. » (,'. Les coteaux sont couronnés par le calcaire à Enlroijues. Les mêmes couches mar- » neuses se montrent, dans toute la contrée, au pied des escar|)ements calcaires. . .. » Celles de ces marnes i|ui sont bitumineuses et que nous venons de signaler comme étant i> intercalées à Yassy entre le calcaire noduleux et la couche de cimc/it niniuin, ont été re- i> marquées depuis longtemps Elles sont particulièrement développées entie Avallon et « risle-sous-Wontreal, |irés d'FJaule, de Vassy, de IMarsilly, de Genouilly, de Provency, de » Sainte-Colombe, entre Montréal et Angely, etc. M. Gilet de Laumont, ((ui les avait ob- » servées avec beaucoup d'alteiilion, avait remarqué (|u'elles se trouvent dans le voisinage » de couches de calcaire gris contenant des Gry /j liées , des Bélenmites et des Ammonites. » Les variétés les plus bitumineuses de ces marnes schisteuses, étant soumises à une lorle " chaleur, brûlent avec flamme, et cette propiiété, jointe à leur odeur l)itumineuse et aux » veines assez, abondantes de lignite qui les a(com|)aguent, a donné l'idée d'exécuter aux » environs de Montréal des travaux de recherche dans l'espoir de trouver de la houille.... » [Ces iccherches de lioiiille iieuientauciiii résultiit.) » { 455 ) sent à travers. Pour éviter le danger qui en résulte, il faut nécessairement vernir les vases avec des matières insolubles dans ces huiles, telles que : gommes, dextrine, gélatine, albumine, etc. » « M. Balard et M. Ségcier font observer, en conformiré de ce senti- ment, qu'il est à leur connaissance que l'on commence à se servir dans ce but, en Amérique, du mélange de gélatine et de mélasse qui est employé depuis longtemps pour faire les rouleaux d'imprimerie. Un enduit de ce mélange, placé à l'intérieur des vases même les moins étanches, les rend imperméables à l'huile de pétrole. » M. P. Thenard présente ensuite les observations suivantes : « Il n'est pas dans notre intention de critiquer la communication de M. H. Sainte-Claire Deville au point de vue scientifique, nous sommes au contraire le premier à reconnaître, en cette circonstance comme dans les avitres, la rigueur de ses résultats. Mais en dehors du travail hii-mème, il est un point qu'il est utile de rappeler, c'est que, quoi qu'on fasse, les huiles de la nature de celles dont vient de parler notre savant confrère se- ront toujours un combustible des plus dangereux pour le chauffage des machines, et surtout de celles qui servent de propulseur aux navires qui font de longues traversées. L'éther aussi a été employé, non comme combustible, mais comme agent de la force motrice, c'est-à-dire dans des conditions bien moins défavorables. Or, malgré la perfection inusitée des appareils et les avantages considérables qu'elle en obtenait, la marine, à la suite de la perte corps et biens de plusieurs navires, a été obligée d'y re- noncer. Que l'on considère donc les masses d'huile nécessaires pour l'ali- mentation des foyers et les conditions spéciales dans lesquelles on les em- ploie, et on restera terrifié des malheurs effroyables dont elles ont été déjà et seront encore, quoi qu'on fasse, la cause inévitable. i> « M. FizEAP, à propos de la grande dilatabilité des huiles combustibles mentionnée dans la précédente communication, fait remarquer qu'il a déjà observé, et signalé depuis près d'une année à plusieurs de ses savants con- frères, la dilatabilité extraordinaire de deux substances solides qui accom- pagnent ces huiles et dont la composition est analogue : il s'agit de la paraf- fine et de la naphtaline. Ce sont jusqu'ici les corps solides les plus dilatables qui aient été observés, et c'est à peine s'ils le cèdent sous ce rapport à l'es- sence de térébenthine et à l'alcool lui-même. Ce résultat es! seulement mentionné ici afin de prendre date. » ( 456 ) CHIMIE APPLIQUÉE. — Méthode générale d'analyse immédiate des tissus des végétaux; par MM. E. Fremy et Tehreii.. « L'analyse organique présente une lacune considérable qui paralyse le secours que la chimie pourrait apporter aux études anatoniiques : nous voidons parler ici de l'impuissance de l'analyse immédiate en présence des tissus organiques. » Si le chimiste peut déterminer aujourd'hui, avec quelque exactitude, la composition des liquides produits par l'organisme, tels que la sève et les sucs des végétaux, le lait, le sang, l'urine, etc., il peut bien rarement sou- mettre à une analyse, même approximative, les tissus organisés. » Les difficultés principales que l'on rencontre dans l'analyse immédiate de ces tissus sont dues d'abord à la grande analogie que présentent entre eux les principes qui les constituent, et ensuite à l'insolubilité de ces principes dans les dissolvants neutres qui servent de base, comme on le sait, à l'analyse organique immédiate. » L'idée principale de notre travail a été de demander aux réactifs éner- giques ce que les dissolvants neutres ne pouvaient pas nous doiuier. » En employant ces agents chimiques avec certaines précautions, nous sommes arrivés à retirer des tissus organiques les différents éléments qui les constituent, et même à en déterminer les proportions avec une certaine exactitude. s Nous analysons aujourd'hui un tissu ligneux, une feuille, une fleur, une racine avec autant de facilité que, dans l'analyse organique, on déter- mine la composition d'une substance minérale : nous soumettons donc ces différentes parties des végétaux à l'analyse qualitative et quantitative. » Pour donner une idée exacte de nos méthodes analytiques, nous choisirons comme exemple l'analyse d'un tissu ligneux. Analyse immédiate du bois. M Dans cette partie de nos recherches, nous avons pris potu'base les ob- servations que l'un de nous a publiées précédemment sur les substances ligneuses, mais aussi celles de M. Payen sur le même sujet, dont nous sommes heureux de constater ici l'importance. M La marche que nous suivons dans l'analyse des différents bois varie peu : les détails que nous donnerons ici se rapportent au bois de chêne. » TSous supposerons, qu'en s'appuyant sur les |)ruicipes d'analjse im- médiate donnés avec tant de précision par M. Chevreid, on ail déterminé ( 457 ) les substances que le bois de chêne peut perdre par l'action des dissolvants neutres : il reste un tissu ligneux dont il s'agit de déterminer la consti- tution. » Selon nous le bois est formé de trois parties principales que nous allons définir : » 1° La première partie du bois ne peut être confondue avec aucune antre substance ligneuse, car elle est insoluble dans l'acide sulfurique contenant deux équivalents d'eau; elle est en outre caractérisée par d'autres réactifs : l'eau de chlore la transforme d'abord en un acide jaune et la dissout en- suite; l'acide azotique agit sur elle comme le chlore ; la potasse, même con- centrée, ne la dissout pas. » Pour nous conformer à la dénomination employée déjà par plusieurs physiologistes, nous désignerons cette partie du bois sons le nom de culicule ligneuse : nous pensons en effet qu'elle forme la couche cutanée des fibres et des cellules du bois ; sans être identique avec la cuticule des feuilles, elle présente cependant, avec cette dernière substance, des analogies chi- miques incontestables : lorsqu'on la retire du bois, au moyen de l'acide sulfurique, elle conserve entièrement la texture du tissu ligneux, et à tel point, qu'en la considérant au microscope on peut la confondre avec le bois lui-même, dont elle ne représente cependant que le cinquième environ. » Dans nos déterminations analytiques nous avons toujours reconnu la pureté de la cuticule ligneuse à son insolubilité dans l'acide sulfurique, et sa solubilité dans l'eau de chlore ou dans l'acide azotique. » La cuticule ligneuse que nous mettons sous les yeux de l'Académie possède ces différentes propriétés ; on peut donc la considéi'er comme étant absolument pure. » La substance dont nous venons de parler est évidemment celle cjne M. Hartig a désignée sous le nom de emlalhe, en raison de sa grande sta- bilité. » 2° La seconde partie du tissu ligneux est celle que M. Payen a étu- diée sous le nom de substance incrusUiiile. Elle se trouve probablement dans l'intérieur des fibres et des cellules; nous ne la considérons pas comme un principe immédiat ; mais, dans nos analyses, nous arrivons à la dissoudre complètement et à l'isoler des autres principes ligneux : nous la séparons en une partie soluble dans l'eau bouillante, en une autre qui se dissont dans les liqueurs alcalines, et en un dernier corps cjui devient soluble dans la potasse après avoir subi l'action du chlore. C. K.. lS68, I" Semestre, {t. LXVI. N" 10 ) 6l ( 458 ) » Quelle que soit la complication de la substance incrustante, dans une analyse qualitative, nous la reconnaissons d'abord à sa solubilité dans l'acide sulfurique qu'elle colore en noir, et ensuite à son insolubilité dans l'eau de chlore : la dissolution sulfurique de la matière incrustante est en partie précipitée par l'eau. Dans une analyse quantitative, nous la séparons complètement des autres éléments constitutifs du bois, en employant suc- cessivement l'eau, les dissolutions alcalines et l'eau de chlore. » 3° La troisième partie du tissu ligneux est la substance cellulosique. Quand elle est pure, elle se dissout sans coloration dans l'acide sulfurique concentré en produisant un liquide que l'eau ne précipite pas; elle est dif- ficilement attaquée par l'eau de chlore et l'acide azotique. M Dans le tissu ligneux, cette substance se trouve sous un état particu- lier, que l'un de nous a fait ressortir précédemment, et qui la rend inso- luble dans le réactif ammoniaco-cuivrique; mais elle devient soluble dans ce liquide lorsqu'elle a subi l'action de quelques agents chimiques, tels que le chlore. Nous obtenons la substance cellulosique pure, se dissolvant sans coloration dans l'acide sulfurique et conservant encore toute l'oiganisation du bois, en traitant le bois réduit en copeaux, d'abord par del'eau de chlore, puis par la [lotasse et en dernier lieu par l'acide chlorhydrique étendu. » L'acide azotique peut être employé également pour isoler la substance cellulosique, mais il désagrège toujours le tissu ligneux et dissout une quantité notable de corps cellulosique. » Cette substance retirée du bois présente aujourd'hui un intérêt indus- triel incontestable; elle convient non-seulement à la fabrication du papier, mais, dans notre conviction, elle sera employée un jour dans la préparation de l'alcool; l'acide sulfurique la transfoiine en effet avec facilité en dextrine et en sucre : il serait curieux de produire au moyen du bois des liqueurs alcooliques. » Il résulte donc des données fournies par Yanalj^se qualitative du bois, que ce tissu est formé essentiellement de trois parties qui peuvent être caractérisées facilement, comme nous venons de le démontrer, par l'em- ploi de quelques réactifs. » Il nous reste maintenant à faire connaître la méthode (ï analyse quan- titative^ (pie nous suivons pour doser ces trois principes constitutifs du tissu ligneux. Analyse quantitative du tissu ligncu.r. » Dosage de la substance cellulosique. — Nous pesons i gramme de sciure de bois desséchée à i 3o degrés, nous l'introduisons dans un flacon d'un (459) litre rempli d'eau de chlore, et nous laissons l'action se prolonger pendant trente-six heures. » Le chlore dissout la cuticule ligneuse et certaines parties de la matière incrustante; il laisse à l'état insoluble la substance cellulosique mêlée à une partie de la matière incrustante que le chlore a transformée en un acide complètement soluble dans la potasse. Reprenant donc le résidu par une dissolution alcaline, le lavant à l'acide, puis à l'eau, et le desséchant à i3o degrés, nous obtenons la substance cellulosique dans un état de pureté absolue. » Il résulte de nos déterminations que le bois de chêne contient environ 40 pour 100 de substance cellulosique; nous en trouvons 39 pour 100 dans le bois de frêne. » Dosage de la cuticule ligneuse. — Nous soumettons pendant trente-six heures i gramme de sciure de bois à l'action de l'acide sulfurique qui con- tient 4 équivalents d'eau ; sous cette influence, les parties cellulosique et incrustante se dissolvent complètement; la cuticule ligneuse reste seule en suspension dans la liqueur; dans quelques cas nous remplaçons le premier acide par un autre qui ne contient plus que 2 équivalents d'eau; le résidu est lavé à l'eau ordinaire et à l'eau alcaline, jusqu'à ce que les liqueurs de lavage ne soient plus colorées; il est soumis ensuite à la des- siccation. 1) Le dosage de la cuticule se fait ainsi avec exactitude; il nous a permis de reconnaître que le bois de chêne contient environ 20 pour 100 de cuticule; le bois de frêne n'en donne que 17,6 pour 100. Nous avons tou- jours eu le soin de constater que la cuticule ainsi dosée était pure; elle se dissolvait, sans laisser de résidu, dans l'eau de chlore ou dans l'acide azotique. » Pour doser la cuticule ligneuse nous avons employé quelquefois l'acide sulfurique concentré : la proportion de ce corps diminue beaucoup; mais nous avons constaté que, dans ce cas, la substance organique est profon- dément altérée et qu'elle est devenue soluble en partie dans la potasse. » Dosage de la matière incrustante. — Cette dernière partie du tissu li- gneux n'a été dosée que par différence. » En prenant ici comme exemple l'analyse du bois de chêne, » Dans 100 parties de tissu ligneux desséché nous avons trouvé : 4o parties de substance cellulosique, 20 parties de cuticule ligneuse. La matière incrustante forme donc les l\o centièmes du tissu ligneux. ( 46o ) n M;iis cette partie du bois n'est pns simple, comme nous l'avons dit pré- cédemment ; sous l'influence des réactifs, nous avons pu la dédoubler: i°cn substances solubles dans l'eau bouillante; 2° en corps probablement pectosiques cjui se flissolveiit dans les alcalis étendus; 3° en une substance qui devient soluble dans les alcalis lorsqu'elle a reçu l'influence du chlore. » En résumé, la composition d'un tissu ligneux comme celui de chêne peut être, d'a|)rès nos analyses, représentée de la manière suivante : Cuticule ligneuse. .... 20 Substance cellulosique. . . 4° [ Matière soluble dans l'eau 10 ., . ,1 Corps soluble dans les alcalis i5 Matière incrustante Ao ', „ ^ ■ •• ., • ' Corps transtorme en acide par lactiou du chlore humide i5 » En soumettant à l'analyse élémentaire les différentes parties du tissu ligneux, nous avons reconnu que la cuticule ligneuse contient plus de carbone que la substance cellulosique; mais nous ne sommes pas encore en mesure de publier ces résultats analytiques, que nous réservons pour un tiavail spécial. » La méthode que nous venons de décrire ne s'a|)plique pas seulement à l'analyse du bois, elle convient à toutes les recherciies analytiques que l'on peut entrei3reiulie siu' les tissus des végétaux. M Nous pensons donc qu'elle est appelée à rendre de grands services à la Physiologie et à l'Anatomie végétales. » Les réaclifs chimiques appliqués ainsi à l'étude des tissus feront pro- bablement ressortir des différences qui échappent aux observations micro- scopiques; ils permettront aussi de suivre les changemenls cpie l'organisme apporte dans la constitution anatomique des végétaux. » Notre désir est de soumettre à une analyse comparative les principaux organes des végétaux. Dans une prochaine communication, nous présente- rons la suite de nos recherches à l'Académie. » CHIMIE ORGAMQUE. — Extiitclion et piojiriélcs de la diiislnsc; pnt M. Pavex. « Dans les communications intéressantes que M. Dubruufaiit a dcr- nièiement adressées à l'Académie (1), l'auteur annonce que des traite- ments énergiques par l'alcool, en vue d'épurer la diastase, lui ont p.iru (i) Comptes riiidus, février 1866, j). 2^4- ( 46i ) altérer profondément la constitution et les propriétés du principe actif. » Cette observation que j'ai tout lieu de croire exacte s'accorde parfaite- ment avec les conclusions d'expériences que j'ai consignées, en 1866, dans les Annales de Chimie{\). J'avais dés lors, en effet, recommandé pour l'exlrac- tion de la diastase, non-senlement d'éviter les altérations que l'alcool peut produire sur ce principe actif sécrété dans certains organismes des plantes et des animaux, mais encore j'avais signalé plusieurs conditions importantes à remplir pour le succès de cette opération délicate. » Tl ne sera pas inutile peut-être de reproduire ici un extrait de ces in- dications : « On doit autant que possible faire usage d'orge de la dernière récolte, B d'une même variété, soumise à une germination régulière; éviter les cau- )) ses du développement des végétations cryptogamiques qui ne manque- » raient pas d'envahir les jr/wn^ détériorés, privés de la faculté germinatrice. » Lorsque la germination est parvenue au point convenable, c'est-à-dire » dès que presque tous les grains montrent la gemmule régulièrement » avancée sous le péricarpe jusqu'à ime longueur égale à celle du fruit, il » faut se hâter d'effectuer la dessiccation à l'aide d'un courant d'air dont la » température ne dépasse pas 45 à 5o degrés dans aucune de ses parties. D Lorsque les radicelles sont desséchées au point d'être toutes devenues » friables on les élimine, après avoir séparé les grains qui n'ont pas mani- » festé les signes de la germination (2). » L'orge germée ainsi obtenue est réduite en poudre grossière, puis macé- » rée durant une ou deux heures dans environ deux fois son volume d'eau » à la température de 3o degrés centésimaux. On doit alors extraire promp- « tement du mélange la solution aqueuse limpide, par la pression et la » filtration au travers d'un fdtre lavé, encore tout humide. B Le liquide est chauffé à 70 degrés environ dans un bain-marie » d'eau dont la température est maintenue à + 75 degrés au plus. M Dès que les substances albumineuses sont suffisamment coagulées, on fil- » tre le liquide avec les mêmes soins que la première fois. La solution lim- » pide est aussitôt soumise au traitement ci-après. » On y verse de l'alcool, en agitant, afin d'éviter que ce réactif ne se » trouve en excès successivement dans toutes les parties où il tombe direc- (1) Jnnales de Chimie, t. VII, p. 386 et 387, et Annales du Consetvntnire, t. VI, p. 437. (2) On simplifie beaucoup celte opération en choisissant dans le gerinoir d'un brasseur de l'orge régulièrement germée, surtout en mars, avril et mai, la faisant dessécher, éliminant les radicelles, etc. { 462 ) » tement; car l'excès d'alcool pourrait amoindrir on même paralyser l'é- » nergie de la diastase. Par la même raison, il convient d'éviter de faire « usage d'alcool anhydre. En tout cas, une seule précipitation peut suffire. » La diastase est recueillie sur un filtre, on l'enlève encore humide pour w l'étendre aussitôt sur une lame de verre ou de porcelaine et la dessécher )> à basse température, dans le vide ou par un courant d'air; enfin on la » pulvérise (i). » » Rappelant ensuite les résultats de nos expériences avec M. Persoz, sur la diastase qui avait dissous et transformé partiellement en glucose 2000 fois son poids de fécule, j'ajoutais : « Sans doute ce n'est pas là encore la limite » de son pouvoir, car on ne saurait admettre que ce principe immédiat eût » été obtenu absolument pur et exempt de toute altération. » » Quant aux proportions de glucose directement produites par la réaction de la diastase sur la fécule, j'ai indiqué en 1862 {/annales du Conservatoire, t. III, p. 601) les conditions expérimentales dans lesquelles on parvient à les porter jusqu'à 0,627, •'>'f'*^i ^I^^'^ '^^ conditions plus complexes qui per- mettent, avec le concours de la levure, de transformer successivement en glucose et en alcool toute la substance amylacée. De son côté un habile chi- miste, M. Musculus, avait démontré que la saccharification directe par la diastase s'arrête à un certain terme où la glucose et la dextrine, produits de cette réaction, demeurent en présence. » M. Diibrunfaut annonce que le principe actif de l'orge germée peut fluidifier cent mille et même deux cent mille fois son poids de matière amy- lacée, ou produire la saccharification parfaite de dix mille fois son poids de fécule : nous serions heureux et empressé de constater ces faits importants aussitôt que nous pourrions connaître les conditions de l'expérience. » ANATOMiE VÉGÉTALE. — Des vaisseaux propres et du tannin dans les Musacécs (première partie) ; jjar M. A. Tréccl. « .I.-J.-P. Moldenhawer (Beilràge; Kiel, i8ia) a dit que le Bananier (i) C'est à l'aide d'un traitement .malogne que depuis la publication de notre premier Mé- moire, on est parvenu à extraire d'autres principes actifs, également neutres, notamment la pepsine ou gnstrnise, la pectase (Freiny), la synaptasc (Robiquet), la zymaze iXela. levure et du foie (Bécliamp et A. Estor). On parviendra probablement à extraire de même la diastase salivairc et la diastase pan- créatique dont l'énergie sur la substance amylacée a été si bien constatée par M. Claude Bernard, outre l'action remarquable du même liquide du pancréas qui dédouble les matières grasses en acides gras et glycérine. ( 463 ) possède un suc propre légèrement blanc, qui rougit à mesure que la plante avance en âge, ou pendant la macération dans l'eau ; que les vaisseaux qui contiennent ce suc sont composés de cellules oblongues superposées, dont les cloisons de séparation, percées au milieu, forment un bord annidaire membraneux autour de l'ouverture. Il a vu en outre que ces vaisseaux propres sont irrégulièrement distribués autour des faisceaux fibro-vascu- laires. )) M. C.-H. Schultz disait en iSaS {Die Natur der lebendigen P/Iatize, t. I, p. 5 1 6) que Moldenhawer a décrit les vaisseaux du latex du Musa paradi- siaca comme des tubes articulés, parce qu'il les a examinés seulement à l'état achevé dans des parties vieilles de la plante. » Meyen [Pli/tolomie, i83o) admettait dans le Musa et le Strelitzia un système de vaisseaux du latex limités par une membrane très-fine et for- mant des tubes cylindriques ramifiés et anastomosés en réseau, comme ceux qu'il croyait exister dans toute l'étendue de tous les végétaux lac- tescents. )> M. Unger [Anat. und PhysioL i855, p. iSg) rapporte les laticifères du Musa à sa troisième forme, qui apparaît comme des utricules très-al- longées, cylindriques, çà et là gonflées et médiocrement ramifiées, dont les extrémités se terminent en pointe immesurable, ou s'unissent les unes aux autres et se fusionnent. » M. H. Karslen signala, en 1857 [Bot. Zeit.) la présence du tannin dans des séries de cellules en forme de tonneau, à l'intérieur du fruit du Musa sapientum avant la matiu'ité. Il a observé aussi la même substance dans des séries semblables de cellules des feuilles, et près d'elles il existait des fibres nées de la réunion de telles séries de cellules. — Rien dans les feuilles ne me rappelle ces dernières fibres. De plus, M. Karsten, qui trouve que ces séries de cellules ont de la ressemblance avec les laticifères, ne s'est pas aperçu qu'elles constituent réellement les vaisseaux propres an- ciennement décrits. )) En i865 {Comptes rendus, t. LX, p. 228), j'ai indiqué l'identité de ces séries de cellules tannifères avec les vaisseaux du latex observés par M. Mol- denhawer, dont j'avais déjà confirmé l'observation sur la structure de ces organes en 1837 {Ann. se. nat., If série, t. VII^ p. 3oi). » Je désire aujourd'hui communiquer à l'Académie des observations plus étendues sur ce sujet, et qui tirent leur intérêt principal de la distri- bution de ces vaisseaux étudiée plus attentivement, et de leur constitution dans quelques plantes de cette famille peu connues sous ce rapport. ( 464 ) » Le fruit étant la partie où ces vaisseaux propres sont disposés avec le plus de régularité et de symétrie, c'est par lui que je commencerai ma des- cription. » M. Rarsten se borne à dire que les séries de cellules à tannin sont ré- parties concentriquement dans la chair du fruit. La vérité est qu'à pre- mière vue, sous un fort grossissement, elles semblent éparses et sans ordre; mais quand on les étudie sous de faibles objectifs, ou même à l'aide de Ja loupe, on reconnaît une certaine régularité dans leur disposition. Observées sur des coupes transversales d'une jeune banane de Musa siiiensis, qui ne contient pas encore d'amidon, et que l'on a fait macérer dans une solution de sulfate de fer, on les remarque sous la forme de points noirs espacés dans des taches blanches, à quelque distance et autour d'un autre point plus ou moins central, du à la présence d'un ou de quelques vaisseaux spiraux. Un grossissement un peu j)lus fort fut reconnaître que ces taches blanches sont constituées par un faisceau fibro-vasculaire et par du parenchyme en- vironnant, dans lequel sont distribués les vaisseaux propres. L'ensemble des taches blanches ainsi composées est environné par ime sorte de réseau formé par le reste du parenchyme moins serré que celui des taches, et rendu sombre par l'interposition d'une quantité de gaz plus grande que celle qui existe entre les cellules de ces taches blanches. » Tons les faisceaux contenus dans ces taches n'ont pas la même com- position, et il en est de même sous ce rapport dans la tige ou pédoncule commun et dans le pétiole. Les faisceaux sont ordinairement d'autant plus petits qu'ils sont plus périphériques; et ces deiniers, les plus petits, ne sont formés que d'un groupe de cellules allongées,- fibreuses, non épaissies, sans vaisseaux spiraux. Les faisceaux un peu plus internes et un peu plus volu- mineux ont un seul vaisseau spiral étroit, ou deux sur leur côté interne. Ce vaisseau augmente de diamètre dans les faisceaux plus éloignés de la circonférence; et dans les faisceaux les plus volumineux il y a, outre le gros vaisseau, quelques trachées beaucoup plus grêles sur le côté externe de celui-ii, c'est-à-dire entre lui et le groupe dit du tissu cribreux. Assez sou- vent aussi il en existe un ou quelques-uns, grêles également, sur le côté opposé ou antilibérien du gros vaisseau. Ils sont quelquefois annelés. >' C'est autour des faisceaux ainsi composés que sont répartis les lalici- fercs. Ils sont en nombre variable suivant la dimension des faisceaux. Les plus petits de ces derniers sont même fréquemment |)rivés de vaisseaux propres, et ceux qui sont un peu plus gros, mais encore dépourvus de tra- chées, peuvent avoir un seul laticifère, qui est situé près de leur face in- ( ^65 \ terne. Des faisceaux plus volumineux sont accompagnés fie deux, fie trois ou d'un plus grand nombre de ces huiciféres. S'il y en a deux, l'un est sur la face interne et l'antre sur l'un des côtés. S'il y en a trois, un d'eux est sur la face interne et deux sont latéraux, un de chaque côté. S'il y en a quatre, le quatrième est sur la face externe ou libérienne du faisceau. Au- tour des faisceaux fibro-vasculaires plus considérables encore, on peut ob- server cinq ou six vaisseaux propres, et même assez souvent sept. Le plus granfl nombre des laticifères se trouve autour des faisceaux de la région ia plus interne du péricarpe. » Dans un très-jeinie fruit avorté dti iViisa Eiisele^ qui commençait à jaunir, et qui malgré cela était très-iiche en tannin, les vaisseaux propres avaient la même répartition que dans le fruit précédent, mais il y en avait jusqu'à neuf, dix, onze et douze autour des faisceaux les plus internes, et à l'entour de quelcjues-uns des faisceaux des cloisons de l'ovaire, ou de ceux des placentas, il existait jusqu'à quinze vaisseaux propres. » Tous les laticifères dont il vient d'être question sont verticaux comme les faisceaux qu'ils accompagnent ; mais près de la face interne du péricarpe il en est d'autres, en assez grand nombre, qui sont étendus horizontale- ment et parallèlement à cette face interne, comme les faisceaux qu'ils sui- vent latéralement, ou bien ils décrivent des sinuosités assez souvent considérables, quand les faisceaux qu'ils accompagnent sont sinueux. Ces faisceaux horizontaux ou leurs ramifications, ainsi que des branches des verticaux, et leurs laticifères, se prolongent dans les cloisons qui sé- pai-enl les loges de l'ovaire, où ils sont en communication avec ceux qui s'y étendent horizontalement aussi, et qui vont aux placentas. Ces mêmes cloisons ont également des faisceaux verticaux accompagnés de même de vaisseaux propres tanniferes. « Outre ces vaisseaux propres, dirigés, soit verticalement, soit horizonta- lement, on observe encore sur les coupes transversales de la région interne du péricarpe des anneaux complets fort singuliers de cellules à tannin. Ces anneaux, qui ont de o'"'",20 à o""'',/|0 de diamètre, entourent le plussouvent un faisceau vasculaire qui semble en occuper le centre, mais qui présente fréquemment des aspects variés ciue je ne puis décrire ici. On est tenté de croire, à première vue, que l'on a sous les yeux un faisceau entouré d'une gaîne complète de cellules à tannin. H n'en est rien toutefois, c.ir dans quelques anneaux il n'existe que des cellides parenchymaleuses, et dans d'autres on a un groupe (le vaisseaux spiraux faisant un coude. Il me paraît que ces anneaux de cellules tanniferes sont dus à une disposition parlicu- C R., 1868, 1" Semestre. (T. LXVI, No 10.) ^'-t ( /|(36 ) lière des vaisseaux propres autour de certains conlourneinents des faisceaux vasculaires qu'ils accompagnent. Ces anneaux sont parfois reliés latérale- ment avec les vaisseaux du latex des faisceaux horizontaux. Dans un de ces cas, j'avais sous les yeux un tel anneau de cellules à tannin relié à un faisceau voisin, et cet anneau était de plus entouré complètement par un faisceau circulaire horizontal, qui lui-même était en partie circon.scrit par un second anneau, incomplet cette fois, de cellules tannifères. Cette der- nière disposition semblait surtout prouver que l'on avait affaire à un con- tournemenl sjiécial de quelques-ims des faisceaux. » Dans les deux jeunes fruits mentionnés ici, on reconnaissait toujours la limite des cellules constituantes des vaisseaux propres au point de super- position. Ces cellules, dans le très-jeune fruit du Musa Ensele^ étaient le plus souvent globuleuses, et même quelquefois déprimées suivant leur axe; moins souvent elles étaient elliptiques, et leur longueur égalait alors deux fois leur largeur. Dans le jeune fruit plus âgé du Musa sinensis, elles étaient plus longues, et leur paroi de séparation était déjà très-fréquemment per- forée. On y voyait les globules passer d'une cellule dans une autre. Ces cellules avaient des longueurs très-diverses dans différents vaisseaux : dans les uns, elles n'avaient que o""",i8 à o'"",2o de longueur sur o'""',io de largeur; dans d'autres, elles atteignaient de o'""',3o à o™"',/!© de longueur sur o"'",iG à o""",20 de largeur; ailleurs, ces cellules avaient de o""",45 à o""",5o de longueur sur o™'", 1 4 de largeur. Les cellules du parenchyme voi- sin, beaucoup plus petites, n'avaient que o""",o9 sur o"""', lo ou o""", 12 sur o"""; 12, et ne contenaient encore aucime substance granuleuse. )/ î.e suc qui sortait des coupes transversales de ce jeune fruit était un peu laiteux. Examiné sous le microscope, celui des laticifères internes était incolore, tandis que celui des vaisseaux propres externes était déjà orangé, et ses globules étaient souvent réunis en masses. Les globules de ce suc avaient de o""",oo5 à o°"",o'3, mais dans les autres parties de la plante ils ont jusqu'à o™'",o5 de diamètre. Dans le jeune fruit du Musa Ensele, \\s avaient jusqu'à o'"'°,o55. » MM. Schultz et Karsten regardent ces globules comme des vésicules; M.Unger y a distingué une sorte de membrane. M.Mohl nieleurnaturevési- culaire.ll m'est arrivé maintes fois de trouver de ces globules, soit normaux, soit après l'action des dissolvants, en partie vides de la substance dense qui en fait la masse principale. Après luie macération très-prolongée dans l'alcool, dans la potasse ou dans l'ammoniaque, ils ont souvent paru intacts, mais souvent aussi ils étaient comme plissés, flasques ; leui surface était on- ( 467 ) diilée comme si une membrane limitante avait perdu une partie de son contenu. Si dans ce cas particulier, et dans quelques antres plantes rares, les globules du latex ont un aspect vésiculaire, je suis convaincu que, dans la plupart des latex, ils sont tout à fait liquides. Il est vrai qu'ils peuvent devenir tout à fait solides dans les rameaux des Ctiisia [Comptes rendus, t. LXIII, p. d/jo). Ces globules des Musa sont entièrement dissous dans l'éther par un contact prolongé, ce qu'avaient déjà reconnu MM. Mohl et Unger. Tout cela prouve que les corps gras, s'ils en contiennent, doivent entrer pour une bien faible part dans leur constitution. Le caoutchouc, si telle est la substance soluble dans l'éther, insoluble dans l'alcool, dans la potasse et dans l'ammoniaque, en serait le principe immédiat principal. » J'ai eu l'occasion d'observer le développement de ces globules dans quelques cellules de laticifères du pétiole du iMiisa coccinea. Ils commen- çaient avec l'apparence de petits corps déprimés appliqués siu' la paroi in- terne des cellules. Ces corps, convexes du côté libre et d'abord très-sur- baissés, s'élevaient graduellement; puis, quand ils avaient acquis une cer- taine dimension, ils se détachaient peu à peu de la paroi sous la forme de globules. La substance de ces globules, en voie de formation, renfermait une certaine quantité de tannin, car elle prenait une teinte bleue-violacée sous l'influence du sulfate de fer, bien que les globules parfaits, dans d'autres vaisseaux propres du voisinage, restassent incolores au milieu du liquide ambiant, qui devenait d'un très-beau bleu par l'action des réactifs. « Les vaisseaux propres de la tige ou du pédoncule commun sont dis- posés aussi autour des faisceaux fibro-vasculaires, mais ils y sont répartis avec beaucoup moins de régularité que dans le fruit. Leur distribution ayant beaucoup d'analogie avec celle qui existe dans le pétiole, je ne m'y arrêterai pas ici faute d'espace. )) Comme dans la tige fructifère et dans le fruit, les faisceaux périphé- riques du pétiole sont les plus ténus. Dans la fige j'ai trouvé ces faisceaux les plus externes séparés de l'épiderme par une ou deux rangées de cellules; dans le pétiole, au contraire, ils sont au contact même de l'épiderme, et consistent chacun en un petit groupe de cellules fibreuses à parois épaisses, qui ont souvent à leur surface une ou deux séries longitudinales de cellules à tannin (/V/ui-o rosacea,zebiina,et.c.). Les faisceaux, un peu plus éloignés de la périphérie du pétiole, ont, sur le côté interne, des vaisseaux spiraux grêles, dont un devient graduellement plus large dans des faisceaux de plus en plus distants de la surface. Les plus gros faisceaux sont partagés longitu- )2.. ( 468 ) dinalement en deux parties (l'une libérienne, l'autre fibro-vasculaire) qui, sur la coupe transversale, semblent unies par un col étroit dû à l'interposi- tion (lu parenchyme entre ces deux parties, de manière à y produire une sorte d'étranglement sous le tissu dit crihreux. Le groupe libérien est com- posé d'un arc de fibres du liber qui embrasse plus ou moins le tissu cri- hreux, formé lui-même de deux sortes de cellules: les unes relativement larges, répandues entre les autres qui sont beaucoup plus étroites. Le groupe vasculaire consiste en un gros vaisseau spiral qui atteint jusqu'à o™",20 et o'"'",25 de diamètre. Il a sur sa face externe, tournée du coté du liber, quelques vaisseaux spiraux grêles, et, sur la face opposée ou interne, des vaisseaux grêles également, qui souvent sont annelés. Un groupe ou arc de cellules fibreuses, plus ou moins considérable, embrasse le faisceau sur ce même côté interne. » Ainsi que je l'ai dit, les vaisseaux propres sont distribués autour de ces faisceaux moins régulièrement qu'autour des j)lus gros faisceaux du fruit. Pourtant, dans quelques espèces ou variétés, on les trouve symétri- quement disposés à l'entour de bon nombre de faisceaux. Dans le Musa vit- lala, etc., par exemple, j'en ai assez souvent observé six autour d'un même faisceau. Quand il y en a six, l'un d'eux est ordinairement au dos du liber, et un autre de chaque coté du groupe libérien ; lui quatrième est à la face interne du groupe vasculaire, et les deux autres sur les côtés de celui-ci. Telle est la disposition que j'appellerai typique. Mais il est rare que les six laticifères existent en même temps. On n'en trouve fréquemment que cinq, quatre, trois, deux, ou seulement un; mais ceux qui existent occupent une des six positions indiquées. Quelquefois, cependant, les deux latéraux du groupe vasculaire s'écartent de la position normale et sont alors opposés au col étroit qui sépare la partie libérienne de la partie vasculaire. » Ces vaisseaux propres ne sont que rarement au contact même des éléments du faisceau ; ils en sont le plus souvent séparés par une ou deux rangées de cellules parenchymateuses. M Le Musa zebrina m'a offert quelques exemples fort siguliers de vais.seaux propres à suc incolore, qui ne bleuissait pas sous l'influence du sel de fer. Et pourtant j'avais bien affaire à de vrais laticifères, car ce suc contenait les globules caractéristiques de ce latex. )) Dans ces faisceaux des Musn les laticifères ne sont pas les seuls organes susceptibles de renfermer du tannin. Ou en trouve assez souvent dans quelques-uns des éléments du tissu crihreux, et fréquemment aussi dans quelques-uns des vaisseaux spiraux (Mu-^avittala, darca, etc.) Les plus volu- ( 469 ) milieux de ces derniers peuvent contenir un suc finement grannletix, un peu rosé ou faiblement rongeàtre. Ce suc coloré des vaisseaux, spiraux n'est point dû à l'épancliement de celui des vaisseaux propres apiès la section; car le latex de ces derniers avait une teinle différente : tantôt il était rouge brique, ou orangé beaucoup plus foncé [Musa sinensis)^ tanlôt il était presque incolore, tandis que le suc des vaisseaux spiraux voisins était rougeâtre {Musa viltala) (i). La couleur rougeâtre du contenu des vaisseaux spiraux devenait aussi plus intense au contact de l'eau ordinaire, comme Moldenhawer et M. Schultz l'avaient déjà observé pour le conlenu des lati- cifères du Musn paradisiaca. En outre, ce suc des vaisseaux spiraux pre- nait une belle teinle indigo à reflet violacé sous l'influence de la solution de sulfate de fer [Musa sineiisis, viltala^ cLicca). Je dois faire remarquer aussi que je n'ai jamais aperçu dans ce suc des vaisseaux spiraux de gros globules comme ceux que renferment les laticiferes. Quelques-uns de ces gros vais- seaux spiraux, quoique dépourvus du suc que je viensde mentionner, bleuis- saient, mais alors leur membrane seule était colorée. Les vaisseaux spiraux plus petits des faisceaux périphériques peuvent également se colorer en bleu, sous l'influence du même réactif. J'ai quelquefois vu aussi, avec une teinte très-légèrement rougeàlre, les vaisseaux spiraux des faisceaux grêles qui serpentent horizontalement dans le j)arenchyme, et qui aboutissent aux petits vaisseaux antérieurs sons-libériens des gros faisceaux verticaux. Ces faisceaux horizontaux ne vont pas d'un faisceau vertical au faisceau sem- blable le plus rapproché ; ils passent ordinairement par-dessus un tel faisceau ou deux, en arrière du côté trachéen, pour aller s'unir aux petits vaisseaux spiraux d'un faisceau vertical plus éloigné, ainsi que cela est bien connu du reste. C^es faisceaux horizontaux s'anastomosent quelquefois entre eux. « On rencontre aussi dans l'intérieur des faisceaux, au contact même des gros vaisseaux spiraux, des petites cellules oblongues qui ont de o'""',ii à o""",i8 de longueur, siu- o™™,oi de largeur, et qui prennent une belle teinte bleue sous l'influence du sel de fer [Musa Ensete, etc.) Enfin, dans le parenchyme du pétiole, ainsi que dans celui de la tige et du fruit, sont éparses des utricules à tannin en assez grand nombre. Elles sont souvent de plus petite dimension que les cellules environnantes. Il y en a aussi d'assez nombreuses, arrondies, ovoïdes ou obscurément triangulaires, (i ) Le nom des Musa sinciisis et vittata que je donne ici, ne veut pas dire que l'on i-etroii- veru toujours, dans ces plantes, les teintes telles que je les signale ici, parce que la couleur de ces sucs varie avec l'Age, et par conséquent avec les spécimens. [Nnie de r Auteur.) ( 470 ) mêlées aux cellules étoilces qui composent les cloisons transversales, par lesquelles les lacunes du pétiole sont çà ot là interrompues. » THERMOCHIMIE. — Réponse à une Noie précédente de M. Raoult (i); par M. P. -A. Favre. « M. Raoult, dans une voie que j'ai ouverte depuis bien des années, a publié des recherches dont je n'avais pas à parler dans ma communication. » Les expérimentateurs et les savants sont appelés à juger ses expé- riences, ainsi que les conclusions qu'il a cru pouvoir en tirer. » Je n'ai pas jugé nécessaire de faire observer à M. Raoult qu'il se trom- pait lorsqu'il présentait certaines considérations conmie nouvelles. I.a science n'a rien à gagner à un débat de ce genre. )) Je ne comprends pas le motif qui a déterminé l'auteur à adresser à l'Académie quelques observations relatives à une partie de ma dernière communication. J'y répoudrai uniquement pour bien établir que je n'ac- cepte nullement cette assertion, savoir : « que mes résultats sont, dans leur » ensemble, parfaitement d'accord avec ceux qu'il a soumis à l'Académie en M 1864. » » Il y a bien longtemps que, après M. Ed. Becquerel, Silbermann et moi nous avons montré qu'un voltamètre, introduit dans un circuit voltaïque, détruit une quantité de chaleur plus grande que celle qui est nécessaire à la décomposition accomplie. Seulement, dans mes dernières recherches, je {■AÏS voir que la décomposition accomplie par M. Raoult n'est qu'une décom- position apparente (])ar exemple la décomposition de l'eau dans le volta- mètre acidulé par l'acide sulfurique). C'est cette décomposition réelle, et non la décomposition apparente, qui explique l'emprunt de chaleur fait à la pile, emprunt qui se montre bien supérieur à celui que nécessiterait la décom- position de l'eau, soustraction faite de la chaleur, également empruntée à la pile, qui correspond à la résistance physique du voltamètre. » Il me semble que M. Raoult s'est formé une opinion confuse et inexacte de l'influence exercée sur la production et la distribution de la chaleur dans les couples et les voltamètres par certaines actions que j'ai appelées secon- daires, et que j'étudie depuis i8.t3 (2). Les couples et les voltamèties ne diffèrent, lorsqu'ils sont convenablement construits, que par le signe de (1) Insérée dans les Comptes rendus (séance du 24 janvier 1868), p. 353. (2) Tels sont, par exemple, dans un élément de Smée, d'une part l'oxvdalion du zinc, la combinaison de cet oxyde avec lacisle sulfurique, l'iiydratiition ) l'action chimique qui s'} passe, contrairement à ce que semble penser M. Raonlt. Ce physicien dit que : « il pourrait bien se produire aux élec- » trodes des corps instables, tels que le bioxyde d'hydrogène », ce que je ne conteste pas; mais il ajoute, et je complète ici la citation qu'il fait d'un passage de son Mémoire : « Il est possible que, dans les composés oxygénés, » ce soit le bioxyde d'hydrogène lui-même qui soit d'abord isolé à l'élec- » trode positif. » C'est ce que je ne puis admettre, car le bioxyde d'hydro- gène ne peut pas être im produit direct de l'électrolyse, ainsi que je l'ai démontré. Puis il ajoute : « du moins, quand le courant est fort, » ce qui est une condition contraire à sa formation indirecte. Quel serait donc, dans le cas de séparation directe du bioxyde d'hydrogène, le genre de décompo- sition électroly tique qui .se produirait dans le voltamètre? M. Raoult con- tinue et dit : « On voit, en effet, que, dans le voltamètre à sulfate de » cuivre, la chaleur locale maximum est de 7997, nombre qui se rapproche » assez de 1042/i, chaleur dégagée par la décomposition du bioxyde d'hy- » drogène. » Mais puisque, ainsi que je viens de le dire, la formation directe du bioxyde d'hydrogène ne peut pas avoir lieu, on ne peut plus ex- pliquer ainsi les différences considérables (que j'ai trouvées plus considé- rables encore) dans les quantités de chaleur que dégage un voltamètre à lames de platine plongeant dans le sulfate de cuivre, suivant que le courant est fort ou faible. M.Raoultne peut donc plus parlerdecette formation pour combattre l'explication que je donne du dégagement (Viine partie de la chaleur accusée par le calorimètre qui renferme le voltamètre. J'ai dit une partie; je me suis bien gardé de dire la totalité, ce à quoi M. Raoult n'a pas fait attention lorsqu'il dit : « Si telle était en effet la cause de la chaleur locale » (le passage des corps de Vétat naissant à Vétal ordinaire), celle-ci ne dé- )' pendrait que de l'action chimique accomplie dans le voltamètre; or c'est » ce qui n'est pas. J'ai trouvé, en effet, qu'elle varie, etc. » » J'ai constaté moi-même que cette quantité de chaleur variait bien |)lus que M. Raoult ne l'a trouvé lui-même. C'est, en effet, ce qui doit se p'roduire lorsqu'on f;\it varier les conditions de l'expérience, et ce qu'on peut expliquer lorsqu'on possède des données expérimentales essen- tielles qui ont manqué à l'auteur de la Note. Cette action locale, due à l'action chimique, peut être supérieure ou plus faible que la quantité de chaleur due à la résistance physique du voltamètre; elle peut même être nulle, ainsi que cela peut avoir lieu dans l'électrolyse de l'acide iodhy- driqne(i). En effet, lorsqu'on électrolyse cet acide dans certaines condi- 11) Dans des voltamèlrcs à lames mélalliques plongeant dans un sel de même métal ( 472 ) lions, et en ayant soin de ralentir l';iction de la pile à Taide d'un i-héostat qui joue le rôle âe frein, la clialenr se distribue dans le circuit comme si le voltamètre à lames de |ilatine (plongeant dans l'acide qui lient en disso- lution de l'iode pro^e^aut d'opérations antérieures) n'existait p:is, ou comme si l'iode dissous possédait la conductibilité métallique. Je dois ajouter que, dans ce cas, la chaleur locale due à la résistance physique du voltamètre n'est pas appréciable, cequi s'explique par l'action du rhéostat. En définitive, le voltamètre, dans ces conditions, semble fonctionner comme un voltamètre a lames d'iode. » Lorsque, en t853, j'ai publié la première partie de mes recherches thermiques sur les courants hydro-électriques, j'ai pris pour litre : « Sur les » effets calorifiques développés par le circuit voltaïque dans leiu's rapports » avec l'action chimique qui donne niiissance au courant et avec les dé- » compositions électrochimiques que le courant peut provoquer. » On trouve dans ces lignes l'énoncé complet d'un phénomène complexe, que M. Kaoult devait étudier plus tard sous une de ses faces. Je n'ai pas eu besoin de créer des expressions nouvelles pour me faire suffisamment com- prendre. » M. Raoult a cru « pouvoir créer des expressions nouvelles pour abré- » ger le discours. » Je le regrette, car elles rendent son exposé trop sou- vent obscur dans son Mémoire. Il en est de même des conclusions qu'il ne reproduit « qu'à peu près » dans sa Note, poin- des motifs que je ne m'ex- plicjue pas, puisque ces conclusions ne se rapportent nullement à ma com- munication. En effet : » La conclusion (i°) n'est qu'un simple énoi>céd'un fait qui n'avail pas besoin d'être prouvé ni discuté, et par conséquent d'être fornudé d'une manière spéciale, avec une explication (de la chaleur que déirui! un volta- mètre, dans le circuit entier, par le courant inverse qu'il produit) donnée par M. Raoult, et que je n'ai pas à discuter ici. » J'en dirai autant relativement à la conclusion (3°). )) Quant à la conclusion (2°), si je l'ai bien comprise en recourani au Mémoire original [Historujue], elle sérail opposée à celle de M. Ed. Becque- rel, cjue nous n'avons fait que confirmer, Silbermann et moi, par des expé- hl)ie, et me prouve c[ue la succession des transformations de la naph- tylamine sous l'action de l'acide oxalique est tout à fait analogue à celle que mes expériences précédentes ont constatée pour l'aniline et la toluidine. » En premier lieu, l'oxalate primaire de la naphtylamine avait donné naissance à la naphtylformamide : H» ^' "^ fl N = C'"H' . N + H-0 + CO= ; ' H ) H ) ( 475) cette dernière, par la séparation d'une molécule d'enu, s'était transformée en cyanure de napbtyle : CHO] h) La purification du produit brut ne présente aucune difficulté. Ou sépare l'huile de l'eau en la reprenant par l'éther, on évapore l'éther ; puis le résidu huileux est soumis à la distillation. Ce n'est qu'à 218 ou 220 degrés que le thermomètre devient stationnaire. La partie qui distille à cette température ne tarde pas à se solidifier. On connaît à l'odeur, au point d'ébullitiou, au point de fusion et aux autres propriétés, que ce corps est de la naphtaline, à laquelle se trouve mêlée une petite quantité d'une substance ayant une odeur aromatique particulière et bouillant à une température supérieure. Le point d'ébullitiou monte ensuite rapidement à 290 degrés, et, à 3oo de- grés, le reste du liquide a distillé sous forme d'un liquide jaune clair, qui se prend en une masse cristalline blanche par un séjour prolongé dans une chambre froide. L'huile se solidifie presque aussitôt par l'immersion dans un mélange réfrigérant. Une fois solidifié, il ne reprend pas l'état liquide à la température ordinaire. On peut obtenir ce corps à l'état de pureté par- faite en le laissant cristalliser dans l'alcool, où il est très-facilement soluble. Mélange-t-on la solution alcoolique avec de l'eau, le corps se sépare de nouveau à l'état d'huile, et on le voit alors se solidifier au bout de quelques minutes. Les cristaux fondent à 33'',5; fondus, ils ont une densité plus grande que celle de l'eau; le point d'ébullitiou est 296 degrés (corr.). » Le nouveau produit cristallisé correspond, dans la série naphtalique, au benzonitrile de la série benzoïque. Comme on a pu le voir dans l'équation ci-dessus, il renferme C'H'N. Quoique la formation et la composition de cette combinaison indiquassent assez nettement sa place dans le système des corps, il était néanmoins né- cessaire d'écarter les derniers doutes en étudiant ses transformations. En effet, si ce corps appartenait aux nitriles, il devait, soumis à l'action des hydrates métalliques puissants, fixer une molécule d'eau pour se transformer en amide, qui, à son tour, absorbant encore une molécule d'eau, donnerait naissance à la formation d'un sel ammoni(jue. L'expérience a confirmé ces prévisions. » Si l'on dissout le nitrile dans de la soude alcoolique, il ne se dégage 63.. ( 476} que des traces d'ammoniaque, mais, en y ajoutant de l'eau, on reconnaît de suite la transformation du nitrile en un nouveau composé. Les cristaux déposés sont peu solnbles dans l'alcool et ne fondent que difficilement. On les obtient à l'état de pureté par des cristallisations répétées dans l'alcool bouillant ; ils se présentent alors sons forme de fines aiguilles blanches, qui fondent à 202 degrés et se subliment à une très-haute température.. L'ana- lyse a montré que leur formule est C'H'NO, et qu'ils provieiuient par conséquent du nitrile par l'assimilation d'une molécule d'eau : C" H'N -H H= O = C" H^NO. Les cristaux peu solubles sont donc l'amide dérivé du nitrile. » On a déjà mentionné qu'il .s'était séparé de l'ammoniaque lors de la formation des cristaux peu solubles. » Le dégagement d'ammoniaque ne pouvait résulter que d'une nouvelle altération de ces cristaux. Evidemment, l'amide, fixant une seconde molé- cule d'eau, s'était transformé en partie en sel ammonique d'un nouvel acide C< ' H» NO -h H^O = C" H" NO' = C ' H' (H*N)0=, qui, à son tour, par l'action de la soude, était devenu sel sodiqiie en dégageant de l'ammoniaque. En effet, on n'avait qu'à ajouter de l'acide chlorhydrique à la solution alcaline pour précipiter eu abondance un acide cristallin, dont les propriétés rappelaient vivement celles de l'acide benzoïque. •• L'acide dont je viens de décrire la formation est le plus intéressant des trois corps ci-dessus mentionnés. C'était évidemment le i)oint de départ d'un nouveau groupe de composés aussi nombreux et aussi variés que ceux de la série benzoïque. Il s'agissait donc de produire l'acide en grande quan- tité. Pour cela, il était iiuitile d'obtenir le nitrile ou l'amide à l'état de pureté. On n'avait qu'à traiter le nitrile brut par une lessive de soude alcoo- lique jusqu'à la cessation du dégagement d'ammoniaque, à faire évapoier l'alcool el à décomposer le liquide alcalin par l'acide chlorhydrique pour obtenir un abondant précipité du nouvel acide. On purifiait l'acide en le lavant et en le faisant ensuite cristalliser dans l'alcool ou encore mieux dans l'eau bouillante, quoiqu'il y soit tiès-peu soiuble. » L'acide pur cristallise en aiguilles blanches, qui fondent à 160 degrés. ( 477 ) Solidifié après la fusion, ce corps est plus lourd que l'eau. Soumis à l'action d'une température |)Ius élevée, l'acide se sublime, le point d'ebullition se trouve au delà de 3oo degrés. » L'acide n'a presque pas d'odeur ni de saveur; légèrement chauffé, il répand une odeur analogue à celle de la naphtaline ; les vapeurs provoquen; la toux. Les solutions de l'acide ont une réaction franchement acide. Elles décomposent avec facilité les carbonates alcalins. » En me basant sur un principe dont je me suis servi déjà à plusieurs reprises, je propose de nommer le nouvel acide acide menoplito.xylique ou acide naj)IUalinecarbox) tique. L'amide et le nitrile prendraient naturellement alors les noms de menaphloxylamide et de menaphlenyiniirile. » Qu'il me soit permis d'ajouter encore quelques observations que j'ai eu l'occasion de faire sur ces nouveaux corps. « Vu la facilité avec laquelle le nitrile fixe l'eau, on ne pouvait douter qu'il fixerait aussi de l'acide sulfliydrique pour produire un corps ana- logue au ihiobenzonitrile découvert par M. Cnhours. I. En effet, le nitrile, dissous dans du sulfhydrate d'ammoniaque alcoo- lique et maintenu pendant quelque temps à la température de loo degrés, se combine aisément avec une molécide d'hydrogène sulfuré et se trans- forme en un corps bien cristallisé, facilement solubie dans l'alcool, fusible à 126 degrés, et dont la composition est représentée par la formule suivante : C" H^N -f- TPS = C" H'NS. )) J'ai étudié d'une manière spéciale l'acide menaphtoxyliqiie. C'est \\n acide monobasique, comme l'acide l)enzoïque, avec lequel il a une Ires- grantle analogie. Le sel d'arqenl que l'on obtient en décomposant le sel ammonique par le nitrate d'argent est un précipité cristallisé presque inso- luble dans l'eau. Sa composition est C'ir.^gO-. 0 Les sels de baryum et de calciiun s'obtiennent en beaux cristaux peu so- lubles dans l'eau. On les prépare par double décomposition et on les purifie en les faisant cristalliser à plusieurs reprises. » Le sel de baryum se présente sous forme d'aiguilles blanches. Dessé- chées dans le vide, elles renferment l'eau disparaît à i 10 degrés. » Le sel de calcium revêt une forme analogue. La fornuile du sel des- 478 Il revêt une fi séché dans le vide est C"HM ^- I O Ca" 1 ^^4-aH»0; ce sel, de même que le précédent, perd toute son eau à 1 10 degrés. » Le sel de cuivre est un précipité vert; celui du ploiuh un précipité blanc. » L'acide se comporte d'une manière Irès-caractéristique lorsqu'on le distille avec de la baryte caustique. Fidèle aux traditions de l'acide ben- zoïque, I acide menaphtoxylique se scinde en acide carbonique et naph- taline, C"H»0==C'°H«^-CO^ » La naphtaline ainsi obtenue possède le même point de fusion et les mêmes propriétés que la naphtaline produite par la distillation de la houille. M En soumettant à la distillation sèche le sel de calcium, on obtient une huile aromatique qui cristallise peu à peu. C'est probablement le métone de la série. » Si l'on fait agir l'acide nitrique sur l'acide menaphtoxylique, il se forme un bel acide nitré. Si l'on chauffe avec de l'acide nitrique concentré, on donne naissance à un corps cristallisé difficilement solnble, qui n'est plus acide. » Mentionnons encore quelques expériences sur le cidorure correspon- dant à l'acide et sur les dérivés de ce chlorure. » Mélange-t-on environ 4 parties d'acide menaphtoxylique fondu et pul- vérisé avec 5 parties de perchlornre de phosphore, les deux corps agissent aussitôt l'un sur l'autre. Le mélange se liquéfie à la température ordinaire; modérément chauffé, il s'en dégage en abondance de l'acide chlorhydrique et de l'oxychlorure de phosphore. Le point d'ébullition s'élève rapidement jusqu'à 3oo degrés. La fraction qui distille entre 296 et 298 degrés est le chlorure de l'acide mennphloxylique à l'état de pureté. Son point d'ébullition est très-près de 297", 5. A une température moyenne, le chlorure menaph- toxylique est un liquide lourtl ; on le voit se solidifier quan. (Extrait.) (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) « Le 19 février dernier, nous recevions d'un cultivateur des environs d'Amiens une I.ettre dans laquelle il nous annonçait l'apparition d'une maladie grave sur son troupeau de moutons. Cette maladie revêtait, disait-il, le caractère épizootiqne, puisque sur trois cents bétes environ, plus de cinquante avaient déjà été atteintes, et que sur ce nombre il avait fallu en sacrifier une trentaine, afin d'éviter une mort sans profit, ainsi que cela avait été déjà trop fréquent. 1. Dans le troupeau, aucune bète n'avait été introduite depuis le mois de mars de l'année dernière : trois brebis y étaient entrées le i5 jan- ( 486 ) vier 1B67, et l'une d'elles était atteinte déjà d'un jetage niuqueux tres- abondant. Parmi les symptômes observés chez les animaux malades pré- dominait un battement très prononcé du flanc, auquel correspondaient, comme signes physiques du côté de la poitrine, un bruit de souffle très- vigoureux, du bruit supplémentaire et des râles sibilants. Chez les ani- maux très-malades, une prostration très-grande se faisait remarquer, ac- compagnée de plaintes que le berger compare aux plaintes humaines. Le cœur battait bien et l'auscultation ne faisait pas percevoir de bruits anormaux. I^e sang était très-aqueux, et bien que l'état des malades fût très-grave et que la plupart d'entre eux fussent très-amaigris, l'appétit s'était toujours conservé. » Quant au\ lésions observées à l'autopsie, les plus importantes se trouvent dans les poumons; on y remarque, en effet, tous les désordres qu'y causent la bronchite, la pneumonie, l'apoplexie, l'hémorihagie, l'em- |)hysème vésiculaire, et spécialement tous les caractères anatomo-patho- logiques de la phthisie pulmonaire : infiltration tuberculeuse, granula- tions, masses tuberculeuses, soit à l'état diu', crétacé, soit à l'état mou, caséeux, diffluent et formant parfois des cavernes remplies de pus. Enfin on a constaté dans les bronches la présence du Strongle blaire, en quantité considérable. » Attendu la gravité de la maladie, qui se présente avec des car.ictères enzootiques et épizootiques, et dont le développement, par cela même, menace l'intérêt général, nous croyons de notre devoir de signaler de suite le fait lui-même, en le dégageant de toute interprétation, et d'appeler l'at- tention de tous ceux qui peuvent éclairer cette grave et nouvelle question. >> M. Gérard adresse, de Liège, le dessin des moteurs employés dans son télégi'a|)he autographiquo qui fonctionnait à l'Exposition universelle de 1867, avec une Note siu' quelques nouveaux perleclionneuu'uts apportés à ce télégraphe. Cette Note sera renvoyée, comme la précédente, à la Section de Méca- nique, à lacjuelle M. Edm. Becquerel est prié de s'adjoindre. M. Trépied adresse une Note « Sur un théorème de géométrie ». (Commissaires : MM. Bertrand, Serret.) M. Crémieux-Michkl adresse une nouvelle Lettre concernant un remède contre le choléra. (Renvoi à la Connnission du legs Bréant.j ( 487 ) CORRESPOÎVDANCE. M. Tresca prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les can- didats à l'une des deux places actuellement vacantes dans la Section de Mécanique. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. LE Secrétaire perpétuel signale, ])armi les pièces imprimées de la corres|ion(lance : i" Un volume des Transactions de la Société royale d'Edimbourg : ce voliune contient quatre Mémoires de Sir D. Breiv>ter; 1° Un volume de M. Gabier intitulé « Commentaires thérapeutiques du Codex medicamentarius » ; 3" Deux brochures publiées par M. l'abbé Moigno, et portant poin- titre : '< Sept leçons de Physique générale par M. Augustin Cauchy » et « Les éclaiiages modernes ». HISTOIRE DES SCIENCES. — Réflexions à l'occasion de la Note de M. H. Sainte- Claii-e Deville sur le sidéroslal de Foucault. Note de M. IjAussedat, pré- sentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Je ne voudrais pas, au milieu des graves discussions qui s'élèvent an sujet de l'héritage scientifique de l'illustre et regretté Léon Foucault, pré- senter à l'Académie une revendication qui pourrait lui paraître présomp- tueuse. Mais il doit m'ètre permis, je pense, de rappeler que des épreuves photographiques intéressantes de l'éclipsé de Soleil du i8 juillet i86o ont été obtenues au foyer d'une lunette calée horizontalement dans une direc- tion fixe et parfaitement déterminée (i), lunette dans laquelle les images du Soleil éclipsé étaient projetées à l'aide d'un héliostat de Silbermann muni d'un miroir en verre argenté par Léon Foucault, dont je m'honore d'avoir été l'ami. » Tel est aussi, si je ne me trompe, le principe de l'instrument désigné sous le nom de sidéroslal dans la communication de M. H. Sainte-Claire Deville. » Je ne prétends en aucune façon, je le répète, réclamer la priorité d'une invention. Les moyens matériels mis à la disposition de lexpédition scien- i) Voir Comptes rendus, t. LI, p. 444- ( 488 ) fifique que j';ii eu l'honneur de diriger en Algérie étant extrêmement res- treints, nous avions dû nous ingénier el improviser en quelque sorte des appareils. La solution que je viens de ra|)peier s'est présentée si naturelle- ment à noire esprit, que nous n'avons peut-être pas assez insisté stu- ce qu'elle pouvait avoir de neuf el de fécond. Nous ne l'avions cependant pas négligée, et l'atuiée dernière nous l'adoptions encore dans une tenta- tive faite pour observer l'éclipsé annulaire du 6 mars, à Salerne (Italie). Cette dernière tentative a été contrariée par le mauvais temps; mais les résultats obtenus en i 8Go par mon habile collaborateur M. Aimé Girard avaient été jugés assez remarquables par l'Académie, pour qu'il m'ait panr nécessaire de les rappeler en ce moment (i). Je le fais donc, surtout, afin qu'il soit bien établi, si le sidérostat devient plus tard un instrument astro- nomique de quelque importance, que l'une de ses principales a|)]ilicalious avait été déjà laite avec succès par des observateurs français, dès i8('>o. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur qiiekjiies inodificnlions apportées au pruccilc cCexlraclion de r oxygène de l'air au moyen de In baryte ; par ^ï. Goxdolo. (Extrait.) « M. Boussingault, en iSSa, a trouvé qu'en faisant passer sur de la baryte portée au rouge sombre dans un tube en porcelaine un courant d'air, cette matière absorbe l'oxygène et se transforme en bioxyde de baryum, puis que ce bioxyde de baryum chauffé au ronge vif abandonne son oxygène d'une manière tellement facile, que l'on peut fonder sur ce principe une préparation classique de ce gaz, car en répétant l'opération un certain nombre de fois, on voit se reproduire les mêmes l'éactions. En présence d'un certain nombre de besoins d'oxygène que réclame l'industrie, je me suis demandé si ce procédé ne pouvait pas être mis à profit pour obtenir (i ) Voici en quels termes le Rapport fait à l'AcKlémie par M. Faye, en son nom et an nom (le MM. Bahinet et Delannay, iiicntioiinc l'appareil dont il s'agir et apprécie les résultais obtenus : iris au milieu de la pièce. 0",90 de profondeur. Analyse physique. 205,0 731,5 63,5 Analyse chimique. i4,g5o 1 ,5oo o,25o 0,000 0,090 traces I i5,5oo 7,8 er "9S,7 gr 216,0 396,3 67 1 ,0 205,0 1 i3,o i5 100 I 090 0 107 0 01 1 0 170 traces | 35 600 5 2,', ECHANTILLONS pris dans le voisinag Terre de la surface. i5,320 2,020 0,267 0,016 o,i33 traces 63 , 800 6,900 Terre prise de profondeur. iG4,o b!90,S 25,2 i5,25o I ,600 0,147 OjOOti 0, 120 traces I 2 , I 00 6,0 ( 496 ) » En jetant les yeux sur ce tableau, on reconnaît que la terre présente une coni|)osilion sensiblement homogène, et qu'on peut attribuer les effets observés, non à des différences dans la composition du sol, mais aux en- grais eux-mêmes; on en peut donc tirer celte conclusion inattendue, que les betteraves et les pommes de terre, dont les cendres sont très-riches en potasse, ne bénéficient pas de l'emploi de ces engrais, tandis que le fro- ment, qui ne renferme qu'une faible proportion d'alcali, ressent des en- grais alcalins un effet sensible, conclusion appuyée sur des bases solides. >) Pour interpréter ces résultats singuliers, je rappellerai que les sub- stances minérales peuvent se trouver dans les plantes à plusieurs étals diffé- rents; elles peuvent y être simplement déposées par l'évaporation de l'eau, et on conçoit alors qu'elles n'aient qu'une médiocre importance sur le développement du végétal, mais ces substances minérales peuvent encore être combinées avec des principes immédiats, et c'est ici que la distinction devient plus délicate. En effet, ces principes immédiats ont une importance très-variable dans l'économie de la plante. Je crois, par exemple, que si la potasse abonde dans la pomme de terre, c'est parce que celle-ci renferme de l'acide citrique ; je crois que c'est la sécrétion de l'acide qui détermine l'appel de la potasse du sol dans la plante, maison conçoit que cette sécrétion acide n'ait qu'une importance médiocre pour la plante elle-même, et que, quand même on donnera au sol une quantité notable de potasse pour sa- turer cet acide, la plante elle-même n'en recueillera que peu ou point d'ac- croissement. Si au contraire la potasse était nécessaire pour constituer un principe organisé, si, ce que j'ignore, unie à l'acide phosphorique, elle faisait partie intégrante du gluten, on concevrait que son absence fi'it pré- judiciable et que son abondance eût une influence marquée sur la récolte. » Quoi qu'il en soit, on peut conclure des faits recueillis en 1867 : qu'il Il est pas possible de tirer de l'analyse des cendres d'une plante l'indication de la nature des engrais qu'il convient de lui donner (i). « (1) Nous avons formulé ceue conclusion, qui ressort nellement de nos expériences, devant la Société chimique, dans la séance du vendredi 21 février, elle lendemain nous avons trouvé dans la R<:viie des Couru scic/nijîqiirs (n" 12, 5° année, 22 février 1868), une contir- matiuo bien précieuse pour nous, car elle prouve que nous sommes arrivé aux mêmes conclusions que MM. Lavfes et Gilbert : nous trouvons en effet dans le discours prononcé par le général Sabine h la dernière séance publi(]ue de la Société Royale de Londres, une citation de deux célèbres agronomes anglais, ainsi conçue : « Il esl siir])renaut de leconnaître que la tendance des recherches agricoles semble être de montrer la fausseté d'une science reposant sur l'analyse chimique de la composition d'une planle, ])our se diriger dans le choix des matières qui doivent lui être données comme engrais » ( 497 ) CHIMIE. — Note sur la sitrsuliiralkm des soliitioiis salines; par ^l. Lecoq DE Bo!SbaIj'dra\. « J'ai eu précédemment riionneiir de soiinietlre à rAcach'inie les ré- sultats de mes expériences sur les types cristallins que peuvent touiiiii- les solutions sursaturées de quekpies sulfates magnésiens, soit purs, soit mé- langés entre eux. Je n'avais pu compléter alors l'étude des cristaux à 6 équivalents d'eau obtenus dans mes diverses solutions; je les ai examinée depuis avec plus de détail. » On connaît deux espèces de cristaux à 6 équivalents d'eau, apparte- nant à la tamdle des sulfates magnésiens; ce sont : (A) 1° Le sulfate de nickel à ijase carrée; . \ 2° Le sulfate (le cobiilt prismalique ob!i(]iie; (3" Le sulfate île niagnésie prismatique oblii sulfates tels que : Sulfate de suivre. ... il qui peut fournir des cristaux quadratiques a (1 eipiivalents Sulfate de zinc i ( d'eau. Sulfate de cuivre. ... i Sulfate de nickel. ... a Sulfate de fer a Siilface de nickel .... 3 Etc. •> <|ui peut fournir les deux ty|ies à 6 équivalents d'iau. ' cpii peut fournir des cristaux obliques à (j équivalents d'eau. » On voit qu'il existe un second cas d'isodimorphisme (2) dans la série cristalline qui nous occupe; en effet les sulfates de nickel, zinc et ma- (i) Rammelsberi; parle d'un sel qui doit se rapporter an sulfate de nickel oblique, à (> ùjui- valents d'eau, bien que ce savant ne paraisse pas en avoir connu le degré d'hydratation exact. {2] Le |)rennier cas est celui des sulfates à 7 équivalents d'eau, qui sont ortho ou cli- norhombiques. C. K., i.StiS, 1" Senicsi/e (T. LWI.N" 10.) 66 ( 498 ) gnésie cristallisent sous deux formes incompatibles et destructibles l'une par l'autre, n)ais contenant également 6 équivalents d'eau. Je ne crois pas qu'on ait encore signalé ce cas d'isodimorphisme. » 1. Les cristaux à 6 équivalents d'eau quadratiques obtenus dans les solutions de sulfate de cuivre sont détruits par le type clinorhombique à 7 équivalents d'eau; ce sont donc les moins stables de ceux que fournit le sulfate de cuivre. » II. Le sulfate de fer donne des cristaux obliques à 6 équivalents d'eau au contact d'une trace de ce type (sels de cobalt, nickel, etc.). Ce sel de fer se transforme avec une grande facilité en cristaux clinorhombiques à 7 équivalents d'eau; sa stabilité est comprise entre celles des types orthorhombique à 7 équivalents d'eau et clinorhombique à 7 équivalents d'eau. » III. L'évaporation, à 20 degrés environ, d'une solution de sulfate de cobalt, produit des cristaux obliques à 6 équivalents d'eau qui se for- ment aussi dans plusieurs autres circonstances, telles que le contact de précipités, etc. La stabilité de ce sel le place entre les types orthorhom- bique à 7 équivalents d'eau et clinorhombique à 7 équivalents d'eau ; plus grande qiu- celle du sidfate de fer correspondant, elle permet de dessé- cher le sel et de le conserver sec ; humide, il se transforme en sulfate cli- norhombique à 7 équivalents d'eau. » IV. Le sulfate de magnésie donne, dans les mêmes circonstances que le sulfate de cobalt, un sel oblique à 6 équivalents d'eau se conservant facilement lorsqu'on le laisse dans son eau mère, mais difficile à dessécher sans lui faire perdre sa transparence. Comme stabilité, ce sel se place entre le type quadratique [voir ci-aprés) et le type clinorhombique à 7 équiva- lents d'eau. u Dans des solutions très-concentrées, j'ai réussi à observer la formation d'octaèdres carrés, provoqués par le contact de petits cristaux quadratiques (préparés dans des solutions de cuivre pur ou cuivre-zinc). On voit alors une couche polyédrique, blanche, transparente, entourer un noyau coloré. Le petit octaèdre est bientôt détruit par des cristaux spontanés à 6 équiva- lents d'eau et obliques. De tous les sulfates de magnésie obtenus, le qua- dratique est le moins stable. » V. Le sulfate de zinc fournit facilement les deux types, bien qu'ils présentent une grande dilfèrence de stabilité. M Le sel oblique se forme dans les mêmes conditions que ceux de cobalt ( 499 ) et de magnésie; on l'obtient de même à 4o ou 5o degrés (i), ainsi que par le contact d'une trace d'un des sels correspondants de nickel, cobalt ou magnésie : il se conserve bien si on le laisse dans son eau mère à l'abri des poussières, mais il s'opacifie rapidement à l'air; on peut cependant le des- sécher sans que l'opacification s'étende dans l'intérieur des cristaux. Comme stabilité, il se place entre les types quadratique [voir ci-après) et cliiiorhombique à 7 équivalents d'eau. » Le type quadratique à 6 équivalents d'eau s'obtient en touchant une solution concentrée avec de petits cristaux quadratiques bien exempts de type orthorhombique ; il se transforme assez facilement en cristaux obliques à 6 équivalents d'eau, c'est donc le moins stable des sulfates de zinc. » VI. Contrairement à ce qui est généralement admis, le sulfate de nickel quadratique à 6 équivalents d'eau est détruit par le type orthorhom- bique à 7 équivalents même à a5 degrés. » Le sulfate de nickel oblique à 6 équivalents d'eau, une fois sec, se conserve assez facilement, il se conserve aussi dans son eau mère sursaturée; on l'obtient dans les mêmes circonstances que les sels de cobalt, zinc et magnésie; sa stabilité est comprise entre celles des types cliuorhombique à 7 équivalents (moins stable que lui) et quadratique à 6 équivalents d'eau. » PHYSIOLOGIE. — Recherches physiolugiciues et pathologiques sur les Bactéries. Noie de M. C Davaine, présentée par M. Claude Bernard. a Les êtres vivants offrent dans leur organisme des milieux variés, qui pourraient être envahis par les vibrioniens s'ils n'étaient préservés par un épidémie protecteur ou par d'autres moyens. On conçoit qu'une espèce de ces petits êtres introduite artificiellement dans l'un de ces milieux vivants, et qid s'y propagerait, serait accessible à nos investigations. Ainsi l'on pour- rait étudier, soit les modifications qu'Us éprouveraient par leur transport d'un milieu dans un autre, soit celles que leur feraient subir divers agents (i) D'après M. I. Pierre, le sulfate de zinc formé à 45 ou 55 degrés contiendrait 5 équi- valents d'eau. Suivant M. Haidinger, le sel déposé au-dessus de 5a degrés serait clinorhom- blque à 'j équivalents d'eau. Mes expériences ne s'accordent ni avec l'une ni avec l'autre de ces opinions, car : 1° le sel en question n'est point isomorphe du sulfate de cuivre à 5 équi- valents d'eaù, il l'est au contraire des sulfates de nickel, cobalt el magnésie obliques à 6 équi- valents d'eau; 2° il ne s'opacifie point par l'application d'une chaleur de 5o à 60 degrés, comme le fait le sulfate à ■j équivalents d'eau, clinorhombique; 3° enfin l'analyse y indique 6 équivalents d'eau. 66.. ( 5oo ) avec lesquels ils seraient mis en rapport. Cest an moins ce qu'il est permis d'inférer de l'observation des Bactéridies ciiarbonneuses, qui, à l'exclusion de toute aulre espèce, se niultiplieni dans le sang des mammifères herbi- voi'es lorsque leurs germes ont été déposés dans ce liquide. « Suivant ces considérations, j'ai cherché à placer d'aulies espèces de vibiioiiiens dans des conditions analogues à celles qui ont permis l'étude des Bactéridies du charbon, et ces tentatives ne sont point toujours restées sans résultat. » Les plantes grasses, dont le parenchyme contient une grande quantité de liquide, m'avaient paru convenir au but que je m'étais proposé. En effet, j'ai vu qu'un certain nombre de ces plantes étaient susceptibles d'être en- vahies par des vibrioniens introduits arlificiellemenî dans leurs tissus. I' L'espèce de ces infusoires, qui fut l'objet des recherches dont je vais parler, appartiendrait, d'après ses caractères les plus ordinaires, au Bacle- liumtermo. Elle fut prise dans des substances végétales réduites en putrilage par une altération semblable à celle que l'on connaît sous le nom de poiir- I il lire. » L'expérience consiste simpleiuent à introduire sous l'épiderme d'un végétal, par inoculation, une petite cpianlité de liquide ou de substance contenant les infusoires; toutefois en prenant quelques précautions pour que ces infusoires ne soient point entraînés avec la sève qui s'écoule, et pour que la petite plaie ne se dessèche pas. Si le végétal offre des conilitions favorables, on voit, dès le lendemain, les premiers indices de l'envahisse- ment de la plante, qui pourra être totalement détruite en peu de jotu's. » Caractères des Bncléries. — Vorifibililé. —Les Bactéries dont il vient d'être question étaient agitées tl'iui uiouveiiieni rapitle; elles représentaient des cor[)uscules ou filaments très-coiu'ls, qui atteignaient au plus o^^jOoS de longueur. Transmises par inocul ition à un certain nombre de plantes grasses, telles tpie Y Ojjuitùn ryliiulrica, V Aloe trnnsluccns, etc., elles se propa- gèrent en conservant leurs caractères primitifs; mais dans d'autres plantes elles modifièrent leur lonne d'une manière très-notable. Chez VAIoe varie- gnta^ par exemple, elles doiuièrt nt naissance à des filaments qui atteignaient jusqu'à o'""',o3, et qui étaient divisés en deux, trois ou quatre segments. Ces longs filaments inoculés à V Aloe spiralis produisirent des corpuscules infiniment petits, ipii s'olTraieul, aux plus forts grossissements, sous l'api^a- i;pnce d'une tres-fiue poussière. Enfin ces Bactéries, longues ou courtes, inoculées aux plantes précédemment citées, reprirent kiu-s caractères pri- mitifs, H savoir ceux du BnrUriinn Icriiio. Ces transports alternatifs sur des ( Soi ) plantes diverses ont été opérés un grand nombre de fois avec des résultats semblables. » Si l'on considère cette espèce de Bactérie dans les divers milieux où elle se propage, et si l'on vent lui donner sa place dans le genre auquel elle ap- partient, on verra qu'elle peut èlre rapportée indifféremment aux diverses espèces de ce genre, c'est-à-dire du genre Baclerium, qu'elle pourrait même être classée dans le genre Fihrio. On doit conclure de là que la division du genre Bacterium admise aujourd'hui, et même celle du genre Fihrio, sont purement arbitraires. » Altérations pathologiques. — Les lésions pathologiques que produisent ces Bactéries se présentent sous deux apparences très-distinctes : ordinai- rement les tissus se réduisent en une sorte de putrilage. Au point inoculé on observe, dès le lendemain ou le surlendemain, une tache comme hui- leuse, qui s'agrandit rapidement. Les parties envafiies paraissent plus hu.- mideset comme œdémateuses ; elles se ramollissent et saffiissent sur elles- mêmes. Le liquide qui remplit les tissus fourmille de myriades de Bactéries. Rarement l'altération s'arrête spontanément; toute la plante périt si l'on ne s'oppose à l'envahissement progressif, par un moyen dont je parlerai plus loin. La seconde forme de la maladie causée par les Bactéries est une idcé- ralion dont la marche est leule et qui n'envahit pas toute la plante. Au point inoculé, l'épiderme prend une coloration brune et se dessèche ; il re- couvre une cavité à surface noirâtre, qui acquiert quelquefois plusieurs cen- timètres d'étendue. La surface de cette cavité est revêtue d'une |)ellicule mince, ayant l'apparence d'un vernis. Or, cette pellicule se montre, au mi- croscope, formée presque exclusivement par des myriades de corpuscules infiniment petits, sans forme régulière ou déterminée. Une parcelle de cette pellicule, placée dans l'eau, se résout en tourbillons de particules mou- vantes, dont le nombre semble s'accroître à mesure qu'on l'examine avec des grossissements successivement plus forts. Ces particules amorphes, dont l'aspect et l'irrégularité rappellent jusqu'à un certain point les granulations élémentaires, sont des Bactéries; en effet, reportées par inoculation sur d'autres plantes, elles donnent des Bactéries filiformes et l'altération humide ordinaire. » Voilà donc deux lésions pathologiques d'apparences très-distinctes qui sont au fond de même nature et le produit de la même cause. » La première de ces altérations pathologiques s'observe sur presque toutes les plantes envahies par les Bactéries, et entre autres, sur les jeunes tiges de Slapelia europœa. La seconde, c'est-à-dire la forme idcéralive, est ( 5oa ) commune sur les tiges anciennes de ce même Stapelin. Je l'ai fort rarement observée sur d'autres plantes. M Physioloqie. — La propagation de ces Bactéries par l'inoculation peut servir encore à l'étude de leurs propriétés physiologiques. J'ai reconnu, par ce moyen, que les Bactéries gardent leur vitalité malgré la dessiccation la plus complète ; j'ai constaté, en outre, que leur vitalité n'était pas perdiie après un an de conservation en cet état. » Les Bactéries, dans le liquide extrait de la plante où elles se sont dé- veloppées, perdent leur mouvement vers 5o degrés centigrades ; elles pé- rissent à Sa degrés centigrades; en effet, après avoir été maintenues à cette température pendant huit à dix minutes, elles ne reprennent plus le mou- vement, et l'inoculation pratiquée aux plantes les plus susceptibles d'être envahies reste constamment sans résultat. » Les Bactéries desséchées supportent, ainsi qu'on pouvait le prévoir, une température plus élevée que lorsqu'elles sont humides. » La température agit sur les Bactéries renfermées encore dans les tissus du végétal comme lorsqu'elles en sont sorties : si l'on expose une plante grasse, atteinte de ces Bactéries, à une température un peu supérieure à 52 degrés centigrades, soit 55 degrés centigrades (beaucoup de plantes grasses résistent bien à cette température), et si l'espace de temps est suffi- sant pour que la chaleur pénètre toute l'épaisseur de la partie malade, les Bactéries perdent le mouvement, l'altération qu'elles déterminent cesse de faire des progrès, la partie désorganisée se dessèche, et la plante continue de végéter comme si elle n'avait point été atteinte. » Est-il nécessaire de faire remarquer la parfaite conformité du résultat de ces dernières expériences avec les observations de M. Pasteur sur les maladies du vin ? » Nous avons vu que les Bactéries dont il vient d'être question consti- tuent tantôt de longs fdaments, tantôt de simples corpuscules ou des parti- cules sans forme déterminée et d'une petitesse extrême. Or, j'ai constaté expérimentalement, en les soumettant, soit à une température voisine de 5o degrés centigrades, soit au contact d'un acide ou d'un alcali très-faible, j'ai constaté, dis-je, que les corpuscules les plus courts résistent mieux à ces divers agents que les corpuscules les plus longs, et qu'ils sont, par con- séquent, doués d'une vitalité plus énergique. » Ce fait me paraît digne d'attention, autant sous le rapport de la question des générations spontanées que sous celui de la pathologie ; en effet, les corpuscules les plus petits, qui sont de simples granulations et n'ont pas ( 5o3 ) les caractères morphologiques des Bactéries, possèdent une vitalité qui n'est pas moindre que celle des filaments les plus longs. Les propriétés virulentes de ces corps persistent à l'état sec, et cela pendant un an, et peut- être beaucoup plus. Ces corpuscules, réduits à l'état de poussière ou de granulations, constituent donc des germes dépourvus de tout caractère mor- phologique qui puisse les faire reconnaître, à l'examen microscopique, pour des êtres organisés. » PHYSIOLOGIE. — De remploi des courants électriques continus pour remédier aux accidents causés par le chloroforme. Note de MM. Onimus et Ch. Lëgros, présentée par M. Cl. Bernard. « Des expériences entreprises touchant l'influence de l'électricité sur la circulation du sang nous ont amenés à rechercher la cause de la mort par le chloroforme et la possibilité de l'éviter. « L'impuissance presque absolue des moyens préconisés jusqu'à ce jour pour arrêter les accidents dus aux anesthésiqiies est trop évidente; du reste, il suffit d'indiquer ces moyens pour s'apercevoir que quelques-uns sont nuisibles et que les autres sont inefficaces : nous ferons pourtant une exception pour la respiration artificielle qui est évidemment utile ; mais les flagellations, les aspersions d'eau froide, l'attouchement du pharynx restent naturellement sans action dès que la sensibilité est éteinte. On a conseillé encore de donner au malade une position horizontale, et cela poiu- com- battre la syncope ; mais ici nous avons affaire à une paralysie plus ou moins complète des fibres musculaires du cœur (dite sidération du cœur par les chirurgiens) causée par un composé chimique, le chloroforme, ad- ministré jusqu'à dose toxique, et nous douions que la position puisse, dans ce cas, avoir une heureuse influence; quant à la faradisation avec les appa- reils à courants interrompus, elle ne constitue pas un nioyen convenable; on ne doit pas songer à employer cet agent sur un malade dont la respi- ration et le cœur ont cessé de fonctionner, car son action arrête ou diminue précisément la respiration et les battements du cœur. » Guidés par nos recherches sur l'action des courants électriques conti- nus, nous avons tenté de nous en servir pour combattre la sidération pro- duite expérimentalement sur les animaux par le chloroforme. Nous avons employé les piles de Remak (de i4 à 3o éléments), et nous avons expéri- menté sur des chiens, des lapins, des cabiais, des rats, des grenouilles et des tritons. ( 5o4 ) ■' Nous ne relaterons pas toutes nos expériences, mais, pour montrer la façon dont nous avons procédé, nous supposerons que nous agissons sur ini rat. L'animal est placé sous une cloche, avec une é|)onge fortement imbiljée de chloroforme; au bout d'une minute il est complètement endormi ; |)eu à peu la respiration devient saccadée et ne tarde pas à s'arrêter : nous le laissons encore une demi-miuule sous la cloche, puis nous le retirons, et nous attendons encore une demi-minute; nous plaçons alors le pôle négatif de rap|)arpil dans la bouche et le pôle positif dans le rectum. Pendant quelques secondes on n'observe rien de nouveau, puis on voit reparaître les battements du cœur qui avaient cessé d'élre perceptibles ; en6n surviennent des inspirations d'abord incoinpléles ; plus tard la respiration devient nor- male; on peut dès lors cesser l'èleclrisalion, le rat récupère peu à peu toutes ses fonctions. » Nous avons pu laisser l'animal pendant deux minutes en état de mort apparente, et le ressusciter, jjour ainsi dire, ensuite au moyen des courants continus. » Si au lieu de ces courants on emploie des courants interrompus, la mort réelle en est la conséquence quand on prolonge l'électrisation ; lors- qu'on ne la prolonge pas, on peut encore rappeler l'animal à la vie par les courants électriques continus. » Sur la grenouille, l'expérience est très-intéressante parce qu'on peut suivre les diverses phases de l'empoisonnement et de l'effet de l'électri- cité; il suffit de mettre le cœur à nu. On voit, en continuant l'action de l'agent anesthésique, les battements du cœur diminuer de force, puis ces- ser : si l'électricité est alors eiiqîloyée comme nous l'avons indiqué, le cœur recommence à battre. Une grenouille étant abandonnée sur une table après une expérience de ce genre présentait, au bout de vingt-quatre heures, inie immobilité complète du cœur, les extrémités des pattes étaient dessé- chées; et pourtant l'électrisation, qui n'avait plus aucune influence sur les muscles volontaires, amenait encore des contractions du cœur. » Pour les rais et les cabiais, nous avons employé quatorze piles Remak ; ce nombre n'est déjà plus suffisant pour les lapins, et poiu" les chiens trente éléments suffisent à peine. On réussit mieux alors en |)lara!it le pôle néga- tif sin- le pneumo-gastrique mis à nu. Il faudrait donc |)our l'homme em- ployer des appareils électriques qui fourniraient une leusion considérable. Il est vrai que chez l'homme, lorsqu'on cherche à abolir la sensibilité, on n'arrive jamais à un empoisonnement aussi complet que celui qui est pro- duit expériinentalement chez nos animaux. ( 5o5 ) » Dans certains cas, au lieu de donner immédiatement de fortes doses de chloroforme pour amener la sidératioii, nous avons produit un empoison- nement lent. On peut ainsi faire absorber à l'animal d'énormes quantités de chloroforme sans le tuer; mais, en prolongeant l'action de l'anesthé- siqne, on arrive à faire cesser la respiration et la circulation, et souvent alors il est impossible de rappeler la vie par l'électricité : cela tient à ce que le cœur est devenu incapable de se contracter même sous l'influence des exci- tants les plus énergiques. Si l'on ouvre le thorax et que l'on applique direc- tement siu" le cœur les rhéophores d'une forte pile ou même les coinanls d'induclion, on n'obtient aucune contraction : il est clair que dansce cas on est en face d'un cadavre, et que tous les moyens doivent échouer. Mais si les fibres musculaires du cœur conservent quelque contractilité, les courants continus la mettront en jeu; dans presque tous les cas où il y a arrêt ou ralentissement de la respiration et de la circulation, on peut faire la même tentative avec succès. C'est ainsi que nous avons accéléré les mouvements du thorax et du cœur sur des animaux en hibernation complète dont le réveil a été rapide. ». PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le pigment des Phycochromacées et des Diatomées. Note de MM. G. Kr.^ds et A. Millardet, présentée par M. Brongniart. « Phycochromacées. — En 1849, N^g^li a donné le nom de phyco- chronie à cette matière colorante d'un bleu verdâtre, que l'on observe dans beaucoup de plantes inférieures, notamment chez les Oscillarisiées, les Nostocacées et les Collémacées. Ce nom représentait jusqu'à ces derniers temps un pigment parfaitement simple, et l'on avait perdu de vue les observations plus anciennes de Riitzing qui y avait indiqué la présence de deux principes colorants, l'un bleu, soluble dans l'eau, qu'il avait nommé phycocyane, l'autre consistant en chlorophylle ordinaire. » En 1867^ MM. Cohn et Askenasy montrèrent que ce phycochrome se composait d'un pigment soluble dans l'eau, auquel ilsconservèrent le nom de phycocyane donné par Kûlzing, et d'un autre, soluble dans l'alcool qu'il colore en beau vert. Pour eux, ce second pigment est de la chloro- phylle ordinaire. » De nouvelles exjiériences ont confirmé une partie des résultats obtenus par ces deux derniers observateurs : ainsi la phycocyane a été constatée dans toutes les Phycochromacées sur lesquelles on a expérimenté; mais il C. r.., 18GS, I" Semestre. (T. I.XVI, N" £0.) C^'] ( 5o6 ) s'est trouvé que la solution alcoolique verte, outre la chlorophylle, contient constamment, dans ces plantes, un pigment jaune ou phycoxanllnne. » C'est au moyen de la liqueur verte obtenue par la digestion dans l'alcool à 36 degrés de V Oscillarin limosa (Roth) et de plusieurs espèces du luènie genre, qu'il est le plus facile de préparer de grandes quantités de ce nou- veau pigment. Cetle liqueui", après avoir été agitée fortement avec deux fois son volume de benzine, se sépare par le repos en deux couches. La supé- rieure est verte, constituée par la benzine qui s'est emparée de la chloro- phylle ; l'inférieure, d'un beau jaune d'or, est formée par l'alcool qui retient la phycoxanthine en dissolution. Après avoir décanté soigneusement, on lave de nouveau la solution de phycoxanthine avec de nouvelles quantités de benzine, jusqu'à ce que celle-ci ne se colore plus en vert, puis on laisse évaporer à une température de [\o degrés centigrades et à l'abri de la himière. Le résidu est constitué par de la phycoxanthine et quelques matières salines. » Cetle nouvelle matière se présente sous forme d'un enduit visqueux, amorphe, couleur de terre de Sienne sous une certaine épaisseur. Elle ne se dépose pas d'une manière uniforme, mais figure le plus souvent des sortes de dessins dendritiques qui, à un faible grossissement, se montrent formés de gouttelettes agglutinées d'une façon irrégulière. Son odeur, qui est assez pénétrante, rappelle celle de l'urine. Sa formule chimique est encore inconnue. » Dans l'eau la phycoxanthine se gonfle mais ne se dissout pas. Sous l'influence des acides sulfurique et chlorhydrique concentrés, elle prend d'abord une coloration vert sale, puis bleu intense, et elle finit par se dis- soudre dans ces réactifs en les colorant en bleu. Exposée à l'influence de la lumière, elle se décolore très-vite et se change en luie matière jaunâtre. » L'alcool absolu et étendu la dissout parfaitement; l'élher, la benzine et le sulfure de carbone un |jeu moins. » La solution alcoolique offre une odeur légèrement urineuse. Vue par transparence, elle est d'un jaune d'or en couciie mince; .sous luie grande épaisseur elle offre une coloration rouge-brique. Exposée à la lumière, elle se décolore plus rapidement encore que la solution alcoolique de chloro- phylle, maismoins complètement. Sous l'influence de volumes égaux d'acides sulfurique ou chlorhyi-lrique concentrés, elle se colore en bleu indigo. La potasse et l'ammoniaque ne l'altèrent pas d'une manière sensible. L'ébul- lition n'agit sur elle qu'à la longue. » Ainsi qu'on le voit, les réactions chimiques de la [iliycoxanthine indi- ( ^O-J ) queiit dans cette substance une grande analogie avec la chlorophylle. Il en est de même pour les propriétés physiques. » Au spectroscope, elle se distingue de la chlorophylle par une décrois- sance plus prompte du vert et par l'apparition très-tardive d'une bande d'absorption extrêmement faible entre les raies C et D de Frauenhofer. En couche très-épaisse, elle ne laisse plus passer que les rayons jaunes voisins de la raie D et les rouges compris entre a et B. » Comme celle de chlorophylle, la solution de phycoxanihine offre une fluorescence très-énergique; mais tandis que pour le premier de ces pigments la couleur de la fluorescence est du plus beau rouge carminé, pour la phycoxanthine elle est d'une teinte rouge-brique. » La présence de cette nouvelle matière colorante a été constatée dans les genres : Oscillaria, Calollirix, Nosloc, Collema, Peltigera, Slictina, enfin dans les Diatomées. » Il est à peine nécessaire d'insister sur les différences que présente la phycoxanthine comparée aux pigments végétaux de même couleur, la phylloxanlhine (Fremy, Comptes rendus, t. LXI, p. i88) et l'anthoxanthine (Nœgeli). La plus importante consiste dans la fluorescence si énergique delà phycoxanthine, fluorescence qui est absolument nulle dans les deux autres matières colorantes (pour l'anthoxantine, voyez Hofmeister, Hamlbitch der phys : Botanik, I, 377). De plus, la phylloxanthine cristallise facilement, tandis que la phycoxanthine est toujours amorphe. » Diatomées. — De même que le pigment des Phycochromacées a été regardé pendant longtemps comme une matière colorante simple, de même celui des Diatomées passe jusqu'à présent pour être d'une nature tout à fait spéciale. Naegeli lui a donné le nom de diatomine. » Plusieurs expériences faites pendant la belle saison sur différentes espèces de Diatomées, notamment sur le Dialomn vulgare qu'il est facde de se procurer parfaitement pur de tout autre organisme végétal, ont montré que la diatomine est composée de chlorophylle et de phycoxanthine. » Ces deux matières colorantes ont été extraites et séparées au moyen de l'alcool et de la benzine par le procédé indiqué plus haut. » Ces plantes ne renferment aucun pigment soluble dans l'eau. » Chez les Phycochromacées il eût été difficile, à raison de la |)etilesse de ces plantes et de l'exiguïté encore plus grande de leurs organes élémen- taires, de décider sous quelle forme s'y trouve la phycoxanihine. Est-elle dissoute dans le liquide cellulaire, combiné au protoplasma , ou bien, comme la chlorophylle, iniprègne-t-elle des granules de matière albumi- noïde? Ea grosseur des corpuscules de pigment chez les Diatomées permet ( 5o8 ) de répondre avec certiliide que celle dernière supposition est la vraie; encore un nouveau trait de ressemblance entre les deux matières colorantes. » Il était intéressant de démontrer d'une manière cerlame la présence de la chlorophylle chez les Diatomées, et de ramener ainsi les phénomènes (le la respiration et de la nutrition chez ces plantes au type commun. Comme tous les végétaux non parasites, les Diatomées forment la plus grande partie des substances organiques nécessaires cà leur existence et à leur accroissement aux dé|)ens de l'eau et de l'acitle carbonique. Chez elles, c'est encore, ainsi que l'a le premier nettement établi M. Sachs, la chlo- rophylle qui est l'organe de cette réduction, la lumière conuiuuiiquant à celle-ci la force nécessaire pour surmonter l'aifuiité de l'oxygène pour le carbone et l'hydrogène. » Quant à la phycoxanthine, ses affinités physiques, chimiques et mor- phologiques avec la chlorophylle laissent jirévoir qu'elle joue également un rôle important : lequel? C'est ce qu'd est hnpossible d'établir jusqu'à présent. » M. IsNARD adresse luie Note concernant la détermination de l'éfjuivalent de l'aluminium. Le procédé employé par l'auteur consiste à attaquer le métal par l'acide chl or hydrique. Il trouve que 9 grauimesdalumini uni, atta- qués par l'acide chlorhydrique pur, donnent invariablement, après calci- nation, 17 grammes d'alumine : d'où il conclut que 9 représenterait l'équiva- lent de l'aluminium, par rapport à l'hydrogène j)ris pour unité. M. Béchamp adresse une Note concernant la fermentation propionique de l'acide succinique et de l'acide malique, en îremployanl que de la craieà/vij- c;oz//)m et de la viande lavée. « I.a formation de l'acide propionique a été constatée, ajoute l'auteur, avec le plus grand soin : c'est la première fois peut-être que cet acide a été obtenu dans une fermentation réduite ainsi à ses termes les plus simples. » M. Mauguet adresse luie Note « .Sur la convenance d'adopter jiour le therinomètie centigrade météorologique um^ échelle dans laquelle 100 indiquerait le lioiiil de glace, et 200 indiquerait la tempéiature de l'eau bouillant sous la pression normale». M. LiANDiEK adresse une Note «Sur les variations d'intensilé de la coai- buslion de l'alcool ». A 5 heures, l'Académie se ioiiiiecn comité secret. I/( séance est levée à (i hrures. D. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 16 MARS 18(>8. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président de l'Institut informe l'Académie que la prochaine séance générale trimestrielle doit avoir lieu le mercredi i''"' avril, et la prie de vouloir bien désigner un de ses Membres pour la représenter, comme lecteur, dans cette séance. PHYSIOLOGIE vÉGÉTALb:. — Tissa OU trame de cellulose extrait direetemenl d'un épidémie; par M. Païen. « Dans mes différentes recherches sur les développements des végétaux, j'ai fait connaître un grand nombre d'exemples où la trame des celliUesde divers tissus, d'abord facile à extraire avec ses formes primitives, et douée des propriétés ainsi cpie de ia composition élémentaire de la cellulose, peut soit immédiatement, soit avec les progrès de la végétation, être injectée fie substances organiques et minérales qui masquent ses propriétés caracté- ristiques. » Dès que des matières azotées, grasses et salines, ont ainsi pénétré les parois des cellules dans toute leur épaisseur, il devient tellement dif- ficile d'éliminer ces substances étrangères, que l'on a cru voir dans ce mélange intime une substance organique particidière, dont la cellulose, c. u., 18(8, i" Srmiui.-. (T. Lx\ 1, ^<' il.) 68 ( 5io ) disait-on, ne faisait pas partie; on a cru même y voir un principe immédiat nouveau. " Lorsque, par l'analyse, je suis parvenu, comme Mitsclierlich plus tard, à extraire de l'épiderme des plantes un principe immédiat, identique par ba comi)Osition et ses propriétées avec la cellulose, mais désagrégé et anior- plie, on pouvait croire et dire que c'était là un produit des transformations effectuées par les réactifs énergiques dont nous avions fait usage. » Ce fut afin de chercher à lever ces objections, ou d'eu constater la jus- tesse, que j'entrepris d'extraire d'un épidémie la cellulose inaltérée, con- servant ses formes primitives, sa structure, sa composition et ses ijropriétés, à l'aide des procédés et des réactifs qui, dans des conditions égales, n'alté- raient en rien la cellulose elle-même, formant des fibres textiles ou des cellules non injectées ni incrustées. Ce fut en réfléchissant à la difficulté de faire pénétrer rapidement les dissolvants concentrés dans toute l'épaisseur des parois sans attaquer et désagréger les parties superficielles, que je fus conduit à essayer d'affaiblir ces dissolvants, de prolonger et d'épuiser gra- duellement leur action. » Dans la première quinzaine de janvier 1868, profitant des basses tem- pératures durant plusieurs journées, j'ai soumis à une congélation com- plète plusieurs tubercules de pommes de terre d'une variété [Chardon) à épiderme plus résistant que celui de quelques autres variétés. » Cet épiderme fut facile à enlever après le dégel des tubercules; on le soumit successivement à l'action de l'eau acidulée par o,o/i d'acide chlorhy- drique réel, pendant huit jours, et à des lavages pour enlever notamment tout le phosphate de chaux, puis à l'acide acétique étendu de 5 volumes d'eau pendant deux jours, enfin au même acide plus concentré durant sept jours. Après des lavages complets et l'égouttage, on ajouta une solution de potasse ào,i , entretenue dans une étuve à la température variant en vingt- quatre heures de -h .3o à + 70 degrés centésimaux. Cette solution fut re- nouvelée dans les mêmes conditions, à des intervalles égaux, cinq fois du 10 févi-iei' au 5 mars. Cette fois seulement le liquide n'avait pris aucune co- loration ; après de nouveaux lavages à l'eau distillée et égoultage, on im- mergea les membranes dans l'acide acétique à 8 degrés pendant cinq jours, la température \aiiaiiî chaque jour eu vingt-quatre heures entre -+- aS et -I- 5o degrés centésimaux. On termina par des lavages complets par l'eau distillée, à laquelle ont fit succéder immédiatemeni des trailements par l'alcool anhydre trois fois renouvelé, par l'élher qui fui enlevé à son tour à l'aide de l'alcool, puis de lavages à l'eau. ( 5.. ) » Les membranes étaient alors devenues très-souples et blanches, légè- remei:t nacrées, telles que je les présente à l'Académie; sans doute leur pureté ne pouvait encore être considérée comme absolue, car cliacun des réactifs, à sa dernière application, avait encore enlevé des Iraces sensibles des substances organiques ou minérales graduellement extraites du tissu épidermique; mais celui-ci, examiné sous le microscope, ne manifestait aucun signe d'altération; cjuelques grandes cellules bien moins résistantes du tissu interne laissées comme témoins n'étaient pas sensiblement attaquées. » Un minime lambeau du tissu épidermique ainsi épuré et tout humide, observé au microscope, mis en contact avec une solution aqueuse légèrement alcoolisée d'iode, puis successivement avec trois gouttes d'acide sulfurique à 60 degrés, offrit peu à peu la teinte bleu indigo que manifeste la cellulose membraniforme épurée (1). Au bout d'une heure et après quarante-huit heures, les cellules alors disjointes de cette membrane épidermique se main- tenaient teintes en bleu intense, tandis que dans de semblables conditions l'épiderme à l'état naturel résiste et présente une coloration d'un jaune orangé rabattu ou brun. Ces membranes épidermiques épurées étaient en- tièrement solubles dans le réactif de Schweitzer d'où l'acide chlorhydrique précipitait la cellulose pure amorphe. Ainsi donc, la cellulose débarrassée lentement par des réactions ménagées, qui ne pouvaient changer sa constitu- tion propre, avait repris ses propriétés caractéristiques et sa composition normale : C'-H'«0'°. » Le succès obtenu en appliquant la méthode nouvelle à l'une des mem- branes les plus difficiles a épurer de toutes les matières étrangères à la cel- lulose qui en forme évidemment la trame, ne pouvait qjie me confirmer dans l'espérance d'extraire ime semblable trame de la cuticule épidermique des tiges, des feuilles et des fruits. J'ai commencé cette étude en séparant d'abord, par les moyens les plus simples et les réactifs les plus inoffensifs pour la celhdose, l'épiderme d'un Cereus Periivianiis{2) en trois parties par- faitement distinctes : la cuticule, les cellules épidermiques sous-jacenles et les pectates interposés entre de fines lamelles de cellulose dans toute l'é- paisseur des parois des cellules où pénètrent les canalicules : ces pectates (i) Quelques cellules montraient une teinte jaune orangée faible qui disparut bientôt à mesure que dans cette partie même de la membrane prédominait la coloration bleue carac- térisant la cellulose. (2) Que je dois à Tobllyeance de notre confrère M. Decaisne, Directeur des cultures du Muséum d'histoire naturelle. 68.. (5.2) forment aussi la substance qui agglutine ces cellules entre elles et avec la cuticule; il suffit pour effectuer cette séparation cl 'en lever. 'l'abord uiécanique- ment le tissu utriculaire qui renferme les granules verts, de tenir immergé, pendant huit jours, Tépiderme entier dans l'eau, acidulée par 0,04 d'acide cliloihydriqueréel; on lave àé[)uisement, on immerge dans l'eau ammoilia- cale qui. formant un pectale d'ammoniaque soluble, disloque à l'instant même les trois éléments du tissu; les cellules, avec les prolongements de leur paroi interne qui constituaient des canalicules clos, se tiennent en suspension dansle liquideavec les corpuscules azotés qu'ils renferment; lacuticule setile conserve sa forme en une membrane continue; on isole la solution incolore par un simple tamisage; les aellules sont ensuite séparées fie la cuticule par des lévigations soigneusement répétées. Je présente à l'Académie ces trois parties netlemeni isolées sans la moindre altération dans leur texture. » Le pectate d'ammoniaque peut être transformé par le chlorure de cal- ciiuii qui forme un peclate de chaux gélatineux, ou par l'acide chlorhydrique qui met en liberté l'acide pectique sous forme de gelée incolore, diaphane; les cellules épurées offrent, comme je l'ai démontré, la composition et les pro- priétés de la cellulose : quant à la cuticule épidermique, je vais la soumettre à la nouvelle méthode d'épuration qui m'a si bien réussi pour l'épiderme des tubercules, et je ferai connaître le résultat, quel qu'il soit, de ces tentatives. )) Mon intention est de soumettre aux mêmes épreuves décisives la culicide des fibres ou cellules ligneuses dont j'avais indiqué, avant iSSg, la présence, les formes et la résistance à l'acide suliurique, plus grande que celle des cellules qu'elle enveloppe [Précis de Chimie industrielle, 4" édit., t. II, p. i3et//(y. 8, PI. XVUI) (1), en même temps que je rappelais la nature complexe, la plus grande teneur en carbone et l'excès d'iivdrogéne des matières organiques incrustantes. » On a vu précédeiinnent, dans mon Mémoire stii' la fabrication du |)a- pier avec la cellulose fibreuse du bois, ajoutée en proportion de 20 à 80 pour 100 aux pâtes de fibres textiles, qu'en traitant à la température de 100 degi'és les tissus ligneux pendant douze heures par l'acide chlorhy- drique usuel étendu de 10 parties d'eau, MM. Bacliet et Machard étaient parvenus à transformer en glucose, puis par la fermentation en alcool, la cellulose spongieuse renfermant les matières incrustantes. On ménageait ainsi la cellidose |)ériphérique plus résistante pour la formalion tles pâles à papier, tandis que d'autres procédés, peut-être au,-si économiques, per- (1) Les observations rrcentes de MM. Fromy et Terreil sur ce point ajoutent une confir- mai ion picciciise à mes anciennes oljscrvations. ( 5.3) metlent d'extmire dans de vastes exploitations ni.inufacliirières eu France, eii Amérique et en Allemagne, la cellulose fibreuse des bois de peuplier, des conifères, etc. (i). » Je me propose de soumettre les tissus ligneux au même traitenient, suivant la méthode nouvelle, en évitant tout emploi d'agents chimiques trop énergiques, tels que le chlore et l'acide azotique, en vue d'extraire la crIIuIosr normale sans la moindre altération, avec sa structuie, sa compo- sition et ses propriétés, et d'essayer de répondre ainsi à quelcpies objec- tions cpii persistent encore, malgré les grandes démonstrations expérimen- tales précitées. " En renonçant ainsi aux réactifs énergiques, mon but principal est deictraire, outre plusieurs principes immédiats tels qu'ils existent dans les tissus, la cellulose inaltérée de divers organismes des végétaux où sa présence était encore contestée. " Je suis heureux de voir que, malgré quelque altération variable et inévi- table lorsqu'on fait usage du chlore, les proportions de cellulose que j'avais observées entre 4o et 60 centièmes dans les différents bois se rapprochent beaucoup ou se confondent même pour une des essences forestières avec les proportions trouvées par MM. Fremy et Terreil, qui, trailleurs, entrant dans une voie différente, nous ont indiqui' déjà |)lnsieurs faits intéressants.» COSMOLOGlK. — Météorite tombée le C) juin i86-j, en Algérie, à Tadjera, près Sétif, province de Constnntine ; pnr^l. Dal'bhÉe. « L'Académie sait déjà, grâce à la Note intéressante de M. le colonel Au- geraud (2), que le dimanche 9 juin 1867, les habitants des environs de Sétif furent mis en émoi, vers io''3o'" du soir, par un phénomène extraordinaire. L'apparition dans le ciel d'un globe de feu très-brillant fut suivi de violentes détonations, et l'on recueillit auprès de Tadjera des masses, dont la chute coïncidait certainement avec l'arrivée du bolide. » Une enquête à laquelle nous nous sommes empressé de jirocéder, nous permet de joindre des détails plus circonstanciés au récit qu'on a déjà lu. Les principaux nous sont fournis par M. Partisse, avocat à Sétif, auquel les indigènes apportèrent successivement à peu près tous les fi-agments des deux pierres recueillies. (i) Ce Mémoire, inséré d.nns les Annnlrs du Cumeivatah-e impérinl ilc.s Jrts et Métiers, a été reprofliiit dans deux excellents recueils spéciaux : le Journal des fubricunts de j>apier et le Moniteur de la papeterie française. (2) Comptes rendus, t. LXV, p. -y.^o. ( 5i/, ) » Un de ces Arabes fit à M. Panisse le récit suivant : « Hier au soir, vers n lo heures, nos tentes ont été subitement éclairées par une longue traînée » de feu descendant du ciel. Une forte détonation s'est fait entendre. Nous » avons vu cotte traînée de feu silloiuier le sol à plus d'un kiloniètro. Cette )> formidable détonation a effrayé tous nos troupeaux, qui ont pris la fuite » dans toutes les directions. Ce matin nous avons suivi le sillon, et à l'cx- » trémilé, à |)lus de 3o centimètres de profondeur, nous avons trouvé une » pierre dont je t'apporte tout ce que j'ai pu avoir. » >i M. Panisse ne conserva pas jjour lui les écliantillons qu'd possédait. Il les remit à M. le colonel Augeraud, poiu' être transmis à M. le maréchal Gouverneur général de l'Algérie. » D'après le récit des indigènes, la trajectoire aurait été fort peu incli- née à l'horizon, et le bolide n'aurait fait explosion qu'à peu de distance de la surface du sol; il aurait creusé dans la terre un sillon d'un kilomètre de longueur. » La production d'un pareil sillon n'est pas mentionnée dans les récits de chutes analogues. )) M. Panisse a été lui-même examiner ce sillon, et les parois lui ont sem- blé " presque entièrement calcinées. » Il aurait été bien intéressant d'exa- miner le sol, le long de ces parois et d'en recueillir des échantillons. )) La lumière du bolide a été vue à Constantine, qui est située à plus de I20 kilomètres du point de chute, ainsi que l'a constaté M. le D'' Louis Coste, professeur d'histoire naturelle au lycée franco-arabe de Constan- tine, avant d'avoir connaissance de l'arrivée simultanée de pierres. » Quant à la détonation, elle a été entendue à 35 kilomètres à la ronde. Il Les habitants des Eidmas, au nord-est, et ceux d'Aïn-Taguerouth, au sud- » ouest, dit en effet M. Panisse, les mis et les autres à une distance d'au » moins 35 kilomèlres de l'endroit où les aérolithes ont été trouvés, m'ont » dit l'avoir entendue. » » Suivant le récit de M. Musculus, pharmacien militaire, on aurai! dis- tingué deux détonations. On a vu dans le Rapport de M. le colonel Auge- raud que des témoins assurent en avoir entendu trois. » C'est, comme on l'a vu, le lendemain du jour de la chute que l'on re- cueillit les deux météorites. » D'après M. Mœvus, ingénieur en chef des mines à Constantine, l'une des masses pesait 5'''',76o et l'autre i'"',7oo. » La première, c'est-à-dire la plus volumineuse, est arrivée à très-peu près complète dans la galerie du Muséum. C'est elle que l'Acadéuiie des Sciences a reçue de M. le maréchal duc de Magenta, Gouverneur général de ( 5i5 ) l'Algérie, qui s'est empressé de la mettre à sa disposition, et ([u'elle a gé- néreusement offerte à la collection du Muséum. » La seconde a été brisée et les morceaux, séparés entre diverses mains, se trouvent aujourd'hui réunis pour la plupart au Muséum |)ar la géné- rosité des personnes qui les possédaient, et auxquelles je me fais un plaisir d'adresser mes vifs remercîments, au nom du Muséum. » M. Mœvus a bien voulu offrir un échantillon de ■y^'y grammes et des fragments plus petits pesant ensemble iSz grammes. M. l'anisse, qui avait conservé deux échantillons, l'un de 620 gratnmes, l'autre de 35o, nous les a également offerts avec la plus grande obligeance. » L'échantillon principal, celui de 5""', 760, qui a [)resque entièrement conservé la surface cju'il avait au moment de la chute, présente une forme fragmentaire a arêtes émoussées, de même que dans le plus grand nombre des cas. 11 a grossièrement la forme d'une pyramide à quatre faces, dont les angles à la base seraient tronqués. Quant à cette base, au lieu d'être plane, elle est creuse; son périmètre est de 42 centimètres, sa plus grande dimen- sion de i4centimètres. La pyramide elle-même a 16 centimètres de hauteur. " Les échantillons de 620 grammes et de 35o grammes présentent aussi des formes fragmentaires à angles fortement émoussés. Ils ont conservé une partie de la surface et des angles de la masse dont ils ont été détachés. Il en est de même du morceau de 777 grammes. » La météorite de Sétif se distingue de la plupart des météorites par la teinte noire que présente assez uniformément sa cassiu'e. Cependant de rares parties grises et lithoïdes y sont disséminées. » Dans la pâte noire et mate, on remarque des grains à éclat znétal- licjue, de deux espèces. » Les uns, jaune de bronze, consistent en sulfure ou troïlite. Ils sont remarquablement nombreux, la plupart très petits, et imprègnent toute la masse. Cependant quelques-uns sont beaucoup plus volumineux , pré- sentent des dimensions de 4 ît 5 millimètres, et l'un même de i(S milli- mètres. Quoique durs, ils s'égrènent assez facilement sous la pression d'iuie pointe d'acier. » Les autres grains, à éclat métallique, se disiiiigueut des premiers, d'abord parce cpi'ils sont gris d'acier; en outre, au lieu d'être cassants comme les premiers, ils sont tenaces et ductiles; enfin, ils sont déforme tout à fait lid)ercideuse. lieaucoup ont 2 à 3 millimètres, et quelques-uns atteignent 8 millimètres; ils sont répartis d'iuie manière très-variable; dans quelques j)arties ils sont tres-rappiochés, et on peut en constater trois ou cfuatre dans i centunetre carré. Ils tonsibtent en ier nickelé. La cassure (5i6) ne les montre qu'à un œil très-altentif, tandis qu'ils apparaissent netlement sur nue surface polie. Dans cette même circonstance, au contraire, li' sul- fure, tout à l'heure si net, s'efface en quelijue sorle. » La masse pierreuse noire dans laquelle ces grains métalliques sont dis- séminés, et qui forme la plus t;iaiide partie de la masse, est très-dure; elle ne se raye pas à la |)ointe d'acier; elle raye le verre fortement et avec la plus grande facilité. Cette roche météorique est également d'une ténacilé sn- périeure à celle de la plupart des météorites. » En examinant une tranche assez mince poni' être traiispaiente, on est surpris de rencontrer, au lieu de la teinte noire et uniforme de la cassure, beaucoup de parties transparentes et incolores, qui se sont isolées. Elles occu|)ent même souvent plus de moitié de la su|ierficie totale. Ces grains incolores sont entièrement à l'état cristallin et agissent sur la lumière polarisée. Beaucoup d'entre eux présentent des contours hexagonaux dont la disposition rappelle la section de certains prisnies rhombes, à aiêtes tron- quées, tels qu'en présentent souvent le péridot et le pyroxène. Certains de ces cristaux sont fendillés iri'éguliéremenl, à la manière de ceux des ti'a- chytes. D'autres présentent des stries parallèles, semblables à celles qui ont été citées ailleurs (i) et qui sont dues, soit à des plans de clivage, soit à l'existence de faisceaux parallèles d'aiguilles d'enstatite. » La pâte noire colorée dans laquelle sont disséminés les grains incolores, de manière à rappeler la structure porphyroide, n'est pas homogène, ainsi qu'on peut le const.tler par l'examen dans la liuniére réfléchie. On y dis- tingue aussi les nombreux grains ou grumeaux, qui consistent en fer nickelé. M Quanta leur surface externe, les pierres de Sétif se distinguent des autres masses de même origine par l'absence de la croi'ile vitreuse ou veniis qui recouvre généralement les météorites. )) D'un autre côté, cette sui'face externe diffère des |)arties intérieures que montre la cassure, paice qu'elle est unie et polie, connue par l'effet d'un frottement qui aurait laissé eu saillie les nondjreux i^nauis de fer nickelé. Aussi cette surlace, à part les saillies, esl-elle douce au toucher, an lieu d'être rude comme la cassiu-e fraîche (2). (i) Cnmplcs rendus des séances de V Académie des Sciences, t. LXII, i86(!, ]). ''<'^. (2) On ])cut ajouter (ju'iinc partie de la surface présente un enduit blanc, jaunàti-e, effervescent, qui paraît résulter du frottement contre une roche calcaire. Sur d'autres par- tics, l'enduit est rongeâtre et de nature argileuse. .Si, comme on l'annonce, la météorite a tracé elle-même sur le sol un sillon de 1 kilomètre de longuenr, elle n'a pu le faire sans frotter les parois, en loiiruanl sur elle-même, et par conséquent, elle aurait pu peidre aussi le vernis qu'elle aurait eu primitivement. Toutefois ( 5r7 ) » A quelle circonstance particulière peut-on attribuer cette absence de croûte ? » Elle coïncide avec un degré de fusibilité moindre que celui des météo- rites du type commun. » Toutefois, la météorite qui nous occupe n'est pas infusible, ainsi qu'on peut le reconnaître au chalumeau, et que l'apprend mieux encore l'essai dont il sera question plus loin. Elle présente donc un intérêt spécial en nous apportant, peut-être pour la première fois, ime limite supérieure de la température à laquelle correspond la production de la croûte, et qui paraît se produire lors de la vive incandescence qui accompagne l'arrivée des masses météoriques dans notre atmosphère. Sans examiner si, lors des diverses chutes, cette température ne varie pas, ce qui est au moins pro- bable, on reconnaît en tout cas qu'elle n'a pas été assez élevée, lors de la chute de Sétif, pour fondre la surface. » D'une part, la météorite de Sétif résiste dans les conditions où se fon- dent le feldspath orthose et le pyroxène augite ; d'autre part, elle est parfai- tement fusible à la température des essais de fer. » C'est à cette température, en effet, que la météorite a été soumise à l'École des Mines, dans le laboratoire d'essais. Elle était placée dans un creuset brasqué de charbon, contenu lui-même dans un autre creuset brasqué. On a ainsi obtenu une masse lithoïde qui s'était moulée sur la brasque, à la manière d'une substance parfaitement fondue, et qui renfer- mait de nombreuses grenailles métalliques et à surface drusique. Ces grenailles ne consistent pas seulement en fer; il en est un certain nombre qui sont jaunes, cassantes, et formées de sulfure de fer. » A la surface de la partie lithoïde obtenue par fusion, on peut observer de nombreuses aiguilles incolores, qui, examinéesau microscope, ont montré des angles très-nets, voisins de 87 degrés, comme ceux qui correspondent au clivage de l'enstatite; la cassure elle-même montre de longues aiguilles grises et nacrées, rappelant également tout à fait l'enstatite, et particulière- ment celle qui se montre après la fusion de la météorite tombée à Bishopville, États-Unis d'Amérique, le 25 mars i843. En outre, on y distingue des cris- taux rectangulaires qui ont l'aspect du péridot. La masse paraît donc con- sister, comme dans les produits de fusion d'autres météorites (r), en un mélange de cristaux, présentant les formes de ces deux espèces minérales. cette circonstance, à part d'autres considérations, n'expliquerait pas l'absence de croûte dans les parties creuses, et particulièrement à la base de la plus grosse météorite. (i) Comptes rendus, I. LXII, 1866, p. 202. C. K., 1S68, 1" Semestre. (T. LWl.N» II.) 69 ( 5.8) » Cette expérience a montré aussi que la météorite de Sétif perd par sa fusion sa matière colorante noire, ce qui peut provenir non pns d'une vola- tilisation, ni seulement d'une réduction, mais de ce que le sulfure disséminé auquel cette coloration paraît due, connue on va le voir, se réunit en globules. » On a pu remarquer à cette occasion que pour réussir la cristallisation des produits de fusion des météorites, il faut des précautions particulières, et avant tout, une température très-élevée et un refroidissement très-lent; car un premier essai fait au chalumeau à gaz n'avait donné qu'une masse vitreuse, très-boursouflée par des bulles. » La densité de la météorite de Sétif que M. Mœvus avait trouvée de 3,54> à 1 1 degrés^ a été trouvée par M. Stanislas Meunier, sur un autre échantil- lon, de 3,595, à la température de 10 degrés. Elle se rapproche de celles des météorites les plus communes, et notamment de : Agen (Lot-et-Ga- ronne), iSiZj; Seres (Macédoine), 1818; Utrecht (Hollande), i843; Mon- trejeau (Haute-Garonne), 1 858; etc. » La météorite de Sétif, dont un premier essai chimique avait été fait à Conslantine par M. Mœvus, a été analysée au laboratoire de Géologie du Muséum par M. S. Meunier, qui a obtenu les résultats suivants. » Réduite en poudre, elle abandonne au barreau aimanté 8,3a pour 100 de substance magnétique, consistant exclusivement en fer nickelé renfer- mant 8,4 pour 100 de nickel. » Traitée par l'acide chlorhydrique, elle est partiellement attaquée et dé- gage beaucoup d'hydrogène sulfuré. La partie attaquable représente 71,20 pour foo (lu poids total, et la partie inattaquable, par conséquent, 28,80 pour 100. » Voici séparément l'analyse de ces deux parties : Partie aUaqiiable. Oxygène. Partie inattaquable. Ojygène. Silice 24,70 i3,i7 Silice i4,5o 7,78 Magnésie ?.3,36 9,13) ,« Magnésie 2,32 0,90, Proloxyde de fer. f),io 1,361 '^ Protoxyde de 1er 8,08 1,79 3,44 Soude traces Chaux 2,66 ■ >79 / Alumine o,44 Soude ) ^ traces Sulfure de fer. . . 8,o4 Potasse ) Fer nikelifère. . . . 8,32 Alumine 1,20 17 Sesquioxvde de chrome. 0,12 70,9b * - __^ ...8,88 » La partie attaquable renferme, comme on le voit, lui peu plus de silice que n'en exige la formide du péridot. L'idée qui se présente natiu-ellement ( 5.9 ) serait d'attribuer cet excès à la présence d'un silicate plus riche en acide silicique, et partiellement attaquable. Toutefois la faible quantité d'alu- mine n'autorise pas à admettre l'existence d'un feldspath, en quantité notable. » La composition minéralogique de la pierre de Sétif peut donc être exprimée comuie il suit : Silicate attaquable 5o ,46 Silicate inattaquable 33, 08 Fer chromé 0,20 Sulfure de fer (troilite) . 8,o4 Fer nickelé 8,32 100,00 » Le sulfure de fer, dont la proportion est, comme on voit, considérable, paraît èlre la cause de la nuance remarquablement foncée de cette pierre. » Ainsi qu'on pouvait le prévoir, la proportion relative de silicate inat- taquable augmente à la suite de la fusion. Au lieu du nombre 28,80, on a trouvé après la fusion 59,01. Par la réduction, une partie du péridot passe donc à l'état d'un silicate plus acide, qui paraît être de l'enstatite. )) Ajoutons que dans le même essai l'azoto-carbure de titane s'est décelé par sa couleur rouge de cuivre. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Des vaisseaux propres et du tannin dans les Musncées (seconde partie) ; par M. A. Trécul. « Dans la dernière séance, j'ai décrit les vaisseaux propres tannifères qui existent au pourtour des faisceaux fibro-vasculaires du fruit, de la tige ou pédoncule commim et des feuilles des Musa, où ils sont composés de sé- ries continues de cellules superposées. Une partie de ma communication concernant la distribution des laliciféres dans la lame de ces feuilles n'ayant pu, faute d'espace, trouver place dans le dernier Compte rendu, je la joins ici à ce que j'ai à dire des organes qui renferment le tannin dans quelques autres plantes de la même famille. » Toutes les Musacées que j'ai pu étudier ont une structure assez sem- blable ; malgré cela, plusieurs d'entre elles offrent des différences considé- rables sous le rapport des vaisseaux propres. Examinons d'abord ceux de y Urania (juyanensis et du Strelitzia recjinœ. n Ces deux plantes ont des faisceaux fd)ro-vascuIaires constitués à peu près comme ceux des Musa. Veus la surface du pétiole il y a, épais sous l'épi- (J9.. ( 520 ) derme, à son contact dans VUrania guyanensis, à la distance d'une ou deux cellules de cet épiderme dans le Slrelitzia, des petits faisceaux de fibres épaissies, dont la paroi est munie de pores très-ténus, au moins dans le Slrelitzia. Ces fascicules fibreux sont dépourvus de vaisseaux comme ceux des Musa. D'autres faisceaux plus forts, purement fibreux aussi, sont placés à la distance de 5 à 7 cellules de l'épiderme dans le Slrelitzia. Tous les autres faisceaux sont munis de vaisseaux, et le diamètre des faisceaux in- ternes est plus grand que celui des externes. Leur système vasculaire s'accroît aussi graduellement jusqu'à un certain degré, ainsi que le dia- mètre de leur vaisseau principal. Ces faisceaux, comme ceux des Musa, présentent sur la coupe transversale une sorte d'étranglement ou col, entre leur groupe vasculaire et leur groupe cribro-libérien. Ce dernier groupe, dans une feuille âgée de VUrania gujanensis, me paraît se distinguer de ce- lui des Musa, en ce que les fibres épaissies, à la manière du liber, occupent en grande partie la place du tissu dit cribreux, qui se dessine beaucoup mieux chez les Musa. D'un autre côté, les faisceaux fibro-vasculaires, voi- sins de la face interne de la gaîne de la feuille du Slrelitzia, possèdent sin- leur côté vasculaire antilibérien un groupe fibreux qui étend considérable- ment le faisceau suivant le rayon du pétiole. » Ceci étant établi, voyons maintenant si nous trouverons, autour de ces faisceaux, des laticifères semblables à ceux qui accompagnent le sys- tème fibro-vasculaire des Musa. Quand on fait des coupes transversales du pétiole d'une des deux plantes nommées, qui ont macéré dans une solution de sulfate de fer, on observe, surtout après l'exposition des coupes ou des tronçons du pétiole à l'air, des cellules à tannin à peu près dans les mêmes positions que celles qu'occupent les laticifères des Musa. Ainsi, dans un pétiole de feuille de Slrelitzia reginœ, traité comme je l'ai dit, on pourra trouver : une cellule à tannin au dos du liber, une de chaque côté du groupe cribro-libérien, une sur un des côtés du col ou rétrécissement situé entre ce groupe et le groupe fibro-vasculaire, une de chaque <;ôté de ce der- nier groupe, et une, rarement deux, derrière le croissant fibreux qui limite le faisceau sur son côté interne ou vasculaire. Tel est l'état le plus parfait que j'aie observé. Pour que la symétrie fût complète dans cette distribution des cellules à tannin autour des faisceaux, il n'en manquait qu'une sur l'un des côtés du col correspondant à la ligne de contact du groupe cribro-libé- rien et du groupe vasculaire proprement dit. » Il en est de même auloiu" des faisceaux du pétiole de VUrania alirre tan- C. R., 1868, ." Semestre. (T. LXVI, N" 11.) /O ( 5a6 ) sel de ter. Des cellules des bords de la gaine et de la face interne de celle-ci semblaient seules noircies à l'œil nu, mais cetle teinte était due à leur con- tenu, qui apparaissait d'un brun fauve sous le microscope. Néanmoins, la membrane de quelques-unes de ces utricules commençait à se teinter en bleu. » Le même Ravcnala madncjascariensis a été étudié par M. Schullz, sous le nom iCUrania spcviosn. Mes observations sur cette plante ne s'accordent pas avec celles de ce savant, qui attribue à ce végétal des laticifères continus, qu'il décrit et représente [Sav. étranq., t. VII, p. lo, PI. FI, ficj. 2) à l'état d'articulation, c'est-à-dire formés d'articles (cellules) allongés, comme je n'en ai pu voir dans la plante qu'il nomme, ni dans /'f7ran/V( guynncnsis, où il n'existe certainement pas de vaisseaux propres tanniferes continus. » La famille des Musacées présente donc, comme celle des Papavéra- cées, etc., mais à un moindre degré que celle-ci, des vaisseaux propres dont la constitution est variable. » MÉMOIRES LIJS MÉCANIQUE. — De l'influence de la funne du balancier cuinpensnleiir des chronomètres sur ï isochronisme , indépendamment des variations de tem- pérature; par M. Phillips. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Mécanique.) « Pour faire comprendre l'objet du présent travail, je suis obligé d'en- trer dans quelques explications préliminaires que l'Académie voudra bien, je l'espère, excuser pour ce motif. » Dans un Mémoire antérieur, relatif au spiral réglant des chronomètres. Mémoire inséré i]nns\e liecneildesSavants étrangers, t.XVIII,dansletomeVde nante n'est pas au même otat clans toutes les cellules ^\\n la l'enfernient. Dans certaines plantes, tlans les Musa et dans VUrnnia guyanc/isis , par exemple, elle bleuit presque tout (le suite sous 1 influence du sulfate de fer, on n'a licsoin que d'une courte exposition à l'air; tandis que des coui)es de Strelitzia rcginœ, simplement placées dans la solution l'errui;!- neuse, ne m'ont point donné la coloration bleue; il a toujours lallu, pour obtenir celle teinte, une macération ])lus ou moins prolongée, et souvent une exposition à l'air. Ces faits s'ajoutent à ceux cpie j'ai décrits en parlant des Rosacées, pour montrer que le passage du protoxyde de fer à l'état de protoxvde n'est ])as la cause du retard de cette coloration, puisque celle-ci apparaît immédiatemcnl dans un grand nombre de circonstances. [Note de l'Auteur.) ( 527 ) la 2* série du Journal des Mathémaliqites inires et appliquées, et Hans les annales des Mines, t. XIX, 1861, je me suis occupé de diverses questions cjui inté- ressent la pratique, et notamment de la forme des courbes terminales du spiral au point de vue de l'isochronisme. Par la loi à laquelle je suis par- venu, et qui comprend une infinité de courbes, j'ai déterminé un certain nombre de types. Après avoir examiné l'influence des diverses causes de perturbation, telles que l'inertie du spiral, les frottements contre les pivots, et avoir démontré que ces influences étaient très-diminuées pnr la forme de ces courbes théoriques, j'avais indiqué comment, au moyen de quelques tâtonnements, on arriverait aux dernières limites d'isochronisme pratique en faisant disparaître les perturbations secondaires qu'il est impossible de faire entrer dans le calcul. » Voici maintenant les résultats qu'une expérience continue de plusieurs années a fait connaître relativement à ces spiraux. Leur usage s'est répandu dans la pratique, et je citerai notamment deux de nos meilleurs construc- teurs, M. Dumas, de Saint-Nicolas, et M. Leroy, de Paris, qui les emploient constamment. Outre les pièces fournies à l'industrie privée, nombre d'ap- pareils construits par eux d'après ce système ont subi avec succès les épreuves officielles du concours au Dépôt de la Marine impériale, et ont été achetés potu" le compte de l'Etat. » Je citerai comme exemple exceptionnel de régularité de marche le chronomètre n^agt de M. Leroy, qui, parti avec une marche diurne en retard de o",6, est revenu récemment, après une campagne de plus de deux ans, avec la même marche diurne en retard de o",6. » La manière dont ces spiraux se comportent dans les épreuves relatives à l'isochronisme est la suivante. Ces épreuves se font habituellement dans des limites fort exagérées. Ainsi, l'on observe la marche en faisant décrire d'abord au balancier des arcs d'un tour et demi, soit 54o degrés environ; puis, en lui faisant décrire des arcs d'un demi-tour, soit environ 180 degrés, et l'on compare les résultats. La différence entre les amplitudes des oscil- lations du balancier, dans les deux cas, est de 36o degrés, c'est-à-dire énor- mén)ent plus grande que celle qui a lieu dans la réalité au commencement et à la fin d"une campagne. Voici maintenant, dans ces épreuves très-exa- gérées, les résultats que donnent les spiraux théoriques. » Avec le calibre ordinaire du chronomètre de bord français, destiné à la détermination de la longitude en nier, il y a en moyenne une avance diurne de 10 à 12 secondes de petits arcs par rapport aux grands, et cela quel que soit le type des courbes théoriques. Avec le calibre plus petit du 70.. ( 528 ) chronomètre compteur, la marche est la même pour les grands et pour les petits arcs; risochronisnie est complet tout d'abord. Dans ces circonstances, et pour le premier type, les constructeurs, tantôt conservent le spiral sans aucune modification, afin de lui laisser sans altération deux qualités aux- quelles on tient essentiellement dans la pratique, et qui sont spéciales aux s|)iraux théoriques, savoir : l'absence de toute pression latérale et de tout frottement contre les |)ivots du balancier et le dévelo|ipemenl concentrique du spiral; tantôt ils modifient tres-légèremcnt l'une des deux courbes ter- minales du spiral, de manière à resserrer l'isochronisme dans des limites un peu plus étroites, et en cherchant d'ailleurs, pour une raison justifiée et consacrée par la pratique, à conserver une légère avance des petits arcs par rapport aux grands. C'est ainsi qu'opèrent les deux habiles constructeui's dont j'ai cilé les noms plus haut. J'ai eu notamment l'occasion, tout récem- ment, do vérifier, chez M. Leroy, une collection de chronomètres terminés et réglés, et prêts à être expédiés en Chine. Tous avaient leurs spiraux iden- tiques avec un des Iy|ies que j'ai donnés, celui de \Afiq. 17 de mon Mé- moire. Chez quelques-uns seulement une des courbes terminales, celle qui, attachée au point fixe, n'a qu'un mouvement extrément faible, avait reçu une légère modification. » J'arrive maintenant à l'objet du travail que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie. Si l'on réfléchit qu'avec le grand calibre, l'a- vance des petits arcs par rapport aux grands est toujours sensiblement la même, quel que soit le type des courbes terminales théoriques et quelle que soit la longueur du spiral, et que l'avance devient à très-peu près nulle avec le calibre du chronomètre couipteur, entraînant des dimensions plus pe- tites du balancier, on ne peut s'empêcher de penser que, dans les épreuves, l'avance des petits arcs sur les grands, qui a lieu avec le grand calibre, est due à une cause étrangère au spiral, et il semblait probable qu'elle était due au balancier. Or, par sa construction, le balancier présente, en effet, une cause qui tend à produire l'effet observé. Cette cause se leconnaît immé- diatement par le raisonnement ; elle se vérifie directement par l'expérience. J'ai pu calculer son influence sur la marche diurne, et j'ai retrouvé sensi- blement, pour son effet, les résultats de l'observation |)Our l'avance des petits arcs sur les grands. » Il faut tout d'abord remarquer que le balancier compensateur se com- pose essentiellement d'un anneau bimétaUique porté sur une barrette dia- métrale, cet anneau portant lui-même deux masses compensatrices. Mais cet anneau n'est pas continu. Il se compose ordinairement de deux seg- ( 529 ) ments, cliacnn d'un peu moins que la demi-circonférence, de sorte qu'une seule extrémité de chaque segment est liée invariablement à la barrette, l'autre extrémité étant libre. Il résulte de là que, dans les oscillations du balancier, les forces d'inertie des masses compensatrices, et principalement leurs forces centrifuges, font fléchir l'anneau bimétallique et font varier, en conséquence, le moment d'inertie du balancier. Il est à remarquer que la force centrifuge d'une de ces masses atteint, pour de grands arcs, la va- leur de lo à 12 grammes quand elle est à son maximum. » On comprend d'après cela, que le moment d'inertie du balancier, va- riable d'ailleurs à chaque instant, doit augmenter plus pour de grands arcs d'oscillation que pour de petits arcs. Par suite, il doit en résulter du retard des premiers par rapport aux seconds. Une expérience, maintes fois répétée sur des appareils différents, a permis aussi de constater directement par l'observation, l'effet dont je parle. Que l'on place une petite feuille mince d'acier très-près des masses d'un balancier au repos, mais sans c{u'il y ait contact : en faisant décrire au balancier de grands arcs, il y a rencontre à. chaque oscillation, et chaque rencontre se manifeste par le bruit causé par le choc des masses contre la petite lame. Au bout d'un certain temps, les arcs diminuant constamment, il arrive un moment où le bruit, et, par suite, la rencontre cessent brusquement, le balancier continuant d'ailleurs toujours à oscillei'. » J'ai calculé l'influence de cette perturbation sur la marche diurne, par deux méthodes, qui ont donné le même résultat. Dans la première, je n'ai tenu compte que de la force centrifuge des masses compensatrices, et j'ai déterminé la perturbation au moyen d'un certain développement en série convergente. Dans la seconde, j'ai tenu compte tout à la fois de la force d'inertie tangentielle et de la force centrifuge des niasses. Ici la méthode précédente ne s'applique plus, parce que la série devient divergente. Mais j'ai pu employer avec succès le procédé dont j'ai fait usage dans mon Mé- moire sur le réglage des chronomètres dans les positions verticales ou incli- nées, inséré dans les Jnnales des Mines, t. IX, 1866, et lequel m'avait con- duit à des résultats entièrement conformes à l'expérience. Ce procédé est fondé sur le principe de la variation des constantes arbitraires. En en fai- sant usage, on trouve que la force d'inertie tangentielle des masses compen- satrices, laquelle influe sur la déformation du balancier, n'influe en aucune façon sur la perturbation cherchée, relative au temps de l'oscillation. Il reste seulement pour cette perturbation l'effet produit par la force centri- fuge des masses, et l'on retombe par cette méthode sur la même valeur que ]iar la première. ( 53o ) » Les considérations qui précèdent ont pénétré, dans ces derniers temps, dans la pratique, et déjà un constructeur habile et capable a combiné un système de balancier qui, tout en satisfaisant aux conditions de la compen- sation pour les températures, sera manifestement à l'abri de la cause de per- turbation que j'ai signalée. Une question de brevet, qui intéresse ce construc- teur, m'empêche de décrire ce balancier. Tout ce que je puis dire, c'est que, au point de vue de la compensation pour les températures, il a été déter- miné d'après les formules posées par M. Yvon Villarceau, dans son impor- tant travail sur les chronomètres, formules qui, dans ces derniers temps, ont reçu de l'expérience une confirmation remarquable, au moyen des ob- servations d'un habile constructeur, INI. Rodanet. » MEMOIRES PRESENTES PHYSIQUE MATHÉMATlQUK. — Mémoire sur le mouvement vibratoire d'une mem- brane de Jorme elliptique; par M. E. Mathieu. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Bertrand, Serret, Bonnet.) « Imaginons une membrane homogène, tendue également dans tous les sens, et dont le contoiu' parfaitement fixé est luie ellipse. Mon but, dans ce Mémoire, est de déterminer par l'analyse toutes les circonstances de son mouvement vibratoire ; j'y calcule la forme et la position des lignes nodales et le son correspondant. Mais ces mouvements sont assujettis à certaines lois générales qui peuvent être définies sans le secours de l'analyse. » Lorsque l'on met la membrane elliptique en vibration, il se produit deux systèmes de lignes nodales qui sont les unes des ellipses, les autres des hyperboles, et toutes ces courbes du second ordre ont les mêmes foyers que l'ellipse du contour. » Tous ces mouvements vibratoires peuvent être partagés en deux genres qui exigent des formules distinctes. Dans l'un de ces genres, le grand axe reste fixe et forme une ligne nodale, et si l'on considère deux points symé- triques par rapport au grand axe, leurs mouvements sont égaux et de sens coutraii'e. Dans l'autre genre, au contraire, les extrémités du grand axe situées entre les foyers et les sommets forment des ventres do vibration, tandis que la partie située entre les âtnix foyers offre un mininnun de vibration; de sorte que si l'on prend un point M sur la droite qui joint les foyers et un point très-voisin sur une perpendiculaire en M, l'amplitude de la vibration est ( 53i ) moindre pour le premier que pour le second point. Si l'on considère en- core deux points quelconques de In membrane, symétriques par rapport au grand axe, leurs mouvements sont égaux et de même sens. .< Définissons ligne hyperbolique les deux branches d'une hyperbole ter- minées au grand axe qui possèdent la même asymptote, de manière qu'une hyperbole est comptée pour deux lignes hyperboliques; mais si l'un des axes de la membrane est immobile, il .sera compté pour une seule ligne nodale hyperbolique. Les formules des mouvements des deux genres dé- pendent de deux constantes dont l'une est proportionnelle à la hauteur du son, et dont l'autre est un nombre entier g, qui représente le nombre des lignes nodales hyperboliques, et ces mouvements peuvent être groupés deux à deux d'une manière fort remarquable. En effet, à un nombre /de lignes nodales elliptiques et à un nombre g- de lignes nodales hyperbo- liques correspond un état vibratoire de chaque genre. Or, quoique ces états vibratoires diffèrent à la fois par les deux systèmes de lignes nodales et par le son résultant, ils se confondent cependant dans la membrane circulaire pour donner comme lignes de nœud, /"cercles concentriques et g diamètres qui les divisent en parties égales. On comprend d'après cela que si l'excen- tricité est très-petite, les sous de ces deux états vibratoires différeront très- peu. » Il faut mettre à part le cas où il ne se produit pas de lignes nodales hyperboliques; car le mouvement ne peut plus être que du second genre, et il n'y a qu'un état vibratoire qui produise/ ellipses nodales. » Le mouvement vibratoired'une membrane renfermée entre deux ellipses homofocales dont tous lespoints sont parfaitement fixés, est aussi soumis à des lois fort simples. » Les lignes nodales sont encore des ellipses et des portions de branches d'hyperbole qui ont les mêmes foyers que les deux ellipses des contours. Et il y a encore deux genres de mouvement vibratoire : dans l'un les por- tions du grand axe renfermées entre les deux contours sont des noeuds, dans l'autre des ventres de vibration. Mais lorsqu'on étudie les états vibra- toires des deux genres qui donnent pour nœuds /ellipses et g lignes hy- perboliques, on trouve, si le nombre g est assez grand, et si l'ellipse n'est pas très-excentrique, que le son est à très-peu près le même, ainsi que la disposition des ellipses nodales. Or, les deux sous différant excessivement peu, on sait que dans l'expérience les deux états vibratoires se superpo- sent, et dans le mouvement résultant la disposition des g lignes nodales hyperboliques peut varier d'une infinité de manières. ( 532 ) » On sait que M. Hoiirget a ilonné la théorie de la membrane circulaire et les résultats d'ex|)ériences propres à les vérifier dans un travail inséré p^rm\ lea Mémoires (les Siii'aidn élrnngers; il i\ trouvé des sons un i)eu plus élevés que ne l'indique le calcul. » GiioMliTRlE. — Sur le déplacement d'une figure de forme invariable ; nouvelle mélltode des normales; applications diverses. Mémoire de M. Maxxheim, présenté par M. Chasles. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Chasles, Bertrand, Bonnet.) « Le Mémoire que j'ai l'hoinieur de présenter à l'Académie est divisé en deux chapitres. >' Au commencement du premier cha|)itre, je donne quelques propriétés géométriques du déplacement d'une figure de forme invariable. Je montre ensuite qu'il faut cinq conditions pour déterminer le déplacement d'inie pareille figure, et qu'il suffit de considérer le cas où la figure est assujettie à avoir cinc[ points sur cinq surfaces données. » I..e déplacement de la iîgure mobile étant ainsi défini, j'expose luie nouvelle méthode des normales aux lignes ou surfaces décrites. » Dans le deuxième chapitre, qui est consacré aux applications, je con- sidère successivement le déplacement d'une droite, d'un dièdre, d'un trièdre et enfin d'une surface assujettie à des conditions nudtiples. » M. Chardon adresse un complément à la communication qu'il a soumise récemment au jugement de l'Académie, sur lui nouveau système de loco- motive. (Renvoi à la Coumiission précédemment nouunéo.) M. Bacilet adresse ui;e Note sin- un instrument au([uel il donne le nom de " îrigouomètre ». (Conunissaires : MM. Babinet, Fave.) M. Tremblay adresse l'indicalion de (juelques dispositions nouvelles, in- diquées par lui pour la solulion de diverses questions île Mécanique ap- pliquée. (Renvoi à la Commission nonunée poui- les communic.ilions précédentes du même auleur.) ( 533 ) M. DoQiJiN DE Saint-Preux adresse un Mémoire « Sur le système nerveux, et notamment snr le cerAeaii et le cervelet ». (Commissaires : MM. Coste, Cl, Bernard, Longet.) CORRESPONDANCE. M. Bresse prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les can- didats à la place vacante, dans la Section de Mécanique, par suite du décès de M. Poncelel. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. LE Rectecr de l'Université de Lund annonce que la solennité orga- nisée poiu- célébrer l'anniversaire centenaire de la fondation de cette Uni- versité aura lieu au commencement de juin. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : \° Le tome XIX de la troisième série du « Recueil des Mémoires de Mé- decine, de Chirurgie et de Pharmacie militaires « ; 1° Une brochure de M. L. Giuncr, ayant pour titre : « De l'Acier et de sa fabrication » ; 3° Un opuscule de M. Boucher de Perllies, intitulé : « De la Vapeur, du Combustible et de sa disette prochaine " ; 4° Un volume de M'"" F. -F. Plée, intitulé : « Peinture géographique du monde moderne, suivant Tordre où il a été reconnu et découvert «. MÉCANIQUE. — Théorème sur te taulochronisme des épicycloides quand on a égard au frottemenl. Note de M. J.-N. Haton de la Goupillière, jiré- sentée par M. Combes. « On connaît depuis Huyghens [De Horolocjio osci7/«tono,P.II, prop. aS) le tautochronisuie rigoureux de la cycloide pour un point pesant. Newion étendit cette proposition [Principes, liv. II, prop. 26) au cas où l'on join- drait à la pesanteur la résistance d'un milieu en raison de la vitesse. Plus tard Necker montra [Mémoires des Savants étrangers^ 1763, t. IV, p. 96) que la même propriété subsiste lorsqu'on a égard au frottement. Le tautochro- nisme a lieu alors par rapport au point où la tangente est inclinée sons l'angle de frottement. Enfin, Lagrangc fit voir [Académie de Berhn, 1765) que les trois forces peuvent être réunies ensemble sans troubler l'isochro- C. W. 1868, 1" Semeiire. (T. LXVl, N» U.) 7I ( 534 ) nisine. Le P. JuUien a montré depuis {Problèmes de Mécanique, t. I, p. SgS) que cette combinaison constituait la solution la plus étendue renfermée dans la formule générale de Lagrange pour le tautochronisme (*) lorsqu'un envisage ensemble la pesanteur, le frottement et une résistance qui dé- pende de la vitesse d'une manière indéterminée. » D'un autre côté, Newton avait déjà reconnu [Principes, liv. I, prop. 52) que l'épicycloïde possède elle-même la propriété du tautochro- nisme lorsque le mobile est sollicité par le centre du cercle fixe en raison de la distance. Mais, à ma connaissance, le parallèle en est resté là. J'ai cherché à le compléter, et je suis arrivé au théorème suivant : » L' épicycloïde est encore taiitochrone pour des forces centrales ntlrnclives ou répulsives proporlionnelles à la distance, lorsqu'on a égard au frottement. Le point d'isoclironisine est alors celui dont le rayon vecteur fait avec In normale l'anc/le de frottement. Ce tautochronisme n'est pas troublé quand on introduit, en outre, une résistance proportionnelle à la vitesse. » Pour le démontrer, formons l'expression de la force tangentielle en représentant par Av. l'action attractive ou répulsive suivant le signe de A, / le coefficient de frottement et 9 [i>) la résistance que nous laisserons indé- terminée jusqu'à nouvel ordre : S = Arcos/J. — Ç5(f) —fi- + krs)n[j.U |JL désignant l'angle du rayon vecteur avec la courbe. Or on trouve, en pre- nant l'arc pour variable indépendante, ilr I dr' / itr- ds- ds' I^a force tangentielle devient parla dr- d' I*) CettL' farniiili' dont je parlerai plus loin a été présentée par son auteur comme ren- fermant tous les cas |)ossil)les de lautochronisme : c'était à tort, et M. Bertrand a montré [Journal dr .Mathématiques pitra et appHiiurcs, l847' ^- ^"> P- '2') 'li''t^'ll'-' «-'st loin d'être aussi générale; mais elle n'en conserve pas moins un j^iand inlirét. ( 535 • » Ij,-» formule générale de hagranoe [Mémoires de Berlin, '765) donne, pour la force tangentielle capable de tautochronisme, H étant une fonction arbitraire de 5 et i]; une expression quelconque iorniée avec z- Pour avoir la solution la plus générale renfermée dans celte for- mule pour les hypothèses précédentes, il suffit de disposer de ces deux ar- bitraires et de la fonction r qui définit la courbe inconnue de manière à identifier ces deux expressions. Je suivrai pour cela une marche analogue à celle qui a été employée par M. Bertrand et depuis par le P. Juliien. » L'expression (i) satisfait visiblement an caractère = o. Imposons donc cette condition à la formule (2) : il vient ainsi r e^f'U +6f J o. Cette équation différentielle rentre, par rapport à l'inconnue ij;", dans un type coniui, et donne ^?/ " A ? o ? ce qui impose à l'équation (2) la forme plus explicite (3) s = A?-B.+ ^'(-^-f)+D.log^. » Nous pouvons maintenant identifier les expressions (1) et (3). En pre- mier lieu, le terme Déloge nous présente v au premier degré avec un coef- ficient qui contient s, ce qui n'existe pas dans la formule (i) et nous oblige à faire D = o. La fonction (3) se trouve par là réduite à ses trois premiers termes, l'un indépendant de v, le second de s, le troisième les renfermant tous les deux. En envisageant dans l'expression (i) les trois parties corres- pondantes, nous sommes conduits aux équations A| = A.,.(ji-/y/n|;), Bv — ( 536 ) » La seconde montre que la seule résistance admissible est proportiou- nclle à la vitesse. La première fournit la valeur de S, et, eu la reportant dans la troisième, nous obtenons l'équation différentielle de la trajec- toire, c dr-' ' IT' f- d-r -^ ds j dr- r \ 1 T ' ds'j /- ds' 1 dr\ ds' S/'-dT^ KS-/\/-É;) =f dr-' d"-r 1 TiP' r ds-' J~ dr-' r v ' U' Si Ton y effectue toutes les simplifications, il reste dr-' d-r h -^ ds-" ds" I +/= et cette forme que l'on pourrait facilement intégrer entre r et s, et même ensuite en coordonnées polaires entre ret 0, va nous suffire pour conclure. » On voit, en effet, que le coefficient de résistance B a complètement disparu, et que l'existence ou la suppression du frottement / n'influencent que la valeur de la constante. Or, C est arbitraire, ce qui montre que la taiitochrone des forces centrales proportionnelles à la distance est la même avec ou sans frottement, comme avec ou sans résistance proportionnelle à la vitesse. » Cette courbe a d'ailleurs été déjà déterminée pour le cas où l'on n'a ni frottement ni résistance par M. Piiiseux [Journal de Matliënmtiques pures et appliquées, t844, *• IX, p. 4 '5), qui a obtenu les résultats suivants : si la force est répulsive, la tautochrone est toujours une épicycloide extérieure; si elle est attractive, la courbe peut, suivant les valeurs respectives du coef- ficient d'attraction et du temps d'isocbronisme, être une épicycloide inté- rieure ou une certaine spirale qui a la propriété d'être semblable à la développée de sa développée. » Il reste à connaître l'extrémité commune des arcs isochrones. Or elle ne saurait se trouver qiu' dans une position d'équilibre, puisqu'une oscil- lation infiniment petite doit exiger un temps fini pour se produire dans ses environs. Ce sera donc, dcms le cas actuel, au point oii la force, c'est-à-dire le rayon vecteur, fait avec la norni(de C angle de frottement. » Ajoutons que si l'on considère le mouvement en sens contraire à partir de ce point en raison d'une vitesse initiale, ce qu'il faut toujours faire à part dans les questions de frottement, risuclnonisnie aura encore lieu dans les mêmes ( 537 ) conditions. Il suffirait, en effet, pour cela, de changer les signes de^^ et deB. Or celui-ci a disparu, et l'autre ne figure qu'au carré dans la dernière équation. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un nouveau mode déformation des sulfacides orga- niques. Note de M. A. Strecker, présentée par M. Wurtz. « Les sulfacides tels que les acides sulfacétique, iséthionique, méthio- nique, phénylsulfureux, donnent, comme on sait, de l'acide sulfureux lorsqu'on les chauffe avec la potasse, et peuvent être envisagés, en consé- quence, comme dérivant des sulfites neutres par la substitution de la moitié du métal par un radical alcoolique ou acide. On pouvait donc espérer qu'on réussirait à former de tels acides par la réaction des chlorures de ces radicaux sur les sulfites. » L'expérience a confirmé cette prévision. Je vais indiquer quelques- inis de ces modes de formation qui ont été réalisés dans mon laboratoire, soit par moi-même, soit par mes élèves. » M. Collmann a obtenu du méthylsulfite de sodium (méthyldithionate) en chauffant de l'iodure de méthyle a i5o degrés avec une solution de sulfite de soude : GUH -+- Na^SÔ' = eH'SO'Na + NaL lodure Méthylsulfite de méthyle. de soude. » Dans les mêmes conditions, M. Bender a obtenu, avec le bromure d'éthylène et le sulfite de potasse, du disulféthylénate de sonde (éthylène- disulfite) et du bromure de potassium : €'H'Br^ + aK'SO» = G'H* (SO'K)= -+- aKBr. Bromure Disulféthylénate d'éthylène. de potasse. » M. Schteuffelen a préparé, au moyen de la trichlorhydrine et du sulfite de potasse, un nouvel acide qu'on peut désigner par le nom d'acide Irisul- focjljcérilique : €'H^CP -+- 3K^SO^ = G'W(SQ'Ky -+- 3KC1. Trichlor- TrisuU'oglycérilate hydrine. de potasse. .. Les acides chlorés se comportent d'une manière analogue; l'acide mo- nnchloracétique se transforme, par l'ébullition avec une solution de sulfite ( 538 ) alcalin, en siilfacéfate alcalin : g^3^ + KCl. monochloracétique. Sulfacélate de potasse. » Le chlorhydrate d'oxyde d'éthylène fournit, dans les mêmes condi- tions, de l'acide iséthionique : eH'OH €H^OH + K»SÔ'= . -+-KC1. €H-C1 €H'SO'K Clilôrhjciratc Iséthionale d'oxyde d^lhylène. dépotasse. » Je me dispense de signaler d'autres réactions, tout à fait analogues, qui ont déjà été étudiées dans mon laboratoire, et je me contente d'ajouter que tout le chlore, le brome et l'iode, directement lié au carbone, est d'ordi- naire remplacé par une quantité équivalente du radical (S(^'K). Toutefois, il arrive assez souvent qu'une partie seulement est remplacée, tandis que le reste demeure inattaqué. » En chauffant le chloroforme avec une solution de sulfite de potasse, j'ai obtenu le sel de potasse de l'acide sulfodichlorométhylique (acide di- chlorométhyldithionique de M. Kolbe) : GHCP4-K=SÔ' = GHCPSô'K-hKCI. » Les produits riches en chlore donnent de la sorte souvent des sulfa- cides chlorés. » Les expériences précédentes donnent des notions claires sur la consti- tution de cette classe de corps, et montrent que les sulfacides renferment le résidu SO'H lié directement au carbone par le soufre. Il e.st probable que les acides éthylsulfureux isomériques, avec les précédents, renferment le même groupe, mais lié au carbone par l'intermédiaire de l'oxygène. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la transformation de l'acide iirique en glycocolle. Note de M. A. Strecker, présentée par M. Wurlz. « Il y a plusieurs années déjà que j'ai admis l'existence, dans l'acide urique, des groupes gljcolyle, rarhonyle et cyano49- ( 539 ) les mêmes radicaux et n'est |)as attaqué par les acides, on pouvait s'attendre à voir l'action des acides sur l'acide urique donner naissance au glycocolle. L'expérience a justifié complètement ces prévisions. Si l'on chauffe, dans des tubes scellés, de l'acide urique avec une solution concentrée d'acide chlorhydrique ou d'acide iodhydrique (je préfère l'emploi de ce dernier), à la température de 160-170 degrés, il se transforme intégralement en gly- cocolle, acide carbonique et ammoniaque : Acide urique. Glycocolle. Si l'on ouvre le tube fortement refroidi, on voit se dégager un courant continu d'acide carbonique. La solution, additionnée d'hydrate d'oxyde de plomb, laisse dégager en iibondance de l'ammoniaque et donne, après pré- cipitation par l'hydrogène sulfuré du plomb dissous et après évaporation, un résidu cristallin de glycocolle. y J'ai reconnu, par l'analyse, que ce corps est identique avec celui pré- paré à l'aide de l'acide hippurique; la forme cristalline et les propriétés chimiques des deux s'accordent d'ailleurs entièrement. » Si donc on peut appeler l'acide hippurique un glycocolle conjugué avec de l'acide benzo'ique, on peut, au même titre, considérer l'acide urique comme une combinaison du glycocolle avec l'acide cyauurique. On voit que ces deux acides, qui sont des sécrétions urinaires caractéristiques des herbivores et des carnivores, présentent des relations plus prochaines qu'on ne pouvait le penser jusqu'ici. >> CHIMIE. — Sur un oxychlorurc de silicium. Note de 3I3I. C. Friedei. et A. Ladenbcrg, présentée par M. Wurtz. « Dans deux communications que nous avons eu l'honneur de sou- mettre à l'Académie, nous avons étudié une série de coiDposés du silicium, dans lesquels la nature tétratomique de cet élément se manifeste de ma- nière à le rapprocher du carbone : nous avons ainsi décrit le silicichloro- forme, Véther siliciformique tribasique, V anhydride siliciformique et\e inercajj- tati silicimélhjUcjue perchloré. Dans tous ces corps, il n'entre qu'un atome de silicium, et l'on peut dire, ainsi que nous avons cherché à l'exprimer par les noms que nous leur avons donnés, qu'ils font partie de la série méthyliqne du silicium. » On ne connaît jusqu'ici aucun composé dans lequel une partie du sili- ( 54o ) ciuui soit saturée par du silicium, de la manière dont le carbone est saturé par du carbone, dans les hydrocarbures antres que l'hydrure de méthyle. Toutefois l'existence du siliciunt-élli/te et des corps qui en dérivent (acétate et hydrate de silicononyle), dans lesquels la saturation du silicium est faite par le carbone, à la façon des hydrocarbures, permet de prévoir avec une grande probabilité l'existence de pareilles combinaisons. » Nous nous occupons depuis assez longtemps déjà de chercher les moyens de produire des composés de cet ordre et spécialement ceux que l'on pourrait regarder comme formant la série éthylique du silicium; mais quoique nous ayons recueilli des indices nets qui nous permettent d'espé- rer un bon résultat, nous ne sommes pas encore parvenus à en isoler un à l'état de pureté. » Dans les expériences que nous avons faites, nous avons obtenu divers produits, qui, sans appartenir à la série que nous avions en vue, nous semblent présenter assez d'intérêt par eux-mêmes. Nous allons décrire l'un de ces composés; les autres feront l'objet d'une prochaine communi- cation. » En faisant passer dans un tube de porcelaine vide ou rempli de frag- ments de feldspath, et porté à une température voisine de celle de la fusion de ce minéral, un courant de chlorure de silicium, et en distillant le produit condensé à l'extrémité de l'appareil, on observe que quelques gouttes d'un liquide moins volatil que le chlorure restent dans la fiole ayant servi à la distillation. I) En répétant l'opération un grand nombre de fois, avec les parties les plus volatiles, on finit par recueillir une quantité notable d'un liquide bouillant au-dessus de 70 degrés. Ce produit, soumis à la distillation frac- tionnée, se sépare facilement en chlorure de silicium et en un liquide bouil- lant principalement entre i36et i3g degrés. Limpide, fumant à l'air, ce dernier présente la plus grande analogie avec le chlorure de silicium ; il est comme lui décomposé par l'eau avec énergie, et laisse déposer de la silice en dégageant de l'acide chlorhydrique. » L'analyse en a été faite en brisant, dans un flacon bien bouché et contenant une certaine quantité d'eau, une ampoule pesée pleine du liquide. Quand la quantité d'eau est suffisante, presque toute la silice reste dissoute, et il se produit à peine lui léger louche. La liqueur acide, saturée d'ammoniaque, a été évaporée au bain-marie; le résidu, repris par l'eau et filtré, donne d'un côté la silice mélangée avec le verre de l'ampoule, de l'autre côté une solution dans laquelle on dose le chlore. I^es nombres ainsi ( 54. ) obtenus corifluiseiit à la formule SrOCl' (i) d'.ijirès !at|nc!le le nou- veau corps est lui oxyclilorure de siluium. Malgré l'acioid des analyses avec les nombres répondant à cette formule, on aurait |)u re.->ter dans le doute relativement à la présence de l'oxygène dans le composé en (jues- tion ; mais les i\ii\'.-ii. expériences suivantes lèvent toute incertitude à cet égard. » En faisant réagir le corps nouveau sur l'alcool abs(jlu, on a vu se pro- duire les phénomènes qui accompagnent la pi'é[)aration du silicate d'éthyle. Le [)roduit soiuiiis, à trois ou quatre reprises, à la dislilKitiou fractionnée, a passé principalement entre 235 et 2^7 degrés, et s'est trouvé posséder les propriétés et la composition du d'uilicale liexétli/lique, qui a été tiécrit dans un travail fait en commun par l'un de nous avec M. C.rafts (2). Cet éther, cjiu se produit par l'action de l'alcool aqueux sur l'orthosilicate d'éthyle, a pour formule Si"0(C"HH))'', et sa constitution peut être indiquée par l'expression suivante, en regard de laquelle nous placerons celle tpii cor- respond à l'oxy chlorure : iSifC-IPO/» (SiCP ^ '( Si(C-H = 0)^ |SiCl\ On voit que le premier dérive du second par sidjstitiition de 6 fois le groupe oxéthyle à 6 atomes de chlore. On voit aussi que l'oxychlorure est formé de 3 molécules de chlorure de silicium, qui ont perdu chacune I atome de chlore et l'ont échangé contre la moitié de i atome d'oxygène. Cet atome d'oxygène maintient les deux groupes réunis de la même manière que les groupes hydrocarbonés dans l'oxyde de méihyle. » Parmi lescor|)s dans les(pie!s 2 atomes de silicium sont ainsi reliés |)ar 1 atome d'oxvgéne, ou en connaît encore un qui semble se laltaclier par sa constitution à l'oxychlorure île silicium; c'est V oxyde de siliriitin-lrit-thyle, corps qui prend naissance dans la préparation du silicium-étliyle, et qui se forme aussi lorsqu'on traite par la potasse le produit de l'aciiou àa brnme sur le silicium-éthyle (5). Ce composé dont la formule est SiH)(C- Fl^ ," ou 0 ' ^ ' I sif(:-H=^ (l)Si=28, 0=16, Cl=35,5, C=:I5., tl = i. {2) Aiinnlcs de Cliiiitic et de P/ijiir/ite, 4' sorif, I. IX, |). 5. (3) Oini/itc's iciitlus, t. LXI, p. 7C)4. C R., 1S6S, \" Semestre. (T. LXVI, N» î I.) 7^ ( 542 ) est distillable entre 232 et 2^5 degrés, et soliible sans décomposition dans l'acide sulfurique, d'où l'eau le précipite de nouveau. » En chauffant en vase clos, pendant seize ou dix-huit heures, à i8o de- grés environ, duzinc-éthyle et deroxych!orure(3 molécules pour une , uous avons obtenu un liquide ayant toutes les propriétés et la composition de l'oxyde de siliciumtriéthyle. » Il ne peut donc rester de doute siu" l'existence de l'oxygène dans l'oxychlorure, ni sur ses relations avec les deux corps dont il vient d'être question. » Nous avons d'ailleurs confirmé la formule donnée plus haut en prenant la densité de vapeur du produit, qui a été trouvée de io,o5. La théorie donne 9,86. » D'où vient l'oxygène que renferme le nouveau corps? L'attaque visible du tube et du feldspath, et la présence de gouttelettes fondues de chlorures alcalins répondent que c'est au feldspath qu'il a été enlevé. Mais nous ne saurions dire avec sûreté par quelle réaction. Est-ce le chlorure de silicium qui cède directement au silicate alcalin une partie de son chlore en échange d'une quantité équivalente d'oxygène? Est-ce l'acide chlorhydrique, dont il est bi<'!i (lii'ficile de dépouiller entièrement le chlorure, qui réagit sur le silicate alcalin en formant ime petite quantité d'eau qui réagirait à son tour sur le chlorure en régénérant de l'acide chlorhydrique? Deux opé- rations faites l'une avec du chlorure de silicium distillé sur du sodium, et en évitant autant que possible l'accès d;' l'humidité, et l'autre avec in- tervention d'un courant lent d'acide chlorhydrique, ont fourni à peu près les mêmes quantités de produit. Ce fait parle en faveur de la première hypothèse. M Des expériences entreprises anciennement en vue d'obtenir un oxy- chlorure de silicium par l'action d'iuie très-faible quantité d'eau sur le chlorure, n'avaient donné aucun résultat, En faisant passer du chlorure de silicium sur de la litharge chauffée doucement, il se produit avec incan- descence du chlorure et du silicate de plomb, mais pas d'oxychlorure. En remplaçant la litharge par de l'acide ])hosphoriquc anhydre et en chauffant fortement, il nous a été facile de constater la production de l'oxycldoi'ure de phosphore, qui devait accompagner celle de l'oxychlorure de silicium. Mais la réaction ne parait pas avantageuse comme i-endement, d'autant (jue la volatilisation de l'acide phosphorique anhydre dans le cotnant de chlorure est très-notable, et que la séparation des deux oxychlorures formés entraînerait à des fractionnements assez longs. ( 543 ) » En terminant, il nous sera permis de faire remarquer l'analogie de constitution qui existe entre l'oxychlorure de silicium et l'oxyde de méthyle perchloré ( SiCI ' { CCP IsiCl' IcCl' On pourrait donc, en poursuivant la nomenclature que nous avons déjà employée , désigner l'oxychlorure par le nom d'éllier silicimélhy- lique perchloré, à moins qu'on ne préfère celui d'oxyde de Irù lUorosili- ciuni. » Si d'un côté il importe d'appuyer sur ces analogies qui rapprochent le silicium du carbone, il est nécessaire de laulre de montrer que le carac- tère de ces corps, tout tétratomiques qu'ils sont, n'est pas le même. Pour l'un, le carbone, l'accumulation des atomes de même nature, par satura- tion réciproque est la règle; l'accumulation par l'intermédiaire des atomes d'oxygène paraît être relativement l'exception. Il en est tout autrement du silicium, ainsi qu'on s'en aperçoit par la difficulté que paraît présenter la formation de corps qui renferment plusieurs atomes de silicium se saturant réciproquement, et par la facilité au contraire, avec laquelle se produisent les polysilicates et spécialement les trois corps que nous venons de rappro- cher et qui se sont rencontrés dans des réactions bien différentes quoiqu'ils appartiennent tous au même type disilicique; en désignant ainsi le groupe- ment o '*'''■ 1 SiX' dans lequel X représente des atomes ou des groupes, oxygénés ou non, et monatomiques. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Noie sur le guano de Mexillones ; par M. A. Bobierre. « Le guano des Hols et de la presqu'île de Mexillones (Bolivie) a été depuis quelque temps l'objet d'une exploitation régulière. Le premier chargement de cet engrais fut effectué par le navire Pérou, et son analyse, exécutée à Bordeaux, à Paris et à Nantes, démontra qu'il était surtout formé de phosphate tribasique de chaux dans la proportion de 5o pour loo environ (soit 2j,8o d'acide phosphorique) et de traces de matière azotée. Je constatai, pour ma part, la solubilité assez grande de son phosphate dans 72.. ( 5/,4 ) l'aciile carbonique, et la présence dans ce guano de traces d'azotates alcalins ii). » An mois de novembre dernier, on me remit un pot de terre ron<(e d'origine bolivienne, portant le cachet intact d'nn voyageur qui venait de visiter les gisements de Mexillones et qui avait prélevé lui-tnème l'i'chan- lillon sontiiis à mon examen. Tj° guano contenu dans ce pot offrait des ca- raclèressur lesquels je crois utile d'appeler l'attention de l'Académie. » .le me borner.ii à signaler rapidement tout fl'abord la composition géné- rale lie réclianlillion aiialvsé par moi, échanlillon qui était beaucoup pins riche que; celui du navire f'éroii, pnisqiiM contenait 33 pour loo d'acide jiliosphoi'ique, correspondant à 71,5 de phosphate de chaux tribasique. Mais ce qui me frappa bientôt, ce fut l.i nature des mottes blanches qui existaient dans la masse de ce guano, et qui offraient h la loupe des carac- tères trés-iH^ts de cristallisation. » Dans l'échantillon qui m'avait été soumis par le Consid de Bolivie à Nantes, et qui provenait du navire Pérou, j'avais bien trouvé de grosses mottes de sulfate de chaux fortement concrétionné et disséminé dans une masse jaune peu cohérente, amorphe, rendue sapide pai- du chlorure de soditmi,en cristaux facilement appréciables au microscope; mais ces mottes de sulfate de chaux, l'ans lescpielles je dosai 21,7 pour 100 de matière (') Clim'^ruwnt du nnrirr Pfroi-. ANALYSE DE M. tlAL'DRIMOM. Sur 100 paitii's à l'éUit hiimidi' : Hiimifiitô. . . . . . in ,n à i i .o Azolo v,i i\ 0.7 Cnniplémoiit or- (îaiiiqiic (t,.| il ; ,n Acide plinspliori- qnc if'.o h :>n.o S('ls soliiblcs. . . . fï,9 à I.'),.*) Résidu siriccux.. 0,8 à /|,i l/acido pliospïioriq'ie .i l'ftnl de phosi)lialo calcaire tribasique, suit '^\ il .'ifi pour 100. ANALYSE DU CONSERVATOIRE. Eau et matières t>rf;a- niquc=; '7 w- Silice 0,82 Acide plio-iplinrique. . 23.4(1 Chlore o.ilfi Sonde ^,3;'» (^Iianx 3/|,3.') Aliimiiie etoxyde de fer. o,5f) Acide suU'uriqiie ig/i^ ICO, 00 Phospliate calcaire Irili.isique. .So pour 100. ANALYSE PK M BOBIEURE. Eauvolatileil loodeifrés. 0-1^ Eau et matières volatiles an roiifîc -^l'io Résidu siliceux 3,00 Acide pbosphorique. . . 2r),oo Chlorure de fodiuni '|,,")0 Sulfate de chaux, chaux unie il racide phos- pborique, mafjnésie, alumine et oxyde de fer -''0,70 INil rates 100,00 Aîotc o,.'i7 Phosphate calcaire tri- basique ■'^1 > '(i f 5/,5 ) volatile renfermant 20,94 d'ean, n'avaient aucune analogie avec les agglo- mérations de pelils cristaux enchevêtrés c[ue je rencontrai dans l'échan- tillon prélevé sin- le gisement de Mexillones et qui m'avait été directement remis. » En vue d'éliidier ces agglomérations cristallines, je les débarrassai, au- tant que je le pus, (le la poudre jaune qui les entourait : j'obtins une substance qui éiait presque exemple de matière jaune amorphe, et qui présentait les caraclères suivants : cristaux incolores à bords mousses, appartenant au prisme oblique à base rhomboïdale, mais dont le décroissement sur Aei[\ (les arêtes principales fait des prismes à six p,aus, insolubles dans l'eau, très-solubles sans eflérvescence dans les acides et ne contenant pas trace de sulfate de chaux (t). " » Deux analyses de cette matière, séchée à 100 degrés, ont fourni : I. II. I. Eau volatile ail roiiiie.. .... . ,34, 00 33,88 MsO 36,00 Acide |iliosphori(]ue 33, 00 32,52 PhO^ 33, 00 IMaïjnésic 36,00 26,28 Alumine et oxyde ce fer. . . . 3, 00 i ,97 HO \ Plus un ()eu de ni.i- ) o.|,00 tiêro org.Tuiquc. . . . / Résidu insoluble 1,00 OjD^ q3 00 Cliloriiie de sodium o,53 o,55 Perte et matières non dost'es. 2,4? 8,82 Mi^O 26 28 ^^ p'^0^ 32;52 HO, eic 33,88 100,00 92,68 Il résidte de ces anah?ses friites sur la matière cristalline, aussi pure qu'il m'a été possible de me la procurer, que 98 centièmes dans un cas. et 92,68 dans l'autre, sont exclusivement formés de phosphate de magnésie triba- sique et hvdratè. T/acide phosphoricjue et la magnésie représenicnt en niovenne 58, qo; or la sohition acide |jrécipitée par Painmoniaque avait fourni 59,60, dont il y .1 lieu de (Icdiiire 2,/|8, chiffre moyen de l'alumine et de l'oxyde de fer. Il reste donc S'y.ia poiu' le phospliale trihasicpie préci- pité par l'anuxioniaipie, chiffre tres-voisiii de 38,90. (i) Dans les motles du chargement du Pcmn j'ai trouvé un mélange de phosphate de magnésie et de suifate de chaux hvdratc; mais le sulfate de chaux constituait presque entièrement les molles recueillies. Je dois sign.ller (|ue dans certains échantillons di; sulfate de cliavix jiarfailement hianr et soveux se trouvait comme une gaîne au milieu de la(]uelle avait passé un (ilet de solution saline réagissante; celte gaîne s'était accrue du ceulrc à la périphérie. ( 546 ) )) Si l'on calcule en centièmes la composition du phosphate 3MgOPhO'7HO, et si on la rapproche du phosphate qui formnit les pS centièmes des moites blanches du guano de Mexillones, on a loo parties de phosphate de ma[;nésie existant dans le guano Calculé. contiennent : 3MgO 30,92 29,71 pho* 36,59 37,25 7HO 32,47 33,04 » Les mottes blanches de l'échantillon de guano soumis à mon examen différaient donc complètement de celles du navire Pérou, qui étaient formées de sulfate de chaux hydraté, et elles étaient presque entièrement composées de phosphate de magnésie tribasique en cristaux bien déter- minés. » Si j'avais eu à ma disposition luie plus forte quantité des mottes aux- quelles je viens de faire allusion, il m aurait peut-être été possible d'isoler complètement le phosphate de magnésie pur des 7 centièmes de la substance qui y était mélangée, et je n'aurais pas, dans les treize opérations qui m'ont servi à déterminer les principes volatils, obtenu des chiffres variant de 3i,i9 à 34,2. Quoi qu'il en soit, les chiffres résultant de mes opérations sont assez approximatifs pour établir l'existence dans le guano de Mexil- lones du phosphate 3MgO PhO^ 7 HO, à l'état de cristaux bien définis. On comprend facilement dès lors que les analystes pourraient, en examinant ce guano, apprécier inexactement l'acide phosphorique s'ils le précipitaient par l'ammoniaque dans nue solution acide de l'engrais calciné; on com- prend aussi que la calcination au rouge détermine, en pareil cas, une perte représentée par la volatilisation de l'eau combinée, et nullement par de la matière organique. » En ce qui concerne l'eau volatile au ronge, j'ai en occasion naguère de faire une 1 emarque analogue en calcinant le guano de l'île Jarvis. » Ce que je dois mentionner en terminant, c'est que la proportion des mottes de phosphate de magnésie cristallisé était relativement considérable dans l'échantilion qui m'a été apporté de Bolivie, tandis que le sulfate de chaux concrétédominait dans le chargement du navire Pérou. Il est vraisem- blable, au teste, que l'exploilation suivie v.n ce moment motivera l'extiaclion d'engrais diversement constitués, car les quatre derniers chargerneuls im- ( M7 ) portés à Bordeaux otfraienl, pour la masse, 3^ pour loo d'acide phospho- rique et 0,7 d'azote, cliiffiesse rapprochant beaucoup des 3i pour 100 et o,65 que j'avais nioi-nièuie obtenus pour la niasse de l'échantillon apporté de Bolivie et remis entre mes mains. » PHYSIOLOGIE. — De ta réduction des nilralei, et des sulfates dans certaines fermentations ; par M. A. Béchamp. « La communication récemment faite à l'Académie par M. Reiset, siu' le dégagement du gaz nitreux dans la fermentation du jus de betteraves, et celle de M. Schlœsing, sur le même sujet, aboutissent à deux interpréta- tions radicalement opposées. Pour M. Reiset, le gaz nitreux est le résultat d'une oxydation de l'ammoniaque; pour M. Schlœsing, celui d'une réduc- tion (les nitrates. Je n'ai pas de faits à l'appui de la manière de voir de M. Reiset; mais je crois que, dans certaines circonstances, l'oxydation de ramiiioniaque dans les milieux en fermentation est possible : on sait que M. Dumas a admis une fermentation nitreuse, et, pour ma part, j'ai tou- jours vu, dans la nature, les efflorescences de salpêtre accompagnées de microzymas analogues à ceux de la craie. Je reviendrai sur ce sujet. A l'appui de l'opinion de M. Schlœsing, voici une expérience qui me paraît décisive. Nous ne différons que sur l'interprétation du phénomène. » J'ai déjà eu l'honneur de communiquer à l'Académie quelques-uns des résultats de mes recherches sur le développement des moisissuies dans l'eau sucrée additionnée de sels divers. J'ai poursuivi ces études et mieux défini la nature des produits qui se forment à la suite de la naissance de ces petits organismes. » Le i3 mai 1864, j'ai exposé au contact de l'air une solution de 100 grammes de sucre de canne pur et de 20 grammes de nitrate de potasse dans 2 litres d'eau distillée: le mélange était parfaitement neutre au papier de tournesol. Le i'"' juin, il y avait dans le mélange de petites moisissures à mycélium qui ne semblèrent pas augmenter; on trouva qu'il n'y avait presque pas encore de sucre interverti, et la liqueur ne fut pas trouvée acide. J'ajoutai oS'^,7 de phosphate de chaux pur. Le i8, la iiqueiu' était abondamment pourvue de moisissures; la quantité de glucose avait aug- menté. Le 22, la liqueur, loin d'être acide, fut trouvée alcaline. Le mé- lange fut introduit dans un appareil clos; il ne se dégagea que peu de gaz. Peu à peu, la liqueur, d'alcaline quelle était, devint franchement acide. Le 21 août, je mets fin à l'expérience. ( 5./^8 ) 1) Les leriiieiils t'Iaient formés d'iiii iiiyccliiim Irès-fiii, de très-petites bactéries et île granulations nioléciiiaires, que j'ai depuis aj)pelée.>< des Dii- crozymas. Les produits l(jru)és étaient : alcool, environ i graniine; acide acétique et acide butyrique^ la quantité nécessaire pour produire 1 8 grammes de sels de soude; acide lactique, une quantité qui a produit lo grammes de lactate de cliaux cristallisé. La cjuantité totale d'ammoniaque formée était (ie û^'', S'y. )) J'ai répété, en la variant, cette expérience. La foi'uiatiou de l'ammo- niaque est constante toutes les fois c]ue la iiqueiu' ne devient point acide; il y a totijoins de l'alcool, de l'acide acétique, mais l'acide lactique et l'acide bulyricpie peuxeut uiaïKiuer. » Evidemment, ici, le problème est réduit à ses termes les plus simples, et c'est précisément au contact de l'air que le mélange est devenu alcalin, et en vase clos, à l'abri de l'air, qu'il est devenu acide. j) Pour expliciuer cette réduction des nitrates, M. Scblœsing dit : « H » suffit de (aire observer, d'une part, que la putréfaction se produit d'or- >■ dinaire dans des milieux neutres ou alcalins, et, d'autre part, que les » matières organiques qui se putréfient deviennent des agents éminemment » destiiicleurs. Quoi de siupi'enant que les nitrates soient décomposés par » des corps qui [jeiiveut convertir les sulfates en sulfures.'' u » Mais, où se fait celte réduction? Pour moi, la réduction des nitrates et des sidfates, dans ces conditions, est une fonction des organismes ou de l'organisme particulier qui est l'agent de la fermentation ou de la putréfaction, et non pas des produits organiques engendrés et sécrétés |)ar eux. Je me suis assuré qu'en mettant du sulfure de cliaux ou du nitrate de potasse en préseiu-e des matériaux de la fermentation, rigoureusement séparés des organismes tlont ces matériaux sont l(>s j)roduits désassimilés, ils n'étaient pas absolument réduits. Si pour la réduction, en présence de ces organismes, le milieu doit être neutre ou alcalin, cela tient uniquement à ce que la nutrition de ces organismes se modifie quand le milieu se mo- difie. Il est constant que si le milieu devient acide, les nitrates ne sont plus réduits; pourtant le nitrate était bien toujours en contact avec les produits de la fermentation. Les ni.itières engendrées par la fermentation sont donc sans action sur le nitrate de potasse. Mais, quand on songe que l'acide nitrique peut rester combiné avec le protoxyde de fer sans être réduit, à moins de faire intervenir la clialeur, on a de la peine à en concevoir la ré- duction dans le nitrate de pota.sse, en présence de l'eau, par les [iroduits des fermeritalions. Ces remarques s'ap|>liquenl aux sulfures alcalins. ( ■'>49 ) » Je sais bien que l'on admet que, lorsqu'nne ean minéraie sélénitense, par exemple, devient sidfureuse, cela tient au contact de la matière orga- nique du bouchon ou à celui de toute autre matière organique. Mais cette opinion est erronée. J'ai abordé cette question [Comptes rendus, t. LXllI, p. 568 1 à propos des microzymas de l'eau de Vergèze, qui produisent de l'acide acétique, de l'acide butyrique et de l'acide lactique avec le sucre de canne. Je disais : « I_,orsqu'une eau devient sulfhydrique, ce n'est pas tant » par le fait du contact d'une matière organique que par le fait de quelcpie » organisme plus ou moins voisin des microzymas. » Je n'ai pas publié aloi's 'es expériences que j'avais inslitiu'es. T^es voici : Si l'on remplit une fiole d'une eau contenant oS',o5 de chaux par litre, qu'on y ajoute de l'em- pois de fécule, du sucre de canne, etc., et cpi'on la bouche sans que le bouchon touche la solution, le sulfate de chaux ne s'altère en aucune façon, même après plusieurs mois. Si en même temps, les autres coiulitions restant les mêmes, on y introduit du carbonate de chaux pur récemment précipité dans luie liqueur bouillante, il n'y a pas de réduction non plus. Mais si, au lieu de carbonate de chaux pur, on emploie de la craie à micro- zymas, on peut bientôt constater la formation de l'hydrogène sulfuré, per- ceptible H l'odorat, capable d'être précipité par l'acétate de plondî ou par l'acide arsénieux, et d'être dosé. Au contact de l'air, cette réduction n'a pas lieu, même en vases clos, si ce n'est au bout d'un temps très-long. C'est que ces organismes usent alors l'oxygène qu'ils trouvent tout prêt; s'ils n'en trouvent pas, ils le prennent au milieu ambiant, à l'acide sulturicji'.e du sulfate. Cette interprétation est de Chaptal : dans un de sesMémoires(i), il constate la formation d'une moisissure qu'il compare à des 6/5ii(s : c'est sous son influence que se produit Vncide acéleiix, et, si l'air nécessaire n'est pas fourni par l'atmosphère, il est emprunté à l'acide snlfurique. comme dans le cas où l'on emploie de l'eau de puits, de sorte qu'd se dégage une odeur hépatique ou de sulfure très-caractérisée. » Et cette théorie de l'influence physiologique des microzymas est appli- cable à la formation du suiftn-e de fer dans les boues des rues des grandes villes, constatée par M. Chevreul, ainsi qu'à la fermentation du tabac. Dans les boues, on trouve des microzymas on foule; dans le tabac à ])i'isei', le microscope révèle, d'atitre part, une multitiule de petits organismes actuel- lement vivants. » (i) Ob.trrcadnnx sur l'acirlti carbonique fourni par la fermentation des raisins et sur l'acide aréteux qui résulte de sa combinaison avec l'eau. {Mémoires île l'ancienne .Icadémlc des Sciences, 1788.; C. P.., tSGS, l" Semestre. (T. l.XVl, N" il.) 7'^' ( 55o ) PHYSIOLOGIE. — Note sur des (/ramilnlioiis inoicciilaiies de diversus origines; par M. L,E RicQiîE de 3Ioxciiy. « Dans la sève des végétaux, se trouve ime grande quantité de granules doués d'un mouvement oscillatoire et désignés par la plupart des bota- nistes sous le nom de globules rrwbiles. Dans les utricules polliniques na- gent aussi des granules oscillants. Certaines parties liquides du tor|)S des auimnux et des insectes, leurs tissus que j'ai observés, portent aussi des granules vibrants, notamment l'intérieur de l'œuf de papillon, la couche pigmentaire de la choroïde, le liquide de l'intérieur de la chenille et de la partie postérieure du corps de l'araignée. » Le but des expériences que je vais décrire est de démontrer que ces granules oscillants sont des organismes ayant une action énergique, à la manière des ferments, sur quelques-unes des matières avec lesquelles ils sont en contact dans leur milieu naturel. » Àciion des granules oscillants de la sève sur le sucre de canne. — Je re- cueillis, au printemps, dans de l'eau distillée créosotée, les granules oscil- lants du cambium du saule : leur extrême petitesse leur permet de passer à travers le papier à filtre ordinaire, il est dès lors facile de les isoler. Je les recueillis sur un fdtre double, fait avec du papier Ber/.élius, ou bien je les laissai se précipiter au fond d'un vase; j'enlevai alors le liquide avec un siphon. Je lavai ensuite les granules oscillants isolés, avec trois ou quatre eaux distillées créosotées et différentes. Je fis bouillir, dans deux ballons de verre, une portion d'une même solution créosotée de sucre de canne exempt de glucose. Je fermai immédiatement et hermétiquement ces deux ballons. Après refroidissement convenable, je les débouchai, et j'introduisis dans le ballon i les granules mobiles de la sève. Je fermai immédiatement et hermétiquement ces deux ballons. Je m'étais assuré que la liqueur des deux ballons ne réduisait pas le réactif cupropotassique. Le quatrième jour, la liqueur du ballon i donna des traces certaines de réduction, et le sixième jour une forle réduction, commençant par le haut et bien avant l'ébullition. L'eau sucrée du ballon 2 ne donna aucune trace de réduction. Les granules oscillants introduits dans la liqueur du ballon i avaient seuls transformé le sucre de canne en glucose, car le microscope n'y montra ni mycéliiun, ni vibrions, ni bactéries, mais les granules oscillants seuls. Je répétai l'expérience, eu les préparant de la même manière, avec des gra- nules vibrants de la sève du géranium, du lilas, de \'osier, ainsi qu'avec des granules provenant de plantes aquatiques, des pétales de la rose et de la fleur ( 55. ) du lotus ; j'obtins les mêmes résultats. Pour éviter les répétitions, je fais ob- server que, pour les exjjériences suivantes, j'ai suivi la même méthode que ci- dessus pour la préparation des granules et leur mise en contact avec le sucre de caïuie, l'empois de fécule ou la gelée de gélatine. u Action des granales oscillants de la séue sur l' empois de fécule. — Je mis des granules oscillants du cambium du saule avec de l'empois de fécule bouilli et créosote, fait avec de l'eau distillée. Le septième jour, l'empois était liquéfié complètement, et le quinzième jour une partie de la fécule di.ssoute était saccharifiée. Le mélange ne contenait absolument alors que les granules oscillants. J'obtins les mêmes résultats avec les graindes des plantes et des fleurs que j'ai indiquées plus haut et avec ceux qui prove- naient de pommes ou de graines de haricot, mais moins promptement, sur- tout l:i saccharificatiûu, avec des granules oscillants de pommes et de graines de haricot^ et principalement lorsque les granules oscillants provenaient de pommes approchant de la maturité. Les granules ferments étaient épuisés. » Action des granules oscillants de iulricule polliniijue sur le sucre de canne. — Je fis des expériences avec le pollen île V Hemerocalis /lava, (\u Lis blanc, du Punica nana,âe VHibiscus syriacus et de différentes malvacées ou convol- vulacées, en faisant éjaculer le pollen de chacun de ces végétaux dans de l'eau distillée créosotée. Des granules de l'utricule pollinique d'une con- volvulacée, préparés comme l'ont été ceux de la sève du saule, lavés et isolés absolument, furent mis en contact, dans un ballon fermé hermétiquement, avec ime solution bouillie et créosotée de sucre de canne pin-. En qua- rante huit heures, une partie du sucre de canne fut transformée en glucose. Le résultat de la transformation du sucre fut confirmé |)ar l'expérience que voici : la liqueur sucrée donnait^ au début, pour déviation du plan de po- larisation, 60,7 à droite. Cette même liqueur, après dix jours de contact avec les granules de l'utricule pollinique, ne donna plus que 54,5 à droite Une portion de la même solution sucrée n'indiqua aucun changement dans la déviation du plan de polarisation. » Action des granules de l'utricule pollinique sur t empois de fécule. — Je mis des granules de même origine en contact avec de l'empois de fécide bouilli et créosote. Le sixième joiu-, la liquéfaction de l'empois était com- plète, mais ce ne fut que vingt-cinq à trente jours après que l'on commença à trouver des traces de saccharification de la fécule dissoute. L'action prin- cipale de ces granides a donc été ici la liquéfaction de l'empois de fécule. M Action des granules oscillants des matières liquides des insectes sur le sucre de canne. OEufs de papillon. — Les œufs de papillon, du ver à soie 73. ( 5;'i2 ) entre autres, contiennent norinalenient une quantité prodigieuse de gra- nules oscillants d'une exti'èiiie petitesse. Je mis de ces granules, isolés abso- lument et lavés, en contact avec une solution houillif et créosotée de sucre (le canne exempt de glucose. La transformation du sucre eut lien prompleinent. » Action (les i/iainilcs oscillaii'!, des œufs de pajiUlon du ver à soie sur la fécule. — Je répétai l'exjjériince en mettant des granules de iiième ori- gine en contact avec de rem|)ois de fécide bouilli et ciéosoté. Le quatrième jom-, l'empois était complètement liquéfié, mais quatre mois après le com- mencement de l'expérience la fécule dissoute ne donna pas de trace de léduclion du réactif cnpropoiassique ; la saccbarification n'avait donc pas en lieu. 1) A( iioit des iiièines ymitiiles oscillanh sur lu (jelée de (jétuliiie. — Une gelée de gélatine blanche et pure, bouillie et créosotée, ne fut liquéfiée sans reloiu', sans qu'une basse température la fit coagider de nouveau, qu'après vingt jours de contact avec les granules oscillants de l'œuf de papillon. Utie seconde portion de la même gelée créosotée seulement était intacte. " Je fis la même expérience avec de l'albumine pure, ilélavèe dans de l'eau distillée et créosotée. Le liquide donnait primitivement au saccbaii- mètre, poiu- déviation du plan de polarisation, i4 à g.iuclie. Ajirès vingt jours de contact avec les granules oscillants, on observa i3 4- à gauche; l'action avait donc été nulle. « .Jclion des i^rmiules oscillants des matières liquides de la chenille et de ta partie /jostérieure du corps de iaraiijnée. — J'ai fait les mêmes expériences cpii précèdent avec ces granules oscillants ; j'ai obtenu les mêmes effets généraux, pour la transfoiniation du sucre de canne et de la gelée de gélatine. w Action des (jranulcs oscillants formant le revêtement noir de la cou58 ) plus suffire seul s'il s'agissait de tenter l'amélioration en opérant seule- ment sur quelques racines soigneusement choisies ; mais il nous paraît pouvoir être encore employé, dans ce cas, avec grand avantage pour faire un premier choix, qui permettrait de réduire de 90 à gS pour 100 les essais plus longs qui doivent être exécutés sur le jus en prélevant un mor- ceau de la racine. On pourrait alors, en consacrant un peu plus de temps à ces derniers essais, apprécier le degré de pureté du jus en même temps que sa richesse, afin de conserver pour porte-graines les betteraves qui accusent, non le plus de richesse absolue, mais le plus grand rende- ment en sucre extractible. » Il suffirait pour cela de prendre la richesse ou la densité du jus et le poids des cendres, ou bien simplement la richesse et la densité : dans le premier cas, on choisirait parmi les betteraves les plus riches ou les plus denses celles qui donnent le moindre poids de cendre, et dans le second cas on prendrait parmi les plus riches celles dont le rapport de la richesse à la densité est le plus élevé. » L'examen des caractères extérieurs des racines par leurs rapports avec la richesse en sucre des betteraves offre un intérêt non moins grand que celui des densités. )) Lorsque l'on observe une betterave arrachée avec précaution, on voit généralement deux lignes opposées, creusées en sillons plus ou moins profondément dans le sens de la longueur, et d'où partent presque toutes les radicelles que l'on remarque sur la racine; mais, tandis que, sur certaines betteraves, les radicelles, qui prennent alors le nom de chevelu, sont très-nombreuses et très-fines, sur d'autres sujets quelques-unes atteignent plusieurs millimètres de diamètre et quelquefois plus d'un centimètre. >' Les betteraves de ces deux types, que nous distinguerons sous les noms de chevelu et de racineux, diffèrent essentiellement au point de vue de leur richesse en sucre. Rarement une betterave appartenant au premier type se trouve plus riche qu'une antre appartenant au second, et, lorsque l'on opère sur des moyennes, la différence est toujours considérable pour des betteraves venues dans les mêmes conditions de culture. Dans nos expé- riences, qui portent sur 162 betteraves du type chevelu et sur i38 appar- tenant au type racineux, la richesse moyenne, qui n'était que de ir,i3 pour 100 pour les premières, s'est élevée, pour les secondes, à i5,o8 pour 100. 0 La forme extérieure du corps de la betterave, quoique ayant luie im- ( 559 ) portance moindre, parait cependant influer aussi sur sa richesse saccharine. Il résulte de nos essais que, lorsque l'on compare des racines appartenant au même type, les formes les plus bombées extérieurement sont celles qui correspondent aux richesses minima, tandis qu'au contraire les racines les plus riches se rencontrent lorsque, vers le milieu de la longueur des racines, la surface extérieure tend à se rapprocher de l'axe par une coin- bure rentrante. Les betteraves de cette dernière forme appartiennent presque exclusivement au type racinenx, et elles ont généralement de gros collets creux à l'intérieur, sur lesquels on remarque souvent plu- sieurs centres de végétation. Quant aux betteraves se ra[)prochant de la forme conique, elles nous ont paru tenir le milieu entre celles des deux formes ci-dessus, que nous désignons sous les noms de fonne bombée et déforme concave. » On peut se rendre compte, jusqu'à un certain point, de l'influence que peut avoir la forme des racines sur la richesse en sucre, en considérant que les betteraves fortement bombées au milieu ne paraissent pas renfermer plus de tissu fibreux que celles qui le sont le moins, et que le renflement semble ainsi se faire surtout par l'accroissement du tissu utriculaire, qui, comme on lésait, est beaucoup moins riche en sucre et plus riche en sels que le tissu formé de petites cellules allongées entourant les faisceaux vasculaires, comme M. Payen l'a démontré. » Il doit en être de même des racines qui atteignent rapidement un grand développement; aussi les betteraves les plus grosses sont-elles, en général, les moins riches. M Si l'on remarque, au contraire, que les gros collets, le nombre des centres de végétation et le nombre des racines latérales tendent au dévelop- pement des tissus vasculaires, on comprendra de même pourquoi les bette- raves du type racinenx (surtout celles qui affectent la forme concave) sont ordinairement les plus riches et celles dont le jus est le plus pur. » La coideur des betteraves ne nous a pas paru avoir un rapport bien marqué avec leur richesse en sucre lorsque l'on ne compare entre elles que des racines appartenant au même type; mais les betteraves blanches avec collets gris, légèrement verSs ou légèrement rosés, sont à peu près les seules que l'on rencontre dans le type racinenx; en sorte que les betteraves à peau rouge ou jaune, et même les blanches à collets rouges, n'atteignent pas or- dinairement le même maximum de richesse. » Les faits que nous venons d'exposer permettent de prévoir que si, dans le choix des porte-graines, on s'attachait exclusivement à la repro- 74-. ( 56o ) (luction des betteraves les plus riches en siicie, on ai riverait nécessairement à la création d'une race caractérisée par le type racineux, la forme con- cave et enfin les collets gros et creux portant plusieurs centres de végé- tation. Tels sont, en effet, les caractères qui distinguent la race obtenue dans ces conditions |)ar Louis Vilmorin. » Mais, si une paredie l'ace [jossède à lui haut degré l'avantage de la richesse en sucre et de la pureté du jus, elle a aussi l'inconvénient grave de produire peu de poids à l'heclare, outre les difficultés qui résultent de l'existence des racines latérales, tant en culture qu'eu fabrication. » Si, au contraire, on se bornait à choisir pour porte-graiiies les bette- raves les plus bombées, les jibis grosses et les moins l'acineuses, conune le fout, en général, les cultivateurs poui- obtenir un fort rendement à l'hec- tare, (in tomberait dans l'inconvénient opposé ; ou arriverait ainsi à pro- tluire de fort belles racines, mais qui, par lein- pauvreté en sucre, seraient ruineuses pour le fabricant. » II nous semble, d'après cela, ipie, pour améliorer h s races de bette- raves utilement, au ilouble point de vue tle la culture et île la fabrication, c'est-à-dire pour obtenir avec le moins de frais possible le maxinmnt de sucre exlrnclible sur i herOire d'une terre donnée, il est nécessaire de tenir compte de l'ensemble de tous les caractères que nous venons d'étudier, ou, plus généralement, de tous ceux qui peuvent avoir une influence : » 1° Sur la richesse en sucre de la betterave; u 2" Sur le poids des racines et leur rendement à l'hectare; >i 3° Sur la pureté des jus, et particidiérement sur la ipianlité de sels qu'ils renferment; » 4° Sur les proportions de pulpe et de jus, en tenant compte des pro- cédés d'extraction ; » 5° Sur la facilité du travail en culture et en fabrication. » Il nous jiaraît bien probable qu'en opérant ainsi, on arriverait à un type moyen entre les betteraves racineuses et celles qui ne portent que du chevelu, et peut-être aussi à une forme moyenne, telle que la forme conique ou une forme légèrement bombée. Telle paraît être, du moins, la consé- quence naturelle des laits exposés ci-dessus. » M. i\Iaumené adiesse quelques observations au sujet de la conuuunication faite par M. Chevreul, dans la séance du 2 mars. Selon l'auteur, la |)otasse tirée du suint pur est exemple de soude, et le tiernier travad lie M. l'eligot peut fouruu' lui argument de plus en faveur de cette opuiion. ( 56i ) Vi. Amaury-Gellcssead adresse nue Leitre concernant son Mémoire sur " l'Action (le l'air comprimé clans la loiulalion des lionls ». (Renvoi à la Commission des Arts insainhres pour le conconrs de 1866, au jugement de laquelle le Mémoire a été soumis.) M. Brate demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat ses conmuniications relatives au carré de l'hypoténuse. A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Commission cliargée de préparer inie liste de candidats \>n\\r la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Furado)., piésente, par l'organe de M. Dei.aunay, la liste suivante : En jireinièrt Lijiic Hl. Muisciiisox, à Londres. M. Agassiz, à Cand)ridqe (Étals-Uiiis). M. AiRY, à Grepiiwich. M. DE Baek, à Saint-Pétersbourg. M. Bunsen, à Heidelbei-g. M. FoRBES, à Édindîouig. M. Graham, à Londres. M. DE Marmu.s, à Munich. M. Féters, à Alloua. M. TcHÉBYCHEF, à Sai u t-Pétersbourg . \ M. Whkatsïone, à Londres. Les litres de ces carididats sont ilisculés. L'élection aura lieu dans la séance prochaine. La séance est levée à 5 heures trois c|uarts. E. D. B. En deuxième li:/nc cl juir ui are niphabélkjue ( 562 BULLETIN BIBLIUGKAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance (\u 9 mars 1868, les ouvrages dont les titres suivent : L'Jbyssinie el le roi Théodore; j>ai M. Ant. d'AbbaDIE. Paris, 1868; br. il) -S". Sur la floiaiioii delà vicjne; par M. Henri Marès. Montpeliier, 1868; br. in-8". Commentaires tliérnpciih(iues du Codex medicamentariuh ; par M. Ad. GUBLER. Paris, 1868; grand in-8'' relié. Lis lombelles antétiisloriques de la cote de Malzéville, i"^" série; //«rM. Raoul GUÉRIN. Nancy, i868; h\\ in-S". Notice zoologi, 18G8; iii-8". L Alieilte médicale; 11°^ 6^9, 18G8; iii-4". Ln Guida del Popolo ; 11° 7, 1868; in-8". LJrl médical; février 1868; in-S". L An dentaire; 11" ■>, 1868; in-io.. Ln Science pour tous ; i 3*^ anixt', 11'" 10 à 1 3, 18G8; in-/|". Le Gaz; n" 12, 1867; 11° i", 1 8()8 ; in-4". Le Moniteur de la Photographie ;n"^ 2 a et '^3, 1868; in-/|". Les Mondes..., n"' 6 à 9, 1868; in-8". Le Sud médical; 1.°' 2, 3, 4 , 1868; iii-8°. L' Luprimerie , ']iinvïcr 1868; in -4". Magasin pilloresque; it'wicr 1868; in-4°. Matériaux pour l'histoire positive et philosophicjue de llionane; j>ar G. DE Mortillet; septembre et octobre 1867, et janvier 1868; iii-8". Monatsbericht... Compte rendu mensuel des séances de l' Académie royale des Sciences de Prusse. Berlin, novembre 1867; iii-8''. Moiilhlv... Notices mensuelles de la Société royale d' Astronomie de Londres; i\° 3, 1868; iii-i2. Montpellier médical... Journal mensuel de Médecine; févr'ier 1 8r)8 ; m 8". Nouvelles Annales de Mathématiques; février 1868; in-8". Pharmaceulical Journal and Transartions; 11°' 7 et 8, 1868; jn-H". Revue maritime et coloniale; février et mars 1868; in-8". Revue de Thérapeuticpien)édi(0-(hirtirgicale;\\"^[\e\ 5, 1 8G8 ; in-8". Società renie di Napoti. Renilicontn dell' Aci adcmia délie Sdeuze jisiche e matematiche;l!iii\)\i's, janvier 1868; in-4". Société d'Ent:oura^cnu'nt, Ré.Hinic- des piocès-vcr/xiux, séances des a4 jan- \'\vr et i4 février i8(J8; in-8". The Ameriitm Journal of Science and .lrls;i\" i3n, 1807; in-8". COMPTE RENDU DES SÉAiyCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 23 MARS 1868. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY, MÉMOIRES ET COMMUNICATIOÎVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. « M. MiLXE Edwards remercie l'Académie du don d'un exemplaire des Comptes rendus que la Commission administrative a bien voulu mettre à sa disposition pour la Facullé des Sciences de Paris. Il ajoute que la Société royale de Londres s'est montrée non moins généreuse envers ce corps en- seignant : elle a envoyé à la Faculté des Sciences la collection complète de ses Proceedings (de 1800 à 1867) et la série des Plnlosnpldcal Transac- tions pour les trente-huit dernières années. M. Milne Edwards, comme représentant de la Faculté, saisit cette occasion pour remercier publi- quement la Société royale de Londres. » « M. Bf.rtkaxd présente à l'Académie une méthode pour calculer les logarithmes des nombres qui, due à Hnyghens et communiquée par lui en 1666 dans l'une des premières séances de l'Académie des Sciences, est restée jusqu'ici inédite. Les indications suivantes, textuellement copiées sur les procès-verbaux conservés au Secrétariat, lui paraissent offrir un double intérêt. La méthode est remarquable et élégante en elle-même, <'t la dé- monslration que Huyghens lie donne pas paraît flifficile à (aire sans recourir à la série logarithmique de .Mercator, publiée seulement en 1668, C. R. , 18G8, I" Semestie. (T. LXVI, N» 12.) 7-^ ( 566 ) et présentée à cette date par Hiiyghens lui-même dans l'une des séances de l'Académie. » Règle pour trouver les logarithmes ( i ). « Le calcul suivant celte règle est beaucoup plus court que par celle dont on s'est servy jusques icy, et pour faire voir la différence il faut seule- ment remarquer que pour trouver par exemple le logarithme de 2 jusques à dix chiffres vrais, il fallait extraire environ quarante fois la racine carrée d'un nombre de 64 chiffres, là où, par la présente règle pour avoir le mesme logarithme, il ne faut qu'extraire six fois la racine carrée d'un membre de 28 chiffres et faire ensuite trois divisions et une mulliplication. La règle est celle-cy. » Il faut avoir une fois pour tout les racines carrées du nombre 10 ex- traites consécutivement jusques à la sixième, et chaque racine de i/| chiffres, et si on désire avoir les logarithmes jusqu'à 10 charactères véritables, ou jusqu'à la septième ou huitième racine et davantage (et quant et quand de plus de chiffres) si l'on les veut encore plus précisément. Ainsy la racine cinquième extraite de 10 est 10 746078 283 21 3, qui soit appelée a. u La racine sixième est 10 366 32g 284 377, qui soit b. » L'unité 10 000 000 000 000, soit d (c'est-à-dire étant multipliée par 10" conune sont également les racines pour faire en aller les fractions). » Maintenant il faut trouver un nombre égal à + l\ob — 3a — 'id, 100 du lequel nombre est icy 559661 o35 184 532 ; on le multipliera par a — d, dont le produit sera 4 175 509 443 1 16 778 , tlout il sera assez de prendre les premiers charactères; et il faut noter que ce nombre une fois trouvé servira ensuite au calcul de tous les logarithmes. » Soit proposé de trouver le logarithme de 2; il faut avoir se'mblable- ment la cinquième et la sixième racine extraite de 1 eu i4 chiffres, comme auparavant du nombre 10. " La cinquième racine de 'i est 102 189 171 l\%6 54', qui soit dite y". » La sixième racine de 9. est 10 108 892 860 517, qui soit dite cj. » Et l'iuiité comme devant 10000000000000, soit d. (i) Extrait du Registre ilet procès-verbaux , t. I, p. ^o; 1666. ( 567 ) » Il faut après trouver nn nombre égal à 100 df lequel nombre est icy 4- 4og - 3/- -ici. on le multipliera par a ^n et le produit sera 545 86q 5/,2 83o 178; ad 7 266 953 589 206. Maintenant, comme le nombre dessus trouvé 4i755... à celuy-cy i2566... Ainsy sera le logarithme de ro, à scavoir loooo..., au logarithme de 1, qui sera o,3oi 029 995 67, où il y a dix charactéres vrais et le onziesme qui surpasse le vray de l'unité. » L'on sait qu'il faut mettre un zéro pour characléristique, à cause que le nombre 2 est au-dessous de 10. » Or, pour trouver le logarithme d'un nombre au-dessus de 10, il faut tant de fois extraire la racine carrée que la dernière extraite soit moindre que la racine sixième extraite de 10, c'est-à-dire aux nombres depuis i jusqu'à 100 il faudra extraire sept fois, depuis 100 jusqu'à loooo huit fois, depuis loooo jusqu'à 1 00000000 neuf fois; et en se servant des deux racines dernières et les appelant y et g et opérant comme dessus, on aura le logarithme de la racine qui est la septième en comptant la dernière eu arrière, et cela aussi précisément que nous avons trouvé le logarithme de 2, c'est-à-dire jusqu'à 10 charactéres vrais. Doublant après ce logarithme trouvé, l'on aura celuy du nombre proposé, si l'on n'a fait que 7 extrac- tions; en doublant encore une fois, si Ton en a fait 8; et encore une fois, si l'on en a fait 9. » CHIMIE. — Sur la présence du cuivre dans les élres organisés; par M. Chevrf.ul. " M. Nicklès m'a adressé une Lettre à la date du il\ mars, dans la- quelle il me dit : « Daus votre dernière communication, vous rangez le » cuivre parmi les principes accidentels (des corps vivants): ce n'est que » justice. » ') M. Nicklès me fait passer la copie d'ime Note imprimée dans le /ounw/ 75.. ( 568 ) de Pharmacie de 1866, dnns laqiielle il attribue à une erreur d'expérience l'exagératiou de l'opinion de la diffusion du cuivre dans la nature. Cette erreur est le réstdtaf de l'usage de la lampe de Bunzeu à bec de cuivre dans l'inciiiéralion des matières organiques. M. Lossen a confirmé, par des expé- riences comparatives, l'exactitude de l'opinion de M. 'Nicklès. » Je ferai remarquer qu'en considérant, en 1868, connue accidentelle la présence du cuivre dans les matières organiques, je n"ai fait que rappeler l'opinion émise dans mou Rapport sur le bouillon de la Compagnie hollan- daise, le 19 de mars i832, imprimé par ordre de l'Académie {voir\>. 16 et 1 7 , et la note 3, p. 33 ). >> Enfin, je rappelle mes expériences sur la présence du cuivre dans l'eau d'un puits des Gobelins, où elle avait été puisée au moyen d'une poînpe de cuivre. » Les expériences nondjreuses sur l'influence de cette eau eiî teinture sont décrites dans mon treizième Mémoire de mesReclierches chimiques sur la Teinture, présenté à l'Académie, le 2 de décembre 1861 , et imprimé dans le XXXIV^ volume des Mémoires de V Académie. » CO.SMOLOGIt''.. — Sur trois nouveaux fers méléoriques du Chili, récemment parvenus à la Collection de Géolof/ie du Muséum; par M. Daubiiée. K Le Chili paraît devoir être compté parmi les régions du globe les plus favorisées par les chutes de fer météorique. M On connaît depuis longtemps les masses de fer trouvées dans le désert d'Atacama, qui renferment de gros grains de péridot et rappellent le fer de Krasnojarsk dit de Pallas. Ces niasses, désignées habituellement sous le nom de fer d'Jtacama, proviennent de la localité nommée Imilac. » Plus récemment, on a trouvé au Chili, dans la Sierra de Chaco, de nombreux blocs d'une météorite sporadosidère, très-riche en fer (polysi- dère) (i), dont M. Domeyko vient d'offrir an Muséum un échantillon qui ne pèse pas moins de 12 kilogrannnes. I. Sur trois autres points du Chili, on a récemment découvert des fers météoriques qui sont également venus, pendant ces derniers mois, enrichir la collection déjà si nombreuse du Muséum. » Ces trois nouveaux gisemenis paraisseni également dislincts de celui que l'on connaît au Chili, à Hemalga. (i) Ces dénominations se rapportent à l,i classification qui a éto publiée dans les Comptes rendus, t. LXV, p. 867. ( 569 ) » Le premier a été trouvé dans la Haute-Cordillère d'Atacania ; le second dans la Cordillère de Deesa; le dernier dans une localité qui n'est pas indiquée. » Nous devons le premier à la libéralité du Gouvernement du Chili, qui, grâce à la bienveillante entremise de M. Rosalès, ancien ministre, et de M. Domeyko, inspecteur général des mines, a bien voulu s'en dessaisir eu noire faveur. » Les deux autres nous ont été donnés par M. Domeyko, auquel nous sommes déjà redevables de plusieurs dons importants. I. — Fer troimé entre le Rio-Juncnl et Pederiinl, dans ta Haute-Cordillère d'Atacania. a Ce fer, qu'on a pu admirer à l'Exposition, pèse io4 kilogrammes. » Une Lettre de M. Domeyko nous apprend qu'on doit la découverte de ce bel échantillon à un propriétaire des Andes, don Lisaras Fonseca, qui voyageait dans le but de découvrir quelque filon métallifère. Il avait avec lui plusieurs mineurs et aS mules de charge. Après trois mois de recherches inutiles il ne lui restait, le aS novembre 1866, que i4 mules qui pouvaient à peine marcher, lorsqu'en traversant un endroit très-aride et sablonneux, il aperçut à peu de distance du chemin un gros bloc noir qui attira son attention. Il crut avoir trouvé un bloc d'argent et se décida à l'emporter, malgré le nvauvais état de ses muleg. Fleureusement il lui en restait une qui supporta le poids du fer, augmenté de celui des pierres qu'on fut obligé d'ajouter pour équilibrer la charge. Ce n'est qu'à grand'peine qu'on arriva à Nantoco, dans la vallée de Copiapo, où l'essayeur de l'établissement mé- talhu-gique de la localité reconnut la nature du bloc, qu'on avait pris pour de l'argent. » D'après les renseignements donnés par M. Fonseca, la masse métallique gisait sur la pente occidentale de la Haute-Cordillère des Andes, entre le Rio-Juncal et les salines de Pedernal qui touchent aux marécages nommés Leoncita et La Ula, à 'So lieues en ligne directe, au nord-est de Paypote. « C'est, dit M. Domeyko, peut-être le fer qu'on a trouvé jusqu'à présent » dans la région la plus élevée des Andes; car elle avoisine la ligne de ). faîte. » Toutefois, il n'est pas absolument certain qu'il ait été trouvé au |)oinl même de sa chute. M. Fonseca paraît même croire qu'il a été apporté des mines de l'autre versant des Andes par des mineurs qui, ne pouvant continuer leur voyage avec ce fardeau, l'ont déposé au milieu des pierres, dans l'intention de l'emporter plus tard. ( 570 ) » Le fer de Jiincal a conservé presque en entier la surface qu'il avait au moment de sa découverte; cette surface n'a été entamée artificiellement sur aucun point. » La forme du bloc est irrégulièrement conique; il a 48 centimètres de long, et sa base, un peu elliptique, a 19 centimètres de diamètre. « La surface est très-remarquable par les nombreuses dépressions en forme de capsules, de largeur très-diverse, dont elle est presque complète, ment couverte, et que l'on connaît dans la plupart des autres fers météo- riques. » En outre, on y voit des sillons de forme sinueuse ou vermiculures, comme on les a signalées également déjà sur quelques fers, mais caractéri- sées ici d'une manière tout exceptionnelle. » Ces vermiculures sont certainement dues à une érosion lente produite par les agents atmosphériques. La croûte a ainsi été détruite et a disparu sur la plus grande partie de la surface. Toutefois son existence primitive est incontestable, puisque cette croûte subsiste encore sur de nombreux points, où elle ne recouvre plus que des espaces très-limités. Elle constitue un émail noir, à rayure rougeâtre, présentant tout à fait le même aspect que la croûte du fer qui est tombé le 14 juillet 1847, à Braunau, en Bohème. » Outre les vermiculures, l'érosion a fait apparaître de nombreuses lignes droites disposées par séries parallèles et se coupant sous des angles con- stants, conduisant souvent à des triangles équilatéraux, qui indiquent la cristallisation octaédrique de la masse. L'érosion lente a agi d'une manière analogue à l'acide que l'on emploie dans l'expérience de WidmaustcTetten, qui donne, comme on pouvait le prévoir, des figures très-nettes. Le réseau qui apparaît sur une lame polie que l'on soumet à l'action des acides ne le cède en rien à celui du fer de Caille, dont il reproduit la dis- position, ainsi qu'on peut en juger par l'échantillon que je mets sous les yeux de l'Académie. )) Les figures produites par les lames brillantes rappellent également ce que l'on observe dans les fers de Schwetz, Red-River, Franklin Coimty, Seneca Falls, Riissel Gulch, etc. » Pour comi)léter ce qui touche à l'aspect de la surface de la météorite de Juncal, il convient d'ajouter qu'il existe sur un point une cavité cylin- droïde, visiblement due à la disparition d'un rognon de troïlite. » Un échantillon, examiné au laboratoire de géologie du Muséum par M. S. Meunier, a donné une densité de 7,697 à 9", 5. ( 37" ) » M. Damoiir a bien voulu se charger d'étudier ce fer au point de vue chimique. Voici les résultats obtenus par ce savant chimiste : Fer o ,9203 Nickel o ,0700 Cobalt 0,0063 Phosphore o ,0021 o,gg86 » Le soufre, le silicium et le carbone n'ont pas été recherchés. II. — Fer de la Cordillère de Deesa. » Le fer météorique trouvé dans la Cordillère de Deesa, près Santiago, est représenté au Muséum par deux échantillons, dont l'un pèse 800 grammes et l'autre i'''',3o5. » Le petit échantillon présente, à sa surface, l'aspect d'un agrégat peu cohérent, traversé par de nombreuses fissures qui lui donnent une struc- . ture granulaire ; les grains sont anguleux et de la grosseur d'une tête d'épingle. M Le principal échantillon n'offre pas cette surface granidaire et est, au contraire, très-cohérent. Sa forme, qui n'est probablement pas celle que la masse avait au moment de la chute, ne présente rien de particulier. M Sur les surfaces polies, on remarque, avant tout, de nombreux frag- ments anguleux qui se distinguent sur le fond métallique et brillant par une couleur foncée et terne. Leurs dimensions, qui sont variables, ne dé- passent pas 1 centimètres. » Dans ces fragments, sont disséminés de très-petits grains de fer métal- lique, des rognons plus volumineux de troïlite et une substance foncée qui consiste principalement en silicate. » Cette masse appartient donc au groupe des Syssidères, et par sa struc- ture brèchiforme, elle a de l'analogie avec le fer si remarquable île Tula. Elle se rapproche plus encore du fer trouvé en i84o à Hemalga, dans le désert de Talcahuayo, au Chili. « La densité de ce fer est comprise entre 6,10 et 6, 24, d'après M. Do- meyko, qui a exécuté l'analyse chimique du fer de Deesa. Voici les résul- tats obtenus par ce savant : » La partie pierreuse et silicatée, qui n'a d'ailleurs pas été analysée jus- qu'ici, représente les i[\ millièmes de la masse. Lorsqu'on attaque le fer par l'acide chlorhydrique faible, ce silicate fait paitie du résidu. » Ce résidu renferme, en outre, un pliosphure double de fer et de ( 572 1 nickel, ([n'oii l'ait apparaitie en passant à l'acide une i)laque polie. Il se des- sine alors à la surface sous forme de baguettes et de lignes à peu près cir- culaires, sans produire les figures régulières de Widnianslœtten. » Voici les nombres obtenus par M. Domeyko : Fit 0,8717 Nickel . o ,0875 Silicate insoluble 0,024° Phospluire de fer et de nickel 0,014?. 0.9974 » Quant au pliosphure il renferme : Fer o,65oo Nickel o ,2630 Phosphore , . o , 0870 I ,0000 » La troïlile ne figtu-e pas dans l'analyse de M, Domeyko, ce qui montre quelle est très-inégaleincnt répandue dans la masse. » Elle renferme de petits grains litboïdes brillants, qu on y distingue au microscope. Ces grains, attaquables par l'acide cblorhydriqtie concentré^ manquent dans le fer métallique. Ils paraissent exclusivement disséminés dans le sulfure, comme nous l'avons observé dans le fer deCliarcas. D'après M. Stanislas Meunier, qui les a examinés chimiquement au laboratoire du Muséum, la solution ne contient que de la magnésie; mais la très-faible quantité de matière dont on pouvait disposer n'a pas permis de voir si elle offre la composition du péridot. III. — Fer d'une hicalité non indiquée du Chili. » Le dernier des fers météoriques du Chili, que nous avons cités, forme un échantillon de 280 grammes. » Sa surface est noire, inégale et présente les cavités ou capsules habi- tuelles. Il est malléable et tenace. Sa densité, prise au laboratoire du Mu- séum, est égale à 7,66. Enfin sa siruclureest très-compacte et ne présente aucune trace de matière pierreuse interposée. » Il prend très-bien le poli, mais il ne donne pas les figures de Widman- staetten. Les acides y produisent lui simple moiré, dans lequel sont dissémi- nés quelques grains brillants, ayant l'aspect de la schreibersite et de très- petites parties noires, dont la nature n'est pas encore déterminée. » Un échantillon de fer que M. Domeyko a attaqué par un acide lui a donné environ '\ potu- 100 de résidu complètement insoluble dans l'eau ( 573 ) régale, et qui renferme plus de i6 pour loo de nickel et à peine quelques traces de phosphore. » La partie soluble, soumise à l'analyse, a flonné à M. Donieyko i4,i pour loo de nickel et pas de cobalt. » COSMOLOGIE. — Fer météorique trouvé à Snn-Francisco det Mczquital, Durango, Mexique; par M. Daubijée. « Le fer de San-Francisco del Mezqiiital constitue un bloc du poids de 7 kilogrammes environ. » Il offre une forme aplatie très-caractéristique. » Sa longueur est de 28 centimètres, sa plus grande largeur de i3 cen- timètres, et son épaisseur seulement de 7 centimètres. » En faisant abstraction des petits accidents, on remarque trois faces principales, dont deux sensiblement parallèles sont beaucoup plus grandes que la troisième, qui leur est à peu près perpendiculaire. » Celle-ci, qui s'étend dans toute la longueur de l'échantillon et dont la largeur ne dépasse pas 5 centimètres, présente la circonstance intéressante d'être à peu près plane, et derajjpeler ainsi, jusqu'à un certain point, la f ice analogue que j'ai signalée antérieurement sur le fer de Charcas. Elle con- traste, sous ce rapport, avec les autres faces qui sont pins ou moins acci- dentées. » Quand on voit le fer météorique, malgré sa ténacité et sa malléabilité, se présenter en masses de forme polyédrique, il est difficile de concevoir qu'une force, quelque énorme qu'on la suppose, ait pu produire des frag- ments de ce génie. Une autre conjecture consiste à supposer que ces formes résultent du moulage du fer au milieu de masses pierreuses dont il se serait détaché. On se trouve ainsi ramené à une idée émise par M. de Haidinger au sujet du fer de Tula (i). » Ij'une des deux grandes faces présente une dépression à peu près cir- culaire, de 8 à 9 centimètres de diamètre, et dont la profondeur maxima est de près de 2 centimètres. Autour de cette cuvette, se voient de larges surfaces ondulées. Une partie de ces surfaces sont comme chagrinées par l'érosion atmosphérique qui a agi ici, comme sur la masse de Juncal, avec cette différence qu'elle a produit, non pas des vermiculures, mais un simple (0 WiFNER, Jcad. Bcricht., t. XLII, p. Soy ; 78(10. (.. K., iS(,'8, I" Srmcsiic T. I.XVl, N>^^ 12.) 76 ( 574 ) pointillé inégal et grossier. Une cavité cylindroïde, de 5 millimètres de diamètre environ, indique l'existence d'un rognon de troïlite. » La seconde grande face est beaucoup moins accidentée. Elle présente un rognon de troïlite de la même grosseur que le précédent. )) Outre ces faces principales, on peut en reconnaître deux autres heaii- coup plus petites, obliques par rapport aux grandes faces, sensiblement parallèles, et situées aux deux extrémités de la plus grande longueur de l'échantillon. » Le fer de San-Francisco del Mezquital appartient à M. le général de division Castelnau, aide de camp de l'Empereur, qui l'a rapporté du Mexique. Non-seulement il a bien voulu nous le communiquer avec une extrême obligeance, mais il nous a en outre généreusement autorisé à pré- lever un petit échantillon pour la collection du Muséum. » Cette opération, en enlevant une partie détériorée, a permis d'observer la structure interne de la masse métallique. » Le fer qui nous occupe prend admirablement le poli et acquiert ainsi un brillant spéculaire. La section que nous avons pratiquée a rencontré deux rognons de troïlite et une longue veine de même sidistance, traver- sant tout l'échantillon sur 7 centunètres de longueur et 2 millimètres d'épaisseur. » Soumise à l'action de l'acide chlorhydrique, la surface polie n'a donné, que d'une manière très-imparfaite, les figures dites de WidmanstcTetten. Ce- pendant, en examinant avec attention la partie attaquée, on reconnaît l'existence de longues lames de schreiliersite, se détachant, par son éclat, sur le fond grenu du fer nickelé, et en outre, des petites aiguilles qui offrent routes les apparences de la rhabdite, que M. Gustave Rose a fait connaître. » La densité du fer de San-Francisco del Mezquital est égale à 7,835, à 1 1 degrés, d'après une mesure de M. Damour. » Cet habile chimiste a trouvé, pour la composition chimique, les nombres suivants : Fer o,g338 Nickel o , oSSg Cobalt o ,0089 Phosphore o,oo23 0.99% » Celte composition, qui ne s'écarte jias sensiblement de la composition habituelle des feis météoriques, est très-voisine, comme on voit, de celle du fer de Juncal au Chili, qui vient d'être décrit. » ( 575 ) ANATOMIE VÉGÉTALE. — De In (joniine et du Uiniiiii diiiis le Coiioce|)haliis naucleiflorus; par M. A. Trécul. « La famille des Artocarpées est généralement considérée comme com- posée de plantes lactescentes. Elle m'a cependant offert une exception. Le Conocephalus nnucleijlonts ne renferme pas de vaisseaux à suc laiteux, mais des cellules gommeuses dans les parties les plus jeunes des rameaux, et des lacunes ou canaux pleins de gomme dans les parties un peu plus âgées. Ces canaux existent principalement dans l'écorce et dans la moelle des rameaux de ce végétal. » Dans la partie la j)lus jeune d'une branche croissant avec beaucoii|) de vigueur, les cellules à gomme apparaissaient près du sommet, avant que l'on découvrît aucune trace d'amidon dans les cellules voisines. L'amidon ne commençait à se montrer que vers 4 centimètres au-dessous de ce sommet et dans l'écorce seidement, où des granules très-petits et rares encore occupaient les cellules de la région moyenne de celte écorce. Plus bas sur ce rameau et dans toute sa longueur, qui était de 35 centimètres, il n'y avait de même de l'amidon que dans la région moyenne ou vers la limite externe du tiers interne de l'écorce, et les grains amylacés les plus gros de cette partie inférieure n'avaient que o°'™,oo5 de diamètre. Ils étaient plus petits encore dans l'écorce des parties placées plus haut. La moelle, au contraire, n'en montrait dans aucune de ses parties, bien que dans un rameau plus âgé il s'en trouvât dans la moelle comme dans l'écorce, et même dans le corps ligneux, ainsi que nous le verrons plus loin. « Je viens de dire que le développement de la gonune est plus précoce, et que son apparition a lieu un peu au-dessous du sommet. Elle nait, à l'in- térieur de la moelle et de l'écorce, dans des cellules un peu plus grandes que celles qui les entourent, et elles forment des groupes de deux ou de plusieurs cellules, fréquemment elliptiques, qui peuvent avoir dans le jeune âge de o""",o8 à o""°,09 de longueur, sur o""",o5 à o'""',o6 de largeur, ou moins, et o""", i4sur o""",09, ou plus, suivant le nombre ou la dimension des utricules. » Les cellules de chaque groupe paraissent tantôt libres, et tantôt entourées d'une utricule mère, dont la membrane peut avoir une cerlaine épaisseur. Ces cellules à gonnne déjà plus grandes que les parenchyîuateuses qui les environnent, continuent de croître beaucoup plus longtetnps que ces dernières. Dans un groupe de quatre cellules à gonune superposées, n6 . (576) chacune d'elles avait de o™™, 1 2 à o'"'", 1 5 de longueur, sur o'°™,07 de lar- geur, tandis que les cellules du parenchyme adjacent n'avaient que de o"'°',o3 à o"'"',o5 de longueur. » Les plus jeu!ies de ces cellides à gomme renfermaient, avec un nucléus muni de son nucléole, lui plasma finement granuleux, tout à fait soluble dans l'eau. Dans les cellules un peu plus âgées, le plasma se modifie. Aug- mentant de densité, il se transforme en une masse homogène, blanche, brillante, tantôt de la circonférence au centre, mais avec irrégularité, tantôt en commençant sur une partie seulement du pourtour de la cellule et en s'étendant ensuite graduellement, de sorte que sur une portion de la péri- phérie de la cellule, il peut rester de la matière finement granuleuse, qui semble persister à cet état. » J'ai dit que le nombre des utricules ainsi pleines de mucilage, dans chaque groupe, n'est pas déterminé. Il peut y avoir seulement deux cellules, ou quatre, ou six ou davantage. J'ai observé des séries de douze et de vingt- quatre cellules, et il peut en exister de plus nombreuses; mais je ne saurais dire si dans ces derniers cas toutes les cellules constituantes ont formé le groupe initial, ou si la série, d'abord d'un petit nombre de cellules, s'est étendue progressivement par la modification de cellules adjacentes. » Quoi qu'il en soit, le conteim de chaque cellule se comporte ordinai- rement comme je viens de l'exposer, c'est-à-dire qu'il se réunit en luie masse homogène et brUlante, qui peut occuper toute la cavité cellulaire, ou laisser à la périphérie des espaces irréguliers, fort remarquables par les fines granulations gommeuses qui les emplissent, et dont la teinte blonde dans l'alcool contraste avec le blanc brillant de la masse mucilagineuse principale. » J'ai figuré avec cet aspect, dans la planche que je mets sous les yeux de l'Académie, un beau groupe de quatre cellules qui avait o""",5o de lon- gueur sur o'""',07 de largeur. Les cellules terminales étaient un peu rétré- cies vers les deux extrémités du groupe. La belle masse gommeuse blanche que contenait chacune de ces quatre cellules, ayant été un peu contractée, permettait de distinguer les parois cellulaires et surtout les transversales, restées minces. Des séries de douze cellules offraient le même aspect, et chez quelques autres voisines, la substance gommeuse, étant beaucoup plus rare, avait subi une contraction plus considérable qui laissait de grands espaces vides de chaque côté des cloisons transversales, espaces qui attei- gnaient o™'",07 et o""",o8 de largeur; mais le plus souvent les cellules sont à peu près remplies par la matière mucilagineuse. (577) » Tel paraît être l'état le plus fréquent de cette substance à l'intérieur des cellules intactes. Quelquefois cependant le mucilage est autrement réparti dans les cellules qui le contiennent. 11 peut former autour de celles- ci comme une couche de plasma homogène, en apparence moins dense, et à cause de cela plus grisâtre, moins blanc et moins brillant que dans les cas précédents, mais également soluble dans l'eau. » Toutes les cellules goiumeuses, pleines ou avec cavité centrale, qui vien- nent d'être décrites, ne restent pas à cet état. Les membranes se ramollis- sent et disparaissent, et le contenu des différentes cellules se fusionne. » Avant d'en arriver là, on peut observer diverses phases intermédiaires. Dans quelques séries de cellules, la matière gommeuse, plus ou moins rare et contractée, laisse libres les parois cellulaires, au moins les transversales; dans d'autres séries d utricules, la substance gommeuse subit un retrait d'un autre aspect, qui s'accuse : tantôt par des fentes longitudinales et plus ou moins recourbées, qui s'étendent du voisinage de la paroi supérieure transversale d'une cellule à la paroi inférieure; tantôt par des fentes obli- ques dont l'inflexion rappelle grossièrement les circonvolutions un peu écartées des spiricules des vaisseaux trachéens. » A un moment donné, quel que soit l'aspect de cette matière, elle se ramollit, prend l'apparence d'une pâte molle qui coule dans les espaces vides. Eu même temps les parois cellulaires se modifient, se gonflent, se changent en gomme et disparaissent dans la masse généiale. « La planche que j'ai mise sous les yeux de l'Académie offre de ces états divers. Dans l'une des figures, on voit encore à la place d une des cloisons transversales quelques stries qui représentent celle cloison en voie de transformation et de dissolution. Enfin, quand toute trace de ces parois cellulaires a disparu, les masses gommeuses des différentes cellules, s'al- longeant comme une matière semi-fluide, glissent les unes sur les autres à la faveur des espaces libres, et puis se mêlent graduellement. Bientôt ou n'a plus, dans tout le canal ainsi formé, qu'une substance contiiuie, marquée de fines stries longitudinales, dans laquelle pourtant on peut trouver encore quelquefois çà et là des masses moins ramollies, qui finis- sent par se fusionner tout à fait avec le reste de la matière gouuueuse. « Dans un jeune rameau à végétation puissante, comme celui dont j'ai parlé, on rencontrait à la même hauteur, dans l'écorce et dans la moelle, à 4 centimètres du sonunet, les états les plus différents, depuis de jeunes cellules gommeuses avec leur plasma finement graïudeux et leur nucléus nucléole, jusqu'à des canaux parfaits. A g centmiètres du sommet étaient encore des ( 57» ) séries de cellules dans lesquelles les cloisons transversales éJaient appa- rentes; mais plus bas je n'en ai pas aperçu (i). A la partie inférieure de ce rameau, j'ai obtenu de ces canaux qui, ayant été coupés, étaient incom- plets aux deux extrémités, et qui, malgré cela, avaient plus de 5 milli- mètres de longueur sur o'"", o'j à o""",o5 de largeur. » Quand les canaux gommeux sont étroits, c'est qu'ils sont formés par l'unique rangée verticale de cellules qui les constituait dans les exemples que j'ai décrits précédemment. Il n'en paraît pas être de même à tous les âges, car j'ai observé, dans l'érorce d'un rameau plus vieux, des canaux gommeux qui avaient jusqu'à o'""',20 et o""",25 de largeur. Ces derniers avaient di^i être produits aux dépens des celhdes avoisinantes gommifiées, mais je n'ai pas eu Toccasioii de suivre leur modification dans cette cir- constance. J'ai seulement observé fort souvent qu'autour des cellules gom- meuses primitives, les cellules du parenchyme voisin, beaucoup plus pe- tites, renfermaient une couche plasmatiquc homogène, épaisse, à surface interne inégale, qui avait tout l'aspect d'une couche gommeuse; cepen- dant, quand on remplaçait l'alcool tle la j)réparation par de l'eau, cette coucIk; ne se dissolvait pas. Je dois ajouter pourtant que les premières notes que j'ai prises sur cette plante signalent des exemples de dissolution ; mais depuis j'ai vu ce plasma si souvent indissous, que j'en étais venu à douter de l'exactitude de ces premières observations. Les larges lacunes que je viens de mentionner, et aussi les canaux fort allongés que j'ai indi- qués quelques lignes plus haut, semblent donner raison à ces premières notes. » Je terminerai en disant que j'ai aperçu dans les stipules de beaux ca- naux pleins de gomme qui avaient jusqu'à o"'",o8 à o""'", (3 de largein*. » Les rameaux du Conocephalus naucleiflonis sont encore dignes d'inté- rêt par la distribution du tannin qu'ils cotitiennenl, car ce principe innné- diat est également renfcinié dans des utricules spéciales, qui sont lépan- dues en grand nombre dans l'écorce, dans la moelle et dans le corps ligneux. Voici comment elles étaient réparties dans le jeune rameau dont je viens de faire connaître les canaux gommeux. >) Pendant une macération dans une solution de sulfate de fer qui fut prolongée du 8 septembre au 28 du même mois, ce sel accusa du tannin (1) Il est clair i|ii'uiK' vt-yi'latioii |ilus on moins active doit inodilicr tons ces lapporls de liauletir, et probablement aussi l'aspect même du coMtcuu des cellules, en ce ijui concerne la (|uantite de celui-ci. ( 579 ) clans une seule des deux espèces de poils doul ce rameau était revêtu à sa partie supérieure. Les poils dressés, pouitiis, à cellules un peu épaissies, n'en offraient pas, tandis que les poils à cellules obtuses et flexueuses, dont plusieurs partent de la même base, étaient fortement noircis. » Près du bourgeon terminal il y avait aussi du tannin dans la région corticale périphérique, qui devait être plus tard le collenchynie, mais les cellules noircies étaient fort rares à la même hauteur dans l'écorce plus in- terne et dans la moelle. A i centimètre plus bas, des cellules noircies étaient éparses, dans la région du collenchyme, sur une zone beaucoup plus large, et leur nombre avait aussi beaucoup augmenté dans l'écorce interne, où elles étaient dispersées sur une ligne un peu irrégulière dans le voisinage du jeune cylindre vasculaire. (Je ne dis pas que cette ligne cor- respondait aa tissu sous-libérien, parce que le liber n'était pas encore per- ceptible.) Le nombre des cellules ta nnifères s'était aussi considérablement accru dans la moelle. Toutes ces utricules étaient le plus souvent isolées, mais quelquefois plusieurs étaient contiguës et superposées. » A I centimètre plus bas encore, les cellules à tannin du collenchyme étaient oblongues comme celles de ce tissu, et arrangées en séries d'un nombre variable d'éléments. Dans l'écorce interne les cellules tannifères, oblongues aussi, n'étaient pas disposées en séries régnlières. Quelques cel- lules noircies existaient également au contact des vaisseaux de celte partie du rameau, qui étaient d'assez gros vaisseaux spiraux et annelés. Comme déjà un peu plus haut, les cellules à tannin de la moelle étaient nombreuses, isolées; ou bien deux, trois ou rarement quatre étaient superposées. Res- semblant aux autres cellules médullaires, elles étaient .1 peu près carrées on assez souvent plus courtes que longues. » A la base du jeune scion, c'est-à-dire à 35 centimètres du sommet, les cellules noircies étaient toujours nombreuses dans le collenchyme, très- rares ou presque nulles dans l'écorce moyenne, et en très-grand nombre dans l'écorce interne, où la plupart étaient en dedans du liber, quelques- unes entre les éléments de ce tissu, et d'autres en dehors de lui. Le liber de ce jeune rameau était très-peu développé par le nond^re et par l'épais- seur de ses fibres. Là encore quelques cellules noircies étaient éparses dans la partie trachéenne des faisceaux. Enfin, elles étaient nombreuses dans la moelle, comme plus haut; mais ici, au bas du rameau, ces utricules tanni- fères étaient souvent deux, trois ou quatre fois plus longues que les cellules de celte moelle, quoiqu'une certaine quantité d'entre elles fussent encore de même dimension que les cellules environnantes. ( 58o ) » Dans un rameau plus âgé, d'un an ou plus, qui avait \i millimètres (le diamètre, les cellules tannifères étaient nombreuses dans le coUen- cbyme formé de cellules assez élégamment et irrégulièrement épaissies. Elles étaient en grand nombre également dans le parenchyme cortical extralibérien, et entre les fibres du liber, qui elles-mêmes noircissaient quelquefois; mais dans le parenchyme cortical placé en dehors du liber, les cellules à tannin étaient ordinairement plus courtes que larges, comme les autres cellules de ce parenchyme, taudis que, dans la région libé- rienne, comme je l'ai dit déjà, elles sont oblongues, bien que de longueur et de largeur variables. Dans la moelle de ce rameau plus âgé, les cel- lules tannifères étaient très-rares; il n'en existait plus guère que quel- ques-unes vers le pourtour, et elles étaient courtes comme celles de cette région. » La couche ligneuse du même rameau, dont la structure a de l'ana- logie avec celle de beaucoup de plantes du grand groupe des Urticées, avait 2 -i- millimètres d'épaisseur. Sa coupe transversale offrait l'aspect d'un réseau ligneux figurant sept strates fibreuses concentriques, reliées entre elles de manière à constituer des mailles ou intervalles occupés par des cellules oblongues à parois minces. L'ensemble de ces mailles pleines (le cellules non lignifiées simulait donc des zones interrompues, tantôt plus larges, tantôt plus étroites, à travers le corps fibro-vasculaire, et, parmi les cellules qui les composaient, étaient répandues sans ordre des utricules tannifères, qui contenaient des granules noircis de même dimension que les grains amylacés des cellules voisines. J'ai omis de les éprouver par l'iode^ et, à cause de cela, je crois devoir rappeler qu'en i865 j'ai signalé au pourtour de la moelle des Rosa Eglnnteria et sulpliurea des cellules dans les- quelles, le tannin étant rare, les grains amylacés devenaient seuls noirs sous l'influence du sel de fer [Comptes rendus^ t. LX, p. loSy). » ÉLIîCTno-PHYSlOLOGlE. — Recherches pliysico-chimiques appliquées à l'éleclro- physiotogie; par M. Ch. 3Iattf.ccci. « Les savants qui s'inléi-essent aux progrès de l'électro-physiologie n'au- ront pas tout à fait oublié dans quelle direction ont été poursuivies mes études, dans ces dernières années, et quelle est la voie que j'ai essayé d'ou- vrir dans un champ encore si obscur, par mes dernières communications à l'Académie. Après avoir étudié pendant bien des années les phénomènes principaux de l'électro-physiologie et leurs lois, j'ai cru que le moment était ( 58i ) venu de rechercher quelle part peuvent avoir dans ces phénomènes les changements physiques et chimiques que le passage du cour.int électriqtie doit provoquer dans les muscles et dans les nerfs vivants, indépendamment de leurs propriétés vitales. » C'est dans ce but que j'ai fait un grand nombre d'expériences sur le pouvoir élecfromoteur secondaire développé dans les nerfs par le passage du courant électrique. J'ai pu ainsi prouver que les polarités secondaires éveillées dans lui nerf, comme dans tout corps humide, circulent dans le nerf après la cessation du courant voltaïque dans une direction déterminée, de manière à intervenir nécessairement dans les phénomènes physiologiques que le courant provoque à l'ouverture du circuit. On connaît toutes les hypo- thèses qu'on a faites pour s'expliquer les contractions violentes qui s'éveillent dans un animal lorsque le courant cesse de passer, et le peu de fruit qu'on a tiré de ces hypothèses. Au contraire, nous savons maintenant que le passage du courant électrique polarise un nerf comme il fait d'un fd de coton imbibé d'eau, ou de tout autre corps solide d'une structure capillaire et imbibé d'un liquide conducteur, et que cette polarisation doime lieu à un courant électrique qui circule au moment de l'ouverture du circuit : et puisque, dans une expérience bien connue d'électro-physiologie, le courant secondaire doit marcher dans le membre inverse île l'animal électrolysé juste dans la direction qui est la plus |)ropre à exciter le nerf, il y a lieu d'attribuer à ce courant secondaire, c'est-à-dire à un fait physique très- connu, les contractions qui s'éveillent à l'ouvertiu'e du circuit. » Je demande la permission de rappeler encore à l'Académie une antre application que j'ai faite tout dernièrement de ces principes. Un fd de platine très-mince, recouvert d'une couche humide formée d'un fil de coton ou de chanvre et imbibée d'une solution saline, est très-actif pour la production des polarités et des courants secondaires. On n'a qu'à poser ce fil sur deux électrodes quelconcpies et à y faire passer nu courant électiique pendant ini instant très-court, pour voir ensuite ce fil, mis en communication avec le gal- vanomètre, développer des courants secondaires très-intenses. Une ex périence facile à répéter avec les papiers chimiques réactifs met en évidence la propa- gation des courants électriques dans ce conducteur et montre clairement comment ces phénomènes se produisent avec une si grande intensité. Si au lien d'un fil de platine préparé comme je l'ai dit, on emploie un fil de zinc bien amalgamé, également enveloppé d'un fil de chanvre ou de coton, et si l'on emploie également pour liquide une solution neutre de sulfate de zinc, on voit alors que les phénomènes obtenus avec le platine ne se produisent C. R., 1868, I" Semestre. (T. LXVI, N» 12.) 77 ( 582 ) plus; et en effet on s;iit que les polarités secondaires ne se développent pas sur le fil de zinc ainsi préparé. En partant de ces analogies, je n'ai plus hésité à affirmerque les polarités secondaires interviennent dansl'e'/er/ro^o/it'des nerfs et qu'on doit voir, relativement à la |jropagation de l'électricité et à la distri- bution des effets électrolvtiques ainsi formés, une analogie intime entre la structure du nerf et celle d'un fil de platine enveloppé d'une couche humide. Tout dernièrement encore, j'ai pu vérifier sur un fil de platine ainsi j)ré- paré, qTie la ligature et la section agissent dans le même sens que sur l'éiectrolone des nerfs, c'est-à-dire en affaiblissant notablement ce phéno- mène sans le détruire entièrement. » Je vais maintenant entretenir l'Académie de nouvelles expériences ten- tées toujours dans la voie que j'ai décrite, c'est-à-dire en cherchant à rattacher les phénomènes électro-physiologiques à des effets physiques et chimiques déterminés par le passage du courant électrique. » Pouvoir électro moteur musculaire. — L'existence et les lois principales de ce pouvoir, comme propriété du tissu musculaire vivant, sont aujourd'hui établies; mais nous sommes encore dans l'obscurité, quant à son origine et à ses analogies avec tous les électromotenrs connus. On peut même ajouter que les derniers travaux sur la fonction de l'organe électrique de la torpille n'ont pas contribué à nous faire comprendre mieux la propriété électrique des muscles. Au contraire, en faisant voir que l'organe produit constam- ment de l'électricité et que cette production s'exalte d'une manière per- sistante après les décharges de l'organe, tandis que la contraction affaiblit le courant musculaire, on ne peut plus se fonder sur l'analogie qui paraissait d'abord exister entre ces deux fonctions physiologiques. Nous savons seu- lement, depuis longtemps, que l'électricité musculaire varie avec la pro- priété que les physiologistes appellent irriUibililé. Les grenouilles qui sont restées pendant un certain temps dans l'eau privée d'air et cou- verte d'une couche d'huile, ou dans l'eau contenant en dissolution de l'acide carbonique, sans attendre qu'elles aient perdu leur vivacité or- dinaire, ont cependant leur pouvoir électromoleur musculaire considé- rablement affaibli. Toutes ces expériences se font d'une manière si'ire et facile, en opposant, dans le circuit du galvanomètre, des éléments mus- culaires à l'état naturel à d'autres éléments semblables qui ont subi une certaine modification. De cette manière, il est facile de découvrir les effets produits dans le pouvoir électromoteur musculaire par un séjour prolongé des grenouilles dans l'air raréfié ou dans le gaz hydrogène. Le courant musculaire persiste toujours dans les muscles de ces gre- ( 583 ) nouilles; mais lorsqu'on oppose ces muscles à des muscles semblables (le grenouilles restées à l'état naturel, on obtient constamment un courant différentiel très-fort et persistant, dû à ces derniers. » E\idennnent ces expériences nous amèneraient à supposer (|ue les ac- tions chimiques de la respiration musculaire interviennent dans la produc- tion de l'électricité, et cette hypothèse est certainement d'accord avec ce fait que le muscle qu'on a fait contracter est devenu, d'une manière persis- tante, moins électromoteur que le muscle laissé en repos. On connaît une belle expérience de M. Cl. Bernard, démontrant qu'on trouve, après la contraction musculaire, le sang artériel privé d'oxygène et chargé d'acide carbonique. » Voici encore une expérience cpii, d'une manière .sûre, nous conduirait aux mêmes conclusions. On prend un certain nombre de grosses gre- nouilles, on les fixe par les membres supérieurs au bord d'une table, et on suspend à une des pattes, à l'aide d'un crochet, un poids de 5o ou 60 grammes qui tende le membre, en laissant libre l'autre membre. Après trente ou quarante minutes et même une heure, ou prépare ces gre- nouilles de manière à former deux piles de demi-cuisses, qu'on met en opposition pour avoir le conrant différentiel; une des piles est formée avec les muscles qui ont été chargés du poids, l'autre avec les muscles libres. Ou trouve ainsi un courant différentiel très-fort et très-persistant, dans le sens du courant des muscles qui n'ont pas travaillé. » Dans le même but et toujours par la même mélhode, j'ai étudié quelle était l'influence de la chaleur et du contact plus ou moins prolongé de l'air avec l'intérieur du inuscle sur son pouvoir électromoteur. Pour cela, je coupe à moitié un certain nombre de grenouilles, je laisse un des groupes ainsi formés à la température ordinaire, qui était de + 8 degrés centigrades; je place l'autre groupe dans de l'air chauffé k -i- /^o degrés centigrades, et je le maintiens à cette température pendant trente ou quarante minutes. Un grand nombre d'expériences ainsi faites, soit sur des gastrocnémieus, soit sur des demi-cuisses, ne laissent aucune incertitude sur la dmiiuution notable de l'électricilé musculaire due à ce léger échauffement. » Il est également facile de s'assurer que la section tranversale yr^/f/fe d'un muscle a constamment un pouvoir électromoteur |>lus fort que la section laissée à l'air pendant un certain temps. Celte différence augmente à mesure qu'on laisse écouler plus de temps entre les deux préparations. Il faut pour cela couper à un certain nombre de grenouilles une des cuisses à moitié, sans enlever la peau et laisser passer vingt minutes, une heure et 77- ( 584 ) même cinq à six heures, et puis préparer rapidement les deux piles oppo- sées, l'une formée d'éléments dont la section est fraîche, l'autre formée d'éléments dont la section a été exposée à l'air pendant un certain temps. On obtient toujours un courant différentiel très-fort dont le sens est celui de la pile des éléments à section fraîche. » On parvient même, en renouvelant la section tantôt d'une pile et tan- tôt de l'autr'e, à faire prévaloir tantôt l'une, tantôt l'autre de ces piles, et toujours celle où la section est fraîche. » Il était naturel de rechercher quelles sont les réactions chimiques que présentent les muscles des grenouilles dans ces différents cas, et quelle pourrait être l'influence de ces réactions sur l'électricité des muscles. » Il est facile de s'assiu'er de l'existence de ces réactions chimiques; on n'a pour cela qu'à préparer rapidement une grenouille à la manière de Gal- vani,et à la poserensuite sur des papiers de tournesol biens et rouges. On ne tarde pas à voir que le papier bleu ne montre aucun changement, du moins pendant les premières vingt ou trente minutes; le papier rouge, au con- traire, devient bleu presque immédiatement sous le tendon d'Achille et sous l'articulation de la cuisse. Ces changements marquent en quelque sorte la position des membres de la grenouille. La même chose arrive sur des jambes de poulet et de lapin. En un mot, les extrémités tendineuses immé- diatement après la mort présentent une réaction décidément alcaline, tan- dis que la surface des nuiscles est neutre. » Voyons maintenant ce qui arrive pour l'intérieur du muscle. La sec- tion intérieure ou transversale fraîchement formée sur les cuisses de gre- nouille est neutre, ou, dans un grand nombre de cas, légèrement alcaline. Dans les muscles des animaux supérieurs,cette réaction se voit plus rarement. » Si on laisse à l'air ces muscles entiers, coupés en travers, les phéno- mènes chimiques cliangent entièrement; pour les muscles des oiseaux et des mammifères, ce changement est plus rapide; il est encore accéléré par l'action de la chaleur. L'intérieur des muscles, même quelques minutes après avoir été mis à découvert, présente la réaction acide; cette réaction augmente avec le temps. Pour les nuiscles des animaux à sang chaud, elle se produit plus rapidement. J'ai fait beaucoup d'expériences poiu- m'assu- rer si le contact de l'air atmosphérique avec l'intérieur du muscle est néces- saire pour que cette réaction se manifeste. Je crois m'étre assuré que, pour les muscles de grenouille, l'acidité est plus lente à se produire dans le vide de la machine pneumatique que dans l'air; mais il est certain qu'en cou- pant les muscles de poulet ou de lapin peu de temps après la mort, et les ( 585 ) muscles de grenouille ciuq à six heures après, on trouve déjà la réaction acide, tandis que cette réaction manque pour la surface des muscles et pour les tendons. » On doit maintenant se demander quel est le rôle que ces réactions chimiques naturelles des muscles peuvent exercer sur leur pouvoir électro- moteur. Je me garderai hien pour le moment d'enlretenirl'Académie de tous les doutes que cette question soulève, et je dois me borner à ajouter que, d'après les expériences que j'ai rapportées dans ce Mémoire, celte question est «lu plus haut intérêt pour la théorie des phénomènes électro-physio- logiques. » Il y a pourtant un point sur lequel je n'hésite pas à me prononcer, dés ce moment. Il suffit d'avoir disposé l'expérience de deux piles de demi- cuisses opposées, et donnant un courant différentiel nul ou très-faible, pour obtenir tantôt sur l'une, tantôt sur l'autre de ces piles, une diniinulion im- médiate et Irès-marquée de son pouvoir électromoteur en mouillant li-s sections transversales des éléments avec une solution d'acide citrique ou acétique. On ne peut donc se refuser à admettre que l'acidité qui se pro- duit après la mort dans le muscle, et surtout dans la couche externe de la section transversale, doit être considérée comme la cause de la diminution et de la perte du pouvoir électromotenr des muscles des animaux tués. Je n'insisterai pas pour démontrer que l'influence produite par les différences de température, par les contractions préalables, enfin par l'emploi de muscles pris sur des animaux présentant différents degrés d'irritabilité, ne sont plus que la conséquence nécessaire de cette explication. "' J'aurai l'honneur de comuuiniquer plus tard à l'Académie les recher- ches que je ne manquerai pas de faire pour décider jusqu'à quel point les réactions chimiques trouvées dans les muscles interviennent dans leurs propriétés électriques à l'état de vie. w 11 faut aussi tenir compte, dans l'explication de ces propriétés, des phénomènes extrêmement curieux et encore si obscurs que notre illustre et infatigable confrère, M. Becquerel, vient de décoiivrir et qu'il a nonunés actions électro-capillaires. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur l'hiver de 1868 au Jardin des Plantes de Montpellier ; par M. Ch. Martins. « Il y a maintenant dix-sept ahs que des observations météorologiques suivies se font au Jardin des Phuites de Montpellier. L'hiver qui vient de ( 586 ) finir élaiit un lies plus rigoureux qu'i! ait traversés dans ce laps de temps, j'ai cru intéressant de le comparer aux seize hivers qui l'ont [)récédé. Le Jardin des Plantes étant au nord de la colline du Peyrou et dans le point le plus bas des alentours de la ville, il en résulte que son climat est plus froid que celui des quartiers siuiés au sud de la colline ou à un niveau plus élevé. Eu effet, j'ai montré ailleurs (i) que, dans les nuits calmes et sereines, qui sont aussi les plus froides, il y a toujours accroissement de la tempéra- ture avec la hauteur dans la région inférieure de l'atmosphère. A Mont- pellier, cet accroissement est en moyenne de 5°, 26 pour une différence de niveau de 49™)4 ou de o°,i i par mètre. D'autres expériences m'ont prouvé que, de deux thermomètres à minima identiques et semblablement placés à la même hauteur au-dessus du sol, l'un dans la partie basse du Jardin des Plantes, l'autre au square du Chemin de fer, situé au sud de la colline du Peyrou, le second, dans les nuits froides, se tenait à 4°, 8 au-dessus du premier. Aussi, dans l'état actuel de la climatologie, les nombres qui expri- ment la température d'une ville doivent-ils être toujours acceptés avec une certaine réserve et considérés comme approximatifs, car ils ne traduisent que les températures de l'air qui entoure immédiatement les instruments observés. Les chiffres que je vais donner indiquent les limites extrêmes de froid observées au Jardin des Plantes, et ils ont l'avantage de représenter les froids extrêmes constatés dans le voisinage immédiat de la ville de Mont- pellier. » On sait que l'hiver météorologique se compose des mois de décembre, janvier et février, je ne parlerai donc avec détail que de ces trois mois. Ce- pendant le froid fut précoce : le mois de novembre comptait déjà quinze jours de gelée, son minimum moyen fut de i°,o5 et le thermomètre descen- dit une tuiit à — 9°, i . Ceci dit, il ne sera plus question dans la suite de cet extrait que des trois mois de l'hiver météorologique. La température moyenne de cette saison, conclue des dix-sept années d'observations, est de 5",5'3 centigrades; celle de l'hiver dernier a été de 4°; 37- Deux hivers seulemei't, i854 (4°>2o) et i864(4")23), ont eu une moyenne inférieure à la dernière. La moyenne générale des mininui de chaque jour ou mininiinn moyen, véritable expression du froid pendant les dix-sept années, est de o",44- Dii'is le dernier hiver ce mininuun est descendu à — i°,89. Si j'étudie les autres hivers, je n'en trouve pas un seul dont le minimum (l) Comjilcs rendus de I ' Atiidriiiie des Sciences, 3i ilcccinlirc i8()(), cl Mémoires de l'Aca- démie lies Sciences de Mi}ii;iicllier, t. V, |). 47i lS()l. ( 587 ) moyen soit aussi bas : en effet, ceux de i854 el de i864 ne sont que de — o",95 et — o"^,84- Ces nombres prouvent que, quoique la moyenne hivernale de 1868 soit supérieure à celles de i854 el 1864, le froid a été plus continu et généralement plus intense que dans les deux hivers précités. La considération des nuits de gelée achèvera la démonstration. Le nombre moyen de ces nuits, calculé sur dix-sept ans, est, au Jardin des Plantes, de 44 ; or, en 1868, il a été de 58 et plus grand que dans aucun des hivers précédents. Ceux de i852, i854 et 1864 n'en ont eu, les deux premiers, que 53, le troisième 55. » Le plus grand froid ou minimum absolu indiqué par le thermomètre de Six a été de — i i^jQ dans la nuit du 5 au 6 janvier 1868. J'ai enregistré des températures plus basses. Le thermomètre est descendu à — ia°,o le i5 février t854; à — 16", o le 5 janvier i855, et à — 11", 8 le 5 janvier 1864. Ainsi depuis dix-sept ans il y a eu trois hivers dans lesquels le mini- mum absolu a été plus bas qu'en 1868. » Etudions maintenant la chaleur relative de l'hiver qui vient de s'écou- ler. Le maximum moyen de la température déduit des dix-sept années est de 10°, 62. Le maximum moyen de 1868 ayant été 10°, 64, nous affirmons que les chaleurs de cet hiver n'ont pas été moindres qu'elles ne le sont en général et même plus fortes que dans les hivers de i854, i855, i858, 1860, 1864 et i865. Ce sont ces chaleurs qui ont relevé la moyenne de l'hiver dernier et compensé jusqu'à un certain point la continuité et l'intensité du froid. » Si nous calculons la différence moyenne entre le minimum de la nuit et le maximum du jour, ou 1 amplitude de l'oscillation diurne, nous trou- vons qu'elle est en général pendant l'hiver de 10°, 18. Dans celui de 1868 cette amplitude s'est élevée à 13°, 3i et en févriet- à 16°, 2. Les nuits froides étaient donc suivies de journées relativement très-chaudes. » Les températures les plus élevées ou les maxima absolus observés à l'ombre ont été 17", 5 le i4 décembre; 16", o le 16 janvier, et 19°, 5 les 5 et 26 février. « Si l'hiver de 1868 n'est pouit unique sous le point de vue de la tempéra- ture, il lest sous celui de la sécheresse. La quantité de pluie qui tombe moyennement en hiver à Montpellier est de 210 millimètres. Le dernier hiver il en est tombé 33 seulement, même en tenant compte de l'eau pro- duite par la fusion de la neige. Les deux hivers les plus secs après celui-ci ont été i852 et iSSg. Dans le premier il est tombé 63 millimètres d'eau, dans le second 1 13. Malheureusement encore, l'hiver si sec que nous venons ( 588 ) de traverser a été précédé d'un automne, d'nn été et d'un printemps qui l'étaient également; car dans ces trois saisons la terre n'a reçu que 327 inilliinétres d'eau, quantité insignifiante pour alimenter les sources et les petits cours d'eau de nos environs. » Une seule et même cause générale explique tous les phénomènes mé- téorologiques que nous venons d'analyser, c'est la persistance des vents de nord-ouest [misti'al) et de nord qui ont soufflé pendant soixante-deux joins sur quatn'-vingt-onze. Ceux qui se rattachaient aux courants généraux con- servaient encore, en arrivant sur les bords de la Méditerranée, la tempéra- ture des régions septentrionales de l'Europe où régnait un froid intense. Les autres brises locales et intermittentes nées sur les plateaux couverts de neige des Cévennes, des montagnes de la Lozère et de l'Aveyron, descendaient vers le rivage de la mer eu refoulant l'air plus chaud de la plaine. Le ciel, d'une admirable sérénité, favorisait pendant la nuit le rayonnement noc- turne; la terre se refroidissait et refroidissait ensuite de proche en proche les couches d'air en contact avec elle. Mais dès que le soleil se levait dans un ciel sans nuages, le sol se réchauffait peu à peu, et la température de l'air s'élevait à son tour. De là, ces différences entre les températures du jour et celles de la nuit; delà, l'amplitude extraordinaiie de la variation diurne; delà, ces nuits froides suivies dejournées chaudes, contrastes caractéristiques de tous les climats de la région méditerranéenne. Les vents pluvieux sont à Montpellier, surtout le sud-est, le sud, puis l'est et le nord-est. La persistance des vents du nord-ouest explique donc l'absence de pluie, et souvent nous avons vu les nuages qui s'élevaient delà mer chassés ou dissipés par leui' souffle puissant. De là encore la sécheresse exceptionnelle de cet hiver. Au début de la saison froide, elle a été un bienfait. La végétation, déjà ralentie par les gelées de novembre, s'est arrêtée complètement. En effet, la sécheresse de l'air et le froid continu ne fiivorisaient pas le gonflement des bourgeons, et les racines m; trouvaient pas dans le sol desséché les éléments liquides de la sève printaniére; aussi les figuiers, les oliviers, les lauriers, les miiriers et la vigne n'ont-ils |)oint ou très-peu souffert, malgré la continuité et l'intensité du froid. Certaines |)lantes, gorgées de sucs, telles que: jjguve americana, y/, filifera, Opnntùt iiieniiis, Ccreus pevuvianits^ qui supportent très-bien les hivers ordinaires de Montpellier, ont été frappées dans leurs parties aériennes; mais les grands exemplaires de quatre espèces de pal- miers : Sahiil //(lansoni, Jiibœa speclabilis, Chamœrops lutmilis et Ch. excelsa et du Dnsjlirinu iirticilc n'ont été atteints cpie dans celles de leurs feuilles (|ui étaient les plus rapprochées du sol. Il en eût été autrement si la terre avait été ( -''89 ) humide ou si les gelées étaient survenues brusquement. Les causes de mort des végétaux en hiver sont plus complexes qu'on ne le croit généralement, et désormais on devra renoncer à mettre à côté de chaque arbre le det^ré thermométrique qu'il ne peut supporter sans périr. L'époque de l'année, l'humidité du sol ou de l'air, le mode d'invasion, la continuité ou l'inter- mittence du froid peuvent faire varier ces nombres de plusieurs unités. » Le tableau suivant résume les divers éléments météorologiques de l'hiver dont nous venons d'esquisser les traits principaux. Hiver de 1868 au Jardin des Plantes de Montpellier comparé aux seize hivers qui l 'ont précédé. Températures moyennes Moyennes des minima Minima absolus Moyennes des raaxima Maxinia absolus Oscillation dinrne moyenne. Nombre de jours de gelée. . . Quantités de pluie DÉCEMBRE JANVIER FliV UER 1852 HIVER 1852 1851 1852 1867. à 1868. à 1868. à 1868. à 1867. 1868. 1868. 1868. u 3,60 0 5,35 u 2,85 0 5,o(> 6','C7 0 G, 17 0 4,37 0 5,53 — 1,97 0,52 - 2,6y 0,17 — 1 ,02 0,6-2 - ..89 0,4/1 — 10,9 —'0.9 -".9 — 16,0 — 6,0 — n,o ; -".9 —16,0 9jI7 10,19 8,40 9.9''l ./|,36 11,73 10,64 10,62 17,5 17,5 16,0 18,0 '9. S '9.5 •9.5 19,5 11,09 9,67 12,63 9.77 .6,2 11,11 i3,3i 10,18 32 i5 18 i5 iR ■4 58 44 6 m m 5- m m 3^ni:ii T-""" Q ru 111 87'nm 33mm 2,0mm ASTRONOMIE. — Sur le dernier travail de M. Foucault; par M. A. d''Abbadie. « Quelque admirables que soient les procédés trouvés par M. Foucault pour tailler et polir les grands objectifs, on peut encore se demander si la pratique a confirmé ses brillantes prévisions. Je suis heureux de pouvoir citer une expérience sérieuse, faite sur l'objectif destiné à l'équatorial de Lima, par M. Bruhns, directeur de l'Observatoire de Leipzig; par M. Fors- ter, directeur de celui de Berlin; par M. Radau, qui a beaucoup observé àKonigsberg; enfin par M. Colledo, astronome du Pérou, et possesseur de l'objectif de 19 centimètres qui est le dernier travail achevé par notre défunt confrère. » Pour essayer un objectif sur le ciel, on le dirige sur un astre difficile à bien définir; mais l'état de l'atmosphère jouant le rôle d'uiconnu dans cet examen, on est souvent réduit à des souvenirs comparatifs, ou bien l'on est C. R., 1868, 1"^ Semestre. (T. LXVI, N» 12.) 78 ( Sgo ) forcé d'observer les mêmes objets un grand nombre de fois dans des circon- stances diverses et à des jours différents. En effet, il arrive rarement qu'on puisse comparer une grande lunette directement avec une autre de même di- mension. Heureusement M. Colledo avait acquis un second objectif du même diamètre, de 19 centimètres, et fourni par MM.Merz et Mahler,de Munich : ces constructeurs ont une réputation européenne et n'auraient pas envoyé à Paris un objectif indigne de leur brillant renom comme opticiens. Les deux lunettes furent mises côte à côte et dirigées successivement, au mois d'août dernier, sur les bandes de Jupiter, sur y d'Andromède et sur une autre étoile double. Les quatre astronomes furent unanimes à reconnaître que l'objectif français l'emportait évidemment sur celui de Munich. )) On sait que les astronomes observateurs seraient plus nombreux sans la cherté des instruments qui leur sont nécessaires. La considération du prix, quoique vulgaire plutôt que scientifique, n'est donc point à dédai- gner. Or la précision des procédés de M. Foucault l'affranchissant des tâ- tonnements ordinaires, il a pu faire établir le prix de son objectif à un sixième au-dessous de celui de Munich, bien que la main-d'œuvre soit moins chèie dans cette dernière ville qu'elle ne l'est aujourd'hui à Paris. )) Je voulnis laisser à l'inventeur le plaisir de vous annoncer lui-même son premier triomphe dans la construction des grandes lunettes astrono- miques. Mais il n'est plus là pour vous raconter sa découverte; je prie donc l'Académie d'insérer cette communication dans les Comptes rendus, comme un hommage déposé sur la tomhedeLéon Foucault. » NOMEVATIONS L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Asso- cié étranger en remplacement de M. Faraday. Au premier tour de scrutin, le nombre de votans étanl 5i , M. Murchison obtient 21 suffrages. M. Matteucci 9 » M. Ruminer 7 » M. Martius G » M. Bunsen 4 » M. Agabsiz I " M. Airy • . 1 M. Tchebychef 1 » Il y a un billet blanc. ( Sgi ) Aucun des candidats n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un second tour de scrutin. Le nombre des votants étant 5o, M. Murchison obtient 3o suffrages. M. Matteucci la M. Knmmer n » M. Bunsen i » M. Murchison, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur. RAPPORTS. GÉOMÉTRIE. — Sur le déplacement d' une figure de forme invariable. Nouvelle Méthode des Normales; ajiplicalions diverses; par M. Mannheim. (Commissaires : MM. Bertrand, Bonnet, Chastes rapporteur.) « On s est beaucoup occupé, depuis une vingtaine d'années, au point de vue géométrique, du déplacement infiniment petit d'im corps solide dans l'espace. On a fait connaître de nombreuses propriétés concernant soit les trajectoires des différents points du corps pris sur des droites, des plans ou des surfaces, soit les différentes manières de produire le déplacement par des translations et des rotations. » Mais dans cette question on n'a considéré généralement jusqu'ici que le déplacement en lui-même, abstraction faite des conditions géomé- triques qui le déterminent, conditions qui peuvent être très-diverses : ce seront, par exemple, que des points du corps glissent sur des lignes ou des surfaces; que des lignes ou des surfaces entraînées par le corps passent par des points, ou touchent des lignes on des surfaces, etc., etc. » On ne trouverait que quelques cas bien rares où l'on ait considéré ainsi quelques conditions de déplacement. » Cette question cependant est fort importante. Le cas du simple dépla- cement d'une figure plane sur son plan en offre une preuve frappante. En effet, on sait qu'ayant reconnu dans ce déplacement l'existence d'un cer- tain point qui reste fixe, on a conclu delà immédiatement une méthode des tangentes, puis aussi des centres de courbure, d'un grand nombre de courbes qu'on peut regarder comme décrites dans le mouvement d'une figure de forme invariable, déterminé par certaines conditions. On est donc induit à penser que le déplacement d'une figure dans l'espace pourra de même pro- 78.. (592) curer la solution de pareilles questions dans la théorie générale des lignes et des surfaces courbes. » C'est cette étude du déplacement ou plutôt des déplacements divers d'un corps, compatibles avec des conditions données, que M. Mannheim s'est proposée, après s'être préparé à surmonter les difficultés de ce travail par la solution de très-nombreuses questions se rattachant au déplacement d'une figtH'e plane (i). ■1 Le Mémoire dont nous avons à rendre compte comprend deux parties. Dans la première, l'auteur traite du déplacen)ent d'un corps soumis à cinq conditions, puis des déplacements divers compatibles avec quatre condi- tions, ou trois seulement. » La seconde partie contient l'application des résultats obtenus dans la première à la solution de questions toutes relatives à la théorie des lignes et des surfaces courbes. » Il convient de rappeler d'abord quelques piopriétés fort simples du déplacement infiniment petit d'une figure dans l'espace, sur lesquelles reposent les considérations qui vont suivre. » Dans le déplacement infiniment petit d'un corps, les plans normaux aux trajectoires des points d'un plan passent tous par un même point du plan. Ce point, qu'on a nommé ]e foyer du plan, se distingue de tous les autres en ce que sa trajectoire est normale au plan. Réciproquement : Tous les plans menés par un même point ont leurs foyers dans le plan normal à la trajectoire du point. )) Il existe dans un plan une certaine droite dont tous les pointsont leurs trajectoires dans le plan même; celte droite a été appelée la caractéristique du ])lan, parce qu'elle est l'intersection de deux positions consécutives du plan. Cette droite est tangente à la trajectoire d'un de ses points. » Les plans menés par une droite quelconque du corps ont leurs foyers sur une autre droite; et réciproquement, les plans menés parcelle-ci ont leurs foyers sur la première. Ces deux droites ont été nommées droites con- juguées. Le déplacement du corps peut être produit par deux rotations simultanées ou successives autour des deux droites. » Ces couples île droites jouissent de nombreuses pro[)riétés qui sont d'une très-grande importance dans toute cette théorie du déplacement d'un (il Jnuriitd (le l 'Ecnlc Polrtrcliniquc, XXXVIl" rnliicr, p. i yq. — Journal de Muthtma- tiqiics, •>" scrif, t. IV, p. ()}. — Anntili tli Matfmntu ti, t. II, p. ?,o8. — Noiivclli-x Annales de Mathématiques, t. XVI, p. 3?.2. — Traité de Cinématique de Boiir, p. 46-t)0. ( 593) corps dans l'espace. Nous énoncerons simplement celle-ci : Les droites sur lesquelles se mesurent les plus courtes distances des couples de droites conjuguées s'appuient tontes sur une même droite à laquelle elles sont perpendiculaires. Cette droite, unique dans le corps, n'a de déplacement que dans sa propre direction, c'est-à-dire qu'elle glisse sur elle-même; de sorte que le corps tourne autour de la droite. C'est ainsi que tout déplace- ment infiniment petit d'un corps libre dans l'espace est le même que le mouvement d'une vis dans son écrou. La droite a été nommée nxe de rota- tion ou axe (lu déplacement. » On voit immédiatement que les trajectoires de tous les points d'une droite parallèle à cet axe sont égales et parallèles, et que la droite conjuguée est à l'infini. » Ajoutons que la conjuguée d'une droite menée par le foyer d'un plan est située dans le plan, et que, si la droite est perpendiculaire au plan, sa conjuguée est la caractéristique du plan. » Toute droite qui s'appuie sur deux droites conjuguées D, A, est elle- même sa conjuguée. Car les plans normaux aux trajectoires des deux points de la droite situés sur D et A passent par la droite. 11 s'ensuit que toute droite qui s'appuie sur deux droites conjuguées D, A, est normale aux tra- jectoires de tous ses points. » On peut dire encore que, lorsqu'une normale à la trajectoire d'un point rencontre une droite D, elle rencontre aussi la conjuguée A. » Ou conclut de là que: Les deux droites qui s'appuient sur quatre nor- males aux trajectoires de quatre points sont toujours deux droites con- juguées. » C'est ce théorème surtout qui conduit à la Méthode des Normales qui fait l'objet principal du Mémoire de AL Mannheim. » Lorsqu'un plan, dans ses deux positions consécutives, passe successi- vement par deux génératrices consécutives d'une surface réglée, sa caracté- ristique passe par le point où il touche la surface. » Indépendamment du/ojeret de la caractéristique d'un plan, qui sont le point et la droite particulièrement remarquables dans le déplacement du plan, M. Mannheim considère une autre droite qu'il appelle Vadjointe au plan; c'est la droite parallèle à l'axe du déplacement, menée par \e fo/er du plan. Il fait voir que, lorsque deux plans sont perpendiculaires, l'ad- jointe de l'un est située dans le plan perpendiculaire à l'antre, mené par la caractéristique de celui-ci. » La plupart de ces propositions étaient déjà connues et faisaient suite à ( 594 ) l'étude du déplacement d'une figure plane sur son plan, et du centre instan- tané de rotation. M.Mannheim aborde directement la question de l'espace, sans supposer connue l'existence de ce point. » Passons à l'objet principal de son Mémoire. » Il traite d'abord du nombre des conditions nécessaires pour déterminer le déplacement d'un corps dans l'espace. » Six conditions assurent l'immobilité du corps. )) Par exemple, qu'on prenne une droite du corps; quatre éléments ou conditions déterminent la position de cette droite; une cinquième condi- tion exprimera que la droite ne peut glisser sur elle-même, et une sixième, que le corps ne peut tourner autour de la droite. » Effectivement, en Mécanique, les conditions d'équilibre d'un système de forces s'expriment par six équations. » D'après cela, cinq conditions déterminent un déplacement du corps. )) Dans le déplacement, chaque point du corps prend une direction unique, et décrit une ligne déterminée. )) Quatre conditions permettent d'effectuer le déplacement d'une infinité de manières : chaque point, en général, peut se déplacer dans une infinité de directions sur une surface déterminée. Mais pour certains points excep- tionnels, la direction du déplacement est unique. M Trois conditions permettent de donner, en général, à un point de la figure un déplacement arbitraire. Mais certains points font exception et ne peuvent se déplacer que surdes surfaces. M. Mannheim montre l'existence de ces points, par la considération des conditions comyj/^men/a/res. Il appelle ainsi les conditions qu'il faut ajoutera des conditions données pour assurer l'immobilité d'une figure. » Le nombre de ces conditions complémentaires peut n'être pas le même pour tous les points de la figure. » Exemple. — Un angle triédre trirectangle qui doit être circonscrit à un ellipsoïde se trouve assujetti à trois conditions. Un point quelconque lié invariablement au trièdre nécessite trois conditions complémentaires, tandis que pour le sommet il ne faut que deux conditions pour assurer son immobilité. » Les diverses conditions du mouvement d'un corps que considère M. Mannheim concernent des points, des courbes ou des surfaces de Ja figure mobile, et des points, des courbes et des surfaces fixes. » Ainsi : » 1° Un point est assujetti à rester sur une surface fixe; ou, inversement, une surface du corps doit glisser sur un point fixe ; ( 595 ) » 2° Une courbe est assujettie à toucher une surface fixe; ou, inverse- ment, une surface est assujettie à toucher une courbe fixe; » 3" Une courbe mobile est assujettie à rencontrer une conrbe fixe; » 4" Une surface est assujettie à toucher une surface fixe. » Chacune de ces conditions, autre que la première, peut se remplacer par une condition semblable à la première, c'est-à-dire par la condition qu'un point du corps glisse sur une surface. » De sorte qu'il suffit de traiter des questions dans lesquelles le mou- vement de la figure sera déterminé par la condition que des points glissent sur des surfaces. » Ces questions sont le sujet d'un paragraphe intitulé Méthode des Nor- males. M. Mannheim résout, en premier lieu, les deux problèmes suivants, auxquels se ramènent les questions de déplacement définies par les condi- tions précédentes : » Premier problème. — Cinq points d'une figure devant se déplacer sur cinq surfaces ; trouver: i° le plan normal à la trajectoire d'un point quelconque de la figure; 2° la normale en un point de la surface décrite par une courbe; 3° la courbe suivant laquelle une surface touche son enveloppe (c'est-à-dire la courbe suivant laquelle une surface, après le déplacement, coupe sa posi- tion primitive); 4° l c-^e du déplacement de la figure, et 5° le pas de l'hélice décrite par un point. » Deuxième problème. — Quatre points d'une figure étant assujettis à se déplacer sur quatre surfaces; construire : i" la normale à la surface sur la- quelle peut se déplacer un point quelconque; 2° les points oit une surface touche le lieu de ses intersections successives. » Les quatre points a, b, c, e de la figure sont assujettis à se déplacer sur quati'e surfaces A, B, C, E. On mène en ces points les normales aux surfaces; et les deux droites D, A qui s'appuient sur ces quatre normales sont deux droites conjuguées dans le déplacement de la figure. Toute droite qui s'appuie sur ces deux, D, A, sera normale aux trajectoires de tous ses points; par conséquent si cette droite est menée par un point / de la figure, elle sera la normale à la surface sur laquelle se déplace ce point i. » De là résulte ce théorème important : Lors(ju une figure de forme inva- riable se déplace en restant assujettie à quatre conditions, à un instant quelconque les normales aux surfaces sur lesquelles peuvent se déplacer les points de cette figure rencontrent deux mêmes droites D, A. » Les points où une surface mobile touche le lieu de st s intersections ( 596 ) successives sont les pieds des normales à cette surface qui s'appuient sur les deux droites D, A. » Les normales aux surfaces sur lesquelles glissent les points d'une droite G forment un hyperboloïde. » Cet hyperboloïde est le lieu de toutes les droites conjuguées à la droite G dans tous les déplacements que peut prendre la figure. u On conclut de là qu'il y a deux déplacements pour lesquels un des points d'une droite G glisse sur la droite elle-même, de sorte que la droite engendre un élément de surface développable. » Lorsque le déplacement d'une figure n'est assujetti qu'à trois condi- tions, on peut déplacer un point quelconque de la figure suivant une direction arbitraire, à l'exception des points d'un certain hyperboloïde qui se déplacent nécessairement sur des surfaces déterminées. » Eu effet, que les trois conditions soient que trois points a, b, c delà figure se déplacent sur trois surfaces A, B, C; deux génératrices quelconques de l'hyperboloïde déterminé par les trois normales à ces surfaces seront deux droites conjuguées D, A ; car si une droite D s'appuie sur les trois normales, sa conjuguée doit rencontrer aussi les trois nor- males. » Que l'on considère maintenant un point j de l'hyperboloïde: la trajec- toire de ce point est normale à la droite qui s'appuie sur les deux D, A, c'est-à-dire à la génératrice de l'hyperboloïde, du même système que les trois normales A, B, C. » Le deuxième chapitre du Mémoire renferme les applications auxquelles les propriétés du déplacement d'une figure assujettie à cinq, quatre ou trois conditions, se prêtent dans diverses questions de la théorie des lignes et des surfaces courbes » L'auteur considère successivement, dans des paragraphes différents, le déplacement d'une droite, le déplacement de deux plans formant un angle dièdre constant, le déplacement d'un angle trièdre, le déplacement d'ime surface. Et enfin il termine par quelques questions relatives à la surface hélicoïdale réglée. » Déplacemenl d'une droite. — Applications aux surfaces réglées. — Les surfaces gauches sont considérées généralement comme le lieu d'une droite qui se meut en satisfaisante trois conditions, telles que de rencontrer ou de touclier des courbes ou des surfaces directrices. » M. Manuheim résout diverses questions qui rentrent dans les deux problèmes suivants, et que l'on n'avait point encore traitées : ( 597 ) » 1° Construire la tangente en un point de la courbe de contact de la droite génératrice et d'une surface directrice; » 2° Construire la normale en un point de la surface décrite par une génératrice assujettie à certaines conditions nuillipies. » Une première question, d'où plusieurs autres dérivent, est celle-ci : construire la normale en un point i de la surface engendrée par une droite G dont quatre points a, b, c, e glissent sur quatre surfaces A, B, C, E. » Il existe une droite A qui s'appuie sur les quatre normales aux surfaces en leurs points a, b, c, e. Les deux droites G et A forment deux droites conjuguées, dans le mouvement de la droite G; par conséquent le plan /A, qui passe par le point / et par la droite A, est normal à la trajectoire du point /. Et la normale en / à la surface décrite par la droite G passe par le point où le plan normal à G rencontre A. » M. Mannheim appelle normalie la surface lieu des normales d'une sur- face A menées aux points d'une courbe tracée sur cette surface. Il donne une démonstration fort simple d'un théorème connu qui lui est utile dans plusieurs questions. Ce théorème, démontré par Sturm dans son Mémoire sur [a vision (i), revient en d'autres termes à celui-ci : Toute normalie qui passe par la normale d'une surface en lui point a pour plans tangents aux deux centres de courbure principaux, les plans des sections principales. » Nous citerons parmi les questions résolues, celle-ci : » Une dioite G est oscidatrice en un de ses points a à une surface A, ta)idis quun autre point e de celte droite glisse sur une surface E ; construire : i° le plan normal à la trajectoire du point a , ef a" la normale à la surface décrite par G en un de ses points i. » M. Mannheim termine ce paragraphe en considérant certaines questions pour lesquelles l'uitervention des centres de courb ure ne suffit plus, et qu exigent la considération d'éléments infiniment petits d'ordi e su|)érieur au secoiiil. » Déplacement d'un dièdre. — On résout d'abord ce problème, d'où ré- sulte ensuite la solution de diverses questions particulières : » L'aréle G d'un dièdre de grandeur constante est tangente à deux surfaces C , E; et les deux faces du dièdre touchent deux surfaces A, B; construire : i° la nor- male en un point i de la surface déaile par la droite G ; et 2" les tangentes aux courbes de contact des faces du dièdre et des surfaces A, B. » Au sujet du déplacement d'un angle ti ièdre trirectangle, M. Mannheim fait remarquer que la droite rectifiante de Lancret est parallèle à l'axe du (i) Comptes rendus, t. XX, p. 1241. C. R., 1868, I" Semeitre. (T. LXVJ, N" 12.) 79 ( 598 ) déplacement du trièdre dont les faces sont le plan oscillateur d'une courbe gauche, le plan normal et le plan rectifiant. » Déplacement d'une surface assujettie à des conditions multiples. — Les questions résolues dans ce paragraphe peuvent être considérées comme des cas particuliers de la question générale du déplacement d'une figure dont cinq points sont assujettis à se mouvoir sur cinq surfaces. Ces cas particu- liers comporteut des conditions multiples. Par exemple : qu'une droite doive toucher une surface A toujours au même point a de la droite, ce sera une condition double; qu'une droite doive toujours avoir un contact du second ortire avec une surface, ce sera encore une condition double; qu'un plan touche toujours une surface au même point du plan, condition triple; etc. » Voici quelques-unes des questions résolues : » Une droite ab de la figure en mouoement touche toujours en son point a une surface, et trois autres points de la figure glissent sur trois surfaces. » Un point décrit une courbe, et trois autres points glissent sur trois surfaces. n Une courbe est toujours osculatrice en un de ses points a à une surface, et deux points b, c de ta figure glissent sur deux autres surfaces. » Deux courbes qui ont un point commun a se meuvent de manière quelles soient toujours osculalrices à une surface A, en leur point a. » Deux droites faisant entre ellesun angle de grandeur constante glissent sur une surface, en lui étant toujours osculalrices en leurs points de rencontre. M. Manii- heim détermine la tangente à la courbe décrite par ce point. Il fait remar- quer qu'on a ainsi la solution de cette question : Un point étant donné sur une surface, trouver la direction du point infinin^ent voisin pour lequel l' indica- trice de la surface sera semblable à r indicatrice du premier point. » Dans tous ces cas M. Mannheim résout les diverses questions qu'il a déjà traitées lorsque les cinq conditions sont distinctes. » Conclusions. — L'étude des déplacements que peut prendre un corps soumis à moins de ciuq conditions n'avait point encore fixé l'attention des géomètres; et à cet égard, elle constitue un progrès dans la marche natu- relle de la science. Les applications que l'habile professeur a faites de ses résultats à de nombreuses questions concernant la théorie des lignes et des surfaces courbes, dont on ne possédait point encore de solutions, don- nent une importance très-marquée à son travail, que nous sommes heureux de signaler avec confiance à l'attention particulière des géomètres, et dont nous avons l'honneur de proposer à l'Académie l'insertion dans le Recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( 599) MÉCANIQUE.— Rapport sur un Mémoire de M. E. Rolland, relatif aux régulateurs de vitesse dans les machines (i). (Commissaires : MM. Morin, Combes, Delaunay rapporteur.) « L'Académie nous a chargés de lui rendre compte d'un Mémoire de M. Rolland sur les régulateurs de vitesse dans les machines. Dans ce Mé- moire, l'auteur se propose : i° de trouver une solution rigoureuse du pro- blème de l'isochronisme du régulateur de vitesse; 2° d'étudier l'influence du moment d'inertie du système articulé du régulatein- sur les oscillations à longues périodes occasionnées par le changement de vitesse de la ma- chine à laquelle le régulateur est adapté. » Le régulateur à boules de Watt consiste, comme on sait, en deux boules massives fixées aux extrémités de deux tiges qui sont adaptées par articula- tion et symétriquement aux deux côtés opposés d'un arbre vertical recevant un mouvement de rotation de la machine que cet appareil est destiné à régulariser. Lorsque l'arbre du régulateur tourne avec nue vitesse déter- minée, les boules se maintiennent à une certaine distance l'une de l'autre, correspondant à un certain angle d'écart des tiges articulées qui les sup- portent. Si la vitesse angulaire de l'arbre vient à augmenter ou à diminuer, l'angle d'écart des tiges qui supportent les boules augmente ou diminue, et on profite de ce changement de forme de l'appareil pour agir sur certains organes de la machine, de manière à faire disparaître la cause de variation de vitesse qui s'est présentée momentanément, et à ramener la machine à un état de mouvement normal. » Dans ce régulateur de Watt, à chaque valeur de l'angle d'écart des tiges qui portent les boules, correspond une valeur particulière de la vi- tesse de rotation de l'arbre. Pour qu'un régulateur puisse être dit isochrone, suivant la signification qu'on attribue à cette expression dans le cas qui nous occupe, il faut au contraire que, pour les divers angles d'écart des tiges, l'équilibre ne puisse avoir heu qu'avec une seule et même vitesse de rotation de l'arbre. » Si l'on fait abstraction des frottements et résistances de toute sorte que le système articulé d'un régulateur a à vaincre dans les déformations qu'il éprouve, il est clair que la sensibilité de ce régulateur sera d'autant plus grande qu'un même changement dans l'angle d'écart des tiges dépendra (i) Le Mémoire a été présenté à l'Académie dans sa séance du 20 mai 1867. — Une ad- dition à ce Mémoire a été présentée le 17 février 1868. 79" ( 6oo ) d'une plus petite variation de la vitesse angulaire de l'arbre. Dans le cas de l'isochronisme, tel qu'il vient d'être défini, un changement quelconque de l'angle d'écart des tiges corres|ioudant à une variation nulle de la vitesse de l'arbre, on peut dire que la sensibilité de l'appareil est devenue infini- ment grande. » Sans s'arrêtera examiner ce qui convient le mieux dans tel ou tel cas, soit pour les machines industrielles, soit pour les mécanismes de grande précision, d'employer un régulateur isochrone, ou bien de se servir d'un régulateur doué d'une sensibilité grande mais non infinie, on com- prend tout de suite que la solution de la question de l'isochronisme du ré- gulateur présente un grand intérêt en elle-même. Elle ne peut manquer d'ailleurs d'être très-utile, même pour l'établissement de régulateurs non isochrones, en mettant sur la voie des dispositions à adopter pour leur doiuier un certain degré de sensibilité. » C'est à cette question de l'isochronisme du régulateur à boules qu'est consacrée la première partie du Mémoire de M. Rolland. Après avoir rap- pelé les solutions imaginées par divers inventeurs pour réaliser l'isochro- nisme, soit en faisant mouvoir les boules sur des arcs de parabole, soit en appliquant au système articulé des contre-poids ou des ressorts à action va- riable (i), l'auteur du Mémoire aborde la solution du même problème en partant de l'équation qui, dans l'état d'équilibre du système articulé, lie la vitesse angulaire de l'arbre à l'angle d'écart des tiges portant les boules. Il indique il'abord, sans s'y arrêter, lui moyen de solution fondé sur l'emploi d'iui engrenage inlerposé entre deux parties du système articulé du régu- lateur, moyen qui n'est autre que celui que M. Girard avait fait connaître peu de temps auparavant (2). Puis il imagine de substituera chaque tige droite terminée par nne boule, ime double tige formée de deux branches perpendiculaires entre elles, et terminées chacune par une boule. Cette pièce est articulée par le sommet de l'angle droit que forment ses deux branches en un point de l'arbre situé à une certaine distance de son axe. L'arbre porte d'ailleurs deux pièces pareilles à celle qui vient d'être indi- quée, et opposées l'une à l'autre par rapport à l'axe de rotation; ou bien un nombre plus grand de ces pièces réparties régulièrement autour de cet axe de rotation, afin de ne pas altérer la symétrie. Le régulateur ainsi obtenu (i) Régulateur parabolique de Frank, régulateur à contre-poids variable de Charbonnier, régulateur à bras croisés et à contre-poids variable de Farcot, régulateur à contre-poids et à ressorts de Foucault. (2) Comptes rendus de l'Actiilémie, t. LXIV, p. goo. (6oi ) est désigné par M. Rolland sous le nom de régulaleiir à boules conjuguées. » Il est juste de dire qu'une disposition analogue avait déjà été décrite dans lui brevet pris par MM. Gand et Guilloteaux à la date du i5 mars 1866, mais nullement dans le but d'obtenir l'isochronisme du régulateur. » Partant de là, à l'aide de diverses combinaisons de tiges articulées, et en chargeant de contre-poids à action constante des douilles mobiles le long de l'arbre et liées par articulation aux tiges des boules conjuguées, M. Rol- land arrive à toute tuie famille de régulateurs réalisant rigoureusement les conditions de l'isochronisme. Nous n'entrerons pas dans le détail des dis- positions diverses décrites d:ms son Mémoire; nous nous contenterons d'eu signaler une [fig. 3) par laquelle l'isochronisme est obtenu sans qu'il ait été apporté à la disposition primitive du régulateur de Watt d'autre complication que celle qui résulte de la substitution d'une double tige ar- mée de deux boules à la tige simple terminée par une boule unique. » Dans la seconde partie de son Mémoire, M. Rolland étudie analyti- quement le mouvement que prend le système articulé d'un régulateur iso- chrone, lorsque l'équilibre de forme de ce système est rompu par suite d'une variation de la vitesse de rotation de l'arbre. Dans cette élude, il s'attache à montrer l'influence que le moment d'inertie du mécanisme, considéré dans sa rotation autour du centre d'articulation des boules, peut avoir sur les oscillations à longues périodes auxquelles la rupture de l'équilibre donne lieu, et il fait voir que, pour se mettre à l'abri de ces oscil- lations nuisibles, on doit disposer le régulateur de manière à diminuer au- tant que possible le moment d'inertie dont il s'agit. » En résumé, le Mémoire de M. Rolland renferme une excellente étude de la question des régulateurs isochrones, et fait connaître plusieurs solu- tions nouvelles, à la fois nettes et simples, de cette intéressante question. Nous proposons à l'Académie d'ordonner l'insertion de ce Mémoire dans le Recueil des Savajits étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les paramètres différentiels simples ou simultanés des fonctions ; par M. P. 3Iorin. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Bertrand, Serrel, Bonnet.) « Dans un Mémoire que j'ai eu l'honneur de présenter comme Thèse à la Faculté des Sciences de Paris, dans le courant de l'année dernière, je ( 6oa ) m'étais proposé l'étude de certaines expressions différentielles, qu'on peut nommer jiaramèlres on invariants différentiels des fonctions. » Ces expressions sont définies de la manière suivante : Étant données toutes les dérivées partielles jusqu'à l'ordre ^inclusivement d'une fonction V de n variables ûc,, jt^,..., jc„, j'appelle paramètre différentiel d'ordre (y de la fonction V toute fonction F composée de ces dérivées suivant une telle loi que, si l'on change les variables en d'antres a:\, .r'„,..., jr'„ qui leur soient liées par des relations linéaires et orthogonales, F conserve à la fois même forme et même valeur. Les fonctions rfvy /^\' ("^^V '^'v , d'y , f/'v /rfV _ rf.r / \dy ) \d~ } dx- dy ■ dz' sont depuis longtemps connues comme jouissant de cette propriété. Le rôle continuel qu'elles jouent dans la Géométrie, dans la Mécanique, dans les diverses branches de la Physique mathématique, et surtout l'importance qu'elles ont acquise par les travaux de M. Lamé, m'avaient engagé à chercher si leur caractère fondamental leur était propre, ce qui m'avait conduit au problème que je viens d'énoncer e| auquel j'ai consacré le pre- mier chapitre du Mémoire cité. » La solution dépend d'un système de ~ ■ équations linéaires aux différences partielles, répondant chacune à l'une des combinaisons a à 2 des n premiers nombres, et auxquelles on doit satisfaire simultanément par la fonction F. En indiquant par P[h,k,m) ^'"^ dérivée de V prise h fois par rapport à x^, k fois par rapport à x^^ et, par rapport aux autres variables, un nombre total de fois représenté par m, entendant en outre par V une h. K sommation faite pour toutes les valeurs de h et de k dont la somme ne sur- passe pas m, l'une quelconque de ces équations est dont la forme montre que le paramètre différentiel le plus général F est une fonction arbitraire d'un certain nombre de solutions particulières qu'on peut appeler paramètres fondamentaux ^ et à la formation desquels tout se réduit. Ce nombre est celui des variables p qui doivent entrer dans F, diminué du nombre de celles des équations (i) qui ne rentrent pas dans les autres. En outre, les solutions particulières qui peuvent composer un sys- tème de paramètres fondamentaux doivent être distinctes. Cette recherche ( 6o3 ) se compose donc de quatre parties différentes : i° réduire les équations (i) à leur moindre nombre, quand cela est nécessaire; 2" intégrer l'une d'elles; 3° composer autant d'expressions résultant uniquement de ces intégrales et de leurs semblables qu'd doit exister de paramètres fondamentaux; 4° s'assurer que ces expressions sont distinctes. Ce dernier point, dés qu'on examine un cas tant soit peu compliqué, est peut-être celui qui réclauke le plus de soins par la longueur des calculs où l'on pourrait être engagé. » Je prends la liberté de mettre rapidement sous les yeux de l'Académie les résultats que m'avait primitivement fournis cette méthode, afin de pou- voir ensuite soumettre à son jugement ceux plus étendus qui font l'objet de mon nouveau travail : » 1° Le seul paramètre fondamental du premier ordre est 'dy ,d7, idV \ dx2 dV d7„ dx- d'y dXi dxj d'y dx, dx„ d'-y • • dx2 dXn dx^ dx^ dx\ d-y d-y dx„ dx. d'y dxl dx„ dx, » 2° Les paramètres fondamentaux du second ordre ne renfermant pas de dérivées premières sont au nombre de /i, savoir : le détermmant d'y d'y d'y D = et toutes les sommes tie ses déterminants mineurs principaux d'un même ordre. » 3° Ceux qui doivent renfermer en même temps les deux ordres de dé- rivées, également au nombre de «, sont le déterminant Oc): 0 dy dy dx, d'y dx\ d'y dx .dx, dy dxj d'y dy d7„ d'y dx, dy dx, dXi d'y dx\ dx, dx„ d'y dX: dx^ dx„ dS d'y d^y d.r„ dx. d'y dx.„ dx„dv. d.>- et toutes les sommes de ceux de ses déterminants principaux du même ordre ( 6o4 ) qu'on peut former en conservant toujours la première ligne et la première colonne. » Je passerai sous silence ce qui est relatif aux paramètres du troisième ordre. Bien que j'en aie construit un très-grand nombre, j'ai dû renoncer à la discussion nécessaire pour distinguer ceux qui peuvent former un sys- tème fondamental, et d'ailleurs leurs formes très-compliquées ne semblent pas les destiner à de fréquents usages. » J'ai ensuite établi deux propriétés importantes des paramètres. La première consiste en ce que le changement le plus général des variables, qui habituellement complique beaucoup les expressions différentielles ordinaires, comporte ici des réductions considérables, de telle sorte que les résultats de toutes ces transformations peuvent se déduire, suivant des lois toutes semblables à 2° et 3°, de deux déterminants, l'un dépen- dant des dérivées de V et dont il suffit de calculer l'élément général, l'autre dépendant uniquement des formules de transformation par des paramètres différentiels du premier ordre (*). D'après la seconde pro- priété, les paramètres différentiels sont les éléments essentiels de toute dis- cussion, soit d'une fonction, soit d'une équation, quand on se borne tou- tefois à la considération des accroissements infiniment petits du second ordre'(il serait facile d'étendre ce résultat aux ordres supérieurs). Enfin j'ai présenté, dans lui dernier chapitre, une application d'un autre genre relative à la théorie de la chaleur. » J'arrive aux questions que je me suis proposées dans mon nouveau tra- vail. Au lieu d'employer, à la formation de F, les dérivées d'une seule fonction V, je suppose qu'on considère celles des k fonctions V', V^', . . . , V'*', et qu'on admette même, dans F, les variables indépendantes, cas qu'on peut ramener au précédent eu adjoignant au système des fonctions V la suivjinte V = - [jc-, + x'i + . . . -h x';; , qui ne contribuera toutefois à la formation de F que par ses dérivées premières; alors » /^" Les paramètres simultanés fondamentaux du premier ordre sont , /! ( / -f- I ) r , , . , , . . , , les fonctions qu on obtient en donnant a i et j toutes les valeurs, depuis I jusqu'à A., ùaiis la forme JVC) d\^> (t\<'> d\U) dV('^ dyo) 1 h ... H dx, dx^ dx2 dx, dx„ dx„ (*) Certains de ces résultats avaient été établis auparavant par MM. He.sse, Lamé, Brioschi . ( 6o5 ) M 5° Ceux qui ne doivent contenir que les dérivées du second ordre sont : les fonctions indiquées ci-dessus (2") écrites en affectant V de l'in- dice supérieur i, puis toutes celles qui s'en déduisent par le procédé suivant. Ayant pris tous les déterminants mineurs principaux d'un même ordre i\ remplaçons-y, dans une seule ligne prise à tous les rangs possibles, l'indice supérieur i de V par l'indice 2 et ajoutons-les ; remplaçons de même les indices de deux lignes prises à toutes les places et ajoutons encore; faisons de même pour 3, pour 4, ■ • •> po>"' '';-^>. in, 1 hj » Cette quantité MR représente la quantité de chaleur nécessaire pour échauffer le corps d'un degré, abstraction faite de tout travail interne et externe, on, si l'on veut, la quantité de chaleur nécessaire pour élever d'un degré la température des atomes. » En associant à cette relation la loi des chaleurs spécifiques absolues relative aux corps composés, on obtient une relation entre la cohésion d'un (*) G. -A. Hirn, E-rposilioit aiuilytiiiuc et e.i/jcrinifiitule, i8G5, p. io6. (**) G. -A. Hirn, Annales de Chimie et de Physique, 4" série, t. XI, j). i)o. (***) Cwpti's rendus, t. LXIV, p. 653. ( 6o7 ) corps composé et les cohésions de ses élénieiils pris à la même tempé- rature. » Supposons, en effet, que deux corps A et A', considérés tous deux à l;i pression P et à la température T, se combinent pour former un corps C que nous supposerons ramené aux mêmes conditions de température et de pression. Appelons R, R' les cohésions des deux corps A et A', V, Y' leurs volumes, <\i, i\i' les volumes invariables occupés par les atomes, p la cohé- sion du corps composé C, W son volume; le volume atomique du com- posé est d'ailleurs ^ -+■ (];'. « Les quantités de chaleur nécessaires pour élever d'un degré la tempé- rature des atomes sont respectivement, pom- ces trois corps, (R-^P)(V-4<) (R' + P)(r-f ) (p+P)(W-^;-f) 2 ÏË ' ^ TE ^^ "" TE Or, pour échauffer les atomes engagés dans la combinaison C, il faut em- ployer la même quantité de chaleur que s'ils étaient libres (i); la dernière quantité de chaleur est donc égale à la somme des deux première*, et, après réduction, on a la relation générale (i) (p + Pj(W - ^ - f ) = (R + P) iV - t|.) + fR' + P) (V - I'). » Après réduction évidente, cette relation générale peut s'écrira (p + P) W- p(4; + f ) = (R + P)Y-Rance motrice considérable qui est employée directement, et au moyen d'un mécanisme qu'il serait trop long et inutile de décrire ici, à rapprocher ou à écarter les charbons. Cette armature symétrique et équilibrée permet d'obtenir, en outre, des régulateurs qui fonctionnent indépendamment des chocs et secousses, et qu'il devient facile d'installer à bord des navires et sur les locomotives. >' L'arc voltaïque produit presque constamment un bruit strident extrê- mement désagréable, qui est l'un des principaux obstacles à l'éclairage des grandes réunions par la hmiière électrique. J'ai pensé qu'en y introduisant des substances plus volatiles que le charbon il deviendrait plus conducteur et cesserait d'èlre bruyant ; et, en effet, en imprégnant les charbons de divers sels paruneébullition prolongéedans leurs solutions concentrées, ils donnent un ari" complètement muet : moyennant ces charbons et un globe stan- nique, la conférence hebdomadaire du laboratoire des recherches physiques de la Sorbonne a pu être éclairée a giorno par une b.imière aussi placide et aussi inoffensive que celle qui eût été produite par quelques centaines de bougies, moins une énorme quantité de chaleur et de résidus niéphvtiqncs de combustion. Un grand nombre de sels donnent ce résultat, et particu- lièrement ceux de potasse et de soude. M J'ai ensuite modifié la couleur de l'arc en introduisant dans les char- bons, toujours par voie de dissolutions salines, des substances qui ont la propriété de colorer les flammes; ainsi l'azotate de stronliane a donné un reflet pourpre et les sels de cuivre un reflet vert. » En introduisant dans des charbons artificiels les bases des mêmes sels, j'obtiens à peu près les mêmes résultais; les poudres métalliques, sans diminuei- en rien la conductibilité des charbons, donnent à la lumière les rc^flels variés de leurs flammes. » Enfin l'acide borique a, comme il était rationnel de le présumer, la propriété d'augmenter considérahlement la durée des charbons, en les en- tourant d'un vernis |)rolecteur qui empêche leur condiustion jjar l'oxygène de l'air; ils se comportent alors à peu près comme dans le vide. » M. Jainin^ me prêtant le |)récieux concours de sa grande expérience, a bien voiilu me promettre de déterminer prochainement avec moi la force électromotrice et la résistance de l'élément transformé, de faire la compa- raison de la puissance hunineuse d'inie pile d'ini nond^re do.nné de mes (6,5 ) éléments, avec un uiêinc nombre d'éléments Bunsen, et d'évaUier l'intensité photogénique de l'arc modifié. Nous aurons l'iionneur de communiquer à l'Académie le résultat de ces études. » « M. Edm. Becquerel, à propos de la présentation par M. Balard de la pile à sulfate de cuivre construite par M. Carré, fait les observations sui- vantes relatives à l'historique et à l'emploi de la pile à courants constants : » Je crois devoir rappeler à l'Académie que le principe des piles à deux liquides a été imaginé par M. Becquerel, qui fit coiuiaître la pile à sullate de cuivre dans la séance du 23 février 1^29 (i); j'ajouterai également que les piles qui furent employées de préférence par M, Pouilleten 18'i'j (2), dans ses recherches sur les lois du développement des courants électriques, étaient des piles fondées sur ce principe. » Depuis trente-neuf ans, la pile à sulfate de cuivre aétébien fréquenunent modifiée quant à sa forme: à la cloison perméable et plane en baudruche on a substitué une vessie cylindrique comme M. Daniell l'a fait en 1 836 (3), puis de la toile, du bois, du carton, du papier, du sable, du kaolin, de la terre poreuse, comme l'ont fait d'autres expérimentateurs; on a même supprimé tout à fait la cloison, et il y a des couples de ce geiu'e qui fonctionnent avec les licjuides superposés par ordre de densités. On a donné à ces couples toutes sortes de dimensions et de formes, mais ce sont toujours les mêmes éléments qui les composent, savoir : zinc et cuivre pour les deux métaux, et sulfate de cuivre comme substance dépolarisaut l'électrode négative; ils ont donc même force électromotrice, et la nature des diaphragmes, de même que leurs dimensions, ne changent que les conditions de conductibilité électrique. Comme les actions électro-chimiques ont lieu en proportions définies, il faut toujours pour la même quantité d'électricité produite, c'est- à-dire pour le même travail extérieur, user dans chaque couple la même quantité de zinc et réduire la même quantité de sulfate de cuivre; il n'y a (i) Annittes dit Chimie et de Physique, t. XLI, p. 20, 23, 25, etc.; 1829. (2) Comptes rendus de l^ Académie des Sciences, t. IV, p. 267. (3) Becqderel et Edm. Becqderel, Résumé de i 'Histoire de l'Electricité et du Magné- tisme, p. 204; l858. — Becquekel, Traité d' Electro-Chimie, p. lot); 1864. Je ferai remarquer encore, à celte occasion, que les diverses piles à sulfate de cuivre portent à tort le nom de piles de Diiniell. F.e couple compose des deux métaux, zinc et cuivre, et des deux liquides dissolutions de zinc et de cuivre, avait été décrit par M. licccpierel se[)t aiis avant cette époque, et la dénomination ci-dessus doit s'applitpitr seulement à l.i forme par- ticulière que M. Daniell avait donnée à cette pile et qui n'est plits généralement en usage. 81,. (6.6 ) de différence entre ces divers couples, que dans le temps cpic uiet à se produire un effet donné; on n'a pas égard ici, bien entendu, à la diffé- rence qui existe entre la consommation théorique et la consommation réelle, celle-ci dépassant toujours plus ou moins la première, selon la pureté et l'état du zinc, le mélange des liquides, etc. » En ce qui concerne la production de la lumière par voie électrique, si l'on prend pour terme de comparaison la lumière produite par une pile à acide azotique de 4o éléments, pour avoir une tension électrique aussi grande avec une pile à sulfate de cuivre, eu égard à la force électromotrice de ces couples, il en faudrait employer 68, et, toutes choses égales d'ailleurs, comme la consommation de chaque couple d'une pile est toujours semblable pour une égale intensité de courant, pour avoir la même quantité de lumière avec les deux piles, il faudrait consommer plus de zinc dans la pile à sulfate de cuivre que dans la pileà acide azotique, et cela dans le rapport du nombre des éléments, c'est-à-dire de 68 à 4o ou de 1,7 à i. On doit comprendre, d'après cela, que, pour la lumière produite, il est toujours plus avantageux de se servir de couples à grandes forces électromotrices que de couples à faibles forces, car la consommation des piles formées avec les premiers est plus faUjIe. » Mais, u un autre côté, il a été reconnu que, pour une même quan- tité de lumière, la dépense en zinc et en acides, dans une pile, était ])lus forte que la dépense du charbon dans une machine à vapeur qui fait fonc- tionner un appareil magnéto-électrique (i). Les conditions d'une produc- tion économique de lumière ne me paraissent donc pas devoir se rencontrer dans cette application de la pile à sulfate de cuivre. Néanmoins, pour les recherches scientifiques et les applications spéciales, telles que la télégra- phie, etc., la pile à sulfate de cuivre présente les meilleures conditions, et les couples usités en France, avec niveau supérieur alimentant la dissolution de sulfate de cuivre, ont une forme qui est très-usuelle. » « M. Bai.ard répond à M. E. Becquerel que la Note de M. Carré pré- sentée à l'Académie ne renferme rien qui ne soit conforme aux principes que vient de développer son savant confrère, bien jilus autoiisé que lui- même à avoir un avis sur ces sortes de matières; mais il craint qu'eu se l) L. lÎEYNADD, Mémoire sur le IxilUagc et l'éclairage des rôles de l'ratice. — Edm. Bkcquerel, Bulletin de la Société d'Encouragement pour l' Industrie nationale, 2'" série : t. IV, p. 629, et F. Le Koux, t.. XIV, p. 762. ( 6.7 ) préoccupant trop exclusivement du prix de l'électricité produite par divers moyens, il ne fasse pas intervenir dans une proportion suffisante la valeur première de l'instrument qui la procure. Il est en effet bien connu de tout le monde que le prix du charbon que l'on emploie pour mettre en mouve- ment une machine magnéto-électrique est beaucoup moindre que celui du zinc que l'on dissoudrait pour produire un courant égal à celui qu'elle développe en consommant ce charbon. Lors donc qu'il est question de produire beaucoup d'électricité et d'une manière quotidienne, et pendant une longue durée, comme cela a lieu pour l'éclairage des phares, c'est à la machine électro-magnétique, quel que soit son prix d'acbat, qu'on aura recours. Mais en sera-t-il de même quand on voudra utiliser l'élec- tricité dans les laboratoires et les cabinets de physique? Évidemment non, puisque le prix de l'appareil et de la machine destinée à le mettre en mou- vement absorberait, pour un nombre considérable d'années, la somme si limitée inscrite au budget des chaires de chimie et de physique des établis- sements scientifiques. Dans ces cas, où l'on n'a besoin d'électricité que d'une manière intermittente et pendant un temps très-court, il faut, né- gligeant la valeur plus élevée des matières employées pour produire le courant, faire intervenir des appareils d'un prix abordable, c'est-à-dire des piles. » Celle qu'on emploie à cet usage est généralement la pile à acide ni- trique. A quantité d'électricité égale, elle use moins de zinc sans doute que la pile à sulfate de cuivre (quand elle fonctionne normalement), mais ne faut-il pas tenir compte aussi de la valeur de l'acide nitrique qui y est employé? Chacun sait que cet acide n'est pas consommé intégralement, et que lorsqu'il est passé de la densité de 36 degrés Baume à celle de 28 de- grés du même aréomètre, il cesse de pouvoir fonctionner d'une manière utile, et qu'il reste presque sans valeur. Dans la jjile à sulfate de cuivre, au contraire, la substance qui absorbe l'hydrogène fonctionne jusqu'à com- plète destruction ; l'acide du sulfate de cuivre décomposé sert à dissoudre le zinc d'une manière régulière, et le cuivre déposé, pouvant régénérer de la manière la plus aisée du sidfate de cuivre, quand on l'expose à l'air après l'avoir mouillé d'acide sulturique, fait qu'en définitive c'est l'oxygène de cet air qui d'une manière indirecte sert à dépolariser l'électricité néga- tive. Si l'on ajoute, d'ailleurs, que la ()ile à acide nitrique n'est [jas a cou- rant constant, puisque l'acide se dilue, tandis que la pile à sulfate .!e cuivre fonctionne jusqu'à dissolution complète du zinc avec une consfaiiceabsolue, sa supériorité, qu'admet M. Becquerel, restera incontestable pour tous. ( 6i8 ) » Celte pile cependant avait un défaut : sa résistance plus grande au courant n'avait pas permis jusqu'ici de dissoudre, avec des éléments il'une dimension limitée et facilement maniables, assez de zinc dans un temps doiuié, pour [)roduire de la lumière électrique, et cela quelque variées que fussent les formes qu'on lui avait données jusqu'ici. Or celle à laquelle M. Carré s'est arrêté permet de produire l'arc et la lumière électrique, et le nouveau régulateiu- donne la possibilité d'en développer avec peu de dé- pense (i franc |iar heure) une quantité qui dépasse toujoiu's ce qu'on peut en employer d'une manière utile pour les projections dans les am- phithéâtres. )) Si l'on ajoute à ces avantages celui de fonctionner sans émissions de vapeurs nuisibles, et en évitant le maniement d'acides corrosifs, on concevra le désir d'en faire usage qu'ont manifesté plusieurs professeurs qui l'ont vue fonctionnant dans le laboratoire de Recherches de Physique de la Faculté des Sciences. M. Jamin s'en sert déjà avec avantage dans son Cours d'Optique à la Sorbonne, et M. Balard ne doute pas qu'elle ne se substitue bientôt avec celles qui ont été employées jusqu'ici, jusqu'à ce que le pro- grès de la science en fasse connaître une autre préférable. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Le lait devant les liilnmaux; par M. Bonjean. (Commissaires : MM. Boussingault, Bussy, Peligot.) « Conclusions. — i" L'emploi dn galactomètre ou de tout autre instru- ment analogue ne permet pas de reconnaître d'une manière certaine si Ion a ajouté de l'eau au lait. » 2° Cet instrument doit être au contraire une source d'erreurs, en ce qu'il |)eut indiquer, dans du lait |)ur de tout mélange, une addition d'eau qui n'existe pas, et que, d'autres fois, il peut faciliter la fraude on accusant comme bon du lait réellement mélangé d'eau. )) 3" C'est ainsi que le lail chaud ou récemment trait, et le lait non écrémé, élanl les meilleurs, l'instrument, parce qu'ils sont pins légers, les trouvera en défaut, tandis qu'il accordera un laisser-passer au même lait trait la veille, écréiuj et adtlitioiiné d'eau, parce qu'il sera jilus dense. » « M. Boussingault dit à cette occasion que le lait prélevé chez les mar- chands, |)ar ordre de M. le Préfet de police, dans le but d'en constater la qualité, est toujours soumis à inie analyse complète pai- les délégués de l'Admuiistration. » ( 6r9) ANALYSE. — Problème de ta trisection de l'arc — Propriétés de l'équation x^ — 3:c-|-K = o. — Nouvelle méthode de résolution de l'équation du troisième degré, au moyen des tables de logarithmes; par M. Vériot. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « L'auteur rappelle que, dans son premier Mémoire, il a démontré que toute équation du troisième degré jc^ -h V x" -h Qjc -h R = o peut ètro transformée en inie autre de la forme qui a ses quatre premiers termes en cube parfait d'un binùrno j-^ -■> et que, par conséquent, ou peut résoudre, ainsi qu'on résout l'équation du deuxième degré, en complétant le carré, indiqué et commencé par ses deux premiers termes. « Pour cela, il suffit de remplacer, dans la |)roposée, x par - -\- h, et de profiter de l'indétermination de h, pour que le coefficient de la première puissance de j' soit le troisième terme d'un cube parfait, dont les termes eu r' et y- seraient les deux premiers. Cette condition tlontie lieu à une équation en h, du deuxième degré seulement, et peut, par conséquent, être satisfaite. On complète le cube par addition et soustraction d'un terme indépendant de y, et l'équation est ramenée à la forme J — — + r = o, d'où ;- = — ^ + \/ ^ » Dans son deuxième Mémoire, l'auteur démontre que toute équation du quatrième degré, dont on a fait disparaître le deuxième terme, celui en x^, a pour équation aux sommes de ses racines, prises deux à deux, une équation du sixième degré, n'ayant que des puissances paires. Cette der- nière équation peut donc être abaissée au troisième, et, par suite, résolue. » Dans son troisième Mémoire, M. Vériot donne plusieurs solutions géo- métriques du problème de la trisection de l'arc : Dans une circonférence, dont le rayon est supposé égal à l'unité, étant donnée une corde K, répondant à un arc 6a, trouver la corde qui sous-tend le tiers la. de cet arc. » Il fait vou- que, quels que soient les procédés employés pour résoudre ce problème, on arrive à une équatiots cpii n'est jamais itiicrieiu'e au troi- sième degré, et qui est (A) x^ — 3x-^K = o. ( 620 ) » Il observe que l'algèbre devait donner trois solutions; car, dans les deux segments de circonférence, sous-tendus jiar la corde K, on peut in- scrire à la suite les unes des autres trois cordes dijjérenles entre elles, et rien que ces trois cordes différentes, satisfaisant à l'énoncé du problème : une dans le pins petit segment, et deux dans le plus grand. I^n plus grande de ces deux dernières, portée trois fois consécutivement, fait des angles aigus avec elle-même, et, par conséquent, forme une ligne brisée qui se couije une fois. Cette plus grande corde cori-espond à la racine négative de l'équa- tion (A), tandis que les deux autres, formant des angles obtus, en sont les racines positives. » Par le choix de ses procédés pour la mise en équation du problème, l'auteur déduit des conséquences qu'il met en notes à la fin de son Mémoire. 1) Discutant l'équation trouvée de la trisection de l'arc (A) x' — 3.r -i- K = o, l'auteur démontre que si la racine x, correspondant à la corde contenue trois fois dans le petit segment de R, sous-tend l'arc 9. a, la seconde racine positive x' de l'autre segment correspond à l'arc 120°— 2a, et la troisième racine — a:" à l'arc 120°-+- 2a. » La plus grande de ces trois cordes, de 120°+ 2a, est égale à la somme des deux autres, puisque le coefficient de x"^ est nul dans l'équation (A); d'où il suit que : Si d'un point de la circonférence, on mène trois cordes aux sommets d'un triangle éqiiilatéral inscrit, la plus grande de ces trois cordes est égale à la somme des deux autres. » Cette propriété trouve ses analogies, si, au lieu du triangle, on consi- dère un polygone régulier quelconque. M On déduit de cette propriété la relation suivante : sin(6o°-|- a) = sina + siu(6o° -f- a). » M. Vériot examine ensuite quelques particularités de l'équation (A) a:' — 3a' + K = o : » 1° Quand l'arc 2a est un diviseur exact de la circonférence, les ra- cines .r, x' et x" sont les côtés des polygones réguliers, convexes et étoiles d'un même nombre de côtés, indiqué par le quotient de ^— • » 2° I.,e coefficient 3 de .r est égal à x'- -+- xx' -h x'- = 3, en remplaçant la racine x" par son équivalent x + x' . (62 1 ) » Et si l'on considère la relation x'- -+- jcj H- J"' = 3 comiiie l'équation d'nne conrbe, on obtient une ellipse dont les demi-axes sont y/ô et y'a , les foyers étant distants de 2 dn centre. » 3° En disposant l'équation (A) de cette manière : x^ — [\x -\- X -\- 2X- — aa'- + 2 — '2 4- K = o, on trouve (i — x) v'a -\- X =-- sIt. — R . )) [\° De x^ -+- xr + j- = 3, on déduit r , s/3 ,7 s qui doinic l'une des racines de (A) en fonction de l'une qnelcontpie des deux autres. Ou bien, si j' = coi'fle 2 a = 2 sina, X =i — sina ± y'S y/i — sin^ a = — sina ± \jZ cosa. » 5" 1/équalion (A) donne aussi bien les cordes des arcs triples que les cordes des arcs tierces; seulement K est l'inconnue. )i 6° L'équation (A) peut donner les cordes des arcs de trois en trois fois plus petits. Par exemple, en éliminant x on y entre x^ — 'ix + ; = o et j^ — 3 r + K = o, on aura la corde du neuvième de l'arc sous-tendu par K. 1) 7" L'équation (A) combinée avec l'équation de la division de l'arc en deux parties égales, peut doinier la corde du sixième d'un arc sous-tendu par R ^.3 _ 3^ + y/l±Ji _ y/i^ = o. » 8° En faisant x = \[j dans (A), on (obtient l'équation aux carrés des racines J^ — ^J- + 9^" — R- = o. » Et, poui' a: = \ z, on trouve z' + 3Rz- + 3(R=-9)z + R'= 5, poiu' l'équation aux cubes des racines. C. K., 1868, I" Semestre, i T. LXVI, N" 12.; 82 ( 622 ; » Si K= \ 3 '^côlé du triangle équilaléraP, on a s='-t-3z-v3 -i8^ + 3v3 = o, d'où l'on voit, par le coefficient de z" , que le cube de la plus grande dia- gonale de l'ennéagone est égal à la somme des cubes des autres diagonales x"^ = x^ -+- x'-^ -+- 3 v''3, ce qui donnerait le moyen d'avoir une sphère égale à Irois autres. » 9° L'équation (A), combinée avec le théorème de Ptolémée, peut servir à trouver facilement la corde du cinquième, du septième, du huitième, etc., d'un arc sous-tendu par une corde donnée R. C'est ainsi que l'on trouverait : X' — 5x' -I- Sjt — K = o, pour la division d'un arc en cinq parties égales; x' — nx^ -]- \[\x'^ — •y.r H- R = o, pour la division en sept parties; x^ — Sa-" 4- 20j:* ~ i6.r- + R= = o, pour la division en huit parties, etc. w Résolution de (A) :c^ -- 3.r + R = o. — Eu remarquant, d'un coté, que X =: cordeaa ^ 2sina, et que, d'un autre côté, sin oc -f- cos a = i, ou bien i = (sin a -h cosa \ — i ) (sin a — cosa y — i ), on a SI n a -h cos a \ — i = sin a — cos a v/ — i et réciproquement, il s'ensuit que sin a + cosa y' — i -\ ^^ = asui a. sin y. 4- cos y. y' — i » Par conséquent on peut poser X = }■ -h - y dans (A), et l'équation se trouve immédiatement résolue, car ou a Y"-\ r -t- R = O, ou bien ) ° + R ; ' H- i = o, j y% - ■• ... d'où K r^ = - -^d=-v'R'-4. ( 623 ) )) Pourl'éqtiation x^ ■+- 3x-f- R = o,on résoudrait avec la même facilité, en taisant .x = r r » On peut encore résoudre l'équation .r' — 3jc — R := o, laquelle est égale à (A) où .r est cliangé en — jc-, en posant j/K-t-'" 3 /K — »i , .... a- = y 1- y ' avec la condition que et de même x' + 3.r — R = o, en posant ,:/K 4- '" i/li.— m , . ,.,. ,r = y y/ ^ avec la même condition 7 = '■. K.2 — /"- _ 4 » L'auteur démontre que toute équation jc^ — 3jc" -j- R = o a ses trois racines réelles, lorsque K est compris entre + 2 et — 2, et que, en dehors de ces limites, elle a deux racines imaginair s. « Quant à l'équation a:^ ■+■ 3jc -i- R = o, elle n'a jamais qu'une racine réelle. )) Il fait voir ensuite que toute équation du troisième degré, dont on a fait disparaître le terme du deuxième degré de l'inconnue, peut se ramener à l'une des deux formes (A) s^-33 + K = o, ou bien (B) ~ =^ + 3=+R' = o, en faisant dans la propo.'-ée, privée de second terme, j)-' + Q} + R = o, ., y 3Rv/3 QVQ suivant que Q est négatif on positif. » D'après cela, si le terme "iz est précédé du signe — , et si le terme 4^ = R est compris entre +2 et — 2, l'équation a ses racines réelles. Q\/Q Dans tous les autres cas, elle a deux racines imat'inaires. Et comme, dans le cas des trois racines réelles, K est plus petit que 2, on peut le considérer comme corde d'une circonférence dont le diamètre est égal à 2, ainsi qu'on le suppose poui- les Tables de logarithmes. » R étant supposé ég.il à la corde tle l'arc 6a, on à 2sin3a, les racines 82.. ( 62/, ) seront asiiia, 2sii)(Go — a) et — 2sin(6oJ-a). De là un moyen très-simple tle trouver ces racines au moyen des Tables de logaritlnnes, et avec l'approxiniation qu'elles comportent. » CORRESPOIVDAIVCE. M. LE Secrétaire perpétuel donne lecture d'un article du testament de M. Serres, adressé par M. Lavucat, article qui contient un legs de soixante mille francs fait à l'Acidémie des Sciences pour instituer un prix triennal sur l'Embryologie générale. Cette pièce sera transmise à la Commission administrative pour être l'objet d'une proposition à l'Académie. M LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Trois beaux volumes in-4", contenant la partie géologique des obser- vations effectuées par les natiu'alistes faisant partie de l'expédition de la frégate Novnra dans son voyage autour du monde : ces volumes contien- nent en particulier des observations sur la géologie de la Nouvelle-Zélande ; 2° Un volume ayant pour titre : » Extraits des Mémoires de Réaiunur sur les Insectes » ; 3° Un volume intitulé : » le Monde des bois », par M. Hœfer ; 4° Denx brochures ayant pour titres : « l'Art de planter », par M. de Manteujfel, et « l'Art des jardins », par M. ErnouJ. M. Haton de la Goupillière prie l'Académie de voidoir bien le com- prendre parmi les candidals à la place vacante dans la Section de Méca- nique, par suite du décès de M . Poncelet. (Renvoi à la Section de Mécanique.) crilMlE ORGANIQUiî. — Sur les carbures j)yrogénés ; par M. Berthelot. n Les carbtu'es pyrogénés sont engendrés par l'action réciproque et di- recte des carbures plus simples, tels que le gaz oléfiant, l'acétylène, la bcn/ine, etc. .T'ai établi ce résultat général par des expériences très-nettes, exécutées sur les carbures libres, pris deux à deux et mis en réaction. J'ai ( 62,^ ) reconnu, par exemple, que l'acéfylène chauffé au rouge sombre se change peu à peu en benzine, par la réunion de trois molécules : » La benzine réagit à son tour, soit sur l'acétylène, soit sur le gaz dé- fiant, pour donner naissance au styrolène : C'H= + C'-H'' = C"'H«. » Le styrolène s'unit à l'acétylène pour former d'abord l'iiydrure de naphtaline, dont l'existence est transitoire : et consécutivement la naphtaline elle-même, corps beaucoup plus stable : » La naphtaline agit encore sur l'acétylène et sur l'éthylène libres pour constituer racénaplitène, le plus beau peut-être des carbures contenus dans le goudron de houille : » Et ainsi de suite indéfiniment. Chacune de ces réactions a été vérifiée individuellement. Toutes ont lieu, je le repète, directement et sur les car- bures d'hydrogène libres. » Mais, s'il en est ainsi, si les actions réciproques et directes des carbures pyrogénésse manifestent avec le même caractère de nécessité que les réac- tions ordinaires de la chimie minérale, il en résulte que : partout où l'acé- tylène prend naissance à la température rouge, on doit obtenir la même suite de réactions, et observer la formation méthodique de la série de car- bures d'hydrogène que je viens d'énumérer. )) J'ai cru utile de vérifier cette conclusion par des expériences directes, exécutées sur les carbures qui fournissent l'acétylène en vertu des réactions les plus régulières; je veux parler liu gaz oléfiant ou élhylène, lequel pro- duit l'acétylène par une simple perte d'hydrogène : en* = C''H- + H-, Elhylène. Acélylène. et du formène, ou gaz des marais, lequel produit l'acétylène par une con- densation régulière : = C/H- + 3H-. Acéljlène. » L J ai donc fait passer le gaz oléfiant pur et sec h travers tni tube de ( 69.6 ) porcelaine rouge de feii, en évitant d'élever trop haut la température. Si Van) dirige les gaz dans l'acide nitrique fumant, de façon à absorber la vapeur de benzine, il suffit de décomposer quelques litres de gaz oléfiant pour pouvoir manifester la benzine avec pleine évidence. A cet effet, on précipite par l'eau la nitrobenzine, on la récolte en agitant le liquide avec un ])cu d'é- ther; on distille dans une petite cornue, pour chasser l'élher ; puis on ajoute de la limaille de fer et de l'acide acétique. Ou distille doucement, ou neutralise la liqueur distillée avec un peu de chaux, et l'on peut produire alors avec le chlorure de chaux la magnifique coloration bleue qui carac- térise l'aniline. Elle se produit avec une telle intensité, au moyen des pro- duits pvrogénés du gaz oléfiant, qu'il suffirait de détruire une centaine de centimètres cubes de ce gaz, et peut-être moins encore, pour obtenir les réactions de la benzine. » Cependant, j'ai cru devoir répéter l'expérience sur une plus grande échelle, afin d'isoler en nature la benzine elle-même et, s'il se pouvait, les autres carbures pyrogénés prévus par la théorie. J'ai fait passer les gaz de la réaction à travers un tube en U, refroiili et comnuuiiquant avec un petit récipient par une tubulure verticale, placée à la partie médiane et infé- rieure (lu tube en U. J'ai condensé ainsi une certaine pro|)ortion d uii_ liquide goudronneux, que j'ai soumis ensuite à des rectifications. J'en ai extrait les corps suivants : » 1° La benzine liquide et pure, C'-H*, dontil est facile de vérifier les caractères. » 2° Le styrolène pur, C'°H'. J'ai caractérisé ce carbure par son état, son odeur, son point d'ébullition (vers i45°), ses promptes transformations en polymères au contact de l'iode et de l'acide sulfurique, enfin et surtout par la formation de fiodure cristallisé que le styrolène forme lorsqu'on l'agite avec une solution aqueuse et concentrée d'iodure de potassium ioduré, et que l'on étend presque aussitôt la liqueur. La forme cristalline de cet iodure, étudiée au microscope, et son changement spontané en iode et polystyrolène, dans l'espace de quelques heures, sont extrêmement ca- ractéristiques ; car toutes ces propriétés ne se manifestent qu'avec le styio- lène, et même seulement avec le styrolène très-pur. J'ai ainsi caractérisé le styrolène formé aux dépens du gaz oléfiant. Dans cette décomposition, la proportion en est moindre (pie celle de la benzine. » La benzine et le styrolène sont les seuls carbures volatils au-dessous de 200 degrés qui prennent naissance en proportion appréciable; ce qui confirme la régularité des relations qui existent entre le coips décomposé et les produits de sa métamorphose. I 69-7 J » 3° Vers 200 clegrés et au-dessus distillent divers liquides, qui ne t.irdent pas à se prendre en une niasse cristalline. Je pense que les plus vo- latils de ces liquides sont formés par l'hydrure de naphtaline, dont ils pos- sèdent l'odeur et le degré de volatilité. Mais je ne connais point jusqu'ici de réaction propre à caractériser de petites quantités de ce carbure : sa for- mation n'est donc point démontrée. Au contraire, il est facile de reconnaître que les cristaux condensés dans la partie la plus volatile sont constitués par la naphtaline. Ce même carbure se manifeste d'ailleurs avec son aspect et ses formes ordinaires dans l'allonge traversée par le courant gazeux pen- dant la décomposition. J'y insiste d'autant moins que M. Maginisa déjà ob- servé, il y a bien longtemps, la formation de la naphtaline dans la décom- position du gaz oléfiant. )) II. Je vais maintenant exposer la décomposition par la chaleur rouge du formène ou gaz des marais. Cette décomposition fournit d'abord de l'acétylène, comme je l'ai constaté il y a sept ans, mais en moindre quantité que celle du gaz oléfiant. M I.a benzine prend aussi naissance, comme il est facile de s'en assurer, en dirigeant quelques litres de gaz des marais à travers un tube rouge, puis au sein de l'acide nitrique fumant. J'ai ainsi obtenu successivement : la ni- trobenzine, l'aniline et la belle coloration bleue qui caractérise cette substance. » Enfin, la naphtaline se condense dans les allonges, avec ses caractères ordinaires, conformément aux observations que j'ai publiées il y a plusieurs années sur la décomposition du gaz des marais. » En résumé, la formation de l'acétylène, C* H", qui représente le produit ultime des décompositions pyrogénées, a pour conséquence la formation nécessaire d'une certaine quantité de benzine, C'^H*, par condensation po- jymérique. Mais, la benzine et l'acétylène se trouvant en présence à la tem- pérature rouge, la formation du styrolène, C^°H% est une nouvelle consé- quence de leur action réciproque. La formation de la naphtaline résulte à son tour de l'action réciproque entre l'acétylène et le styrolène, ou, d'une manière plus éloignée, entre la bonzine et l'acétvlène. » Cette formation presque universelle de la naphtaline, reconnue par tant d'observateurs, a été aperçue toujt d'abord, parce que le carbiu'e est cristallisé et doué de propriétés tiès-caractéristiques : mais elle éuiit de- meurée jusqu'ici sans explication, faute d'avoii- reconnu la présence non moins universelle de la benzine, et surtout la présence et les actions directes de l'acétylène, géiiéralviu' fnndanieul.il des carbures pyi'ogénés. » ( 628 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les cyanures doubles analogues aux ferro et aux ferrirjanures. Note de M. A. Desca.mps, présentée par M. Fremy. « L'action des cyanures alcalins sur les cyanures métalliques donne lieu, comme on le sait, à deux ordres de jihénomènes bien distincts : tantôt on obtient de véritables cyanures doubles, tels sont ceux que foi ment le zinc, l'argent, avec le cyanure de potassium; tantôt, au contraire, il en résulte des sels alcalins, dont l'acide de nature complexe et organométallique est constitué par le métal intimement uni au cyanogène; les ferrocyanures et les ferricyanures en sont les meilleurs exemples. A ce dernier groupe on ])eut ratlaciier les cyanures doubles formés par le platine et par quelques métaux de la classe du fer : le manganèse, le chrome, le cobalt. L'étude de ces composés a déjà été commencée par Gmelin, Rammelsberg, et par ]\L Balard; mais ces chimistes n'ont examiné que les sels analogues aux ferricyaiuues. J'ai cru qu'il serait intéressant de compléter celle étude en chercliant à produire les composés analogues aux ferrocyanures. Peut-être même l'étude de ces corps permettra-t-elle de jeter quelque clarté sur la véritable constitution de ces acides si curieux et d'expliquer enfui la diffé- rence d'action des cyanures alcalins sur les cyanures métalliques. )) Mes premières recherches se sont portées sur le manganèse, et c'est le résultat de mes expériences que je désire communiquer à l'Académie. » On oblient le manganocyanure de potassium toutes les fois qu'on met une solution concentrée de cyanure de potassium, chauffée à 4o ou 5o de- grés en contact, soit avec du protoxyde de manganèse, du carbonate ou du cyanure de manganèse. Au bout d'une heure environ, la liqueur jaune qui en résulte, filtrée, abandonne par refroidissement des cristaux de man- ganocyanure de potassium. Ce sel est d'un violet très-foncé, cristallisé en tables carrées comme le ferrocyanure. » Il s'altère facilement au contact de l'air en absorbant de l'oxygène et se décompose en manganicyanure et en sesquioxyde de manganèse. On le conserve aisément dans les eaux mères au sein desquelles il a cristallisé. Desséché avec soin cl renfermé dans des tubes, on peut le garder sans qu'il se décompose. » Sous l'action de la chaleur et au contact de l'air, il se décompose en sesquioxyde de manganèse et en cyanale de potasse, connue le fait le cyanofi rrurc. » Une solution de potasse le décompose en donnant du protoxyde de ( 629 ) manganèse. Des acides, même étendus, le dissolvent avec dégagement d'acide cyanhydrique. » Le véritable dissolvant de ce sel est le cyanure de potassium : cette solution est jaunâtre; avec les sels de zinc, elle donne un précipité violet, tandis que le manganicyanure donne un précipité rose avec les mêmes sels : ce caractère permet de distinguer leurs solutions. Le manganocyanure de plomb est un précipité jaune, qui m'a permis de préparer l'acide man- ganocyanhydrique en le décomposant par l'hydrogène sulfuré. » Le manganocyanure de potassium a pour formule K, MnCy = R. » L'action de l'eau sur ce sel est assez intéressante : il commence par se dissoudre, puis la liqueur se trouble en quelques instants et laisse bientôt déposer un précipité vert ; l'eau retient du cyanure de potassium. » Ce précipité vert, analysé, m'a présenté la composition suivante : Mn=RCY' = MnCy'|^' » La décomposition du manganocyanure par l'eau pourrait donc s'exprimer par l'équation suivante : 1 (K^ Mn Cy ' ) = Mn= K Cy = + 3 R Cy. .. Ce composé vert s'obtient encore de plusieurs manières : d'abord en versant goutte à goutte un acide dans le manganocyanure; un excès d'acide le redissout. On le forme aussi en traitant un sel de manganèse par le man- ganocyanure, ce qui permet de le considérer comme un manganocyanure de manganèse et de potassium : K, MnCy' Mn, analogue au ferrocyanure de fer (ferrosum) et de potassium, composé blanc qu'on obtient par l'action de l'acide sulfurique étendu sur le ferrocyanure, ou bien encore en traitant un sel ferreux par le ferrocyanure. » Je citerai enfin un dernier mode de préparation de ce composé vert, d'autant plus précieux qu'il me permet maintenant de préparer le manga- nocyanure de potassium sans la moindre difficulté. Il consiste à verser un sel de manganèse en léger excès dans une solution concentrée de cyaniu'e de potassium. Il se forme un précipité vert qu'on peut laver par décanta- tion. Ce sel est très-soluble dans le cyanure de potassium, et si la solu- C. R., iSG8, 1" Semestre. (T. LXVl.N» 12.) 83 ( 63o ) tion est suffisamment concentrée, elle abandonne par refroidissement le manganocyanure cristallisé Ce dernier procédé de préparation dn iiianga- iiocyanure est très-rapide et d'une exécution iacile. Il faut avoir soin d'opé- rer sur des solutions de cyanure alcalin très-concentrées; car ce sel étant fort altérable, la concentration des liqueurs par le feu le décompose en mauganicyanure et en sesquioxyde de manganèse. » Le sel vert dont je viens de parler est insoluble dans l'eau, altérable i» lair liumide; mais desséché à loo degrés, il se conserve très-bien. Il est décomposé par les acides étendus, avec dégagement d'acide cyanhydrique. » Si l'on fait passer un courant de chlore dans une solution de man- ganocyanure, on obtient, comme produit principal de la réaction, le mau- ganicyanure de potassium ; l'hydrogène sulfuré est sans action sur le manga- nocyanure et ramène à cet état une solution de manganicyanure. » Ces travaux ont été exécutés dans le laboratoire de M. Fremy, au Muséum. Qu'il me soit permis, avant de terminer, d'adresser ici mes remer- cîments sincères à mon professeur, dont la bienveillance et les bons con- seils ne m'ont jamais fait défaut depuis mes débuts en chimie. )) Nota. — Ce travail était entre les mains de M. Fremy depuis quelque temps. Au moment de le publier, M. Nicklès m'apj)rend qu'un chimiste américain, M. Eaton, a obtenu des résultats qui s'accordent complètement avec ceux que je viens de faire connaître et que son travail paraîtra dans le prochain Journal de Phannacie^ 4" série, t. VIII. » Par un sentiment de justice que tout le monde comprendra, j'ai cru devoir faire connaître cette circonstance à l'Académie (i). » PHYSlOLOGiK. — Exjiloralions phosjiliéîiiennes de la rétine. Images snlijeclives de la macula lutea et de la fovea centralis. Note de M. R. IIoudin, pré- sentée par M. Cloquet. (Extrait.) « L'expérience que je vais décrire repose sur des impressions phosphé- niennes dans lesquelles quelques-unes des régions de la surface de la rétine donnent leurs images. Ces images étant subjectives, je ne cite ici que mes propres observations. » Le matin, avant le jour, alors que ma rétine, après un long lepos, est arrivée à sa jjIus grande excitabilité, mes yeux étant fermés, je pose la pulpe des deux grands doigts siu' la paupière de l'un d'eux, en y exerçant une (i) Ucber ilie I) (invirbiiiddngen des inangfins; von J. lîaton iind R. Fittig ; expériences faites au laboratoire de Gottingeii. {Noie du Sccirtnirc i>c/ijccuet.) ( (^■^' ) pression légère, uniforme et continue. Cette action est dirigée de façon à converger vers le centre de ma rétine. )) I.a pression à peine établie, le champ visuel, obscur jusque-là, se marbre de jaune et de bleu de toutes nuances. Des figures diverses, indé- cises et indéterminées se forment, se déplacent et se moilifient, dans des dispositions qui rappellent les fantaisies kaléidoscopiques. » Dix à quinze secondes se sont à peine écoulées depuis le commence- ment de la pression, que, sur le ch;unp de la vision confusément éclairé, apparaissent des étincelles et de petites figures lumineuses, agitées de mou- vements saccadés et irréguliers. Quinze secondes encore, et ces images pyro- techniques disparaissent. Le champ visuel rentre dans nne uniformité semi- lumineuse. » Tout à coup, et c'est là un magnifique spectacle, un phosphène écla- tant, prenant naissance à quelque distance du centre visuel, entoure celui-ci d'une auréole ou disque lumineux, en lui réservant une tache noire de forme irrégulière, mais sensiblement ovoidale. Une ou deux secondes après cette apparition, le disque quitte son ton phosphéuieu pour un bleu d'azur du plus vif éclat. » Ici je cesse la pression, et si je continue de me maintenir dans l'ob- scurité, je puis me livrer encore à l'observation du phénomène pendant près de quarante secondes. >) La taclie noire centrale se régularise insensiblement; elle offre main- tenant le contour parfait d'une amande dont le grand axe de figure est horizontal et dont la pointe est invariablement tournée vers l'angle inté- rieur de l'œil. La péiiphérie de celte tache est bordée d'une ligne lumi- neuse. Parfois, lorsque ma rétine est dans de bonnes conditions pour l'ex- périence, j'aperçois un point brillant an milieu de la tache noire. » Le contour du disque azuré ne se termine pas brusquement : une bordure irrégulière, floconneuse et brillante le sépare du reste du champ visuel qui est dans l'obscurité ; de sorte qu'il semble que l'on voie l'azur du ciel à travers ime onvertiue pratiquée dans un nuage épais. Je le répète, c'est une superbe image. " Si je veux obtenir des impressions plus vives et plus déterminées, j'opL-re sur mes deux yeux à la fois. Mais, dans ce cas, les formes des images sont modifiées par leur superposition. Ainsi, par exemple, la tache noue présente l'image de deux amandes superposées et dont les pointes sont tournées en sens inverse. » On se demande quelles sont les parties de la rétine qui produisent ces 83.. ( 632 ) images subjectives et quelles sont aussi les causes de leur formation. Je vais essayer de repoudre à cette double question. » La première phase de l'expérience pourrait s'expliquer ainsi : La pres- sion exercée sur le globe de l'œil n'est pas assez forte pour déterminer une lueur phosphénieune immédiate telle qu'on la voit, par exemple, sous l'ac- tion d'un choc ou d'une vive pression. Mais en raison de la persistance de cette pression sur la rétine et de l'excitation incessante qui en résulte, il se forme, entre la lumière et l'obscurité^ une lutte dans laquelle le phosphène prend enfin le dessus; et cette lutte produit les images kaléidoscopiques dont nous avons parlé. » Les étincelles, les lignes et petites figures lumineuses que l'on voit agitées de mouvements irréguliers et saccadés ne peuvent-elles pas recevoir l'explication suivante? La pression dirigée sur le centre de la rétine y ren- contre les parties les plus fines du réseau vasculaire; ces vaisseaux d'une ténuité si délicate sont facilement comprimés, et étranglés même, en cer- tains endroits. Il en résulte des intermittences dans la circulation, par suite desquelles il se lait sur la rétine des frottements et des pressions partielles, sources de petits pliosphènes intermittents. De là les images pyrotechniques. » Dans la seconde |)ljase de l'expérience, la continuité de la pression finit par déterminer au milieu du champ visuel un' phosphène sous l'aspect d'un disque lumineux. C'est l'image de la macula littea. Cet organe, en raison de son extrême excitabilité et de sa position centrale, reçoit la plus forte partie de l'impression phosphénienne qui lui donne son vif éclat. » I^a tache noire que l'on voit au milieu de la macula, c'est Vd fovea cen- tralis. I^a cause d'absence de lumière à cet endroit est dans la disposition même de cette partie de la rétine. En eflef , tandis que le champ visuel reçoit en plein les étreintes de la pression, les organes sensibles de la fovea étant abrités dans leur petit trou, sont dégagés, par ce fait, de toute action phos- phénienne; ils restent dans l'inertie et par conséquent dans l'obscurité. Et l'on reconnaît là une disposition providentielle : sans cet abri protecteur l'exquise sensibilité de la fovea se trouverait incessamment excitée par l'action phosphénienne, qui, par diverses causes inhérentes à la conforma- tion et aux fonctions de l'oeil, règne à l'état latent sur tout le champ visuel (i); ce qui pounait apporter un trouble à ses atomiques a|)pré- ciations. (i) En quelque instant qu'on l'ernie les yeux et (|nelle (|ue soit l'obseuritc dont on soit environne', le elianip visuel n'est jamais complètement noir. ( 633 ) » En résumé, si par un long repos on procnre à la rétine la plus grande excitabilité dont elle soit susceptible et que, dans cet état, on exerce sur elle une pression modérée et continue, on peut voir subjectivement de très- belles images de la macula Uitea^ de la foven cenlralis et d'un jmlit poinl /tn/u'/ie/<.v que je cite ici ponr mémoire, mais pour lequel je me propose de donner ultérieurement une explication particulière. » GÉOLOGIE. — Théorie de la formation de rasphnlie an Fal-de-Travers [Saisie); par M. Ch. K\ab. « Conc Lisions . — y°\JasphaUe (calcaire imprégné de bitume) est dû à la décomposition, dans une mer profonde, de bancs de mollusques, décomposition opérée sous une forte pression et à une hante tenjpéra- tiire ; » 2° Le bitume libre s'est formé aussi par la tlécomposition de cer- tains mollusques ou crustacés, dans une iwev peu profonde, à une liante tem- pérature, mais sous une pression insuffisante pour forcer ce bitume à impré- gner les coquilles d'huître; » 3° Le pétrole est aussi dû à la décomposition, sous l'eau, de mol- lusques, décomposition qui a eu lieu à inie température trop faible pour le transformer en bitiune , mais sous une pression phis ou moins consi- dérable; » 4° Les bancs de calcaire blancs, formés aussi par l'accumulation d'huîtres fossiles, et qui ne renferment ni bitiune ni pétrole, ont été for- mées sous de telles conditions, que les produits de la décomposition des matières organiques animales se sont évaporés; » 5° Enfin, les combustibles seuls, ou bitumes fixes, ont été formés par la décomposition des plantes, tandis que tous les précédents ont une ori- gine animale. » M. L. Sacvage adresse des remarques concernant les deux dernières communications faites par M. Houzeau à l'Académie. Selon lui, « l'iodure de potassium est toujours décomposé par l'acide sulfurique, même à froid, ce que l'on constate en agitant le mélange d'iodure et d'acide avec de l'éther; l'iode mis en liberté se dissout dans l'éther, qui se colore en jaune. » M. H.-R. S11.VESTER soumet au jugement de l'Académie une brochure. ( fi"'4 ) iuipriiii.^e en anglais, re-htive à la niorl apparente el aux diverses asphyxies. Cette brochure sera soumise à l'examen de la Section de Médecine. A 5 heures un qiiait, 1' Vcadémie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heines trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du ■Ï5 mars i868, les ouvrages dont les titres suivent : Météorites du Muséum d'Histoire iiainrellc au 3i mars i866; par "SI. A. Daubkée. Observations anatomiqurs sur quelques mammifères de Madacjasear; par 7AW. Alphonse MilnilEdwai^ds el Alfred GliAiSDlDlER. (Extrait des Jnnalesdes Sciences naturelles.) Vnr\s, 1867; in-4'', avec planches. Souvenirs d'une exploration scientifique da/is le nord de l'Jfiique. — L ÂJo- nninents sjnnboliques de l' Algérie; pir M. J.-R. BOURGUIGNAT. Paris, 1868; in-8°. (Présenu- par I\L Milne Edwards.) La vie et les mœurs des insectes. — Extraits des Mémoires de Iléaumur; par M. C. DE MONTMAHOU. Paris, i868;in~i'i. Guide praliijue de minéndoijie appliquée; par M. A. -F. NoGUÈS, i''' pai-tie. Paris; in-8°. Essai sur les causes (pii on' relardé ou fivorisé les progrès de la médecine de- puis lu plus haute aaliipnté justpiànolrs épo(pie; par M. J-R. MÈGIi. Tours, 1 868; in-8°. (Présenté par Ai. Cloquet.) Description de l'appareil il'appel lébyiapliique de A. Daussin. 1i]-4° aiilo- graphié. Le monde des bois; pin- Ve\à. WOMVVAK. Pai'i.i, 1 868 ; grand in-8" illustré. La uiipie dans le Bordelais; par Auguste PliTl l-LAFlTTli. Paris, 1861; in-8" avec ligures. Causeries scicntifi(jues (9" année); /)>/ pai'- ties; t. II, l'-^et 2" parties. Vienne, 1864-1866; 3 vol. in-4". Das... La loi de développement de la /ir(/»re;y;flrleD''BECHT. Miniicii, 1868; in-8". COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE nu LUNDI 30 MARS 1868. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. MEMOIRES ET COMMUI\ICATIOi\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. (c M. MiLNE Edwards offre à l'Académie la première partie du neuvième volume de son ouvrage, intitulé : Leçons sur la Physiologie el i Analomie comparée de rhotnme et des arjiinaiix. D:ins ce fascicule l'auteur traite des organes de la génération chez les animaux invertébrés. » '■ M. le Baron J. Cloquet, au nom de M. le D' Gabriel Pelletan et de sa famille, fait hommage à l'Académie du buste de Philippe-Jean Pelletan, né à Paris le 4 ni'ii '747 c-^ décédé dans la même ville le 26 septembre iSaq. M. P. Pelletan était Membre de l'Académie des Sciences depuis sa création sous la République en 1794- M. J. Clorpiet s'acquitte de In mission dont il s'est chargé avec d'autant plus de plaisir, qu'il compte parmi ses premiers maîtres le professeur Pelletan, pour la mémoire duquel il a conservé le plus d'estime, de respect et de reconnaissance. » COSMOLOGiiî. — Météorite tombée (en iSSg?) aux îles Philippines ; par M. Daubrée. (( Don Casiano de Prado, inspecteur général des mines d'Espagne, dont on a à déplorer la perle récente, a bien voulu, au moment même de sa C R., 1868, 1'^ Sejnestre. (T. LX\1, N» 15.) 84 ( 638 ) mort, nous donner une. nouvelle marque de son obligeant empressement à enrichir la Collection du Muséum, en prenant des dispositions pour qu'on nous expédiât ini échantillon de météorite qu'il venait de recevoir. M. le professeur Rico y Sinobas s'est empressé de satisfaire à cette volonté. » Cette météorite, recueillie aux îles Philippines, non loin du village de Mexico, province de Pampanga, et envoyée par le père Llanos, est tombée, dit-on, en i85g. » Elle appartient au type commini, c'est-à-dire qu'elle est formée d'une masse pierreuse confusément cristalline, consistant principalement en sili- cates magnésiens, et dans laquelle sont disséminés de petits grains à éclat métallique, les uns gris consistant en fer nickelé, les autres d'un noir foncé, formés de fer chromé. Ces derniers sont très-nombreux. » Ce qui frappe tout d'abord, quand on examine cette météorite, ce sont de nombreuses veines noires qui se détachent, par leur nuance sombre, sur la couleur grise de la pierre, et qui lui donnent un aspect marbré. Par cette disposition, elle présente une ressemblance fraj)pante, tant dans sa partie pâle que dans sa partie foncée, avec la pierre météorique tombée le 5 aotit 1812, à Chantonnay (Vendée). En même temps, elle présente la structure globulaire (Chondrites, de Gustave Rose) habituelle aux météo- rites du type commun, et qui se retrouve aussi dans celle de Chantonnay. » En examinant une surface polie de la météorite des Philippines, on ob- serve que les grains de fer métallique sont à peu prés en même quantité dans la partie foncée et dans la partie claire. Dans certaines régions de la partie foncée, on observe également, comme dans la matière claire, des grains de sulfure de fer; d'autres régions en paraissent dépourvues. » Il semble, dans quelques parties de la météorite, que la matière noire remplisse des fissures qui atteignent 2 millimètres, et forment entre elles des angles généralement ouverts, dont quelques-uns sont très-voisins de 90 degrés. » J'ai snccessivement soumis à l'examen microscopique deux lames minces taillées, l'une dans la partie. claire et l'autre tians la paitie foncée. >• Dans la partie claire, la matière pierreuse et transparente présente une striu;ture fendillée, comme on l'observe dans beaucoup d'autres mé- téorites du tyjie conniuui. A p. ut les grains de fer nickelé et de fei" chromé, on y distingue, ainsi qiie dans beaucoup de météorites, de nombreux con- tours cristallins et hexagonaux, connue ceux que l'on observe dans le pé- ridot et le |iyroxène. Une matière ocracée et opaque; est disséminée? dans la masse transparente qui agit tres-énergiquenieut sur la hunière polarisée. ( 639 ) » Ij.t partie foncée présente une structure moins fendillée que la partie claire. La matière noire est opaque; dans certaines parties, elle est traversée, |)ar (le petites veines, à peu près parallèles et très-écartées, d'iuie matière claire qui agit sur la lumière polarisée. D'autres veines pareilles viennent cou- per les premières. L'aspect de ces veines donne l'idée de fissures remplies. La matière noire empâte des fragments plus ou moins anguleux, dont quelques- uns sont très-actifs sur la lumière polarisée. On y distingue enfin, cou)me dans la partie claire, des grains de fer nickelé et des grains de fer chromé. )) La densité de la météorite des Philippines, mesurée au lahoratoire de Géologie du Muséum par M. Meunier., a été trouvée égale à 3,6io. Elle est voisine de la densité de la météorite de Chantonnay, qui, d'après M. Rum- 1er, est égale à 3,67. » Traitée par l'acide chlorhydrique bouillant, la météorite qui nous oc- cupe laisse 28,5 pour 100 d'un résidu qui jusqu'ici n'a pas été examiné; la dissolution renferme, comme bases, de la magnésie, du protoxyde de fer, un peu d'oxyde de nickel et une très-faible quantité d'alumine. » L'échantillon n'est pas assez volumineux pour qu'on ait cru devoir en séparer le poids nécessaire à une analyse quantitative. » COSMOLOGIE. — Météorite tombée à Murcie, Espagne, le 214 décembre i858; parWM.. Daubrée e< St. Meunier. « Le Musée des Sciences naturelles de Madrid a fait figurer à l'Exposi- tion universelle de 1867 une magnifique météorite, tombée le 24 dé- cembre 1 858, à Murcie. » Cet échantillon a grossièrement la forme d'un parallélipipède droit à base carrée. Ses trois dimensions sont environ 3c) centimètres, 4° cen- timètres et 27 centimètres. » La météorite de Murcie ayant une densité égale à 3,546, connue il résulte d'une mesure faite au laboratoire de Géologie, à la température de 17 degrés, le bloc exposé pèse environ ii4 kilogrammes. Elle dépasse donc très-notablement, par son poids, celui de la plupart des météorites pierreuses, et peut compter parmi les plus volumineuses que l'on possède dans les collections. Elle est encore supérieure, en poids, à la pruicipale météorite de Juvinas, et n'est pas beaucoup moindre que celle d'Ensisheim. » La masse est presque entière, c'est-à-dire que, dans presque tous les points de sa surface, on constate l'existence d'une croi^ite. Cette croiite n'a pas ici ras[)ect qu'elle présente ordinairement dans les météorites pier- 84.. ( 64o ) relises. Elle a manifestement subi une alléraliou profonde, depuis l'époque de sa formation. De noire qu'elle était d'abord , ainsi qu'eu téuioigueut quelques vestiges encore intacts, elle est devenue ocracée. « Malgré cette transformation, sou étude offre encore de l'intérêt, par la disposition qu'elle a conservée dans quelques parties. C'est ainsi que sur trois des faces qui sont verticales, quand ou place l'écliautillou sur une des grandes bases, la croûte offre une disposition, qui montre qu'elle a ruisselé uniformément, de façon à donner à la pierre l'aspect qu'elle aurait eu, à la suite d'une friction énergique. » Toute la surlace de la météorite, notamment les deux grandes bases, ainsi que celle des petites faces qui ne présente pas une croûte lisse, est recouverte de cuvettes et de capsules de différentes grandeurs. Les autres faces présentent aussi des cuvettes de même nature, mais en moindre nombre. Les unes ont moins de i centimètre de diamètre, d'au- tres atteignent ii centimètres; celles-ci renferment des capsules secon- daires. Toutes ces capsules ne sont pas circulaires; on en observe quel- ques-iuies de forme très-allongée et d'autres qui sont plus ou moins anguliMises. u La cassure de la météorite de Murcie confirme l'idée que cette pierre a, depuis sa chute, subi 1 action d'une influence oxydante. Elle est, dans certains points, tout à fait ocracée, tandis que, dans d'autres, elle est noire. Il est donc assez difficile de la comparer à d'autres pierres déjà décrites. )) Les particules ayant l'éclat métallique sont rares, cependant on en voit quelques-unes qui sont très-brillantes et qui consistent en fer nickelé. On l'econnaîl aussi par place, mais à un état de très-grande dissémination, des grains de couleur jaune de bronze, qui ont les caractères de la troïlite. )) La météorite de Murcie présente une particularité qui ne paraît pas avoir été signalée jusqu'à présent dans les météorites: c'est l'existence de parties cristallines très-petites, mais extrêmement brillantes, dételle sorte qu'on les croirait douées de l'éclat luétullique; ces parties, qui rappellent des paillettes, forment aussi de petites veines ou de petites géodes. Un exa- men attentifs montré que ces paillettes sont hyalines. Essayées au chalu- meau, elles ont fondu en un émail grisâtre, et elles ont donné à la fois les réactions de la silice et de l'alumine : peut-être serait-on autorisé à les considérer couuue constituées par un feldspath ou un minéral analogue; leur proportion excessivement faible et la difficulté de les séparer de la matière pierreuse où elles sont engagées a empêché de faire suivie cet essai par une analyse. ( 64. ) » La météorite de Mincie est très-dure ; elle fait feu sous le choc du marteau et raye le verre avec la plus grande facilité. » Un échantillon de cette météorite, réduit en poussière, a été examiné au microscope. La partie principale, qui frappe tout d'abord, est formée d'un minéral bien transparent et de nuance fauve ; de nombreux grains opaques, magnétiques, tubercules, qui ont les caractères du fer nickelé, y sont dis- séminés; on y observe en outre, en très-grande abondance, une substance noire et tout à fait opaque. Les grains hyalins, dont nous avons déjà parlé, apparaissent alors, mais sans qu'il soit possible d'apercevoir des formes cristallines. Ils n'ont paru avoir qu'une action assez faible sur la lumière pohirisée. Par leur éclat et leur transparence, ils rappellent le quartz; mais leur action sur la lumière, d'ailleurs très-nette, est beaucoup moins éner- gique que pour le quartz, et suffirait pour les en distinguer. » Une lame mince, étudiée au microscope, a servi à préciser da^an- tage cette constitution. La matière est très-riche en grains, ayant un éclat submétalhque et une forme tuberculée, dont toute la partie extérieure paraît altérée et est moins brillante que le centre : c'est du sulfure. Outre ces grains, on en voit d'autres beaucoup plus petits, très- noirs et leconuais- sables, à première vue, pour du fer chromé. La masse pierreuse dans laquelle ces grains sont empâtés présente ôt^ux matières d'aspect différent. L'une d'elles, très-transparente et d'un jaune fauve, offre les fendillements habi- tuels à la partie sibcalée des météorites; l'autre, beaucoup plus foncée, paraît moins homogène : sa nuance et sa structure varient rl'un point à un autre. Çà et là brillent les petits grains hyalins qui viennent d'être déciils; dans beaucoup de points de la masse, on voit des taches ocreuses. )) L'analyse qu'a faite M. Stanislas Meunier a foin-ni les résidtals suivants: » L'échantillon examiné a été choisi dans la partie ia plus noire, c'est- à-dire dans celle que l'on peut regarder comme la moins altérée. » Le barreau aimanté en a séparé 14^990 pour 100 de uiatièie magné- tique, formée de fer nickélifère avec trace de phosphore. » Ce cpii a frappé tout d'abord dans l'échantillon examiné, c'est la pro- portion très-considérable de sulfure de fer, qui ne représente pas moins de 20,520 pour 100 de la masse et qui est sans doute, comme dans la pierre de Sétif, la cause de la nuance foncée. La proportion de soufre est en- core plus forte que dans celle-ci : la pierre de P'îurcie se j)lace au premier rang des météorites les plus sulfureuses. » Il est probable d'ailleurs que l'échautillon analysé était plus riche en sulfure que les parties plus claires de la météorite; mais on n'a pas cru de- ( 642 ) voir analyser celles-ci à cause de l'abondance dn peroxyde de fer qu'elles renferment, indice d'une altération profonde. n I,a proportion de matière attaquable par l'acide cblorhvdriqiie s'élève à 74,3oo pour loo, et la proportion de matière inattaquable seulement à •25,700. Voici la composition de ces deux parties : Pallie allaqnable. Silice i4 ,982 •j ,662 Magnésie 18,263 7» '27 ] Protoxyde de fer. . . . 5,oo3 i , [ i i f Soude. ......... o,35o 0,090 1 Chuux G , ogo o , 026 ; Fer i3,63o ParUe inatlacjuablu Silice i4,-'42 TiSgS 2 Magnésie ç),663 3,770 Nickel. ,36o \ 14,990 Protoxyde de for. . Potasse Alumine Ferclironié Piiospliore .... 0,225 o,o5o traces o,5io 0,920 traces Sulfure de fer 20,620 74,298 25,56o >) La composition totale est donc exprimée de la manière suivante : Silice 29,224 Magnésie 27 , 926 Protoxyde de fer 5,228 Soude o,35o Potasse traces Chaux o , 090 Alumine o,5io Fer 1 3 , 63o Nickel I ,36o Sulfure de fer .... 2o,520 Fer chromé. o ,920 Phosphore traces 99 '7^8 » La composition immédiate paraît devoir s'exprimer par : Silicate attaquable voisin du pcridot 38,688 Silicate inaltaijnabli' voisin du pvroxène 24,64*' Fer nickelé i4,9<)o Fer chrome o ,920 Sulfure de fer 20,520 Pliospluues iiietallifjiies traces 99' 7^8 ( 643 ) ASTRONOMIE. — Nole siiv la nébuleuse d'Orion; par le P. Secchi. « Dans la séance du 8 juillet 1867 (i), j'ai en Tlionneur de présenter à l'Académie une épreuve du dessin de la nébuleuse d'Orion, fait au Collège Roiiiain, en ajoutant toutefois que ce n'était pas im ti'avail définitif, et que je me réservais de le rectifier, s'il le fallait, à mon retour à Rome. En effet, en profitant des belles soirées de l'hiver passé, j'ai revu le dessin, sans trouver de correction considérable à y faire, en faisant les observations par les plus belles soirées et sans clair de Lune, comme on juge indispensable de le faire pour ce genre d'étude. Mais en répétant l'observation par le clair de Lune, j'ai été frappé de la vivacité qui dominait dans certaines parties, même lorsque la Lune était pleine. » J'ai donc imaginé qu'on pourrait tirer profit de ce fait jjour évaluer la gradation comparative de la lumière dans les différentes parties de la nébu- leuse, et faire ainsi ressortir des détails de structure qui passent inaperçus dans les observations ordinaires. En effet, pendant les nuits sans clair de Lune, on voit très-bien briller les parties les moins intenses; mais les plus vives se trouvent ainsi presque égalées aux plus faibles elles-mêmes, et il en résulte une lumière plate, dans laquelle beaucoup de détails sont perdus. Ce n'est pas là d'ailleurs un résultat surprenant, car on sait que la différence d'intensité de deux lumières devient d'autant plus difficile à apprécier à l'œil que leiu' intensité absolue surpasse certaines limites. Ainsi, par exemple, les taches de Vénus qu'on voit très-bien pendant le jour sont difficiles à voir pendant la nuit. Les bandes de Jupiter se voient avec beaucoup plus de détails à l'instant du crépuscule que dans la grande obscurité de la nuit, et il en est de même de certaines nuances dans l'anneau de Saturne. La Lune elle-même ne préser.te pendant la nuit qu'une bien petite différence de lu- mière entre les mers et les montagnes, pendant c[ue dans le jour cette différence est en proportion plus grande; la photographie y montre une énorme différence, que l'œil n'aperçoit pas. » C'est donc cette addition importante que contient le dessin actuel de la nébuleuse, et qu'on pourra relever en le comparant à l'ancien, dont j'ai parlé ci-devant. Comme le ti'avail antérieur était très-exact et soigné, je n'ai eu rien à faire qu'à renforcer les parties dont la lumière était plus vive. Les parties plus saillantes sont lemarquables dans la région huyghénienne (n° II dans la planche) et dans les environs du trapèze. Le maximum d'in- (i) Voir Comptes rendus, t. LXV, p. 63. ( 644 ) fensiié a étô obtenu en l'observant pendant In pleine Lune, et les inleiinr- (linii'es pciulaut le premier quartier. » Celte addition peut rendre raison d'un grand nombre de différences, qu'on trouve chez les astronomes qui s'en sont occupés. A part les circon- stances atmosphériques et la nature du climat, la grandeur de l'ouverture de l'instrument, ayant beaucoup d'influence sur rilhmiinatioii, peut |)ar là influer sur la visibilité des détails. La hnnièredela nébuleuse étaiî d'un vert bleu peut faire une impression différente dans l'oeil, selon qu'on regarde avec un appareil réflecteur ou avec un appareil réfracteur; on sait en effet que les derniers tendent à donner aux objets une nuance rougeàtre. A cause du monochromatisme de sa lumière, tous les yeux ne sont peut-être pas éga- lement sensibles. » En tenant compte de toutes ces circonstances, on pourrait trouver facilement la raison de la discordance entre les dessins des différents astro- nomes. Les étoiles ont été placées conformément au catalogue de M. Lia- poronow, en doublant l'échelle de sa figure. » On a commencé à dessiner également les nombreuses ramifications qui relient cette grande nébuleuse aux étoiles environnantes : nous les avons indiquées à ime échelle trop petite dans les Mémoires de iSSg, et elles se trouvent reproduites dans les ^slr. Nacli., 1060. Nous avons constaté que les limites, fixées alors provisoirement à Ç, 49, et v Orion, ne sont pas exagérées. )) Quant à l'analyse spectrale de la lumière, je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai dit dans ma communication du 20 mars 1 8()5 (voir Conij/tes rendus, t. LX, p. 543). Je ferai cependant ime remarque, qui répondra à une diffi- culté qu'on a faite sous ce rapport. Pour cette nébuleuse, la troisième raie lu- mineuse du spectre obtenu coïncideavec la raie F du Soleil, qui est la raie TI/3 de l'hydrogène. On en a conclu que ce gaz se trouvait à l'état incandes- cent dans la nébuleuse. Cependant il y avait luie objection à cette conclu- sion. L'observation constate que Phydrogène a au moins ti-ois belles raies, qi.isnnt parfaitement visibles dans les étoiles (1) : or, pourtpioi d:uis la né- buleuse n'en voit-on qu'une? On a soupçonné que cela pouvait provenir d'un état de l'hydrogène différent de l'ordinaire, qui le rendît inca|)able de faire autre qu'iuie seule vibration. Cette hypothèse n'était pas iuij)robable et ne me paraissait pas à rejeter, surtout après avoir trouvé que les vihra- (i) .le viens de constater que dans v Orion existe encoie la raie Ha := C du spectre solaire, outre la raie F. ( 645 ) lions des raies de l'hydrogène sont entre elles dans des proportions assez simples, et cela avec une exactitude presque absolue; car Ha et H/3 ont des longueurs d'onde qtii sont comme 4 ". 3, à -g^ près, et H/3 à H y comme f à f , à très-peu près. » Mais cette supposition était tout à fait gratuite, et j'ai trouvé que la solu- tion est bien plus simple, et que le phénomène dépend seulement de la dif- férence d'éclat des trois raies. Ayant obtenu un tubede Geissieravecde l'hy- drogène pur, j'ai constaté que si l'on regardait directement le tube avec le spectroscope, sa lumière contenait les trois raies caractéristiques; mais, en affaiblissant cette lumière simplement par réflexion, les deux raies Ha et Hy disparaissaient. Ce résultat, en apparence assez bizarre, a trouvé son explication dans des évaluations photométriques, qui ont démontré que la clarté des deux raies était bien moindre que celle de la raie moyenne H'y = F. Or celle-ci est justement la seule qui subsiste dans les nébuleuses. H ne serait cependant pas impossible que, avec des instruments plus puissants, on réussît à voir encore les autres raies. » Ce que nous venons de dire est suffisant pour démontrer que : i° la présence d'une seule raie peut suffire pour constater dans un corps céleste la présence d'une substance élémentaire; 2° le monochromatisme des nébuleuses n'est peut-être qu'apparent, et il y a probablement d'autres raies que nous n'apercevons pas, à cause de leur faiblesse; 3° cepen- dant, comme on ne voit pas les raies de certaines substances dont la clarté absolue est plus grande que celle de F de l'hydrogène, on peut bien douter .de l'existence des substances correspondantes; 4" ces substances agissent par radiation directe et non par absorption, comme dans les étoiles. » L'examen des petites étoiles rouges, dont j'ai parlé dans mes commu- nications, est presque achevé : bientôt j'en présenterai à l'Académie un catalogue complet. Le résultat est que toutes ces étoiles ont un des spectres du troisième type, classé dans les deux figures de mon Mémoire sur les spectres stellaires {fig. 6 et 7, PL II) avec des zones d'absorption plus ou « M. Paul Gervais offre à l'Académie les sixième et septième livraisons de son ouvrage intitulé « Zoologie et Paléontologie générales » . Le texte, en partie consacré aux Mammifères d'espèces éteintes dont on recueille les débris dans les terrains superficiels de l'Amérique méridionale, donne de nouveaux détails sur le Typolherium ou Mesolherium ; quelques-unes des planches ont trait à l'ostéologie du Dronte. » C. R., 1868, 1" Semestre. (T. LXVI, N" Jô.) 85 ( 646 ) ]\03IINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui devra décerner les prix de Fliysiologie expérimentale pour l'année 1868 : MM. Cl. Bernard, I.onget, Milne Edwards, Costa, Brongniart, réunissent la majorité des suffrages. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui devra décerner les prix des Arts insalubres pour 1868 : MM. Boussingault, Chevreul, Payen, Dumas, Combes, réunissent la ma- jorité des suffrages. MÉMOIRES LUS. ZOOLOGIE. — Mémoire sur une espèce éteinte du genre Fulica, qui liabitait autrefois Vile Maurice; par M. Alph. -Milne Edwards. (Commissaires : MM. de Quatrefages , d'Archiac, Blanchard.) \X^dx\ n Nous savons qu'en effectuant, Ions les termes de chaque ^ dispa- raissent du dernier membre, hors un seul, et il n'y reste que dont la valeur se réduit, dans le cas présent, à (i4) M,(V,-V2)cosw^ parce que, comme 7^5 y sont infiniment petits, on a X, = i, et l'équation transcendante (10) donne ma. M, «' ma. sin -; h TT m — cos -— = o. » Or, en effectuant aussi ce qui est indiqué dans les premiers membres de (12), ils se réduisent également à (i4) M, (V, — A^)cosm<. » On peut donc avoir confiance dans les résultats de ces expressions nouvelles sous forme finie. » J'en donnerai, dans une prochaine communication, de semblables pour les vitesses et les contractions ou dilatations des diverses parties d'une barre heurtée à un bout et fixée à l'autre, ce qui offrira la solution la plus pratique du problème traité en iSiZ au moyen fies séries transcendantes, par Navier, à propos des chocs que peuvent subir les tiges verticales de ponts suspendus. » C. R., 1S68, I" .S,m/'5(,g (T. LXVI.N" 15.) "^'' ( 654 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches expérimenlales sur l'accroissement en (liamèlre des arbres dicotylédones. Mémoire de M. G. Colix, présenté par M. Diichartre. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Botanique.) « Les problèmes qui se rapportent à l'accroissement des arbres, quoi- qu'ils aient été depuis plus d'un siècle l'objet de nombreuses études, ne sont peut-être pas encore tous bien contuis. L'expérimentation, appliquée si ingénieusement à leur solution par Duhamel, n'a pas encore fourni toutes les données qu'on peut en attendre; aussi ai-je pensé qu'il serait utile de la reprendre, tant pour dissiper les doutes qui planent sur divers points que pour suivre, sous le rapport histologique, le travail de la formation des tissus végétaux. » Je me suis d'abord attaché, dans les recherches qui font l'objet de ce Mémoire, à suivre ponctuellement l'auteur de la Physique des arbres, pour juger de la valeur de ses procédés et voir comment certains résultats avaient pu le tromper et le conduire à de fausses interprétations; puis j'ai porté toute mon attention sur les expériences décisives, sur celles qui paraissent de nature à mettre en relief les phénomènes les plus caractéristiques des formations ligneuses. » Après quelques essais préliminaires, j'ai reconnu qu'il importait beau- coup, pour obtenir des résultats nets, de restreindre autant que possible les lésions des tissus et d'opérer siu* les arbres dont l'écorce et le bois sont peu sensibles à l'influence des solutions de continuité. Au lieu d'engager les lames métalliques, comme le faisait Duhamel, sous des lambeaux d'écorce dont les bords et Textrémité libre se dessèchent souvent, je les ai presque toujours insérées sous le lijjer ou dans son épaisseur, par une simple fente à direction variable. Le sycomore, le marronnier, le mûrier à ])a|)ier, le chêne et plusieiu's arbres de la famille des rosacées se sont prêtés à mer- veille à la plupart des expériences. Elle ont eu j)our objet l'examen des points suivants : » 1° Les couches ligneuses qui se forment dans les arbres dicotylédones, à l'extérieur des anciennes, résultent-plies en partie de la Iransformalion des quehjues éléments du liber, ou seulement de la |)ro(iucfion d'éléments nouveaux dans la couche génératrice? » 2° Dans {[uel ordre et suivant quel mode s'effectue le développement d(? ces couches nouvelles.? ( 655 ) » à" Les matériaux des nouvelles formations proviennent-ils de l'une des sèves ou des deux à la fois ? » En ce qui concerne le premier point, l'expérimentation prouve que la couche ligneuse ne provient ni de l'extension de l'aubier sous-jacent, ni d'une modification quelconque des éléments constitutifs du liber, quoique, dans des conditions déterminées et en l'absence de la zone génératrice, l'aubier d'un côté et le liber de l'autre puissent donner lieu à des forma- tions ligneuses plus ou moins épaisses. En effet si, au printemps, on insinue une lame d'or ou de platine entre l'écorce et l'aubier, on trouve, en au- tomne, qu'une couche ligneuse complète s'est formée à l'extérieur de la lame en l'éloignant considérablement du liber. Mais celte lame n'a pas changé de situation par rapporta l'aubier; rien ne s'est formé en dessous; sa face interne est encore exactement sur la ligne qui, au début de l'expé- rience, délimitait l'ancien bois, d'où il suit que la nouvelle formation li- gneuse n'a absolument rien emprunté à la formation antérieure. » D'autre part, si, sur le trajet d'une incision avec perte de substance faite à l'écorce, on insère deux pointes métalliques très-fines, parallèles entre elles, l'une dans les feuillets les plus profonds du liber, l'autre dans les plus superficiels, on retrouve, en automne, que la mince lamelle du liber laissée en dedans de la pointe interne n'a rien perdu de son épais- seur et de ses caractères. De même quand, après avoir insinué une lame de platine sous l'écorce, on implante perpendiculairement dans celle-ci un stylet dont l'extrémité vienne rencontrer cette lame en affleurant la lace interne du liber, on voit, au bout de plusieurs mois, que la pointe ne s'est nullement engagée dans la couche ligneuse qui a recouvert la lame : aucun feuillet du liber n'est venu prendre part à la constitution du nouveau strate d'aubier. » Duhamel a été, sans aucun doute, trompé dans les belles expériences par lesquelles il pensait confirmer les vœux de Malpighi. Lorsqu'il croyait introduire ses fils d'argent dans les feuillets internes du liber, il les passait en dessous, et, quand sur des lanières corticales soulevées, il était sûr de leur position, il produisait des déchirures de faisceaux qui, ultérieurement, permettaient aux fils d'arriver sous l'écorce, et en fin de compte dans l'au- bier. Du reste, ces dernières combinaisons devaient nécessairement le con- duire à des erreurs, car les fils d'une certaine étendue, passés en travers dans les couches profondes de l'écorce, se comportent à la longue comme le font les anneaux inextensibles: par su.ite de l'expansion giaduelle du système lieneux et de la dilatation forcée du revêtement cortical, ils cou- 86.. ( 656 ) peut ce qui est sous eux, airivent bieutôl à l'iutérieur de l'écorce, pour tlis- parnître sous les foiinatious ligueuses suljséqueules. L'eneiu' capitale de Duhamel est dans ces résultais. Eu les mettaut de côté, on peut, uième par les expériences qui lui parais-aieul prouver- la traiisforuiatioii du liber en aid)ier, tléniontrer cpie celle trauslornialion n'a pas lieu. n L'expérinieulation bii'n couduite uioulte doue nettement que les sys- tèmes ligneux efcoi'tical, isoles de bonne heiu'e , se composent de forma- tions distinctes, successives, tendant à conserver chacune leur nature propre, leurs limites, et que les couches ligneuses naissent sur le terrain neutre de la zone cellulaire dite génératrice , sans rien em|)runter au bois ni à l'écorce. L'organogénie, de sou côté, a conduit aux mêmes résultats, comme M. Trécul l'a lait voir dans ses belles recherches. Mais ce n'est pas trop de deux démonsli'atious pai'alleles sur nu sujet qui a divisé si long- temps les plus éuiinents observateurs. » L'ordre suivant lequel se constitue chaque nouvelle couche ligneuse, n'étant point sensiblement troublé par l'insertion des lames ou des fils entre le bois et l'écorce, peut être étudié à toutes ses phases, dans les conditions expérimentales. Les éléments de la couche se forment successivement, avec une régulaiité parfaite, des jjoinls profonds vers les plus superficiels. Ce sont d'abord, comme lefait remarquer M. Ducharlre, les larges et nombreux vaisseaux qui apparaissent au |)rinUMnps, puis des vaisseaux |)lus petits avec beaucoup de fibres ligneuses, enfin en automne presque exclusivement des faisceaux ligneux enveioppés d'un tissu utriculaire générateur qui devra sei'vir l'année suivante. A aucun moment la zone cellulaire n'est envahie dans toute son épai.sseiu- par le travail de formation ligueuse; elle se re- nouvelle à la périphérie, à mesuie (ju'elle jiei'tl quelque chose vers le centre, de sorte que, tout en réunissant physiquement les deux systèmes ligneux et cortical, elle les maintient toujours parraitement distincts. L'expérimen- tation montre a\ec clarté que les furmalions ligneuses sont indépendantes de toute conversion d'éléments anciens, aiMres que le li^su cellulaire. Elles le sont i\u liber^ d'un )).irt, puisqu'illes counnencent loin de lui et en de- meurent conslaunnent isolées; elles ne le sont pas moins de l'aubier sous- jacenl, dont l'intervention, si elle existait, serait supprimée par les lames métalliques à la surface desquelles les couches s'organisent, comme elles le font sur l'aubier uiénie. « Les formations ligneuses naissantes ne se constituent pas seulement aux dé|)ei;s de la sève élaborée tpii pat ait descendre dans le hlier et s'épan- cher horizontalement sous lécorce par une diffusion lente; elles semblent ( 657 ) aussi tirer quelques-uns de leurs matériaux de la sève ascendante qui, tout en montant, s'échappe latéralement, en certaine proportion, à travers les parois vasculaires, car dans les expériences on voit les matières colorantes ou les solutions salines charriées de bas en haut par l'aubier, s'en exhaler parliellement, à mesure qu'elles s'élèvent, pour se mélanger dans le tissu cellulaire générateur aux liquides émanés de l'écorce. » La participalion de la sève ascendante au développement des tissus nouveaux ne saurait être niée. Celte sève donne déjà à elle seule, et presque directement, aux bourgeons, aux fleurs et aux fruits, les éléments de leur iiuti-ition. En s'échappant de l'aubier mis à nu et suffisamment protégé, elle fournit aux excroissances cellulaires assez «le matériaux pour y orga- niser des couches ligneuses et corticales; enfin on sait, connue Dutrochet l'a observé, qu'elle fait naître pendant longtemps des zones ligneuses sur les souches de VAbies peciinala , en l'absence de toute production fo- liacée. » C'est au printemps surtout, avant l'épanouissement des bourgeons, que la sève ascendante peut |)reudre une grande part à l'évoliUion des nouveaux tissus, puisque alors elle se charge d'une grande quantité de ma- tières depuis longtemps déposées, soit dans les celhdes, soit dans les vais- seaux, et qu'elle se trouve appelée plus énergiquement cpi'à toute autre époque vers la zone génératrice imprégnée de principes très-denses. Les échanges entre les deux sèves paraissent d'ailleurs toujours se faire hori- zontalement, atteiulu que, dans les expériences où les lames ont été insérées sous de grandes lanières d'écorce, aucun dépôt, si mince qu'il soit, ne s'ef- fectue au-dessous des points du liber qui cessent de vivre. » PHYSIQUE-MÉCANIQUE. — AppUcdlion de lu théorie de la ^iiiulitiidc des Irojec- loires à la vérifiralioii de In loi de la résistance de l'air contre les projectiles de l'artillerie; par 'M. Martin de Brettes. (Extrait.) (Commissaires : MM. Morin, Fiobert, Combes.) « Le tliéorème général de la similitude des trajectoires est le suivant : » Si, lorscpie Vexposant de la vitesse qui caractérise la loi de la résistance de l'cnr estn, deux projectiles semblables, de rayons R,, B(,> '^^ ^^'^ densités D,, D^, sont lancés sous le même anyle de tir, par des canons rayés, dont les pas sont proportionnels aux cidihres, et avec îles vitesses initiales V'„, V,, (/(///s le rapport -i = i / ' ', les deux trajectoires seront semblables. ( 658 ) I) Les li Rapport des calibres —^ = i ,4o47> 2 Xlo D, ^ Rapport des densités — = i ,o5; ^0 u Ra|)port dos pas des lavures.. — = 1 ,338. Ho ( 659 ) w Ce dernier rapport est un peu faible, car il devrait être i,4o4- Mais cette différence, qui augmente un peu le rapport des dérivations, peut être négligée. » Alors les conditions de similitude spéciale à ces projectiles deviennent : i) ïr = viî4749' ( (2) ^ =Vi,4749. ■■■0 n (3) |i=VM749- « Nous avons cherché quelle est la valeur de n dans le cas du tir plongeant, en lui donnant successivement des valeurs croissantes à partir de « = I et en comparant les résultats pratiques avec ceux qui devraient être obtenus si la valeur assignée à n était hi vraie. » 1° Si nous supposons « = i, ou la résistance de l'air proportionnelle à la simple vitesse, on trouve des résultats qui diffèrent notablement des résultats pratiques; de sorte que l'hypothèse « =: i n'est pas admissible dans le tir plongeant. » 2° Si nous supposons «= 2, les résultais, jusqu'à 1200 mètres, et pour des vitesses qui n'excèdent pas 240 mètres, diffèrent peu des résultats pratiques. On peut donc admettre pratiquement que la résistance de l'air contre les obus ohlongs est proportionnelle aux carrés des vitesses, dans les limites du tir plongeant qui correspondent à des vitesses comprises entre 70 et 240 mètres. A i3oo mètres la loi.de la vitesse counnence à s'éloigner de la proportionnalité au carré de la vitesse. » 3" Si nous supposons n = 3, les résultats montrent que pour les por- tées de i3oo mètres, ou pour les vitesses supérieures à 240 mètres, la résis- tance de l'air est proportionnelle à une puissance de la vitesse plus qrande que le carré, et presque au cube. » Il est à resretter que les tables de tir n'aient pas été étendues assez loin pour permettre de vérifier la loi du cube, qui a été trouvée par la Com- mission des Principes du tir, de Metz (*), adoptée par l'Artillerie tie la Marine (**) et vérifiée en dernier lieu en Belgique (***) |)our des vitesses croissant de aSo à 4oo mètres. {*) Cours (VÀrtillerit; de VÈcole d' .Ipplicatioii, par le capitaine Weller, 1861. \**) Cours lie BnlistirjUf, par Hélie, professeur à l'Ecole d'Artillerie de la Marine, i865. (**') B(disli. ^ / I \ (1 -+- w)- l =2W et 2W= 1 — -;' n- - 2 En substituant cette valeur de (aoj) dans la formule de logN, on oljtient logN = „ ^, _ -j (^n- 0, - ^ + - - 33 -4- ^ - -^ + . . . j. » Ct^la posé, Huyghens cherche une expression algébrique tractionnaire ( 663 ) qui, par son développement en série, donne les cinq premiers termes de la série en parenthèse. De plus, comme il y a une infinité de solutions pos- sibles, Huygbens choisit une expression du second degré par rapport à w, ou du premier degré par rapport à f et g, telle que ' ' r 7 ( I -1- ''J -I- aoj- ) r= I + 0) — — -■ -+- I -f- 7 3 m' 27 ^ ' b io 3o 3oo 3oo ' l-f-wH ' 10 et, puisque g =; i -i- w et f=g^, on aura - (3 + 3/ - 4ogj = 54 I ' -■ ' _ _,_ i_ 3 + 3/ H- 4^ V ^ -:/ < 0; "*\ ' 6 3o 3o 3oo Par conséquent, si l'on représente par Q la série en parenthèse, on aura exact jusqu'au sixième terme. » On aura de même, pour tout autre nombre A, en posant a=:\\, b = ^n et ? = _____ ~ 3 -f- 3rt- 4o/j, logA = «/ 54' par conséquent, poiu- lui système quelconque de logarithmes, iogN_'-7Q_('-7)'^Q logA I P («— t) P » Huygliens applique sa méthode aux logarithmes vidgaires et cherche les racines en extrayant six fois consécutivement la racine carrée du nombre donné; il obtient alors a = \/ 10 = i ,07460 . . . , b = v'rt = I ,o3G63. . . , • p-::!3::;l::+3^--^'5:=.55,966...; 87.. ( &Ç>[^ ) donc (a-i)P = 4,17550... "'«''= (-7) 4^^^- La constante de Huyghens est 4,i755oq443i 16778= ^"3°^^'° - (3+3vm-4ov 10) (v"iô-i). ' ' [3 + 3 V 10+4 y/io J » Soit proposé de trouver le logarithme de 2, on cherche /= y/a = 1,021897..., I — -= 0,021427..., g =v/7= 1,010889..., Q =54,5869...; donc «Qf' — 7) = 1,2569... et ^^§^ "^ 4,.755... = o,3oio2 999367. » Le résultat ohtenu à l'aide de la forniule et des constantes de Huy- ghens peut être exact à quinze chiffres, il le sera toujours à une unité du onzième chiffre au moins. » En effet, puisque dans les facteurs en parenthèse on a substitué (^ . . . j à \-j~ • ■ • )» les valeurs de P et de Q seront trop petites )) Mais comme on peut toujours supposer N entre i et ro, l'erreur rela- tive du dénominateur sera o5.) L'analyse n'a pas confirmé cette formule. Exécutée sur un produit cristal- lisé dans le tétrachlorure de carbone et tres-pur d'apparence, elle a donné Pt = 63,5, Cl=:22,g, C=:5,35, nombres qui coniluisent à la formule (GOfPt'CV. (Théorie: Pt = 63,5, Cl =22,9, C=5,8.) » La formule précédente peut s'écrire GOPtCP + GM^-^PiCi-. D'après cela, dans la décomposition jku' l'ean, il doit se dégager, on bien iMi mélange d'acide carbonique et d'oxyde tic carbone conuiie le montre l'équation (GQy Vi' CP 4- 2 H- O = 4 Cl H + l\' + .^ 0 1>- -h Gt) ; (i)G = i2, 0^16, Pl=i97. ( 668 ) on bien il se dégage de l'acide carbonique pur, et le liquide doit retenir de l'acide oxalique comme le montre l'équation (C0)'Pi^Cl'-t-2H'0 = 4CIH + CÔ' + Pt' + €=H'O». M En analysant le gaz séparé spontanément par l'action de l'eau, j'y ai trouvé des quantités notables d'oxyde de carbone qui n'étaient cependant pas assez grandes pour justifier la première équation. » Quant à l'acide oxalique je me réserve d'en rechercher ultérieurement la présence. L'analyse précédente se rapporte à des cristaux obtenus après un premier épuisement de la masse brute par le chlorure de carbone. Les cristaux obtenus après plusieurs épuisements contiennent moins de platine et m'ont donné 60,87 pour 100, puis un minimum de 58 pour 100 de pla- tine, ce qui indiquerait une condensation plus avancée de l'oxyde de car- bone. Il reste donc là un point à éclaircir, ce que je ferai dans une pro- chaine communication. Peut-être même le composé (GO)'Pt*Cl» n'est-il qu'un mélange en proportions atomiques de €ÔPtCl' et de (€'0')PtCl% ou de 3[(€0)PtCPJ avec (G0)'PtCl\ )' J'ai été secondé dans ces expériences par M. Naudin, que je remercie de son utile concours. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Aclion des solutions salines sur tes minéraux. Note de M. Terreil, présentée par M. Fremy. « J'étudie déjà depuis longtemps l'action des différentes solutions sa- lines sur les minéraux, dans le but de trouver des méthodes d'analyse im- médiate permettant d'apprécier leur constitution. » Je me propose de faire connaître à l'Académie les résultats que j'ai déjà obteiHis dans cette direction; la Note que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui a principalement pour objet l'étude de l'action des sels ammo- niacaux sur les carbonates naturels. » La baryte, la strontiane et la chaux carbnnatéos sont facilement dé- composées par les sels ammoniacaux en dissolution, à lexception toutefois ( 669 ) du carbonate d'ammoniaque qui laisse ces corps à l'état de carbonates. La décomposition est plus rapide lorsque l'acide du sel doiuie naissance, avec la base du carbonate, à un composé sohdjle. Le carbonate de baryte est plus facilement attaqué que le carbonate de strontiane, et ce dernier plus facilement que la chaux carbonatée. » Je sépare la baryte de la strontiane en traitant les deux carbonates par un mélange de chlorhydrate et de chromate d'aunnoniaque : la strontiane entre en dissolution, et la baryte reste insoluble sous la forme de chromate. » J'opère la séparation de la chaux, de la baryte et de la strontiane, avec le sulfate d'ammoniaque qui transforme les trois carbonates en sidfates : le sulfate de chaux, qui est plus soluble dans le sel ammoniacal cpie dans l'eau, se dissout, tandis que les sulfates de baryte et de strontiane restent insolubles. » Le carbonate de magnésie est rapidement attaqué par les sels ammo- niacaux, même par le carbonate d'ammoniaque, qui le dissout, quoique lentement; ce caractère permet de séparer la magnésie des bases précé- dentes, en traitant le mélange de ces carbonates par du chlorhydrate et i\u carbonate d'ammoniaque; ce dernier sel doit être remplacé à mestue qu'il se volatilise. » Le manganèse carbonate se comporte avec les sels ammoniacaux comme le carbonate de magnésie, ce qui rend assez difficile la séparation de ces deux bases par simple dissolution; j'y arrive cependant en ajoutant de temps en temps quelqui s gouttes de sulfhydrate d'anunouiaque à la solution bouillante des deux c u'bonates dans le spîI ammoniac; le sulfure de manganèse se précipite alors presque complètement. » Je dois rappeler ici que, lorsqu'on veut constater la présence du man- ganèse par le sulfhydrate d'ammoniaque, dans une liqueur contenant un excès de sels ammoniacaux, le sulfure de manganèse ne se précipite qu'au- tant que l'on soumet la liqueur à une ébullition prolongée; il ré.sulte de mes observations que, de tous les sels ammoniacaux, l'oxalate est celui qui s'oppose le plus à la précipitation du sulftu-e de manganèse. » Le carbonate de fer naturel se transforme en sel de fer sous l'influence des sels ammoniacaux; la décomposition est plus lente à s'opérer que |)oiir les carbonates précédents; on obtient daus cette circonstance des sels d(- fer au minimum d'oxydation: si l'on fait bouillir, par exemple, du ferspa- thique en poudre fine avec du sel annuoniac, on obtient une solutinn incolore qui donne avec le ferrocyanure de potassium un précipité blanc. » Le zinc carbonate se dissout dans tous les sels ammoniacaux, à l'ex- (,. K., iK(i8, I" Sc-n,«i,v. (T. LXVl, N" 13.) ^^ ( 670 ) cepfion toutefois du sulthydrate qui ne dissout pas le carbonate île zinc, même en présence de l'ammoniaque libre ou carbonatée; ce caractère permet de distinguer le zinc et de le séparer dos bases alcalino-terreiises. » La séparation du zinc, de la magnésie et du manganèse ne peut s ef- fectuer dans ce cas qu'en présence du phosphate d'atiunoniaque et de l'ammoniaque libre. » Le plomb carbonate est facilement décomposé par les sels ammonia- caux : le chlorhydrate d'ammoniaque le transforme ('u chlorure qui cristal- lise par le retroklissement. )) Le plomb peut être séparé de cette manière des bases alcalino-terreu- ses et de la magnésie par le sidfhydrate d'ammoniaque; on le sépaie tin manganèse, du fer, du zinc et du cuivre par le sulfate d'ammoniaque. » Le cuivre carbonate vert (malachite) et le cuivre carbonate bleu (azu- rite) se dissolvent dans les sels ammoniacaux, même en présence de l'am- moniaque libre ou carbonatée; l'azurite est attaquée plus rapidement que la malachite. M L'action des sels anuuouiacaux sur les carbonates naturels peut donc se résumer ainsi : » Tous les sels ammoniacaux eu dissolution décomposent les carbonates naturels, en raison de la volatilité du carbonate d'ammoniaque qui se produit par double décomposition ; l'acide du sel ammoniacal s'unit à la base du carbonate, même quand cet acide doit formel- avec la base nu com- posé insoluble. » On voit, par ce qui précède, qu'en traitant les carbonates naturels ré- duits en poudre fine, par des solutions chaudes de sels ammoniacaux, choisis et mélangés de telle sorte que leurs acides puissent former, avec les bases des carbonates, des composés solubles et insolubles, on peut séparer ces bases les unes des autres et faire ainsi l'analyse des carbonates naturels. ■> Je traiterai, dans une autre comuuinication, de l'analyse des oxydes, des sulfiu es, des arséniures et des silicates par les solutionssalines neutres. » ANATOMll-: COMPARKK. — Des conclitioiis analnmiqiiPs de la fonclion salivalre sous-ninxillaire chez les édenlés. Note de M. Ci. Poitchkt, présentée par M. Ch. Robin. « La fonction salivaire sous-maxillaire a surtout été étudiée chez les ani- maux domestiques, et en particulier sur le chien. L'analomie comparative ( 67. ) du même appareil dans pltisieiirs espèces d'édentés, en nous offrant des con- ditions organiques spéciales, nous a convaincu que la sécrétion et l'excré- tion salivaire dans ce groupe d'animaux présentaient d'importantes modi- fications fonctionnelles. » Les conduits excréteurs des glandes sous-maxillaires des édentés sont très-larges; ils sont doubles pour chaque glande. Chez les tatous, ils pré- sentent, au sortir de l'organe, un renflement volumineux décrit depuis longtemps comme une vessie salivaire, mais sans qu'on ait signalé la parti- cularité la plus intéressante de son histoire. Les parois de cotte vessie sont tapissées par des faisceaux musculaires de la vie animale. Ceux-ci se dé- tachent du muscle mylo-hyoïdien et se contournent sur le réservoir à la ma- nière de certaines fibres spirales du coeur, avec cette différence toutefois que ce sont ici des faisceaux striés à gaine de myolème comme dans tons les muscles soumis à la volonté. Des valvules empêchent le reflux de la salive vers l'organe. » Chez les fourmiliers, et en particulier chez le tamanoir, il n'y a ni vessie salivaire proprement dite, ni valvules. Les conduits excréteurs consi- dérablement dilatés dans toute leur étendue jouent le rôle de réservoirs; un appareil de coristriction spécial tient lieu de valvules, et quant à l'agent qui intervient pour expulser la salive, c'est le muscle mylo-hyoïdien tout entier, secondé par la langue. » Au sortir de l'énorme glande sous-maxillaire du tamanoir, le double conduit excréteur est embrassé en avant par une sorte d'éciiarpe muscu- laire qu'on peut regarder comme une dernière portion du mylo-hyoïdien. En arrière, au même niveau, existe une bride tendineuse épaisse que com- mandent deux muscles à ses extrémités. La disposition des parties est telle, que le muscle et le tendon, sollicités en sens inverse, peuvent faire subir aux deux conduits excréteurs en ce point, une constriction énergique, dont l'effet sera d'empêcher le reflux de la salive vers la glande quand les conduits seront comprimés en avant de cette barrière. La salive en effet, si épaisse, n'est versée dans la cavité buccale que par un pertuis où deux soies de san- glier peuvent à peine s'engager. Il est évident qu'à raison du diamètre con- sidérable des conduits comparé au diamètre de cet orifice, toute pression sur un point quelconque du réservoir se transmettrait énergiquement vers la glande. » Le muscle mylo-hyoïdien eu se soulevant tenil à comprimer les con- duits en avant de l'appareil constricteur. Son action en cela est favorisée par une disposition spéciale qu'offre la langue des fourmiliers. En étudiant 80. . ( «72 ) la texture de cet organe si prodigieiisemeni mobile, si alimenté de sang, (jue l'artère principale y occupe une place proportionneHement égale à celle de l'humérus nu milieu du bras, on est frappé de ce fait que cette langue, dans l'état de repos ou de relâchement moyen de ses fibres, doit dépasser de beaucoup les lèvres. C'est ainsi, au reste, que la plupart des individus de l'espèce tamandua ou didactyle arrivent dans l'alcool. I>a langue du tamanoir, nous l'avons vu, peut saillir de o™, 20 au moins. Dans ce cas elle mesure de la pointe à ses attaches les plus lointaines dans la poi- trine, I mètre de long. Or, le maximum de contraction passible de ses fibres longitudinales calculé d'après celte donnée, pourrait, à la rigueur, ramener la langue en arrière des lèvres; mais elle en ressortirait dans le repos sous une combinaison mécanique parlicnlièie îi ces animaux. MM. Verreaux voulurent bien mettre à notre disposition un jeune tamandua en chair dont la langue était restée incluse. La voûte palatine enlevée laissa voir la langue deux fois reployée à sa base sur elle-même. Il n'est pas douteux que lor- gane ainsi contourné, arc-bouté contre la voûte palatine, ne soit pour le muscle mylo-hyoïdien un antagoniste puissant, et ne contribue, par ses mouvements, à récoulement de cette salive de consistance gommeuse à travers l'étroit orifice qui lui donne passage. )) Chez les fourmiliers, comme chez les tatous, l'émission de la salive paraît donc être essentiellement dans la dépendance de l'encéphale et di- rectement soumise à la volonté. L'organe sécréteur lui-même subit dans le tamanoir des influences nerveuses plus complexes que chez les animaux domestiques qui ont servi aux belles expériences de M. Cl. Bernard et aux recherches plus récentes de M. Bidder. Le ganglion sous-maxillaire, centre nerveux de la glande, a un volume proportionné à l'organe. 11 est étoile, ramifié. 11 envoie de toutes parts, dans la glande, des filets gris très-gros qui remontent le long des conduits excréteiu's. Quoique l'influence dite mo- trice de la corde du tympan n'arrive qu'indirectement à la glande par le ganglion, le voliune extraordinaire de celle-là pouvait donnei' à penser que la corde aurait luie grosseur notable : il n'en est rien. Le filet qui uiut le nerf lingual au ganglion est également très-gréle; mais, d'autre pari, le gan- glion donne en dedans un nerf blanc, rappelant par l'aspect et le volume un cordon interganglionnaire du grand sympalhique, sans ramifications, sans anastomoses, innominé, qui va à travers les muscles de l'hyoïde se jeter en partie dans le plexus tonsillaire d'Andersch, muni chez le tamanoir de renflements ganglionnaires, et en partie .se continiier largement avec le nerf glosso-pharyngien. Ia- plexus tonsillaire, de son côté, est direclemcul ( 673 ) relié par un filet qui monte le long de la carotide, an facial, immédiatement à sa sortie du crâne. » Il résulte de ces dispositions que le ganglion sons-maxillaire iln la- manoir est relié au facial par deux voies distinctes : le filet carotidieu du plexus tonsillaire et la corde du tympan. Il résulte surtout de l'existence de ce nerf innominé considérable, que la glande est dans une certaine mesure sons la dépendance du glosso-pliaryngien. En quoi? C'est ce que desexpé- riences seules pourront apprendre. ?.Iais l'anatomie comparative, en nous montrant cette relation si largement établie chez le tamanoir, ne nous per- met guère de douter qu'elle existe d'inie manière constante, quoique moins accentuée, chez la plupart des mammifères. C'est une donnée dont la phy- siologie devra tenir compte à l'avenir dans la théorie de la fonction salivaire sous-maxillaire. » ZOOLOGIE. — Sur la nouvelle détermination d'un type spécifique de race che- valine à cinq vertèbres lombaires. Note de M. A. Saxsoîî, présentée par M. Robin. « Des recherches poursuivies depuis plusieurs années, sur la constitution du squelette dans les divers genres de mammifères domestiques, m'ont permis d'établir que les dispositions fondamentales de la charpente osseuse des animaux se reproduisent, dans la suite des générations, avec une per- sistance de forme qui m'a paru être la loi de leur existence. Les formes extérieures de l'animal et sa couleur peuvent varier dans de certaines limites, suivant les circonstances, que l'industrie humaine, en ce qui con- cerne les espèces domestiques, a coordonnées en méthodes appelées zoo- techniipies, pour les faire tourner à sou profit : la figure de chacun des os du squelette ne change pas. Cette figirre est permanente dans l'espace et dans le temps, du moins pour la période énorme que nos observations peuvent embrasser, et c'est elle qui caractérise le type naturel ou l'espèce de l'animal, qui se perpétue dans sa race. » En étudiant les galeries ostéologiques du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, flu moment où je m'occupais de la constitution du rachis chez les espèces du genre Sus, je m'étais aperçu que plusieurs squelettes de chevaux étiquetés arabes n'avaient que cinq vertèbres lombaires, au lieu de six, qui est le nombre normal chez nos espèces de l'Ein-ope occidentale. Le fait me frappa vivement, et je le mentionnai à la fin d'une Note présentée à l'Académie [Comptes rendus, t. LXIII, p. 843), en me réservant d'eu pour- ( 674 ) suivre l'examen, et dans l'intention de provoquer la communication d'ob- servations analogues, pour les contrôler. Dès lors, cependant, ma conviction était faite. Avec l'idée que j'avais des lois naturelles, en général, et de celle des types spécifiques de races en particulier, il ne m'était guère permis d'admettre que les squelettes que j'avais sous les yeux pussent n'être que des exceptions. Les prétendues exceptions, en j)areil cas, ne sont que l'expression d'une loi encore indéterminée. Je ne connaissais pas encore alors l'état de la science en Allemagne sur la question. En exposant, dans mon Mémoire, cet état, je montre que le fait dont il s'agit était parfaitement connu, et depuis longtemps, de l'autre côté du Rhin. Ma tâche ne pouvait donc consister qu'à tirer de ce fait les conséquences qu'il contient, en dé- gageant la loi qu'il exprime, c'est-à-dire en déterminant d'une manière pré- cise le type naturel ou l'espèce des sujets qui avaient été observés avant moi. Avec le concours de l'Association scientifique de France, je me suis rendu à Stuttgard, où sont conservés, dans le Musée de l'École vétérinaire, plusieurs squelettes authentiques de ce type, ayant appartenu à des étalons du haras du roi de Wurtemberg, et dont chacun a un nom et une histoire. Grâce au bienveillant accued de MM. les professeurs Hering et Fricker, grâce surtout à l'extrême obligeance de ce dernier, j'ai pu étudier ces sque- lettes, les mesurer et les photographier. Leurs photographies sont jointes à mon Mémoire, et j'appelle particulièrement l'attention sur celles qui re- présentent la région lombaire du rachis, encore fraîche et munie de ses liens naturels, et le crâne de l'étalon Rniitdy, mort récemment au haras du roi. On y verra nettement les caractères distinclifs du type que je décris et dont je crois avoir déterminé la caractéristique. » Les observations authentiques que j'ai pu.recueillir là et ailleurs, et que l'expose en détail, forment un total de quatorze, auxquelles viennent s'en joindre d'antres, qui me paraissent révéler les effets du croisement de ce type avec les autres, ce que j'ai cherché à établir par la discussion de ces observations, discussion qui m'a conduit à fornnder les conclusions sui- vantes : » 1° Il existe, dans les contrées orientales, deux types spécifiques de race du genre Eqnits, confondus jusqu'ici sous la dé.signation unique de cheval arabe ou oriental; )) 2° Ces deux types se distinguent à la fois pai- leurs caractères crâniolo- giques, et par le nombre ainsi que par les caractères proj)res des pièces de leur rachis, en outre des particularités moins importantes des autres parties de leur squelette; ( «75 ) '■ 3° Brachycéphales tous les deux, l'un a le Irontal disposé suivant une surface plane, les os propres du nez rectilignes, et six vertèbres londiaires dans le rachis, avec sept cervicales, dix-huit dorsales et cinq sacrées; l'autre a le frontal disposé suivant une surl^ice convexe ou bombée, les os propres du nez légèrement curvilignes, et cinq vertèbres lombaires seulement dans le rachis, également avec sept cervicales, dix-huit dorsales et cinq sacrées; et les vertèbres lombaires de celui-ci ne différent pas seulement des auties par leur nombre moindre, elles s'en distinguent encore par la forme de leurs apophyses transverses et par leur disposition dans la série; <> 4° Les deux types orientaux paraissent avoir des origines géogra- phiques distinctes, comme ils sont évidemment issus de deux souches diffé- rentes ; )) 5° Le type oriental à six vertèbres lombaires appartiendrait, dans l'hy- pothèse, au continent asiatique; le type à cinq vertèbres lombaires, au continent africain, connue les autres types du mém(i genre connus pour n'avoir, eux non plus, que cinq de ces vertèbres, tels que l'âne et les zé- brides en général, admis par les naturalistes à titre d'espèces distinctes; » 6° La réalité et la puissance naturelle d'hérédité du type spécifique de race chevaline à cinq vertèbres lombaires, nouvellement déterminé, s'af- firmeiit même par les anomalies du rachis qui ont été observées et dont elles donnent l'explication; ces anomalies ne paraissent être que le résultat d'un conflit de l'hérédité physiologique, dans le croisement de ce type avec l'un des autres déjà connus. » GÉOLOGIE. — Observations relatives à une communication précédente de MM-JVIartins et Colloinb, sur le phénomène erratique de la vallée d'Jigelès; par M. Leymekie. « MM. Martins etCollomb, dans leur Mémoire sur le phénomène; eira- tique de la vallée d'Argelès, ne laissent aucune part à l'action des courants diluviens, qui cependant ont joué évidemment un grand rôle dans nos vallées, et dont l'existence serait d'ailleurs une conséquence de celle des neiges et des glaces cpii ont pu jadis couvrir les Pyrénées. » Je me bornerai à faire quelques objections à l'égard de l'assertion qui concerne le puissant dépôt de transport qui bouche, pour ainsi dire, la vallée au nord de Lourdes. Les auteurs le considèrent comme une moraine terminale, tandis que j'y vois un produit de l'ancien gave, devenu diluvien par la fonte des neiges et des glaces extraordinaires. ( 676 ) » J'ai eu pldsieurs fois loccasion de traverser et d'étudier ce dépôt qui m'a toujours paru composé essentielleiiieut de c;iillnux rouléi (1). D'un autre côté, ce puissant amoiicelleiuent de matériaux de transport se lie évidemment à l'extension considérable (|ue prend la vallée de l'Adour, vers le parallèle d'Osiiin, pour former la belle plaine deTarbes. Il faut re- marquei', eu effet, que cette lari;eur exceptionnelle se porte exclusivement à l'ouest, au débouché du vallon d'Adé, et il me paraît difficile de ne pas atlmeltre que ce vallon, qui d'ailleurs se trouve exactement dans la di- lection méridienne de la vallée d'Argelés, a servi de canal pour les apports diluviens du gave qui devait déboucher dans la plaine au nord d'Adé, non loin d'Ossuii. L'engorgement du vallon par les matériaux que le torrent y avait apportés aurait mis, plus tard, obstacle à son écoulement dans ce sens. Dès lors il aurait été forcé de se couder à Lourdes pour se frayer un j)assage, son lit actuel, dans la gorge de Saint-Pé qui! avait antérieurement encombrée de cailloux et de blocs. La disposition, en terrasses descen- dantes du nord au sud, du massif de transport qui bouche actuellement le vallon d'Adé en face de Lourdes, s'explique très-bien dans notre hypothèse par les affonillements successifs du gave, qui, en se retirant par la force des choses, a dû ne céder le t(;rrain que pied à pied pour ainsi dire, en faisant, pour le reprendre, plusieurs tentatives marquées chacune par un talus d'érosion. » La première idée de cette explication a été émise par Palasson dans son important Mémoire sur les atterrissements sous-pyrénéens. Je n'ai fait cpie la reprendre avec quelques modifications et la dévelf)|)per, en 1861, dans un travail intilidé Mémoire sur le terrain dihivien de la vallée de l'Adour. Pour expliquer la |)résence des blocs erratiques dans la même région, ne pourrait-on se servir de glaces flottantes? « L'état de chosc's qui vient d'être indiqué poui- la vallée du gave se remarque d'ailleurs dans plusieurs vallées imjKji tantes, à l'endroit où elles \ienucnl déboucher dans la j)laine. C'e^t ainsi que la Neste se comporte lorsque, descendue de la vallée d'Aure, elle se trouve en face du puissant massif de transport (tertiaire) de Lanne Mezan. N'ayant pu réussir à l'en- (i) On (lit <]iio, parmi ces raillm.x, il en est (jui sont stiios; m:\\> est-il bien rcrlain que les petites rayures ou marques appelées improprement .stries, ne ])uissent être l'efiel d'un frottement entre malériaiix diluviens? On dit que ces marques disparaissent ])ar' un lavage j)roloni;é. Cette circonstance ne me paraît pas ct)iistiluer une objection sérieuse : des cailloux qui viennent d'être rayés par une cause diluvienne peuvent très-bien être enfouis sous une masse de matériaux <|ui les préser\erait de toute aitioii ultérieure. ( 677 ) ■tamer, elle s'est frayé un passage latéral poiii' aller perdre, en se jetant dans la Garonne, ses droits à jouer dans le bassin sons-pyrénéen uu rôle de premier ordre. Ses tentatives pour vaincre l'obstacle qui lui était opposé se manifestent d'une manière frappante par des tr.ices d'affonillenients, qui s'accusent même très-sensiblement sur les cartes de Cnssini et du Dépôt de la Guerre. La Garonne elle-même entrait autrefois dans le bassin de Va- lentine par le col de Labroquère, où passe la route actuelle de Saint-Gan- dens à Luchou, et ce n'est qu'après s'être bouché ce jiassage direct, par un amoncellement de cailloux, qu'elle s'est détournée à l'ouest pour entrer dans la gorge étroite qui conduit actuellement ses eaux à Mazères, en de- hors du bassin qui est cependant, en très-grande partie, son ouvrage. " GÉOLOGIE. — Sur Vérupùon acltielle du Vésuve. Note de M. O. Silvestri, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « Comme il a déjà été annoncé à l'Académie, l'éruption actuelle du Vésuve est une éruption du sommet; elle s'est maintenue dans les limites ordinaires d'intensité qui caractérisent les éruptions du sommet des volcans ou celles des petits volcans, qui sont, comme Stromboli, en activité presque permanente. Ce fait est conforme à la conclusion à laquelle est arrivé M. Ch. Sainte-Claire Deville, d'après la discussion de ses propres observa- tions et d'après les documents qui lui ont été offerts par plusieurs savants, à savoir que le Vésuve était revenu aujourd'hui à cet état d'activité strombo- lienne, alternant avec la phase solfatarienne que l'on voit souvent se repro- duire dans son histoire (i). Sur l'emplacement de l'ancien cratère central, il s'est formé un cône, de la base duquel des coulées de lave sont sorties dans diverses directions. Il n'y a pas de fissure sur les flancs de la montagne. Les coulées sont fort courtes; on en compte onze principales. La lave se pré- sente sous des formes très-diverses; on la trouve à l'état conqKicte, à l'état de scorie et même avec une apparence arénacée; mais la forme scoriacée est très-dominante. » La lave est d'un gris foncé presque noir, quelquefois elle est verdâtre ou rougeâtre à sa surface. La structure est cristalline; elle exerce une action énergique sur l'aiguille aimantée. La densité est représentée par les chiffres suivants : (i) Comptes rendus de l' Académie des Sciences, séance du i5 novembre 1867. C. R., 1868, 1" Semestre. (T. LXVI, N" 13.) ^9 (678 ) Lave arénacée ?. , 7866 " scoriacée 3,4670 ^ \ , — , f.o » poreuse verdàtre 2,66q5 / t com|)acte noire a, 8 189 >> refondue artificiellement. 2,6980 » L'analyse chimique de la lave compacte a donné les résultats suivants : Silice 38,888 Alumine ï4»'27 Chaux 17 ,698 Protoxyde de fer 1 2 ,698 Protoxyde de manganèse 0,010 • Magnésie 3,333 Soude 10 ,000 Potasse I , 190 Acide pliosphorique, acide titanique, cuivre. . . . traces. Eau 2 , o63 100,007 » Les autres variétés de laves ont sensiblement la même composition que celle-ci, à cette différence près que le fer y est ordinairement, en grande partie, passé à l'état de peroxyde. Dans tous les cas, il faut noter la grande abondance de la soude dans la composition générale. On n'y trouve ni iode, ni fluor, mais des proportions minimes des produits sublimés dans les fumerolles. » Les proportions de matière soluble fournies par 100 parties de lave sont représentées par les nombres suivants : Dans 100 parties de lave arénacée 0,293 a » scoriacée .... o , 184 1. « compacte o , 09g » Les résidus des traitements de la lave par l'eau sont formés par des chlorures et des sulfates, qui représentent les quantités suivantes de chlore et d'acide sulfurique : i Clilore o, ioi4 Dans 100 parties de lave arcnacee. .. . . ' ( Acide sulfurique. . 0,0712 . , I Chlore 0,0754 » » scoriacée...., ... .... ., t- / Acide suHinKiuc. . . o,oi30 I Chlore 0,0600 >• » compacte...- , • , if • rc ' ( Acide sulfurique. . . o,oo55 » L'éruption actuelle du Vésuve n'ayant présenté qu'une médiocre in- (679) tensité, et les coulées de lave ayant été très-courtes, on n'a pu observer qu'un nombre peu considérable de fumerolles. Lorsque j'ai pu visiter le théâtre de l'éruption, les coulées les plus développées étaient déjà presque entièrement refroidies à leur parlie terminale; mais vers leur origine on trouvait encore des fumerolles de la première catégorie (fumerolles à chlo- rure de sodium). Ces fumerolles présentaient une température supérieure à celle de la fusion du zinc et donnaient d'abondantes sublimations sons forme de fumées épaisses offrant trois aspects différents; elles étaient ou blanches, ou gris-brunâtres, ou verdâtres; leur composition était la sui- vanle : 1 Chlorure de sodium 98,683 Sulilimations lilanches ' > de potassium ijSiy ( » de cuivre . traces. 100,000 1 Chlorure de sodium q3,o55 Sublimations gris-biunàlres. ■ » de potassium i ,100 f Oxvdule de cuivre 5,855 100,000 i Chlorure de sodium 97 ,960 Sublimations verdâtres. . . .< » de potassium i ,425 ( Oxychlorure de cuivre o,6i5 100,000 » J'ai recueilli inie quantité considérable de ces sublimations. Après en avoir dissous une forte proportion, j'ai opéré une série de cristallisations et j'ai réduit l'eau mère à un petit volume. J'y ai recherché alors la pré- sence de l'ioile et du brome; mais je ne les y ai pas trouvés. J'ai soumis aussi l'eau mère aux recherches spectrales, et je n'ai vu que les spectres du sodium, du potassium et du cuivre. » L'analyse des gaz provenant de ces fimierolles m'a donné en moyenne : Azote 86 , 24 Oxygène ' 3 , 'j6 Acide carbonique traces. 100,000 » En faisant passer la vapeur de ces fiuneroUes, à l'aide d'un aspirateur, dans un appareil condensateur environné de neige, j'ai obleim un liquide incolore, à réaction acide. » Enfin, j'ai fait une expérience semblable en condensant la fumée blanche de la plus grande coulée de lave qui descendait à l'est, tlu côté 89.. ( 68o ) (l'Ottiijmio, et j'ai constaté, non sans difficulté, à cause de l'énorme cha- leur du courant incandescent, que la fumée qui sort de la lave en fusion (i) présente une réaction sensiblement acide, qu'elle renfertue de l'eau et les autres substances qui forment les sublimations des fumerolles de la pre- mière période de refroidissement des laves. » Aujourd'hui, l'éruption est en voie de décroissance. Les observations rapportées ci-dessus ont été faites à la tin du mois de décembre, c'est-à-dire à l'époque du maximum (Pactivité. J'ai pu séjourner quelque temps tout près de l'enceinte éruptive, grâce à l'obligeante amitié de IM. le professeur Palmieri, Directeur de l'Observatoire du Vésuve. » M. Ch. Sainte-Claiue Deville, en rendant hommage au dévouement de M. le professeur Silvestri et au mérite des intéressantes recherches qu'il vient de communiquer à l'Académie, désire présenter les réflexions sui- vantes : « De ce que les fumerolles à chlorures alcalins, s'écliappant de la lave incandescente, étudiées par M. Silvestri, lui ont donné, par leur condensa- lion, de petites quantités de vapeurs d'eau acides, on n'est point en droit de conclure que, dans des conditions analogues, des fumerolles du même ordre ne sont jamais anhydres. Je tiens donc à rapjieler que, lors de la grande éruption du Vésuve en i855, j'ai, en plusieurs occasions et sur plusieurs points de la lave incandescente, constaté l'existence de fume- rolles chlorurées, anhydres et non acides. Quelques-unes de ces expé- riences ont été faites en présence de MM. Palmieri, Manget, Tissot, an- cien élève de l'École Polytechnique, etc., qui ont reconnu l'absence absolue d'eau condensée dans des vases entourés d'iui mélange réfri- gérant, et dans lesquels avaient passé, durant plusieurs heures, les gaz des émanations auxquelles j'ai donné le nom de fuinctollcs sèches. J'ai montré, d'ailleurs, qu'une fumerolle sèche peut se transformer spontané- ment en fumerolle aqueuse et acide, et les sels déposés à l'oritice, jus- qu'alors d'tnie blancheur éblouissante, prenaient alors ordinaiiement ime légère teinte verdâtre, indice certain des sels de cuivre trouvés par M. Sil- vestri dans les émanations qu'il a examinées. » (i) Cette lave, après solidification, forme une loclie éniinemineiit cristalline. ( 68i ) GÉOLOGIE. — Etude des tremblements de terre de Cëphalonie et de Mélelin. Note de M. Fouqué, présentée par M. Cli. Sainte-Claire Deville. (Deuxième Note.) « Dans une précédente Note, j'ai signalé les particularités principales des deux tremblements de terre de Céphalonie et deMételin. Au moment où ces tleux catastrophes se sont produites, je me trouvais à Santorin, où m'avait amené pour la seconde fois l'étude de l'éruption qui dure encore aujourd'hui, et dont la bienveillance de l'Académie m'avait permis, un an auparavant, d'observer le début. J'ai pu me rendre promptement dans les deux localités ci-dessus indiquées, et arriver dans chacune d'elles peu de temps après le commencement des secousses, alors que de fréquentes com- motions souterraines y faisaient encore vibrer le sol. Les faits observés conduisent aux considérations suivantes. » Quand on compare les deux tremblements de terre en question, on remarque entre leurs effets de grandes différences. A Céphalonie, les vil- lages ont été bien plus complètement ruinés qu'à Mélelin, quoique en gé- néral ils fussent composés de maisons beaucoup mieux bâties. Dans certains villages, comme Riphi, Damoulianata, Skinea, Agia Thekla, la de.-.truclion a été telle, que chacun d'eux n'est pins qu'un monceau de décombres, et qu'aucun village de Mételin, même parmi les plus maltraités, ne présente une ruine aussi complète. Au contraire, la mortalité a été en sens inverse dans les deux îles. Le nombre des morts à Mételin a été de 700 environ, tandis qu'à Céphalonie il ne s'est pas élevé à aSo. Ce résultat doit paraître encore plus surprenant si l'on songe que la population de Mételin n'est pas le quart de celle de Céphalonie, et si l'on considère que la première se- cousse (le Mételin est arrivée^ à la fin de la journée, à une heure où un grand nombre de personnes étaient occupées au dehors de leurs habita- tions, taniîis que celui de Céphalonie, survenu à six heures du matin, au commencement du mois de février, a surpris presque tous les habitants de l'île dans l'intérieur de leurs maisons (i)- (i) Voici quelques chiffres (jui lepicsentent ia mortalité dans les localités les plus mal- traitées : Mélelin : Atlialona, village de i8o maisons, destruction complète, 80 morts; Aclicrona, village de 292 maisons, destruction complète, 60 morts; Colombdado, village de i3o mai- sons, destruction complète, c)i moits. Céjj/iatnnie : Riphi et Danioidianata, villages composés ensemble de 320 maisons, des- truction complète, 63 morts; Agia Tliekia, village de 220 maisons, destruction complète, 4i morts; Skinea, village de 85 maisons, destruction complète, i4 morts. ( 68a ) » Ces fails, contradictoires en apparence, trouvent une explication ra- tionnelle dans l'ordre et dans le degré d'intensité relatif des secousses prin- cipales des deux tremblements de terre. » A JMételiu, la première secousse a été très-forte, incomparablement plus violente que toutes celles qui l'ont suivie. Sa soudaineté et son inten- sité expliquent la grande mortalité qu'elle a causée. Les secousses posté- rieures n'ont eu que des effets négligeables. » A Céphalonie, il y a eu dans la première journée trois secousses à peu près également fortes, mais la première a été beaucoup moins violente que, celle de Mételin; aussi, bien qu'elle ait eu lieu à une heure où peu de per- sonnes étaient encore sorties de leurs habitations, elle a fait beaucoup moins de victimes que la première secousse de l'autre tremblement de terre. Les deux secousses de 7 heures et de 10 heures ont trouvé tout le monde en alerte; les maisons étaient abandonnées; aussi ces deux nouvelles com- motions ont-elles été très-peu meurtrières; en revanche, elles ont achevé de démolir et de jeter par terre les constructions ébranlées. » Ainsi donc, les différences dans les effets observés à Mételin et à Cé- phalonie tiennent principalement à ce que, dans tout tremblement de terre, la mortalité dépend surtout de l'intensité de la première secousse, tandis que les dégâts matériels résultent à la fois de l'intensité et de la fréquence des secousses successives. » Yoyons maintenant si les faits observés à Céphalonie et à Mételin ap- portent quelque lumière nouvelle sur la cause des ébranlements séis- miques. » Nous savons déjà qu'à Céphalonie il n'existe aucune roche éruptive ancienne ou moderne, auciuie trace de phénomène volcanique. Cependant, comme le sol de cette île est creusé de conduits souterrains dans lesquels l'eau de la mer s'engouffre près de la ville d'Argostati, on aurait pu penser que les ravinements opérés par ces coiu'ants dans les profondeurs des cou- ches pouvaient y avoir amené des éboulements qui auraient été la cause des secousses; mais pendant le tremblement de terre il ne s'est produit auciui changement sensible dans la rapidité ou dans le volume des eaux près des bouches d'engouffrement; il semble, au contraire, y avoir eu in- dépendance complète entre les deux [jliénoinènes, dont le siège était d'ail- leurs distinct, [)iiisque l'engouffrement des eaux s'opère sur la l'ive orien- tale du golfe de Lexoiu'i, tandis que le centre d'ébranh incnt séismiqne (Hait certainement au-dessous de la portion orientale de lile, de l'autre côté du golfe. ( 683 ) » Quant à l'île de Mérelin, le sol en est, en grande partie, formé par des roches d'origine éruptive; malgré cela, il ne s'y est produit aucun phéno- mène volcanique nouveau, on n'a observé nulle part aucune élévation ex- traordinaire de température, aucun dégagement de gaz ou rie vapeurs. Les fentes que j'ai vues en plusieurs points, près du bord de la mer, au fond de la baie de Calonie, sont dues à des tassements dans le sol argileux de la plage, et l'eau qui en sort provient d'une sorte d'expression de l'humiciité qui imbibe le sol. Les fentes assez nombreuses qui se sont produites dans la montagne, entre Acherona et Laphiona, n'ont rien non plus de particu- lier; elles se voient près du bord des ravins, et il est évident qu'elles sont produites par un affaissement du terrain causé par les secousses, et qui au- rait pu tout aussi bien survenir à la suite des pluies, d'un dégel ou de toute autre cause semblable. J'en dirai autant de la chute de quartiers de roche souvent volumineux qui se sont, en beaucoup de points, détachés du som- met des montagnes, et qui ont roulé le long des pentes en brisant les arbres et labourant la surface du terrain. Ce sont là des effets du tremble- ment de terre, mais aucun de ces phénomènes n'est lié nécessairement à la cause des ébranlements du sol. >> Enfin, non-seulement il n'y a pas à Mételin apparition de phéno- mènes volcaniques nouveaux, mais encore les eaux minérales, qui sont assez communes dans l'île, et qu'on peut regarder comme des manifesta- tions ultimes des puissantes éruptions de date anté-historique, n'ont elles- mêmes éprouvé aucune modification considérable, soit dans leur tempéra- ture, soit dans leurs autres propriétés. Les eaux chaudes de Therma et de Thermini, dans le district de Mételin, celle de Telonia, près de Molivo; les eaux froides et purgatives de Stipsi et de Loutra n'ont présenté aucun changement. L'eau chaude de Polychuitis a coulé plus abondamment sans varier sensiblement de température; celle de Trifti, près de Plumaria, a, au contraire, légèrement diminué de débit. Quant aux eaux douces, elles sont devenues troubles tout le long de la chaîne volcanique du centre de l'île; elles l'étaient encore quand j'ai pu les observer et déposaient un sédi- ment blanchâtre très-abondant. La matière de ces dépôts n'est autre chose que du trachyte kaolinisé, semblable à la matière qui compose des amas volumineux, cpie l'on peut observer au fond de quelques ravins de la mon- tagne. Il est extrêmement probable que tout le centre tle la chaîne est occupé, à une certaine profondeur, par des amas semblables. Le tremble- ment de terre, en bouleversant profondément le sol, a obstrué les voies sou- terraines parcourues habituellement par les eaux des sources; celles-ci ont ( 684 ) été obligées de suivre des chemins nouveaux au travers des masses de tra- cliyte décomposé; elles doivent donc, sur leur jiarcours, s'être chargées de matières kaoliniques. L'obstruction plus ou moins complèle de leurs an- ciens conduits est aussi probablement la cause pour laquelle il s'est produit des variations dans le débit ordinaire de leiu's sources. I.,a coloration blan- châtre des eaux douces et les changements observés dans le volume de quelques sources s'expliquent donc tout naturellement comme de simples conséquiMices des commotions . Dans les conditions ordinaires de la construction, l'angle de torsion répondant au travail moyen est trop petit pour être mesuré directement parles moyens ordinaires. Il est très-facile de l'amplifier exactement. L'ex- trémité du bras fixé à l'arbre est traversée par un petit axe ])ortant : 1" du côté B, une matîivelle dont la bielle saisit le maneton; a° vers le côté A, une aiguille dont l'extrémité libre est munie d'un crayon. Désignons par L la longueur du bras fixé à l'arbre, et par / celle de la manivelle. Il est visible que l'angle de torsion a sera amplifié dans le rapport — par les mouvements de l'aiguille ou porlc-trayon. » Rien n'est plus facile que d'enregistrer les écarts variables de cette ai"uille. Soit «, ( - ) l'angle de torsion maximum dû au travail à mesu- rer. A l'état de repos, on règle l'aiguille de manièie qu'elle fasse avec le tube un angle 90"— ^a, fyji pendant le travail maximum, l'angle que fait l'aiguille avec le bras devient 90° 4- -a, (-' » Par la disposition |;récédente, il est visible : 1° que, quels que soient les écarts (relatifs, de l'aiguille j)orte-eray<>n, la pointe du crayon, qui est dirigé vers A et parallèlement à AB, reste dans un même plan perpendi- ( «97 ) culaire à l'axe de l'arbre; a° qu'à mesure que a s'accroît, la pointe du crayon s'éloigne plus de l'axe géométrique de AB. M En dehors de tout ce système mobile et perpendiculairement à AB, plaçons un tambour cylindrique qui tourne lentement sur lui-même, et que nous puissions faire avancer parallèlement à lui-même, de façon à l'amener en contact avec la pointe du crayon. Il est clair qu'à chaque tour de AB nous obtiendrons sur le papier qui recouvre le tambour un trait de crayon, dont la position dépendra uniquement de l'écart actuel » Pour faire inie expérience à l'aide de l'appareil précédent, on laisse l'arbre tourner à vide. Le crayon marque alors sur le tambour ini certain nombre de traits qui répondent au zéro (relatif) de torsion de l'arbre. Puis on fait marcher l'usine à son régime de travail normal. Le crayon marque sur le tambour une suite de petits traits beaucoup plus écartés de AB que le trait zéro. Lorsque l'appareil a fonctionné un temps suffisant, toute une journée si l'on veut, on enlève le papier du tambour, on mesure la distance ■ Dans le cas où (M^-) partage la s])hère en deux parties seulement, soit n = aire (M^') l'aue sphérique qui est à droite de la ligne (My) parcourue dans le sens qui répond à dt positif. » Soit i' l'intégrale Y étendue à toute la ligne s' et à l'arc ^ ; on a l'équation (2) j^dt=^de fdQ'sin(dS,de'), dont le second membre représente dans tous les cas l'aire décrite sur la sphère par la ligne (My) quand le point M décrit ds, et, par suite, repré- sente—-(^/< dans le cas où (i\1y) ne partage la sphère qu'en deux parties, et alors on a (3) rlt^-fdt- ^ ' dt dt ( 709 ) » Traitons d'abord ce cas simple, et pour qu'il ait lien quel que soit M , supposons que la ligne s' soit pl;uie et n'ait aucun point multiple. L'équa- tion (2) montre que t'est une fonction continue de t, et si u l'est aussi de tg à t, = to-h s, l'équation (3) intégrée entre ces limites donne i>s — i'„ = it^ — «„ ; mais dans tons les cas elle donne (4 ) i's — ''o = «,< — U„~l\], lU désignant la somme des variations brusques que la fonction u peut présenter entre ces limites. Or on a i'j — t'^ = V et n^ — ii„ = o, puis(|ue s est une ligne fermée; l'équation (4) ilevient donc V =: — 2U. Pour que u présente des discontinuités, il faut et il suffit que s traverse le plan de s' en un point extérieur à l'aire de s'. La valeur de cliaque variation brusque est XJ = ± 4îT) car l'aire (M^-) prend alors les deux valeurs simultanées o,4~. Le signe dépend du sens dans lequel s' traverse le plan de s, parce que l'aire (M^O est plus grande ou plus petite que 27: suivant que le point M est d'un côté ou de l'autre de ce plan. Et si l'on- adopte les notations sui- vantes pour désigner le nombre des points où s traverse le plan de s' : D.ins l^intérieiu- A l%;\lérieiir (le s'. de s'. De gauche ;i droite ij ej, De droite à gauche. on aura, au signe près, 2U = 4 {e,i — f*^)'^- Mais puisque la ligne s est fer- mée ej -+- id = e =^ -H ig-, d'où 2U = 4 ((^ — ht) ^- Donc enfin l'équation (4) devient (5) V = 4 (/,/-(, 71. » C'est la formule de Gauss, et le nombre entier ij — /„ satisfait à ma définition générale du nombre m. n On écarte la restriction iaite sur la nature de s' soit géométriquement, en décomposant l'aire s' en éléments dont on conçoit tous les périmètres parcourus par autant de points qui tournent dans le même sens, et sommant l'équation (5) appliquée à chacun d'eux; soit analytiquement, en déplaçant tous les ])oints de l'espace suivant une loi continue et telle que ht trans- formée de l'aire / soit plane. » Si les courbes s, s' se coupent, et si l'on veut que l'intégrale (r) aiteti- core une valein- déterminée, il faudra en donner une définition; supposons qu'on la donne de manière que la fonction i' reste continue (|uand le point M franchit lui point I d'intersection. On voit par luie figure qu'alors ( 7'o ) l'aire (Mj/) gagne ou perd subitement l'un des hémisphères séparés par le grand cercle parallèle au plan des deux tangentes en I, et on en conclut que la formule (i) doit être remplacée par la suivante : V = 4 ('" + ^) T> la différence des deux nombres de points où s traverse l'aire / dans un sens et dans l'autre étant désignée par m ou par m + /z, suivant qu'on en exclut ou qu'on lui adjoint son périmètre. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur une transformation des équations différentielles du problème des trois corps. Note de M. F. Brioschi , présentée par M. Bertrand. K Soient m, w,, m^ les masses des trois corps; p, p,, po les distances des masses in,m2, m^m, mm,; .r, j, z; .r,, j,, z, les coordonnées de deux points par rapport à trois axes passant par le centre de gravité du système que l'on peut supposer en repos. Jacobi a démontré que, en désignant par U la fonction des forces, in, nu mm mm, TJ = -^— + ~ 1 ' . P P' P= On peut donner aux équations difféi'cntielles du problème des trois corps la forme suivante : ., -+- n',w„ = o. Cela posé, si l'on considère un second système d'axes rectangulaires X, Y, Z, ayant l'origine au centre de gravité et mobile dans l'espace, et si l'on suppose que le plan des XY soit le plan des trois corps à la fin du temps <, on pourra exprimertes valeurs des neuf cosinus X Y z C( /3 7 X a, Ti, 7. r a... r^. 72 2 en fonction de trois angles ç, (|/, Q au moyen des formules d'Euler : X =:cosocost{> — sin(psin(|;cos5, /3 = — sinycosi]; — cosysinij>cos5, a, = cos(p sin ij; -i-sin(pcos(j;cos5, [i, := — sin(psin tj> — cosy cosd;cos9, iZo=sin'jjsin5, ^2^ cosffisinS, 7 = sinijjsin6', 7, = — costj;sin6, 72 = cosO, et $ sera l'angle que le plan des trois corps comprend avec le plan inva- riable; ^, çp les angles que l'intersection de ces deux plans forme avec les axes des jc et des X. Or les relations supérieures entre les 11, i>, . . . étant satisfaites en posant « = acos - oj + i'Bsin- w, c = a, cos - w -(- /5,sin - r». 2 '2 2 '2 II, = acos - oj — psin - o), c, = a. cos - w — ft, sui - w. M.,: ^'2=7) 1 W = «oCOS - OJ + po SUI - W, 2 2 1 ,, . I TV, = «2 COS - W — P2SUI - OJ, »',: 72 on pourra substituer aux variables j:-, j-, z; a:,,j,,z, les nouvelles va- riables /■, /■, , (,), <];, 'j>, ô; ou, si l'on fait f H — oj = £, y u = les va- ( 712 ) riables ;•, r,, s, £,, ij;, 5. Dans ce cas, les valeurs de ?/, ",,•■• seront u = cosiJ>cosc — sin t|>siii scosC, c = sin^j^cose + cosij^sinecosô, ^/, = cosdicosc, - siin{;sin£,cosÔ, i', = sinil(Cos£, + cosi|i^inc,cos5, «^= sin ij>sin5, t'2= — cos(j>sin9, i\' = sin 6 sine, IV, = sinÔsin£,, (\'o=COS&. » Soient /, m, n les vitesses angnlaires anionr des axes mobiles; on a. comme il est connn, / = 7,'5'+ y, j^;', + 7o/3',, m = »-/'+ a, •/, -i- a,-/,,. /; = j'Sî<'+ /3, a\ + jî^a^, et a' — f-^ii — -/m, [i'=-^l — a?i, ■/' = o:in — [il, a\ = f-j,?! — y, m. » Ue ces relations et des éqnations (ij et [■i] on déiinit, ponr la demi- sonnne des foi'ces vives expression P-- [(" H — o/ I + ( / sin - '>i — m cos ■ + p., /H ( // o/ j + I / sin - oj — m cos - oj | |) et les qnatre intégrales connnes du problème des trois corps seront //, /i élant les denx constantes. « Or, en ])os;int dT tlT r di rfB dt ~ ds ' d%, rfH dt ~ ds, ' df dH dp, dM ds dM. ds, d H dt ~ dr ' dt dr: dt "~ dt ' dt di, OÙ H = T - U et - ^-' — (■V-I-.5,? , fiu, r' r\ sin-M ^' ' •-sin-£ -t-u., r » Les huit vari.ibles r, /', , e, £, ; p, p,, s, s, sont alors celles que Bour a trouvées, en pa.tant des formules de M. Bertrand, par une analyse Irès- remarquable mais assez compliquée, 6 ) équatoriales de deux points de chaque trajectoire. Or la possibilité de ces observations sera prouvée quand nous aurons montré comment les visées peuvent être faites. >) Nous considérerons principalement les météores qui, comme ceux d'août, de novembre, etc., produisent des traînées lumineuses qui persistent pendant quelques secondes. Malgré cette persistance, nous croyons pou- voir poser en principe qtio, pour viser un objet aussi peu lumineux et aussi fugitif, il faut un nppareil optique qui permette de faire le pointé sans ^ue te champ de cet appareil soit rendu hmiineux, cl sans que l'œil cesse Je voir le point du ciel oii s'est jiroduil le phénomène ijue l'on doit viser. Or on peut sa- tisfaire à ces conditions avec deux sortes de collimateurs, un collimateur à réfraction et un collimateur à réflexion. Ce dernier nous paraît préférable, et c'est le seul que nous décrirons. » Ce collimateur a pour miroir un large verre lenticulaire, ayant une sur- face convexe et une surface concave à courbures égales. 11 agit, sur la lumière qui le traverse, comme un verre plan à faces parallèles. Au foyer que donne par réflexion la surface concave, est fixé un diaphragme percé d'un petit trou. Derrière celui-ci est placé un corps blanc et mat, éclairé par la lu- mière d'une lanterne sourde située latéralement. Les i-ayons lumineux que ce corps reflète à travers le trou se réfléchissent dans la siuface du verre, el, pour l'œil situé dans une position indéterminée, en arrière du foyer et eu dehors de l'axe de l'appareil, ces rayons donnent la sensation d'un disque lumineux occupant une position fixe dans le ciel. Or, en même temps que ce disque, 1 œil voit au travers du verre la traînée phosphores- cente qu'il doit viser; et, par le déplacement du collimateur, l'observateur peut faire en sorte que le disque soit bisseclé par cette traînée. Alors l'axe optique de l'appareil est dirigé vers le point qui correspond au centre du disque lumineux. » On conçoit que l'œil peut se dé|>lacer latéralement sans cesser de per- cevoir les deux points en coïncidence; et c'est là ce qui permet à l'observa- teur de faire le pointé sans que l'œil cesse de voir le point à viser. » Avec ce collim.iteur, l'erreur de pointé sera probablement de 2 à 3 minutes au plus (1), et la rapidité de l'opération sera a.ssez grande pour que le pointé puisse être effectué avant la disparition de la traînée lumineuse. Mais il est douteux qu'un seul observateur puisse viser successivement les (i) four un collimateur à rcliaclioii .i|)|ili(|ui; à l'obsiivalion d'objets terrestres, l'erreur moyenne de pointé a été trouvée inférieure à une demi-minute. ( 717 ) deux points qui doivent déterminer celle-ci. Aussi devra-t-on employer deux instruments, l'un pour les points d'infl;nnniafion, l'autre pour les points d'extinction. » Quant à la disposition de ces instruments, il sera convenable d'em- ployer des ait-azimuts, si l'on veut déterminer les altitudes des météores au moyen d'observations correspondantes faites en deux stations éloignées; on emploiera des équatoriaux (i) si l'on cherche seulement les directions du point de radiation. Mais, dans ce second cas, on simplifiera beaucoup les calculs nécessaires pour tirer parti des observations, si l'on dirige les axes polaires des instruments vers une position approchée du point cherché; la simplification tenant à ce que, au lieu des coordonnées absolues de ce point, on n'aura à calculer que les corrections à faire subir aux coordon- nées approximatives. » Les observations à l'estime, faites jusqu'ici, étaient assez incertaines pour que, dans la recherche du point de radiation, on ait pu ne pas se préoccuper du déplacement progressif de ce point au milieu des étoiles. Ce déplacement est dû à diverses causes : i" au changement des directions absolues des mouvements de la Terre et des corpuscules, 2° aux inflexions produites dans les trajectoires par les attractions de la Terre et de la Lune, 3" à l'influence de la rotation de la Terre, 4° ^* la réfr.iction astronomique, 5" à la résistance de l'atmosphère au mouvement des météores. Ces causes d'aberration du point de radiation ne seraient plus négligeables pour des observations faites avec les instruments que nous venons d'indiquer. Il faudra donc y avoir égard (2) pour rendre comparables entre elles les ob- servations faites à différentes heures, et, à plus forte raison, dans des nuits différentes. » M. A. Chevalier fils adresse un relevé des incendies causés par les allu- mettes chimiques àParis, en 1867. L'auteur compte trente et un cas, parmi lesquels un quart environ doit être attribué à des enfants qui auraient joué avec des allumettes chimiques ordinaires. (i) Ces équatoriaux devraient être disposés de telle sorte qu'ils pussent, au besoin, servir d'alt-azimuts. (2) On pourra trouver les formules de ces corrections dans nos « Études géométriques sur les étoiles filantes » qui sont insérées dans le volume des Mémoires de V Académir. impéricde de Metz pour 1866-67, volume qui paraîtra incessamment. On trouvera encore les plus im- portantes de ces formules dans les Notes et réflexions de M. Schiaparelli sur les étoiles filantes, travail remarquable que M. Daubrée vient de nous conniiuniquer, mais trop lard pour que nous ayons pu le signaler dans les Mémoires de V Académie de Metz. ( 7'8 ) M. le D"^ Uecht appelle l'attention de l'Académie t-ur son ouvrage inti- tulé : « Lois de développement de la nature ». M. Gaissix demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat lin Mémoire sur lequel il n'a i)as été fait de Rapport, et qui a pour titre : « Extension des notions analytiques. Calculs intinitésimaux analogues au calcul différentiel et intégral ». A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 3o mars 1868, les ouvrages dont les titres suivent : Excursion de la Société Linnéenne à Cazeneuve (Gironde). Liste des princi- paux fossiles recueillis par les membres de la Société à Cazeneuve dans le calcaire de Bazas ; par M. Ch. DES MOULINS, président. Bordeaux, 1868; br. in-8°. De la classification de certains opercules de Gastéropodes; par M. Ch. DES Moulins. Bordeaux, 1867; br. in-8°. Lettre à M. François Crépin par M. Cb. des Moulins. Bordeaux, 1868; br. in-8^ Descriptions et figures de queUpies coquilles fossiles du terrain tertiaire et de la craie; pirU. Ch. DES MOULINS. Bordeaux, 18G8; br. iii-8". Annuario... Annuaire de l'Observatoire royal de Madrid, 8'' année, 1868. Madrid, 1867; in- 12 cartonné. Observaciones... Oliservations météoroloffuiucs effectuées en l'Observatoire de Madrid. Madrid, 1867; in-i 2 cartonné. ResunitMi... Résumé des observations météorologiques effectuées en la Pé- ninsule. Madrid, 1807-, 1 vol in- 12. Informe... Rapport du Directeur de l'Observatoire royal astronomique et météorologij ■4 - u 98 .- 2" w 24 " u 97 • a-' o 29 .. " 97 " 3= » I mars ■> 89 . 4- „ 8 murs. " 97 " 4^- » 10 » '• 8r » IiOsultUt : qG cocons. Résultat : : 55 vers seule ment à 1 a montée: aucun deux n'a fait son cocon ; maladie caractérisée des corpuscules avec quel- ques morts-flats. Essais de Ganges. N" 7. — Graine des cocons Lianes Mazel. Eclosion le 7 levi ier. l'^mue. 20 févr. On compte 100 vers. 2« V 27 »> u 100 3' » 6 mars. - 100 4e 1' i5 « '■ 100 Résultat : 93 cocons. IN" 16. — Graine des cocons blancs Meynadier. Éclosion les G, 7, () février. l'^'inue. 20 févr., 20 févr., 21 févr. 100 vers. 2" ' 27 u 27 " 29 » 78 » 3'' " 4 mars, '] mars, 8 mars. 78 " 4' " i5 » 18 » 20 » Mortalité de plus en plus jjrande après la (jiia- trième mue. Résultat : pas un seul cocon; maladie des cor- puscules des plus accusées, .l'examine luiit vers |)ris au hasard : tous sont remplis de corpuscules. M En résumé, les deux épreuves de la graine Mazel ont fourni 96 et g3 cocons pour 100 vers comptés au premier repos de la première nuie, et les épreuves corresjiondantes de la graine Meynadier n'ont pas doiuié un seul cocon. Pourtant, je le répète, les deux chambrées Mazel et Meyna- dier, issues de la ménu' graine, avaient eu la même réussite. ( 7^5 ) " D'où peuvent provenir tant de ressemblance clans le succès de deux chambrées d'une même graine, considérées jusqu'à la formation des cocons, et tant de différence entre leurs papillons, envisagés sous le rapport de la reproduction? Pour le comprendre, il faut se reporter à mes premières observations de i865, par lesquelles j'ai constaté cpie des vers pouvaient être tous empoisonnés sans offrir un seul corpuscule à la montée. Il faut se reporter principalement à nos expériences de 1867, par lesquelles j'ai reconnu que le mal avait une incubation très-lente, et rpie (|uantl je conln- cjionnais des vers très-sains après la quatrième mue, tous faisaient leurs cocons, et les corpuscules n'apparaissaient dans les chrysalides que quinze jours environ après l'empoisonnement. )) La graine Poujol n'avait pas la maladie des corpuscules; cela est prouvé par la chambrée Mazel. Cette maladie n'a donc pu frapper la chambrée Meynadier de façon à la faire périr à l'état de vers. Mais ces vers furent tous empoisonnés, et dès lors les chrysalides et les papillons furent chargés de corpuscules. » Enfin, quelle a pu être la cause occasionnelle de l'empoisonnement de ces vers? Je l'ai indiquée dans mon Rapport au Ministre. M'"'= Meyna- dier a élevé la graine Poujol sous le même toit que deux autres graines de Portugal et de pays, qui avaient, elles, au plus haut degré, et déjà sous forme de vers, la maladie des corpuscules. L'échec de ces graines a été complet. » On ne sait pas jusqu'à quel point on entretient et on propage la mala- die par des associations de graines. Autrefois, chacjue éducateur n'en élevait que d'une sorte; aujoiud'hui, il en élève au moins de deux ou de trois, souvent davantage, j)ar l'espoir que toutes ne seront pas égale- ment mauvaises; mais, sur ce nombre, la majorité est très-malade, s'il s'agit des graines à cocons jaunes et blancs. La peste est donc dans la cham- brée. Néanmoins, si une des graines est saine, elle donne des cocons, parce que, je le répète, l'éducation dure trop peu de temps pour (pie la maladie, lente à apparaître sous forme de corpuscules, puisse frapper le ver à l'état de ver; mais la chrysalide est perdue comme sujet propre à la reproduc- tion. C'est ce qui est arrivé à la chambrée Meynadier. M. Mazel, au con- traire, n'a élevé que la seule graine Poujol dans sa magnanerie. » Permettez-moi de compléter toutes ces observations par le signale- ment microscopique des papillons qiu m'avait perujis de prévoii', dès le 3 juin 1867, les résultats dont je viens tie vous entretenir. ( 7^6 ) l'ii/jUloiis de quatre (oujjtes Meyiiadier jaums qui ont produit la grniiie de l'essai n° 17. Màlcs. Femelles. Belles ;iiles. i5o corpuscules par champ. Belles ailes. 5oo corpuscules par champ. , 9.5o » " 800 » )i 5oo ■> » 200 » • pas » " pas » l'(i]>ill• i5o » » l5o » » tOGO » M Les papillons Mazel des essais n°* 6 et 7 étaient, au contraire, tout à fait privés de corpuscules. » Enfin, j'ajoute que l'examen microscopique de ces divers papillons n'a certainement ])as duré plus d'un quart d'henre. » Quant au résultat de ce lapide et non moins facile examen, car j'aurais pu le faire faire par lui enfant de huit ans que je m'étais amusé à habituer à ce travail, il a permis de prévenir, pour 1 868, l'insuccès absolu de 1 5o onces de mauvaise graine et de substituer à celle-ci un poids égal de bonne semence. » J'espère que mes études de cette année perfectionneront les pratiques propres à éloigner le fléau. Vous savez que j'ai rencontré, chemin faisant, une forme de la maladie dont la part d'influence funeste avait été ignorée jusqu'à présent. C'est sur elle que je concentre toutes mes observations actuelles. Toutefois, son étude est déjà bien avancée, ce me semble, par les résultats que j'ai eu l'honneur de vous communiquer récenmient. » En résumé, dans le département du Gard, le plus frappé depuis vingt ans par la terrible maladie, et conséquemment dans tontes les con- trées où l'on élève des vers à soie, il existe des chambrées bonnes pour la reproduction et propres à ramener le grainage indigène dans des conditions de gaïaiitie et de succès, (^es chambrées sont faciles à découvrir à l'exclu- sion des autres qui devraient être livrées aux filateurs. Il est non moins facile de les multiplier par quelques précautions et |)ar l'emploi de graines recoin uies irréprochables. ( 727 ) » J'ose assurer que le salut des éducateurs est entre leurs mains. Qu'ils imitent un propriétaire éclairé des Basses-Alpes, M. Raibaud-l'Ange, Direc- teur de la Ferme-École de Paillerols, quia fait, en 1867, en prenant mes indications pour base, plusieurs milliers d'onces de graines. Après avoir surveillé avec soin, de la quatrième mue à la montée, afin de s'assurer de la vigueur des vers et de l'absence de la maladie des morts-flats, soixante- dix-liuit chambrées, il les a toutes examinées au microscope à l'état de chrysalides et de papillons. Ce double examen lui a permis d'en conserver dix-sept. Il a fait étouffer les autres. Quatre sortes de graines fournies par quatre de ces dix-sept chambrées, choisies au hasard, parmi ces dernières, à la convenance des éducateurs intéressés, viennent d'être éprouvées aux essais précoces de Ganges et de Saint-Hippolyte : ces quatre essais ont donné les meilleurs résultats. Mais, tout à côté de M. Raibaud-l'Ange, dans les Basses- Alpes, on faisait de la graine en prenant pour guide les anciennes pratiques. Je pourrais démontrer, dés à présent, que parmi ces graines il en existe par milliers d'onces qui échoueront complètement aux éducations de cette année. Or les personnes qui ont confectionné ces graines, lesquelles vont achever de ruiner des centaines d'éducateurs, auraient pu reconnaître avec évidence, par quelques minutes d'observation au microscope, qu'elles allaient préparer de la graine détestable. Un des grands avantages du sys- tème que je préconise consiste à préjuger de la qualité de la graine avant qu'elle soit faite. C'est une condition de succès pour éloigner les désas- tres de la sériciculture, parce que toute graine faite est une graine qui sera élevée (i). Il faut donc pouvoir empêcher la confection des graines desti- nées à périr. » M. Raibaud-l'Ange vient de m'adresser la liste exacte de tous les pro- priétaires auxquels il a livré les graines de ses dix-sept chambrées. Afin que vous jugiez mieux de l'importance de son initiative, déjà signalée avec à-propos dans un Rapport officiel de M. Rendu, Inspecteur général de l'Agriculture, permettez-moi de vous donner le nombre des propriétaires qui élèveront ses graines dans nos principaux départements séricicoles : seize dans le Gard, dix dans l'Isère, trois dans l'Ardèche, trois dans la Drôme, un dans l'Hérault, trois dans les Bouches-du-Rhône, huit dans le Vaucluse, (i) Je n'affirmerais pas que, dans tous les cas où l'examen microscopique des papillons fait éliminer une graine, celle-ci ne pourrait donner une chambrée rémunératrice. Mais cette graine ne se trouve condamnée que pour être remplacée par une meilleure. Il n'y a pas d'intérêt à connaître sans exception toutes les chambrées propres à la reproduction. ( 7^8) sept dans \p Var, deux dans les Alpes-Maritimes, quinze dons les Hautes- Alpes, trente dans les Basses-Alpes, nn dans la Savoie. » Plusieurs de ces personnes ont acheté une assez grande quantité des graines dont il s'agit pour pouvoir en distribuer, notamment RI. Plagnol, habile éducateur de Chomérac, dans l'Ardèche. » Enfin, cent donze éducateurs des Hautes et Basses-Alpes vont faire autant d'éducations de une demi, une et deux onces de ces mêmes graines, qui seront destinées aux grainages de M. Raibaud-l'Ange, en 1868. Il sortira peut-être de ces nouvelles chambrées 200 à 3oo kilo- grammes de graine de bonne qualité. C'est presque le centième de ce qu'il faut à la France entière. Jugez par là de ce que peut accomplir l'initiative individuelle quand elle prend pour guide les résultats établis par l'expé- rience, au lieu de s'abandoiuier à de vagnes dissertations ou de se confier à de prétendus rcnnèdes dont l'efficacité n'a d'auti'e appui que les idées pré- conçues de leurs auteurs. )) Je terminerai en vous faisant connaître deux autres réussites de graines industrielles, à cocons jaunes et blancs, issues de papillons à peu près exempts de la maladie des corpuscules. En premier lieu, la graine Gu- chens, de Perpignan, dont il est question dans mon Rapport au Ministre de l'Agriculture -du 25 juillet dernier : j'ai fait faire deux essais de cette graine, sous les n°' 5 et 36, à la serre de Ganges. Le n° 5 était la graine des papillons sans choix, et le n° 36 la graine des papillons choisis. Le n° 5 a fourni gS cocons pour loo vers comptés au premier repos de la première mue, et le n" 36 en a fourni 93. i> Voici le deuxième et très-remarquable succès. Un graineur de Saint- Bauzille-de-Pulois, M. Roux, m'a adressé, le 16 juillet 1867, une centaine de papillons d'iui de ses grainages à beaux cocons blancs de pays. Auctni de ces papillons n'était corpusculeux. Je me suis empressé de signaler ce fait à M. le comte de Rodez, directeur des essais précoces de Ganges, qui habile Saint-Bauzille, en le priant de faire acheter la graine Roux pour la distribuer parmi les membres du Comice agricole de Ganges. Cette graine, éprouvée par M. de Rodez aux derniers essais précoces, a fourni roo co- cons pour roo vers comptés au premier repos de la première mue. » N'oubliez pas toutefois de remarquer l'incertitude attachée au résultat de l'examen des papillons d'une chambrée qui n'est pas autrement connue. Que les papillons tels (pie ceux dont je viens de parler soient tous privés de corpuscules, on ne pourra affirmer que deux choses : » C'est que leur graine sera parl'aitement exempte de la maladie corpus- ( 729 ) culeuse, et, en outre, que les vers issus de cette graine ne périront pas, à l'état de vers, par l'effet de cette maladie. Mais on ne pi ni gnrantir que la graine n'aura pas constitutionnellement une maladie d'une autre natiu'e, notamment celle des morts-flats. » J'insiste sur ce point, parce qite, sans cela, il serait facile de com- mettre des erreurs dans les jugements anticipés sur la valeur des graines. Il suffirait de s'adresser à des papillons exempts de corpuscules, mais pro- venant d'une chambrée de vers languissants et ayant péri en partie de la maladie des morts-flats de la quatrième mue à la montée (i). Je ferai ob- server, d'ailleurs, que ce n'est pas assez de savoir qu'une chambrée a donné un fort rendement pour que l'on soit toujours assuié qu'elle n'était pas sous l'influence de cette malaflie. En effet, une once de graine du poids de 25 grammes fournit quelquefois 55 kilogrammes de cocons, et, à la rigueur, elle peut en donner bien davantage. Su[)posex qu'elle n'en pro- duise que 45, ce qui est encore une très-belle réussite, mais cpie la morta- lité correspondant à la différence de 45 à 55, qui est de plus d'iui cin- quième, se rappoi'te presque entièrement à l'âge des vers compris entre la quatrième mue et la montée, et que cette mortalité soit due à la maladie des morts-flats. Dans ce cas, soyez-en sûr, les 45 kilogrammes de cocons produiront une graine qui aura héréditairement cette maladie, lors même que tous les papillons seraient exempts de corpuscules. Vous êtes alors dans le cas des expériences que je vous ai commimiquées dans ma Lettre du 20 mars dernier, expériences qui prouvent que des papillons sans cor- puscules, mais originaires de vers atteints de la maladie des morts-flats, donnent delà graine affectée constitutiotniellement de cette maladie. » Aussi ne saurait-on sans danger se priver de la garantie qui résulte de l'observation d'une bonne marche de la chambrée de la quatrième mue à la montée. Si vous avez des vers d'apparence vigoureuse à cet âge et que les papillons auxquels ils donneront lieu soient privés de corpuscules, ne craignez rien, faites grainer tous ces papillons, et votre graine sera excel- lente. Négligez, au contraire, la première prescription, vous pourrez avoii- la maladie des morts-flats; négligez la seconde, vous pourrez avoir la ma- ladie corpusculeuse; négligez-les toutes deux, vous pourrez avoir à la fois l'une et l'autre de ces deux maladies. C'est ce qui est arrivé le plus fré- quemment dans les grainages des races jaune et blanche dans ces vingt dernières années. « (i) Ou qui ont soufft-rtdu froid à cet âge : du moinsje crois avoir des motifs de le présumer. G. K., 1.S68, I" Semestre. (T. LKVl.N" 115.) 96 ( 7^0) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ANALYSE- — Problème de la trisection de l'arc. — Propriétés de r équation x^ — 3j: + K = o. — Nouvelle méthode de résolution de l'équation du troisième degré, au moyen des tables de logarithmes ; par M. Vériot. (Suite.) (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) o Notes de la Jin du Mémoire. — Dans l'un de ses procédés géométriques pour la mise en équation du problème de la trisection de l'arc, l'auteur remarque que, sur la corde donnée K, on construit un trapèze inscrit ayant trois côtés égaux, et que la surface de ce dernier est égale an quart du cube de l'ime de ses diagonales. De là, la possibilité d'exprimer la surface n du cercle en série, en partant de polygones régidiers. Par exemple, en partant du triangle équilatéral, on aurait Si/s 3„T'^iiz 3q o"^"^'-'^ 3™, Q-^— '27T 7r = —^ h 7 8 sin -3- + 7 •J X o sui -^ + 7 3- x 8 sm y- H , ou bien jf 3V3\ -i—'i-K ^—i-'^j.Tz „^—r-^i-K ^^^^iTz ^^--:—^o.Tz gin j- l = sin -^ + 3sin -07+ 3"sin -^7 + 3'sui -^-|- i*sm ^77 H » En partant du carré on obtiendrait ;î=2+78sm ^^H-yx3x8sin 7-^. -t- t 3- x 8 sm 7^5- 4 4-34 4-3" 4 4-3 ou bien i 3' X 8 sm ^^ 4 4-3' g(7:-2)=sin p + 3sm — + 3-sm p^ + 3' sm p-, + 3^ sm p;+--" » Par des considérations analogues, déduites de la division de l'arc en deux parties égales, on trouverait, en partant du carré, „ . 217 ~~-= 2 7T ., . 27r ~r-- 2;r ^ . 27r ~r~' 27r TT = 2 + O sui —T sui —T + 1 D sm — T sm ^ h 02 sm 5- sm -^ ou bien „ , . 27r ' 27r 04 sm rT7 sm 5 ^ h4 I 28 , . 7.T! ~r~ ' ■}. T! , . 27r'~:~'27r . . 27r~r~^277 7r — 2 = 2' sm ^- sm — - + 2* sm — 7 sin — - -1- 2^ sin — - sm -^ 2» 2* 2' 2* 2' 2'' ( 73; ) » Dans une autre Note, l'auteur démontre que toute racine d'un degré quelconque de l'unité, x" — i ^ o peut se mettre sous la forme X =^ cos« + sin« s] — I . » Considérant enfin comme applications, dans une dernière Noie, les deux équations (l) X^ — 3x + I =: O, (2) x^ — 3x -t- v'3 = o, dont la première donne les côtés c, c', — c" des polygones réguliers con- vexes et étoiles de dix-liuit côtés, et la deuxième les côtés a, a' et — a" des ennéagones réguliers, l'auteur fait voir que, en posant x = j H — dans (1), on obtient l'équation (3) J°+J'' + I r=0. Cette dernière est telle, que l'une quelconque de ses racines, élevée à une puissance quelconque, donne toutes les racines de j'" —1 = 0. » En effet, et la somme de deux racines conjuguées de (3) donne les racines de (1). Les neuf racines de (3) sont en effet, en appelant B l'une d'elles, B = — cos 20° — sin 20° \l — I =: — C0S20" — sin2o" y' — ' ■ B-^ + cos 4o°+ sin 4f>" V^ — i-- -= -f-cos4o''4-sin4o° y — i B' = — cos 60" — sin bo° 1—1 = — - — ~ — ' 2 2 B* = +cos 8o°+sin So'v— • = +cos8o° + sin8o'' V^— i B' = — cos 1 00° — sin 1 00° \l — I -- -t- cos8o° — sin8o° y/ — i • • B' = H- cos 120°+ sin 120° V— 1 = — - + ■■ ' 2 2 B' = — cosi4o°— sini4o° y'— i = -l-cos4o° — sin4o'' y'— i •• B':= H- cosiGo"-!- sin 160° y — i = — cos 20" + sin 20° y' — 1 •■ B' = — COS180"— siniSo" v'— I = + I — o c 2 c' — + - 2 I 2 _Ç,_ C •2 -^?v- C 2 a" — r 2 2 ' c' = + - 2 a' — c 2 " 1 — .=+ 1 — 0. 96.. ( 732 ) » I.a clifféreiice de deux racines conjucjiu'ei de (3) doniiorail l'iiiu' tles racines de (2) multipliée par y/ — i . » CHIMIE. — Sur la formule de incide uiolybdique et l'équivnlent du molyb- dène. Note de M. H. Debray, présenlée par M. H. Sainte-Claire Deville. (Renvoi à la Section de Chimie, à laqneJle M. Dumas est prié de s'adjoindre.) « L'existence de composés phosphomolybdiques et l'association fré- quente de l'acide molybdique et de l'acide vanadique, dans les composés naturels, conduisaient natuielleinent à attribuer à l'acide molybdique la for- mule M'O'. La constitution des acides phosphomolybdiques se ])rélait très- bien à ce changement, puisque les formules PhO'^, aoMO^ et PhO', 5 MO' deviennent PhO\ 12 M'Omet PhO=, 3 M' 0% si l'on pose M' = | M = 80. 1) Mais la densité de vapeurs du seul chlorure de molybdène qu'il soit facile de soumettre à ce genre d'expériences étant contraire à cette hypo- thèse, j'ai conservé dans mon travail la formule habituellement acceptée pour l'acide molybdique. » L Le chlorure de molybdène dont je me suis servi a été préparé par l'action directe du chlore sur le métal légèrement chauffé. Le produit, distillé dans un courant de gnz carbonique sec, afin d'éliminer le chlore en excès, a une couleur verte foncée; il fond à 194 degrés et bout à 268 degrés en donnant une vapeur rouge tres-intense. La condensation de ces vapeurs donne de beaux cristaux à reflets verdàtres, facilement alté- rables à l'air humide et Irés-solubles dans l'eau. Leur dissolution produit une véritable ébullition, par suite de la chaleur dégagée, mais sans aucun dégagement de gaz; le liquide qui en résulte est bleu ou vert. Le mode de préparation et la plupart de ces caractères se rapportent, comme on le voit, à >ni chlorure de molybdène, auquel 15erzélius et beaucoup d'auteurs attribuent la fornnde MCl^, sans doute parce que sa dissolution, préci- pitée par l'ammoniaque, donne un abondant précipité, coulein- de rouille, de bioxyde de molybdène hydraté ; mais il est facile de s'assurer que la liqueur filliée retient encore une grande cpiantité d'acide molybdique, et, de plus, trois analyses de ce corps ont donné de 35 à 35,2 pour 100 de molybdène. La formule ]M't;l' exige précisément 35 pour 100 de nieiai, tandis que la formule MCI* en demanderait im peu plus de 4o pour 100. I) La densité de vapeurs de ce chlorure, prise à 35o degrés, dans l'ap- ( 7'^'3 ) pareil à mercure de MM. H. Sainte-Claire Deville et Troost, a donné les deux nombres 9,53 et 9,40, peu différents de 9, /«y, qui représente la den- sité théorique du chlorure M^CI' correspondant à 4 volumes de vapeur. » Pour que la formule M'O^ fût acceptable, il aurait fallu trouver, pour 5 la densité de ce chlorure, i5,8, ou sa moitié 7,9 (i5,8 = - 9,47)- Ces nom- bres, trop différents de ceux de Texpérience, ne laissent aucune incertitude à cet égard. Cependant il est singulier de voir la considération des den- sités des chlorures de tungstène WCP et WOCl" conduire, ainsi que je l'ai démontré il y a quelque temps (i), à attribuer la formide W'O^ à l'acide tungstique, qui présente cependant bien moins d'analogie avec l'acide vanadique V-0' que l'acide niolybdique. On ne peut guère admettre que la différence des résultats obtenus pour les deux acides soit due à celle des chlorures employés; cependant, afin de lever touSe incertitufle, je nie propose de déterminer la densité des vapeurs du chlorure de tiuigstène W-CI' et de l'oxychlorure de molybdène MOCI-, s'il est possible de les obtenir dans un état de pureté suffisant. » II. Dans un travail sur les équivalents, devenu classique, M. Dumas a attribué à celui du molybdène la valeur 48. Dans ces dernières années, M. Delafontaine et M. Ullik se sont néanmoins servis du nombre 4t) dans leurs recherches importantes siu' les molybdates, et, de plus, M. Rainmels- berg, en opérant, connue l'avait fait M. Dumas, la réduction de l'acide molybdique par l'hydrogène, a oblenu le nombre 46, qui est généralement accepté en Allemagne. Il était donc utile de vérifier cette détermination et d'en contrôler les résultats par une méthode différente; je dirai de suite que mes expériences conduisent au nombre de M. Dumas. » J'ai préparé de l'acide molybdique pin-, en le sublimant dans uîi tube de platine. Celui qui a été volatilisé dans la porcelaine contient dans les parties plus compactes qui touchent le tube un peu d^ silice et d'alumine, que l'on met en évidence en dissolvant l'acide dans l'ammoniaque; l'acide molybdique attaque en effet facilement la porcelaine à la température à laquelle il peut se condenser. » L'acide sublimé est extrêmement volumineux; pour le rendre com- pacte, afin d'opérer sur une grande quantité de matière, il faut le trans- former en molybdale d'ammoniaque : ce sel donne par inie calcinalion monagée un acide dense et parfaitement exem[)t d'oxydes inférieurs. (1) Comptes rendus, t. LX, p. 320. ( 734) » On opère d'abord la transformation de l'acide qui est volatil, en oxyde ronge fixe, en le chanffant dans un courant d'hydrogène à la plus basse tem- pérature possible; cette i-éduction s'effectue dans un tube de verre, elle est toujours accompagnée d'un transport de matière qui va former ini anneau rouge au-dessus et en avant de la nacelle. Il faiU retirer soigneusement cette matière du tube, en la soumettant à l'action successive de l'acide azotique et de l'ammoniaque, et en déterminer le poids qui n'est pas négligeable. On achève la réduction dans un tube de porcelaine non vernissée, à une tem- pérature très-élevée. » A ces températures, le molybdène attaque et réduit la porcelaine par- tout où il la touche, il est donc nécessaire d'employer des nacelles de pla- tine, faciles à fabriquer avec une feuille de métal. L'alliage de deux métaux, assez limité, n'a d'ailleurs aucun inconvénient, mais il faut avoir soin de protéger la nacelle contre l'action de la porcelaine au moyen d'une lame intermédiaire de platine. Cette lame devient rapidement cassante, parce que, sous l'influence de l'hydrogène, le platine réduit la porcelaine et lui prend du silicium et de l'aluminium. » Enfin, il faut éviter l'emploi de bouchons de liège, susceptibles de four- nir, lorsqu'ils sont un peu trop chauffés, des gaz carbures auxquels le mo- lybdène emprunte facilement du carbone. Je me servais d un long tube de porcelaine, muni à une extrémité d'une tubulure étroite, faisant l'office de tube abducteur pour l'hydrogène; à l'autre extrémité on adaptait une al- longe, afin que l'appareil ne contînt aucune matière susceptible de fournir du charbon au métal. » On purifiait l'hydrogène en le faisant passer sur une longue colonne de cuivre, maintenue au rouge, pendant toute la durée d'une expérience; on le séchait ensuite avec de la potasse fondue. » Voici le résultat de tiois expériences effectuées dans ces conditions : Acide molybdiqiie lùiiiivalent dcdiiil employé. Mêlai réduit. de l'cipcrience. i"^ exprrience 5,5i4 8,667 4^j°3 2"^ expérience 7>9'0 5,265 • 48>o4 3" expérience 9)03i 6,oi5 47>^4 » Dans la dernière expérience, la matière transportée lors de la réduc- tion partielle a été beaucoup plus considérable que dans les deux autres; l'anuean correspoiulail à 21 milligrnnnnes d'acide; de plus,. une petite quantité de matière cxtrémenieiit ténue, entraînée par le coin-ant d'hydro- ( 735 ) gène, jusque dans le tube de dégagement, n'a pu être dosée. De là une pe- tite diminution dans l'équivalent. » La synthèse du molybdate d'argent cristallisé permet de vérifier ces résultats. En évaporant lentement, dans une étuve obscure, une solution fortement ammoniacale d'acide molybdique et d'azotate d'argent, on ob- tient de petits octaèdres réguliers, incolores et très-réfringents, de molybdate d'argent. Cette solution, contenue dans un grand matras à fond plat, pour éviter toute perte par les projections, contenait un peu plus d'argent que n'en exigeait l'hypothèse M = 46, MO' = 70; on l'amenait doucement à siccité, et en reprenant par l'eau on dissolvait l'excès d'azotate d'argent ; il était facile de déterminer dans cette liqueur le poids de l'argent non préci- pité par l'acide molybdique. en le transformant en chlorure que l'on pesait. Quoique le molybdate d'argent soit extrêmement peu soluble dans l'eau, cependant les traces d'acide molybdique contenues dans la liqueur suffi- saient pour en retarder notablement l'éclaircissement, et rendre incommode l'emploi des liqueurs titrées (i). » On a trouvé ainsi : 1° que 5^,5 10 d'acide molybdique, en présence de 7^"', 884 d'argent, en ont précipité seulement ']^'fi5'], ce qui correspond à l'équivalent M = 48,00; 2° que 78^236, mis en présence de 12 grammes d'argent en ont précipité ioS'^,847, ce qui correspond à M = 47i98. » Il est bien entendu que le molybdate d'argent ainsi obtenu ne relient pas d'ammoniaque. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la production du paracyanogène et sn transformation en cyanogène. Note de MM. L. Troost et P. Hautefeuille, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. (Renvoi à la Section de Chimie.) « Depuis un certain nombre d'années, on se préoccupe très-sérieusement des transformations que les corps simples peuvent éprouver dans leur con- stitution et dans leurs propriétés. Le cynaogèue auquel Gay-Lussac a trouvé un véritable isomère, le paracyanogène, nous a paru mériter une élude spéciale : c'est un corps composé qui jouit de toutes les propriétés d'un corps simple; il était intéressant de savoir si sous ses deux formes il élait comparable au phosphore blanc et au phosphore rouge. » Nous avons dû, dans la première partie du travail que nous soumet- (i) L'eau, après avoir séjourné une journée avec le molybdate d'argent, donne, lorsqu'on y ajoute de l'acide chlorhydrique, un léger trouble qui se forme avec lenteur. ( 736 ) tous à l'Académie, nous occuper d'abortl de la transformation dti cyano- gène libre ou combiné en paracyanogène : ce sera l'objet de la présente Note. Nous aborderons ensuite le problème de la transformation inverse et des circonstances physiques et mesurables au milieu desquelles cette transformation s'opère : ce sera l'objet d'un second Mémoire. » Action de la chaleur sur (e cyanure de mercure. — On sait (jue le cyanure de mercure soumis à l'action de la chaleur laisse un résidu de paracyano- gène. Nos recherches montrent comment la proportion de paracyanogène qui se forme est influencée tant par la température à laquelle s'effectue la décomposition du cyanure que par la pression exercée par le cyanogène sur le sel qui se décompose. » L'emploi des appareils à température constante produite par les va- peurs de liquides maintenus en ébullition nous a permis de réaliser un grand nombre d'expériences comparables exécutées dans des tubes scellés à la lampe et portés en tous leurs points à la même température. Cette der- nière précaution est indispensable si l'on veut faire des déterminations nu- mériques; car, dans toutes les opérations exécutées dans des tubes dont une partie seulement était chauffée, nous avons constaté qu'une certaine quan- tité de cyanure de merciu-e échappait à la décomposition par suite d'une volatilisation apparente ou réelle, et se déposait sur les parties froides eu beaux cristaux incolores qui appartiennent au système du prisme droit à base carrée d'après les observations de M. Des Cloizeaux. M Le tableau suivant, qui résume quelques-uns de nos résultats, fait net- tement ressortir l'avantage d'une décomposition à basse température et sous une forte pression : PRF.SSION PRESSION FINALE PUUI'OKTION TEMPER.VTUHE. qu'uxercerait la totalilé du cyano:,'ène do OïtSF.nVATIONS. du cyano;:ène, non transformé. paracyanogène. ■)- n 21 atmosphères. 14 atmosphères. 34 p. 100 Dansccâ expérEcores, le cya- 3. „ nuro do murcuro a olc cuui- 20 , -T " 37 p. 100 pléteuionl décomposé après 67 34 4o p. 100 72 heures do cliauffc ù .ijo de- grés, ou après 7O heures de chauffe a iv degrés. » I » 12 p. 100 La défoniposltlon ù fino de- ' soufre Ixuiillatit \ 35 3o » i5 p. 100 grés se fait eti quelques In- Il 3 11 36 20 p. 100 slnnls. 48 23 p. 100 In cyaiiu(;ciie pazcux qui se ùo- 108 65 /)0 p. 100 saçQ csl comiilétemeiil ah- sorbablc par In potasse. Goo** environ n 82 » 63 « 22 p. 100 (cliue a air). ( 73? ) >; Jclion de la chaleur sur le cyanure d'argent. —■ D'après Thaulow, le cyanure d'argent, soumis à l'action de la chaleur, abandonne In moitié de son cyanogène à l'état gazeux; il se produit en même temps une incandes- cence de toute la masse,et /'rtK/?e »70i/(V du cyanogène, transformée en para- cyanogène, reste unie à l'argent à l'état de pnracyanure (i). 11 résulte de nos expériences que le cyanure d'argent ne se décompose pas à 35o degrés, mais que la décomposition se produit à une température très-peu supé- rieure. Chauffé lentement à 44° degrés et maintenu à cette température, il se décompose complètement sans fusion niignifion. La proportion du cya- nogène qui, dans ces conditions, passe à l'état de paracyanogène est d'en- viron 17 pour 100 si l'on maintient le vide pendant la décomposition ; elle atteint 20 pour 100 si l'on opère sous la pression atmosphérique, et peut s'élever jusqu'à 64 pour 100 quand on opère dans des tubes scellés, où la pression est d'environ 60 atmosphères. M Le cyanure d'argent, chauffé lentement jusqu'à 600 degrés environ sous la pression ordinaire, se décompose sans fusion ni ignition, tandis qu'il y a fusion et ignition si l'élévation de température est très-brusque; mais, dans les deux cas, il laisse dégagera l'état gazeux plus de la moitié de son cyanogène; la proportion de paracyanogène formé ne dépasse pas 41 pour 100. » Si, à cette même température, on opère en vase clos où la pression at- teint 80 atmosphères, on obtient jusqu'à 76 pour 100 de paracyanogène. » La proportion de paracyanogène augmente donc très-notablement avec la pression que supporte le cyanure au moment de sa décomposition, que cette décomposition soit ou non accompagnée de fusion et d'ignition, (i) r,e paracyaiuire d'argent résisterait, suivant Thaulow, à la chaleur la phis intense ; pour en séparer l'argent, il eni|)loie successivement l'acide azotique étendu et l'acide sul- fLiricjue concentré. Quant au gaz cyanogène, qui s'est dégagé pendant la décomposition du cvanuri', il diflérerait, suivant lui, du gaz que donne le cyanure de mercure : il aurait une odeur tout autre, il exciterait les vomissements et se liquéfierait à 4 degrés sous la pression atmosphérique. Dans les nombreuses expériences que nous avons faites sur la décomposition du cyanure d'argent par la chaleur, nous avons toujours obtenu du gaz cyanogène identique à celui (|ue fournit le cyanure de mercure; il a la même odeur vive qui prend au.x yeux et aux nari- nes; il ne se liquéiie à zéro que sous la pression de 4 atmosphères ou à 20 degrés sous la pression atmosphérique. Les propriétés singulières observées par Thaulow nous paraissent dues à la présence d'un peu d'acide cyanhydrique tenant à la difficulté de dessécher com- plètement le cyanure d'argent, corps très- hygrométrique. C, R., 1868, I" Se/nesfre. (T. LXVI, N° iS.) 97 ( 738 ) phénomène qui se produit toujours lorsqu'une forte proportion de cyano- gène passe brusquement à l'état de paracyanogèue. Les proportions variables de paracyauogène obtenues dans les expériences que nous venons de citer excluent toute idée de combinaison définie entre ce corps et l'argent. Le paracyanogèue n'est pas là à l'état de paracyanure ; il est simplement dissé- miné dans l'argent pulvérulent ou fondu, et on l'en isole en broyant la matière avec du mercure; ce métal s'empare de l'argent et laisse ce para- cyauogène avec ses propriétés ordinaires. » Préparation du pararjanocjène.— Quoique le cyanure d'argent, chauffé en vase clos, fournisse plus de paracyanogène qu'une quantité équivalente de cyanure de mercure, ce dernier sel paraît devoir être préféré poiu'la pré- paration du paracyanogène, parce qu'il est facile à préparer, à purifier et à dessécher. Ce cyanure de mercure est introduit par fractions de 5 grammes dans des tubes en verre très-résistant, de lo centimètres environ de capa- cité, qu'on ferme à la lampe et qu'on chauffe ensuite pendant vingt-quatre heures k la température de l\[\o degrés (soufre en ébullition). A cette tem- pérature, le paracyanogène est complètement inaltérable (i). )) Les /|0 centièmes environ du cyanogène passent à l'état de paracya- nogène. Pour débarrasser ce corps du mercure qui s'y trouve mélangé in- timement, on fera passer dans le tube, porté de nouveau à l\[\o degrés, après avoir été ouvert aux deux extrémités, un courant de cyanogène gazeux qui entraînera le métal. Ce mode de purification du paracyanogène, par voie sèche et à une température peu élevée, est préférable au procédé ordinaire de purification par l'acide sulfurique et calcination au rouge sombre, car le paracyauogène est un corps très-poreux et très-hygrométrique qui retient énergiquement tous les réactifs avec lesquels ou les met en contact. La petite quantité d'eau qu'il absorbe à l'air suffit pour déterminer, lorsqu'on le chauffe, la formation d'acide cyanhydrique et de composés ammonia- caux. La calcination seule au rouge sombre détruit d'ailleurs une notable quantité de paracyanogène. » M. Warren a. Ferris adresse de Dallas (Texas) un Mémoire concer- (i) On obtient, dans ces conditions, des résultais beaucoup meilleurs que par le procédé de Brown, qui consiste à chauffer au rouge sombre du cyanure de mercure dans un tube de fer fermé par un bouchon métallique, traversé par un conduit (pie l'on obstiné avec du plâtre qui, devenant poreux en perdant son eau, laissera partir les vapeurs inercurielles et à plus forte raison le cyanogène. ( 739 ) liant la recherche de la meilleure disposition à donner aux portes des écluses. (Renvoi k la Section de Mécanique.) M. Maisonnier adresse une Lettre relative à deux Mémoires présentés par lui, sur un instriiinent destiné à mesurer les hauteurs et les distances inaccessibles. (Renvoi à la Conunis.sioii précédemment nommée.) M. BiNZ exprime le désir que sa brochure relative aux effets thérapeuti- ques et anlise[)tiqucs de la quinine soit admise au concours des prix de Médecine et de Chirurgie. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) Un auteur axoxyme adresse un Mémoire ayant pour titre : « Noie, pour servira éclairer le choléra, sur la tuberculose ». (Renvoi à la Commission du legsBréant.) CORRESPONDANCE. M"" V'* PoNCELET écrit à l'Académie pour lui faire savoir que, confor- mément aux dernières intentions de M. le général Poncelet, elle met à sa disposition une somme annuelle de 2 5oo francs, destinée à récompenser l'auteur, français ou étranger, du travail le plus important pour les pro- grès des mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront précédé le jugement de l'Académie. Cette Lettre sera transmise à la Commission administrative. MM. LES CoM^iissAiRES nomiués pour ériger une statue à Boerhaave écrivent de Leyde pour fau'e appel au concours de l'Académie des Sciences. Cette Lettre sera transmise à la Commission administrative. La Société de Géographie informe l'Académie qu'elle tiendra sa première assemblée générale de 1868 le vendredi 18 avril. La Société astronomique de Leipzig, en adressant un certain nondire 97-- ( 7'|0 ) d'ouvrages qu'elle vient de publier, sollicite la faveur d'être comprise parmi les Sociétés avec lesquelles l'Acadéiuie fait l'échange de ses publications. (Renvoi à la Commission administrative.) M. LE Président de la Chambre de Commerce de l'île de la Répxiox fait savoir à l'Académie que, depuis l'envoi qui a été fait à Paris de cannes à sucre contenant les insectes qui les perforent, des Comices agricoles ont été organisés dans la Colonie, ainsi qu'une Chambre d'Agricu4lure dont le siège est à Saint-Denis. Cette Chambre est le centre où doivent aboutir les travaux des Comices et toutes les questions qui intéressent l'agriculture dans la Colonie ; elle s'est chargée d'adresser à l'Académie des cannes à sucre encore en végétation et avec des insectes vivants, conformément au désir qui avait été manifesté par la Commission nommée pour l'examen de cette question. (Renvoi à la Commission, qui se compose de MM. Payen, Decaisne, Blanchard.) M. LE Secrétaire perpétuel, en présentant à l'Académie le « Guide pra- tique de Minéralogie » que vient de publier M. Noguès, donne lecture du passage suivant de la Lettre d'envoi : « Ce Guide pratique est un livre d'enseignement technique ; c'est un cours de Minéralogie usuelle, dans lequel on a cherché à coordonner toutes les données acquises à la science et à l'industrie minérales. On y adopte la mé- thode dichotomique, dans la détermination des espèces minérales. » A la suite de chaque famille, est placé un tableau analytique résumant les caractères des espèces qui la constituent. On sait que M. Dufrénoy a fait une première application de cette méthode à la Minéralogie. Notre ouvrage a été écrit principalement pour les personnes qui désirent acquérir des notions justes, pratiques et usuelles sur les minerais métallifères et sur les minéraux employés dans les arls et l'industrie. » M. LE Secrétaire perpétuel signale également, parmi les pièces im- primées de la Correspondance, la Revue de Géologie, poiu- les années i8G5 et i6G(), par MM. Delesse et de Lapparenl. M. Resal prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les can- didals à la place vacante dans la Section de Mécanique, par suile du décès de /]/. Fouc/niU. (Renvoi à la Section de Mécanique.) ( 74' ) M. Aux prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candi- dats à la place vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par suite du décès de M. Serres. (Renvoi à la Section de Médecine et de f'.hiruigie.) M. Janssen informe l'Académie qu'il vient de recevoir de M. le Ministre de l'Instruction publique, sur la demande du Bureau des Longitudes, la mission d'aller observer, dans l'Inde anglaise, Féclipse totale du i8 août prochain. Il désire profiter de ce voyage pour aborder l'étude de diverses questions de physique céleste et terrestre, et demande à l'Académie de vou- loir bien augmenter les ressources qui sont mises à sa disposition, afin de lui permettre de réaliser un programme qu'il soumet à son approbation. Cette demande sera soumise à la Commission administrative. GÉOMÉTRIE. — Théorèjues relatifs à la théorie (les surfaces; par M. P. Morin'. " 1. Quand deux surfaces 1, 1' se coiqient suivaiipt une courbe a, la variation infinitésimale de l'angle V sous lequel se traversent ces surfaces entre deux points de la courbe a est la somme des torsions géodésiques de cette courbe, considérée comme appartenant successivement à l'une et à l'autre surface. » On suppose, dans cet énoncé, cjue les sens positifs des torsions géodé- siques ont été choisis convenablement; sinon, la somme des deux angles de torsion pourrait se trouver remplacée par leur différence. » 2. COROLL.\iRE. Si Ci, R|, Ro représentent l'angle que fait la ligne g en un de ses points M avec la direction principale relative à ce point sur la surface 1, et les deux rayons principaux de celte surface; si ly.', R, , R'., in- diquent les mêmes choses relativement à la surface 2', et que f/s soit l'élément d'arc de la combe '7, on a pour expression des deux torsions géodésiques d-, dr', d' Vg étant l'angle des deux surfaces au point adopté comme origine des arcs. » 3. Si deux surfaces se coupent sous un angle constant, ce qui com- prend aussi le cas où elles se touchent suivant une ligne, on a sur tonte la ( lk2 ) ligne d'intersection ou de contact I 1 sinaa' R, R, I I » 4. Si en particulier « = o on -> cette formule donne «' = o ou -» ce qui exprime ce théorème dû à Joachimsthal : Quand deux surfaces 2, 1' se coupent à angle constant, si l'une admet l'intersection ç pour ligne de courbure, l'autre l'admet également comme telle. » 5. Le théorème 1 montre immédiatement que la réciproque est vraie. Deux surfaces qui admettent une même courbe comme ligne de courbure se touchent ou se traversent suivant cette ligne à angle constant. » 11 n'est peut-être pas hors de propos de remarquer que la théorie de la courbure des lignes de l'espace se rattache immédiatement à celle de la courbure des surfaces : si, en effet, on considère toutes les surfaces qui admettent pour ligne de courbure celle que nous avons appelée o-, on verra que sa surface polaire est le lieu géométrique des centres de courbure prin- cipaux qui, pour toutes ces surfaces, correspondent à celles de leurs direc- tions principales qui sont tangentes à la ligne de courbure donnée a. Cha- cune des génératrices de cette surface polaire est le lieu des divers centres de courbure principaux construits pour toutes les surfaces et pour un même point de g. Chactnie de ses lignes géodésiques ou chacune des développées de a est le lieu des centres de courbure principaux construits pour une même surface et pour tous les points de g. Le lieu des centres de courbure de (7, ou, ce qui revient au même, l'arête de rebroussement de sa surface polaire est celui des centres principaux des diverses surfaces construits, pour chacune d'elles, au point où la direction de sa ligne de courbure g est osculatrice à l'une de ses lignes géodésiques. Enfin l'angle sous lequel se coupent deux des surfaces est la différence de ceux que forment avec une même génératrice de la surface polaire les deux lignes géodésiques qui leur correspondent. » La torsion d'une ligne à double courbure dv n'est visiblement autre chose que la torsion géodésique de cette même ligne, considérée comme l'une des courbes de la surface développable formée par ses tangentes et dont elle est l'arête de rebroussement. Donc le premier théorème fournit comme cas particulier le suivant : » 6. L'angle sous lequel une surface est traversée par le plan osculati ur ( 743) fie l'une quelconque de ses courbes varie de la quantité dV — dv -\ — ( ;- ■ — I sin lads. 2 \R, R2 / « 7. Plus particulièrement, si la ligne est géodésique, dY = o; d'où dv = - [ — sm a a. 2 VR, R,/ Ce sont les conséquences de cette dernière formule que développe l'auteur de la Note citée. On voit en outre que les propriétés qu'il signale ne sont pas caractéristiques des lignes géodésiques, et qu'elles ont lieu générale- ment pour toute la classe des lignes dont les plans traversent lu surface sous un angle constant quelconque. » 8. La torsioti d'une ligne de courbure d'une surface varie comme l'angle sous lequel son plan osculateur coupe cette surface. » 9. Sur toute section plane d'une surface, la torsion géodésique varie comme l'angle que cette surface forme avec son plan. » 10. En combinant ce dernier théorème avec ceux d'Euler et de Meu- nier, on trouve, en désignant par - la courbure de la section plane, d\y _ ( I sinVN /sinV i ~lsj ~ \% rj \~ R^ Pour une section quelconque il n'y a qu'à changer V en V — f au premier membre. » 11. Le théorème de M. Dupin fait connaître, en chaque point d'une courbe (7 tracée sur une surface, la direction de la génératrice rectiligne de la surface développable circonscrite suivant celte courbe; le corollaire 3 donnerait eu outre le rayon de courbure principal de cette développable : on trouve, en désignant par - la courbure normale de l'arc a en M, et par — la courbure principale de la surface développable, I I dx' c'est-à-dire que l'excès de la courbure cherchée sur la courbure normale de (7 est une troisième proportionnelle à la torsion géodésique de 7 et à sa courbure normale. » Les démonstrations géométriques de 1 et 6 sont d'une simplicité telle, qu'il est inutile de les indiquer. Il est clair du reste que chacune de ces propositions est un corollaire de l'autre. » ( 744 ) CHIiMIE MÉTALLURGIQUE. — De l' emploi du fluorure de calcium pour l'épura- tion des minerais de fer phosphoreux. Note de W. H. Cakon, présentée par M. Boussingault. « J'ai eu l'honneur fie soumettre autrefois à l'Académie les résultats des recherches que j'avais entreprises dans le but d'améliorer les fontes prove- nant de minerais non manganésifères, très-communs en France. J'étais arrivé à démontrer, par des expériences précises, que l'addition du manga- nèse (oxydé) dans la charge des hauts fourneaux permettrait sans doute d'entraîner dans les laitiers une partie considérable du soufre et du silicium qui sont contenus soit dans le charbon, soit dans les minerais, et que les fontes s'assimilent toujours trop facilement et en trop grande quantité. De- puis, mes expériences de laboratoire ont reçu la sanction industrielle, et il existe aujoiu'd'hui peu de hauts fourneaux où l'addition du manganèse n'ait amené une amélioration notable dans la qualité des produits. » J'avais à cette époque reconnu que cet oxyde, tout en agissant éner- giquement pour l'expulsion du silicium et du soufre, n'avait pas d'action sensible dans le même sens à l'égard du phosphore. J'ai fait, pour combler cette lacune dans mon travail sur l'amélioration des fontes, beaucoup d'expériences et d'essais infructueux qu'il serait inutile de rapporter ici ; je me bornerai à indiquer la seule méthode qui m'ait donné dans certaines circonstances des résultats appréciables et satisfaisants. » La plupart du temps, les minerais phosphoreux exploités pour la fa- brication des fontes contiennent le phosphore à l'état de phosphate de fer, d'alumine ou de chaux; pour contre-balancer l'action nuisible de l'acide phosphorique, on a l'habitude de mélanger ces minerais avec de la chaux, qui seule jusqu'ici a paru capable d'enlever le phosphore au fer. Mal- heureusement ces phosphates additionnés de chaux sont peu ou point fu- sibles, et il devient indispensable d'y ajouter en même temps une assez forte proportion de silice, afin de donner aux laitiers une fluidité suffi- sante. » Que se passe-t-il alors? Trois substances se trouvent en présence, des phosphates, de la silice et du charbon, absolument connue dans le procédé indiqué par M. Wohler, pour la préparation du phosphore; on a donc, d'une part, un laitier siliceux, et, d'autre part, du fer, du charbon et du phosphore libre, qui, naturellement, s'unissent pour former une fonte phos- phoreuse. Cette réaction se produit certainement comme je l'indique, car si l'on analyse les laitiers des hauts fourneaux alimentés par des nunerais ( 745 ) phosphatés, on n'y trouve pas de phosphore, tandis que la fonte en contient toujours et en quantité rarement inoffensive. » En admettant que la chaux enlève l'acide phosphorique à l'oxyde de fer, il s'agissait donc de trouver une matière fusible, autre que la silice, et capable de dissoudre le phosphate de chaux sans le décomposer. C'est le fluorure de calcium qui m'a paru à priori devoir remplir le mieux ces deux conditions (i). Pour m'en assurer, voici l'expérience que j'ai faite. » 1° Un mélange en quantité convenable de phosphate de chaux et de fluorure de calcium a été placé dans un creuset en graphite de cornue à gaz, protégé extérieurement par du charbon de bois et enfermé dans un creuset de terre. » 2° Un mélange convenable de phosphate de chaux et de silice a été placé de même dans un creuset pareil. )) Ainsi préparés, les deux creusets ont été chauffés à la température de fusion de l'acier. Le creuset de charbon contenant la silice et le phosphate a été complètement percé ; il est resté du silicate de chaux fondu : le phosphore avait disparu. Le creuset contenant la fluorure et la chaux avait au contraire parfaitement résisté; une légère couche de graphite avait été mangée, probablement à cause de la silice qui s'y trouvait : le culot était phosphoreux et devenait lumineux sous le choc du marteau. Il était donc certain que le fluorure de calcium pouvait dissoudre le phosphate de chaux sans le décomposer. » J'ai expérimenté alors sur du fer phosphaté; voici ce que j'ai trouvé : » 1° Un mélange en quantité convenable de phosphate de fer pur, de chaux et de fluorure de calcium a été placé dans un creuset brasqué. » 2° Un mélange de phosphate de fer pur, de chaux et de silice a été placé dans un creuset semblable. » Ces deux creusets ont été chauffés à la température de fusion de l'acier. Le creuset contenant la silice était rongé, et le culot de fonte cristallisé en larges lames a pu être cassé très-facilement. Le creuset contenant le fluo- rure était au contraire à peu prés intact, le culot bien fait s'est aplati légè- rement sous le marteau, et a fini par se rompre en donnant une cassure d'aspect truite (2). Le premier culot contenait environ trois fois plus de phosphore que le second. » L'influence du fluorure de calcium m'était ainsi démontrée. En opé- (i) La kryolithe et sans doute d'aiUres fluorures fusibles produiraient le même effet. {2) Ce culot refondu est passé à l'etat de fonte blanche. C. R. , i8(l8, 1" Semestrr. (T. LXVI, N» Uj.) 98 ( 746 ) rant de même et comparativement sur des minerais phosphatés naturels et moins chargés de phosphore que le phosphate de fer pur, on obtient tou- jours une améhoration sensible par hi substitution du fluorure de calcium à la silice; néanmoins cette amélioration devient de moins en moins im- portante à mesvire que la teneur en phosphore des minerais devient plus faible. » Il n'y a pas que les phosphates qui soient solubles sans décomposi- tion dans le fluorure de calcium : les sulfates, les arséniates, etc., sont dans le même cas. L'alumine même et les substances analogues se dissolvent dans ce fluorure et peuvent être ainsi entraînées dans les laitiers, sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir la silice. « J'ai utilisé cette propriété dissolvante du fluorure de calcium relative- ment à l'alumine pour obtenir de magnifiques cristaux de corindon. Dans une prochaine communication, j'indiquerai le moyen que j'ai employé pour arriver à ce résultat. » CHIMIE. — Sur la crislallisatioii du soufre. Note de M. P. Schïjtzenberger, présentée par M. Balard. « En répétant l'expérience de la surfusion du soufre, et en opérant à la fois sur une masse de i5o à 200 grammes, j'ai constaté la formation, au sein du liquide maintenu à go degrés, de volumineux cristaux transparents et octaédriques. » Voici dans quelles conditions l'expérience a été faite et réussie un certain nombre de fois. » Je remplis un matras d'essayeur, d'une capacité de 1 5o à 200 grammes, avec du soufre pur (soufre raffiné du commerce, ou mieux soufre octaé- drique obtenu dans le sulfure de carbone), de façon qu'après la fusion le liquide occupant toute la panse du matras arrive jusqu'à la partie cylin- drique du col. Celui-ci est étiré à la partie supérieure sous forme d'un tube capillaire contourné plusieurs fois de manière à offrir un certain nombre de coudes; il est du reste ouvert, et l'intérieur du ballon commu- nique avec l'atmosphère. Après avoir fondu le soufre dans un bain d'huile à lao degrés, je porte le matras dans de l'eau maintenue à g5 degrés et renfermée dans un vase à précipités en verre de Bohêuie. En opérant ainsi, le soufre reste parfaitement fluide pendant des heures; on peut même re- muer le matras dans l'eau, le retirer quelques instants du bain-marie. Si la température s'abaisse très-lentement, on voit se former, vers 90 degrés. ( 747 ) au milieu du liquide, ou à sa surface, des cristaux transparents et possé- dant la même densité que le liquide. Le volume de ces cristaux augmente peu à peu avec une grande lenteur; ils sont isolés ou réunis par groupes de deux, trois, quatre, etc. Lorsque l'on juge que leur volume est assez considérable, il suffit, pour les isoler, de renverser brusquement le matras, de manière à faire couler le liquide dans le col, où il se fige en un instant. Les cristaux sont ainsi dégagés ou ne restent emprisonnés dans la masse solidifiée que par uu de leurs sommets. Ils sont et restent indéfiniment transparents. Leur forme est nettement octaédrique et en apparence iden- tique avec celle des cristaux naturels. Les mesures d'angles que M. f riedel a eu la complaisance d'exécuter sur des échantillons que je lui ai fournis ont confirmé l'identité de la manière la plus positive. » L'expérience réussit plus sûrement si l'on a soin d'ajouter au soufre, avant sa fusion, deux à trois gouttes de sulfure de carbone ; mais le phéno- mène est indépendant de ce tour de main, car il s'est produit plusieurs fois avec du soufre raffiné du commerce sans aucune addition, et les cristaux mesurés par M. Friedel provenaient de cette source. » Ces résultats rappellent ceux obtenus par M. Pasteur, qui a vu se former, au sein d'une solution de soufre dans un hydrocarbure : d'abord des cristaux prismatiques; puis, lorsque la température était suffisamment basse, des octaèdres. Ils pourront être de quelque utilité dans la théorie de la form.àtion des cristaux naturels dont le mode de génération était jus- qu'à présent difficile à concevoir. » En résumé, les faits nouveaux que j'ai observés prouvent que le soufre fondu cristallise au-dessous de loo degrés en octaèdres du quatrième sys- tème, sans l'intervention d'aucun dissolvant. » CHIMIE. — Sur quelques réaclions donnant Heu à In formation de ioxychlorure de carbone. Note de M. P. Schutzexbercer, présentée par M. Balard. « Les synthèses remarquables exécutées par M. Harnitz-Harnitzky avec le concours de l'oxychlorure de carbone, GOCl- (i), ont montré tout le parti que les chimistes peuvent espérer tirer de cet agent. Malheiu^eusement sa production directe exige Tinter vent ion de la lumière solaire. J'ai pensé rendre service aux chimistes en recherchant d'autres modes de synthèse de ce gaz. » A l'action de la mousse de platine chauffée à 35o degrés sur un mé- (i) €^i2, H = i, 0 = i6. 98.. ( 748 ) lange de chlore et d'oxyde de carbone, et qni a fait l'objet d'une précé- dente Note, j'ajouterai les essais suivants dont le résultai a été positif. » Si dans le tétrachlorure de carbone, GCl*, on remplace Cl- par son équi- valent O, on arrive an composé €CI'0 (oxychlorure de carbone). Cette sub- stitution a été opérée de trois manières différentes : » i" En chauffant à 200 degrés, en vase clos, du chlorure de carbone et de l'oxyde de zinc sec. Au bout de quelques heures il s'échappe, lors- qu'on ouvre le tube, une quantité abondante de gaz renfermant de l'oxv- chlorure de carbone caractérisé par son odeur suffocante et par l'action du sodium à chaud qui le convertit en cblorure de sodium et oxyde de car- bone. Le phénomène s'est donc bien passé d'après l'équation prévue € CP + Zn e = G Cl^ O + CP Zn ; mais le gaz contient en outre beaucoup [^ environ) d'acide carbonique ; en effet, comme on le savait déjà, €OCI- réagit sur ZnO, pour donner €Ô^ + Cl-Zn. » 2° En faisant passer sur de la ponce chauffée, à 35o degrés environ, un mélange d'oxyde de carbone et de vapeur de tétrachlorure de carbone. On a 2 (€C1*) -+-G& = COCP +- C^CP. La quantité de gaz phosgène produite dans ces conditions est considérable, et cette réaction pourrait être utilisée en pratique. G& enlève CP naissant à €CP, à une température insuffisante pour décomposer le chlorure de carbone seul. " 3° On peut remplacer, avec tout autant de succès, l'oxyde de carbone de l'expérience précédente par de l'acide carbonique, qui donne €CP-hGÔ' = 2(€OCP). » CHIMIE. — Des amides de l'aride stilfoxiplinsplioriqiie. Note de M. Chevrier, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « 1° Action du fjaz ammoniac sur le chlorosutfure de pttosptwre. — En 1861, M. E. Baudrimont (i) publia le premier procédé pratique de préparation du chlorosulfure de phosphore et indiqua diverses propriétés de ce liquide. A propos de l'action de l'ammoniaque, ce chimiste s'exprime ainsi : ( I ) Annntfs de Chimie et de Physique, t. 11, 4*^ série. ( 749 ) « Il (le chlorosulfure de phosphore) absorbe le gaz ammoniac en » s'échauffani beaucoup et en se solidifiant. 6 grammes de PSCI^ (i) » prennent ï^'^,8 de ce gaz, ce qui correspond à trois équivalents. Le produit » formé est un peu jaunâtre. Chauffé, il abandonne du chlorhydrate et du » sulfhydrate d'ammoniaque, en laissant un résidu fixe et insoluble que » l'acide azotique attaque à peine. Avant la calcination,ce produit était en- » tièrement soluble dans l'eau. » » Les nombreuses expériences que j'ai faites sur ce sujet m'ont conduit à des résultats quelque peu différents : 6 grammes de PSCl' absorbent, non pas i^^S de gaz ammoniac, mais bien Bs'', 6, c'est-à-dire le double, ou six équivalents; lô^^gS {-^ d'équivalent) en absorbent ioS'',a (^d'équiva- lent). Vers la fin de l'expérience, l'absorption est lui peu difficile, et il est nécessaire de détacher, avec un fil métallique, les croîites qui adhèrent aux parois du vase, et de chauffer légèrement afin de volatiliser les dernières traces de liquide. Mais le contenu du ballon dégage l'odeur du chlorosul- fure, tant qu'il n'a pas été absorbé six équivalents d'ammoniaque pour un de liquide. » Il se forme, dans cette réaction, deux produits différents : » Du chlorhydrate d'ammoniaque et un autre corps solide, amorphe, d'un blanc jaunâtre. Ce corps est insoluble dans l'eau, à peine soluble dans l'alcool, l'élher et le sulfure de carbone. Chauffé dans un tube à essais, il dégage du sulfhydrate d'ammoniaque. Chauffé avec de la potasse, il aban- donne de l'ammoniaque. L'acide azotique fumant l'attaque assez énergi- quement, et donne lieu à de l'acide sidfurique et à de l'acide phospho- rique. L'analyse a donné les résultats suivants : » Soufre et phosphore : oS'', 32^ de matière, oxydés par un mélange de potasse et de salpêtre, ont donné o^', 674 de sulfate de baryte, correspon- dant à oS'',092 de soufre; et oS'',3i5 de pyrophosphate de magnésie, renfer- mant oS%o88 de phosphore. » Hydrogène : 0^^*^,245 de matière, brûlés avec de l'oxyde de cuivre, ont donné o^', 1 1 1 d'eau, contenant oS',oi23 d'hydrogène. » Azote : oS',3o2 de matière, chauffés avec de la chaux sodée, ont produit, avec l'acide chlorhydrique et le bichlorure de platine, 1^'', 785 de chloro- platinate d'ammoniaque, contenant o^", iii d'azote. Le sel calciné ren- fermait o^'',776 de platine, qui correspondent à oS'', 1 10 d'azote. Ces divers (i) P=3i; S = 32; Cl = 35,5. ( 75o ) résultais, traduits en centièmes, donnent : I. II. III. Soufre 28, 1 8 » • Phosphore 27,21 " » Hydrogène « 5, 02 • Azote . >■ » 36,92 D'où le tableau suivant : Expérience. Tliéoiii». S = 32 28,18 28,83 P = 3> 27,21 27,93 H'' = 6 . . 5,02 5,4i Az' = 42 36, 92 37,83 III 100,00 Ce qui conduit à la formule PS.Az^H^ 1) Cette formule représente une amide, dérivant du sulfoxiphosphate d'ammoniaque par élimination de 3 molécides d'eau : » En la rapportant au type ammoniaque, on a HM (PS)"'j H' Az' et H' Az'. H' ) H' ) Ammoniaque. Siilfotripbospharaide. » Ce corps prend naissance d'après la relation suivante : Chlorosulfure — -^ — ^ «^ — Chlorure am- de phosphore. Amraonia(iue. monique. Sulfolriphosphamide. » La sulfoiriphosphamide est assez rapidement décomposée par l'eau, surtout à chaud, et transformée en acide sulfoxiphosphorique qui disparaît lui-même bientôt. Sa densité est 1,7 à i3 degrés. Elle ne se décompose, parla chaleur, qu'à partir de 200 degrés; il se dégage alors du sulfliydrate d'ammoniaque. A q^o degrés elle ne contient plus que 20 pour 100 de soufre; on ne peut donc pas obtenir les raonamides et les diamides, qui, ( 75. ) dans le cas de l'acide phosphorique normal, correspondent aux acides métaphosphorique et pyrophosphorique. » 1° Action de r ammoniaque en dissolution aqueuse sur le chlorosuifure de phosphore. — Lorsqu'on verse, par petites portions, du chlorosuifure de phosphore dans de l'ammoniaque liquide en grand excès, il se produit une vive réaction. La température s'élève rapidement, et si l'on agile un peu le mélange, le chlorosuifure est bientôt tout entier absorbé. On obtient ainsi du chlorhydrate et du sulfoxiphosphate d'ammoniaque, correspondant au sel de soude de M. Wurtz. Ce sel est aussi peu stable que l'acide sulfoxiphos- phorique. On ne peut concentrer sa dissolution, ni par la chaleur, ni dans le vide, car alors il se transforme en acide métaphosphorique en abandon- nant du soufre. » 3° Action de V aniline sur le chlorosuifure de phosphore. — La réaction entre le chlorosuifure de phosphore et l'aniline est également très-vive ; elle se passe entre i équivalent de PS Cl' et 6 d'aniline. La température s'élève au delà de loo degrés. Une se dégage aucun gaz. La matière, en se refroidissant, se prend en une masse butyreuse, facilement fusible, et ne possédant plus ni l'odeur, de l'aniline, ni celle du chlorosuifure de phos- phore. » Par des lavages à l'eau, on en sépare facilement du chlorhydrate d'ani- line, et il reste une matière solide, jaune, insoluble dans l'eau, qui contient du soufre, du phosphore, du carbone, de l'hydrogène et de l'azote. L'ana- lyse, dont je ne donne pas les détails, pour abréger, a fourni les résultats suivants : Expérience. Théorie. P =3i 8,88 9,4 S =3a 9,09 9,44 C'» = 2i6(i) 63, 02 63,71 H'«= 18 5,08 5,3i Az^ = 42 11,88 12, 3g » Ce cpii conduit à la formule PSC"'H"Az% ou mieux (PS)"'l w ) (l)C=.2. /C«H' (PS)'", 1 + 6 H cp : 1 \ H ( 752 ) qui représente la phénylsulfotiiphospbamide. Cette ainide prend naissance d'après la relation suivante : Az 1 =3(HClC^H"Az) + (OH*)' / H^ » C'est un corps dur, jaune, cassant, friable, ressemblant assez à la co- lophane. Sa densité à lo degrés est égale à i,34. L'eau ne l'altère pas, même à la température de l'ébullition. Elle se dissout facilement dans l'al- cool, surtout à chaud, et brûle avec une flamme blanche, fuligineuse, semblable à celle que donne l'aniline. L'acide azotique fumant l'attaque avec violence et donne divers produits : de l'acide phosphorique, de l'acide sulfurique et de l'acide picrique; il reste un résidu goudronneux, soluble dans l'alcool. » Cette amide fond à 78 degrés, et commence à se décomposer vers 200 degrés, en dégageant de l'aniline. « PALÉONTOLOGIE. — Sur une mâchoire de Rhinocéros portant des entailla profondes trouvée à BiUy [Allier), dans les formations calcaires d'eau douce de la Liniagne. Note de M. A. Laussedat, présentée par M. Milne Edwards. « M. Bertrand m'a fait l'honneur de m'adresser, il y a quelque temps, deux fragments d'une mâchoire inférieure de Rhinocéros trouvés dans une carrière des environs de Billy (Allier). Ces deux fragments, dont l'un appar- tient à la partie droite et l'autre à la partie gauche de la mâchoire, portent des entailles profondes qui ne pourraient échapper à l'attention de l'obser- vateur le moins exercé. Celles du côté gauche surtout présentent des carac- tères de la plus grande netteté. Situées à la partie inférieure de l'os, à l'opposé des dents, elles sont au nombre de quatre, sensiblement parallèles entre elles et inclinées de 4o degrés environ sur la direction de la longueur de la mâchoire. Leur largeur varie de i à 2 centimètres, et la |)rofondeur de la plus grande atteint 6 millimètres. La section transversale de chacun de ces larges sillons est une courbe assez régulière présentant beaucoup d'analogie avec celle des entailles que l'on pourrait pratiquer en frappant obliquement sur un morceau de bois dur avec une hache bien affilée. » La première idée qui se présente à l'esprit quand on examine ces entailles, c'est qu'elles ont été faites de la même manière, c'est-à-dire avec ( 753 ) un instrument tranchant sur l'os, à l'état frais. Or, si cela était vrai, il en faudrait conclure que l'homme était contemporain d'un animal qui a vécu à une époque géologique très- reculée. » 11 importait avant tout, en présence d'im pareil point d'interrogation, de bien préciser cette époque, et, pour y [larvenir sûrement, j'ai soumis les fragments de mâchoire à l'examen du savant M. Lartet, qui a bien voulu les déterminer. » D'après cet éminent paléontologiste, la mâchoire trouvée à Biliy sem- blerait identique avec l'une de celles qui ont été rapportées par Duvernoy à son Rhinocéros pleuroceros (i), espèce de pachyderme qui vivait sur les bords des lacs miocènes du centre de la Fi ance. » En même temps, je priais M. Bertrand de recueillir sur place les élé- ments d'une coupe passant par la carrière dans laquelle avaient été trouvés les fragments de mâchoire. » Voici cette coupe, qui ne laisse aucun doute sur l'époque géologicpie à laquelle doivent être rappoités les os que j'ai l'honneur fie soumettre à l'Académie, au nom de M. Bertrand : Coupe du terrain superposé à la couche de salle calcarifère dans laquelle on a trouvé la mâchoire de Rhinocéros (2). E^[>uisscuts. Terre végétale „ „ Calcaire concrétionné 1 '" 00 Calcaire concrétionné avec tubes ou indusies do |)hrvyanes en- tourées de cypris 1 '", 4o Calcaire arénifère pisolitique renfermant des grains de qiiaiU et des ossements de petits quadrupèdes? o"',20 ' Marne jaune feuilletée à cypris o"',c)0 ' ' Sable calcarifère i "', 00 Calcaire terreux à Hclix Raimondi o'", 3o Calcaire concrétionné (travertin) 3'", 00 Sable calcarifère dans lequel a été trouvée la mâchoire o"',25 ^ Carrière de calcaire exploitée sur 3 mètres de profondeur 20'", 00 » Le niveau de la voie du chemin de fer et du cliemiu vicinal de Va- rennes à Randon que l'on rencontre en ce point est élevé de 10 uu'lics (1) Voir DuvKUJXOY, .Ircliivis du Muséum, t. VU. (2) M. I,ouis l.ailel a bien voulu ur.iidei- à drterininei' la n.iline dc-^ dirCci-iMls étages de celte coupe C K., iSfiS, 1" Sentfitre. (f. I.X\I, No |g.) yq ( 754 ) au-dessus du lit de l'Allier. La couche qui renfermait la mâchoire des phé- nomènes est donc à 3o mètres au-dessus du lit de cette rivière. » Il ne m'appartient pas d'émettre une opinion sur la cause qui a pu produire les entailles extraordinaires dont il s'agit. A côté de l'hypothèse de l'intervention de l'homme, il convient, toutefois, de signaler celle qui consisterait à considérer ces entailles comme ayant pu être faites, à la longue, par des corps durs incessamment charriés dans une même direc- tion, qui auraient usé, strié et poli les parties apparentes et juxtaposées des deux côtés de la mâchoire déjà enfouie. A la vérité, cette explication est presque aussi difficile à admettre que la première; car elle rattacherait les objets en question à un ordre de phénomènes (phénomènes glaciaires) dont aucune trace ne paraît avoir été signalée jusqu'ici dans la période miocène. Enfin on pourrait se demander si les entailles de la mâchoire de Rhinocéros n'ont pas été faites par quelque puissant Carnassier ou par quelque autre animal de grande taille dont les dents y auraient laissé leurs empreintes. Mais cette dernière hypothèse semble tout à fait dépourvue de fondement, la faune du terrain miocène inférieur, qui est bien connue des paléontologistes, ne renfermant aucun animal capable de faire une pareille morsure (i). » « M. Eue de Beaumont émet le vœu que l'intéressante Note de M. Laus- sedat, présentée par M. Milne Edwards, soit inq)rimée intégralement dans le Coiujjle rendu, pour provoquer et favoriser la comparaison des entailles existantes sur la mâchoire de Rhinocéros de Billy avec celles qu'on a re- marquées sur des ossements trouvés dans des terrains plus voisins de la période actuelle que le terrain miocène. » rUYSlOLOGUi. — Sur les ( uttduiuJis déltrnunanleb des sexes (liez les aheilles. Note (le M. A. Sanso.\, présentée par M. Cosle. « M. L:uidois a a\ancé, il y a quelque temps, que les œufs d'abeille sont en quelque sorte indifférents, quant au sexe, et que le développement de celui-ci dépend uniquement de la qualité de la nourriture que les larves re- çoivent dans les alvéoles où les œufs ont été déposés. L'alimentation des mâles différerait, d'après lui, de celle des ouvrières; si bien qu'un œuf pondu parla mère dans une cellule de mâle, et qui serait devenu un mâle (i) Telle est, (lu moins, l'opinion de M. Lartct à cet égard. ( 7'55 ) s'il y était resté, devient nue ouvrière s'il est transféré clans une ceMnIe (l'ouvrière, et réciproquement. » Aussitôt après la publication des résultats annoncés par le natinaliste allemand, j'ai essayé de montrer qu'en admettant la parfaite exactitude do ces résultats, les conclusions de l'auteur n'étaient point les seules qu'on en pût déduire logiquement. Je me réservais de répéter son expérience, dont j'avais d'ailleurs conçu le plan antérieurement, à un autre point de vue, mais que je n'avais pu réaliser, faute du concours indispensable d'un col- laborateur plus expert que moi dans le maniement des ruches. J'ai eu la bonne fortune de rencontrer dans M. le pasteur Bastian, de Wissembourg, à la fois un naturaliste instruit et zélé pour la science et ini très-habile api- culteur, qui a bien voulu mettre à ma disposition sa grande habileté et ses ruches à cadres mobiles, les seules qui soient véritablement propres à des recherches de ce genre. Toutes nos mesures sont prises pour obtenir bien- tôt des pièces capables de contrôler définitivement la valeur des assertions de M. Landois, déjà bien réduite par les réfutations d'Emile Bessels, de Heidelberg (i). J'aurai l'honneur de mettre ces pièces sous les yeux de l'Académie. En attendant, je demande la permission de lui en soumettre une, où l'expérience dont il s'agit nous a paru s'être réalisée naturellement. » Cette pièce est un fragment de gâteau de ruche, coupé au centre d'un vieux rayon, à la place où les abeilles ne construisent c[ue des alvéoles d'ouvrières. Il est facile de voir, d'ailleurs, que le fragment n'en contient pas d'autres. On y peut remarquer un certain nombre de cellules opercu- lées, ce qui indique que des individus sont contenus dans leur intérieur. Nous avons respecté l'opercule de la plupart, afin que la preuve fût plus com- plète et plus concluante. M. Bastian ayant reconnu avec certitude que plu- sieurs d'entre elles sont habitées par des mâles, comme celle que nous avons ouverte, et comme celles d'où sont sortis les quelques sujets plus ou moins développés cjue je joins à la pièce et qui sont éclos, eux aussi, dans des cel- lules d'ouvrières, sur d'autres points du même gâteau. Il y a donc là, côte à côte, des mâles et des ouvrières, ainsi qu'on pourra facilement s'en assurer en ouvrant les alvéoles. Toutes les larves n'ont pu manquer d'y recevoir la même nourriture, puisqu'elles étaient logées dans des cellules identiques; par conséquent, contrairement à l'hypothèse de M. Landois, celte nourri- ture est demeurée étrangère à la diversité tles sexes. (i) Voir Zeilsciirift fin- ivisscriscliaftlichc znntogic, von V. SiehoUl iind Kolliker, 1867, vol. XVIII, I" chap., p. i?.4- 99 • { 756) » Le rayon dont notre pièce faisait partie a été trouvé, il y a quelques jours, dans une vieille ruche mise au pillage par suite de la mort de la mi-re; et voici ce qui s'était passé. Cette mère, âgée de trois ans, avait épuisé sa provision de spermatozoïdes; ainsi, bon nombre des œufs dépo- sés par elle dans des alvéoles d'ouvrières, vers la fin de sa vie, n'ont pu être iinjjrégnés. Or on sait, par les observations les plus rigoureuses des savants allemands, que les œufs d'abeille non imprégnés donnent invariablement naissance à des mâles. C'est de cette façon toute naturelle que s'explique la présence de ceux-ci dans les alvéoles d'ouvrières que l'Académie a sous les yeux; et leur présence suffirait toute seule, je pense, pour ruiner l'hy- pothèse de M. Landois, tendant à faire attribuer aux conditions de milieu inie influence qu'elles n'ont certainement point sur les dispositions fonda- mentales du plan de l'organisation animale, » GÉOLOGIE. — Faits pour servir à V histoire éruplive du Vésuve. Lettre d(> M. L. Palmieri à M. Ch. Sainte-Claire Deville. « Quand je vous ai écrit ma seconde Lettre, il semblait que l'éruption du Vésuve tirât à sa fin. Mais elle est entrée dans une ère de moindre activité, sans cesser lui seul jour de verser des laves, en suivant une cer- taine période diurne dans laquelle se remarquaient deux maximn et deux minima. Les ii, 12 et i3 mars, l'activité du cône éruplif s'accrut, car la vapeur en sortait avec plus de force; les fragments de laves étaient projetés en plus grande abondance et à une plus grande hauteur; enfin, les déto- nations devinrent presque continuelles et si violentes, qu'on les entendait de Naples. Le séismographe électromagnétique et rap[)areil do variation étaient fortement agités, niais la lave qui descendait du sommet delà mon- tagne était presque tarie. Néanmoins, malgré cette rareté de la lave, tout semblait indiquer dans le volcan un effort pour en produire de nouvelle. » En effet, à la base orientale du cône et précisément à l'endroit où s'ar- rêtent les chevaux des voyageurs qui font l'ascension <\u Vésuve du côté de Pompéi, s'est ouverte une fente d'environ 400 mètres de longueur et dont la direction prolongée uon-seidement passait sur la bouche de l'éruption, mais se dessinait même sur une partie du flanc du cône par de nombreuses fumerolles. » De cette fente sortit, en deux points, une lave abondante qui descendit immédiatement sur le territoire de Rosco-Reale, en se superposant à la lave de i85o. Ce courant sortait avec une merveilleuse tranquillité, sans vio- ( 75? ) lenre, sans projectiles; il cessa de couler au bout de sept jours, puis il re- parut de nouveau au sommet du cône vésuvien. Toute la fissure présen- tait, au moment de la sortie de la lave, une série de fiunerolles qui, dans le voisinage du pointde sortie de la lave, donnaient de l'acide sulfureux, et plus loin émettaient de la vapeur d'eau pure ou mélangée d'acide carbonique. )) Lorsque l'activité du cône d'éruption nous a permis, à mon aide M. D. Franco et à moi, de faire l'ascension du cône et d'examiner les émanations des divers courants de lave sortis de la base du cône d'éruption, nous y avons trouvé de l'acide carbonique. » Votre ancienne fumerolle d'acide carbonique n'existe plus : la base du nouveau cône occupe presque toute la plaine que vous avez connue sur le Vésuve. « Dans les fumerolles voisines du cône d'éruption et près du point de sortie des laves, j'ai trouvé d'abondantes sublimations de chlorure de fer, dont on ne voyait pas de traces sur les fumerolles des laves sorties à la base du cône vésuvien, où se sont produits les chlorures de cuivre et de plondj. » Dans une fumerolle située prés de la Crocella, eu aspirant le gaz et le faisant passer dans une solution de chlorure de baryum, il s'est fait un pré- cipité abondant de sulfate de baryte. J'ai trouvé des sulfates dans cette fu- merolle et dans d'autres. » M. Lecoq de BoisBAt'DRAN adrcsse un complément à ses précédentes communications sur la sursaturation des solutions salines. A 4 heures, l'Académie se forme en comité secret. COMITÉ SECRET. La Section de Mécanique présente, par l'organe de son doyen, M. i.e Baron Charles Dl'pix, la liste suivante de candidats à la place vacante dans cette Section par suite du décès de M. le Général Poncelel : En première ligne M. Barré de Saint-Vexant. En deuxième ligne 31. Phii.i.ips. . ., ,. [ Ttî. Bresse. En troisième, liane, ex a?c|uo, \ », ,1, , , , , Mu. IIOLLAND. et nnr ordre alphabétique. . \ t.. nr> ^ ^ ' (M. Ihesca. Les titi'es des candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. f^H séance est levée à 6 heures un cjuart. É. D. B. ( 758) PUBLICATIONS PÉltlODIQUES REÇUES PAR I.'aCADÉMIE PENDANT I.E MOIS DE MARS 18(18. Actes delà Société d'Ethnographie ; n° 8, 1868; in-8". Annales (le Chimie et de Physique; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouzp, Bous.siNGAULT, Regnault ; avec la collaboration de M. WuRTZ ; fé- vrier 1868; iii-8". Annales de l' Agriculture française ; 29 février 1868; in-8". Annales de la Propagation de la foi; mars 1868; in- 12. Annales de la Société d' Hydrologie médicale de Paris, Comptes rendus îles séances, t. XIII, 6" livraison; 18G8; in-8°. Annales de l'Observatoire Météorologique de Bruxelles; n" 2, 1868 ; in-4*. Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées ; janvier 18G8; in-S". Annales du Génie civil; mars 1868; in-8°. Annuaire de la Société Météorologique de France; feuilles 12 à 21. 1868; in-8°. Bibliothèque universelle et Revue suisse. Genève, n° 128, 1868; in-8°. Bulletin de l' Académie impériale de Médecine; n°^ 4 ^t 5, 18G8; in-8". Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; n° 2, 1868; in-8°. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale; jan- vier 1868; in-4°. Bulletin (le la Société française de Photographie; février 1868; in-8°. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; février 1868; in-8". Bullettino meteorologico deW Osservalorio del Collegio romano ; t. VU, n° 2, 1868; in-4°. Bullettino meteorologico dell' Osservalorio dcl R. Collegio Carlo Alberto; t. III, n" I"-, 1868; in-4". Bulletin de la Société médicale d'Ennilulion de Paris; X. II, fasc. i, i8C)8; in-8". Bulletin de Statistique municipale, publié par le.s ordres de I\I, le baron Haussmann ; décembre 18G7 ; in-4"- Bulletin général de Thérapeutique; i5 et 3o mars 1868; in-8°. Bullellino di Bibliografia e di Sloria dclle Science malcinaliche et fisiche, publicato da B. Boncomi'agiM ; janvier-février 1 8G8 ; in-8". ( 7% ) BulleUino meteoiolocjico deW Osservalorio di Paleriuo, t, IV, n" i"; i868-, in-4°. Cosmos; 11°' des 7, i4, 21, 28 mars 1868; in-8°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie des Sciences; 11°' 9 à i3; i*"^ semestre 1868; iii-4°. Gazette des Hôpitaux; n"' 27 à 38, 1868; iii-4°. Gazelle médicale de Paris; u°' 10 à i3, 1868; in^"- Gazette médicale d'Orient; n<" 9 à i i , 1868 ; in-4°. Journal d'Agriculture pratique; 11"' 10 à i3, 1868; in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie el de Toxicologie ; mars 1868; in-8°. Journal de la Société impériale el centrale d'HorlicuUure; janvier 1 868; iu-S". Journal de Pharnmcie el de Chimie; mars 1868; in-S". Journal des Connaissances médicales et pharmaceulicpies ; 11"' 7, 8, 1868; iiî-8". Journal de Mathématiques pures et appliquées; janvier à mars 1868; in-4". Journal de Médecine vétérinaire militaire; février 1868; in-S". Journal des Fabricants de Sucae; n°* 4? ^ 5o, 1868; in-fol. Journal de Médecine de l'Ouest; 29 février 1868; in-8''. Journal de V Agriculture^ n"^ [\o et f\i, 1868; '\n-%'^. Journal de l'Éclairage au Gaz; n™ 23 et 24, 1868; in-4''. Raiserliclie... Académie impériale des Sciences de Vienne; i\" 5-7, (868; in-8''. Les Mondes..., iV^ 10 à i3, 1868; in-S". La Science pour tous; 1 3'' année, n"' \[\ à 17, 1868; in-4". L'Événement médical; n""^ 10 à 1 3, 1868; in-4°. L' Abeille médicale ; n"* io;i i3, 1868; ui-4"- L'Art médical; mars 1868; in-S". VArt dentaire; n" 3, 1868; in- 12. La Médecine contemporaine; n°* 5 et 6, 1868 ; in-4". Le Moniteur de la Photographie ;n''' 24 1867, et i^' 1868; in-4''. Montpellier médical... Journal mensuel de Médecine; mars 1 8(58 ; in 8". Magasin pittoresque; mars 1S68; in-4°- Matériaux pour l' histoire positive el philosojdiiqae de l'homme, par (1 DE MORTILLET; février 1868; in- 8". Nouvelles Annales de Malhémaliqua; mars rH68; in-8". ^a.ch.i'ic\ï{.(iu.. . Nouvelles de l' Université de Cœltingue; n'" 3 ;i (>, 1868, ni-i2. ( 76o ) Plinrmactuticnl Journal and Transcctions ^ t. IX, n° f), 1868; iii-8°. Proceedinijs of tilt Royal (jeo(jraphical Socicly\ n" 6, Londres, 1868; in-8°. Béjierloire de Pharmacie ; février et in;irs 1868; in-8°. Revue de Thérapeutique rnédico-chii-urcju aie; n" 6, i868; in 8". Société d'Eucourageinenl, Résumé des procès-verbaux, séances des 28 fé- vrier et i3 mars 1868; in-8°. The Quarlerlj- Journal of tlie Geological Society; t. XXIII, 4" <-'l 5*^ par- ties 1868; in-S°. The Journal oftbe Chemical Socielj; octobre à (.iécerabre 1867. Londres; in-8". The Scientifi- Review; n'^ j, 1868; in-4''. BULLETIN BIBLlOGItAPHIQUK. Jj'Académte a reçn, dans la séance du i3 avril 18G8, les oimages dont les titres suivent : Annales de l'Observatoire royal de Bruxelles, publiées aux frais de l'Etat, par le Directeur M. A. Quetelet, t. XVllL Bruxelles, 1868; in-8". Jiinunirc de l' Observatoire royal de Bruxelles; parM. A. QUETELET, 1868, 35" année. Bruxelles, 18G7; in-12. Annales météorolocjiques de l'Observatoire royal de Bruxelles, publiées aux Irais de i État, par M. A. QUETELET, 18(57. Bruxelles, 18G8; in-4". Mémoires touronués et iVémoires des Savants étrangers, publiés pnlanl, iiii liiu th- rc|)iis, lisez i'c|'as. Page 728, lignes 23 <;t 33, un lieu ilc icpos, ti.s<-~ io|iii,s. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 AVRIL 1808. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. Lettre de S. Exe. M. le Ministre de l'Instruction publique, au sujet de la question de la Iranslalion de l'Observatoire. Paris, le 17 avril 1868. Monsieur le Frcsideiit, La Commission qui a été chargée récemment, en verlu du décret du 3o janvier 1 854, de me rendre comple de la situation scientifique et des be- soins de l'Observatoire impérial de Pai is, a appelé l'attention du Gouverne- ment sur la question de la Iranslalion de l'Observatoire; et ses conclusions, dont je vous adresse une copie ci-jointe, tendent à faire considérer cette translation comme nécessaire aux progrès de la science astronomique en France. J'ai pensé qu'une question si délicate et si importante, dont l'Académie des Sciences s'est elle-même préoccupée dans ses dernières séances, ne sau- rait être étudiée avec plus de lumière et d'autorité que par le Corps illustre qui a présidé jadis aux origines de ce grand établissemer.t. Je vous serai donc obligé de vouloir bien inviter l'Aca.iéniie à examiner : 1° Si l'Observatoire impérial peut rester où il se trouve sans détriment pour les observations astronoiniqnes ; C. K., iSliH, 1" Semestre. (T. LXVl, N» IG.) I OO ( 762 ) a" Si, dans l'intérêt de la science, il vaudrait mieux le transférer, connue il a été fait en Angleterre et en Russie, hors de la capitale, en un iieu où on aurai! pour les instruments un sol plus stable, pour les observations une atmosphère plus calme et moins brumeuse, un ciel sur lequel ne seraient pas projetées des lueurs gênantes, ainsi qu'il airive à Paris par l'éclairage nocturne des grandes voies; 3° S'il ne faudrait pas préférer un système mixte qui jiermettrait de con- server ce monument de Louis XIV, auquel se rattachent de glorieux sou- venirs. Les sciences naturelles ont leur musée au Jardin des Plantes ; les sciences historiques à la Bibliothèque impériale et au Louvre; les sciences militaires au Musée d'Artillerie et à l'Hôtel des Invalides, etc.; la science astrononii([iie pourrait avoir le sien dans l'édifice actuel, où seraient réunis les cartes dti ciel et les photographies des astres, les globes, les instruments, la biblio- thèque, etc. Les travaux de théorie, certaines observations i\u ciel, des éludes de géodésie, des expériences de physique, la construction des cartes pourraient s'y faire. L'Administration y résiderait; le nouveau Conseil, le Bureau des Lon- gitudes, y tiendraient leurs séances ; et des cours ou conférences d'as- tronomie, de mécanique céleste et de physique générale y auraient lieu. Dans ce cas, l'Observatoire n'aurait plus besoin de s'isoler avec tant de soin des constructions qui l'enveloppent par de vastes cours et jardins. Une partie de ces jardins, qui ne suffisent plus d'ailleurs à le protéger, serait aliénée le long des rues voisines et fournirait les ressources néces- saires à la création immédiate d'un Observatoire d'astronomie expéri- mentale. Si l'Académie pensait que l'Observatoire impérial dût être en totalité ou en partie transféré hors Paris, je serais heureux que la savante Coni[)agnie voulût bien étudier les conditions que le nouvel Observatoire devrait rem- plir pour répondre à tous les besoins de la science. Dans le cas contraire, celui du maintien sur place, il y aurait encore à examiner des questions délicates et nombreuses pour assiu'er au service, dans l'ancien Observatoire, les garanties les plus complètes de bonne et facile exécution. C'est une œuvre difficile que je demande à l'Académie; mais je compte ( 763 ) sur son dévouement à la science pour aider le Gouvernement à conserver el à accroître encore la renommée d'un établissement national et une gloire toute française. Agréez, Monsieur le Président, l'assurance de ma considération la plus distinguée. Le Ministi'e de l'Inslnu lion publique, V. DuRUY. QUESTION DE LA TRANSLATION DE l'obSERVATOIRE IMPÉRIAL. — Avis de lu Commission instituée en exécution du décret du 3o janvier iSS/j- « ... Un inconvénient grave découle de la situation même de l'Obsei- vatoire de Paris. Le rapporteur de !8S4 en signalait la gravité dans les termes que je crois bon de rappeler ici : » La situation de l'Observatoire, au sein de la capitale, dans une atmo- » sphère viciée et sur un sol agité, est un inconvénient auquel échappent et » l'Observatoire de Greenwich et celui de Saint-Pétersbourg depuis qu'on » l'a rebâti, il y a quinze ans, à quatre lieues de cette dernière ville. Les » trépidations du sol sont incompatibles avec l'emploi d'instruments dont » la première condition est la stabilité, et le funeste effet de ces ébranle- » ments extérieurs se fait d'autant plus sentir qu'on ampliâe davantage » le pouvoir grossissant des instruments et qu'on les place sur des con- » structioiis plus élevées. )) Si la Commission ne demande pas la translation de l'Observatoire, » c'est qu'elle espère que les inconvénients signalés pourront être atténués » ou détruits par quelques dispositions bien conçues, prises soit à l'inté- » rieur même de l'établissement, soit dans le voisinage de son périmètre, 0 où il sera nécessaire de macadamiser les rue.-;. Toutefois, comme rien ne » saurait remédier au défaut de transparence de l'atmosphère, elle fait » remarquer que l'abandon du grand bâtiment central, si improprement » appelé robservatoh'e, ne causerait aucun regret aux an)is de l'Astro- » iiomie. L'imagination du public a beau y voir le sanctuaire de cette » science, la vérité est qu'on n'y a jamais fait d'observations suivies. Cette » masse monumentale est même si complètement impropre à tm tel office, » que son seul emploi a consisté jusqu'ici à servir d'habitation aux astro- )) nomes, et Dieu sait cotnment on est parvenu à pratiquer quelques loge- » ments incoiiimodes et insuffisants dans ce donjon dont les épaisses mu- lOO.. ( 7^4 ) » railles ne se prêtent pas plus aux exigences de la vie domestique qu'à » l'iiistallatioTi des instruments de précision — » » Après de telles observations, le rapporteur aurait sans doute conclu à la nécessité du déplacement de l'Observatoire, s'il n'avait pas eu l'espé- rance que le mal pourrait être tout au moins atténué par Cjuehjue^ disposilioiis bien conçues, /jrises soil ù l'intérieur de l'établissement, soit clatis le voisinuge de son périmètre. Cette espérance a été complètement déçue; le mal n'a fait que s'aggraver, au contraire, depuis quatorze ans, par l'extension progres- sive de la population parisienne vers la partie sud de la ville. )) Aussi la Commission ne croit pas qu'il y ail lieu d'ajoiuner plus longtemps l'adoption d'une mesure radicale. Si l'on ne veut [)as que la France soit devancée par les autres nations dans les sciences astronomiques, il est nécessaire de remplacer l'Observatoire actuel par un Observatoire nouveau, remplissant toutes les conditions que doit offrir, dans l'état ac- tuel de la science, un établissement de premier ordre. L'emplacement de- vra en être cherché sur une colline des environs de Paris, assez loin de la ville pour n'avoir pas à craindre d'y retrouver en partie les inconvénients que l'on veut éviter; assez près, cependant, pour que son personnel scien- tifique puisse jouir des nombreux a\antages offerts par un centre intellec- tuel tel que la capitale de la France. » La construction du nouvel Observatoire, qui devra nécessaire- ment comprendre des logements convenables pour tous les astronomes, occasionnera sans doute une dépense considérable, à laquelle s'ajoutera celle d'un établissement destiné à recevoir le personnel du Bureau des Longitudes, qui siège en ce moment à l'Observatoire impérial, et d'un petit observatoire affecté aux recherches particulières des membres de ce corps savant. La Commission pense que, si l'on se décidait à abandonner les ter- rains de l'Observatoire actuel, on trouverait, en les aliénant, une somme plus que suffisante pour couvrir les frais occasionnés par les diverses con- structions dont je viens de parler. D Ainsi, en adoptant les propositions de la Commission, le Goiiverne- mer.t doterait la France d'un établissement de premier ordre, supérieur à tout ce qui existe dans les autres pays, et cela sans dépense pour l'Etat. Si ces propositions sont adoptées, il faudra qu'iuie répartition du matériel soit faite entre le Bureau des Longitudes et l'Observatoire. La Commis- sion pense qu'il conviendra d'en charger les membres de ce Bureau, en ce qui concerne les règles géodésiques, toises, mètres, étalon du kilo- ( 765) gramme, etc., les archives et la Ijibliotlièque telle qu'elle existait avant i8,'54. » Ce n'est pas sans regret, Monsieur le Ministre, que la Com- mission émet l'avis d'abandonner le monument élevé à l'Astronomie par Louis XIV. Elle voudrait qu'on put le conserver en l'ulilisant d'une autre manière; eu le réservant, par exemple, pour les grandes expériences de physique auxquelles il a déjà servi plusieurs fois. Mais elle n'hésite pas à en prononcer l'abandon, si c'est Là le seul moyen d'arriver à l'exéculion des projets qu'elle vient d'indicpier. Dans ce cas, il serait de toute nécessité, pour les besoins de la science, de conserver, par cpielque monument du- rable, la trace exacte de l'emplacement occupé pendant deux cents ans par cet Observatoire. » Après quelques observations présentées par MM. Delaunay, Diipin, Becquerel, de Quatrefages, concernant la façon dont il conviendra de com- poser la Commission qui doit être cliargée de répondre aux questions posées par M. le Ministre, M. le Gé.vékal Mokin exprime l'opinion suivante : « La Lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique soidève des questions tellement imjiortanles pour la science, que l'Académie ne sain-ait mettre à les examiner trop de soin et de prudence. Il me semble donc qu'avant de nommer une Commission spéciale chargée de les étudier, il serait convenable d'ouvrir à ce sujet une discussion préalable en Comité secret. La Commission serait nommée dans la séance suivante, pour la- quelle les Membres recevraient une convocation spéciale. » Cette proposition, mise aux voix, est adoptée. MEMOUIES ET COMMUNICATIONS DES MEMBIiES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. MuRCHisoN, nommé Associé étranger en remplacement de M. Fa- raday, adresse ses remercuiients à l'Académie. M. MoRi\ fait hommage à l'Académie d'un ouvrage qu'il vient de pnbliei- et qui a pour titre : « Salubrité des habitations. Manuel pratique du chauf- fage et de la ventilation ». { 7^6 ) ÉLECTRO-CHIMIE. — Mémoire sur la théorie des phénomènes électro-capillaires comprenant l'endosmose, l'exosmose et la dialjse ; par M. Becquerel. (Extrait \y,\v l'auteur.) « Plusieurs phénomènes attirent, depuis une quarantaine d'années, l'at- tention des physiciens, des chimistes et des physiologistes : l'endosmose, l'exosmose et la dialyse. La diffusion est un phénomène séparé dont je ne me suis pas occupé spécialement dans ce Mémoire. » Les recherches électro-capillaires qui font l'objet de mes études, depuis le milieu de l'année dernière, m'ont mis à même d'établir une relation entre ces phénomènes et ceux qui ont une origine électro-capillaire, relation qui m'a engagé à les comprendre tous sous la dénomination de phénomènes électro-capillaires. » Ce Mémoire est divisé en deux parties : la première renferme un précis historique assez développé de tout ce qui concerne l'endosmose, l'exos- mose, la diffusion et la dialyse; la seconde est l'exposé delà théorie des phénomènes électro-capillaires. J'ai cru devoir en agir ainsi pour bien éta- blir les rapports qui lient entre eux tous ces phénomènes. » Feu d'années après sa découverte de l'endosmose, Dutrochet , dans un ouvrage remarquable ayant pour titre : Mémoires pour servir à i histoire anatomique et physiologique des végétaux, a exposé les diverses théories de ce phénomène, parmi lesquelles il mentionne celles de MM. Poisson et Magnus, la sienne et la théorie que je publiai en i836 dans mon Traité d'Electricité et de Magnétisme, t. IV, p. 182. » Poisson, en 1826, émit l'opinion que les phénomènes d'endosmose pouvaient être attribués à l'attraction capillaire, jointe à l'affinité l'un jjour l'autre de deux liquides hétérogènes [Annales de Physique et de Chimie, t. XXXV, p. 98). Dutrochet lui objecta qu'il ne rendait pas compte ainsi de l'exosmose. M. Magnus publia, dans les Annales de Poggendorff, une théorie qui est à peu près la même que celle de Poisson. » Dutrochet avait admis, pour expliquer l'endosmose, que sa production était due à la différence d'ascension capillaire entre deux liquides diffé- rents} mais ayant observé, depuis, des effets contraires dans la direction des acides et dans celle de l'eau, cette exception infirmait la loi qu'il avait cherché à établir. Il se borna donc à dire que cette loi ne pouvait être ap- pliquée qu'aux faits généraux. )i La théorie que je donnai en i8'^)6, et dont les principes sont les mêmes que ceux qui servent de bases à la théorie exposée dans ce Mémoire, a été l'objet d'une discussion approfondie de la pari de Dutrochc't, dans l'ouvrage ( 767 ) cité. Voici sa conclusion : « En faisant voir que l'électricité développée par les » actions d'affinités qui existent entre les deux liquides que sépare une cloi- )) son poreuse et entre ces mêmes liquides et la substance de cette cloison; » en faisant voir, dis-je, que cette électricité peut être la cause de la progres- « sion par endosmose de l'un de ces liquides, au travers des pores capil- » laires, M. Becquerel a jeté une vive lumière sur la cause de l'endosmose, » cause demeurée jusqu'à ce jour si obscure, malgré les efforts qu'ont » faits les savants les plus recommandables pour la mettre en lumière. Les » faits dont l'exposition va suivre, ajoute-t-il, prouveront, je le pense, que » c'est aux seules idées de M. Becquerel qu'il faut s'arrêter. » » Cette théorie, quoique dépourvue alors de preuves à l'appui, repose aujourd'hui, depuis la découverte des phénomènes électro-capillaires, sur des bases solides. » J'ai exposé avec d'assez grands développements tout ce qui concerne les phénomènes d'endosmose, d'exosmose, de diffusion et de dialyse, tels qu'ils ont été décrits par Dutrochet et par M. Graham, sans omettre aucune des anomalies qui paraissent infirmer la loi, et qui n'en sont pas cepen- dant. Ces deux savants n'ont traité en général les questions relatives à ces phénomènes qu'en mettant en contact, par l'intermédiaire de cloisons poreuses, l'eau avec des solutions de nature organique ou inorganique. » M. Graham, pour expliquer la diffusion, admet avec raison que les parties salines d'une solution se repoussent en vertu d'une force de même genre, mais moins intense que celle qui porte les gaz à occuper un volume plus grand quand l'espace est augmenté; la force se manifeste également quand les deux liquides sont séparés par une cloison poreuse. » M. Graham explique comme il suit le double courant d'endosmose et d'exosmose découvert par Dutrochet : l'endosmose paraît être dû à un courant capable d'entraîner des masses; il a nommé force osmotiq ne celle inconnue en vertu de laquelle le phénomène s'accomplit, et dont l'inten- sité est capable de faire équilibre à une colonne d'eau de plus de i mètre. » Le courniil d'exosmose est celui qui transporte le liquide contenu dans le tube de l'endosmomètre à l'extérieur; pour M. Graham, ce courant est un phémène de diffusion ; ce n'est point la totalité du liquide qui sort, mais bien les particules du sel , l'eau de dissohition étant passive. C'est ce phéno- mène qu'il a appelé dialyse, et dont l'étude lui a permis d'obtenir solubles dans l'eau la silice, l'alumine, etc., etc. M. Graham considère donc ces deux courants comme indépendants l'un de l'autre, ce qui ne me parait pas être. » J'ai rappelé dans mon Mémoire les vues théoriques de M. Giahani ( 768 ) fondées sur les actions chimiques à l'aide desquelles il a clierclié à expli- quer l'eiidosinose. » Je mentionne également l'application que M. Dubrunfaut a faite de l'endosmose, en même temps que M. Grahain s'occiq3;iit de l'étude de la dialyse, pour séparer du sirop de sucre les sels alcalins et terreux qu'il contient. )) La seconde partie du Mémoire est relative à la théorie générale des phénomènes électro-capillaires, comprenant l'endosmose, l'exosmose et la dialyse. J'ai commencé par rappeler que les courants électriques agissent comme force physique, pour transporter les solides et les liquides d'un pôle à l'autre, et connue force chimique pour les découqioser. » Je fais remarquer ensuite, comme on l'a vu précédemment, que l)u- trochet et M. Graham n'ont étudié l'endosmose, l'exosmose ou la diffusion et la dialyse que dans le contact des solutions salines et de l'eau; s'ds eussent substitué à l'eau d'autres liquides, le champ des expériences eût été plus vaste. C'est ce que j'ai fait pour arriver au but que je m'étais proposé. » Prenant en considération m;i théorie de i836, jugée favorablement par Dutrochet, j'ai commencé par chercher l'état électrique d'un assez grand nombre de solutions, dans leur contact avec l'eau, quand elles étaient seulement superposées ou séparées par une cloison poreuse, à l'aide d'un galvanomètre d'une très-grande sensibilité, et en ])renant toutes les précautions possibles pour que les lames de platine employées à recueillir les électricités dégagées fussent parfaitement dépolarisées. )) Sans l'intervention de ces lames et sans cloison il n'y a pas de courant électrique; avec la cloison et sans lames on a des courants électro-capil- laires, attendu que les parois humides des pores remplacent les corps solides conducteurs, pour opérer la recomposition des deux électricités dégagées. Dans ce cas, la face de la cloison en contact avec la solution positive est le pôle négatif, et, la face opposée, le pôle positif : c'est ce qui a été démontré. « En comparant la direction des courants obtenus dans trente-cinq dé- terminations de forces endosmolicpies faites par M. Graham, on voit que l'endosmose, à cinq exceptions prés, est dirigée dans le même sens que le courant électrique cheminant du pôle positil au pôle négatif, comme dans l'expérience de Porret. (".es cinq exceptions portent sur cinq acides ou solu- tions acides dont la direction de l'emlosmose change avec leur densité; ainsi, en prenant ces liquides à une densité convenable, l'anomalie cesse. Cette inversion du conraul |)eul tenir a différentes causes. » Voici maintenant conunent j'envisage l'endosmose et l'exosmose : ( 7% ) » Mes expériences démontrent que l'un et l'antre sont dns au double trans- port produit par le courant électrique; pour l'expliquer, on peut admettre: » 1° Coiiinie, dans l'observation faite par Fusinieri, le double transport de la matière dans les décharges électriques; effet qui a également lien quand le courant électrique se produit entre deux liquides séparés par une cloison capillaire. » 2" Lorsque l'électricité circule d'un liquide à un antre par l'intermé- diaire d'une cloison capillaire, celle-ci servant de conducteur solide et liquide, il en résulte un courant fermé prodiiisant deux transports diffé- rents, en sens contraire. » Quelle que soit l'interprétation, j'en ai conclu que l'endosmose a lieu quand le premier transport l'emporte sur l'autre, et l'exosmose dans le cas contraire, et que lorsque les deux transports sont égaux, il n'y a ni endos- ujose ni exosmose, à en juger seulement par le niveau des deux liquides qui reste le même, bien qu'il y ait transport des sub^ta^ces tenues en solu- tion, comme mes expériences le démontrent en opérant avec : 1° une solu- tion de chlorure de cobalt et une antre de phosjihate de soude; 1° une solution de potasse et une autre de chlorure de calcium; 3° une solution de chlorure de baryum et une autre de sulfate de soude. » La densité des liquides, ainsi que leur état acide ou alcalin peuvent faire changer les rapports entre les causes qui produisent l'endosmose et l'exosmose. » Dans quelques cas, l'exosmose est dû à l'altération de la cloison en quelques points^et d'où résulte une fdtralion qui l'emporte sur l'endosmose. » J'ai cherché ensuite les rapports existant entre la direction de l'en- dosmose et celle du courant électrique, quand on opère non plus avec une solution saline ou autre en contact avec l'eau, mais bien avec deux solu- tions quelconques, séparées par du papier-parchemin ; j'ai reconnu, dans trente-cinq expériences, que le courant d'endomose était le même que celui du courant électrique produit dans la réaction des deux solutions l'une sur l'autre, c'est-à-dire allant du pôle positif au pôle négatif. On voit par là que tous les faits observés tendent à prouver que l'endosmose et l'exos- mose sont dus à l'action chimique et à la capillarité, donnant naissance au courant électrique agissant comme force mécanique et comme force chi- mique. » Les expériences à l'aide desquelles on a montré que l'électricité était une des causes premières de l'endosmose, ont fait connaître des faits inté- ressants qui mettent en évidence le double transport du courant électrique. C. R. , 18(8, I" Scmenie. (T. LXVl, N" IG.) 'O' ( 770 ) » L'appareil dont j'ai fait usage se compose de deux parties, d'un lube fermé par un bout avec du papier-parchemin et dans lequel on introduit le liquide qui doit recevoir l'endosmose, et d'une éprouvette contenant l'autre solution, dans laquelle plonge le tube. Je citerai un exemple : on a rais dans le tube une solution de nitrate de cuivre, et dans l'éprouvclte une autre d'oxalate de |)otasse, l'une et l'autre étant au maximun de saturation. La première solution, essayée au galvanomètre, était positive, la seconde négative; l'endosmose a été du pôle positif au pôle négatif, suivant le prin- cipe précédemment énoncé. Sur la face positive en contact avec la solution d'oxalate, il s'est déposé un double oxalate de cuivre et de potasse en pe- tits cristaux bleus, formant des stalactites fistuleuses ayant quelquefois de I à 2 décimètres de longueur. Voici ce qui a eu lieu : la solution d'oxa- late transportée par le courant direct a rencontré, sur la fice positive, la solution de nitrate de cuivre transportée par le courant inverse, et qui avait traversé le papier-parchemin; dans la réaction des deux sels, la po- tasse, qui a perdu son acide, prend celui du nitrate, et le nitrate de potasse formé entre dans le tube, entraîné par le courant direct avec l'eau qui tenait en dissolution l'oxalate de potasse, en sorte qu'à la fin de l'expé- rience il ne reste dans le tube plus qu'une solution de nitrate de potasse. » Les stalactites, en raison de leur constitution fistuleiise, agissent comme cloison; elles livrent passage à la solution de nitrate de cuivre transportée par le courant électrique inverse, et la réaction sur l'oxalate a lieu à l'extrémité de chacune d'elles. » Dans la formation de ces stalactites, il se produit quelquefois un fait remarquable, surtout quand les actions sont lentes; leur direction est i-are- ment rectiligne : elle est plus ou moins ondulée, et il arrive parfois que les ondulations ont une parfaite régularité. Comment l'électricité produit-elle un |)hénoméne aussi curieux? On l'ignore. " En général, le dépôt résultant de la réaction des deux solutions l'une sur l'autre a lieu presque toujours sur la face |)ositive, celle d'où part le courant électrique qui produit l'endosmose. » Les stalactites formées de haut en bas ne sont pas dues à l'action de la pesanteur; car si Ion |)lace la solution positive dans l'éprouvette et la solu- tion négative dans le tube, les stalactites ont lieu de bas en haut dans ce dernier. On met ce fait bien en évidence avec une solution de l)icarbonate de soude et une autre de chlorure de calcium, l'une et l'autre concentrées; on obtient ainsi un double carbonate de soude et de chaux cristallisé (gay- lussite), et quehpiefois des rhomboèdres de chaux carhonafée. n 11 existe des cas où les préci|)ités ont lieu sur la face négative, c'est-à- ( 771 1 dire sur la face de la cloison en contact avec la solution positive; c'est ce qui arrive ordinairement avec les solutions de silicate, d'ahiminate de po- tasse, et autres analogues. » En opérant avec une solution de nitrate ou de sulfate de cuivre, mise dans le tube fermé avec du papier-parchemin et plongeant dans une solu- tion de silicate ou d'aluminate de potasse, il se forme alors, sur la face négative seulement, du silicate ou de l'aluminate double de cuivre et de potasse en très-petits cristaux bleus. L'endosmose se produit néanmoins dans le tube suivant la direction du courant électrique, c'est-à-dire du positif au négatif. Ces effets s'arrêtent naturellement quand le double silicate obstrue les pores du papier. Avec les solutions de sucre, d'albumine, de gélatine, etc., l'en- dosmose a lieu dans un sens différent, c'est-à-dire dans la direction du pôle négatif au pôle positif. Peut-être la mauvaise conductibilité de ces substances intervient-elle dans cette inversion. » On conçoit le nombre considérable de produits que l'on peut former par ce procédé, et qui sont, en général, des doubles combinaisons fré- quemment cristallisées. C'est ainsi que l'on obtient le double phosphate de chaux et de soude en prismes rectangulaires biréfringents, avec des som- mets ; le double phosphate de cobalt et de soude, etc. » Je dois rappeler à cette occasion que M. Chevreul, pour expliquer la formation de l'oxalate de chaux cristallisé, signalé par M. Payen, dans les incrustations des végétaux, avait admis qu'un oxalate soluble, en traversant les parois d'une cellule végétale, pouvait, en réagissant sur un sel calcaire qui se trouvait dans une cavité, donner naissance à l'oxalate de chaux cristallisé. » Je rappellerai encore que M. Fremy, en employant connue diaphragme entre deux liquides des vases en bois, en porcelaine dégourdie, pour les faire agir très-lentement l'un sur l'autre, a obteiui, dans l'espace de quel- ques mois, un grand nombre de composés insolubles cristallisés. » Je citerai encore un exemple du parti que l'on peut tirer des appareils électro-capillaires pour former des cristaux d'une certaine grosseur et d'une grande limpidité, comme ceux d'alun. On met dans le tube fermé avec du papier-parchemin une solution saturée de sulfate d'ammoniaque, et dans l'éprouvette une solution de sulfate d'alumine marquant lo degrés à l'aréomètre. Le sulfate d'ammoniaque traverse le papier par l'action du courant qui produit l'exosmose; l'action du courant direct est peu sensible ou est nulle pour transporter le sulfate d'alumine dans le tube. Il se forme peu à peu, dans l'éprouvette, sur la surface du papier, de l'alun ammo- niacal ; aussitôt que la solution en est saturée, la cristallisation commence lOI . ( 772 ) sur le papier, et quelquefois au fond de l'éprouvette, mais due à une autre cause, et continue à mesure que le produit a lieu. V Ou conçoit que de semblables effets doivent se produire dans les corps organisés composés de tissus séparant des liquides qui n'ont pas la même composition. Ces effets consistent en phénomènes de transport et en forma- tion de produits solubles ou insolubles, dus aux courants électro-capillaires agissant comme forces physiques et comme forces chiinic|ues. » En résumé, les recherches dont les résultats sont consignés dans le Mémoire conduisent aux conséquences suivantes : » 1° Le courant électro-capillaire produit au contact de deux solutions différentes, séparées par une cloison à ])ores capillaires, donne lieu à des effets de transport dans deux sens différents, et auxquels il faut rapporter l'endosmose et l'exosmose. Quand l'un de ces transports est plus fort que l'autre et est dirigé dans le sens du courant électrique, il y aendosmose; dans le cas contraire, exosmose. Quand les deux transports sont égaux, il n'y a ni endosuiose ni exosmose, le niveau étant le même dans les deux liquides, et cependant il y a transport des substances dissoutes. Le pôle négatif est la face de la cloison en contact avec le liquide positif, et la face opposée, en contact avec le liquide négatif, est le pôle positif. )) i" Lorsque les deux solutions, en réagissant l'une sur l'autre, pro- duisent un précipité, l'endosmose a lieu suivant les principes précédents. Le précipité se dépose ordinairement à l'état cristallin sur la face positive de la cloison. « 3° Dans le phénomène de la dialyse, entre deux solutions, dont l'une est alcaline, contenant de la silice, de l'alumine, etc., etc., et l'autre un sel mélallique, il y a endosmose; mais la silice, l'alumine, etc., elc, trans- portée par le couiant, traverse la cloison pour se combiner, siu' la face négative, avec l'oxyde métallique et former un double silicate, un double aluminate, à l'état cristallin, ou un silicate, un alumiuate simple. » 4° L'électro-capillarité comprend donc, avec les phénomènes de réduc- tion et autres décrits dans les précédents Mémoires, l'endosmose, l'exosmose et la dialyse. » CHIMIE OUGANIQUE. — Sur iidcnlilc de In uévrinc arlificielte avec lu iicviiiic naturelle i par M. Ad. VVcrtz. i( J'ai communiqué, il y a quelque lenips, à l'Académie, les premiers résultats de n)es expériences sur la névrine, que j'ai oblenue par un pro- cédé svnthétiqiie, eu faisant réagir la trimélhylamine sur le glycol morio- chlorhvdrique. Le cldorhydrate de trimèlhyloxélliylammonium, ainsi ob- ( 77"^ ) tenu (i), m'a paru identique avec le chlorhydrate de névrine préparé avec la névrine extraite du cerveau. J'ai obtenu l'un et l'autre en longues ai- guilles déliquescentes, en dissolvant le sel sec dans l'alcool absolu et en ver- sant avec précaution une couche d'éther anhydre à la surface de la solulion alcoolique moyennement concentrée. Le chlorhydrate de névrine naturelle avait été séparé, par l'hydrogène sulfuré, du chloro-aurale, la solution dé- barrassée du sulfure d'or ayant été évaporée, d'abord au bain-marie, puis dans le vide. » Le chloroplatinate de triméthyloxéthylammonium est très-soluble dans l'eau, insoluble dans l'alcool. Lorsqu'on redissout dans l'eau le pré- cipité formé par l'alcool et qu'on abandonne la solution à l'éviiporalion spontanée, il s'en sépare de magnifiques prismes clinorhombiques, d'un rouge orangé, et qu'on peut obtenir avec des formes Irès-nettes et des di- mensions considérables. » Ayant transformé en chloroplatinate le chlorhydrate de névrine na- turelle, préparé à l'aide du chloro-aurate pur, j'ai obtenu des cristaux par- faitement identiques avec les précédents par leur forme, lein- solubilité dans l'eau, leur insolubilité dans l'alcool. Cette identité de forme a été constatée par des mesures exactes, que M. Friedel publiera prochainement (2). » Parmi les propriétés du chlorhydrate de névrine qui ont été signalées par M. Baeyer, une des plus caractéristiques est sa réduction par l'acide iodhydrique. La base oxélhylique (3) se convertit, en cette circonstance, en base iodéthylique (CH')' 1 _ (CH')' I Az I -4- H-O Cliloiure lodiire de Iriniélhjloxélliyl- de triinéthjliodéthyl- animoniitm. ammonium. (1) Je donne ici une analyse de ce sel, qui supporte une terapéniture de 180 degrés sans se décomposer sensiblement : Expérience. Théorie. Carbone 4^ '^7 ^'^■r'jO Hydrogène 10,28 '0,67 (2) J'ai déjà publié un dosage de platine du chloroplatinate de triméthyloxéthylanniKinium. Voici une analyse complète de ce beau sel : i. • ti • .' l Expérience. 1 lieone. Carbone '9) "4 '9)4i Hydrogène 4i'33 4 '53 Platine 3i,88 81,87 (3) Le groupe hydroxèlhyjène C-H'.OH < st désigne ])ar abréviation sous le nom d'dxethyle. ( 774 ) L'iodure de triméthyliodéthylammoniuin ainsi formé est peu sohible dans l'eau froide, et se dépose en magnifiques cristaux de la solution aqueuse bouillante. Je l'ai obtenu en abondance en réduisant, par l'acide iodliy- drique, en présence du phosphore, et à une température de i4o degrés, le chlorhydrate de névrine artificielle (i). » Par l'ébuUition avec l'eau et l'oxyde d'argent, cet iodure de la base iodéthylée se convertit, comme on sait, en hydrate de la base vinylique correspondante : ^[,^";j'^,j AzI + Ag=0 = |^^"3j,' JAz.0H + 2AgI. Iodure Hydrate de Iriméthyliodélhyl- de triméihylvinyl- ammonium. ammonium, » J'ai constaté l'exactitude de cette réaction, indiquée par M. Baeyer pour la névrine naturelle, en opérant avec l'iodure provenant de la névrine artificielle. En saturant, par l'acide chlorhydrique, l'hydrate qui résulte de cet iodure par l'action de l'oxyde d'argent, et en ajoutant du chlorure d'or, j'ai obtenu lui précipité jaune, soluble dans l'eau bouillante, se déposant en petits cristaux par le refroidissement et qui présentait la composition du chloro-aurate de triméthylvinylammonium (2) : Lr,jj,^yJAzCl + AuCP. )) La solution étendue d'hydrate de triméthyloxéthylammonium (névrine libre) peut être soumise à l'ébuUition sans se décomposer sensiblement. Mais il n'en est pas ainsi lorsqu'on la fait bouillir à l'état concentré. Elle dégage alors de la triméthylamine, ainsi qu'on l'a indiqué pour la névrine naturelle. jMais ce n'est pas là le seul produit do cette décomposition. Lorsqu'on laisse refroidir le ballon dans lequel la solution a été complète- ment évaporée, et où il ne reste plus de névrine, il s'y condense une petite (i) Voici une analyse de ce composé : EspcM'ii nce. Théorie. Carbone '7 178 '7>59 Hydrogène 4) '3 3, 81 (2 Analyse : Expérience Théorie. Carbone i3,8i i4)'3 Hydrogène 3, 02 i>. ,8 Or 46,61 46,3 ( 775 ) quantité d'un liquide épais et légèrement coloré en brun. Ce corps ne bout qu'à une température élevée. J'en ai extrait une petite quantité d'un liquide bouillant au-dessus de igo degrés, et qui présentait les propriétés du glycol. Chauffé avec de la potasse sèche, ce corps a dégagé en effet du gaz hydro- gène pur. L'acide nitrique l'a vivement oxydé. Sa formation se conçoit aisément. Jj'hydrate de triméthyloxéthylammonium peut se dédoubler par la chaleur en triméthylamine et en glycol : "■ " " " Trimélhylamine. "~ ' ' Hydrate de Glycol. trîmélhyloxélliylamnionium. )) Cette réaction offre le premier exemple de la formation du glycol aux dépens d'un produit naturel. » Je ne |)ense pas néanmoins qu'elle soit aussi simple que l'indique l'équation précédente. Elle peut donner naissance, en même temps, à une certaine quantité d'oxyde d'éthylène. En effet, d'une part j'ai constaté que le liquide épais dont j'ai parlé ne passe pas entièrement à la température d'ébullition du glycol, mais que les dernières portions distillent au-dessus de 200 degrés, comme si une petite quantité d'alcools polyéthyléniques était mêlée au glycol lui-même. On sait, en effet, que celui-ci se convertit en alcools polyéthyléniques en fixant de l'oxyde d'éthylène. » D'autre part la triméthylamine n'est pas l'unique produit qui existe en dissolution dans l'eau qui se condense pendant l'ébullition de la solu- tion de névrine. Lorsqu'on fait bouillir le liquide distillé , de manière à l'évaporer en grande partie, il est facile d'en chasser la triméthylamine et de la condenser dans l'acide chlorhydrique étendu. Il reste alors un liquide qui, saturé par l'acide chlorhydrique et additionné de chlorure d'or, donne le précipité jaune caractéristique de la névrine. M II m'a semblé que la névrine a été régénérée ainsi par l'action de l'oxyde d'éthylène sur la triméthylamine, car il n'est pas possible d'ad- mettre qu'une base ammoniée, telle que la névrine, puisse distiller sans altération. " Ceci m'a conduit à tenter une nouvelle synthèse de la névrine. J'ai enfermé dans un ballon une solution concentrée de triméthylamine avec de l'oxyde d'éthylène et j'ai abandonné le tout à la température ordinaire. Du jour au lendemain, le liquide était devenu épais, et l'odeur de la trimé- thylamine avait entièrement disparu. Ayant neutralisé par l'acide chlorhy- ( 776 ^ driqiie le liquide tortement alcalin, et ayant ajouté du chlorure d'or, j'ai vu se former le précipité jaune caractéristique du chloro-aurate de névrine{i). M Dans cette réaction, la névrine se forme directement par l'addition de tous les éléments de la triméthylamine, de l'oxyde d'étUylène et de l'eau : (CH')=Az -4- C=H'0-+-H^O= „,J,, ' Az.OH L*rl .un I Triméthyl- Oxyde ""^ ^ "^ — " j' -.t.* lA rsêvririe. amine, d ethylène. » Les expériences que j'ai décrites dans cette Note n)e semblent dissiper tous les doutes concernant l'identité de la névrine artificielle et de la né- vrine naturelle. La question d'isomérie que j'avais réservée dans ma der- nière communication est donc résolue anjourd'liui. J'ajoute qu'iuie telle réserve était nécessaire, puisque la théorie conçoit l'existence de nombreuses bases isomériques avec la névrine. Les formules suivantes indiquent la con- stitution de quelques-unes de ces bases : C H' , C'H' 1 C-H» \ C HM H ^'JJiAz.OH Maz.OH ^'az.OH ^ "l Az.OH JJlAz.OH. ' C-H<.OH ] C'H'.OH ] C'H'.OH ' C-H<.OH j C'H'.OH j C'H'.OU ) OH'«.0H Hydraledemclhyl- Hydratede propyl- Hydrate d'élhyl- Hydrate de dimé- Hydrate élhyloxélhyl- oxéthyl- oxypropyl- thyloxypropyl- d^oxamylamraonium. ammonium. ammonium. ammonium. ammorûum. » Parmi ces bases, j'ai cherché à préparer la dernière en faisant réagir l'amylglycol monochlorhydrique sur l'ammoniaque. J'ai obtenu un sel de platine cristallisé, qui diffère complètement du chloroplatinate de névrine et qui parait présenter la composition de la base vinylique correspondante. » J'ai aussi obtenu un homologue de la névrine en faisant réagir la trié- thylamine sur la chlorhydrine du glycol. Je décrirai ces corps dans une prochaine communication. » ZOOLOGIE. — Mémoire sur les Sarcoplides avicoles cl sur tes métamorphoses (les Acariens; par M. Cii. Robin. [Extrait par l'auteiu- (2).] « Ou sait que chez les Acariens tous les individus présentent, |)eii- danl la durée de leur existence hors de l'œuf, trois états qui se montrent (i) Il a donné à l'analyse 44>28 pour 100 d'or aii lieu de 44)4^- {2) L'Académie a décidé que cette caniuuinicalion, liien que dépassant les limites réjjle- mcnlairts, serait r<'|)i'oiluilc en entier au Compte rendu. ( 777 ) brusquement après une mue et chacun d'une durée difféienle, bien que varinble selon les conditions de température, etc. » Lepremier état est celui de larve [de Gekr), toujours hexapode, que pré- sente l'animnl en sortant de l'œuf. Il est caractérisé par le vohime de l'arach- nide, qui est toujours inoindre que dans les phases ultériemes de l'évolu- tion, bien que la forme soit dans le plus grand nombre des espèces ana- logue à ce qu'elle sera pendant le reste de la vie. » Le deuxième étal est celui de nymphe (DuGÈs). » Il comprend les Acariens ot/opor/es impuhères (DuGÈs), c'est-à-dire ceux qui sont dépourvus d'organes sexuels. » Le troisième état des Acariens est celui de Vélal adiille ou pubère, qui comprend les individus oi topodes sexués. Or non-seidement celle forme em- brasse dans chaque espèce les individus nulles et les individus ft:nielles sou- vent fort fliiférentsles uns des autres, comme chez les Sarcoptides, mais en- core les femelles des Sarcoptides avicoles passent par deux formes distinctes qu'on trouve toujours réunies et vivant ensemble. » Ce sont : i° les femelles accouplées ressemblant beaucoup aux nym- phes et n'ayant pas encore des organes générateurs externes [vulve], ni de sternite en fer à cheval ou semi-lunaire, mais possédant des organes d'accouplement chez certaines espèces; o.° les femelles fécondées, d'une conformation et de dimensions très - différentes de celles des précé- dentes d'une part, de celles des mâles d'autt:e part; elles sont pour- vues des organes précédents (vulve), avec les pièces solides qui l'accom- pagnent, et ont un œuf dans l'oviducte sur le plus grand nombre des individus. « En résumé, tous ces Acariens passent par des états distincts qui se ma- nifestent chacun à la suite d'une mue. Ces états sont au nombre de quatre poiu- les mâles, de cinq pour les femelles des Sarcoptides avicoles et d'autres Sarcoptides également parasites des animaux. Ce sont : )) i" L'état d'œ;// au sortir duquel l'animai a la foime tle : » 2° Larve hexapode, suivie tle l'état de : )) 3" iV)»iy3/îei- of/o/J0.7fS sans organes sexuels ; )) 4-" De certaines de ces nymphes sortent : a, des mdles sexués, lors d'une mue qui pour ceux-ci est définitive; h, des autres sortent des femelles sans organes cjénilaux exlivnes, ressemblant par suite beaucoup aux nymphes dont elles viennent d'abandonner le tégument, mais plus grosses pour- tant et ayant déjà îles organes d'accouplement spéciaux dans cpielqiies espèces ; G. n., iHKS, I" .Srmeii,»-. (T. LXVI, N° 16.1 'C'2 ( 778) » Enfin, lors d'une dernière mue consécutive à l'accouplement, ces fe- melles laissent sortir : » 5" Les femelles sexuées et fécondées, qui ne s'accouplent pas, et dans l'ovaire desquelles se montre un œuf. Ces dernières sont très-différentes des mâles et des femelles sans organes génitaux externes, et cela tant par leur plus grande taille que par leur conformation. » Une fois accomplie la mue qui laisse sortir les mâles ou les femelles pourvus d'organes sexuels, on ne voit plus s'en produire d'autre (i). » De iélat ouulaire et embrjonnaire. — Les œufs de ces Acariens diffèrent un peu de forme et de structure (en ce qui touche leur membrane vitel- iine ou coque) d'un genre à l'autre. Pourtant il faut noter que tons sont cylindroides, à extrémités mousses, et ont luie longueur deux fois plus con- sidérable que leur épaisseur, avec une extrémité un peu plus atténuée que l'autre. Cette dernière est celle à laquelle correspond le rostre. » Us sont plus ou moins aplatis d'un cùté dans le sens de leur longueur, et une fois le développement assez avancé, on voit que c'est à cette face que correspond le ventre de l'animal. L'éclosion a lieu par division en deux de l'extrémité céphaiique de l'œuf, dont la coque se sépare sur une partie de sa longueur en deux valves, puis se roule sur elle-même une fois que la larve en est sortie. D'une espèce à l'autre elle est tout à fait homogène, ce qui est le cas le plus habituel, ou plus ou moins granuleuse. Tous les Sar- coptides avicoles sont ovipares et placent leurs œufs, lors de la ponte, dans l'angle rentrant que forment les barbes des plumes avec la tige sur laquelle elles sont insérées (2). (i) Le nombre des mues (jue subit chaque individu dans le cours de son existence ne correspond pas à celui des états successifs offerts par chaque arachnide. On voit, en effet, une mue ou deux avoir lieu, après chacune desquelles l'animal conserve encore soit l'ctat de larve hexapode, soit l'état de nymphe impubère, c'est-à-dire avant que l'animal passe de ce premier état au deuxième, et de ce dernier à l'état d'individu adulte ou pubère. Les unies ne sauraient par conséquent èlre exactement comparées aux éclosions, comme le fait Dugés, et on ne doit pas employer l'un de ces termes au lieu de l'autre. Chaque mue est annoncée par l'immobilité dans laquelle reste l'animal. La première commence vers le quatrième jour après l'issue hors de l'œuf de l'individu hexapode, et l'animal reste envirtui trois jours dans l'immobilité avant d'abandonner son premier tégument chitincux. Cette immobilité est de trois à cinq jours pour les autres mues, avec des périodes d'activité entre chaque mue, (]ui sont de six à huit jours au moins sur les Tyroglyphcs et les Glyciphages. (2) La plupait des espèces les pondent sur les rémiges, mais d'autios les dejjosent sur les tectrices, où i! faut les chercher lorsqu'on ne les trouve pas sur les premières. La segmenta- tion du viicllus n'est pas encore commencée sur le plus grand nombre, lorsque a lieu la ( 779 ) » De l'état de larve. — Dans toutes les espèces, les larves sont hexa- podes, et la disposition des épinières permet de reconnaître que c'est la troisième et non la quatrième paire qu'elles ont en sortant de l'œuf. Rien ne fait distinguer les larves qui deviendront des individus mâles de celles qui seront des femelles. L'examen des larves et des nymphes des espèces dont les mâles adultes ont les pattes de la troisième paire volumineuses d'iuie manière disproportionnée à côté des autres montre que ces pattes restent petites pendant la durée de cet état, et qu'elles ne prennent leur grand volume cpie sous la peau des nymphes avant leur dernière mue. » Les larves sont presque identiques d'une espèce à l'autre, et se res- semblent même souvent beaucoup d'un genre à l'autre. » Toutes n'ont à l'arrière de l'abdomen qu'iuie paire de poils aussi longs ou un peu plus longs que le corps n'est large. Toutes ont un abdo- men plus court et les flancs plus resserrés que durant les périodes ulté- rieures de leur développement (i). » Les larves de chaque espèce sont de dimensions diverses. En suivant leur évolution et par l'étude attentive des enveloppes hexapodes abandon- nées par des individus qui ont mué (enveloppes qui sont également de plusieurs grandeurs), on constate que ces Acariens subissent de deux à trois mues avant de passer à l'état de nymphes ou individus octopodes impubères, et qu'après chaque mue l'animal est un peu plus grand qu'il n'était auparavant (2). )) Des nymphes. — Les individus octopodes impubères ou nymphes, dé- pourvus d'organes sexuels, ne présentent aucun caractère qui permette de distinguer ceux qui deviendront les mâles de l'espèce de ceux qui seront les femelles. L'étude des nymphes des espèces dont les mâles adultes ont ponte; cependant il est quelques espèces chez lesquelles le vitellus est déjà divisé en quatre lobes viteliins, alors que l'œuf est encore contenu dans loviducte. La division a lieu par plans perpendiculaires au grand axe du vitellus. (i) Dés le moment de l'éilosion, le rnstre est constitué des mêmes parties que sur les individus adultes et de même configuration; le volume seul de ses parties change à chaque mue, mais non leur constitution. (2) Les larves se tiennent particulièrement entre les barbes, ordinairement prés de leur insertion sur la tige; on les y retrouve souvent seules ou avec des nymphes, alors que les adultes se sont enfuis. Leur démarche, ainsi que celle des nymphes, est ordinairement plus lenle que celle de ces derniers. Les larves de certaines espèces se rencontrent plus particu- lièrement dans les tectrices, alors que les adultes se logent dans les rémiges; celles d'autres espèces sont mélangées à ces derniers entre les barbes de ces grandes pennes alaires. 102 . f 780 1 les paltes de la quatrième paire d'un volume disproportionné à côté des autres montre que ces pattes restent petites pendant toute la durée de cet étal ; elles ne prennent leur i^rand vohnne que sous la peau du corps avant la dernière mue; en même temps (jue se produisent dans les mêmes con- ditions les organes sexuels (i). » C'est aussi sous la peau des nymphes arrivées à la dernière période de cet état que se développent les prolongements postérieurs de l'abdo- men tant des mâles que des femelles qui ont l'abdomen bilobé. Poin- les uns et les autres, on voit ces prolongements recourbés sous le tégument de l'extrémité postérieure arrondie du corps des nymphes. Ils portent déjà les poils et les piquants qui sont insérés sur eux. Leur forme, ainsi que les pièces des organes sexuels, les ventouses copulatrices des mâles, etc., qu'on aperçoit par transparence, permettent de distinguer les mâles des femelles avant leur issue du tégument des nymphes, ayant la même forme et des dimensions semblables (2). » [.es larves, les «lymphes ou les individus sexués, séjournant sous le tégument qui appartient à leur état antérieur et qu'ils vont abandonner, montrent leurs pattes repliées sous l'abdomen. Dans les larves sous le tégument desquelles se développe une nymphe^ on voit derrière la troi- sième paire de pattes apparaître la quatrième paire, qui, n'étant pas précé- dée d'un organe semblable, ne peut naturellement se produire dans l'inté- rieur d'un autre membre comme dans un étui. Elle est repliée d'arrière en avant sous le tégument. Il en est, du reste, nécessairement de même des poils que les nymphes portent en plus grand nombre que les larves, et qui n'ont pas leurs analogues chez celles-ci. » Les i)attes qui bientôt vont devenir libres sont repliées sous l'abdomen, (i) On sait touldois qiio les Tyroglvphes et les Glyciphages portant des organes sexuels soit mâles, soit femelles, déjà reconnaissables, mais imparraitement développes, subissent encore une dernière mue. An sortii' de celle-ci, ils montrent leur appaieil d'acronpienient entièrement forme tt abandonnent un légunient sur lecpiel ou voit la trace bien dessinée des rudiments de ces organes. [:>.) Cependant, loisqu'on a sous les yeux deux nymphes simultanément contenant l'une un mâle, l'autre une femelle prêts à sortir, on peut constater tpie celle qui renfeiiue la femelle est sensiblement plus grande que celle (|iii va donner issue au mâle. Dès leur issue, c'est-à-dire deux ou trois minutes après, une fois étendus, les mâles, comme les femelles, ont les dimensions qu'ils conservent toujours, à 2 ou 3 centièmes de millimètre près. Seulement les pièces chitincuses sont encore incolores ou à peine distinctes, jaunâtres, et ordinairement tout le corps est rempli de fines granulations gr.iisseuses. ( 78i ) de telle sorte que les antérieures ont leur trois derniers articles et les poils qu'ils portent dirigés en arrière, et les |5ostérieiires les articles correspon- dants dirigés au contraire du côté de la tête. Celles de la deuxième paire sont parallèles entre elles, presque contigués l'une à l'aiitre sur la ligne médiane, et celles de la quatrième paire offrent une disposition semblable, mais sont dirigées au sens inverse. Les pattes de la première paire sont couchées en dehors de celles de la deuxième, et celles de la troisième paire en dehors des dernières. Les poils de l'épistome et ceux du céphalothorax sont couchés, les premiers d'avant en arrière, les autres en sens inverse sous le tégument qui va être quitté. Les poils de la partie postérieure du corps et ses lobes, ainsi que leurs appendices (quand il y en a), sont repliés et couchés sous le ventre contre les dernières pattes. Ces lobes et leurs appendices en se redressant dès letu* sortie du tégument chitineux aban- donné fout que les individus sexués se trouvent plus grands qu'ils n'étaient immédiatement avant sous forme de nymphe. Comme sous cet état ils n'a- vaient aucun organe correspondant à ces lobes, ni aux poils (toujours plus gros et plus nombreux qu'ils n'étaient pendant la phase évolutive précé- dente), non plus qu'aux autres appendices de ces lobes, il devient certain que ces organes naissent au lieu même où on les voit grandir, c'est-à-dire à la surface du corps, sous le tégument qui va être délaissé. Il est impossible en effet qu'ils se produisent dans des organes correspondants qui les pré- céderaient et dont ils sortiraient comme d'un étui (ainsi que semblent implicitement ou explicitement l'admettre cpielques auteurs), puisqu'ils apparaissent alors pour la première fois et que leur évolution n'est plus suivie d'une autre mue. •> Le début de chacun de ces phénomènes est annoncé par un décolle- ment du tégument externe par rapport à la couche chitineiise qu'aura l'ani- mal en sortant du précédent. Les pattes se retirent enstiite de l'enveloppe qui leur correspond et qu'on voit alors vide de tout contenu musculaire, etc. Elles se replient sous le ventre entre l'ancien et le nouveau téginiient, ainsi que les crochets et les ventouses des tarses. Le rostre se rétracte ensuite forte- ment vers le céphalothorax en se décollant et .>>'écartant très-sensiblement de la portion d'enveloppe qui lui correspond et qui doit être délaissée. Pas plus chez les Sarcoptides avicoles que sur les Sarcoptes, les Psoro[)tes et les Symbiotes (Eichstedt, Gerlach, Bourguignon, Furstekberg), on ne peut voir les poils arrachés de l'intérieur de ceux que garde à sa surface le tégument abandonné. Les fiits notés précédemment siu- leiu' direction (avant l'issue de l'animal hors de celte enveloppe ), sur leur nombre, leur volume, etc., f 78'^- ) portent à penser que dépendant seulement du tégument chitineux.ils nais- sent à chaque mue aux points où ils sont insérés, pendant que l'animal est inuuobile, dès que le nouveau tégument s'est décollé de l'ancien et que les pattes et le rostre se sont rétractés. » I>es différences entre les nymphes d'espèces diverses sont un peu plus prononcées que celles qui existent entre les larves. Cependant elles se res- semblent encore beaucoup dans chaque genre et même offrent d'un genre à l'autre un type commun de conformation qu'on ne retrouve plus sur les individus sexués. Mais indépendamment de la quatrième paire de pattes qu'elles possèdent déjà, elles se distinguent des larves par leur plus grand volume, par l'existence de deux paires de poils au bout de l'abdomen qui est plus grand que sur ces dernières et à côtés ordinairement plus arrondis (i). M Les nymphes n'avant de commim avec les mâles et les femelles de la même espèce que la constitution du rostre et la présence de huit pattes (le plus souvent différentes de ce qu'elles seront après la mue suivante), il im- porte donc de n'établir les espèces que sur l'examen des mâles et des femelles comparés entre eux et aux individus encore impubères. » Les nymphes sont d'inie taille qui de l'une à l'autre varie entre celle des plus grosses larves et une grandeur un peu moindre que celle des indi- vidus adultes. Les enveloppes octopodes abandonnées par les nymphes sont de plusieurs grandeurs, et d'après les variétés de leurs dimensions on voit que ces animaux sidiissent au moins deux ou trois mues en restant à l'état de nymphe, avant d'arriver à l'état sexué, et qu'à chaque mue l'Aca- rien sort plus grand qu'il n'était auparavant (2). Il) Les larves, comme les nymphes, n'ont dans tO(iles les espèces, une seule exceptée, que Vnniciue plaque trgiimentairc granulrusf fie l'épistomc ; elle est plus grande seulement sur ces dernières que sur celles-là. Les unes et les autres manquent de \a plnqtic tlioraro-abdo- minalc qui n'existe que sur les individus sexués. Ce fait, joint à ce que la conformation et les proportions de leurs pattes et de leur abdomen sont analogues d'une espèce à l'autre et même d'un genre à l'autre, montre que les espèces fondées sur l'examen des nymphes seules ne sauraient être maintenues, les différences spécifiques essentielles ayant nécessairement alors été omises. Or on sait que, malgré les différences de volume, de forme et de consti- tution qui séjjarent les mâles et les femelles de beaucoup d'arachnides, il est fort jieu de descriptions spécifiques qui on tiennent compte, même dans des écrits des plus récents. (7.) Pour elles, comme pour les larves, la feule du tégument abandonné à chaque mue et qui lui ])ermet de sortir, a lieu sur le milieu du dos dans le sens longitudinal, en arrièie de la plae|ue(lc l'épistonic, ou parfois in même temps sur ses côtés. Il n'est jias rare de voir des nymphes pourvues de leurs luiil pattes avec leurs deux paires de poils postérieurs repliés ( 78'^ ) » Les nymphes se rencontrent aux mêmes endroits que les larves; elles ont une démarche analogue, plus lente que celle des adultes. Comme les larves, elles sont d'un blanc grisâtre à surface brillante, au lieu d'avoir la teinte rousse des individus sexués. Leur démarche est surtout lente lorsque, sous le tégument, se développe une forme d'un âge plus avancé, dont par transparence on aperçoit les organes: alors l'animal reste presque immobile à l'aisselle d'une barbe de la plume insérée sur sa tige. » Des femelles accouplées. — Bien que les femelles actouplées soient ton- jours sensiblement plus grosses que les nymphes, elles ne s'en distinguent aisément, lorsqu'elles ne sont pas eu voie d'accouplement, que dans les espèces où elles portent à l'arrière du corps deux appendices incolores, cylindriques, qui manquent aux nymphes de ces mêmes espèces. Mais la présence de ces organes sur quelques espèces suffit pour prouver que, même dans celles où il manque, ce n'est pas à des nymphes quelconques que s'accouplent les mâles. » Cet accouplement des mâles arrivés au dernier terme de leur dévelop- pement avec des femelles sans organes sexuels, ayant encore davantage les caractères des nymphes que ceux des femelles à appareil vulvaire, qui bien- tôt par une dernière mue sortiront de l'enveloppe précédente, est d'autant plus remarquable qu'il ne s'observe pas sur les Tyroglyphes, les Glyci- phages, etc., etc. (i). Ceux-ci en effet ne s'accouplent qu'entre mâles et femelles dont les organes sexuels ont de part et d'autre atteint leur com- plet développement, tandis qu'on voit souvent des Sarcoptides avicoles femelles sans organes sexuels accouplés et encore retenus par le mâle lais- sous le tégument des plus grosses larves hexapodes, comme aussi on apeicuit des individus hexapodes prêts à sortir de dessous le tégument d'autres larves hexapodes. On rencontre également assez souvent des nymphes parmi les plus volumineuses, sur lesquelles on aperçoit, au travers du tégument, un individu inàle ayant déjà tous ses organes sexuels hien dévelop- pés et prêta rompre l'enveloppe qu'il avait durant la phase octopode impubère; on observe enfin, sons le tégument de certaines nymphes, des femelles sans organes génitaux c.rterncs, mais reconnaissables comme femelles sur les espèces où ces dernières possèdent des organes d'accouplement particuliers. Ces femelles-là montrent à leur tour sous leui' tégument, peu après l'accouplement ou même pendant qu'il dure encore (mais peu avant qu'il linisse), la femelle pourvue d'organes sexuels e.rWrnes prête à sortir de cette envelo[ipe pav une der- nière mue. ( i) Déjà MM. Bourguignon et Delafond ont noté chez les Psoroptes femelles lui t-tat propre il V accouplement (consécutif à la mue qui fait passer l'individu he.rapode à la forme otto- pocle] suivi de deux mues qui amènent l'animal à Vétat propre à la ponte ou définitif (iS56). ( 7«4 ) saiil apercevoir sous leur tégument une femelle à organes génitaux déjà l)i('ii développés et apparents. » ]/accoiii>lcment des mâles avec les femelles sans organes sexuels externes a lieu de la manière suivante. Les deux individus accouplés se liennenl l'un à l'autre par l'exlrémilé postérieure de leurs corps de manière à ce que la télé de l'un soil dirigée (mi sens inxerse de celle de l'autre. Sur la face dorsale de l'arrière du notogastre delà femelle, le mâle applique la face antérieure de sau abdomen jusqu'au delà de l'anus ; les deux ventouses copulatrices placées près de cet oiifice sont saillantes et appliquées au tégu- ment de la femelle de manière à lui adhérer assez intimement (i). » J^es deux sexes ont ainsi le ilos tourné du même côté, et l'iui des deux individus Iraiiie l'autre derrière lui. C'est le mâle, en général, qui (>st emporté jjar la femelle, et ils restent ainsi plusieurs jours dans cette position. )) Il en esl de même sur les Tyroglyphes et les Glyciphages, et ces ani- maux semblent attendre ainsi l'instant favorable pour le coït jiroprement dit, car leurs organes sexuels ne sont pas appliqués l'un contre l'autre. De |)lus, ce n'est qu'à certains moments, et non pendant toute la durée de cet accouplement, qu'en séparant l'un de l'autre les Tyroglyphes et les Glyci- phages on trouve le pénis, d'une part, el les lèvres de la vulve, de l'autre, gonflés el saillants, ainsi que les ventouses cylindroïdes qui les accom- pagnent (2). « Dans presque toutes les espèces, les femelles accoiqjlées sont, comme (1) Dans les espèces dont le mâle est pourvu de pattes postérieures volumineuses et plus lonjjucs <|Me les autres, celui-ci tient en outre les tarses appuyés fortement ccjntre les flancs de la femelle et se fixe de la sorte a elle. (2) Ce gonflement des organes sexuels, rappelé plus haut, montre bien fprils sont les organes essentiels de la copulation, et qu'il y a, à un instant donné, intromission de l'organe mâle dans celui de la femelle. Il n'en saurait être ainsi sur les Sarcnptidcs avicnles, dont les femelles accouplées sont dépcuirvues d'organes sexuels. Il est possible que le mâle ne se tienne ainsi aUaclié à la femelle que ])our .Tllendrc le nioment où a lieu la mue, lors de laquelle soit la femelle sexuée, pour pratiquer aussitôt avec celle-ci le coït ]H'ndant que les lèvres chitineuses de la vulve n'ont pas encore la rigidité qu'elles acquièrent biciil(')t. Dugès a ienian|ui' aussi (]ue les mâles des Télranyques semblent couver les nymjjlies immoliiles, comme s'ils attendaient l'éclosion d'une lemelle pour s'en cmpaier aussitôt, et plusicui's auteurs ont observé des femelles sidiissant les |)liases de la mue j)endant la durée de l'ac- couplement ( FuRSTENBERG, elc). Lcs mâlesdes Siircr>/>t/tùs avicoles sont à peu près aussi iH)mbreux que les femelles, contrairement à ce (|ue l'on voit pour plusieurs espèces de Tyro- glyphes et de Glyciphages, dans lesquelles les mâles scmt très-rares. ( 785 ) les nymphes et les larves, d'une coloration d'nn blanc grisâtre, tandis que les individus sexués sont moins transparents, roustàtres on brunâtres. » Ces dei'niers diffèrent toujours considérablement (les mâles au moins) des individus qui en sont encore aux états antérieurs de leur évolution. Les mâles différent même beaucoup des femelles par leur volume, leur forme et la disposition de leurs pattes, en sorte qu'il est impossible de bien élablir les caractères d'une espèce tant qu'on n'a fait que l'examen d'individus de l'un seulement des deux sexes, même comparé aux nymphes et aux larves. D'autre part, en raison des différences existant entre les individus sexués et les nymphes ou les femelles accouplées, les doutes qui s'élèvent parfois sur leur identité spécifique ne sont nettement levés que lorsqu'on a pu observer l'issue des adultes hors de leur enveloppe de nymphe proprement dite ou de femelle accouplée (i). » hes femelles accouplées se trouvent avec les mâles et aussi avec les femelles sexuées, soit mêlées aux nymphes et aux larves en séiies, soit iso- lées entre les barbes des rémiges seules ou des rémiges et des tectrices (comme on le voit sur les cailles et les perdrix), soit plus particulièrement sur les rémiges. Les tectrices, au contraire, logeant surtout des nynqîhes et des larves, le plus souvent, ils sont entre les grandes barbes. Sur quel- ques oiseaux, comme sur le martinet [C/pselus)^ il y en a aussi entre les barbes de la courte rémige. Parfois les mâles et les femelles fécondées, mais surtout ces dernières, se tiennent appliqués plusieiu's à la suite l'un de l'autre, ou en amas avec des nymphes, contre les faces latérales de la tige des plumes, à la base des barbes, ou entre les premières barbes duvetées qui sont près de l'âme de la plume, soit des rémiges, soit des tectrices. D'autres fois, les adultes sont dans le sillon de la face inférieure de la tige jusqu'auprès de ïcinie, en même temps qu'd y en a sur les côtés de la tige (2). (1) Les œufs se développent clans l'ovaire des femelles pendant qu'elles ont encore la forme des nymphes, avant la mue qui laisse en évidence les organes yénitanx externes bien développés. Souvent ces femelles, ayant des œufs dans l'abdomen et n'ayant pas encoie l'ap- pareil externe de la |)onte ni la conformation caractéristiques de l'âge adulte, ont été décrites comme des fenicUf-s /jlc'ine/iierit développées dans des espèces où celles-ci ne sont en fait pas encore connues. Il en est ainsi pour les Sarcoptes Scahiei, Cad, etc. (2) Dans tous les cas, on ne trouve ces Acariens que sur les ailes quand les oiseaux sont récemment tués, et ils rentrent rajiidenient entre les barbes (piand on cherche à les enlever. Lorsque l'animal se refroidit, ils se répandent ordinairement sur la peau du coips, les adultes surtout, et on les trouve encore vivants trois à cinq jours après la mort de loiseau. Les C. R., 18G8, 1" Semestre. (T. LXVI, Pi" 10.) ' O'^ ( 786 ) » Lorsqtie ces Acariens sont très-nombreux, comme on le voit souvent sur les jDerdrix et les cailles, les coques des œiits, et surtout les enveloppes de larves et de nymphes, sont abandonnées les unes à la suite des autres entre un certain nombre de barbes voisines sur une même plume. Elles forment ainsi des plaques grisâtres vers le milieu de la plume, pouvant atteindre une largeur de i centimètre carré ou environ. » Dans ces enveloppes, non plus que parmi celles qui sont éparses, on n'en trouve jamais qui aient appartenu aux femelles ni aux mâles sexués, qui en un mot reproduisent leur forme, leur plaque granuleuse céphalotora- cique et la disposition des organes génitaux externes; toujours on ne l'en- contre que des tégumenls reprofluisant la conformation des larves et des nymphes avec leur unique plaque grenue de l'épistome. Ces particularités montrent que les individus sexués ne subissent aucune mue, et que la der- nière de chaque espèce est celle qui s'annonce par l'apparition des organes sexuels sous le tégument des nymphes proprement dites quand il s'agit des mâles, et pour les femelles sons celui des individus ayant la forme des nym- phes, mais ayant été accouplées avec les mâles alors qu'elles étaient encore sans organes sexuels (i). » Les Sarcoplides avicoles ont des affinités avec les SjtnbioleSj les Sar- coptes et les Psovoles, par les analogies que |)résentent des mis aux autres les sillons de leurs téguments, et par l'existence chez tons de plaques gra- nuleuses dorsales j mais ils en diffèrent beaucoup par la forme de leiu' corps, par la disposition de leurs lèvres, de leurs palpes maxillaires, de leurs mandibules, de leurs organes génitaux et surtout de leurs pattes. » A ces derniers égards, ils se rapprochent davantage des Tyroglyphes et surtout des Glyciphages; mais ils se distinguent aisément de ces derniers, qui ont le tégument lisse ou grenu, sans sillons ni plaques granuleuses thoraco-abdominale, et qui de plus ont le corps de forme plus massive. » Enfin les larves et les nymphes diffèrent plus des individus sexués, et les n>âles diffèrent plus des femelles sur les Sarcoplides avicoles que chez les Sarcoptes, les Symbiotes, les Psorotes, les Tyroglyphes et les Glyci- phages (2). » nymphes et les larves restent |)lus longtemps à l'aisselle des barbes, et souvent même jiisfiirà ce qu'elles y meuient. (i) Ces faits s'observent non-seulement sur les Snrcoptiilrs aficolcx, mais cnrore chez les Acariens de toutes les familles autres que celles des Sarcoi)tides. (2) Les espèces sur l'étude desquelles est fondé le travail dont provient l'extrait prtcédenl ( 78? ) MÉTÉOROLOGIE. — Nnle sur le coup de venl de Plie de In Réunion ; par M. MoRiN. « Le cyclone qui, du la au i3 mars a passé sur l'île de la Réunion et qui paraît y avoir causé de grands ravages dans certaines localités, a donné lieu à l'observation d'un phénomène particulier qui est signalé dans luie Lettre du D' \'inson, bien connu de l'Académie : « Après de violentes raffales de vent du S.-E., un calme profond s'établit » pendant six à sept heures avant la reprise des vents opposés qui in- » diqua que le centre du cyclone était sur l'île. Pendant celte période, » où l'on se trouvait ainsi en plein calme, au milieu du tourbillon, l'on a » observé un phénomène inconnu jusqu'alors dans l'île. L'air était chaud » au point de causer à lafigure une sensation de bruliire telle, que plusieurs » personnes exposées au dehors à cet air brîilant furent obligées de se laver » à l'eau fraîche pour se soustraire à celte souffrance. A l'intérieur des » maisons l'air était relativement frais. » » Celle grande élévation de température peut-elle être attribuée à l'ori- gine de ces tourbillons, qui viennent des régions équatoriales |)ar des vents de N.-E. passant sur la Malaisie, ou plutôt à la chaleur développée par le mouvement de rotation des couches extérieures autour du noyau du cyclone, qui n'a qu'un mouvement de translation? » « M. MiLNE Edwards place sous les yeux de l'Académie une nouvelle espèce de la famille des Faisans, provenant de l'intérieur de la Chine, el appartiennent aux genres indiqués ici : I. Pterollchus (genre nouveau), comprenant les Pt. bisubulatus, Ch. R.; Pt. obtusus, Ch. R.; Pt. claudicuns, Ch. R.; Pt. cttltrifer, Ch. R., et Pt. (letibatus, Ch. R. — II. Dermalichus, Kocli, comprenant les D. passerinus, Koch ex Linné [Acarus chelopiis? Hcrmann) ; D. oscinum, Koch, et D. socialis, Ch. R. — III. Pte- ronjssus (genre nouveau), Pt. picinus [Dermaleichus picmus, Koch). — IV. Proclophjl- loclc.s (genre nouveau), comprenant les Pr. glandarinus [Dermaleichus glandarinus, Koch); Pr. profusits, Ch. R.; Pr. troncatus, Ch. R.; Pr. hcmipbyltus, Ch. R., et Pr. microphyllus, Ch. R. — V. Pterodectes (genre nouveau), comprenant les Pt. rutilus, Ch. R.; Pt. cylin- driciis, Ch. R., et Pt. bilohatiis, Ch. R. Bien que faciles à distinguer génériqnement et spé- ciiiquement les uns des autres et des diveis genres déjà connus de la famille des Sarcop- tides, ces Acariens conservent un ensemble de caractères qui ne permettent pas de les séparer de cette dernière famille. Outre les faits résumés dans les pages précédentes, ce Mé- moire contient : i" la description taxinomique de toutes ces espèces étudiées sous les divers états pai lesquels chaque sexe passe à compter de l'état ovulaire; 2° la description anato- mi(iue de leurs organes génitaux externes, tégumeniaires et loiomoleuis. io3.. ( 788 ) désignée sons le nom de Crossoptilon Drouinii. Cet oiseau, envoyé ;i M. Son- heiran parM.Dabry et donné au Muséum d'Histoire naturelle par M. Drouin de l'Huvs, se distingue du CrossojJtilon Tliilietaïuiinel du Crossoptilon auritiiin par plusieurs caractères, notamment par son plumage d'ini blanc uniforme sur la totalité du corps et des ailes. THERMO-CHIMIE. — Nouveau calorimèlre à combustions vives; par M. P. -A. Favre. « Au moment de commencer une nouvelle série de recherches thermo- chimiques afiérentes à diverses réactions des substances minérales et orga- niques, je demande à l'Académie la permission de lui décrire, afin do prendre date, les dispositions d'un nouveau calorimètre. » Persuadé qu'il convenait de rendre plus faciles et plus promptes les recherches entreprises dans la voie nouvelle de la thermo-dynamifjue chi- mique, qui complète la chimie pondérale, j'ai été conduit à modifier le calo- rimètre à combustions vives qui nous avait servi, à Silbermann et à moi, dans nos premières recherches thermo-chimiques (i). » Ce calorimèlre, qui nous a donné des résultats très-exacts, présente cependant des inconvénients. En effet, il exige le concours de deux expé- rimentateurs exercés; il nécessite l'emploi : i" d'un cathétonièire; i° d'un excellent thermomètre, auquel il faut assigner une position invariable, pour que ses divisions et celles du cathétomètre ne cessent pas de se cor- respondre pendant la durée d'une opération. Le support nécessaire pour réaliser cette condition est une gène pour certaines manœuvres. Pour obte- nir des résultats suffisamment exacts, on est obligé d'élever notablement la température de la masse d'eau (8 à lo degrés environ), afin de faire par- courir à la colonne niercurielle une longueur suffisante, etc. )> Le nouveau calorimètre que je vais em|)loyer n'offre pas les inconvé- nients que je viens de signaler. Il participe des deux calorimètres dont nous avons fait usage, Silbermann et moi (calorimèlre à eau précité et calo- rimètre à mercure ou thermomètre à calories) (a); ce sera donc aussi bien l'œuvre de mon regretté collaborateur que la mienne. » L'appareil nouveau est, en définitive, notre calorimètre à mercure, avec cette particularité qu'il contient une certaine masse d eau qui recueille d'abord directement la chaleur dégagée dans les combustions vives. L'effet (l) Annales de Physique et de Chimie, 3° série, t. XXXIV, p. 35r) (i855.). {2) Annales de Physique et de Chimie, 3° série, t. XXXIV, p. 33 (i85a). ( 789 ) calorifique est ensuite transmis au mercure qui enveloppe la masse d'eati, de sorte que l'effet final est constaté par l'observation de la course de la colonne mercurielle dans le tube calibré de l'appareil ordinaire. » Dans la plate-forme qui constitue la partie suj)érieure de l'appareil et au centre se trouve un vaste moufle pouvant contenir 6 litres d'eau. Ce réservoir remplace le vase à eau de notre ancien calorimètre à combustions vives. La chambre à combustion, les pièces qui la supportent et l'agitateur mécanique sont semblables en tout point à ces mêmes parties dans l'ancien calorimètre précité. Ces pièces sont fixées sur la caisse formant enveloppe, et qui contient soit de la ouate, soit du duvet de cygne destinés à protéger la masse de l'instrument contre les variations de la température ambiante. » Le fond du moufle à eau est percé à son centre et dans sa partie la plus déclive d'un trou qui permet l'écoulement facile de l'eau à travers un tube en fer qui traverse l'enveloppe en fonte contenant le mercure. Ce tube débouche à la partie inférieure de la caisse protectrice et se termine par un robinet. La surface inférieure de ce moufle est protégée contre l'oxy- dation par une mince couche de vernis approprié. )) En ce qui concerne le mode de combustion, je renverrai au Mémoire déjà cité pour les combustions vives, soit qu'il s'agisse de corps solides et infusibles à la température que développe la combustion, soit qu'il s'agisse de corps solides et fusibles ou de liquides ou enfin de corps gazeux. La plu- part de ces corps peuvent être brûlés directement, d'autres en dissolution dans un liquide combustible, d'autres enfin après un mélange préalable avec une substance facilement combustible et de pouvoir calorifique connu. Dans d'autres cas, on peut déterminer la combustion à l'aide d'une matière comburante, telle que le chlorate de potasse, dont les effets thermiques ont déjà été étudiés par moi (i), » Afin que le nouveau calorimètre puisse servir à plusieurs fins, et notam- ment comme calorimètre à mercure exclusivement, lorsqu'on a enlevé l'eau du moufle central, j'ai fait disposer sur la plate-forme supérieure et à la circonférence les ouvertures de sept moufles en fer embouti, placés vertica- lement et destinés à recevoir les tubes en verre affectés soit aux réactions par voie humide, soit aux diverses opérations pratiquées à l'aide de la pile. » Il est facile de comprendre que la sensibilité de l'instrument, ainsi dis- (i) Journal de Pharmacie et de Chimie, 3'^ série, t. XXIV, p. 3i i (i853), et Thèse de Chimie. Paris (i853 . ( 790 ) posé à plusieurs fins, peut varier. Elle est à son minimum lorsque le moufle central reçoit toute l'eau nécessaire à recueillir la chaleur dégagée dans les combu.stions vives. Elle est à son m(ixii)nii>i lorsque les moufles sont com- plètement vidés d'eau. » Le minimum de sensibilité est indispensable lorsqu'on opère les com- bustions vives. En effet, lorsqu'on brûle, par exemple, une substance orga- nique, il faut opérer sur un poids de matière assez élevé (i), et l'on produit par conséquent une quantité de chaleur considérable. Or, en opérant dans ces conditions, pour un degré d'élévation de température communiquée à l'eau, le parcours du mercure dans le tube calorimétrique de l'instrument serait de o^jô environ; un aussi long parcours est bien loin d'être néces- saire, tandis qu'il est toujours avantageux d'élever aussi peu que possible la température de l'appareil. Pour réaliser celte condition favorable, en brùiaivt cependant une quantité de matière suffisante et en obtenant égale- ment une longueur suffisante de marche du mercure dans le tube calori- métrique (dont le diamètre ne doit pas être trop faible), il fairt; que le calo- rimètre contienne un volume de mercure à peu près égal au volume d'eau que renferme son moufle central. n Au contraire, lorsqu'on veut donner au calorimètre son maximiun de sensibilité, ainsi que cela est nécessaire lorsqu'on opère sur les gaz par exemple, il faut laisser les moufles complètement vides. Dans ce cas, la cha- leur mise en jeu est uniquement employée à échauffer et par conséquent à dilater les métaux de l'instrument. » Indépendamment de ces cas extrêmes, il est évident que l'on .sera maître de donner à l'appareil un degré de sensibilité intermédiaire, en mettant plus ou moins d'eau dans la capacité centrale ou même dans les moufles qui sont à la périphérie. » Il est bien entendu que la valeur d'une calorie, exprimée en longueiu- de colonne mercurielle dans le tube calorimétrique, varie avec les conditions (i) Je rappelle qu'il faut nécessairement, dans ce cas, calculer le poids de la substance de composition connue qiw l'on brûle, d'après le carbone contenu dans les produits de la coudiu^lion. tu effet, la combustion n'est jamais com|)lètc; il se forme toujours de l'oxvde de carbone, malgré l'emploi d'un j^raïul excès d'o.wgène qu'on fait arriver dans la diambre à coudjustion. Cet oxyde do carbone doit être dosé à l'état d'acide carbonique, en tenant compte de sa chaleur de combustion connue. Or la quantité de cet o.\yde de carbone est quelquefois assez faible relalivinient à la qtuuitité d'acide cail)(ini(jue dosé, ce cpii nécessite la condjtistion d'une (pianlitc de matière plus considéi'able que celle qui est lialiiluelleincnt employée pour les analyses organiques élémentaires. ( 791 ) dans lesquelles le calorimètre est employé. Pour chacune de ces conditions, il faut établir cette valeur d'avance à l'aide d'un poids connu de vapeur d'eau condensée dans l'intérieur d'un moufle ou en fonction de la clialeur dé- gagée par une réaction d'un effet thermique connu : telle serait, par exemple, la combustion du charbon pur, pour établir la longueur de colonne mer- curielle correspondant à une calorie lorsque l'instrument est appliqué à l'étude des combustions vives. » Un calorimètre à mercure tout spécial, construit par M. Golaz, et qui ne compte pas moins de dix moufles périphériques, outre le grand moufle central dont la capacité est de 12 litres environ, réalise toutes les con- ditions que je viens de signaler. Seulement, comme cet appareil est construit en vue de recherches spéciales sur le travail des gaz, recherches auxquelles M. G. Desplace, ingénieur des Ponts et Chaussées, a bien voulu s'associer, nous avons exagéré les conditions cjui permettent de lui donner une très- grande sensibilité. A cet eflét, la quantité de mercure contenue dans ce ca- lorimètre n'est pas moindre de 20 litres. » « M. H. Sainte-Claire ÏJeville ajoute que les instruments de M. Favre sont installés à l'Ecole Normale, où ils fonctionnent avec la facilité et la régularité de véritables balances destinées à mesurer les quantités de cha- leur. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre qui remplira, dans la Section de Mécanique, la place laissée vacante par le décès de M. Poncelet. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 56, M. Barré de Saint-Venant obtient . . . Sg suffrages. M. Phillips 8 » M. Rolland 8 M. Tresca i » M. DE Saint-Venant, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur. ( 792 ) L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l;i noniinalion d'une Commission qui sera cliargée de décerner le prix de Statistique pour l'aniiét; 1868. MM. Bienaymé, Dupin, Mathieu, Passy, Boussingauit, réunissent la ma- jorité des suffrages. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ASTRONOMiii. — Sur ta scinlillntion des étoiles; par M. C AVolk. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Laugier, Faye, Fizeau.) « La première explication rationnelle du phénomène de la scintillation des étoiles a été donnée par Arago, dès 1814, et complétée dans une Notice insérée dans V Annuaire du Bureau des Longitudes, pour i852 (t. VU des OEuvres, p. i). Elle est fondée sur la théorie des interférences, et attrihue les changements de couleur et d'éclat de l'astre à la destruction réciproque des rayons constituant le faisceau qui arrive dans l'oeil ou dans la lunette de l'ohservateur, deux de ces layons pouvant avoir parcouru des chemins non équivalents par la rencontre de couches d'air d'inégale densité. Cette explication paraît satisfaire à toutes les exigences de la question et est gé- néralement adoptée en France. » L'observation des spectres des étoiles m'a fait connaître quelques phé- nomènes ([ui me semblent de nature à confirmer l'explication d'Arago. » Voici en effet ce que l'on observe lorsqu'on examine au spectroscope l'image de Sirius formée au foyer d'un télescope de o",4o d'ouverture, par une nuit calme, les étoiles n'étant ni diffuses ni ondulantes (i). On peut étaler l'image spectrale linéaire, au moyen d'une lentille cylindrique placée devant l'oculaire, ou bien, comme je l'ai indiqué, regarder directement avec un oculaire ordinaire le spectre d'une des lignes focales de Sturm, produite par l'interposition d'un prisme multiple placé on avant du foyer du côté du miroir concave. » Dans une position déterminée du plan de dispersion, qui reste la même pendant un temps assez long et diffère peu de la verticale, on voit courir, sur le spectre de l'étoile, du rouge vers le violet, une série de larges (i) Le calme de l'atmosi>hère riait le! pendant mes observations, que j'.ni ])ii, les mêmes nuits, revoir très-nettement /r nntrrc ^\c Linné, tel (|n<- je l'ai ilociil l'an dtiniri , bien (jn'il fût dc'jà prcsqnr en iilcinc Inniii'io. ( 793 ) bandes sombres transversales, qui se succèrlenl avec iiiio grande ra|)idité et avec une régularité parfois surprenante. Il arrive bien quelquefois que'ces bandes semblent rétrograder du violet vers le ronge; mais l'ensemble du mouvement est généralement inverse. Le phénomène n'est antre, à la lar- geur des bandes près, que celui des spectrescannelésde l'expérience capitale de MM. Fizeau et Foucault sur les interférences des rayons ayant des diffé- rences de marche considérables. » Si l'on fait tourner le spectroscope autour de son axe, on voit les bandes obscures s'incliner sur la direction du spectre, et leur mouvement pro- gressif semble alors se transformer en un mouvement hélicoïdal, qui les emporte généralement du rouge vers le violet. » En outre, des traits de lumière parcourent rapidement toute la longueur du spectre, et enfin on voit apparaître des lignes noires longitudinales qui se déplacent irrégidièrement de haut en bas et de bas en haut, et complètent Filliision en vertu de laquelle le spectre paraît tourner sur lui-même. » La scintillation de Vénus à l'horizon présente les mêmes caractères. » Il faut ajouter que les lignes noires caractéristiques du spectre de ces astres ne subissent aucun déplacement au milieu de ce tourbillonnement général, et que les diverses couleurs ne se déplacent nullement les unes par rapport aux autres. » Si l'on dirige le télescope vers une étoile plus élevée au-dessus de l'ho- rizon, les bandes sombres deviennent de moins en moins nombreuses; il n'est plus de position du prisme pour laquelle elles soient rigoureusement transversales et occupent toute la largeur de l'image. Enfin, le phénomène peut se réduire à des stries longitudinales tout à fait semblables, au mouve- ment près, à celles que font naître, dans un spectre solaire, les poussières déposées entre les bords de la fente. C'est aussi ce qui a lieu pour une étoile basse, lorsque l'air est agité et les étoiles ondulantes. M Tous ces phénomènes s'expliquent aisément dans la théorie d'Arago, et en même temps me semblent de nature à jeter quelque jour sur la consti- tution de l'atmosphère pendant les nuits sereines, où la lumière des étoiles n'é|jrouve ni diffusion ni ondulation. )) Il est nécessaire de remarquer d'abord quelle est la constitution d'un faisceau de lumière homogène qui, au sortir de l'oculaire, vient former dans l'œil une tranche transversale du spectre. Ce faisceau, entrant dans le téles- cope, était un cylindre à base circulaire, de même diamètre que le miroir. Par l'effet de la lentille cylindrique, les deux moitiés du faisceau, séparées par un plan diamétral perpendiculaire au plan de dispersion, se sont con- C. R., 1868, I" Semeslre. (T. LXVI, îi" 16.) I o4 ( 794 ) deiîsécs suivant une ligne d'une hauteur égale à la largeur du speclre; de telle sorte que la destruction réciproque par interférence, si elle a lieu, ne peut se produire qu'entre des rayons qui, dans le faisceau primitif, étaient dans un même plan perpendiculaire au plan diamétral dont il vient d'être question. » Ceci posé, lorsque la constitution des couches atmosphériques sera telle, que la stratification sera perpendiculaire au plan de dispersion, l'une des moitiés du faisceau pourra interférer avec l'autre; et il en résultera une destruction de lumière plus ou moins complète dans toute la hauteur du spectre, une bande obscure transversale. La largeur de cette bande sera d'autant plus grande que la variation de densité sera moins rapide, et per- mettra à un plus grand nombre de rayons de longueur d'onde différente d'interférer et de se détruire. » La destruction réciproque, pour une différence de densité variant con- tinûment dans les couches voisines, n'a pas lieu dans un ordre quelconque pour les rayons de différentes réfrangibilités. Faisons traverser par un fais- ceau de lumière blanche les deux tubes d'un réfractomètre interférentiel contenant de l'air sous deux pressions différentes. Pour une certaine diffé- rence de densité, les rayons rouges pourront interférer et se détruire; si la différence diminue progressivement, l'interférence aura lieu successive- ment entre les rayons de longueur d'onde de plus en plus petite, jusqu'au violet. Après quoi elle pourra recommencer pour les rayons rouges, et ainsi de suite. I. La marche des bandes obscures transversales du rouge vers le violet que nous avons reconnue dans le spectre de Sirius ou de Vénus à l'horizon, nous indique donc que la différence de densité des couches traversées par les deux moitiés du faisceau, va en diminuant progressivement avec le temps. Et tel est, en effet, le phénomène qui doit se produire le soir dans un air calme, lorsque la différence de température entre le sol et les couches supé- rieures de l'air tend à s'annider, et que l'équilibre tend à se produire. Une agitation légère favoriserait encore cette tendance à l'homogénéité en mélangeant les couches voisines. » Si l'on tourne le prisme de telle façon que le plan de dispersion ne soit plus perpendiculaire à la stratification des couches d'air, on voit aisément que la destruction par interférence n'a plus lieu que pour certains rayons d'une même tranche du s|)eclrc. Celui-ci, dans une atmosphère en repos absolu, présenterait une ou plusieurs bandes obliques, qui |)oiuiaienl même se réduire à des plages liès-peu larges. La dillercMice de densité diminuant ( 795) progressivement, les bandes obliques parcourront le spectre du rouge vers le violet, en présentant une sorte de mouvement en hélice. )> Si l'air est agité, ou si le faisceau venant de l'étoile traverse très-obli- quement les couches de densité variable, il n'existe plus de plan partageant le faisceau incident eu deux portions qui puissent interférer l'une avec l'autre. Quelle que soit la position du prisme, les bandes n'occuperont plus toute la hauteur du spectre. On ne percevra donc plus que des bandes obliques mobiles, dont le mouvement aura lieu presque également dans les deux sens. » Enfin la hauteur des bandes diminuant de plus en plus, le phénomène se réduira à des stries noires parcourant rapidement toute la longueur du spectre, en même temps qu'elles se déplaceront de haut en bas et de bas en haut. Les varialions seront d'ailleurs bien plus rapides que dans le pre- mier cas considéré. » Le mode de formation de ces bandes obliques et des stries, leur appa- rition irrégulière en différents points du spectre, monirent suffisamment que, si la lumière de l'étoile n'était pas dispersée par le prisme, la teinte de l'image focale varierait constamment, aussi bien que son éclat. Mais ces variations sont beaucoup moins prononcées et se succèdent bien plus rapi- dement que lorsqu'il s'agit des étoiles voisines de l'horizon, d'où peut venir l'apparence d'un lumière de couleur constante, lors même qu'on fait osciller l'étoile dans le champ de la lunette. L'analyse par le prisme, en séparant les éléments même des teintes successives, nous permet de péné- trer dans la constitution du faisceau bien plus avant que ne peut le faire l'analyse par le déplacement de l'image, qui ne sépare que les teintes ré- sultant de la composition de ces éléments. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Lois de la Iransfonnalion du parnryanocjène en cyano- gène, et de la iransfonmition inverse. Note de MM. L. Troost et P. H.4Ute- FEUILLE. (Suite.) (Renvoi à la Section de Chimie.) « En soumettant le paracyanogène pur à l'action d'une température croissante, nous établissons qu'il se transforme en cyanogène gazeux, et que celle transformation est partielle pour une température donnée et progres- sive à mesure que la température s'élève. La pression du gaz cyanogène qui en résulte, étant constante pour chaque tempéralure, peut servir à me- surer la tension de transformation. 104.. ( 796 ) » Depuis plusieurs années, M. H. Sainte-Claire Deville a signalé les analogies que présenlcnl les phénomènes chimiques île combinaison et de décomposition des corps avec les phénomènes physiques de volatilisation et de condensation des vapeurs. Il a montré le parallélisme complet des ten- sions de dissociation et des tensions maximum des vapeurs. Les tensions de transformation isomérique que nous avons déterminées offrent un nouvel exemple de phénomènes chimiques obéissant aux mêmes lois que la dissociation et la vaporisation. Ce mode de transformation [leut donc s'étudier par les procédés et avec les appareils que les physiciens emploient pour déterminer les lois de la variation des forces élastiques des va])ein's. » Le paracyanogène cpi'on soumet à l'action de la chaleur est placé dans des tubes en verre de Bohême qu'on met, à l'aide de tubes capillaires de cuivre et d'un robinet à trois voies, en communication avec un manomètre et une machine pneumatique de Geissler. Cette disposition permet de me- surer la pression du cyanogène et d'extraire le gaz produit pour en con- stater la ])in'eté. » Ces tubes ont été chauffés successivement dans la vapeur de soufre (44o degrés) et de cadmium (860 degrés). Pour les températures intermé- diaires qu'il nous était indispensable d'avoir, nous avons employé une étuve formée de trois enveloppes concentriques en terre et chauffée par du gaz de l'éclairage convenablement réglé. Le mouvement de l'air chaud se fait dans l'espace annulaire extérieur; l'enveloppe médiane fermée par en haut est donc chauffée siu' toute sa surface, et l'air chaud qu'elle contient ne |)aiticipe pas au mouvement du gaz, quoique en libre communication avec lui. L'enveloppe intérieure fermée par le bas se trouve placée dans une nappe tranquille d'air chaud; elle renferme les tubes à paracyanogène ainsi que l'appareil thermométrique. Celui-ci est formé d'un cylindre en porce- laine plein d'air sec, communiquant avec le manomètre employé par l'un de nous dans des recherches faites avec M. IL Sainte-Claire Deville sur les densités de vapeurs à des teinpératui'es très-élevées. Les indications de ce thermomètre nous ont permis de mesurer très-exactement les températures et, de plus, de constater que nos appareils pouvaient être maintenus pen- dant ])lusieurs heures à une température parfaitement constante. » Le j)aracyanogène chauffé à 8G0 degrés se transforme complètement en cyanogène gazeux, qui atteint rapidement la pression nécessaire à sa liquéfaclif)n dans les parties froides de l'appareil; c'est donc à une tempé- r;iliuc plus basse due le phénomène de la transformation partielle est ob- servable. ( 797 ) )i A 44o degrés, il abandonne dans le vide une notable quantité de cyanogène, et le maiioinètre indique une pression assez forte; mais si l'on enlève le gaz à l'aide delà machine pneumatique, on reconnaît qu'il arrive bientôt un moment où le vide se maintient. Le paracyanogène n'a donc pas de tension de transformation sensible à celte température, et s'il s'est dé- gagé du cyanogène dans les premiers instants, c'est que le paracyanogène, corps très-poreux, retient les gaz qu'il a condensés avec une énergie com- p.irable à celle avec laquelle le charbon retient le gaz ammoniac dont il n'abandonne les dernières traces qu'au rouge (i). » Ce dégagement de gaz cyanogène complique l'étude des conditions physiques dans lesquelles se produit la transformation du paracyanogène en cyanogène gazeux. On élimine celte cause d'erreur en faisant avec le para- cyanogène, maintenu longtemps à la même température, plusieurs déter- minations : on expulse chaque fois une certaine quantité de gaz après avoir mesuré la pression, el cela jusqu'à ce que celte pression garde une valeur constante. On obtient ainsi la vérilable tension de transformation masquée aux tempéralures peu élevées par le dégagement du cyanogène condensé. » Il faut chauffer vers 5oo degrés pour obtenir une tension de transfor- mation. Dans le voisinage de cette température les tensions sont encore faibles, mais d'une observation facile. Dès que la température s'élève au- dessus de 55o degrés, une nouvelle difficulté se présenle : les tensions sem- blent croître sans limite avec le temps; c'est qu'à partir de cette tempéra- ture la transformation du paracyanogène en cyanogène est accompagnée d'une décomposition sensible, quoique très-lenle, en azote et carbone. La pression observée doit donc augmenter constamment : elle est la sonune des pressions du gaz cyanogène et de l'azote. L'analyse du g;iz devient alors indispensable pour calculer la véritable pression de cyanogène que sup- porte le paracyanogène. Ces précautions prises, on constate que la pression qui mesure la tension de transformation croît avec la température et est constante pour une température donnée. )' Pour confirmer l'exactitude de nos déterminations, nous avons jugé utile de faire des expériences comparatives sur des quantités de matière très-différentes: deux tubes contenant l'un lo grammes, l'autre 20 grammes de paracyanogène (2), ont été chauffés dans des conditions idenfi(|ues; ils (i) Ainsi que l'a récemment constaté M. Isambert. (2) Le paracyanogène étant un corps extrêmement léger et spongieux, nous avons été obligés, pour opérer sur une grande quantité de matière, de le comprimer eu petits cylindres ( 798 ) nous ont fourni les mêmes valeurs pour les pressions de cyanogène, quoi- que les pressions totales dues au uiélange de cynogène et d'azote lussent trés-difiérenles. « Le tableau suivant, tjui conlieut quelques-uns des résultats de nos expériences, montre la loi que suivent les tensions de transformation du paracyanogène eil cyanogène. TEMi'ÉnATrniîsi. ÏEN'SIONS de transformation du paracyanogène. OBSERVATIONS. I.eti noml)i-e5 avec astérisques ont été ob- tenus avec le parac>anoj;èno préparc par le cyanure d'argent ( i ). Les autres ont été fournis par le paracyanogène extrait du cya- nure de mercure, et parfaitement dei)airassé du métal ( 2). u 502 5o6 559 575 587 601 629 640 mm 54 56 123* 129* .57 275* 3.8 868* 1 3 10 » On voit donc qu'en éliminant les complications inhérentes au sujet, on peut arriver à établir que le paracyanogène, entre certaines limites de température, se transforme partiellement en cyanogène, et que cette trans- formation s'arrête dès que le cyanogène exerce sur le paracyanogène une jiression déterminée pour chaque température. » Cette invariabilité de la pression pour une température donnée établit à elle seule l'existence de la transformation inverse du cyanogène en para- cyanogène; nous avons vérifié le fait par des expériences directes exécutées en soumettant à l'action de la chaleur des tubes scellés à la lampe, qui contenaient de petites quantités de cyanogène liquéfié et bien pur. iSIais, (i) T.e jjaj'arvanogène employé dans nos expériences avait été séparé de Taillent; lois (pi'on le laisse intimeinent mélanj^é à l'argent fondu, il présente, sons l'influence de la chaleur, d(!s particularités ciiricuscr) dont nous poursuivons l'étude en ce iiionieiit. (2) La présence du mercure a|)porlerait une cause de perturbation. Nous avons, en effel, constaté tpie le mercure se combine directement au nari»gciif libre dans dcscondilions con- venables de température et de pression. Le cyanure de mercure ainsi formé peut |>résenler dans les parties inégalement chaudes de l'appareil des phciinuiéiies de dissociation (|ui vien- draient s'ajouter au pliéiioméne principal. ( 799 ) bien que la transformation du paracyanogène en cyanogène s'effectue rapi- dement, la transformation inverse est extrêmement lente. Elle présente en cela une grande analogie avec celle du phosphore blanc, qui exige plusieurs jours pour se transformer en phosphore ronge, tandis que le phosphore rouge repasse facilement à l'état de phosphore ordinaire. La température la plus favorable à la transformation du cyanogène en paracyanogène est celle de 5oo degrés environ; elle s'effectue cependant déjà à des températures inférieures, celle de 44° degrés et même celle tie 35o degrés par exemple; mais alors elle est d'une lenteur excessive. » Cette transformation du cyanogène en paracyanogène est accom- pagnée de phénomènes calorifiques sur lesquels nous reviendrons lorsque nous ferons connaître les chaleurs de combustion de ces deux isomères. » CHIMIE. — Note sur la préparation des sels de sesquioxyde de fer et sur le chloroxyde ferrujue Fe^CP Fe^O' -H Aq ; par M. Jeannel. (Renvoi à la Section de Chimie.) ■■ On ignore pourquoi certaines variétés de sesquioxyde de fer hydraté se dissolvent aisément dans les acides, pourquoi d'autres variétés sont insolubles, se dissolvent incomplètement, ou donnent des sels instables. On sait seulement que la calcination est une condition absolue d'insolubilité. » Je crois avoir trouvé la cause, ou tout au moins la cause la plus fré- quente de ces inégalités : le sesquioxyde de fer hydraté est plus ou moins insoluble dans les acides, et donne des sels plus ou moins instables lorsqu'il a été préparé avec des matières premières contenant des sulfates. » Le sesquioxyde précipité du persulfate est toujours plus ou moins insoluble ou donne des sels instables; il en est de même du sesquioxyde précipité du perchlorure lorsque celui-ci a été préparé avec des acides chlor- hydrique et azotique mêlés d'acide sulfurique, ou bien a été décomposé par des alcalis mêlés de sulfates, ou même enfin lorsque l'hydrate ferrique, précipité de solutions pures par des alcalis piu's, a été lavé à l'eau commiuie qui contient presque toujours un peu de sulfate terreux. » L'hvdrate ferrique préparé avec des matières premières rigoureuse- ment exemptes de sulfates et dans des vases lavés à l'eau distillée, est d'une solubilité extrême, à froid, dans les acides, même très-étendus. Il se dissout notamment avec une facilité surprenante dans l'acide chlorhydrique ou dans la solution officinale de perchlorure de fer. On peut obtenir très- aisément, en dissolution ou à l'état solide, un composé nouveau d'une ( 8oo ) solubilité indrliiiie qu'on pourrait nommer iliInroxyHc fciriqiie. Ce composé est re})résenté par le perchloriire de ter Fe-Cl' et une quantité indéter- minée de sesquioxydo de fer Fe*0'. J'ai préparé directement à froid une solution aqueuse stable d'un chloroxyde ferrique, qui peut être repré- senté par la formule Fe-CPgFe-O', et qui, par conséquent, représente neuf fois plus de fer que le perchiorure neutre ou officinal. Préparation du chlorojcydc ferrique liquide. (Fe-Cl% 9Fe=0=4-Aq.) Acide chlorlivdrique pur i équivalent (D. 1,20; acide réel 4o pour 100). .. . 85 Hydrate ferrique (retenant 'j5 pour 100 d'eau) 10 équivalents.. 1000 (i) Eau distillée . 5oo (Triturez dans un mortier de porcelaine ; laissez en contact pendant (juarante-huit heures, en agitant de temps en temps; filtrez.) » Le chloroxyde ferrique ainsi obtenti est un liquide d'un rouge gre- nat très-foncé, qui se dessèche aisétiient sur des assiettes à l'air libre ou dans l'étuve à M- 5o degrés. » Lorsqu'il est desséché, le chloroxyde ferrique est en écailles noires à peu près inodores, d'une saveur excessivement astringente et un peu aigre- lette, sans causticité ni arrière-goiit métallique; il est soluble en toutes pro- (i) Préparation de Vhydrnte ferrique pur soluble. — Faites agir sur le fer mélallicjue l'acide clilorhydrique du commerce étendu d'eau; filtrez; traitez la solution de protochlorure de fer par la solution de chlorure de baryum, jusqu'à ce qu'elle ne donne plus de précipité par ce réactif; filtrez. Faites évaporer parla chaleur la solution de protochlorure de fer jus- qu'à pellicule ; laissez refroidir jusqu'à la température de + 3o degrés environ; versez peu à peu de l'acide azotique fumant, exempt d'acide sulfurique, jusqu'à ce que l'addition d'une nouvelle quantité de cet acide ne produise plus de boursoufflenient, ni de dégagement d'acide hvpoazotique. Lorsque le protochlorure est entièrement suroxydé, c'est un liquide d'un beau jaune rutilant, exhalant une forte odeur nitreuse; maintenez ce li(|uide à la tem- pérature de -+- (i5 degrés pendant quinze minutes, afin d'achever l'oxydation et de dégager la totalité de l'acide hvpoazotique; versez-le dans une terrine vernissée; ajoutez-y cinq ou six fois son volume d'eau distillée; ajoutez de l'ammoniaque liquide (exemple de sulfate), étendue de cin([ ou six fois son volume d'eau distillée jusqu'à saturation com|iléle; la\ez à l'eau distillée, par décantation, le magma d'hydrate ferricjne gélatineux, jusiprà ce que l'eau n'entraîne plus rien ; faites-le égoutter sur du pa|)ier brouillard posé snr des briques sèches; exprimez, dans un sac de coutil, le précipité devenu de consistance butyreuse, jusqu'à ce qu'il ne retienne |)Ims (jue ^5 pour 100 d'eau environ. Il est alors d'un brun sombre, et se brise, au moindre effort, en fragments qui ne tachent pas les doigts. C'est dans cet état qu'il doit être employé, la quantité d'eau qu'il retient ayant été déterminée exactement par lu calcination d'un échantillon. ( Soi ) portions dans l'eau distillée, et donne des solutés stables, d'une intensité de coloration extrême. 11 peut être chauffé à + i6o degrés sans se décomposer ni se modifier et sans perdre sa solubilité dans l'eau distillée; mais vers + 170 degrés il devient insoluble; vers + 220 degrés, il se décompose et fournit de l'eau, du chlorure ferrique anhydre et un abondant résidu de sesquioxyde de fer retenant encore nn peu de chlore. » En dissolution dans l'eau, il possède au plus haut degré la propriété de coaguler l'albumine et d'entraîner les matières albuniinoïdes et les matières colorantes. Quelques gouttes de solution de chloroxyde ferrique versées dans l'eau fournissent un précipité brun très-volumineux. » La solution de chloroxyde ferrique est décomposée et précipitée pai' de très-petites quantités d'acide sulfurique ou de sulfates solidjles ou inso- lubles; elle est également décomposée par l'acide citrique, par l'acide tar- trique, et, chose surprenante! elle est décomposée par quelques gouttes d'acide chlorhydi'ique ou d'acide azotique concentrés. » CHIMIE MINÉRALE. — Noie sur la fabrii ation du phosphate de soude et du fluorure de sodium ; par M. F. Jean. (Renvoi à la Section de Chimie.) « Le procédé généralement employé pour fabriquer le phosphate neutre de soude consiste à attaquer le phosphate tribasique de chaux (sous forme de nodules ou d'os calcinés) par l'acide sulfurique, qui, en séparant deux équivalents de chaux à l'état de sulfate, donne une solution de phosphate acide de chaux renfermant du sulfate de chanx non précipité et un excès d'acide sulfurique. La décomposition, pour être complète, nécessite l'em- ploi d'agitateurs énergiques, car le sulfate de chaux en prenant naissance tend à englober les particules de phosphate et à les soustraire à l'action de l'acide sulfurique. Cette solution de phosphate acide de chaux est traitée par du carbonate de soude : il se produit pai- double décomposition du phosphate de soude et du carbonate de chaux; il se forme en outre une quantité assez grande de sulfate de soude, puisque la liqueur contenait du sulfate de chaux non précipité et de l'acide sulfurique libre. Le carbonate de chaux est facilement éliminé par décantation; mais ce n'est qu'après un grand nombre de cristallisations minutieusement conduites, que l'on arrive à séparer complètement le sulfate du phosphate de soude. Les incon- vénients que présente cette fabrication m'ont engagé à rechercher un mode de préparation plus simple. Bien que je n'aie pas résolu la question C R., 1S68, 1" Semestre. (T. LXVI, N" IC.) I o5 ( 8o2 ) au point de vue industriel, je crois devoir publier les résultats que j'ai obtenus : » 1° En fondant un mélange formé par un équivalent de pbosphate tri- basique de chaux, deux équivalents de sulfate de soude et du charbon en excès, j'ai obtenu, en épuisant après fusion la masse à l'eau froide, une li- queur fortement sulfureuse, renfermant du phosphate de soude. Le résidu, formé d'oxysulfure de calcium, contenait les deux tiers environ du phos- phate de chaux inattaqué. » 2° Un second essai fait avec trois équivalents de sulfate a donné : acide pliosphorique solubie, i4 pour ioo;acideà l'état insoluble, i3,7i pour loo. Avec trois équivalents de sulfate on extrait donc, du phosphate tribasique de chaux, la moitié de l'acide pliosphorique à l'état de phosphate neutre de soude. » 3° Dans un troisième essai, ayant porté la dose à six équivalents de sul- fate, j'ai trouvé ao,6 pour loo d'acide solnble et dans le résidu i,933 pour loo d'acide combiné à la chaux. J'attribue la présence de cette petite quan- tité d'acide pliosphorique, dans la partie insoluble, à l'action exercée par la chaux caustique que le résiilu renferme toujours en petite quantité, sur le phosphate de soude lorsque la masse a été reprise par l'eau. )) La décomposition du phosphate tribasique de chaux en phosphate neu- tre de soude peut donc être considérée comme complète. Malheureusement, le phosphate obtenu par ce procédé est mélangé à une forte proportion de sulfure desodiuii), ce qui en rend la séparation par cristallisation très-dif- ficile et ôtc par conséquent toute valeur industrielle à ce mode de prépa- ration. » J'ai appliqué avec plus de succès cette réaction à la préparation du fluorure de sodium. » Un mélange formé par 4o parties de fluorure de calcium, 8o de suHale de soude et du charbon en excès, a été fondu dans un creuset brasqué. La mas.se épuisée à l'eau froide a donné une liqueur renfermant du sulfure et du fluorure de sodium. Le résidu, formé d'oxysulfure de calcium, ne con- tenait plus une trace d'acide fluorhydrique. » Dans l'espoir d'éviter la présence du sulfure de sodium dans la liqueur, j'ai fait une nouvelle fusion avec un mélange formé de loo parties de fluo- rure de calcium, i/jo de carbonate de chaux, 200 de sulfate de soude et du charbon. En traitant la masse par l'eau, j'ai obtenu une solution lim- pide de fluorure de sodium, complètement exempte de sulfure. Le résidu soumis à l'analyse a donné des traces d'acide lluorliydrique. ( 8o3 ) » La décomposilion est très-nette, elle peut être représentée par la for- mule : 2 FiNa + 2 SO^ NaO + 2 CO^CaO + i3 C = 2FlNa+(CaO,Ca^S^) -f-iSCO. » Par la concentration et la cristallisation de la liqueur, on obtient facile- ment le fluorure de sodium dans un grand état de pureté. » L'application de ce procédé permettra, si les emplois de ce sel de- viennent un jour importants, de préparer le fluorure de sodium en grande quantité et à bas prix. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur un moyen de jiréjuger te mode d'aUénition des doublages de navires; par M. A. Bobierre. (Extrait.) (Commissaires : MM. Regnault, Becquerel, Dupuy de Lôme.) « L'utilité d'un procédé permettant de préjuger le mode d'altération des doublages de navires a été depuis longtemps l'objet de sérieuses médita- tions. Muntz, paraît-il, avait eu l'idée d'attacher une lame de cuivre à dou- blage à un volant de machine à vapeur, et de soumettre cette lame à des immersions alternatives dans l'eau de mer. Il espérait que l'action combinée de cette eau et de l'air atmosphérique produirait des altérations significa- tives de l'alliage, Il paraît que cette méthode n'a pas donné ce qu'on en espérait. » Depuis longtemps j'avais, de mon côté, essayé l'action de divers réac- tifs, acides ou salins, sur des plaques métalliques, sans en obtenir de résul- tats significatifs : le problème cherché ne pouvait élre résolu que par l'em- ploi de forces dissolvantes extrêmement faibles et continues. Nous avons trouvé, M. Labresson et moi, que ces forces dissolvantes étaient offertes dans d'excellentes conditions par l'emploi d'une pile à courant constant et d'un bain de sulfate de cuivre. Voici comment nous avons opéré, sur ini doublage de laiton qui avait été très-rapidement et très-irrégidièrement cor- rodé. Une pile de Callaud, sans diaphragme, fut mise en communication avec un bain de sulfate de cuivre contenu dans un vase cylindrique de verre; sur ce vase était disposé un couvercle de bois tourné, dans lequel étaient pratiquées deux ouvertures rectilignes. Dans ces ouvertures on in- troduisait deux lames métalliques, plongeant verticalement dans le bain de sulfate de cuivre. L'une des lames, communiquant avec le pôle négatif de la pile, était formée de cuivre rouge; l'autre était l'alliage à essayer. Au io5.. ( 8o4 ) bout de douze heures environ (i), nous avons pu la retirer du bain, la laver à grande eau avec une brosse douce, et reconnaître que des érosions identiques à celles qu'avait déterminées l'eau de mer sur le doublage étaient obtenues dans notre appareil. L'examen de ces érosions, fait à la loupe, rendait leur identité plus frappante encore. Du reste, la rugosité des sur- faces en voie d'altération avait quelque chose de très-frappant et contras- tait avec le grain fin et doux au toucher qu'on mettait à nu lorsque, dans l'appareil d'essai, on substituait un écliantillon de beau doublage à celui dont nous nous servions tout d'abord. M Depuis cette époque, j'ai poursuivi individuellement ces recherches, et l'essai électrique des nombreux allinges que j'ai pu me procurer m'a dé- montré l'utilité d'une méthode qui, combinée avec l'analyse chimique, permet de mettre à priori en évidence les aptitudes à une dissolution Jort iné- gale des laitons destinés au doidilage des navires. Je n'ai opéré que rarement sur les cuivres rouges; mais je suis très-porté à croire, d'après ce que j'ai pu déjà constater, que la nouvelle méthode d'essai permettra de les appré- cier assez rapidement. Elle est, au surplus, comme je l'ai récemment appris, l'une des variantes d'un procédé de corrosion appliqué à la gravure des cy- lindres destinés à l'impression des étoffes, et, avant même de la contrcMer expérimentalement, ou est assez disposé à admettre qu'il n'y a guère de raison pour qu'un alliage qui se perfore très-inégalement, sous l'influence lente et régulière d'un courant galvanique, s'altère d'une manière satisfai- sante à la mer. » PHYSIQUE MliCANiQuii. — Phénomène sinrjtilier dans le lir des projectiles ohlongs j)ar les canons rayés; par^\. Martin de Brettes. (Extrait. ; (Commissaires : jMM. Combes, Piobert, Morin.) K Le tir des projectiles oblongs, lancés dans l'air par les canons rayés, présente un phénomène (]ui n'a pas encore été signalé : il doime, à égalité de vitesse initiale, luie portée plus grande dans l'air que dans le vide, dans le tir sous les jietits angles. Ce phénomène, au premier abord, semble un paradoxe balistique, mais un peut reconnaître (pi'il résulte delà «Jirection particulière de la résistance de l'air contre Us projectiles oblongs. (i) Il est important de ne pas laisser la (lissolulion de l'alllayc s'opérer à une grande profondeur : c'est dans le mode d'altération des couches extérieures que les caractères de l'alliage soiii le jjIus iicltciiiLiit accusés. ( 8o5 ) » Je donnerai d'abord le tableau des angles de tir relatifs à des portées égales dans i'air (i) et rians le vide (2) des projectiles sphériques et oblongs. 1° Tir des canons ljsses. Boulet sphi'iiquc de 1^. (Vitesse initiale : 5oo mètres. ANGLES DE TIR pomÊES pratiques. dans l'air. dans le vide (aj. OBSERVATIONS. m 0 , Il 730 i.i5.i8 0.49. 0 «) La ionnnlo (A) devient, pour V = = Soom, 10.') 5 2. 0. 0 I . 1 1 . 0 1345 1690 3. 0. 0 4. 0. 0 I .3q. u X sin 1-j =. ■ , ., • ■2o4oS> 3:îoo i5 . 0. 0 ;i.4'>. 0 Boulet s/j/iérir/ite de 12. (Vitesse initiale : /jçjo nièlres. ) AM.LES DE lin PORTEES pratiiiues. dans l'air. dans le vide (a). OBSERVATIO.NS. m 3oo a 1 II ' ° '. " 0.27. 0 0.21.30 in' Pour V =^ 49o"N la l'orinu e (A) devient 545 0 . 5g . -2 1 0.41.0 X sin-j -j = —r- 24300 G40 io85 2. 0. 0 0.46. 0 3.0.0 I .32. 0 1470 5.0.0 1 .45. 0 2700 i5.o.o 3.10.0 ' i) Ces anyles sont reux ilu tir dans les polyj^ones [Aide-Mémoire des officiers d'artillerie pour les canons français, l856.) (2) Ces angles sont calculés au moyen de la formule usuelle : (A) sin2y = -— -, dans laqtielle ^ est l'angle de tir, X la portée, V la vitesse initiale, g = 9,808. ( 8o6 ) » L'examen de ces tableaux montre que : les angles de tir, à égalité de portées sont toujours moindres dans le vide que dans l'air, et que la diffé- rence croît plus rapidement que les angles de tir dans l'air; de sorte que les portées seront toujours plus grandes dans le vide que dans l'air, à éga- lité d'angles de tir et de vitesses initiales. 2" Tir des canons bayes. Obus oblong de 4 kilogrammes [français). (Vitesse iniliale : 325 mètres. ! PORTÉES pratiques. ANGLES DE Tlt\ OBSERVATIOXS. dans l'air (1). dans le vide (a). m 5oo 700 800 1000 2000 3ooo 1 .10 1 .5o 2. 10 2.5o i5. 10 0 1 II i.ii).5o i.5i .5o 2. 7.60 2.39.50 5.i5. 0 7.5o. 0 («) Pour V = 325'", !a formule (A) devient X sin 3jj = -^• ^ 10768 Obus oblong de 70 livres [ff^ithivorth). (Vitesse initiale : I\Oo mètres.) ÎHIKTEES pratiques. ANGLES DE TIU OBSEBVATIOXS. dans l'air (2). dans le vide [a). m 811 1808 3o.'|0 (i.33 0 4 1 7 0 1 1.2.', 3.10 5. i5 10.33 (rt) Pour V = /|00'", la ronnule(Ai lionno \ sin2ç) = -„ ,. ■ ^ i632b (1) Aidc-Mpmoirr des officiers d'artillerie (1866). (2) Report of the Ariustning and If'itluvorlli loinmitlec. ( 8o7 ) Projectile oblong et plein de 1 7, livres (Jf'itlnx'orth) (Vitesse initiale : Sgo mètres. ■! PORTÉES pratiques. ANGLES DE Tm OBSERVATIONS. dans Tair (1). dans le vide (n). m 920 1280 i63o 2000 3ooo 3900 0 2 3 's 1 10 0 / H 1.26. 0 2.20. 0 3. 1.20 3.42. 0 5.26. 0 7.18. 0 («) Pour V = 390"", la formule (A* devient X sina a = -Try ^ i5520 » L'examen des tableaux du tir des canons rayés montre que les angles de tir, à égalité de portées, sont plus grands dans le vide que dans l'iiir, lorsque les angles ne dépassent pas 2 degrés, et plus petits pour les angles supérieurs; de sorte que les portées seraient plus grandes dans l'air que dans le vide, à égalité d'angles de tiret de vitesses initiales pour les angles au-dessous de 2 degrés, et plus petites pour les angles supérieurs. » Le tir des balles par les fusils rayés présente les mêmes phénomènes que celui des projectiles oblongs par les bouches à feu. » Cette propriété particulière des projectiles oblongs lancés par les canons rayés me paraît devoir être attribuée à la production d'une com- posante verticale de la résistance de l'air, ^ui agit en sens contraire de la pesanteur et ralentit assez la chute du projectile, dans le tir sous les très- petits angles, pour lui donner le temps d'atteindre une portée plus grande que dans le vide, malgré la diminution de la vitesse de translation : ce qui revient à une réduction d'angle de tir dans l'air. Mais cette propriété dis- paraît lorsque l'angle de tir atteint une grandeur suffisante pour que la réduction de la vitesse de translation compense l'accroissement de la durée de chute, et les portées deviennent dès lors moindres dans l'air que dans le vide; par conséquent, à égalité de portées, les angles de tir, dans le premier cas, devront excéder de plus en plus ceux qui conviennent au second. » (i) Report of the Armstrong and IFitluvortli coinmittee. ( 8o8 ) M. deMasquart, en faisant hommage à l'Académie de la première partie d'un ouvrage relatif à la sériciculture, lui adresse en même temps une Note sur la prochaine éducation des vers à soie. D'après l'auteur, les raisons qui doivent amener cette année une mauvaise récolle de fourrages doivent produire en même temps luie amélioration dans l'état des vers à soie, sans qu'on soit autorisé à attribuer ce changement à l'introduction d'aucun moyen particulier dans les procédés de sériciculture. (Renvoi à la Commission de Sériciculture.) M. Carret adresse de Chambéry une Note ayant pour titre : « Du chauf- fage des magnaneries par la tôle, comme moyeu de juger l'action nuisible des poêles de foute ». L'auteur demande que l'essai des poêles de tôle dans les magnaneries soit fait sur une échelle un peu considérable; il est convaincu que l'on obtiendra des résultats qui, comparés à ceux que donnent les poêles de foute, établiront d'une manière incontestable la supériorité des premiers, au point de vue de la salubrité. (Renvoi à la Commission de Séricicultiue et à la Commission nommée pour la question des Poêles de fonte.) CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. L. Diifour, de Lausanne, portant pour titre : « Recherches sur le foehn du l'i septembre 1866 eu Suisse «. Ces recherches ont eu pour objet de recueillir les diverses circonstances météorologiques qui ont accompagné la production de l'orage, c'est-à-dire les variations de la pression, des vents, de la température ou de l'humidité de l'air : c'est la monographie complète d'un cas particulier d'un phéno- mène fréquemment observé et qui a donné lieu récemment à des contro- verses assez vives. L'étude des conditions de production du foehn a d'ail- leurs acquis un intérêt tout spécial par la supposition de M. Escher de la Linth, d'après laquelle on pourrait rattacher la fin de l'époque, glaciaire à l'apparition de ce phénomène, apparition qui aurait été elle-n^ême la consé- quence de la formation du Sahara comme surface sèche et chaude. Selon M. Dufour, la tempête de foehn a été accompagnée d'une dimi- nution de la pression atmosphérique, d'une augmentation de la températiue et d'une diiuintitiou d'humidité de l'air. Le régime du foehn, très-prononcé ( «û9 ) dans les points où le vent était violent, s'est d'ailleurs manifesté également dans les lieux où l'air est resté sensiblement calme, et l'on peut dire que si le foehn a apparu avec force seulement dans quelques portions du ter- ritoire suisse, le régime météorologique qui l'accompagne s'est fait sentir plus ou moins partout. Des dorumenis recueillis en Suisse, M. Dufour a rapproché toutes les données météorologiqi'es qu'il a pu réunir dans les con- trées environnantes, dans le Wurtemberg, en Autriche, en Belgique, en Angleterre, en Hollande, en France, en Italie, en Grèce, etc. : malheureu- sement, dit-il, le Bulletin international de l'Observatoire de Paris, qui a pu fournir quelques renseignements généraux sur l'état météorologique en Europe pendant la période du foehn, ne contient pas les observations dé- taillées relatives à Paris, poiu' la journée du dimanche 23 septembre. L'ensemble des documents montre une coïncidence remarquable entre les circonstances météorologiques du nord de l'Afrique et celles des vallées septentrionales des Alpes pendant le foehn de septembre 1866. « M. Elie de Beaumoxt fait observer que les résultats constatés par M. Dufour tendent à confirmer les aperçus du même genre présentés anté- rieurement par M. Escher de la Linth, le célèbre géologue de Zurich. Il ajoute que, dans son opinion, la transfoimation de mer en désert d'une partie considérable du Sahara, notamment de l'Oued-R'ir (Melr'ir ou Melghigh)^ qui est à 85 mètres au-dessous du niveau de la mer, pourrait résidtcr de l'un des derniers mouvements qu'a subis le sol de l'Atlas, parti- culièrement de celui qui a dû accompagner la formation du système de l'axe volcanique de la Méditerranée. Ce serait depuis l'élévation de ce système que les glaciers du mont Blanc auraient cessé de s'avancer jusqu'aux an- ciennes moraines encore reconnaissables de la vallée de Chamouny et du val Ferret, et leur retraite pourrait être due aussi, en partie, à l'apparition du Gulf-Slreain, qui peut-être n'existait pas avant l'élévation du i/stème des Andes. Ces deux systèmes de montagnes sont très-modernes et probable- ment contemporains. » « M. MiLXE Edwauds présente à l'Académie, de la pari de M. Malm, Directeur du Musée d'Histoire naturelle de Gothembourg, un travail Irés- considérable intitulé : Monocjrapliie illustrée du Baleinoplère trouvé le 2g oc- tobre 1866 sur la côte occidentale de la Suède., et diverses publications faites par la Société des Sciences de Gothembourg. Cet ( iivoi est acconqjagné d'un modèle en plâtre de ce grand Célacé (le Bnlœnoptera Carolinœ], qui sera placé dans la galerie zoologique du Muséum. » C. K., 1SG8, i':' Semeun: T. LXVI. !N° JG.) I <»G ( 8io ( « M. ÎSÏiLNE Edwards dépose également sur le bureau une Noie de M. Bocourl, relative à divers Poissons de l'Amérique centrale, qui consti- tuent des espèces nouvelles pour la science, et qui sont désignés sous les noms suivants : Telrncjonopleriis Coimnenses, T. OtixacanenseSj T. nitidus, T. fulgetis, T. Jiniliinus, T. Beliziaiiits; Cenlropoinns Uiiionmsis, C. Mexi- canus, C. scaber et C. Cuvieri. l'ilYSlQUE. — Sur la radialion solaire. Noie de M. J.-L. Soret, présentée par M. Regnault. o ■27 Février 1 4^ '4''!) 8,25 o,58i » 4-25 9>07 5,3 1 0,545 9 Mars 12 . 3o '4)^^ 8,66 o,5c)4 » 5.10 7,81 3,66 0,46g i3 Mars 1 1 . 3o '4' 7° 8,35 o,568 u 4 46 'OjyS 5,77 0.535 » 5.20 7jo6 3,4i 0,484 1 4 Mais 7.10 7 ,04 3,o4 0,432 » 12.24 14185 8,5i 0,572 ■ 5.3o 6,74 3,37 o,5oi 3 Avril 12.36 '5)89 8,27 0,596 • 5.36 7,5i 3,37 0,449 » Une série d'observations, faites le i" avril sur le mont Salève, à une altitude de i aSo mètres environ, m'a donné les valeurs suivantes du rap- t port - : i]e„re. j. Heure. - it ui II m 2. 4 Oî^77 5.26 o,566 2.16 0,578 5.38 o,53i 2.34 Oi597 5.60 0,528 La valeur de -5 particulièrement lorsque le Soleil est près de l'horizon, paraît plus grande qu'à Genève; mais il serait prématuré de tirer d'une seule journée d'observation une conclusion générale sur l'influence de l'altitude. » En remplaçant l'eau contenue dans le tube par une solution d'ahui, j'ai obtenu (à Genève, le 21 mars) les résultats suivants, qui se rapprochent beaucoup de ceux qui sont rapportés plus haut : Heure. T Heure. T Il m 7.18 7.30 o>397 0,462 b m 9. 16 12.28 0,557 0,588 7.42 0,486 5.3o o,458 106.. i' Hia ) » Il découle de ces observ.itioiis tjue, dans les conditions où j'ai opéré, l'atmosphère arrête en plus forte proportion les rayons liunineux que les rayons de chaleur obscure absorbables par l'eau. Il y a une analogie évi- dente entre ce résultat et la propriété bien connue de l'atmosphère de laisser j)lus facilement passer les rayons rouges que les rayons les plus ré- frangibles. » Il faut remarquer que les observations citées plus haut ont été faites par des temps froids et très-secs. 11 sera intéressant de voir si le même fait se manifeste en été lorsque la tension de la vapeur d'eau est considérable. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur un nouveau thermomélrographe à maxima el à minima. Note de M. Lallema.vd, présentée par M. Balard. « Tous les météorologistes reconnaissent aujourd'hui l'importance d'une détermination précise des températures extrêmes du jour. C'est l'élément le plus indispensable dans l'appréciation climatologique d'une région, et l'on a imaginé un grand nombre de thermomètres indicateurs plus ou moins ingénieux, qui, pour des motifs divers, ont été successivement abandonnés. La plupart des observateurs en sont revenus au thermomètre à alcool et à index mobile de Rutherford pour la température minima; il fonctionne d'habitude avec une grande régularité, et sous ce rapport peut être regardé comme un bon instrument. Il présente toutefois l'inconvénient de ne pas s'accorder avec le thermomètre à mercure, excepté aux deux points fixes qu'on a choisis. Les constructeurs prennent ordinairement comme points de repère zéro et 20 degrés. Entre ces deux limites, le thermomètre de Rutherford indique tme température trop basse; en deçà et au delà, une température trop élevée. Ajoutons que ce thermomètre est bien moins sen- sible que le thermomètre à mercure et se met très-lentement en équilibre avec le milieu au)biant. » Le thermomètre à maxima auquel ou s'est arrêté n'est autre chose qu'iui thermomètre à mercure, à colonne rompue par rinterposition d'une bulle d'air, ou bien entièrement vide d'air et présentant près du réservoir un étranglement sinueux qui délcrniiue la disjonction de la colonne mer- ciu-ieile, lorsque, la température venant à baisser, le mercure tend à rentrer dansle réservoir. Il est rare que des instruments decette nature fonctionnent avec régularité, et lorsque cela a lieu, c'est accidentellement et par un hasard que toute l'habileté du constructeur ne saurai! maîtriser. Un bon thermomètre à mnxiin/i est encoie un desideratum poin- les méléorologisles. ( «'3 ) » Le thermométrographe dont je fais usage depuis six mois est un ther- momètre à mercure, dont la tige est recourbée de manière à présenter deux parties égales, horizontales et parallèles. Le mercure, qui, à la température moyenne de lo à i5 degrés, remplit une moitié de la branche qui fait suite an réservoir, est surmonté d'une colonne d'alcool qui s'étend jusque vers le milieu de la seconde branche. Deux index de verre coloré, semblables à ceux du thermomètre de Rutherford, flottent dans l'alcool, et lorsqu'on incline l'instrument du côté du réservoir, l'un de ces index vient au contact du mercure, tandis que l'autre est arrêté par le ménisque qni termine la co- lonne alcoolique. L'instrument, étant alors ramené à la position horizontale, est disposé pour l'expérience et l'observation. La température venant à s'abaisser, l'index en contact avec le ménisque alcoolique est entraîné et indique le miniina. Si la température s'élève, le mercure chasse l'autre index et le laisse au point oii il l'a amené lorsqu'il vient ensuite à se con- tracter. Une simple inclinaison de l'instrument rétablit la position initiale des deux indicateurs. Un thermométrographe, construit de la sorte et mis en oeuvre depuis quelques mois, marche avec une régularité parfaite. Il exige d'ailleurs une double graduation : l'une pour le sommet de la co- lonne mercnrielle, l'autre pour l'extrémité de la colonne alcoolique. » Cet instrument est susceptible d'une simplification dont les météoro- logistes voyageurs comprendront l'utilité. Tel que je viens de le décrire, il exige quelques précautions pour être transporté, et si les secousses du voyage provoquent la disjonction de la colonne mercnrielle ou alcoolique, il ne sera pas toujours facile de rétablir la continuité. Laissojis alors la tige du thermomètre à mercure droite et faisons suivre la colonne de mercure d'une colonne d'alcool d'une longueur suffisante, dans laquelle flottera un index de verre coloré. Suivant qu'on mettra cet index en contact avec le mercure ou avec le ménisque qui termine l'alcool, l'instrument fonction- nera comme thermomètre à niaxiina ou à minima. Il exigera alors deux observations par vingt-quatre heures, ou bien, si l'on veut éviter cet inconvénient, il faudra mettre en œuvre deux thermomètres, identiques à celui que je viens de décrire. Avec cette disposition bien simple, on n'a plus à craindre la disjonction des filets capillaires du mercure ou de l'alcool : un mouvement de fronde rétablit le thermomètre dans toute son intégrité. )) M. Alvergnial a bien voulu se charger de la construction d'un modèle conforme à cette description, et il l'a réalisé avec toute la peifection iju'nn était en droit d'attendre de son habileté. » ( 8!/| ) CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur ini iwinvl acétnte de clirome. Note de M. P. ScHiJTZEXBF.iiGER, présentée par M. Balard. (■ Les sels fei'riques à deux acides découverts par M. Scheiirer-Restiicr permettent de croire que l'oxyde de chrome doit, sous ce rapport, se com- j)orler comme son isomorphe, le sesquioxyde de fer. En elfet, dans un tra- vail inédit, qu'il m'a communiqué depuis, M. Scheurer a obtenu un acéto- nitrate de chrome répondant à la formule 2(AzO^) \ en employant des quantités de substances correspondantes à la formule et en évaporant dans le vide. De mon côté, en mélangeant 4 à 5 équivalents d'acétate neutre de chrome avec i équivalent de nitrate neutre et en con- centrant à l'ébullition, j'ai obtenu un sel cristallisé en feuillets verts ou en grains. Ce sel, séché à i lo degrés, a pour formule (Ci-^r-M H I » Il est soluble dans l'acide acétique cristallisable chaud et donne par refroidissement de beaux feuillets verts, fournissant, après dessiccation dans le vide ou à loo degrés, des nombres qui conduisent à la formule (Cr^)-| Azô^ ) » Il résulte de ces expériences que le chrome, comme le fer, est suscep- tible de fournir une série de sels à deux acides dont l'étude uiérite d'être faite avec soin. Quoi qu'il en soit, le but de cette Note est de résumer l'ac- tion de la chaleur s\n- ces divers acélonitrates plutôt que d'étudier ces sels eux-mêmes. On observe, en effet, dans leur décomposition sèche des phé- nomènes assez remarquables, dont la marche et le résultat final sont les mêmes poui' tous. " Vers 200 degrés, il se dégage de l'eau et de l'acide acétique; au-dessus de 200 degrés, on voit apparaître des vapeurs nitreuses, et en même tenq)s la masse pulvérulente prend une teinte jaune-brun très-prononcée. A ce moment, elle est encore soluble dans l'eau en lunu s;ile, et les ih actifs dé- ( 8i5 ) cèlent la présence de l'acide chromiqiie. Enfin, vers 35o degrés (dans la va))eur de mercure bouillanl), il s'établit brusquement une réaction assez vive, accompagnée d'un dégagement gazeux qui soulève la poudre légère sous forme de petites éminences coniques. En très-peu d'instants, ce phé- nomèiie est terminé ; il reste alors une poudre très-ténue et légère, d'un vert clair, mais franc de teinte, pyrophorique à chaud. Je n'ai pas analysé les termes de passage trop difficiles à obtenir purs ; quant au |M'oduit ultime formé à 35o degrés, il ne contient plus d'azote. Préparé avec un acétoni- trate purifié par plusieurs cristallisations et chauffé dans la vapeur mercii- rielle, sous l'influence d'un courant d'acide carbonique balayant les va- peurs acides et pré.servant la |)oudre chaude de l'action de l'air, il a donné les résultats analytiques suivants : Cr=34,i Carb=y.2,43 H=3,i4 nombres qui conduisent à la formule Théorie. (Cr^)"\ Cr=33,8 SIG^H'*©) \Q' € = 22,7 H \ H = 3,1 qui est celle d'un premier anhydride triacétochromique. « En présence de l'eau, celte poudre s'hydrate immédiatement, avec élévation de. températiu'e, et se convertit en une pâte homogène, d'un vert foncé. Cette pâte^ étendue en couches minces sur du papier blanc ou siu- une plaque de porcelaine, se desséche sous forme d'un enduit vert foncé d'une nuance particidière et pure, et doué d'une certaine transparence. » Il est possible que cette pâte verte puisse recevoir quelque application connue couleur, si l'on parvient à vaincre les difficultés de sa préparation en srand. » A mesure que l'on aiigmenle la quantité d'eau, la pâte se gonfle de plus en plus, et finit par offrir l'apparence d'une véritable solution verte. Cette solution est colloïdale, car l'addition d'un sel alcalin neutre en pré- cipite tout l'acétate. .1 ba poiulre anhydre, chauffée vers 4oo degré.s, perd encore de l'acide acétique, tout en conservant la propriété de s'hydrater par l'eau; d se forme probablouient un second anhydride diacétochromique ^^^^^4^. jô'. » Enfin, dans la vapeur de soufre bouillanl, la décomposition est com- plète, et d reste de l'oxyde anhydre mélangé de charbon. » ( «>(î ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur (jueUjues dérivés du radient silico-allyle. Note de MM. C Friedel et A. Ladenburg, présentée par M. Wnrtz. B Onsallqu'eii chauffant ensemble pendant une heure, à i5o degrés en- viron, 3 molécules d'éther sihcique et i molécule de chlorure desilicinni, on obtient un produit que MM. Friedel et Crafts ont nommé monochlorlxy- drine élliyhilicique [i) et qui contient SiCl(C^H^O)' (2). » I.e même corps peut être obtenu facilement, ainsi que nous venons de l'observer, en faisant tomber goutte à goutte 3 molécules d'alcool absolu sur I molécule de chlorure de silicium, en soumettant le produit à des distillations fractionnées et recueillant ce qui passe vers 1 56 degrés. La réaction se passe comme l'indique l'équation suivante : Si Cl* + 3C=H=OH = SiCl(C-H^O)'4- 3 H Cl. On obtient ainsi lui rendement très-avantageux. » La monochlorhydrine éthylsilicique ne réagit pas sur le zinc-éihyle, même à l'ébullition. Mais si l'on ajoute au mélange des deux corps quelques fragments de sodium, on voit, à l'aide d'une douce chaleur, commencer une réaction, qui, si on ne la modère, peut devenir très-vive. 11 se produit un dégagement abondant de gaz. Dans le commencement de la réaction, ce gaz est principalement composé de chlorure d'élhyle ; plus tard le chlore disparaît, et les gaz sont simplement hydrocarbonés (éthyle et hydrure d'élhyle). Le sodium se recouvre de zinc en poudre et finit par disparaître; le mélange liquide contient alors du zinc et du chlorure de sodium. » Le dégagement gazeux ayant cessé, on arrête l'opération et on distille le produit. La majeure partie de ce dernier passe, après plusieurs fraction- nements, entre 1 Sg et 162 degrés, si l'on a employé seulement i molécule de zinc-éthyle Zn (C-H')- pour 2 molécules de monochlorhydrine. » L'analyse assigne à ce corps la formule SiC^H=(C^HH))', qui est confirmée par le nombre trouvé pour la densité de vapeur. On a obtenu ^>92 Théorie 6 ,65 '■ Sa densité a été trouvé de 0,99.07 à o degré. (1) Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. IX, p. 7. (2) Si = 28, Cl = 35.5, C=i?., H = i, 0=:iG, Zn = 65. ( «-7 ) » On voit que, dans la inonochlorhydrine, i atome Je chlore a été rem- placé par une fois le groupe C"H^ Le corps ainsi produit est un liquide élliéré, ayant une odeur agréable rappelant celle de i'éther silicique. Il est insoluble dans l'eau, soluble en toutes proportions dans l'alcool et dans I'éther. L'humidité le transforme peu à peu en alcool et en produits bouil- lant à une température plus élevée et qui sont, sans doute, des polysilicates analogues à ceux que donne I'éther silicique. » L'ammoniaque et même la potasse alcoolique ne le décomposent pas entièrement. Il participe de la .stabilité du silicium-éthyle, et n'est oxydé complètement, par l'acide azotique, qu'au dessus de 200 degrés. L'acide sulfurique concentré le décompose instantanément. Avec la potasse très- concentrée et à chaud, il se produit une vive réaction, et I'éther se décom- pose rapidement avec formation de deux couches que l'eau dissout toutes deux avec séparation de quelques gouttelettes huileuses seulement. » Lorsqu'on n'eutralise la solution par l'acide chlorhydrique, et encore mieux lorsqu'on ajoute à la liqueur neutralisée du chlorhydrate d'ammonia- que, on voit se produire un précipité blanc et floconneux, ressemblant à la silice. Ce précipité, recueilli sur un filtre et desséché sur l'acide sidfurique, constitue une poudre blanche, qui, chauffée siu- une lame de platine, brûle et devient noire. Il est soluble dans la potasse et précipitable de nouveau par l'acide chlorhydrique. La solution faiblement alcaline donne, avec l'azotate d'argent, un précipité blanc ou jaunâtre, soluble dans l'ammo- niaque et renfermant avec l'oxyde d'argent lui acide silico-carboné. » En faisant la combustion de l'acide dans un courant d'oxygène, nous avons trouvé qu'il renferme les proportions de carbone, d'hydroeéne et de silicium répondant au mélange d'iui corps ayant la formule SiC'H^O^H, avec une petite quantité de silice. Nous ne sommes pas encore arrivés à obtenir le corps lui-même absolument pur. » La potasse a donc dédoublé I'éther nouveau suivant l'équalicm SiC^H^(C^H=0)^ + 2fF0 = SiC^H=0=H + SC^H^O. La réaction est de tous points comparable à celle qui se passe entre la po- tasse et I'éther formique tribasique de M. Kay : CH(C-H^O)' -h 2H^O =. CHO-'H + 2C=H«0. Dans un cas comme dans l'autre, on obtient, au lieu d'un hydrate corres- pondant exactement à I'éther, un corps renfermant H=0 de moins. C'est ce C. R., 1868, i»"' Semei(;e, (T. LXVl.N" Ifi.) , 107 ( 8.8 ) (jiii ;irrivc dans bien des circonstances, par exemple, lorsqu'on saponifie l'acétal ou la coiid^inaison diacétique de l'aldéhyde. » On peut donc considérer le nouvel éther comme un homologue de l'éthcr de M. Kay, dans lequel i atonie de carbone serait remplacé par du siliciimi. 11 est d'ailleurs un véritable homologue du corps que nous avons décrit antérieurement sous le nom (Vétlier siticiformiqtie trihnsique : SiH(C^H='0)' SiC-H'(C»H^O)' Ether siliciformique Ether silicopropionique tribasiquo. Iribasique. » On peut donner au nouvel éthrr le nom cVéther silicopropionique triba- siqiie (i). Il est, en effet, à l'acide propionique ce que léther siliciformique tribasique est à l'acide formique. » On peut encore le considérer comme la triéthyline d'une glycérine dans laquelle i atome de carbone serait remplacé par i atome de silicium. Le groupe (SiC^H^) doit en effet jouer le rôle d'un radical triatomique^ comme l'allyle (C'H^ )'" : nous n'entendons pas comparer ces deux radicaux au point de vue de leur constitution, mais seulement à celui de leur ato- micité. » Lorsque au lieu de faire réagir sur la monochlorhydrine éthylsilicique une demi-molécule de zinc-éthylc, en présence de sodium, on enijiloie I molécule du même réactif, la réaction se passe de même, mais fournit lui produit bouillant à une température plus basse, et renfermant une plus grande proportion de carbone. En analysant les portions passant à la tem- pérature la plus basse, c'est-à-dire entre 1 55 et i56 degrés, nous avons trouvé des nombres s'accordant presque exactement avec ceux qui corres- pondent à la formule Si(C=H5)-(C-H'0)^ Ce corps paraît s'être formé par une réduction de l'élher silicopropionique tribasique au moment de sa formation. On connaît une réaction analogue, c'est celle par laquelle MM. Fraukland etDuppa (a) ont transformé le borate d'éthyle en boréthyle, par l'action du zinc-élhyie. » Le même composé doit se former par l'action du zinc-éthyle et du sodium sur la dichlorhydrine éthylsilicique. Nous nous proposons de le (i) Nous réservons la désignation ) Etude sur les effets des tractions et des torsions exercées sur la main et l' avant- bras des enfants, et principalement sur les subluxations de r extrémité supérieure du radius; par M. E. ALIX. Paris, 1862; in-8°. Formule du système musculaire dans la larve du Corethra pliiniicornis; par M. E. Alix. Paris, i863; opuscule iii-8". Mouvement de lavcmt-l>ras chez les oiseaux; par M. E. Alix. Paris, i863; opuscule in-8°. Sur le muscle fléchisseur de la phalange terminale du pouce chez rorang- outang : tendon de Gratiolet; pnr M. E. Alix. Paris, i865; opuscule iii-8". Sur un squelette de chimpanzé provenant du Gabon; par M. E. Alix. Paris, 1866; opuscule in-8°. Sur le membre abdominal des oiseaux, et principalement de raie/le pris /tour exemple; par M. E. Alix. Paris, i864; opuscule iii-8°. Sur l'aplatissement du nez et rexistence des os intermaxillaires chez C homme; par^,\. E. Alix. Paris, i865; opuscule in 8°. Essai sur la forme, la structure et le développement de la plume; par M. E. Alix. Paris, i865; br. in-8". Sur les orqanes de la parturition chez leskanguroos; par M. E. Alix, i'aris, 18G6; opuscule 111-8°. Comparaison des os et des ntuscles des oiseaux avec ceux des mammifères. Paris, 1867; br. iii-8°. Guide pratique de minéralogie appliquée (Histoire naturelle inorganique); par M. Â.-F. NoGUÈs, 1'" partie. Paris, sans date; i vol. in-12 avec figiu-es. Etiologie et prophylaxie de la pellagre: Communications adressées à S. Exe. le Minisire de l'agriculture et du Commerce ; par M. A. Costallat, 2*^ édition. Paris, 1868; in-8°. Revue de Géologie pour les années i865 et 1866; par MM. Delesse et UE Lappahent, t. V. Paris, 1868; in-8''. Choléra. — Mode de propagation et moyens préservatifs; par M. Félix BOUREAU. Paris, 1868; br. in-8". De la méthode physiologique et thérapeutique, et de ses applications à l'étude delà helLidone;pnrM. Meuriot. Paris, 1868; in-8°. Les MerveUles de la Science, ou Descrijtlion populaire des inventions modernes; par M. Louis Figuier, 20'' série. Paris, 1868; grand in-S" illustré. Etudes géométriques sur les étoiles fiantes; par ,M. C.-M. GOULIER. Metz, 1868; ^-8". Exposition universelle de i8l<7 à Paris. — Rapports du Jury international publics sous la direction de M. Michel Chevalii,r : Appareils et ouvrages de ( 822 j gyninaslique; par'M. le D'' Demarquay. Paris, 1867; iii-8°. (Présenté par M. le Baron J. Cloqiiet.) Sur la production ilu fluide électrique au moyen de deux élerlromolcurs lio- mofjènes plongeant dans un seul liquide, et sur divers phénomènes que présente dans ce cas la marche des courants; par M. H. Caudiîhay. Sans lieu ni date; br. in-S". Principe universel de lu vie de (ont mouvement et de l'état de la matière ; par M. P. Trémaux, i'" livraison. Paris, sans date; br. in-S". Eludes sur les affinités chimiques; par MM. C.-M. GULDBERG et P. WaaOE. Christiania, 1867; in-4'' avec planches. Forhandlinger... Mémoires de l'Académie de Christiania, années i865- 1866. Christiania, 1866-1867; ^ ^'*^''- i'i-S" avec planches. Det... Université Norske-Frederique. annuaire j)our 1866. Christiania, 1867; in-8°. Meteorologiske... Journal méléorolocjique de l'Observatoire de Christiania, année 1866. Christiania, 1867; in-/i" oblong. Publications de la Société astronomique de Leipziq, parties 1 ^ 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8. Leipzig, 1865-1867; 7 brochures in-4°. Jahrbuch... Annuaire de r Institut impéiinl et royal géologique de Vienne, aiuiée 1866, t. XVI, 4*^ trimestre. Vienne, sans date; grand in-8". Vierteljahrsschrift... Publications trimestrielles de la Société astronomique, I™ année, 1 866 ; 2" année, 1867, livr. 2, 3, ^. Leipzig, 1866 et 1867; 7 bro- chures in-8". Vaccination... La vaccination et ses effets reconnus sur tu santé, la mortalité et la popiilalioit ; par M. C.-T. Peauce. I^ondres, 1868; in-8" relié. Snlla... Sur le Rete niiraljile crânien et sur le cervemi du ccphaloptère Gioriia; parM. le D"" L. deSanctjs. Naples, 1868; in-4". Oronzio... Oronce-Gabriel Costa : Eloqe prononcé^ le 8 décembre 1867, à l'Aïadéiiiie Ponlanienne, par M. P. Panceri. Naples, 1868; br. in-8". Altre... Autres larves d'A/ciopides (Rinconereella) parasites de la Cydippe Densa; Note par '-!. P. Pangeri. Naples, 1868; in-4°. Sulla. . . Sur la fécondation artificielle cl sur l'entrée des spermatozoaires dans les a'itfs (la BraiK hiostomc ; par M. P. Pangeri. Naples, 1868; in-4". Circa. . . Sur des (qjpendices particuliers des branchies du céplialoplère Giorna ; par M. P. Pangeri. Naples, 1867; in-4°. Nnovo... Noui'i au ijenre de polypes uiliniaires; par M. 1'. PangeRI. Naples, 1868; in-4". (Ces dernières |)nblications, adressées par M. P. Panceri, sont cxtr.iites ( 823 ) des Comptes rendus de V Aradémie royale des Sriences j)hysifjues et mnlhëina- tiques de Naples.) L'Académie a reçu, dans la séance dn 20 avril 1868, les ouvrages dont les titres suivent : Sahdmté des habitations. — Manuel pratique du chauffage et de la ventila- tion; par M. A. MORIN, Membre de l'Institut. Paris, 1868; i vol. in-8". Mémoires de r Académie impériale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon : Classe des Sciences, t. XVI. Lyon et Paris, 1866-1867; ' ^'°'- grand in-8". Les Éclairages modernes : Conférence par M. l'abbé MoiGNO. Paris, i 8G7 ; I vol. in- 12. Sept leçons de physique générale de M. Caucliy ; }iar M. l'abbé MoiONO. Paris, 1868; I vol. in-iu. Physique moléculaire, ses conquêtes, ses phénomènes et ses applications; pur M. l'abbé MoiGNO. Paris, 1868; i vol.in-12. Essai sur les causes qui ont retardé ou favorisé les progrès de la médecine de- puis la plus haute antiquité jusqu'à notre époque; par M. J.-B. MÈGE. Tours, 1868; br, in-8°. (Présenté par M. Coste.) Bulletins et Mémoires de la Société médicale des hôpitaux de Paris, t. IV, 2® série, année 1867. Paris, 1868; i vol. grand in-8°. Etudes sur l'Exposition de )86-j publiées par M. Eugène Lacroix, 19* et 20^ fascicides, avec atlas. Paris, 1868; grand in-8°. Discours sur la pseudo-philosophie pour comjjléter le livre du progrès; par M. F. Alliot. Bar-le-Dnc, 1868; 1 vol.in-12. Chemins de fer. — De la résistance des trains et de la puissance des machines; par MM. L. VuiLLEMiN, A. Guekhard et C. DieudonnÉ; précédé d'une Lettre aux auteurs jjar M. E. Flachat. Paris, 1868; grand in-8° avec planches. Lnportance des ossements cassés des gisements paléo-archéologiques et du mode de cassure; par M. Garrigou. Paris, 1867; br. in-S". Les maladies des vers à soie, causes, nature et moyen de les prévenir; par M. Eug. DE Masquard. Paris, 18G8; in-8°. De l'influence des émanations volcaniques sur les êtres organisés, particu- lièrement étudiée à Santorin pendant l'éruption de 1866; par M. L. Da Co- ROGiNA. Paris, 1867* in-8°. (Présenté par M. Laugier pour le concours des Arts insalubres, 1868.) Nouvel appel à la destruction des hannetons et des chevrettes, ou mans, ou ( ^24 ) turcs, ou vers blancs; par M. A. -M. IjAISNÉ. Avranches, r868; 4 pages in-S". (Extrait du jouiiiiil d'Avranches.) Fisica... Physique du (/lolie, les espaces, les climats et les météores: Cours complet de f/éo(jrapliie physique et de météorologie; par le piot. Ger. Boccahdo. Gènes, 1868; in-4" avec portrait, relié. On tlie... Sur les protophyles d' Islande, jxir "SI. W.-L. Limksay. Sans lieu ni date; opuscule in-8°. On... Sur le polymorjihisme dans la fructifuationdes lichens; par'^l. W.-f.. LlNDS.W. Sans Heu ni date; opuscule 111-8". Coulribulions... Contributions à la botanique de la Nouvelle-Zélande ; par M. W.-L. LiNDSAY. Londres et Edimbourg, 1 868; iu-4" avec planches. Ueher... Sur les maladies des insectes dues à des chanipir/nons; par M. le D"" B.UL. Daulzig, 1867; opuscule in-8". Vorluntige... Appendice au précédent Mémoire. — -S'»;' une maladie de celte nature qui attaque la Noctua piniperda; par JM. le D'' Bail. Dantzig, sans date; opuscide in-8°. Séparât... Autre communication sur le même sujet; par M. le D'' Bah.. DaiUzig, sans date; opuscule in-8". Vorlrag... Communications sur la mycologie; par M. le D"^ Bau.. Sans lieu ni date; broch. in-8°. (Ces quatre ouvrages sont ailressés comme pièces de concours poui' le prix Thore de 1868.) Monographie illustrée du baleinoplère trouvé, le aç) octobre 1 865, sur la cote occidentale de Suède; par M. A.-W. Malm. Stockliolm, 1867; in-folio avec planches photographiées. Sur les baleines en général et sur le Balaenoptera Carolin;r en particulier; par M. A.-W. Mai.m. L'auteur adiesse en même temps plusieurs ojuiscides qu'il a succesive- nient fait |)araître sur divers points d'histoire naturelle, et plusieurs années détachées des Publications de la Société de Gothenboiug, où se trouvent d'autres travaux de lui. (Ces différents ouvrages, imprimés poiu- la plupart en langue suédoise, sont présentés par M. Milne Edwards comme pièces de concours pour le prix Thore de 1868.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 27 AVRIL 1868. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. ME3I0IRES ET COMMUNICATIOINS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Secrétaire perpétdel annonce que le tome XVIII des « Mémoires présentés pardivers Savants à l'Acadéiuie » est en distribution au Secrétariat. M. CosTE fait hommage à l'Académie, au nom de M. de Vibraye^ Corres- pondant pour la Section d'Economie rurale, d'une « Noiice historique et biographique sur A. Valenciennes ». MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Sur In structure intime des corpuscules nerveux de la conjonctive et des corpuscules du tact chez i homme; /JorM. Ch. Rouget. (Commissaires : MM. Cl. Bernard, Longet, Robin.) « Krause a décrit et figuré les origines périphériques des nerfs de la conjonctive, comme des corpuscules ovoïdes ou sphériques constitués à l'extérieiu' par une enveloppe de lissu conjonclif, pourvue de novaux et remplie par une espèce de blastème homogèt)e. La fibre nerveuse, perfot:uit la capsule conjonctive, pénètre dans son intérieur et se termine par un pro- C. R., 1868, 1" Semestre. (T. LXVI, "ti" 17.) Io8 ( 826 ) loiigeiiipiit dépourvu de moelle, simple ou bilurcjué, et très-analogue au filament terminal du cjlinder axis au centre d'un corpuscule de Pacini. Celte description et l'analogie très-intime qu'elle établit entre les corpus- cules de la conjonctive et les corpuscules de Pacini ont été confirmées par Kolliker et Liidden. Le contrôle de ces observations m'a conduit cependant à des résidtats tout différents. En examinant la zone de conjonctive ocu- laire qui avoisine la cornée de l'homme, après l'avoir débarrassée de son revêtement épithélial parla macération dans l'eau faiblement acidulée, on découvre, disséminés par groupes, de petits corpsarrondis,appendnscomme des grains à l'extrémité de tubes nerveux à double contour. Les plus pelils sont aussi les plus simples de contexture. Le tube nerveux qui leur sert de pédicule forme une espèce de boucle annulaire dont l'extrémité, s'incur- vant vers le centre, s'épanouit en se continuant avec une masse sphéroïdale de substance granuleuse. Celle-ci est très-réfringente et renferme quelques noyaux ovalaires. Si l'on supposait déroulée la boucle du tube nerveux, la masse granuleuse qui forme essentiellen)ent le corpuscule apparaîtrait comme un renflement globuleux du cylinder axis. La prétendue capsule de tissu conjonctif à noyaux figurée par Rrause et Lûdden n'est qu'une pure apparence due à ce que le tube nerveux s'enroule autour du corpus- cule central. Cet enroulement se borne généralement dans les plus petits corpuscules à un seul tour, quelquefois même incomplet, tandis qu'autour des corpuscules plus gros ce tube nerveux décrit deux, trois et quelque- fois jusqu'à dix tours. » Un même corpuscule peut recevoir deux ou trois tubes nerveux ; deux ou trois corpuscules sont quelquefois contigus et un même tube nerveux peut alors participer aux enroulements de deux corpuscules avant de se terminer dans l'un d'eux. Il n'est pas toujours possible d'observer le point de soudure de l'extrémité du tube nerveux avec la substance granuleuse. Toutes les fois que j'ai pu constater cette particularité importante, il m'a semblé que la fibre nerveuse, se dépouillant de sa couche médullaire, mais conservant l'aspect granuleux et la réfringence caractéristique du cylin- draxe, s'épanouissait en se confondant avec le renflement de substance granuleuse, exactement comme cela a lieu poiu' la fusion des divisions idlimes du tube nerveux moteur dans la |)la([ue terminale. » La démonstration de la continuité et de l'identité de la fibre centrale des tubes nerveux avec la masse granuleuse logée au centre du glomérule, ne repose pas seulement sur l'examen de l'arrangement et des rapports des différentes parties, mais aussi sur l'action des réactifs. J^a macération ( «27 ) pendant un jour ou deux dans l'eau très-faiblement acidulée rend homo- gène et transparent tout le stroma de la conjouclive, tandis que la sub- stance nerveuse propre conserve dans toute l'étendue du tube nerveux, dans les tours enroulés et dans la liiasse corpusculaire, la teinte plus foncée et l'aspect granuleux caractéristiques. Si l'on traite ensuite ces préparations pendant quelques instants par l'acide nitrique concentré, le tissu conjonctif reste incolore, tandis que les tubes nerveux droits et enroulés et la sub- stance centrale du corpuscule terminal se colorent fortement en jaune. L'acide carbazotique donne des résultats analogues. L'imbibition par la solution ammoniacale de carmin suivie de l'action de l'acide acétique met aussi eu évidence l'action spéciale de la teinture sur les noyaux, sur le cy- lindraxe et sur la substance granuleuse des corpuscules. » Si, depuis la découverte deMeissuer et Wagner, l'existence des corpus- cules du tact a pu être constatée par tous les observateurs, il n'en est pas de même de la structure de ces corpuscules qui a donné lieu depuis quinze ans à des controverses qui durent encore. Je ne puis discuter ici toutes les opinions qui ont été émises à ce sujet; je me bornerai à établir que deux d'entre elles très-opposées sont encore en présence: l'une, défendue par Kôlliker, d'après laquelle le corpuscule du tact proprement dit serait une simple formation de tissu conjonctif et élastique, sans continuité avec l'élé- ment nerveux, auquel elle servirait seulement de support; l'autre, sous laquelle se rangent Meissner, Wagner, Ecker, Gerlach et Leydig, admet- tant au moins la pénétration des éléments nerveux dans l'intérieur du cor- puscule du tact et leur participation à sa formation. Mes recherches m'ont conduit non-seulement à repousser complètement les données de Koiliker et à accepter au contraire la plupart des faits déjà reconnus par Meissner et Leydig, elles m'ont de plus convaincu qu'il ne faut voir dans le corpus- cule du tact tout entier, dans les différentes couches qui le constituent, rien autre chose qu'un arrangement particulier de l'extrémité terminale du tube nerveux. Celui-ci reproduit exactement, à tui degré de complication plus élevé, le type fondamental que les corpuscules nerveux de la conjonctive présentent dans un état d'extrême simplicité : c'est-à-dire un tube nerveux s'enroulant, se pelotonnant régulièrement autour d'une masse centrale de substance nerveuse identique à celle des corpuscules ganglionnaires, des plaques terminales; véritable épanouissement du cylinder axis, dépouillé des couches de protection et d'isolement qui l'enveloppent dans le tube nerveux à double contour. » Le corpuscule du tict, corps ovoïde en forme de pomme de pin, io8.. ( 828 ) situé dans l'iritérieur des papilles cutanées des doigts au voisinage de leur sommet, reçoit un ou jilusieurs tubes nerveux. Sa surface |)résentodes stries etdesbandes transversalesou obliquesauxquelles correspondent des noyaux ovalaires allongés dans le sens transversal. Une coupe perpendiculaire à l'axe du corpuscule montre au-dessous de la couche corticale, au centre du corpuscule, un noyau de substance solide granuleuse renfermant des vési- cules nucléaires sendjiablesà celles de la couche corticale. Quelles sont les relations et les connexions des tubes nerveux, de la couche corticale et du noyau central du corpuscule? » C'est par suite d'erreurs d'observation qu'on a ciu voir et qu'on a figuré des terminaisons des tubes nerveux par des extrémités libres ou par des anses à la surf.ice des corpuscules. Toute apparence d'extrémité libre se rapporte à des tubes nerveux qui disparaissent en contournant le bord d'un corpuscule ou bien en s'insinuant dans l'interstice des fibres en- roulées autour de sa surface. Les terminaisons en anse ne paraissent telles, que par suite d'observations incomplètes : elles supposent de toute néces- sité que deux tubes nerveux au moins aboutissent à chaque corpuscule, tandis qu'il est très-facile de constater que beaucoup de corpuscules, les plus petits en général, ne sont en rapport qu'avec un seid tube nerveux. » A partir de la base des papilles, les tubes nerveux émanés du réseau sous-cutané se dirigent vers l'axe et atteignent le corpuscule du tact tantôt à son extrémité inférieure, tantôt à sa partie moyenne ; tantôt côtoyant les bords ou longeant la surface, ils atteignent le voisinage de l'extrémité su- périeure. Quelquefois, dans ce trajet, les nerfs échappent à la vue en con- tournant le corpuscule pour se porter à la face opposée; dans d'autres cas ils semblent disparaître brusquement comme s'ils se terminaient par une extrémité libre. )) En observant alors avec attention le point où send)le s'arrêter le tube à double contour, on constate que, perdant en ce jjouit la couche médul- laire et la réfringence si caiactéristique qu'elle lui devait, la fibre nerveuse grise et pâle, généralement plus mince, mais douée pourtant encore d'une certaine réfringence, se glisse dans l'interstice des stries transversales du corpuscule, et disparaît plus ou moins promptement à la vue eu pénétrant dans l'épaisseiu' des couches corticales; d'autres fois, le tube nei'veux, en perdant sa couche médullaire, se divise en trois ou quatre filaments plus grêles qui suivent une direction transversale et entrent manifestement dans le système des fibres transversales de la couche corticale. Ces fibres, qui, surtout à de forts grossissements, sont manilestement réfringentes, fine- ( 829 ) ment granuleuses et souvent même paraissant composées de fibrilles, con- stituent des rubans munis de noyaux allongés suivant leiu' axe, s'enroulent, s'entrelacent à la périphérie du corpuscule, entrecoupant Iréqiieminent leurs spirales. Non-seulement ces fibres enroulées sont tout à fait sembla- bles aux ]:)rolongements des tubes à double contour c[u'on voit |)éiiélrer au milieu d'elles et dont elles ne sont que la continuation, mais elles se comportent avec les réactifs exactement comme des éléments nerveux. Sur des coupes transversales des corpuscules du tact on peut voir même les tubes nerveux à double contour se continuer et pénétrer manifestement au milieu des anneaux de fibres enroulées de la couche périphérique. Dans certains corpuscules dont les différentes parties ont été artificiellement ou sont naturellement dissociées et écartées les unes des autres, on peut suivre le mode d'enroulement des fibres grises à noyaux et constater leur conti- nuité directe avec les tubes à double contour. Dans la masse centrale du corpuscule, les fibres grises à noyaux uianquent aussi bien que les tubes à couche médullaire. Wagner et Meissner ont figuré connue des sections de fibres nerveuses, sur la coupe transversale de la masse centrale du corpus- cule, des noyaux dépenflant de cette substance, que Kolliker, de son côté, décrit à tort comme un blastème conjonctif, homogène et tiansparent sans formations nucléaires. En réalité, cette masse centrale est composée d'une substance finement granuleuse, très-réfringente, nuuiie de noyaux, iden- tique à celle qui forme la masse centrale des bourgeons nerveux de la conjonctive. Il ne m'a pas encore été possible, il est vrai, de constater directement la continuité de cette substance avec les fibres grises à noyaux des couches corticales du corpuscule du tact, mais il est infiniment proba- ble que l'identité des deux espèces de corpuscules de la conjonctive et des papilles du tact est complète sous tous les rapports, et que le noyau central des corpuscules du tact n'est, comme les corpuscules ganglionnaires, les plaques terminales, la lame terminale des plaques électriques, etc. , qu'un ren- flement, lui épanouissement de l'élément nerveux essentiel du cylinder axis.» MÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. M. Savary adresse une Note sur une « pile voltaïque à soufre, à charbon et à eau salée ». Le couple de cette pile est formé, d'une part, de zinc ordi- naire plongeant dans de l'eau saturée de sel marin ; d'autre part, d'un mor- ceau de charbon de coke environné de quelques tours d'un fil de cuivre, et ( 83o ) plongeant dans un vase poreux qui contient de l'eau salée et du soufre divisé. L'expérience a montré, dit l'auteur, que ce couple est presque aussi intense que le couple à sulfate de cuivre, et encore |)lus économique que le couple à eau salée et sulfate de fer mélangés. (Commissaires précédemment nommés : MM. Becquerel, Fizeau.) M. DE Vergniol adresse, de Bergerac, quelques échantillons de calc:iire blanc qui contiennent un fragment de mâchoire fossile et les dents qui en proviennent. (Commissaires : MM. Élie de Beaumont, Milne Edwards, Daubrée.) M. Favet adresse, pour le concours du prix de Statistique, un « Essni sur la marche progressive de la diffusion de l'instruction primaire en France depuis cinquante ans ». (Renvoi à la Commission.) M. Bacaloglo adresse une Note relative au problème de la trisection de (Commissaires : MM. Bertrand, Serret.) 'angle. M. JXoYELLE adresse luie Note concernant une machine hydraulique. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Barth adresse un Mémoire sur le clioléra asiatique. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de l'Instruction publique invite l'Académie à présenter deux candidats pour la place de Membre titulaire du Bureau des Longi- tudes (Section d'Astronomie), devenue vacante par le décès de M. L. Fou- cauU. Cette Lettre sera transmise, selon l'usage, à une Comnnssioi) composée de la Section d'Astronomie, de la Section de Géométrie, et de la Section de Géographie et Navigation. ( 83i ) M. LE Ministre DE l'Instruction pubmqce autorise l'Académie à prélever sur les reliquats des fonds Montyon, conformément à sa demande, la somme nécessaire pour compléter les allocations fixées par la Commission des prix de Physiologie expérimentale. M. LE Ministre de l'Instruction publique prie l'Académie de vouloir bien lui transmettre le résultat de l'examen auquel s'est livrée la Commission chargée d'examiuer la question des poêles de foule : M. le Ministre de l'Intérieur lui a exprimé le désir d'être informé de ces résultats, au point de vue du chauffage des établissements placés dans ses attributions. Cette Lettre sera transmise à la Commission nommée pour la question des poêles de fonte. La SociÉTK HOLLANDAISE DES SciENCES DE Harlem adrcsse im exemplaire des « Archives Néerlandaises », I. II, fasc. 3, 4 et 5. M. LE Secrétaire perpétuel, en signalant, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance, luie brochure adressée par M. de Lnbordette pour le concours du prix de Physiologie expérimentale et portant pour titre : « De l'emploi dn spéculum laryngien dans le (raitement de l'asphyxie par submersion », donne lecture du passage suivant de la Lettre d'envoi : « J'ai relaté dans cette brochure diverses expériences ayant pour but d'établir la distinction entre l'état de contraction des membres ou des mâ- choires que l'on constate chez quelques noyés, et la rigidité cadavérique. Cet état de contraction des mâchoires se trouve souvent chez des sujets que l'on a rappelés à la vie, et n'est par conséquent pas un signe de la mort, comme l'ont dit quelques auteurs qui le confondaient avec la rigidité cada- vérique. » M. LE Secrétaire perpétuel, en présentant à l'Académie, au nom de l'au- teur, un nouvel opuscule de Physique météorologique par M. Zanledesclii, imprimé en italien, lit le passage suivant de la Lettre d'envoi : « Au moyen d'expériences répétées, auxquelles justice a été rendue par ..s physiciens d'Europe et d'Amérique, j'ai démontré le mode vaiié de flis- Iributiou del'éleclricité dans les couches aériennes qui environnent un corps éleclrisé, d'après celui suivant lequel elle se distribue dans un conducienr ( 832 ) isolé plongé dans les mêmes couches aériennes qui forment l'atmosphère. Le 22 avril 1868, j'ai eu de nouveau l'honneur de faire hommage à l'Académie d'un opuscule ayant pour titre : « Observations sur l'argvunent proposé au sujet de l'hvpothèse de l'électricité négative d'induction qui, sous forme d'anneau, entoure un nuage qui se résout en pluie, en neige ou en grêle ». Dans cet opuscule, j'ai fait connaître cent sept observations d'é- lectricité statique et neuf cent vingt-cinq d'électricité dynamique, subver- sives de l'hypothèse de M. Palmieri et du Père Secchi, qui jusqu'à présent n'ont pas pu produire un argument complet et décisif en faveur de leur opinion. J'espère que l'Académie et les physiciens électriciens de France voudront bien faire répéter mes expériences, qui modifient les doctrines suivies jusqu'à présent, dans les écoles, sur l'électricité d'induction. Je le réclame comme une faveur au nom de la science et de la vérité. » GÉOMÉTRIE. — Sur une involution spéciale du quatrième ordre, et son appli- cation aux lignes spirirpies. Note de M. de la Gour\erie, présentée par M. Chasles. « Dans une précédente Note (10 février 1868), j'ai énoncé plusieurs théorèmes relatifs à la spirique; j'ai dit notamment que celte courbe appar- tient à six tores qui, dans certains cas, sont tous imaginaires. Jusqu'à pré- sent, on a toujours considéré la spirique sur un tore réel, et, par suite, plusieurs des formes qu'elle peut prendre n'ont pas été reconnues. Je me propose d'indiquer quelques théorèmes à l'aide desquels j'ai pu distinguer les principales variétés de la spirique et trouver leurs propriétés spéciales. » 1. J'appelle points centraux d'un groupe de quatre points en ligne droite, les points centraux des involulions quadratiques déterminées par les quatre points pris deux à deux des trois manières possibles. » En général, dans une involution du quatrième ordi-e, les points cen- traux varient pour lesdifférents groupes, maisquand deux groupesde (]uatre points ont leiu's points centraux communs, tous les groupes de l'involution qu'ils déterminent ont les mêmes points centraux, et cette involution com- prend tous les groupes qui ont ces points pour points centraux. » Les points centraux forment, avec le point de l'infini, un des groupes de l'involution. Comme d'ailleurs on peut les construin' quand un des autres groupes est coniui, ou voit que l'involution spéciale que je consi- dère est déterminée parmi seul groupe de cpiatre points. » 2. Quand les groupes d'une involution du quatrième ordre ont les ( 833 ) trois mêmes points centraux, trois de ces groupes sont composés de deux poinls doubles (i). » Lorsqu'une involution du quatrième ordre possède deux groupes com- posés chacun de deux points doubles, si ces points sont conjurés harmo- niques, il existe ini troisième groupe formé de points doubles, et tous les groupes ont les mêmes points centraux. » 3. On peut considérer l'involution spéciale que j'examine, comme résultant de la coexistence de trois involutions quadratiques soumises à des conditions particulières. » Soient O', O", O'" trois points d'iuie droite : je détermine le segment e'f' dont le milieu se trouve en O' et qui est conjugué harmonique du seg- ment 0"0"', et de même les segments e"/", e'"/'" dont les milieux sont O" et O'", et qui sont respectivement conjugués harmoniques de O'O'" et de 0'0";je considère les trois involutions quadratiques qui ont pour points doubles e' et/', e" et/ ", e"'ety"; je couqjose un groupe avec un point pris arbitrairement sur la droite, et les points qui lui sont conjugués dans les trois involutions : ces quatre points sont tels, que chacun d'eux est conjugué des trois autres dans les trois involutions. Tous les groiqies ana- logues constituent une involution du quatrième ordre, dans laquelle les points doubles e'et/', e" et/", e'" et/'" forment trois groupes. Les points O', O", O" sont, par la construction même, les points centraux de tous les groupes. » 4. Un groupe est déterminé ])ar la position du centre des moyennes distances des points qui le comi;osent. Quand ce centre coïncide avec un des points centraux, le groupe se réduit aux deux poinls doubles corres- pondants. Comme d'ailleurs, dans la série des groupes, chacpie point double réel est la transition de deux points réels à \\x\ couple de points imaginaires, on voit que lorsque le centre des moyennes distances supposé mobile sur la droite passe par un point central, si les points doubles sont réels, les points réels du grou|)e deviennent imaginaires, tandis que les points ima- ginaires sont remplacés par des points réels. » En faisant diverses hypothèses tant sur la position du centre des moyennes distances du groiqie considéré, que sur les poinls cenlraiîx qui ne sont pas nécessairement tous réels, distincts et à distance finie, on recon- naît, par la théorie de l'involution quadratique, les dispositions cpie peuvent (i) D'apri'S lin tliéorèiiie dû à M. di^ Joncjiiières, une involution de l'ordre n possède 2 (rt — i) points doiiblts. [Annali di Matcinalica; l85g, p. y^.j C. W. iSdS, 1" itmcjire. (T. LXVl, N" 17.) I OQ ( 834 ) prendre les groupes de l'involiUion spéciale du quatrième ordre. Je ne peux introduire ici, niérne en résumé, les résultats de cette discussion. » 5. /application aux lignes spiriques. — Une spirique possède sur son axe de symétrie quatre sommets et quatre de ses seize foyers, qui suffisent pour déterminer les douze autres. Ces deux groupes de quatre points ont les trois mêmes points centraux : ce sont les points où les axes des six tores qui passent par la spirique rencontrent deux à deux son axe de symétrie. » Dans une involution du quatrième ordre dont tous les grouj)es ont les mêmes points centraux, les points de deux groupes quelconques appar- tiennent à une spirique, les uns comme sommets, les autres conune foyers. » 6. La connaissance des propriétés de l'involution spéciale du qua- trième ordre facilite beaucoup l'étude de la spirique. Aux diverses dispo- sitions que les groupes peuvent avoir, correspondent autant do variétés de cette courbe. J'indiquerai seulement ici quelques résultats qui présen- tent un intérêt particulier. » Quand on place les foyers aux points centraux de l'involution, on a un ovale de Descartes. Les six tores se présentent comme réels, mais dé- composés, chacun en quatre fois le plan de la spirique. » Si ce sont les sommets qui occupent les points centraux, la courbe se réduit à une cubique passant par les points circulaires à l'infini, laquelle, jointe à la ligne de l'infini, représente une spirique. Tous les tores sont imaginaires. » Lorsque l'on fait coïncider les foyers et les sommets sui- les iioinfs d'un même groupe, la spirique se décompose, et on trouve deux fois la ligne de l'infini, et deux fois l'axe de symétrie. On ne doit considérer sur cet axe que deux segments limités aux points du groupe, de sorte qu'on a un système du genre de ceux que M. Chasles a appelés êtres rjéotDétriqiies (séance du 22 avril 1867). Chaque tore est remplacé par le \)\àr\ de l'infini pris deux fois, et par l'axe de symétrie qui représente un cylindre de révo- lution dont le rayon est nul. » 7. Dans le cas particulier où deux des points centraux coïncident et où le troisième s'éloigne à l'infini, les groupes ne forment plus une invo- lution, et pour en déterminer un on peut se donner arbitrairement deux points. Cette circonstance se présente dans la spirique lorsqu'elle a un centre, et alors, comme je l'ai dit dans ma Note du 10 février, elle possède deux axes de symétrie et elle appartient à douze tores. Pour la discussion, on doit considérer simultanément les groupes formés sur les deux axes. ( 835 ) » Quand les quatre sommets situés sur l'un des axes se confondent deux à deux, la spirique se décompose en deux cercles égaux. Six des tores sont nécessairement imaginaires. Quatre autres se confondent en un seul, qui est engendré par la révolution des cercles autour de l'axe de .symétrie, leur sécante commune. Les deux derniers sont réels ou imaginaires, suivant que cette sécante est elle-même réelle ou idéale : le plan de la courbe les touche chacun en deux points. » 8. Application à la résolution de l'équation du quatrième degré. — Les formules relatives à l'involulion spéciale du quatrième ordre peuvent ser- vir à résoudre l'équation générale du quatrième degré : il suffit de consi- dérer cette équation comme représentant un groupe de quatre points. La résolvante est l'équation qui fait connaître les points centraux. En choisis- sant une de ses racines on détermine celle des trois involutions à laquelle on veut rapporter les quatre points; ils y forment deux couples, et sont par conséquent donnés par deux équations du second degré. On obtient sans difficulté les coefficients de ces équations. » On est ainsi conduit à des calculs analogues à ceux des méthodes adoptées pour la résolution de l'équation du quatrième degré. Les for- mules, sans être compliquées, n'offrent pas un caractère particidier de simplicité, mais elles ont une signification géométrique bien déterminée, et les singularités qu'elles présenteraient dans diverses questions pourraient indiquer dès théorèmes intéressants. » Si l'équation du quatrième degré a une racine double ou triple, la résolvante possède la même racine au même degré de nuiltijilicité. » Voici les formules : Équation à résoudre x* -h qx- -t- «.x- -f- / = o, Résolvante ) ' + r —-7—0 = 0, Équation du second degré ... x- -h px + - iq -{- p^ — -\ =^ o. » On doit, dans cette dernière équation, attribuer successivement à la lettre p les deux valeurs ± i / — , y étant l'une quelconque des racines de la résolvante. » Quand le coefficient s est nul, deux des points centraux coïncident, et le troisième s'éloigne à l'infini. Dans ce cas les groupes ne forment pas une involution, connue je l'ai dit à l'article précédent, et les formules 109.. ( 836 ) (leviciincnt illsisoires; mais, comme l'équation proposée ne contient lin- coiHuie qu'il des puissances paires, sa résolution ne présente aucune dif- ficulté. » ANALYSE. — Théorèmes généraux sur les suhstiliitions ; par M. C Jordan. « 1 . Un groupe de substitutions, T, est dit isomorphe à un autre groupe G, si l'on peut établir entre leiu's substitutions une correspondance telle : i** que chaque substitution de G corresponde à ime seule substitution de F; 1° que le produit de deux substitutions quelconques corresponde au produit de leurs correspondantes respectives. )) Soit G un groupe quelconque de substitutions entre les lettres jr,, Xj,..., x^\ F une fonction rationnelle quelconque de .^-j, Xo, . . . ; F,, Fj,..., Fv les diverses transformées qu'on en déduit en effectuant entre les lettres X|, x\,..., les diverses substitutions du groupe G. Cliacime de ces substitutions, effectuée simultanément sur F,, Fj,..., transformera ces fonctions les unes dans les autres; elle équivaudra donc à une certaine substitution opérée entre les v fonctions F,, Fj, . .., F„. Ces nouvelles sub- stitutions ainsi équivalentes à celles de G forment un groupe transitif, et isomorphe à G. )) Réciproquement, tout groupe transitif et isomorphe à G pourra être formé par le procédé que nous venons d'indiquer. » 2. Théorème. — Soit n un entier constant quelconque; les fonctions de k lettres, symétriques ou alternées par rapport a k — n de ces lelfres, auront moins de valeurs distinctes que celles qui ne jouissent pas de cette pi'opriélé. » Cette proposition sera parfois en défaut pour les petites valeurs de k; mais on pourra toujours assigner à k une limite au delà de laquelle elle sera nécessairement vraie. » Le cas le plus important de ce théorème est celui où /. = i . Il a été donné dès i 845 par M. Bertrand. En posant k = 2, on retrouve luie pro- Ijosition de M. Serrct. )) 3. Théorème. — Un groupe de substitutions G entre « + v lettres qui ne contient pas le groupe allerné ne peut être v fois transitif (v étant > 12) que si l'une des inégalités suivantes est satisfaite : (1) I . '2 . . .(v — i) < n'^ (a étant le nombre des fadeurs piemiers de 11 + i), (4) (îi^-,)v;„ ( 83? ) (2) — — — -- < n'^ avec ii' < « — i [a! étant le nombre des facteurs premiers de n' -\- \), (3) ^-^<«, 2v — 3 1 q étant le nombre premier immédiatement supérieur a - )) Si V est très-grand, ia dernière inégalité est celle qui donne pour la limite de n la plus petite valeur asymptotique; cette valeur asymptotique est sensiblement égale à y/av'. » Si v^ 12, mais > 7, on aura 7z ^ 3v. » Si V ^7, mais > /j, on aura «f 2v. » Enfin si v!;4> on aura njv d'après un théorème de M. Mathieu. » LUMIÈRE ÉLECTRIQUE. — Association de l'incandescence de ta magnésie à celle des charbons entre lesquels se produit rare votlaïque. Note de M. F. -P. Le Rocx, présentée par M. Edm. Becquerel. « Dans la plupart des applications auxquelles peut donner lieu la lumière voltaique, on se propose d'éclairer une région plus ou moins res- treinte de l'espace; la lumière émise par la source dans toute autre direc- tion serait donc perdue, si l'on ne cherchait à la recueillir par des réflecteurs plus ou moins bien appropriés au but que l'on se propose d'atteindre. D'un autre côté, l'expérience montre que l'arc voltaïque tend sans cesse à se déplacer, d'une manière tout à fait irrégulière, par suite d'inégalités dans la cohésion des charbons, d'impuretés qui y sont contenues, et surtout des moindres agitations de l'air. Comme précisément, ainsi que je l'ai fait remarquer dans une autre Note, les parties les plus éclairantes des charbons sont les surfaces entre lesquelles l'arc se produit, il en résulte que, par suite des déplacements que celui-ci subit, ces surfaces s'inclinent plus ou moins, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, et donnent lieu ainsi à des variations considérables dans la quantité de lumière émise dans les diverses directions. » J'ai pensé qu'en plaçant dans le voisinage de l'arc, du côté op|)osé à celui où on veut envoyer la lumière, un corps capable de rendre sous ( 838 ) forme lumineuse la quautité énorme rie radiations que lui envoient les charbons et l'arc lui-même, on pourrait mettre celles-ci à profit plus avan- tageusement que par tout autre procédé, en même temps qu'on protégerait l'arc par une sorte d'écran annulant dans une région de j^rès de 180 degrés d'ouverture toutes les causes de dérangement de l'arc précitées. Le corps capable de remplir un tel office devait être à la fois mauvais conducteur de la chaleur et doué d'un grand pouvoir d'irradiation : la magnésie rem- plit à un haut degré ces deux conditions. Je me suis servi, pour réaliser l'expérience, de cylindres de magnésie comprimés suivant les indications de M. Caron, et mis en usage par MM. Tessié du Mothay et Maréchal, dans leur nouveau système de combustion du gaz de l'éclairage. » En plaçant la base d'un de ces cylindres, dont le diamètre est d'en- viron 8 millimètres, à une très-petite distance de la pointe des charbons, de manière qu'elle soit comme léchée par l'arc voltaïque, elle prend une incandescence comparable à celle de la partie des charbons qui avoisine les cratères. En même temps, la lumière acquiert luie constance remar- quable qui provient de la fixité de l'arc; en outre, si celui-ci est très-long, la préseHce de cet écran de magnésie diminue beaucoup les cliances de sa rupture. » La magnésie peut être ainsi maintenue très-longtemps en contact avec l'arc voltaïque, sans que l'usure vienne changer d'une manière apparente les conditions de l'expérience; mais elle éprouve un genre spécial d'alté- ration de la part des vapeurs siliceuses que charrie l'arc voltaïque; elle s'en imbibe et forme avec elles une sorte de verre, légèrement verdàlre lorsqu'il est refroidi et d'une dureté excessive. La production de ces ma- tières, qui n'est pas sans intérêt à d'autres points de vue que celui de l'éclai- rage, a l'inconvénient de diminuer beaucoup le pouvoir d'irradiation de la magnésie, et cette nouvelle expérience doit une fois de plus nous faire désirer de voir se produire un jour une fabrication industrielle de carbone pur, sous un état convenable pour la production de la lumière électrique. L'arc voltaïque éclatant entre des crayons de charbon pur, au sein d'iuie cavité creusée dans la magnésie, serait certainement la i)lus belle source do lumière qu'on ait encore réalisée. » L'ex|)érience dont il vient d'être question peut donner lieu à plusieiu's remarques concernant l'émission des radiations lumineuses par les sub- stances solides. Quand on observe la projection sur un écran du système formé par les charbons et le cylindre de magnésie, de manière à comparer l'éclat des premiers à celui du second, on trouve que la magnésie diminue ( 839 ) d'éclat à mesure qu'elle absorbe les vapeurs siliceuses, c'est-à-dire à mesure qu'elle se transforme en un corps plus transparent, ce qui est d'accord avec ce que l'on sait de général sur la relation qui existe entre les pouvoirs émissifs et les pouvoirs absorbants. Si l'on a affaire à des charbons très- impurs et qu'on prolonge beaucoup l'expérience, pendant plus d'une heure par exemple, on peut arriver à voir la magnésie presque obscure en certains points par rapport à des parties des charbons même moyennement incan- descentes; or, si l'on vient alors à supprimer le courant électrique, c'est à peine si pendant un instant très-court on peut saisir une différence d'éclat entre les pointes des charbons et la surface de la magnésie, et on voit tout l'ensemble s'éteindre graduellement avec la même vitesse ou à peu près. Il en faut donc conclure que, pour les substances solides dont il s'agit ici, ce n'est qu'à des températures très-élevées que se manifestent des différences bien sensibles entre leurs pouvoirs émissifs pour les radiations lumineuses, de telle sorte que ces pouvoirs émissifs seraient des fonctions de la tempé- rature dont nous pourrions dire seulement qu'elles tendent vers l'égalité à mesure que la température diminue. C'est d'ailleurs ce qui résulte aussi des expériences faites par M. Edm. Becquerel (i), qui n'a pu trouver de différence bien marquée entre l'irradiation de divers corps solides non transparents dans ses expériences, qui ont été poussées jusque vers t3oo degrés centigrades. 1) Comme on peut le voir, la productien voltaïque de la lumière sou- lève bien des questions intéressantes; malheureusement les expériences sont dispendieuses, et je me fais un devoir de dire ici que, si j'ai pu réaliser celle qui fait l'objet de cette Note, c'est grcâce à la complaisance avec laquelle M. Serrin a bien voulu mettre à ma disposition sa pile et ses appareils. « CHIMIE APPLIQUÉE. — Préparation de la magnésie employée comme matière réfractaire. Note de M. H. Carox, présentée par M. Boussingault. « Il y a environ deux ans, j'ai indiqué sommairement dans une Note insérée aux Comptes rendus (t, LXII, p. 296) les avantages qu<- trouverait la métallurgie dans l'emploi de la magnésie comme matière réfractaire. Je regrettais en même temps le prix élevé de cette terre, dont l'usage semblait devoir rester dans le domaine des laboratoires. Aujourd'hui, les circon- stances sont heureusement changées; les modifications récentes introduites (l) La Lumière, ses causes et ses effets, t. 1", p. 'jg. ( 84o ) dans la fabrication de l'aciei- fondu, spécialement l'adoption des fours Siemens et ilu procédé Martin, exigent impérieusement l'emploi de briques pins réfraclaires que les briques actuelles, quel qu'en soit d'ailleurs le prix. D'un autre côté, le carbonate de magnésie naturel, qui coûtait autrefois aSo fr. les looo kilos, petit être obteiui maintenant au prix de 70 fr. rendu à Marseille, ou de 100 fr. rendu à Dunkerque. La calcinalion sur place du carbonate, avant l'expédition, pourrait peut-être encore faire baisser ces prix (i). Je demanderai donc à l'Académie la permission d'indiquer ici mes procédés dagglomératiou, qui pourront, je l'espère, être utilisés par les chimistes, pour fabriquer facilement des vases rélractaires de toutes formes; par les physiciens, pour obtenir les crayons destinés à l'éclairage oxyhy- drique, et enfin par les industriels, pour remplacer dans certains cas les briques les plus réfractaires devenues insuffisantes dans l'application de quelques procédés de chauffage. » La magnésie dont j'ai fait usage jusqu'ici provenait de l'île d'Eubée, où elle se trouve en quantités considérables à l'état de carbonate blanc, très- compacte et d'une assez grande dureté. Ce carbonate contient des traces de chaux, de silice et de fer; néanmoins il est parsemé quelquefois de matières serpentineuses et de larges plaques de silice qui diminueraient l'infusibilité de la matière et la rendraient impropre surtout à l'éclairage oxyhydrique, si l'on négligeait de les enlever (j'en indiquerai plus tard la raison). Ces plaques sont d'ailleurs trés-reconnaissables et pourront être séparées aisément , même dans la fabrication en grand. Relativement aux briques réfractaires, la présence «l'une petite quantité de ces corps étrangers pourrait tout au plus donner lieu, sous l'influence des plus hautes tem- pératures, à une légère vitrification ne présentant aucun inconvénient sérieux. » Avant de broyer ce carbonate, il est utile de le cuire à la température nécessaire et suffisante pour l'expulsion de l'acide carbonique; la matière devient très-friable et peut être pulvérisée plus facilement. Il est possible alors de séparer la serpentine et la silice, qui ne se délitent passons l'in- fluence de la chaleur. Ce premier traitement ne permet pas encore d'ag- glomérer la magnésie, et, même en supposant cette difficulté vaincue, une température supérieure à la calcination primitive, donnant lieu à un énorme retrait, produirait des fentes et des déformations qui interdiraient (1) Cette première calcinalion exige moins de chnlour que la cuisson de la cliaax ordinaire et fait perdre au carbonate la moilié de son poids. ( 84' ) l'usage de cette substance. Il est donc indispensable, avant de mouler la magnésie, de la soumettre à un feu très-intense et au moins égal à celui qu'elle devra supporter plus tard. » Ainsi calcinée, elle n'est pas encore plastique, son aspect est sablonneux, et la compression ne lui fait acquérir aucune coliésion ; un mélange de ma- gnésie moins calcinée lui donne cette qualité (i). Il ne reste plus alors qu'à l'humecter avec lo à i5 pour loo de son poids d'eau ordinaire, et à la com- primer fortement dans des moules de fonte, comme cela se pratique pour les agglomérés de charbon de terre. La brique produite par celle opération durcit en séchant à l'air et devient encore plus résistante lorsqu'ensuite on la calcine au rouge. Le même procédé semblerait pouvoir s'employer eu variant la forme des moules pour obtenir des creusets de forte capacilé; mais la compression est difficile sur de grandes masses, et aussi dans le cas où les moules ont une grande surface, parce que la magnésie adhère for- tement aux parois. Bien que j'aie pu obtenir de petits creusets de laboratoire, je ne regarde pas ce moyen comme applicable aux grands creusets servant à la fusion de l'acier. 11 est préférable dans ce cas, et dans d'autres encore, d'agglomérer la magnésie par la voie humide. » Pour donner à la magnésie une sorte de plasticité, j'ai profilé d'une propriété de cette terre indiquée dans la chimie de Berzélius. Fortement cal- cinée, puis mouillée, elle durcit en séchant. Ce fait est sans doute dû à une hydratation qui n'est accusée par aucune élévation sensible de température. J'ai remarqué, en outre, que solidifiée de cette façon, la magnésie ne perd l'eau assimilée qu'à une température élevée; alors la calcination, non-seu- lement ne la désagrège pas, mais lui donne au contraire une dureté et une résistance comparables à celles des creusets ordinaires après leur cuisson. Ceci bien constaté, on comprendra facilement le parti à tirer de cette pro- priété. Ainsi la magnésie calcinée destinée à la fabrication des creusets devra seulement être hiunectée, tassée dans les moules, séchée, puis enfin soumise à la cuisson. Pour les revêtements de fours à fondre l'acier, ou da- mera de même sur les parois la pâte de magnésie humide; elle se cuira na- turellement, sans qu'il y ait à prendre de précautions particulières. Il arrive cependant cpielquefois, soit parce que la magnésie a été trop ou tro|) peu (i) La quanlité de cette ilernièie varie nikessairenient avec le degré de calcination des deux magnésies : elle est à peu près d'un sixième du poids de celle qui a subi la températuie la plus élevée (fusion de l'acier). 11 est bien entendu (ju'on doit employer le moins possible de l'espèce dont le rôle se borne à assurer une bonne agglomération. G. H., iSCS, 1" Scinej(;u11clin au prochain nunicio.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. -1 — »-»»»< SÉANCE DU LUNDI 4 MAI 1868. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. M. LE Président annonce à l'Académie que, pour répondre à Tappei fait par la Commission nommée à Leyde et chargée d'ériger une statue à Boerhaave, une liste de souscription vient d'être ouverte au Secrétariat. M. LE Ministre de l'Instruction publique transmet une amplialion du Décret impérial qui approuve la nomination de JM. Barré de Saint-Fenant à la place vacante dans la Section de Mécanique par suite du décès de M. Poncelet. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. de Saint-Venant i)rend place parmi ses confrères. MÉMOIRES LUS. M. Artur donne lecture d'un Mémoire ayant pour titre : « Observations sur les deux derniers Mémoires de M. Becquerel «. ' (Commissaires : MM. Becquerel, Fremy, H. Sainte-Claire Deville.) C. R., i868, i"" Semestre. T. L\\ I, N" 18.) ' ' ' ( 846 ) MÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. M. L. Verstkaet, en adressant à l'Académie un Mémoire relatif à la combustion des huiles minérales, demande l'ouvertm-e d'un pli cacheté, déposé an mois de mars dernier et contenant les moyens proposés par lui pour l'application industrielle des huiles de pétrole et de toutes les huiles minérales au chauffage des machines à va|)eur. Ce pli est ouvert en séance pi-ir M. le Secrétaire perpétuel; il est donné lectiu'e d'une partie des conclusions de l'auleur. Les deux pièces sont renvoyées à l'examen d'une Commission composée de MM. Regnault, H. S;iinte-Claire Deville, Paris. M. BouLAY adresse une « Note relative à une nouvelle espèce de pile à courant constant )>. Cette pile est une modification de la pile de Daniell, consistant principalement : i° en ce que le sulfate de cuivre est mélangé de son volume de nitrate de potasse : les champignons métalliques qui .se pro- duisent d'ordinaire sur le pôle cuivre ne peuvent alors se former; 2° en ce que le sel marin qui doit attaquer le zinc est mélatigé de 3o pour 100 de son poids de fleur de soufre : le soufre empêche la réduction du sulfate de cuivre sur le zinc. (Commissaires : MM. Becquerel, Fizean.) M. LoxTiN adresse une Note concernant la cause à laquelle on doit attri- buer les funestes effets produits par les poêles de fonte. Selon l'auteur, ces effets seraient dus à la production d'hydrogène protocarboné par les ma- tières organiques portées à une haute température; les fièvres qui ont été signalées comme résultant de l'usage de ces poêles offriraient une certaine analogie avec les maladies produites par le gaz des marais, sauf les diffé- rences dues aux autres gaz qui se produisent dans ces circonstances spé- ciales. (Renvoi à la Commission nommée pour la question des poêles de fonte.) M. Griffé ailresse de Liège, par l'entreuiise de M. le Mniislre de l'In- struclion publique, ini Mémoire sur la théorie de diverses questions rela- tives à l'Astronomie. (Renvoi à la Section d'Aslrononiie.) ( 847 ) CORRESPONDANCE. M, LE Secrétaire perpétcel signale, parmi los pièces imprimées de la Correspondance^ le deuxième volume de l'Atlas hydrographique du Brésil, par M. Mouchez. Ce volume contient les cartes de la côte nord, depuis la Guyane jusqu'à Bahia. M. Jacquart prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la chaire d'Anatomie comparée, actuellement vacante au Muséum. Cette Lettre sera transmise à la future Commission qui devra présenter une liste de candidats. PHYSIQUE. — Sur la perméabilité du fer pour V hydrogène à la température ordinaire; par M. L. Cailletet. « Les savantes recherches de MM. H. Sainte-Claire Deville et Troost sur le passage des gaz à travers les corps solides homogènes ont démontré que le fer et quelques autres métaux portés à une haute température peuvent être traversés par l'hydrogène. » J'ai pu constater récemment que cette singulière perméabilité du fer existe encore à la température ordinaire, et j'ai déterminé, dans une série d'expériences que j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie, les con- ditions où elle se produit. Ayant eu, en effet, l'occasion de soumettre des lames de fer au décapage dans un l)ain d'acide suifurique étendu, je re- marquai avec une bien vive surprise que ces lames parfaitement planes au moment de l'immersion , s'étaient recouvertes d'ampoules nombreuses pendant l'action du bain acide. La lessemblance de ces ampoules ou souf- flures était complète avec celles qui se produisent sur les barreaux soumis à la cémentation et siu' certains fers exposés à la haute température des fours à souder. » Ainsi que je l'ai montré dans diverses recherches (i), ce sont les gaz du foyer, et particulièrement l'hydrogène, qui, en pénétrant dans les in- terstices laissés dans le fer par un soudage incomplet, s'y compriment et opèrent le soulèvement des parties les plus minces. (i) Voir Comptes rendus, t. LVIIÎ, p. Sa'j ; t. LVIII, p. 1057; I. LX, p. 344- III.. ( 848 ) » Afin de constater la nature des gaz contenus dans les ampoules for- mées pendant le décapage, je perçai, sous une éprouvette remplie d'eau, un certain nombre de ces soufflures, et je reconnus que le gaz qui s'en échappait en bulles nombreuses était de l'hydrogène pur. Il était donc bien évident que le fer avait été traversé par l'hydrogène, car si une fissure du métal avait pu doiuier accèsà l'acide sulfuriqiie, l'hydrogène produit par sa réaction sur les parois intérieures de la soufflure se serait échappé par la voie suivie par l'acide. » Dans le but d'étudier ce phénomène imprévu de perméabilité, je con- struisis une sorte de vaste ampoule artificielle en soudant bord à bord deux lames de fer mince superposées. Celte sorte de sac est munie d'un tube de cuivre de petit diamètre qui pénètre entre les deux lames en s'y fixant par une soudure. Lorsqu'on attaque dans un bain d'acide sulfurique ou chlorhydrique étendu un appareil ainsi construit, on remarque, au bout d'un temps qui varie en raison de l'épaisseur des parois métalliques, que des bidles nombreuses ne tardent pas à se dégager par l'extrémité libre du Inhe abducteur préalablement plongée dans un liquide. » La quantité de gaz qui traverse l'appareil étant en rapport avec les surfaces du métal attaqué, il suffit, pour obtenir un dégagement rapide d'hydrogène, d'employer des lames de grandes surfaces, auxquelles je donne, pour les rendre plus maniables, la forme d'une hélice qui peut être facilement placée dans un vase de pile de Bunsen. Un appareil ainsi construit, et présentant une surface de 12 décimètres carrés, donne en une minute 4 centimètres cubes d'hydrogène, lorsqu'il est atta- qué par de l'acide sufurique moyennement concentré et porté à une douce température afin de favoriser son action corrosive. En plongeant l'extré- mité libre du tube abducteiu' dans du mercure, on voit que le dégagement gazeux ne cesse pas, et j'ai constaté dans une expérience (|u'une pression de o™,35 de mercure n'arrêtait pas le passage de l'hydrogène à travers les parois de l'appareil. » Il est facile de déterminer le rapport qui existe entre la quantité d'hydrogène qui traverse le fer et la quantité de ce même gaz dégagé sur les parois au contact du liquide acide. Eu employant des lames d'en- viron y\j de nulliinèlre et un liquide à la température de 4o degrés, j'ai trouvé que ce rapport était de j^. I) Dans les nombreuses recherches que j'ai enli-eprises sur la perméa- bilité du fera la température ordinaire, j'ai employé dans la construction de mes ampoules arlificieUes des feuilles d'acier fondu d'une épaisseur de (849) [ à -j^j de millimètre. On comprendra combien un métal fondu et homo- gène est préférable au fer même le plus parfait, qui présente souvent des fissures ou des traces d'un soudage incomplet. Les ptiénouièires si nets et si faciles à constater avec le fer on l'acier pur ou amalgamé sont nuls avec le zinc, même en employant des lames extrêmement minces de ce métal. » Pour se rendre compte de la singulière perméabilité du fer, il faut remarquer : )) ]° Qu'en faisant le vide dans l'intérieur de mes ampoules artificielles, préalablement placées dans l'hydrogène sec, elles se montrent absolument imperméables à ce gaz à la température ordinaire. » 1° Si l'on plonge sous la pression atmosphérique une lame de fer dans un bain d'acide sulfurique ou chlorhydrique affaibli, et qu'après un séjour de quelques instants dans le liquide corrosif, on lave rapidement cette lame d'abord avec de l'eau alcaline, j)uis avec de l'eau pure, on remarque qu'il se manifeste pendant quelque temps à la siu'face du fer un dégagement de très-petites bulles gazeuses. Il est donc permis de conclure de ce fait que le fer se laisse pénétrer par l'eau acidulée, qui y creuse des cellules, et cela à une profondeur qui peut être très-petite, mais cpii assurément n'est pas insensible. » 3° La seule différence qu'on aperçoive au premier abord entre la sur- face du fer dégageant de l'hydrogène au sein de l'acide sulfurique étendu et cette même surface plongée dans de l'hydrogène sec, c'est la préseiîce d'un liquide acide dont s'imbibe plus ou moins profondément le fer; or on sait qu'une masse poreuse et largement perméable aux gaz, comme le plâtre sec ou bien une vessie sèche, perd la propriété de se laisser traver- ser par les gaz à une faible pression, lorsqu'on imprègne ces matières d'un liquide quelconque. » Si l'on plaçait dans un vase clos, formé de ces substances poreuses et mouillées, un gaz quelconque, il faudrait exercer sur ce gaz une pression pour le forcer à traverser ces parois mouillées. On pounail donc supposer d'après tous ces faits : » 1° Que l'acide sulfurique ou chlorhydrique pénétrant dans le fer jusqu'à une distance sensible de la surface, met un obstacle presque absolu au dégagement de l'hydrogène qui se produit au fond des cellules métalli- ques dans lesquelles les acides ont pénétré. Cet hydrogène éprouverait donc dans l'intérieur de ces cellules une pression considérable, et cette pression pourrait être sulfisante pour forcer l'hydrogène à traverser la partie du ( 85o ) métal qui n'est pas mouiliée par l'acide, et à se dégager à la surface inté- rieure de mes ampoules artificielles. » Dans les recherches que je viens d'avoir l'honneur d'exposer à l'Acadé- mie, j'ai été dirigé par les précieux et bienveillants conseils de M. H. Sainte- Claire Deville, pour lesquels je le prie de vouloir bien accepter le témoi- gnage de toute ma reconnaissance. )i Dans une prochaine communication, je me propose de faire connaître le résultats d'expériences entreprises sur d'autres métaux au moyen de di- vers acides et de la pile, afin de décider si l'interprétation peut-être pré- maturée que j'ai donnée (les faits observés doit être accei)tée ou rejetée. » CHIMIE APPLIQUIiE. — Emploi de la magnésie dans l'éclairage oxjlijdrique . Note de M. H. Caron, présentée par M. Boussingaull. « Dans la dernière Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Acadé- mie (i), j'ai indiqué les préparations diverses à faire subir à la magnésie pour l'utiliser comme matière réfractaire ; il me reste à dire maintenant comment on peut l'employer pour l'éclairage oxyhydrique, et dans quelles conditions elle doit être mise pour donner en même temps la lumière la plus vive et la plus économique. » On a constaté depuis longtemps que cette substance devient une source puissante de lumière lorsqu'elle est portée à une température éle- vée ; les dernières expériences faites pour rendre pratique ce nouveau mode d'éclairage sont dues, je crois, à M. Gandin, dont les travaux sont bien connus des chimistes et des physiciens. Je ne rechercherai pas les différentes causes qui ont empêché d'appliquer cette idée ingénieuse; je ne m'inquié- terai pas non plus, pour le moment, de la production économique de l'oxy- gène : ce problème intéressant paraît être en ce moment l'objet des re- cherches de beaucoup de savants et recevra, j'en suis convaincu, une solution prochaine et satisfaisante. Je me bornerai à indiquer comment je suis arrivé à un emploi facile de la magnésie, dans les circonstances parti- culières où elle est mise. » L'influence des impuretés contenues dans la magnésie est bien plus à craindre pour les crayons employés à l'éclairage que |)our les briques ré- fractaires; une faible quantité de corps étrangers ne peut donner à la ma- tière une fusibilité inquiétante, mais elle affaiblit la lumière et la colore (l) Comptes rendus, I. I.XVI, p. 839. ( 85r ) souvent très-sensibleinenl. Ainsi, par exemple, en faisant usage tin carbo- nate d'Eubée, dont j'ai parlé dans ma dernière Note, il est indispensable de choisir les morceaux les plus blancs et les mieux dépouillés de serpentine et de silice, sous peine de perdre les deux tiers et même les quatre cin- quièmes de la lumière que donnerait la magnésie pure. C'est à la silice qu'est dû cet affaiblissement, et non aux oxydes de fer et de manganèse contenus dans le carbonate. J'ai remarqué d'ailleurs que la silice combinée avec d'autres corps capables de devenir incandescents diminue et jaunit toujours la lumière qu'ils fourniraient dans l'état de pureté. La chaux en petite quantité n'est pas luiisible, elle donne seulement à la flamme une légère teinte rose-violacée très-faible, qui avive souvent la couleur des étoffes soyeuses; mais cette coloration n'empêche pas de juger les nuances les plus délicates aussi aisément qu'à la lumière du jour. M Ainsi donc la magnésie doit être d'une grande pureté et surtout bien exempte de silice; après avoir subi les préparations que j'ai indiquées pour les briques, elle sera comprimée dans des matrices d'acier trempé, qui lui donneront la forme de crayons cylindriques de 4 à 5 centimètres de lon- gueur. On peut également obtenir ces crayons par la voie humide; la ma- gnésie fortement calcinée, et rendue pâteuse au moyen d'eau pure ou d'eau chargée d'acide borique, est tassée légèrement dans un tube de verre, d'où elle sort sous la forme d'un cylindre qu'on reçoit horizontalement sur une plaque de verre légèrement huilée.Le crayon, préalablement séché, est sou- misà une forte cuisson et devient souvent plus résistant que les crayons obte- nus par compression; l'acide borique ne donne pas de coloration sensible à la lumière de la magnésie ainsi préparée. » Dans les premiers essais de lumière, le bâton était soutenu à la partie inférieure par un porte-crayon qui le fixait verticalement. Trois ou quatre petits tubes inclinés apportaient, à 2 millimètres environ de la magnésie, le mélange enflammé d'hydrogène et d'oxygène; mais sous l'influence de la haute température subie par le milieu du crayon, il arrivait souvent qu'après l'extinction, le bâton cassait lui peu au-dessous de la partie chauf- fée. Il fallut renoncer à ce système et employer les crayons suspendus au moyen d'un support de fer; l'exlrémilé inférieure était alors léchée par les mélanges gazeux suivant une génératrice verticale, et la sidjstance chauffée régulièrement ne se brisait plus après le refroidissement. On obtint ainsi une plus grande durée des crayons et une augmentation sensible de lu- mière . » La grosseur du crayon destiné à devenir lumineux n'est jkis indifté- ( 852 ) rente; il doit exister en effet un certain rapport entre la niasse à échauffer et la quantité de chaleur produite par une consoiuniation délerniince du mélange des deux gaz. La théorie ne pouvant rien indiquer à cet égard, il a falhi procéder par tàtoiinenicnt. Les chiffres suivants douneronl fpielque précision à cette indication (i). QUANTITÉ OXYGÈNE. GAZ. DIAMÈTRE BAL'TECU de lumièro du du ol)lenuo ^"'^ ~'~' ~ crayon crayon rom parce Dépense Pression Dépense Pression en milli- en milli- àcollodu lypf en lilres en cenli- en lilres en centi- mèlres. mètres. jirise el uièlres cl njctres pour uniié. par licure. d'eau. par heure. d"eau. Ci'ayons comprimés 8 C /io 4o 5,0 6,5 So 8o 7 7 7" 70 e 6 Crayons non comprimés ( 6 /io 6,5 8o 7 70 6 (voie humide) | 2 ^0 3,5 3o 7 3o 6 » Lorsqu'on remplace le gaz de l'éclairage par de l'hydrogène pur, on obtient une augmentation de lumière notable, et la consommation d'oxy- gène diminue considérablement (de près de la moitié), mais il y a un incon- vénient que je signale plus loin. » Admettons maintenant que l'oxygène puisse être obtenu au prix de 1 fr. 5o c. le mètre cube (prix do vente), on trouvera, d'après ce qui pré- cède, que, à lumières égales et avec des crayons de 6 millimètres de dia- mètre, la lumière oxyhydrique coûterait environ la moitié du prix de l'éclairage a»i gaz ordinaire. » Mais dans l'éclairage des villes et dans beaucoup d'autres cas où la dis- sémination de la lumière est indispensable, il serait nécessaire, pour se mettre dans de bonnes conditions économiques, de diminuer la consomma- tion des gaz, et par suite la masse de magnésie à rendre incandescente. On (i) Dans toutes mes expériences, j'ai pris pour unité photométrique la lumière dle. Les solulious île ces corps abaiidouiieiit par (i) CeUe ravité est (■iU(iiiré<' de m:igncsie transpcirtéc, duiit la crisl.illisalion s'apei çoil faci- lement à l'œ.l MU. C. K., iSeS, !<"• Semestre. (T. LXVI, fi» IC; ' ' 2 ( 854 ) évaporation ou par refroidissement deux espèces de cristaux : sur les luis les facettes hémiédriques sont orientées dans un certain sens, tandis que sur les autres, composés des mêmes faces, se coupant suivant les mêmes angles, ces facettes ont une orientation directement opposée et telle, qu'un cristal serait l'image de l'autre dans un miroir; en un mot, il y a des cristaux droits.et des cristaux gauches de formiate de strontiane. Les solutions faites avec l'une ou l'autre de ces deux espèces de cristaux n'ont point d'action sur la lumière polarisée; elles présentent, du reste, cette particularité re- marquable que les solutions de cristaux droits, par exemple, produisent les deux espèces de cristaux; il en est de même des cristaux gauches. De plus, on constate que, dans une même opération, il se dépose des quantités à peu près égales de cristaux de chaque espèce. Il semble donc naturel d'admettre que, dans une solution de formiate de strontiane, en même temps qu'il se forme un cristal droit, il y a production d'un cristal gauche |)ar suite du dédoublement moléculaire de la substance. C'est ce point que je me suis proposé d'éclaircir, et j'ai eu pour cela recours aux solutions sur- saturées. » J'ai fait voir antérieurement que la plupart des sels peuvent être ob- tenus à l'état de solutions sursaturées et se conserver sans cristalliser dans des limites de température qui varient avec la concentration de la liqueur. Les solutions peu concentrées de formiate de strontiane dans l'eau se con- servent facilement à la température ordinaire. On prépare une solution de ce genre en faisant bouillir dans un ballon, pendant quelques minutes, une solution saturée à froid; puis on incline le col du ballon pour empêcher l'accès des poussières cristallines du laboratoire., où l'on dissémine toujours plus ou moins la matière sur laquelle on expérimente. Si l'on introduit alors, à l'aide d'une tige métallique, mie parcelle détachée d'un cristal droit, par exemple, on voit bientôt apparaître des cristaux qui grossissent peu à peu. Quand ils ont cessé de grossir, on décaute l'eau mère, on examine ces cristaux l'un après l'autre, et l'on trouve que tous sont droils. Il ne m'est pas arrivé, dans une vingtaine d'opérations de ce genre, de trouver un seul cristal gauche. La parcelle cristalline introduite détermine donc l'orien- tation de toutes les molécules qui se déposent successivement les unes sur les autres. Eu évaporant l'eau mère, on a nue solution sursaluièe dans la- quelle on peut déterminer de la même manière le dépôt de cristaux droits, et, en répétant un petit nombre de fois cette opération, on anive à trans- former en cristaux droits toute la matière tlissoute. Vient-on à redissoudre ces cristaux et à toucher la solution sursaturée avec une parcelle détachée ( 855 ) d'un cristal gauche, tous les cristaux qui se déposent sont gauches; il en est de même de ceux qu'on obtie'^it en concentrant la solution et la touchant de nouveau, de sorte que le liquide donne uniquement, jusqu'à la dernière goutte, des cristaux gauches que l'on peut entièrement transformer en droits si l'on renouvelle les opérations précédentes. On a ainsi à volonté l'une ou l'autre des deux espèces de cristaux. » Outre les substances analogues au formiate de strontiane, il en existe d'autres, comme le chlorate de soude, qui appartiennent au système cu- bique et se rencontrent sous forme de solides dissymétriques, par suite de l'existence dans ces cristaux d'iuie hémiédrie à deux degrés. Les solutions de chlorate de soude, inactives comme celles de formiate de strontiane, abandonnent par évaporation ou refroidissement des poids à peu près égaux de cristaux des deux espèces, qui, redissous isolément, donnent encore un mélange de cristaux droits et gauches. Mais, tandis que l'existence des fa- cettes hémiédriques est facile à constater dans le formiate de strontiane, elle est le plus souvent impossible à retrouver sur les cristaux de chlorate de soude. Seulement ces cristaux, comme l'a reconnu M. Marbach en i855, agissent sur la lumière polarisée, et la direction de cette action est en rap- port avec le sens de l'hémiédrie; le sens de la rotation du plan de polarisa- tion indiquera par conséquent celui de l'orientation moléculaire du cristal. Les cristaux de chlorate présentent toujours des faces parallèles, de sorte que cette détermination ne souffre aucune difficulté, surtout si l'on fait usage d'une source lumineuse très-intense. Avec la lumière de Dnunmond et deux prismes de Nichol comme analyseur et polariscur, on peut aisé- ment distinguer le sens de la rotation de cristaux qui n'ont pas plus d'un millimètre d'épaisseur. En enqiloyant des solutions sursaturées de chlorate de soude, j'ai pu, par le contact d'une parcelle d'un cristal droit, n'obtenir absolument que des cristaux droits et pousser l'opération jusqu'à la cris- tallisation de tout le liquide. Ces cristaux droits ont été, par le même pro- cédé, transformés totalement en cristaux gauches, avec lesquels on a pu de nouveau ne faire que des cristaux droits, sans que jamais il se soit déposé un seul cristal d'une autre espèce que celui qui avait été semé dans le liquide. » Il résulte de ces expériences que, dans les solutions inactives des corps cjui présentent l'hémiédrie non super|)Osable, la production d'un cristal droit ne détermine pas nécessairement le dépôt d'un cristal gauche, et que la présence d'un parcelle si petite qu'elle soit d'un cristal d'une des deux espèces détermine la direction suivant lacjuelle sorienleroni , en prenant 112.. ( 856 ) l'élat soli'le, les m')lériilps (!e l.i matière dissoute. On comprend, du resie, que dans une solution ah.uidonnée à elle-même il se ilf-pose, aux points où !a lempér.iture est suffisamment abaissée, des c/islaux indiftéremiiient droits ou gauches qui deviennent des centres de cristallisation. » Ces expériences confirment les résultats que j'ai fait connaître anté- rieurement sur la cristallisation des solutions sursaturées; elles ont été exécutées à l'Ecole Normale, au laboratoire de M. H. Sainte-Claire Deviile. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — .S'î/r un cas demnnœcie arcidi nielle du Cœlebogyne. Note de W. H. B.41li.on, présentée par M. Duchartre. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie des rameaux monoïques du Cœlebogyne ilicifolin Sm. Ces rameaux portent, à la fois, des fleurs femelles, des fruits mûrs et entiers, des fruits qui se sont ouverts pour laisser échapper des graines parfaitement conformées, et, dans la partie supérieure, des milliers de fleurs mâles dont les étainines sont pleines de pollen. Ces échan- tillons font partie d'une collection d'Euphorbiacées australiennes qui m'ont été envoyées pour être déterminées, par M. F. Mueller, de Mel- bourne. Il convient de noter qu'ils ont été recueillis à Rockhampton, à l'é- tat sauvage, c'est-à-dire dans les conditions les moins favorables à la pro- duction de semblables anomalies. » Le peu de valeur du genre Cœlebogyne, et ce qu'on savait de la fré- quence de ces anomalies dans les autres espèces des genres auxquels on a dû le rapporter {Cladodes, Alchornen, Aparisilimium) , nous avaient conduit à annoncer qu'on trouverait probablement tôt ou tard, dans cette |)Iante, des exemples d'hermaphroditisme ou de monœcie. La prédiction s'était déjà réalisée pour les fleurs hermaphrodites. Aujourd'hui l'existence, maté- riellement démontrée, de fleurs accidentellement monoïques, porte le der- nier coup à la doctrine de la Pnrlhénocjénèse, dont le Cœlebogyne était, suivant l'expression de M. Duchartre, « le dernier point d'appui, liien » faible du reste, » parmi les végétaux phanérogames. « GÉOLOGIE. — Sur une éruption volcanique, arrivée à Coiicliagua le 0.3 février dernier. Note de M. RaiMon de la Sagra. « Les phénomènes physiques qui sesuccèdentdans l'isthme de l'Amérique centrale démontrent qu'un grand travail souterrain s'opère dans cette région des volcans. J'ai eu l'honneur de donner connaissance à l'Académie, ( «^7 ) le q mars dernier, du soulèvement d'un cône de loo pieds de hauteur, avec une éruption abondinlc de sable, dans une plaine de lElat de Nica- ragua. A ce sujet, M. Elie de Beaumont rappela l'éruption subite du volcan de Cosiguina situé dans l'entrée de la baie de Fonseca, sur l'océan Paci- fique. » Je viens de recevoir des nouvelles de l'éruption d'un antre volcan, dans la montagne de Conchagna de 1200 mètres d'élévation, qui se trouve placée en face de celle de Cosiguina, sur l'autre des deux pointes qui for- ment l'entrée de la grande baie nominée, au milieu de laquelle le pic vol- canique de l'île du Tigre lance déjà dans l'espace ses colonnes de flamme et de fumée. M L'éruption de Couchagua a eu lieu le 3:3 février dernier, à 7 heures du matin, mais elle avait été précédée de fortes secousses et de tremblements réitérés, depuis le 11, avec une telle fréquence, que, dans la seidc journée du 16, on en compta ii5. Depuis le 12, la direction des secousses et des bruits souterrains fit soupçonner aux habitants effrayés du port de l'Union que quelque chose d'extraordinaire se passait dans la montagne de Conchagna, et le gouverneur envoya une Commission qui ne resta que quatre heures. Ce temps a été sidfisanl, cependant, pour constater le tra- vail intérieur qui s'opérait sur le flanc aux deux tiers de sa hauteur, et qui produisait, chaque vingt minutes à peu près, des détachements violents d'é- normes blocs de pierre, roulant avec fracas au milieu de nuages de cendres et de poussière jaune. L'érnpliou complète n'a eu lieu, connue je l'ai dit, que le ^3 février matin et elle continuait au départ du courrier le 21 mars. » En jetant les yeux sur la carte de l'Amérique, on voit clairement que les deux volcans qui flanquent maintenant l'entrée de la baie de Fonseca, reliés probablement par celui de l'île du Tigre, forment la suite de la chaîne volcanique qui, partant du nord, dans le Mexique, traverse dans la direction du nord-ouest au sud-est l'État de San-Salvador , qui compte onze cratères importants, dont ceux de San-Miguel et de Izalco se sont mon- trés plus violents pendant les récentes secousses que je viens de décrire. T^a série se prolonge, dans l'État de Nicaragua, par les volcans el Viejo, Zelica, Monstombo et d'autres, pour reparaître plus loin, sur les crêtes élevées des Andes au Pérou. » Les habitants de l'Union sont sortis d'une grande frayeur , car pen- dant les incessantes secousses du i i au ^3, ils craignaient d'en être victimes, ne pouvant rejeter de leur imagination les souvenirs terribles de la des- ( 858 ) tniction des villes de Saii-Salvador en i85/| et celle de Caracns de 1812. L'oiiverUire du nouveau volcan de Concliagua en est considérée comme une garantie poiu' l'avenir, cai- l'expérience des siècles a constaté que les tremblements de terre n'ont jjhs de suites funestes à côté de pareilles sou- papes de sûreté. » Quant à la grande baie de Fonseca , si les deux volcans situés des deux côtés de son entrée persistent en activité, elle possédera les deux plus magnifiques phares du monde, dont les flammes permaneutrs feront ])âlir toutes les lumières d'invention humaine . » PHYSIOLOGIE. — Sur une mule mère, ol>sen)ée à Monl-de-Marsnn. Note de M. Ramoiv de la Sagra. « Dans la dernière séance de la Société impériale d'Acclimatation, on a communiqué un fait curieux arrivé à i\Iont-de-Marsan ; c'est celui d'une nuile de douze ans, qui a mis bas un produit du sexe masculin, né à ternie et parfaitement constitué. La mère donne du lait : le poulain tette; mais la mère manifeste inie indifférence profonde pour son petit, et ne montre pas la moindre inquiétude lorsqu'il est éloigné d'elle. » Le fait principal que je viens de signaler n'est pas unique : on peut citer des cas semblables. La physiologie pourrait même expliquer cette déviation extraordinaire de la loi normale. » Quant au fait accessoire ou secondaire, savoir celui de l'indifférence de la mère pour sou petit, fiiit qui paraît être constant dans tous les cas pareils, il me semble digne de fixer l'attention des savants. w En effet, on sait que lamour maternel est un des instincts qu'on doit ranger dans la catégorie de ceux qui sont destinés à ia conservation de l'es- pèce : mais les instincts apparaissent d'une manière indépendante de l'intel- ligence, dans les diverses espèces et en rapport constant avec leurs besoins respectifs. G. Cuvier etFlourens considéraient les instincts en général conune des modes d'activité distincte et spéciale de certaines parties des centres nerveux; c'était dire assez claireuient qu'ils sont organiques. Un physio- logiste éminent de nos jours, M. Vulpian, dit que les actes instinctifs sont innés en eux-mêmes. En accordant cela, nous voudrions ajouter que, tout en étant innés, les instincts ne se montrent qu'au moment du besoin. INous dirons donc que les organes, centres nerveux si l'on veut, sont pré|)arés d'avance; la fonction naturelle arrive; l'instinct apparaît. Tel est l'in- stinct de l'amour maternel chez les femelles des animaux : elles possèdent ( 859 ) l'organisiiie convenable pour le produire, aussi la passion se montre tout de suite après l'accoucheaient. M Dans le cas actuel, ou ne pourra pas récuser à la mule toutes les conditions physiques ou organiques d'une femelle mère : elle a conçu, elle a mis bas, elle a allaité. Pourquoi l'instinct maternel ne s'est-il point déve- loppé? Je crois que la physiologie ne saluait pas répondre, car, à mon avis, il faut en chercher la cause spéciale plus loin , ou bien plus liaul. On la trouvera probablement dans la puissance générale et ordinatrice qui a établi les uistincts; cai' nous ne pouvons pas confondre Vacte orcjauiqui: àe leur manifestation, avec le but qu'ils vont atteindre. Chez les mères ordi- naires, ce but suprême est la conservation de l'espèce, but nécessaire atteint par des moyens admirables de haute prévision et de surprenante harmonie. Dans le cas de la uude, un tel but n'était pas à atteindre, car la mère ne formant pas partie d'une espèce permanente, l'amour maternel ne devenait point nécessaire; il serait en opposition avec le principe ou la loi qui frappe l'existence éphémère des produits hybridiques. Nonobstant, l'orga- nisme maternel était là, tout complet, tout disposé à faire surgir la passion conservatrice : quoi, ou plutôt (jui l'a empêchée d'apparaître? » PHYSIOLOGIE. — De ioricjine et du développement des bactérii's; par MM. A. Béciiamp et A. Estor. M. Béchamp écrit à l'Académie pour demander l'ouverture d'un pli ca- cheté, déposé par M. Estor et par lui au mois de mars dernier. Ce |)li, ouvei't en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient la Note suivante : « MM. Dusch et Schrœder ont vu se conserver sans altération des ma- tières putrescibles diverses, a condition que l'air qui les environne ait |)réala- blement traversé une longue colonne de coton. Une exception s'est pré- sentée : la viande chauffée au bain-marie se putrétie. » M. Béchamp, dans ses recherches sur ia génération spontanée, a vu se conserver sans altération les substances les plus putrescibles, en y ajou- tant une trace de créosote. Pourtant la créosote ne moihfie eu rien l'action des fern^ents organisés qui auraient pu se développer. Deux exceptions se sont présentées. )) En i865, il écrivait : « I^a craie et le lait contiennent des êtres vivants )) déjà développés, fait qui, observé en lui-même, est prouvé par cet autre » fait, que la créosote, employée à dose non coagulante, n'empêche pas le » lait de se cailler plus tard, ni la craie de transformer, sans secours étran- ( 86o ) » gei-, le sucre et la fécule en alcool, acide acétique, acide lacti(jue et acide » butvrique (i). " M I,e y février 1867, il a |)iéparé de l'empois avec 5o grammes de fécule et Tooo grammes d'eau. L'empois a été maintenu en ébullitiou pendant une demi-heure. Il v introduisit alors 100 "ranimes de viande fraîche de mouton, tandis que l'empois était en pleine ébullitiou. Le lendemain, bien que toute la surface de la viande fût coagulée, l'empois commençait à se liquéfier. Le 9 février, toute la masse était fluidifiée; un mélange d'hydrogène et d'acide carbonique commençait à se dégager. Toute la masse était remplie de petites bactéi ies et de longs bâtonnets mouvants, ainsi que de gi'anula- tions diverses. Il n'y a pas de différence lorsque la viande est préalable- ment h.ichée à l'air, non lavée, et qu'on l'introduit dans l'empois refroidi. Avec la viande de chien on obtient les mêmes résultats. I' Si, dans l'expérience du 7 février, on remplace la fécule par du sucre de canne, toutes les autres conditions restant les mêmes, on ne voit que de toutes petites bactéries et un plus grand nombre de granulations. Et il en est encore de même si, dans toutes ces expériences, on introduit de la créo- sote à dose non coagulante dans le mélange. » Comment expliquer ces résidtats exceptionnels, sinon par la présence dans les muscles de l'animal vivant, non -seulement de germes, mais encore de bactéries à un degré inférieur de développement? » Les expériences récentes que nous avons entreprises sur les microzymas du foie confirment les jjrévisions annoncées par ies faits précédents. De plus, nous pensons qu'il nous a été permis de saisir les divers degrés de développement des bactéries. Dans les cellules de tous les foies normaux examinés (chien, lapin, souris, oiseaux, etc.), il existe un nombre infini de microzymas; au moment de la mort, ces microzymas sont tous indé- pendants; quelque temps après, plus ou moins, suivant des conditions qui seront spécifiées tout à l'heure, ces microzymas paraissent associés sous forme de chapelet; plus tard, les granulations s'allongent de manière à présenter un grand et un petit diamètre; bienlùt ces caractères s'accen- tuent encore (la\aniage : on a affaire à de véritables bacléiics t\ piques. Dans certains licpiides on trouve, à côté l'une de l'autre, ces diverses formes. C'est ce que démontrent les exj)ériences suivantes. A. — Foies abandoiints à Pair libre nu dans t'ciia, soit ordinaire, soit crcosotée. » Exjiérience 1. — Le 3 février 18G8, un foie de fœtus à terme est aban- (i) Annales de Chimie et de Physique ; LcUrc à M. Dumas ( i865). ( 86. ) donné à l'air libre, dans une c.ipsiile pleine d'e:ui ordinaire qu'on renou- velle de temps en temps, l'endant douze jours, ce foie se conserve, sans pré- senter la moindre odeur de putréfaction; alors, seulement, celte odeur commence à se développer et va en augmentant. Le seizième jour, il est incisé et examiné au microscope (obj. 7 de Nachet); on rencontre un grand nombre de microzymas libres et normaux : il n'y a pas une bac- térie. .. Expérience II. — Le i 5 janvier 1868, une certaine quantité de puljie de foie de lapin est abandonnée à l'air libre; vingt-quatre heures et qua- rante-huit heures après, on trouve les microzymas à l'état normal : il n'y a pas une bactérie. » Expérience III. — Le 17 janvier, on abandonne une certaine quantité de cellules du foie d'un lapin en digestion dans de l'eau distillée créosotée, laissée au contact de l'air. Le 3o janvier, l'examen microscopique montre des débris de cellules, des microzymas libres ou en chapelet, mais pas une bactérie. » Expérience IV. — Le 24 janvier, même expérience, même résultat. ii Expérience V . — Le 7 février, ou place un fragment entier de foie de lapin à jeun dans de l'eau distillée créosotée. Le lendemain, on ne dé- couvre que des microzymas nombreux et doués d'un mouvement très-vif: il n'y a pas une bactérie. Le 9, même observation. Le 12, les bactéries com- mencent à ap|)araître. » Expérience II. — Le 19 mars, le foie entier d'une souris étranglée la nuit précédente, dans une souricière, est placé dans lui flacon contenant de l'eau distillée et créosotée. L'examen n'est fait que quarante-huit heures après : il nous paraît très-instructif. On trouve des microzymas isolés, d'autres associés en chapelet; on voit des microzym;is présentant un grand et un petit diamètre, qui progressent à la manière des bactéries; enfin, on voit aussi des bactéries véritables. Beaucoup sont associées par groupes de deux ou trois. 11 est impossible de ne pas considérer ces diverses foiines comme les diverses phases du développement des bactéries. » B. — Foies places dans une solution créosotée de sucre de canne. » Expérience VII. — Le i5 janvier (i), on place un fragment de foie de lapin dans une solution de sucre de canne créosotée (2 granuiies de sucre (1) Les expériences (|iii porlent I.t même date ont été faites avec des portions du même organe, dans les trois séries d'expériences. C R., 1868, 1" Semestre. (T. LXVI, N» 18.) I I ^ ( 862 ) pour 5o grammes d'eau). Vingt-quatre heures après, on trouve dans la so- lution de nombreux microzymas et quelques bactéries. Le i8, le centre du fragment est examiné : on voit beaucoup de granulations associées en cha- pelet; il n y a pas encore de bactéries. Le 19, les granulations en chapelet s'allongent un peu, sans avoir encore la forme et l'étendue des bactéries. » Expérience VIII. — Le 17 janvier, de là pulpe de foie est placée dans un flacon contenant une solution de sucre de canne; le 18, granulations associées, pas de bactéries; celles-ci apparaissent le 20. » Un grand nombre d'expériences analogues ont été faites : elles dé- montrent toutes que les bactéries apparaissent dans la solution sucrée beaucoup plus tôt que dans l'eau, avec ou sans créosote. C. — Foies placés ilnris l 'empois d'amidon crcasolé. » Expérience IX. — Lf 1 5 janvier, on met un fragment du foie d'un lapin dans de l'empois créosote. Vingt-quatre heures après, l'intérieur du fragment est examiné; on y trouve, avec des microzymas nombreux, des bactéries nombreuses et volumineuses. Cette expérience est souvent répétée avec (les résultats analogues. » Expérience X. — On place deux fragments de foie de chien dans de l'empois bouillant créosote; pendant que l'ébullition continue, on rem])lit complètement la fiole avec de l'eau distillée bouillante, on bouche sans laisser d'air, avec un bouchon porté à 100 degrés dans l'eau bouillante; on refroidit et on place à l'étuve. Vingt-quatre heures après, on prend un des fragments, on l'incise, et dans la partie profonde de l'incision, on racle la substance du foie et on l'examine au microscope : on aperçoit, à part des microzymas, des bactéries assez nombreuses et très-bien con- formées. » Dans toutes les expériences analogues et qu'il serait trop long de re- produire, nous avons toujours vu l'empois favoriser au plus haut degré la rapide transformation des microzymas en bactéries. » De ces expériences, nous concluons ; » 1° Il existe dans toutes les cellules animales que nous avons exami- nées des granulations normales, constantes, nécessaires, analogues à ce que M. Béchamp a nommé microzyma. Nous avons surtout étudié celles du foie. » 2" A l'état physiologique, ces microzymas conservent la forme appa- rente d'une sphère. » 3" En dehors de l'économie, sans l'intervention d'aucun germe étran- ( 863 ) ger, les microzyraas perdent leur forme normale; ils commencent par s'as- socier en chapelet, ce dont on a fait un genre à part sous le nom de toriila; plus tard ils s'allongeut de manière à représenter des bactéries isolées ou associées. I) 4° Ces faits ont une importance considérable en pathologie : ils doivent faire admettre que dans les cas où des b;icléries ont été notées dans le sang, il ne s'agit pas d'un fait de parasitisme ordinaire, mais bien du développe- ment anormal d'organismes constants et normaux. Les bactéries, loin d'être la cause de la maladie, en sont d'abord, au contraire, l'effet. » A ces détails, la Lettre actuelle de M. Béchamp ajoute : « Il est utile de dire que ces expéiiences, nous les avons toutes répétées avec la préoccupation constante que les bactéries pourraient avoir pour origine des germes venus de l'air. Or, en prenant toutes les précautions qui ont été recommandées dans les expériences sur la génération spontanée, nous n'en avons pas moins vu apparaître les mêmes formes organisées. Voici d'ailleurs une circonstance qui nous a convaincus que les bactéries ne viennent pas du dehors : dans un grand nombre d'essais, ces bactéries ont apparu dans le centre des foies avant d'être visibles dans le liquide am- biant. De plus, si, comme nous l'avons mentionné dans notre précédente Note (i), les granulations moléculaires, ou microzymas, sont universelle- ment contenues dans toutes les cellules, tant végétales qu'animales, il était intéressant de s'assurer que dans divers organes ces microzymas sont éga- lement le premier degré du développement des bactéries ou d'organismes microscopiques voisins. Or, des reins, des pancréas, des rates, placés dans les mêmes conditions, mais habituellement plus lentement, finissent par laisser apparaître des bactéries dans leur centre, alors que le liquide qui les entoure n'en contient pas encore. » CliliMlii: APPLIQUÉE. — Expériences ayriculcs exécutées à MoiUirihech, jiics Lézicjnan {/Jude), sur lafabricaliun des vins faits à l'abri du contact de rair; par M. L. de Maktin. (Extrait.) « Les soutirages des vins faits à l'abri du contact r!;- l'air, ainsi que de ceux faits à la mode ordinaire, tant dans le chaix de l'exploitation agricole que dans la cave d'expériences, sont complètement terminés, et les obser- (l) Comptes rendus Ae la séance du 2 mars 1868. ii3. ( 864 ) vations que nous avons pu faire nous ont paru assez curieuses pour que nous ayons cru devoir les i)ublier flans l'intérêt des viticulteurs, quoiqu'il y ait encore des résultais iuconipléleniout acquis dans leurs détails prati- cpies, et dont nous approfondirons plus tard la valeur et l'importance. « A. — Cave de rcxploilation ai/iicole. — Neuf appareils ont été placés en septembre 1867 (i), sur des tonneaux dont h.' plus petit contenait ii5 hectolitres, et le plus grand 270. » L'appareil, voionlairemeut ahauddnné au domaine public, consiste en un tid^e de zinc, fer-biaiic ou cuivre, mastiqué d'une part avec du suif au trou de bonde du foudre, et aboutissant de l'autre dans un vase quel- conque contenant une certaine quantité d'eau dans laquelle il ne plonge que de 5 centimètres environ. Un tube de caoutchouc de 3 centimètres de diamètre, comme les tuyaux métalliques, mais terminé îles deux bouts par un petit ajutage en métal, atteindrait le même but. « La vendange a été recueillie et foulée du 17 septembre au 21 octobre. La durée du cuvage sous les appareils a été, en moyenne, de 18 jours (mi- nimum 16, maximum 20). Les décuvaisons se sont faites du 4 <'i' 21 oc- tobre. Les appareils étaient replacés sur les tonneaux, au fur et à mesiue que ceux-ci étaient remplis de vin. Ils n'ont été enlevés qu'en mars 1868, après les premiers effets des grands froids, époque à laquelle les soutirages de la cave agricole ont élé opérés. M I.,es vins possédaient alors toutes les qualités que nous avions recon- nues déjà aux vins faits en i865 et 1866, et dont nous avons résumé l'en- semble dans notre Lettre du mois d'août 1867, Sur la fabrication des vins à l'abri du conlacl de l'air (2). I^es vins faits par ce dernier procédé avaient plus de coideur, plus d'arôme, plus d'alcool, plus de limpidité et de bril- lant, etc. Les dépôts formés étaient tres-neltemeni circonscrits, tiés-é|)ais et moins méiatigeables à la masse du liquide que ceux des vins faits à la mode ordinaire. Il y avait ])lus d'adhérence entre les diverses niolécules de ces dépôts, dont la dissémination par le mouvement était plus difficile. Ces vins ont élé classés au premier rang parmi tous les antres foudres de l'ex- ploitation agricoh;. » Une remarque intéressante est la suivante : » Une partie assez considérable de vin (i5o hectolilrrs), laite à l'abri jntbliée par les ordres de M. le Ministre de l'Agricitlture, du Commerce et des Travaux publics, t. LXL Paris, 1868; in-4'^ avec planches. Côtes du Brésil, Rio de la Plata, république du Paraguay. — Cartes dressées d'après les travaux exécutés sur les avisos à vapeur le Bisson, le d'Entrecas- teaux et le Lamotte-Piquet, t. II : côte nord du Brésil; par M. E. Mouchez. Paris, 1868; atlas grand aigle. Nouveau Dictionnaire de Médecine et de Chirurgie pratiques, t. VIII, CLAV-COMP. Paris, 1868; i vol. in-8° avec figures. Climat; par M. J. RociiARD. Paris, 1868; i vol. in-8". (Extrait du tome VIII du Nouveau Dictionnaire de Médecine et de Chirurgie pratiques.) (Présenté par M. le Baron Larrey.) Sitr un nouveau système de régulateitrs à ailettes; par M. F. -P. Le Roux. Paris, 1868; br. in-8°. Les machines magnéto-électriques faiiçaises et l' ajipUcalion de l' électricité à l'éclairage des phctres; par M. F. -P. Le Roux, Paris, 1868; in-4". Recherches sttr le sperme des vieillards; par M. A. DlEU. Paris, sans date; br. iii-8°. (Adressé pour le concours du prix Godart.) C. R., 18C8, 1" Semestre. (T. LWI, N" 18.) ' '4 ( 870 ) La réforme séricicole ; par M. F. Achaud. Paris, 1866; brochure grand in-S". Société d'hoilirultiirc de lu Gironde. — Exposition des produits de l'horti- culture et session du Concjrès pomolorjique de France, à Bordeaux en sep- tembre 1868. Bordeaux, 1868; br. in-8°. Les (piadrupktes n'appartiennent pas toujonrs au même âcje (jèolo(jique que le terrain où ils sont enfouis; par M. A. Gaudry. Paris, sans date; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société Géologique de France. ) Calendrier perpétuel, ou le Calendrier des calendriers depuis l'an 660 avant J.-C. jusipiù ta fin des siècles; par M. A. Dli'UY jeune. Sans Heu ni date; in-4". Recherches expéiiinentales sur une nouvelle fonction du foie lonsistanl dans la séparation de la cholestérine du sancj et son élimination sous forme de sterco- rine; jinr M. AUSTIN FLI^T fils. Paris, 1868; in-8". (Présenté par M. Ch. Robin pour le concours des prix de Médecine et de Chirurgie, 1868.) Indicateur de Maine-et-Loire, ou Indication par communes de ce que cha- cune d'elles renferme; par M. P.-A. MiLLET DE LA TURTAUDIÈnii. Anger,-;, 1861; 2 vol. in-8° avec atlas de 86 planches. (Présenté par M. Mdne Edwards.) Souvenirs d'une exploration scientifique dans le nord de l'Afrique. — II : Eludes géologique et paléonlologique des hauts plateaux de F Atlas entre Boghar et Tiharet; par M. J.-R. BoURGUiGNAT. Paris, 18G8; in-4° avec j)lanches. (Présenté par M. INIilne Edwards.) Observations sur quelques mnnunifères du nord de la Chine; par M. Alph. Milne EDWARDS. Paris, sans di.te; opuscule in-8". (Extrait des Annales des Sciences naturelles, j Note sur une nouvelle espèce du genre Mycticebus provenant de Siam et de Cochinehine; par M. Alph. Milne Edvvards. Paris, sans date; in-8" avec planches. (Extrait des Nouvelles Archives du Muséum.) Recherches analom'uptes et paléontoloqiques pour servir à l'histoire des oiseaux fossiles de la France; par M. Alph. Mdne Edwards, liv. i5 à 17 Paris, i 868; in-4° texte et planches. (Ces trois derniers ouvrages sont présentés par M. Milne Edwards.) Résumé de mes recherches sur l'aciération; par M. C.-E. JULLIIîN. P.u-is, I 868; in-i u. The... Trente-cinquième rapport annuel de la Société royale polytechnique du Cornwall, 1867. Falmouth, 1868; in-8". ( 871 ) PUBLICATIONS PÉKIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS d'avril 1808. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Chevreul, Dumas, BoussiN- GAULT, Regnault, Wurtz; avec la collaboration de M. Bertin; mars 1868; in-8°. Annales de C Acjricullure française ; i 5 et 3o mars et i 5 avril 1868; in-S". Annales de la Société d' Hydrologie médicale de Paris, Comptes rendus des séances^ t. XIII, 7" livraison; 1868; in-8°. Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées ; {es vier el mars i868;in-8". Annuaire de la Société Météorologique de France; feuilles 1 à 8, 1868; in-8°. Bibliothèque universelle et Revue suisse. Genève, n° 124, 1868; in-8". Bulletin de l'Académie impériale de Médecine; n°' 6 et 7, 1868; in-8°. Bulletin de l'Académie roj^ale de Médecine de Belgique, n°* 10 et 11, t. P'', et I, 2, t. II, j868; in-8°. Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres el des Beaux-Arts de Belgique; n" 3, 1868; in-8°. Bulletin de la Société académique d'Agriculture, Belles-Lettres, Sciences et Arts de Poitiers; n"' 122 à i23, 1867; in-8°. Bulletin de la Société d'Agrictilture, Sciences et Arts de la Sarthe ; \"' tri- mestre, 1868; in-8". Bulletin de la Société d' Encouragement pour l'Industrie nationale; lé- vrier 1868; in-4". Bulletin de la Société de Géographie; février-mars 1868; in-8°. Bulletin de la Société Géologique de France; feuilles i à 8, 4^ à 55; 1868; in-8°. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; mars 1868; in-8°. Bulletin des sécmces de laSociété impériale et centrale d'Agriculture de France; n°3, 1868; in-8°. Bulletin de la Société française de Photographie; mars-avril 1868; in-8°. Bulletin général de Thérapeutique; i5 el 3o avril 1868; in-8''. Bulkttino meteorologico dell' Osservalorio del R. Collegio Carlo Alberto; t. III, n"^2 et 3, 1868; in-4°. Bulletino meteorologico del R. O^servatorio del Collegio Romano, n" 3, 1868; in -4". Cosmos; n°' des 4i !•> '8, aS avril 1868; in-8°. ( 872 ) Cnlalogue des Brevets d'invention; u° lo, 1868; 111-8". Comptes rendus hebdomadaires des séances de l .académie des Sciences; 11°' i4 à 17; 1" semestre 18G8; iii-4". Gazelle des Hôpitaux; n°^ 3ç) à Sa, 18G8; in-4". Gazette médicale de Paris; u"' i4 '-* 18, 1868; in-4°. Journal d'^h/ricidlare pratique; n°* i4ii 18, 18G8; in-S". Journal de Cltinne niédic(de , de Pharmacie et de Ibxicoloijic; ;niil 18G8; in-8°. Journal de V Jcp'icullure, n°^ [\7. à 44» '868; in-S*'. Journal de V Àcpicullure des Pays Chauds; n" 5, 18G8; iii-8°. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture ; fvvviev et mars i8G8;in-8". Journal de i Eclairage au Gaz; 17* annre, !i°* i et 2, 18G8; iii-4°. Journal de Mathématiques pures et appliquées ; avril et mai 1868; in-4". Journal de Médecine de l' Ouest ; 3i mars et 3o avril 1868; iii-8°. Jourmd de Médecine vétérinaire militaire; mars 18G8; iii-S". Journal de Pharmacie et de Chimie; avril 18G8; in-8". Journal des Connaissances médicales et jiharmaceuliques; n"' 9 à 12, 18G8; in- 8". Journal des Fabricants de Sucre; n*" 5i et 52, 8*^ année 1867; m"' i à 3, 9^ année, 18G8; in-lol. Raiserliche... Académie impériale des Sciences de Vienne; n° 8, 18G8; in-8°. V Abeille médicale ; n°^ i4;i 18, 1868; 'n\-l\°. La Guida del Popolo ; n" 9, i 8G8 ; in-8". V Art dentaire; n" 4, 1868; in- 12. LArt médical; avril 18G8; in-8°. La Science jiour tous; 1 3^ année, n"' 18 à 22, 18G8; in-4". Le Gaz; n"' 2 et 3, 18G8; in-4". Le Moniteur de la Photographie ;\\°^ 2 et 3, 1868; in-4°. Les Mondes...; n"' i4 à 18, 18G8; in-8". Le Sud médical; n"'8 cl 9, 18G8; in-8". L'Evénement médical ; u'^^ i4 à 18, i8G8;in-4". L'Imprimerie; féviior 18G8; in-4". {La suite du Blillclin au prochain numvio.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI H MAI 1868. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. DOCIMASIE.— Àiialfse d'une fonte cliromif ère. Dosage du carbone dans lu fonte, lefer et l'acier; par M. ^ovssiyGAVirr. (Extrait.) « Un ingénieur résidant à Medellin, dans l'Amérique méridionale, M. Brèche, m'a remis un échantillon d'une fonte provenant d'un minerai de fer oxydulé, traité dans un haut fourneau marchant au charbon de bois. C'est une fonte blanche à petites lamelles, d'une densité de 7,45; on en fait des pilons pour bocarder les quartz aurifères si abondants dans les syénites et les grunstein porphyriques de la province d'Antioquia; sa du- reté comparable à celle des fontes très-manganésiferes la rend très-propre à cet usage : on l'attribuait à la présence du nickel. En effet, en dissolvant la fonte de Medellin dans l'acide chlorhydrique on obtient une solution d'im beau vert. Je n'ai pas tardé à reconnaître que la teinte verte n'est pas due au nickel, mais à du chrome. » L'analyse a donné : Carbone combiné 4 '4" Graphite 0,00 Silicium 0,^5 Phosphore o ,07 SoulVo traces. Arsenic 0,00 Azote o,o' Manganèse o ,84 Chrome • ■ ' ,^ de manière à satisfaire aux conditions dé- finies extrêmes et initiales suivantes : (3) («. ),=., = - («.k=., (e. i2. g)^^^^^ = (e, iX g)^^_; (4) K)< = o=0, («.), = „= O, (^^■),_=V. (Îl. = o=-^- » Quand les densités et les élasticités sont constantes clans chaque barre, supposée être en tronc de pyramide ou de cône, en sorte qu'on ait, w,, Wo étant les bases libres et /?,, h., deux constantes positives ou négatives, (5) Û, = 0), h + ijj , i2^=ojJi+J ( 879) les équations aux dérivées partielles (i), si l'on tait, pour abréger, (6) — =A-j, ^ = kl, ^ ' n, " n, -' ont pour intégrales les expressions finies (7)"'==- ï^TÂ^ ' "^= ï;T^7 ' où J ,, F, ,^2, Fo sont des fonctions arbitraires, qui doivent, pour notie pro- blème, prendre une suite de formes telles que les conditions définies (2), (3), (4) soient satisfaites de oc, = o à x, ^ a, , de a'o = o à jr o = «o, et de / = o à t ^ ce . » Or on peut., par de simples ijuadralures., trouver ces formes successives, lors même qu'au lieu dfs conditions initiales (4) on aurait, plus générale- ment, pour H,, »,, — ') -j^ des fonctions quelconques continues ou discon- tinues de j?|, Xj à l'instant ^ = o de la jonction. » Pour nous borner ici au cas, exprimé par (4), de deux vitesses initiales V,, Vo sans aucune compression préalable des bnrres, si nous a|jpelons Ç, en général, la variable de chacune des quatre fonctions, et si, pour expri- mer les limites de ses valeurs entre lescpielles la fonction conserve une même forme en Ç, nous nous servons comme en 1867, en la modifiant un peu,, de la notation claire et commode indiquée en 1864 par M. Phil- lips, les équations (4) nous donnent d'abord : (8) 2kj:(-ç = ';-^"') = '^, ^Lj.k = (9) ^k,FA: = ''^] = -^, 2LFJ^: //, + "3 1 \.v /'. ' ■ 2 /h h.. + a> :) = — 5 ■?. II, -+- rij 2 sans qu'il faille ajouter de constantes, car celles de (9) détruiraient celles de (8) en composant les y, -+-F|,yo + Fo entrant dans «,, 11.,. )) Or la première condition-limite i ~] où l'on met pour //, sa va- yc/.i-, /x,=o ' leur (7) en jc, et t donne, si l'on y remplace JC,-\-/l,~li,t par ^, (IVni ,v, + /i, -h /,-,t pur ihy — 'Ç,, et si l'on y suppose/, (2//, - Ç) cu.,iiu eu Ç, une équation contenant F, Ç et F', Ç, et qui peut èîre regardée comme différeniielle linéaire du premier ordre en F, et 'Ç. Cette équation foiuuit en l'uitégrant, C, étant uiie cou- ( 88o ) stante, et l'on a en faisant de même pour avoir F^ : 10 a^jFjl Ç:=; ) =; idem ,ivec des indices a. \ A, J » Mettant, d'après (8), — (2/4, — Ç)° pour 2/r,yi | 2^, — ^ = ' '| et effectuant, puis déterminant les constantes de manière que les expres- sions (10) donnent la même chose que les expressions (9) pour la limite commune Ç = h, ou lu, on trouve que ces constantes C doivent être nulles, d'où (n) 2A,r,(^, = ,^^ ) = -—' ^^'^^^-\^ = h, j= — )) Pour pousser jusqu'à des valeurs indéfiniment plus grandes que h,-h-a,, //j + rt2,et indéfiniment plus petites que A, — rt,, hn — «j les variables res- pectives dey, et ^21 Fi et F^, nous nous servirons des conditions de jonc- lion (3). De la première et de sa différentielle par rappoit à t, si l'on tirey. ety^' pour substituer dans la seconde, et si maintenant F, et Fj sont sup- posés connus, on aura, en remplaçant a,-\-h,-hk,t par ^, d'où a,-\-/l, — /<,t par 2cl, -\- y.h , — Ç, . . . une équation différenlielle linéaire du premier ordre eny, Ç et Ç. I/élimi- naliou àe J\^f[ en fournira de même une eny^Ç et Ç, d'où, en faisant pour abréger, on tirera, en les intégrant, c', et C, étant deux const;intes, et ip,, ç, deux fonctions de Ç qui dépendent de F,, Fj déjà connus, disons-nous, entre d'autres limites finies de leurs variables que y,, f\. 1) Les deux formules (10) cl les deux formules (i3), jouani ici le même ( 88. ) rôle que celles (]iii sont :\\tpe]éi's promotrices ;m Mémoire de 1867, servi- ront à déterminer successivement et alternativement les F,, F,, n;n- les f,,/-^, et les /", ,/^ par les F,, Fa, de manière à reculer chaque fois les limites des intervalles dans lesquels sont renfermées les valeurs de leurs variables, in- tervalles qu'il faudia qiielque'fois scinder en |)lusieui's autres. T.es intégra- tions, toutes (le la forme / Ç"e"'c/Ç, s'effectueront facilement. » Lepriibléme des i^îats successifs du système de deux barres dont les dimensions transversales varient uniformément tl'un bout à l'autie se résout donc de la même manière, en termes finis, mais seulenscnt |)lus conqjli- qués, que le problème correspondant relatif aux harres prismatiques. En construisant les mêmes diagi'anuuesqne pour celui-ci, c'est-à-dire en traçant des réseaux de droites obliques dont les équations sont x, -{-h, ±/i,ion Xo + /?2 ± /»'2^ ^= diverses constantes, leurs cases indiqueront conunodé- ment et clairement les limites entre lesquelles les valeurs â<^ it, et n.,, et par conséquent celles des vitesses et des comjiressions, ont les luémes ex|)ressions en jc, ou X2 et t, et au delà desquelles ces expressions changent. » La solution s'étendrait même à ])lusieurs barres juxtaposées bout à bout, et par conséquent au choc de (\e\ix solides allongés quelconques à axe rectiligne, car ces solides peuvent toujours être approximativement décomposés en troncs de pyramide à base queiconcpie. » ASTI\OINOiMIE. — Sur le spectre de la comète de Broraen; par le P. Secchi. « En profitant de quelques soirées assez claires, j'ai examiné le spectre prismatique de la comète île Brorsen, qui est maintenant assez bien visible. Le résidtat m'a paru uiérilcr d'être communiqué à l'AcadéMiie. » Ce spectre n'est pas assez visible avec les s|)ectroscopes composés à fente, la lumière étant trop faible; aussi ai-je employé le spectroscopesinq)Ie à vision directe. Pour fixer la position des raies, j'ai fait usage d'abord de l'image directe de la comète, vue avec son spectre; mais comme la hunière était encore trop réduite, j'ai déterminé les positions relatives des raies eu les comparant à celles de Vénus, ( t plaçant la comète et la pLinète suc- cessivement à la même |)lace dans le chert lniu'. Les deux méthodes onl donné un résultat concordant, mais la dernière laissait plus de lumière. » Le spectre de la comète est discontinu : il est formé d'abord d'une faible lumière, remplissant le champ île la vision, siu- laquelle se détachent (.. 11., iS(.8, !'■'■ S'-m<-ji,e. (T. LXVI, N" 19.) ■ 16 ( 882 ) trois zones assez vives pour paraître mèine plus dilatées que le reste du fond. La zone la plus vive est celle du milieu, tpii occupe la couleur veite et correspond à la région comprise entre le magnésium {b) et l'hydro- gène (F), mais beaucoup plus près du premier; la largeur de cette zone est trés-limilée, elle n'excède pas le cinquième de la distance entre les deux raies. Aux instants où l'atmosphère est particulièrement favorable, elle se réduit presque à luie sim|)le ligne brillante, de la grandeur appa- rente du noyau de la comète. Une autre zone brillante, mais beaucoup moins intense, se trouve dans le vert jaune, au milieu de la distance com- prise entre le sodium (D) et le magnésium [b). On distingue quelquefois une autre bande dans le rouge, mais elle est très-difficile à fixer. La troi- sième zone d'intensité lumineuse, à peu près intermédiaire entre les deux précédentes, se trouve du coté du bleu, au tiers environ de la distance couiprise entre F et G à partir de F. Cette bande est assez brillante pour être bien mesurée et produire par scintillation l'apparence linéaire. » Voici la position relative de ces bandes, rapportées au spectre de Vénus eu parties du micromètre : Sodium (D) 5,i3 Comète, première bande luniineuse 5,92 Magnésium (b) 6,83 Comète, deuxième bande très-brillante 7) 07 Hydrogène (F) 7,94 Comète, dernière raie 8,52 Raie G i o , 87 » Ces mesures sont aussi exactes que le permet la faiblesse de la lu- mière de la comète, qui est à peine celle d'inie étoile de 7® grandeur. Les baiules sont assez diffuses à cause du diamètre sensible de son noyau, qu'on ne peut diminuer avec la fente, car alors tout ou presque tout disparaît. » Ces observations nous conduisent déjà à des résultats assez intéres- sants. Il semble d'abord permis d'en concliue que la lumière n'est pas uniquement formée de lumière solaire réfléchie ; celle qui provient du Soleil ne constituerait peut-être que le fond diffus du champ de la vision. La comète aurait donc une lumière propre, dont la teinte est très-voisine de celle des nébuleuses, mais dont la position diffère beaucoup de celle des raies nébulaires, dont l'une coïncide avec^; l'autre raie de la comète est aussi différente de position et du côté opposé, plus près du magnésium que la raie nébidaiie. Il est ainsi prouvé que le déplacement ne provient pas du mouvement, mais qu'il tient à la nature de la matière corné- ( 883 ) taire. Ces bnndes étant d'ailleurs plus lumineuses que celles d'une étoile de grandeur égale, on est porté à croire à une lumière propre émanant de la comète. Les mesures ne sont pas assez précises pour pouvoir rap- procher rigoureusement ces spectres des autres spectres connus, et d'ailleurs on sait maintenant que cette comparaison serait illusoire, car la visibilité des spectres dans les gaz dépend d'un grand nombre de circonstances qu'il nous est impossible de déterminer. » En second lieu, ce spectre est très-semblable à celui que, d'autres astronomes et moi, nous avons observé dans d'autres comètes. Ainsi on peut déjà généraliser ces résultats par induction, et cela fournirait un ar- gument pour l'origine extraplanétaire de ces corps. » En faisant usage de Vénus, voisine de sa plus grande digression, et analysant avec un spectroscopeà vision angulaire, muni de deux prismes et construit par M. Hoffman, j'ai vu que la lumière montre des traces d'ac- tion atmosphérique, à une élévation au-dessus de l'horizon où ne serait pas sensible celle de l'atmosphère terrestre. Ainsi il resterait à attribuer cette influence à l'atmosphère de Vénus elle-même. Cette influence se ma- nifeste assez bien dans la région de Brewstcr nommée o, et dans l'autre région qui précède le sodium; ces bandes sont dues à la vapeur d'eau. Les raies de l'azote de l'air près de F sont aussi très-renforcées, ce qui prouve la présence d'une atmosphère analogue à la nôtre, autour de cette planète. » Ces observations ont été confirmées avec desspectroscopes simples, faits avec des prismes de M. Merz, de Munich, et de M. Hoffman, en emplojant des oculaires formés de lentilles cylindriques qui m ont été envoyés par M. Merz, et qui sont d'une admirable perfection. » Maintenant que nous pouvons pénétrer dans la constitution steiiaire avec ces moyens si puissants, je me suis demandé si la diversité des spectres dans certains types d'étoiles ne tiendrait pas plutôt à des différences dans les proportions des substances qui les constituent qu'à une diversité absolue des matières elles-mêmes. J'ai commencé cette étude en détail pour rapprocher entre elles les étoiles de 2* type, les étoiles jaimes comme notre Soleil, et les étoiles rouges de 3" type. » En comparant ensemble les deux étoiles a. Orion et a Bootis (Arcturus), on trouve une identité surprenante entre la place des raies principales et celles de notre "Soleil. Plus de trente raies se sont montrées identiques avec celles de la carte de Fraunhofer, qui, par ses dimensions, se piète mieux à ces comparaisons que la grande carte de Kirchhoff. La différence 116 . f 88/, ] fondamentale me parait consister en ce que les raies les ])liis fortes sont pins intenses dans oc Orinn que d.ins Arctnriis, et tontes le sont moins dans le Soleil. Du reste, on iiotnrait se demander si, même dans notre Soleil, l'intensité de ces raies est constante, et on est porté à en donter qnand on compare la fignre de Fraimhofer avec celle de Van der Willingen, dans laquelle on trouve des raies plus faibles que celles qui sont marquées par le premier observateur. Le groupe qui ressort le mieux dans cessystèmes de raies est celui du fer; u Orion a de plus des systèmes d'absorption gazeuse analogues à ceux de notre atmosphère. Mais cette espèce de re- cherche n'est (ju'éhauchée et demande encore bien du temps pour arriver à des résultats définitifs. » Malheureusement, on ne peut pas trop avancer cette étude, à cause du petit nombre de soirées propices et sans Lune, et pour ne pas trop fatiguer l'œil. En effet, il se présente un phénomène assez cuiieux qui prouve que l'obseï vateiu' doit rester un peu sur ses gardes dans ces recherches. Lors- que, après avoir tenu l'œil fixé sur le s|)ectre d'une étoile quelque temps, on regarde dans le chercheur de la grande lunette, on voit pendant plusietu-s secondes une bande absolument noire, à travers le champ lui-même des dimensions exactes du spectre. 1/œil se trouve ainsi paralysé par cette lu- mière décomposée, bien plus que par une lumière blanche d'intensité pareille. InversenienI , en mettant l'œil à la lunette, dans les premiers instants on ne voit presque aucun des nombreux détails qui commencent ensuite à ressortir peu à peu jusqu'à une netteté complète. Ces phéno- mènes montrent qu'il faut méuai^er l'œil, et qu'en abusant de ces travaux on en pourrait souffrir. » Mais en même temps on voit quelle intensité de lumière est capable de conserver le système à lentilles ocidaires cylindriques : on aurait à peine soiqjçonné, il v a quelque temps, que l'œil pût être fatigué par la lumière du spectre d'une étode. » MPiTÉOROLOGlE. — .Sur la propaqnlion des tempêtes provenant de l' Adantiqiie vers les eûtes de l'Italie. Note de 31. Cii. Matteitcci. « En examinant les registres qui ont été recueillis pendant les deux dernières années, depuis avril 186G jusqu'à ces derniers jours, par le Bu- reau central météorologique, qui est le centre du service organisé sur nos côtes par le Ministre de la Marine, on constate un fait sur la propagation (le ces tempêtes en Italie qui a une certaine importance |jour nous et aussi pour la science. ( ■s«-'5 ) » En prenant note des tempêtes qui ont assailli les côtes occidentales de l'Irlande et de l'Angleterre, et qui ont été accompagnées par une baisse barométrique de i5 à 20 millimètres et quelquefois en biver de 28 à 33 mil- limètres, on trouve dans nos registres les résultats inscrits dans le tableau suivant : Nombre Tempêtes lotal des tempêtes, arrivées en Italie. Janvier 8 5 Février 16 5 Mars i^ 4 Avril 12 3 Mai. 4 1 Juin. . 7 2 Juillet II 2 AoiJt 7 2 Septembre 9 2 Octobre 5 5 Novenibre i ?. 9 Décembre 12 9 I 1 8 49 » On voit par ce tableau ciue,dans les mois d'octobre, novembre et dé- cembre, la propagation des tempêtes de l'Atlantique vers l'Italie est beau- coup plus fréquente que dans tous les antres mois, et que, au milien de l'hiver, et principalement en été, celte propagation devient beaucoup moins fréquente. En effet, dans les trois mois d'octobre, novenibre et décembre, siu" 2q tempêtes, il y en a eu 23 qui sont arrivées avec beaucoup de forte siu' la Mériiterranée. » An contraire, dans les mois d'avril, mai, juin, juillet et aoiit, sur 4i tempêt(S, il n'y en a eu que 8 arrivées en Italie. » IVOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre cpii remplira, dans la Section de Chimie, la place devetuie vacante par la nomination de M. Dumas aux fonctions de Secrétaire perpétuel. An premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 58, M. Cahours obtient 38 sufirages, M. Jiertlielot 19 » Il y a un billet blanc. ( 88G ) M. Cahocrs, ay:uil véunï la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination des deux candidats qui doivent être présentés par elle, pour la place de Membre titulaire du Bureau des Longitudes, laissée vacante par le décès de M. Foucault. m La Commission chargée de préparer une liste de candidats pour cette nomination avait présenté, dans le dernier comité secret, la liste suivante : En première ligne M. Piiiseux; En seconde ligne, ex aequo, \ M. Lœvy, etpar ordre nljilmhétiqui'. \ M. Wolf. Au premier tour de scrulin, destiné à choisir le candidat qui doit être présenté en première ligne, M. Puiseux obtient 56 suffrages, M. Wolf. I Au deuxième tour de scrutin, destiné à choisir le candidat qui doit être présenté en seconde ligne, M. "Wolf obtient 36 suffrages, M. Lœvy i4 » Eu conséquence, la liste présentée par l'Académie sera composée de \,\ manière suivante : En première ligne M. Puiseux. £■71 seconde ligne M. AYolf. MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Sur la pression du snng dans le système arlériel ; par M, PoisEun.LE. « Dans une thèse soutenue à la Facidté de Médecine de Paris, d y a longues années, on a étudié expérimentalement les pressions «pie pouvait donner l'arbre artériel aortique à l'aide d'un manomètre à mercure, ou hémodynamomètre appliqué on des points quelconques de son parcoiu's; ( 88? ) et on a constaté que les pressions ne diminuent pas, comme le pensait Bichat, au fur «t à mesure qu'on s'éloigne du cœur, de manière à s'éteindre complètement dans les capillaires, mais que ces pressions sont les mêmes en tout pouit du système artériel. » Ces expériences, répétées chaque année au cours de Magendie, au Collège de France, et aussi par la plupart des physiologistes, confirmèi-ent l'exaclitude de ce résultat; cependant quelques savants allemands, parmi lesquels ou compte M. Volkmann, ne l'admettent pas. La lectin-e que j'ai l'honneur de faire aujourd'hui a pour ohjet de donner l'explication de ce fait qui n'a, en effet, aucun analogue dans l'hydrodynamique. » Le système artériel, dont les parois sont résistantes et aussi émi- nemment élastiques, n'a qu'un seul orifice d'entrée, l'aorte, mais il pré- sente un très-grand nombre d'orifues de sortie s'abouchant avec les capil- laires. I' Rappelons une circonstance dont nous déduirons bientôt une consé- quence importante : toute l'ondée sanguine lancée par le cœur dans l'arbre artériel, ne passe pas dans les capillaires; il n'y en a que le tiers environ; les deux autres tiers servent à dilater les artères et à rendre continu, par leur retrait, le mouvement du sang dans ces petits vaisseaux. » Cela posé, rapportons les expériences que nous avous faites pour éclairer le point qui nous occupe. » 1° Nous avons d'abord considéré les pressions dans l'écoulement de l'eau à travers des tubes cylindriques de laiton de même diamètre (i). » A. Ecoulement à gueule bée. — On reconnaît, en effet, comme l'ont ob- servé les hydrauliciens, que les pressions diminuent au fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'origine du tube. u B. Ecoulement en rendant le diamètre de l'orifice terminal jilus jjctit. » Dans ces cas, les pressions obtenues sont plus grandes que précédem- ment, et diffèrent d'autant moins entre elles que le diamètre de l'ajutage terminal est plus petit. )) 1° Écoulement par des orifices multiples de sortie. » C. Cas oii la somme des lumières des orifices multiples de sortie cstenviion le quart de la lumière du tube. » Ici les pressions sont pour ainsi dire les mêmes, et elles tendent beau- coup à se rapprocher de la hauteiir de la charge. » De ces expériences sur les tubes rigides il résulte cjue les pressions sont [i) Coni/Jles rendus, scauce du i3 août i86o. ( 888 ) égales l()rs(jiie la soinine des limiit'tes des orifices de sortie est moiiulre que le cjuart, le tiers, par exemple, de la lumière du tuyau. » I^es mêmes expériences ont été faites sur des tubes île caoutchouc vol- canisé. Le tube dont il s agit est conique et a 142 centimètres de longueur; In grosse extrémité voisine du réservoir a 23 millimètres environ de diamètre, l'extrémité bbre <\st de 12 miihmelrcs. De chaque côté de ce tube se trou- vent neuf tubes supplémentaires, de 3 millimètres de diamètre. L'un de ces petits tubes, près du léservoir, reçoit un manomètre A, dont le tube de verre a un diamètre iuléiieur de 7""",'i; un autre petit tube supplémen- taire, placé près de l'orifice terminal, reçoit aussi un manomètre B, en tout semblable nu précédent, et contenant le même poids de mercure : l'eau du réservoir est maintenue à un niveau constant. )) 1" Ecoulement à r/netde liée. — Tous les robinets fixés à l'extrémité de cha(]ue petit tube supplémentaire sont fermés, on ouvre le robinet du réser- voir; le mercure s'élève, dans la grande branche du manomètre A voisin du réservoir, à 18 millimètres, et dans la même branche du manomètre B, près de l'orifice terminal, à 5 millimètres. Sans calculer les pressions don- nées par chaque instrument, nous pouvons dire que, dans ces tubes, on constate aussi les mêmes phénomènes que dans les tubes rigides : les pres- sions dmiinuent en s'éloignant de l'origine du tube. » 2" Ecoulement par treize issues. — On ouvre les robinets de douze tubes supplémentaires, six de chaque ci)té, ainsi que le robinet de l'oi ifice terminal du grand tube de caoutchouc, dont le diamètre est réduit à 3 millimètres par un ajutage. L'eau s'écoule donc par treize orifices; la colonne de mercure dans le manomètre A s'élève, dans la grande branche de l'instrument, à 4o""°,5, et dans la branche correspondante du manomètre B, a /|0 milli- mètres. On chantje de jiosilion les deux manomètres, c'est-à-dire qu'on met le manomètre B à la place du manomètre A, et réciproquement, et chaque instrument donne l'indication précédennuent observée. Dans cette expé- rience, la somme lies Imuières des 01 ifices «h; sortie est environ le quart de la lumière de l'orifice d'entrée du tube de caoutchouc. » Dans l'expérience suivante, rajjpareil est précédé d'une l)oule de caout- chouc de forte épaisseur, «tout la capacité est de 200 centimètres cubes environ. Du côté du réservoir se trouve une soupape s'ouvrant de dedans eu dehors; la partie opposée de la boule est en comnuinication avec la grosse extrémité du tube. Un levier est disposé de manière à comprimer instantanément la boule. Les robinets de tous les ttdies supplémentaires sont ouverts, ainsi que celui de l'orifice terminal, réduit à 3 millimètres de ( 889 ) diamètre; on comprime instantanément la boule de caoutchouc, le mercure s'élève dans le manomètre A à 83""", 5, et dans le m.niometre B à 83 nulli- métres. Ici les orifices de sortie sont au nombre de dix-sept, et la somme de letn- lumière est un peu moins de la moitié de la luiiiiere de l'orifice d'entrée. En faisant varier la charge du réservoir et le poids qui comprime instantanément la boule de caoutchouc, on obtient des résidtals analogues. » La même expérience, faite à la Sorbonne dans le laboratoire de M. Milne Edwards, qu'il avait bien voulu mettre à notre disposition, a eu pour témoin, le 9 août 1864, M. Claude Bernard, qui a constaté ces ré- sultats. » Dans ce que nous venons de voir, les pressions ne sont égales partout, qu'à la condition que le liquide se meuve dans des espaces allant en dimi- nuant. » Mais, relativement au point de la circulation que nous étudions, les physiologistes disent que le sang s'y meut en parcourant des espaces de plus en plus grands, de manière que l'ensemble du système artériel jus- qu'aux capillaires formerait une cône tronqué, dont la petite base serait à l'origine de l'aorte et la grande aux capillaires. » Si, en effet, le sang parcoiu't ainsi des voies de plus en plus larges, comme la pression du sang au delà des capillaires, dans les veines, est bien plus faible que celle du sang dans les artères, il est impossible d'admettre que dans ce cas toute l'ondée de sang poussée par le cœur ne passe pas en même temps dans les capillaires. Cependant nous avons rappelé précédem- ment que ces petits vaisseaux ne donnaient seulement accès qu'au tiers environ de la quantité de sang lancée par le cœur. Puisqu'il en est ainsi, il faut nécessairement qu'il y ait insuffisance des vaisseaux capillaires, c'est- à-dire que l'ensemble des lumières qu'ils présentent soit trop petit. De là il résulte que la portion perméable au sang des dernières ramifications arté- rielles et des capillaires est bien inférieure à la lumière de l'aorte, condition indispensable à l'égalité de pression. » Nous venons de dire la partie perméable des dernières ramifications artérielles et des capillaires, et non la somme de leurs lumières, ce qui est bien différent. En effet, on sait que la surface intérieure des petits vaisseaux est tapissée d'une couche immobile de liquide ilont l'épaisseur est d'autant plus grande que leur diamètre est plus petit (1), de sorte que la présence (1) Recherches sur les causes du mouvement du sang dans les vaisseau.v ca/>tllaires, t. VU des Mémoires des Savants étrangers , p. 44 '^^ Mémoire. C. R., i86S, I" Semeslre. (T. LXVI, N» 19.) I ' 7 ( 890 ) de cette couche diminue beaucoup leur partie perméable; ajoutons en outre que le frottement du liquide conire lui-même tend aussi au même but en ralentissant sa marche. » Qu'il nous soit permis de rapporter ici quelques résidtiits d'hydro- dynamique qui légitiment cette manière de voir. » En s'appuyant sur la fornude relative au mouvement des liquides dans les tubes de petits diamètres (i), on détermine le débit d'iui U\be cylin- drique de verre F, dont le diamètre intérieur est o""",652 et la lon- gueur 200 millimètres; il doiuie, à une certaine pression et pendant un certain temps, 169^,276 d'eau; la lumière de ce tube est o"'°"',333 8756. On cherche ensuite le produit d'un tube E de diamètre beaucoup plus petit, o""", 029 38, et de 2 millimètres de longueur; à la même pression et pendant le même temps, le débit est 69"'""^, 74. La lumière de ce tube est Qmiuq QQQ 678. Le nombre de ces tubes E, qui ensemble donnent le mémo débit que F, est 2 427, et leurs lumières réiuiies égalent i"""i,645 5o6, c'est-à-dire que ces tubes E, pour donner le même produit que F, ont en- semble une lumière cinq fois plus grande environ que celle de ce dernier tube. C^ette somme des lumières des tubes E serait encore plus grande si le tube F diminuait de longueur. » Ce que nous venons de constater ne peut être attribué, quant à pré- sent du moins, qu'à la présence de la couche immobile de liquide qui tapisse les parois des très-petits tubes, et aussi au frottement qu'éprouve dans son mouvement le liquide contre lui-même. » Des faits précédeuuncnt exposés, nous pensons donc pouvoir conclure que la circulation artérielle réalise à l'état dynamique le principe d'éga- lité de pression de Pascal à l'état statique. » Ces points que nous venons de traiter font partie d'un paquet cacheté que nous avons eu l'honneur d'adresser à l'Académie, et qu'elle a bien voulu accepter dans sa séance du 28 août i865. « (l) Rcriifichrs r.rpcrinifntalr>. sur le mnufcinc/it des li(iuiiles dniis les (iihes de très -petits dininètres, t. IX (les Mémnires des Stii'/i/ils rlningers, ]). 8(> (lu !\l("moire 89' ) MEMOIRES PRÉSEIVTES. CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur un nouveau procédé de recuite des sucres sables et mélasses, au moyen duquel on obtient la décoloration, réparation et la clarification de ces matières sans emploi de noir animal, ni de substances alhu- mineuses. Noie de M. C. Woestyn, présentée par M. Balard. (Renvoi à la Section de Chimie.) « Les sucres étant dissous à un degré Baume qui peut varier suivant les besoins de l'usine, on introduit, sous forme de lait, une quantité de chaux d'autant plus considérable que le produit est moins pur; cette chaux se compte par inUliémes pour les belles nuances de sucre et s'élève progressi- vement aux centièmes pour les nuances jaunes. Après avoir achevé le mé- lange bien intime de la chaux et du sirop, on introduit dans la masse un courant d'acide carbonique que l'on prolonge jusqu'à ce que le papier réactif ne montre plus trace d'alcalinité. » Les opérations précédentes doivent être faites à une température peu élevée si l'on veut obtenir le maximum d'effet (dans mon usine, j'opère entre 20 et 3o degrés centigrades). On termine l'opération par une ébulli- tion qui a pour but de décomposer les bicarbonates, et l'on procède à une Hltration mécanique que j'effectue au moyen de filtres-presses. Dans le cas même où le liquide n'est pas trop den.se, on peut opérer par décan- tation. ■» La nuance des sirops obtenus est réduite à la moitié, au tiers ou au quart de la nuance primitive, suivant la proportion tie cliau.'i qu'on aura employée, car plus on force cette i)roportion, plus l'effet obtenu est consi- dérable; en opérant, par exemple, sur des sucres de couleur citron on re- çoit, avec 4 pour roo de chaux par ce procédé, des sirops blancs qui se peuvent cuire directement en raffiné » La saveur de ces .Mrops est parfaite et ne rappelle en rien le goût désa- gréable des sucres dont on est parti, ce qui indique une grande épuration dans le produit. La clarification est aussi complète que possible, les nou- veaux sirops filtrent facilement et ont le brillant et la limpidité auxquels on pourrait parvenir avec le sang ou le blanc d'œuf; les cuites en sont des plus faciles. » J'avais déjà consigné ce dernier effet, il y a deux ans, dans un Mé- 117.. ( ^9^- 1 moire sur les dangers de l'emploi du sang gâté dans le travail d'une denrée comestible comme le sucre, Mémoire que j'avais adressé à l'Aca- démie impériale des Sciences deSnint-Pétersbourget qu'elle a daigné recom- mander à l'attention du Conseil des médecins de l'Empire; depuis, la plu- part des raifincurs russes ont abandonné l'emploi du sang dans la fabrica- tion du sucre raftiné. La question avait en Russie mie importance toute spéciale, attendu que beaucoup de sectes dans l'Empire et dans les popu- lations limilropbes du côté de l'Asie, |jar suite de croyances religieuses, refusent de consommer le sucre préparé avec le sang. " 11 faut, |)our expliquer les l'éactions précédentes, admettre que le car- bonate de chaux naissant forme avec la matière colorante contenue dans les sirops une laque insoluble dans ce milieu ; on peut du reste s'assurer de ce fait en examinant le dépôt après lavage réitéré; il a alors luie coloration qui lappelle celle du sucre ipii a servi de point de départ : un effet aualo- logue se produit sur les substances qui troublent la transparence des sirops, car ces derniers, après l'opération, sont |jarfaitement clarifiés. )) Je ne terminerai pas ce sujet sans appeler l'attention sur ce fait, que dans ce procédé on peut saturer complètement le sirop en présence du dé- pôt calcaire, sans crainte de redissoudre la laque produite. Dans le procédé d'épuration des jus de betteraves par excès de chaux et carbonatation, chacun sait au contraire qu'en terminant entièrement la saturation on re- dissout les laques obtenues. Ou serait donc tenté d'admettre une différence radicale entre la matière colorante des sucres jaunes et celle du jus de bet- teraves, ou la présence de matières qui, dans le second cas, rend la laque solidjie quand on tulève toute la chaux. » Chacun comprendra que si à la décoloration due à ce procédé eu vient à ajouter celle apportée par le noir, on puisse arriver à produire avec des sucres de qualité secondaire des raffinés de toute beauté. Les mé- lasses ainsi traitées donnent des résultats analogues. » Ce système de travad a cela de précieux qu'on peut en faire l'applica- tion avec le matériel habituel des fabriques de sucre, et qu'il permet à ces usines de raffiner leurs produits pendant la morte saison, et d'offrir au pu- blic des sucres raffinés qui ne le cèdent en rien à ceux des grandes lat- fineries. Les sucres que j'avais exposés dans la section russe de l'Expo- sition universelle de i86y, et qui ont obtenu la médaille d'or, avaient été traités de cette manière. » ( 893 ) GÉOLOGIE. — Concordance des phénomènes (jhiciaires avec le décioisseinenl régulier de la température générale de la terre et avec les soulèvements ré- cents; parM. H. DE Villkxeuve-Flayosc. (Extrait |);ir rauteiir. ) (Renvoi à la Commission précédemment nommée ponr les antres Mémoires géologiques de M. de Villeneuve.) « Dès l'année 1864 j ai exposé dans des réunions scientifiques, à Paris et en province, une théorie qni concilie l'extension générale des glaciers de l'époque quaternaire avec leur débâcle à l'origine de l'ère actnelle, et lenr retrait présent, soit avec l'histoire de la physique générale du globe terrestre, soit avec celle des récents soulèvements. » Depuis 1864, le savant M. de la Rive, de Genève, MM. Franckland, Tyndall, Lecoq, Charles Martins, Escher de la Linth, Ed. Collomb, Alph. Favre, Pictel, et M. Fayot, de Chamonnix, ont émis quelques idées con- formes à la théorie dont je donne ici les bases fondamentales. » L'extension et l'abaissement du niveau des neiges et des glaciers sont, dans une latitude donnée, dus à l'abondance des neiges et par conséquent à l'humidité afflnente sur les hautes montagnes qui fonctionnent comme de puissants réfrigérants. Ainsi, le mont Blanc, qni ne convertit en neige qu'une nappe d'environ 2 mètres d'eau, pourrait en congeler plus de 3o mètres s'il était baigné par une masse suffisante de vapeurs aqueuses. » La comparaison des niveaux des neiges et des glaciers sur les divers ver>ants des Alpes, des Andes, de l'Himalaya, justifie renoncé suivant : » Dans les hantes chaînes, les neiges et les glaciers descendent généra- lement plus bas dans le sens de l'exposition la plus humide, et celle-ci est nécessairement la plus chaude, puisque les vapeurs d'eau y viennent verser une plus grande quantité de leur calorique latent. Ce phénomène, reconnu dans les Alpes par M. Studer, est très-accentué dans l'Himalaya, où les neiges du versant qui regarde l'équateur descendent laoo mètres plus bas que sur le versant opposé. Le tableau ci-joint des altitudes comparées des neiijes et des glaciers justifie celte induction générale. j> Sous nos yeux, dans leurs oscillations, les glaciers suivent la même loi. Ils progressent pendant les années humides, ils rétrogradent pendant les années sèches, et bien souvent celles-ci correspondent à la températiu'e movenne la plus basse. » De 1812 à 1820, les progrès des glaciers du mont Blanc ont été très- sensibles. Après quelques années le mouvement inverse s'est dessiné, et, avec quelques alternatives, le reirait a continué jusqu'en 1866. Le glacier ( 894 ) des Bois est remonté dans la vallée sur une longueiif de 3iS8 mètres; celui de la Tour a reculé de plus du double de ce chiffre. » Or, de 1812 à 1820, période d'extension des glaciers, la température; moyenne de Paris a été de 10°, 29, tandis que, entre 1820 et i838, cette température moyenne n'a été que de fo°,25. » Les glaciers ont ilonc diminué sous l'influence du climat refroidi et des pluies moins fortes; ils ont au contraire progressé sous le régime à la fois plus chaud et plus humide. » La période quaternaire était en général bien plus humide que l'ère actuelle, puisque les soulèvements récents ont émergé bien des surfaces auparavant couvertes d'eau qui étaient des foyers d'émission de vapeurs. Citons un exemple. » Au pied des Alpes s'étendaient les lacs des bassins de la Durance, du Rhône, de la Saône, de la Loire, du Rhin et le golfe du bassin du Pô. L'hu- midité donnée par une source d'évaporation est en raison inverse du carré de la distance du foyer évaporatoire. D'après cela, les Alpes pouvaient re- cevoir quinze fois plus de vapeurs d'eau qu'aujourd'hui. Ces hauteurs pou- vaient |)rodnire ainsi les grands glaciers de la période antédiluvienne, quoicjue la température moyenne générale fût plus élevée que celle de l'ère actuelle. Alors se trouvaient rapprochées des climatures opposées : le régime froid auprès des glaciers; un régime tiède à peu de distance des glaces. » Des soulèvements, tracés dans les strates parallèlement aux Alpes prin- cipales, en émergeant le fond des lacs et des golfes, ont, par ce dessèchement, fait reculer les glaciers. Alors ont eu lieu des débâcles violentes, énergi- ment gravées dans les profondes érosions du terrain pliocène, débâcles attes- tées par des blocs que des glaces flottantes pouvaient seules charrier, dé- bâcles enfin favorisées pm' rémission rapide du calorique intérieur produite par les masses soulevées. Les couches rompues de cette période montrent la puissance de la réaction intérieure du sol, aucune fracture ne pouvant se produire sans être suivie du mouvement rapide de la croûte déchirée. Il est impossible de méconnaître la crise violente du cataclysme dduvien établie par la théorie mécanique des ruptures, et révélée par la véhémence des courants aqueux produits par la fonte des grands glaciers. » Dans les oscillations actuelles des glaciers du mont Blanc, les années humides peuvent produire une progression annuelle de 12 mètres. Avec une humidité quintiii)le (uiférieure ;'i celle doiuiée par le calcul), on aurait une progression annuelle de (io mètres, qui pourrait, en 2000 ans, faire ( 895 ) avancer les glaciers jusqu'à lao kilomètres de leur point rie départ. Com- bien donc sont exagérées certaines évaluations de la longueui' de la période déformation des grands glaciers! « Ainsi la physique générale du globe, les lois connues des soulèvements et la chronologie généalogique se peuvent concilier avec les piiénomènes glaciaires quaternaires (i). Altitudes des neiges et des glaciers. niéties. Himalaya. , Penl:e nord Neiges éternelles. . Côté sec 5067 Versant; sud » Exposition humide. 38oo Andes. . De 18 degrés lati- » tude sud " Côté sec 5i8i Sous l'équateur . . " Côté humide 38oo Hauteur moyenne et générale des glaciers des Alpes, d'après M. Studer 1800 Mont Rose Glacier Côté nord sec ... . 1828 » Côté est humide... i4oo Mont Blanc Glacier des Bois i i25 Glacier des Bossons 'ogg Mont Pelvoux . . Glacier du mont de Lans Côté nord-ouest sec 2200 » Glacier du Casset. . Côté est humide. . . 1772 Mont de Cook . ... Latitude sud 43" 4022 Glacier Hochtetter. Côté sec '474 Glacier du Mont de Cook Coté ouest humide . ]5i Cordilières du sud. Latitude sud 46" . D'après Cotta, les glaciers descendent à o mètres. (i) La Faune et la Flore quaternaires démontrent simultanément la juxtaposition, la con- tiguïté des divers climats de cette époque. Alors, d'après M. Lartet vivaient dans un voisi- nage étroit ]es£lephas priiiiigenius et ineridionalis, alors, d'après MM. Heer et de Saporta, le Laurier des Canaries s'étalait pièsdes lieux qui nourrissaient le renne; tout indiquait des climats humides de températures très-différentes, mais très-voisins. Les récentes observations faites par les officiers de la frégate autrichienne la Novarn ré- vèlent une reproduction actuelle des phénomènes glaciaires de l'époque quaternaire. Auprès des antipodes de la Toscane et de la Corse, pour le 43° degré de latiuide sud, sur le ver- sant occidental des Alpes de la Nouvelle Zelande, un des glaciers du mont tle Cook descend jusqu'à la faible altitude de 162 mètre; ;iii dessus de 1; mer. Sur les bords de ce glacier croissent des fougères arborescentes sous l'iiithn nce du climat tiède et uniforme entretenu par la vapeur arrivant sans obstacle de la mer tro])icale du Pacifique. Ne voit-on pas ainsi l'exposition la plus humide d'une chaîne frajtpée par les vapeurs animées du mouvement terrestre de la précession, reproduire les conditions de l'ancieiuie extension des glaciers et ( 89^^ ) MICROGRAPHIE. — Das filmnenls végétaux employés dans l'industrie; caractères jiermellanl île les distinguer entre eux. Note de M. Vétii.lard, présentée par M. Diipiiy de Lôme. (Extrait.) (Commissaires : MM. Brongniart, Tiilasiie, Decaisne.) « Aucun moyen général n'a été indiqué jusqu'à ce jour pour distinguer entre eux les divers filaments d'origine végétale employés dans l'industrie. J^e jute seul peut être reconnu par un procédé chimique dû à M. Vincent. Ce procédé, aussi simple que rapide, permet de distinguer un fil de jute d'un fil de lin ou de chanvre lorsque l'iui et l'autre sont à l'état écru; mais s'ils ont subi un certain degré de blanchiment, la réaction n'est plus aussi facile à reconnaître; de plus, la coloration rouge produite par le traitement in- diqué est commune -au jute, au Phormiuin tenax et à quelques autres fila- ments indiqués par M. Vincent. Enfin il n'existait aucun moyen de distin- guer le lin, le chanvre et le china c/rass. Il y avait doue là une lacune à combler, el c'est vers ce but qu'ont été dirigées les recherches dont nous allons consigner les résultats. » Nous avons eu recours pour ces études à l'emploi du microscope, et an lieu d'examiner les fibres dans leur longueur, comme cela avait toujours été fait jusqu'ici, nous avons essayé de faire des coupes ou sections minces, pratiquées perpendiculairement à l'axe des filaments. Nous allons indiquer les principaux (les caractères que nous avons observés pour quelques-uns des filaments les plus répandus dans le commerce. » Lin. — Lorsqu'on examine à l'œil nu un filament du lin le plus fin et le plus beau, on serait tenté de croire qu'il est simple et homogène. Cepen- dant, en le soumettant au microscope, on voit que c'est un faisceau de fibres plus ténues, juxtaposées et adhérentes les unes aux autres. En liétrui- sant cette adhérence par l'emploi successif et modéré des alcalis bouillants et des chlorures alcalins, et en cherchant à diviser les filaments au moyen de la juxtaposition des bassins do glace avec la belle végétation, privilège ordinaire des climats chauds et humides? INotre théorie des glaciers quaternaires n'esl-elle pas stéicolypée par un spécimen contemporain? I.a marche décroissante de la température actuelle est prouvée par les pieux de chêne veit ^/, [1/,+, — >/,) (W2 — ')'4)- • -C^h- H) Ml fin » La mélliode donnée par Jacobi pour l'intégration de l'équation \^[xdy —jdx) — ^\dy H- Nr/.r = o découle de ce théorème en faisant x^^=\^ Xj = .r et x-^^^j. Les .r^ peuvent d'ailleurs être des fonctions quelconques de Aauy. variables princi- pales. » La démonstration du théorème repose sur les remarques suivantes. Nous avons d'abord : ^p —. 2 ■■'■f'P "'^' '^''^V ~ 2i ^-''P "'' '^ ' "§ "'' ' ?'''" ~ 2 ^'^z' "'' ''■''"" ' et le déterminant des ir quantités dxp, Xp et çj,'"' s'obtient en multipliant le déterminant des coefficients a par le produit «, lu. ■ . «/„ et par le détermi- nant ^logi^i r/logMj I X? I X, I. Tj'équation proposée se transforme ainsi en la suivante ^71/, f/log«/, = o, ou IjP déterminant tt/, a pour expression le produit des différences des racines X, C. R., i«(i8, I" Stnicslre. (T. LWl, IS" 19.) I 19 ( 9o6 ) à l'exclusion de/.;,, ou bien le procluil de toutes les différences, divisé par celui des différences >;, — l/,+i,; on peut supprimer le luuuérateur commun et ne conserver que le dénominateur, ou bien piendre I Pour qu'on puisse avoir à la fois A A, <■ h 9^3' = V A,,4 .r^ = 2 a/,A A,,^ 7/^ = ^ a^^ X;, «,„ il faut que, pour une valeur quelconque de l'indice //, '^ /, «/, = >T 2 '''/'* -^A = 2! ^p'' f /■' "= ^ ^p'' ^^* -^t' donnerait de même, pour une valeur quelconque de l'indice A, h y, ^p/i ^hk — "/7* ^/J == O? et ces relations montrent que lesX^ sont les racines de la résultante des coef- ficients A. On trouve encore et en remplaçant a/,^ par sa valeur tirée de celte même équation, ^■^•hp ^/7 ^ 2u ^P'' ^''^ *''''' d'où h k, I 9\*'' = 2] '^■''p^'' "'' — !Z ^p'' ^"•^■'• En répétant la même opération, ou obtient les valeurs analogues des autres (jp''"', exprimées par les A. L'équation |)roposée ne renferme donc que les n" coefficients A. » Si nous supposons ( 907 ) notre équation prend la foime (Mo + M, a? + M,j- + M3 )■■ + M^x}--\- M^x'-)djc — (No+ N,x + N^r + Na^r^ 4-N4.n- -+- N^j-j^r -+- (P, .r- -t- Po.rr + Pa^)-) (^(i^>- — fdx) = o, et les quinze coefficients M, N, P dépendent des seize coefficients A par quinze relations algébriques que l'on peut considérer comme luic sorte d'intégrale de l'équation ci-dessus. L'un des coefficients diagonaux A^,, reste arbitraire, les quinze relations en question ne déterminent que les différences des A^^. On peut, en effet, les augmenter tous d'une même quantité £, sans rien changer ni aux coefficients M, N, P, ni aux différences \ — X;i, ni aux coefficients a qui déterminent les u. » Gl!;OMÉTRJl£. — Réciproque d'une proposilion sur les coniques Itoiiiotlié- liques qui ont le même centre. Note de M. E. Barbjer, présentée par M. Bertrand. « 1 . Si deux courbes sont telles que taule sécante donne deux segments égaux , compris l'un et l'autre entre les deux courbes, les courbes ne sont cadres que deux coniques homothétiques. M. J. Bertrand, après avoir mis en évidence le défaut d'une prétendue démonstration de cette proposition, la démon- tra, dans ]e Journal de M. Liouville, dans le cas de deux courbes infiniment voisines; nous pouvons démontrer la proposition en général, comme on va le voir dans cette Note. » 2. Lemnie. — Si l'on peut démontrer qu'une courbe est telle, qu'en prenant à volonté deux points sur cette courbe, on puisse faire passer une conique doublement osculatrice à la courbe en ces deux points, la courbe ne peut être qu'une conique qui se confond avec toute conique double- ment osculatrice qu'on lui mènerait. » Pour démontrer cette proijosirion, rappelons-nous : i" que M. Ber- trand a démontré que les coniques sont les seides courbes tlont toutes les lignes diamétrales sont droites; 2° qu'il n'y a pas de courbe qui, en un point quelconque, ait avec la tangente au même point un contact d'ordre supérieur au premier. » Au milieu de la droite qui joint les points d'osculalion de deux courbes doublement osculatrices, les lignes diamétrales conjuguées à la direction de la droite sont osculatrices; si l'une des deux courbes est une conique, on peut donc diie cju'au milieu de la ligne droite, ipii joint les 119.. ( 90« ) deux poinis d'osculalion, la ligne diamétrale correspondante est une oscu- laltice à sa tangente. M Le lemnie se démontre maintei.nnt ainsi : La courbe dont il s'agit a des lignes diamétiales coiitiniiellement osciilatrices à ses tangentes, c'est-à- dire des lignes droites diamétrales; en vertn de la proposition démontrée par M. Bertrand, la courbe ayant des lignes droites pour lignes diamétiales conjuguées à une direction quelconque ne peut être qu'un conique : le lemme s'ensuit. » 3. Le lemme qui vient d'être posé nous permet de réduire la dé- monstration de notre proposition à la démonstration de celle-ci : Si deux courbes sont telles, que toute sécante donne deux segments égaux, com- pris l'un et l'autre entre les deux coin-bes, on jieut mener une conique doublement osculatrice en deux poinis pris à volonté sur l'une des courbes. » Soient B et C deux points pris sur l'une des courbes : la corde BC })ro- lonqée coupe l'autre courbe aux points A et D, ou a AB = CD. Nous pou- vons considérer une première conique ayantdeux points infiniment voisins du point B, communs avec la pren)ière courbe, et trois points infiniment voisins du point C, communs avec cette même courbe, puis faire passer par le point A une seconde conique concentrique et homotliétique à la pre- mière; elle passera par le point D, à cause de AB = CD. » Une sécante faisant avec la ligne droite ABCD lui angle infiniment petit du premier ordre doiuierait, dans le système des deux courbes, A'B'= CD', et dans le système des deux coniques, A"B" = C"D", d'où, par soustraction, l'équation A' A' - B' B " = C'C" - D' D ", dans laquelle A'A", B'B", C'C", D' D" sont des quantités infiniment petites. M Or, nous alloiis supposer qu'il n'y ait que deux points infiniment voi- sins l'énnis au point B et trois réunis au point C, et léduire à l'impossible cette supposition; nous l'abandonnerons alors, et remarqiuuit que nous pouvions astreindre notre première conique à ces cin(| conditions, nous serons conduits à la supposition de l'énoncé, à .savoir : que celte conique, déterminée par le contact et par l'osculalion d'iuie courbe en des points donnés B et C, est, par cela même, doublement osculatrice à celle courbe. ( 909 ) » 4. Réduisons à l'absurde l'hypothèse d'un contact en A et d'une oscu- lation en C, par le moyen de l'équation : A' A" — B' B" = C'C" — D' D", on l'on peut supposer l'une des quantités nulles, en f,iis;int passer la sé- cante A'B'C'D' par l'un des points A, B, C, ou D : » 1° Si A'B'C'D' passe an point A, A' A"= o, et comme C'C" est d'ordre supérieur à B'B", on en conclut qneB'B" et D'D" sont de même ordre et de même signe ; il y a donc nn simple contact en D comme en B, et le sens du contact est le même en ces deux points. .. 2" Si A'B'C'D' passe an point D, on conclut que A' A" et B'B* sont de même ordre infinitésimal et de même signe, et, par suite, qu'en A, comme en B, il y a nn simple contact, le sens du contact étant le même en ces deux points. » Notre hypothèse nous amène donc à affirmer hypothéliquement, qu'en A et en D la seconde conique est tangente à la seconde courbe, dans nn même sens, qui est le même que le sens dn contact de la première conique et delà première courbe au point B. » 3" Si A'B'C'D' passe au jioint B, nous devons admettre que A'A" et D D" sont de signes contraires; les contacts on A et en D n'ont donc pas le même sens, ce qui contredit nue conclusion précédente. » L'hypothèse d'un contact simple en B et d'une oscnlation en C ne se soutient pas; nous devons l'abandonner, ainsi que nous l'avons an- noncé, pour adopter qti'en deux points pris sur la première courbe, il y a nue conique doublement osculatrice à cette courbe; en vertu de notre lemme, cette première courbe n'est antre cpi'une conique, et, par suite, la seconde courbe se confond avec une conique homothélique à la prennére. » 5. Nous i^ouvons donc affirmer qu'il n'y a que la couche ellipsoïdale, considérée dans la question de lattraction des ellipsoïdes, qui prenne deux segments égaux de toute sécante qui la traverse. » En effet, toutes les sections planes pourraient être soumises à notre démonstration, et l'on sait, d'aillem-s, qu'il n'y a que les surfaces du se- cond degré dont toutes les sections ])lanes soient des coniques. » 6. Pour terminer, nous indiquerons la démonstration qu'on peut donner de cette proposition : Il n'y a que les coniques rlonl toutes les lignes diamétrales soient droites. » Eu elfet , dans une combe, on peut uiscrire une ligne brisée ABCDEFGHI. . . , dont les côtés soient dternativement parallèles a deux ( 9'o ) directions données; cette construction donnera autant de points que l'on voudra, et ces points seront aussi voisins que l'on voudra, si l'angle des deux directions est infiniment petit; or il est facile de montrer que la conique déterminée par les cinq points A, B, C, D, E passe parles points obtenus en contiiniant la construction; donc la courbe n'est autre qu'une conique. » ASTRONOMIE. — Nole sur un procédé d'analyse prismatique de la lainière des étoiles scintillantes ; pnr^l. Cii. Moxtignv. « Dans une Note récemment présentée à l'Académie au sujet de l'appli- cation du spectroscope à la scintillation, M. Wolff a signalé, comme un fait nouvellement observé, le passage de bandes sur le spectre d'une étoile scintillante étalé dans un spectroscope. Je ferai remarquer que, dans le Mé- moire où j'ai exposé une théorie de la scintillation [Mémoires des Savants étrangers, publiés par l'Académie royale de Belgique, t. XXVIII, p. i/j), j'indique un procédé d'analyse de la scintillation qui consiste à dis|)oser en avant de l'objectif d'une lunette un prisme à laide duquel la lumière d'une étoile scintillante s'étale en spectre, et où je signale les changements continuels que l'ensemble et les parties de l'image prismatique amplifiée de l'étoile éprouvent par la scintillation. » Il est hors de doute que ce procédé, dont l'application remonte au mois de février iHSa, ainsi que mon Mémoire le constate, n'est rien autre en principe, et même en application, que le procédé d'analyse à l'aide du spectroscope. Je suis persuadé que M. Wolff n'a eu connaissance ni du mode d'analyse des étoiles scintillantes qui m'est propre, ni des particula- rités que j'ai découvertes à ce sujet. Je suis heureux que l'application du spectroscope <à ce genre d'études faite par ce savant, tout en rappelant l'at- tention sur ce mode d'analyse de la scintillation, confirme les particularités que j'ai signalées aussi à l'égard de l'étoile Strias. En effet, j'ai exposé avec détails dans mon Mémoire le fait du passage des bandes que je caractéri- sai en les appelant des disparitions, des raccourcisseaients et des allonge- ments, qui s'élancent en traits rapides et saccadés, tantôt sur toute l'éten- due du spectre, tantôt sur ses diverses parties colorées, plus souvent et sur une plus grande étendue du côté du bleu et du violet que vers l'extrémité du spectre où s'étalent les rayons moins réfraiigibles. J'ai signalé un autre fait, mais moins fréquent : c'est l'apparition d'un trait lumineux qui sem- ble s'élancer connue un éclair sur toute l'étendue du spectre, alors très- agité. ( 9" ) » Je montre dans mon Mémoire que ces particularités s'expliquent ai- sément dans la théorie de la scintillation que j'y développe, en l'appuyant, à l'aide de calculs indispensables : d'une part, sur le fait incontestable de la séparation, par dispersion atmosphérique, des faisceaux de rayons diver- sement colorés émanés d'une même étoile en traversant l'atmosphère, avant leur réunion en avant de l'œil ou delà lunette; et d'autre part, sur les in- terceptions partielles ou totales que subissent ces faisceaux colorés par des effets de réflexion totale qui doivent se produire à l'égard de ces faisceaux, aux surfaces de séparation des ondes aériennes de densités différentes, dont les mouvements si variés agitent incessamment les couches atmosphériques. » Ces indications générales des bases de ma théorie sont indispensables ici à l'explication des particularités signalées, explication que je me per- mettrai de rappeler au point de vue de cette théorie, en citant le passage suivant de mon Mémoire : « L'observation du spectre de Sirius obtenu au moyen d'un prisme a » montré que les couleurs bleue et violette sont les parties où les exlinc- » tions partielles ou complètes se manifestent le plus souvent. Ce fait se » conçoit aisément, si l'on remarque que, parmi les rayons dispersés par » l'atmosphère, les trajectoires des divers rayons bleus et violets sont en » plus grand nombre que les trajectoires des autres rayons, le jaune et le » rouge surtout; car, dans le spectre produit par un milieu solide ou li- » quide, le bleu, l'indigo et le violet occupent des espaces plus étendus » que les autres couleurs, quand la lumière primitive est blanche : or tel » est le cas de Sirius. Cela posé, il est évident que les chances d'intercep- » tions partielles par phénomène de réflexion totale ont été plus fréquen- 1) tes pour les rayons violets et bleus que pour les teintes de l'extrémité » opposée, puisque les premiers, plus nombreux dans la dispersion par » l'atmosphère, se trouvèrent, avant d'atteindre le prisme, dans des condi- » tions à rencontrer plus d'ondes aériennes que les trajectoires constitutives K du jaune et du rouge. )) Ajoutons aussi que la réfrangibilité par l'air étant sensiblement moin- » dre pour les rayons rouges et jaunes que pour les bleus et les violets, les » premiers doivent échapper parfois à certains effets d'angle-limite, et les » seconds, au contraire, se trouver plutôt dans les conditions de ces effets. M Ces raisons nous font ainsi comprendre pourquoi le bleu et le violet du )i spectre de Sirius, produits par un prisme et observés dans une lunette, )) ont présenté des raccourcissements plus fréquents et sur une plus grande >) étendue que les variations semblables des autres couleurs. » ( 9'2 ) PHYSIQUE. — Détermination des volumes i» et w, /'«;( plein, l'indrc vide de matière jioiiileralde. < onstiliiaiil le volume M ajijxueiit d'im corps. Note de M. P. A OI.PICEI.M. « Des éqiKilions bien connues (i) \=,v + i', t' = ^, ^ = (i, dans lesquelles m représente la masse pondérable contenue dans V, tandis que fl et d' expriment les densités moyennes, correspondajiles aux vo- lumes V, t', nous aiu'ons c'est-à-dire que, dans le volume a|5paretU ilun corps, le vide est au plein comme la différence entre la densité maximum et celle du corps est à cette df l'iiiere densité. )) Pour déterminer approximativement la densité H', rappelons-nous que la densité du platine laminé est^= 26,669 (*); et en supposant que ce métal ne contenait pas de pores, on aurait, pour le moins, ]V. Si nous substituons cette valeur dans la première des équations (i), nous aurons les suivantes : ^ ^ (/.' -h i)" {/<■ -4-1)" En comparant ces dernières avec les équations (2), nous aurons les équa- tions cl'— d (/. -+- l)"— 1 (/ 1 d' (X- + i)" d' et de la première, ainsi (jue de la seconde, on tirera , loi;./'— logrf Comme la densité f/'de la matière continue doit être constante pour toute substance, il n'y a de variable dans l'équation (9) que la seule densité d. Par conséquent, nous concluons que l'ordre /i""'"' de la molécule, entre les plus complexes d'ini corps, croît à mesure que diminue la densité de ce même corps, et vice verni. <> CovoUairt. — Newton, lui aussi, a étudié la partie pleine de matière pondérable, et celle cpii en est privée, clans le volume apparent des corps (*), mais sans traduire en calcul son hypothèse, qui résulte de la (*) Traité d'Optique; Paris, 1722, p. 3i5 et 3i6. ( 9'5 ) nôtre, si l'on suppose ^ = i . Pourtant, si l'on inlrodiiil celte [)articularilé dans les formules précédentes, on tire de l'équation (7) 11' ^ (2" — 1)1», dans laquelle, en faisant « = 2, 3, 4, 5, 6, . . ., on aura iv = 3, 7, i5, 3i, 63,..., c'est-à-dire qu'un corps dont les molécules les pins complexes appartiennent au 2", 3", 4"» 5'', 6',. .. ordre, aura, selon l'hypolliése de Newton, 3, 7, i5, 3i, 63,... fois plus d'espace vide que d'espace plein, dans son volume apparent. » Les équations (8), pour A = i , donnent V — — , H' = { V; 1" \ 2" / tandis que de l'équation (9), on déduit ]os.d' — \0Sf/ n = —2— ï^- » 10g2 GÉOLOGIE. — Sur la com}iosi(io7i du gaz dégagé dans la dernière éruption des Jçores. Note de 31. Fouqué, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « L'éruption sous-marine, survenue l'été dernier, près de l'ile de Ter- ceira, a été signalée par un dégagement de gaz, qui a persisté plusieurs mois après que tous les autres phénomènes avaient complètement cessé. J'ai pu recueillir environ 3o centimètres cubes de ce gaz, et je viens d'en effectuer l'analyse dans le laboratoire de géologie du Collège de France. Un essai grossier effectué sur place m'avait déjà permis de déterminer approxi- mativement sa composition et d'y reconnaître la présence d'éléments conî- buslibles. L'analyse exacte fournil les résultats suivants : Ou en supposant que Toxygène y soiL accidentel. Protorarbiirc triiydrogène •'JjyS 16,75 40)Oi Hydrogène 0,32 0,82 o > 76 Acide carbonique 2,2'j 2,27 5,47 Oxygène i2,2i(") Azote 68,45 22,52 54,36 100,00 4'!^6 100,00 (*) Air : 12,21 oxygène, ^5,r)3 azole. lao.. (9'« ) » Lorsque j'ai recueilli ce gaz, les difficultés considérables que j'ai éprou- vées dans l'opération me font craindre que la plus grande partie de l'oxy- gène et de l'azote ne provienne d'r.iie inlroiluclion accidentelle d'air almospliérique dans la cloche dont je me suis servi. Cependant comme l'azote se ti ouve dép.isser de beaucoup, par rapport à l'oxygène, la propor- tion connue de ce gaz dans l'aii', on per.t penser qu'il entre peut élre j)Our plus de moilié ilans la composition du g;iz éruptif. Celui ci est sur- tout caractérisé par les i\eu\ gaz condjusiiljles que l'analyse y décèle. Le protocai'bure d'hydiogène piéilomine de beaucoup par rap|)ort à l'hydi-o- gène, ce à quoi on pouvait s'attendre d'après l'état de déciui de l'éruption. Enfin, il faut aussi noter l'acide carbonique, qui n'existe dans ce gaz qu'en petite quaulité, ires-piobableuient à cause de sa grande solubilité dans l'eau. » Afin de reconnaître les changements que le passage à travers l'eau de la mer avait pu apporter dans la composition du gaz, j'ai rempli deux bou- teilles sur le lieu du dégagement gazeux, l'une avec de l'eau |)rise à la sur- face de la mer, l'autre avec de l'eau prise au fond, à une profondeur de 2o5 brasses. Ces bouteilles, soigneusement cachetées, ont été rapportées à Paris et ouvertes dei'nièrement. Le gaz tenu en dissolution dans l'eau qu'elles contenaient a été dégagé par l'éhullition et analysé ensuite. » L'eau recueillie à la surface de la mer avait une densité de 1,0275 à 10*^,2. Par l'ébullition, elle a abandonne pour 1 litre d'eau, 20", 4 de gaz ramené à o degré et sous la pn-ssiou 760 millimètres. Ce gaz était composé con)me il suit : Oxygène ' o , 1 1) Azole 76,40 Acide caiboiiitiuf i3,4i 100 ,00 » Pour recueillir de l'eau au (bud de la mer, je me suis servi d'une bou- teille ordinaire, munie seulement d'une garnitiu'e en jonc et attachée par son goulot, à l'aide d'un lien coinl, à une soricie conique en plomb très- lourde. Son fond était appesanti |)ar un petil discpie en plond) et attaché à une longue corde, de manière à ce que, dans le momemeiil de descente, le goidot se trouvait maintenu en bas par le poids de la sonde. Une seconde corde, attachée à l'autre extrémité de la sonde, était dévidée en même temps que la prenùèie et restait flottante pendant la descente. Elle servait à retourner la bouteille lorsque celle-ci était arrivée au fond de la mer et à la ramener à la surface après qu'elle ^'était rem|)lie d'eau. Ce procédé (st cer- ( 9'7 ) taiiiement fort imparfait, puisque la Ijouteille remplie d'eau remoule débou- chée; mais le uianque d'instruments spéciaux ue m'a j as peruiis d'eiiiployer un moyen plus précis. Malgré rimpcrfcction du piocédé em[)loyé, les résult.tls de l'analyse semblent indiquer qu'il ibnclionne mieux t[u'on n'au- rait pu le penser. » L'eau que j'ai ainsi recueillie au fond de !a niera pour densiu'' i,oaf)G à io",a. Par l'ébullition, elle a abandonné, pour i litre d'eau, 61*^*^,3 de gaz ramené à o degré et sous la j.ression 760 millimètres. Ce gaz offre la composition suivante : Oxyyi'nc 1,21 Azole 26,43 Acidf c;nljoni(|ue 72,36 Gaz combustibles traces 100,00 » Ce gaz, pas plus que le |.)récéd(Mit, n'a j.résenté aucime trace d'acide sulfhydrique, bien que, pcti de tenqjs a.ijjaravant, l'acide sulfhydrique ait été dégagé en abondance dans les mêmes parages. 1) L'eau de la siuface a donné à l'évajjoration un résidu salin de '55^','i'jc) pour I litre; celle du fond a fotuni '5H^%2i2. » 100 grammes de l'eau prise à la surface ont donné avec le nitrate d'ar- gent tin précipité de ()S'',6o3 de chlorure d'argent correspondant à i*>''^,'73o de chlore; et la même cpiantité de cette eau, traitée parle nitrate de baryte, a fourni un précipité de oS'',638 t'e sulfate de baryte, correspondant à oS'',222 d'acide sulfiiriqiie. >' 100 gnuiimes de l'eau du fond de la mei' ont ilonné de même 6^%']2i de chlorure d'argent et oS'',c)84 de sulfate de baryte, correspondant respecti- vement à i^', y6i de chlore et à o»"', 330 d'acide sulfurique. » Ainsi la proportion des chlorures dans l'eau recueillie augmente trés- peti avec la profondeur, tandis qt;e celle dessidfates augmente d'environ la moitié. Ce dernier résultat, joint à la faible quai.tité d'oxygène trouvée en dissolution au fond de i.i u/er, doit peut-être s'explicpier par la décompo- sition de l'acide stilfhydrique par l'oxygène primitivement (il^sotls. « GiiOLOGllî. — Fails j:oar servir à l'hiiloin: crupliue du. p^éiiiue. Extrait ti'une Lettre de M. Pal.mieri à M. Ch. Sainte-Claire Deville. (1 J'ai lu dans le Coinple rendu du i3 usais l'intéressante communication de M. Silvesiri sur la dernière éruption du Vésuve, et, tout en appréciant ( 9<« ) hauleiucnl les analyses présentées par ce savant, je ne puis laisser sans ob- servation ce qu'il dit de l'acidité des fumerolles des laves qui coulent en- core, ou qui sont dans leur première période d'apparition. J'affirme donc que les vapeurs de la lave en mouvement ne donnent ni réaction acide, ni réaction alcaline; mais, si l'observateur se place sur les moraines de la lave qui coule, il lui est très-facile d'aspirer, avec les fumées de celte lave, celles des fumerolles très-nombreuses de la moraine elle-même : et celles-ci peuvent être dans la période acide. Je sais que M. Silvestri a reconnu dans les vapeurs qu'il a condensées quelques traces d'acidité; mais on peut supposer que cette acidité provenait du milieu dans lequel il opérait, car, en ce moment, il y avait dans Yatrio del Cavallo un grand nombre de fu- merolles qui répandaient leurs émanations dans l'atmosphère. Pour moi, qui mille fois me suis trouvé dans les circonstances les plus favorables, je me suis parfaitement assuré et j'affirme que les vapeurs de la lave coidante ne donnent sensiblement ni réaction acide, ni réaction alcaline. Tel est certainement le cas des fumerolles dans la première période de leur exis- tence. Sans discuter ici si toutes les fumerolles de celte première période sont anhydres, j'affirme que j'en ai plusieurs fois reconnu l'existence de- puis que j'ai assisté aux expériences faites par vous, en i855, dans lu fossa tlella Velrana. » M. F. Jeaiv fait savoir à l'Académie qu'il faut attribuer à une erreur de calcul ce résultat annoncé par lui, dans la séance du 20 avril, que la fusion du phosphate tribasique de chaux avec un excès de sulfate de soude et de charbon donne la presque totalité de l'acide phosphorique à l'état (le phosphate neutre de soude. Des essais récents lui ont prouvé que, dans ces conditions, le phosphate de chaux ne cède que les deux tiers de l'acide phosphorique à l'élat soluble. M. Omboni adresse, de Milan, une brochure |)osthnme de M. G. Belli, tendant à confirmer l'opinion récemment formulée par M. Raill.ird sur l'inefficacité de l'état de fusion des roches centrales dti globe, pour produire des dislocations dans l'écorce terrestre. RI. H. Strigsoiin adresse une Note relative à un revêtement des bords des coquilles de Ctimp/lotliscus Noriciis par des Pseudopodies ciliformes. Cette Note .sera soumise à l'examen de M. de Quatrefages. M. PÉTBÉ.ME.vr adresse, de Saint -Aignan (Loir-et-Cher), la description ( 919 ) d'un système imaginé par lui pour rendre secrète une dépèche télégra- phique quelconque. « D'apiès cette méthode, dit l'auteur, un télégramme deviendrait aussi inviolable qu'une lettre confiée à la poste, et le contenu en demeurerait impénétrable à tout employé chargé de l'expédition ou de la réception de la dépêche. » Cette communication sera soumise à l'examen de M. Edm. Becquerel. M. DupUY soumet à l'examen de l'Académie une Table destinée à déter- miner la tiate de Pâques pour tous les siècles, jusqu'à la fin des temps. Cette communication sera soim^.ise à l'examen de M. Mathieu. M. Labroussk adresse une Note concernant une application des pro- priétés de la coui'be logarithmique à la manœuvre du sémaphore sportif. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Chasles. M. Z.iLiwsEi-.^liKORSKi adrcsse uuc Note relative à la pesanteur de l'air. M. PoGGiALE demande que l'Académie veuille bien lui donner communi- cation du travail « sur le Développement physique et intellectuel » qu'il a adressé récemment pour le concours des prix de Médecine et de Chirurgie. Cette Lettre sera soumise à la Commission. M. ToxiMET demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat le Mémoire qu'il a adressé l'an dernier sur l'origine et la formation des bassins houillers. A 4 heures trois quarts, l'Académie se 'orme en comité secret. La séance est levée à 6 heures et demie. É. D. B. BULLETIN BIBL10Gi:.4PHIQCE. L'Académie a reçu, dans la séance an i i mai i86S, les ouvrages tient les titres suivent : Rapport extrait des archives de li Coiimiission scienlifujue ilu Mexique (t. III, 1867); parM. le Baron Lmxrey, sur un Mémoire de MM. Raph. LuciO et Ign. AlvaradO, traduit par M. RliBSTOCK , corueniaitt le i/ml de Saint- Lazare ou éléphuntiasis des Grecs. Paris, ]8G8; opuscule in-8". Rapport sur la Gazette médicale de Mexico; par Al. le Baron LAlti^liY. Paris, 1868; opuscule in-8". ( 920 ) L'hiver de 1868 à Montpellier; juir M. Ch. MAfsTlNS. j\Iontpellier, 1 86.S ; br. iii-8". Direction r/énérole des Dounues et des Contributions indirectes. — Ttènie de lic/nes isothermes^ à un instant donné, reste isotliernte » après un temps quelconque, de telle sorte que In température d'un point puibse » s'exprimer en fonction du temps et de deux autres v niables indépemlanles. » Un seul Mémoire a été envoyé au Concours; il n'a pas été jugé digne du prix. G. R., 1868, i" Semestre. (T. LXVl, «"20.) 121 ( 9^2 ) La Commission pense qu'il y a lieu de retirer la question du Concours, et elle propose à l'Académie de la remplacer par la suivante : « Rechercher expérimentalement tes modifications qu'éprouve (a lumière dans » son mode de propac/ation et ses propriétés, par suite du mouvement de la » source lumineuse et du mouvement de l'observateur. » L'Académie adopte la proposition de la Commission. GllAND PRIX DE MATHÉMATIQUES, A DÉCERNER EN 1867. QUESTION SUBSTITUÉE A CELLE DE LA THÉORIE DES MARÉES PROPOSÉE d' ABORD POUR ISSU. (Commissaires : MM. Serret, Liouville, Chasles, Hermite, Ossian Bonnet rapporteur.) Rapport sur le Concours de l'année 18G7. La question proposée était énoncée en ces termes : « Apporter un progrès notable dans ta tliéorie des surfaces alyébriijues. » Un seul Mémoire a été envoyé au Concours, l'auteur s'est borné à con- sidérer les surfaces du troisième ordre. On sait que ces surfaces particulières ont été l'objet de travaux importants dus à un très-grand nombre de géo- mètres; aussi, une nouvelle étude sur un sujet tant exploré devait diffi- cilement conduire à des résultats entièrement nouveaux. Le Mémoire soumis à notre examen ne nous a pas paru offrir à un degré suffisant le caractère d'originalité que l'Académie exige dans les recherches provoquées par elle. En conséquence, votre Commission a décidé qu'il n'y a pas lieu de décerner le prix; elle vous propose, en outre, de retirer la question du Concours et de la remplacer par la suivante : (I Faire l'élude des équations relatives à la détermination des modules sin- II guliers, pour lesquels la formule de transformation dans la théorie des Jonctions n ellipti(jues conduit à lu inulliplication ( outplexc. » L'Académie adopte la proposition de la Counnissiou. ( 9^^ ) GRAND PRIX DE MATHÉMAllQUES. QUESTION PROPOSÉE POUR 186S ET REMISE AU CONCOURS POUR 18G7. (Commissaires : MM. Serret, Hermite, Chasles, Liouvillo, Bertrand rapporteur.) Rapport sur le Concours de l'année 1867. L'Académie avait proposé, pour sujet de prix à décerner en i865, la question suivante : » Perfectionner en quelque point iinpoiiant la théorie des équations difféi'en- » lielles partielles du second ordre. » Le prix n'a pu être décerné, et la question, remise au Concours pour 1867, n'a été traitée par aucun concurrent. Dans ces circonstances, la majorité de la Commission a cru convenable de vous proposer de décerner le prix au Mémoire d'Edmond Boiu-, publié dans le Journal de l'Ecole Polytechnique^ Sg* Cahier, sur Y Intégration des équations aux dérivées partielles du premier et du second ordre, et dans lequel la difficulté qui subsistait dans l'application des méthodes de Monge et d'Ampère a été heureusement surmontée dans tous les cas où cela est possible, et que les considérations nouvelles de Bour font connaître avec certitude. Bour est mort jeune encore sans avoir terminé les travaux sur lesquels les géomètres avaient légitimement fondé tant d'espérances; et c'est de lui surtout que nous attendions une réponse à la belle et grande question inu- tilement proposée deux fois de suite. L'Académie sera heureuse, nous n'en doutons pas, de s'associer par son vote à ce dernier témoignage de haute estime et de sympathiques regrets. La Commission vous propose, en conséquence, de décerner le grand prix de Mathématiques à feu Edmond Bolr. Cette proposition est acceptée. PRIX D'ASTRONOMIE, FONDATION LALANDE. (Commissaires : M3.L Mathieu, Laugier, Fa3'e, Liouville, Delaunay rapporteur.) Rapport sur le Concours de l'année 1867. Ija théorie des étoiles filantes a fait tout récemment d'immenses progrés. Le retour régulier des grandes apparitions d'août et de novembre avait de- I -j I . . ( 9'^ 4 i puis longtemps attiré l'attention des savants sur ce curieux phénomène. De n(jml)reuses observations ont été recueillies. On a étudié avec soin les varia- tions que présente le nombre des étoiles filantes observées dans un même intervalle de temps, soit aux diverses heures d'une même nuit, soit aux di- verses époques de l'aimée. En examinant les directions du mouvement de de ces étoiles filantes, on a reconnu qu'elles semblent partir, non pas indis- tinctement de tous les points du ciel, mais bien d'un certain nombre de points spéciaux qu'on distingue sous le nom de points radiants et dont on a fixé la position précise. Enfin on est parvenu à établir une analogie remar- quable entre les comètes et les étoiles filantes, analogie d'après laf]uelle ces dernières devraient être désormais rcgai'dées comme de Ires-petites comètes qui voyagent dans l'espace par groupes ou essaims, et que nous n'apercevons que lorsqu'elles viennent à passer tout |>rès de noire Terre. Cette idée d'identifier les étodcs filantes avec les comètes avait déjà été mise en avant par divers savants, et notamment par Chiadni en i8iq; mais n'étant appuyée sur aucune raison sérieuse, elle était restée dans le domaine des hypothèses. M. Schiaparelli, de Milan, est parvenu au contraire à la mettre en lumière d'une manière tout à fait inattendue, d'abord dans une série de lettres adressées au P. Secchi (d'août 18GG à février 1867), lettres qui ont été imprimées ilans le Bulletin météorologique du Collège romain, ensuite dans un in)portant Mémoire qui fait partie du tome 1 de la 3' série des Volumes de l'Académie des XL de Modène. C'est sur ce beau travail de M. Schiaparelli que nous désirons appeler l'attention de l'Académie. M. Coulvier-Gravier avait constaté, il y a plus de vingt ans, que leséloiles filantes observées chaque nuit deviennent généralement de plus en plus nombreuses depuis le soir jusqu'au malin; les nombres moyens de ces étoiles filantes trouvés par lui pour les diverses heures de la nuit vont en croissant régidièrement, et augmentent ainsi du simple au double en tlouze heiu'es. Prenant ce résultat de lobservation comme base de ses rechei'clics. M. Schia- parelli en a conclu que les étoiles filantes sont animées en réalité de vitesses comparables à celle d'une comète venant des prolondeurs de l'espace. Cette idée une fois acquise, M. Schiaparelli a examuié les actions qu'un corps im- portant, tel que le Soleil ou une planète, peut exercer sur un essaim de corpuscules; il a trouvé ainsi que le Soleil peut tiansformer l'essaim en un courant paiabolique, et (pi'une platiete près de lacjuelle l'essaim vient à passer peut le changer en un courant aiuudaire elliptique. S'aidaiit ensuite des indications fournies par l'observation sur les centres d'émanation ou joints initiants des étoiles filantes observées en si grand nombre, d'une part ( 925 ) vers le lo aoiU, d'une autre part vers le i3 novembre, l'astronome de Mi- lan a calculé les orbites décrites par les deux essaims qui se montrent à ces deux époques, et il a constaté l'identité de l'orbite de l'essaim d'août avec celle de la grat)de comète de 18G2. M. Peters fils, de son côté, a remarqué l'identité de l'orbite de l'essaim de novembre avec celle d'une autre comète découverte par M. Tempel à Marseille au commencement de l'année 1866. Définis on a acquis de fortes raisons de croire que l'essaim d'étoiles filan- tes du 10 décembre décrit dans l'espace la même ellipse que la singidièro comète de Biela, et que la même relation existe entre l'essaim du 20 avril et la première comète de i8()r . Nous n'avons pas besoin d'entrer diins plus de détails sur cette connexion remarquable entre les étoiles filantes et les comètes; ce que nous venons de dire suffit pour que l'on reconnaisse immédiatement que M. Schiaparelli, en la mettant hors de doute, a ouvert une voie toute nouvelle qui doit con- duire les astronomes aux conséquences les plus importantes relativement à la constitution de l'univers. La Commission propose en conséquence à l'Académie de décerner à M. Schiaparelli la médaille de la foiulalion Lalande. L'Académie adopte cette proposition. PRIX DE MÉCANIQUE, FONDÉ PAR M. DE MONTYON. (Commissaires: MM. Morin, Piobert, Poncelet, Dupin, Combes.) Rapport sur le Concours de l'année 18G7. La Commission chargée de l'examen des ouvrages adressés au Concours pour le prix de Mécanique de 1867, déclare qu'il n'y a pas lieu de décerner ce prix. PRIX DE STATISTIQUE, FONDÉ PAR M. Dl=; MONTYON. (Commissaires : MM. Dupin, Mathieu, Passy, Boussinganlt, Bienaymé rapporteur.) Rapport sur le Concours de l'année 11(67. » Jamais peut-être l'Agricidture n'a plus vivement attiré l'aitention pu- blique, et l'on a tenté partout de former des Statistiques agricoles. Maliieu- ( Q9.6 ) reusement il est permis de dire que, dans ces essais, on a le plus souvent abusé du mot de Statistique. Aussi s'est-on vu surpris par une cherté exces- sive des grains, presque au moment même où les doléances de ceux qui se portnienl défenseurs de l'Agriculture présentaient les greniers comme re- gorgeant de produits invendus, et le bas prix des blés comme allant ruiner les campagnes. )) On oubliait que la véritable statistique est un ensemble de recherches sérieuses, dont les résultats ne s'improvisent pas. On prenait des rensei- gnements superficiels pour des données statistiques réelles. A la vérité, et ce sont des circonstances atténuantes très-fondées en faveur de ceux qui se sont trompés et qui se tromperont encore quand il s'agit de recueils de faits, à la vérité, rien n'est plus difficile à former qu'une bonne statis- tique embrassant un grand pays, une population nombreuse. Non-seule- ment il faudrait réunir des travailleurs consciencieux et multipliés sur tous les points du territoire, mais il faudrait, en outre, consacrer à leurs recher ches des dépenses très-considérables, devant lesquelles on a toujours recidé. Ce n'est pas tout : il faudrait que chaque particulier se prêtât à donner avec précision sa statistique personnelle. Or presque tout le monde s'y refuse. C'est ce qu'on voit dans les recensements de la population, qui offrent le plus souvent des inexactitudes que toute la bonne volonté des recenseurs ne peut éviter. Il s'oppose une inertie instinctive à toutes les recherches individuelles, qu'elles touchent la personne ou la fortune. On crie bien vite que c'est une inquisition et non pas une enquête. De telle sorte qu'il faut convenir que l'on sait bien peu de choses sur les points dont les registres de la Comptabilité pidjlique ou de l'Etat civil ne fournissent pas la consta- tation immédiate. Il n'y a jamais eu, par exemple, de table de mortalité construite directement sur des nombres assez grands, recueillis pendant une assez longue suite d'années, pour qu'on puisse dire jusqu'à quel point on sait comment les populations vivent et meurent; et l'on ignore si la mor- talité est une chose variable, connne 1 est la constitution météorologique des diverses suites d'années. Il convient ici de ne rappeler que ce seul exemple, parmi tant d'autres qui sont sujets à des difficultés tout aussi graves, sinon davantage. » Ce sont ces difficultés, ces impossibilités même pour les travailleurs isolés, qui ont toujours porté les Commissions chargées de décerner le prix de Statistique à recommander aux Statisticiens de limiter beaucoup le champ de leurs recherches. J^ans de petites statistiques, l'auteur peut compter un à un tous les faits; il peut en contrôler lui-même toutes les ( 9^7 ) circonstances, et s'assurer qu'il ne présente au public, ou s'il travaille en vue du Concours ouvert par M. de Montyon, qu'il ne présente à l'Académie que des résultats bien authentiques et dignes de servir un jour de jalons à la Science. Car ce ne sera que par la réunion de ces petites statistiques par- faitement exactes que Ton parviendra enfin à connaître l'ensemble des faits généraux, qu'on ne saisit qu'imparfaitement quand on veut obtenir tout a la fois. Il y a sans doute quelque abnégation à recueillir de solides obser- vations, dont une postérité peut-être éloignée tirera seule les conséquences. Mais il en a été ainsi dans toutes les sciences, et c'est une des plus belles prérogatives de l'homme que de pouvoir travailler au delà de ce qui assu- rerait sa seule existence éphémère. Il lui a été donné de réunir en un seul faisceau les efforts désintéressés de plusieurs générations, pour en faire profiter des successeurs dont il est solidaire, bien qu'il ne puisse les con- naître en ce monde. Ces réflexions ont été renouvelées par les pièces assez nombreuses que la Commission a dû examiner, et il a paru bon de les reproduire^ car ces pièces, quelque intéressantes qu'elles soient, contiennent relativement bien peu de données positives sur lesquelles les savants futurs puissent appuyer sans crainte leurs comparaisons et leurs conclusions. Le Mémoire auquel la Commission a décerné le prix est à la fois un exemple des excellents résultats que peut livrer à la Science tui auteur laborieux sur tous les points qu'il a vus lui-même, et un exemple des défectuosités qu'entraîne nécessairement le projet inexécutable de la sta- tistique complète d'un pays un peu étendu. Il s'agit d'une Etude Statisti- que et Economique de l'Agriculture du pays de Caux. L'auteur y a compris trente cantons et prés de cinq cent mille habitants. Ces nombres suffisent à prouver qu'il a été contraint d'emprunter à autrui plus d'iui renseignement, et que les quatre cent dix-neuf pages de son travail offriront bien des lacunes. Telle est, pour n'en montrer qu'une seule, l'insuffisance des don- nées climatologiques. Il ne faut pas croire que dix années d'observations à Rouen et à Fécamp soient susceptibles d'indiquer la température d'une su- perficie de plus de 35o ooo hectares. La météorologie exige de bien plus longues séries d'années, et dans un pays accidenté deux observatoires ne sauraient mettre en lumière les variations locales, qui peuvent avoir tant d'influence sur les pratiques agricoles de territoires peu distants, mais dif- féremment situés. M. Marchand, l'auteur du Mémoire remarquable dont il s'agit, a bien compris les difficultés presque insurmontables qu'il a rencontrées, et c'est ( 928 ) avec quelque défiance qu'il ex|iriu)e l'espoii- d'avoir ramené à des termes exacts les renseigneineuts nombreux qu'il a dû j)uiser dans les Rapports des Commis; ions de Statistique du pays fie Caux. Il regarde comme très- affaiblis les nouibres lelatifsau rendement des di\erses récolles qu'il passe en revue, et il n'hésite pas à se prononcer conlie l'opinion qui présentait l'Agriculture comme luinée par l'abondance de deux ou trois bonnes années. Il n'a pas toutefois établi un bilan agricole léstnuant la situation des agriculteurs, et son Mémoire serait à ce point de vue difficde à résumer. Chaque opération agricole y est examinée séparément, qu'il s'agisse de l'élève du bétail, on île la cidtnre des végétaux, et c'est isolément qu'il en fait ressortir les avantages. Sans entrer ici dans aucun tiétailet sans discuter aucun des nondjres de l'auteur, dont il tant lui laisser la lesponsabilité, il suffira de dire qu'il a réuni |)our les animaux tout ce qui concerne le poids, la nourriture, le finnier, la production en lait, en beurre, eu fromages, en viande, etc. ; pour les végétaux, il insiste principalement sur les assole- ments, sur le rendement des céréales, sur celui des racines et des plantes fourragères, etc. Mais ce qu'il faut surtout faire remarquer, ce sont les données physiques et le grand nombre d'analyses chimiques faites avec soin, ]5ar lesquelles l'autem" met en évidence les principes constitutifs de tous les |)roduits agricoles, soit dans les eaux, soit dans les terres, soit dans chacun des grands résultats de la culture animale ou végétale. A cet égard, M. Marchand s'est inspiré des travaux des maîties delà Science, qu'il serait supeiflu de nommer à l'Académie. On peut dire sans restriction qu'il fait connaître avec une précision tonte nouvelle nue foule de faits sur cette agriculture du pays de Caux, dont la renommée, dès longtemps bien con- nue, manquait cependant encore d'une justification détaillée. Les ouvrages auxquels votre Commission a cru devoir décerner des men- tions honorables sont loin d'offrir d'aussi riches collections de faits re- cuedlis personnellement par les auteurs, que le Mémoire dont il vient d'être qiu'stion. Ce sont plutôt des réunions de ilocuments puisés à des sources officielles ou disper.sés dans des publications antérieures. Il ne faudrait pas toutefois que cette observation fût mal interjjrétée. C'est au point de vue pin-ement statistique qu'elle se présente, et dans co Concours ce point de vue ne peut être abandonné un m:ii1 instant, quel que soit à d'autres égards le mérite des |)ièces reçues pur l'Académie. Votre; Connnission accorde sans conteste une mention honorald;^ an volume intitulé : Tojjoyrapliie tl StatUlique médicales du dépaiitmeul du ( 9^9 ) Rhône et de la ville deLyon, par MM. Marmy el Quesnoy. Les auteurs ont surtout mis en œuvre les documents statistiques dus à la Préfecture du Rliône. L'accord qui règne entre les nombres des divers tableaux fait bonneur à l'exactitude des Bureaux de cette Administratioii, quand on se rajjpelle combien les feuilles relatives à la population sont imparfaitement établies pour une grande partie de la France. Malbeureusement les tableaux midtipies de ce volume ne contiennent que dix, ou même cinq années, ce qui ne permet de former que des comparaisons très-incertaines scientifi- quement, cpiei qu'en puisse être l'intérêt administratif ou médical. Quelques discordances de chiffres ou omissions rendent difficiles les rapproche- ments que les tableaux sembleraient suggérer. Telle est l'omission des naissances correspondant aux classes de recrutement. Telle est encore l'absence de tout renseignement sur la mortalité des enfants en nourrice. Un seul arrondissement du département de l'Ain présentait, il y a quelques années, plus de deux cent vingt décès d'enfants placés en nourrice par des habitants de Lyon. Il parait que les enfants trouvés deLyon ne sont point mis en nourrice dans l'Ain : du moins les registies de l'Etat civil de l'année à laquelle se rapportent les décès dont il s'agit n'en contiennent aucun de cette catégorie. On conçoit jusqu'à quel point le rapport de la mortalité des enfants doit être altéré par cette unique cause, à Lyon, comme à Paris. Malgré ces imperfections, l'ouvrage de MM. Marmy et Quesnoy a mérité les encouragements de rAdminisrralion, qui s'est chargée de l'impression; et il mettra à la portée de tous bien des connaissances peu répandues. 11 faut espérer que les judicieuses réflexions des auteurs pourront faire disparaître de nombreux préjugés qui régnent encore sur l'hygiène d'un des départe- ments les plus intéressants de la France, et surtout la croyance aux char- latans médicaux, qui, selon les auteurs, envahit jusqu'aux classes regardées comme le plus instruites. Une mention honorable est également accordée à V Elude médicale el sta- tistique sur la morlidilé à Paris, à Londres, à T^ienne et à New-York , par M. Vacher. Ce travail porte spécialement sur l'année i865, i>enilant laquelle le choléra a sévi dans Paris. Une carte bien dressée met en évidence les relatu)ns de la maladie avec les données météorologiques des divers mois. L'auteur a discuté avec soin chaque espèce de faits, et par des rapproche- ments bien choisis avec des renseignements antérieurs, il a compensé ce que l'étude d'une seule année pouvait avoir d'iiicerlain. jMnis pour ce qui touche à la comp;u'aison de Paris avec les trois autres grandes villes sur lesquelles il s'est procuré des données officielles très-curieuses, il y a lieu C. R., 1868, 1" Semestre. (T. LXVl, N» 20.; ' ^2 ( 93o ) de craindre qu'elle ne soit tout au moins hasardée. S'il est si difficile d'ob- tenir de bons renseignements en France, où la vie est peu cachée, quels obstacles insurmontables ne doit-on pas rencontrer dans des villes comme Londres et surtout comme Nev\:-Yo)k? Les renseignements étrangers sont presque hors de tout contrôle pour un Français, et ce n'est qu'avec beau- coup de travail qu'on pourait apprendre à en juger. Une brochure de M. Bergeron , sous le titre d'Etude sur la géographie et ta prophylaxie des Teignes, est, comme la précédente, luiiquement fondée sur des pièces officielles : c'est an moyen des travaux des Conseils de Révision du Recrutement que M. I^ergeron a dressé des cartes qui montrent les par- ties de la France où semble le plus répandue cetle maladie, ainsi que l'alo- pécie. L'auteur n'omet pas d'indiquer que les exemptions qui ont les Teignes pour cause ne peuvent faire connaître que le minimum de l'exten- sion du mal, de sorte que les comparaisons d'un département avec un autre pourraient entraîner de grandes inexactitudes. Ce n'est donc que comme constatation de l'existence de la Teigne qu'il faut envisager sa carte, et non comme une preuve de la salubrité relative de tels ou tels endroits. M. Ber- geron pense que de bonnes mesures hygiéniques pourraient détruire com- plètement l'infirmité sur laquelle il appelle l'attention publique. Il serait à désirer, pour la santé générale, que ces vœux fussent entendus, non-seule- ment pour les Teignes, mais aussi pour d'autres maladies contagieuses. La Commission lui accorde une mention honorable. M. Blanchet a envoyé à l'Académie une brochure et un Mémoire ma- nuscrit, l'une sur la Statistique des Aveugles, l'autre sur celle des Sourds- Muets, he nombre de ces déshérités de la nature n'est encore que trop considérable en France ; mais il paraît bien mal connu , car le point le plus saillant de la compilation que l'auteur a faite des documents officiels, c'est le désaccord manifeste des différents recensements. En se servant des listes du recrutement, il trouve que dix années n'ont donné que 8^5 aveugles sur prés de deux millions de jeunes gens examinés; c'est à peu près un terme moyen entre les nombres recueillis par l'auteur pour divers pays étrangers. Les sourds-muets sont en rapport presque double avec les jeunes gens examinés, 2228 sur plus de deux nnllions. L'au- teur discute avec soin les causes probables de ces infirmités. C'est aux médecins qu'il appartient surtout de se prononcer sur les opinions qu'il émet, et dont ici la res|)onsabilité lui est entièrement laissée. Mais son travail n'en est pas moins jugé digne d'une mention honorable. » Enfin la Commission accorde aussi une mention honorable à une ( 9^1 ) Table de Mortalité nouvelle qui se trouve dans une brochure de M. Beau- visage sur les tables de celte espèce, et l'application qu'on peut en faire aux assurances et aux rentes viagères. Une table de mortalité, reposant sur une gronde population, sur de nombreuses années et sur des éléments certains serait, comme l'a dit un très-bon juge, le chef-d'œuvre de la Statistique ICnlciil des Probabitilés, par M. Cournot). Mais les conditions sévères d'une bonne table en rendent 1 exécution presque impossible. 11 faut donc se contenter d'un petit nombre d'éléments, et les choisir le moins mal que les circonstances le permettent. M. Beauvisage a eu l'idée ingénieuse de ré- duire en table les décès des actionnaires de la Tontine Lafarge qui avaient été constatés régulièrement, au nombre de 38 gSi, par l'administration de cet Établissement. Ce nombre ne comprend malheureusement qu'un peu plus du tiers des titulaires de la Tontine, et l'on ignore les époques de décès des deux autres tiers. Il est facile de concevoir que la mortalité du tiers dont les familles ont pris la peine de signifier authentiquement les décès a dû être bien différente de celle des deux tiers pour lesquels cette formalité a été négligée. Il en est résulté que la Table très-curieuse de M. Beauvisage a besoin d'être appuyée d'autres faits et n'offre pas une statistique complète de faits subsistant avec une valeur propre, quelles qu'en fussent les diffé- rences relativement à d'autres collections de décès. Comme on pouvait le prévoir^ la table que l'auteur a construite donne une ntiortalité très-lente par comparaison à la plupart des tables connues, et ce serait livrer beaucoup au hasard que de présumer qu'elle représente la mortalité des temps actuels. Les detix tiers des décès inconiuis formeront la base d'une objection irréfu- table à toute application de cette loi de mortalité. Mais encore une fois l'idée de l'auteur est au moins ingénieuse, et il ne pouvait d'aucune autre manière mettre en oeuvre les données recueillies par l'administration de la Tontine Lafarge. Votre Commission, qui attache un grand intérêt à tout ce qui peut jeter du jour sur la marche si mal déterminée jusqu'ici de la vitalité hu- maine, a voulu, par cette mention, encourager le zèle de l'auteur et appeler sur ce sujet important l'attention des Statisticiens que les difficultés n'ef- frayent pas. En résumé, la Commission décerne : 1° Le prix de 1867 à M. Eugène Marchand, pour son Mémoire manuscrit intitulé : Etude Slnlistiqiie el Economique sur V Agriculture du pays de Cniix. Manuscrit iM-4° de 419 pages. a° Une mention honorable à MM. les docteurs Marmv et Quesnov, poiu- 1 22 . ( 93^ ) leur ouvfHgf intitulé : Tojiograjyhie et Stalistiqiia médicales du dépailement du Rhône et de la ville de Lyon, i \ ol. in-8. 3" Une mention iioiior.ible à ]M. le docteur Vacher, pour son Etude Médicale et SUitistique sur la mortalité à Paris, à Londres, à Vienne et à Neiv- York. I vol. in-8. 4° Une mention honorable à M. le docteur Beroeron, pour son Étude sur la géographie et la piophylaxie des Teignes, i vol. in-8. 5° Une mention honorable à M. le docteur A. Bla.xchet, pour sou ou- vrage sur la Siitistique des Aveugles, et pour le Mémoire manuscrit qui l'ac- compagne sur la Statistique des Sourds-Muets. 6° Une mention honoiable à M. Beauvisage, pour la Tnhle de Mortalité comprise dans sa brochure intitulée : Des Tables de Mortalité et de leurs ap- plications aux Assurances sur la vie, etc., etc. I vol. in-8. L'Académie adopte les conclusions du Rapport. PRIX BORDIN. QUESTION PROPOSÉE EN 18C3 POUR 1867. (Commissaires : MM. Duhamel, Pouillet, Regnault, Bertrand, Edmond Becquerel, Fizeau rapporteur.) Rapport sur le Concours de. l'année 1867. « Le prix sera décerné au savant qui aura exécuté ou proposé une expérience » décisive permettant de trancher définitivement la question déjà plusieuis Jois » étudiée de la direction des vibrations de iéther dans les rayons ])olarisés. » La question proposée a donné lieu à un travail intéressant, inscrit sous le n° I, avec cette é|)igraphe : Sine experientia nihil sufficienter sciri potest. Sans apporter encore une solution définitive au problème controversé de la direction léelle des vibrations de Iéther dans la linnière polarisée, l'auteur propose une expérience nouvelle qui lui a semblé propre à ré- soudre la question; cette expérience, il est vrai, n'a pas encore été réalisée et paraît même devoir présenter des difficultés d'exécution considérables ; cependant vos Conuiiissaires l'ont trouvée non-seulement fort ingénieuse et bien conçue, mais encoi-e appuyée sur des raisonnements assez plausibles pour mériter, sinon le prix, au moins u\)e récompense propre à encoiuager l'auteur dans la réalisation de sa pensée. Il s'agit en effet d'un piobléme t|ui intéresse à un haut degré nos cou- (9^3 ) naissances sur la lumière. On s'accorde bien pour admettre que les rayons lumineux consistent dans des vibrations, que ces vibiaîions sont transver- sales, c'est-à-ilire normales à la direction de la propagation; mais lorsque la lumière a été décomposée en deux faisceaux polarisés à angle droit, on ne s'accorde plus pour décider si les vibrations de chaque faisceau jiolarisé ont lieu dans le plan même de la polarisation ou dans un plan rectangidaire. Le principe de l'expérience imaginée par l'auteur et exposée dans son Mémoire après un premier chapitre consacré à l'historique delà question, est le suivant : si l'on sup|)ose que l'on fasse interférer deux rayons qui se rencontrent sous un angle de 90 degrés, en les polarisant l'iui et l'antre de la même manière, soit parallèlement au plan formé par les deux rayons qui se croisent, soit normalement à ce plan, on peut prévoir que les effets d'in- terférence seront influencés d'une manière décisive par la direction réelle des vibrations dans les rayons polarisés. Si, en effet, conformément à l'opinion de Fresnel, cette direction est nor- male au plan de polarisation, on voit de suite (en ne considérant ici que le cas où les deux rayons seront polarises dans le plan qui leur est commun) que les vibrations de l'un et de l'autre rayon seront normales à ce plan et parallèles entre elles, et que, par suite, au point de croisement, il y aura des accroissements ou des extinctions de lumière, suivant les phases rela- tives des deux rayons, absolument comme dans les expériences ordinaires, où les rayons interférents suivent la même direction ou se croisent sous îles angles très-petits. Mais si au contraire, selon l'opinion de Neumann et de Mac-CuUach, les vibrations s'exécutent dans le plan même de polarisation, comme elles sont de plus toujovirs normales à la direction des rayons, il en résulte né- cessairement que, dans le cas considéré, les directions des vibrations de l'un et l'autre rayon feront entre elles, au point de rencontre, un angle de gode- grés. Or, dans cette circonstance, on sait que, quelle que soit la différence de phase des deux rayons, il ne doit plus se produire ni accroissement, ni extinction de lumière, et que le phénomène des interférences est remplacé par des alternatives de polarisation rectiligne^ circulaire ou elliptique, sans changements d'intensité. Mais l'auteur ne se borne pas à formuler le principe de l'expérience, il a de plus étudié en détail, et avec une connaissante approfondie des phéno- mènes les plus délicats de l'oplique, la disposition expérimentale qui lui a semblé la plus propre à surmonter plusieurs diflicultés que l'on peut prévoir dans l'exécution. ( Q^M ) C'est (laljoid rinfliience poti connue des vibrations non transversales qni doivent intervenir dans l'observation, et dont l'antenr espère s'affran- chir par des tracés pliotographiqnes dn phénomène Inmineux. C'est ensuite l'extrènie finesse des franges qui doivent se produire dans cette circon- stance et qui ne pourront être a])erçues qu'à l'aide du microscope. Enfin, c'est la faiblesse de l'intensité lumineuse qui, même avec la lumière solaire, doit nécessairement résulter de la très-petite dimension qu'il faudra donner à la source de lumière destinée à servir de point de départ commun aux rayons interférents. Il existe en effet pour la plupart des phénomènes d'interférence, tels que les franges d'Yung, celles des miroirs de Fresnel et celles qui donnent lieu à la scintillation des étoiles d'après Arago, une relation remarquable et nécessaire entre la dimension des franges et celle de la source hmiineiise, en sorte que des franges d'ime ténuité extrême ne peuvent prendre naissance que lorsque la source de lumière n'a plus que des dimensions angulaires presque insensibles; d'où, pour le dire en passant, il est peut-être permis d'espérer qu'en s'appuyant sur ce principe et en formant par exemple, au moyen de deux larges fentes très-écartées, des franges d'interférence au foyer des grands instruments destinés à observer les étoiles, il deviendra possible d'obtenir quelques données nouvelles sur les diamètres angulaires de ces astres. En résumé, vos Commissaires ont été unanimes à reconnaître le mérite distingué du Mémoire n° i, et considérant que les termes du programme se rapportent ou aune expérience exécutée, ou à une expérience seulement proposée, ils n'auraient pas hésité à décerner le prix à ce travail, s'il n'était résulté de la discussion à laquelle ils se sont livrés qu'il subsiste encore quelque incertitude sur l'efficacité des moyens très-habilement combinés par l'auteur poiu- assurer le succès de son expérience. En conséquence, votre Commission m'a chargé de soumetire à l'Académie les deux propositions suivantes : 1° Le Concours pour le prix BorJin de iSG^ (question relative à la di- rection des vibrations de l'éther) est déclaré terminé; a" Une médaille de la valeur de deux inille francs est accordée à l'auleiu- du Mémoire inscrit sous le n" i . Ces propositions sont adoptées par l'Académie. (935 ) PRIX FONDÉ PAR M"' la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale ayant autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par Madame la Marquise de I.npiace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection complète des ouvrages de Laplace, prix qui devra être décerné chaque année au premier élève sortant de l'École Polytechnique, Le Président remet les cinq volumes de la Mécanique céleste, VExposition du Sjslème du Monde et le Traité des Probabilités à M Zeiller (Charles- René), sorti le premier en i 867 de l'École Polytechnique et entré à l'École impériale des Mines. PRIX TRÉMONT. Ce prix a été décerné en 1866 à M. Gaudix avec jouissance pendant trois années consécutives. PRIX DU LEGS DALMONT. (Commissaires : MM. Combes, Regnault, Delaunay, Liouville, Morin rapporteur.) Rapport sur le Concours de l'année 1867. En acceptant le legs par lequel M. Dalmont a fondé un prix triennal de trois jnille francs (i)à décerner par Elle à l'Ingénieur des Ponts et Chaussées en activité de service qui aurait présenté le meilleur travail ressortissant à l'une des sections de l'Académie des Sciences, l'Académie a été, nous le craignons, plus influencée par l'intérêt qu'elle témoigne toujours aux pro- grès des sciences et au développement de leurs applications, qu'inspirée par la prudence humaine. En examinant, en effet, la variété infinie des recherches scientifiques ou expérimentales qui peuvent être comprises dans le cadre si vaste qu'in- dique le testateur, on voit qu'il embrasse l'universalité des matières qui (l) Ce prix, triennal de ^/-o/.v /«///f //-««Ci- sera di cerné pendant la période de trente an- nées, afin d'épuiser les trente inillc ficnc^ légués à l'Académie et d'exciter MM. les Ingénieurs à suivre l'exemple de leurs savants devanciers, Fresncl, Novier, Coiiolis, Caiuliy, de Proiiy et Girard, et comme eux obtenir le fauteuil iicadcinique. ( 936 ) se nitlachent aux travaux de toutes les Sections de l'Académie des Sciences. Déjà, quoiqu'un laps de temps foit court se soit écoulé depuis l'adop- tion du legsDalmont, un nombre de Mémoires considérable sur des ques- tions aussi variées que difficiles a été envoyé à l'Académie pour le Concours de 1867, et le temps a réellement manqué pour les examiner avec le soin et l'attention qu'ils méritaient. Ij'appréciation de semblables travaux est souvent aussi longue que déli- cate, et, comme rien tlans le testament ni dans l'usage de lAcadémie ne s'oppose à ce que chacun d'eux soit, suivant sa nature, renvoyé à l'exa- men d'une Commission spéciale, tout en restant aj)te à concourir au prix, il a semblé à votre Commission qu'il y aurait lieu de ne s'occuper de la question du prix que quand luie Commission spéciale se serait ])ronoiicée sur la valeur de chaque travail particulier, et aurait conclu à son approba- tion i)ar l'Académie. Ainsi éclairée par ce premier jugement, la Commission du prix Dalmont n'aurait plus qu'à apprécier l'importance et la valeur relatives des travaux présentés, et on pourrait à chaque période triennale vous proposer des con- clusions basées déjà sur des Rapports approuvés par l'Académie. Sans se permettre d'anticiper sur la décision que vous croirez devoir prendre au sujet de cette question préjudicielle, votre Commission s'est trouvée, cette année, dans la nécessité de suivre la marche qui vient d'être indiquée, attendu que, parmi tons les Mémoires qui ont été envoyés pour le Concours de iS6n, il n'y en a qu'un seul qui ait encore pu être examiné avec le soui convenable, et qu'elle s'est ainsi vue forcée d'ajourner au Concours suivant les travaux des autres auteurs, dont elle propose d'ailleurs de réser- ver tous les droits, qu'ils aient été publiés ou non. Le travail dont il vient d'être question est d'ailleurs une œuvie de longue haleine, aussi considérable qu'importante pour la science de l'Ingé- nieur. Il a déjà reçu la haute approbation de l'Académie, qui, sur les Rap- ports de M. Clapeyron et de l'un de nous, en a oixlouné l'insertion dans le Recueil des Ménioiics des Savants étrangers. Sous le titre de Recherches hydrauliques, M. 15a/.in, ingénieur des Ponts et Chaussées à Dijon, a présenté en i865 un Mémoire partagé en quatre sections, ayant pour objet ; 1" Des expériences siu- le mouvement de l'eau dans les canaux à régime unilorme ; ■j." Des expériences sur la distribution des vitesses clans les courants; (9^7 ) 3° Des expériences snr le mouvement varié des eaux; 4° Des expériences sur le mouvement des omies. Successeur, dans ces recherches, de feu M. Darcy, qui, dans les dernières années de sa vie consacrée et sacriBée à la science, se l'était adjoint en i856, M. Bazin a exécuté les nombreuses séries d'expériences dont Darcy avait préparé le programme général, auquel il en a do lui-même ajouté beaucoup d'aulres, non moins importantes. Il en a réuni, comparé, discuté tous les ré- sultats avec une remarquable lucidité, et cet immense travail, fruit de longues années d'études et de fatigues, a jeté sur les questions qui y sont traitées un jour nouveau, au double point de vue de la science et de la pratique. Sans rappeler ici la discus.sion des résultats établis par l'auteur, et que l'on retrouverait dans les Rapports dont son travail a été l'objet, nous nous bornerons à dire qu'admis aujourd'hui par tous les Ingé- nieurs, ils servent de bases aux questions d'établissement de canaux, et qu'ils ont même reçu une confirmation remarquable par des observa- tions recueillies depuis sur le canal de la Dliuys, qui, estimé d'après les anciennes formules de Prouy, encore en usage lors de la construction, a dépassé très-notablement les volumes prévus, par suite de l'influence favo- rable des surfaces enduites d'un ciment uni, qui offre au mouvement du liquide une résistance notablement inférieure à celle des canaux ordinaires; circonstance qui avait échappé à Prony, dont les calculs étaient, il faut le reconnaître, basés sur des expériences trop peu nombreuses. Il n'est même pias inutile d'ajouter cjue les expériences de M. Bazin sont aujourd'hui tellement considérées comme fondamentales, que deux des concurrents au prix Dalmont, qui ont traité au point de vue théorique la difficile question du mouvement des liquides, trouvent, dans l'accord des formules auxquelles ils sont parvenus avec les résultats de cesexpérienceSjla confirmation des principes qui les ont guidés : tant il est vrai que toujours la théorie a besoin du secours et de l'appui de l'expérience pour passer du domaine de l'imagination dans celui de la léalité. En résumé, la Commission du prix Dalmont, en tenant compte à la fois de l'appréciation déjà faite par l'Académie, du travail de M. Bazin, et de la sanction qu'il a reçue de la part du corps savant auquel il appartient, propose à l'Académie d'accorder à M. Bazix, ingénieur des Ponts et Chaus- sées a Dijon, le prix de Irois mille francs pour l'année 1867. Les propositions de la Commission sont adoptées par l'Académie. C. R., 1868, i" Semestre. (T. LXVI, N» 20.) 1 ^3 ( 9^8 ) SCIENCES PHYSIQUES. PRLX DE PHYSIOLOGIE EXPERIMENTALE, FONDÉ PAR M. DE MOKTYON. (Commissaires: MM. Longet, Milne Edwards, Ch. Robin, de Qiiatrefages, Claude Bernard rapporteur.) Rapport sur le Conrours de l'année 1867. Chaque problème de Physiologie expérimentale est en général si com- plexe, que ce serait une illusion ou une témérité de la part d'un auteur de vouloir à lui seul le résoudre et l'épuiser. Les questions ne s'éclairent ordinairement (jue par une série d'efforts collectifs, à mesure que nos moyens d'investigation se perfectionnent et que l'analyse expérimentale pénétre plus profondément dans le mécanisme des phénomènes. Ces re- marques peuvent parfiiitemciit être appliquées à la question difficile de l'innervation du cœur par la moelle épinière, qui a été déjà l'objet des re- cherches successives d'un grand nombre d'expérimentateurs émiuents. A la tin du siècle dernier, Haller (i) considérait encore les mouvements du cœur couune étant indépendants de toute influence nerveuse. Il fondait son opinion siu' la possibdité de la continuation de la cuxulation chez lui animal privé de cerveau, et sur ce fait qu'un cœur arraché de la poitrine peut battre et se contracter. C'est au commencement de ce siècle que Le Gallois (2) trouva que l'in- fluence de la moelle épinière est nécessaire à l'entretien des battements du cœur, et il démontra expérimentalement que la destruction totale ou seu- lement partielle de ce centre nerveux empêche la circulation du sang de continuer régulièrement, même avec l'aide delà respiration artificielle. (i) Hallf.r, Mémoire sur l'irritabilité ; 1777. (2) OEuvit'sde Le Gallois, édition de Pariset, t. I : Expériences sur le principe de la vie et sur les mouvements du cœur. ( 939 ) Plus tard, Magendie et un Membre de votre Commission (i) firent pour la première fois usage d'un hémomètre ou cnrdiomètre, dans le but d'élu- dier et de rendre plus évidentes les modifications exercées sur les mouve- ments du cœur par l'excitation de la moelle épinière et des nerfs qui en naissent. Ces expériences établirent les deux résultats nouveaux suivants : 1° l'excitation des nerfs rachidiens sensibles amène une modification con- stante dans la pression du sang et une accélération des battements du cœur; 2° cette action, qui est de nature réflexe, ne se transmet pas au cœur par les nerfs pneumo-gastriques, car elle se manifeste encore après la section de ces nerfs dans la région moyenne du cou. En i863, M. de Bezold (a) institua des expériences destinées à éclairer le mode d'influence que la moelle épinière exerce sur le cœur. Cet auteur établit dans sou travail deux faits importants. Il montra d'abord que la section de la moelle épinièrecntre l'occipital et l'atlas produit un abaissement très-considérable de la pression du sang dans les grosses artères, et qu'elle amène un ralentissement dans les battements du cœur. Il prouva ensuite cpie l'excitation de la moelle en arrière de la section rétablit la pression du sang et la fait monter même au-dessus de l'état normal, en même temps qu'elle produit une accélération dans les pulsations cardiaques. M, de Bezold crut avoir démontré par ces dernières expériences que la tiioelle épinière réagit directement sur les mouvements du cœur, et c'est en effet à cette conclusion qu'il s'arrêta. Mais bientôt MM. Ludwig et Thiry (3) condjattirent cette opinion, en interprétant tout autrement les faits, exacts d'ailleurs, consta- tés par M. de Beaold. MM. Ludwig et Thiry nièrent toute action nerveuse directe sur le cœur, en s'appuyant sur ce fait que l'excitation de la moelle épinière séparée du cerveau exerce toujours son influence sur la pression du sang, lors même qu'on a détruit autant que possible, par la méthode galvano-caustique, tous les nerfs cardiaques qui relient le cœur à la moelle. Ils arrivèrent même à prouver qu'il n'est pas nécessaire d'exciter la moelle épinière pour obtenir les résultats précédemment signalés, car une simple compression de l'aorte, en restreignant le champ de la circulation, peut dé- terminer une augmentation dans la pression manométrique du sang. Quant à l'accélération des battements du cœur, c[ui coïncidait ici avec l'accroisse- ment des résistances de la circulation, nous verrons plus loin qu'il faut la (i) Comptes re/idiis des séances de Vjcadémie des Sciences, t. XXIV, ji. i i jo. — Ciauuk Bernard, Leçons sur la physiologie du système nerveux, t. I, p. 27 i -3-5 ; iS58. (2) Albert von Bezolu, Untersuchungen iiber die Innervation des Herzins ; i863. (3) Ludwig et Thiry, Uber dcn Ein/luss des Halsmarkes aus dcn Blutstrom ; 1864. 123.. ( 94o ) rallachcr à l'action spéciale d'un nerf cardiaque accélérateur, dont alors le rôle n'était |)oint encore déterminé. Quoi qu'il en soit, i\IiAI. Ludwig et Thiry reconnurent, comme leurs prédécesseurs, que l'excitation de la moelle épinière apporte des modifications dans les phénomènes circula- toires; mais au lieu d'admettre que cette influence s'exerce directement sni- le cœur, comme l'avait fait ]\I. de Bezold, ils conclurent qu'elle se porte an contraire primitivement sur le système circulatoire périphérique, au moyen des nerfs vaso-moteurs ou vasculaires, jjour ne réagir ensuite que d'une manière indirecte ou secondaire sur l'organe central de la circulation. Tel était l'état de la question sur l'innervation du cœiu- par la moelle épinière, lorsque de nouvelles expériences, instituées par MM. Cyon et Ludwig, vinrent corroborer la conclusion qui précède et en développer les conséquences. Après avoir admis en effet que l'excitation de la moelle épi- nière ne retentit pas immédiatement sur le cœur, il restait à expliipier comment l'augmentation de pression sanguine qu'elle produit peut résulter d'une action directe sur le système circulatoire périphérique. C'est ce mé- canisme que démontrèrent MM. Cyon et Ludwig, en faisant voir que celte influence de la moelle épinière se transmet par l'intermédiaire des nerfs vasculaires, et surtout par les nerfs vaso-moteurs splanchniques. De tous les nerfs vaso-moteurs du corps, les nerfs splanchniques sont évidemment les plus importants et les plus capables de modifier la circulation générale, à cause de la vascularisation énorme des organes splanchniques auxquels ils Se distribuent. MM. Cyon et Ludwig montrèrent, à l'aide d'expériences précises, que lorsqu'on divise les nerfs S|)lanchniques, orT obtient des effets semblables à ceux qui résultent de la section delà moelle entre l'occipital et l'atlas. Dans les deux cas, la pression manométrique du sang diminue rapidement et considérablement, par suite de la paralysie des nerfs vaso- moteurs et de l'élargissement des vaisseaux périphériques qui retiennent le sang dans les organes, et opèrent ainsi lUie déplétion du système vasculaire central. Si l'on excite alors les bouts périphériques des nerts s]ilanchni(pies divisés, on voit de suite la piession manométrique du s.ing s'accroître et remonter par l'effet du resserrement des vaisseaux splanchniques, qui chas- sent le sang du ventre où il était accumulé, pour le leporter en quantité relativement plus grande dans le système cardiaque. Enfui, après la section des nerfs splanchni(pies, l'excitation de la moelle épinière séparée du cer- veau ne produit plus, ou seulement d'une manière insignifiante, l'augmen- tation delà pression du sang, parce que l'influence nerveuse ne |)eut plus se propager aux vaisseaux potu- déterminei' leur contraction. D'après tons les faits qui |)récèdent, il reste bien prouvé que l'augmen- ( çvl' ) tation (le la pression manoméiriqiie du sang ne saurait être le résultat d'une influence immédiate et directe de la moelle sur l'organe central de la circu- lation; mais on aurait tort de conclure qu'd en est de même de l'accélération des battements du cœur, qu'on observe ordinairement d'une uianière con- comitante avec l'accroissement de la pression du sang. Eu elTet, M. (>yon a prouvé que ces deux ordres de phénomènes peuvent être produits séparé- ment, car il a montré qu'après la section des nerfs splanchniques, lorsque l'excitation-de la moelle épinière ne détermine plus l'augmentation de la pression sanguine, cette même excitation fait encore apparaître l'accéléra- tion seule des battements du cœur. En poursuivant l'explication de ce dernier phénomène, au moyen de l'analyse expérimentale, M. Cyon est encore parvenu à établir clairement que cette influence accélératrice dé- pend d'une action immédiate de la moelle épinière sur le cœur, et il a démontré qu'elle a lieu par l'intermédiaire d'un nerf cardiaque accélérateur spécial, qui émerge de l'épine avec le troisième rameau du ganglion cer- vical inférieur. L'influence directe de la moelle épinière sur le cœur, d'abord indiquée par Le Gallois, puis reconnue par M. de Bezold, existe donc réellement; seulement il faut distinguer dans l'explication physiologique le fait de l'augmentation de la pression manométrique du sang de celui de l'accé- lération des battements du cœur. L'augmentation de la pression sanguine résulte évidemment d'une influence de la moelle épinière sur les nerfs vaso-moteurs, tandis que l'accélération des battements du cœur est au coti- traire l'effet de l'action directe de la moelle sur le cœur lui-même, par l'in- termédiaire d'un nerf spécial cardiaque accélérateur. Toutefois, si le nerf cardiaque accélérateur des battements du cœur, de même que les nei'fs splanclmiques et vaso-moteiu's, peuvent être, ainsi qu'il a été dit plus haut, influencés par l'excitation mécanique de la moelle épi- nière, il arrive aussi que, dans l'état normal ou physiologique, ces nerfs sont mis en activité fonctionnelle d'une manière indirecte ou réflexe par des excitations émanées des nerfs de sensibilité. Nous avons déjà dit, en commençant, que l'irritation des nerfs de sensibilité de la surface du corps, c'est-à-dire l'irritatuMi des racines rachidiennes, peut retentir sur la pres- sion sanguine et sur les battements du cœur. Mais ces actions réflexes sont plus générales encore, et le point nouveau sur lequel nous voulons actuel- lement fixer l'attention, est qu'il se passe des mouvements dans le système circulatoire périphérique ou central qui sont le résultat de l'excitation de nerfs de sensibilité distribués à la surface interne du cœur. Depuis long- temps on savait que la siu'face iuteiiie des ventricules du cœur est douée ( 942 ) (le sensibilité ; nu Membre de votre Commission (i) avait observé qu'en tou- chant avec un thermomètre, par exemple, la (ace interne des ventricules chez les montons, les battements du cœur manifestent aussitôt une grande accélération qui ne saurait être expliquée dans ce cas que par une réaction réflexe sur le nerf cardiaque accélérateur. Mais, outre cette influence réflexe accélératrice sur le cœur, M. Cyou a montré qu'il existe encore une action réflexe à la fois dilatatrice des vaisseaux périphériques et dépressive de la circulation cardiaque qui a égaleineut poin- [^oint de départ l'excitation des nerfs de sensibilité du cœur. Cette découverte im|)ortante se trouve exposée et développée dans un des Mémoires sur l'innervation du cœur, présentés par M. Cvon au Concours de Physiologie expérimentale, inti- tulé : De l'iiclion réflexe d un des nerfs sensibles du cœur sur les nerfs mo- teurs des vaisseaux sanguins (2). Dans ce travail, sur lequel la Commission a fait porter spécialement son examen et son jugement, il s'agit eu réa- lité delà découverte d'un nouveau nerf sensitif du cœur chargé de fonc- tions restées jusqu'alors inconnues. Voyons d'abord la disposition ana- tomique de ce nerf. Chez le Inpin, sur lequel M. Cyon a particulièrement expérimenté, ce nerf prend ordinairement naissance par deux racines dont l'une |)rovient du tronc du pneumo-gastrique et l'autre du nerf laryngé supérieur. A par- tir de son origine dans la région supérieure du cou, le nerf sensitif car- diaque tiescend en longeant l'artère carotide, à côté du filet cervical du grand sympathique, qu'il accompagne sans jamais se réunir à lui. Une fois parvenu dans la poitrine, le nerf sensitif cardiaque s'anastomose avec des filets provenant du premier ganglion thoracique et se perd bientôt dans la substance du cœur, ou mieux dans le tissu cellulaire dense et serré qui est situé entre les origines de l'aorte et de l'artèie |)ulmouaii'e. Pour expéri- menter sur ce nerf, on le découvre sur l'animal vivant dans la région moyenne du cou, puis on le divise afin d'agir sur les deux bouts successi- vement, en même temps qu'on applique un hémomètre à l'artère carotide |)Our observer les variations cpii surviendront dans la pression du sang. T/excitation galvanique du bout périphérique ou inférieur de ce nerf ne produit aucune douleur et reste absolument s.ins effet sur la pression nia- (i) Claude- Bernard, Leçons sur les liquides de l'organisme, t. I, p. 124 ; iSSg. (2) MM. E. et M. Cyon ont communiqué à l'Acadéniie (25 mars 1867) un résumé cir leurs ic'cliiTchcs sur l'innervation du cœur, exécutées soit à Berlin, dans le laboratoire de M. du Bois-Reyniond, soit ;i Leipzig, avec le concours de M. le professeur Ludwig. C'est M . E. Cyonqtii a [irésenté ses liavaiis au Concours de l'iivsiologie expérimentale, et qui a mis les Membres de la Commission à même de vériiier ses expériences. ( 943 ) riométrique du sang, tandis que l'excitation galvanique du bout nerveux supérieur ou central est au contraire douloureuse et amène dans le mano- mètre appliqué à l'artère carotide une dépression sanguine considérable de 5 à 6 centimètres. Cet abaissement immédiat de la pression'du sang sous l'influence de l'irritation du bout central du nerf cardiaque sensitif est un résultat constant qui a été reproduit sous les yeux des Membres de la Commission; la dépression sanguine coïncide exactement avec l'irritation nerveuse et se relève aussitôt que celle-ci vient à cesser. Après avoir con- staté cette influence réflexe remarquable du nerf cardiaque sensitif sur la pression du sang, il fallait encore expliquer son mécanisme ; c'est à quoi M. Cyon s'est particulièrement attaché. D'abord, sur quels organes l'action réflexe venait-elle retentir? Était-ce sur le système musculaire général, sur le cœur ou sur les vaisseaux? Afin d'éliminer l'influence des mouvements généraux (qui d'ailleurs auraient augmenté la pression sanguine au lieu de la diminuer), on a paralysé les lapins avec le curare, qui détruit rapide- ment les propriétés des nerfs moteurs volontaires et laisse persister plus longtemps celles des nerfs vaso-moteurs et des nerfs de sensibilité. Sur des animaux ainsi préparés, l'excitation du bout central du nerf sensitif du cœur ne produisait plus aucune réaction sur les membres paralysés, tandis que cette excitation traduisait toujou.s au manomètre la même dépression sanguine considérable de 5 à 6 centimètres. Ce n'était pas sur le cœiu- non plus que se portait immédiatement l'action réflexe ; car, après avoir détruit tous les nerfs qui se rendent à cet organe, l'irritation du bout central du nerf sensitif cardiaque amenait de même l'abaissement dans la pression sanguine. Ainsi on se trouvait conduit, par voie d'exclusion, à supposer que l'action réflexe devait se porter spécialement sur le système vascu- laire périphérique; mais une induction ne suffisait pas, il fallait encore la démonstration directe que M. Cyon a donnée en faisant voir que, quand on a préalablement opéré la section des nerfs vaso-moteurs splanchniques, l'irritation du bout central du nerf sensitif du cœur ne produit plus dans le manomètre la dépression sanguine qu'on observait avant. En définitive, toute l'analyse expérimentale qui précède démontre que, dans l'expérience de M. Cyon, l'excitation du nerf sensitif du cœur réagit exclusivement sur les nerfs vaso-moteurs pour produire une déplétion du cœur et par suite une diminution de la pression sanguine traduite par le manomètre. C'est pour bien exprimer ce fait constant de la dépression manométrique succédant à l'excitation du filet sensitif cardiaque que M. Cyon a donné à ce nerf le nom de nei f dépresseuv de la circulation. ( 9V» ) ÎM.iintenant il no reste plus qu'une explication à ajouter pour faire com- prendre la nature tout à fait spéciale de cette action réflexe dépressive qu'exerce le nerf sensitif du cœur. Les physiologistes connaissent déjà des influences nerveuses c/zrer^e5j9arnf/)'sanie pulmonaire est une des formes, serait en fait priuiitivenieni une affection du tissu cellulaire, connec- tij ou iaiitincuXj débutant particulièrement dans celui qui forme la lunicpie externe dite adienlice des vaisseaux. Ce fait demande à être mis en relief, et son importance n'échappera pas à ceux qui se préoccuperont d'interpréter les données relatives à la transmission de cette lésion d'un anima! à l'autre, par inoculation sous-cutanée des granulations tuberculeuses; car le but des recherches analoiuo-palhologiques est de déleniiiuer la natin-e des tissus accidentels en tant qu'altération de tel ou tel ordre de chaque élé- ment auatomique et de chique tissu normal; détermination établie |jar la com[)araison des parties lésées aux parties normales dont elles dérivent, comparaison établie aux diverses phases de leur développement à compter de l'instant de leur apparition. Or, tant que ce but n'est pas altt-int, les inductions qu'on essaye de fonder sur ces recherches restent stériles. D'accord avec Reinhardt, Virchow, Villemin, etc., MM. Héraid et Cornil con>idèront les lubeicules iniliaires, de Laennec, les masses jaunâtres appe- lées tubercule cru, et les différentes formes û'iujiltmtious dites tuberculeuses comme des pneumonies lobulaires et lobaires dans lesquelles les exsudais. (i) La question de l'existence d'un t'-/i-iiicnt spécifique tlu tubcrrulr mise à part, il serait injuste, dans l'histoire de l'évolution histoloyiqiie de ce tissu accidentel, de ne pas rappeler que M. Lebert, loin de considérer la phthisie h granulations grises comme distincte de la pluhisie h tubercules jaunes crus ou ramollis, ainsi que l'a admis, avec Bayle, etc., l'auteur de ce R.ipport ( voyez Cti. Robin et Boudiut : d.ins Boiichul, Traité des niatailies îles noufeiiu- riés, l^aris, in-S"; 2" édition, i852, p. 404 > ^' dans Liegard, De la fiîvre cérébrale nu encé- pltalo-méningite,VA\\iy i854, in-4"> 'lièse, p. 1 5 et 16); que M. Lcbcrt, disons- nous, a écrit : « Beaucoup de patliologistes les rcganlaient ( les granulalions tuberculeuses grises) coniuie une forme partii ulière dr la |)litliisie pulmonaire, en la décrivant sous le lujm (!<• |)lillisie giaiiu- leuse.... IV'ous chercherons à prouxer (jue la plilliisie granuleuse n'est nullement une es|)éce particulière, mais (p;e ces granulauons grises ilcmitrausparenles ne constiiueiit (lu'une des formes par lesquelles la luberculisaiion débute non-stulenient dans les poumons, mais aussi dans beaucoup d'autres organes <> (Lvherl, P/iysiolngie //al/iologit/iie, Paris, i845, in-8", t. I, p. 383). Si'iilemenl M. Lebert admet, en outre, (|ue le lubcrcule jaune peut aussi élre pro- duit d'emblée comme lf\ [tubercule miliaire jaune). Comparer aussi la desciiption de la slructure delà granulation donnée par MM. Hérard et Cornil (p. 39, 4o et 117) à celle qu'en donnent Lebert [loc. cit., p. 383), et Cli. Robin [loc. cit., i85i et i854), en tenant compte des différences de dénominations eniplovces d'uire époque à l'autre pour désigner les mêmes élciiicnts anatomiques. ( 9''7 ) au lieu de se résorber comme dans rinflammation franche, se remplissent de granules graisseux, nioditicafion qui devient le point de ilépart du ramol- lissement et de l'ulcération des tissus. La constatation de l'existence de qranulalions tuberciilemti dans toutes les autopsies de phihisiques faites par les auteurs de ce travail (que ces granulations fussent ou non accompagnées des diverses foi-mes dt' pnciiDio- nie tuùercuttuse) les a autorisés à subordonner la pneumonie aux granula- tions, et à ne faire qu'une seide et même tnaladie de ces i\eu\ ordres île phénomènes, que plusieurs auteurs, tant en France qu'en Allemagne, ten- dent aujourd hiii à séparer dans la description de la marche de cette affec- tion. Nous devons aussi louer MM. Hérard et Coriiil du soin avec lequel ils ont soumis à leurs investigations la [ililhisie (jiniiuleitse c/énéralisée, avec ou sans lésions inflammatoires, forme de phtliisie plus particulièrement connue sous le nom de phlliisit aujiië. Il résulte en particulier di; cette étude que lorsque cette forme s'accompagne de symptômes généraux dits typhoïdes, ces derniers sont amenés par des coujplications pulmonaires inflammatoires. Nous signalerons enfin à l'attention de l'Académie une partie entièrement neuve de l'ouvrage que nous analysons ici, qui a poui- sujet l'étude des symptômes et du diagnostic de la pneumonie aisétuse généralisée lobaire, forme peu connue et assez rare de la phthisie, souvent prise pendant la vie, et même après la mort, pour des affections fort diffé- rentes des poumons et de la plèvre. Les indications thérapeutiques renfer- mées dans l'ouvrage que nous analysons sont logiquement déduites des idées exposées, et elles tirent leur valeur de l'excellence même des pré- misses sur lesquelles elles reposent. La curabilité de la phihisie semble ressortir de celte étude, et il est per- mis d'espérer qu'une meilleure direction imprimée au tiaitement hygié- nique et pharmaceutique augmentera dans l'avenir le noudjre des guérisons. Le livre de MM. Hérard et Cornil est dune une œuvre importante de science et tie pia tique. Il renferme des faits considérés d'un point de vue qui avait été peu abordé jusqu'ici. Il éclaire cette question capitale de la pathologie humaine d'une vive lumièr'e, et il l'élève au-dessus des travaux antérieurs; aussi volie Coaumssion l'a-t-elle jugé digne d'une mention honorable. VL Les influences climatériques diverses ont sur l'homme une action incontestable, soit à l'état de santé, soit à l'état de maladie; mais de bonnes observations touchant celle partie de l'art médical sont rarement soumises (95H ) à l'examen de l'Académie. Lu raison de ce fait se trouve dans l'obligation, de la part de l'observateur, d'être également familier avec les sciences phy- siques et les sciences organiques. Cependant, en l'absence de données complètement satisfaisantes concernant l'influence des milieux ambiants, un ouvrage qui rassemblerait tous les faits connus, en cherchant à les apprécier et à les coordonner autant que le permet l'état actuel de nos con- naissances, aurait déjà rendu un service à la médecine, ne fût-ce qu'en appelant les investigateurs à diriger de plus en plus leur attention vers cet ordre d'études. Parmi les livres écrits dans cette direction vient se placer celui que M. Foissac a intitulé : De t'Influence des elimats sur l'homme et des agents physiques sur le mot al (2 vol. in-S", 186'j). L'ouvrage de M. Foissac est le premier dans lequel les influences météorologiques sur l'homme soient envisagées dans leur ensemble, sous le triple rapport physiologique, pa- thologique et psychologique. Il se recommande, en outre, par l'étendue et la nouveauté de sou ])lan, par la coordination de ses nombreux maté- riaux, par la liaison qu'il établit entre des faits qui jusque-là étaient de- meurés isolés. L'auteur donne d'abord une nouvelle classification des climats, habi- lement justifiée. Dans la première Partie de l'ouvrage se trouve un des chapitres les plus considérables relatifs aux variétés de la taille chez les différents peuples de l'Europe. Après avoir ajouté plusieurs tables à celles de Buffon et de M. Que- telel, il est arrivé à conclure de ses recherches comparatives que, non-seu- lement l'hérédité, le régime et le climat influent sur la staîiire de l'homme, mais encore que les saisons exercent sur son développement une action très-manifeste. Dans un livre traitant de l'influence des climats sur l'homme, ime impor- tance hors ligne devait être accordée à l'étude des maladies endémiques, épidémiques et contagieuses. C'est ce qu'a fait M. Foissac dans la deuxième Partie de son ouvrage. Après les considérations générales d'un ordre élevé sur les constitutions médicales, il s'occupe principalement de l'ctiologie, des caractères et du traitement des maladies qui prédominent dans certains climats, et, dans une série de chapitres, il résume et interprète, avec saga- cité et un grand sens pratique, les meilleures notions siu' l'eigotisme, la pellagre, la plique, l'acrodynie, le bouton d'alep, le goitre et le crétinisme, les fièvres paludéennes, le scorbut, la scrofule, l'ophthalmie purulente, la lèpre, la vai iole, la syphilis, la dysenterie, la phthisie, etc., etc. ( 9^9 ) Enfin, dans la iroisièine Partie, M. Foissac traite des rapports du physique et du moral, et de l'influence des climats sur les facultés intellectuelles. Il n'admet pas les caractères, le plus souvent imaginaires, qu'on a attribués à tel ou tel tempérament, et il examine plutôt les rapports saisissables qui peuvent exister entre les qualités morales et certaines prédominances d'or- ganisation, telles qu'une circulation rapide ou lente, la taille, la force mus- culaire, etc. "Votre Commission aurait désiré que, sur bien des points, l'auteur eût sé- paré avec plus de sévérité les faits qui ont une valeur scientifique réelle, de ceux qui ont été avancés sans être appuyés sur des preuves sérieuses, et que les recherches modernes ont déjà montrés ne pas être admissibles. Après avoir fait à cet égard toutes ses réseives, la Connnission pense ce- pendant qu'en publiant son ouvrage, M. Foissac a rendu à la médecine un service assez marqué pour qu'iuie mention honorable lui soit accordée. VII. M. "Villemin a soumis au jugement de l'Académie des expériences du plus grand intérêt sur la transmission des lésions de la phthisie tubercu- leuse de l'homme aux animaux et des animaux à d'autres animaux par l'inoculation sous-cutanée du produit morbide appelé tubercule. J/i Com- mission reconnait que l'auteur a fait preuve, dans ces recherches, d'un talent remarquable, et qu'il a ouvert une voie nouvelle pour l'étude expérimentale d'une des maladies les plus meurtrières qui affligent l'hu- manité. Mais c'est précisément en raison de cette importance du travail de M. Villemin (i) et du désir qu'elle a de le récon)penser dignement que la Connnission l'emet son jugement à un Concours prochain, afin de donner à l'auteur le temps de développer sa découverte et de mettre sous nos yeux les résultats des principales expériences sur lesquelles elle est établie. VIII. M. Bergeron [De In Salivation panrréntique dans l'empoisonnement merruriei) s'est proposé d'expliquer la production de la cachexie mercu- rielle par l'altération de la sécrétion pancréatique. C'est là un sujet impor- tant qui mérite toute l'attention de l'Académie. L'auteur fonde son opinion sur des preuves expérimentales qu'il est nécessaire que la Commission, sui- vant ses habitudes, puisse contrôler. Nous proposons donc de réserver le travail de M. Bergeron pour le prochain Concours, en l'engageant à uiulti- ViLLEMiN, Etude.'' sur la Tuhrrculose. Paris, 1868; in-8°. ( 96o ) plier encore ses expériences dans de nouvelles conditions que l.i Coni- uiission |K)uriai( lui indic]uer. IX. PoiM' leriniiier ce Rapport snr les nombreux et inipoitanls ti-avaux qui, celle année, ont été soninis à notre examen, nous signalerons encoie d'une manière spéciale à l'Académie les Mémoires de M. le D'"E. Magitot, intitulés : Recherches expérimentales et thérapeutiques sur la carie du tissu dentaire. (i vol. in-8°; Paris, 1867.) Etudes et expériinces sur la salive. (In-8" ; Paris, 1866.) Recherches ethnoloqiques et statistiques sur les altérations des dents. ( 1 867 . ) Ces travaux, fondés sur des observations neuves et sin- une série d'expé- riences très-bien instituées, ont jiaru assez importants à votre Commission pour qu'elle vous eût proposé d'accorder à leur auteur une des hautes ré- compenses que nous sommes appelés à décerner, si nous n'avions été obli- gés de les considérer comme ne pouvant plus concourir aux prix de l'Aca- démie des Sciences, en raison de ce cpi'ils ont déjà été couronnés par l'Académie impériale de jMédecine. c[ui leur a décerné le Prix de Chirurgie expérinnnlidc, fondé jiar Amussat. CITATIOINS HONORABLES. X. Nous vous demandons enfin d'accorder une citation très-lionorabh aux auteurs dont les noms suivent : A M.Boi;«:H.iRn, pour son Mémoire intitulé : Des Déqénéralions secondaires de la moelle épinière [.■hrliives générales de Médecine ; P.iris, 18G6, iu-8".) A M.M. riiÉvosï et Cottard^ pour leurs Eludes physioloi/i(pies et patholo- giques sur le ramollissement céréhrid.. [Mémoires de In Société de Bioloi/ie; Paris, 1866, in-8".) A MM. KsTOR et Sai.ntpierue. pour leurs Mémoires intitidés : Expériences propres à faire connaître le moment oii fonctionne la rate ; Du Siège des ( omlnistions respiratoires; Recherches expérimentales sur les ccuises de la coloration loiige des tissus en- flauinris. [Journal d\lnaU)inie et de Physiologie; Paris, 1866.) A M. Ori>c>.\'ez, |)our ses Etudes sur le déceloppement des tissus fdtrillaires et fibreux. [Journal d'Anatomie et de Physiologie ; Paris, 1866.) El enfin à M. Co.mmexgk, pour son ouvrage intitulé : /)'/ Tr litement de lu coqueluche par t' intudation des substances volatiles, etc. (96' ) XI. D'autres trav:iiix, intéressants à plus d'un litre, ont été pris en con- sidération par votre Cloirniiission. Parmi eux, elle doit citer ])arliculiérr- ment ceux de MM. Lauciiku, Ci-Émexceau, Allix, Boiciilt, «Ioui.in, Gai.f.zowski, Empis et Faure. Mais ces travaux, bien que lrès-(\siinial)les, ne portant pas un cachet de nouveauté ou d'originalité égal à celui des recherches que votre Commission a jugées dignes de récompenses, elle a dû se borner à mentionner, dans son Rapport, le résultat de l'examen qu'elle en a fait. L'Académie adopte les propositions de la Commission. PRIX DIT DES ARTS INSALURRES, fondh; par u. de montyon. (Commissaires: MM. Combes, Dumas, Payeii, Balard, Chevreul rapporteur.) Rapport sur le Concours de l'année 1867. Il y a longtemps déjà que la loi de 1810, qui régit les établissements in- dustriels relativement à la salubrité, se montrait insuffisante, malgré les modifications qu'on avait apportées successivement à son application; enfin, depuis une vitigtaine d'années, on sentait la nécessité de reprendre l'ensemble des industries classées par la loi de i8jo, afin de le mettre en harmonie avec les progrès de la science, dans le double intérêt de l'iti- dustrie et de la saltibrité. La loi de i8(o avait été stirtoul créée pour prévenir les dangers des va- peurs acides, telles que l'acide sulfureux provenant du grillage des pyrites, l'acide chlorhydrique provenant des fabriques de soude réceiïiment établies. Sans doute, à cette époque, il existait beaucoup d'usines où l'on travaillait les tnatières organiques, et on savait les inconvénients dont elles sont cause, relativement aux mauvaises odeurs, et à la fâcheuse influence des eaux qui en sortent avec des matières organiques stisceptibles de se putréfier ; mais ces usines n'étaient alors qu'en petit nombre et restreintes à des localités oiJ par habitude on tolérait les inconvénients du voisinage. Le développement de l'industrie, portatit à la fois stir la uniltiplication des usines déjà connues et sur l'élablissement d'tisines nouvelles, montra peu à peu l'insuffisance de la loi de 1810, à l'égard des inconvénients des notivelles usines et à celui d'usines réputées dangereuses d'après la loi de 1810, mais qui, par sttite des progrès de la science, avaient cessé de l'être absolument ou qui l'étaient devettues beaucoup moins. G. K., iH6S,i" Semcitre (T. LWl, M" 20.) ' ^5 (960 C'est donc sous la double préoccupation de la salubrité publique et des progrès de l'industrie que l'Administration de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics cbargea le Comité consultatif des Arts et Manu- factures de revoir la loi de 1810. A une époque comme la nôtre, où toutes les nations de l'Europe sont en communications incessantes, la condition que le Comité jugea indispen- sable pour satisfaire à la confiance de l'autorité supérieure fut de savoir l'état des usines et fabriques des pays étrangers les plus avancés au point de vue de 1 industrie. Dés lors des instructions furent rédigées par le prési- dent du Comité et données à un ingénieur des Mines, M. de Freycinet, qui reçut de M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux pu- blics la mission de se rendre en Angleterre, par décisions du 1" décembre 1862 et du 9 avril i863. L'objet des questions proposées à M. de Freycinet était : 1" L'examen des fabriques ou usines réputées dangereuses ou incom- modes sous trois rapports : Vinfection de l'atmosphère, l'infection des eaux et l'influence des procédés sur la santé des ouvriers qui les exécutent; 2° L'indication ou la description des moyens, des procédés d'assainisse- ment employés dans chaque industrie insalubre. Le résultat de la mission de M. de Freycinet fut un Rapport qui ne com- prend pas moins de 116 pages avec les notes qui y sont jointes. Enfin, en 1866, M. de Freycinet alla de nouveau en Angleterre par ordre du Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, pour examiner l'emploi des eaux d'égout de Londres. Ce Rapport, publié en 1867, ne comprend pas moins de 88 pages. Le premier Rapport de M. de Freycinet, sur l'assainissement des fabriques d'Angleterre, fut jugé d'une manière si avantageuse par l'Administration supérieure, que, par une décision ministérielle du 2 janvier i8(")4, M. de Freycinet fut chargé de faire, sur l'assainissement indubtriel et municipal de la France, un travail analogue à celui dont l'Angleterre avait été le sujet; ce nouveau Rapport ne comprend pas moins de 247 pages. Tels sont les écrits que l'Académie a renvoyés à la Commission des Arts insalubres, après qu'ils ont eu le suffrage du Comité consultatif des Arts et Manufactures, et justifié le choix de l'auteur fait par Son Excellence le Ministre. Aussi vient-elle de charger M. de Freycinet de lui faire un Rap- port sur la législation et les règlements relatifs au travail des enfants dans les manufactures. La Couunission a reconnu l'utilité de ces Rapj)orts; ils ont le mérite ( 963 ) incontestable de la clarté et de la méthode dans l'exposition des faits, et les détails, sans être prolixes, jettent toutes les lumières désirables sur un pa- reil sujet. Conclusion . Ne connaissant aucune publication aussi étendue, aussi précise et aussi utile à connaître, dans le double intérêt de la salubrité et de l'iinlustrie, que celle dont nous venons de parler, la Commission des Arts insalubres est unanime à proposer que M. Charles de Freycixet, ingénieur des Mines, ait un prix de deux mille cinq cents fiancs. La Commission des Arts insalubres, qui déjà a eu l'occasion d'accorder à M. Galibert un encouragement pour un appareil très-simple, destiné à préserver l'homme qui le porte de pénétrer sans accident dans des atmo- sphères limitées délétères, et d'y rester pendant un quart d'heure sans danger, propose, après avoir pris connaissance des nouveaux perfectionne- ments apportés à son appareil, de lui accorder un encouragement de quinze cents francs. M. Pimont, de Rouen, compose un enduit qui, depuis plus de quinze ans, est employé avec succès sur la partie métallique des appareils de chauf- fage qui est exposée à l'air. Cet enduit a le double effet d'empêcher la dis- persion de la chaleur à l'extérieur et de préserver de sa fâcheuse influence les ouvriers qui seraient exposés à la recevoir. Cet enduit, doué encore de la propriété hydrofuge, peut être employé avec avantage dans plusieurs circonstances, ainsi que les ingénieurs de la ville de Paris l'ont constaté lors de l'Exposition universelle. La Commission propose à l'Académie d'accorder à M. Plmont un encou- ragement de quinze cents francs. Ces propositions ont reçu l'approbation de l'Académie. PRIX BORDIN. (Commissaires : MM. Ad. Brongniart, Tulasne, Duchartre, Trécul, Decaisne rapporteur. ) Rapport sur le Concours de l'année 1867. L'Académie avait adopté pour sujet du prix Bordin, dans la séance du 5 mars i866, \ Elude de la structure anatomique du Pistil et du Fruit dans ses principales modifications. Votre Commission , afin de bien préciser le but qu'elle désirait voir atteindre, publiait le programme suivant : 126.. ( 9^4 ) Il I^'oi'ganisation de In fleur est maintenant ramenée par tous les bota- nistes à un type général, dans lequel on considère tous les organes qui la constituent comme dérivant de modifications diverses des feuilles. » Placé au centre de la fleur, le |Mstil présente cependant quelquefois des difficullés par une assimdalion complele de ses diverses parties aux organes appendiculaires ou foliacés. L'axe même de la fleur, prolongé et diversement modifié, paiait, dans certains cas, entrer dans la constitution du pistil et des placentas, et par suite dans celle du fruit. » On a cherché à résoudre cette question par l'élude des monstruosités et de l'organogéiiie; mais il reste sur plusieurs points des doutes que l'examen anatomique de ces organes à différentes époques de leur déve- loppement potnrait probablement lésoudre. )> On demanilerait aux coucm-rents d'étudier dans les principaux types d'organisation du pistil la distribution des faisceaux vasculaires qui se portent soit dans placentas et les ovules, soit dans les parois de l'ovaire ou dans le péricarpe, ainsi que dans la zone externe des ovaires adhérents, et de déterminer l'origine de ces faisceaux vasculaires et leurs diverses con- nexions. » L'Académie, en réponse à cette question, a reçu trois Mémoires écrits en français, et qui ont été renvoyés à luie Commission composée de MM. Brongniart, Tulasne, Ducliartre, Trécul et Decaisne rapporteur. Avant d'examiner chacun de ces Mémoires, vos Commissaires croient nécessaire de résumer en |H'U de mots les deux opinions qui se trouvent en présence pour expliquer la structure du pistil et l'origine des pla- centas. L'opinion ancienne, déjà émise par Linné, considère les diverses par- ties florales comme formées par des organes appendiculaires analogues à des feuilles modifiées, ce qui rendrait l'ensemble de la fleur comparable à un bourgeon. Le centre de la fleur est occupé par le pistd, autrement dit carpelle ou ovaire, qui met un terme à la végétation du rameau, comme la fleur tout entière met un terme à la végétation de l.i tige ou du pédicelle. Le pistil simj)le, c'est-à-dire réduit à un carpelle unique, peut donc être considéré comme une feuille pliée siu- elle-même dans le sens de sa nervure médiane, ayant ses bords tournés vers l'axe de la plante, son dos regar- dant l'extérieur, et portant des ovules sur les bords rapprochés et phis ou moins soudés. On aura nu exemple bien net de celte disposition dans une cosse de pois, et ou pourra se représenter un pistil composé comme formé de la juxtaposition de plusieurs carpelles simples disposés eu cercle autour ( 9^^ ) de l'axe idéal de la fleur. C'est ce dont la Pivoine et la Badiane étoilée nous offrent des exemples connus de tout le monde. Une autre conséquence de cette manière de concevoir la structure du pistil simple, est que le placenta est nécessairement double, puisqu'il ré.sidte de la réunion des deux bords de la feuille ciirpeliaire, et on en peut dire théoriquement autant du stigmate, qui se montre d'ailleurs assez fn quem- ment divisé en deux parties, comme on le voit dans les pistils simples des Graminées, etc. L'opinion opposée regarde au contraire les placentas et les ovules qu'ds supportent comme une partie distincte el indépendante de la feuille car- pellaire et comme une dépendance de l'axe floral, qui se divise par une sorte de partition pour fournir un nondire de branches double de celui des carpelles ou égal au leur, et se souder aux points correspondant à la juxta- position de leurs bords. Après ce court exposé de la question, vos Commissaires vont examiner chacun des trois Mémoires qui leur ont été renvoyés. Le Mémoire n° 3, ayant pour épigraphe « les Théories passent^ les Faits res- tent », traite la question, mais d'une façon trop abrégée. D'après lui : i" les ovules sont toujours portés par le réceptacle (axe) et jamais par les feuilles carpellaires, simples enveloppes protectrices ; 2° le réceptacle ou axe peut se ramifier connue une tige, un rameau, etc., et ses branches peuvent être en- traînées plus ou moins haut avec les feuilles carpellaires, de la même manière que des fleurs, des inflorescences, etc., sont quelquefois entraînées à distance de leur point réel d'origine par la feuille à l'aisselle de laquelle elles existent [Solamim, Fitis, Asclépiadées, Cucurbitacées, etc.) ; 3" les ovaires supères ont pour paroi des feuilles carpellaires, tandis que les ovaires infères ont pour paroi le réceptacle concave. On voit que l'auteur résout une partie de la question dans le sens d'Auguste de Saint-Hilaire, de Payer, etc., en considé- rant le placenta comme formé par un organe indépendant de la feuille car- pellau-e. Les exemples qu'il cite ont pour but d'appuyer sa conclusion. Entre antres exemples il signale le placenta du Thesium, dont l'axe fait suite à celui de la fleur et dont le faisceau vasculaire est la continuation de celui du pé- doncule ; mais l'auteur semble n'avoir pas eu à sa disposition les moyens d'observation dont la science dispose aujourd'hui; il aurait reconnu que le placenta du Thesium et de toutes les Santalacées est formé d'un tissu ulriculaire homogène absolument dépoin-vu de vaisseaux. Ses moyens d'in- vestigation no sont pas au nombre de ceux que l'Académie avait recom- mandés; sa méthode a consisté à décrire succinctement et d'une manière ( 966 ) unitorme le pistil d'une vingtaine de plantes appartenant à quatorze familles, enfin les dessins dont il a accompagné son Mémoire se réduisent à une douzaine d'esquisses sur lesquelles l'auteur s'est contenté d'indiquer par des lignes ou des points colorés le trajet du système vasculaire. Tout en reconnaissant que l'art n'est ici qu'une question secondaire, vos Commis- saires ne peuvent oublier que l'Académie avait demandé une étude com- plète de la distribution et de la nature du système vasculaire du pistil simple et composé. Le Mémoire inscrit sous le n° i, portant pour épigraphe « l'Observallon exacte peut seule seivir de fondement à une bonne théorie «, est beaucouj) plus complet que le précédent; il porte sur l'examen du pistil dans dix-sept familles de plantes décotylédonées à ovaires libres, dans neuf familles à ovaires infères et, parmi les plantes monocotylédouées, sur une famille à ovaire libre et sur trois à ovaires adhérents. L'atlas qui accompagne le texte se compose de i 58 figures grossièrement exécutées à la plume, et le système vasculaire sur la nature duquel l'Académie, comme nous venons de le dire, avait particulièrement appelé l'attention des concurrents, se trouve ici in- diqué par de simples lignes ponctuées qui n'indiquent pas assez clairement l'origine et la terminaison des faisceaux. L'auteur arrive à des conclusions pour le moins étranges. Selon lui, le carpelle de l'Hellébore, qui a servi de base à la théorie qui nous semble le mieux démontrer l'analogie du carpelle avec la feuille, ne doit point être considéré comme une feuille repliée sur elle-même jusqu'au contact de ses bords, mais bien comme un organe à la formation duquel concourent trois faisceaux axo-appendicu- laires, à savoir : un faisceau dorsal et deux faisceaux placentaires non compris les faisceaux ovuliféres. Il résulte de cette manière de voir que si l'Hellébore nous offrait, comme d'autres Renonculacées, un exem|)le de fleurs doubles, chaque carpelle devrait être remplacé, non par une feuille pétaloïde unique, mais par trois feuilles; il eu résulterait encore que chaque carpelle, considéré isolément, représenterait un groupe d'organes appendiculaires modifiés et serait en tout point comparable à un bourgeon. En d'autres termes, l'auteur considère une fleur complète comme un assem- blage d'organes appendiculaires ayant au centre un ou plusieiu's bour- geons dont les productions latérales ou appendices seraient transformés en carpelles, munis à leur aiselle d'un ou plusieurs axes ramifiés portant les ovules. Pour l'auteur, toutes les cloisons, toutes les parois, tous les placentas auxquels adhèrent les ovules sont de nature axile. Pour lui, toute fleur sim|)le complète et à ovaire libre est l'équivalent d'une branche ramifiée, ( 967 ) ou, si l'on niine mieux, d'une inflorescence restée en quelque sorte à l'état embryonnaire et entourée d'ime rosette d'appendices (calycc, corolle, éta- mines, etc.,) et au centre de laquelle des bourgeons très-rudiraentaires (les branches non développées de l'inflorescence métaphorique) se transforment chacune en un carpelle. Tout carpelle, y compris les ovules, est formé par le concours de plusieurs faisceaux axo-appendiculaires. Les placentas, ;ui contraire, sont toujours de nature axile. Dans les fleurs à ovaire libre ou supère, il n'y a guère que les placentas qui soient de nature axile, les pa- rois ovariennes étant appendiculaires. Dans les fleurs à ovaiie infère ou adhérent, non-seulement les placentas sont axiles, comme d'ailleurs dans tous les cas, mais l'ovaire lui-même, dans une étendue plus un moins grande, quelquefois presque en totalité, est de nature axile. Les frtiits sui- vent naturellement la même règle. Ainsi, l'auteur du Mémoire n" i consi- dère non-seulement le placenta comme d'origine axile, il y ajoute Vaxilité de l'ovaire soit totale, soit partielle, lorsque l'ovaire esc infère. Sa conclu- sion est très-nette, il adopte la théorie d'Auguste de Saint-Hdaire et de Payer pour l'origine des placentas ; il adopte la manière de voir de M. Schlei- den pour les ovaires adhérents. Vos Commissaires ainaient désiré une démonstration plus rigoureuse que celle qui a été donné par l'auteur; ils regrettent qu'il se soit contenté d'un examen superficiel du système vascu- laire ; il aurait certainement reconnu, à l'aide de moyens d'observation plus parfaits, que les faisceaux vasculaires auxquels il a donné le nom d'axo- appendiculaires, bien que souvent formés des mêmes éléments, nous les montrent autrement groupés dans les organes floraux que dans la tige. Tout en reconnaissant la valeur de quelques déductions, votre Commission a constaté que le Mémoire n'' i laissait tout à désirer au point de vue ana- tomiqne. L'auteur du Mémoire n° 2, portant pour épigraphe « Nec contenlum exte- riori rerum NaUirœconspectu. .. introspicer-e. Seaec. », a senti qu'avant d'en- treprendre l'étude de la distribution des faisceaux vasculaires, il convenait de préciser ce qu'on doit entendre par les termes axe el appendice, termes beaucoup moins clairs qu'ds ne le semblent au premier abord. Toutefois il ne prend pas la question à son origine ; il ne se demande pas si ces mois axe et appendice correspondent à des éléments de nature primordialement dif- férents, et si dans les premières phases de l'organisai ion des phanérogames l'axe ne précède pas toujours l'appendice. Il se borne à signaler les diffé- rences qui séparent ce qu'on nomme axe et appendice, quand ces deux or- dres d'organes sont devenus distincts par l'évolution de la plante, et c'est { 9fî8 ) dans la naliiio . io3 et particulièrement pages io4, io5 et ii4. Dès i832, M. Velpeait (Séance de l'Académie de Médecine du 29 mai i833) disait à l'Académie de Médecine qu'avant peu on verrait l'as- semblée elle-même se ranger à l'opinion contagioniste. — Delpedi également écrivait à la même époque : « Pour quiconque n'a pas jugé avant de connaître, dans l'état présent de la question, la contagion est la sctde voie de propagation du choléra qui soit susceptible de démonstration » (Delpech, Étude du choléra; Paris, i832, in-8°, p. 234). " ^ ''■• fi" d'une épidémie de choléra, la diarrhée règne communément et longtemps ; elle est la suite, comme le précurseur, de la maladie... Une remarque tout aussi importante, c'est que, parmi les diarihéiques et autour d'eux, on voit éclater encore un assez grand nombre d'exemples de choléra... J'ai de bonnes raisons pour croire que les évacuations des diarrhéiques sont con- tagieuses et peuvent donner le choléra » (Delpf.ch, ihid., p. 2^5). Foir aussi Fauvel, inspec- teur général des services sanitaires : His'oire médicale de la Guerre d'Orient, de juillet i854 à la fin rf'«o«n856 [d'après une suite de Rapports officiels adressés à S. Exe. le jlJinistre de l'agriculture, du Commerce et des Travaux publies, et transmis au Comité dWijgicne pu- blique). " Importation du choléra dans l'armée fi'ançaise, à Gallipoli, par des navires chargés de troupes embarquées à Marseille, ayant traversé Avignon où régnait le choléra, el après l'embarquement desquelles des cas de cette maladie s'étaient manifestés ]jarmi les soldats. » Ces faits et d'autres de même oidre sont également exposés dans l'inqiortant ouvrage de M. Chenu, ])ulilié en mars l865 {Rapport au Conseil île santé des armées, etc., pendant la Campagne d' Orient ; Paris, in-4", P- 18), ouvrage qui a obtenu leP/v.r de Statistique de l'Aca- démie des Sciences. — fo//-encore les Relations de MM. Scrive (1857), Marroin (1861), etc. 127.. ( 972 ) d'objets de literie, etc.; pourtant divers médecins étaient encore portés à croire à la non-lransmission du choléra. Mais on pent dire que l'hésitation de la plupart des praticiens a cessé depuis l'époque où, eu iH55, M. Charles Huette publia, dans les Archives de Médecine, un remarquable Mémoire intitulé Du dcucloppcinent el de la pio- pnqalion du choléra (i), qu'il a soumis cette année seulement à l'examen de votre Commission. A l'aide d'un grand nombre d'observations des mieux faites il a étudié cette maladie aux points de vue de son imporlalion d'iui lieu à lui antre et de sa transmission. 11 a dans ce travail mis en relief de la manière la plus formelle l'im- portance, tant au point de vue administratif que sous le rapport médical, des faits qu'il a observés et logiquement coordoiniés (a). Ce sagace investigateur a le premier consacré dans son travail de i855 un paragraphe spécial à l'élude de la question de yincubalion du choléra, c'est- à-dire à l'examen du teii.ps qui s'écoule entre l'époque de la contamination et le début des accidents cholériques (Huette, /Irchives générales de méde- cine, i855, t. YI, p. 577). Dans de nouvelles recherches qu'il vous a adressées au commencement (i) Archives générales de Médecine; Paris, i855, in-S"; t. VI, p. 571. (2) Lrs auteurs qui ont porté leur attention sur les moyens de démontrer la transmis- sibilité du choiera font, en général, remarquer avec raison que ce n'est pas dans lis grands foyers épidémiques que peuvent être trouvées les preuves péremptoires de la contagion. Aussi avant nous ce travail a été cité comme tout à fait concluant et des plus consciencieux (.7. Worms, i865, et Rapport sur le prix Bréant de l'année 1867, Comptes rendus des séances de l'Jcadémie des Sciences, t. I-XIII, p. Soy et 5l2). — De i865 à 1867, plu- sieurs Mémoires contenant des faits de même nature que ceux que M. Huette avait constatés en i855, et confirmant en tous points ses premières recherches, ont été publiés par des médecins observant dans divers départements autour de Paris. Voir ceux de MM. Roy, Bucquoy, Ferrand, et surtout le remarquable Rapport de la Conférence sani- taire internationale sur les questions du programme relntircs à l'origine, à l'cndcmiiilé, a la transmissibilité et à la propagation du choléra, par Al. le D'' Fauvel; Conslantinople, mai i866, in-4°; reproduit en partie dans le Journal des Débats de Paris du 10 août i86t) et dans les journaux de médecine de cette époque. On lit dans ce Rapport : « Il est démon- tré jusqu'à la dernière évidence que le choiera est propage par l'homme et avec une vitesse d'autant plus grande que les migrations ont été plus actives et plus rapides; au contraire, on ne saurait alléguer aucun fait d'où il résulte que le choléra puisse se propager au loin par l'atmosphère seule, dans quelque condition ipi'elle soit, de sorte que jamais une épi- démie de choléra ne s'est propagée d'un point à un autre dans un temps plus couit que celui idémiqne, d'une part, et, d'autre part, de l'nidividu avec ses aptiludej organiques propres, M. Mesnet a vu que les cas les plus graves et les phis rapidement mortels ont été fréquemment ceux qui n'avaient point débuté par la diarrhée. L'examen des phases du retour à l'état de santé a été pour M. Mesnet l'objet d'une étude clinique, que votre Commission se plaît à vous signaler coiume originale dans plusieurs de ses aperçus. Il a montré en particulier que les caractères de celle de ces phases qui est dite de réaction franche, peu- vent être modiBés, soit par une idiosyncrasie spéciale, soit par des dispo- sitions acquises, qui im[)riment à sa marche des allures particulières. 11 signale à ce propos les singidiers effets qui se produisent chez l'homme surpris par le choléra, dans un état plus ou moins prononcé d'intoxication alcoolique; il fait voir le délire naissant avec la réaction, chez tel ou tel cholérique, qui, affaibli par l'épuisement nerveux, par la diarihée et la diète, ne trouve plus dans son oiganisme une somme de résistance suffi- sante pour soutenir l'influence de l'alcool ingéré. Le delirinm trcmens appa- raît alors comme un des accidents de la réaction, au même titre cpi'on l'observe dans des conditions analogues à la suite des grandes opérations, ou dans le cours des maladies aiguës des organes thoraciques. Mais, il n'en est plus ainsi durant la cachexie alcoolique qui a profondément débilité l'organisme; car les malades atteints de choléra dans cet état de dégra- dation profonde, sont comme les phthisiques, les cancéreux, etc., presque incapables d'une réaction suffisante, et meurent pour la plupart dans l'algidité. Il est enfin une partie de ce travail qui mérite tout particulièrement de vous être signalée, car elle met en relief im fait important de physiologie pa- thologique. Autant dans les fonctions nerveuses les manifestations intel- lectuelles conservent leur intégrité pendant la succession des accidents les plus graves de la période algide, autant elles ont de disposition a subir de graves atteintes dans la période de retour à la sauté. M. le D' Mesnet dé- montre par des faits cliniques et nécroscopiques que dans la forme ménin- giiique de ces atteintes, l'état anatomique des membranes cérébrales diffère sensiblement de tout ce qu'on observe dans les méningites ordinaires. Il est amené à conclure que les accidents méningitiques du choléra sont à la mé- ningite proprement dite ce que l'état morbide, dit typhoïde, en un grand nombre de cas pathologiques, est à. la fièvre typhoïde proprement dite; c'est- ( 976 ) à-diie un état général, n'entraînant pas des lésions assez fixes et assez ma- nifestes pour qu'elles aient pu être déterminées jusqu'à présent. L'ensemble de ce travail témoigne à chaqne pas qu'il est d'un observa- teur attentif et judicieux; aussi a-t-il eu l'honneur de plusieurs traductions à l'étranger. Comme de plus, et par-dessus tout, les faits de physiologie pa- thologiqne observés par son auteur sont utiles à la science et pour le trai- ment du choléra, votre Commission a pensé que cet ordre d'études méri- tait (l'être encouragé. En conséquence des faits exposés dans le cours de son Rapport, la Com- mission propose donc à l'Académie : 1° D'accorder à M. le D' Chakles Huette, une récompense de deux mille cinq cents francs. 2° D'accorder à 31. le D'' Mesvet, un encouragement, avec quinze cents francs. L'Académie adopte les propositions de la Commission. PRIX JECKER. (Commissaires: MM. Dumas, Regnault, Balard, Fremy, Wurtz, Chevreul rapporteur.) Rapport sur le Concours de l'année 1867. La Section de Chimie décerne, à l'unanimité, le prix Jecker de l'an- née 1867 à M. Makcellin Bertheloï, pour ses derniers travaux de Chimie organique sur les carbures d'hydrogène en général, et en particulier sur ses recherches relatives à l'acétylène et aux circonstances variées de sa formation, à ses réactions nombreuses et à ses dérivés; recherches qui jettent une vive lumière sur la Chimie organique. PRIX BARBIER. (Commissaires : MM. Nélaton, Brongniart, Andral, Cloquel, Bussy, Ch. Robin rapporteur.) Rapport siii' le Concours de raniiée 1867. M. Barbier a londc un prix destiné à récompenser les travaux contenant quelque découverte relative aux sciences médicale, chirurgicale, pharma- ceutique et à la botanique ayant rapport à l'art de guérir. Parmi les écrits adressés à l'Académie pour concoiuir à c<' prix, la Commission chargée de ( 977 ) les apprécier a particulièrement distingué l'ouvrage de M. Huguier, inli- tulé : De i Hysléromètre cl du Calhétérisme iilérin d vol. ii)-8°, 1866). Cherchant à surmonter les nombreuses et sérieuses difficultés que pré- sente le diagnostic différentiel des maladies de l'utérus et de ses aiuiexes parles méthodes d'investigation ordinaires, M. Huguier a, en i843, intro- duit dans la pratique médico-chirurgicale une nouvelle méthode de dia- gnostic de ces affections. Il lui a donné le nom de cnlliétéhsme iilérin. H a fait construire, pour la mettre en pratique, un instrument auquel il a donné le nom de sonde utérine ou h/itéroméire. A l'aide de ce moyen, on parvient à distinguer les troubles fonctionnels des lésions physiques de l'organe de la gestation, telles que les diverses sortes de déviations, d'abaissement, etc. On parvient également à établir le diagnostic différentiel entre ces der- nières et les altérations organiques dont il est souvent affecté, telles que les corps fd^reux, les polypes et les autres espèces de tumeurs pouvant se développer dans l'épaisseur des tissus formant les parois de cet organe. Un des grands avantages de cette nouvelle méthode est de peiinettre de recon- naître si ces produits morbides intra-utérins sont sessiles ou pédicules ; or on sait que dans cette dernière circonstance seule les moyens chirurgicaux peuvent être appliqués d'une manière efficace. Dans les conditions oppo- sées, le chirurgien doit au contraire s'abstenir. Dans la dernière partie de son ouvrage, l'auteur passe en revue les diverses affections touchant les- quelles la sonde utérine rend de réels services à la thérapeutique, soit que l'organe de la gestation ait éprouvé des déviations, soit que sa cavité ait été distendue par accuuudation de sang, de mucus, etc., à la suite d'oblitéra- tion accidentelle de ses orifices. Nous ne pouvons exposer ici les détails des applications souvent neuves qu'a faites ce chirurgien distingué de cette méthode de diagnostic et de thérapeutique. Nous nous bornerons donc à dire que l'ensemble des ré- sultats qu'il a obtenus à ces divers égards ont paru assez importants à votre Commission pour qu'elle ait jugé qu'il y avait lieu de décerner le prix Barbier a M. Huc.liek. PRIX GOD.\RD. (Commissaires : MM. Nélaton, Serres, Longet, Cloquet, Coste rapporteur.) Rapport sur le Concours de l'année 1867. Le prix Godard est destiné à récompenser les meilleurs travaux sur l'analoinie, la physiologie el la paltiolocjic des organes génilu-urinnires. C. K.. 1868, 1" SeniesUe.Cl'. LX.VI, N» 20.) 1 ^8 ^ 97» ) La Commission propose flaccoiilei- ce prix à l'ensemble des recherches de M. le D"" Charles Legros s.ur rnnatonnc et lu physiologie du tissu érectile des organes de In génération des nitnninijères, des oiseaux et des reptiles. En parcom'ant les écrits des anatomistes et dos ph\sioIogistcs même les plus modernes, tels que J. Mnller, Robelt, M. Rouget, etc., on est frappé de l'incertitude qui régnait encore sur des points fort importants de la tex- ture intime et du mécanisme de l'action de ce tissu. Deux Mémoires, accom|iagnés de belles planches dessinées |)ar]M. Legros, contiennent l'exposé succinct des faits nouveaux ou encore peu connus mis en lumière par cet anatomiste, grâce à des observations minutieuses, à de nombreuses injections et à une comparaison méthodique des organes érectiles d'une espèce animale à l'autre. D'une manière générale, il résulte des recherches anatomiques de M. Legros que le tissu érectile est un réseau de capillaires, qui, en partant des plus petites artérioles, offrent une dilatation, soit brusque, soit régu- lière, au lieu de devenir de plus en plus étroits comme dans les autres tissus. Cette dilatation les amène ainsi à remplir le rôle physique de réser- voirs, au lieu de celui de simples tubes endosmo-exosmotiques et vectçiirs qu'ils remplissent généralement. Le tissu érectile est donc essentiellement représenté par un réseau de capillaires dilatés, interposés comme à l'ordinaire entre des branches des artères et des veines de certaines régions. Mais ces capillaires sont plus larges que les artérioles qu'ils continuent, et, par places, plus larges aussi que les veinules (jui partent de ce réseau. De cette dilatation des capillaires provient la disposition aréolaire des tissus érectiles. Ces aréoles ont une largeur de ^ de millimètre à i millimètre et demi, quand elles sont distendues, et elles deviennent étroites, irrégulières dans l'état de non distension et de flaccidité. C'est dans la profondeur du tissu que s'épanouissent les artérioles qui conduisent le sang aux organes érectiles, tandis que c'est à la surface de ces organes, que naissent les veines qui le ramènent dans le torrent de la circulation. Les conduits sanguins dilatés, à la réplétion desquels le tissu érectile doit son érection, diffèrent des veines, bien qu'ils aient le volume de bea.i- coup d'entre elles; ils n'ont en outre que la mince et unique paroi des ca- pillaires les |)lus fins, et ce n'est qu'à la face prolonde, ou au sortir de l'en- ( 979 ) velojîpe fibreuse des organes érectiles, que ces vaisseaux prenueiil la struc- ture des veines. On ne peut donc confondre les aréoles avec les veines des couches, réseaux ou plexus veineux des autres parties des organes génitaux, qui, ayant encore des artères en hélices, ont été considérées comme érectiles par suite de l'abondance et du volume relatif de leurs veines. L'épithélium tapissant ces vaisseaux est assez difficile à étudier; on l'avait admis sans en avoir constaté la présence, mais il existe réellement : M. Le- gros l'a vu et dessmé. L'auteur a étudié successivement le tissu érectile de la crête des gallina- cés dont l'anatomie était mal connue, et celui des organes de l'appareil gé- nérateur des oiseaux, des mammifères et de l'homme. M. Lesros a montré la diversité de la structure des Irabécides d'une espèce animale à l'autre. L'organe est le même, mais les éléments varient suivant le point observé ; on peut dire que les muscles de la vie végétative dont on a tant exagéré l'importance sont assez nombreux dans les corps caverneux, rares dans le bulbe et le tissu spongieux de l'urètre, et qu'ils manquent presque absolument dans le gland, dont les cloisons sont surtout constituées par des fibres élastiques. Les artères hélicines de Jean Muller n'existent pas dans tous les appareils érectiles; mais M. Legros a constaté leur présence dans ceux qui subissent de grands changements de volume; il a vu et dessiné la terminaison de ces artères dans les aréoles, ainsi que le réseau de nutrition des trabécules; dispositions anatomiques dont on trouve à peine quelques indications très- obscures dans les écrits publiés avant lui. Ces artères présentent des parois épaisses ; leur richesse musculaire peut, dans quelques cas, les faire comparer à des cœurs accessoires. Au sujet des nerfs, M. Legros a fait luie remarque qui nous semble très- importante: c'est que les trabécules et les vaisseaux ne reçoivent que des fibres du grand sympathique, dites de Reiiiak. Il a pu suivre le développement du tissu érectile, et il a vu que les larges aréoles n'étaient primitivement que des capillaires ordinaires anastomosés : cet état embryonnaire est à peine dépassé dans plusieurs organes arrivés à leur complet développement et dans certaines variétés de tumeurs érectiles dont la texture rappelle celles des parties rouges de la tète du coq ou du dindon. Dans le Mémoire consacré à la physiologie, M. Legros s'appuie sur l'ana- tomie pour considérer l'érection comme une congestion active qui ne 128.. ( 9«o ) diffère de l'hyperhémie des autres régions que |)ar l'exagération du volume des réservoirs sanguins. En coupant les nerfs du grand sympathique (|ui se rendent aux vaisseaux des organes érectiles. il a aboli la fonction de ces organes. [^'application de lélectricité aux nei-fs coupés de plusieurs façons ame- nait la contraction dos fibres-cellules, et par suite une certaine rigidité, mais |)as d'afflux sanguin suffisant pour protluire l'éi'ection ; il a mieux réussi en excitant les nerfs par d'autres moyens, tels que la ligature incom- plète et l'emploi de l'acide acétique. Comment agit donc l'excitation physiologique? Nous savons que ce n'est pas en favorisant la contraction des muscles des trabécules, qui manquent du reste en plusieurs points. C'est en déterminant la coiitractiou autonome des artères et en amenant une congestion active des aréoles. M. Legros a cherché à démontrer la réalité de ces contractions autonomes et leur influence sur la circulation, non-seulement poin- les tissus érectiles, mais pour tous les organes. Il a répété les observations de M. Claude Bernard sur les changements de pression du sang à la suite de la section ou «.le I excita- tion des nerfs vaso-moteurs; il croit avoir démontré que ces expériences ne contredisent pas son opinion et qu'il faut admettre dans les artères, outre la contraction relativement brusque, une contraction graduelle et successive qui favorise l'afflux du sang et par conséquent augmente la pression. En tous cas, il est hors de doute que les faits pathologiques et l'action de certains médicaments concourent avec ses expériences à prouver que l'érection est due à une excitation directe ou par action réflexe des centres nerveux. Ajoutons que les muscles des trabécules, le muscle péripénienet les muscles du périnée sont incapables de la déterminer. Sans entrer dans les détails que comporte l'étude de ce difficile sujet, les faits que nous venons de résumer ont paru assez im|iortants à voire Com- mission, pour qu'elle vous propose d'accorder le prix à M. Charles Legros. M. O. Larcher nous a adressé deux Mémoires intitulés : \° Des polypes fibreux inlra-uiérius à apparilinn inlermillenle ; Paris, 1867; in-8"; 1° De la rupture spontanée de V utérus dans ses rapports avec les polypes fibreux intra- utérins (manuscrit). La Commission propo^c de mentionner honorablement ces deux Mé- moires, dans lesquels M . Larcher a démontré, en premier lieu, que : dans un certain nombre de cas, les corps dits polypes fibreux inlrn-ulérins & avancent parfois entre les lèvres du museau de tanche. Us peuvent ainsi s'engager dans l'orifice, assez largement pour être nettement reconnus, et pour qu'on ( 98r ) songe même à la possibilité d'une opération prochaine. Si après un inter- valle de temps, qui peut être très-court, on procède à un nouvel examen, on pourra ne plus retrouver trace du polype siu- lequel l'orifice du col se sera refermé. Ces alternatives d'apparition et de disparition peuvent se répéter plu- sieurs fois pour un même polype. M. Larchera démontré, en second lieu, que : quand un polype contenu dans l'utérus rencontre, pour en sortir, une résistance difficile à vaincre ou invincible, l'utérus entre en contractions pour s'en débarrasser; et, si la lutte se jjrolonge entre l'obstacle et la force expultrice, il peut arriver que ]'atérus se rompe. Dans les cas où la ruptiu-e a en lieu, elle a jusqu'à présent toujours porté sur un point de l'utérus préalablement rendu plus faible que les autres. Les ruptures spontanées de l'ulérus, liées à l'existence de polypes fibreux, ont donc, avec toutes les autres variétés de ruptures spontanées, un c iractère commun : c'est la coïncidence, soit d'une distension excessive avec amin- cissement des parois de l'utérus, soit d'une altération j)ersistante des tissus de l'organe. Cette modification du tissu utérin paraît être la coiulilion pré- disposante d'une ruptrue, dont la cause déterminante serait la lutte entre l'obstacle et la force expultrice. En résumé, la Commission propose d'accorder le prix Godard, qui est de mille francs, à M. Charles Legros, et de mentionner honorablement les recherches de M. O. Larcher. Ces propositions sont acceptées. PRIX DESMAZTÈRES. (Commissaires : MM. Brongniart, Decaisne, Duchartre, Trécul, Tulasne rapporteur.) Rapport sur le Concours de l'année 18C7. La Commission nommée par l'Académie pour décerner cette aimée le prix fondé par feu M. Desmazières, de Lambersarl, a eu à choisir entre deux ouvrages communiqués à l'Académie par leurs auteurs. Sous le n° i se trouve inscrite une brochure de 62 pages, imprimée à Lyon, et consacrée par M. le docteur L. Lortet à des « Recherchea sur la fécondation et la germination du Preissia commutata N. (F Esenb.^ pour servir à riiisloire des Marchantia ». Le travail classique de M. de Mirbel sur le Mar- (98^ ) chantin pol/morpha, publié en i833, et les observations nuiltipliées dont les Hépatiques ont été postérieurement l'objet de la part d'un grand nom- bre de botanistes, ne devaient guère laisser à M. Lortet que la satisfaction de vérifier des laits déjà connus. Cependant il a su donner à sa monogia- phie un véritable intérêt, en étudiant avec une attention particulière le mode d'action des anthérozoïdes sur la cellule centrale de l'archégone. Non-seulement il s'est assuré que ces spiricules agiles descendent par le col de l'archégone jusqu'à celte cellule centrale et fertile, mais encore il a constaté, affirme-t-il, que la fécondation est réalisée par le contact d'une certaine vésicule que les autliérozoïdes porteraient latéralement à leur ex- trémité renflée ou postérieure, vésicule qui contiendrait 6 à 8 corpuscules amylacés, et serait susceptible de se tuméfier au moment du phénomène copulatif. En sorte que, suivant M. Lortet, d'accord en cela avec M. Ern. Roze(i), le fil spiral de lanlhérozoïdc ne serait que le véhicule de l'utricule réellement fécondateur. Ce dernier aurait été pris sans doute par les pré- cédents observateurs pour un débris de la vésicule génératrice de l'anthé- rozoïde. Voulant répéter dans le règne végétal l'expérience célèbre de MM. Pré- vost et Dumas, M. Lortet a filtré le lequide spermatique du Preissia com- mutata [Marchanlia hemhpiiœrica L.) et constaté que le suc épais qui a traversé le filtre est impropre à procurer la fécondation, tandis que les u)a- tières retenues sur le filtre et qui fourmillent d'anthérozoïdes, rendent invariablement fertiles tous les archégones qui en sont artificiellement lubrifiés. Ce résultat, pour être identique à celui qu'on obtient avec le sperme animal, n'en est pas moins difficile à accorder avec l'opinion que l'élément fécondateur du Preissia serait renfermé dans une vésicule fragile, car s'il est seulement finement granuleux, comment concevoir que le filtre serait absolument imjjerméable pour lui? D'ailleurs M. Lortet a mis hors de doute la qualité fécondatrice du con- tenu des anthéridies en pratiquant sur des frondes cultivées une exacte ablation des disques mâles, avant leur complet dévelop|)ement. Toutes les fois que ce retranchement avait lieu, Us fleurs femelles demeuraient sté- riles; mais il était facile de les rendre fécondes en promenant sur les ori- fices des archégones im pinceau chargé de spermatozoïdes. M. I>ortet a cru reconnaître que les cils des anthérozoïdes sont terminés, comme les antennes de plusieurs insectes, par un petit renflement, circon- (i) f'oir lu BulUliii de la Société botnniiiua de Friture, pour les années i 86.j et l865. { 983 ) stance qui est restée inobservée jusqu'ici, tant chez les spermatozoïdes que chez les zoospores. On ?ie saurait approuver M. Lortet de donner le nom de tête à l'extré- mité renflée des anthérozoïdes, ce qui ferait supposer qu'ils marchent à reculons, eu- il est notoire que leur extrémité fine et ciliée est celle qui dé- termine et dirige leurs mouvements (i). D'ailleurs toutes les observations sont d'accord pour désigner cette même extrémité atténuée conmie la partie antérieure du spermatozoïde ; le bout opposé et plus épais, lors même qu'il affecte une apparence capilée, n'est jamais pris que pour la partie posté- rieure. [Voir SCHACHT, Die spermatozoiden im pflanzenreicli [1864], p. 54, fig.93.) M. Lortet termine son Mémoire par l'examen de l'influence que certains agents physiques ou chimiques exercent sur les spermatozoïdes. Il a vu ceux des Marchantia, aussi bien que les spermaties du Valsa nivea, manifeste- ment attirés par la lumière, tandis que les animalcules spermafiques des animaux demeurent insensibles à cet agent. Tous ces corpuscules sup- portent sans altération sensible une température voisine de 5o degrés. Un ouvrage beaucoup plus considérable que le précédent a été reçu au Secrétariat de l'Académie vers le même temps, et il a été inscrit sous le n" 2. C'est un livre in-8° de SaS pages, écrit en langue allemande et qui a pour titre : Morphologie und Physiologie der Pilze, Flechten und Mjxomyceten. L'auteur, M. Antoine de Bary, actuellement professeur de botanique à l'Université de Halle (ci-devant à l'Université de Fribourg en Brisgau), s'est proposé, ainsi qu'il le dit lui-même, de faire coimaitre l'état présent de la science en ce qui touche l'histoire morphologique et physiologique des Champignons, des Myxomycètes et des Lichens. Pour atteindre ce but, il a mis à contribution une littérature très-riche, mais éparse, et il a, par ses propres recherches et observations, constaté ou complété les données déjà acquises. L'exposition des notions morphologiques générales, surtout dans le groupe si varié et si inégalement connu des Champignons, présentait celte difficulté qu'il fallait que l'auteur évitât à la fois des descriptions dé- taillées qui sont du domaine spécial de la Botanique systématique et un récit trop abstrait que ses lecteurs eussent eu peine à comprendre. M. de Bary, si nous ne nous trompons, est, dans la plupart des cas, très-heureu- sement parvenu à passer entre ces deux écueils. L'importance relative des trois groupes de plantes fry|)togames dont i) f^oîV Thuret, Annales des sciences naturelles, 3^ série, t. XVI. ( 9«4 ^ fraile M. deBary se traduit par la place qu'il accorde à chacun d'eux. l'his- toire des Cliainpignons remplit plus des trois quarts de sou livre; les Li- chens et les Myxomycètes se partagent les pages qui restent daus le rapport de '7 à 2. M. deBary ne tient pour des Champignons véritables que les Thallophytes prives de chloro|)hvlle, qui vivent de matières organisées et dont le thalle consiste en filaments déliés, ordinairement très-simples et libres d'adhé- rence entre eux. Ces caractères excluent des Champignons proprement dits les Myxomycètes, les Chytridiéset les Schizomycètes de M. Nfcgeli. Au début de son livre, M. de Bary annonce comment il conçoit que les vrais Champignons puissent être actuellement distribués ; il les partage en quatre groupes naturels principaux : Pliycomycetes, Hypodermii , Busidio- mj'cetes et Ascomyceles. Cette classification est en même temps une décla- ration de doctrine, car M. de Bary ne répudie les Hyphomycètes et les Gymnomycètes de M. Fries, que parce qu'il admet le polymorphisme nor- mal de l'appareil reproducteur d'une foule d'espèces fongines. Les Hypho- mycètes, dit-il, ne sauraient constituer un groupe naturel ; ce sont plutôt des plantes analogues entre elles par le port et la structure de leurs or- ganes de végétation et qui se conviennent à peu prés, comme parmi les plantes phanérogames, un arbre ou un arbrisseau, en tant que végétal fru- tescent, convient à un autre arbi'e ou à un autre arbrisseau. Les Hypho- mycètes doivent être répartis non-seulement parmi les Phycomycètes, mais encore, et avec autant de raison, parmi les Basidiomycètes et les Ascomy- cètes dont ils représentent des formes incomplètes ou même de simples or- ganes. On peut porter à peu près le même jugement des Gymnomycètes, aussi bien que de plusieurs sous-ordres de Pyrénomycètes, tels que les Sphéropsidés, les Cvtisporéset autres semblables qu'il faut désormais rayer de nos catalogues, si l'on ne veut pas contredire au plan de la création my- cologique. La littérature mycologique est surtout riche en ouvrages puiemeut des- criptifs, en flores, nionogra|)hies et systèmes généraux ; l'histoire anato- mique et physiologique des Fiinqi n'occupe dans ces divers ouvrages qii'uric place restreinte et secondaire. Des Traités d'une science plus géné- rale et conséquemment plus abstraite ont sans doute été tentés, mais jus- qu'ici la mycologie n'avait point été présentée dans son ensemble sous une forme ni aussi didactique, ni aussi complète. Le sujet était d'ailleurs assez riche pour fournir la matière d'un volume, et quiconque étudiera celui que nous avons sous les yeux s'étonnera peu que M. de Bary ait fait un livre de ( 985 ) ce qui remplil à peine un chapitre dans la plupart des Traités généraux de Botanique. Le savant professeur de Halle divise son sujet en quatre parties princi- pales qui ont chacune, mais à des degrés inégaux, un intérêt à la fois mor- phologique et physiologique. La première partie traite d'abord du thalle ou mycélium, qui repré- sente l'ensemble des organes de la végétation, puis du fruit ou de l'inflo- rescence des Champignons, de ce que Trattitiick appelait envarpitim. Le livre dont nous parlons commence donc à la manière des Traités ordinaires de Botanique, par des détails histologiques ; l'importance de ceux-ci est d'autant moins contestable ici que la structiue des Champignons, même les plus complexes, ne consiste ordinairement qu'en un plexus filamen- teux. Quant à l'appareil fertile, il est nu ou revêtu d'enveloppes variées. La deuxième partie du même volume traite spécialement des organes re- producteurs des Champignons. Les découvertes récentes auxquelles l'au- teur a pris la plus grande part, lui permettent de parler à la fois d'une multiplication qui ne reconnaît aucune distinction sexuelle, et d'une re- production ainsi qualifiée, ce semble, avec de justes motifs. On ne peut se dissimuler qu'il règne encore plus ou moins d'incertitude sur divers points de cette partie de la science mycologique, mais beaucoup de faits sûrement connus ont leur explication la plus naturelle dans l'hypothèse que certains Champignons sont doués de sexes. Jusqu'ici cette sexualité est mieux dé- montrée pour les Champignons angiocarpes que pour les Fuiuji cjymno- carpi. Les questions plus spécialement physiologiques qui doivent trouver place dans le livre de M. de Bary sont traitées dans ses deux derniers chapitres. L'auteur examine d'abord dans chacun des groupes qui eu offrent le plus d'exemples, ce qu'il appelle la pléomorphie des Champignons, c'est-à-dire la faculté accordée à une multitude d'espèces de se reproduire chacune par' plusieurs sortes de semences, d'origine et de structure différentes. De cette faculté découle aussi ce qu'on a appelé une génération alternante, et IVL de Bary, par d'heureuses expériences, a montré que, sous ce rapport, les Champignons offrent effectivement d'étonnantes analogies avec certains animaux d'un ordre inférieur. Tout ce qui concerne d'ailleurs la germi- nation des Champignons, leur mode ordinaire de nutrition, le parasi- tisme d'un grand nombre d'en Ire eux aux dépens des végétaux et même des animaux, les propriétés limiineuses de quelques-uns et autres phéno- mènes intéressants de leur histoire, est successivement passé en revue, et C. R. , 1868, I" Semestre. (T. LXVI, N" 20.) I 2g ( 986 ) donne au lecteur la conviction qu'il a entre les mains un livre aussi com- plet que l'état présent de nos connaissances permettait de l'écrire. En ce qui touche les Lichens, M. de Bary avait pour les décrire moins à puiser dans ses observations personnelles, et ces végétaux offrant d'ailleurs à certains égards beaucoup d'analogie avec les Champignons, il a pu sans inconvénient traiter avec brièveté plusieurs points de leur histoire. Les travaux récents de M. Schwendener lui ont surtout permis d'exposer avec beaucoup de développement la structure complexe du thalle dans divers types des Lichens fruticuleux et foliacés. M. de Bary a consacré le dernier chapitre de son livre à l'examen de la structure et du développement des Myxomycètes, c'est-à-direde ces Cham- pignons ambigus dont l'histoire a été par lui enrichie de tant de faits inat- tendus. Le caractère le plus apparent de ces singuliers êtres, c'est, comme leur nom l'indique, leur nature mucilagineuse et longtemps plus ou moins amorphe. Uneobservationattentivedécouvrequeleur masse, en même temps qu'elle s'accroît ra[)idement, est agitée de mouvements de contractilité et de progression qui modifient incessamment sa forme, jusqu'au moment où la plante, ayant construit ses fruits et ses graines, devient immobile et meurt en se desséchant. L'utricule globuleux ou la cellule végétale, sous sa forme la plus commune, ne se rencontre guère chez les Myxomycètes que dans leurs spores et dans leur myccUum quand il est à l'état de repos, épaissi, contracté et durci à la manière des Sclerolium ordinaires. Le mode de ger- mination des spores est étrange; l'endochrome plastique brise, en se gon- flant, l'enveloppe de la spore et s'en dépouille entièrement, puis il rampe à la manière des Amibes, s'aidaut d'un cil apicilaire et changeant de forme à chaque instant. Ces germes grossissent sans prendre de forme plus pré- cise, ni revêtir d'enveloppe membraneuse ou concrète; ce sont des masses plastiques susceptibles de se fractionner, comme aussi de se souder entre elles, et il ne paraît pas douteux que cette association initiale des germes ne soit dans les mœurs normales de la plupart des Myxomycètes. Ces agrégations ou soudures donnent naissance au plasmodium qui représente le myceliuin des Myxomycètes. De même que le mycelhim et le tissu des Champignons ordinaires peut en croissant revêtir et paraître s'incorpo- rer des corps étrangers solides, en est-il aussi du plasmodium ; toutefois, M. de Bary a cru reconnaître que celui-ci n'agissait peut-être pas d'une façon purement mécanique et aveugle; qu'il s'appropriait réellement et avec choix, pour s'en nourrir, les corps envahis ou ingérés, qu'il en reje- tait au moins les plus volumineux avant de fructifier ; que W. plasmodium ( 987 ) du Didymium Libertiamim refusait de s'incorporer les particules de carmin qui étaient an contraire avidement absorbées et dissoutes par le Didymiiun Serpula, etc. Ces faits étaient an nombre de ceux qui avaient déterminé M. de Bary à attribuer aux Myxomycètes un caractère particulier d'anima- lité; mais ils lui paraissent sans doute aujourd'hui susceptibles d'une inter- prétation moins décisive, car il ne s'excuse point de faire l'histoire des Myxomycètes dans un Traité de Botanique. Telle est la matière du livre de M. de Bary; une plus longue analyse de cet important ouvrage fatiguerait l'Ac.idémie. La Commission nommée pour juger cette année le Concours du prix Desmazières n'hésite pas à décerner ce prix à l'ouvrage de M. Axtoixe de Bary. Elle croit en outre devoir accorder une mention très-honorable au Mé- moire de M, L. LoRTET, sur le Preissia commutata. PRIX SAYIGNY. (Commissaires : MM. de Qiiatrefages, Blanchard, Coste, Ch. Robin, Milrie Edwards rapporteur,) La Commission déclare qu'il n'y a pas lieu de décerner ce prix pour l'année 1867. PRIX THORE. (Commissaires : MM. Blanchard, Decaisne, Tulasne, Trécul, Milne Edwards rapporteur.) La Commission, désirant répéter les observations contenues dans l'un des Mémoires présentés au Concours et ne pouvant le faire pendant la saison froide, ajourne sa décision. 129. ( 988 ) PRIX PROPOSÉS Pour les années 1868, i86g, 1870, 1871 et 1878. SCIENCES 3IATHEMATIQUES. PRIX A DECERNER EN 1868. PRIX D'ASTRONOMIE, FONDATION LALANDE. La médaille fondée par M. de Lalande, pour être accordée anniielleraent à la personne qui, en France ou ailleurs (les Membres de l'Instilut exceptés), aura fait l'observation la plus intéressante, le Mémoire ou le travail le plus utile au progrès de l'Astronomie, sera décernée dans la prochaine séance publique de 1868. Ce prix consistera en une médaille d'or de la valeur de r/Hropres à i3o.. ( 996 ) perfectionner la médecine ou la chinirgie, on qui diminueraient les dan- gers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une (iécouverle parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquerai partie de son travail où cette décotiverte se trouve exprimée : dans tous les cas, la Co'm- mission chargée de l'examen du Concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Les souunes qui seront mises à la disposition des auteurs des découvertes ou des ouvrages couronnés ne peuvent être indiquées d'avance avec préci- sion, parce que le nombre des prix n'est pas déterminé; mais la libéralité du fondateur a donné à l'Académie les moyens d'élever ces prix à une valeur considérable, en sorte que les auteurs soient dédommagés des expériences ou recherches dispendieuses qu'ils auraient entreprises, et reçoivent des récompenses proportionnées aux services qu'Us auraient rendus, soit en prévenant ou diminuant beaucoup l'insalubrité de certaines professions, soit en perfectionnant les sciences médicales. Conformément à l'Ordonnance du 23 août, outre les prix annoncés ci- dessus, il sera aussi décerné des prix aux meilleurs résultats des recherches entreprises sur les questions proposées par l'Académie, conséquemment aux vues du fondateur. Les ouvrages ou Mémoires présentés par les auteurs doivent être envoyés, francs déport, au Secrétariat de l'Institut, avant le i'"'^juin de chaque année, terme de rigueur. PRIX BRÉANT. Par son testament en date du 28 août 1849, feu M. BréanI a légué à l'Académie des Sciences une sonune de cent mille francs pour la fondation d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé le moyen de guérir du cho- léra asiatique ou qui aura tlécouvert les causes de ce terrible fléau (i). » « (i) Il paraît convenable (le reproduire ici les propres lernics du fondateur : « Dans l'état 1' actuel de la science, je pense (pi'il y a encore beaucoup de choses à trouver dans la (Oin- » position de l'air et dans les fluides qu'il contient : en effet, rien n"a encore été découvert » au sujet de l'action (pi'exercent sur l'économie animale les fluides électricpies, mai;niti(pies » ou autres; rien n'a été découvert également sur les animalcules qui sont répandus en ( 997 ) Prévoyant que ce prix de cent mille francs ne sera |)as décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que l'intérêt du capital fût doinié à la personne qui aura fait avancer la science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin que ce prix put être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir radicale- ment les dartres ou ce qui les occasioiuie. Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes : \° Pour remporter le prix de cent mille francs, il faudra : « Trouver une médication qui guérisse le choléra asialiiiue dans l'innueiise » majorité des cas; <> Ou n Indi(juer d'une manière incontestable les causes du < lioléra asiatique, de » façon qu'en amenant la suppression de ces ccmses on fasse cesser l'cji- » demie; » Ou enfin « Découvrir une prophylaxie certaine, et cuissi évidente (jue i est, jxir exemple, a celle de la vaccine pour la variole. » 2° Pour obtenir le prix annuel, il faudra, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de matières pouvant jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidémiqnes. Dans le cas où les conditions précédentes n'aïu'aient pas été remplies, le prix annuel pourra, aux termes du testament, être accordé à celui qui » nombre infini dans l'atmosphère, et qui sont peut-être la cause ou une des causes de cette » cruelle maladie. » Je n'ai pas connaissance d'appareils aptes, ainsi que cela a lieu pour les liquides, à » reconnaître l'existence dans l'air d'animalcules aussi petits que ceux que l'on aperçoit dans .. l'eau en se servant des instruments microscopiques que la science met à la disposition de >■ ceux qui se livrent à cette étude. 1) Comme il est probable que le prix de cent mille francs, institué, comme je l'ai expliqué » plus haut, ne sera pas décerné de suite, je veux, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, » que l'intérêt dudit capilal soit donné par l'Institut à la personne qui aura fait avancei' la » science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidéniique, soit en donnant » de meilleures analyses de l'air, en v démontrant un élément morbide, soit en trouvant un •> procédé propre à connaître et à étudier les animalcules qui jus(ju'.'i présent ont échappé • à l'œil du savant, et qui ])ouiraient bien être la cause ou une des causes de la maladie. " ( 998 ) aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, ou qui aura éclairé leur étiologie. Les Mémoires, imprimés ou manuscrits, devront être parvei)us_,yiYmf .y île port, au Secrétariat de l'Institut avant le i*""^ juin 1868 : ce terme est de rigueur. PRIX JECKER. Par un testament, en date du i3 mars i85f, feu M. le D'' Jecker a fait à l'Académie im legs destiné à accélérer les progrès de la Chimie orqmmjm'. En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décerneia , dans sa séance |)id:)liquo de 1868, un ou plusieurs prix aux travaux qu'elle jugera les plus |)ropres à hâter le progrès de cette branche de Chimie. PRIX BARBIER. Feu M. Barbier, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital du Val-de-Grâce, a légué à l'Académie des Sciences une rente de deux mille francs, destinée à la fondation d'un prix annuel « pour celui qui fera une découverte pré- » cieuse dans les sciences chirin-gicale, médicale, pharmaceutique, et dans » la botanique ayant rapport à l'art de guérir. » Les Mémoires devront être remis, ^ra?ics de port, au Secrétariat de l'In- stitut, avant le i"" juui 1868 : ce terme est de rigueur. PRIX GODARD. Par un testament, en date du 4 septembre 1862, feu M. le D"' Godard a légué à l'Académie des Sciences « le capital d'une rente de mille Jrancs, » trois ])our cent, pour fonder un |)rix t[ui , chaque année, sera donné au » meilleur Mémoire sin- l'anatomie, la physiologie et la pathologie des » organes génito-nrinaires. Aucun sujet de prix ne sera proposé. » Daijs le cas ou une année le prix ne serait pas donné, il serait ajouté » au prix de l'année suivante. » En conséquence, l'Académie annonce que ce prix sera décerné, dans sa séance pidjlique de 1868, au travail qui remplira les conditions prescrites par le donateur. ( 999 ) Les Mémoires devront être parvenus, francs de port, au Secrétariat (\o l'Institut, avant le i'^'^ juin 18G8, terme de rigueur. PRIX SAVIGNY, FONDÉ PAR M-^" LETELLIER. Un Décret impérial, en date du 20 avril 1864, a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation qui lui a été faite par M"" Letellier, au nom de Savigny, d'une somme de vinrjt mille francs pour la fondation d'un prix en faveur des jeunes zoologistes voyageurs. « Voulant, dit la testatrice, perpétuer, autant qu'il est en mon pouvoir » de le faire, le souvenir d'un martyr de la science et de l'honneur, je » lègue à l'Institut de France, Académie des Sciences, Section de Zoologie, » vingt mille francs au nom de Marie-Jules-César Le Lorgne de Savigny, » ancien Membre de l'Institut d'Egypte et de l'Institut de France, pour » l'intérêt de cette somme de vingt mille francs être employé à aider les » jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du » Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans » vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. » PRIX DESMAZIÈRES. Par son testament olographe, en date du i4 avril i855, M. Ba|)liste- Henri-Joseph Desmazières, demeurant à Lambersart, près Lille, a légué à l'Académie des Sciences un capital de trente-cinq mille francs, devant être converti en rentes 3 pour 100, et à servir à fonder un prix aniuiel pour être décerné «à l'auteur, français ou étranger, du meilleur ou du plus utile écrit, publié dans le courant de l'année précédente, sur toutou partie de la Cryptogamie. » Conformément aux stipulations ci-dessus, un prix de seize cents francs sera décerné, dans la séance publique de l'année 1868, à l'ouvrage ou au Mémoire jugé le meilleur parmi ceux publiés dans le courant de 1867 et adressés à l'Académie avant le 1*'' juin 1SG8. 1 lOOO PRIX THORE. Par son testament olographe, en date du 3 juin i863, M. François-Fran- klin Thore, demeurant à Dax, a légué à l'Académie des Sciences une in- scription de rente 3 pour loo de deux cents francs, pour fonder im prix annuel à décerner « à l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames celhdaires d'Europe (Algues fluviatiles ou marines, Mousses, Lichens on Champignons), ou sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insecles d'Europe. » Ce prix, attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cel- lulaires d'Europe et aux recherches sin- les mœurs ou l'anatomie d'un Insecte, sera décerné, en i868, au meilleur travail, manuscrit ou imprimé, parmi ceux qui auront été adressés à l'Académie avant le i""''juin i868, sur im sujet relatif aux Insectes. PRIX A DECERNER EN 1869. PRIX DE MEDECINE ET DE CfflRURGIE POUR L'ANNEE 18G1). QUESTION PROPOSKÇ EN 18G0 POUR 18G6, ET REMISE A 1869. L'Académie propose comme sujet d'un prix de Médecine et de Chirurgie à décerner en 18G9 la question suivante : De l'npplicnlion de V électricité à la tliérnpeutique. Les concurrents devront : 1° Indiquer les appareils électriques employés, décrire leur mode d'ap- plication et leurs effets physiologiques; 2° Rassembler et discuter les faits publiés sur l'application de l'électricité au traitement des maladies, et en particulier an traitement des affections des systèmes nerveux, nuiscidaire, vasculaire et lymphatique; vérifier et compléter par de nouvelles études les résultats de ces observations, et déterminer les cas dans lesquels il convient de recourir, soit à l'action des courants intermittents, soit à l'action des courants continus. Le prix sera de la somme de cin(j mille francs. Les ouvrages seront écrits en français et devront être parvenus au Secré- tariat de rinstitut avant le i*"' juin 1869. ( lOOI ) PRIX CUVIER. La Commission des souscripteurs pour la statue de Georges Cuvier ayant oflert à l'Académie une somme résultant des fonds de la souscription restés libres, avec l'intention que le produit en fût affecté à un prix qui porterait le nom de Prix Cuvier, et qui serait décerné tons les trois ans à l'ouvrage le pins remarquable, soit sur le règne animal, soit sur la géologie, et le Gon- vernement ayant autorisé cette fondation par une Ordonnance en date du 9 août 1839, L'Académie annonce qu'elle décernera, dans la séance publique de 1869, un prix (sous le nom de Prix Cuvier) à l'ouvrage qui sera jugé le plus remar- quable entre tons ceux qui auront paru depuis le i^'' janvier 1866 jusqu'au 3i décembre 18G8, soit sur le règne animal, soit sur la géologie. Ce prix consistera on une médaille d'or de la valeur de quinze cents francs. PRIX BORDIN, QUESTION SUBSTITUÉE EN 1806 A CELLE QUI AVAIT ÉTÉ PRÉCÉDEMMENT PROPOSÉE CONCERNANT LA STRUCTURE DES TIGES DES VÉGÉTAUX. (Commissaires : MM. Milne Edwards, Boussingault, Bernard, Decaisne, Brongniart rapporteur.) a Etudier le rôle des stomates dam les Jonctions des feuilles. « L'Académie, en proposant cette question, désire que par des recherches expérimentales et par des observations anatomiques sur les plantes soumises aux expériences, les' concurrents cherchent à déterminer le rôle que les stomates jouent dans les phénomènes de respiration diurne ou nocturne, d'exhalation ou d'absorption aqueuse dont les feuilles sont le siège princi- pal dans les plantes. Les Mémoires devront être adressés^ francs de port, au Secrétariat de l'Institut, avant le i" juin 18G9, terme de rigueur. Ils pourront être manu- scrits ou imprimés, et devront porter le nom de leur auteur, afin que les expériences puissent au besoin être répétées par lui sous les yeux de la Commission. C. R., 18GS, I" Semestre. (T. LXVI, K" 'iO.) I J ' ( I002 ) PRIX BORDIN. QUESTION PROPOSÉE EN 186G POUR i8G9. (Commissaires : MM. Milne Edwards, Biongniart, Decaisne, Blanchard, de Qiiatrofages rapporteur.) Le prix sera décerné à la meilleure monographie d'un animal invertébré marin. En formulant son programme dans les termes qui précèdent, l'Académie entend laisser aux concurrents le plus de latitude possible dans le clioix du sujet à traiter. Toutefois elle doit faire remarquer qu'au point où en est aujourd'hui la science, l'étude de tous les Invertébrés marins est loin de présenter le même intérêt. Parmi les groupes sur lesquels elle croit devoir appeler plus particulièrement l'attention des naturalistes, on doit compter entre autres les Acalèphes parmi les Rayonnes, les Crustacés inférieurs et surtout les Lernées parmi les Articulés. Quelle que soit l'espèce sur laquelle s'airétera le choix des conciurenis, elle devra, autant que possible, être étudiée au point de vue analonuque, histologique, physiologique et embryogénique. Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires (manuscrits) devront être déposés, /ra«c5 de port, au Secré- tariat de l'Institut, avant le i'^'' juin 1869, terme de rigueur. Les noms des auteurs seront contenus dans des billets cachetés qui ne seront ouverts que si la pièce est couronnée. PRIX A DECERNER EN 1870. • GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. QUESTION PROPOSÉE EN 1ÎÎ67 POUR 1870. (Commissaires : MM. Boussinganlt, Cl. Bernard, Brongniarl^ Chevreul, Milne Edwards rapporteur.) " Histoire des phénomènes (jtnésujues qui précèdent le développement de a l'embryon chez les animaux dioiqties dont la reproduction a lieu sans accou- » plement. » Depuis quelques aîuiées le mode de leprodnctiou des pucerons et des ( !Oo3 ) autres animaux dits parlhénogénésiques a été l'objet de recherches nom- breuses, mais les naturalistes ne sont pas d'accord sur plusieurs des points les plus importants de l'histoire de cette fonction. L'Académie désirerait que l'on en fit une étude plus approfondie, et que l'on déterminât s'il existe, ou non, chez les femelles qui se multiplient sans accouplement préalable, quelque phénomène analogue à la fécondation déterminée d'ordinaire par l'action des spermatozoïdes sur l'œuf. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés et rédigés en français, devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i^'' juin 1870. PRIX BORDIN. QUESTION PROPOSÉE EN 1867 POUR 1870. (Commissaires : MM. Bonssingault, Cl. Bernard, Brongniart, Chevreul, Milne Edwards rapporteur.) « Analomie comparée des annélkles. » Il existe encore beaucoup de lacunes dans l'histoire anatomique des annélides marins, particulièrement dans ce qui est relatif aux organes de la génération. L'Académie demande une élude ap|)rofondie et comparative de la structure intérieure d'un certain nombre de ces animaux appartenant aux différentes familles naturelles les plus inq^orfantes. Elle désire que les descriptions soient toutes accompagnées de figures faites d'après nature. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés et rédigés en français, doivent être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i^'' juin 1870. PRIX A DECERNER EN 1873. PRIX MOROGUES, (Reproduction du Programme des années précédentes.) Feu M. de Morogues a légué, par sou testament en date du aS oc- tobre 1834, une somme de dix mille francs, placée en rentes sur l'État, poiu' faire l'objet d'iui prix à décerner tous les cinq ans, alternativement : par ( ioo4 ) rAcadéniie des Sciences Physiques et Mathématiques, à l'ouvrage qui (aira fml faire le plus grand progrès à l'agriculture en France, et par l'Acadéinie des Sciences Morales et PoHtiques, au meilleur ouvrage sur l'étal du paupé- risme en France et le moyen d'y remédier. Une Ordonnance en date du 26 mars 1842 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter ce legs. L'Académie annonce qu'elle décernera ce prix, on 1873, à l'ouvrage remplissant les conditions prescrites par le donateur. Les ouvrages, imprimés et écrits en français, devront être déposés, francs déport^ au Secrétariat de l'Inslilut, avant le 1^' juin 1873, terme de rigueur. CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les concurrents, pour tous les prix, sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des ouvrages envoyés aux Concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de Tlnstilut. Par une mesure générale, l'Académie a décidé que dorénavant la clôture des Concours pour les prix qu'elle propose serait fixée au premier juin de chaque année. LECTURE. M. Dumas lit l'Éloge historique de Michfx Faraday, Associé étranger de l'Académie. É. D. B. et D. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 23 MAI 1868. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. MEMOIRES ET C03I]\IUNIC AXIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LK Secrétaire perpétcel annonce à l'Académie que la première Partie du tome XXXVII de ses Mémoires est en distribution au Secrétariat : cette première Partie comprend l'éloge de Dutrochet par M. Cosle et le Mémoire de M. Regnaull sur la vitesse de propagation des ondes dans les milieux gazeux. M. LE Ministre de l'Instruction publique transmet à l'Académie l'amplia- tion du Décret impérial approuvant l'élection de M. Cahours à la place laissée vacante, dans la Section de Chimie, par la nomination de M. Dumas aux fonctions de Secrétaire perpétuel. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Cahours prend place parmi ses confrères. PHYSIQUE. — Sur la dilatation des corps solides par la chaleur (deuxième Mémoire); par M. H. Fizeac. « Dans le nouveau travail que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie, je me propose de présenter la suite de mes recherches relatives à la dilatation des corps solides par la chaleur, et principalement des corps cristallisés. G. K. iSfiS, i" Semestre. (T. LXVl, N» 21.) I 32 ( ioo6 ) » Ayant soumis à l'observation un grand nombre rie corps nouveaux, les ayant étudiés dans des directions variées, afin de mettre en évidence une loi générale qui ])arait régir ces pbénomènes; étant en outre parvenu, dans ces derniers temps, à observer avec sûreté, grâce aux savants conseils de M. Des Cloizeaux, des cristaux i)lus complexes appartenant aux formes obliques, je puis essayer aujourd'hui d'exposer avec plus de détails, et avec la sanction de l'expérience, les vues théoriques énoncées dans le pre- mier iMémoire (séances des ai et 28 mai 186G). » Mais il convient d'abord de faire quelques remarques et de poser quelques principes, propres à écarter les objections qui pourraient être faites relativement à la régularité et à la constance des phénomènes dont il s agit. » Toutes les observations s'accordent à montrer que le phénomène du changement de volume d'un corps par la chaleur, que ce soit une dilata- tion ou une contraction, se produit toujours d'une manière continue et avec une régularité tout à fait semblable à celle des changemenis de la température, les mêmes volimies correspondant d'une manière toujours constante et identique aux mêmes températures. » On doit donc rejeter toute supposition de variations subites, acciden- telles et pour ainsi dire capricieuses, dans ce genre de phénomènes, aussi bien que l'existence de variations lentes qui se produiraient avec le temps dans la valeur numérique des coefficients de dilatation. » Je puis citer, à l'appui de l'invariabilité de ces coefficients, deux déter- minations faites avec des soins particuliers, à une année d'inlcrvalle, sur un même cristal de quartz posé sur le même trépied de platine, ce dernier ayant subi dans cet intervalle de temps plusieurs centaines d'alternatives de températures comprises en Ire 7 et 80 degrés. Ces deux coefficients cor- respondent à la direction de l'axe du cristal : i''^ détermination. . . . c< = 0,0000 0781 18; 2* détermination. . . . « = 0,0000078117. 1) Lorsque j'ai cherché, dans le précédent travail déjà cité, à coor- donner les phénomènes alors connus concernant la dilatation des cristaux appartenant aux divers systèmes cristallins, le nombre encore trop limité des observations pouvait bien faire entrevoir une loi simple et générale, mais ne permettait pas de l'établir encore avec une rigueur suffisante; ce- pendant, guidé par les analogies qui déjà apparaissaient avec évidence entre les caractères principaux de ces phénomènes et ceux que présentent les phénomènes de propagation lumineuse et calorifique dans leurs rapports avec la symétrie générale des cristaux, je suis entré dans la voie qui depuis longtemps nous a été ouverte par les célèbres travaux de Fresnel sur la propagation de la lumière dans les cristaux^ voie déjà suivie avec succès par Senarniont à roccasion de ses découvertes sur l'inégale propagation delà chaleur dans les mêmes corps. Et de même que pour ces deux classes de phénomènes, on est parvenu à lier entre eux tous les faits observés par des considérations géométriques très-générales; de même pour les phénomènes de dilatation, on peut, par des considérations analogues, expiimer la loi des variations qui se manifestent dans les valeurs numériques des dilata- tions, lorsqu'on les considère suivant des directions diverses. Il y a donc trois ordres de phénomènes physiques bien distincts, qui peuvent être rat- tachés à des vues théoriques analogues : ce sont la propagation de la lumière et la propagation de la chaleur à travers les cristaux, enfin la dilatation par la chaleur du corps cristallisé lui-même; et ces vues théoriques sont préci- sément (le la nature de celles dont les géomètres font usage lorsqu'ils étudient des surfaces ellipsoïdales. A la vérité, un même principe sert de point de départ commun dans l'explication théorique de ces trois ordres de phénomènes, c'est la considération de trois directions principales ou axes rectangulaires doués de piopriétés physiques et géométriques bien définies, et autour desquels se rattachent comme des conséquences rigou- reuses et dans leurs manifestations les plus variées l'en.semble des phéno- mènes. » Je dois seulement ici chercher à définir et à préciser la notion de ces axes relativement aux phénomènes de dilatation qui nous occupent, et je rapporterai ensuite un certain nombre d'expériences qui démontreront, je pense, avec évidence que ces axes correspondent à des propriétés physiques réelles et bien distinctes qui ne permettent pas de les considérer comme une simple fiction géométrique, propre à grouper en)piiiquemeiit les don- nées de l'observation. Ils seront désignés désormais sous le nom à'axesde dilatation. L'expression d'oici d'élaslicité employée dans le premier Mé- moire étant devenue insuffisante par suite des résidtats observés dans les cristaux obliques, on verra en elfet plus loin que, dans ces cristaux, les trois espèces d'axes propres aux trois ordres de phénomènes menlioiuiés plus haut ne sont plus superposés comme dans les autres systèmes cristallisés, mais qu'ils y sont eu réalité séparés les uns des autres à des distances an- gulaires souvent considérables. » On a montré dans le premier Mémoire que si l'on cherche à exprimer l32.. ( ioo8 ) (l'une manière générale la valeur de la dilatation d'un cristal suivant une direclion quelconque rapportée à trois axes rectangidaires de dilatation, on parvient à une formule très-simple renfermant seulement les carrés des co- sinus des angles faits avec les trois axes, ainsi qv.e les trois coefficients prin- cipaux de dilatation correspondant à ces axes. » Mais il importe de remarquer que le raisonnement qui a conduit à ce résultat repose en réalité sur le principe suivant : » Quelque complexe que soit la forme cristalline, quelque variées que soient les dilatations observées dans les diverses directions du cristal, que ce soit même ici des contractions, là des dilatations, il n'existe véritable- ment que trois dilatations [)rimitivcs, distinctes, indépendantes les unes des autres et se manifestant seulement dans trois directions fixes, orientées entre elles à angles droits; ce sont les trois axes de dilatation. Dans toute autre direction que celles-là, on n'observera que les effets simultanés de ces trois dilatations primitives, lesquelles se manifesteront toujours indivi- duellen)ent, suivant leurs intensités et leurs directions propres et d'une manière constante pour l'unité de longueur. » On peut ajouter que toutes les parties élémentaires du cristal étant identiques entre elles, ces axes ne sont pas représentés par trois lignes de situation déterminée dans l'intérieur du cristal, mais en réalité par trois systèmes rectangulaires de lignes parallèles considérées dans chacun des points intérieurs. » Pour achever d'énoncer ce qui paraît essentiel dans ces propriétés sin- gulières qui semblent révéler en quelque sorte une disposition trinaire dans les éléments de la matière cristallisée, il reste à dire en quoi chacune des trois dilatations principales doit différer de toute autre dilatation résul- tante, ou, en d'autres ternies, quel est le caractère distinctif d'un axe de dilatation. M Que l'on imagine une sphère isolée dans la matière du cristal à une certaine température, si l'on vient à l'échauffer, la sphère se dilatera iné- galement suivant ses divers rayons, et sa forme deviendra ellipsoïdale dans le cas le plus général ; mais il y aura toujours trois diamètres rectangulaires entre eux aux extrémités desquels le déplacement d'un point situé sur la surface de la sphère se fera suivant une direction radiale, c'est-à-dire suivant le prolongement du rayon lui-même et sans déviation latérale. » C'est là le véritable caractère des axes de dilatation et le principe de la construction géométrique d'où l'on a déduit, dans le premier Mémoire, la formule que nous examinons ici. ( I009 ) » Je vais maintenant rapporter les résultats des expériences qui ont été faites pour contrôler dans plusieurs de ses conséquences les ])kis impor- tantes l'exaclilude de la formule générale, en s'attachant à rechercher dans les divers systèmes cristallins les phénomènes les plus décisifs et les plus accessibles à l'observation. » Désignant par D le coefficient de dilatation suivant une direction quel- conque donnée par les angles &, o', c?" que fait cette direction avec les trois axes de dilatation, et appelant a, a', a" les trois coefficients de ddatation correpondant aux trois axes, on a la relation suivante (i) D = acos=c?+ a'cosV + a"cos^(?", mais on a en même temps la relation connue qui exprime que les trois angles c?, â\ â" sont rap[)ortés à trois axes rectangulaires : (2) cos-c? -i- cos'-c?' + cos- C?" = I. » Système cubique. — Les caractères généraux et les propriétés de ce système cristallin conduisent à considérer les trois dilatations principales comme égales entre elles, c'est-à-dire a = a' = «", alors l'équation (i) devient D = a(cos-c? H- cos-(J' 4- cos-(J"'), et, à cause de l'équation [2), D = «, c'est-à-dire que la dilatation est constante, indépendante de la direction considérée et toujours égale à celle qui a lieu suivant les axes dont la situation ne peut être révélée par aucune différence dans les dilatations, et doit être considérée comme indéterminée. Voici plusieurs observations qui se rapportent à des cristaux de ce système. Ces nombres et les suivants représentent la dilatation linéaire pour l'unité de longueur, pour i degré, et pour le point 9 = 4o degrés de l'échelle thermométrique. M Spath fluor. — Normalement à une face du clivage octaédrique a = 0,0000 191 1 , a = 0,0000 1910 ; sur une face du cube (autre cristal) x =; Ojooou 1910, lOIO ) sur une face taillée inclinée de 5 degrés sur une (ace du cube (autre cristal) a = 0,0000 ic)i 5. » Galène. — Normalement a une tace du clivage cubique a = 0,00002014, sur une face octaédrique taillée a = 0,0000 20 1 4- » Pyrite cubique. — Normalement à une face naturelle du cube a = 0,00000^07, sur une face taillée dans un groupe de cristaux du Pérou sans orieulation commune a = 0,00000908. » Cuiuie oxydulé. — Normalement à une face du dodécaèdre rbomboïdal a = 0,00000093, sur une face située à 90 degrés de la précédente ry_ = 0,00000093, sur une face taillée dans un groupe de cristaux sans orientation commune a r^ 0,00000093. » Système du prisme di\oit a base caruée et système hexagonal ou RHOMBOÉDRIQUE. — Ces deux systèmes, distincts sous le rapport crislal- lographique, se confondent par des caractères comnnins relativement aux pbénomènes optiques, à la conductibilité calorifique et au mode de dilata- tion, ce qui paraît dépendre de la structure symétrique qu'ils présentent autour d'un axe cristallograpliique principal. Les dilatations sont ici diffé- rentes dans les diverses directions, et des raisons tirées de la symétrie de la structure font voir que l'un des axes de dilatation doit coïncider avec l'axe cristallograpliique principal, les deux autres lui étant perpendicu- laires; si l'on admet par les mêmes raisons de symétrie l'égalité des coeffi- cients correspondant à ces deux derniers axes de dilatation, ou à = «", l'équation (1) deviendra D = acos-c?-^ a'(cos-(?' -+- cos^'c?"); mais l'équation (2) donne cos-c?' H- cos-c?"= 1 — cos^tJ = sin-ù\ ( lO'i ) on aura donc (« étant la dilatation pour le premier axe) (3) D =: c/.coa-â + a' s'm'-r). » En considérant une direction quelconque normale au premier axe, ce qui donne c? = 90°, cos-o'' = o, sin-c?^i, l'équation se réduit à D = c(\ c'est-à-dire que dans toute direction normale au premier axe (lequel se con- fond avec l'axe de symétrie) la dilatation est constante, et qu'il n'est pas possible de distinguer les axes de dilatation. » Pour toute direction faisant avec le premier axe le même angle & = 54V|4', on a et l'équation (3) devient '»' cos'c? = -^ et sin-(? = ^î D = 3 ' ce qui est précisément l'expression de la dilatation linéaire moyenne du cristal. » Des expériences variées ont été faites sur diverses espèces de cristaux, afin de vérifier l'exactitude de cette propriété remarqualjle, qui sedéduitde la théorie, propriété que l'on peut énoncer ainsi : Tous les cristaux affectant la forme de prismes droits, de rhomboèdres, d'hexagones réguliers ou de dérivés quelconques de ces formes doivent présenter une certaine direction angulaire (la même pour tous les cristaux) faisant avec l'axe cristallogra- phique principal un angle de 54°44' (angle pour lequel cos-r}= ~\, et suivant cette direction, on doit trouver précisément le tiers de la dilatation cubique, ou la dilatation linéaire moyenne pour chaque cristal. » On a fait voir antérieurement que, dans le cas le plusgénéral, celte con- dition doit être satisfaite par les normales aux faces d'iui octaèdre régulier convenablement orienté; or, dans le cas qui nous occupe, cet octaèdre de dilatation moyenne doit être conçu comme ayant un de ses axes coïncidant avec Taxe principal du cristal, les deux autres pouvant être orientés d'une manière quelconque. » Pour faire cette comparaison décisive entre l'expérience et le résultat déduit de la théorie, il faut évidemment mesurer trois dilatations «, a', «:'", dans les trois directions suivantes: la première parallèle, la seconde per- ( IOI2 ) peiuliciilaire à l'axe cristallographiqiie principal; la troisième, snivnnt l'angle de 54''44' avec ce niènie axe, les deux dernières directions pouvant être orientées dans un azimut quelconque autour du même axe. » Dans ces circonstances, la dilatation cubique sera la dilatation linéaire moyenne .3 ' et la théorie ne sera satisfaite que si cette dernière valeur coïncide avec la valeur trouvée directement pour a™, c'est-à-dire si l'on a a™ = a''". » Voici les résultats des observations : )i • La troisième observation a été faite normalement à une face natnrelle du rhomboèdre, c'est-à-dire suivant un angle de 56° 24' avec l'axe prin- cipal. Le calcul correspondant a été fait au moyen de la formule (3) : Calcul a = 0,0000 1 334 Observation a = 0,00001 338 i> Système du prisme rhomboïdal droit [rhombique). — La situation des axes de dilatation devant être toujours subordonnée à la structure cris- talline, on doit admettre qu'à des duections identiques sous le rapport de la symétrie des faces correspondent des dilatations identiques, principe qui conduit immédiatement à fixer la situation des trois axes de dilatation, dans ce système, parallèlement aux trois axes cristallographiques. » Que l'on imagine en effet un parallélipipède rectangle construit sur les trois axes cristallographiques comme arêtes; on voit immédiatement que, pendant la dilatation de ce solide, le déplacement d'un point quelconque situé sur une de ses faces ne peut avoir lieu que parallèlement à l'arête nor- male à cette face et sans déviation latérale, ce qui est le caractère de la di- latation axiale; car, s'il en était autrement et si le déplacement se faisait suivant une certaine direction inclinée, il suffirait de retourner le cristal de 180 degrés par un mouvement hémitrope, effectué dans le plan de la face considérée, pour retrouver ime autre direction dont les rapports cristallo- graphiques seraient les mêmes, et selon laquelle par conséquent la même inclinaison devrait également se produire. » Le même genre de considération peut être employé pour déterminer la situation du premier axe dans le prisme droit à base carrée, précédemment considéré, ainsi que dans le prisme hexagonal ; poiu' le cas du ihomboèdre, on arrive à une conclusion analogue en attribuant seulement au cristal deux rotations successives de 120 degrés. » Une prochaine communication sera consacrée à compléter ce qui con- C. K., 1868, I" Semestre. (T. LXVl, IN» 21.) 1 33 ( >oi4 ) cerne le système rhomboïdal droit et à considérer le système rhomboidal oblique. » CHIMIE. — Sur l'occlusion du gaz hy^drogène par les métaux ; par M. Th. Grauam. « Dans les expériences que j'ai déjà publiées sur l'occlusioii de rhvdro- gène par le palladium, le platine et le fer, j'ai constaté que rabsor|)tion du gaz était très-incertaine à basse température, mais qu'elle ne manquait pas de se produire toutes les fois qu'on chauffait le métal, soit sous la forme d'épongé, soit à l'état de masse agrégée sous le marteau, et qu'on la lais- sait refroidir lentement et complètement dans une atmosphère d'hydro- gène. J'ai attribué ce fait à la nécessité d'employer une surface métallique absolument pure, condition essentielle à la première action absorbante, ainsi que cela a lieu, d'après l'observation de Faraday, pour la feuille ou le fil de platine, lorsqu'ils déterminent la combustion d'un mélange ga- zeux d'oxygène et d'hydrogène. Une nouvelle méthode de charger d'hy- drogène ces métaux sous l'influence d'vme basse température s'est présen- tée récemment et ne manque pas d'intérêt. » Lorsqu'on met une plaque de zinc dans l'acide sulfurique étendu, l'hy- drogène se dégage abondamment de la surface du métal; mais il ne se produit dans cette expérience aucune occlusion ni rétention du gaz. On devait s'attendre, dans ce cas, à un résultat négatif à cause de la structure cristalline du zinc. Mais qu'on plonge une feuille de palladium dans le même acide, et qu'on le mette en contact avec le zinc, et il se charge aussi- tôt fortement de l'hydrogène qui se transporte alors à sa surface. I^a charge absorbée en une heure par une plaque de palladium assez épaisse, à la température de 12 degrés, s'éleva à i^S fois son volume. » L'absorption de l'hydrogène fut plus frappante encore lorsqu'on se servit de la plaque de palladium comme d'électrode négative plongeant dans l'eau acidulée d'une pile de Bunsen de six cellules. Tandis que l'oxy- gène se dégageait vivement au pôle positif, l'effervescence au pôle négatif était entièrement suspendue pendant vingt secondes, à cause de l'occlusion de l'hydrogène par le palladium. La quantité absorbée s'éleva à 200^'°', 4> et dépassa de beaucoup la quantité d'hydrogène absorbée par la même plaque chauffée, puis refroidie dans une atmosphère du gaz, savoir 90 vo- lumes. 11 est digne de remarque que l'hydrogène, bien qu'il pénètre et imprègne sans doute toute la masse du palladium, ne montre pourtant ( ioi5 ) aucune tendance à quitter le métal et à s'échapper dans le vide, du moins à la température de son absorption. Ainsi, une plaquemince de palladium, chargée d'hydrogène par le procédé qu'on vient de lire, fut lavée, séchée dans un linge, puis scellée à la lampe dans un tube de verre purgé d'air. Lorsqu'au bout de deux mois on brisa le tube sous le mercure, on trouva que le vide était parfait. Aucune trace d'hydrogène ne s'était vaporisée à froid (environ 12 degrés); mais sous l'influence d'une température de 100 degrés et au-dessus, il se dégagea du métal 333 volumes du gaz. » On obtint un résultat semblable en se servant d'un cylindre creux de palladium, de ii5 millimètres de long, 12 millimètres de diamètre, et I millimètre d'épaisseur, comme d'électrode négative plongeant dans l'eau acidulée , et en maintenant le vide dans la cavité du cylindre au moyen d'un aspirateur Sprengel. Il ne pénétra dans cette cavité vide aucune trace d'hydrogène, même au bout de plusieurs heures, quoique le gaz fût sans aucun doute absorbé en quantité considérable par la sur- face extérieure du cylindre, et qu'il en imprégnât toute la masse. » Il paraît donc que, lorsque l'hydrogène est absorbé par le palladium, la volatilité du gaz se trouve entièrement supprimée, et qu'il peut exister en quantité considérable dans les métaux sans manifester aucune tension sensible à basse température. L'hydrogène à l'état d'occlusion cesse par conséquent d'être un gaz, quelle que soit d'ailleurs l'idée qu'on se fait de sa condition physique. On arriva à la même conclusion par une autre série d'expériences qui démontrèrent que, pour être occlus par le palladium et même par le fer, l'hydrogène n'exige pas une forte pression , mais qu'au contraire il est encore facilement absorbé par les métaux lorsqu'il se trouve à un haut degré de raréfaction. » Il est facile d'extraire l'hydrogène occlus par le palladium en renver- sant la position de ce dernier dans la cellule décomposante , de manière à faire dégager l'oxvgène sur la surface du métal. L'extraction de l'hydro- gène est aussi rapide que l'avait été auparavant son occlusion par le palla- dium; le métal est complètement privé de gaz par ce traitement. Lorsqu'on abandonne à l'air le palladium chargé d'hydrogène, il arrive souvent qu'il s'échauffe subitement et perd ainsi complètement son gaz par l'oxydation spontanée. " Le platine peut, ainsi que le palladium, se charger d'hydrogène par l'action volta'ique; mais, comme d'habitude, la proportion du gaz est moindre. La quantité d'hydrogène absorbée dans une cellule voltaïque par du vieux platine sous torme de tube, de l'épaisseur d'un petit creuset ordi- i33.. ( ior6 ) naire, fut égale à 2''°', F 9- ^" réussit également à chasser le gaz du platine et à l'oxyder, en renversant la place dn platine dans la cellule dé- composante. L'hydrogène occlus communiqua, dans ce cas, au platine son pouvoir polarisant bien connu, propriété que conserva le métal après avoir été lavé à l'eau pure, essuyé dans un linge et mis en action par le contact avec l'acide étendu. Le degré de chaleur nécessaire pour chasser l'hydro- gène ainsi absorbé par le platine se trouva très-rapproché du rouge, quoique l'absorption du gaz eût eu lieu à basse température. » Le fer doux, abandonné pendant quelque temps en contact avec un acide dilué, absorba 0,57 de son volume d'hydrogène. Cette charge fut retenue à basse température, et ne s'échappa dans le vide qu'après que la température eut été portre presque au rouge. Cette expérience démontre que le fer, comme le platine, ne se laisse pas pénétrer par l'hydrogène à froid, la température nécessaire pour l'émission du gaz étant très- élevée (i). » Tandis que l'hydrogène fut absorbé en quantité considérable par le platine et par le palladium agissant comme électrodes négatives, on n'ob- serva aucune absorption d'oxygène par des plaques des mêmes métaux jouant le rôle d'électrodes positives. L'oxygènese dégagea en abondance de la surface de ces derniers sans s'y condenser. Une plaque de platine qui avait servi pendant plusieurs heures d'électrode positive, soumise ensuite à l'action de la chaleur dans le vide, donna une petite trace d'acide carbo- nique, mais point d'oxygène. » La propriété bien connue de l'éponge de platine (ou d'une feuille bien nettoyée) d'enflammer un jet d'hydrogène au contact de l'air paraît dé- pendre uniquement de l'influence exercée par le métal sur son hydrogène occlus. L'hydrogène semble se polariser, tandis que son attraction pour l'oxygène devient beaucoup ])lus vive. En soiunettant à l'Académie l'expli- cation suivante du jihénomène, qu'il me soit permis de léclamer son indul- gence à cause du caractère purement spéculatif de l'hypothèse. La molécule gazeuse de l'hydrogène étant envisagée comme une association de deux atomes, un hydrure d'hydrogène, il s'enstiit que c'est l'attraction du pla- tine pour l'atome négatif ou chloryleux de la molécule d'hydrogène qui (1) Dans l'ingénieuse cxpciionce de M. Cailletet, il est vi'ai (lu'iine tiiince feuille de fer est pénétrée par l'hydrogène à froid, mais seulejiicnt, à ce ijii'il semblerait, à la faveur de l'action pénétrante de l'acide qui s'insinue en même temps dans les jjores du métal. [Comptes rendus, 4 mai 1868.) ( 'OI7 ) attache ce dernier au métal. Il y a tendance, imparfaitement satisfaite, à la formation d'un hydrure de platine. La molécule hydrogène est, en consé- quence, polarisée, orientée avec sa face positive ou basyleuse tournée en dehors, et son attraction pour l'oxygène reçoit en même temps ime vive impulsion. Il est vrai que les deux atonies d'une molécule d'hydrogène sont considérés comme inséparables, mais cette manière de voir n'est pas incompatible avec le remplacement des atomes enlevés pour satisfaire aux affinités de l'oxygène, par d'autres atomes d'hydrogène provenant des mo- lécules environnantes. Il est seulement nécessaire d'admettre qu'une paire de molécules d'hydrogène contiguës réagit à la fois sur une seule molécule d'oxygène extérieur. Elles formeraient de l'eau et laisseraient pourtant une paire d'atomes, ou une seule molécule d'hydrogène, encore attachée au platine. » L'oxydation de l'alcool, de l'éther et de corps analogues, sous l'in- fluence du platine, paraît être aussi, dans chaque cas, une conséquence immédiate de la polarisation de l'hydrogène ou de quelque autre principe oxydable contenu dans ces substances, comme cela arrive dans la combus- tion de l'hydrogène lui-même. » Ainsi que je l'ai déjà fait remarquer, de ce qu'un gaz est absorbé par un métal à basse température, il ne s'ensuit pas qu'il doive s'en échapper dans le vide à la même température; il faut souvent un degré de chaleur bien plus élevé pour son expulsion que pour sa première absorption. Cela est surtout vrai de l'oxyde carbonique occlus par le fer. La fonte est beaucoup trop poreuse pour de pareilles expériences, et livre un passage facile à l'oxyde carbonique, comme aux autres gaz, par l'action de la diffusion gazeuse. Même avec le fer malléable il y a une difficulté d'observation, à cause de la durée du temps pendant lequel ce métal continue à dégager l'oxyde carbo- nique provenant de sa provision naturelle de ce gaz. Mais un tube de fer malléable, d'abord privé de son gaz naturel, 'n'abandonna que très-lente- ment l'oxyde carbonique dans le vide (comparativement à l'hydrogène), quoique le volume d'oxyde carbonique que ce métal est susceptible d'ab- sorber soit considérable, se montant à 4 volumes, ce qui dépasse le volume d'hydrogène occlus par le même métal. L'oxyde carbonique ne commença à traverser sensiblement le fer de i'""','] d'épaisseur qu'après que la tempé- rature eut atteint une élévation considérable, et alors le passage du gaz par minute s'éleva Pour l'o\yde c*rboniqiie, à une bonne chaleur ronge. . . à o'''",284 par mètre carré. Pour l'hydrogène. " » ... à 76'^'',5oo » ( ioi8 ) C'est le palladium qui permet d'étudier avec le plus d'avantages la condition de l'hydrogène à l'état d'occlusion dans lui métal colloïdHl, la proportion du gaz absorbé étant considérable. Sous la forme de pondre spongieuse, le palladium absorba 655 volumes d'hydrogène, et ainsi chargé ne laissa rien échapper dans le vide à la température ordinaire, mais seulement après que la chaleur eut été élevée à près de roo degrés. La feuille de palladium forgé absorbe tout autant de gaz. Mais la condition la plus favorable à l'ab- sorption s'obtient lorsqu'on précipite le palladium d'une solution d'en- viron 1,6 pour roo de son chlorure, sous forme de métal compacte par l'action de la pile. Le palladium n'est pas du nombre des métaux qui se précipitent facilement de cette manière. Mais on l'obtient pourtant à l'état de lamelles brillantes, en se servant d'un fil mince de platine et d'une seule grande cellule. Le palladium se détache au bout d'un certain temps et présente une surface métallique d'un blanc éclatant du côté qui se trouvait en contact avec le platine, et une surface terne, rappelant l'arsenic métallique, sur la face exposée à l'acide. Ainsi préparé, il ne contient pas d'hydrogène occlus. Mais les minces pellicules métalliques, chauffées à loo degrés dans l'hydrogène, et abandonnées ensuite pendant une heure à un refroidisse- ment lent dans le même gaz, renfermaient 982™', i4 f'^ gaz mesurés à In température de i i degrés sous une pression barométrique de ^56 mil- limètres. C'est l'absorption d'hydrogène la plus considérable que j'aie ob- servée. Le palladium ainsi chargé laisse échapper dans le vide, mais avec une lenteur extrême, quelques traces d'hydrogène à la température ordi- naire. Il est représenté en poids par les nombres Palladium, i ,ooao, C)Q^'^ ^i-] Hydrogène, 0,00^3, o ,72 100,00 soit dans la proportion de l'équivalent de palladium pour 0,772 équivalent d'hydrogène (i), ou approximativement d'équivalent à équivalent, PdH. Mais l'idée d'une combinaison chimique définie est inadmissible pour plusieurs raisons. Il ne se produit aucun changement visible dans le palla- dium après son association avec l'hydrogène. Les hydrin-es de certains métaux sont d'ailleurs connus, tels que l'hydriu-e de cuivre (Wurtz) et l'hydrure de fer (Wanklyn), mais ce sont des substances brunes, pulvé- ralentes, ne possédant aucune des propriétés des métaux. On réussit à pré- parer l'hydrure de palladium lui-même, mais on ne petit le conserver à (i) 11 = I, Pd = 106,5. ( I019 ) cause de sa grande instabilité. En se confoi'mant au procédé de M. Wurtz pour la préparation de l'iiydriire de cuivre, on fit bouillir du nitrate de palladium dans l'acide sulfiirique,et on obtint ainsi un sel rouge cristallin, le sulfate de palladium. On traita une solution de ce sel dans un excès d'acide sulfurirpie par l'hyposulfite de soude. Il se précipita une poudre noire qui se décomposa bientôt à o degré, en dégageant une quantité considérable de gaz hydrogène. Le résidu final était du palladium pur, ayant l'aspect noir amorphe habituel, sans aucune trace de cristallisation. Il est singulier que ce précipité de palladium ne contienne pas d'hydrogène occlus, même après avoir été chauffe, et exposé à une atmosphère d'hydro- gène à la manière ordinaire; le noir de palladium ainsi préparé n'absorbe aucune quantité appréciable de ce gaz. » Je suis donc porté à croire que le passage de l'hydrogène au travers d'un métal est toujours précédé de la condensation ou occlusion du gaz. Il faut admettre cependant que la rapidité de pénétration n'est |)as pro- portionnelle au voinme du gaz occlus, autrement le palladium serait beau- coup plus perméable à basse qu'à haute température. Une plaque de ce métal fut à peu prés complètement épuisée d'hydrogène à 267 degrés; mais elle n'en resta pas moins perméable; elle augmenta même en perméabilité à des températures plus élevées encore, sans pour cela devenir perméable en même temps à d'autres gaz. Dans une expérience frappante, on fit passer un mélange, à volumes égaux, d'hydrogène et d'acide carbonique au travers d'un petit îube de palladium dont le diamètre intérieur était de 3 milli- mètres et l'épaisseur de la paroi de o™"", 3o. De la surface extérieure de ce tube, le gaz se dégage dans le vide, à la température du rouge, avec l'énorme vitesse de 1017'='', 54 par minute et par mètre carré. Ce gaz ne troublait pas l'eau de baryte : c'était de l'hydrogène pur. M La quantité d'hydrogène retenue par le métal à ces hautes tempéra- tures peut n'être plus appréciable; mais je pense néanmoins qu'il y existe et qu'il passe au travers du niétal par une sorte de cémentation rapide. Cette extrême mobilité est une singulière propriété de l'hydrogène, qui se rat- tache à la découverte fondamentale, par MM. H. Sainte-Claire Deville et Troost, du passage de ce gaz au travers des plaques de fer et de platine à de hautes températures. Le rapide passage du même gaz à travers une feuille mince de caoutchouc parait plus susceptible d'une explication fondée sur des principes reconnus. » Le caoutchouc de moins de i millimètre d'épaisseur, et préalablement imprégné d'hydrogène, perd entièrement son gaz par la plus courte exposi- ( I020 ) tioii à l'air. Un tube de i iiùlliniètres d'épaisseur, au travers duquel on fit passer l'un après l'autre, pendant luie heure, un courant d'hydrogène et d'acide carbonique, retenait : TOI D'hydrogène o,oii3 D'acide carbonique 0,2200 L'absorption est donc dans la proportion de 1 d'hydrogène pour 20 d'acide carbonique; mais la vitesse comparative des deux gaz à travers une feuille de caoutchouc est comme 1 d'hydrogène à a^^ d'acide carbonique, c'est-à- dire que l'hydrogène se meut avec une rapidité huit fois plus grande que celle indiquée par la densité de sa solution. Mais les diffusibilités de ces deux gaz différent entre elles comme i d'acide carbonique est à 4?7 d'hy- drogène. Le rapide passage de l'hydrogène au travers du caoutchouc s'explique donc en partie par la rapidité avec laquelle le gaz est amené à l'une des surfaces de la feuille et enlevé à l'autre par l'effet de la diffusion gazeuse. De j)lus, les deux gaz passent au travers de la substance du caout- chouc en vertu de leur diffusibiiité comme liquides. Si l'on suppose que la diffusibilité de l'hydrogène sous cette forme dépasse autant celle de l'acide carbonique que lorsque les deux substances sont à l'état gazeux, on aura alors, ce semble, une explication satisfaisante du passage rapide de Ihy- drogène au travers du caoutchouc. » La diffusion liquide influe également sur la rapide dissémination de l'hydrogène à haute température à travers un métal colloïdal mou, comme le palladium ou le platine. On sait que la diffusion liquide des sels dans l'eau est six fois plus rapide à 100 degrés qu'à zéro. Si la diffusion de l'hy- drogène liquide augmente avec la température dans la même proportion, ce doit être un mouvement bien rapide à la chaleur rouge. Quoique la quantité absorbée puisse être réduite (ou le passage rétréci), il se peut aussi que l'écoulement du liquide augmente ainsi de vitesse. Tous ces phé- nomènes semblent compatibles avec la solution de l'hydrogène liquide dans le mêlai colloïdal. L'affinité dissolvante des métaux parait se borner à l'hydrogène et à l'oxyde carbonique; ils ne sont pas pénétrés d'une ma- nière appréciable par d'aulres gaz. » GÉOLOGlli. — Sur les pliénomènes récents du Vésuve. Lettre de M. de Vehneuil, communiquée par M. d'Archiac. « Milan, 17 mai. M Quand j'ai visité le Vésuve eu avril j865, le cratère, mesuré au pas, ( I02I ) pouvait avoir 700 à 800 mètres de circonférence (i). An milieu s'élevait un cône d'environ i5 à 20 mètres de hauteur qui projetait une grande quantité de cendres et de lapilli. La profondeur du cratère était d'environ Go à 70 mètres et tendait a se combler par suite d'éruptions incessantes de laves et de scories. » En avril 1866, le cratère n'avait plus que 3o à 4o mètres; j'y descendis bien plus facilement que l'année précédente, caries éruptions de lave avaient cessé et le petit cùne n'émettait plus que des gaz. » L'éruption du 1 1 novembre dernier est une reprise, sur une plus grande échelle, des opérations qui avaient lieu en i865.Les laves, plus abondantes, ont rapidement comblé le cratère dont la capacité ne suffisait plus à les con- tenir, et se sont déversées principalement sur les pentes nord et nord-ouest qui font face à l'Atrio del Cavallo et à Résina. » Le petit cône intérieur, que j'avais vu grandir successivement, a pris un grand développement et est devenu le cône qui couronne aujour- d'hui le Vésuve. Il n'est composé que de cendres et de blocs projetés, et présente la pente rapide que prennent, en pareil cas, les matières meubles rejetées par les volcans. J'ai eu de la peine à le gravir; mais j'y ai réussi et en ai mesuré la hauteur avec un bon baromètre Fortin que j'avais comparé à celui de l'observatoire de M. Palmieri. Il a environ 64 mètres. M II se termine par un cratère, au fond duquel j'ai cru distinguer, au milieu de la finnée, deux protubérances d'où sortent des va|)eurs et, de temps à autre, des masses de cendres et de pierres. Celles-ci roulent au pied du cône et en élargissent la base, ce qui explique comment, malgré cette surélévation de 64 mètres, le cratère actuel paraît avoir luie circon- férence peu inférieure à l'ancien. » Le point le plus élevé des bords du nouveau cratère est situé au sud- ouest, du côté de Torre del Greco; c'est celui que nous avons mesuré; c'est aussi celui dont l'ascension offre le moins de dangers, les projections de pierres ayant cessé de ce côté et ayant lieu aujourd'hui principalement du côté opposé, qui est moins élevé. » Quelquefois le Vésuve offre au sommet deux colonnes de vapeurs, dont l'une est blanche et l'autre noire; cette dernière se trouve du côté orien- tal, là où des cendres, des fragments de lave et des bombes sont à chaque (i) Kn juin 1867, le cratère, mesuré à la roulette par M. Mauget, avait goo mètres. [Comptes rendus, t. LXV, p. 899.) C. R., i8fi8, I" Semestre. (T. LXVI, No2M '34 ( I022 ) instant projetées à de grandes hauteurs (loo ou i 5o mètres au-dessus de l'orifice du cratère). M C'est aussi de ce côté qu'on voyait, le 29 avril , lors de ma première ascension, une coulée de lave de 2 mètres de largein-, qui descendait de la base du cône adventif, dont je viens de parler, vers la partie orientale de l'Atrio del Cavallo. » En général, c'est à la base de ce cône, qui masque les bords de l'an- cien cratère, qu'ont pris naissance les coulées de lave de cette année. S'épan- chant principalement vers le nord, elles ont traversé l'ancien plateau, où l'année dernière on voyait encore, en un point, les laves anciennes de la Punta del Palo, et un abri en pierres fort utile aux voyageurs, puis elles se sont répandues sur les pentes nord et nord-ouest du cône principal. Sous ces laves ont disparu les pentes couvertes de cendres qui rendaient autrefois la descente jusqu'à l'Atrio del Cavallo si rapide et si facile. M Aujourd'hui on aborde le cône du Vésuve par une ancienne bouche d'éruption appelée la Bocca del Francese. On peut aller à cheval jusqu'à une demi-lieue plus loin que l'observatoire de M. Palmieri. Là, sans entrer, comme autrefois, dans l'Atrio del Cavallo, on commence l'ascen- sion, qui dure près d'une heure. La descente se fait par le même chemin au milieu des blocs roulants, ce qui la rend pénible et fatigante. Quand on montait par l'Atrio del Cavallo, après avoir gravi le cône principal, on arrivait à une espèce de plateau ondulé qui, par une pente assez douce, conduisait au cratère. J'avais remarqué, en i865 et en 18G6, que le cratère n'était pas au milieu du plateau qui formait la sommité du Vésuve, mais qu'il était tellement porté vers le sud, que, de ce côté, son bord se confondait avec le bord même du grand cône. C'est exactement la place qu'occupe aujourd'hui le cône de cendre de 64 mètres qui s'est formé cette année. Du côté de Pompeï, sa pente s'unit à la pente de la montagne en- tière, tandis qu'au nord il en est séparé par le plateau ondulé dont je viens de parler, mais que des coulées de lave ont rendu méconnaissable. La plus grande partie de ce plateau fort accidenté est couverte d'eillorescences blanches de sulfate de chaux, qui de loin pourraient être prises pour un léger manteau de neige. On a rarement vu autant de gypse sur le Vésuve. » Quant aux produits gazeux de la dernière éruption qui dure encore, les proportions d'acide sulfureux, d'acide chlorhydrique et de vapeur d'eau sont très-variables d'un jour à l'autre. Lors de ma seconde ascension, le 5 mai, les vapeurs acides étaient si abondantes, qu'il m'eût été difficile de faire le tour du cratère, conune je l'avais fait huit jours auparavant, malgré les ( loaS ) pluies de blocs qui tombaient autour de moi. Don Diego Franco, qui s'oc- cupe de l'étude des produits gazeux avec les encouragements de notre col- lègue M. Ch. Sainte-Claire Deville et de M. Palmieri, dont il est l'aide, a observé un fait intéressant : c'est que, dans la dernière érnption, toutes les fumerolles, même les plus voisines dn foyer principal, ont donné de l'acide carbonique. Il a fait en notre présence l'expérience suivante. Il a introduit le gaz d'une fumerolle dans un verre rempli d'eau de chaux; l'eau s'est troublée et est devenne blanche; puis le carbonate ainsi formé a été dissons avec effervescence par l'acide chlorhydrique qu'il y a introduit. Le point où nous avons recueilli le gaz était à la mètres du pied du cône; il était situé au-dessus d'une des coulées principales de cette année, qui, de la base dn cône adventif, s'étendait à l'ouest vers Résina. La température en était encore assez haute pour que nous y ayons pu fondre du plomb. » Les laves de celte année ont peu d'épaissoi-.r, car elles ont coulé sur des pentes rapides; elles sont en général très-fragmentaires, très-scoriacées, et n'ont pas ces belles formes massives arrondies ou cordées qu'on admire dans la lave de i858, qui a rempli le Fosso-Grande. Les fentes et les parois des fumerolles sont tapissées de beaucoup de fer oligiste et de sel commun blanc et pur. Je vous ai dit que toutes les coulées de cette année sont par- ties des bords supérieurs de l'ancien cratère, et se sont déversées sur les pentes nord et nord -ouest du Vésuve; une seule a fait exception, et a pris naissance au milieu de la hauteur de la montagne et sur sa pente méridio- nale en descendant vers Bosco-tre-Case. Le point par lequel est sortie la lave n'est marqué par aucune cavité ni bouche cratériforme. Quelques blocs déplacés de lave ancienne témoignent seuls des efforts que la lave a dû faire pour arriver au jour. De cet orifice il est sorti une masse considé- rable de lave, une grande coulée, pointue à son origine, sélargissant pro- gressivement vers son extrémité; elle peut avoir 4oo mètres de longueur et se voit parfaitement du sommet du Vésuve, car il y a peu de coulées de ce côté, et sa couleur noire contraste avec la teinte grise des cendres anciennes, dont les pentes méridionales sont principalement composées. » J'aurais été curieux de connaître exactement ce que l'éruption de cette année a ajouté à l'altitude du Vésuve. M. Schiavone, directeur du Bureau topographiqne, s'occupe de cette question. J'ignore la part qu'il faut attri- buer aux laves dans cette surélévation ; mais les mesures que j'ai prises dé- montrent que le cône de cendre et de lapilli récemment formé a ajouté à lui seid 64 mètres à son ancienne hauteur. 1) Il est impossible d'être mieux accueilli que je ne l'ai été par les savants de 134.. ( I024 ) Naples qui s'occiipe)it du Vésuve. Dans ma première ascension, j'ai été accompagné par MM. Palmieri, directeur de l'Observatoire, Guiscardi et Diego Franco, et dans ma seconde par ce dernier et par notre collègue le professenr Gosselet. » M. Agassiz fait hommage à l'Académie d'un ouvrage qii'd vient de publier et qui a pour titre : « Un voyage au Brésil ». MÉ.MOIUES PRÉSEATÉS. CHIMIE INDUSTRIELLE. — flerlien lies sur le l.l'inc/dmenl des lissus; /Jrtr M. J. KoLB. (Extrait.) (Commissaires : MM. Fremy, Decaisne, H. Sainte Claire Deville.) « Mes observations ont particulièrement porté sur le blanchiment des fils de lin; le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie com- prend la première partie de ce travail, il développe les résultats que m'a fournis l'étude du traitement du tîl par les alcalis, et a pour objet de pré- ciser la nature de la substance qui s'y dissout et porte les noms assez variés de résine, matière gomnieuse, gomme-résine, matière saponifiable, etc. u L'inspection microscopique m a d'abord permis de constater que la matière gommeuse qui enveloppe uniformément le filament avant le rouis- sage disparaît après cette opération, pour faire place à des écailles inégale- ment disséminées et accrochées par leurs aspérités à la fibrille. Ces écailles, légèrement ambrées, se colorent davantage et se dissolvent totalement au contact des alcalis. Leur contexture amenait à supposer que le peignage doit en enlever mécaniquement une grande partie au fil; c'est un fait que le microscope et l'analyse rendent certain. » L'analyse élémentaire du lin ne m'a rien appris; elle donne des chiffres qui devaient forcément se rapprocher de ceux de la cellulose. L'emploi des divers dissolvants usités en chimie organique m'a au contraire conduit à des conclusions certaines, par un enchaînement de faits que le cadre de cet extrait m'oblige à exposer un peu brièvement. » Le fil après traitement par les alcalis laisse les lessives fortement co- lorées en brun : elles ont une certaine tendance à mousser; ce qui m'a conduit à l'idée d'une saponification et à l'essai, comme dissolvants, de l'alcool, de l'éther et des huiles essentielles. La matière colorante jaune y est complètement insoluble, et ces liquides n'enlèvent au fil qu'iuie matière grasse, blanche, de consistance cireuse, et une essence verte dont l'odeur pénétrante se retrouve affaiblie dans les lessives des blanchisseurs. ( I025 ) » Le tout ne constitue que 4,^^ pour roo du poids du fil et en forme la portion réellement saponifiable dans les alcalis caustiques : les carbonates alcalins, laissant au fil cette matière grasse, lui conservent en même temps plus de souplesse. » Après épuisement par l'alcool, le fil bouilli, jusqu'à constance de perte de poids, dans la potasse, la soude ou l'ammoniaque affaiblies, a donné dans les trois cas une perte de poids de 2a pour 1 00. Le carbonate de soude a exactement le même pouvoir dissolvant, mais il agit plus lentement. » Les lessives brunes ainsi obtenues, puis neutralisées par l'acide cblor- hyclrique faible, donnent un précipité brun gélatineux; mais la coloration que garde la liqueur indique que la précipitation n'est que partielle. Ni l'acide en excès ni la chaux ou la baryte ne précipitent ce qui est resté de matière colorante en dissolution, dette portion solidjle varie, du reste, sui- vant la dose d'alcali et surtout suivant la durée de l'ébullition ; ainsi douze heures d'ébullition avec l'ammoniaque suffisent pour que les acitles ne pro- duisent plus aucun précipité. » Le fil traité par l'eau bouillante y perd au bout d'iuie semaine 16 pour 100 de son poids, et 18 lorsqu'on fait intervenir la pression. La ma- tière dissoute est acide au tournesol, elle colore à peine l'eau et possède la singulière propriété de brunir par le simple contact d'un alcali. » Ces premiers caractères permettent difficilement d'admettre la présence d'une matière résineuse. » Les alcalis caustiques ou carbonates n'agissent pas comme simples dis- solvants, car, en faisant bouillir avec un excès de fil des quantités dosées de carbonate de soude ou de sulfure de sodium, j'ai constaté qu'après huit heures d'ébullition il ne reste plus trace d'acide carbonique ni d'acide suif- hydrique. Les résines ne donnent pas de semblables résultats, car elles se saponifient aussi bien par les sulfures que par les oxydes alcalins. M La chaux ne précipite pas cette substance dissoute dans les alcalis; le fil bouilli avec un lait de chaux y perd même poids que dans la soude, et il se forme une combinaison soluble de chaux contenant 48 parties de cet oxyde pour 100 parties de matière colorante; la craie même donne, quoique avec plus de lenteur, les mêmes résultats. 1) Le traitement par la craie et la chaux présente ceci de particulier, que les liqueurs obtenues restent incolores et que les précipités qu'on y déter- mine sont blancs. Il y a néanmoins identité de matière, puisque liqueurs et précipités reprennent une coideur fauve par simple addition de soude ou d'ammoniaque. ( 1026 ) » Nous arrivons donc, comme premières conclusions, à des caractères cer- tains d'acidité, et à la probabilité d'un corps blanc dont la combinaison avec les alcalis provoque seule la couleur fauve qui jusqu'alors avait fait croire à une matière colorante. Cbercbons maintenant la nature de cet acide. » L'analyse élémentaire lui assigne la composition centésimale suivante : Hydrogène 5,o Carbone 4^ ,8 Oxygène 52,2 » Ce résultat permettait déjà d'éliminer de mes recherches un groupe nombreux d'acides organiques. La nature gommeusp, la coloration, l'ab- sence de cristallisation des sels alcalins, la solubilité des sels de chaux et de baryte, l'insolubilité de l'acide dans l'alcool et une foule d'autres caractères bien précisés venaient restreindre de plus en plus le cercle de mes investi- gations. Elles portèrent longtemps, mais inutilement, sur les matières gom- meuses et sur l'acide métagummique dont la composition élait assez voisine de celle que j'avais trouvée; néanmoins il y avait absence de communauté générale de réactions. « Ainsi l'acide métagummique neutralise 3 pour 100 de son poids de chaux, tandis que 100 parties de l'acide que j'étudiais sont saturées par 48 parties de chaux. La liqueur de Fromherz, qui est sans action sur les produits gom- meux, donnait au contraire ici un dépôt d'oxyde rouge cuivreux. Ce dernier caractère, qui n'est commun qu'à très peu de substances organiques, con- tribua pour une large part à me faire trouver dans les composés pectiques le terme de mes incertitudes. M L'espace me manque pour rappeler dans cet extrait les beaux travaux de M.Fremy sur la pectose et ses dérivés : ce savant, en établissant des réac- tions si nettes et des caractères si tranchés, a rendu non-seulement toute méprise impossible, mais aussi toute constatation facile. » Je dois ici me borner à dire que j'ai obtenu toutes les réactions, tous les chiffres de composition et tous ceux de saturation par la baryte et l'oxyde de plomb, qui caractérisent l'acide pectique et l'acide métajiectique. » La série assez longue de mes expérimentations m'amène donc aux conclusions suivantes : » La substance gommeuse qui relie les fibres du lin n'est autre chose que de la pectose. )) Le rouissage paraît avoir pour but de déterminer la hrmentation pec- liqiie, et l'acide pectique , par u et v les vitesses horizontale et verticale en ce point, , , 1 r/p f/« du , > \ dp dv dv * ' /■. y7v dv f/t' p (Ix dx dy I dp dv dv p dy dy dx » L'équation qui exprime la continuité de la masse du liquide ou, dans nos hypothèses, l'invariabilité du volume total est (3) ■ dr^Tr-''- Et pour exprimer qu'à l'intérieur du prisme central la vitesse verticale de tous les points d'une même ligne horizontale est constante, il nous suffira de p . dv raire -- = o. dr ,..,,(/« . ■ 1 1 ■ )) On aiuail de même — = o, poiu' exprimer que toute verticale se de- place parallèlement à elle-même. » Ces deux conditions ramènent les formules générales à I f\ ^ dp d" ^ ' f dx dx ' f dy dy ( J029 ) n En différentiant l'équation (3) par rapport à jc, on trouve d'il du + dx^ dx dy mais, -^ étant nul, cette relation se réduit à d.v dUi O, dx'' ce qui conduit par intégration à du dl-^^' (6) H = Ax-i-B, A et B étant des constantes à déterminer. )) L équation [5) devient alors — :=— — =— A, et I on a aussi (7) ,,=:_Ajr+C. » Pour déterminer les trois constantes engagées dans ces relations, nous devrons exprimer qu'elles doivent être satisfaites, soit pour un point quel- conque de chacune des bases des bandes extérieures au prisme centrai, soit pour un point quelconque de la paroi extérieure du bloc. » Pour cette dernière paroi, on doit avoir u = o pour a: ^ R, ce qui donne u= — A(R — .r). )) Pour la face supérieure des bandes extérieures, la vitesse i> doit être égaie à la vitesse V du piston ; on a alors C = V, et par suite ♦ V = — kj -+- V. » Enfin, pour la face inférieure de ces mêmes bandes, on a évidemment v p := o pour j = H, d'où A = 4- — ? et par suite (8) ^^li^-j). (9) u^-\[K-oc). n On serait d'ailleurs arrivé très-simplement à ces relations en invoquant les conditions de proportionnalité exprimées dans notre premier Mémoire sur l'écoulement des corps solides. C. R., i868, i" Semestre. (T. LXVI, IN" 21.) I 35 ( io3o ) » L'intégration des équations (4) et (5) donne d'ailleurs et en substituant à « et à c leurs valeurs précédentes, cette dernière relation peut se mettre sous la forme (>o) 7 P = D - ilF ^(^ - -^^ + (" -^')M' d'où il résulterait que la pression p resterait la même pour tous les points d'une circonférence ayant pour centre un point C de la base inférieure pour lequel on a jr = R, j" = II, celle pression p allant en diminuant à me- sure que l'on s'éloigne de ce même point C. » A l'intérieur du prisme central, nous obtiendrons successivemer)f, eu raisonnant de la même façon, {6 bis) M'=A'ar-HB', {'j bis) t^' = - A'jr H- C. » La détermination des constantes s'obtiendrait encore en considérant les points de la face supérieure du prisme central, ceux de la section faite dans ce prisme par le plan de l'oritice, et enfin ceux du plan moyen lui- même dont la position, par raison de symétrie, est absolument invariable. » Nous serons ainsi conduit à écrire {8 bis) ,' = l(^j^B- , , . , , VR — R, [g bis) «'=__-___ j., la vitesse V, correspondant à la sortie de la matière par l'orifice, étant connue par la relation R,\'=RV, qui exprime la condition de l'invariabilité du volume total et qui a permis de remplacer dans les dernières équations la vitesse V par sa valeur en fonc- tion de V. » En désignant par p' la pression ni un point situé dans l'intérieur du prisme central, on aurait alors, comme jiour l'équation (lo), ce qui montre que la pression serait la même sur tous les points d'iuie cir- ( io3i ) conférence ayant son centre en un point A pour lequel on aurait x = o, c'est-à-dire en un point du plan moyen situé à une distance ^ = — H ' R — R, au-dessus de la face supérieure du bloc, la pression p' diminuant, comme dans le cas précédent, à mesure que l'on s'éloigne de ce nouveau centre. » (Il est facile de voir que la droite AG passe par larète supérieure du prisme central.) « Les deux équations précédentes sont en quelque sorte contradictoires, puisqu'elles exigeraient, l'une que la pression, successivement considérée sur tous les points d'une même verticale de la surface du prisme central, allât en diminuant depuis la base inférieure jusqu'à la base supérieure du bloc, en tant que cette verticale appartiendrait à l'une des bandes exté- rieures, tandis qu'elle devrait aller en augmentant si cette même verticale appartenait exclusivement au prisme central. » Cette différence de pression rend compte du déplacement du plan exté- rieur du prisme central, et nous sommes ainsi conduit à admettre, comme hypothèse la plus probable, que, dans l'écoulement des corps solides, c'est au contact du piston que les deux pressions/? et j/ se rapprochent le plus de l'égalité, ce qui conduit à faire D = D' dans notre équation (lo bis). Il est en effet manifeste que les deux vitesses verticales sont, de toute nécessité, égales en ces points. » En partant de ces données, il est possible d'évaluer la pression moyeime P qui devrait être exercée sur la face supérieure du bloc pour déterminer l'écoulement indiqué par les formules, car cette pression serait donnée par PR= pdx-i- / p'dx, d'où, après division de tous les termes par le facteur commun R, » Cette formule permettrait, au moyen d'une valeur de P fournie par l'expérience, de déterminer la constante D, et, par suite, de faire connaître complètement les pressions individuelles en chacun des points des bandes extéiieures ou du prisme central. » Si l'on appliquait les mêmes hypothèses quant aux déplacements suc- cessifs des horizontales et des verticales d'inie masse liquide également con- tenue dans une enveloppe, mais soumise seulement à l'action de la pesan- i35.. ( loSa ) leur, on trouverait successivement I , . Il'- -H (■'' „ - (Po - p) = —^ gH, et, en remplaçant successivement ii' et v' par les valeurs précédemment trouvées, )) Pour les points situés sur l'arête de l'orifice, on sait que p(, =p; j: = R, ; 7'=n, et cette formule, devient par la considération deYR=Y'R|, ce qui -donne \/ 1 + R, j H" « Nous voyons ainsi comme notre formule princi|iale est d'accord avec la formule de l'éconlement des liquides lorsqu'on cherche à déterminer spé- cialement la vitesse verticale à l'orifice. » Au point de vue de l'écoulement des corps solides, les circonférences d'égale pression nous semblent d'un intérêt réel, et, d'un autre côté, les équations (lo) et(io bis) donnent la raison du fait principal que nous avons signalé dans notre premier Mémoire, et qui consiste en ce que l'écoulement des couches inférieures est réellement pins rapide que celui des couches supérieures. Les circonférences d'égale pression, qui sont aussi les courbes d'égale vitesse totale, expliquent compléteuient la forme convexe de l'extrémité de nos jets solides. » Nous pensons que ces rapprochements, déduits des équations fonda- mentales, ne sont pas les seuls que l'on puisse appliquer à l'étude de l'écou- lement des corps solides. Ces premières observations sont seidement desti- nées à établir un lien théorique plus intime entre ces phénomènes, qui sont du même ordre, même quand on considère des corps à des états différents. » BALISTIQUE. — Remarques iw le ùr des projectiles oblongs. Note de M. R. IIadau, présentée par M. Morin. (Commissaires : MM. Combes, Piobert, Morin.) « M. Martin de Bretles a commurùqué à l'Académie un résultat très- inattendu, auquel il est arrivé en comparant les angles de tir des canons ( io33 ) rayés avec les angles calculés pour le vide. Il s'est trouvé que, dans le tir sous les petits angles, on avait toujours employé des angles de tir plus petits que ceux qui donneraient les mêmes portées dans le vide. Il s'ensuit que les projectiles oblongs sont, en quelque sorte, soutenus par l'air et y vont plus loin que dans le vide, lorsque les trajectoires sont peu incli- nées. M. Martin de Brettes attribue ce phénomène à l'existence d'une com- posante verticale de la résistance, qui aurait pour effet de retarder la chute. » On admet généralement que le projectile éprouve dans son trajet une résistance taugentielle gkv-, dont la composante horizontale — gA-i>^cosa représente l'accélération horizontale du projectile, pendant que la compo- sante verticale se retranche de la pesanteur g. Or, on peut supposer que l'axe des projectiles oblongs s'incline légèrement siu- la trajectoire, d'avant en arrière; dès lors, il se produit une résistance g e^»^ dans le sens de la nor- male, qui donne une composante horizontale gsp-sina. Lorsque les angles de tir sont assez petits pour qu'il soit permis de prendre cosa = i et £sin«=o, on peut négliger cette composante et traiter l'équation du mouvement horizontal comme à l'ordinaire, tandis que l'équation des forces normales se complique du ternie g£p'-. L'équation donne, sans diffi- culté, 2AV- cos-©(langa — tangy — egx) = i — e-^''^, et en développant 2V- (tanga — g^jr) = V- sinay — 2gx — ig-kx- — . . . , où V est la vitesse initiale, y l'angle de tir, a. l'inclinaison de la trajectoire au point JT, y, et langa = -^- Une seconde intégration, entre les limites j- = o, X = o et y ^ o, X = X, donne finalement ^^ sinay = g(i - sV') X + | kg-X^ + i /rg'X' + . . . . » Cette formule permet de déterminer la portée X par l'angle de tir ip et réciproquement, lorsque y n'excède pas quelques degrés. Dans l'une des séries citées par M. Martin de Brettes, nous avons V=325 mètres et (f = i°io' pour X= 5oo mètres, 9 = 2° 5o' pour X = 1000 mètres. Cela donne approximativement A=o,oooo44 et £ = 0,0000026, c'est-à-dire que la résistance normale s'élève à 6 pour 100 de la résistance tangentielle. ( io34 ) L'angle de tir peut se calculer par la formule sinatp = OjOÔyX + o,026X- -|- o,oo57X% la portée X étant donnée en kilomètres. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Fièvres lypho'ides se développnnl à la suite d'une intoxi- cation lente par les gaz que dégagent les poêles de fonte. Nouvelles obser- vations. Note (le M. Decaisxe, présentée par M. Morin. (Renvoi à la Commission nommée pour la question des poêles de fonte.) « La question du chauffage par les poêles de fonte préoccupant chaque jour davantage les savants et les médecins, et devenant l'objet d'éludés sérieuses et persévérantes, je crois devoir donner à l'Académie le résumé des observations de fièvres typhoïdes que j'ai soignées, dans des conditions se rapprochant de celles dans lesquelles j'ai recueilli les faits dont j'ai donné counnimication au mois de février dernier. » Les quarante-deux cas de fièvre typhoïde que j'ai observés dans l'es- pace de di.v années (i 855-1 866) dans les communes de ftlcllo, Cires-les- Mello, Bury, Maysel, etc. (Oise), peuvent être partagés en trois catégories : 1° les malades qui faisaient usage de poêles de fonte avec absence presque complète de ventilation ; 2° les malades qui faisaient usage de poêles de fonte avec une ventilation imparfaite; 3° enfin les malades qui ne faisaient pas usage de poêles de fonte. » Si la différence dans les symptômes n'est pas très-accusée entre la pre- mière et la deuxième catégorie, elle devient très-sensible entre la première et la troisième. » Il résulte du tableau comparatif de mes observations que, chez les malades faisant usage de poêles de fonte, il existait du météorisme, des soubresauts des tendons, du délire et surtout des hémorrhagies nasales et intestinales, des escarres et prédominance très-marquée des accidents al.txiques. Chez tous, la durée de la maladie et celle de la convalescence furent infiniment plus longues que chez les individus de la troisième caté- gorie. » Depuis ma dernière communication à l'Académie, mon attention a été appelée sur deux passages des Ulénioiies de Chirurgie mitilaire de Larrey, qui font mention de faits qui viennent doiuu-r une conlirmation si éclatante et si inattendue à ceux que j'ai exposés devant l'Académie, qu'U est impossible de n'en pas être frappé comme on va le voir. « .\ la tin de décembre, dit Larrey, nos soldats, voulant se soustraire à la ( io35 ) » violence du froid qui s'était déclaré tout à coup, s'enfermèrent dans des » chambres fortement chauffées par les poêles de fonte en usage dans le » pays (Berlin), et plusieurs d'entre eux y furent asphyxiés. Quelqiies-iuis » ayant été transportes promptement à l'hôpital fiuent secourus à propos » et rappelés à la vie; les autres furent victimes de ce funeste accident » » L'auteur rend compte des autopsies qu'il fit alors, et énunicre tous les phénomènes remarqués depuis longtemps déjà chez les asphyxiés par l'eau et les gaz pernicieux. Et après avoir décrit assez longuement le mécanisme de l'asphyxie dans ces circonstances, il ajoute : « Lorsque l'asphyxie n'a jjas eu celte terminaison funeste chez ceux » qu'elle a frappés, elle les dispose à la fièvre putride nerveuse dont ils ne » se rétablissent qu'après une convalescence longue et pénible. Quand la » maladie a été portée à un haut degré, la peau se gangrène dans les points » les plus saillants de l'habitude du corps, et il se forme des escarres plus » ou moins étendues. « (Larrey, Mémoires de Chirurgie militaire, Campacjnes de Prusse et de Saxe , t. III, p. i3 et suivantes.) M. A. GouBAUx adresse, pour le concours des prix de Médecine et de Chirurgie (fondation Montyon), des « Études sur le trou de Botal chez les animaux domestiques». Ce Mémoire est présenté par M. Bouley. (Renvoi à la Commission.) M. DE Basterot adresse quelques nouveaux documents, relatifs aux fahluns des environs de Bordeaux. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) 31. Galibert adresse quelques détails sur les nouvelles modifications qui ont été apportées par lui à son appareil respiratoire, et qui permettent de séjourner pendant un temps plus long dans les milieux irrespirables. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) M. H. Meyer adresse, de Charleston, les solutions de problèmes indé- terminés du troisième degré. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. J. Pellizzari adresse, pour le concours des prix de Médecine et de ( io36 ) Chirurgie (fondation Montyon), un «Mémoire sur nn remède contre le som- nambulisme ». (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. Cazexave adresse, pour le concours du legs Bréant, un ouvrage inti- tulé : « Pathologie générale des maladies de la peau « et joint à cet envoi une indication manuscrite des points qu'il considère comme nouveaux dans cet ouvrage. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. W. Jexkixs adresse une Note concernant le choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. FoccHÉ adresse un Mémoire manuscrit, relatif au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPOIVDAIVCE . M. LE MixisTUE DE b'IxsTKCcTiON PCBLiQUE iuvite l'Académic à vouloir bien procéder à la nomination de deux candidats, qui doivent lui être présentés par elle, pour la chaire d'anatomie comparée du Muséum d'Histoire natu- relle, laissée vacante par le décès de M. Serres. Cette Lettre sera transmise à la Section d'Anatomie, qui sera chargée de préparer une liste de candidats. M. LE MixisTRE DE LA GuERRE pHc l'Académie de vouloir bien lui faire parvenir les documents relatifs à l'observation des phénomènes produits par la foudre sur les bâtiments de l'Artillerie, qui oui été communiqués par son Département à la Commission des ])aratoiuierres. Cette Lettre sera transmise à la Commission des paratonnerres. M. LE MixisTRE DE l'Instrcction PUBLIQUE autorise l'Académie à prélever, sur les reliquats disponibles des fonds Montyon, luie somme destinée à couvrir les liais des ex|>ériences faites par la Commission qui a été nommée pour la question des poêles de fonte. Cette Lettre sera transmise à la Commission administrative. ( io37 ) M. LE Ministre de la Marine remercie l'Acacléniie, pour l'envoi qu'elle doit faire à la bibliothèque de son Département, des « Mémoires de l'Acadé- mie » et des « Mémoires des Savants étrangers ». MM. BÉHiER, GcYOX, Tardieu prient l'Académie de vouloir bien les com- prendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section de JMédecine et de Chirurgie, par le décès de M. Serres. Ces Lettres seront transmises à la Section de Médecine et de Chirurgie. L'Académie reçoit des Lettres de remerciments de M. Berthelot, pour le prix Jecker qui lui a été décerné dans la dernière séance publique; de M. Marchand, pour le prix de Statistique; de M. de Bary, pour le prix Desinazieres; de M. Legros, pour le prix Godard ; de M. Schlltze et de 31. FoissAC, pour les Mentions qu'ils ont obtenues. L'^Amiracté anglaise adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, les cartes, plans et volumes qu'elle a publiés en 1867. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un ouvrage de M. Diirand-Fardel, ayant pour titre : « Traité pra- tique dès-maladies chroniques »; 2° Une brochure de M. Moigno , intitulée : « Physique moléculaire, ses conquêtes, ses phénomènes et ses applications >> ; 3° Un ouvrage de M. ^.-J. F^to/, ayant pour titre : « Traité d'hippologie ». 4° Une brochure de M. E. Fw/ intitulée : « Fabrication industrielle de l'hydrogène, comme gaz d'éclairage et de chauffage ». ACOUSTIQUE. — Note sur V harmonica chimique; par M. A. Terqceh. (( La production du son dans l'harmonica chimique, malgré les nom- breux travaux faits sur ce sujet, n'a pas encore reçu d'explication satis- faisante. La théorie la plus plausible est celle qui a été donnée, il y a plus de dix ans, par le professeur Schrôtter, de Vienne. D'après lui, le courant d'air, provoqué dans le tube résonnateur par la combustion du gaz, en- traîne ce dernier et détermine un écoulement plus rapide hors du tube de dégagement. Il en résulte une diminution de pression dans l'appareil pro- ducteur du gaz, et, par suite, ce dernier est refoulé dans le tube abducteur C. R., 1868, i" Semestre. (T. LXVI, N» 21.; ' 36 ( io38 ) pendant quelques instants, jusqu'à ce que le gaz continuant à arriver à ] 'orifice rétablisse la pression primitive et s'échappe de nouveau. L'action du courant d'air qui entoure la flamme sur cette dernière et sur ses oscil- lations ne saurait être niée; toutefois Schrotter a laissé de côté, dans son explication, deux points fondamentaux; il a négligé de tenir compte : i°dii fait même de la combustion ; 2° de l'influence des dimensions du tube ré- sonnateur et des variations de pression qui s'y produisent ; d'après sa théo- rie, tout gaz, même non combustible, amené parmi tube efBlé dans lui tube plus large, où existe un courant d'air ascendant, devrait produire un son. )) J'ai constaté, au contraire, que, si dans l'harmonica chimique on rem- place l'hydrogène par de l'acide carbonique, et que l'on provoque un cou- rant d'air ascendant à l'aide d'une petite lampe à alcool, il ne se produit aucun son ; un mélange d'hydrogène et d'acide carbonique ne produit rien non plus, tant que le mélange n'est pas enflammé; dès que la combustion a lieu, le son se produit. Donc, la combustion du gaz, en dehors du cou- rant d'air ascendant qu'il provoque, est une condition fondamentale de la production du son. » L'air du tube résonnateur, en outre, subit des variations de pression par suite du mouvement vibratoire de l'air qu'il contient : quelle relation existe-t-il entre ces dernières et les vibrations de la flamme? Pour la déter- miner, j'ai employé l'appareil suivant : une virole de cuivre , de 2 à 3 centimètres de diamètre, et de 6 à 7 centimètres de haut, porte latéralement luie petite capsule manoniétrique, analogue à celles qu'a ima- ginées M. Kœnig pour faire voir à l'aide des flammes les mouvements vibra- toires des colonnes gazeuses. Cette capsule est fermée du côté de la virole par une membrane; du côté extérieur, elle porte deux tubes : l'un sert à y amener du gaz d'éclairage; l'autre sert de bec pour l'allumer. Cette virole est placée entre deux tubes de verre égaux, qui y sont mastiqués et qui ont environ 5o à Go centimètres de hauteur chacun. Un tube de déga- gement, effilé à son extrémité, pénètre dans cet ensemble de tubes, dé- passe un peu la virole de cuivre et sert à mener le gaz combustible. Ou peut ainsi avoir deux flammes à la fois, l'une intérieure, l'autre extérieure au tube de l'harmonica, et comparer leurs mouveriients vibratoires. » Pour cela, entre les deux flammes, se trouve placé un petit miroir de verre platiné, transparent, qui permet de voir la flamme extérieure par ré- flexion et la flamme intérieure par transparence; le miroir est réglé de telle sorte que l'image d'une des flammes coïncide exactement avec l'autre, ( io39 ) ou du moins se trouve sur la même verticale; car il est plus avantageux de placer la flamme intérieure un peu au-dessus de la flamme extérieure (i). Puis on regarde cette double flamme dans un miroir tournant, en tenant la flamme extérieure cachée à l'aide d'un petit écran. Les vibrations des deux flammes sont décomposées par le miroir tournant, et l'on constate facilement que leurs mouvements vibratoires sont en discordance. Les mouvements de la flamme extérieure sont dus simplement aux variations de pression que subit l'air du tube résonnateur; elle descend quand l'air se dilate, et monte, au contraire, quand l'air se trouve comprimé; elle est mise en vibration par l'intermédiaire de la membrane qui forme une partie des parois du tube. Puisque les mouvements des deux flammes sont en dis- cordance, il en résulte que la flamme intérieure s'allonge tout le temps pendant lequel la pression dans le tube résonnateur est moindre que la pression atmosphérique, et, au contraire, descend pendant la période de condensation. )> On explique ainsi ce fait, découvert par le professeur Sondhaus, que, pour produire un des harmoniques du tube résonnateur, il faut que l'ex- trémité du tube de dégagement soit dans le voisinage d'un des nœuds cor- respondant à cet harmonique. On peut donc admettre que, en général, trois phénomènes successifs concourent à la production du son dans l'harmonica chimique : » 1° Le courant d'air ascendant, ainsi que le supposait Schrotter tend à produire des alternatives dans la grandeur de la flamme sans aucune ré- gularité, comme il arrive quand on souffle sur une flamme ; . » 2° Cette flamme, en brûlant avec des alternatives, détermine une cer- taine périodicité dans l'entrée de l'air à la partie inférieure du tube résonna- teur; de là production de vibrations, qui, en se réfléchissant aux deux ex- trémités du tube, donnent naissance à des ondes fixes, correspondant aux dimensions du tube, à la nature et à la température du gaz qui y est en- fermé ; » 3° Les vibrations produites dans le tube réagissent sur la flamme, de manière à mettre ses vibrations d'accord avec les variations de pression dans l'ultérieur du tube résonnateur. » La cause véritable qui produit le son est évidemment l'entrée pério- dique de l'air à la partie inférieure du tube, provoquée par les alternances (i) M. Zock a employé une méthoJe analogue pour étudier l'interférence de deux mouvements vibratoires \Annales de Poggendorff, i865). i36.. ( io4o ) (le la flamme ; on trouve ici une grande analogie entre l'iiarnionica ciii- mique et les tuyanx à embonchure de flùle, analogie qne je me propose de démontrer par d'autres expériences que je poursuis en ce moment. » Relativement à la forme de la flamme, trois cas peuvent se présenter : » 1° Si la flanuue est assez longue, et que le cotu'ant d'air soit peu in- tense, le mouvement vibratoire ne s'étend pas jusqu'à la base de la flamme; examinée nu miroir toiuiianl, elle présente l'apparence d'une combe sinusoïdale continue; » 2" Si le courant d'air et, par suite, le mouvement vibratoire sont plus intenses, la flamme vibre dans toute son étendue et peut même complète- ment s'éteindre; on voit alors, dans le miroir toiunant, des flanunes com- plètement isolées les unes des autres; le gaz se rallume de lui-même, à cause de la haute température qui régne auprès du bec; » 3° Si le mouvement vibr.itoire devient encore plus intense, on observe dans le tube de dégagement une petite flamme renversée, qui alterne avec la flamme extérieure, vue dans le niiroir tournant; c'est ce phénomène, presque exceptionnel, qui avait été le point de départ de la théorie pro|)o- sée par Schrotter; on ne peut guère l'observer que quand on emploie de l'hydrogène. » CHIMIE APPLIQUÉE. — De lu composition du mélange gazeux servant à la lumière oxyli/clrique et d\me nouvelle matière remplaçant la magnésie; par M. H. C.4koi\. « La magnésie obtenue sous forme de ci'ayon, soit par compression, soit par le procédé humide, en suivant les indications que j'ai données dans mes dernières communications (1), ne peut résisterindéfiniment à la chaleur intense qui est produite par la combustion du gaz de l'éclairage mélangé d'oxygène. Il serait même bien difficile de s'en servir avec l'hydrogène pur et l'oxygène, qui doiuient lien à une température plus élevée et par suite à une corrosion plus rapide. Cette usure, cette volatilisation de la magnésie, ne seraient-elles pas dues à une formation de magnésium réduit et su- blimé (2) se réoxydaut ensuite sous l'influence des produits de la com- bustion? Telle est la question que je me suis posée. On sait, en effet, par (i) Comptes rendus, t. LXVI, p. 889 et 85o. (2) Nous avons démoiUié aiUref'ois, M. H. Sainte-Claire DeviJleet moi, i\\w le magnésium peut se sublimer facilciiient; c'est aujourd'hui le procédé le plus employé pour puriliei ce métal. ( roZ-M ) les expériences fie M. H. Sainte-Claire Deville (i), que l'oxyde de zinc sou- mis, au rouge intense, à un faible courant d'hydrogène semble se trans- porter, et vient cristalliser plus loin dans les parties moins cliaiides de l'ap- pareil; et cependant à cette température l'oxyde de zinc n'est pas volatil. J'avais d'ailleurs quelque raison de croire, d'après certains faits cités plus loin, que le mélange gazeux nécessaire pour obtenir la lumière la plus grande devait toujours contenir un excès de gaz combustible et réducteur. Je pouvais m'en assurer de deux manières : la première consistait à mesu- rer, au moyen de compteurs, les volumes respectifs des gaz consommés, et à voir si un volume d'oxygène correspondait exactement à deux volumes d'hydrogène pur; mais en employant ce dernier gaz, si difficile à conserver dans les appareils, il m'était impossible, avec les moyens dont je dispose, de me mettre à l'abri de fuites, peu importantes il est vrai, mais suffisantes pour infirmer le résultat de mes calcids. J'ai préféré opérer en vase clos, et analyser les produits de la combustion correspondant au maxiuuim de lumière. Pour y arriver, j'ai introduit l'extrémité de la lampe, armée de son crayon de magnésie et allumée, dans im ballon de verre (le col en bas), de manière que la partie lumineuse fût au centre; un bouchon, fermant hermétiquement l'ouverture, était muni d'un tube destiné à l'écoulement des produits de la combustion. J'ai réglé alors, au moyen de robinets exté- rieurs, la proportion des deux gaz de façon à obtenir la plus grande lumière possible dans ces conditions. En opérant ainsi, j'ai toujours recueilli, par le tube de dégagement, de l'eau et de l'hydrogène, avec des traces d'azote venant sans doute de l'hydrogène et de l'oxygène qui n'en étaient pas com- plètement exempts (2). D'après cela, il semble démontré que la plus grande somme de lumière correspond toujours à un excès d'hydrogène. » D'un autre côté, lorsqu'on expose à ces températures élevées, et dans les mêmes conditions de composition de gaz, des matières oxydées au maxi- mum, mais susceptibles d'être réduites au minimum par l'hydrogène, on est certain de trouver, après l'extinction, la partie du crayon qui était exposée à la flamme transformée en oxyde inférieur. C'est à ce fait que je faisais allusion en commençant. Ainsi, par exemple, l'acide titanique chauffé dans l'oxy- gène à la plus haute température, ne fond pas; mais soumis directement à (i] Annales de Chimie et de Physique, 3'^ série, t. XLIII, p. 477- (2) Lorsqu'on se sert de l'iiydrogène obtenu avec le zinc et l'acide ctilorhydrique du com- merce, on voit le ballon se tapisser de cristaux d'acide arsénieux et la partie qui se trouve au-dessus du bec se recouvrir d'une couche brune d'arsenic métallique. ( 1042 ) la flamme de la lampe (contenant un excès d'hydrogène), il fond immé- diatement, et, de jaune qu'il était, devient bleu et souvent noir. On remarque en outre un phénomène très-curieux : en réglant les gaz de façon à obtenir le maximum de lumière, il se produit un jaillissement d'étincelles, partant du crayon, semblable à celui du fer brûlé dans l'oxygène. C'est vraisembla- blement l'acide titanique, réduit d'abord, qui se réoxyde ensuite au milieu de l'air ou de la vapeur d'eau. Le jaillissement s'arrête immédiatement lors- qu'on augmente un peu la dépense d'oxygène. » Les acides tungstique, niobique et tantalique possèdent également cette fusibilité; elle est même portée à un plus haut degré, car, chauffés au blanc dans un creuset de platine au moyen du chalumeau Schlœsing, ils fondent toujours si la flamme contient un excès d'hydrogène. Ils cristallisent en refroidissant et prennent alors une teinte particulière, indiquant un mé- lange d'oxyde au maximum et d'oxyde au minimum. Les titanates, tungs- tates, etc., à base de magnésie fondent également et deviennent noirs dans la flamme oxy hydrique; tous ces corps sont donc impropres à l'éclairage. Dans l'espérance de rencontrer une substance absolument fixe, j'ai essayé beaucoup d'autres matières; je vais les passer rapidement en revue. » On sait que la silice, l'alumine, etc., les terres réfractaires, fondent et donnent peu de lumière. La glucyne ne fond pas, elle est au moins aussi éclairante que la magnésie, mais elle est encore plus volatile que ce corps et cristallise avec la même facilité. Les oxydes de chrome, de cérium, de lan- thane, fondent légèrement et sont tous plus ou moins volatils; la couleur de leurs cristaux indique toujours une réduction lorsqu'il y a un oxyde infé- rieur capable d'être formé. » J'ai essayé également le silicate dezircone, dont je connaissais l'infusi- bilité ; mais, comme je m'y attendais, les zircons pulvérisés et agglomérés ont donné très-peu de lumière (ce qui arrive en général avec les silicates). Il me restait à employerla zircone. D'aj)rès Berzélius, cette terre a la propriété d'être inhisible et de briller d'un éclat éblouissant à la flamme du chalumeau. C'est en effet ce que j'ai tiou vé, et de plus elle ne me semble pas volatile lorsqu'on la soumet à la chaleur delà flamme oxyhydrique. J'emploie journellement depuis plus d'un mois le même crayon de zircone, que je chauffe sur un angle vil, et je n'ai pu trouver encore aucune trace d'usure, de volatilisation ou de réduction partielle; ce fait est très-important, car, avec un jet de gaz aussi faible que celui de la lampe dont je me sers, la partie de la flamme qui donne la lumière est Irès-restreinte, et il est nécessaire que la matière incandescente reste toujours à la même distance du bec; à mesure que le ( io43 ) crayon s'use, cette distance augmente et la lumière diminue de plus en plus. w L'emploi de la zircone me paraît donc devoir amener dans la produc- tion de la lumière oxyhydriqne une amélioration notable, car, outre cette qualité précieuse d'être inusable, elle possède encore des propriétés lumi- neuses supérieures à celle de la magnésie (dans la proportion approchée de 6 à 5). La zircone, il est vrai, est infiniment plus rare dans la nature que la magnésie, mais elle se trouve dans beaucoup de sables volcaniques et surtout en grande abondance dans des roches zirconiennes, prés de Miask, aux environs de l'Ilmensec, au pied de l'Oural (i). » J'ai d'ailleurs trouvé un moyen bien simple d'économiser la matière : je ne mets de zircone qu'à la partie du crayon exposée à la flamme; le reste peut être fait en magnésie ou même en terre réfractaire. La compression soude la zircone à l'autre matière, et la cuisson ajoute encore à la solidité de cette soudure. » Les procédés que j'ai donnés pour la fabrication des crayons de ma- gnésie réussissent également bien avec la zircone. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage de l'acide phosphorique par la tramforinalion des phosphates en phospliures de fer. Note de M. Th. Schlœsing, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Dans une Note présentée à l'Académie, le aa août 1864, j'ai décrit suc- cinctement un procédé pour doser l'acide phosphorique, consistant à réduire par'l'oxyde de carbone, à une haute température, les phosj)hates mis en contact avec la silice, et à recueillir le phosphore dégagé sur du cuivre ou dans une dissolution de nitrate d'argent. Ce procédé cesse de donner des résultats exacts lorsque les phosphates contiennent de l'oxyde de fer : celui-ci se transforme en effet en phosphure, et occasionne une perte de phosphore proporlionnée à son poids. Dans l'espoir de généraliser ma méthode et de pouvoir l'appliquer à l'analyse des engrais, des cendres de végétaux_, des sols, j'ai longtemps cherché, mais en vain, lui moyen simple d'éliminer le fer. Obligé d'accepter sa présence, j'ai eu la pensée d'en faire un auxiliaire et de le charger du rôle d'agent séparateur. D'an- ciens essais m'avaient appris que les phosphates alcalins et terreux, chauf- fés à blanc dans un creuset de charbon avec des proportions convenables (i) Les zircons que j'ai employés pour mes expériences proviennent de cette localité; je les dois à l'obligeance de M. H. Sainte-Claire Deville. ( io4/. ) de silice et de fer, cèdent au métal la totalité de leur phosphore. La trans- formalion des phosphates étant obtenue par cette opération préliminaire, il me restait à extraire le phosphore de sa combinaison avec le fer. )) Le problème n'est pas aussi simple qu'il le paraît d'abord : dans la plupart des cas le phosphore demeure, aji moins en partie, disséminé dans les silicates, et ne saurait en être séparé mécaniquement sans déchet. On ne peut, d'ailleurs, traiter le mélange par l'eau régale, comme s'il s'agissait d'analyser un jihosphure pur; l'acide, attaquant les silicates, rendrait à l'acide phosphorique les mêmes bases que la première opération aurait dés lors inulilement éliminées. Il me fallait \\n autre agent capable de sé- parer le phosphore du fer, mais n'ayant aucune action sur les sdicates : le chlore gazeux remplit cette double condition. » On sait que le chlore sec, passant à luie température assez modérée sur du fer contenant du phosphore et d'autres métalloïdes, l'arsenic, le soufre, le silicium, transforme tous ces corps en chloriu'es. Le chlorure de fer est moins volatil que les autres, mais la différence n'est pas suffisante pour permettre luie séparation exacte ; pour le phosphore, la difficulté est aug- mentée par la formation d'inie combinaison entre son chlorure et celui du fer. Je suis parvenu à détruire cette combinaison et à augmenter beaucou|i, en même temps, la différence de volatilité entre les deux chlorures par un artifice très-simple: je fais intervenir du chlorure de potassium, qui s'empare du chlorure de fer et le fixe si bien, à la température de l'expérience, que le chloriu'c de phosphore se dégage en totalité, absolument pur de chlo- rure métallique. Ce que je dis ici du phosphore s'étend au soîifre, au sili- cium, à l'arsenic. J'opère de la manière suivante : » J'emploie un tube de verre vert, façonné à la lampe d'émailleur, de manière à présenter d'abord une partie A de 3o centimètres de long, qui sera placée sur une grille horizontale et où se feront les réactions; puis une partie étirée de i5 centimètres environ, inclinée en contre-bas, après la- quelle le tube reprend sou horizontalité et son diamètre, sur une longueur de lo centimètres. Il forme ainsi une sorte d'ampoule B terminée par une pointe redressée, qui est destinée à condenser le chlorure de phosphore. Au fond de la partie A je place un tampon d'amiante, sur lequel je verse du chlorure de potassium pur, décrépité et grossièrement pilé. Ce chlorure occupe luie lougueiu- de la à i5 centimètres : il est maintenu par un se- cond tampon d'amiante très-petit; j'introduis à la suite; une nacelle de porcelaine contenant le phosplnue en fragments et un dernier tampon d'a- miante; enfin j'adapte un bouchon portant un bout de petit tube. Dans ( io45 ) l'ampoule B je verse quelques centimètres cubes d'eau, et je la relie avec un tube vertical plein do fragments de porcelaine hiunides, où s'arrêteront les vapeurs i^hosphoriques non condensées en B. Après ce tube vient un petit flacon laveur, témoin du courant de chlore. » Après avoir chauffé le chlorure de potassiinn et chassé toute trace d'humidité en A par un courant d'air sec, je fais ariiver le chlore, mais je ne chauffe la nacelle qu'après le balayage de l'air. Dès que la réaction commence, un liquide rouge se condense autour de la nacelle et se répand dans le chlorure de potassium. Celui-ci doit être porté, seideraent dans le voisinage de la nacelle, à une température assez élevée pour faire fondre le chlorure double; sans cela, le tube pourrait s'obstruer. Vers la fin de l'opération, on chauffe un peu plus, sans toutefois atteindre le rouge soudure, car à ce degré de chaleur le percidorure de phosphore échange son chlore contre l'oxygène de la silice du verre et forme des phosphates Le perchlorure de phosphore se condense à l'issue du tube A; on le chasse dans l'ampoule en chauffant doucement le verre. L'analyse est finie lors- qu'on n'aperçoit plus la moindre condensation. » Il convient de maintenir un excès constant, mais faible, de chlore: il faut donc être bien maître de sa production; aussi ai-je remplacé l'appareil à chlore ordinaire par un couple de ces flacons tubulés en usage pour la préparation de l'hydrogène, de l'acide carbonique, etc., qui permettent de commander le dégagement du gaz par un robinet. » Pous doser l'acide phosphorique condensé dans l'ampoule avec de l'acide chlorhydrique, on coupe le verre dans sa partie étirée, on fait couler le liquide dans une capsule de porcelaine où l'on réunit les lavages du tube à porcelaine et de l'ampoule, on y ajoute de l'acide nitrique et on évapore. L'acide chlorhydrique, décomposé vers la fin de l'opération, est éliminé sans projection ; il ne reste plus alors qu'à doser de l'acide phos- phorique libre en présence de l'acide nitrique, ce cjue je fais au moyen du nitrate d'argent. » Voici des exemples d'analyse qui montrent l'exactitude du procédé ci-dessus décrit. J'ai d'abord analysé, par les méthodes connues, du phos- phure de fer : C. R., 18G8, 1" Semestre. (T. LXVI, N" 21.) I 3^ ( '046 ) I. II. mg mg Phosphure employé 4^1 i^S 33o,25 Phosphate d'argent.. . 1284,00 1060, 5o D'où phosphore 95,o3 28,68 >8,59 28,70 Fer 3o4,5o -5,88 aSo.So 76,93 Charbon o , 3o o , 3o 99.86 99.93 Moyenne du taux pour 100 de phosphore 28,7 » J'ai ensuite analysé divers poids de ce phosphure par mon |)rocédé : I. II. m. iijy mg mg Phosphure 365,5 317,60 2^9,0 Contenant phosphore 86,6 75,24 70,9 Phosphate d'argent trouvé. ii6o,5 1007,00 967,0 Contenant phosphore 80,9 74r5o 70,8 » J'ai analysé aussi des phosphures plus pauvres, de composition connue, obtenus en fondant du fer pur avec des poids déterminés du phosphure précédent : I. II. III. mg m; mg Phosphi:re 197 ,5 202 i4 Fer pur 1000 ,0 2000 2000 1197,5 2202 20l4 Taux du phosphore 0,0892 0,0217 0,0016 !",> On opère On opère On opère sur .... 1178,00 sur la lotalilc. sur la totalité. "'S "'B Pliosphore calculé 45,74 47i9 8,82 Phosphore trouvé 4^)7° 47,5 3,5o » Ces phosphures pauvres avaient été fondus dans des creusets de char- bon, et le fer s'était changé en fonte; aussi ma nacelle contenait-elle, après l'analyse, du charbon souillé seulement de quelques milligrammes d'oxyde de fer. J'ai pu constater qu'il n'y avait |)as de traces sensibles de charbon entraîné par le chlore ou les chlorures volatils. Il ressort de là que le chlore gazeux, employé dans les conditions de mes expériences, doit donner des résultats exacts quand il est appliqué à l'analyse des fontes, des aciers, des fers, tant pour le charbon que pour le phosphore, et sans doute aussi pour le silicium, l'arsenic, le soufre. Je reviendrai sur ce sujet » Dans une prochaine Note, je parlerai de la transformation en phos- phures de fer des phosphates alcalins et terreux contenant du fer. » ( 'o47 ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Recherches stir ta combustion de la houille. Noie de M. A. Schecrer-Kestner, présentée par M. Balard. <( Ces recherches, qui ont pour but l'étude physico-chimique de la combustion de la houille, sont divisées en trois parties : i° étude chi- mique des gaz provenant de la combustion de la houille; dosage des gaz combustibles et du noir de fumée; i° études calorimétriques; chaleur de combustion de la houille; relation entre la composition chimique et le pouvoir calorifique; 3° calculs et données pratiques; élude de la distri- bution du calorique dans le chauffage des générateurs à vapeur. » Mes recherches ont porté principalement siu' la houille de Ronchamp, renfermant en nombre ronds : Carbone 70,0 Cendres 21,0 Hydrogène 4>o Oxygène ^,0 Azote 1 ,0 lOOjO » Les analyses des gaz de la combustion qui ont été publiées jusqu'à présent ont porté sur des échantillons qui ne représentaient pas une moyenne; je me suis attaché, au contraire, à n'opérer que sur des gaz puisés de telle façon que l'échantillon analysé représentât la moyenne des produits gazeux dégagés par quelques centaines de kilogrammes de houille. » Des appareils spéciaux construits ad hoc, que le défaut d'espace m'em- pêche de décrire en détail, m'ont permis d'atteindre ce résultat. » L'échantillon moyen était recueilli dans un gazomètre à mercure de 3 litres de capacité. » L'analyse a été faite à la fois par la méthoHe des volumes et celle des pesées (système d'Ebelmen) ; seulement j'ai dû renoncer à la méthode employée par Ebelmen pour le dosage de l'oxygène, cette méthode ne donnant pas de résultats exacts lorsque les gaz analysés renferment des gaz combustibles autres que de l'oxyde de carbone et de l'hydrogène. » L'aspiration du gaz a eu lieu au moyen d'un tube de platine fendu sur une longueur de yS centimètres; elle était assez puissante pour main- tenir dans l'intérieur du tube une dépression de quelques millimètres de mercure et aspirer le gaz sur toute ia longueur de la rainure. « Généralement, je puisais environ , ,/^ ^ du volume total des gaz passant 137.. ( io48 ) flans la cheminée. Le gazomètre à mercure puisait à son tour sur le cou- rant de gaz aspiré ^-g-^ à — ^ de son volume, de sorte que celui-ci renfer- mait comme échantillon moyen environ ^ ^ ,-,'^ ^ ^ des gaz totaux de la com- bustion. » Le carbone provenant des gaz combustibles a été exprimé tantôt en oxyde de carbone (lorsque l'oxyde de carbone seul a été dosé), tantôt en vapeur de carbone adonnées de l'analyse par pesées), tantôt en oxyde et vapeur (lorsque les deux méthodes ont été employées); l'hydrogène a été compté comme hydrogène libre. Premièbe série d'expériences où t'oxyde de carbone seul a été dosé. COMPOSITION DES GAZ CARBONE lyos Am en centièmes. à rétat d'oxyde. de en excès. -- " Acide 1 Oxyde Par En centièmes OBSERVATIONS. Azole. carbo- | de nique. carbone. Oxygi^ne. kiloer. Je houille. sur la totalité. 3 .3,42 82,21 i4,o3 0.94 2,82 43,3 6,19 Environ 0 ,450 de houille par iieiirt et par décimètre carré de (;riiIo 1 liM 81,25 i3,o8 0,83 4,84 41,5 5,85 p. 100 Id. 2 1 54,3- 80,44 7-/3 o,4i 11,42 34,8 4,97 p. toc M. S Deuxième série d'expériences où la vapeur totale de carbone a été dosée, ainsi que l'Iiydrogènc. NOS d'ordre AIR CO.MPOS en ITIOX DES GAZ l'Ait KILOGR. DE HOUILLE centièmes. de . i".ina- iyso. en e^cès p. luo. Ojy- gène. CARIl Toloi. OSE. Cen- tièmes. HÏDHOCÊSE. OBSERVATIONS. Azote. Acide carlio- nl(|ue. Vapeur de carbone Hydro- gène. Total. Cen- tièmes. 6 35,09 79,95 i3,46 0,52 1,08 5,27 53,6 7,65 gr 8,72 21,7 20,7 Houille maintenue bassesur la grille. 4 2C,32 78,75 i3,8o 0,86 1,06 5,53 87,0 12,4 8,36 Houille Irès-cpalssp sur la grille. 5 5i,4î 79,88 8,6j 0,14 0,53 10,83 Q2,5 3,21 7.' .., 0 ,i:,o de houille pni heure el jmr déri uièlre carré de Krille ^^^^^" ^^^^i^ ( ïo49 ) &. c s On •b H S i u >=; C ïï i vO oo iTO IT) o 00 M o rv -^ % Cfi "* — -w □ es b. O s s 9 a A OJ ° g a s *■ 3 c^ ■^ r^ r^ •. CO a. :5 es « N f - 1 s i 1 *=^ in co o (M es co o Ci H c: 3 ^ ■« «> ~ " " ■■ "■ u ^ J © -* t. ^ ^ o O o O o o m o i a II o L^ o o co PI o •<:^ "'-rr PI » « ^ 1 ° - 1 2 l' o o O O O o o c ■3 , i i é i ^ ' = r* m ITÎ Ln m co co " ) " - := " QO O C^ ^r\ M O co O ce - >• 3 ^ Cl ^3- oo ci Cl CO PI PI PI / '. 1 ^Î=l ^^ O u-5 O) oo o co co Cl a o 1 , m p, t.'0 t^ r^ s c-^ O n 00 6 ,-, _ ..- _ _ .- _ -1 1 C-Ti iJI (Ti Cï uO es: ■< si = "■ - "" O O ■" ■ O o o i ] = i d «n co PI ca S S- -O « o ~ co o u i J > "-^ - o O O o o o O -/) ,/ M Oi i t^ è = ^•3- r- O ^3- C OO a> 00 Cl. es ei. n. ei. ïr 1 \ o " -a O o o O O \ » co o [>• fl co H £? = ■"^ r* •^T- in Ci co X o "S. n rt co ^C- LO OO - o ô ^ •S s f r-» co fo •^3- CO Ci t^ co O ■■^- "^ co co co oc pi oo o PI 00 2 3 00 o ^ PI co --■r o o c^ uO CO 00 O c o _ 00 co r^ • '-C l^ es „ ^— J- ^_ X te •'^ 8". Asphyxie et insufflation pulmonaire ; par M. Marchaint. Paris, 1867; br. in -8°. Projet d'instruction pour le traitement des no/és; parM. Marchant. Paris^ 1867; br. in-8°. Ces deux ouvrages sont adressés par l'auleur au concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1868. Mort réelle et mort apparente; par M. F. Gannal. Paris, 1868; grand in 8°. (Envoyé au concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1868.) Recherches ethnologiques et statistiques sur les altéradons du sjslème den- taire; parM. E. MaGitot. Paris, 1868; br. m-8°. (Adressé an concours du prix de Statistique, 1868.) Fabrication industrielle de l'hydrogène comme gaz d'éclairage et de clianf- fage; par M. E. VlAL. Paris, 1868; br. in-S". Revue semestrielle des travaux d'exploitation des mines et de métallurcpe ; par M. E. Grateau, i" et 2^ semestres de 1867. Paris, 1867; br. in-8°. (Extrait de la Revue universelle.) Revue des spécialités et des innovations médicales et chirurgicales, fondée et dirigée par M. Vincent DuVAL, 3*^ série, t. III, avril 1868. Paris, 18G8; br. in-8°. Etudes physiologiques et médicales sur quelques lois de l'organisme avec ap- plications à la médecine légale; par M. J.-F. Larcher. Paris, 1 8G8; in-8" avec figures. (Adressé au concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1868.) C. R., iSr,8, i"-St>mes(;p ( T. LX V 1 , N" 2 1 .) I 3q ( loôa ,) Traité dliippologie. Connaissance pratique du cheval ; par M. A. -A. \ lAL. Paris, 1867; grand in-8° avec figures. Becherches expérimentales sur les conditions pathologiques de l'albuminurie; par M. B.-J. SroKVis. Bruxelles, 1867; in-8". Pliénomènes musico-plijsiologiquesi parlSÏ. Ch. JMEEnENS. Bruxelles, 1868; br. in-8°. Théorie de ta feuille; par M. Casimir DE Candolle. Genève, 1868; br. in-S". archives du musée Teyler, t. I", 3* fascicule. Harlem, 1868; grand in-8°. A jouriiey... Un voyage au Bréiil; par M. le professeur L. Agassiz. Boston, 1868; in-8° relié, avec planches. Cartes publiées par /'Hydrografic Office deV Amirauté, de //irinSo^ à avril .1868, 43 cartes appartenant aux sections i, 5, 6, 8, 10, 11, 12, 1 3. i4, i5. Instructions nautiques, également publiées par l'Amirauté : Côte ocri- dentale de France, d'Espagne et de Portugal, d'Ouessnnt à Gibraltar. 1867; iu-S". Côte occidentale d'Ecosse, impartie: Hébrides. 1867; in-S". Côtes sud-est de la Nouvelle-Ecosse et baie île Fundy. 1867; iu-S". Mers de Chine, t. II. 1868; in-8'\ Phares en 1868. 10 livraisons. Tables des marées pour les ports de la Grande-Brcbnpie et de l'Irlande pour l'année 1868. Acta imi\ersitatis Lundeusis. Sciences malhémaliques et naturelles. Philo- sophie, Philologie et Histoire, Théologie, Sciences médicales. Lund, 1866-1867-, /| livr. in-4''. Resultate... Bésultats des observations météorologiques faites en différents lieux du royaume de Sa.xe dans Icsannéts 1 826-1 861, et (bins les vingt-cinq stations loyales dans l'aimée 1866, publiées par M. le D' Bruhns. Leipzig, 1868; in/j". Expérimental... Becherches expérimentales sur la forme des bulles d'air dans les tubes cylindriques, i™ partie : Bulles des nivenu.i ; par ftl. V. Mei.DE. Leipzig, i868;in-8". Sveriges... Becherches sur la géologie de la Suède publiées aux frais de l'État sous la direction r/e M. A. Erumann, n'^' 22 à 24. Stockholm, 1867; 4 br. in-8" avec cartes. Oversigt... Comptes rendus des travaux de l' Académie royale des Sciences de Danemaili : 1866, n" 7; 1868, n" j. Copenhague, 1867, 2 br. in-H". ( io63 ) Det... Académie royale des Sciences de Danemark, ^' sèv'xe. Sciences ma- ihémntiques et naturelles, t. IX. Copenhague, 1868; in-4° avec planches. Das... Recherches sur le système masticatoire des mollusques cjnsiéiopodes, considérées comme base d'une classification naturelle, t. II, 2^ hvr. Berlin, 1868; in-^" avec planches. Abhandlungeii . . . Mémoires de i Académie des Sciences de Berlin pour l'an- née 1866. Berlin, 1867; in-4" avec planches. Meteoroiogische... Observations météorologiques faites à Dorpat pendant l'année 1867, rédigées et calculées par M. Arthur VON OEttingEN. Dorpat, 1868; in-S". Délie... Des glandules utriculaires de l'ulérus et de l'organe glandulaire de nouvelle formation qui, durant la grossesse, se développent dans l'utérus des femelles des mammifères, l'espèce humaine com})rise; par M. G. ErcOL.AINI. Bologne, 1868; in-4°. (Présenté par M. Ch. Robin ponr le Concours Godard, 1868.) Alla... Remarques sur les communications faites en i8l\^ par le D' Balar- dini relativement à In pellagre; examen des modifications que les études ulté- rieures obligent à admettre sui' ce sujet; Note de M. G. PELLizzArii. JNIilan, 1866; in-8°. Nuova... Nouvelle découverte en xylocjnosie, ou manière défaire sortir du bois des tableaux naturels, procédé de Carie DE Regis-Vecciiiarelli. ~ Dis- cussion philotechnique siu^ celte invention; par M. M. DE Matthias. Florence, 1867; br. in-8^ Délie... Des variables complexes sur une surface quelconque. Mémoire par M. le professeur E. Beltrami. Bologne, sans date; in-/)°. Quistioni... Questions naturelles et recherches météorologiques ; /wrM. L.-G. Pessina. Naples, 1866; in-8''. Quistioni... Questions naturelles et recherches météorologiques, 3^ partie : Eruptions volcaniques et tremblements de terre; par M. L.-G. Pessina. Naples, 1868; in-8°. Siille... Sur les marées des roches à l'état liquide sous la croûte solide ter- restre; pcw M. G. Belli. Milan, 18G4 ; opuscule in-8°. Die... Action de la lumière sur les spirogjres ; par M. A. Famiistzin. Sans lieu ni date; br. in-8". Die... De l'action de la Lanière sur les algues et quelques autres organismes voisins; par M. A. Famintziïs. Sans lieu ni date; br. in-8°. Zur... Sur le développenient des goniclies et sur la structure des zoospores des ( To6', ) lichens ; par MM. A. Famintzin cl J. Bauanetzki. Saint-Pétersbourg, 18G7; iii-4°. Ces trois derniers ouvrages sont adressés au concours du prix Des- mazières. PITUMCATIONS PERIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS d'avril 1068. (Fin.) Magasin pittoresque; iiwW i868;in-4°. Matériaux pour r histoire positive et philosophique de l'homme; par G. DE MORTlLLET; novembre et décembre 1867; in-8". Monlbly... Notices mensuelles de la Société royale d'Astronomie de Londres; n"' 5 et 6, 1868; in-i2. Montpellier médical... Journal mensuel de Médecine; avril 1868; in 8°. Nouvelles Annales de Mathématiques; avril 1868; in-8". Observatorio... Publications de l'Observatoire météorologique de l'Infant don Luiz à l'Ecole Polytechnique de Lisbonne; mars à août et décembre 1867; janvier et février 1868; in-f". Pharmaceutical Journal and Transactions; t. IX, n" 10, 1868; in-8°. Revue des cours scientifiques; 5* année, n°^ 18 à 22 ; 1868; in-4°. Revue des Eaux et Forêts; n" l\, 1868 ; in-8°. Ilevue de Thérapeutique médico-chirarfii( (de ; n" 7 à 9, 1868; iii-8"'. Revue maritime et coloniale; avril et mai i8G8; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; avril 1868; in-8°. Société impériale de Médecine de Marseille, Bulletin des travaux; avril 1868; iiwS". The Quarterly Journal of ihe Geologicnl Society ; j^ynyier à mars 1868; The Scientific Revicw; 11°' 4 et 5, 1868; in-/|". ERRATJ. (Séance du 4 m^ii 1868.) Page 869, ligne i3, après à l'é/(Tlrnstei/i(/iie, ajoutez par I\t. P. Volpicelli. (Séance du m mai 1868.) Page gta, ligne i4, «" Heu de f/= 26,669, lisez <■/ = 22,669. Page 9i4> lig"'-' '2, au lieu de iv" r= kv, lisez tf, = hv. Page 914, ligne i3, au lieu de n' = [(X- -h i)"— i] V, lisez w = \{k -^ !■)"— \\v. Page 91^, ligne \!\, au lieu de M. Poggiale, lisez M. Poggioli. Ma&^>««*ii — ■ COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 1" JUIN 1868. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. MEMOIRES ET COMMUNICATIOI^S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Serret, en présentant à l'Académie le tome II des OEuvres de Lagrange, qu'il publie au nom de l'État, s'exprime comme il suit : « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie un exemplaire du tome II des OEuvres de Lagrange. Le tome III, dont l'impression est déjà avancée, paraîtra, je l'espère, avant la fin de l'année. » Le volume que je présente aujourd'hui renferme : i° la suite de la Section première comprenant les Mémoires extraits des Recueils de l'Aca- démie de Turin; 2° la première partie de la Section deuxième où figurent les Mémoires extraits des /îecucî/s f/e /'^^rcff/emj'e c/e Berlin. Voici les titres des treize Mémoires contenus dans ce volume : » 1° Sur l'intégration de quelques équations différentielles dont les indéterminées sont séparées, mais dont chaque membre en particulier n'est point intégrable ; » 2° Sur la méthode des variations ; » 3° Recherches sur le mouvement d'un corps qui est attiré vers deux centres fixes; » 4" Sur la figure des colonnes; » 5° Mémoire sur l'utilité de la méthode de prendre le milieu entre les C. R., 1868, i" Semeitre.iT.LWX, N" 28) ' 4^ ( io66 ) résultats de plusieurs observations, dans lequel on examine les avantages de celle méthode par le calcul des probabilités, et où Ton résout différents Problèmes relatifs à cette matière; » 6° Sur la percussion des fluides; » 7° Sur une nouvelle méthode de Calcul intégral par les différentielles affectées d'un radical carré sous lequel la variable ne passe pas le qua- trième degré ; » 8° Sur les courbes tautochrones; » 9° Mémoire sur le passage de Vénus du 3 juin 1 769 ; » 10° Sur la solution des Problèmes indéterminés du second degré; » 1 1° Sur la résolution des équations numériques; » I ■>." Additions au Mémoire sur la résolution des équations numériques; » 13° Nouvelle méthode pour résoudre les Problèmes indéterminés en nombres entiers. » J'ai été puissamment secondé par M. Giuithier-Villars dans le travail difficile qu'a exigé la publication de ce volume; je suis heureux de pouvoir lui exprimer, devant l'Académie, toute ma gratitude. » M. WcRTZ fait hommage à l'Académie de la dernière partie de ses « Le- çons élémentaires de Chimie moderne ». PHYSIQUE. — Cinquième Mémoire sur les piténomènes éleclroiapillnires. Troisième partie : Des cloisons séparatrices et de l'influence des nialières colorantes; par M. Becquerel. (Extrait.) « Je traite, dans celle partie du Mémoire, des cloisons séparatrices de nature organique et inorganique, des diamètres de leurs ports, dont la grandeur modifie les phénomènes au point quelquefois de les annuler; enfin de l'influence des matières colorantes sur l'endosmose, l'exosmose, la dialyse et les phénomènes chimiques qui les accom|)agnent quelquefois. » J'ai essayé de montrer précédemment que l'endosmose et l'exosmose, dans les conditions où j'ai opéré, provenaient de diverses causes : 1° de la capillarité; a'' de leur affinité réciproque; 3" de l'action des courants élec- trocai)illaires agissant chiiuiquemeiit, et mécaniquement dans deux sens oj)posés: selon que ces deux actions sont inégales ou égales, il y a endos- mose ou exosmose, ou seulement transport de substances sans déplacement apparent de liquide, effets modifiés toutefois par les deux autres causes. » J'ai continué à me servir des dénominations d'endosmose et (l'exos- mose introduUes dans l.i science par Dutrochet, pour définir les effets de ( '0^7 ) transport produits quand deux liquides différents, pouvant se diffuser, sont séparés l'un de l'antre par une cloison capillaire de nature quelconque. " Diitrocliet a étudié avec beaucoup de sagacité les phénomènes d'en- dosmose et d'exosmose, en prenant pour cloisons séparatrices des mem- branes d'origine animale ou végétale, et des lames de substance siliceuse ou alumineuse ; ces membranes étaient des morceaux de vessie, des cœcum de poulet, ou des enveloppes de graines du baguenaudier et d'autres graines; niais il n'a pas tenu compte : i" des altérations résultant de l'action des liquides sur les (issus, lesquelles, en modifiant la porosité, changent les conditions primitives du phénomène; 2" des dépôts formés dans les pores des cloisons, pendant les réactions diverses qui ont lieu entre leur intérieur, dépôts obstruant plus ou moins celles-ci et pouvant arrêter et même annuler les phénomènes d'endosmose et d'exosmose. » M. Graham a fait usage principalement, pour étudier la dialyse, de papier parchemin qui a l'avantage incontestable, sur les membranes orga- niques, d'être moins altérable par les acides et les alcalis que ces dernières. Avant de le préparer, il le mouille sur une face pour s'assurer qu'il n'a pas de pores suffisants pour laisser passer l'eau; si ces conditions sont rem- plies, i! est réputé bon pour les expériences. 1) Le papier parchemin est préparé avec le papier à filtrer ordinaire que l'on immerge dans de l'acide sulfnrique contenant i5 pour 100 d'eau; on le retire immédiatement, après quoi on le lave rapidement à grande eau. Ce papier, quand il est préparé avec le papier à filtrer ordinaire, n'est pas homogène dans sa texture, car il est composé de pores de toutes grandeurs, comme on eii a la preuve dans l'appareil avec lequel on forme des stalac- tites tnbuleuses, appareil composé d'un tube fermé par un bout avec du papier parchemin et rempli d'une solution saturée de nitrate de chaux, puis plongeant dans une solution également saturée de sulfate de soude. Les stalactites tubuleuses qui adhèrent à la surface inférieure du papier sont formées de double sulfate cristallisé de soude et de chaux; leur diamètre est très-variable et par suite la grandeur des pores du papier qui ont livré passage à la solution de nitrate de chaux, laquelle, réagissant sur celle du sulfate, produit le composé insoluble. » Il est très-important toutefois que ces diamètres soient sensiblement les mêmes : en effet, les expériences de M. Poiseuille sur la résistance au l^assage d'un liquide au travers d'im tube capillaire, montrent qu'elle est approximativement égale à la quatrième jiuissauce du diamclre. Il résulle de là qu'en diminuant de plus en plus, et pour ainsi dire indéfiniment, les i4o.. ( io68 ) diamètres des tubes capillaires, on ralentit aussi à peu près indéfiniinent l'écoulement du liquide, au point qu'il cesse d'être appréciable. » On peut concevoir une masse solide, poreuse, qui sépare deux li- quides comme un assemblage de tubes capillaires assez nombreux pour que leurs sections réunies constituent une large surface. Chaque tube indi- viduel, quand cette masse n'est pas homogène, ne présente pas les mêmes conditions de difficulté de pénétration ; si un certain nombre de ces tubes sont tellement capillaires que l'écoulement des liquides ne soit plus pos- sible, rien ne passera; au-dessus de ces limites, les deux solutions, ou l'une d'elles, passeront d'autant plus facilement que les diamètres approche- ront de la limite où, la force électrocapillaire cessant d'agir, la Hltration l'emportera complètement : il suffira d'un seul pore pour produire cet effet. C'est là le motif qui m'a engagé à chercher les limites entre lesquelles se trouvent compris les diamètres des pores des membranes; il y en a en- core un autre qui m'y a conduit et dont je vais parler. » On sait que les liquides circulent en vertu de forces physiques dans les vaisseaux capillaires des corps organisés, que ces vaisseaux se ramifient dans les divers tissus de ces corps , qu'ils s'anastomosent entre eux et finis- sent par se perdre dans ces mêmes tissus, quand ils sont arrivés à un tel de- gré de capillarité, que la circulation des liquides n'est plus possible; voilà comment s'entretient la vie dans les corps organisés. On évalue dans l'homme leur plus petit diamètre à o™",oo4. » J'ai cherché à déterminer le degré de capillarité que pouvaient atteindre les parties creuses des stalactites de double sulfiUe de chaux et de soude (glaubérite) au delà duquel l'électricité cesse de transporter la solution de nitrate de chaux, qui, en réagissant sur celle de sulfate de soude ambiant, produit la partie solide des stalactites; aussitôt que ces stalactites rencon- trent une paroi solide, telle que la surface du vase, la solution s'écoule par l'ouverture capillaire inférieure, s'épanche sur cette surface, réagit sur le sulfate et produit ainsi de véritables stalagmites, eu très-petits cristaux ; les stalactites qui ont quelquefois 2 décimètres de longueur, s'anastomosent en formant des bourrelets à leur rencontre et très-fréquemment se perdent en filets imperceptibles, comme si la force qui transporte la solution de ni- trate de chaux dans les conduits capillaires n'avait plus assez de puissance pour agir au delà. » En mesurant au microscope, avec un micromètre, les diamètres de ces stalactites, on a trouvé les valeurs suivantes : 1" des fragments qui avaient I dixième de millimètre; 2° d'autres de 3 à !\ millièmes de millimètre; ( '069 ) 3° d'autres enfin plus petites et qui se terminent en pointes ayant à peine I millième de millimètre. En supposant que la partie creuse ait la même épaisseur que la paroi solide, il en résulterait que son diamètre serait le tiers du diamètre apparent, c'est-à-dire pour les plus petits 3 dix-millièmes de millimètre. » On conçoit, d'après cela, comment, dans les corps organisés, des li- quides peuvent circuler dans les vaisseaux capillaires d'une finesse extrême par l'action seule des forces physiques. La diversité des diamètres met bien en évidence l'hétérogénéité des membranes et celle du papier parchemin, contre laquelle on doit se mettre en garde dans les expériences quand on veut avoir des résultats comparatifs. )) Quand on jette les yeux sur un groupe de ces stalactites de diverses grosseurs, dont un certain nombre sont à peines visibles, s'anastomosant les unes avec les autres et laissant circuler des liquides, ou croirait voir le système capillaire d'un animal. » Les membranes, dans les expériences que je viens de rapporter, ne sont autres que des cribles, des filières qui livrent passage aux liquides trans- portés par les courants électrocapillaires, auxquels s'ajoutent les autres effets mentionnés; les stalactites tubuleuses qui se forment dans la reaction de la solution de nitrate de chaux débouchant par les pores, dans celle de sulfate de soude, doivent avoir les dimensions, du moins les parties creuses, de ces mêmes pores, que l'on peut considérer comme analogues aux filières servant à étirer des fils de métal qui prennent leurs diamètres. Les diamètres des parties creuses sont donc en rapport avec les diamètres des espaces capillaires qui laissent passer la solution. » Or, on a vu précédemment qu'il y avait des parties creuses de sta- lactite ayant yôÎtu ^^ millimètre de diamètre. Dans la baudruche on trouve des pores ayant au moins cette dimension ; il est probable qu'il y en a de moindres. » Au moyen des mesures que j'ai obtenues, on voit quelles sont les limites au delà desquelles les solutions cessent de circider dans les espaces capillaires des corps organisés, à la température et à la pression ordinaire de l'atmosphère. Ces limites changent sans doute avec la température et la pression : ce sont des questions dont je m'occuperai ultérieurement. » D'après ce qui précède, on conçoit que, suivant les dimensions des pores du papier parchemin ou des membranes, on peut obtenir des effets très-divers; l'endosmose peut devenir même une exosmose, une filtration, et par conséquent un simple effet de diffusion. ( 107° ) » Si l'on vent avoir des papiers parchemins bien homoe;ènes, il faut les préparer avec le papier à filtrer, dit de Berzélius, dont le tissu est serré et la porosité homogène; les cloisons de ce papier, avec les solutions de nitrate de chaux et de sulfate de soude, ne donnent que de rares stalactites, d'ime très-grande finesse, ce qui prouve leur homogénéité; mais si l'on opère, au contraire, avec une solution de chlorure de baryum et une autre de sulfate de soude, les stalactites sont beaucoup plus nombreuses et de finesse diffé- rente, ce qui semble indiquer que la forte affinité de l'acide sulfurique ponr la baryte est intervenue, afin de faciliter le passage de la solution de chlorure de baryum au travers du tissu serré de ce papier. » Je parle ensuite des cloisons siliceuses qui ont donné des résultats à peu près nuls à Dutrochet; on substitue aux cloisons organiques, dans les appareils précédemment décrits, des colonnes de sable fin variant de 5 millimètres à 5 centimètres de hauteur, lesquelles sont retenues dans les tubes avec un tampon d'asbeste. En opérant comme l'a fait Dutrochet, avec de l'eau sucrée ou de l'eau salée et de l'eau distillée, il se produit une simple filtration, au lieu d'une forte endosmose, avec la membrane orga- nique; mais il n'en est plus ainsi si l'on met dans le tube une solution saturée de sulfate de soude, et dans l'éprouvette une autre de chlorure de baryum, il y a dans le tube une endosmose de 2 centimètres en deux jours. On ne voit pas de précipité dans l'éprouvette, comme on l'observe avec la membrane; il y a donc eu déplacement du dissolvant seulement. » En substituant au chlorure de baryum le nitrate de chaux, les effets sont semblables, de même qu'en faisant l'expérience inverse. » Les cloisons en charbon animal présentent des particularités remar- quables : on a mis, dans un tube fermé avec une cloison de charbon animai de 1 centimètres de hauteur, une solution saturée de sulfate de soude, et dans l'éprouvette extérieure une solution concentrée de nitrate de chaux; il y a eu endosmose , dans le sulfate, comme avec la colonne de sable, effet inverse de ce qui a lieu avec le papier parchemin ou la membrane; mais une remarque importante à faire est la précipitation du sulfate de baryte dans le sidlate de soude, connue avec le papier parchemin. L'inver- sion de la direction de l'endosmose varie donc seule; elle a été vérifiée avec plusieurs solutions. Je n'érige pas ce fait en règle générale, je l'énonce seulement. Des tampons de plâtre gâclié fermant les tubes et variant de hauteur depuis 3 millimètres jusqu'à a centimètres sont impropres à produire les effets précéilenuniuit décrits, ainsi que des tampons de pa- ( loyi ) pier à filtrer fortement serré : les pores de ces cloisons sont au-dessous des limites où le passage des liquides puisse s'effectuer. » Je parle ensuite, dans le Mémoire, de l'influence des matières colo- rantes sur les phénomènes d'endosmose et autres. Après avoir rappelé la propriété que possèdent les tissus de matière animale, ainsi que les corps poreux, d'absorber, en les fixant, les matières colorantes par suite d'une affinité capillaire, je rapporterai quelques-unes des expériences que j'ai faites pour mettre en évidence les propriétés de ces matières, dans les phé- nomènes d'endosmose et autres dont il est question dans ce Mémoire. » En mettant dans un tube fermé avec du papier parchemin ou une mem- brane, de l'eau salée ou sucrée, colorée avec le tournesol ou une autre matière colorante, et de l'eau dans l'éprouvette, il se produit une forte en- dosmose dans le tube, et à peine si l'on voit des traces, au bout de plusieurs jours, de la couleur de tournesol dans l'eau; quand la membrane est homo- gène, la couleur est arrêtée complètement par la membrane. » En remplaçant l'eau sucrée par une solution saline, ainsi que l'eau distillée par une autre solution, on introduit, dans l'appared, un élément de plus, l'affinité des deux sels l'un pour l'autre; on obtient alors les résul- tats suivants : » Avec une solution de nitrate de chaux colorée par le tournesol dans le tube, et une autre de sulfate de soude dans l'éprouvette, il y a une forte endosmose dans le tube, la couleur ne traverse pas la cloison, étant arrêtée par elle; et souvent même, suivant la porosité de celle-ci, le nitrate ne la traverse pas non plus. En général, les matières colorantes ne franchissent pas facilement les cloisons, même lorsqu'elles sont de nature siliceuse, tout en laissant produire l'endosmose, au moins de l'eau. » En se bornant à colorer préalablement la mend)r;aie avant de la fixer à l'appareil, les effets sont les mêmes, surtout quand la cloison est serrée ; en déposant de l'argent à la surface des membranes, par les procédés ordi- naires de la photographie, on régularise la porosité et par suite les effets produits. » Les phénomènes décrits dans ce Mémoire montrent que, pour les in- terpréter, il faut prendre en considération : i" les affinités; 2" la capillarité; 3" l'influence des espaces capillaires stu' la production des courants électro- capillaires, agissant comme forces physiques et comme forces chimiques, courants provenant de la réaction des liquides en contact les uns sur les autres, et peut-être sur les cloisons; influence dont on n'avait pas connais- sance jusqu'ici, et qui est souvent déterminante pour opérer des t-ffets ( 'o?^ ) d'oxydation, de réduction et d'élimination de tel ou tel élément dans les combinaisons, etc. ; peut-être est-ce en cela que consiste la force de tissu. » En terminant ce Mémoire, je répondrai à une objection qui m'a été faite sur l'une des causes à laquelle j'attribue les phénomènes dont j'ai l'honneur d'entretenir l'Académie depuis un an. On a prétendu que ces phénomènes dépendaient de la capillarité et nullement de l'électricité. On s'est appuyé, à cet égard, sur le principe que j'ai avancé, en 1826, qu'il n'y avait pas d'électricité dégagée dans les doubles décompositions : à cette époque, on n'employait que des appareils qui n'avaient pas la sensibilité voulue pour constater la présence de l'électricité dans les doubles décom- positions ; mais aujoiu'd'hui il n'en est plus ainsi, avec les appareils dont on dispose, comme je l'ai dit dans la deuxième partie de ce Mémoire, on trouve de l'électricité libre dans cette double action. » Il peut se faire que le principe que j'ai posé, il y a plus de quarante ans, soit vrai, c'est-à-dire qu'il y ait recomposition et neutralisation des électricités devenues libres dans les doubles décompositions; mais rien ne prouve que les parois des espaces capillaires ne servent pas aussi à la re- composition de ces deux électricités, comme les molécules elles-mêmes; dans ce cas, l'appareil accuserait la présence de l'électricité qui aurait échappé H la recomposition immédiate , ce qui ne changerait en rien la production du courant électrique dans les espaces capillaires. » PHYSIQUE. — Sur la (lildiolion des corps solides par la chaleur (deuxième Mémoire, seconde j)artie); par^Sl. H. Fizeau ('"). « D'après ce qui a été dit dans la dernière séance, en terminant la pre- mière partie de ce Mémoire, on voit que dans le système ihombique les axes de dilatation doivent coïncider avec les axes cristallographiques. Ou sait d'ailleurs qu'il eu est de même pour l'élasiicilé optique (bissectrices des axes optiques) et pour la conductibilité calorifique. Les trois ordres de phénomènes sont donc encore ici orientés de la même manière. » Comme on pouvait le prévoir, les valeurs des trois dilatations princi- pales sont différentes entre elles, et dans les directions intermédiaires on observe les dilatations les plus variées. (*) 1/ Académie a dccidé t\ui- cette comiminication, liien iiiie dépassant les liiiiitcs réjjle- nieiitaires, sérail lepiDdinle eti entier au Compte rendu. ( '07^ ) » La formule (i) s'applique à ces cristaux clans toute sa généralité. » Si l'on pose c? = c!" = c?", la relation (2) donne cos^(? = -■< mais alors l'équation (i) se réduit à D_ 3 , ce qui est le tiers de la dilatation cubique ou la dilatation linéaire moyenne du cristal. >) On a expliqué dans le premier Mémoire comment cette direction, fai- sant un angle de 54" 44' ''^ec chacun des axes de dilatation, conduit à con- cevoir un octaèdre régulier, ou octaèdre de dilatation moyenne, situé dans le cristal de manière que ses faces soient également inclinées sur les trois axes de dilatation, et jouissant de la propriété de ('.Mirer, normalement à chacune de ses faces, la dilatation moyeiuie du cristal. » Pour vérifier ces déductions théoriques, il faut déterminer dans un cristal quatre dilatations a, «', ex" et a™, les trois premières suivant les axes de dilatation, et la dernière suivant un angle de 54° 44' avec ces axes. » Alors la dilatation cubique du cristal sera ^cnb _ ^ la dilatation linéaire moyenne a = 3 et, si la théorie est exacte, on doit avoir l'égalité a"" = a"", c'est-à-dire que la dilatation trouvée directement suivant l'angle de 54" 44' doit donner le même nombre que la dilatation linéaire moyenne déduite des trois dilatations mesurées suivant les axes. » Ces observations ont été faites sur l'aragonite et la topaze. Le premier cristal présentait quelques accidents de structure (lames hémitropes); le second était pur et homogène. M Appelant premier axe, celui qui coïncide avec la bissectrice de l'angle aigu des axes optiques; .) Deuxième axe, celui qui coïncide avec la bissectrice de l'angle obtus des axes optiques; C. R. , i8()8, 1" Scmcslrc'. (T. LXVl, N" 22.) '4l H Troisième axe, celui qui est normal au plan des deux autres; » a, a', «" sonl les dilatations smwanl les premier, deuxième et troisième axes; » a"", la dilatation moyenne déduite des trois précédentes; » a'", la dilatation observée sur une face de l'oclaèdre de dilatation moyenne, c'est-à-dire'siiivant 54°44' avec les trois axes. » Jragonile. (Prisme rbomboïdal droit.) a = 0,0000 3/|Go a.' = 0,0000 I 719 a" = 0,0000 1016 a''" ^ 0,0000 2o65 a" = 0,0000 2o3i » Topaze. (Prisme rbomboïdal droit.) a = 0,0000 o5g2 a' = 0,00000484 a" = o, 00000414 a''" = 0,00000497 a™ = 0,00000497 » Système du prisme rbomboïdal oblique ou clinorhombique. — La complication des formes qui caractérisent les cristaux obliques, les parti- cularités de leurs propriétés optiques, celles de leurs propriétés thermiques donnaient un intérêt spécial à l'étude de leur dilatation; en effet, en ne considérant ici que les cristaux les plus accessibles à l'expérience, tels que ceux du système simplement oblique, il y avait à recberclier si l'on y ren- contrerait la même loi de dilatation que dans les systèmes d'une symétrie moins complexe, et dans ce cas quelle pourrait être l'orientation des trois axes rectangulaires de dilatation par rapport aux axes crislallographiques inclinés. » hnficj. I représente la forme primitive d'un cristal appartenant à ce système; c'est le feldspath orthose : l'angle d'obliquité de 1 16° 7' est carac- téristique de cette espèce minérale; il varie dans des limites a.^sez étendues pour les autres substances cristallisant dans ce système, mais il est fixe pour chacune d'elles. Il suffit de supposer à cet angle une valeur de 90 degrés pour retomber sur le système précédent ou prisme rbomboïdal droit. Voici la marche qui a été suivie pour constater l'existence et déter- miner la situation des axes de dilatation. ( loyS ) » Si nous considérons le plan de symétrie ph qui coupe le solide en deux moitiés symétriques non snperposables, nous sommes conduits à admettre l'existence d'un axe de dilatation dirigé normalement à ce plan, et cela par la même raison déjà invoquée pour le prisme droit, qu'une rotation de 180 degrés de l'iuiedes moitiés du solide sur l'autre ne change rien aux relations cristallographiques de ses parties. Si l'un des axes (il Fig. I. sera désigné sous le nom de premier axe) est normal au plan de symétrie, les deux autres sont nécessairement situés dans ce plan, mais orientés d'une manière inconnue, que nous essayerons plus loin de déterminer. M Pour vérifier ce premier point, on a fait deux observations sur un cristal de gypse où le plan de symétrie si nettement accusé par le clivage dominant permet des orientations très-sûres. Les deux directions en ques- tion étaient également inclinées sur le plan de symétrie et sembiablement situées à droite et à gauche de ce plan, comme les normales aux faces /«, m de \a jirj. i. Il est clair que dans ce cas, si le premier axe a bien la position indiquée, quelle que soit d'ailleurs la position des deux autres, les deux directions considérées seront toujours également inclinées sur chacun des trois axes, et devront offrir par conséquent deux dilatations égales. » Voici les deux valeurs trouvées (*) : 0,0000 ig/jS, 0,0000 ig38, dont la différence se confontl avec les incertitudes des expériences. » En généralisant ce résultat, on peut admettre que dans les cristaux de ce système il existe un axe de dilatation normal au plan de symétrie, et (*) L'orientation à laquelle c()iTCS])on(lenl ces dilatations peut être ainsi définie : suivant 54° 44' -ivec la normale au clivage dominant, avec la direction du cliv^ige libieux, enfin avec une normale à ce clivage et du côté de l'angle aigu du prisme (66° i4')- i4i.. ( 1076 ) coïncidant par conséquent avec un axe d'élasticité optique de Fresnel et avec un axe de propagation calorifique, lesquels se rencontrent toujoins dans cette direction, d'après les importantes recherches de Senarmont et de M. Des Cloizeaux. Il y a donc encore ici superposition des trois ordres de phénomènes, comme dans les systèmes cristallins précédenunent consi- dérés. » Quant à ce qui concerne la situation des deux autres axes de dilatation dans le plan de symétrie, une première recherche a été tentée pour voir si l'un de ces axes ne coïnciderait pas avec la bissectrice optique, ce qui aurait fixé leur orientation. Pour cela, un petit cube a été taillé dans un feld- spath de l'Eifel (Wehr), minéral bien connu par les recherches de IVI. Des Cloizeaux sur la variation par la chaleur des propriétés optiques : une arête (A) parallèle à la bissectrice optique (axe d'élasticité optique), une autre (B) normale au plan de symétrie, la troisième (C) normale aux deux autres; des troncatures octaédriques de ce cube donnaient deux autres directions (D), (E), suivant lesquelles les dilatations devaient être égales entre elles et égales à la dilatation linéaire moyenne du cristal, dans le cas où la coïncidence supposée serait réelle. Or voici les dilatations A, B, C, D, E correspondant à ces directions : A = 0,0000 i6ç)5 B ^ — 0,0000 oj 63 C = — 0,0000 oo36 D= 0,00000826 E ^ 0,00000170 » Ces valeurs sont tout à fait inconciliables avec la coïncidence en ques- tion. I>'axe de dilatation cherché n'existe donc pas dans la même direction que l'axe d'élasticité o|)tique de Fresnel. » Cependani, en examinant ces nombres avec attention et remarquant les différences considérables appoitées dans les deux dilatations octaé- driques D, E par l'inclinaison sur la face â\i cube de l'axe cherrhé, incli- naison qui ne jteut évidemment excéder 90 degrés, on est conduit à concevoir la possibilité de déduire de ces délerminalions la véritable incli- naison en cherchant par le calcid quelle situation il lui faut assigner pour satisfaire aux observations. » Et, en effet, prenant pour inconnues l'angle '^ ou l'inclinaison dans le plan ôv symétrie de l'axe cherché sur la direction (A) normale à une face du cube, et en outre les deux dilatations «, suivant cet axe, et a,, sui- ( 1077 ) vaut l'autre axe, appelant enfin A, B, C, D les dilatations snivaiit les quatre directions (A), (B), (C), (D) désignées plus haut, on peut exprimer par la formule générale (i) trois de ces dilatations A, C, D en fonction de leurs directions angulaires rapportées aux trois axes, et des trois dilatations prin- cipales ou axiales; cela donne trois équations pour trois inconnues, d'où l'on parvient, à l'aide de quelques transformations analytiques, aux solu- tions suivantes : (4) tang^x + »^"gX 3D-11 + bVc) " ' = «' (5) a, =ifA+C + '^~^ COS 2JJ (6) «,,= A + C — a,. L'équation du second degré (4) donne, par les signes + et — de ses ra- cines, deux tangentes qui répondent à deux angles / distants de 90 degrés. Ce sont précisément les situations des deux axes de dilatation dans le plan de symétrie, y^ est positif de (A) à (C); les équations (S) et (6) donnent les valeurs numériques des deux dilatations axiales correspondantes. Je dois faire remarquer que, si l'on introduit dans la formule (4) la dilatation oc- taédrique E au lieu de D, l'azimut de la face (E) étant à 90 degrés de celui de (D), il faut changer en même temps A en C et vice versa. Le calcul numérique fait successivement avec les valeurs D et E donne pour l'un des axes X = i4°4o', x = i4°5o'. Cette direction est prise à partir de la bissectrice optique. Pour la rappor- ter à une face naturelle du feldspath p, par exemple, d faut, d'après l'orientation du cube, y ajouter 4"3o', angle de la bissectrice avec p [*). Convenant de jjIus d'appeler deuxième axe celui qui est le plus près de la normale à la hauteur /«' du prisme, on aura, pour l'angle du deuxième axe avec la base p dans l'angle obtus ph\ i9°i5'. (*) Toutes les delenninalions relatives aux bissectrices ou axes d'élasticilo optique rap- portées dans ce travail sont extraites de plusieurs savants IMémoircs bien connus des pliysi- ciens et des minéralogistes, et que nous devons à i\l. Des Cloizeaux [Annale.i des Mines, t. XI et XIV) , mais surtout du grand Mémoire dn même auteur qui vient d'être imprimé dans le tome XVIII du Recueil des Savants étrangers. Je dois également à cet observateur éminent plusieurs déterminations nouvelles relatives aux axes de piopagation thermique de Senarujont, extraites d'un travail inédit qu'il se ])ropose de publier prochainement. ( lojS ) " La ficj. 2 est destinée à montrer plus clairement comment sont orien- FiR. i. tés par rapport aux faces naturelles les trois axes de dilatation dans un cristal de feldspath orthose du Saiiit-Gothard. M C'est sur des cristaux de cette espèce que l'on a pu faire les détermi- nations plus précises que nous donnerons plus loin avec les valeurs des dilatations axiales. » Il est à peine nécessaire d'ajouter que, dans l'application des for- mules (4), (5), (6), l'orientation du cube peut être quelconque autour ('.W premier axe; il est même préférable pour la précision de la taille qu'une de ses faces coïncide avec la base p, ou avec la hauleur h* du prisme. » Il existe une seconde méthode pour trouver la situation des axes et dé- terminer les dilatations principales, méthode qui présente plusieurs avan- tages, surtout pour la taille des cristaux, et qui a été généralement em- ployée dans les observations qui vont suivre. » On prend les mêmes inconnues que précédemment, c'est-à-dire ^, «,, «,,,maison ne considère que deux directions rectangulaires (A) et (C), et une direction intermédiaire (M) faisant 45 degrés avec chacune des précé- dentes, toutes trois dans le plan de symétrie; cette direction (M) est nor- male à une facette trouqiuuit l'arête et également inclinée sur deux faces adjacentes du cube. Exprimant comme précédemment les trois dilatations A, M, C par la formule générale (i), on parvient aux trois formules sui- vantes : 2(A— M) tang 2/ = -Q—A "•" " ' (7) (8) a. =^X^ + ^ (9) a,,= A-hC— (/.,. Les deux dernières sont identiques aux deux correspondantes delà première A — C COS 2;^ ( '«79 ) méthode. I.a formule (7) est plus simple et plus facile à calculer que la pré- cédente (4). Comme celle-ci, elle conduit également à deux valeurs rectan- gulaires, d'où l'on tire à la fois la situation des deux axes, particularité qui tient simplement à ce que les caractères propres aux tangentes permettent de poser tanga;^ = tang(2/ dr 180). La dilatation suivant le premier axe doit être l'objet d'une détermination à part, si l'on veut compléter les résultats; mais elle n'est pas nécessaire pour ce qui concerne les deux premiers axes. Voici maintenant les obser- vations relatives à plusieurs espèces minérales appartenant à ce système cristallin, avec les orientations variées qui s'en déduisent pour les axes, ainsi que les valeurs des trois dilatations principales ou axiales. » Feldspath urthose. — Une détermination complète a été faite par la seconde méthode, sur im cube extrait d'un cristal du Saint-Gothard (pré- sentant à un faible degré la courbure habituelle de ces cristaux). » Les désignations restant les mêmes que précédemment, une face du cube se confond avec h*, une autre avec g'. Les directions étudiées sont alors respectivement normales (A) à h', (B) à g', (C) au plan perpendicu- laire à ces deux faces, enfin (M) à la troncature également inclinée sur (A) et (C) dans l'angle aigu du prisme (63° 53'); les dilatations mesurées sont les suivantes : A= 0,00001874.00 Au = i .']2 B = — 0,0000 oaoo.3g (i" axe) i .07 C = — 0,00000114.67 i.3o M = 0,00001139.24 i-i8 » Ces nombres, mis dans les formules (7), (8), (9), donnent A =-7" '9' a, = — 0,00000148 (3" axe) a,,= 0,00001907 (2® axe) .. La formule donnant /.positif dans l'angle aigu à partir de //', l'orienta- tion résultante est pour le deuxième axe à partir de p dans l'angle obi us : i8°48'. On remarquera que, suivant le premier et le troisième axe, il y a dilatation négative ou contraclion ; que, suivant le deuxième axo, au con- traire, il y a une dUatation considérable. La/ï^r. 3, ainsi que les suivantes, est une section, suivant le plan de symétrie, destinée à donner une idée pré- cise de l'orientation et de la situation relative des trois différents couples ( rofio ) d'axes rectiingiilniii's. L'angle en O de ii6°7'e.st l'angle d'ohlKiiiité du prisme de l'orthose, p la base, suivant le clivage dominant, h la liaiiteui-. Fie. 3. » DojDj désignent les axes de ddatation, D, sur p' = i8°48'. )) Ej, E3 sont les axes d'élasticité opiique (bissectrice), E, sur p' = 4°3o'. » Co, C3 sont les axes de propagation thermique, C" sur p' = 22"']'. » Les observations ci-dessus donnent encore : Dilatation cidiique = 0,0000 1 558.9 A« = 4.5q Dilatation linéaire moyenne. . =0,00000519.6 i.53 )i Une seconde série d'expériences a été faite pour contrôler ces résul- tats; un autre cristal d'orthose adulaire de provenance différente a été taillé en cube orienté, à très-peu près, suivant les directions axiales que l'on vient d'assigner, les trois axes de dilatation noiniaux aux faces. On a ainsi trouvé directement les nombres suivants, dont la concordance avec les précédents sera sans doute jugée suffisante : axe. axe. axe. Dilatation cubique. . Uil. linéaire moyenne — 0,0000 0203.0 A« = l.28 0,0000 1905 .2 1 .06 — 0,0000 01 50.7 1.46 = 0,0000 i55i .5 3.80 := 0,00000517.2 1.27 M On a ensuite transfoiiné le cid)e en cubo-oclaèdre ])ai huit Ironcattucs suivant les angles, ce qui a donné, avec le cube, l'octaèdre de dilatation moyenne. Les deux observations suivantes ont été faites, la première sui- vant une direction comprise dans l'angle {f'g- 3) h' p'\ la seconde dans ( io8i ) l'angle p"// 0,0000 0506.7 0,0000 o53i.4 MoyennR 0,00000519.0 La moyenne des deux nombres s'accorde bien avec la dilatation moyenne précédente, ce qui autorise à attribuer à uii léger défaut d'orientation, sui- vant le plan de symétrie, la différence qui existe entre les deux nombres eux-mêmes. » Ëpidote. — Cristal vitreux très-net du Brésil. Mêmes désignations que pour le feldspath, mais direction (A) normale à p, et (M) dans l'angle obtus du prisme. A =: 0,0000 08/19. 17 Aa=2.i8 6 = 0,00000913.26 (i"axe) 2.55 0 = 0,00000571.12 2.93 M = 0,0000 o36i . i4 i-7/| Avec les formules (7), (8), (9), on déduit X=3/,°8' u, = 0,0000 o334 (2" axe) c(, I = 0,0000 1086 (3* axe) » L,A fig. 4 représente la distribution des axes dans l'épidote : Fig. 4. Angle d'obliquité. . , Dj sur // Ej » Co >i C. R., 18G8, 1" Semestre. (T. LXVl, N" 1!2.) l I 5^27' 34" 8' 29° 4 I ' 4o°27'(?) i4'^ ( Io83 ) » Les mèmps observations founiisscnl de plus les données ininiériqnes suivantes Dilatation cubi([iip. . Dil. linéaire moyenne. = 0,0000 23^3. f) Aa = 7.6G = 0,0000 o'^'y'y. 8 2.55 » Comme vérific;ition, un autre cristal du Brésil a été taillé normalement à la direction Dj, de manière à permettre de mesurer la dilatation suivant le troisième axe. L'observation a donné : 3" a xe. 0,0000 1081 1 5o 0 7G I .34 2 .08 » Pyioxcne cnigite. — Cristal de Westrrwald, assez net, mais présentant plusieurs fractures intérieures. Désignations identiques à celles de l'épidole, sauf la direction (A) qui est normale à la bauleur //. A = 0,0000 0465.^5 Aa B = 0,0000 1 385. 60 (i'^' axe) G = 0,0000 0597.85 M = 0,0000 0280.58 Les mêmes formules conduisent aux nombres y = - 37036' «1=0,00000791 (3*^ axe) (Zi, = 0,0000 0272 (a'' axe) y La fi(j. 5 se rapporte au p}'roxène augile; on y trouve trois axes voi- sins, notés Dj, E3, C3, par suite de la convention faite d'aiipcler deuxième { ioS3 ) axe le plus près de la normale à A : Angle d'obliquité = io6° i' Dj sur p' = 53"37' E, = 67" 7' '^s — /i , » Il résulte des mêmes observations : Dilatation cubique. . . . =0,00002/148.7 A(j: = 3.6o Dil. linéaire moyenne . . =0,00000816.2 1.20 » Un autre cristal d'augite de même nature a été taillé pour être observé suivant le troisième axe. La concordance est ici moins satisfaisante entre le calcul et l'observation, ce qui paraît dépendre de l'imperfection des cris- faux. On a trouvé, en effet, 3' axe =0,00000811 » Amphibole. — Le cristal observé a présenté une p.irlicularilé singu- lière, celle d'absorber et de perdre facilement l'humidité de l'.iir en chan- geant de volume^ surtout dans la direction normale à la hauteur h. Celte propriété, qui ressemble à celle du tissu ligneux, a rendu les expériences difficiles et peu certaines; elles doivent être tentées de nouveau avec d'au- tres cristaux de variétés moins fibreuses. On s'est donc borné à faire une première détermination de la dilatation cubique de l'amphibole par les trois mesures suivantes (mêmes désignations que précédemment) : A = 0,0000 o8o5 1 A«^3.74 6 = 0,00001021.7 0.62 0 = 0,00000770.3 '-69 Dilatation cubique. . . . =0,00002097.1 6.o5 Dil. linéaire moyenne . . =: 0,0000 0866.7 2.02 Azurite de Chessy. — Cristal isolé, assez net, mais présentant des faces un peu courbes surtout sur les bords. Désignations et directions observées identiques à celles de l'épidote : A = 0,0000 o4i 5.5o Aa = 2.78 6^0,00001258.93 (i"axe) 2.o3 C = 0,0000 1 567.30 3.86 M = 0,0000 oo(.)6.66 1.72 ( 'o84 ) » Les formules (7), (8), (9) conduisent aux nombres suivants : a, = 0,00002081 (2' axe) «,, = — 0,00000098 (3* axe) Ou peut remarquer ici un nouvel exemple de contraction que présente le troisième axe; on voit de plus que la dispersion azimutale des axes ne paraît pas en rapport avec le plus ou moins d'obliquité du prisme, car dans l'azurite (ou chessylite) l'angle de p sur h [fig. 6) diffère peu de 90 degrés, Fig. G. et cependant l'angle azimulal de Dj est très-grand. La situation des axes thermiques n'a pas encore été déterminée pour cette substance : Angle d'obliquité Do sur y3'( dans l'ange aigu) = 92" 21 = 2Q° 3' Ej sur p' (dans l'angle obtus). . = i 5° o' Enfin on déduit des mêmes observations : Dilatation cubique =0,00003241.7 Aa = 8.67 Dilatation linéaire moyenne. . =0,00001080.6 2.89 )> Gyjjse de Montmartre. — Un cristal très-homogène, dont le clivage dominant (c'est ici le plan de symétrie) était d'une netteté remarquable, a été taillé en cube orienté sur le clivage fibreux. Les désignalions étant les mêmes que précédemment, il suffit d'ajouter que la direction (A) est nor- male au clivage fibreux; que (D), (E) sont celles qui ont été spécifiées page 1075; enfin (]ue (M), (M)' ont été obtenues par les mêmes Ironcatiu'es, légèrement retouchées du côté de l'angle aigu du i)risme. Les directions étudiées ont été assez nombreuses sur celte substance pour obtenir quatre io85 ) déterminations de l'angle y : deux par les directions à 54° 44' [formules (4), (5), (6)] et deux par les directions à 45 degrés [formules (7), (8), (9)]. Voici les observations : A =0,00002746.40 B =0,00004163.40 (i*''axe) C = 0,0000 o344-o5 D = 0,0000 1944-84 E = 0,0000 [938.10 M =0,00000868.89 M'= 0,00000866.85 Aa = 2.88 g. 36 1.64 3.1 5 3.81 — 0.06 0.42 Le résultat des calculs est le suivant X i5°r7' i5°27' i4°4i' i4°44' Moyenne . a, =0,00000157 (2" axe) a,, = 0,00002933 (3^ axe) « On peut remarquer sur la /y;/. 7 qu'il y a dans le gypse une coincidunce presque complète entre les axes de dilatation D et les axes d'élasticité optique E. La bissectrice aiguë des axes optiques correspond à E2 dans la figure; sa situation a été prise pour la température & = 40", à laquelle toutes les mesures précédentes ont été rapportées; son angle avecp'est donc ( io86 ) lin peu plus grand qu'à la température ordinaire [M. Neuiiiaïui (*j] ; on voit de plus que les axes de conductibilité de Senarinont sont au contraire très-écartés des axes de dilatation : Angle d'obliquité =:ii3''46' D2 sur // (dans l'angle aigu 1 . ... = i5° a' Eo sur /;' (dans l'angle aigu) . ... = 39°35' Cj sur p' (dans l'angle obtus) ... = Zg°^6' » Voici, de plus, la dilatation cubique du gypse telle qu'elle résulte des mesures précédentes : Dilatation cubique ^0,00007254 Aa = i3.88 Dilatation linéaire moyenne. . 0,00002418 4-^3 M Enfin, une vérification a été faite sur im cristal de gypse blanc dans une direction très-voisine du deuxième axe, où l'on a trouvé le nombre 0,00000159.8 » Je demande la permission, en terminant ce Mémoire, de remettre à une autre communication plusieurs dévelopi^ements dont ces recliercbes paraissent susceptibles, et pour lesquels les expériences et les calculs ne sont pas encore terminés. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nnte sur deux phénols isornériques , les xyléno(s; par 31. Ad. Wurtz. (( J'ai indiqué l'année dernière, avec iMM. Dusart et Rekulé, un procédé propre à convertir les hydrocarbures aromatiques en phénols, et à l'aide duquel j'avais obtenu artificiellement le phénol, le crésylol et un alcool dérivé de la naphtaline, que je pensais être le naphtol, mais qui avait donné à l'analyse les nombres exigés par l'oxvnaphtol C'^H" (**). Le procédé j » I .1 I OH ^ ' dont il s'agit consiste a traiter les hydrocarbures aromatiques par l'acide sul- (*) M. Neuinann avait, de plus, conclu des expériences de Mitscherlieli (jnil y avait un iiiiniiniini de ddatalion |)onr le gypse dans une direction faisant un angle de 12 degrés avec le clivage fibreux. (**) Ce corps s'était l'ornié sans doute par l'action de la potasse sur l'acide disnifo- l SO'* H naplitalicpie C'"H°j i formé en même temps (|ue l'acide uionostdfonaplilalique par raclion de l'acide sulfuri<|ue fumant sur la naphtaline. ( >o87 ) fiiiique fumant, ou, comme le fait M. Dusart, simplement parlacide sulfn- rique, et à décomposer par la potasse fondante les acides sulfo-conjugés ainsi obtenus. Mon intention était de l'appliquer à la préparation de divers nouveaux phénols ou oxyphénoIs;mais comme d'autres chimistes s'occupent du même sujet (i), je ne crois pas devoir continuer mes expériences, me bornant à publier celles qui ont été faites dans le cours de l'hiver dernier. » Elles ont pour objet la transformation du xylène en un xylénol et ont conduit à ce résultat intéressant que ce carbure d'hydrogène donne naissance à deux phénols isomériqiies l'un avec l'autre, un xylénol solide et un xylénol liquide. » Du xylène bouillant à i3f) degrés, et qui avait passé entièrement entre i38et i4o degrés, a été agité avec le double de son volume d'acide sulfurique ordinaire. Il s'y est dissous, et, pour compléter la dissolution, on a eu soin de chauffer légèrement au bain-marie. L'acide sulfoxylénique ainsi formé a été converti en sel de baryum, puis en sel de potassium, et ce dernier a été ibndu au creuset d'argent avec le doidjle tle sou poids de potasse. Le xylénol ainsi formé a été séparé par l'acide chlorhydrique et dissous dans l'éther. » Le liquide qui est resté après Tévaporation de l'éther a passé à la dis- tillation à 210 degrés environ. Conservé pendant les grands froids de cet hiver, il s'est pris en une masse de cristaux. Ceux-ci ont été séparés d'une eau-mère demeurée liquide, par compression entre des feuilles de papier non collé. Les cristaux ont été dissous dansl'édier, et la solution éthéréea été soumise à l'évaporation spontanée jusqu'à ce que la plus grande partie de l'éther fût volatilisée. Alors le tout a été déposé de nouveau sur du pa- pier non collé qui a absorbé l'eau mère éthérée. Après une nouvelle et très- forte compression, on a obtenu une matière sèche, qui a été purifiée par distillation. C'est le xylénol solide. » D'autre part, les papiers imprégnés de la partie du produit brut de- meurée liquide, ont été distillés avec de l'eau. Les vapeurs de celle-ci ont entraîné un produit liquide, presque insoluble dans l'eau. Ce produit, séché et purifié par distillation, constitue la modification liquide du xylénol. » Xylénol solide, C^H'^O. — Ce corps se dépose de sa solution éthérée en lames brillantes et parfaitement incolores. Comprimés, ces cristaux prennent un aspect nacré. Ils fondent à 75 degrés. Le liquide entre en ébullition et bout d'une manière constante à2i3",5, la boule et la tige plon- (i) M. Wroblveski a publié récemment une Notice dans laquelle il décrit un xylénol liquide. ( io88 ) ge;int dans la vapeur. Par le refroidissement le xylénol fondu se prend en une masse cristalline d'une blancheur parfaite. En se solidifiant il éprouve une contraction notable, qui dépasse le dixième du volume, pour une dif- férence de température comprise entre 81 et 72 degrés. A une température peu supérieure à son point de fusion, le xylénol émet des vapeiu's abon- dantes qui se condensent, dans la partie supérieure du vase, en cristaux très-légers, très-brillants et d'un blanc de neige. » Le xylénol solide se dissout abondamment dans l'éther et dans l'alcool. Il est doué d'une odeur phénique très-prononcée et très-persistante. Fondu, il possède ime densité de 0,9709 à 81 degrés. » Xylénol liquide, Ç}\V°0. — C'est un liquide parfaitement incolore, très-réfringent, doué d'une forte odeur de phénol. Sa densité à zéro est égale à i ,o36 ; à 81 degrés, elle est égale à 0,9700. Son coefficient de dila- tation entre ces limites de température est de 0,000868. » Il bout à 21 1", 5 sous la pression de o™,7597, la boule et la tige étant plongées dans la vapeur. » Le xylénol est miscible en toutes proporlions avec l'alcool et l'éther. Il se dissout en très-petite quantité dans l'eau et peut dissoudre lui-même une faible proportion de ce liquide (i). » Bien que ce corps ne se soit pas solidifié à de basses températures, il est probable néanmoins qu'il tient en dissolution une certaine i)ortion de son isomère solide. » L'isomérie de ces deux xylénols s'explique d'ailleurs aisément par la position différente du groupe oxhydryle par ra|)port aux deux chaînes mé- thyliques que renferme l'hydrocarbure et qui passent intacts dans le xylénol lui-même : iCIi» 1^"' (™' CH* C*H' CH^ CH» OH *^'^ (oH (CH' Xylène. «-Xylénol. /3-Xylcnol. (i) Je donne ici les analj'ses des deux xylénols. Les nombres obleiuis pour le xylénol liquide accusaient dans ce produit la présence d'une Irace d'eau qu'il a été impossible de séparer par distillalion. J'ai réussi à obtenir un produit anhydre en distillant dans le vide le liquide sur quelques fragments de baryte sèche qui retient une grande partie du xylénol en combinaison. Le reste passe sans eau. Théorie. . .. . '8 63 Xylénol solide. Xylénol lliiuldu. Carbone. . . . 78.47 8,55 11 78,08 8,1.) 1 II 78,13 78,66 8,98 8,60 Hydrogène'.. 8,19 ( io«9 ) » Au reste cette isoiiiérie poiirr;iit exister |ioiir le xvlene liii-inèine, [)ai' suite d'une ilisposilioii «liftérente des deux cliiiiiies latér.iles dans la chaîne j)rincipale, selon la belle théorie de M. K.ekulé. » GliODÉSlE. — Prolongation à travers la J'iirqnie du q ranci arc méridien Russo-scandinave. Lettre de M. Otto Struve à M. Le Verrier. « Je me rappelle avec plaisir les sentiments de satisfaction sympaihic[ue que vous m'avez témoignés lorsque l'été passé, pendant mon bref séjour chez vous, j'ai reçu de Poulkova l'agréable nouvelle que le gouvernement ottoman avait consenti à la continuation, à travers la Turquie, de notre grand arc méridien Russo-scandinave, et que l'Observatoire de Poulkova était invité à prendre la direction scientifique de ce travail. C'était l'an- cienne idée chérie de feu mon père, qui, enfin, promettait de trouver sa réalisation. » Quelque impatient que je fusse dans le temps de faire à ce sujet une communication préalable à l'Académie de Paris, au sein de lacjuelle cette question a déjà été discutée en 1857, j'ai différé jusqu'à ce qu'il me fût possible de parler de l'entreprise dans des termes plus précis et avec la conviction que les conditions locales ne s'opposaient pas à la continuation projetée de l'arc jusqu'à l'extrémité la plus méridionale de l'Europe. Ce moment étant arrivé, je m'empresse de vous adresser les détails suivants, en vous priant de les porter à la connaissance de l'Académie, qui, par ses antécédents historiques, ne peut guère manquer d'accueillir avec intérêt toute information concernant des travaux qui promettent de contribuer essentiellement à une connaissance plus complète de la figure de la Terre. » En Russie, les travaux de haute géodésie, à peu d'exceptions près, sont exécutés ou dirigés par des officiers, c[ui, après avoir fait à Poulkova un cours complet d'astronomie ])ratique, entrent au service de l'État-major impérial. L'organisation scientifique de ces travaux et leur contrôle par rapport à l'exactitude sont confiés à notre Observatoire. Pour faciliter les fréquentes relations qui nous unissent ainsi avec le Dépôt de la Guerre, nous avons jugé utUe, dans les derniers temps, d'attacher toujours un de c(s officiers à l'Observatoire central en qualité d'astronome-géographe. A l'époque actuelle, cet emploi est occupé depuis deux ans par le capitaine Kartazzi, officier qui s'est distingué entre autres dans les opérations de la levée trigonoinétrique du Caucase. C'est pourquoi, lorsque chez vous j'ai reçu la nouvelle mentionnée, l'idée se présenta tout de suite C. R., i8(J8, 1" Semestre. (T. LXVl, N» 22.) '4^ ( logo ) qu'il serait |)lus avantageux de charger cet officier de la direction des travaux projetés , et sans perte de temps je lui adressai de [^aris l'invitation de procéder sans délai à une reconnaissance préalable du terrain par lequel notre réseau de triangles devait passer, ou plutôt de rechercher dans l'intérieur de la Turquie, encore très-peu connu, la di- rection la plus favorable à donner à ce réseavu Au commencement de septembre, M. Kartazzi se rendit à Coustantinople, accompagné de quatre aides, auxquels se joignirent six officiers de l'État-major turc, que leur gouvernement avait chargés de prêter assistance aux travaux géodésiques de nos voyageurs, en leur facilitant en même temps les voyages dans l'in- térieur du pays, où les moyens de comuiimication laissent encore beau- coup à désirer. Par suite de ces arrangements bienveillants, nos voyageurs se louent beaucoun de l'accueil prévenant dont ils ont été l'objet de la part des autorités turques. Après un séjour de quelques semaines à Con- stantinople, ils se séparèrent pour traverser en différentes directions le ter- ritoire à explorer, l^epuis un mois, M. Rartazzi est de retour de son voyage, et ses aides l'ont suivi à peu d'intervalle. C'est du Rapport qu'il m'a adressé dans ces derniers jours que j'extrais les détails suivants. » Le point extrême méridional de l'arc Russo-scandinave,dans son éten- due actuelle, est au village de Staro-ne-Krassovka, près d'Ismail. Notre der- nière base est celle de Tachbounar, à quelques lieues au nord d'Ismail, sur la frontière du terrain cédé par le traité de i856 à la Moldavie. Suivant l'idée primitive de mon père, les triangles, en partant de cette base, de- vaient passer parla Dobroudja, longer les bords de la mer Noire et ensuite, après avoir traversé la péninsule ihracienne, se continuer en partie sur le littoral de l'Asie Mineure, en partie sur les îles de l'Archipel jusqu'à l'île de Crète. Par suite de la reconnaissance effectuée, la première partie de ce programme a dû être modifiée. Les plaines, marécageuses de la Dobroudja offrent de très-grands obstacles à l'exécution des opérations géodésiques, en n'admettant que des triangles de très-pelites dimensions. En outre, si l'on voulait braver ces difficultés et en même temps le climat notoire- ment extrêmement malsain de ce pays, de nouveaux obstacles se présen- teraient dans le passage du Balkhan, lequel, en se divisant, dans le voisi- nage de la mer Noire, en plusieurs chaînes parallèles de petite distance entre elles et couvertes de bois épais, n'offre nulle part des vues étendues. Par ces raisons, nos géodésistes proposent de diriger les triangles, en par- tant de la base de Tachbounar, par Braïlov, le long de la rive gauche du Danube, siu" Silistria, de passer le Danube entre cette ville et Roustchouk, ( lOQI ) et de traverser ensuite le Balkhan un peu à l'ouest de Schoumna, où les conditions topographiques sont beaucoup plus favorables aux opérations géodésiques. Phis loin, le réseau se dirigera par Andrinople sur les Darda- nelles, et longera ensuite les côtes de l'Asie Mineure, ayant toujours nu moins un sommet sur l'iuie des îles de l'Archipel. Dans cette dernière par- tie, les conditions géodésiques sont des plus favorables; les triangles choisis y sont tous de dimensions bien considérables et d'une forme très- avantageuse. Quoique l'état turbulent de l'île de Crète n'ait pas permis à nos voyageurs de s'y rendre personnellement, au moins on s'est approché suffisamment poiu' gagner la conviction que la jonction géodésique pourra s'effectuer avec facilité eu différents endroits, entre cette île et les stations voisines choisies sur les Sporades et les Cyclades. » Par la raison indiquée on n'a pas pu encore acquérir la certitude que sur l'île de Crète même il sera possible de mesurer ime base convenable d'assez grande étendue ; mais les renseignements obteiuis par des gens suffi- samment instruits qui autrefois ont visité cette île permettent de l'es- pérer. Dans cette pensée on a projeté de mesurer sur l'arc de Turquie, comprenant io°i5' entre les points extrêmes, près d'Ismaïl, et sur l'île de Crète, quatre bases, lesquelles, avec notre base de sortie, diviseront cet arc en quatre parties approximativement égales. Pour les trois autres localités choisies, on s'est déjà convaincu que la mesure des bases et leur jonction avec les triangles principaux n'offriront aucune difficulté. A partir du nord, la première base devra être mesurée sur la pente boréale du Balkhan, entre Silistria et Schoumna, la seconde au sud d'Andrinople, sur la rive gauche de la Marilza, la troisième dans la vallée de la rivière Boujouk- Menderes, et la quatrième enfin sur l'île de Crète. Si cette dernière mesure présente trop d'inconvénients, on transportera l'avant-dernière base au nord de Smyrna dans les environs de la ville de Manisa, et l'on mesurera la dernière sur l'île de Cos, dont la topographie a déjà été examinée sous ce point de vue. » Le détroit des Dardanelles divise notre arc en deux sections approxi- mativement égales. Du côté sud, le nombre des triangles choisis ne s'élève qu'à dix-huit, tandis que du côté nord, sur la même amplitude, il faudra mesurer au moins de vingt-cinq à trente triangles, sans compter les trian- gles supplémentaires qui joindront les bases avec le réseau principal. Di; côté nord, le nombre nécessaire de triangles n'a pas encore pu être fixé exactement. La saison ayant été trop avancée, nos géodésistes n'ont pu mon- ter, pour choisir les stations les plus favoroblcs, sur les cimes du Balkhau, i/l3.. ( '«92 ) qui toutes étaient fléJH couvertes d'une neige profonde; miiis au moins on a pu s'ap|)io(.!ier d'elles suffisaïunient pour se convaincre que la jonction géodésique n'offrait nulle part de très-fortes difficultés. » Dans un pays aussi peu coniui que l'est l'intérieur de la Turquie, l'établissement même d'iui jirojet convenable pour des réseaux géodcsiques, qui doivent satisfaire à certaines conditions données, réclame naturelle- ment des travaux additioiuiels dont on peut se dispenser dans les autres pays. Mais les efforts exigés par cette tâche trouvent en eux-mènies une riche compensation dans l'accroissement de nos connaissances de la géographie générale du pays visité. Ce point de vue n'a pas été négligé par nos voya- geiu's. Etant munis de cercles prismatiques de Pistor et d'un nombre suffi- sant de chronomètres, M. Kartazzi et son aide principal, M. Artamonov, ont déjà pu fixer dans leurs excursions de l'hiver pas'^é les positions géo- graj^hiques de trente et un endroits différents, situés dans les provinces de Boulgirie et de Roumélie, en s'appuyant pour les longitudes sur les posi- tions de Roustchonk, Varna, Slivno, Bourgas et Andrinople, données par mon père dans son Mémoire de i845 : Oiisbeslimmwujen in der Tiïrkei, Klein-^sien iiiid Caucasien. » A ces déterminations s'ajoutent une foule de notices topographiques rassemblées sur les lieux, qui changeront en forte proportion l'aspect des meilleures cartes géographiques qu'on possède aujourd'hui sui'ces provinces. C'est ainsi, par exemple, que la rivière en apparence très-notable indiquée dans la carte de M. Kiepert entre les villes d'Andrinople et Eski-Saghra, sous le nom de Sluju ou Jaus Dere, n'existe pas en réalité, ou, si elle existe sous ce nom, elle ne tc)nd)e |)as en direction ouest-est tlans la Tuiidja, mais eu direction nord-sud directement dans la Maritza, et tous les autres af- fluents de la Tundja indiqués dans la même carte doivent subir des correc- tions analogues. En correspondance avec celte faute, la carie de M. Kiepert indique ici une faihle chaîne de montagnes en direction ouest-est, tandis qu'en ré.dité il y existe une chaîne assez considérable en direction nord-sud et qui suit de très-près le cours de la Tundja jusqu'à son embouchuie tlans la Maritza. » Un autre de nos voyageurs étant chargé d'examiner s'il était pos- sible, eu cas qiu^ les opérations géodésiques le long du littoral de l'Asie Muicure fussent trouvées impraticables, de mener le réseau à travers la Grèce jusqu'en Crète, se dirigea de lloustcliouk par Sofia en Macédoine et Thessalie. Les renseignements obtenus par lui sur le lieu concernant l'ob- jet princip.d de son voyage, n'ont pas été assez favorables pour nous engager ( I093 ) à abandonner le projet primitif; mais en revanche il nous a apporté une foule de données géographiques qui prouvent que, dans toute l'étendue de son voyage, la confusion existante dans les cartes modernes du pays est presque incroyable. u Mais revenons à notre projet de travail futur. Nous espérons pouvoir commencer en peu de mois les mesures trigonométriques proprement dites. Dans ce moment on s'occupe chez nous de l'examen et de la préparation des instruments destinés à ce travail, et je compte bien être en état d'expé- dier d'ici MM. Kartazzi et Artamonov dans le courant du mois de mai. Pro- bablement les mois d'été, peu favorables en général dans ces pays, à cause des grandes chaleurs, aux mesures proprement géodésiques, seront voués cette année par préférence à l'érection des signaux et à la reconnaissance ultérieure des sommets du Balkhau poiu' l'établissement définitif du réseau; mais, à la fin d'août, on pourra déjà procéder aux mesures trigonomé- triques pour lesquelles les mois de septembre et d'octobre offrent les con- ditions atmosphériques les plus favorables. » Pour faire avancer les opérations plus rapidement, il serait sans doute très-avantageux d'envoyer à la fois deux expéditions, dont l'une, sans gêner l'autre, pourrait s'occuper de la section boréale de l'arc, l'autre de la sec- tion méridionale; mais, pour cette année, nous nous contenterons proba- blement d'envoyer une seule expédition ; quelque considérable que soit déjà le nombre d officiers formés à Pouikova par M.DolIen, il est encore bien loin de suffire à toutes les opérations géodésiques entreprises par l'État-major impérial dans notre vaste patrie. C'est pourquoi le concours des officiers turcs nous sera très-précieux. On s'occupera d'abord de la section boréale de l'arc, non-seulement à cause des plus grandes difficultés locales qu'il y aura à surmonter, mais aussi parce que les conditions poli- tiques où se trouve malheureusement l'île de Crète ne permettent pns encore de se prononcer définitivement sur le choix des derniers triangles et des localités pour la mesure des bases. » Quant aux stations astronomiques où il faudra déterminer les latitudes et les azimuts, il nous paraît utile d'abandonner dorénavant les règles sui- vies jusqu'ici généralement dans les travaux analogues. Eu égard aux faci- lités que nous offre le perfcclionnemenl moderne des moyens instrumen- taux, nous comptons faire lesdites déterminations sur tous les sommets de triangle sans exception, et je crois que ce procédé ne pourra manquer d'être avantageux à l'exactitude des résultats à déduire. Autrefois il fallait ériger sur toutes les stations astronomiques des observatoires temporaires, et on ( I094 ) dépensait nu temps énorme dans le but de renfermer les erreurs probables des déterminations dans des limites plus étroites. Pour ne pas trop aug- menter les dépenses et en même temps la rpiantilé de travail, on se conten- tait donc en général d'un nombre très-modique de stations astronomiques. Aujourd'hui on est sûr de fixer les latitudes à l'aide des cercles verticaux portatifs de Rcpsold, dans une couple d'heures après l'arrivée sur le point, avec l'erreur probable de tout au plus une demi-seconde, et cela en se ser- vant d'un simple staf if en bois au lieu de piliers maçonnés. En répétant la détermination plusieurs fois et sur différents arcs du cercle divisé, on par- viendra naturellement à renfermer l'erreur probable dans des limites en- core plus étroites; mais, en admettant même qu'elle reste de toute une demi-seconde, elle sera toujours très -petite comparativement aux effets de l'attraction locale dont la valeiu- jjrobable, d'après les recherches de M. Clarke, s'élève à i",75. Évidemment l'influence de ces attractions locales sur les résultats à déduire concernant la figure de la Terre sera diminuée en proportion qu'on augmentera le nombre des positions astronomiques; et en même temps on diminuera également l'effet des petites erreurs restantes dans les déterminations isolées. En outre, nous gagnerons ainsi des maté- riaux plus riches pour l'étude des attractions locales elles-mêmes; étude qui jusqu'ici, faute de données plus détaillées, n'a guère pu être entamée. » Ce n'est que la triangulation de la Grande-Bretagne qui, sons ce rap- port, fait une exception remarquable. Aussi c'est cette particularité, nom- mément la quantité considérable des déterminations astronomiques, qui donne à cette triangulation un poids relativement supérieur dans la déduc- tion de la figure générale de la Terre. Sans doute, il sera bon de suivre cet exemple ou plutôt de le développer encore. Dans cette vue, je me propose aussi de représenter à notre Gouvernement, en temps opportun, combien il serait à désirer que le nombre des positions astronomiques sur notre grand arc de méridien fût encore considérablement augmenté. » J'ai dit plus haut que l'arc de méridien turc comprendra io°t5' entre ses points extrêmes. En ajoutant cet arc à notre arc Russo-scandinave, nous aurons tui total de 35° 35' entre la mer Glaciale et l'ile de Crète, ou bien entre les latitudes 70° 4»' et 35° 5'. » La carte générale de l'Europe nous apprend du premier coup d'œil que c'est effectivement le plus grand arc de méridien qu'on puisse mesiirer en Etu'ope, comme dans l'autre direction l'arc de longitude de 69 degrés entre Valentia en Irlaufle et Orsk sur la frontière des steppes des Rirghises, dontnous venons de terminer la mesure avec la coopération desgéodésistes ( 1095 ) allemands, belges et anglais, offre également la plus grande étendue qu'on puisse atteindre en Europe sous le même parallèle. Pour gagner encore de plus grandes amplitudes, il faudrait passer dans les autres continents. Par rapport à l'arc de longitude, il n'y a point d'obstacle naturel qui s'oppose à une continuation à travers la Sibérie, excepté les vastes steppes desKirghises entre Orsket Semipalatinsk. Mais pour une continuation ulté- rieure ininterrompue de notre arc de méridieu vers le sud, les chances ne sont que très-faibles, à cause de la distance d'environ 3 degrés qui sépare l'île de Crète de la côte la plus proche de l'Afrique. Sans doute, par rapport à une jonction directe des triangulations européennes avec le continent afri- cain, les conditions se présentent beaucoup plus favorablement pour l'arc de France. En considérant l'importance scientifique d'iuie telle opération, j'ose exprimer l'espoir que les projets conçus à ce sujet seront enfin mis à exécution. « CHIMIE. — Faits pour servir à l'histoire du persulfure cVhydrocjène. Note de M. A.-\V. HoFMAXN, communiquée par M. Cahours. « Le persulfure d'hydrogène observé pour la première fois par Scheele fut ensuite examiné par BerthoUet; mais notre connaissance de ce corps remarquable est due presque exclusivement à Thenard (i), qui, peu après la découverte du peroxyde d'hydrogène, soumit le persulfure à une étude approfondie. La composition de cette substance est néanmoins restée dou- teuse. Thenard constata seulement que les échantillons examinés par lui renfermaient le soufre en proportions variables, mais toujours supérieures à celles qui devaient exister dans une combinaison sulfurée correspondante au peroxyde d'hydrogène. » Si quelques auleiu'S se sont permis d'exprimer la composition du per- sulfure d'hydrogène par la formule HS% avec ou sans point d'interrogation, ils se sont donc éloignés des faits con- statés par l'expérience. » Des circonstances toutes particulières ont dernièremeni attiré de nou- veau l'attention des chimistes sur le persulfure d'hydrogène. » Parmi les essais de chimie technique qu'a fait connaître l'Exposition de 1867, aucun ne devait peut-être exciter autant d'intérêt que ceux qui. (ij Thenard, Annales de Chimie et de l'hjsique, t. XLVIll, p ■jg. ( 1096 ) par los inéthodes les plus diverses, chffchaieut à leiulre à rindiistrie les iiiiisses de soufre enseveli d;ms les montagnes de résidus de soude (marcs, charrées). Les cliimistes ont surtout admiré les procédés par lesquels, soit M. Schaffnerl, soit MM. P.-W. Hofinann et P. Buquet, sont arrivés à ré- soudre ce problème. » Dans certaines phases des léactions sur lesquelles se basent ces pro- cédés, il se forme souvent du persulfure d'iiydrogène en grandes quantités, et tout dernièrement, en visitant la fabrique de Dieuze, où l'on régénère le soufre siu- une inunense échelle, j'ai pu me procurer plusieurs kilo- grammes de ce remarquable composé sidfuré. » Cette circonstance fortuite, en mettant entre mes mains d'assez fortes proportions de persulfure d'hydrogène, me permit de jeter quelque jour sur la composition de ce produit. » Mélange-t-on une dissolution saturée à froid de strychnine dans l'al- cool concentré avec une dissolution alcoolique de sulfhydrate d'anuno- niacpie renfermant un excès de soufre, on voit peu après ap|)araîtrc dans le liquide des flocons cristallins brillants, et douze heures plus tard les pa- rois du vase sont couvertes de belles aiguilles de couleur orangée dont la longueur atteint souvent plusieurs centimètres. Pour les obtenir à l'état de pureté parfaite, il suffit, après avoir décanté l'eau mère, de les laver avec l'alcool (roid. Ces cristaux sont complètement insolubles dans l'eau, l'al- cool, l'éther et le sulfure de carbone. En effet, je n'ai pas encore réussi à trouver un dissolvant dans lequel on piit les faire cristalliser. » L'analyse de celte combinaison m'a conduit à la formule suivante : C''H='*N'O^S' = C''H"N'0%H^S^ » Ces cristaux seraient donc une combinaison d'une molécule de strych- nine avec une molécule d'un |iersulfure d'hydrogène dont la composi- tion serait exprimée par la formule » La combinaison se scinde en effet dans le sens de la formule ci-dessus. Si l'on arrose les cristaux orangés avec de l'acide sulfiirique concentré, ceux-ci se décolorent peu à peu par suite de la fornialion d'un sulfate de strychnine qui se dissout, tandis que le persidfure d'hydrogène se sépare sous la forme d'une huile incolore et transparente. Les gouttes d'huile se conservent pendant qnelfjue temps, mais ne tardent pas à se décomposer en acide sulfhydrique et en soufre. » L'examen de cette combinaison parfaitement définie de strychnine et ( I097 ) de persiilfure d'Iiydrogéneqiii se conserve sans altération pendant des mois entiers, laisse peu de doute sur l'existence d'un persulfure d'hydrogène H* S» qui serait alors un sesquiswifure. Cependant on conçoit qu'il |)ourrait exister encore d'autres persulfiu'es d'une composition différente. » La formation de la combinaison de strychnine que je viens de décrire, et que j'ai préparée à plusieurs reprises avec le même succès, devait me conduire à soumettre à un traitement analogue d'antres alcaloïdes. En effet, j'ai étudié l'action d'iuie dissolution alcoolique de sulfhydrate d'ammo- niaque sur la quinine, la cinchonine, la brucine et quelques antres bases végétales, mais je n'ai observé dans aucun cas l'apparition de phénomènes semblables à ceux que l'on constate en opérant sur la strychnine. » La combinaison de la strychnine avec le persnlfine d'hydrogène est remarquable par son insolubilité. Unesolution alcooliquerenfermant 2S^o3 de strychnine mélangée avec du sulfhydrati- li imnioniaque en dissolution dans l'alcool, laisse drposer, après douze heures de repos, 2^"", 287 de cristaux orangés, c'est-à-dire 87,2 pour 100 de la quantité théorique. Reste à voir si cette propriété de la strychnine, de former avec le persulfure d'hydro- gène une combinaison aussi insoluble, ne pourrait être utilisée pour prépa- rer cet alcaloïile, et même dans certains cas pour le séparer de substances auxquelles il pourrait se trouver mélangé. » M. LE Secrétaire perpétuel fait part à l'Académie de la perte doulotu-euse qu'elle vient de faire dans la personne de M. J. Plùcker, ("correspondant de la Section de Géométiie, décédé à Boiui le 22 mai 1868. IVOMINATIONS. L'Académie procède, par la \o\e du scrutin, à la nomination d'un Membre (|ui remplira dans la Section de Médecine et Chirurgie la place laissée vacante par le décès de M. Serres. Au piemier tour de scrutin, le nombre des votants étant 67, M. Bouillaud obtient 38 suffrages. M. Davaine 11 » M. Vulpian 8 » M. BociLLAiD, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est |)roclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur. C. R., i»(j8, i" S<-mPii;e. (T. LXVl, N° 22.) '44 ( 1098 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉTÉOROLOGIE. — Les mëléores du mnis de janvier^; par M. Chapelas- CocLviEK-GiiAviER. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Laugier, Faye, Cli. Sainte-Claire Deville.) « Si les idées émises touchant l'origine des étoiles filantes ne sont plus aujourd'hui semblables à celles qui ont été émises en 1860, on peut remar- quer cependant que les nouvelles théories établies ne reposent aussi que sur les retours périodiques d'août et de novembre; or, il me semble qu'avant de s'arrêter à une opinion définitive, il serait nécessaire de faire entrer dans la discusion les observations quotidiennes, qui, par le nombre très-consi- dérable de météores qu'elles fournissent, présentent un élément important dans cette intéressante question. C'est ce qui fait l'objet du long et minu- tieux travail que je viens d'entreprendre et dont je présente la première partie. » Ce premier travail porte spécialement sur les météores de janvier. Pour éliminer autant que possible les erreurs provenant généralement des moyeimes, et pour m'assurer un contrôle certain, jai divisé toutes les ob- servations que je fais entrer dans ces recherches en deux séries: la première, de 1847 à iSSg; la deuxième, de 1869 à 1869, dont je m'occuperai ulté- rieurement. » Les observations faites en janvier pendant la première période me donnent un total de 455 étoiles filantes. M'appuyant sur un fait d'observa- tion très-remarquable, constaté par M. Coulvier-Gravier, et qui, avant lui, avait échappé à tous les observateurs; traitant ensuite tous ces météores d'après les raisonnements et suivant les méthodes de calcul que j'avais em- ployés en 1864 dans un travail important sur les météores d'août, j'ai dé- terminé successivement le lieu apparent ou point d'émanation des étoiles filantes des seize directions aziiuutales, et, à l'aide des quantités numériques contenues dans le tableau ci-joint, j'ai calcidé également la position d'un centre général de radiation. Par l'inspection d'une figure jointe à ce Mé- moire, on peut voir que ces seize centres se trouvent répartis sur une ellipse légèrement inclinée vers l'E., E.-S.-E., et dont les éléments sont Excentricité : 3o''4()'; Petit nxe : 69030'; Grand axe : 98" 56', le centre général de radiation se trouvant par i4° i4' d'azimut et )3°4^' f^t; distance zénithale. ( I099 ) Position des seize groupes ou centres d'émanation. i DIRECTION. AZIML'T. DISTANCE zénithale. DIR MOYENNES. ECTiON. AZIMUT. DISTANCE zénitliale. VALEUR approchée du sinus de l'arc VALEUR rectinée dusinusdel'arc zénilhal. zénithal. N 0 / I 99 . 1 3 » 1 8.45 N-NNE 0 / 206.34 0 , 17. 6 29 61 NNE 206.28 I.',. 2 NNE-NE 220.36 34.42 56 56 NE 225. 0 23. 12 NE-ENE 216.53 33.42 55 37 ENE 201 .29 .4. 2 ENE-E 262.52 23.58 41 45 E 2SS.4I 18. 2 E-ESE 317.29 37.18 60 55 ESE 296.34 29.44 ESE-SE 345. 4 45. 0 70 70 SE 348.42 26.34 SE-SSE 354.48 4G-47 73 75 SSE 4.24 29.29 SSE-S 3.57 50.23 77 80 S 0. 0 32.37 S-SSO 7.5. 52.48 So 82 sso 17 6 36.23 SSO-.SO 21.10 56.19 82 85 so 23.57 38.39 SO-OSO 33. 1 51.57 79 83 . oso 59. 2 26.34 OSO-0 68.12 42.31 67 73 0 90. 0 Î2.37 O-ONO 109.39 45. 0 70 67 ONO 39-49 38.39 ONO-NO I 3o . I 4 48.34 75 68 ]N0 3G.52 29. 3 NO-NiNO 122.32 37.25 61 07 NNO 90. 0 II. 18 NNO-N 123.41 15.57 27 67 Position du centre général d'émanation. AZIMUT. DISTANCE ZÉNITHALE. VALEUR APPROCHÉE du sinus de l'arc zénifbal. .4»i4' 13° 46' 23 Mouvement du centre par heure. som (6l> .', lOb). MINUIT (10'' à 2'' matin). MATIN (2'' a (;''). AZI MUT. DISTANCE zéniibale. AZIMUT. DISTANCE zénithale. AZIMUT. DISTANCE zénithale. 10057' + N(N-NNE) "4° 49' û°0' l3°48' 2l''27'-+-N 1605' Éléments de l'ellipse. Petit axe 60. 3o Inclinaise ESE .44. ( I lOO ) " Comine coiifliisioii de ce jxeinier linvail, on pont voir que ce premier résultat est seiisibleuieiit identique à celui qui ;» été obtenu pour les météo- res d'août exclusivement. » Ce Mémoire est également accompagné d'une carte donnant : i° la projection sur le plan de l'horizon des 455 météores observés; i° leur di- rection moyenne. En examinant ce graphique, on est frappé de l'exactitude des faits que j'ai produits par le calcul, car le centre d'émanation calculé et décrit sur la première figure s'y distingue très-clairement. » Cette carte fait voir aussi que, contrairement aux idées émises par quel- ques observateurs, les étoiles filantes viennent iniiistinctenient de tous les points de ^hori^on, mais ne partent pas indifféremment de tons les points du ciel. En effet, elles occupent une zone que l'on pourrait appeler zone fl'inJlnnuiKilion qui aur.iit une hauteur de 4o dejjrés, sa base supérieure à 3o degrés du zénith, el sa base inférieure à 20 degrés de l'horizon. » Dans un prochain travail, je traiterai particulièrement des météores de février. » « M. MiLNE Edwards, comme doyen de la Faculté des Sciences de Paris, prie l'Académie de vouloir bien soumettre à l'examen d'une Com- mission spéciale divers travaux de physique faits par I\!. Jamin et trois des élèves de ce professeur dans le Laboratoire de Recherches fondé récenunent à la Sorbonne par M. le Ministre de l'Instruction publique. ( Foir ci-après.) » M. Milne Edwards rappelle que des laboratoires de chimie ouverts précédemment pour les élèves du Muséum d'Histoire naturelle fonctionnent actuellement sous la direction de M. Fremy, et il ajoute que M. le Ministre de l'iiistruction publique se propose de mettre des laboratoires analogues à la disposition de])lusieurs |)rofesseurs qui cultivent d'autres branches de la science. H pense que l'impidsion imprimée de la sorte aux travaux pra- tiques aura de bons résultats, et il saisit cette occasion pour en remercier publiquement l'Administration supérieure, au nom des étudiants aussi bien qu'au nom des maîtres. « PHYSIQUE. — Sur les macliines magnéto-éleclriqiics. Mémoire de MM. Jamin et KofiEit, piésenlé par M. Milne Edwards. (Commissaires : MM. Regnault, Edm. Becquerel, Fizeau.) « Dans ce travail, nous avons cherché et nous croyons avoir réussi à établir les lois de la production de l'électricité ilans les machines magnéto- ( IlOI ) électriques. On peut caractériser la fonmile de ces machines en disant qu'elles einnrmitent à lui moteur sous forme de force une quantité donnée de chaleur et qu'elles la régénèrent par l'intermédiaire d'un courant élec- trique dans les résistances intérieures et extérieures. La seule question à résoudre était de trouver les lois que suivent les quantités de chaleur em- pruntées d'une part, régénérées de l'autre. )) Noire machine a été construite par la Compagnie r Alliance; elle se compose de six plateaux tournants, munis chacun de i6 bobines assem- blées eu tension et formant luie résistance totale R de 12 toiu's du rhéostat. Ces plateaux sont réunis en quantité de manière à former lui électromo- teur de six machines indépendantes, lançant leur électricité dans un circuit extérieur commun. La résistance de l'ensemble est donc égale à R divisé par 6 ou à 2 tours du rhéostat. On a donné à cette machine des vitesses qui demeuraient constantes pendant chaque série d'expériences, et qui ont varié dans les diverses séries de 35o à S.^o tours par minute. La force était empruntée à un moteiu- à gaz du système Ilugon dont la régularité s'est montrée parfaite. Un frein établi à demeure sur l'arbre principal servait à mesurer et à faire varier la force et, par conséquent, la clialeur doiuiée à la machine. Les chaleurs régénérées dans les résistances extérieures étaient mesurées avec un calorimètre établi dans les conditions habituelles. )) Toutes les expériences ont montré que le nombre C de calories régé- nérées ainsi tlans une résistance extérieure jc va d'abord en augmentant avec cette résistance, pour dimituier ensuite jusqu'à zéro quand elle devient infinie. Il atteint un maxunum pour luie valeur çle x égale à R ou à 12 tours du rhéostat; il est exactement représenté |)ar la formule C = (R Or on sait que dans le circuit extérieiu- x d'une pile dont la force électio- motrice est A et la résistance intérieure R, la clialeiu- régénérée est expri- mée par la formule de Joule : C = xi-, ou bien par (R La machine magnéto-électrique se comporte donc connue le ferait cette pile, mais avec une différence essentielle, c'est que R leprésenle non pas sa résistance intérieure réelle qui est ^0 mais celle de chacun des plateaux ou ( I I02 ) de chacun des électromoteiirs qui coucouront à produire le courant total. On peut donc dire que la loi de Ohm s'applique à la machine magnéto- électrique, mais en y faisant une modification essentielle, en supposant que les divers plateaux sont indépendants et que leurs courants s'ajoutent dans le circuit extérieur. )) Il y a entre la pile et notre machine une autre différence importante. La quantité de chaleur C, qui est fournie à la pile pendant l'unité de temps est proportionnelle à la force électromotrice et au poids du zinc dissous, c'est-à-dire à l'intensité du courant, de sorte qu'on a ce qui montre que cette chaleur varie comme les ordonnées d'une hyper- bole équilatére. Or la machine magnéto-électrique semble n'être qu'une pile qui empiunterait sa chaleur à un moteur au lieu de la demandera une action chimique, et l'on est porté à penser que la quantité de chaleur qui lui est fournie doit varier suivant la même loi. Il n'en est rien. Cette quantité est représentée par la relation empirique C = jS -t- ^j- — — ^r' d'"'^ laquelle a et jS sont des constantes. Elle est minimum pour x = o, c'est- à-dire quand le circuit extérieur est nul; elle augmente progressivement jusqu'à devenir égale à — ^ poiu- a = R -h aa; elle décroît jusqu'à jS quand x tend vers l'infini, ce qui a lieu lorsque le circuit est ouvert. D'où il suit (jue si l'on ne touche j^as au frein, la marche de la machine se retarde progressivement à mesure que la résistance augmente jusqu'à la valeur de x égale à (R + 2«), pour reprendre ensuite des vitesses crois- santes qiiand le circuit extérieur continuede croître. » On peut justifier ces lois d'une autre manière : l'expérience mesure .T A' d'abord la quanlilé C ou —^ -, ensuite l'auementation de travail T — T' ' (R -f- .r)^ ° que le moteiu' fournil à la machine quand, le circuit étant d'abord ouvert, ou y introduit ensuite la résistance x. T — T' divisé par l'équivalent méca- nique E représente la chaleur cédée par le moteur ou j- — jS; on a, par conséquent, T — T' _ ïA^ (R +.'•)= Cette formule |)ermet de calculer E. » Nos expériences nous ont donné plus de cinquante valeurs de E sensi- ( iio3 ) blement concordantes avec celles qui ont été trouvées par d'autres procédés. )) La chaleur empruntée au moteur ]S + ^-— — reproduit donc dans le circuit extérieur une quantité C =: -;r -• Suivant la même loi de Joule, elle doit régénérer dans le circuit intérieur un nombre de calories égal à -^ -5 d'où il suit que la différence entre ces quantités, c'est-à-dire {K + X)- ' ' représente la chaleur inutilement dépensée. Nos expériences ont montré qu'elle est égale aux deux tiers de celle qui a été empruntée au moteur. » Les divergences que nous venons de signaler entre les lois de la machine magnéto-électrique et celles delà pile peuvent s'expliquer par luie hypothèse qui nous paraît très-vraisemblable : une portion de la chaleur C" qui n'est pas utilisée doit être employée à vaincre les résistances passives, elle est constante, désignons-la par M; une seconde partie doit être employée à produire dans les aimants fixes une réaction qu'il est impossible d'évaluer expérimentalement, mais qui doit se traduire par une absorption de calo- ries. Celle-là est variable, appelons-la C"; on a Il faut donc admettre que cette réaction augmente avec la valeur de .r et prend son maximum quand le circuit est ouvert. » Ces lois reconnues et vérifiées, nous avons songé à étudier la senle application qu'on ait faite de ces machines, la lumière électrique. Toutes les fois qu'on interpose un régulateur dans le trajet du courani, la vitesse de la machine se ralentit comme elle le fait par l'interposition d'un fil mé- tallique. L'arc oppose donc au passage des courants une résistance jc que l'on peut évaluer en cherchant quel nombre de tours de rhéostat il f;iut in- terposer dans le circuit pour produire un ralentissement égal dans la vitesse de la machine. Cela fait, nous avons comparé la chaleur dégagée par cet arc à celle qui est régénérée dans celle rési&lance, et nous avons trouvé que toutes deux étaient rigoureusement égales. Nous sommes donc portés à penser que les deux charbons de la lampe électrique n'agissent pas autre- ( iio4 ) nuMit quiin fil métallique, soir par la cliaIcMir qu'ils régénèrent, soit yi:\v la (liiiiinulion qu'ils produisent dans l'intensité du courant. » Cette clialeiu- de l'arc est très-faible, à peine égale à celle d'un bec de gaz qui brûlerait un litre par minute. Or, pour obtenir ce résultat, il a fallu consommer dans le moteur Hngon loo litres de gaz; la chaleur retrouvée ne dépasse donc pas le centième de la chalein- enqjloyée. Mais si die est faible, comme elle est concentrée sur un espace très-étroit, sur les pointes de cliar- bon, elle y développe une température énorme, et par suite une quantité de lumière qui est à peu près iteux fois égale à celle qu'on olitieiidrait si l'on brûlait directement les loo litres de gaz qu'on dépense poin- la |)roduiie, et même égale à quatie fois celle-ci si l'on se sert de charbons préparés par M. Carré. >) Ainsi perte énorme de chaleur d'une part, gain remaïquable de lu- mière de l'antre. » Il n'y a rien de paradoxal dans ce résultat. La machine magnéto -élec- ti'ique n'utilise, il est vrai, qu'une faible portion de la chaleur absorbée, mais elle la recueille disséminée dans un grand espace poin- la concenti-er sur un petit volume; elle la prend à une basse température pour produire un échaidfement énorine des charbons; elle la trouve à l'état de chaleiu" obscure pour en faire de la lumière; elle diminue sa quantité, elle trans- forme sa nature; elle dépense des radiations calorifiques qui ne coûtent rien, elle en fait des radiations luniineuses qui coût(Mit cher, et finalement elle les donne à meilleur maiché que tonte; autre soince d'éclairement. » PHYSIQUE. — Sur In rompressibililé des liquides. Note de M]^i. J.\min', Am.iury et Desca.^ips, présentée par M. Milne Edwards. (Commissaires : MM. Regnault, Edin. Becquerel, Fizeau.) « Occupés de recherches qui exigent la connaissance exacte de la com- pressibilité des liquides, nous avons employé une méthode nouvelle pour la mesurer directement. On sait que la pression détermine un effet complexe et quelle change à la fois le volume du liquide et celui du vase; fl'oû la nécessité de corriger la compressibilité apparente de l'action exercée sur le piézomètre, et c'est sur ce point qu'ont échoué la plupart des expérimenta- teurs. OErstedtcrut pouvoir négliger toute correction, Colladon et Sturm en firent nue, mais inexacte, et M. Regnaidl fut obligé de demander à M. Lamé des fornudes fondé(_>s sur la théorie d(! l'élasticité, formidcs malheureuse- ment assez compliquées. 11 réussit à mesurer exactement la compressibilité ( iio5 ) du mercure; mais quelques anuécs après, Wertheim, reprenant la question avec des idées nouvelles, contesta ces formules, les modifia, et M. Grassi reprit à nouveau, et en collaboration avecWertheim, cette cpiestiou si con- troversée. )) Il est évident qu'on ne parviendra à lever les doutes qui subsistent sur ce sujet qu'en s'affranchissant de ces corrections fondées sur la théorie et en remettant la question à l'expérience pure et simple ; la méthode que nous avons adoptée satisfait à cette condition. » Un piézometre en verre composé d'un gros réservoir et d'une tige cali- brée, très-fine, jaugé avec les soins convenables, rempli du liquide bouilli qu'on veut étudier, est mis en comnuinicatiou avec un manomètre à air libre. Toute augmentation de pression fait baisser le niveau du liquide dans l'appareil, et on mesure la compressibilité apparente. Nous la dési- gnons par c. » Il est clair qu'elle est la somme de la diminution de volume éprouvée par le liquide et de l'agrandissement de capacité du vase, et que pour con- naître celle-là il faudrait mesurer celle-ci. » On y parvient eu plongeant le piézometre tout entier dans un vase fermé, rempli d'eau et communiquant à l'extérieur par un tube thermomé- trique correcteur, gradué, jaugé et autant qu'il se peut identique avec la tige du piézometre. Tout agrandissement de ce piézometre refoule l'eau extérieure, la fait monter dans le tube et se mesure par ce déplacement que l'on observe et que nous appellerons c'. » On évite les changements de température en plongeant le tout dans une grande cuve à eau dont la capacité est environ égale à un mètre cube; pour éviter les changements de pression, si minimes qu'ils soient, de l'eau qui enveloppe le piézometre, ou avait eu soin de recourber horizontalement le tube correcteur. » Les expériences étaient faites d'abord à la pression atmosphérique : on observait les deux niveaux pendant un quart d'heure, de minute eu minute, afin de connaître la marche de leurs variations progressives déterminées par les changements réguliers de la température. Apiès quoi on augmentait la pression pour continuer la même observation pendant le quart d'heure suivant, et on continuait ainsi, en croisant toujours les observations aux pressions hautes ou bases. » Ces précautions avaient pour but de rechercher, si elles existent, les variations de température que déterminent les changements de pression : elles ne manqueraient pas d'introduire des perturbations considérables dans c. R., tSeS, i" Semestre. (T. LXVI, fi" 22.) ' 4^ ( iio6 ) la marche des niveaux, car le piézomètre et le vase correcteur sont deux theriaoniètres d'une prodigieuse sensibilité: nous n'avons rien reconnu de semblable. M Ce point réglé, nous avons construit les courbes de toutes les valeurs de c et de c' en prenant les pressions pour abscisses. Ces combes sont deux lignes droites parfaitement régulières : la compressibilité du liquide et la dilatabilité du verre sont donc proportionnelles à la pression. » Ces deux lignes ont pour équation c = /Jtanga, c'=ptanga'; par conséquent la compressibilité réelle c — c' est donnée par la relation c — c' = p (tanga — tangcc') et le coefficient de compressibilité par ^ c — c' =; tanga — tanga . p . -t, Toutes les observations concourent à fixer les valeurs moyeiuies'de tanga et de tanga', et la valeur de E que l'on calcule ensuite est le résumé de toutes les mesures. » Nous avons appliqué cette méthode à celui des liquides qui se com- prime le moins et pour lequel la correction est presque égale à la compres- sibilité. Nos résultats sont plus faibles que ceux de M. Regnault, et sensi- blement égaux à ceux que M. Grassi a calculés d'après les formules de Wertheim. Tout prouverait donc que ces formules sont les bonnes. On voit de quelle utilité il était d'avoir une méthode expérimentale qui pût trancher la question. » M. Savaky adresse une Note portant pour titre « Piles voltaïques à soufre, charbon et cuivre; à sels de fer et chlorure de sodium mélangés; à acides, charbon et cuivre divisé. — Intensité îles couples de dimensions diffé- rentes ». (Commissaires précédemment nommés ; MM. Becquerel, Fizeau.) M. Zaliwski-Mikorski adresse une Note concernant les « décompositions voltamélriques ». (Commissaires : MM. Becquerel, Fizeau.) L'Académie reçoit, pour les divers concours dont le terme expire le ( ITO? ) l'^'^juiii i868, outre les ouvrages imprimés, mentionnés plus loin au Bulletin hibliograpliique^ les Mémoires suivants : CONCOURS POUR LE PRIX DES ARTS INSALUBRES. M. Melsens. — Quatre Mémoires relatifs à l'emploi de l'iodure de po- tassium contre les affections saturnines et merciirielles, etc. MM. Lemaire et Tabourin. — Mémoire relatif à In révivification de V acide arsénique employé dans la fabrication des couleurs d'aniline, et spécialement de la fuchsine. M. BoivjEAN. — Mémoire pratique sur l'emploi médical de l'ergotine, ac- compagné d'un résumé manuscrit. Ce Mémoire est également destiné par Tauteur aux concours du prix Bar- bier et des prix de Médecine et de Chirurgie. CONCOURS POUR LE PRIX DE MÉCANIQUE. (fondation montyon.) M. A. Peyret. — Note relative à un nouveau moteur. CONCOURS POUR LES PRIX DE MÉDECINE ET DE CHIRURGIE. (fondation montyon.) M. LoEWEMBERG. — Mémoire sur la Innie spirale du limaçon de l'oreille (i'" partie imprimée, 2^ partie manuscrite). M. Th. Roussel. — Etudes sw les maladies céréales, ou maladies déformes epidémique, endémique ou sporndique, produites par des céréales altérées ou par des grains de graminées toxiques. M. P1ERRES0N. — De la diplégie faciale. Ce Mémoire est accompagné d'un résumé manuscrit. M. Faure. — Recherches sur les effets de la réfrigération dans certains cas d empoisonnement. M. F. Saint-Cyr. — Élude sur la teigne faveuse chez les animaux domes- tiques. M. Gréhant. — Recherches sur la respiration de l'homme. M. MoREL. — Résumé de ses travaux et de ses recherches sur la cause essenlielle et le traitement du goitre et du crétinisme. CONCOURS DU PniX DE PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. M. Chmol'levitch. — Des modifications moléculaires que la tension amène dans les muscles. ./,5.. ( iio8 ) M. Colin. — Rec/ierches e.y:périmcntales sur les Tricliines et la tiichinose. M. Goi'jox. — Reclierclies expérimentales sur les iiroprietés de l(i inoetle des os. CONCOURS POUR LE PRIX CRÉANT. M. KRA^CKEX. — Mémoire relatif au traitenieiil du choléra. M. PoGGiOLi adresse un exemplaire d'une brochure Sur la nature et le traitement du choléra, avec une Note manuscrite indiquant les points sur lesquels il désire fixer l'attention de la Commission. M. FoiR.NEL adresse un Mémoire manuscrit et un Mémoire imprimé, des- tinés au concours du legs Bréant. M. A. Pastorelly adresse une Note relative à un remède contre le choléra. M. Sawaszkiewicz adresse un appendice à son précédent Mémoire relatif au choléra, M. Zantedeschi adressa une brochure, imprimée en italien et accompa- gnée d'iuie Note nuuiuscrite, sur des remèdes contre le choléra et quelques autres u)aladies. M. V. Cassaignes. — Note relative à un remède contre le choléra. CONCOURS POUR LE PRIX DE STATISTIQUE. (f(INDAT10N montyon.) M. A. BÉRiGNY adresse le manuscrit de la vingt et unième année d'ob- servations météorologiques faites par lui à Versailles, avec la collaboration de M. Richard} cet envoi est accompagné des vingt années précédentes, imprimées. Un auteur, dont le nom est contenu dans un pli cacheté, adresse, pour le concours du prix Bordin, un Mémoire relatif à la théorie des phénomènes optiques, avec l'épigraphe : « Il n'avait oublié qu'un point, c'était d'éclairer sa lanterne. » On fera savoir à l'auleiu- que le concours relatif à la ques- tion des phénomènes optiques a été clos en i865, et la Commission a disposé des fonds qui y étaient affectés. C01U\ESP0ND ANGE . M. i.E Secrétaire perpétitee signale, parmi les |)ièoes imprimées de la Cor- respondance, lui ouvrage de /)/. ^. Duponcliel, mlilnlé « Traité d'll\tlrau- li(|n(' el de Géologie agricoles •>. ( "09 ) M. Reech prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les can- didats à la place devenue vacante dans la Section de Mécanicpie par le dccès de M, Foucault. (Renvoi à la Section de Mécanique.) L'Académie reçoit les remercîments de M. Bazix, pour le prix Dalmont qui lui a été décerné dans la dernière séance publique; de M. Van Tiegiiem, pour le prix Bordin; de M. Baillet, pour le second prix de Physiologie expérimentale; de HIM. Estor et Saintpiekue, pour la citation honorable dont leurs travaux ont été l'objet. M. Chasles, en présentant à l'Académie un nouveau nunîéro du Bulletin de blibliocjraplne et d'histoire des sciences mathématiques tt physicjues^ offert par M. le prince B. Boncompagni, s'exprime comme il suit : « Le premier numéro de ce Bulletin renfermait un Mémoire du P. T. Ber- telli sur Pierre de Maricourt, connu sous le nom de Petrus Perecjrinus de Maricourt, auteiu" du Traité de l'aimant, adressé en 126^, sous forme de Lettre, à un chevalier de ses amis, Sigeras de Foucaucourt. » Le numéro de mars contient ce Traité de Pierre de Maricourt, avec les figures qui s'y rapportent et de nombreuses Notes, Variantes et Commen- taires du P. Bertelli. » Ce numéro se termine par une citation assez singulière d'un livre de i636, traduit, à ce qu'il parait, du français, par Winant van Weslen,etoù se trouve une première idée d'un télégraphe magnétique. » ASTRONOMIE. — Bemarques relatives à une communication récente du P. Secclii, sur le spectre de la comète de Brorsen. Note de M. Prazmowski, présentée par M. Faye. « Le R. P. Secchi, qui a doté la science d'une série nombreuse d'obser- vations spéciales sur les étoiles Bxes, a profité de l'occasion cpie la récente réapparition de la comète de Brorsen lui a fournie pour observer son spectre. Le peu d'intensité de sa lumière ne l'a pas empêché de distinguer clans ce spectre une suite des bandes lumineuses, séparées par des intervalles obscurs ou plutôt faiblement éclairés. Il est même parvenu à rapporter les bandes lumineuses aux raies du spectre solaire. » Ce travail a conduit le R. P. Secchi à poser des conclusions sur la na- ture de la liunière dont brHIent les comètes. L'al)sence des raies de Fraunhofer dans le spectre de cette comète, qui, au contraire, se compose ( I I lO ) des bandes lumineuses, lui font assimiler sa lumière aux sources lumineuses qui brillent de leur propre éclat. Il en conclut que la majeure partie de la huniiM-e cométaire est de la lumière propre à ces corps, et que la lumière solaire réfléchie n'en forme qu'une portion insignifiante. C'est sur cette conclusion que nous nous permettons d'élever quelques doutes, en exposant noire manière de voir. Nos propres observations et nos recherches sur l'analyse spectrale serviront de base à nos raisonnements. » En effet, lorsqu'on soumet au spectroscope une bande de papier co- loré, faiblement éclairé par la lumière du jour, on voit un spectre composé de bandes colorées et séparées par des espaces noirs. La disposition de ces bandes lumineuses et obscures dépend de la nature de la substance colo- janle qui recouvre le papier, de sa propriété élective de réfléchir les rayons d'une certaine réfraiigibilité et d'en absorber les autres. Si l'objet est faible- ment éclairé, on est obligé de donner à la fente une certaine largeur pour rendre le spectre visible. Son ouverture angulaire surpasse alors l'angle que sous-tendent les raies de Fraunhofer les plus larges, et l'on ne voit pas la moindre trace de ces raies. Pourtant, il ne peut exister de doute sur l'origine de la lumière soumise au spectroscope. C'est la lumière solaire réfléchie par la substance colorante; les raies de Fraunhofer existent bien dans ce spectre, mais l'œil ne les distingue pas. » Pour s'en convaincre, on n'a qu'à projeter sur la bande de papier co- loré un faisceau très-inlense de lumière solaire; nous voyons alors son spectre, dans ses parties lumineuses, se couvrir de raies, si nous |)renons la précaution, en même temps, de rétrécir la fente du spectroscope afin d'épurer le spectre. En un mot, le spectre d'un corps coloré, faiblement éclairé par la lumière solaire, est exactement pareil à celui de la comète observé par le R. P. Secchi, exactement pareil aussi aux spectres des sources hmiineuses émettant leur propre lumière. )) Nous sommes forcément conduit à cette conclusion que la lumière de la comète de Brorsen peut aussi bien être la lumière solaire réfléchie, dont la faiblesse nous empêche de voir les raies de Fraunhofer, qu'une lumière émise par le corps lui-même. » Dans la première hypothèse, nous serons autorisés à dire que les inar- ticulés qui la composent |)ossèdent une réflexion élective, que la réflexion pour les rayons d'une certaine réfrangibilité est bien plus puissante que pour une autre; en un mot, que les particules de la comète ontdes proprié- tés des corps colorés. » En admettant même que la hunière émise par la comète fût de la ( illl ) lumière propre, son spectre, observé dans des conditions favorables, devrait présenter des raies telluriques, exactement du même ordre que les raies so- laires. L'absence de celles-là prouve que les raies solaires peuvent très- bien exister dans le spectre de la comète, et que ce n'est que la faiblesse de sa lumière qui empêche de les distinguer. » Il y a d'autres raisons qui nous font pencher pour la première hypo- thèse, celle qui attribue l'origine solaire à la lumière des comètes. Pendant l'apparition de la brillante comète de Donati, nous avons fait une longue série d'observations sur la polarisation de sa lumière el sur la direction du plan de polarisation. M. Govi, professeur de physique à Turin, entreprit et fit paraître à la même époque un travail sur le même sujet. Nos résultats étaient identiques. » Je me servais d'une lunette polariscope, qui éliminait dans mes expé- riences l'influence nuisible de la forte polarisation de l'atmosphère, polari- sation dont la direction est identique à celle de la comète. C'est le même appareil, décrit dans les Comptes rendus, qui m'a servi à constater l'absence complète de la polarisation dans la lumière des protubérances rouges pen- dant l'éclipsé de Soleil en 1860, quoique la lumière de l'auréole sur la- quelle elles se projetaient fût brillamment polarisée. L'emploi de cet appa- reil a permis de prolonger la série des observations jusqu'à l'époque où la comète apparaissait dans le crépuscule très-intense. » Nous rappellerons cette circonstance que la position de la comète de Donati pendant tout le temps de nos recherches par rapport au Soleil et à la Terre était très-favorable pour ce genre d'observations. Les rayons inci- dents du Soleil formaient un angle presque droit avec les rayons ré- fléchis. » Or, pendant tout le temps que son éclat permettait de poursuivre ces observations avec succès, la comète présentait une polarisation très-intense, dont le plan coïncidait avec le grand cercle passant par le Soleil. Dès ce moment, la conséquence était forcée, c'est-à-dire que la lumière de la comète de Donati était presque en totalité de la lumière solaire réfléchie, et devant ce phénomène toute autre explication était inadmissible. » M. Élie de Beacmont fait observer que le P. Secchi pourra seul faire connaître à l'Académie, dans une séance prochaine, la largeur précise de la fente qu'il a employée dans ses observations. ( I 112 ) ASTRONOMIE. — Décnuuerle de In 99" petite planète faite dans la succursale de Paris, à Marseille. Dépêche télégraphique de M.Boreli.i à M. Le Verrier. « J'ai ilécouvert une nouvelle petite planète hier 28 mai, à io''26™5i'. Ascension droite : 1 ^'J'' 24'" 7'.92: distance polaire : 99° S'/jg", i i ; éclat : i3*-i4* grandeur; mouvements horaires en ascension droite: — o",63; en déclinaison : + 17", 5; étoile de comparaison : 2^91 3 Lalande. » Nota. — I^a position donnée dans la dépêche télégraphique ci-dessus n'est qu'approchée. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — .Sur le pouvoir éclairant de divers charbons employés à II production de ta lumière électrique. Note de M. F. Carré, présentée par M. Balard. " J'ai l'honneur de porter à la connaissance de l'Académie les résultats d'une ])remière série d'expériences sur les charbons mentionnés dans ma Note du ^3 mars dernier. Leur pouvoir éclairant moyen a été trouvé notablement supérieur à celui des charbons de cornue : quelques compo- sitions ont, en outre, la propriété d'augmenter considérablement la lon- gueur de l'arc électrique. )) Ces charbons soni composés en proportions diverses, de houille maigre et grasse en poudres impalpables, lavées avec des acides, de noir de fumée assez pur et de charbon de bois; ces poudres sont triturées avec des huiles fines mélangées de résine et soiwnises à une forte compression qui les ag- glomère solidement et permet de leur donner la forme voulue; les ])rismes ou cylindres sont ensuite calcinés en vase clos, à la température du rouge- blanc; l'adjonction de quelques centièmes depoudresmélalliquescorilribue surtout à augmenter la longueur de l'arc. Voici les compositions qui ont été mises en expérimentation. N" I Houille maigre, 5o parties; Houille grasse, 5o parties. 5. » 47 " " 4? " Fer réduit 6parties. 3 <• 4/ " " 47 " Antimoine pulvérisé. 6 » 4 Noir de fumée, 100 5 » go » Charbon de bois, 10 )) Dans les expériences j)hotoméfri(|iies faites avec les courants d'une pile el les charbons do corruie pris pour unilé de comparaison, les pouvoirs éclairants moyens, détluits de quatre à cinq mesures pom* chaque gerue de charbon, ont été trouvés de i,55 |)oiir le n" i, de 1,19 pour le n° 2, de 1,69 poiu' le n" 3, de i,G5 pour le n° 4, el de 2,3 1 pour le n" 5. ( •>'3 ) » Les mêmes expériences, répétées avec les courants de la macliine ma- gnéto-électrique et la mèiiie unilé de comparaison, ont donné des pouvoirs éclairants, représentés par i,36 pour le ii° 2, 2,34 pom-le n''^, et 1,29 pour le n° 4. » Les courants de la machine magnéto-électrique permettent à peine de maintenir un arc de — • de millimètre avec les charbons de cornue, tandis qu'avec les charbons au fer et à l'antimoine, ils soutiennent un écarlement de 2 et 3 millimèlres ; les charbons au fer donnent un arc très-visiblement coloré en bleu. u Ces expériences ont été exécutées au Laboratoire de Recherches de physique de la Faculté des Sciences, et sous la direction de M. Jamin. » MÉTÉOROLOGllî. — Etudes météorologiques fniles en ballon. Note de M. Flammakiox, présentée par M. Delaunay. « J'ai exposé dans la précédente séance les résnitats obtenus sur la variation de l'humidité dans l'air, suivant l'altitude et sur l'accroissement du pouvoir diathermane de l'air et de la radiation solaire. J'arrive au- jourd'hui au chapitre des courants. Circulation des courants. Leur déviation giratoire et les mouvements généraux de l'atmosphère. Intemité et vitesse. » Immergé dans le courant atmosphérique qui l'emporte, l'aéronaule se trouve situé dans la meilleure condition possible pour connaître la direction constante du courant, connue pour en mesurer la vitesse. J'ai eu soin, dans cliaque voyage, de tracer exactement sur la carte de France ou d'Eu- rope la projection de la ligne aérienne suivie par l'aérostat, à l'aide de points de repère qu'on prend avec la jjIus grande facilité lorsque le ciel est pur, et qu'on peut toujours arrivera obtenir, même sous un ciel nuageux, soit en profitant des éciaircies, soit en descendant de temps en temps au- dessous des nuages. u L'aérostat marque si bien la direction et la vitesse absolues du courant, que la première sensation éprouvée en naviguant dans les airs est celle d'une immobilité complète. C'est une im|)ression toute particulière et tou- jours surprenante de se voir voguer avec la vitesse du vent et de ne sentir aucun souffle d'air, la moindre brise, le plus léger mouvement, même lors- qu'on se trouve enqiorté avec furie dans l'espace par la plus violente tem- pête. Je n'ai éprouvé qu'iuie seule fois luie bonne brise, le i5 avril dernier, pendant quelques minutes; je l'attribue à ce que l'aérostat, lancé alors avec G R., 18GS, 1" Semestre. (T. LX\ 1, No 22.) ' 4^ ' iii4 ^ une vitesse de 55 kilomètres à l'heure, est arrivé dans une région où l';nr se déplaçait moins rapidement. » Un fait capital ressort avec évidence du tracé de mes différentes lignes aériennes. Ces routes inclinent les unes et les autres dans le même sens, en vertu d'une déviation giratoire générale. » Ainsi, par exemple, le 23 juin 1867, l'aérostat, conduit par un vent du nord, file d'abord dans la direction du sud, puis il forme vers l'ouest un angle léger avec la ligne du méridien de Paris; cet angle, d'abord très- faible, puisque le ballon passe à l'est d'Orléans en traversant le 48'' degré de latitude, s'accuse ensuite de plus en plus. En traversant le .^-j" degré, la direction devient sud-sud-ouest. En arrivant au 46*^, • Enfin j'ai traité le résidu par l'acide acétique. Celte partie de l'opéra- tion a duré plus de trois mois. Il s'est formé pendant ce temps un |)réci- pité de particules extrêmement ténues, qui étaient en grande partie compo- sées par la substance amyloide. » L'étude microscopique de ce précipité m'a permis de constater, sur les grains les plus volumineux, les caractères optiques signalés par Biot quand on éclaire les grains de fécule par la lumière polarisée. » Ces grains se gonflent considérablement et finissent par crever quand on les soumet h l'action de l'acide sulfurique, de la potasse ou de la soude. Rien de pareil ne se produit avec l'acide acétique ou l'ammoniaque. Or, ces fiiits ont été signalés depuis longtemps par M. Payen, connue caracté- ristiques des fécules. ( II26 ) » Je dois ajouter ici que cet amidon animal ne se présentait pas toujours sous la forme de grains, et qu'il offrait souvent la forme de lames covnbes, paraissant résulter de la rupture d'une vésicule creuse. De semblables faits ont été signalés pour certaines fécules végétales par plusieurs bota- nistes et particulièrement par M. Trécul. >i Restait enfin l'opération décisive, celle de la transformation en sucre. Comme je ne pouvais opérer que sur des quantités fort petites de matière, j'ai voulu me mettre à l'abri des causes d'erreur eu priant mon collègue et ami, M. Ch. Violette, à qui ses travaux sur le dosage du sucre donnent une grande autorité dans ces questions, de vouloir bieii faire cette opéra- tion. Voici comment il a opéré : » Le dépôt, préalablement lavé pour enlever toute trace de sucre, s'il avait pu en rester encore, a été converti en empois par une ébullition de vingt minutes dans de l'eau distillée. Puis on a abandonné le liquide à lui- même, pour effectuer la séparation des matières insolubles. Ou se proposait, en agissant ainsi, d'éviter les filtres de papier qui auraient pu fournir une matière saccharifiable. La liqueur surnageante a été soumise à l'ébullition pen- dant cinq à six heures avec de l'eau acidulée à i pour loo d'acide sulfurique. L'acide sulfurique est saturé par le carbonate de baryte. Le liquide est filtré, puis évaporé au bain -marie. La matière est reprise par l'alcool, puis évaporée à sec, puis redissoute dans l'eau distillée. La liqueur ainsi obtenue réduit sensiblement la liqueur cuivrique de Fehling eu formant un dépôt de grains rouges sur la paroi de la capsule. » Cette opération, répétée deux fois par un chimiste habile, ne peut laisser aucun doute. » Il existe donc, dans le jaune d'oeuf, un amidon animal tout à fait com- parable à l'amidon végétal. Et ce f;iit est une analogie de plus à ajouter à toutes celles que les physiologistes ont déjà signalées entre l'œuf des ani- maux et la graine des végétaux. » Dans une comnuuiication prochaine, ilont j'ai réuni déjà presque tous les éléments, je montrerai comment l'amidon se produit dans certains élé- ments du jaiuie, et je ferai connaître le mode de répartition des différentes substances qui le constituent entre les deux espèces de globules dont il est formé. » ( "27 ) PHYSIOLOGIE. — Eludes expérimentales sur les Trichines et la trichinose dans leurs rapports avec la zoologie, l'hycjiène et la pattiologie ; /;ar M. G. Coli\. (Extrait par l'aiiteiir.) « Quoique la Trichina sjiiralis ait été clans ces derniers lemps l'objet de nombreuses publications, je n'ai pas hésité à poursuivre les expériences que j'avais commencées sur cet helminthe depuis qtiatre ans. En prévision des épidémies de trichinose qui peuvent reproduire en France ce qui est arrivé en Allemagne, j'ai cru qu'il était d'un grand intérêt d'examiner avec soin tout ce qui se rapporte à l'histoire de ce curieux parasite. Il ne m'a pas fallu moins de trois cent cinquante animaux^ petits mammifères, chiens, porcs, moutons, oiseaux, reptiles et poissons poiu- étudier les par- ticularités dont un grand nombre avaient été déjà signalées par MM. Vir- chovif et Pagenstecher dans leurs excellents Mémoires. » Mes recherches m'ont conduit à donner des solutions à un assez grand nombre de questions que les premiers observateurs avaient tranchées un peu légèrement, puis à mettre en évidence les points sur lesquels l'atten- tion n'avait pas encore été appelée; enfin, à rectifier des erreurs qui pou- vaient avoir des conséquences graves, au point de vue pratique. Aujour- d'hui je me borne à examiner les caractères des Trichines et les conditions de leur développement, tant dans les muscles que dans l'appareil digestif. » Ces parasites paraissent devoir, à juste titre, former, comme R. Owen l'a pensé, un genre à part dans l'ordre des Nématoïdes. Bien qu'ils aient des analogies avec les divers genres auxquels on a voulu les rapporter, ils s'en distinguent très-nettement. On ne peut, en effet, les considérer comme des trichosomes, quoiqu'ils aient, de même que ces derniers, la partie anté- rieure effilée, la postérieure renflée, l'intestin toruleux et un anus terminal. Le mâle des Trichines a deux spicules au lieu d'un; la femelle produit des petits vivants; ses œufs sphéroïdes n'ont pas de bouton translucide à leurs extrémités; les embryons éprouvent des migrations spéciales, différentes de celles que l'on attribue à certains trichosomes. » Les Trichines ne peuvent être regardées comme des trichocéphales, car ceux-ci ont la partie antérieure et filiforme du corps séparée nettement de la postérieure; le mâle n'a qu'un spicule dans une gaine; l'ovaire de la fe- melle est replié; ses oeufs sont oblongs, à coque épaisse et pourvue d'un goulot aux deux bouts. Ces vers vivent dans le gros intestin et s'attachent à la membrane muqueuse. Si Leukart a cru développer des trichocéphales ( 1128 ) sur im porc qui avait t'ait usage de viande tiicliinée, cet éniiiient observa- teur a été trompé par une coïncidence dont j'ai vu plusieurs exemples. Rien n'autorise à admettre que l,i Trichine soit une larve de cet helminthe, car, la plupart des porcs ayant des trichocéphaies sexués, bien peu de ces pachy- dermes seraient dépourvus de Trichines. « Elles ne sauraient être non plus considérées comme des pseudalies, quoi qu'en ait dit M. Davaine. Les Trichines n'ont pas comme celles-ci le tégument lisse, la bouche triangulaire, les spicules conlournrs, la vulve saillante et située au voisinage de l'aïuis, l'extrémité caudale atténuée. I,e groupe générique qu'elles forment est naturel et mérite une place distincte à cùlé des précédents. » Les Trichines, comme les téniadés et les lingualules, présentent ana- tomiquement et pbysiologiquement trois phases ; l'embryonnaire, pendant laquelle s'opèrent les migrations; la larvée ou celle de la vie enkystée; puis celle de la vie intestinale, de l'évolution et de la ponte. En laissant de côté, pour le moment, la prriotle embryonnaire, nous suivions mieux le dévelop- pement de ces singuliers helminthes. » La constitution des kystes, qui marque le début de la seconde période, mérite quelque attention. On peut en saisir le mécanisme dans toutes ses particularités si l'on observe avec soin ce qui se passe dans les muscles à compter du dixième ou du quinzième jour api'ès l'ingestion de la viande tricliinée. A ce moment, les embryons qui viennent de l'intestin en s'insi- nuant dans les interstices des faisceaux musculaires ne produisent aucune dilacération appréciable; ils se meuvent lentement, prennent des positions Irés-variées, suivent la direction des fibres ou la croisent sous ilivers an- gles, sans laisser la moindre trace de leur passage, ni provoquer autour d'eux de modifications sensibles dans l'état des tissus. Une fois que l'em- bryon a pris les dimensions que le ver peut acquérir dans le muscle, on voit se dessiner autour du point occupé par ses ondulations ou par sa spire un espace elliptique, qui résulte de l'écartement des faisceaux primitifs, et non de leur deslruclion ou de leur usure; cet espace se remplit de matière granuleuse, à l'extérieur de laquelle s'organise une paroi membraneuse à feuillet simple. En aucun cas je n'ai pu voir le kyste se former, comme l'a prétendu M. Virchow, aux dépens des faisceaux uuisculaires et de leur enveloppe. » Dès que le kyste est formé, il u'éprouv: jiliis que des changements insignifiants dans ses contours, les plis de ses cxtrémilés et la configuration ( ' '^9 ■ de ses pôles; il conserve pendant plusieurs années l'nspect qu'il avait au bout (le six semaines : aussi, sur les animaux qui, dans le cours de la vie, subissent quatre ou cinq invasions tle Trichines, séparées par tle longs inter- valles, il est impossible de reconnaître les kystes qui appartiennent à cha- cune de ces invasions. Les Trichines peuvent même s'installer en liombre presque infini dans le système musculaire, sans que leur enveloppe change notablement de caractère. J'ai vu des kystes semés de manière à former des groupes, des réseaiix, des séries : ils étaient seulement aplatis par quelque côté, et leurs pôles présentaient de légères déviations; leurs helminthes n'en avaient pas moins les proportions normales et ne paraissaient nullement gênés. Dans le cas de trichinoses graves que j'ai étudiées sur le porc, j';.i pu, en découpant un gramme de muscle en une centaine de lamelles translucides, m'assurer qu'iui kilogramme de substance musculaire pouvait renfermer jusqu'à cinq millions de Triclnnes. » La Trichine enkystée a, selon toutes probabilités, une longévité consi- dérable, car sur l'homme on en a trouvé de vivantes dont l'origine re- montait à une dizaine d'années. Dans mes expériences, après un séjour de quatre années dans les muscles de plusieurs petits animaux, elles ne sem- blaient dater que de quelques semaines. Après cette longue période, elles n'avaient pas éprouvé d'accroissement sensible ni de modifications appré- ciables; leur jeunesse paraissait devoir être indéfinie. Celles qui furent données à d'autres animaux se développèrent avec la rapidité ordinaire. Sous ce rapport, elles se distinguent des cistoïdes et des linguatules, dont la vie agame est assez limitée. » L'évolution complète dans l'appareil digestif de la Trichine enkystée est certainement la phase la plus intéressante de la vie de ce parasite. Je l'ai étudiée successivement sur plusieurs types, pris dans les quatre classes de vertébrés. Mais c'est sur les oiseaux que j'en ai d'abord constaté les premiers phénomènes avec le plus de netteté : les uns se sont passés dans l'estomac, les autres dans l'intestin grêle. M L'estomac n'a jamais eu d'autre rôle que de dissoudre le kyste et de mettre la Trichine en liberté; il a envoyé dans l'intestin des kystes intacts, dont la déhiscence s'est faite ultérieurement, et d'autres qui , associés à des faisceaux musculaires non ramollis, ne se sont point ouverts. Les chiens à fistule gastrique et les digestions artificielles ont reproduit très-exac- tement ce qui s'était passé dans l'estomac. » Arrivées dans l'intestin grêle, les Trichines, encore stimulées par l'ac- C p.., [868, 1" Semestre. (T. LWI, N" 22.; ' 4^ ( ii3o ) tioi) (iu suc gastrique, sn sont déroiilées et ont commencé à prendre vin nouvel accroissement. Au bout de vingt-quatre heures, quelques parties (le l'appareil génital se sont dessinées du côté de l'extréniité caudale; le deuxième jour, cet appareil est devenu visible dans presque toute son étendue; le troisième, les œufs ont rempli une. partie de l'oviducte; le quatrième, les embryons ont paru à Tune des extrémités de cet organe; dès lors, la totalité du corps, sauf la partie effilée, s'est montrée distendue par l'appareil reproducteur; le cinquième jour, les embryons se sont mis en mouvement, et la ponte a commencé le sixième jour, pour se contiinier pendant plusieurs semaines. » Les mêmes phénomènes se sont accom[)lis avec une remarquable uni- formité chez les mammifères, comme chez les oiseaux; les variantes obser- vées en comparant les herbivores aux carnassiers, les monogastriques aux animaux à estomac multiple, sont indiquées dans le cours de mon Mémoire. Les principales portent sur la promptitude ou la lenteur du passage des helminthes dans l'intestin et sur la proportion de ceux qui sont arrivés à leur complet développement. Comme les Trichines ne s'attachent pointa la muqueuse à la manière des sclérostomes, des trichocéphales et de certains oxytu'Os, bon nombre d'entre elles sont entrauiées par le courant alimen- taire. Néanmoins il en reste encore des quantités considérables, jusqu'à quarante et même cinquante dans une seule goutte de matière intestinale. Un jeune porc qui a succombé lors de l'immigration des embryons, avait encore de vingt à vingt-cinq mille Trichines dans l'intestin grêle, lesquelles pouvaient donner huit à dix millions de petits. M A compter de la ponte, une différence capitale se fait observer entre les mammifères et les oiseaux. Sur les premiers seuls, les embryons par- viennent aux muscles, sur les autres ils périssent sans avoir pu effectuer leurs migrations, comme Fuchs et Pagenstecher l'avaient déjà constaté. » Chez les vertébrés à sang froid, reptiles et poissons, l'évolution de la Trichine ne dépasse pas son phénomène initial. Les Trichines sont mises en liberté par l'action du suc gastrique qui dissout |)arfaitement leurs kystes; elles passent dans l'intestin, où elles trouvent d'abondants matériaux de nu- trition; mais elles s'y tiennent enroulées, presque immobiles faute d'inie température suffisanunent élevée; peu à peu, elles arrivent au cloaque, où elles supportent sans danger le contact irritant des produits de la sécrétion urinaire; enfin elles en sont éliminées, après un séjour parfois très-prolongé, sans avoir perdu la faculté (!<> reprendre plus lard leur développement. ( ii3i ) En effet, leur évolution s'est complétée chez les vertébrés à sang chaïul auxquels j'ai fait avaler les déjections de reptiles et de poissons nourris de viande trichinée. )) Enfin, chez les insectes ou leurs larves, particulièrement chez celles de la mouche carnassière, les Trichines en grand nombre, prises avec la chair, ont été débarrassées de leur kyste et se sont retrouvées intactes dans l'in- testin, mais la plupart dans une torpeur complète. Celles-ci, ramenées dans les voies digestives d'un animal supérieur, n'ont pu s'}' développer ni même y revivre, sauf de très-rares exceptions. » Ce n'est donc que sur les vertébrés à sang chaud que les Trichines, parvenues à l'intestin, parcourent entièrement les phases de leiu- évolution Hcxuelle, et c'est sur les mammifères seids que leur progéniture peut sortir du tube digestif et s'installer dans le système musculaire. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur raclioii physiologique de In méUi/l/milinc ^ de rélhylaniline , de l'amylaniliue comparée à celle de l'aniline. Note de MM. F. JoLYET et A. Cahours, présentée par M. Coste. « Le fait qu'on peut, dans un composé, remplacer un équivalent d'hy- drogène par un équivalent d'un radical organique sans altérer, au point de vue chimique, les propriétés fondamentales de ce composé, soulève cette question correspondante : Modifie-t-6n, par cette substitution, les pro- priétés physiologiques du composé? » C'est la solution de cette question, relativement à l'aniline et à quel- ques-uns de ses dérivés, que nous venons aujourd'hui soumettre à l'Aca- démie. » Nous avons comparé à l'action physiologique connue de l'aniline les phénomènes |)roduits chez les grenouilles par la méthylaniline, l'éthylani- line et l'amylaniline. » Voici quels sont les phénomènes résultant de l'action de ces substances et en particulier de la méthylaniline auxquels ils se rapportent j)lus spécia- lement. « Si l'on introduit dans une cloche une grenouille avec une petite éponge imbibée de méthylaniline, on remarque que les mouvements de l'ani- mal se ralentissent peu à peu pour disparaître complètement au bout de vingt à trente minutes; mise sur le dos, la grenouille ne fait aucun effort pour se relouiner sur le ventre. Les mouvements respiratoires continuent 1/18 . f 1 1 3a j à se faire, mais irrégnliers, et de l,i gorge seulement. Les mouvements réflexes persistent, iiiais affaiblis, et l'on peut, par de fortes excitations, provoquer encore de violents mouvements dans les membres posté, rieurs. » Cet état dans lequel se trouve l'animal peut être exprimé par ces mots : « Jbolilion de la spontanéité, stupeur », qui caractérisent lui des pre- miers degrés de l'action delà substance. Si l'on abandonne plus longtemps la grenouille dans l'atmosphère toxique, les mouvements respiratoires dis- paraissent à leur tour ainsi que les mouvements réflexes. » L'examen des nerfs lombaires, au moyen de la pince électrique de Pulvermacher, montre que leur excitabilité est plus ou moins affaiblie ou complètement abolie. » L'irritabilité musculaire est partout conservée pendant toute la durée de l'empoisonnement. Le cœur sanguin continue ses battements, qui restent réguliers de rbylhme et de force. Pendant ce temps, la substance s'élimine par exhalation cutanée et évaporatioii du corps de l'animal. Après une durée plus ou moins longue de cette mort apparente, mais toujours très-longue quand l'intoxication a été poussée jusqu'à la perte d'excitabi- lité des nerfs moteurs, on peut voir souvent les mouvements reparaître peu à peu. Les mouvements respiratoires hyoïdiens d'abord, puis les mouvements volontaires, et finalement la grenouille revenir à son état normal. » Si l'on compare ces phénomènes résultant de l'action des dérivés de l'aniline à ceux causés par l'aniline elle-même, on trouve une opposition complète : à l'abolition de l'action du centre cérébro-rachidien causée par les premiers, il faut opposer l'excitation de ces centres et l'état de convul- sions cloniques, qui sont les phénomènes saillants de l'empoisonnement par l'aniline. » Nous sommes donc en droit de conclure que si, au point de vue chi- mique, la substitution d'un radical organique à l'hydrogène d'un composé équivalent à équivalent n'altère pas chimiquement les propriétés fondamen- tales de ce dernier, il n'en est pas de même au point de vue physiologique, dans certains cas les radicaux alcooliques, niclhyle, éthyle, amyle, intro- duisant avec eux dans le composé certaines propriétés physiologiques qui leur paraissent propres. » M. E. MoNNiER adresse une Note relative à la pondérabilité de la cha- ( ! I :« ) leur. L'aïUenr, en faisant connnître le procédé qu'il a imaginé pour donner aux expériences une précision suffisante, se réserve d'eu faire connaître les résultats, lorsqu'il aura éloigné toutes les causes d'erreur. M. Maxico soumet au jugement de l'Académie une brochure imprimée en anglais, et portant pour tilre « Nouvelle méthode pour contrôler les cours d'eau au moyen du caisson de fei' de M. Manico, par M. Fontaine ». Cet ouvrage sera soumis à l'examen de M. Combes. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures É. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance ilu i" juin 1868, les ouvrages dtuit les titres suivent : OEiivrcs de Lacjrancje, publiées par les soins de M. J.-A. Sehi'.KTj sous les auspices de S . Eocc. le Ministre de l'Inslnution publique, t. IL Paris, 1868; in-4". Zoologie et paléontologie générales. — Nouvelles recherches sur les nnimaux vertébrés dont on trouve les ossements enfouis dans le sol, et sur leur (emparai - son avec les espèces actuellement existantes; pur M. F. Gf:iîVAis, feudles 20 à 24, avec planches. P. iris, 1868; iu-4". Leçons élémentaires de Chimie moderne; par M. Ad. WuRTZ. Paris, 1867- 1868 ; in-i 2, avec figures. Manuel de Chimie théorique et pratique; par M. William Odi.ing, édition française publiée avec l'autorisation de l'auteur, parM. Ed. Willm. i'*' |-.ar- tie : Métalloïdes. Paris, 1868 ;i vol. in-8°. (Présenlé par ISL Ad. VVurtz.) ( 1.^4 ) Traité (V liydraulique el de çiéolocjic agricoles , par 'M. A. Dlponchkl. Paris, iH(38; I vol. grand in-8°, avec |)lanclie.s. Elude expcrimenlrde sur l'aclion pliydolocjujuv du bromure de potassium; /)'7r j\DI. Martin-Damourette ef Pklvet. Paris, 1867; hr. iii-8''. Etuile expérimentale sur les effets pin siolocjiques des fluorures et des com- posés métalliques eu 'général; pjr M. A. Rabuteau. Paris, 1867; in-8". (Adressé au concours Barbier, 18G8. ) Préservatifs et remèdes contre le choléra à la portée de tout le monde; par M. Î'OOGIOLI. Paris, 1866; br. in-8°. (Adressé au concours Bréant, 1868.) Traitement du choléra de 18G6; jiar M. le DM. Vkancken, d'Anvers. Anvers, 1867; hv. in-8". (Adressé au concours Bréant, 1868.) La lame spirale du limaçon de r oreille de l' homme et des mammifères. — Recherches d'aiintomie microscopique; par M. B. Loewemberg. Paris, 1868; br. iu-8°. (Envoyé, avec une seconde partie manuscrite, au concours de Médecine et Cliirurgie, 1868.) Analomie et physiologie , — D'une ciirulalion spéciale nu rein des aninnutx vertébrés mammifères et de la sécrétion des uiincs qu'elle produit ; par M. J.-P. SUCQUET. Paris, 1867; br. in-8''. (Envoyé au concours des prix de Méde- cine et Cbirurgie.) Etudes sur les diverses formes d'encéphalite [anatomie et physiologie patho- logique)', par M. G. Hayem. Paris, 1868; in-S''. (Envoyé au concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1868.) Delà diplégie faciale; par M. PlERliESON. Paris, 1867; in-8". (Envoyé au concours des prix de Médecine et Cliirurgie, 1868.) Influence de hi contractilité artérielle sur la cir< ulation; par MM. Legros et Onimus. Sans lieu ni date; br. in-8°. (Adressé au concours drs prix de Médecine et Chirurgie, 1868.) Leçons de dinitpie médicale faites à l'hôpital de la Charité par M. S. JaCCOUD. Paris, 18(37; iu-8" avec planches. (Adressé au concours des prix de Médecine et Chirugie, 1868.) ( 113,'-, ) Die... Ln méthode exlra-péntoncnle }>our In pralkjur de rovniiolomic; par M. B. Stilling. Berlin, i868;iu-8". (Adressé au cnncours de Médecine et Chirurgie, 1868.) Untersnchungen... Recherches sur la physiologie des muscles et des nerfs; par M. LUDIMAR Hermakn, 3^ livraison. Berlin, 1868; in-8". (Envoyé ;.u concours de Physiologie expérimentale, 1868.) Observalioiis météorologiques faites à Versailles pendant les années 1 846 à 1866. Commission chargée des observations : MM. Haegiiens, BÉhiGiNY et Lacroix. Sans lieu ni date; grand in-8°. (Adressé pour le concours au prix de Statistique.) Mémoires des Concours et des Savants étrangers publiés par i Jcadémie royale de Médecine de Belgique. (4" fascicule du tome VI.) Bruxelles, 1868, in-4''. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, publié sous la direction f/» D'' RENARD, année 1867, n"' i et 2. Moscou, 1867; in 8". Giornale... Journal des Sciences naturelles et économiques publié par les soins du conseil de perfectionnement adjoint à F Institut royal technique de Pa- ïenne, 1867, t. III, 4" fascicule. Palerme, 1867; in-4" avec planches. Abhandlungen. . . Mémoires publiés par ln Société des Sciences nnlurellcs de Brème, t. \", 3Mivraison. Brème, 1868; in-8''. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 8 JUIN 1868. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. MEMOIRES ET COMMIJNICATIOINS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Matteucci fait hommage à l'Académie du premier cahier d'un ouvrage qui a pour titre: « Documents et études sur lecUmat de l'Itahe, recueillis et publiés par une Commission du gouvernement italien, sous la direction de C. Matteucci ». L'ouvrage se somposera de deux parties : l'une sera con- sacrée aux monographies spéciales des régions les iiltis importantes de la Péninsule; l'autre embrassera l'ensemble du clunat de l'Italie. IVOMKVATIOAS. L'Académie procède, par la voix du scrutin, à la notitinalion des deux candidats qui doivent être présentés par elle, poiu- la Cliaire d'Anatoinie comparée laissée vacante au Muséum d'Histoire naturelle par le décès de M. Serres. La Commission chargée de préparer une liste de candidats pour cette nomination avait présenté, dans le dernier Comité secret, la liste suivante : En première lûjne. M. Gervais. En seconde ligne .\L Jacquart. C. l;. l8(i8, i" Scmislrr. (T LXVI, N» 23.) I 49 ( ii38 ) Au premier tour de scrutin, destiné à choisir le candidat qui doit être présente en première ligne, le nombre des votants étant 55, M. Gervais obtient Sa suffrages. Il y a deux billets blancs, et im billet nul. Au second tour de scrutin, destiné à choisir le candidat qui doit être pré- senté en seconde ligne, le nombre des votants étant 5/|, M. Jacquart obtient 42 suffrages. M. Pouchet 8 » M. Joly 3 » Il y a un billet blanc. En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre de l'Instruction publique sera composée de la manière suivante : En première ligne M. Geuv.iis. En seconde ligne M. Jacquart. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de cinq de ses Membres qui devront s'adjoindre à la Section d'Astronomie, pour com- poser la Commission chargée d'examiner la question de la translation de l'Observatoire impérial de Paris. MM. Éliede Beaumont, Yvon Villarceau, Serret, Dumas, Becquerel père obtiennent la majorité des suffrages. MEMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE. — Réponse à une Note précédente de M. Houzeau ; par M. L. Sauvage. (Extrait.) (Renvoi à la Section de Chimie.) « Avant de répondre à la Note de M. Houzeau, j'ai voulu faire des expé- riences avec des substances autres que l'éther ou le chloroforme, notam- ment avec la benzine, que l'on n'accusera pas sans doute d'être productrice d'eau oxygénée. » J'avais dit dans ma Note, que « pour m'assurer de la neutralité absolue » de l'éther par rapport à l'iodure, je faisais la contre-épreuve, c'est-à-dire » que j'agitais en même temps avec le même éther une partie de la même ( i'39 ) » solution d'iorlure au millième sans addition d'acide sulfurique, et » qu'il était évident que si cette dernière restait incolore lorsque la so- )) lution acidulée se colorait, c'est que l'acide avait mis de l'iode en » liberté. » » Cette phrase, qui n'avait pas été insérée aux Comptes rendus, suffit pour montrer que l'éther n'est pas « producteur d'eau oxygénée ». » La benzine se combine aussi avec l'iode, et se colore comme le chlo- roforme en violet, avec cet avantage que, sa densité étant moindre que celle de l'eau, elle monte à la surface, et, en se concentrant par l'évaporation, prend une teinte plus foncée et par conséquent plus visible. Mais la ben- zine, comme le chloroforme, a l'inconvénient de ne se diviser par l'agita- tion qu'en gouttelettes assez grosses, et par suite de ne pas s'emparer com- plètement de tout l'iode, puisque ces gouttelettes ne touchent pas toutes les molécules aqueuses; il faut donc agiter à plusieurs reprises; l'éther, au contraire, se divise à l'infini, et s'empare de l'iode libre immédiatement. » Cette contre-épreuve prouve que l'éther est sans action sur liodure, contrairement à l'affirmation de M. Houzeau. L'expérience ne demande que quelques instants, et j'engage MM. les chimistes à la répéter et à se prononcer ensuite. » S'd ne s'agissait que de la décomposition de l'iodure, cela mériterait peu d'attirer l'attention de l'Académie, mais toute une théorie fuisse est basée sur cette prétendue résistance de l'iodure de potassium à l'acide sul- furique au millième. A ce point de vue, la question acquiert de l'impor- tance et mérite d'être examinée. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Des causes de désordre auxquelles sont soumises les boussoles des navires enfer; modifications à apporter dans la construction des coques; par M. Arçon. (Extrait.) (Commissaires : MM. Fizeau, Edm. Becquerel, Dupuy de Lôme.) « Dans l'état actuel des constructions navales en fer, une imperfection s'est révélée par des accidents nombreux, et la cause en est justement attri- buée au trouble qu'éprouve la boussole sous l'influence magnétique de la coque des navires. )) L'aiguille aimantée et le fer doux ont entre eux des relations qui pro- voquent les perturbations signalées dans les indications de la boussole. Ces relations sont de trois natures : » L'une d'elles est causée par l'attraction que le fer doux exerce siu- 149.. ( ii4o ) l'aiguille, attirant avec une égale intensité chacun des pôles lorsqu'on le présente alternativement à l'un d'eux, en l'éloignant deTaction de l'autre: celte double action se détruit d'elle-même dans le cas où le fer est placé à une grande distance de l'aiguille, parce qu'il déveio|)pe sur chacun des pôles des forces qui se font équilibre; c'est le cas particulier du fer doux compo- sant la coque des navires. La seconde relation provient de la formation accidentelle d'aiuiants fixes, développés dans certaines parties de la coque d'un navire ou dans les corps qui y sont arrimés, tels que les canons, les ancres, etc. ; celle-là n'exerce aussi qu'une influence constamment équi- librée par elle-même et qu'il est d'ailleurs toujours possible d'annuler par un système de corps remplissant les fonctions de compensateur. 11 n'en est pas de même de la troisième cause, le magnétisme, dont la coque en fer est le siège. » La coque des vaisseaux étant composée d'une suite continue de pièces de fer, juxtaposées et liées entre elles, se comporte conune le ferait un corps de ce même métal et qui serait d'une même pièce. Si l'on songe que ce phénomène est déterminé par l'action que l'étal magnétique du globe ter- restre exerce sur tous les corps, et que la distribution du fluide magné- tique ainsi commandée par une action extérieure produit dans les corps une distribution indépendante de leur forme et de leur orientation, on comprentl que la résultante de ces actions occupera, dans chaciuie des po- sitions de l'orientation d'un navire, des directions qui pourront ne pas concorder avec celle du système magnétique terrestre, et qui, par consé- quent, fausseront les indications de la boussole. )) C est ce qui arrive, et il est facile de reconnaître que le maximum de déviation devra apparaître surtout dans les orientations voisines de 45, de i35, de 225 et de 3i5 degrés, où la coque du navire est placée dans les situations les moins symétriques par rapport au plan du méridien ma- gnétique. » Or, si l'on divise la coque du navire en deux parties, par l'interposi- tion d'un corps non magnétique, on fait intervenir dans chacune d'elles deux pôles moins puissants que les premiers, et un examen facile conduit à reconnaître qu'ils s'équilibrent deux à deux, de manière à détruire leurs effets réciproques. Suivant la forme de la coque^ suivant la distribution des masses métalliques qui devront y être contenues, il pourra toutefois être convenable de faire plusieurs coupures transversales ; mais il paraît à l'avance certain qu'un nombre très-restreint satisfera aux plus grandes exigences de la solution. On comprend, en effet, que si la coque était ( ii4r ) divisée en fragments isolés, suffisamment petits, leur influence totale serait absolument nulle. Celte interruption à produire dans l'ensemble de la construction du navire n'a d'ailleurs pas besoin d'être totale ou absolue. En effet, lorsqu'on fait touoher bout à bout deux barreaux de fer tenus dans la direction de l'aiguille d'inclinaison, l'état magnétique manifesté dans chacun d'eux se modifie, et, de quatre pôles qui préexistaient, deux seulement persistent, en augmentant d'intensité; ceux qui occupaient les sommets mis en contact disparaissent. Si le contact entre les barreaux n'est que partiel, le phénomène ne se réalise pas non plus dans son entier. Une partie seulement de l'état magnétique se déplace, et cette partie semble proportionnelle à l'étendue du contact. » Si donc, dans une coque de navire, la continuité du fer est maintenue dans la quille et dans les angles supérieurs où les flancs se raccordent avec le pont, la discontinuité n'étant produiteque dans la surface de la coque, le phénomène intéressant à produire sera encore réalisé dans une propor- tion vraisemblablement suffisante. Il ne sera donc pas nécessaire, suivant toute probabilité, d'interrompre la continuité des ouvrages du navire qui constituent sa solidité, et il paraît suffisant de rompre cette contiiniité dans le revêtement de la coque. La forme à employer et la nature des matériaux restent d'ailleurs parfaitement libres : il suffit d'exclure les métaux magné- tiques. Le bronze répondrait très-convenablement au besoin de la ques- tion. » PATHOLOGIE. — Du diagnostic des maladies du système nerveux au moyen de l'ophtlialmoscope (2* Mémoire); par M. E. Bouchut. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Médecine.) « Conclusions. — 1° L'ophtlialmoscope permet souvent de découvrir à l'intérieur de l'œil des lésions de circulation, de sécrétion et de nutrition qui annoncent une maladie organique du système cérébro-spinal. » 2° La névrite optique, la névro-rétinite, la choroïditc et l'atrophie pa- pillaire accompagnent la plupart des maladies aiguës et chroniques des méninges du cerveau et de la moelle. » 3° C'est par les rapports anatomiques et physiologiques de l'œil avec la moelle et le cerveau qu'il faut expliquer la loi de coïncidence des névrites optiques avec les lésions organiques du système nerveux. M 4° Toutes les fois qu'un violent obstacle à la circulation cérébrale se ( ll42 ) produit par le fait d'une lésion de l'encéphale ou de la moelle, il y a une hypérémie papillaire et rétinienne. » 5" Quand une phlegmasie aiguë ou chronique occupe l'encéphale, l'in- flanimation peut se propager dans l'œil en suivant le nerf optique. » 6° Les maladies des cordons antérieurs de la moelle peuvent, en rai- son de leur anastomose avec le grand symp^ithique, au niveau des deux pre- mières paires dorsales, produire dans l'oeil des phénomènes d'hypérémie papillaire qui engendrent plus tard l'atrophie du nerf optique. » 7° Les névrites optiques et les névro-rétinites produites par les mala- dies aiguës ou chroniques du système nerveux s'observent en général dans les deux yeux. » 8° Dans les lésions de l'encéphale ou des méninges, la névrite optique est en général plus marquée dans l'œil correspondant à l'hémisphère qui est le plus gravement affecté. » 9° Les altérations du nerf optique et de la rétine, compliquées de trou- bles nerveux de la sensibilité, de l'intelligence et du mouvement, indiquent toujours une maladie organique de l'encéphale. » io° Il ne faut pas isoler les altérations du nerf optique et de la rétine des autres symptômes de l'état morbide, et alors leur constatation ajoute au diagnostic un élément de certitude incontestable. » Les maladies du système nerveux dans lesquelles s'observent la névrite optique et la névro-rétinite sont : la phlébite des sinus, la méningite aiguë et chronique, l'encéphalite chronique, l'hémorrhagie cérébrale, les tumeurs du cerveau, la contusion et la compression cérébrales, l'hydrocéphalie chronique, les abcès du cerveau, la myélite aiguë, l'ataxie locomotrice, la contracture dite essentielle, et certains cas d'épilepsie, de paralysie ou de névrose liés à une lésion organique de la substance nerveuse. » M. V. Cassaigxes adresse im complément à une communication précé- dente sur le choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. DoiN adresse, par l'intermédiaire du Ministère de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, une observation relative à l'efficacité des injections d'eau froide et d'éther phosphore pour vaincre l'inertie de la vessie urinaire. (Renvoi à la Section de Médecine et de Cliirurgie.) ( i>43 ) CORRESPONDANCE . M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics informe rAcadéuiie que, conformément à sa demande, il mettra à la dis- position de M. Janssen, pour son voyage dans l'Inde, l'un des pyrhélio- mètres construits par M. Pouillet et faisant partie des collections du Con- servatoire impérial des Arts et Métiers. MM. Galibert, Mesmet, Schiaparelli adressent à l'Académie leurs remercîments, pour les récompenses dont leurs travaux ont été l'objet dans la séance du i8 mai. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un volume qui vient de paraître des « Transactions de la Société royale de Victoria ». Ce volinne contient, en particulier, un Mémoire de M. G.-B. Hulford qui a pour titre : « De l'état du sang après la mort occasionnée par la morsure d'un serpent ». D'après l'auteur de ce Mémoire, « quand une personne est mordue par le Cobra di Cnpella, des germes de matières vivantes sont introduits dans son sang; ils y développent rapidement des cellules et s'y multiplient avec une promptitude telle, que des millions s'y produisent en quelques heures, aux dépens sans doute de l'oxygène absorbé dans le sang pendant l'inspi- ration ; de là viennent la décroissance graduelle et l'extinction de la com- bustion , les changements qui se manifestent dans toutes les parties du corps et qui sont suivis du refroidissement, de l'assoispissement, de l'insen- sibilité, du ralentissement de la respiration, et de la mort. » Les cellules qui rendent en si peu de temps le sang incapable de main- tenir la vie sont circulaires, avec un diamètre d'environ j^Tni ^^ pouce; elles contiennent un /u/c/e;«5 presque rond, de YgVô ''^' pouce de largeur; ce nucleuSj regardé avec un fort grossissement, se montre rempli de sphé- rules de germes de matières vivantes encore plus petites. En outre, l'ap- plication du magenta révèle un petit point coloré sur quelques parties de la circonférence de la cellule. C'est ce qui, outre sa dimension, la fait dis- tinguer du pus blanc ou des corpuscules de la lymphe. » En sorte qu'il paraîtrait que, tandis que les cellules végétales exigent ( i'44 ) pour se développer une nourriture inorganique et le dégagement de l'oxy- gène, les cellules animales demandent une nourriture organique et l'ab- sorption de l'oxygène. Cette nourriture se rencontre dans le sang, et l'oxy- gène leur est offert par les poumons. Ainsi, tout le sang se désorganise, et, après la mort, on ne retrouve qu'un sang sombre et fluide : la fluidité de ce sang indique le manque de fibrine et la couleur sombre indique l'ab- sence d'oxygène : le liquide absorbe immédiatement de l'oxygène, quand on l'expose à l'air après la mort. » ANALYSE. — Note relative à l'intégration d'une équation différentielle remarquable; par M. Allégret. « Euler a dérnoiitré le premier que l'intégrale générale de l'équation différentielle dx _, dy \/A4- Ba: + Cx»+ Dj:'4- Ex' y/A + Bj H- 0/'+ D^'-t- Ej< qui a lieu entre les cinq paramètres A, B, C, D, E et les deux variables x et j, peut être obtenue au moyen d'une équation algébrique entre x et j. On obtient rapidement cette intégrale par le procédé suivant, dont l'idée appartient à Lagrange. Si l'on pose, d'iuie part, X = A + Bx -i- Cjc- + D x' + Ex\ Y = A + B r + Cj- + Dj>-= + Ej ■■, et, d'autre part, en introduisant la variable auxiliaire t, d.v dy , on observera tout d'abord qu'on a identiquement, en tenant compte des valeurs précédentes de X et Y, rfX dX X — Y dx dy -^ — y r\ T- / \ En multipliant ensuite les deux membres de cette identité par (y/X ip VY) dt = dx + dj; et en remarquant qu'on a (v/X zp vY) dt = (Ix - dy, 3(S + ?)'" = ''(v^^^^)' ( i>45 ) le premier mcmbie tle l'ideiilité précédente, après la mulliplicatioii failo, pourra être mis sous la forme s/XzpsfY rf(v/Xqz\/Y) (s/Xzpv/Y)('/-<^-4r) .r — jr (■■^ — X) On aura donc, par une intégration immédiate, = "{'^)' S/Xqrv/Y = D(x4-j) + E(x+J a désignant une constante arbitraire. C'est là l'intégrale générale de l'équation d'Euler; et en chassant les radicaux, ou en déduit, après des simiilificalious convenables, l'équation trouvée en premier lieu par Euler. » L'importante découverte que je viens de rappeler succinctement est demeurée jusqu'ici, je crois, mi fait analytique. Je viens de reconnaître qu'on peut également intégrer une autre équation analogue à celle d'Euler, quoique un peu plus compliquée. Cette nouvelle équation diftéreutielle est djc dy (0 7(A » En posant H-Br-f- Cr^+Dr v/(A+Bj + Cr^-f-Dj^)-' = o. X = A + Bx 4- Cx- + D.r', l'intégrale de l'équation précédente peut se mettre sous cette forme algé- brique j^/X-x^Y axy D — X- ^Y a désignant encore la constante arbitraire introduite par l'intégration. » En développant les cubes qui y entrent, l'intégrale prend la nouvelle foriîie (2) i (-^ - J'")[3 A+ B(a- +_>■) + Ca:r] + 3jr yX" Y - 3^ V Y' X ( + «|(x -j)[b + C(^ +J-) + 3Da;r] + 3vY^- SyX^j = o. » Pour vérifier ce l'ésullat à posteriori, il suffit de différentier cette der- nière équation et d'éliminer ensuite du résultat la constante arbitraire, dont la valeur est fournie par l'équation elle-même. Ou retrouvera ainsi l'équa- tion (i) affectée d'un muUijiUcaltur, dont le calcul est un peu long et péni!)le. En faisant abstraction d'un dénominateur égal au carré du coclficiont de a C. K., i8(J8, i" Semestre. (T. LXVI, N» 25.) ' JO ( ii4'> ) dans réqiiation (2), ce multiplicateur a pour valeur, ainsi qu'on s'en assu- rera aisément en opérant les réductions convenables, V/X^J9XY+3Yg(j-^) + [(B^ - 3AC) + (BC - gkD)j+{C- - 3BD)j=l {j-xy-\ - 2v'XY[9XY + 3 (X- - Y^) (.r -j) - ^ ^ {^-jrr + VY^J9XY+3xg(x-j) + [(B=-3AC) + (BC-9AD):r-+-(C--3BD.r-J(j:-j/-j. » On voit donc, en écartant les cas très-particuliers où ce multiplicateiw devient nul ou infini pour certaines valeurs données aux paramètres A, B, C, D, que l'équation {1) est bien l'intégrale générale de l'équation (i). » Il résulte du fait analytique que je viens de découvrir que les trans- cendantes données par la formule r dr (/(A-f-Bx-f-C.7.-'-+-D.r'f ont une grande analogie avec les transcendantes elliptiques dites de pre- mière espèce, et qu'elles sont, comme ces dernières, susceptibles d'être ajoutées entre elles, d'être multipliées ou divisées par des nombres entiers ou fractionnaires, et cela au moyen d'opérations purement algébriques. » Je me borne pour le moment à énoncer ces propositions, qui me pa- raissent dignes de l'attention des géomètres. » CHIMIE. — Eludes cltiinifjues, optiques et cristallocjraplncjiies sur les sels de lliallium; pur MM. La.mv el Des Ci.oizeaux. (Extrait par les auteurs.) « En préparant les échantillons des principaux composé-s du thallium que l'on a pu remarquer à l'Exposition universelle de 1867, l'un de nous a obtenu plusieurs nouveaux sels de ce métal, et observé, relativement à quelques-uns des sels connus, diverses particularités de forme et de com- position imparfaitement décrites par les savants qui nous les ont fait con- naître. Ces observations, et l'avantage de disposer de prodiuts aussi ren)ar- quables par leur pureté que par la beauté de leurs formes géométriques, nous ont conduits à reprendre et à compléter l'étude des principaux sels de lliallium, au triple point de vue de la composition chimique, des propriétés ( ï>47 ) optiques et de la forme crislalline (i). Ce sont les résultats de la première partie denotre travail, que nous avons l'hoiineur de présenter aujourd'hui à l'Académie. » Nous devons nous borner ici à énoncer les laits les plus généraux, en laissant de côté les nombres qui justifient l'exactitude de nos analyses ou de nos mesures et les figures qui représentent les espèces et les formes exa- minées. » I. La composition et les caractères essentiels du sulfate, du nitrate et du carbonate de thallium ont été donnés par l'un de nous {Jnnales de Chimie el de Physique, t. LXVII). La forme et certaines propriétés optiques ont été partiellement reconnues par MM. Lang et Miller. Nous complétons ces observations diverses par les indications suivantes : » Sulfate de ihallium, TlO,SO'. — Appartient au système du prisme rhomboïdal droit (rhombique); géométriquement et optiquement iso- morphe avec le sulfate d'ammoniaque, ainsi que l'a constaté M. Lang, » Nitrate (le thallium, T\0, AzO^ . — Système rhombique. Prisme rhom- boïdal droit de i25°52', mesuré par M. Miller. L'angle correspondant du nitre égale I i8°5o'. Le plan des axes optiques est parallèle au pian qui comprend les petites diagonales, et perpendiculaire à celui du nitre. Bissec- trice aiguë négative, parallèle aux arêtes verticales du prisme primitif. Forte dispersion des axes. )) Ccni'onate de thallium, TlO, CO''. — A été préparé en faisant une dis- solution saturée à froid de protoxyde de thallium au moyen de l'alcool éthyltliallique et en abandonnant la solution à elle-même. Au contact de l'acide carbonique de l'air, l'alcali du thallium s^est carbonate lente- ment et a donné, au bout de plusieurs mois, les cristaux volumineux et complets à l'aide desquels on a pu déterminer la forme cristalline. Cette forme est sans analogie avec celle des carbonates de plomb, de potasse ou d'ammoniaque; elle appartient au système clinorhombique. Le [)lan des axes optiques est normal au plan de symétrie et presque exactement per- pendiculaire à la base. La dispersion des axes est très-forte; la dispersion horizontale inappréciable. » IL Le ferrocyanure, le tartrate neutre, le bitartrate et le paratarti'ate de thallium ont été analysés par M. Kuhlmann fils; la forme des deux derniers a été indiquée par M. de la Provostaye; mais les sels observés n'étaient pas, (i! Tous les sels en question ont été |)ré|!arés et analysés dans le laboratoire de M. H. .Sainte-Claire Deville à l'École Noriiialc. i5o.. ( n48 ) en général, en cristaux snftisainmeiit nets et pins pour permettre des déter- minations bien précises. » Ferrocyanure, Tl^Cy^Fc + 2Ï10. — Ce sel cristallise avec 2 équiva- lents d'eau, qu'il perd facilement h la température de 100 degrés. Très-peu soinble dans l'eau froide, il est dix fois plus solubledans l'eau bouillante. Ditférant par sa composition du ferrocyaniire de potassium, Iv-Cy'Fe-l-'iHO, il en diffère aussi par sa forme cristalline, qui est doublement oblique. Double réfraction très-énergique. » Tarlrates de timllium. — Les tarirates et paratartrates de tliallium, comme les sels correspondants de potasse ou d'ammoniaque, sont généra- lement remarquables par la facilité avec laquelle ils cristallisent eu gros et brillants cristaux; mais la quantité d'eau qu'ils renferment n'est pas tou- jours la même, et naturellement les formes ne sont pas identiques. » Bil(irtialCjT\O^UO^C^H''0'°. — Solubledans 120 parties d'eau froide et dans six fois son poids d'eau bouillante. D'une composition identique avec le bitartrale de polasse, il est géométriquement et optiquement iso- morphe avec ce sel. » rmlrale neutre, C«H*0'°, 2TIO + HO. — Cristaux d'un vif éclat et d'une grande réfringence, perdant à 100 degrés leur équivalent d'eau ; solubles dans quatre fois leur poids d'eau à i5 degrés et dans moins du dixième de leur poids à l'ébullilion. La composition de ce sel n'est pas la même que celle du tartrate neutre de potasse; dès lors il n'est pas étonnant que sa forme soit incompatible avec celle de ce dernier. Système clino- rhombique. Plan des axes optiques normal au plan de symétrie et forte- ment incliné sur la base. Bissectrice aiguë négative, normale à la diagonale horizontale de la base. Dispersion des axes notable. » Tarlraic de tliallitim el de soude, TlO, NaO, C'H'O'»-!- 8H0, ou sel de Seignetle ihalliiiiie.— Composition identique à celle du sel deSeignette ordi- naire. Effloroscent à l'air, très-solidjle dans l'eau. Par sa forme géomé- trique ainsi que par ses propriétés optiques il est complètement isomorphe avec le sel deSeignette ammoniacal. .. .luire larlrale double, TlO, NaO, C*H*0'° + C«H*0'°, 2TIO. — Re- dissous dans l'eau et abandonné à une éva|)oration spontanée, le sel de Seignette thallique laisse déjioser des cristaux complètement différents des précédents et par la forme et par la conqjosition. Ce nouveau sel est anhydre, inaltérable à l'air, même à la température de i 20 degrés. Système rhombique. l'ian des axes optiques parallèle à la base. Bissectrice aiguè positive, parallèle à la grande diagonale de la base. Dispersion des axes très- forte. ( "49 ) 1) Paratartrale neutre de tliallium, C*H*0'°, 2TIO. — S'obtient en beaux cristaux sous deux formes si différentes par la disposition de leurs faces, par leur éclat, leur réfringence et même par leur couleur, qu'il n'est pas possible de les confondre à simple vue. » L'un de ces paralarlratcs, cpie nous appellerons régulier, parce cpi'il faut des mesures précises pour reconnaître qu'il n'appartient pas au prisme droit rhomboïdal, a en effet poiu' forme primitive un prisme dont la base est inclinée de 90° 11' sur les faces latérales. Le plan des axes optiques est parallèle au plan de symétrie. La bissectrice aiguë positive est presque exactement parallèle à la diagonale inclinée de la base. » I/autre forme de paratartrate, Virrégulier, appartient bien au même système clinorhombique, mais avec des inclinaisons de facettes incompa- tibles. Double réfraction très-énergique. Plan des axes optiques parallèle au plan de .symétrie. Bissectrice aignë positive assez oblique à la base. Dis- persion des axes et dispersion inclinée faibles. » Ces deux paratartrates ont exactement la même composition chimique, conservent leur transparence à 120 degrés, ont la même solubilité, qui est un peu moindre que celle du tartrate neutre, et prennent naissance dans les mêmes dissolutions. Le paratartrate neutre de thallinm est donc di- morphe. » On peut d'ailleurs obtenir l'une des deux formes à volonté en plaçant un cristal de l'une d'elles dans la solution sursaturée de l'une ou de l'autre. Ainsi, que dans une solution sursaturée de paratartrate régulier on introduise, avec toutes les précautions recommandées par M. Clcrnez, un cristal irrégnlier, et ce cristal grossira, et d'autres cristaux de même forme prendront seuls naissance et s'accroîtront tout autour. Même résultat avec une solution sursaturée de paratartrate irrégulier, dans laquelle on a semé un cristal régulier. » Nous ferons observer en passant que le paratartrate de potasse, dont la composition est d'ailleurs différente, appartient non pas an prisme di'oit rhomboïdal, comme on l'a cru jusqu'à ce jour, mais bien au système clino- rhombique : mm = 96"42'; ph' = 92°33'. Plan des axes optiques normal au plan de symétrie et faisant avec la base un angle d'environ 27° /Jo'- » Oxatales de thallinm. — L'acide oxalique forme avec le protoxyde de thallium non pas seulement deux (i), mais au moins quatre sels distincts, à I, 2 ou 4 équivalents d'acide, et dont la solubilité croît avec la ciuaniilé (i) L'oxalatc neutif et le i)i<)xalalc ont ('te rUidii'S par .MM. Ivulilniann fils et Crookcs. ( ii5o ) d'acide qu'ils reiirei iiu'nt. (k's sels ne sont tout à fait st'iid)lables, ni pour la composition ni pour la tonne extérieure, aux sels correspondants de po- tasse. )) Oxnlate neutre, TlO, C^O'. — Cristaux solul)Ies dans soixante-six fois leur poids d'eau à i5 degrés; système clinorhomhique. La forme primitive diffère de celle des oxalates de potasse ou d'ammoniaque connus. Plan des axes optiques parallèle au plan de symétrie. » Bioxalale Itydvaic, TlO, HO, (C=0^)= 4- HO. — Ce sel perd i équivalent d'eau à loo degrés. Il n'abandonne l'autre équivalent que vers 1^5 degrés, en se décomposant partiellement et se transformant en oxalate neutre. Solubledaus trois fois et demi environ son poids d'eau à i5 degrés, il cris- tallise en prismes du système clinorhombique, sans analogie avec les formes des bioxalates de potasse connus. Plan des axes optiques parallèle au plan de symétrie. Double réfraction énergique et forte dispersion des axes. M Bioxalale anhydre, TlO, HO, (C^O')". — Cristallise en prismes aplatis du système clinorhombique, incompatibles avec le prisme du bioxalate de potasse décrit par M. Marignac. Plan désaxes optiques normal au plan de symétrie et faiblement incliné sur la base. Bissectrice aiguë positive nor- male à la diagonale horizontale de la base. » Qitadroxalate, (C=0^)%T10 + 7HO. — Ce sel, le plus soluble des oxalates et celui que l'on obtient le plus aisément en beaux cristaux, offre un certain nombre d'angles qui se retrouvent dans le quadroxalate de po- tasse. Doublement oblique. Plan des axes optiques et bissectrice aiguè né- (jative assez oblique à la base. » ÉLECTRO-CHIMIE. — De V aclion de l'arc voltaïque sur les oxydes terreux et alcalino- terreux ; par M. F. -P. Le Roux. o Lorsque Davy réalisa avec la pile de l'Institution royale de Londres la magnifique expérience qui nous est devenue depuis si familière, sous une moins grande échelle il est vrai (i), il constata que les substances les plus réfractaires, telles que la chaux, la magnésie et d'autres oxydes du même genre fondaient ou disi)araissaient dans ce foyer intense de chaleur. Il ne paraît pas que Davy, ni d'autres après lui, aient recherché quel genre d'al- (i) La pile dont se servait Davy avait deux mille eouples, /.inc-cuivre et eau acidulée; la surface de iliaque lame métalli(]ue était de 3?. pouces carrés (206 centimètres carrés). Il ob- Iciiaii dis arcs d'tuic Idiiyiuiir de plus de i o (■< iiliinèlies dans l'air lilire. ( 'i5i ) tération subissent ces oxydes de la part de l'arc voltaïqiie. J'ai été amené, en poursuivant d'autres recherches, à considérer plus attentivement cesphé- nomènes, et j'ai reconnu les caractères non équivoques d'une véritable décomposition de ces oxydes. » J'ai indiqué dans une précédente communication (i) le parli qu'on peut tirer, poiu' la production électrique de la lumière, de la juxtaposition auprès des pointes des charbons polaires d'un cylindre de magnésie; la chaux, la strontiane peuvent également être employées. Si on laisse fixe le cylindre employé, il .s'y forme rapidenient une assez légère cavité, puis les choses restent indéfiniment dans le même état, l'arc continuant de lécher la surface du corps, sans y amener d'autre modification que celle qui résulte de la vitrification opérée par l'absorption des vapeurs siliceuses fournies par les charbons impurs. Mais si l'on fait toucher le cylindre terreux contre les pointes des charbons et qu'on l'y maintienne constamment en contact par la pression d'un léger ressort, les choses se passent tout autrement. Si l'on opère avec un bâton de chaux, ou même simplement de craie, les charbons s'y creusent une véritable tranchée, oùlachaleursetrouvecondensée comme dans lui four à réverbère; la quantité de lumière émise augmente dans une forte proportion. Si l'on examine le foyer de plus près, en se servant d'un verre noir, on voit que l'arc est remplacé par tnie sorte de nuage opaque lumineux, où l'on cesse de distinguer les pointes extrêmes des charbons, dont l'éclat est ordinairement si tranché : leur lumière se trouve ici noyée dans celle du fond ; il y a un dégagement, souvent fort abondant, de fumées blanchâtres, quelquefois de petites explosions; enfin le spectroscope fait voir un spectre discontinu, parsemé de raies très-brillantes dont quelques- unes sont très-larges; on y reconnaît celles qui sont données par les diffé- rents auteurs comme caractéristiques du calcium, mais elles sont ici beau- coup plus nombreuses, plus intenses et mieux définies. Cela ne doit pas surprendre, si l'on songe à l'énorme différence qui existe entre les intensités lumineuses que ce procédé permet d'atteindre comparativement à celles des spectres employés jusqu'ici (2); il ne me semble donc pas douteux qu'en s'attachant à n'employer que des produits purs on n'arrive, par cette mé- thode, h des données nouvelles sur les spectres des métaux. (i) Comptes rendus, t. LXVI, |). 837 (avril 1868). (2) L'étincelle des batteries offre sans aucun doute une température encore plus élevée que celle de l'arc voltaique, mais il faut remarquer que sa durée est e.\cessiven)ent couiie cl (|ue l'impression sur l'organe de la vue est fonction de cette durée. ( ll52 ) » Dans les mêmes conclilions, la strontiane produit des effets analogues; la lumière prend alors une teinte rouge caractéristique; le spectroscope y fait reconnaître les raies du strontium. C'est là un moyen simple d'enri- chir de rayons rouges la lumière éiecirique. 11 faut remarquer d'ailleurs que la lumière blanche continue à exister dans la plus forte proportion, car si sur certains points le métal est mis en liberté, dans d'autres régions il repasse à l'état d'oxyde, et celui-ci, jiar son incandescence, fournit de la lumière sensiblement blanche. » D'après ce qui précède, on ne peut, je crois, melfre hors de doute la décomposition des oxydes terreux et alcalino-terreux par l'arc voltaïque; il reste à savoir en vertu de quelle action cette décomposition a lieu. Est- ce luie décomposition électrochimique, exercée sur l'oxyde devenu con- ducteur par suite de l'élévation de la température? Est-ce une action réduc- trice de la vapeur de carbone? Est-ce enfin simplement, suivant la théorie fondée par M. H. Sainte-Claire Deville, un résultat de l'élévation de la température produisant une dissociation des éléments, comme lorsqu'on chauffe de l'oxyde de mercure? Ces trois causes interviennent-elles simul- tanément, ce qui serait très-possible, ou quelqu'une d'entre elles fait-elle défaut? C'est ce que je ne saurais décider. Il ne me paraît cependant pas impossible de supprimer deux d'entre elles : on sait en effet qu'on peut produire, avec la lumière solaire concentrée, des effets de chaleur aussi puissants que ceux que l'on observe avec l'arc voltaïque, et l'analyse spec- trale s'appliquerait aussi facilement que dans les expériences ci-dessus à l'étude des phénomènes; malheureusement cette idée demande, pour être réalisée, des circonstances spéciales. » THERMO-DYNAMIQUE. — Sur la détente et la compression des vapeurs saturées. Note de 31. F. C.4zin, présentée par M. Le Verrier. (c 3'ai l'honneur de communiquer à l'Académie le résultat des recherches sur les vapeurs saturées, que j'ai entreprises aux frais de l'Association Scien- tifique, et que j'ai poursuivies depuis deux ans à l'Observatoire impérial. » La question proposée était celle-ci : observer dans quelles circonstances une vapeur saturée se condense partiellement, lorsqu'on change son volume, sans ajouter ni soustraire de la chaleur. » J'ai fait connaître à l'Académie, dans la séance du aS janvier 186G, une première série d'expériences que j'ai exécutées sur la détente seulement. ]'ai fait construire depuis cette époque un appareil qui permet d'opérer à volonté la détente ou la compression des vapeurs à des températures élevées. ( ii53 ) » Un cylindre de cuivre horizontal, terminé par des glaces parallèles, et chauffé à l'aide d'un bain d'huile, contient la vapeur à l'état de saturation; sa capacité est de 6 litres, et sa longueur est de 60 centimètres. Un cylindre vertical d'un litre, communiquant par sa base inférieure avec le précédent, est immergé dans le même bain d'huile; il contient un piston de même métal, que l'on déplace pour augmenter ou diminuer le volume de la vapcnr. La tige de ce piston traverse la base supérieure du cylindre au moyen d'nne boîte à étoupes, de sorte que la vapeur peut être amenée sur les deux faces du piston. Pour introduire cette vapeur, on se sert d'ime chaudière, com- muniquant respectivement, avec le cylindre à glaces et avec la partie supé- rieure du cylindre à piston, et renfermant le liquide. » Lorsque le bain d'huile a atteint la température voulue, on porte la chaudière à la même température, et on ouvre les robinets de communi- cation, de sorte que la vapeur se répande à la fois dans les deux cylindres. Les deux faces du piston supportent ainsi la même pression, et on peut le déplacer sans un grand effort. » Pour opérer une compression, par exemple, on intercepte la commu- nication entre la chaudière et le cylindre à glaces; une certaine quantité de vapeur est ainsi isolée dans lappareil. Mais on laisse la vapeur de la chau- dière agir sur la face supérieure du piston. On abaisse alors rapidement le piston, et on réduit par là momentanément le volume de la vapeur isolée, ce qui suffit pour l'observation des phénomènes qui se passent dans cette va- peur, lorsqu'on la comprime sans addition ni soustraction de chaleur. La construction du piston ne présente aucune difficidté, parce qu'il n'est pas nécessaire qu'il retienne parfaitement la vapeur. » Pour mettre le piston en mouvement, je me suis servi d'un corps de pompe à double effet, dont le piston agit directement sur la lige du pré- cédent. Eu faisant arriver de l'air comprimé dans l'un ou l'autre des com- partiments de ce corps de pompe, on abaisse ou on élève le piston à vapeur. » La pression de la vapeur est indiquée par un manomètre à air libre adapté à la chaudière, et contenant une colonne de liquide depuis le mer- cure jusqu'à la chaudière. » En chauffant les tuyaux qui amènent la vapeur dans les deux cylindres, on évite sa condensation dans ces tuyaux, et la vapeur se rend sèche et sa- turée dans l'appareil à glaces. » Les difficultés d'exécution ont été très-habilement surmontées par M. Golaz, et j'ai pu observer les vapeurs d'eau, d'éther, de chloroforme, de benzine, jusqu'à dix atmosphères. La condensation partielle de la vapeur, C. R., 1868, 1" Semestre. (T. L\V1,1N<>23.) i5i ( ii54 ) produite par le changement brusque du volume, se manifeste par un brouil- lard de très-courte durée; l'action des parois le fait disparaître rapidement. Lorsque le brouillard est assez épais, on le distingue sans peine, en regar- dant à travers les glaces un miroir qui réflécliil la lumière des nuées. Mais lorscpi'il est très-fadjie, il pré.sente l'apparence d'une légère fumée qui on- dide dans le cylindre. Il est alors nécessaire que les glaces soient bien nettes. Or, il y a un cas où cela est impossible; c'est celui où l'on comprime la va- peur. L'action des parois ramène bientôt la vapeur à sa température initiale, et alors une portion de cette vapeur est nécessairement condensée. Cette condensation se fait progressivement sur les parois; elle ne produit pas de brouillard ; mais elle ternit les glaces, et, par suite, l'observation est troublée. J'ai remédié à cet inconvénient en regardant la vapeur avec une lunette appliquée contre la glace de l'appareil et donnant une image nette des parties centrales du cylindre. Avec cette lunette, on ne dislingue pas les glaces, et on voit très-nettement les plus légers brouillards que le chan- gement brusque de volume de la vapeur peut produire. » Voici quels sont les résultats de mes expériences. » La vapeur d'eau s'est toujours troublée par la détente; le brouillard présentait de belles nuances, suivant son intensité. Elle ne s'est jamais troublée par la compression. » La vapeur d'éther a présenté un effet inverse, se troublant par com- pression, et restant transparente par détente. )) Ces deux résultats confirment ceux qu'a obtenus M. Hirn, à qui l'on doit les premières observations sur ce sujet. » Voici maintenant les résultats nouveaux qui étaient l'objet de cette recherche. » La vapeur de chloroforme a présenté un brouillard par la détente jus- qu'à i3o degrés. A cette températiu'e, il était très-faible, et on ne l'obte- nait pas facilement; la vapeur restait transparente par compression. Au- dessus de ]36 degrés la compression était accompagnée d'un brouillard très-visible. Plus la température était élevée, plus le brouillard était intense : on ne l'observait jamais par la détente. Les expériences ont été faites de 80 à i5o degrés, par conséquent jusqu'à 9 atmosphères. » La vapeur de benzine s'est comportée comme le chloroforme. Il v avait un brouillard par la détente seulement, jusqu'à ii5 degrés, et parla com- pression seule, au-dessus de i3o degrés. Les observations entre ces deux températures n'ont pas été suffisamment multipliées par suite d'un accident qui a fait interrompre les expériences. ( ii55 ) » Il est donc démontré par expérience, qu'il existe pour ces deux liquides une température d'inversion, au-dessous de laquelle la défente de la vapeur sèche et saturée, sans addition ni soustraction de chaleur, est accompa- gnée d'une condensation partielle, tandis qu';iu-dessus de cette température c'est la compression qui détermuie cette condensation. » Par là se trouve vérifiée une conséquence des formules de la thermo- dynamique, à laquelle sont parvenus divers auteurs par des voies diffé- rentes. » Je rappellerai que ces prévisions de la théorie sont résultées de l'intro- duction dans la thermo-dynamique des formules empiriques queM.Regnault a données pour plusieurs liquides. j> Les températures d'inversion que j'ai trouvées, parle calcul, en me ser- vant de ces formules, sont Sao degrés pour l'eau, — 1 13 degrés pour l'éther, laS degrés pour le chloroforme, loo degrés pour la benzine. Le premier de ces nombres a été trouvé par M. Rankiue dès i854; plus tard, M. Dupré et M. Combes ont effectué des calculs analogues pour les autres liquides, et les différences des résultats s'expliquent par le choix des données, qui ne sont pas rigoureusement déterminées. » Pour donner une idée du degré de précision que comportent mes expériences, j'ai calculé, d'après les formules delà thermo-dynamique, les poids de vapeur de chloroforme précipités dans les circonstances où j'opé- rais. Température Volume Volume Vapeui- Effet initiale. initial. final. condensée. thermométrique. 0 lOO 5,844 6,862 0,174 0 -6,8 1 lO " :» 0,I23 -7.3 120 u a 0,070 -7.6 i3o 6,862 5,844 o,5i8 + 8,5 i4o » u 0,644 + 9,0 i5o u » 0,8.5 H-9,6 » L'accord de la théorie et de l'expérience est aussi satisfaisant que pos- sible, quand on a égard au défaut de pureté des liquides et à l'incertitude de quelques-unes des données sur lesquelles reposent les calculs. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur reiiiploi du mtroprussiate de potasse comme réactif de l'alcalinité. Note de M. L. Filhol, présentée par M. Wurtz. « On sait que le nitroprussiate de potasse peut servir à distinguer une solution contenant de Tacide sulfhydnque libre, d'une solution contenant i5i.. ( ii56 ) un sulfure alcalin; en c-ffet, tandis que les liqueurs où l'acide sulfliydrique existe à l'état de liberté ne subissent aucun changement apparent lors- qu'on y verse inie solution de nitroprussiate, celles qui tiennent en disso- lution un sulfure alcalin se colorent sur-le-champ en bleu ou en violet foncé. M. Béchamp a pro|)osé d'employer le nitroprussiate de potasse comme un bon réactif pour distinguer les eaux minérales où le soufre se trouve à l'élat d'acide sulfliydrique, de celles qui renferment un sulfure. MM. Miallie et Lefort, dans un Mémoire relatif à la composition chimique des eaux chaudes, ont eu recours à ce réactif pour s'éclairer sur la manière d'être du soufre dans ces eaux nùnérales, et ils ont constaté que les eaux de Baréges se comportaient avec le nitroprussiate tout autrement que les eaux chaudes. » La grande altérabilité des eaux de Baguères-de-Luchon et d'Ax (Ariége), la facilité avec laquelle chacune d'elles émet dans l'air une quantité rela- tivement notable de soufre à l'état d'acide sulfliydrique, m'avaient fait soup- çonner, depuis quelques années, que les eaux de ces deux stations ther- males contenaient du sulfure de calcium, dont l'altérabilité paraît être plus grande que celle du sulfure de sodium. Je comptais utiliser, dans l'intérêt de mes recherches, le nitroprussiate de potasse; mais j'ai rencontré des difficultés imprévues qui provenaient de diverses causes dont je parlerai bientôt. Ces difficultés m'ont conduit à étudier avec soin l'action du nitro- prussiate de potas.se sur certaines solutions, et à constater qu'un mélange de nitroprussiate et d'acide sulfliydrique constitue un réactif d'une grande sensibilité pour reconnaître l'alcalinité d'un liquide. » Un pareil mélange ne se colore pas seulement en bleu sous l'influence des alcalis caustiques, mais aussi sous l'influence des carbonates, des bi- carbonates, des borates, des silicates alcalins. Il se colore également en bleu très-intense lorsqu'on y ajoute du phosphate de soude ou tout autre sel exerçant siu- la teinture de tournesol, ouïes réactifs colorés analogues, une réaction alcaline. Il est assurément fort curieux de voir l'acide sidfhydrique agir sur une solution de phosphate de soude, de manière à produire du sulfure de sodium. » On peut donc classer le nitroprussiate de potasse au nombre des réac- tifs qui permettent de découvrir les phénomènes de décom[)osition qui s'accomplissent, entre un acide et un sel, dans des liquides où tous les produits de la réaction peuvent rester dissous. Il est d'ailleurs évident que la connaissance de ces faits n'est pas sans intérêt pour l'élude des eaux sul- fureuses, soit naturelles, soit artificielles. Il ne serait plus permis, aujour- ( "57) d'hui, d'admettre qu'une eau minérale ne contient que de l'acide sulfhy- drique libre, si elle renferme, en même temps que cet acide, des carbo- nates, borates, silicates, phosphates alcalins. Une quantité plus ou moins forte (le sulfure se produit, en effet, lorsqu'on mélange ces sels avec de l'a- cide sulthydrique. )) Je me contente, pour le moment, de signaler ces pieiuières observa- tions, pour prendre date, me proposant de les poiu'suivre et de les complé- ter. En étudiant les eaux d'Ax (Ariége) au moyen du nitroprussiate de potasse, j'ai été fort surpris de voir l'eau des sources les plus chaudes (i) se colorer à peine lorsque j'y versai une solution de ce sel, et se comportei- comme une solution d'acide sulfhydrique libre alors que j'avais une nuil- titude de raisons pour considérer ces eaux comme tenant en dissolution du sulfure de sodium. Je n'ai pas été moins surpris en voyant la même eau mi- nérale, refroidie à l'abri de l'air, se comporter comme une dissolution de sulfure alcalin au contact du nitroprussiate. Se produirait-il déjà à des températures de 75 degrés centigrades un de ces phénomènes de dissocia- tion qui ont été observés sur d'autres corps et à des températures beaucoup plus élevées, dans ces dernières années, par divers chimistes? Je ne suis pas éloigné de le croire. Quoi qu'il en soit, l'observation m'a paru digne d'être signalée. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' acide cidoropropionique . Note de M. J.-Y. Bl'chanan, présentée par M. Wurtz. « L'acide chloropropionique, étudié par M. Ulrich, n'avait pas encore été obtenu à l'état de pureté. M. Ulrich dit seulement qu'il est beaucoup moins volatil avec les vapeurs d'eau que l'acide propionique. » Je suis parvenu d'une manière assez simple à le préparer complète- ment pur et à en étudier les propriétés. J'ai distillé du lactate de chaux avec deux équivalents de perchlorure de phosphore et rectifié le produit deux fois en prenant chaque fois la partie qui bout au-dessous de 11 1 de- grés. De cette manière, on obtient du chlorure de lactyle dissous dans une Irès-grande quantité d'oxychlorure de phosphore. J'ai ajouté à ce liquide soigneusement refroidi dans l'eau froide le quart de son poids d'eau. Au bout de deux ou trois heiues, le mélange est devenu homogène. La réac- tion est complète sans être trop violente, quand ou a bien soin de ne pas (i) Leur température est de 'j5 à 76 degrés centigrades. ( ii58 ) opérer sur de trop grandes quantités à la fois et de refroidir dans des limites convenables; car, plongé dans la glace l'ox} chlorure de phosphore peut rester pendant longtemps en contact avec l'eau sans qu'aucune réac- tion se produise. A la distillation, une fois le dégagement de l'acide chlor- hydrique terminé, le liquide se sépare en deux couches, le thermomètre monte tout d'un coup à i8o degrés, el toute la couche supérieure passe entre cette température et i86 degrés. La couche inférieure est de l'acide phosphorique à l'état visqueux. Le produit recueilli, après deux rectifica- tions, bouillait à i86 degrés, corrections faites. C'était de l'acide chioro- propionique pur comme l'a montré la détermination de chlore suivante : Théorie 32,^2 pour loo Trouvé 32,42 pour 100 » Ce n'est qu'en opérant ainsi que l'on obtient directement un acidu tout à fait pur. J'ai essayé la même réaction avec le chlorure de lactyle privé le plus possible d'oxychlorure de phosphore; mais, même en faisant réagir sur ce corps un volume égal d'eau, ce qui représente un excès énorme, et en tenant le mélange pendant plusieurs heures en ébuliition, je n'ai pu réussir à décomposer la totalité de chlorure de lactyle. » L'acide chloropropionique est un liquide incolore, limpide comme l'eau, possédant une odeur faible comprise entre celle de l'acide acétique et celle de l'acide butyrique. Il attaque la peau en y produisant des ampoules, et laisse sur le papier une tache hudeuse. Il se mêle, en toutes proportions, avec l'eau, l'alcool ou l'éther. Il bout à 186 degrés, sa densité est de 1,28 à zéro, et il se dilate fortement par la chaleur. Ayant perdu par mal- heur la plus grande partie de ma substance, il ne m'en restait plus assez pour faire la détermination de la densité de vapeur. J'espère prochainement pouvoir communiquer ce nombre. L'acide reste liquide même dans un mé- lange réfrigérant de glace et de sel. L'eau ne le décompose pas. En faisant bouillir la dissolution aqueuse, l'acide distilleavec les vapeurs d'eau, tandis que la température du liquide s'élève, et dès que la température a dépassé 120 degrés, le thermomètre monte rapidement à environ 180 degrés, et entre cette température et 186 degrés, on recueille la plus giande partie de l'acide presque complètement exempt d'eau. Le corps chauffé avec une petite quantité de base se décompose immédiatement en chlorure et laclate métalliques. » Si l'on com]are les propriétés de cet acide avec celles de l'acide chloracéhque, on est numéJiatement frappé de l'idenlilèdes points d'ébul- ( "59) lition de ces deux corps. Selon M. R. Hofmann (i), l'acide chloracétique bout à 186 degrés. Il est difficile à croire que ces deux acides soient réelle- ment homologues; toutefois un cas pareil se présente dans la série des glycols, mais je crois que là aussi les corps en question ne sont que des iso- mères des homologues normaux. Et, en effet, tout récemment (2) M. Wi- chelhaus a fait voir qu'il existe deux acides chloropropioniques isomères qu'il a nommés a et ^. L'acide a est celui que je viens de décrire, l'acide j3 a été préparé en traitant un sel de l'acide glycérique par le perchlorure de phosphore et décomposanl le chlorure produit par l'eau. L'isomérie est des plus prononcées. M. Wichelhaus donne aux deux acides les formules suivantes : à l'acide a la formule CH^— CHCl — CO .OH; à l'acide j3 la for- mule CH-Cl — CH- — CO.OH. La justesse de ces vues sur la constitution de ces corps trouve un appui dans le fait que l'alauine que l'on prépare avec l'acide a se décompose par la chaleur en donnant de l'éthylamine, et quelasarkosine, qui,sansaucun doute, résulterait du traitement de l'acidejS par l'ammoniaque, donne de laméthylaminedans les mêmes circonstances. Il résulte aussi des expériences de ces chimistes que l'acide j3 correspond à l'acide sarkolactique comme l'acide a à l'acide lactique ordinaire. » En adoptant la constitution indiquée pour ces corps, on voit facile- ment que, si n est le nombre d'atomes de carbone d'un acide quelconque de la série passée, n — i sera le nombre des acides isomériques ayant le même nombre d'atomes de carbone, nn atome d'hydrogène étant remplacé par un radical monoatomique. De même, pour les glycols, on an — i corps isomériques qui jouissent tous des propriétés d'alcools diatomiques. Le tableau suivant peindra mieux la nature des isoraéries en question : H I HO.H^C — C — CH .OH HO — C— CH^OH HO I H PropyIeg)ycol (II). Glycol ordinaire. H I CO.OB HO — C— CO.OH I H Acide surkolaclique. Acide glycolique. Acide lactique. (i) Annalen der Chemie und Pharmacie, t. CH, p. i. (2) Annalen der Chemie und Pharmacie, t. CXLIII, p. i. ( ii6o ) H H CH' I I I CIH=C— C — CO.OH Cl — C — CO.OH Cl — C— CO.OH I I I H H H Acide Acide Acide clilornpropinniqiifi ;1. chloracëtique. chloropropionique a. H H CH= I I I H2i\.H=^C — C— CO.OH H=N — C— CO.OH H'N — C — CO.OH I I I H H H Sarkosine. Glycocol. Alaninc. » Pour le glycol ordinaire, il est évident qn'il ne peut exister qu'une seule modification. Des deux propyleglycois, je tiens celui que j'ai désigné par le chiffre II pour le propyleglycol normal, et par conséquent les autres termes de celle série pour les homologues normaux des termes correspon- dants de la série inférieure. L'autre propyleglycol, qui est jusqu'ici le seul connu, est une espèce de glycol secondaire analogue à l'alcool isopro- pylique de M. Friedel. Ainsi il donne par oxydation un acide qui conserve beaucoup de propriétés alcooliques, et, en poussant l'oxydation plus loin, on n'obtient point d'acide bibasique correspondant. Je ferai aussi remar- cjuer que, puisque l'alcool isopropylique bout à luie températin-e plus basse que l'alcool propylique normal, on peut s'attendre à voir le propylegly- col (II) bouillir à une température plus élevée que le propyleglycol (I), et même peut-être se conformera-t-il à la règle de l'accroissement régulier des températures d'ébullilion pou.r une addition de CH°. » Ces expériences ont été faites dans le laboratoire de M. Wurtz. » SÉRICICULTURE. — .S«r In maladie à microzymns des vers à soie; par M. A. Béchamp. « La maladie la plus fatale au ver à soie n'est pas la pébrine; j'ai acquis la conviction que celle-ci est guérissable : la créosote peut en avoir raison, puisque sous son influence, dans le ver à soie même, le corpuscule vibrant se transforme; grâce à son enqîloi, des vers provenant de |)arents corpus- culeux peuvent, non-seulement donner des produits rémunérateurs, mais, au bout de quelques éducations, engendrer une progéniture qui n'est |)lus corpusculeuse. Je donnerai de ce fait des preuves dans mon Mémoire d'en- semble. J'ai déjà signalé la cause probable d'iuie maladie bien autrement ( iiGi redoiitable que la pébrine et dont les ravages sont d'autant plus désas- treux qu'elle ne se manifeste souveut qu'à la montée : il s'agit des vers dits restés petits et des morls-JIals, ce qui, pour moi, est tout un, le niort-flat n'étant que le resté-petit de la quatrième nuie. » L'année dernière, en examinant, chez M. de Latour du Villard, à la Calmette (Gard), luie chambrée qui jusque-là avait bien marché, j'ai'élé frappé du fait que les vers, au moment de monter à la bruyère, mouraient presque tous niorts-flats. Un très-grand nombre de ces vers ont été trouvés, en très-grande majorité, exempts de corpuscules vivants; mais ils étaient envahis par des myriades de niicrozymas. Cette observation, faite en grand, qui venait à l'appui de remarques antérieures, fut l'occasion de la pubHca- tion des deux Notes que j'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie {Comptes rendus, t. LXIV, p. to43 et 1 185, 20 mai et 10 juin 1867). Aujourd'hui je suis en mesure d'affirmer que la cause de la maladie dont il s'agit est bien réellement le petit organisme t[ue j'ai nommé microzyina bombycis dans la Note du 20 mai i86t. » Ces microzymas, je les ai poursuivis dans le ver, la chrysalide, le pa- pillon elles œufs. Enfin, en prenant des œufs à microzymas, provenant de papillons microzymateux , j'ai obtenu des vers restant petits à tous les âges, mourant morts-flats au moment de la montée, et (jui, lorsqu'ils par- venaient à fder leur cocon, à se chrysalider, à sortir papillon, à s'accoupler et à pondre, se trouvaient encore à microzymas et pondaient des œufs qui elaient.egalemenl. » La maladie microzymateuse peut se compliquer de la maladie corpus- culeuse : alors le mal est au comble, l'une favorisant l'autre. De pareils vers n'arrivent presque jamais à coconner. )) La relation de la cause à l'effet m'a paru évidente; la graine à micro- zymas engendre les morts-flats. Il est donc important de savoir reconnaître cette graine, ainsi que l'état de maladie des papillons qui la produisent. » Caractères de la graine à microzymas. — Dans la graine de ver à soie saine, le microscope ne révèle cpje des sphérules vitellines, des globules graincux et des granulations moléculaires normales. Dans les œufs corpus- culeux, le corpuscule vibrant s'ajoute à ces formes. Or, ayant atlenlivement examiné des graines qui donnaient inévitablement des moris-flats, j'ai cru reconnaître que les sphérules vitellines y étaient moins abondantes, que les granulations moléculaires y abondaient au contraire d'une façon extraordi- naire, de telle sorte que, toutes choses égales d'ailleurs, le champ du microscope en était littéralement couvert. Pourtant, comment distinguer C. F... 1868, i" Semestre. (T. LXVI, N" 25.) 1 52 { I lG2 ) lesgraïuilations moléculaires normales et nécessaires de celles qui sont acci- dentelles et nuisibles? L'année dernière, je disais que je ne me hasarderais pas à les décrire. Je ne crains pas de m'aveiiturer cette année. Indépen- damment de leur nombre prodigieux, on remarque aisément que les gra- nulations molécidaires morbiiles, ou microzyma bombycis, sont presque toujoius accouplés deux à deux. On les voit se mouvoir, ainsi associés, et tournoyer siu- eux-mêmes avec luie grande vélocité. En examinant plus attentivement la préparation, on peut même voir de ces microzymas asso- ciés par chapelets de trois à cinq et même davantage. Enfin, il arrive sou- vent que l'on dis lingue nettement de ces microzymas qui sendjlent s'allonger en forme de très-petites bactéries. Les microzymas simples ou associés en chapelet sont insolubles dans la potasse caustique au dixién;e, mais ils y perdent leur mobilité : ils sont tués. Plus loin on verra l'importance de cette remarcpie. » Pour voir ces formes organisées, il est indispensable de se servir d'un très-fort grossissement, au moins de la combinaison ohj. ■j, oc. i de Nachet. Les microscopes qui ont été distribués aux sériciculteurs par le Gouverne- ment sont insuffisants pour cet objet. » Observations sur les vers provenant de graines à microzymas et corpuscu- leuses. — Ces vers ont été élevés dans une atmosphère créosotée. Ils sont restés, en majorité, petits aux divers âges, grossissant lentement, atteignant tardivement la quatrième mue, et mourant pour la plupart morts-flats au moment de la montée. Dans le contenu de leur intestin, dans des points variables de sa longueur, on rencontre, en même temps que de la feuille non digérée et un liquide glaireux, tantôt une foule de corpuscules vibrants, normaux ou transformés (i), accompagnés de petites bactéries et de mi- crozymas simples ou accouplés, tantôt des myriades de microzymas sim- ples et en chapelets, et un petit nombre de corpuscules vibrants transfor- més, tantôt de longues bactéries douées d'une extrême mobilité et progres- sant en ondulant, tantôt des vibrions dune rare beauté, extrêmement vivaces et porteurs d'un noyau brillant situé, soit à une extrémité du corps, soit en un point quelconque de sa longueur, tantôt enfin les deux dernières formes associées dans le même ver. Il peut arriver que bactéiies et micro- zymas coexistent dans le même ver, mais il me paraît très-digue d'atten- tion que le nombre des microzymas est alors en raison inverse de celui des bactéries, et vice verset . (i) fo//- la Noleilii •.>.() avril 1867 et la ])lanciie (iiii y est jointe. ( ii63 ) » Les œufs à microzymas produisent des worls-Jlals. et les papillons qui peuvent naître de ces graines sont cux-n)énies à inicrozjmas et produisent des œufs microzymateux . — Cet énoncé, je l'ai vérifié cette année en élevant des vers issus de graines à microzymas de (li^erses origines et de diverses variétés du Bombyx mari. Malgré les plus grands soins de propreté, d'aéra- tion, d'alimentation et l'emploi de la créosote, je n'ai pas conservé yj des vers; ceux qui ont fait leur cocon l'ont produit faible, et les papillons qui sont sortis, quoique beaux, robustes en apparence, étaient à microzymas; la graine qui en est provenue était elle-même à microzymas, semblable à celle dont j'adresse un spécimen à l'Académie. » Pour reconnaître les papillons à microzymas, il suffit d'ouvrir l'insecte et d'examiner le contenu de son abdomen : seulement, on peut être induit en erreur par les molécules également mobiles qui se trouvent dans l'in- testin du papillon et qui sont surtout formées par l'urate acide d'ammo- niaque que Brugnatelli a caractérisé sur la demande du comte Dandolo. Pour distinguer les microzymas de ce qui n'est pas eux, il suffit de traiter la préparation par la potasse caustique au dixième : tout se dissout, excepté les microzvmas, qui apparaissent alors immobiles, souvent entassés, mais aussi en chapelets de deux à cinq et parfaitement isolés. » Un détail intéressant que j'ai l'honneur de signalera l'Académie, c'est que, dans cette petite éducation à la créosote de vers issus de graines à mi- crozymas et corpusculeuses, je n'ai pas eu, surplus de i ooo vers, un seul cas de pébrine caractérisée. Les vers qui n'étaient que corpusculeux ont coconné; tous les morts contenaient, au moment de succomber, ou des microzymas, ou des bactéries, ou des vibrions à noyau brillant (i). » Je prie l'Académie de me permettre de l'assurer que j'attache la plus grande importance aux observations qui précèdent : elles montrent que, dans les désastres île la sériciculture, le corpuscule vibrant n'est ni le seul, ni le plus grand coupable. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Des nerfs corrélatifs dits antagonistes et du nœud vilal dans an groupe d'invertébrés. Note de M. J. Cuérox, présentée par M. Ch. Robin. (( Le grand nerf viscéral et le nerf palléal ou nerf du manteau, chez les céphalopodes, présentent des actions corrélatives mises en évidence par i) Le vibrion à noyau brillant est-il celui que M. Joly nomme Fibiio Aglaïce I Sî. iiG4 ) les différents modes d'excitation et principalement par les courants in- duits. » Section (lu (jrand nerf viscéral. — Lorsque l'animal est bien vivant, la section du grand nerf viscéral accélère faiblement les mouvements du cœur. Il n'existe qu'un seul point chez les décapodes où l'expérience réussit très-bien, où la section puisse être faite sans intéresser des organes im- portants. » Electriscilion du bout périphérique du grand nerf viscéral . — Maintenant si la galvanisation intermittente porte sur le bout périphérique, le cœiu- artériel s'arrête en diastole, et les cœurs branchiaux s'arrêtent aussi en diastole après avoir présenté quelques battements. » Eleclrisalion du bout central du grand nerf viscéral. — Lorsqu'on élec- trise le bout central de ce nerf avec nu courant de moyenne intensité, il y a au premier moment trouble dans le rhylhme des mouvements du man- teau, qui bientôt s'arrête en dilatation et conserve cette position pendant quelques instants. Il y a là cjuelque chose d'analogue à ce qui v.a été observé par Cl. Bernard, Rolliker, H. MûUer, Schiff, etc., chez les mam- mifères. » Avec un courant électrique d'une grande force, le manteau est arrêté en contraction, c'est-à-dire, si je puis m'ex|)rimer ainsi, dans la période expiratoire. Ce dernier fait a été indiqué, chez les mammifères, par x\ubert et Tschimowitz, produit dans des conditions analogues (i). )) Nerfpalléal. — Si, après avoir ouvert le manteau sur la ligne mé- diane, à la partie inférieure, on divise le nerf palléal , cette section a pour résultat la perte de la sensibilité et du mouvement sur la moitié du corps du même côté; instantanément les chromatophores contractés sont réduits à de petits points noirs (ce qui s'explique par la paralysie subite des muscles dilatateurs de ces petits organes et l'activité persistante de la poche élastic[ue qui les constitue), de façon que sur une moitié du corps (i) Il est fort difficile d'observer sur le poulpe les faits que je viens de rapporter; chez la Sèche, au contraiic, on y arrive assez facilement par quelques artifices de préparation que je décrirai avec soin dans le Mémoire que je termine en ce moment. Chez la Sèche et le Cal- mar les nerfs paliéaux sont accolés à leur spriie de la boîte cérébrale; c'est en ce point seul qu'on peut agir sur eux de manière à obtenir toujours des résultats concordants. Il est bon d'ajouter que ces nerfs sont hyalins et ténus, très-faciles à détruire; aussi ne peuvent-ils supporter longtemps l'examen par les divers excitants et doivent-ils être traités avec les [ilus grandes précautions, sans cela on est exposé à voir se produire les résultats les plus contra- dictoires. ( ii65 ) de l'animal le jeu des chromatophores persiste; le côté paralysé, au con- traire, est décoloré et immobile. » Chez la Sèche, où le nerf palléal se divise en deux branches et forme une anse anastomotiqne à la partie interne du ganglion du manteau, j'ai fait porter la section sur les différentes parties de celte anse; j'ai jiu, de cette façon, paralyser instantanément des portions limitées du manteau et arrêter sur ces différents points le jeu des chromatophores. » Èleclrisalion du bout périphérique du neif palléal. — Le courant élec- trique intermittent appliqué sur le bout périphéri(jue du nerf palléal, avec une série de précautions que je ne puis indiquer ici, ramène le mouvement, la sensibilité et une dilatation exagérée des chromatophores, qui rend presque complètement noir tout le côté blanc et décoloré il y a quelques instants par la paralysie. » Le nerf palléal perd assez rapidement sa propriété conductrice des excitations. Si le courant électrique est alors porté sur le ganglion, ce der- nier peut mettre longtemps encore en jeu les parties auxquelles il se dis- tribue. Cependant, l'excitabilité s'éteint beaucoup jilus tôt clans ce ganglion séparé du centre, que dans son congénère qui est resté en rapport avec le collier œsophagien par le nerf palléal. » Eleclrisalion du bout cenlral du nerf palléal. — Si l'on porte l'excitation sur le bout central du nerf palléal, on voit se produire des mouvements dans certaines des parties innervées par le grand nerf viscéral et par le nerf palléal du côté opposé. Ainsi, la deuxième moitié du manteau se contracte et tend à revenir vers la ligne médiane; dans la nageoire, chez la Sèche, on voit se produue des mouvements ondulatoires. Dans le domaine du grand nerf viscéral, la branchie est vivement attirée en avant par son ligament musculaire, comme elle l'est à chaque mouvement respi- ratoire, seulement avec beaucoup plus d'énergie. Quelques mouve- ments se produisent aussi dans le rectum et la poche du noir. Il est assez rare de voir le mouvement de la branchie se produire du même côté. )) Des faits qui précèdent, il m'est permis de conclure que les mouve- ments respiratoires qui se composent chez les céphalopodes : i" des mouve- ments de dilatation et de contraction du manteau, 2° des mouvements de la branchie, ont un centre ou véritable nœud vital représenté parla portion postérieure de la masse sons-œsophagienne, où les nerfs palléaux et viscé- raux prennent leur origine dans une masse de cellules unipolaires qui oc- cupe le centre de ce noyau de substance nerveuse. (,Tai l'honneur de ( n66 ) mettre sous les yeux de l'Académie un dessin schématique ainsi que les cellules centrales et périphériques de celte partie.) » A ce sujet, je rapporterai ici une expérience digne d'intérêt, et qui semble démontrer l'influence considérable des palléaux siu- l'action 'les grands nerfs viscéraux. En poursuivant une série d'ex[)ériences sur la sec- tion du nerf palléal chez la Scche, je coupai d'abord le palléal droit, je posai l'animal dans un bassin où il continua à vivre; quelques instants plus tard, je coupai le nerf palléal de l'autre côté : presque aussitôt l'a- nimal cessa tout mouvement, le manteau devint complètement blanc et flasque, les paupières s'abaissèrent, l'animal était mort. Plusieurs fois lè- pétée, cette ex|)érience me donna le même résultat. M En résumé, la section du grand nerf viscéral qui, par sa distribution, présente les plus grands rapports avec le pneumogastrique des vertébrés, accélère faiblement les battements du cœur. » L'électrisation du bout périphérique de ce même nerf arrête le cœur aortique en diastole, quelques instants plus tard les cœurs branchiaux. Ij'électrisation du bout central, avec un courant de moyenne intensité, maintient le manteau en dilatation; avec un courant très-fort, il est arrêté dans la phase expiratoire. » La section du nerf palléal entre le ganglion et les centres nerveux amène chez tous les céphalopodes la ])aralysie de la sensibilité et du mou- vement de la moitié du manteau du même côté et la contraction perma- nente des chromatophores. Cliez la Sèche, où la section peut être portée dans l'anse anastomotique, on peut limiter la paralysie à des parties beau- coup moins étendues. » L'excitation ou l'électrisalion du bout périphérique du nerf palléal restitue aux parties paralysées le mouvement, la sensibilité et le jeu des chromatophores, dont la contraction varie avec l'intensité du coûtant. L'excitabilité du ganglion palléal séparé des centres s'épuise plus vite que celle de son congénère. L'excitation ou l'électrisation du bout central du nerf palléal amène des mouvements dans la région du manteau innervée par le palléal opposé, dans la branchie opposée, dans le rectum et la poche du noir. » Enfin, le noyau de substance nerveuse qui forme la portion postérieure de la masse sous-œsophagienne du collier peut être considéré connue un nœud vital, centre des mouvements respiratoires, point comnuni d'origine des nerfs palléaux et des grands nerfs viscéraux. M En outre, la section des deux nerfs palléaux, entraînnit la mort prescpio ( >i67 ) immédiatement <]e l'animal, nous montre l'action puissante de ces nerfs réa- gissant à chacjue mouvement respiratoire sur les grands nerfs viscéraux. « ZOOLOGIE. — Sur la question de l'exislence da poulpes (j'ujanleiques; /jur M. E. Robert. « Les naturalistes ont révoqué en doute l'existence d'un poulpe gigan- tesque qui aurait la faculté d'enlacer des hommes et niéaie des cétacés avec ses tentacules; tout ce qu'on a écrit là-dessus a été rangé, jusqu'à présent, parmi les récits fabuleux; et cependant, si l'on veut méditer ce que dit Pline d'un polype accoutumé à sortir de la mer, à Carteïa, pour venir dévorer les salaisons dans les réservoirs, il est difficile de ne pas y entrevoir un céphalopode du genre poulpe et de très grande dimension : « Sa grandeur, dit-il, était extraordinaire; la saumure dont il était tout » trempé avait changé sa couleur ; il répandait une odeur horrible ! » Son souffle affreux repoussait les chiens; tantôt il les flagellait avec l'extré- » mité de ses bras, tantôt il les assommait de ses deux bras majeurs, dont » il se servait comme d'une massue. Plusieurs houunes eurent beaucoup » de peine à le tuer avec des tridents. Sa tète, apportée à Lucullus, avait >< la grandeur d'un baril de quinze amphores A peine un homme pou- » vait-il embrasser ses barbes (tentacules); elles étaient noueuses comme » des massues; leur longueur était de trente pieds. Les cavités (ventouses) » ressemblaient à des bassins et contenaient une urne Ce qui fut » conservé du corps pesait sept cents livres. » » D'un autre côté, M. Valenciennes n'a-t-il pas vu flotter, en mer, dans les parages de l'île de France, un tronçon de tentacule qui lui avait paru avoir le volume d'une barrique? » Je n'ai pas la prétention de cliercher à résoudre cette intéressante question d'histoire naturelle, je désire seulement appeler l'attention des pisciculteurs sur un livre qu'ils ne connaissent peut-être pas, lequel est un traité de pêche en langue japonaise, que je viens de feuilleter dans la biblio- thèque communale de Lagny-sur-Marne. Je n'ai pu comprendre le texte, mais il y a deux planches qui m'ont paru bien significatives et relatives à la pêche d'un poulpe gigantesque. Ces deux gravures au trait, ainsi que toutes celles qui concernent d'autres animaux marins et d'eau douce, sont faites avec trop de perfection pour qu'on ne soit pas disposé à admettre qu'elles doivent rendre fidèlement l'industrie de la pèche au J qion. Au reste, voici ce que j'ai cru y voir ; ( M 68 ) )) La première figure représente une embarcation qui s'est ajjprochée d'un poulpe dont la tète monstrueuse est à moitié sortie de l'eau, pendant que l'un de ses bras ou tentacules a passé par-dessus l'embarcation comme pour l'étreindre, mais au même instant le pêcheur, armé d un long coutelas, vient de faire la section de ce tentacule, qui semble retenu sur l'un des flancs du bateau par des ventouses bien distinctes. » La seconde figure représente un marché ou lui laboratoire dans lequel plusieurs Japonais sont occupés à préparer ou à dépecer des poissons de toute sorte ; et dans ce même lieu sont suspendus à des palans de longs tentacules de poulpe garnis dans toute leur longueur de ventouses, et dont la grosseur dépasse de beaucoup celle des hommes qui se trouvent auprès (i). » CHIMIE. — Sur la production du dknnanl; par M. C. Saix. L'auteur indique un procédé qu'il pense pouvoir être employé pour la « fabrication des diamants noirs, incolores et colorés ». Ce procédé est fondé sur ce princi| e qu'un courant de chlore ou de gaz chlorhydriqne passant à travers de la fonte en fusion, il se forme du perchlorure ou du protochlorure (i) A l'occasion de cette Note, dont M. le Secrétaire perjiétuel s'était borné à indiquer brièvement le sujet, on a rappelé quelques autres comniunieations faites à l'Académie relati- vement à des Ce|)lialopodcs de jjrande taille observes dans nos mers. Ainsi le Coiuj/tc rendu de la séance du 3o décembre iSGi leproduit un Rapport adressé à RI. le iMinisIre de la RIarine par le comnuuidant du navire V Alectnn sur un poulpe colossal qui fut rencontré par ce navire entre Madère et Ténériffe, poursuivi plusieuis heures quoique sans succès, mais assez bien vu pour (pi'uu des ofliclers en put faire un dessin. M. Sabin Berllielot, consul de France à Ténériffe, qui avait obtenu de la bouche des hommes de l'équipage divers détails sur ce monstre, les consigna dans une Lettre adressée à M. Jloquin-Tandon ; cette Lettre se trouve elle-même au Compte rendu, ainsi que des renseignements fournis par M. Milne Edwards sur des observations parfaitement authentiques dues à MM. Quoy et Gaymard, ù M. Steenstrup, à RI. Harllng. Pour l'histoire du pcnilpe attaquant un navire, comme elle a eu cours aussi dans nos pays, on jiourrait ajipuyer sur cette coïncidence, en effet singulière, l'idée qu'elle repose sur quelq\u'S faits réels d'abord grossis par la peur, et grossissant encore en jiassant de bouche eu bouche; mais il faut icnianiuer que rien ne prouve qu'elle ait eu une double origine; car on ne doit pas oublier ipie le Jajjon n'a pas toLijours été isolé couinie nous étions accou- tumes à le voir jusqu'en ces derniers temi)s : [jendaiit toute la seconde moitié du seizième siècle, les Portugais y avaient un accès facile, et il se [)ourrait qu'ils y eussent j)orté certains contes sin'des points d'histoire naturelle, conimc il est certain que les Espagnols eu ont porté à la même époque dans l'Ameriipie du Sud. ("69) de fer qui se vaporisent l'un et l'autre, laissant le carbone que contient la fonte complètement intact, puisque le chlore ne doit pas s'unir directement à lui. La cristallisation du carbone pourrait s'effectuer de la sorte et rentre- rait, selon l'auteur, dans la règle générale, car la cristallisation se produit, pour un corps dissous et susceptible de cristalliser, toutes les fois que le dissolvant s'évapore, la i^rosseur des cristaux dépendant toujours de la lenteur de l'évaporalion. M. C. Saix adresse une autre Note ayant pour titre : «Théorie delà pile, ses lois ». M. Germain adresse, de Clermont-Ferrand, une Note relative au principe d'un nouvel électromoteur, fondé sur l'éleclricilé d'induction. M. A. CoMMAiLLE adresse une « Note sur l'eau de la Méditerranée, l'eau des ports de Marseille et les gaz qui se dégagent de cette dernière ». M. A. Gérard adresse une Note sur un système d'hoiloge électrique dont les principaux organes ont figuré à l'Exposition universelle de 1867, et lui ont valu une Mention honorable. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures et demie. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 8 juin 1868, les ouvrages dont les titres suivent : L'âme, démonstration de sa réalité déduite de l'élude des effets du chloro- forme et du curare sur l'économie animale; par M. Ramon DK la Sagï^a. Paris, 1868; in- 12. De l'aslhénopie; par M. A.-L. ROULET. Paris, 1868; in-8''. (Présenté par M. le Baron Larrey.) c. R. , 18G8, 1" S.'mcitre. (T. I.XVI, «» 23.) ' -^^ ( H70 ) De l'indifférence en matière de philanthropie; par M. L. Durant. Bruxelles, 1868; br. in- 12. Chaleur et froid. Six leçons faites devant un jeune auditoire pendant les va- cances de Noël 1867; par V.. John Tyndall, traduites de l'anglais par M. l'abbé MoiGNO. Paris, 1868; in-12. Recherches comparatives sur les maladies vénériennes dans les dfférentes contrées; par M. G. Lagneau. Paris, 1867; br. in-8°. Mémoire sur les mesures h)^giéniques propres à prévenir la propagation des maladies vénériennes; par M. Lagneau fils. Paris, i856; br. in-8". Société d'anthropologie de Paris. — anthropologie de la France. Rapport de M. G. Lagneau. Paris, i865; br. in-8°. Du recrutement de l'armée sous le rapport anthropologique; par M. G. La- gneau. Paris, 1867; br. in-8°. (Ces quatre derniers ouvrages ont été pré- sentés par M. le Baron Cloquet.) Recherches sur la nature des miasmes fournis par te corps de l'homme en santé ; par M. le D' Lemaire. Paris, 1868; br. in-8°. Transactions... Transactions et procès-verbaux de la Société royale Vic- toria, t. VIII, 2^ partie. Melbourne, 1868; 111-8". Notes... Notes et études sur la philosophie du magnétisme animal et du spi- ritualisme, etc.; par'M. J. AsHBURNER. Londres, 1867; in-8". War... Rapport sur les amputations dans l' articulation coxo-fémoralc, dans le service de la chirurgie militaire; par M. J.-R. Barnes, chirurgien général; circulaire n" 7. Washington, 1867; in-4° avec planches. (2 exemplaires.) Annual... Rapport annuel du chirurgien général de l'armée des Etats-Unis (M. J.-K. \).\ny\is) pour l'année iSG-j. Wasiiington, 1867; in-8°. Documents... Documents et études sur le climat d'Italie, réunis et publiés par une Commission gouvernementale sous la direction de M.Ch. Matteucci : climat de Vigevano. Milan, 1868; in^" avec planches. Spiegazione... Explication de tous les phénomènes du choléra- morbus et indication des moyens de le prévenir, et des remèdes pour le combattre ■ par Hoene Wronski; traduction française par le D' J. Toffoletto. Vicenze, i865; in-8". Influsso. . . Influence de la pression barométrique sur quelques poissons d'eau douce; par M. E. Bettoni. Milan, 1868; br. in-8°. (Extrait du tome X des Actes de la Société italienne des Sciences naturelles. ) Corne... Comment se doivent reconstituer les anciens continents; par M. G- Omboni. Milan, 1868; br. in-8". (Extrait du tome X des ^ctes de ta Société italienne des Sciences naturelles.) ( n?' ) Atti... Actes de la Société italienne des Sciences naturelles, X. IX, fascicule 3 ; t. X, fascicules i et 2. Milan, 1867; 3 br. in-8°. Memorie... Mémoires de la Société italienne des Sciences naturelles, t. 1, 11°' I à 10; t. II, 11°^ 1,2,4, 5, 6, 8, 9, 10. Milan, i865à 1867; 18 n°'in-4'' avec planches. Mémoire sur le tremhtemcnt de terre survenu à Mcjium (Voslitza) le 1/1-26 décembre 18G1 ; yarM. J. ScuMinx. Atliénes, 1867; br. in-S". Mémoire sur le tremblement de terre de Céphalonie le 1?) janvier 1867 ; par M. J. SCHMIDT. Athènes, i867;br. in-8". PUBLICATIONS PERIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS DE MAI 18C8. Annales (le Chimie et de Physique; par MM. Chevreul, Dumas, BOUSSIN- GAULT, Regîsault, Wurtz; avec la collaboration de M. Bertin; avril, mai, juin 1868; in-8°. Annales de l'' Agriculture française ; 3o avril 1868; in-S". Annales de la Propagation de la foi; n)ai 1868; in- 12. Annalesjle la Société d'Hydrologie médicale de Paris, Comptes rendus des séances, {. XIII, 8" livraison; 1868; in-8''. Annales médico-psychologiques ; mai 1868; in-8°. Annuaire de la Société Météorologique de France; feuilles 9 à 16 et 22 à 3i, 1868; in-8°. Bibliothèque imiverselle et Revue suisse. Genève, n" raS, 1868; in-8°. Bulletin de l'Académie impériale de Médecine; n°* 8 et 9, 1868; in-8°. Bulletin de l'Académie royale de Médecine de Belgique, n"* 3, t. II, 1868; in-8^ Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; n° 4, 1868; in-S". Bulletin de la Société d'Anthropologie de Paris; avril à décembre 1867; in-8°. Bulletin de la Société d' Encouragement pour l'Industrie nationale; mars et avril 1868; in-4". Bulletin de la Société de Géographie; avril 1868; in -8°. Bulletin de la Société française de Photographie; mai 1868; in-8°. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; avril 1868; in-8". ( "72 ) Bulletin de la Société Philomatiqiie; janvier à mars i86S; in-8°. Bulletin de Statistique municijxde^ publié par les ordres de M. le baron Haussmann ; janvier 1868 ; in-4". Bulletin général de Thérapeutique; i5 et 3o mai 1868; in -8". Bulletin hebdomadaire du Journrd de l' agriculture ;n"' 19323, 18G8; in-8''. Bullettino di Bibliographia e di Storia délie Scienze matematiche et fisiche, publicato da B. Roncompagki; mars 1868 ; in-8°. Bullettino meteorologico deir Osservatorio del Collegio romano ; t. VII, n" 4, 1868; in-4<». Bullettino meteorologico dell' Osservatorio del B. Collegio Carlo Alberto; t. III, n''4, 1868; in-4°. Catalogue des Brevets d'invention; n" 11, 1868; in-8''. Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie des Sciences; n°' 18 à 21 ; 1" semestre 1868; m-l^°. Cosmos; n°' des 2, 9, 16, 28, 3o mai 1868; in-8°. Gazette des Hôpitaux; n°' 54 à 67, 1868; in-4°. Gazette médicale de Paris; n"' 19 à 23, 1868; in-4°. Gazette médicale d'Orient; 11" aimée n° 12; i2''année n°'i et 2,1868; in-4''. Journal d'Agriculture pratique; n"' 191123, 1868; in-8''. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie ; mai et juin i868;in-8°. Journal de l'Agriculture, n°* 45 et 46, 1868; in-8°. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture; avril 1868; in-8°. Journal de l'Éclairage au Gazj 17* année, n°' 3 à 5, 1868; in-4''. Jourmd de Médecine vétérinaire militaire; avril 1868; in-S". Journal de Pharmacie et de Chimie; mai 18G8; in-8". Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; n"'i3à i5, 1868; in-8°. (La suite du Bulletin au prochain numéro.) ERRATA. (Séance du i"'juin 1868.J Page 1108, ligne 4, «" /'«" '''' M. Krancken, lisez M. Vranckcn. Page 1117, ligne 19 , nu lieu de M. P. Jordan, lisez M. P. Gordari. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI lo JUIN 18G8. PKÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. ftlEilIOIRES ET COMMIJIVICATIOÎVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. PoitiUel, Membre de la Section de Phy- sique, décédé le \l\ juin : les obsèques doivent avoir lieu le mardi i6. M. LE MixisTiîE DE l'Instrcction PUBLIQUE transmet à l'Académie l'am- pliation du Décret impérial qui approuve la nomination de M. Douillaud à la place laissée vacanie dans la Section de Médecine et de Chirurgie par le décès de M. Serres. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation tle M. le Président, M. Bouillaud prend place parmi ses confrères. M. LE PRÉsmENT DE l'Institut informe l'Académie que l'instirul doit se réunir en séance générale trimestrielle le mercredi i" juillet prochain : il l'invite à désigner l'un de ses Membres pour la i eprésenter comme lecteur dans cette séance. C R., 1868, I" Semestre. (T. LXVI, N" 24.; ' ^4 ( "74 ) M. J. A. Serret présente, à propos d'un article de M. Allégrel, inséré au Compte rendit de la dernière séance (p. ii44)) '<^s remarques sui- vantes : « Dans l'article dont il s'agit et dont je prends à l'instant connaissance, M. Allégret indique un théorème qu'il dit avoir découvert et duquel il ré- sulterait que certaines transcendantes dont l'auteur s'occupe « ont une grande » analogie avec les transcendantes elliptiques de première espèce. » Je crois devoir faire remarquer à l'Académie que le théorème dont il s'agit n'est qu'un cas particulier du fameux théorème d'Euler, cité par M. Allégret lui-même, et sur lequel reposent les formules relatives à l'addilion des arguments dans la théorie des fonctions elliptiques. Effectivement, les dif- férenlielles que M. Allégret considère se ramènent très-facilement à la forme elliptique ordinaire par une substitution algébrique. Par exemple, on peut faire disparaître la première et la troisième puissance de la variable en employant ime substitution fractionnaire et linéaire, et, pour achever la transformation, il suffit ensuite de prendre pour variable nouvelle la racine carrée du radical cidjique qui figure au dénominateur de la différentielle. Tout cela est connu depuis longtemps. » M. LiocviLLE adresse, au sujet du même article, les observations qui suivent : •' L'équation différentielle dont M. Allégret donne l'intégrale algébrique dans le Compte rendu de la dernière séance, et qu'il trouve remarquable, n'est au fond qu'un cas particulier de l'équation d'Euler que M. Allégret rappelle d'abord. Un radical cubique portant sur un polynôme du troi- sième degré se ramène en effet très-facilement à un radical carré portant sur un polynôme aussi du troisième degré, et c'est en s'appuyant sur cette remarque que I^egendre réduit les formules différentielles qui en dépen- dent, comme celle de M. Allégret, à des formules elliptiques. M. Allégret, qui paraît ne pas connaître les travaux de Legendre, ne connaît pas davan- tage ceux d'Abel, de Jacobi, d'IIermite, etc. S'il avait lu le très-ancien Mémoire d'Abel sur une classe de fonctions transcendantes, il saurait qu'il existe beaucoup de systèmes d'équations différentielles dont on peut obte- nir les intégrales tout à la lois sous forme transcendante et sous forme algébrique. Un des exemples les plus simples auxquels on puisse appliquer la méthode d'Abel est celui que M. Allégret croit avoir découvert : aussi l'ai-je donné il y a plus de quatorze ans dans mon cours au Collège de France, ( '175 ) mais en faisant observer, bien entendu, qu'il ne conduit réellement pas au delà des travaux d'Euler qu'Abel a tant dépassés par ses autres théorèmes généraux. Ceux qui se sont occupés de la théorie des fonctions bien déter- minées doublement périodiques savent du reste que, même en faisant abstraction des travaux d'Abel, le théorème d'Euler n'est plus maintenant lin simple fait de calcul, mais un résultat nécessaire et pour ainsi dire intui- tif des propriétés fondamentales de ces fonctions. Je n'ai pas à insister sur des choses aujourd'hui si connues; je ne fais ces remarques que parce que le Mémoire de M. Ailégret n'a été renvoyé à l'examen d'aucune Commis- sion, et surtout parce que M. Ailégret annonce en termes pompeux une suite à son travail. Je crois bon de l'avertir qu'il devrait songer d'abord à étudier les travaux de ses devanciers : quelques mois consacrés par lui à cette étude, quelques années même, peut-être, ne seront pas de trop. » M. Payex, en présentant à l'Académie la cinquième édition de son « Précis de Chimie industrielle », s'exprime comme il suit : « J'ai l'honneur d'offrir à l'.Vcadémie un exemplaire de la cinquième édition de mon Précis de Chimie industrielle [i], et je lui demande la per- mission d'indiquer quelques-uns des perfectionnements consignés dans cet ouvrage. )) A une époque où la chimie pure accomplit de si rapides progrés, les applications manufacturières intéressent la science à un double titre : soit qu'elles ajoutent un nouvel éclat aux faits observés dans les laboratoires et manifestent l'utilité générale de découvertes qui semblaient limitées à l'avancement de la science; soit qu'en présentant des nouvelles observa- tions elles posent d'importants problèmes à résoudre. « Voici quels sont les objets des principales additions introduites dans cette cinquième édition : » Une méthode nouvelle d'extraction du soufre par liqualion à l'aide de la vapeur d'eau surchauffée; » La fabrication économique du suHure de carbone et son application à extraire les huiles, graisses et acides gras des marcs d'olives et des tour- teaux de graines oléagineuses, des os et de divers résidus des usines; » L'industrie des meules artificielles à l'aide d'appareils qui n'avaient (i) 88 ligures noiivellts ont élc intercalées dans le texle , et le nombre des pages a été porté de i355à 1671. Les noms des auteurs des principales aniélioi-alions ont été soigneuse- ment cités. l5/,.. ( ••7« ) pas encore été décrits; cette industrie, graduellement perfectionnée, livre maintenant en grand nombre ses produits ntilisésdans le travail dos métaux; 0 Les nouveaux fours à brûler les pyrites, qui facilitent l'emploi de celle matière première dans la fabrication de l'acide sulfnrique; » Les dispositions nouvelles des fours à fabriquer simultanément la chaux et l'acide carbonique; )) Les nouveaux procédés de conservation du bois et d'assainissement de la cale des navires; » Les appareils de conservation des grains employés avec succès à Lon- dres et à Trieste; » Des moyens améliorés pour extraire le gluten du froment et l'amidon de divers autres produits des végétaux ; » De nouveaux caractères distinctifs entre la cellulose et l'amidon, dé- montrant, une fois de plus, que ces deux principes ir.uiiédiats sont isomé- riques; » Une industrie spéciale pour la nudtiplication du végétal microsco- pique constituant le ferment désigné sous le nom de levure : dans les condi- tions nouvelles où on le prépare, ce ferment plus actif, exempt des produits amers et odorants du houblon, reçoit des applications utiles, notamment dans une panification perfectionnée, tout en laissant des résidus qui servent à nourrir et engraisser les animaux des fermes ; » Les appareils et procédés modifiés récemment pour l'établissement des distilleries rurales et la rectification de l'alcool ; » Un moyen pratique d'acétifier l'alcool très-rapidement; )) Les nouveaux procédés et appareils des sucreries indigènes et colo- niales et des grandes raffineries modernes : à cette occasion, après avoir décrit l'application remarquable de l'endosmose pour éliminer les sels qui s'opposent à la cristallisation du sucre dans les siiops, j'ai signalé luie ap- plication, plus remarquable encore, du même principe (qui avait anté- rieurement servi de base à la fondation des distilleries agricoles), en vue d'atteindre le double but de l'enrichissement de la pulpe destinée à nourrir les animaux et de l'épuration du sucre extrait du jus des betteraves; >> Plusieurs industries récemment instituées pf)ur extraire, rie diverses plantes herbacées et ligueuses, la cellulose en fihres ou membranes feutra- bles sur les toiles métalliques des machines à papier ; » Divers perfectionnements des saponifications calcaire, acide et mi.xle, afin de fabriquer plus économiquement les acides gras et les bougies stéa- riques ; ( "77 ) » La préparation, le dosage et l'emploi des engrais commerciaux, en in- diquant les canses de la stérilité an sol, qni pent être une conséquence de l'abus (le ces engrais ; » IjCs fours continus perfectionnés, en usage ponr révivifier le noir animal; » Diverses améliorations introduites dans la fabrication, l'épuration et les emplois du gaz d'éclairage et de chauffage et un résultat remarquable de l'application des résidus goudronneux cU: cette grande industrie à la recon- stitution des houilles meiuies; » La fabrication des cyanures alcalins et du bleu de Prusse avec les ré- sidus de l'épuration du gaz; » La préparation économique et les applications nouvelles de la naph- taline ; » Quelques essais récents en vue d'appliquer la lumière Dnumnond à l'éclairage public; » Enfin de nouvelles poudres explosives et balistiques à combustion graduée. » Les données statistiques introduites dans l'ouvrage permettront d'ap- précier l'importance des principales industries chiniicpies, agricoles et ma- nufacturières qui s'y trouvent décrites. » MÉTÉOROLOGIE. — Nole de M. Becqueuel nccompngnnnt In présentation d'un opuscule qui contient le résumé des observations méléoroloi/iqiics faites, en 1 866 et 1 867, par l 'Ecole forestière de Nancy, près et loin des bois. « Lorsque je communiquai à l'Académie mon travail concernant l'in- fluence des forêts sur les climats, je s.entis la nécessité de faire des obser- vations journalières, près et loin des bois, dans le but de déterminer com- ment varient la quantité d'eau tombée et la température dans ces deux conditions. Mon fils Edmond se joignit à moi pour diriger ces observations, dans cinq localités du département du Loiret, arrondissement de Mon- targis, avec l'aide de l'Académie. » Dans un premier Mémoire communiqué à l'Académie le 16 avril 1866, nous annonçâmes que, dans les localités explorées, il était tombé, dans ini rayon de 20 kilomètres, dans l'espace de huit mois, un quart plus d'eau dans les lieux boisés que dans ceux qui ne l'étaient pas. 1 Dans im second Mémoire, sous la date du 4 j"i'i, nièine année, nous fîmes voir que du i" avril i865 au !" avril 1866, c'est-à-dire dans l'espace ( "78 ) d'une année, la température moyenne, loin des bois, avait été un peu plus élevée d'un -j degré que près des bois. » Les observations se continuent, et dans quelques mois nous pourrons communiquer à l'Académie les réstdtats obtenus de|niis, ainsi que la marche des variations de température. » En i866, à l'époque où l'aliénation des forêts préoccupait les esprits, après la publication de mon travail, M. le Ministre des finances donna l'ordre à l'Ecole forestière de Nancy de se livrer à des observations météo- rologiques continues, pour voir quelle pouvait être l'influence des forêts sur les climats. » Un premier Rapport parut sur les observations re'cueillies en r866, et un second sur les observations faites en 1867. Dans ce dernier, en |)arlant de la quantité d'eau tombée dans les lieux boisés et non boisés, se trouve, p. 6, la |)hrase suivante : « Ce résultat gagne beaucoup en certitude si on le rapproche de ceux » obtenus par MM. Becquerel, qui ont constaté que dans le Loiret et aux » environs de Paris il tombe, dans l'espace de huit mois, ini quart plus de » pluie dans les lieux boisés que dans ceux qui ne le sont pas [Comptes )) rendus, avril 1866, p. 858). » » En ce qui concerne la température, on trouve ce passage, p. 11: « Les forêts agissent, à certains égards, sur le climat comme le font les » océans, et tendent, au moins en ce qui concerne la température, à lui M donner le caractère d'uniformité de celui des régions littorales. 1) Telle est la conclusion des observations recueillies jusqu'à ce jour sur M la température comparée des bois et des champs; nous sommes heureux » de rappeler que c'est aussi l'une de celles qu'ont formulées MM. Bec- » querel à la suite de leurs précieux et remarquables travaux de Météoro- » logie forestière [Comptes tendus, 'j janvier 1867). » » Ou voit par là que les observations faites à Nancy par l'École fores- tière confirment complètement les conséquences que nous avions tirées de nos propres observations sur les quantités d'eau tombée et la température de l'air près et loin des bois. » Dans cet établissement, on s'occupe également avec beaucoup de soin d'observations admidométriques, qui ne sont pas sans difficultés. On est arrivé aux conséc|ueuces suivantes: d'avril à octobre 1867, l'évaporation totale de l'eau à l'air libre a élé cinq fois plus forte qu'en forêt. Il est à désirer que ces observations soient suivies dans la direction qui a été adoptée et dont les résultats ne ])euvent manquer d'être utiles à la clima- tologie. » 1 1 79 CHIMIE ORGANIQUE. — i'»r un nouvel isomère de iaLool riinylique ; par M. Ad. Wurtz. « En faisant réagir l'iodure d'allyle sur le zinc-éth} le, j'ai obtenu, il y a quelques années, un carbure d'iiydrogène qui possède la couiposilion et les principales propriétés de l'amylène. C'est l'éthyle-aliyle p., ^,5 C'Il'". Je n'aurais pas hésité a affirmer l'identité de ce corps avec l'amylène si, l'ayant combiné avec l'acide iodhydrique, je n'avais observé que le point d'ébulli- tion de l'iodhydrale ainsi obtenu est situé à quelques degrés au-dessus de celui de l'iodhydrate d'amylène. L'exactitude de ce dernier fait a pu être vérifiée depuis, à plusieurs reprises. L'iodhydrate d'éthyle-allyle (i) bout à i/|6 degrés sous la pression de o",763, tandis que le point d'ébullition de l'iodhydrate d'amylène est situé à 12g degrés. La densité de l'ioclhydrate d'éthyle-allyle à o degré est égale à i,53^ ; elle est égale à i,52ig à 1 1 de- grés. » On sait que l'iodhydrate d'amylène est attaqué et complètement décom- posé, à la température ordinaire, par l'oxyde d'argent en présence de l'eau, avec formation du pseudo-alcool amylique bouillant à io4 degrés. L'iodhy- drate d'éthyle-allyle est attaqué Irès-incomplétemeut dans les mêmes cir- constances : il se comporte comme l'iodure d'amyle. Lorsqu'on distille le tout, il passe, dans les deux cas, un liquide plus dense que l'eau, qui ren- ferme encore de l'iode, et qui exhale cependant une odeur d'alcool amy- lique. » L'acétate d'argent est attaqué plus facilement par l'iodhydrate d'éthyle- allyle. On délaye le sel d'argent dans l'éther anhydre, on y ajoute une proportion équivalente d'iodhydrate, et l'on distille au bout de vingt- quatre heures. Il passe d'abord de l'éther qui entraîne une certaine quantité d'éthyle-allyle régénéré. Au-dessus de 100 degrés, il distille un liquide acide, qui renferme de l'acide acétique et un acétate correspondant à l'iodhydrale d'éthyle-allyle. Pour isoler cet acétate, on agite le liquide acide avec une solution de carbonate de soude, on déshydrate parle chlorure de calcium la couche oléagineuse qui surnage et on la distille. L'acétate passe de i33 à i35 degrés. C'est un liquide incolore doué d'une odeur aromatique (0 c H expérience. Théorie. 30,57 3o,3o 5,53 5,75 ( [i8o ) agréable, uuiis ne possédanl pas l'odeur ))énétranle de poires qui caracté- lise l'acétate d'amyle. Sa densité à o degré est égale à 0,9222 (i). » La potasse le dédouble eu acétate et en uu alcool isoamylique. Le dédoublement n'est point très-facile, el pour le compléter, il est bon de cbauffer l'acétate d'isoamyle à 120 degrés avec luie solution très-concentrée de potasse caustique, renfermant des fragments de potasse. » Le liquide qui reste, étant distillé, passe en majeure partie de ii5 à 121 degrés. Il est doué d'une odeur très-analogue à celle de l'alcool amy- lique, mais qui n'est pas si pénétrante. Sa densité à o degré est égale à 0,8249- Dans une expérience faite sur un autre échantillon et avec plus de matière j'ai trouvé le nombre 0,8260. L'alcool isoamylique bout à 120 de- grés, sous la pression de o"',7S9, la tige plongeant dans la vapeur (2). 11 est insoluble dans l'eau. » Quelques grammes de cet alcool ont été mis en digestion et agités à la température ordinaire avec une solution de i^ermanganate de potassium. Le liquide s'est décoloré peu à peu et rempli d'un précipité brun. Par la distillation il a donné luie petite quantité d'un liquide volatil neutre, qui a été traité par le bisulfite de sodium. Les cristaux formés ont été comprimés entre du papier, puis décomposés par distillation avec le carbonate de soude. 11 a ])assé luic petite quantité d'un liquide doué d'une odeur aroma- tique et bouillant au-dessus de 100 degrés (vers io3). Ce liquide a donné à l'analyse C = 68,48, H = 11,78. La formule C'H"*0 exige C = 69,76, H = ii,i6. » Elle exprime la comp.ositiou du méihyle-butyryle de M. Friedel. En tout cas, l'analyse et le point d'ébullition du liquide en question prouvent que l'alcool isoamylique donne, par l'oxydation au moyen du permanga- nate, une petite quantité d'iuie acétone. Il se forme en même temps un mé- lange d'acide acétique et d'acide propionique. Le liquide d'où l'acétone Expériences. (,^ I. II. Théorie. C 64,63 64,81 64,6. H 10,20 ii,o5 10,76 Ir^) Espoiieiice. Thijorie. C 65,o5 68,18 H «3,72 i3,G3 ( ii8i ) s'était volatilisée ayant été filtré et sursaturé par l'acide sulfiirique a dnnné, par la distillation, un liquide acide qui a été converti eu lui sel d'argent. Celui ci a doiuié à l'analyse C= 17,69, H = 1,06 (i). Dans une autre opération on a oxydé l'alcool isoamylique avec l'acide chro- mique en solution étendue, en chauffant en vase clos avec une solution île bichromate à 8 pour 100 additionnée d'acide sulfurique. Il ne s'est formé qu'un mélange d'acides acétique et propionique qui ont été séparés par la méthode de la saturation fractioimée que l'on doit à M. Liebig. L'acide propionique, resté libre en présence de l'acide acétique saturé, a été séparé par distillation. Son sel de baryum, séché à 100 degrés, a donné 47,69 pour 100 de baryum. » Xe propionate de baryum exige 48,27. Le résidu ayant été additionné d'acide sulfurique, on a distillé et l'on a saturé le liquide acide par la ba- ryte. On a obtenu ainsi un sel de baryum renfermant Soj^o de baryum. L'acétate sec exige 53,54 : le sel de baryum analysé était donc un mélange d'acétate et de propionate. » Il résulte de ces expériences que, sous l'influence des oxydants, l'alcool isoamylique (hydrate d'éthyle-allyle) donne d'abord une acétone et se dédouble ensuite eu acides propionique et acétique. Je n'ai pas remarqué un dégagement d'acide carbonique en ouvrant les tubes où j'avais chauffé l'alcool isoamylique avec l'acide chromique. » Lorsqu'on traite l'iodure d'isoamyle par l'acétate d'argent en pré- sence de l'éther, on met en liberté une certainequantitéd'isoamylène (élhyle- allyle), qui distille avec l'éther. Ou l'a converti en un bromure qui a passé de 170 à 180 degrés. Ce bromure ayant été chauffé pendant plusieurs jours avec du sodium à 100 degrés, l'hydrocarbure a été de nouveau mis en liberté. Il a passé entièrement à 3j degrés, sons la pression de o™,759. Ou l'a converti de nouveau en iodhydrate en le chauffant avec l'acide iodhy- drique. L'iodhydrate ainsi formé était identique avec l'iodhydrate d'é- thyle-allyle. Il a passé à i45 degrés. On en conclut que l'éthyle-allyle, mis en liberté par la décomposition de l'iodhydrate, conserve son groupe- /|\ Acétate Propionate d'argent. d'argent. c 14,37 19,70 H 1,73 2,76 C. R., 1868, !"■ Semestre. (T. LXVI, N» 2^.) 55 ( Il82 ) ment atomique intact, non-setilement après s'être converti en bromure, mais encore après avoir été privé de son brome par le sodium. » L'alcool décrit dans cette Note est le troisième isomère de l'hydrate d'amvie primaire. Les deux autres sont l'hydrate d'amylèiie. découvert par moi, et l'alcool secondaire, que jM. Friedel a obtenu en ajoutant de l'hy- drogène au méthyle-butyryle. » La constitution de l'isoalcool que je viens de décrire peut être indi- quée avec une assez grande probabilité. » C'est proprement l'hydrate d'éthyle-allyle, car il se forme par la fixa- lion d'un groupe oxhydryie et d'un atome d'hydrogène sur l'élhyle-aHyle. Ce carbure d'hydrogène, son iodhydrate et son hydrate sont représentés Irés-probablement par les formules : I. II. m. CH' . CH- CH= CH.OH CH=.H Etiiyle-allyle. lodhydrale Hydrate d'otliyle-allyl" d'élliyle-allyli-. (alcool isoamylique). CH" » La formule CH que j'attribue, avec M. Frankland, à l'allyle, peut CH= être déduite des faits suivants : CH» II » 1. Le propylène chloré CCI dérivé de l'acétone, et que M. Friedel CH' a obtenu par l'action de la potasse sur le méthylchloracétol est idenlique avec le propylène chloré dérivé du bromure de proj^yléne. » 2. Le propylène, en s'unissant à l'acide iodhydrique, donne tin iodure identique à l'iodure d'isopropyle (Erlenmeyer). Il renferme donc un groupe CH', et sa formule est CH= II CH CH' ( ii83 ) » 3. L'iodiire d'allyle donne du propylène en échangeant son iodure contre de l'hydrogène. Sa formule est donc II CH CH-.I car l'alcool allyliqne, étant un alcool primaire, doit renfermer un groupe CH-.OH, et son iodure un groupe CH-.I. » Donc le radical allyle, qui n'est autre chose que Tiodure moins âc l'iode, offre la constitution exprimée par la formule précédente. w L'iodhydrate d'éthyle-allyle et l'hydrate correspondant sont heaucoup plus stables que les composés précédemment décrits sons les noms cViodli/- drale et (.V hydrale d' amylène. Une fois réunis à l'éthyle-aHyle, les éléments de l'acide iodhydrique sont retenus plus fortement qu'ils ne le sont par l'amylène. A quoi cela peut-il tenir, puisque le mode de formation de ces corps est le même? Évidemment à la structure différente de l'éthyle-allyle et de l'amylène. » Dans mes communications précédentes, j'ai supposé que les élémenls de l'acide iodhydrique, en se combinant à l'aajyléne, se fixent l'un et l'autre sur un groupe Cil", qu'ils sont tout prêts à abandonner de nouveau au moindre choc; et j'ai cherché à expliquer l'instabililé de la combi- naison en admettant que cette molécule, formée par addition de deux autres molécules, tendait aussi à se rompre de la même manière, comme si cha- cune d'elles avait conservé une certaine individualité résultant d'un rap- prochement moins intime. J'admets volontiers que cette interprétation laisse quelque chose cà désirer, et qu'elle repose sur une supposition qui de- mande à être démontrée. » Pourquoi, me dira-t-on ensuite, l'iodhydrate d'éthyle-allyle, formé par synthèse comme celui d'amylène, est-il beaucoup plus stable que lui? A cela, j'ai une réponse. L'atome d'iode est en rapport dans l'indhydrate d'éthyle-allyle (iodure d'isoamyle) avec CH. Or on peut supposer que, dans = CH.I, cet atome d'iode est retenu plus fortement par l'atome de carbone qu'il ne le serait dans -CH-.I; car, encore bien que le carbone ait de l'af- tiiiité pour le carbone, il doit enchaîner plus fortement l'iode dans le cas où cet élément sature la seconde atomicité libre que dans le cas où il ne sature que la troisième, les autres étant satisfaites par le carbone. Le même raisonnement s'applique a l'oxhydryle. Je demande donc si l'on ne peut ( !i84 ) pas se rendre compte de la plus grande stabilité de l'iodhydrate d'éthyle- allyle, si l'on se rappelle rpie l'iode en s'iinissant à CH est venu combler nne plus forte lacune qu'en se fixant sur CH*, comme il fait dans l'ioilhy- drate d'amylène, conformément à l'hypothèse rappelée j)lus haut. » Cette hypothèse n'a pas été acceptée par tons les chimistes, et je le conçois sans peine. Mon savant ami M. A. Lieben a pro|)osé d'interpréter l'isoniérie entre l'hydrale d'amylène et l'alcool aniyliqne en adniettanî que le premier est nn alcool secondaire, le second un alcool priiuaiie. On con- naît la belle conception de M. Ridbe sur ce sujet, et ou peut l'énoiK er de la f.içor) suivante : » Un alcool |M'imaire renferme nn groupe -CH-.OH lié par une seule atomicité à du carbone; » Un alcool secondaire renferme nn groupe =CII.0I1 lié par deux ato- micités à du carbone (soit au même atome, soit à deux atomes); » Un alcool tertiaire i-enferme un groupe eC.OH lié par trois atomi- cités à du carbone ; » 11 ne peut pas y avoir d'alcool quaternaire. » Cela posé, peut-on expliquer l'isoniérie de l'hydrate d'amylène avec l'alcool amylique, la grande instabilité du premier, la stabilité relative du second, en admettant que le ]iremier renferme un groupe CH.OH? Mais il semblerait que l'oxhydryle doive être retenu plus fortement par le carbone dans nn tel groupe que dans CH-.OH. En tout cas, l'afnnilé du carbone ])our l'oxygène est plus forte que celle qui lie le charbon au charbon, et ne semble-t-il pas qu'un atome de carbone, déjà lié à deux antres atomes de carbone et n'étant en rapport qu'avec un seul atome dliydrogenc, doive retenir plus lortemcnt l'oxygène de l'oxhydryle qu'un atome de carbone lié à du carbone par nne seule atomicité et uni d'ailleurs à 2 atomes d'hydro- gène? Je sais bien qu'on peut se prévaloir, en faveur de l'hypothèse déve- loppée avec un si grand talent par M. Lieben, de l'impossibilité de convertir l'hydrate d'amylène eu un acide correspondant; mais à cela on peut ré- pondre que l'hydrate d amylène se comporte, sous l'influence des oxytlants, comme dans toutes les autres réactions : il commence par perdre de l'eau; le reste s'oxyde comme il peut. ■» En second lieu, je demande la permission de rappeler que l'alcool isopro|)ylique, qui est décidément un alcool secondaire, offre une grande stabilité. » En général, je crois qu'il convient d'observer une grande réserve dans les conclusions relatives à la constiluliou des corps lorsqu'on les fonde sur ( .,85 ) des réactions violentes, comme celles que font nnître les oxydants énergiques. On a dit que l'amylène renferme deux groupes méthyliques parce qu'elle donne de l'acétone en s'oxydant. Cela est possible, mais cela n'est pas dé- montré. Et puis est-on bien sur qise l'amylène soit tui corps bien homo- gène el ne renferme pas à l'état de mélange des carbures isotnériques? En second lieu, je demanderai à faire observer cpie les faits exposés dans cette Note même tendent à prouver qu'une acétone peut se former par l'oxyda- tion d'un isoaloool qui ne renferme qu'un seul groupe méthylique. 11 est très-probable, en effet, que la constilution de l'alcool isoauiylicpie est re- présentée par la formule III, indiquée plus haut, et qui n'admet qu'un seul groupe méthylique. )) La constitution de l'amylène ne me paraît donc jjas définie avec certi- tude. En tout cas, elle ne pourra se fonder que sur un enseuible de preuves concordantes qu'il est impossible de réunir aujourd'hui. » Quoi qu'il en soit, j'ai soulevé dans cette Note deux questions délicates sur lesquelles je demande à (aire quelques réserves en terminant, car elles ne pourront être abordées avec succès qu'à l'aide de déterminations ther- miques qui font encore défaut. » Premièrement : » Dans l'iodliydri-^te d'amylène, l'union de l'hydrogène et de liode avec deux atomes de carbone de l'amylène peut-elle être moins intime que dans l'ioduré d'amyle, les deux constituants de l'iodhydrate ayant gardé chacun une sorte d'individualité, c'e.st-à-dire une portion de leur énergie, qui serait perdue par le fait d'un rapprochement plus inliuie? » Secondement : " Dans un carbure d hydrogène, l'iode ou l'oxhydryle peut-il être re- tenu plus ou moins fortement par un atome de carbone suivant les rap|)orts de cet atome de carbone avec d'autres atouies, soit de carbone, soit d'hy- drogène? » Ces questions théoriques, qui me paraissent dignes d'intérêt, sont soide- vées mais non résolues définitivement par les expériencfs ipie j'ai décrites. » PHYSIQUii. — Lellre adressée à M. Dumas sur lu lliéoric ilii pliàxoittèue découvert par Faraday, de la poralisalioii rolntoire mncjnélujue ; par M. DE L.A Rive. « Genève, le 1 3 juin i868. » Vous avez uisisté avec raison dans le compte rendu des travaux de Faraday sur son admirable découverte de la polarisation rotatoire magné- ( M 86 ) tique de la lumière ; vous avez rappelé, en particulier, l'insistance que notre savant ami avait mise dès le début à repousser l'idée que le phénomène était dû à l'action du magnétisme sui les molécules matérielles du corps transparent. J'avais également, en i853, dans le premier volume de mon Traité de t'éleclricitc, cherché à montrer que l'action dont il s'agit n'est pas due à une modification que déterminerait le magnétisme sur l'état mo- léculaire du corps, mais à une influence exercée par l'intermédiaire des particules pondérables sur l'éther intermoléculaire, et j'avais même cru pouvoir établir que cette influence est d'autant plus considérable que l'éther est plus dense, par conséquent que le corps est plus réfringent. M. Vcrdet, malheureusement enlevé comme Foucault d'une manière pré- maturée à la science qu'il enrichissait de ses travaux, avait trouvé, à la suite de ses belles recherches sur la polarisation rotatoire magnétique, que la règle que j'avais posée était trop générale, tout en étant vraie avec certaines restrictions. Si je vous rappelle ces détails, c'est que j'ai fait l'hiver dernier quelques recherches qui confirment tout à fait la manière de voir de Faraday et la justesse de l'observation de M. Verdet. Permettez-moi devons les résumer en quelques mots. » On avait invoqué, en faveur de l'explication fondée sm- une action mo- léculaire du magnétisme, la persistance de la propriété acquise par un corps transparent sous l'influence de cet agent, quelques instants encore après que cette influence a cessé. Je me suis assuré que cette persistance lient, ainsi que Faraday l'avait présumé, au magnétisme rémanent de l'électro-aimant. J'ai constaté que sa durée, que j'ai pu apprécier avec beaucoup d'exactitude, est exactement la même, quelle que soit la nature (lu corps transparent, qu'il soit solide ou liquide, ce qui montre bien que la cause qui lui donne naissance est étrangère au corps. Enfin, j'ai trouvé que, en substituant à l'action de l'électro-aimant celle d'une hélice traver- sée par le courant électrique, le phénomène de la polarisation rotatoire cessait instantanément, poiu- tous les corps également, avec l'interruption du contact, preuve que sa persistance dans le cas de l'électro-aimant n'était pas due à une modification moléculaire éprouvée par le corps, puisqu'elle aurait clù avoir lien de la même manière avec l'hélice. Ces expériences m'ont donné incidemment quelques résultats intéressants sur la nature du magnétisme rémanent, dont les variations de sens et d'intensité sont accu- sées de la manière la plus délicate par les changements de couleur c[u'éprouve le rayon polarisé. » Ce qui avait f.iil croire encore à cpielques physiciens cpic le pliénu- ( >'87 ) mène de ]a polarisation rotatoire magnétique pouvait tenir à un change- ment clans l'état moléculaire du corps, produit par les forces un-igiiétiques, c'est l'influence qu'exerce sur le phénomène lui-même toute modification physico-moléculaire apportée au corps par une action extérieure telle que la pression, la chaleur, etc. J'avais moi-même signalé parmi ces actions celle de la décharge, à travers un corps solide transparent, du puissant ap- pareil d'induction de Ruhmkorff (i). Mais il est évident que l'effet des modifications qui résultent de ces diverses actions est d'apporter une per- turbation dans l'état naturel d'équilibre de l'éther iiitermoléculaire, ana- logue, jusqu'à un certain point, à celle qui existe naturellement dans les cristaux biréfringents, pertiubation qui, si elle était déterminée par l'in- fluence de l'aimant ou des courants électriques, loin d'être la cause du phénomène, apporterait plutôt un obstacle à sa manifestation. » Ainsi donc, l'état dans lequel se trouve l'éther intermoléculairo exerce une influence prépondérante sur l'aptitude d'un corps transparent à ma- nifester le phénomène de la polarisation rotatoire magnétique. Aussi les substances, comme les gaz et les vapeurs, dans lesquelles il a une très-faible densité sont incapables de produire le phénomène; d'autres au contraire, telles que le sulfure de carbone, dans lesquelles cette densité est très- forte, sont douées au plus haut degré du pouvoir rotatoire magnétique. Mais, comme je l'ai dit plus haut, la règle que j'avais cru être générale ne l'est pas, » Ainsi, ayant obtenu dernièrement, par l'entremise de mon excellent ami et confrère M. H. Sainte-Claire Deville, de l'obligeance de M. Lamy, un flacon d'alcool ihallique, je me suis assuré que cette singulière substance a un pouvoir rotatoire magnétique au moins double de celui du sulfiu-e de car- bone, qui est déjà considérable, par conséquent plus fort que celui du verre pesant de Faraday (savoir une fois et demie). Or, l'alcool thallique a un pouvoir réfringent plutôt un peu inférieur (2) à celui du sulfure de carbone; (i) Je profite de cette occasion pour faire droit à une réclamation de M. IMorren, pro- fesseur à la Faculté des Sciences de Marseille, qui avait trouvé avant moi l'influence qu'exerce sous le rapport du pouvoir rotatoire magnétique d'un morceau de crown-glass, le fait qu"il a été percé par une décharge électrique; mais M. Morrcn n'avait pas publié son expérience, que j'avais faite de mon côté, non-seulement sur le crown-glass, mais sur d'autres espèces de verres. (2) Il sera peut-être nécessaire de modifier la conclusion à laquelle sarrète M. de la Rive, en ce qui concerne 1 alcool thallique. M. Lamy a trouvé, en effet, que le pouvoir ré- fringent de ce corps surpasse celui du sulfure de carbone. (D.) ( ii88 ) iiKiis il a une densité très-considérable 3,3, tandis que celle du sidfiire de carbone est seulement i,263. Il semblerait donc que, iiulépendamnieut de la densité de l'élher, celle du corps lui-même aurait inie influence sur l'intensité du pouvoir rotatoire magnétique; mais voici une substance, le cldorure de carbone, plus dense et plus réfringente à la fois qu'une so- lution lie protocblorure d'étain, qui a pourtant un pouvoir rotatoire magné- tique moins considérable que cette solution. » Que conclure de tout cela? C'est qu'indépendamment de la densité de la substance transparente et de celle de l'éther qu'elle renferme entre ses molécules, il existe encore une cause inconnue jusqu'à présent qui a une part d'influence dans le curieux pliénomène découvert par Faraday. Cette cause est probablement liée à la nature du mou\ement que l'éther éprouve, par l'intermédiaire des particules pondérables, sous l'influence des forces électriques ou magnétiques. C'est en multipliant les expériences qu'on par- viendra à la découvrir, » ASTRONOMIE. — Le.tirc à M. Élie de Beaumont, au sujet d'une Note de M. Prazmowski sur le ij)eclre de la comète de Brorsen; par le P. Secchi. '9i ) plus satisfaisants. Un essai fait par Ini-mème, sur des quantités moindres que celles qui ont servi aux éducations faites par les sériciculteurs, l'a con- duit à des conclusions absohnnent semblables. « M. Dumas ajoute quelques informations à celles que vient de donner M. le Maréchal Vaillant. La dernière séance du Comice agricole cFAlais a été consacrée à entendre et à apprécier les observations recueillies par M. Pasteur pendant le cours de la campagne actuelle. Elles ont toutes clé favorables à la méthode proposée par lui pour l'appréciation des graines et pour la direction du grainage. » Au contraire, les essais relatifs à l'emploi du nitrate d'argent et de la créosote n'ont pas été satisf.tisants. X Le Président du Comice et ses principaux Membres ont saisi cette occa- sion pour témoigner à notre éminent confrère la reconnaissance profonde qu'ils éprouvent pour son dévouement à leurs intérêts et la juste confiance q'ii est désormais acquise aux procédés préventifs qu'il a imaginés pour faire disparaître la maladie qui ruine le raidi de la France et pour rétablir l'ancienne prospérité des magnaneries. » M. Bertrand de Lom adresse une communication « sur des faits géo- logiques et minéralogiques nouveaux , découverts dans des formations éruptives du bassin de l'Allier et de la partie supérieure du bassin de la Loire ». (Commissaires : MM. Delafosse, Daubrée, Ch. Sainte-Claire Deville.) M. J. DnpoRT soumet au jugement de l'Académie un nouveau « foyer- calorifére fumivore en tei're réfractaire », dont il est l'inventein-. (Renvoi à la Commission nommée pour la question des poêles de fonte.) M. Théobald adresse un Mémoire relatif à la solution de quelques pro- blèmes de géométrie sur la division des polygones en plusieurs parties équivalentes. (Commissaires : MM. Chasles, Serret, Bonnet.) M. Francisque adresse une nouvelle Lettre concernant son travail sur la musique, intitulé « le Secret de Pythagore dévoilé >•. (Renvoi à la Commission nommée.) ( "92 ) CORKESPONl) A]\ CE . M. i.E Maire de i.\ vii.lu de Iîroglie (Eure) annonce ;i l'Académie que cette ville se pro|)Ose de placer le buste d'Augustin Fresnel sur une des façades de la maison où il est né, avec une inscription rappelant ses tra- vaux scienlin(]ues. Elle compte siu' les souscriptions individuelles pour achever de couvrir les dépenses dont le Conseil niuuici|);d a déjà pris ime l^arlie à sa charge. Cette Leitre sera transmise à la Commission aduiiuistiati\e. L'Ixsrnx'T uoyal météoroi.ogiqce des Pays-Bas adiesse nu exemplaire de r« AiHiuaire niétéoi'ologique des Pays-Bas pour l'année 1867 ». L'Observatoire xaval des Etats-Ums adresse mi exemplaire des « Observations astronomiques et météorologiques, faites à cet Observatoire pendant l'année i865 ». M. Cotard adresse des reniercîments, au nom de M. Prévost et au sien, pour la citation et l'indemnité qui leur ont été accordées dans le concours des prix de Médecine et de Chirurgie. ANALYSE. — Noie relative à l' iiilétjralion d'une équation diffëientielle remar- quable, en ré/wnse à la Note de M. Allégret, insérée dans le précédent Coiiipte rendu : par M. A. Picakt. « Dans le dernier numéro des Comptes rendus, M. Allégret donne, sous forme algébrique, l'intégrale générale de l'équation . dju dy analogue à l'équation bien connue d'Eider. Puis, regaidant l'intégrale .1 y V'(A-t-B.r H-C.r'-+-Da;»j» comme une Iranscendiuile nouvelle irréductible, il signale sa découverte connue renlermant le germe d une ihéoiie comparable à celle des fonctions elliptiques. ( ï>9^) » Malheureusement, il n'en est rien; car l'équalion (i) se rjuiène sans difficulté à celle d'Euler |)ar un simple changement de variables. » Soit, en effet, l'intégrale dx h que l'on petit toujours, pour abréger l'écriture, mettre sous la forme h Ç/(A-<-Bj: + 3a'p.r»-l- a?x^ On pose (2) v/A+B.r + 3a-pa:- + «^x^ = «.r + j3 + X, X étant une nouvelle variable; d'où l'on déduit, en élevant au cube, (3) (B - 3a,S\).T + A- /5« = 3 «a- + ,3)-X + 3(a.r + /3)X^+ X^ Cette équation différentiée donne d.r 3rfX (a.r+p+Xj= B — 3a(X-(-|3)^— 6a=Xjr On a donc ^^' ^(A+Bx + 3«=p.r^+«'^9 JB-3«(X + P)'-6a^X.r Il reste à tirer de l'équation (3) la valeur de x en fonction de X. » On trouve D — 3 a (X -t- S )' ± i/M -f- NX -I- PX' + QX' (:>) ^^= ■ 'S^ ' les coefficients M, N, P, Q ayant les valeurs suivantes : M=::(3ap=-B?, N = i2a(2«/3'-+- aA— j5B), P = 6a(6a|5--B), Q = -3a^ d'où B - 3«(X + P)- - 6a^X.T = VM -+- NX + PX^ + QX^ )) Donc, on a /" dx o /" (^ ( ^ ) J J/[a'+ bT^S^^^'P x' + a' ï^ ~ J y/M + NX + PX'+QX' ' X étant lié à x par l'équation vA + ?>x H- 3«-j3x' + a'.r' = («x + ^ + X). ( "94) Par conséquent l'équation (i) intégrée par M. Allégret se ramène à l'équa- tion d'Euler : dX dY (7) v/ST+lÔC + PX= -f- QX< y/M + NY+PY'+QY' ~ °' Il est alors facile d'en écrire immédiatement l'intégrale générale. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur (es spirales (/lie décrit la ( lialeur, en se répandant, à partir d'un point intérieur^ dans ttn milieu homogène dissymétrique; par M. Boussinesq. 0 II existe, pour tout corps homogène, un système de coordonnées rec- tangulaires X, ■}', z, qui permet de mettre l'équation de la température u sous la forme , < '/« / ^x ., f/-« ,„d-U n d'il (i) /^ ^ = ? («. 0 + «- ;^ + *\7;t + ^- ^ • Nous appelons : p la capacité du corps pour la chaleur sous l'unilé de vo- lume; cr, b-, c" trois coefficients positifs de conductibilité; (p{u, l) la cha- leur reçue par rayonnement, que nous supposons, rapporlée à l'unité de volume et à l'unité de temps, une fonction donnée de u et de t. » De plus, les trois flux de chaleur qui traversent, au point {jc, j\ z), les éléments plans perpendiculaires aux axes, en venant des parties positives de ces derniers, ont, pour l'unité de surface et l'unité de temps, des expres- sions fie la forme , , T-, „ 'lu ilii (lu _, , , diL , du du —. , du du . du a) Y^—a"- V— -Hp.— , Y. = b-- ),----Hv-r-, F3=c- — — a— + / — ; ^ djc dy ' dz dy dz dx dz ' dx dr et le flux 1% qui traverse au même point l'élément dont la normale fait avec les axes des angles ayant les cosinus m^ n, p, est donné par la formule (3) F = mF, + TiF,^ pF,. » Toutes ces lois sont établies dans les premières leçons sur la chaleur de M. Lamé. M Cela posé, concevons qu'un milieu homogène indéfini soit primitive- ment à la température zéro, et qu'on le chauffe dans un très-petit espace, situé à l'origine des coordonnées et limité par une surface /"{x, 7, z) = o : u y sera une fonction de .r, j, z, qui vérifiera l'équation (i) et prendra de plus, sur la surface J = o, des valeurs données. Si l'on fait, avec M. Duhamel, a: — a'', j = bri, z = c'Ç, la transformée de (i) en £, y;, ^ .r' r' ( "95 ) sera l'équation de la température dans un corps isotrope, où ces trois va- riables représenteraient les coordonnées rectangulaires d'un point quel- conque, et où fl^, /r, c" vaudraient l'unité. Donc la fonction ii, exprimée en Ç, Tj, s, ne sera autre que la température relative à ce milieu isotrope, supposé chauffé autour de l'origine dans un très-petit espace limité par la suihce f{a'^, br,, c'Ç) =o. Oril est évident que, dans de telles conditions, la température a la même valeur à chaque instant pour tous les points situés à égale distance de l'origine. En désignant par W une certaine fonction, ou aura donc (4) u=z^^{t,t- +-0^ + i;^), ou bien n=^w(t, » Les surfaces isothermes sont des ellipsoïdes concentriques, semblables et semblablement placés, dont l'un n'est autre que l'ellipsoïde principal de M. Lamé » En désignant par ^' la seconde des deux dérivées partielles de W, et posant les formules (4) et (2) changeront l'expression (3) du flux Feu ( 7 ) F = ( mjct -h ?ir, -+- pz,) W. » Ce flux est nul pour tous les éléments plans parallèles à la direction (.r,, j',, z,), c'est-à-dire à celle dont les angles avec les axes ont leurs co- sinus proportionnels à jc,, )■,, z, : donc la chaleur qui passe en chaque point [jc, y, z) y marche suivant cette direction, la même à toute époque : elle décrit une ligue que nous appellerons courant ou Jilcl de chaleur, et dont la tangente, en un point quelconque {oc, y, z), a la direction (JT,, J,, S,). » Les relations (fi) donnent les conséquences suivantes : 1" aux divers points d'un même rayon mené à partir de l'origine des coordonnées, les courants de chaleur sont parallèles, et il suffit de considérer le point du rayon qui est sur l'ellipsoïde principal; 2° un second point, qui a poiu* coordonnées les valeurs correspondantes de jc,, j,, z,, appartient à Vcllip- soïde des conduclibilités linéaires ( >i9(^ ) que j'ai ainsi appelé dans une Note insérée à la page lo^ du tome I.XV des Cninjites rendus, où j'indique des |)ropriétés intéressâmes de cet ellij)soïd('; 3° le même point est en outre situé sur le plan (9) Xx, -hfJ.J', + vz, = constante, mené pnr le point correspondant (x, j", 2), et conjugué au diamètre com- mun des deux ellipsoïdes (5) et (8), qu'il coupe suivant deux ellipses liomo- ihétiques; 4" si X, p., v changent de signe, mais que le point [x, 7-, z) reste le même, la droite qui joint ce point à (j:,, j^,, :,) gardera la même gran- deur, mais prendra une direction opposée à celle qu'elle avait d'abord : d'où l'on déduit aisément que celte droite est la tangente, menée en (x, 7', z), à l'intersection de l'ellipsoïde principal par le plan (9), et pro- longée jusqu'à la rencontre de l'ellipsoïde des conductibilités linéaires; 5° enfin, si l'on suppose l'axe des^ à droite de celui des x, pour un obseï-- valeur qui regarderait ces axes en ayant les pieds à l'origine et la tète dans le sens des z positifs, et si l'on conçoit un autre observateur qui aurait les pieds à l'origine et la tête dans le sens du denn-diamètre commun aux deux ellipsoïdes (5) et (8), dont les angles avec les axes ont leurs cosinus propor- tionnels à Xa-, iJ.b', vc- et de mêmes signes, cet observateur, tourné vers le point (jT,^, z), verra à sa droite le point (jc,, j-,, z,). » De ces résultats on déduit, par simple intuition, que les courants de chaleur sont des spirales tracées sur des cônes qui ont pour sommet com- mun l'origine, et pour directrices les diverses sections de l'ellipsoïde prin- cipal par des plans conjugués au diamètre commun de cet ellipsoïde et de celui lies conductibilités linéaires. Ces cônes, constitués par une infinité de courants pareils, sont de véritables toin-billons de chaleur. En s'écartant fie l'origine, les spirales tournent de gauche à droite pour l'observateur consi- déré ci-dessus, qui occupe le cône central. Toutes celles qui se trouvent sur un même cône sont parallèles aux points où elles rencontrent la même gé- nératrice : leur direction eu ces points s'obtient, en menant de gauche à droite, à l'intersection de la génératrice considérée et de l'ellipse directrice, une tangente à cette ellipse, et en joignant l'origine au point où cette tan- gente rencontre l'ellipsoïde des conductibilités linéaires. La chaleur décrit ainsi inie infinité de tours, et d'un tour à l'autre elle s'écarte de l'origine qui est lui point asymptote. Le seul courant qui soit rectilignc est celui qui corres|)oud au cône central, c'est-à-dire au diamètre commiui des deux ellipsoïdes. » Si, an lieu du milieu indéliin dans tous les sens, on a\ail une pLupie ( i'97 ) mince et plntie, taillée rlans le milieu et chauffée à l'origine des coordon- nées, les courants de chaleur seraient encore des spirales, tournant dans le même sens par rapport au même observateur, mais planes et parallèles à la plaque. L'ellipsoïde des conductibilités linéaires donnerait, jiar son inter- section avec la plaque, une ellipse honiothétique par rapport aux courbes isothermes, et de plus il servirait à construire la tangente aux courants, d'ime manière entièrement semblable à celle que je viens de montrer pour le milieu indéfini. M Les résultats que je ne puis qu'indiquer ici sont développés dans un Mémoire sur les rôles com()arés de l'ellip-soide principal et de celui des con- ductibilités linéaires. » ASTRONOMIE. — Comparaison de la théorie de la Lune de IVL Delaunay avec celle de M. Hansen. Note de M. S. Newcomb, comnuniiquée par M. Delaunay. « Parmi les théories modernes de la Lune, déduites de la loi de la gra- vitation universelle, il y en a deux qui l'emportent par leur précision, celles de MAL Delaunay et Hansen. Les méthodes de ces astronomes sont si rafli- calement différentes par leur point de départ, qu'une comparaison de leurs résultats doit être à la fois intéressante et importante, parce que leur accord devra mettre l'exactitude des valeurs théoriques des perturbations hors de toute espèce de doute. Mais la forme de la théorie de M. Hansen est si diffé- rente de la forme usuelle, qu'il est nécessaire de lui faire subir une com- plète transformation avant qu'elle puisse être comparée directement avec aucune autre. Prenons l'expression de M. Hansen pour l'anomalie vraie de la Lune donnée à la page 3 de ses Tables de la Lune, /":= HZ -+- e, sin nz -+- e, sin 2 nz -+- e^ sin 3 «z -^ . . . , où Ci représente le coefficient de sin/(/— w) dans le développement de l'anomalie vraie en fonction de l'anomalie moyenne. Substituant dans cette expression nz — g -{- nâz, nous avons f= ?iz -f-V <',sin/^^ -hSiCiCOS,i^nâz — ^ \ r f^, «c?z\sin(> — . . . La valeur de cette expression est donnée par M. Hansen dans sou Dnrte- guncj, § 146. H faut aussi ajouter sa réduction à l'écliptique et ce qui pro- vient des perturbations de latitude dans le facteur de cette réduction, quan- tités qui sont données toutes deux dans le § i45 du Darlegumj. C. R., 1868, 1" Semestre. (T. LXVI, N" 24.) ' ^7 ( II 98 ) COEFFICIENT COEFFICIENT ARGUMENT. . _ -^ D- H argi;ment. — - i ■ D — H DELADNAY. BANSEM. DELAISAV. 1 HASSEN. + 8 2/ +768" 99 +769,05 0 2D-3/ + 13" 3a + i3"24 3/ +36,11 + 36,12 — 1 2D- 2/ + 211 ,82 + 211,70 + 12 kl + 1,94 + 1,95 — 1 2D-/ +4586,22 +4585,95 + 27 51 + 0,11 + 0,12 — I 2D +2 369,74 1+2369,80 — 12 — zi+r - 0,66 - 0,69 — 3 2D + / + 19', 99 + ■91,92 + 7 -•xi + r - 9.70 — 9,74 — 4 2D + 2/ + 14,40 + 14,38 + 2 -/ + /' -148,24 — 148,02 + 22 2D + 3/ + 1 ,06 + 1,08 — 2 r —668,91 — 669,01 — 10 2D + 4/ + 0,08 » )> i+r — 109,71 — 109,92 — 21 2D — 4/- /' + o,o3 » » ■ii + r - 7,68 — 7:, » 2 D + 2 F — 5 -3 ' — 5,73 0 2F-2/-/' — 0,01 + 0,08 — 9 2D + 2F + / — 1,00 1 » „ 2F-/- /' + 0,12 + 0,08 -4- 4 2D + 2F-/-/' — 0,43 — 0,42 + 1 2F-/' — 0,09 — 0 , 06 + 3 2D + 2F- /' — 0,37 — 0,40 - 3 2F-+-/-/' — 0,28 - o,3i 3 2D + 2F + /-/' — 0,06 — 0,07 — I 4F + 0,42 » )t 2!)- 2F + /' — 1,43 — i!56 - i3 2D — 2/+ 2/' — 0,16 — 0,23 — / 2D-2F + / + /' + 0, 10 + ",09 + 1 2D-/+2/' - 2,34 - 2,53 — ■0 2l)-2F— 3/ — 0,08 — 0,14 — 6 20+ il' — 0, i5 — 0,19 — 4 2D-2F-2/ — 0,54 — 0,55 — 1 2D— 3/+/' + 0,07 + 0,17 — 10 2D-2F — / + 0,14 + 0,39 - 25 2D — 2/+/' -H 2,27 + 2 , 5o — 23 2D-2F + 55,17 + 55,33 — 16 2D-/+/' - 28,28 — 28,53 — 2 5 2n-2F + / — 6,37 — 6,35 + 2 2D + /' - 24,47 - 24,45 + 2 2D — 2F+2/ — 0,45 — 0,43 + 2 2D + /+/' - 2,96 - 2,89 + 7 21) — 2F— 2/— /' — 0,02 — 0,0; - 5 2D + 2/+ l' — 0,27 — 0,29 — 2 2D — 2F — /-/' — o,o5 — o,o5 0 2D-4/' + 1 ,00 + 0,95 + 5 2D-2F-/' + 2,17 + 2,17 0 ( M 99 ) COEFFICIENT COEFFICIENT ARG'JMEiNT. — — - D- -H ARGUMENT. -— — ^ D- -H DELADNAY. HANSEN. DELAUSAY. UAKSEN. 2D-2F+/-/' 0:37 _ o',4o _ 3 6D-/ 4- o"26 4- 0,39 _ i3 2D — 2F4-2/-/' — o,o3 o,o3 0 6D 4- 0,07 4- 0, 12 — 5 2D-2F-2/' + 0,07 4- 0,06 4- I D-2/ + /' 4- 0,26 4- 0,37 — 1 1 2D — 4F — 0,08 )) n D- l-^V 4- 0,87 4- 1,32 — 45 4D — 2/+/' — 0,67 n )) D4-/' 4- 18,00 4- 18,10 — 10 4D-/+/' — 0,83 — 0,65 4- 18 D+/4-/' 4- I ,21 4- 1 ,22 — I 4D+/' o,3o — o,3o 0 D4-2/4-/' 4- 0,09 4- 0,08 4- I 4D+/ + /' — 0,04 — 0,04 0 D— 3/ — 0,09 }) » 4D-3/ + 1,08 4- 1,19 — II D — 2/ — 1,58 — 1,78 — 20 4D-2/ + 3o,72 4- 30,73 — I D- / — 18,70 — 18,74 — 4 4D-/ + 38,48 4- 38,67 — 19 D -125,63 — I 25,52 -i- 1 1 4D H- i3,98 4- i4,o5 — 7 D + / — 8,64 — 8,49 4- i5 4D-4-/ 4- 1,88 4- 2,01 — i3 D4-2/ — 0,59 — 0,61 — 2 4D + 2/ + 0,20 4- 0,18 4- 2 D-/-/' — 0,14 — 0,19 — 5 4D- 1,1—1' + 0,06 4- 0,08 — 2 D-/' — 0,55 — o,58 — 3 4D-2/-/' -1- 2,69 4- 2,74 — 5 D4-/-/' — 0,08 — 0,11 — 3 4D-/-/' + 4,33 4- 4,42 — 9 D4-2F 4- 0,24 4- 0,25 — I 4D-/' H- I-7I 4- 1,90 — 19 D-2F — 0,59 — o,56 4- 3 4D + /-/' +- 0,20 4- 0,29 — 9 3D-/4-/' 4- 0,28 4- 0,29 — I 4D-2/-2/' 4- 0,11 4- 0,18 — 7 31)4-/' 4- 0,14 4- o,i3 4- I 4D-/-2/' -t- 0,22 4- 0,33 — 1 1 3D- 3/ — 0,04 — 0,07 — 3 4D-2/' + 0,0g 4- 0, i5 — 6 3D-2/ ^ 1,23 — 1 ,22 4- ■ I 4D-2F-/ 4- 0,34 4- 0,20 + 14 3D-/ — 3,11 — 3,22 — 1 1 4D-2F + / — 0,06 — 0,04 4- 2 3D 4- 0,53 4- o,4" 4- 12 6D-3/ + 0,20 4- 0,28 — 8 3D — 2F — 0,25 1) » 6D — 2/ 4- o,5i 4- o,58 '~~ J 3D-2F-2/ 0,00 ~ 0,32 32 » J'ai calculé les coefficients contenus dans la table ci-dessus^ non pas par la valeur de nz donnée dans les Tables de la Lune de M. Hansen, mais |)ar l'approximation ultérieure fournie par les §§ laS, 257, 265 du Darlecjuncj ; la différence entre ces coefficients et ceux des Tables est toutefois très-pe- tite, s'élevant rarement à un dixième de seconde. » Les perturbations de M. Delaunny sont prises dans les Addilions à la Connaissance des Temps pour 1869, sans aucune modification. » La notation des arguments est celle de M. Delauiiay. » La colonne D — H donne, non la différence algébrique, mais la diffé- rence des grandeurs absolues des coefficients. » Cette comparaison donne lieu aux remarques suivantes : 157.. ( I 200 ) » i" Il y ;i probahleiueiU quelque erreur dans la r( duclion du coefficient deHaiiseu correspondant à l'aigutiient 2F, à la forme commune; « u" Les valeurs analytiques des coefficients des arguments — l -\- V , 2 1) — 2 / -)- /', 2 D — / 4- /', D — / + /' et D — 2 / convergent très-lenle- menl, de sorte qu'ils comportent une incertitude de un ou deux dixièmes de seconde; M 3" Les valeurs précédentes des coefficients (pii dépendent delà paral- laxe du Soleil sont celles qui dans chaque tlu'orie, correspondent à la valeur 8", 85 de cet élément; » 4" La somme totale des différences D — H, prises indépendamment de leurs signes algébriques, et en laissant de côté le coefficient de 2 F, est 8",88; » 5" Mais, en laissant de côté le même terme, la différence probable entre les longitudes de la Lune données par les deux théories est seulement o",8, différence moindre que l'erreur probable des meilleures déterminations de la position de la Lune par l'observation; » 6° La proposition de M. Hansen que les perturbations de la Lune déduites de l'observation sont lui peu plus grandes que celles données par la théorie, semble être confirmée par la théorie de M. Delaunay et par les récentes observations de la Lune. Mais l'hypothèse que le centre de figure de la Lune ne coïncide pas avec son centre de gravité, bien que suf- fisante, ne paraît nullement nécessaire pour rendre compte de ce phéno- mène. " ASTRONOMIE. — Sur le mouveinenl du système solaire dans r espace. Lettres adressées à M. Delaunay par M. Hoek. Première Lettre (i). et Uirccht, le 17 mai 1868. » Vous me demandez mon opinion sur la question de savoir si l'on ne doit pas conclure de l'ensemble des orbites des comètes non périodiques que le Soleil ne se déplace pas dans l'espace. » Je vais vous répondre ini peu amplement. La question que vous pro- posez est précisément celle qui a été mon point de départ dans les recher- ches sur les orbites cométaires. » J'ai commencé à écrire sur ce point un Mémoire que je n'ai pas (1) L'Académie a décidé que ces deux Lettres, bien que dépassant en étendue les limites rcyiemcntaires, seraient insérées en entier au Compte rendu. ( I20I ) achevé, ayant été détourné du sujet par mes recherches sin- les systèmes cométaires, puis occupé par des recherches optiques. » Voici de quelle manière j'ai attaqué le problème. J'ai supposé deux cas extrêmes : l'iui où le déplacement du système planétaire serait zéio, l'autre où le mouvement du Soleil serait assez considérable pour (pi'il fût permis de négliger les mouvements initiaux des comètes entrant dans sa sphère d'attraction. » Supposant ensuite qu'une comète, vue du Soleil, peut paraître avec la même facilité en chaque point de la sphère, puis qu'elle peut y avoir avec la même facilité toutes les directions de mouvement, je trouve pour les nombres rehitifs des inclinaisons : Dans le premier cas. Dans le second cas. Nombre Nombre relalif d"orbiles Inclinaison. relatif Inclinaison. d'orbites. pour pour pour 8 = 45°. B = Goo. 8 = 75" De o à i5 3.41 De 45 i 5o 27 . 35 o o i5 3o 9-99 5o 55 12.42 o o 3o 45 15.89 55 60 10.22 o o 45 60 20. 71 60 65 9-2- 35 91 o 60 ^5 24.12 65 70 8.64 16. 1 3 o 75 90 25.88 70 75... . 8.3o i3.33 o „ n5 80 ... . 8 06 12.06 53. 17 Somme 100.00 ' ' 80 85 7.92 11.42 24.97 85 90 7-87 11.14 21.87 Sommes 100.00 99-99 100.01 B étant la latitude du point de la sphère sur lequel est dirigé le mouvement propre du Soleil. » Rejetant toutes les orbites avant l'an i556, ensuite quelques comètes trop peu certaines observées depuis cette date, enfin toutes les comètes pé- riodiques dont la période reste au-dessous de 200 ans, l'expérience a donné les résultats suivants : Nombre d'orbiles. Mouvement Mouvemenl direct. rétrograde. Somme. Incl inaison. 0 „ De 0 il i5 i5 3o . 3o 45. 45 60 . 60 ,5. 75 90. / / '4 6 lo 16 i5 18 33 '7 *7 44 i5 17 32 23 18 41 Sommes 83 97 186 ( iao2 ) Les erreurs des tables précédentes, comparées aux résultats de l'expérience, sont donc : Pour les mouvements directs. Pour les mouvements rétrogrades. Deuxième hypothèse. Deuxième hypothèse. Inclinaison. Première hypothèse. B = 4â°. B = 60». Inclinaison. Première hypothèse. B = 45». B = fioo. De o ;i 0 1 i5. -4.2 - 7.0 - 7.0 De 0 à i5.° -3.7 — 7-0 - 7-" .5 3o. + 2.3 - 6.0 - 6.0 i5 3o. — 0.3 — 10. 0 — 10. 0 3o 45. - 1-7 — i5.o - i5.o 3o 45. -2.6 - 18.0 — 18.0 45 60. -(- 0.2 + 24.5 - 17.0 45 60. -6.9 + 21.5 — 27 . 0 60 75- -+- 5.0 -+- 6.7 --39.3 60 75. + 6.4 4- 8.4 + 46.4 l5 90. - 1.5 — 3.2 + 5.7 75 90. + 7.1 + 5.1 + i5.6 D'où il suit que la première hypothèse, qui suppose le mouvement du So- leil zéro, s'accorde le mieux avec l'expérience. )) Mais vous aurez déjà remarqué que chacune de ces deux hypothèses donne des nombres négatifs pour les inclinaisons petites, et des nombres positifs pour les inclinaisons plus grandes, surtout si l'on supprime la di- stinction entre les mouvements directs et rétrogrades : ce qu'il est permis de faire ici. » Il y a donc quelque action étrangère à nos hypothèses. En effet, le cal- cul des probabilités appliqué à ce point apprend qu'il y a une très-grande probabilité en faveur d'une telle action, et qu'il n'est presque pas permis d'attribuer au hasard les déviations trouvées. Quelle est celte action? La supposition la plus probable paraît être l'inégalité des découvertes de comètes sur les différentes parties du globe. La presque totalité des comètes ein|)Ioyées dans les discussions précédentes a été observée en Europe. Le pôle antarctique et ses environs restent cachés à nos observations, et c'est là que paraîtront une partie des comètes dont les orbites sont à peu près per- pendiculaires à l'écliptique. » C'était un de mes motifs pour recommander aux observatoires de l'hémisphère austral la surveillance systématique de ces parties du ciel [Monlhly Notices oflhe li. A. S.; vol. XXV, p. aSo). » Et en effet, un calcul postérieur paraît confirmer cette explication. Dès qu'on rejette les orbites dont les périhélies ont ime latitude australe, l'accord entre l'expérience et la première hypothèse est très-satisfaisant. Je trouve alors : ( I203 ) Nombre d'orbites Calculées Inclinaison. Observées. d'après Différence. la première hypothèse. Deoài5 4 3.3 -(-0.7 i5 3o 9 9.7 — 0.7 3o 45 16 i5.4 -+-0.6 45 60 23 20.1 +2.9 60 75 18 23.4 -5.4 75 90 27 25. I +1.9 Sommes 97 97 ■" » S'il fallait donc déduire une conchasioii provisoire de la répartition des inclinaisons, ce serait que le mouvement du Soleil est insignifiant comparé au mouvement initial moyen des comètes. » Mais il est nécessaire d'ajouter que cette conclusion n'est que provi- soire. 0 D'abord il faudrait effectuer des calculs analogues sur la répartition des nœuds ascendants le long de l'écliptique, calculs qui ont été com- mencés, mais pas encore achevés dans mes papiers. J'espère bientôt les reprendre. » En second lieu, il faudrait tenir compte d'une circonstance révélée par mes recherches ultérieures, savoir l'existence des systèmes coméfaires, ou, en d'autres termes, la présence sur la sphère d'un certain nombre de pointsde rayonnement d'orhites {Monlltl/ Notices o/tlie R. A. S.; vol. XXVI, p. 2o4 et vol. XXVIII, p. 129. J » C'est poiu- satisfaire à votre désir, Monsieur, que je vous ai donné un aperçu d'un Mémoire inédit et à demi achevé, et que j'en ai extrait des nombres sans avoir le temps de les vérifier, et qui par conséquent pour- raient bien çà et là contenir quelques erreurs légères. J'espère que vous voudrez bien tenir compte de cette circonstance atténuante. » DEUxiÈMii Lettre. o Utrecht, le 3 juin 1868. » Vous me demandez dans votre Lettre du i" juin si, en considérant la nature des orbites cométaircs, je n'arriverais pas à la mètne conclusion sur la vitesse du mouvement de notre Soleil. En effet, je suis parvenu à la con- ( 120/| ) cliision snivaiiîe : Si l'on suppose que les comètes nous arrivent avec une vitesse initiale moyenne qui est ég.ile dans toutes les fliieclions, la nature des orbites cométaires nous apprend que la vitesse de translation de notre système est infériem-e de beaucoup à la vitesse avec laquelle la Terre se ment autour du Soleil. 1) Je vais développer moo opinion sur ce point. Si vous parcourez le ta- bleau des orbites cométaires composé par M. le professeur Galle, et les remarques que le. savant auteur y a ajoutées, vous trouverez qu'il n"v a que les orbites suivantes dont le caractère liyperbolique mérite plus ou moins de confiance : COMÈTES. r.XCENTr.IClTK. DISTANCE pérlliôlie. CALCULATEURS. POSITION DE l'aphélie. Longitude. Lalitude. 1S24 II 1 ,00173 i,o5 Encke. '<, 0 - r..',,3 18.^0 I 1 ,00021 0,fi3 Peters et 0. StrUTC. 2,2 - V0,G iS.p 11 1 , 000 1 s 1 ,r>Q Gotze. ii5,9 - '11,2 iS'i'l III I ,ooo35 0,25 Bond. 117,0 - ',7 ,8/,7 VI I ,0001 3 0,33 G. Riinikor. 80,6 -1- 70,6 ,S'|9 I 1 ,00002 0,96 Petersen et Sonulag. 21S, I -+■ 27,9 iS/,9 II 1,00071 i.ifi Mcver. 37,0 - 3o,3 iS'iç) II! 1 ,00707 0,90 Schweizer. Gi,.', -h 5o,2 iS53 IV 1,00123 0,17 D'Arrest. 11/,, 4 ■+ 60,1 iS63 VI 1 ,000Ç)0 i,3i Julius. 3i/j,o - 76,^ » Dans cette énumération, j'ai rejeté tontes les orbites des comètes ob- servées avant notre siècle pour le peu de certitude des observations, ensuite toutes celles basées sur trois observations et dont plusieurs déjà ont reçu un démenti des recberches ultérieures. Je n'y ai admis que les orbites qu'une discussion soigneuse avait indiquées comme fournissant la meilleure représentation du total des observations. » En général donc nous ne possédons que des orbites jieu différentes de paraboles, et il paraît que les hyperboles, c'est-à-dire les excentricités no- tablement plus grandes que l'unité, sont des phénomènes extrêmement rares. » Comment rendre compte de ce résultat? >i Dans la supposition d'un Soleil en repos, je dirais : C'est une consé- quence de notre voisinage du Soleil, qui ne nous jiermet que d'apercevoir les comètes d'une distance périhélie ireslimitée. » Pour le pro*^iver, citons dabord les lormules suivantes des MoiHlily ( I205 ) Nolices ofthe R. A. S., t. XXVllI, p. i44 : e— i= -q, formules où e est l'excentricité de l'orbite, q la distance périhélie de l'orbite, V la vitesse initiale, S la perpendiculaire abaissée du Soleil sur le mouvement initial, IX la constante de l'attraction solaire. Puis, admettons que nous voulions avoir quatre orbites : La première ayant. . . . ly = 2, e; = i,5, La seconde ayant q ^ 2, e = i,o5, La troisième ayant. . . , q ^ 2, e = i,oo5, La quatrième ayant. . . . q = 2, e = i,ooo5; nous aurons, d'après les formules citées. Pour la première. . . V" = o,a5|x, S° = 20, Pour la seconde. . . V := o,025/x, S^ = 164, Pour la troisième. . . V^ = o,oo25/jt., S- = i6o4, Pour la quatrième. . V'- ;= o, 00026 |x, S^ = 16004. » Maintenant si nous supposons toutes les vitesses initiales également possibles, la probabilité d'une excentricité comprise entre les limites e^ et e^ est sensiblement proportionnelle à l'aire Tr(S; — S\) calculée au moyen des S correspondants. D'où il suit que si l'on avait observé i6oo4 comètes d'iui ^ = 2 et d'une excentricité plus grande que i,ooo5, on pourrait à priori s'attendre à y trouver : 1440C comètes dont le e sérail compris entre i,ooo5 et i,oo5, 1 44o " " i,oo5 et i,o5, i44 " " i)05 et 1,5, ao » surpasserait la valeur i,5. » Des conclusions analogues se présentent pour toutes les valeurs limi- tées de q. Remarquons enfin que le surplus des excentricités petites aurait été encore plus considérable, si nous avions introduit la supposition que les valeurs de V deviennent moins probables à mesure qu'elles sont plus grandes, ce qui nécessairement aura lieu après luie ceitaine limite, qu'il est aujourd'hui inipossUile d'indiquer. » Pour résumer, on peut due qu'il y a ici deux conditions à satisfaire : C. K., 1868, 1" Semcsirt. (T. LXVl, N» 24.) 1 58 ( I2o6 ) le q limité et le e considérable, ou ce qui revient au même, le S limité et le V considérable; et il est clair que le concours de ces deux circonstances favorables sera relativement rare. M Dans la supposition que le Soleil ait un mouvement comparable au mouvement initial des comètes, l'explication devient autre. » Admettons pour fixer les idées que le mouvement annuel du Soleil soit égal au rayon de l'orbite terrestre. La vitesse initiale moyenne des comètes devra atteindre la même limite pour que leurs apbélies soient distribuées sur toute la sphère. » Dans ce cas, la vitesse relative des comètes qui suivent le Soleil sera zéro, ce qui rend leurs orbites paraboliques; celle des comètes qui viennent à la rencontre du Soleil sera de 2 unités par an. On en déduit V = 0,005475, et on a donc, d'après la première formule citée ci-dessus, Pour fy = o,5, e= i,o5o7, Pour ^ = 1,0, e — • i,ioi3, Pour ç = 1,5, e =: i,i52o, Pour q = 2,0, e = 1,2026. » Il y aurait alors abondance d'hyperboles bien prononcées ayant leurs aphélies situées autour du point qui indique sur la sphère la direction du mouvement du Soleil. » Or rien de pareil ne se rencontre. Les aphélies des orbites hyperbo- liques ont peu de tendance à s'arranger autour d'une certaine direction. Puis, les excentricités n'atteignent en général pas la valeur 1,01 pour un q moven qui s'approche de l'unité. M La conclusion provisoire à tirer de l'étude des excentricités serait donc que le mouvement annuel du Soleil est probablement inférieur à o,3 rayons de l'orbite terrestre, c'est-à-dire à — du mouvement de révolution de la Terre. )) Cette conclusion serait renversée dès qu'on arriverait à prouver que la vitesse initiale des comètes est une fonction quelconque de leiu- direction. » J'ajouterai encore la remarque suivante : Dans les Monilily Notices of tlie R. A. 5., t. XXVI, p. 207, j'ai indiqué une zone pauvre en aphélies cométaires, s'étendant autour du point X = 169°, j3 = -f- 16°. On pourrait demander si ce phénomène n'indique pas un mouvement du Soleil dans la direction opposée. Je réponds que celte explication, qui d'ailleurs est en contradiction avec les résultats do Herschcl, Argelander et Mâdler, me pa- ( I207 ) raît peu probable, attendu que les aphélies des hyperboles observées n'ont aucune tendance à s'arranger autour du point 1 = 349°, P =^ — •^°* ^^ ' °" divise le ciel en deux hémisphères ayant ces deux points pour pôles, on trouve sept aphélies sur l'une, trois aphélies sur l'autre hémisphère, cette dernière contenant le point X = 349"5 /3 = — i6°. » Il ne sera pas superflu enfin d'ajouter encore que, pour les orbites pa- raboliques, il y a autour de ce dernier point plutôt rareté qu'abondance d'aphélies. » ASTRONOMIE. — Découverte d'une nouvelle comète. Lettre adressée à M. Le Verrier par M. ^Vinnecke. Carlsruhe, 1 4 juin i868. « J'ai découvert une comète, dont voici la position approchée : Juin 1 3, minuit a = 46°5o', S = -h J^'i'' i8' Mouvement diurne, .. . + 2°zb -f- i°z!z » La comète est bien visible dans le chercheur; elle montre une trace de queue et im fort petit noyau dans une lunette de 4 i pouces d'ouver- ture libre. Aussitôt que j'aurai terminé la réduction de mes mesures, je vous ferai parvenir une position exacte pour la nuit passée. » MÉTÉOROLOGIE. — Études faites en ballon. — Nuages., forme, hauteur, etc. Note de M. Flammarion, présentée par M. Delaunay. « La multitude des formes revêtues par les nuages, que les météorolo- gistes ont essayé de classer sous huit dénominations distinctes, me paraît être à chaque instant une cause d'erreur pour l'observateur. On ne s'entend généralement pas sur la véritable signification de chaque nom, et au surplus cette signification précise n'a pu être déterminée. C'est pourquoi je me bor- neraiàdeux désignations plus simples et plus spécialement caractéristiques. J'appellerai cumulo-stralus les nuages qui couvrent ordinairement la surface du sol, ressemblent à d'énormes bouffées de vapeur grise, à des balles de coton lorsqu'on regarde au zénith, et paraissent se toucher en vertu de la perspective lorsque le regard approche de l'horizon. J'appellerai cirrus les petites nuées blanches qui apparaissent dans les hauteurs de l'azur, sont légères, colorées le soir, parfois pommelées, et planent ordinairement sous la forme de filaments déliés. Je laisserai de côté les stratus, qui n'exis- tent pas pendant le join-, et paraissent n'être qu'une forme due à la per- i58.. ( I208 ) spective, elles nimbus, qui ne désignent que l'aspect du nuage au moment où il se résout en pluie. Il n'y aurait ainsi que deux grandes classes spéciales. » Les premiers, les cumulo-stratus, sont situés à la distance moyenne de looo à i5oo mètres de la terre. On en rencontre au-dessous comme au- dessus de ces limites. )) Les seconds, les cirrus, ne sont [)as inférieurs à cinq fois cette dis- tance moyenne des premiers. )) Pendant la journée du 23 juin 1867 le temps était resté brumeux, et les nuages s'étendaient comme une immense nappe grise formée de vastes cumulo-stratus. A 5 heures du soir, nous atteignîmes la surface inférieure de cette nappe à la hauteur de 63o mètres. La surface supérieure était à 810 mètres. Ainsi ces nuages, qui ne laissaient pas percer le soleil, n'avaient pas 200 mètres d'épaisseur. » Le maximum d'humidité relative s'est manifesté sous la surface infé- rieure des nuages. L'hygromètre, marquant là 90 degrés, marque 89 à 65o mètres, 88 à 680, 87 à 720, 86 à 800, 85 à 840, au-dessus de la surface supé- rieure des nuages; puis il continue de décroître. )) La chaleur s'accroît, d'autre part, à mesure qu'on s'élève dans le sein des nuages. Le thermomètre, qui marquait ao degrés au niveau du sol, est descendu jusqu'à i5 à 600 mètres. Entrant dans la nue, il s'élève à 16 à 65o mètres, k l'j k 700, à 18 à 750, à 19 à 810 mètres; puis il décroît à l'ombre et continue d'augmenter au soleil. » En me reportant à cette première traversée des nuages dans l'aérostat solitaire, je ne puis m'cmpêcher de notifier ici l'impression qui correspond dans l'âme à ces variations sensibles. En sortant de la sphère inférieure, grise, monotone, sombre et triste, et en s'élevant dans les nues, on éprouve une sensation de joie indéfinissable, résultant sans doute de ce qu'une lumière inconnue se fait insensiblement autour de nous, dans cette région vague qui blanchit et s'illumine à mesure qu'on s'élève dans son sein. Et lorsque, parvenu au niveau supérieur, on voit tout à coup se développer sous ses regards l'immense océan des nuages, on se trouve toujours agréa- blement surpris de planer dans un ciel lumineux, tandis que la terre reste dans l'ombre. Un effet inverse se produit lorsqu'on redescend sous les nuages. On éprouve quelque tristesse à se voir retomber du ciel dans l'ob- scurité vulgaire et sous le lourd plafond qui couvre si souvent notre globe. » Le jour de l'ascension dont je parle, étant resté près de douze heures dans l'atmosphère, j'ai pu renouveler plusieurs fois les expériences rela- tives au niveau supérieur et inférieur des nuages. Deux heures après l'ob- ( 1209 ) servation rapportée plus haut, c'est-à-dire à 7 heures, la surfiice supérieure était abaissée à 760 mètres, et la surface inférieure à 590 mèlres. » A 8 heures, avant le coucher du soleil, la surface supérieure était à 700 mètres et l'inférieure à 55o. » A 9 heures, les nuages, planant à la même hauteur moyenne, sont plus étendus en nappes légères. » Dès avant le coucher du soleil ils sont moins épais et plus transpa- rents, il nous arrive souvent de voir la terre au travers. » Lorsqu'il fait déjà nuit sur la terre, en remontant au -dessus des nuages, on jouit d'une clarté relative qui permet de lire et écrire très-facilement. » Les indications thermométriques et hygrométriques donnent chaque fois des résultats analogues à ceux que j'ai rapportés plus haut : l'humidité relative maximum est au-dessous du nuage; dans le sein du nuage l'humi- dité est moindre et la chaleur plus forte. A 9 heures, par exemple, l'hygro ■ mètre marque 96 de 200 mètres à 4oo mètres; puis il descend à 95, 94, 9^ et 92 jusqu'à 700 mètres, surface supérieure. Le thermomètre marque 1 5 de- grés à 5oo mètres, 16 à 600; dans le nuage : i5 à 660, i3 à 7 10, 12a 730. » Les nuages tombent lorsque leur chute n'est pas neutralisée par des courants d'air ascendants. Lorsqu'ils s'élèvent, ils sont évidemment portés par de l'air qui monte lui-même. M Le i5 juillet 1867, an lever du soleil, j'ai pu observer lentement la for- mation des nuages au-dessus du bassin du Rhin. Nous voyons le soleil se lever à 3^ 4°™; l'aérostat plane à 2000 mètres de hauteur au-dessus d'Aix- la-Chapelle. A 4*" 25", des nuages commencent à se former bien au-dessous denous, dansune zone située à la moitié de notre hauteurenviron. La terre, qui jusqu'à ce moment était restée visible, est dérobée ici et là par d'im- menses flocons. » Suspendus légèrement dans le sein de l'atmosphère, les nuages se dis- sipent sur un point, s'épaississent sur un autre avec luie étonnante facilité. De plus, les lambeaux qui flottent de part et d'autre se rapprochent comme par attraction. » Le soleil devient plus chaud à mesure qu'il s'élève davantage au-dessus de l'horizon, et fait monter noire ballon. Le même effet se produit sur les nuages; ils s'élèvent sensiblement et relativement plus vite que nous. En une heure ils se sont élevés de 800 mètres, et leur surface supérieure arrive presque à notre nacelle comme un marche-pied. » Peu à peu ils se fondent avec la même facilité qu'ils sont apparus; les derniers errent çà et là et disparaissent bientôt. ( 1 2IO ) » Le thermomètre marque i degrés. » L'hygromètre s'est incliné à la sécheresse, allant de 82 à 62, de 1900 à 2400 mètres. En opérant un peu plus tard notre mouvement de descente, nous avons Irouvé 90 degrés à 1600 mètres, 98 à i 100, 90 à 70G, 84 à 240 et 8a à la surface. » Le i5 avril dernier, j'ai trouvé les nuages non pas étendus suivant une nappe uniforme, comme je l'ai généralement constaté, mais disséminés à divers étages d'une même zone, et assez rapprochés pour paraître en nappe vus d'en bas. L'altitude moyenne de leur surface inférieure était de 1200 mètres et celle de leur surface supérieure i45o. Cette observation est de y^ 3o'". A S*" 3o™, la surface inférieure était à iioo mètres, la supérieure à i38o, et ces nuages étaient beaucoup plus transparents, plus légers et plus rares. Les nuages se fondent souvent par leur partie supérieure et s'épais- sissent par l'inférieure. » Lorsqu'on vogue au-dessus de cette région des nuages inférieurs (cu- mulo-stratus), et que des cirrus planent dans le ciel, ces derniers nuages paraissent aussi élevés au-dessus de l'observateur que s'il n'avait pas quitté la terre. On se trouve de la sorte entre deux cieux bien différents. En arri- vant à 4000 mètres, le ciel des cirrus perd sa concavité, et celui des cumu- lo-stratus se creuse. Lorsque l'atmosphère est pure, le même effet se pro- duit pour la terre, et l'on est surpris de voir sous ses pieds une surface concave au lieu dune surface convexe. » Que les nuages soient dus à la condensation de Yliiimidilé relative de l'air, c'est ce qui paraît résulter de toutes les observations faites sur ce point : des courants ascendants s'exhalent d'une région humide et traversent une certaine zone qui rend visible leur vapeur invisible. Un jour que nous passions en ballon au-dessus delà forêt de Villers-Coteret, nous avons été fort surpris de voir pendant plus de vingt minutes un petit nuage, qui pouvait avoir 200 mètres de long sur i5o de large, et qui était suspendu immobile à 80 mètres environ au-dessus des arbres. En approchant, nous en vîmes bientôt cinq ou six plus petits, disséminés et également immobiles. Cependant l'air marchait en raison de 8 mètres par seconde : quelle ancre invisible retenait ces petits nuages? En arrivant au-dessus, nous reconnûmes que le |)rincipal était suspendu au-dessus d'une pièce d'eau, et que les autres marquaient le cours d'un ruisseau. » Relativement à la formation des brouillards, je dirai que lorsqu'on arrive en ballon, au lever de l'aurore, sur des paysages inconnus, on recon- naît facilement les vallées d'avec les plateaux, selon leurs teintes : tandis ( I2I1 ) que les plateaux restent noirs les vallées grisonnent et blanchissent. La vapeur d'eau y est visiblement condensée, et en descendant j'ai ordinaire- ment constaté qu'à ce moment l'air y est plus froid que sur les plateaux. C'est ce que j'ai spécialement constaté entre aulros, le ig juin 18G7, à 3 heures du matin, en descendant dans la vallée de la Touque (Orne). Le thermomètre s'abaissa de 1 1 degrés à 6 de 4oo mètres au niveau du sol; et le 24 juin, à 4 heures du matin, en descendant dans la vallée de la Cha- rente, le thermomètre s'abaissa de 16 degrés à i4 de 3oo mètres au niveau du sol. Dans ces deux circonstances il y avait un maximum d'humidité à la surface, sans préjudice du maximum général signalé précédemment (p. loSa). » En résumé , la hauteur moyenne des deux couches principales de nuages est celle que j'ai signalée au commencement de cette Note. Le maximum d'humidité n'est pas dans leur sein, mais dans le plan de leur surface inférieure. La température à l'ombre est plus élevée dans les nuages cumulo-stratus qu'au-dessous comme au-dessus d'eux. Ces nuages ne sont pas autre chose qu'un état visible de la vapeur d'eau répandue dans l'air sous forme ordinairement invisible. Ils marchent avec l'air et peuvent rede- venir invisibles en ti'aversant certaines régions. Leur hauteur varie selon les heures; c'est vers le milieu du jour qu'elle est la plus élevée. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un nouvel alcool isoinérique avec l'alcool capty tique. Note de M. P. de Clermont, présentée par M. Wiirtz. « Mes premières recherches sur les composés de la série caprylique ont porté sur le glycol caprylique [Comptes rendus, t. LIX, p. 80) et ses dérivés; ce travail a été continué, et je demande la permission d'exposer à l'Acadé- mie les résultats de mes expériences sur un nouvel alcool obtenu avec le caprylène. On se rappelle que M. Wurtza fait voir, il y a cinq ans [Comptes rendus, t. LV, p. Syo), que l'iodhydrate d'amylène traité par l'oxyde d'argent humide donnait naissance à un isomère de l'alcool amylique; il a montré en même temps qu'un certain nombre d'hydrogènes carbonés pouvaient être transformés en alcools, qu'il a nommés hydrates. Il a constaté de plus que l'iodhydrate de caprylène traité par l'oxyde d'argent et l'eau régénérait l'hy- drogène carboné en ne produisant que des traces d'un corps oxygéné. Après avoir repris ces expériences dans le laboratoire même de M. Wurtz, j'ai obtenu quelques composés nouveaux qui me paraissent de nature à fixer un instant l'attention de l'Académie. ( 12 12 ) » lodliydrale de caprylène. — Il se produit lorsqu'on fait chauffer au bain-niarie en vase clos du caprylèue avec une solution d'acide iodhydrique saturée à zéro; au bout de quelques heures la réaction est achevée, les deux liquides ont changé de densité, l'iodhydrate de capiylène plus lourd que l'acide iodhydrique affaibli est au fond du niatras. On sépare les deux couclies, on lave l'iodhydrate de caprylèue formé, d'abord avec de l'eau, puis avec une lessive de potasse faible, et on desséche sur du chlorure de calcium. Le liquide est soumis à la distillation fractionnée dans le vide, ce qui passe à 120 degrés constitue l'iodhydrate pur. C'est un liquide huileux d'un jaune ambré, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et l'éther; il se décompose à la lumière en même temps que de l'iode est mis en liberté; à la longue, l'altération est plus profonde et il se forme une matière char- bonnée noire. Sa densité est égale à i ,33 à zéro et à i ,3i4 à 21 degrés. » L'iodhydrate de caprylèue coloré par l'iode est instantanément dé- coloré à froid par le mercure, et il se produit de l'iodure de mercure vert. )) Bromhydrale de caprylène. — Lorsqu'on fait agir l'acide bromhydrique concentré sur du caprylène dans les mêmes circonstances que l'acide iodhy- drique, il se produit du bromhydrate de caprylène. C'est un liquide inco- lore dont le point d'ébullition dans le vide est moins élevé que celui de l'iodhydrate. Le bromhydrate, pas plus que l'iodhydrate, ne donne de résul- tats favorables, lorsqu'on le traite par l'oxyde d'argent humide. » L'iodhydrate présentant plus de netteté dans les réactions, je m'en suis servi de préférence au bromhydrate dans mes expériences. » Acétate de caprylène. — Lorsqu'on ajoute de l'iodhydrate de caprylène à de l'acétate d'argent délayé dans de l'éther, il se produit une vive réaction : de l'iodure d'argent prend naissance, il se forme une certaine quantité de caprylène et d'acide acétique; mais en même temps, on obtient un com- posé qui est de l'acétate de caprylène. On a soin dans l'opération de mettre pour une molécule d'acétate d'argent une molécule d'iodhydrate. Le mé- lange est épuisé par l'éther, qui dissout tous les produits liquides; on chasse l'éther par la distillation, on traite le résidu par l'eau et le carbonate de soude pour dissoudre l'acide acétique, et on dessèche par le chloriu-e de calcium. On obtient ainsi un liquide qui est soumis à la distillation fractionnée pour éliminer le caprylène; on a finalement l'acétate de caprylèue pur. C'est un liquide incolore, d'une odeur de fruits agréable, insoluble dans l'eau, so- luble dans l'alcool et l'éther. Sa densité est égale à 0,822 à zéro, et à o,8o3 à 26 degrés. Son point d'ébullition est inférieur à celui de l'acétate de ca- pi yle de M. Bonis, qui est silué à 193 degrés. Les produits qui ont servi à ( I2l3 ) étalilir la constituiioii de l'acétate de caprylène provenaient d'opérations difféientes, l'un bouillant de i63 à 176 degrés, et l'autre de 170 à 180 de- grés. On s'est assuré qu'on avait affaire à un acétate : à cet effet, le liquide a été chauffé à 180 degrés en tubes scellé avec de la potasse caustique et un peu d'eau; on a ajouté de l'eau au mélange, et la couche aqueuse distdlée avec de l'acide sulfurique a fourni un liquide qui, neutralisé par l'oxyde d'argent, a donné un sel blanc présentant les caractères et la composition de l'acétate d'argent. » Hydrate de caprylène. — Lorsqu'on distille au bain d'huile de l'acétate de caprylène avec une quantité équivalente de potasse caustique, récem- ment calcinée et finement pulvérisée, il se produit de l'acétate de potasse et de l'hydrate de caprylène. On soumet le distillé à des rectifications, car une partie de l'acétate se décompose en acide acétique et caprylène. L'hy- drate purifié |)ar des distillations fractionnées a élé analysé, et les chiffres obtenus ont conduit à la formule C*H"'0. Le liquide dont l'analyse a été faite bouillait de 174 à 178 degrés. L'hydrale de caprylène est un liquide transparent, incolore, très-mobile, non oléagineux, ne tachant pas le papiei', d'une odeur aromntiqne, d'une saveur brûlante et persistante. Il est inflammable et brûle avec une flamme éclairante. 11 est insoluble dans l'eau, solnble dans l'alcool et l'éther. Sa densité est égale à 0,81 1 à o degré et à 0,793 à 23 degrés. Chauffé pendant vingt heures à 280 degrés il ne subit aucune altération. L'acide chlorhydriqtie gazeux ne parait pas le décoiuposer; mais, chauffé avec une solution concentrée d'acide chlorhy- drique eu tube scellé, l'hydrate de caprylène donne naissance à du chlor- hydrate de caprylèiie. Ce serait là un nouvel isomère du chlornre de ca- pryle de M. Bonis, un autre ayant été décrit par M. Schorlemmer [Annalcn derCliemie und Pharmacie, t. CXLIV, p. 190; 1867), qui l'a obtenu en trai- tant l'amyle-isopropyle par le chlore. )) On a chauffé en tube scellé au bain-marie de l'hydrate de caprylène avec un excès d'acide iodhydrique saturé à o degré, au bout de quelques heures il s'e.st pioduit de l'iodhydrate de caprylène. On s'est assuré qu'd bouillait à 120 degrés dans le vide, et un dosage d'iode a conduit à la con- stitution de l'iodhydrate. » Lorsqu'on ajoute une molécule de brome à une molécule d'hydrale de caprylène, le brome est absorbé, et il se produit ini liquide rouge, en même temps qu'il s'élimine de l'eau. Ce mélange étant chauffé pendant quelques heures au bain-marie, la réaction s'achève, et on obtient un liquide huileux plus dense c[ue l'eau, qu'on lave avec de l'eau, de la potasse faible G. R., 1868, 1" Semestre. (T. LXVI, N» 24.) I Sq ( ^■>-^t^ ) et qu'on dessèche avec du chlorure de calcium. Soumis à la distillation dans le vide, ce produit fournit différents liquides, parmi lesquels on a constaté la présence du bromhydrate et du bromure de caprylène. M Les propriétés ainsi que les réactions des composés que je viens de décrire permettent d'admettre qu'ils différent de ceux découverts par M. Bonis. Si les écarts sont ici moins prononcés que pour les prenners termes de la série grasse, cela tient sans doute à ce que le nombre des iso- mères possibles augmentant à mesure que la molécule se complique, les différences aussi deviennent de moins en moins notables. » Les limites des pro])riétés tant chimiques que physiques restant peut- être les mêmes dans toute la série grasse pour chaque terme, on conçoit que ces différences deviennent de moins en moins saillantes, lorsqu'on passe d'un isomère à l'autre et que ces isomères sont plus nombreux. Si l'on classe les isomères d'un même composé, on comprend qu'il y en ait qui se rapprochent, d'autres au contraire qui s'éloignent beaucoup par leurs propriétés; il semblerait que l'alcool capryliqne de M. Bouis et l'hy- drate de caprylène constituent deux isomères assez voisins pour que les différences soient moins prononcées que celles qui existent par exemple entre l'alcool amylique et l'hydrate d'amylène. D Je me propose du reste de poursuivre ces recherches dont j'aurai l'hon- neur de soumettre ultérieurement les résultats à l'Académie. " CHiwlli OUGANlQUE. — Sur les carby Lamines. Note de M. A. Gautier, présentée par M. Wurtz. « Dans cette Note, je me suis proposé de donner quelques nouvelles preuves de la constitution que j'ai attribuée aux carbylamines, en même temps que de déterminer plus clairement le mode de liaison et la capacité atomique des éléments qui les composent. » Atlion de l'eau. — L'eau dissout en petite quantité l'élhylcarby lamine; mais la méthylcarbylamine s'y dissout à froid en proportion plus grande ("î^ environ à i 5 degrés). Les solutions salines neutres, spécialement celles des sels ammoniacaux, dissolvent ces corps beaucoup mieux sans leur faire subir de notable altération. Si l'on porte à i8o degrés pendant dix à douze heures la méihyle- ou l'éthylcarbylamine avec un excès d'eau, la couche de carbylamine disparaît peu à peu , et l'ensemble des deux liquides subit une contraction de près de \ du volume total. On a ouvert les tubes scellés, et on s'est assuré qu'il n'existait ni gaz, ni excès de méthyle ou d'éthvl- '■ I2l5 carbylamine non attaquée. Ce liquide a été alors traité par un excès de potasse caustique, et on a recueilli avec soin dans l'acide chlorhydrique les gaz alcalins qui se forment; enfin on a évaporé celte solution. Dans le cas de la méthylcarbylamine, le chlorhydrate ainsi obtenu se dissolvait entièrement dans l'alcool absolu bouillant, qui laissait par refroidissement déposer des lamelles irisées. Nous avons fait l'analyse du chloroplatinate des premières parties cristallisées et des dernières. Nous avons trouvé : (: = 4,S9. H = 3,82, Dernières parties, Pt = 41,24, Premières parties, Pt := 4'? 55 , an lieu de Pt = 4r,56, C = 5,07, H = 3,53, qu'indique la théorie pour le chloroplatinate de méthylamine. Dans le cas de l'éthylcarbylamine, le chlorhydrate obtenu était soluble, presque eu entier, dans l'alcool froid, et le sel dissous fusible vers 80 degrés. Son chloroplatinate a donné à l'analyse : Pt = 39,21, C = 9,5o, H = 3,3, au lieu de Pt = 39,23, C = 9,63, H = 2, 3, que demande la théorie pour le chloroplatinate d'éthylamine. » Le résidu, d'où les bases avaient été chassées par la potasse, a été éva- |joré au bain-marie après l'avoir saturé exactement par l'acide sulfurique. On l'a repris alors par l'alcool à 90 degrés bouillant, qui n'a dissous qu'une faible quantité de sels; mais ce traitement devait séparer l'acétate ou le propionate de potasse, s'il s'en produit, de la plus grande masse du formiate de potasse insoluble dans l'alcool. On s'est assuré que, dans les deux cas, une très-faible portion du sel de potasse se dissolvait dans l'alcool. Ce liquide alcoolique a été évaporé et distillé avec un excès d'acide sulfu- rique; le résultat de la distillation a été bouilli avec de l'oxyde de mercure pour détruire le formiate, traité par l'hydrogène sulfuré, bouilli, filtré et saturé par l'oxyde d'argent, qui n'a pas donné d'acétate dans le cas de la méthylcarbylamine, et seulement une trace de propionate dont on a dosé l'argent dans le cas de l'éthylcarbylamine. Nous pensons que cette quantité insignifiante est due à un peu de propionitrile ordinaire qui se trouvait dans l'éthylcarbylamine primitive; liiais la majeure partie de la potasse s'est retrouvée à l'état de formiate. Nous avons décrit cette expérience avec quelques détails, car elle est fondamentale non-seulement pour démontrer I 59.. ( 12\6 ) l'isomérie de ces corps, mais aussi pmiv ilétenniiier leurs générateurs, el f.iire \()ir péremptoirement que ni la chaleur ni l'eau ne paraissent leur faire subir de clianiremeuts moléculaires. » La réaction de l'eau se passe donc comme il suit : Az +2HHJ=Az H= et AzL + 2H=0 = Az • H' (OCHO ^S_ (oCHO Mclhylcaibyl- — ^- Elliylraibyl- aiiiiiie. Forniiale amiae. Fomvalc de mélliylaminc. li'clliylaniini'. » /action fies alcalis fixes. — La potasse concentrée n'attaque ces corps que très-difficilement à loo ou 120 degrés. Il faut les chauffer à 180 degrés et pendant le même nombre d'fieures qu'avec l'eau, l'alcali ne parait pas hâter leur hydratation. On a agi comme dans le cas précédent et avec les mêmes précautions; il ne se forme qu'une trace d'ammoniaque Le chlo- roplatinate de la base analysée a donné, dans le cas de la mélhylcarhyl- amine, Pt = 4i,5o, au lieu de Pt = 4i,56, que demande la formule du cliloroplatinale de méthylamine. Dans le cas de l'éthylcarbylamine, on a obtenu Pt=39,i9, C = 9,52, H=:3,5i, au lieu de Pt = 39,23, C = 9,63, H = 2,3, que demande la théorie pour le chloroplatinate d'éthylamine. » On a repris ensuite le résidu d'où ces bases avaient été chassées par ébullition, on l'a additionné d'un excès d'acide phosphorique et distillé. Le résultat de celte distillation a été traité par une bonne cpiatilité d'acide phosphorique vitreux. Une couche s'est séparée à la surface, on l'a recueillie et distdiée. Elle bouillait picsque entièrement à 100 degrés. C'était de l'a- cide formique monohydraté, connue on s'en est assuré par toutes ïes pro- priétés. » Dans le cas de l'éthylcarbylamine, ce liquide bouillait pre.v([ue com- plètement à 100 degrés; une très-faible portion passait de lou à loG degrés, rien au-dessus de cette température. On peut donc affirmer, encore une fois, (jue l'acide propionique, bouUiant à i/ju degrés, ne se produit pas ( '217 ) dans l'hydratalion en présence clo la potasse de l'éthylcarbylamine, pas plus qu'il ne se produit par l'hydratation par l'eau pure, comme on l'a démon- tré pins haut par une autre méthode. » action (les hydracides. — L'acide chlorhydrique sec réagit très-|)uis- sammentsur l'éthylcarbylamine (je ne parlerai que de celte base daris ce qui va suivre, mais les mêmes faits généraux se reproduisent avec la mé- thylcarbylamine). L'action du gaz acide est, on peut le diie, impossible à modérer; l'éthylcarbylamine l'absorbe à 20 degrés avec une telle avidité que le résidu devient brun et poisseux. » Pour modérer l'action, on verse goutte à goutte une solution extem- poranée d'acide chlorhydrique, ou bromhydrique dans l'élher anhydre, dans une solution éthérée bien refroidie d'élhylcarhylamine, tani qu'd se produit un louche. On obtient ainsi nue masse blanche crislalliséc, mêlée d'un corps huileux que l'on peut séparer par expression. Si l'on a laissé le mélange s'échauffer, le chlorhydrate ou brondiydrate de carbylamine for- ment une huile ambrée qui se prend au bout de quelques jours eu jolis cristaux prismatiques. )) Le chlorhydrate d'éthylcarbylamine forme des lamelles blanches, inodores, acides et amères au goût, nacrées, très-hygrométriques, Irès-so- lubles dans l'eau et l'alcool absolu, qui les décomposent aussitôt en donnant de l'acide formique; il est à peu près absolument insoluble dans l'élher. » Traité par la potasse caustique un peu concentrée, si l'on évite avec le plus grand soin l'élévation de température, le chlorhydrate d'éthylcarby- lamine subit une réaction complexe. En même temps qu'il se régénère une certaine quantité de l'éthylcarbylamine primitive, et, par une hydratation complète, du formiate de potasse et de l'éthylamine, le produit principal de la réaction consiste en un liquide sirupeux, ambré, qui vient surnager, qu'on sépare, qu'on sèche et qu'on distille. Il bout presque eu entier à 200 degrés. Il est doux, neutre, soiuble en toutes proportions dans l'eau, l'alcool, l'éther, inatlacpié à froid par la potasse, transformé par elle à chaud en éthylamine et formiate. Ce sont là toutt^s les propriétés de l'éihyl- formiamide découverte par M. Wuriz. C'est ce c[u'a confirmé l'analyse sui- vante : C = 48,81, H =10,26, Az = 19,24, O (par diff.) = 22,69; C-H= théorie pour Az CHO ( H C = 49»^'> H = g,59, Az= 19,18, 0=21,92. ( I2l8 ) » Ainsi par l'action successive de l'acide chlorhydriqne et de la potasse, l'hydralalion de iV'tiijIcarbylamine se modère; une seule molécule d'eau vient s'ajouter à elle^ et l'on obtient le terme intermédiaire Az < CHO, ' H témoin irrécusable du mode de liaison direct du carbone provenant du cya- nure primitif avec l'azote et non avec le carbone de l'éthyle. La réaction de la potasse sur le chlorhydrate se passe donc d'après l'équation Azj^'"\HCl-f-RHO = KCl + Az COH. (h » J'ajouterai que, par l'action du gaz chlorhydrique sec et de la potasse sur les carbylamines, il se produit en même temps une fldble proportion d'un corps alcalin bouiliaiit au-dessus de 200 degrés^ et qui paraît conte- nir des polymères des carbylamines. » Action des iodures alcooliques. — La métbyle- et l'éthylcarbylamine se combinent à la température ordinaire aux iodures de méihyle et d'éthyle pour donner des iodures de carbylamoniums. Cette réaction les sépare par une nouvelle et importante propriété des nitriles anciens, qui ne se com- binent, comme je l'ai déjà dit, à aucune température avec les iodures al- cooliques; elle les fait rentrer dans la classe des aminés alcooliques. Je me propose, dans une prochaine Note, de donner le résultat de mes recherches sur ces composés. Je puis annoncer aussi que je suis parvenu à oxyder très-aisément, soit par l'oxyde d'argent, soit par celui de mercure, les élhyle- et méthylcarbylamines, et que j'ai obtenu un certain nombre de combi- naisons_, soit liquides, soit cristallines, dont quelques-unes m'ont donné à l'analyse des résultats Irès-nets^que je me propose de publier quand j'aurai fait de tous ces corps une étude plus approfondie. » Je continue ces travaux au laboratoire de M. Wuriz. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la chlorophylle. Note de M. E. Filhoi., présentée par M. WurIz. « 1° Tous les modes de préparation de la chlorophylle qui comportent l'emploi des acides ont pour eflèt de décomposer cette substance et foui- nissent non la chlorophylle elle-même, mais les produits qui résultent de sa décomposition. » 2° Les acides organiques, dont l'action e.sl moins vive, déiruiscnt la ( '219 ) couleur verte des solutions de chlorophylle el la dédoublent en deux ma- tières, dont l'une se sépare à l'état solide, sous forme de flocons noirs, tandis que l'antre reste en dissolution et est d'un beau jaiuie. « 3° La matière jaune se dédouble elle-même au contact de l'acide chlor- hydrique concentré en une substance solide qu'on peut isoler par filtration, et qui est jaune, et une substance bleue qui reste dissoute. Cette dernière devient jaune quand on sature l'acide qui l'a produite. » 4° I^^ matière solide jaune qui se sépare au moment où l'acide chlor- hydrique détermine la production de la couleur bleue contracte elle-même la propriété de devenir bleue sous l'influence des acides lorsqu'on la fait bouillir pendant quelques minutes au contact de l'air avec une petite quan- tité de potasse, de soude ou de baryte. » 5° Les parties vertes des plantes renfermeiit toujours, en même temps que la chlorophylle, les deux substances jaunes dont il vient d'être ques- tion. Il est aisé de se les procurer sans lintervention des acides. Il suffit pour cela de traiter les solutions de chlorophylle par du noir animal, em- ployé en quantité insuffisante pour décolorer entièrement le liquide; on arrive après quelques tâtonnements à trouver la dose convenable, et à ob- tenir une liqueur filtrée franchement jaune qui se comporte avec l'acide chlorhydrique comme celle qu'on eût obtenue en décomposant la chloro- phylle par un acide organique. » Ces deux matières jaunes existent donc à l'état libre à côté de la chlo- rophylle dans toutes les plantes. On peut à volonté obtenir la portion qui préexiste ou bien à la fois celle qui préexiste et celle qui provient de la dé- composition de la chlorophylle par les acides organiques. » 6° Les jeunes pousses de certaines variétés de fusain qui sont culti- vées comme plantes d'ornement contiennent les deux substances jaunes dont je viens de parler, sans la moindre trace de chlorophylle. » 7° La matière solide brune qui se sépare quand on ajoute de l'acide oxalique à tme solution chlorophylle est riche en azote; elle est identique avec celle que MM. IMiller et ISIorot ont décrite et analysée comme constituant la chlorophylle pure. )) 8° Les solutions de cette matière brune possèdent à un très-haut de- gré le dichroïsme qu'on observe dans les dissolutions de chlorophylle. Les solutions de matière jaune ne jouissent pas de cette propriété. » 9° Les solutions de matière brune prennent sous l'influence des alcalis caustiques et de l'air une teinte jaune-orangé qui ne dure que peu de temps et deviennent ensuite franchement vertes en absorbant de l'oxygène. ( I29.0 ) » io° Certains oxydes métalliques, et surtout l'oxyde de zinc en disso- hilion dans la potasse caustique, favorisent l'oxydation de la matière brune et la Irausforuicnt ci! une matière verte dont la nuance est remai(]ual)leuienl belle. Ou peut |)récipiter celte matière verte sur les tissus, au moyen d'uu acide organique, et obtenir des teintes magnifiques; malheureusement celte matière se détruit rajiiclenient sous l'influence de l'air et de la lumière. » 1 1° Les feuilles des piaules qui sont colorées sur toute leur surface en rouge, en brun ou en violet, sont loujoui's vertes en dessous au printemps et toujouis jaiuics eu automne. On peut s'en assurer au moyeu d'un mélange d'acide sulfureux et d'éllier, qui, décolorant la cyaninc placée dans les cel- lules superficielles, laisse apparaître le vert ou le jaiuie situé au-dessous. » CMIMIE INDUSTRIELLE. — Recherches sin- l't combustion de la houille. Analyses des produits gazeux de la combustion de la houille du bisain de Saarbruck. Note de 3IM. A. Schecrek-Kestxek cl Cii. Meuxier, présentée par M. Balard. « Dans une première INole (i), l'un de nous a fait coriuaîlre des analyses des produits gazeux de la combustion de la houille de Ronchamp. » Nous avons fait la même étude sur les produits gazeux de la combus- tion de la liouille de Saarbruck. » Nos expériences ont porté jusqu'ici sur quatre sortes différentes de ce bassin. La houille a élé biûlée sur la grille et sous les chaudières qui avaient été employées pour l'étude de la houille de Konchamp; par conséquent, absolument dans les mêmes conditions. Nous avons fait usage aussi du même appareil pour la prise des gaz, et nos analyses ont porté sur des échantillons gazeux représentant la moyenne des gaz brûlés, produits par quelques centaines de kilograuuues de houille. Un dosage de noir de fumée a été fait sur un échantillon provenant d'une combustion faite dans les conditions ordinaires. » En général, nous avons reconnu que la houille de Saarbruck produit, à conditions égales, un peu plus de gaz combustibles, et surtout d'oxyde de carbone, cpie celle de Ronchamp, sans cependant fournir des nombres coi\sidérables; et nous pouvons ré|)éter ce que l'un de nous avait dit dans la Note citée : « que la |)erle éprouvée par le dégagement de carbone <■ à l'état de fumée et de gaz combustibles est moins considérable qu'on » ne l'a dit, et qu'il est peu juobable (jue des foyers spéciaux puissent ap- » perler une économie par suite de leur fumivorité. » (l) Comptes rendus, t. LXVI, p. 1047. 12 2 1 en ^ OO 00 _ „ ^-ï a 2 Q E= •^T- *^^ e g GO o iO M Es] ■" e Ë3 ES O :„ o „ Cl o i-. f^ Ci \ 3 C 1 CJ 9 o ^^ l-^ r- ^ H C H CC' urj o c i ■n l. — o o o o 1 "^^^ fo o 'cr o C — r^- co lO in c 3 "3 S d c = S: .ri O es \ , o 1 L. t^ o o 3 "ii a t o -5 5 o o o o o > 3 " C= - tO O T. o co O r>i ce ^ O i = ■ (Iv d\\ h 1 '-\dt dO dx \dx dy d.v j dy '^ cos- 9 / du du dy \ d.r \d.r dy dr\ dy et, en négligeant dl- et remplaçant -j- partangS, dB h - (£ -+- t^"g^ S)^^ - ''^"g^(ê + 1 tange)^^ cos- 9 \ 1 16473 18170 '299 iog.'|5 33336 ■ri 40,6 .3,3 i5,o 4,23 4,06 Moy. 16021 i5658 La liqueur iodhydrique pure se charge de plus iSgio i65oo i55o 2324 I I 125 1 3 1 o5 3395s 36447 33,3 11,4 14,5 i5,3 4, .5 4,o5

o 2,95 _2 - 1 = 1629S i86i5 Ï999 I323'| 37104 18,3 19,2 2.90 Moy. i5g32 Moy 12323 * 12256 ^ -72 « Moy.i83i5 ■4-* O 1 La liqueur iodhydrique est suffisamment char- ig655 0,0 0,0 12,0 4,63 QJ gée d'iode — Le voltamètre est sup- primé 19636 12,3 4,5o 1 T3 i5o85 6S,o 1,57 34,50 II La liqueur iodhydrique 15372 44,3 '.77 3o,43 g Sî iSôSg 3i,6 1,87 28,50 pure se charge de plus en plus d'iode dans i5ioo 2000 igo67 66,9 .,57 36, o5 il les expériences suc- i56o3 2637 21563 32,8 2,23 35,81 a.,0 fi cessives i5gio 3296 19271 i">7 2,3o 25,44 Moy. 19967 ■S- --; — ! 'S La liqueur iodhydrique ♦20034 est sufiisamment char- 175.0 0,0 0,87 54,61 1 £ ■= gée d,*'iode •■s^ ^ S S Le voltamètre est sup- c . I9I23 0,83 57,00 ï iJ o prime %\~o. ■§■■=•£ Lu liqueur iodhydrique 1 iS636 ■ 45,57 28,0 ■..'■17 s £ -S ^ pure est renouvelée à 1 -l.§ 1 chaque expérience. , , 18398 i4o55 35,6 ^,h- Pile de voltai calor Moy. i43o6 ♦14373 t. R., iSIJS, i"' Semeitre. ( T.LWl, N" 16. ( 1234 ) Tableau II. — Électroiyse de l'acide hromliydrique. CONDITIONS DES EXPÉRIENCES. CHALEUR accusée par le calorimètre de la pile. i/l73o t. -o s I l S La liqueur broinhydri-Kioy. 14809 que pure se charge de] plus en plus de brome dans les opérations successives La liqueur bromhydri-i que est suffisamnienl- \ charjjée de brome. . . . J La liqueur bronihydri- que pure est renou- velée à chaque expé-( rience, la dernière/ exceptée ' La liqueur bromhydri-j que est suffisamment) chargée de brome. . . ; 19618 14734 14668 17296 J9747 CHALEin mise en jeu { dans i le TOllamètre et qui ne retourne pas eu circuit, rapportée â l'électrolyse de I équiva- lent d'acide. 24a3o CHALEUR accusée par le calori- mètre du Tolla- mèlre. 2162 3376 83 CHALEI.R dégagce pendant la synttièse de I équivalent d'acide, et qui reste coullnêe dans le Tollamëlre. aoi43 21 641 Moy. 20892 *i9i45 CnALELR empruntée â la pile pour éiei'lrolyser I équitaleiit d'acide. VOLUME d* hydro- gène fourni parle vol- tamètre DUREE exprimée! 28964 33922 Moj.3i/i/,3 »33ig3 2C660 26296 2gS6i Sloy. 27605 *29355 correspondant à 100 d'hydrogène dégagé dans cliaque couple 43,0 18,2 46,4 73>9 73,9 3i,6 0,0 .5,4 )5,G 16,7 17,2 10,5 2,27 2,58 2j74 ue déviation il la boussole des tangentes 3,95 4,00 3,70 3,55 5,60 ( 1235 ) Tableau III. — Electrolyse de l'acide chlorhydrique. CHALEUR ' mise en jeu CHALEUR dégagée VOLLME d'hydro- DURÉE cnALEUR dans CHALEUR pendant CHALEUR pêne exprimée ,\NGLE le vollamëlre acfnsée la synthèse eiiiprunléc fourni en do CONDITIONS DES EXPÉRIENCES. accusée par le calorimètre do et qui ne retourne pas par le calori- do I équivalent à la pile pour liar le vol- lamëlre minutes dévialton à la au circuit. mètre dacidc, élec:roIysor b(^lS50lO rapportée à du et qui reste 1 équivalent ■" -^ ""■■"" des tan- la pile. réleclrolyse Toltamèlre. confinée d'acide. correspondiinl (îcnles. de I équi?a- dans le à UiO d'hy diot;ene lentd acide. voltamètre. dégagé dans chaque couple. 1 ' J l35.S3 7'>i 25,1 0 2,20 1 i36o7 60,4 26,2 2, l3 J2 1J -a; s- II - t- La liqueur chlorhydri- I370S 3oi6o 54,. 25,7 2,25 Moy. 1 3(333 que pure se charge de plus en plusdechlorej 186a il 320 37012 56,4 26,8 2,20 s S dans les expériences 1219 19660 34877 69>3 26,6 2,25 successives 3221 26295 39043 36,2 26,6 2,25 "3 -^ 3691 24500 4-453 -A,l ^6,9 2,25 ^ 't Moy. 22692 Moy. 39596 O r- *'3977 *483ll La liqueur chlorhydri- o que est suffisamment 1^00 I 28270 5431 27155 absorption 22,7 2,45 tc i chargée de chlore.. . *i844o i. ii 12829 7^.7 3,72 13,90 13754 jo,3 4,14 i3,oo .2 « La liqueur chlorhydri- 1291/i 40,5 4,25 .2,25 Moy.i2S33 S.S que pure se charge de plusen plusdechiore ■^ — o dans les expériences .3,7 76,3 5,o3 i-,,G2 -? 1 successives 3201 Im,i 5,48 10,45 o 4312 36,0 5,67 10, 12 36375 Moy. 2943 Moy. 53,3 *45o90 « o o C-CJ .« o 3 P s '- 13545 32016 76,3 6,08 La liqueur chlorhydri- que pure se charge de '499^ 33o88 56,4 0,09 O ;: - -t i6io3 32536 43,7 6,28 i'-sl plus eiiplusdechlore dans les expériences o t^ " « Moy. 3-2547 *4l2f'2 successives f-r- = 1 "c. ■* - *- l i-~-| \ La liqueur chlorhydri- ^ "l:^ o ù / que est suffisamment 19621 abïtorplion 57.7 ^•o £^ chargée de chlore. . . OJ .= n c — i- — c C. 162.. ( 1236 ) Tableau IV. ACIDE chlorbydrique. ACIDE bromtiydrique. ALlDt iodbydrique. Synllièsc Iberniiqvie des acides en dissolutions étendues. Chaleur de dissolution des acides pris à l'état gazeux. . 41262 '7479 23-83 29742 19084 ioC58 .4475 18906 - W' H Voici niaiiileiKiiil les conséquences qui me paraissent découler de ces expériences. Considérons particulièrement l'électrolyse de l'acide iodby- drique. » Il semblerait, au premier abord, que la loi de Faraday, relative aux équivalents chimiques dans l'électrolyse, se trouve en défaut, puisque les quantités d'hydrogène dégagées dans le voltamètre et dans chaque coiq)lc de la ]Mle ne sont pas égales. En effet, le volume de l'hydrogène provenant de l'acide iodhydrique diminue rapidement à mesure que la quantité d'iode mise en liberté augmente, et le dégagement cesse bientôt complètement lorsqu'on ne renouvelle pas l'acide. 1) Mais, à cet égard, il faut remarquer, d'une part, que, quelles que soient les quantités apparentes d'acide iodhydrique électrolysées (d'après le volume d'hydrogène recueilli), l'emprunt de chaleur fait au circuit reste sensible- ment constant, connue le démontrent les nombres inscrits à la première colonne du tableau I. D'autre part, comme la chaleur accusée par le calo- rimètre du voltamètre va en augmentant, a mesure que l'hydrogène dégagé diminue, il s'ensuit (pi'il faut admettre un phénomène calorifique dû à la combinaison des éléments d'abord séparés par l'électrolyse (i), attendu d'ail- leurs que la résistance physique du voltamètre peut être considérée comme nulle. En effet, lorsque le liquide du voltamètre est suffisamment chargé d'iode, soit |)ar suite de l'électrolyse, soit par addition j)réalable (ce qui rend nul le dégagement d'hydrogène), on observe qu'il n'y a aucune cha- { I ) On constate cependant (ju^iinc partie, assez faible à la vérité, de cette clialnir est rendue au circuit, ainsi qu'il icsiilte des nombres siiivanls, 12256 et 1447^ c.ilories; le premier nombre est allèrent à la synthèse de l'acide dans le vollainèire placé fiers du calorimètre de la ])ile, et le second est afférent à la synthèse de ce même acide par les éléments pris à l'état libre. Celte chaleur rendue au circuit est plus forte lorsqu'il s'agit, au lieu de l'acide iodhy- drique, des acides biomhyilrique et chlorliydriqiie. ( 1237 ) leur accusée par le calorimètre du voltamètre. Quant au calorimètre de la pile, il accuse la totalité de la chaleur due à l'action chimique provenant de la dissolution du zinc des couples, si bien qu'en supprimant le volta- mètre du circuit, les résultats n'en sont pas changés. » Resterait maintenant à expliquer ce résultat si inattendu cpii ressort des expériences, savoir : que la quantité de chaleur accusée par le calori- mèlre contenant le voltamètre (laquelle s'accroît lorsque rh3-drogène rendu libre diminue et l'iode augmente) devient nulle lorsque le dégage- ment d'hydrogène est lui-même nul. On aurait pu penser à priori, d'après la marche des premières expériences, que l'effet thermique accusé par le caloiimètre du voltamètre atteindrait son maximum en l'absence de tout dégagement d'hydrogène. » J'établis dans mon Mémohe qu'il n'y a pas lieu d'invoquer, pour l'explication, la polarisation de l'électrode en platine par l'hydrogène, polarisation quon fait peut-être trop souvent intervenir dans les cas embar- rassants. Quant à l'hypotlièse de la production d'un courant inverse, elle ne me semble pas pouvoir expliquer un résultat en apparence aussi para- doxal. » Faut-il attribuer cette difficulté de transmission du mouvement engen- dré dans le voltamètre par la combinaison de l'iode avec l'hydrogène, tant que ce dernier se dégage (mouvement du même ordre que celui qui se pro- duit dans chaque couple voltaïque et qui se transmet au circuit), à la pro- duction simultanée d'un second mouvement d'un autre ordre et au voisi- nage immédiat du premier? Ce second mouvement, qui serait dû au passage de l'hydrogène naissmit à l'état d'hydrogène ordinaire, modifierait essentiellement le premier et le rendrait impropre à se communiquer au circuit. Je présente provisoirement cette interprétation sous toutes ré- serves. " J'ai déjà eu l'occasion de faire remarquer, dans un précédent Mémoire, que l'effet thermique dû à la combinaison des éléments différait, suivant que ceux-ci étaient pris à l'état ordinaire ou dans les conditions où ils sortent des combinaisons, c'est-à-dire à Vétat naissant. )) Des expériences dont il s'agit maintenant, on peut dégager une con- clusion semblable à l'égard de l'acide iodhydrique. » En effet, si l'on considère la chaleur mise en jeu dans le voltamètre pour l'électrolyse de cet acide, on trouve en moyenne i83i5 (i) unités de (i) Ce nombre doit être considéré comme un minimum, puisqu'une partie de la chaleur ( 1238 ) chaleur (tableau I, i" colonne). D'autre part on trouve \[\kl^ unités pour la clialeur de combinaison de l'iode et de l'hydrogène, à l'état ordinaire, pour constituer l'acide iodbydrique dans les mêmes conditions de dilution (tableau IV). Ce dernier nombre coïncide d'une manière satisfaisante avec 14373, qui résulte de l'analyse thermique de ce même acide lorsque le voltamètre est placé dans le calorimètre de la pile (tableau I, 5* colonne). La différence, par rapport à i83i5, est donc considérable. » L'effet thermique dû à la formation de l'acide iodhydrique conduit encore à une conclusion intéressante; cet effet serait négatif en l'appliquant à la combinaison de l'iode et de l'iiydrogène pour constituer l'acide iodhy- drique gazeux. En effet, si de i4475, chaleur de formation de l'acide étendu, on soustrait 18906, qui représente la chaleur dégagée par la disso- lution dans l'eau de l'acide gazeux, on obtient — 443 1, nombre négatif, c'est-à-dire qu'il y aurait une absorption de chaleur égale à ce nombre pen- dant la formation de l'acide iodhydrique, ou, en d'autres termes, la ségré- gation chimique de l'iode et de l'hydrogène serait accompagnée d'un dé- gagement de chaleur représenté par 443' imités. L'acide iodhydrique, corps peu stable, ccniiiie on sait, présente donc les propriétés des corps que l'on peut appeler explosifs (i), tels que le protoxyde d'azote, les acides du chlore et de l'oxygène, etc., corps qui ne peuvent d'ailleurs être pro- duits par l'union directe de leurs éléments. » Les considérations présentées au sujet de l'acide iodhydrique peuvent être reproduites pour l'acide bronihydrique. Les nombres qui résultent des expériences sont inscrits au tableau IL w Quant à l'acide chlorhydrique, son étude présente des résultats ana- logues aux précédents (tableau 111), sauf une différence très-importante que je dois faire ressortir. L'augmcnlation de l'effet thermique, c[ui croît employée à rclectrolysc est rendue au circuit, ainsi (]ne je l'ai déjà fait reniarriuer pins liant. (1) .l'ai cru devoir accepter cette dénomination, i)iO])Osée si heureusement pai- M. lIiMiri Sainte-Claire Deville pour les corps de cette catégorie, à l'exclusion d'une autre expiession, nouvellement introduite, se rapportant à une classe de phénomènes sur ksquiis feu Siiber- niann et moi avons les premiers a[)pelé l'airenlion des pliysiciens et des chimistes, et dont j'ai signalé, depuis, de nouveaux exemples {/o«/7/«/ cJc Chimie et de Pharmacie, S" série, t XXIV, p. •?.4i; i853). Je crois qu'il faut repousser toute désignation qui tendrait à impliquer une notion inexacte du travail de la combinaison chimique, doni le signe doit toujours être considéré conunc positif, lorsqu'on a fait la part des effets thermiques dus aux modifications (ju'éprouvent certains éléments pour devenir aptes à la combinaison. ( 1:^39 ) avec la diiniiuition du volume de l'hydrogène devenu libre dans le volta- mètre, se continue encore lorsque ce dégagement devient nul (i), ce qui n'a pas lieu dans l'électrolyse des acides bromhydrique et iodliydrique. Je crois qu'on peut expliquer ce résultat en se fondant sur des réactions secondaires, qui se continuent encore lorsque le dégagement d'hydrogène a cessé et qui s'opposent au retour de la chaleur au circuit. » Le même tableau afférent à l'acide chlorhydrique contient (5' colonne) les résultats de l'analyse thermique de l'acide chlorhydrique opérée dans le calorimètre de la pile. I^a movenne des nombres représente 32547 unités de chaleur; elle diffère très-notablement du nombre 4'2G2, qui représente la synthèse thermique du même acide également en dissolution étendue. Cette différence, qui est égale à 8715 unités, doit être attribuée à la cha- leur dégagée par la dissolution du chlore dans l'eau. J'ai dit en effet que, ilans l'électrolyse de l'acide chlorhydrique, il ne s'écliapi)ait que des traces de chlore à l'état gazeux. » J'ai cru remarquer que la chaleur restituée au circuit semble augmen- ter avec la lenteur de l'électrolyse des hydracides étudiés. J'ai voulu savoir s'il en était de même lorsqu'on ralentit l'électrolyse d'une dissolution saline placée dans un voltamètre dont les lames sont formées du même métal que celui qui existe dans la dissolution électrolysée. » Voici les résultats des expériences : Chaleur qui reste confinée dans le vollanièlre pour I oquh-alent Caioriraèlre Calorimètre de sulfal.^ de cuivre de dti décomposé la pile. vollamèlre. et régénéré. Voltamètre à sulfate de cuivre et à lames de cuivre 19804 4"' 20o5 Voltamètre à sulfate de zinc et à lames de zinc >• 433 2i65 Voltamètre à sulfate de cadmium et à lames de cadmium » 241 i2o5 Voltamètres supprimés '9756 » » )) Il suffit de comparer le résultat moyen ci-dessus, afférent au sulfate de cuivre, aux résultats fournis par des expériences plus anciennes (2), et dans lesquelles je n'avais pas encore songé à ralentir l'électrolyse à l'aide (i) On remarque même une léi,'èie absorption accusée par l'ascension du liquide dans le tube al)du( teur du gaz. (2) Voyez Comptes rendus, t. LXIII, p. 369; 1866. ( 1240 ) d'un rhéostat, pour se convaincre que les choses se passent de la même manière, qu'il s'agisse du sulfate de cuivre ou des hydracides étudiés dans le présent Mémoire. » Il en est de même pour l'électrolyse de l'acide siilfinique étudiée dans le Mémoire précité. En effet, ayant ralenti autant que possible l'électro- lyse de SO*H, j'ai obtenu les résultats ci-après : Chaleur qui reste confinée dans le voUamèlre Calorimètre Calorimètre iiour i équivalent Angle de du d'acide sulfurique dé- de la pile. voltamètre. composé. déviation. Voltamètre à acide sulfurique et à lames de platine 8261 3456 17282(1) i°,82 » Enfin, j'ai rattaché aux études qui précèdent la décomposition de l'eau par la pile (2). Cette décomposition se produit avec une extrême lenteur, et, dans les conditions où je me trouvais placé, il ne m'a pas été possible d'en faire l'étude thermique; je me suis borné à étudier les phé- nomènes chimiques qui accompagnent cette décomposition. Je rattache éga- lement à cette étude les résultats thermiques et chimiques afférents à la décomposition de l'eau iodée, broniée et chlorée, décomposition qui est de phis en plus facile en partant de l'iode, pour remonter au chlore, de telle sorte que l'eau chlorée se décompose presque aussi rapidement que l'acide (i) Ce nombre 17282 doit être diminué de 4i3i unités, par suite de la formation d'une cerUiine quantité d'eau dans le voltamètre pendant l'électrolyse de l'acide sulfurique. lùi effet, en électrolysant l'acide sulfurique sans riiéostat, il se dégage dans le voltamètre 99'"', 3 d'hydrogène et 44'°'' ^ d'oxygène pour 100 volumes d'hydrogène mis en liberté dans chaque couple. En opérant, au contraire, avec interposition du rhéostat dans le circuit, il ne s'est dégagé que 89'"', 3 d'hydrogène et 38'°', 7 d'oxygène pour 100 volumes d'hydrogène mis en lilierté dans chaque couple. D'où il suit que, dans le premier système d'expériences, il ne se forme pas sensiblement d'eau, bien que l'oxygène provenant de l'électrolyse ne se trouve pas, à beaucoup près, en totalité dans le mélange gazeux, et que, dans le second système d'expériences, il y ait formation d'eau et une disparition d'oxygène plus forte que celle qui correspond à l'eau formée. Des résultats analogues peuvent être observés lorsqu'on ralentit l'électrolyse du stilfate de cuivre dans un vollamè're à lames de platine. Dans ce cas, l'oxygène libre recueilli est tou- jours inférieur en volume à la moitié du volume de l'hydrogène dégagé dans chaque cou])le. (2) On pourrait objecter que dans un précédent Mémoire [Comptes rendus, t. LXVI, p. 260; 1868), j'ai dit que Vcnn n'était pas un éiccirniytc. Cette expression est en elle- même trop absolue, et je ne l'avais employée qtu- pour faire ressortir l'extrême différence qui sépare l'électrolyse de l'eau de celle des composés salins, différence que j'apprécie dans mon Mémoire détaillé. ( '2/,. ) chlorhydrique en dissolution, et que l'emploi du rhéostat devient néces- saire pour rendre négligeable la résistance physique du voltamètre. L'é- tude des phénomènes chimiques qui se produisent dans l'action du courant sur ces dissolutions aqueuses me fournit une explication de l'aptitude de plus en plus accusée que l'eau présente à l'électrolyse dans ces conditions. )) Je signalerai en terminant la possibilité que j'ai constatée d'électro- lyser l'acide chlorhydrique gazeux. » Les limites de cette communication ne m'ont pas permis de discuter quelques points des magnifiques travaux de Faraday sur l'électrolyse, les- quels comprennent certains faits relatifs aux hydracides que je viens d'étu- dier au point de vue thermique, et de signaler la cause de quelques diver- gences, soit dans les résultats, soit dans l'interprétation. Cette discussion ne pourra trouver sa place que dans mon Mémoire complet. » M. LE Président entretient l'Académie de la cérémonie des obsèques de M. Pouillet, qui a eu lieu le i6 juin. Un grand nombre de Mendores de. l'Académie ont accompagné la dépouille mortelle de M. Pouillet jusqu'à sa dernière demeure : M. Edm. Becquerel a pris la parole au nom de l'Aca- démie; M. H. Sainte-Claire Deville, au nom delà Faculté des Sciences de Paris. NOMEVATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination tl'un Membre qui remplira, dans la Section de Mécanique, la place laissée vacante par le décès de M. L. Foucault : Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant Sg, M. Phillips obtient 36 suffrages. M. Rolland. . 20 » M. Tresca 2 » M. Reech 1 » M. PniLLiPSj ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approliation de l'Empereiu-. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission de neuf .Membres, chargée déjuger les pièces adressées au concours pour le prix delMédecine et de Chirurgie : MM. Nélaton, Andral, Cloquet, St. Laugier, Cl. Bernard, Longet, Bouillaud, Cosie, Robin obtieiuient la majorité des suffrages. C. 1;. ib(i8, i" Semestre. [T. tWl, ^'> 215) '63 ( 1242 ) MÉMOIRES LUS. ZOOLOGIE. — Noie sur t'exisleiicc d'un Pélican de i/imide taille dans les tourbières d' yhig lelerre ; par M. Alph.-Milxe Eow.vrds. (Renvoi à la Section de Zoologie.) « On ne sait que bien peu de chose sur les oiseaux dont on trouve les débris enfouis dans les tourbières, et jusqu'ici on n'a jamais tenté d'en faire la détermination précise. Il y aurait cependant un grand intérêt à entre- prendre cet examen et à chercher quelles sont les espèces de cette classe qui habitaient nos contrées à l'époque où le Castor, l'Urus, l'Aurochs et le Cerf à bois gigantesques vivaient en grand nombre dans les forêts et sur les bords des cours d'eau. J'ai pu me convaincre récemment que des investi- gations de ce genre pourraient donner des résultats importants. » Les toiu'bières des environs de Cambridge, en Angleterre, ont fourni un assez grand nombre d'ossements d'oiseaux que M. Seeley et M. Alf. Newton ont bien voulu soumettre à mon examen. J'ai été frappe de trouver parmi ces débris un os de Pélican. Cet os qui appartient au musée Wood- wardien a été extrait des tourbières des districts marécageux [Fenlanch) qui couvrent la partie nord du comté de Cambridge. Ces dépôts ont été étu- diés avec beaucoup de soin par M. Seeley, qui, avec son obligeance habi- tuelle, m'a fourni sur ce sujet des renseignements précieux. » Au-dessous d'une tourbe en voie de formation, d'épaisseur variable et contenant quelques coquilles d'eau douce ainsi que des végétaux vivants, se trouve une argile remplie par places de coquilles marines et renfermant quelques débris de mammifères marins. Cette argile repose sur un lit de tourbe où l'on rencontre des troncs d'arbre, dont quelques-uns sont encore placés verticalement. C'est dans cette couche que se trouvent les ossements de vertébrés terrestres, et, bien qu'on n'ait pas noté la position exacte où a été recueilli l'humérus du Pélican, sa couleur et sa nature indiquent qu'il provient de cette assise tourbeuse. I^es manunifères que l'on y a signalés appartiennent aux espèces suivantes : Bosjronlosus, Bas primigenius, Cervus megaceros, Ursus arctos, Luira vulgaris, Canis lujjus^ Cervus elaplius, Cervus capreolus, Sus scrojjlia, Castor Europœus; enfui j'ai pu reconnaître plusieurs espèces d'oiseaux tels que le Cygne [Cygnus ferui), le Canard sauvage [Anas boschas], la Sarcelle [Ànas (juerqucdubi ) , le Grèbe hiqij)é ( Podiceps (ristatus), le Butor [Ardea stellaris), et le Foulque Morelle [Fulica alra). Ces oiseaux se ( 10-43 ) voient encore aujourd'hui en grand nombre sur la côte est de l'Angleterre. Leur présence dans les tourbières n'a donc rien qui puisse nous surprendre, mais il n'en est pas de même pour le Pélican, qui n'appartient pas à la faune des Iles-Britanniques, car les rares individus que l'on y a rencontrés avaient été entraînés par les vents bien loin des régions qu'ils habitent d'ordinaire. Or on ne peut expliquer de la sorte l'existence de notre Pélican dans les dépôts tourbeux des environs de Cambridge. L'os en question provient, en effet, d'un jeune oiseau, trop faible par conséquent pour entreprendre des voyages lointains. Il suffit de jeter un coup d'œil sur le fossile dont je fais ici l'histoire, pour s'assin-er que le travail d'ossification n'était pas encore terminé, ainsi que l'indique l'état des extrémités articulaires. On ne peut donc penser un seul instant que cet oiseau ait quitté le sud de la Russie ou l'x^frique, et que, dévié de sa route par les courants atmosphériques, il soit venu mourir en Angleterre sur les bords des marécages où se déposaient les couches tourbeuses dans lesquelles on l'a découvert. Une semblable ex- plication est inadmissible, et évidemment ce Pélican était originaire de cette contrée. » L'humérus dont il est ici question présente des dimensions très-consi- dérables. Ses extrémités articulaires sont incomplètes, il n'est donc pas dans son intégrité, et évidemment, par les progrès de l'âge, il se serait notablement allongé. Quoiqu'il en soit, il mesure environ 87 centimètres. Connaissant la longueur cfe l'os du bras, on peut facilement en déduire celle de l'aile tout entière, car chez les Pélicans les proportions des divers os qui forment la charpente solide du membre antérieur ne varient que très-peu. Ainsi, si l'on représente la longueur du bras de ces oiseaux par 100, celle de l'avant- bras serait ii3 et celle de la main 78. Par conséquent, en admettant que chez notre Pélican des tourbières les proportions de ces os aient été les mêmes, l'avant-bras aurait mesuré [\i centimètres et la main 29, ce qui porte à i™,o8 la longueur totale de l'aile dépourvue de ses plumes. » J'ai comparé le fossile des tourbières de Cambridge à plusieurs humérus de Pélicans adultes appartenant à diverses espèces, tels que Petecanus Onocro- talus,P.crispus,P.PhilippinensisetP.T/iagus,ie n'en ai pas rencontré un seul dont les dimensions fussent les mêmes; c'est à peine si les |)lus grandes Ono- crotales se rapprochaient. Doit-on d'après cela considérer l'oiseau des tour- bières comme une espèce distincte et de taille plus considérable? Cette sup- position est assez vraisemblable; mais il serait peut-être prématuré de vouloir établir dès aujourd'hui un type spécifique nouveau, et avant de l'ins- crire dans nos catalogues systématiques il me semble plus prudent d'attendre i63.. ( 1244 ) que de nouvelles recherches aient amené la découverte de quelques parties du squelette provenant d'oiseaux adultes, qui pourront nous f'^ire connaître plus exactement les proportions de notre Pélican britannique. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCAMQUE APPLIQUÉE. — iVo/e complémentaire sur l'application ilcs formules générales dit mouvement des Uijuidcs à r écoulement des corps solides; par 31. Tresca, présentée par M. de Saint-Venant. (Commissaires précédemment nommés : MM. Morin, Combes, de Saint-Venant.) « Les formules de la Note que nous avons présentée le 2 5 mai dernier étaient relatives au mouvement permanent d'un bloc solide, maintenu à niveau constant, c'est-à-dire dans l'hypothèse, matérialisée déjà dans quel- ques-unes de nos expériences en remplaçant, à des intervalles très-rappro- chés, la matière écoulée par un égal volume de matière ajoutée, comme dans l'écoulement des liquides à niveau constant, à la partie supérieure du bloc, sous la forme d'une couche d'égale épaisseur. » Si l'on voulait appliquer ces formules à l'écoulement successif d'un même bloc, dont la face supérieure s'abaisserait par le fait même de l'écou- lement, il faudrait tenir compte de cet abaissement continuel, et, pour employer exactement la même méthode, il suffirait de faire remarquer que le solide passera successivement par les différents états correspondant aux hauteurs décroissantes H — \t, variables avec le temps t, compté à partir de l'origine de l'écoulement, la hauteur primitive du bloc étant alors repré- sentée par H. M Les quantités A, B, C, A', B', C des formules précédentes passeront successivement par différents états de grandeur, qu'il sera facile d'exprimer en fonction du temps t en tenant compte de l'ordonnée variable Yt de la face supérieure du bloc, dans l'une quelconque de ses positions par rapport à sa position primitive. » Nousconsidérerons comme précédemment, d'une manière distincte, les bandes extérieures et le prisme central dont la base est limitée par l'orifice. » Pour les bandes extérieures, nous avons trouvé {Comptes rendus, t. LXVI, p. 1029). (6) u = kx -h B, (7) i' = -Aj-+-C. ( i^/iS ) » Pour déterminer les trois quantités A, B, C, engagées dans ces relations, nous exprimerons que les deux équations doivent être satisfaites, soit pour un point quelconque de chacune des bandes prismatiques extérieures, soit pour un point quelconque de la paroi extérieure du bloc. » Pour cette dernière paroi, on doit avoir simultanément u = i», .r = R|, ce qui donne, en éliminant B par différence, u= — A(R — x). » Pour la face supérieure des bandes extérieures, la vitesse v est constam- ment égale à la vitesse V du |)iston, pour toute position de la base supé- rieure caractérisée par la valeur y = Vf, à un instant quelconque de l'écoulement, ce qui fournit t. = _ A(jr — VO + V. M Enfin, pour tous les points de la face inférieure de ces mêmes bandes, V on a évidemment f = o pour j^ = H, d'où A = _y^^ ce qui conduit aux équations finales, de mêmes numéros que celles de la Note précédente, H-r ;8) f = v (9) - "=-V H — Vf R — H — Vr » Pour la matière du prisme central, les équations dont nous devrons nous servir sont encore (6 6k) î«' = A'.r + B', et les trois quantités A', B', C, variables suivant les diverses périodes de l'écoulement, seront obtenues d'après les mêmes considérations. » Pour le plan vertical moyen, dont la position reste absolument con- stante, on a nécessairement u' := o pour x =.o, ce qui donne B' = o et u' = h! X. » Pour la face supérieure, la vitesse v' est toujours égale à la vitesse du piston, ce qui donne v ' = V pour j = Vt, et, par suite, «^' = — A(J-V0 4-V• )) Enfin, pour la face inférieure, c'est-à-dire pour j> = H, on doit avoir, ( 1246 ) par suite de la constance du volume total, v' =: \ --■, ce rpii permet de dé- terminer A'. » Cette détermination conduit dès lors aux relations analogues à celles que nous avons désignées sous les n"^ 8 bis et 9 bis : , ... , — V R — R, (9 M «=5— vT-^T--^- » Si l'on faisait t = o dans tontes ces formules, on retrouverait exacte- ment les relations déjà données pour le cas de l'écoulement à niveau. » Quant à l'application des formules qui donneraient la mesure des pressions, elle exigerait, par suite de la variation du mouvement, que l'on y introduisît de nouveaux termes provenant des inerties dues aux accéléra- tions. Les courbes d'égale pression affectent alors les diverses formes des courbes du second degré, mais nous regardons leur discussion comme inu- tile jusqu'au moment où nous aurons pu déduire de nos expériences les pressions dans les divers sens de la masse solide. » Les nouvelles équations doivent être considérées comme plus générales que les précédentes, et, en même temps qu'elles caractérisent mieux les phé- nomènes, elles sont plus favorablement disposées pour comparer les diverses circonstances de l'écoulement des corps solides, à niveau variable, avec l'écoulement des fluides dans des conditions analogues. » PHYSIQUE. — Etudes sur les piles de sel gemme et sur leur emploi dans les re- cherches relatives aux rayonnements obscurs. Note de M. P. Desai.ns. (Renvoi à la Section de Physique.) « Lorsqu'on étudie les propriétés de la chaleur émise par les sources à basse température, on est souvent arrêté par la difficulté que l'on éprouve à se procurer cette chaleur, dans un état de polarisation bien connu, et sous forme de faisceaux qui soient suffisamment intenses sans toutefois être formés de rayons trop divergents. » Des piles polarisantes formées de plaques de sel gemme peuvent être alors fl'un grand secours, et je demande à l'Académie la permission de lui communiquer quelques-uns des résultats que leur emploi m'a permis d'obtenir. ( '247 ) » Je dois à l'obligeance de M. Ruhmkorff celles dont je fais usage. Elles sont formées de lames bien pin'es, ayant 3 ou 4 millimètres d'épaisseur et environ 5o centimètres carrés de surface. Je possède une dizaine de ces lames, et j'en puis former une ou plusieurs piles que je fixe dans de gros tubes de cuivre noircis à l'intérieur. Les tubes peuvent tourner autour de leur axe, de sorte cpi'il est toujours facile d'orienter dans tel azimut que l'on veut le plan de réflexion sur la pile. ■■ Pour donner une idée des effets que l'on peut obtenir avec ces appa- reils, il suffira de citer l'expérience suivante: le rayonnement d'une lame de cuivre, chauffée à i6o degrés, traversait deux piles de quatre lames cha- cune, placées sur le prolongement l'une de l'autre, et il venait ensuite tomber sur un appareil thermoscopique placé à environ o"',75 de la source. » Quand les plans de réflexion des deux appareils étaient parallèles, les déviations produites s'élevaient à 12 degrés; elles étaient réduites à 7, lorsque l'on tournait l'une des piles de 90 degrés sans rien changer, bien entendu, au reste de l'orientation. » Les piles de sel gemme permettent donc de polariser commodément les rayons de basse température, et cela sans en diminuer l'intensité dans une proportion trop considérable. De plus, elles se prêtent à une graduation directe. Pour savoir dans quelle proportion une pile donnée polarise un faisceau de chaleur qui la traverse^ on s'en procure une seconde qui lui soit toute semblable; puis, après les avoir placées exactement sur le pro- longement l'une de l'autre , on les fait traverser par un même rayonnement, d'abord en rendant parallèles entre eWs. leurs plans de réflexion, puis en les croisant. Soient p et .) l64 ( I25o ) de sel gemme bien pure et très-peu épaisse. Les résultats que donne l'expérience coïncident avec ceux du calcul dans l'hypollièse que j'ai énoncée. » PHYSIQUE. — Sur les bis de Cinduclioîi. Note de MM. Jimin et Roger. (Renvoi à la Section de Physique.) « Dans une précédente communication, nous avons annoncé que la chaleur régénérée dans le circuit extérieur d'une machine magnéto-élec- trique, marchant avec mie vitesse constante, suivait la même loi qu'avec une pile ordinaire. Notre machine était composée de six plateaux tour- nants, munis chacun de seize bobines assemblées en tension. Ces plateaux étaient eux-mêmes 6xement réunis en quantité., c'est-à-dire que les pôles de même nom de chacun d'eux aboutissaient à deux points communs, d'où partait et où aboutissait le circuit extérieur. Depuis cette époque, notre machine a été remise à neuf, et des dispositions ont été prises pour combiner les divers plateaux de toutes les manières possibles. Nous allons faire connaître aujoiu-d'hui les résultats qu'on obtient en en prenant I, 2,. . . , 6,. . . , ?i, assemblés en quantités. » Si l'on réunissait de la même façon n piles, de force électromotrice A et de résistance r, on constituerait un électromoleur unique de force A et de résistance -: l'intensité i du courant, avec une résistance extérieure jo, serait A - -+- ■>■ n et la quantité de chaleur C régénérée dans cette circonstance serait donnée par la formule C: A»r ^-■■y Or, en opérant avec i, i,..., 6,..., 7i plateaux, nous avons trouvé que la machine vérifiait cette formule, en posant j)our A" et /■ les valeurs iSr3, 12 et I lo. » Voici quelques-uns de nos résultats : ( I25l ) Calories régénérées dans le circuit. 2 plateaux. 3 plateaux. .'( plateaux. 5 plateaux. 6 plateaux. Résistante .r. Obs. Cale. Obs. Cale. Obs. Cale. Obs. Cale. Obs. Cale. 7,52 1,27 1,56 2,72 3,14 4,75 4,98 6,20 7,01 8,35 8,36 i5,o4 2,3o 2,48 4,55 4,58 6,65 6,77 g,o5 8,91 10, 85 ;i,oo 22,56 2,86 3,o5 5,18 5,24 7,45 7,32 9,57 9,24 10,71 10,99 3o,o8 3,26 3,37 5,62 5,5o 7,35 7,37 9,3o 9,02 10, 5i 10, 45 46,40 3,69 3,67 5,66 5,47 7,00 6,91 8,20 8,02 9,o5 9,01 69,60 3,81 3,65 5,33 5,02 5,90 6,00 6,76 6,74 7,40 7,32 92,08 3,70 3,41 4,49 4,5o 5,09 5,2[ 5,60 5,81 5,60 6,i3 » Les lois que nous venons d'établir ne doivent pas être considérées comme particulières à l'instrument qui nous a servi; nous les regardons comme s'appliquant à tous les électromoteurs de même sorte, comme expri- mant les lois générales de l'induction. « Désormais on pourra calculer l'effet de ces machines comme on cal- cule celui des piles, ce qui permettra d'en régler l'emploi avec intelligence; il suffira d'avoir déterminé les constantes A et r. Nous avons déjà, sur ces constantes, un renseignement sur lequel il faut insister. » Quand il s'agit d'une pile à courant constant, la résistance intérieure r est celle des liquides contenus dans les auges; il n'en est point ainsi dans notre machine: /est un simple coefficient qui satisfait à la formule, mais qui est beaucoup plus grand que la résistance intérieure de l'un des pla- teaux; il est égal à iio tours du rhéostat, et cette résistance n'en vaut que 16. » Il faut donc admettre que, pour les courants très-courts et renversés qui se développent dans les plateaux au moment du passage des courants inducteurs, les bobines possèdent une résistance très-grande, très-supé- rieure à celle qu'on leur trouve avec des courants prolongés, à celle, en un mot, qui entre dans la formule de Ohm. » Cette circonstance seule caractérise l'induction, puisque c'est le seul changement qui s'introduise dans les formules; mais seule elle suffit pour expliquer les effets observés. En effet, si la machine magnéto-électrique n'avait d'autre résistance que celle de ses fils, 6 plateaux assemblés en quantité vaudraient moins de 6 inètres de fil normal de cuivre; elle fonc- tionnerait comme une pile thermo-électrique, et, n'ayant point de résis- tance propre, elle ne donnerait ni lumière ni effets de tension. » La tension est, au contraire, le caractère essentiel de l'induction; elle ne peut être produite que par un éleclromoteur de grande résistance, et, 164.. ( laSa ) en découvrant adjourd'liui que cette grande résistance existe dans les bobines au moment où elles deviennent le siège de l'intluction, nous expli- quons des effets jusqu'à présent incompréhensibles, et nous faisons conce- voii- la transformation de l'électricité dynamique en électricité de tension. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Des causes de désordre auxquelles sont soumises les boussoles des navires enfer; modificalious à apporter dans la construction de leurs coques (suite); par M. AnsoN. (Commissaires précédemment nommés : MM. Fizeau, Edm. Becquerel, Dupuy de Lôme.) « Les armatures appliquées sur les navires de guerre, et qui sont com- posées d'épaisses plaques de fer, exercent nécessairement sur la boussole de puissantes influences. Si elles se totalisaient, elles ajouteraient à l'action perturbatrice exercée déjà par la coque; mais, si on les disposait de façon à ce qu'elles se fissent équilibre, leur action serait détruite. » Ce résultat est facile à obtenir. En effet, les plaques de blindage n'ont pas besoin d'être liées entre elles, et elles sont déjà séparées de la coque par d'épaisses couches de bois dur; la seule communication qu'elles aient avec cette coque est établie par les vis qui servent à les fixer en place. Or, si l'on se reporte à ce qui a été dit précédemment à l'égard des effets du con- tact, on est parfaitement fondé à conclure que tout déplacement du ma- gnétisme entre ces plaques et la coque restera proportionnel à la section de ces vis, et, par conséquent, négligeable. Quant à l'isolement des plaques entre elles, l'espace le plus réduit suffit pour le produire, et l'interposition d'un corps étranger quelconque pourrait l'assurer. » On a proposé de détruire l'influence du magnétisme, en immobilisant son action. Il suffirait pour cela, disait-on, de construire les navires en feuilles d'acier trempé et aimanté. Une telle solution est si impraticable, qu'il n'y aurait pas lieu de l'examiner, si elle ne fournissait l'occasion de con- stater une jiropriété intéressante du magnétisme. Ce fluide existe, en effet, dans l'acier trempé et aimanté, au même état de liberté que dans le fer doux : son action perturbatrice, dans un navire construit en acier trempé et aimanté, serait donc la même que dans un navire en fer. » On vérifie ce principe avec une extrême facilité. Il suffit de présenter un barreau aimanté à une aiguille, en l'orientant convenablement. Lorsque le barreau est tenu dans un plan horizontal, perpendiculairement au plan d'inclinaison, l'attraction et la répulsion qu'il exerce par son état magnétique ( 1253 ) libre se détruisent et ne modifient pas celles qu'il exerce par son état fixe. Aussi, l'attraction et la répulsion résultantes apparaissent-elles avec des puissances égales. Si le même barreau est tenu dans le sens de l'inclinaison, le pôle austral devient plus puissant que le pôle boréal. Or ils étaient pré- cédenuiient égaux, donc l'accroissement pris par le pôle austral sur le pôle boréal est dû à l'action additionnelle du magnétisme libre. Celui-ci, en effet, ne change pas de sens lorsqu'on retourne le barreau et, par conséquent, augmente l'action du pôle austral qui lui est semblable, tandis qu'il diminue celle du pôle boréal qui lui est contraire. » Une application en grand, précieuse par l'enseignement qu'elle fourni- rait, pourrait être bien facilement tentée sur la coque des avisos que l'État fait construire en ce moment. Ils sont exécutés par tronçons réunis suivant des maîtres-couples. Il suffirait d'intercaler dans l'assemblage une bande de cuivre et d'employer des rivets en bronze, pour réaliser une application complète. L'observation de la boussole, pendant une évolution entière faite par deux navires semblables, mais dont l'un n'aurait pas reçu l'appli- cation du procédé, donnerait à la fois la mesure du mal à corriger et celle de la valeur du moyen correctif employé. » (' M. Trêves informe l'Académie qu'il a communiqué à M. le Ministre de la Marine un projet de construction nouvelle des boussoles des navires, fondé sur le magnétisme de rotation. Depuis quelque temps, il a entrepris chez M. Ruhmkorff des expériences démontrant l'influence du cuivre rouge sur l'aiguille aimantée, quant à l'amplitude de ses oscillations. Amortir les mouvements accidentels de l'aiguille (si sujette, à bord, à être jetée de côté et d'autre), à la façon des galvanomètres de Weber, en appliquant la belle découverte d'Arago, tel a été le but de M. Trêves. M De plus, la masse du plateau disposée en dessous de l'aiguille étant un incontestable élément d'influence, M. Trêves pense qu'il y a peut-être lieu d'espérer qu'il y aura, dans de semblables dispositions, un élément d'atté- nuation de l'influence magnétique des coques en fer. >i Les expériences de M. Arson tendraient à le faire croire; mais l'expé- rience, seule, à bord, en temps et lieu, pourra jeter quelque lumière sur ce point. » L'idée de M. Trêves repose donc sur une application du magnétisme de rotation, et c'est celle qui sera bientôt expérimentée. Les habitacles seraient désormais en cuivre rouge épais, et l'on installerait, au-dessous de chaque rose, un épais plateau horizontal du même métal. L'expérience qui ( 1254 ) sera faite nous éclairera sur les épaisseurs à douner au métal et sur leur influence. » (Commissaires : MM. Fizeau, Edm. Becquerel, Dupuy de Lôme.) M. T. Desmartis adresse deux Notes, ayant pour titres : « Inoculations des virus aux végétaux » et « Note sur laguérison des vers à soie ». L'au- teur pense que les préparations phéniques peuvent détruire la maladie qui pèse si lourdement sur l'industrie séricicole. (Renvoi à la Commission de Sériciculture.) M. Dumas, à propos de la Note qui précède, confirme les nouvelles qu'il a transmises à l'Académie dans la séance précédente, an sujet de la supé- riorité des résultats obtenus par M. Pasteur sur tous les autres procédés employés jusqu'ici. M. Le Morvan, en adressant à l'Académie un exemplaire de son « Traité sur le choléra indien », joint à cet envoi une Note concernant l'efficacité du sulfate de quinine, et les droits qu'il pense avoir à la priorité pour l'emploi de ce traitement. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un volume des « OEuvres de É. Verdel, publiées par les soins de ses élèves «. Ce volume, le premier paru d'une collection (|ui en comprendra huit, est le tome I" du Cours de Physique professé à l'École Polytechnique : il est publié par M. Em. Fernet. M. LE Secrétaire perpétuel donne lecture à l'Académie des principaux articles de la donation faite à l'Académie, par M'"" veuve Poncelet, d'une somme de cinquanle mille francs « qui devra être exclusivement affectée à la fondation d'un prix destiné à récompenser l'auteur français ou étranger du travail jugé par l'Académie des Sciences le plus utile poiu' les progrès des Mathématiques pures ou appliquées ». (Renvoi à la Commission administrative.) ( iaS5 ) M. W. Jenker, de Berlin, en informant l'Académie qu'il est l'auteur du Mémoire adressé au concours du prix Bordin pour 1867 avec l'épigraphe Sine experientiâ niliil siifficienter sciri polest^ Mémoire auquel une médaille a été décernée, adresse ses remercîments. PHYSIQUE. — Sur tes courants secondaires et leurs applications. Note de M. G. Planté, présentée par M. Edm. Becquerel. « L'observation de l'intensité du courant secondaire développé dans un voltamélre à électrodes de plomb m'a conduit, eu 1860, à la construction d'une pile ou batterie secondaire, permettant d'accumuler, jusqu'à une cer- taine limite, le travail de la pile voltaïque (i). Je viens faire connaître au- jourd'hui les nouvelles dispositions que j'ai données à cet appareil, ainsi que les effets de quantité et de tension qu'il permet d'obtenir. » L'instrument que je désigne sous le nom de batterie secondaire de quan- tité se compose d'un vase rectangulaire en gutta-percha, nuuii de rainures latérales très-rapprochées les unes des autres et contenant un plus ou moins grand nombre de lames de plomb immergées dans de l'eau acidulée par l'acide sulfurique. Les lames de rang impair sont réunies ensemble et peuvent être mises en communication avec l'un des pôles d'une pile; les lames de rang pair sont également réunies et peuvent être mises en relation avec l'autre pôle, de sorte que toutes les lames ne forment qu'un seul élé- ment secondaire de grande surface. » En faisant agir pendant quelque temps, sur un appareil de ce genre, formé de six lames de plomb carrées, de 20 centimètres de côté, le courant de deux petits couples à acide nitrique, de 7 centimètres de hauteur, et en interrompant ensuite son action, à l'aide d'un commutateur, pour fermer le circuit secondaire, on obtient l'incandescence temporaire d'un fil de platine de i millimètre de diamètre et de 8 centimètres de longueur, résultat qu'il serait impossible de produire avec la faible source fournis- sant le courant principal. » Pour obtenir des effets plus puissants, j'ai construit des batteries de vingt et de quarante lames de plomb réunies en siuface; ces batteries produisent des effets calorifiques très-intenses, tels que la fusion de tiges de fer ou d'acier, après avoir été chargées avec une pile composée seu- lement de deux ou trois couples de Bunsen, de iSàao centimètres de hauteur. (i) Comptes rendus, 1860, t. L, p. Qi^o. ( 1256 ) » Dans la produclion d'un grand nombre d'effets de l'électricité vol- taïque, la quaiitité de l'électricité fournie par le courant ne suffît pas, si elle n'est accompagnée d'une certaine tension. M. Thomsen, de Copenhague, a fait connaître en i865 (i) une batterie de polarisation basée sur le courant produit par des électrodes de platine platiné, et à l'aide de laquelle il a obtenu une série de courants secondaires assez rapprochés pour fournir un courant continu d'une tension supérieure à celle du courant principal. » J'ai pensé qu'on pourrait utiliser le courant si intense fourni par les électrodes de plomb pour la production d'effets temporaires d'une grande tension, et j'ai atteint ce but en disposant les couples secondaires de ma- nière à pouvoir être chargés simultanément en quantité, et déchargés en- suite en tension. M La batterie secondaire de tension que j'ai construite se compose de qua- rante couples secondaires, formés chacun d'un vase très-étroit en gutta- percha, contenant deux lames de plomb de 10 sur 30 centimètres, immergées dans l'eau acidulée. Les pôles de tous les couples, contenus dans une même boîte, aboutissent à un commutateur à bascule fixé à l'appa- reil et ayant pour objet de les réunir, soit en surface, soit en tension. » Si l'on charge cette batterie, à l'aide de trois éléments de Bunsen de moyenne dimension, et qu'on abaisse la bascule du commutateur de ma- nière à fermer le circuit secondaire, on peut produire l'incandescence, pen- dant quelques instants, d'iui fil de platine de plus de 2 mètres de longueur et de \ de millimètre de diamètre. On met aussi en évidence des décompo- sitions chimiques qui exigent une grande tension; on produit des effets physiologiques et un arc voltaïque de courte durée. On obtient, en un mot, d'une manière temporaire, les effets que donnerait, d'une manière continue, une pile de cinquante-cinq à soixante éléments à acide nitrique, associés en tension, et d'ime surface égale à celle des couples secondaires. » Les effets calorifiques produits par cet appareil pourraient être appli- qués à l'inflammation des mines, et les effets physiologiques à l'art médical. » En résumé, la batterie secondaire à électrodes de plomb, sous les deux formes indiquées ci-dessus, permet d'obtenir : soit de puissants effets tem- poraires d'électricité de quantité, avec une source d'électricité continue de faible quantité; soit de puissants effets temporaires de tension, avec une source d'électricité continue de faible tension. » Sans doute, la condensation du travail de la pile n'est obtenue ici que (l) Annalen der Teltgraphischen Vcreins, yahr XII. ( <257 ) par l'intermédiaire d'une action chimique, et s'opère avec les perles inévi- tables dans tout organe de transformation; il n'y a pas, comme dans l'in- duction, par exemple, production directe d'un effet physique pai- une autre action physique; mais le résultat final n'en est pas moins une accuuudaîion ou une modification de la force électrique, qu'on peut utiliser dans certaines circonstances. » Ces faits montrent d'ailleurs l'importance du rôle que doivent jouer les courants secondaires dans l'électrochimie, el les applications qui peu- vent en résulter. » CHIMIE. — Sur la préparation fies sulfures de fer et de inanganèse. Note de M. Sidot, présentée par M. Edm. Becquerel. « J'ai montré dans une Note précédente (i) comment j'étais arrivé à reproduire certains sulfures naturels avec les formes qu'ils affectent dans la nature : j'ai essayé d'appliquer les procédés dont je m'étais déjà servi à la préparation d'autres sulfures, en particulier à ceux de fer et de manganèse. )) J'ai obtenu avec le fer deux sulfiires remarquables : i° le protosidfure cristallisé; 2° le sulfure magnétique, doué de la |iolarité magnétique. >' Pour arriver à ce résultat, je fais passer sur de l'oxyde de fer magnéti- que, préparé artificiellement, chauffé au rouge blanc, un courant d'acide suifhydrique sec. Au début de l'opération, il se dégage de la vapeur d'eau et de l'acide sulfureux, et au bout de deux heures environ tout l'oxyde magnétique est transformé en sulfure de fer parfaitement fondu. En éle- vant alors la température, on remarque un dégagement assez abondant de vapeurs de soufre, ce qui indique déjà que le sulfure formé se décompose dans ces conditions. Si alors, après refroidissement, on casse le tube de porcelaine qui a servi à faire l'opération, on trouve la partie froide tapissée de beaux cristaux de sulfiue de fer hexagonal; la partie chauffée contient encore une masse unique de sulfure de fer, ou une série de globules qui ont évidemment subi la fusion. » Les cristaux de sulfure hexagonal présentent, comme ceux de blende, une couleur variable du non- au jaune citron. I\I. Friedel, qui a bien voulu les examiner, a reconiui cpie leur forme était celle du prisme hexagonal régulier, modifié par le prisme tangent : malheureusement les modifications n'ont pu être mesurées. (i) Comptes rendus, t. LXII, i8(i6. C. R. , 18Û8, 1" Semestre. (T. LXVI, ^» 2{!.) i 65 ( 1258 ) « Ces cristaux traités par l'acide clilorhydrique étendu se dissolvent très- facilement avec dégagement d'acide sulfhydrique, sans qu'il y ait dépôt de soufre. Ils offrent donc nettement les caractères des protosulfures avecles- quels ils sont isomorphes ; du reste, ce sulfure n'est nullement magnétique. Sa formation s'explique facilement, en remarquant que l'oxyde magnétique de fer donne naissance au sulfure correspondant Fe'S*, et ce sulfure à une température très-élevée donne du soufre qui se dégage, et du protosulfiire de fer FeS qui se volatilise et vient cristalliser sous forme de prismes hexa- gonaux dans les parties moins chauffées du tube. » Le sulfure fondu qui est resté dans le tube est jaune grisâtre, d'aspect métallique comme la pyrite naturelle; traité par l'acide chlorhydrique, il est attaqué facilement avec dépôt de soufre. Il est donc naturel, vu les con- ditions dans lesquelles il s'est formé, de le regarder comme un sulfure magnétique Fe'S'. Non-seulement ce sulfure est magnétique, mais il pré- sente des pôles comme un véritable aimant ; il est donc magnéti-polaire. En outre, chauffé même au rouge, il ne perd pas ses propriétés magnétiques, ce qui se comprend parfaitement quand on réfléchit aux conditions dans lesquelles il a été formé. » J'ai souvent obtenu ce sulfure sous forme de petits globules lenticu- laires qui prennent alors quand on approche un aimant un mouvement de gyration très-curieux. Ce phénomène est, je crois, le premier de ce genre obtenu avec des composés reproduits artificiellement; j'ajouterai, dès à présent, que l'oxyde de fer magnétique m'a donné des résultats du même genre. » Le protosulfure de manganèse cristallisé peut se préparer, comme la blende, en faisant passer un courant d'acide sulfhydrique sec sur du sul- fure de manganèse; j'ai obtenu ainsi des prismes hexagonaux jaune-ver- dâtre, qui, avec la lumière polarisée, se comportent comme la blende hexa- gonale, ainsi que l'a vérifié M. Friedel. En même temps il se produit des groupements de petits cristaux lamellaires Irès-brillants sous forme de croix ou de carrés, ainsi qu'on le voit très-nettement sur des échantillons que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie. » La direction de l'axe polaire de la pyrite de fer fondu paraît être en rapport avec la position des matières, au moment de leur formation, par rapport à l'axe magnétique du globe. Je Ui'occupe, du reste, de cette ques- tion, tant pour l'oxyde magnétique que pour la pyrite, et j'aïuai l'honneur de soumettre à l'Académie les résultats auxquels je pourrai parvenir. » ( '^■>9 ) CHIMIE GÉNÉRALE. — Recherches sur la dissociation de certains chlorures ammoniacaux; par ^1. F. Isambert. « Les expériences de Davy, suivies bientôt des recherches de MM. Per- soz, H. Rose el R. Rane, ont montré qu'un grand nombre de chlorures mé- talhques pouvaient absorber le gaz ammoniac sec et former avec lui des composés définis. Ces composés sont capables, le plus souvent, de céder le gaz qu'ils ont absorbé si on les laisse exposés à l'air, ou bien si l'on élève leur température. C'est ainsi, par exemple, que Faraday est parvenu à li- quéfier facilement le gaz ammoniac sec en chauffant en vase clos la com- binaison que donne ce gaz avec le chlorure d'argent sec. Ces composés paraissent donc capables de se dissocier facilement, et l'étude de leur dis- sociation peut se faire parles procédés que M. H. Debray a employés dans l'étude de la dissociation du carbonate de chaux. Ce sont les principaux résultats de ces recherches que je me propose de faire connaître. » 1° Chlorure d'argent. — Le chlorure d'argent, placé dans un courant de gaz ammoniac, l'absorbe pour former, suivant la température, deux composés : i° au-dessus de 20 degrés, il donne la combinaison déjà connue 2AgCl, 3 AzH' ; 1° entre zéro et i5 degrés, il forme un composé non encore signalé AgCI, SAzH". » L'étude des tensions du gaz ammoniac dégagé de l'une ou de l'autre de ces combinaisons montre que la pression reste constante si la tempéra- ture est elle-même constante, alors même qu'on erdève, après chaque dé- termination, une assez grande quantité du gaz contenu dans le chlorure. Lorsque la température s'élève, la tension de l'ammoniaque croît avec elle, et si l'on vient à tracer la courbe des pressions obtenues en opérant à di- verses températures, on reconnaît que la forme de cette courbe est du même genre que celle des forces élastiques de la vapeur d'eau à diverses températures. Mais, en outre, si l'on prend comme point de départ le com- posé le plus riche en ammoniaque AgCl 3AzH% on observe, après avoir enlevé une quantité suffisante de gaz, que les pressions deviennent va- riables pendant quelques instants pour reprendre bientôt une nouvelle valeur constante, celle qui caractérise le composé aAgCl 3AzH^ (i). Quant à ce dernier composé, il se décompose intégralement en donnant à une (i) C'est un fait analogue à celui que M. H. Debray a déjà signaléilans ses recherches sur la force élastique de la vapeur d'eau émise par les sels hydratés {Comptes re/tdtis, t. LXVI, p. i94;.868j j65.. ( 1260 ) température constiuite une pression toujours constante tnnt qu'il reste de l'ammoniaque unie an chlorure d'argent. Nous pouvons donc envisager le nouveau composé AgCl 3AzH' comme formé par la combinaison de l'am- moniaque et du composé 2 AgCl 3AzII'. » A 21 degrés, la tension du gaz dégagé du composé AgCl 3AzH' est de 800 millimètres. Ce corps ne se formera donc pas si le gaz ammoniac est en contact avec le chlorure d'argent à cette température et à la pression atmosphérique; à G8 degrés, le chloriu'e d'argent n'absorbera, à la pression ordinaire, pas trace d'ammoniaque, la tension de dissociation du composé aAgCl 3x\zII' étant alors de 760 millimètres. Je ferai remarquer, comme vérification, qu'on pent liquéfier le gaz ammoniac dans l'appareil de Faraday avec l'un on l'antre de ces composés; seulement la température de la branche refroidie étant dans les deux cas de i3°,5 environ, il faut chauffer l'autre branche à 5G degrés dans l'un des cas et à io3 degrés dans l'autre, c'est-à-dire que dans les deux cas il est nécessaire d'élever la température de 36 degrés environ au-dessus de celle qui correspond à la pression atmo- sphérique. )) 2° lodnre et cyanure d'arcjenl. — Ces deux corps absorbent peu de gaz ammoniac et donnent des composés dont la formule n'a pas d'analogie avec celles des deux combinaisons du chlorure d'argent. Du reste, la tension de dissociation est constante à la même température comme dans le cas pré- cédent. M 3" Chlorure de calcium. — Le chlorure de calcium absorbe le saz am- moniac en trè.s-grande quantité : j'ai obtenu, outre les deux composés con- nus Cad AzU^ et CaCl 2AzH% un troisième composé plus riche en am- moniaque CaCI 4AzH'. Les tensions de dissociation de ces deux derniers composés sont constantes à la même température et croissent à peu prés suivant la même loi que celles du chlorure d'argent ammoniacal avec la température. Comme dans le cas du chlorure d'argent, en enlevant peu à peu de l'ammoniaque au composé le plus riche, on ne tarde pas à retrouver le corps CaCl 2 Azil', caractérisé par des tensions de dissociation, constantes à la même température, mais plus faibles que dans le cas précédent. I,e corps CaCl AzH^ n'a pas encore été étudié d'une manière suffisante, à cause de la température plus élevée à laquelle il se décompose. » 4° Jodure de calcium. — Ce corps forme un composé Cal3AzH' non étudié jusqu'à ce jour, qui se dissocie d'après les mêmes lois que les cor|>s précédents. Il existe encore au moins une deuxième combinaison qu'il ne m'a pas encore été possible de déterminer avec exactitude. ( ]a6i ) » 5° Chlorure de zinc et de magnésium. — L'action du gaz ammoniac sur ces chlorures m'a fourni en premier lieu deux composés nouveaux de même composition ZnC13AzH' et MgCl3AzH'. Ces corps se comportent exac- tement comme les précédents; seidement l'étude des tensions de décompo- sition du chlorure de zinc ammoniacal m'a fait retrouver les deux com|)osés déjà connus ZnCl sAzW et ZnCI AzH^ sur lesquels la chaleur agit comme sur les précédents. » 6° Protochlorure de mercure. — L'étude des tensions de dissociation du composé Hg'ClAzH^ qu'on obtient donne les mêmes résidtats que ceux fournis par les corps dont j'ai déjà parlé; seulement, comme il n'y a qu'un seid composé, le phénomène est en pareil cas bien plus net. » Ainsi le gaz ammoniac absorbé par les chlorures s'en dégage suivant les mêmes lois que l'acide carbonique, du carbonate de chaux; seulement, comme il est facile en pareil cas d'obtenir un grand nombre de tempéia- tnres à peu près constantes et aisément mesurables, on a l'avantage de suivre dans une grande étendue de l'échelle thermométrique la marche du phénomène; on peut reconnaître, de la sorte, que dans tous ces cas il est légitime d'assimiler, comme l'a fait M. H. Sainte-Claire Deville, la dissocia- tion à la production des vapeurs saturées (i). » Ces expériences m'ont conduit à examiner aussi ce qui arrive lorsque le gaz ammoniac est absorbé par des corps avec lesquels il ne forme pas de combinaison, comme le charbon. J'ai reconnu alors que la tension du gaz ammoniac dégagé n'est plus constante avec la température; elle diminue très-rapidement à mesure qu'on diminue la quantité de gaz contenu dans l'appareil. Le charbon qui a absorbé de l'ammoniaque se comporte donc exactement comme le ferait une dissolution d'oxygène ou d'acide carbo- nique dans l'eau. Les phénomènes de combinaison étant caractérisés par la constance de la pression à la même température, tant que le composé n'est pas entièrement détruit, la dissolution le sera par la variabilité de la même pression. » Comme conséquence, l'étude des tensions du gaz ammoniac dégagé de sa solution aqueuse m'ayanl montré que la pression du gaz annnoniac est variable d'une manière continue à mesure (pi'ou enlève du gaz, j'en con- clus, ce qui est généralement admis, qu'à la température et à la pression ordinaires, l'eau ne se combine pas au gaz ammoniac. Il serait possible qu'à une température assez basse, ou sous une pression assez forte, il y eût (i) Leçons sur la dissociation professées devant la Société Chimique, année i864, p- 5i. ( 1202 ) combinaison, mais cette combinaison serait détruite clans les conditions or- dinaires de température et de pression. » Tels sont les principaux résultats que j'ai déjà obtenus d'une série de recherches entreprises sur ce sujet, au laboratoire de chimie de l'École Nor- male supérieure. Je me propose de continuer ce travail eu l'étendant, autant que possible, à un très-grand nombre de composés de ce genre. » MÉCANIQUE. — Sur un théorème de Mécanique. Note de M. R. Radav, présentée par M. d'Abbadie. « On sait que les équations différentielles du mouvement d'un système libre ont la forme canonique, et que les intégrales des forces vives et des aires subsistent, soit qu'on prenne pour origine des coordonnées un point fixe, ou qu'on rapporte tout au centre de gravité du système. Or on peut démontrer que, dans le mouvement d'un système libre de 71 -h i corps soumis seulement à leurs attractions mutuelles, il existe n -l- 1 centres qui ont chacun pour n corps les mêmes propriétés que le centre de gravité possède pour le système entier. Rapporté à l'un de ces centres, le mouve- ment de n corps du système a lieu comme autour d'un point fixe. Pour trouver ces centres, que j'appellerai les points canoniques, il suffit d'attri- buer à tous les corps des masses fictives égales aux racines carrées de leurs masses véritables, et à leur centre de gravité une masse sjm, égale à la racine carrée de la masse totale m du système, puis de chercher les n-\-\ centres de gravité de la masse \lm combinée successivement avec chacune des masses sjnii. « Pour abréger le discours, j'appellerai le corps //?„ le corps principal, les IL autres les planètes, le point canonique étant le centre de gravité des masses \jm. et v/"o- Soit S le lieu du corps principal, P le centre de gravité des planètes, A celui du système entier, B le point canonique relatif à S. Les points A et B se trouvent sur la droite SP, et l'on a, en prenant m„ = i , SB:SA:BP:: — ~,^:^ » Dans le cas du système solaire, si S est le Soleil, \jm= 1,00067; le point B occupe alors le milieu de SA et se trouve toujours en dedans de la surface solaire. )) Soient ,r, , y, , z,- les coordonnées des différents corps, et X, Y, Z celles de leur centre de gravité A, rapportées à une origine fixe; i,, y;,, 'Ci les ( 1263 ) coordonnées des mêmes corps par rapport à B, nous aurons rn\ = x, + m,x,+..., -^ = o, ,«,_^=_, T-U=:H,.. , et, par définition, — (i + sjm) lo = \]in (X — j7„) = m, S, -+- Wj ^, + ..., des relations identiques ayant lieu pour les axes des j et des z. Les ?oj ■'!o; Ço étant des fonctions linéaires des autres §, yj, Ç, on voit que les 3« + 3 coordonnées ^, >i, Ç ne représentent que 3/2 variables indépen- dantes, auxquelles il faut adjoindre X, Y, Z pour remplacer les jl", y, z (*), Je désignerai encore par p, les distances des différents corps an point B, par r,A leurs dislances mutuelles, par ff,^ le cosinus de l'angle de deux rayons vecteurs f>,-, p^, et je poserai Nous avons pf = ?f + -^f + Ç' ) p, Ph <^ih — hi S/, + f\i fih + ?,■ Ça , '■,! = (S,- — 'ihf + (»5< - nnY + fw - Ç/,)' = P?+ pl— -^piph '^ih, et il est facile de voir que les distances des planètes au corps principal, ou les i-ohi s'expriment, comme leurs distances mutuelles, parles fonctions pf et (5, PaC-,v; dans lesquelles les indices i et k sont différents de zéro, de sorte qu'on a -I , I =o. On peut en conclure que Il i '^' Ti;- ~ '^' rf/„- ^Zj ?i9h 'l'y.,, Zj V' d i, A cause de ^, — ^h = -^'i — ^hi nous pourrons écrire, en traitant pour un (*) On s'assure aisément que les relations linéaires ci-dessus expriment une substitution orthogonale entre les variables ^'/«o'u, v"'i •''i > • ■ • d une part, et y m X, y m, ;,, y/«/j ;,,... (le l'iuilre, de sorte que nous rentrons dans la transformation indiquée par Jacobi \^SurVéli- mination des nœuds dans te problème des trois corps [Coinpic rendu de la séance du 8 août 1842J]. Cette remar(|ue suffirait pour denriontrer les propriétés du point B. ( '264 ) raouient Bg comme une variable indépendante (ce qu'indique la paren- thèse), dV _ /rfU Il s'ensuit, en ayant égard aux équations du mouvement, que ^ />. I V \ d' , ,,, I /dV dt- \fm -5r.(^.--X)-- i^. I \ ./=?, d^ , . /rfU\ ce qui donne ou l)ien ' dl- . d Ci Il suffît de multiplier cette équation par r/^, et d'ajouter les analogues pour obtenir l'intégrale des aires T^ — U = Hq, où Tj, ne renferme que les vi- tesses des planètes (la différence des constantes, H — Ho, représente la force vive du centre de gravité A). Ensuite on a, en remplaçant — dans l'équa- tion obtenue plus haut, et en intégrant, ^'",- (•/;,• ^-?,-$)=C3, ce qui est l'une des trois intégrales des aires. On démontre facilement que les constantes C sont précisément les mêmes qui déterminent le plan inva- riable passant par le centre de gravité A, d'où il suit que les plans inva- riables des points canoniques sont tous parallèles à celui du point A. » On peut maintenant regarder p, comme le rayon vecteur d'une ellipse variable de paramètre /?,, dont le foyer est en B, et désigner par \/j,p.,r/< le double de l'aire que p, décrit dans le temps dt; la différcntiatioii donne alors dfi p/ p," nii dfi • où R est la fonclion perturbatrice définie plus haut. Si l'on désigne encore par a, le demi-grand axe d'une orbite, par «,, /3,, 7, les trois cosinus qui en déleru.inent le plan, et par «,/,, è,/„ f,A les cosinus qui déterminent le plan ( 1265 ) du triangle formé par p, et p^, le principe des aires donne 2]'"5 A = P: Pu \l J — C-,7, «M , et, en vertu d'une relation établie plus haut, ,— d ( a, \!ji) v ' ^ '^ R » On peut ainsi déterminer les éléments variables des ellipses f|iie les planètes décrivent autour du point B. » ZOOLOGIE. — Observations sur une éponge ren^arqunble de la mer du Nord. Note de M. S. Lovén, présentée par M. Milne Edwards. « Le Musée zoologique national de Stockholm possède deux spécimens d'une éponge siliceuse, rçtirés des grandes profondeurs de la mer du Nord, qui m'ont paru mériter une étude sérieuse. Leur forme extériciu'e est assez particulière : une tète en massue, portée par une tige groMe trois fois plus longue et fixée par des racines nombreuses; le tout ayant une hauteur de Sa millimètres seulement. La face supérieure aplatie de la tète présente un seul orifice pour la sortie des courants, dans le fond duquel on voit des ca- naux pénétrer dans l'intérieur. La tète ainsi que la tige sont couvertes d'une peau mince mais assez forte, dont les spicules, petits, simples, arqués et très-serrés, forment un duvet très-fin. Si l'on enlève la peau de la tige, celle-ci paraît être formée de filaments un peu tordus en spnale; mais, sous l'action de l'acide nitrique bouillant, elle se dissout en un giand nombre de spicules en forme d'aiguilles fusiformes, renflées vers le milieu et pour- vues d'un canal central fermé aux deux bouts. La plupart de ces aiguilles sont simples, d'autres ont des formes dérivées plus compliquées. Dans le plus grand nombre, le canal central ne donne pas de branches dans le ren- flement médian; mais, quand celui-ci devient un peu plus grand, ou voit le canal central émettre deux petits canaux transversaux et opposés. C'est le premier commencement de deux rameaux, qui doivent finir en forme C. R., 1868, 1" Semestre. (T. I.XVI, N" 2S.) I 66 ( 1266 ) de croix. La production de rameaux se fait de la même manière sur d'antres points de l'aiguille, et leur apparition est toujours suivie d'ini prolongement du canal central. I.a tige se continue dans l'intérieur de la tète, au delà de son centre. Là, d'autres faisceaux de spicules de la même forme, insérés dans la tige, se dirigent en dehors, de toutes parts et en se subdivisant jusque sous la peau. Leurs inlerstices sont remplis de parenchyme. Les racines sont des prolongements de la peau de la tige, des fdels nombreux inégaux, d'une substance incolore couverte d'une couche mince jaunâtre, (]ui manque peut-être de spicules, et par laquelle sont comme agglutinés des grains de sable, des spongolilhes, des polvthalames, etc. n Si l'on brise la tige de cette éponge au milieu, et si, en laissant de côté sa partie inférieure avec les racines, on place la tète sur sa face aplalie, le tronçon de la tige étant dirigé en haut, on a le pendant de la Hyaloncma^ qui, depuis trente ans, est l'objet d'opinions si diverses, et dans laquelle Valenciennes reconnut le premier une vraie éponge. De l'autre côté, si l'on renverse le Hyalonema des auteurs, dans l'état jusqu'ici considéré complet, c'esl-à-dire avec son éponge et son cordon de filaments siliceux , on a le pendant de notre éponge, arrachée du fond de la mer, où la partie in- férieure de la tige rompue serait restée adhérente, comme cela arrive si souvent pour certaines pennalules. Ainsi posée, la Ilyatonema présente, à la surface aplatie de sa tète, plusieurs orifices pour la sortie des courants, parfaitement décrits par M. Schuitze, à qui l'on doit aussi une description de la structure interne de la tête, qui convient très-bien à celle de notre éponge. Le même auteur a également établi d'une manière certaine, que, dans tous les individus jusqu'ici connus de la Hyalonema, les filaments du cordon sont brisés un peu au delà du renflement médian, ce qui prouve que la tête et la pai'lie supérieure de la tige ont été séparées avec violence dr la partie basilaire. Ces filaments sont des spicides énormes, mais du même type que ceux de notre petite éponge, et les formes dérivées sont les mêmes. Il y a chez la Hyalonema Sieboldi d'antres spicules, du type des amphidisques, qui manquent complètement dans mes individus de l'éponge de la mer du Nord. Il esta remarquer, cependant, que, dans la spongille, où l'on connaît le mieux les amphidisques, ils entrent dans la formation de l'enveloppe des gemmules, et, pai' cons(*quent, leur absence pourrait bien s'expliquer par le jeune âge de mes exemplaires, ou peut- être même par une sépaialion des sexes chez ces éponges. » Chez la Hyalonema Sieboldi, M. Schuitze a remarqué sur la surface latérale un grand nombre d'ouvertures circulaires de conduits pénétrant ( 1267 ) •• dans l'intérieur. Il n'y a rien de pareil dans mon espèce. Mais il faut ob- server que dans' la membrane rouge qui les tapisse, M. Schuitze décou- vrit les organes urticants et les tentacules d'un anthozoaire parasite, de sorte que ces trous, au lieu d'appartenir réellement à l'éponge, peuvent bien être, dans leur étact actuel au moins, l'ouvrage et l'habitation de ce parasite. » En résumé, si l'on considère que les différences signalées entre notre éponge et le genre Hyalonemn paraissent dépendre ou de l'âge et du degré de déveloi^pement, ou d'une observation incomplète, tandis que, de l'autre côté, il y a des ressemblances très-grandes dans les caractères les plus essentiels, comme la forme générale, la situation des orifices pour la sortie des courants, la disposition des spicules et du parenchyme dans l'in- térieur de la tète et de la tige et la forme des spicules, il me semble qu'on ne peut pas douter que la petite éponge que je viens de décrire ne doive être regardée comme une jeune Hyalonema dans l'état complet. Je propose donc de la nommer H. boréale. Dans l'état actuel de nos connaissances, il n'est pas convenable d'en faire un geiu-e nouveau. » Si l'on compare à cette Hyalonema certaines éponges fossiles de la formation crétacée, décrites sons le nom générique de Siptionia, comme par exemple l'espèce figurée comme Siplionia pysifoniiis par J.-D.-C. Sowerby dans Filton [Transactions de la Sociélë yéoloijiqae de Londres, 2^ série, t. IV, PI. XV, a), on est frappé de leur ressemblance, et il est évident qu'il existe entre ces deux genres une affinité très-grande. » ANATOMlE COMPARÉlL. — Élude comparative des organes génitaux du Heure, du lapin et du léporide. Note de M. S. Arloixg, présentée par M. Ch. Robin. « Les études anatomiques qui font le sujet du Mémoire que résiuiie cette Note ont été exécutées sur des léporides de demi-sang, reproduits inter se. » Ainsi un fds et une fille nés du lièvre mâle, ou bouquin, et de la lapine, accouplés ensemble, ont donné une première portée de léporides dont faisaient partie le mâle et la femelle que j'ai décrits. » Lorsqu'un lièvre mâle ou bouquin féconde une lapine, il se montre apte à féconder presque toutes celles qu'on lui présente (Gayof). Dans ce cas, malgré l'espèce de répulsion qu'il éprouve pour la lapine, ce bou- quin, poussé par des désirs génésiques auxquels il ne peut plus résis- ter, se livre avec fureur au coït; et ce lièvre, qui vainc son dégoût inie 166.. ( ia68 ) première fois, le vaincra une deuxième, une troisième fois; en lui mot, il fécondera |)resque toutes les femelles avec lesquelles il sera mis eu rapport. » Ou pourra nous objecter que uous plaçons tous les obstacles, toutes les résistances du côté du mâle, et que la lapine, elle aussi, pjeut ressentir la même répulsion qu'éprouve le lièvre. Nous ne contesterons pas cette deuxième partie de l'objection; pourtant, à cela nous répondrons que le dégoût de la femelle ne peut avoir les mêmes conséquences que celui du mâle. « En effet, la lapine peut s'opposer jusqu'à un certain point à l'accou- plement; mais si elle se laisse vaincre par le lièvre, elle n'est plus qu'un être passif obligé de supporter le coït et ses suites. La production de l'ovule est indépendante de sa volonté, et, loi'sque le sperme a été déposé dans le Yagin, la rencontre des germes mâle et femelle est encore soustraite à l'influence de sa volonté. )) En résumé, l'union du lièvre et du lapin peut être féconde; si elle ne l'est pas toujours, il faut l'attribuer à l'absence d'un coït consommé causée parla répulsion qu'éprouve une espèce pour l'autre. » Quant à l'hybride ou léporide , nous avons vu que, par certains organes, il tient le milieu entre le lièvre et le lapin : tels sont les pattes et les ovaires. » Dans les deux sexes , les organes génitaux sont complets. Chez la femelle, nous avons constaté que les ovaires ressemblaient à ceux de la hase pour la couleur et la texture, à ceux de la lapine pour le volume et la dissémination des follicules de de Graaf. Mais la conformation du vagin et de la vulve des léporides s'éloigne de celle qu'on observe dans la hase; ces organes se rapprochent on ne peut plus de ceux de la lapine par leurs dimensions, la situation du méat tu'inaire, ainsi que par l'étendue et la disposition du canal de Gœrtner. » Ces lé|)orides de demi-sang peuvent se nudtiplier. L'anatomie nous l'a nettement démontré : la femelle possède beaucouj) dovules, et les tes- ticules du mâle fournissent un liquide chargé de spermatozoïdes. Jusqu'à ce joiu', auciui observateiu", à l'exception de Rrugnone, na constaté la pré- sence des spermatozoïiles dans le fluitle sécrété par les testicules du mitlct. Mais nous pouvons affirmer que ces animalcules existent dans le sperme du Irpoiide, et c'est là un fiit important, puisque ce léporide est un hybride. M Nous terminerons donc par les conclusions suivantes : ( '269 ) )) 1° T/Iiybride femelle du lièvre et du lapin peut être fécondé par l'hy- bride mâle ; » 1° Ces hybrides, tout en présentant quelques caractères intermédiaires aux deux espèces qui les ont produits, possèdent des organes génitaux qui se rapprochent beaucoup plus de ceux du lapin que de ceux du lièvre. >> Voilà tout ce que nous permettent de dire les dissections dont l'ex- posé fiiit l'objet de ce travail. » GÉOLOGIE. — Sur la craie du versant nord de la chaîne pyrénéenne. Note de M. H. Magnan, présentée par M. d'Archiac. « Depuis Dufrénoy, qui sut reconnaître la craie dans les Pyrénées, de nombreux savants se sont occupés des dépôts de cette époque; d'excel- lents travaux ont été publiés, mais il n'en est pas nmins resté une sorte de vague sur ce terrain vu dans son ensemble. Mes recherches en divers points de la chaîne, et notamment dans les petites Pyrénées de l'Ariége, m'ayant fourni les éléments de la question, je crois devoir donner aujourd'hui un aperçu de cette puissante formation. » Je dirai tout d'abord que la craie des Pyrénées se sépare en deux par- ties distinctes, discordantes entre elles: la craie inférieure se rangeant avec l'oolithe, le lias et le trias dans ma troisième série; la craie moyenne ap- partenant avec l'éocène à la deuxième (i). C'est à M. d'Archiac que revient l'honneur d'avoir le premier indiqué, dans les Corbières, la séparation nette et tranchée c^ui existe entre la craie inférieure et la craie moyenne (2). Ce savant géologue reconnut que les grès à Orbitolina concaua, du col de Capella, reposaient en stratification transgressive, sur les calcaires à Capro- tines. Depuis lors, de nombreuses courses dans les Pyrénées m'ont con- vaincu qu'il en était ainsi partout. » Craie inférieure. — Ce terrain a été étudié il y a peu de temps par M. Hébert, qui le croyait moins complexe; il forme un grand tout qui, au pren)ier abord, paraît peu divisible à cause des nombreux fossiles qui passent d'un étage à l'autre, mais il y a heureusement plusieurs espèces qui, (i) Foi r ma. Note insérée dans les Comptes rendus, t. LXVI, p. 432, où j'ai démontré qu'à l'exception des formations houillère et permienne, tous les terrains sont représentés dans les Pyiénées de l'Ariége; qu'ils se divisent en quatre séries discordantes l'une par rap- port à l'autre, chaque série étant composée de divers termes concordants entre eux, et qu'à trois épotiues différentes les Pyrénées ont été disloquées et dénudées. (2) Mémoires de In Société Géologique de France, 2" série, t. VI, p. 369, ^i&. ( 1270 ) cantonnées dans certaines couches, deviennent caractéristiques et servent à les distinguer. » Le néocomien proprement dit est formé par des calcaires gris, mar- moréens, souvent veinés, alternant avec des dolomies fétides, grises, noi- râtres. Sa puissance varie entre 200 et 3oo mètres; il repose, ainsi que je l'ai dit ailleurs, en concordance sur le groupe oolilhique supérieur, avec lequel il se relie d'une manière insensible, tellement qu'en plusieurs lieux on peut voir les Nérinèes coralliennes mêlées aux Ca/iroltun Lonsdnlii et autres rii- distes de la craie (Lourdes, Bayen, Bize-Nistos, nord de Juzet, Saint-Liziei), ce qui m'autorise à penser, à l'exemple de M. Pictet, que le néocomien du Midi aurait pu se déposer en même temps que le corallien, le kimmérid- gien et le porllandien du Nord. La partie supérieure du néocomien con- tient, avec les Cnj.irolines de la base, de nombreux Brachiopodes, parmi lesquels je citerai : Rliynchonella lala, R. depressn, Terebralula sella, T. ta- marimlus (Basses-Pyrénées, Ariége, Aude). On y trouve aussi plusieurs espèces de polypiers, des Peclen, des Panojjœa, et de nombreuses radioles de Cidaris pyrenaica. » L'optien est constilué par des calcaires compactes, marmoréens, des calschistes avec des parties roiigeàires, des calcaires noirâtres à grain fin, souvent à nodules siliceux, renfermant : Caprolina Lonsdalii, Cnprina, Oibilo- linn (onoidea et discoidea, Serpida, Oatrea macroptera , O. aqaila (Sainl-Lizier, près Saint-Girons); plus haut par des schistes noirâtres, auxquels sont associés des calcaii-es gris, compactes. Ces couches contiennent : Bdtmintes semicanaliculalus, Echinospalagus Coltegnii, Cidaris pyrenaica ^ des Trigonies, Troques, Nalices, des Brachiopodes et quelques Ammonites. L'épaisseur de cet étage est de 800 mètres. )) L'albien se conqiose de schistes et de calcaires gris, marmoréens, res- semblant à ceux du néocomien et de l'aptien, et contenant le Cidaris pyre- naica, des Caproliiies, VOstrea aquila et des polypiers en abondance; mais ce qui distingue ces calcaires de ceux des étages inférieiu's, c'est la présence du Discoidea conica, du Penlacriniles cretaceus et d'une petite Huître crétée. Ces derniers fossiles, unis aux ammonites Mayorinnus , Millelianiis et autres que l'on recueille dans les schistes de certaines localités de l'Aude et de l'Ariége, caractérisent suffisamment cet étage supérieur, dont la puis- sance atteint au moins 4oo mètres » Craie moyenne. — (Jette formation constitue le premier terme d'un nouvel ordre de choses caractérisé par l'extrême abondance des roches [ I27I ) détritiques. Sa base correspond à l'époque de trouble qui a suivi un des trois cataclysmes pyrénéens. » En effet, on voit le céiiomanien reposer en discordance sur des terrains divers antérieurement relevés : sur le granité, sin- le groupe de transition, sur le trias gréseux et ophitique, sur le jurassique, sur la craie inférieure (vallées du Volp, de l'Arize, du Lenz, du Salât; Montg;ullard, présFoix; environs de Bagnères-de-Bigorre; Hélette, dans les Basses-Pyrénées). La partie inférieure de cet étage est constituée par un puissant conglomérat, sorte de brèche incohérente, généralement de coulein* sombre, formée de blocs de toutes dimensions, à arêtes ordinairement vives. La grosseur de ces blocs varie; il y en a qui atteignent plusieurs mètres cubes. Cette brèche, que séparent des conches schisteuses psammitiques, bien stratifiées, passe, vers le liant, à un poudingue bréchoïde, de couleur phis claire, solidement cimenté, en bancs bien réglés (Camarade, Félade, dans l'Ariége; Saint-Gau- dens, dans la Haute-Garonne; Médous, Mauvezin, Capvern,dans les Hautes- Pyrénées; sud de Bayonne). )) Ce conglomérat est composé de roches diverses appartenant aux ter- rains cristallophyliiens, de transition, permien, triasi.qne, ophitique, juras- sique et délacé inférieur. (Les fossiles que l'on trouve au milieu de ces roches expliquent poiu'quoi cette formation détritique a été souvent con- fondue avec les terrains que je viens de nommer.) Quelquefois les éléments qui entrent dans sa composition s'atténuent, deviennent gréseux et ren- ferment V OrbiloUna concava (Corbières, versant nord des Pyrénées canta- briques). On trouve, au-dessus, des grès en dalles à empreintes végétales et des grès sablonneux qui alternent avec de puissantes argiles micacées. Des couches généralement calcaires renfermantdes Caprina, V Exogjra columba, le CycloUles semiglobosn, la Janira qiiinquecoslala, leur sont subordonnées [Bains de Rennes; nord de iMérigon, Ariége (1)]. » Le turonien, que mon ami le D"' Garrigou a particulièrement étudié, est formé de grès psammitiques jauUcâtres et d'argiles plus ou moins schis- teuses, psammitiques, aussi avec des empreintes végétales. Sur certains (j) C'est en descendant la vallée du Volp, entre Buiip et Sainte-Croix, qu'on peut le inienx observer les rap|)orrs stratigrapliicjues du cénomanien. On voit, avant d'arriver à Montardit, (|uc- le conglomérat repose sur diverses formations, et au Pas-de-Gazaille, près Mérigon, que ce même conglomérat est recouvert par les argiles h dalles grésenses, avec em- preintes végétales, surmontées à leur tour par des grès psan)miliqueb et calcaires contenant divers fossiles et notamment ceux que je viens de citer. ( 1=72 ) points, (les culcaires intercalés contiennent de noml)roiises Hippiirita, clos C/ctoti/es, des Turbinolia et des Miciaster (les Corbières, Belesta, Leychert, Mérigon, Pallion). » La puissance de la craie moyenne est de looo mètres. Le conglomérat de la base, senl,a 600 mètres, et témoigne de l'importance des dénudations qui ont suivi la période crétacée inférieure. » Craie supérieure. — Ce terrain est surtout connu dans les Pyrénées centrales par les travaux de mon savant maître M. Leymerie ; dans les Cor- bières, par ceux de M. d'Archiac; dans les Basses-Pyrénées, par les Mémoires de MM. Delbos, Raulin, Noguès et Jacquot. » L'étage inférieur ou sénonien se compose d'argiles souvent ligniteuses, de calcaires plus ou moins argileux et degrés à Oslrea vedcularis, Ananchyles ovala, Inocernmus Cripsii. De nombreux fossiles s'y trouvent quelquefois (marnes bleues du moulin Tiffeau, Aude; environs de Sainte-Croix, Ariége). » Ces argiles sénoniennes sont recouvertes, dans la Haute-Garonne et dans la partie occidentale de l'Ariége, par des calcaires jaune-nankin, souvent gréseux, qui renferment de nombreux fossiles de la craie de Maës- tricht, parmi lesquels je mentionnerai Orbilolites socialis, Exogyrapyrenaica, Hemipneusies rndiatus., Nerila rugosn, Osh^en Inrvn. Dans l'Ariége orientale et dans l'Aude, ces mêmes argiles sont surmontées par des grès siliceux, jaunâtres, psammitiques, quelquefois calcariféres (grès d'Alet), à fossiles peu déterminables, Pe.clen, Mjlilus, Cnrdium, ï^er\us^ qui, insensiblement, se lient aux calcaires jaime-nankin de la Haute-Garonne. L'épaisseur de ce système ne dépasse pas 1 5o mètres. » A leur tour, ces couches gréseuses de l'Aude et calcaires de la Haute- Garonne supportent une formation en grande partie lacustre, le garumnien de M. Leymerie, qui correspond à la partie moyenne et supérieure du groupe d'Alet de M. d'Archiac. » Ce terrain, dont la puissance varie entre 200 et 4oo mètres, est formé, à la base, d'argiles quelquefois ligniteuses, souvent rutilantes, auxquelles sont subordonnés quelques bancs de calcaire carié, de grès fins et de pou- dingues, avec débris de Sauriens et de Tortues. A ces couches succèdent des calcaires compactes, sub-lithographiques, siliceux, très-épais, renfermant des Thyses, des Lymnées, des Cyclostoines. Ces calcaires sont recouverts par des argiles dont la couleur varie du blanc au rouge, qui contiennent, dans la Haute-Garonne et dans l'Ariége occidentale, des fossiles crétacés, ( -273 ) Heiuiasteriiisiitulus, Oslrea vesiciilaris, Venus Lnpcyriisaiia, elc. Cet étrige est partout siiniionté parle calcaire à MiUiolites, base du nummulilique. » Celte caraclérisque s'applique à la Haute-Garonne, à l'Ariégc et à l'Aude. J'ai (ont lieu de croire que, dans les Hantes et les Basses-Pyrénées, la craie de Maëstricht et le t;aruinnien sont repré^enlés par les calcaires sili- ceux de Monîgaillard et de Bidache, que l'on voit souvent dans une position anormale, c'est-à-dire renversée. « Ou le voit, nulle part la craie n'est aussi bien développée que dans les Pyrénées; sa puissance atteint 3ooo métrés, qui se décomposent ainsi : craie inférieure i5oo mètres, craie moyenne looo mètres, craie supérieure 5oo mètres. Son étendue en surface est considérable : on suit cette forma- tion de la Méditerranée à l'Océan, la craie inférieure constituant générale- ment, le long du versant non!, les monlagiies de deuxième et troisième ordre, la craie moyenne et supérieure formant les basses montagnes. » M. A. CoMMAiM.E adresse une « Note sur la pin-ificalion du sulfure de carbone ». Suivant l'auteur, le procédé cité dans l'un des Mémoires de M. Morren, et qui consiste à mettre le liquide en contact avec la tournure de cuivre, a été indiqué en i856, dans un Mémoire publié par M. Millon dans les Comptes rendus de l'Académie, sur la nature des parfiuns et sur quelcpies fleurs cultivables en Algérie. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en comité secret. C 11., iS6«, \" Semeslre. (T. LXVI, i\o 23.) i Uy ( '274 ) COMITE SECRET. La Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Associé étranger vacante par snite du décès de M. Biewster, présente, par l'organe du Président de l'Académie, M. Dei.ai'xay, la liste suivante : En première lujne. En deuxième licjne et par ordre nlpliabétique 31. Graiiam, à Londres. M. AgassiZ; à Cambridge (États-Unis). M. AiRY, à Greenwich. M. i)E Baeii, à Saint-Pétersbourg. 31. BuxsEN, à Heidelberg. 31. Cayley, à Cambridge (Angleterre). 31. FonnEs, à Edimbourg. 31. Kir«:hiioff, à Heidelberg. 31. Kr.MMER, à Berlin. 31. DE 3Iartiit.s, à Munich. 31. 3Iatteicci, à Florence. 31. Peters, à Alloua. 31. TcHÉBYOHEF, à Saint-Pétersbourg. 31. Whëatstone, à Londres. Les litres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du i5 juin i868, les ouvrages dont les titres suivent : Essai sur la mclnphysique des forces iuhérenles à l'essence de la matière, et introduction à une nouvelle théorie atomo-dynnmique ; par AL Al. SchyaNOFF, i*"" et 2' Mémoires, 2^ édition. Kiew, [868; in-8° relié, avec figures. (2 excmi)laires. j Sujets de prix proposés par l'Académie impériale des Sciences, Insi liptions ( 1^75 ) cl Belles-Lettres de Toulouse jiour les années 1869, 1870, 1871. To\il(nise, 1868; 4 pages in-8°. Siil... Sur le Musée de physique et d'Insloire naturelle de Florence. Lettre du sénateur ÎNIatteucci. Florence, 18G8; opuscnle in-12. Memorie... Mémoires de la Société italienne des Sciences fondée par M. A. Lorgna, 3® série, t. P\ i^^ partie. Florence, 1867; in-4° avec planches. Om... Sur une remarquable espèce cV éponge vivant dans la nier du Nord; ]>ar A. -S. LovEN. Stockholm, 1868; br. in-S" avec planches. Nederlandsch... Jnnuniie météorologique néerlandais poui Vcmnée 1867, 19 année, i''^ partie, publié par l'Institut royal néerlandais. Ulrecht, 1867; in-4" oblong. Des fraudes dans l'accomplissement des fonctions génératrices; dangers et inconvénients pour les individus, la famille et la société ; pnrM . L.-F.-E. Ber- GERET. Paris, 1868; in-12. L'Académie a reçu, dans la séance du 22 juin 1868, les ouvrages dont les titres suivent : OEiivres d 'E. Verdet publiées par les soins de ses élèves, t. II : Cours de Phy- sique professé à V Ecole Polytechnique par M. E. Verdet, publié par M. Emile Fernet, t. 1". Paris, 1868; i vol. grand in-8° avec figures. (Présenté par M. Dumas.) Maladies syphilitiques du système nerveux; par M. G. LagnEAU fils. Paris, 1860; in-S''. (Présenté par M. le Baron Cloquel.) De r allaitement maternel; par M. le D' R. ChaSSINAT. Paris, 1868; in-12. Traitésur le choléra indien ; par M. A. Le Morvan. Paris, 1867; in-S". Anvers considéré sous lerapjjorl de ses travaux maritimes, d'agrandissement et de transformation; par M. V.-F. Scmaffers. Anvers, 1868; in-8''. Remarques sur le développement d'une planariée dendrocœle, le Polycelis lœvigatus (de Quatrefages); par M. Léon Vaillant. Montpellier, 1868. (Présenté par M. Milne Edwards.) On the... Sur l'action du zinc et la valeur de l'oxygène dans le traitement de différentes maladies autrement incurables ou très-rebelles ; par M. S.-B. BiRCH, 2^ édition. Londres, 1868; in-12 relié. A Manual... Manuel de Mécanique appliquée; par M. W.-J. MacQUORN- Rankine. Londres, 1868; in- 12 relié. .9.76 ) Intorno. . . Sur quelques Insectes qui percent les métaux ; par'M. le D''().-A. Bjakcom. Bologne, 1867; in l\°. (Pivsenlé par M. INlilno Edwnrds.) Speciniiiia... Spécimen zoolocjique de In Mozambique ; par M. J. BlANCONi, fascicule 18. Bologne, 18G7; in-/)" avec figures. (Présentô jiar :\î. Miliie Edwards.) Statistica... Statistique du rojaunw d'Italie : IMouvemeut de In nc.vitjation, année 1866. Florence, 1868; ïn-ff. Sopra Sur Pierre Pèlerin de Mnricnuil et sa lettre sur rnimant : i" Mé- moire; j>ar M. P.-D.-T. BiiRTi'LLl, barnahile. Rome, i 868 ; iu-4''. (Présenté par M. d'Avezac.) Siille... Sur les propriétés (/éncrales d'une surface d'aii- minime; j:ar M. le professeur Beltkami. Bologne, 1868; in-4". Magnetischo... Observations magnétiques et météoroloyiqnes de Prr.gue . 28^ année, du i'"'' janvier au 3i décembre 18G7. Prague, 1868; in-Zj". Travaux de laboratoire sur la pesanteur et sur réli:( tricilé; par'M.ZxLlwSlii- MiRORSKi. Paris, 1 8G8 ; br. in-8". ERRATUM. (Séance du 8 juin 1868.) Page iiSq, ligne 2^, au lieu de M. Arçon, lisez M. Arson. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 29 JUIN 18G8. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. BoiTssiNGAiTLT fait hommage à l'Académie du tome IV de son « Agronomie, Chimie agricole et Physiologie ». » M. Dakbrée fait hommage à l'Académie d'un opuscule qu'il vient île publier sous le titre de : Expériences synlhéliques relatives mix inélcurilei. — Rapprochemenls auxcpieh ces expériences conduisent. » Plusieurs communications antéiieurement faites à l'Académie s'y trou- vent résumées et complétées par quelques observations nouvelles. » Un premier chapitre présente le résumé succinct des faits généraux qui se rapportent à l'origine extrà-terrestre de ces corps et aux phénomènes qui accompagnent leur chute. » Le second chapitre est consacré à la constitution des météoiites, c'est- à-dire aux types que l'on jjent y distinguer, à leur classification et à leur composition, comparée à celle des météorites. » Dans le troisième chapitre, qui est le principal, et auquel les deux pie- miers servent en quelque sorte d'introduction, on expose les résultats des expériences synthétiques qui ont eu pour but d'imiter les météorites, soit par réduction de silicates, soit par oxydation de siliciures. C. K., i8ti», i-^'' Scmcslrc. (T. LXVl, N" 20.) ' ('"^ ( '27« ) » On examine enfin les conséquences qui peuvent se déduire de cette série d'expériences, d'abord pour l'origine des corps cosmiques dont dérivent les météorites, puis pour la formation du globe terrestre lui-même. » PHYSIQUE. — Sur un effet de choc en retour^ observé à Paris le 8 juin. Note de M. Becqcekel. « Je prends la liberté de faire connaître à l'Académie les effets remar- quables d'un coup de foudre, dont on a eu déjà quelques exemples. » Le sieur Devaux, employé à la Compagnie du gaz, se trouvait dimanche, 8 juin, rue Thouin, à lo heures du soir, au moment de l'orage, lors- qu'il se sentit affaissé sur lui-même, au moment où il aperçut un éclair écla- tant. Il tomba sur ses genoux, éprouva une forte oppression dans l'estomac et fut en proie à un tremblement général qui dura deux jours. Les effets produits furent tels, qu'il entra chez un débitant de liqueurs pour demander du vulnéraire. En proie encore à une vive émotion, il examina son corps pour voir s'il n'avait pas reçu une blessure quelque part : quelle fut sa sur- prise quand il s'aperçut que la plus grande partie des clous de ses bottes avaient été enlevés ! Ces clous étaient à vis, et les bottes presque neuves. La force d'attraction a dû être considérable ; aussi tout le corps du sieur De- vaux a-t-il dû éprouver un fort ébranlement, dont il ne se ressentait plus deux jours après. )) L'effet produit est dû au phénomène appelé clioc en retour: quand un individu se trouve sous l'influence d'un nuage fortement électrisé, et que la foudre éclate à une certaine- distance, il peut être foudroyé lui-même par la recomposition immédiate des deux électricités contraires, l'une pos- sédée par la terre, l'autre par l'individu. » 31. LE Makécual Vaillant, après cette communication, dit à l'Acadé- mie que, il y a quelques années, une observation semblable a été faite dans les bois de Vincennes; mais l'hounne a été foudroyé, et ses souliers, dont les clous avaient été enlevés, ont été lancés à quelque distance. PHYSIOLOGIE GÉNiiRALE. — Note sur le rôle de l'observation et de Vexpériinen- tation en plijsiolocjie ; par M. Coste. " Je viens demander à l'Académie un moment d'attention afin de lui |)rpspnler quelques remarques à l'occasion d'un récent écrit sur les progrés de la physiologie générale en France, dans lequel noire confrère M. Claude ( 1279 ) Bernard, séparant l'observation de l'expérience, expose une doctrine qui, heureusement pour la grandeur de la science, n'est conforme ni à in nature des choses, ni à la vérité de l'histoire. M. Claude Bernard soutient, en effet, que, vouées par essence à la contemplation pure, les sciences d'observation ne sauraient, en aucun cas, devenir explicatives des phénomènes de la vie. ni par conséquent conquérantes de la nature vivante, double privilège exclusivement réservé, suivant lui, aux sciences expérimentales. Je cite tex- tuellement afin qu'on ne puisse ra'accuser d'avoir altéré, en la traduisant dans un autre langage, la philosophie de l'autenr : a Toutes les sciences naturelles sont des sciences d'observation, c'est-à- » dire des sciences contemplatives de la nature, qui ne peuvent aboutir » qu'à la prévision. Toutes les sciences expérimentales sont des sciences » explicatives, qui vont plus loin que les sciences d'observation qui leur u servent de base, et arrivent à être des sciences d'action, c'est-à-dire des » sciences conquérantes de la nature. Cette distinction fondamentale » ressort de la définition même de l'observation et de l'experimenlntion. » L'observateur considère les phénomènes dans les conditions où la nature » les lui offre; l'expérimentateur les fait apparaître dans des conditions » dont il est le maître (i). » » Certes, quand je prends soin de relever ici les immenses services que, comme sciences explicatives et conquérantes de la nature vivante, les sciences d'observation rendent chaque jour et ont toujours rendu à la physiologie générale, il ne viendra à l'esprit de personne de me soupçonner d'ingrati- tude envers les sciences expérimentales. Vingt-cinq années d'enseignement dans la chaire d'embryogénie comparée et dans un laboratoire où je fais assister mes auditeurs aux plus délicates expériences tendant à leur expliquer, dans la mesure des connaissances acquises, les lois du développement de la vie, me mettent à l'abri de ce soupçon. Je pourrais même ajouter, comme témoignage de mon penchant vers les sciences expérimentales, que les deux premiers grands laboratoires organisés en Europe pour l'étude de la vie en action ont été créés par mon initiative, l'un au Collège de France et l'autre à Concarneau, sur les bords de l'Océan. )) Mais l'étude des lois du développement de la vie ne demande à l'expé- rience seule de lui révéler les mystères de la création que dans le cas où ils se dérobent à l'œil de l'observateur. Partout où le regard peut les atteindre, (i) CL\VDt.iit.t^yA^i>, Rnpport sur les progj-ès et la nit/rdip de la Physiologie générale en France, p. i32. Paris, 1867. 168.. ( i28o ) elle n'a besoin d'aucun artifice pour contraindre l'organisation à les lui manifester, puisqu'elle voit ce qu'elle cherche. » C'est pour n'avoir pas tenu un compte suffisant des données fonda- mentales que fournit ^embr^ogénic et pour avoir écarté celles qu'on peut emprunter à Ihisloire naturelle et à la pathologie, si féconde en explica- tions des fonctions du système nerveux, que, sous le titre le plus général, M. Claude Bernard aboutit à une physiologie si restreinte, qu'il la dis- tingue de la ])hysiologie comparée elle-même, car il dit, dans son travail, que « la j)hysiologie comparée fournit des lumières à la physiologie géné- rale », comme si la physiologie comparée était antre chose que la physio- logie générale! Cela posé, je donne la preuve que les sciences d'observation sont au même degré que les sciences expérimentales, mais avec plus de cer- titude, explicatives des phénomènes de la vie et conquérantes de la nature vivante, et que, par conséquent, contrairement au sentiment de M. Claude Bernard, la physiologie générale est k la fois une science naturelle, c'est- à-dire d'observation, et une sci'ence expérimentale. » Et d'abord, les sciences d'observation sont-elles explicatives des phé nomènes de la vie?. . . « Lorsque le naturaliste cherche à découvrir comment il peut se faire que, dans une ruche, il n'y ait jamais qu'une seule femelle pondeuse, la Reine, ayant au service de son gouvernement une armée de femelles stériles, les ouvrières qui, après les noces de la Reine qu'un seul accouplement fé- conde pour toute la durée de sa vie, massacrent les mâles désoruiais inutiles, se vouent sans trêve à l'éducation des nouveau-nés et à la fabrication du miel; lorsque, dis-je, le naturaliste cherche la raison de ces singuliers in- stincts et de cette admirable organisation du travail, il la trouve dans une pratique au moyen de laquelle les ouvrières font développer ou avorter à leur gré les organes de la génération des larves confiées à leurs soins. Cette pratique consiste à n'offrir à la Reine, pour le dépôt de ses premiers œufs qui sont tous femelles, sauf la grande cellule réservée à l'héritière du trône, que d'étroites alvéoles où les larves sorties de ces œufs, ne rencontrant ni la nourriture ni l'espace suffisants pour leur régulière et pleine métamor- phose, contractent, sous l'empire de conditions défavorables, une difformité qui les prive de la plus importante fonction de l'animal parfait, celle de la maternité, e( fait ainsi tourner leurs instincts au profit de l'œuvre comunuic. La preuve que c'est bien à l'influence physico-physiologique de ce milieu organisé avec une sorte de préméditation qu'il faut atti-ibucr la création de cette population d'eunuques, c'est que, lorsque la Reine meurt, les ouvrières, ( I28l ) inquiètes des périls de l'anarchie, se hâtent d'élargir l'une des alvéoles nù un œuf eu voie d'incubation aurait certainement donné une femelle stérile s'il fût resté dans les mêmes conditions, mais dont elles font sortir une femelle féconde en administrant à la larve une plus copieuse nourriture. )) Devant ces attachantes scènes de la vie en action, l'observation pure permet donc ici au naturaliste d'expliquer les merveilleux phénomènes dont il est témoin. Les sciences d'observation sont, par conséquent, expli- catives, comme les sciences expérimentales. » Quand, sous la lentille du microscope, je vois, dans un embryon de poisson, le cœur, dont les parois ne sont encore formées que de cellules contractiles transparentes, lancer à chaque pulsation le sang dans toutes les parties de l'organisme et le ramener dans sa cavité pour lui faire, par cette seule impulsion, i)arcoiu'ir incessament le même cercle, je n'ai besoin d'aucune expérience pour comprendre et expliquer, à cet âge, le mécanisme de la fonction. » Quand j'observe sur le trajet de l'artère caudale de la larve du ho- mard le jeu du sphincter, à l'aide duquel le jeune animal mesure, gradue et proportionne au progrès du développement des organes postérieurs la quantité de sang dont il les arrose, je n'ai qu'une manière d'arriver à la connaissance de ce curieux mécanisme, c'est de le voir en exercice. )) Ijorsque je démontre, par des autopsies suffisamment répétées, que, chez la femme, la fonction de l'ovaire, c'est-à-dire la maturation d'un ovule microscopique dans une vésicule de de Graaf dont il tend à provoquer la rupture, est cause déterminante de la puberté ; et que, sous l'impulsion à distance de ce travail occulte périodique, la muqueuse utérnie subit tous les mois une évolution correspondante ou sympathique, source in- termittente du flux calaméuial, je mets en évidence, par les seules lumières de l'esprit d'observation, une des plus importantes lois et une des admi- rables harmonies de la nature vivante. » Enfin, lorsque j'assiste aux premiers actes de la vie prenant posses- sion de la matière pour l'entraîner à la création d'un être nouveau, et que je vois la substance granuleuse destinée à cette création se séparer dans l'œuf en segments sphéroïdaux sans structure apparente; puis chacun de ces segments, simple résultat de la coalescence de granules autour d'un centre, se convertir en cellules par coagulation de sa couche superficielle; puis toutes ces cellules se ranger par ordre comme les pierres d'un édifice, se nourrir et se développer par assimilation de leur contenu, se nudliplicr par scission à la manière des organismes inférieurs, former la trauie or- r laSa ) ganisée qui va se transfigurer en embryon; qnand je vois toutes ces mer- veilles, non-seulement je comprends comment des éléments façonnés par une première élaboration se coordonnent pour réaliser des formes définies, mais encore comment chaque cellule grandit, puisqu'elle absorbe son contenu; comment le blastoderme se développe par addition intercellu- laire de cellules nouvelles produites par segmentation des cellules origi- nellement constituées. Tous ces actes de la vie qui touchent à la plus fondamentale fonction, celle de la nutrition, se déroulent sous l'œil de l'observateur, qui n'a besoin, pour les saisir, que d'un seul secours, celui d'un instrument grossissant. » Les sciences d'observation sont donc explicatives de la nature vivante, comme le sont les sciences expérimentales. H Je borne là le nombre des exemples, que je pourrais multiplier à l'infini, et je passe à la seconde partie de la démonstration. » Les sciences d'observation sont-elles conquérantes de la nature vivante? )) Je pourrais répondre d'un seid mot, par l'affirmative, à cette question et dire : Les sciences d'observation ont accompli, dans le cours des siècles, le plus grand acte de prise de possession de la nature vivante en la faisant passer de l'état sauvage à l'état domestique et en détruisant, autour des espèces utiles, la concurrence vitale des espèces nuisibles. Mais la simple énumération de quelques-unes de leurs conquêtes les mieux définies don- nera à la démonstration un caractère d'irréfutable précision. » Plus de cinq siècles avant notre ère, dans les plaines de la vieille Assyrie, où le dattier était devenu l'objet de grandes exploitations, non- seulement à cause de l'excellence de son fruit sucré, mais aussi pour le miel et le vin qu'on savait en extraire, les Babyloniens avaient parfai- tement reconnu que, dans ce genre d'arbres, les sexes étaient séparés sur des individus distincts et que la poussière séminale, portée par le vent, tombait dans le calice des fleurs femelles dont elle opérait la fécon- dation. w Cette observation les conduisit à une pratique agricole qui doubla le produit de leur industrie. Ils comprirent, en effet, qu'ils pouvaient suppri- mer fous les sujets mâles de leurs plantations et leur substituer des arbres à fruit, sous la condition d'aller tous les ans, comme le font encore les Arabes de nos jours, chercher dans les forêts vierges les régimes fleuris des palmiers sauvages pour en utiliser le pollen. » Cette pratique devint ainsi, aux mains de ces cultivateurs, un puis- sant moyen de uuiltiplication de la récolte. ( 1283 ) M Les sciences d'observation sont donc conquérantes de la natnre vivante au même degré que peuvent l'être les sciences expérimentales. » Vers la fin du siècle dernier, lorsque Jacobi, transportant dans un vase rempli d'eau ce qu'il avait vu s'accomplir sur les frayères naturelles pen- dant les pariades des salmonidés, eut opéré la fécondation en exprimant successivement dans le liquide les œufs d'abord, la laitance ensuite, comme le font les femelles et les mâles dans un fleuve, il ne mit pas seulement au service de l'industrie une méthode pour la multiplication intléfinie des espèces utiles à l'homme, pour le croisement forcé des races, la production des hybrides; il créa, pour la physiologie, un instrument nouveau d'inves- tigation qui lui permit de rendre visible le contact des deux substances dans l'acte de la génération, de suivre pas à pas l'influence matérielle de ce contact, et d'établir, par l'observation directe, que l'imprégnation est le mélange de ces deux substances. Ce fut, en effet, vers la solution de ces problèmes que se cUrigèrent les efforts des observateurs témoins de cette nouveauté, la plus étonnante peut-être depuis que l'homme se livre à l'étude delà nature. » Comme les physiciens et les chimistes qui étudient la matière brute et les réactions des éléments dont elle se compose, les physiologistes se trou- vèrent désormais, grâce à cette découverte, en mesure de séparer dans des récipients les diverses parties de la semence, de les appliquer isolément l'une après l'autre sur les œufs, et de déterminer, par voie expérimentale, si l'iuie d'elles n'était pas exclusivement investie d'un privilège dont les autres ne seraient qu'un moyen accessoire de transmission, ou bien si elles ne se confondraient pas toutes dans un même acte et dans une même œuvre. Mais l'instrument d'investigation qui donne à l'homme ce pouvoir sur la vie, c'est à une élude d'histoire naturelle que la physiologie en est redevable. » Les sciences d'observation sont donc conquérantes de la nature vi- vante, au même degré que peuvent l'être les sciences expérimentales. » Quand, en Ecosse et en Irlande, les naturalistes eurent constaté qu'aux époques de la reproduction, le saumon remontait toujours vers les sources pour déposer sa progéniture en des eaux limpides, et que, parvenu au pied des cataractes infranchissables, il essayait inutdement de jpasser outre, on réduisit, pour favoriser cet instinct, les grandes chutes en une série de cas- cades de hauteur égale à celles que l'animal voyageur avait pu franchir avant d'arriver jusque-là, le conduisant ainsi, à l'aide de ces échelles, dans des rivières supérieures où il n'avait jamais existé et qui en sont peuplées ( 1284 ) maintenant Une simple étude des instincts de cette espèce précieuse, Vu placée sous l'empire de l'homme, qui la diiige, à son gré, comme il dirige un onimal domestique. » Les sciences d'observation sont donc conquérantes de la nature vivante, au même titre que peuvent l'être les sciences expérimentales. » M. Claude Bernard dit avec raison que l'anatomie n'est qu'une des nombreuees sciences auxiliaires de la physiologie. On pourrair, avec tout autant de fondement, dire que la physiologie expérimentale n'est elle-même qu'un des auxiliaires des sciences tl'observation, et dans beaucoup de cas qu'un simple moyen de contrôle. » Ainsi, par exemple, quand l'observation directe m'a appris que chez les Mammifères la fécondation n'est pas un phénomène instantané, mais qu'il faut aux molécules fécondantes dix heures environ pour arriver jus- qu'à l'ovaire où se l'ait l'imprégnation, je sais d'avance qu'en plaçant une ligature vers le milieu de la trompe cinq ou six heures après l'accouple- ment j'empêcherai le phénomène de s'accomplir. Or, quel sera ici le rôle de l'expérimentateur qui intercepte le passage? Il se bornera simplement à contrôler ce que l'observation directe avait déjà démontré. » Donc vouloir, connue l'a tenté M. Claude Bernard, séparer l'observa- tion de l'expérience, qui n'est qu'im des moyens d'investigation de l'ob- servation, est une entreprise contraire à la nature des choses, et qu'une saine philosophie ne saurait admettre. » Les auteurs du Dictionnaire de l'Académie française n'ont pas commis cette faute, quand ils ont défini l'esprit d'observation : savoir remarquer les causes et les effets des phénomènes. Or des sciences qui tiennent compte des causes et des effets des phénomènes sont, par cela même, des sciences essentiellement explicatives et conquérantes de la nature. » M. Claude Bër.xaku répond : « En er)tendant la lecture que M. Coste vient de faire devant l'Acadé- mie, j'avoue que je n'ai pas compris sur quoi sont fondées les critiques qu'il m'adresse. Aussi n'aurai-je que peu de choses à dire. » M. Coste, d'un côté, ne trouve pas de différence entre l'observation et l'expérience, et cependant, d'autre part, il en parle comme de deux choses distinctes, qu'il ne définit pas, il est vrai. 11 résulte de là une con- fusion complète, et toute son argumentation corisisleà citer des expériences auxquelles il doinie le nom à'oliseivnlions, et vice versa. » Quant ;iux faits, les sciences d'observation ne se séparent réellement pas des sciences d'expérimentation; c'est seulement la méthode d'investi- ( 128,'; ) gation qui se modifie. Toutes les sciences commencent nécessairement par l'observation simple et contemplative ; ce n'est qu'après avoir constaté les faits qu'on en cherche l'explication, en les rapprochaul d'autres faits qui s'y rattachent ou qui en découlent. Tan^ que l'observation simple des phéno- mènes, faite dans les conditions naturelles, est possible, nous la poursui- vons ; quand nous l'avons épuisée, nous recourons à des moyens artifi- ciels : nous armons et nous amplifions nos sens à l'aide d'instruments divers pour pénétrer dans l'intérieur des corps afin d'y observer des phéno- mènes qui nous sont naturellement cachés. Nous ne nous bornons plus à observer les phénomènes tels que la nature nous les offre et en les attendant du hasard, mais nous les provoquons et nous en faisons même apparaître de nouveaux, dans des conditions déterminées dont nous nous rendons maîtres et que nous faisons varier suivant l'idée expéi'imentale préconçue qui nous dirige. Alors nous faisons réellement des expériences; toutefois, les faits dont nous créons ou provoquons ainsi expérimentalement l'appari- tion ne diffèrent pas au fond des faits d'observation. J'ai défini ailleurs l'expérience une observation provoquée, ce qui veut dire en d'autres termes qu'elle ne s'est pas présentée spontanément ou naturellement (i). Mais pour obtenir convenablement ces expériences destinées à vérifier ou à juger les hypothèses que nous formons sur les causes prochaines des phénomènes, nous nous guidons d'après les principes de la méthode expérimentale dont M. Coste ne paraît tenir aucun compte. Tout le génie de l'expérimenta- teur consistera donc à déterminer l'apparition d'un fait d'observation, dans les conditions où il sera le plus propre à éclairer le problème scienti- fique dont il cherche la solution; sous ce rapport l'esprit d'observation et l'esprit expérimental se rapprochent et se confondent, parce que l'observa- tion et l'expérience se retrouvent dans les deux ordres des sciences, mais dans un ordre différent de subordination. » Dans les êtres organisés, nous ne pouvons arriver à l'explication des phénomènes de la vie que par la connaissance des propriétés de tissus ou d'organes qui sont en général cachés à nos regards et inaccessibles à la simple observation. Ici l'observation ne suffit pas, et nous nous trouvons obligés de recourir à l'expérimentation, qui va plus loin dans l'étude des phénomènes, en nous faisant pénétrer dans le milieu intérieur des orga- nismes complexes. » L'expérimentation physiologique perfectionnée réalise chaque jour des (i) Introduction à l'étude de ta Médecine expérimentale, p. 35 et suivantes; i865. C. R., i868, i" Semestre. (T. LXVl, N» 26 ; ' ^9 ( 1286 ) découvertes qui ne seraient pas possibles sans elle. C'est pour cela que cette science accomplit des progrès surprenants, qu'il n'est heureusement au pouvoir de personne d'arrêter. La physiologie expérimentale est donc une science moderne marchant en avant à la conquête des connaissances qui nous restent à acquérir sur les mécanismes des divers phénomènes de la vie. » Chaque science se distingue par la nature du problème spécial qu'elle poursuit; mais, en outre, les sciences expérimentales se caractérisent parce fait qu'elles se rendent maîtresses (i) des conditions dans lesquelles se mani- festent les phénomènes de la nature. C'est en ce sens qu'elles sont pi us actives et plus conquérantes que les sciences d'observation qui poursuivent d'ail- leurs d'autres problèmes. Je considère la physiologie comme une science expérimentale se séparant, sous ce rapport, des sciences naturelles d'obser- vation. En effet, il y a pour le moment deux grands groupes de sciences : les unes éminemment expérimentales, telles que la physique, la chimie et la physiologie; les autres, beaucoup plus essentiellement d'observation, telles que la géologie, la zoologie et la botanique proprement dites. » L'astronomie est une science d'observation parce qu'il nous est impossible de nous rendre maîtres des conditions dans lesquelles se passent les phénomènes astronomiques. C'est l'opinion de Laplace quand il dit : « Sur la terre, nous faisons varier les phénomènes par des expériences; » dans le ciel, nous déterminons avec soin ceux que nous offrent les mou- » vements célestes (2). » M. Daubrée fait l'observation suivante : « La géologie vient d'être prise comme exemple d'une science purement d'observation. » 11 convient de remarquer qu'après s'être en effet bornée à l'observa- tion simple de la nature, elle est entrée dans la voie expérimentale dès le commencement de ce siècle. On sait comment Sir James Hall, cher- chant à contrôler les idées théoriques que Hutton, son maître, venait de dé- duire si hardiment de ses persévérantes observations dans les montagnes de l'Ecosse, recourut aux procédés expérimentaux. Il fit à ce sujet deux sé- ries d'expériences qui sont devenues classiques, l'une explicative du cou- tournement des strates, l'autre de la cristallisation de la craie sous la double influence de la chaleur et de la pression. (i) Scienlifiqnement et pas seulement d'une manière empirique. (7.) L»plàce, Système du monde, ch. H. ( 128? ) » Depuis lors, et surtout dans les derniers temps, ces expériences se sont multipliées pour éclairer l'histoire des phénomènes géologiques de tout ordre, chimiques, physiques ou mécaniques. » La fécondité déjà si bien reconnue de cette nouvelle voie, bien que la science y soit à peine engagée, indique que la géologie est arrivée à celle seconde période, où toute science, pour se compléter, devient expérimen- tale. » « M. Chevreitl pense, comme M. Daubrée, que la géologie est accessible à l'expérience (i); il pense, de plus, que les sciences dites d'observation cl de raisonnemenl, telles que les sciences naturelles , deviendront plus tard expérimentales; c'est une affaire de temps. » Toute science dont le but est de connaître le concret a commencé par la simple observation, et les objets de son ressort ont d'abord été simple- ment décrits; mais les observations s'étant multipliées, des sciences plus ou moins distinctes à l'origine se sont rapprochées, se sont unies même. Il en est qui ont conservé leur caractère spécial, telle que la chimie dont l'objet est de réduire la matière en types distincts ou espèces définies par des propriétés physiques, chimiques et organoleptiques. Si toutes les sciences pro- cèdent par les deux facultés de l'esprit humain, l'analyse et la svnthèse, la chimie seule réalise sous la forme concrète les opérations que l'esprit avait conçues. Ainsi, les résultats concrets de l'analyse chimique sont moins complexes que n'était la matière soumise à l'expérience, et le pro- duit concret de la synthèse chimique est plus complexe que n'étaient les matières soumises à l'expérience. » Par cette correspondance intime de l'analyse et de la synthèse chimi- ques avec l'analyse et la synthèse mentales qui ont présidé à la réalisation sous la forme concrète des produits des premières, on trouve le moyen de contrôler la composition chunique des corps au point de vue de leur sim- plicité ou de leur complexité, tandis que le même moyen manque aux sciences qui ne recourent qu'à l'analyse et à la synthèse mentales. En effet, ï analyse chimique servant de contrôle à la synthèse chimique et celle-ci à la pre- (i) Lettres à M. Fillemain, p. 27, 28, ac); Paris, i856. à Paillerols, commune des Mées (Basses- Alpes). )) Je suis depuis quinze jours dans les Basses-Alpes où j'assiste M. Rai- baud-Lange dans le vaste grainage qu'il effectue de nouveau cette année, d'après mon procédé. Grâce à l'obligeance de M. le Président du Comice d'Alais, je viens de recevoir le Compte rendu de la séance de l'Académie des Sciences du 8 juin, où je lis une Note de M. Béchamp relative à la maladie des morts-flats. » \ ous savez que j'ai, le premier, appelé l'attention des éducateurs sur l'influence de cette maladie, et que, le premier également, j'ai démontré qu'elle était indépendante, en fait, de celle des corpuscules. » Maître de cette dernière maladie, ce dont les éducations de cette année ont donné les preuves les plus éclatantes, je devais porter toute mou attention sur celle des morts-flats, que, le premier encore, vous le savez, j'ai démontré être héréditaire dans certains cas déterminés. » J'ai communiqué les principaux résultats de mes observations de cette année au Comice d'Alais par une Note lue en séance publique, le i'"'' juin, en présence d'un nombreux concours d'éducateurs, réunis dans la grande salle de la mairie. Permettez-moi de vous prier de vouloir bien faire insérer, dans le plus prochain numéro des Comptes lendus de l'Académie, le texte complet de cette Note, dont je vous adresse un exemplaire, extrait du Bul- letin du Comice agricole d' Àlais. » SÉRICICULTURE. — Note sur la maladie des vers à soie désignés vulgairement sous le nom de morts-blancs ou morts-flats; par M. Pasteuii. « Mes études de cette année devaient porter plus particulièrement sur la maladie des morts-flats, que j'ai le premier signalée à l'attention des éducateurs, comme intervenant pour une part importante dans les désas- tres actuels de la sériciculture. » Lorsque les vers sont atteints de cette maladie d'une manière appa- rente, qu'ils ne mangent plus ou très-peu, qu'ils se montrent étendus sur les bords des claies, ou lorsqu'ils viennent de succomber, les matières qui remplissent leur canal intestinal renferment des productions organisées diverses, qu'on ne rencontre pas dans les vers sains. Ces organismes sont : 1° des vibrions, souvent très-agiles, avec ou sans points brillants dans leur intérieur; 2° une monade à mouvements rapides; 3*^ le Bacterium termo., ( 1290 ) ou un vibrion très-ténu qui lui ressemble; 4" i"i ferment en chapelets de petits grains, pareil d'aspect à certains ferments organisés que j'ai rencon- trés maintes fois dans mes recherches sur les fermentations. Ces produc- tions sont réunies dans le même ver, d'autres fois plus ou moins séparées. Celle qui se montre le plus fréquemment, au moins dans le cas que je vais indiquer tout à l'heure, est ce ferment en chapelets flexibles de deux, trois, quatre, cinq... grains sphériques, d'une parfaite régularité. Ce fer- ment, ou une production toute semblable, est décrit ou dessiné dans plu- sieurs de mes Mémoires relatifs aux fermentations. Le diamètre des grains esta peu près d'un millième de millimètre. On peut le déduire de la lon- gueur d'un chapelet formé de plusieurs grains, divisée par le nombre de ces grains. La mesure ainsi faite, et qui comprend l'intervalle de deux grains, outre le diamètre de ces grains, est égale à o™",ooi5 environ. » J'ai démontré récemment que la maladie des morts-flals pouvait être héréditaire. On s'en convaincra facilement en répétant mes expériences. » Prenez dans une éducation fortement atteinte de cette maladie des cocons bien formés, renfermant des chrysalides d'un aspect très-sain, et soumettez-les au grainage, en vous assurant que les papillons sont exempts de la maladie des corpuscules : vous reconnaîtrez, l'année suivante, que la maladie des morts-flats fera périr les vers issus de la graine dont il s'agit. La maladie des morts-flats peut donc être constitutionnelle et héréditaire dans certaines graines. D'ailleurs, qu'elle frappe accidentel- lement des éducations de graines très-saines par suite de fautes commises dans ces éducations, ou de circonstances inconnues, ou qu'elle sévisse hé- réditairement, cette maladie se montre avec une intensité très-variable. Les échecs sont absolus ou partiels, mais généralement, lorsqu'une chambre ne périt pas tout entière aux atteintes de la maladie des morts-flats, il est facile de reconnaître que les vers survivants, lorsqu'ils montent à la bruyère, ou lorsqu'ils commencent à filer leurs cocons, ont des mouvements très-lents. On les dirait sous l'influence du mal qui en fait succomber un certain nombre, bien qu'ils fassent des cocons, que ces cocons puissent être d'un bel aspect et fournir des papillons paraissant très-sains. Il y a plus, je pour- rais citer des exemples dans lesquels j'ai vu presque tous les vers d'une éducation former leurs cocons, mais en présentant la langueur dont je parle. Ce sont des vers malades, mais pas assez pour qu'il leur soit impos- sible de monter à la bruyère. Toutefois, on rencontre alors beaucoup de cocons foiuliis. « Cela étant_, je mç suis demandé si les vers des chambrées atteintes de ( '291 ) morts-flats, et qui néanmoins sont capables de faire des cocons et de se transformer en chrysalides et en papillons, ne porteraient pas en eux-mêmes les organismes dont j'ai parlé et qui sont propres à tous les vers assez ma- lades pour succomber avant de pouvoir filer leur soie? Ces prévisions se sont réalisées. » Voici ce que l'on observe toutes les fois que l'on a affaire à des éduca- tions frappées de la maladie des morts-flats, et dont les sujets survivants fourniraient nécessairement, ainsi que je l'ai précédemment expliqué, une graine constitulionnellement atteinte de cette maladie. Le contenu du canal intestinal de la chrysalide, au lieu d'être formé, comme dans les chrysalides saines, de granulations amorphes, est rempli de ces petits chapelets de grains sphériques que j'ai décrits précédemment. En faisant ces observa- tions, je croyais revoir quelques-unes de mes anciennes préparations rela- tives aux fermentations. On n'aperçoit ici ni bactériums, ni vibrions, ni monades. 1) Lorsque l'on étudie, dans les conditions précédentes, les chrysalides d'éducations atteintes à un faible degré de la maladie des morts-flats, il faut en général en ouvrir plusieurs avant d'en trouver une qui offre le ca- ractère dont il s'agit. Enfin, dans les cocons des bonnes éducations, où rien ne dénote l'existence de la maladie, le petit organisme dont il s'agit paraît tout à fait absent. » Rien ne démontre encore que ces sortes de ferments dont je viens de parler soient la cause de la maladie des morts-flats. Ils ne sont peut-être que le résultat nécessaire d'un trouble profond dans les fondions digestives. L'intestin venant à ne plus fonctionner par quelque circonstance inconnue, les matières qu'il renferme se trouvent alors placées comme dans un vase inerte. » J'ai introduit dans un vase des feuilles de mûrier broyées avec de l'eau, et, au bout de vingt-quatre heures déjà, elles ont commencé à fermenter en montrant précisément les mêmes organismes que ceux que j'ai décrits. » Je terminerai par une indication qui paraîtra fort extraordinaire; pourtant, comme ce n'est pas une opinion, mais un fait que j'ai à commu- niquer au Comice, je me hasarde à le publier, tout incomplet et tout sin- gulier qu'il me paraisse à moi-même. » Le 29 mars, à 8 heures du malin, j'ai placé sous une cloche de verre, en plein soleil, une boîte de carton renfermant une graine à cocons jaunes. La boîte était renfermée elle-même dans un sac de papier avec un thermomètre dont le réservoir touchait la boîte et dont la tige dépassait le ( '292 ) bord du sac, ce qui permettait de lire la partie hante de la graduation. La cloche est restée au soleil, à la même place, jusqu'au lendemain 3o mars à midi. Le 29, le thermomètre est monté à 27° Réaumur, et le 3o, à Sa". Dans la nuit {lu 29 au 3o, à deux heures et demie du matin, il est descendu à 2° Réaumur. La boîte contenant la graine a été apportée, le 3o mars à midi, dans une petite chambre où se trouvait, dans une autre boîte pareille à la première, le même poids de la même graine; celte chambre était alors à la température de i3° Réaumur, laquelle a été élevée d'un degré par jour jusqu'au moment de l'éclosion. Les deux graines ont commencé à éclore le même jour, le i3 avril. Ce jour-là à midi, on a fait une levée de vers dans l'une et l'autre boîte. L'éclosion a été terminée de part et d'autre le i4- Dans la boîte chauffée sous la cloche, il est resté cinquante œufs sans éclore, et dix seulement dans l'autre. Chaque lot de graine pesait un demi-gramme. J'ai élevé des portions égales de vers recueillis le i3 avril à midi; ils étaient placés dans deux paniers qui n'ont cessé d'être côte à côte, les repas donnés aux mêmes heures avec la même feuille. La graine qui n'a pas été chauffée m'a offert de la quatrième mue à la montée huit morts-flats sur un total de cent vers; l'autre, au contraire, n'en a pas offert un seul. Tous les vers de ce second panier, sans exception, ont fait leurs cocons et sont montés à la bruyère environ douze heures avant ceux de l'autre panier. Dans les premiers temps de l'éducation, il m'a paru qu'il y avait quelques vers un peu plus petits, mais en très-faible nombre, dans le panier de la graine chauffée. Cette inégalité, d'ailleurs à peine sensible, a disparu pendant l'éducation, excepté pour un seul ver, qui, néanmoins a parfaitement mûri et fait son cocon. Est-ce une illusion de ma ])art? J'ai cru remarquer que les vers issus de la graine qui avait séjourné sous la cloche avaient une vigueur plus accu- sée que les vers de l'autre essai. » Je m'abstiens de toute réflexion sur l'observation qui précède; je ne la publie qu'à titre de renseignement pour l'avenir. En ce qui me concerne, je ne la perdrai pas de vue et je multiplierai les expériences, afin d'en mieux connaître la signification et l'importance pratique, si toutefois elle en a une. » SKiuciCULTUiili. — Production de cjraines de vers à soie exemples de cjermes corpusculeux ; par M. Mares. « J'ai eu, cette année, l'occasion de faire une série d'éducations avec la même graine de vers à soie, et d'en observer les larves, les chrysalides et les ( '293 ) papillons, nu point de vue du développement des corpTiscnles dont ces insectes sont actuellement le siège, et delà maladie dont ils sont attaqués. Les résultats de ces éducations m'ont i:)aru offrir quelques indications rela- tivement aux conditions les plus propres à reproduire facilement des graines saines, et font l'objet de cette Note. » Ayant suivi avec le plus vif intérêt les beaux travaux de M. Pasteur sur la maladie des vers à soie, et m'inspirant de ses idées sur les garanties que doivent offrir les œufs de ces insectes pondus par des papillons vigoureux et exempts de corpuscules, j'ai élevé en 1868 des vers à soie de race jaune de pays, dont les graines m'ont été remises par M. Raybaud-Lange, et qui avaient été obtenues par lui au moyen du procédé de sélection fondé sur l'emploi du microscope, ainsi que l'a indiqué M. Pasteur. » Un kilogramme de ces graines, divisé en deux éducations, l'une de 625 grammes (soit i5 onces), l'autre de '5']5 grammes (soit i5 onces), et faites l'une et l'autre aux environs de Montpellier, mais dans des directions différentes, éloignées de i5 kilomètres, ont complètement réussi au point de vue industriel (i), et ont confirmé la justesse des vues de M. Pasteur. Ce résultat est d'autant plus remarquable que les graines de pays ont géné- ralement échoué. On peut juger ainsi des immenses services que la sérici- culture est appelée à retirer d'un procédé de sélection destiné à paralyser, sinon à supprimer, la production des graines défectueuses. » Mais si la réussite pour la production des cocons a été complète, il n'en a pas été de même pour la production d'une graine saine. La plupart des lots de cocons tirés de ces belles chambrées pour le grainage ont donné des papillons de belle apparence, qui ont beaucoup graine, mais que le microscope a f;ut connaître comme corpuscnleux : aussi les graines qui en proviennent doivent-elles être considérées comme suspectes. >i Un pareil résultat a été si fréquemment constaté depuis quelques années, dans les conditions actuelles de la maladie des corpuscules, qu'il est de ceux auxquels on di vait s'attendre. Mais si, considéré isolément, il ne présente pas d'intérêt spécial, il n'en est pas de même quand on le rap- proche d'autres résultats fournis par la même graine, élevée dans d'autres conditions. » Ce sont les suivants : 1° je remis un échantillon de cette graine, pour (1) Les quantités de cocons obtenues ont été, pour l'cchication de aS onces faite chez moi, à Laussac, de gio kilogrammes, et pour celle de i5 onces faite chez mon frère, à Saint-Gely-du-Fescq, de 676 kilogrammes. C. R., lies, i<" Semestre (T. LX VI, N" 2().) I 70 ( 1^94 ) être essayée en hiver à la niagnanerie expérimentale de Ganges, à son di- recteur M. le comie de Rodez. Les vers se comportèrent parfaitement, et reçurent la bruyère le aa mars dernier. Sur loo graines, on obtint 98 cocons, qui furent tous considérés comme filés par des vers sains et vigoureux. » 1° Le i5 mars, je retirai de cette graine un deuxième échantillon d'un demi-gramme environ, et je le mis à éclore. Les vers naquirent dans les premiers jours d'avril et furent élevés dans la chambre à éclosion, où le 7 avril on porta les 6^5 grammes d'œufs de la grande éducation. » Cette petite division de vers s'est parfaitement comportée. Il ne son est pas perdu, car les retardataires^ mis de côté, ont fait leurs cocons sans maladie. Les vers sont montés du 6 au 8 mai, et ont produit c)5o cocons. Conservés poiu' graine, les papillons sont nés du 26 au 29 mai. Sur plus de 100 vers examinés au microscope et pris au hasard, il s'en est trouvé trois de corpusculeux, à raison de 5o à 100 corpuscules par champ. Quelques vers de cette petite division, isolément élevés, chez moi et chez ma mère, à Montpellier, quinze jours avant la montée, et nourris de feuilles de pro- venances diverses, ont tous donné, après la ponte, des papillons, soit mâles, soit femelles, exempts de corpuscules. ■n 3° Dans la grande éducation dont la graine fut mise à éclore le 7 avril, une petite division, qui a produit 20 kilogrammes de cocons, a été con- duite séparément dans la chambre d'éclosiou. Les veis montèrent du 18 au ao mai, par un temps très-chaud. On trouva quelques gras au moment de la montée, mais en quantité insignifiante. Après la montée, je trouvai pour la première fois quelques retardataires tachés ou pèlerines, et je les reconnus corpusculeux, mais leur nombre était très-petit. Une partie des cocons a été réservée pour graine. Sur 1000 papillons, j'en ai examiné plus de 100 au microscope; il s'en est trouvé les | de corpusculeux, à raison de i5o à 5oo corpuscules par champ. » 4° Dans la grande éducation, conduite dans une tuagnanière divisée en deux pièces, les vers moulèrent très-bien du 21 au 24 mai. Après la quatrième mue (du 12 au i4 mai), l'éducation marchait si bien, qu'en enle- vant les litières on n'y trouvait aucim vers malade d'une maladie quel- conque (i). A peine y restait-il quelques retardataires. A la montée, il y (i) Je trouvai deux musrardins et quelques petits, que je reconnus exempts île corpus- cules, dans des litières occupant dans les magnanières plus de 4oo mètres carrés. Je n'y trouvai ni gras ni inorts-flals. A la montée, celte dernière maladie s'est à peine montrée. ( 1295 ) eut quelques gras, et, pour la première fois, çà et là, quelques pèlerines, corpusculeux. Ils étaient plus nombreux dans les dernières divisions, qui montèrent du 23 au 24 mai. » Quelques petits lots de beaux cocons ont été prélevés sur la grande chambrée pour en faire grainer les papillons. Ayant examiné ces derniers à diverses reprises, je les ai reconnus corpusculeux, à raison de 20 sur 21, et la plupart des champs observés ont présenté de 5oo à 2000 corpuscules. » 5° Sur la grande chambrée, deux petits lots de vers furent prélevés, le i" et le 2 mai, dans le troisième âge, et élevés à Montpellier, l'un chez moi, l'autre chez ma mère, avec les soins les plus minutieux. L'un de ces lots a donné 700 cocons et l'autre 56o. Tous les deux ont été gardés p,our graine. Ces vers ont parfaitement marché; néanmoins j'ai trouvé dans chaque lot deux retardataires légèrement pèlerines, corpusculeux, et, en outre, dans le mien (de 56o cocons) il y eut deux gras à la montée. » Celui de 700 cocons, arrivé à la bruyère le premier, du ai au 23 mai, a donné des papillons presque tous exempts de corpuscules. Sur 100 que j'en ai examinés au hasard, 5 ont été trouvés corpusculeux, à raison de i5o à 25o corpuscules par champ. » Le lot de 56o cocons, auprès duquel j'avais eu l'imprudence de mettre quelques vers malades, dont j'avais formé une petite infirmerie, monta du 24 au 27 mai. Sur 100 papillons examinés j'en ai trouvé 10 de corpuscu- leux, à raison de 1 10 à 5oo corpuscules par champ en moyenne. » 6" Des faits analogues se sont passés chez mon frère (r); quelques vers que son magnanier fit éclore en nmrs donnèrent au commencement de mai des papillons que j'ai reconnus tous exempts de corpuscules. Tous les papillons provenus des lots de sa grande éducation, gardés pour graine, ont été reconnus comme très-corpusculeux. Il est vrai qu'à la distance de quelques centaines de mètres de ses magnanières^ et sous le vent régnant habituellement, se trouvait une éducation de 76 grammes très-corpuscu- leuse, qui a pu être pour ses vers un foyer d'infection, auquel les miens n'ont pas été exposés. » Ces diverses éducations d'une même graine me paraissent présenter, au point de vue de l'invasion des corpuscules, une gradation marquée. » En laissant de côté l'essai précoce de la Magnanerie expérimentale, dont les papillons ne furent pas examinés au microscope, nous voyons une première petite éducation, plus précoce que les grandes chambrées, mais (1) C'tst chez lui que s'est faite l'cdiicalion de 3^5 grammes de yraine. 1 70.. ( 1296 ) conduite à une époque où l'on trouve déjà des feuilles de mûrier en abon- dance dans tous les terrains chauds et abrités, donner des |)apillons à peu près exempts de corpuscules, et qui se trouvent dans les meilleures condi- tions pour pondre les graines destinées à former les futures éducations de l'année suivante. Pourvu qu'on parte de graines non corpusculeuses (ce qui est aujourd'hui très-facile), la réussite de ces petites éducations pré- coces me paraît certaine. )) Les petites divisions de vers qui viennent après la petite éducation précoce, et en même temps que les grandes chambrées, donnent des pa- pillons plus corpusculeux, malgré les soins dont ils sont l'objet, et leur nombre est beaucoup plus grand; ainsi il est double et même triple. » Sous l'influence des grandes éducations et de l'accumulation de vers qui en résulte, on voit, à l'époque ordinaire où on les fait, le corpuscule envahir presque tous les papillons. Cependant quelques jours auparavant, au moment de la montée, on ne trouvait que fort peu d'individus corpuscu- leux dans ces mêmes chambrées, soit parmi les vers, soit parmi les chry- salides. » Je dois ajouter qu'ayant eu l'occasion de visiter à Montpellier plu- sieurs petites éducations de graines distribuées par 5 grammes à la fois, et issues de papillons exempts de corpuscules, je lésai trouvées réussies quant aux cocons; mais au moment de la montée j'ai toujours reconnu, i)armi les retardataires, des vers pèlerines corpusculeux. Plus tard l'inspection des papillons a démontré que les corpuscules les avaient envahis dans la proportion de 10 à 65 pour 100 des individus examinés. Les vers de ces graines sont montés du i5 au 20 mai; il est probable que leur éducation, avancée de huit à quinze jours, aurait donné des papillons bien moins atteints de corpuscules. » On a souvent parlé de l'heureuse influence de la précocité des éduca- tions sur leur réussite; les résultats qui viennent d'être cités montrent que cette opinion est fondée. Dans le coiuant d'une pratique déjà longue, j'ai eu souvent l'occasion de m'en assurer, en observant aussi l'influence de l'élévation générale de la température, dans la dernière quinzaine de mai et le courant de juin, sur les maladies du ver à soie et sur l'activité de leur propagation (i). Mais alors nous manquions de faits comparables comme ceux lie cette année, et nous étions dépoiuvus des moyens d'observation (1) Tous li-s iiiagiiaiiiers savent conibiin il est dangcitii.x de iclarder I édiicalioii des versa soie, el d univer à la montée à re|ioi|iie des chaleurs. ( 1297 ) qui permettent de contrôler l'état du papillon après sa ponte et même après sa mort. Nous croyons donc les faits que nous signalons susceptibles d'être mis à profit par la pratique, pour la facile reproduction des graines saines et exemptes de corpuscules. Les éducations de vers desquelles on peut tirer des papillons reproducteurs sont rares, si on les cherche parmi celles qu'on fait à l'époque ordinaire, surtout si les chaleurs sont précoces comme cette année; elles sont, au contraire, communes si, partant de graines non corpusculeuses, on les conduit plus tôt et au moment où les chaleurs sont seulement suffisantes pour développer la végétation du mûrier. 1) L'époque qui nous paraît la plus favorable, sous le chmat de Mont- pellier, pour mettre à éclore les œufs destinés aux petites éducations de graines, est, selon les années, la première quinzaine de mars. On peut alors obtenir la montée des vers dans les premiers jours de mai. Le papillonage et le grainage ont lieu quinze jours après, à une époque de l'année où les chaleurs ne se font pas encore sentir, et où elles ne compliquent pas encore les difficultés de l'éducation des vers. » Ces petites éducations devront être faites dans des locaux spéciaux, qui leur seraient exclusivement destinés. Il ne faudrait pas y élever, plus tard, d'autres vers, pour ne point y accumuler les germes d'infection qui jouent un rôle si actif dans le développement des maladies du ver à soie. On devrait se borner à y élever la quantité de vers strictement nécessaire pour reproduire les graines dont on croit avoir besoin pour l'année suivante. En isolant par couples les papillons d'un certain nombre de pontes, et en les examinant ensuite au microscope pour séparer tout ce qui est corpusculeux, il est facile de se procurer, dans chaque petite éducation précoce, des graines tout à fait exemptes de germes corpusculeux, et d'en faire la base des éducations futures. » M. DuM.4s signale à l'Académie, parmi les documents qui témoignent des bons résultats obtenus par l'emploi des procédés de M. Pasteur, la Lettre suivante, tirée du journal le Far du i4 juin et adressée à M. Pasteur le 8 juin, par M. Pierrugues, maire de Callas (Var); cette Lettre constate une fois de plus comment notre éminent confrère a pu prédire avec cer- titude les résultats des éducations réalisées avec des graines soumises à son examen : « Monsieur, la campagne séricicole touche à sa fin dans ma commune : je suis donc en mesure de vous faire connaître le résultat des éducations ( '=98 ) faites avec ies graines n'' i et n" 2 que, sur ma demande, vous avez bien voulu soumettre à un examen microscopique. » Dans l'intérêt de la séricicullure de notre département, vous daignâtes consigner les déductions pratiques fournies par votre examen dans une Lettre qui, selon votre désu-, fut insérée dans le journal It Far du 3o avril et reproduite par un journal de Toulon. » Comme vous devez bien le penser, l'émotion produite par votre com- munication fut grande parmi les éducateurs nantis de ces deux sortes de graines ou de l'une des deux. On hésita d'abord sur le parti à prendre : fallait-il ajouter foi aux prévisions de la science? Eh bien, vous l'avoue- rai-je, l'hésitation ne fut pas de longue durée. Après s'être passé de mains en mains le numéro du journal qui avait reproduit votre Lettre, on finit par se dire que, après tout, le microscope n'était pas infaillible, que les juge- ments de la science étaient parfois frappés d'appel, etc., etc., et on procéda, comme si de rien n'était, à l'éducation de ces graines, à l'occasion desquelles vous aviez prémuni les éducateurs. Tout au plus si, parmi ces derniers, quelques-uns jugèrent faire acte de prudence en s'approvisionnant d'une faible quanlité d'autres graines. » Il s'en est donc suivi que, selon que vous en exprimiez le désir, mais dans une mesure plus large qu'il ne convenait à l'intérêt des éducateurs eux-mêmes, on a soumis votre jugement à l'épreuve des faits. Eh bien, les faits ont parlé, et, malheureusement pour notre localité, ils n'ont que trop confirmé le verdict que vous aviez porté sur les graines n" i et n" 2, sou- mises à votre examen, dans le courant d'avril dernier. )) Les éducations faites avec ces deux sortes de graines ont complètement échoué; à peine si quelques-unes, réputées les mieux réussies, ont donné de 2 à 6 kilogrammes de cocons par 25 grammes de graines. Que dire des autres, sinon constater des résultats véritablement navrants. Au même mo- ment où je trace ces lignes, je reçois la visite d'un éducateur désolé, qui, m'exhibant un cocon unique, m'affirme que c'est là le produit tout entier d'une éducation de 25 grammes delà graine n" 2. » J'ai, de mon côté, me conformant à vos intentions, fait procéder sous mes yeux à l'éducation de 4 grammes de la graine n° i, que je croyais excellente, avant l'examen que vous en aviez fait; ni le choix du local, ni la quantité de la feuille, ni les soins les plus minutieux n'ont pu un seul instant arrêter les progrés du mal, dont les symptômes ont apparu dés la première mue. Aujourd'hui, au moment de la montée en bruyères, je con- serve à peine une demi-claie de vers, ne devant pas donner plus de -^ kilo- gramme de cocons. ( 1299 ) » Ainsi donc vos appréciations sur les qualités pathogéniques des graim-s n° I et n" 2, après l'examen microscopique du mois d'avril, ont reçu dans cette commune la consécration rigoureuse des faits. Et, s'il ne vous a pas été donné d'épargner à nos éducateurs, pour l'année 1868, des mécomptes que vous aviez prévus d'avance, votre Lettre du 24 avril aura eu ce résultat inappréciable de démontrer aux incrédules que la science, encore impuis- sante aujourd'hui à guérir le mal, quand il est déclaré, peut du moins le prévenir, en faisant connaître les conditions dans lesquelles il se développe. Et, par suite, j'aime à penser que, dès cette année, on ne procédera dans notre département à aucun grainage, sans avoir préalablement soumis à l'examen microscopique les papillons destinés à la reproduction. Je suis d'autant plus fondé à l'espérer que le Comice agricole de Draguiguan, selon l'avis que m'en donne M. le professeur Barles, se trouve, dès à présent, en mesure de soumettre à l'épreuve du microscope les échantillons de cocons qu'on voudra bien lui adresser. » ASTRONOMIE. — Sur le spectre de la comète rie Wiimecke ; par le P. Secchi. a Rome, ce 22 juin 1868. » La nouvelle comète de M. Winnecke est venue fort à propos pour répéter les observations que j'ai faites sur celle de Brorsen. Celte comète est petite, mais très-brillante; son éclat, à i''3o" du matin, était environ celui d'une étoile de sixième grandeur. J'en ai fait une bonne observation au spectroscope, et le résultat que j'ai obtenu me paraît assez intéressant. » Son spectre, au premier aperçu, avec le spectroscope direct simple, est formé de trois bandes assez vives : celle du milieu, la plus vive, est verte; une autre, assez brillante, se trouve dans le jaune, et la dernière, la plus faible, dans le bleu. Le fond du champ de la lunette est plein d'une faible lumière dilfuse. La courbe suivante représente à peu près le degré d'intensité de la lumière. Fig. I. « La position des bandes a été compaiée aux raies solaires, au moven ( i3oo ) do l'observation précédente de Vénus, et voici le résultat : r Vénus, raie D 4)^9 Comète /^ ,68 Commencemenl dt> la bande jaiiiip, Comète 5,2q Fin de la liande jaune. Vénus, raie (b) 5,99 Comète S.q'J Commencemenl du verl hrillani. Comète 6,44 Mi''"" du »eu. Comète .... 6,97 Fin du vert. Vénus, raie F 7 > • ' Comète n ,86 M.ixinium de la bande bleue, dont la largeur égale à peu près la Jaune. Vénus, raie G 10,06 » Il est bon de remarquer que la luiniére est très-intense et très-vive au commencement des bandes jaune et verte. )) Ce spectroscope laissait une grande intensité à la lumière; mais aussi, comme il n'a pas de fente, les raies n'étaient pas nettes et se comportaient comme le noyau, qui était diffus aux bords. La lumière de l'auréole comélaire (dans laquelle, avec un grossissement de 3oo fois, on voyait des traces de secteurs plus brillants) contribuait encore à rendre les raies moins tranchées. J'ai donc employé le spectroscope à fente ; mais, avec le spectroscope à deux prismes très-dispersifs de Hofmann, à vision angu- laire, on voyait à peine la bande centrale. En substituant un prisme à vision directe, j'ai obtenu l'image très-nette des trois bandes. La forme de ces bandes était à peu près la suivante, les ordonnées indiquant l'intensité de la lumière : FIg. 2. Ron:;e. Vinl.-t » Ici la forme tranchée du côté du rouge est bien prononcée. Toute lu- mière intermédiaire a disparu. Mais on avait de la peine à mesurer les raies extrêmes. J'ai réussi facilement, au contraire, à superposer à la ligne plus lumineuse j3 du vert l'image réfléchie de la fente de mon micromètre. Cette position laissée intacte jusqu'au lever du soleil, on a trouvé qu'elle cor- respondait à la ligne [b] du magnésium à très-peu près. Ce résultat confirme celui des mesures précédentes. ( i3oi ) » Cependant l'aspect général du spectre n'est pas celui des métaux, el cette raie n'indique pas certainement la présence de ce métal. En compa- rant les mesures des autres raies avec les figures des spectres donnés par M. Angstroem, on trouve que le carbure d'hydrogène CH représente très- bien ces groupes en position, de sorte qu'on serait porté à croire que cette substance intervient effectivement dans l'éclat de la comète. Mais je me réserve d'y revenir par des mesures répétées. » J'ai examiné aussi la polarisation de la comète, et je l'ai trouvée assez sensible dnns l'auréole; mais pour le noyau, je n'ai pas trouvé de résultat appréciable. Mon appareil est cependant très-sensible : il se compose d'un faible oculaire positif, d'un grossissement de quatre-vingt-dix fois, qui, avant les lentilles, porte une plaque de quartz faite avec deux morceaux de rota- tion opposée; après les lentilles est l'analyseur, un prisme de nicol ou un prisme biréfringent à volonté. En divisant l'image du noyau parla ligne de séparation des deux lames, comme par un fil micrométrique, on ne voyait aucune différence de couleur dans les deux moitiés du noyau, tandis que, dans la lumière diffuse du champ, il avait une trace de coloration complé- mentaire assez sensible. Ainsi la lumière du noyau est de la lumière propre dans sa partie principale. « Pour revenir au spectre, on voit que, quoique du même ordre que celui de la comète de Brorsen, il est cependant bien différent. La différence dans la bande jaune serait o%76; dans la verte, o^/iô; et dans la bleue, 0^49. Ces différences sont trop considérables poiu' être attribuées à de simples erreurs d'observation. La lumière verte commence ici près de la raie du ma<^nésium b, pendant que celle du spectre de la <;omète de Brorsen en était très-éloignée. » La partie la plus brillante m'a paru présenter des discontinuités; mais il est très-difficile de les mesurer exactement. Ce caractère singulier, que la lumière commence par des lignes assez vives et va ensuite en décroissant, est tel, qu'il rappelle à lui seul la lumière d'un corps gazeux. Si la lumière de la comète continue à augmenter, on pourra trancher plusieurs de ces questions. J ai comparé ces bandes à celles qu'on obtient dans la lumière transmise à travers des verres colorés, ou réfléchie par les matières colo- rantes les plus pures, mais je n'ai pas remarqué dans les hunières auisi ol)le- nues la même netteté de contour que dans celle de la comète, de sorte que l'origine en est différente. » Il v a sans doute une grande dif(ii.ulté à expliquer comment ces gaz peuvent avoir une lumière propre, mais cette difficulté n'est p:is différente C. K., iS*,P, i" Srmrst.r. (T. LXVI, NO 26.) I 7 ' ( i3oa ) de celle qu'on rencontre pour les nébuleuses. Et j'ajouterai que cette incan- descence propre, une fois admise, faciliterait beaucoup l'explication de l'éclat des étoiles filantes, qui ont tant de points comniims avec les comètes. » P. -S. — Je crois que M. Huggins trouve maintenant vine différence de position entre la raiey de Sirius et celle de l'hydrogène. Faute de moyens convenables, je n'ai pas pu faire l'observation de cette position d'une ni;i- nière absolue^ mais seulement relative, comme je le disais dans ma com- munication à l'Académie. Ainsi il n'y a rien d'inexact de mon côté, et la découverte que j'ai annoncée reste tout entière, savoir que, par le change- ment de place des raies, on peut avoir un indice des mouvements propres. J'espère pouvoir faire ces mesures absolues dans peu de temps. » PHYSIQUE. — Surin dinttiermansie du chlorure de potassium; par M. G. Magnus. (Extrait d'une Lettre à M. Regnault.) « On trouve maintenant à Stassfurt des cristaux volumineux d'une trans- parence parfaite; les minéralogistes ont donné à ce minéral le nom de 57/- vine. J'ai reconnu que la sylvine présente les mêmes propriétés que le sel gemme, au point de vue de sa transparence pour la chaleur. Une plaque de sylvine de 26 millimètres d'épaisseur laisse passer 76 pour 100 de la chaleur incidente, exactement la même proportion qu'une plaque de sel gemme de même épaisseur pris à Stassfurt. » Melloni a trouvé qu'une plaque de sel gemme de a™™, 6, c'est-à-dire du dixième de l'épaisseur de ma plaque de sylvine, laissait passer q2.3 pour 100 de chaleur incidente; une autre plaque qu'il indique connue louche n'en laissa traverser que 62 pour 100. Ainsi la sylvine et le sel gemme de Stassfurt présentent, sous une épaisseur dix fois plus grande, une diathermansie moyenne entre celles que Melloni a trouvées sur ses plaques de sel gemme. » J'ai eu occasion d'essayer une plaque de sel gemme du Wurtemberg qui m'a donné 92,6 pour une épaisseur de 26 millimètres. » La diathermansie de la sylvine est semblable à celle du sel gemme sous un autre rapport : elle ne varie pas avec la température de la source; je l'ai trouvée la même pour la chaleur émise par une lampe et pour celle qui provenait d'un vase chauffé à 100 degrés. Jusqu'ici le sel gemme ét;iit la seule substance douée de cette propriété. » M. Dt'MA.s entretient l'Académie d'une Noie qu'd a reçue de M. Fournet, ( i3o3 ) « au sujet du caractère périodique d'une corrélation du sud-est tempétueux et du sud-ouest orageux. » Dans cette Note, M. Fournet décrit deux tem- pêtes qui ont affecté le midi de la France, et dans lesquelles il montre l'in- flueuce concomitante des vents de sud-est et de sud-ouest. Mais la circonstance sur laquelle l'auteur insiste le plus, c'est que ces deux bourrasques, avec des caractères identiques, se sont produites, l'une en i8/|6, l'autre en iSSy, et toutes deux entre le 1 7 et le 19 octobre; M. Fournet trouve dans cette coïncidence une nouvelle preuve à l'appui des lois de périodicité qu'il a déjà mentionnées dans ses Mémoires de i855 et 1857 : « ... Ce qui n'est pas aussi sujet à incertitudes, c'est 1 identité des dates aux deux époques, quoiqu'elles soient séparées par un intervalle de neuf années. H devenait donc présumable que l'espèce de dérèglement en question était une affaire très-réglée par une de ces lois de périodicité dont j'ai déjà mentionné plusieurs exemples en me basant sur mes courbes de i855 et 1857 [Annales de la Société d'Agriculture de Ly^on). En effet, leiir inspection démontre bientôt que le 17 octobre est un moment de crise ca- ractérisé par ses températures, par ses pluies et ses orages, de sorte qu'il sera désormais facile de trouver un bon nombre d'autres exemples à l'appui de mes indications actuelles. » M. Frankland adresse à l'Académie une Note, écrite en anglais, sur « la combustion de rbydrogèue et de l'oxyde de carbone dans l'oxygène sous de hautes pressions ». Cette Note, parvenue à M. le Secrétaire perpétuel peu de temps avant la séance, n'a pu être traduite : elle sera insérée dans un des prochains Comptes rendus. « M. Becquerel a la douleur d'annoncer à l'Académie que M. Mattencci a succombé le aS juin à une attaque il'eipoplexie, à l'Ardenzo, près de Livourne, où il était allé depuis peu de jours, dans l'espoir de rétablir sa santé. M. Mattencci était un des savants les plus éminents de l'Italie; ses recherches incessantes en électricité ont attaché son nom à toutes les découvertes qui ont été faites dans cette partie de la physique depuis qua- rante ans. L'électrophysiologie surtout lui doit des découvertes fondamen- tales, qui sont pour lui des titres à la reconnaissance de ses contemporains et de la postérité. La perte de M. Mattencci sera vivement ressentie par les amis des sciences et par l'Académie, dont il était un des Correspondants et 171.. f .3o4 ) qui l'avait mis au rang des candidats à la place d Associé étranger laissée vacante par le décès de /)/. Bnwster. » 31. DcMAS a reçu de M"" Matteucci une Lettre qu'il dépose sur le bureau. En lui annonçant la perle douloureuse qu'elle vient d'éprouver, elle le prie de remercier l'Académie des témoignages d'estime que M. Matteucci en a reçus et qui ont adouci ses derniers moments. NOMINATIOIVS L'Académie |)rocède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Associé étranger, en remplacement de teu David Breivsler. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant ^9, M. Graham obtient 23 suffrages. M. Rummei' 23 » M. Bunsen 2 » M. Airy i Aucun candidat n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un second tour de scrutin. Le notnbre des votants étant 5o, M. Kummer obtieni 27 suffrages. M. Graham 23 » M. Kummer, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomiualion sera soumise à l'approbation de l'Empereiu". Ij'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomiualion d'une Com- mission qui sera chargée de décerner le prix Barbier, au concours de l'année 1868. MM. Nélaton, S. Laugier, Andral, Robin, Bronguiart léuuissenl majorité «les suffrages. la ( i3o5 ) RAPPORTS. MÉCANIQUE. — Rapport sui deux communications de. M. Tresca^ des aS mai et 22 juin 1868, relatives à l'applicntio)i desfoniinles cjénérales du mouvement des liquides à l'écoulement des solides ductiles. (Commissaires : MM. Morin, Combes, de Saint-Veiiant rapporteur.) « M. Tresca a présenté le 7 novembre 1864, ainsi que les 22 avril et 3 juin 1867, sur V écoulement des solides ductiles, surtout du plomb, sou- mis à de fortes pressions dans des vases percés d'orifices de diverses formes, trois Mémoires qui ont été honorés de l'approbation île l'Académie, et dont elle a ordonné l'impression au Recueil des Savants étramjersàims ses s^éance?, du 12 juin i865 et du 10 février 1868. » A celui de novembre i864 déjà imprimé (1 j, après avoir décrit les ré- sultats relatifs au passage forcé de blocs cylindriques par des orifices cir- culaires dont les centres étaient sur leurs axes, résultats qui étaient mani- festés par les formes finales des faces jointives des plaques primitivement planes dont il avait eu soin de composer .ses blocs, M. Tresca a présenté une théorie mathématique destinée à expliquer, et au besoin à prévoir, le mouvement pris par leurs diverses molécules dans cette sorte d'écoulement. A cet effet, il part du principe, constaté par l'ensemble de ses observations, de l'invariabilité de la densité de la matière, et par conséquent du volume de chacun de ses éléments déformés. Il partage, par la pensée, le bloc en trois parties : l'une appelée le cylindre central, à arêtes verticales, et ayant pour base l'orifice même, supposé horizontal; l'autre appelée la partie laté- rale ou extérieure au cylindre, et qui forme elle-même un cylindre creux ou à base annulaire; enfin la troisième constituant leye/, c'est-à-dire celle qui est déjà sortie par l'orifice, et qu'il a reconnue être aussi sensiblement cylin- drique et constituer un simple prolongement du cylindre central. Puis il admet comme hypothèse approximativement justifiée que dam chacune des trois parties, et tant qu'elle n'en sort pas, toute lujne matérielle horizontale reste horizontale , et toute ligne matérielle verticale reste verticale. » De cette double supposition, combinée avec le pruicipe de la perma- nence du volume de chaque élément, il est facile de conclure que les com- posantes verticales des vitesses de descente des molécules, considérées aux (i) T. XVIII du Recueil cité, et Annales du Conservatoire , t. VI. ( i3o6 ) divers points du bloc à un même instant de son écoulement, varient linéaire- ment avec leurs coordonnées verticales, et par conséquent : i° décroissent uniformément dans la partie latérale depuis la surface supérieure, où elles sont égales à la vitesse de descente du piston, jusqu'au fond où elles sont nulles vu que les mouvements ne peuvent y être qu'horizontaux; 2" croissent uniformément dans le cylindre central depuis la surface supérieure, où elles sont toujours égales à la vitesse du piston, jusqu'à l'orifice où elles sont égales à celles-ci, augmentées dans le rapport de la base ou coupe horizontale du bloc à la superficie de l'orifice; '5° sont constantes dans le jet, et égales partout à la vitesse augmentée comme on vient de dire. » De là, toujours au Mémoire de 1864, M. Tresca déduit les trajectoires parcourues par les molécules jusqu'à ce qu'elles fassent partie du jet, et surtout les transformations que subissent les lignes verticales ou horizon- tales en passant d'une des parties dans la suivante, où elles devieiuient quelquefois obliques et courbes. Aux deux passages, les trajectoires, comme les transformées, font des angles; mais il observe que ces bri- sures viennent de ce qu'on étend approximativement jusqu'aux surfaces de séparation les hypothèses de conservation de l'horizontalité ou de la verticalité des lignes matérielles. En réalité il y a raccordement, ou plutôt chacune de ces deux espèces de lignes forme d'un bout à l'autre une seule et même courbe dont on ne fait qu'approcher au moyen des hypothèses en question. » Dans ces calculs, qui datent de 1864, et que nous croyons nécessaire ici de rappeler, M. Tresca ne considère les mouvements qu'en eux-mêmes, indé- pendamment des forces qui les produisent; en sorte que l'on peut regarder sa théorie comme appartenant à la cinématique des déformations, étudiée pour la première fois par Cauchy en 1826 (i) dans ses recherches sur la condensation et la dilatation des corps. On trouverait donc facilement que les petits éléments sphériques se changent en ellipsoïdes, que les trois axes de ces ellipsoïdes sont exclusivement horizontaux et verticaux, excepté dans les petites poilionsoù il y a passage d'une des trois parties dans la suivante, et que, sous la même restriction, il n'y a de glissements relatifs que sur les faces dont la direction est oblique à l'horizon. )) Dans la première des deux Notes de 18G8, dont l'Académie nous a chargés de lui rendre compte (et déjà, sans calculs, dans quelques parties du Mémoire d'avril 1867), M. Tresca passe de la cinématique à la dyna- ( 1 ) Exercices de Miithéiiiutiiiucs , 2' .uince. ( i3o7 ) miqne, c'est-à-dire qu'il considère, outre les njouveaients moléculaires, les pressions qui ont lieu tant à la surface cjue dans l'intérieur des blocs. A cet effet, en supposant les blocs de forme rectangulaire, ainsi que les orifices d'écoulement de même longueur afin de n'avoir à considérer que deux di- mensions, il pose les équations différentielles connues du mouvement des liquides, basées sur l'hypothèse d'écjalitéde In pression en tous sens autoui- de chaque point; et, pour plus de simplicité, il réduit ces écpialions à celles du cas flu mouvement permanent, où les vitesses et les pressions ne dépendent, en chaque point, que de ses coordonnées dans l'espace; cela exige que le vase contenant le bloc soit entretenu plein ^ ce qu'il a plus d'ime fois réalisé dans ses expériences en ajoutant une plaque sous le piston chaque fois qu'il est descendu d'inie hauteur égale à l'épaisseur de celle-ci. En combinant ces équations différentielles avec l'hypothèse ci-dessus de conservation de l'ho- rizontalité et de la verticalité des lignes dans chaque partie, et en faisant quelques intégrations faciles, M. Tresca déduit pour la pression, soit dans la partie prismatique latérale, soit dans la partie prismatique au-dessus de l'orifice, deux expressions très-simples. Il en résulte que la pression serait la même en tous les points de certaines circonlérences de cercle, et qu'elle varierait d'une circonférence à l'autre proportionnellement aux variations du carré de leur rayon. » La supposition d'égalité de la pression en tous sens, qui revient comme on sait à celle de sa constante normalité aux faces sur lesquelles elle s'exerce, est assurément fort hardie. Si dans les fluides sans viscosité sen- sible, tels que l'eau, et même dans l'air, cette supposition est souvent en défaut, et il faut tenir compte des frottements ou des composantes tamjentielles fie pression lorsque leui's parties glissent les unes devant les autres, on con- çoit qu'à plus forte raison une pareille supposition doit se trouver inexacte dans les corps solides, où les composantes langcntielles ont une intensité tellement peu négligeable, que c'est précisément elle qui constitue l'état de solidité, ou, comme disent les auteurs anglais, la rigidité. ■> Cependant si l'on considère que les écoulements de solides sont dé- terminés par des pressions norn)ales excessivement grandes, telles que mille atmosphères, il n'est pas impossible que les pressions tangentielies restent relativement petites, excepté aux environs de l'orifice. Mais d'une autre part, s'il faut exercer de telles pressions, c'est sans doute pour vaincre cette force de rigidité s'exerçant tangentiellement et apparemment très- intense. Aussi nous ne jugeons pas que le sujet soit encore assez mûr, et nous ne suivrons pas l'auteur dans la partie dynamique de sa Note du ( i3o8 ) a5 mai, malgré les judicieuses réserves qu'il apporte aux conclusions tirées de ses calculs. 1) On sait à cet égard que Navier, Cauchy, Poisson, ont donné, de 1822 à 1829, des équations différentielles du mouvement des fluides ou des ma- tières molles (i) où il est tenu compte des frottements supposés proportion- nels aux vitesses de glissement relatif des parties les unes devant les autres ; hypothèse qu'on peut regarder comme remontant à Newton (2), et que Coulomb a motivée le premier par un raisormement (3). Ces équations n'ont pu servir jusqu'ici poin- les fluides que dans des cas rares, tels que ceux de mouvements extrêmement lents, ou bien d'écoulements dans des tubes capillaires très-polis; car, dans tout autre cas, les tourbillonne- ments ou les mouvements que Girard appelait non-linéaires s'opposent à ce que leur emploi explique les faits. Mais, pour les solides ductiles, où ces mouvements tumultueux et irréguliers ne prennent pas naissance, il est possible que les équations assez simples auxquelles ces trois illustres savants sont arrivés par des routes différentes puissent, un jour, être utilement appliquées et servir même à une détermination des forces intérieures, sur- tout si l'on a égard à ce que les composantes tangentielles doivent, ici, avoir une partie considérable ne dépendant pas des vitesses d'ailleurs ordi- nairement faibles dans ces sortes d'écoidement. Nous croyons que cette observation, faite dans l'intérêt de l'avenir de la science, ne paraîtra pas dénuée d'utilité, et qu'elle peut mener à un fécond sujet d'étude. .) Nous ne suivrons pas non plus l'auteur dans les quelques lignes où il tente, d'une manière vraisemblablement prématurée, de déduire, des con- sidérations auxquelles il vient de se livrer pour les solides, une formule nouvelle pour la vitesse avec laquelle un liquide s'écoule par un orifice en vertu de sa seule pesanteur. » Mais une partie de la Note du 25 mai mérite spécialement des éloges. C'est la partie cinématique. Et toute la Note du 22 juin s'y trouvera jointe; car l'auteur ne s'y occupe que de la loi des mouvements, en modifiant, poiu- l'écoulemont varié, les formules dressées, à l'autre Note, pour un écoule- ment permanent d'un bloc où la matière est renouvelée [)ar une afOuence arlificielle. (i) Mémoires di: rinslitiit, t. IV. — Exercices ilc Mutlii'mnliqucs , >' annoe, p. i85. — Journal de l'École Po/ytcc/i/in/iir , XX' cihier, p. i5i. (2) Principes^ livre II, section IX" et tlernièrc, hypothèse et proposition -21. (3) T. III des Mémoires de la Classe des Scit-iiccs pli) .sKjues et mnilicmatiqucs de i Institul. » Il tire, en effet, les formules de cinématique de la seule éqiiaùon de continuilé exprimaut, en hydrodynamique, la conservation des volumes, en la combinant avec les équations, également différentielles, qui expriment les conservations d'horizontalité et de verticalité dont nous avons parlé ci-dessus. Il obtient ainsi, d'une manière claire et simple, les composantes horizontales et verticales des vitesses des molécules, en fonction de leurs seules coordonnées quand le mouvement est permanent, et, quand il ne l'est pas, en fonction des coordonnées et du temps, auquel on peut substi- tuer avantageusement une autre variable, savoir le degré d'enfoncement du piston, car alors il n'est pas nécessaire d'attribuer à la descente de celui- ci une vitesse constante. » Or la connaissance ainsi obtenue des vitesses des molécules est fort utile, en ce sens qu'elle conduit à traiter d'une manière claire et complète la théorie nouvelle, ou à déterminer foutes les circonstances du mouve- ment régi par les hypothèses dont on a parlé. » L'un de nous le montre dans une Note jointe à ce Rapport, et qui peut en être considérée, de sa part, comme une annexe et un développement. En mettant à la place des composantes des vitesses dans les sens des deux coordonnées les différentielles de celles-ci par rapport au temps, on a en effet des équations qui, intégrées, fournissent les valeurs des coordon- nées d'une molécule quelconque à un instant donné ou pour un état donné d'avancement de l'écoulement, en fonction des coordonnées qu'elle avait à un instant antérieur aussi donné et quelconque. » Les trajectoires moléculaires s'en déduisent immédiatement en élimi- nant entre ces deux expressions des coordonnées d'un même molécule, le temps, ou la variable exprimant le degré d'enfoncement du piston. » Et ce que M. Tresca appelle les transformées d'une droite horizontale ou d'une droite verticale s'obtient facilement en éliminant la coordonnée horizontale ou la coordonnée verticale primitive. » Ce calcul a été exécuté non-seulement pour le bloc en forme de prisme rectangle considéré par M. -Tresca dans ses Notes de 1868, mais, encoi'e, à l'aide de coordonnées polaires, comme on peut voir, pour le bloc cylin- drique et l'orifice circulaire. L'iui de nous a ainsi reconnu que tous les résultats, nettement et anaiytiquement obtenus, relatifs à ce dernier bloc, sont complètement d'accord avec ceux auxquels M. Tresca était arrivé, au Mémoire de 1864, par des considérations en partie synthétiques, moins directes et moins faciles à suivre, ayant laissé dans l'esprit de quelques lecteurs des doutes que l'on doit maintenant regarder comme dissipés. C. F.., 18G8, i«'- Semc-.l/^. (T. LXVl, IN" 2G.) ' 7^ ( I^)IO ) » Mais la même méthode analytique, dont les fondements sont puisés, disons-nous, aux deux Notes récentes de M. Tresca, a d'autres avantages qui la recommandent : c'est de fournir des conséquences plus nombreuses que celles de i864; c'est aussi de permettre de changer à volonté la limite idéale et hypothétique entre la partie latérale, où les vitesses verticales dé- croissent de la surface au fond, et la partie centrale où elles croissent. On peut, au lieu d'un cylindre à arêtes verticales ayant l'orifice pour hase, choisir une surface quelconque de révolution ayant pour axe celui du bloc, et pour section horizontale inférieure l'orifice même; et il n'est pas impos- sible que cette surface limite mutuelle des deux parties soit plus étroite ou plus large vers le haut, et qu'elle change continuellement pendant que le bloc diminue de hauteur lorsque le mouvement n'est point permanent. » Nous remarquerons à cet égard qu'il y a trop peu de dessins, publiés jusqu'à ce jour, des résultats des intéressantes et très-nombreuses expé- riences de M. Tresca, pour qu'on puisse se faiie vnie idée un peu exacte de ce qui se passe. Par discrétion, et ne sachant pas encore les facilités données aux auteurs par l'administration de l'Académie, il n'en a guère fait graver qu'un seul pour les expériences dont il a tenté de représenter analytiquement les résultats. Il est fortement à désirer qu'il publie égale- ment les autres, ou, tout au moins, un bon nombre de types, car les des- criptions, les tableaux de mesures et certaines courbes représentatives ne sauraient y suppléer. Ce sera seulement alors que tout le monde pourra juger de la meilleure manière de disposer les formules pour qu'elles donnent bien la loi des écoulements. » 11 est non moins désirable que l'auteur exécute ou fasse connaître des expériences où l'écoulement ait été rendu permanent, comme on vient de dire; qu'il en fasse aussi d'autres où, au moyen de l'emploi d'une suite de blocs semblables, l'écoulement varié puisse être arrêté à diverses époques pour permettre de juger de l'état des plaques à des instants successifs. » Il serait encore fortement à désirer que l'auteur, usant plus largement d'un procédé très-ingénieux employé par lui une seule fois (et dont il parle à l'article Vérificalion des conséquences de la théorie), composât ses rondelles de plomb avec des anneaux à section carrée, emboîtés les uns dans les autres de manière à avoir, dans deux sens rectangulaires, de nombreuses faces de joint équidislantcs, les unes planes, les autres cylindriques. De cette manière les expériences pourraient lui fournir à la fois ce qu'il appelle les transformées des plans horizontaux et les transformées des (jénératricesverticaks. Son habileté reconnue lui |)ermettra de suppléer à celte courte indica- tion, dont nous ne prétendons pas fane un programme. ( '^^" ) » Aux figures reproduisant les résultats des expériences, c'est-à-dire les coupes méridiennes des blocs et de leurs jets, nous pensons aussi qu'il serait nécessaire de joindre en regard, et comme comparaison, des épures donnant les résultats des formules, dans la forme même où ceux des expé- riences sont naturellement fotirnis. » Au résumé, votre Commission vous propose d'approuver spécialement la partie cinématique des deux Notes insérées par M. Tresca aux (?o;«/j/e.s- rendus de vos séances des aS mai et 22 juin, de l'encourager à continuer les recherches qu'il a poursuivies jusqu'ici avec autant de persévérance que de talent, et de l'engager à faire connaître plus complètement, au moyen de reproductions graphiques suffisamment nombreuses, les résultats obte- nus ou à obtenir, en les comparant d'une manière visible avec ceux des hypothèses générales et des formules par lesquelles il tente d'en exprimer et d'en résumer les lois. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉCANIQUE. — Calcul du mouvement des divers points d'un bloc ductile, de forme cj^lintlrique, pendant qu'il s'écoule sous une forte pression par un orifice circulaire; vues sur les moyens d'en rapprocher les résultats de ceux de l'expérience. Note de M. de Saixt- Venant. Il m'a paru que ce sujet pouvait être traité d'une manière plus complète, plus claire et plus féconde si l'on généralisait rt dévelo])pait des considéiations ingénieuses de cinématique |jro:cntccs par lo iiiome auteur dans ses deux communications du aS mai et du 22 juin 18G8, insérées à peu près in extenso aux Comptes rendus, et sur lesquelles un Rapport vient d'être lu à l'Académie. Ce développement avec généralisation, et son application, font le sujet de la présente Note. ■ M. Tresca, pour envisager le cas le plus simpl dx dj qu'il combine avec f/c du -7-=o, — =0, rt.r dy exprimant la conservation supposée 1° de l'horizontalité et 2" de la verticalité des lignes maté- rielles dans une même partie du bloc. Il obtient ainsi, en intégrant, «=:A.r-(-B, (' = — Ajr+C, A, B, C étant des quantités qui sont constantes lorsqu'il y a écoulement /;frw(7/;f«?, c'est-A- dire lorsqu'on entretient plein le vase contenant la matière ductile au moyen de l'introduction périodique de nouvelles plaques, mais qui dépend du temps lorsque l'écoulement est varié ou que le vase se vide. » Ici je considérerai de suite un bloc cylindrique dont la coupe par un plan, comprenant son axe AG, est BCGBA, et qui s'écoule par l'orifice circulaire dont le diamètre est DGD. Soient, en s'occupant d'abord du mouvement varié : R le rayon AB = GC du bloc; Ri le rayon GD de l'orifice ; H la hauteur jirimitive CB du bloc; h sa hauteur Ch au bout du temps t, quand le piston csl descendu, de H — h^ B//, en hal) ; X, y, au bout du temps t, le rayon vecteur ou la distance ms à l'axe central AG, et la dis- tance mV =: SA au plan supérieur /;n'm////', d'un point m de l'une quelconque des trois parties du bloc ; x„, jo, /'o les valeurs qu'avaient x, y et h après un temps /« moindre que /; « = i^, (> = — les composantes, suivant .'■ et suivant >, de la vitesse du point m au dt dt bout du temps /; V la vitesse supposée constante de la descente verticale du piston, en sorte qu'on a r')[3 ) » Si les ])oinls du bloc étaient rapportés à des coordonnées reclanj^les .»', y' , ;', -, et auxquelles il n'est pas nécessaire de joindre un ant;le d'azimut, vu que tout est symétrique autour de l'axe AG du bloc, on trouvera facilement pour condition de permanence des volumes (2) du dx (Iv = 0, égalité qu'il est facile de démontrer directement en cherchant, à la manière de M. Duhamel, le volume de matière ([ui entre dans un petit espace fixe et celui qui en sort ])endant un instant dt. Si l'on prend en effet pour cet espace l'anneau compris entre deux cylindres de rayons x et x + dx, et deux plans aux distances / et / -\- dy de la face su|)erieure, on verra qu'il y entre des volumes de matière : Par le cylindre intérieur ïtzxdy iii/t, Par le plan à la distance y . . . . iTzxrlx v dt , et qu'il en sort respectivement, par le cylindre extérieur et par le plan à la distance / 4- dy. liz (x + {/> lT:xdx ( !• + dv 7h- II H- -— dx \ dt, dx dr 1 dt. En égalant la somme des entrées à la somme des sorties, on a bien l'équation (2) » Joignons à celle ('(jiiation différentielle les deux suivantes : , ~ . 'If du exprimant l'Iiypclhèse de conservation d'iiori/nnlalilé et de verticalité (|ue iM.Tresca a cm pouvoir faire d'après une partie de ses observalions, et qui est exacte tout an moins à la sur- face du bloc, ainsi qu'à la |)aroi et au fond du vase qui le contient, nous aurons : » 1" En diffcrentiant i 2) par rapport à .r, et effaçant, comme nul, ce qui vient de i>, <•/■ // I du u dx' X dx .r= "" ' d'où (4; K = A.r + -, .r A et B étant des quantités qui ne doivent pas contenir/, puisque — = 0, et qui sont ainsi deux constantes relatives à l'état présent du bloc, c'est-à-dire deux fonctions de t ou de li. » a" En différentiant (2) par rapport à y et effaçant les termes en u, d'v d où (5) e = — 2A>-f-C, le coefficient donne à y étant nécessité par la condition (2), et C étant une troisième fonction encore inconnue du temps actuel t ou de la hauteur actuelle A = H — \t du bloc. » Mais ", (' doivent remplir, en outre, les cniiditiniis-liniitcs suivantes : » Espace cylindrique creux Intcial, ou extérieur au cylindre central : 1' = V à la surface ou pour j = V<=:H — h, V =. o au fond ou pour _)' =: H , Il ^zr. (I à la [laroi ou pour .) = R. » Espace cylindrique central : (■ = V jiour r = V ; = H — // , « =: o pour i- ;= o ivu la symétrie), " = V — — j pour .r = H, 7rr\ , c'est-à-dire à l'oriGcc, par lequel il doit passer, à cha(]ue instant, un volume égal à celui qui est envahi par le pistou. » Déterminant en conséquence A, B, C, on aura les quatre premières des expressions suivantes, dont les deux dernières, relatives au jet, expriment simplement que le mouve- ment a été reconnu s'y faire verticalement ou sans contraction liori/orilale appréciable, et ( .3,5 ) avec iiDC vitesse sensiblement la même pour tous les points : (6) Espace latéral : « =: — V -, ■> i' i= V -,~ ■ * ' ' ihx h - > ^ ,• , , R— R;a , R= ,R»— R?H IT ) Cylinure central : /; = — V -— — -■, c -- V -- — V Ml- 2 U ; /( R - (8) Jet: « = o, ('=rV » Maintenant si l'on y remplace aU; /( " R; R; /; R- r7' '/■'■ 'h , , par -— t — j ou plutôt par ^ lit (h ' ^ f/.;- dy en prenant h au lieu de ^ pour variable indépendante, ce i|ui a l'avantage de ne ))oinl exiger qu'on attribue au [)iston un mouvement de descente continu et uniforme, l'on a six équa- tions diflérentielles que l'on peut écrire 4- (R^ — x-)dh =0, lui [B. — .1 ) — (H — .1 ) ilh =o; — ~ ■' H '- — ^ o ; r— H + /i R; h d:=-^,dh- Espace latéral : l. „ étaient precédenimcnl ses coordonnées dans l'espace latéral : (i4'i { B' — r; R= — R; R' „,//.r=-r;v~«^ .. . „ . //,A~sr/R'_x^i^ /'„R^ % • .-H.. = ..-H...(^) "' (H^)-. » On obtiendra de la même inanière, en faisant d'abord, dans les expressions (10), y = H, coordonnée verticale de l'orifice, dont le ]jlan est la surface de séparation de la seconde et de la troisième partie du bloc, et en tirant les valeurs de .r et de /i, pour les mettre, ainsi que H, il la place de x„, /;„ct ), dans celles (i 1) relatives au jet, ,' Point [x, y) du jet, s'il était [x,,, y„) lorsqu'il se trouvait dans l'espace central : (i5) ' t^'— «? r »1~| {^■=<[ — i, — ) ' •^•="-rjL"'^'H — ^^ — ) J' » Kl en faisant un calcul semblable avec les expressions (i4 ■ au lieu des expressions (10), on trouvera ( ■'^■7 ) Point {x, y) dn jet, s'il était (j», j)„l dans resi)acp latéral : B'-R; ï Les divers systèmes (9), (10), (i 1), (i4)> ('5), (16) des expressions des coordonnées x et y d'un point, à l'instant ou à l'état d'avancement de l'écoulement marqué par la hauteur réduite /( du bloc, si x^ et y\ étaient précédemment ses coordonnées pour l'instant ou l'état marqué par /;„, fourniront toutes les circonstances du mouvement de ce point particulier quelconque. Ainsi : » 1° Si l'on veut avoir en .r etj' Vcquation de la trajectoire qu'il parcourt, l'on n'a qu'à éliminer le temps, c'est-à-dire /;, entre les deux expressions appartenant ù un même système; » 2° Si l'on veut avoir, pour une époque ou pour un état marqué par /(, ce que M. Tiesca appelle la transformée di" une vciticale .r^zu:,,, l'on n"a qu'à éliminer la coordonnée verticale j,, entre les deux équations d'un même de ces six systèmes ; » 3° Si l'on veut avoir la transformée d'une horizontale / =:/o) l'on n'a qu'à éliminer .r^. 1) On aura ainsi en x. et y, avec h et x,, ou y^ comme paramètres, l'équation de l'une ou de l'autre transformée, qui sera aussi la ligne méridienne d'une surface de révolution ayant pour axe celui du bloc, et dont les points matériels se trouvaient précédemment, ou sur le cylindre de rayon x„, ou sur le plan y =j)'o> » L'on n'a pas besoin de dire que les éliminations sont en partie déjà faites dans les sys- tèmes (11), (i5) et (16) relatifs au jet. » On obtient de cette manière i Trajectoire d'un point de l'espace latéral, s'il reste dans cet espace : ,;rî _ ^-.j (H - jr) = (R=- x=) (H -.ro)> équation qu'on a en multipliant l'une par l'autre ces deux expressions (9), ce (jui fait dispa- raître II, et qui a déjà été donnée sous le n" (12). Elle représente une sorte d'hyperbole du troisième degré ayant pour asvmptotes les droites rectangulaires CD, CB, sections du fond et de la [laroi du vase cylindrique contenant le bloc. Trajectoire d'un point de l'espace central, resté dans cet espace : 2R^ X C R., 1868, ^" Semestre. (T. LXVI, No 20.) (•9) ( i3iS ) Trajectoire, dans l'espace central, d'un point dont les coor- \ données étant X,, jj dans l'espace latéral : I— ^['-(êf Rî — (.)■„ — B + -O)]- (iq bis) / Trajectoires dans le jet : 1 X := les valeurs données par la première expression (ii),ou(i5), I ou (i6i, selon que le point (-r,,, y„) était dans le jet, ou dans '. l'espace central, ou dans l'espace latéral. Transformées, fournies respectivement par les systèmes (i4\ ('5), ('6). Transformées, dans l'espace central, d'une verticale x = x„ et d'une horizon- tale j = j„ de l'espace latéral : r'-r; /A R'-R?\ 2R-- f- -H + A = :,)"' -a- h f'o La droite (20), transformée de x = x,,, est aussi verticale et s'approche d'autant plus de l'axe X =: o que h devient plus petit ou que l'écoulement est plus avancé. 2R^ » La courbe (■21), transformée de j =:.ro, est une hyperbole du degré — j^ + ■> dont les asyniptotcs sont l'axe central .r = o et la ligne j = H — à du niveau actuel de la face supérieure abaissée du bloc. Transformées, dans le jet, d'une verticale x = Xj et horizontale j=jo de l'espace cential: ; R'-R; // RI y— H ou )■== //„ "^ R- Ih I (23) ,,=H+ _ r> 2 D - » La courbe (22) est une parabole dn degré ■ — '- ayant pour axe l'axe du bloc et pour R - sommet le poinl j z= U -h — // de cet axe. ( '3i9 ) Transformées, dans le jet, d'une verticale .r ^ .i\, et d'une horizontale y =.i o de l'espace latéral : [24) „ TR^-R; // R- ) -H\l -«^ (25) j = H+-- « La transformée du cylindre x = .r, est, comme on voit, une surface de révolution ayant encore pour méridienne une parabole de degré 5ir^ ' c'est-à-dire du quatrième degré si Ton a R = 3R|, comme dans la figure ci-dessus. » En faisant, dans une partie de ces formules, /( z= G, /;„ = H, elles se simplifient, et on les rend relatives à l'instant où le bloc est entièrement écoulé, ainsi qu'à la supposition que l^s coordonnées primitives ar,, y,, d'un point ou d'une droite matérielle étaient relatives à l'instant ï = o, /( =: H du commencement de l'écoulement. » Comparons-en les résultats, ainsi particularisés, avec ceux qui ont élé donnés par M. Tresca dans son Mémoire de i864, au moyen de la synonymie suivante : Notations ci-dessus. Notations de 1864. x„ B. /o A. I b dans l'espace latéral. ' Z», à la limite avec l'espace central. 1 /■ dans lespace central. ' .r' dans le jet. H — // -ha dans l'espace latéral. H — /i -I- a, à la limite avec l'espace central. f H -I- ^ H — .) dans le jet. L'expression (23), en faisant, comme nous disons, /; =: o, //„ = H, se réduit à hrVjA**' -^"^ RfU En la retranchant de l'ordonnée H HR' de l'extrémité du jet, (jui contient alors toute la 173.. ( iSîo ) matière du bloc, on a HR ^[-(tf] M C'est précisément l'expression [8] du Mémoire de 1864, trouvée alors par un calcul de volume, pour la distance finale, à l'extrémité du jet, de la couche formée des mêmes molé- cules que celles qui étaient primitivement à la distance j„ de la surface supérieure dans l'espace central; en sorte que l'expression (sS) fournit de suite les distances dans le jet, età toute époque, des couches qui étaient, par exemple, équidistantes à une autre époque. u L'expression (16) ci-dessus, toujours avec /ij^i: H, donne R-— p; . = a,(S) ■' Rr identique avec celle [9] donnée en 1864 pour le rayon de la face inférieure de chaque jet, et déduite d'un calcul de volume d'une portion de surface de révolution, calcul qui, comme on voit, n'est point nécessaire. " La première formule (24) donne jR; HR' R'— .r^ /xX^^'-ï*? R; R'— R; \R, HR • C'est, en mettant H -I- -— 1 pour v, et B pour x„, la formule [10] de 1864. o La première formule (22) ci-dessus. H HR' -\I^'-R: > reproduit de même celle [12] de 1864 pour la transformée finale d'une génératrice, c'est-à- dire d'une verticale quelconque. » De même il est facile de réduire à nos expressions (9), (,4),(.4),(,5), (.6) celles [.4],[i5], [.6],[i,],[r8] du Mémoire de 1864, dont les formules analytiques se trouvent ainsi confirmées en tant que conséquences des hypothèses fondamentales, par cette manière plus régulière et plus générale d'y arriver. » Considérons maintenant le cas de rKcoiiLEMF.NT permasext ou hors d'un vase cntrelenu plein de matière au moyen de l'introduction périodique de nouvelles plaques sous le piston qui s'enfonce. « On aura alors, pour ronditinn à ta surface, dans la partie rcniralc rounnc dans la partie latérale, c = V pour .> := o (au lieu de c = V pour j = \'r =; H — /(), ( l32I ce qui donne, au lieu de (6), (7), (8), (6') (7') (8') Espace latéral : Espace central : Jet : ■t = - V d'où, au lieu de (9), (10), (1 i>=\. B — r :-v^l:^4, .. = v^-v^'-^''' 3R: H R; H' = 0, ~ R?' '9') Espace latéral : R'—.r'=(R'—.rJ)e ", Q—yz={B — r,)c ^ ï5 — ^ HR ^ (lo') Espace central r j;:- = .rlc ' ^ , r -i- R=— R; R^— R: : i') Jet : x := x„, et, au lieu de (i4), (i5), (16), R- J=J.+ ^ V(^-^); Coordonnées .r, r d'un point de l'espace central, si .r„, )„ étaient pré- cédemment ses coordonnées dans l'espace latéral : B' — r; (H')/ ..-p.f R'-R; -^^" R' R; HR-: ^HR'-(H-J„)(R'-:.;) R'-.r^ V-g- R=— r; R'— r? Vr' — R?^ 1' Coordonnées x, y d'un point du jet, ^„ , _>„ ayant été ses coor- données dans l'espace central : > ° \ R^ R- HT R--R; R; y- t, ,, R' r r; H, /RJ R=— RrjoM Coordonnées .r, r d'un point du jet, x,, y; ayant été ses coordonnées dans l'es- pace latéral à l'instant t ^= r„ : R^-.r- H-r.\ ii6'){x^ = -RUi R' H =„..-[,_,..|,„,|;^.^H,^,_^-^ji_^,^ •7 Trajectoires [comme (17) et au lieu de (18), (19)] \ D'un point de l'espace latéral resté dans cet espace : ( (R>_,^.)(0_j) = (R'-.,--)(H-.r,); l322 ) / D'un point de l'espace central resté dans cet espace : R; I Dans l'espace central, d'un point qui était [x„, )(,) dans l'espace latéral : ('9') ,. /,. ^ HR; \ _ «. /,. , _55i_\ si r - H '^^- •'■iliËii2i]. (" i-^-^R^^T^j-^'U'+FITRîj' " -''-^ R^^TRJ ' (iq' bix) Dans le jet : .»• z= constantes tirées des premières (i i'), (i5'), (16'). » Les équations (18'), (19') représentent des hyperboles du troisième degré ayant une , . , HR' asymptote horizontale 7 = — — —r et une asymptote verticale x = o. R — R , 1. EnOn, au lieu de (20) et (21), (23) et (aS), (24) et (aS), Transformées, dans l'espace central, d'une verticale .r:=x„ et d'une hori- zontale y=yi de l'espace latéral : (20') x = R, ,, ( — („\ 1 R; R2— R; -V e H R^ 2R' HR; HR^ /'R,\= ,„ ,/R,\R'-RÎ ^ -JT^ Transformées, dans le jet, d'une verticale x =z .>•„ et d'une horizontale j =; j„ de l'espace central : r--r;^-"-"|^'-'°^ (22') < .T = -r„c ^^ R= , , 2R-H , X ou,=H + V^(.-0 + ^r3R7log-, „ „R'r R! H, /R? R^ — R;rA1 Transformées, dans le jet, d'une verticale x = x„ et d'une horizontale y =:j„ de l'espace latéral : R' r H , R'— xl 2R; H , x 1 (2,4') .>=H + V-|.-^^- -log^— ^j+g,-^-Iog-J, / , rM „ .r^' [ H, HR-(R;-.r^) 2R? H, xl I (^^) ^=-« + ^RîL^-^°-^v'°gR?(R^-R;)(H-r.)^F^^v'°-^R:J- u Les transformées expérimentales des lignes horizontales ne sont autre chose, dans les blocs sciés suivant un plan méridien après un écoulement, que les courbes formées par les joints des plaques superposées primitivement planes. Les transformées expérimentales des verti- cales peuvent être également obtenues en com])osanl les blocs avec des cylindres creux ou ( l'iaS ) annulaires qu'on emboîterait à frottement doux les uns dans les autres, comme a fait ingé- nieusement M. Tresca dans une expérience de vérification de la tliéoiie. Les tiansformées des deux espèces peuvent être obtenues à la fois dans les mêmes échantillons, si l'on compose les plaques avec des anneaux concentriques à section carrée et de même épaisseur horizontale, comme il a été dit au Rapport en date de ce jour. » Quant aux transformées théoriques, représentées par les équations (■20) ù (aS) dans l'écoulement varié ou liors du vase qui se vide, et par les équations (20') à (26') dans l'écou- lement permanent ou hors du vase entretenu plein par des additions de plaques, elles sont toutes faciles à construire par points, pour diverses époques définies par la hauteur variable /; du bloc dans l'écoulement varié, et, dans l'écoulement permanent, par l'épaisseur totale \t des pla(jues ajoutées successivement en haut sous le piston, ou encore par la longueur du jet qui est -^: La détermination des grandeurs de leurs ordonnées, pour une suite de grandeurs données des abscisses, peut être faite par tableaux et confiée à des calculateurs. » En traçant ces transformées théoriques pour diverses époques de l'écoulement, et en les comparant à celles qui auront été fournies par les expériences, on aura le vrai critérium des hypothèses sur lesquelles la théorie ci-dessus se fonde. On verra si l'on peut les garder telles qu'elles ont été posées, ou s'il convient de les modifier. » Ces hypothèses sont celle — =r o de conservation de la verticalité des lignes, celle — = o de leur horizontalité, enfin celle que la surface de séparation entre la partie latérale, où les vitesses c entre la surface et le fond décroissent de V à zéro, et la partie centrale où elles Pi' croissent de V à c :j— 7; est une surface cylindrique ayant l'orifice pour base. R; » A l'égard des deux premières (3) -— = o, — - = o, dont l'admission revient à adopter (ly d.r T> les expressions (4) « = Ax -\ 1 (5) c = — ik.r -4- C, auxquelles elles conduisent quand on les combine avec l'équation de continuité (2), on pourrait les remplacer par l'adoption d'autres expressions que (4) et (5) pour u et c en fonction de^^elde }, pourvu qu'elles sa- dii u ch> . .... ..... tisfasseni à (2) i 1 — — =o,et iiuissent aussi satisfaire aux conditions à la surface, ^ d.r X dy aux parois et au fond. » Riais la troisième hypothèse, relative à la forme de la surface de séparation des deux parties centrale et latérale, est bien plus facile à modifier, et c'est là-dessus qu'il convien- dra de faire porter les premiers essais, s'il y a lieu de s'y livrer. On peut choisir pour celte séparation, au lieu du cylindre, toute surface de révolution autour de l'axe central, pourvu qu'elle s'appuie toujours sur le bord de l'orifice. On peut la rétrécir vers le haut, ou bien l'évaser de manière à la rendre analogue à la cataracte imaginée par Nevpton. Et l'on peut même, dans le mouvement varié Au bloc qui s'épuise, rendre variable la surface en ( T3a4 ) question, ou la faire dépendre de la hauteur décroissante /; de ce bloc. Il n'en résulte aucun changement dans les intéi,'ralions qui ont conduit aux ex])ressions ig), (lo), (ii), ou (9'), (10'), (1 i'), toujours subsistantes coinuie quand la séparation est cylindrique et fixe. Ce qui est à changer quand on fait ainsi l'essai d'une autre surface de séparation, ce sont les expressions ii4)) ('5), (16) ou (i4')i ('5'), (16') des coordonnées d'un point dans les deux dernières parties, en fonction de celles qu'il a possédées précédemment dans une autre; et les expressions à leur substituer s'obtiendront sans aucune difficulté, en dégageant d'abord l'époque et le lieu du passage d'une partie dans l'autre, comme nous avons fait par un cal- cul avant d'établir les formules (i4) et comme on pourrait aussi le faire graphiquement sur des épures à grande échelle. » Par de pareils tâtonnements, si les comparaisons dont on vient de parler en font recon- naître la nécessité, il faut espérer qu'on arrivera à des représentations suffisamment exactes de la loi des écoulements des blocs solides, que M. Tresca continue d'élucider avec tant d'habileté et de zélé. » MEMOIRES PRESENTES. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. —Etude sur la condensation dans les machines à vapeur. Note de M. Cocsté, présentée par M. Daubiée. (Commissaires : MM. Delaunay, Dupiiy de Lôme, Cahours.) « Une importante question se pose depuis longtemps à la sagacité des ingénieurs dans les pays où la navigation à vapeur a pris quelque dévelop- pement : Uenijjloi de la vapeur à pression élevée dans les machines marines. Le plus grand obstacle qu'on ait rencontré dans cette application consiste dans l'incrustation des générateurs produite par l'eau de mer. En Angle- terre, on a essayé de résoudre le problème par l'adoption du condenseur à surface, qui permet d'alimenter avec de l'eau dépourvue de matières incrus- tantes. Cet appareil ne pouvait réussir qu'à la condition de présenter au contact de la vapeur de très-grandes superficies condensantes. De là, des difficultés pratiques qui ont fait échouer les tentatives de Walt, de Hall, de Cave, de Bourdon, d'Érickson, et tant d'autres. Dans ces dernières années, on a trouvé moyen de donner au condenseur à surface des superficies tie plus de 1 mètre carré par iorce de cheval, et l'on a obtenu ainsi quelques bons résultats. Mais, fondée sur un principe rétrograde, eu égard au prin- cipe simple et rationnel de la condensation directe, dans laquelle l'eau agit sur la vapeur par contact imiuédiat, cette solution ne saurait être le dernier mot dans une question 011 il s'agit de jjlacer, quant à l'utilisation de la force motrice, la navigation maritime sur le même pied que la navigation ( i325 ) fluviale et l'industrie, qui se servent, presque exclusivement aujourd'hui, de moteurs à moyenne ou à liMute pression avec condenseur à injection. Il ne paraîtra donc pas inutile de fouiller encore ce champ de recherches, et le moment ne saurait être plus opportun que celui où le Gt^nie maritime français semble prêt à entrer daiis la voie ouverte par nos voisins. » Dans le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie, je me suis proposé de démontrer la supériorité du principe de la condensation par injection sur celui de la condensation par surf (ice; de prouver que le conden- seur à surface est sujet à des perturbations qui diminuent et peuvent même annuler les avantages de la pression élevée, et que ces avantages ne sont siirement et pleinement réalisables qu'à l'aide du condenseur à injection; et enfin, d'offrir aux ingénieurs une solution du problème dont il s'agit, fondée sur l'emploi de ce dernier appareil. » Pour marcher vers ce but avec quelque chance de succès, il fallait se guider d'après l'analyse physico-mathématique du phénomène de la con- densation. Or, cette analyse n'ayant pas encore été faite, que je sache, j"ai dû l'établir, et je crois avoir comblé ain;-.i une lacune regrettable dans la théoiie des machines à vapeur. » Les formules auxquelles j'ai été conduit expriment le travail résistant du condenseur en général, et font ressortir distinctement deux parties affé- rentes, l'une à la contre-pression normale, et l'autre nu retard de In conden- sation. » La discussion de ces formules m'a mis sur la voie d'importantes amé- liorations dont le condenseur à injection actuel est susceptible. » Ainsi, elles indiquent que la partie de travail due au retard est en rai- son inverse : i° de la superficie du jet de l'eau injectée, condition qui a été généralement considérée comme à peu près indifférente, car nulle part on ne voit des dispositions particulières pour diviser l'eau; -i" d' un facteur i + v, dans lequel v exprime le rapport de la capacité vide du condenseur à celle du cylindre; ce qui prouve, contrairement aux idées leçues, qu'il y-a inté- rêt à augmenter le plus possible la capacité du condenseur; 3" de la durée du coup de piston, élément dont on peut disposer dans certaines limites, soit lorsqu'on règle le régime d'un moteur déjà établi, soit quand ou projette la construction d'une machine. » D'un autre côté, je prouve qu'il n'existe pas de maximum poiu' le taux d'injection, c'est-à-dire qu'il n'est pas de taux auquel correspo)idrait une contre-pression nomade mininin ; et ce résultat du calcul contredit l'opinion généralement admise que, pour une eau condensante donnée, il n'est pas C. R., 18G8, i" Semestre. (T. LX.VI, tfo gg.) I ^4 ( i326 ) possible d'améliorer le vide en nttgmenlant l'enu introduite, an delà d'un cer- tain taux, indiqué par l'expérience. En fait, et pratiquement, ce vide n'est limité que par le poids des soupapes de la pompe à eau et à air, et l'on peut condenser utilement à une température aussi voisine de celle de l'eau in- jectée, qu'il convient de le faire dans chaque cas (eu égard notannnent au disponible d'eau), /;oHn;u qu'on opère le tnélange intime de cette eau avec la vapeur. Or j'indique les moyens d'effectuer ce mélange intime. » En modifiant ces divers éléments dans des limites pratiques, je parviens à réduire le travail du condenseur à injection au quart environ de ce qu'il est actuellement; et, dans le cas où l'on maintiendrait la contre-pression normale à 6 ou 7 centimètres de mercure, minimum de celle qu'on obtient aujourd'hui dans les meilleures machines, je fais voir qu'on peut économiser le tiers de l'eau injectée, ce qui permettra d'appliquer la condensation dans des cas où la rareté de l'eau s'y oppose. )) Passant au condenseur à surface, je montre que la paroi refroidissante est sujette à des incrustations qui ralentissent tellement la transmission du calorique, que la superficie miiiima étant i dans le cas de la paroi décapée, elle est aS pour le cas d'une croûte de i millimètre sur les deux faces; que, si, l'incrustation augmentant, la superficie tombe au-dessous du minimum correspondant, le travail du condenseur croît très-vite avec l'épaisseur des croûtes; si, par exemple, l'augmentation de celles-ci est de -j^, le travail passe de 23 à 55. Et, si l'on compare entre eux deux moteurs identiques marchant, le premier à 2 atmosphères, et le second à 5 atmosphères, l'uti- lisation de la force se trouve dans le rapport de i à 4^9' dans le cas où ils auraient même condenseur à injection, et de 1^2,75 dans le cas où le premier ayant toujours son condenseur à injection, le second condense- rait par surface inscrustée de -j^ au delà de l'épaisseur de croûte qui réduit la superficie de paroi à son minimum; un faible accroissement d'épaisseur suffirait pour ramener le rapport à l'unité, c'est-à-dire pour annuler entiè- rement les avantages de la haute pression. » Il était utile, pour bien préciser l'influence des incrustations sur la con- ductibilité de la paroi refroidissante, d'examiner un fait d'ex|)érience, qui semble d'abord paradoxal, mais qui est affirmé par beaucoup d'ingénieurs, et dont, au reste, Péclet propose une explication plausible : c'est que le métal décapé conduit moins bien la chaleur que lorsqu'il est couvert d'une très- lérjère inscrustation. Mes calculs confirment l'exactitude du fait, et avec dos particularités qui cadrent parlaitcment avec l'explication donnée par Péclet. » De ce qui précède, j'ai cru pouvoir conclure que le condenseur à sur- ( i327 ) face est notablement inférieur au condenseur à injection, surtout eu égard aux améliorations dont celui-ci est susceptible; qu'il y a lieu en consé- quence de revenir au principe de l'injection dans les applications de la pression élevée aux machines marines; et j'en trouve le moyen pratique dans le principe de la condensation monh/driqiie, qui consiste à injecter dans le condenseur de l'eau toujours la même, purgée préalablement de sels cal- caires, et qu'on refroidirait chaque fois qu'elle aurait passé dans l'appareil, afin de la rendre apte à condenser de nouveau. » Mon Mémoire se termine par la description du dispositif qui doit réa- liser toutes les conditions essentielles de cette application. » CHIMIE AGRICOLE. — Faits pour servir à l'histoire du phosphate de chaux. Note de MM. L. DisARretE. Pelouze, présentée par M. Dumas. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) « Dans un travail intitulé : Recherches sur l' assimilation du phosphate de chaux, l'un de nous a démontré que, sous l'influence du suc gastrique et par l'action de l'acide lactique très-dilué, le phosphate de chaux subit une décomposition partielle en donnant un mélange de lactate et de phosphate acide de chaux. » Il nous a paru intéressant d'étendre cette observation et d'étudier, en particulier, l'action de l'acide carbonique sur le phosphate de chaux, espérant par là jeter quelque jour sur le mode d'assimilation encore obscur du phosphate de chaux par les végétaux. » En 1846, M. Dumas remarquait le premier que l'eau chargée d'acide carbonique est un dissolvant du phosphate de chaux; il observait qu'en plaçant dans des bouteilles d'eau de Seitz des lames d'ivoire, elles s'y ra- mollissaient comme dans l'acide chlorhydrique, tandis que l'eau de SeItz se chargeait de tout le phosphate calcaire, et il admettait que c'est sous cette forme que le phosphate de chaux pénètre dans la plante. » Lassaigne confirma le même fait, mais il n'analysa pas le phénomène, et regarda la réaction comme une dissolution du sel par l'acide carbo- nique. » Nous avons reconnu que cette action n'est pas si simple et que l'acide absorbé dans la réaction donne naissance à de nouveaux produits. » Si l'on met, dans un vase de quelques litres, plein d'eau saturée d'acide carbonique, du phosphate de chaux gélatineux, on remarque qu'au bout de quelque temps l'acide carbonique a disparu en partie et que \74.. ( i328 ) le pliosphalc lui-même a notablement diminué. Le liquide transparent, obtenu par filtiution, abandonne, |)ar la chaleur, lui précipité cristallin couiposé de phosphate et de carbonate de chaux. » Le phosphate formé dans ces conditions nVsl plus du sel ti ibasique, mais un phosphate bibasiqiie, résultant de l'élimination d'un équivalent de base aux dépens du sel précédent. )) Pour le démontrer, nous prenons ime quantité quelconque du préci- pité et nous l'exposons à l'action d'une chaleur modérée, de manière à éliminer toute l'eau que le sel contient, sans cependant décomposer le carbonate. Cette opération a pour but de transformer le phosphate bibasique en pyrophosphate. Cette élimination d'eau est du reste ti'ès-facile. » Après refroidissement, nous dissolvons lasubstance dans l'acide clilor- hydrique froid, puis nous la précipitons par l'ammoniaque caustique. Le précipité calciné pèse o,5i ; il est remis en digestion avec l'acide chlorhy- drique étendu d'eau, pendant plusieurs heures, additionné de chlorure de calcium et enfin précipité par l'ammoniaque caustique. Ce précipité calciné pèse 0,62; la différence 0,1 1 représente justement la quantité d'oxyde de calcium suffisante pour transformer le pyrophosphate en phosphate biba- sique. » L'attaquedu phosi)hale Iribasique parl'acidecarbonique donnetoujours ini j)roduit mélangé de carbonate de chaux. On l'obtient à un degré de pureté absolu de la manière suivante : on prend une dissolution de phos- phate acide de chaux, -~j environ, et on y ajoute peu à peu du carbonate de chaux précipité. Il se fait une effervescence, en même temps qu'il se dépose un corps blanc, cristallin. Si la proportion de carbonate de chaux est suffisante, la liqueur est presque complètement dépouillée de phos|)liate acide; il suffit alors de laver le produit avec une solution faible de phos- phate acide, |)uis en dernier lieu par de l'eau distillée, |)oui' anu'iier le sel à un degré de |nueté sulfisanl pour l'analyse. Ainsi piéparé, le phosphate de chaux bibasitpjeesl un corps blanc, grenu, ciislalliu, légèrement soluble dans l'eau distillée (0,28 pour 1000), plus soluble dans l'eau chargée d'acide carbonique (o,G6 pour 1000); il renferme 6 équivalents d'eau dont un de composition et a pour formule PhO*,2CaO, HO, 5 HO. Il paraît différer de celui obtenu par double décomiiosition avec le pliosphale de soude et le chlorure de calcium, qui contieiulrait seulement 3 équivalents d'eau. » Le phosphate de chaux bibasique |)rend donc naissance soit qu'on attaque le jibosphatede chaux tribasique par l'acide carbonique, soit qu'on fasse réagir le phospliate acide de chaux sur- le caibonate. ( i329 ) » La notion de ces faits nous permet de concevoir quel procédé la nature emploie pour présenter à la plante le phosphate qui doit concourir à former son squelette. C'est, en effet, sous forme soluble que le végétal absorbe les matières qui doivent servir à sa nutrition. Le pliosphate de chaux ordinaire, complètement insoluble dans l'eau, doit donc subir une transformation préalable qui le rende soluble : c'est l'acide carbonique dissous dans l'eau qui accomplit cette première élaboration, réaction ana- logue à celle qui se passe chez les animaux dont l'estomac amène le phos- phate à l'état soluble en le métamorphosant en phosphate acide et lactate de .chaux. » L'importance du rôle que nous attribuons au phosphate de chaux bib;i- sique se trouve singulièrement confirmée par les faits de la pratique jour- nalière. En effet, en Angleterre, depuis nombre d'années, l'agricidture emploie d'énormes quantités de superphosphate de chaux, et la France, ins- truite par son exemple, tend à substituer de plus en plus au jjhosphate or- dinaire cette préparation dont l'action est des plus marquées. Or le super- phosphate, qui n'est autre chose que le phosphate acide de chaux impur, une fois répandu sur le sol, attaque sous l'influence de l'humidité le car- bonate de chaux et se transforme ainsi en phosphate bibasique. Comme il n'est pas possible d'admettre qu'une substance quelconque soit absorbée, en quantité utile^ par les végétaux dès les premiers jours de son é[)andement siu' les leires, si le superphosphate ne subissî;it pas cette transfoi'mation qui diminue sa trop grande solubilité, il serait certainement entraîné dans le sous-sol, aux premières grandes pluies, et l'agriculture n'en tirerait qu'in- complètement parti. » D'un autre côté, la facilité avec laquelle on peut préparer industriel- lement le phosphate bibasique de chaux dans un grand état de pureté, nous fait croire qu'il est apjjelé à rem|)lacer le |)h()sphale ordinaire et même le superphosphate, toujours mélangés dans une large proportion à des pro- duits qui n'exercent auciuie action améliorante sur les végétaux et dont le transport, tout au moins, est mis inutilement à la charge du cultivaleiu-. « CHIMIE. — Note sur la manière iV agir de l'éllitv au conijicl de l'ioditre de potassium ; par^l. A. Houzeau. (Extrait.) (Renvoi à la Section de Chimie.) « La contre-épreuve citée par M. Sauvage dans sa Note ilu 8 juin der- nier, à l'appui de son opinion, consiste à agiter de l'éther avec une solution ( i33o ) d'iodiire de potassium sans addition préalable d'acide sulfuriqiie. Dans ce cas, l'éther reste incolore ; il jaunit lorsqu'au mélange on ajoute de l'acide trés-dilué. « Voilà, dit-il, la preuve que c'est bien l'acide sulfurique et non » l'étlier qui décompose l'iodure, contrairement à ce que prétend une » fausse théorie. " » Mais si, en agitant de l'éther impur avec la solution iodurée, M. Sau- vage n'a pas obtenu de coloration par l'iode en l'absence de l'acide sulfu- rique, c'est que le peroxyde d'hydrogène de son éther ne saurait agir sur l'iodure en l'absence d'un acide, attendu qu'il a été déjà établi (i) que l'eau oxygénée neutre et l'iodure sont sans action l'un sur l'autre. Et ce qui prouve que, dans l'expérience actuelle, c'est bien l'impureté de l'éther qui intervient toujours, c'est qu'en la répétant avec un éther privé de peroxyde d'hydrogène et tout récemment préparé, les autres réactifs demeurant purs, on n'obtient pas de coloration avec ou sans addition d'acide. M En conséquence, je maintiens comme un fait incontestable l'inalté- rabilité d'un mélange d'iodure de potassium neutre et d'acide sulfurique pur, en dissolution étendue et dans les conditions indiquées dans mes tra- vaux sur l'ozone et l'eau oxygénée. » M. Bertraxd de Lom adresse un complément à sa Note sur les forma- tions éruptives du bassin de l'Allier et de la partie supérieure du bassin de la Loire. « ... Pour démontrer l'origine éruptive des produits péridotiques, on peut citer : » 1° L'existence eu quantité considérable des produits péridotiques dans des roches volcaniques des plus anciens systèmes, tels que dans cer- tains pépérino, pendant la formation desquels aucune action chimique n'a |)u avoir lieu, puisque ces roches sont le résultat du brassemeiit de l'action volcanique sui' les matériaux empruntés par elle aux couches du sol de notre globe: conséquemment pas de formation de minéraux d'aucune sorte dans de telles circonstances. » 2° La quantité bien plus grande encore de ces mêmes produits dans certaines coulées de basalte, où ils se présentent en masses considérables, comprimées et arrondies par le brassement de l'action volcanique, tandis que d'autres coulées de basalte, en contact avec les premières, en sont en quelque sorte privées. (l) Annales tli' Chimie et eir Physique, 4' série, t. XIII. ( i33i ) » 3" Enfin, la quantité énorme qui est rejetée par certains volcans, sous forme de bombes ou larmes volcaniques, projectiles vitrifiés ou scorifiés dans toutes leurs parties, et parfois transformés en une sorte d'obsidienne opaque, de couleur noirâtre, laissant apercevoir seulement quelques grains d'enstatite et d'olivine. » J'ajoute enfin que les serpentines de certains points du bassin de l'Al- lier, qui recèle d'ailleurs les produits péridotiques en quantité très-grande sont composées de serpentines diallage, asbeste, spinelle. Cette composition est tout à fait semblable à celle de quelques variétés de la nouvelle Iherzo- lite, avec cette seule différence que l'asbeste tient ici lieu d'un des py- roxènes (du diopside) que nous avons signalés dans les autres produits, si toutefois la substance rouge fibreuse problématique signalée n'est pas une variété d'asboste. Dans tous les cas, celte différence n'aurait aucune impor- tance, puisque le diopside, par altération, donne naissancCj comme l'on sait, à de l'asbeste. » '(Commissaires : MM. Delafosse, Daubrée, Ch. Sainte-Claire Devil le.) M. HcoT appelle l'attention de l'Académie sur un Mémoire qui a été adressé par lui, le 3 juin 1867, « sur la division des angles ». Ce Mémoire sera renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Serret, Bertrand, Bonnet. M. Alléghet adresse ime « Note en réponse à diverses observations qui le concernent et qui ont été publiées dans le Compte rendu de la séance du 1 5 juin. » Cette Note est renvoyée à l'examen de la Section de Géométrie. M. H. DE Villeneuve-Fl4tosc adresse une Note relative à la position des embouchures de la Gironde, du Pu et du Rhin aux sonmiets d'un triangle équilatéral, et sur les rapports de ce triangle avec le centre D du réseau pentagonal. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Galezowki adresse, pour le concours des prix de Médecine et île Chirurgie, une brochure ayant pour titre : « Du diagnostic des maladies des yeux par la chromatoscopie rétinienne, précédé d'une étude sur les lois physiques et physiologiques des couleurs », et joint à cet envoi une ( i332 ) indication maniiscrife des points sur lesquels il désire attirer spécialement l'attention de la Commission. Cet ouvrage est renvoyé à la Commission, qui jugera s'il doit être admis au concours de cette année, bien que le délai fixé poin- l'envoi des pièces de ce conconrs soit expiré. M. G. LiTTLE adresse un Mémoire, écrit en anglais, et relatif à la Télé- graphie électrique. (Commissaires : MM. Fizeau, Edm. Becquerel.) M. Pastorelly adresse une Note concernant un remède contre le choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. i,E Ministre de i/IxsTRrcTioN publique autorise l'Académie à préle- ver, conformément à sa demande, siu' les reliquats des fonds Montyon, la somme qui doit être mise à la disposition de M. Becquerel^ pour lui don- ner les moyens de poursuivre les observations météorologiques entreprises dans cinq stations du département du Loiret. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur In distribution des flux de chaleur et des conductibilités dans tes milieux liomogènes cristallisés. Note de M. P. Morix, présentée par M. Serret. « En cherchant, il y a plusieurs années, à discuter la construction don- née par M. Lamé pour tracer, dans un milieu homogène cristallisé, la di- rection du flux qui traverse un élément plan donné et la conductibilité cor- respondante, j'avais été conduit à quelques lois simples, que je me permets de soumettre à l'Académie, à cause de l'analogie que certaines d'entre elles offrent avec des résultats signalés dans une récente communication. )) Je suppose qu'en un point du milieu on fasse tourner un élément plan d'une manière continue, et qu'on se propose de suivre les variations qui se produisent, tant dans la direction du flux que dans la conductibilité. Il est clair que celte «pieslion, qui, au point de vue géométrique, n'est autre que l'étude des familles de cônes qu'on peut déduire les unes des autres par un certain mode de corrélation, a besoin d'être limitée ici à ce qu'elle a dç ( i333 ) plus simple, et de plus propre à bien faire concevoir la constitution calori- fique du milieu. » i'' Admettons d'abord que l'élément tourne autoiu- d'une droite D, alors son flux se meut dans lui certain plan. Si, de plus, l'on conçoit un se- cond milieu, ayant même ellipsoïde principal que le proposé, et des con- ductibilités tangentielles de même valeur, mais de signes différents, qu'on désigne le milieu proposé sons le nom de positif et celui-ci sous le nom de négatif, le plan dont il s'agit sera celui qui, considéré dans le milieu négatif, aurait son flux suivant la droite D. Il 1° A un même élément correspondent, dans les deux milieux, des flux différents en direction. Il existe toujours un élément 7:, et un seul, |)our lequel ces directions se confondent en une seule A. Ce plan a pour équation "kx -+- [j.y + vz = o, X, p., V étant les conductibilités tangentielles principales du milieu donné. Il admet pour direction de son flux A son diamètre conjugué par rapport à l'ellipsoïde principal. Cette droite est la seule telle que les plans qui, dans les deux milieux, admettent des flux de même direction, se trouvent con- fondus en un seul. Appelons, poiu" simplifier A, n flux double et plan double, et nommons J l'ellipse que trace le plan double dans l'ellipsoïde principal. » Les droites qui joignent deux à deux les points où les deux flux de tout élément passant par le flux double percent l'ellipsoïde principal, enve- loppent, dans le plan double, une ellipse obtenue en raccourcissant les rayons de s dans le rapport \/-^i Cf., B, y étant les conductibilités normales principales. La trace de l'élément sur le plan double et son flux se déplacent donc en comprenant dans s un secteur elli[)tique constant. Réciproquement, les plans qui ont leur flux f dans le plan double passent par le flux double, et le plan A/ les suit dans leur mouvement, de manière à détacher dans l'ellipsoïde principal un onglet constant. » D'après le théorème l, si l'on considère avec un élément le plan qui contient ses deux flux, ce dernier a son flux positif dans le premier. Don- nons à ces éléments le nom de correspondants ; alors, deux éléments corres- pondants pour l'un des milieux le sont aussi pour l'autre. Les groupes C. R. , 18U8, i" Semestre. (T. LXVI, N° 26.) '7^ { i334 ) d'éléments correspondants sont tons les systèmes de plans diamétraux con- jugués de l'ellipsoïde principal qui se coupent sur le plan double. Le plan double seul admet une infinité de correspondants, qui sont tous les élé- ments passant par le flux double. Le plan qui contient les flux des élé- ments correspondants passe par cette droite, et ces flux y forment un système de diamètres conjugués de l'ellipsoïde lequel touche l'ellipsoïde principal à l'extrémité du flux double, et coupe le plan double suivant l'ellipse obtenue en augmentant les rayons de s dans le rapport t / — -• Cet ellipsoïde recevra le nom tYcUipaoïde extérieur. » Les propositions qui précèdent conduiscnl immédiatement à une con- struction simple des flux. Un élément étant donné, on tracera parallèle- ment au plan double, et par l'extrémité du diamètre conjugué à cet élément par rapport à l'ellipsoïde central, inie tangente à cet ellipsoïde jusqu'à la rencontre de celui que nous nommons extérieur. Les rayons de ces deux points seront les directions des flux. » On peut encore présenter cette loi delamanièresuivante. L'onglet ellip- soïdal, compris entre deux plans joignant le flux double au flux cherché et à la trace de l'élément donné sur le plan double, est constant et égal à -7 ( I arctangi/-r i )■> Vêtant le volume de l'ellipsoïde extérieur. En outre, dans l'ellipse que détermine sur cet ellipsoïde le plan du flux cherché et du flux double, le flux et la trace de l'élément sont deux dia- mètres conjugués. » De cette construction on conclut que, quand l'élément roule sur un cône ayant pour base une section faile dans l'ellipsoïde principal paiallèlc- lemenl au plan double, le flux tourne sur un cône dont la base est une section semblable. Tout plan passant par le flux double détermine sur ces cônes deux génératrices qui sont des diamètres conjugués de l'ellipse qu'il détache sur l'ellipsoïde principal. Enfin les génératrices de contact do l'élé- ment et les positions des flux tournent autour du flux en donnant naissance à des onglets coniques proportionnels. Cet énoncé montre d'une manière fort claire comment varient les directions des flux. » Considérons maintenant la grandeur des conductibilités. Si, sur la di- rection du flux qui traveise un élément donné, on porte la conductibilité correspondante, le point obtenu sera aussi éloigné du plan double que ( i335 ) l'extrémité du flux double sur l'ellipsoïde des conductibilités l'est de l'élé- ment donné. » I! s'ensuit que, pour tous les éléments également inclinés sur le flux double, les flux sont distribués sur le cône du second degré dont la base est la section faite, dans l'ellipsoïde des conductibilités, par le plan mené parallèlement au plan double, à une distance égale à celle qui sépare des éléments donnés l'extrémité du flux double. De plus, quand l'élément par- court son cône de révolution, les angles dont tourne autour du flux double leur génératrice de contact et les onglets coniques que forment les flux autour du diamètre conjugué du plan double sont proportionnels. » Tous les éléments pour lesquels la conductibilité est constante enve- loppent des cônes bomofocaux dont les axes sont ceux de l'ellipsoïde des conductibilités du milieu négatif, et dont les focales sont les asymptotes de sa focale hyperbolique. Leurs flux tracent, pendant ce temps, les cônes du second degré dont les directrices sont les sections faites, dans l'ellipsoïde du milieu positif, par les sphères dont le rayon est la constante donnée. » Quand un élément tourne autour d'une droite donnée, les conducti- bilités maximum et minimum ont lieu lorsqu'il devient tangent aux cônes homofocaux qui passent par cette droite. Les flux correspondants sont les axes de l'ellipse que forme le plan dans lequel se trouvent tous les flux de l'élément mobile, et le secteur elliptique dont tournent ces flux est à l'angle 3V dont tournent les éléments dans le rapport q — , V étant le volume de l'el- lipsoïde des conductibilités et p la conductibilité relative à la droite donnée. )) Il est nécessaire, pour compléter ceci, de savoir comment sont dispo- sés les deux ellipsoïdes des conductibilités. Or ces ellipsoïdes sont égaux; les flux des éléments principaux forment dans chacun d'eux un système de diamètres conjugués identiques en longueur, mais assemblés différemment. Si l'on considère les trois couples de diamètres de même longueur dans ces deux ellipsoïdes, et si dans les plans qu'ils forment on mène les bissectrices, puis des plans perpendiculaires, ceux-ci passent par une même droite qui est perpendiculaire au plan double. » Les lois précédentes simplifient beaucoup les relations analytiques exprimant la dépendance des flux et des éléments. Rapportant aux axes de l'ellipsoïde positif les cosinus mup de la normale à l'élément, à ceux de l'ellipsoïde négatif les cosinus du flux m' ri p\ appelant p la conductibilité, Pu Pli p3 les axes des deux ellipses, on a piH'=fJ,in, pn'=zpnTi. pj,'—p^j), 175.. ( i336 ) formules d'où l'on pourrait tirer une nouvelle construction simple du pro- blème. » Ajoutons, en terminant, que les éléments qui admettent une conduc- tibilité dont la composante normale à leur direction est oj, enveloppent une famille de cônes bomofocaux dont les axes sont ceux de l'ellipsoïde princi- pal, et dont les focales sont les asymptotes de sa focale hyperbolique. Les flux tracent des cônes du second degré dont les directrices sont les courbes tracées, sur l'ellipsoïde positif, par des ellipsoïdes semblables à l'ellipsoïde extérieur, et dont les dimensions varient proportionnellement à y'w. » ASTRONOMIE. — Sur le spectre de la comète de fVinnecke. Note de M. C. WoLF, présentée par M. Le Verrier. « J'ai réussi, dès le 17 juin, à voir le spectre de la nouvelle comète de Winnecke, avec un spectroscope à vision directe, muni d'une fente. L'éclat de l'astre était encore très-faible à cette époque; il a augmenté progressi- vement jusqu'au 24, où la comète a présenté un noyau bien défini, une chevelure sous-tendant un angle d'environ 8 minutes, et une queue de plusieurs degrés, dirigée à l'opposé du Soleil. Ces variations n'ont modifié que très-légèrement le spectre de la nébulosité et du noyau. » Si l'on observe la comète au spectroscope, en rétrécissant successi- vement la fente, d'abord largement ouverte, on voit le spectre se partager en trois bandes lumineuses séparées par des intervalles qui semblent com- plètement obscurs. Mais, quelle que soit la largeur de la fente, même lors- qu'elle est réduite à inie petite fraction de millimètre, les bandes ne se rétrécissent pas jusqu'à devenir des lignes brillantes. Une fois amenées à un certain degré de largeur, elles ne font que s'affaiblir par la diminution d'ouverture, et les bords, le plus réfrangible siu-tout, restent toujours assez mal définis. L'augmentation d'éclat de la comète m'a paru produire sim- plement un léger élargissement de ces bandes. On n'a donc là rien de sem- blable aux lignes brillantes qu'offrent les spectres des nébuleuses ou des étoiles que j'ai signalées l'an dernier. L'aspect rappelle beaucoup mieux celui des spectres cannelés des étoiles du troisième type du P. Secchi, lorsque les bandes d'absorption sont larges et l'étoile assez faible, ou bien encore l'apparence des spectres d'absorption de certains liquides colorés. 1) De ces trois bandes lumineuses, la plus brillante est située entre les raies solaires b et F, presque au contact de b. l>es deux autres sont beau- coup plus pâles : l'une est placée entre D et E, un peu plus près de E que ( i337 ) de D; l'autre est au delà de F, mais assez voisine de cette ligne. Voici les niesiwes approchées que j'ai pu obtenir des distances de ces bandes à la raie D, exprimées en parties du micromètre : Raie D o ., , , , , . \ i" Ijord i?.6 Première bande de la comète. •.•;,, „ ( 2' bord 211S Raie E 296 Raie b (la double) 356 .,,,,, , ( i"bord 358 Deuxième bande de la coraete. . .\ , , ,.,, ( 2" bord 43fc> Raie F 675 ...,,,, . ( i"bord 636 Troisième bande de la comète. . . , , , ( a' bord 749 Raie G ii58 » Il ma été impossible de voir aucune trace de lumière dans le rouge. Le spectre du noyau ne parait pas différer de celui de la nébulosité. » Si l'on compare le spectre de la comète de Winnecke à celui de la comète de Brorsen, tel que l'a décrit le P. Secchi, on trouve entre les deux une identité presque absolue, à celte différence près que le P. Secchi a vu des raies brillantes là où j'ai vu des bandes. En réduisant, en effet, les positions des raies données par le P. Secchi à ce qu'elles seraient dans mon appareil, on trouve les nombres suivants : Première raie brillante i65 Deuxième raie brillante 4''3 Troisième raie brillante 690 » On voit que ces positions, nécessairement entachées des erreius de réduction d'un appareil à l'autre, placent les raies de la comète de Bror- sen sur les bandes de la comète de Winnecke. Il y aurait donc un grand intérêt à ce que le P. Secchi vouliit bien observer la nouvelle comète, s'il ne l'a déjà fait, comme il a observé celle de Brorsen. Ce que j'ai remarqué de l'élargissement des bandes avec l'augmentation d'éclat de la nouvelle comète expliquerait conmicnt celle de Brorsen, beaucoup plus t.iible, n'a donné que des bandes très-étroites ou des raies. » PHYSIQUE. — Noie sur l'introduction dans l'cxplicotion des phénomènes de l'in- duction d'une résistance dite dynamique. Note de M. F. -P. Le Roux, présentée par M. Ed. Becquerel. « A l'occasion d'un Mémoire présenjé dans la dernière séance, et dans lequel on présente comme une découverte nouvelle l'introduction, dans ( i338 ) l'explication des phénomènes de l'induction, d'une résistance des conduc- teurs qui serait spéciale à l'état induit, et plus considérable que la résistance mesurée à la manière ordinaire avec des courants constants, je demanderai à l'Acadéinie la permission de rappeler les résultats auxquels je suis parvenu sur cette question dans des travaux antérieurs (i). « Les passages suivants de mes conclusions paraîtront sans doute suffi- samment explicites. Je disais en iSSy : » De l'ensemble des faits connus, je crois pouvoir faire sortir avec une » certitude presque absolue les principes suivants : » Lorsqu'un circuit a des parties en mouvement, ou qu'il est traversé » par des courants discontinus, ou bien que les deux choses ont lieu à la » fois, les diverses parties de ce circuit (je parle du circuit lui-même et non » des corps avoisinants) s'échauffent comme s'il était immobile, que le >y courant fût continu et qu'il présentât la même intensité que lorsqu'il » est discontinu. Le mouvement d'une portion du circuit (mouvement » nécessairement accompagné d'un travail mécanique) ou la discontinuité » du courant font naître une résistance spéciale que j'appelle résistance » dynamique. » » J'expliquais antérieurement que cette résistance dynamique était une résistance qui prenait naissance toutes les fois que l'état du circuit n'était pas le même pendant les divers éléments successifs de la période variable, et que la qualification de dynamique lui était donnée par opposition à la résistance considérée dans les circonstances habituelles, relatives à l'état per- manent, età laquelle je donnai le nom de résistance statique. « L'intensité du courant, c'est-à-dire la quantité de travail mise en jeu » pendant l'unité de temps, est toujours en raison inverse, toutes choses » égales d'ailleurs, de la somme des résistances, dynamiques ou statiques. M Le travail mis en jeu, que ce travail soit extérieur comme dans les » machines magnéto-électriques, ou intérieur comme dans les appareils où » entrent des éléments de pile, ce travail se partage entre les diverses par- » ties du circuit proportionnellement aux résistances dynamiques et sla- » tiques de ces parties. » » J'éprouve donc une réelle satisfaction à voir que eette idée d'une ré- (i) Comptes rendus, t. XLV, p. 4i4 ('857), et Annales du Conservatoire des Arts et Métiers, t. I, p. 58?. (l86i) : « Études sur les m.ichines - Les citations ci-ilessus sont cniprmiliTS à l'article des Comptrs rendus. ( i339 ) sistance dynamique, que j'ai émise il y a onze ans, comme résultat intuitif de mes recherches sur l'induction, se trouve confirmée par les expériences tout à fait directes que MM. Jamin et Roger viennent de réaliser à l'aide des moyens exceptionnels qui se trouvent à leur disposition. » En variant la vitesse de rotation delà machine, ils trouveront sans doute que la résistance dynamique, au moins telle que je la conçois, augmente rapidement avec cet élément de la question. Ce n'est, en effet, qu'une valeur moyenne entre celles que peut prendre une certaine fonction du temps, pendant l'intervalle où le courant est variable, valeur telle qu'il la faudrait supposer pour que celui-ci eiit une intensité permanente égale à son inten- sité moyenne définie, je suppose, par des effets électrochimiques, la force électromotrice étant elle-même prise avec une valeur moyenne convenable. La résistance dynamique ainsi définie doit donc dépendre de la durée ab- solue de la période d'état variable, et aussi de la loi de cette variabilité. « CHIMIE. — Sur la densité de vapeun du calomel. Note de M. II. Debkay, présentée par M. Dumas. « La densité de vapeurs du sous-chlorure de mercure a été déterminée par Mitscherlich et plus récemment par MM. H. Sainte-Claire Deville et Troost; le nombre trouvé par ces derniers expérimentateurs (D =: 8,21) diffère peu du nombre théorique (8,i5), auquel on arrive en supposant que la formule Hg Cl corresponde à 4 volumes de vapeurs (Hg = 200, Cl = 35, 5^ H = 1 représentant 2 volumes). » Mais les chimistes qui adoptent avec M. Wurtz les idées modernes sur l'atomicité, représentent le calomel par la formule Hg^Cl", poiu- des rai- sons que je ne puis développer ici, et comme d'autre part ils n'admettent pas que la formule d'un corps puisse correspondre à 8 volumes de vapeurs, ils supposent que le protochlorure de mercure est dédoublé à la tempéra- ture à laquelle on a pris sa densité de vapeurs en mercure métallique Hg et en bichlorure HgCI, occupant chacun 4 volumes de vapeurs (1). » Il est facile, au contraire, de démontrer que le calomel ne se décom- pose pas, même partiellement, en mercure métallique et bichlorure, du (i) « A la vérité, cette dernière (la formule Hg' Cl ) parait infirmée par la densité de va- peurs du calomel, qui n'est que la inoilié de la densité déduite de la formule Hjj-'Cl'. Mais on peut supposer, à bon droit, qu'il y a ici un cas de dissociation, car on sait avec quelle faci- lité les composés mercureux se dédoublent en nieicure et composés nieiciu'iqucs. » Wubtz, Leçons de la Socitté chimique, 1864, p. i63. ( "340 ) moins dans les circonstances où sa densité de vaper.rs a été déterminée, puisqu'une lame d'or introduite dans le ballon où l'on prend cette den- sité à 44o degrés, température d'ébullition du soufre, conserve tout son éclat et toute sa malléabilité. M On peut d'ailleurs s'assurer de la sensibilité de la réaction, en met- tant une lame d'or au contact des vapeurs du bi-iodure de mercure à une températisre voisine du rouge sombre; ce corps commençant à se dissocier dans ces conditions, comme l'a démontré récemment M. H. Sainte-Claire Deville par une autre méthode, on voit, après l'expérience, que la lame d'or blanchie par le mercure est devenue tellement cassante, que le frottement des doigts suffit pour la réduire en poussière. Par conséquent le calomel n'éprouve point de dissociation, même ])artielle, à 44o degrés, et s'il était bien établi que sa formule est Hg- Cl^, il faudrait le joindre à la liste des corps dont la densité de vapeurs correspond à 8 volumes. » CHIMIE. — Nouvelles recherches sur l'aclion du gaz hypochloreux sec sut un rnélange d'iode et d'anhydride acélicjue. Note de M. P. Schutzenbekger, présentée par M. Balard. (i On sait, d'après des travaux que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences il y a quelques années, que l'acide hypochloreux et l'anhydride acétique réagissent l'un sur l'autre pour donner un composé offrant les caractères d'un acétate, dans lequel le métal est représenté par du chlore. On a, en effet, 2(C^H»0)0 + Cl-0 = 9.(C*H'0C10). La composition centésimale et l'ensemble des propriétés de ce corps, par- ticulièrement l'action des métaux qui dégagent du chlore libre, à froid, avec production d'un acétate métallique, celle de l'éthylène qui s'y unit directement en donnant le glycol acétochlorhydrique c=ir + cni^ocio = (c=H*)"[(CMi'o')ci], ne laissent aucun doute sur la composition et la constitution de ce produit que j'ai désigné sous le nom iVacétate de chlore. M L'acétate de chlore est décomposé à froid par l'iode, avec dégagement de chlore ; on obtient un composé solide, cristallisable en beaux prismes volumineux, trausjjarents et incolores; mais, chose remarquable, la substi- tution de l'iode au chlore, au lieu de se faire dans les rapports atomiques, ( i34i ) comme on pouvait s'y attendre, a toujours lien dans la proportion de I atome d'iode pour 3 atomes de chlore, et le produit solide a une compo- sition réprésentée parla formule ^ ji O' et non par j ^,jO. La réaction génératrice est donc » L'iode fonctionne comme élément triatomiqiie susceptible de fixer 3 atomes d'oxacétyie comme il peut fixer 3 atomes de chlore dans le tri- chlorure d'iode T'CP. Il esta remarquer que les tendances triatomiques de l'iode ne se révèlent que tant qu'il joue un rôle électropositif; on ne connaît, en effet, aucun iodure métallique de la forme F'M'. En raison de la complfcation moléculaire de ce corps, auquel j'ai donné d'abord le nom d'acétate d'iode, il convient peut-être de lui appliquer une nomenclature se rapprochant de celle des éthers des alcools polyatomiqnes, tels que la gly- cérine et le glycol. Notis pouvons, en effet, le comparer à de la glycérine triacétique dans laquelle le radical (C H^)'" serait remplacé par I", (C'H')'"(C*H'02)% triacétine, r"(c'H^o-)= et l'appeler, par exemple, ioclol trincdtique. T'CP serait l'iodol trichlorhy- drique. D'après cela, la théorie permet de prévoir deux composés inter- médiaires : l'un r"(C'H'0=')*CI, iodol diacétochlorhydrique et r"(C'H'0)Cl-, iodol acétodichlorhydrique. C'est, en effet, ce que mes nouvelles expériences ont en partie confirmé. " Je prépare depuis longtemps, avec la plus grande facilité, l'iodoltria- cétique en dirigeant un courant d'acide hypochloreux sec dans de l'anhy- dride acétique tenant en suspension de l'iode et en refroidissant le mélange avec de l'eau, et j'ai, dès le début, signalé la production de cristanx jaunes en aiguilles dont la formation précède celle des cristaux grenus d'iodoltri- acétique. Les premiers cristaux se forment en abondance à peu près au moment où tout l'iode est dissous, et lorsque le liquide ne conserve plus qu'une teinte orangée. En prenant deux parties d'anhydride acétique pour une partie d'iode, le liquide se prend en masse. On purifie facilement ces G. h. t868, l" Semestre. {T. LWl, Nû 2G.) 176 ( i34a ) cristaux en les dissolvant à chaud dans l'anhydride acétique (à 60 degrés); ils se déposent par refroidissement en belles et longues aiguilles jainie clair; mais il est très-difficile de les isoler de leur eau mère acétique, dans un état convenable pour l'analyse, vu leur grande altérabilité. Je n'avais donc pu constater que la présence simultanée du chlore et de l'iode dans le rapport des équivalents. » Dans ces derniers temps^ il m'a été permis de brûler ce corps après l'avoir traité de la manière suivante. Les aiguilles purifiées par deux ou trois cristallisations dans l'anhydride acétique, sont bien égouttéeset lavées à plu- sieurs reprises avec du tétrachlorure de carbone lefroidi à 10 degrés au- dessous de zéro, et enfin sécliées dans le vide sec pour éliminer l'excès de chlorure de carbone. Une fois séchées, elles se conservent longtemps à l'abri de l'humidité et ne subissent pas aussi facilement la décomposition spontanée que l'on observe toujours, au bout de quelques jours, lors- qu'elles baignent dans leur eau mère acétique. Elles ont donné les nombres suivants : (i) Matière, Oj'jgSô; Acide carbonique, 0,480; Eau, o,i52. (2) Matière, 1,677; Mélange : lAg-l-ClAg, 7. ,i65. (3) Mélange : lAg+ClAg, 0,787; le même, transforme en lAg par IK, 0,926. (4) Mélange : lAg-f-ClAg, 0,989; le même, transformé en ClAg par Ci, 0,711. » Ces nombres conduisent à la formule r"[(C-H'0*)^Cl] de l'iodol diacé- tochlorhydrique : Théorie. l. II. Carbone I7jI' 16,89 " Hydrogène 2,1 3 2,12 » Chlore 1 2 , 65 » - 1 2 , o4 Iode 45 > 2^ " ^3,10 Oxygène » » » » L'iodol diacétochlorhydrique se produit, d'après l'équation, (C»H20)=0 + I + Cl=0 = I(C^H^O'')^ei + Cl. En effet, pendant sa formation^ on n'observe que la disparition de liode et un dégagement de chlore. Un excès d'acide hypochloreux en présence de l'anhydride acétique le transforme en iodol triacétique avec une vive effer- vescence de chlore 2\i"'{rj\voy-c\] +CI-0 -H (c=n'0)-o = ci* + 2[r"(c-iin)-)'j. » L'eau le décompose immédiatement avec production d'acide acétique. ( i:M3 ) d'acide chlorhydrique, d'acitle indique et de chlorure d'iode. Chauffé avec de l'acide acétique anhydre, il se décompose vers loo degrés en donnant du chlorure d'acétyle, de l'acide iodacétique, un peu d'iode libre, de l'acide carbonique et de l'acétate de méthyle; en négligeant l'iode libre qui pro- vient d'une décomposition secondaire, on a, en effet, r"(C^H'0^)=Cl + (C^H='0)^0=^'^'^^|o + C^H^OCI+CO= + ^'^''^]o. H ) CH^ ) » Quant au composé r"(C-H^O-)Cl^, il est possible qu'il se forme dans une des phases de la réaction génératrice, mais jusqu'à présent je n'ai pas encore pu m'assurer de son existence. )) Aux propriétés de l'iodol triacétique déjà publiées, j'ajouterai les faits suivants : » 1° Les métaux tels que le cuivre agissent à froid sur sa solution dans l'anhydride acétique et donnent un acétate et un iodure métallique. L'iode mis en liberté s'unit secondairement au métal. » 2° Le zinc-éthyle réagit énergiquement sur l'iodol triacétique, il donne de l'acétate de zinc, de l'acétate d'éthyle et de l'iodure d'éthyle » J'espérais obtenir dans cette réaction un iodure de triéthyle r"(C'H')^, mais l'expérience n'a pas confirmé cette vue théorique. » 3" L'iodol triacétique n'agit pas à froid sur la benzine pure et sèche. Si l'on chauffe le mélange en présence d'un excès de benzine de manière à ne pas dépasser le point d'ébuUition du carbure d'hydrogène, l'iodol se dissout d'abord et peut cristalliser par le refroidissement, mais peu à peu il disparaît, et lorsque le liquide cesse de déposer des cristaux à froid, on trouve outre l'excès debenzine : i° un liquide bouillant entre i86 et 190 de- grés qui possède les propriétés et la composition de la benzine monoiodée obtenue déjà par l'action du chlorure d'iode sur le benzoate de soude; 2" un corps solide, insoluble dans l'eau, soluble et cristallisable dans l'al- cool, qui a fourni de 85,28 à 85,8 pour 100 d'iode, et qui semble être un mélange de benzine tétraiodée et de benzine quintiiodée. La production de la benzine monoiodée, qui représente le principal terme de la réaction, est liée à la formation simultanée d'acide carbonique, d'acide acétique et d'acé- tate de méthyle. On a, en effet, ^ ' H) CH^ ) 1 76. ^2 ( >344 ) » La décomposition à loo degrés de l'iodol diacétochlorhydrique en présence de l'anhydride acétique fournit un moyen rapide pour préparer l'acide iodacétique. On obtient ce même acide plus facilement encore, en chauffant à l'ébuUition {i4o degrés) un mélange d'anhydride acétique, d'iode et d'acide iodique, suivant la méthode de M. Kekulé, pour la prépa- ration des benzines iodées; la réaction est très-vive et demande à être cal- mée. Si l'on a employé assez d'acide iodique, le liquide se prend par le refroidissement en masse cristalline d'acide iodacétique, qu'il est facile de purifier en le faisant dissoudre dans la benzine bouillante d'où il se dépose par refroidissement en beaux feuillets nacrés. » CHIMIE. — Note sur In propriété (jua roxytjène de rallumer les corps en ignition; par M. Robinet. « Des expériences récentes sur une lampe sous-marine, alimentée par du gaz oxygène comprimé, m'ont rappelé quelques essais exécutés en 1866, et qui avaient pour but de déterminer dans quelles proportions l'oxygène doit être mêlé à l'azote pour rallumer une allumette présentant quelques points en ignition. » Voici dans quelles circonstances j'ai dû faire ce travail. Il existe à Neubourg (Orne) un puits dont l'eau laisse dégager un gaz en proportions sensibles. Ce gaz a été reconnu pour être un mélange d'azote et d'oxygène dans lequel la proportion d'oxygène, déteiiniuée par M. Jacquelain, varie entre 63 pour 100 et 25 pour 100. » De l'eau de ce puits m'ayant été envoyée par M. Lemercier, j'ai fait l'analyse de l'air qu'elle pouvait dégager par une ébullition prolongée, et j'ai trouvé les ])ro[)orlions suivantes : Azote 79)66 Azote . . 80,26 : 20,34 Oxygène '9' 74 100,00 100,00 « Il était évident que l'eau transportée n'avait pas retenu en dissolution lu) air comparable à celui qui se dégage à la source. Cet au- ne rallinnait en aiicinie façon les corps en ignition, coiume celui qu'avait analysé M. Jac- quelain. » En conséquence, j'ai prié M. Lemercier de recueillir et de m'envoyer un certain volume du gaz qui se dégage spontanément de l'eau du puits de Netibourg. C'est ce qu'il a fait. Ce gaz rallumait très-bien la bougie ou l'allu- mette. ( <345 ) » A la suite de ces essais^, j'ai voulu déterminer dans quelles proportions l'oxygène doit se trouver mêlé à l'azote pour obtenir la reproduction du phénomène en question. A cet effet, j'ai fait des mélanges d'oxygène et d'azote dans des proportions déterminées. » Ce mélange contenant 3/( pour loo d'oxygène ne rallume pas les corps en ignition. Le mélange qui en contient 3^ pour loo les rallume quelque- fois. Le mélange qui en contient 4^ pour lOo les rallume souvent. Enfin le mélange qui en contient 47 pour 100 les rallume toujours. La proportion nécessaire d'oxygène paraît devoir être de 4o pour 100, au moins. » AHn de ne laisser subsister aucun doute sur les résultats de ces expé- riences, j'ai prié mon collègue M. Buignet de vouloir bien répéter mes essais. Les résultats qu'il a obtenus ne présentent pas avec les miens de dif- férence sensible. » PHYSIOLOGIE. — Remarques sur les variations des nageoires dans la clobse des Poisso7is. Note de M. Ew. Gouriet, présentée par M. Robin. « Si les Poissons offrent de grandes différences quant à leur forme géné- rale, il existe des variations non moins nombreuses dans les caractères distinctifs de leurs nageoires. Y a-t-il, dans ces variations et dans leur rap- port avec la forme de l'animal, des résultats qui puissent aboutira des lois ou tout au moins à l'expression de simples tendances? C'est ce c{ue l'exa- men de ces organes nous a conduit à penser. » Les remarques suivantes ont traita Informe, à la grandeur, au nombre, à la siluation ou insertion, aux conditions d'existence ou de non-existence des nageoires. (Pour l'abréviation du langage, nous employons de préférence les termes de pleuropes, catopes, épiptère, hypoptère, uroptère, empruntés à C. Duméril.) » 1. Forme. — 1° Une nageoire aigué se lie à une natation très-i-apide, surtout si cet organe se recourbe en forme de faux et offre un bord posté- rieur concave : c'est ce qu'on voit pour les pleuropes et les calopes chez beaucoup de Scombéroïdes, et pour tontes les nageoires chez quelques Sélaciens. Ce résultat correspond à ce qui a eu lieu, chez les Oiseaux, pour l'aile suraiguë des Faucons, des Martinets, des Frégates, etc. « 2° Une uroptère très-échancrée dénote un Poisson bon nageur, sur- tout si l'extrémité qui porte cet organe est soutenue elle-même par un pédicule : Exemple : les Scombéroïdes, les Squamipennes, les Teuthyes. Rappelons que les Oiseaux de haut vol ont la queue tres-fourchue. ( '346 ) » 3° Comme conséquence inverse de ce qui précède, des nageoires à contours arrondis sont en général, tout égal d'ailleurs, l'apanage des l'ois- sons à vitesse modérée, de même que l'aile et la queue obtuses caractéri- sent les Oiseaux à vol médiocrement rapide. » II. Grandeur et nombre. — i" Il est presque superflu de dire que la grandeur des nageoires s'observe surtout chez les Poissons à natation très-rapide : voyez le développement de l'uroptère dans les familles que nous avons citées, et celui des pleuropes chez le Thon commun, le Ger- mon, les Exocets, les Dactyloptères, etc., etc. » 2° Il en est, pour la rapidité, du nombre des nageoires comme de leur grandeur : citons les Sélaciens et certains Gadoïdes, dont les nageoires impaires sont aussi multipliées que possible. Quelques Poissons de cette dernière famille trouvent dans le grand nombre de ces appendices une compensation au désavantage qui résulte de leur contour souvent arrondi et obtus. » 3° Une loi qui nous paraît presque générale, c'est que l'étendue en hauteur (il s'agit ici de la longeur des rayons) de l'épiptère et de l'hypo- ptère est proportionnelle à la distance de la ligne d'insertion au-dessus ou au-dessous de la ligne médiane antéro-postérieure ; Exemple : les Squami- pennes, beaucoup de Scombéroïdes et de Sparoïdes à dos bombé. » 4° Ce qui est vrai, sous ce dernier point de vue, pour une nageoire entière, est souvent applicable à une portion de nageoire, relativement à une très-petite région : c'est ainsi que chez les Pomotis, les Myripristis, les Holocentres, etc., des portions d'épiptère et d'iiypoptère sont développées en hauteur dans le rapport de la saillie charnue où elles sont implantées. » 5° Quelquefois cependant l'épiptère est très-haute, sans que la région d'implantation soil fort élevée au-dessus de l'axe médian : c'est qu'alors la grande étendue de la nageoire dorsale est destinée à compenser l'absence totale des catopes (Xiphias, Machaira), ou leur peu de développement, voire même leur réduction à de simples tiges ou rayons (Histiophore, Télrapture, Pléraclis, Astroderme, etc.). Dans ces deux derniers genres, l'hypoptère participe à la hauteur de l'épiptère. Voilà de nouveaux exem- ples de balancement organique, qui, avec celui que nous avons déjà cité, montrent la rapidité de la natation comme un produit soumis aux varia- tions respectives de plusieurs facteurs, dont les juincipaux sont la forme, a grandeur et le nombre des nageoires. » 6" La très-grande étendue antéro-postérieure (il s'agit ici du nombre des rayons) des nageoires dorsale et anale, étendue pouvant aller jusqu'à ( i347 ) la continuité avec l'uroptère, s'observe surtout chez les Poissons à forme très-aplatie (Pleuronectcs), ou à forme très-allongée (Percophis, Thyrsite, Gempyle, Mastacemble, Angiiilliformes, Tœnioïdes, nombre de Gobioï- des, etc.). )) III. Situation ou Insertion. — La situation ou l'insertion des nageoires a été souvent mise à profit par les ichthyologistes pour l'établissement de leurs grandes coupes, témoin les classifications de Linné, de Lacépède, de Dumérii. Cuvier s'en est servi, comme on sait, niais seulement pour subdi- viser les Malacoptérygiens et pour établir des groupes secondaires dans la famille des Percoïdes. » Le rapport qui peut exister entre le lieu d'insertion des nageoires et la forme générale de l'animal nous a vivement occupé; cet examen nous a conduit aux propositions suivantes : » 1° Les catopes sont ou jugulaires ou thoraciques : » a. Chez les Poissons macrocépliales, tels que les Trigles, les Cottes, les Dactyloptères, les Joues-Cuirassées en général (Céphalates et Dactyles de Dumérii), les Pectorales pédiculées (Ptéropodes du même auteur); » b. Chez la plupart des Poissons qui, sans même avoir un développe- ment excessif de la tète, ont le corps assez ramassé d'avant en arrière, tels que beaucoup de Percoïdes et de Sciénoïdes, les Squamipennes, etc. ; B c. Chez presque tous les Poissons (proposition plus générale) qui ont le centre de gravité compris dans les deux cinquièmes antérieurs du corps. » D'autre part, nous constatons que les Poissons abdominaux ou Opis- thopodes n'ont jamais la tête ni la partie antérieure du tronc fort volumi- neuse, que leur corps est en général fusiforme quand il n'est pas très- allongé (Cyprinoides, Clupéides, Lucioïdes, Percoïdes abdominaux^ Bouches en flùle, etc.). » Les résultats qui précèdent peuvent se résumer par cette loi, que chez les Poissons dont le centre de gravité se trouve placé très en avant^ les catopes semblent portées vers ce point pour tnieux le soutenir. » 2° Si, avec la coïncidence de la macrocéphalie et de la position des catopes très en avant, les pleuropes sont insérées assez loin en arrière, la longueur de ces dernières compense le désavantage qui résulte de leur posi- tion. Exemple: les Pectorales pédiculées. » 3" On voit cependant, quoique bien moins souvent, des Poissons assez allongés parmi les Jugulaires et les Thoraciques (Propodes etHémisopodes, de Dumérii), mais il faut remarquer que, très-fréquemment alors, les na- geoires impaires sont aussi multipliées que possible en nombre ou en éten- ( ï348 ) due, ce qui exige le rejet des catopes en avant, et ce qui compense, ainsi que nous l'avons établi, an point de vue de la vélocité, lo défaut inhérent à la forme souvent obtuse des nageoires. » 4° L'insertion de l'épiptère peut aller parfois aussi loin que possible en avant, voire même jusqu'à la tète. » L'insertion de l'hypoptère ne dépasse jamais en avant le niveau trans- versal des catopes. » Le bord antérieur de l'appareil épiptérien est presque toujours en avant du bord antérieur de l'hypoptère; d'autres fois, il coïncide avec lui (Opisthoptères, de Dumérii); il est assez rare qu'il lui soit postérieur, et excessivement rare que l'épiptère en totalité soit en arrière de l'hypoptère [Jnableps). » Il est très-commun, dans les Propodes et les Hémisopodes, de voir le bord postérieur des appareils épiptérien et hypoptérien se correspondre d'une manière sensible; au contraire, chez les Opisthopodes on Abdomi- naux (excepté les Opisthoptères dont nous venons de parler), l'anale est le plus souvent portée en entier bien en arrière de la dorsale. » IV. Existence ou absence des nageoires. — i° De tous ces organes les catopes sont ceux qui auraient le plus de tendance à faire défaut. Exemple: les Anguilliformes, dits pour cela Apodes. En dehors de cette famille, il existe un certain nombre de Poissons, disséminés en divers points de la classe et privés de cette paire d'appendices. Dumérii, pour faire saisir ce caractère, les avait, sous le nom de Pseudapodes, réunis en un groupe arti- ficiel, tout en les rapportant à leurs familles respectives. Si l'on examine ces genres avec attention, il est facile de voir que l'absence des catopes est amplement compensée, chez les uns par la longueur et la souplesse du corps, chez les autres par le développement exagéré de certaines nageoires. » 2° Le cas d'existence des calopes avec absence unilatérale ou bilaté- rale des pleuropes est on ne peut plus rare : les genres Monochire, Achire et Plagusie offrent seuls ce caractère (Pleuronectes ou Hétérosomes). )) 3° L'absence simultanée des pleuropes et des catopes a lieu chez les Ophichthes, de Dumérii, qui, à l'exception de l'Aplérichtlie et de certains Murènoblennes, dépourvus de toute espèce de nageoires, offrent encore des genres munis de nageoires impaires ou lophiodermiques. Ce sont donc ces organes impairs qui ont le plus de constance, ou, si l'on veut, qui sont les derniers à disparaître, soit en partie, soit même en totalité, comme nous venons d'en citer dos exemples. » ( '349 ) GÉOLOGIE. — Sur les mouvements du snl du Chili. (Extrait d'une Lettre de M. Pissis à M. Élie de Beaiimont.) « Pendant mon dernier voyage dans les provinces australes du Chili^j'ai eu l'occasion d'observer quelques faits nouveaux qui pourront peut-être vous intéresser. Dans une des Lettres que j'ai eu l'honneur de vous écrire, je cherchais à établir, sur des données positives, le soulèvement graduel de la côte du Chili ; je viens de constater ici lui phénomène inverse, un abaissement du sol qui, s'il ne continue pas encore, ne peut remonter qu'à une époque très-peu" éloignée. » La grande plaine qui s'étend au sud du Rio-Impérial et qui occupe tout l'espace compris entre la cordillère des Andes et la chaîne mari- time, est recouverte par une puissante assise d'un conglomérat de trans- port qui recouvre la formation à liguites et dont 1 âge correspond à l'appa- rition des premiers cônes volcaniques. Ce terrain s'étend sans interruption jusqu'au 4^* degré, et là il est brusquement coupé par le canal de Chacao, de telle sorte qu'au sud de ce parallèle la mer vient battre le pied des Andes, et la partie plane du Chili ne se trouve plus représentée que par ce nombre infini de petites îles qui forment les archipels de Chiioé et de los Chonos; or la composition de ces îles est absolument la même que celle de la plaine, on y retrouve le même terrain de transport formé de fragments roulés de trachyte, de phonolithe et de syénite; et dans quelques- unes on voit paraître au-dessous la formation à lignites. Ces archipels représentent ainsi les restes d'une vaslc surface qui se rattachait au con- tinent et qui a été envahie par la mer. Si l'on remonte au nord, en siu- vant la base des Andes, on trouve d'abord le golfe de Reloncavi, qui s'a vance dans les terres jusqu'auprès du 4'^ degré, puis une série de lacs séparés entre eux par de très-petits intervalles et qui se succèdent jusqu au volcan de Villarica. Le fond de quelques-uns de ces lacs se trouve bien au-dessous du niveau de la mer; celui de Llanquihue, dont la surface n'at- teint pas 5o mètres d'altitude, présente vers son milieu une profondeur de plus de 200 mètres ; il en est de même du lac deRanco, situé plus au nord. Tous ces lacs sont entourés par le terrain de transport qui forme des falaises à pic de 2o à 3o mètres d'élévation ; leur formation est donc postérieure à celle de ce terrain et paraît coïncider avec l'affaissement de la |)artie si- tuée plus au sud. » Voici maintenant les faits qui paraissent indiquer que cet affaijsspmeni, qui a pu être instantané à l'origine, s'est ensuite continué lentement jusqu'à C. R., i868, 1" .Sfmejtre. (T. LXVI, N» 26.) '77 ( i35o ) nos jours. Sur plusieurs points de la côte orientale du golfe de Reloncavi et dans plusieurs îles de l'archipel, on observe des restes de forêts recou- verts par la mer et qui sont comme le prolongement des forêts actuelles; les racines sont en place, et le bois si peu altéré qu'il conserve encore son élasticité. » Ainsi le sol du Chdi paraît obéir à un mouvement de bascule qui relèverait la partie nord, tandis que la partie sud s'affaisserait sous la mer. L'axe autour duquel le mouvement aurait lieu, correspond un peu au sud de l'embouchure du Rio-Levu; il y a là un point de la côte où l'on n'ob- serve aucune trace de soulèvement ni d'affaissement. Quant à la direction de cet axe, les faits manquent encore pour l'indiquer même approximati- vement. » Santiago, 9 mai 1868. « GÉOLOGIE. — Excursion au cratère du Fésuve, le 21 février 1868, par M. Diego Franco. (Extrait d'un Mémoire présenté par M. Ch. Sainte- Claire Deville.) i< Après avoir fait le tour des principales émanations des champs Phié- gréens (i), il me restait à observer le Vésuve en éruption. » Depuis la rentrée en activité du volcan, et surtout pendant le mois de février, on observa une sorte de périodicité dans sa force éruptive. Ainsi, tous les deux ou trois jours il reprenait de l'activité, qui se manifestait par des détonations et des mugissements accompagnés de projections, et sur- tout par un bruit prolongé et continu, semblable à celui d'une pluie d'orage, ce que je cherchais à exprimer dans mon journal d'observations par ces mots : Tempête du volcan (2). Cette exaltation de l'intensité éruptive, dont se ressentaient tous les instruments de l'Observatoire, était suivie d'une nouvelle émission délave; puis, venait un calme trompeur; de sorte que, d'une certaine manière, nous pouvions savoir quand il était possible de faire sans danger l'ascension du cratère. » La tempête ayant'eu lieu le 20 février, et bien assuré que le jour suivant le cône éruptif serait rentré dans le calme, je me décidai le 2 1 à faire l'ascen- sion du grand cône. Mais, comme la route manque, je fus obligé de m'ou- vrir, au prix de mille fatigues et en rampant une grande partie du temps, un pénible chemin en suivant les bouches de i855. (1) Les travaux auxquels il est fait ici allusion seront soumis ultérieurement à l'Académie. (2) Teniporiilc ciel Vukano. ( i35i ) » Sur le cratère supérieur, on ne voyait aucune lave, parce que celle ci coulait à l'ouest par une ouverture ou canal, tout recouvert de cette même lave, et suivait ainsi la pente du grand cône, presque toujours cachée, jus- que vers sa base ouest-sud-ouest, où elle a constitué un vaste amas sur le cône adventif de i858. Une portion de la lave rejetée se dirigeait sur Résina ; c'est celle du piano délie Gineslre ; l'autre courait sur l'Observatoire, par la route délia Crocella et par les Canteroni. » On ne distinguait donc sur le cratère que le cône éruptif, bien ter- miné, notablement élevé et agrandi. Quoique dans un calme relatif, il reje- tait, par intervalles et avec force, de grandes bouffées de vapeurs mélangées à des fragments de roches. En quelque point du versant ouest de ce cône qu'on fît un trou avec un bâton, on en voyait sortir une grande quantité de vapeur d'eau et de gaz. Étant monté jusque vers la moitié de ce cône éruptif, je trouvai l'acide sulfureux très-sensible, et, au moyen de l'aspira- teur, je constatai l'existence de l'acide carbonique; mais, comme il eût été imprudent de m'établir là pour taire des essais quantitatifs, je recueillis deux flacons de ces émanations, et je m'éloignai. A la base de ce cône ad- ventif il y avait encore de l'acide sulfureux et de l'acide carbonique. Même chose s'observait dans d'autres fiunerolles, placées, à quelques mètres de cette base, sur le canal au fond duquel coulait la lave incandescente. Le gaz aspiré de ces fumerolles ne donna aucun précipité dans le nitrate d'argent ni dans le sulfate de fer et presque aucun dans le chlorure de baryum; par l'eau de chaux, j'obtins un précipité soluble dans les acides avec efferves- cence. Ces fumerolles, en communication avec le centre éruptif, ne conte- nant pas d'acide chlorhydrique, je crois pouvoir en conclure que, en ce moment, le cône éruptif ne contenait non plus, ou plutôt ne dégageait pas cet acide. ANALYSE DE CES ÉMANATIONS. Température de la fumerolle : elle fond le verre et le zinc. Acides suH'urenx et carbonique i8,3o Oxygène '5,49 Résidu (Azote?) 66,21 100,00 » Voilà ce qui est relatif aux substances gazeuses étudiées sur les lieux, près du centre éruptif et sur ce centre même. » Quant aux substances solides sublimées, il y avait un peu de fer oli- giste granidaire et un corps d'im rouge jaunâtre, déliquescent, que je .77.. ( i352 ) considère comme composé, en grande partie, de chlorure de fer. On voyait aussi du chlorure de sodium fondu (i). » Après avoir ainsi observé le voisinage du centre érnptif actuel, je me suis dirigé vers mes fumerolles habituelles, au sud-ouest de l'ancien cratère, dont quelques-unes ont été recouvertes par les nouvelles laves (a). Voici l'analyse de deux d'entre elles, la température de l'air variant de 8 à lo degrés : Temp. = 6o». Temp. =55°. Acide carbonique 3,o3 2,22 Oxvjjène 20, 45 '9ii8 Résidu (Azote?) 76,52 78,60 100,00 100,00 » Quand on approchait l'oreille des orifices de ces fumerolles, d'où se dégageait une masse considérable de vapeur d'eau, on entendait un bruit semblable à celui d'une grande chaudière en ébullition. w L'existence de l'acide carbonique sur le cône adventif en éruption me semblant d'abord contestable, je recueillis de ces gaz et le portai dans le laboratoire, où les essais suivants furent faits en collaboration de MM. de Luca et Ubaldini. » Nous nous assurâmes d'abord que, pour que l'absorption du gaz sul- fureux par l'oxyde puce de plomb soit complète, il faut que le gaz soit sec. Trois analyses de ce gaz ont ensuite donné les résultats suivants : (1) Voici le résultat des essais faits sur ces dépôts de sublimation : La partie soluble donnait la réaction du fer au maximum et celle du chlore. Le sulfliydrate d'ammoniaque donnait un précipité altérable à l'air (sulfure de fer). Les traces d'une couleur de chair m'avant fait soupçonner la jirésence du manganèse, je préci- pitai tout par la potasse et filtrai : le précipité recueilli, mis dans un tube d'essai avec du bioxyde de plomb et de l'acide nitrique, et chauffé, donna un dégagement immédiat de chlore. Cette même ])artic soluble donnait : Par l'oxaiate d'ammoniaque, un précipité blanc; Parle chlorure de baryum, très-léger précipité; Avec la potasse, réaction négative. La partie insoluble consistait presque unit|uement en sesquioxyde de fer, donnant aussi la réaction du manganèse. (2) Ce sont les fumerolles (|ue j'ai constamment désignées, dans mes précédenis Mémoires, sous le nom de : FumcmUcs iU:s /Htitcs Iwes ili' 1842 // 1848. (Ch. S.-C. D.) ( i353 ) Analyses par l'oxyde de plomb Analyse el la potasse. par la _ ^^_-^ —— potasse seule. Acide sulfureux S,^! 3,58 \ „ . Acide carbonique 5,5o kÀ^ ) Oxygène i7)88 i8,38 18,42 Résidu (Azote?) 73,4' 73,56 73, 16 100,00 100,00 100,00 » Le résidu n'était pas combustible. » De ces analyses (i), je crois pouvoir conclure que les recherches du laboratoire ont confirmé ce que j'avais observé sur les lieux. » M. Baudrimont, à propos d'une communication précédente de M. E. Monnier, adresse quelques remarques sur les diverses causes qui peuveul amener de faibles variations dans les indications des Ij.dauces. A 5 heures et demie, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 29 juin 1868, les ouvrages dont les titres suivent : Expériences synthétiques relatives aux météorites. — Rapprochements auxquels ces expériences conduisent ; par M. A. Daobbée. Paris, 1868; in-8". Jr/ronomie, Chimie agricole et Physiologie; par M. BoussingaULT, t. IV, 2« édition. Paris, 1868; in-8". Description des fossiles du Néocomien supérieur de Utritlas et ses environs (province de Teruel); par MM. E. de Verî)EU[L et G. de Loiuèke. Le Mans, 1868, br. in-4'' avec planches. (Présenté par M. de Verneuil.) Compléments de Géométrie fondés sur la perspective^ formant suite à tous les Traités de Géométrie élémentaire; par M. PouDiiA. Paris, 1868; i vol. in-8" avec planches. (Présenté par M. Chasles.) (i) Kt do plusieurs autres essais comparatifs et justificatifs des niélli(i. broch. in-4°. Atti... ytcles de l' Jcadémie pontificale des Nuovi Lincei, 3^ année, 18/49; 20" année, décembre 1866 à juin 1867. Rome, 1867-1868; 4 brochures in-4°. Accademia... Académie pontificale des Nuovi Lincei. — Programme du prix Carpi. Sans lieu ni date; opuscule in-4". Prefazione... Préface d'une bibliothèque mathématique italienne, présentée à r Académie royale des Sciences, Lettres et Arts de Modène; par M. le pro- fesseur Pietro RiCCARUi. Modène, 1868; in-4°. Moleslias... Affections vénériennes et syphilitiques. Exégèse des doctrines qui s'y rapportent, suivies d'une Somme i)atholoi/ique et thérapeutique, et d'un Formulaire spécial; par M. J.-A. xMarQUES, 2* édition. Lisbonne, 1868; in-12. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Researches... Recherches de physique solaire j par MM. Warren de la Rue, BalfOUR Stewart, B. Loewy. — Appendice à la seconde série sur la distribu- tion en latitude hélioqraphique des taches solaires observées par CxnmîiGTOîi. I>ondres, 1868; in-4" avec planches. PITDI.ICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS DE MAI 1808. (Fin.) Journal des Fabricants de Sucre; n"* 4^8, 9^ année, 1868; in-fol. Kaiseriiclie... Académie impériale des Sciences de Vienne; n*" ro à f4, r868;in-8". L' Abeille médicale ; n"' 19 ;i 21-^3, i 868 ; in-4". La Guida del Popolo; n°'io, 1868; in-8'\ Ln Médecine contemporaine ; n"' 10 et i i, 1868 ; in-4". La Science pour tous; I 3'' année, n"' 23 à 27, 1868; in-4". L'Art dentaire; n" 5, 1868; in 8°. L'Art médical; mai, juin i868; in-8°. Le Gaz; n" 4, i868;'in-4". ( i355 ) Le Moniteur de la Photographie ;d.°^ 4 ''>■ 6, i868 ; in-4°. Leopoldinn. . . Organe officiel de l'Acadéniie des Curieux de la Nature^ publié par son Président le D' C.-Gust. Carus; n"" 5 à 8, i868; in-4". Les Mondes...; n°^ 7, i4, 21, 28 mai et 4 juin 1868; in-S". Le Sud médical; n°^ 10 et 11, 1868; in- 8°. L'Evénement médical; n"^ ig à 23, 1868; in-4". L'Imprimerie; avril, mai, juin 1868; in-4°. Magasin pitlorescjue; \n^\ 1868; in-4°. Matériaux pour ihistoire positive et philosophique de l'homme; par G. Dli Mortillet; mars et avril 1868; in-8". 3,Ionatsbericht... Compte rendu mensuel des séances de C Académie royale des Sciences de Prusse. Berlin, décembre 1867; in-8°. Montpellier médical... Journal mensuel de Médecine; mai et juin 1868; in- 8°. Nouvelles Annales de Mathématiques; mai 1868; in-8''. Nouvelles météorologiques., n" &, 1868; gr. in-8. Pharmaceutical Journal cmd Transactions; t. IX, n° 11, 1868; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; mai 1868; in-8''. Revue des cours scientifiques; 5" année, n°^ 23 à 27 ; 1868; in-4°. Revue des Eaux et Forêts; n" 5, 1868 ; in-8''. Revue de Thérapeutique médico-chinngicale ; n" 10 et 11, i8ti8; ni -^i". Revue médicale de Toulouse; avril et mai 1868; in-8". Società reale di Napoli. Rendiconto deW Accademia délie Scienze fisiche e malematiche. Naples, mars 1868; in-4°. The Scientific Review ; n° 6, 1868; in-4''. PUBLICATIONS PERIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS DE JUIN 18C8. Annales de r Agriculture française; i5 et 3o mai- i5 juin 1868; in-8''. Annales de la Société d'Hjdrologie médicale de Paris, Comptes rendus des séances, t. XIII, g" livraison ; 1868; in-8''. Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées ; mai 1868; in-8". Annales du Génie civil; juin 1868; in-8°. Annales de l'Observatoire 3Iétéorologi(jue de Bruxelles; n" 5, 1868 ; in-4''- Bibliothèque universelle et Revue suisse. Genève, n" 126, 1868; in-8''. Bulletin de hi Société Géologique de France; feuilles g à 20, 1868; in-8". Bulletin de l'Académie impériale de Médecine; n"' 10 et 11, 1868; in-8". Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse ; mai 1868; in-8". Bulletin des séances de laSociété impériale et centrale d'Agriculture de France; n°6, 1868; in-8''. Bulletin de la Société de Géographie; mai 1868; in-8". Bulletin de la Société française de Photographie; juin 18G8; in-8°. Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; n" 5, 1868; in-8". ( i356 ) Bulletin de la Société de l'Industrie minérale; juillet, août et septembre 1 868 ; in-8" avec allas in-fol. Bulletin ijéncral de Thérapeutique ; ij juin 1868; in-8". Bulletin hebdomadaire du Journal de l' ^grirnlture ; n°' 2^^ k 26, 1868; in-8". Bullettino meleorologico dell ' Osservalorio del Colle(jio romano ; t. VII, n" 5, 18G8; iii-4°. Comptes reiulus hebdomadaires des séances de i /académie des Sciences; n"' 22 à 26, !*'■ semestre 1868; ii)-/i". Cost)tos; 11'" (les 6, i3, 20, 27 juin 1868; iii-8". Gazette des Hôpitaux; n°' 68 à 76, 1868; iti-4". Gazette médicale de Paris; 11"' 24 h 26, 1868; {11-4°. Il Nuovo Cimento... Journal de Ph/sique, de Chimie et d'Histoire naturelle; novembre et décembre 1867, janvier à mars 1868. Turin et Pise; in-8". Journ'd d'Jqricullure pratirpie ; n"' 24 à 26, 1868; in-8°. Journal de l'harmane el de Chimie : iuin 18G8; in-8°. Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; n°* 16, 17, 1868; in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées; juin 1868; in-4''. Journal des fabricants de sucre; n"^ 9, 10. 11,9* année, 1868; in-fol. Les Mondes, n"' des 11, 18, 25 juin 1868; in-8°. La Science pour tous; n°* 29, 3o, i'^ année, 1868; in-4''- L Abeille médicale; n°' 24 à 26, i 868 ; in-4°. L'Jrtilentaire- n" 6, 1868; in-8". La Méde( ine ronlen)pornine ; n" 12, 1868; in-4". Le Moniteur de la Photoqraphie; n" 7, 1868; in-4"- Le Sud médical; n" i 2, 'i 868 ; in-8". 3'Infjasin pittoresque; juin, 1868; iri-4". Monatsbericht... Compte rendu mensuel des séances de l'Académie royale des Sciences de Prusse. Berlin, janvier à mars 1868; in-8". ]\Ionlhly... Notices mensuelles de la Société royale d'Astronomie de Londres; n" 7, 1868; in- 12. A^ouvellcs Annales de Mathématiques; juin 1868; ui-8". Pharmaceulical Journal and Transactions ; n" 12, 1868; in-8". Revue maritime el loloniale; juin 1868; in-8". Répertoire de Pharmacie ; juin 1868; in-8". Beuue de Thérapeutique médiro-rhirurgicale; u" \ y., 1868; in-8". Revue des chairs scientifiques; 5*" année, ii*^" 28 à 3o, 1868; ni-4". Società reale di Napoli. Rendiconio dell' Accadetnia délie Scienze fisiche e matematiche. Naples, avril 1868; in-4". The Journal vf the royal Dublin Society; n" 36, 1 86)7 , in-8". na UU TOMli SOIXANÏE-SIXIEMK. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JANVIER — JUIN 1868. TABLE DES MATIÈRES DU TOME LXVI. fages. Académie des Sciences. — État de l'Aca- démie au i" janvier 1868 5 — M. r/(H«/r£(Vrt«/Y/ est élu Vice-Président pour l'année 1868 i3 — M. C/icrrrii/. Président sortant, rend compte à l'Académie de l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie, et des changements survenus parmi les Membres et les Correspondants pendant l'année 1867 M Acide arsémoi'e. — Révivification de l'acide employé dans la fabrication des couleurs d'anilme; Note de MM. Lcmnire et Ta- hourin 1 107 Acide ciiloropropiomql'e. ~ Note sur cet aride ; par W. Buchciniut 1 1 67 Acide cyamiydrique. — Sur la constitution de cet acide : recherches relatives à l'action du chlorure de cyanogène sur le zinc-éthyle; Note de M. G(d 48 Acide nypociiLOREux. — Nouvelles recher- ches sur l'action du gaz hypochloreux sec sur un mélange d'iode et d'anhy- dride acétique ; Note de M. SchiUzcnher- gcr !34o Acide menaphtoxylique. — Noie de M. Hof- in/iiin sur cet acide, terme correspon- dant à l'acide benzoï'que dans la série naphlalique iy'i — M. ZJ«»;fM présente à cette occasion quel- ques remarques sur la nomenclature C. M., 1RG8, I" Srmestie. (T. LXVI.) Hage«. actuellement adoptée dans la chmiie or- ganique 480 Acide MOLYBDiyuE. — Recherches sur les combinaisons de cet acide et de l'acide phos|>horique; NotedeM./)f'/;/v()-. 702el 732 Acide phosphohique. — Dosage de cet acide par la transformation des phosfihates en phoBpluires de fer; Note de M. Srlilœ- i'"f; 1043 Acide sulfurioue. — Sur sa manière d'agir au contact de i'iodure de potassium : Note de M . Hoitzetiu 714 - Remarques de M. Sauivige à l'occasion de la Note de M. llouzeau 1 138 Acide tartrique. — Sur une méthode de do- sage de l'acide tartrique et de l'acide mali(iue, au moyen du fer, de l'alumi- nium, du manganèse, etréciproquement ; Noie de M. Juette 417 Acide urique. — Sur la transformation de cet acide en glycocolle ; Note de M. S/m- ker 538 Acier. — Moyen de fabriquer des canons d'acier fondu plus résistants et moins coûteux que les grosses pièces d'acier aciietées jusqu'à ce jour pour les vais- seaux cuirassés: Note de M. CahCn- znlat 4S9 Voir aussi l'article Rv. Acoustique. — Note sur l'harmonica chimi- que ; par M. lerquem 1037 178 1 igi 9".) — Nouvelles Lettres de M. Fnimis AiB ATMospiiÉRiQiE. — Notede ^\./.nlh\ski- Mihtrshi concernant la pesanteur de l'air Alcalinité. — Sur l'emploi du nitroprus- siate de potasse comme réactif de Talca- linilé ; Note de M. Filhol 1 1 55 Alcools. — Noie de iM. dv Clcnnont sur un nouvel alcool isomérique avec l'alcool caprylique l '^ 1 ' — Sur un nouvel isomère du l'alcool amy- lique ; Note de M. iFurlz 1 179 Alumi.mum. — Note de M. /.««wrf concernant les déterminations de l'équivalent de l'a- luminium 308 Allumettes chi.miqies. — M. A. Chevalier lils adresse un relevé des incendies cau- sés par les allumettes chimiques, en 1867, à Paris 717 Amides. — Note de M. C/iciriersuT les amides de l'acide sulfoxiphosphorique 748 A.MiDON'. — Sa présence dans le jaune d'œuf ; Note de .M . Ddieste 1 125 Analyse .matiiématioue. — Méthode de Huy- g/icfi.s pour calculorleslogarithmes, com- muniquée par lui à l'Académie en 166G et restée inédite : M. Bertrand repro- duit l'indication qu'il a trouvée à ce sujet dans les procès-verbaux de l'A- cadémie 565 — Sur la méthode de Hiirgltens pour calcu- ler les logarithmes; Note de M. F. Tho- wiin — Sur une identité (pii conduit à toutes les solutions de l'éqiiiition Û =^x--\-y^-^z''; Note de M. Le liesi^iie — Sur les nombres d'Euler ; Note de M. C- rint 6ig et 73o — Note de M. Merer sur les solutions de problèmes indéterminés du premier, du deuxième et du troisième degré 27g, 661 et io35 — M. G(7«w(/! demande et obtient l'autorisa- tion de reprendre un Mémoire qu'il avait précédemment présenté sous le titre d' « Extension des notions analytiques; calculs infmitésimaux analogues au cal- cul différentiel et intégral 718 Anatomie. — Note de M. Robin accompa- gnant la présentation de son tra\ail inti- tulé ; « Des éléments analomiques et des épilhéliums » ayS — De la délerminalion des pièces osseuses qui se trouvent en rapport avec les pre- mières verlèbres chez les Cyprins, les Lo- ches et les Silures ; Note de M. Baudclot. 33o — Sur le !-ysteme nerveux et spécialement sur le cerveau et le cervelet; Mémoire de M. Do(iitin de Saint-Preux 533 — Des conditions analomiques de la fonc- tion salivaire sous-maxillaire chez les Édenlés ; Note M. G. Poueliet G70 — Sur la structure intime des corpuscules nerveux de la conjonctive et des corpus- cules du tact chez l'homme; Note de M. Rouget 825 — Mémoire sur la lame spirale du limaçon do l'oreille ; par 1\L Locwendierg i ui; — Étude sur le trou de Bolal chez les ani- maux domesti(iues; par M. Goulxmx . . io35 — Des nerfs corrélatifs dits « antagonistes », et du nœud vital dans un groupe d'in- vertébrés; Note de M. Cliéron i iG3 — Étude comparative des organes génitaux du lièvre, du lapin et du léporide; Note de M . Jrloing 1 2C7 AiNATCMiE vÉoÉTALE. — Des vaisseaux pro- C6>. 3yG 4i5 707 3oS 83G ( i359 ) Pages. près et du tannin dans les Musacées; Note de M. Trécul 462 et Sig — De l;i gomme et du tannin dans le Coiio- cej)liiihis tiaiiclciflorus ; par le même. .. SyS — UecluM'ches liiistologiques sur la moelle, le pollen et les graines des Magnoliacées; Mémoire de M. Baillnn G98 — Sur li's anthérozoïdes des Mousses; Note de M. Rnze I a2i Anonymes ( Commi'mcations ) adressées pour des concours dont une des condilions est que les (tuteurs ne se fassent point can- nelure nvant que Icx Commission d'exa- men ait prononcé son jugement. — Re- cherches chimiques sur les corps impro- prement appelés « corps gras du cerveau et de la moelle épinière » 36 — Mémoire destiné au concours pour le prix conceinant l'application de la vapeur à la marine militaire C62 Anthropologie.— Éludes sur la race kab\le: Kabyles du Jurjura; Noie de M. Dulious- set.l 685 Appareils divers. — Construction et usage des « bouées électriques », piles tloltan- tes, formées d'une plaque de zinc et d'un cylindre de charbon fixés à une traverse de bois, et destinées à fonctionner avec l'eau de mer; Note de l'inventeur M.Dit- cliemin 35 — Nouvelle machine à produire de la glace au moyen de la compression mécanique de l'éther méthvlique; communication de M. Tcllier..'. 35 — Instrument servant à confectionner les verres d'optique sphériques ou parabo- liques; présenté par M. Anikceff i68 Pages. — Note 'de M. Bagilet sur un instrument qu'il nomme « trigonomètre » 532 — Description d'un nouveau calorimètre à comlnislions vives; Note de M. Favre. . 788 — Remarques de M. H. Sainte-Claire Z)p- cv/Zc à l'occasion de cette communication. 791 — Note de M. Nore/le concernant une ma- chine hydraulique 83o — Note de M. Gidibert sur des modifications apportées à son appareil respiratoire.. io35 — Nouveau foyer-calorifère fumivore en terre réfractaire, de l'invention deM. Duport. 1 191 AsTRONO-iiiE. — Note de M. Cliacomnc con- cernant la constitution intime de la lu- mière et la formation des nébuleuses.. 3o6 — Sur la nébuleuse d'Orion; Note du ^.Sec- chi 643 — Sur une méthode pour déterminer la dis- tance de quelques étoiles, du moins la limite supérieure de cette distance; Mé- moire de M. Dufour 664 — Sur la scintillation des étoiles; Notes de M. fFolf. 792 et I o5 1 — Sur un procédé d'analyse prismatique de la lumière des étoiles scintillantes; Note de M. Montigny 910 — M. le Ministre de l'Instruction piililique transmet un Mémoire adressé de Liège par M. Gr/^/'rt concernant la théorie de plusieurs questions astronomiques 846 — De la détermination de la troisième iné- galité lunaire ou variation par Aboul- Wéfa et Ticho-Brahé; Note de M. *'- dillot 2S6 Voir aussi aux articles Macinncs, Mé- ca?iiqiic céleste. Planètes, etc. B B.\cTÉRiES. — Sur leur origine et leur déve- loppement ; Note de MM. Béchamp et Estor r . . . . . 869 Balistique. — Application de la théorie de la similitude des trajectoires à la vérifi- cation de la loi de la résistance de l'air contre les projectiles de l'artillerie ; Note de M. Martin de Breltes 657 — Note sur un phénomène singulier dans le tir des projectiles oblongs par les canons rayés ; par le même 804 — Remarques sur le tir des projectiles oblongs; par M. Radau io32 Betteraves. — Recherches expérimentales sur les produits de la distillation des betteraves; par MM. Isid. Pierre et Pucliot 3o2 — Étude sur la betterave àsucre; \av}A.Me- hais 556 Botanique. — Sur un cas de monœcie acci- dentelle du Cœlehogyne ; Notede M. Bâil- lon S)(; Blanchiment. — Recherches sur le blanchi- ment des tissus ; par M. Kolh 1024 Boussoles. — Des causes de désordre aux- quelles elles sont*soumises dans les na- vires en fer; modifications à apporter dans la construction des coques ; Notes de M . Jrson u 3g et 1 253 ~ Projet de constructions nouvelles des 178.. boussoles des navires fondé sur le ma gnétisme de rotation; Note de M. Trêves. i253 Bulletin bibliographioue. — 5o, iii, i68. ( i36o ) Pages. 239,295, 334. 3-1, 437, S6î. G34. 687, 718, 758,8-20, 844- 868,919, 1060, 1 133, 1 169, 1224, 1274 el i353. Pages. Café. — Rerherches rhimiques sur le café torréfié ; par M . Pcrsnimc 419 Candidatures. — M. Pniscuillc prie l'Acadé- mie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie par suite du décès de M. Velpcnu 30 — M. Poi.si'uitlc annonce qu'il retire sa c. 11- didature 190 — M. Jsid. Pirrrc demande à être compris dans le nombre, de candidats pour la place vacan te d.ins la Section d'Économie rurale par suite du décès de M. Rayer.. i45 — M. Richarrl, du Cantal, candidat pour la même place, adresse une Notice sur ses titres scientifiques 235 — M. Carvallo prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats pour la place vacante dans la Section de Mécanique 3o6 — MM. Trcsca, Bre.<:se., Haton de la Goii- piUièrc adressent de semblables de- mandes 487, Ji ! cl (124 — M. Resal et M. Hecrli d(>mandent chacun à être compris au nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Mécanique par suite du décès de M. Fsiz, Airy, de Baer, Bunsen, Forbes, Graham, de Martius, Peters, Tchebylclief, Wlieat- stone Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Associé , étranger vacante par le décèsde M. .Bnii'.t- tcr. Commissaires : MM. Élie de Beau- mnnt. Becquerel, Liou\ille, D(]mas, Milne Edwards, Chevreiil et M. Delau- nay, Président en exercice i Cette Commission présente la liste sui- vante de candidats: i° M. Graham : 2° et par ordre alphabétique, MM. Agassiz, Airy, de Baer, Bunsen, Cayley, Forbes, Kirchhdff, Kummer, de Martius, Mal- leucci, Peters,Tchebytclief,Wheatstone. i Commission chargée de propo.ser la ques- tion de concours pour le graiiil /ji-ix de Sciences physiques à décerner en 1870. Commissaires : MM. Milne Edwards, Boussingault, Bernard, Brongniart, Clio- vreul. — La même Commission est char- i362 ) Pa(jes. Papos. 4>< 56 1 .89 '74 gée de proposer la question jiour \o pri.r Bordin également à décerner en i8;o.. 4*^2 — Commission chargée d'examiner s'il y a lieu de mettre prochainement au con- cours le prix Alhuinhert et comment de- vra être com|)osé le programme de ce concours. Conunissaires : jMM. Élie de Beaimiont, Dumas, Chevreul, Milne Ed- wards, Brongniarl G98 — Commission chargée d'examiner la ques- tion de la translation de l'Observatoire impérial de Paris; elle se compo.se des six Membres de la Section d'Astrono- mie et de cinq Membres nommés au scrutin, qui sont : MM. Élie de Beau- mont, 'Vvon Villaneau, Serret, Dumas, Becquerel 1 1 38 CoMPREssiBiLiTÉ des tiipiiiles. — Recherches sur ce sujet par MM. Jiimin, Jnimiryel Desciimps 1 1 o4 Cristallisés (Coups). — Nouvelle Noie de M. linss sur la cristallographie et le chalumeau ' 29:") et 437 — Sur la crislallisation des substances hé- miédriques ; Noie de M. Gernez 853 Cuivre. — Sur la présence de ce métal dans les êtres orgauibés ; Note de M. Chevreid. 567 — Alliages de cuivre : moyen de préjuger le mode d'altération des lames employées pour le doublage des navires; Note de M. Bobierrc 8o3 Cyanogène. — Sur la production du para- cyanogène et sa transformation en cya- nogène. — Sur les lois de la transforma- tion du paracvanogène en cyanogcn" et de la transformation inverse ; Notes de MM. Troost et Hatilefemlle. . . ySS et 795 Cyanures. — Noie de M. Desramps sur les cyanures doubles analogues aux ferro et aux ferricvanures (128 D DÉCÈS de Membres et de Correspondants de l' Académie . — Discours prononcés le 24 décembre 1867 aux funérailles de M. Poncelet,parM.-D"/-'/"et par ^\. Du- mas 85 et — M. le Président raiipelle à l'Académie dans sa séance du 27 janvier, la perte qu'elle a faite dans la personne de M. &■/•- res, décédé le 22 — M. le Président ,'^ l'ouverture de la séance du 17 février, entretient l'Académie do deux nouvelles perles qu'elle vient de laire dans la personne de Sir D. Breivs- 90 169 ter un de ses huit Associés étrangers, décédé le 1 o de ce mois, et de M. /.. Foii- caidt, Membre de la Section de Méca- nique, décédé le 11 297 M. le Secrétaire perpétuel annoiu'c le décès de M. /. Placier, Corresi)Ondant de l'Institut pour la Section de Géomé- trie ( Bonn , 2j, mai 1 808 ) 1 097 M. le Président annonce ( séance du i5 juin) le décès, survenu la veille, de M. Poiiillet, Membre de la Section de l'hysique 1173 M. le Président, dans la séance suivante, entretient l'Académie de la cérémonie des obsèriues, qui a eu lieu le 16 juin. . i24> — M. Bctijucn'l annonce, dans la séance du 2g juin, le décès de M. Mattcun-i i3o3 DÉCRETS IMPÉRIAUX. — Décret contiimanl l'é- jection de M. Diumts à la place de Secré- taire perpétuel pour les Sciences physi- ques, place devenue vacante par suite du décès de M. FUmrens 209 — Décret confirmant la nomination de M. Stan. Lciagier à la place devenue va- cante dans la Section de Médecine et de Chirurgie par suite du décès de M. Fcl- peaii 373 — Décret confirmant la nomination de M. Bouler à la place vacante dans la Section d'Économie rurale par suite du décès de M. Rnyer 44 > — Décret confirmant la nomination de M. Murcliisonk]A place d'Associé étran- ger de l'Académie en remplacement de feu M. Faraday O89 — Décret confirmant la nomination de M. Barré de Saint-Venant à la place vacante dans la Section de Mécanique par suite du décès de M. Poncelet 845 — Décret confirmant la nomination de i363 ) Pages. Pages. M. Cahours à la place vacante dans la Section de Chimie par suite de la nomi- nation de M. Dumas à la place de Secré- taire perpétuel ioo5 — Décret confirmant la nomination de M. Boudlaud a la place devenue vacante dans la Section de Médecine et de Chi- rurgie par suite du déccs de M. Serres. 1173 Dialyse. — Note de M. Bouchntte sur la dialyse des courants d'induction 235 D1A.MANT. —Note ûaU.Saix concernant plu- sieurs problèmes qu'il croit avoir réso- lus, tels que la navigation aérienne, la production des diamants, etc. . 36 et 1168 DiASTASE. — Extraction et propriétés de la diastase ; Note de M. Payen 460 DiATHERMANSiE. — Notc de M. Mognus sur la diathermansie du chlorure de potas- sium l302 Dilatation. — Note de M. Fizeau sur la di- latation des corps solides par la chaleur. ioo5 et 1072 Dissoci.\TioN. — Suite des recherches de M. Debray sur ce sujet 194 — Recherches sur la dissociation de cer- tains chlorures ammoniacaux ; Note de M. Isamhert 1259 E Eaux purliques. — Sur les eaux qui alimen- tent Marseille. Sur l'eau de la Méditer- ranée, l'eau des (lorts de Marseille, et les gaz qui se dégagent de cette der- nière; Notes de M. CoH/z/m/V/o. 1059 et 1169 Eaux ther.males. — Analyses de quelques eaux des sources thermales d Lchia près Naples ; par MM. Mène et Rocca Ta- glutta 370 Éclairage. — De la composition du mélange gazeux servant à la lumière oxyhydri- que, et d'une nouvelle matière rem[)la- çant la magnésie; Note de M. Caron.. io4o — Sur le pouvoir éclairant de divers char- bons employés à la production de la lumière; Note de M. C«/-/'e' 11 12 Éclipses. — Coramuijication de M. Le Fer- Wcr concernant l'éclipsé totale du Soleil du 1 8 août 1 868 220 — Sur les mesures prises par le Bureau des Longitudes pour l'observation physique de cette éclipse aux Indes orientales ; Note de M. Faye 223 — Remarques de M. Le Verrier à l'occasion de cette communication 226 — M. de Qiiatrejdf^es pense qu'il y aurait utilité à s'enquérir près des savants hol- landais des chances de beau tennis que peuvent promettre pour cette observa- tion diverses parties de l'Archipel in- dien 227 Écluses. — Sur la meilleure disposition à leur donner ; Mémoire de M. fVarren A. Ferri.i 738 Économie rurale. — Recherches chimiques sur la respiration des animaux d'une ferme : influence du régime alimentaire; Note de M. Reiset 172 — Étude des gaz produits dans la météorisa- tiondes ruminants : application à la thé- rapeutique vétérinaire; par /(■ même . . . 176 — Note sur la production du gaz nitroux pen- dant la marche des fermentations dans les distilleries, dosage des proportions d'ammoniaque contenues dans le jus de betterave ; par le même 177 — Remarques de M. Milne Edwards relati- ves aux expériences de M. Reiset 180 — Sur une matière azotée du malt plus ac- tive que la diastase, et sur sa préparation économique applicable à l'industrie; Mé- moire de M. Dubrunfaut 274 — Note sur la distillation des betteraves et la fermentation dite nitreuse ; par le même. 273 ( i364 — Surrinnucnre do la luniiOre dans la végé- tation cl sur une relation de celte l'ono- tion avec celle de la chaleur ; par M. Dii- brunfimt '277 — Ueclierciies expérimentales sur l'emploi agricole des sels de potasse; par M. Dc- licraiii 322 et 494 — Mode d'action du sel marin employé comme engrais; Note de M. Jean ... 367 — Note de M. Clwvmil accompagnant la pré- sentation d'un opuscule sur les engrais considérés au point de vue le plus géné- ral 373 — Note adressée, à l'occasion de celle com- munication, par M. yl/«Hw^v;f' et relative à la potasse tirée du suint pur 56o — Études sur la betterave à sucre ; par M. Mehais 556 — Lettre du Pré.sident ilc lu Cliaiiibrc de inmnifrcc de l'ile de la Réunion, annon- çant l'envoi prochain de cannes à sucre avec les insectes vivants qui les perfo- rent 740 — Expériences agricoles exécutées à Montra- bech, prés Lézignan (Aude), sur la fa- brication des vins faits à l'abi'i du con- fHcl de l'air; Jlémoire de M.dr J/tirti//. 863 -T .Mémoire de M. jiyc;>t'«/-intilulé « L'homme des champs, sa situation et ses besoins». 189 ÉCOULE.ME.NT DES SOLIDF.S. — Rapport SUC uu troisième et un quatrième Mémoire de M. Trcsca relatifs à l'écoulement des so- lides; Rapporteur M. Morin 263 — Sur l'application des formules générales du mouvement permanent des liquides à l'écoulement des corps solides ; Notes de M. Trfscfi 1027 et 1244 — Rapport sur ces deux Notes; Rapporteur .^L (le Sdint-VennnI 1 3o5 — Mémoire de M. dr Saint -Venant ayant pour titre : « Calcul du mouvement des divcis [joints d'un globe ductile de l'oime cylindiique, pendant qu'il s'écoule sous une forte pression par un orifice circu- laire ; vues sur les moyens d'en rappro- cher les résultats de ceux de l'expé- ricnc'e » 1 3 1 1 Électuicité. — Nouveaux Mémoires de M. neeplicalion d'un principe énoncé par .\mpère qui peut fournir un régula- teur de la lumière électrique fonction- nant sans mécanisme; Noie de M. Fernel. Gog Sur une nouvelle forme de pile voltaïque et un nouveau régulateur de la lumière électrique. — Sur le pouvoir éclairant de divers charbons employés à la production de la lumière électrique ; Notes de AL Carré 61 2 et 1112 Observation faite par M. Edin. Becquerel^ à l'occasion de la précédente communi- cation, sur l'historique et l'application de la pile à courants constants 61 5 Remanpies de M. Bidaid relatives à la même communication 61 G Lumière électrique : association de l'in- candescence de la magnésie à celle des charbons entre lesquels se produit l'arc volta'i'que ; Noie de M. Le Ruii.r 837 Action de l'arc volta'ùpie sur les oxydes terreux etalcalino-tericux ; \\iiv leineine. i i5o Dialyse des courants d'induclion; Note de M. Boiahotte 235 Recherches sur l'électrolyse ; par M. /•>/- vre 252 Remarques de M. Raoult à l'occasion de cette communication 353 Réponse de M. Fwre 470 Nouvelles recherches sur l'électrolyse ; Note de U. Fane faisant suit(^ à ses précédentes communications i23i Sur les lois de l'induction ; Note do ALM. Janiin et Roi^er r.'5() Sur les courants secondaires et leurs ap- plications; Note de M. Plante 1*55 Sur l'iniroduction dans l'explication des phénomènes de l'indurtion d'uni' résis- ( i365 ) tance dite r/r/ir/iiiir/iic ; Note de M. Lt; Roux ■ Études sur les [liles de sel gemme et sur leur emploi dans les recherches rela- tives aux rayonnements obscurs ; Note de M. Desdins - Sur les machines magnéto -électriques; Note de MM. Jninin et Ro«^cr Note de M. Savary sur des piles voltaïques diverses Note deM.i'rt/.r ayantpourtitre: « Théorie de la pile, ses lois » 1 169 et Nouvel électromoteur fondé sur l'électri- cité d'induction; Note de M. Germain. . Description d'une nouvelle pile à zinc et charbon; Notes de M. Miergucs "44, 189 et Influence du calorique sur l'électricité; Note de M. 7.aliivsl5 Pages. — De la détermination de la troisième iné- galité lunaire ou variation, par Aboul- Wéfa et Ticho-Brahé; Note de M. 5e- dillot 286 Houille. — Recherches sur la combustion de la houille; par M. Srheurer- Krst- ner 1047 — Suite de ces recherches : analyse des pro- duits gazeux de la combustion de la houille du bassin de Saarbruck ; Note de MM. Scheurer-Kestner et Meunier.. 1220 Huiles MINÉRALES. — Sur les propriétés phy- siques et le pouvoir calorifique des pé- troles et huiles minérales ; premier Mé- moire de M. H. Sainte-Claire Decillc.. 442 — M. Élie de Beaumnnt, à l'occasion de cette communication, appelle l'attention sur la présence d'une substance huileuse dans une marne schisteuse de Vassy 4^3 — MM. Dumas, Btdard , Séguter, Tlienard, Fizeau présentent, à la même occasion, diverses observations sur les huiles mi- nérales 454 — Sur les huiles minérales considérées comme combustible; Note de M. Fer- straet 846 Hydrogène. — Sur la combustion de l'hy- drogène et de l'oxyde de carbone dans l'oxvgène sous de hautes pressions; Note de M. Franhland annoncée à la séance 29 juin 1 3o3 — Sur la perméabilité du fer pour l'hydro- gène à la température ordinaire; Note de M. Caitlet 847 — Persulfure d'/irdrogéne : faits pour ser- vir à l'histoire de ce corps; Note de M. Hofniann 1 095 Hygiène publique. — Sur la proposition de M. Marin, une Commission spéciale est chargée de l'examen d'un Mémoire de M. Carre.t sur les fâcheux effets des poêles de fonte 144 — M. Bernard est adjoint à celte Commis- sion 189 — M. Morin annonce que des expériences comparatives vont être installées au Conservatoire des .4rts et Métiers pour étudier la question 23o — Mémoire de .M. Michaiid ayant pourtitre: « Les poêles de fonte exercent-ils une influence funeste sur la santé publique? ». 271 — Note de M. Baissière relative à la ques- tion de l'insalubrité des poêles de fonte. 34G — ■ Sur une fièvre lypho'ide développée à la suite d'une intoxication lente par les gaz que dégagent les poêles de fonte; Note de M. Decaisne 34G — Note de M. Jullien concernant le dégage- ( '369 ) Pages, ment de l'oxyde de carbone par les poêles de fonte et les propriétés des fontes de diverses espèces 4 1 4 Sur l'inutilité et le danger de la clef dans la disposition actuelle des poêles; Note de M. JBoi/ti^'nj 414 Du chauffage des magnaneries par la tôle, comme moyen de juger l'action nuisible des poêles de fonte; Note de M. Carret. 808 Sur la cause à laquelle on doit attribuer les funestes effets produits par les poêles de fonte ; Note de M. Lontin 846 Note de M. Morin accompagnant la pré- sentation d'un ouvrage qu'il vient de pu- blier sous le titre de « Salubrité des ha- bitations : Manuel pratique du chauffage et de la ventilation » 765 Pages. Lettre de M. Aniaury-Gclusxeau concer- nant son Mémoire sur l'emploi de l'air comprimé dans les travaux pour fonda- tion de ponts 50 1 Sur l'insuffisance du galactomètre et au- tres appareils de même genre pour con- stater l'addition frauduleuse d'eau au lait vendu ; Note de M. Bnnjcan (i 1 8 M. Boussingault annonce à cette occasion que l'Administration municipale de Paris n'a point recours à ces appareils dans le cas de fraude supposée, mais à une analyse complète du lait de pureté dou- teuse 618 Lettre de M. Boiijean faisant suite à sa communication précédente goi Incendies. — M. C/(ei'«//cradresse un relevé des incendies causés par des allumettes chimiques qui ont eu lieu en 1867 dans la ville de Paris 717 Institut (Sé.\nces trimestrielles de l'). — Lettre de M. le Président de rinstititt concernant la séance trimestrielle du i"' avril 509 — Lettre concernant la séance trimestrielle du r'juillet 1173 Instru.ments de géodésie. — Lettre de M. Maisonnier concernant de précé- dentes communications sur un instru- ment destiné à mesurer les hauteurs et les distances inaccessibles 739 Instru.ments de physique. — Note de M. D'Jbbddie concernant l'épreuve qui a été faite récemment d'un objectif con- struit pour l'équatorial de l'Observa- toire de Lima, et qui a permis de con- stater la perfection de cette pièce, der- nier travail de M. Foucault 589 Sur un nouveau calorimètre à combustions vives ; Note de JI. Favre 788 Remarques de M. H. S(dnte-Claiie De- l'ilte à l'occasion de cette communica- tion 7gl Sur un nouveau thermomètre à maxiina et à minima ; Note de M. Lallemand. . . 8 ci Sur la convenance de changer la désigna- tion numérique des points fixes dans le thermomètre centigrade météorologi- que; Note de M. Murguct 5o8 Note de M. Liiindier concernant un baro- mètre qu'il croit réalisable O87 Legs Bréant. — Communications concer- nant le choléra ou les dartres, destinées au concours pour les prix de la fondation Bréant et adressées par MM. Ss est élu Membre de la Section de Mécanique, en remplacement de feu M . Fournuli 124' — M. Kuiiimcr est élu à une place d'Associé étranger en remplacement de feu Sir D. Brcwxlcr 1 3o4 Nominations de Candidats pour les places auxquelles V Académie est appelée à faire une prése/italimi. — L'Académie, sur l'invitation de M. le Ministre, dési- Pafjes. £;ne par la voie du scrutin comme can- didats pour la place \acante au Bureau des Longitudes par suite du décès de M. Foucault : en première ligne M. Pui- se u.r ; en deuxième ligne M. IFnlf. . . . ' 83o et 88G L'Académie désigne par la voie du scru- tin les deux Candidats qu'elle est appe- lée à présenter pour la chaire d'Anato- mie comparée vacante, par suite du dé- ces de M. Serres, au Muséum d'Histoire naturelle, savoir : en première ligne M. Germais ; en seconde ligne M. lac- quart 113- 0 Observatoires astromomiques. — Note de M. Ymn Villarceau en réponse à une communication de M. Le Verrier, insé- rée au Coinpir rendu de la séance du 3o décembre 1 867 17 — L'Observatoire impérial de Paris; sa situa- tion et son avenir; troisième Note de M. Le ï'errier 21 et 53 — Réponse de M. Yvoti Villarceau à la troi- sième Note de M. Le "Verrier 63 — Quatrième Note de M. Le T'errier sur la même question 68 — M. Ymn J'dlarceau déclare n'avoir rien à ajouter aux raisons qu'il a données sur la nécessité du transfert de l'Observa- toire 76 — Lettre de M. le Ministre de Clnstructintt publique consultant l'Académie sur la question de la translation de l'Observa- toire impérial 7C1 — Conformémentàunc proposition de M. /)/')- /■/«, l'Académie décide que la nomina- tion de la Commission chargée d'exa- miner cette question sera précédée d'une discussion en comité secret 765 — Cette Commission se compose des Mem- bres de la Section d'Astronomie et de cinq autres Membres choisis par la voie du scrutin, savoir MM. Klie de Beau- mnnl, Yvnn Villarceau, Serret, Dumas et Becquerel n 18 Ondes sonores. —Sur la vitesse de propaga- tion des ondes dans les milieux gazeux ; Recherches de M. Hr^naul/ iog OpiiTHALMOSCopE. — De son emploi pour le diagnostic des maladies du système ner- veux ; Note de M. Bouchut 1 141 Optique. ~ Sur un procédé pour obtenir le relief sléréoscopique ; Note de M. Pfeif- fer ao7 OxvciÈNE. — Production du chlore et de l'oxygène; Note de M. Mallet 349 — Sur quelques modifications apportées au procédé d'extraction de l'oxygène de l'air au moyen de la baryte; Note de M. Gondola 488 — Sur la combustion de l'hydrogène et de l'oxyde de caibone dans l'oxygène sous de hautes pressions ; Note de M. Franh- land 1 3o3 — Sur la propriété qu'a l'oxygène de rallu- mer les corps en ignition ; Note do M. Ro- binet 1 344 Ozone. — Observations sur la présence dans l'atmosphère de l'oxygène actif ou ozone. Méthode pour doser et rechercher de petites quantités d'eau oxygénée. L'eau oxygénée considérée comme n'étant pas la cause des altérations que l'air fait subir aux papiers de tournesol mi-iodu- rés, employés comme réactifs de l'ozone ; Notes de M. /TowiTOM. . . . 44, 3i4 et 49' — Remarques présentées, à l'occasion des deux dernières communications de M. Houzeau, par M. Saucage, concer- nant l'action de l'acide sulfurique sur l'iodure de potassium 633 — Sur la manière d'agir de l'acide sulfuri- que au contact de l'iodure de potassium ; Note (\6^\. Houzeau à l'occasion des re- marques de M. Sauvage 714 — Note de M. Sauvage en réponse à celle de M. Houzeau 1 138 — Note sur la manière d'agir del'élherau contact de l'iodure do potassium; par M . Houzeau 1 3a9 ( '373 Pages. Sur les valeurs de l'électricité et de l'ozone observées à Moncalieri dans le temps du choléra ; Note du P. Denza io5 ; Payes. — Sur l'ozone et l'acide phosphorique pro- duits dans la conibnsiion lente du phos- phore; Note de M. Blondhl 35 1 Paléoethnologie. — Sur la demande de M. Garrignii, un paquet cacheté déposé par lui en mai i8G4 est ouvert dans la séance du '^o avril 1SG8 et se trouvecon- tenir une Note intitulée: « Contempora- néité de l'homme et des mammifères miocènes « 819 — Sur l'origine des silex travaillés, trouvés dans le département de la Gironde ; Note de M. Cliasteig/ier io55 — Sur de nouvelles stations de l'âge de pierre; Note de M. Ricimrd 1067 Paléontologie. — Voir à Fossiles (Restes orgii/iif/iics ) . Papiers de sûreté. — Note de M. Armand sur un nouveau papier de sûreté, qui présente suivant lui toutes les garanties désirables .' 707 Paquets cachetés. — M. Deleau demande et obtient l'autorisation de retirer qua- tre plis cachetés déposés par feu M. le D'' Deleau, son père 29.5 — Ouverture dans la séancedu24févrifir 1868 d'un paquet cacheté déposé en 1847 par M. Miidhe, et relatif au principe actif du vaccin 370 — Ouverture de deux plis cachetés déposés par M. Diisclninips, renfermant, l'un une Note sur les huiles volatiles contenues dans les eaux-de-vie, l'autre une Note sur l'iodure de potassium et quelques autres iodures 434 — Un paquet cacheté déposé par M. Gani- goii en mai 1864, et ouvert sur sa de- mande dans la séance, du 20 avril 18G8, renferme une Note intitulée ; « Con- temporanéité de l'homme et des mammi- fères miocènes » 819 — Note de M. Martin accompagnant le dé- pôt d'un pli cachelé portant pour sus- cription : « Description et vérification de la méthode employée en dernier lieu par M. L. Foucault, pour s'assurer si une surface de miroir de télescope est rigoureusement parabolique » io58 PabATO.nnerhes. — M. le Ministre de la Mai- son de VEinpereur et îles Beaux- Arts prie r.Académie de vouloir bien soumet- tre à l'examen de la Commission des paratonnerres le Rapport qui lui a été C. R., 1868, \" Semestre. {T. hXMl.) fait par M. Lefuel concernant les para- tonnerres des Tuileries et du Louvre.. . 41 5 — M. te Ministre de la Guerre prie l'Aca- démie de lui faire remettre lesdocuments qui ont été communiqués par son dé- partement à la Commission des para- tonnerres, relativement aux phénomè- nes produits par la foudre sur les bâti- ments de l'artillerie ]o36 Pathologie. — Sur diverses affections qui semblent devoir être attribuées à la conception opérée pendant l'ivresse; Note de M. Deineaux i gn — Recherche du sucre dans les urines d'a- liénés; Note de M. Lailler ^35 — Nature du virus vaccin : détermination expérimentale des éléments qui consti- tuent le principe actif de la sérosité vac- cinale virulente; Note de M. Chaut'eau. 289 et 317 — De la déviation conjuguée des yeux et de la rotation de la tète dans certains cas d'hémiplégie; Mémoire de M. Prévost. 3oG — Note de M. Forget relative aux tumeurs désignées sous le nom d'odontômes 348 — Prophylaxie rationnelle de la rage hu- maine; Note de M. Bellenger 4,5 — Études sur les maladies produites par des céréales altérées ou par des grains de graminées toxiques; Mémoire de M. Roussel 1107 — De la diplégie faciale; par M.Pierreson. 1107 — Sur les effets de la réfi-igération dans cer- tains cas d'empoisonnement; Recherches de M. Faure , ,(j, — Recherches sur la cause essentielle et le traitement du goitre et du crétinisme; par M. Morel j ,0- — Diagnostic des maladies du système ner- veux au moyen de l'oiilitlialmoscope; Note de M. Bouehut , ,^ , — Diagnostic des maladies des yeux par la chromatoscopie rétinienne; Jlémoire im- primé et Note manuscrite de M. GaU- zowski ,33j — Analyse d'un Mémoire de MiM. Poinrarrc et Bonnet sur l'anatomie pathologique et la nature de la paralysie générale. . . goi — Analyse d'un Mémoiie de M. Guinier sui- 180 ( i374 ) Panes. le larvTigoscope et le gargarisme lar\ ii- gien go 1 — Aniilyse d'un ouvrage de M. Limlicr : « Pathologie de la protubérance annu- laire n Ç)OI — - Pathologie générale des maladies de la peau; ouvrage de M. Cazcmwe présenté au concours pour le prix du legs Bréant . io36 — Sur une maladie grave observée dans un troupeau démoulons; Note deMM.Zi-///- (Irin et Marrliand 485 — Études sur la teigne faveuse chez les ani- maux domestiques ; par M. Sfiint-Cvr. . 1107 Phénols. — Note de M. ff'urtz sur deux phénols isomériques, les xylénols io86 Phosphates. — Faits pour servir à l'histoire du phosphate de chaux ; Note de MM. Du- sarl et E. Pelnuzr 1 327 Phosphore. — Sur l'ozone et l'acide phos- phorique produits dans la combustion lente"du phosphore; Note de M. JBlnnd- tnt 35i — Recherches sur les combinaisons de l'a- cide phosphorique et do l'acide molybdi- que ; par M. Debrar 702 Physiologie. — Sur le rôle de l'observation et de l'expérimenlalion en physiologie; Note de iM. Costr 1 278 — Réponse de M. Bernard à la Note de M. Coste 1284 — Observations de M. Daubrée relatives à l'introduction des méthodes expérimen- tales dans la géologie vi.%% — Remarques de M. Chrvreul à l'occasion dos communications précédentes 1287 — Phénomènes intimes de la contraction musculaire ; Notede M. Mnrey 202 — Note sur le rôle de l'élasticité dans la contraction musculaire; par le même. . 293 — Des modifications moléculaires que la ten- sion amène dans les muscles^; Recherches de M. Cliniiitileviiclt 1 107 — Action de l'air comprimé sur les ouvriers employés à des travaux sous l'eau,; Note de M. Anmury Geliisseciti 5Gi — Sur la pression du sang dans le système artériel; Mémoire de M. Piusciiille. . . . 88() — Rechurclies sur la respiration de l'homme ; par M. Grchiirit 1 107 — Mémoire sur la localisation des mouve- ments réllexes; par M. Caynide 3o6 — De l'influence de la section des nerfs sur la production des liquides intestinaux ; Note de iM. Mureiiu 5,")4 — Des cqndilionsanatomi(pies de la picichic- tion des actions réllexos; Nolede M.TAr- roii 8 j A — Mémoire de M. Uaudm a\aiil pour litre: Pages. « Explorations phosphéniennes de la rétine : images subjectives de la mncidu liiteti et de Xifored ccritratis 63o — Sur l'action physiologique de la métliyl- aniline, de l'élhylaniline, de l'amylani- line, comparée à celle de l'aniline; Re- cherches de MM. /d/vc/ et -^. Cahniirs. Il3l — Sur la nature et la fonction des microzy- masdufoie; Note de MM. Béchnmp et Estnr 42 1 — Recherches physiologiques et pathologi- ques sur les Bactéries; Note de M. Da- i'iiirie 499 — Sur des granulations moléculaires de di- verses origines; Note de M. Le Ri((jiie lie Moncliy 55o — Études ex|iérinicntales sur les trichines et la trichinose dans leurs rapports avec la zoologie, l'hygiène et la pathologie; par M. Colin 1 127 Physiologie végétale. — Statistique de la lumière dans les phénomènes de la vie des végétaux et des animaux; Note de M. Diibriinfaiit 4*5 — Sur le pigment des Phycochromacées et des Diatomées ; Note de MM. Krans et Milhirdet 5o5 — Recherches expérimentales sur l'accrois- sement en diamètre des arbres dicotylé- dones ; Note de M. Colin 654 Physique. — Sur la vitesse de propagation des ondes dans les milieux gazeux; Re- cherches de M. Regnmilt 209 — Lettre de M. Boussinesq concernant les Mémoires qn'il a précédemment présen- tés à l'Académie sur diverses questions de physique mathématique 235 — Note de M. Moutier sur la théorie des gaz 344 — Détermination des volumes c et «', l'un plein, l'autre vide de matière pondéra- ble, constituant le volume \ apparent d'un corps; i)ar M.' yolpicelli 912 — M. le Secrétaire pcrpéluel signale iiarmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, un volume des Œuvres de E. T'erdct publiées par les soins de ses élèves. Ce volume, qin est le tomel'' du « Cours de physiqrre de l'École Polytech- nique, « a été i)ublié par M. Eernet. . . 1254 Physique du gluue. — Note de M. Dubois ayant pour titre : « Du ra|)porl qui existe entre les rayons équatorial et po- laire de noire atinos[ihère, et des coirsé- queiices que l'on en déduit sur la hau- teur de ratuinsplrere aux pôles n 208 — Sur la chaleirr centrale de la terre; Note de M. linilbird 43a ( '375 ) Pages. — Remarques de M. Élie de Beaumnnt à l'occasion de celte communication 434 — Note de M. Rochat « Sur les mers intra- continentales i- 660 — Concordance des phénomènes glaciaires avec le décroissement régulierdela tem- pérature de la terre et avec les soulève- ments récents; Note de M. Villeneuve- Flityosc 893 — Note sur la position des embouchures de la Gironde, du Pô et du Rhin aux som- mets d'un triangle équilatéral, et sur les rapports de ce triangle avec le centre D du réseau penlagonal ; par le même. ... i33i — Études faites en ballon : nuages, leurs hauteurs, leurs formes ; Note de ^\. Flam- marion 1 207 Planètes. — Sur la 96° petite planète; Note de M. Le Verrier 337 — M. DelaiinarhM savoir à l'Académie que l'observateur auquel est due la décou- verte de la petite planète 91, est M. Bn- rellj, et que c'est à M. Cnggia qu'est due la découverte de la 96'' 338 et 396 — Découverte de la 99'' petite planète faite à Marseille, dans la succursale de l'Ob- servatoire de Paris; Note de M. Borelli . 1 1 12 Platine. — Sur un nouveau composé de ce métal ; Note de M. Schutzenbej-ger 666 Pkésidence de l'Académie. — M. Claude Bernard est élu Vice-Pésident de l'Aca- démie pour l'année 1868 i3 PRIX DÉCERNÉS (Année 1868). SCIENCES JLATHÉMATIQLIES — Grand PRIX DE Mathématiques (question concernant la théorie mathématique de la chaleur). — Ce prix n'a pas été dé- cerné, et la question retirée du Con- cours a été remplacée par une autre.. 921 — Grand prix de Mathématioues (théorie des surfaces algébriques). — Ce prix n'a pas été décerné ; la question a été reti- rée du Concours et remplacée par une autre 922 — Grand prix de Mathématiques ( question concernant la théorie des équations dif- férentielles du second ordre). — Aucun Mémoire n'a été présenté au Concours ; l'Académie, sur la proposition delà Com- mission, a décerné le /j/v> à un Mémoire publié par feu Edmond Bour dans le « Journal de l'École Polytechnique », sur l'intégration des dérivées partielles du premier et du second ordre 923 — Prix d'Astrono.mie (fondation Lalande). — Le prix a été décerné à M. Schiapa- Pages. relli, de Milan, pour ses travaux sur les étoiles filantes 923 Prix de Mécanique ( fondation Monlyon). — Il n'y a pas eu lieu à décerner ce prix 926 Prix de Statistique ( fondation Montyon). — Prix décerné à M. E. Marchand , pour son Élude statistique et économi- que sur le pays de Caux. — Mentions honorables : i" à^^X.Marmy et Quesnoy, pour leur Topographie et statistique médicales du département du Rhône ; 2" à M. Fâcher, pour son Étude sta- tistique sur la mortalité à Paris, à Lon- dres, à Vienne et à New-York; 3" à M. Bergeron pour son Étude sur la géographie et la prophylaxie des tei- gnes; 4° à M. Blanchet, pour sa Sta- tistique des aveugles et sa Statis- tique des sourds-muets; 5° à M. Beau- visage, pour sa Table de mortalité 923 Prix Bordin (question concernant la di- rection des vibrations de l'éther dans les rayons polarisés). — Il n'y a pas eu de prix décerné, et le Concours, sur cette question, est déclaré terminé. Une médaille de la valeur de 2000 francs est accordée à l'auteur du Mémoire inscrit sous le n" I . L'auteur de ce Mémoire s'est depuis fait connaître : c'est M . ff '. Jenker, de Berlin. — Voir le Compte rendu de la séance du 22 juin, p. i255 932 Prix fondé par M'"" la Marquise de L.\- PLACE. — Ce prix a été obtenu par M. Zeiller, sorti le premier en 1867 de l'École Polytechnique et entré à l'Ecole impériale des Mines 935 Prix'Ibémont, décerné en 1866 à M. Gau- din, avec jouissance pour trois années consécutives 935 ■ Prix du legs Dalmont, décerné à M. Ba- zin, pour ses recherches hydrauliques. . 935 sciences physiques. • Prix de Physiologie expérimentale (fondation Monlyon). — Prix AéwTwé à M. E. Cyon, [lour ses travaux sur l'innervation du cœur par la moelle épi- nière ; un second prix est décerné à M. Badlet, pour ses recherches sur la génération des Helminthes chez les ani- maux domestiques ; une mention hono- rable est accordée à W.Mnura, pour son travail sur la déglutition 938 Prix dit des Arts insalubres ( fondation Montyon). — Prix décernés : 1° à M. Chauveau, pour ses recherches sur la vaccine primitive; 1" à M. Court), 180.. C 1376 Papes- pour son Trailé des maladies de l'uté- rus et de ses annexes; 3° à M. Ltm- circaux , pour ses recherches sur les lésions dont les affections syphiliti- ques déterminent le développement. — Mentions lionorahles accordées : i" à M. Schukzc, pour ses recherches sur la rétine ; 2° à MM. Héraril et Coriiil, pour leur travail sur la phthisie pul- monaire; 3° à M. Foissiic . pour son livre sur l'inlluence des climats... ; 4° à M. T'illcniiii, pour ses expériences con- cernant la transmission des lésions de la phthisie tuberculeuse; 5° à M. /?(•/•- i^ernn , pour ses recherches sur la sali- vation pancréatique dans l'empoisonne- ment mercuriel; 6" à M. Mtigitnt , pour ses recherches sur la salive et sur les altérations des dents. — Citrition hnno- inblc des travaux de MM. Bouchard , Prévost et Cnttard, Estor et Snintpicrre, Ordonrz, Cninmen^c. — Indication do quelques autres travaux examinés par la Commission 948 Prix des Arts insalubres (fondation Montyon). — Prix décerné à M. Ch. de Frcrcinct, pour ses recherches con- cernant l'assainissement industriel et municipal de la France. — Encouragc- incnis : \" à M. G(dihcrt , pour per- fectionnement de ses appareils destines à permettre de pénétrer dans des atmo- sphères limitées délétères; 2° à M. Pi- mont, pour son Calorifuge plastique.. 961 Prix Bordin ( (iuesti(jn concernant la structure anatomique du pistil et du fruit). — Le prix a été décerné à M. P/i. Vnn Ticghcni g03 Prix Bhéant. — lieux rrrompmsrs ont été accoi'clées, l'une de a.Ooo francs à M. Hiicttc, pour des travaux concernant la transmissdiililé du choléra; l'autre de i5oo francs à M. Mcsnct , |)our ses études sur les divers aspects symptoma- tologiqiies sous lesquels peut se présen- ter le choléra, sur les différences dans le mode d'invasion et dans la terminai- son de la maladie, etc. — Citation de deux autres travaux concernant le cho- léra et d'un troisième relatif au traite- ment des maladies cutanées, sujet do recherches également recommandé par le testateur 970 Prix Jecker décerné à M. Jirrllulol, pour ses derniers travaux de Chimie orga- niipie 9-0 Piux Uaiiiiier décerné à M. Hui^nicr, |)oiir son ouvrage intitulé: « De l'iiystéromclre ) P.i(;es. et du cathétérisme utérin » 976 Prix Godard décerné à M. Lrgros, pour l'ensemble de ses recherches sur l'ana- tomie et la physiologie du tissu érectile des organes de la génération des mam- mifères, des oiseaux et des reptiles. — Mention honorable accordée aux recher- ches de M. Larclicr sur les polypes uté- rins •.... 977 Prix Dessiazières décerné à M. de Bary, po\ir ses travaux concernant l'histoire morphologique des champignons , des myxomycètes et des lichens. — Men- tion très-honorable accordée à M. Lor- tet , pour son Mémoire sur le Preissia eoniniiitata 98 1 Prix Savigny. — Il n'y a pas eu lieu à décerner ce prix pour l'année 1867... 987 Prix Tuore. — La Commission, désirant répéter les observations contenues dans un des Mémoires présentés au Concours et ne pouvant le faire dans la saison froide, a ajourné sa décision 987 PRIX PROPOSÉS. sciences mathématiques. Prix d'Astronomie 988 Prix extraordinaire concernant l'ap- plication de la vapeur a la marine militaire 988 Prix de Mécanique 989 Prix de Statistique 989 Prix fondé par M"" la Marquise de La- place 989 Grand prix de Mathématiques (question concernant le problème des trois corps). 990 Grand prix de Mathématiques (question concernant la théorie do la Lune) 991 Prix Trémont 99 1 Piiix Damoiseau (question concernant la Ihéorie des satelliles de Jupiter) 992 Grand prix de Mathématiques (quesliiui concernant les modilicatiuns qu'éprouve la lumière par suite du mouvement de la source lumineuse et du mouvement de l'observaleur) 993 Prix du legs Dalmont 993 Grand prix de Mathématiques ((picslion concernant un point de la théorie des fonctions elliptiques) 994 sciences physiques. Prix de Physiologie expérimentale. . . . 995 Prix de Médecine et de Ciiihuiu;ie.. . . 995 Piiix iiiT des Arts insalubres 995 PlllX liltÉANT 996 Prix .Iecker 998 ( i3 Pages. Prix Barbier 998 Prix Godard 998 Prix Savigny 999 Prix Desmazières 999 Prix Tiiore 1000 Prix de Médecine et de Chirurgie (ques- tion proposée, application de l'électricité à la thérapeutique), à décerner en 18C9. 1000 Prix Cuvier , pour 1 869 1 00 1 Prix Bordin (étude du rôle des stomates dans les feuilles), pour 1869 looi 77 ) Pages. Prix Bordin (à décerner à la meilleure monographie d'un animal invertébré ma- rin) , pour 1869 looa Grand prix des Sciences physiques (étude des phénomènes qui précèdent le déve- loppement de l'embryon chez les ani- maux dits ]ia7'théringcn('.siqiti:s] , à dé- cerner, s'il y a lieu, en 1870 1002 Prix Bordin (question concernant l'ana- toniie des annélides) , pour 1870 ioo3 Prix Morogues, pour l'année 1873 ioo3 R Radiation solaire. — Expériences de M. Snrrt sur la radiation solaire 810 Salines (Solutions). — De leur action sur 1 les minéraux; Note de M. Terreil 6C8 Sections de l'Académie. — La Section de Médecineprésente comme candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Velpeaii : 1° M. Laugier ; a° MM. Gué- rin, Vulpian; 3° MM. Broca, Gosselin, Huguier, Maisonneuve agS — La Section d'Économie rurale présente comme candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Rayer : 1° M. Reiset; 2" MM. Bouley, Dubrun- faut, Hervé-Mangon ; 3" M. Richard, du Cantal 371 — La Section de Mécanique présente comme candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Poncelct : 1° M. Barré de Saint - Venant ; 2° M. Phillips; et 3° MM. Bresse, Roland, Tresca 75; — La Section de Chimie présente comme . candidats pour la place vacante par suite de la nomination de M. Diinuis à la place de Secrétaire perpétuel : 1° M. Berthelot; a° M. Cahours ; 3° MM.Cloëz, Debray, Friedel, Troost; 4° MM. Bonis, Caron , Gautier, Lamy, Leblanc, de Luynes, Schulzenberger.. . 868 — La Section de Médecine et de Chirurgie présente comme candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Serres : 1° M. Bouillaud; 2° MM. Davaine, Vul- pian ; 3" MM. Béhier, Tardieu. L'Aca- démie décide que le nom de M. Marey sera ajouté à la liste présentée par la Section loSg — La Section de Mécanique présente la liste suivante de candidats pour la place va- cante par suite du décès de M. Fmi- caiilt : i" M. Phillips; 2° M. Reech ; 3° MM. Bresse, Resal, Rolland, Tresca.. 1224 Silicium. — Sur un oxychlorure de silicium. — Sur quelques dérivés du radical silico- allyle ; Noies de MM. Fhcdcl et Ladcn- burg 539 et 816 Sodium (Fluorure de). — Notes sur sa fa- brication et sur celle du''phosphate de soude; par M. /t'fl« 801 et 918 Soufre. — Note de M. Schutzenberger sur la cristallisation du soufre 74c Spectrale (Analyse). — Sur les spectres so- laires; deuxième et troisième Notes du P. Secchi 124 et 898 — Sur le spectre de la comète de Brorsen ; par le même 881 — Remarques de M. Prazmmvshi relative- ment à cette dernière Note 1 109 — Observations de M. Élie de Benumonl au sujet de la communication de M. Praz- mowski 1 1 1 1 — Lettre du P. Secclii à M. Élie de Beau- mont au sujet des remarques de M. Praz- mowski 1188 — Sur le spectre de la comète de ^^'in- necke; Lettre du P. Secchi 1299 — Sur le spectre de la même comète ; Note de M. AFo//". i336 Statique. — Sur l'équilibre des forces dans l'espace; Note de I\L Spotii.wonde 97 Statistique. — M. Ftiyet adresse comme pièce de concours pour le prix de sta- tistique un « Essai sur la marche pro- gressive de l'instruction (irimaire en Franco depuis cinquante ans » 83o ( '378 ) Pages. SccRE. — Sur un nouveau procédé de re- cuite des sucres, mélasses, etc., au moyen duquel on obtient la décolora- tion, l'épuration et la clarification de ces substances sans emploi de noir animal ou de substances albumineuses ; Note de M. ff'oestyn 891 Si'LFAciDES. — Sur un nouveau mode de for- mation des sulfacides organiques; Note Pa(»e9. de M. Sircchcr SSy Sulfures. — Note de M. Suht sur la prépa- ration des sulfures de fer et de manga- nèse I 25 1 — Sur la purification du sulfure de carbone; Note de M. Commciiltc 1273 Sursaturées (Solutions). — Noli^sdeM. Le- co(i de Boishaudran sur la sursatuialion des solutions salines 497 et 767 Tantale. — Essai sur la réduction du nio- bium et du tantale ; Note de M. Mari- gnac 1 80 TÉLÉGRAPHIE. — Sur des perfectionnements apportés au télégraphe autographique; Note de M. Gènmt 486 — M. Pétréincnt adresse la description d'un système imaginé par lui pour rendre se- crète une dépèche quelconque 918 — Mémoire sur la télégraphie électrique; par M. Littic i332 TÉRATOLOGIE. — Sur la production artili- cielle des monstruosités; — sur le mode de formation des monstres syméliens; Notes de M. Dnrestc 1 55 et 1 85 — Sur un agneau 'monstrueux constituant un nouveau genre (genre Démmèle) dans la famille des monstres doubles polymélicns ; Note de M. Joly io58 Textiles (Substances). — Caractères per- mettant de distinguer entre eux les fila- ments végétaux employés dans l'indus- trie ; Note de M. J'éliîUird 89C — Recherches sur le blanchiment des tissus; par M. Kolh 10/4 Thallium. — Éludes chimiques, optiques et cristallogra|)hiques sur les sels de thal- lium; par MM. Ldiny &t Des Ctoizeaux.. 1 14O TiiÉRAPEUTiouE. — Observations nouvelles de cas de croup guéri au moyen des in- halations de vapeur humide de sulfure de mercure ; Note d(^ M. .'Ibeille faisant suite à une précédente communication. 93 — Mémoire de M. Cnynide sur l'action phy- siologique (le la delphine 3oG — Emploi (le l'acide phosphoriipu' pour com- battre les hémoptysies ; Noie de M.NnJ/'- iiinnri 3o8 — De l'emploi des courants électriques con- tinus pour remédier aux accidents cau- sés par le chloroforme ; Note de MM. Otd- mus et Legros 5o3 — Note ayant pour titre ; « Le courant galva- nique contre les ulcères »; par M. ,sy- ciaiiko 3oG — Traitement proposé contre le somnambu- lisme; Note de iM. Petlizzmi io35 — Emploi de l'iodure de potassium contre les affections saturnines, mercurielles, etc. ; Mémoires de M. iMelscns 1 107 — Sur l'emploi médical de l'ergotine; Mé- moire et Note de M. Bmijean 1107 — Recherches expérimentales sur les pro- priétés de la moelle des os; par M. Gou- jon Il 08 — Efficacité des injections d'eau froide et d'étlier phosphore pour vaincre l'inertie de la vessie urinaire ; Noie de M. Doiii. . 1 142 — Des inhalations anesthésiques dans le trai- tement des accès de colique néphrétique; Note de M. Tripier 1 190 TiiERMODYiNAMiyuE. — Noto de M. Cllltisills accompagnant l'envoi de la traduction française de sa « Théorie mécanique de la chaleur « 184 — Sur les attractions moléculaires et le tra- vail chimique; Note de M. Diipré i4i — Mémoire sur le travail intérieur dans les gaz; par M. Cazin 483 Tremblements de teure. — Liste des se- cousses et des bruits sourds qui suivi- rent le terrible tremblement de lerre éprouvé à l'ile Saint-Thomas (.\nlilles danoises) le 18 novembre iStij; Noie de M. Raiipiwh 280 — Observations de M. V li. Sainte-Claire De- rille relatives à celte communication. . 281 — Étude des tremblements An terre de Cé- phalonie (11 février 18G7) et de Metel- liii ( (i mars 1 8G7) ; Note de M. Fom/ur. . 32G et G81 ( i379 ) Pages. Vaccine. — Nature du virus vaccin : déter- mination expérimentale des éléments qui constituent le principe actif de la séro- sité vaccinale purulente; nouvelle dé- monstration de l'inaction du plasma dans la sérosité de la vaccine virulente; Notes de M. Climm'nu.. 289, 317 et 359 — Remarques de M. Pasteur h l'occasion de la seconde de ces communications 32 1 — Remarques de M. Cloinœt sur l'impor- tance pratique de ces expériences 32 1 — Remarques de M. de Quatrefages sur l'analogie qu'on peut observer entre les résultats de la dilution du vaccin et ceux de la dilution du liquide fécondant 322 — Ouverture dans la séance du 24 février d'un pli cacheté déposé en 1847 par M. Minllte, relatif au principe actif du vaccin : idées formulées par l'auteur en 1857 sur l'existence de ferments patho- logiques 370 — Sur des expériences destinées à faire savoir quels sont, dans le vaccin, les éléments spécifiques actifs ; Note de MM. Bourdel et de Martin 661 Vapeurs. — Sur la délente et la compres- sion des vapeurs saturées ; Note de M . Cazin 1 1 52 VÉGÉTAUX (Tissus). — Méthode générale d'analyse immédiate des tissus végé- taux ; Mémoire de MM. Frentr et Ter- reil ; 456 — Caractères permettant de distinguer entre eux les filaments végétaux employés dans l'industrie ; Note de M. J'étillard. 896 — Sur le pigment des Phycochromacées et des Diatomées; Note de MM. Kraus et Millardet 5o5 — Tissu ou trame de cellulose extrait direc- tementd'unépiderme;NotedeM.Pn)r«. Sog Vers a soie. — Observations de séricicul- ture faites en 18G7 dans les départe- ments du sud-est et du nord-est de la France; Note de M. Guéhn-Ménevillc.. 187 — Sur les éducations précoces de graines des races indigènes provenant de chambrées choisies; Lettres de M. Pasteur ■a^\. Du- mas C89 et 721 — Sur un procédé qui permettrait de sé- parer les bonnes graines de vers à soie des mauvaises; Note de M. Brouzet . . . 707 — Note sur la prochaine éducation de vers à soie ; par M. de lijasi/uart 808 — Du chauffage des magnaneries jiar la l(')le Pages, comme moyen de juger l'action nuisible des poêles de fonte; Note de M. Carret. 808 — Sur la maladie à microzymas des vers à soie ; Note de M. Bécliamp 1 160 — Nouvelles séricicoles adressées à M. Che- vreul par M. Guérin-MéncviUc iigo — M. le Maréchal Vaillant annonce que les nouvelles qu'il a reçues, loin de confir- mer les craintes dont M. Guérin-Méne- ville s'est fait l'interprète, promettent des succès partout où l'on aura voulu suivre les indications données par M. Pasteur 11 go — M. Dumas trouve dans sa correspon- dance les mêmes motifs de croire à la pleine efficacité de ces indications iigi — Notes de M. Drsinariis ayant pour titre : « Inoculation des virus i. x végétaux » et « Sur la guérison des vers à soie n . . 1254 — A l'occasion de cette dernière Note, M. Du- mas confirme les nouvelles qu'il a don- nées dans la séance précédente au sujet de la supériorité des résultats obtenus par M. Pasteur sur tous les autres pro- cédés usités jusqu'ici 1254 — Note de M. Pasteur concernant les mala- dies des vers à soie ; — Note concernant la maladie des vers désignés vulgaire- ment sous le nom de morts-Jlats 1289 — Note de M. Mares sur la production de graines de vers à soie exemptes de germes corpusculenx i aga — M. Dumas communique un nouveau do- cument témoignant des bons résultats obtenus par les procédés de M. Pasteur: une Lettre de M. Pierrugues, maire de Callas ( Var) 1297 Vibratoire (Mouvement). — Sur le mouve- ment vibratoire d'une membrane ellip- tique; Note de M. Mathieu 53o Vinaigre. — Note de M. Pasteur accompa- gnant la présentation d'un opuscule qu'il vient de publier sous le titre : « Éludes sur le vinaigre » 297 VoLC.\NS. — Faits pour servir à l'histoire éruplive du Vésuve; Note de M. Diego Franco 1 59 — Observations de INL Ch. Sainte-Claire Deville à l'occasion de cettecominunica- tion 1G2 — Faits pour servir à l'hislnirc éruplive du Vésuve ; Note de M. Maugvt iG3 — Ascension au Vésuve le 10 janvier iSliS; Extrait dune Lettre de M. H. Regnautt. 1G6 — Faits pour servir à l'histoire du Vésuve Notes de M. /"(r/w/t'/v. . . . ao5, 766 et 917 — Observations de M. Ch. Sainte -C luire Deville à l'occasion de la première de ces Notes 207 — Sur l'éruption actuelle du Vésuve; Note de M. Sih-estri G7- — Observations de M. Ch. Saintc-Cluire Deville relatives à la communication de M. Silvestri 680 — Faits pour servir à l'Iiistoire éru|itivu du Vésuve; Note de M. tle Verneuil loio — Excursion au cratère du Vésuve le 21 fé- vrier 1868; Note de M. Die^o Franco. i35o — Sur la continuation des phénomènes érup- tifs à Santorin; — Vue de l'île et de ses environs; Lettre et Dessin de M. de Ci- gallci 553 et 90 1 — Sur la composition du gaz dégagé dans la dernière éruption des Açores ; Note de M. Fouijiié 915 — Lettre de M. Ranmn de la Sagra concer- ( i38o ) Pages. Pages. nant une éruption volcanique qui s'est produite le 2 décembre 1867 dans l'État de Nicaragua et a duré seize jours 481 — Remarques de M. Élie de Beaumont rela- tives à cette communiialion 482 — Sur une éruption volcanique arrivée à Conchagua le 23 février 18C8 ; Note de j\[. Ranion de la Sagru 85G Voyages sciE.NTiFiQCES. — M. /«/«.<(•«, chargé d'une mission pour aller observer dans l'Inde anglaise l'éclipsé totale de Soleil, demande à l'.-Vcadémie de vouloir bien augmenter les ressources qui sont mises il sa disposition 741 — M. le Ministre de l' .4griculture, du Com- merce et des Travaux publics annonce à l'Académie que, conformément au dé- sir qu'elle a exprimé, il met ii la dispo- sition de M. Janssen, (lour son vojage dans l'Inde, un des p\ rhéliometres qui font partie de la collection du Conser- vatoire des Arts et Métiers 1 143 ZiNC-ÉTHYLE. — Recherches relatives à l'ac- tion du chlorure de cyanogène sur le zinc-éthyle ; Noie de M. Gid 48 Zoologie. — Observations de M. de Qiuitrc- jagcs sur une brochure de M. Claparède intitulée : « De la structure des Anné- lides » 1 1 3 — M. Milne Edwards rappelle à cette occa- sion (pie le travail de Savigny sur les An- nélides fut fait en entier sur des animaux conservés dans l'alcool 121 — Sur.lesStrongyliens et les Sclérostomiens de l'appareil digestif des bêtes ovines; Note de M. Baillet 1 4 4 M. Milne Edwards présente la première partie du volume IX de ses « Leçons sur la physiologie el l'anatomie comparée de l'homme et des animaux » 637 M. Gcrrais fait hommage à l'Académie des livraisons 0 et 7 de sa « Zoologie et Pa- léontologie générales » 045 — Sur la nouvelle détermination d'un Ufie spécifKiue de race chevaline à cini] ver- tèbres lombaires; Note de M. Sanson. : Q>-'i — Sur les conditions déterminantes des sexes (liez les abeilles; par le nicmr 754 _ Sur l(!s Sarcoptidos avicoles et sur les métamorphoses des Acariens ; Note de M. Rohin 776 — M. Milne Edwards place SOUS les yeux de l'Académie une nouvelle espèce de la fa- mille des Faisans, provenant de la Chine el nommée Crossoptilon Drouinii 787 Note de M. Milne Edwards accompagnant diverses publications de M. Maint sur des animaux marins des mers de la Suède, et des recherches de M. Bacourt sur de nou- velles espèces de poissons de l'Amérique centrale 810 Sur une mule qui a mis bas et (pii allaile son petit ; Note de M. Ramon de la Sa^ra. 858 Sur le revêtement des bords des coquilles de Canipylndiscus jVoricus par des Pseu- dopodies ciliformes; Note de ^f. Strin;^- so/in g 1 8 Note de M. Lavigne sur les habitudes des poissons connus à Toulouse sous le nom d'Aloses 1 059 Remarques anatomiques sur les genres f'ulsella et Crcnatula de la famille des Malléacées; Note de M. f aillant 1 122 Sur la question de l'existence des Poulpes gigantesques ; Noie do M. Robert 1 167 Sur l'existence dans les tourbières d'An- gleterre des restes d'un grand Pélican ; Note de M. Alph.-Mihn- Edwards 1242 Observations sur une Éponge de la mer du Nord ; par M. Lrn'én 1 2G5 Remarques sur les variations des nageoires dans les Poissons; Note de M. Gourict. 1345 ( i38i ) TABLE DES AUTEURS. MIVI. Pages. ABEILLE adresse, pour faire suite à son travail présenté au mois de juillet 1867, trois nouvelles observations de croup guéri au moyen du traitement par les inhalations de vapeurs humides de sul- fure de mercure 93 AGASSIZ est, à deux reprises, compris dans le nombre des candidats présentés pour une place vacante d'Associé étranger. . 56i et 1274 — M. Jgdssiz fait hommage à l'Académie d'un ouvrage qu'il vient de publier et qui a pourtitre : «Unvoyageau Brésil». 1024 AIRY est, à deux reprises, compris dans le nombre des candidats présentés pour une place vacante d'Associé étranger. . 56i et 1274 ALIX prie l'Académie de vouloir bien le com- prendre parmi les candidats à la place vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par suite du décès de M. Serres 74 i ALLEGRET. — Mémoire sur la flexion des lignes géodésiques tracées sur une même . surface quelconque 342 — Note relative à l'intégration d'une équa- tion différentielle remarquable 1 144 — Note en réponse à diverses observations qui le concernent, et qui ont été publiées dans le Compte rendu de la séance du i5 juin : i33i AMAURY. — Note sur la compressibilité des liquides. (En commun avec MM. Jamin et Desranips. ] 1 1 o4 AMAURV-GELLUSSEAU.— Lettre concernant MM. Pages. son Mémoire sur 1' « .\ction de l'air com- pf imé pour la fondation des ponts » . . . . 5()i AMIRAUTÉ ANGLAISE (l) adresse ses pu- blications pour l'année 1807 1087 ANDRAL est nommé Membre de la Commis- sion des prix de Médecine et de Chi- rurgie 124' — Et de la Commission du prix Barbier pour l'année 1 868 1 3o4 .\NIKÉEFF fait hommage à l'Académie d'un instrument qui a figuré à l'Exposition universelle de 1867, et qui est destiné à confectionner les verres d'optique sphériques ou paraboliques 168 AN'ON'YiMES. — Voir à la Table des matières l'article Anonïmes (Communic.\tio>'s). ARÇON écrit à tort pour Arson. Voir à ce nom. ARLOING. — Étude comparative des orga- nes génitaux du lièvre, du lapin et du léporide 1 267 ARM.\ND soumet au jugement de l'Académie un nouveau papier de sûreté 707 ARSON. — Des causes de désordre auxquelles sont soumises les boussoles des navires en fer ; modifications à apporter dans la construction des coques 'i^g. 1232 et 1276 ARTUR donne lecture d'un Mémoire ayant pour titre : « Observations sur les deux derniers Mémoires de M. Becipierel ». 845 AUBRY. — Mémoire supplémentaire relatif à son système pour faire décrire aux trains de chemins de fer des courbes de petits rayons 1 89 B B.\CALOGLO. — Note relative au problème de la trisection de l'angle 83o B.\ER (de) est, à deux reprises, compris C. R., 1868, i«'' Semestre. (T. LXVl.) dans le nombre des candidats présentés pour une place vacante d'Associé étran- ger 56 1 et 1274 ( i382 ) MM. Pages. B.\GILET. — Note sur un instrument auquel il donne le nom de « tris;ononiètre »... 532 BAILLET. — Note sur les Sirongyliens elles Sclérostomiens de l'appareil digestif des bètes ovines i44 — Un pii.x de Pliysiolotrie expérimentale est accordé à JI. Biiittti pour ses recher- ches sur la génération des Helminthes chez les animaux domestiques gSS — M. Biiillrt adresse ses remercimenls à l'Académie «109 B.AILLON. — Recherches histologiques sur la moelle, le pollen et les graines des Magnoliacées 698 — Sur un cas de monœcie accidentelle du Cœlebogyne 856 BALARD. — Observations au sujet du Mér moire de M. //. Sainlc-CUiirc Devilte sur les propriétés des huiles minérales. . 455 — Remar(iues à l'occasion d'une communi- cation de M. Carré sur une nouvelle forme de pile volta'ique 616 — M. Billard est nommé Membre de la Com- mission chargée de préparer une liste de candidats pour la place de Secrétaire perpétuel, vacante par suite du décès de M. Flotirois 34 BARBIER. — Réciproque d'une proposition sur les coniques homolhétiques qui ont le même centre 907 BARTH. — Mémoire sur le choléra asiatique. 83o BARY (de). — Le prix Desmazières lui est décerné pour ses travaux concernant rhistoire morphologique des Champi- gnons, des .Myxomycètes et des Lichens. 981 — M. de ^c;r)- adresse ses remerciments à l'Académie loSy BASTEROT. - Mémoire ayant pour titre: « l'Érosion, ses lois, ses effets ; traces de l'ancien niveau des mers d'Europe ». 66 r — M. Basierot adresse quelques nouveaux documents relatifs aux fahluns des envi- rons de Bordeaux io35 BAUDELOT. — De la détermination des piè- ces osseuses qui se trouvent en rapport avec les premières vertèbres chez les Cyprins, les Loches et les Silures 33o B.VUDKIMONT (A.). — A propos dune com- munication de -M. E. Monn'wr sur la 0 pondérabilité de la chaleur n, M. Bau- drinuiiit adresse quehiues remanjucs sur les diverses causes qui peuvent amener de faibles variations dans les indications des biilances i353 BAUDRIMONT (E.). — Surla composition des sables ferrugineux de Forges-les-B.iins (Seine-el-Oise), et sur l'origine des sa- bles blancs 819 MM. Pages. BAZIN. — Le prix Dalmont est décerné à M. Bazin pour ses recherches hydrau- liques 935 — M. Bazin adresse ses remerciments à l'Académie. 1 109 BEAUVISAGE. — Une mention honorable lui est accordée pour sa table de mor- talité. (Rapport sur le Concours pour le prix de Statistique.) 9^5 BÉCHAMP. — Sur les granulations molécu- laires des fermentations et des tissus des animaux (Micrnzymas) 366 — Sur la nature et la fonction des Microzy- masdu foie. ( En commun avec M. Estor.). 42 ' — De l'origine et du développement des Bac- téries. (En commun avec M. Estor). . . 859 — Sur la maladie à Microzymas des vers à soie 1 1 60 — Note concernant la fermentation propio- nique du succinate de chaux et du nia- late de chaux 5o8 — Sur la réduction des nitrates et des sul- fates dans certaines feimentalions 547 BECQUEREL. — Mémoire sur les appareils électro-capillaires la mesure des espaces capillaires et les effets chimiques qui s'y produisent 77 — Quatrième Mémoire sur les phénomènes électro-capillaires 245 — Mémoire sur la théorie des phénomènes éleclro-capilldires, comprenant l'endos- mose, l'exosmose et la dialyse. 766 et 1066 — Sur un effet de choc en retour observé à Paris le 8 juin 18G8 1278 — M. .Bcc(/«c/r/, en présentant à l'Académie le résumé des observations météorologi- ques faites par l'École forestière de Nancy, près et loin des bois, ajoute quel- ques remarques sur ce sujet 1 1 77 — M. Brcijiiercl annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la per- sonne de M. Maiiriicci, Correspondant de la Section de Physique i3o3 — M. Becquerel est nommé Membre de la Commission chargée d'examiner la ques- tion de la translation de l'Observatoire, Commission composée delà Section d'As- tionomie et de cinq autres Membres. . . 1 1 38 — M. Becquerel est nommé Membre do la Commission chargée de présenter vme liste de candidats pour la place d'Asso- cié étranger vacante par suite du décès de Sir D. Bmvxler 1 1 89 BECQUKRIÎL (Edmond). — Noie sur les ef- fets de coloration ipie présentent les dé- chargesd'un appareil d'induction, quand elles éclatent entre la surface supérieure MM. Pages, d'un liquide et un conducteur métallique en platine 121 — Observations à propos d'une communica- tion de M. Carré, sur l'Iustorique et l'emploi de la pile à couraïus constants. 6i5 BÉHIER prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Méde- cine et de Chirurgie, par suite du décès de M. Serres 1037 — M. Behicr est présenté par la Section de Médecine et de Chirurgie comme l'un des Ciindidats pour la place vacante loSg BELLENGER. — Mémoire bur la prophy- laxie ou préservation rationnelle de la rage humaine 4i5 BERGERON. — Une mention honorable lui est accordée pour son Étude sur la géographie et la prophylaxie des tei- gnes. (Rapport sur le Concours |)our le prix de Statistique. ) 925 BERGERON. — Une mention honorable lui est accordée pour ses recherches sur la salivation pancréatique dans l'empoi- sonnement raercuriel. (Rapport sur le Concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie. 1 9^9 BÉRIGNY adresse le manuscrit de la vingt et unième année d'observations météorolo- giques faites par iui à Versailles avec la collaboration de M. Richard 1 108 BERN.ARD (Claude) est élu Vice-Président pour l'année 1868 • )3 — Réponse à quelques allégations contenues dans une Note de M. Costc « sur le rôle de l'observation et de l'expérimentation en physiologie « 1284 — M. Cl. .Cer/«(/ï/ est adjoint à la Commis- sion nommée pour examiner le Mémoire de M. Carret concernant les inconvé- nients attribués à l'usage des poêles de fonte 1 89 — M. Cl. Bernard est nommé Membre de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Asso- cié étranger vacante par suite du décès de M. Faraday 4 ' o — Membre de la Commission chargée de pro- poser une question pour le concours du grand prix des Sciences physiques à dé- cerner en 1870 ; 482 — De la Commission du pi ix Burdin 482 — De la Commission du prix do Physiologie expérimentale 646 — Et de la Commission des prix de Méde- cine et de Chirurgie 1241 BliRTllELOT. — Sur les carlmres pyiogénés. O24 — Le prix Jecker est décerné a AI. Bertlte- ( l383 ) MM. Pages. 85 65 9' ht pour ses derniers travaux de Chimie organique 976 — M. Bertlieht adresse ses remerciments à l'Académie 1037 — M. Bcrtlieloi est jirésenté par la Section de Chimie comme l'un des candidats à la place laissée vacante par M. Dumas. 868 BERTRAND. — Théorème relatif au mouve- ment le plus général d'un fluide 1227 — En déposant sur le bureau un exemplaire de la première édition de la « Mécanique de d'Alerabert i>, exemplaire qui porte des correclions de l'auteur, M. Bcrtraïul propose de faire prendre copie de ces corrections — M. .fif/Yrrtm/ présente une méthode pour calculer les logarithmes, due à Huy- ghens, qui l'avait communiquée à l'Aca- démie des Sciences en 1666; cette mé- tliode était jusqu'à ce jour restée inédile. BERTRAND DE LOM. - Sur des faits géolo- giques et minéralogiques nouveaux, dé- couverts dans des formations éruptives du bassin de l'Allier et de la partie supé- rieure du bassin de la Loire » i — Sur l'origine éruptive des produits péri- dotiques 1 33o BIEN.AYMÉ est nommé Membre de la Com- mission du prix de Statistique 792 BINZ demande que son travail sur les etfels théra[)eutiques et antiseptiques de la qui- nine soit admisau concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie 739 BL.ANCHET. — Une mention honorable lui est accordée pour sa « Statistique des aveugles » et sa « Statistique des sourds- nmets ». (Rapport sur le Concours pour le prix de Statistique. ) gaS BLONDLOT. — Sur l'ozone et l'acide phos- phorique produits dans la combustion lenle du phosphore BOBIERRE. - Note sur le guano de Mexil- lones — Sur un moyen de préjuger le mode d'alté- ration des doublages de navires 8i3 BOERHAAVE (Monument de). — Les com- missaires nommés pour l'érection pro- jetée d'une statue de Boerliaave. à Leyde, font appel au concours de l'Aca- démie des Sciences 739 BOISSIÉRE. — Note relative à la question de l'insalubrité des poêles de fonte. . . . BONJEAN. — Note ayant pour litre ; " Le lail devant les triliunaux )i.... O18 et BONJEAN (J.). — Mémoire pratique sur l'emploi médical de l'ergotine, accompa- gné d'un résumé manuscrit .... 181.. 35i 543 34c 901 ( i384 Pages ; MM. BONNAFOND. — Mémoire intitulé : « Obser- vation d'un cas de surdité complète de l'oreille gauche, due à l'obstruclion du conduit auditif externe jiar une tumeuf osseuse siégeant près de la membrane du tympan, guérie par trépanation " 707 BONNET et PoixcAunÉ. — Mémoiie s\ir l'a- natoniie pathologique et la nature de la paralysie générale 90 1 BORELLV. — Découverte de la 99'' petite pla- nète faite dans la succursale de l'Obser- vatoire de Paris, à Marseille 1 1 1 '^ BOUCHARD. — Une citation honorable lui est accordée pour son Mémoire sur les dégénérations secondaires de la moelle épinière. (Rapport sur le Concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie.). 9(30 BOUCIIOTTE. - Note sur la dialyse des courants d'induction 235 BOUCHUT. — Mémoire sur le diagnostic des maladies du système nerveux au moyen de l'ophllialmoscope 1 1 4 ' BOUILLjVUD prie r.\cadémie de vouloir bien le comprendre ]iarmi les candidats à la place vacante dans la Section de Méde- cine et de Chirurgie, par suite du décès de M. Scrrex — M. Bouillfind est présenté par la Section de Médecine et de Chirurgie comme l'un des candidats pour la place \acante. . . . — M. Bdiilllaiid est nommé Membre de l'.Vca- démie, Section de Médecine et de Chirur- gie, en remplacement de feu M. Serres. — Décret impérial confirmant cette nomina- tion — M. Boiiilliiiirl est nommé Membre de la Commission des pri.x de iMédecinc et de Chirurgie ri4' BOUIS est présenté par la Section de Chimie comme l'un des candidats à la place lais- sée vacante par M. Diinuis, [lonmié à la place de Secrétaire perpétuel 886 BOULAV. — Sur une nouvelle pile à couraul constant 846 BOULEY est présenté par la Section d'Éco- nomie rurale, comme l'un des candidats à la place vacante par suite du décès de M. Rayer 371 — M. lioidcy est nommé Membre de l'xVca- déniie, Section d'Économie rurale, en remplacemcni nfiant le choléra en i8G7i'tloiir>rfeiiltats. CGa et 920 — Pièces rehitivos à la stalistique du cho- léra aux environs de Baina en 18G7. . . goi DUMAS. — Discours prononcés aux funé- railles de M. le général Poncclet , le ■14 décembre 1867 90 — Observations au sujet du Mémoire de M. H. Snintc-Clnirc Dcville, sur les pro- priétés des huiles minérales 454 — Observations à propos d'une communi- cation de M. Hnfnumii sur la nomen- clature actuellement adoptée dans la chi- mie organique 480 — Observations relatives à une Note de M. Giiérin-MéncvilU', intitulée : « Nou- velles séricicoles >' 1191 — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de M. Desnirirtis ayant poui' titre : « Note sur la guérison des vers à soie ». 1254 — 11. Dumas signale à r.\cadémie parmi les documents qui témoignent des bons résultats obtenus par les procédés de M. Pasteur, une Lettre de M. Pierrugucs, maire de Callas ( Var) 1297 — M. Diini/is entretient l'.-Vcadémie d'une Note qu'il a reçue de M. /^o«/7«'? au su- jet du caractère jiériodique d'une corré- lation du sud-est tempétueux et du sud- ouest orageux 1 3o2 — M. Dumas est présenté comme candidat pour la place de Secrétaire perpétuel va- cante par suite du décès de M. Flou- rens 111 — M. Dumas est élu Secrétaire perpétuel pour les Sections de Sciences physiques en remplacement de M. Flourens i4i — M. Dumas remercie l'Académie pour l'honneur qu'elle lui a fait en le nom- mant à cette place. ... 169 — Décret impérial confirmant sa nomination. 209 — M. Dumas, en sa (jualité do Secrétaire perpétuel, prononce l'Éloge historique de Mulicl Faraday 1004 — M. le Secrétaire perpétuel donne lecture d'une Lettre adressée par M. le Ministre de l'Instruction |)ublique, Lettre annon- çant à l'Académie ipu; la publication et l'achèvement des Cgîuvres de M. L. Fou- cault auront lieu aux frais de la cassette impériale 44i — M. le Secrétaire perpétuel doime lecture d'un article du testament de M. Serres, <|ui contient un legs de soi.ea/ite mille Jra/ics fait à l'Académie des Sciences, pour instituer un jirix triennal sur l'Em- bryologie générale 624 — M. le Secrétaire perpétuel donne lecture MM. Pnges. des principaux articles de la donation faite à l'Académie des Sciences par M'"" V" Poncelet, d'une somme de cia- fjuantc mille francs pour la fondation d'un prix destiné à récompenser l'au- teur du travail jugé par r.\cadémie le plus utile pour les progrès des Mathéma- tiques pures ou appliquées ia54 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à r.\cadémie que la première partie du tome XXXVll de ses Mémoires est en distribution au Secrétariat ioo5 — M. /(' Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance de diverses séances, les ouvrages suivants : Le tome III du « Traité de l'entretien et de l'exploitation des che- mins de fer », par M. Goschler 280 — Un volume des Transactions de la Société royale d'Edimbourg; un ouvrage' de M. Gubler; deux brochures deM. l'abbé Moigno intitulées, l'une « Les éclairages modernes », l'autre « Sept leçons de Physique générale par M. A. Cauchy ». 487 — Trois volumes concernant la partie géo- logique du voyage de circumnavigation de la frégate autrichienne Nomra; un volume ayant pour titre: « Extraits des Mémoires de Réaumur sur les insectes ». 624 — Un volume intitulé ; « Le monde des bois», par M. //"'/'■/■,• deux brochures ayant pour titre : « L'art de planter », par M. (le Manteull'el, et « L'art des jar- dins », par M. Ernoui G24 — Une brochure de M. L. Dufour, ayant pour titre : « Recherches sur le foehn du 23 septembre 1 866 en Suisse » 808 — Le deuxième volume de r.\llas hydrogra- phique du Brésil, par M. Mouchez 847 — « Un traité pratique des maladies chroni- ques »,par iM. Duraml-Farilet ; un opus- cule de M. Moigwi sur la physique mo- léculaire; un « Traité d'hijjpologie » de MM. .-/. Vial et É. J'ial; une brochure « Sur- la fabrication industrielle de l'hydrogène comme gaz d'éclairage et de chauffage » 1037 Un volume des « Transactions de la So- ciété royale de Victoria » (analyse d'un Mémoire contenu dans ce volume sur l'état du sang après la mort occasionnée par la morsure d'un serpent ) 1143 - Un volume des « Œuvres de E. I enlet , liubliées par les soins de ses élèves n.Ce volume est le tome I''du cours de Phy- sique de l'École Polytechnique, publié par M. Fenict 1 264 - M Dumas est nommé Membre de la C.om- MM. 1> mission chargée de préparer une liste de candidats pour la pince d'Associé étran- ger vacante par suite du décès de M. Fa- rnday '. . — Et de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'As- socié étranger vacante par suite du décès de Sir D. Brewstcr — M. Dumas est nommé Membre de la Com- mission chargée d'examiner la question de la translation de l'Observatoire. Com- mission composée de la Section d'Astro- nomie et de cinq autres Membres — Membre de la Commi.m- mission du prix de Statistique 7<,)'i DUPORT soumet au jugement de l'.Xcadémie un nouveau « foyer-calorifère fumivore u8g en terre réfractaire », dont il est l'in- venteur I I f) I DUPRÉ. — Mémoire sur les attractions mo- léculaires et le travail chimique 1 i i DUPUY. — Table destinée à déterminer la 1 1 38 d;ite de Pâques pour tous les siècles jus- qu'à la (in des temps 919 64G DURAND (de Lunel). — Mémoire intitulé; u Du mode de développement de la cha- leur et du froid, au iioint de vue physi- 6g8 que )i 701 DUSART. — Faits pour servira l'histoire du phosphate de chaux. (En commun avec M. E. Pclùuzr.) 1 327 DUV.\L. — Note relative à l'apparition de deux étoiles filantes 168 E EDWARDS (Milne). — \ propos d'unecom- munication de M. de Quatrefages sur les Annélides, M. Mitiir Edwards ra|ii e;le que le travail de Savigny sur ces ani- maux fut fait en entier sur des indi- vidus.conservés dans l'alcool 121 — Observations relatives aux expériences de M. Rciset sur la météorisation des ru- minants , . . . 1 80 — M. MUnc Edwards place sous les yeux de l'Académie une nouvelle espèce de la famille dos Faisans, pi'ovenant de la Chine, et désignée sous le nom de Cms- snptiUm Drnidnii 787 — M. Mdnc Edwards offre à l'Académie la première partie du IX' volume de son ouvrage intitulé : « Leçons sur la Phy- siologie et l'Anatomie comparée de l'homme et des animaux « 637 — M. Mdnc Edwards remercie l'Académie du don des Complrs rendus, fait à la Faculté des Sciences. Il exprime égale- ment sa reconnaissance pour la Société royale de Londres^ qui a donné à la Faculté ses Procccdings et ses Pldloso- phical Transactions 565 — M. jî///«r £i-Ai'(7rf/.s-,en présentant à l'Aca- démie divers travaux de Physique exé- cutés au laboratoire de recherches de la Sorbonne, ajoute que M. le Ministre de l'Instruction publique se propose de créer des laboratoires semblables pour d'autres branches de la science i mo M. Milnc Edwards présente, de la part de M. M(dni, la « Monographie illustrée du Raleinoptère tronvé, le 29 octobre 1863, sur la côte occidentale de la Suède », et diverses publications de la Société des Sciences de Gothembourg. . 809 M. Mdnc Edw((rds dépose sur le bureau mie Note de M. Bocouri, relative à des espèces nouvelles de Poissons de r.-\mé- rique centrale 810 W. Milnc Edwards est nommé Membre de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'As- socié étranger vacante par suite du dé- cès de M. Faraday 4'o Et de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'.A,s- socié étranger vacante par suite du dé- cès de Sir D. Brawsicr 1 1 89 M. Mdnc Eilwurds est uonuné Membre de la Commission chargée de proposer une question pour le concours du grand prix des Sciences physiques à décerner en 1870 482 M. Mdnc Edwards est nommé Mendire de la Commission du prix Bordin 482 Membre de la Commission du prix de Phy- siologie expérimentale G4G El de la Commission chargée d'examiner 182.. il^i 046 141 409 MM. Pages. s'il y a lieu de mettre prochaiiiemeiU au coneours le prix .Xlluimbert tio^ EDWARDS ( Ai.i>ii.-Mii.NE ). — Noie sur l'existence d'un Pélican de grande taille dans le.s tourbière.^ d'.Vnglelerre — Mémoire sur une espèce éteinte du szenrc Fiilicti, qui habitait autrefois l'île Mau- rice ÉLIE DE BEAmiONT.- Observations faites à l'occasion d'une Note de MM. Mnrtins et Ciillnijili, « sur l'ancien glacier de la vallée d'Argelez n — Observations relatives à une communica- tion de M. Fournct sur les blocs errati- ques — Remarques relatives à une communica- tion de M. RnUlard, sur la chaleur cen- trale de la Terre 434 — Indication donnée, à l'occasion d'une communication de M. U. Sainte-Claire Dcville, sur l'abondance d'une substance huileuse dans la marne schisteuse qui supporte à Vassy la couche exploitée comme ciment romain 453 — Observations relatives à une communica- tion de M. Ramon de la Snsra sur une éruption \olcanique dans l'Etat de Ni- caragua 483 — Remarques sur une communication de M. Laiisscdnt relative à une mâchoire de fihinocéros trouvée à Bdly (Allier).. 704 — Observations relatives aux conclusions que l'on peut tirer, au point de vue géo- logique, des faits signalés dans un tra- vail de M. L. D(ifniii\ intitulé : Recher- ches sur le foehn du 23 septembre i8(J6 en Suisse » 809 — Observations relatives à une communica- tion de .M. Prazmoasfà. sur le spectre de la comète de Brorsen 1 1 1 1 — Observations à propos de la présentation des états des crues et diminutions de la Seine en 1867, concernant l'inlluence possible du barrage de Suresnes, sur la facilité avec laquelle le fleuve se prend par la gelée 94 — M. le Secrétain' perpétuel fait jiart à l'Académie de la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. y. Plucher, Correspondant de la Section deUéométiie, décédé à licmn le iî. mai i8(J8 1097 — M. te Sctrrt/iire pcrjx'-tiirl annonce que le tome XVIII des 94 Une brochure de .M. Jacquier ayant pour titre : « Exposition élémentaire de la Théorie mécanique de la chaleur, appli- quée aux machines n '43 La troisième édition d'un » Essai de Phy- siologie générale »^ par M. /. Guérin. . 190 L' « Annuaire scientifique >■ de M. Dé- lierai n 19° Les vingt-quatre numéros qui forment les deux premiers volumes du « Bulletin météorologique de l'Observatoire du collège Charles-Albert, de Moncalieri >i. 4i5 Le tome XIX de la troisième série du re- cueil des Mémoires de Médecine mili- taire ; une brochure do M. Gninrr; un opuscule de M. Boucher de Pertlirs; un volume de M™ Plée 533 Deux brochures relatives à la Paléontolo- gie, l'une de M. Eudes Dr.dongclianips, l'autre de M. Eugène Deslongcluimp.s ; diversesbrochures de ^\.Des Moulins. . CG2 La u Revue de Géologie », pour les an- nées i8G5 et i86(i, par MM. Delesse et lie Lapparent 74" Une brochure de M. r/c Lahnrdette, inti- tulée: «De l'emploi du spéculum laryn- gien dans le traitement de l'asphyxie par submersion r< 83i Trois brochures de M. /îc.vf?/ relatives à di- verses questions de Mécanique appliquée 902 Une brochure intitulée ; « Élude des bas- sins houillers de la Creuse, par M. Cru- iicr r, 902 Un ouvrage rie M. -■/. Dujmnclwl, inti- tulé: « Traité d'hydraulKpie et de géo- logie agricole i> > 'oS ^\. Elle de J>e(u(ninni est nommé Mem- bre de la Coinmi.--sion chargée d'exami- ner la question île la translation de 1 Ob- servatoire, Commission composée delà 825 MM. Pages Section d'Astronomie et de cinq autres Jfembres 1 1 38 — Membre de la Commission chargée de pré- parer une liste de candidats;! la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de M. Faraday 4 lo — De la Commission chargée de présen- ter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de Sir D. Bmv.stcr 1 1 89 — Et de la Commission chargée d'examiner s'il Y a lieu de mettre prochainement au concours le prix Alhumbert O98 ESTOR. — Sur la nature et la fonction des microzymas (granulations moléculaires) du foie. ( En commun avec M. Béchanip.) 42 1 i «393 ) MM. Pages. — De l'origine et du développement des Bactéries. (En commun avec M. Bc- rhanij). ) 839 — Citation honorable de trois Mémoires communs à MAI. Exinr et Saintjjicrre et ayant pour tilrc : Expériences propres à faire connaître le moment où fonc- tionne la rate, — Du siège des combus- tions respiratoires, — Recherches expé- rimentales sur les causes de la coloration rouge des tissus enllammés. (Rapport sur le concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie pour l'année 1867. ). . . gGn — Lettre de remercimenis adressée à l'Aca- démie par les auteurs 1 109 FAMINTZIN adresse quelques documents au sujet des Mémoires qu'il a présentés au concours pour le prix Dcsmaziéres loSg FAURE. — Rei herches sur les effets de la réfrigération dans certains cas d'empoi- sonnement 1 107 FAVRE. —Recherches sur l'éleclrolyse. . . 262 et 1231 — Réponse à des observations faites par M. Raoult, à l'occasion de la première de ces deux Notes 470 — Note sur un nouveau calorimètre à com- bustions vives 788 FA'Ï'E. — Sur les mesures prises par le Bu- reau des. Longitudes pour l'observalinn physique de l'éclipsé prochaine aux Indes orientales 2a3 F.WET adresse, pour le concours. du piix de Statistique, un « Essai sur la marche pro- gressive de la diffusion de l'instruction primaireen France depuis cinquanteans » 83o FERNET. — Note sur une application d'un ])rincipe énoncé par Jmj)rrc, qui peut fournir un régulateur de la lumière élec- trique fonctionnant sans mécanisme... (iog. FILHOL. — Sur l'emploi du nilroiiru.-^siate de potasse comme réactif de l'alcalinité. - . 1 155 — Recherches sur la chlorophylle 1218 — Un pli cacheté dépOïé en 1864 par MM. Filhol et G(irri«;i)u et relatif à la Il Conlemporanéité de l'homme et des mammifères miocènes » est ouvert sur leur demande dans la séance du 20 avril. 819 FIZEAU. — Sur la dilatation dos corps soli- des par la chaleur ioo5 et 1072 — Observations au sujet du Mémoiie de M. lI..Sai/ilc-C/air/: Derille sur les pro- priétés des huiles minérales 455 FLAMMARION. — Études météorologiques faites en ballon io5i, iii3 et 1207 FLEUR'y. — Note sur l'emploi des séries di- vergentes en analyse 239 FOISSAC. — Une mention honorable lui est accordée pour son livre intitulé : « Do l'induence des climats ». (Concours pour les prix de Médecine et de Chirur- gie. ) 948 — JI. Fnissac remercie l'Académie 1087 FORBES est, à deux reprises, compris dans le nombre des candidats pour une place vacante d'Associé étranger... 5Gi et 1274 FORGET. — Note relative aux tumeurs dési- gnées sous le nom d'odontômrs 348 FOUCAULT (Léon). — Sa mort, arrivée le 1 1 février, est annoncée à l'Académie dans la séance du 17 297 — Ses derniers travaux et son sidérostat; communications de M. H. Sainlr-Clah-e Dci'ille - 338 et 389 M. /(■ Ministrr de t' Instructiuii )>ubU(jue annonce que la publication et l'achève- ment des œuvres de L. Fnucatilt auront lieu aux frais de la cassette impériale. . 441 — Communication de M. D'Jbhadir sur l'ef- ficacilé constatée des procédés inventés par M. L. Foucault pour tailler et polir de grands objectifs 'iSg — Desi'ription et vériliralion de la méthode employée en dernier lieu par M.L.Fnu- cnult pour s'assuier si une surface de miroir de télescope est rigoureusement parabolique (titre d'une Noie déposée sous pli cacheté par M. Martin à la séance du 25 mai ) io58 FOUCHÉ. — Mémoire relatif au choléra io36 ( 1^94 ) Pages. MM MM. FOUQUÉ. — Étude des tremblements de terre de Céphalonie (ii février 1867) et de Mélelin (6 mars 1867 1 32O et 681 — Sur la composition du gaz dégagé dans la dernière éruption des .\çores 91 5 FOURNEL. — Pièces destinées au concours pour le prix du legs BréanI 1108 FOURNET. — Premier aperçu au sujet des blocs erratiques 4o3 — Sur le caractère périodique d'une corré- lation du sud-est tempétueux et du sud- ouest orageux (analyse donnée par M. Dumas d'une Note que lui a adres- sée M. Fniiniet ] i 3o'jl FRANCISQUE. — Lettre relative à son tra- vail sur la musique intitulé : « Le secret do Pythagore dévoilé » gB et 11 19 FR.\NKLAND. — Note sur la combustion de Pages. l'hydrogène et de l'oxyde de carbone dans l'oxygène sous de hautes pres- sions 1 3o3 FREMV. — Méthode générale d'analyse im- médiate des tissus des végétaux. (En commun avec AF. Tcrrcil. ) 456 FREYCINET (Ch. de). — Le prix dit des Arts insalubres lui est décerné pour ses recherches concernant « l'.Vssainisse- ment industriel et municipal de la France » gt) 1 FRIEDEL. — Sur un oxychlorure de silicium. — Sur quelques dérivés du radical silico- allyle. (Eu commun avec M. Ladcn- burg.] 53g et 816 — M. Friedel est présenté par la Section de Chimie comme l'un des candidats à la place laissée vacante par IL Dii/iins. . . 868 GAL. — Recherches relatives à l'action du chloruredecyanogenesur le zinc-éthyle. 48 G.\LEZOWSKL — Analyse manuscrite d'un Mémoire intitulé : k Diagnostic des maladies des yeux par la chromaloscopic rétinienne » i33i (jALIBERT. — Un encouragement lui est ac- cordé pour perfectionnement de ses appareils destinés à ])ermcttre de pé- nétrer dans des atmosphères limitées dé- létères. (Concours pour le prix dit des Arts insalubres.) g6r — M. Gfilihcrt ajoute quelques détails con- cernant les nouvelles modifications qu'il a faites à son appareil respiratoire et re- mercie l'Académie qui a bien voulu en- courager ses recherches io35 et ii43 GALV-CAZAL.\T. — Moyen de fabriquer des canons d'acier fondu plus résistants et moins coûteux que les grosses pièces d'acier achetées, jusqu'à ce jfHir, pour les vaisseaux cuirassés 4S9 GARRlGdU et Fit.iiol. — Un pli cach( lé déposé par eux en 1864 et relatif à la c( Conlemporanéilé de l'homme et des mammifères miocènes » est ouvert sur leur demande à la séance du 20 avril.. S19 GAUDIN. — Le prix Trémont lui a été ac- cordé en 1866 avec jouissance pour trois années consécutives. gSS GAUDRY. — Mémoire ayant pour titre : •1 Les fossiles do l'.Xtlicpie on(-ils exercé une iniluencc sur la mythologie? » io3 GAUSSIN flemande et obtient l'autorisation de reprendre son Mémoire inlilulé : « F>xlension des noiions analytiques. Calculs infinitésimaux analogues au cal- cul dill'érentiel et intégral » 718 GAUTIER. — Note sur les carbylamines. . . 1214 — M. Giiiitliicr est présenté par la Section de Chimie comme l'un des candidats à la place laissée vacante par M. Dumas. 868 GÉRARD. — Note, accompagnée de dessins, concernant des pcrfectionnemenls ap- portés au télégraphe autograpliique. . . 486 — Note sur un système d'horloge éiccirique dont les principaux organes ont figuré à l'Exposition universelle de 1867 1169 GERM.VIN. — Note relative au principe d'un nouvel électromoteur fondé sur l'électri- cité d'induction 1169 GERNEZ. — Su;- la cristallisation des svdi- stances hémiédriques 853 GERVAIS (Paul) offre à l'Académie les Cet -'' livraisons do son ouvrage intitulé : « Zoologie et Paléontologie générales ■•. 645 M. P. Gcrvdis est présenté par l'Académie comme candidat pour la chair(^ d'Ana- tomie comparée vacante au Muséum d'histoire naturelle [lar le dé<-ès de M. Serres 1 1 3; GILLOT. — Sur la carbonisation du buis et la métallurgie du fer '.>3i GONDOLO. — Sur quelques modifications ap- portées au procédé d'extraction de l'oxy- gène de l'air au moyen de la baryte. . . 488 GORMN (P.). — Sur les covariants et in- variants des formes binaires.. 1117 et 1172 GOSSELIN est présenté par la Section de Médecine et de Chirurgie comme l'un des candidats à la place vacante par suite du décès de M. relpcnii 295 ( '395 ) |\4M. Pages. MM. Pages. GOUBAUX adresse, pour le concours des sation de retirer du Secrétariat les pièces prix de Médecine et de Chirurgie, des quiger;ip|iortentàsontravailsurrislhme « Études sur le trou de Botal chez les de Corintlie 8()7 animaux domestiques » io35 GUÉRIN est présenté par la Section de Mé- GOUJON. — Recherches expérimentales sur | decine et de Chirurgie comme l'un des les propriétés de la moelle des os i io8 | candidats à la place vacante par suite du GOULIER. — Sur l'observation précise des i décès de M. relpccm agS GUÉRIN-MÉNEVILLE. — Observations de sé- étoiles filantes au moyen d'un nouveau collimateur à réflexion yiS GOURIET. — Remarques sur les variations des nageoires dans la classe des Pois- sons 1 345 GRAHAM. — Sur l'occlusion du gaz hydro- gène par les métaux 1014 — M. Grahnm est, à deux reprises, compris dans le nombre des candidats pour une place vacante d'Associé étranger. 56i et 1274 GRÉHANT. — Recherches sur la respiration de l'homme 1107 GRIFFÉ adresse de Liège, ))ar l'entremise de M. le Ministre de l'Instruction publique, un Mémoire sur la théorie de diverses questions relatives à i'astro.nomie 846 GRIMAUX (de Caux). — Lettre concernant les droits qu'il croit avoir à obtenir une partie du legs Bréant 207 — M. G/vmrtw.r demande et obtient l'autori- riciculture laites en 1867 dans les dépar- tements du sud-est, de l'est et du nord- est de la France 1 87 — Nouvelles séricicoles adressées à M. Che- vrcid II ijo GUILDBERG écrit à tort [lour Guldberg. Voir à ce nom. GUILLON. — Lettre relative à son travail sur la « Lilhotritie généralisée n 190 GUINIER. — Analyse manuscrite d'un Mé- moire imprimé ayant pour titre : « Le laryngoscope à cauterets. Étude du gar- garisme laryngien » goi GULDBERG. — Sur la théorie moléculaire des corps 3g, g5 et 279 GUyON prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Méde- cine et de Chirurgie par le suite du décès de M. Serres 1037 H H.4LPHEN. — Sur le caractère biquadra- tique du nombre 2 1 90 H.4T0N DE LA GOUPILLIÈRE. - Théorème sur le lautochronisme des épicycloïdes quand on a égard au frottement 533 — M. Hdton de lu Goupdlière prie l'Aca- démie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Mécanique par suite du décès de M, Poncelet G24 HAUTEFEUILLE et Troost. — Sur la pro- duction du paracyanogène et sa transfor- mation en cyanogène 735 — Lois de la transformation du paracyano- gène en cyanogène, et de la transforma- tion in\ erse 795 HÉR.^RD et Cornil. — Une mention hono- rable est accordée à leur travail « sur la phthisie pulmonaire». (Concourspourles prixdeMédecineetdeChirurgiede 1867.) g48 HERVÉ MANGON est présenté par la Sec- tion d'Économie rurale comme l'un des candidats pourlaplace vacante par suite du décès de M. Rayer 37 1 HIRN. — Note sur un noux^au pandynauio- mètre 695 HOEK. — Sur le mouvement du système so- laire dans l'espace ; Lettres adressées à M. Deliiiiiiay 1 200 HOFMANN. — Composés isomères des éthers sulfocyaniques. — L'huile de moutarde de la série étliylique i32 — Sur le terme correspondant à l'acide ben- zoïque dans la série naphlalique 4/3 — Faits pour servir à l'histoire du persul- fure d'hydrogène logâ HOFFMANN. — Note relative à « l'emploi de l'acide phosphorique pour combattre les hémoplysies » 3o6 HOUDIN. — Exploration phosphénienne de la rétine. Images subjectives de la nia- cida luten et de \a joven cerilralis G3n HOUZE.AU. — Méthode pour doser et recher- cher de petites quantités d'eau oxygénée. 44 — Sur l'eau oxygénée, considérée comme n'étant pas la cause des altérations que l'air atmosphérique fait subir aux pa- piers de tournesol mi-iodurés employés comme réactifs de l'ozone. ... 3i4 et 49' — Note sur la manière d'agir de l'acide sul- furique au contact de l'iodure de potas- sium 714 i396 ) MM. Pages. — Note sur la manière d'agir de l'étlier au contact de riodiiro de potassium iSag HUETTE. — Une récompense lui est accor- dée pour des travaux concernant la transmission du choléra. (Concours pour !(> prix du legs Bréant.) 970 HUGUIER. — Considérations sur les luxa- tions du pied en avant, ou de la jambe en arrière g-i — M. Hitguicr est présenté par la Section de MM. Pages. Médecine et de Chirurgie comme l'un des candidats pour la place vacante par suite- du décès de M. t l'Ipeaii 293 — Le prix Barbier est décerné à M. //«ijK/cr pour son ouvrage intitulé : « De l'hysté- romètre et du caihétérismo utérin 970 IIUOT. — Lettre concernant un Mémoire adressé par lui, le 3 juin 1867, et rela- tif à la division des angles i33i INSPECTEUR GÉNÉR.4L DE LA N.4VIGA- TION DE L.\ SEINE ( M. l' ) adresse les états des crues et diminutions de la Seine en 1 867 INSTITUT ROYAL MÉTÉOROLOGIQUE DES PAYS-BAS (l') adresse un exemplaire I 94 de « l'Annuaire météorologiquedesPavs- Bas pour l'année 1 867 » 1 1 92 ISAMBERT. — Recherches sur la dissocia- tion de certains chlorures ammoniacaux. i-25g ISNARD. — Note concernant la détermina- tion de l'équivalent de l'aluminium. . . . 5o8 J J.^CQUART prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des can- didats à la chaire d'.-\natomie comparée vacante au Muséum par suite du décès de Ts\. Serres 847 — M. Jaaiuart est présenté par l'.Académie comme lun des candidats pour cette chaire 1 iS; J.AMIN. — Sur la lumière de la machine magnéto-électrique. — Sur les machines magnéto -électriques. — Sur les lois de l'induction. (En commun avec M. Ro- aer.) 37, 1 100 et laSo — Note sur la comprcssibililé des liquides. (En commun avec M.M. Amaiiry et Des- camps. ) 1104 J.\NSSEN , chargé d'une mission pour aller observer dans ITnde anglaise l'éclipsé to- tale du 18 août prochain, demande à ■ l'Académie de vouloir bien augmenter les ressources qui sont mises à sa dispo- sition 74 " iEAN. — Mode d'action du sel marin em- ployé comme engrais 3G7 — Note sur la fabrication du phosphate de soude et du lluorure de sodium. — Rec- tification à celle Note 801 et 918 JE.\NNEL. — Noie sur la préparation des sels de sesquioxyde de fer et sur le chlor- oxyde ferrique i'c-CPl'"eMy -|- Aq 799 JENKER se fait connaître comme auteur du Mémoire auquel la Commission du prix Bordin a décerné une médaille laSS .lENKINS. — Note sur le choléra io3G JOLY'. — Note sur un agneau monstrueux constituant un nouveau genre dans la famille des monstres doubles polymé- liens io58 — M. /"/)• prie l'.Xcadémie de vouloir bien l'inscrire parmi les candidats à l'une des deux chaires actuellement vacantes au Muséum 307 JOLYET. — Sur l'action physiologique de la méthylaniline,deréthylaniline.deramy- ■-_, lanylinecom|jarée à celle de l'aniline. (En „. commun avec M. Calmurs. ] 1 1 i 1 JORDAN. — Note sur les équations modu- laires 3o8 — Théorèmes généraux sur les substitu- tions 836 .lOURDAN. — Noie relative à divers moyens proposés par lui pour diminuer la fré- quence des accidents sur les chemins de fer 34g JUETTE. — Sur une méthode de dojage de l'acide tarlrique et de l'acide mali(|ue au moyen du fer, de l'aluminiuin, du manganèse, etc., et réciproquemenl. . . 4'7 .IULLIEN. — Note concernant le dégagement de l'oxyde de caibone par les poêles de fonte, et les propriétés des fontes de di- verses espèces 414 ( i397 ) K MM. Papes. KIRCIiriÛFF est présenté comme l'un ries candidats pour la place d'Associé étran- ger vacante par suite du décès de Sir D. BrciK'strr 1274 KKAB. — Théorie de la formation de l'as- phalte au Val-de-Travers (Suisse) 633 KOLB. — Recherches sur le blanchiment des tissus 1024 Pages MM. KR.AUS. — Sur le piçrment des Phvcocliro- niacées et des Diatomées. (En commun avec M. Millnnlet. ] Sor) KUMMER est présenté comme l'un des can- didats pour une place vacanie d'Asso- cié étranger 1274 — M. Kiimmer est nommé Associé étranger en remplacement de feu Sir /). Bir^ysicr t3o4 L.4BR0USSE. — Note concernant une appli- cation des propriétés de la courbe loga- rithmique il la manœuvre du sémuphorc sportif 91g LADENBURG et Friedel. — Sur un o.\y- chlorure de silicium 539 — Sur quelques dérivés du radical silicoallyle 81G LAIIXER. — Recherche du sucre dans les urines des aliénés 235 LA GOURNERIE (de). - Sur les lignes spi- riques 283 — Sur une involution spéciale du quatrième ordre, et son application aux lignes spi- riques 832 LALLEMAND. — Sur un nouveau thermo- métrographe à maxima et à niinima. . . 812 LAMY est présenté par la Section de Chimie comme l'un des candidats à la place laissée vacante par M. Dumas 868 — Études chimiques, optiques et cristallo- graphiques sur les sels de thallium. (En commun avec M. Des Cloizeaiix.). : . . 1146 LA^IEREAUX. — Un prix de Médecine et Qe Chirurgie lui est accordé pour ses recherches sur les lésions dont les affec- tions syphilitiques déterminent le déve- loppement 94 8 L.4NDRIN. — Sur une maladie grave obser- vée dans un troupeau de moutons. (En commun avec M. Marchtirul. ) 485 LARCHER. — Une mention honorable lui est accordée pour ses recherches sur les polypes utérins. (Concours pour le prix Godard.) 977 — Analyse manuscrite d'un ouvrage inti- tulé : « Pathologie de la protubérance annulaire » goi LARTET (Ed.). — De quelques cas de pj'o- gression organique vérifiables dans la succession des temps géologiques sur des mammifères de même famille et de même genre 1 1 19 C. R., 1868, !<•■■ Semestre. (J. LXVI.) LAUGIER (Stanislas) est présenté par la Sec- tion de Médecine et de Chirurgie comme l'un des candidats à la place vacante par suite du décès de M. J'clprnit 295 — M. ,9. Z^Ho-Zcr est élu Membre de l'Acadé- mie, Section de Médecine et de Chirur- gie, en remplacement de M. T'clpeau. . 3o4 — Décret impérial confirmant sa nomina- tion 3-3 — M. S. Laugier est nommé Membre de la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie 1241 — Et de la Commission du prix Barbier. . . . i3o4 LAUSSEDAT. — Réflexion à l'occasion d'une Note de M. H. Sainte- Claire Devillc sur le sidérostat de Foucault 487 — Sur une mâchoire de Rhinocéros, portant des entailles profondes, trouvée à Billy (Allier), dans les formations calcaires d'eau douce de la Limagne 752 LA VIGNE. — Sur les habitudes des poissons connus à Toulouse sous le nom géné- rique d'Aloses loSg LE BESGUE. — Formule donnant le volume du tétraèdre maximum compris sous des faces de grandeurs données 248 — Sur une identité qui conduit à toutes les solutions de l'équation t''= j'''' + r' + z'. 39G LEBLANC est présenté |)ar la Section de Chi- mie comme l'un des candidats à la place laissée vacante par M. Dumas 868 LECOQ DE BOISBAUDRAN. - Notes sur la sursaturalion des solutions salines 497 et 757 LE CORDIER. — Note sur une intégrale double 707 LEGROS. — Le prix Godard lui est décerné pour l'ensemble de ses recherches sur l'anatomie et la physiologie du tissu érec- tile des organes de la génération des mam- mifères, des oiseaux et des reptiles. . . . 977 — M. Legros remercie l'Académie 1037 i83 ( i398 ) MM. LEGROS. — Di^l'rmploi (les courants éloclri- (lui's cnnlinus pour remédinr aux acci- dents causés par le chloroforme. (En commun avec M. Onimu.w ] LEMAIRE. — Mémoire relatif à le révivifica- tion de Tacide arsénique employé dans la fabrication des couleurs d'aniline, et spécialement de la fuchsine. lEn com- mun avec iM. Tabourin. \ LE MORV.\N, en adressant à r.4cadémie un exemplaire de son « Traité sur le choléra indien », joint à cet envoi une Note con- cernant l'eflicacitédu sulfatedequinine. LE RICQUE DE MONCHY. — Des ferments organisés qui peuvent se trouver dans le bicarbonate de soude du commerce. . . . — Note sur des granulations moléculaires de diverses origines LE ROUX. — Sur quelques expériences re- latives à l'emploi de la lumière élec- trique — Note relative à une réclamation de M. Wartmnnn, à propos du rétablisse- ment spontané de l'arc volta'i'que après une extinction de courte durée — Association de l'incandescence de la ma- gnésie à celle des charbons entre les- quels se produit l'arc volta'i'que — De l'action de l'arc vol laïque sur les oxydes terreux et alcalino-terreux. . . . LE ROUX. — Note sur l'inlroduclion, dans les phénomènes de l'induction, d'une ré- sistance di te rlynamiquc .■ LE "S'ERRIER. — L'Observatoire impérial de Paris ; sa situation et son avenir [suite). 21, 53 et — Sur l'éclipsé totale du Soleil du 18 août 18G8 • — Observations relatives à une communica- tion de M. Fnye concernant la même éclipse — Situation des entreprises météorologiques, avertissements, climats, orages, grêles et mouvements généraux de l'atmosphère. — Sur la petite planète (96) — Précis historiipie des travaux scienliliipu's accomplis par Lron Foucault dans ses relations avec l'Observatoire impérial de Paris — Observations relatives à une communica- tion de M. H. Sriintc-Claire Defillc sur le sidérostat de M. L. Foucault Pages. 5o3 1 107 I2.'J4 363 55o 42 837 ii5o i337 68 220 22(i 227 337 38o 393 MM. Pages. 44-^ I23o — Lettre à M. le Secrétaire perpétuel con- cernant les travaux de L. Fitucault. . . . — M. Le f'errirr communique à r.\cadémie les observations de la comète de Win- necke faites à Carisruhe par M. ffln- nccke, à Leipzig par M. Brulins et à Pa- ris par M. André LEYMERIE. — Observations relatives à une communication de yVSl. Mnrtins el Col- lomb, sur le phénomène erratique de la vallée d'Argelez 675 LIANDIER. — Note sur les variations d'in- tensité de la combustion de l'alcool.. . . — Note sur un baromètre qu'il croit réali- sable LIOU\'ILLE. — Observations sur un article de M. Jllrgrel inséré dans le Compte reiiilu de la séance du 8 juin 1868. . . . - M. Liouville est nommé Membre de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Asso- cié étranger vacante par le décès de M. Faraday — Et de la Commission chargée de présen- ter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger vacante par le décès de Sir D. Bretvster LITTLE. — Mémoire relatif à la Télégraphie électrique 1 332 LOEWEMBERG. — .Mémoire sur la lame spirale du limaçon de l'oreille 1 107 LOHERSTORFER. — Mémoire sur une opé- ration financière destinée à amortir en trente-huit années les dettes publiques. . LONGET est nommé .Membre de la Commis- sion du prix de Physiologie expérimen- tale — Et de la Commission des prix de Méde- cine et de Chirurgie 1241 LONTIN. — Sur la cause à laquelle on doit attribuer les funestes effets produits par les poêles de fonte 84(1 LORTET. — Une mention très-honorable lui est accordée pour son Mémoire « sur le Prcissia cnmniutalan. (Concours pour le prix Dcsmazières. ) 981 LOVEN. — Observations sur une éponge re- marquable de la mer du Nord 1266 LUI'NES (de) est présenté par la Section de Chinno comme l'un des candidats à la place laissée vacante par M. Dumas. 868 5o8 687 1174 410 1189 687 646 ( ' 399 ) M Pages. g6o 428 l302 II92 MM. MAGITOT. — Une mention liononible lui est accordée pour ses recherches sur la sa- live et sur les altérations des dents — MAGN.^N. — Sur une coupe des petites Py- rénées de l'Ariége — Sur la craie du versant nord rie la chaîne pyrénéenne ''^"9 MAGNUS. — Sur la diathermansie du chlo- rure de potassium MAIRE DE LA VILLE DE BUOGLIE (Eure) {M. le] annonce à l'Académie que celte ville se propose de placer le buste d'Jii- aiislin Frfs/icl sur une des façades de la maison où il est né, et exprime l'espoir que les souscriptions individuelles vien- dront en aide à ses concitoyens MAISONNEUVE est présenté par la Section de Médecine et de Chirurgie comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. yctpeau agS MAISONMER. — Lettre relative à deux Mé- moires présentés par lui, sur un instru- ment destiné à mesurer les hauteurs et les distances inaccessibles 7-59 M.\LLET. — Procédés pour la production du chlore et de l'oxygène MANGER. — Complément à un précédent Mémoire sur le feu grisou MANICO. — Nouvelle méthode pour contrô- ler les cours d'eau au moyen du caisson de fer de M. Manico ; opuscule publié en anglais par M. Fimiidne et adressé à l'Académie par M. ManU-o 1 1 33 MANNUEIM. — Sur le déplacement d'une figure de forme invariable ; nouvelle mé- thode des normales; applications di- verses — Rapport sur ce Mémoire ; Rapporteur M. Chaslcs MARCH.\ND (E.). — Le prix de Statistique lui est décerné pour son Étude statis- tique et économique de l'agriculture du pays de Caux — M. Mimlumd remercie l'Académie io37 MARCHAND (L.) et Landuin. - Sur une maladie grave observée dans un trou- peau de moulons MARES. — Production de graines de vers à soie exemptes de germes corpuscu- leux MAREY. — Phénomènes intimes de la con- traction musculaire '-'oa — Rôle de l'élasticité dans la contraction musculaire '^9^ 92 i 3O9 349 235 532 591 92' 485 129a MM. P-'G<^"- — M. Mnrn prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Méde- cine et de Chirurgie par suite du dé- cès de M. Serres 902 M.\RGUET. — Note sur la convenance de changer la désignation numérique des point! fixes dans le thermomètre centi- grade météorologique 5o8 MARIGNAC. — Essais sur la réduction du niobium et du tantale • 8° MARMY et Quesxoy. — Leur ouvrage inti- tulé « Topographie et Statistique mé- dicales du département du Rhône » est l'objet d'ne mention honorable dans le Rapport sur le concours pour le prix de Statistique de l'année 1867 • MARTIN. — Note sur les propriétés anti- putrides de l'éther sulfuriciue • MARTIN (A.). — Note accompagnant l'envoi d'un pli cacheté portant pour suscrip- tion ; « Description et vérification de la méthode employée en dernier lieu par M. L. Foucault pour s'assurer si une sur- face de miroir de télescope est rigoureu- sement parabolique » MARTIN (L. DE). — Expériences agricoles exécutées à Montrabech, près Lézignan (Aude), sur la fabrication des vins faits à l'abri du contact de l'air • • • • — Note concernant des expériences destinées à faire savoir quels sont, dans le vaccin, les éléments spécifiques actifs. (En commun avec M. Bounlel ) MARTIN DE BRETTES. - Application de la théorie de la similitude des trajectoires à la vérification de la loi de la résistance de l'air contre les projectiles de l'artil- lerie — Phénomènes singuliers dans le tir des pro- jectiles oblongs par les canons rayés. . . MARTINS. — Sur l'ancien glacier de la val- lée d'Argelez, Hautes -Pyrénées. (En commun avec M. Collomb. ] — Sur l'hiver de i8t38 au Jardin des plantes de Montpellier • MARTIUS (de) est, à deux reprises, compris dans le nombre des candidats pour une place vacante d'.Associé étranger. Stii et M.-\.SQUART (de). - Note sur la prochaine éducation de vers à soie M.UHIEU (C.-L.).- M. le Préndenl offre au nom de l'.\.cadémie à MM. Du[)in et i83.. io58 863 661 657 804 137 585 1274 808 ( i4oo ) MM. Pages. Mathieu des médiiilles commémoralives du So" anniversaire de leur élerlion. M. Mathieu remercie l'Académip 122O — M. Mriiliicit est nommé Membre de la (Commission du pii\ de Statistique. . . . 792 — Et de la Commission chargée de la vérifi- cation des comptes pour 1867 1 189 M.\T11IIÎ(J (E). — Mémoire sur le mouve- ment vibratoire d'une membrane de lorine elliptique 53o IMATTEUCCI. - Recherches physico-chimi- ques appliquées à l'électro-physiulogie. 58o — Note sur la propagation des tempèies provenant de l'Atlantique vers les côtes d'Italie 884 — M. Mfitteitcci hil hommage à l'Académie du premier cahier d'un ouvrage qui a pour titre : « Documents et études sur le climat de l'Italie, recueillis et publiés par une Commission du gouvernement italien, sous la direction de C. Mat- teucci 0 1187 — M. Mnitcucci est présenté comme l'un des candidats à la place d'Associé étran- ger vacante par suite du décès de Sir Z>. Brcwstcr 1 274 MAUGET. — Faits pour servir à l'histoire éruptive du Vésuve i63 MAUMENÉ. — Observations au sujet de la potasse tirée du suint pur 56o MAYEUR adresse un travail ayant pour titre : « L'homme des champs, sa situation et ses besoins » 1 89 .MEIIAIS. — Étude sur la betterave à sucre. 55G MELSENS adresse comme pièces de con- cours pour le prix dit des Arts insa- lubres quatre Mémoires relatifsà l'emploi de l'iodure de potassium contre les affec- tions saturnines cl mcrcurielles, etc. . . 1 107 MENE. — Analyses de quelques eaux des sources thermales d'ischia, près Na()les. (En commun av(^c M. Jidcnt-'fng/iiiifi.). 370 MESNET. — Une récompense lui est accor- dée pour ses études sur les divers as- pects symi)lomatologiqucs sous lesquels peut se présenter le choléra , sur les dif- férences dans le mode d'invasion et dans la terminaison de la maladie, etc. (Con- cours pour le prix du legs Bréant.)... 970 — M. Mcsriet adresse ses remercimcnts à l'Académie 1 143 MEUNIER. — Recherches sur la combustion de la houille. Analyses des produits ga- zeux de la combuslion de la houille du bassin de Saarbruck. (En commun avec M . Silirurcr-Kcstncr. ] 1 lïo MEUNIER (Stanislas). — Météorite tombée MM. Pages. à Murcie (Espagne) le 24 décembre i858. ' En commun avec M. Daubrée. ) 639 MEYER. — Notes concernant la solution de problèmes indéterminés du premier, du deu.\icme et du troisième degré 27g, 66 I et io35 MI.\L11E. — Observations concernant les idées formulées par lui , en 1 855, sur l'existence de ferments palhologiques; — ouverture dans la séance du 24 février d'un pli cacheté déposé en 1847 et contenant une Note où le principe actif du vaccin est assimilé aux ferments 370 MICHAUD. — Note ayant pour titre : « Les poêles de fonte exercent-ils une iniluence funeste sur la santé publique? » 271 MIERGUES. — Nouvelle pile à zinc et char- bon, et modifications apportées ultérieu- rement à cette pile i44, 189 et 349 MILLARDEÏ. — Sur le pigment des Phyco- chromacées et des Diatomées. (En com- mun avec M. Ki-aiis. ] 5o5 MINISTRE DE L'AGRICULTURE, DU COM- MERCE ET DES TRAVAUX PUBLICS ( M. LE ) adresse le tome LX de la col- lection des Brevets d'invention pris sous le régime de la loi de 1844, et le n° 8 du Catalogue 19" — M. /(' Ministre informe l'Académie t|ue, conformément à sa demande, il mettra à la disposition de M. Jaiis.sc/i, pour son voyage dans l'Inde, l'un des pyrhélio- mètres construits par M. Pouillet et fai- sant partie des collections du Coiiseiva- toire impérial des Arts et Métiers 1 143 MINISTRE DE LA GUERRE (M. lk) prie l'Aca- démie de lui faire parvenir les docu- ments relatifs aux phénomènes produits par la foudre sur les bâtiments de l'ar- tillerie, qui ont été communicpiés par son département à la Commission des paratonnerres ii)36 MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE (M. le) transmet une ani|)lialion du Dé- cret impérial qui approuve l'élection de U. Diiiiiiis à la place de Secrétaire per- pétuel pour les Sciences jihysiques, place devenue vacante par suite du décès de M. Floiiiriis -409 — M. le Ministre transmet amiilialion des Décrets iuqtériaux approuvant les no- minations suivantes faites par l'Acadé- mie : — Nomination île M. S. Liui^irr à la place vacante dans la Section de Médecini" et de Chirurgie par suite du décès de M. Velpemi 373 ( i4oi ) MM. Pages. MM. — Nomination de M. Bmdcy à la place va- cante clans la Section d'Économie ru- rale par suite du décès de M. Rayer.. . 44' — Nomination de M. Barré de SaiiU-J'inant à la place vacante dans la Section de Mécanique par suite du décès de M. Pon- celet 845 — Nomination de M. Caltnurs à la place va- cante dans la Section do Chimie par la nomination de I\[. Dumas aux fonctions de Secrétaire perpétuel ioo5 — Nomination de M. Bouillaml à la place vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie par suite du décès de M. Serres 1 lyS — M. /e Ministre transmet une ampliation du Décret impérial qui approuve l'élection de M. Murcin.mn pour remplir la place d'Associé étranger devenue vacante par suite du décès de M. Faraday O89 — Lettre de M. le Ministre concernant la question de la translation de l'Observa- toire impérial 7l>i — M. /(■ Ministre invite l'Académie à lui pré- senter deux candidats pour la place de Membre titulaire du Bureau des Longi- tudes (Section d'Astronomie) devenue vacante parle décès de M. L. Foucault. 83o — JL le Ministre invite l'Académie à pré- senler deux candidats pour la chaire d'Anatomie comparée du Muséum d'His- toire naturelle , vacante par suite du décès de M. Serres io36 — M. le' Ministre prie l'Académie de lui faire connaître le résultat de l'examen auquel s'est livrée la Commission char- gée d'examiner la question des poêles de fonte 83 1 — M. /f Ministre autorise l'Académie à pré- lever, sur les reliquats disponibles des fonds Montyon, une somme destinée aux expériences de la Commission nommée pour la question des poêles de fonte. . . io30 — M. /(' Ministre autorise l'Académie à pré- lever sur les reliquats des fonds Mon- tyon, conformément à sa demande, la somme nécessaire jiour compléter les allocations fixées par la Commission des prix de Physiologie expérimentale 83 1 — M. le Ministre autorise l'Académie à pré- lever, sur les reliquats des fonds Mon- tyon, la somme qu'elle doit mettre à la dis|iosilion de M. Janssea pour son sé- jour dans l'Inde anglaise goi — M. le Ministre autorise l'Académie à pré- lever, conformément à sa demande, sur les reliquats des fonds Montyon, la somme qui doit être mise à la disposi- l'ages. tion de M. Bc((juerel pour lui donner les moyens de poursuivre les observa- tions météorologiques entreprises dans cinq stations du département du Loiret. i332 — M. le Mini.-itre transmet à l'Académie le désir exprimé par le Musée transylva- nien de Klausenburg , d'obtenir les Comptes rendus de ses séances i45 .MINISTRE DE LA MAISON DE L'EMPE- REUR (M. le) prie l'Académie de vou- loir bien soumettre à l'examen de la Com- mission des paratonnerres le Rapport qui lui a été fait par M. Lefuel, concer- nant les paratonnerres des Tuileries et du Louvre 4 ' 5 MINISTRE DE LA MARINE' ET DES CO- LONIES (M. le) adresse divers ou- vrages publiés par son département, et prie l'Académie de vouloir bien com- prendre la bibliothètiue de son Ministère parmi les établissements auxquels sont attribuées gratuitementsi'spublications. -280 — M. le ;1/;/;(.sYrc remercie r.\cadémie pour l'envoi qu'elle doit faire, à la bibliothèque de son département, des « Mémoires des savants étrangers » 1037 MQERENS adresse de Bruxelles un Mémoire imprimé ayant pour tilre : « Piiénomènes musico-pliysiologiques » 1 069 MONNIER. — Note relative à la [londérabi- lité de la chaleur 1 i3'.i MONTIGNY. — Note sur un procédé d'ana- lyse prismatique de la lumière des étoiles scintillantes 'J ' o MORE.AU. — De l'influence de la section des , nerfs sur la production de li(iuides intes- tinaux ^^4 MOREL. — Résumé de ses travaux et de ses recherches sur la cause essentielle et le traitement du goitre et du crétinisme.. 1 107 MORIN. — Note au sujet d'expériences ré- centes sur la perméabilité de la fonte par les gaz, exécutées par M1\L //. .Mainte- Claire DeMle et Troost 8-2 — Note sur le coup de vent de l'île de la Réunion 7*'7 — Rapport sur deux Mémoires relatifs à l'écoulemeut des solides, présentés par M. Tresca ^-OS — M. Morin demande le renvoi à une Com- mission spéciale dn Mémoire de M. Car- ret sur l'influence fâcheuse , pour la santé, de l'usage des poêles de fonlo. . . i44 — M. Morin, au nom de la Commission char- gée d'examiner les Mémoires de M. Car- ret, annonce à r\cadémie que des expé- riences comparati\es vont être installées ( l402 ) MM. Pages, au Conservatoire pour étudier les ques- tions qui y sont traitées 23o — L'Académie adopte une proposition faite par M. AJorin, d'après laquelle la nomi- nation de la Commission chargée d'exa- miner la question de la translation de l'Observatoire, sera précédée d'une dis- cussion en comité secret 765 — M. Morin fait hommage à l'Académie d'un ouvrage qu'il vient de publier et qui a pour titre : « Salubrité des habitations. Manuel pratique du chauffa.ne et de la ventilation >> 7G5 MORIN \y.). — Sur les paramètres diffé- rentiels simples ou simultanés des fonc- tions Coi — Théorèmes relatifs à la théorie des sur- faces 741 — Sur la distribution des llux de chaleur et MM. Pages, des conductibilités dans les milieux ho- mogènes cristallisés i332 MOURA. — Une mention honorable lui est accordée pour son travail sur la déiilu- tition. (Concours pour le prix de Phy- siologie expérimentale.) 938 MOUTIER. — Sur la théorie des gaz 344 — Sur la relation qui existe entre la cohé- sion d'un corps comiiosé et les cohésions (le ses éléments 606 MURCHISON est présenté comme l'un des candidats à la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de M. Fara- tliir 56i — M. Murcldson est élu Associé étranger en remplacement de M. Fcir/iday 5()o — M. MurcliisDit adresse ses remerciments à r.Vcadémie 765 N NÉLATON est nommé Membre de la Commis- sion des prix de Médecine et de Chirur- gie 1241 — Et de la Commission du prix Barbier. . . i3o4 NEWCOMB. — Comparaison de la théorie de la Lune de M. Dctnunay avec celle de M. Hiiriscii 1 1()7 NOYELLE. — Note concernant une machine hydraulique 83o 0 OBSERVATOIRE NAVAL DES ÉTATS-UNIS (l'). — L'Académie reçoit un exem- ^ plaire des « Observations astronomiques faites à cet observatoire pendant l'année i865 » 119a OMBONl adresse une brochure posthume de M. Bclli, tondant à confirmer l'opinion de M. Raillard sur la non-existence d'un noyau de roches sous la croûte solide du globe 918 ONIMUS. — De l'emploi des courants élec- triques continus pour remédier aux ac- cidents causés par le chloroforme. (En commun avec M. Li'grox. ) 5o3 ORDUNEZ. — Ses « Études sur le dé\clop- pement des tissus fibrillaires et fibreux » sont l'objet d'une mention honorable dans le Rapport sur le concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de l'année 1 867 9O0 OUTRERLEY (écrit à tort pour Dul.crley. Voir à ce nom. PAL.MIEHI. — Faits [lour servir à l'histoire éruptive du Vésuve 2o5, 766 et "ji7 PASSY est nommé Membre de la Commis- sion du prix de Statistique 792 PASTEUR fait hommage ii l'Académie d'une brochure intitulée : « Études sur le vi- naigre )i 297 — Observations relatives aux expériences décrites dans la cominunication de M. Chauvcaa sur lu nature du virus- vaccin 321 — Lettre à M. Duiikis sur les éducations pré- coces de graines de races indigènes pro- venant de chambrées choisies. 689 et 721 — Note sur la maladie des vers à soie 1289 — Note sur la maladie des vers à soie dési- gnés vulgairement sous le nom ûe mur/s- bliiiic.s ou niorts-Jliits 1289 l'ASTORELLY.— Notes relatives à un lemède contre le choléra 1108 et i332 ( '4 MM. Pages. PAYEN. — Extraction et propriétés de la diastase 46o — Tissu ou trame de cellulose extrait direc- tement d'un épiderme Sog — M. Payen présente à l'Académie la 5° édi- tion de son « Précis de Ctiimie « 1175 — M. Pnvcri est nommé Membre de la Com- mission du prix dit des Arts in.^alubres. 646 PELLIZZARI. — « Mémoire sur un remède contre le somnambulisme io35 PELOUZE (E.).— Faits pour servir à l'histoire du phosphate de chaux. (En commun avec M. Ditsart. ) 1 32; PERSONNE. — Recherches chimiques sur le café torréfié 4 ' 9 PÉTERS est, à deux reprises, compris dans le nombre des candidats pour une place vacante d'Associé étranger... 56i et 1274 PÉTRÉMENT. — Description d'un système au moyen duquel on rendrait secrète une dépèche télégraphique quelconque. 918 PEYRET. — Note relative à un nouveau mo- teur 1 107 PFEIFFER. — Procédé pour obtenir le relief stéréoscopique 207 PHILLIPS. — De l'influence de la forme du balancier compensateur des chronomè- tres sur l'isochronisme , indépendam- ment des variations de température. . . 026 — M. Phillips est, à deux reprises, présenté par la Section de Mécanique au nom- bre des candidats pour une place va- cante 757 et 1224 — M. Phillips est nommé Membre de l'A- démie, Section de Mécanique, en rem- placement de feu M. L. Foucault I24i PHIPSON. — Note sur quelques phénomènes lumineux qui accompagnent les essaims d'étoiles filantes 3i2 PICART. — Note relative à l'intégration d'une équation différentielle remarquable (en réponse à une Note de M. Allégret, précédemment insérée dans le Compte rendu] 1 192 PIERRE (IsiD.). — Recherches expérimen- tales sur les produits de la distillation des betteraves. (En commun avec M. Puchdt.) 3o2 — M. Is. Pierre prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante dans la Sec- tion d'Économie rurale par suite du dé- cès de M. Rayer 1 45 PIERRESON. — Note sur la diplégie faciale. 1107 PIERRUGUES. — Sur des éducations devers à soie provenant de graines examinées par M. Pasteur, et qu'il avait reconnues o3 ) MM. Pages, mauvaises : résultats conformes à ceux qu'avait annoncés d'avance le savant aca- • démicien 1297 PIMONT.— Un encouragement lui est accordé pour son calorifuge plastique. (Concours pour le prix dit des Arts insalubres.). . 961 PISSIS. — Sur les mouvements du sol du Chili i349 PL.\NTÉ. — Sur les courants secondaires et leurs applications i255 POGGIALE écrit par erreur pour POGGIOLI. — Lettre concernant son travail sur le développement physique et intel- lectuel gig et 1064 — M. Pnggioli adresse un exemplaire d'une brochure " Sur la nature et le traite- ment du choléra », et l'accompagne d'une Note manuscrite 1 108 POINCARRÉ et Bonnet. — Mémoire sur l'anatomie pathologique et la nature de la paralysie générale 901 POISEUILLE. — Sur la pression du sang dans le système artériel 880 — M. Poiseuilte prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie par suite du décès de M. J\'lpeau 30 — M. Poiseuillc demande à l'Académie de vouloir bien considérer cette demande comme non avenue 190 — M. Poiseuilte prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la même Section par suite du décès de M. Serres goa PONCELET (M"'' V) annonce que, conformé- ment aux dernières intentions du géné- ral Poiicelet, elle met à la disposition de l'Académie une somme annuelle de deux mille cinq cents francs destinés à récompenser l'auteur du travail jugé le plus important pour les progrès des mathématiques pures ou appliquées. . . . 739 PONTÉCOULANT(de).— « Observations re- latives à une note insérée dans une Let- tre attribuée à Pascal et adressée à Bot le, en date du 2 septembre i652 ». i45 POUCHET. — Des conditions analomiques de la fonction salivaire sous-maxillaire chez les édentés 670 POUILLET est nommé Membre de la Com- mission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Assotié étranger vacante par le décès de M. Fa- raday . 4 ' o — LamortdeM.jPo«(V/e;,arrivéele i4juin, est annoncée le i5 à l'Académie 1 178 ( '4 MM. Pages. PR.AZMOWSKI. — Remarque,^ relatives à uni' conimuuicatiuii du P. Snclii sur le spertre de la comète de Brorsen i log PRÉSIDENT DE L' ACADÉMIE (M. i.eV - /"«;> au nom de M. Del.vi.nay. PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE DE COM- MERCE DE LTLE DE L\ RÉUNION (M. le) annonce qu'une Chambre d'.\- griculture qui vient d'être instituée dans la colonie se chargera d'envoyer à l'Aca- démie des échantillons de canne à sucre avec lesinsectes vivants qui les perforent. 740 PRÉSIDENT DE L'INSTITUT (M. le). — Lettres concernant les deux séances tri- mestrielles d'avril et de juillet. 5og et 1173 PRÉVOST et CoTTARD. — Une citation ho- norable est accordée à leurs « Études physiologiques et pathologiques sur le 04 ) ■MM. Pages. ramollissement cérébral ». (Rapport sur le concours pour les prix de Médecine et de (Chirurgie de 1 867.) 960 — Les deux auteurs adressent des remercî- ments à l'.Vcadémie 1 19a PREVOST. — Mémoire intitulé: « De la dé- viation conjuguée des yeux, et de la ro- tation de la tète dans certains cas d'hé- miplégie » 3o6 PUCHOT. — Recherches expérimentales sur les produits de la distillation des bette- raves. (En commun avec M. Is. Pierre.) Soa PUISEUX est désigné par la voie du scrutin comme l'un des candidats que présente r.\cadémie pour la place de Membre du Bureau des Longitudes (Section d'As- tronomie), vacante par suite du décès de M. Foiirmi/t 886 OUATREF\GES (de). — Observations sur une brochure de M. Ed. C/ MM. Pftpei SAINTE-CLAIllE DEVILLE (Cii. 1. — Obser- vations relatives à une cummuiiication de M. Difgn Friiiirn, intitulée : « Fait* pour servir à l'histoire éruptivedu Vé- suve » — Observations relatives à une conunuiiica- tion de M. Palmicri, intitulée : a Faiti pour servira l'histoire éruptivo du Vé- suve » ju- — Observations relatives à une communica- tion de J[. Rniijiiich, sur les secousses et les bruits sourds qui suivirent le trem- blement de terre survenu à l'île Saint- Thomas, le i8 novembre 186; -281 — Observations relatives à une communica- tion de M. Sitvcstri, sur l'éruption ac- tuelle du Vésuve 680 SAiNTE-CLAIRE DEVILLE (H.). - Expé- riences sur la perméabilité de la fonte parles gaz de la combustion. (En com- mun avec M. Tmosi.) — A l'occasion d'une connnunication sur la réduction du niobium et du tantale , M. H. Sainte-Claire Dcville fait remar- (|uer que les résultats obtenus par l'au- teur, M. Marignac, expliquent l'insuc- cès des recherches faites par beaucoup de chimistes et par lui-même pour l'ex- traction du niobium à l'état cristallisé.. — Observations sur les derniers travaux de .\L Li'-nn Foucault 338 — Sur le sidérostat de ^\. Foucault 38g — Mémoire sur les propriétés physiques et le pouvoir calorique des pétroles et hui- les minérales 44ï — Observations relatives à une communi- cation de M. Farn\ intitulée: « Nou- veau calorimètre à combustions vives ». SAINT-VENANT (BAKRÉ DE ).- Choc longi- tudinal de deux barres élastiques, dont l'une est extrèmerwenl courte ou extrê- mement roide par rapport à l'autre. . . . — M. t/r Saint-/ r/uatt est présenté par la Secti(jn de Mécanique, comme! l'un des candidats à la place vacante par suite du décès de M. Poncelct — M. lie Suint-Vcnant est nommé Membrs de l'Académie, Section de Mécanique, en remplacement de feu M. Poncelct. . — Solution, en termes finis, du problème du choc longitudinal de deux barres élasti- ques en forme de tronc de cône ou de pyramide — Rapport sur lui Mémoire de M. Trcaca « Sur l'applicalion des formules généra- les du mouv(>ment (lermanent des liqui- des à l'écoulement des corps solides ».. 1406 ) MM. Pages. 754 — Calcul du mouvement des divers points d un bloc ductile, de forme cylindrique, pendant qu'il s'écoule sous une forte pression par un orifice circulaire; vues sur les moyens d'en rapprocher les ré- sultats de ceux de l'expérience i3i [ SAIX. — Lettre concernant plusieurs pro- blèmes qu'il pense avoir résolus, et en particulier celui de la navigation aé- rienne 3fi — Note sur la production du diamant 11G8 — Notes ayant pour litre : « Théorie de la pile, ses lois « 1169 et 1228 SANSON. — Sur la nouvelle détermination d'un type spécifique de race chevaline à cinq vertèbres lombaires 6^3 — Sur les conditions déterminantes des sexes chez les abeilles SAUVAGE. — Remarques concernant l'ac- tion de l'acide sulfuriqiie sur l'iodure de potassium-, adressées à l'occasion de deux communications de M. Houzeau 633 — Réponse à une nouvelle Note de M. Hou- -<-'"" Il 38 SAVARY. — Note sur utxe pile voltaïque k soufre, à charbon et à eau salée 829 — Note sur des piles voltaïques à soufre, charbon et cuivra; à sels de fer et chlorure de sodium mélangés; à acides, charbon et cuivre divisé 1 106 SAWASZ-KIEWICZ. - Mémoire intitulé : « Le choléra , ses causes et ses re- mèdes » 3o() et SCHEURER-KESTNER. - Recherches sur la combustion de la houille — Recherches sur la combustion de la houille. Analyse des produits gazeux de la combustion de la houille (lu bassin de Saarbruck. (En commun avec M. j1/««- nier.] ,2.^0 SCHIAPARELLI. — Le prix d'Astronomie lui est décerné pour ses travaux sur les étoiles niantes gaS - M. .Sc/^V/yw/y/// adresse ses remercîments à r.\ca(lémie 1 1 43 SCHLOESING. - Sur la décomposition tJe« nitrates pendant les fermentations 237 — Note sur le dosage de l'acide pliosplio- riqiie par la transformation des phos- phates on pliospluires de fer io43 SCHULTZE. — Ses recherches sur la rétine sont l'obiol d'une mention honorable dans l{! Rapport sur le concours pour les prix de Médecine et de Chirursie I de i8f>7 .\. f,48 i3oG ' — M. Schullzc remercie l'Académie 1037 i83 7'.)i 65o 70' 877 1108 10,7 ( i4o7 ) MM. P 5CHUTZENBERGER. — Sur un composé nou- veau de platine — Sur la cristallisation du soulVe — Sur quelques réactions donnant lieu à la formation de l'oxychlorure de carbone. — Sur un nouvel acétate de chrome — Nouvelles recherches sur l'action du gaz hypochloreux sec sur un mélange d'iode et d'anhydride acétique — M. Srhutzcnbetger est présenté par la Sec- tion de Chimie comme l'un des candidats à la place laissée vacante par M. Diiiuas. SECCHI (le p.). — Observations relatives à une interprétation inexacte de la Lettre insérée dans le Conip/c rendu du 9 dé- cembre 1867. (Rapports supposés entre Galilée et Pascal . ) — Réponse à la communication de M. T'ol- pUelli insérée au Coniptf rendu du G janvier (également relative à Galilée). — Sur les spectres stellaires 124 et — Note sur la nébuleuse d'Orion — Sur le spectre de la comète de Brorsen.. — Lettre à M. Élie de Bec.umont au sujet d'une Note de M. Pnizmmvski siu' le spectre de la comète de Brorsen — Sur le spectre de la comète de Winnecke. SECRÉTAIRES PERPÉTUELS (MM. les). - Poir aux noms de MM. ÉLIE DE BEAU- MONT et DUMAS. SÉDILLOT. — De la détermination de la troi- sième inégalité lunaire ou variation, par Ahoul-lf'éfâ et Ticho-Brahé 286 SÉGUIER. — Observations au sujet du Mé- moire de M. H. Sainte-Claire Deville sur les propriétés des huiles minérales 455 SERRES est nommé Membre de la Commis- sion chargée de préparer une liste de candidats pour la place de Secrétaire perpétuel, vacante par suite du décès de M. Flourens 34 — Sa mort, arrivée le 22 janvier, est annon- cée à l'Académie dans la séance du 27. 169 SERRET fait hommage à l'Académie du se- cortd volume de son « Cours de Calcul différentiel et intégral » 378 — M . Scrrcu présente à l'Académie le tome II ag«s. 666 746 747 814 i34o 868 29 126 398 643 881 IIBS 1299 MM. Pages. des « Œuvres de Lagrange », qu'il pu- blie au nom de l'État io65 — Remarque sur un article de M. Jllcgret inséré dans le Compte rendu de la séance du 8 juin 1868 1 174 — M. Serret est nommé Membre de la Com- mi.ssion chargée d'examiner la question de la translation de l'Observatoire, Com- mission composée de la Section d'Astro- nomie et de cinq autres Membres r i38 SHRIMPTON. — Mémoire concernant le cho- léra, sa nature et son mode de traite- ment 701 SIDO T. — Sur la préparation des sulfures de fer et de manganèse 12,57 SILVESTER soumet au jugement de l'Aca- démie une brochure, imprimée en an- glais, relative à la mort apparente et aux diverses asphyxies 633 SILMiSTRI. — Sur l'éruption actuelle du Vésuve 677 SOCIÉTÉ ASTRONOMIQUE DE LEIPZIG ( la) sollicite la faveur cî'ètre comprise parmi les Sociétés avec lesquelles l'Académie fait l'échange de ses publications 789 SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE (la) informe l'Académie qu'elle tiendra sa première assemblée générale de 1 868 le vendredi 1 8 avril 789 SOCIÉTÉ HOLLANDAISE DES SCIENCES DE HARLEM (la) adresse un exemplaire des « Archives Néerlandaises » 83 1 SORET. — Sur la radiation solaire 810 SPOTTISWOODE. — Note sur l'équilibre des forces dans l'espace 97 STRECKER. — Sur un nouveau mode de for- mation des sulfacides organiques 537 — Sur la transformation de l'acide urique en glycocolle 538 STRINGSOHN. — Note relative à un revê- tement des bords des coquilles des Cani- pjlodiscus Noricus par des Pseudopodies ciliformes 918 STRUVE (Otto). — Prolongation à travers la Turquie du grand arc méridien russo- scandinave 1089 SYCIANKO. — Note intitulée : « Le coiirant galvanique contre les ulcères » 3o6 TABOURIN. — Mémoire relatif à la révivifi- cation de l'acide arsénique euqjloyé dans la fabrication des couleurs d'aniline, et spécialement de la fuchsine. ( En com- mun avec M. Lenuiire. ) 1 107 TARDIEU prie l'Académie de voubir bien le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Méde- cine et de Chirurgie, par le décès de M. Serres 1087 184.. MM. — M. Tnrdicu est présenté par la Section de Médecine et de Chirurgie comme un des candidats pour la place vacante... . loig TCHKBVCHEF est, à deux reprises, compris dans le nombre des candidats pour une place vacante d'Associé étranger. 56i et 1274 TELLIER soumet au jutiement de l'Académie une nouvelle machine à produire de la glace, machine fondée sur la comiires- sion mécanique de l'éllier méthyliqiie. . 35 TERQUEil. — Note sur riiarmonica chimi- que io37 TERUEIL. — .Méthode générale d'analyse im- médiate des tissus végétaux. (En com- mun avec M. Fremy. ] 456 — Action des solutions salines sur les miné- raux C68 THENARD. — Observations au sujet du Mé- moire de M. H. Sainte-Claire Deville sur les propriétés des huiles minérales. 455 THEOBALD. — Mémoire relatif à la solution de quelques problèmes de géométrie sur la division des polygones en plusieurs parlies équivalentes 1191 THOMAN (Fédor). — Sur la méthode de Hurgheiis pour calculer les logarithmes. 662 TONKET demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat le Mémoire qu'il a adressé l'an dernier sur l'origine et la formation des bassins houillers. . 91g TRECUL. — Des vaisseaux propres et du tannin dans les Musacées 4G2 et 519 — De la gomme et du tannin dans le Cono- cep/mlus naucleijltirus 576 TREMBL.AY adresse l'indication de certaines dispositions nouvelles, indiquées par lui pour la solution de quelques questions de Mécanique appliquée 532 ( >4o8 ) Pages. MM. Pages. TRÉPIED — Note « Sur un théorème de géométrie 1 48C TRESC.X. — Mémoires relatifs à l'écoulement des Solides. ( Rapport sur ces Mémoires ; Rapjiorteur M. Morin. ] a63 — .\pplication des formules générales du mouvement permanent des liquides à l'écoulement des corps solides 1027 et 1244 — Rapport sur ce Mémoire; [Rapporteur M. Barré de Saiiit-l'ciiant 1 3oG — M. Tresca prie r.\cadémie de \ouloir bien le comprendre parmi les candidats à l'une des deux places actuellement va- cantes dans la Section de Mécanique. . 487 — M. Tresca est présenté, à deux reprises, par la Section de Mécanique comme can- didat à une place vacante. . . . 757 et 1224 TRÊVES. — Projet de construction nouvelle des boussoles des navires, fondé sur le magnétisme de rotation i253 TRIPIER. — Des inhalations anesthésiques dans le traitement des accès de colique hépatique 1 rgo TROOST. — Expériences sur la perméabi- lité de la fonte par les gaz de la combus- tion. (En commun avec M. H. Sainte- Claire Deville. ) 83 — Sur la production du paracyanogène et sa transformation en cyanogène. — Lois de la transformation du paracyanogène en cyanogène, et de la transformation in- verse. (En commun avec M. Hiaite- feuilte. ) 795- et 735 — M. Triiost est présenté par la Section de Chimie comme l'un des candidats à la place laissée vacante par M. Dumas . . . 808 VACHER. — Son « Étude statistique sur la mortalité à Paris, à Londres, à Vienne et à New-York » est l'objet d'une men- tion honorable dans le Rapport sur le concours pour le prix de Statistique de 18G7 VAILLANT (le Mahéchal). — A l'occasion d'une Note de M. Guérin-Ménei'ille, in- titulée; « Nouvelles .séricicoles », M. le .Maréchal l'aillant présente quelques ob- servations sur l'eflicacité des indications données par M. Pasteur — A l'occasion d'une communication de M. Berijuerel, sur un cas de foudre ré- cent, M. leMaréchal l'aillant cit(î un etfi'l 925 1 190 de choc en retour, observé il y a ijuel- ques années dans le bois de Vincennes. 1278 VAILLANT (L. ). —Remarques analomiques sur les genres / ulsella et Crenalulla de la famille des Malléacées 1 122 VANTIEGHEM (Pu.).— Le prixBordin (ques- tion concernant la structure anatomique du pistil et du fruit) lui est décerné. . 9G3 — M. Pli. van Ticglieni adresse ses remer- ciments à l'Académie 1 109 VERGNIOL (de) adresse des échantillons de calcaire blanc contenant un fragment de mâchoire et des dents 83u VÉRIÛT. - Problème de la trisection de l'arc. Propriétés (k' l'équation x^ — 3x-|- K= o. MM. ( '4o9 Page; Nouvelle méthode de résolution de l'é quation du iroisième degré, au moyen des tables de logarithmes 619 et -30 VERNEUIL (de). — Sur les phénomènes ré- cents du Vésuve 1020 VERSTRAET. — Mémoire relatif à la com- bustion des huiles minérales 84O VÉTILLARD. — Sur les filaments végétaux employés dans l'industrie ; caractères permettant de les distinguer entre eux. 8gO VIfXARCEAU { Yvon).— Réponseà une com- munication de M. Le Verrier, insérée au Cninpte rendu de la séance du 3d dé- cembre 1867 et relative à l'opportunité de donner une succursale à l'Observa- toire de Paris 17 — Réponse à la communication verbale faite par M. Le Verrier, dans la séance du 6 janvier (suite de la discussion) 63 — M. /^';7/nr«/«7.r«). — Mé- moire relatif au traitement du choléra. 1108 et 117a VULPIAN est présenté par la Section de Mé- decine et de Chirurgie comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. J'elijcau 295 — M. Vulpitin prie l'Académie de vouloir bien le comprendre [larmi les cmdidats à la place vacante dans la Section de Mé- decine et de Chirurgie par suite du dé- cès de M. Serres 902 — M. Vtdpian est présenté par la Section de Médecine et de Chirurgie comme l'un des candidats pour la place vacante. . . . loSg w WARREN et A. Ferris. — Mémoire concer- nant la recherche de la meilleure dispo- sition à donner aux portes des écluses. . 788 WARTMANN. — Sur le rétablissement spon- tané de l'arc voltaïque après une extinc- tion de courte durée i55 "WHEATSTONE est, à deux reprises, com- pris dans le nombre des candidats pour une place vacante d'Associé étranger. . . 56i et 1274 WINNECKE. — Lettre à M. Le Verrier an- nonçant la découverte d'une nouvelle co- mète 1207 WOESTYN. — Sur un nouveau procédé de recuite des sucres sables et mélasses, au moyen duquel on obtient la décolora- tion, l'épuration et la clarification de ces matières sans emploi de noir animal, ni de substances albumineuses 891 WOLF. — Sur la scintillation des étoiles. . . 792 et I o5 1 — Sur le spectre de la comète de Winnecke. i33G — M. J-Volf est présenté comme l'un des candidats pour la place de Membre titu- laire du Rureau des Longitudes vacante par le décès de M. Foucault 886 WURTZ. — Sur l'identité de la névrine ar- tificielle avec la névrine naturelle 772 — M. fVurtziaxl hommage à l'Académie de la dernière partie de ses « Leçons élé- mentaires de Chimie moderne » 1066 — Note sur deux phénols isomériques, les xylénols 1086 — Sur un nouvel isomère de l'alcnol amyli- que 1 176 ( i4>o ) Y MM. Pages. YVON VILLARCEAU. - J'oyez Villarceau. z ZALIWSKl-MIKOVSKI. —Note concernaril « l'intluence du calorique sur l'électri- cité » 49 — Noie relative à une pile constante 8io — Note relative à la pesanteur de l'air 919 — Note concernant les décompositions ^ olta- métriques 1 loG ZANTEDESCHI adresse une brochure impri- MM. Pages. mée en italien et accompagnée d'une Note manuscrite, sur des remèdes con- tre le choléra et quelques autres mala- dies 1108 ZEILLER. — Le prix fondé par M™ la Mar- quise de Lapiace est accordé à M. Zrit- ter, élève sorti le premier de l'École Po- lytechnique, promotion de 1867 93» ùauthieh-villahs, imprimeiir-libuaiiib des comptes rendus des séances de l acadk.mie des sciences. Paris. — Rue (le Seine-Suint-Gennain, 10, près l'Institut. hm^ 'Vf ^ fékœmAài i -s ' v-^ « ^ m ^ ^^SLfA \'^K n^.t .^Hr ['frr^. ;s"£:m' . A ^ r ■>, mm 3 2044 093 253 44 :^«K^ ^^