WHITNEY LIBRARY, HARVARD UNIVERSITY. C:^-M/ THE GIFT OF J. D. WHITNEY, Sfurt/is Hooper Professor MUSEUM OF OOMPAEATIVE ZOÔLOGY .■io'X^ :^^y^vW-'l,^\°^c>l m»sm% ■/^Aâ,«\A' fmmwr '^f\N^È^: lùr: {] hm.m -*aX'' Vi> ':*»teSKÈ^ COMPTES RENDUS lîiBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIIÎNCES. PARI?. — IMPRIMERIE DE GAUTHIER-VILLARS, Rl'E DE SEINE-SAINT-GERJIAIN, lo, TRES MNSTITUT. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE on date 3a <3 c)uiH«t <83S, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME SOIXANTE - TREIZIÈME. JUILLET — DÉCEMBRE 1871. PARIS, GAUTHIER-VILLARS , IMPRIMEUR- LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER, Quai des Augustins, 55. ' 1871 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 5 JUIILLET 1871, PRÉSIDÉE PAR M. CLAUDE BERNARD. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, HYGIÈNE PUBLIQUE. — Mémoire sur le chauffage et la ventilnlion du palais du Corps législatif pendant la session iSôg-yo; par M. le général Mori\(i). « Dans le courant de l'année 1868, après une session où les membres du Corps législatif avaient fréquemment souffertdu défaut de renouvellement de l'air et de l'élévation de la température dans la salle des séances, M. Schnei- der, président de l'Assemblée, m'avait consulté sur les dispositions à prendre pour atténuer ces inconvénients communs à la plupart des salles de grandes réunions. » Après un premier et attentif examen des lieux, il me parut possible d'atteindre le but, sans introduire dans la disposition de la salle et de ses dépendances de modifications apparentes et considérables. Un avant-projet fut rédigé en conséquence par M. de Joly, architecte du Corps législatif, et son exécution fut d'abord arrêtée en principe, mais certaines difticullés ad- ministratives et surtout la convocation prématuréede l'Assemblée, en no- vembre 1868, obligèrent à la retarder. (i) L'Académie a docidé que cette Coramiinicalion, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier au Compte rendu. ( 6 ) » Ce délai permettant un examen plus complet tie toutes les conditions du problème à résoudre, M. le président du Corps législatif forma une Commission composée d'un certain nombre de ses collègues et de MM. Mo- rin et Combes, menil)res de l'Institut, Calon, ingénieur en chef des Mines, et Tresca, sous-directeur du Conservatoire des Arts et Métiers. » Un projet complet adopté par cette Commission fut confié pour l'exé- cution à M. de Joly,et les travaux, conduits avec activité, ayant été terminés en septembre 1869, de premières observations permirent de constater que les résultats généraux satisfaisaient aux conditions imposées. » Plus tard, des expériences ont été continuées pendant foute la durée de la session de 1869-70, et c'est l'ensemble de toutes ces recherches que je me propose de faire connaître dans le Mémoire dont je présente l'analyse à l'Académie (i). » Pour permettre d'apprécier les difficultés de la question qu'il s'agissait de résoudre, il est d'abord nécessaire de dire quelques mots des défauts que l'on reprochait aux anciennes dispositions, de leurs vices généraux et des conditions nouvelles auxquelles on devait satisfaire. » Inconvénients des dispositions antérieures. — Je ne puis ici, sans entrer dans trop de développements, faire connaître en détail tous les défauts de ces dispositions. Je me contenterai de dire que leur excessive complica- tion, l'exiguïté des passages ménagés pour l'évacuation de l'air vicié et sur- tout pour l'introduction de l'air nouveau, tout en n'assurant nullement la régularité du service et un renouvellement suffisant de l'air, donnaient lieii à des courants d'air intolérables dans le voisinage des portes, que les habi- tudes de circulation continuelle de MM. les Députés obligent à ouvrir inces- samment. » Cette dernière sujétion, à laquelle il était impossible de se soustraire, présentait une difficulté considérable pour éviter les courants d'air rentrant, et delà résultait celle d'adopter lui système général de chauffage et surtout de ventilation qui assurât partout, dans l'ensemble des salles, des salons, des escaliers et des corridors, l'uniformité de la température et du renou- vellement de l'air. » La nécessité de cette extension du problème à résoudre, fortement dé- montrée |)ar M. Combes, fut adoptée en principe par la Commission, qui se résolut à entreprendre la solution cherchée dans toute son étendue. { i) Le Mémoire sera publié procliainement dans les Annales du Conservatoire des Arts et Métiers. (7) )) Pour donner ici, en peu de mots, une idée de la difficulté de la ques- tion, je me bornerai à dire que les locaux à ventiler se composent : 1° De la salle et de ses dépendances immédiates, tribunes, escaliers, couloirs, vestibules d'entrée, cubant 1 1 354™'^ 2° D'un premier groupe A de salons dits de Casimir Périer, des Distribn- tiotts, du Trône, et de galeries, cubant 5 829 3° D'un deuxième groupe B de salons dits des Conférences, du vestibule de la bibliothèque, couloirs et buvette, cubant 3659 Capacité totale ■20342 » Tous ces locaux sont en communication continuelle, de sorle qu'il fallait y obtenir partout un équilibre des pressions assez approximativement exact pour qu'à aucune des portes il ne se produisît de cornants d'air sen- sibles. » Il était cependant indispensable d'adopter des limites 011 cet espace considérable put être considéré comme à peu près clos, et l'on fixa pour ces limites, d'une part l'entrée du vestibule par lequel le public est admis du coté du pont de la Concorde, de l'autre les portes qui donnent accès de la salle de la Paix dans celle des séances. » A ces conditions générales, on joignit celle d'un renouvellement de l'air de la salle et de tous les salons effectué une fois à une fois et demie par heure, mais pouvant être porté au dotible et même au delà. » Poiu' établir des proportions suffisamment larges, on admit que le nombre des personnes présentes dans la salle pouvant s'élever à mille au plus, il y aurait des circonstances où le renouvellement de l'air devrait at- teindre le chiffre de 3oooo mètres cubes par heure pour la salle, et celui de loooo à i5ooo mètres cubes pour les salons. » C'est d'après ces bases, et en admettant pour les vitesses d'admission et d'évacuation les limites que l'expérience m'avait précédemment conduit à indiquer, que M. Tresca, rapporteur de la Sous-Commission, a calculé et que nous avons fixé à l'architecte les proportions des orifices d'admission et d'évacuation, ainsi que celles des galeries et des cheminées correspon- dantes. » D'une autre part, la température normale à maintenir dans la salle pendant la saison du chauffage étant, d'après l'expérience, fixée en moyenne à 20 degrés, de même que celle de l'air nouveau à admettre, il a été facile de déterminer la puissance calorifique maximum des appareils de chauffage. » Enfin, la Commission a doiuir, pour ces appareils, la préférence aux calorifères en briques creuses, dont des expériences antérieures nous avaient (8) permis d'apprécier le rendement calorifique et qui, ne renfermant, pour ainsi dire, aucune partie importante en métal, sont exempts des inconvé- nients que l'on reproche, non sans raison, aux calorifères métalliques. » Nous compléterons ces indications, en ajoutant que, conformément aux principes que nous avons admis comme règles à suivre pour la ventila- tion des lieux habités, l'évacuation de l'air vicié a lieu, pour la salle, par les gradins et le planum, pour les tribunes par le panneau inférieur des portes, et pour tous les autres locaux par des orifices disposés sur le sol, et que l'admission de l'air nouveau se fait dans la salle au-dessus de la corniche circulaire et du jjroscénium rectiligue qui domine le bureau, ainsi que par une partie des caissons du plafond, dans la salle des Conférences par son plafond vitré, dans la salle du Trône et dans le vestibule de la bibliothèque vers leurs parties supérieures, et dans le reste seulement des salons et des couloirs à fleur du sol. » Après cette description sommaire, que nous pouvons compléter verba- lement devant l'Académie par l'examen des dessins mis sous ses yeux, nous allons faire connaître succinctement les résultats obtenus. » Observations des températures. — Des thermomètres, comparés entre eux et au nombre de plus de quarante, ont été répartis dans tontes les parties du palais soumises à l'action des appareils de chauffage et de ventilation. » Tous les jours à 9 heures du matin, à midi, à 2 heures et à G heures du soir, on a relevé les températures, ainsi que les consommations do com- bustible, et des Rapports réguliers, dont on met des originaux sous les yeux de l'Académie, ont été fournis en double expédition. » Tous constatent : » J" Que, pendant la saison du chauffage, il a toujours été facile d'éta- blir dans la salle et dans tous les salons une température uniforme et constante de 18 degrés, en moyenne, à l'ouverture des séances, quelle que fût la température extérieure. Ces tableaux montrent aussi que, pendant les mois d'hiver, où la température extérieure est descendue, à l'heure des séances, jusqu'à — 6°, 7, celle de la salle ne s'est élevée, à la fin des réu- nions, que d'un ou deux degrés au-dessus de sa valeur à l'ouverture. » 2° Que, pendant les journées de températures douces, d'hiver ou de printemps, où le thermomètre marquait à l'extérieur ii\°,l\, en moyenne, pendant les séances, la température de l'air admis a été réglée à 19 ou 20 degrés, et que celle de la salle n'a varié que de 18 degrés à l'ouverture, à 21 ou 22 degrés à la fin des séances les [)lus nondjreuses. ( 9) » 3° Que, clans l'été, quand la température extérieure, à l'henre des séances, était de 20 à 21 degrés, celle de la salle n'a varié que de 18 degrés à l'ouverture, à 24°, 7 à la fin des séances. » 4° Qi^ie, dans les journées les plus cliandes des mois de juin et de juil- let où la température extérieure, à l'heure des séances, s'élevait en moyenne à 28 degrés et parfois plus haut, les températures intérieures ont été infé- rieures aux températures extérieures en moyeiuie : Juin. Juillet. ,, l il l'ouvciture des séances de.. . 5,3 3,T Dans la salle. • • . , ^ , . , / o ( a la fin des séances de 4 >9 ■'lO \ à l'onverture des séances de. . . ^,8 3,3 Dans les tribunes ,,,,.,, , / , ( a la lin des séances de. 4'4 ->" )) 11 y a lieu de faire remarquer que les séances de juin et surtout celles de juillet avaient attiré une affluence exceptionnelle de public, et que la salle complètement pleine contenait plus de mille personnes. M Quant, aux salons et à leurs dépendances, la température s'y est main- tenue à 5 ou 6 degrés au-dessous de celle de l'air extérieur. » Influence des condnits souterrains sur la temjiérulure de l'air ajjluent. — En rapprochant les observations d'été de celles de l'hiver, on voit que, tandis que, dans la saison froide, la circulation de l'air extérieur dans les galeries souteraines peut élever sa température de 5 et même de 8 degrés, il se produit l'été un effet inverse et que l'air extérieur chaud qui parcourt les galeries s'y rafraîchit de 9 et même de 10 degrés. » Mais, si l'hiver on peut profiter de réchauffement de l'air, il ne serait pas possible dans la saison d'été d'utiliser entièrement son rafraîchissement, car, alors que la température extérieure est voisine de 3o degrés, il serait imprudent d'introduire de l'air à la température de 20 degrés seulement. Il paraîtrait et serait en réalité beaucoup trop frais. n II faut, en pareil cas, ce qui peut |)araître singulier et ce qui a été ce- pendant nécessaire pour quelques journées du mois de juin 1870, échauf- fer légèrement l'air introduit. » Un autre moyen, que nous nous étions ménagé et qui nous a également réussi, a consisté dans l'ouverture de portes auxiliaires à une certaine hau- teiu- de la colonne d'air nouveau, par lesquelles on introduisait de l'air pris dans les parties supérieures de l'édifice et qui se mélangeait avec celui qui venait des galeries souterraines. » Jccroissement nécessaire de racLivilé du fojer d'appel pendant Celé. — L'élévation de la température extérieure exige, comme ou le sait, que C. R., 1871, i" Semestre. (T. LX.X111, N» 1.) ^ ( 'o ) celle de la cheminée d'appel croisse en même temps, afin que l'excès de la seconde sur la première reste à peu près constant et ordinairement de 20 à 25 degrés. Pendant le mois de juillet 1870, qui a eu huit journées très- chaudes, dont la température moyenne, pendant les séances, était de 28°, 8, il a fallu, pour obtenir une évacuation de 18875 mètres cubes par heure, maintenir la température de la cheminée d'appel à 60", 2 environ, ce qui correspond à un excès moyen de 3i'',4- » liijluence de la continuation de la ventilation pendant les nuits d'été. — L'on a cherché à s'assurer s'il y aurait avantage à prolonger une venti- lation active pendant les nuits d'été, dans la vue d'obtenir pour le jour une température plus modérée. L'avantage obtenu n'a pas paru assez grand pour motiver la dépense de combustible qui en résulterait, et il a semblé suffisant de commencer, dès le matin, à faire fonctionner la ventilation. » Du renouvellement de l'air. — En nous donnant une grauile latitude pour amener au chiffre élevé de 45ooo mètres cubes le volume d'air évacué, nous nous étions réservé les moyens de le restreindre et de le répartir selon les indications que nous fournirait l'observation des effets produits. » Nous ne nous étions pas dissimidé qu'outre les difficultés jihysiques inhérentes à la condition de celte répartition uniforme, à peu prés impos- sible, de l'air nouveau affluent avec une certaine abondance, nous ne pourrions eu éviter d'une tout autre nature, provenant de la composition d'une assemblée, dans laquelle se trouvaient réunis des hommes d'âges, de tempéraments, de constitutions, de caractères différents, mais presque tous également enclins à réclamer, d'une manière plus ou moins absolue, satis- faction pour leurs désirs et leurs convenances à ce sujet. Quelque préparés que nous fussions, d'une paît, à tenir compte des observations réellement fondées qui nous seraient adressées et, d'une autre, à négliger celles qui nous ijaraîtraient nuisibles à l'ensemble du service et des résultats à obtenir, nous devorjs dire que nos prévisions ont été grandement dépassées. » Les susceptibilités, les délicatesses physiques de plusieiu's Députés, qui scndjiaient s'être donné pour mission spéciale d'observer ou ne décou- vrir partout des courants d'air, des excès ou des abaissements de tempéra- ture, ont mis à une rude épreuve le sang-froid et la patience de notre col- lègue M. Ti'esca, dans l'accomplissement de la mission (dont il avait bien voulu se charger avec son fils, M. Alfred Tresca, ingénieur civil) de surveil- ler et de régler la marche du service. » Folunies d'air évacués el inlroiluits. — Outre les observations de tem- ( tl ) pérature dans toutes les parties du palais soumises à l'action dos appa- reils, il en a été fait d'autres sur les volumes d'air introduits et évacués à l'aide d'anénomètres disposés à cet effet; mais, avant d'en faire connaître les résultats, nous allons indiquer ceux qui sont relatifs aux prétendus courants d'air, dont quelques députés se croyaient sans cesse fondés à signaler l'existence. » Pour cette constatation, nous avons employé le moyen le plus sen- sible dont il nous fût possible de disposer, la flamme de bougies allumées, réparties concentriquement à trois hauteurs diverses, au bas, au milieu et au sommet des gradins, et sur cinq directions rayonnantes de l'hémicycle, deux aux extrêmes, une au centre et deux intermédiaires. » Toutes les fois que les dispositions prescrites et que la marche ordon- née pour le service ont été suivies, l'observation a montré que, dans toutes les parties de la salle et à la place même des membres qui se plaignaient le plus souvent des mouvements de l'air, la flamme des bougies restait constamment immobile et verticale. » Ce résultat a été, en particulier, constaté le 3o avril 1870, en présence de l'honorable M. Buffet, qu'une circonstance fortuite avait amené dans la salle et qui a bien voulu assister à nos observations. » L'on admettra donc sans peine que, dans la salle des séances du Corps législatif, les courants produits par le renouvellement de l'air devaient être regardés comme insensibles. Telle était, du reste, l'opiinon de la plu- part des membres de l'assemblée. » Mais un point sur lequel cette opinion était unanime, c'est que le renouvellement de l'air, restreint même au volume de i5ooo mètres cubes par heure, suffisait pour soustraire les membres de l'assemblée à ce malaise indéfinissable que l'on éprouve si souvent, dans les lieux de réunions nombreuses non ventilés, par l'action des miasmes insalubres, produits de la respiration et des émanations cutanées. » Ce résultat hygiénique est assez important, et il peut exercer sur la santé, sur le bien-être, on pourrait même dire sur la liberté d'esprit des membres de l'assemblée, une influence assez salutaire, pour permettre de faire abstraction des délicatesses un peu exagérées de certaines organisa- tions particulières. )) Enfin il résulte de l'ensemble de toutes les observations, que dans la salle même des séances et dans celle des Conférences, au lieu des courants d'air entrant si désagréables que l'on éprouvait antérieurement, il se pro- duisait des sorties légères. 2.. ( 12 ) » Il en résulte, pour l'art de la ventilation, cette conséquence importante que, par les dispositions jirises et par les proportions adoptées, le principal inconvénient reproché à la ventilation par appel, celui des rentrées d'air, a été complètement écarté. » 236). Résttltats relatifs à Cévacualion de Vair vicié et de l' introduction de l'air nouveau. — 11 nous reste à faire connaître les résultats observés rela- tivement au renouvellement réel de l'air. » De premières observations, faites en octobre 1869, avant l'ouverture de la session, en opérant sur les galeries et sur les passages complètement ouverts, nous avaient montré qu'avec un feu très-modéré dans la cheminée d'appel le vohuiie d'air évacué par cette cheminée pouvait s'élever à plus de 60000 mètres cubes par heure, ce qui dépassait de beaucoup celui de 45ooo mètres cubes, que nous avions adopté comme lui maximum. » Mais l'examen attentif du mouvement de l'air dans la salle nous avait aussi montré qu'il serait nécessaire de rester beaucoup en deçà de cette limite, et nous conduisit à restreindre considérablement, par des cloisons mobiles, les galeries principales d'évacuation de la salle. » Après cette restriction, les volumes d'air évacué se rapprochaient beaucoup de ceux qui avaient été admis à l'origine, comme le prouvèrent des observations faites en novembre i86g, et dont nous donnons ici les lésultals. Observation des volumes d 'air évacué par heure. \ plus 2009""' pour la ilieminée / (ie la salle (les Conférences. Salle, tribunes, Dalos. escaliers et couloirs. Salons. Tiital. 869, novembre 12.. . . 28364""^ 1 0 1 20""^ 32484"' • 21. 2g556 9684 89240 19., • • 27999 18428 4652 7 Moyennes. , . . 2863q 12744 4'4i7 ( plus 2822""^ du vestibule d'en- ( trée du public. M Ces voliHiies moyens corre.'^pondaient pour la salle à un renouvelle- ment complet de l'air effectué, 2,^2 fois par heure; ce qui était beaucoup plus que suffisant, surtout pour la salle. » Aussi, en tenant compte attentivement des impressions signalées par MM. les Députés, nous fûmes promptement conduits à limiter à 1 /| 000 ou I 5 000 mètres cubes environ, pour les saisons d'hiver et de printemps, le volume d'air à évacuer, |)ar heure^ de la salle, et à donner des instructions pour le maintenir dans le voisinage de ces limites par une conduite con- ( I^) venable du foyer d'appel et par la manœuvre des registres disposés à cet effet. » L'on aura une idée de la régularité à laquelle on a pu y parvenir par les chiffres consignés dans le tableau suivant : Observations des volumes d'air évacué de la salle en février 18'jo. 5 FÉVRIER. 7 FÉVRIER. 8 FÉVRIER. 9 FÉVRIER. HEUR as VOLUME HEUP.ES VOLUME HEURES VOLISIE HEURES VOLUME des évacuii des évacue des éyacué des évacué ubservaliODS. par heure. oliservalions. par heure. ohserTalions. par heure. observalloDS. par heure. h m h m me Il m h m me Il m h m rat h m h m DlC 2./|5 à 3.16 .fi6.',4 ■2 . 2 a 2.17 16 G44 2. 1 à 2.57 15 384 2.16 à 2.27 '9294 3.16 à 3.5i ■7539 2.17 à 2.59 15782 2.57 à 3.3o 13 362 2.27 à 2.41 17G39 3.54 à 4.34 i5 iS5 2.59 à 3.36 14227 3.3o à 4- 7 i3 2g5 2.41 à 3.16 19 '97 4.34 à 5.16 14 622 3.36 à 4.36 12599 4. 7 à 4.40 i3 3C2 4.54 à 5.11 18491 5.14 à 5.54 14356 4.3G à 5. 3 1342S 4.40 à 5. 5 5. 5 à 5.3o 13 i3o 14 323 5.i3 à 5.42 16876 Moyennes.. •S'iCg ■ 4 608 1 3 804 18419 » L'on voit, par ces résultats, que, malgré les influences extérieures di- verses qui peuvent agir, telles que l'activité du foyer d'appel, les variations de la température extérieure, etc., il a toujours été possible, dans une même journée, de limiter suffisamment les variations d'énergie delà ven- tilation. » Feiitiliilion de prinlcmps el d'été. — Nous avons montré précédem- ment que, par l'effet du renouvellement de l'air, il avait été possible de renfermer dans des limites convenables la température intérieure de la salle. Quant aux volumes d'air introduits et évacués, nous avons dû les restreindre aussi dans des limites assez modérées par suite de l'impression- nabilité des personnes, et nous n'avons pas cherché à excéder notablement le chiffre de 1 8000 mètres cubes par heure, pour la salle, quoique parfois, et sans qu'on s'en plaignît, ils aient atteint et dépassé celui de 20000 mètres cubes. » Nous ferons remarquer que la somme des sections de passage ménagées pour l'admission d'un volume d'air, évaluée au maximum à 3oooo mètres cubes par heure, ayant été en réalité de 17™'', 91, la vitesse moyenne d'in- troduction, lorsque le volume à admettre était réduit à ■ 5ooo mètres cubes ( i4 ) par heure ou 5 mètres cubes en i seconde, n'était plus que de o'", a8 en I seconde pour cet air qui débouchait à \6 mètres environ de distance des personnes. » C'est ainsi que, pendant les journées très-chaudes des 19, 20 et 21 juil- let 1869, le volume d'air moyen évacué de la salle seule s'étant élevé à 18785""^ par heure ou 5"'^, 218 en i" la vitesse moyenne d'introduction n'a été que de 17", gi par iieiire ou o'",2g en i" et par conséquent insensible pour des personnes placées à plus de 16 mètres de distance du débouché. » En résumé, celte vaste application des principes et des règles que nous avons exposés précédemment au chauffage et à la ventilation du Corps lé- gislatif montre ; » 1° Que l'ensemble du palais comprenant : La salle des séances, les tribunes, les vestibules, les couloirs et les escaliers, Jont la capacité cubique s'élève à n 354'™ Huit salons, avec leurs galeries de communication, présentant une capacité de. 89S8 Total 20342""^ dont tontes les parties étaient maintenues en communication permanente, par l'absence complète ou par l'ouverture presque continue des portes, a pu être ventilé par un renouvellement complet de l'air produit une fois et demie et deux fois par heure, à l'aide de l'appel déterminé par une setile cheminée. » 2" Que l'énergie de cette ventilation a pu être variée dans des limites très-étendues, selon les saisons et les besoins, en même temps qu'elle a été répartie convenablement aux divers locaux. » 3° Que cette abondante circulation d'air a été obtenue, sans qu'à au- cune des portes de communication des divers locaux on éprouvât jamais l'action de ces courants d'air, que l'on ressentait précédemment et que l'on reproche, avec raison, à d'autres dispositions de ventilation par appel. » 4° Qu'en ce qui concerne en particulier la salle des séances et le salon des Conférences, on a presque toujours constaté que l'ouverture des portes déterminait plutôt de légères sorties que des rentrées d'air, ce qui s'accor- dait d'ailleurs avec les observations directes faites pour la salle sur les vo- hmies d'air introduits ou extraits; les premiers étant supérietns aux se- conds. ( i5 ) » 5° Que, pour la saisou d'hiver, les calorifères eu briques creuses, pour- vus de leurs chambres de mélauge d'air frais, ont toujours suffi au chauffage, en ne fournissant dans la salle que de l'air à une température que l'on a réglée à 20 degrés environ, pendant la durée des séances. » 6" Qu'au printemps et par les températures modérées de l'été, il a été facile de maintenir dans la salle celle de 18 degrés à l'ouverture des séances les plus nombreuses et d'en limiter l'accroissement vers la fin à 2 ou 4 de- grés au plus. » 7° Qu'en été, pendant les journées les phis chaudes, il a été possible de maintenir la température intérieure de la salle à plus de 3 degrés, et celle des tribunes à 2 ou 3 degrés au-dessous de celle de l'air extérieur. » 8° Que ces résultats ont été obtenus par des dispositions simples, à l'aide d'une seule cheminée d'appel pour l'évacuation et d'une cheminée d'introduction pour la salle, sans recourir à l'emploi d'aucun appareil mé- canique. » 9° Qu'à l'aide d'appareils électriques, réunis dans un même cabinet, situé au rez-de-chaussée, dans lequel se trouvent aussi les manoeuvres des registres régulateurs, un seul agent peut facilement constater et faire varier, selon les besoins, la marche des températures et celle de la ventilation, et obtenir partout la régularité voulue. « ANATOMiE viÎGliTALE. — Remnr(jiies sur l'orvjine des leulicelles ; par M. A. ïrécul. « Guettard [Mém. de L'Acad., i'j[\5, p. 268) avait nommé glandes leiili- culaires les petites éminences auxquelles A. P. de Candolle substitua avec raison, en 1826, le mot tenlicelles, parce qu'il ne leur reconnut pas les carac- tères d'une glande [Ann. se. nal., t. VU, p. 8). Il pensa que les ienticelles sont aux racines ce que les bourgeons sont aux branches, c'est-à-tlire des points de la tige où le développement des racines est pré[)aré d'avance. » M. Mohl a fait voir, eu i832, qu'il n'en est point ainsi, et, en i83(), il traça dans les lignes suivantes la définition des Ienticelles [Fcnn. Sclirift, 1845, p. 236) : « Les Ienticelles sont une formation partielle de liège, qui » ne sort pas, comme le vrai liège, de lu surface du parenchyme cortical » externe, mais qui doit son existence à une excroissance du parenchyme » cortical mierne. » » Dans la même année i836, M. Unger, sollicité peut-être par l'idée de M. de ^larlius, qui supposa que les cellules contenues dans les fossettes ( '6 ) de la tige des Cyathéacées pouvaient être utiles à la fécondation, admit une analogie de nature entre les fossettes de ces Fougères, les sorédies des Lichens et les propagules d'autres végétaux cryptogames. Sous l'influence de cette hypothèse, il fut porté à considérer les lenticelles comme un essai de la nature pour continuer la formation de ces propagules sur l'écorce des Dicotylédones {Flora, t. XXXVIII, p. 6o3), et, à l'appui de cette manière de voir, il invoqua l'état de désagrégation des cellules externes des'lenticelles, et, de plus, il assura, d'après l'observation de jeunes pousses de Prunus Padus et de S/ringavulgaris, que les lenticelles naissent sous les places d'abord occupées par des stomates peu nombreux. Dans une courte Note publiée l'année suivante, M. Unger, bien qu'il ne nomme que VUlmus suberosa et le Bignonia Catalpa, dit avoir vérifié sur un grand nombre d'arbres et d'arbris- seaux que les lenticelles sont produites partout où il existait auparavant un stomate {Flora, 1837, t. XXIX, p. 236). » En i838 {Aphorismen zur Anal, und Physiol. der Pfl., p. 16), M. Unger, sans abandonner tout à fait son opinion, mais sans nommer les stomates, fait lui pas vers l'avis de M. Mohl. Il dit, en effet, que « les lenticelles sont » des organes de la respiration oblitérés, dans lesquels une excroissance » de cellules apparaît comme une formation partielle de liège, et elle rap- )) pelle, par le relâchement de ses utricules, la formation des gemmes les M plus simples, qui tendrait à se continuer sur les tiges des Dicotylé- » do nés. » » M. Unger ne s'est |)as arrêté là. Poussé sans doute par le sentiment de l'inexactitude de la dernière partie de cette définition, il abandonna avec elle la première partie, en 1840, dans son Mémoire, Ueber den Bau und das Wachstimm des Dicot^ledoneti-Stammes, publié à Saint-Pétersbourg, et ensuite dans ses Grundzitge der Botanik, édités à Vienne, en i843, en collaboration avec Endlicher. Dans ce dernier ouvrage (p. 99), M. Unger, supprimant à la fois ce que sa première opinion contient d'erroné et de vrai, se rallie en partie à l'avis de M. Mohl, qu'il modifie toutefois notablement, puisqu'il se borne à considérer les lenticelles comme dues à des excroissances par- tielles du périderine, limitées à de petites places, sous la forme de proémi- nences vcrruqueuses. » A cette manière de voir ont adhéré MM. "Willkomme {Anleit. zwn Stud. deriviss.Bol., j854, p- i35) et Schacht {Lelirb. der Anat. und Plijsiol. der Gew., i855, t. I, p. 29$), qui regardent les lenticelles comme des saillies vcrruqueuses du liège. » MM. Meyen, Schleiden, Ad. de Jnssieu, Lemaoùt et Decaisne ont émis ( 17 ) diverses opinions, que le défaut d'espace ne me permet pas de reproduire. Ach. Bichard [Elém. de Bot., 1846, p. 71) paraît avoir entrevu l'apparition des lenlicelles à des places où il existait auparavant un stomate. » Enfin, dans ces dernières années, M. Ducliarfre [Elém. de Bot., 1866, p. i6r) et M. J. Sachs [Lehrb. der Bot., 1870, p. 89), tout en rappelant la première assertion de M. Unger, se rangent à l'avis de M. Mohi. » L'assertion de M. Mohl, que j'ai citée plus haut, renferme-t-elle toutes les notions sin* lesquelles doit être établie la définition des lenticelles? Je n'hésite pas à répondre que non : 1° parce qu'il faut levenir à la première observation de M. Unger, en la débarrassant de l'hypothèse qui assimile les cellules superficielles des lenticelles aux propagides de végétaux infé- rieurs; 2° parce qu'il n'est pas rigoureusement exact de dire que les lenti- celles sont une excroissance du parenchyme cortical interne. » Exaininons d'abord le premier point. Dans tous les végétaux ligneux que j'ai pu examiner à un âge favorable, j'ai vu que les petites taches ordi- nairement pâles ou blanches, signalées par M. Unger, contiennent le plus souvent un stomate au milieu. Dans quelques arbres ou arbrisseaux, il en existe plusieurs sur la même tache. Ainsi, il y en a, suivant la grandeur des taches, de 1 à 5 dans le Jiujlaiis regia, 1 à 4 dans le Populiis fnstigiata, 1 à 8 dans le Populiis ontariensis, i à 9 dans le Popitlus virginiana, 5 à 16 dans le Populus cannden&is, et de 5 à 3o dans VHedern rcgnoriana. Voici une cin- quantaine d'autres espèces dont chaque tache n'est pourvue que d'un seul stomate : Populus nigra, albn ; Platanus occidenlnlis; Prunus Padus, Malialeb; Cralœgm o.vyacantha, pyrijormis; Coloneaster nffuns ; Rhainnus Fnmgnla, lali- folius; Zizjphui saliva ; Acer catnpestre, pseiutoplatanus; Pavia inacrophylla ; Msculus Hippocastnnuin ; Syr'mqa vulgaris; Forsythia suspensa; Phillyrea la- ti/olia, média; Ligustrurn juponiiiiin, vulgare ; Catalpa syringœjolia, Bungei ; Gymnoclndus cauadensis; Slyplinolobium jajionicum, Gledilschia Iriacantlins, monosperma ; Fraxinus pubescens; Diospyros jiubesrens; Uhniis campestris ; Moi us nigra, alba; Ficus Carica; Viburnum cotinijolium, Lenlago, pyrifolium ; Samhucus nigra; Tilia plalypbylbi, rorallinn ; Ilc.x aquijolium; Pislacia Teie- binthus; Cornus alba; Carya olivœformis; Mncropiper e.xcelsuni; Alnus arguta; Oslrya virginiana; Belula dalecarlica; Corylus Avellana, tubulosa; Ouenus Li- bani, fastigiata ; Salix pontederana, viniinalis, japonica, lanceolata. » Sur presque tous ces végétaux le stomate s'aperçoit facilement; il est même quelquefois très-grand. Sur d'autres espèces il faut le chercher avec attention, ou parce qu'il est altéré de bonne heuie [Pavia niacrnslucliya, etc.), C. R., 1871, ifï Sei)H!ilir. (T. LXXlll, ?«" I.) ^ ( i8 ) on parce qu'il n'existe pas sur les taches les plus jeunes. Ainsi, sur les pousses vigoureuses de Car/a oiivœformis, Corylus tubulosa, Ulmiis cmnijestris, Rliom- nus Frangula, Acer campeslre, Prunus Padus, etc., on pourra ne pas trouver de stomate sur les taches les plus jeunes du rameau en voie d'accroisse- ment, mais on en verra certainement sur les taches plus âgées. » Ces lâches sont quelquefois rares [Utmus campestris, Ostrya virginiana. Ficus Carica), et il est assez singulier de voir les stomates répartis sur un as- sez petit nombre de points de la surface des rameaux. Dans les Salix vimina- lis,japonica, lanceolata, par exemple, il n'y a parfois qu'une tache de chaque coté, un peu au-dessous de l'insertion des pétioles : le plus souvent peut- être il n'y en a que d'un côté en cet endroit, et assez rarement quelques- unes sur d'autres ])oints que ceux-là. Sur le Salix ponledernna, celles qui sont éparses sur les autres parties du rameau sont plus fréquentes. Sur le Ficm Carica, il y a de 8 à lo ou 12 taches blanches un peu au-dessous de chaque feuille et de sa stipule, et ces taches sont disposées à peu près sui- vant tnie ligne parallèle à l'insertion de ces organes; il y a en outre quel- ques taches éparses sur d'autres points du mérithalle. Sur le Sambucus nic/ra, les taches sont reparties dans les cannelures creuses longitudinales. Sur le Coloneasler affinis, les taches sont nombreuses et assez également dis- tribuées sur le rameau, et chacune d elles produit une petite lenticelle. » On ne saurait douter, après un examen un peu attentif, que dans les cinquante-six espèces que je viens de nommer, et qui ont été prises à peu près au hasard, chacune des taches porte un stomate dans sa région moyenne. » Voyons maintenant comment les lenticelles naissent au-dessous d'elles. » Ces taches le |ilus souvent blanchâtres, quelquefois rouges ou roses avec u!i point blanc au milieu [Syringa vulgaris, Pislacin TerebitUlius, Ligiis- tidin japonicuni, Cornus alba) s'élèvent plus ou moins au-dessus de la surface du rameau, en petites éminences circulaires, elliptiques ou oblongues ayant les extrémités aiguës ou plus rarement obtuses (1). M Des coupes transversales font voir, sous le stomate, un parenchyme vert dans les Catalpa syringœfolia, Bungei, Juglans regia,Syringa vulgaris. Dans le Sambucus nigra, les cellules les plus voisines du stomate sont pau- (i) Je crois devoir iiirntionner ici les singuliers processus piliformes qui on t valu ;iii Pi- lodendron cnniprs son nom spécifique, et qui ont constamment à leur extrémité un 011 deux stomates. L'axe de ces appendices grêles est d'un tissu lâche et assombri par les gaz qui le traversent. ( 19) vres en chlorophylle, mais celles qui sont autour et au-dessous d'elles en sont Irés-riches. Dans nombre de végétaux le tissu le plus proche du sto- mate est tout à t'ait incolore. Dans les Popuhts canadensis, onlariensis, Salix pontederana, viminnlis,japonica, etc., ce pnvenchymp. incolore est relative- ment très-développé. » Que ce tissu voisin du stomate et de la cavité dite respiratoire soit vert ou incolore, il est toujours imprégné de gaz, et c'est surtout à la présence de ce gaz que la tache doit son aspect blanchâtre. Dans quelques c;is, le tissu ainsi assombri parles gaz va en s'élargissaiit de dehors en dedans à travers le parenchyme vert de l'enveloppe herbacée [Jiujiaiis regia, Popnltis onlarieiisis). M Sur les côtés de ce tissu vert ou incolore placé sous le stomate, il y a ordinairement sous l'épidernie, la couche bien connue, de quelques ran- gées de cellides à parois irrégulièrement épaissies, et qui contiennent des grains de chlorophylle eu quantité variable. Dans le Sambiiciis uigrn, ce tissu occupe les parties saillantes des rameaux. Dans le Macropiper cx- cehum il y a une couche de tissu fibroïde, avec granules verts rares, située à cjuelque distance de l'épiderme, dont elle est séparée par quatre ou cinq rangées de cellules parenchymateuses. Cette couche, comme le tissu à cel- lides épaissies subépidermique des cas précédents, est interrompue vis-à-vis des stomates, de manière à permettre au parenchyme vert sous-jacent de communiquer avec l'air atmosphérique par l'intermédiaire de ces stomates. » Quand les proéminences que surmontent les stomates sont arrivées, avec le rameau, à un certain développement, les cellules externes brunis- sent. Quelquefois l'épiderme est détruit de très-bonne heure [Fraxinus pu- bescens^ Snmbucus nigra) ; d'autres fois il persiste encore avec le stomate sur des protubérances qui sont dans leur deuxième année (//ex aquifolium). » Ordinairement, au moment où les cellules externes commencent à se colorer en brun, les cellules sous-jacentes se multiplient par division, et elles donnent assez fréquemment lieu à un tissu lâche, de cellules plus ou moins arrondies, quelquefois allongées radialement en ellipse {Sombucus nigra, Acer pseudoplalanus^ Oslrya virqiniana), mais souvent ces cellules, plates au début et en séries radiales, deviennent ensuite seulement globu- loïdes, ou bien elles conservent l'aspect subéreux. » Tantôt cette multiplication cellulaire s'effectue au-dessous des stomates avant que le suber ou péritlerme commence à se développer sous les autres parties de l'épiderme ( Frnxinus pubescens, Catalpa Bungei, Que nus Libaiii^ Sanibiicus nigra, Ligustrum japoniciiru, Viburnuin Lentago, Gleditscbia tria- 3.. ( 20 ) canlhos, Titin coinllino, elc). Tantôt le développement du péridernie est à peu près simultané (Juglnns regia, Lùjustntm vulgare, Phillyren lalijolia, Ulmiis camiiesiris, Moins alba, eic). Chez d'autres plantes, l'apparition dn périderme est très-tardive. Dans VIlex aquifoliuin je n'en vois que sur les rameaux de deux à trois ans, et, sut- le Cornus allia, je ne le vois apparaître, comme je le dirai plus loin, qu'à la base d'un rameau de trois ans. )) Sur quelques végétaux, le développement tardif du périderme fait que les |)rotubérances lenticellaires sont, dans leur jeunesse, entourées d'une aréole très-remarquable, quand la multiplication cellulaire s'effectue sous l'épiderme seulement jusqu'à une petite distance autour des taches primitives. Ces aréoles sont vertes sur les pousses vigoureuses des Tilia cornllina, Ainus an/ula, rouges sur les jeunes rameaux du Cornus alba (i). )) Quelquefois, en opposition avec les cas précédents, le développement subéreux est plus tardif sous la leiiticelle que sous les autres parties du rameau [Populus ennademis, onlariensis, etc.). » Dans ces Populus et dans les Salix pontederann , vlminalis, lanceo- lala, etc., le tissu incolore placé sous les stomates a, ainsi que je l'ai dit, une épaisseur relativement considérable : il s'étend dans les Populus cann- densis et niyra jusqu'au tiers environ de l'enveloppe herbacée. Dans le Salix japonicd je lui trouve o""°, 19 de profondeur et 0'°", sS de largeur ou hauteur. Comme la multiplication cellulaire subéreuse s'opère sur le pour- tour interne de ce tissu incolore, il eu résulte que, dès leur début, les len- ticelles sont assises profondément dans l'écorce. Au contraire, quand ce tissu incolore est peu développé, ou quand il n'y a sous le stomate que des cellules vertes, la multiplication cellulaire est, dans le principe, beau- coup plus superficielle. » Dans les Pinllyrea lalijolia , média, Lii/uslrumjaponicuni, Viburnwn coti- nijolium, la base des lenticelles des rameaux d'un ou deux ans repose sur un parenchyme vert saillant, plus élevé que la face interne du périderme des parties environnantes, ou bien il est au moins de niveau avec lui. Dans quelques cas ce parenchyme vert est plus haut que la surface même de l'épiderme des parties voisines (2). (ij Sur un beau scion de ]Macropi]>cr r.rrc/sitin, le tissu cenlriil des jruiies lenticelles, de- venu brun-noirâtre et comme marbré, vu à la loupe, esl enlouré d'un étroit liseré l)lanc. (21 Je ne m'occupe jias, dans celle coin le Noie, de l'état de l'insertion des lenlicelles et de leur profondeur à dilférenis âges, cet ordre de faits étant le plus facile à observer et le mieux connu. ( ai ) » Il est encore à remarquer que ce parenchyme vert placé immédiate- ment au-dessous de la lenticelle est, dans les plantes que je viens de nom- mer, plus riche en chlorophylle que dans tonte autre partie de leur écorce. La chlorophylle augmente de même sous les lenticelles du Liyustrum vid- (jare. » De plus, les cellules des lenticelles sont souvent plus petites que celles du suber ou du périderme. Je les ai trouvées telles dans quantité d'espèces, et en particulier dans les JEsculus Hippocaslanum, Catalpa Buncjei, Phillyrea lalifolia, média, Qiierciis fnslic/iata, Viburnwn Lenlatjo et colinifoUum. La ressemblance des deux formations subéreuses était au contraire assez pro- noncée dans le Vibumum pyrifoluim. )) La constitution des lenticelles, d'un tissu peu dense à l'extérieur, et en relation avec le parenchyme vert aux dépens duquel elles multiplient leurs cellules, à quoi s'ajoute encore l'obscurcissement notable du tissu des len- ticelles par l'interposition des gaz, semble autoriser à considérer celles-ci (avec MM. Unger, Meyen et Schleiden) comme servant à la respiration. » Pourtant, je ne crois pas que les lenticelles aient ^owr fonction spéciale des phénomènes se rattachant à la respiration, d'abord jiarce que les cel- lides subéreuses ou du périderme sont quelquefois occupées par des bulles gazeuses [Phillyrea lalifolia, média), ensuite parce que les lenticelles me pa- raissent avoir surtout pour objet de protéger les tissus de l'écorce mis à nu par la rupture de l'épidernie. Je me crois d'autant plus autorisé à le penser que dans un scion vigoiu'eux d'Acer pseudoplatamis, sous toutes les lenti- celles duquel la formation subéreuse était imparfaite, les tissus corticaux voisins noircissaient, étant en voie d'altération. » On doit se rappeler en outre que, dans maintes circonstances, il se forme du liège au-dessus des tissus qui sont menacés de destruction. Sur les rameaux des Cornus alba et serirea, chez lesquels la production subéreuse est très-tardive, le liège n'apparait d'abord qu'au-dessous des crevasses de l'épiderme, et ce n'est que par la multiplication de ces cre- vasses que la couche subéreuse devient continue, de sorte que, quand les premières crevasses sont Irès-courtes, conmie je l'ai vu sur un rameau de deuxième année du Cornus sericea, elles ont l'aspect de lenticelles. » A la partie inférieure des rameaux de l'année du Sureau, il y a de très- petites excroissances subéreuses qui ne paraissent pas être nées sous un stomate, comme les lenticelles les plus grandes de ce rameau; elles sem- blent avoir été produites par la modification du tissu de la base renflée de poils tombés; mais à cet égard il faut noter que de telles éminences, mal- ( 22 ) gré leur forme arrondie, ne doivent pas être confondues avec les lenticelles nées sous les stomates, parce qu'elles ont une origine différente et qu'elles ne peuvent rien protéger, attendu qu'elles sont nées sur une surface corti- cale déjà pourvue d'une couche continue de périderme. » Ce sont sans doute ces tout à fait ])etites éminences subéreuses qui ont inspiré à M. Germain de Sainl-Pierre la définition suivante : « Une lenti- » celle est donc luie hypertrophie locale du tissu cellulaire sous-épider- » mique tant de la couche subéreuse que de la couche herbacée, dont la nais- » sance est déterminée par la mise à jour du tissu cellulaire sous-épidermique » dans le point où l'épiderme a subi une perte de substance par la des- » truction d'une partie soulevée en forme d'aiguillon ou de poil non » glanduleux ou glanduleux » [Dicl. de Bot., 1870, p. 832). » Malgré l'affirmation de M. Germain de Saint-Pierre, qui rejette l'avis de M. Unger, je maintiens que la plupart et les plus grandes des lenticelles des rameaux de l'année du Sureau, observées en ce moment, et celles de toutes les plantes que j'ai nommées, naissent au-dessous des places qui étaient occupées par un ou plusieurs stomates. » Je terminerai cette Communication par quelques réflexions sur la dé- finition donnée par M. Mohl. J'ai dit plus haut qu'il n'est pas rigoureuse- ment exact de soutenir que les lenticelles sont dues à une excroissance [JFucherung) du parenchyme cortical interne. Celte expression peut être interprétée de deux manières. Elle peut dire que le tissu parenchymateux qui produit les lenticelles est une émanation du [)arenchyme placé sous la couche de cellules épaissies, et qu'il a fait éruption à travers celle-ci : ce n'est assurément pas là la pensée de M. Mohl. Ou bien elle signifie que le liège des lenticelles est produit exclusivement par le tissu placé sous la strate des cellules épaissies, et non par les cellules contiguës à l'épiderme, et qu'à caiise de cela la substance lenticellaire diffère de la substance subé- reuse vraie : c'est bien là ce qu'a voulu exprimer le savant analomiste. La conclusion n'est pas rigoureuse, parce que ]\î. Mohl n'a pas remarqué que les lenticelles commencent par la mort des cellules du parenchyme externe, et que leur multiplication utriculaire débute sous ces cellules mortes ou en voie de mourir, quelquefois même après la rupture de l'épiderme. Par conséquent le tissu lenticellaire naît dans des conditions physiologiquement analogues à celles dans lesquelles le liège se développe sous les crevasses commençantes des Cornus, par exemple, que je viens de citer. La formation des lenticelles arèolèes du Tilleul, de V Ahius arcjula et du Cornus alba le prouve également, puisque l'aréole, qui n'est qu'une extension tlu tissu ( 23 ) lenticellaire sous l'épiderme, a exactement la constitution et l'origine du liège vrai de notre illustre Correspondant. » En conséquence de ce qui précède, le terme lenticelle me paraît devoir être modifié de la manière suivante : Les lenticelles qui iiaissent sur les rameaux résultent d'une formation partielle de liège au-dessous des tissus détruits, ou en voie de mourir, qui environnent la cavité dite respiratoire, placée sous les sto- mates, laquelle formation subéreuse a pour but de protéger les tissus internes contre l'action nuisible des agents atmosphériques; mais (sur les rameaux de plantes bien rares parmi celles que j'ai nommées) il y a d'autres protubé- rances subéreuses, assez semblables aux précédentes par la forme extérieure, qui sont produites à la suite de simples crevasses de l'épiderme avant la i^aissance du liège ou du périderme (au début des premières crevasses sur le Cornus sericea), tandis que d'autres sont liées à la surface d'une couche péridermique préexistante [Sambucus nigra). » PHYSIQUE DU GLOBE. — Réponse aux observations piésentées pcn^ M. Ch-Sainte- Claire Deville, au sujet de la publication d'un Atlas physique de la France ; par M. Delaunat. « Lundi dernier, j'ai fait distribuer à tons les Membres de l'Académie un supplément au Bulletin international de l' Observatoire de Paris, contenant une sorte de programme de l'Atlas physique de la France dont nous entrepre- nons la publication. Je n'avais pas voulu en faire l'objet d'une présenta- tion à l'Académie elle-même, parce que, autant il m'est agréable de lui apporter des résultats acquis à la science, autant il me répugne de faire parade de projets dont l'exécution est à peine commencée. La distribution de ce supplément du Bulletin international à mes honorables Confrères avait pour objet d'appeler leur attention sur l'œuvre que nous entreprenons, et de provoquer leurs observations, leurs conseils, et même au besoin leur concours, pour la réalisation de cette œuvre, qui me paraît présenter une assez grande importance. M. Ch. Sainte-Claire Deville a cru devoir saisir immédiatement l'Académie d'une réclamation de priorité à ce sujet, et revendiquer la propriété littéraire de l'Atlas physique de la France. Je viens de recevoir de M. Marié-Davy, en réponse à la réclamation de M. Ch. Sainte-Claire Deville, la lettre suivante qu'il est de mon devoir de commu- niquer à l'Académie : ( 24 ) Lettre de IM. Marié- Davy h M. Delaunay, en réponse h une précédente Note de M. Cil. Sainte-Claire Deville. '< C'est avec rej,'rct, Monsieur le Directeur, que je viens vous prier de présenter en mon nom à l'Académie quelquis mots de réponse à la Note de M. Ch. Sainle-Claire Deville, insérée page 842 du n° 25 des Compte rendus. i> Les questions de personne sont toujours mauvaises à soulever dans la science; mais je ne puis laisser passer, sans les rectifier, certaines affirmations contenues dans cette Note. D'ailleurs, je ne suis pas seul en cause, puisque V Atlas physique est actuellement l'œuvre de l'Observatoire qne vous dirigez. u Je ne contesterai nullement à M. Ch. Sainte-Claire Deville qu'il ait conçu en 1847 '^ projet de faire un Atlas physique de la France. Je pourrais,'il est vrai, constater que, de 184? à i86g, vingt-deux ans se sont écoulés sans réalisation de ce projet; mais je puis affirmer que les derniers souvenirs de M. Cli. Sainte-Claire Deville ne sont pas fidèles. » C'est en i865, et non en 1869, tpie j'ai parlé pour la première fois de mon projet à M. Ch. Sainte-Claire Deville, en dinant avec lui chez un ami commun, M. Lacour. Sa ré- ponse a été que ses nombreux travaux ne lui permettaient pas de s'occujier d'une entreprise aussi importante. » Je revins à la charge un an après, environ. M. Ch. Sainte-Claire Deville voulut bien alors faire tenter par M. Renou, auprès du Président de l'Association scientifique, une dé- marche qui n'aboutit pas. » Les choses restèrent de nouveau en suspens, jusque vers la fin de 1868. Je m'adressai alors au Gouvernement, potir lui exposer mon |jlan et pour lui demander l'autorisation de faire usage de la carte de la Gaule et des cartes de l'État-major. Je reçus en réponse : u 1° Du ministre de l'Instruction publique, quatre cartes muettes de la Gaule; » 1° Du ministre de la Guerre, une lettre m'autorisant à faire prendre au Dépôt les co- pies ou photographies de cartes dont j'aurais besoin. ■> Quelques mois après, et au moment oii j'allais faire usage de cette autorisation écrite, je la conununiquai à 1\I. Ch. Sainle-Claire Deville, qui la garda en me disant que ses démar- ches auraient plus d'efficacité que les miennes. Jusque-là, IM. Ch. Sainte-Claire Deville ne m'avait communiqué aucun plan; c'est moi qui lui avais mis le mien sous les yeux et par écrit. Je ne conteste pas, je le répète, que M. Deville ait eu un projet remontant à vingt- deux ans; je parle seulement de ce qui s'est passé entre nous. » La carte photographiée par M. Demilly, que M. Ch. Sainte-Claire Deville purta cpielques ( 25 ) modifications; puis, quand vint la répartition du travail, MM. Dcvillc et Ri-nou prirent ce qui était à leur convenance, et laissèrent le reste à M. Hervé-Mangon et à moi. » Cette troisième tentative, quoique plus sérieuse que les autres, avorta comme elles, et cela bien avant la guerre et pour d'autres causes. « Du jour où j'ai vu que ma position à l'Observatoire avait acquis la stabilité désirable, j'ai repris mon projet. J'ai eu l'honneur de vous en soumettre les divisions principales, les détails devant être discutés et réglés d'un commun accord avec les commissions départe- mentales; et l'Observatoire s'est misa l'œuvre. >> La carte que M. Ch. Sainte-Claire Deville « n'a communiquée à personne », mais df)nt j'ai mis sous vos yeux cinq épreuves photographiques, qui ont été délivrées par le Dépôt de la Guerre à l'Observatoire, est actuellement entre les mains du graveur. Avant un mois, je l'espère, vous aurez pu en offrir un exemplaire gravé à chacun des membres de l'Académie. » Me sera-t-il permis d'ajouter que cette histoire de VJt/as physique de la France est, à beaucoup d'égards, colle de l'Observatoire de Montsouris. " Quant à la Note de M. Renou, elle est d'une autre nature et mérite une réponse à part. )> » D'après les explications données par M. Marié-Davy, clans la lettre que je viens de lire, on voit que les choses ne se seraient pas passées tout à fait comme le dit M. Deville dans la Note qu'il a insérée au Compte rendu de lundi dernier. Mais, pour moi, la question n'est pas là. Tout le monde recon- naît l'utilité de la publication d'iui Allas physique de la France. Or personne ne peut contester qu'il appartient à l'Observatoire de Paris de s'occuper de cette publication. C'est pour lui, non-seulement un droit, mais je dirai même un devoir. Les études relatives à la physique du globe ont toujours fait partie du cadre des travaux de l'Observatoire de Paris. L'ore;anisation de son bureau météorologique, dans lequel se centralisent toutes les obser- vations physiques recueillies sur toute l'étendue du territoire de la France, le met dans les conditions voulues pour l'élaboration d'un Atlas physique de notre pays. Personne plus que moi n'appelle de tous ses vœux la consti- tution à Paris d'un observatoire physique central distinct de l'Observatoire astronomique; mais il me semble que nous ne devons pas attendre indétini- ment la création de cet observatoire physique, dont les principaux éléments existent d'ailleurs à l'Observatoire de Paris. Notre devoir est de nous mettre à l'œuvre sans plus larder. » M. Ch. Saixte-Claiue-Bevili.e s'exprime comme il suit : « Je répondrai aussi brièvement que possible, à la lecture qui vient de nous être faite. C. K., i8;i -2' Semcslrc. (T. LWIU. ^'> 1.) 4 ( 26 ) » En ce qui concerne le projet d'un ^tlas physique de In France^, je main- tiens l'exactitude absolue de ce que j'ai dit dans la dernière séance. Je n'ai nullement revendiqué pour moi la propriété littéraire exclusive de cette oeuvre. Je n'ai eu en vue qu'un objet, et je le maintiens encore aujourd'hui, celui de réserver entiers pour l'avenir, s'il leur convenait de les exercer, les droits de trois collaborateurs à un travail commun, étudié, approfondi en commun, et amené, en commun, au point précis où tout était prêt pour l'exécution, dont les moyens étaient déjà assurés. )) Que M. Marié-Davy m'ait entretenu de ses idées à cet égard en i865, en 1 866 ou en 1869, la question n'a aucun intérêt. Je lui ai, dès lors, as- surément fait connaître les plans soumis, en 1847, '^ ^- ■'^'^^ '^*^ Beaumont, par M. Renou et moi; ma Carte des eaux douces de la France avait été pu- bliée en i85i, et je puis ajouter que, dès cette époque aussi, la Carte des eaux minérales de la France était déjà dressée, ainsi qu'en témoigne ï an- nuaire des eaux de la France, p.|3i6. » Ai-je besoin ici d'affirmer que je ne me suis pas, de ma propre autorité, octroyé, en mars 1869, la délégation que mes collaborateurs ont spontané- ment offerte à celui qui était, à la fois, leur doyen et le Président de la Commission chargée d'organiser Montsouris, Commission à 'laquelle ils appartenaient tous trois? M Ai-je besoin d'ajouter que les matières avaient été, d'un commun ac- cord, réparties entre nous, de manière que chacun des collaborateurs fût chargé de celles auxquelles il était le mieux préparé par ses études anté- rieures (i) ? » En vérité, je crois que l'Académie me saurait mauvais gré d'insister devant elle sur de pareilles questions. Mais il y a, dans la Lettre qui vient de nous être lue, un fait que je suis heureux de signaler. M. Marié-Davy y déclare, en effet, qu'il a ti'ouvé une position stable à l'Observatoire de Pa- ris, jDrès (lu Directeur actuel. Je ne puis que les en féliciter tous deux. (i) .le dépose sur le bureau de l'Académie un certain nombre de pièces, les unes officiel- les, d'autres émanant de mes trois collaborateurs et indiquant les sujets que chacun s'était ré- servé de traiter, soif, seid, soit en appelant à son aide des savants spéciaux. On y voit que sept cartes pmenient météorologiques et portant sur les phénomènes de température, de pression barométrique, de répartition de la pluie, etc., étaient confiées à M. Renou, qui en a fait, comme on sait, depuis trente ans, une étude approfondie. M. Hervé-Mnngon se char- geait aussi de sept cartes, comprenant les irrigations, l'élevage des animaux domestiques, les productions agricoles, les voies de terre et d'eau, le prix des journées, du froment, etc. A M. Marié-Davy échéaient dix-huit cartes, comprenant des sujets intéressants et variés: iso- ( 27 ) » Quant à l'histoire de la fondation de l'Observatoire de Montsouris, le moment n'est pas encore venu pour moi de l'écrire. Mais tout s'y est passé au grand jour, et, si M. Delaunay est curieux d'en connaître les détails, rien ne lui est plus facile que d'en entretenir ou le Ministre éclairé qui a créé l'institution, ou celui de nos illustres Secrétaires perpétuels qui y a con- couru, dès le premier jour, comme Président du Conseil municipal, ou les quatre honorables Membres de la Commission d'organisation qui résident encore à Paris. M. Delaunay pourra ainsi, s'il le désire sincèrement, s'édifier aux sources les meilleures et les plus désintéressées sur la manière dont on a traité, en toutes circonstances, et les questions scientifiques et les questions de personnes. » Un dernier mot. Certes, il est regrettable pour la science que, malgré le vote explicite du Corps législatif, des ressources suffisantes n'aient pu être mises encore au service de l'Établissement où nous voulons étudier, d'un point de vue vraiment nouveau, ce que j'ai appelé V Histoire tmlurelle de i atmosphère. Mais qu'il me soit permis de rappeler que ce retard ne peut être attribué à un manque d énergie de la part de cenx qui, avec moi, l'ont maintenu au milieu de l'effroyable crise que nous venons de traverser. J'en rapporte, avant tout, le mérite à tous les savants qui, de la France et de l'étranger, n'ont jamais cessé de nous enconrager : j'aime surtout à en remercier l'Académie, qui s'est constamment montrée sympathique à notre œuvre, et qui, aujonrd'hui même, vient de m'en donner une preuve nou- velle. » M. Marignac fait hommage à l'Académie d'un exemplaire d'un Mémoire qu'il vient de publier dans les Archives des Sciences de In Bibliothèque uni- verselle, de Genève, et qui a pour titre « Recherches sur les chalenrs spéci- fiques, les densités et les dilatations de quelques dissolutions ». thermes réelleset tempe rat mes extrêmes diurnes; orages, grêles; régions agricoles avec leurs plantes caractéristiques ou avec leurs plantes cultivées; lignes télégraphiques et postales; productions minérales et industrielles; densité et mouvement de la population, etc. On me confiait quatorze cartes, dont deux étaient consacrées aux eaux douces et aux eaux miné- rales, el dont les autres comprenaient les divers éléments de la Géologie. Quant à la photographie de la carte mère an . „„\ „„„, que je n'ai voulu communiquer à personne, bien qu'elle m'ait été demandée, je répète que c'est sur mon initiative, et même sur mes instances, que ]\I. le commandant Demilly a bien voulu enirepiendre et a exécuté avec succès cette œuvre délicate et difficile. ( 28 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉTALLURGIE. — Sur le dédoublement de l'oxyde de carbone sous raction combinée du fer mélallique et des oxydes de ce métal. Mémoire de M. L. Grcner, présenté par M. Combes. (Extrait par l'Auteur.) (Commissaires : MM. Boussingault, Balard, H. Sainte-Claire Deville, Fremy.) a On coinia t depuis longtemps l'action réductive que l'oxyde de car- bone exerce, à la chaleur rouge, sur les minerais de fer. On sait aussi, par des expériences du D' Stammer en i85i (i), et de M. Margueritte en i865 (2), que le fer métallique peut, à cette même température, être carburé par l'oxyde de carbone. Mais les réactions sont différentes, et beaucoup moins connues, au-dessous du rouge i™,4o. f,n° Différence.... 55°. Différence.... ^Gp. ■u Ce chlorure donne des fumées assez intenses à l'air ordinaire, au con- tact duquel il se transforme, avec le temps, en une masse solide, cristalline, d'acide oxalique libre. » 11 tombe au fond de l'eau, au milieu de laquelle il disparaît après quel- ques instants, en se décomposant. 11 réagit vivement sur l'alcool, en donnant de l'oxalate diéthylique. Sa réaction sur l'ammoniaque et les aminés est très-énergique; avec l'ammo- H' Az niaquecn solution alcoolique, il donne de l 'oxama te d'éthyle C^O^ *^C'H'0' C^H'HAz a vec l'aniline, on obtient le proil 11 itphénilique correspondant C'-0-<^,^,Q , corps solide cristallin, sur lequel je reviendrai plus tard. )) Je me suis restreint, dans l'analyse de ce produit, au dosage du chlore; celui-ci a été précipité à l'état de chlorure, en versant simplement le corps C.R., 1871, 2« Scm«(re, (T. LXXIU, N» 1.) " f 42 j dans une solution d'azotate d'argent fortement acidulée par de l'acide azo- tique, pour dissoudre l'oxalate d'argent. Voici les résultats obtenus : I. o«'', 3420 d'une portion qui avait bouilli de i 35 à i4o degrés environ (i) ont fourni oe'',358o de chlorure d'argent et o^"', 0010 d'argent, soit oS"', 08892 de chlore. II. o«"',4566 d'un autre échantillon analogue ont donné oi5',46o5 de chlorure d'argent et o''',oo7i d'argent, soit o«'',ii6284 de chlore. III. oS"', 33oo d'un troisième échantillon ont fourni o^'', 3448 de chlorure d'argent et o^^jOcSS d'argent, soit o^'',o87 1067 de chlore. » Ces chiffres répondent à la composition centésimale suivante : Q\ Trouvé. C'0'< Calculé. ' — — ^•^— ^""- I. II. III. C' 4^'^^ » » » o H' 5,0 » » » » O' 48 jO » D 1, „ Cl 35,5 26,00 25, 96 25, 5o 26,3g i36,5 » J'ai déterminé la densité de vapeur de ce produit, à la température d'ébullilion de l'aniline, à i85 degrés, à l'aide de l'excellent appareil de M. Hoffmann. J'ai trouvé 4,68 par rapport à l'air; la densité théorique est 4571- )) Le chlorure d'oxalorinyle et les produits analogues me paraissent offrir de l'intérêt sons mi point de vue autre et encore plus important que celui de la classification, dans hiquelle ils comblent une lacune. J'ai la confiance que ces corps pourront être exploités avantageusement au profit de la synthèse. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la préparation industrielle et les proimétés (le la nitroglycérine; par M. P. Champion. (Extrait.) « M. II. Pellet, notre collaborateur, avait remarqué, à plusieurs reprises, que, contraireaient à l'opinion répandue à ce sujet, il suffit du contact de (i Les portions qui passent avant i 35 degrés, de i3o à i35 degrés, renferment un peu d'oxychlorure de phosphore; on y a trouvé 3o,9 et une autre fois 3o,5 pour 100 d'argent Ces diverses analyses ont été faites par mon préparateur, M. Daniel Henninger. Il n'est pas inutile de rappeler ici quelques données numériques concernant l'oxydilorure de phosphore, afin de bien marquer la différence de ce corps avec celui que je viens de décrire. L'oxychlorure POCI' bout à i 10 degrés; à + 16, son poids spécific|ue est égal à i,65i3; la densité théorique de sa vapeur est 5,3o4. Il renferme 69,35 pour 100 de chlore. (43 ) quelques secondes entre le coton et le mélange des acides azotique et sul- furique pour obtenir du pyroxyle. Il pensa qu'il en serait de même de la nitroglycérine : c'est, en effet, ce que prouve l'expérience. Partant de ce principe, nous essayâmes des appareils continus, tels que des serpentins, dans lesquels la glycérine elles acides s'écoulaient par des orifices réglés; mais le mélange était difficile à effectuer, à cause de la différence de densité des corps en contact. Le résultat ne fut pas sensiblement meilleur en em- ployant une série d'entonnoirs disposés les uns au-dessus des autres, de telle sorte que la chute du liquide produisît un mélange aussi intime que possible. » Mais si l'on verse brusquement dans le mélange acide la quantité de glycérine nécessaire à une opération, et si l'on agite avec une baguette de verre, pendant dix secondes environ, la température n'a pas le temps de s'élever : le mélange, déversé immédiatement dans une grande quantité d'eau (quinze à vingt fois le volume des acides), laisse précipiter la nitro- glycérine : le rendement est maximum. C'est sur ce principe qu'est fondée la fabrication industrielle de ce composé en Allemagne. » Dans l'expérience qui précède, si l'on agit sur de petites quantités, la viscosité de la glycérine ne permet pas d'en introduire brusquement dans le liquide une proportion déterminée à l'avance. Il est préférable d'em- ployer le procédé suivant : on introduit dans un verre à expériences loo grammes de mélange froid des acides, puis on verse lentement, sur la parçi intérieure, la quantité de glycérine correspondante (ainsi que nous le dirons plus bas). Au moyen de lares, on peut apprécier exactement le poids de glycérine employée. Celle-ci se répand à la surface du liquide, et le tout peut rester dans cet état pendant plusieurs heures, sans qu'aucune réaction réciproque se manifeste. Dès qu'on agite rapidement le mélange, la réaction a lieu; sa durée doit être limitée, et le reste de l'opération se fait comme nous l'avons indiqué. » Les proportions que nous avons admises pour la fabrication indus- trielle sont les suivantes : Glycérine à 3i degrés SSo^'' Acide azotique ruinant à 5o degrés.. . . looo Acide sulfurique 2000 Le rendement en nitroglycérine est de 'j6o grammes, soit 200 pour 100 de glycérine (i). (1) M. Berthelot avait déjà conseillé, pour élever le rendement, d'augmenter notable- ment la quantité d'acide azotique [Comptes rendus, t. LXXI, n" 20). (i.. ( 44 ) » Au sujet de ce qui précède, nous devons faire plusieurs remarques : 1° les proportions en plus ou en moins d'acide suifurique diminueni le rendement; 2° des quantités d'acide azotique inférieures à celles que nous avons indiquées provoquent aussi un rendement moindre, bien qu'il ré- sulte du calcul théorique que, dans les nombres que nous indiquons, 36,8 pour 100 du poids de l'acide n'intervient pas effectivement dans la constitution de la nitroglycérine; 3° nous n'avons pas constaté la présence de l'acide oxalique dans le mélange. Eu employant ini excès de glycérine, soit 5oo grammes, et en déduisant de la quantité de nitroglycérine pro- duite la proportion de glycérine correspondante, on retrouve sensiblement le nombre auquel nous nous sommes arrêtés par l'étude de l'élévation de la température à chaque addition. Ce procédé ne présente aucun danger. Si l'on prolongeait l'agitation des liquides, l'apparition des vapeurs d'acide hypoazotique préviendrait l'opérateur. En résumé, l'appareil nécessaire cà luie grande production se composerait d'un récipient mobile autour d'un axe horizontal, dans lequel on obtiendrait l'agitation du liquide au moyeu d'air insufflé : à la partie supérieure, serait un vase destiné à contenir la gly- cérine, et pouvant la déverser brusquement; au-dessous de l'appareil, un récipient plein d'eau en mouvement recevrait le mélange acide, une fuis l'opération terminée. Si l'on n'agitait pas l'eau, il serait à craindre que la haute température produite par l'introduction rapide de l'acide suifurique ne pût amener des accidents. » Préparation de racide azotique et de la glycérine. — L'acide azotique fumant du commerce marque généralement 48 degrés et est coloré en jaune : pour l'obtenir à 5o degrés, il est nécessaire de l'additionner de sou poids d'acide suifurique et de ne recueillir que la première moitié du pro- duit (le la distillation. On enlève l'acide hypoazotique qu'il renferme et qui peut être cause d'accidents, par une seconde distillation avec le bioxyde de manganèse, ou mieux en faisant traverser le liquide maintenu à 70 degrés par un courant d'air ou d'acide carbonique. » La glycérine se rencontre dans le conunerce à 28 degrés; il est iuulile de l'amener à une concentration supérieure. » Si l'évaporalion est ra])idc, la glycérine bruni! ; en la chauffant avec précaution au bain d'huile, nous avons reconnu qu'une letnpéralure de i35 degrés, maintenue pendant plusieurs heures, suffisait poiu- chasser l'eau sans altérer le produit. Le |)roduit devient légèrement ambré et perd 6 pour 100 de son poids. )) La nitroglycérine obteruie connne nous l'avons dit j)lus haut se pré- ( 45 ) sente sous la forme d'un liquide oléagineux, blanchâtre et très-acide; pour l'employer à la fabrication de la dynamite, on doit la saturer et la déshy- drater complètement : on l'agite d'abord avec un excès d'eau, et on ter- mine l'opération an moyen de bicarbonate de sonde ou de carbonate de chaux, la nitroglycérine cédant difficilement à l'eau les dernières traces d'acide qu'elle renferme. On pent la dessécher à l'aide du chlorure de cal- cium cristallisé (le chlorure fondu ayant pour inconvénient d'altérer le pro- duit par son alcalinité et de dégager du chlore, celte réaction n'a lieu cependant qu'après trente heures de contact). » On peut encore, dans les laboratoires, dessécher dans le vide, au-des- sus de l'acide sulfurique. Du reste, la nitroglycérine, abandonnée à elle- même pendant plnsieius semaines, devient limpide, l'eau se séparant et remontant à la surface. Industriellement on la chauffe dans une étuve à eau, à une température de 3o à 4° degrés. Outre que la présence de l'eau diminue la facilité à l'explosion, les excipients tels que la silice, des- tinés à la transformation en dynamite, perdent une partie notable de leur coefficient d'absorption en présence de l'eau que renferme la nitro- glycérine. » Propriétés (le la iiilrocjl/cérine. — La nitroglycérine pure est un liquide huileux, inodore, incolore, d'une saveur d'abord douceâtre, puis légère- ment brûlante; sa densité est de i,6o. Sa fabrication et son maniement amènent de violentes céphalalgies, accompagnées de nausées. Ces phéno- mènes ne se produisent en général que plusieiu-s heures après. An bout de quelques jours, l'organisme cesse *'o bous-c^tage l rj.^ CA\cii\re com\yACle l\ R';quienia Lousdalii 5o,oo neocomien moyen 1 g. Calcaire marneux jaune et lumachelie 7 ,00 (M. Hébert); j 5. Calcaires et marnes jaunes avec orbitolines 5o,oo urgonien (d'Orbigny). / '^• Argiles l'euilletées, gris de cendre 4o,oo I 3. Calcaire marneux jaune à Plicatula placunea . . . 0,20 ! 2. Argiles feuilletées, gris de cendre 10,00 \ 1. Calcaire à Ostrca aqmUi et orbitolines >> » Voici maintenant les explications que je crois pouvoir présenter à l'ap- pui de ce tableau : » 1° La couche la plus inférieure de la Clape n'est pas celle des marnes grises schistoides( 3*^ assise deM. d'Archiac); car, dans la pentede Rasnade, au sud-est d'Armissan, cette couche est supportée par des calcaires jaunes marneux assez compactes, renfermant des Ostrea aquila et des orbitolines, O. condidea, 0. discnïdea. La partie visible de cette couche a une dizaine de mètres de profondeur. M 2° Ce n'est pas non plus le calcaire compacte à Requietua Lousdalii (masse inférieure de M. Coqiiand). Ces calcaires, en effet, bien qu'occu- pant des niveaux inférieurs aux calcaires compactes de Pech-Redon, de Plan-de-Roqnes, sont pourtant les mêmes, et cette position inférieine n'est que le résultat de failles nombreuses qui ont imprimé à cette région son relief actuel. On a prétendu que nidle part on ne voyait ces calcaires reposer sur la couche qui supporte sa masse supérieure ; c'est tout le con- traire qiu a lieu; à Ricardelle, à Figuières, à Combelongiie, et partt)ut ail- leurs, je les ai vus reposer sur les calcaires jaunes n° 6 de mon tableau. S'ils n'ont pas la même épaisseur siu' les plateaux que dans les parties basses, il ne faut attribuer celte différence qu'à la dénudatioti. La roche est extrêmement corrodée et déchiquetée, à la surface, preuve de l'action d'un agent puissant et énergiqtte, tel que la déiuidation. » 3" J'ai parlé de failles : c'est potn- ne pas les avoir suffisamment ob- servées queMIVL d'Archiac et Coquaud ont été induits en erreiu-. M. d'Ai- ( 53) chiac confond en une seule couche des assises qui sont complètement dif- férentes. Il réunit, dans son assise des marnes grises schistoïdes, les couches qui dans mon tableau portent les n°* 2, 3, 4, 8, 9 et 10. » Ma deuxième couche a échappé à tous mes prédécesseurs, elle est pourtant très-importante à noter, puisqu'elle renferme en abondance la Plicatula placunea ca.ractérïsiïque de l'aptien. » Quant aux assises 8, 9 et 10, elles sont supérieures à la masse dos cal- caires à Requienia Lomdalii n° 7. On les voit en effet reposer, sur plusieurs points, en stratification concordante sur ces calcaires; par exemple : à l'est d'Armissan, sur une colline voisine de Gruissan, sur la colline qui domine l'étang de Pech-Maynau, sur la côte, entre les métairies des Abattuts-les- Bas et de Tintaine, et encore ailleurs. Ces couches supérieures buttent, en d'autres points, en faille contre les couches inférieures. Ainsi àNotre-Dame- des-Auzils, la couche n** 10 atteint près de \[\o mètres d'altitu de, alorsque les calcaires compactes n° 7 atteignent 1^7 mètres; il y a là une faille de plus de I 5o mètres. » Dans les couches 2 et 4, les lits de nodules sont séparés par des inter- valles de i",5o, tandis que dans la couche n° 9, l'intervalle n'est que de 5o centimètres. En outre, les premières ne renferment que très-peu d'orbi- tolines; les couches 8, 9 et 10 en sont au contraire pétries. VOstrea aquila atteint des proportions beaucoup plus grandes dans ces dernières couches. Les calcaires à orbitolines en plaquettes ne se voient nulle part au-dessous de la couche n" 7, et enfin la couche à plicatules n'existe pas dans les cou- ches 8, 9 et 10. M 4° Un dépôt que personiie n'a signalé jusqu'ici est une assise de grès et sables ferrugineux, jaunes ou rouges, qui repose sur le n° 10. Ce dépôt est visible, avec une épaisseur de lo mètres, à l'OEil-Doux et à l'Oustalet, où il est exploité pour la fabrication de pierres à aiguiser. M. d'Archiac parle de grès tertiaires : je ne sais si c'est à ce dépôt qu'il fait allusion, mais celui que je signale est un dépôt secondaire; j'y ai trouvé des bélemniies que je n'ai pas pu déterminer sûrement, elles m'ont jjaru se r.ipprocher du B. mi- nimiis, qui en ferait du Gault. Dans tous les cas, c'est une assise supérieure à la deuxième zone d'orbitolines; la première zone comprend les n'^" 1,2, 3, 4, 5 et 6 de mon tableau. » Au Rimet, M. Lory a signalé deux zones d'orbitalines, séparées aussi pai' une masse de calcaires à Requienia Loitsdiilii; là aussi la deuxième zone supporte immédiatement le Gault. » 5° Une correction importante à faire sur la carte géologique des Cor- ( 54 ) bières, par M. tl'Archiac, porte sur la partie nord de la Clape, (jiii est teintée avec la couleur de l'étage inférieur : toute cette partie est un vaste plateau formé imiquement par les calcaires à Requieiiin Lousànlii. » J'ajouterai, en terminant cette Note, qu'un prochain voyage dans les Corbières me permettra, je l'espère, de donner un nom positif à la onzième couche de la Clape, que j'assimile avec doute à l'étage du Gault. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur tes aurores boréales des 9, 18 el 7.3 avril, vues en Italie. Note du P. Denza, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « Aurore boréale du 9 avril (i). — Une nouvelle et éclatante lumière au- rorale a été observée à Moncalieri, Turin, Padoue, Trente, Alexandrie, Vol- peglino, près deTortona, à Plaisance, Gênes, Pérouse, les soirs des 9 et 10 de ce mois. )) Dès la soirée du 8, la région céleste du nord était éclairée par une lumière blanchâtre el vive, qui, s'élevant au-dessus de 3o degrés sur l'horizon, paraissait nous avertir de l'arrivée d'une aurore polaire. Le malin du 9, le ciel, chez nous, était couvert de cirrus et nuages Jiliformes ; depuis midi jusqu'à i"" 10™, nous avons observé dans cette station un halo so- laire qui, blanchâtre d'abord, finit par présenter toutes les couleurs de l'iris. » Plus tard, vers .')''3o'" après midi, un orage, avec éclairs, tonnerre et pluie, traversa notre station pendant que le baromètre était continuel- lement en baisse, et !e déclinomètre, à 3 heures après midi, tournait plus qu'à l'ordinaire vers l'est. » Toutes ces circonstances me fn-enl pressentir une aurore polaire pour le soir du 9; le fait confirma mes prévisions. En effet, le même soir, peu de temps après le coucher du soleil à Volpeglino, on a commencé à voir, vers le nord du ciel, inie lumière diffuse et tremblante, d'iuie couleiu" blanc-azuré, qui était contenue dans un espace de l\0 degrés de largeur à 3o degrés de hauteur. Vers les 8 heures, on eût dit que tout était terminé; mais, peu de temps après, le phénomène se montra avec plus de force qu'auparavant : ce fut alors qu'il commença à se montrer à Alexandrie, où, comme près de nous, le ciel avait été jusqu'à ce moment-là couvert de nuages. » A Moncalieri, à cause de la position défavorable île notre station du (1) Celte aurore l)oréale a été observée, à Angers, par M. A. Clieux. [Forez la Noie que j'ai iiiéscntéc en son nom dans la séance du U) juin.) Le moment de la plus grande inten- sité senilile avoir peu différé dans les deux localités. (Ch. S.-C. D.) ( 55 ) côté du nord, à 3 heures du soir, on ne voyait encore rien; quelques mi- nutes après, comme à Volpeglino, il commença à paraître une Inmiére d'une couleur rouge pâle, couvrant foute la constellation de Cassiopée, qui, à cette heure, était peu élevée sur l'horizon, et vers le nord-onest du méri- dien astronomique. A Volpeglino et à Alexandrie, on vit de longues lignes lumineuses s'élever au-dessus de 45 degrés. A Moncalieri, on n'a pu rien constater, peut-être parce que le ciel était encore un peu troublé. » Cependant l'apparition ne se montra dans toute sa splendeur qu'après 1 1 heures, c'est-à-dire lorsque le météore, après s'être presque entièrement évanoui, apparut peu à peu toujours plus brillant, atteignant son maximum vers I i''3o'". » La lumière devint alors, à Moncalieri, ainsi qu'à Alexandrie et à Plai- sance, d'une couleur rouge très-vive, de manière que plusieurs persoiuu s, d'après les rapports que nous venons de reeevoir, en furent averties par la lu- mière extraordinaire par laquelle leurs chambres, exposées au nord, furent éclairées. » Dans la matinée du lo, le déclinomètre continua à être agité, et, à midi, nous comptâmes quatre-vingt-dix-sept taches dans le soleil, tandis que, le 9, nous n'en avons pu compter que soixante-trois. M Aurore boréale du 18 avril. — Le 18 avril, ou a observé dans plusieurs stations italiennes une deuxième aurore, qui avait le même éclat que la précédente, et qui était peut-être encore plus étendue. » Au nord, elle a été observée à Lodi, Moncalieri, Alexandrie, Volpe- glino, près de Tortona et à Bra. Dans le centre, elle a été observée à Urbino, Saint-Jean-en-Persioto, Florence, Empoli, Roccastrada; au sud, elle n'a été observée qu'à Palerme. Le météore commença à paraître le matin; il se montra, depuis i'' lo"" jusqu'à 2''/î5'", à Volpeglino; mais, au commencement du soir, il acquit un éclat inusité. )) L'apparition eut deux phases de la plus grande intensité. » La première phase se montra vers 9 heures, temps moyen du lieu. On observait l'arc auroral accoutumé, avec des zones rougeâtres et brillantes, qui se jetaient au commencement dans la constellation de Cassioj^ée; plus tard, vers S"" iS™, elles s'étendaient même dans celle de Persée d'un côté et dans celle de Céphée de Tautre. » Ces zones ou |)anaches étaient même plus brillants que l'arc. » A 3''3o'° l'aurore s'était évanouie, mais on voyait tonjoiu's une hiinière blanchâtre sur la région septentrionale. » La deuxième phase eut son commencement à 9'' 38'" ; à l'éroiise, une ( 56 ) lumière pâle repni iit, qui devenail toujours plus %'ive au niéridieu magné- tique. » Vers lo heinesdii soir, l'aurore devint encore plus brillante qu'aupara- vant. Des zones ou faisceaux de lumière rougeàtre s'élevèrent de nouveau sur l'horizon, interrompus par d'autres, jaunâtres et blanchâtres, et d'autres obscurs, entre Céphée et Cassiopée. A Pérouse, ces lignes lumineuses se suc- cédaient les unes aux autres et se dirigeaient sur un arc de lumière rouge, qui s'élevait jusqu'à 45 degrés de hauteur. La base de ce météore était, à Alexandrie, de 80 degrés à peu près. A io''3o™, tout était terminé; il ne restait plus qu'une teinte blanchâtre sur l'horizon , dans une étendue d'environ iin degrés. M A 1 i''3o™, la région septentrionale du ciel, à Volpeglino, n'avait pas encore acquis sa couleur naturelle, mais le météore était partout terminé. » Aurore boréale du 23 avril, «r- Ou du'ait que les phénomènes nuroraiix ont été continuels dans les jours qui suivirent l'aurore du 18, à Moncalieri ainsi qu'à Palerme. Depuis ce soir (18) jusqu'au ^3, on a remarqué, vers le nord et le nord-ouest, luie teinte rougeàtre et tout à fait insolite. Elle formait un beau contraste avec la lumière zodiacale, qui, d'un moment à l'autre, se montrait resplendissante. » Mais, le soir du 23, elle acquit pour peu d'instants une intensité beau- coup plus grande, quoiqu'elle n'eût que peu de durée. Néanmoins, elle put être observée dans plusieurs endroits du Piémont : à Turin, Moncalieri, Bra, Alexandrie et Volpeglino. En Lombardie, elle fut observée à Lodi, en Sicile, à Palerme. u A B** i5'°, à Volpeglino, la plage céleste du nord commença à se mon- trer teinte d'une couleur rouge jusqu'à aS degrés sur l'horizon, et divisée en épaisses colonnes de lumière douce, animées d'un mouvementde sursaut. « A3''i5", lorsque tout paraissait terminé, le météore devint beaucoup plus resplendissant. Ce fut alors qu'on le vit dans les endroits que nous ve- nons de nommer. Le maximum de l'apparition arriva partout presque sou- dainement vers 9"" i5°* (temps moyen de Turin), et il ne dura que cinq ou six minutes. » Dans quelques endroits, comme à Turin, Moncalieri, Alexandrie, Bra, on n'a vu qu'une colonne de lumière uniforme, assez resplendissante, qui s'éleva à 35 degrés sur l'horizon, entre Cassiopée et Céphée. A Lodi, à Vol- peglino, ou a remarqué les faisceaux de lumière accoutumés. Ceux-ci étaient d'une couleur jaiuie-oraugé à Volpeglino, de couleur rouge à Lodi, où l'on eu vil i\e\\\ très-distincts, un très-resplendissant entre (Céphée et ( 57 ) Cassiopée, l'autre moins brillant entre Cassiopée et Fersée. Avant et après cette apparition, la région nord du ciel était couverte d'une lumière rouge- blanchàtre, qui, à Moncalieri, s'étendait jusqu'à 90 degrés entre le Cocher et la Lyre. A 10'' 17™ le phénomène était partout terminé. » Les aurores que nous venons de décrire furent accompagnées, comme de coutume, par des phénomènes météorologiques et cosmiques. Dans les soirs où ces phénomènes sont arrivés, les magnétomètres étaient agil< s dans toute la Péninsule; leur fuite se termina par une agitation très-forte, qui continua pendant toute la journée du a/j- En effet, à Moncalieri, on a remarqué des jels de lumière rouge au commencement du soir de ce jour. Pendant ces jours, les taches solaires furent nombreuses à Rome, à Pa- lerme, ainsi qu'à Moncalieri; mais le pins grand nombre fut lemnrqné le jour des aurores. » Je termine par cette remarque que la fréquence inusitée des phéno- mènes auroraux, à des latitudes basses, n'arrive pas seulement dans notre contrée, puisque, comme me le fait observer M. Heis, de Munster (celui à qui cette branche de la physique du globe a taiit d'obligations), même à Athènes, l'infatigable astronome, M. JulesSchmidt, en observe assezsouvent. Je crois que la même chose arriverait en beaucoiq! d'antres lieux s'il y avait partout de diligents et patients observateurs. » P. S. Pendant ce mois de juin, nous avons observé trois autres phé- nomènes debimière aurorale, les soirs des 7, 12 et la nuit du i S. Ce dernier a été très-brillant, et a été accompagné dune perturbation magnétique très-intense. » M. Gaitbf. adresse une Note sur la inandirigoriin', base organique extraite de la racine de mandragore. M. Dyes adresse, de Nancy, une Note relative à l'emploi de l'eau chlo- rée, administrée à l'intérieur, connue remède contre les maladies miasma- tiques. 31. Larrev informe l'Académie du prochain départ de M. le D'' Caslano pour la Scandinavie. j\L Castano se propose de visiter le Danemark, la Suéde et la Norvège, peuî-èlre l'Islande et les îles Feroé, au point de vu<" de la cli- matologie et de la topographie médicale; il s'estimerait heureux que les Membres de l'Académie voulussent bien lui indiquer les questions sur !es- C. R., 1S71, o»Sempî.'< 7 7.9 .1,8 9,8 6,8 12,5 9,6 10,1 9.5 12,04 12,,8 13,07 3,4 7.92 85 » 10,5 9 754,3 8,0 '4,7 11,3 7,' 16,5 11,8 ,1,4 1 . ,0 13,09 .3,01 i3,i3 9,5 8,25 75 » 10,5 10 75/,, S 9,9 '3,9 ",9 9,2 '4,5 11,8 1 1 ,0 .0,5 i3,i6 13,45 13,45 4.7 8,93 90 » '0,5 j II 755,4 9.0 ■6.9 '2,9 7,2 i5,o ",' 12,6 .2,2 '3,49 13,57 13,57 7,0 9, '3 91 -1 7,5 1 i 755,6 9,2 22,6 '5,9 7,6 23,7 i5.6 18,6 .8,8 17,27 .5,64 14.37 '2,4 9,37 62 » 4.5 i3 756,2 i3,5 25,6 '9,5 12,0 26,3 '9,' 20,5 '9,9 ■9.00 ■7.73 ■5,77 12,5 11,28 66 " 4.5 ■'l 756,0 ,4,3 27,5 20,9 12,8 28,2 20,5 23,9 23,5 20, 5o ■8,96 16,87 ■ 4-4 11,26 58 » 7.5 i5 752,4 17,0 29,3 23,1 16,0 29,3 22,6 21 ,6 '9,5 21,. 4 ■9.40 i8,o'i 8,9 13,54 73 " 6,5 i6 702,7 ,6,4 21,8 '9.' .5,3 2', 9 18,6 .8,3 u '9, '9 .8,88 '7,97 4.I .3, ,7 83 " ' 1 , 5 >7 748,2 16,0 22,5 '9,2 ■4,6 23,2 '8,9 17,' 16,2 18,22 .8,22 '7,75 8,7 ,.,76 78 » 7,J i8 750,4 14,0 21 ,5 '7.7 12,8 22,3 '7,5 16,5 i5,9 18,57 '7,07 17,48 10,8 .0,19 7' " i5,o ■9 7 '19. 5 '3,4 20,1 .6,7 13,2 20,6 .6,4 '3,9 '4,2 '7,78 .7,43 '7,42 11,2 8,99 72 » 16,5 20 749.2 12,2 iS,7 ■ 5,4 11,3 '9,7 .5,5 i5,6 '4,7 '7>59 17,24 '7, '7 |5,2 9,62 70 » 18,0 1 i ^' 752,8 12,5 '6,9 '4,7 11,6 .8,8 .5,2 i3,5 12,8 16, 65 16,53 16,89 6,3 9,90 82 » '4,0 ■_>?. 766,1 ■'.7 20,3 16,0 10,6 20,9 .5,7 ■6,4 .5.5 17.38 16.90 16,53 7. G .0,96 77 " '4,0 23 753,6 14,5 21,5 18,0 i3,6 23,9 ■8,7 '7,3 16,5 17,60 '7,29 17,00 7,2 .2, 16 83 » 8,0 =■1 755,0 '3,9 '9,' 16,5 l3,2 20, 1 .6,6 .5,2 '4.2 '7,72 17,40 17,16 5,9 9,86 74 -1 4,0 23 756,1 12,0 '4,7 .3,3 11,2 .6,3 ■3,7 i.,6 .1,2 .5,00 .5,66 .6,52 4,6 7,35 69 » .7,0 26 761,5 7.C 16,1 11,8 6,1 '7,5 i.,8 ..,5 .1,3 '4.37 14, 56 15,57 1 1 ,6 7,82 70 " 9,0 27 7'i8,9 S.' 18,1 i3,i 6,6 ■9,' .2,8 ■4,6 '4,2 '5,44 15,28 .5, ,57 ■0,7 8,7' 69 " 9,0 28 734.4 12,7 20,4 16,5 i.,5 2. ,7 16,6 ■5,9 .5,1 16,21 16,04 .5,85 5,9 10,75 79 » 12, j 29 75-., 7 11,5 22,2 iG,S 10,0 22,9 '6,4 16,8 .6,8 '7,38 16,86 16,27 17,6 9,88 69 » 10,5 3o 752,7 12,6 23,1 17,8 I 1 ,0 24,. '7,5 19,0 '8,9 .8,21 ■7,65 16,97 12,2 I 1.27 69 7,5 Moy. 7^4,5 10,92 18,68 14, So 9,S5 19,08 '4,69 i4,6. .3,95 1 1 16,06 .5,77 '5,72 1 1 9,26 ; 9...2 72,5 » 10,5 (i) Partie (Iii jardin qui so trouve au niveau du premier étage de I'OIislmt aloirc. (>) Slojeiii 0 des toniiiératures à 9 1. M., raidi, 9 h S., minuit. _____ __ _ '-- - ( (M ) Observations météo ko logiques faites a l'Observatoire de Paris. —Juin 1871. MAGNETISME TEnr.ESTÏlE. Observation TLIME. VENTS. de 9 heures du uialin. 6 0 Uiref lion 0 es tiEM.Vr.UUKS. o c 0 '£ 5 •o cr i 5 c >■ et force. ■m I '7-/|6,'i 65°43,'6 4,6940 „ n 2,55 NE faible. NNE 0,2 0 •2 /|6,.', 45,0 4,6877 » » 5,00 NNO modéré. NNE 0,6 0 3 /|6,i 43,8 4,6785 » » 2,75 NNO modéré. NNE 0,6 V 4 41.7 43,5 4,6775 . .. 1,80 N faible. NNE 0,6 » 5 ■'h,o 42,5 4,6546 » u 3,10 NNO modéré. N 1,0 » 6 .',3,6 43,9 4,6686 3,>9 2,5l i,So NO faible. NNO 0,8 u ■ 7 45,6 46,5 4,6776 0,26 0,35 1,56 ONO faible. NO 1 ,0 a S ,'|S„'| 46,8 4,6962 3,75 3,65 4,3o ONG faible. ONO 1 ,0 n 9 46,, 39,5 4,6914 1,70 1,70 0,84 0 faible. ONO 0,9 » 10 '17, ■ 4i,4 4,6894 0,98 1,02 1,04 ONO faible. ONO 0,9 A 1^70^^ soir, tonnelle. 1 1 5',, 9 • 39,7 4,6711 5,63 5,3o .. NNO faible. E 0,5 » 46,5 45,3 4,7-63 » » 2,3o NE faible. NNE 0,2 1) ia 47,' 44,1 4,699' » » 4,25 OSO faible. 0 0,6 u >4 46,6 43,4 4,6913 » » 4,40 Variable. 0, ESE 0,5 » .5 45,9 4^.7 4,7089 1» .. 4,60 Variable. SE 0,8 Le soir, tonnerre. iG 47,5 43,6 4,7093 27,32 27,63 « SO faible. SSO 0,9 » ■7 45,3 43,4 4,6977 6,81 7,48 » SO modéré. SSO 0,8 Vers 1^ '[5'" soir, orage. iS 5i ,0 47.0 4,7358 18,18 17,82 « SO modéré. SO 0,6 De î^ 1 5"" à a*' !\'ô"'^ s., orage SSO. '9 .'|9>S 45,6 4,6933 8,53 9,75 » 0 modéré. OSO 0,9 » 20 4j,9 45,8 4,7033 7,25 7,10 .. 0 assez fort. 0 0,7 .. 21 4â,7 45,1 4,6962 3,92 3,60 » 0 faible. 0 0,9 A 2** jo"^ soir, orage de 0 à E. 2 2 49 > 2 4,, 6 4,7218 11,45 11,08 » 0 faible. 0 0,9 » 23 47, s 45,9 4,7090 14,20 14,95 » ONO faible. OSO 0,9 i> 24 45,7 4^,. 4,7083 1,29 i,'9 » N modéré. N 1 ',0 » 13 46,9 43,3 4,6968 0,00 0,00 2,45 NNO modéré. N 0,8 1) 26 4', 7 43,. 4,7'5i 11 » 6,00 NO modéré. NNO 0,6 >t 27 45,0 44,5 4,7238 0,16 o,i5 6,00 ONO faible. ONO 0,5 » 28 45,7 44,2 4,7114 » » 4,70 0 laiblc. 0 0,9 0 29 43,6 44,8 4,707' o,3o 0,46 6, 10 OSO tr.-faib. OSO 0,7 » 3o 45,5 44,6 4,7274 1) * 5,00 OSO faible. SO 0,5 » Moy. 17.46,5 65.43,9 4,6986 "4,92 "5,74 » 0,73 (.) Parlie supérieure (lu liâlIiiieTiI ûc l'Observato re. ( 6. ) Observations météorologiques faites a l'Observatoire dk Paris. — Juin 1871. Résumé des observations trilioraircs. l^n. 9'' M. Midi. 3'^S. 6'' S. Ql" S. Mlnuil. Moyenne. mm mm mm mm mm mm mm mm Baromètre réduit à 0° 7^4 > 68 754,66 754,44 7^4 >'0 754, 16 754,70 754,67 754,59 Pression de l'air sec "45,4' 74', 33 745,23 745,07 745, 3o 745,4? 745,58 745,37 00 00 o 000 Thermomètre à mercure (salle méridienne). !3,90 i4>79 '6,59 16,75 i5,94 '3, 91 12,02 14,44 Thermomètre à mercure (jardin), ; i3,.5j i5,32 17,32 17,4° i5,82 33,57 12, i3 14, 58 Thermomètre à alcool incolore (jardin) '3,37 15,27 '7i'5 '7,^9 l5,85 i3,62 i2,i/| i4,54 Thermomètre électrique (13", 7) i3,o6 i5,23 16,87 '7, '6 16,60 i4,o8 12, 47 i4i66 » (Sara.o). i:!,29 i4,33 16,18 16,26 15,70 i3,62 11,99 i4,o3 Thermomètre noir dans le vide, T '8,75 25, 18 29,54 28,02 19, 56 12,82 ii,47 '9j75 Excès (T — 1) 5,20 9,86 12,22 10,62 3,74 — ",75 — 0,66 5,17 Thermomètre de Leslie 4,7° 5,55 6,5i 6,46 i,53 " " " Température du sol k 0™, 02 i4,63 16,01 17,96 18, 3i 16,61 i5,5i i'i,77 16,06 » o",io '4,82 i5,i2 16, i5 16,98 10,87 16, 23 i5,72 i5,8o » o'",3o i5,63 15,54 i5,46 i5,58 i5,84 i5,93 r5,95 10,72 mm mm mm mm mm mm mm mm Tension de la vapeur 9,27 9,35 9,21 9,o3 8,86 9,23 9,09 9,22 Etat hygrométrique 76,2 69,0 60,9 60,4 64,6 76,6 82,9 72,3 ' / r I t t I ' Inclinaison magnétique eS"-!- 43,77 43,76 42,87 42,06 42,4' 42,64 43,02 43,07 Déclinaison magnétique 17°-)- 43,70 46,47 56, So 56,63 5o,9i 5o,i7 40)64 5o,77 Le minimum barométrique tombe entre 3 heures et 6 heures du soir. L'oscillation moyenne diurne qui était de i """, 1 3, au moins, pendant le mois de mai dernier, est descendue à o^^iSS pendant le mois de juin suivant. L'excès moyen du thermomètre noir dans le vide sur le thermomètre placé à l'ombre, (T — t), est en même temps descendu de 7", 27 à 5", 17. Ces deux mois de mai et juin 1871 ont été, en effet, dans des conditions météorologiques très- différentes, le premier avec 4 jours de pluie seulement, le second avec 18 jours de pluie ayant donné un total de 1 14'"'", 9 d'eau au pluviomètre de la terrasse. Mai avait été un peu froid, mais plein de lumière; juin n'a eu qu'une température moyenne de i4°,Ho, soit de 2°,44 au-dessous de la température d'un mois de juin moyen. » En retranchant de la hauteur barométrique totale la force élastique de la vapeur d'eau, nous obtenons la pression de l'air sec au niveau du sol. Cette pression passe par un mini- mum un peu avant 3 heures du soir. L'amplitude de l'oscillation qu'elle subit, de 3 heures du soir à minuit, est de o'""',5i. Pour produire une variation correspondante dans la den- sité d'une masse d'air libre, il suffirait d'une variation de température de o°,i9; or cette variation a été en réalité de ^°,i']. Dans le mois de mai précédent, la variation de tension de l'ar sec, entre les nièmes heures, avait été de i""",o3 et celle de la température de 7°, 76. ERRATA. - — Dans les tableaux du mois de mai 1871, les températures doivent être cor- rigées ainsi qu'il suit : Correction. Températures du sol à o'" ,01 H- 0,60 « à G'", 10 -I- 0,60 » à o'" ,3o -1-0,70 Thermoméirc noir dans le vide, T et (T — t). . . -\- 0,70 Thermomètre incolore du jardin — 0,20 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 10 JUIILLET 1871, PRÉSIDÉE PAR M. CLAUDE BERNARD. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le tome LXIX de ses Comptes rendus (2* semestre de l'année i86g) est en disiribution an Secrétariat. M. LE Secrétaire perpétuel fait part à l'Académie de la perte doulou- reuse qu'elle a faite dans la personne de M. Haidincfer, Correspondant de la Section de Minéralogie, décédé à Vienne le 19 mars 1871. PHYSIQUE. — De i action de réiectricilé sur les tissus colorés des végétaux ; par M. Becquerel (i). « Dans le Mémoire que nous avons eu l'honneur de présenter à l'Aca- détnie, dans la séance du 26 juin dernier, nous avons exposé les prcmieis résultats des recherches que nous avons entreprises sur le transport fie cer- tains sels par l'étincelle électrique, du négatif au positif, dans une direction (i) L'Académie a décidé que cette Communication, bien ijue dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier aux Comptes rendus. G. R., 1871, 2" 5cm«tre. (T. LXXUl, N" 2.) 9 (66) inverse de celle que suit la matière dans les expériences de Davy et de Porrett, faites avec la pile, tandis qu'il y a des sels qui ne sont transportés dans aucune des deux directions. » Les résultats obtenus nous ont engagé à examiner ce qui devait se passer, en soumettant à l'action de l'étincelle électrique produite soit avec les machines électriques ordinaires, soit avec les appareils d'induction, on bien à l'influence d'un courant électrique fourni par une pile, les diverses parties d'un végétal, fleurs, feuilles, ligneux, écorce, sucs sécrétés, organes sexuels et fruits. Le champ de recherches à parcourir est donc très-vaste, si l'on veut arriver à trouver des principes généraux. I) Avant d'exposer le résultat de nos recherches à cet égard, il est néces- saire de rapporter les expériences qui ont été faites sur le même sujet par MM. Kabsch et Kùhne (i). » Voici comment M. Rabsch rend compte des résultats qu'il a obte- nus (2) : « Les matières colorantes rouges sont décolorées, clans toutes les circonstances, selon l'in- tensité (le la couleur, soit instantanément, soit sous une action proloni^ée d'un courant d'in- duction ; l'effet se produit aussi bien sur lu couleur rouge des fleurs et des bractées que sur celle des feuilles caulinaires et des cotylédons (on sait que ces d(!ux matières colorantes se distinguent par leur réaction avec les alcalis : ceux-ci font passer la première au bleu, la se- conde au vert). » L'action produite est remarquable, particulièrement sur la couleur bleue ou violette que j'ai soumise à l'expérience dans les JquiU'gin, Finra, Viola, Dclphinium et Campanula. D'abord il paraîtrait n'y avoir aucune action , les corolles devenant seulement un peu flas- ques; mais quand on a blessé un peu l'épiderme, en le grattant légèrement avec un couteau, ou simplement en touchant un peu rudement le point soumis à l'expérience avec les bouts des fils conducteurs, l'étincelle a fait immédiatement apparaître, en place du beau violet bleu naturel, une couleur bleue-verdàtre foncée ou claire. » Plus le bleu était pur et clair, moins ce changement de couleur était api)réciable; les espèces de campanules à fleur d'un bleu clair offraient encore une décoloration. » Je ne sache que ces phénomènes aient été déjà observés; cependant M. de Berigny a reconnu une action semblable de l'ozone. « M Plus loin : a Les matières jaunes résistent très-longtemps à l'action dccoloiante du courant électri<|ue; d'un autre cote, le vert de la chlorophyle ne paraît en ressentir aucune inlluence. » (i) Nous devons les renseignements dont il va être question à notre savant confrère M. Duchartre. (2) Botanischc Zeilung, 1861, p. 862 et 363. (67 ) )) Il résulte des faits qui viennent d'être rapportés que M. Kabsch a étu- dié la décoloration des fleurs à l'aide de l'appareil d'induction, dans les points où les électrodes touchent les pétales, décoloration qui se complique d'une action chimique, l'électrode positive s'entourant d'vni acide qui tend à colorer en rouge le pétale et l'électrode négative d'un alcali qui colore en vert la matière colorante. Les faits observés ne sont donc pas des faits simples comme ceux dont il va être question. ). M. Kabsch paraît attribuer les effets de décoloration à l'ozone; mais on verra plus loin que cette opinion ne paraît pas devoir être fondée, et qu'elle est contraire à certains faits observés. » Nous avons commencé à soumettre à l'expérience les pétales de di- verses espèces de fleurs et les feuilles vertes et différemment colorées.* » La matière colorante des pétales des fleurs est renfermée soit à l'état liquide, soit à l'état de granules solides, dans des cellules, dont les bords sont juxtaposés sans laisser aucun vide où des gaz pourraient s'intro- duire. Dans les feuilles, les cellules ne sont plus jointives et laissent entre elles des espaces remplis d'air; elles contiennent en outre des granules de chlorophylle. » Cela posé, on a adopté le mode d'expérimentation suivant, pour étu- dier l'action que l'étincelle électrique exerce sur les couleurs des végétaux. Ce mode consiste à employer l'excitateur universel pourvu de divers acces- soires, tels que petites boules de platine placées aux deux extrémités des deux tiges mobiles de l'excitateur, capsules et lames de même métal, et d'une tablette en verre sur laquelle est placée une bande de papier humectée d'eau distillée et destinée à recevoir le pétale sur lequel on veut expéri- menter. En opérant avec la machine électrique, les deux extrémités libres de l'excitateur sont éloignées l'une de l'antre d'environ 3 centimètres et placées à un centimètre du pétale. L'une des tiges est mise en communica- tion avec le sol, l'autre avec une sphère isolée placée à quelque distance du conducteur d'une machine électrique en action, servant à tirer des étin- celles, lesquelles sont transmises au pétale. En soumettant à l'expérience le Papaver orientalis d'une couleur rouge écarlate, les parties situées au- dessous des boules prennent une teinte sensiblement blanche après quel- ques étincelles; en interrompant l'électrisation, les taches s'étendent peu à peu et finissent par envahir le pétale comme le fait une goutte d'huile répandue sur une feuille de papier; si l'on met alors le pétale dans l'eau, celle-ci prend une teinte violette, et il se décolore complètement. En pro- longeant l'électrisation, on obtient directement un effet semblable. 9--- (68) » Les parties décolorées sont transparentes et laissent voir le tissu du pétale de manière à pouvoir en faire l'analomie au microscope. Ces parties, par ini effet de contraste, paraissent avoir une teinte verte, qu'on fait dis- paraître en couvrant d'un diaphragme blanc la partie rouge non décolorée. Il n'existe auciuie différence entre les effets produits au-dessous de chacune des deux boules; cette particularité ne permet pas d'admettre luie action électro-chimique, car si elle avait lieu les effets seraient différents sous chacune des boules. En expérimentant avec deux pointes au lien de deux boules de platine, l'action électro-chimique se manifeste assez rapidement ; on aperçoit, au-dessous de la pointe positive, indépendamment de la partie décolorée, une tache rouge, et au-dessous de l'autre une tache verte, cou- leurs qui indiquent la présence d'un acide sous la première et d'un alcali sous la seconde. En employant un appareil d'induction quoique de faible force, il se produit de la chaleur qui complique l'effet de décoloration. Néanmoins on s'en rend maître, comme on va le voir. » Ce mode d'expérimentation ne donne pas des effets réguliers, attendu que rétincelle frappe tantôt un point du pétale, tantôt un autre plus ou moins éloigné; on régularise son action au moyen de l'une des dispositions suivantes : » 1° On applique sur une lame de verre un disque de feuille d'étain de l'étendue que l'on veut donner àla partie qui doit être décolorée; ce disque est pourvu d'un appendice de même métal destiné à établir la communica- tion avec un des pôles de l'appareil d'induction ou le conducteur d'une machine électrique; on applique dessus le pétale, que l'on recouvre d'une bande de taffetas enduit de vernis à la gomme laque et percée d'une ouver- ture égale à celle du disque; on applique dessus une bande de papier mouillé, puis un autre disque d'étain pourvu également d'un appendice qui le met en communication avec l'autre pôle; le tout est mis sous une presse; aussitôt que l'appareil électrique fonctionne, la décharge se répartit uniformément sur le jîétale; si le taffetas isolant ne remplit |)as complète- ment le but que l'on s'est proposé, on le remplace par une lame de verre percée d'une ouverture circulaire, d'un diamètre égal à celui du disque. » 2° On place le pétale entre deux longues bandes de papier à filtrer, humectées d'eau et reposant sur une lame de verre, puis on pose les deux boules de l'excitateur chacune sur l'une des bandes à lui centimètre environ du pétale, de sorte que la décharge traverse siuudtanément les deux bandes de papier mouillé et le pétale quand il est suffisamment humide. » Si l'on veut avoir luie action plus directe, on applique les deux petites ( 69 ) boules de platine sur les parties des bandes en contact avec le pétale; mais on a à craindre alors des effets dus à la production de la chaleur pendant la décharge. » Une forte décharge n'est pas toujours nécessaire pour produire la déco- loration dans les fleurs impressionnables, comme l'est le pavot oriental. On l'obtient également, mais à un moindre degré, avec deux pointes de métal placées très-près du pétale et en opérant la décharge de l'électri- cité qu'acquiert un tube de verre ou un bâton de gomme laque frotté avec une étoffe de laine. L'immersion dans l'eau opère ensuite complètement la décoloration. » Les pavots de diverses nuances sont plus ou moins impressionnables, selon la nature des matières colorantes qu'ils renferment; ils le sont en général moins que le pavot oriental couleur rouge-écarlale, qui est la fleur la plus sensible parmi celles que nous avons soumises jusqu'ici à l'influence de l'étincelle électrique. » Le pavot des champs (coquelicot) passe successivement au violet clair, puis au blanc-verdàtre et devient blanc dans l'eau, toute la matière colo- rante s'y dissolvant. » Les iris de toutes couleurs, ainsi que les roses différemment colorées éprouvent des effets semblables, avec des différences résultant de la nature du principe colorant. On peut conserver les pétales décolorés et desséchés entre deux lames de verre mastiquées sur les bords, afin de les soustraire à l'action de l'air et de l'humidité. Les fleurs sèches ou épanouies depuis longtemps perdent en grande partie leur faculté décolorante par l'action de l'électricité, quand celle-ci est faible. » La pensée, de couleur violette foncée, soumise à l'électrisalion pendant quelques instants ne paraît éprouver aucune altération ; mise ensuite en digestion dans l'eau, celle-ci se colore d'abord en bleu, puis en vert. » Les fleurs jaunes paraissent, en général, peu impressionnables à l'ac- tion de l'électricité; les couleurs perdent cependant de leur éclat, et la ma- tière n'est pas soluble dans l'eau froide après l'action électrique; il est probable que cela tient à ce que la couleur est due à des granules solides, et non à un liquide sur lequel l'électricité a de l'action. Nous cilerons parti- culièrement les pétales du tournesol. » Les pétales des capucines rouges, rouges-bruns et rouges-orangées, sou- mises au même mode d'expérimentation, perdent leur teinte rouge et de- vieiuient jaune-clair dans les parties électi'isées après avoir été plongées dans l'eau froide. Elles renferment en effet, à la fois, dans les cellules, et la ( 70 ) couleur rouge impressionuable et des granules jaunes solides; il en est de même des pétales du dahlia cocciné. » Les fleurs bleues sont moins impressionnables que les rouges. Les pétales de la fleur du Tradescanlin virginica sont peu influencés par l'étin- celle; VJiichusa ilalica se décolore peu à peu. Ces fleurs ayant de très-petits pétales, il est difficile d'observer les effets produits, attendu qu'ils se plis- sent et se brisent. » On doit considérer comme règle générale, que la couleur des fleurs qui a éprouvé un changement, même trés-faibic, de la part de l'étincelle élec- trique, se dissout en tout ou en partie dans l'eau froide, suivant l'intensité de l'action, » L'éiectrisation des feuilles a donné les résultats suivants : les feuilles vertes, en général, telles que colles de lilas, de pivoine, etc., semblent d'abord n'éprouver aucun effet de l'éiectrisation; mais quelque temps après sa cessation, on voit les parties frappées par l'étincelle brunir peu à peu; l'effet produit s'étend bien au delà et finit par envahir la totalité ou une partie de la feuille suivant sa grandeur; laquelle finit par présenter l'aspect d'une feuille morte, quand surtout l'éiectrisation a été prolongée. » Les feuilles du Bégonia discolor\ rouges sur une face et vertes sur l'autre, présentent des effets remarquables : la partie verte devient sensi- blement rouge comme l'autre, et la rouge, verte; il s'opère là une espèce de filtration de la matière rouge dans le tissu et la feuille, attendu que la chlorophylle ne paraît pas altérée. » Les feuilles de Coleus^ qui sont rouge-brun sur les deux faces, devien- nent vertes dans les parties électrisées, et l'effet produit s'étend également au delà; leur immersion dans l'eau froide les décolore complètement. Les feuilles d'irisine qui sont colorées en rouge éprouvent la même action. » Les feuilles d'amaranthe bicolore, qui ne paraissent pas éprouver d'altération sensible pendant l'éiectrisation, cèdent ensuite leur coulein- à l'eau froide dans laquelle on les immerge, tandis que rien de semblable n'a lieu sans électrisation. n Au lieu d'employer de simples étincelles ou de faibles décharges élec- triques pour opérer la décoloration des diverses parties des plantes, on a fait usage dt: courant électrique d'une pile composée de six éléments à acide nitrique et zinc amalgamé, en mettant en communication le pétale de la feuille avec les pôles au moyen de deux bandes de papier humide, comme on l'a vu plus haut. » On sait que Davy ayant soumis pendant plusieurs joiu's une feuille de ( V ) laurier à l'action d'une pile de i5o éléments, cette feuille devint brune, comme si elle eût été grillée; la matière verte, la résine, l'alcali, la chaux avaient été transportés au pôle négatif, tandis qu'au pôle positif il s'y trou- vait de l'acide cyanhydrique. » Nous n'avons pas voulu obtenir de semblables effets, c'est-à-dire décomposer entièrement les parties des plantes soumises à l'action de l'électricité, mais bien connaître ce qui devait se passer lorsque les pé- tales des fleurs étaient appliqués, pendant un quart d'heure, sur deux bandes de papier légèrement humectées d'une dissolution légère d'eau salée, chacune d'elles étant en rapport, au moyen d'une lame de platine, avec les pôles de la pile; les effets ont été les mêmes, quoique moins énergiques, qu'avec l'appareil d'induction ou la machine électrique : la couleur rouge écarlate du pavot a pâli très-faiblement sans aucune apparence de décom- position ; mise en contact avec l'eau, toute la matière colorante s'est dis- soute dans l'eau, et le pétale est devenu blanc et translucide. » Les pétales d'une rose ont présenté les mêmes effets. Il n'y a donc eu aucune différence dans le mode d'action de la machine électrique, de l'ap- pareil d'induction ou du courant de la pile, si ce n'est dans l'intensité des effets, qui a été très-faible dans ce dernier cas, mais plus uniforme. » Quelle est la cause qui produit les effets dont il vient d'être question? Est-elle physique, chimique ou physiologique? Ce sont là des questions que nous allons discuter. On serait disposé, à priori, à les attribuer à l'ozone qui se produit assez abondamment quand les décharges de l'électricité ont lieu dans l'air, lequel réagirait alors sur les matières colorantes pour les oxyder, selon qu'elles seraient plus ou moins impressionnables; l'action dé- colorante continuerait après l'électrisation, aux dépens de l'oxygène qui se trouverait dans les tissus, lequel aurait été ozonisé. Les observations sui- vantes ne permettent pas d'admettre cette explication : d'abord fies cou- rants électriques faibles produisent des effets analogues aux décharges, en- suite on obtient les mêmes effets en expérimentant dans des tubes de verre ne contenant que de l'hydrogène ou du gaz acide carbonique, où il ue se produit pas d'ozone quand on y fait éclater des étincelles comme nous l'avons expérimenté. D'un autre côté, en dehors de toute intervention élec- trique, la décoloration n'a pas lieu non plus quand les pétales sont ren- fermés dans des tubes où l'on fait passer un courant d'air ozonisé; enfin l'expérience suivante prouve que l'ozone n'intervient en rien dans le phé- nomène de décoloration. On applique sur une longue bande de papier hu- mide le pétale du pavot oriental, et l'on fait passer pendant quelques instants ( 7^ ) la décharge sans pioduiie d'étincelles, à plusieurs centimètres du pétale, en mettant les deux boules de l'excitateur en communication avec les bandes de papier; en opérant ainsi soit avec la machine électrique, soit avec l'ap- pareil d'induction, il ne se produit pas sensiblement d'ozone. On voit aus- sitôt le pétale changer de couleur et prendre une teinte très-légèrement blanchâtre. » L'effet produit dépend donc d'une action spéciale de l'électricité, que nous allons tâcher d'indiquer. Nous nous sommes demandé d'abord si la lumière électrique n'exercerait pas une action sui gêner is ayant de l'analogie avec celle de la lumière solaire, qui se comporte quelquefois comme agent chimique? Pour le savoir, on a placé les pétales entre deux bandes épaisses de papier humide, afin de les soustraire à l'influence de la lumière pendant la décharge : les effets ont été les mêmes; on peut en conclure que ce n'est pas là la cause du phénomène. Du reste, on a déjà vu plus haut que les courants électriques qui ne sont pas accomp.jgnés d'étincelles produisent les mêmes effets. » La chaleur produit un effet semblable à celle que l'on obtient avec l'étincelle électrique; car, le pétale du pavot mis pendant quelques instants en contact avec l'eau bouillante, sa couleur rouge prend une teinte légère- ment violette; ce pétale étant plongé ensuite dans l'eau froide, celle-ci dis- sout peu à peu la couleur, et il devient alors parfaitement blanc. L'action de l'eau à loo degrés sur les feuilles colorées des Coleus et du Bégonia dis- color est analogue à celle de l'électricité : au bout de peu d'instants les premières deviennent vertes, et les secondes présentent une teinte rouge sur les parties vertes dont il a été question plus haut. » Les pétales soumis à l'action de l'étincelle éprouvant la même action que lorsqu'on les traite par l'eau chaude, ne pourrait-on pas supposer que la chaleur dégagée par le passage de l'électricité dans le tissu du pétale ne soit la cause de l'effet produit? Cela n'est pas probable, car les boules de l'excitateur sont éloignées quelquefois de i décimètre et à peine si, dans l'intervalle, il y a une production de chaleur sensible. Au surplus, la faible quantité d'électricité qui détermine quelquefois sur certaines fleurs des ef- fets marqués, comme cela arrive dans la décharge provenant de l'électricité obtenue avec un tube de verre ou un bâton de gomme laque frotté avec une étoffe de laine, exclue l'origine calorifique et force d'admettre une ac- tion propre de l'électricité. M Tous les faits qui viennent d'être exposés, et notamment celui qui con- cerne la continuation de l'action produite par l'étincelle électrique sur les ( 7'^ ) feuilles et les fleurs, alors qu'elle a cessé d'agir, montrent que l'électricité a porté une atteinte plus ou u\oins profonde à l'action vitale, ce qui a permis aux forces physiques et chimiques d'agir. Voici comment on peut concevoir l'elfet produit : à l'instant où la décharge a lieu il y a une suite de décompositions et de recompositions de fluide natiu'el qui vont en dimi- nuant lorsqu'on s'éloigne des points atteints directement; ce phénomène a pour effet probablement d'altérer le tissu des cellules et de leur permettre de laisser filtrer le liquide coloré, dont s'empare l'eau froide dans laquelle on les plonge après l'action de l'électricité. L'effet doit être d'autant plus rapide que les cellules sont plus rapprochées des parties atteintes par l'é- tincelle; les cellules les plus éloignées doivent perdre plus lentement leur liquide coloré, les enveloppes ayant été moins atteintes |)ar l'aclion de l'électricité. » Nous avons prié notre confrère M. Duchartre de vouloir bien exa- miner au microscope les fleurs et les feuilles qui avaient été soumises à l'action de l'étincelle électrique, afin de déterminer les changements qui s'étaient opérés dans l'organisation de chacune d'elles; voici le résultat de ces observations. Le tissu du pétale du pavot n'a présenté aucune altération ; le contenu des cellules avait seul été modifié; en effet, le suc cellulaire, co- loré en rouge vif, dont elles sont remplies, était devenu incolore; le con- tour des cellules était intact dans les parties décolorées, comme dans celles qui avaient conservé toute leur vivacité. La feuille de lierre a montré, |iar opposition, sur la face supérieure, à l'œil nu, un quadrilatère de 2 milli- mètres environ de côté qui avait une surface luisante au milieu d'une grande surface mate et brunie qui avait été exposée à l'action de l'étincelle. A la loupe, sur cette dernière, un grand nombre de petites ruptures de l'épiderme, les unes à peu près arrondies, les autres à contour irrégulier, que circonscrivait une ligne noircie. Au microscope, M. Duchartre a pu re- connaître que c'étaient autant de [lerforalions opérées mécaniquement et par rupture, non-seulement dans toute l'épaisseur de l'épiderme, mais en- core quelque peu dans le parenchyme soiis-jacent. )) Ces ruptures du tissu de la feuille sont dues, suivant toutes les pro- babilités, à l'étincelle électrique, qui a éclaté successivement sur différents points répartis irrégulièrement. » Autour de celte place frappée directement par l'étincelle, la même face supérieure delà feuille offrait une large tache irrégiilière brunâtre, plus foncée vers les bords que dans sa partie centrale. IM. Duchartre croit de- (;. R., 1871, 2« Semestre. (T. LXXUI, N» 2.) ' O ( 74 ) voir attribuer cette tache au simple dépôt superficiel d'une matière brun foncé ou noire, dont il ignore l'origine et qui, vue au microscope, est amassée surtout dans les petits enfoncements de la surface de l'épiderme. Rien de pareil n'existait à la face inférieure; enfin le tissu interne de la feuille ou le mésophylle n'était altéré, ni dans l'arrangement ou la forme des cellules qui le constituent, ni dans la quantité ou la disposition des grains de chlorophylle qui donne à ce tissu sa couleur verte. » M. Duchartre pense, d'après les observations que nous venons de rap- porter, que, dans le coquelicot, l'électricité a altéré seulement le principe colorant rouge dissous dans le suc cellulaire, suivant l'énoncé de Kabsch, sans en amener le moindre déplacement, attendu que la couleur n'a nul- lement changé dans les parties du pétale qui entouraient les points déco- lorés; d'ailleurs, les cellules de ces parties rouges, étant entièrement pleines de liquide, n'ont pu en recevoir davantage. » Nous ferons observer que l'électricité a fait plus que de décolorer le suc rouge; il l'a prédisposé à être enlevé par l'eau froide en totalité, sans, pour cela, que les cellules soient scindées, quand on met les pétales en di- gestion dans cette eau. C'est en cela que réside la propriété de l'électricité. » Quant à la feuille de lierre, la chlorophylle n'a été altérée en rien, suivant M. Duchartre; l'électricité n'a donc point agi sur la couleur verte; mais, vers la face supérieure, le tissu a été déchiré en nombreuses ouver- tures [)lus ou moins irrégulières. » M. Duchartre croit que si, en mettant dans l'eau les pétales qui ont" été électrisés, la décoloration s'y étend rapidement autour des points frap- pés par l'étincelle, cet effet peut tenir à ce que la pénétration de ce liquide dans les cellules a été facilitée par le changement moléculaire que l'étincelle aura déterminé dans les membranes cellulaires, changement du même genre que celui qui résulte de l'action du froid, et par suite duquel on voit l'eau s'amasser fréquemment hors des cellules, non déchirées cependant, au point de pouvoir se prendre en glaçons volumineux. » La feuille de Bégonia dhcolor, qui présente des effets remarquables, n'indique pas une décoloration, mais bien un déplacement, un transport de la matière colorante rouge; dans son état normal, cette feuille, vers sa face supérieure et dans le tissu cellulaire qui en forme l'épaisseur, renferme une très-grande quantité de grains de chlorophylle, qui sont même d'une grosseur remarquable. Son épidémie supérieur, comme d'ordinaire, est incolore; tout ce qui la distingue, c'est que l'épiderme de sa face inférieure a les cellules dont il est formé remplies d'un suc rouge, qui communique ( 75) sa couleur à cette face, surtout le long des nervures, par l'action de l'élec- tricité. M. Duchnrlre a cru voir qu'une portion de la matière colorante s'est transportée de la face inférieure sur la face supérieure, à laquelle elle a donné sa teinte. C'est surtout du pourtour de la place électrisée qu'a dû partir la matière colorante ainsi transportée, car ce pourtour forme, à cette place électrisée, une sorte d'auréole verdâtre, c'est-à-dire dans laquelle l'épiderme inférieur, ayant perdu sa couleur, laisse voir par transparence la chlorophylle plus intérieure. Cette matière rouge, prise ainsi à la face inférieure, et principalement au pourtour de la place électrisée, est allée rougir cette même place à la face supérieure de la feuille. Voilà comment on peut expliquer, après l'action de l'électricité, pourquoi la feuille dé Bégonia présente au-dessus une grande place rouge au lieu de sa couleur verte naturelle; en dessous, la même place, qui n'a pas été sensiblement décolorée, est bordée d'une large bande verdâtre; il paraîtrait même que la matière colorante a été en partie transportée hors des cellules de l'épi- derme. » Les effets de l'étincelle observés sur les feuilles du Bégonia sont sem- blables à ceux dont il a déjà été question en parlant de la décoloration des pétales des fleurs et particulièrement de ceux du pavot : l'électricité ne paraît agir que pour faire filtrer la matière colorante au travers de l'enve- loppe des cellules, sans y produire d'altération. » En résumé, les décliarges électriques fortes ou faibles produisent trois actions distinctes sur les couleurs des feuilles et des fleurs : » 1° Une action en vertu de laquelle les parties électrisées laissent dis- soudre ou plutôt filtrer dans l'eau froide, où on les plonge après l'électri- sation, les matières colorantes qui sont à l'état de dissolution dans les cellules. Cet effet se produit principalement sur les couleurs rouges et bleues; mais les nuances jaunes dues à des granules solides situés dans les cellules ne paraissent pas modifiées. » 2° Une action décolorante directe sur les matières colorantes rouges et bleues qui se trouvent à l'état liquide dans les cellules, quand l'électri- salion des plantes est suffisamment prolongée. Quelquefois cet effet est très-rapide, comme avec les pétales du pavot oriental rouge-écarlate. » 3° Une infiltration et, pour ainsi dire, un transport des matières colo- rantes sensibles aux effets précédents, et cela dans l'intérieur des organes électrisés. On peut rappeler comme exemple l'effet produit par la matière rouge qui se trouve au-dessous de la feuille de Bégonia discolor, laquelle couleur, pendant l'électrisalion de cette feuille, s'infiltre peu à peu vers la lO.. (76) partie supérieure verte, de façon à masquer la couleur de la chlorophylle. » Là s'arrêtent pour Tinslant nos recherches sur les effets résultant de l'action exercée par l'étincelle sur les végétaux. Notre buta été de faire con- naître, dans ce Mémoiie, une propriété spéciale de l'électricité agissant sur les fleurs et les feuilles des végétaux; propriété qui se manifeste peut être également dans le règne animal, dont tous les êtres sont composés de tissus comme les végétaux. » Dans les recherches faites jusqu'ici snr l'homme et les animaux, en employant l'agent électrique, on s'est attaché particulièrement aux effets de contraction sans se préoccuper des effets divers résultant du passage de l'électricité, même à très-faible tension, dans tous les organes, et cepen- dant c'est là un point capital à étudier si l'on veut approfondir tous les effets j)hysiques et chimiques produits, et en déduire des conséquences utiles aux applications de l'électricité à la médecine. On ignore par exem- ple, dans les contractions, quels sont les changements ou les modifications qui peuvent en résulter dons les tissus. On se borne à constater la résul- tante des effets produits sur l'organisme sans les analyser; ce sont des questions à étudier. » Eu terminant nous ferons encore les réflexions suivantes : L'atmo- sphère et la terre sont constamment dans deux états électriques différents : la première possède un excès d'électricité positive, la seconde un excès d'électricité négative, et ces deux excès reforment du fluide natuiel par l'intermédiaire des corps conductetus qui se trouvent à la surface du sol, notamment des végétaux. Ce sont autant de décharges électriques qui doi- vent produire des effets sensibles sur les végétaux, surtout dans les temps orageux, où les nuages électrisés exercent une action puissante par influence, suivie souvent de décharges électriques; ces décharges produisent alors des effets qui sont excessivement exaltés dans les arbres foudroyés. )) Dans les expériences dont on a rapporté précédemment les résultats, on a foudroyé pour ainsi dire les diverses parties des végétaux avec des quantités d'électricité excessivement faibles comparées à celles qui produi- sent la foudre. Ces effets sont probablement les mêmes, à Tinlensité près. » Quant aux effets physiologiques produits par la foudre chez l'honune et les animaux, ce sont en général des lésions dans les organes et particu- lièrement dans le système vasculaire, par suite desquelles il y a épauche- ment du sang et d'autres liquides, qui occasionnent instantanément la mort, par suite de ces désordres ; en faisant passer de fortes décharges dans ( 77 ) les animaux, on reconnaît que le système nerveux est particulièrement affecté et même quelquefois complètement détruit. Dans les pesonnes fou- droyées, on observe quelquefois un effet sembable. » Les tissus animanx, soumis à l'action d'étincelles ou de faibles dé- charges électriques, doivent éprouver des effets qui ont de l'analogie avec ceux dont il est question, quoique à un moindre degré. Ce sont ces effets qu'il s'agit maintenant d'étudier. » PHYSIQUE. — Sur la conc/él ition de l'eau; par M. Boussingault. « La force avec laquelle l'eau tend à se dilater pendant la congélarion est considérable, puisqu'elle doit être égale à la pression qu'il faudrait exercer sur un morceau de glace pour en diminuer le volume de 0,08 (i); aussi cette force d'expansion est-elle capable de briser les enveloppes les plus résistantes-, c'est ce qu'on a constaté depuis longtemps. Les académiciens de Florence, en exposant à un froid intense une sphère de cuivre remplie d'eau, en déterminèrent la rupture, bien que l'épaisseur du métal fût de ■^ de pouce. Hughens, en 1667, fit éclater en deux endroits, par l'effet de la congélation de l'eau, un canon de fer ayant un doicjl d'épaisseur (2). » Ces expériences sont devenues classiques. J'ai pensé qu'il y aurait un certain intérêt à les reproduire, en essayant de faire congeler l'eau dans un cylindre d'un métal doué d'une ténacité bien supérieure à celle du fer; un canon d'acier, par exemple, supportant, même sous de faibles épaisseurs de parois, une pression de plusieurs centaines d'atmosphères, dans les épreuves réglementaires que l'artillerie fait subir aux canons de fusils. Eu supposant que l'acier offrît une résistance suffisante, l'on devait alors con- stater si, conformément à la prévision théorique, l'eau enfermée dans le canon conserverait l'état liquide, malgré l'abaissement de la température, et cela par suite de l'obstacle opposé à la dilatation qui accompagne sou refroidissement à partir de + 4") ' • » Un cylindre d'acier fondu et forgé de 46 centimètres a été foré jusqu'à une profondeur de a/j centimètres. » Le diamètre intérieur était de I^3•, l'épaisseur des parois, 8millimèfres. » Le bas du canon, en acier plein, avait une forme hexagonale, afin de pouvoir être saisi dans la mâchoire .'l'uii étau. (i) La densité de la glace étant 0,92. (2) Tahus fernus, ciijus crassitics ernt uniis digitis, aqud iinplcliis et rite occlus us fuit; post 12 huras cluobus in locis stissus est. (Du Hamel, Aciid. reg., lib. 1, ^ a, cap. i.) ( 7» ) » Le haut du canon, à partir de l'ouverture, portait un pas de vis sur lequel s'ajustait, comme un écrou, une pièce d'acier évidée, au fond de laquelle, pour assurer la fermeture, l'on plaçait une forte rondelle de plomb. Une bille d'acier placée dans l'intérieur, devait indiquer par sa mobilité ou par son immobilité, si l'eau contenue dans le canon était ou non solidifiée. » La capacité du canon était d'environ 55 centimètres cubes. » L Le 26 décembre 1870, le canon d'acier, préalablement refroidi à + 4 degrés, a été rempli avec de l'eau distillée non bouillie, également à + 4 degrés. Après l'avoir fermé en vissant le couvercle à l'aide d'une clef à levier (c'est la partie la plus difficile de l'expérience), en retournant le canon, on entendait très-distinctement le tintement métallique produit par la chute de la bille d'acier. » A 9 heures du matin, l'appareil fut exposé sur une terrasse; la tem- pérature de l'air était de — i3 degrés. A midi (température — 12 degrés), l'on put s'assurer par le mouvement de la bille que l'eau était restée liquide. Jusqu'au soir l'air se maintint à — 9 degrés. L'eau conserva sa fluidité. » Le 2^ décembre, à 8 heures du matin, le thermomètre marquait — 24 de- grés; la mobilité de la bille d'acier prouva que l'^u avait échappé à la congélation. » Le 3o décembre, l'on procéda à l'ouverture du canon, la température étant de — 10 degrés. A peine eut-on commencé à dévisser le couvercle, que l'on vit surgir une légère végétation de givre. L'eau gela instantané- ment, aussitôt que la pression qu'elle supportait fut supprimée. En chauf- fant le canon de manière à détruire l'adhérence, l'on en retira un cylindre de glace d'une grande transparence. Dans l'axe de ce cylindre il y avait une rangée de très-petites bulles d'air. )) Le ï janvier 1871, au soir, le canon fut rempli d'eau à -+- 4°2 et exposé sur la terrasse à un froid de — i3 degrés. » Le 5 janvier, au matin, la température étant de — 18 degrés, l'eau n'était pas congelée; la bille d'acier se mouvait en toute liberté. » A I 1 heures, le couvercle du canon fut dévissé, l'air étant à — 10 de- grés. La congélation eut lieu immédiatement; comme dans la première expérience, quelques petites bulles de gaz étaient disposées dans l'axe du cylindre de glace. Ainsi, dans un canon d'acier fondu, à paroi assez épaisse pour être considéré comme inextensible, l'eau introduite à -+- 4 degrés a, pendant plusieurs jours, conservé l'état liquide à de très-basses tempéra- ( 79 ) tares. La congélation a eu lie» aussitôt qu'on eut supprimé, en ouvrant le canon, l'obstacle qui s'opposait à la dilatation de l'eau refroidie. » ZOOLOGIE. — Note sur une nouvelle Salamandre gigantesque [Sieboldia Davi- diana Blanch.) de la Chine occidentale ; par 31. Emile Blanchard. « En 1829, Franz de Siebold fit une découverte qui excita viveuient l'in- térêt. Le célèbre explorateur du Japon avait trouvé un animal du type des Salamandres, dont les énormes proportions contrastent singulièrement avec celles des autres représentants du même groupe. La Salamandre du Japon, qui atteint une longueur d'un mètre à un mètre et demi, appelait la comparaison avec la fameuse Salamandre fossile des scbistes d'OEningen, qui a été de la part de Cuvier l'objet d'une étude attentive. Dans ces der- nières années, la Salamandre gigantesque du Japon, aujourd'hui considérée comme le type d'un genre particulier (5ie6oW(a maxâna, — Salamandra maxima Schlcgel), a été plusieurs fois apportée en Europe, et en ce mo- ment, nous en avons au Muséum d'histoire naturelle deux individus vi- vants qui causent, sinon l'admiration, au moins la surprise des visiteursde la Ménagerie. Jusqu'ici, on n'avait rencontré en aucune partie du monde une espèce analogue, et l'annonce de l'existence d'une Salamandre gigan- tesque dans les eaux des provinces occidentales de la Chine devait attirer l'attention des naturalistes (i). Un vague renseignement était peu de chose, mais, parmi les objets recueillis par M. l'abbé Armand David, après son départ du Thibet oriental (2), nous avons eu la dépouille du grand Ba- tracien. Il importait de comparer la Salamandre de Chine à celle du Japon et de s'assurer si les deux animaux étaient ou de même espèce ou d'espèces différentes. La comparaison ne laisse guère subsister d'incertitude : la Sa- lamandre rapportée par M. Armand David, très-voisine de la Salamandre découverte par Siebold, s'en distingue par quelques caractères fort appa- rents; elle a, sur la tête et sur la partie antérieure du corps, des tubercules moins confluents et disposés avec régularité, de manière à former des lignes et des dessins très-arrêtés. De la sorte, l'œil est comme encadré par une double rangée de tubercules, qui, du côté interne, devient anguleuse à la façon d'un V très-ouvert. Chez l'espèce du Japon, les tubercules ne pré- (1) Dans un travail intitulé : Les récentes explorations de la Chine, nous avons rapporté les indications (jui nous avaient été transmises par IM. l'abbé David. (2) Comptes rendus, t. LXXII, p. 807. ( 8o ) sentent an contiaire qu'un arrangement confus. L'espèce de Chine nous paraît avoir aussi les doigts des quatre membres un peu plus longs, et nous croyons que la couleur générale du corps est pins noire, mais l'état de conservation imparfait dn seul individu que nous possédons nous empêche d'insister sur plusieurs détails. Nous donnons à la grande Salamandre de la Chine occidentale le nom de Sieholdin Davidiann, qui une fois de plus raj)- pellera le souvenir de l'admirable explorateur de la Chine, de la Mongolie et lia Thibet. La gigantesque Salamandre vit sur les frontières du Céleste- Empire dans des eaux claires et limpides qui descendent des montagnes du Khou-Kon-noor; elle acquiert, paraît-il, des dimensions énormes ; l'abbé David rapporte qu'on en prend des individus dont le poids est de aS à 3o kilogrammes. On comprend que de pareils animaux sont pour les ha- bitants du pays une précieuse ressource alimentaire. )) La découverte d'espèces aussi remarquables que les grandes Sala- mandres du Japon et de la Chine est d'un haut intérêt pour la zoo- logie, mais elle a encore une autre portée. La faune du Japon offre de grandes ressemblances avec les faunes européennes, et si l'on se souvient que la Salamandre des schistes d'OEningen a été trouvée avec des restes de poissons qui ne diffèrent pas des espèces actuellement vivantes dans nos lacs et dans nos rivières, on peut supposer que le grand Batracien qui vé- cut autrefois dans les eaux de l'Europe centrale est celui-là même qui vit encore au Japon, et l'on voudrait posséder des matériaux suffisants pour être en état de résoudre la question. » On sait qu'une foule de végétaux et d'animaux se rencontrent égale- ment au Japon et dans le nord de la Chine. Le rapport des flores et des faunes conduit à présumer que des teries maintenant séparées ont été unies à une époque plus ou moins ancienne. En s'appuyant sur les faits zoolo- giqucs, il est difficile encore cependant d'adopter une telle opinion à l'égard des îles japonaises. Plusieurs types trouvés au Japon n'ont jamais été ob- servés dans la Chine orientale. La grande Salamandre de Siebold en est un exemple, et il faut leinarquer que l'espèce voisine récemment découverte n'habite que la Chine occidentale. .\u Japon seulement, on a rencontré les espèces d'un des plu.s siugidiers genres d'insectes carnassiers, le genre Dawaster, et ce qui mérite d'être noté, dans chacime des grandes îles de l'Archipel, on a pris une espèce particulière de ce genre. Le moment n'est pas venu d'apprécier d'une manière complète l'ensemble des relations qui existent entre les îles japonaises et le continent : une connaissance nous fait défaut, celle des productions naturelles de la Corée. » ( 8. ) MINÉRALOGIE. — Nole Sur les formes cristallines de In nadorile; par M. Des Cloizeacx. « Le nouveau minéral décrit par M. Flajolot (i), sous le nom de nado- rile, se trouve en cristaux tabulaires dont les côtés ont une longueur va- riant de 5 à lo millimètres environ, et qui sont généralement implantés par un de ces côtés dans les géodes d'une calamine compacte, des environs de Bone, en Algérie. » D'après les analyses de MM. Pisani et Flajolot (2), la nadorite peut éti'e regardée comme une mendipile antimonifére, car sa formule, mise sous la forme (Sb-O'PbO) -f- PbCl, ne diffère de celle de la mendipite, 2PbO -+- PbCl, que par un équivalent d'oxyde d'antimoine substitué à un équivalent d'oxyde de plomb. » La plupart des cristaux de nadorite se présentent en tables rectangu- laires très-minces, biselées sur leurs arêtes; cependant un examen attentif montre qu'en général l'un des côtés du rectangle est remplacé |)ar une fa- cette plus ou moins large, tandis que l'autre côté résulte toujours de l'in- tersection de deux plans faisant entre eux un angle plus ou moins aigu. Ces cristaux appartiennent au système rliombique. La forme primitive à laquelle on peut les rapporter est un prisme rhomboïdal droit de 132*^.51'. Il existe un clivage très-net et très-facile, parallèlement au plan qui passe par la grande diagonale des bases de ce prisme, et il jiiraît en exister un autre, plus difficile, suivant la modification g-. •n Les combinaisons de formes que j ai observées jusqu'ici sont : h^ a' a'^ ; 3. ± ^ -L 3- A mJi'^pa'a'-Jc; mh^ h'' p a-a' a- x; inh^g-; h' g- [3). - — » Les faces «" et a^ sont étroites; p et a' sont unies; m, //', h^ et a^ sont larges, mais souvent arrondies et un peu ternes; g-, ordinairement striée verticalement, est quelquefois unie et éclatante; jc = \b~^ b~^ /l-) se présente, entre m et a'^, comme une bordure allongée, non comprise dans (1) Comptes rcndits, t. LXXI, p. 287, séance du 18 juillet 1870. (2) Comptes rendus, t. LXXI, ]). Sig, séance du r' août 1870, et p. 406, séance du 5 septembre 1870. (3j La face /i' est rare; en général, elle n'existe qu'il l'état de clivage très-eclalant et très- net. G. R., 1S71, 2"= Semestre. (T. LXXIU, N" 2.) ï • ( 82 ) la zone de ces deux faces; elle est, en général, asssz développée, mais un peu ronde. La figure ci-dessous donne une idée de l'aspect général des cris- taux. » Le tableau suivant offre les dimensions de la forme primitive et les in- cidences calculées, comparées aux incidences mesurées directement. 6 : /i :: looo : 356,968 0 = 1)16,537 '' = 399)949' Caiculé. Observé. m m en avant =: 1 32°5 1 ' » ''mm de côté = 47°9' 47°9' net m h' adjac. = i56°25'3o". . 156° 27' moyenne m h' sur m = 23" 34' 3o" 23° i5' h' h^ adjac. = i68°47' i68°4o' /i'/Jsur /j~= 11° i3' ii°o' /^' h" adjac. = i62°4i' i62''46' moyenne //« m adjac. = 1 73°44' ' 7^° environ /;' /(" adjac. = i58°48' iSS^Si' moyenne II' //" sur /;'■ = 21° 12' 2i"i3' à 20' h' h" adjac. = 170°!' 170-0' /j'' h" de côté = 42°24' 4^" i5' moyenne /i'^^ adjac. = n4°37' ii4°28' net h' g- sur g- =65"23' 65°27' moyenne m g^ adjac. = 1 38° 1 1' 3o" i38°22' /»^^sur^^=88°57'3o" 88"5o' g- g- de cote =: i3o"46' >a' = l55°5'7' J ■ n--li' — Il4°3'.. ';;«' = l38"l5'. I JO" 20' i56°2 7' moyenne 1 38" 1 5' moyenne ( 83) Calculé. Observé. a' h' = i3i''45' iSa-o' P a' = 1 i9''i5'3o'' ]8°52' il I i9°i5' n"//' =: i5o°44'3o" iScSo' a' a' ^ i6i°o'3o" i6o°io' environ a- fi^ sur p = 58° 3 1 ' « px= 108° 33' io8<>25' à 45' ma' = ii']°Z']' 127°35' moyenne m a'' = i43°6' i44° environ mx=L iSSoSi' i58''2o' à iSg" XX àe côté = 45° 17' 3o" ... 4^° 20' X = [b^ b'" h^). » Les hyperboles qui se manifestent dans les lames de clivage parallèles à /z', à l'aide du micoscope polarisant éclairé par la lampe monocbroma- tique au sodium, prouvent que le plan des axes optiques coïncide avec 7;'; mais les cristaux mis jusqu'à ce jour à ma disposition par notre éminent confrère le directeur de l'Ecole des Mines sont tous Irès-aplatis suivant la direction de cette face, et lorsqu'on cherche à les travailler transversale- ment, ils se fendillent avec une grande facilité dans le sens du clivage fa- cile. Il ne m'a donc pas encore été possible d'obtenir des lames, noi-niales au plan des axes optiques, assez transparentes pour laisser voir les anneaux colorés propres à faire reconnaître le signe et la direction de la bissectrice de l'angle aigu que ces axes font entre eux. Il faut espérer que si l'exploi- tation du gîte calaminaire de Hamman-Nbaïl-Nador, maintenant abandon- née, est re[)rise quelque jour, on y découvrira de nouveaux cristaux de nadorite qui se prêteront mieux que les premiers à une étude complète de leurs propriétés optiques. » criiMlE INDUSTRIELLE. — Sur des papiers incinérés, provenant de l'incendie du Ministère des Finances; par M. E. Chevreui.. « Le produit que je mets sous les yeux de l'Académie ressemble phis à une matière minérale qu'à une matière d'origine organique, c'est-à-dire qu'au papier d'où elle provient. Elle est en réalité la cendre du papier que l'on fabrique aujourd'hui en mêlant à du chiffon lavé et très-divisé beau- coup de matière minérale. » Tout le monde sait que le papier ne peut servir à l'éciiture ordinaire II.. ( 84) qu'à la condition de n'être pns perméable à l'eau, ou, en termes vulgaires, de n'être pas buvard. Or, pour qu'il ne le soit pas, il faut le coller. » Lorsqu'on f^dirique le papier à écrire par l'ancien procédé, c'est-à- dire à la main ou à la forme , on plonge les feuilles de papier, convenal^le- ment séchées, par poignée, dans loo parties d'eau tenant de 6 à 8 parties de gélatine et de 2 à 3 parties d'alun. Quand elles ont pris de cette eau uni- formément, on les retire du bain, on étend chacune d'elles séparément sur des cordes tendues, où la dessiccation doit se faire également sur toutes les parties. La gélatine alunée se concentre, sur les deux surfaces de la feuille, en une couche mince, après l'évaporation de l'eau qui l'avait dissoute; c'est cette couche qui retient l'encre à la surface du papier en l'empêchant de la boire. » Dans le papier fait par le nouveau procédé, on ajoute, à la pâte de pa- pier délayée dans la pile et en mouv(Mîient, une eau bouillante tenant à la fois de la fécule et du résinate de soude. Quand ce liquide est mélangé in- timement et également avec la pâte, on y verse une solution d'alun capable de décomposer le résinate de soude. Il se produit du résinate d'alumine insoluble, qui s'ajoute, avec l'amidon, à la pâle du papier; et c'est le mé- lange, aussi homogène que possible, du tout, qui constitue la matière du papier. » La grande différence de ce papier d'avec le papier à la main tient à la matière qui remplace la gélatine du dernier; car elle est en partie minérale et en partie formée d'une matière organique résineuse, insoluble dans l'eau, et d'une matière amylacée, plus rapprochée que la première de la gélatine par la manière dont elle se comporte avec l'eau. » Quoi qu'il en soit, la colle du papier nouveau est répartie dans toute l'épaisseur du papier; dès lors, même quand on vient à en gratter la sur- face, il ne cesse pas d'être propre à recevoir l'encre à écrire, différence qui le distingue du papier collé à la gélatine. » Le résuiale d'alumine, si différent de la nature et de la structure de la fibre ligneuse constituant la pâte du papier, exige donc, pour que le mé- lanse soit luiiformc, une division de cette fibre au détriment de la solidité du papier qui en provient; et cela explique pourquoi il ne se prête point au pliage, conune le fait le ])apier à la forme, dont les fibres sont plus ou moins longues, el dont la couche de gélatine qui en colle la surface est très-mince et d'ailleurs natinellement flexible. » Si nous disons qu'on ajoute trop souvent au pajjier produit par le nouveau procédé, au moment du collage, du sulfate de chaux, du sulfate ( 85 ) de baryte on du kaolin, on verra combien l'infériorité de ce papier sera encore augmentée, et Ton s'expliquera la quantité de cendre qu'a laissée le papier que l'Académie a sous les yeux. » Si beaucoup de papiers sont destinés à disparaître, la société est inté- ressée à ne pas faire usage, poiu' des écritures qu'elle veut conserver, de papiers trop chargés de matières minérales. Il est à désirer que les admi- nistrations ne reçoivent le papier ordinaire qu'à la condition que la cendre qu'il laissera ne dépassera pas une certaine limite. Il est entendu qu'il ne s'agit pas du papier dit timbré, qui a toujours été préparé par l'ancien procédé. « Enfin, c'est la différence de l'encollage du papier collé à la gélatine d'avec le papier collé au résinate d'alumine qui explique pourquoi on peut écrire sur le premier avec ime encre indélébile, formée d'encre de Chine délayée dans de l'acide chlorhydrique à i degré de ^ar^'omètre, tandis qu'avec le second il faut délayer l'encre de Chine dans de l'eau de soude à I degré, par la raison que l'encre acidulée ne pénétrerait pas convena- blement dans l'intérieur de la pâle, comme le fait l'encre alcalisée. Celte pénétration est une condition pour Vindélébilité de l'encre. » M. A. DE LA Rive fait hommage à l'Académie d'un exemplaire d'un Mémoire qu'il a communiqué à la Société de Physique et d'Histoire natu- relle de Genève, le 2 juin 1870, et qui a pour titre « Recherches sur la polarisation rotaloire magnétique des liquides ». Ce Mémoire est extrait des Archivesdes Sciences de la Bibliollièque universelle de Genève (juillet 1870). NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre qui doit remplir, dans la Section de Géométrie, la place laissée vacante par le décès de M. Lamé. Au premier tour de scrutin, le noudjrc des votants étant 49? M. Puiseux obtient /jc) suffrages. M. Puiseux, ayant réuni lunanimité des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du (^lief du pouvoir exécutif. L'Académie procède, parla voie du scrutin, à la nomination d'une Coni- ( B6) mission qui sera chargée de juger le concours pour le prix Fourneyron, en 1871. MM. Combes, Morin, Phillips, de Saint-Venant, Dupin réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Delaunay et Ségiiier. RAPPORTS. Rapport sur un Mémoire de M. Maurice Lévy, relatif aux équations générales des mouvements intérieurs des corps solides ductiles, au delà des limites oit rélasticité pourrait les ramener à leur premier état. (Commissaires : MM. Combes, Serret, Bonnet, Phillips, de Saint-Venant rapporteur. ) « Lorsqu'un corps solide est soumis à des forces extérieures, il réagit d'abord contre elles en vertu de son élasticité; puis, ensuite, s'il est ductile et si ses parties sont empêchées de se séparer les unes des autres, il cède à l'action de forces plus énergiques, et éprouve, comme un fluide, une suite de déformations permanentes telles que celles qui résultent du laminage, de l'étirage, du pétrissage ou de l'emboutissage, en o|)posant toujours, à la continuation de ces mouvements et modifications, des résistances que les forces extérieures sont obligées à chaque instant de surmonter. » Les lois de ces modifications, qui ont lieu et qui se continuent au delà des limites où l'élasticité pourrait rétablir les corps à leur premier état, ont été étudiées expérimentalement par M. Tresca en 1864-1867 dans plu- sieurs Mémoires sur ^écoulement des solides tels que le plomb, etc., par les orifices des vases où il les renfermait et où il leur faisait éprouver de fortes pressions. Et, plus tard, en 1869, dans un Mémoire important, égale- ment approuvé par l'Académie (i), et relatif au poinçonnage des métaux, il a non-seulement étudié la marche des mouvements moléculaires dans leurs blocs, mais aussi, passant du point de vue cinématique au point de vue mécanique, il a mesuré les efforts produisant des effets déterminés, et il a été assez heureux pour délerminei' la loi générale de la lésistance à ces sortes de mouvements intérieurs ou de déformation qui se continuent. Celte résistance est, comme il l'a montré, une force constante, ou indépendante (l) I.e i4 février 1870: Comptes rendus, t. I.XX, p. 288. ( «7 ) des déformations déjà éprouvées, même l'instant d'avant quand les mouve- ments s'exécutent avec lenteur; et elle est d'égale intensité, par unité superficielle, pour la compression ou la dilatation et pour le glissement ou cisaillement; égalité que l'un de nous a vérifiée théoriquement (i) en con- sidérant que toute compression ou dilatation dans une certaine direction est nécessairement accompagnée de glissements relatifs sur des faces qui lui sont obliques. M. Tresca a confirmé, par des expériences variées, celte con- stance de la résistance, soit à la compression, soit au glissement ou au cisaillement, en faisant, sur la loi partiellement observée des mouvements, quelques hypothèses, et en égalant le travail intérieur de la résistance sup- posée à celui des pressions extérieures exercées et mesurées; ce qui l'a mis à même d'assigner, pour divers métaux, la valeur du coefficient spéci- fique, appelé R, delà résistance en question. » Pour fonder la théorie des mouvements intérieurs ainsi considérés dans les solides, il restait à mettre en œuvre cette loi simple, à l'effet d'établir des équations analogues à celles du mouvement des fluides, et capables de fournir les grandeurs des déplacements moléculaires intérieurs produits à chaque instant par des forces extérieures données. C'est encore ce qu'a tenté l'un de vos Commissaires, dans une Communication faite à l'Académie en 1870 (2). Il s'y est borné au cas le plus simple, où il suffit de considérer deux des trois dimensions du bloc et deux des coordonnées de ses divers points en abstrayant la troisième. Les équations sont au nombre de cinq, comme les inconnues, qui consistent : i" dans les deux composantes de la vitesse de déplacement d'yn point quelconque parallèlement aux coordon- nées; 2° dans les deux composantes normales et dans la composante tan- gentielle des pressions intérieures sur l'unité superficielle de deux petites faces perpendiculaires respectiveuient aux coordonnées et passant par le même point quelconque. Deux de ces cinq équations expriment simplement l'équilibre de translation, en deux sens parallèles aux coordonnées, d'un élément parallélépipède, sous l'action de pressions intérieures et de forces extérieures ( telles que la pesanteur) en y joignant les forces d'inertie, ordinairement faibles, et négligeables dans ces sortes de mouvements sup- posés très-lents. La troisième équation, particidière à la question, énonce analytiquement la loi mise en lumière par M. Tresca; elle exprime, en effet, qu'en chaque point, sur l'unité superficielle de la face intérieure parallèle- (i) Comptes rendus, 21 février 1870, t. LXX, p. 368. (2) Comptes rendus, '] mars 1870, p. i\']3. { «8 ) ment à laquelle la vitesse de glissement relatif des couches est la plus grande possible, la résistance à ce glissement, ou la composante tangentielle de pression, est égale à la quantité constante ou résistance au cisaillemen R, j)arliculière à la matière dont il s'agit. La quatrième équation, toute de cinématique, est celle qui est dite de continuité, énonçant que le volume ou la densité de la matière ne change pas. Enfin la cinquième exprime que sur les faces et dans les directions où la vitesse de glissement est nulle, la composante tangentielle est nulle aussi, ce qui doit être supposé, car la partie des pressions intérieures dues à l'élasticité conservée, et pouvant s'exercer dans des directions où il n'y a pas de mouvement relatif actuel, agit tantôt dans un sens, tantôt dans le sens opposé, ou oscille autour de zéro ; et, d'ailleurs, elle est toujours faible en comparaison de celle qui est incessamment provoquée par les mouvements. » Mais il fallait établir les mêmes équations pour le cas général où il y a trois dimensions à considérer, et spécialement lorsque tout est symétrique autour d'un axe vertical, ce qui est le cas des expériences de M. Tresca. " M. Lévy a fait avec bonheur ce double et complet établissement d'équations, dans le Mémoire dont nous avons à vous rendre conqite. » Il y avait, pour le cas le plus général, neuf équations à établir, car il y a six composantes de pression et trois composantes de vitesse incoiuiues; et il fallait six équations dans le cas de symétrie autour d'un axe, car ce cas offre, outre les cinq inconnues ci-dessus du cas de deux dimensions, une pression de plus à déterminer sans pouvoir l'omettre, savoir celle qui agit sur les plans méridiens. » La difliculté principale poui' le cas général était d'exprimer la condi- tion d'égalité, à une constante K, de la résistance au glissement sur la face où le glissement est le phis fort en chaque point. La détermination de cette face dépend en effet de la résolution de l'équation du troisième degré, dont les racines donnent les intensités de ce que Cauchy a appelé les Ir-oisj/icssions principales, qui sont normales aux faces sur lesquelles elles agissent. M. Lévy a surmonté cette difficullé et a su se dispenser de résoudre l'équation du troisième degré en question, en faisant un ingénieux usage de Véqitation aux carrés des différences de ses trois racines. On sait eu effet que la plus grande des composantes tangenlielles de pression, en un point quelconque, s'exerce sur un plan bissecleiu- de ceux de la jjIus grande et de la plus petite de ces trois presions normales, el esl égale en intensilé à la demi-différence de ces deux pressions dites yx/zic/yja/ti'; si donc, dans l'équation aux carrés des différences des racines de celle qui donne les trois pressions principales, on ( % ) met, à la place de l'inconnue, le carré du double du coefficient R de résis- tance au cisaillement, donné par l'expérience pour la matière dont on s'occupe, l'on aura exprimé la condition caractéristique du mouvement considéré. » C'est la quatrième des équations entre les six composantes de pression, les trois premières étant fournies par l'équilibre de translation, dans les trois sens, d'un élément parallélépipède. » La cinquième équation n'a lieu qu'entre les trois autres inconnues, qui sont les vitesses d'un point quelconque dans le sens des coordonnées. C'est l'équation de continuité, ou de conservation de la densité et du volume (le la matière, conformément à ce qu'ont indiqué toutes les expé- T'iences. » Les quatre dernières équations ont lieu à la fois entre les mêmes trois vitesses ou leurs dérivées premières, et les six composantes de pres- sion. Elles expriment qu'en chaque point d y a un même rapport entre chaque composante tangentielle et la vitesse de glissement de même direc- tion sur la même face, qu'entre la différence de deux composante normales rectangidaires l'une à l'autre et le double de la différence des vitesses d'extension de mêmes directions. Cela résulte, analytiqueraent, comme depuis longtemps on l'a remarqué pour les fluides (*), delà supposition ci-dessus, que la composante tangentielle est nulle sur chaque face dans la direction où la vitesse de glissement est nulle. » Ces quatre équations ne sont, du reste, autre chose que ce qui résulte immédiatement des six que Cauchy et l'oisson ont données comme four- nissant les valeurs des composantes de pression dans les fluides, en élimi- nant entre elles, par de simples soustractions, la pression normale incon- nue, et ensuite, par de simples divisions, le coefficient dit de froUemenl intérieur du fuide, ou le rapport des composantes tangentiellcs aux vitesses de glissement; coefficient ou rapport supposé constant par ces illustres géomètres, comme il l'avait été par Navier, mais qui, dans la masse solide ductile en mouvement dont il s'agit ici, varie nécessairement d'un point à l'autre, vu que le plus giand glissement, qui doit en chaque point répondie à la composante tangentielle constante K, est nécessairement différent aux différents points à chaque instant. (*) Comptes rrndits, 27 novenilire 1845, t. XVII, |). \'?^'i-, Noie sur la i!\ iianiiqui- des f/itich's. <;. 1! , 1S71. 2« yrmi-sire. il. LXXIII. >"2) '2 ( 9o) )) En supposant nulles les dérivées tant des pressions que des vitesses par rapport à une des trois coordonnées, y par exemple, et nulles aussi la vitesse et les composantes tangentielles de pression dans le sens de cette coordonnée, M. Lévy revient, comme cas particulier, aux cinq équations à deux coordonnées de la Note citée du 7 mars; mais avec une équation de plus, dont on n'a pas toujours besoin, il est vrai, mais qui était cependant essentielle à établir. C'est celle qui donne la composante normale de pres- sion, dans le sens de la coordonnée qu'on supprimait, et que M. Lévy prouve être constamment égale à la demi-somme des composantes nor- males des deux autres directions. » Pour passer du cas général au cas particulier le plus important, que nous avons dit être celui où tout est symétrique autour d'un axe, soit celui des z supposé vertical, M. Lévy n'a plus qu'à clianger les coordonnées rectangles en coordonnées semi-polaires. Et l'angle d'azimut n'a pas besoin d'y figurer, puisque toutes les inconnues sont indépendantes de sa gran- deur, ou les mêmes sur tous les plans méridiens pour des points ayant la même coordonnée 2 et la même distance r à l'axe de symétrie. Aussi il ob- tient six équations très-simples, dont une entre deux des trois composantes normales et la composante tangentielle unique de pression à considérer, deux entre ces quatre composantes, la vitesse verticale et la vitesse suivant le rayon vecteur, une entre ces deux vitesses seulement, et les deux der- dières entre les vitesses et les deux rapports mutuels de la composante tan- gentielle de pression aux deux excès de l'une des composantes normales sur les deux autres. » Dans l'une des équations, soit du cas le plus général, soit des deux cas d'égalité suivant une coordonnée et de symétrie autour d'(u) axé, les composantes inconnues des pressions se trouvent engagées à un degré supé- rieur au premier; d'où il suit que, pour les déterminer, il faudiait intégrer une équation aux dérivées partielles du second ordre et de ce même degré supérieur, ce qu'on ne sait point faire. Le problème des mouvements et de la répartition des effets dans toute la masse ductile pétrie, poinçonnée ou emboutie, etc., n'est donc pas résoluble analytiquement d'une manière générale, bien qu'une remarque judicieuse de M. Lévy lui ait permis de simplifier considérablement les deux ou trois équations exprimant l'équi- libre entre les composantes de pression sur un élément, en remplaçant par zéro leurs seconds membres contenant les dérivées des vitesses : ce qui est permis, puisqu'il n'est question que de mouvements supposés extiêmemeiil lents, où l'inertie de la matière ne joue qu'un rôle négligeable; d'où il suit ( 9' ) que les équations entre ces composantes peuvent être traitées comme étant de pure statique (*). )) Nous ne le suivrons pas dans l'essai qu'il fait d'y suppléer approxi- mativement dans un cas simple, en s'aidant d'une hypothèse de cinéma- tique qui lui permet d'obtenir les vitesses en tous les points, et de déduire de là les forces intérieures qui se trouvent en jeu partout dans l'intérieur du bloc ductile en mouvement. » Quels que soient les résultats à obtenir un jour de ces sortes de procé- dés ou d'expédients tendant à trouver des approximations à défaut d'une exactitude que refuse l'analyse dans son état actuel, on peut dire que la branche nouvelle de mécanique pour laquelle l'un de nous a hasardé, sans le préconiser comme le meilleur, le ferme cVhjdrostéréodpiamique, a été menée à un état plus avancé par le Mémoire de M. Lévy, dans lequel, pour le cas le plus général et aussi pour le cas important de symétrie semi-po- laire, se trouve posé nettement et complètement en équation son problème, qui ne l'avait encore été que dans le cas fort restreint du mouvement par plans parallèles. » Nous proposons donc à l'Académie d'approuver ce Mémoire, et d'en ordonner l'insertion au Recueil des Savcmls élrniigers. » L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. [lYDiiAULiQUiî. — Mémoire sur les iiuirées Jluviales ; parM. Partiot. (Extrait.) (Commissaires : MM. Paris, de Saint-Venant, Phillips.) « M. Partiot a présenté le 25 octobre i858 un Mémoire sur le mascaret qui a paru en 1861 aux Annales des Ponts et Chaussées, et il a publié, aussi en 1861, des Études sur le mouvement des marées dans la partie maritime des fleuves, avec un grand nombre de planches, donnant pour la Seine, la Loire et la Gironde : 1° les profds momentanés des eaux à différentes heures; 2° les courbes locales, dont les abscisses sont les temps, et les ordonnées les hau- {*) La Note citée du 7 mars iS'jo indique (p. 480) d'autres termes à ajouter à ces mêmes équations lorsque les vitesses sont assez sensibles pour pouvoir engendrer, comme dans les fluides, d'autres composantes tangentielles de pression que celles qui résultent de la cohé- sion ou de la viscosité K; composantes ou frottements intérieurs qui s'exercent dans les fluides en mouvement, même non visqueux. 12.. (9^ ) leurs d'eau : courbes qui se déduisent, pour chaque lieu, des profils nio- uienlanés relatifs aux diverses heures; 3° les lieux géométriques des ])leines mers et ceux des basses mers, résultant de hauteurs relevées en des jours déterminés. )) Dans le Mémoire aujoiud'hui présenté, M. Partiot cherche à expliquer et à relier ensemble, par une théorie, ces faits nombreux, dans la vue sur- tout d'arriver à j^révoir quelle influence les recreusements opérés dans le lit des fleuves pourront avoir sur la hauteur des marées remontant leur cours, et d'augmenter ainsi par ces travaux, dans l'exécution desquels on aura pris pour auxiliaire la puissante action du jusant ou reflux, le tirant d'eau des bâtiments destinés à aborder à des ports continentaux, tels que Rouen, Bordeaux ou Nantes. » Pour cela, il lappelle d'abord la formule approximative suivante de Laplace, où y représente, à l'embouchure du fleuve, la hauteur des eaux à un instant marqué par le temps t écoulé depuis la basse mer, où h et A + H sont les valeurs de y à la basse mer et à la pleine mer, et T est le temps (environ 12 heures) d'une marée : (1) jr= ^' + ^f' "" ''0527:^) =^' + Hsin-^; puis, en remplaçant d'abord abstractivement ce fleuve par un canal hori- zontal dont l'eau est stagnante au moment d'une basse mer, il remarque (comme avait déjà fait M. Bazin dans son explication du mascaret) que, si l'on suppose qu'a l'embouchure la mer s'élève par saccades, le prenùer des flots ou la première des petites couches qu'elle enverra dans le canal s'y propagera, suivant une formule connue de Lagrange, vérifiée expérimen- talement par Scott Russell et par M. Bazin, avec une vitesse (2) ^=\^h. Les petites intumescences subséquentes se propageront en se superposant à l'eau fournie |)ar celles qui ont précédé, et avec une vitesse crosisante (3) i>=^m\'gy-hu; y désignant la hauteur actuelle de l'eau au-dessus du fond, et a la vitesse, beaucoup moindre que i>, qui aura été commimicjuée à toute l'eau infé- rieure jusqu'au fond du canal par les précédentes introductions; enfin VI représentant un coeflicient numérique destiné à tenir compte des effets encore peu connus des frottements, etc. » L'ensemble des extrémités de ces diverses intumescences superposées, (93 ) pour un instant donné, marqué par le teiiijjs t quelconque, formera une courbe dont l'équation, en ])renant pour axe des abscisses horizontales oc le fond du canal, est (4) x=(//-t)(/hv^4-«); ou, en remplaçant r, qui marque l'instant où chaque intumescence est partie de l'embouchure, par sa valeur en j tirée de l'équation sinusoïdale (i) de l'ascension de la marée à ce même endroit, (5) 3c^[t—'^ arc sin y ^^T^j ^'"^»'^' "^ "^• » Et cette courbe donne, à l'instant que marque le temps t, \e profil mumeiilané des eaux dans le canal. Le temps t doit être considéré comme une constante dans l'équation (5), et l'on pourra tracer autant de courbes qu'on prendra de valeurs arbitraires pour t. » M. Partiot construit d'abord, de cette manière, pour un canal d'une profondeur d'eau primitive /( = 3™,25, et pour une marée d'une hau- teur H = S^jSo, la suite des profils instantanés d'heure en heure, depuis l'heure t = o de la basse mer jusqu'à celle t = 6'' de la haute mer. » Il prend, pour cela, 7Ai égal à un nondjre peu différent de i, déduit de quelques observations, mais d fait u = o, car il regarde la détermina- tion de u, en ayant égard aux frottements, comme dépendant d'une équation différentielle compliquée; en sorle qu'il abstrait, dans une première étude, ce qui vient de celte vitesse it, successivement acquise par les eaux du canal recevant les intumescences que la mer lui envoie par sous-pression. » L'instant de la pleine mer arrive, le jusant ou reflux commence. La mer envoie non plus des intumescences, mais des dépressions ou ondes né- gatives. Elles se propagent toujours avec des vitesses expriméees par (3) v^ '^\/gJ' + "• I-ss profils instantanés, alors de sens ojjposé, sont tou- jours représentés par l'équation (5), pour chaque valeur du temps t supé- T rieur à 6 heures = 2 » Lorsqu'on est arrivé à une nouvelle heure de basse mer, c'est-à-dire ài = T = i2 heures environ, un nouveau flot s'élève à l'embouchure et engendre dans le canal une nouvelle courbe de profd, pareille à ce qu'était la première; et celle-ci, ilevenue complète ou formée d'une' partie positive et d'une partie négative, continue en même temps d'avancer dans le canal en se déformant suivant la même loi, que l'équation (5) exprime; de (94) sorte que cette équation représente une courbe sinueuse, lorsque t est arrivé à excéder plusieurs fois douze heures. » Les spires ou évolutions successives de cette courbe diffèrent de plus en plus de la sinusoïde symétrique de l'embouchure, que représenterait l'équation (i). Elles s'inclinent de plus en plus sur la verticale, ce qui est conforme à l'observation. » Bientôt, et quelquefois dès la première spire, cette courbe théorique surplombe, ou acquiert une tangente verticale du côté positif ou antérieur. En effet, comme c = m\]gj augmente avec la profondeur j-, chaque intu- mescence partielle gagne de vitesse sur les précédentes auxquelles elle s'est superposée, et son extrémité finit par dépasser les extrémités de celles-ci. » De là un déferlement; et cette construction graphique donne ainsi luie explication, désormais complète, du mascaret. Ce phénomène aurait lieu nécessairement dans tout canal suffisamment long. Il se produit d'autant plus tôt que la profondeur d'eau h à basse mer est moindre dans le canal et que la marée H est plus élevée, ce qui a lieu au plus haut degré lorsque les vives eaux sont à une époque d'éliage. » La formule v = 'n\gj + u s'appliquerait de mén^.e à beaucoup d'au- tres phénomènes que celui des marées fluviales. En effet, toute crue d'une rivière se propage en vertu de ce que cette formule exprime. » Et, dans les torrents supposés primitivement à sec, l'onde ainsi pro- pagée présente un caractère particulier. La pluie supposée tombée abon- ' damment dans la partie supérieure de leurs bassins y élève l'eau très- rapidement. I^a vitesse de l'eau qui coule sur le fond dans la première période de cette pluie est bientôt dépassée par les vitesses des couches d'eau survenues et qui s'y superposent. Il se produit alors un déferlement en tête de la masse d'eau descendant vers la plaine. C'est ainsi que le lit d'un torrent ou d'un ravin est paifois instantanément rempli par un flot d'eau précédé d'un violent mascaret, brisant et entraînant tout. » M. Parliot, dans une dernière partie, évalue ce qui peut résulter du rétablissement de la vitesse u qu'il a abstraite, et à laquelle il donne le double signe ± ,en considérant désormais, au lieu d'un canal horizontal, un fleuve dont l'ajiport donne aux eaux une vitesse de sens opposé aux ondes que la mer y introduit. Il substitue, au plan de pente du fond du fleuve, une suite de gradins sur lesquels les diverses lames se propageraient horizontalement; et, en donnant diverses valeurs au coefficient m, il obtient des résultats s'accordant assez avec les faits. (95) » Il termine en indiquant un procédé pour calculer la largeur à donner au lit du fleuve, resserré par des digues submersibles en pierres perdues (conune celles de la basse Seine), afin de lui fliire piendre un recreusement déterminé, par le moyen des chasses naturelles dues aux jusants. Ce pro- cédé est fondé sur la connaissance, qu'on est supposé avoir d'avance, pour le fleuve à améliorer, de la vitesse de courant qui correspond à l'équilibre mobile du fond du lit, et au delà de laquelle il y a érosion ou recreuse- ment. Le produit de cette vitesse par la profondeur moyenne de l'eau de jusant, puis par le temps d'une marée et par la largeur (qui est l'inconnue qu'on cherche), égalerait justement le volume d'eau introduit par une marée, si le jusant s'écoulait uniformément. Vu la variabilité de son écou- lement, et vu la variabilité aussi du volume d'eau quand on remonte le fleuve, cette équation unique doit être remplacée par plusieurs autres, dont chacune fournit à M. Partiot une valeur de la largeur, qui est à substituer dans l'équation suivante. Il arrive ainsi de proche en proclie à la suite des résultats désirés. » Le recreusement, ainsi obtenu, d'une partie du fleuve, produit deux résultats, celui d'augmenter le tirant d'eau des navires dans l'endroit où il a été opéré, et celui d'accroître, dans la proportion approchée de la racine carrée de la profondeur, la vitesse de propagation du flot en cet endroit, et, par suite, de prolonger plus en amont le liant mouillage désiré. » Il en donne, avec détail, un exemple pratique, relatif à la basse Loire. » CiUMlE VÉGÉTALE. — Recherches chimiques sur In beltercive. 5" Mémoire : liéiiartilion des matières minérales dans la racine de celte plunle; par M. B. toRENwiNDER. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commissiori [irécédemment nommée.) « Mes premières analyses ont été effectuées sur des betteraves cultivées en différentes localités de l'Italie. Ainsi qu'on le remarquera dans le tableau suivant, j'ai déterminé successivement les densités des jus, leur richesse saccharine et la composition des matières minéiales, qui ont été représentées suivant l'ordre dans lequel elles se séparent lorsqu'on fait cristalliser leurs solutions et sous la forme ([u'elles affectent en cette circonstance. ( 96 ) Selteravrs récoltées dans les localités suh'ontes, en Italie. 1. 2. 3. 4. 5. Modène. Milan. Bologne. Vicence. Vicence. Densités des jus 3°,9(io39) 5°,5(io55) 4",4(io44) 3",7(io37) 4''(io4o) cr gr Kr gr t:r Sucre dans I décilitre de jus. . 5,95o 8,5oo 5,56o 5,25o 6,3oo Seis obtenus avec i litre de jus : Sulfate de potasse o,4o5 o,6oo 0,720 o,552 o,5i6 Chlorure de potassium. .. . ^,-}.'à5 i,35o 3,487 o,38o(i) i ,aFo Carbonate et phosphate de soude 3,729 0,964 3,751 1,642 i,3i5 Carbonate de potasse 0,791 5, 206 6,262 5,366 5,209 Sels insolul)les (2) 2,3oo 2,i4o 2,o4o 2,800 2,200 11,480 10,260 16,260 10,740 10,520 » Afin d'établir des ternies de comparaison, j'ai fait des recherches de même naftire sur des betteraves récoUées dans le nord de la France; voici les résultats trouvés : Hadrincourt „ , ,. ,- (Pas-de-Calais). ^-^___«1— — Nature des engrais. Engrais chim. Sans engrais. Engrais chi- Tourteaux et fumier. mique. d'arachide. Densités des jus 6°(io4ol 5",2(io52) 4"j9('o49) 4°> 7 ('o47) Kr ?r tr ^ Kr Sucre contenu dans I décilitrede jus. 18,240 9,970 9,640 9,070 Sels obtenus avec i litre de jus : Sulfate de potasse 0,875 o,885 o,45o o,38i Chlorure de potassium 1 ,0-2 i ,58?. 1 ,020 2,060 Carbonate de soude 0,678 2,3i5 i j'joa 2,168 Phosphate de soude 0,526 o,444 0,915 0,625 Carbonate de potasse 2,o52 1,896 2,ioc) i)'Ç)0 Sels insolubles 2,640 2,100 2,34" 2,248 7,338 8,722 8,536 8,667 » fi'exameii de ces chiffres doinie lieu à des remarques intéressantes. » i" Les jus des betteraves ilalietnies étaient généralement pauvres eu sucre (3), leur densité était affectée considérablement par la préilominance (1) Ce chiffre (<>,38o) m'avant paru faible, j'ai fait une seconde délerinination, qui m'a donné le même résultat. (2) Les sels insolubles sont composés de carbonate de chaux, magnésie, acide phos|)li()- rinue, silice, fer. (3) Il ne faut pas en conclure que la betterave serait d'une rpialité .lussi défeclueuse sur (97 ) des matières salines. Dans les espèces françaises, il existait moins d'élé- ments minéraux, et la proportion de sucre était beancon]) plus élevée. Il résulte de ces faits qu'il n'est pas possible de préjuger de la qualité des betteraves à sucre, en se bornant à prendre la densité des jus qu'on peut en extraire. » 2° Le chlorure alcalin varie dans des limites proportionnellement très-étendues. Ce sel abonde dans les betteraves qui végètent dans des terrains humides, marécageux, riches en hunnis et en engrais. Elles en absorbent probablement alors une quantité excédant leurs besoins phy- siologiques; l'excès reste en dissolution dans l'eau qui baigne leurs tissus, car il est à remarquer que ce sont ordinairement les betteraves dont le jus a peu de densité qui renferment beaucoup de chlorures. Celles de Bologne et celles de Modène étaient dans ce cas. » 3° Les sels de potasse dominaient dans les espèces italiennes. Les ter- rains dans lesquels on les avait fait croître, riches en humus et en vieille fu- mure , contenaient nécessairement beaucoup de potasse dans un état assimilable. » Le sucre et la potasse qui coexistent dans la betterave n'ont aucune affinité réciproque, aucune dépendance mutuelle. Dans le tableau suivant on a mis en regard les quantités de ces deux substances constatées dans un litre de jus. On y remarque que ce sont précisément les plus pauvres en sucre cpii renferment cet alcali eu plus forte proportion. Ce dernier a été considéré dans un état indépendant de toute combinaison. Origines Sucre Potasse des contenu dans dons Observations, betteraves. i litre jus. i litre jus. Modène 5g, 5o 3 ,44° i Ces bctteiaves avaient vé- MiLm 85, oo 4>6i3 ( gété tians des terres ri- Bologne 55, 6o 6,866 l ches en luimus et fort Vicence 52, 5o ^,iiio ; fiimtes. le/ 63 ,oo 4 )620 Havrincoiirl t32,4o 2,166 Fiini. avec engr. chi. et fiim. Haubourdin 99>7° 2,3o8 Sans engrais. 1(1 9*3)4° 2,32'j Engrais cliimiciiies. M 90j7'' 2,3i5 Totirteaux d'aracliides. lotit le lerriliore de l'Italie. Il résulte, au contraire, d'atîalyses faites à Florence fjn'on en a récolté de fort riches en sucre en certaines localités. Mes recherches prouvent uniquement qu'il importe, avant d'édifier une fabrique de sticic en nu pays, d'y cultiver la betterave et de connaître sa composition chimique. C. R., 1871, 2" S(7ni<.s(/e(T. LXXUl, IN<>2.) l3 (98) » D'après ces faits, il paraît fort douteux que la potasse ail la propriété qu'on lui a attribuée, de favoriser la production du sucre et de l'amidon dans les végétaux. » 4° 1^3 soude domine dans les jus riches en chlorure. Il en résulte que c'est particulièrement à l'état de chlorure de sodium que cet alcali pénètre dans le jus des betteraves. Mais il ne serait pas exact d'admettre que ce fait est absolu : la soude est absorbée aussi sous une autre forme saline. » Pour élucider cette question, j'ai fait des analyses plus complètes en- core des betteraves récoltées à Haubourdin. On en trouvera les résultats dans le tableau suivant. Les éléments minéraux y sont représentés isolé- ment, sans supposer aucun état de combinaison saline. Haubourdiiu Nature des engrais Sans engrais. Engrais chim. Tourteaux. Matières ininér. préexistantes dans i lit. jus : Chlorure de sodium i ,238 0,798 i ,61 i Potasse 2,3o8 2,827 2,3i5 Soude 0,902 1,135 0,699 Chaux 0,216 0,160 0,371 Magnésie 0,822 0,298 0,281 Acide sulfurique o,4o5 0,201 0,182 Acide phosphorique o,58i 0,657 o,444 5,973 5,56i 5,853 » Ce qui ajoute à l'intérêt de ces dernières déterminations, c'est que les betteraves qui en ont fait l'objet avaient été cultivées dans un même champ, partagé pour la circonstance en trois parties égales, dont la première n'a- vait reçu aucun engrais; la seconde avait été fiunée avec des substances chimiques (nitrate de potasse, nitrate de soude, biphosphate de chaux, sulfate de chaux); la troisième avec du tourteau d'arachides. » Pour nous borner aux faits importants, voici les conséquences qu'on peut déduire dos analyses du dernier tableau : » 1° Les betteraves qui avaient eu à leur disposition des engrais clu- miques renfermaient moins de chlorure de sodium que les autres. Elles avaient absorbé nécessairement de la soude à l'état de nitrate. » 2° La soude n'avait pas pénétré exclusivement à l'état de chlorure dans ces betteraves, puisque la proportion trouvée excédait celle qui équi- vaut au chlore. La quantité de potasse a été la même dans ces betteraves quel que soit l'engrais qui leur ait été donné. » 3° Enfin, si l'on dégage le soilitim de sa combinaison avec le chlore (99) et si l'on représente tonte la sonde isolément, on remarque, non sans sur- prise, qne cet alcali existait aussi en quantités égales dans les betteraves des trois parcelles de terrain. C'est ce qui est représenté dans le tableau sui- vant : Sans engrais. Engrais chim. Tourteaux S'- 2,3o8 2,327 2,3i5 1,558 1,549 1,553 Potasse (dans un litre de jus) Soude [id.) 3,866 3,876 3,868 » Les dernières observations sont d'une importance manifeste; elles ten- draient à prouver que, lorsque des betteraves sont soumises aux mêmes in- fluences météoriques et qu'elles végètent dans le même sol, elles y absor- bent des quantités constantes de bases alcalines (soude et potasse). Les formes salines sous lesquelles ces bases leur sont offertes importent peu, elles en prennent des équivalents égaux soit à l'état de nitrate, de chlorure ou de toute autre combinaison. » Il ne faut pas se dissimuler toutefois que, pour sanctionner cette loi capitale, il est nécessaire d'avoir recours à de nouvelles expériences. » On se demande naturellement ce qui arriverait si la terre était pauvre en alcalis, avant radditi(!n des engrais. Le supplément de soude et de po- tasse que ceux-ci apporteraient au sol permettrait-il aux betteraves d'en absorber davantage? » Cela ne paraît pas douteux. L'expérience que je viens de rapporter prouve seulement que, lorsque la terre renferme une quantité suffisante d'alcalis pour les besoins actuels des plantes, l'excès introduit dans le sol n'est pas absorbé, ou plutôt celles-ci en empruntent indifférennneut aux vieilles et aux nouvelles funuu'es, jusqu'à une limite maxima qui dépend de leur natiu-e, des conditions |)hysiques et chimiques du sol, do son état d'humidité et d'autres circonstances qui échappent à l'observation. » M. A. Brachet adresse une nouvelle Communication sur ini projet d'éclairage électrique, au moyen des machines de la Compagnie f Alliance, mises ou niouvemenls par divers moteurs. (Commissaires précédennnent nommés : MM. Fizeau, Edm. Becquerel, Jamin.) M. L. AiiBERT adresse un « Second Mémoire sur une nouvelle organisa- tion de l'armée française ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) .3.. ( loo ) M. PoiiTAiL adresse une Leitre ielati\e à son Mémoire sur un nouvel outillage de ])uisalier. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) 31. H. Panofka annonce qu'il a pu vérifier, sur l'appareil vocal d'un chanteur mort en Italie, les idées énoncées dans son précédent Mémoire, concernant la trachée artère et la production du son dans la voix humaine. (Commissaires précédennnent nommés : MM. Cosfe, Milne Edwards, Cl. Bernard.) CORRESPONDANCE. M. E. Relgkano prie l'Acadétnie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place de Membre libre, devenue vacante par le décès de M. Auçi- Dumëril. M. Ch. Rokitaxskv, nommé Correspondant ilans la séance du i'6 juin 1870, adresse de Vienne ses remerchnents à l'Académie. M. i.E Secrétairk perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le « Traité de Physiologie comparée », de M. G. Colin (t. V de la deuxième édition). M. LE Secrétaire perpétuel, en piésenlant à l'Académie, au nom île M. F. Plateau, un Mémoire imprimé qui a pour litre : « Recherches phjsico- chimiqiies sur les Articulés acpiatiques », donne lecture du passage suivant de la Lettre d'envoi : u)cr, car â{pdom) = o, à cause de la pertnanence de débit de ce filet. Par suite, U', quotient de la force totale appliquée à la tranche, par sa niasse, a bien l'expression indiquée. » A la surface libre du canal découvert, ou pour z = H — //, la dérivée de u en z est nulle, par suite de l'absence supposée de frottement de la part de l'atmosphère, et aussi parce qu'il résulte des expériences de M. Bazin que la vitesse maximum se trouve presque à la surface lorsque la largeur dn canal est considérable et que la vitesse moyenne est assez grande : dans le cas du tuyau, la dérivée ji.ueille de ;/ en rcst nulle pour /■ = o, par raison de symétrie. Pour z = H ou /•=lî, le frottement tangeutiel — (j^B/^j delà paroi égale sensiblement la force intérieure appelée F, dont l'expression est oshhti/— ou pi' R-WnV- Enfin, on peut admettre que l'inclinaison des r o f ^/- ^ ^ 1 f dr ( '02 ) filets sur l'axe des jt, nulle pour z = H ou pour r = o et partout très- pofite, est tléveloppable par la série de Taylor limitée à son premier terme, c'est-à-dire à peu près proportionnelle à H — z ou à r (elle le serait rigou- reusement, si u ne dépendait pas de z ou de r), de manière que le rapport à u de la composante de la vitesse normale aux x soit ^ h' ou - R' [h' et R' désignant les dérivées en x de h et R) f *) ; d'après les expressions déjà trouvées de cette composante et de u\ il en résultera pour u les va- leurs —II-' Y "" "~ "" "r~' 'l"'' portées dans (2), changeront celles-ci en desimpies équations différentielles entre u et z ou u et r. La deuxième de ces équations ne me paraît pas intégrable par les procédés connus; mais la première, multipliée par ^du, l'est une fois, et donne, en combinant son intégrale première avec la condition spéciale à la paroi, une relation sous forme finie entre les deux valeurs de u„ à la surface et au fond. » Mais contentons-nous de déduire de ces équations différentielles une formule approchée, permettant, si h et R sont assez petits, de calculer en fonction de l'abscisse .r la profondeur variable h que prend le fluide dans le canal rectangulaire très-large, ou la pression p' dans le tuyau circulaire de diamètre variable. Nous multiplierons, pour cela, la première par dz, la seconde par dr, et nous intégrerons à partir de z =: H — A ou de ;'= o. Le résultat, particularisé pour z = H ou r = R, et combiné avec la condition à la paroi, donne (3) B«5 = soit ('-/''---) h, so.t (sm.- -^ - -]-■ » En y laissant, au contraire, z ou ;■ quelconques, multipliant ])ar dz ou di\ et intégrant à partir de z = H ou de r = R, après avoir simplifié un (*) Si la largeur a du canal découvert était de même variable, ou avait une dérivée a' en .r, le rii])|)()rt de ii' à « aurait la mcnie expression ; et, pour des raisons pareilles, le rapport de la (omposante c (qui n'est plus alors nulle) à u vaudrait sensiblement le quotient de a'y ]iar « : ces expressions de «' et v en fonction de h, combinées avec la condition connue d'incomiiressibilité, donneraient u' égal au quotient par ah de — u''[ah' + lia'). Rien ne serait changé aux raisonnements cpii suivent : le numérateur de la première (7) aurait seu- lement de nlus le ternie (i+t,-(- /,^H'i~- /( ; mais II serait alors variable avec ■ dr R R dz r dr R R » Il suffira que h' ou R' soient au plus du même ordre de grandeur que A^, pour qu'on puisse négliger les seconds membres à une première ap- proximation, ce qui donne au rapport de u à u^ les mêmes valeurs que dans le cas du régime uniforme; ces valeurs, sidjstituées ensuite dans les seconds membres, permettront d'obtenir, par la méthode des approxima- tions successives, des expressions plus exactes du même rapport. Je n'écri- rai pas celles qui sont fournies par la seconde approximation; car, bien qu'un peu longues, elles se calculent aisément. Si l'on en déduit le rapport de la vitesse moyenne U à Uq, on trouve (5) u = soit 1 + soit I B' SA- 2B' su 2B' 45 A' 2B' Ï5T 1 + 1 + 2B'\ 7A'j h' 4B' \ R' il A' / A? » On voit bien que le terme dépendant de h' ou de R' est sensiblement plus petit que la sonnue des deux précédents, toutes les fois que // ou R' ne sont pas > Kg. » Des relations (5) on peut tirer ;/„ en fonction de U, et mettre ensuite B;^j, sauf erreur négligeable de l'ordre de h'- ou de R'^, sous les formes respectives (6) V,ul= so\t h,'f[h)\r--^h'\:}\ soit Z-c U2--R'U-, g b,, b, A',, A étant des coefficients qui, pour A' = 0,00064, 1]' = 0,00081, valent respectivement : o,ooo4; o,ooo36; 0,0676; 0,110. » U' s'obtiendra par la méthode indiquée après les formules (2), ou sim- plement en prenant la moyenne des valeurs du rapport de — irh' à k ou de — 2?rR'àR, dans toute l'étendue d'une section : on pourra se conten- ter, pour évaluer cette moyenne, qui dépasse à peine U', de la première ( io4 ) appi'oximalioii du rapport de n à iio- D'après un calcul indiqué après les foniniles (i), on oblieiidra U' = soit le quotient par /< de — (i + s, )/«'U'-, soit le quotient par R de — 2 (i + s) R' U". En joignant cette relation à (6), et à celle-ci Q = ha\] ou 7:R"U, on pourra éliminer i/„, U' et U des for- mules (3); si l'on remplace d'ailleurs, dans le cas du canal découvert, Q par sa valeur tirée de la formule du régime uniforme /;,'j>(H)Q-= H'«"/, il viendra les équations cherchées du mouvement permanent : ( /., ,,,, ^ ^ /;,gn?(H)^^-yf/Og] dx t,^ç,(H)/i'— (i-+-6,-l-/-,)H'/' (""'~^"^ = ^l*Uï) — r'^v » Ces formules différent de celles de Coriolis en ce que n-e|4-/>',, I -I- £ + /i y reniplacent un coefficient a, également un peu supérieur à i, et qui désigne le rapporta W delà moyenne des valeurs de lâ sur toute l'étendue d'iuie section. 1) Intégrons la première (7) au point d'un cours d'eau où le mouvement devient uniforme ou cesse de l'être, et où, par suite, l'ordonnée H — // de la surface libre est assez pelilc pour qu'on puisse négliger le carré de son rapport à H. En remplaçant o[h) par ©(H) -f- o'(H) (^ — H), et appelant //„ la valeur de h pour une abscisse particulière x =: .Ty, il vient ^ ' »//.— H 6,^cf(H)— ^i + £, + /-,)' H » Suivant que la pente / est ■< ou >• le rajjport de ^|gç/(H) à i+£,+A-,, c'est-à-ilire, en adoptant une dénomination proposée par M. de Saint- Venant [Annales des Mines, i852, p. Sao, et Conijjtes rendus, t. LXXI, p. ig4, 10 juillet 1870), suivant que le cours d'eau est une liviére ou un torrent, h — H tend vers zéro pour :»: = — od ou potn- jr = co : le régime uniforme existe à l'amont des points considérés dans le premier cas, à l'aval dans le second, mais jamais à la fois des deux côtés. I^a formule (8) ne peut donc pas s'appliquei' aux points d'une rivière où le régime uniforme commence à s'établir, ni aux points d'un torrent où ce régime commence à se détruire; comme elle est basée sur la seule hypothèse de la lenteur des variations de //, il faut que cette hypothèse soit alors fausse ou que les variations de // soient rapides. Dans les rivières, le régime uniforme s'établit donc presque brusquement, lorsque la masse d'eau (jui s'éioiile devient l'rismatique, et il se dé- truit, (ni contraire, insensiblement à une dislance considérable en amont des ( io5) jioints oh cette masse d'eau cesse d'avoir la forme prismatique; tandis que, dans les torrents, le même régime ne s'établit qu'à une distance considérable en aval, et il se détruit à peu de distance en amont des points où ta masse d'eau cesse d'avoir cette même forme. » La première équation (7) est propre à donner, de proche en proche, aux points où la protondeur varie lentement, le profil de la surface libre d'un cours d'eau, long ou court, d'une largeur constante assez grande. Jointe à la formule connue du ressaut, qui permettra d'évaluer les brus- ques variations de profondeur qui pourraient se produire, elle rend à peu près compte de tous les faits de mouvement permanent offerts par ces canaux. » • PHYSIQUE. — Note sur la variation diurne lunaire et sur la variation séculaire de la déclinaison magnétique; par M. Broun. « J'ai indiqué, il y a dix ans, que la variation diurne lunaire de l'aiguille aimantée près de l'équateur inagnélique se produit dans des directions op- posées pour les mois de décembre et de juin, d'une telle manière que l'heure de l'excursion maximum vers l'est dans le premier mois est celle de l'excursion maximum vers l'ouest dans le second. Étant occupé de la discussion de onze années d'observations relativement à ce sujet, je désire communiquer à l'Académie quelques-uns des principaux résultats auxquels je suis arrivé. Comme j'ai démontré, dans un Mémoire lu à la Société royale d'Étlimbourg en 1867 (*), que l'action de la lune sur l'aiguille aimantée est souvent plus grande que celle du soleil, ces résultats reposent sur des quantités de la même grandeur que celles dont dépend la variation diurne solaire. )) 1 . La variation diurne lunaire à Trevandrum près de l'équateur magné- tique, consiste en deux maxima et deux minima, les maxima arrivant en décembre quand la lune est près des méridiens de o heure et de 1 2 heures; les minima quand elle est près des méridiens de 6 heures et de 18 heures. » 2. En juin, ce sont les minima qui arrivent quand la lune est près des méridiens de o heure et de 12 heures, et les maxima quand elle est près de ceux de 6 heures et de 18 heures. » 3. Les méridiens critiques varient d'un mois à un autre, se présentant (*) Tmiis. Rnj . Soc. Edin., vol XXIV, p. 679. C. R. 1851, 2"! Semestre. (T. LXXlll. IN" 2.) ^4 ( io6 ) (ieiix heures plus tôt en avril qu'en janvier, et deux heures plus tôt en septembre qu'en juin : la variation la plus rapide ayant lien enire les mois d'avril et de mai, et entre les mois de septembre et d'octobre. » 4. L'excursion moyenne de l'aiguille produite par la lune, est la plus grande en janvier (double de celle du mois de juillet), taudis que celles de mai et d'octobre sont les plus petites. » 5. L'excursion est plus grande quand la lune est au périgée, que quand elle est h l'apogée. » J'avais trouvé précédemment, d'après la discussion de cinq années d'observations (*), une différence assez considérable dans les valeurs des deux maxima et de deux minima, selon que la lune était au nord, au sud, ou sur l'équateur. Ces différences ne sont pas dues à la position de la lune en déclinaison, comme la discussion paraissait l'indiquer, mais elles sont dues à la cause suivante. » 6. L'effet de la lune sur l'aiguille aimantée ne dépend pas, pour sa va- leur, du méridien sur lequel elle se trouve, mais principalement de la po- sition du soleil. Ainsi, quand la lune est sur les méridiens de 6 heures et de i8 heures dans le mois de janvier, le bout nord de l'aiguille est toujours le plus à l'ouest, mais si cela arrive quand il/nitjour à la place de V aiguille, r excursion est cin(i fois plus grande que quand il fait nuit. La même différence arrive pour les excursions maximums vers l'est; quand la lune est sur le méridien de la place ou le méridien de 12 heures, pendant le jour, l'excur- sion en janvier(d'après onze années d'observations) est cinq fois plus grande que quand elle est sur les mêmes méridiens pendant la nuit. )) Cette différence de l'action de la lune pendant la nuit se produit dans tous les mois de l'année, mais elle est plus marquée en janvier, le mois de la plus grande action huiaire. » 7. De cette manière, la courbe qui représente la variation diurne lu- haire change de forme chaque jour, la partie qui corres()ond aux heures de la nuit montrant comparativement peu de variation. Ce tait, du reste,' est manifesté d'une manière frappante dans les courbes pour chaque jour, depuis le i3 décembre i858 au i5 janvier iSSg [PL XLlll, Transactions de la Société royale d'Edimbourg^ vol. XXIV). » Je profile de cette occasion pour rectifier une erreur qui pourrait pa- raître résulter d'une expression contenue dans une lettre adressée à M. le Secrétaire perpétuel, quia paru dans les Comptes rendus du aS juillet der- (* ) ProccedingsRoy, Soc. Lond,y\o\. X, p. 482. ( '07 ) nier ('). J'ai dit : « Il n'est pas possible de représenter les ditïérences dé- » cennales pour Munich par une formule quelconque; elles sont trop irré- » guliéres vers l'époque du maximum. » Ceci se rapporte seulemesit au calcul pour l'inégalité décennale, mais non pas à la représentation de la marche de l'aiguille aimantée vers le nord, et je tiens à démontrer que le système du calcul employé dans ma Note originale (**) s'applique égale- ment bien aux observations de Munich qu'à celles de Paris, de Makerstowti et de Trevandrum. » Ainsi, par le moyen des différences décennales [Comptes rendus, t. LXXI, p. 266), nous formons les équations approximatives suivantes : i8/ji-i>^5'7 ^7'o= %'»7'^ = aasinfa ■+- 55)sin 5d, i848-i858, Aj, = 75',oo = 2asin(a + i25)sin55, 1 855-1 865, Aj'2= 69', 78 = artsin (a -h i9Ô)sin5ô, d'où $ = 3Vj',3, c< = 53°8',5, a=--j4i,6, et nous avons, comme dans la Note citée. Déclinaison = i7°5o'+ i4i',6[i - cos(53°8',5 + «.3°/i',3)] (***), oi'i n est le nombre de l'année après i84i,5. » Le tableau de la page suivante représente les valeurs observées, et celles calculées par cette formule depuis i84i,5 jusqu'à i865,5. » Les déclinaisons observées sont tirées du Wochenbcrichi de M. La- mont (n" 42, I 5 à 21 avril i866), où elles sont accompagnées des remarques suivantes : 0 I . La variation séculaire varie considcrablemenl d'une année à une autre, et consé- quemnient dépend en partie des accidents. » 2. La variation séculaire ne paraît pas avoir une connexion reconnaissable avec la période décennale. I' 3. La variation séculaire n'est comparable ni avec une oscillation, ni avec la projection d'un mouvement circulaire, puisque autrement, à une si petite distance du l'extrême elon- gation (qui peut-être aeu lieu entre 1820 et iSaS), une accélération plus forte aurait dû èlre observée pendant l'espace du temps considéré. » {*) Comptes rendus, t. LXXI, p. 265. (**) Comptes rendus, t. LXXI, p. 56. {***) Afin de faciliter le calcid, la l'ormule suivante a été employée, ce qui donne à peu près les mêmes résultats : Déclinaison — i7"5o'-l- i4i'j8[i — cos(52'' 12'+ n.Z°^')]. ( io8) Déclinaison magnétique à Munich. DÉCLINAISON OCCIDENTALE DÉCLINAISON OCCIDENTALE ANSÊES. DIFFÉRENCES. ANNÉES. calcDlée. DIFFÉRENCES. obserTéo. calculée. Observée. 0 / f 0 / 0 , / 1841 16.53,86 16.53,1/1 — 0,72 1854 15.19,45 i5.20,6i -f- 1,16 1842 47,38 46,95 - o,i'|3 1855 11,72 i3,o5 •4- 1,32 1843 /io,66 1,0, 52 - 0,14 1856 5,4. 5,53 -h 0,12 1844 33, 8i 33,90 -h 0,09 1857 14.57,70 14.58,07 -h 0,37 1845 27,11 27,08 — o,o3 1858 5i,o8 50,70 — 0,38 1846 20, o3 20,09 + 0,06 1859 45,71 43,4'l — 2,27 1847 (.3,00) 12,96 — o,o.'i 1860 37,32 36, 3i — 1,01 1848 5,98 5,70 — 0,28 1861 28,53 29,32 -+- 0,79 1849 15.58,22 15.58,33 + 0,11 1862 22,60 22, 5o — 0, 10 1850 5i ,3i 50,87 — 0,44 1863 i5,58 i5,88 + o,3o 1851 44,09 43,35 - 0,74 1864 9,35 9,45 + 0,10 1852 35, 5o 35,79 + 0,29 1865 ',92 3,26 -+- 1,34 1853 27,00 28,20 + 1,20 0 On verra que le calcul que j'ai fait représente assez exactement les observations jusqu'à 1 865,5, et la formule donne pour l'époque d'extrême élongation 1 823,8, qui s'accorde avec le temps indiqué par M. Laniont. Quoique la formule précédente ne représente pas aussi bien les déclinaisons pour 1867 et 1868, données par M. Lamont dans son TVochenbericht, n° 197 (le 4 au 10 avril 1869), cependant il me paraît important d'avoir pu re- présenter quarante-deux années de marche de l'aiguille aimantée si exacte- ment par une formule circulaire, employée depuis 0° (1823,8) jusqu'à 123°44' (i 865,5). Dans quelques années, on verra si la formule demande quelque changement; car, si elle était exacte, l'aiguille cesserait d'appro- cher du nord en i883. » PHYSIQUE. — Chaleur de combustion du magnésium, de l'indium, du cadmium et du zinc. 3^ Note de M. A. Ditte (i), présentée par M. H. Sainte- Claire Deville. V. — Résumé, « En résumant les résultats que j'ai publiés dans mes Notes des 19 et 26 juin, auxquelles je renvoie le lecteur, on voit que les nombres qui représentent les chaleurs de combustion des métaux, quelle que soit d'ail- (i) Comptes rendus, séances des 19 et 26 juin 1871. Magnésium. /jinc. Indium, Cadmium. par gramme . . 1 maximum. . minimum. . 6073,9 • 5944,9 1391 ,2 i324,3 lo44)6 275,5 271,1 1 par équivalent. maximum. . minimum. . 72890 . 69232 45401 43i25 37502 i55o6 i523i ( 109 ) leurs leur exactitude, n'ont rien d'absolu. L'expérience nous montre que la chaleur de combustion varie avec l'état physique de l'o.xyde employé pour la déterminer. Il est donc essentiel de bien spécifier la nature de l'oxyde auquel un nombre donné se rapporte, les variations pouvant osciller entre des limites dont le tableau suivant donnera une idée (i) : Chaleur de » La comparaison des nombres qui précèdent avec les propriétés prin- cipales des métaux considérés fournit, en outre, quelques rapprochements intéressants. Ainsi : » 1° Tandis que le magnésium briàle avec un très-vif éclat dans l'air, la combustion du zinc est bien moins énergique, celle de l'indium devient plus difficile, et le cadmium fond et s'oxyde en donnant une flamme très- pâle, à peine visible la plupart du temps. Or la flamme et son éclat peu- vent se rattacher à trois causes principales : l'état physique de l'oxyde, dont les travaux du colonel Caron ont fait connaître l'influence, la température à laquelle il est porté, et la volatilité du métal. Or, d'une part, cette tem- pérature dépend essentiellement de la quantité de chaleur développée pen- dant la combustion; elle diminue donc considérablement du magnésium au cadmium, ce qui, abstraction faite de l'état physique de l'oxyde, explique la décroissance très-rapide dé l'éclat de la flamme du premier de ces métaux au dernier; d'autre part, la flamme étant d'autant plus étendue que le métal est plus volatil, et cette volatilité allant en augmentant du ma- gnésium au cadmium, on conçoit que la flamme très-pâle de ce dernier soit assez étendue, pendant que celle du magnésium est sensiblement réduite à un point brillant. » 1° Le magnésium décompose l'eau pure au-dessus de 70 degrés, et sa vapeur à une température peu élevée; le zinc, quoique sans action sur l'eau, s'oxyde encore facilement dans sa vapeur, tandis qu'au rouge seulement la (i) Les limites entre lesquelles la magnésie et l'oxyde de zinc ont été calcinés sont 35o degrés et le rouge blanc; pour le cadmium, le résultat le plus faible correspond à l'oxyde amorphe, le plus fort à l'oxyde cristallisé, portés tous deux à la même température. Je reviendrai, dans le Mémoire qui suit, sur la manière dont les nombres qui se rapportent aux oxydes ont été déterminés. (IIO) décomposition de cette dernière par le cadmium commence à s'effectuer. Or, plus la température de la vapeur d'eau est élevée, moins il faut lui donner de chaleur pour la séparer en ses éléments; on comprend donc que si la chaleur de comhustion d'un métal est petite, comme celle du cad- mium, elle pourra suffire à effectuer ou à mettre en évidence la dissociation de la vapeur d'eau déjà portée à une haute température, tandis qu'on pourra diminuer de plus en plus cet échauffement préalable, à mesure que la chaleur d'oxydation du métal ira en croissant davantage ; c'est le cas du zinc et du magnésium. » 3° L'hydrogène réduit l'oxyde de cadmium vers 400 degrés, et celui d'indium au rouge sombre; la réduction de l'oxyde de zinc ne fait que commencer à une très-haute température et dans un courant rapide de gaz, comme M. H. Sainte-Claire Deville l'a fait voir; et quant à la magnésie, elle présente seulement des traces de décomposition dans la flamme du chalu- meau à gaz quand l'oxygène y prédomine. La réduction de l'oxyde parait donc d'autant plus facile que la chaleur de combustion du métal est moin- dre. Il n'y a là cependant qu'une simple analogie entre deux propriétés différentes; les récentes expériences de M. H. Sainte-Claire Deville (i) nous ont appris, en effet, que l'action de l'hydrogène sur un oxyde est fonction de la température de l'oxyde ainsi que des pressions du gaz libre et de la vapeur d'eau formée. En mettant des oxydes différents en présence de l'hydrogène gazeux, le rapport qui existe entre la chaleur d'oxydation du métal et celle de l'hydrogène paraît devoir s'introduire, mais seulement comme une variable nouvelle, dans la fonction qui représente l'ensemble des phénomènes. » 4° L'action du charbon et de l'oxyde de carbone sur les oxydes con- sidérés donnerait lieu à des remarques analogues. Il faudrait remplacer toutefois la chaleur de combustion de l'oxygène, par celle qui correspond à la transformation de l'oxyde de carbone ou du charbon lui-même, en acide carbonique. » Ainsi donc le parallèle entre les diverses propriétés physiques et chi- miques principales des métaux étudiés est aussi satisfaisant qu'on pourrait le désirer. Ces dernières forment un système d'analogies d'après lesquelles l'indium et le zinc se trouvent très-rapprochés l'un de l'autre, pendant que le magnésiiun et le cadmium s'en écartent davantage et dans deux sens dif- férents; les premières en constituent un second non moins remarquable, (i) Comptes rendus, t. LXX, p. i io5 et 1221, et t. LXXI, p. 3o. ( l'I ) que l'on aperçoit inimédiatenietit dans le tableau qui suit, et qui conduit à ranger ces métaux exactement dans le même ordre en les plaçant aux PROPRIÉTÉS PUYSIQUES. MAGNÉSIUM. ZINC. INDIUM. CADMIUM. Densité 1,75 12 0,2633 3,16 vers 500" vers 1100° 72890 blanc 6,8 à 7,2 33 0,0955 3,i5 vers /ioG" 1040" (54258 blanc ou jauneclair 7,i5 35,9 0,0877 (Ihéorique) 3,16 ti rouge 37502 jaune foncé 8, G à 8,7 56 0,0567 3,. 7 vers 3 1 5** 8Go° i523i orangé ou noir Produit EC Température de fusion Température de volatilisation. Chaleur de comlnistion Couleur des oxydes » I^es deux systèmes d'analogie conduisent donc à des résultats iden- tiques, de telle sorte que, l'un d'eux étant bien connu, l'on peut en con- clure, à priori, ce que l'autre donnera. » PHYSIQUE. — De l'influence qu'exerce la calcinalion de quelques oxydes métal- liques sur la clialeur dégagée pendant leur combinaison . Noie deM, A. Ditte, présentée par M. H. Sainte-Claire Ueville. « .l'ai parlé, dans les Communications précédentes, de la relation qui existe entre les propriétés des corps et la chaleur qu'on en dégage dans les réactions chimiques, et j'ai eu l'occasion de signaler en même temps l'in- fluence qu'exerce la calcinalion de l'oxyde de zinc sur l'intensité des phé- nomènes calorifiques qui accompagnent sa dissolution (i). Je me propose ici de déterminer des nombres qui fixent la mesure de ces phénomènes, et je prendrai pour exemple la magnésie, qui présente ces variations de pro- priétés d'une manière vraiment remarquable; je vais considérer cet oxyde lorsqu'il a été calciné à diverses températures. I. — Magnésie calcinée à 35o degrés, M 1° Dans un vase de fer contenant du mercure chauffé à l'ébullition, et rempli de vapeur métallique à 35o degrés, je calcine du nitrate de ma- gnésie pur, sec et fondu; le résultat est de la magnésie sous la forme d'une poudre fine, blanche, onctueuse et très-volumineuse, dont la densité est (i) Comptes rendus, séance du 27 juin 1871. ( "2 ) assez difficile à déterminer à cause de l'air adhérent. J'y suis arrivé de la manière suivante, qui s'applique à tous les cas dont je parlerai dans la suite. )) On introduit la matière dans un flacon à densité de très-petit volume (aS centimètres cubes environ), jaugé, taré et bien sec, puis on la pèse. On n)et ensuite le flacon sous une cloche munie à sa partie supérieure d'une tubulure que traverse une pipette à robinets, dont on engage l'ex- trémité dans son col, et l'on fait le vide, que l'on maintient pendant plu- sieurs heures. La pipette est remplie d'essence de térébenthine (i) et son robinet supérieur fermé de manière à supprimer toute communication de l'essence avec l'humidité de l'atmosphère. Au bout de quatre à cinq heures, on ouvre doucement les robinets, l'essence descend dans le flacon, et, quand il est plein aux deux tiers, on arrête l'écoulement, puis on fait de nouveau le vide. On le porte alors sur un bain de sable dont on élève gra- duellement la température jusqu'à l'ébuUition de l'essence (i56 degrés), et, quand elle a duré quelques instants, on adapte le bouchon sur le col du flacon, puis on le laisse refroidir sous luie cloche. On le maintient enfin pendant une heure environ dans la glace fondante, ce qui permet d'ob- tenir à zéro la densité de la substance, puis dans l'eau bouillante, ce qui la donne à loo degrés; on peut alors calculer son coefficient de dilatation entre zéro et loo degrés : ,0 Da — D, connaissant à zéro et à loo degrés la densité de l'essence dont on se sert, ainsi que la dilatation entre ces limites de température. » J'indiquerai prochainement les résultats auxquels je suis airivé. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un mode de préparation de l'acide trichtoracëtique. Note de M. A. Clermont, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « La théorie des types de M. Dumas se rattache à la découverte de l'acide trichloracétique, et c'est aussi sur ce corps que M. Melsens a con- staté le premier phénomène de substitution inverse; on conçoit, d'après cela, que cet acide présente un intérêt théorique tout particulier, et que (i) L'essence de térébenthine cm|)loyéc a été laissée plusieurs mois dans un vase fermé au contact du clilorure de calcium fondu, ))uis distillé. Sa densité à zéro est 0,880, sa den- sité à 100 degrés est o,8oi, et son coefficient de dilatation entre zéro et 100 degrés est égal à 0,0003862. ( "3 ) les chimistes aient cherché à l'obtenir en quantité notable, afin d'étudier avec soin ses propriétés principales. Je rappelle en quelques mots les modes actuellement connus de préparation. » L'action du chlore sur l'acide acétique cristallisable sous l'influence des rayons solaires en flacons fermés, n'en fournit que de faibles quan- tités (i). » L'action de l'acide azotique concentré sur le chloral donne naissance à de l'acide trichloracétique (2). Mais la nécessité d'employer le chloral insokible, qui, d'aprèsle chimiste allemand, s'attaque mieux que le chloral soluble, celle de faire cristalliser l'acide trichloracétique dans le vide con- stituent une opération longue et pénible, que ne compense pas la pureté du produit, toujours accompagné de chloral échappé à l'action oxydante de l'acide azotique. » J'obtiens facilement l'acide trichloracétique pur et en grande quantité, par la méthode suivante. L'hydrate de chloral que l'on fabrique aujour- d'hui dans l'industrie pour l'usage thérapeutique est mis en digestion dans un matrasavec le triple de son poids d'acide nitrique fumant; ce mélange, abandonné à lui-même au soleil, donne naissance à un dégagement con- tinu d'acide hypoazotique, qui cesse au bout de trois à quatre jours; on introduit alors le liquide dans une cornue tubulée munie d'un thermo- mètre et l'on chauffe, la température s'élève assez rapidement à i23 degrés et s'y maintient tant que distille l'acide azotique à 4 équivalents d'eau; elle croît ensuite graduellement, et, entre i23 et igS degrés, passe un mélange, peu abondant d'ailleurs, contenant les dernières portions d'acide azotique qui ont entraîné avec elles un peu d'acide trichloracétique; dès lors le point d'ébuUition de ce dernier se fixe à igS degrés, et la distillation continue avec régularité tant qu'il reste de l'acide dans la cornue. Le pro duit recueilli dans un ballon est un liquide incolore et transparent qui cristallise à 44^78, quand la masse se refroidit lentement et exige une température de 52°, 3 pour repassera l'état liquide. J'ai pu obtenir, dans une opération, 3oo grammes d'acide trichloracétique avec 480 grammes d'hydrate de chloral. » Ces expériences ont été faites au laboratoire de M. H. Sainte-Claire Deville, à l'École Normale supérieure. (i) J. DnMAS, Annales de Chimie et de Physique, t. LXIII, p. 'j'j. (2) KoLBE, Annalen der Chemie und Pharmacie, i84o, t. LIV, p. 182. G. R., 1871, T." Semcslre. (T.LXXllI, N» 2.) '^ ( ii4 ) » J'étudie actuellement les propriétés de cet acide et les principales combinaisons qu'il forme avec les oxydes métalliques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la dambonite et le dambose nilrés. Note de M. P. Champion. a La dambonite, découverte récemment par M. Aimé Girard dans le caoutchouc du Gabon, se transforme, en présence d'un mélange d'acides sid- furique et azotique, en une sid:)stance goinmeuse, épaisse, translucide; mise en suspension dans l'eau, elle se précipite sous forme de flocons qui, lavés soigneusement et dissous dans l'alcool bouillant, laissent déposer des cris- taux de dambonite nitrée. Ce corps est insoluble dans l'eau et détone par le choc. Le dambose (obtenu par M. A. Girard en traitant la dambonite par l'acide iodhvdrique fumant) se comporte de même; il forme également un produit nitré, crislallisable dans l'alcool, qui détone plus violemment que le précédent, et qui se décompose à une température inférieure à loo de- grés, comme la nitrodulcite, en fournissant des vapeurs jaunes. La forma- tion de ce composé nitré nous a paru d'autant plus intéressante que le dambose, ainsi que l'a constaté M. A. Girard, se dissout sans s'attaquer dans l'acide azotique fumant. Nous avons été conduits à essayer la production de ce composé, par l'analogie de formule qu'il présente avec les matières sucrées. » Sur i érythrite bromhydrique,{ï). — Lorsqu'on traite l'érythrite par une solution saturée d'acide bromhydrique, dans un tube scellé, à la tempéra- ture de iio degrés, pendant trente heures, on obtient une liqueur brune, qui, évaporée au bain-marie et reprise par l'éther bouillant, laisse déposer des cristaux d'érythrite bromhydrique; en les dissolvant dans l'alcool à 4o degrés, additionné de noir lavé, on obtient une matière blanche qui se présente sous la forme de cristaux nacrés : Analyse. Calcul. Carbone i9>34 '9)35 Hydrogène 3 , 89 3,2?. Oxygène i3,27 '2,92 Brome 64,00 64, 5i correspondant à la formule C*H»Br=0\ ( 1) Les travaux et les analyses ci-joinis ont été faits avec l'iiabile concours de M. H. Pellet, notre collaborateur. ( "5 ) » Ce corps est insoluble dans l'eau, légèrement volatil à loo degrés. Il fond à i3o degrés et se prend par le refroidissement en une niasse cristal- line. Sa composition et ses propriétés rappellent l'érythrite chlorliydrique préparée par M. de Luynes. » Erylhrile nilrobromhydrique. — On introduit l'érythrite bromhydrique en poudre dans un mélange froid de i partie d'acide azotique fumant et 2 parties d'acide sulfuriqtie concentré. La température s'élève légèrement. Après un contact de quelques minutes, on verse le tout dans l'eau froide, et on lave complètement le précipité floconneux, blanc, qui se forme. Dis- sous dans l'alcool bouillant, il laisse déposer de longues aiguilles blanches, flexibles, qui affectent la forme de prismes : Analyse. Calcul. Carbone i3,7i 14,20 Hydrogène 2,00 i ,'j'j Oxygène 28,00 28,41 Brome..' 47'39 47>33 Azote ^>9o 8)29 correspondant à la formule C'H«Br^O^(2AzO*). )) Ce corps est insoluble dans l'eau; il fond à 70 degrés, il ne détone pas par le choc, comme le nitro-érythrite, et se décompose par la chaleur en fournissant des vapeurs jaunes : une solution bouillante de potasse l'altère, la liqueur brunit, il se forme de l'azotate. » Erylluile nilroclilorhydvique. — Ce corps s'obtient, comme le précédent, en faisant réagir le mélange d'acides azotique et sulfurique sur l'érythrite chlorliydrique : Analyse. Calcul. Carbone '9)27 i9j58 Hydrogène 2,41 » Oxygène 38,56 » Chlore 28,52 28,10 Azote ' I ) 24 " correspondant à la formule C«H''CPO*(2AzO'). » Il cristallise facilement dans l'alcool, fond à 60 degrés. Mêmes pro- priétés que précédemment. » i5.. ( ii6) PHYSIOLOGIE. — Des prétendues émanations virulentes volatiles et de l'état sous lequel les virus sont jetés dans l'atmosphère par les sujets atteints de maladies contagieuses. Note de M. A. Chauveau, présentée par M. Bouley. « Dans les Mémoires que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie sur les virus et la théorie de la contagion naturelle, j'ai démontré que la pro- priété conlagifére, dans les humeurs virulentes, n'est pas fixée sur les sub- stances dissoutes, mais sur les particules solides et figurées que ces humeurs tiennent en suspension. » Trois séries d'expériences ont été consacrées à cette démonstration : » i°Si l'on étend, dans une grande quantité d'eau, une humeur viru- lente capable de produire à la peau, par inoculation sous-épidermique, une lésion locale bien circonscrite et bien caractérisée, et si l'on inocule cette dilution, la lésion ne se produit pas ou se produit avec tous ses caractères : il n'y a jamais d'effet intermédiaire. Sur un nombre déterminé de piqûres, faites exactement dans les mêmes conditions, il y en a plus ou moins qui avortent, suivant le degré de la dilution. Il se produit alors ce qui arrive avec les dilutions spermatiques, employées pour faire la fécondation artifi- cielle. La dilution éloigne les uns des antres les éléments doués d'activité et n'atténue pas cette activité. Ces éléments ne peuvent donc exister dans l'humeur virulente autrement qu'à l'état de particules solides indépen- dantes, comme les spermatozoïdes dans l'humeur spermatique. » 2° Après avoir procédé, par le lavage et la filtration, à la séparation des éléments corpusculaires suspendus dans une humeur virulente, si l'on inocule isolément ces corpuscules et l'eau de lavage, l'inoculation échoue avec celle-ci et réussit avec ceux-là. Donc, les particules solides seules, c'est- à-dire sans sérum, jouissent de la propriété contagifère. » 3° Enfin quand on couvre une humeur virulente d'une couche d'eau distillée, la diffusion amène rapidement dans l'eau les substances dissoutes de l'humeur. L'inoculation de cette eau, puisée à la surface de la couche, avec un tube capillaire, permet donc d'éludier l'activilé des substances dissoutes seules, c'est-à-dire sans les corpuscules figurés suspendus dans l'humeur. Or celte inoculation ne donne que des réstiltats négatifs. » C'est cette dernière série d'expériences qui a été le point de départ des nouvelles recherches que je vais soumettre à l'Académie. Elles se rappor- tent à l'état des virus dans l'air infecté par les sujets atteints de maladies contagieuses. » Avec les données précédentes sur l'état physique des éléments actifs (i'7) des humeurs virulentes, pouvait-on continuer à accepter la vieille théorie du miasme volatil, pour expliquer la présence des virus dans les milieux atmosphériques contaminés? Je ne l'ai pas pensé. Dans ma théorie de la contagion dite miasmatique, j'ai admis que le virus se trouve aussi au mi- lieu de l'air à l'état de particules solides, qui y sont jetées surtout ])ar la respiration des sujets malades. Si, en effet, les éléments virulents sont inca- pables de se répandre dans l'eau par diffusion moléculaire, ils doivent être non moins incapables de se répandre de cette manière dans l'air. Cependant il était nécessaire d'en donner la démonstration directe. Voici, entre autres faits recueillis à l'instigation de M. Chevreul, ceux qui m'ont permis de ré- soudre expérimentalement la question. » Étant admises la volatilité des substances virulentes et leur diffusibi- lité dans l'air, il est évident que ces substances doivent se répandre au sein de l'atmosphère avec la vapeur d'eau que l'évaporation spontanée enlève au véhicule. Si l'atmosphère est limitée, si la vapeur d'eau qu'elle contient peut se condenser sur les parois du vase limitant, il est encore évident que toutes les substances amenées par la diffusion dans l'air, avec la vapeur d'eau, se retrouveront dans les gouttelettes résultant de la condensation de cette vapeur. Si donc on recueille ces gouttelettes et qu'on les inocule, il devient facile de s'assurer qu'elles contiennent ou non les éléments viru- lents. » L'expérience est très-simple et très-facile à faire. La matière virulente est recueillie dans une cupule, qui repose sur un disque plat en verre, et qu'on recouvre d'une petite cloche ou éprouvette. Pour activer l'évapora- tion, on place le disque sur un bain de sable, ou sur une brique chauffée, dont la température ne dépasse pas 4o degrés centigrades. De même, pour faciliter la condensation, si la température ambiante n'est pas très-basse, on coiffe l'éprouvetle avec du coton, sur lequel on verse de temps en temps quelques gouttes d'éther. Les gouttelettes, qui ne tardent pas à se former sur les parois de l'éprouvette, sont aspirées et rassemblées à l'aide d'un tube capillaire. Puis on inocule comparativement le liquide ainsi obtenu et la matière virulente dont il émane. » Parmi les virus qui sont regardés comme aptes à se propager par l'air, deux m'ont particulièrement servi, pour ces expériences, depuis 1868. Ce sont le virus de la variole et celui de la clavelie. J'ai, dans tous les cas, constaté que l'inoculation échoue avec les liquides enlevés par évaporation spontanée à la matière virulente, tandis qu'avec celle-ci l'inoculation réussit toujours. ( ii8 ) )) Dernièrement, j'ai pu répéter deux fois cette expérience avec le virus du typhus épizootique, celui de tous les virus qui se répand peut-être le plus subtilement au sein de l'atmosphère. Dans ces deux circonstances j'ai inoculé impunément, c'est-à-dire avec résultat négatif, l'eau extraite, par le procédé qui vient d'être décrit, de liquides réputés éminemment virulents : les larmes, le jetage du nez, les matières diarrhéiques. » Ainsi les virus improprement dits volatils sont incapables de se ré- pandre dans l'atmosphère, en s'interposant, par diffusion vaporeuse ou ga- zeuse, entre les molécules de l'air. Les éléments doués de la virulence ne peuvent pas exister au sein de l'atmosphère sous un autre état que dans les humeurs des sujets malades, c'est-à-dire qu'ils affectent la forme de parti- cules solides tenues en suspension. » Les conditions qui permettent aux virus de se répandre sous cette forme dans l'atmosphère sont incomparablement plus défavorables, à la transmis- sion des maladies contagieuses par l'absorption respiratoire, que les condi- tions inhérentes à la diffusion moléculaire vaporeuse ou gazeuse. Aussi quand il est possible d'étudier l'explosion d'une maladie aussi éminemment contagieuse que la peste bovine, de manière à déterminer rigoureusement les causes immédiates de la contagion, observe-t-on que, si l'infection par l'intermédiaire de l'air se manifeste très-fréquemment dans les atmosphères confinées, il n'en est plus de même à l'air libre. Le plus souvent, la conta- gion à grandes distances s'opère par le transport direct des matières conta- gifères fixées à des intermédiaires de diverses sortes et par l'absorption de ces matières dans les voies digestives. La police sanitaire des épizooties a lar- gement à profiler de ces conclusions. » PHYSIQUE. — Observations sur un cas de carbonisation d'épis de blé dans un incendie allumé par la foudre. Note de 3IM. Derexnes et Lartigi'e, pré- sentée par M. Edm. Becquerel. « Pendant un orage qui a éclaté sur le village de Bray-RuUy, près de Senlis (Oise), le g août 1868, une grange appartenant à M. Boucher, culti- vateur, fut frappée par la foudre; un commencement d'incendie se déclara dans les gerbes qu'elle contenait. » On constata que, le long des murs, l'électricité s'était frayé parallè- lement plusieurs passages verticaux, formant des espèces de cheminées. Dans la masse des gerbes, on remarqua qu'il s'était formé, par la destruction d'une certaine quantité de celles-ci, des cavités correspondant avec ces ( "9 ) cheminées, et de plus en plus nombreuses et considérables à mesure que l'on se rapprochart du sol. On ne put y recueillir que des cendres et des débris calcinés, excepté dans l'une d'elles, qui était tout à fait à la partie inférieure. Dans celle-ci, il était resté des agglomérations d'épis et de pailles d'un aspect singulier, et dont les reflets métalliques attirèrent l'at- tention; coiinne un tuyau de zinc avait été fondu près de là par la foudre, on pensa qu'il y avait eu transport de métal volatilisé sur ces épis, dont nous présentons un échantillon, recueilli par feu M. le D'' Assollant, de Senlis. )) Un examen plus attentif et quelques essais chimiques nous ont montré qu'il s'agit simplement d'une carbonisation. L'épi a formé une sorte de squelette charbonneux, qui présente une certaine solidité et a conservé, après carbonisation, la plupart de ses caractères extérieurs : il offre à la loupe des détails très-délicals; il a perdu environ les ~ de son poids. Le charbon n'est pas à l'état de graphite; c'est une sorte de coke qui brûle avec difficulté, et, à la longue, se dissout entièrement à 60 degrés dans le mélange d'acide nitrique fumant et de chlorate de potasse; il se com- porte donc à peu près comme le charbon de cornue à gaz. « Il serait intéressant de se rendre compte de la manière dont cette sorte de carbonisation s'est produite. Il nous a semblé que, dans le commence- ment d'un incendie allumé par la foudre, la combustion incomplète de quelques épis dans un espace oij l'air manquait n'aurait pas suffi seule à produire la température que suppose la transformation en coke; cette tem- pérature ne pouvait résulter non plus de l'influence des autres incendies partiels, localisés dans des cavités analogues. » Ne pourrait-on pas dès lors penser, malgré l'absence de graphite, que cette carbonisation s'est faite sur le trajet même çle l'étincelle électrique? » MÉTÉOUOLOGIE. — Mémoire sur la direction des étoiles filantes ; par M. Chapelas. « Les recherches dont je présente aujomd'hui un résumé portent sur une période de vingt années (1848-1868), formant un groupe de 89771 ol)ser- vations, qui se décomposent ainsi: 29686 observations recueillies à toutes les époques de l'année, et ioo85 faites pendant les périodes du mois d'août et les retours accidentels de novembre. » Si nous examinons d'abord les résultats que peuvent fournir toutes ces ( I20 ) observations prises en bloc, c'est-à-dire sans tenir compte des diverses grandeurs qui affectent les météores, nous trouvons que ces 39771 obser- vations se répartissent ainsi : Prinlemps. Été. Automne. Hiver. 3169 étoiles. P.3481 étoiles. 10976 étoiles. 2i45 étoiles. » Les météores vont donc en augmentant du printemps à l'été, et dimi- nuent de l'automne à Ihiver : résultat parfaitemetit en harmonie avec le mouvement annuel du nombre horaire moyen calculé par M. Coulvier- Gravier. Tous ces météores fournissent une trajectoire moyenne d'envi- ron 16°, 5. » Calculant ensuite la direction moyenne de ces quatre groupes, nous avons: Printemps. Été. Automne. Hiver. 3''59' — SSt:(SSE-SE). 6°35' — SE(SE-ESE). lôoSÔ' — S(S-SSE). i loS' — S(S-SSE). Ce qui donne pour direction générale du courant météorique ii°4' — SSE(SSE-SE). » Donc, si l'on considère les étoiles hlantes sans se préoccuper aucune- ment de leurs diamètres apparents, on trouve que leur direction moyenne oscille constamment vers le sud, quelle que soit l'époque de l'année. De plus, comme le météore filant apparaît toujours dans la partie du ciel dia- métralement opposée à celle d'oii il vient, on doit trouver toujours aussi, dans la région nord du ciel, le centre de moyenne position des étoiles fdantes, ainsi qtie je l'ai démontré dans un Mémoire précédent. » Actuelletuent, on sait que nous avons distribué les météores filants suivant six grandeurs bien déterminées, et que, nous fondant sur de nom- breuses expériences, nous avons démontré que ces six grandeurs, c'est-à- dire ces six diamètres ap])arents, proviennent uniquement de la hauteur de ces corps dans l'atmosphère, et non pas de la plus ou moins grande agglo- mération de matière météorique. Nous sommes donc naturellement con- duits à rechercher ce que deviennent ces premiers résultats obtenus, en décomposant par grandeurs les 39771 observations que nous disctitons ici, et à examiner en même temps si cette direction générale constante des étoiles filantes n'a pas sa raison d'être dans ces diverses grandeurs elles- mêmes. » Si nous classons d'abord ces 39771 météores suivant leur ordre de ( f^' ) grandeur, sans tenir compte de l'époque de l'année, nous ol>tenniis : Pour les i'" grandeurs ^497 météores 3" » 3918 3" .. 7187 4" .. 8847 5" .. 8o5o .) fi*^ u g 322 » Total. . . . 39991 météores. Ce qui monlre clairement que, plus on s'élève dans l'alniosplK'i-e, plus le nombre des étoiles filanîes devient grand, point important à signaler, comme on va le voir. Il est utile de remarquer aussi que, en ne considérant que les météores les plus rap|)roclu''s de nous, c'est-à-dire les premières et deuxièmes grandeurs, leur nombre est infiniment restreint, comparé au chiffre fourni par l'ensemble des autres tailles. » Tenant compte maintenant à la fois des diamètresapparents et des di- verses époques de l'année, nous avons le tableau suivant : l'iintemps. Été. Automne. Hiver, i" grandeur. .. . 148 météores i558 météores 709 météores 84 météores. 2° » ... 258 " 2404 » 1086 " 170 » 3° » ... 573 » 4" 4 " 2o3o u 320 » 4' " ... 622 » 5476 » 23 10 >> 439 » 5° » ... 6i3 » 47%) " 2175 ■. 4'7-^ " 6° " ... 955 » 5o4o " 2668 " 659 • >) Ce résultat, joint à celui qui précède, affirtne donc cette loi curieuse que l'on |)eut énoncer ainsi : Le nombre des étoiles filantes croît en raison in- verse de leur tnille, loi qui déjà avait été pressentie par i\I. Coulvier-Gravier. M Si nous calculons alors la direction moyenne des étoiles filantes, en tenant compte d'abord des grandeurs seulement, nous trouvons : Pour les i"' grandeurs E-NE 3"^ E-ESE 3«» » ESE-SE 4" » ESE-SE 5" » SE-SSE 6" » S-SSE Résultat qui explique d luie manière évidente la direction moyenne des étoiles filantes, que nous avons calculée au commencement de ce travail; car, ainsi qu'on va le voir tout à l'heure, sauf les météores de première et G. R., 1871 2= Semestre. (T LXXllI, N" 2.) 16 ( 122 ) deuxième taille dont la direction moyenne, suivant l'époque de l'année, est tantôt nord, tantôt sud, la direction moyenne pour les autres grandeurs de météores oscille constamment entre le sud et le sud-est. » Or, comme nous l'avons fait remarquer, le nombre d'étoiles filantes fourni par ces dernières grandeurs étant beaucoup plus considérable que le nombre d'étoiles recueillies pour les piemière et deuxième tailles, il s'en- suit évidemment que, dans le calcul de la résultante générale, la présence des composantes qu'elles produisent entraîne inévitablement le résultat que nous signalions plus haut. )) Enfin, si nous calculons la direction moyenne des étodes filantes par grandeurs et suivant les deux principales époques de l'année, nous obte- nons ce dernier résultat curieux : Hiver. Été. Pour les 1'^'=' grandeurs S-SSE ENE-NNE 2" » . S-SSE E-ESE 3" SSE-SE SE-ESE 4" » S-SSE SE-ESE 5" « S-SSE SE-SSE 6" " S-SSE SE-SSE » De l'examen de ce tableau, nous pouvons donc tirer celte déduction importante : Il existe deux sortes de courants météoriques : le premier ojont une direction constante; le second an contraire variant avec l'époque de l'année; te premier régnant dans les couches supérieures de l'atmosphère; le second avant son action dans une région plus voisine du sol. )) En terminant, je crois utile de faire suivre ce travail de quelques ré- flexions purement météorologiques qui ne seraient pas sans intérêt, en pré- sence des résultats que nous venons de constater. » En effet, ce premier courant, établi aux limites supérieures de l'atmo- sphère, représente évidemment le courant théorique qui ti'ansporfe les cou- ches extrêmes, de l'équateur aux pôles. Le second, au contraire, repi'ésente le courant inférieur, des pôles à l'équateur, subissant les influences des saisons et les influences locales. » On sait que, dans nos contrées, en hiver les vents du sud au sud-ouest sont les plus fréquents, tandis qu'en été ce sont les vents du nord cjui do- minent : observations fpie Scliouw résume en disant : » Eu hiver, la direction des vents inférieurs est plus australe que dans le reste de l'année. Au printemps les vents d'est, est sud-est sont plus com- muns. En été les vents soufflent souvent de iouest, mais en même temps ( 123 ) les vents du nord deviennent plus fréquents; d'où il résulte que la direction du vent dans cette saison est au nord de celle de l'année. Enfin, en automne, le règne des vents niéridionnaux reprend plus d'intensité. » Il faut donc donner une plus grande profondeur à la zone des cou- rants inférieurs et ne pas considérer seulement comme telle celle où s'engendrent les vents régnant à la surface du sol et ceux qui trans- portent les différentes couches de nuages. Ce qui doit être en effet, théo- riquement parlant, si l'on lient compte de la hauteur présumée de l'atmo- sphère. M La plupart de ceux qui ont recherché les causes du peu de progrès de la météorologie n'ont pas manqué de reconnaître, au seuil de la question, que tout provenait de ce qu'on avait négligé les phénomènes généraux pour ne s'occuper que des phénomènes particuliers. La marche la plus logique n'était-elle pas, en effet, de déterminer les lois générales qui président au mouvement des couches d'air qui environnent la terre et, une fois ces lois déterminées, de trouver l'effet des circonstances locales; c'est à-dire qu'il fallait étudier les vents dans une région où ils sont à l'abri des influences du sol. L'illustre Biot l'avait bien senti. « Il faut observer en haut, disait-il, » afin de pouvoir saisir les mouvements généraux et non des mouvements » particuliers qui ne sont pas l'expression des grandes lois d'équilibre de » cette masse fluide; et l'on reconnaîtra bientôt que ces lois sont fixes et » immuables, que la variété de leurs effets n'est qu'apparente, et par con- » séquent qu'il est possible de les déterminer. » » N'en serait-il pas de même pour la question des étoiles filantes, si, au lieu d'étudier cette question dans toute sa généralité par une longue série d'expériences, nous nous étions restreints, comme beaucoup d'autres, à l'é- tude des directions spéciales suivies par quelques météores au moment des grandes apparitions. Mais, suivant un ordre plus logique, nous avons voulu d'abord déteriiùiier le mouvement général de ces courants météoriques; cl aujourd'hui, détachant de ces faits généraux les faits particuliers, nous sommes arrivés au résultat que nous venons de développer, résultat très- important pour la physique du globe. » i6.. ( '^4 ) PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Des lésions du lissu conjonclif Idclie [tissu cellulaire) dans l'œdème (ij. Noie de M. L. Ranvier, présenlée par M. Claude Bernard. « Dans les œdèmes produits expérimentalement par la ligature de la veine cave inférieure et la section de l'un des nerfs sciatiques, le tissu conjonctif présente des modifications qui, par leur nature et la rapidité avec laquelle elles se produisent, me paraissent dignes de fixer l'attention. En effet, si, chez un chien auquel on a lié la veine cave inférieure au-dessous des veines rénales et coupé l'un des nerfs sciatiques, on étudie le tissu conjonctif oedémateux quinze ou vingt heures après le début de l'expérience, on y constate les altérations suivantes (2). Les faisceaux conjonctifs sont séparés les uns des autres par du sérum transparent, dans lequel nagent de nom- breux globides blancs (cellules lymphatiques) normaux et présentant des excroissances sarcodiques. Les cellules fixes du tissu conjonctif, qui, à l'état normal, sont plates, hyalines, grandes et étalées à la surface des fais- ceaux conjonctifs, ont pris une forme globuleuse et sont remplies de gra- nulations réfringentes. u Les cellules adipeuses montrent, autour de la grosse goutte de graisse qui les caractérise, des granulations analogues aux précédentes et simulant un collier de perles; enfin les vaisseaux capillaires, les artérioles et les vei- nules sont distendus jiar du sang, et la face interne de leur paroi est re- couverte de nombreux globules blancs. M De ces divers phénomènes, ceux qui sont relatifs au système vascu- laires sont importants, parce qu'ils montrent que, dans l'œdème passif, il y a, outre l'exsudation séieuse, dilatation des vaisseaux sanguins, accurnu- mulation des globules blancs le long de leur paroi, et départ de ces glo- bules au dehors : faits qui, depuis les recherches de M. Cohnheim (3), étaient considérés comme appartenant en propre à l'inflammation. (l] L. Ranvieb, Recherches expérimentales sur la production de V œdème [Comptes rendus-, 10 décembre 1869). — Quelques uns des faits consignés dans la présente Note ont été déjà communiqués à la Société de Biologie, en janvier 1870. (2) Pour étudier le tissu conjonctif œdémateux, on en sépare de petites portions à l'aide des ciseaux courbes. Celles-ci sont placées sur une lame de verre ])orte-objet, puis recou- vertes d'une lamelle de verre, enfin légèrement comprimées. Sur de semblables préparations, les faisceaux de tissu conjonctif, les libres élastii|ues, les cellules conjonctives, les cellules adipeuses, les vaisseaux sanguins et les globules blancs é])anchés se distinguent d'une ma- nière admirable, parce (|u'ils sont séparés par de la sérosité. (3) Uebcr Entzitndung und Eiterurig, in Arch. von Virchow, 1867. i ( 125 ) » Les modifications des cellules du tissu conjonctif présentent encore un intérêt plus grand, et il est direct. Pour cela, il convient d'en faire une analyse plus détaillée. Les ceilues conjonctives proprement dites, qui à l'état physiologique sont constituées simplement par une lame de proto- plasma, au milieu de laquelle un noyau plat est fixé, ont repris une forme cellulaire franche. Elles sont devenues sphériques ou ellipsoÏLles, et, dans leur intérieur, autour du noyau devenu également sphérique, au milieu du protoplasma gonflé et grenu, on observe des granulations nombreuses, ayant de o"'",ooi à o""",oo4. Les granulations ont des caractères physiques et chimiques particuliers : elles sont rondes; leur réfringence est supé- rieure à celle de l'albumine, et moindre que celle de la graisse; quand on les soumet à l'action de l'acide acétique, de l'acide chromique ou du bi- chromate dépotasse (i), elle s'amoindrissent, deviennent plus réfringentes et possèdent alors tous les caractères des granulations graisseuses. » Les granulations formées à la périphérie des cellules adipeuses sont semblables aux précédentes; comme celles-ci, elles ne sont pas constituées par de la graisse seule : elles ne sauraient donc provenir d'une simple frag- mentation de la goutte graisseuse centrale. Pour en saisir la signification, il convient de revenir sur la constitution de la cellule adipeuse. En employant pour l'étude du tissu cellulo-adipeux la méthode des injections interstitielles (2) avec une solution de nitrate d'argent (au millième), on constate, dans la cellule adipeuse, trois |)arties distinctes : une mendji'ane anhiste enveloppante; au dessous d'elle, une couche de protoplasma tapissant toute la face profonde de celle-ci et renfermant un noyeau lenti- culaire; eu troisième lieu, la goutle de graisse centrale. Il résulte de cette disposition que la goutte de graisse est séparée de la membrane envelop- pante par une couche continue de protoplasma, et que celui-ci, si on le développe par la pensée, représente, avec son noyau, luie cellule plate sem- blable à la cellule du tissu conjonctif. C'est dans le protoplasma de la cellule adipeuse que les granulations indiquées plus haut prennent naissance. Il y a donc (huis la celhde adipeuse une partie semblable à la cellule conjonc- tive, aussi bien au point de vue pathologique qu'au point de vue de la morphologie. (i) L'acide acétique a été employé en solulion an centième, l'acide chromique au dlx- milliéme et le bichromate de potasse au millième. ^2) Pour cette méthode, vor. L. Ranvier : Des cellules du tissu conjonctif [Comptes rendus, 1 1 juin 1 86g ) . ( 126) » En terniiiiaiit, je ferai ressortir les points les plus importants de cette Communication : i° l'épanchement des globules blancs du sang, dans l'œdème comme dans l'inflammation suppurative ; i° la transformation grais- seuse rapide des cellules du tissu conjonctif et du protopiasma des cellules adipeuses; 3° l'analogie morphologique des cellules conjonctives et des cellules adipeuses. » Les expériences qui forment la base de ce travail ont été faites dans le laboratoire de Médecine du Colléire de France. » s^ PHYSIOLOGIE. — Sur ta stealose viscérale que l'on observe à l'élat plt/siologique chez quelques animaux. Note de M. J. Parkot^ présentée par M. Slan. Laugier. <■ La stéatosc viscérale, c'est-à-dire l'infiltration graisseuse des éléments parenchymateux proprement dits, à l'état physiologique, est à peine signalée par les anatomistes. Que sait-on, en effet, de celle du foie, de toutes la plus étudiée? Connaît-on des signes certains qui permettent de différentier l'état gras compatible avec la santé, de celui qui fait naître la maladie? Et i^ourtant si l'on excepte ce qui a été dit du foie, il ne reste acquis à ce |)oint d'analomie, du moins à notre connaissance, que quelques observations de MM. Frerisch [Brighi sche Nierenkrankeit; Braunschweig, i85i) etVulpian [Comptes rendus de la Société de Biologie), sur la stéatose du rein. Le premier de ces auteurs l'a signalée chez le chat, et le second en a fait une étude beaucoup plus complète chez cet animal et chez le chien. » Les recherches dont nous présentons le résultat à l'Académie ont été faites principalement siu- les animaux qui d'ordinaire sont utilisés pour les études physiologiques ou de pathologie expérimentale. » Elles nous ont montré qu'à l'état de santé parfaite, l'encéphale, les poumons, le cœur lui-même, mais surtout le foie et les reins, sont le siège d'une stéatose, sur laquelle l'âge, l'enbonpoint général, l'état de plénitude ou de vacuité du tube digestif et quelques autres conditions moins faciles à préciser, exercent une influence incontestable. » Dans le cerveau, la graisse se substituant en quelque sorte au liquide et au protoplasma qui entoure les noyaux de la névroglie, se rassemble à leur périphérie, sous la forme de gouttelettes plus ou moins ténues et souvent assez abondantes, pour les envelopper complètement, et de la sorte former des corps granuleux, en tout semblables à ceux qui ont été décrits par Glùge ( 127 ) comme un produit de l'inflammation. D'autres fois, les particules graisseuses s'accumulent dans lagaîne lymphatique d'un certain nombre de vaisseaux, dont les plus volumineux nous ont toujours semblé être des veines. La stéa- tose du réiiculum n'existe pas dans toutes les régions de l'encéphale; on la constate d'une manière à peu près exclusive, et par ordre de fiéquence, dans le corps calleux où elle est plus accentuée que partout ailleurs, puis au-dessous de l'épendyme des ventricides latéraux et dans les centres hé- misphériques. Chez les couleuvres et les grenouilles, elle siège surtout à la périphérie des lobes cérébraux. A l'exception des reptiles et des batraciens que nous venons de nommer, chez lesquels la stéatose cérébrale a été notée sur des sujets adultes, on peut dire, sans préjuger l'état anatomique delà vie fœtale, qu'on l'observe seulement chez les animaux nouveau-nés. La pé- riode durant laquelle elle existe est courte, mais nous n'avons pu jusqu'ici en fixer la durée. Chez les chats, on n'en trouve plus aucune trace, à partir de quatre mois, et chez les cobayes elle n'existe à aucune époque de la vie utérine. » Pour ce qui est de la stéatose de la gaîne lymphatique, elle paraît d'au- tant plus abondante que l'animal est plus vieux. » A tous les âges, et sans exception d'espèces, les cellules épithéliales qui tapissent les alvéoles pulmonaires contietuient des particules graisseuses, tantôt en petit nombre, d'autres fois en quantité assez considérable, pour constituer de véritables corps granuleux. Les poumons du chat sont les plus gras que nous ayons examinés, et il n'est pas rare de voir à l'œil nu, à la périphérie des lobes, de petites taches arrondies, blanchâtres et opaques, dues à des groupes d'alvéoles remplis dégraisse. L'épithélium à cils vibra- tiles qui tapisse les bronches de la grenouille est infiltré de granulations graisseuses. En général, la stéatose pulmonaire est beaucoup plus marquée à la périphérie que dans les parties centrales. » Dans les faisceaux primitifs dn muscle cardiaque, la présence de quel- ques particules de graisse n'a été constatée que rarement chez certains rongeurs nouveau-nés, tels que les cobayes et les rats. « Le foie, au moment de la naissance ou peu de temps après, est très- friable, d'une teinte jaiuiâtre, et la plupart des cellules parenchymateuses y sont remplies de fines gouttelettes graisseuses, en général d'égales grosseurs, et assez abondantes pour masquer le noyau. » Les reins du chat sont excessivement gras, comme on le devine de prime abord à la résistance toute particulière de ces organes, à de petits îlots jaunâtres, apparents ;i la surface, à la coloration jaune cuir-neuf de la ( 128) couche corticale; el coinnie le prouve le microscope en décelant, dans l'épitliélium des tubnles, une grande qnantité de grosses goultes d'huile. Le rein du chien est moins gras que dans l'espèce précédente; celui des oiseaux adultes, des couleuvres et des grenouilles ne l'est qu'à un faible degré, et l'on ne constate aucun indice de graisse dans celui des rongeurs et des jeunes oiseaux. Les tubes des pyramides sont excessivement stéatosés et les giomérules ne le sont jamais. » Sur l'origine et le rôle de cette graisse, on ne peut que faire des hypo- thèses. Il est permis de supposer que le sang est son véhicule; que, suivant les circonstances, il la dépose dans les éléments figurés des viscères avec une grande facilité, et qu'il l'y reprend de même. Il semble qu'elle soit une réserve de combusiible, pour les cas où la luitrition est brusquement et profondément modifiée, comme il advient au moment de la naissance et durant l'hibern.Ttion. On peut même se demander si la condensation de la graisse par le foie, le poumon, et, chez les carnassiers, parle rein, ne doit pas Pire considérée comme luic fonction de ces viscères. Mais tont cela at- tend une démonstration. » Plusieurs observations nous autorisent à affirmer qu'à l'état physiolo- gique, dans l'espèce humaine comme chez les animaux précédemment étudiés, le cerveau est dans les mêmes régions, mais d'une manière plus ac- centuée, le siège d'une stéatose diffuse; que celle-ci peut être considérée comme un indice de son imperfection et comme essentiellement liée à son développement; que les poumons, le foie et les reins sont également stéa- tosés; mais ces deux derniers viscères, à un degré moindre que dans les es- pèces animales que nous avons observées; enfin, que cette stéatose viscérale, après avoir débuté, jiendant la vie intra-iu'érine, à un moment que nous ne pouvons précisrr, va croissant jusqu'à la naissance, époque à laquelle il atteint son maximum, pour décroître ensuite pi'ogressivement, el dispa- raître même dans quelques organes, le cerveau, par exemple. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Des modifie ni ions que subit le ta il de femme par suite d'une aliincnbilion insuffisante. 0!/servations reeueillies pendant le siège de Paris; par M. E. Decaisxk. (Extrait.) « Il existe dans la science un certain nombre d'expériences ayant pour but de démontrer riiiflueiicc de l'uisuffisance de l'aliiuenlalion sur la com- position (lu lait; mais la plupart de ces expériences ont eu les animaux pour objet. Le siège de l'aris est veiui m'offrir une occasion d'expérimenter sur ( 129 ) le lait de femme. Vers la fin de novembre 1870 j'avais pu réunir quarante- trois femmes, ayant un enfant à la mamelle et soumises à une alinienlation insuffisante; j'ai recueilli un nombre assez considérable d'observations, dont je désire faire connaître aujourd'hui les principaux résultats à l'Académie. » Les belles expériences de MM. Dumas, Payeu et Boussingault ont dé- montré qu'une vache pesant nu certain poids a seulement besoin, pour son entretien, d'un certain équivalent d'aliments. Le surplus des aliments qu'on lui donne sert à fournir le lait, et ce lait est en proportion de l'excès ali- mentaire. Il a été prouvé que, dans ce cas, la vache conserve son poids. Mais si l'on donne à cette vache le poids d'aliments strictement nécesssaire, on la voit bientôt produire sou lait au détriment de sa pro|)re substance : plus la sécrétion du lait sera abondante, plus on la verra dépérir. Or les choses se passent à peu près de la même façon chez la femme. » Les quarante-trois femmes que j'ai observées peuvent se diviser en trois catégories : » 1° Douze d'entre elles, âgées de ar à 28 ans, avaient un lait .issez abon- dant et d'assez bonne qualité en général : l'enfant profitait bien, mais c'était aux dépens de la mère, qui s'épuisait de jour en join-, » 1° Quinze, ayant de 18 à 33 ans, avaient peu de lait et un lait pauvre à l'analyse : leurs enfants dépérissaient et étaient généralement atteints d'entérite; » 3° Seize, ayant de aS à Sa ans, n'avaient pour ainsi dire pas de lait : plus des trois quarts des enfants se mouraient littéralement de faiu). » Toutes ces femmes étaient dans la plus grande misère et soumises, de- puis un temps plus ou moins long, à une alimentation insuffisante. Je don- nerai plus tard inextenso l'histoire de mes quarante-trois observations, cpie je crois devoir contrôler en ce moment par la répétition de quelques ana- lyses. Je me contenterai aujourd hui d'exposer trois observations dont je puis répondre, cjui mettront surtout eu lumière l'influence de l'alimentation insulfisante sur l'augmenlation de l'albumine dans le lait, coïncidant avec la diminution de la caséine. » Première observation. — Joséphine D..., 22 ans, a deux enfants et nourrit le dernier depuis cinq mois. Cette femme, que je vois pour la première fois le 2 décembre 1870, est grande, bien faite, un peu pâle. Elle aie raconte que, depuis le commencement du siéjj;e, elle a été soumise à de grandes privations, (pi'elle a continuellement des défaillances, des tiraillements d'estomac. Elle ne s'est pas aperçue que son lait ait diminué, et elle le croit de bonne qualité, puisque sou enfant n'a pas souffert depuis le commencement du siège. En effet, l'enfant est robuste et présente toutes les apparences de la sanlé. G. R., 1871, 1' Si-nwsire. (T. LXXlll, m '^; caséine i,o5; albumine i ,i5; sucre 7,12; sels o,3o. » J'ai pu alimenter convenablement cette femme pendant deux mois. Elle a repris tous les signes de la santé, et son enfant est bien portant. » Deuxième obsennition. — Hortense G..., 21 ans, n'a jamais eu qu'un enfant, qu'elle nourrit de])uis six mois. Elle est placée à peu près dans les mêmes conditions que la pré- cédente : elle est pâle et amaigrie, et des chagrins domestiques viennent s'ajouter pour elle aux souffrances générales. Son enfant présente tous les caractères de la diarrhée cholé- riforme. >' Lorsque je la visite pour la première fois, le 11 décembre 1870, elle ne mange, depuis plus de quinze jours, que 200 grammes de pain, un potage aux haricots ou au riz assaisonné avec de la graisse, et 100 grammes de cheval tous les trois jours. Elle boit de l'eau et habite un logement humide. Son lait est très-peu abondant, il est clair, et son enfant dépérit chaque jour. » Le lait recueilli le 12 décembre présente les chiffres suivants à l'analyse : beurre 2,90; caséine 0,18; albumine i,t)5; sucre 6, o5; sels 0,16. « Le 12 décembre, je soumets cette femme au régime que j'ai décrit dans l'observation précédente, mais je suis obligé de l'interrompre le lendemain, à cause d'une indigestion pro- voquée sans doute par la faiblesse de son estomac réfractaire à une alimentation substan- tielle, après les cruelles privations qu'elle a subies. Le i5 décembre, après plusieurs essais et certains ménagements, j'arrive à instituer l'alimentation réparatrice, qu'elle supporte très-bien jusqu'au ic) décembre inclusivement. » Le 20 décembre, l'analyse du lait donne pour résultats : beurre 5,i2; caséine i,i5; albumine o.gS; sucre 7,o5; sels o,25. » Grâce ù l'inépuisable et héroï(|ue charité d'une femme qui, pendant le siège de Paris, a secouru bien des misères, j'ai pu faire suivre à Hortense G. un régime reconstituant, qui lui a sauvé la vie ainsi qu'à son enfant. >i Troisième observation. — Louise D., 2g ans, nourrit son premier enfant depuis dix mois environ. Elle est couturière sans ouvrage et a été abandonnée depuis trois mois par son mari. Cette femme, d'une constitution chétive, est atteinte de gastralgie et présente tous les symptômes d'une anémie profonde. Son enfant a la diarrhée depuis un mois et a un ( >3. ) aspect cachectique. Elle habite un logement sans feu, dans une cour infecte et humide, et n'a pour toute nourriture par jour depuis un mois que aSo grammes de pain, un peu de riz, des pois cassés; loo grammes de viande de cheval tous les deux jours, des potages aux lentilles assaisonnés avec de la graisse, et 2 litres de vin par semaine. » Je vois cette femme le 21 décembre. Le lait recueilli le jour même accuse : beurre 2,g5; caséine o,3i, albumine 2,35; sucre 5,90; selso,25. ■> Louise D. a, comme son enfant, un peu de diarrhée et des nausées; aussi, avant de commencer l'expérience, je lui prescris un régime de quelques jonrs. Le 26 décembre, elle est tout à fait remise, et je lui administre l'alimenlation réparatrice, jusqu'au 3o décembre inclusivement. » La nouvelle analyse du lait donne alors : beurre 4i'0} caséine 1,90; allnimine i,75; sucre 5,95; sels o,3i. » L'enfant meurt, le 2 janvier, emporté par la diarrhée cholériforme «jui avait pris le caractère foudrojant. » Je me borne, quant à présent, à l'exposition de ces ti'ois faits, qui me paraissent propres à montrer l'influence de l'alimentation insufiisante sur les proportions de l'albumine dans le lait. Ils conduisent d'ailleurs aux con- clusions générales suivantes, qui n'ont peut-être pas toutes, je l'avoue, le mérite d'une entière nouveauté : )) 1° Les effets de l'alimentation insuffisante sur la composition du lait de femme ont la plus grande analogie avec ceux qu'on observe chez les ani- maux ; » 2° Ces effets varient selon la constitution, l'âge, les conditions hygié- niques, etc; » 3" L'alimentation insuffisante amène toujours, dans des proportions qui varient, une diminution dans le chiffre du beurre, de la caséine, du sucre et des sels, tandis qu'elle augmente généralement celui de l'albumine; » 4° Dans les trois quarts des cas, ou du moins d'après mes expériences, la proportion de l'albumine, dans l'alimentation insuffisante, est en raison inverse de celle de la caséine; » 5° Les modifications apportées dans la composition du lait i)ar une ali- mentation réparatrice se manifestent toujours d'une façon remarquable au bout de quatre à cinq jours. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Note sut des phénomènes singuliers observés en Ecosse pendant les périodes orageuses du iS juin el du 5 juillet 1871 ; par M. W. dk FONVIELLE. « Je demanderai à l'Académie la permission de présenter quelques ob- servations sur des phénomènes observés pendant ces deux périodes remar- 17.. ( l32 ) quables, et relatés dans le Scolsmnit, un des principaux journaux d'Ecosse, pays où, comme on le sait, l'amour des sciences naturelles est très-répandu. » L'orage du 18 juin a été précédé par une série de mirages extraor- dinaires que l'on put observer presque tous les jours, pendant prés d'une semaine, en se promenant sur la rive méridionale du Fu'th of Forth. La ville d'Edimbourg, où se publie le Scotsmnii, est située dans le fond de ce golfe, et par conséquent aucun doute raisonnable ne peut être émis sur la réalité des faits racontés dans le numéro du 19 juin. C'est surtout le sa- medi 17, veille de l'orage, que les apparences étaient le plus dignes de la réputation de la Fée-Morgana. Elle montra des rochers vagabonds aux formes étranges, qui se transformaient et voyageaient à la surface de l'eau, qui paraissaient et disparaissaient, pour reparaître et disparaître ensuite. Les habitants émerveillés virent apparaître des arbres chargés de feuilles, des champs, des maisons de campagne. Les villages et les châteaux de la rive septentrionale semblaient s'être avancés dans l'eau. La pente de May, presque invisible, et qui serait tres-dangereuse pour les navigateurs si l'on n'y avait construit un phare, avait été entièrement transformée : elle res- semblait à un rocher élevé de 2o3oo mètres d'élévation. Ce qiù permettra peut-être de donner une théorie satisfaisante de ces phénomènes, c'est que le phare était devenu invisible, et qu'on voyait à sa place ime tour immense d'une forme inconnue. Ajoutons qu'il avait fait très-chaud le matin, et que la rive septentrionale du Forth était couverte d'un brouillard épais. » Il serait curieux de savoir si d'autres apparitions des Faln monjana ont été suivies par de violents orages, dans des pays où ces phénomènes s'observent moins rarement. S'il en était ainsi, on pourrait ranger ces appa- rences remarquables au nombre des pronostics naturels des tempêtes, ce qui ne m'étonnerait point. » Une autre circonstance me paraît digne d'appeler l'attention de l'Aca- démie. L'orage du 18 juin et l'orage du 5 juillet ont éclaté avec une ex- trême violence, précisément dans le même district. Quoique leurs ravages aient été très-étendus, le maximum de violence semble avoir été réservé, dans les deux cas, pour les rives de la Tweed, •célèbre rivière qui sépare l'Ecosse de l'Angleterre. Est-ce que cette circonstance ne tiendrait point à la forme particulière du Cheviat, des montagnes qui portent son nom et à la configuration géologique du sol? C'est une question que je ne fais que poser. » Les causes de la foudre du 18 juin ont eu tant de force dans ce pays si singulièrement favorisé, que cinq individus, réfugiés sous la porte d'une ( i33 ) écurie, ont perdu connaissance tous à la fois. Il est vrai ([u'ils sont tous les cinq revenus à la vie. Les coups de foudre du 5 juillet ne paraissent pas avoir été plus cléments, car le fluide a tué d'un seul coup sept animaux de la race ovine, quatre moutons et trois agneaux. On ajoute même que la foudre a creusé une fissure dans le sol; mais peut-être a-t-on mis sur le compte du fluide le fait produit par les eaux pluviales, dont l'abondance était extrême. En moins d'une heure, il est tombé une hauteur d'eau de plus de 3 I millimètres. L'orage a duré quatre heures, pendant lesquels la hauteur totale a dépassé 4 niillimètres, y compris l'eau provenant de la fusion des grêlons. Leur nombre était si grand, qu'au coucher du soleil ils n'étaient pas encore tous fondus, et ils étaient tombés vers 3 heures. Un correspondant du Scolsmaii prétend qu'il est tombé de la neige dans le nord-est de Kelso. » Les fulgurations qui ont eu lieu, dans ces deux occasions, en diverses localités de l'Ecosse, ne sont point elles-mêmes sans offrir un certain intérêt. » Un paysan qui fauchait du foin dans les environs de la ville de Rou a été tué par la foudre. Je supposerais que cet accident peut bien avoir été produit par le morceau de fer qu'il tenait à la main. Il ne semble pas im- possible que l'électricité, développée par influence dans une masse de fer isolée, suspendue à quelque distance de terre, ait été assez grande pour donner lieu à une explosion. » Un accident, sinon analogue, au moins du même genre, arrivé à Inverness pendant l'orage du 5 juillet, me paraît de nature à conduire à la même conclusion. Le soir, les habitants s'aperçurent que l'horloge de l'église s'était arrêtée. En examinant de près ce qui avait eu lieu, on con- stata que la foudre avait suivi le fil de fer attaché au marteau des heures. Le fluide était descendu le long du pendule, et avait santé sur des barres de ter situées à distance, en brisant la boite de bois où le pendule était renfermé. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l' extension du Gulfstream dans le Nord et sur la température des mers. Note de M. Ch. Grad. « Si les manifestations du Gulfstream sont connues pour la première moitié de son cours, il n'en est pas de même de son extension dans le Nord. Sorti du golfe du Mexique par le détroit de Floride, ce grand cou- rant de l'Athuilique fait ses premières étapes le long des Étals-Unis jusqu'au delà du cap Hatteras. Sur ce parcours, sa température ne descend pas ( i34 ) au-dessous de aS degrés centigrades et reste longtemps supérieure, même en hiver, alors que, sur la cote d'Afrique, à latitude égale, la moyenne de l'air, à Tunis, pour le mois de janvier, est seulement de 12 degrés. Après avoir dépassé le cap Hatteras, le courant chaud se détourne de l'Amérique pour s'avancer à l'est du méridien de Terre-Neuve, où, par [\i degrés de longitude occidentale de Paris, sa température oscille entre 19 et 24 degrés du mois de janvier au mois de juillet. Ses eaux se portent ensuite au nord- est, pour embrasser les côtes d'Europe jusqu'au sein de l'océan Glacial. Sans elles, l'Angleterre et l'Allemagne auraient le climat désolé du Labra- dor; la péninsule Scandinave disparaîtrait, comme le Groenland, sous des glaciers immenses; l'extrémité de la Norwége, où le soleil ne paraît pas pendant tout un mois, se refroidirait au point de congeler le mercure, comme il arrive, sous le même parallèle, en Asie et en Amérique, au lieu d'être baignée à Fruholnn par une mer à 3 degrés de température au moins par 71 degrés nord. Bref, le Gulfstream forme sur son parcours une source permanente de chaleur, que M. James Croll estime égale à celle qui est versée par le soleil sur une surface de 8 millions de kilomètres carrés sous l'équateur, et à l'influence de laquelle nous attribuerons, avec M. Peter- mann, le degré avancé de la civilisation en Europe. » Dans une Communication faite à la séance du 16 juillet 1866, j'ai eu l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie sur l'extension du Gulfstream dans les parages des Spilzbergen et de la Nouvelle-Zemble. Les observa- tions exactes sur la température des mers boréales, faites par les marins norvégiens, russes et allemands, pendant les cinq dernières années, ainsi que celles des expéditions scientifiques au Groenland et aux îles Spitz- bergen, confirment pleinement mes premières assertions. Elles permettent, en outre, de suivre le développement des glaces polaires, dont M. Élie de Beaumont a recommandé d'étudier les mouvements annuels, soumis à des variations plus ou moins considérables d'une année à l'autre, suivant la température et les autres phénomènes climatériques. En suivant la marche de la température dans les dernières ramifications du Gulfstream, je vais essayer, dans cette Note, d'indiquer les rapports du courant chaud avec la limite des glaces fixes ou flottantes entre le Groenland et le nord de l'Europe, pendant les deux dernières années. » D'après de nombreux sondages, le Gulfstream atteint le fond de l'océan Atlantique, entre l'archipel des Hébrides et celui des Fer-oers, par 60 degrés de latitude, avec une température de 5°, 3 à 770 brasses de profondeur. A I degré de latitude plus au nord, entre le groupe des Fer-oers et les îles ( i35) Schetlands, le courant ne descend phis qu'à 200 brasses, et des eaux froides d'origine polaire régnent, plus bas, jusqu'à la profondeur de 64o brasses. Plus haut encore, par 60 degrés de latitude, l'amiral Irminger trouva luie température de 7°, 5 à 60 brasses de profondeur, contre 10 degrés à la sur- face. Les eaux du Gulfstream se partagent ensuite en deux bi-anches, dont l'une va droit au nord, en longeant les côtes occidentales des îles Spitz- bergen, et l'autre à l'est, du côté de la Nouvelle-Zemble. La branche occi- dentale, ou des Spitzbergen, dépasse, en été, 80 degrés de latitude, où elle atteint encore 2 degrés centigrades. La ligne isotherme de 2 degrés, tracée par M. Aug. Petermann d'après les observations des expéditions allemandes dans l'océan Glacial, suit, eu juillet, un cours sinueux entre le méridien de Paris et 10 degrés de longitude ouest, allant de 68 degrés de latitude sur la côte du Groenland à 80 degrés nord, tandis que la lisière des glaces impénétrables aux navires venait toucher le Groenland oriental vers 76 de- grés de latitude en août 1869, et près de 82 degrés de latitude sous le méridien de Paris. De son côté, le courant froid polaire qui descend le long du Groenland entame, à trois reprises, les eaux tièdes dirigées vers le nord. Il les refoule d'abord du côté de Terre-Neuve en venant du nord- ouest, puis à l'est de l'Islande en venant du nord, enfin dans les parages de l'île Baeren en venant du nord-est. Celte triple attaque des eaux polaires donne aux isothermes d'été du Gulfstream de profondes inflexions, dont elles ne présentent plus de traces en hiver, saison pendant laquelle l'iso- therme de 7 degrés, passant de Terre-Neuve au nord de l'Europe continen- tale, est remplacée par l'isotherme de 2 degrés, ce qui porte à 5 degrés la variation de la température des eaux de l'Atlantique à la surface et durant le cours de l'année. Les limites du Gulfstream se dessinent mieux en hiver qu'eu été, et le mouvement des glaces flottantes s'arrête pendant la saison froide, puisque sur cent rencontres de glace dans le nord de l'océan Atlan- tique, quatre-vingt-dix se rapportent à l'intervalle du mois d'avril au mois d'août, et dix seulement au restant de l'année. » La branche orientale ou du cap Nord du courant chaud est plus puis- sante que celle des Spitzbergen. Jamais un glaçon n'a passé à sa surface pour aller frapper le nord de la Norwége. Sa température reste assez élevée pour que la mer ne gèle jamais dans ces parages jusqu'à l'entrée de la mer Blanche, même pendant les hivers les plus rudes. Selon M. deMiddendorff, cette températuie atteignit, pendant l'été de 1870, de 10 à 12 degrés G. entre le cap Nord et l'île de Kolgujew, marquant encore de 4 '* ti degrés à 4o brasses de profondetu- à l'entrée de la mer IManche. Au déjjouché de ( i36) cette mer, le courant se rafraîchit à peine. Il indiquait encore 8 degrés et plus, à 5o lieues des côtes et par 72 degrés de latitude, en juillet 1870, tan- dis qu'en août i8Gg, le D' Bessels observa constamment de 4 à 5 degrés sur une ligne parallèle à 74 degrés de lalitude jusqu'.iux abords de la Nou- velle-Zemble. Dans le voisinage des glaces, un peu plus au nord, le thermo- mètre descendit au-dessous de i degré. Un courant froid paraît suivre une sorte de canal au fond de la mer le long de la côte occidentale de la Nou- velle-Zemble ; mais on a encore trouvé, à une faible distance de cette côte, en face du détroit de Matotschkin et par 74 degrés nord, une température de 6 à 8 degrés. En somme, les eaux du Gulfstream conservent en été une température à peu près constanle du cap Nord à l'île deKoIgujew, pour descendre ensuite plus rapidement jusqu'à la Nouvelle-Zemble. Quant à la lisière des glaces, elle se montra au nord de celte île, à la fin de l'été de 1869, entre 76 et 77 degrés de latitude, tandis qu'en septembre 1870, le capitaine Johanesen, parvenu par 77 degrés nord à l'extrémité de la Nou- vellc-Zeud)le, n'aperçut pas un vestige de glace à l'horizon, affirmant que la mer était probablement libre jusqu'au dernier cap de l'Asie. A l'intérieur de la mer deRara, dont la réputation est si mauvaise, quoique à tort, plus de trente baleiniers norwégiens se sont avancés en tous sens sans aucune difficulté, à la fin de l'été dernier, trouvant à la surface de l'eau une tem- pérature de 2 à 4 degrés C, due surtout à l'influence directe de l'inso- lation. M En résumé, les eaux tièdes du Gulfstream s'avancent au sein de l'océan Glacial jusqu'au delà de 80 degrés de latitude à l'ouest des Spifz- bergen et à 76 degrés sur la côte occidentale de la Nouvelle-Zemble. Des bandes d'eau plus froide se présentent par intervalles dans ces dernières ramifications, et, par suite du faible mou\ement des eaux, la direction même des courants est difficile à observer. Malgré cette difficulté et la peine qu'on éprouve à déterminer nettement la part exacte des différents agents suscep- tibles de contribuer à une température de 2 degrés à la surface de la mer, l'arrivée du Gulfstream à l'extrémité nord de la Nouvelle-Zendile a été constatée par la présence de bois flotté, de grosses tiges de bambous, de graines d'Enlnda qiyctiohium venues du Brésil, de flotteurs et d'ustensiles de pêche venus des îles Loffoden on du Finmark, sous l'influence des cou- rants. En insistant sur l'imporlauce des observations thermométriques faites pendant les dernières années dans les mers boréales, observations aux- quelles les encouragements de l'Associaliou scientifique de France, sous l'impulsion de M. I.e Verrier, oui cculribiié pour une bonne part, je dois ( i37 ) faire remarquer aussi la pénurie d'observations semblables sur les mers qui baignent nos côtes. La marche de la température dans les eaux des mers qui baignent la France est encore inconnue. Aujourd'hui cependant que les institutions météorologiques de la Norwége et de l'Angleterre ont fait établir des observations régulières sur la température des mers, il serait opportun d'en faire autant sur nos propres côtes, où ces observations pour- raient être organisées sans frais notables, avec le concours de l'administra- tion des phares, de l'Association scientifique et de la Société météorolo- gique de France. Il y a là une lacune importante à combler poiu- l'étude de la physique du globe. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Etttdes siii l'origine des coiirants d'air principaux; par M. Lartigue, « Il n'existe que quatre courants principaux dans les deux hémisphères : ceux d'entre le N. et le N.-E., ceux d'entre le N. et le N.-O., ceux d'entre le S. et leS.-E., et ceux d'entre le S. et le S.-O. Les courants qui se diri- gent des pôles vers l'équateur sont des courants polaires, et ceux qui, dans les zones tempérées, remontent vers les pôles sont des courants tropicaux. » Les courants polaires sont dus à la différence qui existe entre la tem- pérature de la zone torride et les températures plus ou moins basses des zones tempérées ou des zones glaciales. Quelquefois ils prennent naissance dans la zone torride; mais le plus ordinairement l'air froid commence à se mettre en mouvement, vers l'équateur, dans les zones tempérées ou dans les zones glaciales. Dans les deux cas, l'air relativement froid, observé dans la partie de la zone torride où régnent les vents alizés, ne peut provenir que des régions voisines des pôles, et, en supposant que la surface de ces ré- gions soit entièrement couverte par un air plus ou moins froid, celui-ci ne se dilatera jamais assez vite pour couvrir en entier la surface de chacune des zones sur lesquelles il devra passer, poin- parvenir jusqu'à celle des alizés. Cet air devra donc se diviser en plusieurs parties et donner lieu à la formation d'un certain nombre de courants d'air polaires. » Ces courants refroidissent d'abord plus ou moins les points de la sur- face terrestre au-dessus desquels ils passent : mais, quelque temps après qu'ils ont commencé, le ciel devient clair et le soleil réchauffe graduelle- ment cette surface et l'air qui l'environne. Dès que cet air est suffisamment chaud, il tend à s'élever, de manière à maintenir la partie inférieure des C. R., 1R71, ■i'' Si-nirstre. (T. I.XMII, N" 2.) '^ ( '38) courants polaires à une certaine distance du sol; lorsque cette distance est assez considérable, il peut y survenir soit des calmes, soit des brises de jour et des brises de nuit, et souvent même des vents tropicaux qui se glissent entre le sol et les courants polaires. Ces effets se produisent sur tous les points où ces derniers sont établis, mais principalement sur les côtes occidentales des continents et des îles, et dans le voisinage des montagnes. » Les vents polaires du N.-O. ou duS.-O., suivant l'hémisphère, souf- flant soit à côté, soit au-dessus de ceux du N.-E. ou du S. -E., appartiennent souvent au même courant polaire que ces derniers. » Dans les circonstances où les vents d'entre le N.-E. et le N.-O., ou d'entre le S.-E. et leS.-O., ne jouissent pas de toutes les propriétés des courants polaires, ils pourraient bien ne pas avoir pris naissance du côté des pôles, et appartenir à un cyclone ou bien dériver d'un des courants d'air principaux. » L'influence de la rotation de la terre fait dévier les vents polaires .sur la droite dans l'hémisphère boréal, et sur la gauche dans l'hémisphère aus- tral ; mais elle ne peut, dans aucun cas, déterminer des changements brus- ques dans la direction des vents, car cette influence ne peut s'exercer que graduellemenl. » Dans notre hémisphère, les vents de S.-E. sont tantôt extrêmement chauds et très-secs (comme le sirocco), tantôt accompagnés de pluies très- abondantes, et parfois plus froids que ceux du N.-E.; les vents de S. -O. n'y sont pas toujours chauds, pluvieux et orageux, ils y sont quelquefois unpeu froids et accompagnés de beau temps; enfin, avec les ventsde S.-E., comme avec ceux du S.-O., le baromètre est parfois élevé et souvent très- bas. Il semble que de tels effets ne pourraient se produire, si chacun de ces courants provenait d'une seule et même source. » Les vents de S.-E. et de S.-O. sont quelquefois la continuation des vents polaires de l'hémisphère austral. Les premiers parviennent jusqu'à l'équateur en soufflant le long de la surface terrestre; ceux du S.-O. y par- viennent aussi, mais eu se maintenant dans les régions supérieures de l'at- mosphère, d'où ils descendent souvent lorsqu'ils arrivent dans la zone d'as- piration. Tous les deux peuvent, à cause de leur vitesse acquise, se propager dans notre hémisphère, en passant dans les intervalles qui ne sont pas remplis par les vents alizés ou par les vents polaires. » Aussitôt que ces vents ont dépassé l'équateur, ils perdent une partie des propriétés des vents polaires^ plus ou moins vite, suivant qu'ils soufflent ( i39) plus ou moins longtemps le long de la surface terrestre ou dans les régions superficielles de l'atmosphère. » On a reconnu que des courants d'air parvenant jusqu'aux zones tem- pérées et jusqu'aux zones glaciales prenaient naissance dans la zone torride, aux points où la raréfaction de l'air devient la plus considérable, c'est- à-dire dans la zone d'aspiration. La cause première de ces coin-ants est la haute température de l'air; là, en effet, l'air étant très-chaud, et par consé- quent très-léger, il tend à monter vers les hautes régions de l'atmosphère, et lorsque son mouvement ascensionnel est arrêté, une partie se porte vers le pôle nord et l'autre partie vers le pôle sud. 1) Il est à remarquer que, dans les cas fréquents où la zone d'aspiration se trouve éloignée de l'équateur, les courants d'air dévient, entre lui et cette zone, en sens inverse de celui que l'influence de la rotation devrait leur imprimer. » Les divers courants d'air polaires que l'on observe dans les zones tem- pérés n'ont qu'une certaine largeur, et c'est dans les intervalles qui ne sont pas reuiplis par ces courants que s'établissent les courants tropicaux. Sur les points occupés par les premiers, la pression atmosphérique augmente de la zone torride aux environs des pôles; elle diminue, au contraire, sur les points occupés par ces derniers. Dans le premier cas, la température décroît assez rapidement; dans le deuxième cas, sa décroissance est très- lente. La pression diminuant proportionnellement plus vite que la tempé- rature, l'air chaud ne doit éprouver aucune difficulté à se jiorter vers les pôles. » D'un autre côté, sur certaines parties de la zone torride, les alizés par- viennent jusqu'à une très-grande hauteur, tandis que, sur d'autres parties, leur limite supérieure se trouve près du sol, d'où l'on est fondé à conclure que, dans les régions élevées de l'atmosphère, il existe, comme à la surface terrestre, en dehors des tropiques, des courants d'air se dirigeant veis l'é- quateur, en même temps que, à côté d'eux, d'autres courants se dirigent vers les pôles; l'air chaud qui s'est élevé de la zone d'aspiration peut donc se porter naturellement vers les points où la limite supérieure est rappro- chée du sol, et prendre une direction presque parallèle à celle des alizés qui parviennent dans les régions plus élevées de l'atmosphère, sans que l'in- fluence de la rotation intervienne. » Un grand nombre d'observations, faites surtout dans les îles delà zone torride et dans les Pyrénées, m'ont fait reconnaître que l'asceubion de l'air chaud était arrêtée par des courants d'air froid venant du côté des pôles, 18.. ( >4o ) et qu'il y avait une grande analogie entre ce qui se passe pour cet air et la iuniée qui sort des cheminées. » Les vents qui prennent naissance dans la zone d'aspiration ont des propriétés malfaisantes, et, suivant qu'ils s'élèvent sur des terres sèches et arides, ou sur des terres marécageuses, sur des lacs ou sur la mer, ils sont plus ou moins saturés de vapeurs d'eau. Us apportent toujours avec eux le germe de plusieurs maladies graves. » Lorsque l'air froid qui arrête l'ascension de l'air chaud se maintient dans les régions élevées, celui-ci ne commence à s'étaler qu'à une très- grande hauteur; mais lorsque le premier est approché du sol, l'air chaud peut s'étaler à la surface même, et, dans ce cas, se porter vers les côtes occidentales des continents et des îles où les alizés sont plus fréquemment interrompus que sur les côtes orientales. Les vents d'ouest ainsi produits sont connus, par les navigateurs, sous le nom de mousson de l'ouest; ils n'acquièrent quelque intensité que dans les lieux où une certaine portion d'air, se détachant des courants alizés, vient, en tournant plus ou moins vite, se réunir à eux. » Pendant l'été, les vents de l'hémisphère opposé se réunissent quelque fois avec ceux de la mousson de l'ouest; alors ils peuvent souffler en coup de vent et quelquefois déterminer un ouragan. » Les alizés des deux hémisphères sont quelquefois en contact à la sur- face terrestre; ils le sont plus souvent dans les régions supérieures de l'at- mosphère, où l'influence qu'ils exercent les uns sur les autres les fait va- rier du N.-E à l'E., au S.-Eet au S.-O. Dans notre hémisphère, les pro- priétés de ces sortes de vents tropicaux diffèrent de celles des vents qui ont pris naissance dans la zone d'aspiration. Les mêmes effets se produi- sent, dans la zone d'aspiration, sur les points qui, près des limites exté- rieures des alizés, ne sont pas remplis par les courants polaires. Dans les deux cas, les propriétés des vents sont à peu près les mêmes. » Le courant tropical le plus importantes! produit par une portion d'air qui, près des tropiques, se détache des alizés, en tournant plus ou moins vite, de manière à former un courant circulaire dans les zones tempérées. Ils sont, à mon avis, les seuls contre-courants des alizés. A l'état de contre- courants, ils sont d'une nature bienfaisante, et ils n'acquièrent une grande intensité que dans les circonstances où les vents de l'hémisphère opposé se réunissent à eux. » Les vents |)olaires rencontrent assez souvent, dans les zones tempérées, mais surtout dans les zones glaciales, des courants tropicaux qui lesempé- ( i4i ) chent de parvenir jusqu'à la zone torricle; les premiers varient alors comme il a été indiqué pour ceux qui se rencontrent dans les régions supérieures de l'atmosphère, et leurs propriétés sont à peu près les mêmes. » PALÉONTOLOGIE. — De la présence d'un reptile du type Mosasaurien dans les formations jurassiques supérieures de Boulogne- sur- Mer. Note de M. H.-L. Sauvage, présentée par M. iVIilne Edwards. « Le plus ancien Mosasaurien connu est le Geosaurus Sœmmenincjii, de Monheim et de Solenhofen : or cette dernière localité appartient au kim- méridgien inférieur; il n'en a pas été signalé plus haut dans la série juras- sique. Reparaissant dans le grès-vert de New-Jersey ( G. MitchelU et Mosa- saurus Maxiniiiiani), ce type se continue jusqu'à la partie inférieure de la craie, par les Mosasaurus Bofmanni et gracilis. Il y a donc là une interrup- tion dans la vie du type Mosasaurien, interruption apparente, caries types sont toujours en continuité dans le temps; on ne les voit jamais disparaître tout à fait pour revivre plus haut; l'interruption ne tient qu'à l'état impar- fait de nos connaissances. » M. R. Owen a publié, sous le nom de Leiodon^ un reptile du type Mosasaurien, caractérisé par ses dents, dont le côté interne Qst aussi con- vexe que l'externe, et dont la couronne, à coupe elliptique, est bordée de chaque côté par une côte tranchante. » La seule espèce connue, L. anceps, vient de la craie de Meudon. C'est à ce genre Leiodon qu'appartiennent des dents et lui fragment de maxillaire, trouvés dans les marnes du portlandien moyen du Porte!, près Boulogne, et dans les argiles qui forment la partie supérieure du kimniéridgien ; ce genre descend encore un peu plus bas, dans le niveau à Ammonites ton- gispinus du kimméridgien moyen. Le genre Leiodon a donc apparu presque aussi anciennement que le genre Geosaure, et vivait pendant l'époque ju- rassique supérieure, avec les Slénéosaures, le Pliosaure, le Mégalosaure, le Ptérodactyle; nous avons, en effet, retrouvé ces genres dans nos assises du Kimméridgc et du Portland. » L'espèce que nous proposons de nommer Leiodon primœvum est carac- térisée par des dents lisses, fortes, plus ou moins grandes et courbées, sui- vant la place qu'elles occupaient, à faces régulièrement bombées, séparées de chaque côté par une forte arête tranchante, régnant depuis la base jus- qu'au sommet de la couronne, qui est pointu. Les plus grandes dents ont 65 millimètres de hauteur, 25 et 1 8 pour les deux diamètres près de la base. ( l42 ) Comme l'a fait remarquer M. P. Gervais, c'est à tort que « l'on décrit les » dents de Mosasaures comme réellement acrodontes, à la manière de celles » de beaucoup de Sauriens actuels. » Dans notre Leiodon, les dents s'en- foncent dans de larges et profondes alvéoles, qui occupent presque toute la hauteur de la mâchoire; la racine se soude ainsi intimement au corps de l'os par la couche de cément qui l'entoure; elle est creusée d'une cavité remplie d'une tige de matière calcaréo-siliceuse, provenant de la pétrifi- cation ; cette cavité va régulièrement et insensiblement en se rétrécissant, de la base de la racine à la couronne; elle s'étend jusqu'un peu au-dessus de la moitié de celle-ci. Les Ptérygoïdiens étaient très-vraisemblablement garnis de dents plus petites, dont l'une des faces est sensiblement plus plane. » M. GuYOT annonce que la gelée signalée dans la nuit du 17 au 18 mai s'est fait sentir très-fortement aux environs de Nancy; elle a fait éprouver des dommages à la culture de la vigne, des arbres fruitiers, des haricots et des pommes de terre. M. Prigent adresse une Note relative à une observation qui aurait été faite sur des hirondelles amenées à déplacer leurs nids, pour les soustraire aux projectiles de guerre. M. H. Sainte-Claire Deville appelle l'attention de l'Académie sur un Mémoire publié par M. Quinlino Sella, et donne lecture de la Note suivante : « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie, de la part de M. Qnintino Sella, ministre des Finances du royaume d'Italie, un très-savant et très- instructif Rapport sur l'industrie minérale de la Sardaigne. » La question posée par le Parlement italien a été résolue dans cet ouvrage de la manière la plus complète. Les métallurgistes, les chimistes et les géologues y trouveront les documents théoriques et pratiques des plus précieux, et je crois bon de leur indiquer l'existence d'une publication administrative où toutes les ressources de la science sont utilisées de la manière la plus fructueuse, pour les savants comme pour les industriels. » L'Académie reconnaîtra, dans l'auteur de cet hommage, le savant cristallographe, l'élève et l'ami de notre regretté confrère M. de Senar- mont, à la mémoire duquel M. Quinlino Sella, comme tous ses élèves et moi, nons sommes restés attachés par un profond sentiment d'affection et de respect. « ( i43 ) « M. Chasles fait hommage à l'Académie, de la part de M. te prince Boncompaç/ni, des livraisons des sept derniers mois de 1870, du BuUetlino di Bibliografia e di Sloria dette Scienze malemalicite e fisiche. Nous citerons d'al)ord un article intéressant de M. Govi, le savant professeur de Turin, sur trois Lettres de Galilée, publiées en 1 867 et reproduites dans la livraison de juillet. Puis des Rectierclies liisloricpœs de M. Govi, sur l'invention du niveau à butte d'air, recherches provoquées par un passage des Matériaux- divers pour t' Histoire des MatliéinaliqueSj insérés par M. Wolf, professeur d'astronomie à Zurich, dans le tome II du Buttetliiw, 1869 (p. 3 1 3-342). » Le numéro d'août renferme un article de M. Th. -H. Martin sur un ou- vrage faussement attritnié à Aristarque de Samos. Il s'agit de l'ouvrage sur le nouveau Système du monde , publié sous le titre : Jristarclii Samii de Mundi sysleniale, partibus et molibus ejusdem, Lil)ettus, suivi de Notes de Ro- berval. On avait pu croire que l'ouvrage était d'Aristarque même, et les Notes seules de Roberval. Le P. Mersenne, en publiant une deuxième édition de l'ouvrage en 1647, ''"^ admis ainsi. Y avait-il eu tromperie intention- nelle de Roberval? Ménage l'a supposé. M. Henri Martin dit à ce sujet : « Ce qui a donné à Roberval la pensée de fabriquer, sons le nom d'Aris- >) tarque de Samos, cet ouvrage sur le Système du monde, c'est que, bien » qu'il n'en soit pas question dans le seul ouvrage qui nous reste de cet » auteur, il est certain qu'Aristarque de Samos, dans un ouvrage perdu, » avait émis l'iiypothèse de la rotation diurne de la terre et de sa révolu- » tion annuelle autour du Soleil. » Il cite le témoignage d'Archimède au commencement de YArénaire, de Plutarque, etc. » A la suite, se trouvent des Notes de M. G. Friedlein, se rapportant à l'Histoire des Mathématiques, particulièrement sur les signes + et —, et sur le calcul de Victorius. » Les livraisons de septembre et octobre sont consacrées à une étude des ouvrages et des instruments des arpenteurs hollandais de la fin du xvi^ siècle et du commencement du xvn" siècle, par M. le professeur G. -A. Vosterman van Oijen. » Nous citerons, dans la livraison de novembre, une dissertation histo- rique et critique sur l'Arithmétique de M. Andreii Stiattesi; puis une Notice biographique de RL Ernest Schering, traduite de l'allemand par M. le D' Maupin, sur l'éminent géomètre Riemanu, notre Correspondant, que les sciences ont perdu en 1866. » Cette Notice est suivie d'un Catalogue fort utile des ouvrages de Riemann, imprimés séparément ou dans les divers recueils scientifiques. ( i44 ) » Plusieurs de ces livraisons du Bullellino contiennent une indication très- étendue des publications mathématiques et physiques renfermées dans les recueils scientifiques de tous les pays. » « M. CnASLEs présente, de la part de l'auteur, M. L. Cremona, de Milan, plusieurs opuscules mathématiques écrits en italien. Il s'y trouve un Mé- moire sur les lignes de courbiue des surfaces du deuxième ordre, extrait des Mémoires de f Académie des Sciences de C Institut de Bologne; deux Notes sur la surface du quatrième ordre douée d'une conique double, extraites des Ecndiconti de l'Institut royal lombard ; deux Notes sur les transforma- tions rationnelles des figures dans l'espace, extraites des mêmes Rendiconti; enfin une Note renfermant des observations géométriques au sujet d'une Note de M. Brioschi sur les tangentes doubles de la courbe du quatrième ordre à point double. » M. Jamin avait l'intention de présenter à l'Académie une nouvelle ma- chine magnéto-électrique de M. Gramme; l'heure avancée ne lui permet pas de faire aujourd'hui cette Communication, qui sera remise à la séance prochaine. A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. CC^IITÉ SECRET. L'Académie décide que, dans la prochaine séance, il sera procédé, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission chargée de présen- ter une liste de candidats à la place d'Académicien libre, devenue vacante par le décès de M. Auguste Duméril. La séance est levée à 5 heures trois quarts. E. D. B. ERRATA. (Séance du 3 juillet 1871.') Page 34, lii;no la, fin lien tir Renvoi à la Section de Médecin^ et de Chirurgie, lisez Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 JUIILLET 1871, PRÉSIDÉE PAR M. PAYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Secrétaire perpétuel annonce à l'Acailémie que le tome LXX de ses Comptes rendus (premier semestre de l'année 1870) est en distribution au Secrétariat. MÉCANIQUE. — Sur le principe de In moindre action. Addition au Mémoire lu devant l'Académie dans la séance du 12 juin 1871; par M. J.-A. Serret. « Dans le Mémoire que j'ai communiqué à l'Académie le 12 juin der- nier, j'ai démontré que la variation du deuxième ordre de l'inlégrale à laquelle se rapporte le principe de la moindre action est essentiellement positive, et j'ai conclu de là l'existence effective du minimum de l'intégrale dont il s'agit. » L'analyse dont j'ai fait usage repose sur la considération d'un certain nombre n [n — i) de fonctions X, > définies par un système den[n — i) équa- tions différentielles simultanées, et qui renferment, dans leurs expressions, („_,)(3„_2) constantes arbitraires; le nombre n est celui des variables 17, 2 C. R., 1871, 1' Semeilre. (T. LXXllI, ti" ô.) ( '46 ) au moyen desquelles on peut exprimer les coordonnées des corps du sys- tème, en faisant usage des liaisons. Toutes mes formules subsistent tant que les n[n — i) fonctions X,), restent finies, et que le déterminant X, formé avec les mêmes fonctions X,-,). et les n dérivées ~ ou q\ , ne se réduit pas à zéro. J'ai démontré que ce déterminant ne peut pas être identiquement nul, et, voulant demeurer dans la généralité de l'analyse, j'ai pu conclure à l'existence du minimum, ce qui était l'objet que j'avais en vue. » Mais il reste à examiner, dans cette question difficile, des détails sur lesquels j'espère avoir Toccasion de revenir plus tard. Pour le moment je me bornerai à présenter une simple remarque, qui résulte d'ailleurs immé- diatement de mon analyse. » Le déterminant X est une fonction déterminée du temps t on, plus généralement, de la variable indépendante qu'on voudra choisir, et cette ronction renferme, comme les lonctions X,-,), ^^ constantes ar- bitraires. Au moyen de ces arbitraires, on peut faire en sorte que X ait une valeur quelconque donnée pour t = tg^ limite inférieure de l'intégrale considérée. Mais, quelles que soient les valeurs que l'on suppose aux arbi- traires, le temps croissant à partir de t^, il arrivera généralement que l'on aura X := o pour une certaine valeur de t, et il pourra se faire aussi que, pour une certaine valenr de t quelqu'une des fonctions X, > cesse d'être finie. I.a plus petite valeur de t pour laquelle l'une ou l'autre de ces cir- constances se présentera sera pins ou moins grande selon les valeurs attri- buées aux arbitraires, mais elle pourra avoir une limite supérieure /„ + t. C'est donc alors seulement pour les valeurs de t, comprises entre /^et ^0 + '^? qu'on i)eut assigner aux fonctions X,), des valeurs finies qui ne réduisent pas à zéro le déterminant X; et, en conséquence, f, désignant la limile su- périeure de l'intégrale considérée, il faut supposer pour l'entière exactitude de la conclusion que j'ai énoncée. L'existence du minimum est assurée tant que /, est inférieur à /„ + t; mais il ]ieut arriver que, pour /, = ^^ -f- t, il n'y ait plus de minimum. On sait que diverses questions de maximum et de minimum conduisent à des conclusions ana- logues. )) ( '47 ) HYDRODYNAMIQUE. — Théorie du mouvement ?ion permanent des eaux, avec application aux crues des rivières et à l'introduction des marées dans leur lit; par M. DE Saint-Venant. n 1. Le Mémoire sur les marées fluviales de M. l'ingénieur des Ponts et Chaussées Partiot, qui vient d'être présenté à l'Académie, et dont j'ai inséré un Extrait au Compte renrfu de la séance du lo juillet 1871 (t. LXXIII, p. 91), coulient une idée qui, étant complétée, et modifiée dans sa forme, me paraît pouvoir conduire à une solution, depuis longtemps désirée, du problème du mouvement non permanent des eaux dans les canaux découverts; ce qui comprend, outre les marées dont il est question, les crues des rivières, ainsi que le retrait de leurs eaux, temporairement gonflées par des pluies abon- dantes. » 2. Marée dans un canal. — M. Partiot suppose, en effet, qu'à l'em- bouchure d'un fleuve auquel il substitue d'abord, pour simplifier, un canal prismatique rectangle à fond horizontal, la mer, en partant de son niveau le plus bas, s'élève par saccades ou par petits flots qui s'introduisent l'un après l'autre, et produisent dans le canal une suite d'intumescences de hau- teur très-petite. La première de ces intumescences s'y propage horizonta- lement, d'après une formule connue de Lagrange, avec une célérité (i) ^- = VP, si, g étant l'accélération due à la gravité, h désigne la hauteur d'eau dans le canal à mer basse, et si nous appelons célérité de propagation la longueur A- qu'acquiert dans l'unité de temps l'intumescence produite; acquisition que l'on ne doit point confondre avec une vitesse de transport réel et horizontal de l'eau; car l'intumescence ne s'allonge que parce que les molécules de la surface se soulèvent successivement, et dans des directions presque verti- cales, en vertu de pressions éprouvées de bas en haut. » D'autres intumescences viennent ensuite se superposer à celle-ci. L'eau qu'elles introduisent, se mêlant à celle du canal, lui fait acquérir une cer- taine vitesse horizontale que nous supposerons, en abstrayant les frotte- ments, sensiblement la même de la surface au fond. Si nous appelons U cette vitesse acquise quand la profondeur d'eau est devenue j*, l'intumes- cence infiniment petite qui suivra aura, comme l'ont vérifié les expériences de Kussel et de M. Bazin, une célérité de propagation (2) A-==v^+U; 19.. ( i48) et si nous désignons généralement par (3) T = F(j) le temps an bout diiqnel, à partir de l'instant de la basse mer, la hauteur d'eau est devenue^' à l'embouchure, nous aurons, au bout du temps quel- conque t supérieur à r, pour la longueur x de cette intumescence formée à partir de l'embouchure sur une eau de profondeur 7-, (/,) j^ = (<-t)A-, ou (5) x = [^-F(7)](s/^ + U). M Si U peut être exprimé en j, cette équation (5) donne, entre les ab- cisses horizontales x et les ordonnées verticales j-, celle de la courbe qui est formée, dans un plan vertical parallèle aux parois du canal, par l'en- semble des extrémités des intumescences à répoque t, ou marquée par le temps arbitrairement choisi t. » C'est la courbe qui, dans le Mémoire cité, est appelée le profil momen- tané des eaux du canal, à cette époque. » 3. Crues. — Or, suivant une remarque judicieuse de M. Partiot, la même formule (i) \^i, ou, plutôt (2) \ gy -+- U, « s'appliquerait à beau- » coup d'autres phénomènes que celui des marées fluviales, car toute crue M d'une rivière se propage en vertu de ce que cette formule exprime ». » En développant cette idée et en nous bornant encore au cas simple d'un canal horizontal à eau iirimitivement stagnante, supposé fermé à son origine, où une crue est censée produite par l'affluence continue d'un vo- lume d'eau variable, appelons : » j" Avant celle crue, » h la hauteur constante de l'eau au-dessus du fond; » a° Au bout du lemps t, » Q, par unité de largeur du canal, le volume actuel de la crue, ou le volume que le canal reçoit par seconde, au point où elle prend naissance, » j la hauteur de l'eau au même point d'origine, » U = — la vitesse actuelle au même endroit; » 3" Au boul du tempi ipielconque t, ( '49 ) » X l'abscisse horizontale du point du canal où, alors, l'eau a cette hau- teur^. » Et supposons que le volume d'affluence Q, censé connu en fonction du temps t, soit donné par la relation (6) T=/(Q). » Comme la crue s'est propagée par des soulèvements successifs ayant produit une suite d'intumescences infiniment petites qui se sont allongées avec des célérités \lgX+ U, pendant des temps t —t, nous aurons (7) a-=(<-T)(V^H-U), ou, comme Q = LF/, et eu égard à (6), (8) ^=[(,_/(U;-)](v/^ + U). » Cela donne, si l'on peut exprimer U en j-, et même si l'on ne peut l'exprimer qu'en ^ et j: à la fois, l'équation, aussi en x et j, du profil lon- gitudinal de l'eau du canal, à l'instant marqué par le temps arbitraire t, qui figure comme une constante dans l'équation (8). Et le problème de la marche de la crue est résolu, au moins en abstrayant, comme nous faisons ici, le frottement, dont l'influence ne se fait sentir qu'au loin quand la crue est forte et subite. » 4. Détermination des vitesses U. — M. Partiot, en construisant ses f»ro- fils momentanés de marées, qui devraient être représentés par l'équation (5), prend simplement x = [t — F{j)]\/oJ'i °" abstrait la vitesse acquise U qu'il pense être d'une détermination compliquée, sauf à tenir compte ensuite, sans calcul, de son influence présumée. » Mais il est facile de voir que cette vitesse peut se calculer très-simple- ment, soit pour les marées, soit pour les crues, etc. » En effet si, au moment où la profondeur d'eau est jk et où la vitesse est U dans un canal rectangle de largeur rt, une intumescence dj y est intro- duite et se propage pendant un petit temps A<; le volume de son eau akd^ At, étant ajouté au volume a y .JJ At qui entre ou coule dans le même temps en vertu de la vitesse déjà ac- quise U, doit égaler tout juste le voliune a{r -h ({x){lJ -hdl!)At qui doit s'introduire par sa section agrandie a[y + dy) en vertu de la vitesse accrue U + d\}. D'où kdj + \]j={\J+d\})[y + dj), ou (9) r^U = (A-U)^j-; ce qu'on aurait pu poser directement en égalant la quantité d'eau intro- duite due à la seule augmentation ^U de la vitesse U, à la partie du volume de l'intumescence qui est indépendante de cette vitesse. 1) Comme (2) X' = \JgX + U, cette équation différentielle revient à (10) jdU = djs/^. » En l'intégrant de manière que h soit la hauteur j- pour U = o, c'est- à-dire avant la marée ou la crue, on a (11) V=2\/gJ—2\fgk, (12) f:=3\/gj- 2\/gh. M 5. Applications. — De ces expressions simples (11) et (12) et de celles (5), (8), il résulte : j) 1° Que l'équation du profil instantané de la marée fluviale au bout du temps quelconque t est (,3) x = [t-F{j)]{5^iy-2s/jri), ou (i4) •^ = ('~-|arcsin y/^l^j(3Vg7-2x/p), si l'ascension de la marée est supposée déterminée, à l'embouchure, par la formule approximative de Laplace (i5) J = — ( I — cosuTT^) = /? + H sin^^j T/ T où 7: = 3,i4i59,..., T est, en secondes, la durée 12 heures 24 minutes d'une marée, et H est la hauteur de celle-ci. La courbe (i4) est facile à con- struire par points en calculant la suite des valeurs de X- = 3 y'g^ — 2y'g/( pour les hauteurs / répondant à des valeurs de t de douzième en douzième deT, et en portant, sur des lignes horizontales correspondantes, les valeurs des produits (< — t) X. I) 2° Que l'équation (8) de la courbe de profil en long de la crue consi- ( i5i ) dérée, est, au bout du temps f, (i6) oc = \t-f[{i^Jgj- ■i^gh)r]\{Zsl^-i^^,). » Il serait facile de construire cette courbe par points en faisant sur la marclie de la crue, quant au volume affluant à son point d'origine, une hypothèse quelconque, soit celle d'après laquelle elle se retirerait graduel- lement, comme elle serait arrivée, en suivant pendant un temps T une loi sinusoïdale représentée, q étant le maximum de l'affluence Q, par (17) Q = Uj = |^i-cos2n^j =7sin^^; car, en calculant par cette expression, pour t pris d'heure en heure, les valeurs de Q et en les substituant dans U=2^g§-2\/p, d'où l'on tirera numériquement les valeurs de U correspondantes, à sub- stituer dans ;.8) a:=[t-T)[sJë^ + \} l'on aura les abscisses, à porter sur des lignes horizontales ayant les ordonnées correspondantes 7 := yy^- » Et il est facile de voir, en ajoutant au binôme de la parenthèse de (16) ou (18) la vitesse de régime conforme d'un courant, et en portant les ab- scisses (18) X sur des parallèles à sa penle supposée conslante et faible, qu'on aurait également et approxin)ativenient le tracé de la crue d'un pa- reil cours d'eau. 6. Théorie et équations générales du mouvenanl non permanent des eaux courantes. — Cette théorie, dont le Mémoire que m'a couniiuniqué M. Par- tiot m'a donné l'occasion de faire l'étude, peut être présentée d'inie manière directe et générale, sans invoquer la formule de propagation des ondes ou des intumescences due à Lagrange. Soit en effet, à l'époque du temps quelconque t, dans un canal ou une rivière : U la vitesse moyenne des eaux à travers une section transversale w, dont j est l'abscisse, sensiblement horizontale, comptée à partir d'un endroit quelconque de son cours. Le niveau de la surface fluide peut hausser ou baisser en chaque point ( >53 ) sans qu'il y ait d'apport ou d'absorption d'eau par les rives dans l'étendue finie considérée de ce cours. i" équation. Le volume w^.ï d'une couclie comprise entre les deux sec- tions ayant pour abscisses s et s -h ds ne doit pas être changé lorsque, après un pelit temps A<, ces abscisses sont devenues s-\-l]M et s -i-ds -h (l]-h~ds]M, et que son épaisseur, ainsi, est devenue ds -\- '-y- ds M ; as or, ;dors, la section a pour superficie / dbi dm ds\ . . (ioi . rfo) -^ . . w-H— + — — A« = a) + — A< + — UA<. \dt ds dt ) dt ds Egalant le produit de cette superficie par cette épaisseur, à ^ds, rédui- sant et divisant par ■^tds, on obtient, pour la condition de continuité ou de conservation du volume, 2' équation. Exprimons l'équilibre dynamique, pour le temps At, des quantités de mouvement de la même tranche, décomposées ou estimées dans une direction unique, en nous bornant à un canal à section rectangu- laire de profondeur variable j- et de largeur constante a, d'où m = aj^. Appelons, pour cette section u : Ç l'ordonnée verticale de la superficie au-dessous d'un plan horizontal, ^ le périmètre mouillé, p la densité, ou pg le poids de l'unité de volume, pgF le frottement du fond par unité superficielle. )) Si nous estimons les quantités de mouvement parallèlement au fond supposé très-peu incliné, nous pourrons prendre pour les grandeurs des com- posantes de la vitesse de la tranche et des pressions qu'elle supporte, celles de cette vitesse et de ces pressions elles-mêmes, car elles n'en diffèrent que de quantités négligeables. On aura donc : » Quantité de mouvement due à la pesanteur, PS' ds'l^^At; ds ^_ i dV V flV V F = 7- -{ ;-+- — r/v ~ g fit g ds u> fg ( >53 ) » Quantité de mouvement due aux pressions sui' deux faces opposées ay et a ( r + -y- ds\ de la tranche, P&^ [j'^-\ [y + 1^'^)'] àt = - pgr.ds I A^; » Quantité de mouvement due au frottement ou à la résistance tangen- tielle du fond, -pgFxds; n Quantité de mouvement effective, en appelant f/^ une différentielle complète, p^ds~M = p^ds\y— + — \J^Lt. » Egalant la somme des trois premières quantités à la troisième, et divi- sant tout par pgadsAt, on a la deuxième équation (20) » On trouverait absolument la même chose en opérant les décom- positions dans une autre direction, si elle était peu différente. En effet, si c'était par exemple dans ime direction horizontale, la composante du poids de la tranche serait zéro; mais il faudrait tenir compte de la réac- tion normale du fond, décomposée liorizontalement. Comme cette réac- tion est sensiblement égale au poids pgrjids de la tranche, et comme le cosinus de l'angle qu'elle fait avec l'horizon est sensiblement la pente rf(Ç -t- y) , „ . .... , . , ' I ' nu fond, cette reaction lourinrait un terme précisément égal a celui que nous venons de supprimer en tant que composante de pesanteur. » On voit que, dans le mouvement non permanent comme dans le mou- vement permanent, la somme des quantités de mouvement dues à la pe- santeur et aux pressions se réduit toujours au poids de la tranche multiplié par la pente de superficie —• J/équation (20) ne diffère de l'équation du mouvement permanent, que l'on pose ordinairement par le travail et les forces vives, que par le terme en — du second membre, exprimant la va- riation de vitesse sur place, ou sans changement du lieu de la section, de même que l'équation (ig) de conservation du voluiiie iie dilfere de celle C. R., 1871, -i' Semestre. (T.LXXIll, N» ô.) 20 ( i54 ) ~d7 wU = constante ou = o du mouvement permanent que par la varia- tion — de la superficie de cette même section faite à un lieu fixe ('). » Je donnerai, dans ini autre article, l'intégral ion de ces équations pour un cas étendu. » ASTRONOMIE. — Sur V observation des essaims d'éloiles filantes des mois de novembre et d'août, et sur l'observation d'un bolide faite à Trémonl, près Tournus; par .MM. Lemo.sy et Magnien. Note de M. Le Verrier. « MM. Lemosy et Magnien ont observé, le i3 de ce mois, à Trémonl, près Tournus, un bolide d'un brillant éclat. Ces Messieurs font partie d'un réseau d'observateurs dont le but est d'enregistrer les apparitions d'étoiles filantes, et ils sont exercés à ce genre d'observations. Ils m'adressent, sur le bolide du i3_, la Note suivante : BarcclonneUe. — ■ M. Giraud, directeur de l'École normale primaire, autorisé par le recteur d'Aix, qui est le très-habile géomètre M. Vieille, conquiert à son établissement ime véritable notoriété dans l'observation des astéroïdes. Professeurs et élèves s'emploient à ce travail, (jui, en novembre i86g, fut effectué par des froids de 8 à 10 degrés au-dessous de zéro. L'Académie verra avec intérêt les nombreuses cartes d'observations dressées à Barce- lonnelle, et sur lesquelles les traces de météores se comptent par milliers. li Bordeaux. — M. Lespiault, professeur d'astronomie à la Faculté des Sciences, dirige la station de Bordeaux, et, de plus, il s'est chargé de réduire, pour donner plus d'ensemble au travail, les observations faites dans tout le sud- ouest. » Chartres. — M. le commandant du génie I-'ollie et M. Person, directeur de l'École normale, organisèrent les observations en i8(3c). M. Person reste seul aujourd'hui. » Chebli [Algérie). — M. Burzet, cure de Cliebli, y observe avec activité. Puisse-t-il trouver, avec l'aide de ses confrères, le moyen d'établir une station correspondante. » Gènes. — M. Parnizetti, directeur de l'observatoire d'Alexandrie, tenait la station en i86g. Les observations sont publiées. » Grenoble. — i\L Ph. Breton, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées qui a organisé cette station, a entraîné dans le travail les ingénieurs, les officiers, les professeurs. M. Ph. Breton a produit, à cette occasion, un travail intéressant sur les transformations de coor- 20.. ( '56 ) données au moyen de réseaux superjiosables, système qui ])eut s'appliquer aux transforma- tions numériques à peu près toutes les fois que les points à transformer sont fixés chacun par deux coordonnées seulement. » La Guerche [Cher). — M. Faucheux, receveur de l'Enregistrement, observe dans cette station, à des jours et à des heures en correspondance avec la station de Sainte-Honorine- du-Fay (Calvados). » Laressorc. — M. l'abbé Souberbielle a organisé cette station des Basses-Pyrénées dans le petit séminaire. » Le Mans. — M. Martin, ingénieur en chef, et M. Charrault, professeur au lycée, n'y ont pas été favorisés ])ar le temps en 1869 et 1870. • Lyon. — M. Lafon, professeur à la Faculté des Sciences, y dirige les observations. « Marseille. — M. Slephan y dirige les observations. Il s'est occupé avec nous, en 1869, de la comparaison des chronomètres. Il a réduit et comparé l'ensemble des observations faites à Marseille même et à Valence. La prompte publication de ce travail est fort désirable. M. Stephan a bien voulu nous, faire savoir qu'il observera en août 1871, qu'il se chargera volontiers du travail de la comparaison des chronomètres, et enfin que l'un de ses aides, M. Borrelly, pourra se transporter au lieu où sa présence sera surtout utile. » Mer [Loir-et-Cher). — M. Caillaux observe dans cette commune. » Metz. — l\l. le lieutenant-colonel Goulier et M. Baur, jjrofesseur dé dessin à l'École d'application, ont bien voulu se charger, en i86q, de la construction des caries nécessaires aux observateurs pour le tracé de la route suivie par les bolides. Je place sous les yeux de l'Académie ces cartes : ce sont des projections stéréographiques du ciel sur l'horizon par la latitude de 4^ degrés et pour deux heures différentes de la nuit. Les cercles d'ascension droite et de déclinaison sont tracés de degré en degré, ce qui permet de lire de suite les coordonnées de deux jioints d'une orbite tracée sur la carte. M. Baur effectue en ce mo- ment un nouveau tirage dont les exemplaires seront distribués entre toutes les stations pour l'inscription des observations en août prochain. » Moncalieri. — Le R. P. Denza, directeur de l'Observatoire, anime tout dans cette région par son activité. Il nous a donné les observations de Gènes et de Moncalieri à l'état de réduction, et une discussion de l'enjemble des observations recueillies dans les stations italiennes. » Montpellier. — Les observations ont été organisées, en 1869 et 1870, par M. le recteur Donné. MM. les professeurs Ciova, Viguier, Colot y ont pris pari, et M. Colot les a réduites. M. Donné nous annonce qu'il les a réorganisées pour 1871. » Nice. — M. le colonel Gazan a fondé cette station. MM. les ingénieurs et les profes- seurs ont pris part aux travaux, et M. Fasci, professeur d'hydrographie à Nice, a envoyé un travail sur les réductions des observations. M. Dclestrac, ingénieur en chef, remplace M. le colonel Gazan. » Orange. — MM. les astronomes AVolf et Rayet ont fait en cette station de nombreuses et bonnes observations. Nous espérons que ces Messieurs vont nous nullre à même de les publier, afin qu'elles puissent être comparées à celles des stations voisines. M. Wolf a bien voulu nous faire connaître qu'il j)rendra part aux observations en août prochain. " Perpignan. — M. le D' Fines et M. Begin, directeur de l'École normale, dirigent cette station. ( «57 ) » Rnchefort. — M. l'ingénieur en chef Courbebaisse , très-versé clans la connaissance du ciel, et qui signala l'éclat nouveau d'une étoile de la Couronne, observe à Rochefort, avec M. Simon, professeur d'Hydrographie. » Sainte-Honorinc-ilu-Fax [Cahadns). — M. Lebreton , curé de celte commune, se distingue par les perfectionnements qu'il apporte aux moyens d'observation. Un passage de sa dernière Lettre, mérite d'être cité : i Ma nouvelle petite machine parallactique ou » parallatique, dit M. le le curé, saixit en quelques secondes et conserve séparément les coor- » données du commencement et de la fin du météore. Elle me rend donc le service d'une « double machine parallactique. Lorsque l'observation est ainsi faite, je n'ai qu'à toucher " avec le doigt une petite chaîne qui laisse à l'instant paraître une lumière vive, et » j'insère les quatre données qui me sont nécessaires. » » Toulon. — M. Zurcher, capitaine de port, et M. le directeur de l'observatoire, sont ici à la tète des observations. » Toulouse. — M. Daguin, directeur de l'observatoire, s'est, avec ses fds, chargé des observations. » Trémont. — IMM. Lemosy et Magnien, à qui est due l'observation que nous avons rap- portée plus haut, sont les observateurs de la station de Tréraont. » Turin. — JL Dorna, directeur de l'Observatoire, a publié ses observations. M. Dorna a construit, pour faciliter lu réduction des observations, douze cartes, dont je place un spécimen sous les yeux de l'Académie. Ces cartes représentent la projection du ciel sur l'horizon pour 45 degrés de latitude, et fournissent des ressources à toute époque de l'année. 1. Faïence. — La station de Valence était tenue, en 1869, par M. Borrelly, aide de l'ob- servatoire de Marseille, par M. G. Bresson, de Valence, et par I\L Tremeschini, très-habile ingénieur de Belleville-Paris. Ces Messieurs y ont fait d'excellentes observations. » Les stations étaient, en 1869, poiii'viies de chronomètres excellents. Le port de Toulon, d'habiles horlogers de Marseille et de Bordeaux en avaient prêté plusieurs, et, entre autre, nous en devions six à l'obli- geance de notre confrère M. le vice-atniral Paris, alors directeur du Dépôt de la marine. Nous savons que nous pouvons, en 1871, compter sur le même concours de la part de notre confrère M. le vice-amiral Jurien de la Gravière, aujourd'hui directeur du Dépôt. » Les chronomètres furent comparés entre eux, en 1869, matin et soir, tous les jours d'observations, grâce à la bienveillance de l'Administration des lignes télégraphiques, qui mit à ma disposition, à Marseille oîi je me trouvais, des fils en communication directe avec les stations italiennes et françaises, à l'exception de trois : Grenoble, qui fut comparé avec Lyon; Agdc, qui fut comparé avec Montpellier; Rochefort, qui fut comparé avec Bordeaux. M. le directeur Pierret a bien voulu m'assurer que l'adminis- tration des lignes télégraphiques nous donnerait en 1871 les mêmes faci- lités qu'en 1869. » La discussion d'un nombre immense d'observations, faites en des sta- ( i58 ) tions multiples, est une œuvre complexe et difficile. Pour la mènera bien, arriver rapidement aux meilleures conclusions et préparer les travaux à venir, on a résolu de réclamer le concours de tous pour les discussions comme pour les observations. L'entente a d'ailleurs été établie par une correspondance unique et conmuuie, dont j'ai l'avantage d'offrir à l'Aca- démie les dix premières feuilles imprimées. Ainsi chacun suit le travail en son entier, dispose de tous les documents et peut apporter de la manière la plus utile son contingent pour l'examen des méthodes à suivre, pour la discussion à effectuer, pour les conclusions à tirer. M Les observations vont être continuées en août. La discussion des obser- vations passées «t des nouvelles observations va être poussée avec activité, et nous aurons l'honneur d'entretenir l'Académie des résultats qui seront obtenus par nos collaborateurs. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Disposition remarquable des slomales dans quelques végétaux; par M. A. Tkécul. « Eu décrivant l'origine des lenticelles dans l'avant-dernière séance, j'ai indiqué la présence des stomates à la surf;ice de petites éminences existant sur les tiges de quantité de végétaux, et, dans une note spéciale, j'ai cité les processus piliformes, auxquels le Philodendron criiiipes doit son nom spéci- fique. Un ou deux stomates, ai-je dit, sont à i extrémité de chacun de ces processus; il aurait fallu dire : à l'extrémité des plus forts que portent les or- ganes stipulaires. » Une erreur typographique ayant, en outre, altéré le nom de cette plante dans le Compte rendu de la séance du 17 avril, je demande à l'Aca- démie la permission de rectifier celte f:uitc. Dans la note qui est au bas de la page 18 de ce volume, c'est Philodendron qu'd faut lire au lieu de Pilo- dendron. » Je profiterai de cette occasion pour signaler l'observation de stomates dans ime situation qui n'est pas sans analogie avec les dispositions que j'ai indiquées. Les botanistes savent qu'il y a fréquemment, sur chaque côté du pétiole et du rachis, et quelquefois du rhizome des Fougères, une ligne sail- lante, qui offre quelques inégalités. Cette ligue, à cause de sa structure, a été désignée par M. Karsten comme exerçant une grande influence sur la nutrition (i); mais aucun anatomiste n'y a reconnu la présence des sto- (i) M. H. Itarsten, (|ui a rapproché ces protubérances des lenticelles, n'y signale pas 'exiscence des stomates (y/b/iam//. La théorie démontre que ces sons accessoires prennent également naissance si, au moment de la coïncitlence des mouvements vibratoires, l'ébranlement communiqué à l'air extérieur n'est pas égal à la somme des ébranlements qui se produiraient s'ils étaient séparés. )) On peut attribuer à cette diminution d'intensité, au moment de la coïncidence des vibrations simultanées, les sons résultants découverts par Sorge et ïartini, et pour la production desquels M. Helmholtz a proposé une théorie à laquelle on peut faire plus d'une objection. Les sons résul- tants prennent naissance, en effet, surtout quand les instruments qui les produisent sont très-rapprochés; on emploie en général, pour les obtenir, des tuyaux d'orgue montés sur le même sommier. Or l'expérience fait voir que deux tuyaux à l'unisson, placés dans ces conditions, interfèrent l'un avec l'autre. On peut donc admettre que, si l'on prend deux tuyaux don- nant un certain accord au moment de la coïncidence, l'ébranlement total n'est pas égal à la somme des ébranlements partiels qu'on obtiendrait si les tuyaux étaient mis séparément en vibration, ou à la somme des ébranle- ments qui se produisent quand les vibrations sont en discordance. Cette circonstance suffit |)our expliquer la production de tous les sons résultants, additifs et soustraclifs de divers ordres. Des expériences plus nombreuses seraient indispensables |)our démontrer que telle est la cause unique de la production des sons résultants; mais on ne peut refuser d'admettre, dés à présent, que cette théorie est tout aussi vraisemblable que celle qu'a pro- posée M. Helmholtz, théorie fondée sur une amplitude exagérée des sons primitifs, et qu'elle rend aussi bien compte de tous les faits connus. » ( i69) 31. A- Brachet adresse une nouvelle Note relative à ses « obturateurs des radiations ultra-violettes » pour la lumière électrique. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. BouRGET demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat un Mémoire déposé par lui, au mois de novembre 1857, sur la théorie des machines à air chaud atmosphériques, Mémoire qui n'a été l'objet d'aucun Rapport. CORRESPONDANCE . M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i'* Un catalogue des pierres gravées de la collection Marlborough, avec description et introduction par M. N.-S. Maskelyne; 2° Une étude sur les ouragans de l'hémisphère austral (2^ édition), par M. Bride t; 3° Un ouvrage intitulé « Étude des organes, fonctions, maladies de l'homme et de la femme », par M. A. Bossu; 4° Un volume portant pour titre «Éléments de cosmographie», par MM. Menu de Sainl-Mesmin et Ch. de Comberousse; 5° Un volume intitulé « Les Lois de la vie et l'Art de prolonger ses jours », par ]\L Rambosson. M. DcMAS présente à l'Académie, au nom de M. Jansseri, le récit du « Voyage aéronautique du VoUa, entrepris le 2 décembre 1870, eu vertu d'une mission scientifique ». M. Dumas présente à l'Académie un échantillon de blé carbonisé, re- cueilli par M. de Coutard, directeur de la Manutention militaire, et pro- venant de l'incendie de cet établissement en i855. L'aspect de cet échan- tillon, absolument semblable à celui qui avait été présenté à l'Académie par M. Edm. Becquerel, dans la séance précédente, au nom de MM. De- rennes et Lartùjue, confirme ropiuion émise par M. le Secrétaire perpétuel, que des effets de ce genre se produisent dans la plupart des incendies des meules ou des amas de blé ; il n'est nullement nécessaire, pour s'en rendre compte, de faire intervenir l'électricité, comme l'avaient pensé les auteurs. C. K., 1871, a* Semestre (T. LXXIII, N» 5.) 22 ( 170 ) HISTOIRE DES SCIENCES. — Essai sur [es aqueducs romains ; par M.Bfxgrand (i). « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un ouvrage sur les aqueducs romains, qui est l'introduction du troisième volume que je me propose d'é- crire sur les travaux de Paris. Le premier volume est imprimé (2) et a été présenté à l'Académie des Sciences dans la séance du 16 mai 1870, par M. Diunas, qui a bien voulu se charger aussi de présenter le manuscrit du deuxième volume dans la séance du 19 décembre de la même année (3). » Je dois la conservation de ce nouvel ouvrage à un heureux hasard. Au lieu de l'envoyer à mon cabinet de l'Hôtel-de-Ville, ce que je fais pour tout travail terminé, je l'avais conservé à mon domicile pour préparer cet ex- trait. Mon cabinet de l'Hôtel-de-Ville a été brûlé, avec ma bibliothèque d'in- génieur, mes notes, mes collections, mes archives; le manuscrit ci-joint est resté intact sur ma table. » La plupart de ceux qui ont écrit sur les aqueducs romains se sont oc- cupés surtout d'archéologie; bien peu se sont placés au point de vue de l'ingénieur; il faut excepter Rondelet et M. l'ingénieur en chef Rozat de Mandres. Le premier a publié une traduction de Frontin, accompagnée de notes techniques intéressantes; le second a fait un abrégé du commentaire de l'ingénieur romain, accontpagné de notes en rapport avec la science moderne. » J'ai suivi la même voie et j'ai discuté les textes de Pline, de Frontin, etc., non pas en archéologue, mais en ingénieur. L'étendue des Notes im- primées dans les Comptes rendus ne me permet pas de faire un résumé de mon ouvrage. Je préfère en donner des extraits, on verra mieux, de cette manière, le terrain sur lequel je me suis placé. » Premier extrait. Des siphons ou conduites forcées. — Les Romains connais- saient le siphon, mais l'état peu avancé delà métallurgie dans ces temps anciens ne permettait pas d'employer ce moyen économique de franchir les vallées lorsque le volume d'eau à débiter et la flèche de l'ouvrage étaient considérables. (i) L'Académie .t décidé que cette Communication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier aux Cnniptex rendus. (2) La Seine: le bassin parisien aux âges antéliistniiqiies. L'édition pres(|ne entière a été détruite par l'incendie de l'Hôtel-de-Ville. (3) La Seine : Etudes sur le régime de Ici pluie, des eaux, des eaux courantes, etc. Ce ma- nuscrit a été déposé au secrétariat de l'Institut. La minute que j'avais conservée a été dé- truite par l'incendie de l'Hotel-de- Ville. ( ^v ) )).... On a trouvé les restes d'un grand siphon au mont Pila, près de Lyon; pour consolider leurs mauvais tuyaux de plomb, les Romains les avaient noyés dans un épais massif de maçonnerie » Les joints de leiu's tuyaux manquaient de solidité, surtout dans les coudes, où la poussée au vide produisait de iVéquents déboîtements. Les Romains le savaient bien, comme le prouve cette traduction très-libre d'un intéressant passage de Vifruve sur l'emploi du siphon ou conduite forcée pour franchir les vallées : " Si le pli de terrain n'est pas trop long, qu'on le contonrne ; mais s'il forme une vallée con- tinue, qu'on descende au fond et qu'on fasse remonter l'eau sur le revers opposé, en ayant soin d'adoucir les angles de la conduite par des courbes à grand rayon [venter). Car s'il en était autrement, s'il existait un autre coude [gcniculus)&ur la conduite, l'eau romprait et dé- truirait les joints des tuyaux (i) ». » Vitruve connaissait donc l'emploi du siphon pour traverser les vallées et l'effet de la poussée au vide dans les coudes des tuyaux. Il conseille de remplacer ces courbes par des courbes à grand rayon, où, eu effet, la pous- sée s'annule à peu près » Avec des angles très-ouverts, des htùtièmes et même des seizièmes de cercle, il y a, dans les coudes des siphons de l'aqueduc de la Dluiis, des poussées au vide de 20, 3o et même /Joooo kilogrammes, et aucune con- duite de plomb, assemblée par les procédés des Romains, n'y aurait ré- sisté » Lorsque la pression de l'eau n était pas grande, les Romains faisaient un fréquent usage du siphon. Toute leur petite canalisation était disposée ainsi, et formait autant de siphons qu'il y avait d'usagers à desservir. » S'ils employaient rarement le siphon, lorsqu'ils avaient beaucoup d'eau à conduire et des vallées profondes à franchir, s'ils préféraient alors les hautes et dispendieuses arcades c'est que leurs gros tuyaux de plomb étaient mal faits et mal assemblés,... » Deuxième extrait. Chapitre X. — Pour que des conduites de plomb soient solides, il faut, non-seulement que leurs parois aient une épaisseur suffisante, mais encore que leur section soit de forme circulaire » Lorsque les tuyaux ne sont pas étirés d'une seule pièce comme les tuyaux modernes, lorsqu'ils sont formés d'une hune de plomb roulée, il fatit que les bords juxtaposés de la lame soient solidement soudés; enfin il (i) Vitruve, liv. VII, chap. vu. 22.. ( »72 ) est Hécessaire, lorsqu'ils sont en place, qu'ils soient bien reliés bout à bout par un nœud de soudure. » Or les tuyaux romains n'étaient pas de forme circulaire; ils étaient pirifoi mes et reliés entre eux, sans solidité. » Je vais d'abord chercher pourquoi les Romains avaient adopté cette forme si peu naturelle » Les Romains avaient la recette de la soudure, comme on n'en peut douter en lisait ce passage de Pline : « ...On appelle tertiaire, l'alliage formé de deux parties de plomb noir et d'unejpartie de plomb blanc Il sert à consolider les tuyaux (i) ». » Le plomb blanc était notre étain, car Pline distingue ainsi les deux espèces de plomb : Cl II y en a deux espèces : le noir et le blanc; le blanc est le plus ])récieax ; les Grecs l'appellent cassiteros, et si l'on en croit leurs fables, on le tire des îles de l'Atlantique (2). » » Il n'y a rien de fabuleux dans le récit des Grecs, et le minerai d'étain de Cornwall porte encore le nom de cassitérile. Mais le récit de Pline send)le prouver que les Romains confondaient l'étain avec le plomb argentifère. Il est certain qu'il (le plomb blanc, l'étain) se produit dans la Gallice et la Lusitanie. . . <• ...Le plomb noir (le vrai plomb) a deux origines; ou bien il provient de son propre minerai, dont on ne tire pas autre chose, ou bien il naît avec l'argent dans un minerai mixte. Lorsqu'on traite ce minerai, le premier métal qui sort du fourneau est l'étain {stanniiin); le second est l'argent. La galène qui reste après l'opération, traitée de nouveau, donne le plomb noir (3)... » » Les Romains confondaient donc l'élain avec le plomb argentifère, et devaient souvent, sinon toujours, eiuployer ce dernier métal dans la composition de leur soudure, qui se trouvait ainsi entièrement composée de plomb et d'une petite quantité d'argent. C'est ce que j'ai eu la satisfaction de constater à Paris, dans un tuyau de plomb trouvé rue Gay-I-ussac, par M. Vacqncr. . . . Ce tuyau, dont la section est piriforme, porte une sou- dure longitudinale, et l'analyse du métal qui forme cette soudin-e |)rouve qu'il ne renferme pas trace d'étain » Tout le monde sait que la soudure formée de deux parties de plomb (i) Pline le Naturaliste, liv. XXXIV, chap. XLVIIL (2) Pline le Naturaliste, liv. XXXIV, chap. XLVII. (3) Pline le Naturaliste, liv. XXXIV, chap. XLVII. ( 173 ) et d'une partie d'étain entre en fusion à une température plus basse que le plomb; on l'étendavec un fer chaud sur les deux lèvres de plomba réunion, qui ne fondent pas et restent disjointes sous le nœud de soudure » Mais si la soudure ne contient pas d'étain, on ne peut l'appliquer sans fondre les deux lèvres des lames à réunir, qui se trouvent ainsi soudées l'une à l'autre. Dans le tuyau romain de la rue Gay-Lussac , les deux lèvres de la lame de plomb sont soudées comme si le tuyau avait été étiré ou coulé avec sa section piriforme; les ouvriers ne voulaient pas croire qu'il eût été fait autrement. » J'ai cherché à faire des tuyaux avec des lames de plomb, en em- ployant du plomb au lieu de soudure. J'ai reconnu qu'il était très-difficile de réussir en adoptant la section circulaire. Le plomb des deux lèvres qui devait fondre par l'application du métal destiné à former le joint était trop rainée. Mais j'ai réussi en adoptant la section piriforme. On coulait du plomb très-chaud entre les deux boudins d'argile, étendus de chaque côté des lèvres. Celles-ci entraient en fusion et se soudaient comme celles du tuyau de la rue Gay-Lussac. M Ces tuyaux, essayés à la presse hydraulique, ont repris !a forme circu- laire sous une pression de 3 atmosphères, et ont ensuite résisté, sans se rompre, à une pression de i8 atmosphères » Il était important de savoir si les mêmes faits avaient été observés en Italie : j'écrivis, le 17 octobre i865, à M. de Lucca, professeur de chimie à Naples, qui me répondit, le a3 janvier suivant, que les tuyaux trouvés à Pompéi portaient une soudure longitudinale; en 1867, en se rendant à l'Exposition universelle de Paris, il me dit qu'il avait constaté depuis que le métal formant la soudure ne renfermait pas de plomb. » En 1869, je priai M. l'ingénieur Darcel, qui allait à Rome, de me rap- porter des débris de tuyaux romains, et je reconnus également l'absence de l'étain dans les soudures. » Ainsi, les Piomains avaient adopté les tuyaux à sections piriformes, parce que leur soudure ne renfermait pas d'étain. » Ils ne pouvaient construire des siphons à grande flèche, parce que les tuyaux, tendant à reprendre la forme circulaire sous une forte pression, se déchiraient sur les joints et se déboitaient dans les coudes. » Troisième extrait. Des jauges des Romains. — Les eaux amenées à Rome par les aqueducs étaient distribuées par des châteaux d'eau publics et privés. » Le château d'eau public recevait l'eau de l'aqueduc et la répartissait entre les services publics et les châteaux d'eau privés. ( 174 ) » Les habitants d'un quartier de la ville recevaient en commun l'eau qui leur était destinée dans leur château d'eau privé, par une conduite par- tant d'un château d'eau public, et la répartissaient entre eux par autant de tubes de jauges ou modules et par autant de conduites qu'il y avait de do- maines à desservir (i). Ces tubes de jauge portaient le nom de calices. » Le vice radical de la distribution résultait de l'ajustage de ces conduites au départ du château d'eau » Chaque conduite était soudée sin- l'extrémité du calice, et se prolon- geait, sans solution de continuité, jusqu'au domaine à desservir. Par suite de cette disposition vicieuse, le produit d'un calice était déterminé, non pas seulement par son diamètre, mais par le diamètre et la longueur de la con- duite qui y faisait suite, et par la différence de niveau qui existait entre le plan d'eau du château d'eau et le centre de l'orifice de sortie chez le con- cessionnaire. » Le volume d'eau que recevaient les concessionnaires avec le même calice variait avec ces trois éléments. » Frontin n'ignorait pas celte imperfection du système de jaugeage. « ...Nous nous souviendrons, dit-il, que toute eau qui part d'un )3oint élevé et arrive chez l'usager en parcourant un moindre espace donne un débit qui dépasse celui de son module; qu'au contraire, celle qui part d'un lieu moins élevé et parcourt un espace plus grand devient paresseuse et arrive en quantité moindre. Il faut donc, suivant le cas, augmenter ou diminuer la concession (2).... » » Pour diminuer l'influence du diamètre de la conduite,. . . on exigeait qu'elle iût établie à partir du calice et sur une longueur de 5o pieds (14™, 85) avec le même diamètre que le calice (3). » Ces palliatifs devaient corriger, dans une certaine mesure, l'imperfec- tion de la distribution; mais, en réalité, il n'y avait pas de jaugeage, et c'est à tort que Rondelet a fixé à 60 mètrei> cubes par vingt-quatre heures le pro- duit du module nommé quinaire. Ce produit pouvait et devait même varier pour chaque concession. (i) Ces cliâteaux d'eau n'avaient aucune analogie avec ce que nous a])pelons aujourd'hui réservoir. C'étaient de simples cuvettes de distribution, d'une petite capacité, dans lesquelles chaque concessionnaire avait sa prise d'eau. Ces prises d'eau se faisaient par des tubes en bronze ou calices de jauge, tous situés dans le même plan horizontal. Ils portaient, suivant leur grandeur, les noms de quinaire, sextaire, septénaire, etc. {Foir, pour plus de détails, mon Ouvrage, chap. VIII.) [■?,) Frontin, chap. XXXV. (3) Frontin, chap. CV. ( 175 ) » Débits des aqueducs. — Le débit total des neuf aqueducs qui existaient du temps de Frontin était réglé ainsi qu'il suit, pour vingt-quatre heures : D'après les registres de la distribution, à. . . . 84i ,o8o°" D'après les registres de l'Etat, à ^63,300 D'après les jaugeages de Frontin, à i ,488,3oo » On adopte généralement le jaugeage de Frontin, et l'on admet que, du temps de l'empereur Nerva, les aqueducs débitaient iSooooo mètres cubes. Ce chiffre doit être discuté. Voici comment Frontin a déterminé en quinaire le débit de l'Appia : « Cependant, m'étant transporté aux Gemelles,... j'ai trouvé que la veine d'eau qui coulait dans l'aqueduc avait i } pied (o'", 51968) de largeur sur 5 pieds (i"',4848) de hau- teur, ce qui donne une superficie de 8 y pieds ( o°"i, 77 162) ou 2240 doigts carrés, qui font 1825 quinaires (i). • » Frontin a donc donné simplement, non pas le débit de l'aqueduc, comme il le croyait, mais la section de la veine fluide, en prenant pour unité la section du quinaire, et il s'est trompé de même dans les autres jau- geages. Il ne tient aucun compte de la vitesse de l'eau. » J'ai cherché à établir, aussi exactement que possible, les débits des aqueducs, d'après les données des anciens auteurs et des renseignements qui m'ont été foiu-nis par M. le colonel Blumensthil. Je ne puis entrer ici dans le détail des calculs qu'on trouvera au chapitre IX de mon ouvrage. >) Le produit total des aqueducs par vingt-quatre heures était, suivant moi, de 6o4ooo mètres cubes. Ce nombre est bien inférieur à celui qui résulte des jaugeages de Frontin (i 488 3oo mètres cubes). Il se rapproche beaucoup plus du volume inscrit sur les registres de l'État (763800 mètres cubes). M PHYSIQUE. — Sur une machine magnéto-électrique produisant des courants continus. Note de M. Gram.me, présentée par M. Janiin. « Les courants d'induction sont en général instantanés et se produisent alternativement de sens contraire. Il n'est cependant pas impossible d'en produire qui échappent à ce double caractère. » Considérons par exemple un long électro-aimant EE', c'esl-à-dire un long barreau de fer doux, sur lequel on a enroulé un fil conducteiu' isolé; si l'on présente à cet électro-aimant un aimant S.-N., comme l'indique la (i) La section du calice quinaire est o™, 000423. ( '76 ) fig. I, et si l'on fait mouvoir cet aimant parallèlement à lui-même, main- "TT^ tenant constante sa distance au barreau, et lui donnant une vitesse uni- forme, le pôle S. développera dans le fer doux un pôle n)agnétique qui se déplacera en même temps que l'aimant S.-N. Le déplacement de ce pôle dans l'intérieur dn fer entraînera, dans le fil conducteur, la production d'un courant d'induction qu'on pourra rendre sensible au moyen d'un galvanomètre G. » Ce courant ne sera pas du tout instantané, il conservera le même sens pendant toute la durée du mouvement de l'aimant entre les deux bonis E,E' de l'éîectro-aimant, durée qu'on peut varier à volonté dans des expériences successives. » A la vérité, si le mouvement de l'aimant continue dans le même sens, il se produira un courant d'induction de sens opposé dès qne l'aimant aura dépassé le bout E' de l'électro-aimant, mais c'est là une autre partie du phénomène qu'il n'y a pas lieu d'étudier ici. » Cette expérience conduit à penser que, par l'emploi d'artifices conve- nables, il est possible de réaliser un appareil fournissant des courants con- tinus pendant une durée indéfinie. » Supposons en effet que l'électro-aimant, au lieu de présenter la forme rectiligne de la fuj. i, prenne la forme circulaire EE'E"E"' {fig. 2). Sou- mettons-le à l'action simultanée des deux pôles N. et S. d'un aimant en ( ^77 ) fer à cheval N.-O.-S. Supposons l'anneau électro-aimant tournant autour de son centre d'un mouvement uniforme dans le sens indiqué par la flèche. » Le pôle S. produira, dans la partie de l'anneau qui est dans son voisi- nage, un courant dont le sens pourra être déterminé soit au moyen de l'expérience directe, soit en se reportant à celle que nous avons rapportée sur l'électro-aimant droit. On comprend aisément que le pôle N. produira dans son voisinage xin courant de sens contraire au précédent. Enfin il est aisé de se rendre compte que, dans les deux parties de l'anneau placées à angle droit, et qu'on peut appeler moyennes, il n'y a aucun courant pioduif . Si (loue ou veut recueillir les deux courants contraires produits simultané- ment dans le fil de l'anneau éiectro-ainiant, il suffit d'établir doux frotteurs correspondants aux parties moyennes, qui sont comme les rhéophores de cette pile d'un nouveau genre. i> Il est opportun de donner quelques détails sur ces frotteiu-s, tels qu'ils ont été employés jusqu'ici et tels qu'ils sont dans la machine ntise sous les yeux de l'Académie. » Si le fil enroulé sur l'anneau est très-gros, si en outre on n'a placé qu'une seule r.ingée de tours de ce fil, comme il peut être utile de le faire poiu' certaines expériences, il suffit de dénuder le fil sur une ligue et d'éta- blir des frotteurs pressant sur cette partie nue. Mais si l'on emploie du fil plus fin et si l'on met sur l'anneau un grand nombre de rangées de fil, on est obligé de procéder de la manière suivante : on place un certnin nomlire de tours de fil, trois cents par exemple, répondant à une tranche de l'an- neau, puis on attache le fil à une pièce de laiton isolée, sur laquelle appuie- ront les frotteurs; puis, sans rompre le fil, on continue à l'enrouler siu- l'an- neau, ou range trois cents nouveaux tours, formant une nouvelle tranche de l'anneau, on attache encore le fil à une seconde pièce de laiton voisine de la première, et ainsi de suite. De cette façon tout le fil enroulé sur l'an- neau forme un conducteur sans fin, divisé en un certain nombre de parties égales dont les points de jonction sont soudés à des pièces métalliques d'une solidité et d'une forme conveurdîle pour résister à nu frottement prolongé. Ces pièces de laiton, placées comme des rayons siu' le flanc de ranneaii, sont représentées fig. i. Les frotteurs F appuient à la fois sur |ilusiours d'entfe elles. » Il est aisé de comprendre maintenant comment on peut faire agir sur un même anneau deux aiuinnts au lieu diui, c'est-à-dire quatre idoles au lieu de deux, ou même tui plus grand nombre. Il va sans dire qu'il faut tou- C. R., i8:i 1" Semestre. (T. LXXIII, iV" 3.) ^^ ( 178) jours un frotteur entre deux pôles et par conséquent autant fie frotteurs que de pôles. » Enfin il est possible de substituer, aux aimants excitateurs, des électro- aimants qui soient animés par luie partie du courant de la machine elle- même, suivant la méthode connue; au début du mouvement le magnétisme rémanent de ces électro-aimants induit un faible courant dans l'anneau; la moitié de ce courant sert à exciter les électro-aimants inducteurs, et bientôt la machine arrive à sou régime. )) La machine soumise à l'Académie est précisément de ce genre; elle présente deux électro-aimants, et par conséquent quatre pôles agissant sur l'anneau. Elle présente quatre frotteurs, dont deux conduisent la moitié du courant dans les électro-aimants, tandis que les deux autres fournissent le courant extérieur. Sur chaque branche de ces électro-aimants sont enroulés 7 kilogrammes de fil de cuivre de 3 millimètres de diamètre. L'anneau est chargé de 200 mètres de fil de 2 millimètres de diamètre, pesant environ 7 kilogrammes. » Cette machine est mise en mouvement au moyen d'un volant mù à bras d'homme. Elle permet de décomposer l'eau dans un voltamètre, de rougir et fondre 26 centimètres de fil de fer de j^ de millimètre de diamètre ; si lent que soit le mouvement de l'anneau, on voit dévier l'aignille d'un gal- vanomètre grossier à un seul tonr de fil. Les effets sont tous plus marqués à mesure que la vitesse de rotation augmente, jusqu'à un maximum qui correspond à 7 ou 800 tours par minute, vitesse qu'on obtient facilement quand la machine est mise en mouvement par un moteur à vapeur. Les effets d ailleurs sont différents, suivant la nature du fil enroulé sur l'anneau : ef- fets de quantité avec iui fil gros et court, effets de tension avec un til long et fin. » En un mot, on peut obtenir au moyen de cette machine, tout ce qu'on obtient avec la pile; il y a donc lieu de penser qu'elle pourra lui être sub- stituée avec avantage dans beaucoup de cas, soit dans les applications indus- trielles, soit dans les recherches scientifiques. » PHYSIQUE. — Sur les intervalles musicaux. 3* Note de MM. A. Cornu et E. Mehcadier, présentée par M. Jamin. « Dans deux Notes insérées aux Comptes rendus de l'Académie, les 8 et 22 février 1869, nous avons été conduits à énoncer les propositions sui- vantes : ( 179 ) « i" Les intervalles musicaux n'ajîpartiennent pas à un système unique, » tel qu'on l'entend ordinairement, et qu'on désigne sous le nom de » gamme. » 2° L'oreille exige, dans la succession de sons formant ce que les musi- » ciens nomment mélodie, des intervalles appartenant à une série de » quintes, et composant la ganmie dite de Pythacjore. Elle exige au con- » traire, pour des sons simultanés formant des accords, base de Xharmonie, » un autre système d'intervalles régis par la loi dite des nombres sinijdcs. » « Les expériences qui nous ont conduits à ces résultats n'avaient porté que sur les principaux intervalles musicaux, la cjuinte, la tieice majeure et la tierce mineure, et nous n'avions étudié ces intervalles qu'isolément, c'est- à-dire indépendamment de toute harmonie ou mélodie. Nous avons voulu compléter nos expériences : i° en étudiant d'autres intervalles mélodiques que la tierce et la quinte, par exemple la seconde, la quarte, la septième; 2° en les étudiant dans le corps même d'une mélodie, afin de voir si les inter- valles produits isolément, séparément les uns des autres, étaient iden- tiques à ceux qui se produiraient dans le mouvement d'une mélodie et qui pourraient être altérés parleur juxtaposition et leur influence réciproque. M Le phonautographe à mendirane, qui nous avait servi jusqu'à présent, est impuissant à résoudre un pareil problème : on a déjà beaucoup de dif- ficulté pour l'accorder de manière à lui faire rendre deux sons avec netteté. Nous avons dû chercher un transmetteur de sons, autre que l'air et une membrane. Après beaucoup d'essais, nous avons trouvé une solution qui consiste à transmettre directement les vibrations d'un instrument par l'in- termédiaire d'un fil métallique. Cette méthode s'applique aux instruments de musique les plus divers, et même au larynx. ■» L'appareil que nous employons se compose : de l'instrument produc- teur des sons (spécialement d'un instrument à cordes, dont le jeu ne pré- sente pas les causes d'erreur des instnunents tempérés à sons fixes); d'un fil de cuivre ou d'acier, de 7 à 8 mètres de^long, transmettant les vibrations à une barbe de plume qui effleure le papier enfumé du cylindre d'un phonautographe solidement fixé à un mur, et muni d'un dia|)ason chrono- graphe. Pour obtenir la transmission des vivrations, on soude à l'extrémité du fil une plaque en laiton mince, de 7 à 8 centimètres de long, sur 1 ou 3 centimètres de large, et on la place entre la table d'harmonie de l'instru- ment et les pieds du chevalet qui la maintiennent dans une position fixe par suite de la tension des cordes. Le bout de la plaque soudé au fil est légèrement recourbé, à gauche du chevalet. 23.. ( 'So ) I) De cette façon, un violoniste ou un violoncelliste peut jouer sans dif- ficulté, comme à son ordinaire, ce qui est une condition indispensable pour la justesse, et sans se préoccuper (ce qui nous semble assez important) de ce qui se passe à l'extrémité du fil qu'il ne voit pas. Le timbre de l'iiisti'u- ment n'est pas sensiblement altéré. Les vibrations des cordes se transmet- tent au cbevalet, à la plaque, au fil qui vibre transversalement, et enfin à la barbe de plume qui trace ses oscillations sur le papier noirci. L'expé- rience prouve que ces oscillations sont syncbrônes de celles de l'instru- ment, et d'une aini)litude largement suffisante pour l'inscription sur le cy- lindre. Toutefois il est rare que, parmi les sons successifs d'une mélodie, il n'y en ait pas quelqu'un dont l'inscription soit peu lisible sur le gra- phique; mais on comprend que, soit en réglant conyenablemeiit l'appareil suivant les fragments de mélodie qu'oii fait exécuter, soil en changeant la hauteur de ceux-ci, ou, comme on dit en musique, leur ton, l'inconvénient signalé puisse disparaître complètement. » Les expériences se font très-simplement. Le cylindre étant enfumé, on place la tige du diapason-chronographe et la barbe de plume du fil côte à côte : on atlacpie le diapason, et l'on commence à faire tourner le cylindre dès que l'instrumentiste commence à jouer. On obtient ainsi un graphique où la mélodie se trouve véritablement inscrite, car à chaque son correspon- dent nettement des vibrations différentes. L'absence de netteté n'existe qu'aux points de transition ou de passage d'un son à l'autre, ce qui est sans inconvénient si l'on joue dans des mouvements assez lents pour cpie les sons soient suffisamment prolongés, pendant liue ou deux secondes par exemple. Cette sorte de perturbation produite dans le graphique, aux chan- gements de sons, jointe à la différence de forme dans les vibrations, sert précisément à distinguer les sons les uns des autres. On conçoit en effet que les vibrations se trouvent compliquées d'harmoniques (généralement l'octave ou la quinte, quelquefois la tierce) : il en résulte des formes de vibration très-variées; mais ce n'est jamais une source d'erreurs, à cause de la périodicité, de la régularité des altérations de la forme simple. » Deux violonistes et un violoncelliste nous ont prêté leur concours pour ces exi)ériences : nous leur avons fait jouer des gammes ascendantes et descendantes et trois fragments de mélodies (i). Nous avons ainsi obtenu (i) Ces mélodies étaient tirées : i" d'un chœur du deuxième acie de Guillaume Tell, sur les paroles : « An sein de l'onde qui rayonne... »; 2° d'un air du troisième acte du Pro- phète, sur les paroles : " Mes yeux n'ont plus iju'à pleurer... »; 3" d'un air du deuxième ( i8. ) vingt-lrois graphiques qui nous ont donné i5 valeurs de la seconde ma- jeure, 24 valeurs de la tierce majeure, i3 de la quarte, 18 de la quinte, 4 de la septième majeure et 3 de l'octave; quant à la sixte, il est arrivé par hasard que, dans celte série d'expériences, nous n'avons pas eu de vibra- tions déchiffrables correspondant à cet intervalle. Nous rangerons nos ré- sultats dans un tableau dont les colonnes portent les noms usuels des sons de la gamme : sous chaque nom se trouvent les valeurs relatives à l'inter- valle que ce nom caractérise, savoir : dans la colonne de re toutes les se- condes majeures, dans celle de mi les tierces majeures, etc. » Les nombres inscrits dans la colonne horizontale intitidée Valeurs du commn représentent la valeur de cet intervalle à la hauteur de la seconde, de la tierce, etc. On peut ainsi évaluer aisément en fraction de comma les différences entre les divers résultais de chaque colonne et leur moyenne, afin d'apprécier la précision des expériences. « Si l'on fait cette évaluation dans chaque colonne, on trouve, pour les écarts maximum de la moyenne : Dans la colonne des secondes majeures. . . 0,006 (i) moins de ^ comma; » des tierces majeures 0,008 i comma; 1) des quartes 0,008 moins de } comma; » des quintes 0,006 » de | comma; • des septièmes 0,009 » de y comma; " des octaves 0,001 j^ comma. » Si, au lieu de prendre les différences maxima, on prend la moyenne de toutes ces différences en plus ou en moins, on trouve qu'elle ne dépasse pas -j de comma. Nous ne pensons pas qu'on puisse exiger plus de préci- sion dans des expériences aussi délicates. acte de la Ju'we, sur les paroles : « O Dieu de nos pères, parmi nous descends!... ». Nous donnons ces indications précises, afin de montrer que nous avons choisi des fragments de mé- lodies sans modulalions sensibles : car nous réservons complètement la question très-délicate de savoir si l'influence d'une forte modulation ne peut pas altérer la grandeur des inter- valles. C'est là une complication que nous avons voulu soigneusement écarter, sauf ;i l'étu- dier spécialement plus tard en tâchant de perfectionner encore nos procédés d'observation. C'est un travail que les malheureux événements que nous venons de traverser ont inter- rompu : nous nous bornonsà donnerles résultatsoblenusaumoisde juilletdel'année dernière. (i) Cet écart s'applique à la valeur 1,1 19 : nous laissons de côté, dans cette évaluation, la valeur 1,1 1 5, qui est douteuse et tout à fait extraordinaire; elle donnerait un écart d'en- viron 4 de comma. ( i82 ) » Si l'on compare les moyennes avec les valeurs des intervalles pytha- goriciens, on voit que les différences sont insignifiantes : elles varient entre ^ et y de comma. Tableau résumé des expériences. UT. r,É. SU. F.\. SOL. LA. SI. L'T. I ,000 Il 1,261 1,339 «.499 „ Il „ I , i3o 1 ,269 1,333 I.5o6 II II II I , i3o 1 ,259 1,334 1,507 tl II II I , li I 1,257 tl 1 ,5o5 II II II 1,129 1,264 1,339 1 ,5oo II II II i,ii5(0 1 ,261 W 1 ,5oo II II II Violon { 1,123 1,264 .,32, i,5o8 .1 II ■: tf 1,268 1,327 n II II II 1,123 1,257 1,331 i,5o3 II n II 1 ■,"'9 1,271 If 1,502 If II tl n 1,268 n » II n It \ " 1,263 " 1 ,5oo rt II II w 1,271 „ 1,507 " II II // 1,256 II II » n II 1,128 1,2.58 1,340 1,507 II n II n 1,266 n II II II II » 1,268 II II II II » ti 1,261 II 1 ,509 n II tl Violoncelle / n 1 ,265 n i,5o3 II II II n 1,263 If II II II " 1 ,125 1,271 1,343 i,'l99 II 1,898 2j002 i,ia3 tl 1,343 i,5oo n 1,893 II 1,121 1,371 1,335 II II II II 1,127 1,270 1,333 'j'igg n 1,910 2,002 Moyennes 1,124 1,262 .,334 1 ,609 II 1,906 2,001 1,12,1 1,264 1 ,335 i,5o3 n 1 ,902 2 , 002 Valeurs Pylhagoriciennes 1,125 1 , 266 1,333 1 , 5oo n 1,898 2,000 Gamme dite nuiurellc I,12J 1 ,25o 1,333 1 ,5oo II 1,875 2,000 Valeurs du Comma 0,OK'i o,oiC 0,017 0,019 II 0,024 0,025 (i) Celle Taleur est donteusc :nous ne )a suiiprimons pourtant pas, < uoiqu'ellc soit mauv aise, parce gue nous lenoiis a donner tous nus résultais. » Nous sommes donc amenés, par ces nouvelles expériences, à la con- firmation de nos premières conclusions relatives aux intervalles musicaux mélodiques, et nous pouvons les formuler, en les précisant un peu plus, de la manière suivante : ( i83 ) » Les intervalles musicaux employés dans une mélodie lente et sans modula- tions sensibles sont ceux de la gamme j>ytliacjoricienne dérivant de la série des quintes^ et qui ne contient que deux sortes d'intervalles irréductibles : l'octave 2, et la quinte f . Ce ne sont pas ceux de la (/amme dite naturelle, qui contient trois sortes d'intervalles irréductibles : l'octave 2, la quinte f et une tierce majeure -|, qui, d'après nous, nest applicable qu'à l'harmonie. » PHYSIQUE. — Sur la compressibilité et la dilatation des cjaz. Note de M. Amagat, présentée par M. Balard. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le résultat de nouvelles expé- riences que je viens d'exécuter dans le but de déterminer, de degré en degré, l'écart de la loi de Mariotte et le coefficient de dilatation de quelques gaz. )) J'ai déjà exposé, dans une précédente Note, les idées qui m'ont con- duit à faire ces recherches. Les gaz sur lesquels j'ai opéré sont l'air, l'acide sidfureux et l'acide carbonique; toutes mes expériences sont comprises entre les limites de température zéro et aSo degrés. » Dans mes recherches sur la dilatation, c'est l'air qui m'a servi de point de comparaison ; j'ai déterminé, de degré en degré, les coefficients des autres gaz, celui de l'air étant constamment représenté par le nombre 0,00367. )) Il s'agit ici de la dilatation sous pression constante. » Voici, en résumé, la méthode que j'ai employée. Des volumes connus des gaz à comparer sont renfermés, sous la pression de l'atmosphère et à une température déterminée, dans deux cylindres de verre, terminés par des tiges capillaires munies de robinets, et plongés dans \\n bain d'huile. » Ces deux cylindres sont ensuite portés dans un second appareil à tem- pérature basse, où, les robinets étant ouverts sous le mercure, celui-ci rentre dans les cylindres : ceux-ci sont disposés de manière que la pres- sion des gaz puisse y être rendue égale. La quantité de mercure rentré fait connaître la contraction qu'a subie chaque gaz, dans les limites de tempé- rature entre lesquelles on a opéré. » Cette méthode a l'avantage d'éviter presque toute correction, à cause de la disposition symétrique de l'appareil : de trois méthodes que j'ai employées,|c'est celle qui m'a donné les résultats les plus concordants. » En représentant constamment par 0,00367 ^^ ddatation de l'air, les dilatations d'iuie quantité d'acide sulfureux qui, à 10 degrés et sous la pression ordinaire, occupe le même volume que celui-ci, sont représentées ( >84) par les nombres suivants : de o° à lo" 0,004210 10 20 o,oo4oo5 20 3o o jOoSgSo 3o 4° o,oo38go 40 5o o,oo3863 5o 75 o,oo383o ^5 100 o,oo38o6 de 100° à 12.5° 0,003786 i5o 0,00377 1 175 0,003760 200 0,003754 225 0,003750 25o 0,003748 125 i5o 175 200 225 » J'ai représenté ces résultats par une courbe dont la forme asympto- fique indique nettement que : » Si l'on prend à 10 degrés des volumes égaux d'air et d'acide sulfureux, ce dernier se dilatera d'abord beaucoup plus que l'acide; son coefficient diminue d'abord rapidement, puis de plus en plus lentement, et le rap- port des dilatations de ces deux masses de gaz tend vers une limite voisine "^ 36V » Mais ce rapport n'est pas celui des coefficients de dilatation ; il se rapporte, pour chaque température, à des masses de gaz qui n'occupent pas exactement le même volume, puisque leurs volumes étaient égaux à 10 de- grés et que, depuis cette température, ils se sont inégalement dilatés. )) En tenant compte de ces différences de volume, j'ai calculé, au moyen d'une courbe, le tableau suivant qui donne les coefficients de l'acide sidfu- reux et de l'acide carbonique, par rapport à celui d'air représenté par 0,00367. Acide sulfureux. entre 0° et 10° o,oo4233 entre 10 et 20" o,oo4oo5 à 5o" o, 003846 100 0,003757 i5o 0,003718 200 o ,003695 aSo o , oo3685 Acide carbonique. à o" 0,003724 5o . . 0,003704 100 0,003695 i5o o,oo36go 200 o , 003687 25o o , 003682 » On voit qu'à aSo degrés les coefficients des deux gazétudiéssonl en- core légèrement supérieurs à celui de l'air; j'avaisnième cru qu'ils tend;iient peut-être vers des limites différentes : c'est potu'éclaircir celte question que j'ai fait de nouvelles expériences sur la loi de Mariette. .) Il résulte, en effet, de l'idée qu'on se fait de l'état de gaz parfait, que le coefficient de ddalation d'un gaz doit atteindre sa valetu- limite dans les conditions où ce gaz conunence à suivre la loi de IMariotle; j'ai donc été conduit à étudier les écarts de cette loi jusqu'à aSo degrés. Mais ks expé- ( '85 ) riences présentent ici de sérieuses difficultés, ce n'est qu'après beaucoup d'essais, et à grand'peine, que je suis arrivé à des résultats concordants. » Le manomètre dans lequel je compiime les gaz est plongé dans un bain d'huile, mobile le long d'une colonne verticale, et qui se retire quand le gaz a été comprimé, afin qu'on jouisse lire le volume et viser le ménisque pour prendre la pression; pendant ce temps, la communication est inter- rompue, par un robinet, entre le manomètre et le reste de l'appareil, pour empêcher la rentrée du mercure, résultant de la contraction du gaz par le refroidissement. L'appareil est du reste extrêmement fragile, et les expé- riences longues et pénibles. )) J'ai résumé dans le tableau suivant le résultat de ces expériences et de celles que j'ai déjà faites, il y a deux ans, sur le même sujet entre o et lo degrés. » La pression initiale a toujours été la pression atmosphérique, et les gaz réduits à moitié du volume primitif. pv Valeurs du rapport —;—• p P' Acide sulfureux. i5° i,oi85 5o 1,0110 100 I ,oo54 i5o I ,oo32 200 1 ,002I aSo I >ooi6 Acide carbonique. à 8° I ,oo65 5o I ,oo36 100 I ,0023 i5o I ,o()i4 200 I ,ooo8 a5o 1 ,ooo6 M Ainsi quand la température s'élève, l'écart de la loi de Mariette dimi- nue régulièrement comme le coefficient de dilatation, et ce coefficient pa- raît atteindre sa valeur limite à peu près en même temps que le gaz com- mence à suivre la loi de Mariette. » Ceci suppose qu'aux températures supérieures auxquelles j'ai opéré l'air peut être considéré comme gaz parfait, ce qui doit être, puisqu'il suit la loi de Mariotte à partir de loo degrés. » L'acide carbonique est vers 200 degrés à peu près dans les mêmes con- ditions de perfection que l'air à la température ordinaire; à zSo d^^grés on peut, sans grande erreur, le considérer comme gaz parfait. L'acide sulfureux n'atteint ces conditions qu'à peu près 100 degrés plus loin que l'acide car- bonique. J'aurai occasion, dans une autre Note, de tirer de ces résultats C. R., 1871, 2» Semestre. (T. LXXUI, ti" 5.) 24 ( i86) quelques observations relativement au point de liquéfaction probable des gaz qui n'ont pas encore été liquéfiés. » On remarque que l'écart de la loi deMariotteà aSo degrés, pour l'acide sulfureux, est, relativement à son coefficient de dilatation, plus grand que celui de l'acide carbonique à la même température; voici comment j'expli- que ce fait, » Les coefficients tels que je lésai déterminés sont caractéristiques pour une pression et une température données; ainsi, quand je dis qu'à i5o de- grés le coefficient de l'acide sulfureux est 0,003718, cela signiBe qu'un litre dcgazpris à i5o degrés et chauffe d'un degré se dilaterait de 0,003718, ou même que, chaufféde 100 degrés par exemple, il se dilaterait de 0,3718 si pendant cette dilatation il restait dans le même état de perfection qu'à i5o degrés; c'est la valeur du rapport -y ? la valeur correspondante pour l'air étant représentée par 0,00367. Les écarts de la loi de Rlariotte ne sont pas des quantités du même ordre, ils représentent seulement la moyenne de la compressibilité entre une et deux atmosphères; or il est évident que, si l'on déterminait l'écart relatif à une atmosphère, que je représenterai par — pour indiquer le sens que j'attribue à cette grandeur, on trouverait un écart plus petit que l'écart moyen entre une et deux atmosphères. J'ai déjà fait quelques expériences relatives à l'écart ainsi considéré, et dont j'espère pouvoir bientôt donner les résultats. » CHIMIE AGRICOLE. — Recherches sur l'existence et le rôle de l'acide nitreux dans le sol; par M. Chabrier (i). « Le travail dont je vais exposer les résultats a eu pour but de con- stater la présence et d'étudier le rôle de l'acide nitreux dans le sol. » Les conclusions que j'ai cru pouvoir en tirer m'ont paru assez indé- pendantes des circonstances locales et du climat, pour qu'il me fût permis de les étendre au delà des limites du territoire exploré (2). Je me réserve au surplus d'en confirmer la généralité, lorsque je trouverai des occasions favorables pour renouveler mes observations sur d'autres points. » Mon Mémoire, comme les recherches qu'il est destiné à faire con- (i) L'Académie a décidé que celle Cominiinication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier aux Comptes rendus. (2) Saint-Chamas (Bouches-du-Rli6ne). ( i87 ) naître, sera partagé en plusieurs parties; celle que je soumets aujourd'hui au jugement de l'Académie comprendra les différents sols de la région observée. J'examinerai ensuite les eaux des canaux d'irrigation et leurs limons, enfin les pluies. » Je décrirai, dans un Mémoire à part, mes expériences sur les trans- formations que subit l'acide nitreux dans le sol et sur les actions qu'il y exerce. » Parmi les terres, j'ai particulièrement examiné : i° celles qui se recom- mandaient par leurs aptitudes constatées aux cultures qu'on y pratique habituellement; i° divers échantillons pris en dehors des cultures. » Dans mes expériences sur les terres et sur les limons, j'ai toujours opéré sur des matières finement pulvérisées et tamisées, afin de mettre autant que possible en jeu, dans des circonstances toujours identiques, la totalité des éléments du sol. » J'ai appliqué à l'épuisement des terres sur lesquelles j'ai opéré le pro- cédé mis en pratique depuis près de vingt ans dans les salpétreries de l'Algérie. Les dosages d'acide nitreux et d'acide nitrique ont été exécutés à l'aide des méthodes que j'ai exposées dans plusieurs Communications faites à l'Académie en 1868 et 1869 (i). [Voir le tableau à la page 188.] » Il ressort des résultats consignés dans ce tableau, que toutes les terres arables renferment de facide nitreux. En comparant les teneurs en acide nitrique des échantillons 1 et 1 bis, 2 et 2 bis, on constate que l'acide s'accu- mule dans les couches superficielles du sol, surtout par les temps secs. Cette dernière observation n'est sans doute pas nouvelle, et je ne la mentionne ici que pour signaler le résultat inverse obtenu par la comparaison des teneurs en acide nitreux de ces mêmes échantillons; c'est-à-dire que, par tes temps secs, la proportion d'acide nitreux va en diminuant à mesure qu'on se rapproche de la surjace du terrain. » 11 semble résulter de là, que, par la sécheresse, les nitrites eu dissolu- tion dans l'humidité terrestre sont attirés à la surface du sol par la capil- larité, et qu'ils s'y convertissent, au moins partiellement, en nitrates. Sous cette dernière forme, plus stable que la précédente, ils s'accumulent jusqu'à ce que les eaux viennent les amener dans les profondeurs du terrain, ou les entraîner dans les cours d'eau. (i) Comptes rendus, t. LXVII, p. io3i, et t. LXVIII, p. 63. 24. ( iS8) 1° Terres des cultures du terroir dn Saint-Chamas (i). NATCRE ET PROVENANCE DES TERRES. N» 1. j Terre à blé, prise à la surface du f champ par un temps sec, i ' ' 5 décembre i86g. ) I N" 1 bii. \ Même terre, prise à 2') centimètres ' , r de prol'ondeur, [ ^ même date. I N" 2. ] Champ d'oliviers, surface prélevée ( „ -3 par un temps sec, f ' ' 5 décembre 186g. ) I N" 2 lis. \ Même terre, prise à 25 centimètres ' ^ g de profondeur, l '"^ môme date. 1 KO 3. \ Plantation d'amandiers, prélevée f ^ r par un temps sec, ? ' ' 5 décembre 18^9. ) N» 4. Jardin potager, prélevée par un temps sec, 12 janvier 1870. N» 4 lis. Même terre, prise pendant les cultures et les arrosages, 20 juin 1870. 4,5s 0,93 N» 5. \ Ciiamp de vi{;nes, prélevée par un f ^ gg temps sec, 5 décembre 1859. I ncMIDiTÉ (a). ACIDE MTRIOCE. Total par distillation /iqôoo 00 ) Transformation de l'acide nitreux. ( Préexistant 121 100,00 )"" ', Total par distillation Transformation de l'acide nitreux Préexistant. 3o4oo,oo Total par distillation Transformation de Tacide nitreux. Préexistant. 88000,00 (Total par distillation. . Tra Transformation de l'acide nitreux. Préexistant ! Total par distillation Transformation de l'acide nitreux, Préexistant 1 Total par distillation 23000 00 I Transformation de l'acide nitreux ( Préexistant I Total par distillation i55ooo 00 < Transformation de l'acide nitreux. f Préexistant ! Total par distillation Transformalion de l'acide nitreux, Préexistant I 77,60 1,66 75,91 60,00 55,52 23, G 1 I ,o3 22,58 16,00 2, Si i3, i5,55 2,23 i3,32 02,71 6,.1i 16,29 i3,i3i 1 , iSo 1 I ,o5i i7,5o5 1 ,220 16,285 {a) Le mot huuntHlf Jéslgne ici la perte de iiuidi subie par la terre de chaque échantillon de i kil. chaut.'é â iio degrés. » On peut remarquer encore que le degré de dilution des nitrites dans (i) Les expériences sont faites sur t kiiojjfamiiie de terre. Les nombres inscrits dans les tableaux représentent des inilligrainmes. ( '89) l'humidité du sol est toujours très-grand, que l'acide nitreux y est Iiabi- tuelleineut avec l'eau dans le rapport de i àaSooo environ, et que, dans les terres les mieux pourvues en acide nitreux, ce rapport ne s'élève pas au-dessus de jTnrô. » Il ne faudrait cependant pas conclure, du peu que pèse l'acide nitreux parmi les éléments du sol, à la faiblesse des actions qu'il peut y exercer. Ces actions semblent au contraire importantes durant les premières pé- riodes de la végétation annuelle, comme on le verra dans la suite de ce travail. 1" Terres prises en dehors des cultures. NATURE ET PROVENAMCE DES TERRES. ACIDE nitreux. HUMIDITÉ. ACIDE NlTRIyUE. N» 1. Terre d'un coussou, en cours de dérrichement, temps sec, 12 mars 1870. N° *. Terre d'un bois de pins, prise dans les rochers, temps sec, 12 janvier 1S70. NO 3. Bois de pins, terre prise sur l'une des collines deSt-Chamas, temps sec, 12 janvier 1870. W 4. Safre provenant d'un déblai, i5 septembre 1869. 0,07 0,57 , 0,92 \ ,0,00 1 12000,00 ■ q3ooo,oo ' 3Gooo,oo 16000,00 Total oar distillation 128,00 0, 10 Transformation de l'acide nitreu.\. Préexistant 127,90 Total par distillation 12, 5G 0,81 Transformation de l'acide nitreux. ■■,75 Total par distillation 35,28 i,3i Transformation de l'acide nitreux. 33,97 Total ^9,00 » Les coussous qui ont fourni le premier et le plus important des échan- tillons de ce tableau, sont de vastes plaines eu friches, qui s'étendent sur toute la surface de la craie. Leur sol contient peu d'acide nitreux, mais il renferme une réserve considérable d'acide nitrique. u Dans la pratique agricole du pays, les coussous défrichés sont cultivés en prairies ou en blé, suivant qu'ils sont irrigables ou non. Dans un cas comme dans l'autre, ils produisent, pendant les premières années, sans le secours des engrais, des récoltes dont l'abondance se retrouve à peine en- suite sous l'influence de la fiunure. Cette terre inculte, mais non stérile, ne doit lien aux labours ni à l'irrigation, mais elle profite, depuis des ( 190 ) siècles fies apports de la vaine pâture et des pluies. Sa richesse exception- nelle en acide nitrique d'une part, sa teneur très-faible en acide nitreux de l'autre, marquent en quelque sorte la transition entre les terres privilé- giées du premier tableau et celles des échantillons 2 et 3 du deuxième. Ces dernières, arrosées seulement par les pluies, ne contiennent plus l'acide nitreux et l'acide nitrique qu'à faibles doses. » Enfin, à la suite de ces portions disgraciées du domaine agricole, vient se placer le safre de l'échantillon 4, qui représente assez bien la limite extrême des matières utilisables pour la culture. Il ne contient pas d'acide nitreux, mais on y trouve encore des quantités assez fortes d'acide nitrique. » Le safre est une argile limoneuse durcie et agglutinée, qu'on retrouve en amas isolés dans tous les terrains occupés à diverses époques par le cours de la Durance. Cette matière, qu'on extrait en gros fragments, fournit, en se délitant à l'air, une terre fertile. » En résumé, l'examen des deux tableaux précédents démontre que les ferres proprement dites contiennent toutes de r acide nitreux; que, parmi les échantillons analysés, te safre en est seul dépourvu; qu enfin, par suite de Céva- poration spontanée de l'humidité terrestre et sous iinjluence des agents atmo- spériques, l'acide nitreux répandu dans le sol frnil par se convertir, pour la plus grande partie, en acide nitrique, et, partiellement peut-être, par se décomposer. » Je terminerai cet exposé par quelques observations intéressantes au point de vue de la végétation. » 1° On voit que l'acide nitreux se répartit, dans les différents sols, suivant la nature des eaux qui les humectent. La teneur des terres en acide nitreux s'élève lorsque les eaux qui les arrosent sont elles-mêmes ri- ches en acide nitreux; elle s'abaisse lorsque la pluie est leur seul apport; elle est nulle lorsque, comme le safre, elles sont, depuis longtemps, sous- traites à la pluie et aux irrigations. » 2° Si l'on classe les terres citées dans les tableaux précédents d'après la nature de leurs produits, en commençant par les cultures potagères, et, arrivant graduellement aux essences forestières et résineuses, on constate que ce mode de classement dispose les terres dans l'ordre de leurs richesses relatives en acide nitreux. La terre d'un j.irdin potager contenant 4 )52 d'acide nitreux. Les terres à blé conliennenl en moyenne 2,16 • Les terres cultivées en arbres à fruit, en moyenne. . i ,5i » La terre de bois de pin , en moyenne 0,76 » ( -g' ) » On peut ajouter à cette énumération : Les coussous 0,07 » Le safre 0,00 » PHYSIQUE. — De rinjluence qu'exerce la calcinalion de quelques oxydes métalliques sur la chaleur dégagée pendant leur combinaison. 2* Noie tie M. A. DiTTE (i), présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « En appliquant la méthode décrite dans ma Note du 10 juillet, j'ai trouvé pour la magnésie calcinée à 35o degrés les résultais suivants : I. II. Moyenne. Do 3,1952 3,1912 3,1932 Duo 3,0982 3,0960 3,097 1 al" o,ooo3i34 0,0003075 Q,ooo3io4 )) Pour mesurer dans le calorimètre à mercure la quantité de chaleur qui accompagne la dissolution de la magnésie anhydre, je me suis servi d'une liqueur renfermant par litre aGaS"^, 7 d'acide sulfurique monohydraté, en prenant dans tous les cas, pour avoir des résultats comparahles, o^'', 800 de la substance, et 5o centimètres cubes de la liqueur, » La magnésie préparée à 35o degrés produit, en arrivant dans l'acide étendu, le même bruit qu'un fer rouge au contact de l'eau; sa dissolution s'effectue en sept minutes, et réchauffement correspond à : !■ II. Moyenne. Pour o«', 800 664T8 667 ',6 eee^a Ce qui fait par gramme 834,5 83 1,1 832,8 » par équivalent 16690 16621 i6655 » 2° Magnésie hydratée. — Lorsqu'on humecte avec de l'eau la magnésie calcinée dans la vapeur de mercure de manière à en faire une pâle épaisse facile à réduire en cylindres ou en boules, elle s'y combine lentement, et fait prise au bout d'environ cinq heures. Ces fragments, abandonnés quel- ques jours dans un vase fermé plein d'eau distillée et bouillie, présentent au bout de ce temps une surface sillonnée de fentes nombreuses et profondes dues au gonflement de la matière, pendant qu'une faible désagrégation de la masse rend l'eau laiteuse et donne au fond du vase un léger dépôt. Huit mois de séjour dans l'eau n'apportent pas de changement sensible, la ma- (i) Comptes rendus, séance du 10 juillet 1871. ( '92 ) tiére se brise avec facilité, son intérieur Iioraogène et d'apparence granu- leuse est resté mon et humide, elle s'écrase dans le mortier en adhérant aux parois. Desséchée à loo degrés, on la réduit sans résistance aucune en une poudre blanche, impalpable et onctueuse dont la densité est : Do 2,3260 2,3263 2,3261 » Pour étudier la dissolution de la magnésie hydratée dans le calorimè- tre, j'ai employé dans tous les cas une dissolution renfermant, par litre, iga^'jS d'acide chlorhydrique anhydre, eu plaçant dans l'un des mouffles 40 centimètres cubes de cette liqueur avec 0^^800 de la matière. » Dans ces circonstances o^'',8oo de l'hydrate qui précède se dissolvent en une minute, et réchauffement du calorimètre correspond à 892"', 9, Ce qui fait par gramme 49'"') 2 » par équivalent '4^44 II. — Magnésie calcinée à 44o degrés. 1° La magnésie préparée par la calcination du nitrate à 44^* degrés dans la vapeur de soufre est une poudre fine et blanche, différant peu par son aspect de la magnésie obtenue à 35o degrés, quoique un peu moins volu- mineuse. Sa densité et son coefficient de dilatation sont : I. II. Moyenne. Do 3,2016 3,2012 3, 201 4 Dioo 3,126g 3,1257 3,1263 aj"" 0,0002388 0,0002415 0,0002402 )) Au contact de la liqueur sulfurique, cette magnésie se comporte comme la première; toutefois la dissolution est un peu plus lenle; oS'',8oo dispa- raissent en neuf minutes environ, et la quantité de chaleur est : I. II. Moyenne. cal C.1I cal Pourcs^Boo 738,1 ^35, 3 736,6 Ce qui fait par gramme 9^2,5 9'9>' 920,8 » par équivalent i845i i8383 18417 » 2° Magnésie hydralée. — La magnésie calcinée à 44° degrés, lumiectée comme la preiuière, fait prise au bout d'environ trois heures. Abandonnée sous l'eau, elle durcit peu à peu, et présente au bout de deux mois l'aspect du marbre blanc poli à la surface et translucide sous une faible épaisseur. Dès les preiîiiers jours la masse, en gonflant, se fendille, et ces fentes jieu nombreuses, nont qu'une (rès-faible profondeur. Après trois mois, la ( '93 ) matière est devenue dure quoique facile à briser, l'intérieur est homogène, finement grenu et fragile; essuyée au sortir de l'eau, on la réduit dans le mortier en une poudre légèrement humide qui n'adhère jias aux parois; séchée à loo degrés, elle n'oppose nu pilon qu'une faible résistance et donne une poudre fine qui n'est plus douce au toucher comme celle du premier hydrate, et dont la densité est : Do 2,36i3 2,365o 2,363i » oS'',8oo agités avec f\o centimètres cubes de la liqueur chlorliydrique, mettent trois minutes à se dissoudre et comnumiqueiit au calorimètre 398"', I, Ce qui fail par gramme 497"' 16 » par t'fjuivalent i443i m. — Magnésie critcinêe au rouge sombre. » i° En calcinant au rouge sombre et |)endant une heure environ, du nitrate de magnésie pur, on obtient nue matière dure, qui, réduite en poudre, est blanche, lourde, et n'a plus ni la linesse, ni l'onctuosité des précédentes. Sa densité et sa dilatation sont : I. II. Moyenne. Do 3,2479 3,2484 3,2482 D,oo 3,i()i5 3,igo2 3,1909 a[°' 0,0001735 0,0001793 0,0001764 » Cette magnésie, mise au contact de la solution d'acide sidfurique, ne produit plus le bruit du fer chaud, elle se tlissout avec lenteur et par l'agi- tation ; o^', 800 exigent douze minutes pour disparaîire tout à fail, et la marche du calorimètre indique : I. II. Moyenne. cal ciil c.il 769,8 768,9 769,3 Ce qui fait par (gramme 9^2» 3 961,1 961,7 « par équivalent. 19246 19221 '9234 » 2° Magnésie hydralée. — Quand on hiunecte avec de l'eau, après l'avoir finement pulvérisée, la magnésie dont on vient de parler', elle fait prise au bout d'environ deux heures. Après deux mois de séjour dans l'eau sa surface est granuleuse et très-légèrement fendillée; la matière, sous luie faible épaisseur, est translucide ; elle est devenue extrêmement dure et lotit à fait différente de celles qui précèdent; elle se brise difficilement, et ne peut être pulvérisée qu'avec peine. L'intérieur est blanc, homogène, et pré- C. R., 1871, 1" Semeitre. (T. LXXIII, iN» 5.) 2 5 ( -94 ) sente l'aspect d'un biscuit de porcelaine à grain frès-fin. Les fragments, essuyés au sorlir de l'eau et pulvérisés, donnent une poudre parfaitement sèche, très-dure, sablonneuse, qui raye le marbre, et dont la densité e-^t D„ = 2,604. Ces résultats ont d'ailleurs été signalés déjà par M. Henri Sainte-Claire Deville : n La magnpsie piuc, obtenue en calcinant an rougo sombre du nitrate do cette base, ré- duite en pâte demi-plastique avec l'eau, et laissée plusieurs semaines dans de l'eau distillée bouillie, devient cristalline et translucide, assez dure pour rayer le marbre, dont elle a la den- sité et la ténacité. Des médailles de celte substance, coulées comme le plâtre, font prise sous l'eau, di; manière à présenter l'aspect du marbre (i). » )> o*^"', 800 de celle matière demandent environ trois minutes pour so dis- soudre dans f\o cenlimèlres cidres de la dissolution d'acide cldorhydrique, et le calorimètre accuse en méiue temps : cal rai rai 507,9 5o4,i 5o6,o Ce qui fait par gramme G34,8 63o,o 632,6 u par équivalent 18410 18-251 i834o IV. — Mngitésic calcinée an rougc-bliinc. » 1° En maintenant pendant douze licurcs, à une tempér;iliiie blanche, la magnésie c[ui provient de la calcination du nitrate, on obtient une ma- tière facile à réduire en poudre grossière mais très-difficile à pulvériser finement : celle poussière est dtire, semblable à du sable fin, et raye le marbre avec la plus grande facifité. Sa densité et sa dilatation sont : I. 11. MoyoTine. Dp 3,5705 3,56()2 3,5699 D,„o 3,5i3i - • ai" 0,0001634 1) Au conlMCt de la solution d'acide sulfiirique, cette matière ne dispa- raît qu'à grand'peine; la dissolution 'le o^', 770, agités avec 5o centimètres cubes de la liqueur, n'est complète qu'au bout de cinquante minutes à ime heure, et réchauffement qui l'accoiupagne correspond à 77^"', 6, Ce qui fait par gramme ioo4"',7 « par équivalent 20og4 » 2° Magnésie hjdrolée. — Celte dernière niagnésie enfin , hiimeclée (i) Comptes rendus, séance du 4 décembre i865, t. LXI, p. 976. ( igs ) comme les précédentes, ne fait plus prise avec l'eau; mise en pâte, elle se désagrège entièrement dans ce liquide, et lorsqu'au bout de plusieurs jours on la sèche à loo degrés, on la retrouve anhydre comme auparavant. C'est là encore un des résultats de M. H. Deville : « La magnésie de M. Balard (provenant de la calcination du chlorure de magnésium), calcinée au rouge- blanc pendant douze heures, pulvérisée et mise en pâte avec l'eau, ne fait ]iliis prise à moins ((u'on ne la laisse plusieurs semaines au contact de l'air. Alors même elle durcit lentement, si bien que ses propriétés hydrauliques .semblent à peu près perdues (i). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sjntiuhc de l'acide oxaluricjue; par M. L. Henry. Cl « Dans ma Notice sur le chlorure d'èthyloxy-oxalvle C-0-< _,„._, j'exprimais l'espoir d'arriver, à l'aide de ce produit, à réaliser la synthèse de l'acide oxalurique C'H^Az^O^ ■> Cet acide constitue en etïèt, ainsi que le démontre son dédoublement facile, sous l'action des alcalis, avec absorption d'une molécide d'eau, en iM'ée et en acide oxalique, une mono-ainide oxalique de l'tirée, correspon- dant à l'acide oxamique H-(HUz) H-[(CO-n'Az)HAz] C^œ<»'^^ ^^O (CO-H=Az)HAz ^ HO ^ HO Acide oxamique. Acide oxalurique. » Eu d'autres termes, l'acide oxalurique est de l'urée dans laquelle lui atome d'hydrogène est remplacé par le groupement hydroxy-oxalyle C-()^-HO, fragment de la molécide de l'acide oxalique C'O- <; 110' (CO-H^Az)HAz CO-HUz.^ C^«'«^^' )) Dans cet ordre d'idées, il était à prévoir que la réaction du chlorure d'éthyloxy-oxalyle sur l'urée aurait pour résidtat la production de loxalu- rate d'èthyle : O0^< j;"'" -I- (CO-H^A.) H^Az = ^^^; > HAz + HCl. » L'expérience a pleinement confirmé les prévisions de la théorie. (i) Comptes rendus, séance du 4 décembre i865, t. LXI, p. 977- 25.. ( 196 ) » Le chlorure d'éthyloxy-oxalyle réagit en effet sur l'nrée à la façon des chlorures ries radicaux acides en général. » L'action a déjà lieu à la température ordinaire; elle est énergique et accompagnée d'un dégagement de chaleur considérahle; il ne se dégage pas d'acide chlorhydricjue, celui-ci restant combiné à l'urée; aussi est-il nécessaire d'employer de ce corps une quantité double de celle qui est théoriquement nécessaire. Sans cela, une partie du chlorure d'élhyloxy- oxalyle reste sans usage. Le résultat de l'opération, mélange du produit et du chlorhydrate d'urée, constitue une masse solide, sèche, cristalline, dure et cassante. Après le refroirlissemeut, on la traite, soit par de l'eau, soit par de l'alcool qui enlève l'excès d'urée employée et laisse le produit seul. » Cristallisé dans l'eau par refroidissement, l'oxalurafe d'éthyle '^ > HAz constitue des aiguilles blanches, minces, soyeuses, d'un aspect satiné; il ne renferme pas d'eau de cristallisation; il se sépare de sa solution chaude dans l'alcool fort, sous forme d'une poudre cristalline. » Ce corps est tout à fait dépourvu de saveur; il est très-peu soluble dans l'eau à fioid, beaucoup plus soluble dans l'eau bouillante; l'alcool le dissout beaucoup moins facilement que l'eau; il est presque totalement insoluble dans l'éther. Les liqueurs acides et alcalines, ainsi que l'ammo- niaque, le dissolvent aisément. » Chauffé, il fond vers 160-170 degrés, en se décomposant bientôt avec une vive effervescence; il se volatilise de l'oxaméthane, ou ses produits de décomposition, et il reste un résidu solide, cristalhn, d'acide cyanurique : C-0--C=H'0^ ^C=H'0 » Il se décompose assez facilement avec l'eau, en donnant vraisembla- blement de l'acide oxalurique; les eaux mères au milieu desquelles ce corps se dépose de sa solution bouillante ont une saveur et une réaction fortement acides; soumises à i'évaporalion, elles laissent comme résidu un produit solide, acide, qui a fourni à l'analyse des nombres approchant de ceux de l'acide oxalurique pur. » Chauffé pendant quelque temps, en tube scellé, ilans l'eau chaiule, avec une solution alcoolique d'ammoniaque, il donne de l'oxaluramide. M L'analyse de ce corps, faite par mon |)réparateur, M. Daniel Hennin- ger, a donné les résultats suivants : ( 197 ) » I. oE'",36g de ce produit cristallisé dans rcau ort fouroi i^'',02a de chloroplalinate ain- moniqiie. » II. o*'',377i d'un autre échantillon, cristallisé dans l'alcool, ont donné i5'',o5g4 de chloroplatinate : CO-H'Az Calculé. C 60 >> » » H« 8 » • » Az' 28 i7j5o '7»38 '7>63 O' 64 .. » » ~^ » J'ai tenté vainement d'obtenir ce même corps par la réaction de l'urée sur l'oxaméthane : H=Az CO-IPAz (CO-H^Az) H= Az + Cœ < ^,^,Q = c=0-C^H^O > «^^ "^ «^^^ » J'ai chauffé pendant quelque temps au bain d'huile, à inie tempéra- ture constante de i^o degrés environ, un mélange fait à molécides égales d'oxaniéthame et d'iu'ée; la masse d'abord fluide se solidifie après quelque temps; il se dégage de l'ammoniaque, qui convertit l'oxaiuéthane en oxa- niide; l'urée se transforme elle-même, comme quand on la chauffe setde, en biuret et en acide cyanurique . » Si l'acide parabauiqiie G'H-Az'''0' est réellement le produit nilrilé correspondant à l'acide oxalurique, CH'Az'O* C'B-Az'O' CO-U=Az C-Az Acide oxalurique. Acide parabaoique. il n'y a nul doute que j'obtiendrai cet acide, c'est-à-dire sans éther, par la réaction du chlorure d'éthyloxy-oxalyle siu- la cyanamide : CAz-H=Az + C=0'< = ^^>HAz-^HCl. » Qu'il me soit permis, en finissant, d'a|)peler un instant l'attention de l'Académie sur l'application qui pourra peut-être être faite, à la syn- thèse d'autres dérivés uriques, de la réaction que je viens d'avoir l'hon- neur de lui faire connaître; afin de ne pas m'avancer trop loin dans l'ave- nir et dans l'inconnu, je me restreindrai aux seids dérivés mésoxaliques. ( >9«) » Comme on le s;iit, l'acide alloxaniqiie C*PI*Az^O' et l'alloxane C*H^Az^O^ correspondent, dans le groupe des dérivés mésoxaliqiies de l'acide urique, respectivement à l'acide oxalurique C'H*Az*0* et à l'acifle parabanique C H-Az'-O' du groupe des dérivés oxaliques, et ont sans doute la même constitution. Dérivés oxaliques. Dérivés mésoxaliqiics. Acide oxalique. Acide mésosalique. CO-H'Az CO-H^Az C^^^^^ C303-HO>_^^" Acide oxalurique. Acide alloianique. C-Az C-Az C'O'-HO'^ OO'-HO^ Acide parabanique (i). Alloxane. » Il m'est permis d'espérer, sans dépasser les limites de l'analogie, que Cl le dérivé incsoxalicjiie C'O' <^ riuio' ^' J^ parviens à l'obtenir, se compor- tera comme son correspondant oxalique le chlorure d'éthyloxy-oxalvle Cl Cl C^O- < „,„ip, et son correspondant carbonique CO < p,,,,,,' surl'uréeet la cyanamide, et me permettra de réaliser ainsi la synthèse de l'acide al- loxamique et celle de l'alloxane. » L'acide mésoxalique est malheureusement, comme l'on sait, un pro- duit assez pénible à préparer et assez difficile à obtenir en certaine quan- tité. Quoi qu'il en soit, je me propose de continuer des recherches dans cette direction ; j'aurai l'honneur d'en entretenir plus tard l'Académie, si, comme je l'espère, mes efforts ne restent pas infructueux. » (i) Joignons, à ces dérivés oxaliques et mésoxaliques, IfS dérivés caihoniques corres]ion- dunts, CO-H = Az CAz COJiO^^ CO^HOJ^- Acide allophaniqtie. Acide dicyanique (de PœngsenV Les acides carbonicnie CO < .^i oxalique C'O' -< „ et niéso\ali(Hic C^O' ■< , HO ' HO ' HO constituent avec leurs dérives une série de carburation des plus iiiléressanles, série dont l'existence et la constatalion consliliient un fait de la pins haute iinjjortance, au point de vue de la ciruiiii' plivsiologiqtie. I ( '99 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la production arti/icielle de la dulcite (i). Note de M. G. BoucHARDAT, présentée par M. A. Wurtz. « On connaît les relations qui existent etitre les matières sucrées prove- nant de l'action des acides étendus sur le sucre de canne, et la mannife alcool hexatomique; tous ces différents corps donnant par oxydation des substances identiques et eu particulier de l'acide saccharique. Dans ces dernières années M. Linnemauu a établi ces relations d'une manière défi- nitive, en reproduisant la manuite par l'hydrogénation directe du sucre de canne interverti, ainsi que je l'ai véi'ifié d'ailleurs : C'-H' = 0'=-4-H==.C''H'*0' = . )) Des relations de même nature semblent exister entre le sucre de lait in- terverti, galactose, et un alcool hexatomique donnant, comme ce corps, de l'acide mucique parmi les produits d'oxydation, la duIcitc ou lui isomère de la dulcite. Ces relations ont été signalées pour la première fois ])ar M. Berthelot, en même temps qu'il établissait la fonction des différents su- cres, alcools polyatomiques (2). La vérification de ces faits constitue l'objet de cette Note ; voici cjuelles sont lues expériences. » Du sucre de lait interverti en solution aqueuse a été mis en contact avec de l'amalgame de sodium à 2,5 pour too pendant trois ou quatre jours, en ajoutant l'amalgame par fractions et saturant la liqueur de tenqis en temps par de l'acide sulfurique étendu; l'action terminée, on satiwe exacte- ment, on se débarrasse de la majeure partie du sidfate de soude par cristal- lisation d'abord, puis en ajouutant au liquide le double de son volume d'alcool concentré. On filti-e et on évapore à consistance sirupeuse. (On peut se débarrasser de l'excès de galactose par fermentation pu contact de la le- vure de bière lavée, mais cette opération est peu profitable.) Au bout d'un temps plus ou moins long, il se sépare de petits mamelons cristallins que l'on égoutte sur des doubles de papier à filtrer ; la liqueur abandonnée à elle même laisse déposer une nouvelle quantité de cristaux. Celte substance une fois obtenue se purifie très-aisément jiar de nouvelles cristallisations dans l'eau. » Cette matière parait être identiciue avec la dulcite, matière extraite pour (t) Ce travail a été fait au laboratoire do M. Bertliclot, que je remercie de lous ses exce!- lenls et i^increux conseils. (2) Berthelot, Traité rie clilinic Jondce sur ta .syiitlièsc, t. 11, p. i65, 207 et sniv. ( 200 ) la |)reiiiiere fois de la manne de Madagascar, » Elle se présente sous la forme de petits ci'istanx purs, croquant sous la dent à saveur à peine sucrée, inferraentescibles au contact de la levure de bière; ils fondent à 187 degrés, température corrigée; le point de fusion de la dulcite pure dans les mêmes conditions est de 188°, 5. » Elle est très-peu solubledans l'alcool fort, pcusoluble dans l'eau froide; l'eau à la température de +21 degrés en a dissous 4,1 pour 100 (moyenne de trois déterminations), tandis que la dulcite pure s'est dissoute dans la proportion de 3,6 à 3,7 pour 100 : cette différence de j tient probablement à une légère impureté de la matière. » La solution n'a aucune action appréciable sur la lumière polarisée. Une solution saturée a froid n'a pas donné de déviation avec une colonne de liquide de 200 millimètres. » Cette substance ne brunit pas par l'ébullition avec la potasse et ne ré- duit pas la liqueur cupropotassique; traitée par l'acide nitrique étendu de quatre fois son volume d'eau, elle a donné des cristaux d'acide muciqne. » L'analyse élémentaire a donné la composition centésimale de la dulcite et de la mannite : N" 1. N" 2. Calculé. c 39,10 39,3 39,5 U 7i85 7,9 7,7 » Ce corps parait donc être identique avec la dulcile, principe naturel extrait de la manne de Madagascar et retrouvé depuis dans le suc de plu- sieurs fusains et du Melampynun iienioiosuin. » CHIMIB: organique. — Noie sur la fenncntalion et le ferment alcooliques; par M. DlIBRUXFAUT. « Nous avons signalé, dès longtemps, le déficit que révèle l'expérience quand on cherche à vérifier expérimentalement l'équation admise par La- voisier et ses successeurs, pour justifier le dédoublement du sucre, accompli si évidemment comme phénomène principal dans la fermentation alcoo- lique. Ce déficit, selon nos anciens travaux, n'est pas inférieur à o, 12 ou o, i5 dans le laboratoire, et il a atteint même souvent au moins 0,18 à o,ao dans les ateliers. « Nous avons observé qu'il varie, entre autres conditions, avec la tem- pérature à laquelle on opère la fermentation et qui oscille dans la pratique ( 20I ) entre +20 et +4o degrés, et nous avons mi, en outre, que le maximun) de de'ticit correspond à la température la plus élevée. )> La fermentation peut s'effectuer à une température voisine de zéro, ainsi que le prouve le système de fermentations froides pratiquées pour la bière de Bavière. Nous avons soumis à ce mode d'expérimentation, dans le laboratoire, un moût de sucre prismatique constitué en eau, sucre et fer- ment, comme on le fait habituellement pour produire à la température de -4-25 à +30 degrés, et en quelques jours, 0,47 d'alcool et o,45 d'acide car- bonique pour 100 de sucre. Dans les conditions de la fermentation bava- roise, exécutée de +4 à +8 degrés, il a fallu trente jours pour obtenir la dis- parition complète du sucre, mais une particularité fort remarquable, c'est qu'il a été possible d'obtenir, de 100 parties de sucre, 52 à 53 parties d'al- cool, c'est-à-dire à peu près le maximum théorique, tandis que l'acide carbonique, en conservant son chiffre pratique de 45 à 46 pour 100, subit ainsi seul le déficit normal, « On voit, dans cette expérience, une extension de l'influence delà tem- dérature sur la production de l'alcool, fait qui aurait une haute portée, si l'on pouvait en faire une application utile a l'industrie de la distillation et sans doute aussi à l'oenologie en général, ainsi que nous nous proposons de le faire; mais cette expérience a une valeur non moins réelle au jioint de vue des théories scientifiques. » En effet, d.ms les conditions ordinaires de température, le rapport de l'alcool à l'acide carbonique différant peu de la formule de Lavoisier, rec- tifiée par Gay-Lussac et M. Dumas, le déficit expérimental observé s'ap- plique indifféremment au sucre ou aux produits principaux de son dédou- blement (l'alcool et l'acide carbonique], de sorte que les expérimentateurs, qui ont observé ou accepté ces faits, sont d'accord pour les expliquer à l'aide des fonctions vitales du ferment, qui s'exerceraient sur le sucre et non sur les produits de la fermentation. Rien cependant ne justifie, dans ce mode d'interprétation, la corrélation adsnise entre la vie du ferment et le dédoublement du sucre; elle justifie encore moins la définition de La fer- mentation alcoolique donnée par Tiu'pin : Végétation comme cause et fer- mentation comme effet. » Notre observation sur les résultats de la fermentation faite à basse température, en prouvant que l'on peut expérimentalement ié;diser presque le maximum théorique assigné par les formules à l'alcool, en imputant le déficit effectif au seul acide carbonique spécifié par ces formules, cette ob- servation, disons-nous, rapprochée des théories reçues sur la nature du fer- C. R. 1S71, 2'' Semeslre. (T. LXXMI. A» 5.) 26 ( 202 ) meut, fournit, ce nous semble, une démonstration complète de la vérité de celte théorie. Elle prouve que les fonctions de nntiilion et de reproduction du ferment s'exercent, non pas sur le sucre en nature, comme on l'avait admis jusqu'à ce jotu", mais bien sur l'un des produits du dédoublement, c'est-à-dire sur l'acide carbonique, source normale du carbone des végétaux supérieurs (i). » Ainsi s'explique la raison d'être du dédoublement du sucre dans la fermentation alcoolique; ainsi s'explique et se comprend la corrélation, qui n'était admise qu'hypothétiquement et sans aucune preuve décisive, entre les fonctions vitales du ferment et la fermentation. » Devons-iious faire remarquer encore qu'en présence de ces faits nou- veaux, l'équation chimique de Lavoisier et la délinition de la fermentation de Turpin deviennent des vérités consacrées par l'expérience? Elles pren- nent ainsi, dans la science, un rang qu'elles ne possédaient pas. » Le ferment alcoolique, tel que le livre au commerce depuis un temps immémorial la cuve du brasseur, possède des propriétés caractéristiques qu'il est important de bien définir et de limiter, pour éviter la confusion qui existe dans beaucoup de travaux scientifiques. » Ces propriétés consistent : i" dans la faculté de déterminer presque instantanément la fermentation du sucre prismatique, quand on le place dans des conditions favorables à cette réaction; 2" dans la propriété de faire subir cette transformation à une quantité limitée de siu^re, en même temps qu'il subit lui-même une modification profonde dans sa consti- tution. » On sait, en effet, que la levure de bière bien constituée, prise à l'état (i) Cette interprétation îles faits, que nous signalons, s'accorde d'ailleurs parfaitement avec les théories reçues non conlioversables, et ces faits jiislifiint et légitiment tontes les observations pratiques. Ainsi, tous les produits complexes siijnalés soit dans les vinasses, soit dans les alcools bruts des distilleries seraient les résultats de la température utilisée, qui serait favorable au.\ fermentations p-.irasites ou à l'altération secondaire de l'alcool nor- mal des autres produits. Tels sont les alcools amyliqiie, ])ropylique ou butyliciue, et leurs aldéhydes, étuiliés par MM. Cahours et Is. Pierre. En effet, si l'acide carbonique fournit son carbone au ferment comme il le fait pour les véi;étaux supérieurs, sous l'influence de la lumière, c'est-à-dire avec excrétion d oxygène, cette excrétion justifierait la production des aldéhydes, et surtout de l'acide acétique, que l'on a particulièrement signalé comme un produit normal et constant de la fermentation alcoolique, sans pouvoir expliquer sa formation. Le rendement en alcool |)lus grand, ]»roduit à basse température, serait dû à la prédomi- nance exclusive de la fermentation alcoolique à celte température. ( ao3 ) sec, accuse à l'analyse o,io d'azote, plus des sels minéraux en proportions variables. On sait encore que 2 parties de cette levîire suffisent |)our opérer complètement le dédoublement de 100 parties de sucre, et que, dans ce travail, la levure augmente de poids, en même temps que sa constitution azotée est réduite de moitié. )i II est fort difficile de déterminer avec précision l'accroissement de poids que subit la levûie en produisant le dédoublement du sucre, et les expérimentateurs ont fourni surabondamment les preuves de cette vérité, par les résultats disparates qu'ils ont publiés sur cette question. Cependant l'accroissement de poids est un fait avéré, même dans la ferinentalion du sucre pur, ce qui prouve que le ferment pullule dans ces coiulilions comme dans la cuve du brasseur; et si l'on considère que le ferment réputé mort ou usé par la fermentaiioii, ne contient que o,o5 d'azote, et qu'il ne se forme aucun autre produit azoté stable pendant la fermentation, on pourra dans ce cas suppléer par le calcul à l'insuffisance de l'expérience. En effet, la levure active et féconde à 0,10 d'azote ne produisant, en présence du sucre pur, que la levure inactive ou stérile à o,o5, le rapport des poids de l'ascendant an descendant doit être, d'après les faits connus, inverse des constitutions azotées, c'est-à-dire qu'une partie de ferment à 0,10 d'a- zote doit produire théoriquement 2 parties de ferment à o,o5. Quoi qu'il en soit de ces calculs, l'expérience a démontré invariablement qu'une par- tie de levure bien constituée suffit au dédoublement de 5o parties de sucre prismatique en dissolution dans l'eau distillée pure, et que, pendant ce travail, la leviîre subit la transformation que nous venons de spécifier. » Si l'on fait uri pareil calcul pour les produits bien connus de la cuve du brasseur et conformément aux faits bien acquis, o!i trouve que, dans ces conditions, la production d'une partie de levure sèche bien constituée correspond à un dédoublement moléculaire de 5o parties de glucose. Et il est à remarquer que ce rapport est régulier et constant pour les fermen- tations de bière forte de Malt pur, qui seules donnent des levures bien constituées. » Ce rapprochement, piis dans des faits industriels incontestables, nous a paru fort remarquable et fort instructif, en ce sens qu'il établit une re- lation nouvelle, invariable et nécessaire entre la vie ou la production du fern'.ent et le dédoublement du sucre par fermentation. » Si l'on atlmet avec nous que, dans les deux conditions que nous venons de spécifier, il se produit des quantités égales de deux ferments inégale- ment constitués en azote, mais avec mise en œuvre d'un même poids de 26.. ( 204 ) cet azote, on trouverait une autre relation numérique coustante entre le ferment et le sucre dont il détermine la fermentation. » En présence de ces rapprochements précis, on peut se demander si la fermentation n'est pas uniquement l'effet des fonctions de reproduction du ferment. Dans les deux conditions spécifiées, en effet, il y a reproduction d'une même quantité de ferment pour une même quantité de sucre décom- posée; mais elle s'applique à deux produits diflérents, qui sont : l'un, le ferment bien constitué de la cuve du brasseur, à o,io d'azote, tandis que l'autre s'applique à ce même ferment en quelque sorte dédoublé. » Si l'on considère le ferment normal, type régulier produit par la cuve du brasseur, comme une espèce organisée, elle est évidemment douée du caractère spécifique, connu en zoologie et en botanique sous le nom de génération continue. » Si l'on considère la levi'ire altérée par la fermentation du sucre pur comme une transformation ou une altération de la race primitive , elle aurait perdu, dans un milieu nouveau, le caractère de la génération con- tinue pour devenir une espèce nouvelle, dont la science découvrira peut- être un jour bi nature et les fonctions. Provisoirement, on peut, ta juste titre, la considérer comme levure morte, puisqu'elle est devenue impuis- sante à reproduire la fermentation alcoolique. » Si nous ne nous faisons pas illusion , les faits et les observations con- signés dans cette Note pourront jeter de nouvelles lumières sur tous les phénomènes qui se l'attachent aux faits complexes des fermentations de toute espèce, et ils pourront en même temps servir à éclairer ou à con- cilier les théories contradictoires de la panspermie et de l'hétérogénie. C'est ce que nous nous proposons de démontrer dans d'autres Communi- cations. » M. Chevreul présente, au sujet de cette Communication, les observa- tions suivantes : « T.a fermentation envisagée comme on vient de le faire me rappelle d'anciennes réflexions que j'ai consignées, en i83o, dans une leçon de cliimie (ipjiliquée à la teinture; elles portent principalement sur la nature variable du milieu liquide où s'accomplit la fermentation du sucre pur dis- sous dans l'eau distillée en jirésence de la levure. Effectivement, comment con- cevoir clairement, pour qui a réfléchi à ce qu'es? un dissolvant, que ley;re- mier dixième de sucre qui se décompose en gaz carbonique + alcool dans l'eau -+- -~j de swre sera dans une condition telle, que le dernier dixième de ( 205 ) sucre qui est dans l'enu ■+- alcool provenant de~^ de sucre, se réduira, comme le premier, en gaz carbonique + alcool? Voilà ce que je ne pouvais concevoir dés i83o, comme ma leçon citée l'atteste, après avoir envisagé les dissol- vants au point de vue où ils l'avaient été dans mes recherches d'analyse imniédiiite et dans l'article Allraclion moléculaire du Dictionnaire des Sciences naturelles. Je n'ai donc pu admettre enfuit la prétention de plusieurs savants lie doser exactement le sucre en recueillant le gaz carbonique ou ïalcool d'une fermentation. )) Dans celte disposition d'esprit, je ne pouvais apprendre avec trop de plaisir un fait qui me parut étonnant; c'est que M. Pasteur, dont le nom était lié déjà à une des découvertes les plus originales de l'époque actuelle, venait de porter une vive lumière pour moi, et que j'étais loin d'attendre de la part d'un homme qui ne s'était point occupé d'une manière sj^éciale de l'analyse organique immédiate : car il disait aux savants qui prétendaient doser exactement le sucre dans les végétaux, en recueillant le gaz carbonique ou l'alcool de sa fermentation : « Tenez, loo parties de cette matière donnent, » à votre insu., de 5,5 à 6,5 d'acide succinique et de glycérine. » » Si l'on ajoute à cela la matière propre à nourrir le ferment, corps qui n'est pins, comme le croyait Thenard, un combustible troublant l'équilibre des éléments du sucre, en lui prenant un peu de son oxygène, on trouvera que l'équation sucre candi -+- HH = alcool ■+- acide carbonique., est quelque peu compromise, puisque ce même sucre, outre l'acide succinique et la glycérine qu'il a produits, doit nourrir ce ferment qui est un corps vivant, opinion généralement admise depuis le travail de Cagnard-Latour. » Ce trouble une fois porté dans V équation me suscita la question sui- vante? N'at-on pas lieu de penser que, dans une première période de la fermentation alcoolique du sucre pur en présence de l'eau et de la levure, les produits sont différents, sinon eu égard à leur nature, du moins quant à leurs proportions respectives, de ce qu'ils sont dans la dernière période? » Cette cjuestion n'est point encore résolue, et je pense qu'elle serait plus importante que l'exposé de formules qui ne représentent que de vagues su|)positions. La question que je propose renferme implicitement l'origine de l'acide acétique qui peut se produire, en supposant qu'il ne se produise pas toujotu's dans la fermentation alcoolique. » En définitive, l'opinio!) que j'énonçais en i83o, sur la fermentation alcoolique, la PLUS SIMPLE, relativement à l'influence du milieu liquide va- riable où elle s'accomplit, je l'ai encore, et j'admets en principe, saut des exceptions précises, qu'un dissolvant A, en présence d'un corps C qu'il dis- ( 206 ) soûl, n'est plus le même lorsqu'il tient en solution certaine quantité d'un cor(DS ^/, d'un corps e, d'un corps/, etc., etc. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Nouvelle Note sur la djnamilc; par Sî. P. Gcyot. « J'ai eu l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie une pre- mière Noie sur la dynamite, dans laquelle je faisais remarquer que le pa- pier qui enveloppe la matière explosible absorbe lentement la nitroglycérine maintenue par le sable, et que bientôt il ne reste plus dans les cartouches que de la matière inerte. Je terminais ma Note en souhaitant que celte en- velo[)pe fût remplacée par un parchemin non poreux et ne pouvant pas ab- sorber la nitroglycérine. Cette Communication me valut, de la part de la fabrique de dynamite de Paulille, quelques observations que je tiens à faire connaître aux personnes qui écriront un jour l'histoire de cette nouvelle matière explosible, dont le premier usage sérieux fait en France fut pour la défense du pays. M. A. Hoffer, écrivant au nom de M. le directeur de la fabrique, dit d'abord quelques mots de la fabrication, puis continue en ces termes : « La fabrication dfi la dynamite en France est nouvelle; elle a été entreprise pour satisfaire surtout aux nécessités du moment, et dans des conditions bien peu favorables à l'essor et au développement d'une industrie aussi délicate. Depuis deux mois seulement, la confection, l'emballage et la livraison des produits ont pu être arrêtés et réglés ci'une façon bien précise. Les cartouches sur lesquelles a porté l'examen de M. Guyot, officier du génie, avaient été préjjarécs pour la guerre, ])récipitamment, avec les éléments qu'on avait sous la main. Leur enveloppe était du papier d'emballage ordinaire goudronné. Elles avaient éle faites sans machine. L'ouvrière, les mains saturées de dvnamite, pliait le papier, le serrait pour le remplir, jetait ensuite sa rartouche sur d'autres également souillées, de sorte que renvelo|ipe, très- poreuse par elle-même, était en contact intérieurement et extérieurement avec la matière et devait, à la longue, s'imbiber plus ou moins de nitroglycérine. C'était là un inconvénient, mais non un danger; el il a fallu que ce papier transformé en dynamite ait été chauffé progressivement à 180 degrés pour pouvoir faire explosion. Enflamme brus- quement à une de ses extrémités, il eût brûlé tranquillement. Le bourroir en bois ne pour- rait le faire détoner : les expériences des célèbres professeurs étrangers Bolley, Kundt et Peslalozzi confirment ce que j'avance. A l'appui du peu de danger de cette apparence grasse du papier, citons l'emploi constant, journalier et sans accident des cartouches en question par les différents corps du génie, aussi bien dans la campagne contre la Prusse (jue dans la réjiression île l'insurrection de la Commune. Du reste, ce papiei n'avait été employé que par suite de l'impossibilité de s'en procurer d'antre; aussi, depuis deux mois, il a été rrm- placé ])ar un ])arcliemin n'ayant aucun pouvoir absorbant, et restant sec après ])liisicurs années de contact avec la dynamite : c'est avec cet emballage qu'elle est livrée à l'in- dustrie.... » ( 207 ) » Comme on le voit, les craintes que j'ai formulées dans ma précédente Noie n'existent plus, et, pour être impartial, je dois confirmer ce que M. Hoffer dit de l'emploi journalier et sans accident des carlouches pen- dant la campagne contre la Prusse. Il n'en est arrivé aucun au 25*= corps d'armée, auquel j'appartenais alors, et cependant les caisses ont subi plu- siein-s voyages dans des voitures dont les cahots étaient assez sensibles. On remarquera sans doute que, dans le cas que j'ai examiné, les cartouches avaient été enveloppées et serrées dans du papier ordinaire, très-poreux par lui-même, quoique non buvard, puis placées dans une boîte dont le carton était aussi poreux. Il était donc évident que toutes ces matières, y compris l'enveloppe de la cartouche, devaient naturellement absorber la nitroglycérine de la dynamite. » Je suis heureux d'apprendre à l'Académie que l'emploi du pajjier, même de celui qui est goudronné, n'existe plus, et que l'enveloppe des cartouches est actuellement en parchemin reslant le même après plusieurs années de contact avec la dynamite. » CHIMIE PHARMACEUTIQUE. — De l' nconUine. cristallisée [étude chimique). Mémoire de M. H. Duquesnel, présenté par M. Cl. Bernard. (Renvoi à la Commission du prix Barbier.) « Le principe actif de l'aconit Napel est un alcaloïde cristallisabie, au- quel je donne le nom iVaconitine cristallisée, pour le distinguer des substances connues jusqu'à présent sous le nom (Vaconitiiic, substances d'origine diffé- rente, dont l'énergie et par conséquent la valeur thérapeutique varient avec la provenance. » Pour préparer l'aconitine cristallisée, on épuise par l'alcool très-con- centré de la racine d'aconit convenablement choisie et pulvérisée, en l'addi- tionnant de -~û il'«icide lartrique. » On distille, à l'abri du contact de l'air et à une température ne dépas- sant pas 60 degrés, les liqueurs alcooliques, de façon à en extraire tout l'al- cool; on reprend l'extrait par l'eau pour précipiter toutes les matières grasses et résineuses que l'alcool a entraînées. » La solution aqueuse, qui renferme toute l'aconitine à l'état de tar- trate acide, est d'abord agitée avec de l'éther qui enlève des matières colo- rantes; une addition, jusqu'à cessation d'effervescence, de bicarbonate alcalin, met l'alcaloïde en liberté. Un nouveau traitement par l'éther de cette solution alcaline enlève l'alcaloïde, qui cristallise par la concentration ( 208 ) des liqueurs élliérées, auxquelles on a ajouté de l'éther de pétrole (essence légère de pétrole). » L'aconiliue cristallisée se présente sous la forme de tables incolores, rhombiques ou hexagonales, par suite de modifications qui se produisent principalement sur les angles aigus. » C'est un alcaloïde azoté qui a pour formule correspondant à la composition centésimale suivante : Carbone 60,21 Hydrogène 7 '44 Azote 2,61 Oxygène 29,74 100,00 » De o à 100 degrés, avec ou sans la présence de l'eau, la chaleur n'a pas d'action immédiate sur l'aconitine, ni sur les sels qu'elle forme avec les acides minéraux. » Soumise à une température de 100 degrés, au contact de l'air et au sein de sa propre liqueur extractive, elle disparaît en partie et quelquefois to- talement en très-peu de temps. » La constitution chimique de l'ac^onitine paraît devoir se rapprocher de celle des glucosides, produit naturel se rencontrant fréquemment dans le règne végétal, et qui ont la propriété de se dédoubler sous l'influence de certains agents, le plus souvent de ferments propres, en glucose ou un iso- mère d'une part, et d'autre part en une matière variable suivant les cas. Ainsi, on pourrait expliquer les altérations spontanées de certaines prépa- rations pharmaceutiques d'aconit qui, sous des influences indéterminées, perdent tout ou partie de leurs propriétés. » L'aconitine cristallisée est à peu près insoluble dans l'eau, même à 100 degrés. Lorsqu'on ajoute une goutte d'acide à l'eau qui la lient en suspension, elle se dissout presque imméiliatement à la température ordinaire. » Elle n'est pas volatile, même au delà de 100 degrés; à partir de i3o de- grés, elle se décompose et paraît se volatiliser en partie. » Précipitée d'une solution saline par un alcali, elle est amorphe, i)ulvé- rulente, blanche et très-légère. Sous cet état elle renferme de l'eau d'hy- dratation qu'elle perd à 100 degrés sans changer d'aspect. » L'aconitine est soluble dans l'alcool, l'éther, la benzine, et siutont le ( 209 ) chloroforme; insoluble dans la glycérine des huiles de pétrole, lourdes et légères. » Elle dévie à gauche le plan de polarisation. » Sa rénction est faiblement alcaline. Elle se combine aux acides et forme avec la plupart des sels qui cristallisent facilement. L'azotate est re- marquable par sa facile préparation et le volume de ses cristaux. En pré- sence d'un excès d'acide carbonique elle se dissout facilement dans l'eau, mais reprend peu à peu sa forme cristalline lorsque l'acide carbonique s'échappe spontanément de la liqueur. » L'acide phosphorique, le tannin, l'iodure de potassium ioduré et l'iodure double de mercure et de potassium sont les réactifs les plus sen- sibles de l'aconitine; mais, pour la caractériser absolument et se pronon- cer avec certitude sur sa nature, il faut avoir recours à l'expérimentation physiologique. » La plus petite quantité de cet alcaloïde ou d'un de ses sels, ou bien encore d'une préparation pharmaceutique active de l'aconit, c'est-à-dire contenant de l'aconitine, détermine sur la langue, au bout de quelques minutes, une sensation de fourmillement caractéristique et de picotement analogue à celui que produit la racine de pyrèthre. » L'aconitine cristallisée est un des poisons les plus actifs du règne vé- gétal. Pour la rechercher dans un cas d'empoisonnement, il faut employer la dialyse d'abord, puis le procédé de Stas, en s'entourant, pour l'extraire des matières soumises à l'analyse, de toutes les précautions qu'exige une substance quelquefois si altérable, et qui peut, à si faible dose, occasionner la mort. » PHYSIOLOGIE. — Sur l'action physiologique de l'aconitine cristallisée. Noie de MM. Gréiiant et Duquesxel, présentée par M. Cl. Bernard. « Pour étudier l'action physiologique de l'iiconitiue cristallisée, nous avons d'abord préparé une solution dans l'eau renfermant i milligramme par centimètre cube de liquide, solution au millième; puis nous avons fait chez la grenouille la série des expériences suivantes. » i'^'' expérience. — On injecte sous la peau du dos d'une grenouille, à l'aide d'une seringue de Pravaz, — de milligramme il'.iconitine; l'iuiiuiai est agité au début, la tète se fléchit sur le thorax; trente miiuites après l'injection de celte faible dose de poison, le nerf sciatique découvert a com- C. R., 1S71, J^ Semescre. (T. LXXllI, N» 5.) 27 ( 3IO ) pléteraent perdu sa motricité, tandis que les muscles de la cuisse se con- tractent aussitôt qu'on les excite par les courants induits. L'ouverture du thorax montre que le cœur continue à battre régulièrement. » 2* exfjéiience. — Sur une grenouille, on drtache les muscles gnstro- cnémiens, avec les nerfs sciatiques laissés adhérents aux muscles. Dans un premier verre de montre, le muscle est plongé dans une solution d'aconitine renfermant seulement ^ de milligramme par centimètre cube, le nerf est suspendu au dehors. Dans un deuxième verre de montre, on immerge le nerf sciatique dans la même solution, en laissant le muscle au dehors, f.es deux préparations sont recouvertes avee une cloche humide. Au bout d'un certain temps, le nerf de la première préparation a complètement perdu son excitabilité, tandis que le nerf de la seconde préparation fait contracter le muscle aussitôt qu'on l'excite. Ainsi l'aconitine détruit la faculté mo- trice du nerf, en agissant sur ses terminaisons périphériques. » 3^ expérience. — Avant d'empoisonner l'animal, on arrête la circula- tion dans l'un des membres postérieurs; tous les nerfs moteurs qui re- çoivent du sang empoisonné perdent leur propriété physiologique, tandis que les nerfs du membre préservé restent parfaitement excitables. On con- state que l'animal conserve la sensibilité, tant que les nerfs moteurs per- mettent la production des mouvements réflexes. » Ces expériences, faites selon la méthode instituée par M. Claude Ber- nard dans l'étude du curare, sembleraient établir qu'à petites doses les propriétés physiologiques de l'aconitine sont analogues à celles de la cura- rine. C'est ainsi que l'aconitine détruit d'abord le pouvoir moteur des nerfs. » Enfin, nous avons fait luie autre expérience, qui nous a d'abord em- barrassés. Nous avons injecté à une grenouille une dose de i milligramme d'aconitine, c'est-à-dire une dose vingt fois plus forte que celle qui servit à notre première expérience : notre étonnement fut grand en voyant que l'animal conservait très-longtemps l'excitabilité de ses nerfs moteurs, et qu'il exécutait toujours des mouvements spontanés ou convulsifs. Mais eu examinant le thorax, puis en l'ouvrant, nous avons reconnu que le ventri- cule du cœur était complètement arrêté, et les oreillettes seules se contrac- taient faiblement. L'idée nous vint alors que le poison administré ainsi à forte dose pouvait peut-être arrêter primitivement le cœur, ce qui aurait pour résultat d'arrêter aussi l'absorption. )) L'expérience a complètement justifié cette hypothèse. Une grenouille fut disposée sous le microscope, pour l'examen de la ciicidation dans la ( 211 ) membrane interdigitale ; on fit sous la peau l'injection de i milligramme d'aconitine; une minute et demie après, la circulation se montra déjà consi- dérablement ralentie dans les artères; après trois minutes, elle s'arrêta tout à fait. On ouvrit le thorax, le ventricule du cœur était immobile. Les nerfs du plexus brachial furent trouvés excitables, mais un peu moins que les nerfs lombaires, qui avaient conservé à peu près leur motricité normale. Le cœur étant arrêté, l'empoisonnement ne peut plus avoir lieu que par imbibilion, comme dans la deuxième expérience. » Chez les Mammifères, les phénomènes toxiques produits par l'aconi- tine se montrent très-rapidement et sont beaucoup moins faciles à ana- lyser; néanmoins, nous avons injecté chez un lapin i milligramme d'aco- nitine, puis nous^ avons entretenu la respiration artificielle, et au bout d'une demi-heure le nerf sciatique ne déterminait plus de contractions dans les muscles, qui cependant avaient conservé leur contraclilité. » Les expériences physiologiques que nous venons d'exposer ont été faites dans le laboratoire de Physiologie du Muséum d'histoire naturelle placé sous la direction de M. Claude Bernard. » HYGIÈNli; PUBLIQUE. — Faits déinonsliiilifs de l'efficacilé de l'acide phéniqiie, en réponse à une assertion contraire insérée aux Comptes rendus du 'j juin 1871. Note de M. G. Guijjauo, de Caux. « Dans la séance du 16 janvier dernier (1871), j'ai eu l'honneur de lire inie Note intitulée : De la préservation des maladies transmissibles. » Dans cette Note, j'ai préconisé l'efficacité de l'isolement volontaire, dont j'ai indiqué les conditions {voir le Compte rendu de cette séance) : « Nous insistons vivement sur ces conseils, ajontais-je, en présences de » l'épidémie régnante (la variole) et des invasions morbifiques dont nous » pouvons être atteints -d la suite des malheurs publics qui nous accablent....» » D'après une Note lue plus tard par M. Decaisne (séance du 27 février suivant), six types de maladie fournissaient alors le contingent le pins con- sidérable à la mortalité de la capitale, et au nombre de ces types se trou- vaient la diarahée et la dyssenterie . » Aujourd'hui, il ne faudrait pas s'étonner si, ces deux types persistant, les effets venaient à en être aggravés par des causes nouvelles, au nombre desquelles il faudrait admettre . i'' la viciation subite de l'atmosphère pari- sienne par le séjour plus on moins prolongé d'une grande quantité d'êtres 27.. ( 212 ) vivants, établis dans des baraquements et même en plein air dans tous les quartiers libres de la capilalt-, et en imbibant le sol d'excrétions de toutes sortes; 2° les variations brusques et souvent extrêmes que nous avons dû su- bir dans les températures en moins et que nous sommes menacés d'éprouver maintenant eu plus; 3'' enfin l'abus des fruits de la saison, arrivant trop sou- vent à Paris dans un état plus ou moins incomplet de maturité. » Ces tiois causes, dont on ne peut nier l'existence, suffiraient en effet à expliquer, s'il y avait lieu, la recrudescence des maladies dont nous venons de parler, et qu'il ne faudrait pas confondre avec les prodromes du véritable cboléra asiatique. » En les signalant, nous indiquons par cela même les moyens certains d'y porter remède : » 1° Faire disparaître les concentrations d'êtres vivants; » 2° Se vêtir de manière à éviter les variations brusques de température; » 3° S'abstenir de l'usage des fruits mal mûris; » 4° Et, comme complément de préservation, l'isolement volontaire dont nous avons donné la formule. » Quant au cboléra en particulier, une observation importante reste à faire. La science commence là où les dociunents ont de la certitude. Quelle place peut-on assigner dans l'édifice scientifique à de simples affirmations- sans preuve? Tel est le cas de l'assertion suivante {Comptes rendus, t. LXXII, p. 680). Selon son auteur, les cas de choléra qui se développent dans un milieu phéniqué seraient généralement plus graves et plus fréquemment mortels; d'où il conclut que l'acide phéniqué, loin d'être un préservatif, est au contraire une cause adjuvante. » Voici des faits contraires que les Comptes rendus doivent opposer. Il y en a des milliers; nous extrayons les suivants d'iine Note de M. Calvert, présentée par M. Chevreul à l'Académie (séance du i^'aoùt 1870): » Le D' David Davis, de Bristol, a, le premier, systématisé l'emploi de l'a- cide phéniqué. En 1867, à Bristol, le chiffre de la mortalité était de 36 à l\o personnes sur 1000 : après l'emploi de l'acide phéniqué il n'a plus été que de 18 à 20, la moitié. Un succès semblable a été obtenu parle même moyen à Glascow, à Liverpool, à Manchester. En 1868, à Terling (comté de Sussex), avant l'applicalion de l'acide phéniqué, sur 900 habitants, 3oo avaient été attaqués du typhus; pendant trois semaines que dura l'ap- plication de l'acide phéniqué, deux personnes seulement furent attaquées sans suite fatale, après quoi il n'y en eut plus d'autres. (2i3) » C'est d'après ces résultats que le Gouverneur a prescrit l'usage de l'a- cide phénique soit à bord des navires de commerce, soit dans l'année, dans les prisons d'État ou les hôpitaux. » A cette Communication, M. Dumas ajoute la déclaration suivante : « L'usage de l'acide phénique comme désinfectant a été pratiqué à Paris » dès i865. 11 est devenu réglementaire pour le service des pompes funè- » bres en 1866. L'Assistance publique en fait également usage » M 11 nous sera permis d'affirmer que les premières expériences pour la désinfection en grand des matières cholériques ont été faites à Marseille, et que ces expériences, communiquées à l'Académie, ont provoqué la première Note émanée du Conseil de saUibrité de la ville de Paris et distribuée à toutes les mairies. « "Vos idées concernant l'efficacité de l'acide phénique, me dit le jour » même un Membre de ce Conseil, viennent d'être adoptées. Nous avons M rédigé une Note à ce sujet pour les mairies... » PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur Vinfluence que les changements dans la pression barojnëtriqae exercent sur les phénomènes de la vie. Note de M. P. iÎEKT, présentée par M. Cl. Bernard. « J'ai pu, grâce au concours généreux de M. le D' Jourdanet, installer dans le laboratoire de Physiologie de la Sorbonne de vastes appareils que desservent des machines à vapeur, et qui me permettent d'étudier expéri- mentalement, sous tous ses aspects, la question si importante, au point de vue pliysiologique et médical, de l'influence des changements dans la pres- sion barométrique. J'aurai l'honneur d'exposer successivement à l'Acadé- mie, dans une série de Notes, les résidtats de mes recherches. » Je lui rendrai compte aujourd'hui des faits relatifs à la mort des ani- maux soumis à des pressions inférieures à celle de la pression atmosphé- rique moyenne, et particulièrement à la composition de l'air confiné et raréfié dans lequel ils succombent. » Lorsqu'on diminue brusquement la pression à laquelle est soumis un vertébré il sang chaud, jusqu'à l'abaisser à i5 ou 18 centimètres de mer- cure, on voit l'animal bondir, être pris de convulsions et succomber rapi- dement, avec une écume sanguinolente dans les bronches. La mort arrive également vite, que la cloche où est renfermé l'animal soit close ou qu'elle soit traversée par un courant d'air continu : dans le premier cas, l'air am- ( 2l4 ) biant est à peine altéré; dans tous les deux, le sang est noir dans les cavités gauches du cœur. » Mais si l'on abaisse graduellement la pression, on peut, avec des pré- cautions suffisantes et en renouvelant activement l'air dés le début de l'ex- périence, arriver à faire vivre des animaux, pendant un temps notable, à de très-faibles pressions. Ils finissent alors, si l'on ferme la cloche, par mourir d'asphyxie. Or la composition de l'air dans lequel ils périssent varie considérablement avec la pression. » Les graphiques que je présente ici à titre d'exemple donnent de cette assertion une preuve manifeste. Le tracé M est relatif à des moineaux francs, C à des cochons d'Inde, G à des grenouilles. Les pressions sont mesurées sur l'axe des abscisses; sur celui des ordonnées sont portées les proportioiîs centésimales d'oxygène qui restaient dans l'air des cloches après la mort des animaux. Les tracés relatifs à la quantité d'acide carbonique ont une apparence à peu près symétrique. » Pour chaque espèce, la capacité des cloches était en raison inverse de la pression, de manière que les animaux avaient sensiblement la même quantité d'air à leur disposition. J'amenais graduellement et lentement les animaux à la pression que je voulais obtenir, m'arrètant lorsqu'ils parais- saient souffrir, et renouvelant constamment et énergiquement l'air autour d'eux; alors seulement je fermais les robinets. (2.5) » Il n'a pas été possible de faire vivre les oiseaux à une pression infé- rieure à 18 centimètres; les mammifères, au contraire, ont pu être amenés jusqu'à 12 centimètres; dans cette condition, leur température s'abaissait de plusieurs degrés. I.es animaux à sang froid, certains mammifères nou- veau-nés vont beaucoup plus loin. Une cresselle, oiseau d'assez haut vol, supporta encore moins la diminution de pression qu'un moineau; un hé- risson se montra aussi susceptible que les autres mammifères, et ne put être mis en état d'hibernation. » Relativement à l'épuisement de l'air pour une même pression, les ani- maux qui laissaient le plus d'oxygène et qui formaient le moins de CO^ ont été les cresseiles, les chouettes [Stri.x psilodactyla) et les chats adultes, puis les moineaux, puis les grenouilles et les chats nouveau-nés, enfin les co- chons d'Inde pour les pressions supérieures à 26 centimètres; au-dessous, les grenouilles et les petits chats épuisaient davantage l'air. » Un simple coup d'oeil jeté sur les graphiques montre que la quantité d'oxygène qui reste dans l'air après la mort est d'autant plus grande que la pression est plus faible : la quantité du CO^ formé varie en sens inverse. » Si l'on examine de plus près, on constate que les modifications ne commencent guère à se produire que vers 55 centimètres de pression, ce qui correspond environ à 2000 mètres d'altitude. Elles suivent alors une marche assez régulièrement progressive jusqu'au niveau des pressions de 3o centimètres et au-dessous, où les phénomènes s'accentuent davan- tage. » Voici quelques chiffres qui doinient la mesure de ces différences dans la composition de l'air après la mort : » Moineaux francs. — Pression de 76%4 ■ C0% i5%'| ; O, 3,6. — 55'' : CO-' 14,7; O, 3.6. - 47-^: C0% i4,c.; 0, 5,2. - 37'- : CO-', 11,5; O, 7,4. - 3o<- : C0% 10,,; O, 8.7. - 26-^: COS 7,8; O, 11,2. - i9%7 : COS 7,1; O, .2,8. - .S" : C0% 2,8; O, 18. . Chnueltes. — Pression de 76° : CO', i3,2; O, 3,i. — 9.8'' : CO^ 6,4; O, i3,4. — 23-^: C0% 3,3; O, 17,1. - ,9^5 : CO^ 2,6; O, 17,6. .. Chats. - Pression de 75-^ : CO^ i3,2; O, 4,4. - 5i'-: C0% io,i ; 0,8,5. - 29<-,5 : CO', 9,6; O, 10,3.- 2i<^:C0',6,4; O, i5.5. - .G" : CO', 5,5; O. 16,6. » Chats nouveau-nés. — Pression de 58' : CO', 17,1; O, 3. — 25', 5; CO', r4.5; O 7,1. - 20-^: CO', 14,5 ; O, 8,5. - i6s5 : CO', 10,7; O, .3. . Cochot2s d'Inde. — Pression de 76*^^ : CO', 16,4 ; 0, 2,3. — 46-,5 : CO', 16; O, 3,4. - 36": CO', 17,8; O, 4. ^ a8- CO', ,5,7; O, 5,2. - .gsS : CO', i5,6; O, 7,6. - ifr: CO', 9,8; O, i4,5. - i2<^:C0', 3,1; 0. 17,6. ( 2i6 ) » Grenouilles. — Pression de 76"^ : CO', 17,4; 0, o,3. — Sô"^ : C0% 17,7; O, 1,7. — 29'^: C0% i5; O, 3. — 20=: COS 12; O, 8,4. — i4'^: CO', 6,3; O, i5,2. — 5^5: CO', 3,4; O, 18,2. » Chrysomèles. — A 76"^, ou à g*^, ou même à 4"^) ont épuisé complètement l'oxygène, et laissé de 18 à 20 de CO^ » J'exposerai dans une anire Communication les conséquences qne l'on peut tirer de ces expériences, relativement à l'asphyxie et à l'influence des altitudes. » PHYSIOLOGIE. — Des gaz du sang. — Expériences physiologiques sur les cir- constances qui en font varier la proportion dans le système artériel. Note de MM. Ed. Mathieu etV. Urbaix, présentée par M. Cahours. « Nous nous sommes proposé de déterminer les influences diverses qui peuvent faire varier la quantité des gaz contenus dans le sang artériel. Ces variations sont sous la dépendance de phénomènes particuliers dont l'étude était importante, car l'arrivée au contact des tissus d'un sang plus ou mouis oxygéné exerce une action directe sur l'intensité des combustions intimes. Dans ce premier Mémoire, après avoir décrit l'appareil qui nous a servi pour l'analyse des gaz du sang, nous examinons l'effet des saignées, puis celui de la circulation au point de vue de l'identité de composition du sang artériel dans les différents vaisseaux, enfin nous étudions l'influence de la température extérieure et de la pression atmosphérique sur la quantité d'oxygène fixé par la respiration. » I. Injluence des pertes de sang sur la proportion des gaz du sang artériel. — Les saignées pratiquées à un animal amènent des modifications dans la proportion des gaz que renferme son sang artériel. Nous avons trouvé chez des chiens à jetui, saignés à la crurale, les différences suivantes : Saignées de 20*^*^ Saignées successii^es de 20*^*^ Saignées successives à un jour d'intervalle. à une heure d'intervalle. de /|0«. Besp. 7î. Resp i;>. Rcsp. is. Resp iC. Re.-p. iG. Uesd. n. Resp. u. Resp. t7. Resp. ib. Resp. 12 0... ce ce 21,r>0 20,25 ce ce ce _ ce^ ce 20,00 18,75 i7)7-> 16, 5o i5,65 ce ce ce 20.7Ô 17,25 14,80 ce. .17, 5o 5^,5o 52,70 ((9,25 /|9,25 4s, 25 /|7,35 67,25 54, 5o 4s, 4" » Un grand nombre d'analyses nous ont montré que pour des pertes de sang de 20 centimètres cubes, on obtient une décroissance des chiftres d'oxygène représentée assez exactement par les nombres suivants : 2' saignée, i'='',25-, H" saignée, 2<='',-25; 4'' saignée, 3'''=; 5^ saignée, 3",5o. Cet effet était indispensable à connaitre, car si l'on soumet un animal à ( 217 ) des influences diverses et qu'on lui prenne chaque fois du sang pour en analyser les e;az, le résultat des secondes analyses est modifié à la fois par les circonstances que l'on a fait intervenir et par la saignée antérieure. Pour supprimer cette dernière influence et connaître exactement celle que l'on étudie, il suffit de relever les chiffres d'oxygène des différentes saignées dans la proportion indiquée ci-dessus. Cette correction sera plus exacte encore si l'on a soin de déterminer la composition normale du sang de l'animal sur lequel on opère au commencement et à la fin d'une série d'expériences. En tenant compte de ces observations, on pourra avec avan- tage employer le procédé des saignées successives, car il permet d'écarter certaines causes d'irrégidarités dues aux impressions douloureuses et à des différences individuelles qu'il est fort difficile d'éviter en agissant autre- ment. » L'influence dépressive des saignées provient de la perte d'une plus ou moins grande quantité de globules sanguins et surtout de la diminution de la pression intravasculaire, l'abaissement de cette dernière ayant pour con- séquences l'accélération de la circulation et accessoirement le ralentisse- ment de la respiration. Quinze à vingt jours après la saignée, tout effet a disparu, et l'on retrouve des chiffres à peu près identiques à ceux qu'on avait obtenus une première fois. » II. Proportion des gaz contenus dans le sang des différentes artères. — On admet généralement que le liquide sanguin présente la même compo- sition dans tout le système artériel. Cette opinion est à peu près exacte, si l'on compare le sang de deux vaisseaux de même calibre, tels que les artères carotide et crurale, chez le chien; mais si l'on s'adresse à des artères de diamètres fort différents, les analyses indiquent toujours une proportion d'oxygène et d'acide carbonique plus élevée dans le contenu du vaisseau le plus volumineux. N» 2. N» 3. O. . ce N» 1. Snns IJrnnche du la de la carolide. crurale. 25,00 22,00 5.'|,J0 ''l4i<"' 23, 5o 4G,5o Brandie de la crurale. 2 1 , 2.J 37, 5o Linguale Carotide Linguale Carotide droite. droite, droite { ' ). droite 19,00 20,75 iS,75 19,00 4.'!, 00 51,75 60,75 iJ^iSo 12,67 Braoche de la crurale. 10,16 52, 10 » Ces différences pouvaient tenir à des oxydations intravasculaires; mais étant connue la rapidité de la circulation, il fallait que ces oxydations se (*) Sang vonu par anastomose de la linguale gauche, la carotide droite étant oblitérée. 28 C. R., 1371, ^' Semestre. ,T. LX.X1U, N" 5.) ( 2l8 ) produisissent avec une intensité extrême. Or nous nous sommes assurés que du sang, maintenu à 38 degrés k l'abri du contact de l'air, perd son oxygène fort lentement. Cette perte, après une heure, est de S*^"^, 5o pour loo environ ; après deux heures, elle est de 7 centimètres cubes. De plus, le sang de deux vaisseaux de diamètres inégaux, pris à la même distance du cœur, présente des différences (expérience n° 3), tandis que la lon- gueur et les sinuosités du trajet restent sans action (expérience n° 2). Des oxydations intravasculaires ne pouvaient donc pas expliquer les résultats que l'on constate. » Dans certaines expériences, nous avions remarqué que la densité du sang diminue dans les artérioles en même temps que la proportion d'oxy- gène. Ce fait, que nous avons souvent vérifié depuis, a été le point de dé- part de recherches que nous avons entreprises sur le mode de distribution dans des canaux ramifiés d'un liquide tenant en suspension des particules pesantes, et présentant une certaine analogie avec le sang, dont les glo- bules flottent dans le sérum. Or, si l'on injecte un liquide de ce genre dans un système de Inbes ramifiés présentant des diamètres différents, on ob- serve que la portion qui s'écoule par une branche droite et large présente une densité notablement supérieure à celle qui sort par une bifurcation latérale et étroite. Ces variations de densité s'expliquent facilement, car les particules en suspension possèdent une quantité de mouvement plus considérable que celles du liquide environnant à cause de leur plus grande masse, et par suite elles éprouvent plus de difficulté que celles-ci à changer leur direction initiale à la naissance d'un embranchement. u En appliquant ces résultats à la circulation du sang, les organes fixa- teurs de l'oxygène, c'est-à-dire les globules en suspension dans le plasma, devaient se trouver en plus grand nombre dans les grosses artères, ce qui est démontré par la densité plus élevée du sang qui y circule, et ce qui explique parfaitement la proportion plus considérable d'oxygène que l'on trouve dans le conteius de ces mêmes vaisseaux. » m. Injluence de la température exlérieufe sur les gaz du sang. — Le sang artériel des animaux à température constante contient plus d'oxygène en hiver qu'en été. Ce fait, qui explique la résistance de ces animaux au re- froidissement, est démontré par les analyses suivantes : £xpér. des 21 mars. :i juin, j juillet. I 3 avril. lu juiu Temp. cxtér. -Fr,8 -(- if;" h-?!",*) 1 l■'^ 0 20, 'iS '9,4" i6,j6 2-'|,ôo 17,00 CO'.... 4!)iO'' lio,io 47i47 I .'>o,7.5 00,7.1 27 mars. 22 juillet. -(-o°)7 -1-21° ce ce D2, 10 II ,JG 49,-5 47, .5i 3 juin 1S70, .\ir respiré à 28". Air respiré à 18'. ce ec 19,75 21,25 5o,5o 52,75 ( 2ig ) » Ainsi, le sang artériel fixe une quantité d'oxygène d'autant plus grande que l'air inspire est plus froid. Ce phénomène se rattache à l'endosmose pulmonaire plus active par une tempéiatiu'e basse que par une tempéra- ture élevée. Voici les preuves expérimentales à l'appui. Graham avait établi que la diffusion entre deux gaz séparés par une cloison humide est propor- tionnelle à leur solubilité respective. Nous avons vérifié que cette diffusion au travers d'une membrane animale est d'autant plus rapide qu'elle s'ef- fectue dans un mileii plus froid. On a employé pour ces expériences les gaz oxygène et acide carbonique; une vessie humide renfermant l'oxygène était introduite dans lui flacon rempli d'acide carbonique, maintenu soit à la température ambiante, soit à une température plus élevée au moyen d'un bain-marie. L'analyse des gaz contenus dans le flacon a indiqué, au bout de deux heures, à ime température de i5 degrés, un passage d'oxy- gène de 47 centimètres cubes, et, à une température de 5o degrés, un passage de 19*='=, 5o seulement, les autres conditions étant exactement les mêmes. » On obtient un effet analogue, en faisant passer un courant d'air à deux températures différentes au travers d'une même quaiUité de sang défibriné et désoxygéné, maintenu à une température constante de 38 degrés. On constate que le sang traversé par l'air le plus froid a fixé luie quantité d'oxygène plus élevée. L'absorption par les animaux d'une plus forte pro- portion d'oxygène pendant la saison froide est donc un phénomène pure- ment physique que régissent les lois de l'endosmose gazeuze. Les change- ments diurnes de la température suffisent pour provoquer ces variations, auxquelles n'échappent pas les animaux en léthargie par le froid. » Enfin l'introduction dans l'économie d'une plus grande quantité d'oxy- gène par une température basse, coïncide avec l'augmentation des com- bustions organiques qui s'observe en hiver. Ces changements dans 1 inten- sité des combustions intimes lésuitent de l'apport variable de l'oxygène, car on les rend évidents en changeant la température de l'air que respire nu animai. Air respiré à 12 dpgrés. Air respire à ^0 degrés. Air respiré à 10 degrés. .Sang .iriéi iel. Sang veineux. Sangarlériel. Saug veineux. Sang artériel. Sang veinenx. 0.... 2i",25 i3'%5o i8",5o i3=%oo 2i%25 la-^^aS C0-... /\f=,7.o bi^S'ïS 5o",oo 60", 25 55™, 5o 58"',oo Oxyycne dispaia : 'j",']S. Oxygène disp.iru : 5", 5o. Oxygène dis])ani : 9", 00. « IV. — Influence de la ptessioii almosphérique . — Nous avons directe- 28.. 734'°"" 794""° 20'^'^,5o 24", 00 49% 75 56«,5o ( 220 ) ment constaté que le sang artériel contient davantage d'oxyde et d'acide carbonique lorsque la pression atmosphérique est plus élevée, et récipro- quement. Pression de l'air inspire .... 764™'" O 2-2."=, 5o CO' 5i",5o » Les résultats tres-nets qu'indiquent ces analyses sont encore une conséquence des lois de l'endosmose des gaz au travers des membranes humides. La quantité d'acide carbonique contenu dans le sang artériel s'accroît lorsque la pression atmosphérique augmente, parce que la por- tion de ce gaz non éliminé des tuyaux bronchiques subit elle-même les variations de la pression. » PHYSIOLOGIE. — Nouvelles observations sur le développement des écrevisses. Note de M. Sa.muel Cuantran, présentée par M. Ch. Robin. « Mes nouvelles expériences ont confirmé les faits que j'ai déjà exposés l'an passé, notamment en ce qui concerne la durée de la vie des jeunes écrevisses sous l'abdomen de la mère; j'ai observé que non-seulement, elles se nourrissent de la pellicule des œufs et de la carapace provenant de leur première mue, mais que les plus fortes mangent les individus qui se déve- loppent difficilement à cause de leur agglomération, et qui ne peuvent muer. Faciliter cette mue est probablement l'une des raisons qui font que dans les deux ou trois premiers jours qui suivent l'éclosion, la mère agite constamment ses fausses pattes, auxquelles sont suspendues les jeunes écre- visses. Celles qui, en muant, se brisent les membres sont aussi dévorées par leurs compagnes. Ainsi les écrevisses, dès qu'elles ont dix jours, se man- gent entre elles ; il en est, du reste, de même de celles de tout âge, lors- qu'elles muent et sont en trop grand nombre dans un petit espace. » J'ai observé aussi que la température exerce une influence marquée sur la durée de l'incubation des œufs et sur le nombre des mues périodi- ques. Le nombre des mues est de huit dans la première année qui suit l'é- closion. Il est de cinq dans la deuxième année ou de six dans les années où la température est élevée. Il est de deux à trois dans la troisième, ce qui fait de quinze à dix-sept mues en tout au commencement de la quatrième année. L'écrevisse mâle devient adulte, c'est-à-dire apte à l'accouplement, en entrant dans sa troisième année, et la femelle apte à la fécondation au début de la quatrième année. ( 22 1 ) » Tous les savants savent que les organes de l'écrevisse se reproduisent. D'après mes expériences, les antennes repoussent pendant le temps qui sé- pare une mue de la suivante. Les autres membres, tels que grosses pattes, petites pattes, fausses pattes et lamelles de la queue, se régénèrent plus len- tement, trois mues ayant lieu durant leur régénération. Lorsque survient la quatrième mue, les membres régénérés ont toute leur force. Dans la pre- mière année de leur existence, soixante-dix jours suffisent aux jeunes écre- visses pour la régénération de ces divers membres. Il n'en est pas de même pour l'écrevisse adulte : il faut à la femelle de trois à quatre ans pour refaire ses membres et au mâle un an et demi à deux ans, car le mâle adulte mue deux fois par an et la femelle adulte une seule fois. » Dans une prochaine Note je ferai connaître les résultats d'expériences de ce genre, qui concernent spécialement la régénération des yeux. » MÉTÉOROLOGIE. — La bourrasque du ii juillet 1871. Note de M. Cuapelas. Journée du il. — Pluie le matin, vent et nuages O.-S.-O., S.-O., et quelquefois S. -S. -G. ; forte bourrasque, j)luie torrentielle ; certains quartiers sont littéralement inondés. Baromètre, ^Si """,4i. Vers 5 heures du soir, le vent el les nuages N., N.-N.-O. Baromètre, 755'""',4i. « » L'examen de ces diverses observations montre que les signes météoro- logiques recueillis dans la journée du 9 se sont produits successivement, apportant chacun leurs effets particuliers. » Dès le 10 au matin, nous constatons déjà une oscillation des cou- rants vers le sud, la pluie arrive dans la soirée, le baromètre accuse une baisse de 7"'°,i3. Enlin, les courants de S.-O., solidement établis dans la journée du 11, nous amènent par moments un véritable déluge; le baro- mètre baisse de nouveau de 5""", 87, ce qui donne une dépression totale de i3 millimètres. ( 222 ) » L'après-midi, vers 5 heures du soir, tout change; le vent et les nuages sont au N., N.-N.-O., comme l'indiquait la direction des cirrus observés le 9; le baromètre remonte déjà de 4 millimètres. » Nous vérifions donc de nouveau, et dans un cas fort intéressant, cette loi si curieuse de l'abaissement progressif des courants de l'atmosphère, sur laquelle nous ne cessons d'attirer l'attention de l'Académie. » MÉTÉOROLOGIE. — Le bolide du 1 5 juillet. Note de 31. Chapelas. « J'ai l'honneur de signaler à l'Académie des Sciences le passage d'un bolide extrêmement remarquable, observé dans la soirée du i5 juillet, à Il ''12"'. » Ce météore qui n'a fourni que 25 degrés de course, était spécialeuicnt intéressant par sa taille et les diverses nuances qu'il présentait durant le parcours de sa trajectoire. » Le diamètre apparent du noyau, qui allait sans cesse en augmentant, éga- lait six ou sept fois celui de Jupiter, au moment de la disparition du phéno- mène. D'une blancheur éblouissante à son point de départ, ce globe filant prenait successivement une belle couleur vert-émeraude, puis rouge vif. Il était accompagné d'une magnifique traînée large et compacte, présentant identiquement et dans le même ordre des couleurs semblables. » Ayant pris naissance près de l'étoile Ç de Pégase, le bolide descendit directement à l'horizon et finit au milieu de la brume, non pas en écla- tant, mais en s'épanouissant et projetant alors une clarté rouge très-intense, qui éclaira lui moment toute la partie est de Paris. )) Sa direction, relevée avec soin, était nord-ouest. B Vu l'heure peu avancée de la nuit, cet intéressant phénomène ne peut manquer d'avoir été observé sur différents points. » MÉTÉOROLOGIE. — V hiver de 1870-71 à Paris, à Monipelticr et à Cannes. Note de M. de Valcocrt, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. (Extrait.) « On trouve, dans le Compte rendu du i5 mai dernier, une intéres- sante Communication de IM. Charles Martins, faisant connaître que, pen- dant l'hiver 1870-71, le thermomètre est descendu plus bas à Montpel- lier qu'à Paris. Je me piopose ici d'apporter un troisième élément de comparaison en parlant de lliiver 1870-71 à Cannes. » Depuis six années, je recueille chaque jour des observations météoro- ( 223 ) logiques, dans le but d'établir rigoureusement, par l'étude des phéno- mènes atmosphériques et par leur influence sur la santé des malades, la valeur médicale réelle de cette station hivernale. Ces observations, corro- borées par l'état de la végétation et l'étude de la structure du sol, me paraisssent susceptibles de fournir des résultats importants. » En adoptant le plan suivi par M. Martins, voyons ce qui s'est passé à Cannes en décembre 1870, janvier et févrieer 1871. » Là, comme à Paris et à Montpellier, nous pouvons signaler trois périodes de froid, mais elles ont élé plus courtes : » La première, du 2 au 5 décembre, minimum moyen + 1°, 5 ; la seconde^ du 23 décembre au 3 janvier, minimum moyen — 0°, 7. » Ces périodes de froid ont été bien moins sensibles qu'à Paris et à Montpellier, mais se sont présentées aux mêmes époques. » En prenant comme durées de ces périodes celles indiquées par M. Charles Martins, nous arrivons aux résultais suivants : Première période (i"aii 12 décembre 1870). Paris. Montpellier. Cannes. Minimum moyen — 30,6 — 2°,& -+- a^SS Minimum absolu. ..... . — 5,9 — 8,9 — 3,8 Date de ce dernier 5 décembre 8 décembre 7 décembre Seconde période (22 décembre au 5 javier 187 1). Paris. Montpellier. Cannes. Minimum moyen — 7°, 2 — lo", 2 00,04 Minimum absolu — 11,2 — 16,1' 3 o Date de ce dernier 24 décembre 3 1 décembre i\ décembre Troisième période (9 au i5 janvier 1871). Paris. Montpellier. Cannes. Minimum moyen — 4°) 6 — 7°jO 0° 5 Minimum absolu — 8,0 — i3,i — o,5 Date de ce dernier i5 janvier 1 5 janvier 1 3 janvier « Il est à remarquer que, dans ces trois périodes, les minima absolus et moyens sont plus bas à Montpellier qu'à Paris; Cannes a constamment la supériorité. » Passons à l'étude des moyennes mensuelles. )) Décembre 1870: à l'Observatoire de Paris, le minimum moyen de ce mois a été de — 2", 8; au jardin des Plantes de Montpellier, de — 2", 2; à mon observatoire de Cannes, situé siu- la promenade publique, de + 3 de- ( 224 ) grés. Le niaxinnim moyen a été, pendant cette période, de + i degré à Paris; 6 degrés à Montpellier; io°,7 à Cannes. » Presque chaque année, nous avons noté quelques nuits pendant les- quelles le thermomètre s'est abaissé à zéro ou au-dessous; mais, au lever du soleil, la température remontait toujours au-dessus de zéro. Pendant cette période de six années, le i[\ décembre 1870 (jour donnant aussi, pour Paris, le maximum de froid) est le seul exemple, à Cannes, d'une tempé- rature au-dessous de zéro. A 9 heures du matin, le thermomètre était — 1 degrés; il est vrai qu'à midi il était remonté à -+- 7°, 5. » Janvier 1871 : minimum moyen à Paris — 2°, 5, à Montpellier — 5°, 5, à Cannes + 2'', 7 ; maximum moyen, Paris -1-0°, 7, Montpellier -l- 5°, 3, Cannes -}- 1 1°, 9. » Février 1871 : minimum moyen à Paris -+- 2°, 9, Montpellier -f- i",8, Cannes + i5 degrés; maximum moyen. Paris +9°,!, Montpellier -+- i3"5, Cannes + i5 degrés. » Notons que si, par suite du rayonnement nocturne, il faut signaler plu- sieurs nuits dont la température a été plus basse à Montpellier qu'à Paris, l'avantage eu ce qui concerne le maximum moyen, c'est-à-dire la tempéra- ture de la journée, reste constamment à la ville méridionale. Quant à la supé- riorité de Cannes, elle est très-remarquable. Pendant cet hiver si exception- nellement rigoureux, quelques nuits ont été assez froides; mais le maxinnim moyen mensuel s'est constamment maintenu au-dessus de 10 degrés C. » Ce fait explique comment il se fait que les végétaux puissent supporter un abaissement assez marqué de température pendant la miit; cet abaisse- ment dure peu, il amène seulement un engourdissement passager de la vie végétative, et l'élévation du thermomètre pendant le jour rar)ime, si je puis dire ainsi, la plante sur le point de périr. » La végétation spéciale au midi de la France a souffert par suite de la durée exceptionnelle de trois périodes de froid que nous venons de signaler en 1870-71; il nous reste à compnrer, sous ce rapport, Montpellier et Cannes. Ce sera l'objet d'un prochain travail. » M. Carret adresse, de Chambéry, luie Note d'après laquelle il aurait pu, au moyen d'ini système particulier de chauffage et de ventilation, réduire à vingt jours, et même à dix-huit, la durée de l'éducation des vers à soie, et obtenir, malgré cela, des produits de belle qualité, en quantités consi- dérables. Cette Note sera jointe aux Communications adressées précédemment par ( 235 ) l'auteur, sur des sujets analogues, pour le concours de 1 un des prix Montyon. M. Zaliwski adresse une Note concernant l'influence exercée par l'état de sécheresse de l'atmosphère sur l'inflammabilité des poudres explosives, et sur l'action de l'acide oxalique, même en petite quantité, pour modifier les propriétés de ces poudres, en les rendant moins inflammables et moins brisantes. M. Fortin adresse une Noie relative aux indications qui ont été fournies par une aiguille aimantée spéciale, à l'approche de la tempête qui a traversé la France la semaine dernière. M. Pigeon adresse une Note relative à la nature de l'ozone. A 5 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures. J). BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du lo juillet 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences, t. LXIX, juillet-décembre 1869. Paris, 1869; i vol. in-4°. Traité des fractures non consolidées ou pseudarlhroses ; par M. L.-J.-B. BÉRANGER-FÉRAUD. Paris, 1871; in-8°. (Présenté par [M. le Baron Larrey pour le concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1871.) La France et la Prusse. Lavoisier et M. Liebig; par M. A. BÉCHAMp. Mont- JDellier, 1871; br. in-8°. Recherches sur la polarisation rotaloire macjnétique des liquides; par M. A. DE LA Rive, communiquées à la Société de Phy^sique et d'Histoire naturelle de Genève, le 2 juin 1870. Genève, 1870; br. in-8''- Recherches phjsico-chimiques sur les articulés aquatiques ; par M. F. PLA- TEAU, i"^^ partie. Bruxelles, 1870; in-4°. C.R., 1871, 2» Semcjlre. (T.LXXIII, N« 5.) ^Q ( 226 ) Traité de physiologie comparée des animaux; par M. G. COLIN, t. P"", deuxième édition. Paris, 1871; iii-8". Essais sur les dyspepsies. Digestion artificielle des substances féculentes; par M. C.-L. COUTARET. Paris, 1870; in-8". (Adressé par l'auteur au concours du prix Barbier, 1871.) Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neuchdtel, t. VIII, 3* cahier. Neuchâtel, 1870; in-8°. De r analyse des phosphates fossiles; par M. A. BOBiERRE. Nantes, sans date; br. in-8". Les ballons du siège de Paris, septembre iS'joféurier 1871. Sans lieu ni date; tableau in-folio. Société médicale de l'arrondissement de Gaimat [Allier). Compte rendu des travaux de l'année 1869- 1870, présenté dans la séance du 3 août 1870, par M. le D"" Challier, 24* année. Gannat, 1870; in-8°. Sur le mouvement de l'œil; par M. G.-F.-W. B.EHR. Amsterdam, 1871; in-8^ Quelques arpenteurs hollandais de la fm du xvi" siècle et du commencement du XYU" siècle, et leurs instruments; par M. G. -A. VORSTERMAN van Oijen. Rome, 1870; in-/|". (Extrait du Bullettino di Bibliografia e di Sloria délie Scienze matematiclie efisiche.) Notice biographique sur Bernard Riemann;par M. E. ScherinG; traduite de l'allemand par M. P. Mansion, et suivie d'un catalogue des travaux de B. Rieinann. Rome 1870; in-8". (Extrait du tnèaie Bulletin.) Bullettino... Bulletin de Bibliographie et d'Histoire des Sciences mathéma- tiques et phjsiques, publié par M. B. B0JNCOMPAGINI, t. III, juin à décembre 1870. Rome, 1870; in-Zi". .Sulla... Sur la théorie de quelques courbes pédales. Mémoire de M. B. ToR- TOLOKi. Rome, 1871; in-4"- (Extrait du même Bulletin.) [Ces quatre derniers ouvrages sont présentés par M. Chasles.] SuUe... Sur les conditions de l'industrie minière dans l'ile de Sardaigne. Rapport fait à la Commission parlementaire d' enquête jiar M. Q. Sella. Flo- rence, 1871 ; in-4'* avec atlas in-lolio obiong. Sulla... Sur la surface du quatrième ordre douée d'une conique double; par M. L. CREMOiNA, 1" et 2'' Mémoires. Milan, 1871; 1 br. in-8". (Présenté par .M. Chasles.) ( 227 ) SiiUe... Sur les transformations rationnelles dam l'espace; par M. L. Cremona, i'* et 2" Notes. Milan, 1H71; 2 br, in-S". (Présenté par M. Chasles.) Stiile... Sur les lignes de courbures des surfaces du second degré ; par M. le prof. Cremona. Bologne, 1871 ; in-4°. Intorno... Sur deux pennatules, l'une non encore trouvée dans la Méditer- ranée, l'autre nouvelle dans notre golfe; par M. P. Panceri. Sans lieu ni date; br. in-4°. Intorno... Sur la lumière émanée des corps gras; par M. P. Panceri. Sans lieu ni date; br. in-4°. Sur les tangentes à une courbe du quatrième ordre avec un point double; par M. F. Brioschi, de Milan. Tirage à part des Matematische Jnnalen de MM. A. Clebsgh et C. Neumann. Leipzig, sans date; in-8°. L'Académie a reçu, dans la séance du 17 juillet 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Eludes théoriques et pratiques d'agronomie et de physiologie végétale ; par M. Isid. Pierre, t. III : Céréales. Paris, sans date; in-12. Recherches sur les produits alcooliques de la distillation des betteraves; par MM. Isid. Pierre et E. Puchot. Caen, t868; in-8°. ^anthropologie. Etude des organes, Jonctions, maladies de l'homme et de la femme; par M. Antonin Bossu, sixième édition. Paris, 1870; 2 vol. in-S" avec atlas. Etude sur les ouragans de l'hémisphère austral; par M. Brideï, deuxième édition. Paris, 1869; in-S" cartonné. Les origines animales de l'homme éclairées par la physiologie et l'anatomie comparative; par M. J.-P. DuRAND (de Gros). Paris, 1871; in-S'^. Ontologie et psychologie physiologique. Etudes critiques; par M. J.-P. Du- rand (de Gros). Paris, 1871; in-12. Les lois de la vie et l'art de prolonger ses jours; par M. J. RambossoN. Paris, 1871; in-8". Eléments de cosmographie; par MM. E. Menu DE SaUNT-Mesmin et Ch. DE COMBEROUSSE. Paris, 1871 ; in-12 cartonné. ( 228 ) Méléorolocjie. Notes sur des aurores boréales et sur ta lumière zodiacale obser- vées à Angers en iS'yo et 1871; parM. Al. Cheux. Angers, 1871; in-12. Qu'est-ce que l'aile d'un oiseau? par M. F. Plateau. Sans lieu ni date; br. in-8°. (Deux exemplaires.) Mémoires couronnés et autres Mémoires publiés par l'Académie royale de Médecine de Belgique, collection in-S", t. I, 3* fascicule. Bruxelles, 1870; in -8°. The... Catalogue des pierres gravées de la collection Marlhorough, avec des- cription et introduction; par M. N.-S. Maskelyne. Londres, 1870; in-4° re- lié vélin. Le stelle... Les étoiles filantes de la période de novembre 1868 à aoiît 1869, observées en Piémont et dans les autres pay^s de l'Italie, Mémoires V et VI du P. Fr. Denza. Turin, 1870; in-12. Ricerche... Recherches sur la propagation de i électricité dans les liquides, exécutées au laboratoire de physique de l'Université royale de Palerme ; par M. D. Macaluso. Palerme, i87i;in-4". Atti... Jetés de l'Académie pontificale de Nuovi Lincei, 23" année, de dé- cembre 1869 à juin 1870. Rome, 1870; in-4''. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SEANCE DU LUNDI 2i JUIILLET 1871, PRÉSIDÉE PAR M. PAYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES COPiRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Ministre de l'Instruction publique adresse l'amjîliation d'un Arrêté de M. le Président du Conseil, Chef du pouvoir exéculif de la Répu- blique française, qui approuve l'élection de M. Puiseiix, faite par l'Aca- démie dans la séance du lo juillet, pour remplir, dans la Section de Géo- métrie, la place devenue vacante par le décès de M. Lamé. Il est donné lecture de cet Arrêté. Sur l'invitation de M. le Président, M. Puisecx prend place parmi ses confrères. GÉOMÉTRlt;. — Propriétés générales des courbes géomélriques, relatives à leurs axes hnruioniqucs; par M. Chasles. « L'axe harmonique d'un point, relatif à une courbe géométrique, est la droite dont la connaissance est due à Côtes; si le point est à l'infini, cette droite est le diamètre de Newton; de sorte que les propriétés des diamètres d'une courbe géométrique conduisent à celles des axes harmoniques qui ont leurs pôles en ligne droite : ce qui n'offre toutefois qu'un paragraphe très- restreintde la théorie générale des axes harmoniques. Si l'on considère que C.R.,1871, 1" Semestre. (T.LXXIII, «<> 4.) 3o ( 23o ) ces axes harmoniques sont dans la théorie des coniques les droites, appelées les polaires, qui interviennent dans presque toutes les propriétés de ces courbes, dont le nombre s'accroît continûment, on peut penser que les axes harmoniques des courbes d'ordre supérieur sont susceptibles aussi d'inter- venir dans une foule de questions générales de la géométrie. Ce sont les propriétés auxquelles donnent lieu ces axes harmoniques, qui font le sujet de la présente Communication. » J'ai classé les théorèmes en six chapitres. Les axes harmoniques s'y rapportent toujours à une courbe générale U^, c'est-à-dire d'ordre m : et il ne sera pas nécessaire de répéter cette condition primitive. Nous aurons à considérer, soit les axes harmoniques dont les pôles sont donnés, soit des droites données comme axes harmoniques et dout les pôles font le sujet des théorèmes. » Dans le premier chapitre, on considère les axes harmoniques des points d'une courbe donnée U,„', d'ordre m'. Si cette courbe devient une droite, on a ainsi les propriétés des axes harmoniques que l'on peut con- clure, comme il vient d'être dit, de celles des diamètres qui ont été le sujet de ma Communication antérieure. » Le second chapitre se rapporte aux tangentes d'une courbe U,„', que l'on considère comme axes harmoniques de la courbe U,„; les théorèmes expriment des propriétés relatives aux pôles de ces tangentes prises ainsi pour des axes harmoniques de la courbe U,„. M Dans le troisième chapitre, les axes harmoniques de la courbe U,„ ont leurs pôles sur les tangentes ou les normales d'une courbe U,„'. » Dans le quatrième chapitre, on considère, indépendamment de la courbe U„', qui a donné lieu aux axes harmoniques de U,„ dans les trois chapitres précédents, une seconde courbe U,„" indépendante de la pre- mière. )) Le cinquième chapitre traite des axes harmoniques de deux courbes U,„, U,„ , dont les pôles sont déterminés par l'intervention de deux courbes étrangères U,„', U,„". B Enfin, le sixième chapitre concerne les axes harmoniques de trois courbes quelconques U„, U„,_, U,„,. Chapitre I. — Concernant les axes harmonioues de la courbe U^, qui ont leurs pôles SUR UNE COURBE U„,<. § i"". — Propriétés relritii'es à la courbe enveloppe des axes kamonirjites des points de U„,'. » 1. Les axes harmoniques des points d'une courbe \} ,„• ^ relatifs à une ( 23l ) courbe U,„, enveloppent une courbe de la classe m' (m — i) et de l'ordre n' + 2in' (m — a) (*). M 2. Les droites menées des points de U,,/ aux points de contact des axes har- moniques de ces points avec leur courbe enveloppe, sont les tangentes d'une courbe de la classe n' + m' (2 m — 3). » 3. Par tes points de contact des axes harmoniques des points a de U„' et de leur courbe enveloppe, on mène des parallèles aux tangentes de U,„' aux points a : ces parallèles enveloppent une courbe de la classe 2 n' + 2m' (m — 2). » 4. Par les points de contact des axes harmoniques des points a de U„/ et de leur courbe enveloppe, on mène des perpendiculaires aux tangentes de U„,, aux points n ; » 1° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe 2 n' + 2 m' ( m — 2 ) ; » 2° Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre 3n' + 2 m' (m — 2). » 5. La normale cm point de contact a de l'axe harmonique du point a de U,„' avec sa courbe enveloppe, rencontre la tangente de U,„' en a sur une courbe de l'ordre 211' + m' (3 m — 5). » 6. L'axe harmonique du point a ou l'axe harmonique d'un point a de U,„' touche sa courbe enveloppe, rencontre celui-ci sur une courbe de l'ordre (m — i) [n' 4- m' (2 m — 3)]. » 7. Si par les points de contact a des axes harmoniques des points a de U„' avec leur courbe enveloppe on mène des perpendiculaires aux droites a a, ces per- pendiculaires enveloppent une courbe de la classe 1 n' + m' (4m — 7). § 2. — Théorèmes dans lesquels inten'icnnent des éléments de la courbe U™. » 8. Si de chaque point a de U,,/ on mène des droites aux points oii l'axe harmonique du point a coupe U,„, ces droites enveloppent une courbe de la classe m' m ( m — i ) . » 9. Si de chaque point a de U^' on mène les tangentes de U,„, ces tangentes rencontrent l'axe harmonique du point a sur une courbe de l'ordre m' m (n — i). » 10. Si, par les jjoints oli les axes harinnnirpies des jioints d'une courbe tJ,„' rencontrent U^, on mène les perpendiculaires à ces axes, ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe 2 m' ni (m — i). » 11. Les axes harmoniques des points d'une courbe Ll,„' rencontrent les nor-- (*") Nous désignerons, en général, par n la classe d'une courbe d'ordre m, cjnand cette classe entrera dans les théorèmes. 3o.. ( 232 ) maies de U,„ qui leur sont perpendiculaires sur une courbe de l'ordre m'(m — i) (m + in). » 12. De chaque point a d'une courbe U^' on mène les normales de la courbe U,„; l'axe harmonique du point a, relatif à celle courbe, rencontre les normales sur une courbe de V ordre m' m (ni + n). § 3. — Théorèmes dans lesquels interviennent des éléments de la courbe Um'. » 13. Si par les points d'une courbe U„/ on mène des parallèles aux axes harmoniques de ces points, ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe m' m. » 14. Si des points d'une courbe U,„' on abaisse des perpendiculaire sur leurs axes harmoniques : )> 1° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe m' m ; )) 1° Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre m' (a m — i). » 15. La tangente en chacjue point d'une courbe \j ,^1 rencontre l'are har- monique du point sur une courbe de l'ordre m' (m — i) -h n'. » 16. La normale en chaque point d'une courbe\],„r rencontre l'axe harmo- nique du point sur une courbe de l'ordre m' m + n'. » 17. De chaifue point a d'une courbe U,„' on mène des droites aux points ail l'axe harmonique de ce point, relatif à TJ,„, coupe U,„/ : ces droites envelop- pent une courbe de la classe m in' (m' — i). » 18. L'axe harmonique de chacpte point a de U„,' rencontre cette courbe en m' points : » 1° Les axes harmoniques de ces points rencontrent celui du point a sur une courbe de l'ordre m ni' [ ni' (m — i ) — i ] ; » 2" Les droites menées du point a à ces points enveloppent une courbe de la classe ni'- (ni- — ni + i) — m' m. » 19 5/ par chaque point a d'une courbe U,„/ on mène deux dioites rec- tangulaires a A, a A' dont une a A, considérée comme axe harmonique de Um, ait un pèle sur l'autre a A' : » 1° La droite a A enveloppe une courbe de la classe (m — i ) [m' (ni — i ) + 1 ] ; )) 2" La droite a A' enveloppe une courbe de la classe m' (m- — i). » 20. L'axe harmonique de chaque point a de U,„/ rencontre les axes har- moniques qui, passant par ce point a, ont leurs pôles sur U,„', en des points dont le lieu est une courbe de l'ordre m'ni [ni' (ni — i) — i]. ( a33 ) Chapitre II. — Propriétés concernant les tangentes et les normales d'one codrbe U;„/, CONSIDÉRÉES COMME AXES HARMONIQUES DE TJm. » 21 . Le lieu des pâles des tmujentes d'une courbe U,„' est une courbe d'ordre n'(m — i). » 22. Les droites menées de chaque point de U,„' aux pôles de la tangente en ce point enveloppent une courbe de la classe (m — i) [n' + m' (m — i)]. » 23. Si par les pôles des tangentes d'une courbe TJ„j,, considérées comme axes Itarmotticjues de U,„, on mène des parallèles à ces tangentes j ces parallèles enve- loppent une courbe de la classe ii'm (m — i). » 24. Si des pôles des tangentes de U,„' on abaisse des perpendiculaires sur ces tangentes : » 1° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe n'm (m — i); » 2° Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre n'(m — i) (am — i). » 25. Le lieu des pôles des normales d'une courbe U,„' est une courbe de V ordre [m' + n') (m — i). » 26. Les parallèles aux normales de U,„', menées par leurs pôles, enveloppent une courbe de la classe (m — i) (m' + n'm). » 27. Les droites menées des points d'une courbe U,„' aux pôles des normales en ces points enveloppent une courbe de la classe (m' ni + n') (m — i). » 28. On mène les normales d'une courbe U,„', et de leurs pôles on abaisse des perpendiculaires sur ces normales : o 1° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe{m'-{- n'm)(m — i); B 2° Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre (m — i) [mm'+n'(2ni — i)]. » 29. // existe sur une courbe U,„' m (m — i) (m' -4- n') points tels, que la normale en chacun de ces points considérée comme axe harmonique de U„, a l'un de ses pôles sur la tangente. » 30. Il existe sur U^' (m — i) [m'(m — i) "*~ n'ni] points pour lesquels la tangente a un de ses pôles sur la nonnale. Chapitre III. — Propriétés concernant les axes harmoniques de U^ qui ont leurs PÔLES SDR LES TANGENTES OU LES NORMALES d'uNE COURBE Um'. » 31. Sur les tangentes d'une courbe 17^' on prend les points dont les axes harmoniques sont parallèles à ces tangentes : » 1° Ces produits sont sur une courbe de l'ordre n'm ; » 2° Ces axes harmoniques enveloppent une courbe de la classe n'm (m — i). » 32. Sur les tangentes d'une courbe U,„' on prend les points dont les axes harmoniques sont perpendiculaires à ces tangentes : » 1° Le Heu de ces points est une courbe de l'ordre n' m ; { 234 ) » 2° Les axes harmoniques enveloppent une courbe de la classe n'm(m — i); » 3° Les pieds de ces axes harmoniques sur les tangentes auxquelles ils sont perpendiculaires sont sur une courbe de l'ordre n' (m* — ij. » 33. Sur les normales d'une courbe U„,' ojï prend les points dont les axes harmoniques sont parallèles à ces normales : n \° Ces points sont sur une courbe de l'ordre m' (m — i) "*" n'"^ î » 2° Les axes harmoniques enveloppent une courbe de la classe (m — i) [m' (m — i) + n'm]. » 34. Sur les normales d'une courbe U,„' on prend les points dont les axes harmoniques sont perpejidiculaires aux normales : » 1° Le lieu de ces points est une courbe de l'ordre m' (m — i) -t- n'm ; » 2° La courbe enveloppe des axes harmoniques est de la classe (m — i) [m' (m — i) + n'm] ; » 3° Les pieds de ces axes harmoniques sur les normales sont sur une courbe de l'ordre (m — i)[n'(n -l- i) + m'n]. » 35. Par les pôles de chaque point a de U,„' on mène des parallèles à l'axe harmonique de ce point a : ces parallèles enveloppent une courbe de la classe (m — i)[n'+ m'(m — i)-J. » 36. Par les pôles de chaque point a de U,„' on mène des perpendiculaires à l'axe harmonique de ce point a : » 1° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe (m -i)[n'-+-m'(m - i)"]; M 2° Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre (m — i)[n'-|- 2m'(m — i)-]. COROI;LA.IKES. » On peut supposer, dans les théorèmes précédents, que la courbe U,„' soit une ligne droite ou un point : dans le premier cas on fera ??i' = i, n' =: o, et, dans le deuxième cas, m' =0, n' ^ i, » Voici quelques propositions que l'on obtient ainsi, concernant un point. » 37. I. Si par les pôles des axes harmoniques de \],„^ qui passent p(U un même point, on leur mène des parallèles, ces parallèles enveloppent une courbe de la classe m (m — i ). » II. Lorsque des axes harmoniques passent par un même point : » i" Les perpendiculaires à ces axes, abaissées de leurs pôles, enveloppent une courbe de la classe m (ni — i); » 2° Les pieds de ces perpendiculaires sont sin une courbe de l'ordre (m — i)(2in — i). ( 235 ) ') III. // passe par un point quelconque O, m (m — i) axes harmoniques d'une courbe U„„ dont les pôles sont sur les perpendiculaires à ces axes menées par le point O. » IV. Si sur des droites passant par un point O, on prend les points dont les axes harmoniques sont parallèles à ces droites : » 1° Ces points sont sur une courbe de Tordre m; » 2" Leurs axes harmoniques enveloppent une courbe de la classe 111 (m — i). » V. Si sur des droites menées par un point O on prend les points dont les axes harmoniques sont perpendiculaires à ces droites : » 1° Le lieu de ces points est une courbe de Tordre m; » 2° Les axes harmoniques enveloppent une courbe de la classe m (m — i) ; » 'i° Leurs pieds sur les droites auxquelles ils sont perpendiculaires sont sur une courbe de Tordre nr — i . Chapitre IV. — Où l'on considèrk la courbe U,,,/, qui donne lieu a des axes HAUMONIQUE DE U,„j ET UNE AUTRE COURBE U„". » 38. De chaque point a d'une courbe U„/ on mène les tangentes cTune courbe U,„"; ces tangentes rencontrent Taxe harmonique du point a sur une courbe de Tordre mm'n". ■» 39. De chaque point a d'une courbe U,„' on mène des droites aux points oii Taxe hatirwnique du point a coupe une courbe U,„"; ces droites enveloppent une courbe de la classe m m' m". » 40. De chaque point d'une courbe U,„' on mène les tangentes d'une courbe U,„", et des droites aux pôles de ces tangentes relatifs ci U,„ : ces droites enveloppent une courbe de la classe mm'n"(iii — i). » 41 De chaque point a de U,„' on mène les tangentes cTune courbe U,„", et aux points de contact de ces tangentes on mène les normales : ces normales ren- contrent Taxe harmonique du point a en des points dont le lieu est une courbe de Tordre m'(mn" + m"). » 42. De chaque point a. d'une courbe U,„' on mène les normales d'une courbe U,„" : ces normales rencontrent Taxe harmonique du point a sur une courbe de Tordre nim'(in" + n")- » 43. La tangente en chaque point a d'une courbe U,„' rencontre une courbe U„//en m" points: les tangentes en ces points rencontrent Taxe harmonique du point a sur une courbe de Tordre m' m"(m — i) -+- n'ii". » 44. De chaque point a d'une courbe l],„, on mène les tangentes d'une courbe U,„", et des pôles de la tcmgente de U,„' en a, on abaisse des perpendicu- laires sur les ta/igentcs de U,„' : ( 236 ) » 1° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe n"(m — i)[ni'(m — i) + n'J; » 2° Leurs pieds sur les tangentes de U,,// sont sur une courbe de l'ordre n"(in — i)[n'4- 2m'(m — i)]. Chap. V. — Où l'on considère les axes harmoniqdes d'un même point relatifs A DEUX COURBES U„,, U„,. » 45. Les axes harmoniques de chaque point d'une courte U„', relatifs à deux courbes U^, LF,„,, se coupent sur une courbe de l'ordre m'(m + m, — a). » 46. La droite menée de chaque point d'une courbe U,„/ au point de con- cours des axes harmoniques de ce point enveloppe une courbe de la classe m'(m + m, — i). » 47. Les axes harmoniques de chaque point d'une courbe U^' touchent leurs courbes enveloppes en deux points : la droite qui joint ces points enveloppe une courbe de la classe 2 n' 4- 2in'(ra + ni, — /j)- » 48 . Le lieu d'un point dont les axes harmoniques relatifs à deux courbes U,„, Um, se coupent sur une courbe U,„' est une courbe de l'ordre m' (m + m, — 2). » 49. Deux courbes U,„, U^i admettent (nn- m, — 2)-— (m — i) (m, — j) points dont chacun a le même axe harmonique dans les deux courbes. » 50. Les droites menées de chaque point a de U,„' à chacun des points dont les axes harmoniques relatifs aux deux courbes U„„ U,„, passent par le point a, enveloppent une courbe de la classe m'(iiim| — i). » 51. La droite qui joint le point a d'une courbe U,„' au point de concours des axes harmoniques de ce point relatifs à U,„ et U,„, rencontre la droite qui joint les points de contact des axes harmoniques et de leurs courbes enveloppes respectives, sur une courbe de la classe 1 n' -h in'(3 m + 3ni, — 5). » 52. On prend les axes harmoniques de chaque point a de U„/ relatfs aux deux courbes U,„, U,„, ; par le point de contact du premier avec sa courbe enve- loppe, on mène une parallèle au second: ces parallèles enveloppent une courbe de la classe n'+ m' (201+ m,— 5). » 53. On prend les axes harmoniques de chaque point a d'une courte U,„', relatifs à deux courbes U,„, U,,,, ; du point de contact du premier avec sa courbe enveloppe on mène une parallèle au second, et du point de contact de celui-ci avec sa courbe enveloppe, on mène une parallèle au premier : ces deux parallèles se coupent sur une courbe de l'ordre 1 11' + 2ni'(m + m, — 5). » 54. On prend les axes harmoniques de chaque point a d'une courbe U,„/, relatifs à deux courbes U,„, U,,,, ; et du point de contact du premier avec sa courbe enveloppe on abaisse une perpendiculaire sur le second: (^37 ) » 1° Ces jierpendiciilaires enveloppent une courbe de la classe ii'+ m'(2m + m, — 5); » 2° Leurs pieds sont sur une courhe de Tor-dre n'+ 2in'(iii -f- m, — 3). » 55. De chaque point a de la courbe U,„' on mène une perpendiculaire à la droite qui joint les j)oints de contact des axes harmoniques de ce point a avec leurs courhes envelopjies : » 1° Ces perpendiculaires envelopjicnt une courbe de la classe an'-t- m'(2m + 2111, — 7); )) a° Leurs pieds sont sur une courbe de Tordre ^n' -\-nV{lim -{- ^lu, — î5). » 56. Les normales aux points où les axes harmoniques de cliaque point a de U,„' touchent leurs courbes enveloppes se coupent sur une courbe de l'ordre 2n'+ iu'(3iii + 3iTi, — 10). Chap. VI. — Axes harmoniques relatifs respectivement a trois courbes U„, Umi, TJ„2. » 57. Etant données trois courbes U,„, U„,, U„,2, le lieu d'un point dont les axes harmoniques relatifs à ces trois courbes passent par un même point est une courbe de Tordre (m + m, + m„ — 3). » 58. Le lieu d'un point par lequel passent les axes harmoniques cVun }vême point relatifs à trois coinbes U,„, U,„|, U,„2, est une courbe de Tordre imii, + mni2+ 111,1112 — 2(111 + m, -t- tii„) + 3. « 59. Si les axes harmoniques d'un point a relatifs à trois courbes U„„ U,,,,, l],n2 passent par un même point a, bi droite a a enveloppe une courbe de la classe mm, + mm2+ m, m, — m — m, — m,. » 60. Si les axes harmoniques d'un point, relatifs à liois courbes U,„, U,„|, U,„2 passent par un même point, ces axes harmoniques enveloppent trois courbes de classes respectives, ( m + m , + m 2 — 3 ) ( m — i ) , ( m 4- m , -(- m 2 — 3 ) (m , — 1 ) et (m-(-m, + ni2 — 3)(m2 — i). » HYDRODYNAMIQUE. — Tliéoiic du mouvement non permanent des eaux, avec application aux crues des rivières et à T introduction des marées dans leur lit [2" Note (i)]; par M. de Saint- Venant. « 7. Liléqralion des équnlions (19), (20) du mouvement non permanent, jjour un canal rectangulaire de pente uniforme. — Soit I cette pente qui, .tvaiit la crue ou la marée, était à la fois celle de l;i surface de l'eau et celle du (i) Voir Comptes rendus, séame du 17 juillet 187 i, t. LXXIII, p. 147. C. R., 1871, 2» Sc-meilre. (T. LXXlll, M» -i.) 3l ( 238 ) fond, on a ds ~ ' et les équations (19), (20) sont , , dy dM UrfU dy rf{Ur) » On peut éliminer -y^ entre elles si la vitesse U est partout fonction de la profondeur j- seule, car elles deviennent (22) ds V» ^ rf/ / dy dt » \ «V = 0, dy d(My\ dt "+" dy 1 <-/>- ds d'où, par celte élimination, (23) dy V ^'U\n /t r.i / = 0. » Le second terme se compose de deux parties de signe contraire, que nous avons abstraites l'une et l'autre dans les solutions données, aux nu- méros précédents, des problèmes de la marée et de la crue. Ce terme est nul ou il oscille autour de zéro si le frottement est moyennement compensé par l'accélération due à la pente, comme dans le mouvement luiiforme. En l'effaçant, l'équation (23) donne d'où U = 2 \/g^/ + const. , ou, en appelant h une valeur de y pour laquelle U serait nidle, (24) U = 2 s/g r — 2 y/g-/' ■ » Il en résulte (25) ^ =:U + V^= Sv^i:^- 2 V'^- Et la seconde (22) devient dont l'intégrale est, Y désignant une fonction arbitraire et s une coor- donnée mesurée parallèlement à la pente du fond, (26) ^ = (3v^-2vp)«4-Y(.r)- » Ces expressions (24) et (26) sont les mêmes que celles trouvées d'une autre manière ci-dessus (i3) et (16). Cela justifie, s'il en était besoin, la ( 239) supposition alors faite d'une propagation, par couches successives hori- zontales ou parallèles à la pente supposée faible, des soulèvements et des affaissements produits par ces mouvements moléculaires normaux ou pres- que normaux à la surface du fluide, qui constituent la différence entre les cas de permanence et de non-permanence dans l'écoulement des eaux à ciel ouvert. )) 8. Comparaison à des expériences. — Celles de M. Bazin lui ont fourni, pour la célérité de propagation, dans une eau stagnante, d'intumescences continues d'une hauteur s comparable avec la profondeur h de celte eau, car il a donné, comme représentant les mesurages, une expression telle que A'= \lg{h + £'), s' étant la hauteur de la tète saillante de l'intumescence, hauteur qu'il trouvait égale, moyennement, à une fois et demie la hauteur constante e de ce qui vient à la suite. Et, dans une Note du i8 juillet 1870 (t. LXXI, p. 190), je suis arrivé, par un raisonnement élémentaire, à celte autre expression qui en diffère peu : (^8) '^"=\/s^i^^ll+6 » Pour les comparer avec ce qui résulterait de la formule nouvelle (la) A = 3v/g7' — 2 \/gh, relative aune intumescence infiniment petite surmon- tant celles dont l'accumulation a engendré une vitesse U ^ 2 yg ?' — 2 \igh, il faut remarquer que la célérité (27) A', mesurée pour une intumescence d'une certaine hauteur, rapidement formée par la superposition d'une infi- nité d'autres, devait être la moyenne de toutes celles-ci. En l'appelant h^ et en faisant y — ^ = s, on a >9) iim = j^^£{^\fëj-2\Ig'')^r = \fgf'i 2|: + 1 s/ ,+ i » Si l'on compare cette expression à celles (27), (28), on a Pour y = tres-petit, -—=1, — =1, = -, =0,9896, =1,0078, = -, =0,9704, =1,0246, = 1; =0,9543; =1,0454. 3 I.. ( 240 ) » L'accord est très-satisfaisant jusqu'à - =|, c'est-à-dire - = i, ou jusqu'à une tête d'intumescence aussi élevée an-dessus de la surface de l'eau que celle-ci l'est au-dessus du fond. » 9. Limite de f application des formules précédentes. Déferlement el mas- caret. — L'équation (26) (29) s = (3vg-J- 2 V^) i + 'F(j), qui nous a été fournie par l'intégration de celle (22) du mouvement non permanent, en supposant la vitesse U fonction de la profondeur j- seule, fournirait la forme de la surface de l'eau dans un canal horizontal, pour une époque t quelconque, connaissant sa forme à une époque antérieure t = o. Elle montre que sa smface se propage en se déformant comme si chacune de ses couches horizontales, élevée de j" au-dessus du fond, marchait avec inie vitesse ^s/gj" — 2 \l gh. » Toutefois cette équation cesse évidemment de s'appliquer si, t augmen- tant, ot) arrive à pouvoir en tirer deux valeurs de l'ordonnée j- pour une même valeur de l'abscisse x. C'est qu'il y a, dès lors, un déferlement ou un mascaret., qui vient de ce que les couches supérieures, comme a très-bien dit M. Partiot, ont gagné de vitesse et dépassé les couches infé- rieures. » Dans une autre Communication, j'essayerai détenir compte de l'in- fluence des frottements du fluide. » ASTRONOMIE. — Observation du bolide du t5 juillet faite près de La Guerche [Cher) par M. Hubert, instituteur, el communiquée par M. Faucheux. Note de M. Le Verriek. « Je passe, dit M. Faucheux, dix-luiit bolides observés ces jours-ci par les trois observa- teurs de la station, pour arriver au bolide du i5, dont il a i;té parlé à l'Académie. » M. liabei t est le seul qui l'ait observé, se trouvant en un (loint du départfment situé par no minutes de longitude est el 52^"''''' 18' de latitude. D Le bolide a 9 5,0 4,o 7,1 7,1 7,9 8.0 7,0 5,0 6,5 6,3 5,8 5,6 ^,4 4,9 6,5 8,1 11,4 10,5 5,3 8,7 5,8 7,4 7,4 5,7 7,6 7,7 8,1 7,1 7,9 7,4 7,3 7,0 6.1 6,3 G,o 8,4 6,9. C,6 7,7 6,6 6,9 rot, (7,4 7,7 fîiO 7,0 '0,0 8,3 7,9 6,7 7,1 rot. rot, 3» Ih'misphère sud. deO delO de?0 doM de 40 de 50 de CO de70 doSO à 10° ix 20° à 30" a 40° a B0° à 60' à 70° à 80° à 90° 5.8 f),4 7,0 6,5 5,5 4,0 4,4 7,4 4,^ ""'''' <""• 6,4 7,0 8,3 5,5 5,5 4,5 5,8 7,8 5,8 Bord occ. 7.9 7,7 8,3 8,4 6,5 5,8 7,3 6,7 8,0 lioid or. 7.3 7,0 6,4 8,5 5,7 6,8 7,6 7,9 5,8 Boni occ. 7,2 7,3 8,1 7,3 6,3 5,0 6,4 7,1 6,8 Kord or. 7.4 5,9 9,4 9,2 8,4 C,6 7,1 C,4 4,7 Bord occ. Moy. 6,6 6,8 6,6 7,4 6,5 5,4 6,9 6,6 G, 8 7,0 6,9 7,9 7,7 6,3 5,4 6,4 7,2 5,5 L'unitc de mesure est 1 millinièlre, dans la figure qui éi]uivaul en arc à 8". » Il reste encore à calculer la longueur relative et l'intensité des pro- tubérances, aussi bien que leur nombre journalier, pour le mettre en relation avec les taches; ce sera l'objet d'une autre Communication. Au- jourd'hui, je me bornerai aux résultats numériques qui précèdent; mais je profiterai de la bienveillance de l'Académie pour lui soumettre quelques ( 245 ) réflexions générales, qui m'ont élé suggérées par une étude si soutenue et |)rolongée de ces phénomènes. » On a remarqué autrefois qu'il y a deux espèces de protubérances : les unes, formées de jets; les autres, de nuages. Mais la constitution des jets est elle-même de deux espèces. » Les uns sont ces jets courts, très-vifs et très-tranchés, dont j'ai parlé, plus brillants que la chromosphère elle-même, ou au moins égaux ;i la chromosphère en vivacité; ils arrivent rarement à une grande élévation, et ne sont pas couronnés de nuages. On les voit s'activer et s'éteindre dans un temps très-court; avec l'hydrogène, ils contiennent d'autres substances. » Les autres sont constitués par ces masses à structure filamenteuse très- déliée dont j'ai parlé plus haut; ils ont une stabilité plus grande que les précédents, s'élèvent plus haut et sont couronnés an sommet par des nuages. L'aspect de ces masses rappelle plutôt ces masses de cirrus légers, trans- portées par des vents violents dans un milieu gazeux, comme on en observe même dans notre atmosphère, qu'ils ne ressemblent à une véritable érup- tion. Dans des observations faites avec M. Tacchini, de Palerme, nous avons constaté que la structure filamenteuse se trouve aussi dans les hautes ré- gions, sans toucher à la chromosphère. La comparaison que je viens de faire entre les cirrus filamenteux de notre atmosphère et ces protubérances me paraît digne de l'attention des observateurs. » L'observation de ces détails n'est pas facile : elle exige une atmosphère tranquille, et toute agitation nuit beaucoup à la délimitation de leurs formes; il faut aussi une certaine attention, et leur aspect change dans le champ du même instrument. Enfin, une modification dans l'instrument, et plus encore le passage d'un instrument à un autre, produit des variations très- considérables dans les formes. Je l'ai constaté en donnant au spectroscope la disposition proposée par M. Christiansen : la forme de la grande protu- bérance du i8 juillet s'est tellement modifiée qu'elle était à peine recon- naissable. » Avec ces différences dues aux instruments et aux circonstances atmo- sphériques, on peut se demander quelle est la véritable forme de ces objets? La réponse n'est pas facile. Les observations optiques directes, et les pho- tographies obtenues pendant les éclipses nous ont toujours présenté des masses constantes et nuageuses, sauf la finesse des détails que le spectro- scope y a découverts. Cela paraît tenir à ce qu'il y a toujours dans leur C. tV., 1871, 2' Semestre. {T. 1\XUl,^° 'i.) ^^ ( 246 ) contour une masse mal définie, et comme nuageuse, qui masque la distri- bution des courants intérieurs. Le spectroscope permettrait d'en éliminer l'effet, et cette idée est appuyée par ce fait que, dans l'image jaune de la raie D3, on voit bien souvent les filets brillants plus nets et plus tranchés que dans l'image ronge. Il semble donc que les conditions instrumen- tales seraient encore à étudier, pour en apprécier convenablement l'in- fluence. » L'étude des protubérances nous a dévoilé des-couranis très-violents, qui dominent au-dessus de la chromosphère. J'ai fait une attention parti- culière à la direction de la courbure des jets les plus élevés, et j'ai trouvé que, en général, de l'éqjiateur aux latitudes moyennes, la direction domi- nante est tournée vers les pôles; ce qui n'empêche pas que, dans les groupes plus bas et plus compliqués, on trouve des directions souvent opposées, dues, .sans doute, au tourbillonnement de la matière soulevée; mais la direction dominante est celle que je viens d'indiquer. Pour l'établir plus définitivement, il faudra d'autres observations. Aux pôles, les protubé- rances ont encore la structure filamenteuse, mais les filets sont plus clair- semés, et l'intensité lumineuse est en général beaucoup plus faible. )) On peut se demander si toutes les masses d'hydrogène que nous voyons se soulever de la chromosphère sont de véritables éruptions de l'intérieur du Soleil, ou si ce sont simplement des soulèvements dans la chromosphère elle-même. La question n'est pas indifférente pour la constitution solaire : si les jets sont tous de véritables éruptions, comme elles sont très-nom- breuses sur la surface de l'astre, il en résulte d'abord que son intérieur tendrait à se modifier d'une manière permanente, par l'émission de l'hy- drogène; on peut bien dire que ces jets sont au nombre de plusieurs mil- lions sur sa surface. Une autre conséquence qui découlerait de la même hypothèse, c'est que l'enveloppe d'hydrogène serait sujette à une augmen- tation indéfinie. Les deux choses me paraissent peu probables, et il me semble que ces apparences, à l'exception des jets de la première classe, doivent être regardées comme dues simplement à des agitations de la chroniosphère. » La cause de ces énormes bouleversements rapides paraît devoir résider à une certaine profondeur dans la photosphère; car, dans les grandes masses des jets, comme dans ceux du i3 juillet, on voit d'autres substances que l'hvdrogène : ici, le fer et le sodium étaient renversés. Pour le moment, on ne peut pas fixer de limite tranchée entre les deux classes de jets; il faut attendre que de nouvelles observations viennent nous instruire. » ( 247 ) M. Delaunay fait hommage à l'Académie d'un nouveau volume des « Annales de l'Observatoire de Paris, publiées par le directeur de l'Obser- vatoire ». Ce volume est le tome XXII J^ Observations^ 1867. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie de scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui sera chargée déjuger le concours pour le prix Bordin en i87r (question relative à la comparaison des productions organiques ties pointes australes des trois continents de l'Afrique, de l'Amérique mérichonale et de l'Australie, ainsi que des terres intermédiaires). MM. Milne Edwards, Brongniart, Élie de Beaumont, de Quairefages, Decaisne réunissent la majorité des suffrage. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Blanchard, Boussingaidt. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE ANALYTIQUE. — Élude sur les acides ciénique et aiJociéiii(iue des eaux minérales de Forges-les~Eaux [Seine-Inférieure); par M. C Boutign'y. (Commissaires : MM. Becquerel, Daubrée.) « liCS eaux minérales de Forges, dont la réputation thérapeutique est séculaire, contiennent du protôcrénate de fer, en quantités variables sui- vant les sources (Reinette, Royale et Cardinale). » Le protôcrénate de fer est soluble et donne avec l'eau une solution limpide et stypiqiie, présentant aux réactifs chimiques toutes les colora- lions d'un proiosel ferrugineux. Il est très-avide d'oxygène et ne tarde pas à se peroxyder au contact de l'air, en prenant la teinte ocreuse des persels ferriques. A cet état, il est insoluble et forme dans l'eau un dépôt floconneux et abondant; aussi, les réservoirs de rétablissement thermal de Forges sont-ils rapidement encombrés par cette substance. L'échantdion que j'adresse à l'Académie est composé exclusivement de ce dépôt; c'est une combinaison d'acides crénique et apocrénique avec l'hydrate de ses- quioxyde de fer; c'est la seule forme de crénate de fer connue du vulgaire, la seule qui soit visible et palpable, puisque le protôcrénate est soluble et ne peut être étudié que dans l'eau même des sources. » L'avidité du protôcrénate de fer pour l'oxygène est extrême. Malgré toutes les précautions prises, je n'ai jamais pu obtenir de |jrotocrénate de fer à l'état sec : toujours il passait à l'état de persel. L'évaporation dans le vide ou dans un courant d'azote ne m'a constamment donné que des résul- 3a.. ( 248 ) tats négatifs. L'essai de la concentration du froid, au moyen d'appareils convenables, m'a seul donné un résultat heureux, et encore relativement, puisque dans cette opération le protocrénate n'était pas obtenu à l'état sec; l'eau restant liquide, non-congelée [^d eii'''i''on ), qni le contenait presque en totalité, était encore limpide et incolore au sortir de l'éprou- vette; mais à l'air libre et même à cette basse température, elle prenait rapidement une teinte rouillée et jaunâtre. L'eau des sources récemment recueillie m'a donc seule donné les réactions caractéristiques des sels do fer au minimum d'oxydation, c'est-à-dire bleu foncé par le cyanoferride de potassium, et absence de coloration par le sulfocyanure. » Les acides crénique et apocrénique qu'on peut considérer comme lui seul et même corps organique, puisqu'ils sont toujours à côté l'un de l'autre, que leurs éléments constituants sont identiques, et que c'est vuiiquemenl dans l'arrangement moléculaire c|ue porte la différence, ont pour formule chimique, le premier (C-''H' = 0''), et le second (C*«H' = 0-*). L'acide apo- crénique est donc un acide crénique en partie moins oxygéné; M. Mulder, à qui nous devons de longs et savants travaux sur les composés nlmiques, considère même comme identiques tous les acides provenant de la décom- position ligneuse; quelques anciens auteurs désignent indistinctement ces derniers sous le nom d'ocides iwii^s de la terre. » Il a été dit plusieurs fois que les eaux de Forges ne contenaient que du protocarbonate de fer, comme celles de Spa par exemple, et que les ma- tières organiques végétales ne constituaient pas avec l'oxyde de fer une combinaison définie, qu'elles étaient simplement dissoutes et mêlées à l'eau. L'analyse chimique prouve aisément le contraire. » Voici le procédé le plus simple et le plus prompt pour isoler l'acide crénique. On recueille une quantité suffisante de percrénate de fer hydraté tel que l'eau des sources l'abandonne, et on le fait bouillir pendant une demi-heure, avec dix fois son poids d'eau et un dixième de potasse causti- que, c'est-à-dire Potasse caustique i partie. Crénate de fer lo » Eau 100 » » Il se forme un crénate de potasse soluble, et le sesquioxyde de fer est mis à nu. La solution froide est filtrée et saturée par l'acide chlorhydrique. Au bout d'un temps très-court, on voit les acides crénique et apocrénique se disposer par flocons abondants, d'un gris sale. On les recueille sur un filtre, on les hvc à l'eau distillée et on les met sécher à l'étuve; ils consti- tuent une substance amorphe, d'un brun pâle, très-avide d'humidité, possé- ( ^49 ) dant une réaction acide marquée et suffisante pour dissoudre, même à froid, du prolocarbouate de fer récemment précipité. » On peut donc reformer ainsi du protocrénate de fer tel que les soiu'ces le contiennent, tel que la nature le livre. Après l'analyse, la synthèse. N'est-ce pas une preuve bien évidente que ces acides végétaux saturent l'oxyde de fer dans les eaux minérales de Forges, et forment nettement une combinaison définie? » Ces acides crénique et apocrénique prennent naissance dans le sol avoisinant l'établissement des eaux minérales, sous les prairies maréca- geuses qui forment la source de la rivière d'Audelle; ils proviennent de la décomposition des matières organiques, ligneuses et herbacées, enfouies depuis plusieurs milliers d'années, de ces fougères géantes, de ces prèles et de toutes ces végétations aquatiques des premiers âges, dont les détritus se sont accumulés et stratifiés dans ce bassin. C'est la théorie des tourbières anciennes et profondes. Dans cette région de la source de l'Audelle, existent de larges filons de pyrite martiale (FeS"). Ces filons se trouvent immédiate- ment au-dessous du terreau tourbeux, donnant naissance aux acides cré- nique et apocrénique. Les eaux pluviales lessivent ce terrain, dissolvent les acides organiques, et, pénétrant dans la masse ferrugineuse inférieure, entraînent des traces d'oxyde de fer; le protocrénate de fer se forme alors, entre en dissolution complète, et fait partie de cette eau courante souter- raine qui vient sourdre aux fontaines de l'établissement thermal. » Les acides crénique et apocrénique ont été découverts par Berzélius dans les eaux de Porla, en Suède. Forges est, en France, le pays le plus favorisé pour la possession de ce produit naturel. Sans aucun doute, le protocrénate de fer offre à la thérapeutique le sel ferrugineux le plus com- plet, le plus satisfaisant et le plus assimilable; il n'a aucun des iuconvénienls tant reprochés aux sels minéraux, comme en contiennent les eaux de Spa et de Bussang. » CHIMIE AG1\IC0LE. — De inride nitreux dans les limons et les eaux d'irrujalion. Note de M. Chabrieu (i). ( Renvoi à la Section de Chimie. ) « Ai)rès avoir soumis les différents sols à un examen dont j'ai exposé précédemment les résultats; j'ai été conduit à rechercher l'acide nitreux dans les limons des can;uix d'irrigation, et dans leurs eaux. (i) L'Académie a décidé que coUe Coiiinuinication, bien (|ue dépassant en étendue les lites réglementaires, serait insérée en entier aux Comptes rendus. ( 25o ) » Ce sont les résultais de ces dosages que je présente aujourd'hui à l'Aca- déinie. Limons j)rovenfint du curage des canaux d'irrigalion. rnOVENASCE DES LIMONS. ACIDE Ditreux. N" 1. j Limon orgi/eur d'un canal deSainl-I n Cliamas, pris le 5 février 1870, l après un essorage de huit mois. ) I N° 1 his. \ , Limon sablotineux, l 0 68 pris sur les berges du mèmecanal, 1 ' le ]p février 1870 (non séché). ) I IS" 1 1er. \ Même matière, ( 0 00 prise au même endroitet àla raémel époque, séchée à So degrés. ] I N" 1 qtiater. \ Même matière, ' ^ pg séchée à l'air sur une grande surface, et par un temps sec. 1 N" 2. \ Limon extrait en 1869 du canal de f ç.g Boisgelin, près de son embouchure,! pris le 5 février 1S70. ] ACIDE NITRIQUE. 33600,00 44400,00 Total par distillation Transformation de l'acide nitreus. Préexistant. Total par distillation Transformation de l'acide nitreu.'i. Préexistant. 280 60 1 33 279 27 70 >7 0 97 C9 20 N" 3. Limon e.\trait depuis plusieurs années du canal de Miramas, déviation du canal de Boisgelin. ) 10, 108 660,00 1430,00 Total par distillation. Total par distillation. Total par distillation Transformation de l'acide nitreux Préexistant. l Total par distillation 45100 00 ' Transformation de l'acide nitreux Préexistant. 68, i3 69,00 i4o,oo I ,25 i38,8o i47,25 16, 38 130,87 » On a vu que, dans lt>s terres proprement dites, la teneur en acide ni- treux dépend de celle des liquides, pluies ou irrigations qui les humectent habituellement; leur feneiu- en acide nitrique restant d'ailleurs subor- donnée à des circonstances variables et complexes, aux influences de la culture particulièrement. » Il n'en est pas de même des limons déposés parles canaux d'irrigation. L'eau courante est un agent répartiteur, bien autrement actif que l'humi- dité du sol Les limons déposés aux mêmes époques, et dans un même canal; ont la même dose d'acide nitreux, dose qui peut différer d'un canal à un autre. Tous les canaux d'une même région imprègnent au contraire les ma- tières qu'elles entraînent cl déposent, sous forme de limons, d'une quantité à peu près uniforme d'acide nitrique. ( 25. ) » On peut constater, par exemple, que les limons n" 2 et n" 3, proven;int de divers canaux inég:)leinenl riches en acide nitreux, contiennent, à poids é^al des quantités peu différentes d'acide nitrique : iSS^^^Bo et i3o'"s^87 par kilogramme. » Les échantillons n° 1 et n" 1 bis exigent un examen particulier. Ex- traits du même canal, imprégnés par les mêmes eaux, ils contiennent des quantités à peu près égales d'acide nitreux : ce résultat était à prévoir ; mais l'égalité cesse lorsqu'on vient à comparer leurs doses d'acide nitrique. » Tandis que le limon argileux abandonné à l'air pendant huit mois con- tient 279 milligrammes d'acide nitrique par kilogramme, le li mon 5a6/o»»ei(a7, extrait d'une autre branche du même canal, déposé pendant le même temps sur les berges, ne contient que 69™^, 20 d'acide nitrique par kilogramme : exemple remarquable de l'aptitude que possède l'argile à favoriser l'accu- mulation des produits nitreux dans les terres qui la renferment (1). » Cependant si l'on tient compte de la lévigation à laquelle le limon du premier canal a été soumis, lévigation qui porte d'un côté les parties argi- leuses, avec la plus grande partie de l'acide nitrique, en laissant de l'autre les parties sabloneuses, on trouve que la teneur moyenne de ce limon en acide nitrique n'eût probablement pas beaucoup différé des précédentes sans le dédoublement qu'il a subi. » La matière de l'échantillon n" 1 bis a donné lieu à une observation que je consignerai ici comme appartenant à l'histoire de l'acide nitreux dans le sol arable. En renouvelant mes expériences sur un échantillon en tout semblable au précédent échantillon, i ter, j'avais fait sécher la matière à l'étuve à 80 degrés, et l'humidité avait été réduite à o^', 22 pourunkilo- granime, au lieu de 3o ou 4° grammes que je conservais d'ordinaire. Or j'y ai retrouvé une quantité d'acide niti'ique à peu près égale à celle de l'échan- tillon n° 1 6î5, 68"^, 1 3 et point d'acide nitreux. » Afin de m'assurer si ce résultat négatif était la conséquence de la dimi- nution de la quantité d'eau restée dans la terre, et non celle de la tempéra- ture à laquelle la dessiccation s'était accomplie, je fis un troisième essai, n° 1 qunter, du même limon sablonneux, préalablement desséché à l'air, par un temps très-sec, la matière étant étalée sur une grance siiiface et dans un (1) Je citerai, à ce sujet, les résultats obtenus en dosant les acides de l'azote dans le kaolin ; Kaolin acfielé ilans le cODiDien-e Acide nilreux, Aciile nitrique. ! Total p.ir distillation 070,58 Transformation de l'acide nilrcux. ^tds^dl Préexistant 52i,/|6 { a52 ) grand état de division. Le résultat a été sensiblement le même qne dans l'expérience précédente : rimmidité étant réduite à oS',66 par i kilogramme, j'ai trouvé 69 milligrammes d'acide nitriqneet pas trace d'ncide nilreux. » Ces dernières observations tendent à confirmer le tait que les nitrites au contact de la terre ne subsistent qu'à la faveur d'un grand excès d'eau. Eau.r dcx cnnau.i- d'irrigation (i). PROVENANCE DES E.lfX. ACIDE nitreux. ACIDE NITRIQUE. N° 1. Canal des usines de la iioiidrerie de Saint-Chamas, eau puisée en mai iSGg. N» 1 lis. Même eau, puisée le 22 janvier 1870. Autre canal de la poudrerie, eau puisée le 22 janvier 1870. N" 3. Eau de la Touloutre, puisée le 12 mars iSf>9 | pendant le cliûmagc. N» 4. Eau du canal de Poisjelin, puisée le 10 juillet iSG(). ^•'' 4 Us. Eau tlu mêtne canal, puisée le .\ mars 1870. iN» 5. Surverse des canaux de Miramas (provenant du canal deBuisgelin), V- mars 1870. N» G. Eau du canal de Boisgelin, 2 mai 1S70. o,2./l7 1 0,339 0,27'| < 1 o,2jS ^ o,25o 0,952 o,9G5 0,161 0,354 o,35i Transformation de l'acide nitreux o,oo3 Total par distillation Transformation de l'acide nilreux Différence 1 o,.1;o o,/16S OjOO'i 2,3l2 0,389 Transformation de l'acide nitreux Existant avant la distillation. Total pal" distillation 1,923 0,3/|2 0,337 Transformation de l'acide nilreux 0 , oo5 Le dosage de l'acide nitrique n'a pas élé exécuté sur cet éohantillon. Total obtenu par distillation Transformation de l'acide nitreux Préexistant Tolal obtenu pai' Jistillation 3,840 1,353 2,487 5,394 ■ ,37. Transfoimaliou de Tacidc nitreux Préexislanl 4,023 Total obtenu par distillation 1 ,000 0,229 l'ransformation de l'acide nitreux Préexistant 0,771 (i) Les dosages ont (';té faits sur i litre d'eati. ( 253 ) » On peut classer les eaux d'irrigation d'abord nu point de vue des t^poques où elles ont été puisées, ensuite an point de vue de la nature et de l'étendue des terrains qu'elles ont parcourus avant d'arriver à l'endroit où on les a prises. » L'examen des modifications que subissent les eaux des canaux, suivant les époques où elles sont puisées, donne lien à une observation importante. Les eaux puisées pendant les mois d'hiver et au commencement du printemps contiennent toujours de l'acide nitreux. Leurs teneurs en acide nitrique sont, au contraire, à peu près nulles pendant la même saison, on jiourrait même dire tout à fait nulles, si ce n'était les emprunts qu'elles font nécessairement aux terrains qu'elles parcourent. On peut, à raison de ces dernières influences, et afin d'être plus exact, restreindre cette règle aux termes suivants : Pen- dant la saison d'hiver et au co:nmencement du printemps, les eaux des crinaux contiennent leurs dosies maximums d'acide nitreux et leurs doses minimums d'acide nitrique. " Dès la fin du printemps et pendant l'été, la teneur des eaux d'irriga- tion en acide nitreux s'abaisse sensiblement, tandis que leur teneur en acide nitrique paraît s'élever; mais les expériences rapportées dans le der- nier tableau ne permettent pas de conclure d'une manière précise sur ce dernier fait. » La prédominance presque exclusive de l'acide nitreux dans les eaux du printemps est bien attestée, il est vrai, par les résultats consignés dans ce tableau. Ces résultats sont même très-nets poiu* les essais n° 1, n" 1 liis et n° 3, mais dans les essais n° 2, n" 4 bis et n° 5 la netteté des résultats s'efface. Il s'agit alors du canal le plus important de la contrée, par l'éten- due de son parcours agricole : l'influence de la longueur du trajet, ainsi que celle du terroir, se font sentir. Non-senlement les doses d'acide nitreux augmentent d'une manière exceptionnelle, mais encore la proportion d'acide nitrique s'accroît notablement, et l'on ne peut plus qu'indiquer les sources probables de ces produits, sans pouvoir déterminer ce qui est dû à l'une et ce qui vient de l'autre. » Il est évident que les eaux d'irrigation, le long de leurs rives, enlèvent des nitrites et des nitrates aux terrains qu'elles parcourent, pénètrent et abandonnent, et qu'elles les transmettent aux terres les moins riches, en même temps qu'elles en imprègnent les limons qu'elles déposent. 1) Il résulte de là qu'au terme de leur cours, les eaux {l'irrif^ation ont subi (]eM\ influences successives, [/une, en quelque sorte originelle, qui fait dépendre luiiquement leurs teneurs primitives, en acide nitreux et C. R., 1871, 2<- Sempslre. (T. LXXIIl. N" 4.1 33 ( :254 ) nitrique, de la saison où elle ont été puisées. L'autre, accidei)telle et locale, qui tend à subordonner leur richesse en |3roduits nitreux à l'efficacité du travail répartiteur, par suite duquel les eaux empruntent aux terres les plus riches poiu- donner à celles qui le sont moins. » D'après cela, la confusion qu'introduisent, dans l'examen des résul- tats, ces transports de produits nitreux accomplis par les eaux, dans leur parcours à travers les terres, doit disparaître, lorsqu'au lieu de prendre l'eau lorsqu'elle est restée en contact plus ou moins prolongé avec le sol, on la prend à son origine, c'est-à-dire à l'état de pluie. Or c'est ce que l'expérience a pleinement démontré, comme je l'exposerai dans une Com- munication spéciale, relative aux eaux de pluie. » CHIMIE. — Recherches sur l'action intime des substances qui aident à la décom- position du chlorate de potasse, pour en décjncjer l'oxygène; par 31. E. Bau- DRiMONT. (Extrait.) (Renvoi à la Section de Chimie.) « Conclusions. — Je crois avoir établi par ces recherches : » i" Que le chlorate de potasse est un composé évidemment endother- mique ; » 2° Que sa décomposition en chlorure de potassium et en oxygène, par certains oxydes, (CuO, MnO', etc.), est due à un simple effet de contact; » 3° Que le phénomène d'incandescence, qui résulte de la décomposition de ce sel par les matières en présence, est dû à la brusque expulsion de son calorique de formation; » 4° Que le chlorate de potasse en présence de l'oxyde de cuivre on du bioxyde de manganèse, possètle la propiiété de se liquéfier au-dessous de la teiiipéralure de son point de fusion. » M. GuYOT adresse une Note portant poin- titre : « De la transformation du feu fénian en feu liquide ». (Renvoi à la Section de Chimie.) M. A. Leco.mte soumet au jugement de l'Académie des considérations théoriques sur les phosphures d'hydrogène. Ces considérations sont particulièrement relatives : i" à la formation simultanée du phosphure gazeux et du phosphure liquide, dans l'action de la potasse sur le phosphore en présence de l'eau; 2" à l'action de l'air sur le mélange formé par le phosphure gazeux et les vapeurs de phosphure liquide. ^Commissaires : MM. lîoussingault, Peligot.) ( a55 ) M. Brachet adresse deux nouvelles Notes concernant l'application de la lumière éleclrique à l'éclairage. (Commissaires précédemment nommes : MM. Becqvierel, Fizeau, Jaîiiin.) MM. Dcsxos ET HccHARD adressent, pour le concours des prix de Médecine et de Chirurgie, un travail imprimé sur les complications car- (liaques dans la variole et notamment sur la myocardite varioleuse : ils joignent à cet ouvrage une indication manuscrite des points sur lesquels ils désirent attirer plus spécialement l'altention de la Commission. . (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. MiRAULT adresse, pour le même concours, un Mémoire sur la résec- tion sous-périostée du vomer. (Renvoi à la Commission.) M. FoNssAGKivEs adresse, pour le concours des prix de Médecine et de Chirurgie, un certain nombre de volumes dont l'ensemble lui paraît con- stituer iHie « Encyclopédie d'Hygiène de la famille ». (Renvoi à la Commission.) M. HusxoT adresse, pour le concours du prix Desmazières, une série de travaux sur diverses questions de botanique cryptogamique, avec une indi- cation (les principales parties de ces travaux. (Renvoi à la Commission.) M"''* Garcin et M. Adam adressent, pour le concours des Arts insalubres, la description d'un moteur automatique, spécialement destiné aux machines à coudre, et déjà exécuté pour cet usage. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) 31. Zaliwski adresse, pour le concours du prix Gegner, un travail por- tant pour titre « Elude des actions naturelles de l'électricité ». (Renvoi à la Commission du prix Gegner.) CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire perpétuel donne lecture d'iuic lettre écrite par le Comité chargé d'organiser en 1871 le « Congrès international des Sciences 33.. ( 256 ) géographiques, cosmographiqiies et commerciales d'Anvers ». Le Comité, en adressant à l'Académie le programme du Congrès qui doit avoir lieu du i4 an 22 août prochain, exprime le vœu qu'elle veuille bien delégner quelques-uns de ses Membres pour y assiste)', et l'espoir que cette réunion pourra avoir une influence sur le progrès des sciences et sur le développe- ment des relations commerciales. Cette pièce sera transmise spécialement à la Section de Géographie et de Navigation. M. LE 3I1NISTRE DE l'Insthuction PUBLIQUE autorise l'Académie à pré- lever, conformémenl à sa demande, une somme provenant de piix non décernés et comprise dans son budget, pour le payement li'impressions exécutées en 1870. M. Martix de Iîuettes prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante, dans la Section de Méca- nique, par le décès de M. Pioberl. (Renvoi à la Section de Mécanique.) HYDRODINAMIQUE. — Théorie générale des inuuvemenls / n o \ / > 1 f ■ 1-1 \ (^) ^' ^ Tt '^ '^' Zc' §/' + ^ +-("! + ''!) = 0 ('l'i' surface libre). » En substituant k u,, v,, (p leurs valeurs tirées de (i), ces relations (2) deviendront deux équations aux dérivées partielles en ;/„ et h, qu'elles ser- viront à déterminer. Je supposerai les quantités ;<„, h Irès-petites, et leurs dérivées successives en x de plus en plus insensibles. A une première ap- proximation, on pourra ne conserver dans la première (2) que les termes comparables à la dérivée première de Uq en x, et dans la seconde (2) que les termes comparables à u„ : si les mouvements se projjagent dans le sens des X positifs, on trouvera aisément les i-ésultals connus de Lagrange : h ==/ [x — t \lgli), «0 = '6 rapport de h y/;,' à \JH. » A une seconde approximation, on devra, dans cfiacune des rela- tions (2), garder le premier des termes de n,^ i',, (p qui était d'abord négligé; mais on pourra donner à Uo et h, dans tous les termes très-petits par rap- port à d'autres, les valeurs obtenues précédemment; de plus, dans la se- conde (2), ^>^^, qui n'est que de l'ordre du carré de la dérivée première de Uq en x, sera négligeable devant ii'|. Il viendra ainsi : / d/i -- du, /g d /,., H' d'/i\ I gk^r±^dx-^(^-^R^^ [ ^ Jx ^^' 3 VH ^ d. ( 258 ) ot par suite, en observant que la parenthèse de la première (3) peut être supposée dépenrlre seulement de jc — i N» H, (4) — - = gH— -f-gH ,ll- O r/.^' O ^jj.. \2.a 3 — t \gU. Comme l'onde marche vers les x positifs^ toutes ses parties qui ne sont pas très-éloignées de sa tête auront bientôt des x^ — < y'g H, et l'on pourra faire i!^ := o. Les équations du problème seront alors, Wo désignant une con- stante quelconque voisine de sgH, , , M 3/1 W d-/i , r, \ d.hitji — w„) (71 -^= = I -f- T-rr -h ;r- -—-? Il = t [X — UJot) — t —. ■• ^'' J„a /ili 6// ^/.c' J ^ ^ ' dx ( ^59) » Appelons : Q, par unité de largeur, le volume total et constant Ihi, po- sitif ou négatif, de l'intumescence comprise depuis la tête de l'onde où h ^:z o, jusqn'à un plan ce = oCq, situé assez en arrière pour que la surface libre y soit sensiblement horizontale; Q. la vitesse de propagation du centre de gravité de cette intumescence, vitesse dont le produit par Q vaut évi- demment I.m(Jiî); h + yj l'ordonnée de ce centre, ordonnée telle que 2ï]Q= lli(hi). La première (7), nudtipliée par hs ou par hd.r, et inté- grée de jc = jCq 'à .T = 00, donnera la formtde très-générale fi- = g(H + S-zj), qui comprend celles de MM. Scott Russell et Bazin. » Dans le cas d'une onde positive, la première (7) permet de démontrer que la forme permanente étudiée dans l'article sur l'onde solitaire et cor- respondant à w = 0)0 = const., est stable, c'est-à-dire tend à se rétablir si une cause perturbatrice, à un moment donné et inmiédiatement en avant d'un plan quelconque a: ^= .r,, normal aux x, vient à l'altérer en faisant varier chaque ordonnée h d'une quantité àh. En effet, pour x ^ x\, on aura âh nul ainsi que sa dérivée première en x' (sans quoi la surface libre serait anguleuse); d'où il suit que pour jc^=jc,-h une petite quantité positive x', âh sera comparable, en grandeur et en signe, au produit de x'- par la dérivée seconde de âh en x; la variation que recevra oi àe X = Xo à. Xq -h x' aura donc, d'après (7), le signe de 5//, et la con- dition d (hs.) = o, établie plus haut, fera lih de signe contraire à c?/;, c'est- à-dire que l'onde tout en cheminant, tendra vers sa jjremière forme. Gé- néralement, lorsqu'une onde a pris une forme un peu stable, toutes ses parties se meuvent à peu près également vite, et w varie peu avec x. Alors, s'il y a des dépressions (parties où h<^o), la condition w = const. , exige, d'après (7), qu'elles soient partout concaves, comme à leurs jioints les ])lus bas, et immédiatement suivies (leur concavité ne leur permettant pas de se raccorder avec la surface horizontale du liquide situé à leur arrière) de parties surélevées (où h >■ o), tout entières convexes (sans quoi oj n'y serait pas -< Vo H), et suivies elles-mêmes, à cause de la même impossibilité de raccordement, d'autres dépressions. C'est ce qui arrive lorsqu'on pro- duit une simple onde négative. Sa tête et sa queue étant animées de vitesses plus grandes que les parties où la dépression est maximum, la première .s'al- longe sans cesse, et la seconde se raccourcit jusqu'à ce qu'elle soit entière- ment concave et suivie par conséquent d'uise infinité d'autres ondes de grandeurs décroissantes, positives et négatives. Si, au contraire, on produit une intumescence continue et positive de hauteur constante, sa crête an- térieure étant forcément convexe, se propagera, d'après (7), moins vite ( 26o ) que la couche plane qui suit : l'eau s'y accunnilera riouc jusqu'à ce que sa convexité soit compensée par un excès de hauteur; et comme cette oncle initiale ne pourra se raccorder, à son arrière, avec la couche plane, sans y devenir concave et acquérir une vitesse supérieure à celle de celle couche, elle sera suivie alternativement de concavités situées au-dessous de la sur- face libre de la même couche et de convexités situées au-dessus, qui seront les unes et les autres, de grandeurs décroissantes. )> CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la formation des composés organiques qui dérivent de l'acide azotique; par M. Bertiielot. « La force explosive des composés nitrocarbonés résulte d'une sorte de combustion interne, analogue à celle de la poudre-coton, dont elle se dis- tingue cependant parce que les éléments de l'acide azotique et ceux du prin- cipe combustible sont intimement unis, au lieu d'être simplement mélangés comme dans la poudre ordinaire. Cette force est d'autant plus grande que ladite combustion développe plus de gaz. et plus de chaleur. Or la chaleur dégagée par la combustion sera d'autant plus considérable, toutes choses égales d'ailleurs, que l'union préalable de l'acide azotique avec le principe organique aura dégagé elle-même moins de chaleur, c'est-à-dire que l'é- nergie du système formé par l'acide comburant et le principe combustible aura été moins diminuée dans l'acte de la combinaison. » J'ai mesuré la chaleur dégagée dans la formation des dérivés azoti- ques les plus importants, tels que : éther azotique, nitroglycérine, nitro- niannite, poudre-coton, amidon azotique, benzines nitrée, binitrée, chloro- nitrée, acide nitrobcnzoique, etc. )) I. Ether azotique. — La formation de ce composé, d'après l'équation suivante : C'H^O^ + AzO^H = C^H'(AzO'''H) + II^O^; étant rapportée aux corps mêmes inscrits dans cette équation et à la tem- pérature ordinaire, dégage 58oo calories pour 91 grammes d'étlier. » J'ai effectué la réaction directement dans un calorimètre, au moyen de l'alcool absolu et de l'acide pe'^ant i,5o; le rendement est à peu près théo- rique. L'expérience, je le répète, peut être exécutée rlirectement; mais elle est fort délicate. Je décris dans mon Mémoire les précautions à l'aide des- quelles on peut la (aire réussir, en évitant toute oxydation violente et per- turbatrice. Jedirai seulement que l'acide était placé dans un petit cylindre de platine, flottant au centre fl'iui calorimètre de jilatine qui renlêrniait ( 26l ) 5oo grammes d'eau. Ce dernier était protégé par plusieurs enceintes super- posées, dont la plus extérieiu'e remplie d'eau à tuie température constante. » Dans le calcul des expériences, on a dû tenir compte de l'hydratation préalable de l'acide employé ( AzO''H,|HO) ; de la dissolution dans la liqueur acide de l'eau formée par la réaction; enfin de la dissolution de l'éther azotique. Chacune de ces quantités a été mesurée directement et j'ai tracé par degrés très-resserrés la courbe des chaleurs d'hydratation de l'a- cide azotique mis en oeuvre ; cette courbe concorde en général avec les résultats de MM. Hess et Thomsen. » J'ai aussi tracé par expérience les courbes analogues pour les mélanges de l'acide azotique avec l'acide sulfurique; ainsi que pour l'hydratation de l'acide nitrosidfurique de mes expériences : courbes nécessaires pour cal- culer les effets complexes qui résultent de la soustraction d'une partie de l'acide azotique, absorbé par la formation des corps nitrés, et de la pro- duction simultanée de l'eau. Enfin tous les résultats ont dû être rapportés à l'acide monohydraté et pur, AzO'H. » Ainsi la formation de l'éther azotique, au moyeu de l'alcool et de l'acide azotique, dégage 58oo calories, ou 6000 en nombre rond. On dé- duit de là que la formation du même éther, par ses éléments, C' + H' + Az + O" = C^ H^ ( AzO' H) dégage GSSoo; sa combustion par un excès d'oxygène : 2g5 000. » II. Nitroglycérine. — J'ai préparé la nitroglycérine dans mon calori- mètre, au moyen de l'acide nitrosulfurique et dans des conditions analo- gues à celles décrites récemment par M. Champion, conditions dans les- quelles le rendement s'élève aux \ de la valeur théorique, les oxydations secondaires étant évitées. Tous calculs faits, j'ai trouvé que la réaction normale C^H''0« + 3AzO«'H = C''H-(AzO''H)' + 3lFO= dégage i3ooo, soit 43oo par équivalent d'acide entré en combinaison. Ce chiffre, plus faible que celui de l'éther azotique, montre que l'acide et la glycérine ont conservé presque toute leur énergie réciproque dans la com- binaison; ce qui explique la décomposition si facile de la nitroglycérine et les effets redoutables de cette décomposition. » III. Nilromannile. — J'ai préparé ce corps avec l'acide nitrosulfinique. La réaction est lente et se prolonge pendant assez longtemps. En admettant C. R., 1R71, 2" Scm«lie(T. LXXIII, No/i.) 34 ( 202 ) une réaction totale, les nombres que j'ai observés conduisent à 21 200 ca- lories pour la réaction C'^H'^0'^ + 6AzO«H = C' = H = (AzO«H)''-+-GH-0-, soit 3 5oo calories par équivalent d'acide azotique fixé. » IV. Poudre-coton. — J'ai préparé ce corps avec l'acide niirosult'urique. La réaction se prolongeant, j'ai arrêté chaque fois l'expérience au bout de vingt minutes et pesé la poudre-coton, ce qui faisait connaître l'acide fixé. Il s'est élevé chaque fois à 4^ équivalents. La chaleur dégagée est de T I 000 calories par équivalent d'acide fixé, soit pour la réaction normale : 55 000 calories. Ces chiffres l'emportent sur ceux de la nitroglycérine, ce qui explique la stabilité relative plus grande de la poudre-coton. La chaleur dégagée dans la décomposition explosive de la nitroglycérine serait double environ de celle de la poudre-coton, à poids égal et calculée d'après les hypothèses les plus probables. » V. Amidon azotique [xjldidine). — J'ai préparé ce corps avec l'acide azotique pesant ),5o. La réaction C.2JJ.0O-0 ^ AzO'H = C'^ H''0*(AzO''H) + H=0^ dégage laooo calories, l'amidon azotique étant isolé sous forme solide. C'est à peu près la même valeur que pour la poudre-coton, poiu' un même poids d'acide fixé. » VL Nitiobcuzine. — J'ai préparé ce corps avec l'acide azotique pesant i,5o. La nitrobenzine formée avait pour densité r,i94; ce qui indique une jiureté presque complète, car M. Kopp a donné 1,187. L'' réaction nor- male C'-H" -f- AzO'H = C'-H^AzO^ + H=0^ dégage 36200 calories. » VIL Binitrobenzine. — Préparée avec la nitrobenzine et l'acide nitro- sulfuriquc. La réaction normale C'*H^\zO" 4- AzOni =:: C'^I-r (AzO^)= + H^O= dégage 36o6o, la binitrobenzine étant solide. On voit que la chaleur déga- gée est proportionnelle au nombre d'équivalents d'acide fixés. En outre, cette quantité est beaucoup plus grande pour les benzines et autres corps nitrés, que pour l'éther azotique, la nitroglycérine, la poudre-coton, etc. ( 263 ) » On comprend dès lors pourquoi l'énergie explosive des derniers com- posés est pins grande et leur stabilité moindre; enfin, pourquoi ils se comportent comme des étliers, décomposables par la potasse avec repro- duction d'alcool et d'acide. La potasse, dont l'union avec l'acide azotique ne dégage que i4ooo calories environ, ne peut fournir, par une réaction simple, l'énergie nécessaire pour reconstituer l'acide et la benzine, dont l'union sous forme de nitrobenzine en a dégagé 36ooo calories; mais cette énergie existe au contraire pour l'éther azotique et la nitroglycérine, qui réclament seulement 4 à 6000 calories pour la régénération de chaque équivalent d'acide. » Le chiffre 36 000, relatif à la nitrobenzine, mérite encore d'être re- niinqué sous un autre point de vue. En effet, c'est à peu près la quantité de chaleur dégagée dans la réaction de l'hydrogène sur l'acide azotique, l'eau et l'acide azoteux étant liquides : H= + AzOm = H-0- + AzO'U. n Cette remarque montre que la formation de la nitrobenzine et des corps analogues doit être assimilée à une oxydation; tandis que la forma- tion de l'éther azotique et de la nitroglycérine représente une simple sub- stitution des éléments de l'acide aux éléments de l'eau. »Yin. benzine c/i/oronî5 Par équivalent . ; 278 ( 273) c'est à ces deux variétés de l'oxyde que correspondent les deux valeurs que j'ai données (i) pour la chaleur de combustion du cadmium. » Ainsi, quand un corps cristallise, il semble perdre une petite quantité de chaleur; cela paraît du moins résulter d'un certain nombre d'expé- riences, entre autres celles de M. Favre sur les phénomènes calorifiques qui accompagnent l'oxydation du carbone et du soufre, et celles de MM. Troost et P. Hautefeuille relatives au silicium ; les déterminations qui précèdent constatent, pour l'oxyde de cadmium, un résultat tout à fait analogue, et donnent la mesure d'un phénomène du même ordre et du même sens. » CHIMIE. — Dosage de r acide fiuorhydrique libre. Note de M. P. Guyot. « Tout le monde connaît les difficultés que l'on rencontre lorsqu'on veut doser l'acide fiuorhydrique libre. La méthode de M. H. Rose [Jnnuaire de Chimie, i85i, p. i58), qui donne un précipité de fluorure de calcium, est longue et peut occasionner des erreurs par les pertes que l'on fait pen- dant les filtrations, lavages, calcinations et traitement par l'acide acétique. Je propose de la remplacer par la suivante, qui consiste à mettre en usage ce fait constaté par feu J. Nicklès [Revue des Cours scientifiques, t. V, n° 24, p. 390), à savoir : que la fluorure de potassium donne avec le sesquichlorure ferrique un précipité blanc de sesquifluoferrate de potasse Fe-FPaRFl, et cela, en vertu de l'équation Fe=Cl» -+- 5KF1 = Fe=Fl'2RFl+ 3KF1. )) J'ai déjà appliqué cette réaction au dosage volumétrique des fluorures solubles [Comptes remlus, t. LXXI, p. 274)- M Pour doser l'acide fiuorhydrique libre, voici comment il faut opérer : on neutralise exactement l'acide au moyen du carbonate de potasse pur, dont on a soin de ne pas employer un excès, puis on filtre, et l'on dose au moyen d'une solution titrée de perchlorure de fer, d'après la méthode précédemment citée. Au cas où l'on aurait employé un excès de carbonate, on peut l'éliminer au moyen de l'acide chlorhydrique pur, le précipité de sesquifluoferrate prenant naissance même quand la liqueur renferme du chlorure, du nitrate ou du sulfate potassique. Il vaut mieux employer pour la neutralisation le carbonate de potasse que celui de soude, parce que, pour avoir tout le fluor précipité à l'état de sesquifluoferrate sodique Fe'- FP 2 Na Fl, (t ) Comptes rendus., séances des 26 juin et lo juillet 187 1 . ( 274 ) il faudrait ajouter de l'alcool, liquide dans lequel le nouveau sel n'est pas soluble, tandis qu'il l'est sensiblement dans l'eau. Il n'est pas nécessaire d'opérer avec toute sa solution de fluorure alcalin, on peut l'amener à un volume connu et doser l'acide de lo centimètres cubes. » PHYSIOLOGIE. — Sur l'arrêt de la circulation du sang produit par f introduction d'air comprimé dans les poumons. Note de M. N. Gkéhant, présentée par M. Claude-Bernard. « Poiseuille dans un travail qui a paru dans les Comptes rendus de l'Aca- démie des Sciences le 17 décembre i855, établit ce fait, que l'inspiration entrave la circulation pulmonaire, tandis que l'expiration la favorise. Poi- seuille a démontré en outre, par des injections, que les poumons insufflés offrent des capillaires plus allongés et d'un diamètre plus petit qui laissent passer moins de liquide que les poumons non insufflés. Une observation que je fis au laboratoire de Pbysiologie du Muséum d'histoire naturelle m'a conduit à étudier de nouveau cette question. Chez un chien empoisonné par le curare, on entretenait la respiration artificielle et on mesurait à l'aide d'un manomètre à mercure la pression du sang dans l'artère fémorale ; cette pres- sion se maintenait égale à i5 centimètres environ tant que le mouvement régulier du soufflet fut conservé; mais aussitôt qu'on exagéra le nombre et l'amplitude des mouvements d'insufflation, la pression du sang baissa con- sidérablement jusqu'à 7 centimètres environ, et en même temps la colonne mercurielle cessa d'osciller. » Si par lui tube fixé dans la trachée on insuffle les poumons avec de l'air comprimé, on observe exactement le même phénomène de dépression. Chez un chien, à l'état normal, la pression du sang dans l'artère fémorale tracée par le manomètre de M. Fick sur le cylindre tournant de M. Marey était égale à 12 centimètres de mercure en moyenne; on insuffla dans les poumons de l'air soumis à la pression de i 5 centimètres de mercure, la pression dans l'artère baissa jusqu'à 3 centimètres, et le tracé montra que les ondées sanguines envoyées par le cœur devinrent déplus en plus petites et même disparurent complètement. Dans une seconde expérience, l'air in- sufflé étant soumis à une pression de 6 centimètres de mercure, la pression dans l'artère diminua de li centimètres à 5 centimètres. » Chez le lapin, des expériences semblables fournissent des résultats analogues. La trachée d'iui lapin est mise eu communication avec un gazo- mètre plein d'air à la pression de 4*^52 de mercure; la pression du sang ( 275 ) dans le carotide baisse aussitôt de iS", 8 à 2'', 6. L'insufflation des pou- mons étant faite avec de l'air soumis à la pression de i*^, 2, la pression dans l'artère baissa de i 3", 5 à 1 1*^,5, elle avait diminué de 2 centimètres. Dans cette seconde expérience, le tracé indique encore les battements du cœur et l'influence des mouvements respiratoires. » La section des nerfs pneumo-gastriques n'exerce aucune influence sur la production de ces phénomènes. « On peut démontrer directement que l'air comprimé arrête la circula- tion dans le po^uuon. On introduit par la veine jugulaire, chez un chien, une sonde de plomb préalablement remplie d'une solution de bicarbonate de soude; l'extrémité de la sonde est enfoncée jusque dans la portion tho- racique de la veine cave inférieure; une canule de verre est fixée dans l'ar- tère carotide, et les deux tubes, la sonde et la canule sont luiis aux deux branches d'un manomètre différentiel de M. Claude Bernard. Dans les con- ditions normales, le mercure monte du côté de la veine jusq'j'à i/J cenli- mètres; dès qu'on insuffle les poumons avec de l'air soumis à la pression de 6*^,5 de mercure, aussitôt le mercure descend du côté de la veine, monte du côté de l'artère; bientôt les deux niveaux sont dans un même plan horizontal; la pression est alors exactement la même dans la veine cave inférieure et dans l'artère. Ouvre-t-ou l'artère, le volume de sang cpii s'écoule est petit, la pression tombe à zéro dans l'artère, et le sang cesse de couler. Ainsi la circulation est complètement arrêtée, et l'obstacle se trouve dans le poumon; dès qu'on laisse cet organe s'affaisser, le sang arrive en quantité dans l'artère. » L'expérience suivante démontre encore directement le même fait. Chez un animal sacrifié par hémorrhagie, le sang est défibriné. Le thorax étant ouvert, on fixe deux canules de verre, l'une dans l'arîère pulmonaire, l'autre dans l'oreillette gauche, puis on établit artificiellement la circulation du sang à travers les poumons, sous luie pression constante de 5 centimètres de mercure. Aussitôt qu'on insuffle les poumons, le sang cesse de revenir par l'oreillette gauche, il s'échappe en abondance quand on cesse l'insuffla- tion. Cette expérience permettrait encore d'établir le rajjporl rpii existe entre la perméabilité du poumon pour le sang et le degré de dilatation de cet organe. » On peut déduire des faits qui précèdent, sans qu'd soit nécessaire d'y insister davantage, les ménagements qu'il faut garder dai.s les cas où l'on pratique la respiration artificielle. » On ne devra pas confondre ces expériences et les résultats qu'elles (276) fournissent avec les cas dans lesquels l'houime ou l'animal, an lien de re- cevoir de l'air soumis à une certaine pression par le poumon seul, se trouve placé, le corps entier, dans une atmosphère d'air comprimé. » ZOOLOGIE. — Sur un cas nouveau d'Iiyperinétamorphose constaté chez la Palin- genia virgo à l'étal de larve; analogies de cette larve avec les Crustacés. Note de M. N. Jolt, présentée par M. Milne Edwards. n Occupé depuis plusieurs années de l'embryogénie des Ephémérines, surtout de celle de la Palingenia virgo, je n'avais pu faire éclore dans mon laboratoire les œufs de cet insecte névroptère, devenu si célèbre grâce aux savants Mémoires des Swarmmerdam, des Réaumur et des Christian Scheffer. Plus heureux cette année, j'ai eiTfin réussi à suivre le développement de l'insecte dans l'œuf, à en obtenir l'éclosion, et à combler ainsi une lacune importante, que je regrettais de trouver dans les Mémoires si pleins d'in- térêt des maîtres illustres que je viens de citer. J'ai signalé, il y a déjà long- temps (i), un cas très-curieux d'hypermétamorphose chez la larve cVOEstrus equi. Von Siebold et Fabre en ont constaté deux autres, le premier, chez les larves des Slrépsiptères, le second chez celles des Méldides. Mais, dans les cas cités par ces naturalistes, l'hypermétamorphose se bornait à quel- ques modifications dans les formes extérieures, l'organisation interne restant invariablement la même jusqu'au moment de la nymphose. Il n'en est pas ainsi chez la larve récemment éclose de la Palingenia virgo. En effet, à cette époque de son existence, elle est complètement dépourvue de plusieurs organes qui sembleraient essentiels, indispensables même à la vie d'un insecte, et dont l'apparition tardive a de quoi nous surprendre. Ainsi, elle n'a d'abord ni appareil circulatoire, ni organes spéciaux pour la respiration. Ses antennes et ses soies caudales n'ont ni le même nombre d'articles, ni la villosilé qu'elles acquièrent plus tard ; en un mot, comparée à ce qu'elle doit être peu de temps avant l'époque de la nymphose, elle est, on peut le dire, un animal très-incomplet. » Sous ce premier état, la Palingenia virgo rappelle donc l'état perma- nent des Neinoura trifascicala et variegala, comme elles entièrement dépour- vue de branchies Irachéennnes. Un peu plus tard, ses branchies apparaissent sous la forme de petits cœcums tubuleux, placés sur les parties latérales des six premiers anneaux de l'abdomen, et d'une transparence cristalline, comme (i) Sur rhypcrméloiiKirphosc des In n'es d'OEstridcs [Cimiptcs rrridiis, septembie 184G). ( 277 ) l'est, du reste, celle du corps tout entier. L'animal ressemble alors au Nemoiim cinerca, ou plutôt au Sialis lectarhts, muni, comme lui, de cœcums branchiaux suspendus aux six premiers anneaux de l'abdomen. » Puis, en se compliquant davantage, l'appareil branchial de la Palingenia i>irgn prend la forme de lamelles aplaties, frangées sur les bords à la manièi'e des branchies niUiles dos Lihelltiles, et parcourues, comme chez ces der- nières, par un tronc trachéen principal, subdivisé en ramuscules très-déliés. » Enfin, les lamelles branchiales deviennent de plus en plus larges, de plus en plus frangées; les trachées s'y montrent avec leur fil spiral; les globules sanguins se forment, et la circulation s'établit telle que Canus l'a décrite. » Voilà donc de vraies métamorphoses, tout à fait analogues à celles que j'ai constatées en i844 «^hez une petite Salicoque d'eau douce, très-com- nuuie dans le canal du Midi, métamorphoses qui, indépendanunent du genre de vie aquatique des Pnlingenies^ établissent, entre les Insectes et les Crustacés, une transition en quelque sorte inattendue. Le passage des uns aux autres est rendu bien plus évident encore par l'insecte singulier que mon fils Emile a, le premier, trouvé dans la Garonne, et que Geoffroy, qui l'avait rencontré aux environs de Paris, etLatreille, qui ne l'avait jamais vu, ont rangé à tort parmi les Crustacés, puisqu'il respire, nous l'affirmons, par de véritables trachées, incluses entre deux lames branchiales (2). » zoor^OGlE. — 5i(r l'organisntion des Vers du genre Perichneta. Note de M. Em. Perrier, présentée par M. Quatrefages. « Grâce à l'obligeance de M. Houllet, chef des Serres du Muséimi d'histoire naturelle, qui a bien voulu les recueillir dans la terre des envois déplantes à lui adressés, j'ai pu étudier vivants quelques Vers ap[)artenaut au genre Perichœla et provenant, les uns des Antilles, les autres de Calcutta. » Le groupe des AnnélidesLombricines terricoles étant analomiquenient (i) Foir dans les Annules des se. nnt., i" série, t. XIX, p. 34, mon Mémoire sur la Cari- dinn Dcsmnrcsiii. (2) Cet insecte, que mon fils a fait connaître à la Société d'histoire naturelle de Toulouse (le i5 juin 1870), n'est rien autre chose ijuc le rarissime Binocle à queue en plumes de Geoffroy [Hist. des Insectes de Paris, t. II, pi. XXI, f. 3), le Prnsnpistnnia de LalreilJc [Nouvelles Annnlcs du Muséum, t. II, p. aS). G. P,., TS71, -i" Semestre. (T. LXXIII, N» 4.) 36 ( 278 ) • peu connu, j'espère pouvoir continuer celte étude sur les autres Vers qui me parviendront par cette voie. Ceux dont il s'agit actuellement appar- tiennent à un genre cn'é par Schmarda, et dont deux espèces ont été dernièrement étndiées, mais sur des échantillons conservés par M. Léon Vaillant. Quelques détails importants, que nous avons été assez heureux pour mettre en évidence, permettront de se rendre un compte plus exact de l'organisation et des affinités de ces Vers, et d'étendre les résultats déjà trouvés sur les Lombricines appartenant à d'autres genres. » Nous nous occuperons surtout ici du Ver de Calcutta, réservant les quelques différences présentées par celui des Antilles pour le Mémoire que nous publierons sui' ce sujet. » Le Ver en question a une longueur de i4o à i5o millimètres, sur 3 millimètres de large environ. Son corps compte environ loG anneaux, non compris la tète. Chaque anneau porte en son milieu une ceinture de 45 à 5o soies isolées, également espacées les unes des autres et rangées en cercle. Sur la tête, on voit une légère proéminence, un peu échancrée en avant; le ctitellum se montre après le treizième anneau, el occupe l'espace de trois anneaux, qu'il est facile de reconnaître soit au moyen des ganglions nerveux, soit au moyen des ceintures de soie qui persistent souvent après la formation du clitellum. L'anneau qui suit le clitellum est donc le dix- septième, et c'est à la face inférieure du dix-huitième qu'on aperçoit les deux orifices génitaux mâles. Le quatorzième anneau, ou le premier du cli- tellum, porte au milieu de sa face inférieure, et tout à fait en avant, un orifice unique, que nous considérons connne l'orifice femelle. Au point de jonction des anneaux 6 et 7, 7 et 8, 8 et 9, on voit, de chaque côté de la face inférieure, d'autres orifices : ce sont ceux des glandes capsulogènes de d'Udekem, des poches copulatrices des auteurs plus récents. » L'appareil digestif est très-complexe. Il se compose d'un pharynx à parois épaisses et glandulaires, d'un œsophage occupant les anneaux 6, 7, 8 et 9, d'un gésier musculeux occupant le dixième anneau, enfin d'un intestin analogue à celui des lombiics. » Les parois du pharynx sont recouvertes par des glandes de deux sortes : les unes, supérieures, formées de deux tubes enroulés, unis entre eux par une substance intermédiaire; les autres, inférieures, contenant des culs-de-sac granuleux sphériques. Ces glandes s'ouvrent dans le pharynx par trois paires d'orifices. » Dans l'œsophage, viennent s'ouvrir : » 1° Trois groupes de glandes, appuyées sur les cloisons qui séparent ( 279 ) le troisième anneau du sixième, le sixième du septième, et le septième du huitième: ces glandes sont formées de tubes isolés, flottants^, se recourbant en anses, et dont les deux moitiés sont enroulées en spirale l'une autour de l'antre; )) 2" Deux glandes pyriformes, compactes, situées dans le sixième an- neau, formées de culs-de-sac sphériques disposés en grappe, mais réunis par une stdjstance intersticielle; » 3" Deux glandes en grappes à culs-de-sac, sphériques, isolés, et dont les canaux excrétein-s, comme ceux des glandes précédentes, viennent s'ouvrir au point de jonction de l'œsophage et de la cloison 6-7. Ces der- nières glandes occupent le septième anneau. » Le gésier, de couleur blanc nacré, se fait remarquer par l'épaisseur de ses parois musculaires. L'intestin ne présente rien de particulier. » Le système nerveux est construit sur le plan ordinaire. Le cerveau donne naissance latéralement à cinq paires de nerfs ; une branche naît du connectif; deux paires, dont l'antérieure plus grêle, de chacun desganglions, y compris celui qui ferme le collier œsaphagien. Les ganglions antérieurs, courts et larges, s'allongent dans le clitellum, pour se renfler ensuite dans le dix-septième et surtout dans le dixhuilième anneau; le ganglion de cet anneau envoie sa paire postérieure, qui est très-grosse, aux environs des orifices génitaux mâles. » Le système des vaisseaux rouges, constitué sur le plan ordinaire, se compose d'un vaisseau dorsal contractile et d'un vaisseau ventral. Du neuvième au quatorzième anneau, six branches latérales, d'inégal volume, unissent ces deux troncs principaux; les premières sont à peu près cylin- driques et étroites; les deux dernières, au contraire, un |)eu bosselées et pyriformes, pourraient être prises pour descœcunis dépendant du vaisseau ventral; en réalité, elles sont unies au vaisseau dorsal par un petit tube vasculaire. Les branches intermédiaires présentent une forme intermédiaire entre ces deux extrêmes. Quatre d'entre elles nous ont paru bien nettement contractiles, comme l'indiquaient du reste les fibres musculaires entre- croisées qui coiu'aient sur leurs parois. » En arrière de la ceinture, le vaisseau dorsal et le vaisseau ventral sont unis par deux séries d'anastomoses : les unes adhérant à l'intestin, les autres présentant une disposition fort curieuse. Du vaisseau dorsal et du vaisseau ventral naissent, en des points correspondants, deux vaisseaux grêles : le premier, après avoir rampé sur l'intestin, vient se placer à côté du second, et tous deux, se ramifiant parallèlement, s'enfoncent dans les parois du 36.. ( 28o ) corps où leurs ramifications ultimes se réunissent les unes aux autres en forme d'anses. Ces anses se retrouvent sur les ovaires, les testicules, les pa- villons vibratiles; on les voit aussi dans la région céphalique; mais là il nous a été impossible de déterminer, d'une manière bien nette, les points de départ des branches vasculaires dont elles sont les terminaisons. » L'appareil génital uiâle se compose de quatre testicides trilobés, dont le lobe médian contient les plus jeunes cellules spermatiques. Ces testicules sont disposés par paires, dans le onzième et le douzième anneau. A chacun d'eux correspond un entonnoir vibratile, à bords très-flexueux. Les canaux qui font suite à ces entonnoirs se réunissent deux à deux, de chaque côté, en un conduit grêle qui s'unit au canal excréteur d'une grosse glande très- profondément lobée, située derrière la ceinture. Ces deux canaux unis en forment un troisième, fort gros, légèrement contourné, qui s'ouvre à l'ex- térieur par les orifices dits cjénitaux mâles. » Les ovaires ont l'apparence d'une glande en grappe simple, ils occu- pent le treizième anneau; deux entonnoirs vibratiles sessiles, situés de chaque côté de l'orifice impair du clitellum, leur servent d'oviductes. » Les poches copulatrices (?), au nombre de trois paires, sont formées par une grosse poche pyriforme pédonculée, sur le pédoncule de laquelle se greffe, du même côté de la cloison, un long tube tortueux dont les sinuo- sités sont contiguës l'une à l'autre, et de l'autre côté de la cloison une toute petite glande à peine lobée, présentant le même aspect que le tube. Les poches copulatrices sont an nombre de trois paires, situées dans les septième, huitième et neuvième segments. Nous avons indiqué la position de leurs orifices. » On voit que cet appareil génital rentre tout à fait dans le type de celni des Lombricines. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur le régime pluvial de l'Asie septentrionale et orien- tale. Note de M. V. llAtLiN, présentée par M. Le Verrier. « Après avoir établi dans une Communication précédente (i) le régime pluvial de la vaste jilaine de l'Europe médiane, du Pas-de-Calais à l'Oural, il n'est pas sans intérêt de rechercher ce qui se passe au delà de cette chaîne, aussi loin que possible dans l'est. Des observations concluantes (i) Deux fautes d'impressions se sont glissées à la page ^85, ligne 5, Oural pour Ararat; ligne 3, en remontant, Dehoiiia pour Koslioma. ( ^«i ) sont fournies par les grands observatoires établis par les Russes en Sibérie jusqu'au delà du lac Baïkal, et à Pékin, et par des observatoires russes ou français établis temporairement à Yakoutsk, à Ajansk sur la mer d'Okhotsk, à Khakodadé dans le sud de l'île d'Iézo, à Tien-Tsin, à l'est de Pékin, à Yokohama dans le milieu de l'île de Nipon ; à Saïgon, en Cochinchine ; comme aussi par les observations faites il y a lui demi-siècle à Macao, et actuellement aux îles Philippines. » Les observations faites dans dix-sept stations peuvent être réparties en six groupes, de la manière suivante : i" Sibérie ouralienne : Bogoslowsk, Nijné-T^iguilsk, Catherinenbourj;, Zlataouste. 2° Sibérie occidentale : Toboisk, Ichiin. 3° Sibérie centrale : Barnaoul. 4" Sibérie orientale : Nertchiusk, Yakoutsk, Ajansk. 5" Chine et Cochinchine : Pékin, Tien-ïsin, Macao, Saïgon. 6" Japon et Philippines : Khakodadé, Yokohama, Manille. » Malheureusement ces diverses séries sont loin d'avoir la même durée, et, par suite, la même valeur, celles de Yakoutsk, Ajansk, Tien-Tsin, Sai- gon, Khakodadé, Yokohama, qui ne comprennent que une à trois années, ne peuvent foiunir que des indications provisoires. Tableau des quantités moyennes mensuelles d'eau tombée dam l'Asie septentrionale et orientale. LoçalUés. Années. Janv. Fé^r. Mors. Avril. Mai. Juin. Juill. Aoùl. Sepl. Oct. Nov. Dec. Sibérie ouraîienne : Bogoslowsk 26 i3,i 17,8 19,0 2'(,4 3g, 7 62,0 ii3,4 66,0 36, y 29,2 20,4 19, 3 Kijné-T:ii;iiilsk 23 i:i,5 17,3 14, i) 23,5 4*5.3 82,5 89,2 64,3 43, i 29,4 23, g 17,5 Callierinenbourg. . . . 25 5,o 5,6 3,7 12,0 37,4 69,8 73,7 57,5 28,9 i4,o 9,1 8,0 Zialoousle v8 11, 3 11,0 12, 3 20, a 37,1 68,5 96,0 88,2 47,8 32,2 26, r 17,8 Sibérie vccidentale : Toboisk 7 iC,5 17,3 12,7 18, C 26,7 7.^,1 78,9 75,7 38,5 33,0 3o,2 27,0 Icliim 6 iD,S 12,7 7,6 18,8 22,3 81,8 82,6 57,8 29,9 34,2 3o,7 17,4 Sibérie centrale : Barnaoul 23 6,4 5,i 7,4 7,0 25,4 3y,9 38,9 ^^A ^^.'l '^>^ '6,0 '4i' Sibérie oroiciUale : Nertchinsk 21 3,5 1,8 5,9 i3,4 39,9 67,1 100, 5 100,0 100,9 ■''j' '^1'' 4>° 'Vai.koutsk i' 7,6 10,2 8, g 6,3 21,6 27,9 ig,i 38,0 11, 'j 62,2 17,8 29,2 Ajansk 12,7 i5,5 i4,o 10,2 55, 1 4'i9 ''7>6 i0 V^i'^ ^5)9 Chine cl Cochinchine : Pékin 10 2,0 6,1 8,6 12,9 33,5 88,8 219,9 '4'i3 69,4 i4)2 5)' S>o TienTsin 0' // « i5,5 i3,o 72,9 5o,2 28,1 170,3 64,9 i5,4 " " Jîacao iS i5,2 /{0,6 53,3 116,8 3o7,3 274,3 182,9 25i,5 269,2 i54,9 60,9 27,9 Saigon 1° 0,0 0,0 i,6 16,9 127,3 285,8 240,8 2o5, 5 890,6 256,5 64,3 1,2 Japon et Jles Philippines : Khakodadé 3' 48,2 58,5 55,9 '^O'*' 99>'' 80,7 192,3 101,4 101, g 85,1 99,4 ii7,3 Yokolianio 1 5,8 3i,6 6o,G i57,S 72,8 io5,4 '48,4 ^'^•^ 166,0 160,0 60,0 37,4 Manille 5 33, o 49>o '9)" ^'i" Si,o i83,o 284,0 399,0 36o,o 198,0 83, o 4',o ( 282 ) Tableau des quantités moyennes trimestrielles et annuelles d'eau tombée dans l'Jsie septentrionale et orientale. Éli. Aut Locnlilès. HlTer. Prlnl. Elé. Aut. Année. Bogoslowsk 5o,2 8-2,9 sSi, 4 86,5 tiHi ,o Nijné-Taguilsk.. /jg.S Si,? 2^6,0 9^,4 4G4,', Calhcriiienbourg. 18,6 55,1 201,0 5a, 0 320,7 Zlaloouste Sg.i 69,6252,7 106,1 ^C^T,5 Tobolsk 60,8 58,0 229,7 101,7 libo,2 Ichim 45,9 ((8,7222,2 9/1,8 411,6 Barnaoul 24,6 89,8124,3 57,9 226,6 Kerlchinsk 9,3 59,2267,6125,6 Ifil,-] Yakoutsk 47,0 36,8 85, o 91,4 260,2 Locatilés. Hiver. Print. Ajansk 54i' 79,3 325,9 4i5,o 874,3 Pékin i3,2 55,c 45o,2 88,7 607,1 Tien-Tsin « 101,42^8,6 n n Macao 83,7 477>4 708,7 45o,o 1719,8 Saïi;on 1,2 148,8732,1 711,4 l593,5 Khakodadé 2i4,o 216, 3 374,4 286,4 'Ofl'j' Yokohama .. .. 74,8 191,2 3o6,4 386,0 io58,4 Manille i23,o 121,0 866,0 641,0 1751,0 » TjU Sibérie située an nord de la chaîne de l'Altaï, n'atteint pas une grande élévation au-dessus de l'Océan, et les observations des côtes orien- tales ont été faites à peu de mètres au-dessus du niveau de ce dernier. Toutes établissent que le régime à pluies d'été de la grande plaine de l'Eu- rope n)édiane, se poursuit au delà de la chaîne de l'Oural fort loin dans l'est, jusque sur les bords de l'océan Pacifique. Toutes les différences entre les quantités relatives des saisons s'accentuent bien davantage. A Nijné-Taguilsk l'été l'emporte déjà des 4 cinquièmes sur la saison la moins pluvieuse, et à Nerlchiiisk, dans le bassin de l'Amour, c'est presque de 29 trentièmes. » En Chine, la série de Pékin établit que ce régime est aussi accentué qu'à Nerlchinsk, quoique la quantité annuelle soit de moitié en sus (607,1). La série de Macao, sur la côte méridionale, établit que le régime est en- core le même, quoique la quantité annuelle d'eau soit presque quadruple (1719,8), la différence est presque de i à 9. » Au Japon, à Khakodadé, où la moyenne annuelle est de 1051,1, la différence n'est pas seulement du simple au double, comme en Pologne. A Manille, malgré la quantité aniuielle un peu plus considérable qu'à Macao (1751,0), la différence n'est pas très-dissemblable puisqu'elle est de I à 7. )) Dans le groupe de la Sibérie ouralienne (4) il y cinq mois pluvieux, mai à septembre, et juillet est celui de tous qui l'est le plus. » Dans le groupe de la Sibérie occidentale (2) les mois très-pluvieux sont véritablement réduits à trois, juin à août, qui sont presque aussi plu- vieux les uns que les autres. n Dans la Sibérie centrale et orientale, à Barnaoul et à Nertchinsk, on retrouve les cinq mois pluvieux de mai à septembre, mais le plus pluvieux esl celui d'août. Treize mois d'observations à Yakoutsk indiquent un au- ( 283 ) toiniie aussi pluvieux que l'été, et c'est en octobre 1837 qu'il est tombé le plus d'eau. Deux années à Ajansk, sur la mer d'Okbotsk, accusent six mois pluvieux, de mai à octobre; mais comme septembre est le plus pluvieux, l'automne l'est autant que l'été. » En Chine, à Pékin, on retrouve la région de la Sibérie ouralienne, cinq mois pluvieux, de mai à septembre, avec celui de juillet pour le maximum d'eau. A Tien-Tsin, huit mois d'observations ont donné cinq mois pluvieux, de mai à septembre, celui d'août l'étant le plus. A Macao, la période des grandes pluies est plus longue; elle comprend les sept mois d'avril à octobre, dont deux Irès-pluvieux, mai et septembre, séparés par trois mois qui le sont moins, notamment juillet. » En Cochinchine , à Saigon, dix-huit mois d'observations ont donné une période très-pluvieuse de sept mois, de mai à novembre, celui de septembre étant le plus pluvieux. )) Pour les îles Asiatiques, situées en avant du continent, les séries sont peu longues. A Khakodadé, trois années d'observations indiquent une période pluvieuse de huit mois, de mai à décembre, aussi l'automne est-il fort plu- vieux; le mois de juillet l'est beaucoup plus que les autres. A Yokohama, une année d'observations semble indiquer une période pluvieuse de sept mois, d'avril à octobre,' avec celui de septembre comme le plus pluvieux. A Manille, cinq années d'observations établissent une période pluviale de sept mois, de mai à novembre, le mois d'août étant excessivement pluvieux. » En résumé, la Sibérie, de l'Oural à Nertchinsk, dans le bassin de l'Amour, est caractérisée par un régime pluvial , présentant trois mois à pluies très-abondantes, juin, juillet et août. Bogoslowsk, station la plus septentrionale de la Sibérie ouralienne (/|5i,o) fait exception par la pré- pondérance de pluies de juillet; et malgré les différences considérables de 81° 20' en longitude et de quantités annuelles d'eau, on retrouve la plus grande analogie de régime pluvial à Pékin (607,1) et à Khakodadé (1091 , 1). » D'un autre côté, malgré la différence de 42 degrés en latitude et celle des quantités annuelles, il y a aussi une très-grande analogie de régime pluvial, caractérisé par la grande prépondérance des pluies d'août et de septembre, entre Ajansk sur la mer d'Okhotsk, par 56^27' (87/1,3), et Manille, par i4°3o' (1751,0). » Quant au double maximum de Macao, il est inexpliqué et iiiiique jusqu'à présent. » Ainsi, dans l'ancien continent, un même régime pluvial , caractérisé par la prépondérance des pluies d'été et la sécheresse de l'hiver le plus ( 284 ) souvent, s'étond du Pas-de-Calais à Nertchinsk et Pékin, et même à Kliakodadé, dans le Japon septentrional, de i degré de longitude occiden- tale à i/ji degrés de longitnde orientale, c'est-à-dire snr 2 cinquièmes de la circonférence du globe, aux alentours de 5o degrés de latitude boréale. » NOMENCLATURE SCIENTIFIQUE. — Des emprunis faits par le français à la langue anibe. Réponse à une Communication de M, Boulin, du 26 juin 1871, par M. L.-Am. Sédillot. « Les nouvelles remarques de M. Roulin prouvent que j'ai frappé juste, en exprimant le vœu qu'une meilleure part fût faite aux étymologies arabes dans nos grands dictionnaires de la langue française. » 1. En ce qui concerne la nomenclature scientifique , tout le monde est d'accord; pour l'astronomie, les mathématiques, la médecine, la chi- mie, etc., nous sommes tribut. iircs des Arabes; M. Roidin insiste sur son observation relative à l'astrolabe; mais personne ne peut supposer que les Arabes en auraient été de tous points les inventeurs, et qu'ils aiu-aiont donné à cet instrument un nom pris dans la langue; nous avons nous-mème décrit V astrolabe (\q V\o\émée, qui se rapprochait beaucoup des armilles (i). En ce qui concerne les Arabes, le dictionnaire de Trévoux, que cite M. Roulin, ne reproduit pas exactement le passage de Dherbelot, qui s'exprime ainsi : Il y en a pourtant parmi eux assez rVi(/nornnts pour donner à I'' astrolabe une origine arabique (2). Ce qui est certain, c'est que les astrolabes grecs ne nous sont pas parvenus et que nous possédons des astrolabes arabes d'une perfection rare (3). » II. En dehors du terrain scientifique, M. Roulin craint qu'on ne se laisse abuser par un faux air de ressemblance, pour rattacher quelques termes « à une racine arabe >> ; le même écueil peut se produire s'il s'agit de les rattacher « à une racine latine ». Pourquoi faire venir /erme (qu'on écrit lésine, lésinerie, lésiner), du mot italien lésina, alêne de cordonnier, et ne pas indiquer la racine arabe, lezina : se pressit; angustia et difficultas vitœ (i) Mémoire sur les instrument!: tistronnmiqucs des Arahrs (t. I des Mémoires des savants étrangers, imprimes par l'Académie des Inscriptions, p. i53j. (2) Bibliothèfjiie orientale, p. \[\\. (3) ^o/ez la description que nous avons donnée de r(7.t/;v)/rtîir d'Abd-nl-Aïma, (l:ins le tome IX de^ Jnnaiis dr l'Observatoirede Paris; i\c^ astm/af/es du baron Larrey, du feu dur d'Orléans, de la Bibliothèque nationale, etc., (!:ms nos Matériaux pnitr servir à l'Iiistoire des sciences mathématiques chez les Crées et les Orientaux, t. I, p. 34 i et suiv. ( 285 ) [Goliiis (i), p. 2i';>.5]; imticjence, scnrcily, a life of dhlress (Richardson (2), p. 812)? Pourquoi f;iire dériver facleitt (]e.fatuiis,etue. pas citer le verbe arabe fada?', qui a la même signification? Pourquoi étabUr une distinction entre aide et aides, qu'on peut, il est vrai, rattacher an latin : adjuvare (adjuhda); mais je ne doute pas, avec M. Narducci (3), que le singulier comme le pluriel n'ait été emprunté au verbe arabe jdda^ opem tiilit. » III. M. Roulin ne voit pas un seul des termes de chasse, qui ne puisse trouver son équivalent dans la langue latine: chasse, captare; meute, mo- tus; laisse, laxus; cor, ro/vut,- fanfare, taranlara; curée viendrait de cuir (le cuir tout sanglant de la bête), et hallali, des trois interjections ha! la! li! Nous préférons de beaucoup les racines arabes : cascia, chasser (4), mœta, troupe allant et venant, excitant les chevaux (5); lezz, tenir en main; koiT, cor de chasse ; /anc/inra, fanfares ((i); lairelt, action dévorer; hallali, chant d'allégresse (qui rappelle V Alléluia des Hébreux), etc. Le public savant sera sans doute de notre avis, et n'admettra pas les trois interjections ha! la ! li! A quelle racine latine serait-il possible de rapporter bois, forêt, fourré, etc. ? » IV. Pour les termes de marine, même observation : M. Roulin cite l'opinion de r.î. Dozy, qui fait venir felouque de Harraca; je suis un des admirateurs du savant orientaliste de Leyde, mais je ne crois pas à son infaillibilité; M. Roulin, s'il était Espagnol, reconnaîtrait bien vite que l'ouvrage de feu Engehnann, revu par M. Dozy, est encore très-incomplet; on ne peut nier d'ailleurs la parfaite compétence de M. Narducci qui n'hésite pas à reconnaître l'origine arabe de felouque, corvette, caravelle, câble, calfat, etc (7). Eslacade, de même qu'atrade, estrapade, estafilade, esta- ( I ) Lc.cicon arabico-latinum, i653. (2) A Dirtionnary persian, arable and english, London, 1806. (3) Sego/ido saggio di vnci italianc deritmte deW Arabo, i863, p. 7 : Aita, lat. tiuxiliuin ; gr. Eo^î'Sïia; Pilian, lo fa (lerivare di Aida, ar. Il verbo quiescante ada, siynifira /«ivV, oi)em tiilit. (4) 7é"/.,p. 12: caccia, lat. venatus, venatio ; i^r. y.vttylx, Oijpa, dal verbo quiescente, cascia : insecatiis, proscciitns fuit o dal verbo sardo kazza aggrcdi. (Catalogo des voces cas- tellanas puraniente arabigas, p. 53.) Viiigarnicnte dicesi in aiabo cassiia, il cacciare. (5) Goliiis, p. ■?/?.^i; Richardson, p. 949- (6) Narducci, ibid.,y>. 17. (7) '^''gS'"' ^- ^> P- 42) 4^1 5o, 5?.; r. IT, p. iS : d'accord avec Joao df. Sousa (Vesligios da liiigna arabica em Portugal). C. R., 1S71, 1" Semestre. (T. LXXIM, IN° 4.) Sy ( 286 ) fette, estaminet, etc., appartient à la dixième forme des verbes arabes, qui indique le lieu où une action se passe, une qualité, le but qu'on se propose d'atteindre. — La remarque de M. Ronlin sur l'état de la navigation à l'époque de ta conquêle de la Gaule ne change rien à la question ; il est bien certain que les Arabes ont dû faire des emprunts aux peuples qui les avaient précédés; mais une fois maîtres de la marine des Alexandrins, en possession des côtes d'Afrique, d'Espagne, des grandes îles de la Méditer- ranée, ils ont fait de cette mer im lac arabe, à une époque où la France était plongée dans la barbarie. « Au xi*' siècle, dit Sismondi (i), c'était » par les porls de mer des Provençaux que toutes les marchandises du » Levant et du Midi destinées à la France entraient dans le royaume; » Marseille, Arles, Avignon, Montpellier, Toulouse élaientlesétapesaccou- » tuméesdes marchands sarrazins, et les deux peuples n'avaient point conçu )) l'un pour l'autre l'horreur qu'a inspirée plus tard aux Européens la pira- » terie universelle des Barbaresques ou le danger de la peste. » » V. Continuons : La plupart des termes de guerre sont arabes, per- sonne ne le conteste; M. Roulin se demande si ces longs développements peuvent trouver place dans les dictionnaires généraux, qui doivent contenir tous les mots de la langue française et sont soumis à la double condition de n'être pas trop volumineux, ni d'un prix très-élevé. Il ajoute : « Je ne » vois dans le glossaire de MM. Engelmann et Dozy rien qui ne me confirme M dans l'idée que M. Littré a été bien renseigné sur les étymologics arabes. » Je regrette que M. Roulin n'ait pas pu consulter la Revue orientale d'avril 1870, et surtout les auteius qui y sont mentionnés; il aurait à coup sûr modifié ses impressions premières; on lit au mot garder: picard, warder ; wallon, marc/e; prov. esp. ital,. cjuardar; haut. -ail., ivarten; il n'aurait pas fallu beaucoup de place pour ajouter : ar., vard, qui est très-probablement la véritable étymologie; on peut en dire autant de guet, guetter. Au mot coi-- vada, qu'on rencontre dans un capitulaire de Charlemagne, on aurait pu in- diquer le terme arabe corveli, qui a la même signification (Golius, p. 1899); les Musulmans, qui occupaient laGaule méridionale depuis prèsd'nn siècle, imposaient aux habitants des corvées que nous a[)pelons aujourd'hui des réquisitions, et il ne serait pas surprenant qu'on leur eût empnuité ce mot. — M. Narducci [ibid., p. 28) fait remarquer que marciare [marchei) est arabe; ce terme joint à l'interjection Allez! Allez! {Allali! Allah!) nous explique comment le verbe irrégulier aller s'est introduit dans notre langue. Quand (1) Histoire des Fiançais, I. IV, p. 49°- ( ^87 ) Froissard [Addit., p. 128; c.635, p. 2i4) se sert de ces expressions : «Allez! » allez ! traître ! » et rappelle le grand Meschef de la cité de Limoges, il parle arabe (i). » Vf. An point de vue historique, on ne doit pas oublier que la langue irançaise, donton fait remonter lespremièrestracesaiitraitéde Verdun (S/jS), ne se forma véritablement qu'au commencement du xi^ siècle; M. Roulin ne nie pas que l'arrivée à Paris de la reine Constance n'ait introduit à cette époque le beau langage, partie essentielle de la courtoisie, et les belles ma- nières; mais je n'ai rien dit, conmie il le suppose, de l'adoucissement des mœurs. La reine Constance avait pu recevoir comme un reflet de la magni- ficence de la cour de Cordoiie, mais elle avait toute la férocité des Arabes qui faisaient bon marché de la vie humaine, lorscju'elle arrachait les yeux de son père spirituel et le faisait brûler vil. M. Roulin croit que l'influence arabe ne fut pas de longue durée; il ne s'est pas rendu compte assurément des faits compris dans l'exposé historique de notre précédente Communi- cation (2). On voyait encore, il y a quelques années dans le village de Saint-Pierre, sur le grand Saint-Bernard, des inscriptions arabes que la sotte curiosité des touristes a fait disparaître; un des honorables confrères de M. Roulin, M. E. Blanchard, dans un récent et curieux article sur la Haute- Engadine (3), l'apporte qu'au X'' siècle, les Sarrazins, maîtres des passages des Alpes, ayant épousé des filles du pays, se fixèrent dans la vallée de l'Inn; qu'on croit en trouver l'indice dans le nom d'une famille, Saraz, et dans le nom tie la commune de Pontresina, qu'il faudrait inter- préter Pons Sarracenorum, pont des Sarrazins. Ampère fils (4) reconnais- sait que les mots arabes introduits dans la langue française méritaient quelque attention, mais il ne faisait qu'effleurer la question. » Que résuUe-t-il des considérations qui précèdent? qu'il existe dans les grands dictionnaires de la langue française un desideratum regrettable ; je me suis borné à quelques indications, qu'il serait facile de multiplier. De même que l'école de Bagdad a conservé et développé les connaissance des écoles d'Athènes et d'Alexandrie, de même nous avons hérité de la civilisation des Arabes. Je ne suis pas le seul ni le premier qui ait reconnu et proclaméqu'î/s ont été en tout nos maîtres. En appelant l'attention de l'Académie sur ce sujet (l) Rei'ite orientale, Si\'r'û iS'jo, p. 167. {2) Comptes rendus, 8 mai 187 1. (3) Reçue des Deu.v Mondes, (lu i""' décembre 1870, p. 524- (4) Histoire de la formation de la langue française, p. 355; Paris, 1869 : le mol biizar n'est ni turc, ni arabe, mais bien d'origine persane. 37.. ( 288 ) intéressant, nous n'avons déclaré la guerre à peisonne, et nous protestons contre les expressions d'assertion maljondée et d'accusalio}i injuste, dont on s'est servi à notre égard. » M. E. lÎAziN prie l'Académie de vouloir bien ouvrir un pli cacheté, déposé par lui dans la séance du lo juillet. Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire per|jétuel, contient une Note relative à une machine d'induction magnéto-électrique: elle est accompagnée de figures, nécessaires à l'intelligence du texte, et qni ne peuvent être reproduites au Compte rendu. Dans sa lettre de ce jour, l'au- teur fait remarquer que l'idée première de sa machine est analogue à celle de la machine présentée récemment à l'Académie par ]M. Gramme : il vou- lait, en outre, appliquer aux machines d'induction les avantages du contact d'une armature sur les pôles d'un aimant, et du roulement de cette arma- ture sur ces mêmes pôles. Il reconnaît qu'il n'a pu, jusqu'ici, arriver à aucun commencement sérieux d'exécution, et que la machine de Ttl. Gramme présente d'ailleurs le grand avantage d'offrir une combinaison très-ingé- nieuse pour recueillir les courants induits. 31. D. DE Orueta adresse, de Malaga, la description et la photographie d'un poisson appartenant au genre Tetrodov, dont l'espèce semble nota- blement différente de toutes les espèces du même genre qui ont été décrites. Cette espèce, recueillie dans les parages de Malaga, y paraît être très-rare : on n'a pu jusqu'ici en obtenir que deux indiviilus, ayant 5o à 60 centi- mètres de longueur. Ces pièces seront soumises à. l'examen de M. Milne Edwards. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. ( 2«9 ) COMITÉ SECRET. La Seciion d'Aiiatomie et de Zoologie, par l'organe de son doyen, M. MiLNK Edwards, présente la liste suivante de candidats à la |)lace de- venue vacante, dans son sein, par le décès de M, Longet : En première ligne M. Lacaze-Dcthieus. En deuxième ligne M. P. Gervais. En troisième ligne (ex œquo) , l M. C. Dareste. et par ordre alphabétique. . \ M. Alphonse Milme Edwards. I^es titres de ces candidats sont discntés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures Irois quarts. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. li'Académie a reçu, dans la séance du 24 juillet 1871, les ouvrages dont les titres suivent : » Annales de l' Observatoire de Paris, publiées par le Directeur de P Observa- toire. Observations, t. XXIII, 1867. Paris, 1871 ; iu-4°. Annales de lu Société ejilomologicjue belge, t. I à XIIL Bruxelles, 1867 à 1869; i3 vol. in-8". Origine nouvelle du choléra asiatique ou début et développement en Europe d'une grande épidémie cholérique; par M. J.-D. Tholozan. Paris, 1871; br. in-8". (Présenté par M. le Baron Larrey pour le concours Bréant, 187,.) Des complications cardiaques dans la variole, et notamment de la myocardite varioleuse; par MM. L. DesnOS e< H. HucHARD. Paris, 187 1; br. in-8". (Adressé par les auteurs au concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1871.) Entretiens familiers sur r hygiène; par M. J.-B. FOiSSSAGRiVES, qualrièuie édition. Paris, 1870; r vol. iti-12. ( 290 ) L'Education phy^siqiie des garçons, ou nuis aux familles cl (uix insliiuteurs sur l'art de diricjer leur santé et leur développement ; par M. J.-B. FONSSA- GRIVES. Paris, 1870; i vol. in-12. Le rôle des mères dans les maladies des enfants; par M. J.-B. Fonssagrives, deuxième édition. Paris, 1870; i vol. iii-12. L'éducation physique des jeunes filles, ou avis aux mères sur l'art de diricjer leur santé et leur développement; par M. J.-B. FoKSSAGRlVES, troisiéine édition. Paris, 1870; 1 vol. in-12. La vaccine devant les familles ; par M. J.-B. FoNSSAGRlVES, deuxième édi- tion. Paris, 1871 ; br. in-12. Livret maternel pour prendre des notes sur la santé des enfants (sexe masculin et sexe féminin); par M. J.-B. Fonssagrives. Paris, 1869; 1 br. iii-S". (Ces sept derniers ouvrages sont adressés par M. Fonssagrives au concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1871.) Catalogue des Cryptogames recueillis aux Antilles françaises en 1868 et essai sur leur distribution géographique dans ces iles; par M. T. HuSNOT. Caen, 1 870; br. in-8°, Ennmération des Lichens récoltés par M. Husnot aux Antilles françaises; par M. W. Nylander. Caen, 1869; br. in-8°. Lnumérntion des Champignons récollés par M. ï. Husnot aux Antilles fran- çaises en 1868; par:-.]. Roussel. Caen, 1870; br. in-S". Hepaticœ Gallice. Herbier des Hépatiques de France, publié par MM. T. Hus- NOT, Lamy et l'abbéVuCET. Cahan, par Athis (Orne), sans date; in-S" car- tonné. Musci Galliœ. Herbier des Mousses de France, publié par M. T. Husnot, fas- cicules I à V (n°* 1 à 250). Cahan, par Athis (Orne), sans date; 5 cartons in-/4°. (Ces cinq derniers ouvrages sont adressés par M. T. Husnot au concours Desmazières, 1871.) Astrononiical... Obsenmtious astronomiques, magnétiques et météorologiques faites à l'Observatoire rojal de Greenwicli petidant l'année 1868. Londres, 1870 ; in-4" relié. Medico-cliinngical. . . Transactions médico-chirurgicales publiées par ta So- ciété royale médicale et chirurgicale de Londres, I. TJIT, 2^ série. Londres, 1870; in-S'' relié. ( 291 ) General... Table générale des cinquante-trois premiers volumes des Trans- actions médico-chirurgicales publiées par la Société royale médicale et chirurgi- cale de Londres. Londres, 1871 ; in-8° relié. The... Journal de la Société de chimie, août 1870 à avril i8yi. Londres, 1870-1871; neuf n°' in-8". Proceedings... Procès-verbaux de la Société royale de géographie, t. XIV, n°' 3 et i. Londres, 1870; deux n"' iii-8°. Memoirs. .. Mémoires de la Société royale astronomique, t. XXX Vil, i''^ et 2" parties, 1868-1870; t. XXXVIII, 1870. Londres, 1869 à 1871; 3 vol. in-4° avec planches. The... Journal et transactions pharmaceutiques, n°^ 6 à 9, 3" série, août 1870; n°' 36 à 44, mars et avril 1871. Londres, 1 870-1 871; 3 br. in-8°. Monihly... Notices mensuelles de la Société royale astronomique, t. XXVIII à XXX. Londres, 1868 à 1870; 3 vol. in-8°. A gênerai... Table générale des vingt-neuf premiers volumes des Notices mensuelles de la Société royale astronomique. Londres, 1 870 ; in-8°. Quarterly Weather... Rapport trimestriel publié par le Bureau météorolo- gique, avec des tables des pressiojis barométriques et des températures pour l'an- née 1869, parties 1 à 4, janvier à décembre 1869. Londres, 1870; 4 vol. in-4°. Barometer... Manuel barométrique du Bureau du commerce, publié par ordre du Comité météorologique; par M. Robert-H. ScoTT. Londres, 1871; in-8''. Report... Rapport du Comité météorologique de la Société royale pour l'année finissant cm 3i décembre 1869, présenté aux deux chambres du Parle- ment par ordre de Sa Majesté. Londres, 1870: in-8°. Transactions... Transactions de la Société royale d'Edimbourg, t. XXVI, i" partie. Edimbourg, 1869-1870; in-4". Proceedings... Procès-verbaux de la Société royale d'Edimbourg, session 1869-1870. Edimbourg, 1869-1870; in-8''. Transactions... Transactions de la Société géolnqique d'Edimbourg, t. ï, 3^ partie. Edimbourg, 1870; in-8°. The... Journal de la Société royale de Dublin, n° 39. Dublin, 1870; in-S". Sopra... Sur la construction des engrenages à axes non concurrents; par M. D. Tessari. Turin, 1871 ; br. in-8". ( 292 ) SiiUa... Mémoire sur la nouvelle géométrie des complexes; pnr'M. Y). Che- LiNi. Bologne, 1871; in-4°. Snlla... Sur In composition çjéomélrique des s/sièmcs de droites, d'aires et de points; par M. D. CuELiNi. Bologne, 1870; m-l\°. Bollettino... Bulletin météorologique et astronomique de l'Observatoire ro/al de l'Université de Turin , quatrième année. Turin, 1870; in-4° oblong. Observatoire astronomique de l' Université de Turin. Observation de l'essaim des étoiles filantes du 12-14 novembre 1869. Tnrin, 1870; in-4° oblong. Appendice... appendice au tome IV des Actes de l' Académie royale des Sciences de Turin. Turin, 1869; in- 8". Atti... Actes de l'Académie roj'ale de§ Sciences de Turin, t. V, novembre ^S6g à juin 1870; 5 br. in-8''. Notizia... Notice historique sur les travaux faits par la classe des Sciences physiques et mathématiques de i Académie royale des Sciences de Turin dans les années 1864 et i865; par M. A. SOBRERO, secrétaire adjoint de la classe. Turin, 1869; in-S". Elenchus operum scriptorumque cditorum ab Academiœ Cœsarœ Leopol- dino-Carolinœ Germaniœ naturœ curiosorum. Legitimo prœside Ludovico Rei- CHENBACH. Dresdœ, 1870; in-8". (Trois exemplaires. ) ERRATA. (Séance du 17 juillet 1871.) Page i5i, ligne 18, au lieu fie régime conforme, lisez régime uniforme. Page iSa, ligne 3, nu lieu r/i? coiiclie, lisez tranche. y V y Page i53, équation (20), eiii lieu de - — ■> lisez - F. Page 223, ligne i i , après les- nints minimnni moyen — o'^^ ; ajo'ilrz : la (roisièmr, du 7 au i4 janvier, minimnm moyen -(-o", 3. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 31 JUIILLET 1871, PRÉSIDÉE PAR M. PAYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, MÉCANIQUE. — Sur le principe de [a moindre action; Cas des systèmes à liaisons complètes. Deuxième addition au Mémoire lu devant l'Académie, dans la séance dn 12 juin 1871 (*); parM. J.-A. Serret. (( 1 . Le principe de la moindre action ne concerne que les systèmes dans lesquels le nombre des liaisons est inférieur de deux unités au moins au nombre des coordonnées des corps. Le cas de n=^ 2, que je me propose d'examiner ici, peut donc être regardé comme celui des systèmes à liaisons complètes, au point de vue des propriétés relatives à la moindre action. )) Dans ce cas, le nombre des fonctions X, x se réduit à deux, et, comme X est toujours alors égal à i, je supprimerai ce deuxième indice. Ainsi, en conservant toutes les notations de mon Mémoire, on aura (i) ai = X,î7, «2 = XoW, et les fonctions X|, X, seront liées entre elles par l'équation {2) _X, + ^X, = o. f*) f o;> le tome LXXII des Comptes rendus, p. 697, et le tome LXXIII, p i45. C. R., 1871, 2« Semestre. (T. LXXIll, K" S.) 38 ( 294 ) « Le déterminant X a pour valeur (3) X = 7'.,X, — 7, X,, et, à cause de la formule (a), on trouve, en faisant usage de la propriété des fonctions homogènes, i àT ^ ^ 1 âT 2T 'J^, (4) X, = ^^-^x, x, = -^:^x. » Quant à l'invariant A de la force vive, il a pour expression et, si l'on pose (6) ® = \/;^X' la quantité que j'ai désignée par 2B aura pour valeur ,B = (e5)-, en sorte que l'expression de la variation du deuxième ordre de l'intégrale V est, dans le cas qui nous occupe, (7) *'^=X"(«^: dt. » L'équation différentielle qu'il faut joindre à l'équation (2) pour déter- miner les fonctions inconnues X,, X2 est fournie par la formule (49) ou par la formule (5i) de mon Mémoire; cette équation est la suivante : 2 -^1 "*~ ,) „' A..I ^2 —T7, <- -T-r—TT A., -t- -^r— Ao àql àq.dq, -] de \àq\Oq', ' ' dq; ' ) df -t- [L,,,X?+ (L,,o + L,,,)X,X,4- L,,,X^] = o; mais on a, par les formules (4) et (6), et, en transportant ces valeurs de X,,X2 dans l'équation (8), on obtient, après la suppression du facteur 0 commun à fous les termes, l'équation différentielle du deuxième ordre en 0 10) ^ + K0 = o. ( ^95 ) » Cette équation détermine 0 en fonction du temps et de deux constanles arbitraires; on en conclut immédiatement ensuite, par les équations (G) et (9), le déterminant X et les fonctions X,, X2. Quant au coefficient R, en faisant usage des équations différentielles du mouvement, il est facile de lui donner la forme suivante : II K = - '_^^'^ ,1. '^T + -C. àf': cU l'h àqi 41'^^ •jw- 2Tû X, où l'on a fait, pour abréger l'écriture^ d'T dT ÔT ()ij\ i)<{.^ dq, dq^ = --J^; on conclut facilement de là (19) cii> = ^^^ 4, ik = ''°''— ^ dJ^. ' na' \j \ — e* M Cela posé, je ferai (20) & — sliar — r'Q., d'où il résulte r '"-r^ — "I (21) IF- lar-r^ \_^^^7^^ ~dr ~ ^f J' on trouve d'ailleurs, par les formules précédentes, 22) d^ar—r^ — î— = — -f - ( 297 ) et en portant les valeurs que nous venons de trouver dans l'équation (lo), celle-ci devient » Soil (j;„ la valeur de l'anomalie ij> à l'époque t = t„^ limite inférieure de l'intégrale que nous voulons considérer; l'intégrale générale de l'équa- tion (23 ) sera (24) fi=^sin((j;-|„ + g:), Qg et g" étant les deux constantes arbitraires introduites par l'intégration; la première de ces arbitraires est évidemment la valeur de 0 à l'époque t^. Comme on a (aS) X = na{2a — r)ù, si l'on veut revenir au déterminant X et que l'on désigne par X„, '0 les va- leurs de X, /• pour t = f„, on aura, au lieu de la formule (24 J, (26) X= ^^^^^^sin(|->|.„ + g). )) Il est évident qu'on peut toujours ramener l'angle arbitraire g entre les limites et H D'après cela, si g est négatif et égal à — y, le temps croissant à partir de t„, le déterminant X s'annulera pour i{/ = d/„ -1- y, y étant <^ -• Mais si l'on donne à g une valeur positive, X ne s'évanouira qu'à l'instant où l'on aura vj; = 4,„ + 71 - g. » Et, puisque g est arbitraire, on peut lui supposer une valeur aussi pe- tite que l'on voudra, poiu'vu cependant que cette valeur ne soit pas zéro. Si donc on désigne par t^ + z la valeur du temps t lorsque l'anomaiie iji devient égale à (|;„ -I- tt, on pourra assigner aux fonctions X,, Xj des va- leurs finies qui n'annulent le déterminant X pour aucune valeur de t com- prise entre ^o et t, , pourvu que l'on ait f , ■< t^ + t, et, en conséquence, l'intégrale V sera un minimum. Cette conclusion s'accorde avec les consi- dérations générales que j'ai présentées dans ma Note du 17 juillet. » Ij'intervallede teiups r, pendant lequel le principe de la moindre action subsiste certainement, d'après mon analyse, répond à un arc d'ellipse qui peut être inférieur, égal ou supérieur à la moitié de l'orbite. L'origine a de cet arc ayant été cboisie à volonté, pour avoir son extrémité « il suffit simplement de mener la corde aa par le deuxième foyer de l'ellipse. » ( ^98 ) ASTRONOMIE. — Note sur la comète péiiodique de d'Àrrest; par M. YVON ViLLARCEAU. « Depuis vingt-cinq ans environ, l'Astronomie s'est enrichie de la dé- couverte de nombreuses comètes périodiques; l'intérêt qui s'attache à ces astres atteint, s'il ne dépasse, celui qu'ont fait naître les nombreuses pe- tites planètes découvertes pendant le même laps de temps. C'est qu'en effet la grande inégalité des distances auxquelles les comètes se trouvent du Soleil, dans les diverses régions de leurs orbites, est de nature à mettre en évidence, avec le temps, l'influence du milieu éthéré sur leurs mouvements, si cette influence est appréciable. Toutefois un semblable résultat ne pourra être obtenu qu'au moyen d'une grande persistance de la part des astro- nomes qui se livreront aux calculs des perturbations; les observateurs eux- mêmes ne devront pas céder au découragement, à la suile de recherches infructueuses poursuivies pendant des mois entiers. De nos jours, les astro- nomes ont perdu les traces de deux comètes périodiques, celles de Vico et de Biéla : les causes qui ont produit, sous nos yeux, le dédoublement de la dernière n'en auraient-elles pas produit plus tard la dispersion? Ces deux comètes ont-elles simplement éprouvé des diminutions d'éclat, dues à des causes inconnues et qui n'agiraient que passagèrement; de telle sorte qu'on ne dût pas perdre l'espoir de les retrouver ? C'est ce qu'on ignore entièrement. Les circonstances dans lesquelles le retour de la comète de d'Arrest a été observé, à la fin du mois d'août dernier, nous paraissent dignes de toute l'attention des astronomes, et de nature à encourager à la fois les astronomes calculateurs et les observateurs. Cette comète a failli avoir le sort des comètes de Biéla et de Vico : grâce à la persévérance de M. Win- necke, il en a été autrement. » Je demande à l'Académie la permission de retracer, en quelques lignes, l'histoire de la comète de d'Arrest, afin de montrer les écueils que l'on rencontre dans la poursuite des comètes périodiques et la nécessité de ne pas se laisser aller au découragement. D Découverte dans le courant de l'été i85i, la comète de d'Arrest a été observée jusqu'au 6 octobre de la même année. Dès le premier mois, j'avais pu reconnaître avec certitude que la durée de sa révolution était d'environ six années, et par l'ensemble d'observations qui embrassaient un intervalle d'un peu plus de trois mois, j'avais fixé le retour au périhélie à la fin de 1857. Une éphéméride ayant été préparée en conséquence, il fut aisé de reconnaître que le retour ne pourrait être observé dans notre hémisphère : heureusement il existait au moins un observatoire anglais dans l'hémi- ( 299 ) sphère austral, et M. Maclear, prévenu à temps, a pu retrouver la comète au cap de Bouue-Espérance. Les observations de M. Maclear lui ont valu le prix d'Astronomie que notre Académie accorde aux découvertes des comètes ; ces observations ont montré que le retour au périhélie n'était en désaccord avec le calcul que d'un demi-jour : un tel résultat était aussi sa- tisfaisant qu'il fût permis de l'espérer. La durée de la révolution, et, par suite, le demi-grand axe de l'orbite, se trouvant dès lors connus avec une suffisante exactitude, j'ai pu effectuer le calcul des perturbations entre les deux apparitions de i85i et 1857, et corriger les éléments déduits de la première apparition. Toutefois les résultats du calcul restent encore affectés d'une légère indétermination, telle que la longitude moyenne £ de l'époque, par exemple, contient une partie indéterminée $£, dont j'ai fixé les limites à — i4" et -H 22" : les autres éléments sont des fonctions de cette indéter- minée; l'indétermination ne peut être levée que par de nouvelles observa- tions. » Pour préparer ces observations, il a fallu calculer les perturbations jusqu'en 1864, année du retour suivant de la comète à son périhélie. Or ces perturbations ont été très-considérables, surtout en 1862, où la comète s'est approchée de Jupiter jusqu'à une distance égale aux trois-dixièmes de la distance du Soleil à la Terre : elles ont eu pour résultat, entre autres, d'augmenter la durée de la révolution de plus de deux mois. Le calcul des perturbations a été fait en attribuant la valeur zéro à l'indéterminée ai. Or, à une aussi faible distance de Jupiter, les perturbations ainsi calculées ne pouvaient-elles pas être affectées d'erreurs provenant de l'impossibilité d'appliquer à de sa véritable valeur ? Nous reviendrons tout à l'heure sur ce point. . » Quoi qu'il en soit, une éphéméride a été préparée pour les observa- tions à tenter en i864- En cette année, les conditions d'élongation et de di- stance à laTerre se sont trouvées très-défavorables : à la rigueur, on ne devait pas renoncer à découvrir la comète, avec la grande lunette qui a permis de constater en Amérique la réalité de l'existence du compagnon de Sirius. Toutefois est-il que les tentatives faites pour la retrouver n'ont eu aucun succès. Ce résultat entrevu ne me découragea pas; au contraire, il m'im- posa l'obligation d'examiner de plus près tout ce qui se rapporte aux grandes perturbations produites par Jupiter. Dans ce but, je me proposai de calculer, de 1869 à 1862, les perturbations correspondantes aux deux valeurs limites de l'indéterminée Ôe; comme, d'autre part, les premiers cal- culs avaient présenté de grandes difficultés, à cause de l'intervalle de vingt jours que présentent les éphémérides allemandes employées aux calculs ( 3oo ) des perturbations, je me décidai à etfecluer une partie des calculs de dix en dix jours. Mais les travaux de géodésie astronomique dont j'étais alors chargé ayant pris une certaine extension, je dus songer, pour éviter des re- tards, à faire exécuter, par un des jeunes calculateurs de l'Observatoire, le plan que je m'étais tracé. Il y avait d'ailleurs à cela un avantage : celui de répandre à l'Observatoire la pratique du calcul des perturbations. M. G. Le- veau, alors attaché au Bureau des calculs et actuellement astronome-adjoint, accepta de se charger du travail et l'exécuta avec un très-grand soin. » Les variations des effets des perturbations et celles correspondantes de l'indéterminée e se sont trouvées très-sensiblement proportionnelles; ce qui a offert une vérification de l'exactitude des calculs effectviés de vingt en vingt jours à l'époque des grandes perturbations. Les calculs ayant été poursuivis jusqu'à l'année 1870, M. Leveau en a déduit quelques positions géocentriques de la comète, correspondantes aux valeurs limites de l'indé- terminée: ayant reconnu qu'elles ne différaient que de 2 à 3 minutes de celles obtenues en faisant c?£ nul, M. Leveau a dû se borner au calcul d'une éphéméride unique pour la recherche de la comète en 1870. » Supposant, suivant l'usage, l'intensité de l'éclat de l'astre en rai- son inverse des carrés des distances de la comète au Soleil et à la Terre, et ayant égard aux élongations, M. Leveau a pu émettre l'opinion que la co- mète se présenterait, en 1870, dans d'excellentes conditions de visibilité. Aussi prit-il le parti de calculer une éphéméride s'étendant du 3i janvier à la fin de 1870. Cette éphéméride a été publiée par notre savant Correspon- dant M. Peters, dans son journal les Ashonomische nachriclen (n° du 2^ septembre i86g), et ainsi portée, en temps utile, à la connaissance des observateurs. » D'après l'expression admise de l'intensité d'éclat, la comète devait présenter, au commencement de mai 1870, la visibilité qu'elle possédait encore à l'époque où M. Maclear cessa de l'observer au cap de Bonne-Espé- rance en i858. On pouvait ainsi raisonnablement espérer de découvrir la comète, avec le grand télescope de l'Observatoire de Marseille, bien avant le commencement de mai. L'époque théorique du maximum d'éclat devait avoir lieu dans la deuxième semaine de septembre. Ne recevant de Mar- seille que des renseignements négatifs au sujet des recherches qui y avaient été entreprises, on commençait à désespérer de retrouver la comète de d'Arrest, lorsque le dernier numéro du journal de M. Peters, qui a pu pé- nétrer à Paris lors de l'investissement, est venu nous rendre un peu d'espoir. M. Winnecke y annonçait avoir observé, le Si août, àCarIshrue, une nébu- losité dans le voisinage du lieu attribué à la comète de d'Arrest par l'éphé- ( 3oi ) méride de M. Leveau : il n'avait pas été possible à M.Winnecke, ce jour-là, de reconnaître si l'objet aperçu était une nébuleuse ou la comète ; le ciel s'était couvert presque aussitôt. » Après le premier siège de Paris, parmi les premiers envois d'ouvrages scientifiques qui nous sont parvenus, se trouve le numéro des Monlly No- tices de la Société royale astronomique de Londres (séance du lo février 1871). Ce numéro contient une énuméralion des comètes découvertes en 1870; on y lit : « Comète III de 1870 (comète périodique de d'Arrest), découverte par le D' Winnecke, le 3i août. • )) Malgré l'autorité qui s'attache aux publications de la Société royale astronomique, on pouvait conserver quelques doutes en l'absence d'obser- vations de la comète. M. Winnecke était loin d'être affirmatif dans la Com- munication insérée au journal de M. Peters; on n'avait reçu aucune nouvelle confirmative de l'Observatoire de Marseille; d'ailleurs les com- munications rétablies avec l'Allemagne ne nous avaient apporté aucun document] nouveau. Une Lettre que M. G. Leveau vient de recevoir de M. Winnecke lève toute espèce de doute (1). Celte Lettre contient deux sé- ries d'observations faites à Carlshrue, lesquelles seront sans doute commu- niquées à l'Académie, et montreront que l'orbile obtenue il y a une dizaine d'années représente les observations à un petit nombre près de minutes d'arc. Ce résultat est extrêmement satisfaisant, si l'on se rappelle, d'une part, que la comète a subi des perturbations considérables, dont il était impossible de fixer exactement la vraie valeur; d'autre part, que les élé- ments de iSSy restent encore affectés d'une légère indétermination. » La Lettre de M. Winnecke signale une particularité très-digne de remarque. Avant son passage au périhélie, la comète a été effectivement très-faible, ce qui suffit à expliquer l'inutilité des tentatives faites pour la retrouver avant cette époque ; puis elle a acquis rapidement un éclat qu'elle paraît avoir conservé assez longtemps. On a souvent écrit, et l'on répète encore, que les comètes acquièrent tout leur éclat après leur passage au périhélie. Bien que cette assertion puisse être considérée comme générale, on ne saurait nier qu'elle s'appliquât particulièrement aux comètes dont les orbites sont très-allongées, les seules que l'on conniit à l'époque où cette assertion s'est produite; mais on ne devait pas s'attendre à ce que le phé- nomène de la variation d'éclat, due aux inégalités de distance au Soleil, (i) Foir, à la Correspondance, la Note de M. Leveau, p. 33 1. G. R., 1871 i' Semestre. (T. LXXllI, K» S.) ^9 ( 302 ) fût aussi prononcé pour les comètes dont les orbites sont relativement peu excentriques. » Les circonstances de l'apparition de la comète de d'Arrest, en 1870, devront mettre eu garde les observateurs, au sujet des indications fournies par une théorie fort imparfaite des variations d'éclat des comètes. )' Par l'exposé qui précède, on reconnaîtra la nécessité de ne pas se lasser de poursuivre de longs et pénibles calculs, et de ne pas abandonner trop tôt les recherches dans le ciel, si l'on veut conserver à la science les comètes périodiques dont l'intérêt a été accru pendant ces dernières années parla présomption d'une origine commune avec les essaims d'étoiles filantes. De toutes les comètes périodiques qui n'ont pas cessé de nous revenir, la comète d'Arrest est peut-être la plus intéressante au point de vue des per- turbations : je ne crois pas qu'aucune autre ait été suivie aussi près de Jupiter. » Nous sommes persuadé que l'Académie aura appris avec satisfaction que la comète périodique de d'Arrest n'a pas eu, pour les astronomes, le sort des comètes de Vico et de Biéla. » PHYSIQUE. — Deuxième Mémoire sur la décoloration des fleurs et des feuilles par les décharges électriques ;par'M. Becquekel. (Extrait par l'auteur.) « DaiTS le précédent Mémoire, présenté à l'Académie le 10 juillet der- nier (i), sur la décoloration des fleurs et de certaines feuilles colorées sur une de leurs faces, par des décharges électriques, même très-f;iibles, nous avons dit que les effets produits étaient les mêmes, en général, à quelques différences près cependant, que ceux que l'on obtient en les plongeant dans de l'eau à 100 degrés, et même, pour certaines espèces, à une ten)pé- rature au-dessous, sans entrer toutefois dans aucun détail à cet égard. Nous avons étudié de nouveau cette question, pour montrer les différences exis- tant entre ces deux modes d'action et mettre en évidence de nouveaux rap- ports entre la chaleur et l'électricité, deux agents qui produisent souvent des effets physiques et chimiques semblables, probablement en raison d'une origine commune. » Tous les phénomènes qui ont été décrits dans le précédent Mémoire paraissent être dus à la diffusion des liquides colorés, renfermés dans les cellules des pétales des fleurs, à travers leurs parois, et qui ont éprouvé des ( i) Page 65 de ce volume. ( 3o3 ) lésions provenant d'actions physiques ou chimiques, lesquelles lésions ont altéré ou détruit leur organisation et donné lieu aux effets observés. » Dans le but de comparer les effets de décoloration provenant de la cha- leur d'une part, de l'électricité de l'autre, on a commencé par soumettre diverses espèces de fleurs rouges, bleues et jaunes, depuis luie température de 12 à i5 degrés au-dessous de zéro jusqu'à loo degrés au-dessus. Les pétales de ces fleurs ont d'abord été introduits dans des tubes que l'on a plongés dans un milieu réfrigérant, et on les y a laissés pendant une demi- heure. Les fleurs rouges ont pris une teinte violette plus ou moins foncée. Nous citerons notamment le pavot (coquelicot), les roses ordinaii-es ayant une teinte violacée, les roses trémières, etc., etc. Il paraîtrait donc que, par l'effet de la congélation, les enveloppes des cellules ont été altérées; il y a eu diffusion à l'extérieur du liquide coloré, destruction en partie de la cou- leur rouge, prédominance de la couleur bleue, qui a fini par devenir sen- sible à tel point que l'on apercevait çà et là des traces de bleu. Le pavot et la rose trémière, du reste, sont des fleurs qui présentent à un degré bien marqué ces effets remarquables de changement de couleur. » Les feuilles de bégonia discolor, colorées en rouge violacé en dessous, soumises à un refroidissement semblable, éprouvent des effets du même genre : altération des cellules, infiltration de la matière colorante sur la face verte, qui prend la même teinte que celle de dessous. Peu à peu le vert de cette dernière se manifeste, et il arrive un instant où les deux faces de la feuille présentent la même teinte. L'action continuant, la couleur de la chlorophylle finit par disparaître en partie. » A zéro, les fleurs précédemment mentionnées et les feuilles de bégonia ne paraissent éprouver aucune altération; il en est de même, en élevant suc- cessivement la température jusqu'à 5o degrés; de 5o à 60 degrés, la déco- loration commence à se manifester, très-faiblement d'abord, par un reflet violacé blanchâtre dans les fleurs rouges; la limite varie suivant la nature de la matière colorante : dans le pavot, la couleur devient d'abord légère- ment violette, s'affaiblit peu à peu, puis à 100 degrés la décoloration est complète dans la plupart des fleurs. » On voit donc que l'abaissement de température au-dessous de zéro et l'élévation au-dessus d'une certaine limite, produisent les mêmes effets, c'est-à-dire altération des enveloppes des cellules qui renferment la matière colorante, diffusion du liquide coloré et décoloration successive jusqu'à ce qu'elle soit complète. » Lorsque les fleurs ont pris une teinte rouge-violacée par élévation ou 39.. ( 3o4 ) abaissement de température, si on les plonge dans l'eau légèrement acidu- lée par un acide faible, tel que l'acide acétique, elles ne tardent pas à re- prendre leur couleur rouge primitive. Si on les met, au contraire, en con- tact avec de l'eau contenant des traces d'ammoniaque, elles prennent une teinte violette foncée. En opérant de la même manière avec du papier teint avec le liquide extrait de la fleur de pavot, les effets sont les mêmes, si ce n'est que l'eau alcalisée le rend plus sensiblement bleu qu'il n'était auparavant. On est donc porté à admettre que la diffusion du liquide co- loré a lieu sous l'influence d'une température élevée ou très-basse, et que ce liquide, dans son contact avec les sucs environnants, éprouve dans sa composition une modification semblable à celle qui a lieu lors de la réac- tion de l'eau alcalisée sur la couleur rouge du pétale. » Si l'on passe de ces expériences à celles qui sont relatives aux décharges électriques opérées avec la machine électrique ordinaire ou l'appareil d'in- duction, on trouve que les effets produits ont la plus grande ressemblance avec les précédents. On a soumis à l'expérience les mêmes fleurs, afin de rendre la comparaison plus facile; avec de faibles décharges, les fleurs rouges, telles que celles du pavot, prennent une teinte légèrement violacée; mais, si l'on cesse aussitôt l'électrisation et qu'on les mette en contact avec de l'eau distillée, elles se décolorent peu à peu et finissent par devenir tout à fait blanches et même translucides, après un temps plus ou moins long, suivant l'intensité et la durée de l'action électrique; la matière colorante a donc été enlevée par l'eau, qui est teinte en violet; mais si, au lieu de cesser l'électrisation, on la continue, la fleur se décolore complètement. On voit par là que non-seulement les cellules ont reçu une atteinte profonde dans leur organisation, d'où est résultée une mort plus ou moins lente, mais qu'il s'opère, en continuant les décharges, une décomposition de la ma- tière colorante; les fleurs ont donc été en quelque sorte foudroyées, bien que la quantité d'électricité ait été quelquefois très-faible. » Mais quelle est la nature de l'altération produite par l'électricité dans les cellules par suite de laquelle il y a diffusion et altération du liquide coloré qui se trouve dans ces cellules? On ne saurait le dire, car le micro- scope n'indique aucune altération organique apparente. La cause qui maintient les cellules à l'état normal est tuée par l'électricité, comme elle l'est par une température inférieure même à loo degrés et un refroidissement qui ne dépasse pas 12 à i5 degrés au-dessous de zéro. La différence qui existe entre ces deux modes d'action consiste en ce qu'une décharge élec- trique très-faible, telle que celle qui provient de l'électricité produite par ( 3o5 ) le frottement d'un tube de verre avec luie étoffe de laine, suffit quelquefois pour détruire l'organisation des cellules. » Lorsqu'on triture dans un mortier d'agate, avec mie très-petite quan- tité d'eau, des pétales de pavot rouge-orangé, on détruit les cellules et l'on en extrait, par une légère pression, au lieu d'un liquide rouge, un liquide coloré en violet, ayant la même teinte que celle que prend le pétale élec- trisé : on peut en conclure que l'on produit dans les deux cas le même genre d'altération, c'est-à-dire la destruction des cellules et un changement dans la composition de la matière colorante. » En soumettant à des décharges électriques du papier teint avec le liquide retiré des pétales et humide, l'électricité ne lui fait éprouver d'abord aucun changement dans sa coloration; ce nest que quelque temps après que le papier se décolore peu à peu, et que la matière colorante est décom- posée. » Les fleurs bleues et même jaunes ne se comportent pas précisément comme les fleurs rouges ou violettes ayant une teinte rouge; l'électricilé agit lentement sur leurs pétales j^our détruire la matière colorante, mais non pour rendre très-soluble, dans l'eau, cette matière, quand elle est légè- rement impressionnée par l'électricité. Parmi les exemples que nous pour- rions citer, nous mentionnerons : » 1° La clématite, bleu foncé, dont la matière colorante, quand elle a éprouvé un commencement de décomposition, est à peine soluble dans l'eau, comme cela a lieu avec les fleurs rouges; » 1° La fleur de capucine, rouge-orangé, dont la matière jaune, après l'électrisation, se dissout très-difficilement dans l'eau, perd sa couleur rouge et conserve sa couleur jaune. « L'électricité agit donc, dans les phénomènes que l'on vient de décrire, comme force physique pour détruire les cellules, et comme force chimique pour décomposer les couleurs des fleurs, notamment les couleurs rouges. » Notre confrère, M. Chevreul, a fait une étude approfondie de la com- position de la couleur des fleurs et des rapports existant entre les matières colorantes; on trouvera dans le Mémoire quelques détails à cet égard. MM. Fremy et Cloèz ont fait également des recherches sur le même sujet, dont nous |iarlerons également. Nous ferons remarquer que, dans ces re- cherches, on n'a employé que des réactions chimiques pour produire les effets dont il est question, tandis que nous, nous n'avons fait usage que de forces physiques. » Il est probable que des effets physiques et chimiques d'une autre na- ( 3o6 ) ture, quoique ayaut de l'analogie avec ceux-ci, doivent être également produits dans l'homme et les animaux, surtout dans les tissus les jdIiis dé- licats de l'organisme, tels que ceux, par exemple, du système capillaire. Ce sont là des recherches importantes à faire, et qui intéressent les appli- cations de l'électricité à la médecine. » MINÉRALOGIE. — Note sur la Montebrasite ; par M. Des Cloizeaux. « Le nouveau fluophosphate d'alumine, de soude et de lithine de Mon- tebras (Creuse), dont je présente aujourd'hui à l'Académie l'analyse faite au laboratoire d'essai de l'Ecole des Mines, sous la direction de M. Mois- senet (i), offre, dans sa composition et dans quelques-uns de ses caractères physiques, certaines analogies avec l'amblygonite; mais il en diffère com- plètement par les proportions relatives de ses éléments constituants et par ses propriétés ininéralogiques et optiques. Malheureusement, il ne s'est présenté jusqu'à ce jour qu'en masses laminaires possédant deux clivages en apparence également faciles inclinés entre eux d'environ io5 degrés, et traversées, suivant deux directions rectangulaires, par de nombreuses lames hémitropes, qui, en troublant leur transparence, rendent leur étude optique assez difficile. On reconnaît pourtant bien que, par rapport aux deux clivages de ]o5 degrés, le plan des axes optiques a une tout autre orientation que dans l'amblygonite, et que la dispersion propre de ces axes indique p'^v, tandis que l'amblygonite offre p <. v; mais la dispersion particulière aux cristaux à axes cristallographiques obliques, et qui paraît être ici la véritable dispersion tournante, ne me permet pas encore d'affir- mer si le nouveau minéral doit être rapporté au système clinorhomhique ou au système triclinique. J'espère être à même, d'ici à peu de temps, de communiquer à l'Académie le résultat des recherches entreprises, dès l'an- née dernière, pour arriver à résoudre cette question, et qui ont été inter- rompues par les malheureux événements que nous venons de traverser. » Pour rappeler la provenance du nouveau fluophosphate, qui est abon- damment disséminé, avec d'autres phosphates d'alumine, tels que fVawel- lite et turquoise^ dans le gîte stannifère de Montebras, je propose de le dési- gner sous le nom de Montebrasite. » (i) Foir plus loin, aux Mémoires présentés, )>. 32^. ( 3o7 ) ANATOMIE VÉGÉTALE. — Structure de la betterave; par M. Thém. Lestiboldois. « La racine du Beta vulgaris (betterave), en raison de la place impor- tante qu'elle a prise dans l'agriculture et dans l'industrie, a été souvent étudiée. Sa structure cependant nous semble n'avoir pas été bien appré- ciée; elle offre un type remarquable qu'il est utile de décrire. 1» Cette espèce a plusieurs variétés, dont les racines diffèrent par leur couleur, passant du blanc au rose, à l'orangé ou au rouge intense; les unes restent enfoncées dans la terre, les autres s'élèvent au-dessus du sol; les unes sont exactement coniques, les autres un peu renflées à une certaine distance du collet. Elles présentent de petites saillies annulaires assez rap- prochées dans la partie inférieure, presque effacées dans la partie supé- rieure; elles produisent un assez grand nombre de radicelles, qui naissent généralement sur ces saillies, rarement dans les sillons qui séparent ces dernières. Les radicelles naissent souvent sur deux lignes longitudinales qui correspondent aux cotylédons; leur nombre peut être si considérable que leur insertion détermine deux dépressions latérales sur la racine déve- loppée. Outre les radicelles, le caudex produit parfois quelques divisions assez fortes, et, quand il croît dans un terrain qui n'est pas ameubli, il se partage en plusieurs divisions considérables. La partie qui porte les feuilles dites radicales, ou le collet, a une longueur de plusieurs centimè- tres; elle constitue une véritable tige, terminée par un bourgeon qui ne s'allonge habituellement que pendant la deuxième année de la végétation. » Si l'on fend verticalement cette tige raccourcie, on constate qu'elle contient un centre médullaire, large, peu régulier, parce qu'il est limité par des fibres qui se courbent pour former des feuilles rapprochées. » Au-dessous de l'insertion des cotylédons le centre médullaire se ré- trécit, et s'efface bientôt, parce que les faisceaux s'unissent par des fibres ir- régulières, puis se soudent en un corps central. » En dehors du corps central on voit des faisceaux fibro-vasculaires longitudinaux, séparés par des espaces médullaires, d'autant plus étroits qu'ils sont plus extérieurs; leur épaisseur diminue aussi de haut en bas. » Les faisceaux longitudinaux fournissent des fibres transversales qui se rendent aux radicelles formées primitivement par de petits bourgeons tubeiculiformes. Quelques-unes des fibres ne font que se courber, au lieu d'abandonner les faisceaux. En dehors des derniers faisceaux longitudi- naux ou ne trouve plus qu'une zone entièrement utriculaire. ( 3o8 ) » Telles sont les parties qu'on reconnaît par une coupe longitudinale d'une betterave mûre. Une section transversale fait bien apprécier leurs dis- positions relatives. Si la coupe est faite immédiatement sous les feuilles, elle montre la moelle centrale élargie, plus bas la moelle rétrécie par des fibres qui passent d'un faisceau à l'autre, plus bas encore les faisceaux occupant le centre et faisant disparaître la moelle en se soudant. » Quelquefois cependant les espaces médullaires qui séparent les deux faisceaux primitifs, et qui correspondent aux cotylédons et aux dépres- sions dans lesquelles naissent les plus nombreuses radicelles, ne s'effacent pas, et le centre reste médullaire jusque dans le bas de la racine. » Autour du faisceau central e.it une zone pâle, devenant plus colorée et plus aréolaire en son bord extérieur. Plus en dehors sont des cercles de faisceaux séparés les uns des autres par des zones médullaires. Ces faisceaux sont composés d'une partie intérieure ou ligneuse formée de vaisseaux opaques, entourés de tissu fibreux un peu transparent et d'une partie extérieure, transparente, quelquefois séparée de la portion ligneuse par une trace étroite de tissu moins consistant, et représentant ainsi l'élé- ment cortical. Entre les faisceaux sont des rayons ou prolongements mé- dullaires se distinguant par leur couleur et leur défaut de transparence, s'étendant d'une zune médullaire à l'autre, ou semblant interrompus parce qu'ils sont transparents dans la région où la partie extérieure des faisceaux s'unit à la portion ligneuse. Les faisceaux fibro-vasculaires sont de plus en plus petits à mesure qu'ils sont plus extérieurs; à la périphérie ils n'ont plus qu'un point vasculaire à peine visible; même ils sont privés devais- seaux et ne forment plus, par leur réunion, que des traces très-étroites de tissu transparent. Les zones médullaires qui séparent les faisceaux sont aussi de plus en plus étroites à mesure qu'elles sont plus extérieures. En dehors de la dernière trace transparente on ne rencontre qu'une zone uni- forme, succulente, dans laquelle on ne reconnaît ni faisceaux fibreux, ni couches distinctes, ni prolongements médullaires. En un mot, elle ne réu- nit pas les éléments qui constituent une écorce complète. » Ces dispositions rappellent tout à fait celles qu'on observe dans les Dicotylédones que nous avons nommés hétérogènes (exemples : quelques espèces de Bauhinia, Mcnhperniiim, Glycine^ Giielum, Zamia, C/cas, Avi- cennia, les racines de Ccuiua, de quelques Convolvulacées, etc.), c'est-à- dire des végétaux qui, au lieu de n'avoir qu'une zone d'accroissement dans laquelle se forment les éléments ligneux et corticaux, créent successive- ment des faisceaux nouveaux dans l'épaisseur même du parenchyme de ( 3o9) l'écorce, de telle sorte que leur caudex est composé de formations circu- laires qui sont séparées par une zone médullaire et qui toutes conservent leur élément cortical et un accroissement propre; il n'a plus, conséquem- ment, à l'extérieur un système réunissant tous les éléments corticaux, mais une zone uniformément utriculaire. M Si l'on suit tous les développements de la betterave, on peut consta- ter, en effet, que des faisceaux nouveaux apparaissent dans le parenchyme, en dehors des faisceaux préexistants; on voit que leurs divers cercles de faisceaux sont séparés de ceux qui les ont précédés par ime zone médul- laire, qu'ils conservent leur élément cortical et qu'ils continuent de s'ac- croître, de manière que les faisceaux intérieurs ou les plus anciens ont des groupes vasculaires plus développés; enfin, à l'extérieur des faisceaux, on ne trouve qu'une simple zone de parenchyme. » Étudions d'abord la plante dans la germination : le caudex embryon- naire s'allone;e supérieurement pour rendre les cotylédons épigés, infé- rieurement pour s'enfoncer dans le sol ; il est rouge dans la partie aérienne. Cette couleur disparaît insensiblement dans la partie souterraine ( var. blanche), mais aucun caractère ne distingue le caudex ascendant du cau- dex descendant. Les cotylédons deviennent foliacés; la gemmule, d'abord peu apparente, produit deux feuilles primordiales, à bords révolulés, croi- sant les cotylédons, inégales parce qu'elles sont formées l'une après l'autre. » Si l'on fend verticalement cette piantule, on voit que les faisceaux vasculaires sont écartés sous les cotylédons; puis ils se rapprochent si in- sensiblement qu'on peut dire difficilement où finit le centre médullaire : à un centimètre des cotylédons, les faisceaux sont soudés au centre. Une section transversale, faite au niveau de ce point, montre un faisceau cen- tral incomplètement divisé en deux parties; plus haut, deux faisceaux dis- tincts, et sous les cotylédons quatre faisceaux, deux faisceaux s'ètanl formés entre les deux faisceaux primitifs pour constituer les expansions cotylédo- naires. l-.es faisceaux vasculaires sont entourés d'une zone transparente blanche; plus en dehors, est un parenchyme composé de deux zones : l'inté- rieure est dense, succulente, rouge, rose ou blanche, selon les variétés; elle a son cercle intérieur obscur; la zone extérieure est lâche, composée d'utricules grands, vides, coloi'és en rose vers l'épiderme. » La section transversale d'une piantule qui a deux feuilles de plus que le précédente fait voir qu'il s'est formé une trace de tissu transparent dans la zone inférieure du parenchyme cortical. Par des développements succes- (;. p.., 1871, o« iemes^re. (T.LXXin, N" S.) 4° (3ro) sifs, cette trace s'élargit, grandit, et finit par former un cercle complet qui sépare la partie la plus interne de la zone corticale du reste de cette zone, et qui produit bientôt des vaisseaux. Cette formation nouvelle est donc composée d'un cercle vasculaire et d'iuie zone transparente placée en de- hors; elle est séparée de la formation centrale par une zone médullaire colorée ou obscure, qui était le cercle le plus intérieur du parenchyme cortical. En dehors de la formation nouvelle restent les deux zones du parenchyme cortical. » En examinant une plantnle qui avait quatre feuilles de plus que la précédente, nous avons trouvé le caudex hypocotylédonaire dépouilté de la zone extérieure du parenchyme cortical, n'en conservant que des lam- beaux adhérant au collet. Sa section transversale montrait que, dans la zone corticale restant, s'était créé un nouveau cercle transparent, pourvu de groupes vasculaires à peine visibles et séparé de la deuxième formation par une zone colorée (var. rouge), qui formait précédemment le cercle intérieur du parenchyme cortical. » Sur des plantules qui ont des feuilles plus nombreuses, on voit des pro- longements médullaires qui partagent la zone transparente de chaque for- mation en faisceaux correspondant aux faisceaux ligneux; de nouvelles formations apparaissent dans le parenchyme extérieur, et les anciennes prennent de plus en plus de développement. » Enfin, sur une betterave parvenue à la fin de sa végétation annuelle, nous comptons sept formations circulaires, outre la formation centrale. Les faisceaux de cette dernière, séparés non loin des feuilles, réunis dans la partie inférieure, sont allongés de dedans en dehors, divisés par des rayons médullaires, qui pénètrent irrégulièrement dans leur épaisseur, et qui quel- quefois sont colorés et maintiennent quelques faisceaux séparés des autres. Ces faisceaux sont entourés d'une zone entièrement blanche (var. blanche) ou rouge dans sa moitié extérieure (var. rouge). » Autour de la formation centrale sont les cercles de faisceaux formés successivement et séparés les uns des autres par des zones médullaires devenant de plus en plus étroites vers la périphérie. Entre ces faisceaux sont des rayons ou prolongements médullaires plus apparents dans les productions anciennes, rétrécis à leur jjarlie moyenne, parce que les fais- ceaux sont élargis, paraissant parfois interrompus parce que cette partie moyenne reste transparente. » Chaque faisceau est composé d une partie intérieure ou ligneuse for- mée d'iui groupe vasculaire bordé intérieurement de tissu transparent, ( 3,1 ) • orangé (var. rouge) ou blanc (var. blanche), et d'une partie extérieure ou corticale, qui se distingue par sa transparence des circoniérences, des rayons ou des prolongements médullaires. Elle peut se distinguer aussi par sa cou- leur : parfois, elle est orangée quand la zone médullaire est d'un rouge intense. I^a partie de ce tissu la plus rapprochée du groupe vasculaire est souvent plus transparente que le reste, et, quand les rayons sont interrom- pus, elle semble se joindre à celle des faisceaux voisins, de ftianière à indi- quer un cercle d'accroissement continu. Le tissu qui se forme près du groupe vasculaire prend quelquefois une autre teinte, celle du rose par exemple, de sorte que la partie extérieure du tissu transparent semble séparée de la partie intérieure. Quelquefois cette partie colorée n'occupe que le centre du bord interne du tissu transparent; alors ce bord est lui peu en crois- sant, connne dans beaucoup de faisceaux corticaux, » La partie corticale et la partie ligneuse des faisceaux sont d'autant plus allongées diamétralement et d'autant plus divisées qu'elles appartien- nent à des formations plus anciennes. Ainsi les grou|)es vasculaires de la première formation circulaire, qui originairement n'étaient que des points arrondis, ont grandi diamétralement et sont bitrifurqués. Dans les cercles extérieurs, les groupes vasculaires sont en séries simples de moins en moins développées : dans le cercle antépénultième, les vaisseaux ne forment qu'un groupe arrondi; dans le pénultième, ils ne sont qu'un point obscur, et les faisceaux sont si rapprochés que quelques-uns paraissent unis; mais, d'es- pace en espace, on rencontre des rayons assez larges, s'étendant de la cir- conférence médullaire externe à l'interne. Dans le dernier cercle, les fais- ceaux sont très-petits, Irès-rapprochés, presque confondus; les uns ont un point vasculaire apparent, d'autres n'en sont pas encore pourvus. Ce der- nier cercle est souvent interrompu; parfois les portions qui le composent tiennent par une extrémité au cercle transparent intérieur; parfois, enfin, elles ne sont que des traces d'une finesse extrême apparaissant dans la zone corticale. Celle-ci reste étroite et homogène et n'a pas l'apparence d'une écorce complète. » La betterave qui se développe pendant la deuxième année (juin), et dont les tiges montent poiu* devenir séminifères, a des dispositions absolu- ment semblables à celles que nous venons de décrire ; seulement, les for- mations vasculaires sont plus nombreuses : sur l'échantillon que nous exa- minons, nous comptons dix formations vasculaires; celles qui sont les plus extériem-es ont les mêmes caractères que celles qui occupaient la périphé- rie précédemment, et ces dernières ont acquis du développement. 4o.. ( 3i2 ) » L'étude microscopique des diverses parties qui composent la betterave justifie jileiiiement les dénominations que nous leur avons données. » La moelle qui existe dans la partie supérieure du caudex hypocoty- lédonaireest formée d'utricules d'abord transparents, puis aréolaires, dila- tés, disposés sans ordre. » Les faisceaux ligneux sont formés de vaisseaux grands, flexueux, à lames spiralées, plus ou moins anastomosés, unis par du tissu aréolaire ou ])ar du tissu fdsreux, blanc, parfois un peu orangé (var. rouge), un peu transparent, composé d'utricules allongés, arrondis ou quadrangulaires, étroits, à extrémités arrondies ou à peine aiguës, unies bout à bout, ou placées dans l'intervalle de deux utricules; à parois très-minces, peu ap- parentes dans la coupe longitudinale, souvent couvertes d'une matière très-finement granuleuse. » Les rayons médullaires sont formés d'utricules disposés en rangées transversales; ils sont cubiques, quelquefois un peu plus hauts que larges, rarement lui peu allongés transversalement; leurs parois sont obscures. » Les parties transparentes qui représentent les faisceaux corticaux et qui se trouvent placées en dehors et vis-à-vis des faisceaux ligneux sont formées d'utricules allongés comme ceux du tissu fibreux, mais ces utri- cules vont en s'élargissant vers l'extérieur et deviennent d'autant plus di- latés qu'ils sont plus voisins de la zone médullaire. On ne voit pas dans ces faisceaux transparents des tubes longs, effilés aux extrémités, comme dans certaines fibres corticales; mais beaucoup de racines charnues ont les faisceaux corticaux formés d'utricules assez courts et arrondis aux ex- trémités. Nous avons vu , d'ailleurs, que les utricules du tissu fibreux des faisceaux ligneux n'affectent pas non plus la forme des tubes ni des clostres. « Les prolongements médullaires qui séparent les parties corticales des faisceaux sont formées d'utricules semblables à ceux des rayons médullaires vis-à-vis lesquels ils sont placés et avec lesquels ils se confondent. » Les zones médullaires qui séparent les formations circulaires qui se succèdent sont formées d'utricules obscurs, arrondis, dilatés, distribués sans ordre, rouges, roses ou blancs, suivant les variétés. » La zone corticale dans laquelle s'engendrent successivement les cercles vasculaires est homogène, assez dense, succulente, pâlissant à l'intérieur dans les variétés colorées, devenant obscure dans la variété blanche; elle est composée d'utricules allongés, souvent à quatre angles, à extrémités arrondies, unies bout à bout ; leurs parois sont épaisses, obscures aux lignes s (3.3) de jonction, couvertes d'une matière granuleuse, représentant un noyau dans la coupe transversale. )) Les traces transparentes qui se forment dans la zone corticale, non loin de son bord intérieur, et dans lesquelles doivent s'engendrer les vais- seaux, sont formées d'utricules allongés, à extrémités un peu arrondies, à parois très-minces, enduites d'une substance mucihigineuse, ayant au centre une très-petite cavité pleine de matière plus obscure, qui, dans la coupe transversale, représente un noyau peu visible; en un mot, ces utricules sont semblables à ceux du tissu fibreux du faisceau ligneux et à ceux du faisceau cortical, dont il est l'origine. » La zone de tissu coloré ou obscur qui est séparée de la zone corti- cale par le tissu transparent qui se forme dans cette dernière a la même organisation que la zone corticale elle-même. Mais ses utricules se dilatent par le développement de la zone médullaire dont elle est le commencement. La zone extérieure du parenchyme cortical, qui se détruit promptement, est formée d'utricules grands, dilatés, quelquefois pourvus d'un noyau granuleux, confusément distribués, rosés ou décolorés, séparés par de lacunes. L'épiderrae est formé d'utricules minces, aplatis, quadrangulaires ou hexagones, colorés ou décolorés. » Ainsi l'opinion que nous avons émise sur la nature de chacune des parties de la betterave est confirmée par leur constitution anatomique, et l'on doit considérer comme conforme aux faits la manière dont nous avons envisagé la structure générale de la racine de cette plante. Elle produit d'une manière continue de nouveaux faisceaux fibro-vasculaires dans le parenchyme cortical, en dehors de l'interstice d'accroissement; la zone extérieure est uniformément utriculaire, elle ne réunit pas les éléments d'une écorce complète. Les faisceaux nouveaux entourent les anciens et en sont séparés par la partie du parenchyme cortical placée en dedans de la formation nouvelle; tous les faisceaux anciens conservent leur élément cortical et s'accroissent, après qu'ils ont été enfermés par les faisceaux extérieurs; les formations circulaires acquièrent ainsi une largein- d'autant plus grande qu'elles sont plus intérieures, et toutes contiennent des tissus récents; c'est, sans doute, à cette circonstance qu'est due la grande pro- portion de sucre que contient cette racine, et la difficulté de la conserver. Tous les caractères que nous venons de résumer sont ceux qui distinguent les hétérogènes. Une seule différence existe entre la betterave et les hété- rogènes les plus connus, c'est qu'ils sont ligneux et ont une durée pro- longée, tandis que la betterave est bisannuelle. ( 3i4) » La betterave se distingue au premier coup d'œil des racines charnues qui, comme la carotte, ont une écorce bien séparée du système central par l'interstice d'accroissement, et formée d'un large parenchyme, de prolon- gements médullaires très-distincis et de faisceaux transparents, d'une grande étendue diamétrale. Mais toutes les racines charnues n'ont pas une écorce aussi caractérisée. Dans le Raphanus (var. rouge) par exemple, elle est assez mince, et ses faisceaux sont peu apparents; elle reste toutefois séparée du système central par un cercle d'accroissement bien marqué quand la végétation est active, et, lorsqu'on la sépare, on voit qu'elle a des faisceaux mal limités, mais pourtant distincts. En outre, les faisceaux ligneux ne s'accroissent plus dès qu'ils sont entourés de tissus plus récents. Dans la variété noire du Raphanus, les fibres ligneuses, disposées en cercles assez réguliers, imitent les formations circulaires de la betterave ; mais elle a une écorce dont les faisceaux sont parfaitement distincts, quand on les observe sur une racine bien fraîche; ils correspondent aux faisceaux ligneux, et toutes leurs divisions correspondent exactement aux divisions de ces derniers. Les groupes vasculaires intérieurs ne sont donc pas ac- compagnés de l'élément cortical, et il n'y a d'autre accroissement que celui qui s'opère dans l'interstice unique placé entre les deux systèmes. » Dans la variété du Bêla, dite BcUe ou Poirée, dont la racine n'a que quelques centimètres de diamètre, il est difficile de discerner l'organisation qui a été décrite. Toutefois on parvient à la reconnaître. » La structure qu'on observe dans le caudex hypocolylédonaire du Bêla vuUjaris ne se continue pas, au moins d'une manière nette, dans son cau- dex hypercotylédonaire. Lorsque, dans la deuxième année, ou par préco- cité dans la première, il s'élance pour devenir florifère, il constitue une tige forte, rameuse, munie de cinq côtes extrêmement saillantes, ayant une moelle très-large, blanche, aréolaire, un peu fistuleuse au centre, succu- lente, verdâtre, tendant au rose dans sa partie extérieure. Son système ligneux est composé de cinq faisceaux isolés, correspondant aux sinus profonds qui séparent les côtes des tiges, et, plus en dehors, d'un cercle de faisceaux ligneux, serrés, étroits, verdâtres, ou un peu roses; en quelques points, ce cercle est interrompu ; il est séparé de l'écorce par une zone inconiplétement transparente, mal limitée, élargie en quelques points. Ces parties élargies sont parfois divisées par des séries de petits faisceaux ligneux, rangés en lignes, tenant par une extrémité au cercle ligneux principal ou entièrement séparées, et semblant annoncer un commencement de l'ac- croissement hétérogène observé dans la racine. » ( 3i5) GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. — Sur Corigine glaciaire des tourbières du Jura neuchâlelois et de la végêlation spéciale qui les caractérise ; par M. Ch. Martins. « Lorsque je vis pour la première fois, en iSSg, la végétation de la tourbière qui occupe la vallée des Ponts, à looo mètres au-dessus de la mer, dans le Jura neuchâtelois, je crus avoir de nouveau sous les yeux l'aspect des paysages de la Laponie, que j'avais visitée vingt ans auparavant. Non-seulement les espèces, mais même les variétés, étaient identiques. Plusieurs séjours successifs dans le chalet hospitalier de mon ami le pro- fesseur Desor, situé près de l'extrémité méridionale de la tourbière, me permirent de confirmer ce premier aperçu, que je complétai en étudiant les tourbières voisines de Noiraigues, à 720 mètres, et de la Brevine, à io3o mètres d'altitude. Comme terme de comparaison, je visitai ensuite les tourbières de Gaiss, dans le nord de la Suisse, à 900 et 1000 mètres au-dessus de la mer. » Un sol imperméable que les eaux ne puissent pas traverser, telle est la condition première de la formation d'une tourbière. Dans le Jura, les cou- ches calcaires brisées, là où elles se relèvent, sont perméables au plus haut degré, car on y remarque des cavités en forme d'entonnoir, appelées empo- sieux, où les eaux s'engouffrent et reparaissent, sous forme de sources abon- dantes, dans les vallées inférieures. Exemples : la source de Noiraigues, celles de l'Areuse, de l'Orbe, de la Birse, etc. Mais le fond de la vallée est occupé par une couche d'argile siliceuse, qui ne saurait provenir de la décomposition des couches calcaires : elle est le produit de la trituration des roches siliceuses, feldspathiques et alumineuses que l'ancien glacier du E.hône a semées en profusion dans le Jura; cette argile siliceuse est de la boue glaciaire. Il en est de même aux environs de Gaiss, dans le canton d'Appenzell. I^a roche dominante est la nagelflue polygénique de la mo- lasse, composée en grande partie de cailloux calcaires impressionnés; mais la contrée est couverte par l'erratique de l'ancien glacier du Rhin : cet erratique a fourni la boue glaciaire argileuse qui, revêtant toutes les dé- pressions du sol, même sur des pentes fort inclinées, les a converties en tourbières ou prairies marécageuses. D'une manière générale, on peut af- firmer que beaucoup de tourbières, en Europe, se rattachent au phénomène glaciaire; elles sont, en effet, communes dans le domaine des anciens gla- ciers, depuis la Laponie jusqu'aux Pyrénées. Dans les Vosges, en Suisse, en Piémont, en Lombardie, les anciennes moraines, arrêtant les cours ( 3i6 ) d'eau, et la boue glaciaire, rendant le sol imperméable, ont déterminé la formation de lacs, de marais et de tourbières. Je ne connais pas celles des plaines du nord-ouest de la France et de l'Allemagne, mais je crois qu'elles mériteraient d'être étudiées sous ce point de vue. » L'examen de la végétation des tourbières jurassiques vient confirmer les inductions tirées de la géologie. Sur im nombre total de i8o espèces phanérogames dont elle se compose, il y en a d'abord 70 qui sont arc- tiques, c'est-à-dire vivant encore actuellement en pleine période glaciaire. Cette période, que les latitudes moyennes de l'hémisphère septentrional ont traversée jadis, persiste en Europe, au Spitzberg, au nord du 75*" degré de latitude; en Asie, à la Nouvelle-Zemble, au nord du 70* degré; au Groen- land et dans l'Amérique arctique, au nord du 60* degré. Quoique, dans ces pays, les glaciers forment une mer de glace, dont les émissaires descendent jusqu'au niveau de l'Océan, une humble végétation se maintient dans les parties non recouvertes par la glace : ainsi, le Spitzberg compte 93 plantes phanérogames; la Nouvelle-Zemble, à peu près autant, et le Groenland, 820. Dans un travail d'ensemble, le D' Edouard de Martens fait monter à 422 le nombre total des espèces arctiques phanérogames des trois parties du monde. » Si l'on étudie la distribution géographique des 120 autres espèces de plantes phanérogames qui croissent habituellement dans les tourbièrres jurassiques, mais qui ne se trouvent pas dans les régions arctiques, on est frappé de ce résultat, que toutes, la Swerlia perennis exceptée, font partie de la flore Scandinave, et que la plupart s'avancent même jusqu'en Laponie et ne s'arrêtent qu'au cap Nord, c'est-à-dire au 71^ degré. Ainsi donc, loules les plantes de tourbières jurassiques sont, ou Scandinaves, ou Scandinaves et arctiques à la fois; or si la Laponie n'appartient pas à la zone arctique proprement dite, si l'on ne saurait la considérer comme étant encore en pleine période glaciaire, cependant son climat est très-favorable au développement des glaciers, qui descendent souveutà quelques centaines de mètres seulement an-dessus de la mer, quoique les montagnes soient peu élevées. Presque toutes les plantes arctiques y prospèrent également. De cette idenlUé de la flore des tourbières jurassiques avec la flore Scandi- nave, je conclus à l'idenlilé d'origine. Si cette flore a surtout persisté dans les tourbières, c'est que ce terrain humide, spongieux et froid, est celui qui se rapproche le plus de la nature du sol en Laponie, qui, tourbeux dans toutes les dépressions, est toujours et partout abreuvé d'eau glaciale ou pénétré d'humidité. ( 3.7 ) » Mais, dira-t-on peut-être, la flore des tourbières n'a pas un caractère arctique et Scandinave qui lui soit spécial: ce caractère est celui de la flore générale de la chaîne jurassique, depuis le groupe de la Grande-Chartreuse jusqu'aux environs de Bâle. Je me suis fait cette objection. Pour y répondre, j'ai pris dans la Phytostatiqiie du Jura, de Tliurmann, la liste de 142 espèces montagneuses, c'est-à-dire vivant dans la zone altitudinale des tourbières, mais sur des terrains secs et non tourbeux. De ces i/[2 espèces, 66 seule- ment, moins de la moitié, sont Scandinaves. Prenant enstiite les 97 plantes alpestres, c'est-à-dire celles qui s'élèvent sur les sommets culminants, à 1600 mètres environ, je n'en trouve plus que 29, c'est-à-dire un tiers environ qui habitent la Scandinavie. Ces deux flores non tourbeuses ne présentent donc point le caractère exclusivement Scandinave de la flore tourbeuse; leur origine est complexe, se rattache à d'autres migrations végétales et non point uniquement à l'époque où le Jura, comme la Scandinavie, étaient envahis yjar d'immenses glaciers, entourés d'une végé- tation qui a persisté dans les stations où le sol et le climat ne se sont pas assez modifiés pour entraîner la disparition des espèces contemporaines de l'époque glaciane. » M. Is. Pierre résume comme il suit les observations qu'il avait présen- tées, le 17 juillet, à propos de la Communication de M. Dubrunjaut, sur les phénomènes de la fermentation : « Plus la température est élevée, plus la fermentation est active et ra- pide, plus est considérable la production des alcools supérieurs (amylique et butylique), et par suite plus doit être sensible le déficit du rendement en alcool vinique. » Lorsque, au contraire, la température est aussi basse que possible, comme dans la fermentation des jus de pommes tardives, c'est à peine s'il se produit des alcools butylique et amylique, mais il peut encore se pro- duire de l'alcool propylique. Le déficit en alcool ordinaire est donc alors moins sensible, surtout en se rappelant que l'alcool propylique est compté comme alcool ordinaire dans les essais. J'ai été à même d'observer ce der- nier cas, il y a trois ans, en examinant les produits de la distillation de 5 à 6000 hectolitres de cidre. » Dans le cas des fermentations vives et rapides, à une température éle- vée, le déficit en alcool vinique pourrait s'expliquer par cette double cause : outre la production des alcools amylique, butylique, etc., il doit y avoir C.R., i87i,a«Semei>i étant une fonction de k, qu'il est plus simple de lui substituer. » Cette formule est précisément celle à laquelle j'étais arrivé en 1861, en interpolant les résultats obtenus par M. Cahours, poiu' la vapeur d'eau et celle de l'acide acétique. Ce sont les seuls qui, par suite de la conti- nuité de la courbe à laquelle ils donnent lieu, puissent se prêter à l'inter- polation. » Au lieu de la formule qui résulte de la combinaisou des lois de Mariolte et de Gay-Lussac, ou a la suivante : D(H-ar) "[-(^■)'---"} D étant le poids spécifique de la vapeur à t°, a le coefficient de dilatation des gaz, H une constante spécifique. » Le coefficient de dilatation du fluide à la température t, /3=rfr, + (;' -•)«-"-'' iognép.«, est ainsi supérieur à celui d'un gaz dans les mêmes conditions, ce qui est conforme à l'expérience. » Je donne ensuite l'expression de la chaleur spécifique d'une vapeur sous pression constante, et je termine en faisant l'application de mes recherches à la vapeur d'eau, pour laquelle j'établis, en outre^ la formule qui doit être substituée à l'une de celles de Poisson, lorsque le fluide est comprimé ou dilaté dans des limites convenables, sans perte ni gain de chaleur. » Il y aurait lieu de déterminer expérimentalement si a est constant ou varie avec T. Si l'on considère que, pour t — T> 5o, la vapeur d'eau se cou!- porte comme un gaz permanent, on est presque conduit à considérer, pour ce fluide, a comme une constante qui serait égale à 1,1 d'après les données de I\I. Cahours. » ( 327 ) MINÉRALOGIE. — Sur une nouvelle espèce minérale rencontrée dans le gîte d'élain de Montebras {Creuse). Mémoire de M. Moissenet, présenté par M. Des Cloizeaux. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Élie de Beaurnont, H. Sainte-Claire Deville, Des Cloizeaux.) « Les travaux d'exploration sur le gîte d'étain de Montebras ont été commencés en juin i865. Depuis cette époque, de nombreux filons stanni- féres ont été reconnus et suivis; la région explorée souterrainement s'étend sur une longueur de 760 mètres de l'est à l'ouest, et de 4oo mètres du nord au sud ; la profondeur maxima est aujourd'hui de 1 10 mètres; le total des percements, puits, galeries, cheminées, effectués en six ans, est d'en- viron 5 000 mètres. » Ces travaux m'ont conduit à de nombreuses observations sur les con- ditions d'existence de l'étain oxydé: terrains encaissants, allures et com- position des filons, caractères de leurs parties riches. » J'aurai ultérieurement l'honneur de soumettre au jugement de l'Aca- démie le résultat de mes éludes sur ce gisement d'étain oxydé ; je me pro- pose seulement ici d'appeler son attention sur un groupe minéral assez re- marquable, comprenant les phosphates, les fluorures et les fluophosphates, et notamment sur un fluopliospliate d'alumine, soude et lilltine, qui constitue une espèce minérale nouvelle, véritable type, défini par lui-même et par ses dérivés locaux, la Wawellile et la turquoise. » On a rencontré à Montebras les phosphates d'alumine, de chaux, de fer, de cuivre, et le phosphate d'urane et de cuivre, ou chalcolite. Le phos- phate de manganèse fait défaut jusqu'ici; mais l'apatite de Montebras est manganésifère. Le spath fluor se présente en veinules ou plaquettes, avec petits cubes violets, mais il est peu abondant. » Le fluophosphate a été analysé au Bureau d'essai de l'École des Mines en 1869-1870; en même temps, M. Des Cloizeaux a déterminé ses proprié- tés minéralogiques et reconnu, de son côté, qu'il constituait une espèce nouvelle. Il appartient à M. Des Cloizeaux de communiquer le résultai de ses observations (i). (i) P'oir plus haut, aux Communications des Membres de l'Académie, p. 3o6, une Note de M. Des Cloizeaux, qui donne à ce nouveau minéral le nom de Mo/itebrasite. kl.. ( 328 ) » L'analyse a donné, pour loo parties de Anophosphate : Fluor 26,50 Acide phosphorique 2 1 , 80 Alumine 38 , 20 Soude 6,70 Lithine 6 ,5o Chaux ■ 2,00 Quartz (adventif) 2,25 Perte par calcination 0,60 Total des dosages io4,55 ) Qualitativement, ce minéral contient les mêmes éléments que l'ambly- gonite; mais la |)roportion de fluor est ici pins que triple de celle qui a été trouvée par Rammelsberg dans l'amblygunite d'Arnsdorff (8,1 1 pour 100). » Le minéral se trouve à la surface et en profondeur. Les fragments abandonnés par les anciens sont d'un blanc mat, un peu lustré; à 3o mètres, nous avons rencontré, en 18G9, le fluophosphate semi-translucide, avec ime teinte légèrement violacée, l'éclat gras lustré, la cassure esquilleuse, la structure lamellaire. La densité est 3,ii; les deux principaux clivages donnent des angles d'environ io5 et 76 degrés; ce sont là des caractères communs avec l'amblygonite. » L'analyse comprend quatre séries d'opérations, partant chacune d'une prise d'essai spéciale : 1° dosage du fluor; 2° perte par calcination; 3" do- sage de l'acide phosphorique, de l'aliunine et de la chaux; 4° dosage des alcalis. Les deux premières déterminations sont conduites d'après la marche décrite dans le Traité d'analyse de M. Rivot; les deux dernières ont été faites par les procédés qui m'ont paru les plus exacts : l'une et l'autre commencent par une attaque à l'acide sulfurique. Sous l'influence de ce réactif, le fluor et les traces du quartz adventif sont expidsés, et l'on a, eu solution sulfurique, l'acide jjhosphorique et les bases aliunine, soude, lilhine et chaux. » J'insiste sur le procédé adopté, parce que, malgré son imperfection relative, je crois qu'il sera utilement appliqué aux divers minéraux du même grou|)e. » Après avoir disenté les résultats de l'analyse, j'ai été conduit à recher- cher .s'ils répondaient à une formule bien équilibrée. Je propose, comme formule en éqitlvalenls : 2(Al = Fl%3MFl)4-/|APO%3PO^ ( 3^9 ) ce qui revient à considérer le minéral comme une combinaison de fluorure double d'alumine, sodium et lithium avec un phosphate basique d'alu- mine. Cette interprétation donne une explication plausible de la génération des deux dérivés, Wawellile et turquoise, par l'influence des eaux miné- rales des filons. » La formule atomique déduite de la précédente est APM=0»F1*P\ » Le mode de gisement du fluophosphate de Montebras ne peut être utilement décrit qu'après l'exposé des circonstances essentielles dans les- quelles se rencontre l'étain oxydé, car le nouveau minéral, par sa fréquence et celle de ses dérivés dans certains filons, peut être regardé comme une des gangues de l'étain. » Les filons stanniféres sillonnent, à Montebras, trois roches encaissantes bien distinctes : un granité ancien, un porphyre quarlzifère, véritable elvau du Cornwall, et une roche verte, identique à celle qui a été rencontrée dans certains gîtes d'étain de la Saxe. » L'étain est suivi dans quatre groupes défilons, orientés chacun sui- vant la direction d'un des systèmes slralicji aphiques : Land's-End, Weslmore- land, Morbihan, Vendée. » Le fluophosphate et ses deux dérivés, Wawellite et turquoise, ont été renconti'és dans les filons appartenant à ces divers systèmes; mais, en dis- cutant les nombreuses observations faites en des points différents de la mine, je crois pouvoir conclur'e que le nouveau minéral se serait produit et déposé surtout dans les sources alignées suivant les fentes du système Land's-End, aux points où ces filons s'ouvrent dans les régions granitiques voisines de l'elvan, et cela antérieurement à laformition dans ces mêmes points de l'étain oxydé. » Il est probable qu'en poursuivant, aux points de vue chimique et géo- logique, l'étude de la Wawellite et de la turquoise à Montebras, la con- naissance de ce groupe de fluophospliales apjiortera quelque nouvelle lu- mière sur le rôle, depuis longtemps signalé, du fluor et du phosphore dans la formation de certains gisements stanniféres. » 31. P. GuYOT adresse une Note portant pour titre « Des bombes ou des obus à la dynamite ». (Renvoi à la Sectiosi de Chimie.) ( 33o ) M. A. Netter soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur la « Nature de l'affection dite pourrilare d'Iiôpilnl ». (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. Grimaud (de Caux) adresse une Note complémentaire, à joindre au travail présenté par lui le 6 février dernier, concernant l'origine du choléra de Marseille en i865. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. Crcssard soumet au jugement de l'Académie une Note sur « l'em- ploi combiné de la vapeur et de la pression atmosphérique, pour réduire d'environ moitié la dépense de combustible dans la navigation à vapeur ». (Renvoi à la Section de Navigation.) M. H. Fontaine adresse une Note destinée à compléter son Mémoire sur une petite machine à vapeur, dite moleur domestique. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. J.-G. DcPEKRAY prie l'Académie de vouloir bien comprendre, parmi les pièces destinées au concours pour les prix de Mécanique, la Note qu'il lui a présentée récemment, sur des relations simples entre la pression de la vapeur d'eau et la température. (Renvoi à la Commission.) M. E. Decaisne prie l'Académie d'admettre au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie les divers Mémoires qu'il lui a présentés, con- cernant l'hygiène pendant le siège de Paris. M. JoussET fait la niéme demande pour son Mémoire sur le venin du scorpion. M. Pigeon adresse, pour le même concoins, quatre Mémoires relatifs à diverses questions de Médecine. M. H. DcQUESNEL adresse, pour le même concours, un Mémoire sur l'aconitine cristallisée. Ces diverses pièces sont renvoyées à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. ( 33i ) CORRESPOIVDAIVCE. ASTRONOMIE. — 5»?' l'éclipse du 1 1 décembre prochain. Lettre de 31. Janssen à M. le Secrétaire perpétuel. a Cne nouvelle et très-importante éclipse doit avoir lieu le 1 1 décembre prochain sur le continent asiatique : à la Nouvelle-Hollande, à Java, à Ceylan, et dans i'Hindoustan. M La durée du phénomène sera considérable; elle sera sensiblement double de celle de l'éclipse du 22 décembre dernier, dont l'observation a échoué presque partout, comme on sait, en raison du mauvais temps. Si nous considérons en outre que cette éclipse sera, pour plusieurs années, la dernière qu'il nous sera donné d'observer, on comprendra toute l'im- portance d'un phénomène qui nous permettra de compléter les découvertes inaugurées il y a trois ans, précisément dans les mêmes contrées. En Angle- terre, en Amérique, on en a jugé ainsi, et l'on prépare d'importantes expé- ditions. » Je connais la sollicitude constante de l'Académie pour le progrès de la science; je sais qu'elle fera, dans cette circonstance, tout ce qui dépendra d'elle pour soutenir l'honneur delà France; je considère donc comme un devoir de venir me mettre entièrement à sa disposition. « (Renvoi à la Section d'Astronomie.) ASTRONOMIE. — Retour de la comète périodique de d'Arresl. Note de M. Leveau, présentée par M. Delaunay. « Par une Lettre en date du aS juillet 1871, M. Winnecke m'annonce qu'à l'aide de l'èphéméride que j'ai publiée au commencement de l'année 1870, il a pu, le 3i août de la même année, retrouver la comète de d'Ar- rest. Cette comète dont les observations régulières n'ont commencé que le 16 septembre, a été observée en différents endroits, notamment à Ham- bourg, Twickenham et Athènes, où, d'après les renseignements qu'a bien voulu me communiquer M. Winnecke, ont été faites les dernières observa- tions. )) En comparant les quelques observations mises à ma disposition par M. Winnecke et négligeant, pour le moment, la correction de parallaxe, on obtient les résultats suivants : ( 332 ) 1870. Sept. 16.. Temps moyen de Paris. h m s . 7.33. 8 » 19.. . 8.1.12 20. . .. 22.. .. 23.. • 7-34. '4 • 7 -31 -37 . 7.25. 5 « 23.. . 7.15.43 Dec. 14.. . 5.16.55 . 16.. 19.. . 5.27.44 . 5.42.28 Observation Observalion Ascension droiie. moins calcul. Déclinaison, moins calcul. h 17.26.39,70 — 18,72 — •7-44 27,3 +116,5 17.37.10.75 — 22,24 — 18.58.34,3 -t-119,3 17.40.41,16 —23,99 — 19.22. 0,3 -1-137,8 17.47.55,97 — 28,59 — ^o- 8.28,9 -l-ii5,o 17.51.38.76 — 22,10 — 20.31,17,2 -1-104,5 17.59. 9,34 — 20,78 — 2I.l5.22,6 -t-122,9 23.11,41,20 —17,56 — 20. 3.1 5, 5 — 68,1 23.17.37,64 — 17)70 — 19.30.43,2 — 4^)9 23.26.20,45 — i9>o8 ■ — 18.41.19,7 — iï9)5 » La première série a été faite par M. Winnecke, à Carlsriihe, celle de décembre par M. Schmidt, à Athènes. M Celte comète n'a pas été observée depuis i858 (i), et dans l'intervalle de ces deux révolutions, de grandes perturbations ont été produites par Jupiter, la comète s'en étant approchée à o,3 de la distance de la Terre au Soleil. )) Les différences ci-dessus entre le calcul et l'observation, sont relative- ment faibles, et nous permettront, lorsque l'ensemble des observations nous sera parvenu et cpie les positions des étoiles de comparaison auront été déterminées, de relier ces observations à celles de i858 et i85r, et de fixer la valeur de l'indéterminée que M. Villarceau avait cru devoir intro- duire dans les éléments qui ont servi de base à tous nos calculs. (Voir Comptes rendus, t. XLVIII, p. 924.) » PHYSIQUE. — Sur le renversement des raies spectrales des vapeurs métalliques. Note de M. A. Corxd (2). M En étudiant le spectre de l'étincelle du magnésium, qui me sert de lu- mière iiionochromatique pour la photographie des anneaux colorés (3), j'ai été conduit à une série d'observations qui paraissent avoir de l'intérêt au point de vue de l'étude spectrale du soleil. » Il s'agissait de photographier, dans le spectre de l'étincelle du magné- (i) Foir, plus haut, la Note de M. Yvon Villarceau, p. 298. (2) L'Académie a décidé que ccUe Communication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier iiuk Comptes rendus. (3) Comptes rendus, 1869, '• LX.IX, p. 333. — Méthode optuiuc pour l'élude de ta dé- fi'i malUin de Ici suiface extérieure des solides éli/stir/ues. ( 333 ) sium, la raie qui produit à elle seule la majeure parlie de l'énergie pholo- génique : cette raie est triple (i); elle est située dans la partie ultra-violelte entre H et L, mais très-près de celle-ci; elle est la répétition, pour ainsi l'harmonique aiguë (à très-peu près dans le rapport de 3 à 4 comme lon- gueurs d'onde), de la raie b du spectre visible. » L'expérience avait réussi un grand nombre de fois, je désirais cepen- dant répéter une série de mesures de réfrangibilité et de longueurs d'onde avec une pile plus forte et un appareil d'induction très-puissant (2). » A ma grande surprise, l'étincelle, vraiment formidable, produisit une impression photographique presque nulle relativement à ce que je pensais obtenir; aussi fût-il nécessaire de porter cà deux minutes le temps de pose estimé par analogie à deux ou trois secondes, d'après la force de l'étincelle. L'examen du cliché montra un phénomène inattendu : au lieu des trois raies accoutumées, il y en avait cinq ; les deux raies les moins réfrangibles étaient nettement dédoublées : toutefois les raies étaient fort larges et leurs contours extérieurs mal délimités. La première idée était de supposer une erreur dans la mise au point ; mais en substituant aux électrodes de magné- sium des électrodes de fer, les raies de ce dernier (spécialement celle qui est située entre les deux raies dédoublées du magnésium) se photogra- phiaient avec une netteté parfaite; il n'y avait donc aucune erreur de ce côté. n Je conclus alors que le dédoublement des raies était un véritable ren- versement, l'analogue dans la région invisible de l'expérience du renverse- ment de la raie D, obtenu par M. Fizeau, en plaçant entre les deux char- bons de la lampe électrique un fragment de sodium métaUique. » Il n'y aurait pas eu d'hésitation possible, si les trois raies avaient été dédoublées simultanément; mais il me semblait étrange que l'une d'elles échappât à cette modification : j'obtins vingt-deux clichés successivement, et dans aucun la raie la plus réfrangible ne parût dédoublée. » Je me rappelai alors une observation du P. Secchi, sur l'analyse spec- ( I ) Comptes rendus, 1869, t. LXIX, p. 337. — Sur les spectres ultra-violets, par M. Mas- cart. (2) Grande bobine d'induction, alimentée par une pile de 16 couples Bunsen disposés comme 8 éléments double surface; condensateur sphériqiiede 4o centimètres de diamètre; électrodes de magnésium, formés par deux morceaux de métal de 10 millimètres d'épais- seur. C. R., 1871, 2" Scmeji/e. (T. LXXIII, N" 3.) 43 ( 334 ) traie d'une tache solaire (mai 1869) (1), où l'habile astronome raconte avoir été témoin du renversement de l'une seulement (la moins réfrangible) des trois raies du magnésium, qui constituent /;. Ce rapprochement m'en- gagea à poursuivre, et je fus assez heureux pour produire à volonté, sur le même cliché photographique, les raies renversées ou les raies normales. On peut même comparer la position des raies normales et renversées comme on compare le spectre d'une lumière artificielle à celui du Soleil ; il suffit de faire jaillir entre les électrodes de magnésium l'étincelle d'un appareil d'induction puissant, en couvrant une moitié de la fente du spectroscope, puis l'étincelle d'un appareil très-faible (2), prolongée pendant un temps suffisant, en couvrant l'autre moitié de la fente. On constate aisément la coïncidence exacte des raies normales et renversées. » Le renversement étant hors de doute dans la partie ultra-violette, il était nécessaire de l'obtenir aussi dans la région visible du spectre : l'étincelle de la grande bobine d'induction, même avec 24 couples disposés comme 12 en double surface, ne produisit aucun effet sur la raie b du magnésium; mais l'expérience réussit aisément avec l'arc voliaïque d'une pile de 5o couples. Voici comment on peut opérer. On prend pour pôle positif un disque de charbon de 6 à 8 centimètres de diamèlre, dans lequel on creuse tle petites capsules, où l'on dispose un fragment de métal; on abaisse alors le charbon négatif, qu'on relève dès que l'étincelle a jailli de façon à obtenir un arc de 4 à 5 millimètres : à l'aide d'une lentille on projette l'image de l'arc sur la fente du spectroscope; dans le cas du magnésium, la triple raie b apparaît brillante et nette; on la 7net exactement au point. On abaisse alors progres- sivement le charbon supérieur; les raies s'élargissent, deviennent baveuses, et bientôt une ligne noire très-fine apparaît sur la moins réfrangible; si l'on continue à rapprocher les charbons, la seconde, et enfin la troisième se renversent à leur tour. Voilà donc la vérification du phénomène observé photographiquement et la reproduction artificielle, quoique en sens inverse, de celui qu'avait décrit le P. Secchi. » Il est remarqtiable que toutes les raies du spectre visible ne se ren- versent pas simultanément; ainsi la raie violette Irès-brillante située à peu (i) Comptes rendus, t. LXVIII, p. 1243. L'auteur ajoute que la raie C " paraissait quel- quefois doublée, mais, dit-il, j'attribue cette particularité au mouvement de l'atmospliùie terrestre •. Ne serait-ce pas aussi un véritable renversement? (2) Moyenne bobine d'induction, 3 ou 4 couples et une simple bouteille de Leyde, d'un litre de capacité environ. ( 335 ) près au milieu de l'intervalle des deux triples raies n'offre pas trace de renversement. Dans une prochaine Communication je décrirai une autre série d'expériences tendant à classer les raies d'un même spectre en diverses catégories ; il me suffira de dire ici que les seules raies que je sois parvenu à renverser appartiennent à la la lumière émise par l'atmosphère de vapeur qui enveloppe le métal incandescent (i). )) Après cette première expérience, j'essayai les divers métaux que j'avais sous la main : le même phénomène se reproduisit pour divers groupes de raies, et, en général, le renversement cotpmence par la raie la moins réfran- gible du groupe et ne continue que si la température s'élève progressi- vement. » Voici pour les principaux métaux les groupes de raies que j'ai pu renverser; ces métaux sont rangés à peu près dans l'ordre de facilité de production du phénomène; les raies sont désignées par leur longueur d'onde exprimée en millionièmes de millimètre. Sodium raie D X =: 58g Tliallium raie verte X ^ 535 Plomb raie violette > = ^o6 ( . ( > = 546 1 raies vertes s , _ Argent < ( X = 52i ' raie violette X =; 4^4 (2) . . ( raies violettes entre H, ) X := 3q6 Aluminium. . . . { .^ ( ^ :î / ( et H: ) ^ = 394 I triple raie verte X=:5i8,3o la moins réfrangible. Magnésium.... ' triple raie ultra-violette / , „„- n ,oi , • c -i ■ " "^ . X = 383,78(3 la moins refrancible. [ près L ) ( raie verte X =± 5og ' ra Cadmium ' raie vert-bleuâtre X ^ 4^^ ! raie bleue X := 4^7 ,7 / raie verte X = 48 1 Zinc { raie verte X = 472 ( raie bleue X =: 467 ,8 Cuivre raie verte X = 5io. (1) 11 est bien entendu que les raies brillantes dues à l'air et à la vapeur d'eau ne doivent pas être confondues avec celles du métal, qui fournit au moins deux, espèces de lignes bril- lantes. (2) Peut-être double réellement. (3) Déterminée jiliotographiquement, avec un réseau de Nobert. La déviation était de 1 1° 46' 4o" (spectre du deuxième ordre). L'analogue du groupe b (X = 5i8,3o, suivant 43.. ( 336 ) » Le fer, le cobalt, le bismuth, l'antimoine et l'or n'ont donné aucune apparence ile renversement. » Les sels alcalins, et spécialement les chlorures, produisent encore plus aisément le renversement des raies brillantes. Les chlorures de sodium (X = 589 et 422) et de lithium (X = 670 et 4'58) sont les plus remar- quables. M Ces expériences confirment la théorie du renversement des raies par l'absorption, car la condition de réussite est le rapprochement aussi com- plet que possible des charbons, par suite la formation d'une grande quan- tité de vapeurs dans tui très-petit espace; au centre la température est trés- élevée, les radiations sont très-intenses, les raies correspondantes sont à la fois brillantes et élargies; autour du foyer central les couches sont plus froides, elles émettent des radiations moins intenses, mais plus nettes comme longueur d'onde. Aussi la ligne de renversement est-elle très-fine, lorsque l'épaisseur est suffisante pour produire l'absorption ; elle devien- drait de plus en plus large, comme cela arrive dans le cas de la soude, si l'on élevait davantage la température, » J'ajouterai quelques mots pour faire ressortir encore le lien entre ces expériences et les observations spectrales du soleil. M Lorsque M. Rirchhoff donna l'explication du renversement des raies, on admit avec lui que les raies sombres du spectre solaire étaient dues à une atmosphère continue enveloppant le soleil et absorbant certaines ra- diations de la photosphère. Au point de vue chimique, la constitution de cette atmosphère, où se trouveraient pe7e-7?îe7e les vapeurs de tant de corps différents, ne laisse pas que d'offrir quelques difficultés; l'existence de cette atmosphère est d'ailleurs contredite par les observations comparatives des bords et du centre du Soleil. Si l'atmosphère absorbante avait une épais- seur sensible, le spectre d'absorption varierait avec l'épaisseur traversée par les rayons qui nous parviennent, par suite aurait un aspect différent au centre et sur les bords du disque solaire. On sait qu'il n'en est rien ; les astronomes en ont donc conclu que l'émission de radiations lumineuses et l'absorption de certaines d'entre elles ont lieu sur la photosphère même. Ces expériences vérifient cette hypothèse et la précisent même jusqu'à un certain point; car elles montrent : » 1° Qu'une épaisseur extrêmement faible de vapeurs peut produire le M. Angstrom) était déviée de 16° o' 5". Le rapport des lonf^ucurs d'onde est 0,74046. La longueur d'onde moyenne du groupe est égale à 383,3. ( 337) renversement des raies, épaisseur absolument imperceptible à la distance où nous nous trouvons du soleil; » i" Qu'il n'est nullement utile de supposer une atmosphère continue, si mince qu'elle soit, autour du soleil, l'absorption étant loule locale et se produisant spotïtanément par le refroidissement extériein* autour de chaque point incandescent. » On remarquera, d'ailleurs, que l'expérience décrite plus haut est une véritable reproduction de la constitution hypothétique du soleil et une synthèse du phénomène spectral qu'il présente, le charbon incandescent sur lequel est le métal jouant à peu près le rôle de la photosphère, au- dessus une couche de vapeurs à luie température très-élevée et émettant des radiations lumineuses, absorbées partiellement par la couche extérieure. )) En résumé, ces expériences apportent comme fait nouveau le renver- sement d'un grand nombre de raies métalliques (on n'avait guère réussi, jusqu'à présent, qu'à renverser la raie du sodium); de plus, elles confir- ment les observations, qui avaient paru assez singulières au premier abord, du renversement partiel d'un groupe de raies, en montrant que cette sin- gularité apparente est le cas général ; enfin, elles justifient et même préci- sent certaines hypothèses sur la constitution du soleil. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Nouvelle méthode d'incinération des matières végétales et animales; application au dosage des éléments minéraux de la levure; par M. A. Béchamp. « Les animaux, pendant l'acte de leur nutrition, éliminent sans cesse, en même temps que des matières organiques, des composés minéraux divers. 11 en devait être de même des ferments organisés. J'ai déjà essayé de démontrer dans une autre Note (i) que la levure de bière, soumise au régime de l'inanition, et sans subir la putréfaction, élimine, outre l'alcool, l'acide acétique et d'autres matières organiques, sur la nature desquelles j'aurai à revenir pour y insister, une grande quantité d'acide phosphorique. J'ai même exprimé par une courbe la loi de cette élimination ou sécrétion d'acide phosphorique, dans cette condition spéciale. Il m'a paru intéres- sant de connaître la nature des éléments minéraux qu'elle doit désassimiler pendant son alimentation physiologique, selon qu'on la soumet au régime du sucre seul ou d'un mélange capable de mieux la nourrir. C'est là une (i) Comptes rendus, t. LXI, p. 68g; i865. ( 338 ) question de physiologie comparée qui m'a paru importante, et j'ai tenté île la résoudre. Il fallait, par conséquent, posséder de bonnes analyses des cendres de la levure ; or la science n'en possède point. D'ailleurs, la levure n'étant pas un produit chimique, sa composition est variable, comme celle de tout ce qui vil, et l'analyse d'un échantillon donné peut ne pas concor- der avec celle d'un autre. Il faut donc analyser rigoureusement chaque échantillon, ce qui est un travail considérable, et la science, je ne crains pas de le dire, ne possède encore aucune bonne méthode d'incinération des matières végétales et animales. » La difficulté d'incinérer, convenablement et sans pertes, ces sortes de substances est souvent très-grande. Elle l'est surtout lorsque les cendres sont fusibles. Dans le cas de la levure de bière, à cause de l'abondance de l'acide phosphorique libre, elle est presque insurmontable, puisque Mits- cherlich lui-même y a échoué. » On a proposé diverses dispositions des appareils, mais aussi d'ajouter diverses substances à la matière qu'il s'agit d'incinérer, dans le but, soit de diviser la masse, soit de la rendre infusible, soit enfin de retenir les parties volatiles, l'acide sulfurique, le chlore, etc. Pour atteindre ces divers buts, on a employé l'éponge de platine, le bichlorure de platine, le peroxyde de fer, le carbonate de baryte, celui de soude, etc. A part certains inconvé- nients, ces additions ont le tort de ne point satisfaire au précepte le plus gé- néral de l'analyse, qui est de ne pas employer pour réactifs des agents qu'on peut avoir à rechercher dans l'objet analysé, ou qu'on ne puisse aisé- ment éliminer. Je crois que la méthode que je vais proposer ne mérite au- cun des reproches que l'on peut adresser à ses aînées. » Indépendamment du manuel opératoire, j'ai cherché : une substance assez peu fusible, fournissant de l'oxygène, ne se rencontrant jamais dans des productions organisées, pouvant être facilement éliminée par un réactif volatil incapable d'agir sur les éléments des cendres, et, enfin, contractant avec l'acide sulfurique, avec l'acide phosphorique et avec le chlore, des combinaisons assez stables pour résister au degré de chaleur auquel l'in- cinération se fait sous son influence. Cette substance, c'est l'oxyde de bis- muth, à l'état de nitrate dissous et titré. )) La matière à incinérer, suffisamment divisée, est imprégnée d'un vo- lume connu et suffisant de celte solution. Le mélange étant desséché, on procède à l'incinération, ce qui se fait très-aisément sur une simple lampe à gaz ou à alcool, dans une capsule en boinie porcelaine. L'incinération étant terminée, ce qui exige rarement plus d'une heiu'e pour obtenir quel- ( 339 ) ques grammes de cendres, on reprend par l'acide nitrique, ou, si rien ne s'y oppose, par l'acide chlorhydrique étendus, et, si l'opération a été bien conduite, tout se dissout. I>a solution froide est décomposée par l'hy- drogène sulfiu'é; le sulfure de bismuth étant enlevé, il reste une liqueur que l'on analyse. Dans le cas de la recherche des phosphates, on peut épuiser les cendres par l'acide nitrique très-étendu, lequel, comme on sait, ne dissout pas le phosphate de bismuth. » Dans certains cas, l'incinération peut être faite un peu au-dessous du rouge sombre, dans un courant d'oxygène, de manière que l'on puisse au besoin examiner les gaz obtenus pendant la combustion, ou retenir les matières volatiles qui pourraient être entraînées. Dans mon Mémoire, je décrirai l'appareil dont je me sers dans des cas spéciaux. » Comme exemple, je vais donner les analyses des cendres de plusieiu's échantillons de levure. Celle-ci était purifiée, en la délayant dans six à huit fois son poids d'eau, passant par un fin tamis de soie pour séparer les impu- retés les plus grossières, puis en la débarrassant par lévigation des matières denses, sable, etc. La levure lévigée était alors mise à égoutter sur un filtre. Dans les eaux de lavage filtrées, on s'assurait qu'il n'y avait que des traces impondérables de sulfates et très-peu de phosphates. Cette observation était nécessaire, car, dans les cendres de levure obtenues par la nouvelle méthode d'incinération, il y a beaucoup d'acide sulfurique, et il importait qu'on ne pût l'attribuer à des sulfates imprégnant cette leviire. » La masse de l'échantillon que l'on veut incinérer est rendue aussi ho- mogène que possible. Après avoir déterminé, sur une partie, ce qu'elle contient de matière fixe à loo degrés, on en prend une nouvelle quantité, à laquelle on ajoute la liqueur bismuthique (un volume contenant 3 à 4 grammes d'oxyde de bismuth suffit pour lOO à i5o grammes de leviu'e en pâte); aussitôt la levure semble se fluidifier. On dessèche à une douce chaleur, car la masse mousse beaucoup, puis on met au bain de sable. Dès que la température atteint le degré convenable, la masse noircit, et bientôt, de proche en proche, brûle comme de l'amadou. On obtient, presque du coup, des cendres à peine colorées. Si cela est nécessaire, l'opération s'achève sur la lampe. Enfin, si l'on craignait que les cendres continssent du bis- muth réduit, il suffirait de les arroser avec un peu d'acide nitrique, et de chauffer de nouveau pour détruire le nitrate de bismuth. » Les cendres étant pesées, on en retranche le poids de l'oxyde de bis- muth; la différence représente la sotnme des matières minérales de la levure. { 34o ) » Ne me proposant pas de chercher le chlore, j'ai dissous les cendres dans l'acide chlorhydrique, enlevé le bismuth par l'hydrogène sulfuré, et ana- lysé la liqueur. Je dirai dans mon Mémoire la marche que j'ai suivie. Voici les résultais de deux analyses de levures, des brasseries de Montpellier, rap- portées à loo parties de cendres et comparées à deux analyses de Mitscher- lich : Analyses de Milscberlich(i). Levure sup". Levure inf^. Acide sulfurique, S0= 6,376 5, 046 » » V. phosphorique, PO' 53,866 53,443 58,780 84, i3 Potasse, KO 28,791 3i,52i 89,500 4o>8o Soude, NaO ' )929 0,771 » o,5o Chaux 2,491 2,395. 1,020 i,i5 Magnésie 6,546 3, 772 6,i5o 7,82 Peroxyde de fer 7,842 2,784 » » Alumine » traces notables » « Silice traces traces » 16,60 100,000 99,682 100,400 100,40 Cendres pour 100 de levure sèche. 7,669 9>73 7,65 ? » J'ai eu besoin' de déterminer le partage qui se fait des matières miné- rales de la levure, lorsqu'on soumet celle-ci à l'ébullition avec l'eau; je demande la permission de donner les résultats que j'ai obtenus, pour que l'on puisse apprécier le degré d'exactitude de la méthode. A cet effet, i4o grammes de levure en pâte, représentant 3oS',8 de matière séchée à 100 degrés, ont été mis à bouillir avec 4oo centimètres cubes d'eau; la levtire bouillie a été recueillie sur un filtre en papier Berzélius, et lavée, jusqu'à ce que les dernières eaux de lavage ne fussent plus acides. Les li- queurs ont été évaporées et le résidu séché à 100 degrés : il pesait ^s'^ôi. Les deux parties, c'est-à-dire la levure bouillie et la matière soluble dessé- chée, ont été séparément incinérées. Cendres de la partie insoluble 0,490 c soluble 2 , 246 2,786 » Dans les cendres de la partie insoluble, je n'ai dosé que l'acide sulfu- rique, l'acide phosphorique et la chaux. Les autres éléments, en trop petite quantité, ont été dosés avec ceux de la partie soluble. Par le poids des (i) Ces analyses sont données d'après Wittstein. ( 34r ) cendres, on voit qiio la m.ijeiire partie des matières minérales sort de la le- vure pour se dissoudre dans l'eau. Voici maintenant les résultats de l'ana- 'yS^ • Composition Partie Partie Somme pour loo insoluble. soluble. des deux parties, de cendres. Acide sulfuriqiie, SO' o,o4a o,ii3 o,i55 5,665 V phosphoricjue, PO'. . o,43o 1,090 i,520 55,628 Potasse, KO » 0,785 0,785 28,691 Soude, NaO ■> 0,022 0,022 0,804 Chaux o,o3?. 0,012 o,o44 1,608 Magnésie » 0,1882 0,1882 6,878 Peroxyde de fer » 0,028 0,028 o,84o Alumine )■ traces » non dosé Silice » traces » non dosé o,5o4 2,2882 2,7872 100, ii4 » Pour contrôler ce résultat, j'ai déterminé, sur 70 grammes de la même levure, représentant i5^%4 d*^ matière sèche, les cendres, et dans celles-ci l'acide sulfurique, l'acide phosphorique et la magnésie. J'ai obtenu; '^' .^ Pour 100 de cendres. Cendres i , 866 Acide sulfurique 0,0780 5,71 » phosphorique 0,7698 56,34 Magnésie o,og5o 6>94 » Il y aurait plusieurs remarques à faire sin* ces analyses ; je les ferai ailleurs. J'ai seulement voulu ici, par ces exemples, faire juger la valeur de la nouvelle méthode d'incinération. Puisqu'elle réussit parfaitement dans le cas le plus difficile, on peut espérer qu'elle réussira dans tous les cas. » ALCOOLISME AIGU. — Epilepsie ahsinlhique. n'^ Note de M. Magnan, présentée par M. Bouley. n Depuis le mois d'avril 1869, deux cent cinquante cas, environ, d'alcoolisme aigu, chez l'homme, observés au bureau central d'admission des aliénés de la Seine (Sainte-Aime), ont permis de vérifier et de confirmer les conclusions cliniques énoncées dans la Note du 5 avril 1869, sur le même sujet. » De ces nouveaux faits, il résulte : » 1° Que les alcooliques aigus avec attaques épileptiques s'adonnent presque toujours à la liqueur d'absiutlie; C.R., 1871, •!• Sem«/i<- (T. LXXIll, N» i5.) 44 ( 3/,2 ) M 2° Que les alcooliques aigus sans épilepsie, mais avec Iremblenieiit, quel que soit d'.iilleurs son degré d'intensité, boivent habituellement du vin et de l'eau-de-vie. » On peut donc dire, d'une manière générale, pour les faits relatifs à l'alcoolisme aigu : l'alcool produit le délire et le tremblement; la liqueur d'absinthe (alcool et absinthe) produit le délire, le tremblement et l'épi- lepsie. » Des expériences physiologiques nombreuses, avec l'alcool et l'essence d'absinthe, ont fourni, de leur côté, depuis cette époque, luie démonstration plus complète de l'épilepsie absinthique. » PHYSIOLOGIE. — Lois de la croissance chez les Mammifères. LettredeM.PRosEL à M. de Quatrefages. « En vous exposant la loi de la croissance, je crois vous avoir dit que ce sont les homologies du squelette vertébral (dans le sens de Richard Owen), qui nous fournissent la clef pour l'intelligence de la progression successive des différentes parties du corps. Ainsi ce sont les névrapophyses qui finissent leur croissance les premiers, en s'ossifiant pendant les pre- miers mois après la naissance; lesplévrapophyses et les homopophyses(les côtes, l'omoplate, les os du bassin) viennent en seconde ligne; leur dé- veloppement est maximum dans la première année, et va en diminuant chez les grands ruminants et le cheval, jusqu'à la fin du trentième et même jusqu'au trente-sixième mois. Les centres (ou corps de vertèbre) conti- nuent leur croissance beaucoup plus longtemps, jusqu'à la fin de la qua- trième année (chez le bœuf), et dépassent même la cinquième année (chez le cheval); les appendices (les membres, les os longs) les suivent de près, mais avec une latitude d'à peu près une demi-année; et quant à la névrospi- nale, cette apophyse peut même continuer sa croissance chez le cheval jusqu'à la sixième année passée, mais le plus souvent elle a fini son déve- oppement en même temps que les autres. » Mes expériences n'embrassent que le cheval et le bœuf, mais vous comprendrez facilement que la loi est la même pour les autres mammi- fères, seulement il reste à fixer les termes. Quand les parties homologues se développent toujours sous les mêmes influences extérieures, il s'en- suit nécessairement que les proportions, que beaucoup de zoologistes regardent comme spécifiques, varient avec les altérations du milieu. Ainsi les races naines et i abougries se présentent toujours où la nourriture ne ( 343 ) se présente qu'avec beaucoup de parcimonie, et, au contraire, les races colossales dérivent d'une nourriture abondante; mais dans les deux cas, les proportions peuvent rester les mêmes. C'est seulement quand la nour- riture varie beaucoup en quantité (et même en qualité), que les proportions présentent des différences souvent assez grandes. Ainsi, quand on nourrit le jeune animal (le jeune cheval) assez médiocrement, jusqu'à ce qu'il ait atteint l'âge de deux ou trois ans, pour le bourrer de fourrage avant de l'envoyer au marché, il conserve la poitrine étroite et sans profondeur, tandis que les membres et les vertèbres profitent de l'abondance de la nour- riture, et le font haut sur jambes, à dos long et à l'encolure nouée. La même conformation se présente, quand l'animal, sauvage ou à demi-domes- tiqué, subit des alternatives d'abondance et de famine, comme il arrive souvent lorsque la rigueur de l'hiver ou la sécheresse de l'été exposent les animaux à des privations considérables; les parties du corps qui ne pro- fitent guère que de deux bonnes saisons restent en retard, tandis que les membres et les corps de vertèbres arrivent à se dédommager pendant quatre ou même cinq saisons d'abondance. Ainsi, vous voyez le cheval de la Po- logne et de la Hongrie (et le bœuf des mêmes pays) présenter la même conformation que le cheval barbe; c'est aussi pourquoi ces fautes de conformation ne sont jamais héréditaires, quand la stabulation vient rem- placer la pâture dans les mauvaises saisons. C'est par la même raison qu'une maladie d'assez longue durée, et assez grave pour entraver la nutri- tion, entraîne les mêmes défauts de conformation, même chez l'homme; on trouvera peut-être un jour que ce sont les mêmes alternatives d'abon- dance et de privations qui font les cerfs de nos climats et les chevreuils hauts sur jambes, pendant que les antilopes des pays fertiles présenlenl des proportions plus normales. » Mais quand l'art fait tout le contraire, quand l'éleveur pousse le déve- loppement du jeune animal, el puis, pour éviter une stérilité immédiate, fait tout son possible pour le restreindre et même l'arrêter, en suscitant les rapports sexuels, le résultat devient aussi tout contraire; alors nous avons les proportions de la race courte-corne, les côtes larges et longues, la poi- trine profonde, mais les corps de vertèbres et les membres courts, siu- le corps ramassé et à jambes basses. » Peut-être est-il superflu d'ajouter que la croissance des corps de ver- tèbres et des os longs va toujours en diminuant, et que souvent elle reste stationnaire (ou presque stationnaire) pendant quelque temps et mèuie pen- dant quelques années (chez le cheval). Le plus souvent c'est le cas, quand 44.. ( 344 ) la nutrition a été assez abondante et régulière; au moins les proportions se présentent-elles toujours plus normales par un tel régime. Mais pourtant l'aptitude reste toujours jusqu'à l'ossification complète, et quand une abondance tardive intervient, les aptitudes latentes se réveillent : c'est alors qu'elles entraînent les défauts précédents, défauts si communs et si fâcheux. » Comme point de départ, j'ai fait des études dans notre haras de Frede- ricksbourg, de iSS'y à 1864. La première année du poulain a présenté tant d'irrégularités, qu'il a été tout à fait impossible d'en rien tirer de général; les différences de développement pendant la gestation et la lactation sont tout à fait individuelles, et ce n'est que vers la fin de la première année que les différences commencent à disparaître. » Depuis la première jusqu'à la deuxième année révolue, cinquante-deux poulains ont gagné i25,4 millimètres (la taille mesurée jusqu'au garrot), mais les membres de devant, mesurés jusqu'à l'articulation cubito-humé- rale, n'ont gagné que 27 millimètres. » Le maximum de croissance a été de 202, 5 et 1 82,9 millimètres, observés chez deux poulains de la même mère; le minimum a été de 52,25 milli- mètres. Cette grande différence n'a pourtant pas eu d'autre elfet que de faire disparaître les irrégularités de la première année; car, après la deuxième année, tous les poulains n'ont différé que très-peu par leur la taille. Quant à la différence du sexe, vingt-deux poulains ont gagné, terme moyen, i3o,9 millimètres, pendant que trente pouliches n'ont atteint que 121, 5 millimètres. Le maximum de la croissance des membres de devant a été de 65,3 à 52,25 millimètres chez onze poulains, et pour neuf elle a été j)resque imperceptible. » De la seconde à la troisième année, quarante-trois poulains ont gagné 38,2 millimètres (vingt poulains mâles 35 millimètres, et vingt-trois pou- liches 40,75 millimètres); le maximum a été de io4,5 millimètres chez un seul; on a obtenu 78,4 millimètres chez deux individus, et 62 millimètres chez neuf individus. Les membres de devant n'ont gagné que 10, 5 milli- mètres : le maximuin a été de 52 millimètres chez un seul individu; on a obtenu 27 millimètres chez neuf individus; chez vingt individus, la crois- sance a été nulle. » Entre la troisième et la quatrième année, la taille a gagné 23 milli- mètres (moyenne de vingt-neuf cas); et cette augmentation est, dans la plupart des cas, due à la croissance des névrospinales du garrot. Le maxi- mum a été Si millimètres dans un seul cas ; sept individus ont gagné de ( 345 ) 32 à 4o millimètres; chez trois poulains, la taille est restée tout à fait sta- tionnaire. Les membres n'ont gagné, en moyenne, que 5 millimètres; chez trois individus, 27 millimètres; chez seize poulains la croissance a été nulle. » Entre la quatrième et la cinquième année, on a observé une croissance de 26 à 3o millimètres, due aux membres seulement; la profondeur du corps n'a rien gagné. Il faut pourtant observer qu'on ne garde pas dans les haras les individus à développement irrégulier, et qu'on n'y trouvera jamais ces proportions faussées, qui sont si commîmes chez les éleveurs privés. » SÉRICICULTURE. — Sur les résnlltits ol)lenus, dans le midi de la France, pour l'éducation des vers à soie, par le procédé de M. Pasteur. (Extrait d'une lettre de 31. G. Raulin à M. Dumas. ) « Permettez-moi de vous dire, Monsieur, que vous avez été heureuse- ment inspiré le jour où vous avez, pour ainsi dire, forcé M. Pasteur à ap- pliquer ses études à la maladie des vers à soie : les principes qu'il a décou- verts conduisent droit à la solution complète de cette grave question, et, en dehors de ses travaux, je cherche en vain dans la science quelque dé- couverte d'où l'on ait pu, de près ou de loin, faire jaillir la solution de ce problème. Sans doute, l'ignorance, les préjugés, l'envie résistent encore, mais chaque jour la méthode nouvelle mieux comprise, mieux appliquée, gagne du terrain. » Du reste, il faut bien le dire, le progrès réalisé par M. Pasteur n'est pas de ceux qui s'imposent dès le premier jour aux esprits du vulgaire; mais de ceux qui s'implantent, peu à peu, même dans le sol le plus ingrat, par de profondes racines. « Un tel, vous dit le paysan, a réussi avec de la graine quelconque, qui » n'était point faite par le procédé Pasteur, tandis que moi, qui avais de la » graine faite par le nouveau procédé, j'ai perdu ma chambrée, que j'avais » pourtant bien soignée. » Il ne sort pas de là, et le raisonnement n'y peut rien. Cependant, les expériences se multiplient; chaque année, on compte les échecs et les succès de part et d'autre, et ce résultat finit par démon- trer aux plus rebelles : que tandis qu'une graine quelconque donne en moyenne 5, 10, i5 kilogrammes à l'once, la graine Pasteur fournit, en moyenne aussi, 3o, 35 kilogrammes ou même plus. )) Pour ceux qui analysent les résultats, la conviction est plus prompte et, chaque année, elle s'affermit davantage. ( 346 ) )) M. Pasteur avait conseillé aux pays de grande culture, regardés comme très-infectés, de ne pas se désintéresser dans la question du grainage; jus- ques il y a deux ou trois ans, on allait faire grainer dans les pays de petite culture; aujourd'hui, grâce à une application plus rigoureuse des principes du maître, on réussit à faire d'excellente graine dans tout pays, et à Alais même, réputé pour être des plus infectés, il s'en est fait celte année 5 ou 600 onces : on pourrait en faire par milliers. » La pébrine est^ vaincue à ce point, qu'en un lieu quelconque, on peut aujourd'hui élever des vers avec la certitude d'avoir des papillons à peu près purs de corpuscules, et si la graine Pasteur n'échappe pas com- plètement à la flàcherie, il faut, presque toujours, peut-être même toujours, attribuer ces insuccès à des fautes d'éducation signalées par lui. » Les découvertes de M. Pasteur doivent conduire à faire de la soie aussi sûrement qu'on produit de l'acide sulfurique. » GÉOLOGIE COMPARÉE. — Etude lilliologiqtte de la météorite de Parnallee. Note de M. St. Meunier. (Extrait.) K La météorite tombée le 28 février 1857, à Parnallee, près de Madura, dans les Indes anglaises, a déjà fourni le sujet de plusieurs Mémoires, parmi lesquels je citerai ceux de M. de Haidinger (i), celui de M. Cassel (2) et celui de M. E. Pfeiffer, d'Iéna (3). » Malgré ces diverses publications, la météorite indienne m'a paru offrir encore le sujet d'une étude intéressante, au point de vue de la Géologie comparée. Mes recherches ont porté surtout sur les échantillons enregistrés, dans les catalogues du Muséum, sous les n°» 2Q. 115, 2Q.177, 2Q.267, et 2Q.400. Le premier a été donné à notre collection par le British Mu- séum, le second par M. le professeur Ch. Young (de Hudson), le troisième par M. C.-U. Shepart (de Amherst), et le dernier par M. Lawrence Smith (de Louisville). Mes résultats s'appliquent également, en grande partie, aux pierres tombées : à Cabarras, Caroline du Nord, le 3i octobre 1849; (i) Der Metcorsteinfatl von Parnallee, bel Madura, in Hindostan [Sitzungsb . d. Kais. Ahadcmie d. If- issenchaften zit fVien, ^ février 186 1). — Der Metcorit von Parnallee, bel Madura, in K. K. Hnf-MincralienCabineC [Id., 4 juillet 1861). — Parnallee, dritler liericht {Id., i5 mai i863). (2) Silleman's American Journal of Science and Art, 2" série, t. XXXII, p. 4oi. (3) Procentische Zusammensctzung des Meteoriteines von Parnallee, bel Madura, in Ostindien (^Sitzungsb. d. K. Al^adeniie d, jVissenchaften zu fVien, i5 mai l863). ( 347 ) à Mezo-Maduras, Transylvanie, le 4 septembre i852, et à Bremerworde, Hanovre, le i3 mai i855; pierres qui paraissent identiques à la météorite qui va m'occuper spécialement, et constituent, avec elle, le type litho- logique appelé Parnallite. » La pierre de Parnallee offre une structure remarquable. M. Silliman, en publiant le travail de M. Cassel, qui vient d'être cité, la qualifie de piso- lilldque (i). Mais cette expression est évidemment impropre, car la structure de la roche extra-terrestre est rigoureureusement celle de nos grès à gros grains. Il est bien vrai que certaines particules pierreuses sont enveloppées de couches successives de troilite, et que du fer nikelé est venu quelquefois s'appliquer sur certains grains de nature variée (circonstances qui se trou- vent réunies, par exemple, dans l'échantillon n° 115); mais cela résulte manifestement d'actions postérieures à la formation même du conglomérat. Les grains dont se compose celui-ci sont, exactement, de petits cailloux, souvent anguleux, parfois plus ou moins arrondis, et offrant, dans tous les cas, les caractères de fragments arrachés à des masses plus volumineuses. Certains d'entre eux sont brisés et ressoudés, comme on l'observe si sou- vent dans le grès des Vosges, par exemple. » La roche de Parnallee est donc une brèche, et, par conséquent, au point de vue de la stratigraphie des météorites, elle se rattache aux mêmes consi- dérations que les brèches de Deesa, de Saint-Mesmin, de Canellas, etc., sur lesquelles j'ai précédemment eu l'honneur d'appeler l'attention de l'Aca- démie. C'est même une brèche beaucoup plus complexe que ces dernières, et l'on ne saurait mieux la comparer qu'à nos peperinos : de même que dans ceux-ci, on peut souvent recueillir, à l'état de fragments, toute la collec- tion de nos roches volcaniques, de même, dans le peperino céleste de Par- nallee, on reconnaît des débris appartenant à des types météoriques très- variés (2). » En étudiant les quatre échantillons dont les numéros ont été indiqués plus haut, j'ai distigué au moins douze espèces distinctes de grains, parfaite- ment caractérisées. Il convient de dire un mot de chacune de ces espèces. » Cinq sont plutôt des minéraux proprement dits que des roches; ce sont : i" de la troilite, en fragments parfois très-volumineux (échan- tillon 177) et souvent arrondis; du fer nickelé s'est quelquefois déposé à (1) Lnc. cit., p. 4o3. (2) Certains cailloux sont eux-mêmes bréchoïdes, coinme on le voit très-bien, par exemple, sur les échantillons de la chute de Mezo-Maduras. ■ ( 348 ) la surface de ces fragments, et cela, manifestement après la formation du conglomérat; 2° du fer nickelé^ non-seulement en grains tuberculeux, comme dans la plupart des météorites (forme sous laquelle il paraît s'être insinué dans la roche après sa formation), mais en fragments souvent très- anguleux : ces fragments, dont la composition diffère de celle des grains tubercideux, dérivent probablement de quelque type de fer météorique, dont ils sont les débris; 3° du péridot^ vert grisâtre, translucide, parais- sant roulé (115), et remarquable par l'éclat que lui donne l'opération du polissage; 4° du fer chromé, enveloppé d'une matière pierreuse blan- châtre (177); 5° enfin, un minéral dont l'aspect est très-analogue à celui de Vhypersthène ou de \ amphibole (267) : il est gris, très-lamellaire, d'un éclat perlé, et paraît provenir, par clivage, d'un cristal volumineux. Les acides sont sans action sur lui, et il fond difficilement, en émail gris. » Les sept autres espèces de grains sont franchement des roches. Je les diviserai en deux groupes, suivant que j'y aurai reconnu ou non des types lithologiques constituant des météorites distinctes. » Les dernières sont au nombre de trois, savoir : 6° une roche grise scoriacée, sans grenailles métalliques (177, 267) : elle est extrêmement re- marquable, à cause des actions qu'elle semble révéler, et qui ne sont sans doute pas sans analogues avec celles dont on voit la trace sur certains fragments empâtés dans nos roches volcaniques; 7° une roche d'un gris foncé, contenant de petites grenailles métalliques (115); 8° enfin, une roche gris clair, légèrement ocracée (115), que je ne fais que mentionner, parce qu'elle n'est peut-être qu'un produit d'altération d'une autre espèce. On est pleinement autorisé, je crois, à regarder ces trois sortes de grains comme représentant des types météoriques qui tomberont peut-être un jour sur le sol à l'état de masses monogéniques. Du moins, est-on naturel- lement conduit à cette opinion par l'examen des quatre dernières espèces de fragments dont il me reste à parler, et dont une étude, aussi complète que le permet leur petitesse, montre l'identité avec des types météoriques déjà connus. » Ce sont : 9" une roche blanche, grenue, renfermant des grenailles de fer nickelé et de troilite (177), et qu'il est facile de reconnaître au premier coup d'œil pour le Lucéite : on sait que cette roche est représentée au Muséum par une trentaine de chutes différentes; l'examen microscopique de la poussière, l'action du chalumeau, de l'aiguille aimantée et des acides confirment cette identité; 10° inie roche d'un blanc de plâtre, con- tenant de tout petits grains noirs (267, 400); elle est absolument insoluble ( 349) dans les acides, et fond très-difficilement au chalumeau, en un émail blanc; l'étude microscopique m'a conduit à y reconnaître la Chladnite, roche qui constitue la météorite, jusqu'ici exceptionnelle (la seule, par exemple, qui soit enveloppée d'une croûte blanche), qui est tombée, le 25 mars i843, à Bishopville (Caroline du Sud); 1 1" une roche parfaitement noire, conte- nant des grenailles de fer nickelé et de sulfure, et remarquable par sa grande dureté (115, 267); malgré la petitesse des grains qu'elle forme, on arrive à reconnaître son identité avec la Tadjérite, roche métamorphique, que la chute du Tadjera (Algérie) (9 juin 1867) nous a seule fournie jus- qu'ici, et qu'on retrouve en fragments empâtés dans le fer éruptif de Deesa et d'Hemalga; 12" enfin, une roche d'un gris verdàtre , friable, grenue, très-cristalline, sans trace de grenailles métalliques, mais contenant d'assez nombreux petits grains noirs de fer chromé (115, 267, 400, et tout spécia- lement 177): elle résiste au chalumeau, mais est aisément attaquée par l'acide chlorhydrique, et la solution renferme beaucoup de magnésie; en un mot, elle ne se distingue pas du type lithologique appelé Chassignite, qui ne nous est connu que par la pierre tombée le 3 octobre 181 5, ii Chassigny, dans la Haute-Marne. » On voit, d'après ces résultats, comment une analyse chimique du genre de celle qui a été publiée par M. Pfeiffer est nécessairement d'un faible intérêt. Il est évident qu'un échantillon voisin de cehii que l'auteur a examiné lui eût donné des nombres tout différents, à peu prés comme il arriverait si l'on analysait successivement les différentes vitrines, prises en bloc, d'une collection lithologique. » La conséquence des faits que je viens d'indiquer sonunairement ne semble pas douteuse. De même que la présence simultanée, dans le narjelflulie du Righi, de toutes les roches des Alpes, démontre, sans autre preuve, la relation de position de ces roches; de même, l'élévation, dans le conglomérat polygénique de Pernallee, de fragments appartenant à sept types au moins de roches météoriques distinctes, prouve la coxexistence de ces types dans l'astre d'où provient la météorite indienne. C'est, sous ce rapport, le plus remarquable des types météoriques connus; nul autre n'avait encore autant prouvé. Et ce qui ajoute à l'intérêt qu'offre cette roche, c'est qu'elle doime la première et, jusqu'ici, la setde indication de plusieurs types qui ne sont pas encore parvenus sur la terre, qui, du moins, n'y ont pas été signalés, et qui pourront nous arriver un jour ou l'autre. C'est la preuve, assez peu nécessaire, que les typesconnus ne comprennent C. R., i»7i, i« Semestre. (T. LXXIll, N» 3.) 4^ ( 35o ) pas tous les types existants, soit que la lacune provienne d'une étude encore incomplète, ou qu'elle résulle de l'insuffisance actuelle des documents. Ajoutons que le nombre des relations slratigr.iphiques retrouvées, quoique déjà assez important, ne peut être qu'une fraction de celles que les roches cosmiques ont eues entre elles ; outre que l'air commun de famille de ces roches ne permet point d'en douter, l'étude de ce genre de rapports est trop récente pour avoir déjà donné tous ses fruits. Il est donc vraisemblable que l'importance relative des corps d'où tant de météorites tirent leur origine l'emporte de beaucoup sur celle que, dès ce moment, les faits con- nus conduisent à lui assigner. » PALÉONTOLOGIE. — Découverte d' une caverne de ràc/edu renne, aux environs de Monliejeau. Lettre de M. Piette à M. le Secrétaire perpétuel. « J'ai l'honneur d'annoncer à l'Académie la découverte que je viens de faire, en compagnie de M. Fourcade, naturaliste à Luchon, d'une caverne de l'âge du renne à i kilomètre au nord-ouest de la gare de Montrejeau. Elle est située à environ loo mètres au-dessus du niveau de la Garonne, dans un massif calcaire. Son ouverture a i5",75 de large. Sa longueur est de 21 mètres; sa hauteur maximum est de 4 mètres. » Le sol y est composé d'un amas de cendres et de débris mêlés à de la terre, des cailloux roulés, des fragments de calcaire. Cette assise, dont l'épais- seur varie entre o™,6o et i™,5o, contient de très-nombreux ossements de renne, de cerf [cervus elaphus)^ de sanglier, d'isard, de bœuf (deux espèces), de cheval (deux espèces), et, en outre, quelques os de blaireau, de renard, d'ours [ursus arclos) et d'oiseaux. J'y ai aussi recueilli des vertèbres de gros poissons. Lessilex sont tellement abondants qu'il n'est pas de pelletée de terre qui n'en contienne 3 ou 4- !'=> sont petits, finement taillés, parfois retou- chés sur les bords, et présentent tous les caractères des silex ordinaires de l'âge diî renne. Quelques ossements humains sont mêlés dans ces amas, mais je n'y ai pas vu de squelette humain entier. J'y ai recueilli un humérus, trois radius, un fragment de tibia, des côtes, un axis, deux mâchoires (l'une d'un enfant de huit ans, l'autre d'une personne de dix-sept ans). Mais les objets les plus intéressants que j'y ai renconti'és sont des fragments de cornes tra- vaillés en flèches diverses (flèches à ramifications et autres) et une multi- tude de poinçons en os, qui rappellent entièrement les découvertes faites dans la grotte de la Vache. Il y a pourtant une différence entre ces objets et ceux de cette grotte : c'est que leurs ornements sont toujours composés ( :^5. ) de points et de lignes se croisant, tandis que ceux des instruments de la ca- verne de la Vache représentent parfois des animaux. Une quantilé considé- rable de débris d'os indéterminables, cassés en long, gît dans la terre mêlée de cendres; on voit, sur beaucoup d'entre eux, la trace des coups qui leur ont été donnés pour en extraire la moelle. )) La couche qui contient tous ces débris est friable à droite de l'entrée; on l'enlève comme on enlèverait du sable. A gauche, dans le fond de la grotte, elle est solidifiée et forme une véritable brèche noire, séparée eu trois assises par deux minces bancs de stalagmites. C'est au-dessous des deux bancs de stalagmile que j'ai recueilli les deux radius d'enfant. » Sous cette couche caractéristiqnc, et incontestablement de l'âge du renne, est une argile jaune qui contient de larges silex, très-différents de l'amas supérieur. Nous n'y avons pas trouvé d'ossements. Son épaisseur ne dépasse pas i5 centimètres. « La montagne où est située cette grotte est perforée en beaucoup de sens. Je vais faire fouiller deux autres ouvertures. Il ne manque pas de cavernes dans les environs. Je désignerai notamment, aux personnes qui voudraient étudier celles de la Haute-Garonne, la grotte de Trou-Bas et celle de Trou-Saoul, près Monlléon, qui semblent promettre d'abondants débris. » PALÉONTOLOGIE. — Sur les cavernes à ossements des Bnoiissé-Roussé. Note de M. B. Rivière, présentée par M. Milne Edv^rards. n Les cavernes des Baousssé-Roussé sont au nombre de sept (r); elles sont siluées le long de la Méditerranée, dans la province de Vintimiglia (Italie), commune de Grimaldi, à 5oo mètres environ de la frontière de France, et à 27 ou 28 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elles sont creusées dans le calcaire crétacé inférieur, et n'ont auciuie comnuinication entre elles. » Un plateau formé par un conglomérat de cailloux, de fragments de roches brisées, et de terre rougeâtrc provenant des éboulements supérieurs de la montagne, et cimentés par un dépôt calcaire des eaux d'infiltration, s'étendait, avant les travaux du chemin de fer d'Italie, de ces cavernes au bord de la mer par une pente prononcée (2). Ce plateau, ayant été coupé au-devant et presque au pied même des quatre premières cavernes par une (i) Généralement connues sous le nom de grottes de Menton. (2) Ce plateau existe encore au niveau des cinquième et sixième cavernes, et n'a jamais été fouillé. 45.. ( 35a ) tranchée de i i ii i 2 mètres de profondeur, pour le passage de la voie ferrée, m'a permis de recueillir : 1) 1° Une quantité considérable d'ossements, de mâchoires, de dents, de tètes, de bois, appartenant à divers animaux; les indications bienveillantes de MM. A. Gaudry et Fischer m'ont aidé à déterminer les quelques espèces suivantes : Equiis; les dents molaires inférieures présentent des boucles plus arrondies que chez le cheval ordinaire; Bos unis, Hliinoceros {3), Cervus elapltus, Capra, Sus scrofa; un autre Sus du groupe larvatus, dont le maxil- laire supérieiu" présente la saillie qu'on remarque sur l'échantillon placé au Muséum, qui a été trouvé en 1869, au val d'Arno, près de Florence, par la marquise Polucci; Arctomys primigenia, Lepus cuniadus; Vrsus, plus petit que le spelœus ; Felis, de grande taille; Hjœna, Canis vulpes. » 2° Un grand nombre d'autres objets, tels que: coquilles demolliisques, ayant dû servir pour la plupart à la nourriture de l'homme ; des instruments en os et en silex, de diverses époques; des amas de cendres et de charbon, provenant de quntrc foyers superposés et séparés les uns des autres par une couche de conglomérat de i à 2 mètres de hauteur. » Les cavernes des Baoussé-Roussé n'avaient été fouillées jusqu'alors qu'à une faible profondeur, d'abord par M. Grand (de Lyon), en i845; puis en i 858, par M. le D"^ Pérès (de Gènes), M. Forel (de Morges, en Suisse) et M. Gény (de Nice). Enfin, l'hiver dernier, M. Moggridge, botaniste an- glais, a fait quelques recherches et l'ecueilli certains ossements pendant le cours de mes travaux. » Dans les nouvelles fouilles que je vais entreprendre, sous les auspices de M. le Ministre de l'Instruction publique qui a bien voulu m'en confier la mission, je continuerai le mode de travail en tranchée, qui, en offrant une coupe verticale, permet de constater le nombre et la hauteur des foyers, en même temps qu'il permet d'établir, avec une exactitude rigou- reuse, la conlemporanéilé de l'homme et de certaines espèces animales, ainsi que l'âge de chacun de ces foyers, par la nature des instruments et leur état d'ébauche ou de perfection. » (i) Il a été trouvé à i4 mètres de profondeur el à plus de 3 mètres au-dessous du dernier foyer. ( 353 ) HOMME PRÉHISTORIQUE. — Sur la distinction à établir entre les races humaines dont on a trouvé les traces dans la grotte d'Jurignac. Note de MM. Car- TAiLHAC et Trctat, présentée par M. de Quatrefages. (Extrait.) « En arrivant à la grotte, nons fûmes tont d'aborrl frappés de la colora- lion de ses parois; en bas, jnsqu'à une certaine hauteur, elles étaient jau- nâtres, puis, au-dessus, on remarquait une large bande d'une nuance plus claire. Ces différentes couleurs répondaient évidemment à deux assises très-distinctes de terre, qui avaient rempli la cavité en se superposant à deux époques. » En effet, cà et là, dans la terre plus sombre de la base, dans les fis- sures et anfractuosités de la roche, nous avons recueilli une dent de Rhino- céros, une autre de Renne, des fragments d'os d' t/rsus 5pe/œiK, deux silex du type grattoir, bien taillés et caractéristiques. » Plus haut, en continuant ces minutieuses investigations, nous n'avons trouvé dans l'étendue de la couche supérieure blanchâtre que des témoins d'un autre genre et d'un autre âge : im petit tesson de poterie, une belle rondelle percée de Cardium et quelques petits os d'homme ou d'animaux sauvages actuels. 11 Si, comme il arrive tant de fois, nous nous étions trouvés dans une grotte vidée jadis sans préoccupations scientifiques, et si, par suite, nous avions été privés de tout renseignement sur ces fouilles, dans l'état actuel de la science préhistorique, nous aurions forcément tiré de ces témoins de l'industrie et de la faune une confirmation précise de la non-contempora- néité des deux couches déjà distinguées par la couleur. » D'un autre côté, nous pouvons nous rapporter aux détails donnés par M. Ed. Lartet à une époque où notre conclusion était probablement impos- sible à deviner; et nous reconnaissons alors « l'assise inférieure formée par » le remblai intérieur, le subitralwn de la sépulture, où les ossements de » carnassiers dominaient par le nombre » et qui, avec une composition un peu différente, n'était sans doute que le prolongement du foyer quater- naire de la plate-forme extérieure. » Nous voyons aussi, au-dessus, « le remblai supérieur de terre meuble, gisement des squelettes humains et des rondelles de Cardium ». C'est cette couche, dont la base avait été quelque peu mélangée avec la surface du dépôt quaternaire, au moment des funérailles ou lors de l'exhumation. En i852 elle fut enlevée, quand après la découverte, on voulut transporter au cimetière les ossements humains, puisque la cavité sépulcrale était vide, ( 354 ) en iSSg, sur une hauteur de 2™,5o, à parlir du sommet de la voûte, c'est- à-dire jusqu'au gisement quaternaire. » Il faut se souvenir enfin que l'enquête ne put pas établir quels étaient les rapports de la dalle dressée contre l'ouverture avec le remblai quater- naire, et si elle interrompait ou non la continuité du dépôt intérieur avec la partie extérieure. » Après cet examen et la constatation de ces faits, les doutes que l'on avait manifestés jadis, sur la contemporanéité de la sépulture et du foyer nous revinrent à la mémoire et s'imposèrent à notre esprit. » Cette superposition nettement indiquée et les différences de divers ordres constatées entre les deux couches permettent : i" de maintenir que la grotte d'Aurignac a servi de station à l'homme quaternaire, dont le foyer et les débris de repas sont le point de départ des conclusions capitales que tant de découvertes ont si vite justifiées; i" de croire que longtemps après cette première occupation elle a servi de crypte sépulcrale. » La poterie et les rondelles percées de Cardium que l'on n'a jamais d'ailleurs retrouvées en dehors de l'âge de la pierre polie, nous donnent aujourd'hui le droit d'assimiler cette sépulture à celles de Saint-Jean- d'Alcas, de Durfort, de Sinsat et de tant d'autres, dans lesquelles reposent les hommes des temps néolithiques. » Si nos conclusions sont exactes, il faudrait renoncer au festin des fnnérailles et à tout ce que l'on pourrait appeler la Poésie d'Aurignac. Il ne faudrait pas regretter outre mesure la perte des ossements humains, et, dans l'étude des quelques débris que l'on a pu recueillir à la surface rema- niée de la couche inférieure, on devra se souvenir de leur âge relativement récent. Enfin, et comme conséquence naturelle, il serait nécessaiie d'étu- dier de nouveau plusieurs grottes qui ont montré une sépulture au-dessus d'tuie couche quaternaire, et l'on devrait réviser, s'il y a lieu, les conclu- sions qui présentaient les deux gisements comme contemporains. » MKTÉOIIOLOGIE. — La bourrasque du r i juillet et les oraçjes à grêle dans l'esl de la France. Note de M. P. Guyot. « Le 17 juillet, l'Académie a reçu une Communication de M. Chapelas sur la bourrasque du 11 juillet 1871; cette tempête de vents ne s'est pas simplement fait sentir à Paris, mais aussi, croyons-nous, dans plusieurs autres villes de France. » A Nancy, elle a été très-forte. Le matin, la pluie n'avait presque pas ( 355 ) cessé de tomber; un orage éclata sur la ville et ses environs à i heure moins quelques minutes, mais il dura peu de temps. C'est alors qu'un vent assez violent commença à se déchaîner sur la ville; il dura jusqu'au soir, quoiqu'il fût interrompu par quelques petits orages, suivis d'un arc-en-ciel double, à 5 heures du soir. La route de Neufchâleau fut couverte de branches cassées, provenant des arbres qui bordent le chemin. Vers ^''So"", le ciel était presque entièrement rouge. Dans la soirée, il régna un vent très- froid qui fut suivi de pluie pendant la nuit. » La veille, lo juillet, il y avait eu un petit orage à 4 heures du matin ; un second à midi 45", ainsi que des pluies d'orage à 5^'j"' et 7 heures du soir. Il plut aussi une grande partie de la nuit. » Le 8, une bourrasque de vent avait eu lieu dans la journée. Le g, le temps fut excessivement lourd et la chaleur étouffante ; le ciel fut nuageux dans la journée et diversement coloré dans la soirée. » Le 12 juillet, on signala aux météorologistes de la région nord-est île la France les faits suivants : » 10 juillet. — Deux orages, venant l'un du nord-ouest et l'autre du sud-ouest, se sont rencontrés au-dessus de Strasbourg et de ses environs immédiats. Il y eut une pluie torrentielle et beaucoup de grêle. Sur le chemin de fer de Kehl à Appenweier, l'ouragan arracha plusieurs poteaux du télégraphe, de sorte que le train descendant fut obligé de s'arrêter au milieu de la ligne, pour attendre que la voie fiât libre. Les grêlons étaient de la grosseur d'une petite noix; bien des vitraux ont été cassés. Les vignes ont beaucoup souffert. M Nuit du 10 au I I juillet. — Un ouragan terrible s'est déchaîné sur la partie du village de Nully (Haute-Marne), dite des Moulins. 11 a effondré une bergerie, renversé les murs, dispersé la charpente et envoyé les tuiles à des distances incroyables. Le corps de logis a également souffert ; les che- minées sont renversées, les fenêtres brisées et la maison tournée de côté. Au même moment, dans l'intérieur du village, l'orage coupa un coin de toiture de grange, brisa un camion et en transporta les morceaux assez loin. u La même nuit, un orage de grêle s'est abattu sur Foug (Meurthe). En un instant, les rues furent transformées en torrents : presque tous les foins coupés furent emmenés .par les eaux. Beaucoup d'éclairs; la foudre est tombée, à plusieurs repiises, aux environs du village. » Nous ajouterons, ici, pour servir à l'histoire des orages de 1871, que l'arrondissement de Toul, dans lequel se trouve Foug, et principalement les communes de Boucq, Lucey, Lagney, Bruley, Laneuveville, lut éprouvé ( 356 ) par un orage terrible, mêlé de grêle, qui causa pour plus de deux millions de francs de dégâts. Le même jour, à 4 heures du soir, il éclata sur Nancy; à 4''3o" sur Crantenoy et à 5''3o™ sur Bischwiller. Partout il y eut de la grêle et un vent impétueux. » Le 26 juin, un nouvel orage, mêlé de grêle, a éclaté sur Nancy, à midiSo™; puis, un second, à 3 heures. Le temps fut subitement refroidi. La pluie continua les 27 et 28. » Mentionnons aussi l'orage qui a éclaté, le 3 juillet à 6 heures du soir, sur Bar-le-Duc; il commença par une pluie diluvienne et se termina par une forte grêle. Ce même jour, Nancy eut un orage vers 7 heures du soir. » Dans le mois de mai, il y eut : » 2 mai. — Orage avec grêle en grande abondance à Hommarting. » 26 mai. — Très-fort orage, mêlé de beaucoup de grêle, à Nancy et sur les environs, et principalement à Villiers, Bouxières, Frouard, Laxou. Le même jour, un pareil orage eut lieu à Épinal et sur les territoires de Golbey et de Domêvre. Beaucoup de dégâts à Vincey, Porlieux, Ussegney et Châtel. » M. FoucAUT adresse, par l'entremise de M. À. Callaud^ un Mémoire sur uu nouveau câble télégraphique. Celte pièce sera soumise à l'examen de M. Becquerel. M. Poulet soiunel au jugement de l'Académie un Mémoire concernant certains procédés qui permettraient de suppléer au défaut d'eau, pour la boisson de l'homme et des animaux, aux époques de grande sécheresse. Ce Mémoire sera soumis à l'examen de M. P. ïhenard. A 4 heures tiois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. ERRATA. (Séance du 10 juillet 1^71.) Page 143, ligne 35, au lieu de D'Maupin, lisez Paul Mansioti. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 7 AOUT 1871, PRÉSIDÉE PAR M. FAVE. ilIE MOIRES ET COMMUMC AXIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Ministre de l'Instijuctiox publique adresse l'ampliation d'un Ar- rêté de M. le Président du Conseil, Chef dn pouvoir exécutif de la Répi!- blique française, qui approuve l'élection de M. Laraze-Dullders, faite par l'Académie ilans la séance du 3i juillet, pour remplir, dans la Section d'Anatomie et de Zoologie, la place laissée vacante par le décès de M. LoïKjet. Il est donné lecture de cet Arrêté. Sur l'invitation de M. le Président, M. Lacaze-Duthiers prend place parmi ses confrères. M. LE Secrétaike perpétuel annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire, dans la personne de M. H. Lecoq, Correspondant de la Section de Botanique, décédé à Clermont-Ferrand, le 4 août 1871. Après avoir donné lecture de la Lettre par laquelle le frère de M. H. Le- coq annonce à l'Académie cette triste nouvelle, M. Élie deBeanmont rap- pelle en quelques mots ses principaux litres à la reconnaissance et aux re- grets du monde savant : une carrière de plus de quarante années consacrée, à Clermont-Ferrand, à l'étude et à l'enseignement de l'Histoire naturelle, C. R. 1871, -J"^ Semeslic. (T. LXXIll. ^" 0.) 4° ( 358 ) et plus particulièrement de la Botanique et de la Géologie; des herborisa- tions et des courses géologiques presque continuelles dans toutes les parties de la France centrale; de nombreux Mémoires et plusieurs Ouvrages im- portants sur les terrains volcaniques de l'Auvergne et sur les soinces miné- rales qui les acconqiagneut, le tout couronné par deux grands Ouvrages, dont l'un, intitulé Eludes sur la Géographie botanique de l'Europe et en par- ticulier sur la Végétation du plateau centralde la France, ne compte pas moins de neuf volumes in-8°, et dont l'autre est luie Carte géologique du départe- ment du Puy-de-Dôme, à l'échelle du quarante-millième, l'une des |)lus soignées et des plus complètes qui aient été consacrées à la constitution minérale d'aucun pays d'une égale étendue. « Mais ce n'est là, ajoute M. le Secrétaire perpétuel, que la moitié de la vie scientifique de M. Lecoq, dont une grande partie a été consacrée à en- seigner et à faire aimer à Clermont la Botanique et la Géologie dans des cours suivis avec ardeur par un très-nombreux auditoire, et qui ont amené, il y a quelques années, la création de la Faculté des Sciences de Clermont- Ferrand, dont il fut le père et le doyen. » Pharmacien de profession et d'une activité égale à la variété de ses connaissances, M. Lecoq a doté en outre de nombreuses et bienfiiisantes institutions la ville de Clermont, dont il fut l'un des citoyens les plus utiles et les plus dignes de regrets. Il n'y était pas né, mais on y dira longtemps de lui pertransiit benejaciendo. » M. Dei.auxay, en présentant à l'Académie ving-cinq numérosdu Z?t(//e<ùj astronomique de l'Observatoire de Paris' n°'^ 17 à 41), s'exprime ainsi : « Ce Bulletin contient les éphémérides des étoiles fondamentales, ainsi que les observations des petites planètes faites tant à Paris qu'à Greenwicli. Ou sait qu'il existe entre les deux observatoires de Paris et de Greenwich une convention d'après laquelle les petites planètes sont observées à GreiMi- wicli pendant la première moitié de chaque lunaison, et à Paris pendant la seconde moitié. Les n°* 14, 40 et 41 du Bulletin astroiion^ique font connaitre le résultat des observations faites d'après cette convention dans les deux observatoires pendant tout le cours de l'année 1870. Le nombre de ces observations s'élève, pour Greenwich à quatre-vingt-trois et pour Paris à cent dix. » L'Académie me permettra de lui faire remarquer que ces cent dix observa- tions de Paris ont été faites dans res|)acedecinq moih seulement, du a3 mars au 25 août. C'est un indice frap|)ant de l'activité avec laquelle les observa- (359) lions se faisaient dans notre Observatoire lorsque la guerre est venue mal- heureusement les interrompre. Dn reste, ce n'est pas seulement dans les observations des petites planètes que cette activité s'est manifestée. Dans le même intervalle de tem|3s, plus de neuf mille observations ont été faites aux instruments méridiens; foutes ces observations sont réduites et prêtes pour l'impression. Sans comparer ce résultat d\i travail de cinq mois à celui de chacune des années antérieures à 1870, je me bornerai à dire qu'il équi- vaut au travail d'une bonne année moyenne à l'Observatoire de Paris, et que si la guerre n'était pas venue tout interrompre, nous aurions eu en i S'^o iuie année exceptionnelle. » Le travail a repris cette année, depuis deux mois, d'une manière tout aussi satisfaisante. Quelques élèves, introduits récemment à l'Observatoire, se sont initiés peu à peu aux méthodes d'observation et de réduction, et counnencent à prendre part aux travaux réguliers de l'Etablissement. J'ai l'espoir que, sous peu, toutes les questions relatives à l'astronomie stellaire pourront être abordées par nos astronomes et leius jeunes collaborateurs. Quelques-uns de ces travaux, d'un caractère tout personnel, qui font la vie des observatoires, sont en bonne voie de préparation, et n'attendent que la restauration complète de nus instruments pour être nus à exécution. » MÉTÉOROLOGIE. — Remarques au sujet du bolide observé dans la nuit du l'j au 18 mars 1871 ; par M. Elie de Beaitmont. « Dans la séance du 19 juin (i), M. Charles Sainte-Claire Deville a fait connaître à l'Académie l'observation faite par M. A. Briffault d'un bolide très-brill.int qui a traversé l'horizon de la ville de Tours vers le milieu de la nuit du I 7 au 18 mars dernier. » Dans la séance du a/J juillet (2), notre savant confrère a signalé, d'après le P. Denza , les observations faites dans un grand nombie des points de l'Italie vers le milieu de la même nuit du j'j au 18 mars, d'un bolide qui a présenté des apparences tout à fait analogues à celles du bo- lide de Tours. » Je crois devoir rappeler, de mon côté, que c'est également vers le mi- lieu lie cette même nuit du 17 au 18 mars qu'un bolide remarquable a été observé à Saintes (par M. Xambeu), à Chatellerault (par M. Crevaux) (3), à (i) Comptes rcniltis, t. I,XXII, p. '"88 (sénnce du M) juin 1871). {2) Comptes rendus, t. LXXIII, p. a4' (soance du 9.4 j"'!'^' '871). (3) Comptes lendiis, t I.XXII, p. 3 >8 (sé.incp du ?.n mars 1871). !fi.. { 36o ) Castillon-sur-Dordogne (par M. Paquenée), à Nérac (par M. Lespiault), à Carcassonne, clans le canton de Saint-Seine (Côte-d'Or) (par M. Vaiiquelin), à Paris, et entre Vitré et Rennes (i). » Les circonstances de toutes ces apparitions sont à peu près identiques et remarquables particidièrenient par l'étendue et la longue persistance de la traînée liunineuse que le liolide a laissée sur son passage. Elles con- duisent naturellement à penser qu'on a vu, dans toutes les localités citées, un seul et même bolide. » Ce bolide, observé ainsi depuis la Bretagne jusqu'en Italie, me paraî- trait mériter de fixer l'attention par la lon(jiieur de la trajectoire qu'il aurait parcourue à portée de la vue des habitants de la terre. Son identité, dans tout l'espace où il a été remarqué, deviendrait d'autant plus certaine que' le nombre des observations dont il aurait été l'objet seia plus grand, et que les points d'oîi il aurait été signalé formeront sur la surface de la terre un réseau plus serré. C'est afin de provoquer la réunion et la concentration de ces observations que je me permets d'indiquer, jiendant que les souve- nirs sont encore présents, à tontes les personnes qui ont pu voir ce bolide, n'importe en quelle localité, l'utilité qu'il y aurait à publier leurs remar- ques à son sujet, quelque fugitives qu'elles pussent être. » AOMINATÏOXS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'iuie Commission qui sera chargée tle juger le concours pour le prix de lu Fons- Mélicocq, en 187 i . MM. Brongniart, Gay, Duchartre, Decaisne, Trécul réunissent la ma- jorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le pins de voix sont MM. Tulasne, Naudin. L'Académie procède, par la voix du scrutin, à la nomination d'une Connnission qui sera chargée de juger le concours pour le /;;i.v Gecjner, en 1871. MM. Dumas, Chevreid, Bccquei-el, Cond)es, Chasles réimissent la ma- jorité des suffrages. Les ^b'lllbl■es qui, après eux, ont obtenu le pins de voix sont MM. Milne Edwards, Élie de Beaumont, Cl. Bernard, iNFiitluen. (1) Comptes icritliis, t. I.XXTI, \i. 383 et 384 'si'anre du :"J mais 18'^il. ( 36i ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE. — Sur la production artificielle des suhstaiiees calcaires, telles qu'on les rencontre dans l'orc/anisme. Note de M. Harting. (Commissaires : MM. Fremy, Robin, Lacaze-Diithiers.) « J'ai l'honneur de commnniquer à l'Académie les résnltats déjà obte- nus, dans une longue série de recherches qui m'ont occupé [lendant les mois derniers pour la reproduction artificielle de certaines substances cal- caires, telles qu'on les rencontre dans l'organisme de divers animaux. C'est en quelque sorte une morphologie synthétique, qui vient prendre sa place à côté de sa sœur aînée, la chimie synthéti(pie. )) J'ai déjà réussi à imiter la plupart des formes bien connues que prend le carbonate de chaux dans l'organisme vivant, tels que les concrétions biliaires et autres, les formes très- variées des otolithes, les perles, les cocco- lithes, les spicules ou sclériles dés Alcyonnaires, les diverses substances qui composent les coquilles des Mollusques, la calcification du cartilage, les couches calcaires des écailles des Poissons osseux, etc. Parmi les produc- tions calcaires de l'organisme, il n'y a que les pièces du squelette tégumen- taire des Échinodermes et la substance osseuse du squelette des Vertébrés qui m'échappent encore jusqu'ici. Quant à la dernière cependant, je ne désespère pas de parvenir à l'imiter, ayant déjà rencontré certains faits qui peut-être me mettront sur la voie. » Les méthodes dont j'ai fait usage pour obtenir ces |)roductions, en tâtonnant d'abord quelque peu, ont surtout pour but d'imiter la nature d'aussi près que possible, dans la lenteur de ses procédés. Je fais naître les combinaisons calcaires, au milieu des liquides organiques, par la double décomposition, retardée par une très-lente diftiisiou. J'espère pouvoir bientôt publier le Mémoire, déjà rédigé en partie et écrit en français, dans lequel je donne la description détaillée tant des méthodes que des jtroduits que j'ai déjà obtenus, T/exécution des figures, qui sont en grand nombre, en retarde pourtant encore la publication pour un certain temps. C'est pour cela, qu'ayant déjà montré quelques-uns de ces produits à plusieurs personnes, je me fais un devoir d'en prévenir aussi l'Académie. » Je joins à cette lettre un petit nombre d'échantillons de quelques- unes de ces productions calcaires artificielles. Peut-être M. Robin, qui a si bien décrit plusieurs des productions calcaires naturelles, et qui l'an ( 36. ) dernier m'a honoré d'une visite, voudra-t-il bien examiner ces résultats. J'en possède encore bien d'antres et de plus remarquables, mais en quan- tité trop petite pour en faire l'envoi. » M. A. Brachet adresse plusieurs nouvelles Notes, relatives aux modifi- cations qu'il propose pour l'application de la hunière électrique à l'é- clairage. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPOND A^CE. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, la deuxiènae édition des « Leçons élémentaires de Géo- logie appliquée à l'Agriculture », par M. Meucjy^ édition à laquelle l'auteur a fait de nombreuses additions. M. le Secrétaire perpétuel fait hommage à l'Académie, au nom de M. Michel Levy, d'un ouvrage portant pour titre : « Mémoire sur les prin- cipaux champs de filons de la Saxe et de la Bohême septentrionale », par M.VÎ. Michel Levy et Choulelle, et donne lecture des passages suivants de la lettre d'envoi : n J'ai riionneur de vous adresser ci-joint, pour en faire hommage à l'Académie des Sciences, un exemplaire d'un Mémoire sur les principaux champs de filons de la Saxe et de la Bohème septentrionale, qui a paru dans les Annales des Mines (t. XVIII, 18-0), et que j'ai composé en collaboration avec le regretté M. Choulettc, ingénieur des Mines, tué au mois de janvier dernier à Eelloit (1). » Nous nous sommes proposé d'étudier les principales directions de plissements et de cassures qui affectent les terrains slralidés de la Saxe, et de déterminer autant que possible l'âge des remplissages cruptifs ou concrétionnés qui s'y présentent sous forme de dykes ou de filons. » Le Lnngmynd (N. 35" E., direction rapportée à Freiberg) a plissé la granulite et fis- suré les granités anciens, principalement aux environs d'Abertliam, où des filons dirigés N. 33" E. contiennent une venue stannifère, composée de petits cristaux d'oxvde d'élain visibles à l'œil nu, à màcles souvent très-compliquées, dans un granité grenu, pauvre en raica, riche en feldspath. (i) Ce nouveau travail de MM. Michel Levy et J. Chonlelte fait siii'e à leur Mémoire sur les filons de Przibram et de Mies, publié en 1869 dans les Annules des Mines, 6"' série, t. XV, p. 129; et présenté à l'Académie dans la séance du 24 "l'i' '869 [Comptes rendus, t. LXVIII, p. i2o5). ( 363 ) » Le Morbihan (N. 140" £•) est le système ancien dont les plissements s'accusent avec le plus d'énergie dans les gneiss et les schistes azoïqiies de l'Erzgebirge. Ses cassures ont servi à l'épancliemenl des granités à gros grains et des syénites (environs de Meissen, de Schnee- berg, etc.), qui s'y trouvent quelquefois en filons très-minces. Certains dykcs de kersantons griinsteiniques affectent aussi la direction des fentes du Morbihan, que les fdons métallifères ont d'ailleurs plusieurs fois réouvertes, notamment au.x époijues du Thuringerwald et du mont Vlso. " Le fFcslmbrland, légèrement dévié comme ii Przibram de la direction que lui a assi- gnée l'auleur de la Notice sur les systèmes de montagnes, et orienté N. 5i" E., a déterminé le soulèvement princi|)al de la granulite, et celui des gneiss, schistes et grauwackcs au nord- ouest du plateau de Frieberg. C'est principalement par ses fentes que se sont épaneliès les granités porphyroïdes, les greisens, le gneiss rouge érnptif, et les grûnsteins. De nombreux filons stannifères affectent s:t direction aux environs de Geyer, Altenberg, Zinnwald; elle serait ainsi caractéristique des fentes que contiennent les stockwerks de la Saxe. » Le Lands-End (N. g6" E.) a formé, dans les terrains anciens et dans la grauv^facke de Riecliberg, trois bandes de plissement très-nettes; l'une d'elles a dévié, aux environs de Joachimsthal , la chaîne de montagnes de l'Erzgebirge. Les cassures du Lands-End ont donné passage aux derniers épanchements de gneiss rouge et de griinsteins; elles se ren- contrent en grand nombre dans tous les champs de filons de la Saxe, constamment réou- vertes par les nombreux systèmes E.-O. plus récents, et contiennent, pour ainsi dire, tous les remplissages métallifères. Elles sont caractéristiques pour la venue slannifère la plus abondante des environs d'Ehrenfriedersdorf et d'Eibenstock; cette venue est souvent accom- pagnée par une gangue de feldspath rose concrétionné, ou même par de vraies pegmalites en filons minces (Frischglucker mgg. à Johanngeorgenstadt). Le quartz qui l'accompagne est facile à reconnaître : son éclat gras, sa tendance à cristalliser en prismes à retraits suc- cessifs le distingent de tous les autres quartz; avec lui se présentent souvent une matière verdàlre stéatiteuse et tous les minéraux accompagnateurs de l'ctain, y compris le mica lithique, l'apatite, le bismuth natif. » La base du terrain houiller porte, aux environs de Hainichen, les traces violentes d'un accident orienté N. 60° E., sur lequel s'étendent horizontalement les couches su|)erieures du bassin houiller de Zwickau. Cette réouverture du Westmoreland coïncide, comme direc- tion, avec le Primitif de Lisbonne, dont elle est fort peu éloignée, et qui d'ailleurs est jalonné, par des accidents parallèles et d'un âge analogue, depuis le bassin de Saarbriick jusqu'à celui de Saint-Etienne. Cette direction est, en Saxe, celle de dykes de porphyres quartzilères anciens (Schmiedeberg, Freibeig); elle constitue de nombieux filons contenant la formation sulfurée de Freiberg, au nord-ouest de ce champ de fractures. » Le Forez (N. I7'2"E.) a produit les fissures par lesquelles se sont épanchés les por- phyres quariziféres rouge et vert d' Altenberg, cpii englobent les stockwerks du pays. De nombreux faisceaux de cette direction contiennent la formation sulfurée de Freiberg. » Le nord de l 'Angleterre (N. 6° E.) constitue des faisceaux très-imporlants à Freiberg, constamment réouverts par les filons du Rhin, dont il est cependant facile de les distinguer, sur un plan convenablement réduit. » Entre le Forez et le Rhin, les épanchcuieiits porpliyriques, à Meissen, Tharaudt, Zwickau, se sont continués par une venue de porphyres quartzilères et de melaphyres dont ( 364 ) les directions sont difficiles à déterminer, mais dont les conlces, souvent puissantes, se sont intercalées dans les assises du rolhliegendes inférieur. » Le système du Rhin paraît avoir servi à l'épanchement de nombreux filons d'argilo- phyres (felsitfels de Braunsdorf); les pechsteins, riches en sanidine de Saxe, en affectent constamment la direction. Elle caractérise très-nettement la venue sulfurée ancienne (Frei- berg, Marienberg, Annaberg, Schneeberg), qui, lorsqu'elle est complète, présente les rem- plissages suivants, en commençant par le plus ancien : u 1° Quartz gris avec mouches de mispickel argentifère; « 2" Mélange caractéristique de blende noire, galène argentifère (i ,5 à 2 pour looo d'ar- gent), pyrite de fer et cuivre, mispickel; » 3° Quartz blanc laiteux; » 4° Manganèse carbonate et dolomite, avec quartz cristallisé à cassure vitreuse, mouches de galène très-argentifère (5 pour lOOO d'argent), de politélite, mispickel, blende brune, argent-rouge, etc. » Le Tliuriiigcnvald [N. iSa^E.) a donné issue aux porphyres les plus récents des envi- rons de Freiberg; ces porphyres trachyliques, vacuolaires et riches en sanidine, coupent et rejettent (Siebenlehn) les venues métallifères précédentes, qui se trouvent, au contraire, en filons dans les autres por|)hyres. Le Thuringerwald a produit, à travers les schistes anciens et les terrains houillers de l'Erzgebirge, des failles considérables, dont le remplissage le plus fréquent consiste en une barytine massive (Freiberg, Marienberg), qui coupe tous les rem- plissages et toutes les roches précédemment énumérées. Cette venue, exclusivement barytique dans les schistes, les gneiss, la granulite, se modifie dans le granité, et passe à un remplissage d'hématite rouge et de quartz corné ( rother-horn), avec druses d'améthiste. >- La venue ferrugineuse et barytique se continue après le soulèvement de VErzgebirge (N. 57" E.), dont les retentissements parallèles se sont surtout fait sentir vers la Bohème, tandis que les plaines de la Saxe, jusqu'à la ligne de faîte, ne présentent guère que des cas- sures perpendiculaires (N. i5o" E.) qu'il est difficile de distinguer des fentes du mont T'iso (N. 162° E.). Quoi qu'il en soit, les fiions compris entre i5o et 160 degrés présentent, en Saxe, la venue ferrugineuse précédente, qui fait place, dans les plus récents d'entre eux, à un abondant remplissage de fluorine, avec accomiiagnement de barytine lamelleuse, de braunspath, de cuivre gris et pyriteux (Annaberg, mine de Segcn-Gottes, près Roswein). » Les Pyrénées (N. ii4° E.) ont produit dans la vallée de l'Elbe un grand accident, étudié depuis longtemps, qui intéresse tout l'étage de la craie, fait paraître au jour des cal- caires jurassi(iues, et a renversé le granité ancien sur les formations précédentes. Ce système devait avoir des retentissements considérables dans les champs de filons de la Saxe; les fais- ceaux qu'on doit lui rapporter ont réouvert une partie des anciens filons du Lands-End, du Thuringerwald, du mont Viso; ils contiennent une venue importante au point de vue mé- tallifère : >i I" Quartz grenu saccharaide d'un blanc éclatant; . 2" Sulfo-anliminio-arséniures de cobalt, nickel; bismuth natif, galène à teneur variable en argent, blende jaune, etc. » Cette môme venue se trouve dans les mêmes directions à Churprinz, Segen-Gottes, Annaberg, Marienberg, Johanngeorgensladt , Joachimslhal ; elle est quelquefois suivie (Churprinz) par un remplissage de barytine et de lluurine grenues, concrétionnées. ( 365 ) » Les Jlpex occidentales (N. 35" E.) ont produit à Frieberg et à Schneeberg un phéno- mène remarquablement constant de réouverture des liions du Rhin; cette réouverture brise le remplissage sulfuré ancien qui se trouve dans ces filons, coupe et rejette les veines bary- tiqiies, fluorées, cobaltifères, dont les remplissages traversent cependant la venue sulfurée ancienne. Les fentes des Alpes occidentales contiennent souvent des veinules de calcite et de dolomite. 1) Entre les Alpes occidentales et les Alpes principales commence, dans les fdons, l'arri- vée du remplissage uranifère (Pechblende, mica d'urane), toujours accompagné d'une cal- cite rouge ou rose. Ce remplissage affectionne les directions N. 3o" E. et N. 3° E. à Joa- chimsthal, N. 6° E. et N. 78" E. à Annaberg. « Il est probablement contemporain des premières réouvertures dues aux Alpes princi- pales (N. 79° E.). C'est à ce système que se rapportent les grands épanchements basaltiques de l'Erzgebirge : à Joachimsthal, de nombreux filons de waeke basaltique, dirigés N. 78" E., coupent et rejettent tous les filons métallifères, y compris la calcite rouge. Ils sont, au con- traire, traversés par les veinules de calcite blanche nacrée, accompagnant en certains points l'argent rouge et les minéraux argentifères les plus variés. Cette venue argentifère, la plus récente de la Saxe, se retrouve dans presque tous les champs de filons du pays; elle contri- bue pour un tiers environ à la production en argent des mines de Freiberg; elle a fait la richesse des ancieTines mines de Schneeberg; on l'exploite à Annaberg, etc. Elle se présente en colonnes discontinues dans les remplissages plus anciens, à l'intersection des fissures E.-O. réouvertes avec les autres filons, notamment avec ceux du Rhin et d .1 mont Viso. » Il nous reste à mentionner la réouverture plus récente encore du Ténare (N. 168° E.), à laquelle se lapporlent plusieurs sources thermales actuelles de l'Erzgebirge : celles de Carlsbad, et aussi la source sulfhydrique qu'on a dû récemment combattre dans les mines de Joachimsthal, au fond d'un puits foré dans le filon Geschieber. i< L'ensemble des phénomènes de remplissage en Saxe présente ainsi une continuité qu'on n'aurait pu prévoir; par exemple, les transformations physiques et chimiques des quartz et des silicates permettent, dans la plupart des cas, de leur assigner un âge géologique à pre- mière vue; les formes cristallines des différentes barytines et même celles des galènes sont aussi en relation avec leurs époques d'arrivée. » Cette continuité n'est cependant qu'apparente, et il faut tenir compte ihéoricpiement et pratiquement des quantités relatives de chaque minéral et de l'abondance de chaque ve- nue; à ce point de vue, le tableau suivant peut résumer la longue succession précédente : „ ■ r . • ■ - i". • I du Westmoreland au Lands- Greisen linement imprègne cl etain < „ , ' " ( End. Filons d'élain avec gangue de feldspath et de pegmatite. . Lands-End. Grande venue sulfurée de Freiberg Rhin. Venue de barytine massive, hémaliteuse dans le granité. . ïhuringerwald. Hématite rouge, barytine lamelleuse, fluorine cuprifère. . de la Cote-d'Oi- au mont Viso. Venue sulfurée, arsenicale et antimonifère de Schneeberg. Pyrénées. ,,,.,. 1111 des Alpes occidentales aux Dolomite, calcite, pechblende { . , ' . . , Alpes principales Grande venue argentifère Alpes principales. Sources thermales actuelles Ténare. C, K., 1871, i» Semestre. (T. LXXIII.N" 6.) 4? ( 366 ) » La grande venue sulfurée de Freiberg est donc triasique, comme celle de Pr/.ibram et de Mies, comme les gisements galénifères interstratifiés de Commern et de Tarnovitz. •> La barytine massive est caractériscc en Saxe, comme en Bohème, par le Thuringer- wald. Mais les filons de Saxe présentent eu abondance des venues lécenles, qui ne paraissent à Przibram et à Mies que comme de simples remaniements des anciennes formations. » Telle est la venue ferrugineuse et fluorée de la Côte-d'Or au mont Viso ; telles sont les venues sulfurées des Pyrénées et des Alpes principales, qui sont à rapporter au commenre- ment et à la fin de la période tertiaire. o II est remarquable que ces deux grandes périodes de venues sulfurées, trias, tertiaire, soient jalonnées dans les terrains stratifiés par d'abondants dépôts de chlorure de sodium et de sulfate de chaux. » HYDRAULIQUE. — Sur le service maréographique du canal maritime de Suez. Lettre fie M. Ferdinand de Lesseps à M. le Seciétaire perpétuel. « Vous m'avez fait l'honneur de me demander, il y a quelque temps, des renseignements sur le mouvement des marées et des courants dans le canal maritime. )) J'ai l'honneur de vous informer que, depuis le mois de juin dernier seulement, nous avons établi un service de maréographes. Ce service se compose de seize observateurs, qui sont placés aux points suivants du canal : « Entrée de l'avant-port de Port-Saïd; bassin de Port-Saïd; kilomètre 1; kilomètre 34; kilomètre Si; kilomètre G9; lac Timsah ; Toussoum ; entrée des lacs Amers; kilomètre 133; Chalouf; kilomètre 140; bac du piquet 72; ancien piquet 20 ; Quarantaine; Terre-plein de Suez. » » De six heures du matin à six heures du soir, et tous les quarts d'heure sans interruption, ils observent les hauteurs d'eau sur des échelles conve- nablement repérées, la vitesse et la direction des courants et des vetits; de sorte qu'à tui moment quelconque du jour, nous pourrons avoir la courbe de marée de Port-Saïd à Suez. » Les renseignements ainsi obtenus vont nous permettre de coimaître exactement la marche des marées dans le canal, les variations des cou- rants, etc.; mais aujourd'hui le service n'est pas établi depuis tm temps stiffisamment long, pour que, des observations faites, nous puissions con- clure à quelque chose de certain. Toutefois, je ne manquerai pas de \ous transtnettre, dès que le moment sera venu, tous les renseignemonls qui pourront vous intéresser (i). » (i) Il ne sera peut-être ])as inutile do rappeler ici les conditions dans lesquelles se trouve ( 367 ) MATHÉMATIQUES. — Sur l'emploi de l'infini en mathématiques. Note de M. A. Transon. « La considération directe de l'infini est-elle requise pour l'établisse- ment des sciences mathématiques? Eu égard à l'emploi qu'on y fait si fré- quemment du mot infini^ on croirait pouvoir, sans hésitation, répondre par l'affirmative. Mais la signification qu'on donne à ce mot, en mathémati- ques, n'est pas celle qu'on lui attribue en méta|)hysique. Dans l'enseigne- ment des mathématiques, l'infini n'est qu'une façon de pailler, et ce qu'on entend par cette façon de parier, c'est Vindéfini, c'est-à-dire l'état indéter- miné d'une grandeur assujettie à croître de plus en plus, jusqu'à pouvoir dépasser toute autre grandeur de même nature qu'on aurait assignée d'avance, si grande d'ailleurs que celle-ci puisse être. » Cette idée de l'indéfini implique notoirement celle de l'infini. Par con- séquent, il n'y a pas lieu de demander si celle-ci appartient ou non à la science. Autant l'indéfini est nécessaire à l'établissement des mathéma- tiques, autant il en est de l'infini, puisque sans l'iniini l'uidéfini ne pourrait pas être conçu. Jj'unique question est de savoir si la considération directe la nappe d'eau du canal maritime de Suez, que sillonnent aujourd'hui les plus grands na- vires employés au commerce des Indes et de l'extrême Orient. Se confondant à ses deux extrémités, d'une part avecla mer Rouge, de l'autre avec la Méditerranée, elle ne présente, dans toute son étendue, aucune solution de continuité. Le canal a 162 kilomètres de déve- loppement presque rectiligne, d'une mer à l'autre. 11 traverse les lacs Amers et le lac Timsali, sur les bords duquel s'élève aujourd'hui la ville déjà prospère d'Ismaïla, où aboutit un canal d'eau douce dérivé du Nil. Cela constitue des irrégularités par élargissement sur de faibles longueurs. Partout ailleurs, la largeur du canal maritime est de 22 à 44 mètres au pla- fond, et de 60 à 100 mètres à la surface. La profondeur, qui n'est en aucun point inférieure à 8 mètres, varie généralement entre 8 mètres et 8'",5o. L'eau de la mer llouge y coule lentement vers la Méditerranée avec une vitesse quelque peu intermittente, qui se ressent du mouvement alternatif et inégal des marées dans les deux mers. C'est un fleuve d'eau ma- rine traversant la mer de sable, qui s'étend de l'Egypte à l'Arabie-Petrée. Tous les mouve- ments de l'eau pounont y être iléterminés avec une grande précision, et offriront sans doute de l'intérêt; car, jusqu'ici, on n'a )iu observer les phénomènes de l'hydrodvnamique dans un canal présentant à la fois une aussi grande longueur et une aussi grande uniformité. Les observations faites aux maréographes (ixeront le régime de ce cours d'eau artificiel. M. de Lesseps, créateur de ce grand mouvement de l'industrie humaine, dans lequel ont été uti- lisées toutes les données de la science, rendra à son tour à la science un utile service en envoyant à l'Académie la série des observations déjà commencées aux maiéograplies. (É. D. B.) /.7-- ( 368 ) de l'infini yjeut être utile, soit dans l'Algorithmie, soit dnns la Géométrie. Or, non-seulement elle y est utile, mais elle y est indispensable. » D'abord, en Algorithmie : l'infini, à la vérité, ne peut pas être l'objet du calcul, la matière du calcul; car, n'étant pas susceptible d'augmenta- tion, de diminution, de multiplication, etc., ce n'est pas une quantité dans le sens strict de ce mot. Mais, si l'infini n'est jamais dans les don- nées du calcul , il ne laisse pas de se présenter souvent dans les résul- tats. Et alors, comment pourrait-on ne pas le prendre en considération ? Lorsque certains éléments d'un calcul approchent de leurs limites, il peut arriver que quelques autres croissent indéfiniment; et lorsque les premiers atteignent leurs limites, qu'en esl-il alors de ces autres, qui dépendent de ces premiers? Comme ils ont certainement cessé de croître et que certaine- ment aussi ils ne se sont pas fixés à une grandeur finie, que reste-t-il à dire, sinon que leur gi'andeiu' actuelle est infinie? Ou bien la répugnance à ad- mettre l'infini véritable irait-elle jusqu'à faire dire que désormais ces élé- ments, dont on a suivi l'accroissement indéfini, ont à la fin cessé d'être; que, désormais, ils ne sont plus rien, qu'ils ne représentent rien? Mais la raison se refuse à une telle conclusion. M La Géométrie, non moins que l'Algorithmie, exige la considération di- recte de l'infini, car l'étendue intelligible qui est le théâtre de la Géométrie est absolument sans limites; par conséquent, les figures que notre imagina- tion y fait apparaître sont susceptibles de s'étendre à notre gré jusqu'à l'in- fini. Et c'est jusque là qu'il faut les suivre; car si l'on s'arrête, de halte en halte, aux stations successives de l'indéfini, sans vouloir jamais se confier à l'infini, on s'expose à rencontrer des difficultés insurmontables, ainsi que cela se voit, par exemple, dans l'histoire du célèbre poslidatum cCEuclide. Comme l'énoncé de cette proposition implique l'étendue illimitée du plan, toute tentive de la démontrer par les propriétés de quelque figure de dimen- sion finie est à priori frappée d'impuissance. Deux démonsiralions célèbres échappent à cette critique, parce qu'elles sont fondées sur la considération de l'infini : l'une a été proposée par Arnaud, le grand docteur de Sorbonne, au dix-septième siècle; l'autre par Bertrand de Genève, au dix-huitième. Pourquoi ces démonstrations sont-elles généralement considérées, l'une et l'autre, comme non avenues? C'est que l'infini qu'Arnaud et Bertrand ont mis en jeu y est entendu dans un sens qui n'est pas le leur : dans le sens vulgairement adopté aujourd'hui, c'est-à-dire coniuie rel.ttif à des grandeurs indéterminées, susceptibles d'avoir entre elles des rapports variables; et il est vrai qu'en ce, sens ces deux démonstrations sont dépourvues de toute ( 369 ) validité. Au contraire, leur validité est irréfragable en tant qu'elles sont fondées, comme je l'ai déjà dit, sur la considération de l'infini véritable. Et alors n'est-il pas vrai dédire que, si le postniatnm d'Euclide passe anjond'hni encore pour être indémontré, c'est à cause de la confusion universellement établie entre l'infini et l'indéfini. » La supposition que le postidatum d'Euclide est, non-seulement indé- montré, mais même indémontrable, a donné lieu à la production d'une doc- trine qui, sous le nom de Géométrie imaginaire ou tion-eticlidienne, consi- dère ce postulatum comme une simple hypothèse, comparable à celles qui servent de base aux théories particulières de la physique; et d'a|)rès cela elle se croit fondée à proposer un autre postulatum, c'est-à-dire une autre hypothèse, d'où elle déduit, avec une rigueur incontestée, des résultats con- traires à ceux d'Euclide. Do plus, conséquente à de telles prémisses et ar- guant de la prétendue impossibilité d'établir par une voie rationnelle l'une des deux hypothèses à l'exclusion de l'autre, elle déclare, avec quelcpie au- torité de logique, que c'est chose à décider par l'expérience, c'est-à-dire par des mesures mécaniquement effectuées. Mais la Géométrie n'est pas une science expérimentale; ses résultats ne reçoivent pas leur certitude de leur conformité avec des faits observables; et surtout l'idée de l'infini absolu, par son concours à l'établissement de la Géométrie, achève d'en préciser le ca- ractère essentiellement métaphysique. C'est ce que j'ai cherché à rendre ma- nifeste dans deux Notes que j'ai récemment publiées, sur l'emploi de l' infini en mathématiques, en m'y proposant accessoirement de réfuter la Géométrie non- euclidienne. » M. LE Secrétaire perpétuel, après avoir donné lecture de cette Note, fait hommage à l'Académie, au nom de M. Transon, de deux brochures portant pour titres « De l'infini, ou Métaphysique et Géométrie, à l'occasion d'une pseudo-géométrie », et « De l'infini absolu en mathématiques ». PHYSIQUE. — Sur les spectres des gaz simples. Note de M. A.-J. Anostrom (i), présentée par M. Fizeau. « Dans les « Recherchessur le spectre solaire », que j'ai publiées en 1868, j'énonçais déjà que les observations spectrales auxquelles je m'éiais livré ne m'avaient pas convaincu de la justesse de l'opinion de Plùcker qu'un (i) L'Académie a décidé (|ue celle Communication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier anx Comptes rendus. f 370 ) seul et même gaz, à l'état incandescent, pût donner des spectres variant avec sa température. J'ai plutôt cru remarquer qu'il peut se présenter, dans l'apparence des spectres, une modification consistant en ce que l'élévation de la température amène une plus grande richesse de lignes, et que l'in- tensité lumineuse relative de ces lignes peut aussi subir des changements; mais que, néanmoins, le spectre conserve son caractère sans altérations. Dans les décharges disruptives, et quand la tension du gaz augmente, il arrive, il est vrai, que les lignes spectrales s'étendent et qu'elles finissent même par se réunir en un spectre continu ; mais, même alors, on ne peut pas dire qu'il en résulte un spectre nouveau. » Plusieurs physiciens distingués sont cependant d'une opinion con- traire, et les recherches faites par M. Wiillner, d'après lesquelles l'hydrogène n'aurait pas moins de 4 spectres, et l'oxygène pas moins de 3, ont proba- blement affermi celte conviction chez bien des savants. M. Dubninfaut a, de son côté, émis des doutes sur la justesse de ces résultats : il a fait remarquer que les spectres multiples de l'oxygène et de l'hydrogène peu- vent être dus à l'azote ou à la vapeur de mercure que la pompe introduirait dans les tubes; maisM. Wûllner a montré [Comptes rendus, 17 janvier 1870) que cette explication n'est pas admissible. )) Comme, toutefois, la question des spectres multiples des gaz est une question vitale pour l'analyse spectrale, et qu'à ce point de vue les obser- vations de M. Wiillner présentent une importance réelle, l'analyse suivante des phénomènes observés ne sera peut-être pas sans intérêt. Qu'il me soit d'abord permis de faire une observation préalable. Suivant l'expérience acquise, par moi du moins, les résultats que l'on obtient sur les spectres des gaz ne sont pas absolument srirs quand on porte la raréfaction jusqu'à ses dernières limites. Je citerai pour preuve le fait suivant : daris une occa- sion où je raréfiai, autant que possible, au moyen d'une pompe à mercure, l'air atmosphérique dans un tidje de Geissler, tout en faisant passer dans le tube la décharge de la bobine de Ruhmkorff, j'obtins successivement les spectres suivants : 1° le spectre ordinaire de l'air; 2" le spectre cannelé de l'azote (i); 3° celui de l'oxyde de carbone; 4° lorsque la raréfaction fut (i) On a ])i'(''ten(lii que les liyrics do l'oxygène ne se présentent pas dans le speclro ordi- naire de l'air; cela n'est pas jnsle. Qnant aux spectres que l'on atliibue ordinairement îi l'azote, je signalerai ici, à titie de donnée générale, que, d'après ma conviction, ces bandes cannelées, (pii caiaclérisent si bien les spectres des oxydes melallitpies ne se rencontrent jamais dans le spectre d'un ga/. simple. ( 371 ) à son maximum, les lignes du sodium et du chlore. Si l'on ajoute à cela qu'avec l'emploi d'une pompe à merciu'e les ligues du mercure peuvent se présenter, de même que celles du soufre, quand on se sert d'acide sulfu- rique pour dessécher le gaz, il en- résultera facilement une multiplicité de spectres que l'on attribuerait à tort à un seul et même gaz. » Je fus, autant que je sache, le premier qui observai, en i853, le spectre de l'hydrogène. En me servant, à cette occasion, d'une bouteille de Leyde pour amener l'incandescence de ce gaz, qui était à la pression de l'air exté- rieur, j'ai obtenu un spectre consistant en une ligne intense en C, sans limitation nette, et deux maxima de lumière en F et en G; le troisième maximum eu h ne fut observé que plus tard. Depuis, Plûcker a trouvé qu'en opérant avec de l'hydrogène raréfié, on obtient un spectre à lignes nette- ment déterminées. Ainsi, l'on peut considérer comme un fait depuis long- temps connu, que les lignes spectrales de l'hydrogène s'étendent quand ia décharge devient disrnptive, et qu'elles finissent, avec l'augmentation de la tension du gaz, par former un spectre continu. Le spectre n° 4 de M. Wùll- ner n'est donc que le spectre ordinaire de l'hydrogène. )) Pliicker est le premier qui ait indiqué pour l'hydrogène un second spectre, caractérisé principalement par une foule de ligues des deux côtés de D et vers C. Ce spectre se présente, en général, simultanément avec le précédent, mais il s'en distingue par plusieurs caractères essentiels. En faisant passer la décharge de la bobine de Ruhmkorff clans un tube de Geissler contenant de l'hytlrogène raréfié, ou oljtient dans nn miroir tour- nant deux images séparées du gaz incandescent, lesquelles correspondent aux deux spectres. L'une d'elles se présente connue une ligne isolée, indi- quant que la hunière y est de très-courte diuée; l'autre, par contre, s'é- largit en une zone traversée horizontalement par des stries alternativement, brillantes et obscures. Il faut se représenter, dans cette expérience, le tube de Geissler et l'axe de rotation du miroir comme ])lacés verticalement. La durée de la dernière image fut, dans une expérience, de 5 à 6 milliéuies de seconde (i). » Cette image disparaît immédiatement dès qu'on rend la décharge disruptive, par l'adjonction d'un condensateur. Cette propriété, de même (i) Pour déterminer la durée de l'imaye, j'ai employé les flammes de i\l. Kanii,'. En fai- sant projeter simiillanénient sur le niiroii- louniant la flamme ayilée par le tuvaii, on a une échelle au moyen de lacpielle on ]ieut déterminer facilement la durée des phénomènes lumineux, lorsque cette durée est très-courte. (372 ) que la stratification de la lumière qui l'accompagne, indique que l'on se trouve ici en présence d'une combinaison de l'hydrogène, soit avec lui- même, soit avec un corps étranger. Cette dernière circonstance est la plus probable. M. Berihelol a publié, dans les Comptes rendus, quelques obser- vations sur un spectre obtenu par lui, à l'aide d'une combinaison d'hydro- gène et de benzine : il admet que ce spectre appartient à Vacétylène, et qu'il n'a pas été observé auparavant. Ce n'est toutefois pas le cas : ayant répété l'expérience de M. Berihelot avec de la benzine, j'ai constaté que le spectre obtenu n'est autre que le specire n" 2 de l'hydrogène de Piiicker et de M. Wùllner. Si, toutefois, l'acétylène mêlé à une quantité suffisante d'hy- drogène se maintient, comme l'a montré M. Bertheiot, sans altération dans un tube de Geissler, de sorte qu'une décomposition, si elle se produit, est toujours accompagnée d'une combinaison correspondante, rien n'em- pêche d'admettre que le spectre n" 2 de l'hydrogène appartient à Vacélylène. » Je i)asse maintenant au troisième des spectres que M. Wiillner pense avoir trouvé pour Ihydrogène. Ce spectre qui, s'il appartenait au gaz en question, serait parfaitement nouveau, n'est, selon toute probabilité, que celui du soufre. C'est ce que démontre, je crois, de la façon la plus positive, le tableau suivant, qui contient les longueurs d'ondes de la vapeur du soufre et celles qui ont été déterminées par M. Wûllner pour ce troisième spectre de l'hydrogène. Les différences qui se rencontrent dans les deux séries s'expliquent facilement par cette considération, que les longueurs d'ondes citées, tant pour le soufre que pour le spectre de M. Wûllner, n'ont pas tonte l'exactitude désirable. Spectre Spectre supposé de l'hydrogène. du soufre. 1 56; I 1. Groupe de trois raies; la raie moyenne 5647 \ 5645 ( 56i3 \ ^^'^ 2. Groupe de trois raies; la raie moyenne. . . . 5469 < 545i 3. Groupe de deu.x raies; la deuxième raie. . . . 5334 5432 5345 5322 h. Groupe de deux séries; la première raie. . . . 6221 • ^ ' ( 5191 ( 5027 o. Griiupc de trois laics; la raie niovennc 5oi5 < 5oi3 I 4994 6. Groupe de plus de six raies; la raie moyenne. 49^0 49^6 ( 373 ) » Je persiste donc dans l'opinion que l'hydrogène n'a qu'un spec- tre, celui-là même qu'on retrouve dans la lumière du soleil et des étoiles. » Outre le spectre connu de l'oxygène, M. Wûllner en a observé deux nouveaux, (jue nous désignerons, pour plus de brièveté, par les numéros 2 et 3. D'après la description tlonuée du n" 2, il se compose principalement de quatre bandes nuancées, à bords nets du côté du champ rouge du spectre. Afin d'obtenir une idée plus exacte de la position de ces bandes, j'ai construit le spectre même à l'aide des minima de déviation donnés par M. Wûllner : j'ai trouvé qu'il présentait beaucoup d'analogie avec le spectre de l'oxyde de carbone. J'ai déterminé ensuite les longueurs d'ondes des quatre bandes, par construction, et à l'aide des longueurs d'ondes déjà calculées par M. Wûllner. Le tableau ci-dessous donne les valeurs obtenues et les longueurs d'ondes pour l'oxyde de carbone. Spectre supposé de l'oxyîjène n" 2. Spectre tte Toxydo de carbone. 1 . Première bande 5620 56og 2. Deuxième bande SaoS 5 196 3. Troisième bande 4^35 4834 4.. Qati'ième bande 45°'' 4-'"' » Comme on le voit, l'accord est parfaitement satisfaisant; ajoutons qu'il l'est également dans les détails, tels que la présence d'une ligne luian- cée plus faible entre 1 et 2, et de deux bandes nuancées dans le champ rouge. Dès lors, il est impossible de douter que le spectre n° 2 appar- tienne à Voxj^dede carbone. » Reste maintenant le spectre n" 3. Ce spectre n'appartient pas plus que l'autre à l'oxygène; peut-être y trouve-t-on quelques ligues du spectre connu de l'oxygène, mais la plupart des lignes appartiennent au chlore. Le tableau suivant, contenant les longueurs d'ondes du spectre du chlore et celles du spectre n" 3, met cette assertion hors de doute. Spectre supposé de l'oxygène n" 3. la première raie 546 1 546o j i. Groupe larye » , ■ •. • ^, , r (la dernière raie 54o4 53gg > Chlore. / la première raie 52 1 5 SaiS ' 2. Groupe large ' la moyenne, très-brillante. SiSa ; , , . • ;- Oxvgene? I la dernière raie 5oQO ) C. R., 1871, 7' Semestre. (T. LXXIII, N» 6.) 4^ ( 374 ) (la première 4q38 4q4o 3. Groupe de SIX séries. { , . ■. ,o -, To r ' ( la dernière. 4"93 4°95 ■ 1 •. • ,r, r' \ Zn r^ ' ChlOrC. 4. Groupe large la dernière raie 4"o5 4*^°" ' ' 4793 ila première 46^2 4^47 la deuxième 4^44 4*^4^ Oxygène, la troisième 4^37 463o Chlore. 6. Une raie violette 44 '^ 44 '7 O.xygéne. 7. Une raie violette 4'-^' '' » Le résultat de l'examen ci-dessus sera donc que nous ne connaissons pas encore d'autre spectre de l'oxygène que celui qui avait été observé par moi déjà en i853, et qui a été plus tard étudié avec grand soin par Plùcker. » Je demande la permission d'ajouter quelques mots encore, au sujet de l'action exercée par le magnétisme sur les spectres des gaz; ces considéra- tions présentent une connexion intime avec ce qui précède. Sous l'influence de cette action, le spectre prend, suivant M. Trêve, un tout autre aspect, de sorte que l'on serait à même de produire, non-seulement par une éléva- tion de température, mais encore par le magnélistiie, les spectres multiples qui, d'après l'opinion de divers savants, se présentent chez les gaz. Cela est juste à plusieurs égards; mais l'explication de ce phénomène me paraît être autre que celle qui en a été donnée. En effet, la modification dans l'aspect des spectres dépend simplement de ce que l action du magnétisme fait entrer d'autres matières on d'autres combinaisons à l'étal incandescent. Dans certains cas, l'effet du magnétisme peut être comparé à peu près à celui qui est produit par radjoiiciioii d'un condensateur à la bobine de Ruhmkorff; mais le magnétisme parait exercer aussi une sorte d'action chi- mique, en gênant la production de certaines combinaisons, et en provo- quant ou facilitant celte même production pour d'autres. » Ainsi, un tube de Geissler a donné, entre les pôles d'un électro-aimant, le spectre ordinaire de l'hydrogène carboné, tandis qu'il donnait, sans l'in- tervention du magnétisme, celtii de l'oxyde de carbone, sans que les lignes de l'hydrogène fussent visibles. » Dans un autre tube, rempli d'hydrogène obtenu par la décomposition de l'eau et séché à l'acide sulfurique, qui donnait les deux spectres de l'hy- drogène de Piûcker, apparurent, sous l'effet du magnétisme, ces lignes d.i soufre, que M. Wûlluer a regardées comme formant le spectre n" 3 de l'hydrogène, tandis que le spectre de l'oxyde de carbone se montrait sin- les fils polaires. ( 375 ) » Il serait, sans doute, encore prématuré de vouloir formuler une loi d'après laquelle ces changemenls aiuaieiii lieu; mais im fait positif, c'est qu'ils ne paraissent amener ra|)parilion d'aucui] spectre nouveau et parti- cidier à l'action des forces magnétiques. » OPTIQUE. — Sur la théorie de quelques phénomènes d'interférence. Note de M. Mascaut, présentée par M. Fizeaii. « J'ai l'honneiu' de présenter à l'Académie quelques observations sur la théorie de certaines franges d'interférence et la description de deux sys- tèmes d'anneaux qui ne me paraissent pas avoir été signalés. )) Les franges que produit l'appareil de Brewster formé de deux lames transparentes d'égales épaisseurs, peu inclinées l'une sur l'autre, ne s'ob- servent bien que si l'œil est accommodé pour l'infini, ou si on les examine au foyer principal d'une lentille convergente placée derrière l'appareil. Elle proviennent donc de l'interférence d'ondes planes ou de rayons paral- lèles amenés à concourir sur la rétine ou dans le plan focal d'une lentille. M Après avoir subi les deux réflexions coniuies, ces rayons ont une dif- férence de marche due à ce qu'ils ont pénétré dans les lames sous des in- clinaisons un peu différentes; ils donnent lieu à des franges que l'on peut calctder exactentent comme celles de la polarisation chromatique dans la lumière convergente. La différence de marche A de deux faisceaux |)aral- lèles interférents qui font avec les deux lames, après la première réflexion, les angles d'incidence i et /' correspondant aux angles de réfraction y et r', a pour expression A = 2«e(cosr — cosr'), n désignant l'indice de réfraction, et e l'épaisseur commune des lames. » Si les angles i et /' sont égaux, la différence de marche est nulle, les rayons sont, après la première réflexion, parallèles au plan bissecletu- de l'angle obtus que forment les lames, et produisent, dans le pl.in focal d'une lentille, une droite parallèle à l'intersection des lames : c'est la frange cen- trale; les autres franges sont aussi sensiblement rectilignes et parallèles à la [)remière. )) Lorsque les lames font un angle petit a, et que les rayons sont voi- sins des normales, ce qui est le cas de l'expérience, la distance angulaire â de la ni""'"^ fraiîge à la frange centrale, pour une lumière de longueur d'onde X, est donnée par la formule A ^= 2 - «(? = //2 - • >l 2 48.. ( 376 ) » La distance d de ces deux franges, dans le plan focal d'une lentille de longueur focale^, est " —J 7 •' 4 « '" » On voit que les franges successives sont équidistantes, comme celles des miroirs de Fresnel. » Le phénomène que l'on utilise dans le réfractomètre interférentiel de M. Jamin s'explique de la même manière : les franges sont sensible- ment parallèles au plan bissecteur de l'angle obtus des deux glaces. Dans les conditions habituelles, ces glaces sont à peu près verticales, et les rayons incidents horizontaux, de sorte que les rayons émergents ne con- tiennent la frange centrale que si l'intersection des glaces est horizontale. On s'explique ainsi que si l'on fait tourner l'une d'elles autour d'iui axe vertical, on élève ou on abaisse le système de franges, comme l'a fait remar- quer M. Jamin. Le calcul qui donne la distance des franges est moins sim- ple que pour l'appareil de Brewster; quand l'angle d'incidence est voisin de 45 degrés, on trouve 2 ^:=:iz=;zi^ «£ ^ m - » y, 2«^ — I ^ . ,. V2«- — I III À a e » Ces formules ne diffèrent des précédentes que par la manière dont elles renferment l'indice de réfraction. » Dans les deux cas qui précèdent, on peut employer la lumière blanche, parce que la différence de marche pour la frange centrale est nulle; pour les expériences qui suivent, il faut, au contraire, recourir à une lumière monochromalique. D'ailleurs, l'appareil de Brewster donne, avec de la lu- mière simple, plusieurs systèmes d'anneaux de réflexion que je décrirai plus loin, et dont la combinaison produit des franges rectilignes que l'on observe habituellement. » Supposons que, dans un réfractomètre de M. Jamin, dont les glaces sont absolument parallèles, on place une lame à faces parallèles sur le trajet de l'un des faisceaux, on observera, si l'œil est disposé pour voir à l'infini, un système d'anneaux circulaires tout à fait semblables à ceux de Newton. Ces anneaux sont produits par l'interférence de faisceaux de rayons qui ont traversé la lame sous diverses inclinaisons, avec des faisceaux paral- lèles qui ne l'ont pas traversée. La différence de marche de deux pareils ( 377 ) faisceaux est A == e ( /i cos /• — cos I j ^ m-, elle correspond à une frange d'ordre m. Pour les rayons normaux à la lame, la différence de marche A„ correspond à une frange d'ordre 772„, et a pour expression ^„ — e[n—\) = w„ -• » La courbe qui correspond à une frange d'ordre déterminé sur la rétine ou dans le plan focal principal de la lentille d'observation est évidemment une circonférence. Si l'on s'écarte peu de la normale, l'angle d'incidence et le rayon p de la circonférence sont donnés par les formules A — A„ = e /'- = (/« — m^^ -1 in ^ '2 » J'ai obtenu ces anneaux avec des lames de diverses épaisseurs, et eu particulier avec inie lame de crown de 28 millimètres, qui produisait une différence de marche de 24000 longueurs d'onde environ de la lumière jaune de la soude. » Un autre système d'anneaux s'obtient en observant de la même ma- nière la lumière réfléchie sur les deux faces d'une lame à faces parallèles dans le voisinage de la normale, f^a différence de marche de deux faisceaux parallèles est, en tenant compte de la perte, d'une demi-longueur d'onde qui se produit dans l'une des réflexions, , A À A = 2 «e cos /'H — = ;« - : 2 3 pour les rayons réfléchis normalement, on a >. \ Ao ■=■ :>.ne -\ — = ///„ -• 22 Enfin, en se bornant aux petites incidences, on trouve les formules A„ — A = -z" = (/«o — '«)-' P'=/'-('«o -m)-- » Ces anneaux suivent donc à peu près les mêmes lois que les précé- dents; seulement, ils sont d'un ordre plus élevé, et ils présentent cette ( 378 ) circonstance remarquable, que l'ordre d'un anneau s'abaisse à mesure que l'angle d'nicidence correspondant va en augmentant. On peut faire cette expérience en plaçant une lampe monochromatique entre l'œil et la lame ; on voit alors une portion seulement de chaque anneau, à cause de la lampe qui en cache la plus grande partie (i). Pour observer les anneaux complets, il suffit d'éclairer la lame avec une glace transparente qui réfléchit la lumière d'une lampe placée latéralement : j'ai ainsi obtenu des anneaux réguliers avec des lames aussi épaisses que celles dont s'était servi M. Fizeau dans ses recherches sur les anneaux de Newton et la dilatation des corps (i). » Ces deux systèmes d'anneaux permettent de déterminer l'indice de réfraction d'une lame mince avec quatre chiffres décimaux exacts, c'est- à-dire avec une précision peu inférieure à celle que donne l'emploi des prismes. Il est à peine nécessaire d'ajouter que l'expérience confirme d'une manière complète les lois des phénomènes que je viens d'indiquer briè- vement. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Note sur les phénomènes calorificiues qui accowpacjiieid la Iransforuiation de l' acide hypoazolique en acide azotique, et l' introduction (le ces deux corps dans tes composés organiques ; par MM. L. Troost et P. Hautefeuille. « Nous avons entrepris, vers la fin de 1869, de déterminer les quantités de chaleur absorbées ou dégagées dans les phénomènes de substitution. Nous ne pensions publier les résultats obtenus dès cette époque, qu'après avoir mesuré la chaleur de combinaison des divers composés oxygénés de l'azote. La Noie de M. Berthelot sur la formation des composés organiques qui dérivent de l'acide azotique, nous engage à présenter dès maintenant nos premiers résultais, concernant les phénomènes calorifiques qui accom- pagnent, 1" la transformation de l'acide hypoazotique en acide azotique, d'un degré de conceiitralion détei'miné; 2" la substitution de l'acide hypo- azotique à l'hydrogène, dans les composés organiques; 3° la formation des élhers nitriques ['^). Nous nous sommes attachés à dégager de nos expé- (i) Ce molle d'obscrvalion m'a été ini!i IIL La production des éthers nitriques s'accompagne d'un dégage- ment calorifique moindre, ainsi que cela ressort des résultats inscrits au tableau suivant : Chaleur dégagée Chaleur dégagée Etlicrs nitriques. par équivalent par équivalent ilu corps. «racide azotique fixé. Nitroglycérine 19000"^»' 633o'^' Coton poudre 52 000 10400 Nitroinannite 245oo ^o8n (1) Ces nombres sont cctix que l'on pourrait tlédnire de la comparaison des chaleurs de combtistion de la matière organique, avant et a|irès la substilnlion. C. K., 1871, •2'= Semestre. (T. I.XXI II, N" «.) 49 ( 382 ) » Les valeurs, obtenues dans ce cas, mesurent les phénomènes calori- fiques qui accompagnent la mise en liberté de 2 équivalents d'eau, ou d'un multiple de ce nombre, et leur remplacement par i ou plusieurs équiva- lents d'acide azotique monohydraté. )) Si l'on compare ces résultats à ceux du tableau précédent, on voit que les différences calorifiques ne sont plus aussi grandes qu'elles le paraîtraient, si on ne tenait pas compte du phénomène étranger à la substitution; mais elle laisse subsister cette conclusion générale, tirée déjà par M. Berthelot, que pour une même quantité d'azote fixée dans ces deux groupes orga- niques, le travail mécanique disponible est plus grand dans les éthers que dans les produits nitrés provenant de substitution. » PHYSIOLOGIE. — Sur les pliénomènes et les crimes de la mort des animaux d'eau douce que l'on plonge dans l'eau de mer. Note de M. P. Bert, présentée par M. Miliie Edwards. « Tout le monde sait que les animaux qui habitent les eaux douces pé- rissent quand on les immerge dans l'eau de mer, et réciproquement. J'ai fait, depuis plusieurs années, un grand nombre d'expériences destinées à déterminer la cause extérieure et le mécanisme de cette mort. J'aurai l'hon- neur d'en rendre compte à l'Académie en commençant par le cas des aui- d'eau douce plongés dans l'eau de mer. » i*^ Durée de la survie. — Elle varie suivant les espèces; voici des ré- sultats moyens : » Ablettes, 18 minutes; gardons, vairons, 25 minutes; chevaines, 3o minutes; tanches, goujons, 35 minutes; loches, carpes, 5o minutes; cyprins dorés, i heure; perches, i''i5'"; saumon du Danube (ayant encore sa vésicule ombihcale), l'iSo""; ombres Chevaliers, 2 à 3 heures; saumon d'un an (12 centimètres), environ 6 heures; épinoches (G. Iciurus), de 2 heures à i mois et plus; anguilles (10 à 20 centimèlres), de i jour à i mois et plus. » Grenouilles, i heure; têtards, 45 minutes. >' Daphnies, 10 minutes; cyclopes, ao minutes; larves de Chironanus 1 heure, déphc- mère 2 heures, de Corcthrti plumicornix 5 ou 6 heures; érrevisse, 3o heures. )) Ces chiffres sont relatifs à une température moyenne de i5 à 16 de- grés : les animaux résistent d'autant plus longtemps que l'eau est plus froide. Ainsi, à 9 degrés, un vairon meurt en 3o minutes; à i4 degrés, en aS minutes; à 22 degrés, eu i/j minutes; à 28 degrés, en () minutes. » J'ap|>elle l'attenliou sur la mort assez rapide des saumons et des jeunes anguilles, et sur la résistance étrangement inégale présentée par des é|)i- ( 383 ) noches de même espèce et provenant probablement tontes des environs de Paris. M. Alplionse-Milne Edwards avait déjà conservé des épinoches vi- vantes 2 mois dans l'eau de mer. » 2° P/iénomèiies qui précèdent et acconipaqnent la mort. — Je prendrai à titre d'exemples un poisson écailleux et une grenouille. » Un cyprin plongé dans l'eau de mer s'agite violemment, pendant 5 ou lo miiuites, puis il demeure immobile, el vient à la surface en vertu de son moindre poids spécifique (les poissons d'eau de mer vont au fond quand on les met dans l'eau douce); la respiration, d'abord accélérée, se ra- lentit; les branchies, qui avaient pris une teinte rouge-briqne très-remar- quable, noircissent: la face antérieure des cristallins devient opaque; le poisson se couvre d'un épais mucus; la sensibilité disparaît, tout mouve- ment cesse. En vain retire-t-on à ce moment le poisson, pour le remettre dans l'eau douce; il ne donne plus signe de vie, et cependant la contracti- lité musculaire est intacte, l'excitation directe de la moelle épinière fait contracter les muscles, et le cœur bat encore. » En examinant les branchies, on voit qu'elles sont très-congestionnées, et, en plusieiirs endroits, laissent traiissuder le sang; si on les lave avec soin dans un liquide incapable d'altérer les globules sanguins, et qu'on examine ceux-ci après les avoir fait sortir des vaisseaux branchiaux, on les trouve tous ratatinés, crénelés, rompus, entassés les uns contre les au- tres en une masse confuse. Cependant le sang du cœur ou même celui de l'aorte ne contient qu'un très-petit nombre de globules altérés. Si l'on a pesé le ]ioisson avant l'expérience, on constate que son poids a diminué d'environ -^ quand il est de très-petite taille; quand il atteint quelques centaines de grammes, la diminution est insignifiante. Les loches et les jeunes anguilles s'efflanquent d'une manière évidente et arrivent à perdre jL et même ^ de leiu' poids. » Une grenouille mise dans l'eau de mer sagite et donne des signes ma- nifestes de douleur; mais ceux-ci n'ont pas lieu lorsque l'animal peut avoir le tunseaii hors de l'eau. Quand tout signe de sensibilité a disparu, on trouve que les nerfs et les muscles sont encore excitables, et que le cœur, plein d'un sang noir, bat spontanément. Les globules sanguins sont sains, même dans les veines superficielles; les cristallins sont opaques, et quel- quefois aussi les cornées, [j'animai a perdu de ^ à -^ de son poids, et cette perte a porté principalement sur les muscles; aussi la contraction de ceux-ci n'a pas ses caractères habituels; elle est durable, comme une sorte de crampe. 49" ( 3H4 ) » On obtient les mêmes résultats en ne plongeant la grenouille dans l'eau de mer que jusqu'aux aisselles; la inoit survient seulement plus lentement (trois ou quatre heures); il suffit même de lo centimètres d'eau de mer, formant une couche mince de liquide, au fond d'un vase de 12 centimètres de diamètre, pour taire mourir une grenouille eu une demi-journée, avec les mêmes phénomènes généraux. » 3" accoutumance. — J"ai essayé d'accoutumer des poissons, des têtards, de petils crustacés, à vivre dans l'eau de mer, en ajoulant chaque jour à leur eau une petite quantité d'eau de nier ou des sels qui s'y trouvent. Malgré mes soins, je n'ai i)u dépasser, même pour les poissons, la jiropor- tion de moitié d'eau de mer. Cependant ceci constituait une véritable ac- coutumance; car des poissons de même espèce, plongés dans le liquide, y périssaient rapidement. Le poids spécifique des poissons soumis à cette ac- coutumance avait augmenté; mais dans l'eau douce, ils tombaient au fond. » 4° Substances actives de l'eau de mer. — Quelles sont, dans l'eau de mer, les matières qui agissent pour produire la mort des animaux d'eau douce ? » L'eau dont je me suis servi provenait de Saint-Malo; elle contenait, par litre, d'après l'analyse qu'a eu la complaisance d'en faire M. ïerieil ; " Chlore, 18^', 4; acide sulfurique, 2^', 2; magnésium, i^'jîb; suciium, iof,y; chaux, o'', 24; potasse, silice, niatièies organiques : U'aces. » On voit qu'on peut, en négligeant la chaux, grou|3er hypothétique- ment ces éléments dans les combinaisons suivantes : » 1° Chlorure de sodium, o.'j^',^; sulfate de magnésie anhydre, 3"', 3; chlorure de ma-- gnésium anhydre, 2^', 3^ ; ou bien » 2° Chlorure de sodium, 24^^24; cidortire de magnésium anhydre, 4*"^, 98; sulfate de soude anhydre, ^^',t). u II n'est pas indifférent, pour l'objet qui nous occupe, d'accepter sur la constitution de l'eau de mer l'un ou l'autre de ces deux groupements. » En effet ; 1° une quantité donnée de sodium ou de magnésium est beaucoup plus dangereuse à l'état de chlorure qu'à l'état de sullate [exem- ples : vairons, morts dans une solution de NaCl en 3''3o'"; dans SU^ NaO (contenant même poids de sodium), vivants après 24 heures; morts dans MgCl en 32 minutes; dans SO'MgO, vivants après 24 heures]; 2° une quantité donnée de chlore est beaucoup plus dangereuse unie au magné- ( 385 ) siuni (iii'au botlimii (vairons, morts dansMgCl en Sa minutes; dans NaCl en S»- 3o'°). » Je fis alors une série de solutions contenant chacune un des six prin- cipes ci-dessus énnniérés, dissous suivant la pro[)ortion indiquée dans looo centimètres cubes d'eau distillée, et j'y plaçai des animaux. Voici un exemple des résultats obtenus avec des vairons : » I" Eau de mer natui'elle : morts en 20 minutes, cataractes. " 2" J. NaCl anliydre, •2-'}^',^ : morts en 22 minutes; B. MyOSO' ordinaire, 6'^'',7 (cor- respondant à 3*', 3 aniiydre) : vont bien après 24 heures; C. MgCI anliydre, 26^37 : ont vécu six mois. u 3" J. iNaCi, 24*'', 24 : morts en 33 minutes, cataractes; li. MgCi anhydre, 4'')98 : morts en 4'' 45"'> non cataractes; C. NaOSO' oïdinaii-e, 8'', 8 (correspondant à 3'!'',q an- hydre) : vont bien après 24 heures. » Si donc nous supposons qtie tout le chlore soit uni au sodium, cette quantité de 27^'', 4 pour 1000, ainsi obtenue, suffit pour expliquer la mort des animaux : les autres sels peuvent être à peu près négligés. Si, an con- traire, le chlore est partagé entre le sodium et le magnésium, il faut tenir compte de ces deux éléments. Dans tous les cas, les sulfates n'ont qu'tuie part tout à fait inappréciable dans les phénomènes. La mort, en définitive, est donc due aux chlorures. » Il nous reste maintenant à savoir comment agissent ces chlorures : ce sera le sujet d'une Commtniication que j'aurai l'honneur de faire très-pro- chainement à l'Académie. » ZOOLOGIE. — Sur r acr.limalntion cl Vanalomie du Perichœta diffringens, Baird sp. Note de 31. L. Vaillant, présentée par M. Miliie Edwards. « Dans une de ses précédentes séances, l'Académie a reçu une Note sur l'anatomie d'un genre très-intéressant des Annélides Lombricines, le genre Pericliœta. Ayant poursuivi, depuis plusieurs années, des recherches sur le P. diffringens, Baird sp., animal assez abondamment répandu anjoiu'd'hui, je désirerais exposer ici, en quelques mots, les particularités zoologiques et anatomiques que m'a offertes cette espèce. » M. Baird le premier, en 1869, a signalé ce vers comme vivant dans une serre du nord du pays de Galles. Un peu plus tard, j'en ai présenté plusieurs exemplaires à la Société Philomathiqne (i), où l'on a pu constater (i) Bulletin de la Soclétc Philumathiquc, t. VII, p. 25; 12 lévrier 1870. ( 386 ) les parficiilai'ilés rclalives à la locomotion chez cet Annélide. Les iiidivitlus, recueillis par M. Guinard, dans les environs de Montpellier, provenaient des serres de M. Fages; ils y avaient été introduits dans des vases contenant des Orchidées envoyées par M. Mazel, de Monsauve (près Anduse), chez lequel cette curieuse espèce est également acclimatée. Depuis cette époque, j'en ai reçu à plusieurs reprises. Il est remarquable qu'en Arigleterre, comme en France, c'est avec des Orchidées que le transport paraît s'être effectué. Persuadé que ce fait devait être trè.s-général, j'ai cherché à étendre ces observations, et, l'année dernière, j'avais engagé M. L. Rousseau à s'assurer si, au Muséum, ce curieux animal ne se trouvait pas également; plusieurs horticulteurs ont bien voulu aussi me prêter leur concours obli- geant. Presque partout ces prévisions se sont réalisées, et l'on peut affirmer aujourd'hui que ce Perichœln est très-répandu; sa ressemblance avec les vrais Lombrics le fait seule méconnaître. » D'après mes observations, ce vers, tout en cherchant l'humidité et la chaleur, se plait dans les terres légères et aérées. Avec les conditions de captivité où les vers de terre vivent facilement, le P. dijfrincjens se conserve mal; dans la mousse humectée, il résiste assez longtemps, mais dans une terre argileuse ou argilo-marnense mouillée, il meurt an bout de peu de jours; placé dans l'eau, l'asphyxie arrive relativement vite. Quand cet Annélide est mort, la partie moyenne dn corps se décompose déjà, alors que les deux extrémités, ayantconservé leur apparence normale, sontencore susceptibles de se contracter sous l'influence des excitants; on sait que chez le L. leireslrisln décon)position, dans ces circonstances, marche avec plus de régularité d'arrière en avant. L'animal irrité fait sortir, comme différents Lombrics, par ses perforations dorsales, un liquide jaune-ver- dâtre, rempli de Psorospermies de o™'",026 sur o""",oi8, à contenu très- granuleux. » Au point de vue anatomique, le P. diffringens diffère peu des P. cin- ijulala et poslliuma, dont j'ai donné la description en 1867. Le système ner- veux est construit sur le même plan. J'ai trouvé, en arrière des testicules, au milieu des gros troncs vasculaires dorso-ventraux, des renflements gan- glionnaires latéraux, pyriformes, de o™'",i28 sur o"™,092, placés siu- le fr.^jet des nerfs, ce qui rappelle la disposition bien connue poiu- différentes Vlirudinées. lys nerfs qni se détachent sur le trajet des connectifs unissant les ganglions ventraux sont très-nets, comme chez le Lotubric. Dans les quatre ou cinq derniers anneaux, les ganglions deviennent moins distincts, et les deux moitiés latérales de l'appareil, s'accusant davantage, tendent à se séparer. ( 387 ) » Le gésier présente intérieurement un appareil chitineux, translucide, blanc-opalin, à reflets irisés, en tronc de pyramide hexagonale, haut de près de 4 millimètres; cet appareil, chose assez singulière, n'adhère pas à la paroi digestive, fait que, dans mes précédentes recherches, j'avais cru, à tort, paraît-il, devoir attribuer à l'état de conservation des individus sou- mis à mon examen. I.a portion intestinale, moins simple qu'elle ne l'est chez le L. terrestris, varie de coloration dans le cours de son trajet, et, sous ce rapport, on peut y distinguer trois portions : la première, s'étendant jusqu'aux culs-de-sac latéraux déjà connus chez le P. cingulala, est rou- geâtre, ainsi que ces culs-de-sac, à leur partie adhérente; la seconde et le fond de ceux-ci sont jaunâtres; la troisième portion, moins boursoufflée que les précédentes, est rouge-brunâtre; les dissépiments qui la soutiennent paraissent plus accusés. » Je n'ai pas rencontré dans cette espèce la grosse glande qui, chez les espèces précédemment étudiées, vient, par son canal, se joindre au canal déférent vers sou embouchure; en revanche, celui-ci, large dans son trajet de o™", 08, se renfle en fuseau à sa terminaison, où son diamètre atteint o™™, 48. Cette portion dilatée est recourbée en S; la paroi, fort épaisse, paraît renfermer des cellules glandulaires, mais est surtout composée de fibres contractiles. Il existe quatre paires de réservoirs spermatiques (i); chacun se compose d'une double vésicule, l'externe beaucoup plus grosse que l'interne, l'une et l'autre munies d'un canal; ces canaux se réunissent pour déboucher à l'extérieur aux intersections des troisième, quatrième, cinquième, sixième et septième anneaux, par des orifices que rendent vi- sibles des taches pâles, latéro-centrales; les deux vésicules et leurs canaux sont situés en arrière de chacun des dissépiments. Ces réservoirs ren- ferment des cellults granuleuses, avec des Spermatozoïdes et des Psorosper- mies de o™™,oio sur o'"",oo6, ces dernières abondantes surtout dans les plus grosses vésicules de chaque paire. » En somme, le P. diffiincjens, dans tous les points essentiels de son or- ganisation, se rapproche des espèces déjà étudiées, et confirme les idées que j'avais cru pouvoir émettre dans mes précédents travaux. » (i) Je crois devoir faire remarquer que le nom impropre (\e glandes cnpsulogf-ncs ne doit plus être employé, ou au moins rapporté à d'Udekeni, qui est (oriiielleinent revenu a l'opi- nion de Leuckart dans son travail Ijien connu sur les oryanes génitaux des ÛRolosoina et Chœtosastci . ( 388 ) ZOOLOGIE. — Contribulious à l'hisloirc îmlurelle des Chéiroptères. ]Sote de M. JoBERT, présentée par M. Milne Edwards. « Au siècle dernier, Spallanzani remarqua que des Chéiroptères, privés de la vue par l'ablation même des yeux, conservaient la faculté de se guider dans l'espace, évitant les obstacles et pouvant même trouver des issues pour fuir. Le physiologiste conclut à l'existence d'un sens exquisde toucher, dans les ailes probablement. Ayant été amené à répéter ces cxjjériences, j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie le résultat de mes recherches. n Jnatomie. — La membrane alaire qui unit les doigts entre eux et les membres inférieurs aux membres supérieurs se compose de deux feuillets dermiques accolés, qu'il est facile de séparer. La trame est constituée par des fibres lamineuses entrecroisées et des fibres élastiques Irés-fiiieset très- abondantes. Celte membrane offre à considérer, outre sa trame, des fais- ceaux défibres élastiques, dirigés parallèlement au bord libre de l'aile : ces faisceaux agissent dans la flexion des ailes et rapprochent spontanément les doigts, sitôt que l'action des extenseurs vient à cesser. Dans une espèce, la Barbastelle, j'ai constaté une disposition hélicoïdale des fibres du fais- ceau élastique qui borde l'aile; ces fibres s'enroident eu hélice, autour des faisceaux vasculo-nerveux, et leur constituent une sorte de gaine supplé- mentaire. Ces faisceaux donnent à la membrane dépouillée de son épiderme un aspect fort élégant. )> Le segment alaire le plus voisin du corps et la membrane interfémo- rale présentent, outre ces faisceaux, tout un système de muscles intrin- sèques, destinés, selon nous, à aider à la flexion des ailes. » Ces muscles, dirigés perpendiculairement ou obliquement à la direction des faisceaux élastiques, sont composés de fibres striées. Dans le premier système, les nuiscles s'insèrent, jiar ries tendons assez courts, sur les fais- ceaux élastiques qui bordent l'aile; en haut, par de longs tendons Irès- grèles, ils vont s'insérera l'avant-bras. On peut rattacher à ce système un muscle très-beau, prenant sont insertion au tarse; ses faisceaux forment éventail et vont se perdre, par des tendons, sur le bras de lavant-bras. Un autre système de muscles, part du derme dorsal, et vient également s'insérer en bas sur les faisceaux bordants de l'aile. » La membrane inteiféiuurale a également un système de muscles s'in- sérant au gros orteil, au métatarse ou an tarse d'une part, et de l'autre à la queue. Ils sont releveurs de la queue. » La membrane alaire est parsemée de petits points blanchâtre s, cpii ne ( 389 ) sont autre chose que des poils groupés et des glandes. Ces glandes ont la forme d'amphores à long col sinueux ; des fibres musculaires lisses lapis- sent leurs parois externes : ces fibres fusiforines sont facilement isolables. Le conduit débouche à côté de l'oritice d'émergence du poil. Les poils n'ont pas besoin d'être décrits de nouveau, ils ont été figurés par Dujardin ; mais ils sont en connexion intime avec le système nerveux, et constituent, selon nous, l'organe du tact. » Le derme qui entoure ces poils est riche en fibres musculaires et eu fibres élastiques; un peu avant sa sortie, le poil traverse une sorte d'anneau à parois brillantes, offrant des stries longitudinales, réfractant fortement la lumière. Cet anneau, qui a la forme de deux troncs de cône creux, unis par leur petite base, reçoit, à son bord inférieur, quantité de tubes nerveux à moelle, avec lesquels ces stries brillantes paraissent se continuer. An bord de l'anneau, ces tubes perdent leur naoèlle. Le poil est donc logé au milieu d'une sorte d'anneau nerveux, constitué, en apparence, par une série de bâtonnets accolés. Chaque vibration du poil le met en contact avec les nerfs et la sensation est perçue. Cette terminaison diffère de celle qui a été observée dans les poils tactiles ordinaires. » Cette terminaison n'est pas la seule. Il existe, dans les ailes, un magni- fique réseau de fibres pâles, qui se mettent en communication avec des corps étoiles, sous-épidermiques; de ceux-ci, partent des prolongements qui s'ar- rêtent au niveau de la couche profonde de l'épiderme. Y pénètrent-ils? Je n'ai pu le constater à cause du pigment. Cette disposition se retrouve dans l'oreille externe des Oreillards. » Physiologie. — Les expériences de Spallanzani ne réussissent pas de prime abord :ce n'est qu'au deuxième essai de vol, que l'animal reconnaît les obstacles et les évite. La section des nerfs des ailes trouble considérablement le vol. L;i section des muscles intrinsèques pouvait n'avoir aucune action sur le vol, seulement les ades se fléchissent moins bien. » Zoologie. — L'animal se sert de sa membrane interfémorale comme instrument auxiliaire, dans l'acte de la préhension des aliments. C'est là qu'd loge la proie et la met hors d'état de défense, en lui coupant les mem- bres. » Un Murin, élevé en captivité, dévorait, par jour, de i8 à 27 et 28 han- netons. » Faisons remarquer que, chez les Frugivores, la membrane interfé- morale n'existe pas. C. R., 1871, 2» Semestre. (T. LXXIU, N» G.) 5o ( 390 ) » Dans la parturition, c'est là que le petit est reçu, que la mère lui donne ses premiers soins, avant de le monter jusqu'aux mammelles. Le Chéiroptère coupe le cordon ombilical, ou du moins le rompt. » P. S. Au moment de communiquer notre travail, nous apprenons que des recherches ont été faites sur les terminaisons des nerfs chez les Chauves- souris, par M. Shœubl, et publiées en Allemagne pendant les hostilités. Ce travail n'est point encore parvenu en France. Nous ignorons donc si les résultats observés simultanément par nous et par l'auteur allemand sont en concordance. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les petits (jiaciers temporaires des Fosges. Note de M. Ch. Grad, présentée par M. Le Verrier. « L'observation des petits glaciers temporaires des Vosges peut servir à expliquer l'apparition et le développement des grands glaciers des Alpes ou des contrées polaires. Tous ces glaciers proviennent de la transformation de la neige en glace sous l'influence d'une fusion partielle : ils diffèrent surtout entre eux par leur masse et par leur durée. Dans les Vosges, les neiges, assez abondantes pour tomber souvent en un jour sur une hauteur d'un mètre et même plus, sont balayées des crêtes par les vents d'ouest et du sud-ouest pour aller s'accumuler dans les gorges du versant alsacien. La fréquence, la violence des vents du sud-ouest est telle que les arbres des crêtes tournent tous leurs branches vers le nord-est dans la direction op- posée. Quant aux neiges, elles s'entassent dans les cirques des vallées supé- rieures, entre 1200 et i3oo mètres d'altitude, où elles restent plus ou moins longtemps, suivant leur abondance et la température, persistant parfois d'un hiver à l'autre, quand l'année est froide et quand les précipitations atmosphériques sont fréquentes. J'ai suivi avec attention les transforma- tions de ces petits glaciers depuis l'hiver dernier : je prie l'Académie de vouloir bien m'autoriser de lui soumettre les résultats de mes observations. » Les amas de neige les plus importants des Vosges se présentent sur les flancs du Hoh'neck et dans les gorges qui descendent sur les côtés des Spiizenliôpfe, à l'origine du val de la Fecht. On peut évaluera i 5oo ou 1600 millimètres en movenne la hauteur d'eau annuelle fournie à cette altitude par les précipitations atmosphériques, les observations exactes in- diquant une moyenne de i54o millimètres à la station de la Rothlach avec des variations de 21 34 millimètres à 923 pour une période de vingt an- nées et à 1000 mètres d'élévation au-dessus du niveau de la mer. Or les ( ^9» ) deux tiers au moins de cette eau sont fournis par la neige, en hiver, au printemps et en automne, souvent même aussi durant l'été, quand l'abais- sement de la température, après les pluies persistantes des régions infé- rieures ou pendant les orages, transforme les précipitations à ces hauteurs en neige ou en grêle. Comme la densité de la neige fraîchement tombée est en moyenne de 0,095, les deux tiers de la tranche d'eau annuelle tombée sur les flancs du Hoh'neck correspondent à une tranche de neige totale de 10 à 12 mètres pour une année ordinaire, s'élevant parfois jusqu'à i5 mè- tres. Comme, d'un autre côté, la neige, au lieu de rester sur les points où elle tombe, est balayée par les vents dans les dépressions du sol, il n'est pas étonnant de trouver, dans les cirques supérieurs des Vosges, des amas de neige avec une puissance de 20 mètres et plus, au printemps, dans les creux bien abrités contre la chaleur. D'ailleurs, la température moyenne à ces hauteurs ne dépasse pas 5 degrés C, entre 1200 et i3oo mètres d'altitude, tandis qu'au Grindeiwald, dont les glaciers descendent jusqu'à 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer, elle atteint de 8 à 9 degrés. » C'est le mois de mars qui est l'époque des grandes neiges dans les Vosges. A cette époque, les amas étaient déjà stratifiés, formés de couches plus ou moins considérables, transformées en névé ou en neige grenue, séparées les unes des autres par de petites veines de glace compacte, salies par de la poussière sur les plans de séparation, mais sans glace au contact du sol. Le 23 mai, il y avait dans le cirque qui domine les Spitzenkopfe un amas disposé en demi-lune contre les escarpements du cirque sur une éten- due de plus de 200 mètres, une longueur de l[0 mètres d'amont en aval et 5 mètres d'épaisseur. Les escarpements avaient sur certains points une pente de 60 degrés, et celle de la neige était en moyenne de 45 degrés. Les grains de névé étaient devenus plus gros, mais il n'y avait pas encore de glace au contact du sol. A la surface, le névé était compacte, et l'on n'y en- fonçait pas en la traversant. Au lieu d'être unie, celte surface paraissait formée de petites vagues durcies. Contre les rochers et vers la partie supé- rieure de l'amas, la neige était fendue sur une profondeur de i mètre, pré- sentant une sorte de fissure entre elle et le roc. Ailleurs, on remarquait aussi une sorte de crevasse en quart de cercle, profonde de 2 mètres avec 1 mètre de largeur à la surface et une longueur de 3o mètres. Cette cre- vasse rappelait les rimayes ou crevasses marginales des grands glaciers. La masse s'est rompue par suite du mouvement produit dans son intérieur sous l'influence de l'accroissement des grains de névé et d'une sorte de tas- sement dans le sens de la pente. La lèvre supérieure de la crevasse disparut 5o.. ( 392 ) peu à peu en fondant, de telle sorte que je n'en trouvai plus de trace un mois plus tard. Malgré l'élévation de la température, l'écoulement de l'eau à rextrémilé de l'amas était faible. H était beaucoup plus fort dans un amas voisin moins puissant et de moindre étendue, mais où il était dû à une source qui avait creusé sous la neige une sorte de caverne. L'eau de la source marquait 4°) 5 au point d'émergence, celle des filets d'eau directe- ment fournis par la neige indiquait zéro. La température du mélange était 3°, 5. » J'ai de nouveau examiné ces petits glaciers, le 1 3 juin et le 1 5 juillet. Dans l'intervalle de mai à juin, il neigea fort dans la partie supérieure des Vosges, de telle sorte que, le i3 juin, les névés des glaciers du Hoh'neck étaient recouverts d'une couche de neige poudreuse. Les deux amas exa- minés en mai présentaient maintenant de la glace buUeuse, plus ou moins compacte au contact du sol, sans former une couche continue. Dans le plus petit des deux amas, celui qui recouvrait une forte source, la couche de glace inférieure était beaucoup plus épaisse. Elle avait près de 3o centi- mètres de puissance. Presque compacte au contact du sol, elle devenait de plus en plus huileuse en s' élevant. Des couches de gros névés adhérant les uns aux autres se trouvaient au-dessus de la glace buUeiise, et alternaient avec des veines de glace compacte, de un à plusieurs millimètres d'épais- seur, mais dont les dimensions n'avaient pas augmenté depuis un mois. Sans aucun doute, ces veines de glace compacte, tout à fait transparente, sont dues à la condensation de la neige à la surface des amas que de nou- velles chutes de neige recouvrent ensuite. D'un autre côté, l'infiltration de l'eau produite par la fusion beaucoup plus active dans le petit amas, où elle est secondée de plus par la présence d'une source avec une tempé- rature de plusieurs degrés, explique l'existence d'une couche de glace continue et beaucoup plus épaisse sur ce point que dans le glacier en demi- lune du cirque voisin, où la transformation du névé était plus lente, à cause de sa plus grande épaisseur. Au bas des deux amas, l'écoulement de l'eau était assez fort, la températiu-e de l'air à l'ombre étant de i5 degrés par un temps serein. La glace de la base n'adhérait pas au sol. Tous les amas avaient diminué d'étendue et de puissance depuis un mois, malgré de nouvelles chutes de neige. Entre les rochers et les escarpements, le rayonnement du calorique avait fondu les couches de névé jusqu'à i mètre des parois. M Lors de ma dernière visite, le i 5 juillet, le plus petit des deux glaciers du Hoh'neck avait disparu, et l'autre était réduit au point do présenter à ( 393) peine une surface de loo mètres carrés, avec i mètre d'épaissenr au plus. Sur les points abandonnés par la glace, les mousses et les herbes étaient inclinées sur le sol dans le sens de la pente, comme si un rouleau à forte pression avait passé à leur surface. Évidemment, la compression des herbes provenait du mouvement de propulsion, peu considérable, il est vrai, du petit glacier. Une tranchée ouverte dans la masse fit voir, comme lui mois auparavant, plusieurs couches de névé à gros grains fortement imprégnées d'eau et séparées soit par des surfaces salies par la poussière, soit par des veines de glace compacte. Sous le nevé se trouvait ensuite une couche de glace huileuse nettement séparée du nevé, mais qui devenait à peu près compacte au contact du sol , et sans indiquer de limite sensible entre la partie huileuse et la partie compacte. Soumise à l'infiltration d'un liquide coloré, la glace de névé ou le névé à gros grains adhérent laissa passer ce liquide instantanément, tandis qu'il mit dix minutes au moins pour filtrer à travers une lame de glace huileuse prise au contact du sol et épaisse seu- lement de quelques centimètres. L'expérience montra que cette dernière, quoique pourvue de peu de fissures, n'était pas tout à fait compacte, et ressemblait encore à la glace perméable des grands glaciers. Cette couche n'était pas uniforme : elle avait sa plus grande épaisseur au contact des rochers, et manquait presque tout à fait là où le gazon était touffu et où il n'y avait guère que de la glace de névé non adhérente au sol. Le rayon- nement de la chaleur acquise par le sol avait contribué à la formation de la glace compacte en activant la fusion et le regel à sa surface. Sauf au printemps, époque à laquelle les amas de neige étaient encore très-puis- sants, j'ai constamment trouvé un écoulement d'eau au bas de ces petits glaciers, par un temps serein. Le ciel venait-il à se couvrir, l'écoulement cessait. La glace disparaissait enfin plus vite que les névés; car une partie du calorique servant à transformer la neige en glace, il fallait une plus grande somme de chaleur pour fondre complètement un poids égal de neige. » En résumé, les grands amas de neige accumulés dans les cirques élevés des Vosges subissent les mêmes transformations qu'à une plus grande hau- teur dans les Alpes. Ces amas forment de petits glaciers temporaires qui, pour persister plus longtemps, exigeraient seulement une moindre tempé- rature. Leur stratification répond à autant de chutes de neiges successives séparées par des périodes de température plus élevée. Leur transformation provient de la fusion des parties superficielles qui s'infiltrent dans la masse pour la changer en névé à grains de plus en plus gros, puis en glace per- ( 394 ) méable plus ou moins compacte au contact du sol seulement. Tous ces changements produisent, dans les petits glaciers temporaires des Vosges, un mouvement de propulsion semblable à celui des grands glaciers, mouve- ment appréciable même dans les amas à pente faible, et par suite duquel la plus grande épaisseiu", qui se trouve d'abord dans les parties supérieures, se porte vers le bas de la masse dans l'intervalle du printemps à l'été. Bref, nous sommes ici en présence de véritables embryons glaciaires dont les trans- formations sont plus rapides que dans ceux des Alpes, à cause de l'élévation plus considérable de la température, la transformation étant presque achevée dans les Vosges quand elle commence dans les régions supérieures des Alpes, vers la fin de l'été, comme au col de Théodule par exemple, où j'ai séjourné en 1866, à 33oo mètres d'altitude, hauteur à laquelle un em- bryon glaciaire soumis à 1 expérience n'a commencé à se changer en névé qu'en juhi, et a présenté de la glace au contact du sol seulement en juillet. » MÉTÉOROLOGIE. — Bolides observés en Italie pendant le mois de juillet. Note de M. Dexza, présentée par M. Le Verrier. « L'apparition des étoiles filantes s'est montrée dans ce mois de juillet très-abondante. Depuis le jour où nous avons repris nos observations, c'est-à-dire aussitôt que la Lune nous l'a permis, jusqu'au jour d'hier, nous avons enregistré, dans la station de Moncalieri, 654 météores lumineux : nous avons pu déterminer aussi la trajectoire de la plus grande partie. » Voici comment ils ont été distribués : Durée Nombre Jours. des observations. des météores. h m 1871, juillet 6 1.6 i3 7 I .25 23 8 1 . 27 37 II 1 . 34 33 12 2.45 65 1 3 1 . 24 25 14 I • 21 28 i5 3.55 210 I (j 1 . 1 2 53 17 2.58 167 21 (matin) 1.57 68 21 (soir) I .36 56 Total 22.40 778 ( 395 ) » Cette fréquence ne doit pas nous étonner, puisque, clans le mois de juillet, la Terre traverse une région des espaces célestes où un très-grand nombre de courants météoriques se rencontrent et se croisent de mille manières différentes. On tâche maintenant de déterminer avec exactitude leur position. » Parmi les météores les plus resplendissants que nous avons observés, il y en a trois qui méritent d'être rappelés, dont deux ont été observés aussi en France {Comptes rendus, t. LXXIII, n" 3). » Le premier de ces météores a été vu le soir du i3, à io''34'°, temps moyen local, vers le nord, dans la constellation de la Girafe. Le dia- mètre apparent de son noyau se montra un peu plus petit que celui de la Lune : sa lumière a été si vive, qu'elle éclaira comme un éclair les nuages par où le météore passa. Ceux-ci nous empêchèrent d'en déterminer avec précision le chemin. » Les deux autres bolides apparurent le soir du i5, qui fut remarquable par l'abondance extraordinaire des météores, ainsi que par leur beauté. Il paraît que, dans cette année, la Terre aura rencontré une des régions les plus denses du courant météorique qu'elle traverse chaque année du i4 au 20 juillet. « Le premier bolide s'alluma à 3''20™ près de a du Cygne, et il s'éteignit près de vj de la même constellation. Voici les deux points derniers de la trajectoire : Commencement Jl. = 208° (0= -f- 45", Fin =1. = 237° (Bz=-)-35°. » Le noyau était plus gros que Jupiter, sa couleur était jaune, et il éclata à la fin. » Le deuxième bolide que nous avons vu le même soir a été si brillant, que nous n'en avons jamais vu de semblables dans sept années d'observa- tions. Comme le soir du i5 était un des soirs combinés pour les obser- vations simultanées, le météore a pu être étudié dans plusieurs stations. Jusqu'ici, je possède les déterminations des stations suivantes : Siations. Lalilude. Longitude est de Paris. o , „ Il m s Lodi (collège Saint-François) 45- 18. 34 0.28.39 Plaisance (collège Alberoni) 45- 2.44 0.29.26 Moncalieri (collège royal Charles-Albert). .. . /\/{.5c).^5 0.21.26 Volpeglino, près de Tortone.. . . 44-53.25 0.26. 35 » Les différentes positions des stations, l'heure de l'iipparilion, ainsi ( %6) que la position de la trajectoire, s'accordent parfaitement entre elles. Le bolide a été vu même de quelques maisons placées sur la colline de Turin, mais il n'y a pas été étudié scientifiquement. » Le météore apparut, dans toutes les stations dont nous venons de parler, entre ii''33"' et ii''34'" (temps moyen de Turin), c'est-à-dire à la même heure qu'on l'observa à Paris. » Voici la position de sa trajectoire, qui a été déterminée dans chaque station : Slalions. Jto. (Q. Moncalieri, commencement 200" -(- 67° >> fin 125 -t- 36 Volpeglino, commencement 1^7 4-54 >) fin i5o -1-35 Plaisance, commencement 186 -h Si 1) fin 164 -1- 4? Lodi , commencement 178 4-46 • fin 169 -I- 3o » A Moncalieri, le météore se montra, au commencement, comme une étoile ordinaire de première grandeur; il s'alluma au-dessous de 7 et j3 de la Petite Ourse, à 5 degrés environ de i du Dragon. C'est à cela qu'on doit attribuer la différence entre la position de son commencement déter- miné à Moncalieri et celle des autres stations. Lorsqu'il arriva près de u de la Grande Ourse, c'est-à-dire dans le point céleste qui a pour coor- données .1 = 147°, cO = -H 57°, il grossit remarquablement, et son noyau acquit un diamètre égal à la quatrième partie du diamètre lunaire : ce fut alors qu'il commença à se montrer dans les autres stations. Plus tard, pendant qu'il passa entre r et x de la même Ourse, il s'arrêta sou- dainement pour quelques instants, et il devint beaucoup plus grand et res- plendissant. Son diamètre alors n'était certainement pas plus petit que le diamètre lunaire. A Plaisance, il apparut de la même grandeur. » A Lodi, au contraire, le noyau a été estimé la quatrième partie du diamètre lunaire; à Volpeglino, la cinquième partie. Peut-être la grosseur excessive du météore, remarquée à Moncalieri et à Plaisance, doit être attri- buée à une atmosphère très-brillante et très-étendue qui de fous côtés envi- ronnait le noyau. La couleur du bolide, au commencement, était blanche; après, elle devint azurée (verdàtre à Volpeglino) ; enfin, d'une couleur rouge très-vive. La partie antérieure parut à quelques observateurs de Moncalieri d'un jaune très-brillant. La forme du noyau était la forme ordi- naire, c'est-à-dire celle d'une poire avec la partie enflée en avant; à Lodi, ( ^97 ) on l'a vu presque sphériqne. Il était suivi d'une longue traînée d'une belle couleur rouge vive. On a vu le bolide éclater, à la fin de sa course, dans toutes les stations; mais c'est seulement à Lodi que l'on a pu observer en- tièrement le phénomène. Dans cette station, on a remarqué que le météore, avant de s'éteindre, lança en arrière, dans la direction de sa trajectoire, un faisceau de rayons disposés en forme d'éventail, par exemple, de la longueur de 5 degrés environ , d'une couleur blanche-rougeâire. Cette apparence dura plus de deux secondes; ensuite, le faisceau de rayons dispa- rut comme soudainement, en se transformant eii un centre d'irradiation lumineuse formée par des zones, d'une couleur rouge et noire, larges de plus d'un demi-degré. La lumière du météore a été tout à fait admirable. Les observateurs de ces trois stations, de Moncalieri, Plaisance, Lodi, qui étaient toiu-nés vers d'autres côtés du ciel, en furent attirés. Dans cette dernière station, le ciel a été si éclairé que l'observateur, qui s'était tourné vers le midi, c'est-à-dire vers le côté opposé, vit sur la paroi qu'il avait en face l'ombre des clochers et des arbres qui s'interposait. L'éclat produit par la détonation du météore n'a été entendu dans aucune station ; seule- ment, à Plaisance, plusieurs personnes qui étaient loin de l'observatoire ont entendu un bruit fort et simultané à l'apparition du météore. » Je saisis cette occasion pour vous annoncer que le bolide qui a été vu à Genève et à Gènes le 2 courant (duquel ont parlé nos journaux), a été vu même en Piémont, à Mondovi et à Moncalieri. De la première sta- tion, je n'ai pas encore reçu les déterminations. A Moncalieri, deux de nos observateurs l'ont vu s'alhuiier près de t? de la Balance; ensuite, il trans- versa la Vierge, et, passant sous Arsur, il arriva dans la Chevelure de Bé- rénice. Voici la projection de la trajectoire : commencement, .1, = 337", (Q=— 22"; fin, A, — 180°, (t> =-1-26". Le noyau était plus gros que celui de Jupiter, d'une couleur blanche Irès-brillante, et suivi par tuie splen- dide trauiée lumineuse. Sa marche était plutôt lente. » MÉTÉOROLOGIE. — Observation d'un bolide, faile à l'Obseivaloire de Marseille te i" noûl. Note de M. Cor.r.iA, présentée par M. Le Verrier. K Un magnifique bolide rouge sang a fait son apparition hier soir, 1" août, à 10'' /jS™, temi)s moyen de Marseille, vers le point situé à peu près au centre du triangl(> formé par Ç Serpent, 0 et yj 0()hiuchus. ji II a pris avec une majestueuse lenteur la direction E., a passé C. R., 1871, 2« Sern-ur,'. I T. I.XXIU. N" G.) 5l ( 398 ) io''45'°3o' entre rj.' et u." Sagittaire, et, à io''46"'35% a presque effleuré Saturne. » Sa marche se ralentissait graduellement. 11 a passé à io''49'"5o' un peu an-dessous de o Sagittaire, et à jo^'5o°'4o' au S. de l'étoile / de la même constellation. )) A io''52™3o% il est arrivé entre / et 9 Capricorne, où il est resté un moment stationnaire. >) Changeant ensuite de direction, il a pris la direction N., laissant à i°3o' environ à l'O. l'étoile u "Verseau à 57"5o% et s'arrétant de nouveau à 59"°3o% un peu au S.-O. de |3 Verseau. » Reprenant an bout d'un moment sa marche primitive vers l'E., il a dépassé |3 Verseau pour s'arrêter de nouveau vers Ç Verseau et retomber ensuite avec assez de rapidité perpendiculairement à l'horizon, allant pas- ser entre t? et y Capricorne, et laissant à l'E. la Lune, qui était presque pleine. » Je l'ai perdu de vue un peu au N. de Ô Poisson austral, à 1 1*" 3" 20'. » Son diamètre, qui était d'environ i5 minutes au départ, avait rapide- ment diminué dès le début, et se trouvait n'èti'e plus que de 4 minutes à son approche de Saturne. Dans la dernière période, c'est-à-dire lorsqu'il s'est airèté entre / et 5 Capricorne, il n'avait plus que l'éclat apparent de Vénus périgée, éclat qu'il a conservé jusqu'au moment où je l'ai perdu de vue. M Lorsque, après s'être arrêté près de Ç Verseau, il est retombé per- pendiculairement à l'horizon , il laissait échapper comme des gouttes in- candescentes. )) « M. Le Verrier, en communiquant la lettre que M. Ch. Sainte-Claire Deville et lui ont reçue, fait remarquer que le bolide a été observé dans des conditions nouvelles et inconnues jusqu'ici. La longue durée de l'ap- parition est surtout extraordinaire. Une fois admise cette longue durée, les irrégularités du mouvement et sans doute la cliute finale en sont des con- séquences. » MÉTÉOROLOGIE. — Bolide obstrué le 4 ''ou' 1871, à Trémont, près Toutniis. Note de M. Lemosy, présentée par M. J^e Verrier. « Cet astéroïde part à ro''45"', d'un point du ciel situé par A = 148° Dist. «i". = 34°, { ^99) un peu au-dessus (lu milieu de l;i droite u — H Grande Ourse. Blauc d'abord et brillant comme Jupiter, il descend vers l'horizon nord, en décrivant, pendant quatre secondes de temps, une trajectoire légèrement courbe. 11 avance en augmentant d'éclat, passe avec héiilalion au vert-émeraude et de- vient trois ou quatre fois plus éclatant que Vénus. Il laisse après hii une traînée phosphorescente non persistante. » Après avoii parcouru la partie orientale de la constellation du Lynx, il s'éteint, sans fragmentation ni épanouissement de lumière, dans ime lé- gion du ciel n'offrant aucune étoile visible. J'estime de la manière suivante les coordonnées azimutalesdu point de disparition : Hauteur = 8", Azimut := 175". )) Dans cette même soirée nous avons compté, en une heure et demie, plus de douze astéroïdes. » Malheureusement le mauvais temps nous a empêchés d'observer pen- dant les nuits suivantes. )> GÉOLOGIE. — Sur le typhon Oj)lnl'ujne d\4rguenos [Pyrénées de la Haule-Gnronne). Note de M. A. Leymerie. « Lorsque, après être descendu de la crête des Pyrénées par la vallée de la Pique ou par celle d'Aran, ouvertes l'une et l'autre dans le terrain ancien (granitique et primaire), on arrive au bassin de Saint-Béat, où ces deux vallées se réunissent pour former la vallée de la Garonne, on devrait s'attendre à entrer dans une région moins élevée et exclusivement secon- daire, d'autant plus que la série paléozoïque des hautes montagnes semblait devoir être définitivement limitée par une mince bande de grès rouge triasique qui passe à Cierp et un peu au sud de Saint-Béat; mais le géo- logue, au moment même où il croit en avoir fini avec le granité et les schistes de transition, voit se dresser devant lui de hautes montagnes, com- posées des mêmes terrains qu'il venait de traverser, avec cette différence toutefois qu'ils réapparaissent avec un couronnement des calcaires juras- siques qui de là vont s'étendre au nord pour constituer tout le pays. ). Le pic du Gar (altitude 1786 mètres), une des principales cimes de ce massif surélevé, remarquable par les rocherè calcaires qui le terminent d'une manière si pittoresque, apparaît particulièrement comme luie im- mense motte, arrachée aux entrailles de la terre, qui aurait subi un mouve- ment de rotation autour d'une charnière marquée par un petit vallon où se trouvent les villages de Moncaup, d'Arguenoset de Cazaunous. 5i.. ( 4oo ) » Ce pic est lardé tout autour île typhons d'ophite, qui semblent avou- profité du crevasseinent du sol pour venir au jour. » Le plus considérable et le plus curieux de ces typhons se trouve dans la charnière même derrière le Gar, et par conséquent au nord de ce pic. C'est celui qui fait l'objet spécial de cette Note. Il s'étend sur 35oo mè- tres environ de longueur, du sud-ouest au nord-est, entre les trois vil- lages ci-dessus nommés, et dépasse, par celle étendue extraordinaire, pre.sque tous les gîtes connus. Nous le désignons par le nom du village d'Arguenos, qui occupe un point de son bord là où il forme une con- cavité. » Le nom d'ophile doit représenter, suivant nous, non une roche parti- culière, mais un phénomène caractéristique pour les Pyrénées, qui se ma- nifeste tout le long et vers la base de celte chaîne. M Ce phénomène s'y présente sous deux /«c/es principaux : Diorile et Lherzolite, qui peuvent coexister dans une même région et même se toucher sans se confondre. Je dois ajouter que \e faciès dioritique est le seul qui soit général, en ce sens qu'il se manifeste d'une manière sporadique, il est vrai, d'un bout à l'autre des Pyrénées, tandis que la Lherzolite n'a jamais été rencontrée, que je sache, dans la demi-chaîne occidentale à partir de la Garonne. M Outre ces deux/ac-fo' fondamenlanx, il en esl d'autres qui ne jouent qu'un rôle secondaire ou accessoire. M Le typhon d'Arguenos, où la diorite fait complètement défaut, ap- partient au type lherzolite, qui s'y trouve dans un état de décomposition avancée; mais ce qui rend ce gite particulièrement digne d'intérêt, c'est que, à cette roche qui domine dans le massif et qui constitue presque exclusivement sa partie nord-est au voisuiage d'Arguenos, s'associe un autre élément trés-caraclérisé et développé au sud-ouest, du côté de Mon- caup, qui n'a pas encore été signalé dans nos montagnes, et qui est accom- pagné d'accidents minéralogiques également nouveaux. » La roche de Moncaup, qui constitue peut-être le tiers du typhon, consiste en une sorte de serpentine impure, compacte, assez fragile, sans onctuosité prononcée, plus dure que le calcaire, d'une couleur chocolat, passant au noir. Elle est fréquemment accidentée par la présence de veines ou d'enduits d'un minéral onctueux; quelquefois compacte, à cassure cé- roïtle, le plus souvent fibreux ou asbestoïde, d'un vert agréable, passant au vert pistache, devenant gris-verdâtre ou même blanc par altération, miné- ral que je crois pouvoir rapporter à cette sorte de serpentine qui a été briève- ( 4oi ) ment décrite pai' M. Des Cloizeaux, sous le nom de picrolile (i), et qui, dans tous les cas, est une espèce nouvelle pour les Pyrénées, où la véritable ser- pentine n'a jamais été signalée, à ma connaissance. ■» La roche mère ou la matrice de ce curieux minéral renferme aussi des lamelles de diallage (bastile, bronzite... ), minéral qui est encore plus fréquent dans la Llierzolite d'Arguenos. » Tels sont les caractères lithoiogiques les plus essentiels du typhon d'Arguenos. Sa forme est celle d'un dôme ou ballon, qui semble sortir du dos du pic de Gar, s'épanouissant à la base en une région ondulée, où la décomposition presque complète laisse à peine subsister, çà et là, la roche intacte. Quant au rôle géoguostique de ce massif, il serait difficile de ne pas lui accorder le caractère éruptif, en le voyant former ime protubérance parfaitement circonscrite, au sein d'une région essentiellement jurassique à laquelle il est complètement étranger par sa nature, par sa structure et par ses formes ballonnées. J'ajouterai que, tout autour de ce môle, les calcaires au sein desquels il semble avoir surgi, par éruption, mon- trent des caractères exceptionnels qu'on attribue généralement au méta- morphisme. Je citerai particulièrement les marbres d'Arguenos, si re- marquables par leur cristaliinité et par une blancheur admirable. Il faut encore signaler la couzeranite, qui se montre fréquemment dans ces cal- caires, et qui est assez abondante en quelques points, notamment au bord de la grande route d'Aspetà Saint-Béat, non loin de Moncaup, pour avoir donné naissance par décomposition à une sorte de kaolin, jadis exploité pour la fabrique de Valentine, près Saint-Gaudens. » PHYSIQUE. — Inflaininalion d'un jet de gaz lors de lachule de lajoudre; par 31. W. DE FONVIELLE. « Divers journuuxont signalé, parmi les accidents qui ont accompagné l'orage du 3 août, l'inflammation d'un bec de gaz de la rue Leclerc, quar- tier de l'Observatoire. Ce bec de gaz est placé presque à l'angle de la rue Leclerc et du boulevard Saint-Jacques. » lie bâtiment qu'il garnit fait partie des dépendances d'une chapelle tenue par les PP. du Saint-Sacrement, et il n'a pas plus de 5 à 6 mètres de hauteur; mais le bec explosionné a été placé à 20 centimètres seulement d'un longue gouttière, qui fait retour sur le boulevard Saint-Jacques, et l'on peut dire qu'il se trouvait précisément situé à la lacune d'un circuit élec- (1) Manuel de Minéralogie, t. I, p. m. ( 402 ) trique complet. En effet, il communique avec le réservoir commun, par le tube qui amène le gaz du côté de la rue Leclerc. La gouttière était, de son côté, en communication électrique avec le sol pendant la durée de Vorage, car la pluie tombait avec abondance et battait avec une extrême violence le mur du boulevard Saint-Jacques, qui était revêtu d'une couche non interrompue d'hiuiiidité. Une décharge ayant parcouru ce circuit tempo- raire, une étincelle a jailli de la gouttière sur le bec de gaz et a produit l'inflammatioii d'un jet, avec une explosion violente. Cette explosion a disloqué un compteur à gaz, situé à a mètres au-dessous du bec, et produit une large gerbe. Aussitôt que cette gerbe a atteint la flamme du haut, une seconde explosion, beaucoup plus violente que la première, s'est fait entendre. » Aucune des personnes qui se trouvaient dans la boutique du marchand de vin d'en face, situé à lo ou 12 mètres du bec explosionné, n'a éprouvé de commotion électrique; mais M'"" Couard a cru remarquer, quelques instants avant l'explosion, que toute la maison était dans un état d'agita- tion extraordinaire. Le phénomène a eu lieu environ à 3 heures ou 3 heures i5 minutes. » Cette Note sera soumise à l'examen de MM, Dumas et Jamin. 31. DE Biseau d'Hauteville adresse quelques nouveaux documents sur le froid anormal observé dans la nuit du 1 7 au 1 8 mai dernier. A Entre-Monts près Binche, entre Mons et Charleroy, un thermomètre placé au milieu de quelques arbres, à un mètre et demi au-dessus du sol, marquait, à 4 heures du matin, 3°, 4 au dessous de zéro. Les fanes de pommes de terre ont été désorganisées, ainsi que les pousses des hêtres, des frênes, des chênes et des noyers; les céréales n'ont pas souffert. M. P. GcYOT adresse une Note relative à la coloiation du ciel à Nancy, en juillet 1871. Ces observations ont eu |)our but d'apporter quelques éclaircissements à la question de savoir si la coloration rouge du ciel, au couchant, permet de prévoir, pour un avenir prochain, du vent ou delà pluie, comme l'af- firment les dictons populaires. La Note sera soumise à l'examen de M. Ch. Sainte-Claire Devillc. M. Chacornai: adresse une Note relative aux phénouiènes météorologi- ques observés du 29 juillet au 3 août 1871. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Ch. Sainte-Claire Deville. (4o3) M. Ch. Smalwood adresse, de Montréal, une Note relative aux résultats obtenus par les observatoires organisés au Canada. Ces observatoires, établis à Toronto, à Montréal, à Québec, à Halifax, à Saint-John, ont été mis en communication électrique avec le câble transatlantique. Cette Note sera soumise à l'examen de M.Ch. Sainte-Claire Deville. M. Leclerc adresse une Note relative à l'influence qu'à exercée sur le développement scientifique, en Arabie, Ebn el Heitsam, qu'il considère comme ayant été à la fois un |)hilosophe, un physicien, un astronome, et surtout un mathématicien. La notice biographique qne l'auteur joint à sa Note a été rédigée d'après Ebn Abi Ossaïbiali. Cette pièce sera soumise à l'examen de M. RouHn. M. Tavignot adresse un nouveau Mémoire relatif au traitement de la ca- taracte par le phosphore. M"®]\ÉRÉE DE Bermon adrcssc une Note relative aux résultats obtenus par elle dans le traitement de diverses maladies. On fera savoir à l'auteur que l'Académie, malgré tout l'intérêt que peut mériter le dévouement de M'"* de Bermon, dans les soins qu'elle prodigue aux classes indigentes, ne peut intervenir dans une question qui sort com- plètement de ses attributions. M. A. Be\oit adresse une Note relative à quelques faits propres à mani- fester un instinct tout particulier chez la pie et chez le corbeau. M. C Stuart adresse une Note sur la Triclioschisie, affection peu connue et qu'il considère comme luie cause fréquente d'alopécie. Cette Note sera soumise à l'examen de M. J. Cloqnet. « M. Becquerel, en présentant à l'Académie, de la part de M. Hiietle, docteur en médecine, et un de ses lauréats, un ouvrage ayant pour titre : Les eaux dans l' arrondissement de Montargis, étude d'hygiène publique et de géogrnphie médicale, accompagne cette présentation de quelques observa- tions, destinées à faire ressortir l'importance de cet ouvrage, lequel len- ferme les résultats de nombreuses analyses des eaux des rivières, sources et puits de diverses localités de toutes les communes de l'arrondissement de ( 4o/i ) Monfargis, avec l'inclication de l'nsago de chacune de ces eanx aux besoins domestiques ou industriels. » M. HiieJte a commencé par donner une description géologique de la contrée, en y joignant la configuration du sol, la distribution des eaux, les causes d'insalubrité et d'endémie; c'est donc une monographie complète de tout ce qui concerne les propriétés générales des eaux de l'arrondissement de Montargis. M. Huette a employé, pour ses analyses, la méthode hydro- timétrique de MM. Boulron et Boudet, à l'aide de laquelle on détermine rapidement les proportions. des matières minérales en dissolution dans les eaux des sources et des rivières, ainsi que les quantités d'acide carbonique qui s'y trouvent; il se propose d'étendre ses recherches à toutes les eaux des autres arrondissements du département du Loiret. L'entreprise de M. Huette est d'une grande importance à en juger par le travail qu'il vient d'exécuter pour l'arrondissement de Montargis. M II serait à désirer, ajoute M. Becquerel, qu'un travail aussi complet que celui que je présente à l'Académie fût exécuté dans toute la France, et cela dans l'intérêt de l'hygiène publique et de l'industrie. « « M. Chasles présente à l'Académie le numéro de septembre 1870 du Bulletin des Sciences walhémaliqtœs et astronomiques, publié sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique. Il signale principalement, dans cette livraison du Bulletin : » Des considérations historiques de M. J. Hoûel sur les fonctions circu- laires et hyperboliques, au sujet d'une nouvelle édition des Tables de loga- rithmes de ces fonctions, de M. le D' Forti, professeur de Mathématiques et de Mécanique à l'École technique communale de Pise; ouvrage écrit eu italien. » Des analyses de Mémoires importants insérés dans le 43*" cahier du Journal de t'Eiole Polytechnique, savoir : » De M. Rolland, Mémoire sur rétablissement des régulateurs de In vitesse; solution rigoureuse du problème de l'isoclironisine jiar le régulateur à boules con- juguées, snn'i emploi de ressorts ni de contre-poids variables; influence du mo- ment d'inertie sur les oscillations à longue période; » De M. Haton de la Goupillièro, Recherches sur les centres de gravité; » De M. Maurice Levy, Mémoire sur les coordonnées curvilignes orthogo- nales, et en particidier sur celles qui comprcinient une famille quelconque de sur- faces du deuxième degré; ( 4o5 ) » De M. Tissot, Mémoire sur V intégration cl une classe de fonctions trans- cendantes. » La Revue des publications périofliqnes est fort étendue. On y trouve l'indication des principaux articles contenus dans les Recueils suivants : » IjCS t. VII et VIII, 1867, des ylcles de l'académie des Sciences de Fin- lande; » Les I*' et a'' cahiers du lonieXV, iS'jo, au Journal de Mathématiques et de Physique de Leipzig; » Le "i^ cahier du tome LT, 1869, des Archives de Mathématiques et de Physique, de J.-A. Grunert; » Les tomes LXXV et LXXVI des Nouvelles astronomiques, Alloua ; » Le Bulletin de l' Académie des Sciences de Bruxelles, t. XVII, avril, 1869; » Les Actes du dixième congrès des Naturalistes Scandinaves, tenu à Christiania, en juillet, 1868; » Le Journal de Mathématiques de '!!iap]es, t. Vil, mai-juin, 1870; » Le Bulletin trimestriel de la Société astronomique, rédigé par MM. Auwers et Winnecke, 5" année, 5" cahier, 1870; » Journal de Mathématiques et de Physique, publié à Upsal ; 5* année, cahiers 2-6, 1870. » 31. Egger fait hommage à l'Académie, au nom de M. Gilbert Goi'i, de six opuscules relatifs à diverses questions intéressant l'histoire des sciences (i). II accompagne cet hommage de quelques observations générales sur les tra- vaux de M. Govi, qui le recommandent à la confiance des savants, comme éditeur des quatre Livres inédits de VOplique de Ptolémée (voir le Compte rendu du 17 juillet, p. i-^). A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. É. D. B. (1) f-^oir le Bulletin bibliographique, p. 4og. C. U., 18-1 2« Semeslrc. fT, LXXIII, K" G.) ( 4o6 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du '3i juillet 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Reclierclies pour servir à F histoire naliirelle des Mammifères ; par MM. H.- Milne Edwards et Alphonse-Milne Edwards, liv. 9, feuilles 16 à 18, plan- ches 20, 5o, 52, 53, 54. Paris, 1871; in-4°. Météorologie et maladies réc/nantes observées à Perpiqnan pendant r année 1869; /M/- M. J. Fines. Perpignan, 1870; in-8°. (Présenté par M. Blan- chard.) Eau sulfureuse d'Àllevard, etc.; par M. 3. Laure (d'Hyères), 3' édition. Paris, 1868; in- 12. Histoire des météores et des qrands phénomènes de la nature ; par M. J. Ram- BOSSON, 2" édition. Paris, 1870; grand in-8° illutré. Câbles télégraphiques, souterrains, aériens, marins: leur avenir. Nouveau pro- cédé de construction permettant l'emploi de conducteurs multiples [câble Fou- caut); par M. C. FOUGAUT. Le Havre, 1871 ; br. in-8°. Résumé de la météorologie de Béliers, du i*^' septembre 1870 au i^' juin 1871, adressé à M. Ch. Sainte-Claire Dcville par M. A. CroUZ.AT. Béziers, 1871; br. in-8°. (Présenté par M. Ch. Sainte-Claire Deville.) Ecole normale spéciale de Cluny. Cours de 7.oologie et d\inalomie comparée; par M. A.-L. Donnadieu. Classifications zoologiques. Sans lieu ni date; in4°, autographié. (Deux exemplaires.) y^nnlectes ou série de Mémoires sur les diverses parties des mathématiques; parM. N. NICOLAÏDÈS, i'" liv. Athènes, 1871; in-S". Documents chirurgicaux. De la guérison complète et rapide des rétrécisse- ments de l'urètre autrefois réputés incurables, ou de la stricturotomie inlra-uré- trale; par M. G. GuiLLON. Paris, 1860; br. in-8°. De la lidiotritie généralisée, etc.; par M. GuiLLON. Paris, 1862; br. in-S". (Ces deux ouvrages sont adressés par l'auteur au concours des prix de Mé decine et Chirurgie, 1871.) Métallothérnpie. Application des métaux aux eaux de Vichy, etc.; par M. V. ( 4o7 ) BuKQ. Paris, 1871 ; in-8". (Adressé par l'auteur au concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1871.) De la rupture des symphyses pendant l'accouchement; par M. CllASSAGNY. Lyon, i864;br. in-8°. Nouvelles expériences sur te forceps; par M. Chassagny. Lyon, 1870; br. in-8°. Méthode des tractions soutenues. Le forceps considéré comme agent de pré- hension et de traction. Preuves expérimentales de la non-identité d'action des di- verses variétés de forceps ; par M. CHASSAGNY. Paris, 1871; br. '\n-S'^. (Ces trois derniers ouvrages sont adressés au concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1871.) Recherches cliniques et expérimentales sur la présence des injusoires et l'étal du sang dans les maladies infectueuses ; par MM. L. CozE et V. Feltz. Stras- bourg, 1871 ; in-8°. (Présenté par M. Ch. Robin pour le concours des prix .0,0 25 7'l'l,9 '2,7 '9,3 16,0 .1,8 31,8 16,8 i5,6 .5,3 18,6 '8,4 ■ 9,3 '0,4 9,0 65 n i3,5 26 748,0 .3,3 .6,8 .5,0 12,5 .7,8 i5,i 16,0 .6,. ■6,9 .6,4 18,6 2,2 11,1 78 » .0,0 27 752,9 .',. ■9,5 i5,3 10,.', 22,3 16,3 16,5 .5,8 17,8 ■7,8 18,3 8,3 '0,4 75 » ,6,5 28 755,7 .3,9 21,7 ■7,8 12,8 23,6 18,2 ■7,6 18,1 18,0 18,2 18,5 8,' 10,8 70 » 6,5 29 754.9 ",7 23,6 '7,6 10,5 25,1 ■7,8 ■8,7 18,6 .8,5 18,0 18,5 ■0,9 ",7 76 » 0,0 3o 754,6 12,2 30, 1 16,1 11,2 23,8 17,0 16,8 '5,7 .7,4 '7.7 18,2 9,6 9,6 75 )> .4,0 3i 757,6 '0,9 20,3 .5,6 9,6 22,4 16,0 16,. '4.9 17,3 '7,6 18,1 8,3 10,1 78 » .0,0 Moy 755,0 14,34 1 23,48 18,89 i3,o6 25,08 19,06 .8,9' .8,09 19,45 19,16 19,00 1 1 , oï ; ..,'i8 68,8 M 6,6 (i) Partie du jardin qoi se trouve ao niveau du premier étage de l'Observatoire. (2) Moyenn e des températures a ■* 1. M . midi, <> Il S., minuit. - ( 4ii ) Observations météoroi-ogiqoes faites a l'Observatoire de Paris. — Juill. 1871. 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12 i3 >4 i5 i6 '7 i8 '9 23 2/, 25 26 ^7 28 29 3o 3i MAGNETISME TERRESTRE. Observation de 9 heures du matin. 7.43,6 47)0 45,5 40,4 45,5 46,1 38 37,8 39 39.9 4. ,4 42,2 38,5 45,9 36,9 38,3 39,0 38,9 37,9 42,0 39,3 4 1 > '1 33,9 39, 35, 37,6 35,2 35,2 39>'i 43,1 65.45,3 45,1 44,3 45,8 43,5 44,9 43,9 43,1 40,8 43,2 44,0 43,8 44,4 43,0 45,6 45,4 44,3 43,9 44,0 44,1 44,5 5o,3 45,2 4,7226 4,74o5 4,6790 4,6988 4,7104 4,7074 4,7077 4,693 4,68oS 4,7062 4,7095 4,7i3i 4,7146 4,7239 4,6969 4,7028 4,6811 4,6684 4,6533 4,634o 4,6555 4,6487 4,66)3 2,6 0,7 4,5 Moy. 17.40,1 65.44,6 46,5 45,0 47,3 43,1 43,3 45,3 44,4 9,9 8,2 0,4 4,6672 4,6661 4,6614 4,66o3 4,6681 4 ,57 ' 3 4,6707 2,6 0,6 !8,9 0,7 4,6825 74,3 73, 7,2 8,4 7,9 5,5 4,5 2,7 0,5 '7,0 9,' 10,0 6,5 5,4 2,8 6,9 5,0 5,8 1,6 2,5 2,0 0,9 1 , 1 2,1 2,2 5,0 3,6 O faible. OSO faible. OSO modéré. OSO modéré. O faible. O faible. 80 faible. O faible. OSO faible. ESE faible. OSO as. fort. O faible. 80 faible SSO faible. ONO faible. NO faible. SO faible. ONO modéré O modéré. ONO modéré O faible. OSO faible. O faible. O assez fort. O fort. OSO as. fort. NO faible. OSO tr.-fort. 80 modéré. O modéré. ONO faible. 80 SSO OSO 080 OSO OSO OSO OSO s OSO o 80 80 ONO ONO O NO NO SO OSO OSO O OSO ONO OSO OSO SO o o, J 0,8 0,5 0,8 0,5 0,2 0,3 0,4 0,7 0,8 1,0 0,7 0,9 0,3 0,2 0,1 0,0 0,2 0,7 0,6 0,2 0,7 0,4 0,8 0.9 1 ,0 0,7 0,5 0,7 0,7 0,6 0,56 REMARQVIlS. Agit, de l'aiguille d'inclin. Agit, de l'aiguille d'inclin. Perturbation magnétique. Perturbation magnétique. Orage. Orage. (i) Partie supérieure du bâtiment de l'Observatoire. ( '.12 ) Observations météorologiques faites a l'Observatoire de Paris. — Juillet 1871. Résumé fies observations trihortiires. 'Û'K. 9l>M. Midi. S^S. 6'' S. 9l> S. Minuit Moy. (.) mm mm mm mm mm mm mm mm Baromètre réduil ho" 7^5,24 755, 2S 754,96 734, 7-i 754,73 755, 18 755,27 ^dj, 16 Pression de l'air sec 743,90 743, 3o 743,52 743,56 743,48 743,09 744 1 '9 743,67 ^0000000 Thermomètre à mercure (salle méridienne). iS,oS 19,84 21,72 22,23 21, i3 18,18 iG,38 19,03 Thermomètre il mercure (jardin), f '7,43 20,26 22,17 22,81 20,75 17,63 i5,85 18,98 Thermomètre i» alcool incolore (jardin). .. . 17,08 19,90 21,93 22,56 20, 55 17, 4' '5,59 '8,7' Thermomètre électrique (|3">, 7) '7,35 '9,85 21, 6l 22,65 21,62 18, o4 16,28 18,94 11 (33'",o) 16,96 19,29 21, 3o 22,11 21,10 17,99 16,22 18,70 Thermomètre noir dans le vide, T 21,77 82,80 36, i5 35,68 24)^5 16,89 i5,22 25,26 Excès(T— () 4>34 '2,54 '3,98 12,87 4,10—0,74—0,63 6,29 Thermomètre de Leslie (du 1" au ri) 5, 20 6,80 6,5o 6,3i 1,66 » /> »/ Température du sol à o"", 02 'Ti^g '9,26 21,20 21, 56 20, i5 19,01 18, 33 19,45 » o"',io 18,26 18, 56 19,38 20,19 20,09 'Qif'O '9)22 19,19 » oni.So 18,92 18,84 'S,S2 18,81 18,98 19,11 19,19 18,99 mm mm uim mm mm mm mm mm Tension de la vapeur ii,34 ",93 'i,4'l '','7 ",25 11, 49 ",08 ",48 Étal hygrométrique 73,4 65,5 50,6 53,4 0o,9 74,1 79,7 69,0 I I I I I î I ' Inclinaison magnétique 65°-+- l\!\,l\0 l\kS''k 43,29 42,35 l\i,o\ 4^>7'l 43,25 43, 4^ Déclinaison magnétique 17°+ 37,82 40)37 49)96 49)38 4-i)'2 4'-2)92 42,26 43,88 Déclinomèlrc sans correction 164,2 i3i,2 187,9 '38,6 '47,0 '57,9 '64,7 ''l7)9 mtii nmi mm mm mm mm mni iimi Pluie (udomètre du jardin) i3,2 i,.") 6,8 17,4 20,8 17,4 ',' 78,2 Les chiffres inscrits clans cette dernière ligne sont les soninies des hauteurs de pluie obser- vées dans l'udoiuètre aux heures d'observation placées en tète du tableau. Le iiiaximum 20,8 inscrit dans la colonne de 6 heures du soir indique que, dans le mois de juillet dernier, la période la plus pluvieuse est celle qui est comprise entre 3 heures et 6 heures du soir; en- suite viennent la période qui précède et celle qui suit la première. De minuit à 9 heures du matin, il est tombé i4'""',7 en neuf heures de temps, soit environ 5 millimètres en moyenne par période de trois heures. Le minimum correspond, à l'intervalUe de 9 heures du soir à minuit, pendant lequel il n'est tombé que i'",i. La température moyenne déduite des maxiina et minima observés aux thci'momètres an- ciens est de 18°, 8q. La moyenne déduite des années antérieures, groupées ensemble par mois similaires, étant de 18", 69, on voit que le mois qui vient de s'écouler est un mois à peu près normal pour la température. Pour la pluie, il en est un peu différemment : la hauteur de pluie recueillie dans l'udomètre de la terrasse a été de 74'""'j3, c'est-à-dire prés du double de ce qui tombe dans un mois de juillet moyen. Cependant, juillet dernier ne peut guère être <(insidéié connue un mois pluvieux : nous n'avons eu que 1 i jours de pluie, dont 3 jours de pluies abondantes; une seule averse du 3o a donné 18 millimètres d'eau dans rudomètro du jardin. Le thermoinèlre pliot(iiiiélri(|ue achève de caractériser ce mois par comparaison avec les autres. (i) Moyenne des observations de 9 heures du malin, midi, g heures du soir, minuit. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. »»«0« SÉANCE DU LUNDI 14 AOUT 1871, PRÉSIDÉE PAR M. PAYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Observations de l'essaim d'étoiles filantes du mois d'août, faites pendant tes mats des g, lo et 1 1 août 1871, dans un grand nombre de stations correspondantes. Communication de M. Le Vekrier. (c Dans notre séance du 10 juillet dernier, j'ai eu l'honneur de rappeler à l'Académie que l'essaim des étoiles fdanres de novembre avait été observé en novembre 1869 en un grand nombre de stations correspondantes, orga- nisées par nous au nom de l'Association scientifique de France. Les nom- breuses observations faites à cette époque sont soumises à une discussion approfondie par ceux de nos collaborateurs auxquels elles sont dues; et, très-prochainement, nous aurons l'avantage d'entretenir l'Académie des ré- sultats obtenus. » Les observations devaient être reprises en aoiàt 1870, et tout avait été préparé dans ce but : les événements qui survinrent alors les rendirent fort incomplètes. » Le Conseil de l'Association, sur la proposition de sa Commission scien- fique, présidée par notre confrère M. Milne Edwards, a décidé que le réseau des observations serait rétabli à l'occasion du passage d'août. Nous avons la satisfaction d'annoncer à l'Académie que cet appel a été entendu; non- C. R., 1871, 2« Semestre, (T. LX.XiII, N" 7.) ^'^ ( 4i4 ) seulement nos anciens collaborateurs se sont remis à l'œuvre, mais le per- sonnel s'est enrichi de nouveaux travailleurs, parmi lesquels on voit se des- siner de véritables vocations. » Nous savons déjà que les opérations ont partout réussi. Les chefs des diverses stations nous ont adressé un premier et succinct rapport dont l'Académie recevra avec intérêt la communication. Mais, auparavant, il est nécessaire dédire en quoi consistait le projet d'observations dont l'exécu- tion était confiée au zèle et à l'habileté de nos collaborateurs. On lit à cet égard, dans l'instruction qui leur avait été remise : « On se propose de déterminer la direction du mouvement des astéroïdes et leur distance à la Terre. » L'indication de la direction du mouvement exige que l'obserTateur connaisse le Ciel. Nous fournissons des cartes sur lesquelles sont indiqués les noms et les grandeurs des étoiles visibles à chaque heure de la nuit. » La détermination de la distance exige un réseau d'observateurs. Chacune des stations effectives est informée des stations avec lesquelles elle se trouve en relation éloignée ou im- médiate. » Il est enfin nécessaire de pouvoir reconnaître quelles sont les observations d'un même astéroïde qui auront été faites simultanément dans deux stations; à cet effet on disposera de chronomètres réglés très-exactementles uns sur les autres, le soir et le matin, par des signaux télégraphiques. » Les cartes remises aux observateurs sont au nombre de deux, représentant l'état du Ciel : la première à io''4o" du soir, la seconde à i''4o" duroatin. Elles suffiront pour toutes les heures de la nuit. » Le système employé est une projection sur l'horizon, par la latitude de 45 degrés. Il sera commode pour toutes les stations qu'il s'agit d'organiser. Les étoiles de la i''" à la 4-5' grandeur sont toutes indiquées. Les étoiles d'une même constellation sont réunies par des lignes ; ces étoiles elles-mêmes sont désignées par des lettres grecques ou par des nombres. On distinguera donc toujours, et l'on indiquera avec facilité une étoile particulière du Ciel. » Nous conseillons à l'observateur de placer sa carte sur une table, de l'y fixer, de la coller même sur une plauchette, si l'on craint du vent, et de l'éclairer par une lampe munie d'un abat-jour. Les points cardinaux indiqués sur la carte seront convenablement orientes. » Cela fait, supposons que l'observateur, muni de la première carte et surveillant la ré- gion est et sud-est du Ciel, voie passer un astéroïde entre a et p : Bélier au tiers de leur dis- tance à partir de a, et que, l'ayant suivi dans sa course, il le voie passer sur a Pégase. Il de- vra noter ces circonstances. Nous ne lui conseillerons point de les écrire sur un carnet : l'ex- périence a montré qu'il vaut mieux le faire sur la carte elle-même. Avec un bon crayon, on tracera une ligne passant par les points ci-dessus indiqués, et qu'on précisera avec soin. Dans l'exemple choisi, on marquera d'une petite croix le point où la ligne passe entre a et p Bélier, et d'une autre |)etile croix son arrivée sur a Pégase. Le long de la ligne, on indiquera par une flèche très-simple la direction du mouvement. Enfin, le long de celte même ligne, on écrira l'heure, la minute et la seconde du commencement de l'apparition. ( 4t5 ) » A l'égard de la détermination du temps, nous conseillons aux observateurs de s'ad- joindre des aides chargés de compter et de battre la seconde assez haut pour que l'observa- teur des étoiles n'ait pas à consulter directement le chronomètre. » Le règlement des chronomètres des diverses stations les uns sur les autres réclame la plus grande attention. Il sera effectué à l'aide de signaux télégraphiques. » Supposons qu'il s'agisse, par exemple, de la comparaison des chronomètres de Mar- seille et de Toulon. Les chefs des deux stations se transporteront avec leurs chronomètres, et en usant des plus grandes précautions, aux postes télégraphi(|ues de Marseille et de Toulon, aux heures convenues avec l'Administration des lignes télégraphiques. » La correspondance étant établie, l'observateur de Marseille commencera une série de signaux qui consisteront en des coups frappés sur le manipulateur du Mnrse à Marseille, et qui se répéteront à Toulon. » Après une suite de coup précipités, servant d'avertissement et donnés à 5o secondes, onze coups seront frappés, à partir du commencement d'une minute, au chronomètre de Marseille : à o, 1,2, 3, 4> 5, 6, 7, 8, g, 10 secondes. Là, il y aura un intervalle de neuf secondes; onze autres coups seront frappés de 20 à 3o secondes. Après un nouveau repos de neuf secondes, onze coups seront encore frappés de 4" ■' 5o secondes. Marseille notera avec soin les instants oii il aura donné les signaux, et Toulon ceux bolides, un entre autres dont la traînée a persisté pendant trois minutes, en passant de la » forme rectiligne à une figure en spirale. Je vous envoie Iles comparaisons chronomé- » triques. » » Gènes, — Le directeur de l'Observatoire, M. P. Garibaldi, signale, par un télégramme, un nombre de 1696 météores. » La Guerche. — M. Faucheux a éprouvé de grandes difficultés, pour la réception télé- graphique de l'heure, à l'une des gares du chemin de fer, à cause du service nécessaire des gares intermédiaires; 197 étoiles ont été déterminées. J^a région de l'Ourse et du Cocher, d'une part, et celle de Pégase et d'Andromède, de l'autre, sont celles qui ont été le plus sil- lonnées les 10 et II, particulièrement le 11. Ce dernier jour, à La Guerche, le passage paraissait terminé pour les régions nord, ouest et sud, tandis qu'il persistait encore, bien que s'alfaiblissant, dans la région orientale, » Laressore. — M. l'abbé Souberbielle, professeur au petit séminaire, a déterminé a5o étoiles pendant les nuits des 10 et 11, celle du g ayant été couverte. On en a compté beaucoup plus, de 6 à 700 le 10, et de 7 à 800 le 1 1 . M. Souberbielle avait fait à Bordeaux un voyage spécial pour obtenir un chronomètre. « Le Mans. — MM. Martin et Ponton d'Amécourt signalent 200 météores déterminés par la Commission. » Limoges. — M. le commandant FoUie y a observé avec l'aide de MM. Petit, professeur. Petit fils, Mathenet, Chemieux, Duboys, Maury et Bain; 217 météores ont été déterminés. Presque toutes les directions prolongées passaient par Persée; il y a pourtant eu quelques exceptions : quelques-uns marchaient vers cette constellation. Deux aérollthes ont paru en même temps, en se croisant à angle droit ; la traînée de celui qui marchait veis Persée était très-courte. u Lyon. — M. le professeur Lafon a fa? t les observations à lui seul. îs'éanmoins, il a pu bien tracer 80 trajectoires. L'heure a été bien reçue de Paris et bien renvoyée à Grenoble. » Marseille. — M. Stephan a été secondé par MM. Hue et Coggia. Malgré la pauvreté (4i8 ) du passage, Sai étoiles ont été, pendant les trois nuits, notées aussi exactement quels peut permettre le procédé d'inscription sur les cartes. M. Stephan adresse tous les temps des signaux qu'il a envoyés à Bordeaux, Lyon, Barcelonnette, Toulon, Nice, Gênes, Turin. Comme M. Lespiault nous a adressé les temps qu'il a reçus à Bordeaux de Paris et de Mar- seille, nous avons pu vérifier que le circuit est très-bien fermé. » Montpellier. — M. Diacon annonce que les observations ont été faites par MM. Com- bescure, Diacon, Moitessier, Hardin-Delteil, Collot, Dufour, Henneguy, Segny, Racanier, Donnadieu, Compazieu, Guinard et Hunoldt. Le ciel, très-pur pendant la seconde nuit, a été fort incertain pendant la première et la troisième; g'jS météores ont été notés, dont la plus grande partie sont enregistrés sur les cartes. Les observations ont été faites sur la porte du Peyrou, dont tout le monde connaît la magnifique situation. » Nice. — M. Delestrac signale particulièrement le zèle de M. Farcy. On n'a pu observer, pendant la première nuit, un orage violent ayant éclaté entre Nice et Marseille et ayant même interrompu la ligne; 200 étoiles ont été enregistrées pendant les deux nuits du 10 et du 11. >> Paris-Belleville. — M. l'ingénieur Trémeschini et ses collaboratemrs ont observé dans cette station. Ces messieurs ont enregistré 775 météores, dont un extrêmement brillant. Chaque jour M. Trémeschini est venu comparer son chronomètie au nôtre. » Poitiers. — M. Sansac de Touchimbert, adjoint au maire, a observé dans cette station et n'a noté non plus que les météores susceptibles d'être bien définis ; 600 à 700 observations ont été recueillies. » Rochefort. — MM. Courbebaisse et Simon ont tracé les trajectoires de 269 météores pendant les trois nuits, et en ont vu quatre fois autant. Déjà M. Simon a relevé et envoie les coordonnées du commencement et de la fin de chacune des trajectoires. » Sainte-Honorine-dii-Fny . — M. le curé Lebreton a fait les observations à l'aide de l'instrument qu'il a construit à cet effet, M. Lebreton a été aidé par MM. Lesoif et Macle. Il a pu déterminer, avec une très-grande précision, 3o6 météores. » Saint-Lo. — M. Tarry, inspecteur des Finances, en résidence momentanément à Sainl- Lo, a organisé la station. Il a été parfaitement secondé par le Directeur de l'École normale, M. Delaplanche, et MM. Aubry, Cateloup, Hoiiel, Launay, Bigot, Daniel, Guillemin. 6i5 météores ont été enregistrés. Comme l'observateur de La Guerche, M. Tarry signale des intermittences dans le passage. C'est dans la nuit du 10 au 1 1 que les météores ont été les plus beaux. A lo heures, M. Delaplanche signale un éclair formé de deux bandes lumi- neuses simultanées, larges d'au moins { degré chacune et se croisant dans le Cygne. (M. Follie n'ayant pas donné, dans un premier rapport, l'heure où il a vu à Limoges deux astéroïdes se croiser à angle droit, nous ne savons si les deux phénomènes se rapportent l'un à l'autre.) » Toulouse. — M. Daguin y a observé, avec messieurs ses fils, dans une tour de l'hôtel de Montmorency, appartenant à M. Cruwy. Les nuages orageux ont beaucoop gêné j)endant les premières nuits. Ces messieurs ont cependant déterminé i36 météores. » Toulon. — M. Ziircher, capitaine du port, forcé de s'absenter, a été remplacé par M. de Grainville, professeur d'hydrographie; 189 météores ont été déterminés. M. de Grainville fait connaître que les officiers du Cnton, en rade de Toulon, ont délerminé 67 météores. Leur chronomètre était chaque jour comparé avec soin à l'Observatoire de Toulon. » Trémont. — MM. INlagnien et Lemosy ont été aidés par MM. Puvis, Privey, Goujon et Flotte. Les étoiles étaient, en général, de la plus faible grandeur, et ne parcouraient ( 4i9) qu'un petit nombre de degrés. Le lo, elles étaient, en général, plus belles, et leurs trajec- toires plus longues. Un bolide a paru vers i heure et demie du matin. La position en est relevée avec soin. Le 1 1, un bolide a paru à 3 heures du matin, gio étoiles ont été notées, dont environ un tiers sont déterminées. » Turin. — M. Dorna, directeur de l'observatoire de Turin, a fait les observations avec MM. Alexandre Rovère et Ange Channier. Avec un mauvais temps la première nuit, ces messieurs n'ont pu voir que 21 étoiles; la route de 12 a été tracée. La seconde nuit, un très-beau temps a permis de voir 3ii étoiles et de tracer 127 trajectoires. M. Dorna trans- met les temps des divers signaux qu'il a reçus de Marseille, et enverra ses observations dès qu'elles seront réduites. » » Nous n'avons point encoi-e reçu le compte rendu des observations de Grenoble, Moncalieri, Pérouse, Volpeglino, etc. » Mais dès à présent, l'Académie voit que le nombre des observations recueillies est immense, et qu'en les discutant avec soin on en déduira une description précise du phénomène pendant les trois jours. Tous les ob- servateurs ont annoncé leur intention formelle de coopérer à la réduction et à la discussion. Nous tâcherons de les seconder, et ainsi l'on peut es- pérer d'arriver promptement à des résultats que nous aurons l'honneur de présenter à l'Académie. » MÉTÉOROLOGIE. — Obsewation relative à la dénomination de bolide, donnée au météore récemment observé par M. Coggia; par M. Elie de Beaumont. « M. Elie de Beaumont fait observer qu'on pourrait discuter la ques- tion de savoir si la dénomination de bolide doit être appliquée au météore lumineux vu à l'Observatoire de Marseille, par M. Coggia, dans la nuit du i" au 2 aotit (i). » Le mot bolide paraîtrait dérivé du mot grec [ioùX'xi (envoyer), dtic|uel dériverait probablement aussi la terminaison bole des mots parabole et Ity- perbole. Il impliquerait l'idée d'une trajectoire régulière due à une forte impulsion donnée à un corps beaucoup plus dense que l'air atmosphé- rique. Un bolide serait ainsi une sorte de projectile naturel. » C'est vers 1820 qu'on a commencé à reconnaître généralement que la plupart des étoiles filantes répondent à cette idée; mais il n'a jamais été établi qu'il ne puisse quelquefois apparaître sur la voûte céleste des points ou des disques lumineux d'une nature différente. Avant de regarder les étoiles filantes comme étant généralement de très-petits corps planétaires, (i) /^o;> à la séance précédente, p. 397. ( 420 ) on examinait si en effet elles ne pourraient pas résulter de l'inflammation d'amas de vapeurs condensées en certains points de l'atmosphère. On cite des /eux follets, des tonnerres en boule, des nuages phosphorescents, et il existe évidemment encore beaucoup d'inconnu dans ce chapitre. C'est un motif pour décrire, sans idées préconçues, toutes les apparitions lumi- neuses que le ciel peut nous présenter avec d'autant plus de soin et de scrupule que les circonstances en sont plus singulières, quelle que soit d'ailleurs la dénomination sous laquelle elles pourront avoir été enregis- trées de prime abord. » « M. DcMAS rappelle que, sm- la demande du Ministre de la Guerre, l'Académie examinait, en i843, les pains distribués à la place de Paris et à plusieurs autres places de France, lesquels, durant les chaleurs extraor- dinaires de l'été, présentaient une altération spéciale. Un Rapport excellent de notre regretté confrère M. Payen faisait connaître la cause de cette alté- ration. Elle était due, d'après la Commission dont il était l'organe, au dé- veloppement d'une végétation cryptogamique, d'un champignon nouveau, V oïdium aurantiacum. » Les naturalistes qui pourraient prendre intérêt aujourd'hui à étudier cette espèce, et les personnes qui désireraient la soumettre à des expériences sous le rapport de l'hygiène, peuvent la retrouver en ce moment à la Ma- nutention militaire, où elle n'avait pas reparu, à ce qu'il semble, depuis trente ans. » La moindre parcelle du pain attaqué par l'oïdium suf6t pour le semer sur du pain frais et pour l'y reproduire en quantités indéfinies. » M. Dumas place sous les yeux de l'Académie un morceau du pain infecté par l'oïdium. » PHYSIQUE. — Effets produits par la foudre sur un peuplier, à Rouvres {Haute.' Marne). Extrait d'une Lettre de M. Ant. Passy à M. Becquerel. « .. L'Académie accueille avec intérêt la description des effets de la fou- dre. Voici les détails que je viens d'obtenir sur un phénomène de celle nature, qui s'est produit chez M. Dailly, dans sa ferme d'Étiefs, commune de Rouvres, canton d'Auberive (Haute-Marne), le 2 juillet dernier : » Les bâtiments de la ferme, isolés au milieu des cultures, sont situés dans la vallée de l'Aube. Les deux plateaux qu'elle sépare sont couverts de forêts qui descendent, en général, -jusqu'au milieu des pentes. Leur alti- tude est, en moyenne, de 4oo mètres; celle de là vallée, 280 mètres. ( 4^1 ) M L'orage du 2 juillet, qui a duré quatre heures, débuta par une |)luie subite et forte, devenue bientôt torrentielle. \'ers 4'' So", un coup de ton- nerre très-violent, précédé de roulements, éclata accompagné d'un éclair rouge, large et intense. La foudre tomba sur un vieux peuplier d'Italie [Popuhis fasliginta), âgé de plus de soixante ans, de 3o mètres de hauteur, portant 3 mètres de tour à i mètre du sol. » La foudre, descendant du sommet jusqu'à la base, se partagea, à i5 mètres du sol, en deux sillons espacés par 33 centimètres, enlevant l'un et l'autre l'écorce épaisse sur une largeur de 20 centimètres en moyenne. Les branches sur le trajet ont été enlevées ou restent desséchées. » Au pied de l'arbre, la longueur de l'écorce et des éclats de bois enlevés est de i™, 5o, les deux sillons s'étant réunis. L'arbre est fendu dans sa partie antérieure jusqu'à 3 mètres en remontant de la base où la foudre s'est per- due. Dans cette large et profonde déchirure, le bois est séparé du tronc sur une épaisseur de 20 centimètres; de longs et gros éclats demeurent attachés à la base dans la partie dénudée, mais ne formant plus corps avec le tronc. » On a ramassé les lambeaux de bois rejelés par la foudre, et l'on en a formé un amas de 65 centimètres de côté et de 5o de hauteiu-. » Au même moment, la foudre tombait, sous la forme d'une boule de feu, par la cheminée de la chambre de la ferme, distante de 37 mètres du peuplier, qui se trouve isolé et éloigné de 10 mètres du mur du bâtiment ; ce bâtiment a ime largeur de 7™, 85, et la face opposée est éloignée de la chambre de 29™, i5. La foudre, là, n'a causé aucun dommage, mais une jeune femme enceinte y reçut une forte commotion dont elle se ressent encore; une autre se trouva presque asphyxiée. » Dans la cour, entre le bâtiment et la chambre, le jardinier fut re- poussé à I mètre, et sa femme, à côté de lui, sentit une vapeur brûlante lui passer sur le visage, tandis que sa fille, plus éloignée, se plaignit d'un sentiment de brûlure sur les jambes, » J'ai pu constater, par ces naïfs témoignages, les effets de ce coup de foudre, et m'assurer de sa marche sur l'arbre qui végète encore vigoureuse- ment dans les parties qui ont été épargnées » M. Wheatstone fait hommage à l'Académie de deux Notes insérées dans les Proceedings de la Société royale de Londres, « sur une cause d'erreur dans les expériences électroscopiques », et « sur la polarisation successive de la lumière, et description d'un nouvel appareil de polarisation ». C.R., 187 1, 2« Semwîre. (T. LXXIII, No 7.) 54 ( 422 ) MÉMOIRES LUS. ANATOMIE. — Observations sur quelques points de l'Embryologie des Lémuriens et sur les affinités zoologiques de ces animaux; par M. Alph.-Milne Edwards. (Extrait par l'auteur.) « Dans tous les systèmes actuels de classification, les Lémuriens forment avec les Singes un seul et même groupe, appelé Yoirlre des quadrumanes. Diverses considérations anatomiques m'avaient conduit à douter de la justesse de ce rapprochement, et je désirais vivement pouvoir rechercher si les caractères tirés du développement de l'embryon viendraient l'appuyer ou le contredire. Aussi, au moment où mon ami M. A. Grandidier est parti pour accomplir son dernier voyage d'exploration à Madagascar, où il avait déjà découvert tant de faits nouveaux et importants, ai-je dirigé son atten- tion sur ce point, lui recommandant de rechercher avec soin les femelles de Lémuriens à l'état de gestation. Les résultats obtenus par ce savant voyageur ont surpassé mes espérances, car il s'est procuré des foetus appar- tenant à quatre genres différents du groupe des Lémuriens, et il a bien voulu les mettre à ma disposition. Les dissections que j'en ai faites m'ont permis de constater qu'il existe, sous le rapport du développement intra- utérin, des différences essentielles entre les Lémuriens et les Singes. On sait que chez ces derniers le placenta est petit, discoïdal et intimement uni à la caduque utérine, et que la vésicule ombilicale est très-réduite et disparaît même de très-bonne heure. Les Lémuriens nous offrent une disposition très-différente. Ainsi, chez le Propithèque, qui peut être considéré comme l'un des représentants les plus élevés du type que nous étudions, et par conséquent le plus voisin des Singes, le chorion est presque entièrement couvert de villosités épaisses et serrées, constituant une sorte de coussin vascuiaire, et formant le placenta qui encapuchonné presque complète- ment l'amnios et que je désignerai sous le nom de placenta en cloche, par opposition au placenta discoïde de l'Homme et des Singes, au placenta zonaire des Carnivores et au placenta diffus des Herbivores. Les villosités, très-touffues vers les portions moyenne et supérieure de l'œuf, diminuent graduellement en se rapprochant du pôle céphalique, où elles disparaissent presque entièrement sur une étendue d'ailleurs peu considérable. La ca- duque utérine est très-développée et présente une disposition correspon- dante. ( 423 ) » Entre le chorion et la tunique amniotique on trouve un vaste sac membraneux qui s'étend dans le sens du grand axe de l'œuf, et qui adhère au cordon ombilical par un pédoncule court et grêle. Ce sac se prolonge de façon à constituer à chacune de ses extrémités une espèce de corne digi- tiforme, et ne contracte que des adhérences faibles avec les deux tuniques adjacentes; aucun des gros vaisseaux du cordon ne s'y distribue. Si l'on injecte, sous l'eau, de l'air dans cette poche, ou la voit se distendre, et ses contours se dessinent nettement. Elle représente la vésicule ombilicale beaucoup moins développée chez la plupart des Mammifères onguiculés. » Dans les genres Lepilemur, Hapalemur et Chirogalus, le placenta offre les mêmes caractères. » H résulte de cette étude que les tuniques de l'embryon des Lémuriens sont conformées d'après un plan dont nous ne connaissons encore aucun autre exemple dans la classe des Mammifères. Ce type spécial s'éloigne beaucoup plus de celui de l'Homme, des Singes, des Chéiroptères, des In- sectivores et des Rongeurs que de celui qui est propre aux Carnassiers; car si l'on suppose un instant le pôle caudal de l'oeuf du chien envahi par les villositésdu placenta, on a presque la réalisation des caractères spéciaux à l'œuf des Lémuriens; j'ajouterai que la disposition de la vésicule ombili- cale est, à peu de chose près, la même dans ces deux types, tandis que chez les Singes elle est complètement différente. M Ces caractères embryologiques si importants sont en rapport avec ceux que fournissent le cerveau, le crâne, le système dentaire et les mains. « Le cerveau des Lémuriens les plus élevés en organisation ne se déve- loppe que peu en arrière, et au lieu de recouvrir entièrement le cervelet, comme il le fait chez les Singes, il laisse à découvert une portion plus ou moins considérable de cet organe. Aussi Gratiolet avait-il déjà reconnu que les caractères de l'encéphale des Lémuriens séparent nettement ces animaux de tous les Primates. » L'orbite, qui, dans le groupe des Singes, est complètement cloisonnée en dehors et isolée de la fosse temporale, communique largement avec celle-ci dans tous les genres de Lémuriens, ce qui donne à leur tète osseuse une certaine ressemblance avec celle des Carnivores. » Les dents qui arment en avant la mâchoire inférieure sont conformées d'une manière très-différente chez les Singes et les Lémuriens. Chez les premiers, la distinction entre les canines et les incisives est très-nette, et celles-ci sont presque verticales; chez les seconds, elles sont étroites, ser- rées les unes contre les autres en forme de peigne, couchées presque hori- 54.. ( 4^4 ) zontalement, et de formes tellement similaires que certains zoologistes les considèrent comme étant toutes des incisives, tandis qu'en réalité celles de la troisième paire représentent les canines des autres Mammifères. » Les mains, dont le pouce est toujours bien développé et presque con- stamment opposable aux autres doigts, ne présentent pas les caractères de celles des Singes. Elles sont admirablement conformées pour grimper, mais impropres à la préhension des aliments. C'est avec la bouche que ces ani- maux saisissent d'ordinaire leur nourriture, à moins qu'ils n'emploient à cet effet leurs deux mains réunies, ainsi que les Écureuils et beaucoup de Rongeurs ont l'habitude de le faire. Les doigts, au lieu d'être amincis vers le bout, comme ceux des Singes, s'élargissent généralement dans leur por- tion terminale en formant des pelotes discoïdales que l'ongle ne recouvre qu'incomplètement. Enfin l'index de la main postérieure se termine, comme on le sait, par une véritable griffe. » Si, dans la classification des Mammifères, on veut que les groupes na- turels, désignés sous le nom d'ordres, aient une même valeur zoologique, il me semble impossible de réunir dans une division, ayant ce degré d'im- portance, les Singes et les Lémuriens. L'existence d'une main peut se ren- contrer chez des animaux dérivés de types très-différents; on en connaît depuis longtemps des exemples parmi les Marsupiaux, tandis que parmi les Singes, on trouve, à côté d'espèces franchement pentadactyles, d'autres espèces dont les membres antérieurs sont privés de pouce. On ne peut donc pas considérer cette particularité organique comme constituant un carac- tère dominateur, et les différences nombreuses et essentielles que j'ai signa- lées dans le cours de ce Mémoire me semblent avoir une valeur zoologique bien supérieure, nécessiter entre les Singes et les Lémuriens une distinc- tion profonde, et c'est en m'appuyant sur ces faits que je proposerai de considérer ces groupes comme formant l'un et l'autre un ordre particu- lier : l'ordre des Lémuriens, reliant l'ordre des Singes à l'ordre des Car- nivores. » aiÉMOffiES PRÉSENTÉS. MÉCAiNIQUE APPLIQUÉE. — De l'insuffisance des chaînes de sûreté du matériel des chemins de fer; par M. H. Kesal. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Mécanique.) « Lorsque la barre d'attelage reliant deux wagons vient à se rompre, il en est presque toujours de même des chaînes de sûreté, dès qu'elles sont ( 4^5 ) arrivées à leur tension maximum : de sorte qu'elles sont à peu près inutiles. » Aussi les ingénieurs qui s'occupent réellement de la pratique des che- mins de fer ne considèrent guère l'accrochage des chaînes de sûreté que comme se rattachant à l'exécution d'une mesure administrative, et n'abou- tissant qu'à gêner la manœuvre des hommes d'équipe; c'est ainsi que certaines Compagnies n'ont pas adopté de types spéciaux pour ces chaînes, qui offrent ainsi les plus grandes variétés. » Il est bon de faire remarquer que l'on ne pourrait, sans inconvé- • nients sérieux, augmenter le diamètre du fer employé ou entre-toiser les maillons. » J'ai cherché, dans ce Mémoire, à me rendre compte des faits observés, en reprenant préalablement, mais d'une autre manière , la question de la résistance des chaînes à maillons plats, que j'ai traitée pour la première fois en 1862, dans les Annales des Mines. » Soient : r le rayon moyen du coude d'un maillon, 2 / la longueur de chacun de ses longs côtés, E le coefficient d'élasticité de la matière, b r' b b r' — /•/ k =r + l A V ? [j. l'allongement relatif de deux tringles de diamètre p, de même lon- gueur que les chaînes, et qui se trouveraient dans les mêmes conditions. » On a, pour la tension élastique maximum développée, rapportée au mètre carré, r = EAp., et, pour le travail moléculaire correspondant à la déformation, l'E'np- kij?. » Cela posé, on arrive à la formule suivante, relative aux chaînes de ( 426 ) sûreté, dans laquelle T est l'effort de traction du train, calculé, si l'on veut, par la formule de Harding, L la longueur de chaîne, e son excès sur la distance normale des attaches, p, et ni les tonnages des masses d'avant et d'arrière du train, séparées par la barre qui s'est rompue. » En appliquant cette formule à un type de train de la Compagnie de Lyon, correspondant à une machine mixte série 700, on trouve r=4.8v'm. » En supposant seulement m = 36 e, on aurait — = 28"", 8, 10'" chiffre ordinairement supérieur à la limite d'élasticité des fers employés dans la construction des chaînes : ce qui explique les faits observés. » Il serait préférable de transformer les chaînes de sûreté en chaînes de secours^ en les accrochant après leur propre wagon; elles permettraient, lors d'une rupture de barre, ce dont on s'aperçoit presque toujours de suite, de réunir les deux parties du train, que l'on pourrait ainsi conduire au moins à la gare suivante. Les chaînes employées sont d'ailleurs sufâsantes pour résister comme attelage. » CHIMIE ORGANIQUE, — Sur un nouveau principe, volatil el sucré, trouvé dans le caoutchouc de Bornéo. Note de M. Aimé Girard. (Commissaires : MM. Boussingault, Ealard, Peligot, Pasteur.) « Sous le nom de f/rtm/^onjfe, j'ai fait connaître, au mois d'octobre 1868, une matière sucrée, volatile, dont j'avais reconnu l'existence dans le jus extrait du caoutchouc du Gabon. Cette matière répond à la foruuile CH^O", et elle est remarquable surtout par son mode de décomposition en pré- sence de l'acide iodhydrique. En effet, chauffée en vase clos, vers 100 de- grés, avec un excès d'acide iodhydrique finnant, elle se dédouble en éther méthyl-iodhydrique et en luie nouvelle substance sucrée également, cris- tallisée, d'une grande stabilité, ayant la composition du glucose desséché, et pour laquelle j'ai provisoirement adopté la fornuile C^H^O" résultant de l'équation CH^O» + m = C^H'I -^ C'WO\ ( 427 ) » J'ai donné à cette substance, qui offre avec l'inosite beaucoup d'ana- logie, le nom de dambose. » Depuis l'époque où j'ai présenté à l'Académie une Note à ce sujet, j'ai continué des recherches du même genre sur les caoutchoucs importés en Europe de divers pays, et provenant, comme le caoutchouc du Gabon, de plantes grimpantes, de lianes du genre urceola. Tels sont les caoutchoucs de Bornéo, de Madagascar, etc. Ces produits, coagulés dans les mêmes con- ditions que le caoutchouc du Gabon, renferment tous, dans leur masse, un liquide salin et sucré qu'il est facile de recueillir lors du passage du caout- chouc aux cylindres nettoyeurs. » Dans aucun de ces caoutchoucs, je n'ai, jusqu'ici, retrouvé la dambo- nite, mais plusieurs d'entre eux m'ont fourni des matières sucrées nou- velles. » Je me propose de décrire aujourd'hui les propriétés de l'une de ces matières que j'ai extraites du caoutchouc de Bornéo, et que je propose, en conséquence, de désigner sous le nom de bornésite. » J^a bornésite est d'une extraction difficile, à cause de la grande quan- tité de matières salines employée à la coagulation du caoutchouc; mais quand elle a été purifiée par des traitements convenables, elle se présente sous la forme de cristaux transparents. Ceux-ci sont des prismes quadran- gulaires, dérivés du prisme rhomboidal droit, et terminés tantôt par un simple biseau, tantôt par un pointement octaèdrique. Souvent, ces cristaux donnent naissance à des mâcJes perpendiculaires d'une grande netteté, qui offrent de l'analogie avec les mâcles de l'harmotôme. » Ces cristaux sont très-solubles dans l'eau, peu solubles dans l'alcool cencentré; en profitant de ces deux propriétés, on obtient la bornésite très- bien cristallisée; il suffit, pour cela, de la dissoudre dans une très-petite quantité d'eau bouillante, et d'ajouter à la liqueur un volume considé- rable d'alcool à 95 degrés, bouillant également. V Soumise à l'action de la chaleur, la bornésite fond à 17$ degrés; elle n'a subi jusque là aucune altération, et peut cristalliser par le refroidisse- ment. A 2o5 degrés, elle se sublime, comme la dambosite, et cette subli- mation est toujours accompagnée d'une décomposition légère. M Elle ne fermente pas; elle ne réduit pas le tartrate cupro-potassique, mais si elle est soumise pendant quelques instants à l'ébullition avec de l'eau légèrement acidulée, elle acquiert la propriété de réduire ce réactif. » L'acide sulfurique la dissout à froid; traitée par un mélange d'acide azotique et sulfurique, elle se transforme en un produit nitré, insoluble ( 428 ) dans l'eau, soluble dans l'alcool, d'où il se dépose à l'état cristallisé, fu- sible à la température de 3o à 35 degrés et détonant vivement sous le choc. » La bornésite donne à l'analyse les nombres suivants qui correspon- dent à la formule C* H» 'O'^ : I. H. III. Calculé. Carbone 43,3 42,8 43,2 43,3 Hydrogène 7,3 7,4 7,4 7,2 Oxygène •> » i> 49^5 » L'analogie de cette formule avec celle de la dambosite m'a naturelle- ment conduit à soumettre la bornésite à l'action de l'acide iodhydrique; j'ai reconnu ainsi que, chauffée en vase clos à 120 degrés avec un excès d'acide fumant, la bornésite se dédouble, comme la dambonite, en éther méthyl-iodhydrique et en dambose. » L'examen du dambose fourni par cette réaction m'a permis d'établir son identité avec celui que fournit la dambonite dans les mêmes circon- stances. » Les relations étroites qui rapprochent cette matière sucrée nouvelle de celle que j'ai précédemment extraite du caoutchouc du gabon, se trou- vent ainsi démontrées, mais si l'on examine avec soin ces deux matières et leurs dérivés, au point de vue de leur action sur la lumière polarisée, ces relations acquièrent un intérêt particulier. » Pour faire cet examen, M. A. Cornu a bien voulu mettre à ma dispo- sition le polarimètre extrêmement sensible qu'il a fait connaître l'année dernière (i), et qui utilise l'emploi de la lumière monochromatique du so- dium. » A l'aide de cet appareil, j'ai reconnu que la dambonite n'a aucun pou- voir rotatoire et que le dambose qui en provient est également privé de toute action sur la lumière polarisée. » La bornésite, au contraire, a un pouvoir rotatoire assez considérable; ce pouvoir, qui est dextrogyre, correspond pour la lumière sodique et pour une longueur de 10 centimètres, à une déviation de ^2°/'. (La dévia- tion due au sucre de canne, dans les mêmes circonstances, a été trouvée par M. A. Cornu = 66°4o'/'.) Le pouvoir rotatoire de la bornésite égale donc environ la moitié du pouvoir rotatoire du sucre de canne. Mais le dambose qu'elle fournit |)ar son dédoublement, identique à celui de la dambonite, n'a aucun pouvoir rotatoire. (i) Bullelin Enfin, si l'on passe d'une solution MR à une solution M'R', on aura une variation totale de densité, qui sera la somme des deux variations partielles. » Je donne à ces variations le nom de modules des densités. » Les densités ont été calculées par la méthode du flacon, avec trois dé- cimales. Les expériences se rapportent à quatorze métaux et sept radicaux métalloïdiques, et comprennent un ensemble de quarante-cinq sels. Les métaux sont les suivants : potassium, sodium, aminoniiuu, calcium, magné- sium, strontium, baryum, manganèse, fer, zinc, cuivre, cadmium, plomb, argent; les radicaux métalloïdiques sont ceux des sels suivants : chlorures bromures, iodures, sulfates, azotates, carbonates, Ijicarbouates. Les ré- sultats correspondent d'ailleurs à la température uniforme de i5 degrés. ( 44a ) » Les expériences sur lesquelles repose ce travail sont tellement con- nues, qu'il est inutile d'entrer à cet égard dans aucun détail. Je me bor- nerai à dire que je suis surtout préoccupé d'avoir des solutions bien ti- trées. Pour les sels naturellement anhydres, il n'y a aucune difficulté; pour les sels hydratés, il faut avoir soin de les prendre à l'état de cristaux bien nets, afin que la part de l'eau de cristallisation soit bien d-jfinie. Dans un grand nombre de cas, j'ai vérifié les résultats en préparant direclenienl les sels par la combinaison des acides et des bases dans des proportions connues. Enfin, quand il pouvait exister quelque incertitude sur le titre de la solution, j'ai eu recours à l'analyse quantitative de la solution elle- même. » Le tableau suivant renferme les modules des différents radicaux mé- talliques ou métalloïdiques, en prenant pour point de départ la solution normale de chlorhydrate d'ammoniaque, dont la densité est i,oi5. Parmi tous les sels étudiés, c'est celui qui a la Tnoindre densité, ce qui évitera d'introduire des modides négatifs. Disons encore que les valeurs numé- riques des modules sont des nombres de millièmes qu'il faut ajouter à la densité i,oi5 du chlorhydrate d'ammoniaque quand on remplace l'ammo- nium ou le chlore par un autre radical. Ammonium , Az H' Potassium, K Sodium , Na Calcium , Ca Magnésium , Mg Strontium, St Baryum , Ba Manganèse, Mn Fer, Fe Zinc, Zn Cuivre, Cu Cadmium , Cd , Plomb, Pb io4 \ Argent, Ag io8 Radical tnêlallique. Radical niclalloïdique. Ciilore, Cl Brome , Br lodo, I Sulfurique, SO'. . . Azotique , AzO''. . . . Carbonique, CO'. . . Bicarbonique , C'O'. Module liquivalent. (les Jiîiisités. 18 0 39 3o ?,3 25 20 26 12 20 44 55 69 73 28 37 28 37 33 4' 32 42 56 61 io4 io3 108 io5 35,5 0 80 34 127 64 48 20 fi2 .5 3o >4 52 16 ( 443 ) )) Exemple. — Supposons qu'on veiiille avoir la densité relative à la so- lution normale de l'azotate d'ammoniaque, on ajoutera au nombre i ,oi 5 du chlorhydrate d'ammoniaque le module i5 du radical AzO', ce qui donnera i,o3o. Supposons qu'on change à la fois les deux radicaux, et qu'on veuille avoir la densité de la solution normale d'azotate de potasse: au nombre i,oi5 on ajoutera les deux modules du potassium et du radi- cal azotique, c'esl-à-dire 3o et i5, ce qui donnera i,o6o, nombre corres- pondant avec l'expérience. » Pour que la règle des modules soit applicable aux densités, il faut que les solutions soient suffisamment étendues : elle cesse d'être vraie pour les solutions concentrées. Ce résultat est conforme aux principes de M. H. Sainte-Claire Deville, relativement à la théorie de la dissociation des substances, d'après laquelle les molécules des corps ne manifestent leurs propriétés spécifiques et ne produisent réellement les effets qui leur sont propres que lorsqu'elles sont amenées à un degré convenable de désagré- gation et de liberté. » Les résultats auxquels je suis déjà parvenu, concernant les solu- tions salines, ne sont pas sans analogie avec d'autres théories récentes qui tendent à s'introduire dans la science, notamment avec ce que M. P.-A. Favre appelle le principe de la ihenno-neulratilé des sels. D'après ce prin- cipe, les différents radicaux des sels se comportent de la même façon dans les solutions, au point de vue de la chaleur, et cela de quelque manière qu'ils soient combinés entre eux. Or c'est précisément ce qui arrive quand, au lieu de considérer les actions calorifiques, on étudie !es actions capil- laires ou les variations de densité. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la volatilisation apparente du sitirium et du bore. Note de MM. L. Troost et P. Hactefkuille, présentée par M. H. Sainte- Claire Deville. « Les recherches sur le bore et le silicium dont nous avons fait con- naître à l'Académie la première partie nous ont conduits à étudier l'oxy- dation du silicium aux dépens de l'oxyde de carbone. La silice en houppes fibreuses, qui est lui des produits de cette oxydation, recouvre quelquefois le silicium fondu d'un feutre très-léger, qui se prolonge dans certaines conditions à plusieurs centimètres au delà de la portion du tube occupée par le silicium. Nous avons cherché à déterminer les réactions chimiques en vertu desquelles le silicium, corps complètement fixe, donne naissance ( 444 ) à un composé également fixe et séparé du corps générateur par des distances relativement considérables. L'étude des conditions qui favorisent ce trans- port de la silice ou de ses éléments nous a conduits à la découverte de plusieurs faits qui pourront servir à reconnaître la cause de phénomènes observés par les métallurgistes et restés jusqu'ici sans explication. » Des traces de fluorure ou de chlorure ayant été reconnues indispen- sables pour obtenir un dépôt de silice à une distance sensible du silicium, nous avons expérimenté successivement sur le fluorure et sur le chlorure de silicium. j> I. L'expérience avec le fluorure étant disposée de manière à ce qu'on puisse en suivre toutes les phases, nous avons constaté un phénomène qui explique le transport apparent de la silice, et qui nous a fait découvrir plu- sieurs composés. Nous décrirons avec détail cette expérience, qu'on peut répéter dans les cours, sous la forme même où elle a été faite pour la pre- mière fois. » On place du silicium dans un tube de porcelaine, muni d'un regard en verre à faces parallèles du côté de la sortie des gaz qui circulent dans l'ap- pareil. Cette disposition permet d'apprécier le moment où le silicium entre en fusion et de suivre tous les détails des phénomènes de transport qui s'y passent (i). Quand le silicium est fondu dans le tube (traversé par un cou- rant de gaz hydrogène), on fait arriver une bulle de fluorure de silicium, qui, entraînée par 1p gaz hydrogène, arrive bientôt dans la partie la plus chaude du tube au contact du silicium et le dépasse ensuite. Dès que le fluorure a traversé la partie où se trouvait le silicium en fusion, il produit une fumée épaisse qui en occupe les parties déclives et s'y dépose en une fine poussière rougeâtre. Le courant d'hydrogène dissipe bientôt ce nuage qui a voilé l'éclat éblouissant du silicium en fusion. Une plus grande quantité de fluo- rure silicique donne naissance à un nuage si intense, que l'intérieur du tube cesse immédiatement d'émettre la moindre lumière, et que le gaz en- traîne une forte proporlion d'une substance semblable à du noir de fumée. L'hvdrogène dissipe également ce nuage, qu'on reproduit aussi souvent qu'on introduit le fluorure. » Un courant lent de fluorure de silicium donne un léger nuage, insuf- fisant pour masquer complètement l'éclat du tube porté au rouge blanc, (i) Ces expériences exigeaient une len^iiéralnre nuiinteniie constante pendant |)liisieuis heures; nous avons pn l'olitcnir Licilcmenl dans des fourneaux alimentés par l'huile lourde de houille, (huil le débit était constant et gradué avec le plus grand soin. ( 445 ) mais on voit se former rapidement un anneau adhérent dans la partie du tube où il n'est plus à une température assez élevée pour paraître lumineux. Cet anneau se resserre rapidement, et si l'opération est prolongée pendant une heure, on n'aperçoit plus la partie chaude du tube que par une ouver- ture circulaire de quelques millimètres de diamètre. » La fumée brune qui se produit abondamment dans un courant rapide de fluorure est du silicium amorphe. L'anneau formé dans un courant lent de ce gaz est constitué par un lacis de cristaux de silicium, parmi lesquels il en BiStqui sont mesurables et doués d'un grand éclat. » Cette expérience établit que le silicium se comporte dans le fluorure silicique comme s'il était volatil, donnant une matière amorphe ou des cris- taux suivant les circonstances qui président à son passage de l'état gazeux à l'état solide. On peut donc obtenir du silicium cristallisé sans l'emploi des dissolvants métalliques. On peut même isoler le silicium d'un de ses composés sans avoir recours aux méthodes ordinaires; il suffit pour cela de répéter l'expérience que nous venons de décrire, en y remplaçant [le sili- cium par le charbon. » On peut réaliser cette dernière expérience sous une forme qui met en évidence des détails intéressants. L'arc voltaïque produit par une pile de cinquante éléments, entre des cônes de charbon placés dans une atmosphère de fluorure de siliciinn, réalise les conditions que nous venons d'indiquer pour la mise en liberté du silicium. On voit l'arc voltaïque devenir la base d'une flamme fuligineuse dont^ l'enveloppe brillante extérieure est formée par du silicium très-divisé et incandescent. Ce corps refroidi au point de n'être plus lumineux constitue le noir de fumée de la flamme silicée; en- traîné par les gaz chauds, il vient se fixer sur les parois du vase dans lequel se fait l'expérience. La flamme contenant le silicium incandescent a un vif éclat, même dans le voisinage de l'arc voltaïque, et la lumière qu'elle émet est d'un violet dont l'intensité est remarquable lorsque la distance des cônes de charbon est aussi grande que possible. Si, au lieu d'une pile puissante, on emploie une bobine d'induction, l'étincelle jaillissant entre deux baguettes de charbon dans une atmosphère de fluorure de silicium ne donne pas sensiblement de flamme, mais il ne s'en produit pas moins un dépôt de silicium appréciable au bout de quelque temps. Le même dépôt se produit encore quand on remplace les deux cônes de charbon par deux pointes de silicium fondu. Cette dernière disposition de l'expérience permet de constater la formation d'une matière blanche volatile. C'est un sous- fluorure jouissant des mêmes propriétés caractéristiques que le sous- C. R., 1871, a» Semestre. (T. LXXHl, N» 7.) ^7 ( 446 ) chlorure dont nous allons parler. Le fluorure de silicium, en réagissant sur le charbon, donne un produit moins beau que celui qui résulte de l'action de ce gaz sur le silicium. Nous aurons à revenir sur cette réaction, qui suppose la formation d'un composé du fluor et du carbone ou d'un composé triple. » Dans les expériences faites avec l'étincelle électrique, les résultats sont plus simples que lorsqu'on opère dans des tubes de porcelaine chauffés au rouge-blanc. Le transport du silicium n'y est pas accompagné, comme dans les tubes, d'une production de silice. L'impossibilité d'éviter complètement la présence de l'oxyde de carbone dans un tube plus ou moins ou poreux, dont la couverte est attaquée par le charbon à la température nécessaire pour la réussite de l'expérience, explique la formation de silice floconneuse aux dépens du silicium en voie de transport. Quand on opère à très-haute température, la silice est si abondante et si volumineuse, qu'elle apporte un obstacle absolu au mouvement des gaz. Elle précède alors immédiatement le dépôt de silicium, comme pour attester qu'elle provient de la réaction de l'oxyde de carbone sur la partie du sous-fluorure de silicium qui se dé- compose en passant du rouge-blanc au rouge vif. » IL Le chlorure de silicium peut aussi être employé pour transporter le sUicium d'un point à un autre d'un tube de porcelaine chauffé à une température élevée. L'expérience, disposée comme pour le fluorure, permet de constater les mêmes pliénomènes ; on peut avoir à volonté le silicium à l'état amorphe ou à l'état cristallisé. Le transport est même beaucoup plus rapide qu'avec le fluorure. En moins d'une heure, 5 grammes de silicium, placés au milieu du tube chauffé à une température voisine de celle du ra- mollissement de la porcelaine, ont été transportés au dehors de la partie chauffée. Il n'est pas nécessaire pour cela d'avoir un courant rapide de va- peur de chlorure de silicium, la cristallisation marche très-vite dès que le tube contient du chlorure. Une petite quantité de chlorure suffit pour donner naissance à cette volatilisation apparente. Si le courant est très-lent ou si même le chlorure ne se renouvelle pas, les déplacements de ce chlo- rure, par suite de faibles variations dans la température des différentes parties du tube, suffisent pour qu'avec le temps le silicium abandonne en totalité la partie chauffée. On en conclut qu'une quantité limitée de chlorure de silicium peut transporter une quantité illimitée de silicium (i). (i) Le chlorure et le fluorure de silicium peuvent donc être considérés comme les agents minéralisateurs du silicium. ( 447 ) » Le silicium ainsi transporté obstrue le tube des deux côtés sur une longueur d'environ 2 centimètres. Les dépôts constitués par ces cristaux enchevêtrés sont alors à peu près imperméables aux gaz; la cassure en est compacte et finement cristalline. Ils sont assez nettement terminés, tant du côté de la partie chaude que de celle qui ne l'est pas, pour qu'on puisse en conclure que les limites de température entre lesquelles le sili- cium se dépose en cristaux sont comprises entre 5oo et 800 degrés. » IlL II nous reste à préciser le mécanisme du transport du silicium. Nous avons pu établir que, si dans les parties du tube très-fortement chauf- fées les gaz contiennent un excès de silicium qu'un abaissement graduel de la température restitue en totalité sous sa forme primitive, cela tient à ce que le silicium y est engagé dans une combinaison avec le fluorure ou avec le chlorure ordinaires, combinaison qui avait jusqu'ici échappé aux obser- vateurs. Les composés ainsi produits présentent la propriété singulière et inattendue de prendre naissance à une température supérieure à celle de leur décomposition. Très-stables au rouge blanc, très-stables à la tempéra- ture ordinaire, ils n'ont de tension de dissociation qu'au rouge vif pour le fluorure et vers 700 degrés pour le chlorure (i). » La décomposition du sous-fluorure de silicium est complète lorsque la température s'abaisse lentement. Un refroidissement brusque comme celui qui résuite de l'emploi de l'étincelle d'induction est nécessaire pour isoler ce produit. On peut aussi l'isoler, ainsi que nous l'avons constaté, en rem- plissant ces mêmes conditions par l'emploi du tube chaud et froid de M. H. Sainte-Claire Deville. Quant au sous-chlorure de silicium, on l'obtient beaucoup plus facilement. Il suffit de faire passer sur le silicium en fusion le chlorure de silicium avec une rapidité suffisante pour que la portion de sous-chlorure cjui se décompose par refroidissement donne du silicium amorphe. Une grande partie de ce sous-chlorure échappe à la décomposi- tion. Nous avons pu en recueillir assez pour l'étudier. Dans une prochaine Communication, nous indiquerons la composition et les principales pro- priétés de ces corps nouveaux; nous décrirons également les modifications que nous avons dû apporter aux méthodes précédentes pour réussir à transporter le bore. » (i) La proiluction du sous-cliloriue de silicium dans nos expériences est analogue à celle de l'oxyde d'agent dans la llammedu gaz tonnant par MM. H. Sainte-Claire Deville et Debray. 57.. ( 448 ) THERMOCHIMIE. — Recherches thermochimiques sur la série du cyanogène ; par M. Berthelot (i). « J'ai entrepris d'étudier la chaleur dégagée dans la formation des prin- cipaux composés du cyanogène, tels que l'acide cyanhydrique, les cyanures métalliques, les chlorure, bromure, iodure de cyanogène, le cyanate de potasse, etc., et de la comparer avec la chaleur dégagée dans les combi- naisons des éléments proprement dits. M Mes expériences ont été faites, comme toujours, dans des calorimètres de platine renfermant de 5oo à looo grammes d'eau. Elles ont offert de grandes difficultés et même des dangers sérieux, car j'ai dû opérer sur l'acide cyanhydrique pur et sur le chlorure de cyanogène liquéfié; c'est-à- dire sur les corps les plus vénéneux qui soient connus. — Les réactions, exé- cutées par voie humide, réclament parfois un temps considérable pour s'ac- complir, ce qui complique les mesures. En outre, il faut que les réactions soient exactement définies et intégrales pour que les nombres trouvés four- nissent des données suffisamment autorisées. J'ai fait tous mes efforts pour remplir ces conditions, et les nombres ci-dessous me paraissent représenter, avec une exactitude suffisante, les réactions auxquelles je les attribue; cependant le sujet est si délicat que je crois devoir réclamer quelque indul- gence pour ce pénible travail. I. — Acide cyanhydrique. * » 1. J'ai décomposé, dans le calorimètre, un poids connu d'acide cyan- hydrique par l'acide chlorhydrique très-concentré; la transformation accom- plie (et elle était totale, ou sensiblement), j'ai étendu le mélange avec une grande quantité d'eau, et mesuré la nouvelle quantité de chaleur dégagée. Une expérience préalable m'avait fait connaître la chaleur dégagée par les mêmes quantités d acide chlorljydrique et d'eau mélangées. Je déduis de là la chaleur qui serait dégagée par la réaction suivante : C'HAz (pur et liquide) -h HCl (étendu) + 2H''0' = C-H*0* (dissous) + AzH^Cl (dissous), soit 10900 calories. (i) L'Académie a décide' gazeux +172000 » 5. En résumé, l'acide cyanhydrique est formé, à partir des éléments, avec absorption de chaleur, précisément comme le cyanogène, l'acétylène, le sulfure de carbone, etc. : anomalie très-générale pour les combinaisons du carbone, et qui, jointe à divers autres faits, permet de supposer l'exis- tence d'un état spécial du carbone, gazeux et isomérique (2). » 6. Les corps formés avec absorption de chaleur depuis leurs éléments sont particulièrement aptes à éprouver des condensations et des transfor- mations polymériques, comme le prouve l'histoire de l'acétylène. Celle de (i) Système initial : Système final : C= -1- H» -I- Az -t- 0< + HCl (étendu). [C'H=0» + AzH'Cl] (étendus). 26000 6g 000 27000 o 3i5c 2(H=-t-0') = 2H'0^.. C- + H + Az = C- H Az . Réaction de HCl 1'" marche. C" +0 =C'0= H= +0= = H'0^ C=0' + H^O'^C'H'O' C'H'O' +«Aq (J'ai trouvé uae valeur tout à fait négligeable.) Az + lP=AzH' (dissoute). AzH'(diss.)+ HCl(diss.). =AzH'Cl(diss,). J'ai trouvé. -1- 12700 1 1 1 200 (2) Annales de Chimie, 4' série, t. XIX, p. 161, 178 et 176. a"" marche. ^ ^ — 87 700. I 38000 X ■ loqoo 48900 (45o ) l'acide cyanhydrique fournit de nombreuses confirmations de cette vérité générale. J"ai insisté ailleurs sur ce point (i) et sur l'interprétation méca- nique qu'il est permis d'en donner. » 7. Examinons maintenant les diverses générations de l'acide cyanhy- drique, et les dégagements de chaleur correspondants. Soit d'abord l'union du cyanogène avec l'hydrogène, C*Az=' + H=' = aC^AzH. » Cette union, rapportée aux gaz, absorberait 4800 calories pour aC^AzH ou 2400 pour i seul équivalent. Aussi n'a-t-elle pas lieu direc- ment. Gay-Lussac l'a déjà signalé, et j'ai vérifié de nouveau le t'ait en chauffant les deux gaz dans une cloche courbe pendant une heure, c'est- à-dire en faisant intervenir ces conditions de temps dont l'importance n'était guère appréciée autrefois. » Le tableau suivant permet de comparer la formation des divers hydra- cides à celle de l'acide cyanhydrique, tout étant rapporté aux éléments gazeux et aux composés gazeux : Cl-t-H=:HCl +23900, Br-l-H=iHBr -1- 12800, I +H = HI -h 800, Cy-f-H=: — 2400. » On sait que les trois premiers hydracides se forment directement, mais avec une difficulté croissante, en raison inverse de la chaleur dégagée; l'acide iodhydrique ne se produit qu'avec peine et dans des conditions de dissociation; l'acide cyanhydrique, enfin, ne se forme pas du tout. » 8. L'acide cyanhydrique se forme, au contraire, directement, comme je l'ai démontré, par l'union de l'azote libre avec l'acétylène, C*H2 + Az'' = 2C=HAz. » Cette union absorbe cependant luie grande quantité de chaleur, 42000 calories environ; mais elle s'effectue sous l'influence de l'étincelle et des travaux particuliers accomplis par le courant électrique (2). » 9. La formation de l'acide cyanhydrique (nitrile formique) au n)oyen du formiate d'ammoniaque jette quelque lumière sur la théorie des amides. Soit la réaction suivante : C-H-0% AzH^* = C^HAz + aH-0^ (l) rinnalcs de Chimie, 4' série, l. VI, p. 433 Pt 35i. {■}.) Même Recueil, 4*^ série, t. XIX, p. i68. ( 45. ) » Cette réaction, si elle pouvait avoir lieu à la température ordinaire, avec le sel solide (i), et en produisant de l'eau et de l'acide cyanhydrique liquide, absorberait i34oo calories. T.e sel fondu, en produisant l'eau et l'acide cyanhydrique sous forme gazeuse, absorbera près de 36ooo calo- ries, résultat conforme à ce qui se passe dans la plupart des décomposi- tions. » 10. On peut aller plus loin : en effet, la déshydratation du formiate d'ammoniaque s'effectue en deux temps; elle engendre d'abord du forma- mide et de l'eau, C='H=0% AzH' = C='H' AzO* + H=0^ » J'ai décomposé en sens inverse le formamide par l'acide chlorhydrique concentré; la réaction théorique a dégagé i 4oo calories; chiffre probable- ment trop faible, et que je donne sous toutes réserves, l'état liquide du formamide offrant peu de garanties de pureté. Il s'applique à peu près au changement du formamide dissous en formiate d'ammoniaque dissous. » On en conclut encore que la transformation du formiate d'ammo- niaque fondu en formamide et eau gazeux doit absorber un nombre voi- sin de 18000 calories. Les deux phases de la déshydratation du formiate d'anmioniaque changé en amide, puis en nitrile, répondraient donc à des phénomènes thermiques sensiblement égaux. Mais cette égalité n'est véri- fiée que pour les produits sous la forme gazeuse. » 11. Réciproquement, la fixation des éléments de l'eau, soit sur l'amide, soit sur le nitrile formique en dissolution, avec reproduction du sel ammo- niacal dissous, dégage de la chaleur, à savoir : i 400 calories pour l'amide et 10800 pour le nitrile. C'est une nouvelle preuve des dégagements de chaleur qui peuvent résulter d'une simple hydratation, opérée par voie hu- mide, lesquels jouent un rôle important dans l'étude des métamorphoses des principes organiques azotés et dans celle de la chaleur animale (a). » Je vais maintenant exposer la formation des cyanures et celle des com- binaisons que le cyanogène forme avec les éléments halogènes. (i) J'ai trouvé, par expérience, C'H'O' -+- «Aq négligeable, C-H^O' (dissous) -+- AzH' (dissous). ... ■+- 12600, Dissolution de C=ffO% AzH' — 2600. (2) Annales de Chimie, 4" série, t. VI, p. ^6l . ( 452 ) II. — Cyanure de potassium. » 1. J'ai trouvé, par expérience, que : Cy H en se dissolvant dans 4o fois son poids d'eau dégage. . -t- 4oo"' CyH (étendu) -+- KO (étendue) dégage (i) -4-2960 CyK (pur), en se dissolvant dans une grande quantité d'eau (i partie de sel et 100 à i4o parties d'eau), absorbe . . 2960 » On déduit de là la chaleur dégagée dans la formation du cyanure de potassium, depuis les éléments (2) : C^ + Az + K = C- AzK dégage 4- 1 2200. » 2. La formation directe du cyanure de potassium, par l'union de ses éléments, ne s'effectue pas à la température ordinaire; mais elle semble avoir lieu, en effet, à une haute température, lorsqu'on fait agir l'azote sur le charbon imprégné de carbonate de potasse, c'est-à-dire dans les condi- tions où le potassium prend naissance. A cette température, le cyanure de potassium est fondu; mais, par contre, le potassium est gazeux, ce qui doit compenser, et au-delà, la chaleur absorbée par la fusion du cyanure. On est donc conduit à admettre que la formation directe de ce dernier dégage de la chaleur, dans les conditions mêmes où elle s'effectue. » 3. L'union du cyanogène avec le potassium a lieu, comme on sait, directement. Cette union Cy 4- K = RCy dégage + 53ooo calories. (i) Andrews a donné 36oo"' Thomsen a donné 2800 (2) Système initial : C" + Az + R + H + O. Système final l" marche. C' + Az-+-H=:C'AzH —37700 C=AzH-l-«Aq -I- 400 K-f-0-f-«Aq = KO (étend.). -1-78 100 C^AzH (diss.) 4- KO (diss.) = C'AzK (dissous) -t- HO. -(- 2960 Séparation de C'AzK (solide) . -)- 2960 -1-46720 C'AzK -h HO. 2" marche. C=-f-Az-hK = C'AzK.. H-f-0 = HO -f- 34500 34 5oo -f- X X = 12 200. ( 453 ) » Ce chiffre est moindre que la chaleur dégagée par l'uniou du inêine métal avec les élément halogènes : Cl -1-K = KC1 dégage -1-102700^"' (i) Br+ K = KBr >■ + 89200 I +K = KI » + 76300 » 4. Notons en passant les rapprochements numériques suivants, bien qu'étrangers à l'étude du cyanogène : La substitution du chlore au brome vis-à-vis du potassium dégage. i35oo"' Celle du brome à l'iode 12900 )) C'est à peu près le même chiffre. Les valeurs thermiques de ces deux substitutions, comparées l'une à l'autre, sont aussi les mêmes vis-à-vis de l'hydrogène (i I 5oo); et vis-à-vis du cyanogène (17 à 18000). Vis-à-vis des métaux proprement dits (zinc, plomb, argent), l'égalité ne subsiste plus, mais les deux nombres ne diffèrent pas beaucoup, étant compris entre 9000 et i3ooo. îMême dans la série des chlorure, bromure, iodure acétique, les deux substitutions dégagent 8000 et 12000. Tous ces rapprochements indiquent que le travail effectué par la substitution du chlore au brome dans un composé quelconque ne diffère guère du travail effectué par la substitution du brome à l'iode dans le composé correspondant. » Au contraire, la substitution du chlore au cyanogène doiuie lieu à des résultats divergents ; soit vis-à-vis du potassium, 5oooo calories; et vis- à-visde l'hydrogène, 26000 seulement. Cette divergence est corrélative de la grande différence qui existe entre les chaleurs de dissolution des deux hydracides (-f-4oo et -h 17400)' comme entre leurs chaleurs de combi- naison avec la potasse (Soooet i36oo). « 5. On remarquera la petitesse de la quantité de chaleur dégagée dans l'union de l'acide cyanhydrique dissous et de la potasse dissoute : 2960 ca- lories au lieu de i3ooo à i5ooo calories, valeius relatives à la plupart des acides minéraux et organiques. Aussi l'acide cyanhydrique est-il dé- placé dans le cyaniue de potassiinn dissous |)ar presque tous les acides, même par l'acide carbonique. » 6. lie cyanure de potassium dissous se change en formiate de potasse (i) Moyenne des chiffres donnés par Andrews cf par Favre et Silbermann. C. K., 1871, -j" 5^mej(rf. (T.LXXIII, IN" 7.) 58 ( 454 ) et ammoniaque avec dégagement de chaleur : C=AzK (dissous) + 2H»0^ = C=HRO' (dissous) + AzH' (dissoute) dégage ■+- 85oo calories. On sait que la réaction est lente. » Le sel fondu est décomposé très-aisément, comme chacun sait, par la vapeur d'eau. Cette décomposition est facile ; car elle développe 19000 ca- lories, en produisant du formiate de potasse fondu et du gaz ammoniac. Le formiate peut, d'ailleurs, se détruire ultérieurement sous l'influence de la chaleur ou d'un excès d'alcali. » En présence de l'oxygène de l'air, on sait que le cyanure de potassium devient du cyanate; puis, s'il y a de la vapeur d'eau en présence, du car- bonate de potasse : je discuterai tout à l'heure ces deux réactions. » J'ai également étudié la formation de divers cyanures simples et dou- bles. Elle offre beaucoup d'intérêt. Mais je ne parlerai aujourd'hui que du cyanhydrate d'ammoniaque et du cyanure de mercure. III. — Cyanhydrate d'ammoniaque. « 1. J'ai trouvé que l'union de l'acide cyanhydrique dissous avec l'am- moniaque dissoute dégage environ i3oo calories (i). u La dissolution du cyanhydrate d'ammoniaque récemment préparé, (i partie de sel dans 180 parties d'eau), absorbe 44oo calories pour C»HAz,AzH». » 2. Il résulte de ces chiffres que l'union du gaz cyanhydrique et du gaz ammoniac, avec formation de cyanhydrate solide, dégage 2o5oo calories. C'est la moitié seulement de la chaleur dégagée dans les formations sem- blables des chlorhydrate, bromhydrate, iodhydrate d'ammoniaque. » 3. Depuis les éléments, on aurait C^ + Az^ -+■ 2H= = C^'AzHjAzH' (solide)... -H 55oo calories. La formation semblable du chlorhydrate d'ammoniaque dégage 88000 ca- lories. » Enfin, entre la formation du chlorhydrate d'ammoniaque depuis les éléments et celle du chlorure de potassium, la différence est 14700 calo- (i) Andrews donne le même chiffre. ( 455 ) ries; tandis que la formation du cyanure de potassium depuis les élé- ments dégage seulement 6700 calories de plus que celle du cyanhydrate d'ammoniaque. IV. — Cyanure de mercure. » 1. La formation du cyanure de mercure, depuis les éléments pris dans leur état actuel, . C= + Az + Hg = C^AzHg, absorberait environ — Zji 000 calories. D'où il suit que l'union du cyano- gène et du mercure, à la température ordinaire, Cy + Hg = HgCy, doit répondre à un phénomène à peu près nul. Aussi ne se produit-elle point directement. » 2. La substitution simple du chlore au cyanogène, avec formation de chlorure de mercure, dégagerait 25 000 calories, à peu près le même chiffre que dégage la même substitution opérée dans l'acide cyanliydrique. » Les réactions véritables forment, en outre, du chlorure de cyanogène, CyHg+ Cl* = HgCI + CyCl; CyH -+- CP = HgCl + CyCI!; c'est-à-dire qu'elles dégagent 43 000 calories environ, soit avec l'acide cyanhydrique, soit avec le cyanure de mercure, le chlorure de cyanogène étant supposé gazeux. Les deux réactions sont, comme on sait, également employées pour la préparation du chlorure de cyanogène, ce qui est justifié par les chiffres ci-dessus. V. — Cyanate de potasse. » 1 . J'ai décomposé le cyanate de potasse par l'acide chlorhydrique. En opérant en présence d'une quantité d'eau suffisante pour que l'acide car- bonique demeure dissous, la décomposition est complète au bout de peu de minutes : C'AzKO- (dissous) + HCl (dissous) + H^O"- = C^O^ (dissous) -4- RCl (dissous) -f- AzH'HCl. » Elle dégage 28800 calories. « La dissolution de C'AzKO^ (i partie de sel dans 3oo parties d'eau) ab- sorbe — 5200 calories. 58.. ( ^ir>6 ) » 2. On déduil de là (i) que la formation du cyanale de potasse de|)uis les éléments C* + Az + K + O-, dégage 108400 calories. » 3. L'union du cyanure de potassium avec l'oxygène pour foimer du cyanate, C^AzR + 0'^ = C=AzKO% dégage dès lors 108400 — 12200 = gôaoo calories, chiffre énorme, et à peu près égal à la chaleur dégagée par la combustion du carbone contenu dans le cyanure. Ce chiffre se rapporte aux corps pris dans leur état actuel ; mais il peut être appliqué aux mêmes corps, dans les conditions connues de leiu" réaction, à une haute température; car la fusion du cyanure et celle du cyanate doivent absorber à peu près la même quantité de chaleur. » On s'explique par ces nombres pourquoi le cyanure de potassimu offre une si grande tendance à s'oxyder soit sous l'influence des agents oxydants, soit même sous l'influence de l'air. » 3. On sait que le cyanate de potasse dissous se change peu ;i peu en carbonate de potasse et carbonate d'ammoniaque dissous, C"AzK0=4-2H-0-= COMs-0-hCO% AzH% HO. » Ce changement dégage 'à peu près 6 5oo calories de moins que le chan- (1) Système initial : C^ + Az H- K+ 4H H-40-f 2CI. Système final : C'O' (dissous) -t-KCI (dissous) + Azir Cl (dissous). ï" inaichc. C^-f-0'=:C=0' 94,0 Dissolution 5,6 K + Cl = R Cl (dissous) 98,5 Az.-f H'^ AzH' (dissous) 3i,5 H + Cl = H Cl (dissous) 4i,3 HCl4-AzH^= AzH'Cl(dissous^ 12,7 283,6 175,2 x= 108,4 2'' marche. C^-t-Az + It + 0==C'AzKO% .r Dissolution — 5,2 2f H 4- Cl) ==3 H Cl (dissous). 82,6 H^ + 0^=H=0' 69,0 Réaction 146,4 + A" 28,8 175,2- ( 457 ) geinent opéré par l'acide chlorhydrique, soit 233oo calories : c'est un cliit- fre assez élevé pour expliquer la réaction. » On trouverait également un dégagement de chaleur considérable, i3ooo calories environ, pour la transformation du cyanate de potasse fondu et de la vapeur d'eau en carbonate de potasse, acide carbonique gazeux et am- moniaque, C*AzKO^+ 3HO = CO% KO4-CO- + AzH». » On sait avec quelle facilité s'effectue cette transformation. 4. Les chiffres précédents montrent avec quel soin on doit éviter l'inter- vention de l'oxygène, et celle de la vapeur d'eau dans la préparation du cyanure de potassium. Ils expliquent pourquoi ce sel, préparé par voie sè- che, renferme presque toujours de grandes quantités de carbonate de po- tasse. En effet la réaction suivante : C^AzK + O^- + 3II0 = CO-, KO + CO- + AzIP dégage, à la température des expériences, près de 1 10 000 calories. VI. — Chlorure de cyanogène. » 1. J'ai décomposé ce corps par la potasse étendue, et transformé en- suite, par l'acide chlorhydrique en acide carbonique, chlorhydrate d'am- moniaque, le mélange de cyanate et de carbonate produit dans la première réaction. J'obtiens ainsi la réaction totale C-AzCl (pur, liquide) + 4HO = CH:)*(diss.) -4- AzH*Cl(diss.) -h K-Cl (diss.), laquelle dégage 61 700 calories. » D'autre part, j'ai trouvé la chaleur de vaporisation du chlorure de cya- nogène égale, pour CyCl, à 8800 calories. » 2. On conclut de là, par un calcul que je supprime, pour la forma- tion du composé depuis les éléments, 0- + Az -h Cl = C'AzCl (liquide) - i45oo, = C^AzCl (gazeux) — 233oo. » 3. L'union du cyanogène au chlore Cy + Cl = CyCl (liquide) dégage + aôSoo Cy -f- Cl =Cy Cl (gazeux) » _|_i^^oo ( /.58 ) VII. — lodurc (le cyanogène. » t. J'ai préparé ce corps par synthèse, au moyen du cyanure de po- tassium pur, en solution aqueuse, et de l'iode solide, CyR (diss.) + P = Cyl (diss.) + RI (diss.). La réaction dégage 6400 calories. » La dissolution de l'iodure de cyanogène dans une grande quantité d'eau (i partie d'iodure pour qS parties d'eau) absorbe, pour Cyl, — 2800 calories. » 2. On tire de là, pour la formation depuis les éléments, C^-t- Az + I=C=AzI (solide) —53 100"' » 3. Cy -I- I =CyI (solide) — 12 100 Tous les corps étant gazeux — 16400 environ. VIII. — Bromure de cyanogène. » 1 . J'ai préparé ce corps par synthèse, au moyen du cyanure de potas- sium dissous et du brome pur, CyR (diss.) + Br- = CyBr + RBr. Cette réaction dégage 35 400 calories. » Toutefois je ne réponds pas absolument de ce chiffre, parce que la dissolution du brome dans la liqueur est suivie d'une autre réaction, beau- coup plus lente à la vérité. B 2. On tire de là, pour la formation depuis les éléments, C'4-Az + Br = C'AzBr (diss.) — 4o 000 C'AzBi- (solide) produirait environ — 87 000 » 3. Cy + Br = CyBr (solide) + 4 000 Tous les corps étant gazeux — i 000 environ. M En résumé, l'union du cyanogène avec le chlore dégage beaucoup de chaleur; avec le brome, le dégagement est faible ou nul, suivant l'état du bromure; avec l'iode, il y a toujours absorption de chaleur. )) Aussi s'explique-t-on aisément pourquoi la formation de l'iodure et même celle du bronuire n'ont lieu qu'à la condition d'employer le cyanure de potassiinn, c'est-à-dire de faire intervenir une énergie siqiplémentaire, celle qui est due à la formation du bromure ou de l'iodure do potassium. ( 459 ) » La différence entre les décompositions du chlorure de cyanogène et celles de l'iodure de cyanogène par les alcalis et par divers autres réactifs s'explique de même par des considérations thermochimiques; mais je n'in- siste pas. Je renverrai à cet égard au Mémoire que j'ai publié, avec M. Loii- guinine, sur les doubles décompositions et sur les chlorure, bromure, iodure acétique en particulier. » Je reproduirai seulement les chiffres suivants : C=HAz. C'H'O-. Substitution simple : H par Cl -+- aSooo + 6000 » H par Br o — 2000 » H par I — i5ooo — i4ooo Réaction de CV- avec formation de HCl + RCl. . . -t- 47000 -f-3oooo >, Br' » HBr + RBr... + 8000 -1- 6000 » p » HI + RI — iiooo —18000 » On voit que les chiffres relatifs aux composés cyaniques conduisent aux mêmes conclusions générales auxquelles nous étions arrivés par nos expériences sur les composés acétiques, relativement aux substitutions chlorées, bromées, iodées; elles confirment spécialement l'opposition qui existe entre les composés iodés et les composés chlorurés, quant à leurs modes de formation et à leurs métamorphoses. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la production de l'ammoniaque pendant la fermentation alcoolique; par M. Dubrunfaut (i). « Nos précédentes Comniiinicatioiis ont jeté quelque lumière nouvelle sur les faits qui se rattachent aux phénomènes de la fermentation et des (i) Nous croyons devoir rectifier une erreur de calcul qui s'est glissée dans la rédaction de l'une de nos précédentes Notes. En cherchant à apprécier, d'après les données reçues, le rapport de la production de la levure sèche à celle de l'alcool et, par suite, à celle du sucre, qui subit le dédoublement dans la cuve du brasseur, nous avons donné pour ce rapport ;: I : 5o; ce qui l'identifiait avec le rapport de la levure au Aicre, qu'elle fait fermenter en s'altérant pendant la fermentation du sucre prismatique. Le rapport donné pour la cuve du brasseur n'est réellement que :: i : 28 ou aS, c'est-à-dire à peu près moitié moindre que celui que nous lui avons attribué. Ainsi, en admettant notre hypothèse : que la levure normale donne le double de son poids en levure stérile ou usée sous l'influence de la fer- mentation du sucre prismatique, cette production serait à peu près double de celle qui s'effectue en levure féconde en brasserie, et la fécondité, plus grande dans ce cas, s'expli- querait par la nature différente du produit, laquelle est elle-même corrélative d'une influence de milieu et d'éducation. ( 46o ) ferments alcooliques considérés comme phénomènes biologiques. En étu- diant de nombreuses expériences, qui ont été faites l'an dernier dans notre laboratoire sans idées ni vues préconçues, nous avons pu achever d'éclairer cette question importante, que nous avons appelée ammoniacale, et qui se discute sans solution satisfaisante depuis le commencement du siècle. )> Nous avons signalé la présence du phosphate ammoniaco-magnésien dans les ferments alcooliques pris dans certains états, et ce fait nous a été révélé parla pratique de l'incinération, que nous avons, depuis de longues années, admise au nombre de nos méthodes d'investigation appliquées aux recherches de Chimie organique. Lorsque ces cendres n'exigeaient pas un examen qualitatif complet, on se bornait à noter sommairement leur mode d'agir sur les réactifs colorés, c'est-à-dire leur nature neutre, acide ou alcaline, et cela nous a suffi pour l'étude dont nous donnons ici le ré- sumé. » Pour les cendres de levure, l'état acide accuse invariablement la pré- sence de l'acide phosphorique, et la présence de cet acide est elle-même la conséquence nécessaire de la présence du phosphate ammoniaco-magnésien dans le ferment. ■» Sur io5 incinérations de ce genre pratiquées l'an dernier dans notre laboratoire, 58 ont offert une léaction acide non équivoque, 3i ont donné la réaction alcaline, et iG se sont trouvées neutres. » En rapprochant ces observations de l'origine et de l'état des ferments incinérés nous avons été frappé de ce fait : que la neutralité ou l'alcalinité appartiennent exclusivement aux levijres de bières fraîches ou bien con- servées. On pounait déjà conclure de là l'absence de phosphate ammo- niaco-magnésien dans le jiroduit examiné et, par suite, l'absence radicale d'ammoniaque dans la cuve du brasseur qui a produit ces levures. Cepen- dant, conune notre mode d'incinération, pratiqué sans précautions parti- culières dans une capsule de platine, comme on le fait pour la sacchari- métrie, aurait pu ôter au seul caractère de neutralité des cendres la valeur démonstrative que iions étions disposé à lui attribuer, nous avons eu recours, comme contrôle, à la précieuse méthoiie de M. Boussingault, qui s'applique avec autant de précision au phosphate ammoniaco-magnésien qu'aux sels anunoniacaux solubles. Nous avons ainsi acquis la certitude que l'alfirmation de .M. Pasteur, qui est une erreur dans les conditions pour lesquelles il l'a énoncée, est une vérité pour la fermentation spéciale qui s'accomplit dans la cuve du brasseur. -> La constitution azotée de la levure de bière brute, que nous avons ( 46i ) donnée comme caractère fondamental de la race féconde dont elle est le type, est donc exempte de la cause d'erreur qu'aurait pu produire pendant riucinération la présence accidentelle du phosphate ammoniaco-magnésien sous l'influence du carbone de la levure. » Si l'on rapproche le caractère acide si fréquent des cendres des fer- ments de l'origine de ces ferments ou des conditions diverses de leur formation et de leur conservation, voici ce que l'on remarque. M Toutes les leviàres issues de fermentations quelconques, qui offrent un titre azote sensiblement mférieur à o,io donnent des cendres acides, et ici encore le réactif de M. Boussingault, appliqué à la levure elle-même, révèle et dose l'ammoniaque en confirmant l'indication fournie par l'inci- nération. » Avons-nous besoin de faire remarquer que toutes les fermentations pratiquées dans le laboratoire avec le sucre prismatique et la levure de bière, depuis le baron Thenard jusqu'à M. Pasteur, ont toutes donné inva- riablement de l'ammoniaque, qui s'est trouvée fixée sur le ferment à l'état de phosphate à l'insu des expérimentateurs. » Ce n'est pas tout. La levtire de bière brute, normale qui ne contient pas de sel ammoniacal, en contient quand elle a subi le simple lavage à l'eau froide prescrit pour son épuration ou pour la préparation des lavages alcooliquement actifs. Elle en contient plus quand elle a été lavée à chaud; elle en contient encore quand elle a été rendue inactive par une simple dessiccation. M Lorsqu'elle a subi des altérations spontanées sous l'influence du temps et de la chaleur, elle accuse encore la production de l'ammoniaque par la simple incinération, et l'on sait que cette production n'a plus besoin de de l'indice révélateur en question quand l'altération a atteint les limites de la fermentation putride bien caractérisée. » Ces faits ne justifient-ils pas la légitimité de l'interprétation que nous avons donnée de l'état des divers ferments actifs et inactifs, ne prouvent- ils pas à l'évidence que la cuve du brasseur, qui conserve intègre la race du ferment fécond, a le privilège exclusif de livrer ce ferment vivant, et que le même ferment placé dans tout autre milieu ne perd son caractère s|)écifique de fécondité continue qu'en passant à l'état de véritable produit altéré putrescible et susceptible de donner par là même la réaction normale qui fait naître l'ammoniaque? La formation du phosphate ammoniaco- magnésien jouerait ainsi dans nos fermentations de laboratoire et d'atelier le rôle que jouent les sels de magnésie dans les expériences remarquables C. R., 1871, 2» Semeslre. (T. LXXlll, N" 7.) ^9 ( 462 ) de M. Boussingaiilt, sur la putréfaction des urines, et dans ce cas la théorie indiquerait l'utilité de l'addition des sels de magnésie. » Nous avons pu, en elfet, d'accord avec les vues un peu modifiées de M. Pasteur, pratiquer de belles et complètes fermentations de sucre pris- matique, sans intervention de matières albuminoides, et en présence d'un mélange convenable de sels ammoniacaux, calcique, potassique et ma- gnésique. » Le nitrate d'ammoniaque nous a donné surtout des résidlats fort re- marquables. » Cependant, nous devons le dire, quoique nous ayons pu produire, dans le laboratoire, des quantités notables de levure par ce moyen, nous n'avons pu obtenir, dans ces conditions, des ftrnicnts offrant la constitu- tion azotée que l'on réalise avec l'intervention des matières albuminoides. En effet, quand les levures produites dans ces dernières conditions attei- gnaient le titre normal de o,io d'azote, les autres restaient au titre mixte de 0,075, et une partie de ce titre était due à l'ammoniaque liu phosphate ammoniaco- magnésien. » Néanmoins, nos expériences tendent à justifier ce point important des beaux travaux de M. Pasteur, savoir : que l'ammoniaque introduite dans les fermentations peut, à défaut de matières albuminoides, concourir à la formation de l'élément albuminoïde du ferment, ainsi qu'elle le fait si évi- demment dans l'industrie agricole. » Nous croyons devoir signaler un fait qui n'est pas étranger à la ques- tion qui nous occupe. On sait que l'albumine normale ne peut pas exciter la fermentation alcoolique, même après un temps considérable, en pré- sence du sucre, de l'eau et de l'air, siège, selon M. Pasteur, des spores reproducteurs du ferment. Cependant l'albumine dissoute dans l'eau peut servir à la reproduction de ce ferment à l'état globulaire bien constitué, quand elle a subi une ébullition prolongée, et il est à remarquer qu'il se dégage de l'ammoniaque pendant cette ébullition, en même temps que l'albumine perd son caractère alcalin. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la présence du sucre de lail dans un suc végétal. Note de M. G. Boi-chardat, |)rést'nlée par M. A. Wurtz (i). « Osi n'a pas encore établi d'une f.iroii cer'laine la piésence du sucre de lait (laii> nue ^ullSlan(■(' d'ongnif végétale. Ce corps avait Inen été sign.dé (i) Ce travail a été fait au laboratoire de M. Berthelot, au Collège de France. ( 463 ) dans certaines graines oléagineuses, mais sans preuves suffisantes; en sorte que, jusqu'à ce jour, il semblait particulier à la sécrétion lactée fies mam- mifères. Ce travail a pour objet de montrer que le sucre de lait se ren- contre également dans certains produits d'origine végétale. 1) J'ai pris un échantillon d'une matière sucrée provenant de la collec- tion connue sous le nom de matière médicale de Mérat, et portant celte indication : « Sucre obtenu du suc de Sapotillier, Martinique, 1837 », présentant lui aspect cristallin ; celte substance a été épuisée par de l'alcool bouillant et à 90 degrés centésimaux. Il est resté. une partie cris- talline indissoute; l'alcool a déposé, par le refroidissement, une certaine quantité de cristaux, ayant le même aspect que les premiers, auxquels ils ont été réunis. Deux cristallisations nouvelles dans l'eau les ont complè- tement purifiés. » La matière ainsi obtenue est dure, elle croque sous la dent, sa saveur est légèrement sucrée, elle fond à 20/4 degrés, en dégageant des gaz, si l'on maintient la température quelque temps; le point de fusion du sucre de lait est de 2o3 degrés, d'après Lieben. La solubilité de cette matière est d'environ i4 poiu- 100 à la température ordinaire. Sa solution dévie forte- ment la lumière polarisée vers la droite; examinée au saccharimètre de Soleil, elle a exigé, pour ramener l'égalité de teintes, le même déplacement de la graduation qu'une solution de sucre de lait pur faite dans les mêmes conditions. » Traitée par la potasse à chaud, la solution de la matière brunit forte- ment. Elle réduit également à chaud la liqueur cupropotassique; elle précipite par le sous-acétate de plomb ammoniacal; elle ne subit pas la fermentation alcoolique dans les conditions habituelles, au contact de la levi'ire de bière. Enfin, la nuUière, traitée par cinq fois son volume d'acide nitrique étendu, a laissé déposer une certaine quantité d'acide mucique. Tous ces caractères réunis démontrentl'idenlité de cette matière ave lesucre de lait. » Les eaux mères primitives ont été mises à évaporer et à cristalliser en- suite avec addition d'alcool à 80 degrés et éthéré; elles ont abandonné, au bout de quelque temps, des cristaux tres-nets et présentant toutes les pro- priétés physiques et chimiques du sucre de canne. » J'ai cherché à déterminer la proportion relative des deux sucres dans la matière que j'ai employée; je n'ai pu avoir recours à l'emploi du saccha- rimètre, la matière contenant une certaine quantité de sucre interverti; j'ni eu recours alors à l'emploi de la méthode de fermentation, d'un côté en pe- 59.. ( 464 ) sant l'acide carbonique formé, d'autre côté en mesurant ce même acide carbonique. » La première méthode m'a donné environ 5i pour loo de sucre fer- nientescible, la seconde 55 pour loo, ciiiffre qui me paraît plus rapproché de la réalité. Le sucre examiné provenant du suc du Sapofillier [Âchras sa- pota) est donc composé de : Sucres fermentescibles, sucre de canne 55 Sucre de lait 4^ » M. le professeur Bâillon ayant bien voulu me remettre un fruit mûr de Sapotillier récolté au Caire, j'ai cherché à y caractériser le sucre de lait; pour cela, j'ai traité le suc extrait par l'acétate de plomb. Après l'avoir filtré, j'ai précipité les matières sucrées par l'azotate de plomb ammoniacal. Le précipité lavé a été décomposé par l'hydrogène sulfuré; la liqueur, filtrée et évaporée en consistance sirupeuse, était constituée en majeure partie par un sucre incrisfallisable après purification par solution dans l'alcool. Cette matière, traitée par l'acide nitrique étendu, n'a pas tardé à donner des cris- taux d'acide mucique. » Ainsi, d'après ces expériences, la présence du sucre de lait dans le suc de V Acliras sapola paraît certainement établie. » PHYSIOLOGIE. — Sur les phénomènes et les causes de la morl des animaux d eau douce que l'on plonge dans ieau de mer. i^ Note de M. P. Bert, pré- sentée par M. Milne Edwards (i). « 5° Mécanisme de la mort. — Si nous considérons d'abord le cas d'un animal à peau sans défense et non muni de branchies, comme une gre- nouille, nous voyons qu'une dessiccation qui va jusqu'à enlever en moins d'une heure le tiers du poids de l'animal sufht parfaitement à expliquer la mort. Cette dessiccation paraît porter particulièrement sur les tissus : au moins le sang ne m'a pas paru visqueux, comme il arrive chez les gre- nouilles desséchées par les procédés directs; les muscles, au contraire, ont perdu une grande partie de l'eau qu'ils contiennent, et il est probable que les centres nerveux sont desséchés de même : d'où provient la mort. » L'eau de mer, diluée d'iui poids d'eau distillée égal au sien, produit les mêmes résultats. Mais lorsque l'eau de mer n'est plus que dans la pro- portion d'un tiers, la grenouille qu'on y plonge complètement y périt as- (l) Voir Comptes rendus, t. LXXIII, j). 382. ( 465 ) phyxiée dans le même temps que dans l'eau douce, mais sans changer de poids; si l'animal ne baigne dans le liquide que par ses parties inférieures, il survit indéfiniment. » Ainsi l'action mortelle de l'eau de mer cesse en même temps que son pouvoir exosmotique. Or, ce pouvoir n'a pas seulement pour conséquence l'appel de l'eau en dehors du corps de l'animal, mais bien aussi l'absorp- tion d'une certaine quantité de sels. Ceux-ci pouvaient-ils avoir agi comme poisons? )) J'enveloppe une grenouille d'un morceau de papier à filtre, que je mouille avec 4 grammes d'eau de mer : l'animal meurt en quelques heures, après avoir perdu de son poids la proportion habituelle. Or, l'introduction dans le tube digestif de 4 grammes d'eau de mer, réduits au volume d'iui centimètre cube, ne tue point une grenouille; on peut même, en prenant de grandes précautions, injecter directement ce même résidu dans le sys- tème vasculaire sans que l'animal périsse. La mort des grenouilles plon- gées dans l'eau de mer est donc due exclnsivemenl à la dessiccation de l'animal par suite d'une action exosmotique. » Considérons maintenant le cas des poissons ordinaires. Chez ces ani- maux cuirassés, les branchies constituent le seul point vulnérable : en effet, une tanche, suspendue dans un vase plein d'eau de mer, la tête restant en dehors, vit pendant très-longlemps si l'on a soin d'arroser d'eau douce ses branchies; elle se couvre, dans ces conditions, d'un épais mucus pro- tecteur. » Les lésions branchiales qui surviennent si rapidement chez les cyprins sont évidemment la cause déterminante de la mort, et peuvent être inter- prétées ainsi. Le sel marin enlève de l'eau à l'épithélium et au tissu propre de la branchie, et les plus fines ramifications vasculaires sont alors obli- térées, soit par action directe sur les tissus environnants et .sur leurs pro- pres fibres contractiles, soit par la voie réflexe des nerfs vaso-moteurs. Cependant le sang, lancé par le cœnr, s'entasse dans les plus fortes artérioles afférentes, et les globules s'y déforment de telle sorte, que, lorsque survient la dilatation paralytique des vaisseaux plus fins, la circulation demeure ar- rêtée par les espèces de bouchons qui se sont ainsi formés. De là conges- tions, entravasations sanguines, les globules arrivant même jusqu'à l'eau ambiante. » Il est certain que le sel marin pénètre dans les branchies et vient se mêler au sang, car celui-ci prend, à un certain moment, la coulenr rouge- brique caractéristique de l'action des sels de soude. Il faut même que cette ( 466 ) pénétration l'amène au contact des globules, dans un état de concentration beaucoup plus forte que l'eau de mer; car celle-ci, mélangée à du sang, n'en altère que Irès-lenfement les globules : l'altération est rapide, quand elle est concentrée au cinquième de son volume primitif. » L'arrêt de la circulation branchiale est si brusque et si complet, que les injections poussées par le cœur refusent de traverser les branchies, et que, dans le sang de l'aorte, on ne trouve qu'un très-petit nombre de globules sanguins déformés. Il ne saurait donc être question ici d'absorption toxique : d'autre part, la diminution du poids du corps est très-minime; la mort est donc due exclusivement k l'arrêt de la circulation branchiale. » Mais que faut-il penser pour les poissons qui résistent longtemps à l'action de l'eau de mer, comme les anguilles, ou même pour les cyprins qui meurent dans l'eau de mer, additionnée de deux tiers d'eau distillée? Dans ces cas, point de lésions branchiales, point d'altérations globulaires. Faut-il, pour expliquer la mort, recourir à l'hypothèse d'un empoison- ment? Je ne le pense pas. » En effet, si l'on fait des mélanges d'eau de mer et d'eau distillée, dans des proportions diverses, on voit que les cyjirins cessent de pouvoir y vivre, précisément alors que le pouvoir exosmotique du liquide doit ètie à peu près nul sur les branchies. Si l'absorption du chlorure de magnésium était la cause de la mort, comment expliquer qu'un vairon ait vécu six mois dans une solution à 2,87 pour 1000 de ce sel? Je crois donc plutôt qu'il y a, dans les cas où la mort arrive, une action faible et lente sur les branchies, d'où résulte une insuffisance de circulation et surtout d'héma- tose, et par suite asphyxie : aussi voit-on les branchies devenir noires avant la mort. » En outre, pour les anguilles et aiitres poissons à peau nue, comme les loches, la dessiccation n'est sans doute pas à négliger : j'ai vu, chez une an- guille morte en vingt-quatre heures dans l'eau de mer, le poids du corps diminuer de un quart. » En résumé, les grenouilles (peau nue, pas de branchies) meurent par dessiccation; les cyprins (corps écailleux, des branchies), quand ils meurent rapidement, meurent par arrêt brusque de la circulation branchiale, et, quand ils meurent lentement, par trouble progressif des conditions de l'hé- malose. Chez les autres animaux, comme les anguilles, les têtards de ba- traciens, les crustacés, ces deux causes de mort interviennent avec des degrés divers d'intensité. Tout ceci est dû à des phénomènes d'exosmose. ( 467 ) qui enlèvent de l'eau, soit immédiatement aux branchies, soit médiatement au système nerveux central. » Que si l'on demande d'où vient l'inégalité dans la survie d'un vairon, par exemple, et d'une anguille, il faut répondre qu'elle est due à des dif- férences dans la composition chimique des épithéliums branchiaux et dans les propriétés exosmoliques de ces épithéliums. » Le microscope révèle de ces différences les manifestations suivantes : si l'on examine des lamelles branchiales d'anguille, on voit que le contact de l'eau de mer les altère à peine, et encore très-lentement, tandis que des branchies de vairon deviennent immédiatement opaques, se raidissent et se recroquevillent d'une façon très-soudaine. » La raison fondamentale de la mort ou de la survie des poissons d'eau douce que l'on plonge dans l'eavi de mer réside donc dans les propriétés physico-chimiques des parois branchiales. C'est à cette même conséquence générale que nous conduisent nos recherches sur la mort des poissons d'eau de mer que l'on plonge dans l'eau douce. Il restera à déterminer rigou- reusement, si faire se peut, la raison de ces différences dans les propriétés physico-chimiques de ces membranes. » ANATOMlE viLGliTALii. — Sur les divers modes de neivntioii de l'ovule et de la graine. Note de M. Ph, Van Tiegheh, présentée par M. Decaisne. « J'ai montré, il y a deux ans (i), que le système libérovasculaire de l'ovule et de la graine ne possède qu'un seul plan de symétrie, ce qui prouve la nature foliaire du corps reproducteur. Comme il était établi, par un travail antérieur, que ce corps s'insère toujours sur la feuille carpellaire, il est résulté du rapprochement de ces deux faits que l'ovule n'est pas une feuille entière, mais seulement un lobe plus ou moins grand de la feuille qui le porte. Depuis lors, je me suis appliqué à suivre le mode de ilistri- butiou des faisceaux libérovasculaires d ms l'ovule et dans la graine, en d'antres termes, le mode de nervation du lobe foliaire transformé, et j'y ai découvert, sous ce caractère général de n'avoir jamais qu'un seul plan de symétrie, des différences nombreuses et caractéristiques que je me pro- pose d'indiquer dans cette Note, en les groupant autour de quelques types principaux. (i) Comptes rendus, t. LXIX, p. 389; î6 juillet 1869. ( 468 ) M Ovules et graines anatropes. — Supposons d'abord que l'ovule n'ait qu'une enveloppe, ou, s'il en a deux, admettons, comme cela a lieu dans la grande majorité des cas, que la membrane externe seule renferme les faisceaux libérovasculaires. Ceci posé, ou bien le faisceau du funicule, une fois entré dans l'ovule au hile, rampe dans l'enveloppe sans se ramifier, ou bien il s'y divise. » Si le faisceau ne se ramifie pas, il se comporte de plusieurs manières. Tantôt il parcourt tout un côté de l'ovule, pour venir se terminer brus- quement sous le centre du cercle d'insertion du nucelle sur la membrane, cercle d'insertion qu'on nomme la chalaze ; il forme ce qu'on appelle le raplié. C'est là pour ainsi dire le cas moyen. Ailleurs, en effet, le faisceau ne chemine que jusque vers la moitié de la longueur de la graine, et il s'y arrête court, ou bien même il s'éteint immédiatement après avoir pénétré dans la membrane, de sorte que le raphé qui ne se développait qu'à moitié tout à l'heure n'existe plus du tout maintenant. Dans d'autres végétaux, au contraire, le faisceau parvenu sous le centre de la chalaze se prolonge au delà, et se rélève sur le côté opposé de la graine, pour venir se terminer brusquement vers le tiers ou la moitié de la hauteur [Hedera, Bauhinia, etc.), ou bien même il remonte ainsi jusqu'au bord même du micropyle, en entourant la graine d'une anse ou d'une boucle vasculaire (Cucurbitacées, Acacia, Diospyros^ Syrimja, Syinphoricarpos, etc.). » Si le faisceau se divise, on observe des différences, et dans le point où la ramification s'opère et dans le mode qu'elle suit. Ainsi le faisceau rampe souvent sur tout un côté de la graine pour se diviser sous la chalaze sui- vant le mode palmé, et de deux manières : tantôt c'est en formant seulement, dans la zone interne de la membrane, une griffe ou une cupule vasculaire qui ne dépasse que fort peu la base du nucelle; ce mode de division est fréquent et paraît le seul connu; tantôt c'est en produisant un certain nombre de branches puissantes (deux dans les Ceralonia, etc., trois dans les Brunella, HelianUms, etc., cinq dans les Fraxiniis, Ligustntm, etc., dix à quinze dans les Qiiercus, Fagas, Theobroma, Guilandina, etc.) qui se relè- vent dans la zone moyenne de l'enveloppe jusqu'au bord même du micro- pyle, en demeurant simples, ou en se bifurquant, ou en se ramifiant en nervation pennée; si ces branches s'anastomosent fréquemment, le mode palmé passe au réticulé. Mais ailleurs le centre de cette ramification palmée ou réticulée se trouve rejeté en deçà ou au delà de la chalaze. Dans le pre- mier cas, le raphé ne descend que jusque vers le milieu de la graine pour se diviser sur le flanc de l'organe en un certain nombre de branches palmées ( 469 ) [CoryUis, Jmygdalus-, Cerbern, etc.), ou bien il se raccourcit encore davantage [Olea], ou bien encore il devient nul parce que le faisceau se divise au hile même, en formant un collier autour du micropyle ( Tropœolum, Canna, etc.). Dans le second cas, le raplié remonte sur la face opposée de la graine, et il se ramifie soit vers le milieu de cette face, soit même au voisinage du micropyle. » Outre ces modes palmé et réticulé, on voit quelquefois le faisceau du raphé, soit qu'il s'arrête à la chalaze ou qu'il se relève jusque vers le mi- cropyle, émettre successivement des branches latérales en nervation pennée {Inga, etc.). Enfin dans certaines plantes les modes penné et palmé coexis- tent pour les branches principales; le faisceau y émet d'abord des branches latérales pennées, puis, arrivé sous la chalaze, il s'y partage en rameaux palmés (Café, etc.). » INous avons admis jusqu'à présent que si l'ovule a deux enveloppes, le système vasculaire est tout entier compris dans la membrane externe; c'est, en effet, ce qui a lieu le plus souvent. Quelquefois cependant le faisceau du raphé, après avoir rampé dans l'enveloppe externe jusque sous la cha- laze, se relève brusquement et pénètre dans la seconde membrane où il se ramifie. Dans ces conditions, je n'ai rencontré jusqu'ici que le mode de ramification eu forme de coupe chalazienne, s'opérant dans la zone interne de cette seconde membrane et ne s'y étendant que sons la base d'insertion du nucelle. Si cette base est étroite, on n'a qu'une petite griffe vasculaire [Mercttrialii) ; si elle est plus large, c'est une cupule {Eiipliorlna); enfin si le nucelle fait corps avec la membrane dans toute sa moitié inférieure, les faisceaux vasculaires s'étendent à mesure et la cupule prend la forme d'iui dé à coudre, comme M. Gris l'a montré dans le Ricin. » Ovules et (jraines ortliotropes. — Si le faisceau ne se divise pas, il s'ar- rête sons le centre de la chalaze. S'il se ramifie, c'est toujours suivant le mode pelté, mais de plusieurs manières. Ici, la division a lieu exclusive- ment dans la zone interne de la membrane, et les branches ne s'étendent que sous la surface d'insertion du nucelle en formant, suivant les dimen- sions de cette surface, une griffe, une cupule [Ephedra), ou un dé à coudre [Ginkcjo). Là, sans rien envoyer sous la chalaze, il produit plusieurs bran- ches puissantes qui s'élèvent dans la zone moyenne ou externe de la mem- brane jusqu'au pourtour du micropyle; il y a ordinairement deux branches simples dans les Taxas, Cepliatolaxus, etc.; il y en a vingt-quatre à vingt-huit divi.sées suivant le mode penné clans les Jiiglans. Ailleurs les deux modes C. K., 1871, 2' Semestre. (T. I.XXIU, N" 7.) 60 ( 47°) coexistent. Le fiinicule donne trois branches à l'ovule, et pendant que les deux latérales se relèvent dans la zone exierne de l'enveloppe jusqu'au micropyle, en demeurant simples {Cycas), ou bien en se trifurquant d'abord à la base pour se bifurquer encore plus tard et donner douze brandies [Zamia, Dionn, ftc.), la médiane se divise dans la zone interne de la mem- brane, et suivant le mode pelté, en nombreux rameaux qui rayonnent sur toute la surface d'adhérence du nucelle. L'enveloppe possède alors un double système vasculaire, comme on sait que cela arrive dans le limbe de certaines feuilles. » Ouules et grnines campylolropes. — Parmi les ovules campylotropes, les uns paraissent provenir de la courbure d'ovules plus ou moins anatropes, et ils ont la chalaze écartée du bile, tandis que les autres ont la base du nucelle superposée au hile, et sont pour ainsi dire des ovules orthotropes arqués. Dans les premiers, nous retrouvons les divers modes de nervation des ovules anatropes. Tantôt le faisceau ne s'y divise pas, et alors, ou bien il parvient jusqu'à la chalaze où il se termine brusquement [Ononis, Cnra- yana, etc.), ou bien il s'arrête avant d'arriver à ce point [Gcilega, etc.), ou bien il se prolonge au delà et s'étend plus ou moins loin sur le côté convexe de la graine dans la direction du micropyle (Viciées). Ailleurs le faisceau se ramifie, soit en deçà de la chalaze et très-près du point d'insertion, en formant un collier vasculaire autour du hile ( Phaséolées), soit beaucoup au delà (^Cicer), soit enfin sous la chalaze même. Dans ce dernier cas, c'est tantôt en formant seidement une cupule sous la base du nucelle, tantôt en produisant des branches qui se répandent au loin dans la membrane, tantôt de ces deux manières à la fois. Dans les ovules et graines campvlo- tropes à chalaze superposée au hile, si le faisceau ne se divise pas, il s'arrête sous le centre de la base du nucelle; s'il se ramifie, c'est ou bien seulement par une coupe chalazienne, ou bien par des branches palmées ou pennées [^cer), ou réticulées [JEscitlus), qui suivent d'abord le côté convexe de l'organe et se répandent de là sur les fiices latérales et jusqu'au voisinage du micropyle, ou bien encore de ces deux manières à la fois. » Telle est l'indication sommaire des principales différences que pré- sente la nervation de l'ovule et de îa grame. On voit, pour ne parler que du cas d'inie enveloppe unique, que la membrane seule renferme les fais- ceaux libérovasculaires, tandis que le nucelle en est toujours dépourvu. La membrane représente le limbe sessile ou pétiole du lobe foliaire trans- formé. Le nucelle en est une excroissance parenchymateuse, une sorte de gros poil dressé perpendiculairement à la surface, sur laquelle il s'insère {^v ) par un cercle plus ou moins étendu, tandis que le limbe se replie autour de lui en forme de sac ou de capuchon. Le sac einbryorni;iire est une cel- lule centrale de ce mamelon superficiel, allongée perpendiculairement à la surface du limbe et produisant les vésicules embryonnaires à son extrémité la plus éloignée. Dans la grande majorité des cas, le nucelle appartient à la face supérieure du limbe transformé, c'est-à-dire à la face vers laquelle sont tournés les vaisseaux de son système libérovasculaire; mais quelquefois, comme on le voit dans les Podocarpus, Cephalotcixus, etc., c'est sur la face inférieure ou libérienne du limbe qu'il se trouve inséré. Dans tous les cas, le centre de sa base est situé sur la ligne médiane du lobe, et son axe, ainsi que celui du sac embryonnaire, soit qu'il demeure droit ou qu'il se courbe par la suite du développement, est tout entier compris dans le plan de symétrie du segment. Mais la position que le mamelon superficiel occupe le long de cette ligue médiane, ainsi que le mode de nervation du limbe et la manière dont il se replie pour envelopper le nucelle, varient suivant les plantes, et c'est ce qui engendre, comme il est aisé de le concevoir, les diverses formes de l'ovule et de la graine, ainsi que les mulliples combi- naisons anatomiques que chacune d'elles présente. » On a pu voir, par les quelques exemples cités dans cette Note, que le mode de nervation de la graine ne demeure pas toujours constant dans la même famille de plantes, et qu'il se retrouve au contraire avec les mêmes caractères dans des groupes très-éloignés. Il y a donc lieu de rechercher la manière dont les genres d'une famille quelconque se répartissent entre les divers modes de nervation séminale signalés plus haut, et cette élude com- parée fera l'objet de Communications ultérieures.. » PATtiOLOGiE. — >S'((;' les modifications imprimées à In température animale par les (jrands traumati^mes. Mémoire de M. Demarquay. (Extrait par l'auteur.) « Dès le début de la guerre sous les murs de Paris, j'avais eu la pensée de déterminer, par des recherches therraométriques exactes, les modifications imprimées à la température animale par les grands traumatismes. Mais les conditions de température extérieiu-e et surtout le lem|)S exigé pour le transport des l)lessés pendant la saison rigoureuse de l'hiver venaient ajou- ter leur influence à celle du traumatisme lui-même et devenaieiit une cause d'erreur. Au mois d'avril et de mai, les conditions élaient changées, la tem- pérature était douce; de plus, les combats avaient lieu tout prés de nos 60.. ( 472 ) ambulances, ou les blessés étaient immédiatement transportés : là ils étaient soumis à une observation de tous les instants. Dans ces conditions, j'ai pu recueilhr quarante-huit observations de traumatisme plus ou moins grave, avec détermination exacte de l'abaissement de la température animale. Ces observations ont été classés de la manière suivante. M Un premier tableau contient trente-huit observations de traumatisme déterminé soit par des éclats d'obus, soit par des balles. Dans toutes ces observations, le squelette est plus ou moins intéressé; il y a toujours mie lésion osseuse ou articulaire plus ou moins grave, quelquefois même ime portion d'un ou des deux meudjres a été enlevée. Dans toutes ces observa- lions, nous trouvons un abaissement de température, qui varie depuis i de- gré ou quelques dixièmes de degré jusqu'à plusieurs degrés. Le plus grand abaissement de la température animale que nous ayons observé n'a point dépassé 34 à 35 degrés. La mort, le plus souvent, arrivait avant que le thermomètre eût atteint cette limite, c'est-à-dire la limite de 35 degrés. Nos observations ont été prises sur des honuues dans l'âge moyen de la vie, entre 20 et 5o ans. Toutes choses égales d'ailleurs, le même traumatisme, en apparence du moins, ne donnait point toujours le même abaissement de la température; il était plus marqué chez les hommes de [\o ans que chez ceux de 20. » Les blessés sur lesquels nous avons constaté le plus grand abaissement de la température animale étaient des fédérés ivres, et se livrant depuis longtemps à un usage immodéré de l'alcool. Tous les individus sur lesquels nous avons constaté un abaissement notable de la température, et chez lesquels le thermomètre est descendu à 35 degrés, sont morts avec ou sans opération : si on les opérait, la réaction ne se faisait point; sous ce rapport, l'étude thermométrique du grand blessé peut devenir un élément de pronostic et d'indication opératoire sérieuse. Comment expliquer cette modification profonde de la température animale, par un traumatisme qui porte sur une partie plus ou moins éloignée du tronc? Sans doute, on peut expliquer le fait en disant que ce phénomène est la conséquence de l'ébran- lement causé à l'organisme. Mais si, comme la physiologie l'indique, la température est le résultat de combustions intérieures, comment expliquer, en quelque sorte, l'instantanéité du résultat? Je me borne, quant à pré- sent, à signaler les faits que j'ai observés, en laissant aux physiologistes à en indiquer l'explication. » Un second tableau est relatif aux plaies pénétrantes de l'abdomen. Il comprend six faits; dans ces six observations de plaie pénétrante de l'abdo- ( 473 ) men ,par îles balles ou des éclats d'obus, la mort a été rapide, et la tempe- rature animale a subi une dépression considérable, car le thermomètre est vite descendu à 35 et à 34 degrés. D'après un travail présenté par moi à l'Académie des Sciences, en 1862, sur les modifications imprimées à la tem- pérature animale par la ligature d'une anse intestinale, j'avais pensé que la dépression de la température tenait à ce que des anses intestinales étaient étranglées par la plaie; mais j'ai été à même de constater que l'abaissement de la température se produisait indépendamment de toute compression sur les intestins, et que la violence du traumatisme était la seule cause de cet abaissement de la te(npérature. » Dans un troisième tableau , je démontre un fait que j'avais déjà signalé, ainsi que Belleroth, à savoir : que les brûlures graves et un peu étendues amenaient, le plus souvent, un abaissement notable de la tempé- rature animale. » Je me borne à faire connaître à l'Académie le résumé sommaire de mes recherches. Elles seront plus longuement exposées dans un Mémoire im- portant, qui sera publié prochainement par un de mes élèves, M. Redard, sur les causes de l'abaissement de la température animale dans les maladies et sous l'influence d'agents toxiques. » PHYSIQUE. — Noie sur l'inflammation de jets de gaz pendant les orages; par M. W. DE FONVJELLE. « M. Dumas ayant paru désirer quelques éclaircissements sur la Com- munication que j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie, dans la séance du 7 août dernier, relativement à un coup de foudre de la rue Leclerc, je me suis livré à une étude approfondie de ce phénomène. » AV'int obtenu des Pères de la Providence l'autorisation de visiter l'in- térieur du bâtiment foudroyé, j'ai trouvé que la décharge avait été assez violente pour volatiliser la surface d'une bande de fer oxydé qui lui avait servi do pôle, pour briser en mille morceaux la vaisselle de ces religieux, et pour imprimer des traces de fusion à différentes pièces faisant partie d'une batterie de cuisine. La décharge est encore tombée sur une bouche d'eau et a brisé un tube de fonte qui n'offrait point au fluide une conductibilité suffisante. » D'antres détails recueillis par moi dans le voisinage permettent de comprendre que le gaz ait été porté à une température suffisante pour qu'il ait été enflammé, et surtout d'expliquer comment il s'est trouvé en contact (474) avec l'air atmosphérique, par la destruction du plomb qui lui a livré pas- sage. Cette circonstance est d'aulant plus remarquable que la température de la fusion du plomb n'est point suffisante pour produire cet effet. Elle semble indiquer que le plomb n'a point été fondu, mais arraché molécu- lairement et volatilisé, comme l'a été le fer de la cuisine des Pères de la Providence. » Le coup a été réellement formidable, comme tout Paris a pu s'en con- vaincre, et sa durée a été très-longue. Le portier de l'Observatoire national ne l'évalue pas à moins de cinq à six secondes. Des secousses ont été res- senties à des distances très-grandes, principalement, il est vrai, près de masses de fer ou d'objets de nature à repercuter le mouvement principal et donner lieu à des courants dérivés. a. Un cantonnier a été foudroyé et ramassé sans connaissance à 178 pas de distance de la cuisine des Pères. Il était à côté d'un petit bâtiment de forme triangulaire, restant d'une maison démolie pour la constructien du boulevard Arago. b. Un homme, avec ses deux petites filles, a été jeté à terre dans la rue Leclerc, .i 5o pas du même endroit. Il passait devant l'école tenue par des Sœurs et attenant à l'établissement des Pères, où les grilles de fer sont très-nombreuses et très-massives. c. M. Fron, directeur du Bulletin télégraphique international, qui se trouvait dans son bureau, situé à aSo mètres, a reçu une secousse analogue à celle d'un petit appareil Ruhmkorff. Plusieurs personnes, qui étaient à une fenêtre, ont été violemment repoussées à l'intérieur. L'Observatoire national possède une une grande coupole de cuivre qui a été la cause de courants dérivés très-énergiques, et de production d'étincelles lorsque la foudre est tom- bée sur l'établissement. Il y a quelques années, ces faits ont été signales par le Bulletin iné- téorolngiijUR international. d. Trois ouvriers qui travaillaient dans le dépôt des machines du chemin de fer de Sceaux, situé à aSo mètres, ont reçu une secousse tellement vive qu'ils se sont précipités les uns sur les autres. c. Un télégraphier de la station de Montrouge, qui avait négligé de mettre son appa- reil sur terre, a reçu une commotion très-vive. Le chef de gare, (]ui était très-voisin, a vu distinctement une étincelle traverser l'appareil. /. Un facteur de la gare, qui était assis sur un banc, à 10 mètres des rails, a reçu une secousse très-vive. (La gare de Montrouge est à environ 1 kilomètre de la rue Leclerc.) » Non-seulement la secousse électrique s'est fait sentir siu- une surface très-grande, mais la décharge paraît avoir eu la forme globulaire; trois observations coiicoiuent à l'établir : a. Deux ouvriers travaillant dans la sellerie du chemin de fer déclarent avoir vu jiasser une boule rouge de la grosseur du i)')ing. Les ouvriers foudroyés dans le dépôt des nui- eliincs prétendent avoir vu une lame de feu, dont un trait a passe dans ce hangard. Le ( 475 ) chef du dépôt a vu à travers une fenêtre une masse de feu, dont il n'a pas ]>u dcfinii- la forme, se précipiter dans la direction de la rue Leclerc. h. M. Borel, directeur de la maison Wagner, qui se trouvait sur le toit du Val-dc- Gràce, a vu passer une boule rouge, se précipitant sur les jardins séparés du Luxembourg et transformés en square. c. Le gardien de ce square a vu une boule de feu rouge, de la grosseur d'un chapeau, éclater avec fracas et se disperser dans tous les sens. )» Pour arriver à fondre le tube de plomb et à enflammer le gaz qu'il contenait, l'étincelle avait à franchir «ne distance de aoo mètres, le coup de foudre qui a éclaté à 2''54™ n'aurait sans doute pas eu la même puissance, mais il a été assez énergique pour produire la perforation d'un tube passant dans le grenier de la maîtrise de la chapelle Saint-Marcel. Il n'avait cette fois à franchir qu'une lactuie de 4 ou 5 centimètres. Le bec étant à près de 4 mètres de l'endroit de l'explosion, on ne saurait admettre qu'il ait été ouvert par mégarde, et que celte circonstance ait déterminé l'inflammation du gaz. Mais cette hypothèse saurait bien moins être admise dans une troi- sième explosion, qui a eu lieu à 1 Hc>pilal de la vieillesse (femmes), le 29 juil- let, à 6 heures du soir; car le tube fotidroyé sort d'un mur pour y rentrer aussitôt, et passe dans le voisinage d'une conduite de décharge des eaux pltiviaies, qui a servi à dériver une portion plus ou moins grande du fluide, malgré la présence d'un paratonnerre en bon état. Le tube de plomb et le tube de fonte sont presque en contact. La foudre n'a eu à franchir qu'une lame d'air d'un millimètre, la couche d'oxyde qui couvrait le plomb, et la couche de peinltne qui couvrait la conduite de fonte. Cependant la chaleiu" développée a été assez grande pour que le ploud> fut volatilisé et le gaz porté à la température de son inflammation dans l'air. » Comme d'aussi grandioses expériences se répèlent difficileinent dans les laboratoires, je me propose de recueillir et d'étudier les cas analogues, si l'Académie daigne prendre intérêt à ces recherches. Je me suis adressé à M. Lependry, ingénieur de la canalisation de la Compagnie parisienne, qui fait procéder à une enquête. Nul doute que ces faits ne soient fréquents, et que, dans certains cas, ils n'aient produit des incendies attribués à d'au- tres causes, ou dont la cause est restée inexpliquée jusqu'à ce jour. Je ne crois point sortir de la réserve recommandée en pareille matière, en con- seillant de ne jamais placer les tubes et les becs de gaz à faible distance de parties métalliqties, susceptibles de fonctionner comnte paratonnerre pen- dant im temps d'orage. J'ajouterai que le coup de foudre de la Salpétrière me serait expliqu('' parce que le tuyau de décharge des eaux pluviales (476) étnit bouché accidentellement. Cette circonstance, qui a été constatée lors- qu'on a reparé le tube de gaz, a mis sans doute en communication le tuyau de décharge avec le paratonnerre, et est peut-être la cause de la déflagra- tion. C'est peut-être par suite d'une circonstance analogue qu'on a vu, il y a quelques années, une boule de feu se précipiter sur une poudrerie garnie de son paratonnerre, circonstance signalée par le Ministre de la guerre à la Commission académique des paratonnerres. Je compte m'occuper égale- ment de cette étude, si mes efforts sont assez heureux pour mériter l'appro- bation de l'Académie. » GÉOLOGIE. — Cotïstruc lions de Vépoque anléhistorique, découvertes à Snntorin. Note de MM. Gorceix et Mamet, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « Les fouilles que nous avons exécutées à Santorin en 1870 sont la con- tinuation de celles qui avaient été faites à Thérasia par M. Fouqué (i). Les fouilles ont amené la découverte, en quatre points différents, de construc- tions ayant leurs fondations sur la lave et situées au-dessous du tuf ponceux auquel elles sont antérieures. Les environs du village d'Acrotiri, à la pointe S.-E. de Phira, la principale des îles du groupe de Santorin, a particulière- ment été explorée. » Deux maisons, placés à 4o mètres l'une de l'autre, ont été déblavées dans un ravin à peu de distance de ce village. Nous y avons découvert : de nombreux instiuments en obsidienne, analogues à ceux qui caractérisent l'âge de pierre; lui grand nombre de vases, différant totalement, par leurs formes et les décorations dont ils sont couverts, des poteries appartenant aux époques grecque, étrusque oii phénicienne; des ustensiles en lave, meules à main, mortiers, angets, etc; enfin, sur les murs de l'une des mai- sons, des fresques tracées sur un entluit entièrement composé de; chaux. » Siu' la falaise, à un kilomètre environ de ce ravin, un bâtiment assez considérable a été ensuite complètement dégagé; comme les précédents, il a ses fondations sur la lave et était recouvert d'une couche de plus de 20 mètres de tuf ponceux, composé d'assises de pouzzolane et de lits de fragments anguleux de ponce. » A côté d'instruments en obsidienne, de formes identiques à celles des (i) y oyez, sur ce sujet, le iiMiiai(]uable Ménioire inséré par M. Fouqué aux Jrrliivcs des missions scientifiques du Ministère de l'Instruction publique. (Ch. S.-C. D.) ( 477 ) iiislriiments décoiiverls dans les antres maisons, nons avons rencontré une scie en cuivre pur, sans trace d'élaiu ni de zinc. Les vases présentaient d'ail- leurs les mêmes caractères de forme, de couleurs el de décorations. Plu- sieurs d'entre eux renfei'maient de l'orge, des pois, des lentilles, de la paille hachée, substances disposées en tas dans diverses pièces de ce corps de logis. Des os de chèvres, de moutons .se trouvaient répandus ça et. là; le tronc entier d'un olivier, des fragments nombreux de bois appartenant à diverses essences, des morceaux de charbon y ont aussi été recueillis. » En de nombreux points de cette partie de l'ile de Pliira, nous avons suivi, sur une grande étendue, une couche de terre noire, inférieure à la ponce et provenant de la décomposition de la lave sur laquelle elle repose. Cette terre noire représente l'ancien sol végétal de l'île. Des sondages ont permis de constater la présence, dans cette terre, d'une grande quantité de débris de poterie et de fragments d'obsidienne, ainsi que l'existence, en plusieurs points, de murs appartenant à d'anciennes constructions complè- tement ruinées. » Enfin, à Thérasia, quelques travaux, entrepris à 5o mètres des anciennes fouilles, nous ont fait découvrir au-dessous du tuf ponceux deux petites pièces, d'une construction identique à celle des maisons du ravin et de la falaise d'Acrotiri, et renfermant des débris de vases, des ustensiles et instru- ments eu pierre, ayant la plus grande analogie avec ceux qui avaient déjà été recueillis dans ces dernières. )) Toutes ces constructions appartiennent à une même époque. Santorin, antérieurement à la formation du tuf ponceux, qui elle-même a précédé l'effondrement de la partie centrale de l'île, était couverte d'habitations et de cultures. Ses habitants étaient en possession d'une civilisation déjà fort avancée; ils se servaient de poids et de mesures, avaient un système de numération, savaient construire les voûtes, employer le mortier, fabricpier la chaux, et employaient un grand nombre de couleurs fort brillantes et très-remarquables par le bon état de leur conservation. L'agriculture était florissante; un certain nombre d'animaux était réduit à l'état domestique; le tissage et surtout la fabrication de la poterie étaient très-répandus. » Le silence de rhisff)ire sur les terribles phénomènes volcaniques qui ont amené la disparition de cette civilisation, couvert l'île d'une couche épaisse de ponce et anéanti la population, la différence notable qu'on re- marque clans les vases lorsqu'on les compare à ceux des époques posté- rieures, nous font placer cette civilisation dans 1 âge antéhistorique. D'après C. R., \fiTi, 2' Semestre. (T. LX\ni,Ji° 7.) 6l ( 478 ) la présence d'un grand nombre d'insfriinieiits en obsidienne (tandis qu'un seul échantillon d'un métal usuel a été signalé), nous nous croyons en droit de la faire remonter à la fin de l'âge de pierre, à l'époque où le cuivre, qui sur ces lieux a inauguré l'ère des métaux, commençait à être employé. » Quelques instruments analogues en obsidienne : scies, couteaux, grat- toirs, ont été recueillis en divers points de la Grèce continentale, où sans doute existait une semblable civilisation. Le travail plus soigné de ces instruments concorde parfiiilement avec l'état d'une civilisation bien plus avancée dans ces contrées que dans les pays septentrionaux, où des haches, des couteaux en silex ont aussi été découverts. » MÉTÉOROLOGIE. — RésuUnls sommaires d'observations faites à Ykouno [Japon); par M. Sévoz. Extrait d'une Lettre à M. Ch. Sainte-Claire Deville. « Ma résidence est au milieu ds la grande île de Nippon, à égale distance (i4 lieues) des deux mers: longitude, i32°i3'; latitude, 35°i4' N.; alti- tude, 3o2 mètres. » Voici les instruments que je possède actuellement ici : baromètre For- tin; thermomètres ordinaires; thermomètres à maxima; psychromètre; un petit théodolite, et boussoles. Tous ces instruments sortent de chez Se- crétan. Moyennes mensuelles des observations faites en 1870. Températures ^1 , _ Pression barométrique Diaxima. mininia. moyennes. réduite à zéro '» o mm Janvier 8,3o —2,60 2,85 786,60 Février 8,3o — 1,70 3,3o » Mars 11,87 —0,02 5,92 737,20 Avril 16,02 5,82 10,92 73i,25 Mai 21,70 8,5o i5,io 731, i3 Juin 25, 3o 4, 60 19,95 728,59 Juillet 26,70 '7î90 22, 3o 727,65 Août 27,70 20, 5o 24,10 728,82 Septembre 24,80 17,20 21,00 73i,59 Octobre 21,00 9,10 i5,o5 733, 5o Novembre i5,oo 7,5o 11, 25 738,00 Décembre 8,63 - o,83 3,90 734,70 Moyenne annuelle. . '7,94 8,00 12,97 " ( 479 ) M. P. GcYOT adresse deux Notes portant pour titres : Faits nouveaux concernant le sélénium » et « Note sur le proto-iodure de sélénium ». M. Bazot adresse une Note relative à un bolide observé sur le chemin de fer de Paris à Versailles (rive droite), dans la nuit du lo au ii août, à i''3o™ du matin. M. C. Cornu adresse une Note relative à une courbe biquadratique. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Bertrand. « M. Chasles fait hommage à l'Académie, de la part de M. le prince Boncompagni, du i*'' numéro du tome IV du Bullellino di Bibliografia e di Sloria délie Scienze inntematiche e fisiche. Cette livraison renferme un travail d'érudition fort étendu de M. Narducci sur les écrits d'Alhazen, le cé- lèbre géomètre arabe du xi^ siècle. Ce travail a été entrepris au sujet d'une traduction italienne de VOplique d'Alhazen, faite en i34i, et restée inédite dans la Bibliothèque vaticane. On distingue, au milieu des nom- breux documents réunis, soit dans le texte même, soit dans des notes mar- ginales, une longue énumération des ouvrages mathématiques d'Alhazen, publiée en premier lieu par Woepcke dans son édition de Y Algèbre d'Omar Alkhayyami, d'après un manuscrit arabe de la Bibliothèque nationale. C'est cette Notice qui a fait connaître pour la première fois que le nom complet d'Alhazen était JUiaçan-ben-Alhaçan-ben-Alliailham. Ce qui nous appre- nait que l'auteur du tres-intéressant ouvrage sur les Connues géométriques^ publié en i834 par M. Am. Sédillot, sous le nom d' Ilassan-Ben-Haithem, n'était autre qu'Alhazen. Cet ouvrage a surtout une importance historique en ce qu'il offre luie émanation de la doctrine des porisnies d'Euclide; car il renferme tout à la fois des propositions locales, des données proprement dites, c'est-à-dire à la manière du livre des Données d'Euclide, et des pro- positions d'un troisième genre qui sont des porismes d'Euclide, du moins tels que je les ai rétablis dans le sens pro|)osé par Robert Simson. M. Nar- ducci, comme avait fait Wœpcke, reconnaît l'intérêt qui s'attache à cet ou- vrage arabe, découvert par M. Sédillot dans le Ms. i io4 de la Bibliothèque nationale, et publié dans le Nouveau journal asiatique de i834- La séance est levée à 5 heures. D. 6i.. { 48o ) BULLETIN BIBLIOGUAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du i4 août 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Adas des monvemenis généraux de i almosphère , année i865, juillet à dé- cembre, rédigé par r Observatoire impérial de Paris. Paris, 18G9; 2 liv. in-fol. oblong. Compensateur de la déviation du compas à bord des navires en fer ; par M. A. Arson. Paris, 1871 ; in-8"avec planches. De l'utilité quil y aurait à multiplier en France les Facultés de Médecine. Ressources et titres que P Ecole préparatoire de Médecine et de Pharmacie de Nantes présente pour être transjorinée en Famllé de Médecine; ])arM. T. -A. Laennec. Nantes, i87i;br. in-8°. Titres de M. Séilillot; par M. G. DuGAT. Paris, 1871 : iii-4°. Des indemnités aux victimes de la guerre [invasion et émeute), avec limpùl simplifié considéré comme prime d'assurances, suppression des emprunts et de ta dette publique; j)ar M. Menier, deuxième édil. Paris, 1871; br. in-8°. Journal du bombardement de Chàtillon, avril-mai 1871 ; par M. Am. La- TOUR. Paris, 1871 ;br. in-S". Histoire de la guerre de 1870; parlsl. V. D., officier d'élat-inajor. Paris, 1 87 1 ; in-8° avec planches. Bulletin et Mémoires de la Société médicale des hôpitaux de Paris, i. YII, 2' série, année 1870. Paris, 1 871 ; in-8" relié. L'assainissement muiàtipal de la ville de Paris. Droits, devoirs et reformes; par M. A. Durand-Claye. Paris, 1871 ; in-4° autograpliié. Esscns sur le climat de l'Alsace et des Vosges; parM. Ch. Grad. Mulhouse, 1870; in-8°. Description d'un nivire aérien pouvant servir à une locomotion atmosphé- rique ; par M. R. CourtemaisCHE. Paris, sans date; in-8". The... Àhnanach nautique et épliémérides asti unomiques pour l'année 18 "4, avec un appendiic contenant les éléments des éphémérides de Cérès, Pallas, Ju- non, Festa et Aslrée. Londres, 1870; in-8°. Local . . . Renseignements locaux concernant le passage de Vénus sur le disque ( 4H. ) solaire. Sans lieu ni date; opuscule in-S". (Extrait de VAlmanach nau- tique, 1874.) On a cause... Sur une cause iVerreur dans tes expériences électroscopiques ; par M. Ch. Wheatstone. Sans lieu ni date; opuscule in-8°. (Extr;iit des Proceedings of the Royal Sociely, n° 1 19; 1870.) Experitnents... Expériences sur la polarisation successive de la lumière, avec la description d'un nouvel appareil de polarisulion; par M. Ch. Wheatstone. Sans lieu ni date; opuscule in-S". (Extrait des Proceedings of the Royal So- ciety, n° 127; 1871.) Schweizerische. . . Observations météorologiques de Suisse publiées par l' Éta- blissement central météorologique de la Société des Naturalistes suisses, sous la di- rection de M. R. WOLF; juin à décembre 1869, janvier-février 1870. Zurich, 1869-1870; in-4°. Register... Table des tomes LI à LX des Comptes rendus de la Classe des Sciences mathématiques et naturelles de r Académie impériale des Sciences de Vienne^ VI. Vienne, 1870; in"8°. Naluurkimdig... Journal d'Histoire naturelle pour les Indes néerlandaises, publié par la Société d'Histoire naturelle des Indes néirtaudaises, t. XXIX, XXX, XXXI. Batavia, 1867 et 1870; 3 vol. in-8°. Verhandelingen... Mémoires de la Société des Arts et des Sciences de Bata- via, t. XXXIII. Batavia, 1868; ïn-lt". Tentativo... Essai d'une biographie de G.-B. Della-Porla et d'une exposi- tion de sa magie naturelle; par M. G. Palmieri. Salerne, 1871; in-8°. Atti... Actes et Mémoires de l' Académie royale virgilienne de Mantoue, 2* année, 1869-1870. Mantoue, 1871; in-8''. Communicazioni... Communications du Laboratoire de Chimie générale de r Université royale de Sienne, dirigé par M. G. Campani. Le manganèse dans le sang. Sans lieu ni date; opuscule in-S". (Extrait de la Gazette chimiipie ita- lienne., t. I, 1871.) Bullettino... Bulletin de Bibliographie et d'Histoire des Sciences mathéma- tiques et physiques, publié y;ar M. B. BoNCOMPAGNl, t. IV, janvier 1871. Rome, 187 i; in-4°. (Présenté par M. Chasles.) ( 482 ) PCnUCATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PEXDANT LE MOIS DE JUILLET 1871. Annales de l'Observatoire Météorologique de Bruxelles; n° 2, 1871; 10-4°. Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées; janvier-février 1 87 1 ; in-S". Annales du Génie civil; août 1870; in-B". Annales industrielles ; 22" livraison; 187 1; in-4''. Association Scientifique de France; Bulletin hebdomadaire, n° du 3o juil- let 1871; in-8°. Atù del renie Istiiuto J ombardo di Scienze, Lettere ed Arti; t. XVII, 7« cahier, Milan, 1871; in-8°. Bibliothèque universelle et Revue suisse; n° i63, 1871-, in-8°. Bulletin astronomique de l'Observatoire de Paris; n°* 17 à l\i, 1871; in-zi". Bulletin de l'Académie de Médecine; n°^ des i5 et 3o juin et i5 juillet 1871; in-8". Bulletin de l'Académie royale de Médecine de Belgique^ t. IV, n°' 6 à 11, 1870; t. V, n"' I à 5, 1871; in-S". Bulletin de l'Académie royale des Sciences^ des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; n"^ 6 et 7, 1871; in-8". Bulletin de la Société d' Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe ; 2", S*" et 4" trimestres 1871; in-8". Bulletin de la Société d' Encouragement pour l'Industrie nationale; no- vembre et décembre 1870; in-4". Bulletin de la Société française de Photographie; octobre et novembre 1870; in-S". Bulletin général de Thérapeutique; n°' des 3ojuin, i5 et 3o juillet 1871; in-8°. Bulletin international de l'Obsenmtoire de Paris, du ig juin au 3i juillet 1871; in-4°. Butlettino meteorologico dell' Osservatorio del R. Collegio Carlo Alberto; t. V, n^'G à 10, 1871; in-4''. Bulleltino meteorologico deW Osservatorio di Palermo; t. VI, n°M à t2; t. VII, n«* 3 et 4, 1871; in-4°. ( 483 ) Comptes rendus hebdomadaires des séances de i y^cadéniie des Sciences- 11°' I à 5, 2* semestre 1871 ; in-4°. Écho médical et pharmaceutique; n° 7, 187 1 ; in-8'*. Gazette des Hôpitaux; n°' 23 à 58, 187 i ; 111-4". Gazette médicale de Paris; n"' 26 à 3 1, 187 1 ; in-4°. Il Niiovo Cimento lournalde Physique, de Chimie et d'Histoire naturelle; novembre 1870; in-8°. Journal d'Agriculture pratique; n°' [\\ à 46, 1871; in-S". Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie ; septembre à décembre 1870; in-8''. Journal de l'Agriculture; n"' 1 16 à 121, 1 871; 10-8"^. Journal de la Société centrale d'Horticulture; janvier à mai 1871; iii-8°. Journal de l'Eclairage au Gaz; n°^ i3 à i5, 1871; in-4''. Journal de Mathématiques pures et\appliquées; décembre 1870 et janvier 1871; in-4". Journal de Pharmacie et de Chimie; avril à juin 1871; in-8''. Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; n"^ de septembre 1870 et juillet 1871; in-8°. Journal des Fabricants de Sucre; n°' 11 à 16, 1871 ; in-fol. L'Abeille médicale; n°' 19 à 24, 1871 ; in-4''. L'Aéronaute; avril et juin 1871; in-S". Le Gaz; n° i avec supplément, 1871; in-4*'. Le Moniteur de la Photographie; n° i4, 1871; in-4°. Le Mouvement médical; n" 37, 1871; in-4''- Les Mondes; n<" des 6, i3, 20 et 27 juillet 1871; in-S". V Imprimerie ; juillet 1871; in-4''. Le Salut; v\°^ 9 à 23, 1871; in-fol. /k/ograsm /Jî'^ores^ue; mars et avril 1871; in-4"- Marseille médical; ii°* des 20 juin et 20 juillet 1871; in-8". Montlily... Notices mensuelles de la Société royale d'Astronomie de Londres; n°8, 1871; in-8". Montpellier médical. . . . Journal mensuel de médecine; juillet et août 1871; m-S". ( 484 ) Nachrichten.... Nouvelles de l' Université de Gœiliwjue; n"' lo à 27, 1870; in-i2. Nouvelles Annales de Mathématiques ; mars à mai 1871; in-8". Nouvelles météorologiques, piil)liées par la Société météorologique; n°* 1 37, 187J; in-8°. Revue Bibliograpliique universelle; octobre 1870 à juillet 1871; in-S". Revue des Cours scientifiques ; if i à 5, 1871; 111-4°. Revue des Eaux et Forêts; octobre à décembre, 1870; iii-8°. Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale; n<" des 1 et 1 5 juin et i 5 juil- let 1871 ; in-S". ERRJTJ. (Séance du 7 août 1871.) Page 367, ligne 3 de la note, en remontant, au lieu dr ce granfl mouvement de l'in- dustrie luimaine, lisez ce grand monument de l'industrie humaine. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. »»«»q SÉANCE DU LUNDI 21 AOUT 1871, PRÉSIDÉE PAR M. PAYE. MÉMOIRES PRESENTES. CHIMIE. — Dosages des acides nitreux et nih'icjiie dans l'eau de pluie; par M. Chabrier. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Le dosage des acides nitreux et nitrique dans l'eau de pluie forme le complément naturel des expériences que j'ai faites sur la présence et le rôle de l'acide nitreux dans le sol. Ces dosages éclairent et confirment, avec une singulière netteté, les résultats obtenus en soumettant aux mêmes expériences les terres, les limons et les eaux d'irrigation. Dosages des acides nitreux et nitrique dans la pluie ( i ) . DATES DES PLUIES. ACIDE NITREUX. ACIDE NITr.IljUE. OBSERVATIONS. Q2 janvier i8-;o. 0,295 Total par distillation Transforra. de l'ac. nitreux. Différence en moins 0,/|26 0,007 Pluie tombée du 21 au soir au 22 à G*' du matin. Vent du N Le papier dit ozonométrique avait atteint le n» 18 de l'échelle. 3i janvier i8;o. 0, i54 Total par distillation Transl'orm. de l'ac. nitreux. Différence en moins.. . . 0,224 0,219 o,oo5 Pluie abondante de lo*" du matin àD*" du soir. Vent deN.-E. Le papier ozo- nométrique avarié de i5" à 17", du malin au soir. (i) Les dosages sont rapportés à i litre d'eau, et sont comptés en «nilligrainmes. Toutes les pluies, sauf les dernières, ont été observées à Saint-Chamas. C. R., 1871 , 2= Semestre. (T. LXXlll, N» 8.) 62 ( 486 ) DATES DES PLUES. ACIDE NITRECX. ACIDE MTRlyL'E. ODSEKVATIO.NS. Du 3 au 4 fcvr. i*^r essai sur I litre réduit à 40":"=. 0,835 Total par distillation Transl'orm. de l'ac.nitreux. Difl'érence en moins 1 ,25o 1 , 2 1 5 o,o35 Pluie tombée dans la journée du 3, par petites ondées. .\ccorapaj;née de tonnerre dans la nuit suivante, où elle a été très-forte. Elle a continué dans la journée du 4- Veut d'E. d'abord, tourné ensuite au N. Le papier ozométrique, resté plusieurs jours entre i3° et 15°, s'est élevé à 19" dans la nuit du 2 au 3, et s'est maintenu à ce point jusqu'à la lin de la nuit suivante. Id. ■1^ essai sur I litre réduit à 55<:=. 0,874 Total par distillation Transform. de l'ac. nitreux. Dîflerence en moins. . . . 1,275 1,241 o,o34 Id. 3® essai sur 3 lit. réduits à 6o«. 0,842 Total par distillation Transl'orm. de l'ac. nitreux. Différence en moins. . . . 1 ,206 1,196 0,010 5 févr. 1870. 1 litre réduit à 20". 0,782 Total par distillation Transform. de l'ac. nitreux. Différence en moins.. . . 1,1 DO I ,1 II Continuât, de la pluieprécédente.Vent dcN.-E. Le papier ozonom., presque noir, correspondait au 20*^ degré de gamme divisée en 21 parties. 0,039 Du ag au 3o mars 1870. 0,836 Total par distillation Transform. de l'ac. nitreux. Différence en moins.. . . 1,066 1,037 0,029 Pluie fine. Le vent soufflait du N.-O. Le papier ozonométrique marquait 16». 7 avril 1870. 0,00 2,763 Pluie accompagnée de vent de N.-E. Le papier ozonométrique marquait I Q" le 6 au soir; le lendemain, à pa- reille heure, i7'>. 6 juin 1870. 0,00 0,746 Pluie très-abondante après une période de sécheresse et de chaleur. Le papier ozonométrique marquait 7° le ma- lin, et 15" vers le soir. Vent de N. 7 juin 1870. 0,3l2 Total par distillation Transform. de l'ac. nitreux. Ac. nitrique préexistant. I ,266 0,436 o,83o Petite pluie. Vent de N.-E. Le papier ozonométrique marquait la veille 12°, le jour à 6'' du matin iS", le soir 17°, redescendu le lendemain il 16^. Du 9 au 10 juin 1870. 0,154 Total par distillation Transform. de l'ac. nitreux. Ac. nitrique préexistant. 1,372 0,219 1,159 Pluie abondante, du 9 à5''dusoirau 10 ;\ 7^ du mat. Vent de N.-E. Le papier ozonométrique marquait i4° avant la pluie; monté à 17'', il est re- tombé à 12° après la ]iluie. 12 juillet 1870. 0,219 Total par distillation Transform.de l'ac. nitreux. Préexistant 0,964 o,3ii 0,653 A partir de ce moment, la série des observations faites à Saint-Chamas a été interrompue. Pluie. 8 janv. 1869. Couslantine (Algérie). o>987 Total par distillation Transform.de lac. nitreux. 4,l52 1,402 Cette eau de pluie a été conservée pen- dant deux ans dans des flacons bien bouchés. 2,750 Keige. 17 mars 1871 . Langres. 0,732 Total par distillation Transform. de l'ac. nitreux. i,o4o 3 , 400 Ces résultats sont tout à fait d'accord avec ce que l'on sait dos propriétés fécondantes de la neige. Pluie. 1 1 avril 1S71. Saint-Chamas. 0,690 ti n ^■■■•M ( 487 ) » Ainsi qne je l'avais annoncé en terminant l'examen des résultats con- signés dans le 4^ tableau, les expériences analysées dans le 5^ mettent en évidence un fait important, savoir que le composé oxygéné de l'azote contenu dans l'eau de pluie, loin d'être toujours de l'acide nitrique, comme on le sup- pose généralement, n'est, en réalité, pendant une partie de l'hiver, et presque toute la durée du printemps à peu près, que de l'acide nitreux. » L'acide nitrique constamment et exclusivement accusé par les dosages connus jusqu'ici, provient, en totalité dans un certain nombre de cas, en partie dans les autres, de la suroxydation de l'acide nitreux. Cette suroxy- dation est la conséquence nécessaire de toutes les méthodes employées pour doser l'acide nitrique en présence des matières organiques. Elle induit en erreur quand on n'a pas préalablement et directement dosé l'acide nitreux. » C'est donc surtout à l'état d'acide nitreux, et probablement sous forme de nilrite d'ammoniaque, que l'azote est apporté à la ferre, par les pluies, pendant une partie de l'année. Cette forme est d'ailleurs mieux appropriée que toute autre, sous certains rapports, aux besoins de la végétation em- bryonnaire, et je démontrerai, dans la suite de ce travail, que les solu- tions des nitrites sont particulièrement aptes à dissoudre les substances que les plantes naissantes demandent à la terre. M Je me suis appliqué à suivre, autant que possible, cette solution ni- treuse à travers les couches de la terre qu'elle humecte, à déterminer sa répartition dans le sol, à rechercher les modifications qu'elle y subit et les actions qu'elle v exerce, à déterminer ce qu'elle apporte à la terre et ce qu'elle lui enlève, à interpréter enfin, en m'appuyant sur des expériences directes, les divers résultats qui viennent d'être exposés. » La pluie, on vient de le voir, contient, en tombant sur le sol, au moins pendant les premiers mois de l'année, des quantités d'acide nitreux qui varient de o™^,7 à o™^,8 par litre ; elle renferme, en même temps, des quan- tités d'ammoniaque à peu près équivalentes, c'est-à-dire de o'°s,3o à o'"s,35, enfin très-peu d'acide nitrique. On peut donc, avec toute probabilité, ad- mettre que, durant cette période de l'année, l'azote est apporté à la terre par la pluie, sous forme de nitrite d'ammoniaque. Il résuite d'ailleurs d'une série d'observations de trente-trois ans, qu'il tombe annuellement, en Pro- vence, de o'^f'jSi à o™^,52 d'eau, c'est-à-dire à peu près la même quantité qu'à Paris; seulement, cette quantité est répartie entre cinquante jours en- viron, au lieu de l'être en cent-cinquante, comme cela se passe dans cette dernière région. Enfin, l'évaporation très-active, quoique en partie com- pensée par la rosée, atteint i mètre environ. 62.. ( 488 ) » En admettant que l'épaisseur moyenne du sol arable soit de o™,3o, le volume déterre végétale contenue dans un hectare est de 3oooooo litres, entre lesquels se répartiraient annuellement les Siooooo litres d'eau qui tombent à la surface, si la violence torrentielle des pluies n'en entraînait pas le plus souvent une grande partie dans les cours d'eau. » En réduisant aux deux tiers de l'eau tombée la portion qui peut être absorbée par le sol, un hectare de terre arable recevrait directement, de la pluie, environ 3''s,75 d'acide nitreux, correspondant à 5''^,43 de nitrite d'ammoniaque, lesquels se partageraient entre les 3oooooo litres de terre que cette surface contient, et laisseraient, pour la part de chacun d'eux, i"'s,8i d'acide nitreux, soit par kilogramme de terre environ i"'e^52, le poids d'un litre des terres sur lesquelles j'ai opéré étant en moyenne de i^'^igS. » Quant aux terrains privilégiés qui profitent des irrigations pendant six mois de l'année, à raison d'un jour par semaine en moyenne, on peut ad- mettre que, pendant les périodes d'irrigation, ils reçoivent par hectare, en vingt-quatre heures, loooooo litres d'eau, soit pour la durée totale des arrosages aSoooooo litres, qui, à raison de o™^,25 d'acide nitreux par litre, apportent à un hectare de terre ainsi arrosée 6''^, aS d'acide nitreux en nom- bres ronds, c'est-à-dire un peu plus de 2 milligrammes par décimètre cube, soit environ i™8,7o par kilogramme. Cet apport, ajouté à celui de la pluie, représente donc, pour chaque kilogramme de terre arrosée régulièrement, une part annuelle de 3™s,20 d'acide nitreux. 1) Il s'agit, on le voit, de quantités bien faibles; mais, si faibles que soient ces quantités, elles ne sont pas sans influence sur la végétation, comme je le démontrerai prochainement. » Une fois déposé dans le sol, le nitrite d ammoniaque se trouve en prise à diverses actions, et détermine certains effets, dont je me suis appliqué à rechercher la nature et l'intensité par des expériences directes qui seront exposées dans une prochaine Communication. » M. Tabdiec adresse, pour le concours du prix Chaussier, quatre ou- vrages relatifs à diverses questions de médecine légale {voir plus loin, à la Bibtiograpliie), et joint à cet envoi une Note manuscrite, indiquant les points sur lesquels il désire attirer spécialement l'attention de la Commis- sion. (Renvoi à la Commission.) (489) M. Pettigrew adresse, pour concourir à l'un des prix décernés par l'Académie, un Mémoire sur la « physiologie des ailes ». (Renvoi au Concours du prix de physiologie expérimentale.) M. OzANAM adresse une Note concernant le traitement de la pourriture d'hôpital par le camphre. Suivant lui, le camphre n'aurait pas toujours la même efficacité, ce qu'il faudrait attribuer, sans doute, à ce que la maladie n'est pas toujours identique. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. G. PoucHET adresse le complément d'un Mémoire présenté précé- demment par lui, concernant « l'action de la lumière sur les larves de Diptères ». (Renvoi à la Commission.) M. Brachet demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui dans la séance précédente, et contenant une nouvelle Note relative à ses recher- ches sur l'application de la lumière électrique à l'éclairage. Celte Note sera renvoyée à la Commission nommée pour examiner les nombreuses Communications de l'auteur sur ce sujet. M. J. Wallace adresse une Note relative au choléra, ses causes et son traitement. (Renvoi à la Commission du legs Rréant.) M. L. Respigiii adresse une Lettre importante sur ses derniers travaux relatifs aux protubérances solaires. Cette Lettre est renvoyée à l'examen de la Section d'Astronomie. CORRESPOÎ\DA^CE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Discours prononcé aux funérailles de M. Legrand, ancien profes- seur d'Astronomie à la Faculté des Sciences de Montpellier, par M. Combes- cure : ce Discours est adressé à l'Académie par M. Qiiicherat; ( 490 ) 2° Une brochure de M. Leymerie, portant pour titre : « Explication d'une coupe transversale des Pyrénées françaises, passant par Luchon et Montréjeau, comprenant le massif de la Maladetta, avec projection du ver- sant gauche des vallées de la Pique et de la Garonne ». M. Élie de Beaumont, en présentant cet ouvrage à l'Académie, fait re- marquer que la coupe géologique dont il s'agit emprunte un caractère de précision tout spécial à la conservation d'une même échelle pour les dimen- sions verticales et horizontales. M. LE Secrétaire perpétuel donne lecture de la Lettre suivante, adres- sée à M. le Président par M. d'Jbbadie de Barrau, député à l'Assemblée nationale : « L'émotion bien légitime occasionnée dans le pays par les incendies qui ont désolé la capitale s'est manifestée par un sentiment général d'hos- tilité contre le pétrole, et des pétitions ayant pour but d'en restreindre l'emploi ou d'en mieux réglementer le commerce ont été adressées à l'As- semblée nationale. » La Commission chargée de cette étude, convaincue, après l'examen le plus approfondi, que les règlements qui régissent la matière ne laissent à peu près rien à désirer, a dirigé toute son attention sur le seul point sus- ceptible, à ses yeux, d'un progrès réclamé par la sécurité publique, c'est- à-dire le degré d'ininflammabilité que l'état actuel de la science permet d'exiger du commerce. Jusqu'à ce jour, le Gouvernement s'est contenté de 35 degrés centigrades, chiffre très-inférieur à celui qui est exigé en Amé- rique, et complètement insuffisant pour réduire à des proportions raison- nables les chances de danger que présente ce mode d'éclairage. )) Pendant que la Commission se livrait à l'examen de cette question, M. Granier est venu nous dire que, grâce à son système de distillation, le degré d'ininflammabiUté du pétrole pouvait être porté à 60 degrés, au mi- nimum, sans perte pour le fabricant, indépendamment de l'avantage d'uti- liser, dans la proportion de 20 pour 100, les huiles lourdes qui peuvent être brûlées dans les lampes modérateurs ordinaires, sans fumée ni odeur. » En présence de l'affirmation de résultats si désirables, le président de la Commission m'a chargé d'en faire la constatation. Je me suis donc rendu chez l'inventeur, et j'ai suivi les diverses phases de l'opération dont voici le résultat : » 100 grammes de pétrole brut ont été mis dans une simple cornue de verre, sans ser- ( 491 ) pentin ni icfrigérant, placée au-dessus d'une lampe à espiit-dc-vin. La distillation totale a duré deux heures et quelques minutes, et a donné les produits suivants : i4 pour 100 d'essence, pesant 600 grammes par litre ; 60 pour 100 d'essence ordinaire, pesant 800 grammes par litre; 20 pour 100 d'huile lourde claire, bonne à brûler; 6 pour 100 de perle, dont 4 pour 100 imputables au vice de l'appareil. i> Comme je n'avais pas le temps de suivre l'opération du traitement de l'essence par l'acide, M. Granier m'a promis de m' envoyer, le lendemain, le produit ainsi épuré, avec le petit appareil d'essai d'inflammabilité. Le thermomètre s'est tenu entre i56 et 1 58 degrés F., c'est-à-dire au-dessus de 65 degrés C, sans que le liquide ait pris feu. Je l'ai remplacé par du pétrole du commerce, qui s'est enflammé à 100 dégrés F., soit 87 degrés C. » Le fait est donc constaté, et il ne reste à la Commission que le devoir de le signaler au Gouvernement, en lui donnant l'appui d'une autorité compétente. C'est pourquoi la Commission me charge de vous prier d'exa- miner ce qu'il y a de fontlé dans les affirmations diverses de M. Granier. » M. H. Saixte-Claire Deville, après avoir entendu cette lecture, de- mande la parole et s'exprime comme il suit : « La Lettre de M. d'Abbadie de Barrau, que l'Acadétnie m'a fait l'hon- neur de me transmettre, donne avec une telle clarté la description des procédés employés par M. Granier pour la distillation des pétroles, qu'il est facile de faire comprendre l'importance qui s'attache à la solution du problème énoncé. w Les huiles de pétrole sont un mélange, à proportions variables, d'hy- drogènes carbonés, liquides ou gazeux, dont les points d'ébullition varient de — 4 degrés à + 5oo degrés et plus. On peut, par l'alambic, diviser ces produits en trois catégories : les essences ou huiles très-volatiles, les huiles lampantes, et enfin les huiles lourdes. » M. Granier prétend rendre les huiles lampantes un peu moins hétéro- gènes et susceptibles d'être employées avec moins de danger dans les lampes à pétrole le plus fréquenuuent employées. De plus, il a trouvé le moyen de brûler, dans les modérateurs ordinaires, les huiles loindes sans odeur ni fumée. » Des expériences peuvent seules établir la nature et la valeur des pro- grés annoncés, et rien n'est plus facile, avec les instruments que je possède à l'École Normale, que d'en constater la valeur. Il ne faut pas se dissimtilcr pourtant que bien des essais ont été tentés dans cette direction, que le Comité des Arts et Manufactures a examiné la question avec un soin minu- tieux, pour préparer un projet de loi, qui est arrivé jusqu'à l'ancien Conseil d'État. (49^ ) » Malgré cela, et en présence des résultats annoncés i)ar M. d'Abbadie deBarraii, l'Académie pensera sans doute qu'il est utile de nommer une Commission chargée d'examiner la question posée par l'honorable député à l'Assemblée nationale. » Conformément à la proposition faite par M. H. Sainle-Claire Deville, l'Académie décide que les diverses questions se rattachant à l'emploi du pétrole seront soumises à l'examen d'une Commission spéciale. Cette Com- mission sera composée de MM. Dumas, Combes, H. Sainte-Claire Deville. PHYSIQUE. — Sur quelques expériences relatives à la transformation de la force vive en chaleur. Note de 31. P. Volpicelli. « On a publié qu'on obtient un abaissement de température lorsque, après avoir comprimé de l'air dans un récipient convenable, on l'en fait sortir pour le faire arriver contre une face de la pile thermo-électrique. » Pour vérifier ce fait, j'ai comprimé de l'air jusqu'à 4 atmosphères, dans un récipient cylindrique : après que la chaleur produite par la com- pression fut dissipée, je fis arriver cet air, par l'ouverture d'un robinet, contre l'une des faces de la pile thermo-électrique, mise en communication avec un galvanomètre à réflexion. On obtint alors trois l'ésultats différents et notables, et non pas un effet toujours constant. Si l'origine du courant d'air était assez voisine de la face heurtée de la pile, on avait une augmen- tation de température. Si cette même origine était éloignée de cette face, d'inie quantité suffisante, on avait un abaissement de température. Si enfin cette même origine se trouvait à une distance intermédiaire entre les deux précédentes, la variation de tempéi'ature était nulle : c'est-à-dire que, dans ce cas, l'image réfléchie par le miroir fixé sur l'aiguille asiatique, restait immobile. » On obtint aussi ces trois résultats différents, contrairement à ce qui avait été dit, en poussant de l'air contre une face de la pile, au moyen d'un soufflet ordinaire. Cependant l'augmentation, aussi bien que la dimi- nution de température, furent moins intenses que dans l'expérience pré- cédente : cela tient à la faible compression de l'air poussé par les ailes du soufflet. » J'ai obtenu les trois mêmes résultats, mais avec moins d'intensité, en poussant l'air au moyen d'un ventilateur à force centrifuge, avec lequel l'air est très-peu comprimé. » Ces trois résultats sont une conséquence nécessaire de la théorie (493 ) moderne de la thermodynamique. En effet, dans ces expériences, les causes desquelles dépendent les variations de température sont au nombre de trois. L'une consiste dans la destruction de la force vive de l'air, ou travail extérieur; l'autre consiste dans le travail intérieur, exécuté par les molécules de l'air, qui doivent se condenser dans les pores des métaux de la pile; la troisième consiste dans un travail, également intérieur, exécuté par ces molécules, lesquelles doivent se raréfier pendant leur trajet. Les deux pre- mières causes produisent un accroissement, et la troisième un abaissement de température. » Cela étant, on voit que l'on devra avoir l'un des trois résultats que j'ai obtenus, selon que les effets des deux premières causes seront, ou plus grands, ou plus petits, ou égaux, relativement à l'effet inverse de la troi- sième cause. » En éloignant successivement la source du jet d'air, on rencontre d'abord un zéro d'augmentation de température, et ensuite une fliminu- tion; si l'on continue d'éloigner, l'abaissement de température devient nul à son tour. D'où nous devons conclure qu'entre ces deux distances, cor- respondantes à une variation de température nulle, doit se trouver un maximum dans la diminution de température manifestée par la pile. » S'il était possible de lancer l'air contre la pile, sans qu'il fût com- primé, et par conséquent sans que son jet pût se raréfier, on aurait tonte la chaleur produite par les deux premières des trois causes indiquées. Ces conditions ne sont pas réalisables, parce que l'air, étant lancé, doit toujours recevoir une compression, suivie d'une raréfaction. » Pour démontrer à un auditoire nombreux, d'une manière nouvelle, que la force vive détruite se transforme en chaleur, j'ai lancé, an moyen d'un fusil à vent, contre un mur, à la distance de lo mètres, une balle de phosphore : dans cette expérience, la balle s'allume seulement à l'instant du choc et non pas dans son trajet à travers l'air. )) J'ai, dans une seconde expérience, installé un thermomultiplicateur à réflexion, et j'ai fait tomber la pile thermo-électrique sur un corps solide, de manière que les soudures d'une de ses faces vinssent choquer contre ce corps. On voit alors que l'image réfléchie par le petit miroir parcourt plusieurs degrés sur une échelle placée loin de la pile, indiquant ainsi une augmentation de température. Celte expérience est plus rapide et plus simple que celle qui a été publiée, dans laquelle on fait tomber ini corps plusieurs fois d'une certaine hauteur, et ou le met ensuite en contact avec la pile. » C.R., 1S7T, 1'^ Semestre. (T. LXXUI, K" 8.) 63 (494) CHIMIE GÉNÉRALE. — Nouvelles contributions à r histoire du carbone; par M. Berthelot. a Depuis la publication de mes recherches sur les états du carbone et les relations qu'ils présentent avec ses combinaisons {Annales de Chimie, 1870), j'ai eu occasion d'examiner quelques échantillons nouveaux dont l'élude offre de l'intérêt. » I. Carbone de la météorite de Cranboume. — On a trouvé à Cran- bourne, près Melbourne (Australie), une masse de fer météorique qui offre, dans sa composition et dans sa structure, des particularités singulières, si- gnalées par M. Reichenbach et par divers autres observateurs. Elle contient, entre autres, des fragments de pyrite et une certaine proportion de carbone amorphe, que les observateurs ont assimilé au graphite. M. Maskelyne, professeur au British Muséum, qui a publié des recherches fort originales sur les météorites, et notamment sur celle de Cranbourne, appela mon attention sur la matière charbonneuse qu'elle renferme, et voulut bien en mettre à ma disposition une quantité suffisante pour l'étude. Je dois le re mercier ici très-vivement de la libéralité, rare chez les possesseurs d'objets exceptionnels, avec laquelle il m'a remis des échantillons déjà triés et séparés en vue de ses propres recherches sur cette précieuse mé- téorite. » Le carbone de la météorite de Cranbourne est-il réellement du graphite, identique par sa constitution : » Avec le graphite cristallisé qui se sépare de la fonte? » Ou bien avec le graphite naturel, lequel se distingue du graphite de la fonte par certains caractères et réactions, d'après mes observations? » Est-il, au contraire, analogue : » Soit au carbone amorphe, qui se sépare du fer ou du manganèse car- bures, quand on les dissout dans les acides, lequel carbone ne renferme que des traces de graphite proprement dit? » Soit au prétendu graphite artificiel des cornues à gaz, lequel n'est point un graphite véritable, comme je l'ai démontré? » Soit encore à la matière charbonneuse de la météorite d'Orgueil, la- quelle ne renferme point de graphite, mais se rapproche des produits char- bonneux fournis par la décomposition des matières organiques? » Ce sont là des questions qui m'ont paru mériter examen, car leur solution peut jeter quelque jour sur les conditions dans lesquelles le fer météorique de Cranbourne a été formé, sur la température à laquelle il a été ( 495 ) soumis, sur les réactions ultérieures qu'il a éprouvées, ainsi que sur l'ori- gine même du graphite naturel en général. » J'ai traité le carbone amorphe de la météorite de Cranbourne, d'abord par l'acide nitrique seul, pour en séparer la pyrite mélangée, puis par un mélange d'acide nitrique fumant et de chlorate de potasse. Au bout de deux traitements, j'ai obtenu un oxyde graphitique verdâtre, identique de tout point, par ses propriétés et ses réactions disfinctives , avec l'oxyde du graphite cristallisé de la fonte; mais distinct de l'oxyde de la plom- bagine. » Il résulte de cette expérience que le carbone amorphe de la météorite de Cranbourne doit être envisagé, suivant toute vraisemblance, comme du carbone dissous par le fer en fusion et séparé de la masse solidifiée par un refroidissement très-rapide. On pourrait encore attribuer sa formation et son association avec la pyrite à la réaction du sulfure de carbone sur le fer incandescent, attendu que le sulfnre de carbone fournit précisément du graphite amorphe par sa décomposition. » En tout cas, le carbone de |a masse de Cranbourne a dû prendre nais- sance sous l'influence d'une température très-élevée. Il ne dérive ni de l'oxyde de carbone décomposé par le fer [voir plus bas), ni du carbone combiné au fer et isolé à froid par la dissolution du métal dans quelque réactif; car ce carbone ne fournit en général que des traces de graphite véritable. Il s'éloigne encore davantage du carbone de la météorite d'Or- gueil, ce dernier étant probablement d'origine organique, et en tout cas exempt de graphite. » II. Carbone de l'oxyile de carbone décomposé par le fer. — M. Gruuer, professeur à l'École des Mines de Paris, a publié récenunent (i), dans ce Recueil, des recherches très-remarquables sur la décomposition de l'oxyde de carbone par le fer et l'oxyde de fer, à une température relativement peu élevée. Cette réaction donne lieu à la séparation d'une grande quantité de carbone amorphe. M. Gruner, avec une obligeance parfaite, m'a remis un échantillon du carbone qu'il avait obtenu, pour en rechercher la véritable constitution. » J'ai soumis ce carbone à l'action de l'acide nitrique et du chlorate de potasse. Il s'est dissous à peu près complètement, à la suite de traitements réitérés, et à la façon du carbone combiné dans le fer et le manganèse; il a laissé de même une trace d'oxyde graphitique. (i) T. LXXIII, p. 287. 63.. ( 496 ) « Les faits que je viens de décrire ou de rappeler fournissent des données et des limites nouvelles au problème si obscur de l'origine du graphite na- turel ou plombagine. En effet, le graphite naturel ne provient pas, en gé- néral, de la transformation de niasses de fer, météoriques ou non; car il diffère à la fois du graphite cristallisé de la fonte, par ses réactions chi- miques, et du carbone amorphe combiné dans le fer, lequel n'est point du graphite, au moins dans sa masse principale. » Le graphite naturel ne dérive pas davantage de l'anthracite ou des matières organiques transformées dans des conditions connues, soit à la température ordinaire, soit à une température plus élevée; car ni l'anthra- cite ni les matières charbonneuses organiques, avant ou après calcination, ne fournissent d'oxyde graphitique. Pour les changer en graphite, il faut recourir à la température excessive qui se développe dans l'arc électrique; ou bien dans la combustion vive, quoique incomplète, d'une masse char- bonneuse : encore cette dernière action ne fournit-elle que des traces de graphite. On obtient encore du graphite, et en abondance, par la décom- position ignée du sulfure et du chlorure de carbone, mais non par celle des hydrogènes carbonés. » Telles sont les données nouvelles que l'expérience apporte au problème de l'origine du graphite naturel. » CHIMIE OUGANIQUE. — Nouveau réaciifdc t alcool; par M. BEnTUELOT. « Dans les recherches de cliimie organique, on a fréquemment besoin de reconnaître avec certitude l'existence d'une petite quantité d'alcool dissoute dans une grande quantité d'eau. Pour éviter la lenteur des dis- tillations, on se borne parfois à constater l'existence d'un corps volatil, inflammable et susceptible de réduire l'acide chromique, ce qui n'est pas suffisant. J'ai eu occasion d'observer la réaction suivante, beaucoup plus caractéristique. » Le chlorure benzoïque, C'*H'ClO-, luis en présence de l'eau froide ou même tiède, n'est décomposé qu'avec une grande lenteur; mais, si cette eau renferme de l'alcool, il se forme aussitôt de l'éther benzoïque, qui se rassemble dans l'excès du chlorure benzoïque. On le rend manifeste en chauffant une goutte de ce dernier avec une solution aqueuse de potasse, laquelle dissout presque aussitôt le chlorure acide, sans agir d'abord sur l'éther. La réaction est très-sensible en opérant sur 20 à 23 centimètres cubes d'eau qui renferme un centième d'alcool. Même avec un millième d'acool ( 497 ) et quelques centimètres cubes de liquei-.r, l'odeur de l'éther est encore très-manifeste. » Cette réaction offre l'avantage de pouvoir être constatée en peu de temps et sans distillation. » A un point de vue plus général, elle offre une nouvelle preuve de l'équivalence entre la constitution de l'éther benzoïque et celle du chlorure, équivalence manifestée par l'affinité élective dudit chlorure pour l'alcool, même en présence de l'eau. L'ammoniaque donne lieu à la même remarque que l'alcool; car j'ai observé que le chlorure benzoïque, mis en contact à froid avec une solution étendue d'ammoniaque, donne naissance au ben- zamide, de préférence au benzoate d'ammoniaque. » CHIMIE. — Note felalive à un sons-chlorure de silicium, ci l'occasion de In Note de MM. Troost et Hautefeuille, sur la volatilisation apjxirentc du silicium. Note de M. C Friedel, présentée par M. Wurtz. « Dans une Note intéressante sur la volatilisation apparente du silicium, MM. Troost et Hautefeuille annoncent qu'ils ont réussi à isoler un sous- chlorure de silicium en faisant réagir le chlorure de silicium sur le sili- cium fondu. » Ayant obtenu, de mon côté, par un procédé différent, un pareil sous- chlorure, qui est peut-être identique avec celui de MM. Troost et Haute- feuille, et ayant été interrompu dans mes recherches par les douloureux événements que nous venons de traverser, je demanderai la permission à l'Académie de lui soumettre une partie de ce travail encore imparlait, afin de réserver mes droits à sa continuation. » J'ai obtenu, il y a deux ans, et étudié avec M. A. Ladenburg (i), un iodure de silicium Si-1% qui formait le premier terme connu de ce que nous avons appelé la série élhylique du silicium. Dans ce composé, deux atomes de silicium se saturent réciproquement en partie, tout à fait comme le font deux atomes de carbone dans l'hydrure d'éthyle. Cet hexa-iodure de silicium a été obtenu en chauffant à 280 ou 3oo degrés le tétra-iodure de si- licium Sil', avec de l'argent pulvérulent obtenu par réduction du chlo- rure : sir+ 2Ag = sin«-i-2Agi. » L'hexa-iodure de silicium n'est pas volatil sans décomposition; il se (i) Comptes rctidus, t. LXVII, p. 920. (498 ) dédouble à la distillation en tétra-iodure et en un sous-iodure fixe. Mais nous avons réussi à le transformer en un dérivé éthylique, dont la compo- sition et la densité de vapeur répondent à la formule Si^(C^H^/. )) Je rappellerai encore que l'action de l'eau sur l'hexa-iodure de sili- cium nous a fourni un composé Si^O*H^, que nous avons appelé hydrale silici-oxalique, et qui a la propriété de se dissoudre dans la potasse avec dégagement d'hydrogène et formation de silicate de potasse. )) Lorsqu'on chauffe l'hexa-iodure de silicium avec du bichlorure de mer- cure, il se produit une vive réaction, et il distille un produit qui renferme, avec du tétrachlorure de silicium, un autre chlorure, beaucoup moins vo- latil, qui se dissout dans la potasse avec dégagement d'hydrogène. » D'après son mode de formation, c'est l'hexachlorure Si^CP. Depuis quelques jours j'ai repris l'étude de ce composé. » Nous avions cherché, dans un grand nombre d'expériences, à réaliser sa production, M. Ladenburg et moi. C'est dans cette série de recherches que nous avons obtenu l'oxychlorure de silicium Si^OCl'' (i). Nous avons remarqué, en outre, un certain nombre de faits qui sont tout à fait d'ac- cord avec ceux qu'ont décrits MM. Troost et Hautefeuille. » Ayant fait passer pendant plusieurs heures du chlorure de silicium sur du silicium cristallisé, chauffé, dans un tube de porcelaine, à une température un peu inférieure à la fusion de cet élément, nous avons trouvé, dans les parties froides du tube, de jolis cristaux aciculaires de si- licium, qui s'étaient condensés là, sans doute, par un procédé de combi- naison et de décomposition successives pareil à celui que M. H. Sainte- Claire Deville a fait connaître pour l'oxyde de fer et l'acide chlorhydrique. » De plus, le contenu du tube, sans fondre, s'était aggloméré en une niasse fort diu'e; il y avait eu probablement là aussi cristallisation et sou- dure des cristaux de silicium par le dépôt cristallin nouveau. 1) Ces masses de silicium étaient assez cohérentes et assez conductrices de l'électricité pour s'être trouvées propres à servir, en guise de charbons, dans une expérience analogue à celle qui a fourni à M. Berthelot l'acéty- lène par l'action de l'hydrogène sur le charbon rendu incandescent par le contact de la pile. L'expérience a donné ini résultat négatif, et cela n'a rien qui puisse surprendre, car j'ai constaté, depuis, que l'étincelle élec- trique décompose complètement l'hydrogène silice. Les deux pôles de sili- cium, lorsqu'on les rapprochait beaucoup, fondaient facilement par points (i) Comptes rendus, t. LXVI, p. 53g. (499 ) et se recouvraient, en outre, d'une poudre brune de silicium amorphe analogue à celle qui a été observée par MM. Troost et Hautcfeuiile. Comme on opérait dans un courant d'hydrogène, il semble naturellement qu'il y a eu là simple volatilisation du silicium. Néanmoins il n'avait pas été pris assez de précautions spéciales pour la purification de l'hydrogène, pour qu'il soit permis d'affirmer qu'il n'y avait pas des traces de chlore agissant par combinaison et décomposition successives. Peut-être aussi l'hydrogène lui-même peut-il intervenir ainsi et donner naissance à une combinaison qui se détruit lorsque les circonstances de température ou de milieu changent, ainsi que cela a lieu nécesssairement à une faible distance des charbons? » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les pétroles du Bas-Rhin. Note de M. Le Bel, présentée par M. Wurtz. M On exploite les bitumes du département du Bas-Rhin dans les mines de Schwabwiller, de Péchelbronn et de Lobsann. La mine de Schwabwil- 1er est la seule qui fournisse, tout formés, des carbures saturés bouillant à basse température, analogues aux huiles de pétrole américaines, tandis qu'à Lobsann on ne trouve qu'un bitume presque solide. La mine de Pé- chelbronn fournit un produit visqueux, de couleur noire, dont la densité varie de 0,90 à 0,97. On en a retiré différents principes immédiats : le plus volatil est le pétrolène, décrit par M. Boussingault; la portion prin- cipale est composée d'huiles très-denses (0,89 à 0,94), inattaquables par l'acide sulfurique. Par des dissolvants appropriés, on a pu isoler : de la paraffine, une résine incolore et solide, découverte par M. Brustlein, et une matière noire oxygénée, résistant à la plupart des agents chimiques, insoluble dans l'éther et dans les carbures volatils. L'étude de quelques- unes de ces matières fera l'objet d'un autre Mémoire. » Dans les distillations que les produits bruts subissent avant d'être livrés au commerce, une partie des principes immédiats de l'huile vierge se détruit, en donnant du charbon et des huiles volatiles, dont on a étudié la composition. On a pu se procurer des quantités notables de produits distil- lant avant 70 degrés, qu'on a soumis à des fractionnements réguliers dans des appareils miuiis de serpentins à reflux maintenus à tnie température constante ; les liquides se sont accumulés d'un côté entre 60 et 70 degrés, de l'autre entre 3o et 4o degrés. Ce sont des mélanges de carbures éthylé- niques et forméniques; leur densité est de 0,01 environ supérieure à celle ( 5oo ) du carbure saturé qu'ils renferment. Si on les traite par l'acide sulfurique à 66 degrés R. ou par l'acide de Nordhausen, dont l'action est plus énei'- gique, on constate une réaction extrêmement violente; le carbnre étliylé- nique est polymérisé, et la densité du mélange subit un accroissement qni peut aller jusqu'à o,o5. Si l'on distille après avoir enlevé l'acide sulfu- rique, on ne recueille entre les limites où passait le mélange que le carbnre saturé; les polymères du carbure éthylénique distillent beaucoup plus tard et sont impropres à la combustion dans les lampes. Cette altération si profonde produite par l'acide sulfurique explique pourquoi les fabricants traitent ces produits par une quantité limitée d'acide, en opérant cette réac- tion avant la séparation des autres huiles. » On peut extraire ainsi l'hydrure d'aniyle des ])roduits passant de 3o à 4o degrés, et l'hydrure d'hexyle de ceux passant de 60 à 70 degrés; mais on perd les autres carbures. » Pour isoler ceux-ci, on agite le mélange avec de l'eau ou de l'alcool absolu saturés de gaz chlorhydrique; après la réaction, on lave à l'eau, et l'on fractionne pour séparer le chlorydrate formé. On a obtenu, en employant le mélange qui distille de 3o à ^o degrés, du chlorhydrate d'amylène bouillant vers 87 degrés, mais la transformation de l'amylène est incomplète. La combinaison est presque totale si l'on fait passer du gaz chlorhydrique sec chargé de la vapeur des carbures dans un serpentin en verre entouré d'un bain d'huile chauffé vers 180 degrés; l'amylène s'y combine à l'acide chlorhydrique, et si l'on condense l'excès de celui-ci dans l'eau, on peut recueillir le chlorhydrate qui surnage; une partie de celui-ci se trouve déjà formée avant son passage dans le serpentin. » Les chlorhydrates sont stables et faciles à préparer, mais les iodhy- drates fournissent des indications plus précises par leur point d'ébullition, et entrent en réaction plus facilement. On peut transformer le chlorhydrate d'amylène en iodhydrate en le chauffant en vase clos avec de l'acide iodhy- drique et de l'iodure de potassium, mais il vaut mieux traiter le mélange de carbures par un excès d'acide iodhydrique fumant, à 100 degrés et en vase clos. L'iodhydrate obtenu, lavé et distillé, passe entre i43 et i/(6 de- grés; par deux dosages d'iode concordants on en a pu fixer la composi- tion, qui est celle de l'iodure d'amyle. Son point d'ébullition est celui de l'iodhydrate d'éthylallyle produit synthétiquement par M.Wurtz; de plus, quand oi! fait agir l'un et l'autre iodhydrate sur l'oxyde ou l'acétate d'ar- gent, on a besoin d'achever la réaction par la chaleiu-, ce qui n'arrive [ias avec riodhydratc d'amylène ordinaire. L'action sur l'oxyde d'argent a ( Soi ) fourni un liquide ayant la composition pt le point d'ébiillition d'un mé- lange d'alcool et d'éther isoamyiique; ce dernier a une odeur très-caracté- rislique, mais on ne peut le séparer facilement. Au contraire, avec l'acétate d'argent on obtient l'acétate d'isoamyle pur en opérant en présence de 1 éther sec; on le saponifie par la potasse solide en vase clos à 120 degrés. L'alcool retiré par distillation, et redistillé sur la potasse, s'accumule entre 118 et tai degrés; rien ne passe à 124 degrés. Sa composition, fournie par deux combustions, est celle d'un alcool amylique; mais avec l'acide sulfurique, il ne fournit pas d'acide sulfocongugné : ce sont encore des points de rapprochement avec i'isoalcool éthylallylique, qui bout, d'après M. Wuriz, à 120 degrés, et avec l'alcool isoamyiique, que M. Friedel a obtenu par l'hydrogénation du méthyl-butyrile. La densité a été trouvée égale à o,833 à zéro. On poursuit l'étude de ces composés. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Wurtz. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques Iricldoracétates métalliques. Note de M. A. Clermont. « La méthode de préparation de l'acide trichloracélique que j'ai dé- crite (i) me permettant d'obtenir facilement ce produit, j'ai entrepris, sur les indications qu'a bien voulu me donner M. Dumas, l'étude des trichlora- cétates. Je présente ici mes premiers résultats. Ne pouvant évaporer à chaud les solutions de ces sels, qui se décomposent dès qu'on élève leur température (2), je les ai placés sous des cloches renfermant de la ch.uix vive; la concentration des liqueurs s'effectue peu à peu, et, après un temps qui varie avec les conditions de l'expérience, les sels cristallisent. Je donne ici l'analyse de quelques-uns d'entre eux, en réservant leiu' description cristallographique, que j'effectuerai sur des cristaux plus nets que ceux obtenus jusqu'ici. )) L Tiicliloracétate de baryte. — Ce sel se dépose en paillettes hirges, mais très-minces, d'une solution de carbonate de baryte dans l'acide tri- chloracélique en excès; il cristallise avec difficulté, et l'on éprouve de la peine à le séparer de l'eau mère interposée; ces cristaux, essuyés entre des doubles de papier Joseph, puis desséchés à la température ordinaire en pré- ( I ) Comptes rendus, t. LXXIII, p. 112. {2) Je reviendrai ailleurs sur l'étude de celte décomposition et des pioduils ijui en ré- sultent. C.K., 1871, 2° Scmcj(/e. (T. lAXlll, N» 8.) ^ 64 ( 502 ) sence de la chaux ou de l'acide sulfurique, ont donné à l'analyse les nom- bres suivants : Trouvé. ~~^ — """^ Calculé, I. II. Baryte 26,65 26,47 26,85 Acide uichloracélique 54, 19 54,32 54,21 Eau (par différence) '9, '6 '9>2i '8, 94 100,00 100,00 100,00 Ils correspondent à la formule C>CPO% BaO + 6HO. M II. Triclilorncétate de strontiane. — Il se dépose facilement d'une so- lution de carbonate de strontiane dans l'acide trichloracétique en excès; on l'obtient sous la forme de prismes déliés, transparents et réunis eu groupes radiés; leur composition est définie par les nombres suivants : Trouvé. I. II. Strontiane 20, 38 2.0,10 •9)90 Acide trichloracétique ^9,42 ^9,45 59,36 Eau (par différence) 20,20 20, 45 20,74 100,00 100,00 ioo,oo Ils conduisent à donner au sel la formule C*Cl^O',SrO + 6 HO. » III. Trichloracélate de chaux. — En dissolvant de la chaux pure, pro- venant de la calcination du spath d'Islande, dans l'acide trichloracétique étendu et en excès, l'on obtient des aiguilles prismatiques, cannelées, trans- parentes et rappelant très-bien, par leur aspect et leiu- groupement, celles de trichloracélate de strontiane. Comme ces dernières, elles sont très-so- lubles dans l'eau, et l'analyse a donné pour leur composition les résultats qui suivent : Trouvé. " "^ ~ Calcule. I. II. Chaux i',93 ">77 ",84 Acide trichloracétique 65,19 65,23 65,33 Eau (par différence) 22,88 23, 00 22,83 100,00 ioo,oo 100,00 Ce qui correspond à la formule C^CPO'jCaO + 6HO. » IV. Trichloracélate de soude. — En ajoutant à une solution de bi- carbonate de soude de l'acide tricliioracétique, jusqu'à ce que la liqueur ait une réaction franchement acide, l'on oblieiil, par une évapuralion très- ( 5o3 ) lente, des cristaux tlont l'aspect rappelle bien ceux d'acétate de soude, et dont la composition est représentée par les nombres suivants : TrouTé. ■^ "^ — '"■ — *^ ^ Calculé. Soude 12,52 12,60 12,95 Acide trichloracétique 64,93 64,4? 64, 5i Eau (par différence) 22,55 22,98 22,54 100,00 100,00 ioo,oo Ils conduisent à la formule C^CPO%NaO -+- 6HO. » Il est a remarquer que ce sel et les trois qui précèdent ont des compo- sitions tout à fait comparables, et que tous quatre peuvent être représentés par la formule C'Cl'0%MO + 6HO. » J'ai obtenu également d'autres trichloracétates : ceux de thallium, de magnésie, de manganèse, de zinc, etc.; mais leur analyse est encore incomplète; j'indiquerai, dans une nouvelle Communication, les résultats qui s'y rapportent. » PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur l'influence (fue les changements dans la pression barométrique exercent sur les phénomènes de la vie. 2" Note de M. P. Bert, présentée par M. Cl. Bernard. « Dans la première Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie sur ce sujet (voir Comptes rendus, t. LXXIII, p. ai 3), il a été question de faits relatifs à la mort d'animaux asphyxiés eu vases clos, sous des pres- sions inférieures à la pression atmosphérique; je parlerai aujourd'hui de la mort dans l'air confiné sous des pressions supérieures, et j'indiquerai les conséquences immédiates qu'on peut tirer de ces deux séries de re- cherches. » Les animaux mis en expériences étaient des moineaux francs, des rats et des grenouilles; le vase où ils étaient renfermés avait la capacité d'un litre; il me fallait environ quinze minutes pour y obtenir une pression de c) atmosphères. » L'augmentation de la pression, si rapidement qu'on la produisît, ne paraissait exercer sur l'animal presque aucune impression; on voyait seu- lement la respiration se ralentir jusqu'au moment où commençaient les phénomènes propres à l'asphyxie; ceux-ci ne semblaient avoir rien de par- ticulier, et l'animal succombait sans convulsions, avec une température 64.. ( 5o4 ) interne de 22 à 27 degrés, c'est-à-dire à peine supérieure à celle de l'air ambiant. » Il est bien évident que l'animal en expérience avait à sa disposition des quantités d'air, et par conséquent d'oxygène, proportionnelles aux pressions employées, et cependant il mourait à peu près dans le même temps, quelles que fussent ces pressions (environ trois heiues pour les moineaux). En outre, si, alors que se manifestaient les symptômes de l'asphyxie, on augmentait la pression en injectant dans le récipient de l'air pur, l'animal n'en était nullement soulagé, n;algré la nouvelle quantité d'oxygène qu'on lui four- nissait ainsi. Au contraire, il se remettait rapidement lorsqu'on laissait échapper de l'air, diminuant ainsi la pression sans changer la composition de l'atmosphère qu'il respirait. J'expliquerai plus loin ces résultats, en ap- parence singuliers. » Après la mort de l'animal on trouvait, si la pression était supérieure à 1 atmosphères, le sang frès-rouge non-seulement dans les artères, mais dans les veines, et, si l'on avait dépassé 5 atmosphères, de nombreuses bulles de gaz dans les cavités droites du cœur, gaz qui ne s'était dégagé qu'au rétablissement de la pression normale. )) On peut impunément ramener un rat ou un moineau, en quelques secondes, de 7 ou 8 atmosphères à la pression normale. Le rat en paraît à peine impressionné; l'oiseau est, pendant un moment, fort toiumenlé par la dilatation subite de ses sacs pulmonaires, mais il se remet très-vite. Dans ces conditions, les grenouilles éclatent véritablement, avec projection de l'estomac par la bouche et des intestins par l'anus. J'ai vu, dans quelques cas, des moineaux, dont l'asphyxie était déjà fort avancée, périr soudain par une brusque décompression : ils avaient alors des gaz libres dans le cœur droit. Il y a là un sujet d'études d'une grande importance pratique, et à propos duquel je présenterai à l'Académie un travail spécial. » J'arrive maintenant à la composition de l'air dans lequel périssent des animaux de même espèce (moineaux) aux diverses pressions; voici des résultais moyens : ■^ Acide carbonique. Oxygène. Pression normale i6,o 3,5 I i atmosphère i5,2 2,6 ?, atmosphères |J,7 5,o 3 1 atmosphères i i ,3 8,5 3 y atmosphères 7,2 11,1 5 atmosphères 5 ,(i 1 3 ,8 ■j atmosphères 4'° '5>y i ) atmosphères 3 , o ' 7 > '■* ( 5o5 ) » On voit que, d'une manière générale, plus la pression est forte, moins l'oiseîm altère l'air qu'il a à sa disposition. Cependant, c'est entre i et 2 atmosphères que l'oxygène est le pins épuisé, et nous verrons, dans un moment, pourquoi. Il est intéressant de voir que ces faibles augmenta- tions de pression sont précisément celles que l'on a pu utiliser avec grand succès en thérapeutique, tandis que les pressions supérieures sont défavo- rables. Celte région barométrique mérite donc une attention spéciale. » Si maintenant, considérant la composition de l'air mortel aux pres- sions de 2 atmosphères et au-dessus, nous cherchons à déterminer la valeur de la pression de l'acide carbonique produit pendant l'expérience, nous trouvons qu'elle a toujours été la même. En effet, i3,7 pour loo d'acide carbonique, à 2 atmosphères, représentent, à la pression nor- male, 2X13,7 = 27,4; à 2 i- atmosphères, 11, 3 pour 100 représentent 2,5x11,3=28,25, et, de même : 3,75x7,2 = 27; 5x5,6 = 25; 7x4 = 28; 9x3 = 27. (Le graphique exprimant ces faits est donc l'hy- perbole équilatère ,xy = 28.) » Or, si l'on met, à la pression noiinale, un moineau dans un litre d'un mélange de 750 centimètres cubes d'oxygène et de 25o centimètres cubes d'azote, il meurt, après avoir produit de 26 à 28 pour 100 d'acide carbo- nique. La mort arrive évidemment, ainsi que l'a autrefois montré M. Cl. Bernard, parce que l'acide carbonique contenu dans le sang veineux ne peut plus s'échapper en travers nit les poumons, à cause de la pression de l'acide carbonique de l'atmosphère. » Nos moineaux, à diverses augmentations de pression, meurent par la même raison, car leur sang artériel et même leur sang veineux sont siu'sa- lurés d'oxygène. Nous arrivons donc à conclure que : un moineau péril nécessairement quand il a, dans son snnij veineux, ime (juanlité d'acide carbo- nique capable de faire équilibre à la pression de 26 à 28 pour ino d'acide carbonique conterai dans l'air extérieur (mais non dans les poumons, ce. cpii est autre chose), quelle que soit, du reste, la quantité il'acide carbonique que contiennent l'air et le sang. Pour les mammifères, le chitfre propor- tionnel paraît devoir être élevé à 28 ou 3o ; mais, poiu' les reptiles, il s'abaisse à i5 ou 16, ces animaux redoutant beaucoup plus l'acide carbo- nique, comme je l'ai autrefois prouvé, que ne le font les animaux à sang chaud. 1) On comprend maintenant pourquoi les oiseaux, dans le même réci- pient de I litre, meurent dans le même temps, quelle que soit la pression : un calcul simple montre, eu effet, (pi ils meurent lorstpii's ont lormé de 2U<> ( 5o6 ) à 280 centimètres cubes d'acide carbonique, ce qui paraît se faire à peu près dans le même temps sous toutes les pressions. On voit également pour- quoi l'air pur injecté ne les soulage pas lorsqu'ils s'asphyxient, puisque la proportion d'acide carbonique varie exactement en sens inverse de la pression, et par suite conserve la même action nuisible; au contraire, en laissant échapper de l'air, on ne change pas la proportion centésimale de l'acide carbonique de l'air, mais on diminue évidemment sa pression sur l'acide carbonique du sang. M II est encore facile de s'expliquer comment, entre i et 2 atmosphères, l'oiseau peut continuer à épuiser l'air: c'est que, à i ^^ atmosphère, par exemple, la pression de l'acide carbonique produit (i5,2 X i,5 = 22,8) n'est pas suffisante pour le tuer à elle seule, et le manque d'oxygène joue nn rôle important. » Mais pourquoi, à i ^ atmosphère, l'air est-il plus altéré qu'à la pres- sion normale, et plus à celle-ci qu'à une pression moindre? La réponse peut se formuler d'une manière très-simple. » Un oiseau qui meurt dans l'air à la pression normale y périt par manque d'oxygène lorsque la proportion de celui-ci s'est abaissée en moyenne à 3,5 pour 100 (les extrêmes vont de 3 à /(). Supposons que la pression soit seulement de 'ij centimètres; nous avons vu que l'air devenu mortel contient, dans ce cas, 7,4 pour roo d'oxygène; si nous écrivons la proportion 76:37 = 'J,^:x, x représentera la valeur, à 76 centimètres de pression, de 7,4 centièmes à 37 centimètres : or a; = ' ^ J' — 3,6. En faisant le même calcul avec les nombres indiqués dans ma précédente Note (la moyenne des expériences donne, à 55 centimètres : oxygène, 4i6; acide carbonique, i3,4, et à 47 centimètres: oxygène, 5,5; acide carbonique, 12,4: il y a donc là une petite correction à faire aux chiffres donnés), on trouve des nombres oscillant entre 3,3 et 3,8, c'est-à-dire ayant pour moyenne 3,5 [on aurait donc encore ici l'équation d'une hyperbole ^r = 3,5V Nous pouvons donc dire, en résumé : Un moineau périt ncccssairement quand il nn plus dans son sanq arléiiel qu'une quantité d'oxycjène cnpnble de Jaire équilibre à la pression de 3,5 d'oxygène contenu dans l'nir extérieur. Pour les cochons d'Inde, f)n voit la moyenne s'abaisser à 2,5. » Au-dessus de la pression normale, à i^ atmosphère (soit ii4centi- timètres), par exemple, la proportion d'oxygène restant devrait être de ' "^^ ^ = 2,3; elle est un peu iihis forte, vraisemblablemeiU parce que la 114 ( 5o7 ) pression de l'acide carbonique produit (22,8) a une importance non négli- geable comme cause de la mort. Ceci montre encore une fois le grand inté- rêt d'une étude approfondie des pressions intermédiaires à i et 2 atmo- sphères. 1) Je m'efforce de déterminer quelle est, dans le sang, cette quantité maximum d'acide carbonique qui fait équilibre à 28 d'acide dans l'air extérieur, et cette quantité minimum d'oxygène qui fait équilibre à 3,5 d'oxygène contenu dans l'air extérieur. Mais il reste dès maintenant établi que les modifications dans la proportion des gaz du sang peuvent tuer un animal de trois manières : i" par insuffisance d'oxygène (confinement dans l'air à la pression de i atmosphère et au-dessous) ; 2° par excès d'acide car- bonique (pression de 2 atmosphères et au-dessus); 3° à la fois par excès d'acide carbonique et par insuffisance d'oxygène (pressions intermédiaires entre i et 2 atmosphères). » On comprend combien de questions importantes entourent ces résul- tats principaux; elles sont, de ma part, l'objet d'un travail assidu, et j'aurai bientôt à communiquer à l'Académie le résultat de nouvelles re- cherches. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur /'oïdium aurantiacura du pain. Note de M. E. Décaisse. (Extrait.) « Le colonel d'un des régiments de l'armée de Paris me montrait, le i 1 de ce mois, un morceau de pain parsemé de nombreuses taches orangées, qu'on venait de déposer sur la table de la salle du rapport, à l'École mi- litaire. Je reconnus à l'instant Voidiiirn aurantiacum du pain, dont M. Dumas entretenait l'Académie dans la dernière séance; je l'avais rencontré dans les circonstances suivantes, en 1862. » Au mois de septembre 1862, voyageant de Florence à Rome, je m'ar- rêtai dans un bourg nommé Radicofani, bien connu des voyageurs. Dans l'auberge où je descendis, on me présenta du pain couvert de taches rouges, que je reconnus pour des mucédinées. Le maîlre de l'auberge me raconta que c était la seconde fois que la chose se présentait chez lui depuis dix ans, et chaque fois sur du pain cuit depuis sept à huit jours, et par les grandes chaleurs. La première fois, les gens de la maison en avaient mangé pendant deux ou trois jours, sans en être incommodés. 11 n'en avait pas été de même cette fois, et un des domestiques, qui en avait fait usage, était malade. » En ma qualité de médecin, je demandai à voir le malade, et voici ce que j'observai. Cet homme avait le vertige depuis deux ou trois heures. ( 5o8 ) nvcc des envies rie vomir; la face était remarciuablement vultneuse, le cou était gonflé, le regard inquiet, le poids faible, accéléré, à 85 environ, si je me rappelle bien; la soif était vive. J'administrai lo centigrammes de tartre stibié, qui provoquèrent des vomissements abondants. Les étourdis- sements cessèrent immédiatement, le pouls devint moins fréquent, et, au bout de quelques heures, tous les symptômes inquiétants avaient disparu. » Pendant le séjour que je fis à Rome, à cette époque, j'eus l'occasion de voir, à Albano et à Tivoli, quelques échantillons d'oïdium auranliacurit : je n'ai pas appris qu'ils aient causé aucun accident. » Sur la pro|)Osilion de M. Dumas, l'Académie décide qu'une Commission prise dans son sein sera chargée d'étudier de nouveau les conditions de dé- veloppement de Voïclhiin auranlincinn sur le pain, et les diverses questions qui s'y rattachent. Cette Commission se composera de MM. Dumas, Pasteur, Tulasne, Pe- ligot, Larrey. liOTANlQUE. — Observations ni] un hjbride spontané du Téréhintlie et du Lenlisque. Note de MM. G. de Sapokta et A.- F. Marion, présentée par M. Decaisne. « Le phénomène de l'hybridalioti n'est bien connu, ni quant à la vraie cause qui lui donne naissance, ni quant à la nature et à l'étendue des effets qu'il produit en troublant l'éononiie des êtres vivants. On est porté tantôt à en exagérer, tantôt à en amoindrir le pouvoir, ou plutôt on est loin de s'entendre sur ses vraies limites. L'hybridation est, incontes- tablement, un instrument d'une grande énergie entre les mains de l'homme qui applique son intelligence à s'en servir dans un but déterminé; mais il est plus difficile de définir le rôle de l'hybridation livrée à ses propres forces, au sein de la nature. Les botanistes, il est vrai, signalent un grand nombre de formes hybrides, mais, presque toujours, dans des genres dont les espèces multiples sont trop voisines pour que l'intervalle qui les sé- pare ne soit pas aisément comblé. Les orchis, les saules, les ronces, les épervières en offrent plusieurs exemples, qui n'ont été pourtant l'objet, dans la plupart des cas, que d'un examen superficiel. Il est beaucoup plus rare, et par cela même plus intéressant, d'observer le produit hybride de deux espèces appartenant à des types très-distincts, quoique congénères, surtout lorsqu'il s'agit d'un genre réduit à ces deux espèces sur le sol de { 5o9) notre pays et à un très-petit nombre clans le monde entier. A ces divers titres, nous avons cru devoir attirer l'attention sur une forme découverte récemment par nous en Provence, et sortie de l'union spontanée des Pistacia terebinthits et Lentiscus. L'endroit écarté où croît le produit mixte, repré- senté par quatre pieds adidtes, la présence simultanée des espèces qui l'ont produit, enfin les caractères strictement intermédiaires des individus hy- brides démontrent à la fois l'existence du phénomène et les conditions par- faitement naturelles qui ont présidé à sa manifestation. » Les différences qui séparent le Lentisque du Térébinthe sont des mieux définies : le premier a des feuilles persistantes, paripennées, à folioles étroites, au nombre de six à huit paires, insérées sur un rachis ou pétiole commun ailé; le second présente, au contraire, des feuilles caduques, ailées avec impaire, à folioles plus ou moins larges et ovales, disposées au nombre de trois à cinq paires sur un pétiole commun sans bordure. L'inflorescence constitue une grappe simple, plus courte que les feuilles, chez le Lentisque; elle est en grappe composée, beaucoup plus grande que les feuilles, chez le Térébinthe. L'époque de la floraison est loin d'être la même dans les deux espèces, et le port, ainsi que la nature des stations et la distribution géogra- phique, ne révèlent pas de moindres différences. Le Lentisque est plus méridional ; il habite de préférence le sol primitif et siliceux de la région située entre Toulon et Saint-Tropez, où croît le chêne-liège. Bien qu'il ne soit pas inconnu dans la région calcaire, il ne dépasse guère, dans la direc- tion du nord, la zone du littoral : les environs d'Aix dans les Bouches-du- Bhôiie, Béziers dans l'Hérault marquent, en France, ses limites extrêmes. 11 est encore plus sensible au froid que l'olivier, tandis que le Térébinthe, plus rustique que tous les deux, s'avance jusqu'en Savoie et jusqu'au pied du plateau central. Entièrement exclue de la région du chêne-liége, cette dernière espèce abonde, au contraire, dans les parties calcaires et constitue un des éléments caractéristiques de la végétation dont le pin d'Alep est le type. Conformément à cette loi de distribution, le Pistacia terebenllius L. est répandu par toute la vallée de Saitit-Zacharie, située à l'est de Marseille et au pied de la Sainte-Baume ; le P. Lentiscus L. ne s'y montre, au contraire, que dans une seule localité, chaude et abritée vers le nord par l'escarpe- ment de Regagnas, située au fond d'un ravin dominé par une paroi de ro- cher en forme de mur. C'est là, au milieu des deux espèces associées en égale abondance, que nous avons rencontré les quatre pieds hybrides. » Chacun d'eux offre quelque partictdarité, et cependant ils frappent C. n., 1871, 1' Senipsirr. (T. LXXIM, N" 8.) fi5 (5.0) l'attention d'assez loin par le mélange constant des caractères propres aux espèces qui lui ont donné naissance. Leur port est moins élevé et moins divariqué que celui du Térébinthe. Les feuilles sont strictement intermé- diaires entre les deux espèces; elles persistent en partie, principalement sur les rameaux inférieurs, tandis que les branches du liant paraissent géné- ralement dépouillées; les folioles, plus étroites que celles des Térébinthes, plus fermes aussi et d'un vert plus foncé, sont plus larges que les folioles de Lentisque; leur réseau veineux est moins compliqué que celui des pre- mières, mais plus que celui du second. La foliole impaire manque fré- quemment ou bien elle est sessile, d'autres fois à demi-avortée et en tous cas plus petite que les latérales. Le rachis est ailé comme chez le Len- tisque, mais accompagné d'une bordure plus étroite; enfin, deux seule- ment des quatre pieds portaient des grappes de fleurs femelles, au moment de l'observation, et sur quelques rameaux seulement. L'absence de l'un des deux sexes et la faible faculté prolifique de l'autre sont bien en rapport avec le tempérament connu des hybrides végétaux. Il n'y aurait aucune anouialie à considérer les pieds stériles comme représentant normalement des mâles demeurés inhabiles à développer leurs inflorescences, tandis que les pieds femelles y seraient parvenus, mais seulement dans une mesure restreinte. Les inflorescences des pieds fertiles n'avaient rien d'ailleurs que de normal dans leur structure. Elles reproduisent évidemment, par leur forme, leurs dimensions et leur mode de développement, celles du Lentisque; leurs proportions sont pourtant un psu plus fortes, et, au lieu d'être tout à fait simples, elles offrent quelques ramifications analogues à celles des in- florescences de Térébinthe. Plus tardives que chez ce dernier, elles devan- çaient, lorsque nous les avons observées, celles du Lentisque, dont l'évolu- tion commençait à peine, du moins en ce qui concerne les fleurs femelles, tandis que les ovaires des pieds hybrides étaient déjà fécondés à la fin d'avril; plusieurs d'entre eux étaient, un mois après, constitués à l'état de jeunes fruits et sensiblement grossis. Il est donc possible d'espérer qu'ils parviendront à maturité et pourront être recueillis et semés, mais ces fruits seront nécessairement le pi'oduit de l'imprégnation de l'une des deux espèces, vu l'absence constatée de fleurs mâles sur les pieds hybrides. » Il reste à rechercher comment un pareil hybride a pu se produire. Faut-il aduieftre, à son origine, l'action du j)ollen de Térébinthe sur un ovaire de Lentisque, ou, au contraire, celle du pollen de Lentisque sur une inflorescence femelle de Térébinthe? Jj'une ou l'autre de ces hypothèses paraît au |)remier abord soulever les mêmes difficultés. Nous préférons ( 5.1 ) cependant, après réflexion, adopter la seconde, comme plus vraisemblable, et voici nos raisons. L'action du pollen de Térébinthe, si elle avait pu se produire, à l'aide d'une floraison attardée, aurait été contrariée par la pré- sence du pollen normal de Lentisque, opérant sur les ovaires de sa propre espèce; il est concevable, au contiaire, qu'un pied femelle de Térébinthe ail recidé exceptionnellement sa floraison jusqu'à la fin d'avril, époque à laquelle les inflorescences mâles de cette espèce sont totalement flétries; ce pied aura donc alors, à défaut du sien propre, reçu l'imprégnation du pollen d'un Lentisque dont les fleurs mâles se développent justement à cette date. C'est probablement ainsi qu'aura pris naissance le Pislacia hy- bride que nous venons de décrire et que, suivant les règles habituelles de la nomenclature, nous désignerons sous le nom de Pislacia lentisco-tere- bi II liais. 11 GÉOLOGIE. — Lithologie des mers du nouveau monde. Note de M. Delesse, présentée par M. Élie de Beaumont. « Les mers du nouveau monde n'ont encore été explorées que d'une manière incomplète; cependant celles de l'Amérique du Nord et de l'Amé- rique centrale sont connues par un grand nombre de sondages, qu'on doit aux marines des Etats-Unis, de l'Angleterre et de la France. Ces sondages m'ont permis de représenter la lithologie du fond des mers baignant une partie de l'Amérique, comme on le voit par la carte que je mets sous les yeux de l'Académie (i). » Si l'on considère d'abord la mer des Antilles, des roches sous-marines et notamment des récifs de polypiers bordent ses îles. Un peu d'argile se rencontre vers l'isthme qui réunit les deux Amériques. Le sable forme une zone le long des côtes; il se montre très-développé au sud-ouest de Cuba et dans la baie des Mosquitos. Quant à la vase, elle couvre d'immenses surfaces dans les golfes de Darien et de Venezuela, ainsi qu'à l'embouchure de l'Orénoque. » Le golfe du Mexique a la forme d'un entonnoir oblique dont la pro- fondeur dépasse 3ooo mètres. On y trouve surtout du sable, qui, a l'ouest delà Floride et autour du Yucatan, occupe de vastes surfaces, s'étendant à plus de 35o kilomètres du rivage. Une zone d'argile, appartenant sans doute au terrain tertiaire, commence un peu au delà de l'embouchure du Mississipi et se prolonge jusque dans la partie profonde du golfe. (i) Comptes rendus, t. LXIV, p. 77g; t. LXVI, p. 4lo, et t. LXIX, p. 5u). 65.. ( 5i2 ) » L'océan Atlantique des États-Unis est bien connu par les recherclies de la marine fédérale et par celles de MM. Agassiz et de Pourtalès. Des roches sons-marines antérieures à l'époque actuelle bordent ses côtes, et sont très-midtipliées autour de la Nouvelle-Ecosse, de Terre-Neuve et vers l'embouchure du Saint-Laurent. Une zone d'argile longe la Floride à l'est, faisant pendant à celle qui se trouve à l'ouest, dans le golfe du Mexique. Des galets se rencontrent au large de Nantucket, mais ils sont à une pro- fondeur trop grande pour que l'océan actuel ait pu les former. » C'est le sable qui constitue le principal dépôt sur la côte de l'océan Atlantique américain. Vers le nord, à l'embouchure du Saint-Laurent et autour de Terre-Neuve, la vase occupe cependant de vastes surfaces; il est probable qu'alors elle provient en partie de la destruction de schistes paléozoïques. Par les grandes profondeurs et sons le Gulf-stream, on trouve d'ailleurs une vase calcaire, avec globigérines, qui est analogue à la craie. » Indépendamment des polypiers qui peuplent la partie la plus chaude de l'Atlantique, les dépôts coquilliers sont très-abondants sur la terrasse qui borde le continent de l'Amérique du Nord. Ces dépôts couvrent des surfaces étendues près de la Floride, de la Géorgie et des Carolines, ainsi qu'à l'est de Plymouth, du Nevr-Jersey et de Nantucket. Us se retrouvent sur des fonds de sable dont les profondeurs sont généralement moindres que loo mètres. » L'océan Pacifique américain est peu connu jusqu'à présent. Des roches et du sable bordent habituellement sa côte, qui est montagneuse et devient profonde aune très-petite distance. Les dépôts coquilliers y sont peu éten- dus, et leur rareté sur la côte occidentale de l'Amérique fait contraste avec leur abondance sur la côte orientale. » On possède quelques données sur l'orographie et sur la lithologie des mers arctiques. Au nord de l'Amérique, ces mers sont généralement peu profondes, même loin des côtes. Comme ce sont, en partie, des mé- diterranées, le sable y occupe des surfaces moins étendues que dans les océans. Des dépôts coquilliers s'y rencontrent sur les fonds de sable; il y en a notamment à l'est de l'île Southampton et dans le canal de Fox; il y en a même jusqu'au 77'' degré vers l'entrée Smith. Dans ces régions, les dépôts coquilliers sont quelquefois à plus de 200 mètres de profondeur, parce qu'à ce niveau la température devient moins froide. La vase paraît constituer essentiellement le fond des mers arctiques. L'océan Glacial en a plus que les autres océans, et elle est surtout très-développée dans les mers ( 5.3 ) de Ruftîii et d'Hudson ; de plus, elle domine jusque dans les nombreux détroits qui entre-coupent les terres arctiques. » Si l'on recherche quelles sont les causes qui peuvent concourir à la formation d'une si grande quantité de vase dans les mers arctiques, on en trouve plusieurs. D'abord au nord du continent américain, les schistes pa- léozoïques sont très-développés. De plus, les glaciers gigantesques qui recouvrent les terres arctiques produisent sans cesse d'énormes quantités de boue. D'un autre côté, une calotte de glace couvre en grande partie les mers arctiques, et ces dernières sont surtout des médiferranées; en sorte que l'agitation de leurs eaux est entravée par cette double cause, cpii fiivo- rise aussi le dépôt de la vase. » Enfin, les eaux chaudes de l'équateur remontent, avec les gulf-streams, les côtes orientales des continents, et, après s'être refroidies, elles redes- cendent le long des côtes occidentales : mais leur vitesse diminue successi- ment vers le pôle; par conséquent, elles doivent alors y déposer la vase qu'elles tiennent en suspension et qui se compose des apports successifs recueillis dans leur immense trajet. » La vase tend donc à s'accumuler vers les deux pôles, autour desquels elle produit actuellement des roches argileuses. Ajoutons qu'il en était de même à toutes les époques géologiques. » ASTRONOMIE. — Sur (juehjues ojijiar'uions analoijues à celles du bolide de Marseille. Note de M. W. de Fonvielle, présentée par M. Le Verrier. « Cette apparition singulière, qui a excité avec tant de raison la surprise de l'Académie n'est point sans précédents dans l'histoire de l'Astronomie. Nous avons recueilli, depuis la dernière séance, des détails sur plusieurs observations analogues. » Première observation. — Durée^ 4^ secondes. — ^ septembre 1848, à 8'" 5g™ du soir. Lieu : observatoire de Highfield, à Nottingham; observa- teur : M. Lowe. Trajectoire de yj d'Antinoiis à :: du Sagittaire (page i4 du Rapport du Comité des météores lumineux de l'Association Britannique pour 1849). ^''^ ^"^'^ '^ lumière de Jupiter. » Deuxième obseivalion. — Durée totale ^ i5o secondes. — Dans le voisi- nage de la constellation d'Orion, par une altitude de 28° 3o'. Le globe s'est montré à travers une brume, a grandi progressivement, sans changer de place pendant io5 secondes. On a vu alors une pluie de feu, et un mé- téore principal qui a persisté pendant 4^ secondes avant de s'éteindre. ( 5i4 ) 5 février i85o, à 6''5o™ du soir. Observé par M. Wellces, dont M. Lowe garantit le talent astronomique (page 38 du Rapport de l'Association Bri- tannique pour i85i). Son diamètre était un tiers de celui de la Lune. » Troisième observation. — Durée, 45o secondes. — Le globe s'est montré à une distance de la Terre qu'Halley évalue à 3o milles anglais. Il a été ob- servé par Kirch, à Leipzig, le 9 juillet 1686, et décrit dans les Épbémé- rides de cet astronome pour 1688. Il y a une figure. Il était, lors de l'ob- servation, i''3o'" du matin. Le Mémoire d'Halley se trouve dans le tome XXIX des Transactions pliilosophiques. Diamètre égal à moitié de celui de la Lune. » Quatrième observation. — Durée, plus d'une minute. — N'a point été déterminée. M. Lowe pense que deux étoiles filantes, qui ont paru à une minute de temps de distance, sont un même et unique astre rendu invisible pendant une partie de sa trajectoire. Cette circonstance pourrait s'expli- quer, suivant Reichenbach (POGGENDORF, Annalen, passim), parla présence d'un nuage supérieur, derrière lequel aurait passé le bolide, ou par les cendres de sa combustion. Coordonnées de la première apparition ^11, = 0°, dist. 'j? = i5°; » de la deuxième disparition .... Ao = 82°, dist. Ç = 5°. )) Vu à l'observatoire de Higlifield-House, à Noltingham, par M. Laude, dans la nuit du 10 au 11 août 1849. » Suivant le Rapport de l'Association, il aurait été vu à Fécamp. Pas de détails sur cette observation. » Brandes (t. IV de V Encyclopédie de Gehler, p. 214) dit que le mou- vement des bolides de longue durée autour du Soleil est à peu près égal à celui de la Terre. La faiblesse du mouvement relatif explique la persis- tance de l'apparition. V Kepler (jDe Stella novd) emploie un argument analogue pour montrer que les comètes peuvent rester stationnaires pendant plusieurs jours, mais non pendant des mois entiers, comme les étoiles temporaires du Serpen- taire ou de Cassiopée. . » N'est-ce point à une cause de ce genre que l'on pourrait peut-éire attribuer la persistance d'une étoile près du radiant ou au radiant pen- dant quelques instants, lors du passage de certains essaims d'étoiles filantes? Cette observation m'a été signalée, comme digne d'attirer l'atten- tion, par M. Alexander Herschell. » On trouve, dans les Rapports du Comité des météores liniiineux, plu- sieurs exemples de trajectoires en zigzags très-tourmentés. » ( 5t5 ) MÉTÉOROLOGIE. — Étoiles plantes du mois d'août 1871. Note de M. Chapelas. a J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie les résultats que nous avons obtenus pendant les nuits des 9, 10 et 11 aovit de cette année. Je ferai remarquer tout d'abord que, depuis longtemps, le phénomène n'avait pas été favorisé par un aussi beau temps. En effet, durant toute l'obser- vation, nous constations un ciel serein, quoique légèrement vaporeux par instants. Pendant les dernières heures de la nuit, l'influence de la J^une, à son dernier quartier, n'a pas été d'une grande importance; ce- pendant, pour plus d'exactitude, nous avons dû en tenir compte dans nos calculs. » Comme toujours, les observations faites pendant les nuits qui ont pré- cédé et suivi le phénomène nous ont de nouveau démontré ce fait, depuis longtemps constaté par nous, que cette apparition extraordinaire du 10 août ne se produit pas d'une manière instantanée, mais s'annonce déjà, vers les premiers jours de juillet, par un accroissement progressif du nombre horaire moyen des étoiles filantes. Cette particularité est très-intéressante à signaler, car elle n'existe pas pour le phénomène de novembre, qui se manifeste brusquement. » L'observation, qui a pu être faite dans de si bonnes conditions, ne nous a pas donné cependant un résultat aussi considérable qu'on aurait pu le présumer. En effet le nombre horaire moyen, ramené à minuit et corrigé de l'influence de la Lune, est successivement : Pour le q août, de 27 étoiles 3 dixièmes d'étoile. » le 10 « de 53 » 5 » » le 1 1 » de 3y » i » Ce qui indique une petite diminution sur l'année dernière. Le phénomène est donc réellement stationnaire, et nous tient encore bien loin des données fournies par l'apparition de 1848. Malgré cela, le phénoiuène, dans son ensemble, présentait un aspect assez brillant, quoique ne se produisant généralement que par saccades. )) Nous avons enregistré un grand nombre de beaux météores, parmi lesquels ou compte 3 bolides et 61 étoiles filantes de première grandeur, toutes accompagnées de magnifiques traînées, dont quelques-unes persis- taient après la disparition complète du météore. M Les positions des trois bolides observés sont les suivantes : ( 'ilfi ) Ascension Heure. Direction. droite. Déclinaison. Commencement io''5'j"' Nord-est. 247° 33° Fin » ). 25 1 i3 Commencement 11.12 Est. 317 69 Fin. » » 264 59 Commencement 1.40 Nord-est. 16 ig Fin » 11 3/|o — 5 » Ces trois météores étaient animés d'un mouvement très-rapide. Le der- nier élait suivi d'une traîitée bleuâtre, persistant après la disparition du bo- lide, et se déformant sensiblement sous l'influence des courants atmo- sphériques. » Enfin nous avons également constaté trois étoiles ayant des trajec- toires perturbées; deux étaient oscillantes, et la dernière, d'une direction primitive nord-est, finissait comme si elle venait du nord-ouest. » Je mets aussi sous les yeux de l'Académie une carte du phénomène. Quatre petits planisphères donnent chacun une phase de cette apparition ; un grand planisphère à fond noir présente l'aspect général de ce retour périodique. L'examen de ces graphiques indique suffisamment que la direction (nord-est — est-nord-est) était celle que suivaient la majorité des étoiles filantes. Enfin les trajectoires de tous ces météores, prolongées en arrière et indéfiniment par un pointé rouge, déterminent d'une manière fort simple les lieux d'émanation de ces divers courants météoriques. C'est ainsi que l'on |)eut désigner, comme centres radiants, les constellations de Persée, Cassiopée et quelquefois Céphée. » J'ajouterai, en terminant, que toutes ces observations ont été, comme les années pi'écédentes, réduites et cataloguées avec le plus grand soin. » MliriiOROLOGlE. — Sur les bolides du i i aoiH 1871 el du i[\ juin iB'yo. Note de M. P. Guyot. « Le 1 1 aoiit iB'yi, à Nancy, de même que les 9 et 10 août, les étoiles filantes se montrèrent dans toutes les directions. Entre 10 et 11 heiu^es, deux phénomènes furent observés. » Le premier se manifesta à 10'' 18"" : ce fut une étoile filante d'une grosseur peu commune, qui, partie du nord-est, traversa la constellation de la Girafe, entra dans celle de la Grande Ourse, en coupant le Char entre les étoiles a el /3, puis entre /3 el 7. Elle s'éteignit à la hauteiu' de l'étoile y. de la même constellation. ( 5'7 ) )' Le second phénomène observé est un bolide qui se montra à io''35°', à la haulenr du i4o* degré, à la place occupée par l'étoile 0 de la C'.rande Ourse. Venu aussi du nord-est, ce bolide éclata en produisant une vive lueur bleue et en donnant naissance à trois morceaux, qui se dirigèrent vers les étoiles fj. et 1 de la même constellation. Ils furent visibles pendant près de trois secondes. » Depuis près de quatorze mois, c'est le second bolide éclatant que nous observons : le 24 juin 1870, à io''i5'" du soir, un bolide parut au- dessus de notre ville. Parti du sud-ouest, il se dirigea vers le nord-est. Le chemin parcouru a été éclairé par une traînée rosâtre, très-lumineuse, l^e bolide éclata enfin, en produisant une lumière bleue éblouissante. Ce phé- nomène fut visible pendant au moins deux secondes. » M. P. Gl'vot adresse une autre Note, relative aux orages du 29 juillet 1871. A Nancy, le 29 juillet, plusieurs orages, venant du sud-est, passèrent au-dessus de la ville, de 7 heures à y^'So™ du soir. Les dégâts produits à Verdun (Meuse) furent assez considérables. L'auteur signale les ravages produits, dans la même journée, en quelques points des départements de la Meuse et de la Marne : à Livry-sur-Marue, à 4 heures du soir; à Epernay, entre 2''3o"' et 4 heures; à Chàlons, à Reims, à Sainte-Memmie, à Saint- Étienne-au-Temple, à Saint-Martin, etc. MÉTÉOROLOGIE. — Stir un rapport observé entre le rayonnement solaire et la lumière zodiacale. Extrait d'une Lettre de M. P. Galliard à M. Faye. Pointe-à-Pître (Guadeloupe), le aS juillet 187 1. « Un cruel désastre vient d'affliger notre malheureuse colonie. La jolie ville de la Poiiile-à-Pître, véritable ornement des Antilles, a été complè- tement détruite par un incendie, qui a commencé le mardi 18 juillet, à 9 heures du soir, et, en quelques heures, n'a plus laissé que des dé- combres. » J'avais préparé un travail, fruit de longues années d'observa- tions, que je devais vous envoyer, quand la nouvelle du siège de Paris m'a fait surseoir à cet envoi. Je pouvais démontrer clairpment qu'entre les tro- piques le rayonnement solaire est en rapport constant avec la densité de la lumière zodiacale; que cette lumière, enfin, est un écran qui, par son C. R., 1871, 2«S<-m«(;e(T. LXXIII, N" 8.) ^^ ( 5i8 ) opacité relative, arrête une portion de la chaleur émise par le soleil. Une longue série d'observations tliermoniétriques, comparées aux observa- tions de la densité apparente de la lumière zodiacale, mettait ce fait hors de doute. » Il m'a fallu, comme tous les hommes de cœur, combattre l'in- cendie et travailler à circonscrire ses ravages. Nos efforts ont été vains; et, quand chacun de nous a voulu s'occuper de ses intérêts particuliers, il était trop tard : pas une note, pas un livre, pas un instrument m'apparte- nant n'a trouvé grâce devant le feu. » J'ai soixante-sept ans, et n'ai plus guère les moyens de m'occuper de science; mais je regrette de n'avoir pu apporter un grain de sable à l'édifice auquel vous avez si utilement consacré votre vie. » M. J. Wack adresse, de Drûlingen (Bas-Rhin), des « Considérations sur la corrélation qui existe entre les courants induits et le mouvement ». Ce travail sera soumis à l'examen de M. Edm. Becquerel. M. Pigeon adresse une Note relative à l'appareil pulmonaire, considéré comme foyer générateur de calorique. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Bouillaud. M. Gérard adresse une Lettre relative à son précédent travail sur la théo- rie de la vision. Cette Lettre sera renvoyée à M, Jamin. M. Berthon adresse une Lettre concernant le procédé employé par lui pour combattre la rage. Cette Lettre sera soumise à l'examen de M. Bouley. M. Guéris exprime le désir d'obtenir l'approbation de l'Académie pour une méthode de sténographie qu'il vient de publier. Ou feia savoir à l'auteur que l'Académie ne peut considérer cet ouvrage comme se rattachant aux questions dont elle s'occupe, et que, d'ailleurs, d'après son règlement, aucun ouvrage imprimé ne doit être l'objet d'un Ila[)port. ( 5i9) M. G. PoccHET demande et obtient l'autorisation de faire prendre copie du Mémoire déposé par lui sur l'organisation du Tamanoir. A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. COMITÉ SECRET. La Commission nommée pour préparer une liste de candidats à la place d'Académicien libre, devenue vacante par le décès de M. ^ug. Duméril, présente, par l'organe de son Président, M. Fave, la liste suivante : En première ligne M. Belbrand. En deuxième ligne et par ( M. Cosson. ordre alphabétique ... j M. de la Gouknerie. En troisième ligne M. Sédillot. L'Académie a décidé que le nom de M. Sauvage serait ajouté à la liste. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures trois quarts. É. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 21 août 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Cherbourg, publiées sous la direction de M. le D"" AuG. Le Jolis; t. XV; 2* série, t. V. Paris et Cher- bourg, 1870; in-8°, avec planches. Catalogue de ta bibliothèque de la Société impériale des Sciences de Cherbourg : i''^ partie : Publications des académies, sociétés savantes et établissements scien- iifiquei. Cherbourg, 1870; br. in-8°. Les travaux de la Société d'Histoire naturelle de Colmar; par M. Ch. Grad. Colmar, sans date; opuscule in-8'*. ( Sao ) BuUelin de la Société d'Histoire naturelle de Colmar ; 1 1^ année, 1870. Col- mar, 1870; in-8°, avec planches. Cours de Sténographie; par M. L.-P. GuÉNiN. Paris, sans date; in-i8. Orcjanisalion de V exercice de la médecine, etc.; par M. Ch. PlGEON. Cla- mecy, i85i; br. in-8°. Étude de la courbure en un point multiple d'une courbe plane; par M. L. Pain- viN. Sans lien ni date; opuscule in-S". Détermination des plans osculatews et des rayons de courbure en un point multiple d'une courbe gauche; par M. L. Painvin. Sans lieu ni date; br. in-8°. Noie sur la transformation homographique; par M. L. Painvin. Paris, sans date; br. in-S". Note sur la construction géométrique des normales à une conique; par M. L. Painvin. Paris, sans date; br. in-8°. Note sur l'hypocycloide à trois rebrousse menls; par M. L. Painvin. Paris, sans date; br. in-8°. Étude anal/tique de la développable circonscrite à deux surfaces du second ordre; par M. T.. Painvin. Lille, sans date; br. in-8". (Ces six ouvrages de M. L. Painvin sont présentés par M. Serret.) Élude médico-légale sur la pendaison, la strangulation et la suffocation; par M. Amb. Taudieu. Paris, 1870; in-S", avec planches. Étude médico-légale sur l' avorlemenl ; par M. Amb. Tardieu. Paris, i868; in-S". Élude médico-légale sur l'infanticide; par M. Amb. Tardieu. Paris, 1868; in-8°, avec planches. Étude médico-légale et clinique sur l'empoisonnement; par M. Amb. Tar- dieu, avec la collaboration de M. Z. ROUSSIN. Paris, 1867; in-8'', avec planches. (Ces quatre ouvrages sont adressés par M. Tardieu au concours du prix Chaussier, 1871 . ) Proceedings... Procès-verbaux des réunions scienlifques de la Société zoo- logique de Londres pour l'année 1870; janvier à décembre. Londres, 1870; 3 br. in-8°. {La suite du Hulletin nu prochain numéro.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 28 AOUT 1871, PRÉSIDÉE PAR M. PAYE. MEMOIRES ET COMIVIIINICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Sur la houle et le clapotis; par M. de Saint-Venant. « 1. A l'occasion de l'extrait publié au Compte rendu de la séance de l'Académie, du ig avril 1869 (t. LXVIII, p. goS), d'un Mémoire de M. Bous- sinesq (*), et d'une Note de M. de Caligny, présentée la semaine d'après [Compte rendu, p. 980), M. Reech en a inséré une le 10 mai suivant [Compte rendu, p. 1099), où, sous ce même titre : Des ondes liquides périodiques, le savant Directeur de l'École du Génie maritime a donné, sans les démon- trer, des formules du mouvement circulaire qu'affectent les molécules de vagues d'une hauteur constante, qui se propagent uniformément dans une mer houleuse supposée infiniment profonde, en ajoutant que ses calculs n'ont pu lui fournir, quand la profondeur est finie, les trajectoires ellipti- ques fournies par l'analyse du premier de ces auteurs, et par les expériences du second. » M. Berlin, ingénieur des constructions navales à Cherbourg, a donné, la même année i86g, une démonstration de la formide de la Note de M. Reech, dans un Mémoire sur lu houle et le roulis, faisant partie du (*) Il s'inipriiiie en ce moment aux Savants étrangers, t. XX. C. R. l87r, 2» Semestre. (ï. LXXUl. IN° 9.) "7 ( 522 ) tome XV de ceux de la Société des Sciences naturelles de cette ville mari- time (*). » Je me propose principalement : » 1° D'indiquer à quoi peut être réduite cette démonstration de In loi de la houle simple, qui avait été découverte dès i8o4 par Gerstner (**), toujours pour une mer supposée d'une profondeur infinie; » 2" De faire voir comment ou peut reconnaître, d'une manière ana- logue à la loi d'un autre mouvement de la mer, le clapotis, où les vagues oscillent sur place, avec diminution et augmentation périodique de leur sail- lie, sans plus de propagation dans un sens que dans le sens contraire; » 3° De faire voir aussi comment chacun de ces deux genres de mouve- ment peut être engendré par la superposition de deux mouvements de l'autre genre; » 4° Enfin, de montrer, en en donnant encore la raison d'une manière simple, les changements moyennant lesquels les mêmes formules peuvent représenter, dans certaines limites d'amplitude, le mouvement des vagues, soit houleuses, soit clapoteuses, d'une mer de profondeur ^nj'e quelconque. » 2. Appelons, en nous bornant à considérer, ce qui suffit, les mouve- ments dans un plan vertical qui coupe perpendiculairement les arêtes des vagues, qu'on suppose être régulièrement cylindriques : a", z et /;, pour l'époque marquée par le temps quelconque t : 1° l'abscisse horizontale d'une molécule fluide; 2° son ordonnée verticale comptée de haut en bas à partir d'un plan horizontal partageant en deux par- ties égales la hauteur des vagues; 3° la pression au même endroit, par unité superficielle; Xo, Zn l'abscisse et l'ordonnée d'un centre immobile autour duquel celte molécule est supposée osciller; r, r' deux coefficients d'amplitude, fonctions de z,,, qui seront définis tout à l'heure, ainsi que L, demi-largeur des vagues, et T, demi-temps de leur période ; h la valeur de r' pour Zq = o, ou la demi-hauteur des vagues à la sur- face ; p la densité de l'eau, g la gravité, n = 3,i4i59..., e = 2,71828. ..; tg la valeur (qu'on pourrait faire tnille) du temps t, où l'on a a: = o (*) M. Berlin a présenté, en 1870, un complément à ce Mémoire, et il l'^i fait inij)iimer récenjinenl au même Recueil. (*') Théorie der fVelleii. .îe me propose d'en jjublier bientôt la traduction. ( 523 ) pour la molécule de la surface dont le centre d'oscillation a son abscisse x^ = o; H la profondeur totale, supposée constante, de la masse fluide, ou le z = Zg relatif au fond, qui est un plan horizontal. » Posons, sauf à en vérifier la possibilité, , , . It — t„ .r„\ , it— t„ xA (i) x = Xo-¥- rsmni-^ j^j, z = z^ — r cosn {— -j; c'est-à-dire supposons : i° que chaque molécule {x, z) exécute de part et d'autre du point fixe {Xo, Zo)> tant horizontalement que verticalement, des mouvements pendulaires de même période 2T, qui la ramènent au même endroit au bout de temps 2T, 4T,...; 2° que, conformément à ce qu'in- dique généralement l'aspect de la houle, les molécules qui sont au même instant sur une même horizontale à des distances 2L, 4L,-- l'une de l'autre, se trouvent alors à une même phase de leurs évolutions. « Il s'agit de rechercher : » 1° Si le mouvement ainsi défini est compatible avec les propriétés des liquides dont on abstrait la compressibilité et le frottement, et qui servent de base à l'établissement des équations ordinaires de l'hydrodynamique; )) 2° Quelles sont les valeurs, en fonction de Zq, de r et r', satisfaisant à ces propriétés pour tous les points du fluide, et remplissant aussi les conditions aux limites, savoir : de pression constante à la surface et de mouvement vertical nul au fond. » 3. D'abord, pour la condition de conservation du volume des élé- ments, considérons, proche de la molécule m [x, z), dont le centre de circulation est le point {Xg, Zg), deux autres molécules m', m", dont les centres de circula' ion ont pour coordonnées respectives x„-i- cix„, z„, et x„,z„-hdz„. On aura pour les excès, sur les coordonnées x, z de la molécule m : des coordonnées de m' : ~— dx „. -^dx,,', des coordonnées de ni" '. -r- dz„, — di^. » Donc, comme, en général, x' z" — z x" est l'aire d'un parallélo- gramme dont deux côté adjacents ont poiu- projections x', z' et x", z" sur deux axes rectangulaires tracés dans son plan, on aura, pour le parailélo- 67.. ( 5^4 ) gramme qui est formé sur mi7i\ mm\ , , j dx dz dz dx » » Xd^.di," c77, 7h, » Les volumes des éléments fluides resteront constants si, partout, on a , , dx dz dz dx .,.,,, , , fol — — — = une quantité indépendante de /. ^ ' dx, dz, dx, dz, ' ' » Or les expressions (r), si l'on fait, pour abréger, It — t, x,\ (t — t, x\ , ds TTC de ns (3) sm::(-^-— -j;) = ^, cosn(^-~ - -j=c, d ou ^^^-^, ^- = ^> donnent dr Trrc (4) ./.„ = ■ L' dz dx dx, ~ dz. ■jzr's dz L ' dz. T.rc = '+ L » Substituant dans (21, on voit que •ht' dr (5) '+ L dz,- 'dr' T.r\ \ dz, L j ir / dr' h\dl. doit être indépendant du temps, qui entre dans le cosinus c et dans son carré c^. Cela exige dr' , dr dz, dz, (6) r^-r'^ dr' Tcr (7) rfi: "^ r » La première de ces deux équations donne p = une constante q. Sub- stituant dans la seconde, on a -^ -h ^ r' — o; d'où, comme h désigne la riz, (j L, valeur de r' pour z„ = o, (8) r' = he '''', /• = qhe ''^ . » On aperçoit que la valeur de /' ainsi trouvée, subslitiiée dans l'ex- pression (i) de r., ne satisfait à la condition relative au fond (9) 2 = Zo PO"'" ^0 = îî que si la profondeur H est infinie. » Nous voyons donc déjà que des mouvements pendulaires d'une gran- deur finie, connne ceux que représentent les expressions (i), ne sont pos- sibles exactement que dans une eau de profondeur totale infiniment grande. » Mais on peut déjà remarquer aussi qu'ils sont possibles Irès-approxi- ( 525 ) maliveinent qunnd les ampliliides des oscillations restent dans de certains rap|)orls avec H et L; car dr' , dr r — dz. '■ d:. qui affecte c- dans l'expression (5), est de l'ordre des carrés de ces ampli- tudes, et peut être supprimé quand elles sont suffisamment petites. On y reviendra au n** 6. » En second lieu, les équations exprimant que la pesanteur et l'inertie des éléments fluides peuvent être tenus en équilibre par une pression /> normale à leurs faces, et égales dans les deux sens, sont, comme on sait, . . l dp d-x I dp d'^z ('"^ P^~~"7F' '\jll~^~~'dë'' ou, en changeant de variables indépendantes pour avoir des calculs plus simples, I dp d'^x d.T I d'z\ dz \ p dxo dt- dxç, \*' de } d.r„ '"^ \ ï dp _ d'x dr / d'z\dz \ 'p dz„ "^ 'dF Tlz, \^ ~ IF )~dz„' Substituant les dérivées (4), ainsi que les suivantes, déduites aussi de (i), , , d^.x Tt'rs d-z Tz'r'c ^^^> liF~ i^' ^ ~ "t^' on a I I dp ( Ttr r'\ t:' , (i3) ^ - dp ( r Tzr' \ n'rr' - I + ;t -]c » En éliminant p, ce qui se fait en retranchant ces équations (i3) l'une de l'autre après les avoir différentiées en z„ et en x^ respectivement, puis en divisant tout par h; sinus s qui, égalé à zéro, n'exprimerait (comme l'observe M. Bertin) que l'état du repos du fluide, on a , ,. ttL i' dr nr'\ f dr' tt r\ 2 ;r- / dr ,dr'\ Cette égalité, d'après (6) ou (7), ou d'après les valeurs (8) de /■, r', exige, pour être satisfaite, r- = z'^, d'où (i^) de la masse liquide, auxquelles nous avons astreint, au n° 3, son mouvement représenté par les équations (i). » Ces équations, auxquelles on joindra, pour la pression, représentent le mouvement des ondes cla/wteuses ;\a.nMes périodiquement de forme, et oscillant sans se propager. » En effet : » 1° Pour t — ta = \T, f T, f T, . . . , l'on a z = r» pour toutes les va- leurs de Xai en sorte que les vagues ainsi constituées s'aplatissent périodi- quement; » 2" Pour Xq = o, ±L, ± 2L, ± 3L,..., on a x ^= Xu, quel que soit le temps /, c'est-à-dire que les ventres des vagues restent sur les mêmes verticales; » 3° Mais leurs nœut/s ne restent pas fixes, car pour Xo=±-|L, ±fL, ( 528 j fL,..., qui donnent z =^ z^^ quel que soit t, l'on a , t— u X r= a:,,± rcosTT— =— > en sorte que les molécules qui restent siu- l'iiorizontale z =^ z^ y font des excursions ± r de part et d'autre de leur centre d'oscillation x = Xg. » Toutes les molécules, dans ce genre de mouvement, parcourent des lignes droites, car les équations (21) donnent X ^0 (23) .^^=tang — , Z i-u J_I dont le second membre représente, pour chacune, une constante. » Et ces diverses trajectoires, qui ont toutes les inclinaisons possibles depuis une verticale jusqu'à une horizontale, sont de la même longueur 2r, car on a (24) Pour cos-;t-^^ = i, \I[x — x^^f -\- [z ~ z„)- — r. » Deux clapotis simultanés, ou superposés, peuvent composer une houle, et réciproquement. Mais nous le verrons ci-après d'une manière générale pour le cas de la profondeur finie, dans un second article. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action dit chlore sur l'aldéhyde; par M. Ad.Wcrtz. « Ayant soumis l'aldéhyde à l'action du chlore, j'ai constaté autre- fois (i) la formation du chlorure d'acétyle et d'un produit C^H'CIO-, bouillant vers 120 degrés, et que M. Maxwell Simpson a obtenu depuis en combinant directement l'aldéhyde avec du chlorure d'acétyle. Les résultats que j'avais annoncés ayant été contestés par MM. Rrâmer et Pinner (2), j'ai voulu répéter mes expériences, déjà anciennes. En me plaçant dans des conditions convenables, j'ai observé, comme précédemment, la formation du chlorure d'acétyle et de sa combinaison avec l'aldéhyde. Pour modérer la réaction, j'ai eu l'idée de mélanger l'aldéhyde avec dix fois son poids de perchlorure de carbone. Lorsqu'on fait passer un courant de chlore dans un tel mélange, exposé au soleil et refroidi avec de l'eau glacée, et qu'on (1) Annales de Chimie et de P/nsi(/uc, 3" série, l. XLIX, p. 513. (2) Deiitsehe Clieiii. Gcse/lseh. Berlin, 1870, p. 383. (529) arrête l'opération dès que le liquide demeure forlemeiit coloré en jaune, on peut y constater la présence tles deux composés dont il s'agit. » Pour cela, on le décolore d'abord en l'agitant avec au mercure, en même temps qu'on le refroidit avec soin; puis on le soumet à la distillation. Le Jiquide dégage du gaz chlorhydrique et commence à bouillir au-des- sous de 5o degrés. Le thermomètre s'élève plus ou moins rapidement à •77 degrés, point d'ébullition du chlorure de carbone. Dans une opération où 20 grammes d'aldéhyde mélangée avec 200 grammes de chlorure de carbone avaient été traités par le chlore, j'ai recueilli, après plusieurs dis- tillations fractionnées, 20 grammes d'un liquide bouillant au-dessous de 70 degrés. C'était un mélange de chlorure de carbone et de chlorure d'acé- lyle, le premier étant en excès. On n'en a retiré que 2 grammes d'un liquide présentant le point d'ébullition du chlorure d'acétyle. Dans d'autres opé- rations, la proportion a été un peu plus favorable. Mais il est très-difficile de débarrasser entièrement ce chlorure d'acétyle du chlorure de carbone qii'd entraîne. On a constaté, d'ailleurs, qu'il se décompose par l'eau, avec dégagement de chaleur, en acide acétique et en acide chlorhydrique. Lors- qu'on y ajoute de l'aniline, on observe luie réaction très-vive : il se forme de l'acétanilide, qu'on a puiifiée par cristallisation dans l'alcool. L'ana- lyse (i) a démontré la pureté de ce corps, dont le point de fusion a été trouvé de ii3 degrés : Gerhardt indique 112 degrés. » Ces faits ne laissent aucun doute sur la formation du chlorure d'acé- tyle dans l'aciion du chlore sur l'aldéhyde. Mais il s'en faut que ce corps soit l'unique ou même le principal produit de la réaction. Quand le chlo- rure de carbone a distillé, il reste un liquide dont le point il'ebullition s'élève peu à peu. Je n'ai pas étudié les produits les moins volatils, mais j'ai isolé, par des distillations fractionnées, le corps C^H'ClO^ (2), qui bout vers 120 degrés. (1) Analyse : Théorie. Espëriencu. Carbone 7 ' > ' ' 70,86 Hydrogène 6,66 6,81 (2) Analyse : Théorie. Expérience. Carbone, C . . . . 3g, i8 3g, aS Hydrogène, H'. . .-. 5,71 5, g Chlore, Cl 28, g8 28,71 Oxygène, 0'. . . . 26, 1 3 100,00 C. R., 1871, 2« Jemewe. (T.LXXIU, N»9.) 68 ( 53o ) » J'en ai obtenu, dans mes diverses opérations, une quantité assez notable. En raison de la différence des points d'ébullition de ce liquide et du chlorure de carbone, il est, en effet, facile de séparer ces deux corps l'un de l'autre. La constitution de la combinaison dont il s'agit me paraît devoir être exprimée par l'une ou l'autre des formules suivantes : CH CH O CCI CH= En tout cas, ces deux molécules se séparent de nouveau, quoique lente- ment, lorsqu'on traite le produit par l'eau. Il tombe au fond de ce liquide, et, au bout de quelques jours, il s'y dissout complètement. On peut con- stater, dans le liquide aqueux, la présence de l'acide chlorhydrique, de l'acide acétique et d'un corps réduisant le nitrate d'argent, et exhalant une odeur très-pénétrante. » 5 grammes du produit obtenu ayant été traités par l'eau, il n'est resté, au bout de deux jours, que o^', 3 de produit non dissous. Le liquide, for- tement acide, a été neutralisé par la potasse, la solution a été évaporée et reprise par l'alcool; il est resté i^',4^ de chlorure de potassium. La solu- tion alcoolique a été évaporée, et le résidu a été distillé avec de l'acide sulfurique étendu. Le liquide distillé a fourni l\^^,-2 d'acétate d'argent, renfermant une petite quantité de chlorure et d'un composé argen tique qui se réduit à chaud. Après avoir purifié ce sel par cristallisation dans l'eau bouillante, on en a obtenu finalement 3°"^, 2. Il a donné, à l'analyse, 64,85 pour 100 d'argent. La théorie exige 64,67 pour 100. » La manière dont ce corps se dédouble sous l'influence de l'eau prouve, en tout cas, qu'il ne possède pas la constitution exprimée par la formule CH* Cl COH 4- CH' COH , que MM. Kràmer et Pinner donnent comme « évidente à première vue. » M. Dumas présente à l'Académie, au nom de MM. Monlejiore-Levi etKunzel, lui ouvrage portant pour titre « Essais sur l'emploi de divers alliages, et spécialement du bronze phosphoreux, pour la coulée des bouches à feu ». Des faits consignés dans cet ouvrage, et des documents que M. Duuia> a ( 53i ) pu recueillir personnellement sur les opérations métallurgiques dont il s'agit, ressortent les faits suivants, que M. le Secrétaire perpétuel résume, à cause de leur intérêt, d'après ces auteurs et sous leur responsabilité : « 1 . La constatation de l'effet utile du phosphore sur le bronze, par MM. G. Montefiore-Lévi et Riinzel, a eu pour point de départ une série très-étendue de recherches sur l'application de divers alliages de cuivre, de zinc, de fer, de nickel et de manganèse, à la confection des bouches à feu. » 2. La comparaison des divers alliages a été faite, non-seulement par l'examen de leur résistance absolue, mais encore par l'étude de leur rési- stance élastique, de leur poids spécifique et de la densité des pièces cou- lées, résultant de l'absence plus ou moins complète des cavités, enfin de leur dureté. » 3. La résistance et l'élasticité ont été déterminées en soumettant des barres cylindriques de chaque alliage à une traction graduée, sous l'action de la presse hydraulique, étirant les barres jusquà la rupture, l'allonge- ment sous la charge et l'allongement permanent étant notés à des inter- valles déterminés. Pour faciliter la comparaison des diverses épreuves, les auteurs les représentent par des tracés graphiques. Les courbes établies sur ces données expérimentales présentent des résultats d'un grand intérêt, surtout au point de vue de l'élasticité des métaux, résultats qui seraient loin de se montrer avec la même clarté par l'inspection seule des chiffres. » 4- C'est ainsi qu'il fut reconnu que l'une des causes de la résistance, relativement peu élevée, du bronze ordinaire réside dans la présence con- stante, dans cet alliage, de traces d'étain à l'état d'oxyde. Cet oxyde agit d'ime façon mécanique, en séparant les molécules de l'alliage par l'inter- position d'une substance qui par elle-même ne possède aucune ténacité. De tout temps, on avait reconnu que l'effet de l'oxydation pendant la fusion était nuisible à la qualité du bronze, mais on s'est jusqu'ici con- tenté du moyen très-insuffisant de la réduction par le brassage du métal en fusion par des perches de bois vert. ); 5. Les auteurs du Mémoire ont cherché à obtenir un résultat plus complet par l'addition de plusieurs réducteurs, et notamment du phos- phore ; ils annoncent que leur succès a été complet, et l'effet de cette addition est remarquablement luiiforme. L'oxygène absorbé par la com- bustion du phosphore devait se trouver à l'état d'oxyde répandu dans la masse; car, si cet oxygène y eût existé à l'état libre comme gaz condensé, il aurait dû se séparer du métal au moment du refroidissement, en donnant 68.. ( 532 ) ainsi lieu à un phénomène de rochage ou à des cavités en proportion bien supérieure à ce que l'on a pu constater; et il y a peu de doute que cet oxyde ne soit de l'oxyde d'étain. Tandis qu'il est bien connu de tous les fondenrs que, par la refoiUe du bronze ordinaire, la teneur en étain diminue snccessivement à chaque refonte, et cela avec nne certaine rapi- dité une série de huit essais sur des bronzes phosphoreux, renfermant des proportions diverses de phosphore, a démontré qne cette diminution de la teneur en étain ne se produit pas. Sur ces huit essais, en effet, la dimi- nution était insignifiante sur trois, et il y avait augmentation dans cinq cas. Cette augmentation doit sans doute être attribuée à la formation d'une scorie renfermant du phosphate de cuivre, ce qui a pour effet de diminuer la teneur de l'alliage en cuivre, et, par conséquent, d'augmenter la teneur en étain. » 6. Les auteurs du Mémoire attribuent, en partie, la constance de teneur en étain à l'existence d'une combinMison stable d'étain et de phos- phore, qui n'est pas l'alliage à 2 équivalents d'étain et i de phosphore (renfermant 21, 5 phosphore), qu'on obtient en chauffant de l'étain en feuilles minces, en présence de la vapeur de phosphore; ou bien, en chauf- fant du phosphore et de l'étain dans un tube fermé, car cet alliage est peu stable. Chauffé à l'air, une partie du phosphore en est éliminée, et il reste un phosphure renfermant i équivalent de phosphore et 9 d'étain (soit 5,6o5 pour 100 phosphore). Ce phosphure pins fixe peut être produit directement en soumettant à une chaleur graduée de l'étain en éponge, bourré dans un creuset au-dessus d'une certaine quantité de phosphore. » 7. Des essais prolongés ont amené la constatation des propriétés qne le phosphore communique au bronze ordinaire. Les caractères de l'al- liage changent. La couleur, dès que la teneur en phosphore dépasse ~ pour 100, devient plus chaude et semblable à celle de l'or auquel on aurait ajouté une forte proportion de cuivre. Le grain de la cassure se rapproche de celui de l'acier. L'élasticité est augmentée considérablement. La résistance absolue sons lui effort statique devient, dans certains cas, plus que double. La dureté devient également très-grande, au point que certains alliages se laissent difficilement entamer par la lime. Le métal fondu est d'une grande fluidité, et remplit parfaitement le moule dans ses moindres détails. » 8. Une des propriétés les plus précieuses de cet alliage réside dans le fait, que l'on est à même de lui communiquer des qualités très-diverses, en variant les proportions des éléments constituants; on obtient ainsi avec su- ( 533 ) reté les qualités voulues. Pnr exemple, pour les bouches à feu, dureté assez grande, résistance et peu d'élasticité, pour que les pièces n'éclatent pas; ou bien grande dureté et résistance maximum, combinée à une élasticité per- sistante, comme pour les pièces mécaniques, afin que ces pièces résistent à l'effort statique; ou bien encore, résistance seulement avec très-grande ductilité, comme pour les cartouches; ou même, enfin, perfection de cou- lée, particularités de couleur, avec peu de dureté, comme c'est le cas pour les bronzes d'art; on peut toujours doimer ces qualités d'avance, et à coup sûr, en déterminant la composition de l'alliage et le mode de coulée. )) 9. Le prix peu élevé et les facilités de refonte du nouveau métal peu- vent à peine être indiqués ici; on doit se borner à passer rapidement en revue quelques-unes des applications déjà essayées : » a. Confection des bouches à feu. — Il résulte d'une Note jointe à la brochure de MM. Montefiore-Levi et Kûnzel, que, à la suite de leurs es- sais, ils ont procédé à la confection d'un canon de 6 Ib. en bronze phos- phoreux, et à son tir à outrance comparativement avec luie pièce sembable en bronze ordinaire, coulée par la Fonderie royale de Liège. Il s'agissait pour eux de s'assurer de la meilleure composition de bronze à adopter pour cet usage. Le résultat de la première épreuve ayant montré que l'on avait choisi un métal beaucoup trop dur, inie seconde pièce, avec une teneur presque trois fois nioindre en phosphore, fut construite, et tirée parallèle- ment avec une seconde pièce en bronze réglementaire. Des tableaux de visite des pièces à diverses époques du tir, il résulte que la dureté du canon de bronze phosphoreux s'est montrée très-supérieure à celle du canon de bronze réglementaire, et que, sous des charges à outrance, cette dernière pièce ayant éclaté, la première peut encore tirer avec toute sûreté. Le bronze employé a été produit par l'addition de cuivre phosphoreux à du métal provenant de vieux canons. » l). Pièces Inminces. — Le bronze phosphoreux, préparé dans des con- ditions convenables de composition et de coulée, se laisse laminer et em- boutir avec une très-grande facilité, tout en conservant sa grande résis- tance. Il se prête donc parfaitement à la fabrication des cartouches. Veut-on, comme on l'a déjà fait sur une très-grande échelle en Russie, adopter le système des cartouches se rechargeant? Rien ne s'y oppose, car au banc d'épreuves de Liège, on a rechargé 5o fois un très-grand nombre de car- touches en bronze phosphoreux, sans que le métal ait en rien souffert. Se borne-t-on à rechercher une réduction notable du poids de la cartouche, une assurance plus grande de son non-é«clatement pendant lo tir et, par ( 534 ) suite de l'élasticité du métal, une extraction aisée de la douille après le tir? On y réussit également. » c. Ce bronze a été employé sur une grande échelle pour la fabrication des mécanismes de fusils ; en Belgique, six mille fusils avec fermeture Com- blaix en bronze phosphoreux ont été distribués à la garde civique. Pour cet emploi, les avantages principaux résident dans l'économie et la rapidité de fabrication et la préservation de l'oxydation. )) d. Diverses applications de ce bronze à la mécanique ont déjà reçu la sanction de la pratique. Il y a lieu de mentionner, comme exemple probant, l'emploi de pignons pour les laminoirs universels; ces pignons reçoivent constamment des chocs violents. Dans une usine du pays de Charleroi, une paire a résisté pendant dix mois e( a péri par usure des dents, sans qu'iui seul d'entre eux ait été liriséou fendu ; une autre paire résiste depuis prés de douze mois. L'essai a été fait avec un égal succès pour coussinets de presses hydrauliques soumis à de grandes pressions , anneaux d'excentri- ques de locomotives, cercles de pistons et boulons de cylindres à va- peur, etc. » e. Ce bronze se prête parfaitement à la confection de bronzes d'art et de décoration. La facilité de la coulée, la couleur très-agréable qu'il pré- sente et sa résistance à l'oxydation sont autant de qualités qui le rendent propre à ces usages. » Sans entrer dans d'autres détails, il y a tout lieu de croire que les ap- plications seront beaucoup plus nombreuses encore; les essais faits par les auteurs leur font espérer que cet alliage est moins attaquable que le cuivre ou les alliages ordinairement adoptés pour le doid^lage des navires; que, par suite de la disparition de l'oxyde d'étaiu, il sera meilleur conducteur de l'électricité, et qu'il sera particulièrement apte également à la confec- tion des cloches, tindîres, etc. » Sur la proposition de M. Dumas, l'Académie décide qu'une Commission sera formée dans son sein pour étudier les questions qui se rattachent à ce travail, dont les auteurs mettent tous leurs matériaux à la disposition de l'Académie. Cette Commission sera composée de MAL Dumas, Moriu, Fremy, Jurien delà Gravière, Cahours, Phillips. M. P. Gekvais fait hommage à l'Académie de quatre brochures, renfer- mant : i" le discours prononcé par lui sur la tombe de M. y4ug. Duiiiéril, et la liste des travaux de ce savant professeur; 2" trois notices relatives à différents points de zoologie. ( 535 ) IXOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la iiominatioii d'un Membre libre> en remplacement de feu M. Aucj. Duméril. Au premier lourde scrutin, le nombre des votants étant 5i, M. Belgrand obtient 3i suffrages. M. Cosson 8 » M. Sédillot 6 » M. Sauvage 2 » M. Damour i » M. de la Gournerie i « Il y a deux billets blancs. M. Belgrand, ayant réiuii la majorité absolue des suffrages exprimés, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Chef du pouvoir exécutif. IMÉiMOIRES LUS. GÉOGRAPHIE. — Noie sur les recherches géoijraphiques Jaites dans l'Ile de Madagascar, de i865 à 1870 ; par M. Alf. Gkandidif.k (i). (Commissaires: MM. Milne Edwards, Brongniart, de Quatrefages, Jurien de la Graviére, d'Abbadie, Villarceau.) « On a beaucoup écrit sur Madagascar, et les cartes qu'on a publiées de cette île sont nombreuses. Sur quelle base a-t-on établi ces cartes ? Quels documents a-t-on consultés? C'est ce qu'il m'importe de faire con- naître avant d'exposer le résultat de mes recherches. » Les travaux hydrographiques que nous possédons aujourd'hui sur Ma- dagascar sont : 1° les plans de quelques-unes des rades de la côte est, qu'ont dressés en iy68 le chevalier Grenier et en 1787 le vicomte dcKersaint; 2° la carte générale des côtes, levée de 1823 à 1825 par le capitaine Owcn; 3° les tracés de plusieurs baies, faits à diverses époques par des officiers de notre marine. Ces travaux, plus ou moins rectifiés par d'autres naviga- (i) L'Académie a décide iluc celte Coniimiuicadon, bien que (lé[)absarU en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier aux Coi/ip/es rendus. ( 536 ) leurs, ont permis de tracer la configuration exacte des côtes de l'île. Mais les levers ayant été faits le plus souvent.sOus voile ou sous vapeur, les em- bouchures des rivières, les villes, les ports sont mal placés et mal dénom- més, ou souvent même ils ne sont pas indiqués. Si l'on excepte, d'une part, les b.'iies des côtes nord-est et nord-ouest, que leur disposition toute parti- culière et leur vaste étendue rendent si facilement reconnaissables; d'autre j)art, les cinq ou six ports de la côte ouest, et les huit ou dix rades de la côte est, que fréquentent de temps en temps des navires de guerre, il n'y a peut-être pas, sur une étendue de côtes de plus de 3ooo kilomètres, un point qui n'ait besoin d'être rectifié. » En topographie, tout est à faire. Les documents sérieux manquent en effet complètement pour dresser une carte de l'intérieur de Madagascar. La latitude de Tananarive a été, il est vrai, fixée par plusieurs voyageurs, et nous connaissons par leurs récits les noms des haltes où ils se sont arrêtes on montant de ïamatave à la capitale Ova, mais c'est tout. Encore faut-il remarquer que la longitude de Tananarive n'étant pas connue, la longueur des étapes a été fixée sans données certaines, et est très-exagérée. Les ren- seignements géographiques que les missionnaires anglais ont recueillis, et qu'ils ont publiés sans les soumettre à une discussion sérieuse, ne méritent aucune confiance. Quant aux récils fantastiques que M. Leguevel de La- combe a tirés de son imagination et auxquels tous les géographes à tort ont ajouté foi, je n'en ferai mention que pour en blâmer hautement l'auteur. 11 n'y a pas lieu, du reste, de s'étonner si nos connaissances géographi- ques sur Madagascar sont nulles. Les naturalistes peuvent assez aisément se procurer ces animaux et des plantes, par l'intermédiaire des indigènes; souvent, du reste, dans les îles, les productions zoologiques et botaniques de la côte ne diffèrent que peu de celles de l'intérieur, et les côtes sont toujours plus ou moins abordables. En géodésie, il n'eu est pas de même, et les renseignements qu'on recueille de la bouche des naturels n'ont de valeur qu'autant qu'on connaît déjà les principaux traits de la physionomie du pays et qu'on a un premier canevas général. Or des difficultés uisurmon- tables avaient, jusqu'à mon dernier voyage, empêché toute exploration scientifique à Madagascar. Les Ovas s'élaienl toujours opposés à ce qu'au- cun étranger pénétrât dans l'intérieur de l'ile: seule, la route d'Andou- vourante à Tananarive avait été ouverte, de temps en temps, à quelques Européens. Les contrées du sud et de l'ouest sont indépendantes des Ovas, mais les habitants sont cruels et superstitieux, et aucun voyageur, jusqu'en 1 866, n'avait osé s'aventurer au milieu d'eux. e ( 537 ) » C'est dans le but de combler une partie des lacuiips que je viens de signaler, que j'ai entrepris trois voyages successifs à !\Iadagascar, le premier n i865, le second en 1866, et le dernier de 1868 à 1870. » Toutes les tentatives que j'ai faites sur la côte est, en t865, pour pé- nétrer au cœur du pays, furent vaines. L'année suivante, je me décidai à explorer la région australe, espérant que, malgré le caractèiT rapnce et su- perstitieux de ses habitants, je n'y trouverais pas les mêmes obstacles que sur la côte orientale. J'ai pu, en effet, parcourir une partie des vastes pla- teaux ([ni forment le sud de l'ile, et rectifier des erreurs nombreuses sur la côte ouest. » A mon troisième voyage, mes efforts furent enfin récompensés. En i86q et 1870, j'ai traversé l'île trois fois, de l'ouest à l'est, dans toute sa longueur; une première fois, de la baie de Bombétoke à Tamatave, en pas- sant par Tananarive; une seconde fois, de l'embouchure du Mouroundava à Mahanonrou, et enfin, de Matsérouke (2i°3' lat. S.) à Mananzarine. Plusieurs excursions au lac Tasy, au iac d'AlaouIre dans la province des Antsihianakes, aux sources du Mangouron, au pic d'Ankaratre, la plus haute montagne de Madagascar, m'ont permis de compléter mes études sur cette île curieuse. J'ai en outre visité environ 2000 kilomètres de côtes. Ce sont les résultats généraux de mes études géographiques pendant ces divers voyages, que je viens soumettre au jugement de l'Académie. » Madagascar comprend deux parties distinctes : la partie nord et est, qui est toule montagneuse; la partie sud et ouest, qui est relativement plate. J'ai reconnu l'existence de cinq chaînes de montagnes qui ont toutes, plus ou moins, la même direction du nord-nord-est au sud->ud-ouest. La pre- mière chaîne qu'on rencontre en allant de l'ouest vers l'est est comprise entre ai et 7.5 degrés de latitude. La seconde chaîne, celle de lîémaralia, s'étend du 16* au 25" degré; d'abord étroite, elle forme avec la précédente x\n vaste plateau, à partir de ai*^ degré de latitude. La troisième commence vers le ai*" degré et va jusqu'au 9.4'' environ. Enfin la quatrièiiie, le 15oun- gou-lava, conunence à 42°,5 de longitude et s'étend de i4" à 22°, 5 de lati- tude. Ces diverses chauiessont séparées les unes des antres par des plaines sablonneuses et arides, coupées de ravins peu profonds. Dès qu'on a gravi la quatrième chaîne, on entre datis luie région tour- mentée dont le niveau général mesure de 1000 à laoo mètres; jusqu'à l'océan Indien, re n'est plus qu'ime vaste mer de montagnes, où il n'existe d'autre terrain pl.it que les quelques petites vallées qu'utilisent les indi- C. K., 1S71, 2' Semestre. (T. LXXHI, >° 9.) 69 ( 538 ) gènes pour la culture du riz. Eu étudiant celte zone si bouleversée, on y distingue au uîoins deux chaînes, qui ne sont pas contemporaines. » Les trois premières chaînes sont étroites et appartiennent, ainsi que les plaines adjacentes, à la formation secondaire; j'y ai recueilli des fossiles caractéristiques des terrains crétacé et jurassique. Le Boungou-lava et toute la niasse de montagne à l'est sont dus à des soulèvements granitiques; on y remerque, çà et là, des massif micaschisteux et de nombreuses roches métamorphiques. Le Boungou-lava semble finir dans le sud par 22°3o' de latitude; au delà, on ne trouve que des plaines secondaires plus ou moins accidentées. Le plateau d'Ankay, la vallée d'Antsihianake, etc., séparent nettement la première chaîne granitique de celle qui va de Vohémar au Fort-Dauphin; c'est cette dernière dont, en venant du large, on aperçoit les cimes au loin dans les terres, entre Tamatave et Anosi. » Les cours d'eau sont répartis d'une manière très-inégale à Madagas- car. La cote orientale est coupée, presque à chaque pas, de rivières et de torrents, et les provinces nord-ouest déversent dans la mer un grand nombre de fleuves importants. Il n'en est pas de même des régions sud et ouest, où l'on trouve des espaces de côte de cinquante lieues sans le moindre petit ruisseau. Mais, comme ce sont les sommets les plus orientaux du grand massif granitique central qui déterminent la ligue de partage des eaux, il en résulte que les rivières qui arrosent le versant oriental sont petites et que leur cours ne dépasse guère de 5o à 60 milles (i), tandis que les fleuves qui se déversent à la côte ouest ont souvent une centaine de lieues de longueur, et sont quelquefois navigables jusqu'à une assez grande distance de la mer (2). » L'île de Madagascar, qui a de tout temps été renommée pour sa végé- tation luxuriante et la fertilité de son sol, ne mérite pas sa réputation. Ses provinces ne sont pas toutes riches et productives. Les plaines secondaires sont stériles, et l'on ne trouve d'habitants que sur les rives des rares cours d'eau qui l'arrosent. Toute la masse des montagnes granitiques, qui est située à l'ouest du versant oriental, est nue et aride, à l'exception des petites vallées formées par d'anciens lacs ou marais^ qui ont été comblés (i) Il faut excepter le Mangourou, qui court parallèlement à la cote pemiant 2 degrés environ. (2) On doit citer, entre autres, le Mangouka et le Tsidsoubon, qui prennent leur source dans la i)rovince de Belsileos, le Betsibuuka et son allluent rilviou])a, qui sortent des mon- tagnes d'Iiiicine, près de Tananarive. ( 539 ) par les détritus des montagnes voisines : on n'y trouve pas un arbre, sauf, çà et là, quelques petits bouquets accrocbés à des ravins, pas une plante autre qu'une herbe grossière. Le versant est de ces montagnes est, au con- traire assez fertile et offre une ligne non interrompue, du nord au sud, de forets, qui se relient à celles de l'ouest, formant autour de l'île une ceinture étroite au milieu de laquelle il n'y a qu'aridité et désolation. » Tels sont, en quelques mots, les traits principaux de l'orographie et de l'hydrographie de Madagascar. J'aurai plus tard l'honneur d'offrir à l'Aca- mie les tracés de mes itinéraires, dès que j'aurai calculé et discuté mes observations astronomiques et géodésiques, qui se composent de i88 lati- tudes prises la plupart au moyen de nombreuses séries de hauteurs cir- cuniméridiennes, de 28 longitudes fixées, les unes, par des distances ou des apozéniths lunaires, les autres par des occultations d'étoiles par la lune, et de i5oo relèvements faits au théodolite, tant pour l'hydrographie de la rivière Saint-Augustin que pour les cartes des provinces d'Imerne et d'Ant- sihianake. Enfin, dans les pays où les superstitions des indigènes et leur méfiance à l'égard des étrangers ne me permettaient pas de prendre ouver- tement des tours d'horizon, j'ai relevé toutes mes routes à la boussole, mi- nute par minute; mes itinéraires ont un développement d'environ 55oo ki- lomètres. » J'ai de plus tenu, du 28 mai 1868 au i5 juillet 1870, aussi régulière- ment que le permettent les hasards des voyages et les maladies, un registre où sont consignées, trois fois par jour, les observations du baromètre, du thermomètre et du psychromètre, avec indication du temps et des tempé- ratures maximum et minimum. » J'ai déterminé, en dix-neuf endroits différents, les coordonnées magné- tiques. Mes instruments laissaient malheureusement beaucoup à désirer sous le rapport de la perfection. » Je me suis aussi occupé d'étudier les races qui se sont accumulées et croisées à Madagascar; j'ai pris un grand nombre de mensurations sur le vivant, et j'ai recueili avec le plus grand soin tous les détails relatifs aux mœurs, à la langue et aux traditions des diverses tribus. » En histoire naturelle, j'ai découvert plus de cinquante espèces de verté- brés, et j'ai rapporté des collections importantes d'insectes et de piaules. Je me suis principalement attaché à réunir des collections alcooliques, aussi complètes que possible, des types bizarres qui habitent cette île, pour l'étude (le leur anatomie. 69.. ( 5/,o ) » A mesure que je coordonnerai les divers '.natoriaux que j'ai l'^ppor- tés, j'aurai l'honneur d'en soiinietire les j-ésultats au jugement de l'Aca- démie. » ARCHÉOLOGlli. — Découverte d'instriunents de pierre en Eg/pte, au Siiiai et au tombeau de Josué; par M. i.^abbé Richard. « Après avoir assilé à l'inauguration du canal de Suez, je visitai la haute Égvpîe, le Sinai et la Palestine. Quoique dans mes voyages mon princi|)al but soit toujours l'étude des sources d'eau et des courants souterrains, l'idée de découvrir des ateliers de silex taillés m'abandonne rarement, sur- tout depuis que j'ai observé que c'est dans un rayon très- rapproché des sources connues qu'il faut chercher particulièrement ces ateliers. )) Ce fut dans le voisinage du Caire, sur la route de la foret pétrifiée, que je trouvai les premiers s|)écimens. Ce sont des instruments en grès éruptif, d'assez grande dimension (aS à 3o centimètres). Ce grès semble être lie la même nature que les arbres de la forêt pétrifiée. Les éruptions gi-ésoïques, qui ont formé plusieurs monticules coniques, ont dû être ac- compagnées d'éruptions aqueuses, et c'est à ces éruptions d'eau chaude que j'attribuerais la pétrification de cette immense forêt dont les arbres entiers gisent à la surface du sol. » Je trouvai d'autres instruments dans les invirons de l'ancienne Thèbes. Dans l'ile d'Éléphantine, j'ai recueilli une pièce d'une forme toute sjjc- ciale; elle est |:iercée et polie : quel en est l'usage? » Au pied du Sinaï biblique j'ai trouvé le plus grand des ateliers que j'aie encore vus. Il y avait des marteaux, des haciies, des luiclei, des flè- ches, etc. Une flèche des plus élégantes a été trouvée dans l'Ouadi-Feran, au ciMitre des montagnes siiiaïtiques. » Mais les uistruments qui méritent, je pense, la plus grande attention, sont ceux que j'ai trouvés à Galgal, sur les bords du ,lourd;iin, et au tom- beau de Josué. » Il est écrit dans la Bible, à la fin du Livre de Josué, que Dieu ordonne à ce chet du peuple d'Israël de faire des couteaux, de pierre [cullros Utpi- deos), afin de circoncire les Hébreux nés dans le désert. La version des Seplanle ajoute que Josué conserva ces couteaux, et qu'après sa mort ou les mit dans son tombeau. Les traducteurs des Septante déclarent qu alors ces couteaux y étaient encore. » .M. V. Giiérin , envoyé en Palestine |)ar le goiiNerneiuent irançais ( 54i ) en i863, retrouva ce tombeau longtemps oublié on perdu, et en établit l'autlifiiticilé clans un Rapport adressé à l'Académie en i865. M. de Saulcy, dans son Voyacje en Paltsline (t. II, p. 2'i'3 etsuiv.), confirme les carac- tères d'aiithencité du tombeau de Josué, et dit que les couteaux «loivent y exister encore. Étant, l'année dernière, en Palestine, je suis allé visiter à Tibneh le tombeau, et j'y ai trouvé im grand nombre d'instruments, géné- ralement des couteaux. Quelques-uns même, comme on peut le voir, sont encore très-tranchants. Il y a aussi des scies, des pièces plates, allongées on arrondies. M Quant aux conclusions (|ue l'on |)eut tirer de la découverte de ces in- striunents, les arguments ou les objections qu'Us peuvent foin inr aux théo- ries mises en avant par les diverses écoles anthropologiques modernes, je laisse ce soin à de plus éloquents que moi. Je me contente d'exposer le fait à l'appréciation de MM. les Membres de l'Académie et des autres savants qui s'occupent de la grave question des instrinnents de pierre et de l'anti- quité de riiomme. Je prie seulement ([u'on lasse attention à la ressemblance parfaite qui existe entre les silex du tombeau de Josué, qu'on doit appeler historiques, et les silex que l'on veut être nécessairement préhistoriques. Cette identité est un fait. J'ai trouvé, entre le mont Thabor et la mer de Tibé- riade, sur un plateau élevé d'environ aSo mètres au-dessus du Jom^dain, dans des terrains non-seulement récents, mais à la surface du sol, une hache et d'autres pièces que l'on regarde connue essentiellement caractéristi- ques de terrains tertiaires et quaternaires. l'ermettez-moi d'émettre une pen- sée : on veut généralement établir Wi'je des silex taillés d'après les terrains, il me semble que c'est le contraire qu'd faut faire : ce sont les silex taillés qui doivent donner l'âge des terrains, comme les fossiles donnent l'âge des roches. » Je termine en exprimant l'espoir que le temps est peut-être peu éloigné où la science sera d'accord avec la Bible sur l'origine et l'âge de l'homme, comme il y a accord mainten.mt sur l'antiquité des monuments égyptiens, les temples de Denderah, Esné, etc. » m. Zaliwski donne lecture d'une Note relative à la force calalytiquc. ( 542 ) IVIÉMOmES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE. — Du profil ralioiinel des segments d'un piston de machine à vapeur. Mémoire de M. H. Resal. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Mécanique.) a Ces recherches se rapportent exclusivement aux pistons dits suédois, qui sont maintenant les seuls adoptés dans les machines. » Les segments, comme on le sait, sont des anneaux en acier ou en fonte, coupés suivant deux sections, d'un diamètre un peu plus grand que celui du cylindre, et que l'on engage dans des rainures circulaires pratiquées dans le piston. Il faudrait que le profil d'un segment à l'état naturel fût tel, qu'après la mise en place, il prît exactement la forme du cylindre, que ses deux extrémités vinssent se rejoindre; enfin qu'il exerçât luie pres- sion uniforme sur tout son pourtour, pour éviter l'ovalisation avec le temps. C'est la classe des profils satisfaisant à ces conditions que je me suis proposé d'étudier. » J'établis, en premier lieu, une équation générale en coordonnées po- . aires, qui permet de simplifier notablement les solutions des problèmes que l'on peut se proposer sur les pièces circulaires, siu-tout ceux qui se rapportent aux pièces fermées. Soient : r = R(i + i<) le rayon vecteur de la fibre moyenne déformée dont le ravou primitif était R, correspondant à l'angle d; an le moment de flexion, qui est une fonction de 6. E, I avant la signification qu'on leur attribue dans la théorie de la re'si- stance des matériaux, l'équation dont il s'agit est -+-u\ = — ;iK. El /d'u )) Si l'on peut en trouver une intégrale particulière (p{6), son intégrale générale sera n ■= 9(9) + A sin5 + Bcos0, A et B étant deux constantes atliitraires. M Revenant à la question des segments, je suppose que la forme piimi- live de leur fibre moyenne est jjeu différente d'un cercle, et je trouve que celte hypothèse est incompatible avec la forme d'un solide d'égale rési- stance. » On peut cependant restreindre, dans certaines limites, la variation de ( 543 ) la résistance d'une section à une autre de la pièce, en prenant (•„ ( i +£ sin pour l'expression delà demi-épaisseur, i^^ et s étant des constantes; dans ce cas, le problème peut être complètement résolu au moyen d'une série tri- gonométrique. » Mais je me suis surtout attaché à étudier le cas où l'épaisseiu- est con- stante, qui est celui que l'on rencontre le plus souvent dans les applica- tions. Ici la forme de la fibre moyenne est définie par l'équation polaire T. rR r ^ sin9 , .," dans laquelle E est le coefficient d élasticité de la matière, F la force élasti(|ue maximum développée, 2P„ l'épaisseur, et 2 R le diamètre du cylindre. La pression p, exercée par mètre carré, par le piston sur le cylindre, est donnée par l'expression ^ 3 R" » Dans la pratique, on donne à la fibre moyenne la forme circulaire, qui ne coniporte pas une fermeture rigoureuse : c'est l'un des motifs pour les- quelles on emploie plus d'un segment. » J'ai considéré le type des segments en acier des ujachines à voyageurs de la compagnie de Lyon, et, en égalant à Ir son rayon moyen, j'ai trouvé que : i" T = 28 X lo', ce qui est lui peu plus du double de ce que l'on doit faire supporter à l'acier dans les constructions ordinaires pour avoir une sécurité convenable; 2° ^ = i,a X 10*, soit envi- ron 1 { atmosplière, d'où un frottement total de 44 lùlogrammes; 3'' la di- stance angulaire des extrémités du segment, pour qu'elles viennent se tou- cher après la mise en place, doit être de 7° 42'. Je termine en donnant tous les éléments numériques nécessaires au tracé de l'épure d'un segment. » PHYSIQUE. — Sur une machine éleclromagnélique, comlruile en 1S60, d'aurès. le même principe que la machine de M. Gramme. Extrait d'une Lettre de M. A. Pacisotti à M. le'Secrétaire perpétuel. (Renvoi à la Section de Physique.) '< Pisf, If 20 iiDi'it 1871. » Je trouve, dans le Compte rendu de la séance du 1 7 juillet 1871, nue INute de M. Ciiauane sur une machine magui'to-éici Iriiinr |,>iodiusaui des ( -Ak ) courants continus, laquelle a été conslrnile d'après le principe del'électro- .'limant transversal que j'avais employé moi-niénie, en 1860, à la construc- tion d'une machine électro-magnétique que j'utilisais également pour pro- duire lui courant induit continu. J'avais publié alors une Note contenant la description et même les dessins de ma petite machine, dans le tome XIX du journal il Nnovo Cimenlo. Je vous envoie un exemplaire de cette Note, en vous priant de vouloir bien la présenter à l'Académie, à l'appui de ma lé- clamation. » Je ne conteste pas à M. Gramme le mérite d'avoir étendu le principe de l'électro-aimant transversal, en plaçant autour de lui plus de deux pôles influençants; mais je désirerais qu'il fût bien constaté que l'électro-aimant tournant, muni de son commutateur et influencé par les pôles d'un électro- aimant fixe, avait été construit par moi, dès 1860; il produisait un courant induit continu, indiquant à la boussole une assez forte intensité, pendant qu'il passait à travei's un voltamètre. Ma machine est encore conservée dans le cabinet de physique technologique de l'université de Pise. » M. Bacdet adresse une nouvelle Note, concernant l'emploi de l'acide phénique dans la fabrication des cuirs et des peaux. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) 31. E. Gramer adresse divers documents relatifs à son procédé de dis- tillation des pétroles. (Commissjiires précédemment nommés : MM. Dumas, Combes, H. Sainte-Claire Deville.) M. IIrachet adresse une nouvelle Note relative à l'éclairage électrique. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Pigeon adresse diverses additions aux Mémoires qu'il a déjà soumis au jugement de l'Académie, sur différentes f|uestions de Médecine. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Por.r.ioM adresse une Note relitive au choléra. (Renvoi à la Commi.ssion du legs Rréant.) M. Ménier adresse une Notp nlativo à un système de 0 ballons à air cliatul. » (Renvoi à la Comniissioti des aérostats.) ( 545 ) CORRESPONDANCE. M. i.E Secrétaire pERPÉTUEr, signale, parmi les pièces imprimées de la Corres|K)n(hince, un Rapport présenté à la Société botanique de France, sur les dégâts causés au Muséum d Histoire naturelle de Paris, par les obus de l'armée allemande, pendant le bombardement de Paris, par M. A. De- londre. PHYSIQUE. — Réponse à une Noie de M. Janssen ; par M. A. Cornu. '( Dans une Note insérée aux Comptes reiulns de l'une des séances précé- dentes, M. Janssen m'a adressé, parmi quelques témoignages d'estime dont je suis fort honoré, quelques critiques dont je n'ai pas bien ïaisi la portée. Eu lisant attentivement cette Note sur la constitution du Soleil, j'.ii cherché le point sur lequel portait le désaccord que M. Janssen affirme exister entre son opinion et la mienne, relativement aux conséquences énoncées dans mon travail sur le renversement des raies spectrales; je n'ai vu aucune objection bien définie, l'auteur donnant d'abord un exposé général de ses travaux, puis l'ébauche d'un programme de recherches, parmi lesquelles on reconnaît la célèbre expérience de Léon Foucault, sur le renforcement de la raie D solaire. » A ce propos, je désire remercier M. Janssen de l'offre généreuse qu'il veut bien me faire, en me proposant d'achever ses expériences; mais, crai- gnant de ne pas en tirer tous les résultats que l'auteur en espère, je lui demanderai la permission de ne pas user, quant à présent, de sa bienveil- lante autorisation. » S'il n'y a dans la Note en question aucune objection précise, en revanche, j'y ai vu avec plaisir la confirmation de l'une des conclusions de mon travail : « Ainsi, dit M. Janssen, il est démontré, pour certaines raies » photosphériques..., que de très-petites épaisseurs de va|)eur suffisent )> pour les reproduire avec leur intensité solaire. » » Mais je regrette de voir que M. Janssen m'oppose la théorie de M. Faye, car, loin d'être en contradiction avec elle, mes conclusions la confirment sur certains points importants. « Je demanderai donc à l'Académie la permission de maintenir les con- clusions de mon travail, relatives à la constitution du Soleil, jusqu'à ce que M. Janssen ait précisé les points qu'il n'admet pas, et qu'il ait apporté des faits nouveaux, et non des hypothèses, pour les combattre. » C. K-, 1S71, ■■' ^fmo-.'rr. (T. lAXni, N" y.) V*^' ( 546 ) PHYSIQUE. — Voyage aéronautii(oyabIe, je pro|)osai de suivre In voie aérienne pour tra- verser les lignes prussiennes. » Cette proposition fut accueillie. A la demande de l'Académie et du (i) L'Académie a décidé ([ue cette Coinmnnication, bien que dépassant en étpndiie les liiii'tes réglenientaiies, serait insérée en entier aux Comptes renUus. ( 547 ) Bureau, I« Miuisire de l'Insfiniction publique voulut bien me chargei- de cette mission, et y ajouta le dou du ballou qui devait me transporter. » Je n'avais jamais fait d'ascension libre, et depuis longtemps Paris n'a- vait plus d'aéronaute expérimenté à envoyer en province, mais je ne crus pas devoir m'arrêter devant cette difficulté, et convaincu que des connais- sances théoriques mûrement acquises et l'expérience des voyages suffiraient à me donner le sang-froid et les inspirations nécessaires à la bonne conduite de mon aérostat, j'en pris la direction. Je pense cjne le résidtat m'a donné raison. » Le ballon qui devait m'emporter fut nommé le Voila ^ il jaugeait 2000 mètres cubes et sorlait des ateliers que M. Godard dirigeait à la gare d'Orléans. Quoique construit d'nne manière rapide, il présentait des garan- ties suffisantes de solidité et d'imperméabilité. Gonflé depuis plusieurs se- maines, il n'avait pas éprouvé de pertes sensibles. Le filet, la nacelle, les agrès m'ont paiu dans d'excellentes conditions de solidité et d'agencement. » M. Godard m'avait proposé d'ajouter au ballon une disposition dont il revendique l'invention, et qu'on pourrait appeler le parachute équatorial. C'est une bande d'étoffe, de un mètre de large environ, qui court autour de l'équateurdu ballon, ayant son bord intérieur fixé à celui-ci, et lebordexté- rieiu' retenu de distance en distance par des fils qui le relient à la partie in- férieure du filet. Dans les mouvements de descente, cette bande se gonfle et forme parachute. Sans doute la surface qu'elle présente ne serait pas suffi- sante pour enrayer complètement une chute rapide, mais son action modé- ratrice paraît fort utile, soit pour ralentir des mouvements brusques de des- cente, soit pour solliciter l'aéro.stat à rester dans la couche aérienne où il accomplit son voyage. » On sait que les ballons qui furent envoyés pendant le siège de Paris ont tous été gonflés au gaz d'éclairage, dont la densité est beaucoup plus grande que celle de l'hydrogène. L'hydrogène peut donner une force ascension- nelle de I200 grammes environ par mètre cube; celle du gaz est très-va- riable suivant sa provenance, elle est en général à peine les | de celle de l'hydrogène. » Le /''o/<(( avait une force ascensionnelle d'environ i/|00 kilogrammes répartie ainsi : Poids tic l'enveloppe du ballon, du tilet, de la nacelle, des agrès. . . . 52o'-s Instruments 160 2 voyageurs 1 5o Lest 5-ji) i4oo'' 70.. ( 548 ) » Mes instruments compreiiaient (i) : » i" Un télescope de 3^ centimètres d'ouverture, réduit à ses organes essentiels; » 2° Un télescope de t6 centimètres complet; » 3° Une lunette de io8 millimètres d'ouverture; » 4° Une collection d'nppareils spectroscopiqnes , construits spécia- lement en vue de l'élude de l'auréole solaire; des polarimètres, baro- mètres, etc. » Une difficidté qui paraissait même instu-montable aux yeux de per- sonnes très-autorisées, était celle de faire voyager par ballon des instru- ments d'astronomie suffisamment puissants ])our l'élude des phénomènes que nous avions à aborder. On me faisait remarquer que le transport d'un grand télescope ou d'une puissante lunetle exigerait la construction d'un aérostat bien volumineux et bien dispendieux; et ensuite, ajoutait-on, que deviendront les organes si précis et si délicats de ces appareils, au milieu des chocs et des péripéties de l'atterrissage? )) Voici comment je tournai ces difficultés. » Je réduisis les instruments à leurs organes essentiels, réservant de les faire compléter dans une grande ville, sur le chemin de la station. Mais les appareils furent monlés entièrement à Paris, et tout fut disposé de manière que les parties à compléter fussent d'une exécution très-simple et en quelque sorte grossière. » En outre, une collection très-complète d'outils et de garnitures de re- change devait permettre de remédier à tout accident. Chacune des caisses ne contenait que ce qui était relatif à un même instrument. Tous les or- ganes y étaient emballés séparément et noyés dans un milieu de rognures de papier fortement tassées. » Ces caisses en bois très-épais, vissées, cerclées de fer et coussinées extérieurement, auraient pu supporter une chute d'une dizaine de mètres sur le sol, sans que le contenu (ùt compromis. » Le bagage était arrimé autour de la nacelle, et un peu an-dessus du fond de celle-ci, de manière à ne pas porter dans les chocs. Dans ce voyage, j'étais accompagné d'un marin, le nommé Chapelain, nialelot-fusilier de la Zénobie, détaché au moment du siège au fort de Montrouge. » Le départ du Folla eut lieu le 2 décembre, à six heures du matin, de la gare d'Orléans. M. Dumas, Secrétaire perpétuel de l'Académie des (i) La plu|)art de ces instruments sortaient des ateliers de MM. Bardou ])ère et fils. ( 5/i9 ) Sciences, nie fit l'honneur d'y assister, ainsi que MM. Ch. Sainte-Claire Deville, Hervé-Mangon, Gostynski, Leroux, etc. » 6 heures. — Le signal est donné, le ballon s'élève lentement. Nous dûmes jeter successivement la valeur de quatre sacs (i) pour lui faire at- teindre l'altitude de 900 mètres, minimum indispensable en présence de l'ennemi. Je ne jugeai pas à propos d'alléger davantage; le temps était beau, le soleil allait se lever et apporter bientôt l'appoint de ses rayons pour compléter notre hauteur. » Cependant l'aube commençait à paraître et colorait déjà les régions de l'orient d'une teinte blanchâtre qui s'élevait rapidement. Mais celte lueur n'existait que pour nous : Paris était encore dans l'obscurité et ne se révé- lait que par les lignes ponctuées de feu qui en traçaient les grandes artères. » L'opposition d'impression que produisaient alors les basses régions avec les nôtres était saisissante; à nos pieds, au fond d'une atmosphère lourde et obscure, l'appareil de nuit d'une grande cité dont les feux rou- geâtres et vulcaniques éveillaient l'idée d'un monde inférieur avec ses ap- pétits, ses passions, ses violences, ses misères. Et quelle coïncidence! Paris ne se débattait-il pas en ce moment même dans les étreintes ardentes d'en- nemis poussés par les plus détestables instincts de domination et d'or- gueil? Mais si, rompant avec ces idées, on reportait la vue dans nos régions pures, diaphanes, déjà inondées des lueurs matinales de l'aurore, quel con- traste cl quel soulagement! On se sentait allégé et pénétré d'un sentiment de pureté indéfinissable (|ui entraînait doucement la pensée dans un ordre d'idées extra-terrestres. » Mais il fallait se dérober à ces impressions et songer à la direction du ballon. .) Prenant le centre de l'arc lumineux de l'aube, et comparant avec Paris qui fuyait rapidement derrière nous, j'en conclus, d'après la connaissance du lever du soleil en décembre, que le ballon était poussé vers le sud-ouest. Notre altitudeétait alors d'environ 1100 mètres; Chapelain venait de jeter peu à peu le sable d'un cinquième sac. » 6''3o™. — L'horizon s'empourpre et la lumière gagne. Paris se perd dans les feux de l'aurore. » 'i'' i5™.— Le jour est très-nettement accusé, nous pouvons lire facilement (i) Nos sacs pesaient de 20 à 3o feilogrammes. C'est un poids trop considérable à soulever pendant les manœuvres. Il seniit à propos de donner à tous les sacs de lest un poids uni- forme de 10 kilogrammes. ( 55o ) les instruments. Le baromètre inarque 646 milliuiètres, le thermomètre 1 degré sous zéro; le ballon semble avancer à peine, mais sa marche est plus prononcée vers l'ouest. M Bientôt nous passons au-dessus d'une rivière, l'Eure, au nord de Char- tres, laissant au sud de belles forêts qui apparaissent comme dans un plan en relief. Le baromètre marque 642 millimètres. » 7'' 35™. — Le soleil se lève, le ciel est splendide. Quand le disque est entièrement dégagé, l'air se refroidit rapidement, le thermomètre tombe à 7 degrés sous zéro. L'aéroslat descend, et même assez vite. Le baromètre, qui tout à l'heure (7''i5'") marquait 642 millimètres, remonte maintenant à 652 millimètres. On jette un peu de lest pour maintenir la hauteur; le baromètre accuse alors ôSg millimètres, et le thermomètre 8 degrés sous zéro. M Ainsi, par un effet remarquable, mais qui s'explique parfaitement, l'ap- parition du soleil, qui semblait devoir être pour le ballon une cause d'échauf- fement, etpar suite d'ascension, se traduisit au contraire par un mouvement de descente très-prononcé. C'est que le rayonnement solaire eut d'abord pour effet de dissiper les vapeurs atmosphériques et d'augmenter, par-là, dans une proportion considérable le rayonnement du ballon vers les espaces célestes. Celte perte l'emporta tout d'abord sur le gain du rayonnement direct de l'astre, d'où résulta le refroidissement de l'aérostat, et par suite son mouvement de descente. » Il est digne d'attention qu'au moment du lever du Soleil, la tempéra- ture de nos couches aériennes se soit abaissée aussi rapidement et soit descendue jusqu'à 8 degrés au-dessous de zéro. C'est là un remarquable effet de rayonnement atmosphérique vers les espaces célestes, rayonnement provoqué par la transparence de l'atmosphère devenue tout à coup beau- coup plus grande, ainsi que je l'ai constaté, quand les premiers rayons solaires eurent dissipé les vapeurs qui formaient comme un voile léger au- dessus de nous. On a observé bien souvent les effets du rayonnement noc- turne à la surface du sol, mais celui de l'atmosphère elle-même ne pouvait être observé qu'au sein de cette atmosphère et à une hauteur qui mit hors de cause les effets du sol et des objets qui s'y trouvent. Maintenant, si nous remarquons que les corps solides rayonnent beaucoup plus énergi- quement que les gaz, nous serons amenés à conclure que le ballon a dû perdre par cette cause, encore plus que le milieu où il était plongé, et devait, dès lors, descendre comme le baromètre l'a indiqué. Il n'est pas impossible, en outre, que l'abaissement de la tenijjérature n'ait amené un ( 55i ) dépôt de rosée sur la paroi interne du ballon, le gaz aérostatique pouvant n'être pas absolument sec; cet effet a pu avoir une part dans le mouvement de descente, mais ce n'est pas lui qui l'a provoqué. » Cette action des premiers rayons solaires sur les vapeurs atmosphé- riques constatée d'une manière si nette, et dans les régions mêmes où elle s'est produite, est une preuve toute nouvelle et très-forte en faveur de l'opinion qui attribue à la Lune le pouvoir de dissiper des vapeurs et des nuages légers. A cet égard, le dire de nos cultivateurs sur les effets de la lune d'avril, celui des Hindous relativement à l'intervention des astres dans la production nocturne de la glace au Bengale et d'autres opinions analogues que j'ai rencontrées dans mes voyages me semblent beaucoup plus près de la vérité que l'on a voulu l'admettre jusqu'ici dans la science. La Lune doit être beaucoup plus qu'un témoin de la sérénité des nuits où elle se montre, et s'il est vrai que ses rayons ne gèlent pas directement les plantes ou ne congèlent pas l'eau, ne doivent-ils pas être considérés comme les auteurs de ces effets s'ils ont pu déchirer le voile atmosphérique pro- tecteur de la végétation et conservateur de la chaleur terrestre (i)? » En appelant l'attention des physiciens et des météorologistes sur ce point, je voudrais recommander, comme très-propres à résoudre la ques- tion, des observations de transparence de l'atmosphère au moment des éclipses de Lune, quand le phénomène se produit par de belles nuits. » 8 heures. — Depuis un quart d'heure, le Soleil est tout à fait levé, et son action calorifique devient plus puissante, elle commence à se faire sentir sur l'enveloppe du ballon; celle-ci se tend visiblement, nous remon- tions. (Baromètre: 634 millimètres; thermomètre: 7°, 5 sous zéro.) » En cet instant nous passons à la pointe sud d'une vaste forêt. M 8''5°'. — L'effet du rayonnement se prononce de plus en plus, et quoique la température de l'air soit toujours vers 8 degrés sous zéro, le ballon continue son ascension. (Baromètre, 629 millimètres.) )) Mouvements giratoires. — Un mouvement sensible de giration se pro- duit, déterminé sans doute par réchauffement du soleil portant exclusive- ment sur tni des hémisphères du ballon. » Un défaut de symétrie dans la répartition de la charge de la nacelle est également une des causes qui peuvent amener le mouvement giratoire de l'aérostat On y remédie en rétablissant l'équilibre et en veillant à ce (1) Dans les effets de ce genre, il faut considérer, non- seulement l'intensité des vapeurs et brouillards, mais encore leur nature, qui est variaMe, comme on sait. ( 552 ) qu'il soit maintenu; aussi quand on aura une dépense de lest à faire, je conseillerais d'emprunter ce lest à des points symétriquement placés par rapport au centre de la nacelle. » Il est également important que l'aéronauto s'abstienne autant que pos- sible de se déplacer pendant la marche. Ces déplacements déterminent des mouvenienis pendulaires trés-gênanls pour les observations qui doivent donner la direction et la vitesse de l'aérostat. » Direction de Caérostat. — Quand l'aéronaute dispose d'une carte topo- graphique à grande échelle, reproduisant assez fidèlement la physionomie du pays pour qu'il lui soit facile de reconnaîlre les points au-dessus des- quels il passe, le problème n'offre aucune difficullé; il suffit de marquer sur la carte les points successifs de la route en notant l'heuie. On en con- clut immédiatement la direction et la vitesse de l'aérostat. » Mais si la carte ne présente pas les détails suffisants pour la reconnais- sance du terrain, ce qui est le cas le plus général; il faut alors recourir aux instruments. J'ai donné ici (i), en Note, la description d'un appareil que j'ai imaginé, depuis ce voyage, dans cette intention; niais déjà, à bord du Voila, j'ai pu employer la boussole à la détermination de ma route. Voici comment : m Je me servais de l'une des pointes de l'ancre suspendue à la nacelle, comme d'aiguille indicatrice, cette pointe traçait sur le terrain une ligne très-facile à suivre, et sur laquelle j'alignais le côté de la boite carrée de ma boussole, la position de l'aiguille donnait alors l'angle de la route avec le méridien magnétique. Il restait à corriger de la déclinaison. » «''ly™. — La température remonte lentement (6 degrés sous zéro) la route est à l'est-quart-sud. » I^e temps est admirable. Les mouvements de giration et de balance- ment sont tout à fait éteints. Il sendile que nous sommes dans une immo- bilité absolue dans l'espace tout baigné de lumière qui nous entoure, et cependant nous faisons près de 80 kilomètres à l'heure! La contrée nous apparaît dans tous ses détails : forêts, cours d'eau, routes, chemins de fer, maisons, habitants même, car je me sers d'une lunette tout à mon aise, » D'après mes observations, je signale ici ce fait important, qu'il seiail de la plus grande facilite de se servir d'un sextant muni d'un niveau à bulle d'air, qui permettrait d'obtenir les hauteurs du soleil. » 8''3o'". —Bar,, 611"""; iherm., -6". (i) ^o(> les séances des 27 février et i3 mars 1871. ( 553 ) „ 8''38'°. — Bar., 6o4°"; therm., —6°. M 8''4o". — Bar., 6 17"™, 5. Léger mouvement de descente. )) S"* 48". — Nous passons an nord du Mans. Le plan de la ville, les routes, les chemins de fer dont les lignes serpentantes ou brisées sillonnent le grand tapis, la foret de Bazoges, qui forme comme une toison d'un vert sombre attaché aux collines élevées que j'aperçois au nord, tout ce paysage enfin est si pur, si lumineux, l'aérostat est d'une immobilité apparente si complète, que, sans aucun doute, on réussirait ici une photographie ra- pide. En faveur de la possibilité d'obtenir ces épreuves, il faut remarquer que, dans un aérostat, la chambre photographique regarde la terre dans une direction normale, circonstance qui diminue beaucoup le temps de pose. On sait, en effet, que la pleine lune se photographie dans un temps incomparablement plus court que ses phases. >) Ces photographies auraient une bien grande valeur topographique. Il appartient à la France, qui a créé l'aérostation, de doter la science de cette branche nouvelle si pleine d'avenir (t). » 9'' 7"^. — Bar., Sg/j""". Le mouvement de descente de 8''4o™ n'était qu'accidentel. » g*' aS". — Bar., 589""". Le mouvement ascendant général se continue. » 9''45'". — Bar., 584"""- Nous sommes au point le plus élevé atteint par l'aréostat, à 2000 mètres à fort peu près. (Au départ, le baromètre marquait 770 millimètres.) » On se rappelle qu'au départ, le ballon s'était élevé à i roo mètres par abandon de lest. Il est maintenant à une hauteur double, et cette suré- lévation si considérable est due tout entière à réchauffement du gaz de l'aréostat. J'insisterai sur le mécanisme de cet échauffement, qui ne peut s'expliquer d'une manière rationnelle qu'à l'aide des propriétés de dia- thermanéité du gaz. » C'est l'enveloppe qui a été l'intermédiaire et la cause de cette grande élévation de température du gaz aérostatique ; sans elle, cette masse gazeuse de 2000 mètres cubes eût été traversée par le rayonnement solaire sans échauffement bien sensible. Il y a même plus: avec un gaz plus dia- thermane que l'air, le gain eùr été en faveur de celui-ci, de telle sorte que si Ion imagine une masse gazeuse en équilibre de pression, au sein de l'atmosphère, cette masse s'élèvera ou s'abaissera en présence du soleil, suivant que son pouvoir absorbant sera plus grand ou plus petit que celui (i) M. Nadar s'est déjà occupé de ceUe queslion. C. K., 1871, ï» Semestre. (T. LXXIH, N" 9.) 7I ( 554 ) du milieu ambiant. Mais l'existance de l'enveloppe amène des phénomènes tout différents. Sous l'action du rayonnement solaire, celle-ci s'échauffe rapidement et énergiquement, par la raison très-simple qu'elle arrête, à titre de corps peu réfléchissant et peu transparent, la presque totalité des radia- tions qui la frappent. Échauffée, cette enveloppe rayonne à son tour, mais elle rayonne une chaleur très-obscure ou à grande longueur d'onde, cha- leur éminemment absorbable par le gaz intérieur, et qui élève sa tempé- rature jusqu'à ce que celui-ci se soit mis en équilibre calorifique avec elle. Par l'intermédiaire de son enveloppe, le gaz aérostatique a acquis ainsi la même température que s'il eût été doué du pouvoir absorbant d'un corps solide, ce qui explique alors sa grande dilatation et la surélévation considé- rable du ballon. » a''/i5™. — Nous passons au-dessus d'un camp fortifié. Il me semble que j'ai sous les yeux un de ces plans de nos villes exposés dans les combles de l'Hôtel des Invalides. Les fortifications, leur artillerie, la camp avec ses baraques et ses tentes s'aperçoivent dans tous leurs détails. )) Nous entendons une sonnerie française, mais si distinctement, qi'.e je suis tenté de chercher le clairon autour de moi. Évidemment il n'y a point accord entre la pureté, l'intensité des sons et l'éloigneaient de la soiuce sonore. Le rapport qui existe à la surface de la terre entre ces deux termes est profondément modifié dans ces régions aériennes. » io''3o'". — Bar., 588™". Nous descendons un peu. 1) io''4o™. — Bar , 595™™. Ce mouvement se continue. Il paraît dû à l'air qui s'échauffe actuellement plus que le ballon ; le thermomètre indique I degré au-dessus de zéro. » En ce moment, le ballon se trouve au-dessus de Château-Gontier, dont j'aperçois la cathédrale. Des troupes font l'exercice sur une grande place, au sud-est de la ville. En même temps, un bruit confus de voix parvient jusqu'à nous, et ma lunette me montre une grande agitation sur la place. Sans doute nous avons été aperçus, et on acclame le messager aérien qui apporte des nouvelles de Paris. Je distingue dans ce bruit, quelques éclats de voix, des parties de mots très-intelligibles. Nul doute que si, au milieu du silence des autres, un de ces hommes m'eût adressé la parole en articu- lant avec lenteur et avec force, je l'eusse compris. C'est un nouvel exemple de la facilité singulière avec laquelle les bruits de terre sont perçus en bal- lon. Il y aura à revenir sur la cause de ce remarquable phénomène. 1. 1 1 heures. — Bar., 692 ; therm., -i- 0,8. Est-ce ce petit refroidissement de l'air qui cause notre léger mouvement d'ascension. ( 555 ) » Nous sommes dans une région de lacs. Le temps est toujours magni- fique. » ii''i5™. — Bien que me sachant fort en dehors des régions envahies, je laisse le ballon continuer son beau voyage et gagner les voies ferrées du littoral de l'ouest. Mais je me tiens fort attentif, car divers symptômes m'in- diquent l'approche de la mer : les lacs deviennent nombreux et marécageux, les rivières accusent, par l'élargissement de leurs lits^ un pays plat et bas. Sur le fond vert sombre du tapis, leurs méandres argentés courent presque parallèlement vers le sud, paraissent se perdre dans une large traînée lumi- neuse, toute scintillante de points brillants que j'aperçois dans les vapeurs de l'horizon. Je traverse évidemment le réseau des affluents d'un grand fleuve près de son embouchure, et, d'après ma route, ce fleuve ne peut être que la Loire. » En même temps j'aperçois, à travers les brinnes du lointain, une petite découpure fort nette, dont la teinte tranche sur le fond général. A droite et à gauche, ses contours se perdent dans les vapeurs. Je juge aussitôt que cette découpure doit être une portion de côte visible à travers une éclaircie. Nous arrivons donc sur la mer, il faut descendre sans perdre un instant; ayant l'oeil au baromètre, je fais ouvrir la soupape que Chapelain maintient béante; le ballon tombe, l'aiguille barométrique marche vivement et va atteindre 700 millimètres quand je fais fermer. C'est une chute verticale de i5oo mètres, dont la rapidité est nécessaire en présence de la nier, mais bien dangereuse si on ne l'enrayait pas. Aussi fais-je délester immédiate- ment. Au troisième sac, notre vitesse de chute est éteinte, le ballon re- monte même légèrement. » Nous sommes alors entre 400 et 5oo mètres du sol. On reprend la descente. A 200 mètres, on déleste encore jusqu'à l'équilibre. )) N'ayant plus qu'une petite hauteur à franchir, et tout à fait dégagés de la préoccupation d'arrêter la vitesse acquise, nos conditions d'atterris- sage sont excellentes. » Je quitte alors le baromètre pour surveiller les banderolles et la terre. Un coup de soupape nous procure une descente qui, douce d'abord, s'ac- célère bientôt; les objets se rapprochent rapidement, il semble que la terre se soulève et arrive vers nous à grande vitesse. On jette la valeur de deux sacs, le mouvement mollit. A 5o mètres, je fais couper le filin qui retient les 3oo mètres de grosse corde du guide-rope; il tombe en tournoyant, et la meilleme partie du gros rouleau vient frapper le sol. A l'instant, une ondulation ascendante se produit, bientôt suivie d'une descente molle et 71.- ( 556 ) très-obliqiie, car le vent de terre était fort. Nous sommes emportés au-dessus d'une prairie qui défile rapidement sous nos pieds. Tout à coup un clocher se dresse devant nous! il faut l'éviter à tout prix; chacun lance un sac, et, d'un bond nous le franchissons; la course reprend dans un verger coupé de haies; ces obstacles sont favorables, c'est ici qu'il faut atterrir. Chape- lain jette l'ancre et ouvre la soupa[)e, nous sentons ime violente secousse, l'ancre a cassé (i), et le ballon, quoique très-dégonflé, nous emporte encore; nous enfonçons quelques haies, brisons quelques branches, puis un arbre nous arrête, mais un instant seidement, car le ballon roulant de côté et d'autre se dégage et repart. Cependant la vitesse du traînage diminue sen- siblement, grâce au frottement énergique de notre guide-rope de 3oo mètres. Arrêté de nouveau, je crie aux paysans, qui nous suivaient en courant, de se saisir de la longue corde que nous traînions; ils se précipitent; en un instant, le guide-rope devient une grappe humaine que nous ne saurions emporter. La nacelle est entourée et maintenue, nous en sortons alors, et courons à la soupape, que nous ouvrons béante, pour achever le dégon- flement. » Notre atterrissage avait été heureux, surtout en raison du grand vent (i) La partie la plus difficile et la plus dangereuse des voyages aréonautiques est l'atter- rissage, à cause de la grande vitesse dont l'aérostat est doué la plupart du temps en arrivant à terre. Or, si l'on se rapporte à l'histoire des principales ascensions, on demeure con- vaincu que l'emploi de l'ancre a été la cause d'accidents très-nombreux. Si l'ancre casse, l'aérostat se trouve livré à lui-même et ne peut attendre son salut que dans les obstacles qu'il rencontrera, et contre lesquels il pourra se briser; si au contraire l'ancre lient, il en résulte pour la nacelle, une secousse si violente, que les dangers sont peut-être encore plus grands. Le principe doit être d'obtenir un arrêt non pas brusque, mais progressif; cet arrêt doit être, suivant moi, demandé au guide-rope. Dans l'atterrissage du Folta, l'ancre a cassé, et c'est le guide-rope dont j'avais fait tripler la longueur (3oo mètres) qui nous a sauvés, car nous arrivions à terre avec une vitesse de 80 kilomètres! Le guide-rope agit par son frottement contre le sol ; or, pour rendre ce frottement plus efficace, je propose d'insérer dans la corde des rognures de tole courbées sur elles-mêmes, de manière que, dans le traînage, ces rognures puissent se charger de terre, de broussailles, etc. L'action dune semblable corde serait extrêmement énergique, et d'au- tant plus grande que le traînage serait plus rapide. Le ballon serait bientôt arrêté en raison de l'énorme quantité de corps étrangers dont le guide-rope se chargerait. Quand l'arrêt est presque obtenu, on peut utilement employer une ancre légère pour se fixer tout à fait, mais, je le répète, l'emploi de l'ancre au début me paraît on ne peut plus dangereux. ( 557 ) qui régnait alors; nous n'étions pas blessés, et les institiments étaient intacts (i). » Cependant les paysans arrivent de tous côtés, et nous sommes en un instant au milieu d'une foule qui se presse et nous étouffe. Ces braves gens n'avaient jamais vu de ballon. Ils nous accablent de questions : « Ah! c'est donc ça, un ballon, Monsieur? — Nous vous voyions bien » là-haut, mais nous ne savions pas ce que c'était; vous n'étiez pas plus gros » qu'un pois. — Monsieur, vous venez de Paris, souffre-t-il beaucoup? a-t-il » des vivres pour longtemps? — Vous apportez sûrement des lettres, » Monsieur; en avez-vous pour moi, je m'appelle un tel?... etc., etc. » » Je satisfaisais de mon mieux à leur curiosité, quand je fus abordé par un propriétaire de la localité, M. Paul Serrant, qui se mit à ma disposition pour faire transporter l'aérostat à la gare prochaine, et me pria d'accepter l'hospitalité chez lui. Il m'apprit que nous étions au village de Briche- Blanc, commune de Beuvron, arrondissement de Saint-Nazaire. M. Serrant était à cheval, faisant une tournée dans les environs, quand il nous aperçut; il avait lancé sa monture pour nous suivre, mais nous l'avions devancé de beaucoup. Après lui arrivèrent successivement des cavaliers et des piétons qui nous suivaient depuis longtemps; car il paraît que nous avions été aperçus de toutes les communes environnantes, et qu'on courait après nous de toutes parts. On m'apprit aussi que le télégraphe avait signalé notre passage au-dessus de la ville du Mans. » Avant de songer à nous, nous devions nous occuper du ballon. Il était alors dans un endroit marécageux; je l'en fis tirer et porter clans une prairie. Ou l'y étendit, on le dégagea de son filet, qui fut mis à part. Pour le dégonfler complètement, on tira l'enveloppe par ses extrémités inférieure et supérieure, de manière à la tendre fortement ; et en même temps on chassait le gaz vers les ouvertures. » Lorsque les deux hémisphères s'appliquèrent exactement l'un sur l'autre, on plia l'étoffe dans le sens de la hauteur du ballon, disposant les plis comme ceux d'un éventail. L'enveloppe formait ainsi une bande d'un mètre environ de large, épaisse de tous les plis donnés à l'étoffe. Cette bande fut roulée sur elle-même et placée dans la nacelle, préalablement garnie de paille; le filet fut placée par-dessus. Les cordages, le guide-rope, l'ancre formèrent un ballot séparé. (i) C'est par erreur que les journaux ont annoncé que nos instruments avaient été brisés en atterrissant. ( 558 ) » Mais déjà les charrettes étaient arrivées, elles furent chargées et par- tirent pour la station. » C'est alors que nous pûmes nous occuper de nous. Notre hôte nous conduisit à sa demeure, où la maîtresse de la maison nous fit l'accueil le plus gracieux et le plus sympathique. » 11 était alors 2 heures de l'après-midi, et je n'avais presque rien pris depuis la veille, aussi étais-je dans les meilleures dispositions à l'égard du déjeuner, qui en était un pour moi, dans l'acception rigoureuse du mot. Ce déjeuner avait en outre un mérite que devait apprécier un Parisien, le 2 décembre 1870; il y figurait des œufs, du beurre, de la volaille. Il est vrai que j'eus peu le loisir de savourer ces raretés gastronomiques : le bruit de notre descente s'était promptement répandu. M. le maire, M. le curé, le buraliste de la Poste, les parents, les amis de la maison se succédaient sans interruption, et, tout en s'en excusant, chacun m'acca- blait de questions. Mais il y avait tant de sympathie pour moi, tant d'anxiété patriotique dans ces informations sur l'état de Paris, ce grand Paris qu'on admirait, sur les souffrances de ses habitants, sur les chances de salut de la France, que j'oubliai bientôt le besoin physique et me laissai aller à ces sentisients que je partageais, du reste, si profondément. Ces préoccupations patriotiques de notre vieille Bretagne, et les sacrifices si grands qu'elle faisait aloîs incessamment pour repousser l'invasion, té- moignaient de tout ce qu'on eût pu obtenir de la France si on eût su lui parler, l'entraîner et surtout l'organiser. » Mais je fus bientôt tiré de ces réflexions : l'heure du départ se passait, la voiture de M. Serrant nous attendait, et, après avoir pris congé de mes hôtes, nous nous dirigeâmes rapidement vers la gare. )) Le ballon nous y attendait, et les braves paysans qui l'avaient apporté refusèrent patriotiquement toute rémunération. » Un train spécial me conduisit à Nantes, et de là je me rendis à Tours, où j'arrivai à 11 heures du soir. J'étais parti de Paris à 6 heures du matin. » DeToius, je nie dirigeai vers Bordeaux et Marseille, où je m'embar- quai pour Orau. » En résumé, le voyage du Fo[ln a prouvé la possibilité de transporter par les voies aériennes des instruments lourds et délicats; mais c'est sur- tout au point de vue des questions physiques de l'atmosphère qu'il me semblera intéressant, s'il peut contribuera démontrer combien les voyages aéronautiques peuvent ouvrir des horizons nouveaux à la science, élargir ( 559 ) la sphère de nos études, et contribuer puissamment à résoudre tant de pro- blèmes importants sur la Physique du globe et la Météorologie. » PHYSIQUE. — Sur les spectres du soujre. Note de M. G. Salet, présentée par M.Wurtz. « L'emploi des instruments et des méthodes dont la délicatesse et la perfection dépassent de beaucoup celles de nos organes a entraîné bien sou- vent des difficultés et des erreurs. Lorsqu'on applique l'analyse spectrale aux quantités de matière si faibles qui remplissent les tubes de Geissier, l'on se trouve souvent en présence d'impuretés qui ne peuvent être décelées que par la méthode spectrale elle-même : de là des incertitudes. Ces im- puretés peuvent provenir non pas seulement du gaz primitif, mais de celui avec lequel on a opéré précédemuient avec la machine à mercure, du mer- cure de cette machine, de la graisse des robinets, de l'acide sulfurique em- ployé comme agent de dessiccation, des matières déposées à la surface du verre, de celui-ci lui-même, enfin des électrodes métalliques qui possèdent la propriété d'absorber et de laisser diffuser ultérieurement un certain nombre de g;az. On conçoit aisément que M. Angstrom ait pu récemment, eu faisant la part de ces diverses impuretés, arriver à supprimer, comme n'appartenant pas au gaz pur, tous les spectres supplémentaires de l'hy- drogène décrits par M. Wùllner. Mais il me semble que la découverte de M. Piûcker n'est pas ébranlée par ces faits, ou que, du moins en ce qui concerne le soufre que j'ai étudié, il existe réellement deux spectres, l'un composé de lignes, l'autre composé de bandes, parfaitement distincts, et tous deux caractéristiques à un même degré. Le premier s'obtient avec la décharge disruptive, le second peut être produit par des décharges de moindre tension, par l'incandescence du soufre dans la flamme de l'hydro- gène, enfin, avec moins de netteté, par l'absorption seule de la vapeur de soufre. » 1. Spectre électrique. — J'enferme le soufre dans un tube de verre semblable à ceux de M. Piûcker, mais ne présentant pas d'électrodes mé- talliques. Chaque extrémité du tube est entourée d'une gaîne de laiton que l'on chauffe à l'aide d'une lampe, afin de vaporiser le soufre; lorsqu'on veut faire passer l'électricité, ou relie chaque gaine aux pôles d'une bobine ou d'une machine de Hollz, et le tube s'Ulumine, par influence, d'une façon aussi intense que si les électrodes pénétraient dans son intérieur. Connue on a fait dans l'appareil un vide excellent pendant qu'on vaporisait une ( 56o ) grande portion du soufre, laquelle distillait à l'extérieur, on n'a pas à craindre la présence d'un fi;az étranger; du reste, lorsqu'un pareil tube est froid, l'éleclricité n'y circule plus, et même, en employant des électrodes métalliques, un tube de Geissler, dans lequel on a fait le vide sur du soufre bouillant, arrête parfaitement l'étincelle. Voici les longueurs d'onde du milieu de chaque bande qu'on observe dans le spectre ol)îenu de cette manière, en chauffant modérément et en employant l'électricité à faible tension : 4o6 très-large et vague 467 fort 5o4,5 fort 548 fort 4i8 ici. 470 5o8,5 554 43 1,5 fort 4:5 5i5 660 434,5 fort 479 Sa?, fort 564 445 483 526 fort 570 448 fort 487,5 532 577 453,5 49''- 538 58i 462 498 544 590 » Il n'y a aucune bande visible de l'hydrogène ni de l'azote. » 2. Spectre dans In Jlamme de fhydrogène. — Je l'ai produit en écrasant la flamme de l'hydrogène cliargé de traces d'acide sulfiu-eux contre une couche d'eau froide tombant verticalement. La belle lumière bleue qui se produit alors est facilement résolue par le prisme en bandes tout à fait semblables aux précédentes, mais dont quelques-tmes sont plus lumineuses que les bandes correspondantes du spectre électrique, de façon à présenter à première vue quelques différences d'aspect. Voici leurs longueurs d'onde : 396 très-large et vague 438,5 47 I fort 5o4 4o4 iJ. 444,5 fort 476 5o9 4o8,5 vague 448 479 5i5 416 453,5 483 raies faibles 419 457,5 fort 487,5 jusqu'en 427 fort 462 492 55o 43 1,5 fort 467 498 fort » 3. J'ai examiné par transparence une couche de vapeur de soufre chauffé au rouge faible. Lorsqu'on emploie une lumière très-puissante, telle que celle du magnésium, on aperçoit dans le bleu quelques bandes noires qui correspondent à peu près aux longueurs d'onde suivantes : 471 465 462 très-faible 456 445 437 » Il peut y avoir c[U(lque incertitude, parce que le magnésium fournit ( 56i ) des raies dans cette portion du spectre; mais néanmoins, comme on n'ob- serve ces bandes qu'avec du soufre, je pense qu'elles sont dues à l'inver- sion de celles du spectre précédent. » Tous ces résultats ont été obtenus avec un spectroscope à un seul prisme, les spectres de bandes ne supportant pas une grande dilatation comme les spectres de lignes; on ne peut donc pas compter d'une façon absolue sur le chiffre qui exprime les millionièmes de millimètre. » Je poursuis l'étude des spectres de bandes des métalloïdes au labora- toire (le M. Wurtz. » PHYSIQUE. — Sur des tubes lumineux à électrodes extérieures. Note de M. Alvergniat, présentée par M. Wuriz. « La présence d'électrodes métalliques qui s'échauffent parfois forte- ment dans les tubes de Geissler a pu donner lieu, lorsqu'on analyse leur lumière au spectrocope, à des méprises nombreuses. Ces électrodes ab- sorbent et émettent des gaz; elles peuvent provoquer des fissures dans le verre, elles se volatilisent en partie, de façon à salir la surface intérieure de celui-ci. Or il n'est pas nécessaire de placer les électrodes dans l'inté- rieur des tubes, ceux-ci pouvant se charger par influence, comme on l'a vu dans la Note précédente, sans que leur éclat soit considérablement di- minué. » L'électrode extérieure peut, d'ailleurs, n'être pas un manchon; elle peut être formée par un tube de verre ouvert à l'extérieur et rentrant dans l'intérieur de l'appareil; c'est dans ce tube qu'on introduit l'électrode mé- tallique qui sert au passage de la décharge. » On peut observer ainsi, avec un grand degré de netteté, le phénomène de la stratification. Lorsque la bobine fonctionne, on remarque la pro- duction, autour de l'appareil, d'une forte quantité d'ozone; je me propose de mettre à profit cette particularité, pour la construction d'un appareil propre à la production de ce gaz. » PHYSIQUE. — Sur iiueUjues faits nouveaux de caléfaction. Note de M. l'abbé Laborde (Extrait.) « Si l'on dirige sur la surface de l'eau contenue dans une soucoupe la flamme soufflée d'un chalumeau à gaz, l'eau s'échauffe peu à peu, mais on ne parvient pas à la faire bouillir; il est même difficile d'élever sa tempé- rature au-dessus de 80 degrés, et l'on est étonné de voir une flamme capable C. R., 1871, a" Semestre. (T. LXXlll, N" 9.) 72 ( 562 ) de fondre le cuivre, impuissante à faire monter l'eau à son degré d'ébulli- tion. Si parfois quelques traces d'ébuUition se manifestent vers les bords de la soucoupe, ce sont ces bords eux-mêmes qui les produisent, parce qu'ils ont été effleurés et échauffés directement par la flamme. Pour le succès de l'expérience, il faut maintenir cette flamme dans une position presque ver- ticale et également éloignée des bords. On peut la faire barboter en quelque sorte dans le liquide, sans que la température s'élève davantage; souvent même elle s'abaisse un peu, parce qu'il faut, pour produire cet effet, rap- procher le liquide vers un point où le courant d'air est plus fort, et où la combustion des gaz n'est pas encore complète. » On pourrait dire que la flamme soufflée détermine une évaporatiou plus rapide à la surface de l'eau, et en abaisse continuellement la tempé- rature au-dessous du point d'ébuUition : l'expérience suivante répond à cette objection. On met une certaine quantité d'eau dans la soucoupe, et l'on dirige la flamme au-dessous, jusqu'à ce que l'eau soit entièrement éva- porée; on note le temps qu'il a fallu pour cette opération; puis on remet dans la soucoupe la même quantité d'eau, et l'on dirige la même flamme sur la surface. Il faut, dans ce second cas, un temps plus long pour épuiser l'eau; ce qui prouve que l'évaporation sous la flamme est au contraire moins rapide. » Autre expérience. On place, à i mètre environ au-dessus du chalu- meau, un vase rempli d'eau, que l'on met en communication, par un siphon, avec un tube de caoutchouc, dont l'extrémité inférieure est nnuiie d'un tube de verre effilé. Ce tube laisse tomber verticalement un filet d'eau contre lequel on du-ige la flamme soufflée. En recueillant l'eau qui a tra- versé la flamme, et comparant sa température à celle du réservoir supé- rieur, je n'ai trouvé qu'une différence de 3 degrés. La flamme ne louche sans doute pas le filet d'eau, par les raisons que j'ai données plus haut; et d'ailleurs il faut tenir compte surtout du renouvellement incessant du liquide, qui reste trop peu de temps au milieu de la flamme pour s'y échauffer beaucoup, et qui s'échauffe d'autant moins qu'il coule plus rapidement. » Si l'on fait passer la veine liquide à travers une flamme ordinaire, moins chaude que la flamme soufflée, elle s'y échauffe davantage. Cela tient à une circonstance particulière : l'eau entraîne avec elle du noir de fumée incandescent, que l'on retrouve dans la cuvette où elle tombe. » Si l'on substitue, au tube de verre effilé, un ajutage disposé de telle sorte qu'il produise une nappe liquide, et qu'on dirige contre cette napj)e ( 563 ) le dard du chalumeau, l'on voit avec surprise qu'il est iucapable de la percer; et, chose que l'on fait une première fois avec quelque hésitation, on peut mettre le doigt vis-à-vis, et à quelques millimètres seulement de la flamme soufflée : tant qu'il en est séparé par la nappe liquide, on ne ressent que la faible chaleur due à la radiation. Dans cette expérience, la caléfaction joue encore un certain rôle; mais c'est le renouvellement inces- sant de la nappe liquide qui assure au phénomène sa continuité. » Comme conséquences pratiques, l'on voit que, dans un incendie où le foyer est hors d'atteinte, il serait parfaitement inutile de lancer l'eau sur les flammes; il vaudrait mieux la diriger sur les objets que l'on voudrait préserver de leur contact. Une conséquence plus importante, et moins connue, c'est qu'avec un ajutage convenable, disposé pour étaler l'eau en nappe, on pourrait opposer un obstacle invincible à ces flammes qui s'é- chappent parfois des ouvertures, et menacent les maisons voisines. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur les sous-chlorures et les oxychtorures de silicium. Note de MM. L.Troost et P. Hactefeuille (i). « Dans le dernier travail que nous avons soumis à l'Académie, nous avons exposé l'ensemble des expériences qui nous ont permis de démontrer la volatilisation apparente du silicium en présence de son fluorure ou de son chlorure. Pour établir que le transport du silicium est le résultat de la décomposition, à une température voisine du rouge sombre, de com- posés formés à une température plus élevée, il nous a fallu varier beau- coup les conditions des expériences. Nous avons dû suivre attentivement les phénomènes qui se produisent dans ces différentes opérations, en ana- lyser tous les produits et en comparer les résultats pour nous rendre compte de ce qu'elles présentent de commun, et de ce que chacune d'elles peut offrir de spécial ou d'accidentel. Les difficultés de cette étude expli- quent pourquoi nous avons attendu plus d'une année pour publier des ré- sultats connus de toutes les personnes qui fréquentent le laboratoire de l'École Normale, et en particulier les propriétés du sesquichiorure de si- licium, dont nous avons, dès le mois de juillet de l'année dernière, montré à M. Dumas les réactions caractéristiques (2). (i) L'Académie a décidé que cette Communication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier aux Comptes rendus. (3) Depuis que cette Note est rédigée, nous avons eu connaissance de celle qui a été pré- sentée lundi dernier par M. Friedel, et dans laquelle il annonce qu'il vient d'obtenir, par 7'2.. ( 564 ) u I. Préparation des sous-cidoriires de silicium. — En faisant passer de la vapeur de chlorure de silicium sur du silicium en fusion dans un tube maintenu à une température un peu inférieure à celle du ramollissement de la porcelaine, nous avons obtenu du silicium qui se dépose sur les pa- rois, et un liquide qui renferme, outre le bichlorure, nue petite quantité de sous-chlorures. Il faut pour cela que le courant soit très-rapide et que, par suite, le refroidissement des vapeurs soit très-brusque. Quand le cou- rant était lent, nous ne recueillions pas de quantités appréciables de sous- chlorures, ces corps ayant, au rouge sombre, une tension de dissociation considérable. » Un seul passage du chlorure de silicium ne donne qu'une très-faible proportion de sous-chlorures; nous avons dû, pour en oblenir déplus grandes quantités, disposer l'appareil de manière à ce que le bichlorure pût repasser plusieurs fois sur le silicium, en allant alternativement dans un sens et dans l'autre, sans être jamais en contact avec l'atmosphère. Nous y sommes arrivés en fixant, aux deux extrémités du tube de porcelaine, des récipients en verre susceptibles d'être alternativement chauffés ou re- froidis. Chacun de ces récipients communiquait de plus avec un long tube vertical plongeant dans le mercure et destiné à éviter tout excès de pres- sion intérieure, ainsi que toute rentrée d'air. » L'expérience est délicate à conduire, car il faut maintenir dans tout l'appareil la tension de la vapeur du chlorure sensiblement égale à la pres- sion atmosphérique, pour éviter que le tube de porcelaine, fortement chauffé, ne s'aplatisse sous la pression extérieure. On doit d'ailleurs em- pêcher avec soin la rentrée de l'air pendant toute la durée de l'opération, car il se formerait des oxychlorures de silicium, dont quelques-uns sont extrêmement difficiles à séparer, par distillation fractionnée, des sous-chlo- rures avec lesquels ils se trouvent mélangés. Quand nous avions réussi à faire passer le bichlorure cinq à six fois sur le silicium en fusion, nous étions obligés de nous arrêter, le tube de porcelaine se trouvant obstrué, et l'action du ciiloruie de mercure sur le sesqui-iodure de silicium, un mélange du bichlorure de silicium ordinaire et d'un sous-chlorure. Il pense, d'après son mode de production, que ce chlorure doit posséder la composition que M. H. Sainte-Claire Devilie a déjà indiquée pour le notre, dans sa Communication verbale du i4 août courant. L'analyse et la détermi- nation de la densité de vapeur de ce sous-chlorure pourront seules indiquer s'il est iden- tique avec le sesquichloriire dont nous donnons aujourd'hui toutes les propriétés, et qu provient de réactions complètement différentes. ( 565 ) généralement des deux côtés à la fois, par des bouchons de silicium trans- porté. 1) Pour obtenir un meilleur rendement en sous-chlorures, nous avons cherché à les soustraire à toute décomposition, en les refroidissant brus- quement dans l'appareil lui-même. Nous avons, pour cela, employé le tube chaud et froid de M. H. Sauite-Claire Deville (i). » Le produit brut d'une opération bien conduite renferme encore beau- coup de bichlorure de silicium, avec une certaine quantité de sous-chlo- rure et un peu d'oxychlorure, dont on ne peut éviter complètement la formation, par suite de la présence d'une petite quantité d'air qui se trouve dans l'appareil au commencement de l'expérience, ou qui y rentre pen- dant l'opération. 1) La séparation du bichlorure, qui bout à Sq degrés, est très-facile, mais il n'en est pas de même des autres composés. Ils exigent des distillations répétées avec fractionnement des produits, ou l'emploi de réactifs appro- priés. On arrive finalement à isoler un protochlorure et un sesquichlorure de silicium. » IL Propriétés du sesquichlorure de silicium. — Ce corps est un liquide incolore et très-mobile à la température ordinaire; sa densité à zéro est 1,58. » Refroidi dans un mélange réfrigérant, il se solidifie à i4 degrés an- dessous de zéro, en donnant de grandes lames cristallines qui rappellent celles de l'acide borique. » Il entre en ébullition à 146 degrés et passe entièrement entre i/jô et 148 degrés. La densité de sa vapeur a été prise dans un bain d'huile à 239",4; elle est égale à 9,7 et correspond pour 4 volumes à la formule Si^Cl*. (i) Le tube froid était traversé par un courant d'eau maintenue à 60 degrés environ, pour éviter, autant que possible, la condensation du chlorure silicique à la surface de ce tube. Le conduit intérieur communiquait avec un serpentin refroidi, qui, condensant constamment les vapeurs sorties de l'appareil, ramenait le liquide condensé dans le récipient chauffé. C'est de ce vase que partaient les vapeurs de bichlorure qui se rendaient dans l'espace annulaire où elles rencontraient le silicium fondu. Nous avions ainsi un appareil où la vapeur de chlo- rure de silicium circidait d'une manière continue. La seule précaution à prendre était de régler l'arrivée des vapeurs de manière à ce que leur tension lût toujours, dans le tube de porcelaine, sensiblement égale à la pression atmosphérique. Un tube vertical, communiquant par sa partie supérieure avec le tube chauffé et plongeant, par sa partie inférieure, dans le mercure, donnait à chaque instant les indications nécessaires pour arriver à ce résultat. ( 566 ) » Lorsqu'on chauffe fortement le sesqiiichlorure de silicium au contact de l'air, sa vapeur s'enflamme spontanément; en vase clos, il commence à se décomposer très-lentement à 35o degrés (mercure en ébullition); le dépôt de silicium est à peine sensible au bout de vingt-quatre heures, et cesse bientôt de s'accroître. » La tension de dissociation de ce sesquichlorure est donc très-faible à cette température. Elle croît très-rapidement, et vers 44o degrés (soufre en vapeurs) la proportion du produit décomposé s'élève, au bout de vingt-quatre heures, à neuf dixièmes environ; elle demeure ensuite constante (i). La décomposition est sensiblement complète à 800 degrés. » Ce corps n'est donc stable qu'au-dessous de 35o degrés ou au-dessus de 1000 degrés environ, et c'est là son caractère saillant, qui, ainsi que nous l'avons dit, ne lui est pas spécial. » La propriété de ce corps de se dédoubler en silicium et en bichlorure dans le voisinage du rouge et de se reformer à une température un peu plus élevée aux dépens des produits de sa décomposition explique la miné- ralisation du silicium par le bichlorure. Le transport et la cristallisation du silicium sont donc la conséquence naturelle des variations que subit, avec la température, la tension de dissociation du sesquichlorure. )) La composition centésimale de ce sous-chlorure de silicium corres- pond à celle du sesqni-iodure obtenu par MM. Friedel et Ladenburg en traitant le bi-iodure de silicium par l'argent pulvérulent (2). » Ce sesquichlorure décompose l'eau à froid en présence de l'ammo- niaque avec production de silice et dégagement d'hydrogène. )) Au contact de l'eau pure à zéro, il donne un hydrate de sesqui-oxyde identique à celui que MM. Friedel et Ladenburg ont obtenu en décompo- sant le sesqui-iodure par l'eau. » Nous signalerons seulement ici quelques nouvelles propriétés de ce corps, qui nous ont permis de le caractériser et de le distinguer du pro- toxyde de silicium dont nous allons avoir à parler. Il réduit à froid très- (i) Nous avons cherchi; si ce sesquichlorure, maintenu pendant plusieurs heures à aSo, h 35o on à 44° degrés, ne se dédoublerait pas partiellement en un prolochlorure nouveau l't en bichlorure de silicium, mais l'emploi des réactions très-sensibles (jui nous permettent de constater la présence de ce protochlorure n'en ont pu déceler que des traces à peine ap- préciables dans le ])roduil chauffé à 25o ou à 35o degrés. A 44° degrés, le sesquichlorure se dédouble en silicium 1 1 eu bichlorure sans trace de protochlorures, suivant la formule 2Si'Cl'=3Si^Cl' + Si^ (2) Comptes rendus, t. LXVII, p. 99.0. ( 567 ) rapidement le permanganate de potasse et très-lentemenl l'acide chro- mique; il n'agit, à la température ordinaire, ni sur le chlorure d'or ni sur l'acide sélénieux dissous dans. Lavé et séché dans le vide, il retient seule- ment des traces d'acide chlorhydrique ou d'acide sulfurique quand on l'a mis en contact avec ces acides concentrés, mais il retient énergiquement l'acide nitrique, même après lavage et dessiccation dans le vide; il ne l'abandonne que sous l'influence de la chaleur, à une température peu inférieure à celle où il se transforme en silice avec ignition (i). » III. Protochlorure de silicium. — C'est un liquide que nous trouvons mélangé avec notre sesquichlorure de silicium, surfout lorsque la produc- tion de ce dernier corps est accompagnée de celle d'oxychlorures à équiva- lent élevé. Il ne résulte pas, ainsi que nous l'avons constaté, de la décom- position du sesquichlorure de silicium aux températures de aSo, 35o ou 44o degrés. Sa température d'ébullition et sa densité de vapeurs sont très- difficiles à fixer, parce qu'il retient énergiquement de petites quantités d'oxychloriu'es. » Sa vapeur s'enflamme au contact de l'air à une température inférieure au rouge sombre. Il décompose l'eau en présence de l'ammoniaqvie, en dé- gageant une proportion d'hydrogène plus grande que le sesquichlorure. Au contact de l'eau à zéro, il donne un oxyde hydraté qui réduit non- seulement le permanganate de pot;isse et l'acide chromique comme l'hy- drate de sesquioxyde, mais aussi le chlorure d'or, avec dépôt d'or mé- tallique, et l'acide sélénieux en dissolution dans l'eau, avec précipitation de sélénium rouge. Il nous paraît, en outre, jouer le rôle de base vis-à-vis des acides énergiques (2). IV. Sous-fluorure de silicium. — Ce composé prend naissance quand on fait passer un courant rapidede fluorure de silicium sur du silicium chauffé à une température voisine de celle du ramollissement de la porcelaine. Il est, comme le sesquichlorure, décomposable au rouge sombre, et donne du silicium et du bifluorure. Il faut, pour l'isoler, le refroidir brusquement par l'emploi du tube chaud et froid. » C'est une poussière blanche très-ténue décomposant l'eau en présence de l'ammoniaque avec dégagement d'hydrogène. Il donne, au contact de (1) Ces propriétés rapprochent eet oxyde des acides tantalique, niobiciue, titani(]iie et même de l'acide stannitpie. (2) Nous donnerons prochainement la formule de ce corps; nous ne l'avons pas encore obtenu dans un état do pureté suffisante pour que nos analyses soient bien concordantes. ( 568 ) l'eau à zéro , un oxyde hydraté qui réduit le permanganate de po- tasse et l'acide chromique, mais qui n'a d'action ni sur le chlorure d'or, ni sur l'acide sélénieux. Le composé fluoré d'où il dérive est donc uii sous- fluorure, et très-probablement un sesquifluorure, mais nos analyses ne nous permettent pas encore de l'affirmer. » V. Production el préparation des oxychlorures de siliciinn. — Dans nos premières expériences sur la volatilisation apparente du silicium au contact de son chlorure, nous avons constamment reconnu la formation de l'oxy- chlorure, Si*0'Cl*, obtenu par MM. Friedel et Ladenburg (i), en même temps que nous constations celle d'autres oxychlorures moins volatils et d'un équivalent plus élevé. » Notre attention une fois attirée sur ce point, nous avons entrepris deux séries d'expériences différentes. Dans l'une nous avons évité avec le plus grand soin la présence de l'air, et nous avons pu obtenir des mé- langes de chlorures presque complètement exempts d'oxychlorures, et par suite plus faciles à isoler. Dans l'autre, nous avons au contraire recherché l'action de l'oxygène, en le faisant agir à l'état de pureté sur les chlorures et sur l'oxychlorure connu. Nous sommes ainsi arrivés à constater que le déplacement du chlore par l'oxygène se fait, dans beaucoup de cas, avec une extrême facilité. Nous avons d'abord étudié l'action de l'éluicelle d'induction sur un mélange de chlorure ou d'oxychlonire et d'oxygène. Cette disposition, qui ne permet pas l'attaque des parois des vases, écartait une complication possible (2). » Cette méthode de recherche nous ayant révélé l'existence de plusieurs corps nouveaux, nous avons dû chercher à les préparer par des procédés plus avantageux. C'est ainsi que nous sommes arrivés à constater que l'oxygène peut déplacer le chlore sous l'influence de la ciialeur seule, dans un certain nombre de cas qui avaient échappé jusqu'ici à l'obser- vation. Nous avons fait passer un mélange d'oxygène et de vapeur de l'oxychlorure, Si'O-Cl", dans un tube de verre rempli de fragments de porcelaine et chauffé sur une grille à gaz, en disposant d'ailleurs l'appareil (i) Comptes rendus, t. LXVI, p. SSg. (2) MM. Friedel et Ladenburg ont pgnsé (iiiune p.Ti-lie notable, sinon la totalité, de l'oxygène de l'oxydilorure Si^O'Cl" a été fournie par le feldspath de la couverte des tubes de porcelaine, attaquée par le chlore dissous dans le biclilorure de silicium. Rien dans nos expériences ne nous semble nécessiter cette interprétation. L'oxyyène libre nous paraît seul intervenir dans la formation des oxychlorures. ( 569) de telle sorte que le mélange gazeux puisse passer dans le tube plusieurs fois, et sans perte sensible, alternativement dans un sens et dans l'autre. A la fin de l'opération, nous avions un liquide qui, outre l'excès d'oxychlo- rure employé, contenait toute une série d'oxychlorures de silicium, dont nous indiquerons aujourd'hui la composition et les propriétés physiques principales; nous étudions d'ailleurs en ce moment leurs propriétés chi- miques. 1) Le premier oxychlorure nouveau que nous ayons obtenu est un liquide très-mobile, bouillant de iSa à i54 degrés, et dont la composition centé- simale répond à la formule Si^O'CP. Sa densité de vapeur, prise à 44o de- grés, donne un nombre assez voisin du chiffre théorique pour que l'on soit assuré que la formule donnée correspond à 4 volumes de vapeur. « En recueillant le produit qui distille à une température à peu près constante, vers 200 degrés, nous avons isolé un second oxychlorure de sili- cium, liquide incolore auquel l'analyse assigne pour composition Si*0*Cl*, ou l'un de ses multiples. Sa densité de vapeur, prise à 44° degrés, a été trouvée égale à i5,5, ce qui conduit à doubler la formule qui devient, pour 4 volumes, Si*0'Cl*. La densité théorique serait 15,9; la petite différence entre ces deux nombres tient à des traces du composé précédent. Cet oxy- chlorure donne des produits intéressants, surtout avec l'alcool et avec le gaz ammoniac. » Un troisième oxychlorure est \m liquide bouillant vers 3oo degrés. Sa composition centésimale répond à la formule Si^O'CP, ou à l'un de ses multiples. Sa densité de vapeur, prise à 44o degrés et trouvée égale à 3t,2, conduit à quadrupler cette formule, qui devient, pour 4 volumes, Si'*0^''CI'-. La densité théorique serait 28,2, la différence entre ces deux nombres montre que notre produit contient encore des traces de l'oxy- chlorure suivant. » Nous avons trouvé un quatrième oxychlorure, liquide, huileux, qui devient pâteux au-dessous de zéro. Il bout au-dessus de 400 degrés. Sa composition centésimale indique que sa formule est Si^O^Cl^, ou l'un de ses multiples; nous n'avons pas encore pu prendre sa densité de vapeur. « Le dernier oxychlorure de silicium que nous ayons obtenu est solide, il ne fond pas à 44o degrés. Sa composition centésimale répond à la for- mide Si^O'Cl et à ses multiples. Il est soluble dans les oxychlorures précé- dents. Cette dissolution devient opaline dès qu'on la concentre par distil- lation. C. R., 1871 , 2"= Semestre. (T. LXXIIl, No 9.) -yS ( Syo ) » Nous avons ainsi isolé successivement les divers termes de la série des oxychlorures de silicium, qui sont représentés ci-dessous : Formule Formule Température la plus simple. correspondant à l^ vol. d'ébullition. si"Ocr(i) Si'O'Cl* Si'O'CP 1 36° à 139° Si'O'Cl* Si'O^Cl» iSa" à 154° Si'O'Cl* Si'O'Cl» 198° à 202" Si'O'CP Si^C'CI" vers 3oo° Si' 0"C1- » au-dessus de 400" Si'O'CI » solide à 44°" M Le terme Si*0°Cl* était seul connu. Il a été découvert par MM. Frie- del et Ladenburg, ainsi que nous l'avons dit plus haut. » Oxychlorures de bore, de titane et de zirconium. — Le même mode d'ac- tion directe de l'oxygène sur des chlorures nous a permis de préparer plu- sieurs oxychlorures de bore, de titane et de zirconium. Nous avons constaté que, dans les conditions de nos expériences, c'est-à-dire en opérant dans un tube de verre chauffé sur une grille à gaz, l'oxychlorure de zirconium qui se produit le plus facilement est un corps solide, volatil, dont la com- position centésimale correspond à la formule Zr*0-Cl° : c'est le correspon- dant de celui des oxychlorures de silicium qui se forme avec le plus d'a- bondance. Parmi les oxychlorures de titane, celui qui se produit le plus facilement dans ces circonstances est solide, sa composition centésimale répond à la formule Ti^O" Ci^. Quant aux oxychlorures de bore dont nous avons constaté la production, nous avons dû remettre leur séparation à une époque où la température extérieure moins élevée ne nous exposerait pas à perdre d'aussi grandes quantités du chlorure de bore, qui bout, comme on le sait, à 17 degrés. » En résumé, l'étude des conditions nécessaires à la volatilisation appa- rente du silicium et l'examen des produits qui l'accompagnent nous ont fait découvrir plusieurs composés nouveaux, parmi lesquels nous avons pu isoler un sous-fluorure et deux sous-chlorures de silicium. De plus, ces re- cherches nous ont conduits à remplacer directement le chlore par l'oxygène dans un certain nondire de chlorures, et à préparer plusieurs séries d'oxy- (i) Nous avons obtenu une petite quantité d'oxvchlorure bouillant aux environs de 125 degrés, et dont la composition répond à la formule Si*OCl'. Nous en préparons davan- tage, de manière à déterminer sa température d'ébullition et sa densité de vapeur. ( 57< ) chlorures, jjanni lesquelles celle très-nombreuse et très-régulière des oxy- chlorures de silicium, dont un seul terme était connu. L'application de ce procédé d'introduction directe de l'oxygène à la place du chlore dans beaucoup de chlorures, nous a donné des produits nouveaux, qui per- mettront, quand leur étude sera complète, d'établir des rapprochements intéressants entre les propriétés du bore et du silicium d une part avec celles du carbone, et de l'autre avec celles du titane et du zirconium. » CHIMIE ORGAiSlQUl':. — Sur Ic nllvo-élhitl, le nilroglycoL et la mélhocle (jéné- rnle de transformation des alcools en étiiers nitriques correspondants ; par M.' P. Champion. 0 On introduit peu à peu l'éthal en poudre dans le mélange d'acide sulfurique et azotique monohydraté. La réaction s'opère sans dégagement notable de chaleur. L'éthal se transforme, par l'agitation, en un produit laiteux qui vient surnager le liquide; on le décante et on enlève par le la- vage les dernières traces d'acide. Cette opération se fait rapidement en dis- solvant le nitro-éthal dans l'éther et agitant la solution, à plusieurs re- prises, avec de l'eau distillée. Le produit obtenu, évaporé à l'air libre, puis dans le vide, se présente sous la forme d'un liquide huileux, sensiblement incolore, si on a employé l'éthal pur. )) Le nitro-éthal se décompose par la chaleur en laissant un résidu char- ])onnenx. 11 brûle difficilement. Projeté sur luie plaque fortement chauffée, il prend l'état sphéroïdal et brûle avec une flamme fuligineuse. Il est peu soluble dans l'alcool froid ; sa solubilité augmente avec la température; il se dissout dans l'éther, le sulfure de carbone, le chloroforme. L'alcool amylique et méthylique n'en dissolvent qu'une faible quantité. Il se prend en masse entre +10" et +12°. On peut l'obtenir sous forme de longues ai- guilles aplaties en le refroidissant lentement. L'acide sulfurique concentré le décompose. Sa densité est 0^91 . Théorie. Analyse. Carbone 66,89 66,29 Hydrogène 1 1 ,49 i ' ^4^ Oxygène 16,75 17,19 Azote 4)^7 5,o4 100, 00 100,00 correspondant à la formule C^^H"0-(AzO*). » Nilroijlycol. — Ce corps, étudié par M. Henry, s'obtient par l'action 73.. ( 572 ) de l'acide iiitrosulfurique sur Je glycol (i). Les conditions de préparation sont les mêmes que pour la nitroglycérine. La température doit être main- tenue au-dessous de 3o degrés. Le bicarbonate de soude peut servir à en- lever les dernières traces d'acide. M Dans nos expériences, le maximum de rendement a été de 200 à aïo pour 100 de glycol. On l'obtient avec les proportions suivantes : Acide azotique fumant loo^'' Acide suifiirique à 66 degrés 200 Glycol 4* Perte calculée d'acide azotique. 26 pour 100 (2) M On peut en préparer rapidement une grande quantité, en suivant la méthode décrite par nous pour la préparation de la nitroglycérine. La ni- troglycérine est un liquide incolore très-mobile, doué d'iuie saveur su- crée et possédant des propriétés toxiques. Ses vapeurs amènent une lour- deur suivie de tendance au sommeil. Sa densité est de i,48. Sa volatilité, faible à la température ordinaire, devient considérable à 100 degrés. Cette différence de volatilité entre le nitroglycol et la nitroglycérine est en rap- port avec les différents points d'ébtdlition du glycol et de la glycérine. Le nitroglycol est insoluble dans l'eau, très-soluble dans l'éther, l'alcool; il détone fortement par le choc. Maintenu pendant deux heures à — i5 de- grés, il n'a pas cristallisé. Projeté stu- une plaque chauffée, il présente les caractères suivants : i85°, volatilisation; aSo", volatilisation avec formation de vapeurs jaunes; 295°, état sphéroïdal. Nous n'avons pvi le faire détoner par cette méthode. » Le nitroglycol, en présence d'une solution bouillante de potasse, se décompose, la liqueur brunit, et il se forme du nitrate; à i'6o degrés la décomposition est rapide, le glycol est régénéré. » Nous ajouterons à ce qui précède le résultat d'essais que le D"^ G. Ber- geron a bien voulu faire avec nous, sur les propriétés toxiques de ce com- posé. » Le nitroglycol, à haute dose, est un poison actif. Il donne lieu, quand (i) Société chimique, septembre-octobre 1870, p. Q.^"]. (2) Ces proportions ont été déterminées en arrêtant l'introduction du glycol lorsqu'une nouvelle addition n'amène pas d'élévation sensible de tenipérature. ( 573) on respire ses vapeurs, même en faible quantité, à de la somnolence et à des maux de tète intenses et continus. Introduit sous la peau d'un animal de petite taille, d'un rat, à la dose de ^ centimètre cube, il donne lieu à des phénomènes très-nets : après une heure environ, l'animal est pris de somnolence et de vertige, il tombe bientôt sur le côté, dans un état co- mateux; cet état se termine par lui hoquet convulsif, le relâchement des muscles et la mort. Huit à dix gouttes de nitroglycol sous une cloche suf- fisent pour produire, sur un oiseau, les mêmes phénomènes d'empoisonne- ment. » Cette Note a seulement pour but d'établir l'action toxique du nitro- glycol : le mode d'action de ce i)oisou, les phénomènes intéressants auxquels il donne lieu, feront de notre part l'objet d'une Communication plus éten- due, lorsque nous aurons terminé les expériences que nous avons entre- prises sur ce sujet. » En étudiant le mode de formation d'un certain nombre d'éthers, nous avons été conduits à penser que l'emploi de l'acide nitrosulfurique pour- rait servir comme méthode générale de préparation des éthers nitriques. La température des acides doit parfois être ab;iissée considérablement. C'e>t ainsi qu'il suffit d'éviter une élévation de température supérieure à 3o de- grés, pour préparer la nitroglycérine et le nitroglycol; par exemple, le mélange doit être maintenu à — i5 degrés pour la préparation des éthers éthylazotique, amylazotique, etc. » En partant de ce principe, nous avons pu obtenir directement l'éther caprylazotique, préparé déjà par M. Bonis par la réaction de l'éther ca- pryliodhydriquesur le nitrate d'argent. Il suffit d'introduire goutte à goutte l'alcool caprylique dans le mélange des acides, en évitant que la tempéra- ture dépasse lo degrés au-dessous de zéro. On sépare, au moyen de l'eau froide, le produit qu'on dissout dans l'éther et qu'on lave jusqu'à entraîne- ment des dernières traces d'acide. » Cette méthode paraît s'appliquer aux divers groupes d'alcool, ainsi que l'indique le tableau suivant : ; éthyle \ III 1 amvle F . . Alcools monoatomiques. . . ., , \ nitrique. j methylc ' ^ ' éthal Alcool tliatomique glycol » tliatomique glycérine ,•. . ■ ' , . '/ nitrique. » tetratomique erythiite ' ' » hexatomique niannite ( 574 ) » La même méthode permet d'obtenir aussi un grand nombre de com- posés chloro- et bromonitrés (i). » PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations mngnëliques de 1870. Note de M. DiAMiLLA MuLLER, présentée par M. Le Verrier. « Dans le but de déterminer le rapport existant entre les variations diurnes du magnétisme terrestre et l'angle horaire du Soleil, j'avais pro- posé, l'année dernière, d'observer, de dix en dix minutes, pendant vingt- quatre heures, sur toute la surface du globe, la marche de l'aiguille ai- mantée. » L'observation a eu lieu à partir de minuit du -jq à minuit du 3o août 1870, temps moyen de Paris, dans près de 200 stations, dont laS dans l'hémisphère boréal, et i38 dans l'hémisphère austral. Partout on a observé l'aiguille de déclinaison, et, dans les stations où l'on possédait les instru- uïents nécessaires, on a observé aussi l'inclinaison et l'intensité. Dans quatre stations, on s'est servi, comme contrôle, des instruments à enregis- trement photographique. Le dépouillement des observations de la décli- naison est achevé, il sera publié dans le courant de l'année prochaine : ces observations donnent une série de plus de36ooo données, ^'oici les faits les plus saillants que j'ai pu constater ; » 1° La marche des variations diurnes de l'aiguille aimantée se répète successivement sur toute la surface du globe suivant le temps local, c'est- à-dire que les variations magnétiques se reproduisent sous une forme iden- tique, en suivant la marche du Soled; » a" L'amplitude de ces variations, ou, pour mieux m'exprimer, la va- leur angulaire de ces variations augmente de l'équateur aux pôles; mais, tout en s'élargissant, on voit répéter toutes les ondulations; » 3° Les courbes graphiques donnent au coup d'œil la différence de longitude des lieux de l'observation, et elles deviennent presque parallèles si on les rapporte au méridien du lieu de l'observation ; » 4° Dans les observations de la déclinaison absolue, la variation an- nuelle sur toute la surface du globe augmente ou diminue proportionnel- lement, suivant la valeur de l'angle formé par l'aiguille avec le méridien astronomique ; cette variation annuelle est de 2 minutes prés de la ligne (1) Ces études onl étc faites avec le concours de notre collaboraleur M. U. Pellet. ( 575 ) zéro, ou sans déclinaison, et elle est de 7 minutes, dans les jjoints où la déclinaison magnétique est égale à i4 degrés; cette proportion se montre symétriquement à droite et à gauche de la ligne sans déclinaison, c'est- à-dire pour les points où la déclinaison est orientale, et pour ceux où elle est occidentale ; » 5" Il serait très-utile, pour la navigation, de corriger les cartes ma- gnétiques de l'Amirauté anglaise. » A la suite de celte observation simultanée du 3o août, j'ai proposé de suivre avec la plus grande attention les variations de l'aiguille aimantée à l'occason de l'éclipsé totale du Soleil qui a eu lieu le 22 décembre 1870. A cet effet, j'ai fait partie de la Commission scientifique nommée par le gouvernement italien pour étudier ce phénomène solaire en Sicile. » Pour bien déterminer la marche de l'élément magnétique dans les différentes stations, j'avais établi une série d'observations horaires pen- dant vingt jours avant l'éclipsé. Ces observations sont devenues continues, c'est-à-dire de deux en deux minutes, la veille, le jour de l'éclipsé et le len- demain. De cette manière, les précautions nécessaires étaient prises contre toute espèce de malentendu ou de surprise. » La marche régulière de l'aiguille aimantée était celle-ci : minimum de déclinaison, de minuit à 2 heures du matin; maximum, de midi à 1 heures, en décrivant une courbe régulière entre ces deux extrêmes, dont l'ampli- tude variait de 10 à t6 minutes. » Pendant les heures de l'éclipsé, l'aiguille aimantée aurait dû, en sui- vant sa marche régulière, constatée |)endant vingt jours consécutifs, se trouver dans sa période ascendante, c'est-à-dire que la déclinaison devait augmenter, de l'est à l'ouest, jusqu'à son maximum, vers 2 heures de l'après-midi. y Au lieu de cela, aussitôt constaté le premier contact de la Lune et du Soleil, le mouvement ascensionnel de l'aiguille s'arrêta tout à coup, r<>- broussa chemin, et, la valeur de la déclinaison diminuant au fur et à me- sure que le disque du Soleil s'éclipsait, on arriva au minimum de décli- naison à i'' 58" (temps moyen de Terranova, heu de l'observation), juste au moment de la totalité de l'éclipsé, quand la déclinaison aurait dû être à son maximum. » A partir de ce moment jusqu'au dernier contact, c'est-à-dire au fur et à mesure que le Soleil reparaissait, commença de nouveau le mouvement ascensionnel de l'aiguille, qui, à la fin de l'éclipsé, se retrouva exactement ( 576) dans la même position qu'elle avait abandonnée au commencement du phénomène. » Le lendemain, l'aiguille avait repris sa marche régulière. » Ce phénomène, observé en Sicile par moi, a été constaté par M. de Gasparis à Naples, au Collège Romain ; à Florence, à Bologne, à Gènes et à Moncalieri. » Par conséquent, pendant l'écIipse du Soleil du 22 décend^re 1870, la marche des variations diurnes a été intervertie. L'amplitude de cette inter- version diminue à mesure que l'on s'éloigne de la ligue de la totalité. » Tous les détails de ces observations seront publiés sous peu, par les soins du gouvernement italien. Il est incontestable qu'avant de formuler une conclusion sur un phénomène aussi important, il convient de vérifier s'il se répète dans les mêmes conditions pour d'autres éclipses du Soleil. » M. Pellerin adresse un projet de machine pneumatique. M. A. GcioT adresse un Mémoire sur la destruction des torpilles sous- marines. M. PiNZANi adresse une Lettre relative au traitement de la cataracte. A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOr.RAPHlQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du ai août 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Transactions... Transactions de In Soriélé zoologique de Londres, t. VIII : 3% 4" et 5* parties. Londres, 1870; 31iv. iii-4°. List... Liste des Membres de l' Insliliitioii dc^ Ingénieurs civils, 8 noût 1871. Londres, 1871; br. in-8°. ( ^77 ) Anniial... Rapport annuel des Curateurs du Musée de Zoologie mmparée au Collège Harvard, de Cambridge, avec le rapport du directeur pour les années 1869 et 1870. Boston, 1870-1871; 2 br. in-S". lllustrated... Catalogue illustré du Musée de Zoologie comparée au Collège Harvard, n° 3 : Monographie des Aslacidés de l'Araéricpie du Nord; par MM. Hermann et Hagen. Cambridge, 1870; grand in-8°, avec planches. Bulletin... Bulletin du Musée de Zoologie comparée au Collège Harvard : t. II, n«' 1 à 3; t. III, n" i. Cambridge, sans date; l{ liv. in-8°. On the... Sur la physiologie des ailes; par M. J.-B. Petticuew. Edim- bourg, 1871; in-4°, avec planches. (Extrait des Transactions de la Société royale d' Edimbourg , t. XXVI.) Choiera... Le choléra, ses causes et ses remèdes; par M. J. Wallace. Bel- fast, 1866; br. in-8^'. Sulle... Sur les observations speclroscopiqaes des bords et des protubérances solaires faites à l'Observaloiie de l'Université royale du Capitale; 4* Note du prof. L. Respighi. Rome, 1871; iii-Zj". Vierteijahrsschrift... Revue trimestrielle de la Société Astronornirpie alle- mande, t. VI: octobre 1870; janvier et juin 1871; Leipzig, 3 n"»in-8". L'Académie a reçu, dans la séance du 28 août 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Mémorial du Dépôt général de la Guerre, imprimé par ordre du ministre, I. X, contenant la description gèométricpie de l'Algérie. Paris, 1871; in-4". (2 exem- plaires. ) Sur les poissons fossiles observés par M. V. Thiollière dans les gisements co- ralliens du Bugey; parM. P. Gekvais. Paris, 1871; opuscule in-8''. (Extrait du Bulletin de la Société Géologicpie de France.) Extrait du dictionnaire encyclopédique des sciences médicales publié sous la direction du D'^ A. Dechambre : Mammifères; par M. P. Gervais. Paris, 1 87 1 ; in- 8°. Remarques sur l'anatoniie des Céta(és de la division des Balénidés, tirées de Vexamen des pièces relatives à ces animaux, qui sont conservées au Muséum C.R.,sS-j\, 2' Semestre. (T. LXXIIl, N" 9.; 7^ ( 578 ) d'Histoire naturelle; par M. P. Gervais, Paris, 1871; \n-lf. (Extrait des Comptes rendus des séances de l' Académie des Sciences.) Résumé des observations sur la météorologie, sur le magnétisme, sur les règnes végétal et animal, etc. Bruxelles, sans date ; in-4°. Annales de l' Observatoire royal de Bruxelles, publiées auxjrais de l 'Etat ; par le Directeur M. A. QuETELET ; t. XX. Bruxelles, 1870; in-4°. Mémoires couronnés et Mémoires dfs Savants étrangers, publiés par i Aca- démie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique : I. XXXV, 1870; t. XXXVI, 1871. Bruxelles, i87o-i87[; 2 vol. in-4°. Mémoires de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; t. XXXVIII. Bruxelles, 1871; i vol. in-4°. Annuaire de l'Observatoire royal de Bruxelles ; par M. A. QuETEl.ET. 1871, 38* année. Bruxelles, 1870; in- 18. Annuaire de l'Académie royale des Sciences, des Lettres cl des Beaux- Arts de Belgique. 1871,37*311066. Note sur les tremblements de terre en 1868, avec suppléments pour les an- nées antérieures, de i843 à 1867 (^G** relevé annuel) ; par M. ALEXIS Pehrey. Sans lieu ni date; in-12. (Présenté à l'Académie royale de Belgique, le 5 fé- vrier 1870.) Examen de la théorie des systèmes de montagnes dans ses rapports avec les progrès de la stratigraphie; par M. A.-Ch. Grad. Paris, 1871; in-8". Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, publié sous la rédaction du D' Renard; année 1870; n°' 1 et 2. Moscou, 1870; 2 vol. in-8°. Lois fondamentales de la médecine, à l'usage et à la portée de tous, etc.; par M. E. L0BGEOIS. Saint-Quentin, 1871; in-8^. (Adressé par l'auteur au con- cours des prix de Médecine et Chirurgie, 1872.) Manuel opératoire des résections ; par M. A. DUBRUEIL. Paris, 1871; in-8", avec figures. Essais sur remploi de divers alliages, et spécialement du brome phosphoreux, pour la coulée des bouches ù feu; par MM. Mo>tefioiîe-Levi et C. KuN- ZEL. Bruxelles, iByi; in-4°. Société pour l'instruction élémentaire fondée en 1 8 1 5 : 56' assemblée géné- rale annuelle, séance publique tenue le dimanche 6 août iS'yi ; Allocution jiro- noncéeparM. le D'' Heri'IN. Paris, sans date; l>r. in-8'\ (4 exemplaires.) ( 579) Société botanique de France. Bombardement du Muséum d'Histoire naturelle de Paris par l'armée allemande en janvier 1871 : Rapport présenté ù la Société dans la séance du 2"] janvier iS']\; par M. A. Delondre. Paris, sans date; br. in-8^ Progrès récents de V acclimatation des (liiichona dans les Indes britanniques. Essai d'acclimatation de divers végétaux an Jardin gouvernemental d'Oolaca- mund; par M. A. Delondre. Paris, sans date; opuscule in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société d' Acclimatation.] De l'isolement des aliénés considéré comme moyen et comme mesure d'ordre public; parM. le D"^ L. LuNiER. Paris, 1871; br. in-8°. Étude médico-légale nir l'état mental de M. du P...; par MM. ROUSSELIN et T.UNIER. Paris, 1870; in-8°. De l'imitaiion considérée au point de vue des différents principes qui la déter- minent; par M. P. Despine (de Marseille). Paris, 1871; br. {11-8°. De la contagion morale : faits démontrant son e.xisteîice; son explication scientifique; par M. P. Despine. Paris; 1870; br. in-8°. Explication d'une coupe transversale des Pyrénées françaises passant pai Lu- dion et Montréjeau, etc.; par M. Leymerie. Toulouse, 1870; br. in-S". Faculté des Sciences de Montpellier. Discours prononcé aux funérailles de M. Legrand., ancien professeur d'astronomie; par M. COMRESCURE. Montpel- lier, sans date; opuscule in-4°. Descrizione... Description d'une macliine électro-magnétique; parM. A. Pa- CINOTTI. Sans lieu ni date; opuscule {0-8". II... Le magnétisme terrestre dans l'éclipsé totale de soleil du 22 décembre 1870; par M. D. Muller. Florence, 187 i ; opuscule in-4°. Fisica... Physique du globe, Stir les courants atmosphériques et leurs rap- ports avec le magnétisme terrestre; par M. D. MuLLER. Florence, 1870; in-4". Variazioni... Variations de la déclinaison magnétique observées dans tous les points du globe pendant la nuit du 29 au 3o août 1870. Lettre de MM. D. MuL- LER e/ Deinza. Turin, 1871; in-/|°. Osservazioni... Remarques sur la perturbation de l'aiguille magnétique à l'oc- casion de l'éclipsé totale de soleil qui aura lieu le 1 1 décembre, et sera visible en Australie; par'^l. D. MuLLER. Florence, 1871; \n-[f. TFilhelm Ritter von Haidinger; par M. E. DOLL. Vienne, 1871 ; br. ii)-8°. Der... Le 8 novembre i8/j5. Souvenir du jubilé. Coup d'wil rétrospectif sur ( 58o ) les années i845 à 1870; por MM. W.-R. de Haidinger tl E. Doll. Vienne, 1870; br. in-S". (Extrait du Die Reakchule.) Biographisches... Lexicon biographique de l'empire aulru hitn ; par M. C. WURZBACH. Vienne, 1871 ; br. in-S*^. (Extrait du même Recueil.) Die... Sur la carie générale de la monarchie auslro-hungroisCj exécutée sous les auspices de l'Iiistitul impérial géologique; parM. F.-R. DE Hauer. Vienne, 1871; br. in-S". (Extrait du même Recueil.) COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI i SEPTEMBRE 1871, PRÉSIDÉE PAR M. FAVE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HISTOIRE DES SCIENCES.. — Noie sur la théorie de la Lune f/'Aboul-Wefà; par M. Bertrakd. « Une petite portion seulement du traité d'astronomie d'Aboul-Wefâ est parvenue jusqu'à nous. Un fragment, de cinquante lignes environ, relatif à la théorie de la Lune a été souvent cité et minutieusement étudié. Il au- rait, en effet, une grande importance historique si, comme on l'a prétendu, on y pouvait voir la preuve que les astronomes arabes, au x^ siècle de noire ère, connaissaient l'inégalité nommée variation et déduite, six siècles plus tard, des observations de Tycho Brahé. » Le texte arabe, d'après les traductions soigneusement revues et dis- cutées, permet-il cette interprétation? telle est la question que je veux traiter. Elle n'est pas nouvelle, l'Académie le sait, bien des pages ont été écrites et lues devant elle en faveur dt s deux opinions opposées. Le doute, cependant, subsiste encore dans beaucoup d'esprits, et, circonstance bien étrange, tous ceux qui ont étudié la question, qu'ils se prononcent dans un sens ou dans l'autre, condamnent avec la même conviction le système pro- posé |)ar leurs adversaires. » On résoudrait la question plus aisément, je le crois, si, comme je veux C. R., 1871, 1" Semeitie. (T. LXXIII, N" 10.) 7^ ( 382 ) le faire ici, on consentait à restreindre le débat en étudiant purement et simplement le texte. Je ne chercherai donc ni si la découverte était pos- sible au x'^ siècle, ni même si elle était facile ou difficile à faire avec les ins- truments (les Arabes, si les races sémitiques sont douées ou non de l'esprit d'invention scientifique...: de telles questions, quel qu'en soit l'intérêt, ne sauraient hâter la conclusion du débat; il est trop évident que, sur leur so- lution, on ne se mettra jamais d'accord. » La traduction du texte d'Aboul-Wefâ a déjà paru dans les Comptes rendus, tome II, page 2o3. Je demanderai cependant la permission de le re- produire; il est indispensable à la courte discussion que je veux entre- prendre : " Section X. De la troisième anomalie (on inégalité) de la Lune, appelée muhnzat u [iirosncuse). » Item, après avoir déterminé les deux anomalies dont nous venons de donner la de.scrip- » tion, et que nous avons expliquées, l'une par le moyen d'un épicycle, savoir la première 1) anomalie, que nous avons vue constamment lors des conjonctions et des oppositions, et » dont nous avons reconnu la grandeur par des observations consécutives; ayant trouvé >> que, dans ces mêmes temps, elle ne s'élève pas au-delà de cinq degrés environ, mais qu'elle » y peut être moindre, et même quelquefois tout à fait nulle, tandis qu'en d'autres temps, » c'est-à-dire hors des conjonctions et oppositions (l'auteur arrive ainsi à la seconde inéga- » lité), nous avons vu qu'elle peut être plus grande, parvenant à son maximum, comme » nous l'avons reconnu, lorsque la Lune et le Soleil sont près de la quadrature, et pouvant » alors augmenter de deux degrés deux tiers environ, quoiqu'elle puisse être moindre et » môme nulle; et nous avons expliqué cette modification (de la première anomalie par la » seconde) au moyen d'un excentrique. » Or, après nvoir déterminé ces deux anomalies et l'cxcentricilé, savoir la distance du » centre de l'excentrique au centre du zodiaque, nous avons trouvé encore une troisième » anomalie, qui a lieu lorsque le centre de l'épicvcle est entre l'apogée et le périgée de l'ex- » centrique, et qui atteint à son ma.rimuin lorsque la Lune est en trine et en sextile avec le >. Soleil environ, mais qui n'a pas lieu et que nous n'avons reconnue ni dans les conjonctions » et o])positions ni dans les quadratures. » Ainsi, après que nous avons eu déterminé le mouvement de la Lune en longitude et son » mouvement en anomalie, nous avons considéré le temps où, par rapport à l'cpicycle, il w n'y a pas d'anomalie; c'est-à-dire le temps où la Lune est à l'une ou l'autre distance, apo- » gée et périgée, de l'épicycle; car, lorsque la Lune est . nous avons trouve que celte anomalie est au-dessous de cette quantité, lorsque la distance » de la Lune au Soleil est plus petite ou plus grande que le sextile ou le trine. D'après cela, B nous avons reconnu qu'elle existe indépendamment des deux autres que nous avons pré- » cédenmient décrites; or cela ne peut avoir lieu que par l'effet d'une déclinaison (cliange- » ment de position ou de direction) du diamètre de l'épicycle à l'égard du point autour » duquel se fait le mouvement égal ou moyen, savoir le centre du zodiaque. 1. Le diamètre de l'épicycle ne peut décliner (changer de position à l'égard) du point au- « tour duquel a lieu le mouvement moyen, sans qu'il arrive à la Lune une anomalie dans » le zodiaque (sphère des signes), et cela parce que l'apogée de l'épicycle varie et que la 1) ligne menée du centre du zodiaque au centre de l'épicycle ne passe plus par le lieu oîi elle » passe dans les temps où le centre de l'épicycle est vers l'une ou l'autre distance, apogée » ou périgée, de l'excentrique, et qu'ainsi il y a variation dans la dislance de la Lune à » l'apogée de l'épicycle (projeté sur la sphère des signes). » Quant au mouvement de la Lune sur son épicycle, nous avons étahli qu'il commence i; à l'apogée, lorsque le centre de l'épicycle est vers l'une ou l'autre distance, apogée ou » périgée, de l'excentrique; et, après avoir considéré attentivement ce que nous avons ex- » posé et déduit pour ce poinc, nous avons trouvé que sa distance au centre du monde, vers » le coté du périgée de l'excentrique, sur la ligne qui passe par les centres, est égale à la u distance qui est entre le centre du zodiaque et le centre de l'excentrique. » » La traduction précédente est celle de M. Sédillot. Les philologues qui l'ont examinée et discutée en reconnaissent l'exactitude. Un seid point est contesté, et nous en prenons note, c'est le sens attribué aux mots Irine et sexiile (tathtilh et tasdis), oii M. Sédillot croit voir les octants, tandis que d'autres traducteurs affirment qu'ils signifient te tiers et le sixième de la cir- conférence. Des textes arabes dont le sens est certain sont produits en fa- veiH' des deux opinions; mais, il faut le dire, le sens étymologique est abso- lument favorable à la seconde. » Adoptons d'abord cependant le sens proposé par M. Sédillot. » Si l'on veut bien relire avec attention la version ainsi précisée, on y reconnaîtra des contradictions indépendantes de l'opinion adoptée sur les conclusions à déduire de l'ensemble du fragment. M L'autetn- arabe annonce (ligne i6) qti'il a trouvé une troisième anomalie qu'il faut joindre aux deux inégalités précédemment décrites, et qui sont celles de Ptolémée. Notons, en passant, qu'il déclare également, et dans les mêmes termes, avoir trouvé les deux premières. » Quoi qu'il en soit, cette troisième inégalité est définie, démontrée et décrite de trois manières : » Par l'indication des positions pour lesquelles elle est nulle ou maxima (lignes 17 et 18) ; 75.. ( 584 ) » Par l'indication numérique du maximum (ligne 29); » Par les modifications qu'il faut apporter au mécanisme de l'excentrique ou de l'épicycle de Ptolémée, pour leur faire représenter l'inégalité nou- velle (lignes 37 et suivantes). » Cette troisième indication est la plus complète; elle seule permet de calculer lagrandeur de l'inégalité en chaque point de l'orbite, ou peut en dé- duire la position pour laquelle elle est maxima et la valeur de ce maximum ; les résultats sont en désaccord avec les indications du texte : l'inégalité est nulle, en effet, dans les sygygies et dans les quadratures, mais elle n'atteint pas son maximum dans les octants; le maximum, variable d'ailleurs avec la position de la Lune dans son orbite, n'est pas égal à 45 minutes. » Telle est la première contradiction que je signale. 1) En second lieu, Alboul-Wefà, parlant du moment où les deux premières inégalités sont nulles, et dans lequel évidemment il faut observer pour mettre la troisième en évidence, dit que cela a lieu lors des passages à l'apo- gée et au périgée de l'épicycle (ligne 23); mais, aussitôt après, il annonce, sans les rapporter, des observations faites en ces points, pour lesquels, dit-il, il a comparé le lieu vrai au lieu calculé, en tenant compte des deux inéga- lités (ligne 32). » Comment tenir compte de deux inégalités qui sont nidles? » Ces contradictions expliquent, suivant moi, la persistance des discus- sions sur im texte aussi court, et l'entière conviction avec laquelle chacun affirme l'erreur éviilenle de ses adversaires. » Veut-on soutenir, en effet, avec M. Sédillot, que le passage d'Aboul- Wefâ fait connaître la variation? Les lignes 37 et suivantes deviennent inex- plicables; elles indiquent |)urement et sinqjlement la construction de Pto- lémée, connue sous le nom de prosneitse : l'inégalité qui eu résulte est très-différente de la variation. » Affirnie-t-on, avec M. Biot, que, simple commentateur de Ptolémée, Aboul-Wcfâ s'est contenté de reproduire sa théorie et ses constructions? On se trouve mis eu demeure d'expliquer les lignes 17 et 18 et la ligne 29, d'après lesquelles le maximiun a lieu dans les octants, et a pour valeur 45 minutes : rien de cela ne convient à l'inégalité produite par la prosneiise . » Suppose-l-on, avec M. Chastes, qu'Aboul-Wefà fait entrer, sans le dire, la prosneuse dans ses premières inégalités, et que c'est à cette correc- tion déjà faite qu'il entend ajouter la troisième:' Cette opinion est en dés- accord formel avec la ligne 33, dans laquelle il est di! que la l^une, à l'ajjo- ( 585 ) gée de l'épicycle, n'est pas dérangée par les deux premières inégalités. Cela est exact si on les considère avant la correction de la prosneuse, et ne l'est pas après. » Admet-on alors qu'Abonl-Wefâ, supprimant la prosneuse, la remplace par la variation? On ne saurait concilier cette interprétation avec la ligne 32, dans laquelle il est dit qu'on a tenu compte des deux premières inégalités à l'apogée de l'épicycle. Dans celte hypothèse, elles seraient nulles. » Le texte d'Aboul-Wefâ, supposé correct, et si l'on admet pour le mot tatlililh le sens proposé par M. Sédillot, rend donc tous les systèmes inac- ceptables. Quelle qu'ait été à Bagdad la renommée d'Aboul-Wefà, il nous est donc impossible aujourd'hui de lui accorder grande confiance, et M. Biot est excusable d'avoir vu dans le texte qui nous occupe une para- phrase confuse, embarrassée, inintelligente du cinquième chapitre du livre V de Y Almaijesle. » Aboul-Wefà, cela me semble évident, veut expliquer purement et sim- plement la théorie de Ptolémée. Il fait connaître les deux premières inéga- lités comme dans le livre du maître, leur assigne la même valeur numérique et les représente par la même construction, ce qui ne l'empêche pas, remar- quons-le pour la seconde fois, de dire qu'il les a trouvées. Cela fait, et de même que son guide, il reconnaît que la construction, exacte pour les sy- zygies et pour les quadratures, ne l'est pas aux autres positions; c'est pour la corriger dans ces positions que Ptolémée propose la prosneuse et Aboul- Wefâ la troisième inégalité. » Ptolémée et Aboul-Wefà commencent donc identiquement de la même façon; ils rencontrent au même point la même difficulté, c'est là qu'ils se sépareraient suivant le système que je ne puis admettre, Abonl- Wefâ corrigeant les deux premières inégalités par l'addition de la variation, tandis que Ptolémée propose la prosneuse, qui en est très- différente. » Aboid-Wefà cependant donne à son inégalité le nom de prosneuse (traduction de M. Sédillot). La construction par laquelle il la représente (lignes 37 et suivantes) est identique à celle de Ptolémée, et le sens qu'il faut lui attribuer n'a été l'objet d'aucune discussion. Pourquoi le doute subsiste-t-il? c'est qu'à côté de cette similitude, de cette identité des deux théories se trouvent les lignes 17, 18 et 29, qui sont en désaccord avec la construction donnée plus loin, et, par conséquent, aussi avec le texte de Ptolémée; c'est dans ces lignes qu'on a voulu voir l'indication de la varia- tion, et qu'on la voit en effet si on les isole en adoptant pour le mot dou- teux le sens proposé par M. Sédillot. ( 586 ) » Mais pourquoi l'adopter? Les philologues ne sont pas d'accord, des textes précis sont cités en faveur des deux opinions : n'est-il pas raisonnable d'adopter celui des deux sens qui fait naître les moindres contradictions? Or, en admettant, avec M. Munck, que trine et sextile et les mois arabes dont ils sont la traduction littérale signifient tiers et sixième, non huitième, on n'a plus de difficulté à comprendre pourquoi Aboul-Wefâ a écrit que l'effet maximum de son inégalité avait lieu dans ces positions. L'inégalité consiste, comme il l'explique (lignes 87 et suivantes), dans une déviation de l'axe de l'épicyclc, et c'est lorsque la Lune est à 67 ou 120 degrés du Soleil, bien près de 60 et 120 degrés, que cette déviation est maxima. Le dérangement de la Lune, aperçu de la Terre, n'est pas égal à cet angle, mais il en dépend, et, toutes choses égales d'ailleurs, augmente d'ailleurs avec lui. Est-il bien étrange qu'Aboul-Wefà, qui, nous somme forcés de l'admettre, n'était pas un très-habiie homme, ait pu écrire que, dans ces points l'anomalie atteint son maximiun? C'est une erreur qu'il commet, cela est vrai; maison en voit l'origine, tandis qu'en plaçant le maximum à l'octant, il contredit de même les résultats de la construction, sans qu'on en aperçoive aucune explication. » Une seule difficulté subsiste : d'où vient la valeur maxima fixée à 45 minutes?Cette valeur, remarquons-le, résulte, dit l'auteur, des observations; elle peut donc sans absurdité différer de l'angle calculé par la théorie. Certes, un auteur soigneux et correct aurait fait la comparaison, mais il fallait exécuter un calcul trigonoiuélrique, Aboul-Wefâ s'en est dispensé : je n'ai pas à chercher ses raisons, le fait est certain, et la contradiction sub- siste, quelle que soit l'opinion adoptée sur les points douteux; l'inter- prétation de M. Biot réduit donc au minimum les torts de l'astronome arabe. L'autre système ferait de lui un auteur complètement absuide. » Ce dernier mot n'est pas trop sévère, qu'on me permette de l'expli- quer. » Admettons, en effet, que trine et sextile signifiant octants, on accejite les deux premières indications d'Aboul-Wefâ comme l'expression de la va- riation avec laquelle, par cette seule concession, elles se trouveraient en effet complètement d'accord? Que faut-il supposer ensuite? Premièrement, (]u'Aboid-Wefâ, voulant expliquer une inégalité indépendante de la position de la Lune dans son orbite, écrive, comme une assertion évidente (ligne 37) : or cela ne peut avoir lieu (jue par r effet d'une déelinnison du diitmèlre de l'épicycle. La déviation de diamètre de l'épicycledoit changei- l'anomalie, et l'influence qu'elle exercera, dépendra, cela est évident, de la position de ( 5«7 ) la Lune sur l'épicycle, c'est-à-dire de sa position par rapport à l'apogée et au périgée de son orbite. Le moyen est donc très-mai choisi, puisque la variation n'en dépend point. " Il faut admettre, en second lieu, qu'AbouI-Wefà, après avoir en assez de science et d'audace pour quitter, sans s'égarer, la voie jusque-là respectée de ÏJlmagesle, en substituant ou en adjoignant à la prosneuse une inégalité nouvelle, se montre aussitôt assez craintif, et il faut bien le dire assez ab- surde, pour adopter la construction même de Ptolémée, qui ne peut iui donner cjue les résultats de Ptolémée, non les siens, qu'on veut en supposer très-différents. De toutes les contradictions qu'il est impossible d'éviter en commentant le texie d'Aboul-Wefà, celle-là, sans contredit, serait la plus inacceptable et la plus compromettante pour une renommée autrefois si haute, nous dit-on, parmi les savants de Bagdad. » Je termine |)ar une dernière observation. » Trois opinions ont été proposées : » 1° Aboul-Wefâ a découvert la variation, et la substitue, dans sa théorie de la Lune, à la prosneuse de Ptolémée; » 2" Aboul-Wefà a découvert la variation^ et l'adjoint, dans sa théorie de la Lune, à la prosneuse de Ptolémée ; » 3° Aboul-Wefâ n'a rien découvert, et s'est borné à exposer de son mieux, la théorie de Ptolémée. » Supposons trois lecteurs d'Aboul-Wefà, partisans chacun de l'imedes opinions précédentes et se proposant de déduire de son texte la position de la Lune, aujourd'hui 29 août 1871 , à midi. » Que fera le premier? Il construira l'excentrique et l'épicycie de Ptolé- mée, et se mettant d'accord avec Tobservatinn au commencement du mois actuel, il cherchera, pour aujourd'hui, la situation des deux cercles et la position de la Lime sur l'épicycie. Après avoir ainsi tenu compte des deux premières inégalités, pour avoir égard à la variation il consultera le texte d'Aboul-Wefà; il y verra qu'elle est nulle dans les quadratures, nulle dans les syzygies, maxima dans les octants et égale alors à 45 minutes environ. Nous ne sommes aujourd'hui ni en quadrature, ni en syzygie, ni dans un octant, et rien de cela, par conséquent, ne lui donne le moyen de calculer l'inégalité ou de la construire ; il conîinuera donc sa lecture, et, liouvant enfin la construction prescrite par Aboul-Vv^efâ, il ne manquera pas de l'exécuter; cette construction est celle de Ptolémée, et ;/ pUicera la Lune précisément au même point (jue ^ eût fait Ptolémée. » Que fera le second? Il construira, comme lepiemier, l'cxcenlriquc et ( 588 ) 1 epicycle, placera la Lune au même point de l'épicycle, fera alors la cor- rection de la prosneuse, et se mettra en devoir, selon les indications d'Aboul- Wefâ, d'y adjoindre la variation. Il cherchera donc à faire tourner l'axe de l'épicycle (je copie textuellement) « vers le point dont la distance au )) centre du monde vers le coté du périgée est égal à la dislance qui est » entre le signe du zodiaque et le centre de l'excentrique. » M N'éprouvera-t-il pas quelque étonnement en voyant que, par suite dç la construction de la prosneuse, l'axe de l'épicycle est déjà dirigé vers ce point? Il renoncera donc à le faire tourner, et, le laissant où il est, ;/ placera la Lune précisément an même point que l'eût fait Ptolémée. » Et le troisième? Il suivra, en le sachant, la théorie de Ptolémée, que les deux autres suivaient sans le savoir. Les partisans des trois opinions se mettront-ils pour cela d'accord? je n'ose l'espérer. Ils discuteront sans doute encore sur le mérite d'Aboul-Wetà, lui concéderont ou lui refuseront la découverte de la variation; mais les deux premiers comprendront, aussi bien que le troisième, pourquoi son livre est resté sans influence sur la construction des Tables lunaires chez les Arabes. » Après cette lecture de M. Bertrand, M. Chasles prie M. le Président de lui donner la parole dans la séance prochaine. M. Le Verrier prend ensuite la parole; M. Bertrand lui répond, et M. Chasles demande à ajouter, au ju- gement que vient de porter M. Le Verrier sur la signification formelle du texte d'Aboul-Wefà, une simple remarque. « C'est sur deux observations d'Hipparque, dit M. Chasles, que Ptolémée a fondé sa rectification de la prosneuse, et ces observations étaient dans les octants, la Lune se trouvant à 3i5"3i' et à 45° 1 5' de distance au Soled. Elles ont produit deux écarts ou inégalités, l'un de 46 minutes et l'autre de 86 minutes. Ce serait, dans le système des adversaires d'Aboul-Wefâ, en présence de ces deux résultais que le célèbre astronome arabe aurait dit que sa troisième inégalité atteint un maximum constant de 45 minutes. » Cela est-il possible? Pour arriver à cette conclusion, M. Biot a dû sup- poser qu'Aboul-Wefà n'avait qu'une compréhension imparfaite du sujet, puisqu'en présence des deux résultats 4^ et 86 minutes, il avait pris le premier pour un maximum, négligeant ainsi le second (i), et a dû même ajouter plus tard que le texte de l'auteur arabe « n'est qu'un équivalent » tronqué (du texte de Ptolémée), où le document primitif est mutilé de (i) Journal des Savants Ae i843, p. ^35. ( 589 ) » la manière la plus barbare, et défiguré par l'inlerposition fictive tl'obser- » vations mensongères (*). » » Notre confrère M. Bertrand est plus indulgent; i! adoucit les expres- sions, et dit siinplement qu'il y a eu, de la part de l'astronome arabe, omis- sion, négligence ou maladresse. M Je reviendrai dans notre prochaine séance sur la question. » HYDiiODYNAMlQUE. — Sur la Itoitte et le clajwtis; par M. de Saint-Venant (suite). » 6. Quand la profondeur totale H de l'eau n'est pas infinie, l'on a toujours, pour les coordonnées .r, z d'une molécule en fonction de celles .ij,, r„ du point central de sa trajectoire, et du temps <, les deux expressions (i) et [i{) savoir : Houle, j:=x„-l-/-sin7îf-— — '^"j, z=-„ — '-'cos- f^" — '^j; (2.5) < [Clapotis, j:=:.r„ + rsui7î-r- cosTT— ^1 z=r„ + r costî — cost: — ^\ mais avec les valeurs suivantes de r, /' etï (**) : H - --„ ^ H - : . n - --„ _ u-;„ (2b] r=h if g , r=h- H H (27) T=: V 11 et la pression p est donnée, pour la houle, par et, pour le clapotis, par (29) 7^=*-o-ïï:=i^--'-piF)^°''"^-r+(' -'>)cos--cos;: T (*) Journal des Savants i\k i845, |i. 157. (**) Mémoire cité de M. Boussinesq , ou lliippoit du 21 février i8"o [Comptrs mulits, t. LX.X, p. 36o). CF.., 1S71. 2<=Srm.Ji/,'. (1. I,X..MII, i\« 10.) 76 ( 590 ) » En effet, comme les valeurs (26) donnent , ,, , rlr Ttr' dr' Tzr (OO) __==__--, ^=:-^, ,Mpo.n-.„=H) = o, on a bien, d'abord, z — Zq nul au fond ; puis, pour le mouvement de houle : u 1° L'équation (i4)i exprimant que tous les éléments fluides sont lenus en équilibre par les pressions p normales à leur faces, est identiquement sa- tisfaite. » 2" L'expression (5), qui doit, poin- la conservation des volumes, rester indépendante du temps, se réduit à ■"('-^ or on a ■2. h (3i) ^r^-r'^- e c'est la plus petite des excursions ou demi-oscillations moléculaires hori- zontales r, à savoir celle qui a lieu au fond de la masse d'eau : la condition des volumes est donc remplie quand on peut négliger le carié du rapport de cette plus petite excursion à la demi-largeur L des vagues, ce qui est possible dans des limites très-étendues. » 3° La condition p = constante à la surface ou -^ ^ o pour z„ = o se réduit, d'après la première (i3) et vu la valeur (26) de T, l\ et est encore satisfaite pour des excursions telles que les termes en ;- — /'^ puissent être négligés. )) 4° I-'^ formule (28) de la pression se réduit h p = p„ pour z„= o; et, substituée dans les équations (i3), qui expriment -^1 -^ > elle satisfait à la seconde identiquement, et à la première à cela près encore d'un terme affecté du carré /' — ;'" de la plus petite excursion horizontale. » Or il est facile de voir que les mêmes vérifications se font pour le mouvement de clapotis (21) ou (25). » Les expressions (1) et (ar), ou (aS), des mouvements molécul;iires, avec les valeurs (2G), (27) de /■, /■',!', et, aussi, celles (28) et i^2y) des pressions, i'X|)rimeiit donc, dans les limites imlicpiées, les deux espèces d'agitation simple et régulière que nous avons considérées. ( 59' ) » 7. Quand on fait H infini, on retrouve les formules des n"' 4 et 5 ap- plicables à des oscillations d'inie grandeur quelconque. M Et il n'est pas moins remarquable que les formules plus générales du n° 6 embrassent le cas, qui a été considéré par Lagrauge, où wne onde so- litaire est provoquée dans luie eau de petite profondeur. En effet, quand Il est très-petit, en développant les exponentielles de l'expression (27), elle donne et l'on a bien, pour la célérité ou vitesse apparente - de propagation de l'onde, « celle qu'acquerrait lui corps tombant librement il'une hauteur égale à la moitié de la profondeur H du fluide » (Mécanique analytique, section XI, Sy), ce que diverses expériences ont vérifié (*). » On peut voir aussi que les formules ci-dessus du clapotis, avec H fini, sont une expression simplifiée de celles auxquelles est parvenu Laplace, au § XXXVÎI de son Mémoire du volume de 1776 de ceux de l'Académie. » 8. Comme les équations (i), ou les premières (aS), donnent (33) toutes les trajectoires moléculaires, dans le cas général de la houle, sont des ellipses dont le grand axe a/est horizontal. Elles ont, toutes, la même excentricité, dont la valeur- est celle (3i) de s/r- — r'^. » Dans le cas général du clapotis, ou des secondes (sS), les trajectoires (34) î^ = 7 ^-'g ■rrXi, TT sont rectilignes, et leurs longueurs, égales à 2s,U,.v — XoY -h (z — z„Y t — t.. pour COS^TT — --^ = ' > O" ^ ;35) 2^r=sin=^ ,0 0 TTXo varient entre aret 2/'. » 9. Un mouvement de houle peut toujours être produit par la compo- sition ensemble, ou la superposition, de deux mouvemants de clapotis de (*) Complcs rendus, 18 juillet 1870, t, LXXI, |). 186, ft 24 juillet 1871, t. LXXIII, p. 239. 7G.. ( 592 ) même périodt' 2T, de intime longueur de vagues 2L et de mêmes ampli- tudes /■, /■'; car, eu faisant ce — .r„ = u, z — z-o = IV, ou eu appelant, en générai, 11, w les excursions ou déplacements des molé- cules dans le sens horizontal et dans le sens vertical, les déplacements dans un mouvement de houle ( jo) « = /-sinn I — -; — ) 5 n' = — /• cosTT T L ' \ T L sont égaux aux sommes n' + n" , w' + iv" des suivants, représentant des mouvements clapoteux x^+'L t — t„ , , (•suit: — — cos T. ■> ir = r cost: (■37) L T 1 1 m"= rsinrr ■ — - — cost: , h'"= r'cosTi Li 1 M 11 est facile de reconnaître, surtout en en faisant l'épure, que, dans le cas de profondeur infinie, les trajectoires ayant les mêmes centres (j^^, :„) sont, pour ces deux mouvements (37), des droites égales et perpendiculaires l'une à l'autre. Les deux oscillations pendulaires égales et orlhogoualcs produisent naturellement un mouvement circulaire. » Quand la profondeur est finie, les trajectoires rectilignes ayant le même milieu sont des diamètres, légèrement obliques l'un à l'aulre, de la trajectoire résultante, alors elliptique. » Réciproquement, un mouvement de clapotis peut èlre produit par deux mouvements de houle, de mêmes longueur et période, mais d'ampli- tudes moitié moindre; car si l'on a les deux houles «, = SinTI — = 7-1 IV, = — COSTT '0 -^0 \ r . 1 1 — t„ .r,\ ;■' «2= -SIUTT ( — ;j^ •" rj' 'V;,— -COSTT '— 2 "'"" \ T L; ' "~ 2 \ T L t — /„ .r„ dont la première a un autre sens que la seconde, ou trouve |)our «, H- ii.^, ^Vj _l- vvo les expressions (21), on les secondes (aS), de x — .r„, z — r„. » Aussi les ondes chipoteuses résultent souvent de la réflexion d ondes houleuses qui sont venues heurter une rive verticale. » T.es divers mouvements de la mer, quand le vent a cessé d'agii-, peu- vent être regardés comme des mélanges, soit de houles, soit de clapotis. ( h^ ) 1) Il est rare que les vagues clapoteiises aient la mènie régiilarilé (pie les vagues houleuses venant du large. Elles sont, pour que cela puisse être, généralement trop proches du lieu où elles ont été produites, et leurs irréo'ularités n'ont pas eu le temps, comme celles d'une houle engendrée un peu loin, de s'user ou de se détruire soit mutuellement, soit par l'effet des frottements dont nous n'avons pas tenu compte, en ne laissant subsister que les mouvements simples, qui sont toujours les plus durables (*). » ASTUONOMIE PHYSIQUE. — Sitf les relations qui existent, dans le Soleil, entre les nioltiliéiances et les autres parties remanjunbles. Troisième Lettre du P. Secchi à M. le Secrétaire perpétuel. « Rome, ce 26 août 1870. » Une contiiuiation exti'aordinaire du beau temps m'a permis de pour- suivre avec assiduité les observations (jnotidiennes des protubérances solaires, et de recueillir une abondante moisson qui pourra être utilisée pour en tirer des conséquences d'une grande importance. Quoiqu'il soit difficde d'établir des lois sur cette matière, sans une suite assez longue d'ob- servations, il est cependant utile et nécessaire d'in ?7 jS 3f) ,1't îi 7--> I I I I I I I I I Le Soleil a été observé le 23 juillot 1870, onlre 8^ 3o™ et (j^" l\0'", à réquatorial de Meiz, par le P.Sccelii. Les protubérances sont eu partie rigoureusement proportionnelles au reste du disque solaire. La lijure est photographiée aux deux tiers de la grandeur du dessin original, fait avec le spectroscope de Hol'mann et iVIerz. Les taches et les facules sont dessinées suivant la projection faite à l'équatorial de Cauchoix. Le contour des facules est indiqué par une simple ligne. L'échelle est en minutes d'arc. Une minute = ,'12900 kilomètres. est restée visible du 22 au 27 juillet, et alors les régions des n"* 4 et 5 étaient fondues ensemble, et reliées par des arcs de jets filamenteux. A son iiiaxi- nuim de liauteur, la niasse arriva à 3' 10"; son étendue était de 5o degrés Cl',., 1871, 1' ScnKStic{T. LXMII, N" 10.) 77 ( 598 ) en latitude et 65 degrés en loiigitiide. C'est une des plus grandes masses protubérantielles que j'aie observées. » liC n° 6 représente trois petites masses sans direction bien définie. Le n° 7 comprend deux masses divergentes, avec un nuage dirigé du pôle à l'éqnateur, composé de filaments. Les n°* 8 et 9 sont deux masses fila- menteuses très-voisines du pôle sud; la masse n° 9 est remarquable en ce qu'elle est composée de filets clair-semés, ce qui est habituel dans cette région. » Le n° 11 représente un système de deux protubérances opposées, qui en recouvrent une troisième plus basse. Cette combinaison est assez fré- Quente. » Le n° 12 montre deux beaux jets filaires, qui partent de la facnle qui environne le noyau d'une tache voisine du bord; le n" 13, un autre grouj)e de l'autre côté de la tache. Ce dernier est très-vif; à la base, il est tourné vers l'éqnateur, par la force d'éruption, mais son sommet est entrainé vers le pôle. Entre les deux, il y a des flammes à pointes très-tranchées et très- vives, quoique courtes et non garnies de panaches. Je remarquerai que le type de ces protubérances est régulièrement celui qu'on observe dans le voisinage des taches. Ces flammes courtes, vives et très-variables, lorsqu'elles se présentent au bord oriental, sont l'indice le plus sûr d'une tache qui va paraitre le jour suivant. Tous ces détails prouvent que le bord des taches est garni de jets très-vifs et brillants, quoique les longs panaches y fassent ordinairement défaut. Dans ces flammes si vives, on rencontre souvent des éléments autres que l'hydrogène et celui qui produit la raie D'. Vient ensuite une chromosphère irrégulière et assez élevée, jusqu'au n° 14 qui, lui aussi, est semblable au précédent par le voisinage d'une tache. Les jets reposent sur les facules qui environnent la tache. » Le 15 est un petit nuage courbé eîi sens contraire, ce qui arrive souvent dans les régions basses. Le n" 16 est un assemblage de deux jets ou pana- ches très-beaux, tournés vers le pôle; le n" 17, un assemblage de trois jets presque verticaux et toui'ués en sens opposé légèrement au sommet. On voit, en ce point et dans le n" 8 qui lui est opposé, la faiblesse du courant qui n'entrahie que très-peu les niasses. » Il ne faut pas manquer de signaler ce fait, que la grande masse com- prise entre 3 et 5 semble exercer ime influence considérable à distance, et troubler la circulation générale; ce qui n'est pas surprenant, surtout en considérant que les jours suivants la masse se répandit jusqu'à la latitude du n" 6, connue nous l'avons déjà dit. ( 599) » Les observations de cette espèce sont donc très-propres à nous fournir des indications sur la constitution de l'atmosphère solaire et sur ces mouve- ments : nous pouvons dire que c'est une étude semblable qui pourra nous faire connaître les mouvements dont on a inutilement cherché la manifes- tation dans les taches. » Les énormes variations qu'on trouve d'un jour à l'autre, dans le con- tour du Soleil, m'ont engagé à rechercher si elles ne seraient pas en con- nexion avec des variations dans la photosphère elle-même, et, par suite, dans le diamètre solaire. Les astronomes savent que cet élément est très- différemment apprécié par les meilleurs observateurs et par les autorités les plus compétentes. Des recherches entreprises à ce sujet, en prenant le diamètre solaire au méridien au mojen du chronographe électrique, nous ont fourni, d'tui jour à l'autre, des variations incompatibles avec la pré- cision de l'observation chroiiographique, excédant toute erreur probable, et en relation avec l'activité de la chromosphère. D'après les notions que nous avons maintenant de l,i constitution solaire, des variations attei- gnant 2", dans le diamètre de l'astre, ne sont pas impossibles. Dans une prochaine Communication, j'entrerai dans quelques détails sur ce sujet. » Le P. Secchi fait hommage à l'Académie d'un exemplaire d'iui Mémoire sur la distribution des protubérances autour du disque solaire, extrait des y^ltli delf Accademia /joiUiJtcia de Niiovi Lincti. CHIMIE. — Quekjues observations au sujet de la distillation simultanée de l'eau et de certains alcools insolubles dans l'eau; par MM. Is. Pierre et Ed. Pcchot. « Nous avons déjà signalé, d'une manière incidente, dans le cours de nos recherches sin- les produits de fermentation alcoolique, le fait remar- quable que présente la distillation d'un mélange d'alcool amylique pur et d'eau. Lorsqu'on chauffe un pareil mélange dans un appareil dislillatoire, on voit la température du liquide s'élever rapidement jusqu'à 96 degrés. A ce point, le liquide entre en pleine ébullition et lu teaipérature devient remarqua- blement conUonle. )) Il passe à la distillation un mélange louche d'eau et d'alcool amylique, qui se sépare promplement en deux couches: l'une, supérieure, se compose d'alcool amylique; l'autre, inférieure, n'est autre chose que de l'eau. » Si, pendant le cours de la distillation, on examine, à diverses reprises, les deux couches du liquide condensé, en multipliant les fractionneuients 77" ( 6oo ) fin produit ainsi obtenu, on reconnaîtra que, jiendinl louie In durée de l'o- pération, et tant (jiie la température se maintient à c)6 degrés^ les volumes de l'eau et de l'alcool am/lique condensés sont entre eux dans tin rapport constant, qui est celui de 2 à 3. » Les clioses se maintiennent en cet état jusqu'à ce que, l'une des sub- stances venant à manquer, il ne reste plus dans l'appareil que de l'eau pure s'il contenait primitivement plus de 2 volumes d'eau pour 3 volu- mes d'alcool amylique, ou qu'il ne reste plus que ce dernier s'il avait été primitivement mélangé en excès, c'est-à-dire si sa proportion originelle dépassait 1 5o d'alcool pour 100 d'eau, en volume. Dans le premier cas, la température s'élève brusquement à 100 degrés; dans le second cas, à i3o degrés. » Ce triple résultat: constance de la température d' ébullition , température d'ébullilion inférieure à celle du plus volatil des deux li(piides, constance du rap- port des deux substances qui distillent simultanément ; ce triple résultat, disons- nous, a paru chose assez remarquable en elle-même d'abord, et ensuite par les conséquences pratiques, svu- lesquelles nous reviendrons bientôt lors- que les faits constatés par l'ensemble de nos recherches auront été coor- donnés et discutés. Évidemment, il ne fallait pas voir là un fait isolé, sin- gulier, mais plutôt un cas particulier d'une loi plus générale, dont il importait de trouver l'expression. » Nous avons donc soumis à la même série d'épreuves l'alcool butylique, assez jieu soluble dans l'eau j^our pouvoir être assimilé, sous ce rapport, à l'alcool amylique. Nous avons donc mis dans une cornue de leau et de l'alcool butylique, et cliauffé le mélange. L'ébullition, d'abord un peu ir- régulière et parfois tumultueuse, a été facilement régularisée par l'addition de quelques bouts de fd de platine et de deux ou trois petits fragments de pierre ponce. La température d'ébullition s'est élevée jusqu'à 90°, 5, et est restée ensuite remarquablentenl stationnaire, jusqu'à complète disparition de l'alcool butylique en présence d'un excès d'eau. En fractionnant les produits condensés pendant la distillation, on y a constamment trouvé, sur 6 parties «n volume, 5 parties d'alcool butylique et i partie d'eau. » Voici, d'ailleurs, les résultats numériques de nos observations : Première série. ,,,, ,,. . ",-1 Alcool biUvIique. . . 5o'"^ 1" obsorvation : lemperalurc dV'bullitioi). qo,5 J ^ ( Eau 10 I Alcool bulvliniie. . . 5o 3.'' observation : tcmpcraUiio QO,5 { ■' ( h,an 10 5o lO 5o 2" observation : température 90,5 \ ( 60. ) . .1 Alcool butyliqiie. . . 5(> 3' observation : température QO,i) \ „ ' [ hau 10 ... , „ ( Alcool l)ulyli(|i\e. . . 5o 4 observation : température po,5 < ., ' I t-a" ' o ... _ ( Alcool bulylique. . . 5o a° observation : température Q0,5 ', ■' ( Eau 10 „ , . , ^ ( Alcool butylique. D° observation : température 90>5 < ... _ ( Alcool butylique. 7" observation : température qo,5 < ' ' 1 Eau 10 Deuxième série (nouveau mélange). .„ , . , , ",.1 Alcool butylique. . . 5o" 1'° observation : température irehiillilioii. . uo.a l ■ ( Eau , . . . 10 Alcool butylique.. . 5o Eau Il) ., , . _ 1 Alcool butylitiue. . . ùo y observation : température Q0,5 ■ ( Eau 10 ... , ^ l Alcool butyli(nie. . . 5o 4' observation : température Qo,5 ^ ' ( Eau 10 ^ , . ^1 Alcool biitylifiiie. . 5o 5* observation : température qo,5 ' ( Eau 10 „ , . , ^ l Alcool butylique. . . 5o o" observation : température Q0,5 { „ ' ( Eau 10 , . , _ l Alcool butylique. . . 5o 7' observation : température 9°) 5 j „ 1) Il est impossible de trouver, dans des réstiltals, une concordance plus coinpiète et plus remarquable. » Lorsque, par suite de la continuation de la distillation, l'une des deux substances (l'eau on l'alcool) vient à rester seule dans la cornue, la tem- pérature d'ébnilition s'élève à 100 degrés si l'eau prédominait, ou à 108 de- grés si c'était l'alcool butylique. » Nous retrouvons donc encore ici, comme dans le cas l'alcool amy- lique : » 1° Température d'ëbullition confiante; » a" Température d^ébullilion inférieure à celle du plus volatil des deux liquides; » 3° Constance du rapport des deux substances ipii distillent simultanément. » Dans le cas du mélange d'eau et d'alcool amylique, l'abaissement de la température d'ébuUition est : Par rap])0it à celle de l'eau, de 4" Par rapport à celle de l'alcool amylique, de. . . 34 ( 6o2 ) » Dans le cas du mélange d'eau et fl'alcool bntyliqiie, l'abaissement Je la température d'ébiillilion est : Par rapport à celle de l'eau, de ()°i5 Par rajiporl à celle de l'alcoiil hnlylique, de i7°)5- » Ceci bien établi, nous nous sommes demandé ce qni arriverait si, au lieu de n'employer avec l'eau que l'alcool amylique ou l'alcool butylique, on soumeltait à la distillation un mélange de ces trois substances. )) La tempéralure d'ébullilion d'un pareil mélange n'est plus station- naire; elle va constamment en s'élevant, depuis le commencement delà la distillation jusqu'à la fin, mais elle est toujours comprise enire 90", 5 et 96 degrés. Elle paraît d'autant plus élevée, que la proportion d'alcool amy- lique est relativement plus considérable dans le mélange. )) La proportion d'eau qui passe à la distillation va aussi en augmentant avec la température d'ébullition du mélange; mais, si elle est toujours su- périeure à j du volume total (cas du mélange d'eau et d'aiccool buiylique), elle est loujoin-s inférieure à f du volume total du liquide condensé (cas du mélange d'eau et d'alcool amylique pur). » Il semble résulter de là que, soumis à la distillation, un mélange d'eau, d'alcool ])ulylique et d'alcool amylique donnera des produits de plus eu plus pauvres en alcool butylique, et de plus en plus ricbes en alcool amy- lique, et que la séparation de ces deux substances ne sera que progressive, comme lorsqu'on traite le mélange en l'absence de l'eau. » En attendant qu';l nous soit permis de formuler des conclusions plus générales, nous pouvons déjà énoncer les suivantes : » 1° Lorniuoii soumet à la dlstillaiiou iiii mélange binaire d'eau el d'alcool amylujiie, ou d'eau cl d'tdcool buiylique, la leiiijséralure d'ébullilion du mélange resle constante jusqu'à ce qu'il ne reste i)lus (ju'iin seul des deux liquides dans l (ippareil distillaloire; M 2" Cette température d'ébullion du mélange est toujours inférieure à celle du liquide le plus volatil, c'est-à-dire, dans le cas actuel, inférieure à 100 de- grés; )) 3° Pour chacun de ces mélanges, il existe un rapport constant entre les pio- portions d'eau el d'' alcool qui passent à la distillation ; mais ce rapport varie de l'un des mélanges à l'autre {\\ est de 2 à 3 dans le cas du mélange d'eau et d'alcool amylique, et de i à 5 dans le cas du mélange d'eau et d'alcool butylique); » 4" Lorsqu'on soumet à la distillation un mélange ternaire d'eau, d'al- cool amylique el d'alcool butylique, la température d'ébullition du mé- ( 6o3 ) lange n'est plus constante; elle varie suivant les proportions relaiives des deux alcools, mais elle reste toujours inférieure à celle du plus volatil des trois liquides, et comprise entre celles des deux mélanges binaires dont il a été question pins haut. » Le rapport qui existe entre la proportion d'eau qui disfille et la pro- portion du mélange d'alcools qui l'accompagne n'est plus constant ; le rapport augmente avec la température du mélange, tout en restant compris entre les limites des rapports correspondants précédemment observés dans le cas des deux mélanges binaires soumis à l'expérience, c'est-à-dire entre fetf. » Dans un prochain Mémoire, nous citerons de nouveaux faits analo- gues, et nous essayerons d'en tirer des conséquences pratiques dont puis- sent profiter la science et l'industrie. » PALÉONTOLOGID;. — Remarques au sujet des Reptiles provenant des cni aires lilliO(jraj)lnques de Cirin, dans le Uucjey, qui sont conservés au Musée de Lyon,- par^l. Paul Geuvais. « Les calcaires lithographiques exploités à Cirin, coninuuie de Mar- champt, dans le Bugey (département de l'Ain), calcaires bien connus des géologues par l'abondance des empreintes de Poissons qu'on y rencontre, ont fourni à feu M. Thiollière, ainsi qu'à M. le professeur Jourdaii, un certain nombre de Reptiles qu'il était intéressant de comparer à ceux des dépôts analogues de la Bavière. Grâce au zélé apporté par MM. Lortet et Chantre dans le classement du Musée de Lyon, ces belles pièces sont main- tenant exposées au public avec les Poissons de Cirin qui proviennent de la collection Thiollière, et il m'a été possible de faire à leur égard quelques remarques que je demande à l'Acadéniie la permission de lui soumettre. " Les Reptiles dont il s'agit appartiennent à divers groupes; ce sont : » i" Plusieurs sortes de Chéloniens, iJarticulièrement les Chelonemys âe M. Jourdan, genre qu'il ne me paraît pas possible de séparer des Hydro- pelta de M. Hermann de Meyer (i), établis sur un fossile du même gisement qui est conservé au Muséum ; » 1° Un Crocodiiien de la division des Téléosaures, appelé, par M. Jour- dan, Crocodileinnis robustus; » 3" Des animaux comparables aux Sauriens actuels par leurs faibles (i) Neufs Jarhbiuh f. Minerai., de Léonard et Brokk, 1861, p. ii3. [ 6o4 ) dimensions, mais qui ressemblent aux Crocodiliens par la forme allongée des deux principaux os de leur carpe : ils paraissent constituer une famille à part, dont il sera question plus loin, sous le nom d'Àloposniuidés (i), tiré du genre le plus ancien de cette division ; » 4° Des Sauriens analogues aux Homéosaures, genre type de la petite famille des Homéosauridés (2); » B° Le genre Euposaurus de M. Jourdan; » 6° Un Ptérodactyle. » M. Jourdan a consacré à la représentation des caractères ostéologiques de ces Reptiles neuf planches très-bien faites dont il existe des épieu\ es dans le cabinet de Géologie de la Faculté des Sciences, à la Sorbonne; mais il n'a pas publié ses descriptions, et les planches dont je parle sont même restées inédites. On ne connaît encore les Reptiles découverts à Cirin que par la liste énumérative des figures exécutées sous les yetix de M. Jourdan, liste qui a été donnée, par M. Hébert, dans la Revue des Sociélés savantes (3), et par la description de deux de ces espèces (le Sapheosaurus Thiollieii et ï À toposaur us Jouî'dani) publiée antérieurement par M. H. de INIeyer dans le second Mémoire de M. Thiollière, sur les Poissons de Cirin (2). » Des modèles en plâtre de plusieurs de ces fossiles ont été exécutés par les soins de M. Jourdan, et offerts récemment à différents JMusées. J'en ai reçu plusieurs qui vont être placés dans la galerie consacrée aux ossements fossiles, où l'on pourra les comparer à ceux des espèces allemandes que je m'étais procurés en 1869. » Je parlerai de préférence, dans cette Notice, des Atoposauridés et des Homéosauridés, dont les caractères sont encore peu connus. » Le genre Atoposaurus, qui est le plus anciennement observé de la fa- mille des Atoposauridés, repose sur une espèce de Cirin [VJloposaurus Jour- dain, H. de M.), à laquelle est venu s'ajouter depuis VA. Oberndorferi, du gisement de Rehlheim. Il est signalé comme offrant un mélange de caractères empruntés aux Crocodiliens et aux Sauriens de la famille des Geckos. On attribue aux Homéosaures des dents comparables à celles de ces derniers, mais leur carpe affecte la disposition propre aux Crocodiles, et deux genres du même groupe, dénommés par M. Jourdain, d'après des fossiles (1) Jtoposauiidœ. (2) Homœosauriflœ, P. Gerv., Zool. et Pal. Jinnr. , p. i^58. (3) T. II. ]). 261; 1862. (4) In-4°, Lyon, i85i. — P. Gerv., loc. cit. ( 6o5 ) j)liquées aux sciences morales et politiques (2), |)rpseiite une extension considérable des questions et des lois (jiii concernent Vhomme pris dans le corps social. » L'homme individuel a été étudié sons tous les rapports : on s'est oc- cupé successivement de son physique, de son moral, de son intelligence. Chacune de ses facultés a donné lieu à ime ou plusieurs sciences diffé- rentes; mais, hormis quelques cas, on n'a pas cherché aussi les lois gé- nérales qui concernent les hommes dans leurs dépendances les uns à l'égard des autres, pour le physique, le moral et l'intelligence. « 11 est temps, » dit M. Quetelet, de s'occuper des lois de Vespèce, après avoir pris tant de » soin pour trouver celles de l'/nc^iVîf/M.» Il s'agit d'assimiler les hommes entre eux, dans telle ou telle condition de leur existence. Ainsi, par exemple, qu'on prenne les hommes d'un même âge, d'une même |iopulation ou d'une même ville, et qu'on les considère sous le rapport physique de leur taille : les uns seront très-petits, les autres très-grands, et la majorité ob- tiendra une certaine moyenne. M. Quetelet introduit à ce sujet une courbe remarquable dont les abscisses représentent la grandeur, et les ordonnées le nombre des individus d'un âge doiuié. 11 nomme cette corube binomiale, à i-aison de la relation de ses ordonnées avec les termes successifs de la formule du binôme. » Si, au lieu des tailles, on prend les poids, les forces, les vitesses ou les autres qualités des hommes d'une même nation, c'est cette même loi bino- miale que l'on trouve. Jl en est de même à l'égard des qualités morales ou intellectuelles, par exemple pour l'époque de la vie offrant le plus de pen- chant à tel ou tel genre de vice ou de vertu. » Ce principe ne concerne pas l'homme seulement : on le retrouve dans tous les êtres vivants, même dans les plantes. » On peut s'étonner que cette loi si générale, qui fixe à v.o\re espèce la même unité que l'on trouve dans Vindwidu, n'ait pas encore été remarquée. L'ouvrage actuel marque un pas considérable dans l'étude de ces questions qui embrassent le monde physique et moral. Il donnera lieu à des recherches dans cette branche nouvelle des sciences, qui demande l'application des mathématiques à tant d'autres connaissances si variées. » (i) 2 vol. in-8", i86g. (?,) I vol. in 8", 1848. i t)09 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission pour la vérification des comptes. MM. Matliieu et Brongniart réunissent la majorité des suffrages. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE APPLIQUÉE.. — Sur le pétrole. Note de M. H. Ryasso\. (Commmissaires précédemment nommés : MM. Diunas, Combes, H. Sainte-Claire Deville.) « Nous avons 1 lionneur de soumeltre à l'Académie le résultat de nos études sur le pétrole, au point de vue de sa composition, de son traiiemenl industriel, du meilleur moyen de reconnaître son degré d'inflammabilué, et de son origine. » La composition des pétroles d'Amérique a été surtout établie par Pelouze et M. Cahoiu's, dès i863. Ces savants ont montré que la plus grande partie du pétrole était formée par des carbures de la série du formène, et, au point de vue analytique traité dans leur Mémoire (i), il y a peu de chose à ajouter. Par des distillations fractionnées très-multipliées, nous étions parvenus à isoler, du pétrole de Pensylvanie, quatorze carbures liquides, dont les points d'ébuilition correspondent assez exactement à ceux qui sont indiqués dans le Mémoire cité. Le premier produit obtenu bouillait vers 28 degrés C. à la pression o™'",755; le dernier, vers 323 degrés; mais n'avons pas pu parvenir à [^réparer des carbures possédant un point d'ébuilition fixe. Poussant plus loin la séparation des corps homologues qui forment une série contiiuie, nous avons obtenu, toujours par distdiations fraction- nées, des carljures solides, connus sous le nom de paraffine. M. Norman- Tate et, après lui, Pelouze et M. Cahours ont avancé, mais sans démonstra- tion, qu'il devait exister plusieurs paraffines. Nous avons séparé cinq produits solides, dont les points de fusion sont les suivants : 3o, lu, 5o, 58 et 65 degrés. Mais, pendant les distillations fractionnées, ces corps s'altèrent légèrement, et, si les chiffres précédents démontrent l'existence de plusieurs paraftines, nous ne saurions affirmer, vu les difficultés pratiques, que nous ayons séparé cinq paraffines distinctes, ou des mélanges d'au moins Annales de Chimie et de Physique, l^ série, t. I; 1864. ( 6io ) deux ou trois d'entre elles. Si nous pouvions isoler ces cor|)s d;iiis un (lat de pureté suffisante, il serait intéressant de voir quel rapport il existe dans les différences de leurs points d'ébullition et de leurs points de fusion. Lorsqu'on agite le pétrole brut avec de l'acide sulfurique d'une densité moyenne de 1,7, si l'on sépare par décantation le liquide non attaqué qui surnage, et si l'on étend d'eau, avec précaution, l'acide qui s'est fortement coloré, il vient à la surface une substance noire, d'une odeur nauséabonde. La quantité séparée, pour un échantillon de pétrole de Pen- sylvanie, est égale à 4 pour 100; pour un échantillon de pétrole du Canada, nous avons obtenu 1 1 pour 100. Ce liquide séparé ainsi, et distillé, fournit deux séries de produits : les uns bouillant à une température inférieure à 80 degrés, les autres vers aSo degrés; les produits intermédiaires sont en très-faible quantité, car le thermomètre s'élève très-rapidement de 80 à aSo degrés. Ces mêmes produits se forment dans la distillation du pétrole; c'est à eux qu'est due principalement l'odeur désagréable du produit; ils constituent des carbures appartenant à la série étylénique, mais ils ren- ferment du soufre. De même que les carbures les plus volatils de la série du formène, ils ont sur les animaux soumis à l'inhalation de leurs vapeurs une action rapide, anesthésique, mais difficde à graduer et qui amène sou- vent la mort. » Au point de vue du traitement industriel, nous ferons observer qu'en laissant de côté la mauvaise foi, cause habituelle de l'existence des pétroles facilement inflammables, on ne tient pas compte de la faible conductibilité pour la chaleur de ces carbures ; la conséquence de ce fait est double : lors- qu'on distille i5oo à 2000 litres de pétrole à la fois : 1° la séparation des parties les plus volatiles s'effectue incomplètement; 2" les parties plus di- rectement chauffées se décomposent partiellement et produisent des car- bures volatils, appartenant aux premiers termes de la série. L'industriel qui ne se sert, pour la séparation des produits, que de l'indication du densi- mètre, ne peut être prévenu de l'existence de ces produits volatils dans un pétrole dont le point d'ébidlition moyen est élevé. Dans nos distillations dans des cornues de verre, nous avons, pour obvier à cet inconvénient, pris l'habitude de mettre des faisceaux de fils de fer très-fin, i-eposant sur la partie chauffée, et qui devaient agir comme conducteurs. Le même pro- cédé est facilement applicable en grand, sans rien changer aux appareils. " Le moyen le plus fréquemment employé pour reconnaître le degré d'inflammabilité des pétroles est, à notre avis, défectueux et peu scienti- fique. Lorsqu'iui appareil indi(]ue que le pétrole s'enflanune vers 35o ou 3Go degrés, cela signifie qu'à cette température le pétrole émet des vapeurs ( 6.1 ) qui, à une certaine distance, s'enflamment ou forment avec l'air nn mélange qui détone et éteint une flamme. Nous ne pouvons ici faire ressortir les in- convénients nombreux d'un pareil procédé. Pour nos études comparées, nous avions fait construire, dès i865, un petit appareil facile à manier pour tout le monde, et dont le principe, pour la détermination du degré d'inflammabilité, est la mesure approchée de la tension de vapeur qui est appréciée par la hauteur d'une colonne d'eau. Les produits les plus volatils et les plus inflammables ont en effet une tension considérable, supérieure, pour certains, à celle de l'éther sulfurique, et l'existence de 5 à lo pour loo de ces corps est des plus dangereuse. Il serait certainement utile d'arriver à vulgariser un procédé certain, pour l'essai d'ini produit dont la circula- tion ne présenterait plus de dangers, s'il était bien préparé, et qui, dans un avenir prochain, est certainement appelé à être utilisé sur une plus grande échelle pour le chauffage des machines, lorsque quelques difficultés pra- tiques auront été surmontées. » La question de l'origine du pétrole a déjà produit quatre ou cinq théories différentes. Dans une expérience que certaines considérations nous avaient amenés à exécuter, nous avons, en faisant agir l'acide carbonique et l'eau dans des conditions fort simples, obtenu une petite quantité d'un liquide inflammable, presque inattaquable par l'acide sulfurique, d'une odeur ayant quelque analogie avec celle des carbures du pétrole. Notre expérience, faite sur une trop petite échelle, devra être reprise : c'est ce que nous comptons faire |)rochainement. Les substances que nous faisons agir les unes sur les autres étant très-répandues sur notre globe, il sera peut-être possible de formuler une nouvelle théorie de la formation du pétrole, de la rattacher aux soulèvements des montagnes et aux éruptions volcaniques, et de grouper autour d'elle plusieurs faits importants signalés dans l'histoire de la terre. » MÉTÉOROLOGIE. — Note sur les courants almosphérlques de l' liémisplière borént, (in poiiU de vue de la prévision du temps; par M. de Tastes. [Extrait (i).] (Commissaires: MM. Becquerel, Ch. Sainte-Claire Deville, de Tossan.) « On sait que l'action solaire, combinée avec le mouvement diurne de la (i) Nous croyons devoir ajouter l'exU-ait suivant d'une lettre adressée par l'auteur à M. le Secrétaire perpétuel, avec sa Communication : « r)ans la séance du :>fi juin dernier, à propos de la discussion soidevéi- entre MM. Renou { fi>2 ) terre, détermine dans l'atmosphère une circulation continue entre les régions équatoriales et les régions situées sous les latitudes élevées. Je dis : « les Inlittides élevées » et non les latitudes polaires, car l'air qui avoisine les pôles reste en dehors de cette circulation. Reposant snr des glaces éter- nelles, à peine attiédi pendant l'été par les rayons obliques d'un soleil le plus souvent voilé de brumes épaisses, dépouillé pendant l'hiver de sa vapeur d'eau transformée en fines aiguilles de glace, cet air reste fréquem- ment dans un état de calme absolu, interrompu seulement par quelques perturbations locales de peu de durée. On est donc autorisé à désigner la zone aérienne qui entoure les pôles sons le nom de région des calmes polaires. M Le contour de cette zone est incessamment battu par les courants d'air plus chaud qui la côtoient. Il forme, pour ces courants, une véritable rive, une sorte de banquise aérienne. Il est à peine nécessaire de dire que cette rive ne saurait présenter le contour net et tranché d'une rive solide ou même liquide. » ... Cette zone de coijtact est le théâtre fréquent de perturbations atmosphériques et de tempêtes de neige. » L'air des hantes latitudes, aspiré vers la zone torride par le tirage éqna- torial, forme, sous l'inflnence du mouvement diurne de la terre, les vents si connus sous le nom iValizés. I^es circonstances dans lesquelles s'opère le retour ties alizés sont encore entourées d'obscurité, et les explications qu'on en donne ordinairement laissent à désirer. Tonjoiu's est-il qu'à partir du 30*^ degré de latitude nord, nous les retrouvons sous forme de vents de sud-ouest dans les parties inférieures de l'atmosphère. Nous avons donc à la surface de la terre, dans la zone tempérée, les courants froids venus du nord-est et les courants tiédes du sutl-ouest; ils devraient se juxtaposer et présenter des bandes alternatives (chaudes et froides, humides et sèches), et Marié-Davy, M. Charles Sainte-Claire Deville a bien voulu faire mention d'un travail que j'avais présenté, en juillet 1870, à la Société Mélcornlogiciiie, et où j'annonçais, comme con- séquence de la situation actuelle des courants atmosphériques, un hiver très-iigoureux, ii/i des plus rciiiarijuablrs du. siècle. « Reste à savoir, disait .M. Deville, si la persistance de .. certains courants atmosphériques dont |)arle I\I. de 'fastes n'est pas elle-même périodique, " auquel cas les considérations sur les([uelles il a fi)nde sa prédiction viendraient à l'appui u des idées de M. Renmi. ^ » Ces paroles me font un devoir d'exposer souimairement ù l'Académie les idées qui m'ont conduit à une prévision que l'événement n'a que trop justifié. Elles me serviront, je l'espère, d'e\cuse aux yeux de l'Académie, si j'ose exposer devant elle une doctrine que je ne in"eais pas encore assez élaborée pour mériter l'honneur de lui être présentée. » ( 6i3 ) analogues à ces bandes alternées, bleues et vertes, qu'offre la mer Glaciale dans les parages du Spitzberg. C'est ce qui arriverait si la surface de la terre était partout identique...; mais la configuration des rives de l'Atlantique modifie profondément cet état de choses dans cette partie de notre hémi- sphère. » Tout le monde sait que le règne constant des alizés détermine un trans- port des eaux de l'Océan de l'est à l'ouest. Ce courant est partagé en deux branches inégales par le continent sud-américain.... La masse principale, comprimée dans l'espace relativement étroit du golfe du Mexique, s'élance par le canal resserré qui sépare la Floride des îles Bahamas, ayant ennna- gasiné une force vive suffisante pour assurer son transport à travers l'At- lantique, jusqu'aux rivages de l'Europe septentrionale. C'est sur ce lit d'eaux tièdes que les courants de retour de l'alizé se rassemblent et forment cet immense fleuve aérien qu'on appelle le courant ccjuatorial. Il s'infléchit vers l'est en côtoyant la région des calmes polaires, qui forme sa rive gauche, et le sens invariable de rotation des bourrasques dont il est parsemé est la conséquence mécanique du frottement exercé sur l'air, comparativement calme, qui constitue la rive concave sur laquelle il glisse. Après avoir con- densé la plus grande partie des vapeurs dont il est chargé, sur les parages de la Finlande et de la Russie septentrionale, dont il alimente les grands lacs, il revient à travers l'Europe orientale, sous le nom fort contestable de courant polaire, rejoindre la région des alizés. Il se réchauffe en progres- sant vers le sud, s'éloigne de plus en plus de son point de saturation, et produit ces vents secs d'entre nord et nord-est qui, sous différents noms, caractérisent les climats de l'Asie Mineure et de l'Egypte. Ce vaste circuit circonscrit un espace dont les dimensions et la position géographique varient, avec les fluctuations du fleuve aérien qui l'entoure. Là, régnent les pressions élevées, un ciel serein, des temps généralement calmes, et ces mouvements de l'air ne sont dus qu'à des causes locales (i). » La grande étendue du Pacifique ne saurait se prêter à la formation d'un circuit aussi bien déterminé. » ... Considérons une projection stéréographique de l'hémisphère nord, (i) Au premier rang de ces causes, il faut ranger les différences de température entre le jour et la nuit, qui amènent les brises de terre et de mer sur les côtes, les mouvements alternatils ascendants et descendants de l'air sur les pentes des montagnes, etc. Ces plicno- uiènes s'effacent entièrement lors(]ue la contrée qui en est le tlu-àtre sort de la zone des calmes pour passer sous le régime des grands courants généraux, l'équatorial direct ou son courant de retour. C. R., 1871, 2' Semestre, (T. LXXlll, K" 10.) 79 ( 6.4 ) sur le plan de l'équateur; divisons-la en deux parties égales par le méri- dien de New-York, qui esta peu près le yS^ de longitude occidentale, et traçons sur cette projection les lignes isothermes. La bande comprise entre l'isotherme de zéro et celle de — 5 degrés représente la position moyenne de cette zone, qui limite les calmes polaires. Le 76*^ de longitude coupe l'espace oblong et irrégulier compris entre ces limites en deux parties iné- gales, dont la plus grande s'étend du côté du Pacifique. La supériorité de force d'impulsion et d'ampleur de l'équatorial Atlantique sur celui du Pa- cifique rend compte de ce résultat, qui assure à l'Europe un climat privi- légié. La pression exercée par ces deux courants opposés sur la zone des calmes polaires détermine la forme oblongue de cette zone, la forme renflée de ses extrémités, qui s'étendent sur les continents américains et asiatiques, ainsi que les deux concavités très-sensibles de sa partie moyenne. Admet- tons que les rôles soient intervertis, que l'équatorial Pacifique croisse en volume et en force d'impulsion, et que l'équatorial Atlantique éprouve lui amoindrissement correspondant : la zone des calmes polaires se déplace vers l'Europe, les banquises de la mer Glaciale descendent vers le sud, les chances d'aborder le Groenland oriental ou la terre de Gellis vont en di- minuant, et les expéditions les mieux conduites^ comme celle de la Gei- mania dans l'été de 1868, aboutissent à un échec. L'Europe voit diminuer ses privilèges météorologiques, elle se rapproche des conditions ordinaires des contrées de même latitude. Hivers plus rigoureux, sépaiésd'un été sec et chaud par im printemps très-court, température moyenne de l'année abaissée, diminution dans la quantité annuelle de pluie, telles sont les principales conséquences du déplacement de la zone polaire, dû à une activité exceptionnelle des courants aériens du Pacifique. » La région des calmes polaires, et c'est là le point capital sur lequel j'ai l'honneur de solliciter le jugement de l'Académie, paraît soumise à des oscillations autour d'une position d'équilibre moyen, indiquée par le tracé des isothermes, entre les deux circuits aériens qui la compriment dans deux sens opposés. Ces mouvements doivent présenter une étroite connexion avec les variations de l'intensité et des coordonnées magnétiques, et avec la fréquence ou la rareté des aurores boréales visibles à nos latitudes. Ces oscillations sont-elles régulières, et, dans ce cas, quelle est la durée de la période? La période est-elle quarantenaire, comme l'établissent les obser- vations de M. Renou? Quelques faits périodiques, qui se rattachent évi- demment aux vicissitudes de notre courant équatorial, comme les crues du lac de Ladoga, les inondations presque décennales de la Loire, sem- bleraient indiquer une période plus courte; mais cela n'infirmerait en rien la (6.5) doctrine soutenue par cet éminent météorologiste. Rien ne nous défend d'admettre que des mouvements périodiques, dus à des causes multiples qui peuvent tantôt se corroliorer, tantôt se combattre, ne puissent présenter, à de !ono;s intervalles, un caractère plus accentué. Si, par exemple, les marées ordinaires ne produisaient jamais fpi'une dénivellation de quelques centimètres, elles passeraient inaperçues; les marées des syzj'gies équi- noxiales, atteignant quelques décimètres, seraient seules sensibles, et l'on serait autorisé à dire que la marée est un phénomène dont la période est de six mois. » Sans élever la prétention, assurément déraisonnable dans l'état peu avancé de la science météorologique, de découvrir les causes complexes de ces mouvements oscillatoires, nous avons, dans l'observation des allures changeantes de notre courant équotorial, un moyen pratique d'établir ou de renverser la théorie, encore incertaine, du retour régulièrement pério- dique des grands hivers. Les bourrasques dont il est parsemé sont pour nous des points de repère, dos bouées flottantes qui nous indiquent son cours. )) ... C'est ainsi que, dès mois de septembre 1869, l'examen des cartes quotidiennes de l'Observatoire et quelques observations personnelles me portèrent à soupçonner que le courant équatorial manquait de vigueur et paraissait s'élever moins que de coutume vers les hautes latitudes. Un hiver assez rigoureux, suivi d'un printempssec, me paraissaitprobable. Pen- dant tout l'été de 1870, la faiblesse de l'équatorial s'accentua de plus en plus. Réduit à de faibles proportions, il atteignait rarement nos côtes. Il contournait le nord de l'Ecosse, descendait sur le Danemark et l'Allemagne, répandait les pluies et les orages sur l'Europe centrale, tandis que notre région, placée dans la zone des calmes, éprouvait la sécheresse exception- nelle qui a caractérisé cette année néfaste. Après un mois de septembre d'une implacable sérénité, la branche transverse de l'équatorial descendit sur la France et nous donna un mois d'octobre assez pluvieux. Mais la di- rection générale du transport de l'air était de l'ouest à l'est, et non du sud- ouest au nord-est, comme dans les années ordinaires. Derrière ce rideau de nuages refoulé peu à peu vers le sud, s'avançait la région des calmes polaires, dont la brillante aurore boréale du 23 octobre signalait la proxi- mité. Je n'eus dès lors aucune raison de regretter d'avoir, dès le mois de juillet '.870, publié ces paroles que M. Ch. Sainte-Claire Deville a bien voulu citer à l'Académie: « L'hiver de 1870 a 1871 sera Fui! des grands » hivers du siècle. » 79-- ( Cn6 ) M. D. Leco\te adresse, de Barcelone, un Mémoire portant pour titre : « Moteur hydro-atmosphérique du Rabey. » Dans ce Mémoire, l'Auteur croit devoir revendiquer la propriété, pour l'idée de l'emploi de la force hydraulique à la compression de l'air et de la circulation de cet air dans les tubes en fer, le conduisant vers les jioiiils où sa force élastique doit être utilisée. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. H. Flament adresse un Mémoire « Sur un mode d'installation des cabinets d'aisance, pnv la ventilation. » (Commissaires : MM. Becquerel, Morin, Faye.) M. A. Brachet adresse des observations relatives à l'application des prismes solido-fluides à la lunette Porro, et à l'emploi de ses obturateurs des radiations extrêmes dans la lampe électrique. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Bourgogne, M. Farmer, M. Stewart, M. de Braunecker adressent diverses Communications relatives au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORBESPOIVDAINCE. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage de M. Hemvood, portant pour titre : « Les dépôts mé- tallifères et les températures souterraines; » 2" Un Ouvrage de M. Al. Perrey « Sur les tremblements de terre et les éruptions volcaniques dans l'archipel Hawaien, en 1868 »; 3° Une brochure de M. E. Saint-Edme, intitulée : « L'électricité appli- quée aux arts mécaniques, à la marine, au théâtre ». PHYSIQUE. — Sur la chaleur dégagée par la dissolulioji des gaz dans les liquides. Note de M. J. Moutier, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Les recherches de MM. W. Thomson et Rirchhoff sur l'énergie inté- rieure d'un corps ont permis d'aborder indirectement l'étude de la chaleur (617 ) dégagée par la dissolution d'un gaz dans un liquide : celte question peiu recevoir une solution directe. » D'après la loi de Henry et de Dallon, un volume liquide u, en contact à la température absolue T avec un gaz sous la pression p, tient en dissolu- tion un volume un de ce gaz mesuré sous cette pression p, en désignant par a le coefficient de solubilité du gaz dans le liquide à la température T. Si l'on représente par v le volume du gaz non dissous, la masse gazeuse, tant en dissolution qu'à l'état d'atmosphère libre au-dessus du liquide, occupe le volume V + au à la température T et sous la pression p, de sorte que, si l'on désigne par p. une constante propre à cette masse gazeuse, les lois de Ma- riotte et de Gay-Lussac donnent la relation » Si le volume du gaz non dissons c éprouve un accroissement infini- ment petit dv par suite d'une diminution de pression, la température restant constante, le volume liquide u n'éprouve pas de variation sensible, la quan- tité de chaleur nécessaire pour produire cette transformation élémentaire réversible peut se représenter par Idv; le coefficient / a pour valeur, d'après le théorème de Carnot, dt » A désigne l'équivalent calorifique du travail, dp l'accroissement de pression relatif à un accroissement de température r/T sous le volume con- stant ('+ H occupé par la dissolution et le gaz non dissous. » La valeur de -~ se déduit de la première relation en remarquant 6o 100,08 » La liqueur qui surnage le précipité ne renfermant ni séléniiim ni acide pentathionique, on peut représenter la réaction par l'égalité suivante : SeO^* + 2HS = 2HO -f- SeS + S; et lorsqu'on vient à le traiter par la benzine ou le sulfure de carbone, le soufre libre se dissout, tandis que le sulfure de sélénium cristallise. » Sa densité est, à zéro, 3,o56; à 62 degrés, 3,o35; son coefficient de dilatation entre ces limites, 0,00014176; sa chaleur spécifique, 0,1274. Sous l'influence de la chaleur, il fond, puis donne des vapeurs de soufre, et plus tard un mélange de soufre et de sélénium; il est insoluble dans l'eau et dans l'éther, mais se dissout dans le sulfure de carbone en ex- cès. Toutefois, on ne peut plus l'en retirer par cristallisation, car lors- qu'on évapore doucement la dissolution dans ce réactif, soit du précipité que donne HS dans l'acide sélénieux, soit du sulfure de sélénium déjà cris- tallisé, on obtient d'abord du soufre à peu près pur, puis des cristaux qui s'enrichissent de plus en plus en sélénium, et enfin du sélénium ne conte- nant plus que très-peu de soufre (2). On ne peut d'ailleurs pas obtenir directement par voie de dissolution l'union du sélénium et du soufre. Mitscherlich a fait voir, en effet, que le sulfure de carbone chargé de soufre ne dissout pas plus de sélénium que lorsqu'il est pur; la dissolution dépose des cristaux de sélénium sans traces de soufre et sous la forme ordinnirc. (i) Pour analyser le sulfure de sélénium, on en traite un poids connu par l'acide azotique, qui le traoslorme en acide sulfurique et sélénieux. On chasse jiar évaporalion l'acide ni- trique en excès, et l'on reprend par l'eau; on ajoute alors de l'acide chlorhydriquc, puis du nitrate de baryte, qui précipite l'-icide sulfurique seul à l'état de sulfate, que l'on recueille et que l'on i)èse. La liqueur iiltrée, débarrassée de l'excès de baryte qu'elle contient, est addi- tionnée d'une solution concentrée d'acide sulfureux et chauffée lentement jusqu'à l'ebulli- tion; le sélénium se précipite alors, on le recueille et on le pèse sur un filtre taré. (2) Ce fait permet de conqjrcndre pourquoi le chimiste allemand obtient trois [)roduits différents dans trois cristallisations fjactionnécs; on en obliciulrait aulaiil ipie l'on ferait de fractionnements. ( 627 ) )) L'alcool absolu décompose le sulfure de sélénium; mis au contact Ao ce liquide, il noircit peu à peu, très-lentement, et se sépare de ses éléments. Je reviendrai sur cette décomposition, en indicpiant d'aulres propriétés de ce sulfure, dans une Communication prochaine. » CHIMIE ORGANIQUE. — Formation de monamines secondaires par l'action (les bases de Informulé C"H(2n — 7) H" Az5i7 ■ 4,0 9,4' 69 » 9,5 e 7C3,7 12,1 22,5 '7,3 '0,4 24,4 ■7,4 18.9 19,3 .8,24 18,12 18,23 7,5 .2,69 77 » 5,5 7 760,1 '4,' '25,0 '9,5 13,6 27,0 '9,8 » n ■9,63 19,04 18,62 '4.0 .2,67 67 » 3,0 8 757,2 16,3 26,4 21,3 '4,7 27,6 21,1 22,0 22,0 20,60 20,00 ■9,38 '2,4 12,92 65 .. 2,0 9 758,0 ■5,7 26,3 21,0 .5,2 27,3 21,2 23,. 22,4 21,01 20,25 ■9,87 i5,4 .2, .3 59 » 2,0 ■ 10 759,0 '7,3 2T,o 22,1 i5,i 28,0 21 ,5 23,2 22,7 20,98 20, 5l '9,93 ■4,1 11,72 57 » 2,5 ; II 758,3 '7,2 =7,3 22,2 ■5,4 29,2 22,3 23,9 23,7 21,42 20,85 20,37 i5,. .3,48 63 U 2,5 1 12 756,9 '9,' 29,6 24,3 .7.6 3i,o 24,3 25,6 25,3 22,57 21,81 20,86 .2,5 .4,58 62 » 2,0 i3 753,6 20,2 3o,o 25,1 18,1 32,1 25,. 25,3 25, I 22,90 22,29 21,32 9,8 '6,59 68 » 2,5 '4 752,3 19,8 29,9 24,8 18,3 3o,9 24,6 23,0 22,8 22,62 2', 77 21,38 5,2 i5,o5 70 » 0,0 i5 753,9 17,3 23,9 20,6 i5,8 26,. 20,9 '9,8 '9,7 20,88 20,85 20,88 10,1 '4,33 79 » 2,5 lO 75,'i,3 '6,9 26,4 21,6 i5,5? 28,3 21,9 20,1 20,1 2. ,37 21,07 20,76 8,3 15,28 83 .. 5,0 >7 753,5 16,8 25,0 20,9 '5,9 27,2 21,5 20,0 ■9,6 2., 76 2. ,43 20,94 .,,3 i5,oo 80 .. 7," iS 746,7 16,5 23,7 20, 1 i5,8 25,. 20,4 '8,9 '8,7 20,58 20,63 20,81 11,8 12,25 7' » 5,0 >d 755,9 16,0 23,2 ■9,' i5,3 24,9 20,1 '7,3 '6,9 19,60 19,83 20,24 10,0 10,81 68 » 3,5 20 761,2 12,7 25,1 '8,9 .1,3? 26,9 ■9,' ■9,5 ■9,' .9,60 '9.59 '9,8/ i5,o ",92 69 » J,0 21 759,6 '5,4 25.1 20,2 .3,8 27,5 20,6 21,9 2', 9 20,99 20,56 20,23 9,3 '4,92 73 « 3,5 ■J?. 757,9 18,6 27.4 23,0 '7,4 29,7 23,5 21.5 21,8 2. ,40 2. ,22 20,72 11,4 .5, .5 77 l> 4,5 23 757,0 18,1 ■^3,7 ■^0,9 ■7,2 26,0 21,6 20,5 20,4 21 ,20 2. ,.6 20,91 11,4 .2,70 71 « 2,J 24 756,5 '7.4 25,8 21,6 16, S 27,6 22,2 21 ,6 21 ,5 21,54 21,17 20,95 i3, 1 .3,69 69 » 3,5 25 756,6 16,5 25,0 20,7 '5,4 26,9? 21,1 20,7 20,4 2', '9 20,96 20,90 10,3 '3,54 7' » 8,5 26 76>,9 '4,3 21 ,2 '7,7 .2,8 24,0 ■8,4. 16,8 16,5 '9,45 '9,S4 20,53 i3,o 9.87 67 » 5,5 27 767,5 11,5 20,4 '5,9 .0,1 22,6 16,3 '7,' 17,0 .8,23 18,53 '9.74 i3,6 8,58 59 " 2,5 28 766,2 .1,3 20,5 '5,9 .0,4 22,8 .6,6 16,8 '6.1 18, 25 18,34 '9,34 .5,4 8,85 60 .. 6,0 ■•^9 759,2 ",7 23,7 '7,7 ■0,7 26,4 18,5 ■8,9 18,6 '8,94 19,02 19,32 .5,2 9,89 6. » 4,5 3o 757,5 14,2 26,1 20, 1 .0,8 i8,4 '9,6 21,5 21 ,3 20,91 ■9,78 19,5s ■3,7 '3,87 69 p> 5.0 3i 75s, 9 '8,4 27,4 22,9 '6,9 ^9,8 23,3 23,0 22,8 22,27 2 1,3. 20, '1 2 7,4 .4,12 67 » 2,0 Moy 757,5 15,4524,72 20,06 14,07 26,6. 20,32 20,54]20.34 20,27 20,00 '9,92 .1,55 12,58 6,90 » 4,3 (.) Partie il u jardin ciui se rouve a u niveau du premier éla^'c do l'ObserTatoiro. '■'. Mojonn i dos teui[iératur os à 9 L .M., uiid i, 0 11 S., minuit. ___ ( 635 ) Observations météorologiqces faites a l'Observatoire de Paris. — Août. 1871. 3 'i 5 G 7 8 9 10 1 1 13 i3 >.1 i5 iG '7 iS >9 20 21 12 2.3 2/, 25 2G 27 28 3o 3i MMiSÉTlSME TERRESTRE. Observation de .1 heures du malin. 17-39,0 3S,I 35,5 37,5 35,2 39,9 07,5 36,3 39,9 36,1 3-1,9 35,8 35,0 35,9 31,5 36,4 39,2 38,9 39,9 36,5 36,6 39,' 39, > 38,4 39,8 33,4 36,4 34,3 36 37,9 36,6 o , I 65.42,9 4, 7o38 44,5j4,68R5 45,4 4'67i5 44,3 4,5770 44,3 4,6632 46.2 4,6451 45,0 4,6564 43,6 4,6641 43,9J4,67i7 43.3 4,6740 43.4 4,6879 Moy. 44,3 43,4 43,5 44,3 43,4 43,1 44,9 45,3 46,1 4,6265 4,6289 4.6393 4,6358 4,6383 4,66Gi 1 4,626 4,6254 4,637 45,0 4,6348 17.37,1 45,4 44,0 44,7 47,9 47,3 46,3 44,4 45,0 42,3 43,7 4,04 4,6355 4,6296 4,63iS 4,0369 4,6383 4,635i 4,0349 4,0340 4,054 65.44,6 4,6463 47,0 43,5 6,8 2,0 3,4 1,5 1 ,7 ',7 2,0 3,3 2,8 5,2 3,7 5,1 4,0 4,0 2,9 2,0 2,8 1,9 2,3 0,8 3,3 3,1 3,6 3,3 Direction et force , ENE faible. ENE faible. OSO faible. OSO faible. ONO faible. OSO faible. NNE faible. NKE faible. N faible. NNE modéré NNEtr.-faible, NE faible. NE faible. NNO faible. SO faible O l'aible. O faible. SO très-fort. ONO modéré. SO faible. O faible. ONO faible. O faible. O faible. O faible. NO faible. N modéré. NE faible. ENE faible. O faible. OSO tr.-faible O SSE O NO n SE NE NNE NE E SE SSE SSE OSO SSO SSO OSO SO OSO OSO 0 OSO o O NNE SO OSO 0,4 0,6 0,9 0,8 0,2 0.7 0, 1 0,2 0,1 0,1 0,0 0,2 0,3 o,G 0,7 0,5 0,7 0,7 0,6 0,3 0,6 0,6 0,6 0,3 0,7 0,3 0,3 0,0 0,0 0,5 REMARQUES. Oraf;e; plnio torrentielle. Drapes. Ora(Te. Orage. Le soir, éclairs an NO et au SE, 0,43 (i) Partie supérieure du liâtlmcnt de l'Observatoire. ( 636 ) Observatio.vs météorologiques faites a l'Observatoire de Paris. — Aout iS'ji. Résumé des obscn73 745,32 74S,49 7^4 1 98 00000000 Thermomètre à mercure (salle méridienne) 18,04 20,67 23,23 23,71 22,55 20,09 '8,07 20,91 Thermomètre à mercure (jardin), f '/,*'' 21, 32 24,16 24i''|5 22, o4 '9, 16 17,00 20,41 Thermomètre à alcool incolore (jardin). . 17,32 20,96 23,88 24,20 21,86 18,97 iG,8i 30, i5 Thermomètre électrique (i3™, 7) i?;?^ 20,45 23,38 24,32 22,99 191^4 '7i58 20, 3i )> (33™, 0) 17,45 20,23 23,19 23,96 22,62 19,64 17,42 20,12 Thermomètre noir dans le vide, T 23,66 35,99 4i>2ï 37,86 23, 40 18,42 16, i5 27,94 Excés(T — 1) 6,o5 14,67 I7)06 i3,43 i,36 — 0,74 — o,85 7,53 Thermomètre de Leslie (du 5 au 3i ) 4io3 6,77 7,77 5,43 0,83 /> /> « Température dn sol à 0™, 02 18, 5o 19,82 22, o5 22, 3i 20,95 20,02 19,21 20,27 B o"',io 18,98 19,24 20,22 21,09 20,92 20,52 20,04 20,00 • o"',3o 19,83 19,80 19,74 19,76 19,92 20, o5 20,11 19,92 Dim tum mat mm mm mm mm mm Tension de la vapeur 12,20 i3,io i3,25 12, 5i 13, i3 12,06 11,93 12, 58 État hygrométrique 78,3 67,7 67,8 54r- G0)O 7i;0 80,0 69,1 I t I I t I I r Inclinaison magnétique 65<'-t- 43,65 44,53 42,41 42, i5 4i,4i 41,90 42,45 42,82 Déclinaison magnétique 17°+ 36, o4 39,Gi 49)52 47,83 4i>89 4o!93 4'j22 4-!>82 Intensité horizontale 1,9690 1 ,9'547 1.9/55 1,9815 1,9824 1,9796 1,9747 1,973'' mm mai ram mm mm mm mm mm Pluie (udomètre du jardin) 5,o 0,9 2,5 32,3 5,4 0,0 6,7 43,8 La période la plus pluvieuse du jour, comprise entre 3 heures et 6 heures du soir en juil- let dernier, est comprise dans ce mois-ci entre entre midi et 3 heures du soir. Le mini- mum également en avance d'environ trois heures, tombe entre 6 lieures et ç) heures du soir. La moyenne déduite des niaxima et minima observés aux anciens iherinomètres est de 20°, 06, c'est-à-dire de i°,62 plus élevé que dans un mois d'août moyen. La moyenne tem- pérature tl'août est du reste assez variable, suivant la manière dont on la calcule. Nous trouNons en effet : o Moyenne des niaxima et minima des thermomètres de la salle méridienne. . 20,06 ides thermomètres du jardin 20, 32 du thermomètre de la salle méridienne 20,91 du thermomètre a mercure (jardin) 20,41 ^ . . du thermomètre a alcool incolore (jardin). . . 20, i5 q heures soir, minuit, j , , -. 1 . ■ • Q.n „ 2 •J f du thermomètre électrique a 1 3'", 7 20, 3i \ 1) 33"", o 20, 12 Le thermomètre dans le vide a acccusé en août un excès moyen de 17°, 06 à midi. Cet excès n'avait été que de i3°,98 à la même heure en juillet. La différence est moins pro- noncée si nous comparons les moyennes des observations faites à 9 heures du matin, midi, 3 heures et 6 heures du soir. Ces moyennes sont, en effet, de i i",63 en août et de 10", 87 en juillet. En partant des observations faites à 9 heuies du malin, triidi, 9 heures du soir et minuit, nous trouvons 7°, 53 en août et 6", 29 en juillet. (1) Moyenne des observations de 9 heuies du malin, midi, 9 heuies du soir et minuit. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 11 SEPTEMBRE 1871, PRÉSIDÉE PAR M. FAYE. MÉ.^IOmES ET COM]\nJNlCATIO]\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président de l'Ixstitut invite l'Académie à vouloir bien désigner l'un de ses Membres pour la représenter, comme lecteur, dans la prochaine séance trimestrielle, fixée au mercredi 4 octobre prochain, et dans la séance publique annuelle de l'Institut, fixée au mercredi aS octobre. M. LE MixiSTitE DE l'Isstri'cïion PUBLIQUE adrcssc l'amplialion d'uii dé- cret du Président de la République française, qui approuve l'élection de M. Bekjrand, faite par l'Académie dans la séance du 28 août, pour reni|)lir la place d'Académicien libre, devenue vacante par suite du décès de M. Junomice danicœ Appendix de //.sscititiis cnrlt jdiœnoDienis , ncmpr siellis mwis et coinetis. Anctore Cli. S. F. Longomontario. Amst., i6?.2; in-4". roirp. i iq. (4) Tyelionii Jirnlie Asliiïmimiœ in.stnurntœ Prngyninii.^nintn. Franrf , in-4", ''"O. ( 64r ) dont, au commencement de ce siècle encore, Laplace et Delambre ont tiré un parti utile dans leurs propres travaux. Abonl-Wefà, comme astronome, calculateur et observateur, avait une grande renommée. Tycho a doue dû au moins rechercher des traces de ses travaux. Les expressions trine et sextile quW emploie comme hii, le silence qu'il garde sur sa propre décou- verte, lepifhète de redinteqraln qu'il lui donne, n'autorisent peut-être pas encore à prononcer qu'il a profité du travail d'Aboul-Wefà, mais elles ajou- tent à l'estime qu'inspire l'astronome arabe. 1) m. Deuxième question. — kho\\\ -Vf dS-ATt-X-W mérité la grande renommée que lui attribuent les historiens de la science et divers documents épars? Existe-t-il des preuves d'un mérite incontestable, qui mettent à néant les assertions d'ignorance grossière qu'ont paru autoriser les fragments de son traité d'astronomie sur lesquels on a disserté? Eh bien! oui, ces preuves d'un mérite incontestable existent et dans la partie même de l'ouvrage qui nous est parvenue à peu près complète, et surtout dans l'analyse d'iui autre ouvrage, également complet, due au très-savant et exact M.Wœpcke, dont le jugement favorable à Aboul-Wefâ proteste implicitement contre celui que nous combattons ici. » Le traité d'astronomie d'Aboid-Wefàest en trois livres, dont le premier contient les choses qui doivent précéder l'exposition des mouvements des planètes. Ces choses sont principalement des principes et des procédés de calcul de trigonométrie sphérique. M. Delambre, quia connu ce premier livre, traduit par M. Sédillot le père, et en a donné nue analyse dans son Histoire de rjstronomie mi moyen âge (p. 156-170), dit qu'on y trouve « des choses » intéressantes qu'on n'avait pas encore dites, du moins aussi compléte- » ment et avissi clairement ". Il cite une mesure des hauteurs solstiliales d'une grande précision, diverses questions et méthodes trigonométriques où se trouvent fies iimovations heureuses, telles que non-seulement l'usage des tangentes, dont Albategni avait connu l'expression '^ . • sans en sentir l'importance, mais aussi les cotangentes, ainsi cpie des applications uiinié- riques de ces expressions, d'une exactitude qu'on n'a trouvée que long- temps après chez d'autres auteurs. Aboul-Wefâ avait calculé une table des tangentes, formée de quatre colonnes, sur laquelle M. Delambre donne des détails : « On n'a point cette table, ajoute-t-il; niais ce qui nous in)portait, » était d'avoir la date certaine de leur introduction dans le calcul tri- » ffonométricnie. » Aboul-Wefà a doiuié aussi les formules des sécantes et cosécantes « dont personne encore n'avait parlé ». Ailleurs, M. Delamine dit ; « Al)oul-Wefà était un observateur soigneux, un calculaleiu- iniclh- ( 642 ) » gent ». Et M. Biot avait dil lui-même, en i84i : « H serait fort naturel » qn'Aboul-Wefâ, qui paraît avoir été un calculateur très-habile et très- » versé dans les théories astronomiques, eût entrepris, comme eux, celle )) comparaison générale (i) ». » Sans rapporter ici les témoignages épars d'après lesquels M. Delambre et M. Biot avaient pu s'exprimer ainsi, je passe à l'élude d'un ouvrage d'Aboul-Wefâ dont ou n'avait point encore parlé. » IV. M. Wœpcke, élève distingué de notre regretté Corres|)ondnnt M. Plûcker, à l'université de Bonn, a montré aussitôt une disposition pro- noncée pour l'étude historique des sciences mathématiques chez les Orien- taux. Il est venu se fixer à Paris, apportant déjà sa traduction de l'Algèbre d'Omar Alkhayyami sur la construction géométrique des équations du troi- sième degré, ouvrage que M. Am. Sédillot avait fait connaître, quelques années auparavant, d'après un manuscrit incomplet de la Bibliothèque na- tionale, et dont M. Wœpcke avait trouvé un manuscrit complet dans la Bibliothèque de Leyde. M. Wœpcke s'est adonné avec ardeur à la recherche et à l'étude des ouvrages mathématiques des Arabes. Il a fait à ce sujet plu- sieurs Communications à l'Académie, notamment d'un Mémoire fort im|ior- tant qui, sous le titre (ï Essai d'une restilulion des travaux ])erdus d' Apollonius sur les (juanlités irraiionnelles, a aussi beaucoup de rapports avec le dixième livre d'Euclide, dont on n'avait peut-être jamais bien compris le sujet et la liaison avec d'autres parties de l'œuvre du célèbre auteur des Eléments de Ge'oniélrie Ce travail a donné lieu à un Rapport étendu (2) et à son inser- tion dans le Recueil des Savants étrangers. M. Wœpcke était très en mesiu'e de traiter la question de la variation; il n'avait aucune relation avec M. Sé- dillot; il était donc parfaitement libre à sou égard; cependant il s'en est toujours abstenu. Mais, communiquant à la Société asiatique ses Reclurclies sur l'histoire des scie)ices mathématiques chez les Orientaux, d'après des traités inédits arabes et persans, il donna entre autres un article intitulé : Analyse et extrait d\in Recueil de constructions géométriques, par Jboul-fVejà, d'après un manuscrit persan, n° 169, de la Bibliothèque nr.tiouale. J'extrais tex- tiiellciiicnt de ce travail fort étendu (3) quelques passages pris ç;i et là : n Le texte qui a servi de base à ce l'ieciieil, écrit en persan, ne pouvait pas avoir été écrit par Aboul-Wcfà liii-mcine; mais il conienait des leçons du célèbre géomètre de Bagdad, recueillies par un de ses disciples [p. 218 (4)]. (1) Journal tics Savants, l84l, p. 676. (2) Comptes rendus, I. XXXVII, 1 853 ; p. 553-568. (3) Voir Journal Jsiati//ue, 5' série, t. V, p. ai8-256 et 309-359. (^) C'est ainsi (|iie \a Mélhn/le des Tangentes de Rolieival était une réflaclion de ses le- ( 643 ) » Ce but, Aboul-Wefà l'a atteint d'une manière qui le nionlie digne de la célébrité dont il jouissait parmi les géomètres de son temps (p. aSi ). » L'habileté avec laquelle il entrevoit le nœud de cette question géométrique dans une propriété du nombre donné. . ., toute cette discussion, dis-je, révèle le traducteur et com- mentateur intelligent de Diophanle, et le savant géomètre dont le coup d'œil exercé était ha- bitue à dominer les questions qu'il abordait. " Loi'sque des fragments ou des traces du savoir indien tombaient entre les mains d'un géomètre tel qu'Aboul-Wefâ, celui-ci devait facilement en reconnaître la valeur et la portée et leur accorder, dans sa théorie du jjroblème auquel ils se rapportaient, la place qui leur était due (p. 237 ). • De la construction des polyèdres (p. 238). » Pour faire ressortir ce que les constructions d'Aboul-Wefâ offrent d'original, il sera convenable d'analyser préalablement les procédés d'Euclide et de Pappus. 1) Dans la construction des polyèdres, Aboul-AVefà suit une marche différente de celle d'Euclide et de Pappus; il ne s'occupe point du polyèdre lui-même, mais seulement dc> la position de ses sommets sur la sphère à laijuelle il est inscrit. De sorte qu' Aboul-Wefà se propose simplement de diviser la surface de la sphère en un nombre donné de polygones sphériques réguliers et égaux. » Ce problème est résolu par Aboul-Wefà avec une simplicité el une élégance Irès- remarquablcs (p. 240). » Ce qui mérite d'être signalé dansées constructions, c'est la remarque faile par Aboul- Wefà, et qui ne se trouve ni chez Euclide, ni chez Pappus (p. 241). » De la vie et des écrits d'Aboul-Wefà (p. 243). (Un article sur Aboul-Wefâ est compris dans le troisième volume de la traduction an- glaise d'Ibn Khallikan que publie M. de Slane, p. 328, 329.) ij Aboul-Wefà était, sans contredit, un des astronomes et géomètres les plus célèbres de son temps. Ce qui le prouve le mieux, c'est que cette célébrité est également conlirmée par le jugement des contemporains et par celui de la postérité. Aboul Faradj Ibn Alnadim, qui termina le Qitdb Jlfiluist, dix ans avant la mort d'Aboul-Wefà, lui a consacré im des articles les plus étendus qui soient contenus dans le chapitre de cet ouvrage, relatif aux astionomes et aux géomètres. Cet Ibn Khallikan, qui est postérieur à Aboul-Wefâ d'environ trois siècles, et dont l'ouvrage traite des hommes illustres en général, et non pas seulement des savants, lui a réservé une place parmi les quelques géomètres dont il donne les biographies : il l'ap- pelle » le calculateur célèbre, un des coryphées illustres de la science de la Géométrie, qui • fit dans cette science des découvertes admirables auxquelles on n'était pas parvenu avant » lui ■> (p. 245). • Ibn Khallikan ajoute que le cheikh Qamàl Eddin Aboul Fath Mouca Ben Yoûnis (géo- mètre contemporain d'Ibn Khallikan, et qu'il ne faut pas confondre avec le célèbre astro- nome Ibn Yoûnis, contemporain d'Aboul-Wefà) faisait le plus grand éloge des ouvrages d'Aboul-Wefâ, etc. (p. 245). " çons, faite par un de ses élèves. Foir le volume publié en 1693, in-folio, sous le titre : Divcix oiuTiigcs de M/illu-niatifjucs et de Plniiiiiic, ptir lilcssicitr.s de l'Académie royale des Sciences. ( (3.^^, ) » "V. Celte analyse d'un ouvrage d'Aboul-Wetà, dont heureusement une traduction en langue persane nous est parvenue, ne confirme-t-elle pas la haute renommée qu'il a eue dans tous les temps, et ne suffirait-elle pas, sans qu'il fut besoin d'invoquer cette renommée même, pour attester l'erreur du jugement que nous combattons? » Mais d'où vient cette erreur? comment l'expliquer? Elle provient de deux causes : premièrement, de ce que l'on a regardé à priori l'ouvrage d'Aboul-Wefà comme la reproduction inintelligente de l'ouvrage de Ptoléinée, taudis qu'il en diffère complètement quant au mode d'expo- sition; secondement^ de ce qu'on n'a disserté que sur un fragment de l'ou- vrage, sans même tenir aucun compte des autres fragments qui se trouvent dans le Ms. » L'ouvrage d'Aboul-Wefâ diffère complètement de celui de Ptolémée, quant au mode d'exposition. Pour le prouver, je rapporte ici ce que j'ai dit à ce sujet dans un premier écrit, eu 1862 : " Ptolémée ])rocède |)r()giessivenient aux différentes parties de l'édifice qu'il élève; tandis qii'Aboui-Wefà montre tout d'abord l'édifice construit complètement, et prouve ensuite l'exactitude et la convenance de chacune de ses parties. ). Cette marche régressive est l'inverse de celle de l'auteur grec. Celle-ci, toute synthé- tique, est plus conforme à l'esprit d'invention ; l'autre, empreinte des progrès de la science dus à ime longue culture, émane d'un auteur familiarisé avec son sujet. Aboiil-AVefâ la suit avec beaucoup d'ordre, de logique et de méthode. Elle suffirait, indépendamment de la troisième inégalité qu'il a introduite dans la théorie lunaire, pour le justifier d'avoir annoncé au commencement de son ouvrage, rjii'il a suhi une voie nouvelle qu'aucun des anciens et Ptolémée lui-nu'ini: n'ai'oient mentionnée. » Mais il existe beaucoup d'autres différences entre la inarche d'Aboul-Wefà et celle de Ptolémée. Ainsi, dans certains détails, il euiploie d'autres démonstrations, parce qu'il a à sa disposition un plus grand nombre d'observations, qui lui fournissent sans calcul les élé- ments de sa démonstration. Par exemple, pour déterminer la |)remière inégalité (celle des syzygies), il n'a pas besoin de recourir au problème des trois éclipses résolu par Ilipparque, et reproduit par Ploléraée : solution fort belle en théorie, et qui atteste la sagacité d'Hip- |)arque comme géomètre, mais qui assurément est d'une exactitude plus que douteuse dans l'application, puisqu'elle lait dépendre tous les éléments d'une théorie aussi compliquée, de trois seules observations qu'on peut présumer entachées d'erreurs. Aboul-Welà, au con- traire, conclut l'inégalité par un procédé fort ingénieux et beaucoup i)lns exact, des obser- vations d'éclipsés qu'il a à sa disposition. u On voit donc que l'ordre suivi par Aboul-Welii dans l'exposition de toute cctie théorie, et souvent ses procédés de démonstration dans les détails, enfin, l'exaclitude qu'ils com- ])ortent, diffèrent, à beaucoup d'égards, de la marche et de la méthode de Ptolémée. .. ,. En outre, la théorie liniaire de Ptolémée, formant le V livre de ( 645 ) son Jlinageste, comprenait XIX chapitres. Dans l'ouvrage d'Aboul-Wefà, elle est divisée en trois livres, chaque livre en discours et en sections, et les sections en chapitres. » Nous avons dit précédemment qne le F'' livi'e contenait les connais- sances nécessaires pour aborder l'étude astronomique, et notamment des formules et des calcids de trigonométrie sphérique. » Le deuxième livre a pour objet d'expliquer les mouvements des pla- nètes; c'est dans ce livre c[ue se trouvent les mouvements de la I.tuie. Cette théorie lunaire nous parait avoir été exposée en trois parties distinctes. La première formait le sixième discours de ce livre: ce discours et les cinq pre- miers manquent dans le manuscrit. La deuxième partie, la seide qui nous soit conservée, forme la deuxième section du septième discoiu's; et la troi- sième partie n'existe plus dans le volume. » Voici quel était l'objet distinct de ces trois parties, qui embrassaient toute la théorie lunaire. ■> Dans la première, se trouvait l'exposition complète, mais sans démons- tration, du mécanisme des cercles, excentriqiies, épicycles, etc., qui ser- vaient à représenter les mouvements lunaires. » Dans la seconde, l'auteur donne la démonstration du système complet, et les valeurs numéricjues qui s'y rupportenl. » Enfin, dans la troisième, se trouvait lo détail des observalionsstu- les- quelles était fondé tout ce mécanisme des mouvements lunaires. » Ce qui nous est connu de la seconde partie, où doit se trouver la dé- monstration du système exposé ilatis la première, forme dix chapitres, de 1 à X, qui se suivent. Les neuf premiers sont consacrés à la démons- tration des deux premières inégalités, et le dixième, à une troisième iné- galité. » Cette troisième inégalité est-elle celle que Plolémée a iiUroduitecomme rectification des deux premières, sous !e nom de prosneiise [déviation); ou bien est-elle l'inégalité connue des Modernes sous le nom de variation, qui aurait ainsi été découverte par Aboul-Wefâ? » Telle est la question agitée depuis une trentaine d'années et qui se re- produit. » J'ai eu l'honneur d'en entretenir l'Académie, il y a peu d'années (i), et d'exposer les considérations qui me portaient à prononcer que cette troi- sième inégalité était bien la variation, et qu'Aboul-Wefâ l'ajoutait au résul- i) Comptes rendus, t. LIV, p. 1002, séance du la mai 1862. C.R., 1871, a" .Smu-t/rv. (T.LXXUI, ^'> Il ) '^■'> ( 646 ) tat final de Ptoléméo, c'est-à-iliie aux deux premières inégalités rectifiées par la prosneiise. » VI. Je résumerai ici en peu de mots les considérations qui m'ont porté à adopter cette solution. Elles se trouvent dans le chapitre X, où l'on s'est mépris, selon moi, en pensant que ce chapitre est consacré à la prosueuse de Plolémée, c'est-à-dire à la reclilication des deux premières inégalités. » Dans ce chapitre, Aboul-Wefâ rappelle d'abord les deux inégalités qu'il vient de démontrer dans les neuf chapitres précédents. Puis, il passe à la troisième inégalité dont le maximum est de 45 minutes environ, en Irine et eu sextile (c'est-à-dire dans les octants, comme il est prouvé ci-dessus. Aboul-Wefâ n'a pas à démontrer la rectification de la prosueuse; parce que cette rectification ne peut pas être démontrée par l'observation, puis- qu' elle ne complète pas le système; elle sera justifiée par la démonstra- tion de l'inégalité de 45 minutes qu'Aboul-Wefà y ajoute, démonstration qui résulte de la différence qu'il trouve entre l'observation et le calcul de Ptolémée. Mais, si Aboul-Wefâ n'a point à démontrer ici, après avoir parlé des deux premières inégalités, la rectification de Ptolémée, il en a parlé, nécessairement, dans la première \n\Y\\e de son exposition complète des mouvements lunaires; je puis ajouter qu'ici même, il fait allusion à cette rectification dans la phrase suivante : « Le fait de ceci est que nous avons observé la Lune dans de tels moments, avec les instruments que nous avons mentionnt^s ci-dessus; et lorsque nous lavons trouvée en réalité (par son lieu vrai?) dans un des degrés du cercle du zodiaque, nous avons, par un ir rillumiiiation de ces substances au moyen des décharges électriques. » Je ferai remarquer que j'ai t'ait usage, il y a longtemps, de cette mé- thode d'expérimentation, et ([ue, ilans mes recherches sur les actions lumi- (1) Comptes rendus, t. LXXIII, p. 55<> 83.. ( (^4« ) lieuses produites par l'aclion de rélectricité (i), j'ai montré qu'il n'est pas nécessaire que des tulles fermés, dans lesquels se trouvent des gaz plus ou moins raréfiés, soient munis de fils conducteurs pénétrant à l'intérieur, pour que l'illinnination des gaz et substances contenus dans ces tubes ait lieu. Il suffit, en effet, d'appliquer, aux extrémités des tubes, des anneaux ou manchons métalliques communiquant aux réophores d'une macliine électrique ou d'un appareil d'induction, pour que des décliarges par in- fluence traversent ces tubes. » Guidés par le même principe, M. Fremy et moi, nous avons obtenu la production de l'ozone dans des tubes à oxygène, non pourvus de fils de platine pénétrant à l'intérieur, et par la seule action des décharges excitées par influence dans le gaz oxygène. Ces expériences, du reste, ont été répé- tées depuis par plusieurs expérimentateurs, et avaient pour but d'éliminer l'influence qu'auraient pu exercer les électrodes, ou les substances qu'elles auraient pu émettre lors de l'action électrique, sur les effets observés. » PHYSIQUE. — Recherches sur l'orujine de Ut chaleur déuelojjpce lonque le mou- vement communiqué à un disque métallique s'éteint sous l injluence d'un électro-aimant,- par M. P. -A. Favke. « L. Foucault a démontré, par une ex|)érience dont l'importance est capitale, que la température d'un disque métallique s'élève, quand on le fait tourner entre les armatures d'un électro-aimant |)uissant, malgré la résistance que ce dernier oppose à la rotation. En même temps, ce physi- cien émettait les idées suivantes (2) : . (2) Annules endamment de tout travail immédiat à eflectuer, \touf être ensuite servie régulièrement a n'importe quel organe, au fur el à mesure de ses besoins? C'est une question à laquelle j'essaierai de répondre plus tard, en m'appuyant sur des expériences spéciales. ( 65o ) » Un courant foiniii |);ir cinq couples de Smée, placés dans le calori- mètre à mercure, était dirigé dans l'électro-aimant de l'appareil de L. Foucault. Ce courant avait une énergie telle, que l'opérateur poussant à la manivelie était obligé d'exercer un effort considérable pour mettre le disque de cuivre en mouvement (i). Les expériences ne différaient enlie elles que parce que, dans les opérations, tantôt on mettait le disque en mouvement, et tantôt on le laissait au repos. J'ai eu soin, dans chaque série des opérations cjui se succédaient sans interruption, de faire alterner ces deux ordres d'expériences. » Comme d'habitude, je notais dans chaque opération l'angle de dévia- tion à la boussole des tangentes, la quantité d'hydrogène dégagée par chaque couple dans un même temps, et égale pour chacun d'eux, et enhn la chaleur versée dans le calorimètre pour une même quantité d'action chimicjue. » En opérant dans ces conditions, l'angle de déviation a la boussole, le volume d'hydrogène que dégageait chaque couple dans le même temps, ainsi que la quantité de chaleur recueillie par le calorimètre pour une même quantité d'action chimique, ont toujours été les mêmes, soit que le disque fût mis en mouvement, soit qu'il fût laissé au repos, ce qui |)rouve que les courants moléculaires, auxquels est dû le magnétisme, sont con- stants, et ne peuvent être influencés par les courants d'induction voisins qui circulent dans le disque. » Lorsqu'on remplace le disque de cuivre ordinaire par un disque de cuivre divisé en plusieurs segments égaux, à l'aide d'un certain nombre de traits de scie qui, partant de sa circonférence, se dirigent vers son axe de rotation, on obtient des résultats identiques; mais, ainsi qu'on devait s'y attendre, l'effort qu'il faut faire pour mettre le disque en mouvement est moins considérable. » Bien plus, les résultats sont encore les mêmes lorsqu'on opère, soit avec un disque de fer doux^ soit avec un disque d'acier trempé. Mais dans ces deux cas, ainsi qu'on devait également s'y attendre, l'opérateur qui (i) Le calorimètro iloiil je disposais lorsque j'ai enlre)3ns ce travail ne pouvait recevoir que cinq couples. Craignant que ce nombre ne fût pas suffisant, j'avais jugé nécessaire, dans mes premières expériences, de doubler l'énergie vollaïque du courant produit par cinq couples, en introduisant dans le circuit une |)ile de renfort de cinq couples, en tout sem- blables aux premiers, mais i)laci'5 hors du calorimètre. Kn opérant dans ces condilions, les résultais ont été les mêmes, ainsi (pi'oii devait s'y attendre. ( 65i ) pousse à la manivelle est obligé rie faire un effort plus considérable qne lorsqu'il opère avec le disque de cuivre ordinaire (i). » Il résulte de l'interprétation de ces résultats, que la chaleur qui s'ac- cumule dans le disque, provient luiiquement d'une certaine quantité de travail fournie par l'opérateur et qui a produit un effet dynamique déter- miné. On est également conduit à admettre qne l'énergie rendue disponible dans la pile, dont l'emploi entraîne toujours une dépense plus ou moins considérable, ne produit aucun travail extérieur au circuit qui puisse être apprécié, et que l'électro-aimaiit, s;ins rien dépenser, défruit le mouvement du disque, tout comme le détruiraient des aimants permanents suffisamment puissants qui fonctionneraient de la même manière et sans qu'il fût néces- saire de maintenir leur puissance à l'aide d'une pile (2). » Les expériences que je vais faire connaître et qui sont le complément nécessaire de celles qui précèdent ont été entreprises pour répoudre à la question suivante : » Par suite de la résistance que le disque soumis à l'influence de l'électro- aimant oppose au mouvement qu'on lui imprime, et qui est due bien cer- tainement à l'action qui s'exerce entre les courants induits circidant dans son intérieur et les courants polaires de l'électro-aimant, ce disque s'é- chauffe-t-il à la manière d'un frein qui détruit im mouvement? » Pour opérer dans de bonnes conditions, il fallait, avant tout et pour un temps suffisant, soustraire les pôles de l'électro-aimant à l'influence du rayonnement immédiat du disque de cuivre, de telle sorte qu'il fût pos- sible d'observer leur élévation de température avant que cette influence pût se faire senlir. C'est pour cela qu'on a dû placer, entre le disque et la surface plane des pôles de l'électro-aimant, un papier suffisamment épais et mauvais conducteur de la chaleur. (i) L'fffort nécessaire pour mettre le disque en mouvement croît, en employant les dis- ques dans l'ordre suivant : disque di' cuivre à sei^iucnts, disque de cuivre ordinaire, disque d'acier trempé et enfin disque de fer doux. Lorsqu'on opère avec les deux derniers disciues il faut disposer l'appareil de telle soite qu'ils ne puissent pas s'appliquer sur l'une ou l'autre brandie de réleclro-aimant, car leur mouvement deviendrait impossible, ou bien il se pro- duirait avec un frottement considérable. (2) Dans le but de bien établir le rôle passif des aimants coninie source de chaleur, j'ai entrepris avec la machine de Pixii et avec celle de Clarke, aMx> XIV. Observations faites à Turin, par I\I. Dorna, directeur de l'Observatoire. » XV. Observations failes à Nice, par MM. Delestrac et Fassi. » Les comparaisons télégraphiques des chronomètres sont fort précises; sur toutes les parties du vaste réseau dans lequel on a observé et dont on n'a encore qu'une portion des résultats, les observations ont été rigoiu'eu- sement rapportées au même temps moyen du Dépôt de la la Marine à Paris. » M. Le Verkier commtiniqne aussi l'extrait suivant d'une Lettre de M. F. Peters, directeur de l'Observatoire de Clinton-Onéida : « Je me donne le plaisir de vous communiquer les éléments de la petite planète (la 1 1^'' des astéroïdes) découverte ici le ?.3 juillet, et à laquelle a été donné le nom de Cassnntlra. Les éléments ont été calculés d'ajjrès des observations des 28 juillet, 8 et 18 août, et ils re- ])résentent bien encore une observation faite il y a peu de jours. Époque : 1871, janv. 0,0, t. m. de Berlin. Anomalie moyenne de l'époque 1 18. 5. i ,84 Longitude du périhélie i48.2g.23,i ] Longitude du nœud i63.53.3a,3 Éq. mov. 1871,0 Inclinaison à l'écliplique 5. i .3o,o5 ' Angle dont le sinus équivaut à l'excentricité. 8.5i .3'?. , i Moj-en mouvement sidéral 817", 54 Demi-axe, logarithme o ,4249978 Grandeur à l'opposition moyenne 11,1 C.R., 1S71, lO Semesiie. (T. LXXIII, N" il.) 84 (654 ) » A présent, la grandeur est estimée ii,3, et la ])lanète vient dVnlici- dans la carie n" 64- A de RI. Cliacornae, ce fini en facilitera la rcclierclie. » HYGIÈNE PUDLIQUE. — Rapport verbal SUT une Lettre de M. Berthon, pharmacien à Gaillon [Eure); par M. Bouley. « L'Académie m'a fait l'honneur de me renvoyer l'examen d'une Lettre par laquelle M. Berthon, pharmacien à Gaillon (Eure), demande, poiu- la seconde fois, paraît-il, que l'Académie veuille bien lui faire obtenir l'au- torisation d'exploiter un moyen de traitement dont il possède le secret et qu'il aurait reconnu très-efficace contre la rage de l'homme. » Il me semble qu'uue seule répouse doit être faite à cette Lettre : c'est que, si celui qui l'a siguée est eu possession, comme il le prétend, d'uu moyeu efficace de guérir la rage, son devoir est de ne pas tenir ce moyen secret et d'en faire bénéficier l'humanité tout entière par tnie divulgation inunédiale. » »ÏÉ:»lOmES PRÉSENTÉS. MKCANIQUF, APPLIQUÉE. — Nouvel iiulicaleur dynamoméli Itiiic, fuixnitt rannaihe toutes les circousiaiices du travail de la vapeur dans le vylindre d'une nuuhine. Noie de M. Deprez, présentée par M. Combes. (Commissaires : MM. Combes, Moriu, Phillips.) « Watt a imaginé, au commencement de ce siècle, un instrument univer- sellement connu sous le nom d'indicateur de fVatt, et qui a pour but île taire connaître, au moyen de la flexion d'uu ressort, la force élastique de la vapetu' dans le cylindre d'une machine, en chaque point de la coiu'se du piston. Cet appareil donne des résidlats Irès-satisfaisants quand on l'ap- plique sur des machines qui marchent lenlement ; mais dès que la vitesse de rotation atteint de Go à 70 tours par minute, l'inertie des |)ièces mobUes qui le composent déiiatin-e complètement la courbe qui représente la force élastique tie la vapeur, et les tracés que l'on obtient ne sont plus d'aucune utilité. » J'ai rhonneur de soinneltre à l'examen de l'Académie ini instrument exempt de cet inconvénient et qui est fondé siu' le principe suivant : » Supposons que, dans l'indicateur ordinaire, ou donne au ressort une tension initiale de i kilogramme, par exemple, et que la tige du piston de l'indicateur porte in» butoir lui permettant d'osciller entre deux arrêts Irès- rappi'ochés. Dès que la pression de la vapeur siu- le piston dépassera d'iuie ( 055 ) quantité extrêmement petite i kilogramme, le piston sera soulevé, elle butoir viendra heurter l'arrêt supérieur. Il résultera de là un tracé composé de deux portions de ligne droite parallèles et réunies par un petit élément de courbe. Le point de raccordement entre cet élément et la portion de droite inférieure correspondra précisément au point de la course du piston où la tension de la vapeur atteignait i kilogramme par centimètre carré (la sec- tion du piston étant supposée de i centimètre carré). )) La tige du piston restera donc pressée contre l'arrêt supérieur tant que la tension de la vapeur dépassera i kilogramme par centimètre carré, mais pendant la période de détente il arrivera un moment où cette tension s'abaissera au-dessous de cette limite; alors la tige du piston quittera l'arrêt supérieur pour venir heurter l'arrêt inférieur, ce qui donnera lieu au tracé d'un nouvel élément de courbe, qui indiquera le moment précis de la course du piston où la tension de la vapeur pendant la détente devient égale à 1 kilogramme. » Si l'on répète le même tracé en donnant au ressort inie tension de 2 kilogrammes, de 3 kilogrammes, et ainsi de suite, on voit que l'on obtien- dra une série de points, qu'il suffira de réunir par un trait continu pour avoir les courbes de détente et de compression. )) Un ancien indicateur construit et transformé suivant le principe que je viens d'indiquer par M. Paul Garnier a servi à relever une série de dia- grammes qui sont joints à l'instrument. Lorsqu'on les compare à ceux que l'on obtient avec les instruments actuellement en usage, on reconnaît qu'ils présentent sur ces derniers une grande supériorité. » Les deux seules objections que l'on puisse faire à cette disposition sont : » 1° Que le tracé de la courbe ne peut représenter les phénomènes se rapportant à un coup de piston de la machine qu'à la condition que l'on puisse obtenir une série de tours de roue parfaitement identiques entre eux. Or, pour relever un diagramme, il faut que la machine fasse une dizaine de tours, et l'expérience m'a démontré, comme on peut le constater par la continuité même des courbes, que l'on peut regarder les phénomènes qui se passent dans le cylindre comme identiques à chaque tour pendant le court espace de temps nécessaire pour faire lo tours. Une autre preuve résulte de ce que, dans nombre de cas, j'ai laissé le crayon de l'instrument repasser sur le même tracé pendant 3 ou 4 tours successifs sans que la net- teté du tracé en fût aucunement afftctée. M 2" Que la tension du ressort n'est rigoureusement égale à celle de la 84.. ( 656 ) vapeur (abstraction faite des frottements dont on peut d'ailleurs tenir compte et qui sont très-petits) qu'au moment du raccordement entre la portion de ligne droite et l'élément de courbe, et que ce point de raccorde- ment est difficile à saisir. Pour parer à cette cause d'erreur, il faut que la masse des pièces mobiles soit petite par rapport à la surface du piston de l'instrument, et que le tracé soit aussi délié que possible. En réalité, elle est négligeable et peut d'ailleurs être complètement écartée par une dispo- sition dans laquelle le crayon cesse de marquer dès que la tige du piston quitte l'arrêt contre lequel elle est appliquée. » J'ai combiné également un autre instrument fondé sur le même prin- cipe que celui que je viens de décrire et destiné à faire connaître les valeurs successives d'une force agissant pendant un temps très-court, telle que la tension des gaz de la poudre dans les bouches à feu. Il se compose essen- tiellement d'une série de pistons pressés par des ressorts dont la force élas- tique a une valeur déterminée pour chaque piston. Le moment précis où chacun de ces pistons se met en mouvement fait connaître la tension des gaz à l'instant considéré. » M. LocvEL adresse une nouvelle Communication, concernant son pro- cédé de conservation des grains et des farines. (MM. Peligot et Combes sont priés de s'adjoindre à la Commission précé- demment nommée : cette Commission se compose donc aujoud'hui de MM. Brongniart, Decaisne, Peligot, Combes et Bussy.) M. Crussard adresse quelques modifications à la Note récemment pré- sentée par lui, sur l'emploi combiné de la vapeur et de la pression atmo- sphérique pour réduire la dépense de combustible dans la navigation à vapeur. (Renvoi à la Section de Navigation.) M. Brachet adresse deux nouvelles Notes, sur l'application de l'arc vol- taïque à l'éclairage. (Renvoi à la Conimission précédemment nommée.) M. BoNNAFONT adressc, par l'entremise de M. J. Cloquer, pour le con- cours des prix Montyon, une Note sur ses différents travaux de physiologie pathologique et de thérapeutique de l'appareil de l'ouïe. (Renvoi à la Commission.) ( 657 ) M. Halmagrand adresse une brochure, accompagnée d'une Noie manu- scrite, sur l'emploi, comme fébrifuge, du cyanoferrure de sodium et de sa- licine, auquel il donne le nom de quinite. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. Jenken, m. Kirkpatrick, M. Barbie adressent diverses Communica- tions relatives au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre DE l'Agriculture et du Com.merce adresse, pour la biblio- thèque de l'Institut, un exemplaire des tomes LXXI, LXXII et LXXflI de la Collection des brevets d'invention. M. LE Préside.vt de la Société des agriculteurs de France demande à l'Académie de vouloir bien faire l'échange de ses Comptes rendus avec les publications de cette Société. Cette Lettre sera transmise à la Commission administrative, 31. Friedel fait hommage à l'Académie d'un certain nombre de pièces manuscrites, provenant de la succession de M. de Lacépède. Ces pièces sont particulièrement relatives à des observations de magné- tisme terrestre, à l'histoire de l'aimant, à la découverte de l'électrophore par Volta, au phlogistique, etc. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, la brochure uititulée : « Utilisation de la chute d'eau dans le Rhône, près de Bellegarde », et en fait connaître le sujet par le résumé suivant : « Les phosphates signalés aux environs de Bellegarde, il y a un demi- siècle, par Alexandre Brongniart, sont devenus l'objet d'une importante exploitation. » MM. Lomer et Eilerhausen, qui la dirigent, ont été amenés à recon- naître, par l'aspect des lieux, que le Rhône oll'rait, en ce point, des condi- tions exceptionnelles dont il était possible de tirer parti pour la création ( 658 ) d'une force inolrice d'une extrême importance, an moyen d'une dérivation des eaux du fleuve. M. Daniel Colladon ayant étudié tous les détails de l'entreprise, et la concession en ayant été concédée par le gouvernement, on a coniuioncé les travaux; ils sont en cours d'exécution. » Le canal de dérivation prend son origine dans le lit du fleuve, en amont delà perte du Rhône. Creusé quelques mètres au-dessous du niveau des plus basses eaux, il se prolonge en tunnel, pendant 620 mètres, pour aboutir dans le lit de la Valserine, où se trouveront les turbines destinées à desservir les manuf;\ctures. » La chute ainsi obtenue est de i3"',5. Le débit du tunnel s'élèvera à 60 mètres cubes par seconde, représentant le tiers du débit total du Rhône à Bellegarde, estimé à 180 mètres cubes par seconde dans les plus basses eaux. » Ce régime est moins variable que |iour beaucoup de fleuves, le lac de Genève faisant l'olfice d'un immense régulateur, qui n'a pas moins de 600 millions de mètres carrés. » La force réalisée s'élèvera à loooo chevaux, c'est-à-dire la même qui a été mise à profit pour l'importante création industrielle de Lowel dans le Massachussets, le Manchester des États-Unis. » La pureté des eaux du Rhône à Bellegarde, où ce fleuve, sortant du lac de Genève, n'a encore reçu que les eaux de l'Arve, très-pures elles- mêmes, signale la nouvelle entreprise comme éminemment propre à l'éta- blissement des papeteries, des industries cotonnières et généralement des fabi'iques de tissus. B Au moment où les chefs des ateliers de l'Alsace peuvent être tentés de chercher en France des localités favorables pour y transporter leur in- dustrie, le plateau de Bellegarde, au niveau du chemin de fer, et la force de loooo chevaux, fournie par le Rhône, méritent d'être signalés à l'at- tention publique. » Après quelques remarques de i\L Elie de Beaumont, I\L le Président in- vite M. le Secrétaire perpétuel à insérer son résumé verbal dans le Compte rendu de la séance. CHIMIE GÉNÉIiALE. — Sur la conslitiilion des spectres luniineiix; par M. Lecoq dk Boisuaudrax. « L'importance du sujet traité dans les Communications que l'Académie a l'eçues dans la dernière séance lait espérer à l'auteur qu'elle voudra bien, { 659 ) pour rendre toute comparaison facile, autoriser l'insertion des extraits sui- vants de mes propres études dans le Compte rendu de la séance actuelle : n A l'origine de mes recherciies, les dociimcnls me manquaient presque entiùrement; aussi ne pouvais- je apercevoir que les rapports les plus saillants. En i865, j'adressai à l'Aca- démie un pli cacheté dans lequel je présentais les remarques que m'avait suggérées princi- palement l'examen de la planche du Mémoire de MM. Kirchhoff et Bunsen. En voici quelques extraits : « Dès que MM. Kirchhoff et Bunsen eurent publié leurs mémorables » recherches sur le cœsium et le rubidium, la planche représentant les spectres des mé- » taux alcalins (Cy, R6, K, Li et Ne/) me frappa vivement. Depuis plus de deux ans, » je réfléchissais aux rapports si intimes qui lient les propriétés des corps à leurs poids u atomiques. Un rapport nouveau et remar<]uable, que je m'étonne toujours de ne voir » exprimer ])ar personne, se déduisait de l'examen de celte planche; le voici : Les mies » spectrales des métaux alcalins ( et alcalino-terrciix), classées par leurs réfrangibitités, » sont placées, comme les propriétés chimiques, suivant l'ordre des poids atomiques. » Et plus loin. . . « Le spectre du rubidium paraît analogue à celui du potassium, étant seule- « ment transporté, comme tout d'une pièce, vers le rouge. » Puis je cherchais à expliquer mécaniquement conunent la molécule plus lourde devait produire des longueurs d'ondes plus grandes (pie son homologue plus légère. « D'abord il est reconnu que les molécules cpii » vibrent en produisant de la lumière ont des périodes d'oscillation isochrones, puisqu'elles » donnent naissance à des raies de longueurs d'ondes déterminées et consianles pour chaque » substance; l'augmentation (dans de certaines limites) de la force vive (chaleur, etc.), ap- u |)iiqLiée il ces molécules, n'a pour effet que d'accroître l'amplitude des vibrations, en leur » laissant leur isochronisme. La molécule joue alors le rôle d'un pendule, et, comme ce 1) dernier, revient vers sa position d'équilibre avec une vitesse d'autant plus grande que ■> l'écart a été jilus considérable. Mais la force qui tend à ramener la molécule vers son » centre de mouvement est la réaction de l'éther sur la molécule, réaction qui est constante » pour une même vitesse et une même masse de la luolécule, mais qui varie lorsque le rap- » port des masses éther et molécule vient lui-même à changer.. . . Il en résulte que la mo- i> lécule plus lourde sera ramenée vers son centre d'équilibre avec moins d'énergie que u l'autre, et conséquemment elle emploiera plus de temps à accomplir une oscillation au- )> tour de ce |)oint : sa longueur d'onde sera plus grande. Dans la production delà lumière, Il c'est bien la molécule entière qui vibre; aussi, lorsqu'un composé chimique résiste à une » haute température, il produit des raies siiectrales différentes de celles de ses éléments, " Dans ce cas (comme dans celui des corps sim|)les), les raies les moins rcfrangibles doivent » être formées par le composé le plus lourd, lorsque ces composés sont de même constitu- « lion cliimi(|ue.. . . Un même métal forme plusieurs raies. On peut expliquer ce fait en u disant que la molécule exécute une suite de vibrations distinctes, constituant ime sorte de » cycle, à la fin duquel elle se retrouve exactement dans la phase initiale. Ce sont les vibra - u tions de même ordre, prises dans plusieurs de ces cycles, (|ui sont isochrones et produisent » une raie spectrale. » » Enfin, je terminais ainsi mes remar(]ues sur les régularités que j'avais observées dans les spectres : « C'est la marche des raies spectrales vers le violet, à inesure que le poids de I. la molécule diminue, qui, en faisant dis|)araître certaines raies (dans la région invisible). ( 66o ) >> a caché jusqu'ici les relations que je viens d'exposer. C'est aussi cette marche régulière » qui sera précieuse pour déterminer par la simple analyse spectrale non-seulement l'exis- » tence de nouveaux corps, mais encore leurs propriétés. Ne pouvons-nous pas avoir un >• jour, de cette manière, des idées nettes sur les propriétés chimiques et physiques de corps » séparés de nous par des milliards de lieues? La lumière qui nous arrive des profondeurs » de l'espace nous apporte la table de réactions de ces corps que nous ne posséderons » peut-être jamais! C'est à nous d'apprendre à y lire. » )i Depuis le dépôt de mon pli de i865, j'ai pu faire de nombreuses observations qui m'ont fait connaître de nouveaux rapports. » Je crois pouvoir tirer aujourd'hui les conclusions suivantes de mes études sur la cons- titution des spectres lumineux : » 1° Les raies d'un spectre, loin d'être placées au hasard sur l'échelle des longueurs d'ondes, dérivent d'une ou plusieurs raies primitives, formant un groupe que j'appellerai élémentaire, lequel, en subissant des augmentations ou diminutions successives de longueur d'onde, se répète sur l'échelle lumineuse sans changer d'aspect général. I 2° De même que les ondes sonores, les vibrations lumineuses peuvent se reproduire par harmoniques, et la facilité de reproduction n'est pas la même pour tous les harmoniques. » 3° Dans l'intérieur d'une famille naturelle, la longueur d'onde moyenne des groupes élémentaires est fonction des poids atomiques, de telle sorte que, pour les corps de même type chimique, la forme générale des spectres subsiste, tout en étant graduellement modi- fiée sous l'influence du changement de masse des molécules. » 4° Dans une série de spectres analogues, les harmoniques correspondants ont des lon- gueurs d'ondes moyennes d'autant plus grandes que les poids des molécules similaires sont plus considérables. » 5" Le parallélisme de la marche des propriétés chimiques et des raies spectrales per- mettra, sans aucun doute, de faire un jour l'histoire chimique d'un cor|)S à la seule inspec- tion de la lumière qu'il émet. u 6° Enfin, je signalerai l'appui que l'étude des spectres donne à la théorie des types et des substitutions, théorie fondamentale en chimie, et tout récemment attaquée. On voit, en effet, les substitutions successives laisser à chaque fois au type spectral ses traits principaux et ne le modifier que graduellement. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation et les propriétés tfiin sulfure de sélé- nium. Deuxième Note de M. A. Ditte (i), présentée par M. H. Sainte- Claire Deville. « Dans la dernière séance de l'Académie, j'ai indiqué un mode de pré- paration du sulfure de sélénium SeS et quelques-unes de ses propriétés; lorsque, au lieu de faire agir l'hydrogène sulfuré stu" lacide sélénicux, on commence par neutraliser ce dernier avec de la potasse, et que l'on prend d'ailleurs les précautions déjà indiquées pour évit(>r l'agglomération du (i) Comptes rrndiif, t. LXXIII, p. (h.5. ( 66i ) précipiré, celui-ci affecte la forme d'une poudre rouge-brun non homo- gène, et dans laquelle il est facile de distinguer des points jaunes provenant de soufre qui lui est mélangé. La liqueur qui le surnage est jaune et ren- ferme du sulfure de potassium avec excès de soufre, mais pas d'acide penta- thionique ni de sélénium. Le précipité, lavé, séché dans le vide et mouillé avec du sulfure de carbone, cristallise beaucoup plus vite que celui qu'on obtient dans l'acide sélénieux pur, et les paillettes cristallines qui se pro- duisent, lavées d'abord avec un peu de sulfure de carbone, puis avec de la benzine, donnent un produit tout à fait semblable au sulfure orangé, sauf sa couleur, qui est rouge-brun foncé. C'est du sulfure de sélénium légèrement altéré à la surface, et qui a perdu une très-petite quantité de soufre, comme le montrent les nombres suivants, qui expriment sa composition : Trouvé. Calcule. — ^i^^" i. II. III. Soufre... 28,73 28,49 28,00 28,20 Sélénium 7', 28 7'. 4' 72, 5o 72,00 100,00 99)')o ioo,5o 100,20 » Lorsqu'on traite d'ailleurs le sulfure de sélénium pur et orangé par une dissolution de sulfure de potassium, il y prend rapidement la colora- tion brune foncée; elle tient, selon toute a[)parance, à ce que des traces de soufre, enlevées à la surface des cristaux, y font prédominer la couleur du sélénium que le sulfure de potassium ne dissout pas. » Cette faible quantité de soufre enlevée suffit pour rendre le sulfure de sélénium plus attaquable par certains réactifs : ainsi, l'alcool absolu dé- compose en quelques jours les cristaux foncés; il les transforme en une poudre noire, dont la composition est la même, mais dans laquelle le soufre et le sélénium ne sont plus combinés. Le sulfure de carbone, la benzine peuvent, en effet, dissoudre tout le soufre qu'elle contient, en laissant un résidu noir impalpable de sélénium divisé, soluble dans le sulfure de car- bone, et qui s'en dépose par l'évaporafion en tables rouge-rubis, transpa- rentes, semblables à celles décrites par Mitscherlich [AivKtles de Chimie et de Physique, y série, t. XLVI, p. 3o) (i). (i) La décomposition du sulfure de sélénium orangé pur p.ar l'acool absolu exige plu- sieurs semaines, mais elle s'effectue beaucoup plus ra|)idement si l'on y met une petite quantité de sulfure déjà altéré. Ce fait se rapproche de ceux que M. Gernez a découverts C. R., i8:;i , 2= Semestre. (T. LXXIll, N" ii.) ^5 ( 662 ) » Si l'on traite directement par l'alcool absolu le précipité primitif, on obtient, au bout de quelque temps, une poudre amorphe noire, mélan- gée de petits cristaux jaunes et brillants; le sulfure de sélénium ne cristallise pas dans ces circonstances; tout le soufre se sépare en cristaux, que l'on peut enlever par ses dissolvants ordinaires, pendant que le sélénium reste sous la forme indiquée plus haut. Ainsi, le produit que l'on obtient en présence des liqueurs alcalines est toujours légèrement altéré et ne consti- tue pas le sulfure de sélénium pur. » La potasse et la soude étendues attaquent à froid le sulfure de sélé- nium; sa couleur orangée devient rapidement brune foncée, et quand l'al- cali est en excès, tout le soufre se dissout et le sélénium reste sous la forme d'une poudre noire amorphe. » En étudiant de plus près quelques-unes des propriétés de ce corps, on voit que sa dilatation, sa chaleur spéciSque sont sensiblement les moyennes de celles du soufre et du sélénium (i), tandis que sa densité à zéro n'est pas égale à la densité moyenne des éléments pris à cette tempé- rature. Cette densité moyenne, lorsqu'on prend deux à deux les diverses variétés du sélénium et du soufre, est comprise entre les deux nombres A, = 3,2067 (soufre prismatique et sélénium amorphe) et A^ = 3,4866 (soufre octaédrique et sélénium cristallisé) (2), tandis que la densité trou- vée pour le sulfure est D = 3,o566. La combinaison des deux éléments s'est donc effectuée avec dilatation; le composé occupe un volume supé- rieur à la somme des volumes de ses éléments, et sa contraction négative est comprise entre les deux valeurs C, = i-^ = - 0,0493 et Co = i-^ = - 0,1409. La chaleur de contraction par équivalent, calculée à l'aide de ces nombres, dans ses belles recherches sui' les phénomènes de surfusion et de sursaturation; il dénote, en outre, une extrême instabilité du sulfure de sélénium, instabilité qui est en rapport direct avec les propriétés dont il va être question dans cette Note, et qui font de ce sulfure un corps explosif. (1) Le coefficient de dilatation linéaire du soufre entre zéro et 4o deyrés est, d'après M. Fizeau, 0,0000641 3; celui du sélénium, o,oooo368o. La chaleur spécifique du soufre est, d'après M. Regnault, 0,202; celle du sélénium, 0,0745. (2) La densité moyenne a été calculée un moyen des densités suivantes : soufre octaé- drique, 2,07 ; soufre prismatique, 1,97; soufre amorphe, 2,046; — sélénium cristallisé, 4,801; sélénium amorphe, 4.282. ( 663 ) est comprise entre — 6o5o calories (qui correspond à Ca) et — 2i5o calo- ries (qui correspond à C,); la combinaison des éléments paraît donc s'être effectuée avec absorption de chaleur. » Or, si l'on étudie comparativement les phénomènes calorifiques qui accompagnent l'oxydation par l'acide hypochloreux (i) du sulfure de sé- lénium d'une part, celle d'un mélange de soufre et de sélénium de l'autre (ces deux corps étant pris dans les proportions qui constituent le sul- fure SeS), on trouve que les quantités de chaleur dégagées sont diffé- rentes; le sulfure de sélénium dégage par équivalent environ loooo calories de plus qu'un mélange de soufre insoluble et de sélénium métallique, et 55oo de plus qu'un mélange de soufre prismatique et de sélénium vi- treux (2); par conséquent, il appartient à la classe des corps explosifs. Comme la plupart des composés de cet ordre, il ne prend naissance que comme produit d'une réaction déterminante, (en regardant comme telle celle qui donne lieu au plus grand dégagement de chaleur), et qui est la for- mation de l'eau au moment de la décomposition réciproque de l'acide sulf- hjdrique et de l'acide sélénieux. » THERMOCHIMIE. — Sur l'imion des alcools avec les bases; par M. Beuthelot (3). Itjtroduction. « 1. On sait que les bases ne s'unissent pas seulement aux acides, mais aussi aux alcools, aux phénols, aux aldéhydes et à divers autres principes oxygénés : j'ai entrepris l'étude comparée des phénomènes thermiques qui se manifestent dans ces diverses combinaisons. Le présent Mémoire est (i) La dissolution employée renfermait par litre d'eau 447^'j9 d'acide hypochloreux. (2) Lorsqu'on prend deux à deux les diverses variétés de soufre et de sélénium, le pre- mier mélange est celui qui dégage le moins de chaleur; le second, celui qui en fournit le plus. L'oxydation du soufre par l'acide hypochloreux présente des difficultés considérables; elle est très-lente et s'accompagne toujours de la formalion d'un chlorure de soufie qu'il est très-difficile de décomposer entièrement, même en faisant passer dans un second niouflle contenant de l'acide hypochloreux concentré les gaz qui se dégagent du premier, où se passe la réaction. Aussi je ne donne ces résultats numériques que comme des nombres ap- prochés indiquant seulement le sens du phénomène, et non pas sa mesure exacte. (3) L'Académie a décidé c[ue cette Communication, bien que dépassant de beaucoup, en étendue, les limites réglementaires, serait insérée en entier aux Comptes rendus. 85.. ( 664 ) consacré spécialement aux réactions effectuées en présence d'une grande quantité d'eau, » 2. J'ai choisi cette circonstance, parce que c'est celle qui fournit les caractères les plus généraux et les plus précis dans la réaction des acides sur les bases. En effet, les recherches de Hess, celles de M. Andrews principa- lement, et depuis celles de Graham et de MM. Favre et Silbermann ont établi que : » La formation des sels neutres dissous, par l'union de divers acides étendus d'eau avec une même base, p.ireUlement étendue d'eau, dégage à peu près la même quantité de chaleur (sous des poids équivalents); ladite quantité ne varie guère avec la dilution, dès que celle-ci est un peu notable. Enfin elle est à peu près la même pour les diverses bases solubles, unies avec un même acide. » Ces lois ont été confirmées et précisées dans les dernières années par les travaux méthodiques de M. ïhomsen, dont j'ai eu occasion de recon- naître la grande exactitude. » 3. Les mêmes lois s'appliquent-elles aux combinaisons que les bases forment avec les alcools, les phénols, les aldéhydes? Quelle est la carac- téristique véritable de ces combinaisons, au point de vue thermique? Enfin comment se comportent les acides à fonction mixte, les acides alcools en particulier, tels que l'acide lactique et l'acide salicylique? C'est ce que je vais examiner. » Mais auparavant je demande la permission de donner quelques nou- veaux détails sur les conditions de mes expériences, d'autant que ces con- ditions se retrouveront dans la suite des recherches que je me propose de publier. » 4. J'ai opéré dans des calorimètres de platine, renfermant 6oo centi- mètres cubes, I litre et jusqu'à 2''*,25 de liquide : l'emploi de semblables volumes élimine une multitude d'erreurs et de corrections. Le calorimètre est placé dans lui système d'enceintes concentriques, les unes revêtues de plaqué d'argent, les autres en fer-blanc : la plus extérieure, très-vaste, remplie d'tau plusieiu's jours à l'avance, et revêtue de feutre, assure l'in- variabilité de température du système extérieur pendant la durée de chaque expérience. » 5. Les thermomètres étaient, les uns à échelle arbitraire et construits par Fastré, les autres à graduation centigrade et construits par ]>audin, ils permettent de mesurer i demi-centième de degré. J'ai vérifié à plusieiu's reprises, et tout récemment encore, les zéros et surtout !a valeur absolue ( 665 ) (lu degré, laquelle est l'élément le plus délicat peut-être de ces déteriDi- nations. » 6. Les liquides sur lesquels je me propose d'opérer renferment le plus souvent ^équivalent par litre, parfois | d'équivalent (en grammes). Je désignerai les solutions à {équivalent sous le nom de sohtlio?is normales. Ces liquides sont préparés en grandes masses et placés plusieurs jours à l'avance dans la pièce où se font les expériences, les uns auprès des autres, de façon à être amenés à des températures identiques, à i ou 3 centièmes de degré près. Cette précaution, déjà signalée par M. Marignac, augmente beaucoup la précision des expériences et facilite le calcid de la tempéra- ture moyenne des deux liquides que Ton va mélanger. » 7. J'adopterai comme unité thermique la quantité de chaleur néces- saire pour élever de zéro à i degré i kilogramme d'eau. » La précision des expériences est proportionnelle à la grandein- des variations thermomélriques, c'est-à-dire qu'elle est plutôt absolue que re- lative. La plupart de mes résultats, calculés pour i équivalent et pour des solutions normales, peuvent être, je crois, regardés comme exacts au moins à o''^', o5o près : j'en excepte les expériences faites sur des liqueurs plus diluées, dans lesquelles le nombre expérimental, étant multiplié par un coefficient plus fort, donne un résidtat final moins exact. Première Partie. — Alcools proprement dits. » J'ai étudié l'alcool ordinaire, la glycérine et la niaunite; j'y ajouterai quelques expériences sur la gomme, I. — Alcool ordinaire, C'H^O'. » 1. Que l'alcool s'unisse aux bases, c'est ce qui est connu de tous les chimistes qui ont fait agir du sodium sur ce corps, ou qui y ont dissous de la potasse : j'ai isolé moi-même un alcoolate de baryte, C'H'BaO^, parfai- tement défini (i). Mais la moindre trace d'eau détruit cet alcoolate, en précipitant de l'hydrate de baryte. L'eau décompose également les alcoo- lates de potasse et de soude, non pas d'une manière intégrale et complète, mais progressive, comme le montrent la préparation de la [)otasse à l'al- cool, et surtout la séparation d'un mélange liquide de potasse et il'alcool, fait dans des proportions convenables, eu deux couches, l'une aqueuse, l'autre alcoolique, entre lesquelles la potasse se trouve partagée. (i) Annales de Chimie et de Physique, S" série, t. XLVI, p. i8o, et surlout Bulletin de In Société Chimique, o.^ série, t. VIII, |i. 38c). ( 666 ) » 2. En présence d'un excès d'eau, la combinaison subsiste-t-elle ? Pour m'en assurer j'ai préparé une liqueur aqueuse renfermant 32 grammes d'alcool par litre et une liqueur aqueuse renfermant 1 7 grammes de potasse (KO) par litre. Le rapport était à peu près le suivant : 2C''H''0^:KO. Ces deux liqueurs, amenées séparément à la même température, puis mélangées à volumes égaux, ont donné lieu seulement à une variation de H- o°,oo5, c'est-à-dire négligeable, car elle représente la limite d'erreur de mes expé- riences. » Ainsi la présence d'une quantité d'eau suffisante (i6oH*0- environ pour C^H^O-, après mélange) empêche à peu près complètement l'union de l'alcool ordinaire avec la potasse, celle-ci demeurant entièrement com- binée avec l'eau, sans aucun partage sensiple. Cependant à ce même degré de dilution, les alcools polyatomiques manifestent encore leur affinité pour les alcalis, comme on va le montrer. II. — Glycérine, CH'O'. )■ 1. J'ai préparé une dissolution aqueuse normale, renfermant 46 gram- mes de glycérine {\ équivalent) par litre; et je l'ai mélangé à volumes égaux avec une dissolution normale renfermant, par litre, \ équivalent (i5s'-,5)de soude, NaO : (C'H'O" -h Aq) + (NaO + Aq) dégage -i- o<^^',372. » Il y a donc combinaison, au moins partielle, en présence de 21 5 ou plus simplement de 200 IPO^ environ. » 2. J'ai étendu cette dissolution avec 5 fois son volume d'eau. Il y a eu absorption de chaleur, soit — o''''',363. » Cette absorption étant sensiblement égale au dégagement précédent, on peut en conclure que la dilution, dans le rapport de 200 à 1200 H" O", a détruit complètement, ou à peu près, la combinaison de la glycérine avec la soude. » 3. Ainsi la chaleur dégagée varie avec la proportion d'eau. Cette variation est encore mise en évidence par les chiffres suivants. Une solution renfermant 100 grammes de glycérine par litre, c'est-à-dire 2 fois aussi concentrée que la précédente, a été mêlée avec la solution normale de soude, dans le rapport des équivalents (CH" O" + Aq') + ( NaO + Aq) a dégagé -+- o''"', 629, près de moitié plus que ci-dessus. ( (iti? ) 4. Un deuxième équivalent de glycérine (même solution), ajouté à la liqueur précédente, a dégagé (i) +o''''', i35; une nouvelle proportion de glycérine a dégagé encore de la chaleur, en quantité moindre à la vérité. w On voit, par ces nombres, que la chaleur dégagée s'accroît avec la quantité de glycérine, mise en présence d'un seul équivalent de soude, mais sans élre proportionnelle au poids? de la glycérine. » 5. La présence d'un excès de soude paraît également donner lieu à un accroissement de chaleur. Car la solution de glycérine ci- dessus (au dixième), mêlée avec un volume double de la même solution de soude, (C'>H»0'' + Aq') + 2(NaO -f- Aq), a dégagé -+-o'=»',593 au lieu de + o*^^', Sag. » En résumé : » 1° La réaction de la glycérine sur les alcalis donne lieu à un dégage- ment de chaleur; avec des solutions normales (^équivalent par litre), ce dégagement ne surpasse pas le quarantième de la chaleur dégagée par l'union d'un acide avec une base. » 1° Il croît, soit avec le nombre d'équivalents de glycérine pour i équi- valent de soude, soit avec le nombre d'équivalents de soude pour i équi- valent de glycérine; mais sans être proportionnel ni à la soude, ni à la glycérine. » 3° Il diminue, à ^mesure que la dilution s'accroît et il finit par s'an- nuler en présence de laooH^O". En effet, la combinaison opérée dans ' une liqueur plus concentrée se détruit par une addition d'eau convenable, avec absorption de chaleur. M Ces divers phénomènes, ce partage continu de la base entre l'alcool et l'eau, mis en opposition, peuvent être regardés comme caractérisant en général, et aux valeiu's numériques près, la combinaison des bases avec les alcools; ils contrastent avec les caractères de la combinaison des bases et des acides proprement dits; car les sels neutres véritables qui résultent de cette dernière union sont constitués dans des proportions fixes et ils subsistent, quelle que soit la quantité mise en présence. (i) Ces dégagements ne sont pas iliis, du moins en totalité, à la réaction de l'eau sur la solution de glycérine. Car la même solution, additionnée de son volume d'eau, a dégagé seulement + o,o4o. ( 668 ) III. — Mannitc, C'=H"0'^ » 1. Il m'a paru intéressant de soumettre à luie étude pareille la man- iiite, en raison de son caractère d'alcool hexatomique et de son analogie avec les sucres proprement dits. J'ai préparé une solution normale de man- nite (91^' par i'"). Quoique fort concentrée, celte solution, étendue avec 5 fois son volume d'eau, ne donne lieu à aucun phénomène thermique ap- préciable, ce qui exclut l'influence de sa dilution dans les expériences sui- vantes. » En mêlant à volumes égaux les solutions normales de mannile et de soude, ou trouve que la réaction (C' = H"0'= + Aq) + (NaO + Aq) dégage H-i-^^", 107. Ce noiiibre est triple du chiffre relatif a la glycérine, pour le même état de dilution; mais il n'est que la douzième partie des chiffres relatifs aux acides véritables. » 2. Une différence non moins marquée s'observe en ajoutant l'alcali par fractions successives : (C' = H"0'= + Aq) + i^{Na0 4- Aq) dégage +0,696 i(NaO + Aq) » + 0,372 Soit pour (NaO -t- Aq) » -)- i ,o58 valeur concordante avec la précédente. L'addilionde i(NaO + Aq) dégage -<-o,i5i En tout +1 ,209 )) Ces nombres montrent que la chaleur dégagée ne croît pas propor- tionnellement au poids de la soude, même pour les fractions successives du premier équivalent : résultat opposé à celui que l'on observe avec un acide véritable, mais dans lequel l'accroissement graduel de la masse de l'eau par rapport à la mannite doit jouer un certain rôle. » 3. En effet, la combinaison de la mannite avec la soude est détruite par l'addition d'une grande quantité d'eau. La liqueur précédente, laquelle renferme i équivalent de mannite pour liNaO, ayant été additionnée de 5 fois son volume d'eau, a donné lieu à une absorption de — i,43o; ce chiffre peut être regardé comme identique à + 1,209 dans les limites d'erreur des expériences (i). (i) Les variations therniométriques observées dans une expérience de dilution, telle que ( 669 ) » ï. La potasse et la soude, en s'miissaiit avec i équivalent d'un même acide, donnent lieu à peu près au même dégagement de chaleur. En est-il de même avec les alcools? Voici la réponse expérimentale. » La soluticn, renfermant | équivalent de maunite par litre, a été mêlée, à voliuue égal, avec une solution semblable de potasse: (C'-H'''0'--=+ \q) + (KO + Aq). » Cette réaction a dégagé -f- i™', i45. C'est le même chifVrc sensiblement que la soude, au même degré de concentration. » La liqueur ci-dessus, étendue de 5 volumes d'eau, a donné lieu à une absorption de — o,95o, c'est-à-dire que la combinaison de mannile et de potasse a été décomposée presque complètement. » 5. J'ai également étudié l'union de la mannite avec la chaux. [>a solu- tion normale de mannite (91 grammes par litre) a été étendue avec son volume d'eau pour la ramener aux mêmes rapports entre la mannite et l'eau que dans la réaction de la soude; puis, je l'ai agitée avec un excès d'hydrate de chaux. Il s'est dissous un peu plus d'un tiers d'équivalent de chaux par équivalent de mannite (lo^^S pour 182); et la chaleur dégagée a été, pour i équivalent de mannite 4- i*^*', 239 » Mais il faut en déduire la chaleur dégagée par la dissolution de la chaux. Or j'ai trouvé que i équivalent de chaux (28 grammes), sous forme d'hydrate préalablement préparé, dégage, eu se dissolvant dans l'eau pour former une sohition saturée 4-i''''',5oo Cette solution, étendue avec son volume d'eau, dégage encore de la cha- leur + o"""', 600 environ. L'hydrate de chaux se comporte donc avec l'eau comme les hydrates de potasse et de soude. )> En admettant un chiffre proportioiniel à r,5oo pour les 10^', 8 de chaux entrés en dissolution, on trouve que [ équivalent de chaux, supposée dis- celle-ci, sont imiltipliées par un coefficient (> fois aussi grand que les variations obtenues clans l'expérience faite avec une solution normale; ce qui porte l'erreur probable de o,o5o à o,3oo. En outre, la ililulion des solutions de soude employées par 5 fois leur volume (l'eau donne lieu à une absorption de chaleur irès-sensible : — 0,200 |)ar équivalent; valeur un peu incertaine comme nombre absolu. La dilution semblable d'une solution de potasse équivalente n'a fourni auciui résultat thermique appréciable. (.;. r.. 1871, ■^' Sn>;-!l,r. (T. 1.XXI1I, N" II.) 86 (670) soute à l'avance, dégagerait, par son union avec la mannite. . . i"',467, valeur qui ne diffère pas beaucoup des nombres 1,107 ^^ ii'45 trouvés respectivement pour la soude et la potasse, en présence de la même quan- tité d'eau. » Or les mannitales de soude et de potasse, dissous dans la même quantité d'eau, doivent posséder, suivant toute vraisemblance, une consti- tution pareille à celle du mannitate de chaux; s'il en est ainsi, un tiers environ de chacun de ces alcalis demeure combiné à la mannite dans la liqueur, les deux autres tiers en étant séparés par l'action décomposante de l'eau. I.a seule différence entre les trois alcalis serait donc que la po- tasse et la soude en excès, étant solubles, demeurent dissous et en pré- sence du mannitate; tandis que l'hydrate de chaux en excès demeure insoluble et séparé du mannitate correspondant. La presque identité des trois dégagements de chaleur vient à l'appui de ces interprétations. » De même que les mannitates alcalins, le mannitate de chaux absorbe de la chaleur, c'est-à-dire se décompose graduellement, lorsqu'on l'étend d'eau. Aussi la réaction de l'eau de chaux sur la mannite dégage-t-elle bien moins de chaleur que celle de l'hydrate de chaux, l'eau de chaux apportant avec elle un volume d'eau beaucoup plus considérable. » Ce sont là des conséquences des relations générales que j'expose dans ce Mémoire : je les ai vérifiées par expérience. » En résumé, le résultat essentiel de mes observations sur la mannite, c'est l'équivalence thermique des diverses bases solubles à l'égard d'un même alcool, comme à l'égard d'un même acide. La complication qui naît de la décomposition exercée par l'eau sur les alcoolates est écartée par l'emploi de proportions d'eau équivalentes. En d'autres termes, un même travail, traduit par une même quantité de chaleur, paraît être accompli, et un même équilibre tend à s'établir entre un nombre déterminé de molé- cules d'eau, d'un alcool donné et d'une base soluble quelconque. « Ces lois et celles que j'ai déjà énoncées plus haut en parlant de la gly- cérine sont analogues de tout point avec les lois observées dans la combi- naison de divers acides et d'un même alcool. Que les alcools s'unissent aux acides pour former des éthers, ou bien qu'ils s'associent aux bases pour former des alcoolates, dans un cas comme dans l'autre, la proportion qui règle la combinaison dépend de la masse chimique de l'eau mise en pré- sence, laquelle tend à contracter combinaison pour son propre compte avec l'alcool et avec l'alcali, séparément. Au contraire, la coml)inaison ré- ciproque des acides et des bases alcalines pour former des sels neutres ( 671 ) n'est guère iuHuencée par la quantité d'eau mise en présence. Ce sont là des résultats d'une haute importance et qui ne pourraient guère être étu- diés dans l'état de dissolution, sans le secours des méthodes thermiques. » A la vérité, l'équilibre des réactions éthérées n'atteint sa limite défi- nitive qu'au bout d'un temps plus ou moins considérable; tandis que la formation et la décomposition des alcoolates en présence de l'eau s'opèrent instantanément. Malgré cette différence, la combinaison des alcools, soit avec les acides, soit avec les bases, en présence de l'eau, obéit aux lois d'une statique chimique pareille, moins simple, mais plus générale que celle qui préside à la formation des sels neutres. IV. — Gomme. » 1. J'ai fait quelques expériences sur les dissolutions de gomme, dans le but d'éclairer le rôle chimique véritable de celte substance. Ces expé- riences tendent à l'assimiler aux alcools polyatomiques [polyglucosides (i)]. » 3oo centimètres cubes d'une dissolution aqueuse renfermant un dixième de gomme ont été mélangés avec i34 centimètres cubes d'une solution de soude (i5,5 par litre). cal La chaleur dégagée s'est élevée à +0,182 L'addition de 187 centimètres cubes de soude a dégagé. . + 0,02g Enfin l'addition de 6g centimètres cubes de soude a donné, -f- 0,006 + 0,167 « Ces notubres ne diffèrent pas beaucoup de ceux que l'on obtiendrait en remplaçant la gomme par la mannite. » La liqueur obtenue en dernier lieu a été étendue avec 5 volumes d'eau, ce qui a donné liei! à une absorption de — 0,17/1, c'est-à-dire une décomposition sensiblement totale. » La combinaison de la gomme avec la soude en présence de l'eau offre donc les mêmes caractères généraux que celle de la mannite. Deuxième Partie. — Phénols. « J'ai étudié spécialement le phénol ordinaire et son dérivé trinitré, autrement dit acide picrique. (1) f'oir mes Lcrans fur ks alcools jju/yaloniiijucs professées devant la Société Chimique tic Paris en 1862. 86.. ( 4 " -1-0,53 » -t- 0,4 ■> -f-o,38 » -I- 0,4 • -1-0,34 » +0,4 » -t-o,i8 -1-2,0 -1-2,70 Ces phénomènes résultent-ils de quelque combinaison spéciale entre le phénol et l'ammoniaque, combinaison qui se compléterait sous l'influence du temps à la façon des amides? Pour m'en assurer, j'ai pris la dissolution du phénate d'ammoniaque avec excès d'ammoniaque qui vient d'être signa- lée, je l'ai conservée dans un flacon fermé pendant six semaines, puis je l'ai traitée par l'acide chlorhydrique. La quantité de chaleur dégagée, étant retranchée de la chaleur de formation du chlorhydrate d'ammoniaque formé, a donné le nombre -j-2,66, identique, ou sensiblement, avec 2,70. L'état de combinaison du phénol et de l'ammoniaque en présence de l'eau ne s'était donc pas modifié sensiblement avec le temps, quoique la liqueur se fîit colorée en bleu. M L'anomalie thermique du phénate d'ammoniaque me paraît due à ce que ce sel est décomposé partiellement en présence de l'eau; elle se re- trouve d'ailleurs dans l'histoire du carbonate d'ammoniaque et de divers autres sels ammoniacaux, comme je le montrerai très-prochainement. )) 5. Phénate de chaux. — La saturation réciproque du phénol dissous et de l'eau de chaux, (C'='H''0= + Aq)-^(CaO-+- Aq), a dégagé 4-7,80 et -+-7,53; ce dégagement n'augmente pas en présence d'un excès d'alcali. » 6. Phénate de baryte. (C'*H''0-4- Aq) + (BaO 4- Aq ) dégage + 7,48. La saturation laite en ajovitant la baryte par tiers d'équivalent a fourni : 1" tiers :i,5o 2= tiers a, 53 3"= tiers 2,45 c'est-à-dire des valeurs proportionnelles au poids de la barvte. ( 675 ) » J'ai cm utile de vérifier si les phénates alcalins dégagent dés le premier moment de leur formation la totalité de leur chaleur de combinaison. A cet effet, j'ai conservé pendant six semaines la solution précédente de phénate de baryte, puis je l'ai décomposée par l'acide chlorhydrique. La chaleur dégagée a été trouvée égale à + 6,35; en ajoutant ce nombre à 7,4s, on trouve i3,83, qui doit représenter la neutralisation de la baryte dissoute par l'acide chlorhydrique : or M. Thomsen a donné i3,9i. La réaction du phénol sur les alcalis est donc complète tout d'abord. » En résumé, la potasse, la soude, la chaux, la baryte, dissoutes, déga- gent sensiblement les mêmes quantités de chaleur en s'unissant au phénol, et ces quantités ne varient guère avec la proportion d'eau mise en pré- sence. Ce sont là de nouveaux traits de rapprochement entre le phénol et les acides véritables. Mais le phénol s'en écarte, parce que la chaleur déga- gée n'est guère que la moitié de celle qui répond aux acides. II. — Phénol tiinitré [acide picrique), C"H'(A^O')•0^ » 1. Le phénol, en se changeant en phénol Irinitré, prend d'une ma- nière plus complète et sans réserve tous les caractères d'un acide véritable. Cette conclusion, déduite des faits purement chimiques, est confirmée par les expériences thermiques. En effet, l'acide picrique dissous (7^'', 5 à g^'', 5 par litre) a dégagé les quantités de chaleur suivantes, à équivalents égaux : Soude 1 3 , 8 » L'addition d'un deuxième équivalent de soude n'a produit aucun effet thermique appréciable. Potasse 1 3 , 7 Ammoniaque 12,7 » Ces dernières expériences ont été faites avec des liqueurs quatre fois plus étendues, de façon à maintenir les picrates de potasse et d'anuno- niaque en dissolution. » L'ammoniaque, ajoutée par tiers d'équivalent, a dégagé I" tiers 4,24 2'' tiers 4 ) ''f S' tiers 4)*7 4' lieis 0,00 12,71 c'esl-à-ilirc des quantités de chaleur proportionnelles aux quantités d'am- ( ^1^ ) moniaque employées, jusqu'à i équivalent inclusivement : ce qui exclut la formation d'un sel acide, celle d'un sel basique, ainsi que la décompo- sition partielle du picrate d'ammoniaque par l'eau. » Observons enfin que foutes ces quantités sont à peu près les mêmes |)Oiu' l'acide picrique que pour les acides chlorliydrique et azotique. » 2. Un tel rapprochement est confirmé parles réactions suivantes : » Le picrate de soude, dissous dans i oo parties d'eau ( i ) et mélangé avec une solution étendue d'acide chlorhydrique en proportion équivalente, (C*»H^NaX»0=-^ Aq) + (HC1 + Aq), a dégagé -+- 0,22. » La réaction inverse, en présence de la même quantité d'eau, (C'='H='X-^0-+ Aq) + (NaCl + Aq), a absorbé — 0,07. » [.a somme algébrique de ces deux quantités : 0,22 + 0,07 = 0,2c représente, d'après un théorème général dû à M. Thomsen, la différence entre les chaleurs de neutralisation des acides chlorhydrique et picrique. Or j'ai trouvé 13,69 pour la neutralisation de la soude par l'acide chlorhy- drique : l'acide picrique donnerait donc i3,4o. » Ce nombre se confond avec la valeur i3,8, trouvée plus haut, du moins dans les limites d'erreur des expériences et surtout à cause de la grande dilution des solutions picriques. L'observation prouve donc que l'acide picrique ne s'écarte pas des acides proprement dits au point de vue thermique. » 3. I^es nombres précédents représentent la chaleur de neutralisation de l'acide picrique dissous. Avec l'acide solide, on a des nombres plus faibles nécessairement, jjarce que l'acide solide absorbe de la chaleur en se dissolvant. Les expériences faites avec la soude et avec l'ammoniaque or)t donné — 7,00 environ pour la chaleur de dissolution de l'acide pi- crique. » 4. Enfin, j'ai déterminé la chaleur dégagée lorsqu'on mélange les dissolutions d'azotate de potasse (5o grammes par i litre) et de picrate de soude (52 grammes \)a\- 1 litre), à volumes équivalents, ce qui donne lieu (1^ CiUt' ilissoliition al)SOil)0 — •',44 |><>:i'" ' l'Hiiivaleiit de ]il(r.itc ilf soiiilc sec. ( 677 ) à la précipitation du picrate de potasse : (C' = H^NaX'0^ + Aq) + (AzO«K + Aq) dégage + io,o, en supposant tout le picrate précipité (i). J'ai montré ail- leurs (2) comment les nombres ci-dessus expliquent les décompositions in- verses de l'azotate de potasse par l'acide picrique, et du picrate de potasse par l'acide azotique, suivant la concentration. » 5. La précipitation du picrate d'ammoniaque, par la réaction sem- blable du picrate de soucie sur l'azotate d'ammoniaque, dégage -+- 8,70 pour I équivalent de picrate d'ammoniaque réellement précipité. » En résumé, le phénol trinitré se comporte comme un acide véritable au point de vue thermique: l'introduction du résidu nitrique dans la mo- lécule du phénol n'est donc pas une simple substitution, incapable de mo- difier la fonction chimique du corps générateur. Troisième Partie. — Aldéhydes. » J'ai étudié seulement VaUléhyde ordinaire. J'ai dissous un poids connu d'aldéhyde très-pur, 7^'', 3 dans 3oo centimètres cubes d'eau ; puis j'ai mêlé la liqueur avec 3oo centimètres cubes d'une solution de soude équivalente, laquelle contenait \ équivalent par litre. Plusieurs réactions se succèdent ici : 1° L'aldéhyde, en se dissolvant dans l'eau, dégage une grande quantité de chaleur, C'H'0' + Aq : I" expérience +3,53 2' expérience +3,71 Moyenne -|-- 3,62 Ce dégagement lui-même semble avoir lieu eu deux temps: une première réaction, presque instantanée, dégage les f de la chaleur; le dernier quart continue à se dégager pendant quelques minutes. Sans nous arrêter à ces détails, la chaleur dégagée par la réaction de l'aldéhyde sur l'eau surpasse de beaucoup celle qui répond au simple mélange de deux liquides sans action chimique notable l'un sur l'autre, tels que l'eau et l'alcool ou l'acide acétique. Il est évident qu'il y a là formation d'un composé particulier, sans (i) Le chiftVe brut est 9,0; mais un neuvième environ du picrate de potasse demeurait dissous dans mon exptiience. (2) Annales de Chimie et de Physique, ^' série, t. XXII, p. 124. C. R., 1S71, 1^ S,;m-Ur,'. (T. LXXIII, iV» H.) 87 ( 678 ) doute un hydrate d'aldéhyde, C^H'0- + H-0-, comparable à l'hydrate de chloral. 0.° La solution de soude mêlée avec la solution d';ddéhyde, à équiva- lents égaux, donne lieu à un nouveau dégagement de chaleur, (C^H^O- + Aq) + (NaO + Aq) : I " expérience + 4 5 262 a" expérience + 4 ) ^90 Moyenne + 4,326 Ce dégagement de chaleur s'effectue encore en deux temps bien marqués : une première action, presque instantanée, dégage un peu plus de moitié (2,67 sur 4,26 et 2,4G sur /Jj^g dans les expériences ci-dessus) de la cha- leur totale; puis le dégagement se complète pendant les quatre ou cinq minutes suivantes, et la température devient à peu près stationnaire. A ce moment, il convient d'arrêter l'expérience; car elle est suivie par un troi- sième dégagement de chaleur, excessivement lent, et qui me semble dû, au moins en partie, à l'absorption de l'oxygène atmosphérique par la liqueur : celle-ci se colore en même temps et jaunit de plus en plus. » En écartant ces derniers phénomènes, qui appartiennent à un ordre tout différent, on voit que l'action de l'aldéhyde sur la soude donne lieu à un dégagement de chaleur très-notable, le tiers environ de celui qui ré- pond à l'action des acides. Il l'emporte de beaucoup sur la chaleur dé- gagée par les alcools proprement dits. Cependant le composé présente le même caractère d'être défait, au moins en partie, par la dilution. En effet, la dissolution précédente, étendue avec 5 fois son volume d'eau, absorbe — i,5i pour C'H^O-. » On voit que l'aldéhyde, dans sa réaction sur les alcalis, participe à la fois des alcools et des acides: mais en doiuiant lieu à des phénomènes tout à fait spéciaux au point de vue de sa combinaison avec l'eau et tle la suc- cession des dégagements de chaleur. Quatrième Pahtie. — Acides a fomction mixte. » J'ai étudié les acides salicylique, lactique et tarlrique. I. Acide salicylique. » 1. Cet acide peut être regardé comme un type : c'est à la fois un acide monobasique et un acirle-alcool. ( 679 ) » A ce double titre, il donne naissance à deux séries de composés, et notamment à deux séries de sels, les uns monobasiques, les autres biba- siques. Étudions la formation de ces sels au point de vue thermique. » J'ai d'abord opéré sur l'acide dissous. Malheureusement., il est si peu soluble que j'ai dû employer des liqueurs renfermant seulement i gramme d'acide par litre. » La réaction de la soude à équivalents égaux, (C'^H''0^+ Aq) + (NaO + Aq), a dégagé '4)^; valeur qui comjjorte une erreur possible d'un dixième, à cause de la pe- titesse des différences thermométriques dont elle est déduite. Dans ces limites, elle s'accorde avec la chaleur de neutralisation des acides propre- ment dits. » L'addition d'un second équivalent de soude à la liqueur n'a donné lieu à aucun effet thermique appréciable. » 2. Mais il n'en est ainsi qu'à cause de l'extrême dilution des liqueurs. Eu effet, j'ai pris un certain volume d'une solution de soude renfermant ^ équivalent par litre; et j'y ai dissous une proportion équivalente (2oe',7) d'acide salicylique cristallisé. La réaction, C'H^O" (cristallisé) + (NaO + Aq), a dégagé + 3*27 (i)- )) J'ai ajouté un deuxième équivalent de soude (même dissolution), ce qui a dégagé r . . . . -+- 2,00. » Ce chiffre répond à la combinaison de la soude et du salicylate neutre de soude, avec formation de salicylate bibasique, en présence de 220H-O- environ, (C'^H'NaO" + Aq) + (NaO + Aq) = (C'^H'Na^O" + Aq). Mais il varie avec la quantité d'eau. Eu effet, le salicylate bibasique est dé- truit par la dilution. La liqueur précédente, étendue avec 5 fois son vo- lume d'eau, absorbe — 2,o5. C'est à peu près la chaleur dégagée dans la combinaison du second équi- valent de soude. )) L'union des 2 équivalents de soude avec l'acide salicylique a donc lieu à titre différent; l'un des équivalents étant combiné au titre acide, c'est- (ly La chaleur de dissolution de l'acide salicylique est donc voisine de — 8,0 à —9,0. 87.. ( 68o ) à-dire d'une manière indéjjendante de la quantité d'eau mise en présence; tandis que l'autre équivalent est combiné au litre alcoolique, c'est-à-dire que la combinaison est décomposée par la présence d'un excès d'eau. » Les caractères prévus d'iui acide-alcool se retrouvent donc dans l'étude thermique de l'acide salicylique. Toutefois il est digne d'intérêt que cet acide s'écarte à ce point de vue du phénol, auquel les analogies ten- draient à l'assimiler davantage. II. — Jcide lactique, CH'O*. « Un équivalent d'acide lactique (90 grammes) a été dissous dans 2 litres d'eau. Une partie de la liqueur, mêlée avec une solution qui contenait de même un \ équivalent de soude par litre, a fourni les résultats suivants : (C«H»0'+ Aq)4- ;{NaO + Aq) -t- 6,81 + ^(NaOH-Aq) -+-6,52 Soit, pour équivalents égaux, le total. . . 4- i3,33 )) Une autre expérience a donné +i3,Zi4- C'est le même nombre à peu près que pour les acides chlorhydrique, azo- tique, etc. M L'addition de i(NaO + Aq) au lactate neutre précédemment formé a dégagé +0,21. » Celte dernière liqueur, étendue de 5 volumes d'eau, donne lieu à une absorption de chaleur : environ — 0,7. » Il résulte de ces chiffres que le caractère alcoolique de l'acide lactique est encore manifesté dans son union avec les bases, même en présence de 3ooH^O"; mais il ne répond qu'à une combinaison à peine ébauchée. L'acide lactique se comporte à cet égard comme l'alcool ordinaire. III. — Acide tnrtriqiœ, OWO". M Mêmes remarques que pour l'acide tartriqne, auquel on s'accorde à attribuer le caractère d un alcool diatomique. » Cependant le tartrate neutre de soude dissous dans l'eau (87 grammes ou-i^ CH^Na-O'- par litre), et mélangé avec i équivalent de soude (i 5,5 par litre), (C«H*Na-0'- + Aq) + (NaO + Aq), a absorbé — o,o5 dans mes expériences. » Comme la même solution de tartrate absorbe — o,35 ( 6cS. ) lorsqu'on l'élend avec son volume d'eau, on voit que l'union du tartrate neutre et de la soude doit dégager un peu de chaleur. . -|- o,3 environ, quantité si faible qu'il est permis d'en discuter la véritable signification. » En résumé, les acides à fonclion mixte peuvent manifester leur double fonction par les caractères thermiques de leur réaction sur les bases : le caractère acide se montre dans tous les cas par un dégagement de chaleur proportionnel au nombre d'équivalents de base qui forment le véritable sel neutre, et indépendant de la quantité d'eau mise en présence. Au contraire, le caractère alcoolique se manifeste surtout par la réaction des bases dans les liqueurs très -concentrées, réaction dont les effets thermiques décroissent rapidement, à mesure que l'on étend d'eau ces liqueurs, et cessent de se manifester dès que la dilution est un peu consi- dérable. » Ces mêmes phénomènes, cette même diversité se retrouvent jusqu'à un certain point dans l'étude des acides minéraux. Par exemple, l'acide suif- hydrique se comporte, en présence de l'eau et des bases, comme un acide monobasique, H- S-, dont les sels neutres, HMS*, seraient représentés dans les dissolutions par les sulfhydrates de sulfures. Cette relation intéressante a été établie par M. Thomsen, dans les derniers temps, par la discussion des phénomènes thermiques développés dans la réaction des bases par l'acide sulfhydrique : la soude, par exemple, ne dégage pour ainsi dire pas de chaleur, en agissant sur le sulfhydrate de sulfure de sodium étendu. Elle n'en dégage pas plus qu'en agissant sur le salicylate de soude étendu, dans mes expériences; et cependant on peut obtenir un sulfure bibasique, Na-S^, dans des liqueurs suffisamment concentrées, précisément comme on obtient un salicylate bibasique, C'^H'^Na^O'. On ne saurait contester, à mon avis, qu'il y a parallélisme entre ces deux ordres de réactions, c'est-à-dire que l'acide sulfhydrique se comporte comme un acide à fonction mixte, au même titre que l'acide salicylique. On pourrait citer d'autres exemples de ces analogies entre les acides organiques à fonction complexe et les acides minéraux. » PHYSIOLOGIE BOTANIQUE. — Les feuilles des plantes peuvent-elles absorber l'eau liquide? Note de M. L. Cailletet, présentée par M. H. Sainte- Claire Deville. « Cette question a fixé depuis longtemps l'attention des physiologistes. Des expériences de Mariette, de Haies et de Bonnet semblent devoir faire ( (582 ) admettre que cette absorption est possible. Les physiologistes modernes, de Candolle, Tréviranns, Meyer, au contraire, ont constaté ou nié cette propriété des feuilles. Enfin M. Duchartre a publié dans ces derniers temps une série de Mémoires sur cette importante question (i). » Ce savant a recherché, au moyen de la balance, si un végétal cultivé en pot augmente de poids après avoir reçu la rosée d'une nuit d'été, l'eau qui recouvrait ses feuilles étant préalablement enlevée avec soin. M. Duchartre conclut de ses dernières recherches que les feuilles n'absorbent ni la vapeur d'eau ni l'eau liquide qui les mouille. » J'ai été amené, de mon côté, à m'occuper de cette question si controver- sée, et je crois avoir apporté une plus grande précision dans ce genre d'ex- périences, par l'emploi d'un appareil simple qui permet de mesurer direc- tement la quantité d'eau absorbée. J'évite ainsi l'emploi de la balance dont les déterminations peuvent être viciées par le dégagement de l'oxygène, de l'acide carbonique, par la transpiration et par beaucoup d'autres causes dont il est difficile de se rendre maître. L'appareil que j'emploie est une éproii- vette à double tubulure. Je fais pénétrer par l'orifice supérieur une branche de végétal, et, au moyen d'un bouchon de caoutchouc et d'un mastic faci- lement fusible, je rends la fermeture parfaitement élanche. L'éprouvette étant remplie d'eau, je fixe à l'orifice inférieur, un tube de verre de petit diamètre qui fait l'office d'un véritable manomètre. On comprend que la plus petite variation dans le volume du liquide de l'éprouvette sera accusée par un mouvement de descente ou d'ascension de l'eau dans le tube mano- niétrique. » J'ai fait ainsi un grand nombre d'expériences sur des branches de Bi- rjnonia grandiflora, de Vigne, d'Eupatoihiin acjeraloïdes et de Fascina. » Les plantes que j'ai examinées, et qui végétaient dans un terrain large- ment arrosé, n'ont jamais absorbé d'eau par leurs feuilles. Ces expériences nonjbreuses, et continuées pendant plusieurs jours sur une même plante, me semblent mettre ce fait à l'abri de toute critique. » Mais lorsque le végétal ne reçoit plus par ses racines une quantité d'eau suffisante, lorsque les feuilles commencent à se flétrir, le phénomène reste-t-il le même? Une observation bien connue m'avait permis d'en dou- ter : on sait, en effet, qu'une branche fanée reprend sa fraîcheur lorsqu'on plonge son sonnnet ou quelques-unes de ses feuille^ clans de l'eau, en prenant le soin d'enfermer la tige en expérience sous une cloche contenant (i) Comptes rendus, t. XXXXII, p, '428 et 790, et t. XXXXVI, p. 2o5. ( 683 ) de l'air saturé d'humidité. Dans ce cas, le poids de la tige augmente sen- siblement, ainsi que je l'ai constaté. » J'ai donc été amené à reprendre mes expériences, en employant exclu- sivement des plantes cultivées en pol, afin de pouvoir faire varier à volonté l'état hygrométrique du sol. » J'ai reconnu ainsi que les plantes dont les feuilles restent sans action sur l'eau, quand elles végètent dans un sol humide, absorbent des quan- tités d'eau d'autant plus grandes que le sol où elles croissent devient plus sec. Une tige légèrement fanée d'Eupatoire, portant six feuilles d'une sur- face d'environ 90 centimètres carrés, a absorbé plus de 4 centimètres cubes d'eau dans une nuit, la température étant ■+- 22 degrés. Il suffit, pour faire cesser l'absorption, qui se traduit de la manière la plus nette par l'abais- sen)ent du liquide dans le tube manométrique, d'arroser le sol du pot. L'expérience est d'une précision absolue : le mouvement de descente s'ar- rête presque aussitôt. » Les expériences que je viens d'avoir l'honneur d'exposer semblent démontrer qu'une plante végétant dans un sol humide et recevant par ses racines la quantité d'eau nécessaire à l'entretien normal de sa vie, n'absorbe pas l'eau liquide qui mouille ses feuilles, mais que cette absorption com- mence dès que les feuilles se fanent en raison de la dessiccation du sol. » On comprend, d'après cela, comment certaines plantes peuvent vivre sans être en contact avec le sol, et même absolument isolées de toutes matières assimilables. J'ai pesé une touffe de Pourrelio, Broméliacée sans racines qui, depuis plus de six ans, croit dans ma serre, suspendue à un fil métallique. Le poids de cette plante, qui ne reçoit que des eaux de se- ringuage, et qui ne cesse ce|)endant de développer de nouvelles feuilles et de fournir une abondante floraison, était deôS^', Sao le 1 5 juillet dernier. Elle n'a pas reçu d'eau depuis trois jours, et elle perd régulièrement chaque heure o^', 02 par transpiration. » Ainsi que M. Duchartre l'a démontré, l'eau en vapeur ne pouvant être absorbée par les feuilles des plantes, cette Broméliacée se dessèche de plus en plus et devient absolument comparable aux tiges fanées que j'ai exa- minées. Aussi, en la plongeant pendant quelques instants dans le bassin d'eau servant aux arrosements de la serre, on constate, après six heures, époque à laquelle les dernières traces d'eau qui n'ont pu être enlevées directement se sont assurément évaporées, que sou po^ds a augmenté de os%68. Cette plante, dans un temps très-court, a pu fixer par ses feuilles ime quantité d'eau équivalente à plus de i centième de son poids, et c'est ( 684 ) grâce à ce mode puissant d'absorption qu'un certain nombre d'espèces végétales peuvent assimiler les matières qui concourent à leur accrois- sement, » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur l'oïdium aurantiacum dit pain au point de vue pathologique. Note de M. E. Decaisne. (Extrait.) Les observations recueillies jusqu'ici, soit par M. Poggiale dans son Rapport fait au Ministre de la Guerre sur l'altération du pain par Voïdiuni aurantiacum, soit par M. Decaisne lui-même, dans la Note qu'il a adressée à TAcadémie le ai août, présentent des résultats contradictoires, qui ont décidé l'auteur à faire quelques expériences sur les effets pathologiques du pain ainsi altéré. Les expériences ont porté sur deux jeunes chats, puis sur trois lapins; enfin l'auteur a été conduit à expérimenter sur lui-même, pendant quatre jours consécutifs. De ces expériences et des faits antérieurement acquis, l'auteur croit pouvoir tirer les conclusions suivantes : « Uoïdium aurantiacum du pain a sur l'économie les mêmes effets, ou à peu près, que les différentes moisissures qui attaquent les substances ali- mentaires. Il faut certainement tenir grand compte, dans la production de ces effets, des dispositions individuelles, comme cela arrive d'ailleurs pour les mucédinées en général, qui causent chez certaines personnes infailli- blement des accidents assez accentués, tandis que d'autres se montrent complètement réfractaires à leur action. Peut-être, comme pour certains champignons, la nocuité ou l'innocuité de Y oïdium aurantiacum dépen- dent-elles aussi de son âge et des modifications qui en résultent. » Les conditions assez rares dans lesquelles se produit cette altération du pain, son odeur et son aspect repoussants, les moyens certains que la science possède pour arrêter promptement la maladie écartent du reste à peu près tout danger, au point de vue de l'alimentation publique. Dans tous les cas, et en présence des accidents qui ont été constatés, le pain infecté d'oïdium aurantiacum, si légèrement que ce soit, doit être rejeté de la con- sommation, » MÉTÉOROLOGIE. — Sur un pliénomène météorologique , observé à Houtgalc {près Dives), le ■7 septembre 1871. Extrait d'une I.i'Itre de M. Samcis à M. le Président. « Le 7 septembre, à 8 heures et demie, on me signala la singulière ap- parence que présentait le ciel vers le nord. Le soleil était couché depuis ( 685 ) deux heures, et la lune était à deux heures avant son lever; cependant le ciel présentait, s'étendantà lo degrés à peu près de part et d'autre du mé- ridien magnétique, sept larges bandes lumineuses, perpendiculaires à l'ho- rizon, d'apparence rectangulaire et sous-tendant verticalement un angle de 20 degrés à peu près; leur base était cachée dans une panne brumeuse et sombre: il était difficile de reconnaître si elles étaient convergentes ou non; celle du milieu était de beaucoup la plus brillante, surtout le long de sa tranche occidentale; elle était à peu près dans le méridien magnétique. Dix minutes après, les bandes disparaissaient et l'apparence se réduisait à un amas de lueur diffuse. » A 9 heures, le phénomène se reproduisit par l'aspect de cinq bandes analogues aux précédentes, mais plus nettes; celle du milieu présentait de nouveau cette particularité, d'un éclat plus vif sur son limbe occidental. Les bandes se résolurent après dix minutes, pour reparaître faiblement vers 9'' 20™, après quoi le phénomène s'éteignit. La lueur était moins colorée que dans les diverses aurores boréales que j'ai pu observer. » Dans la journée, le temps avait été très-beau; mais vingt-six heures avant l'apparition du phénomène, nous avions eu un grain assez fort, qui s'était partout étendu sur la mer et qui était accompagné d'un peu de pluie et de tonnerre; ce grain marchait de l'ouest à l'est. » Le baromètre du poste sémaphorique, réduit au niveau de la mer, accusait, le 7 à midi, 766 millimètres; à 6 heures du soir, 763; le lende- main à fi heures, 762°"", 5; au jour, il y avait quelques risées de l'est; à midi, un calme absolument plat, avec temps pluvieux. » HISTOIRE uu GLOBE. — Stii quelques jiieuvti. de vtiriatiuns dam, les limites du rivage de lu nier, inix environs de Sainl-Brieuc. Noie de M. Hénos. « J'ai signalé, sur les côtes des environs de Saint-Brieuc, des trous de pholadesà une hauteur assez grande, où la marée n'arrive plus depuis long- temps, et des amas de galets dans des dépôts diluviens au-dessus du ni- veau actuel de la mer; mais, n'ayant pas eu jusqu'ici le moyen et l'occasion de compléter mes observations sur les îlots environnants, je ne puis pas dire si mes conclusions s'accordent ou non avec celles de MM. Smith, Peacock et Prestwich, faites en d'autres endroits. » Y a-t-il eu élévation, soulèvement du sol de notre région et de nos côtes, ou bien la mer s'est-elle retirée d'elle même, sans l'intervention d'au- cune oscillation lente ou brusque? C. R., 1871, 2' Semestre {ï . LXXIU, N» 11.; 88 ( 686 ) » Des cavernes que j'ai découvertes sur les côres d'Étables et de Binic, et qui sont actuellement envahies par la mer aux grandes marées, pourront peut-être éclaircir un peu la question. Si ces cavernes ont été autrefois iiabi- fées, comme je le présume d'après les morceaux de suie (?) que j'ai Irouvés à leur sommet, et une terre noire détrempée et onctueuse dans le fond [por- tant trace de fo/er {?)], la mer ne devait pas y venir comme elle le fait main- tenant (il y a aussi des trous de pholades el des traces d'érosion par l'eau de mer au-dessus de l'ouverture des cavernes). » De ces observations, on peut donc conclure : i" que la mer n'atteignait pas, pendant que les cavernes étaient habitées, les points du littoral qu'elle atteint maintenant; 2" qu'après avoii' atteint une certaine hauteur, indiquée par les trous de pholades et les traces d'érosion, son niveau tend à baisser de plus en plus, peut-être pour s'élever encore plus tard; ce qui démon- trerait, laissant de côté la question des élévations ou des affiiissemenls du sol, un certain mouvement alternatif de progrès et de recul tians les eaux de la mer. » D'après mes observations, faites et répétées dans différentes localités de notre pays, il faudrait substituer, dans les phénomènes géologiques si controversés de la période quaternaiie, à l'aclion (je ne parle que de notre région) de grands courants diluviens, l'aclion plus vraisemblable et plus évidente de glaciers et de leurs moraines boueuses, dont j'ai ol)servé la trace sur le versant de plusieurs montagnes el plateaux. » A 5 heures tiois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. I^ séance est levée à 6 heures. D. IIIII.LETIN BIRMOr.RAPHIQUE, l/Académie a reçu, dans la séance du /j septembre 1871, les ouvrages dont les titres suivent : 5j/7' (les institiiiunls d'ojiliijiiejdusseiiiciil nlhllniés aux (inciens par ijuelques saviinls Dioderncs; par M. H. Martin, Membre de l'inslilul. Rome, iHyi ; in-/j*'. (Extiait du BuileUtuo di Bildiocjrafia e di Sloria délie Scieuze uiateuia- ticlie e fisiclie. ) ( 687 ) Siilla... Sur In dislrihiilion des prolubérances aulour du disque solaire, IMé- moire du P. A. Segchi. Rome, 1H71; iîi-/|°. (Extrait des y^lti delC Accndc- niia ponlificn de' Nuovi Lincei.) Annual... Rapport annuel du Bureau des régents de l'Institution smithso- nienne, jjour l'année i86g. Washington, 1871; 111-8", relié. Secoiitl... Second Rapport annuel du Bureau des commissaires pour les afjaires indiennes pour T année 1870. Washington, 1871; in-8°, relie. Smithsonian... Matériaux scienlifii/ues publiés par l'Inslilution smitliso- nienne; t. XVII. Washington, 1871; in-/|°. Proceedings... Procès-verl)(in.\ de la Société royale cjéagrapliicpie ; I. XV, n" 2. Londres, 1871; in-8°. Jahresljericht... Ann>i(iire de lu Société des Sciences pli/sicjues de Franc- fort-sur-le-Mein^ pour les années i 869-1870. Francfort. 1871; in-8''. Laborat.trio... Laboratoire de chimie générale de l'Université de Gênes, n" I. Gènes, 1870; in-8°. Annuario... Annuaire de iO'oservntoire de Madrid, 1870. Madrid, 1870; in-T 2, cartonné. Resiimen... Résumé des observations météorologiques effectuées dans la Pé- ninsule, du i*"' décemhre 18G7 an mi novembre 1868, Madrid, 1870; in-8", cartonné. Observaciones... Observations méléorologiipies faites à rOliservaloiie de Madrid du 1^" décembre tS6'] (ui io novembre 1868, Madrid, 1869; in-8°, cartonné. L'Académie a reçu, dans la séance (hi 1 r septembre 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Description des nmcbines et procéilés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844> publié par les ordres de M. le Ministre de l'Agriculture et du Commet ce; t. LXXI, LXXII et LXXIII. Paris, 1870 et 1871; 3 vol. in-4°, avec planches. Les caravanes d'un chirur ) N" 67% entre 4820 et 435o mètres de M. •— Calcaire cristallin, grisâtre, divisé en feuillets très-minces par le schiste argileux, noir, brillant, avec paillettes fl'apparence tal- queuse, présentant une surface de glissement brillante, d'apparence anthraciteuse, et un petit filon de quart/, hyalin blanc, accompagné de talc verdâtro qui en forme la salbande. N" fi7''', entre 435o et 438o mètres de M. — Calcaire cristallin, gris, avec une veine de (iiiartz et de calcaire spathiqne blanc, intercalé dans le schiste argileux, noir, luisant, satiné, un peu talqueux. (Échantillon double.) N" 67'", entre 438o et 44'° mètres de M. — Calcaire schisteux, cristallin, grisâtre, avec feuillets de schiste grisâtre, luisant, satiné, un peu talqueux. jNjo 67"", entre 44'° ^' 444° mètres de M. — Calcaire cristallin gris, renfermé dans lu schiste aryileux noir, brillant, dont quelques échantillons sont traversés par de "rosses veines de calcaire s|),\thique blanc, mêlé de quartz. Dans l'acide chlor- hv'" G8' entre 456o et 4^90 mètres de M. — Calcaire schisteux, cristallin, d'un gris foncé, avec schiste argileux, à feuillets noirs, luisants, d'apparence anthraciteuse. N" 68", entre 4590 et 46ao mètres de RI. — Schiste calcarifère à feuillets grisâtres, con- tournés, luisants, d'apparence graphiteuse, avec paillettes talqueuses, traversé par des veines de calcaire spathique blanc, mélangé de «piartz. N" 08'", entre 4620 et 4<35o mètres de M. — Calcaire schisteux, cristallin, gris, à feuillets luisants, un ])eu tidqueux, à reflets grisâtres, contenant des veines légèrement contournées de quartz mêlé de calcaire sj)athique. IS" 69 eniro 4t)5o et 4686 mètres de M. — Schiste calcarifère à feuillets d'an gris foncé, légèrement contournes, d'ap.parence gra|)liitfcuse, traversé par une veine de quartz. j^o ggi-is entre 4;'^^ ^'' 474^ mètres de M. — Schiste d'une couleur ardoisée biun noi- râtre, luisant, doux au toucher, d'un éclat gras, non effervescent; la masse ne raye pas le verre. Très-analogue d'aspect au n" 2, dont il ne diffère essentielle- ment, d'après l'analvse de RI. Mdissenet, que ])ar la présence du quartz libre qui 89.. ( 692 ) s'y trouve très-finement disséniinL', dans la i)ro|)()rti()n ilf 3o |)oiir loo environ. {f^oir l'analvse de M. Moissenet ci-après, p. t);)7-) N" 69'"', à 4762 iiièlres de M. — Calcaire schisteux, à feuillets noirs, luisants, doux au tou- cher, légèrement contournés, présentant des groupes de paillettes d'apparence lal(]iieuse. Dans l'acide chlorhydrique, effervescence très-vive; les fragments conservent leurs formes, mais devicunerU frialiles. Le résidu des parties dissoutes est très-abondant et formé de grains de quartz hyalin réunis par veines, et de paillettes de schiste noir d'apparence charbonneuse. N" 69", à 4762 mètres de M. — Quartz hyalin, avec sjiath calcaire blanc et un peu de talc en veines dans le calcaire schisteux précédent. N" 09", entre 474^ ^^ 4'J7'^ mètres de M. — Calcaire, schisteux, cristallin, d'un gris foncé, avec veines de calcaire blanc et feuillets de schiste noir, luisant, à reflets gras, assez ternes, présentant de» paillettes de talc nacré répandues sur les surfaces des feuillets. N" G9", entre 477*5 et 4<5o6 mètres de 1\1. — Schiste noir, luisant, à reflets gras, à feuillets plissés à petits plis, d'apparence un peu graphiteuse. N° 69*", entre 4806 et 483G mètres de M. • — Schiste noir, luisant, avec veines irrégulières de quartz hyalin et de calcaiie spalhique, en feuillets contournés et luisants, pré- sentant quelquefois sur leurs surlaces des |)ail!ettes blanches, d'apparence tal- queuse, rappelant celles qui couvrent les empreintes végétales de Petit-Cœur. N° 70, entre 4836 et 4876 mètres de M. — Calcaire schisteux, cristallin, en veines alternant avec calcaire blanc et schiste noir, luisant, légèrement contourné. Dans l'acide chlorhydrique, effervescence très-vive d'abord et promptement terminée. Frag- ments non complètement désagrégés réduits à un schiste noir, luisant, satiné rappelant le 11° 2. f>e résidu des parties dissoutes est sableux, formé de grains de quartz hyalin mélangés de particules de schiste noir; il raye facilement le verre. N" 70''''', entre 4876 et 4qoG mètres de M. — Calcaire schisteux, cristallin, d'un gris foncé, avec feuillets de schiste noir, luisant, présentant des paillettes de talc nacré. K" 70'"', entre ^go6 et 493B mètres de M. — Quartz hyalin et calcaire spathique formant des veines dans le schiste argileux noir luisant. Talc verdàtre en paillettes bril- lantes, répandu tant dans le quartz que sur les feuillets de la roche. ]N° 70'", entre 4i)3t> et 497^ mètres de M. — Calcaire cristallin, gris, à feuillets schisteux, noirs, luisants, satinés, contournés, avec quelques paillettes de talc nacré, et des filets minces de calcaire spathi(]ue blanc. N° 70''', entre 497^ et 5oo6 mètres de M. — Schiste calcarifère gris, luisant, satiné, avec ))ailleltes de talc nacré, traversé ])ar des veines de calcaire spathique blanc et de quartz hyalin. IS"?©'', entre 5oo6 et 5o9.6 mètres de M. — Schiste calcaiifère gris, luisant, d'im éclat graphiteux et ])resqiie argentin, avi c paillettes d'apparence lalqriciisc et veines lie calcaire s]>atliiiiue et de quartz. N" 70"", entre f)026 et 5o46 mètres de M. — Calcaire schisteux, cristallin, noirâtre, à ( 693 ) feuillets de schiste noir, luisant, contenant une grosse veine de (iiiart/. hyalin et de calcaire spathique blanc. N" 70"", entre 6046 et 5o66 mètres de M. — Calcaire schisteux, cristallin, gris foncé, avec schiste noir, luisant, présentant des paillettes de mica, et traversé par des veines de quartz et de calcaire spathique blanc. K° 71, entre 5o66 et 5o8(> mètres de M. — Calcaire schisteux, cristallin, noirâtre, renfer- mant des feuillets de schiste noir, luisant, satine, avec paillettes de talc nacré, et traversé par des veines de calcaire spathique blanc. N" 71'''% entre 5o86 et 5 106 mètres de M. — Schiste calcarifère noir, luisant, à feuillets plissés, avec quelques paillettes de talc nacré, rappe'ant le n" 2 et le n" 69'"'. ]N° 71'*'', entre 5io6 et 5i26 mètres de M. — ■ Calcaire cristallin, gris foncé, à feuillets de schiste noir, luisant, un peu contournés, avec paillettes d'apparence talqueuse, contenant de petites veines irrégulières de spath calcaire blanc et de quartz hyalin. Dans l'acide chlorhydrique, effervescence très-vive d'abord, mais de très-courte durée; les fragments ne sont pas complètement désagrégés. Le résidu des parties dissoutes est gris noirâtre, composé de paillettes de schiste noir, de grains de quartz hyalin blanc et de pi tiis fragments provenant de veines cpiart- zeuses blanches. ÎN" 71", entre 5i26 et 5i4*> mètres de M. — Schiste noir, luisant, satiné, doux au toucher, avec calcaire cristallin, en veinidcs et en petits liions très-uiinces, présentant de nombreuses paillettes de talc verdàtre, groupés en veines irrégulièies. N° 71', entre 5i26et 5i4t) mélies de M. — Calcaire schisteux, cristallin, gris foncé, à feuillets de schiste noir, luisant, satiné, doux au toucher, avec de petites veines de calcaire cristallin blanc, et de nombreuses paillettes de talc verd.itre, groupés en veines irréguliéres. N" 71", à 5l39'°, 75 de M. \^clislancc !i laquelle les fleur portions . 6q8.) N° 72'", entre 54o5 et 5435 mètres de M. — Calcaire schisteux cristallin, gris, sableux, avec schiste noir luisant, à feuillets contournés, présentant des paillettes et vei- nules de talc nacré, traversé j)ar des veines de quartz et de calcaire spalhique. Dans l'acide chlorhydrique, eflérvcscence très-vive et persistante. Les fiagments conservent leurs formes, mais deviennent friables. Résidu gris d'aspect terreux, contenant beaucoup de grains de quartz hyalin. N" 72*"', entre 5435 et 5465 mètres de M. — Calcaire schisteux, gris, cristallin et schiste avec reflets micacés, contenant des espèces de rognons de calcaire sacchanjïde d'un blanc sale et de (|uarlz. lyo 72", entre 5465 et 5q45 mètres de M. — Calcaire schisteux cristallin, gris foncé, à feuillets noirs, luisants, satinés, d'un aspect anthraciteux, présentant des ])aillettes de talc verdàtre ou argentin et des veines de quarlz cl de calcTJre spathique dans lesquelles le talc se montre aussi bien que dans la masse. K" 72', entre 54i)5 et 5525 mètres de I\L — Schiste calcarifère giis, luisant, à feuillets e ( oo Alumine 39,00 Peroxyde de fer (j,66 Magnésie 0,66 Chaux traces Perte par calcination. . . 6,33 99,65 99io8 98,99 99765 Ces résultats de l'analyse peuvent être interprétés au point de vue de la composition des roches, en observant que le fer est à l'état de protoxyde dans le silicate. On aurait : N"2. Silice 47>oo Alumine ^9,00 Protoxyde de fer 6,11 Magnésie o ,66 Chaux traces Eau et matières organiques 6,88 99 5^5 Le n" 69'''' ne difïérerait du |)recédcnt que par la présence du quartz libre, mais très- finement disséminé dans le silicate. N" 69'''% Silice 32,57 \ Alumine 26, 10 i Protoxyde de fer 4^89 ( ^ „ Magnésie o ,66 [ "' Chaux traces 1 Eau et matières organiques 5, 10 1 Quartz disséminé. 29,76 99,08 C. R., 1871, ■2'' Semestre. (T. LX.X1II, iN" 12.) 9*^ (698) Les n"' 71' et 72'" seraient formés d'un mélange de schiste (analogue au n° 2), de car- bonate de chaux et de quartz. N» 71". N» 72". Silice 13,76 \ 9>93 Alumine 10,00 j 6,00 , Protoxvde de fer . 2,i3 I „ i ,52 , „ Schiste. { ,j ,-. „„} 20,28 / 2i,j3 1 Magnésie o,33 j ^ o,33 ' Chaux traces I traces Eau et matières organiques. . 3, 06 / 3,35 Carbonate de chaux .... 57,14 ;')45 Quartz libre, plus ou moins disséminé 12, 56 7^07 9^)99 99)^5 » 11 est à remarquer que, dans ces quatre échantillons, si différents les uns des autres, la matière schisteuse présente toujours à peu près la même composition, qui est celle du schiste ardoisé n" 2 placé à la partie supérieure de la zone anthracifère. » On pourrait s'étonner de n'y trouver que des traces insignifiantes de magnésie, si l'on n'observait qu'ils sont du petit nombre de ceux dans lesquels le Catalogue n'indique pas de talc, nu seulement une petite quantité du minéral désigné sous ce nom. » On pourrait s'élonner égalemeni de trouver dans le schiste n" G9'"'* une aussi forte pro- portion (29,76 pour 100) de sable quartzeux; mais on doit considérer que, si 1 partie de ce schiste était réunie à 2 parties de calcaire, le sable ne formerait plus que 10 jiour 100 environ de la masse, proportion qui est dépassée dans un grand nombre d'échantillons, et qui n'a plus rien de remarquable. » Le schiste n" GO'''" est donc simplement un échantillon à l'état de pureté du mélange de schiste et de sable qui entre dans la composition de la plupart des échantillons de la Collection, et qui contribue pour beaucoup à déterminer leur aspect et leurs principales propriétés. Remarques gériprnles. » Il me reste à ajouter au Catalogue, ainsi que je l'avais déjà annoncé J'année dernière (i), des remarques et quelques observations générales, tirées en partie des lettres et des communications verbales de M. Sis- monda. » » Les descriptions individuelles des roches traversées par le tiuinel se prêtent à des rapprochements susceptibles d'être résumés, et de donner de la composition du terrain une idée beaucoup plus simple que celle qui semble résulter de la première vue du Catalogue. Il suffit |)our cela de grouper les cent quatre-vingt-seize portraits individuels dont il se compose de la manière la plus favorable pour pouvoir en parler collectivement. (i) Cnmptrs- rendus, t. LXXI, p. 23, séance du 4 juillet 1870. (699) » Dans le tableau placé à la fin du premier Catalogue (i), M. Sismonda partage les couches traversées par le tunnel en trois grandes divisons, qui sont : V )) Le terrain anthracifère supérieur, le même, suivant lui, que celui d'Aimé, en Tarentaise; » La grande masse calcaire, ta même, dans son opinion, que celU' de Villetle, en Tarentaise; » Elle terrain de calcaire schisteux inférieur, le même, à ses yeux, que celui de Naves, en Tarentaise. » Deux de ces trois grandes divisions peuvent être elles-mêmes très- opportunément subdivisées, car on est naturellement conduit à considérer à part les quarlzites qui forment la partie inférieure du terrain anthracifère supérieur, et, en outre, le terrain de calcaire schisteux inférieur étant extrêmement épais, il sera utile de mettre en évidence les nuances de différence que présentent ses différentes parties, en s'en servant pour le partager en trois grandes assises : l'assise supérieure, l'assise moyenne et l'assise inférieure des calcaires schisteux. » Les terrains traversés par le tunnel seront alors considérés comme étant répartis en six zones, savoir : » 1° La zone nnlhracileusc, qu'on rencontre la première en venant de Modane, après avoir traversé 128 mètres de terrain ébouleux, et qui est la plus élevée dans l'ordre de la superposition des couches. Elle a présenté dans la direction du tunnel une épaisseur oblique de 1967™, 35, corres- pondant à une épaisseur normale ou orthogonale de ii37™,4i- Le terrain anthracifère qui la constitue, et qui est représenté par les échantillons n" 1 à n° 24 inclusivement de la Collection et du Catalogue, offre l'aspect et la composition ordinaires du terrain anthracifère supérieur de la Maurienne et de la Tarentaise. » 2° La zone des quarlzites, qui présente dans la direction du tunnel une épaisseur oblique de 38i'",4o, correspondant à une épaisseur orthogonale de a2o",5o. Elle est représentée dans la Collection et dans le Catalogue par les ii°* 25 à 41 inclusivement. C'est la plus mince des six zones traver- sées par le tunnel, mais c'est en même temps la plus remarquablement ca- ractérisée. Ou y rencontre une foule d'accidents minéralogiques curieux et propres à faire naître des remarques et des comparaisons variées. » 3° La zone calcaréo-gyp&eusc, qui présente une épaisseur oblique de (i) Comptes rendus, t. LXXI, p. 22 90. { 700 ) 858", o5 et une épaisseur orthogonale de 496"", 07. Elle est représentée dans la Collection et dans le Catalogue par les n"^ 42 à 60 inclusivement. De même que la zone des quartzites, à laquelle elle est intimement liée, cette zone présente une foule d'accidents minéralogiques remarquables. Le calcaire cristallin, tantôt massif et presque pur, tantôt schisteux et mé- langé, y occupe, en quatre parties, dans le tunnel, une longueur totale de 473"", 87 ; l'anhydrite, rencoiUré de même quatre fois, y occupe une lon- gueur totale de 334™, 88; enfin le schiste talqueux avec quartz greiui schistoïde, occupe dans le tunnel, vers le quart supérieur de la zone, une longueur de 49") 3o, correspondant à une épaisseur orthogonale de 28"", 5o. Cette zone a été arrêtée à la masse d'anhydrite n° 60, qui a paru former une limite assez naturelle; mais les calcaires schisteux qui encais- sent de part et d'autre cet anhydrite se ressemblent extrêmement, et peu- vent être considérés comme faisant déjà partie du grand système des cal- caires schisteux au milieu desquels le tininel poursuit son cours jusqu'à Bardonnèche. Il y a donc une liaison intime entre la zone calcaréo-gyp- seuse et la suivante. » La zone calcaréo-gypseuse, dont l'épaisseur orthogonale n'est que de 496'", 07, est encore assez mince comparativement à l'énorme épaisseur des calcaires schisteux. Pour concevoir comment M. Sismonda a pu, malgré cela, la désigner sous le nom de grande masse calcaire, il faut savon- que l'anhydrite y disparaît souvent, remplacé, à ce qu'il paraît, par une épais- seur à peu près égale de calcaire cristallin massif. Or une assise de calcaire solide de 5oo mètres environ d'épaisseur est de nature à produire de grands escarpements qui se dessinent forlement dans le paysage, et dont les formes hardies, éminemment propres à frapper les yeux, justifient le nom de grande masse calcaire, que ne motiveraient pas de la même manière les cal- caires schisteux dont les affleurements ébouleux sont généralement adoucis par l'accumulation de leurs propres débris. » 4° La zone supérieure des calcaires scliisleit.x, qui présente une épaisseur oblique de 2775™, 20 et une épaisseur orthogonale de 1604"", 4^. Elle est représentée dans la Collection et dans le Catalogue par les n°' 61 à 75 inclu- sivement, qui comprennent soixante-dix-huit échantillons, à cause des dé- signations supplémentaires qui ont dû. être employées, comme on l'a expli- qué précédemment. C'est ici la zone la plus largement représentée, mais la multiplicité des échantillons ne fait ressortir que plus fortement l'iuiiformité générale de sa composition, où les différences individuelles signalées par le Catalogue sont, |)lus que partout ailleurs, dominées par la monotonie ( 70I ) du faciès gént-ral. Cela tient visiblement à l'abondance relative de l'élé- ment schisteux, dont le mélange est tellement considérable, que beaucoup d'échantillons ont dû être désignés dans le Catalogue comme schistes cal- carifères, ou même simplement comme schistes, plutôt cjuc comme calcaires schisteux. Ce caractère parait s'atténuer dans la partie inférieure de la zone, où l'élément calcaire reprend la prédominance par rapport à l'élément schisteux. Plus haut, au contraire, vers le milieu de la zone, les feuillets de schiste noir, luisant, sont souvent la matière dominante, et ils ont parfois un aspect anthraciteux ou graphiteux qui pourrait faire soupçonner qu'on n'est pas loin d'un gisement d'anthracite, et qui indique la réunion de cette zone et de la zone anihracifére dans une seule et même grande for- mation. » 5° La zone moyenne des calcaires schisteux, qui présente, dans la direc- tion du tunnel, une épaisseur oblique de 2610 mètres correspondant h une épaisseur orthogonale de i5o8"',95. Elle est représentée, dans la Collection et dans le Catalogue, par les n°* 76 à 112 inclusivement. Cette zone est ca- ractérisée par la présence, dans le calcaire schisteux, d'une proportion plus considérable que dans les autres zones, d'un sable cjuartzeux que la dissolution du calcaire dans l'acide chlorhydiique met en évidence, et qui se décèle par la facilité avec laquelle la roche raye le verre. On lui a donné le nom de calcaire schisteux cristallin silicijère. Dans la plupart des échan- tillons, c'est le calcaire qui domine, mais, dans d'autres moins nombreux, c'est le schiste noir luisant, et ce dernier parait quelquefois l'emporter d'une manière assez prononcée pour qu'on ait dû qualifier la roche de schiste cal- carifère plutôt que de calcaire schisteux. » 6" Enfin, la zone inférieure des calcaires schisteux, qui ne cesse qu'à l'en- trée méridionale, près de Bardonnèche, où le tunnel entre dans le vide de la vallée de Roche-Molle, sans que rien ait annoncé que la formation des calcaires schisteux soit terminée ou près de se terminer. Cette zone pré- sente, dans la direction du tunnel, une épaisseur oblique de 35oo mètres correspondant à une épaisseur orthogonale de aoaS^i/iQ- Elle est repré- sentée dans la Collection et dans le Catalogue par les n"* 113 à 134 inclii;>i- vement. Elle est caractérisée par une prédominance, plus prononcée et plus constante que dans les deux zones précédentes, de l'élément calcaire par rap|)ort à l'élément schisteux, sans qu'il y ait cependant rien de particuliè- rement tranché à cet égard. Le sable quarizeux n'y fait pas complètement défaut. n On peut même dire, en thèse générale, que, depuis les parties inférieures ( 702 ) de la zone calcaréo-gjpseuse jusqu'à l'entrée du tunnel près de Bardon- nèche, les calcaires schisteux ne présentent que des nuances de différence, nuances qui sont cependant suffisantes pour y établir les distinctions qui viennent d'être signalées. » L'élément qui influe le plus sur l'aspecl général de la plupart des ro- ches traversées par le tunnel est le schiste argileux noir à feuillets luisants, un peu contournés. Il enveloppe les parties calcaires et les grains quartzeux qui entrent dans la composition de la roche, et dont les teintes blanchâtres, peu prononcées, ne sont guère propres à en diversifier l'aspect. La roche se fend presque toujours de préférence suivant la surface d'un feuillet schisteux, ce qui fait que le schiste influe sur son aspect plus forte- ment encore que ne semblerait le comporter sa proportion pondérable. De là la monotonie d'aspect qui caractérise la plus grande partie de la Collection. » Ce schiste noir est une matière presque inerte qui ne donne que peu de prise à aucun genre d'essai. M. Guyerdet, conservateur adjoint des Col- lections de l'École des Mines, qui est fort exercé à souffler au chalumeau, a fait sur les schistes noirs des différentes parties de la Collection un grand nombre de tentatives qui n'ont amené aucun résuUat saillant. Il n'en a pas tiré de bitume, tout au plus est-il parvenu à en décolorer un peu quelques parties, en brûlant à leur surface le carbone qui les noircit. Tous ces schistes sont colorés en noir par le carbone, à l'état d'anthracite ou de graphite, qui, enveloppé dans le schiste, est fort difficile à incinérer. Les analyses que M. Moissenet a bien voulu faire, à ma prière, de plusieurs de ces schistes ont montré qu'ils contiennent environ, défalcation faite du quartz libre, 47 pour 100 de silice et 3o pour 100 d'alumine, ce qui rentre dans la composition la plus ordinaire des schistes argileux [voir, p. 697, les analyses de M. Moissenet). Ils présentent lein- type le plus épuré dans le schiste ardoisé n" 2, situé en plein terrain anthracifére, dans la partie supérieure de la première zone. » Après le carbone, l'élément le plus universellement répandu dans la Collection est l'élément talqueux, c'est-à-flire ce minéral verdâtre et doux au toucher qu'on rencontre si fréquemment dans les Alpes occidentales, et auquel on a l'habitude de donner le nom de laïc, sans prétendre que sa composition soit exactement celle d'un sdicate de magnésie avec ou sans eau. » Le Catalogue signale ce minéral d'apparence talqueuse dans la plus grande partie des échantillons, et, à vrai tiire, il n'y en a presque pas où, l 7o3 ) par un examen très-attentif, on ne finisse par discerner quelques paillettes ayant l'aspect du talc nacré. » L'élément talqueux, presque aussi répandu dans la collection que le schiste noir coloré parle carbone, se présente comme son antagoniste, car, à mesure qu'il augmente en proportion, le schiste noir parait diminuer d'au- tant, et ce fiernier disparaît tout à fait quand l'élément talqueux prédomine complètement. On ne trouve plus alors que du schiste talqueux associé aux autres éléments de la roche, comme cela se voit notamment dans les n"^ 14 et 103^ pris, l'un à i3i3 mètres et l'autre à 7220 mètres de l'entrée de Modane, et dans un grand nombre de numéros intermédiaires. » Indépendamment du schiste noir coloré par le carbone et du talc, il est encore un élément toujours semblable à lui-même qui est très-généra- lement répandu dans les roches du timnel. C'est un sable quarizeux ordi- nairement assez fin, composé de petits grains, le plus souvent amorphes, de quartz hyalin à peu près incolore. Il donne à presque toutes les roches du tunnel la faculté de rayer plus ou moins facilement le verre. Il ne fait presque jamais défaut dans les roches de la zone anthracifère, dont plu- sieurs couches ne sont que des grès quartzeux un peu micacés ou talqueux. Il forme l'élément principal des quartzites. Il est peu répandu dans la zone calcaréo-gypseuse, mais on ie retrouve dans toute l'étendue de la grande division des calcaires schisteux. C'est dans la zone moyenne de cette divi- sion qu'il est particulièrement abondant, et, d'après les analyses de M. Moissenet, il y forme jusqu'à i4 pour 100, et même 25 pour 100, de la masse de certains échanlillons, qui contiennent en même temps beau- coup de schiste, de sorte que plusieurs d'entre eux mériteraient aussi bien le nom de grès schisteux calcarifère que celui de calcaire schisteux, silicifère ou sableux. ■» Enfin le carbonate de chaux, qui forme la masse principale de plus de la moitié des échantillons de la Collection, ne fait complètement défaut que dans un petit nombre d'entre eux, et peut être considéré, de même que le schiste noir luisant, le talc et le sable quartzeux, comme établissant un lien commun entre toutes les roches traversées par le tunnel. Les parti- cules calcaires, lorsqu'elles sont discernables, sont à l'état cristallin, comme cela a lieu ordinairement dans tous les calcaires qui ont commencé à subir une action métamorphique. » La cristallisation a fait disparaître les fossiles, notanuneul les bélem- nites, qui se trouvent si fréquemment dans les parties des mêmes couches prolongées qui n'ont pas été modifiées, et qui concourent, avec l'étude ( 7o4 ) stratigraphique de Jeiir prolongation, à y faire reconnaître les marnes supérieures du lias. » Les zones 1 et 2, 3 et 4, 4 et 5, 5 et 6 sont mutuellement liées par des passages qui rendent leurs limites incertaines et qui ne permettent pas de songer à les séparer. Seules les zones 2 et 3, c'est-à-dire la zone des quart- zites et la zone calcaréo-gypseuse, ne présentent pas le même genre de liaison; mais elles en présentent un autre équivalent. En effet, l'assise de schiste talqueux verdâtre, à nuances violacées, avec quartz grenu schistoïde ayant ses feuillets couverts de talc jaunâtre, qui se trouve encaissée dans la zone calcaréo-gypseuse, à i5o mètres de profondeur orthogonale au-dessous de sa surface supérieure, constitue une liaison par alternance qui n'a rien d'équivoque. M D'après ces circonstances réunies, il est évident que toutes les roches traversées par le tunnel, malgré quelques accidents partiels et d'une im- portance secondaire, constituent un tout unique et appartiennent à une seule et même grande formation. » On peut enfin citer encore, comme un des éléments qui tendent à donner une grande uniformité d'aspect à tontes les parties de la série, et surtout aux trois zones de calcaire schisteux, les petits filons de spath calcaire blanc et de quartz hyalin, contenant fréquemment des parties d'ap- parence talqueuse, qu'on observe dans un grand nombre d'échantillons. » Ces petits filons sont bien connus et généralement très-répandus dans tous les calcaires schisteux des Alpes occidentales, où ils ont rempli les fissures dues à l'une des dernières commotions dont ces montagnes por- tent l'empreinte. L'existence du talc dans ces petits filons prouve que le satinage talqueux des roches du tunnel a été une opération très-rnoderne. » L'uniformité monotone que présente l'aspect des roches du tunnel n'est interrompue d'une manière suivie que dans la zone quartzeuse et dans la zone calcaréo-gypseuse, sur une étendue oblique de i23(f,^5, ré- pondant à une épaisseur orthogonale de 716", 67, qui forme environ un dixième de la longueur du tunnel. Mais l'imprégnation talqueuse n'a pas envahi tonte cette étendue d'une manière également complète. Dans les portions où elle a pris complètement le dessus, toutes les parties qui ne sont pas blanches ont une couleur verdâtre interrompue par des marbruies d'un rouge-violacé. La teinte de l'ensemble est blafarde et terne. » Celte tache par décoloration rappelle, sur une échelle infiniment plus grande, l'effet produit par un coup de chalumeau sur un morceau de char- bon. L'imprégnation talqueuse dont elle est la conséquence directe se lie ( 7'>5 ) évidemment à lexistcuce des qtiarlzilcs, et probablement à celle des anby- drites et des minéraux Jiccidentels (sol gemme, dolomie cristallisée en rhom- boèdre primitif, cristal déroche er. cristaux terminés, pyrites, talc iVun blanc-verdâtre en paillettes agglomérées). Ces différentes substances ont évidemment une origine coiniexe, et le tout n'a certainement revêtu sa forme actuelle qu'à une époque très-moderne, puisque le laïc, ainsi qu'on vient de le faire remarquer, se rencontre fréquemment dans les petits fdons de spath calcaire blanc et de quartz hyalin, dont la formation, comme on va le voir, ne peut remonter au delà des derniers fendillements des roches alpines, dont ils ont remj)li et scellé les dernières fisstn-es. » L'étude de ce curieux phénomène pourrait devenir l'objet d'un tra- vail de quelque intérêt, pour lequel la Collection placée sons les yeux de l'Académie fournirait de très-bons matériaux, mais qui serait ici un hors- d'œuvre, parce qu'il n'est pas nécessaire pour constater la continuité de formation des roches que traverse le tuimel. Se rapportant à un événement géologique tout à fait récent, il ne pourrait éclairer ni sur l'origine pre- mière de ces roches, ni sur leur classification dans la série chronologique des terrains. )) Le peu d'ancienneté des petits fdons qui nous occupent se manifeste par la circonstance, qu'ils ont complètement bouché toutes les fissures du terrain, cpii, lorsque ces innombrables fissures étaient ouvertes, devait élre, pour ainsi dire, aussi perméable (pTiui tamis. Ils l'ont rendu complètement étanche, et, puisqu'il a conservé cette rare et remarquable propriété, il est évident que le remplissage des petits filons a été postérieur à toutes les commotions, dont plusieurs, évidemment très-modernes, couime réruption des roches serpentinenses soulevées en face de Bramant, qui ont pu cribler de fissures le terrain traversé par le tunnel. Ce terrain n'a j)ius été fendillé depuis lors que d'une manière exceptionnelle et très-restreinte, comme le démontre l'absence dans le tunnel de toute infiltration d'eau notable. » Dans la galerie ouverte à partir de Modane, on a trouvé, vers la jonc- lion de la zone calcaréo-gypseuse et de la zone supérieure des calcaires schisteux, une petite source ferrugineuse froide qui donne ,', li're d'eau par seconde. N'étant aucunement thermale, cette source ne vienli pas d'une grande profondeur et ne dénote pas l'existence d'une faille traver- sant tout le terrain. On peut supposer qu'elle tire les sels de fer auxquels elle doit su vertu de pyrites en décomposition ou des minerais de fer dont il existe ries exploitations dans les montagnes circouvoisines. Les ouvriers ont remarqué celte source, dont l'eau, agréable à boire, est très-saine, et C. K., iS-i, .^ S^nu-srre (T.I.XXIII, 1\" 1<Î.) Q' ( 7o6) ils viennent s'y désaltérer quand ils passent dans le voisinage, mais ils n'en ont trouvé aucune autre dans la prolongation du souterrain. Les petits suintements qui existent dans le reste de la galerie sont insignifiants. Les ingénieurs eu évaluent le produit collectif à |^ litre par seconde. )) La galerie ouverte à partir de Bardonnèche n'a présenté aucune source, et les suintements n'y sont pas plus considérables que dans celle qui part de Modane. » Ce qui prouve péremptoirement qu'on n'a pas trouvé une quantité d'eau notable dans tout le percement, c'est que l'eau dont on se sert jour- nellement pour aiguiser les outils et pour les autres besoins du service des machines, aussi bien que pour les ouvriers, a toujours été prise à l'extérieur et introduite dans les galeries par leurs orifices extrêmes pour être portée jusqu'au fond, en parcourant ainsi vers la fin du travail une distance d'une lieue et demie. » Il faut être très-réservé dans les suppositions qu'on pourrait être tenté de faire à l'égard des bouleversements que le terrain aurait éprouvés avant la formation des petits filons de spalli calcaire blanc et de quartz liyaliu qui en ont si parfaitement scellé toutes les fissures. » On n'y a pas rencontré de failles vides, ni de failles remplies de dé- bris; l'absence des eaux le prouve à elle seule. On n'y a pas non plus rencoutié de filons occupant des failles remplies par eux-mêmes. Les n'" 3, 7, 21 et 68" annoncent, à la vérité, l'existence de filons quartzeux avec chlo- rite comparables à ceux qui contiennent la plupart des minéraux de l'Oi- sans; mais on ne paraît pas les avoir distingués des petits filons ren)plis de spath calcaire blanc et de quartz hyalin, ce qui preuve qu'ils ne sont asso- ciés respectivement à aucune dislocation remarquable. » Les couches du terrain, formées dans une position horizontale, ont été relevées de manière à prendre l'inclinaison de 5o degrés qu'elles pré- sentent; cela ne peut être contesté. Ce relèvement des couches a donné lieu à des frottements dont un grand nombre d'échantillons portent des traces évidentes, et à des contournements de couches partiels qui ont été signalés précédemment; mais on n'y a constaté aucun contournement en grand. Les six zones dont le terrain se compose, malgré toutes les ressem- blances que présiiitent leius éléments, sont cependant assez distinctes l'une de l'autre, pour qu'aucune d'elles ne puisse être considérée comme la j)rolongation repliée de l'une des cinq autres. On i,e pourrait faire une pareille supposition que pour les trois zones calcaires; mais les ingénieurs ont opposé à cette supposition une remarque très-simple, c'est que les ou- ( 707 ) tils perforants s'usaient plus vite dans la zone moyenne des calcaires schis- teux que dans les deux autres, à cause de l'action exercée sur l'acier par le sable quartzeux dont l'abondance relative caractérise cette zone. La zone inférieure des calcaires schisteux, où le calcaire domine, et la zone suj)é- rieure, où le schiste l'emporte souvent, ne peuvent pas davantage être con- fondues entre elles. )> Quant aux couches innombrables dont l'aspect monotone fatigue les regards, et dont l'uniformité générale de composition atteste l'unité de formation, elles présentent dans les menus détails de leur structiu'e des différences individuelles qu'une pratique journalière permet de saisir beau- coup plus nettement qu'on ne peut les indiquer dans la rédaclion d'un Catalogue. Les brigades d'ouvriers employées pendant plusieurs années à enlever par fragments les roches qui occupaient la place du tunnel, après les avoir perforées par d'innombrables trous de mines, ont tait, avec l'é- toffe dont chacuiie de leurs couches se compose, une connaissance beau- coup plus intime qu'aucun minéralogiste n'aura la patience de le faire; et ils méritent d'être crus lorsqu'ils déclarent, ainsi qu'ds l'oul fait, qu'au- cune ne s'est répétée et n'a été traversée deux fois. » On peut donc additionner, pour avoir l'épaisseur du terrain , les épaisseurs individuelles de toutes les couches; car si des conlournemenis partiels ont fait varier l'obliquité de certaines couches par rapport à la ligne du tunnel, leurs effets en sens divers ont dû se compenser. Cette somme n'est autre chose que la longueur même du tunnel, qui est de 12220 mètres pour les épaisseurs obliques mesurées suivant sa direction, ce qui donne 6990™, 88 pour la somme des épaisseurs orthogonales. » Au surplus, si l'on craignait que le chiffre de 6990"", 88 ne présentât quelque exagération, on poiu'rait remarquer que le tuiuiel est bien loin de traverser en entier le terrain sédimeutaire dans lequel il est ouvert. Au delà de Modane, il existe, au-dessus de la zone de terrain anthracifère que le tunnel a traversée, une grande épaisseur du même terrain que le tunnel n'a pas atteinte, et, du côté de Bardonnèche, il n'a pas atteint non plus la limite des calcaires schisteux. On peut donc être certain qu'en assi- gnant au terrain une épaisseur orthogonale d'environ ■jooo mètres, on se contente d'un minimum qu'il serait facile d'augmenter. » Mais une épaisseur de 7000 mètres est déjà assez considérable pour faire disparaître certaines diffàcultés qu'on a cru rencontrer dans l'éiude slratigraphique de ces contrées; car ici, comme en beaucoup d'autres choses, lapuissance des grands nombres est l'auxiliaire de la simplicité des 91.. ( 7»« ) procédés d'observaliot). Si de Saussure a eu raison de dire que la nature a travaillé en grand dans les Alpes, on pourrait ajouter qu'elle y a travaillé sur une étoffe extrêmement épaisse, sur laquelle elle ne pouvait exercer des effets d'ensend)le qu'en opérant sur une grande échelle, et avec laquelle elle n'a pu |)roduire que des ouvrages à larges concours, dans lesquels, quelle que puisse être la complication des détails secondaires, il y a toujours des lignes simples à saisir. C'est là le talent de l'observateur, qui a besoin d'y mettre beaucoup d'attention et de discernement; car les détails secondaires dont je parle constituent eux-mêmes des montagnes déjà considérables, propres à frapper ses regards d'étonnement, surtout s'il ne les examine que de près, et à le distraire des lignes plus grandes encore qui dominent et résolvent souvent, avec une étonnante simplicité, des questions strati- graphiques en apparence très-compliquées. Pour se rendre compte de la structure d'une montagne, comme pour juger l'architecture d'un édifice, une certaine reculée est nécessaire. » Quelques chiffres éclairciront ces remarques. ). Le mont Blanc n'a que 48 1 1 mètres d'altitude, et il ne s'élève pas à 4ooo mètres au-dessus de sa base a|)parente, c'est-à-dire au-dessus des dépressions qui l'avoisinent. Aucune des montagnes stratifiées de la M.ui- rienne et de la Tarentaise, que le mont Blanc domine toutes de beaucoup, ne s'élève jusqu'à 35oo mètres au-dessus de sa propre base, c'est-à-dire qu'aucune d'elles n'a une hauteur égale à la moitié seulement des 7000 mè- tres qui mesurent l'épaisseur 'orthogonale du système de couches traversé par le tunnel. Il serait donc impossible à ce système de couches d'y entrer tout entier, surtout lorsque sa section verticale est encore exagérée par l'inclinaison des couches ou par un ploiement de son ensemble. Les mon- tagnes dont il fournit la matière ne peuvent être que des accidents de sa surface; ce sont des prolongations inégales de quelques-unes de ses assises, et bien loin d'empêcher de suivre les zones juxtaposées que ces assises de natures diverses dessinent sur la surface, les montagnes fournissent des jalons pour en reconnaître la prolongation. Des inflexions partielles des couches, connue on on voit si souvent dans les Alpes, peuvent s'engloutir dans leurs masses, mais le terrain entier, ni même aucune de ses grandes divisions, ne sauraient s'y cacher et y dérober leur prolongation aux yeux d l'observateur. « Une fdlle, capable de faire disparaître tout le système de couches traversé par le tunel , devrait avoir produit une dénivellation de plus de 7000 mètres, et poui- en placer seulement la zone supérieure côte à côte ( 7^9 ) avec la zone inférieure, elle devrait avoir une amplitude supérieure à la hauteur du mont Blanc. Chacune des trois zones calcaires du tunnel a une épaisseur orthogonale de jdoo à 2000 mètres et, à cause de l'inclinai- son des couches à 5o degrés, une section verticale d'environ '35oo mètres. Poiu- placer côte à côte trois bandes calcaires qui produisissent illusoire- ment à la surface les mêmes effets que ces trois bandes superposées, il fau- drait deux failles de plus de 3ooo mèlres d'amplitude. Un pareil accident stratigraphique ne peut rester inaperçu, même dans les ténèbres d'un tun- nel, et ne peut manquer de produire des accidents orographiques de pre- mière grandeur qui ne saïu'aient échapper à un ohservaîeur attentif. Pour être moins grandes, les failles devraient être plus nombreuses; or on n'en a pas vu une seule! On ne cite pas de sources thermales dans le voisinage. » L'observateur peut donc en croire ses yeux, sans craindre d'être induit en erreur par des illusions mystérieuses, et suivre d'un regard assuré, jus- qu'à de grandes distances, la prolongation et l'ajustage mutuel des grandes assises du terrain. » C'est dans cette manière large et féconde, d'où la précision des détails n'est exclue en auciiue façon, qu'ont été faites les observations exposées dans le Mémoire déjà cité de M. Sismonda. Ce Mémoire, intitulé Nuove osservazioni geologiclie sulle rocce nnthrncilijere délie Àlpi [Nouvelles obser- i>alioiis géologiques sur les ruches aiilliracifèrcs des Alpes), a été lu et approuvé dans la séance du 5 décembre 1866 de l'Académie royale des Sciences de Turin, et publié dans ses Mémoires, 2* série, t. XXIV, p. 333. » Un exemplaire tiré à part de ce beau travail a été présenté à l'Académie des Sciences de Paris, dans la séance du 18 mars 1867 (j); mais jusqu'ici, malheureusement, il n'a pas été traduit en français. » L'auteur a placé à la fin du Mémoire la coupe qu'il avait dessinée vingt-cinq ans auparavant, au moment où on commençait à s'occuper du percement des Alpes. Cette coupe, dressée suivant le pian déjà arrêté du futui- tuimel, résume sur cet exemple particulier toute la stratigraphie des Alpes occidentales, et l'exécution du tunnel l'a véritiée avec toute la jM'éci- sion que peut donner un sondage. » Le tunnel, comme je l'ai déjà remarqué, est en effet un sonrlage hori- zontal, et un pareil sondage a sur les sondages verticaux ordinaires trois grands avantages : » 1° Il est beaucoup plus étendu qu'aucun sondage vertical, car il a 12220 mètres de longueur représentant une épaisseur de couches traversées (1) Cnm/Jtes rendus, t. LXIV, p. 58 1. ( 7'" ) de 7000 métrés, tandis que les sondages les plus profonds exécutés en Eu- rope, avec des outils qui rapportent les roches traversées, atteignent à peine 1000 mètres, et que les sondages chinois exécutés à la corde, au moyen d'un poids qui écarte les roches sans les faire connaître, ne dépassent pas 3ooo mètres. » 2° Ce sondage horizontal ne se borne pas à fournir des échantillons des roches traversées, il permet aux observateurs de pénétrer dans leur inté- rieur et de les observer en place avec tous les accidents qu'elles présentent. X 3° Il permet de mettre les observations faites dans l'intérieur de la terre en rapport direct avec les observations faites à la surface, au moyen d'une coupe géologique ordinaire faite suivant un plan vertical passant par l'axe du tunnel » Une coupe géologique verticale et un sondage horizontal exécuté dans son plan, et dans toute sa longueur, exercent l'un sur l'autre un contrôle qui donne une grande force à leur réunion et en fait un document géolo- gique de la plus haute portée. Le sondage, c'est-à-dire le tunnel, par sa continuité absolue, écarte toute supposition de failles ou de dislocations imaginaires cachées dans les plis du terrain, et dont l'existence rendrait 11- lusoii'es les apparences extérieures de la stratification; la coupe, faite à l'ex- térieur et au grand jour, met celte stratification vérifiée en rapport avec la structure orographique de la contrée. Une tranchée de chemin de fer qui suivrait la ligne delà coupe géologique en restant constamment en déblai, de manière à ce qu'aucun point du terrain ne put lui échapper, rendrait un service du même genre, mais avec moins d'efficacité que le tunnel, qui, en recoupant toutes les couches à une profondeur considérable, démon- tre que leur allure est régulière et que les observations faites au jour ne se rapportent pas à des accidents superficiels. Ici l'accord entre l'extériem- et l'intérieur n'a rien laissé à désirer, et il a été assez frappant pour faire dire aux ouvriers, auxquels on a souvent prédit la nature des roches qu'ils allaient rencontrer, que sans doute, pour les /eux de la science, les mon- tagnes élaienl transparentes. » On voit que le principal résultat scientifique du percement du tunnel des Alpes occidentales consiste à avoir vérifié la coupe que M. Sismonda avait dressée, à l'époque où l'on a commencé à discuter le projet du per- cement des Alpes [voir la Note A). » Cette coupe, avec les changements convenables dans les contours exté- rieurs, pourrait s'appliquer à plusieurs autres localités que M. Sismonda décrit en détail et, je puis le dire, avec la plus grande fidélité, dans le Mémoire à la fin duquel la coiqie a été publiée eu 1867 seulement. ( 7" ) M Cette coupe est donc la quintescence de la stratigraphie de la Maii- rienne et de la Tarentaise, et, en la vérifiant, on a vérifié la classification de toutes les couches qui s'y observent. » En résumé, le terrain anthracifère de la Maurienne et de la Tarentaise est intimement lié au terrain de calcaire schisteux qui appartient au lias supérieur. Il lui est superposé, et il est d'une origine plus récente, ainsi qu'on s'est efforcé de le prouver depuis quelque quarante ans. M Cette dernière conclusion ne pourrait être infirmée que par la supposi- tion que les 7000 mètres de couches traversées par le tunnel seraient touU s dans une situation renversée; mais cette supposition ne pourrait être vraie pour le tuiuiel sans l'être aussi pour toutes les autres pai lits de la Mau- rienne et de la Tarentaise, qui seraient alors des contrées où les couches sédimenlaires ne se verraient jamais que dans une situation renversée : hy- pothèse paradoxale, qui, je nie hâte de le dire, n'a pas été articulée d'une manière complètement explicite, et qu'il serait prématuré, par conséquent, de réfuter dès à présent {voir la Noie V>). Note A. '( L'idée d'ouvrir une commnnication par chetuin de fer, au moyen d'un percement des Alpes, remonte déjà à trente ans. Elle appartient à M. Medail, de Bardonnéche, qui l'a exposée dans un opuscule publié à Lyon, en i84i . Il l'avait soumise d'abord au roi Charles Albert, qui, toujours occupé d'améliorer la condition du Piémont, avait ordonné à son mi- nistre de l'intérieur, alors M. Desembrois, de faire faire les études nécessaires pour savoir si l'exécution rentrait dans le cercle des choses possibles. Cette grave question fut confiée à l'examen de M. Maus, ingénieur belge, qui arrivait en ce moment à Turin pour prendre la direction des travaux du chemin de fer de Gènes, et à M. Sismonda, professeur de Géologie à riLTniversité de Turin. Cela eut lieu à la fin de juillet i845, dans un moment où M. Sismonda se trouvait à Nice, occupé aux études de la carte géologique du Piémont, qu'il a publiée de- puis. Ce fut là qu'il reçut la lettre du ministre, M. Desembrois, l'invitant, au nom du roi, à se joindre à M. Waus pour aller, dans les Alpes, examiner s'il était possible de creuser une galerie remplissant toutes les conditions nécessaires ])our joindre la Savoie au Piémont, par un chemin de fci'. M. Maus et M. Sismonda parcoururent, à plusieurs repiises, dans toutes les directions possibles, toute la partie de la chaîne des Alpes comprise entre le mont Cenis et le mont Genèvre, et conclurent que la ligne cpii, à leurs yeux, présentait le plus d'avan- tages pour un pareil ouvrage élait celle déjà indiquée par M. Medail, ligne pour laquelle, après de nouvelles recherches, se décidèrent aussi les ingénieurs distingués MM. Grattom, Grandis, Sommeiller et Ranco, dont les trois premiers furent chargés de faire exécuter ce travail gigantesque (i). >' Les événements de 1848 et i84g, terminés par le désastre de Novare et suivis de l'ab- (l) Mériiniri:< (II- /' Ictiih'niif roralt: itcs SririHcs r!r Turin, 3' série, I. XXIV, p. 15 i ( 7'2 ) (lication du roi CHARLES-ALEEnr, siispciulirent l'iTiricprisc; mais le roi Victor-Kmmanuel ne tarda jias à la reprendre, et, sous son gouvernement énergique, elle a été poursuivie sans interruption, avec toute l'activité que comportait une prudence prévoyante, (]ni a su éviter de faire jamais aucun pas rétrograde, et grâce à la(|uelle les deux galeries ouvertes de part et d'autre de la côte traversière se sont rencontrées au-dessous d'elle, avec un écart de /^o centimètres seulement. » Avant de décider l'exécution du tunnel de Modane à Bardonnéche, on s'était préoccupé, à Turin, des obstacles que pourrait rencontrer son percement, par suite de la nature des rochers à traverser, des lissures et des vides «ju'elles pourraient renfermer et des eaux qui pourraient s'v trouver accumulées. I-a question fut portée devant l'Académie des Sciences de Turin, où s'établit, le 24 février i8'jo, une discussion à laquelle prirent part le général H. Provaux de Collegiio, M. le professeur Auge Sismonda et l'illustre Plana, qui lors de la mesure du parallèle moyen avait visité les montagnes de la Maiirienne et avait séjourné sur plusieurs de leurs cimes les plus élevées. Le Compte rendu de la séance contient (i) des ex- traits d'une lettre que mon excellent ami le général H. de Colleguo m'avait écrite sur ce sujet, dans les premiers jours de l'année i85o, et de la réponse que je lui avais adressée. ■■ Dans la Lettre de JL de Colleguo on lit les jdirases suivantes: « Il doit être possible » et même probable que le grand tunnel de 12 kilomètres rencontre, soit des masses de » chaux sulfatée, soit des fenles-clieminécs, ayant servi de passage aux gaz (|ui ont modifié >i les calcaires préexistanls. r.ins le premier cas, la chaux sulfatée sera-t-elle hydratée ou » anhydre ? Si elle est hydratée ne peut-elle pas avoir été dissoute pu tout ou en partie ])ar » des eaux souterraines et avoir donné lieu à des réservoirs d'eau intérieurs? Les fentes » qui ont servi de passage aux gaz ne peuvent-elles pas, de leur coté, avoir été envahies » par les eaux résultant de la fusion partielle des neiges et des glaces qui couvrent les » eiincs du massif alpin?. . . ■> » Je disais moi-mcme dans ma réponse, à iVL de Colleguo : « Vous me parlez d'abord de » la possibilité de rencontrer des masses de gypse existantes ou dissoutes dans la percée de I. IModane à Bardonnéche, et peut-être des amas d'eau ; je crois très-fort à cette possibilité, » de même qu'à celle de rencontrer des serpentines, des euphotides, des masses de quart/.ites >■ très-ilurs, et peut-ôtie un novau central de gneiss feldspalhicjue, très-dur aussi, analogue >■ à celui du mont Cenis. Si l'on rencontre des masses gypseuses, il me paraît assez probable » qu'elles seront, en grande partie, à l'état anhydre et peut-être salifères. Dans ce cas les « travaux seraient, sous ce rapport, dans des conditions analogues à ceux des mines de Bex » et à ceux des mines de sel du Tyrol et de la Bavière, où il ne se présente jamais rien de » très-effrayant. . . . >• » L'exécutiou du tunnel jjeruun de juger uiainlenant ce qu'avaient de fondé les supposi- tions précédentes, dans lesqui'lles on avait du chercher à |irévoir tous les cas possibles, uu'-me les ]>lns défavorables. » On n'a pas rencontré le gneiss fondamental sur le(]uel le calcaire schisteux doit reposer iilus ou moins directemeni, parce que ce calcaire s'est trouvé tellement épais que, même à sa sor'ie, du côle de Bardonnèviie, le tunnel n'eu atteint pas encore les parties inferiemes. (il Mémoires de. l'Académie royale des Sciences de Turin, ?,' série, t. XII, p. ■jo (séaiice du ?4 fi vricr i85o). ( 7'3) Là où l'on aurait pu craindre de trouver le gneiss fondamental on n'a rencontré que du cal- calcaire schisteux, qui, de toutes les roches alpines, est la plus facile à percer. « On n'a trouvé ni l'euphotide ni la serpentine, (ju'on pouvait craindre de rencontrer au milieu des calcaires schisteux, puisque, en face du fort de Bramant ou de l'Esseillon, à ■j kilomètres à l'est-nord-est de la ligne du tunnel, elles se sont élevées jusqu'au jour, à tra- vers les mêmes calcaires schisteux. Mais si l'on n'a rencontré ni euphotide ni serpentine, on a constaté leur influence en recueillant des substances talqueuses dans toutes les parties du tunnel et surtout dans celles où il traverse les quartzites et les anhydrites. a On n'a trouvé de chaux sulfatée qu'à l'état anhydre, et cet anhydrite s'est trouvé sali- fère et comparable à celui de Bex, ainsi qu'on l'avait prévu. » Enfin, ainsi qu'on l'avait également prévu, on a rencontré des quartzites très-durs, que le travail de perforation a mis près de deux ans à franchir. » Mais, parmi toutes les appréhensions dont on avait dû se préoccuper, celle qui s'est le plus heureusement dissipée a été la crainte de rencontrer des eaux souterraines. Rarement, en effet, un percement de galerie a été moins contrarié par l'infiltration des eaux. » Note B. « On a allégué, en faveur de l'hypothèse du renversement des couches, qu'une couche jieut aussi bien être parvenue à une inclinaison de 5o degrés par un mouvement angulaire de i3o degrés que par un mouvement de 5o degrés; mais on a oublié que l'application de cette vérité géométrique est sous le contrôle du fuit, qu'une couche sédimentaire, déposée horizontalement, a nécessairement un envers et un endroit. Tout le monde comprend com- ment on exercerait ce contrôle dans des couches portant l'empreinte de pas d'animaux ou chargées de coquilles qui ont vécu adhérentes, telles que des gryphées. On peut l'appliquer également à des dépôts qui renfermeraient des troncs d'arbres fossiles enfouis sur place avec leurs racines dans leur position naturelle. 0 J'ai lu autrefois deux Mémoires dans lesquels on signalait, dans le terrain anthracifère de la Savoie, des troncs de grands végétaux pétrifiés dans une position per])endiculaire au plan général de la stratification, comme on en voit si souvent et en si grand nombre dans le terrain houiller. I) J'ai oublié le nom de l'auteur du premier de ces i\Iémoires, mais voici des extraits du second qui était du à la plume savante et lucide de M. le chanoine Rendu, décédé depuis lors évêque d'Annecy et connu surtout dans la science par les observations . Pour bien comprendre la description de M. Rendu, il faut d'abord reniar(|uer qu'il regardait toutes les parties du terrain sédimenlaire de la Tarentaise comme tellement liées entre elles qu'il ne distinguait pas les assises anthracifères des assises calcaires, assises dont j'ai moi-même signalé dans le corps de cette Note les nombreux traits de ressemblance et l'intime connexion. Il définit en effet, p. iSa, ce terrain pris dans son ensemble dans les termes suivants : ■c On retrouve aux environs de Mouliers de grandes masses calcaires qui offrent uneétrange » combinaison de tous les éléments des terrains primordiaux. Ce calcaire, ordinairement de » couleur bleuâtre ou gris-noir, est d'uue texture grenue, souvent fibreuse; sa cassure offre » assez ordinairement des facettes brillantes; il passe quelquefois au saccharoide, rarement » au compacte, souvent au schistoïde et au bréchiforme; il se combine avec l'argile et passe » au calscbiste et aux phillades; avec la magnésie, et passe à la dolomie; avec le quariz, et » passe au psaniinite; avec le talc et le feldspath, et passe à l'arkose. Il contient des couches ). d'anthracite, et prend, quand il s'en approche, une couleur charbonneuse, qui, d'après » l'analyse, est due à une substance végétale. Il suffit, dans certains endroits, de parcourir » quelques toises de chemin pour retrouver successivement toutes ces combinaisons, j Il La plupart de ces combinaisons, je dois le faire remarquer, ne sont autre chose que les roches traversées par le tunnel, qui seulement sont décrites en termes différents de ceux du Catalogue précédent et dont les liaisons sont ici plus accentuées encore que dans le tunnel. " En remontant la petite vallée de Salins, à côté de Moutiers, dit plus loin M. Rendu, on » trouve à gauche et tout près du petit village du même nom, une masse de calcaire stratifié >< et coloré en bleu (i ), et dont tous les blocs eî les fragments les plus petits sont des rhombes ■> parfaitement déterminés. Après avoir dépassé le village et prés du confluent des deux tor- » rents qui coulent dans la vallée, on voit ce calcaire stratifié former la base d'une montagne " d'environ i5oo mètres d'élévation. L'inclinaison est au sud-est et d'environ 55 degrés. » Vers la base de la montagne, à peu près au niveau du sol et entre deux couches d'anthra- » cite, ou a découvert des végétaux fossiles dont les empreintes sont assez bien marquées V pour ([u'on ait pu en déterminer la classe, qui est celle des cryptogames, et le genre, qui >j est celui des Equisetum. M. Courtois, dessinateur-lithographe à Chanibéry, a eu la com- X plaisance de me faire un dessin de ces fossiles intéressants, que je joins à ma lettre (Planche 1) insérée dans le volume précité). » » Cette planche rappelle, sous beaucoup de rapports, celle que M. Brongniart a jointe à son important Mémoire sur la mine du Treuil, dans le terrain houiller de Saint-Étienne. Plusieurs de ces végétaux sont exactement perpendiculaires aux plans des couches. Ils ne sont qu'en partie détachés du rocher auquel ils adhèrent encore, et ils paraissent avoir été saisis sur place, par la matière constituante des couches qui les renferment, au moment où celle-ci s'est déposée. Ces couches, étant coni)>rises enire deux couches d'anthracite, se rap- poilent vraisemblablement aux combinaisons d'éléments que l'auteur désigne par les noms (l) Cela doit s'entendre d'un bleu sombre très-voisin du noir. J'ai signalé des teintes bleues dans quelques-unes des roches traversées par le tunnel, et les calcaires schisteux gris, qui y sont si abondants, ont quelquefois une nuance bleue aussi prononcée que le calcaire bleu de la Belgique. ( 7i5 ) (le PliilUidr et (le Psnmmilc, tout en désignant collectivement l'ensemble du teii'.iin comme calcaire. " Le fossile n° 1, dit M. Rendu, a trois pouces de diamètre et a pieds et demi de long; il » occupe toute l'épaisseur de la couche, et comme cette couche se trouve à découvert des >• deux côtés, il est impossible de savoir si le fossile, qui a dû être beaucoup jilus long, se « prolongeait en ligne droite d'une couche à l'autre. « Le n° 2 a trois pouces de diamètre et un pied de longueur, il est un peu ai)lati, comme » le sont d'ordinaire les arbres qui se trouvent dans les lignites (près de Chambéry). .. Le n" 3 a quatre pouces de diamètre; mais, comme le prolongement de sa longueur se » perd dans l'intérieur du strate calcaire, elle ne jieut être déterminée. » Il en est de même du n° k. » Le n" 5 a six pouces de diamètre, et semble ne pas appartenir au genre prèle, car on » ne distingue pas les stries de l'écorce comme dans les précédents. » I. D'après le dessin contenu dans la planche précitée, ce dernier fossile a une surface, sinon striée, du moins cannelée, près des articulations. Il est |)lus long que fous les autres et a une forme conoide inégulière, dont le diamètre à la partie inférieure est plus que double de celui de la partie supérieure. Il laisse voir quatre articulations très-mar(]uées, sépa- rées par des intervalles dont la longueur \a en croissant à mesure qu'on s'élève. Le tron- çon inférieur, qui est le plus gros et le plus court, est figuré comme présentant à sa base, d'une manière très-distincte, la naissance des racines. Rien ne conduisant à su|)poser que le dessinateur ait fait une figure de fantaisie, il est évident que ce fossile est placé sur sa base et que la surface supérieure de la couche sur laquelle il s'appuie, et sur laquelle ses racines paraissent s'étendre, est bien la surface supérieure originaire de cette couche. Il est donc inadmissible de supposer que le grou|)e de couches dont elle fait partie soit dans une )>osi- tion renversée. » Sans faire allusion à cet ordre de considérations, M. R^endu cherche à déduire des faits qu'il décrit si nettement une objection contre la théorie des soulèvements; mais cette objec- tion ne me paraît pas avoir beaucoup de force, car elle s'appliquerait à toutes les couches, très-nombreuses aujourd'hui, dans lesquelles on a signalé ces troncs de végétaux conservés dans la position où ils ont vécu, qui ont fait admettre la supposition que lors du dépôt de ces couches l'écorce terrestre fléchissait sous le poids qui venait la surcharger de manière à ce que la surface du dépôt restât toujours à peu près à fleur d'eau. » « A la suite de cette Communication sur la succession des roches ren- contrées dans le percement des Alpes occidentales, entre Modane et Kar- donnèche, M. Faye fait remarquer qu'il y aurait intérêt à mettre à pro- fit l'ouverlnre de ce magnifique tunnel, traversant cies couches dont il a permis d'explorer si complètement la nature physiqtie, pour étudier la marche du pendule en des points convenablement choisis, à l'intérieur et à l'extérieur de la montagne, de manière à mettre en évidence l'attraction de sa masse. » 92.. ( 7"> ) ASTRONOMIE. — Découverte il'ime nouvelle planète. Note de M. Delaunay. « Une nouvelle planète a été découverte à Marseille, par M. Borelly, dans la nuit du mardi 12 septembre au mercredi i3. M. Stephau l'ayant observée immédiatement au télescope, a trouvé la position suivante : Temps moyen Ascension Distance 1871. (le Marseille. droite. polaire. Septembre 12 i2''46"'28'^ 23''49"'i%57 88"4i'49",i Position moyenne adoptée pour l'étoile de romparnison. 25 Poissons, 83o3 B.A.C. (1871,0). Ascension droite. Distance polaire. 23i'46">28S2r) 88°37'33",5 » Les mouvements horaires sont : Ascension dioite. ... — 2%58 Distance polaire. ...-)- 2", 75 I.a planète est de 12*^ grandeur. » Cette nouvelle planète est la 116'' du groupe situé entre Mars et Jii- piter. M. Borellv propose de la nommer Lomia. » Averti dès mercredi matin de la découverte qui venait d'étie faite dans la nuit précédente, j'ai pu faire observer la planète le soir même, à son passage an méridien de Paris; elle a été également observée les jours suivants. Voici les résultats de ces observations, faites à l'aide de notre grand instrument méridien : Temps moyen Ascension Distance 1871. de Paris. droite. polaire. Observateurs. h m s h m 3 o t ii Sepfembie 1 3 12.18.1 23.48.8,20 88.42.40,4 ■ i4 i2.i3.io 23.47.13,63 » Pciigaud , i5 12. 8.19 23.46.18,93 » ' et • . 16 12. 3.29 23.45.24,23 88.45.15,4 i Liidinaid. ,7 11.58.38 23.44.29,31 88.46.10,1 1 L'observation du iZj est douteuse; le ciel était brumeux. » Je rappellerai à l'Académie que cette planète est la quatrième dont nous devons la découverte a M. Borelly; c'est lui qui a trouvé dans le ciel la gr (Égine). la 99* (Dike), et la i 10* (Lydie). « ( 7'7 ) PHYSIQUE. — Recherches thermiques sur les mélanges (sTiite); par M. P. -A. Favue. « Le travail que j'ai l'honneur de présenter à l'Acaflémie est la conti- nuation de travaux antérieurs qui lui ont été communiqués (i). Il renferme aiissi la répétition d'expériences anciennes (2), mais reprises dans de meil- leiires conditions (3), ou en faisant usage de nouvelles méthodes de con- (i) Recherches sur les mélanges [Comptes rendus, t. L, p. i i5o; t. LI, p. 3l6; t. LIX, p. 780; t. LXVI, p. i23i). (2) Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. XXXVII, p. 4i3. (3) A diverses reprises et récemment encore des critiques vagues et peu fondées ont été exercées à l'égard de mes travaux sur la thermodynamique moléculaire. Bien décidé à laisser de côté toute discussion personnelle, qui serait sans profit pour le public et pour la science, je considère cependant comme un devoir d'entrer dans quelques explications sur la construc- tion et l'emploi du calorimètre à mercure. De celte manière je répondrai à ces critiques et, en même temps, je me trouverai en mesure de fournir aux chimistes et aux physiciens qui voudront faire usage de cet appareil, des renseignements utiles que je dois à trente années de recherches. Pour que le calorimètre à mercure fonctionne d'une manière satisfaisante, il doit offrii' les conditions suivantes, qui sont actuellement très-faciles à réaliser : i" Il doit avoir au moins deux moufles, pour le cas, par exemple, où deux corps sont appelés à réagir l'un sur l'antre; car il importe que ces corps soient l'un et l'autre à la même température, initiale qui est celle du calorimètre. Il y a même un grand .ivantage à multiplier les moufles. En effet, lorsqu'on a introduit dans chacun d'eux les corps sur lesquels on veut opérer, les expériences peuvent se succéder sans interruption, puisque la loi du réchauffe- ment de l'appareil, étudiée après une opération, est aussi la loi de son échauffement avant celle qui la suit immédiatement. Ces moufles doivent avoir une capacité qui permetle d'opérer sur des quantités assez grandes de matière et en présence d'une quantité d'eau considérable. 1° Il doit contenir une quantité de mercure aussi grande que possible. Ainsi parmi les calorimètres qui sont à ma disposition, il en est un, porteur de sept moufles verticaux ayant chacun une capacité de 200 centimètres cubes environ, qui contient 7 litres de mercure; tandis qu'un autre, porteur de dix moufles également verticaux et de même capacité, n'en contient pas moins de 20 litres. L'emploi d'une quantité considérable de mercure offre deux avantages : le moins important consiste à donner, sur l'échelle du tube calorimétrique, une plus grande longueur à la calorie exprimée en fractions de millimètre; le plus important con- siste dans la faible élévation de température de l'instrument pendant les opérations, ce qui permet de ne pas tenir compte des différences que présentent, par rapport à l'eau, les cha- leurs spécifiques des mélanges qui se produisent pendant les opérations. 3" L'air doit être complètement expidsé de son intérieur pendant l'opération du remplis- sage, afin d'éviter la marche par saccades du mercure dans le tube calorimétrique. Cette condition est-très facile à réaliser, à l'aide d'une disposition spéciale (i>o//- les calorimè- ( 7'« ) trôle. Les résultats ainsi obtenus confirment les conclusions que nous avions cru pouvoir tirer des résultats fournis par nos premières opérations. » Je donne plus loin les tableaux où sont inscrits les nombres qui expriment les quantités de chaleur que mettent en jeu les diverses opéra- tions. )) Le premier tableau comprend les nombres qui se rapportent à la for- mation de quelques sels de zinc el de cuivre. » Comme on peut le voir, les opérations pour chacun des oxydes em- ployés se succèdent jusqu'à la saturation complète de l'acide employé, de telle sorte que, dans chaque série, elles sont aussi nombreuses qu'il existe d'équivalents d'acides dans les 280 équivalents d'eau employés. très construits par M. L. Golaz) qui permet au mercure, lorsqu'il pénètre en filet très-fin dans son intérieur, où l'on a soin de maintenir le vide à l'aide d'une bonne machine pneu- matique, de chasser devant lui la totalité de l'air raréfié. 4° Il faut qu'il soit renfermé dans une boîte de bois remplie de duvet de cygne dans tout l'espace qui n'est pas occupé par la boîte de l'instrument, et ne laisse sortir que le tube calo- rimétrique et l'extrémité de la tige qui se relie au piston plongeur. 5° Il faut que le tube calorimétrique, bien calibré, ait un diamètre tel, que la sensibilité de l'appareil ne soit pas ti-op grande. 6" Pour établir la valeur de la calorie exprimée en longueur de marche du mercure dans le tube calorimétrique, il faut, dans une première opération, verser à l'intérieur du calori- mètre une quantité de chaleur bien déterminée, et noter la longueur de marche du mercure correspondant, en faisant les corrections que comporte ce genre d'observations. Il faut dé- terminer cette valeur dans les deux conditions suivantes : i" lorsque les éprouvettes en verre qui baignent dans le mercure des moufles sont vides; 2" lorsque ces éprouvettes contiennent le maximum d'eau qu'elles peuvent recevoir pendant les opérations : il est alors facile de calculer la valeur de la calorie, pour chacun des états intermédiaires. Ainsi pour le calori- mètre à "j moufles dont je me sers le plus habituellement, ces deux valeurs qui servent à calculer toutes les antres sont, la première, de o""",i64, lorsque les éprouvettes sont vides, et la seconde de o""",T3g, lorsque les éprouvettes contiennent 5oo grammes d'eau. Si la calorie a été mal déterminée, les résultats fournis par les expériences seront très- inexacts, mais ils ont toujours une valeur relative. Ils sont, du restp, faciles à corriger; car, après avoir établi la valeur réelle de la calorie, il suffit de faire une détermination exacte pour corriger toutes les autres. La lecture est faite à l'aide d'une lunette, qui se déplace parallèlement au tube calorimé- trique, et qui porte un micromètre permettant de lire les cinquantièmes de inilliiuètre. Lorsque le calorimètre à mercure satisfait à toutes les conditions que je viens de signaler, el lorsqu'on opère dans un local dont la température présente une constance satisfaisante, j'ose pri'Sijue affirmer que c'est dans la réaction même dont ou étudie les effets lhermi(|ues (ju'il faudra chercher la cause de l'erreur qui peut entacher le résultat d'une opération, lorsfpic ceticerrenr ne provient |ias de l'inexpérience ou d'une distraction de l'opéraleui'. ( 7"J ) » Dans le second tableau sont consignés les nombres qui expriment la somme des unités de chaleur mise en jeu pendant la dissolution de quelques sels dans l'eau pure ou dans l'eau qui renferme un ou plusieurs équiva- lents de certains acides ou de certaines bases solubles. » Le troisième et le quatrième tableau comprennent les nombres corres- pondant à la dissolution de plusieurs sels dans l'eau pure ou dans l'eau qui contient déjà un ou plusieurs équivalents d'autres sels. » Dans le cinquième tableau sont inscrits les nombres cpii expriment la quantité de chaleur mise en jeu lorsqu'on dissout successivement plu- sieurs sels dans une même proportion d'eau prise en quantité considé- rable. » Enfin dans le sixième et dernier tableau se trouvent les nombres qui se rapportent à la précipitation, à l'état de sulfate de baryte, d'un équiva- lent d'acide sulfurique emprunté à des sulfates différents : Tableau I. ACIDE ACIDE ACIDE 1 ACIDE 1 ACIDE sulfurique. azotique. 1 lilorbvdrique bromhy- iodliy- ACIUE ACÊTInUE* ('j. OXVDES dissois. drique. 2 équiv. drique. 2 équiv. 10 équiv. 5 équiv. i équiv. '6 équiv. i éiiuiv ri équiv 2 équiv. 3 équiv. 2 équiv cal. cal. cal. cal cnl. cal. cal. cal. cal. cal. cal. "777 12/1 2 8 10400 io68.'| S893 10226 10616 10423 91S6 9287 92S4 12195 i3oi9 10371 10671 9275 10255 10895 io8i3 83',7 S3S3 8394 Oxyile de zinc .... 12650 .:!099 i33i3 » ■■ 9756 ioo.'|3 io3o3 » » S099 7725 7723 S181 » MoYESNtS. » » " •' » » » 75i5 " » 126,19 1272-. 1038.5 10677 9634 10240 10753 106 19 ^ogg 8617 8S;i9 8886 9286 S067 7S89 7292 7754 8o32 9G92 103^2 8i53 77S9 7004 7758 79.i3 O.\ydo Je cuivre.. . » » » 7541 » n 10087 « n 7538 1) >' MOÏESSES. 10693 » » 7832 » }• 97" 98.4 Si 10; 7839 7jo3 7738 79S7 (') L'examen des nombres marqués d'un astérisque et de ceux qui sont inscrits au- dessous de ce signe pour Tacétate de zinc, dans le tableau II, conduit à admettre que les dill'ére aces entre les nombres inscrits sous le même signe dans le tableau I tiennent uniquement à la propo rtion décrois- saute de l'eau par rapport au sel qu'elle lient en dissolution, au l'ur et il mesure que de nouvelles quantités d'oxyde se combinent avec l'acide acétique. ( 720 ) Tableau II. SELS DISSOUS. < S 3 "^ 3 ■< 'a « . « H .- 0 a EAU PLUE. L'EAU TIENT EN DISSOLUTION — •a ^ 0 '*'* 5 Éeiiv. I ÉQllV. 5 ÉQUIV. 5 ÉQDIV. I ÊQBIV. 0 S r t: d'acide d'acide d'acide d'acide d'acide d'acide c - a 0 0 salCurique. sulforlqne. chlorhy- driQue. chlorhy- drique. acétique. acétique. cal cal cal cal cal Sulfate de potassium. . 87 iq3 — 3097 - 4496 — 4206 - 5009 — 5 160 SulCale de sodium 161 358 -9335 — 10925 — 10439 — Ii3i7 -11393 Sulfate d'ammouium. . 66 ■ 47 — 9S1 — 247 < — '977 -307. — 3o54 cal Sulfate de zinc 143,75 3iq — 2002 - 3406 — 2827 — 6q35 — 38i6 — 1990 Sulfate de cuivre 125 278 464 — i3i5 —5622 — 2555 - 1998 - 4484 — 3io6 Sulfate de cuivre et 116 -5571 d'ammonium 77 7' -5441 -5203CO Azotate de potassium. . 101 224 -8344 Azotate d'ammonium. 80 267 -6045 Chloiure de potassium. 74, 5o 207 -4574 — 4072 - 424" - 4446 — 4522 Chlorure d'ammonium. 53, 5o .49 3.7 240 i58 — 3820 2323 2194 21l5 — 3770 - 3790 - 4207 — 4027 Chlorure de cuivre. . . . 85,50^ ;- 1 ,So 1980 ' IS24 1 29G4 2730 909 i83o lO 272 8 — 169 ) 440 3088* 2H4 172S 253 '699 220 1643 ■47 "299 cal Acétate de zinc 118,25^ l32 1256 10S7 / 4617 D5g3 2253 3i34 2017* 2224* 88 ()3 645 1 lie, 473 \ kk kl 22 1 — 148W SELS DISSOUS. il EAU PURE. L'EAU 1 lENT EN DlSSOLl ;tion p •" 3,80 Éy. 2,05 El). 2,19 Ég. 3,07 ÉQ. i,6Céq. 1,77 EQ. â S c= 9 de de de de de de En S 0. 0 soude. soude . soude . potasse. potasse. potasse. cal cal cal Sulfate de potassium. . «7 11)3 —3097 cal - '2644 cal —2453 Sulfate de sodium 161 320 —9335 — 8689 cal — S671 cal Chlorure de potassium. 74j5o 207 -4574 - 4'7' -4327 (i) L'eau est sature e à i\ degrés. (2; L'eau à 2.'| degr es n'a ]);is dissous la to lalite de 1 'équivale! t du sel : c'est Jonc un ininimum. ( 721 ) Tableau III. SELS DISSOUS. Sulfate de zinc . SuU'ale de cuivre. . Chlorure de cuivre. NOMDRE (J'éqaÎTal. d'eau. EAU PURE. cal. 3l9 — 2003 278 -l3l5 ■iSo 2199 EAU TENANT DES SELS EN DISSOLUTION. éqoivalenlSj cal. i 1 éiiuivalenl 2002] de sulfate de ' cuivre. cal , i^ 'j -32SJ desuUalede ' cuivre. 'j t-quivalenls, -128GÎ desuMatode — 12 zinc. I ( I équ -oj dosul ' zinc. valent Ifalede 2088 j équival. doi ctiorure del potassium. | / I équîval. de 2169, chlorure de ( poiassiura. cal. i '■' équival, de -1260 , sulfale d'ani- ' monium. / 'j équiTal. de 1701 (1)] chlor. d'am- ( monium. cal. il équival. de — i38oi sulfate d'am- ' monium. I I équival. de igSo chlor. d'am- ' monluDi. (1) Lorsque, dans de l'eau qui renferme déjà un sel eti dissolution, on fait dissoudre un autre sel qui, au lieu de produire du froid, dégage de la chaleur, lorsqu'on l'étend davantage, tel que le chlorure de cuivre uu Tacé- tale de zinc, par exemple, et qui met eu jeu des quantités de chaleur qui varient avec la quantité de dissolvant, il faut tenir compte de l'influence que parait exercer le sel préalablement dissous et qui semble croître à mesure que sa proporlion augmente. Cette influence consisterait à abaisser le nombre fourni par la réaction, comme si cette réaction se produisait en présence d'une proportion d'eau moins considérable. Tableau IV. Tableau V. y.?>o ÉQUIV. d'eau. SELS DISSOLS. ?.3oÉQUlV. d'eau pure. tenant en dissolution léquiTal. d'un sel étranger. SELS ETIÎA.NGERS en dissolutiou. SuIfaLede sodium . . cul -9335 cal -94^4 Chlorure de cuivre. 1) d'amuionium. — 1009 — 1018 Id. » de zinc — 2002 — 1956 Id. » de sodium. . . -9335 -9213 Acétate de zinc. » de zinc —■^002 — 1970 Id. Chlor. de potassium. -/|D7.'| — .'|390 Id. » de cuivre. . . . ^'9'l 241.(0 Id. Azot. de (lolassium.. -8iS5 —Soi 3 Id. Chlorure de cuivre. . 219'l 2187 .\zot. de potassium. Acétate de zinc .647 i53o Suif, d'ammonîu.u. (i) Il se forme un pi écipité p( u abonda nt. SELS, DISSOUS SUCCESSIVEMENT, dans 30O équivalents d'eau . MÊMES SELS, dissous séparément, dans 3jo equival. d'eau. Sulfate d'ainmonium. Acétate de zinc Azotate de potassium . cal — lo.'i. .S89 — Sio5 cal 1908 -8202 Tableau VI. PnECIPITATION DE I ËQUIVALENT de sulfate de baryte, en faisant réaRir le chiuruie de baryum dissous sur U's sels suivants également dissuus. Sulfale d'ammonium » de cuivre » d'ammonium etdecuivre. » de potassium etdecuivre. » de sudium » de zinc 2776 2743 2870 2662 2G3S 2735 C. R., 187., 2<= Semestre. {T. LXXllI, N» 12.) 93 ( 72^) M L'iiiterprc'talion des résultats consignés dans les tableaux ci-dessus, conduit aux conclusions suivantes : » 1° Ainsi que je l'ai déjà recommaiulé (i), il faut toujours opérer en présence d'une grande quantité d'eau {voir le Tableau II), quoique les sels soient loin d'en exiger lui nondjre égal d'équivalents jjoiu- ne plus accuser d'effet thermique sensible par l'addition d'une nouvelle proportion de ce dissolvant. » 2° Les acides sulfurique et chlorhydrique, même très-étendus, qui, en se combinant à la base d'un sel en dissolution, un sulfate, par exemple, ne dégagent pas une quantité de chaleiu' plus considérable que celle que l'acide de ces sels a dégagée en se combinant avec elle (2), exercent sur les dissolutions salines une action que je ne suis pas le premier à signaler, et qui s'accuse par une absorption de chaleur plus ou moins considérable {voir les Tableaux I et II). » Je ferai toutefois remarquer que, dans ce cas, le phénomène ther- mique qui n'accuse nuilenuMit le déplacement de l'acide des sels mis en expérience^ accuse encore moins la formation des sels acides, et que ces derniers sels, tout comme les sels doubles, cl ainsi que je crois l'avoir dé- montré depuis longtemps, ne peuvent pas se former en présence d'une quantité d'eau suffisante. » De nouvelles expériences me paraissent nécessaires avant de chercher à donner l'explication de ce phénomène de refroidissement plus grand sous l'influence des acides, refroidissement qui semble accuser un état de dissociation plus avancé des sels mis en expériences. » 3° Les oxydes alcalins de |)otassium et de sodium, employés dans les mêmes conditions [voir Tableau II) semblent exercer une actioii contraire qui s'accuse par un dégagement de chaleur. » 4" Il ressort de l'inspection des Tableaux III et IV, la confirmation que les sels doubles ne peuvent pas exister en présence d'une quantité d'eau s\iflisanle. » 5° Un sait que le sulfate de zinc et le sulfate de cuivre sont isomorphes, et que, pour cristalliser ensemble, le premier peut perdre, et le second gagner, 2 équivalents d'eau, selon que la masse du second ou celle du jjremier prédomine. Rien dans les expériences dont les résultats sont con- signés au Tableau III n'accuse bien nettement, surtout pour le sulfate de (1) Hechercltcs sur les ini'liinges. [P'oif phis liant les S(jiiic(-s.) (2) Dans le cas conUjiie, il so piodiiit 1111 doiililc pliénoimMir l'uiilc .1 s.iisir. ( 7^3 ) cuivre mis en dissolution, une action hydratante ou déshydratante de la part (lu sel dont la masse est prédominante. Il semble donc probable que, si les sels en se dissolvant conservent leur eau de cristallisation, ce qui est encore loin d'être démontré, le sulfate de zinc ne peut perdre 2 de ses équivalents d'eau, et le sulfate de cuivre s'en assimiler un nombre égal, qu'au moment même où ils cristallisent ensemble. » 6" Dans une quantité d'eau suffisante qui renferme déjà un ou plu- sieurs sels en dissolution, on peut faire dissoudre un nouveau sel sans que le phénomène thermique diffère de celui qui se produit lorsqu'on dissout ce se! dans l'eau pure [voir les Tableaux IV et Y), pourvu toutefois qu'un sel insoluble ne puisse pas prendre naissance. D'où il résulte que, dans ces mélanges, ime molécule métalloïdique ou métallique ne peut pas être con- sidérée comme appartenant plus particulièrement à tel métal ou à tel mé- talloïde; de telle sorte que, lorsqu'on enlève par électrolyse (i) et à l'aide d'un courant suffisamment énergique, une molécule quelconque métalloï- dique ou métallique, l'état d'équilibre n'est pas rompu parce qu'il part en même temps à l'électrode opposée une molécule quelconque aussi mé- tallique ou métalloïdique. Cette conclusion ressort également d'une ma- nière très-nette de l'examen du Tableau VI, dans lequel on voit que le sulfate de baryte se précipite en donnant toujours la même quantité de chaleur, quel que soit le sulfate auquel il emprunte le radical suifurique, et quel que soit le métal auquel se combine le chlore du chlorure de ba- ryum qui lui a fourni son métal. » Cette manière d'envisager la constitution des mélanges salins permet de comprendre facilement le phéaomène de précipitation des sels inso- hdDles étudié par Berthollet, qui en a donné une explication ingénieuse en s'appuvant sur les idées de Bergmann. » 7" Les résultats précédents affirment également la loi de thermo- neutralité di s sels dont la loi des modules (2) qui préside à leur formation est une conséquence nécessaire. » Je termine en faisant remarquer (pie les nombres, qui, dans ce Mé- moire, se rapportent à la dissolution des sels dans une quantité d'eau con- (i) Ainsi que cela ressort d'expériences rjne je publierai uès-prochainenicnt. Il) Il Y a lor.i:teni|)S que coite loi des modules, dont la tliermoneulralilt des sels est à son tour une cons(^iiiience nécessaire, et qui permet de calculer la clialeur fictive de dissolution des sels insolidiles, a été établie par mes expériences (voyez .trinalrs de Chimie ci de Phy- sif]ue, ?>' série, t. XXXVII, p. 484)- 9:1. ( 7^4 ) sidérahie, ont été empruntés à la première partie d'un travail entrcpiis sur les phénomènes tliermiques qui accompagnent la dhsocintioti cristal- line des composés salins, sous l'influence de l'eau, par exemple, em- ployée jusqu'à saturation, on en grand excès, et portée à des températures différentes. » Dans ce travail, que nous avons entrepiis, M. A. Valson et moi, nous avons abordé une question qui se rattache à un ordre de phénomènes étudié déjà depuis longtemps par M. H. Sainte-Claire Deville, dont l'esprit nova- teur et fécond a trouvé en cette circonstance une des plus heureuses inspi- rations. Eu étudiant ce sujet, nous pourrons peut-être jeter quelque lu- mière sur le travail mis en jeu par les molécules salines lorsqu'elles s'associent pour édifier les cristaux de formes si variées, et éclairer le chi- miste sur le rôle de l'eau dans les sels, et sur les causes de l'efflorescence, de la déliquescence et de l'insolubilité de ces composés, rôle que la Chimie pandémie a été jusqu'à présent impuissante à l'aire connaître. » MÉMOIllES PRÉSENTÉS. Ml';C.\ISlQUi;. — Théorie du ré(/utaleu7- hariv\ère ; j>nr 'SI. H. Kksai.. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Combes, de Saint- Venant, Phillips.) « Quelque fondées cpie soient les objections que soulève l'emploi du ré- gulateur Larivière, cet appareil n'en est pas moins la réalisation d'iuie conception fort ingénieuse, et dont les effets mécaniques méritent d'être étudiés. » Soient: 57 le poids spécifique de l'air à la pression atmosphérique; w la vitesse angulau'e de l'arbre (h; la machine; A, a, S les siu-faces du pistou de la |)ompe, de l'orifice d'aspiraîiou cl {]u piston du régulateur; Q le poids de ce dernier piston; r le rayon de la manivelle de la pompe; Q l'angle dont celte manivelle a tourné à partir d'un point mort; z la hauteur à laquelle le piston s'est élevé à partir de sa position la plus basse; n, D ( I + - )î li ( I ) les valeurs moyennes, maxinia et mimim:i de r,u ( 7^5 ) ') Le moiivemeiil du piston du régulateur est défini par l'équation dif- férentielle d^z CT/'^S A- . „„ g — == — sui-y — —5 qui s'intègre facilement. » On est conduit à poser û(.-;)=~\/S' •> Si, pour 0) = fi ( I -f- - )> i/, et 5, sont les valeurs de Q qui correspon- dent aux moments où le piston est sur le point de se soulever et île retom- ber, on a «.=i-v/!- -»«=='i(^;)(9.-i+v/:)-^»"V!- r « = 9 6,=: 62.44- O 9.,= 78.56.3.8 irt 6q. 38. lo 86.32. 3 5.6 :3.44--î3 89.25.45 » Les déplacements angulaires. entre la levée et la chute du piston sont sensiblement les mêmes dans ces trois cas. )i Si h est la hauteur à laquelle doit s'élever le piston pour que l'admis- sion soit supprimée, on a -i^^z)h=^\-'Am-^\ „„ , 2\ fcosae, — cosaSj , ,. ^ "1 --^ (' + -][ sm^5,(5,-5,)J. .. HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur quelques points de rhisloire de /'oïdium auran- tiacum. Lettre de M. G-4t'Tini:ii dk Claubry à M. le Président. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « L'Acadénne est appelée en ce moment à étudier la question du déve- loppement d'iui champignon sur le pain de munition, qui vient d'être ob- servé à Paris. A cette occasion, il a été ra|)j)elé qu'une Conunission insti- tuée i)ar le Minisire de la Guerre avait présenté un Piapport sur une allé- ration du même genre (i). » En I 83i , j'avais examiné (\u p.iin confectiouîié à Chartr-cs, dont la mie (i) Annnirs r/e Chimie et. de Pliysif/iic, t. IX, p. 5, i843. ( 7^6) était recouverte d'une grande quantité de champignons, dont la floraison de couleur rouge m'avait paru provenir de Vuredo rubigo. » En i8/i2, des pains de la Manutention militaire de Paris ayant présenté une altération semblable, l'intendant chargé des approvisionnemenis me consulta sur sa nature et sur les moyens de s'en préserver. Je reconrujs immédiatement sur ces pains l'espèce de champignon que j'avais observée en i83i; je vérifiai l'existence de ses sporules dans les blés de i84i em- ployés à la Manutention; je déterminai les conditions de son développe- ment, et je fis connaître les moyens de s'y opposer, moyens dont l'expé- rience démontra l'efficacité. M Postérieurement, la Commission dont il a été parlé reprit la question, et, sans signaler la source des résultats antérieurement constatés, écrivit (i) : « Dès l'origine de cette altération, plusieurs précautions utiles avaient été » prises par l'Administration, et la Commission s'est empressée d'en indi- » quer quelques autres » Mes recherches ont été publiées précisément à la même époque c[ue le Rapport de la Commission dont il vient d'être question (2). )) L"oj)iiiion des micrographes à l'examen desquels ont été soumis les végétaux développés sur le pain n'a pas été uniforme. M. Montagne les a considérés comme appartenant aux pénicillium, M. Léveillé comme lui ouliiiin, auquel il a donné l'épilhète â'niiranliacum, qui a été adoptée. » J'ai cru devoir appeler l'attention de l'Académie sur l'historique de la question au sujet de laquelle elle a été consultée. » PHYSIQUE. ■ — Sur un appareil magnéto-éleclriquc. Note de M. m: Romim.y. jiréseutée par M. H. Sainte-Claire Deville. (Renvoi à la Section de Physique.) « A l'occasion du Mémoire de M. Gramme sur une machine électro-ma- gnétique, je désire appeler l'attention de l'Académie sur un appareil d'in- duclion que j'ai décrit en mars 1866 (3), dans les termes suivants : » Une lame de fer doux est courbée en cercle de manière à former un cylindre dont le diamètre est beaucoup plus grand que la hauteur. )) Ce cylindre est relié par des croisillons placés à une des basses à un 1 1) Loco citato-i p. 'j. (2) JnnalfS d'Hygiriie, (iclohrc iiS^3. (3i Bnnel . de ce mois, vers 7'' 3o'" du matin, on a ressenti, à Màcon, les effets d'un ébranlement du sol pendant une seconde environ. » Me trouvant accidentellement à Chailly, près de Pouilly-en-Montagne (Côte-d'Ori, j'ai constaté le même fait à 7'' 33"" (heure de Paris). L'oscillation a été précédée d'un bruit ana- logue à un roulement de voiture ou d'un orage lointain. » M. Le Verrier a l'honneur de placer sous les yeux de l'Académie : 1° Deux séries d'observations d'étoiles filantes faites à l'École normale de Barcelonnette en novembre 1869 et en août 1870; (i) Cette Lettre est transmise à M. le Président, par M. le maréchal Vaillant, actuellement à Gilly-les-Citeaux (Côte-d'Or). L'Académie a entendu, avec un vif intérêt, les nouvelles que M. le maréchal donne de sa santé, dont il espère le rétablissement prochain. ( 7^1 ) 2" Une série d'observations d'étoiles filantes faite à Lodi, purM.Belli, en août iHyi; 3° Les deux lettres suivantes, relatives au tremblement de terre qui s'est fait sentir en Bourgogne : Lettre de M. Macnien. « Ce matin on a ressenti à Trémont une secousse de tremblement de terre. A 'j''3o"', le phénomène s'est annoncé par un sourd grondement comparalale à celui du tonnerre, et dont j'évalue la durée à quatre à cinq secondes. Le bruit, augmentant graduellement d'inten- sité, a fini par devenir très-violent au moment de la secousse. Je ne puis mieux le comparer qu'à celui qu'aurait fait une lourde charrette roulant sur le plancher de l'étage supérieur. Puis il s'éteignit peu à peu en trois secondes environ. La durée de la secousse m'a paru être d'une seconde. Ses effets ont été très-diversement ressentis par différentes personnes, suivant la position qu'elles avaient. Celles qui étaient debout, et je suis de ce nombre, n'ont eu que la sensation d'une légère trépidation du sol ; d'autres, qui étaient assises, ont éprouvé une sorte de commotion dans les jambes : l'une d'elles fut même jetée sur le côté; d'autres enfin, qui étaient couchées, se sentirent balancées assez fortement et purent même recon- naître que l'impulsion semblait venir du sud-est. " Dans une chambre du rez-de-chaussée, divers objets suspendus au pTifond ne se sont pas mis en mouvement d'une manière appréciable, tandis que, dans une chambre du pre- mier étage, une pile de quatorze gros sous, placée sur le marbre d'une cheminée, a été ren- versée, et les sous ont été trouvés disposés très-régulièrement sur une ligne de I2 centi- mètres de longueur. Cette circonstance m'a permis de déterminer avec e.xactitude la direction du mouvement au moyen de la boussole. J'ai trouvé que cette direction faisait avec celle de l'aiguille aimantée un angle de 27 degrés à l'ouest, ce qui répond assez bien aux commo- tions ressenties par les différents observateurs. » Le phénomène a été également ressenti à Tournus et à Flotte. A Tournus, il paraît avoir présenté les mêmes particularités qu'ici : on a remarqué aussi que les personnes assises et surtout couchées ont été secouées plus fortement que celles qui se trouvaient debout. Des pendules ont sonné; chez un bourrelier, des colliers de grelots se sont mis à tinter. A Flotte, le battant d'une porte cochère s'est ouvert. Ces faits peuvent donner une idée de l'intensité du phénomène. » Lettre de M. Lemosy. « Ce matin, 12 septembre, on a éprouvé ici une secousse de tremblement de terre. Le phénomène a eu lieu à ^'' 5o"'. On a ressenti une trépidation légère, accompagnée d'un rou- lement sourd, assez intense, dont la durée a été de vingt à vingt-cinq secondes; pendant ce roulement, il y a eu deux secousses brusques et assez fortes dans le sens de l'est à l'ouest, et se succédant à quatre secondes d'intervalle. A 8 heures, le baromètre Fortin de M. Gereî, opticien, indiquait une pression atmosphérique de 747""", 3. ïenqjs nuageux et calme. j) A l'heure où j'écris ces lignes (i heure du soir), il ne s'est pas produit de nouvelle secousse. » 4" La lettre suivante de M. Coitmbaij, directeur de l'Observatoire de Constantinople, et relative au froid extraordinaire du mois de mai : 94- ( 73'-* ) •< L'Association scientifique île France a déjà repris la ))nblication de ses bulletins, et c'est avec le plus vif plaisir que nous en avons salue la réapparition. Après les terribles événements qui se sont succédé en France, il y a vraiment lieu de s'étonner de cette prompte réorganisation des travaux de la science. " Dans la séance de l'Académie des Sciences du 12 juin 187 i, M. Élie de Beaumont appelle l'attention sur la période de froid qu'on a traversée du i5 mai au i^ juin en France. Il dit que, durant la nuit du 17 au 18 mai, les jeunes pousses de la viyne et celles des chênes ont été gelées. Le 2 juin, la neige est tombée sur les collines de Nord- Yorkshire. » Cette période de froid a été en effet bien caiactéristique, et ce qui ajoute à son intérêt, c'est qu'elle a traversé nos régions de la Turquie tl'Europe, ainsi que celles de l'Asie. On a constaté que les dates de cette manifestation du froid se trouvent en retard à mesure que les lieux se trouvent de plus en plus à l'est du méridien de Paris; et en cela se révèle la même loi que suivent ordinairement dans leur marche les ondulations atmosphériques qui tra- versent nos régions. u La période du froid qui, en France, a commencé vers le i5 mai, n'a commencé ici que du 19 au 20, ainsi qu'on peut le voira l'inspection du diagramme ci-joint, sur lequel sont représentées les courbes thermométriques de diverses stations du réseau météorologique ottoman. Le 28 mai, nous avons eu de la neige aux environs de Monastir, et, du 28 au 3o, il y a eu fi'oid intense à Angora. Un fait digne de remarque, c'est que toutes ces ])erlurba- tions qui nous arrivent de l'ouest exercent leur iniluence, même sur les régions chaudes qui avoisinent le désert de l'Arabie, u GÉOMÉTRIE. — Des courbes Iracées sur une. surface, et dont la sphère osculalrice est tangente en ch-uiue point à ta surface. Note de M. G. Dauboux. <( Dans ces derniers temps, les ligues asymptotiques ont été l'objet d'un grand notiibre de recherches, et les géomètres les ont déterminées dans un grand nombre de cas. Si l'on se propose de déterminer des lignes sur une surface par la condition qu'en chaque point la sphère osculatrice soit tan- gente à la surface, on a ini problème analogue à celui des lignes asympto- tiques, mais qui, à ma connai.ssance, n'a été ni proposé, ni résolu pour au- cune surface. Dans la Note qui suit, je doime l'équation différentielle du second ordre dont dépend évidemtnenl le problème, et j'intègre cette équa- tion dans deux cas importants : 1" pour les surfaces du second ordre; 2" pour les siufaces du quatrième ordre, qui ont pour ligne double le cercle de l'infini. » Soit F(jr, j, z) = o l'équation de la surface. Toute sphère tangente (.11 imi point (x, r, z) a inie ( 7^;^ ) équation de la lorme X étant un paramètre arbitraire dont la variation donne toutes les sphères tangentes au même point de la surface. Exprimons que cette sphère passe par quatre points consécutifs d'une courbe tracée à partir du point fjc-, 7, s), et, pour cela, différentions trois fois l'équation précédente, en y regar- dant X, y, z comine constants. Nous aurons (X - x) ^X + . . . -+- X (3^ ^X +...') = o, ^X^ + (X-a-j^^X + ... + xf^rf=X+ ...) =0, 3rfXW^X+(X-x)^'X + ... +X (^c?'X+ ..."l =0. » Si, dans ces trois équations, nous faisons X = .x", . .., la première est identiquement vérifiée; les deux autres deviennent as- + / r- rf^ X + -7- fl-' } H- — rt- z =0, \ dx dr ' i'Z I 3 r/s d'-s + X ( T- ^' •^' -f- 'r- <^^ r -1- ^ «^' s ) = o, \;>;r ^r -' ^z j où ds,d-s désignent les différentielles de l'arc. En éliminant X par la divi- sion, nous obtenons 3 ifs ^ ox 2 ,- » Cette dernière équation paraît être du troisième ordre; mais on peut éliminer les différentielles du troisième ordre, au moyen des identités que l'on obtient en différentiant l'équation y '— dx — o, et l'on trouve, pour l'équation différentielle du problème, 2 > d\rd-- -^ \ dxd^ ■— , , id^s ^ ex j/j O.r ('] ils — V , T^F L''"'^-x (734) » Dans le cas d'une surface du second degré, l'équation précédente s'in- tègre immédiatement. On a en effet ['identité » L'équation (i) prend donc la forme '1 „ , , dx d ^—- ds \ dx d —- ^ ex » Les deux membres deviennent des différentielles exactes; et en inté- grant, on est conduit à l'équation (3) k ds' = Sdx d^^- » Cette équation, du premier ordre, peut elle-même s'intégrer par l'em- ploi des coordonnées elliptiques. 1) Elle se ramène à une équation de la forme {? — "){?— f')(? — f ) {?' — «) (P' — '')[?' — c) ' OÙ les variables sont séparées. Aux valeurs de A, k = a, b, c, correspondent les trois systèmes de sections circulaires. Pour chaque valeur de A, on peut trouver les trajectoires orthogonales des lignes satisfaisant à l'équation dif- férentielle, ce qui comprend, comme cas particulier, un résidtat trouvé par M. Catalan sur les trajectoires orthogonales des sections circulaires de l'ellipsoïde. » Avant de traiter la même question pour toutes les surfaces du qua- trième ordre ayant le cercle de l'infini pour ligne double, surfaces que j'appelle des cycUdes, j'ai besoin de rappeler quelques résultats contenus dans un Mémoire présenté à l'Académie en i868. Dans ce Mémoire, j'ai été conduit, en cherchant à mettre sous une forme simple l'équation des cyclides, à une équation remarquable qui donne les propriétés de cinq sphères orthogonales. » Soient S, = o, / = I, 2, 3, 4, 5 les équations de cinq sphères orthogonales de rayons R,; on a l'identité ( 735 ) » L'équation R<7 := O représente toutes les cyclides d'un système orthogonal. On voit qu'un point est déterminé par cinq coordonnées S,- qui sont ses puissances par rapport à cinq sphères orthogonales. Ces coordonnées sont liées par l'équation (4); on a donc un système de coordonnées surabondantes, mais dans lequel la relation entre les coordonnées est du second degré. Grâce aux deux équa- tions qui précèdent, j'ai pu étudier des questions qui paraissent très-com- pliquées. On va voir que ces mêmes équations se prêtent avec beaucoup de facilité à la solution du problème que nous avons en vue. » Soit (5) ^A,(|y:.o l'équation d'une cyclide. La sphère tangente en un point (s,) aura pour équation 2(A, + ).)|JS, = o où ). est un paramètre variable. Si l'on exprime que la sphère passe par quatre points consécutifs d'une courbe tracée sur la surface, on obtient les deux équations I(A,-f-).)\r^=o, 2(A, + >.)s,-^ = o qu'on ramène au moyen des identités (4) et (5) à la forme MA, + X)(^) = = o, v(A, + X)^ = o. » La différentialion de la première donne (il = o, >. = A-, et l'on est conduit à intégrer l'équation » Cette équation, en inlrodiiisant les coordonnées curvilignes détermi- ( 736 ) nées par le système des cyclides orthogonales, prend la forme QÙJ[p) est un polynôme de cinquième degré et où les variables sont sé- parées. En donnant à k une des cinq valeurs qui annulenty^(p), on a les cinq séries de sections circulaires; on peut trouver les trajectoires ortho- gonales non-senlement des sections circidaires, mais du système de lignes correspondant à ime même valeur quelconque de la constante A. » Je réserve les propriétés géométriques très- nombreuses auxquelles donnent lieu les lignes précédentes et les sphères osculatrices pour un tra- vail complet qui contiendra de nouvelles applications du système de coor- doimées surabondantes auquel j'ai été conduit dans le travail déjà cité. Ce système ne prend d'ailleiu's toute sa valeur que si l'on applique à la déter- mination des sphères. » Si l'on prend l'équation d'une sphère S sous la forme '"' B~ ^ °' les cinq quantités m, ont une signification géométrique très-remarquable. Quand la sphère se réduit à ini point, elles sont liées par la relation 2 m', =: o. » Si l'on désigne par P^ la puissance du centre de la sphère S par rap- port à la sphère S,, on a équation où // est un facteur de proportionnalité et R le rayon (\c la sphère S; m, devient nul quand S est orthogonale à la sphère S,. » MÉCAiNIQUE. — £.T/rn/< (Viine ihéoriedu déplacement d'une figure qui se déforme. Note de M. H. Duhrande, présentée par M. Chasles. « 1. On établit aisément par des considérations d'homographie que les formules qui expriment les projections du déplacement infiniment petit d'un point d'une figure sont , (fjc = d.r„-\- .x(Ja -^ ydb -\- zdc, (,) ' dy = i 3. Quant à la déviation angulaire ^/o-, elle est liée d'une manière très- simple à la déformation linéaire £, et à la vilesse angulaire w dont les co m- dfj posantes sont /;, ^y, /■. hii posant — = &, on trouve (5; 2«t sin(/, f.> .sin^ /, m} » Je ne m'étendrai pas davantage sin- ce point détaché d'une théorie rpie je me propose de pidjliei- ultériein-ement. » CHIMIE GKNI':RAr,E. — Sur les spectres des corps apjinrlenant aux familles de l'azote cl du chlore. Notp de M. A. Ditte, présentée par M. TT. Sainte- Claire Deville. » Dans des Communications précédentes (séance du 4 se|)teni])re), nous avons signalé MM. TroosI et Hautefenille, et moi, certains rapprochements, que l'on constate entre le nombre, la position et l'intensité des raies ou bandes les plus lumineuses des spectres de deux groupes de métalloïdes, celui du carbone et celui du soufre. La présente Note a pour objet la com paraison faite au même point de vue des spectres de corps se rattachant à tleux autres familles, celles qui ont pour types l'azote et le chlore. » T. Famille, de l'azote. — Les spectres du phosphore, de l'arsenic, de l'antimoine et de l'étain ont été étudiés en faisant passer dans la vapeur de leurs chloi'ures l'étincelle d'une bobine d'induction dont le circuit induit ( 7^9 ) renferme un conderisaleiir (i), puis éliminant les raies communes dues :iu chlore; celui de i'azcte a été observé en faisant passer la même élinccUe dans le gaz pur, à la pression de l'atmosphère. Je n'ai pas l'intention de donner ici une descri[)tion de chacpie spectre, cette question a déjà été traitée et la position des raies bien définie i)ar d'autres observateius; j'ai dû répéter les expériences surtout afin d'observer, dans les conditions où je me suis placé, la physionomie générale du phénomène, la position et l'in- tensilé des maxima de lumière et aussi la limite visible des spectres au delà de la raie H dans la région de l'ullra-violet. La comparaison des diFférents spectres entre eux fournit alors les résultats qui suivent (2) : (ij J'ai eu soin de placer toujours un condensateui' dans le circuit réduit afin d'avoir les résultats comparables. Dans mes expériences le condensateur paraît avoir pour effet de ren- dre incomparablement plus brillante toute la partie la moins rel'aanijjible du spectre qui s'é- tend à gauche du bleu ; il permet ainsi de saisir avec plus de facilité et de précision la posi- tion et l'intencité des maxima de lumière. (2) a. Le spectre de l'azote s'étend cnire les divisions 21 et i 16 du mi( loniétre de notre appareil (qui est toujours le spectroscope de M. Steinheil; voir, pour la cu; respondance de ses divisions avec les raies du spectre solaire, ma Note du 4 septembre, Comptes rendus, t. LXXIII, p. 628); il présente trois régions où l'intensité lumineuse est la plus grande et qui sont, dans l'orangé, une raie brillante correspondant à la division 9.7 tout près et à gau- che de la raie D du spectre solaire ; dans le bleu, deux raies très-brillantes délinies par les positions 56 et 58, près de F; dans l'indigo, au voisinage de H, deux raies brillantes, aux points 76 et 78. b. Le spectre du phosphore, qui commence vers 2i, se termine vers 137. Ses maxima d'éclat sont au nombre de trois : le premier, tout près lacées 03.. ( 74o ) » 1° Les spectres s'étendent de plus en pins quand on va de l'azote à l'é- tain ; ils commencent en des points fort voisins dans le rouge-orangé, mais les rayons les plus réfrangibles (ii6 pour l'azote, vers 127 pour le phos- phore et l'arsenic, vers i38 pour l'antimoine et l'étain) s'étendent de plus en i)lns du coté du violet à mesure que les propriétés de l'élément consi- déré se rapprochent davantage de celles des métaux. » 2° Les spectres présentent chacun trois maxima d'intensité lumineuse, dus à des raies très-brillantes séparées par des intervalles obscurs ou d'é- clat incomparablement plus faible. » 3° Enfin quand on passe de l'azote à l'étain, les trois maxima se dé- placent ensemble et marchent dans le même sens du côté du violet. Le moins réfrangible éprouve le mouvement le plus faible, il passe de la divi- sion 27 dans l'orangé pour l'azote, à 35-37 dans le jaune pour l'étain ; le plus réfrangible se déplace beaucoup, de la position 76-78 qu'il occupe dans l'indigo pour l'azote, à ii3-ii5 bien loin dans l'ultra-violet pour l'étain ; quant à celui que sa réfrangibilité place entre les deux autres, il se déplace plus que le premier, moins que le second, allant des points 56-58 dans le bleu pour l'azote, à 80-84 pour l'étain, à la limite extrême du violet. )) IL Famille du chlore. — Les spectres du brome et de l'iode ont été étudiés en faisant passer l'étincelle dans les vapeurs de bromure d'arsenic, de chlorure d'iode ou de brome, puis éliminant les raies de l'arsenic et du chlore. Celui de ce dernier est fourni d'ailleurs par les parties communes aux spectres des différents chlorures employés dans toutes les détermina- tions précédentes ; les résultats auxquels on arrive en comparant entre eux les trois spectres sont les suivants (i) : » 1° Du chlore à l'iode, ils s'étendent de plus en plus vers l'ultra-violet, mais d'une manière bien moins sensible que dans les autres familles étu- diées; du côté du rouge, ils semblent, au contraire, diminuer un peu. de part et d'autre de H, l'une à la division 80 dans l'indiyo, l'auiie plus éclatante à 84 <''"'* lu violet; le troisième enfin a une bande formée de raies Irès-voisines et située dans l'nllra- violet, au delà de R, entre 1 13 et 1 15. (i) y. Le spectre du chlore s'étend entre i3 et 122; il présente deux maxima de lu- mière formés, le premier, [lar deux raies situées à la séparation du jaune et du vert à {;auclie et près de la raie E aux divisions 42 «t 4^» '"^ second par deux raies vertes très-brillantes placées entre b et F, près de b aux points 49 et 5i. L'espace compris entre ^2. et 60 est d'ailleurs plus éclairé que tout le reste du spectre. g. Le siieclre du brome commence veis 17 et se termine veis i25; il offre aussi deux ( V'I- ) » 2" Chaque spectre présente deux maxima de lumière accompagnés de bandes moins intenses, mais encore brillantes, et qui limitent à une faible largeur la région vraiment éclatante du spectre. » 3" Les maxima se rapprochent l'un de l'autre, et la portion brillante du spectre diminue d'étendue quand on va du chlore à l'iode (elle s'étend, en effet, de l\i à 60 pour le premier de ces corps, de 61 à 76 pour le deuxième, de 92 à io5 pour le dernier); de plus, les raies brillantes, très- nettes dans le chlore, sont plus larges pour le brome, et pour l'iode elles prennent tout à fait l'aspect de bandes très-larges et estompées. » 4" Enfin quand on passe du chlore à l'iode, les trois maxima se déplacent ensemble, entraînant avec eux, vers l'ultra-violet, la partie lu- mineuse du spectre; on voit, en effet, cette portion brillante qui, pour le chlore, embrasse tout le vert, comprendre pour le brome la seconde moitié du bleu et la première de l'indigo. Pour l'iode, elle est dans l'ultra-violet tout entière. » III. Lorsqu'on fait passer l'étincelle dans du fluorure de silicium et qu'on élimine du spectre obtenu toutes les raies du silicium, ce qui reste constitue le spectre du fluor. Il s'étend de 20 à ii4 environ et présente deux maxima très-nets, caractérisés, l'un par une raie double orangée entre C et D à la division 20, l'autre par une très-belle raie verte double, placée à droite et tout près de F, à la division 57. Toutes les autres raies ou bandes sont très-pâles, le spectre ne présente plus cette région brillante particu- lière aux corps de la série du chlore, et, de plus, les maxima sont très- écartés l'un de l'autre. Leur position, jointe à ces autres différences, ne permet pas de placer le radical fluor à côté des corps halogènes; la considé- ration des spectres le ferait donc mettre à part. » Conclusion. — En résumé, l'on voit, par ce qui précède, que les modi- fications que les spectres éprouvent quand on passe de l'un à l'autre des corps d'une même famille sont entièrement comparables à celles que maxima d'éclat : l'un est une raie bleue située à 64 au milieu de FG, l'aiUre un groupe de raies brillantes à la séparation de l'indijro et du bleu aux divisions 69, 70, 71. L'in- tervalle de 61 à 75 constitue la partie la plus brillante de ce spectre. /i. Enfin l'iode donne un résultat analogue. Son spectre, compris entre 19 et iSa, ren- ferme aussi une portion plus brillante que les autres, située entre 92 et io5, et dans laquelle on distingue encore deux maxima. Une raie double dans l'ultra-violet entre M et N aux divisions 92, 5 et g4, puis ime bande brillante, estompée, qui s'étend de 97 à 102 du iTiilieu de NO à la raie P, et dans laquelle on distingue difdcilement des raies très-voisines. L'in- tervalle de g4 à 102, qui sépare les deux maxima, est à peine éclairé. ( 74:^ ) subissent les antres propriétés clans le même passage; les rapprochements que la consii.Iération des spectres, telle que nous l'avons entendue, établit entre ces éléments conduiraient à les ranger précisément «lans l'ordre que M. Dumas leur a assigné dans sa classification des corps simples en familles naturelles. De plus, les résultats relatifs aux quatre groupes de corps que MM. Troost et Hautefeuille, et moi avons étudiés présentent entre eux cer- taine analogie, offrent certain caractère de généralité, duquel il semble résulter que les propriétés de tous ces corps ne sont pas tout à fait indé- pendantes les unes des autres. Pour les quatre familles, en effet, à mesure que l'on passe d'un corps à l'autre en suivant l'ordre indiqué par l'ensemble de toutes leurs propriétés, les spectres s'étendent davantage du côté du violet, tandis que |la nature de la substance paraît n'avoir que peu d'in- fluence sur les rayons les moins réfrangibles qui partent toujours de points très-voisins. Chaque spectre présente enfin des maxinia d'intensité lumi- neuse dont le nombre est constant dans nne même famille, et ces niaxima marchent tous ensemble vers le violet quand le spectre lui-même s'étend de plus en plus dans cette région. » PHYSlQUii. — •*>"(/*' les spectres du sélénium cl du tellure. Note de M. G. Saleï. « 4. Le sélénium, que toutes ses propriétés rapprochent du soufre, pré- sente comme lui deux spectres différents. Je ne décrirai pas le spectre de lignes qui est figuré dans le Mémoire classique de Plûcker et Hittorf, mais seulement le spectre de bandes ou spectre du premier ordre. Je l'ai obtenu soit avec l'électricité de faible tension, à l'aide d'un tube à gaines métalliques semblable à celui qui m'avait servi dans le cas du soufre (i), soit en vola- tilisant le sélénium dans la flamme de l'hydrogène ou même du gaz d'éclai- rage. » On a remarqué que le sélénium, en brûlant dans l'air, donne par lui- (i) Je ne prclenJs pas avoir indiqué le premier que la décharge lumineuse peut être pro- voquée dans les gaz à travers le verre. L'on sait que, dans l'expérience de l'œuf électrique, la gerbe lumineuse se porte vers la partie du globe de verre qu'on louche extérieurement avec le doigt, l'on a constniit depuis longtemps des tubes de Geissier cloisonnés, où i'éleclricitc scniblo passer plusieurs fois au travers du verre; enfin, tout le monde connaît les belles expériences de ^I. Becquerel sur la phosphorescence des sulfures, et sur la iirodiidion de l'ozone par influence, dans un tube de verre clos. Je pense avoir imaginé un dis|)osilif (jui pciiiiel de mettre à profit ces pliénonènes connus pour la proiluclion de certains spectres gazeux, et qui su|)primc ainsi une source d'erreurs dont beaucoup de physiciens désiraient élre aifrancliis. ( 743 ) même lin spectre de premier ordre, ce que ne fait pas le soufre; mais celte anomalie apparente s'explique par la différence des températures auxquelles les deux corps deviennent lumineux et par celles des quantités de chaleur produite par la combustion. La radiation des molécules qui brûlent ac- tuellement donne un spectre continu; mais elle peut être assez énergique pour provoquer, chez les molécules voisines et encore libres, l'émission d'une lumière à spectre discontinu. Aussi, lorsqu'on brûle le soufre, non plus dans l'air, mais dans l'oxygène, aperçoit-on des bandes du spectre de premier ordre (Plûcker). » Voici les longueurs d'onde du nûlieu des bandes observées : Sélénium . Klectricité. Combustion. 587 " 579 " 565 565 55o 55o 537 537 527 K ■M' 5i6 5i6 5o5 5o5 4q5 495 484 484 indistincts 4/5 jusqu'en 4*^7 440 461 indistincts jusqu'en 4io » Dans le spectre électrique, il est difficile de se débarrasser complète- ment des lignes de deuxième ordre, notamment de celles désignées par M. Ditte (en 546 et 435). » 5. Les bandes lumineuses du sélénium sont à peu près deux fois plus espacées que celles dti soufre. Il était à penser que celles du tellure s'écar- teraient encore davantage; mais cela ne paraît pas être le cas. J'ai intro- duit du tellure dans un petit tube à gaines en verre de Bohéine épais, et j'y ai fait le vide en chauffant le tout au rouge; à cause dti peu de volatilité du tellure, il restait un peu d'azote, que l'analyse spectrale pouvait déceler à froid; de plus, il s'était formé tui peu d'acide lellureux. J'ai fait passer l'électricité dans l'appareil en le chauffant au rouge : les positions des bandes observées sont consignées ci-dessous. Il est possible que les bandes les plus réfrangibles soient dues à l'acide teiliu-eiix : en effet, lorscpi'on vo- ( 744 ) latilise le tellure dans un tube tie verre traversé partie ['iiydrogèue,cl qu'on enflamme celui-ci au liout d'un ajutage de platine, on remarque que le novau verdâtre de la flamme fournit presque uniquement les bandes peu réfrangibles (jusqu'en F environ); les bandes bleues et violettes apparais- sent dans la zone de combustion au milieu de la lumière bleue et contiinie due à celle-ci. Les différences de température dans ces deux zones de la flamme sufflraient peut-être pour expliquer celles que je signale dans le spectre. Les bandes sont ombrées vers le rouge comme celle du soufre. Tellure. Électricité. Combuslion. 625 625 6i5 6i5 6o5 6o5 5q4 594 584 ] 585 573 ' 574 > iiiaxiimini. «nvlnm ', 470 ' 4i5 5b6 1 d55 556 ) 556 547 547 542 542 534 534 528 \ 527 522 ; minimiiiH 522 5i6 ) 5i5 507 507 5o2 5oi 498 496 5q2 peu distincts 487 482 477 476 47'^ ' forts '^'^ 467 \ 4^7 460 peu distincts 456 ■• 45i » 44: 447 44'J vagues 44° 43') iil 435 fort 433 i ( 746 ) » Les deux séries oui élé laites avec des préparations diltéreutes. Dans la première série relative à l'acide siilfiirique, j'ai opéré d'une part avec un échantillon d'acide dissous la veille, et d'autre part avec un échantillon dissous il y a douze ans, afin d'examiner si l'acide dégage tout d'abord toute sa chaleur de combinaison avec l'eau; ou bien si l'action est pro- gressive, comme quelques auteurs l'ont pensé. L'expérience a indiqué une réaction immédiatement accomplie, les deux acides dégageant la même quantité de chaleur en s'unissant avec l'ammoniaque. « 3. Ces valeurs ne changent pas sensiblement par l'addition d'un excès d'eau, d'acide (i) ou d'ammoniaque, ce qui indique que la saturation ré- ciproque est complète, ou sensiblement, et indépendante de l'eau mise en présence : AzH'.HCI (2) -H son volume d'eau -i-o,oi5 » -f HCI ( volumes et équivalents égaux) . — o,o4o » -+-AzH^ :> . +0,008 AzH^AzO'H -H son volume d'eau — o, io5 » + AzO'H -h 0,020 » + AzH- » AzH^.SO'H -+- son volume d'eau + 0,020 >' +AzH^ — 0,020 SO' H + son volume d'eau + o , 160 HCl + son volume d'eau -I- o ,o5o AzO'H -+- son volume d'eau — 0,020 AzH^ -+- son volume d'eau 0,000 » La plupart de ces quantités ne s'écartent guère des limites d'erreur des expériences (lesquelles sont comprises entre 0,026 et o,o5o); je les ai données pour préciser les idées sur leur ordre de grandeur. » Les valeurs relatives à la saturation des acides par l'ammoniaque peuvent être vérifiées par trois autres méthodes : l'une, signalée par M. Thomsen, consiste à faire agir sur un sel formé par un acide un autre acide, et, réciproquement, à faire agir sur le sel de cet autre acide le pre- mier acide (théorème relatif à Vaction léciprocjne des acides sur les sels). La différence îles deux effets thermiques est égale à la différence des chaleurs de neutralisation, pourvu que l'on opère en présence de la même quantité (1) Sauf pour l'acide sulfuiiquo, lequel forme un bisulfate sur lequel je reviendrai avec |)lus de détails. (2) Liqueur rontenanl ' équivaknl par litre. ( 747 ) d'eau [\] : K,-K = N-N,. » J'ai trouvé K, — K. N — N,. AzH'.HCl -t-SOMl +0,388/ ,, „ AzH'.SO^H+HCI -,,656*=*'°^^ '-'°^'' » M. Thomsen a donné + o,32 et — i , 48 ; AzH'.AzO'H +SO'II -l-o,3o3 1 , ^ / ?. ,0O0 I ,o() AzH'.SO'H +A7,0"H —1,757) ' '■' » Le chlorhydrate d'ammoniaque ot l'acide azotique d'une part, l'azo- tate d'ammoniaque et l'acide chlorhydrique d'autre part, donnent lieu à des effets thermiques très-petits, comme on pouvait le prévoir d'après la presque identité des chaleurs de neutralisation de ces deux acides. » 4. .T ai trouvé une nouvelle vérification, qui consiste à faire aj^ir la potasse sur un sel ammoniacal, puis l'ammoniaque sur le sel potassique correspondant : la différence des deux phénomènes thermiques est égale à la différence des chaleurs de neutralisation (théorème relatif à Vnction réciproque des bases sur les sels). M L'expérience a donné : K, — K N-N, SO*Am-hKO -+-''34 ) _^, /o ^ „ SO ( 7^i« ) Corps r(-a(»issaiits. Mos expériences. D'apiés M. Tlioniçoii. AzO'H-+-KO i3,83 i3,77 SO 1 KCI •4-AzO«Am. +0,111 / ^ , , } ' -4-0,22?, 1 ,26— I , 14 = -+-0,12 I An. Cl -f-AzO=K.... —0,111 I de Berlin, en juillet 187 1. Il y a de trcs-légères différences avec les valeurs antérieures du même auteur. La concordance entre mes rés\iltats et ceux de M. ïliomsen pour la potasse et la soude est très-grande, plus grande (|u'av(>c tout autre expérimentateur. (i) La chaux étant dissoule, ainsi que le sulfate de chaux, les liqueurs sont beaucoup plus étendues qu'avec les alcalis proprement dits, ce (jui diminue la |)récision. {?.) Système initial : les dissolutions des deux bases et des àrux acides séparés; système ( 749 ) )) Les sels de soude ont donné des résultats semblobles. » Ces vérifications, dans chacune desquelles entrent six valeurs déter- minées par expérience, montrent que chacune de ces valeurs peut être re- gardée comme exacte avec une approximation supériein-c à 0*^,025 en moyenne; ce qui est conforme aux prévisions déduites des limites d'erreiu' des appareils. Je me servirai donc du théorème K, - R = (N - N,) - (N' - N; ) pour déterminer l'une des valeurs N, toutes les fois que cette valeur ne pourra être obtenue directement avec une exactitude suffisante. >> CHIMIE. — Sur la décomposilion sponlnnée du bisulfite de potasse : réponse aux observations de M. I.anglois. 2" Note de M. C. Saixt-Pierre, présentée par M. Balard. « Dans une précédente Communication, j'ai eu l'honneur [Comptes rendus, 12 mars 1866) de faire connaître à l'Académie la réaction du bi- sulfite de potasse en vase clos sur ses propres éléments. Comme réstdtat de cette réaction, j'ai constaté la formation de l'acide ti'ithionique, de l'acide sulfuriqne et le dépôt d'une quantité très-notable de soufre. Ces premières recherches ont été l'objet d'observations de la part de M. f^an- glois [Comptes rendus, 9 avril 1866). Pour répondre à ces critiques, j'ai institué de nouvelles expériences, dont la lenteur a retardé la présente Communication. » A. Un ballon d'essayeur restant de ma troisième expérience a été suivi dans ses modifications. Ce ballon, rempli de bisulfite de potasse le 26 mars 1862, a commencé à jaunir et à se troubler en i8()5, et a présenté un dépôt de soufre très-apparent dès 1866. En 1868, le dépôt était presque aussi abondant qu'aujourd'hui, et la liqueur se décolorait sensiblement. La quantité de soufre ne laisse aucun doute sur sa natiu-e. La lenteur de la réaction indique bien qu'aucune impureté n'est venue la déterminer. J'ai l'honneur d'adresser ce ballon à l'Académie. » B. Dans d'autres tubes de la même expérience, du 26 mars 1862, j'ai constaté de noiveau le dépôt du soufre, la formation fie l'acide sulturique et la préseiice de divers acides de la série thionique. La liqueur n'était pas saturée. final : les quatre liqueurs mélangées. Le résultat thcrmiciue est identique, quel que soit l'ordre suivi. Il faut opéier en présence de la même quantité d'eau. ( 75o ) » C. M. Langlois attribue le résultat de mes expériences à la grande dilution de la liqueur. L'expérience ci-après répond à celte objection. Le 21 juin 1867, je prépare du bisulfite en solution concentrée par l'action du gaz sulfureux sur le carbonate de potasse fondu et puis dissous dans l'eau. La liqueur cristallise, elle est donc saturée. On scelle les tubes avec les cris- taux, et on les abandonne à la température du laboratoire. Le 5 novembre 1867, la liqueur a pris une teinte jaunâtre, etcommenceà se troubler. En 1868, le dépôt de soufre est manifesté, la liqueur jaunit de plus eu plus. En 1869, le dépôt de soufre prend une certaine cohésion; pendant lété de 1870, il augmente encore. Aujourd'hui des cristaux se voient toujoius au sein de la liqueur, au milieu du soufre déposé. )) La réaction a donc eu lieu dans une solution concentrée et sans chauffer. L'examen de plusieurs tubes a établi la production d'une quan- tité notable d'acide sulfurique et de composés thioniques. J'ai l'honneur d'adresser à lAcadémie un ballon scellé conservé dans celte expérience. » D. Le 5 novembre 1867, je place dans un tube scellé ime solution saturée de bisulfite de potasse, et je l'étends de deux fois son volume d'eau. Ce tube a présenté les mêmes phénomènes que ceux de l'expérience précé- dente. » Si je discute mes expériences, j'y trouve un fait constant et absolu- ment hors de doute: c'est le dépôt spontané de soufre, aussi bien dans les liqueurs saturées de bisulfite de potasse que dans les liqueurs étendues. Ce dépôt est considérable; ni les réactions, ni le dosage n'ont pu me tromper sur la nature et la quantité de ce produit. Il en est de même de la présence de l'acide sulfurique. Or, le dépôt de soufre étant admis, il ne peut paraître étonnant que l'acide sidfurique et d'autres acides du soufre aient pris nais- sance dans la liqueur. Quant à savoir si le soufre provient de réactions secondaires et de la destruction d'xm hyposulfite, je ne vois pas en quoi ce fait modifierait l'exactitude de mes observations. Je n'ai pas songé d'ailleurs à infirmer la valeur du procédé de M. Langlois pour la prépa- ration du Irilhionate de potasse, bien que j'aie établi dans ma première Note que la présence du soufre n'est pas indispensable à la réaction; mais, j'en conviens, la lenteur de la décomposition spontanée du bisul- fite de potasse est trop grande pour faite de celle action un procédé de laboratoire. » En résumé, je crois avoir démoniré aujourd'hui que l'objection tirée de la dilution de la li(pieur n'est pas fondée. Je persiste dans mes conclu- sions, à savoir : la décomposision spontanée an bisulfite de potasse a lieu ( 75> ) à la température ordinaire, mais exige beaucoup de temps; elle donne naissance à du soufre, de l'acide snifnrique et des acides thioniques. Une prochaine Note fera connaître mes recherches sur d'autres bisulfites. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur In mélli/ldipliény lamine. Note de M. Ch. Babuy, présentée par M. Cahours. « Dans un travail inséré aux Comptes rendus du 4 septembre derniei', MM. Ch. Girard et G. Vogt annoncent la découverte de la méthyldiphé- nylamine par la réaction de la méthylaniline sur le chlorhydrate d'aniline. » Le mode de préparation et les réactions propres à cet alcaloïde ont été décrits par moi en janvier 1870 et reproduits cette même année dans un re- cueil scientifique (i). Je n'élèverais point aujourd'hui de réclamation s'il ne s'agissait que d'une simple question de priorité, mais cette Communication a un côté scientifique sur lequel il n'est pas sans intérêt d'insister; il s'agit, en effet, d'mie question d'isomérie. » Quand on fait réagir l'iodure de méthyle sur la dipbénylamine, ou lorsqu'on traite sous pression le chlorhydrate de cet alcaloïde par l'alcool méthylique suivant la méthode de M. lierthelot, méthode que j'ai introduite dans l'industrie pour la préparation de la méthylaniline, on obtient une susbtance liquide, incolore, d'une odeur agréable rappelant celle de son générateur la diphénylamiue, bouillant à 290 degrés sous la pression ordi- naire, donnant avec l'acide nitrique une magnifique coloration violette à pellicules mordorées et une couleur bleue avec la plupart des agents déshy- drogénants. » Le mode de production de cet alcaloïde par les méthodes ordinaires me permet d'affirmer que le corps que j'ai décrit est bien la véritable mé- thyldiphénylamine. » Si, comme l'indiquent MM. Ch. Girard et J. Vogt, ou fait réagir sur le chlorhydrate d'aniline, la méthylaniline, on obtient en effet, au milieu de beaucoup de matières goudronneuses, un liquide volatil, qui, à part le point d'ébuUition, ne ressemble en rien au corps précédent ni par l'odeur, ni par les réactions colorées, et je dois ajouter qu'à aucun moment de la distillation les liquides ne contiennent la moindre trace du produit que j'ai décrit, et dont la plus faible quantité serait décelée par l'acide nitrique, ainsi que l'expérience directe me l'a appris. (i) Brevet ri" 88713. — Moniteur sciciili/iiinc, 1870, p. 553. ( 752 ) » Si (!onc le corps décrit comme de la métli\ Idipliénylamine on a la com- position (et les auteurs ne donnent pas d'analyses), il ne peut être qu'un isomère de celui que j'ai obtenu par les procédés classiques; son mode de formation permettrait, en effet, d'attribuer à cet alcaloïde un groupement moléculaire différent. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur (fuelques porhiularilés des pei ccjilions visuelles objectives et subjectives. Note de M. Dubrunfaut. « Ayant eu à faire, depuis de nombreuses années, des observations sur tout ce qui se rattache aux fonctions et à l'usage des appareils oculaires, lions nous proposons de publier un Mémoire qui résumera ces études. Ce- pendant, comme il reste encore des lacunes à remplir dans ce travail, nous croyons devoir en faire connaître sommairement les conséquences pini- cipales. » i'' Dans la célèbre expérience de Buffon sur les coideins accidentelles, l'image subjective existe, toute formée siu- la rétine et superposée à l'image objective, ainsi qu'on peut le déduire des expériences et des faits connus. Par conséquent, il est inexact de dire, comme on le fait généralement de- puis et d'après Biiffon, que les couleurs accidentelles sont les compléments physiques des couleurs des objets qui les font naître; et, en effet, s'il en était ainsi, tous les corps observés dans les conditions de l'expérience de Buifon apparaîtraient blancs dans la lumière blanche, ce cpù n'est pas; et il est à remarquer qu'ils sont seulement modifiés dans leiu' teinte propre dans le sens de limage complémentaire qui leur est snperposée. Ces phéno- mènes se compliquent d'ailleurs des faits de contrastes simultanés qui va- rient avec la couleur du fond sur lequel on les observe. » 2° Les effets de contrastes simultanés, savamment étudiés par M.Che- vrenl, ne sont |)as, plus que les couleurs accidentelles, soiunises à la loi absolue des couleurs complémentaires. Ils paraissent dériver, comme ces dernières, d'une même cause, susceptible de les relier et de les expli- quer comme phénomènes subjectifs. » 3° Une image colorée (rouge par exemple), vue sur un fond blanc dans les conditions de l'expérience de Biiffon, apparaît, par suite d'un effet de contraste simultané, environnée d'une auréole verdâtre, qui, ainsi que la reconnu M. Chevreul, s'affaiblit avec la distance. Cette expérience prouve que l'auréole qui appartient à l'image complémentaire de l'image objective émane de cette dernière sous forme de rayons divergents, qui suivent, ( 7'^^ ) dans leur propagation, la loi gromélrique commune aux actions qui partent d'un même centre. Elle prouve que la couleur accidentelle provient de la même source que la couleur de contraste simultané, et les deux sensa- tions sont perçues par la rétine comme deux effets distincts d'une même cause. Il est à remaïquer encore que, dans cette expérience, l'auréole sub- jective de contraste se comporte comme image objective, car elle produit une image accidentelle de teinte complémentaire approximative, comme le fait l'image objective elle-même. » 4" L'explication que l'on donne généralement, depuis Newton, des faits de coloratiou des corps éclairés par la lumière blanche est une erreur de même ordre que les erreurs que nous venons de signaler. En efiet si, comme nous croyons l'avoir démontré (i" et -i."), l'image subjective existe toute formée dans l'expérience de Buffon, et si elle est empruntée à la lu- mière blanche décomposée d'une façon inconnue par le corps coloré, on ne peut admettre avec Newton que la couleur complémentaire des objets qui apparaissent colorés est absorbée entièrement par le corps coloré lui- même. Cette absorption ne peut être que partielle, comme cela s'observe dans les parties vertes îles plantes, et la fraction de la couleur complé- mentaire qui n'est pas utilisée par absorption concourt à la production des images de contrastes simidtanées et successives. » 5" La distuiction physique des images objectives et subjectives em- pruntée à la métaphysique est parfaitement légitime, parce qu'elle se prête bien à l'explication et à la classification des phénomènes. Les images ob- jectives ont, en général, leur centre de propagation en dehors des organes de perception des sensations, tandis que les images subjectives ont pour siège et centre de propagation la rétine, qui devient ainsi, dans ce cas, centre actif et passif de sensation. M. Plateau, dans le but de justifier sa théorie ingénieuse des sensations aniagonostes objectives et sidjjectives, a f;iit remarquer l'opposition des deux ordres de sensations comme coulf lu" et comme action à distance. Ces distinctions acquièrent une grande impor- tance pour l'explication des particularités nouvelles que nous aurons à si- gnaler ci-après. En effet, quand les dimensions des images objectives sui- vent la loi de réciprocité du carré de la distance, les images subjectives, au contraire, suivent la raison directe du carré de cette distance. » 6" Les phosphènes,qui apparaissent en traits de fondre de Jupiter, sont, selon nos observations, la configuration exacte de la forme des vaisseaux sanguins de la rétine; seulement ces vaisseaux sont vus considérablement C. K. 1871, 2« Semestre. (T. LXXMI, N» 12.) 97 ( 7^4 ) amplifiés par un acte qui paraît rentrer dans les facultés propres du senso- riuin. Les phosphènes connaissent pour cause un engorgement passager des vaisseaux sanguins de la rétine, qui produisent ainsi tactilement, par leur action sur les papilles nerveuses, la lumière étudiée par Magendio, et il faut que, dans ce cas, comme dans tous les cas analogues, la production de lumière soit considérable, puisqu'elle est comparable, dans ses effets, à celle de la lumière électrique. Les cercles et les arcs de feu observés dans la pression et le mouvement des globes oculaires sont, comme les phosphènes, des effets de lumière produits tactilement sur le nerf optique, et ils représentent la configuration linéaire et agrandie des points du nerf optique excités. » 7° Nous avons eu l'occasion d'observer souvent un phénomène que nous n'avons vu publié nulle part, quoiqu'il rentre dans la catégorie des faits connus que nous venons de rappeler. Nous pouvons pour ainsi dire voir à volonté la circulation des globules sanguins des vaisseaux de nos rétines, comme on la verrait avec un microscope doué d'un pouvoir am- plifiant considérable. Les globules, dans ce cas, se dessinent nettement en noir sur un fond faiblement éclairé, et le sens de leur mouvement est parfaitement net. Ici encore le sensorium doit disposer d'une lumière intense et d'un procédé amplifiant considérable, et, remarquons-le, ces particularités s'appliquent exclusivement à des images subjectives, c'est- à-dire à celles qui, ayant leur centre de propagation dans la rétine, peuvent être grossies par projection en divergeant proportionnellement an carré de la dislance. » 8° En observant un faisceau lumineux qui a traversé la fente réglée entre deux biseaux pour faire naître le phénomène des franges, on distingue deux images de constitutions différentes, suivant la position verticale ou horizontale de la fente par rapport à l'œil. Cette particularité nous paraît mettre en évidence, dans la structure de l'œil, une différence qui se mani- feste dans deux positions rectangulaires. • M 9° Nous pouvons rendre manifeste le punctum cœciiin découvert par Mariotte à l'aide d'une expérience simple et nouvelle, qui permet de mieux étudier les conditions de cette propriété de la rétine. En projetant, après le repos de la nuit, la vne sur le plafond d'une pièce faiblement éclairée par la lumière d'une veilleuse et en ayant soin d'observer immédiatement et successivement pour chaque œil, on remarque deux images noires qui se dessinent symétriquement sur les rétines aux points correspondant à ceux qui sont connus comme siège des punctum cœrum. I>'œil droit donne ( 7"^'^ ) l'image à droite et l'œil gauche la donne à gauclje, c'esl-à-dire renversées. Ces impressions sont fugaces, mais elles peuvent se reproduire un grand nombre de fois consécutives, en ouvrant les yeux après les avoir tenus fermés pendant quelques instants. Les deux images sont de formes et de dimensions inégales, et elles reproduisent indubitablement les formes et les dimensions relatives des deux points pour chaque individu. Pour nous, le jninctum rœcittn de l'œil droit a la forme d'un pentagone irrégulier, et sa surface est au moins double de celle du punclum cœcuin de l'œil gauche, qui apparaît, lui, avec la forme d'un quadrilatère rectangulaire. » Mt;TÉOHOLOGlli. — Sur deux obseivalions qui paraisseiU offrir quelque analoijie avec celle du inétéore aignalé récemment par M. Cogcjia. INote de M. Am. GuiLLKNi.x. (Extrait.) (( Le singulier phénomène lumineux, observé dans la nuit du i"" au 2 août 1871, à Marseille, par M. Coggia, m'a rappelé, quand M. Le Verrier a communiqué cette observation à l'Académie, un phénomène seiidjiable dont je fus témoin à Paris, vers i853. Ce qui me frappa, ce fui, d'tme part, le peu d'éclat du disque rougeâtre, que je vis se mouvoir parallèlement à l'horizon, et à une faible altitude (4 ou 5 degrés au plus); d'autre part, l'extrême lenteur avec laquelle le météore décrivit sa trajectoire. J'observais du cinquième étage d'une maison de la rue Amelot, et la partie de la tra- jectoire que je pus voir me parut raser de très-près les hauteurs du Père La Chaise. » Parmi les observations anciennes ayant, avec celle de M. Coggia, cpielque analogie, j'en relève une qui vient à l'appui des remarques de M. Élie de Beaumont. C'est le n" 431 des Transactions ptiilosopliiques (année 1^38), qui me fournit cet exemple ; il est extrait d'un livre intitulé : Ohservaliones de aère et morbis epideniicis, de J. Huxham. Après avoir cité diverses aurores boréales qui se montrèi'ent à Plymouth, dans le mois d'août 1737, cet observateur entre dans les détails suivanis sur les phé- nomènes qui eurent lieu le 26 décembre de la même année : « Sur le soir, le ciel parut couvert d'un léger nuage ou d'une vapeur; cette vapeur i)a- raissait rouge comme si elle eût emprunté sa couleur de la réflexion d'un grand feu, tl clic éclairait autant que le fait la Lune lorsqu'elle est dans son plein, pendant une nuit obscurcie par des nuages. Ce phénomène singulier dura jusque vers le milieu de la nuit Il oc- cupa une grande étendue dans les parties septentrionales de l'Europe. Il parut à Kilkenny, en Irlande, comme une espèce de globe de feu qu'on aperçut dans l'air pendant près d'une heure, lequel se creva ensuite et jeta des flammes de tous côtés. « 97 •• ( 75<3 ) » Ainsi voilà un météore évidemment lié à l'apparition d'une aurore polaire, qui prend l'aspect d'un globe de feu,comme la plupart des bolides, et qui fait explosion dans l'atmosphère. Sa longue apparition d'une heure (on ne dit pas d'ailleurs qu'il se soit mû pendant ce temps), ne permet guère cependant de le confondre avec les vrais bolides. » NOMENCLATURE SCIENTIFIQUE. — Un dernier mot sur les Arabes; par M. L.-Am. Sédillot(i). « Les corps savants ne peuvent que s'honorer, en réparant des injustices qui ont pesé sur plusieurs générations, et l'Académie a droit à notre recon- naissance pour avoir, dans une circonstance récente, accordé à l'histoire des sciences mathématiques un rang qui lui avait été dénié jusqu'à ce jour. » Je crois qu'on ne doute plus aujourd'hui de l'importance des emprunts que nous avons faits à la langue et aux écoles arabes; j'ai fourni un certain nombre d'exemples qu'il m'eût été facile de multiplier; voici quelques considérations nouvelles qui pourront intéresser l'Académie. « On lit dans le Lexicon mathematicum, de Vitali (p. 53) : Àpogœum arabicè aux; le mot arabe aux [avodjoun) est la reproduction exacte du terme grec, et c'est nous qui l'avons défiguré : auges, dit le dictionnaire de Tré- voux (t. I, p. 636) est la même chose quabsides. ') Lacaille nous apprend (2) qu'autrefois les cordes d'un cercle s'appe- laient inscriiilœ ; que leurs moitiés ou sentisses inscriplœ se désignaient par S. INS., et qu'on finit par prononcer smus dans un temps où la plupart des mots se terminaient en us. SiNUS est la traduction du mot arabe djib qui signifie/?//. — En 1646, on se servait encore des expressions coupantes et tou- chantes^ au lieu de sécantes et tangentes, comme on peut le voir dans la tra- duction en français des Eléments d'Euclide, par Lemardele, que ni Montucla, ni Lacroix n'ont mentionnée (3). (i) L'Académie a décidé que cette Communication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier aux Comptes rendus. (2) Leçons dr. Mtithématiques, 1784, p. 325. (3) Lemardele ( p. 28B) confondait, comme bien d'autres, Euclide le géomètre avec Enclide de Mégare. M. T. -H. Martin, dans le Bullettino, etc., du prince Boncoinpagni, août 1870, p. 299, signale, au sujet d'Aiistarqne, de Sanios, une erreur typographique de son inven- tion; car Delambre, Astronomie moderne, t. II, p. Sg et 5i8, et la Biographie universelle de Michaud, t. I, p. 435, et l. XXXVIII, p. ?.3i, ne laissaient i)as le moindre doute à cet égard. ( 7^7 ) » Si l'on veut se faire une idée des singulières transformations que nos pères ont fait subir aux noms et aux mots arabes, et si les exemples que nous avons cités ne sont pas suffisants, on peut s'édifier en parcourant les traductions de Pierre Vatier, professeur d'arabe au Collège de France, de i658 à 1670; on lui a reproché d'avoir remplacé Ali par Gali, AbdalLih par Gabdolle , Émir-al-moumenin par Miramolin, Abbassides par Gue- bases, etc., etc.; ajoutons qu'en ne tenant point compte des points diacri- tiques, il imprimait ce qui suit, dans sa version d'El-Maçin (p. i46) : « Le Mamune (Almamonn) éiail bien versé dans In connaissance des vents, et, jus- qu'à présent, tes maîtres de cette science appellent un certain vent, le VENT du Mamiine. » Or ce vent d'Almamoun [rih] se trouve substitué à zig, table astro- nomique (i); le khalife Almamoun, conune à une autre époque le roi Alphonse X, aimait et cultivait l'astronomie; il avait ordonné que tous les calculs de Ptolémée fussent vérifiés au moyen de nouvelles observations, et nous avons des Tables almamouniennes, de même que des Tables alphon- sines; du reste les Orienteux eux-mêmes ont été quelquefois coupables de pareilles méprises, puisqu'ils ont fait de la coupole de la terre, la coupole d' Arine, d'après une fausse leron. » C'est de ce mot zicj qu'est venue l'expression de zig-zay, dont les Tables astronomiques des Arabes nous fournissent la figure exacte. C'est dans ces Tables que nous avons retrouvé les signes dont nous nous servons poiu" désigner les planètes, et qui ne sont autres que la dernière lettre des noms arabes, traversée par un simple trait (2). C'est également dans ces Tables que nous avons pu suivre la transformation successive des chiffres arabes et des chiffres gobar, c[ue les Mores d'Espagne nous ont transmis sous leur forme actuelle (3). » On ne comprend pas très-bien cette fâcheuse disposition de certaines personnes à contester tout ce qui peut faire honneur à l'École arabe; la question de la troisième inégalité lunaire, ou variation, déterminée par Aboul-Wefâ, trouve encore, à ce qu'il paraît, des contradicteurs. — Pour- quoi des convictions bien arrêtées à une autre époque se sont-elles tout à coup modifiées? — Pourquoi élever des doutes sur un point isolé et (1) Vatier n'a pas été le seul ; voir notre Histoire des Arabes, p. 425, in not. (?.) f'oir nolvc Introduction aux Tables astronomifjues d'Oloiig-Beg, 1847, *• ^' '4^' ^' ''^ Description d'un astrolnlie aral/e^ extraite des Annales de l'Observatoire de Paris, t. IX; — Bailly, Histoire de r Astronomie ancienne, p. 5 18. (3j f'oir notre Lettre au prince B. Boucompajj'ni : De l 'origine de nos chiffres; Roma, 1 865, P-9- ( 7^'« ) laisser de côté les preuves les ])lus évidentes? — Pourquoi persister à r;it- tacher l'exposé d'Aboul-Welâ ;ui texte de Plolémée, sans/ rallacltei l'erjiosé de Tycho-Brahé? » Pourquoi torturer un texte parfaileaient clair, et accuser uu savant arabe de sollise et d'ignorance, parce qu'on n'a pas voulu le comprendre? » Pourquoi chercher à ra|iprocher certaines expressions employées par l'astronome grec et l'ai^^tronome de Bagdad, sans tenir compte des différences radicales qui les séparent? » Pourquoi laisse-t-ou sans réponse les objections que nous avons oppo- sées à M. Biot et les conclusions si nettement motivées de M. Chasles (i)? » Aboul-Wefâ, dit-on, ne présente pas sa détermination comme une découverte. Est-ce que le même reproche ne devrait pas être adressé à Tycho-Brahé? N'est-ce pas longtemps après sa mort qu'on a trouvé dans ses papiers et publié une note portant ces £nots : Fariatio reinteqrala? Ce n'était donc à ses yeux qu'une confirmation et non une découverte, comme l'a si bien dit M. Chasles. » Pourquoi enfin a-t-on prétendu et soutenu que les expressions Irine et sextile ne désignaient pas les octmUs, quand les collaborateurs de ïycho- Brahé, vingt ans après sa mort, employaient encore les mêmes termes pour expliquer la variation? Peut-on douter d'ailleurs que les astronomes arabes n'aient observé avec un soin tout particulier, lorsque, indépendamment des observations bien connues des auteurs de la Table vérifiée, d'Aboul- Wefâ, d'Ebn-Jounis, etc., on trouve l'indication de Recueils d'observations aslronomitjues dans la liste des ouvrages d'Al-Haithem, dont l'Académie a souvent entendu citer le nom, et d'Ebn-Sina (Avicenne) , l'Aristote des Arabes. On ne peut nier d'ailleurs que, du w" au xv'' siècle, sur tous les points de leur vaste empire, ils n'aient eu des observatoires, qu'ils n'aient perfectionné les instruments (le mural, le gnomon à trou, le pendule), qu'ils n'aient déterminé la valeur de la précession des équinoxes, la dimiiuuion progressive de l'obliquité de l'écliptique, les irrégularités de la |)lus grande latitude de la Lune, le mouvement de l'apogée du Soleil, (i) M. Chasles, Lettre à M. L.-Am. Sédillot, sur la question de la variation lunaire dé' couverte par Alwid-lVcf à, et les Comptes rendus, séance du 1 2 mai 1862. — foyez aussi nos ilivuiscs Con)niuniiations, Comptes rendus, séance du 10 février 1868; — nos Matériaux pour servir à t'/iistoirc des sciences mathématiques, etc., t. F"', p. 3^-241 ; — noire Intro- duction aux Tables astronomiques d'Oloug-Bcg, t. V, p. Lix; notre Histoire des Arabes, j). 34i-35o; — le Bullettino, etc., du piinre Boncotn])agui, aviil 1870, p. i55-i6o; — Comptes rendus, séances des 4 et 1 1 septembre 1871. ( 759 ) l'excentricité de l'orbite de cet astre, la durée de l'année, la configuration des orbites planétaires {Yeliipse de Kepler), etc., elc. (i). M Passant à un autre ordre d'idées, on nous permettra, j'espère, une nouvelle digression sur le terrain mouvant des élymologies. Il faut bien admettre que les mots qui, dans le français, ne se rapportent point au latin, sont pour la plupart d'origine arabe ou d'origine germanique; mais les Occidentaux devaient apprendre bien peu de choses de ces essaims de bar- bares auxquels le Rhin servait de barrière, taudis que le contact des Arabes, parvenus au plus haut degré de civilisation, contact qui se prolongea pen- dant plusieurs siècles, eut sur les destinées des races néo-latints une bien autre influence. » Un seul exemple suffira pour bien établir la méthode philosophique qui doit présider à ce genre de recherches. Le mot bas^ basse, n'a qu'un seul équivalent en latin, et c'est un nom propre (Bassus); chez les Alle- mands on trouve niedere [loiv pour les Anglais); en arabe, nous avons bassa, baisser, ahassa, abaisser, strnvit liumi (GOLIUS, p. an). Le rlinix peut-il être douteux? M. Narducci n'hésite pas (a). » De même que mec/ief (3), chef est purement arabe; au lieu de le faire dériver de capiU, il suffit de se reporter à la racine cheff: ordine ac in seriem disposuit; in aciem milites, aciem instruxit, elc. (GOLius, p. i36i). i> Que de fois ne rencontrons-nous pas l'occasion de citer ce^s vers si connus : Alfana vient A^cquiis sans donte, Mais il faut avouer aussi Qu'en venant de là jusqii'iei Il a bien clianaé en route. » Nous ne sommes pas non plus de l'avis du savant-M. Dozy, lorsqu'il se sépare de la presque unanimité des orientalistes au sujet d'amirni [nmir- al-Bahr), pour admettre [f\) amiratus, amirnritu, dansDucange. (i) Foir notre Introduction nnx Tables astronomiques d'Oloug-Beg, p. cxxxiv; — les rapprochements entre les livres arabes et l'époque de Kepler, présentés par M. Le Verrier dans la séance de l'Académie des Sciences du "^ novembre 1864 (Comptes rendus, p. 765); — le Rapport de IMM. Arago et Alathiea, Comptes rendus, lo décembre i838; — la Lettre de M. L.-Am. Sédillot à M. le prince Boncompagni : De l'Ecole de Bagdad et des travaux scientifiques de Bagdad [Bullettino , etc., juillet i8(i8); — et la Revue orientale, décemlire 1868, p. iio. i?.l Voyez au mot busio, de hâlilin, descendit; seconda saggio, etc., i863, p. i i. (3) Comptes rendus, séance i\\i ?.4 juillet '871, p. 287. (4) Glossaire des mois espagnols et portugais dérivés de l'arabe, iSfip, |>. i(>'). — ï'oir aussi nos observations à ce sujet, Revue orientale, avril 1870, p. itifj. ( 76o ) » M. Narducci nous montre la même corruption pour le mot caporal [cabar-al), commandant de cinquante lances (i). Il eu est de même très- probablement \>ouv sénéchal [seich-al-casar), le maître ou le gouverneur du château (2), et pour maréchal [mahresh-al-kyla ou mehella)^ le gartiien des forteresses ou du camp, qu'on ne peut rattacher à margrave, marchese, marquiii{?>). Pourquoi, sur une plaisanterie de Voltaire, identiûer con?ie7a6/e avec le comte des écuries, cornes slabuli, lorsque connclioun, en arabe, signifie cjui dépasse les autres; validus et magnus (GOLIUS, p. 20G8). Il n'est ])as jusqu'au titre de général, généralissime, qui n'ait peut-être une double origine : vener-al-hissi, le chef supérieur de l'armée, vaut bien genemlis (GOLlUS, p. 274') iljischi); la permutation du v en g est très-fréquente, comme nous l'avons fait observer ailleurs (4) : Vascons et Gascons, varde et garde, ivar, ivail, ivailer, chez les Anglais, pour tes rendus, t. LXXII, p. 187. C.R., JS71, 2" Semi-stie. i T LXXIH, ^^ i'i. 9^ ( 762 ) » du tétanos par les injectioDs inlra-musculaires, à l'émergence des nerfs, » d'une solution de morphine ». Cette Note sera soumise à l'examen de M, Cloquet. M. Sti^venakd adresse une Note porlant pour titre : « Problème des tangentes, sans faire usage de la considération des limites ni des infiniment petits. » Cette Note sera soumise à l'examen de M. Chasles. M. Gaube adresse une Note intitulée : « De l'acide catairique. Analyse chinnque delà cataire (iVe/jef a Cataria). » Cette Note sera soumise à l'examen de M. Cahours. La séance est levée à 5 heures un quart, É. D. B. PUBMCATIOMS PÉRIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS d'aOUT 1871. Jnalectes ou Mémoires et Noies sur les diverses parties des Malliéinnliquei ,• livr. 1 et 2; 1871; in-S". Annales de Chimie et de Physique; février 1871 ; in-8". Annales de P Agriculture française ; janvier 1871; in-S". Annales de l' Observatoire Météorologique de Bruxelles; n" 3, 1871; in-4". Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées; n™ 3 et 4; mars 1871; in-S". Annales du Génie civil; septembre 1871 ; in-8°. Annales industrielles; livr. 23 à aS; 1871; in-4''. Annales médico-psychologiques ; ']\n\\eX. 1871; in-8". Association Scientifique de France; lUilletin hebdomadaire, n"' des 6, i3, 20 et 27 août 1871; in-8". Atti deir Ac(adeniia pontifcia de' Nuovi I.incci. l'iome, y juillet 1871; in-4''. Bihliolhèquc universelle et Revue suisse; n" 164, 1871; in-S". ( 7^3 ) Bulletin astronomique de l'Ohsewaloiie de Paris; n" 42, 1871; in-4°. Bulletin de C Académie de Médecine; n"' des 'ii juillet et i5 août 1871; in-8°. Bulletin de la Société de Géographie ; mai à juillet 1871; in-S". Bulletin de la Société française de Photographie; 17* année, n*" i et 2, 1871; in-8°. Bulletin de la Société Géologique de France; t. XXVIIl, 11° i, 1871; in-8°. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; février 187 1; in-8°. Bulletin général de Thérapeutique; n*" des i5 et 3o août 1871; {11-8°. Bulletin international de l' Observatoire de Paris, du i'"'au 24 août 18715 in.4''. Bulleltino meteorologico deW Osservatorio di Palermo; t. Vil, n°* 2 et 5, 1871; in-4°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences; 11*" 6 à 9, 2* semestre 187 1 ; in-4". Echo médical et pharmaceutique; n° 8, 1871 ; in-8°. Gazette des Hôpitaux; n"' Sg à 80, 1871 ; in-4°. Gazette médicale de Paris; n°° 32 à 35, 1871; in-4°. Journal d' Agriculture pratique ; n*" 47 à 5o, 1871; iu-8''. Journal de V Agriculture; n"* 122 à i25, 1871; in-8°. Journal de la Société centrale d'Horticulture ; iuïn 1871; iii-S". Journal de l'Éclairage au Gaz; n° i5, 1871; in-4". Journal de Mathématiques pures et appliquées; février et mars 1 87 1 ; in -4". Journal de Médecine de l'Ouest; n° du 3o juin 1871; in-S". Journal de Pharmacie et de Chimie; août 1871; in-8°. Journal des Fabricants de Sucre; n"' 17 à 20, 1871 ; in-foi. L'Abeille médicale; n'^aS, 26 et 28, 1871 ; in-4''. L'^^ronaute; juillet 1871; in-8°. L'Art dentaire; janvier à juillet 1871; in-8''. L'Art médical; novembre 1870; in-8". La Santé jiublique; n"* 88, 89 et 91, J871; in-4''. Le Gaz; n« 2, 1871; in-4'^. Le Moniteur de la Photographie; v\° iG, 1871; in-4". ' 764 Le Moniteur scien il fiquc Quesiicvillf ; n""* des !*'' et 1 5 août 1871; gr. ui-8". Le Mouvement médical; 11°* i à 4» 9" aimée, 1871; iii-4". Le Salut; 11°' 24 à 49; '^71; in-fol. Les Mondes; n*" des 3, 10, 17, 24 et 3i août i87[; in-8". Magasin pittoresque; mai et juin 1871; in-4"- TSachrichten.... Nouvelles de l' Université de Gœttintjue; 11"' 8 à 16, 1871; in-i2. Nouvelles Annales de Mathématiques ; juin 1871; in -8". Observatoire météorologique de Montsouris; n""" des 22, 26 et 29 am'it 1871; in-4°. Revue Bibliographique universelle; aoîit 1871; in-8". Revue des Cours scientifiques ; n"^ 6 à 10, 1871; in-4°. Revue des Eaux et Forets; juillet 1 87 1 ; in-8''. Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale ; n"* des i"et i5 août et i"^ sep- tembre 1871 ; iii-8°. Revue maritime et coloniale; janvier à août 1871; in-8". Revue médicale de Toulouse; août 1871; in-8°. Sitzungsberichte. . . Comptes rendus de V Académie impériale des Sciences de rienne; Minéralogie, etc., décembre 1870, janvier 187 1; Mathémati- ques, etc., novembieet décembre 1870, janvier à mars 1871. The Food Journal; n" 20, 1871; in-8". The Mechanic's Magazine; n"^ des 19 et a6 septembre i 871; in-4''- COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 23 SEPTEMBRE 1871, PRÉSIDÉE PAR M. PAYE. MEMOIRES ET COMMIINICATIONS DES MEMBRES ET DES GOPiRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HISTOIKE DES SCIENCES. — Observations sur la Note de M. Chasles, relative à la découverte de la variation lunaire; par M. J. Bertrand. (c La Note de M. Chasles me semble confirmer et non contredire mes assertions : » J'avais dit : « Un seul point est contesté dans la traduction de M. Sé- )) dillot, c'est le sens attribué aux mots trine et sextile [tallitilh et tasdis), où » M. Sédillot croit voir les octants, tandis que d'autres traducteurs assurent » qu'ils signifient le tiers et le sixième de la circonférence. Des textes arabes » dont le sens est certain sont produits en faveur des deux opinions. » » M. Chasles, dans la première partie de sa Note, cite des textes arabes dont le sens est certain et favorable à la première opinion; il reconnaît d'ailleurs que les mots avaient une double signification et que les astro- logues les employaient pour désigner le tiers et le sixième. Nous sommes donc absolument d'accord, » J'ai dit ailleurs : « L'interprétation de M. Biot réduit au mininum les » torts de l'astronome arabe ; tout autre système ferait de lui un auteur » complètement absurde. » » Plus on reconnaîtra de mérite à Aboul-Wefà, plus cet argument aura de force en faveur du système défendu par M. Biot. C.R., 1871, -i' Semestre (T. LXXIII, N» 15.) 99 (766) » Les citations par lesquelles M. Chasles établit la grande renommée d'Aboul-Wefâ, accroissent donc, loin de la diminuer, la force de mon rai- sonnement. » M. Chasles me reproche enfin de lui avoir attribué une énormité qu'il n'a jamais commise. » Il faut que je me sois bien mal expliqué, car je n'ai jamais rien pensé et crois n'avoir rien écrit de tel. » J'ai introduit un lecteur fictif d'Aboul-Wefâ, qui, partageant l'opinion de M. Chasles sur le sens général du fragment, veut calculer la position de la Lune au aS août 1871, en prenant pour guide le texte arabe. » M. Chasles lui prescrit de procéder de la manière suivante : » Déterminer les positions de la Lune en suivant les indications de Ptolémée et corriger le lieu obtenu à l'aide de ta variation telleque nous ta connaissons aujourcihui. » J'avais supposé qu'il procédât un peu différemment, et qu'au lieu de la variation telle que nous la connaissons^ il introduisît l'inéijalilé, prétendue identique, telle qu'Jboul-PFeJâ la décrit. » Si la substitution de l'une des opérations à l'autre constitue une énor- mité, elles ne sont donc pas identiques! » C'était là tout mon argument. » M. Delaunay présente à l'Académie les observations suivantes des pla- nètes 0 et Qj faites à l'Observatoire de Paris. Position de la planète (m) découverte à Bilk, par M. Luther, dans la nuit du i4 au l5 septembre 1871. Nombre Temps Ascension Distance des 1871. moyen. droite. lo(!(paral. X A), polaire. l(par.xA). conip. Sept. 24. ii''8"'5= o''i"'47',o2 +(2,537) 95"2'o",o — (o,856} 5 Position de l'étoile de comparaison. Ascension droite raoy. Réduction Distance Réduction pour 1871,0. au jour. polaire. au jour. 1871. Étoile. Sept. 24- 47267 L. Poissons. o''o"'9^,g4 -2»,46 95°3'52",7 -i5",9 Position de la planète Lomia (m\. Obscrv. MiM. Lœwy et Tisserand . Autorité. ? et I obser valions méridiennes. Temps moyen. Ascension droite. Distance polaire. 1871. moyen. droite. l(paral.A) Sept. 24. i2''55-"22^ 23''38">3%o6 -+-(.1,177) 88''53'23",9 —(0,820 Nombre des Observ. l(par. A). comp. MM liewy Tlsseiand ( 7^7 ) Position de l'étoile de coiiipariiison. Ascension droite moy. Réduction Distance Réduction Autorité. 1871. Étoile. pour 1871,0. au jour. polaire. au jour. Sept. 24. 46445 L. Poissons. aSi-SS-'anSoG -t-2%43 88''55'43",4 _i5",8 5 "vàit'r ( méridiennes. M. Delau.vay fait part en outre à l'Académie, de la lettre suivante de M. Luther. « J'ai l'honneur de vous communiquer : » 1° La redécouverte de © Hecubn^ 11,7 grandeur, par M. le D' Tietjen, à Berlin : 1871. T. M. de Berlin. iR (»i»l- Déclinaison (m). Sept. 12 ii''3"'48' 22''32"'4o%i8 — io''35'55",9 Correction de l'éphéméride de M. Schiilhof, à Vienne... — 1'"48* — i2',6 » 2" La découverte que j'ai faite d'une petite planète de 11* grandeur, le i4 septembre, à 1 1 heures du soir (1) : 1871. T. M.de Bilk-D. ;r (2). Déclinaison (m). Il m s II m s o t II Sept. i4 12.32. 0,9 o. 9.50,69 —4-12.51,9 G i5 II. 3.20,9 o. 9. 7,o5 —4.17.28,0 8 16 II. 8.3i,i o. 8.18,64 — 4—2.3i,2 10 Mouvement diurne — 48' — 5' Il M. le D' Tieljen l'a observée à Berlin : i8;i. T. M. de Berlin. iR @. Déclinaison (u^. Sept. 19 ii''26"'25* o''5'"54%o8 — 4°37'23",o. .. PHYSIQUE. — Recherches thermiques sur l'électrolyse des bases alcalines et dts sulfates alcalins; par M. P. -A. Favke (2). ic Dans la première partie de mes recherches sur l'origine de Vénergie vollairjue (3), j'ai montré que l'énergie d'un couple de Smée, exprimée en (i) Une lettre que je reçois à l'instant de M. C.-H.-F. Pcters m'annonce que la même planète a été découverte par cet astronome à Hamiiton-CoUege, le 8 septembre. (Mercredi, 27 septembre. — Ch. Delaunay.) (2) L'Académie a décidé que cette Communication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier aux Comptes rendus. (3) J'appelle ainsi lu quantité de chaleur obtenue et qui peut être transmise au circuit voltaique. Cette quantité de chaleur, qui varie avec la nature et le nombre de couples, est susceptible d'être utilisée plus ou moins complètement à l'extérieur du circuit en produi- sant un travail dont la nature peut varier. 99 ( 768 ) chaleur, doit être représentée par i5ooo calories, environ. Il résulte delà que l'énergie voltaïque de la pile de cinq couples, dont je me suis servi jus- qu'à présent dans mes recherches thermiques sur les électroraoteurs, étant représentée par 76000 calories, environ (i), on pouvait considérer à priori cette pile comme étant assez puissante potu- électrolyser les sulfates de cuivre, d'hydrogène, de cadmiinn, de zinc, etc. Ceux-ci, en effet, pour être décomposés, exigent moins de ^Sooo calories. Mais cette quantité devait être trop faible pour opérer la ségrégation chimique des sulfates alcalins. » En effet, considérons l'un de ces sulfates, le sulfate de potassium, par exemple. Ce sel, lorsqu'il prend naissance, par la substitution du potas- sium à l'hydrogène du sulfate d'hydrogène étendu, dégage [58 000 calories environ, lesquelles, ajoutées aux 46000, environ, empruntées à la pile pen- dant l'électrolyse du sulfate d'hydrogène, donnent io4 000 calories, envi- ron. C'est donc celte quantité de chaleur qui, au premier abord, paraît être l'expression thermique de la formation directe du sulfate de potassiiun, qu'il faut rendre à ses éléments constituants, SO^ et K, pour le décomposer, ce qu'une pile de cinq éléments de Smée est impuissante à fournir. Aussi, pour parer à l'insuffisance présumée de ma pile, ai-je eu recours, au début de mes recherches, à une méthode expérimentale qui m'a été suggérée par les considérations suivantes. )) Supposons, comme il paraît naturel de l'admettre, que les sulfates alcalins soumis à l'influence du courant voltaïque se décomposent, de la même manière que les sulfates déjà étudiés, c'est-à-dire en radical métal- loïdique SO* et en métal. Admettons, de plus, comme nous l'avons fait jus- qu'à présent, que la chaleur mise en jeu par ces sidfates pendant leur re- constitution immédiate dans le voltamètre non cloisonné, où s'est opérée leur électrolyse, y reste confinée. Cela posé, on arrivera à conclure (la ■résistance physique du voltamètre placé dans le calorimètre étant rendue négligeable au moyen d'un thermorhéostat extérieur) que la quantité de chaleur dégagée dans ce voltamètre, recueillie et accusée par le calorimètre pendant l'électrolyse des sulfates alcalins, est l'expression thermique exacte de leur formation. Toutefois, il convient d'ajouter ii cette quantité celle (i) Je ferai remarquer que cette pile a pu rester plus de si.x semaines dans le calori'mètre sans qu'il ait été nécessaire de renouveler son acide; elle peut donc être considérée, une fois qu'elle est mise en place, comme consliluant, avec le calorimètre, un seul et même a])|>areil à l'aide duquel on peut, en même temps, électrolyser les corps et mesurer la chaleur mise en jeu pendant ce phénomène. ( 769 ) qui se rapporte à la formation de l'eau dont les éléments sont mis en liberté durant l'opération. En définitive, on trouvera io4ooo calories, environ, pour le sulfate de potassium que nous avons choisi comme exemple. » J'ai donc opéré de la manière suivante. » I.'électrolvse des sulfates alcalins, dissous dans une quantité d'eau suffisante, était actionnée dans le voltamètre (1) placé à l'intérieur du calo- rimètre, par une pile de quatre couples de Bunsen et d'un couple de Smée. Cette pile était placée hors du calorimètre. Le couple de Smée servait uniquement à mesurer, d'après le dégagement du gaz hydrogène, la quantité d'action chimique produite dans le voltamètre. La résistance physique de ce dernier était rendue négligeable par l'emploi d'un ther- morhéostat, suffisamment puissant, et placé comme la pile hors du calo- rimètre. » En opérant dans ces conditions sur les sulfates alcalins et sur les bases alcalines, les résultats ont été bien différents de ceux que j'attendais. » En effet, pour les oxydes et les sulfates alcalins mis en expérience, j'ai obtenu des nombres bien inférieurs à ceux qui semblent n'être qu'une expression thermique minimum de la synthèse de ces composés, comme nous le verrons plus loin. Ainsi, pour les sulfates, ces nombres n'ont pas été supérieurs à 3oooo calories, environ, tandis qu'ils n'ont été que de 17000 calories, environ, pour les oxydes. » 1° Pour chaque groupe de composés, les nombres obtenus n'ont |)as été très-différents les uns des autres, l'oxyde d'ammonium (3) excepté, dans le groupe des oxydes. » 2° Pour les sulfates électrolysés dans le voltamètre à cloison (qui ne permet pas aux .sels décomposés de se reformer), les nombres obtenus, dif- férant peu les mis des autres, ont été inférieurs de i4ooo calories, environ, aux nombres afférents aux expériences faites à l'aide du voltamètre non (i) Les lames de platine qui constituent les électrodes de ce voltamètre non cloisonné sont isolées par de petites pkKjues de verre étroites, peu épaisses et maintenues en place à l'aille de fils de platine. Cette disposition nouvelle, nécessaire dans l'électrolyse des sulfiUes alcalins, latiuelle donne naissance à une quantité correspondante de bases alcalines, est bien plus nécessaire encore pour l'électrolyse des bases alcalines, des acides concentrés, ainsi que des acides étendus tels que les acides permanganique et hypochloreux, déconiposables par les matières organiques. {2) En effet, pour cet oxyde, le nombre a éié de 42000 calories, environ, ce qui provient de la combustion de l'hydrogène contenu par l'oxygène devenu libre par l'électrolyse; cette combustion s'effectue avec dégagement de chaleur non iransmissible au circuit. ( 770 ) cloisonné. Ce résultat tient à ce que, dans le voltamètre cloisonné, l'acide et la base des sels décomposés ne peuvent plus se combiner en dégageant de la chaleur. » Puisqu'il m'était bien démontré, par les expériences précitées, que les sulfates, et à plus forte raison les oxydes alcalins, n'exigent pas, pour leur décomposition, un emprunt au courant voltaïque d'une quantité de cha- leur supérieure à celle que ma pile peut fournir, je n'avais rien de mieux à faire que de reprendre mes expériences dans les conditions ordinaires. C'est en opérant ainsi que j'ai obtenu les résultats consignés dans les tableaux suivants : I. Chaleur empruntée à la pile pour décomposer l 'équivalent des bases alcalines suivantes [en dissolutions suffisamment étendues) (i) : Oxyde de potassium . 50990"' " de sodiuin 5o88o 0 d'aminonium pur et concentré du commerce., . . 5i352 "> >> étendu de 9 volumes d'eau. 514^7 n de baryum 5o425 » de strontium 494?° Sulfate d 'hydrogène * 48474 II. Chaleur accusée par le calorimètre, renfermant le voltamètre [dont la résistance pliysiquc a été rendue négligeable), et correspondant à l'électrolyse de 1 équivalent d'oxyde d'am- monium (a). Oxyde d'ammonium pur et concentre du commerce 4i^25"' » étendu de g volumes d'eau . . 4204' » Quant aux autres oxydes, sur lesquels les éléments mis eu liberté pen- dant l'électrolyse ne peuvent pas réagir, il est facile de calculer la quan- tité de chaleur qui, pour i équivalent d'oxyde, reste conBnée dans le vol- tamètre. (Celle-ci aurait pu être observée au calorimètre si l'opération avait été jugée nécessaire.) Pour cela, il suffit de retrancher des nombres in- scrits au tableau I, le nombre 344^2, qui est l'expression thermique de la (i) La pile et le ihermorhéostat occupaient l'intérieur du calorimètre, au dehors duquel était placé le voltamètre. (2) Je ferai remarquer que, n'ayant personne iiour m'assister dans mes expériences, il ne m'a pas été possible de délerminer dans une même opération les nombres inscrits au tableau I et les nombres correspondants des tableaux II et III; car il eût fallu faire fonctionner simul- tanément deux calorimètres, (pi'un seul opérateur ne saurait observer en même temps. { 77' ) synthèse de l'eau dont les éléments constituants sont mis en liberté pen- dant l'expérience. C'est ainsi qu'ont été obtenus les nombres ci-dessous : HT, Oxyde de potassium , iGSaS"' » sodium 16418 » baryum 1 5g63 a Strontium i5oo8 Sulfate d 'hydrogène * 1 4o 1 2 IV. Chaleur empruntée h la pile pour opérer la décomposition de i équivalent des sulfates alcalins suivants [en dissolutions suffisamment étendues) : Sulfate de potassium 64oi5"' » de sodium 63790 » d'ammonium 62000 ^ » d'hydrogène * 484^4 » De même que nous l'avons fait pour les oxydes, il suffit de retrancher des nombres inscrits dans le tableau ci-dessus, le chiffre 34462 pour ob- tenir des nombres qui exprimeront, pour i équivalent de chacun des sul- fates électrolysés, les quantités de chaleur restant confinées dans le volta- mètre non cloisonné. Ces quantités auiaient pu être observées directement au calorimètre, si on l'avait jugé nécessaire. » Voici ces nombres : V. Sulfate de potassium agSSS"' » de sodium 29828 n d'ammonium 27538 » d' hydrogène * i4oi2 » La quantité de chaleur ainsi calculée, pour chacun des sulfates, est une somme qui comprend la quantité de chaleur dégagée pendant la trans- formation des éléments de l'eau, mis en liberté, c'est-à-dire pendant leur passage de l'élat actif à l'élat ordinaire. Elle provient de phénomènes qui suivent l'électrolyse proprement dite; elle n'est pas transmissible au cir- cuit, et reste par conséquent confinée dans le voltamètre (i). (1) Tout en étant d'avis qu'il faut éviter, autant que possible, d'introduire dans la science des mots nouveaux, dont la signification est souvent trop absolue, je me [xrmetirai cependant d'en proposer trois que j'emploierai à titre provisoire. Ces mots, s'ils deviennent plus tard inutiles, auront au moins servi pendant quelque temps à caractériser brièvement des ( 772 ) » Cette quantité de chaleur inscrite au tableau III [où, théoriquement, elle devi-ait être la même pour tous les oxydes, et dont le nombre i4oi2, trouvé expérimentalement pour le sulfate d'hydrogène, est l'expression la plus rapprochée (i)], augmentée de la quantité de chaleur dégagée pen- dant la réaction de l'acide sulfurique étendu sur la base, également éten- due, de chacun de ces sels, diffère pour chacun des sulfates étudiés. On l'a obtenue en faisant réagir i équivalent d'acide sulfurique, dissous dans 60 équivalents d'eau, sur i équivalent „ O^ de chacune des bases dis- soutes dans 53o équivalents d'eau, environ (2). Par suite, le sel qui prend ainsi naissance, pouvait se dissoudre dans une quantité d'eau très-consi- dérable). Les nombres figurent dans la première ligne du tableau suivant, qui comprend d'autres déterminations du même ordre : VI. Acides Oxyde Oxyde Oxyde qui réagissent. de potassium. de sodium. d'ammonium. Acide sulfurique iGyio"^"' (A) i63oi"' i4888'^''i » .izotique 15282 14640 i Sogg » chlorhydriejue 154^6 '49'^ 18237 » acétique 15178 i4535 i3o5o phe'nomènes à l'étude et qui me paraissent d'un ordre très-différent. J'appellerai donc : 1° phé- nomènes pro-clectrolytiques ceux qui précèdent l'électrolyse proprement dite, et qui mettent en jeu une certaine quantité d'énergie n'offrant aucune corrélation avec celle qui peut être en jeu dans le circuit ; 2° phénomènes syn-étcctrolytiques, ceux qui accompagnent l'éleclrolyse et qui s'y fondent pour ainsi dire, puisque l'énergie qu'ils mettent en jeu est empruntée ou transmise au circuit et peut produire, à l'extérieur, un travail déterminé : ainsi l'oxydation de l'hydrogène dans le couple de Grove par l'hydrogène emprunté à l'acide azotique plus ou moins concentré, donne une idée très-exacte de ce genre de phénomène ; 3° enfin, phénomènes méta-électrolytiques, ceux qui suivent l'électrolyse et qui mettent en jeu une certaine quantité d'énergie qui ne peut être ni empruntée, ni transmise au circuit. Exemples : la combustion de l'hydrogène qui provient de l'électrolyse du sulfate d'hydrogène par l'oxygène emprunté à l'eau oxygénée, la combustion de l'hydrogène de l'oxyde d'ammonium par l'oxygène qui provient de son électrolyst;, la combinaison de l'acide et de la base des sels alcalins éleclrolysés dans le voltamètre non cloisonné. (i) Je rappellerai que les nombres inscrits au tableau III, et qui devraient être sensible- ment les mêmes, n'ont pas été donnés par l'expérience. Ils ont été calculés, et expriment des différences sur lesquelles porte la totalité de l'erreur qui peut entacher des nombres beaucoup plus élevés. (2) Pour éviter la réaction de l'acide sur une quantité, même très-faible, de carbonate alcalin, j'ai eu soin d'introduirt- successivement dans le vase qui renferme la liqueur alcaline, un peu de chaux caustique. J'ai eu soin, également, que les épronvcltes du calorimètre ren- ( 773 ) » Lorsqu'on électroiyse les sulfates alcalins, non plus dans le voltamètre sans cloisons, mais dans le vollamètre cloisonné et placé à l'intérieur du calorimètre, les quantités de chaleur accusées sont beaucoup plus faibles que celles qui ont été calculées et inscrites au tableau V. La différence s'explique facilement par l'impossibilité où se trouvent alors l'acide et la base, provenant des sels électrolysés, de se combiner au fur et à mesure de leur formation ; en effet, cet acide et cette base, qui dans le voltamètre non cloisonné, peuvent si facilement reconstituer en entier le sel décom- posé par le courant, ne sont plus renfermés dans le même vase. La quantité de chaleur qui, dans ces conditions, reste confinée dans le voltamètre est sensiblement la même pour tous les sulfates, et se rapproche beaucoup de 14012 calories. Ce nombre, dans le tableau 10, est, comme je l'ai déjà fait remarquer, l'expression la plus rapprochée de la quantité constante de chaleur qui reste confinée dans le voltamètre pendant l'électrolyse des oxydes alcalins. » Pour terminer ce qui se rapporte à la partie expérimentale de ces recherches, il me reste à signaler quelques particularités qui accompagnent l'électrolyse de l'oxyde d'ammonium, soit concentré, soit étendu de 3 et même de 9 fois son volume d'eau. Ce phénomène est nettement fermassent dans les 53o équivalents d'eau que chacune reçoit, non pas i équivalent seule- ment de base alcaline, mais bien -^ en plus de cette quantité. Cette circonstance ne pouvait pas modifier d'une manière fâcheuse le résultat final de l'opération, ainsi qu'on peut s'en convaincre en comparant entre eux les nombres inscrits ci-dessous. Ces nombres corres- pondent à des expériences dans lesquelles 3 équivalents d'acide sulfurique, dissous chacun dans 60 équivalents d'eau et placés dans l'une des éprouvetles du calorimètre, étaient suc- cessivement introduits dans une seconde éprouvette renfermée dans le même calorimètre, et contenant 3 équivalents de soude caustique dissous dans 45o équivalents d'eau : Équiv.ilents Chaleur d'acide. dégagée. i'' équivalent 1 7o33"' 2° » 167 1 1 3= . 16668 Le premier nombre i'jo33 correspond bien à celui que j'ai obtenu en faisant dissoudre I équivalent de sulfate de soude cristallisé dans de 'eau qui renfermait de la soude caus- tique, nombre que j'ai fait connaître dans ma dernière Communication sur les mélanges. Quant au dernier nombre 16668, il dépasse de 3oo calories environ le nombre i63oi in- scrit en A dans le tableau VI; mais cette différence peut tenir à ce que, dans la dernière expérience, i équivalent de sulfate de soude a été dissous, non plus dans 5 10, mais bien dans 2to équivalents d'eau seulement. C. U., 1871, 2» Semestre. ( T. LXXIU, N" 13.) I OO Nombre d'équivalents d'eau Nombre correspondant à i équivalent :'équivalents d'eau. de sulfate de soude. 5io 5io 570 285 63o 210 ( 774 ) accusé, soit par le résultat thermique, soit par la nature des gaz recueillis pendant l'opération. » Rappelons d'abord que la quantité de chaleur accusée par le calori- mètre contenant le voltamètre, où se trouve placé l'oxyde d'ammonium, n'est plus de i4ooo calories environ, comme pour les autres oxydes alca- lins (tableau III), mais bien de 42000 calories environ (tableau II). Ce résultat s'explique très-facilement par la réaction de l'oxygène provenant de l'électrolyse de l'oxyde d'ammonium, sur l'hydrogène de cet oxyde non encore décomposé. Cette réaction, qui suit immédiatement l'électrolyse sans se confondre avec elle (et qui, par ce motif, s'accomplit en dégageant de la chaleur non transmissible au circuit), s'affirme nettement par la nature du mélange gazeux produit dans le voltamètre. En effet, le volume de ce mélange (correspondant à 100 volumes d'hydrogène fourni par chacun des couples de la pile) contenait en moyenne : En opérant sur l'oxyde d'ammonium concentré. Oxygène 2,8 Hydrogène 9' > • Azote 35,5 129,7 En opérant sur l'oxyde d'ammonium étendu de g fois son volume d'eau ('). Oxygène 2,8 Hydrogène 80 , o Azote 44»^ 127,0 » Ce résultat ne peut être expliqué qu'en faisant intervenir les réactions suivantes, dont la dernière n'est pas aussi complète et ne s'accuse pas aussi nettement que les deux premières. » Sous l'influence du cotn-ant, l'oxyde d'ammonium se décompose : (i) 3[(H*Az)0] = 3(H'Az) + 30. » Les 3 équivalents d'ammonium, mis en liberté, décomposent l'eau à la façon du potassium, par exemple : (2) 3(H^Az) + 3H0 = 3[(H*Az)0] + 3H, pour reconstituer les 3 équivalents d'oxyde d'ammonium décomposés, et mettent en liberté 3 équivalents ou 6 volumes d'hydrogène, tandis que les (*) La quantité d'hydrogène est beaucoup plus faillie et la quantité d'azote beaucoup plus forte que ne le comportent les équations (i), [■?.) et (3) qui vont suivre, comme s'il se formait aussi un composé gazeux moins hydrogéné de l'azote : aussi reviendrai-je sur ce point dans un travail spécial relatif à l'action que l'hydrogène et l'oxygène peuvent exercer sur les com- posés, au moment où ils sortent de leurs combinaisons. ( 775 ) 3 équivalents d'oxygène réagissent sur l'équivalent d'oxyde d'ammonium : (3) 30 + (H'Az)0 = 4H0 4- Az, pour produire 4 équivalents d'eau et i équivalent ou i volumes d'azote. » La i-é;ictiou (i) constitue essentiellement le phénomène électroly tique proprement dit. » La réaction (2) se produit avec dégagement de chaleur transinissible au circuit, tout comme pour le potassium ou le sodium placés dans les mêmes conditions ; elle constitue un de ces phénomènes qui se confondent avec le phénomène précédent et que j'ai appelés phénomènes syn-éleclroly- tiques. M Quanta la réaction (3), il faut bien reconnaître que la formide la montre plus simple qu'elle n'est en réalité; mais il ne reste pas moins bien établi, par l'analyse du mélange gazeux, que la presque totalité de l'oxy- gène, qui prend naissance par l'élcctrolyse de l'oxyde d'ammonium, brûle l'hydrogène qui entre dans la constitution du métal de cet oxyde. Celle combustion, qui présente une si grande analogie avec la combustion de l'hy- drogène, mis en liberté dans l'électrolyse de l'acide sulfurique par l'oxygène emprunté à l'acide azotiqm^ du couple de Grove, eu diffère cependant d'une manière radicale, au point de vue éleclrodynamique, puisque la chaleur qu'elle met en jeu n'est pas transnussible au circuit et qu'elle con- stitue, par conséquent, un p/je'nomène méta-électrolytique. Il faut aussi remar- quer que la quantité de chaleur que cette combustion met en jeu est infé- rieure de 9000 calories environ à celle qui se dégage pendant la formation de l'eau, en partant de ses éléments constituants pris à l'état de liberté. Elle est telle que pouvait le faire prévoir le résultat de recherches déjà bien anciennes sur la formation de l'ammoniaque; on y établissait que i gramme d'hydrogèup. en se combinant à l'azote, pour fournir l'ammoniaque en dissolution étendue, dégageait loooo calories environ. » L'interprétation des résultats que je viens de faire connaître me sendjle justifier les conclusions suivantes. » Puisqu'il est bien établi (par des recherches antérieures) que les sels dont les métaux ne décomposent pas l'eau, tels que ies sulfates de cuivre, d'hydrogène, de cadmium et de zinc, sont nettement décomposés par le courant voltaïque en métalloïde et en métal, il |iaiaît natin-el d'admettre, ainsi que je l'ai dit en commençant, qu'il doit eu être de même pour les sels dont les métaux décomposent l'eau. Puisqu'il a été également bien 100.. ( 77^) établi, par H. Davy que, dans la décomposition d'une base alcaline (la po- tasse, par exemple), sous rinfluence du courant voltaïque, son mêlai est mis en liberté, il parait également tout naturel d'admettre qu'il doit en être ainsi pour un sulfate alcalin quelconque, soumis à la même influence. M On est ainsi conduit à reconnaître que la pile employée ne peut opérer la séparation du métal de ces composés que parce que son énergie csl renfor- cée par celle que met en jeu V oxydation même de ce métal. Cette oxydation constitue un phénomène syn-électrolylique, et l'emprunt de chaleur fait à la pile par un oxyde alcalin quelconcpie, soumis à l'électrolyse, doit être le même (i), ainsi que cela ressort nettement de l'examen du tableau I. » Il est probable que, de même que les métaux qui décomposent l'eau au moment où ils deviennent libres par l'électrolyse de leurs sels, s'oxydent en dégageant des quantités de chaleur variables, mais transmissibles au circuit, de même aussi les radicaux métalloïdiques qui décomposent l'eau au moment où ils sont mis en liberté, par l'électrolyse de leurs sels, s'oxy- dent en produisant des quantités de chaleur, également variables, mais é<^alement transmissibles au circuit. Cette manière de voir me semble jus- tifiée par l'interprétation des résidtats fournis par l'électrolyse des acides sulfurique et azotique. En effet, l'acide azotique (assez étendu pour qu'on n'ait plus à craindre que son oxygène puisse brûler une certaine quantité de l'hydrogène qui provient de l'électrolyse) emprunte à la pile, pour se décomposer, une quantité de chaleur sensiblement égale à celle qu'em- prunte l'acide sulfurique placé dans les mêmes conditions. L'emprunt de chaleur que ces deux acides font à la pile, en se décomposant, est sen- siblement égal à celui que font les bases alcalines et leurs sulfates placés dans les mêmes conditions (2), pourvu, toutefois, qu'on ait le soin (lorsqu'il s'ao^it des sulfates), de soustraire, de la quantité de chaleur qui correspond à la pile, celle qui correspond à la combinaison de l'acide sulfurique avec l'oxyde des métaux de ces sulfates. » Il en résulterait, tant pour les acides sulfurique et azotique que pour les oxydes alcalins et pour leurs sulfates, que la quantité de chaleur em- pruntée à la pile ne peut être considérée comme l'expression thermique (i) C'est ce que je nieUrai tiors de doute dans une prochaine Communication, dans la- quelle je ferai connaître les résultats fournis par des expériences dans lesquelles le métal, fixé par le mercure, ne pouvait plus décomposer l'eau immédiatement. (2) Voyez dans les tableaux I, III, IV, V, les nombres marqués d'un astérisque et qui sont l'expression la plus rapprochée de la chaleur empruntée à la pile et de celle qui reste confinée dans le voltamètre à cloison. ( 777 ) (le leur formation, et qu'il ne peut en être ainsi qu'autant que les éléments constituants, métalloïdiques et métalliques, des corps électrolysés restent en liberté. C'est ce qui a Heu pour les acides chlorhydrique, bromhydrique et iodhydrique, par exemple, électrolysés dans le voltamètre à cloison (i). » Il s'en suit également que les nombres inscrits au tableau I peuvent être considérés comme l'expression thermique de la formation de l'eau par la combinaison de ses éléments constituants pris à iélal actif, c'est-à-dire tels qu'ils sont au moment où ils sortent de leurs combinaisons, bien que l'eau ne soit nullement décomposée par le courant. » Il en résulte encore que les nombres inscrits an tableau IV, et qui re- présentent la quantité de chaleur empruntée à la pile pour l'électrolyse de quelques sulfates alcalins, sont aussi l'expression thermique de la forma- tion de l'eau engendrée à l'aide de ses éléments constituants, pris également à l'état actif, comme ci-dessus , à la condition de retrancher, du nombre correspondant à chaque sulfate, la quantité de chaleur qui se dégage lorsque l'acide sulfurique se combine avec l'oxyde du métal du sulfate. » Remarque. — Qu'il me soit permis, en terminant, de faire une re- marque relative à l'action décomposante du courant et à la transmissibi- lilé, au circuit voltaïque, de l'énergie qui est mise en jeu dans les actions chimiques. » Ne peut-on pas admettre que, de même que telle vibration sonore détermine une vibration synchrone dans certains corps à l'exclusion de certains autres, et de même que telle vibration lumineuse peut provoquer une vibration synchrone dans certains composés chimiques à l'exclusion de certains autres; de même aussi la vibration électrodynamique, déterminée par la chute d'une molécule métalloïdique sur le métal positif de chaque couple (pour produire un composé d'un ordre spécial), peut déterminer une vibration synchrone dans les composés du même ordre que renferment les voltamètres, et qui font partie du circuit? Ainsi, pourvu qu'on emploie un nombre de couples suffisant, cette vibration (dont l'amplitude serait proportionnelle à l'énergie voltaïque du couple employé, et croîtrait pro- portionnellement au nombre des couples de même nature qui fonctionnent ensemble) peut devenir capable de porter les molécules constituantes des composés, entrant en vibration synchrone, au delà de leurs sphères d'ac- tivité, entraînant ainsi leur séparation. (i) Je ferai connaÎLie très-prochainement les résultats des ex|)ériences que j'ai entre- prises sur l'électrolyse de ces acides placés dans ces conditions. (778) » Cette explication de la décomposition de certains corps, à l'exclusion de certains autres, sons l'influence de la pile, explication que j'ai déjà pro- posée, devient plus plausible en présence des expériences de M. Abel, rela- tives aux corps explosifs. En effet, M. Abel a démontré que si la force développée par l'explosion d'un corps, détermine la détonation plus o« moins subite d'un autre corps explosif, et par conséquent ses propriétés brisantes, le caractère de la vibration qui accompagne cette explosion joue un rôle non moins important par son synchronisme avec la vibration qui accompagne l'explosion de l'autre corps. » En un mot, dans tous les corps, il y a une vibration de leurs molécules constituantes qui leur est propre, et, pour dissocier ces molécules, il suffit de trouver l'agent qui peut donner lieu à une vibration synchrone d'une amplitude suffisante. » PHYSIQUE. — Phénomènes observés par MM. Is. Pierre et Puchot dans la distil- lation de certains mélanges de liquides insolubles l'un dans Vautre. Lettre de 31. Is. Pierre à M. Dumas. « Vous avez bien voulu attacher quelque importance à quelques-uns des résultats que nous avons été à même d'observer, M. Puchot et moi, sur les phénomènes qui s'accomplissent pendant la distillation de certains mé- langes de liquides insolubles l'un dans l'autre, et vous avez pensé que ces résultats méritaient l'insertion dans les Comptes rendus des séances de V Aca- démie des Sciences. » En attendant l'exposé général de nos recherches et des conséquences qu'il sera permis d'en tirer, veuillez nous permettre de signaler à votre attention les résultats d'une série d'observations faites sur un mélange d'eau et de valérianate amyUque, bouillant à igo degrés. » Nous avons mis dans une cornue ai 5 centimètres cubes de valérianate amylique et 220 centimètres cubes d'eau distillée; puis, après avoir ajouté quelques fragments de pierre ponce et quelques bouts de fil de platine, nous avons chauffé, en recueillant successivement les produits fractionnés de la distillation. » i"^" observation. — Température d'ébullilion du mélange : 100 degrés. M Liquide total condensé : 80 centimètres cubes, contenant : Éther 2.']"^, 5., soit 34,4 po"'' 'oo- Eau 52",5, 65,6 » 2" ohserualion. — Température d'ébuUition du mélange : 100", i. ( 779 ) » Liquide total condensé, y compris celui de l'observation précédente : I20 centimètres cubes, contenant : Éther 4^'^'^) ^oh 35 pour loo. Eau ']S"=, 65 » 3" observation. — Température d'ébullition du mélange : lOo", i5. M Liquide total condensé, en y comprenant celui des deux observations précédentes : i6o centimètres cubes, ainsi décomposables : Éther 56'^'^, soit 35 pour loo. Eau io4'S 65 » 4° observation. — Températiu-e d'ébullition dn mélange : loo*^^, i5. » Volume total du liquide condensé, en y comprenant celui des observa- tions précédentes : 200 centimètres cubes, pouvant se décomposer ainsi : Éther 70", soit 35 pour 100. Eau i3o", 65 » B" observation. — Température d'ébullition du mélange : 100", 10. » On a commencé à recueillir le liquide condensé dans un autre flacon gradué. » Liquide total obtenu : 42 centimètres cubes, ainsi décomposés : Éther i^'^'^jS, soit 34,6 pour 100. Eau 27", 5, 65 ,4 » 6" observation. — Température d'ébullition : 100 degrés. » Liquide total condensé, y compris celui de l'observation précédente : 80 centimètres cubes, qu'on peut décomposer ainsi : Éther 27"^, 5, soit 34,4 pour 100. Eau 52", 5, 65,6 )) 7" observation. — Température d'ébullition du mélange : 100 degrés. }> Le volume total du liquide condensé, en y comprenant celui des deux observations précédentes, s'élevait à 120 centimètres cubes, ainsi décom- posables : Élher /[T.'^'^jS, soit 35 pour 100. Eau 78^,5, 65 M 8'^ observation. — On a poussé l'opération yusi^u'à ce (juil ne restât plus quenviron 1 grammes d'eau dans la cornue, en présence d'un très-grand excès de valérianate amylique (près de 100 centimètres cubes). On a exa- miné séparément le produit condensé dans celte dernière partie de l'opé- ( 78o ) ration, interrompue lorsque la marche ascendante du thermomètre com- mençait à s'accuser, vers ioo°,25. Le liquide total ainsi recueilli s'élevait à i5 centimètres cubes, dont : Éther 5"=, 25, ou 35 pour loo. Eau 9"> 75, 65 » En totalisant le liquide obtenu pendant les diverses périodes de la dis- tillation, on obtient : Élher. Eau. Pour la i'" iwrtie 70" i3o" Pour la 2' . 4'J'%75 88'^%25 Totaux ii7<^%75 218", aS » Si nous calculons, au moyen de ces données, les proportions relatives moyennes de ces deux substances contenues dans les 33G centimètres cubes de liquide total condensé pendant la distillation, on y trouve : Éther 35 pour 100. Eau 65 » Il serait assez difficile de trouver une plus grande constance dans la température d'ébullition du mélange et dans les proportions relatives des deux liquides volatilisés et condensés pendant la distillation. » En résumé, nous pouvons dire que : » Lorsquon dislille un mélange d'eau et de valérianate amjlique, » 1° La température d'ébiillidon du mélange reste constante, à 100 degrés, c'est-à-dire à go degrés au-dessous de la température d'ébullition du valérianate amy ligue; » 2° Les proportions relatives des deux li guides condensés pendant la distil- lation sont entre elles dans un rapport qui reste constant aussi longtemps que l'appareil distillatoire contient en proportion appréciable le inoins abondant des deux liquides; » 3° Ce rapport constant est celui de 65 à 35, ou, plus simplement, celui de i3 volumes d'eau contre 7 volumes de valérianate amylicpie. » En poids, ce rapport serait celui de i3 à 6. Nous nous abstiendrons, quanta présent, de tirer des conséquences de ces faits; nous en ferons bientôt l'objet d'une discussion d'ensemble. » ( 7«' ) atÉMOIRES LUS. M. Grimaud, de Caux, lit un Mémoire ayant pour titre : « Aérage du tunnel du montCenis: Étude préliminaire; par MM. G. Grimaud, de Caux, et A. Boillot. » (Commissaires : MM. Morin, Combes, Belgrand.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MICROGRAPHIE APPLIQUÉE. — Sur /'oïdium auranliacum. Note de M. Fokssagrives. (Renvoi à la Commission nommée pour les diverses Communications relatives à l'oïdium qui se développe sur le pain.) « L'Académie des Sciences, à la suite d'une Communication de M. E. Decaisne relativement à Voïdium auranliacum ou champignon orangé du pain, a nommé une Commission chargée d'étudier les conditions de déve- loppement de ce parasite. n Je crois devoir, dans l'intérêt des recherches de la Commission, lui signaler, si elle ne connaît déjà ce fait, un moyen de se procurer en tout temps des quantités assez considérables (Vo'idium auranliacum. Je n'ai cessé en effet de le voir depuis sept ans, et il m'est arrivé, à plusieurs reprises, de le cultiver et de m'en procurer à volonté des touffes volumineuses. » A mon arrivée dans le midi, où l'usage du fromage de Roquefort est très- général, j'ai été frappé de l'existence sur la croûte, ou sur une surface de section un peu ancienne de la pâte, de petites taches rouges, qui, examinées de près, ne sont autre chose que des agglomérations d'oïdium orangé. Je me suis étonné d'abord que ce champignon, qui vit sur le pain et qui s'en nouirit, pvit s'établir sur un aliment d'une nature aussi différente, mais mon étonnement cessa quand j'appris que le pain entrait souvent d.ms la fabrica- tion de ce fromage, dont il élève le goût et dont il diversifie et persillé l'aspect à la faveur des moisissures ordinaires du pain, dont les touffes soyeuses, vert foncé ou verdâtres, se trouvent à côté de celles de Voïdium auranliacum. » J'ai recueilli plusieurs de ces petites taches, je les ai étendues à la sur- face d'un morceau de mie de pain recouvert d'un verre préalablement humecté et placé dans l'obscurité, et, au bout de sept ou huit jours, le pain C.R., 1871, 2» Scmeji/e.( T. LXXIII, N" 13.) 'OI ( 78'-* ) était envahi par des moisissures, au milieu desquelles tranchait la vive cou- leur de la moisissure orangée qui s'était considérablement étendue. » Je signale ce fait à la Commission, et je me mets volontiers à sa dispo- sition pour lui procurer Voidium aurantiacum dont elle aurait besoin pour ses recherches. » M. Netter, en adressant un Mémoire imprimé « Sur la pourriture d'hô- pital et le traitement de cette affection par le camphre en poudre », y joint une Lettre destinée à servir de réponse à une Communication de M. Oznnam sur ce sujet (séance du 21 août), et à faire comprendre la cause des insuc- cès signalés. (Renvoi à l'examen de la section de Médecine et Chirurgie.) L'Académie renvoie à l'examen de la même Section deux Notes desti- nées au concours pour le prix Bréant et adressées, l'une de Chambér\ , par M. Carret, l'autre de Rlobouk, cercle de Hradisch, en Moravie, par une personne dont le nom n'a pu être bien lu. CORRESPONDANCE. M. Dumas fait à l'Académie un résumé des pièces de la Correspondance relatives à la SéricicuUure : « Diverses CommunicatioTis sont parvenues à l'Académie, au sujet des bons effets obtenus celte année, en France, en Italie et en Autriche, par la méthode de sélection que notre confrère M. Posleura déduite de ses longues études et qu'il a appliquée à la régénération des graines de ver à soie. » Pour se borner à la France, il paraît certain que cette année on a fait usage de x 00 000 onces au moins de graine préparée par la méthode de notre confrère. On estime la production moyenne de ces graines à 3o ki- logranmies de cocons, par once environ. Cette production s'est élevée sou- vent à 40 kilogrammes, et, dans quelques circonstances, à 5o ou même près de 60 kilogrammes à l'once. Naturellement, on n'arrache plus les mûriers; l'espérance est revenue parmi les éleveurs; on abandonne, peu à peu, la graine du Japon, nécessaire encore, toutefois, puisque la consommation de la graine de ver à soie doit s'élever en France à i million d'onces par an ou à peu près. » La quantité de cocons fournie celte année par les graines du ])rocédé Pasteur s'élevant à 3 millions de kilogrammes représentent 18 à 20 millions ( 783 ) de francs. Le prix des cocons s'étant maintenu bas, à cause des circon- stances, on pourrait estimer le produit à aS on 26 millions en temps ordinaire. » M. LE Président invite la Commission de Sériciculture à prendre con- naissance des documents parvenus à l'Académie sur ce sujet important, et à en faire l'objet d'nn Rapport spécial. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces de la Correspon- dance, nne « Revue sommaire de quelques travaux et faits astronomiques récents », rédigée par M. le professeur Gaulier. Cet opuscule, qui fait suite à d'autres numéros précédemment publiés, comprend les années 1869 et 1870. [P^oir au Biilleliii bihliograpliique.) M. LE Secrétaire perpétuel, en annonçant l'envoi fait par M. le Minisire de l' /Igricidlure et du Commerce du Rapport qu'a adressé à son administra- tion la Commission instituée pour la nouvelle maladie de la vigne, croit devoir faire remarquer que ce Rapport, terminé depuis une année, a été forcément retardé dans sa publication, ce cjui fait comprendre que la Commission n'a pu profiter des résultats des rechercbes les plus récentes, et notamment de ceux qui se trouvent indiqués dans les ûewx Commu- nications dont il va être parlé. ÉCONOMIE RURALE. — Traitement an moyen de l'acide phénique et antres insecticides, des vignes attaquées par le Phylloxéra vastatrix. Extrait d'une Lettre de M. Planchon à M. Dumas. (Commissaires: MM. Dumas, Milne Edwards, Duchartre, Rianchard.) « A propos du Phylloxéra, me sera-t-il permis de vous dire que la récente circulaire ministérielle recommande exclusivement un système d'arrachage qui a pu être accepté comme un pis aller, il y a un an, par la Commission que vous présidiez, mais auquel nous préférons maintenant les traitements énergiques au moyen des insecticides. L'acide phénique, par exemple, commence à donner des résultats encourageants, et deviendra, nous l'es- pérons, un moyen vraiment pratique si nous pouvons l'obtenir à 2 francs le litre, sous la forme d'un liquide renfermant de l'acide cressilique et autres homologues de cette série, mais agissant à la dilution de i millième dans le sol supposé sec, oiî de 2, 3, 4> 5 pour 1000 dans le sol pins ou moins imprégné d'humidité. » lOI.. ( 7«4 ) ÉCONOMIE RURALE. — Traitement par submersion des vignes attaquées par le Phylloxéra vastatrix. Extrait d'une Lettre de M. Louis Faucon à M. Dumas. (Commissaires : MM. Dumas, Milne Edwards, Diicliarîre, Blanchard.) « J'ai indiqué, dès l'apparition de l'insecte, la submersion des vignes en automne et en hiver, comme le remède le plus simple et le plus sur. )) Je l'ai appliqué chez moi, avec un succès dont j'ai rendu témoins nombre de jjropriétaires peu disposés à croire à sa réalité, et qui sont de- meurés convaincus. » Je pViis résumer mes observations dans les termes suivants : » Vingt et un hectares de vignes mourantes en 1868 et 1869, situées nu milieu du vignoble, jadis florissant et aujourd'hui anéanti, de la com- mune de Gravéson. » Ces mêmes vingt et un hectares de vignes en totalité arrachées à la mort et rendues à la santé, par la seule application du procédé de la submersion en automne et en hiver, procédé dont le cotit ne revient qu'à l\o francs par hectare. 4o hectolitres de vin récoltés dans ces vignes en i868. 35 >i " » en 186g. 120 » » «en 1870. 4^0 » " ■' sn 187 1. Et apparences de récolter 1000 hectolitres en 1872. » Possibilité d'appliquer le même moyen à presque tous les vignobles de plaine dans les pays atteints ou menacés du Phylloxéra; ces vignobles sub- mersibles représentant, comme étendue, la moitié des vignes desdits pays, et, comme valeur, au moins les trois quarts du vin récolté. » Présomption très-fondée de ne voir bientôt plus sur pied que les vignes vieilles ou nouvelles (|ui aiu'ont été soumises au traitement de la submer- sion. » Après avoir reconnu que mon moyen de guérison est efficace, pratique et peu dispendieux, on sera bien obligé alors de reconnaître aussi qu'il est applicable dans la généralité des terrains plantés en vignes. « « m. Le Verrier a l'honneur de placer sous les yeux de l'Académie : » i" Une série d'observations d'étoiles filantes faites au petit séminaire de Larressorre, par M. Souberbielle, en août 1871 ; ( 7«5 ) » 2° Une série rrobservatioiis d'étoiles filantes faites à La Gnerche, par M. Faucheux, en août 1871; » 3° Une lettre de M. Buys-BaUot , directeur de l'Institut météorolo- gique d'Utrecht. En conformité de la Note de M. Diamilla Muller, insérée aux Comptes rendus, M. Buys-Ballot envoie les diagrammes de l'instrument enregistreur de la déclinaison magnétique à Utrecht. « ... Relativement à la question que SI. Muller s'est posée, je puis, tlit M. Buys-Ballot, ajouter que dans les ^^ctes du provincial Utrechtsch Germotschap de 1862, se trouve un Mémoire de ma main, dans lequel j'ai recherché, d'après les publications, du général Sabine, des observations faites à Toronto, Sainte-Hélène, le cap de Bonne-Espérance, Hobart town, si les perturbations magnétiques seraient simultanées et de même signe et grandeur dans les deux hémisphères, et diverses longitudes. » Mais, comme ces observations ont été faites à l'heure précise locale, je ne pouvais répondre à la première question. J'ai, pour ce motif, insisté sur ce que, pour pouvoir saisir le moment précis de la perturbation , l'emploi d'instruments enregistreurs était indispen- sable. » Dans ce Mémoire, j'ai encore distribué les |)erturbations, pour un lieu donné, dans des diverses colonnes, suivant leur ordre de grandeur et non pas, comme le général Sabine, deviné, mais cherché et trouvé la limite des perturbations qui suivent la loi ordinaire, et de celles plus grandes dites irrégulières, autrement disposées que les premières dans le cours du jour. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Instrument servant à calculer mécaniquement la valeur des aires, des centres de gravité et des moments d'inertie des fujures planes. Note de M. Marcel Depkez, présentée par M. Combes. « L'instrument que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie a pour but de donner, par une simple lecture, la valeur des intégrales Jydx, j'j-dx, f j-^dx ou, en général, la valeur de l'intégrale fj'"dx pour toute l'étendue comprise dans une figure plane fermée. )) Il se compose essentiellement d'une tige portant à l'une de ses extré- mités un style, avec lequel on suit le contour de la figure, et à l'autre extré- mité une roulette dont la circonférence s'appuie constamment sur le papier. L'axe de rotation de cette roulette (qui est toujours dans un plan horizon- tal) fait, avec une droite fixe prise pour axe des x, un angle variable qui est en chaque point de la courbe fotiction de l'ordonnée correspondante. La tige qui porte le style et la roulette est guidée en l'iui de ses points sui- vant la droite servant d'axe des abscisses, droite dont le choix est d'ailleurs arbitraire. La roulette porte un petit tambour dont la circonférence est divisée eu 100 parties égales; un vernier donne les dixiètnes de division et ( 7«6 ) un petit disque relié à la roulette par une vis sans fin permet de totaliser le nombre de tours de la roulette. » Désignons par x et j' les coordonnées d'un point de la courbe, par l la longueur de la tige comprise entre le style et le point qui est guidé sui- vant l'axe des x, par a et ^ les angles que font respectivement avec l'axe des X la tige porte-slyle et l'axe de rotation de la roulette, et enfin par ç Xavc linéaire dont la roulette a roulé sur le papier. Je démontre dans mon Mémoire que si le style partant d'un point quelconque de la courbe revient à son [joint de départ en suivant le périmètre, la valeur de l'arc 9 est égale à ^ dx sinjS, l'intégrale étant étendue au contour entier. Or, par une combinaison fort simple d'engrenages, on peut établir entre P et a l'une des relations suivantes : 1° /3 = a; a" p = 2a+-; 3" p = 3a. » Si l'on a suivi la description de l'instrument il est facile de voir que l'on a toujours r SUl «=: -: d'où l'on tire, pour chacun des trois cas énoncés plus haut, 1° sinp=y et [dxûn^ — -^ ■' '^ + C; 2y' (^ 2/>*' dx 2° sinp=:cos2a = I — 2 sin'a = i j^- et |rfj"sinp=:j- ^^-j^ — '■ — I- C; 3» sinp= sin3a = 3 sina — 4sin'a et idx^m^^^-^ '^'li -^^• » De ces trois relations on conclut, en désignant par çp,, ©o, çJj les lec- tures faites sur la roulette dans chacun des trois cas, ^ydx = y, /, ^f-dx = - ^' ^j^dx = J (3^, - ?,). La première de ces intégrales donne l'aire de la figure fermée, la seconde donne le centre de gravité et la troisième le moment d'inertie. » Il est facile de voir que l'on obtiendrait par le même procédé les inté- grales de la forme fy"'dx. ( 7«7 ) » On peul appliquer cet appareil à la résolution graphique des équa- tions de degrés supérieurs. 11 n'est d'ailleurs qu'une application d'une méthode générale développée dans mon Mémoire et qui permet de réaliser matériellement, par de simples combinaisons d'engrenages, toutes les rela- tions entre deux variables qui sont de la forme / — A,x -h A^x^ + A3J:' +... -H AmX'\ m étant entier et positif. Il est facile de voir que cette relation renferme la solution d'un très-grand nombre de problèmes de cinématique pratique tels que régulateur isochrone, ressort compensateur exerçant sur un point un effort de traction indépendante de son allongement, etc. J'indique tous ces cas particuliers dans mon Mémoire. » Les appareils actuellement connus sous le nom de planimètres ne peu- vent donner que l'intégrale fjdr. Le plus simple de tous est le jilnuiinèlre polaire d'Jmsler, dont la théorie donnée par M. Combes (1) aidera grande- ment à comprendre celle de mon appareil. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sitv la résolution des équations différentielles linéaires. Note de M. C. Jokdan, présentée par M. Yvon Villarceau. (c Dans une des séances de l'hiver dernier, M. Yvon Villarceau a signalé une lacune dans le procédé généralement indiqué pour la solution d'un système d'équations différentielles linéaires à coefficients constants : (i) -^j =a,x,-h...-hl>a-„, ..., -£' =a„x, +...+■ lnX,r » On sait, en effet, que l'intégration de ce système dépend de l'équation caractéristique {2) A = l„ — s o. Mais le cas où cette équation a des racines égales présente une légère dif- ficulté. On connaît en gros le moyen de la résoudre; mais on n'a pas donné, que nous sachions, une analyse complète et embrassant tous les cas de la qnestion. » Ce problème peut cependant se résoudre très-simplement par un pro- (i) roir les 3° et 4" livraisons des Aiuudes des Mines pour 187 1. ( 7»« ) cédé identique à celui dont nous nous sommes servi, dans notre Traité des substilutiotis, pour ramener une substitution linéaire quelconque à sa forme canonique. Nous allons de même ramener le système (i) à une forme cano- nique, qui puisse s'intégrer immédiatement. M Le déterminant A jouit de cette propriété remarqtiable et facile à démontrer que ses coefficients ne sont pas altérés lorsqu'on prend pour variables indépendantes, au lieu de x,,.. ., x„, des fonctions linéaires quelconques de ces quantités. M Cela posé, décomposons A en facteurs irréductibles, et soit A = [F{s)f[F,{s)f'.... Soit 0- une des racines de l'équation F(^) = o, par exemple; l'équation (2) aura p. racines égales à a, et la fonction /= ax, -h. . .-\-lx„ satisfera à la relation (3i 1 = "-, si l'on a les n relations aa, -H. . .-I- Xrt„ = ac, ..., cd, -h. . .-{-ll„ = ka^ lesquelles, vu la relation A( a) = o, ne sont pas toutes distinctes, et dé- termineront d'vme manière plus ou moins complète les rapports des constantes a,..., X. Supposons, pour fixer les idées, que n — v de ces relations soient distinctes. Les fonctions qui satisfont à la relation (3) s'exprimeront linéairement par v d'entre elles, j, , . . . , j^,j. Prenons-les pour variables indépendantes à la place de a,,..., js\. Les équations différen- tielles prendront la forme clr., (5) dt 0-r = c-j"v, + ...+ A-',x„ + fonct.fj,,.. ., J'v), lit ^n—i «^v l v -f- v'. Si fi >■ V + v', on pourra déterminer des fonctions ?<,, — 11^,, satisfaisant à des relations de la forme du y , . -^ = c-;V+ç.,«(j,,...^;V> Z),-'-7 ^vj» '^,,..., (pv" étant des fonctions distinctes que l'on peut supposer se réduire à Z|,..., z,//. Poursuivant ainsi, on voit que les variables indépendantes peuvent être choisies de telle sorte qu'aux fjt, racines égales à a que possède l'équation A = o correspondent p, variables nouvelles formant un certain nombre de séries contenant respectivement r, r',... variables, /• + /■' + ... étant égal à p., et les variables d'une même série étant liées par une suite de relations de la forme ,,, , dy\ dz^ du, div, (^) 1^ = ^/0 7/7 = ^--<+Tm ,/,=<^"i + 2,, ..., _ = ffîv,4-(',. Soit rie nombre de variables de la série j,,..., w,- le système des équa- tions (6) aura évidemment pour intégrales le système suivant : ^\i {t) étant une fonction entière arbitraire du degré /• — i . C. R. 1871, ■?'' Srmestrr. fT. LXXIU. N» J5.) lOa ( 79° ) » Remarque I. — Pour que t ne figure pas clans l'intégrale en dehors de l'exponentielle, il sera nécessaire et suffisant que chaque série ne contienne qu'une variable, d'où la condition /jl = v. Donc les relalions (4) doivent se réduire à « — /ji distinctes, ce qui exige que, non- seulement A, mais tous ses mineurs d'ordre v — i s'annulent pour s = u. » Remarque II. — Les nouvelles variables J,,..., iv, sont des fonctions linéaires de .r,,..., x„ contenant l'irrationnelle c, et pourront se melire sous la forme Yo,..., W,„_, étant des fonctions linéaires de .r,,..., x„ à coefficients ra- tionnels, et m étant le degré de l'équation irréductible F{s) = s'" -+- Ai'"-' -t- . . . + R.9 + L = o, dont (7 est racine. » Cela posé, on pourra, en tenant compte de l'équation F(7) = o, mettre les équations (6) sous la forme clt lit dt = - LY,„_,+ 7(Y„-KY„_,) + . . . + ^"'-\Y,„_,-AY,„_,), (7) 'I^^^'I^^ ^.rn-.,'l^: de de ' ' dt = -LW,„_,+Vo+ a(Wo-RW,„_,+V,) + ... + ^'"-'(W,„_.-AW,„_, + V,„_,). » Soient maintenant c' une autre racine quelconque de l'équation F(i) = o, j\ ,. .., \v\ les fonctions obtenues en changeant a en g' dans l'expression de j,, . . . , x^'^ ; il est aisé de voir que ces fonctions satisferont aux relalions dy\ I • dz , , d(v' , , W = ^J'^^ 1^ = ^2«+J,. ■■•> ^=^'"', + "., lesquelles pourront être mises sous une forme analogue à (7), sauf le chan- gement de (7 en a'. » Les équations (7) seront donc satisfaites, quelle que soit celle des racines de F (5) = o que l'on substitue à a; on en déduit sans peine qu'on ( 79' ) ./Y„_ '^^'-Y-KY £Y^_Y _AY — : — — Lilm—t9 — ~, — — ^it — AVIpj— 1> ••■> 7- ^fii-2 Ai.ri~ij (It ut ai aura séparément (8) ^i:^=_LW„-,+V., ^=W.,-KW,„_,+V„..., ^^':=AV,„_,-AW„,_, + V,„_,. I dt (it dt » On obtient ainsi ini système de rm équations différentielles linéaires pour déterminer les nu nouvelles fonctions ¥„,...,¥,„_,; ...; Wq,..., W,„_, que l'on prend pour variables indépendantes, à la place de j,, . . . , ir, ; jr; , . . . , iv; ; . . . . » Considérons une autre série quelconque, parmi celles qui correspon- dent à la racine c; et soit r' le nombre des fonctions qu'elle contient. Ces fonctions, et leurs associées, obtenues en y remplaçant q par les diverses racines de F(i') = o, pourront de méuie être remplacées comme variables indépendantes par r' m nouvelles fonctions, entièrement rationnelles, qui dépendront d'un système de r' m équations linéaires. )) Opérant de même sur chacune des séries correspondantes à la ra- cine (7, puis traitant les facteurs F, (i^), . . . du déterminant A comme nous avons traité le premier, on arrive à la proposition suivante : » On pourra remplacer les variables x,,..., x„ par d'autres variables indé- pendanles , fonctions linéaires des premières, à coefficients ralionneh, et choisies de telle sorte que le système des équations différentielles linéaires (jui les déter- minent se décompose en autant de systèmes partiels que le déterminint A con- tient de facteurs irréductibles différents F{s), F.fs), — » Le système partiel correspondant à l'un de ces facteurs irréduclibUs, tel que F(.$), sera lui-même décomposable en autant de systèmes moindres ipiil y a de séries distinctes correspondant à l'une quelconque a des racines de F (5) = o. Ces systèmes seront de la forme (8). » PHYSIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les rapports des propriétés spectrales des corps simples avec leurs propriétés physiologiques. Extrait d'une Ijettre de M. F. Papillon à M. Dumas « MM. Troost et Hautefeuille viennent d'établir, par des expériences précises, que, dans la famille des métalloïdes biatomiques (soufre et ses congénères), les raies spectrales s'éloignent d'autant plus du rouge pour se rapprocher du violet que le poids atomique du corps simple est plus élevé. M. Dilte a trouvé une loi identique pour la famille des métalloïdes tétrato- 102.. ( 792 ) iniques (carbone et ses congénères). M. Lecoq de Boisbaudran, à son tour, a observé une règle littéralement, exactement inverse pour toute une classe de métaux. Comme vous l'avez tait remarquer, et comme l'a ex- primé aussi M. H. Sainte-Claire Deville, ces résultats ne sont nullement in- compatibles. Ce qui tend encore à le prouver, et ce qui constitue le rap- prochement dont j'ai parlé, c'est qu'en étudiant à un tout autre point de vue, au point de vue physiologique, le processus des propriétés inhérentes aux éléments ordonnés en séries naturelles, on y remarque lui renverse- ment analogue, en passant d'une série à l'autre. » Un savant très-distingué, M. le D' Rabuteau, a établi, en effet, par des expériences nombreuses, consignées en partie dans un Mémoire auquel l'Académie a décerné une de ses couronnes, que l'intensité physiologique (ou si l'on aime mieux le pouvoir toxique) des métaux est en raison directe de leur poids atomique. Cette loi atomo-physiologique s'applique unifor- mément à tous les métaux. Leur nocuilé à tous s'accroît avec leur poids atomique. Mais si l'on passe aux métalloïdes, il n'en est plus de même. Pour la famille monatomique du chlore, ainsi que l'avait démontré déjà M. Bouchardat, et que l'a vérifié M. Rabuteau, l'énergie physiologique est juste en raison inverse du poids atomique du métalloïde. Les fluorures d'un même métal sont beaucoup plus vénéneux que ses iodures, et la toxicité des chlorures et bromures est intermédiaire. Pour les métalloïdes biatomiques, la loi est rigoureusement inverse, c'est-à-dire qu'elle redevient semblable à celle des métaux. L'activité physiologique de leurs composés hydrogénés (eau, hydrogène sulfuré, hydrogène sélénié, acide tellurhy- drique) augnjente dans le même sens que les poids atomiques 16, 82, 79 et 128 de l'oxygène, du soufre, du sélénium et du tellure. Il en est de même pour les autres composés de ces quatre métalloïdes, ainsi que l'ont montré les expériences trop peu connues de M. Rabuteau. » Il semble donc qu'une loi applicable à un groupe naturel ne l'est pas toujours à un autre, et que, pour la rendre telle, il faut quelquefois en renverser mathématiquement l'énoncé, ou en multiplier arithmétiquement certains termes, comme s'il y avait, dans l'harmonie un peu confuse de la nature, des espèces de hiérarchies, de régressions, de rebroussements, comme disait Leibniz. » ( 793 ) ANALYSE SPECTRALE. — Remarques sur une dernière Note de M. Cornu; par M. Jansseiv. « J'avais présenté à M. Cornu quelques objections amicales sur les con- séquences, un peu hâtives à mon sens, qu'il tire de ses expériences nur les vapeurs métalliques. M. Cornu me répond qu'il ne voit dans ma Note aucune objection bien précise, et qu'il attend de moi des faits et non des hypothèses pour modifier ses conclusions. » Je crois que M. Cornu renverse ici les rôles. Le mien a été bien simple. Heureux de voir un savant distingué aborder l'analyse spectrale, qui n'est pas encore assez cultivée à mon sens, j'ai applaudi aux expériences en question, bien que ces expériences ne présentent que des faits très-prévus par les principes connus et que, s'ils n'ont pas tous été expressément pu- bliés, ils ont été couramment observés par ceux qui s'occupent spécialement d'analyse spectrale. Mais il m'a été impossible de suivre l'auteur jusqu'à admettre que ses expériences nous présentent « une véritable reproduction » de la constitution hypothétique du Soleil et une synthèse du phénomène » spectral qu'il présente ». Le problème de cette constitution du Soleil a épuisé les efforts des astronomes et des physiciens depuis un demi-siècle; le génie de M. Rirchhoff y a failli, et nous sommes loin de la connaître complètement, même dans les traits généraux; mais nous savons très-bien qu'elle donne naissance à des phénomènes très-complexes, qu'une expé- rience de laboratoire est absolument impuissante à représenter dans leur ensemble. Si donc M. Cornu persiste dans son affirmation sans en apporter d'autres preuves, il me permettra de lui dire que l'hypothèse est toute de son côté. » Ai-je besoin d'ajouter que les expériences que je signalais sur la va- peur de sodium sont toutes différentes de celle si connue de Foucault sur le renversement de la raie D, à laquelle M. Cornu les assimile. Foucault s'était servi de l'arc électriqvie où la vapeur de sodium est lumineu.se, au moins en grande partie, et les phénomènes d'absorption observés]ne sont que la diffé- rence entre les pouvoirs émissifs et absorbants de cette vapeur. Je me sers, au contraire, de sodium volatilisé 'entre des lames de verre extrêmement rapprochées. La vapeur n'est pas lumineuse et se prête alors avec rigueur aux mesures de son pouvoir absorbant. » Il serait également bien facile de montrer que, dans les expériences en question, le phénomène spectral diffère essentiellement de celui qi\i sert de base à la théorie à laquelle M. Cornu fait allusion; mais je m'arrête ici, ( 79^1 ) désirant clore l'incident et persuadé d'ailleurs que, si M. Cornu continue ces intéressantes études et pénètre davantage dans ce difficile sujet, il reconnaîtra ce qu'il y avait de fondé dans la remarque générale qui faisait le fond de ma Note. » PALÉONTOLOGIE. — Nole sur la faune et la Jlore de F horizon lacustre juras- sique intermédiaire entre l'oolitlie inférieure et ioolithe moyenne du revers sud et sud-ouest du plateau central; par M. le D'' Bleicher. « L'existence d'un horizon à lignites dans l'oolithe inférieure de !a ré- gion sud-ouest de la France est connue depuis longtemps; Dufrénoy l'a in- diquée à Cadrieu près de C.ijarc (i); en 1849, "otre excellent maître, M. le professeur de Rouville, annonça la présence d'un vaste déveloi)[)emenl de couches de ce genre dans le troisième groupe de l'oolithe inférieure du pla- teau du Larzac avec les fossiles suivants : Cyclades, Cyrèues, Paludines, Mytilus (2). Depuis, M. le professeur Vezian, en parlant des formations fluvio-marines, cite comme exemple celles du Larzac (3), qu'il place entre l'oolithe inférieure et l'oxfordien, en les rapportant à une cause de cfiar- riage. » Ces notions, jointes à celles qui ont trait à l'exploitation des lignites (4), sont les seules qu'on ait, à notre connaissance, sur la nature de ces couches lacustres intercalées dans le terrain jurassique de ces régions. » En 1868, des recherches géologiques faites sur le revers sud-ouest du plateau central et publiées depuis (5), nous amenèrent à étudier ces cou- ches ligniteuses. Elles affleurent déjà à Varaire (Tarn-et Garonne), où l'on a essayé de les exploiter; mais c'est surtout sur la route de Figeac à Cajaic (Lot), à mi-côte de la descente du causse de Gréalou, qu'une magnifique coupe naturelle nous a permis d'étudier cet horizon et de le caractériser par des fossiles lacustres nouveaux. » Nous pensons d'ailleurs que ce n'est pas de cet horizon que Dufrénoy a voulu parler; car, à Cadrieu et à Saint-Martin-du-Boubal, près de Ca- (i) Description géologique de la F/nricc, t. II. (2) D'AucHiAc, Progrès di: la géologie, t. VI, p. 4*). — .Icadémic ilc Montpellier, n"V, i84<). (3) Prodrome de géologie, t. I, p. 687; 1S67. (4) Annales des Mines, 3" série, t. XII, p. 161 ; 5'^ série, t. Il, PI. C) et 10, \\. 467. (5) Tlicse de doctorat ès-scicnces naturelles ; IMoiilpcllicr, 1870. — Essai de géologie coin- Ijarée des Pyrénées, du plateau central et des f'osges. ( 795 ) jarc, il existe des couches ligniteuses immédiatement au-dessus du calcaire marneux à cjryphe.a sublobala, base de l'oolithe inférieure, par conséquent au-dessous de celles qui font le sujet de cette étude, et qui forment la tran- sition entre l'oolithe inférieure et l'oxfordien. L'étude géologique conscien- cieuse et plusieurs fois répétée de la coupe naturelle dont nous avons parlé, ainsi que la détermination des fossiles marins et lacustres qu'on y trouve assez abondamment, nous amènent à distinguer, dans cette partie du jurassique, deux étages à lignites séparés par des couches exclusivement marines. » C'est dans l'étage supérieur que nous avons découvert les fossiles la- custres; ils ont été déterminés, ainsi que les fossiles marins des couches supérieures et inférieures qui ont servi de contrôle à nos recherches strati- graphiques, par M. le professeur Sandberger, de Wurzbourg. Il a imposé aux fossiles lacustres nouveaux (i) les noms suivants : Nerilina bidens, Sandb.; Planorbis calculas, Snndb.; Paludina bulbijot^ytis ? Sandh.; Melania macrochiloïdes, Sandb.; Corbula [Polamomya) Irislriala, Sandb. Il existe en- core, dans les mêmes schistes charbonneux, une Auricula indéterminée, des écailles de Lepidotm, et des graines de Chara, auxquelles M. de Saporta a donné le nom de Chara Bleiclieri, Sap. » Dans ces derniers temps, nos recherches géologiques nous ont amené à étudier les couches ligniteuses exploitées du Larzac (Aveyron), de la Ca- valerie, à Saint-Jean-du-Bruel. Leur position est exactement indiquée par MM. de Rouville et Vezian; mais plus heureux que les premiers explora- teurs de ces gisements, nous y avons trouvé de nouveaux fossiles, grâce au concours d'un amateur distingué de géologie, M. Julien de la Salle, de Saint-Jean-du-Bruel. » A côté des Cyclades , des Cyrènes , des Paludines indiquées par M. de Rouville, nous y avons trouvé la Corbula [Polamomya) trislriata Sandb., une Lymnée de grande taille parfaitement déterminable, une Auricula de petite taille un peu écrasée, une Melania? de i centimètre de longueur, desCyprisen quantités innombrables, rappelant le Cypris faba au Purbeck. Les poissons y sont représentés par une dent palatine très-belle deSargus et des écailles de Lepidotus. » Dans tous les gisements que nous avons explorés, il existe de plus des impressions végétales parmi lesquelles il est facile de reconnaître les genres suivants : Equisetum, tiges parfaitement conservées, feuilles de la collerette (i) Lnni! und Siissix'asseï- Concliylien, p. 12 à 16. en voie de publication. ( 796 ) aune seule nervure, caractère qui distingue, d'après M. Dnval-Jouve, YEquisetiim maximum de nos jours; Rhizomes d'Equisetiim? ou tiges de plantes appartenant à im genre voisin, debout au milieu de la marne; Zamites, feuilles épaisses; Conifère, une espèce voisine du Gincko biloba, d'après sa nervation? Fougères, deux espèces à nervures distinctes, appar- tenant au genre Pleris : l'une des pinnules de Fougère que nous avons en notre possession porte sur sa face dorsale les impressions en creux des spores ou organes de fructiBcation. » Les couches schisteuses et ligniteuses qui contiennent cette faune et cette flore sont disposées de';la manière suivante : à la base de cet horizon, au-dessus de la dolomie, les tiges d'Equisetum et les rhizomes sont debout ou couchés, mélangés avec unefaune marine, de Irigonies, de Ceromja^ etc.; plus haut, la faune lacustre domine avec les Cjrrena, Cyiiris, Cyclas, Lrmnées, etc., pour être définitivement remplacée par la faune marine oxfordienne. » Ces deux horizons lacustres, quoique séparés par de grandes distances, sont identiques; en effet, ils sont compris tous les deux entre des couches de même valeur stratigraphique, quoique différentes au point de vue litho- logique : dans le Lot, entre le calcaire compacte de la partie supérieure de l'oolithe inférieure et le calcaire en plaques cristallin de l'oxfordien; dans le Gai'd et l'Aveyron, entre la dolomie de la partie supérieure de l'oolithe inférieure et le calcaire marneux de l'oxfordien. De plus, quelques fossiles lacustres leur sont communs, ce sont : Potaniomya Iristriala Sandb. , Paludinn bulbiformis?S^ndh., Aurkida, et des plantes palustres vivant dans les mêmes conditions s'y retrouvent, Equiselum, Cluira. » Quant à la manière dont se sont déposées ces alluvions lacustres, il est évident que la présence de tiges et de rhizomes en place, debout ou couchés an milieu d'iuie marne à éléments excessivement ténus, l'abondance de coquilles lacustres, à test mince, bien conservées, de Cypris à test plus mince encore, de plantes dont tous les détails ont été parfaitement moulés, prouve que ces animaux et ces plantes ont vécu sur place. )) L'histoire de cet horizon lacustre, actuellement reconnu dans cinq départements (Lot, Aveyron, Gard, Lozère, Tarn-et-Garonne) forme un chapitre nouveau et intéressant de l'étude des terrains jurassiques dn midi de la France, et nous promettons à tout géologue qui s'en occupera des découvertes paléontologiques nombreuses. » ( 797 ) Cii]MiE. —Jieclterches sur (a transformation réciproque des deux états allotropiques du phosphore (i"'* partie) ; par M. G. Lemoine (i). « Des études approfondies ont montré qu'un grand nombre de phéno- mènes chimiques sont le résuUat de l'équilibre de deux actions contraires. Tels sont : la décomposition mutuelle des sels, étudiée par Dulone; et M. Malaguti; les phénomènes de dissociation; l'action de l'étincelle élec- trique sur plusieurs mélanges gazeux ; la formation et la décomposition des éthers. » Tja transformation mutuelle des deux états allotropiques du phosphore appartient à ce groupe des réactions limitées par l'action inverse. Elle s'y distingue par l'extrême simplicité des conditions théoriques, car elle porte sur les molécules d'un même corps simple, ne différant entre elles que par une certaine quantité de chaleur ; c'est un véritable changement d'état chi- mique. Une transformation analogue a lieu pour plusieurs corps composés : le cyanogène, l'acide cyanique, le chloral, le styrolène, etc. » Au delà de 260 degrés, on peut produire à volonté, jiour le phosphore, chacune des deux transformations inverses. Si l'on chautte, en vase clos, une quantité suffisante de phosphore ordinaire, il donne du phosphore rouge. L'inverse a lieu en partant du phosphore rouge. Le p>résent travail, appuyé sur cent trente déterminations complètes, a pour but la mesure de ces phénomènes. Il en montre la limite commune ; il en étudie la marche progressive, et donne ainsi sur la vitesse des réactions des renseignements d'une portée très-générale. » Mode d'expérience. — Toutes les déterminations sont relatives à la température de 44o degrés, celle de l'ébullilion du soufre, obtenue avec l'appareil de M. H. Deville. Les ballons, portés vers 200 degrés pour chasser l'humidité, étaient fermés vides. Après avoir chauffé à 44o degrés, on refroidissait brusquement avec de l'eau chaude pour éviter l'influence des températures intermédiaires. Les deux étals allotropiques étaient sépa- rés par le sulfure de carbone, puis dosés par différents procédés (2). )) Transformation du phosphore rouije. — Cette première série d'expé- (i) L'Académie a tlccidii que cette Comiminication, Ijien que dépassant, en étendue, les limites léglementaiies, serait insérée en entiei' aux Comiitc.s rendus. [1) Procédés de dosage : i" Pesée du pliosiilioie rouge résidu; 2" Pesée directe du plinspliore ordinaire : la dissolution dans le smIIiih de earijune est C. R., 1S71, 2« Scmcitrc. (T. LX.XII1, N" 13.) ' ^^ ( 79» ) riences porte sur des ballons de 60 à Goo centimètres cubes, vides, cb.uillés dans toutes leurs parties à 44° degrés. » 1° Si des espaces différents conliennent des quantités de phosphore rouge proportionnelles aux volunses, les quantités de phosphore ordinaire obtenues sont elles-mêmes proportionnelles à ces volumes. » La transformation se ramène ainsi à un espace de 1 litre. Elle est avant tout un phénomène de tension de vapeur. On peut donc suivre son ana- logie, soit avec la volatilisation, soit avec la dissociation. » J'appelle : t la durée de la température de 44o degrés, V le volume, P le poids de phosphore rouge introduit, Y le poids de phosphore ordi- naire obtenu : t 8'' Sh Si- si" Sh 8'> 8'' Sh 8h s'- V.. • 49«">i 278''S6 476", 3 63", 9 5 16-, 8 91" 4i4",4 i53-,7 82", 7 455'==, 0 p... . 0,903 Kl' o,5?9 sr gr 2,348 o,3i3 er 8,296 17458 Er sr i2,53o 4i6o' sr sr 7,927 46,324 Y... . 0,663 0,373 1,336 o,i83 2,340 0,421 1,819 0,686 0,324 1,751 P v" . 1,8. '>90 4,'i' lili'e), la transformation, quoique portant sur une fraction de plus en plus grande, n'est jamais lolale : dans des expériences spéciales, o^', 63 et o^', 67 ont donné, en huit heures, seulement oS',60 et o^', 55 de phosphore oïdinaire. » Dès qu'on arrive à 16 grammes, la quantité de phosphore ordinaire s'éloigne assez peu de 4^%^ pai" litre. Elle ne croît pas indéfiniment avec la quantité de phosphore rouge : la Iransjormalion est limilée. évaporée avec une extrême lenteur, puis se solidifie clans une atmosphère d'hydrogène, en présence de potasse imbibée d'alcool; 3° Dosage du ])hospliore ordinaire à l'état de pyiophosphate de magnésie : on attaque par I volume d'acide azotique et i y volume d'eau; on suroxyde par le chlore; on précipite la liqueur avec les précautions ordinaires, mais en y ajoutant | de son volume d'alcool; on luve avec un mélange de i volume d'ammoniaque, i volume d'alcool et 3 à 4 volumes d'eau ; 4" Dosage direct par les liqueurs titrées : la dissolution de phosphore dans le sulfure de raibone est versée, jusqu'à ce qu'elle la décolore complètement, dans 10 centimètres cubes d'une dissolution de brome très-i)ur (protobromure, Phl?r'). ( 799 ) » Ce nombre de 4*^%^') corresponrlrait exactement à nne tension maxi- mmn sans nne pertnrbation singulièie : la quantité de phosphore ordinaire diminue lorsqu'on part de grandes quantités de phosphore rouge : avec looo grammes par Htre, on n'a jamais phis de 3s',65. Cette perturbation vient d'un changement partiel en phosphore rouge du phosphore ordinaire d'abord produit. Plusieurs faits le confirment : chauffé en grande quantité, le phosphore rouge prend en partie une teinte plus pâle, due à celte seconde formation; il forme un culot et des grumeaux difficiles à désagréger. Le phosphore ordinaire, se condensant entre les particules de phosphore rouge, et se changeant lui-même en cet état allotropique, a cimenté ces particules entre elles, quoiqu'il n'y ait eu aucune fusion véritable. )) 3" Le phosphore rouge résidu, séparé par le sulfure de carbone, puis chauffé de nouveau, donne des nombres d'accord avec les précédents, même après deux opérations successives. Le phosphore rouge employé est donc chimiquement homogène. » If En chauffant moins longtemps, la transformation est, en général, encore moins complète. Cependant, avec 3o grammes par litre, il y a ac- croissement notable, car la perturbation n'a pas encore apparu : lîn ■?. lieu les P v" Y v' i65%o 3o6%o 38'-, 67 4e'-,75 » 5° En chauffant plus longtemps, la tiansformation, avec de petites quantités, devient plus com[)lète, mais ses progrés sont trés-lcnts. Pour de grandes quantités, la perturbation produit une diminution notable, corré- lative d'une agglomération plus grande, mais les variations se ralentissent (le plus en plus à mesure que le temps augmente; la (lirniiiiition a une li- mite (environ 3^^', ■y poiu- 3o grannnes) : l 3ç,h. 83h. 3oh. ,y,|>. 231" i. 32K 47''- V. - 40,0", 4 293", 5 364'% 2 257", 0 407-, I Su"-' 879", 5 p. . 0,761 ■T498 '5,934 47413 12,177 .57748 11,495 Y.. 0,722 0.975 . ,467 0,925? I ,600 '»909 .,4'> P v" . ,,8, 5,10 1(3,29 '7, '7 29,91 3o,82 30,29 Y v'" • 1,72 3,32 4,o3 3,60? 3,93 3,74 3,72 » 6° Le résumé général suivant donne la relation entre le temps et les .o3.. ( 8oo ) quantités de phosphore ordinaire produites à 44° degrés par différents poids de phosphore ronge (i) : t iS'. S'-. 23''. 3j'\ 47''. 5',". ss»-. p Y i;'" B'- B'- v~ I , ,8 v'" o,8o 1,33 U ',7 U y u p _ V "" 4, '9 Y v" . ,(b. 2,9 » »> 3«%2? w 3"% 3c p Y V ~ i ' ,» v" " 3,5 » " " 11 " p _ V ~ i6 Y v'" 3,(i7 4,6 » 4,o » 3s'-,(i; > p V ~ 3o Y v" 4,75 4,4 3'^%9 3,7 3^%7 1) >i p _ Y 4,' V ~ lOO v" » u » » 'J p 1000 Y v'" » 3,5? u 1) » u » (i) Deux séries d'expériences accessoires complètent ces données numériques : Transfi>riiinti«n du phosphore rouge sous pression. — Les ballons, chauffés dans loutes leurs parties à 44^ degrés, contenaient de l'azole (pression à 44^° = 'i""") '• p tr Y ^' '' En 8 heures, pour - = 4,9 o" •'' y ~ ^'^ "" ''^" ''^ ^'^ » i6,o » 4,' " 4,^ » 3o,o » 4,3 " 4,4 La pression ne diminue donc que très-peu la transformation. Transformation du phospjthore rouge en présence d'un appurcil de condensation. — Les expériences étaient analogues à la mesure des densités de vapeurs : 1° Le poids par litre de la vapeur de phosphore restant dans le ballon à 44° degrés a va- rié de 215'', 36 à 2"'', 4'- I' 6*' P^" 5o 11,60 43>4o 2,00 » En résumé, on voit d'après ces analyses que les bières amères ren- ferment la moitié environ des glucose et dextrine des bières allemandes; lorsque la glucose a été ajoutée, on trouve toujours dans ces produits une quantité plus ou moins forte de sulfates pouvant s'élever à i^"', 5 par litre, tandis que, pour les bières naturelles, ces sulfates varient de 4 à 20 centi- grammes environ pour le même volume. » Certaines eaux renferment des proportions notables de sulfate de chaux, celles des puits de Paris par exemple. Il faut avoir bien .soin de ne pas les employer dans les brasseries. Si une eau renfermait une forte pro- portion de bicarbonate de chaux, on pourrait employer avec succès le pro- cédé de M. Dumas, qui consiste à verser de l'eau de chaux dans l'eau à piu'ifier, l'acide carbonique en excès est absorbé, et il y a précipitation abonilante du sel calcaire; une eau renfermant i granuue de bicarbonate; ( «o:^ ) de chaux par litre n'en conriendra plus, après celte opération, que i à 2 décigrammes. Ce procédé bien simple, comme on le voit, est employé en Angleterre pour certaines eaux calcaires servant à l'alimentation des villes. » M. Artus, inspecteur de la Société de la Vieille-Montagne, présente, au nom de cette Société, des échantillons de peinture au silicate de postase et au blanc de zinc sur zinc métallique. Cette peinture, imitant la pierre, résiste à l'air, au soleil et à l'eau. Elle donne au zinc un aspect monumental; elle en rend le.s toitures moins pro- pres k s'échauffer sous l'influence des rayons solaires. Elle s'applique avec le même succès au plâtre, au ciment, à la brique. La Société a repris l'emploi du silicate de potasse, associé au blanc de zinc, pour rendre incombustibles le bois, la toile, le papier, etc. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) M. Petite, dans une Lettre adressée de Chambéry, près Langres (Haute- Marne), à M. le Président de l'Académie, donne quelques détails sur les succès qu'il dit avoir obtenus dans le trailement de la variole, d'un remède dont il fait connaître la composition dans une feuille imprimée. Suivant l'auteur, ce remède serait aussi préservatif, el pourrait dispenser de recou- rir à la vaccination. La séance est levée à 5 heures un quart. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du i8 septembre 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Théorie nouvelle du mouvement d'un corjjs libre; pur M. F. FOLlE. Sans lieu ni date; br. in-8°. Théorie du mouvement d\in corps solide; par M. F. Folie: 2" partie, mou- vement d'un corps libre dans In suite du temps; 3" partie, mouvcmeiil d'un corps gêné. Sans lieu ni date; br. in-8". ( 8o4 ) JVote sur quelques théorèmes qénérnux de géométrie supérieure; par M. F. Folie. Bruxelles, sans date; br. in-8"^. Note sur l'extension des théorèmes de Pascal et de Brianchon aux courbes planes et aux surfaces du troisième ordre ou de la troisième classe; par M. F. FOLIK. Sans lieu ni date; in-8°. (Ces quatre opuscules, présentés par M. Chasles, sont extraits, les trois premiers des Bulletins de r Académie royale de Belgique, el le quatrième des Mémoires de la Société rcjynle des Sciences de Liège.) Sur quelques relations différentielles que l'on peut résoudre par des formules dégagées de tout signe d'intégration^ et sur quelques invariants d'une espèce jtarliculière; par M. E. COMBESCURlî. Montpellier, sans date; br. in-4°- (Extrait des Mémoires de l' Académie des Sciences el Lettres de Montpellier.) The quarterly... Journal trimestriel de la Société géologique: t. XXVI, 3' partie; t. XXVII, 3* partie. Londres, 1870; 2 vol. in-8°. Journal... Journal de la Société de Chimie, t. IX, mai, juin, juillet 1871. Londres, 1871; 3 n°Mn-8°. Cholerœ Pathologia et therapia; auclore JoANNE Zycki. Vilnœ, 1871; br. in-8". (3 exemplaires.) ERBATA. (Séance du 11 septembre 1871.) Page 648, ligne 21 , an lieu de malgré, lisez en raison de. Page65l, ligne iq, au lieu de ce (lisr|uc, lisez celui-ci. Page 70^, ligne 23, nn lieu de 123.20 mètres, lisez 1209?. nièucs. Page 709, ligne 4, "" Heu- 'le 35oo mètres, lisez aSoo mètres. » ligne 7, au lieu de 3ooo mètres, lisez 2000 mètres. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 2 OCTOBRE 1871, PRÉSIDÉE PAR M. PAYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES COPiRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HISTOIRE DE l'astRONOMIE. — Réponse à un passage de In Noie de M. Bertrand insérée dans le Compte rendu de la dernière séance; par M. Chasles. « Je prie l'Académie, à mon grand regret, de me permettre de revenir sur la question de la variation. Je me flattais que la discussion était termi- née, car luie seule phrase se rapportait, dans ma Cotnnuinication, à la dis- sertation à laquelle je devais répondre, et j'étais loin de prévoir que cette phrase pourrait donner lieu à une méprise, cjui, je l'espère, va paraître évi- dente. » Au sujet du lecteur fictif d'Ahoul-Wefà, qui, partageant mon opinion, veut calculer la position de la Lune à un jour donné, M. Bertrand dit : n M. Chasles lui prescrit de procéder de la manière suivante : Déterminer les positions de la Lune en suivant les indications de Ptolémée, et corriger le Heu obtenu à l'aide de la va- riation telle que nous la connaissons aujourd'hui. s J'avais supposé qu'il procédât un pou différemment, et qu'an lien de la variation telle que noui la connaissons, il introduisît \ inégalité, pt étendue identique, telle qa'Abonl-IVefd a décrit. C. R., 1S71, 1" Semeilre. (T. LXXIII, N" 14.) 1^4 ( 8o6 ) » si la substitution de l'une des opérations à l'autre constitue une énorinité, elles ne sont donc pas identiques ! » Celait là tout mon argument. >> » Or, je n'ai pas dit un seul mot de la substitution d'une opération à luie autre, ainsi que paraît le supposer notre confrère, et je n'ai nnllenient infirmé la manière dont il s'est exprimé, mais bien l'idée qu'il m'a attribuée de vouloir employer la variation, c'est-à-dire l'écart entre le calcul complet de Ptolémée et l'observation, à faire tourner l'axe de l'épicycle. J'ai dit, au contraire, qu'Aboul-Wefâ adjoignait cet écart lui-même, qui constituait sa troisième inégalité, au résultat de Ptolémée. » Et quant au lecteur, mon interprète, j'ai entendu qu'il devait intro- duire la troisième inégalité prise dans le sens que je donne au texte d'Aboul- fVefà, et non dans le sens que je combats. » Il y a donc eu méprise dans l'interprétation de mes paroles. )) Notre honorable président me permet de rappeler que lui-même a fait remarquer, sur une observation de M. Bertrand, que mon système, déjà exprimé dans ma Communication du 12 mai 1862, était bien d'ajouter la variation, c'est-à-dire l'inégalité décrite par Aboul-Wefà comme je l'ai entendue, au calcul complet de Ptolémée. » J'avais toujours pensé que la troisième inégalité d'Abonl-Wefâ n'était point la rectification de la prosneuse, connue le disaient les adversaires de M. Sédillot. Une simple raison me paraissait suffire pour le démontrer : c'est que, dans les deux observations d'IIipparque dont s'est servi Ptolé- mée, la Lune se trouvant dans les octants, à 3i5°32' et /jS^iS' du Soleil, les deux rectifications de la prosneuse étaient de 46 et 86 minutes, tandis que l'inégalité d'Aboid-Wefà ne s'élevait qu'à /jS minutes au maximum, Cette preuve était suffisante. M Mais, de plus, j'ai reconnu qu'un passage du texte même sur lequel on dissertait prouvait invinciblement qu'en effet la troisième inégalité s'ajoutait non-seulement aux deux premières inégalités admises par Aboul-Wefà, mais à autre chose encore. Cette phrase si importante, je la reproduis ici, bien qu'elle ait été le sujet principal de ma Communica- tion de 1862 et, en partie, de ma Communication dernière. La voici donc : o Le fait de ceci est que nous avons observé la Lune dans de tels moments, avec les instrunienls que nous arons iiic/itionnës ci-dessus; et lorsque nous l'avons trouvée en realité (par son lieu vrai) dans un des degrés du cercle du zodiaque, nous avons, y^rt/' un calcul rectifié, en tenant compte des deux inégalités précédentes, obtenu sa place plus avancée ou moins avancée d'environ un demi el un quart de degré, >■ (8o7) » Je signale de nouveau ce passage, dont l'importance ne peut être dou- teuse, et sur lequel il est indispensable de s'expliquer, quel que soit le sys- tème que l'on adopte. » Cela admis, la suite du texte d'Aboul-Wefâ s'entend naturellement. Il explique cette troisième inégalité, qui s i\joute aux deux premières recli/iées par la prosneuse, et complète le système : ce qui est la démonsiration de cette rectification même, et conséqucmment de la construction par laquelle elle se fait, c'est-à-dire de la manière dont se détermine la position du point autoiu- duquel il faut fiire tourner le diamètre de l'épicycle. Ce qui avait été dit dans le sixième Discours, contenant l'exposé complet de la théorie lunaire, est ce qu'il s'agissait ici de démontrer. Après cette démonstration, Aboul- Wefà rappelle, dans une phrase finale, en quoi consiste ce déplacement du point autour duquel on fait tourner le diamètre de l'épicycle; il dit : « En considérant ce que nous venons de dire, et faisant sortir ce point par les voies que nous avons mentionnées h leurs place!., nous avons trouvé la distance au centre du monde, du côté du périgée de l'excentrique (faisant partie) de la ligne qui passe parles centres, ét^ale à la dislance du centre du cercle du zodiaque au centre de l'excentrique. >. )) Ces mots, que nous avons mentionnés à leurs places, prouvent bien que ce u'est point ici pour la première fois qu'Aboul-Wefâ parle de ce point de déviation du diamètre de l'épicycle, et que ce n'est qu'un rappel de la chose dont il vient de donner la démonstration promise dans la première partie de son ouvrage (le sixième Discours). » Cette explication, j'ose l'espérer, paraîtra lever les difficultés que le texte d'Aboul-Wefâ avait paru présenter, et, surtout, ce texte ne sera plus regardé comme une reproduction inintelligente, et défigurée même d'une manière barbare, du texte de Ptolémée. » J'ai dit ailleurs (i) que la marche suivie par Aboul-Wefà, dans son Traité d'astronomie, différait de celle de Ptolémée et présentait luie har- diesse et un cachet d'originalité qui ne se trouvaient point dans les autres oiwrages arabes, et avaient pu contribuer à sa grande renommée. J'ajou- terai que le caractère même de sa troisième inégalité, indépendamment de son importance comme complément théorique, offrait encore une certaine hardiesse; car les inégalités de la Lune, comme celles des planètes, ne dépendaient que de l'anomalie moyenne de l'jistre, c'est-à-dire de son mouvement sur l'épicycle, tandis que, au contraire, l'anomalie d'Aboul- (l) Lettres à iM. Srdillot, p. i^,. I o/| . . ( 8o8 ) Wefâ ne dépend niillenienl du mouvement périodique, mais seulement du mouvement synoilique de la Lune, c'est-à-dire de sa position par rapport au Soleil. Voilà comment Aboul-Wefâ s'écartait du culte des traditions si puissant alors. M M. Delanibre dit que « malheureusement les ouvrages des Arabes » n'ont pas été assez répandus (i). » » L'importance qui s'attache à l'ouvrage d'Aboul-Wetâ en est une |)reuve, et justifie cette réflexion. Mais, du reste, les autres ouvrages que M. Sédillol nous a fait coiuiaître, se rapportant aux diverses parties des mathémathiques, géométrie, algèbre, astronomie, comme ceux aussi du regretté M. Wœpcke, prouvent combien M. Delambre avait raison. » Aussi je me permettrai de dire ici qu'il est à regretter que nous man- quions d'un enseignement destiné à la partie historique des Mathématiques grecques et arabes, et indoues même, quand il existe des chaires multiples dans d'autres directions de l'étude des temps anciens. Cet enseignement serait d'autant plus utile, que la suppression, au Bureau des Longitudes, de la seule place qui fût au moins un encouragement pour les jeunes savants à réunir ces deux genres de savoir, les mathématiques et les langues orien- tales, que celte suppression, dis-je, a été une chose très-regrettable et pré- judiciable, dans cet ordre d'études, à la puissance intellectuelle future de notre pays (2). » GKODÉSllî. — Nouvelle (léLcriniiKilion de la vraie: figure de la Terre ou de Ici iurfuce de niveau, iiexhjeaul pas l'euiploi des nivelleinenls propremenl dits; ])ar M. YvoN Villarciciu (3). « Dans une Communication sur les attractions locales, que j'ai eu l'hon- neur de faire à l'Académie, le 28 décembre 1868, j'ai établi la distinction entre les deux espèces de nivellements (jéadésique et géométrique, et fait voir que leur simple com|jaraisou suffit pour déterminer la figure de la surface de niveau, lorsqu'on applique au nivellement géodésique une cor- rection qu'on avait négligée ju.-.qu'alors et qui repose sur le second théo- rème concernant les attractions locales. (1) Lettre à M. Sédiltot, j). 166. (2) Coni/JtM rendus, l. LXVII, p. 11 10; 1868. (3) L'Acailémie a dcciilé car le système de normales à la surlace de niveau n'est pas un système pris au hasard, mais, etc. ». ( 8'o) de ces séries doivent avoir entre eux des relations qui satisfassent à l'équa- tion de condition , , dF{L,rj _df(L,fJ_ ^ I dil — dh ■ autrement r/A ne serait pas la différentielle exacte d'une fonction A. M Cette équation de condition entre les données équivaut nécessairement à celle qu'a trouvée M. Bertrand. » Ayant satisfait à cette équation, nous obtiendrons pour intégrale (3) iA=p(L,^yj^+J[F(L,.0 -/g^^j^L, ou (3)' l A =/f(L, 4:)r/L+/[/(L, .J -/^^^l] ^II » Les applications de cette formule à la détermination de la vraie figure de la Terre résulteront de la considération des coefficients des développe- ments des fonctions F et f. » Analyse. — Nous prendrons, pour origine de coordonnées rectangu- laires, le centre de gravité de la Terre ; les axes des x et j- seront situés dans le plan de l'équateur, et l'axe des z coïncidera avec l'axe de rotation, sou côlé positif étant dans l'hémisphère où les latitudes sont positives. » Soient : jc, j, z les coordonnées des points de la surface de l'ellipsoïde de révo- lution qui sert de surface de comparaison ; « et c les demi-axes équa- torial et polaire; jc\ j', z' les coordonnées de la surface de niveau en lUi [)oint M'; N' la direction de la normale en ce point; A la distance du point M' au point M, où la normale N' rencontre la sur- face de l'ellipsoïde; » En convenant de prendre A positif, lorsque le point M' est extérieur ;"i l'ellipsoïde, on aura ^ ' cos(JM',xj ~ cos(N',j)-,i ~ cos(N', ;) ~ ' d'où A^ = {.x'-.t)- + {j'-jY + (z' - zY; nuis Ar/A := {.v'-.x) [dx'-da-) 4- (;■'- j) {-, z) = o l'équation d'une surface quelconque; on a, entre les cosinus des angles que la normale N au point {x, j, z) fait avec les trois axes, et les dérivées par- tielles de Ç5, les relations cos(N, J-) cos(N,j>-) cos(N,z) i .. f/(p dif tiif 2 ' rf.r eiy dz où 2 V désigne la valeur commune de ces rapports. De là on déduit d-c- dy' dz' et (6) cos(N,x)=ivJ, oos(N,j)=:ivJ, cos(N,z) = i V J- (8,2) » Dans le cas de l'ellipsoïde de révolution, on a (7) î' = -^ + c--' = °' il s'ensuit (9) V= x^4-_^" z^ Mais nos cosinns ont, en fonction de L et j^, les valeurs suivantes : cos(N, x) = cosLcosj^, cos(N,7) — cosLsin^^, cos(N,r) — siuL; on a donc, en vertu de (6) et (8), (lo) V— = cosLcosr, V^ = cosLsinj^ , V-, = sinL, expressions où V doit être pris avec le signe 4-, afin que a:, j- et :; aient respectivement les signes de cosj^, sin^et sinL, comme il convient. » Des deux premières relations (lo), on tire (il) vy^^!-±^ = cosL; d'un autre côté, l'expression (7) permet de poser (12) y/f!±Z: = cos)., ^ = sinX, 1 étant une auxiliaire que l'on nomme Intilude réduite. Au moyen de cette quantité, l'expression (11) et la troisième (10) donnent (i3) V cos). = rt cosL, VsinX = csinL; d'où l'on tire ('4) tangX = ^^ tangL, sous la condition que V soit > o, puis , ^, ., cosL sinL i5) V = rt — - = c-^,- ^ ' cosX sinA L'expression (i/j) justifie la dénomination de Idliliule réduilt. ( ^i3) » Éliminanl V entre ces dernières équations et les relations (i3), on obtient finalement les expressions (16) jc = acosl cosjr^, j'- = a cosX iin ^, z = csinX. M Différentiant ces expressions, il vient djc = — a sin X cos rf/). — a cosX sin ■\^di\, clj = — asinX sin^^f/X + a cosXcos^c?^, dz = + c cosXnfX. » Pour rétablir flfL à la place de f/X, nous aurons, en différentiant (i/|), et, ayant égard aux relations (i3) ou (i5), f/X = — r/L ; d'où, en vertu des mêmes relations, a sinXrfX = -^ sinLrfL, ccosXJX = -— coshdL. » Au moyen de ces valeurs, il vient djc= — - sinL cosj^f/Ij — acosXsin^flf^^, (17) I dj = T— sinTj sin.»^. différeront pou, et le fadeur ^ sera peu différent de l'unité : il s'en- suit que la fonction F(L, i^) sera sensiblement égale à L' — L. Quant à la fonction /'(L, j^), on voit qu'étant divisée par cos)., elle représentera la différence de longitude (4^— ^ réduite en arc de grand cercle. On devra avoir égard à cette circonstance dans le calcul du développement de la fonction _/(L, j^). » De ces remarques, il résulte que l'équation de condition {1) revient sensiblement à {20 bis) — ^^-— -cosL ^ — , ce qui suffit pour en exprimer la signification géométrique : nous effec- tuerons bientôt le développement exact de l'équation (2). » Il a été dit plus haut que les fonctions F et/ ne sont pas susceptibles d'expressions analytiques définies; mais ou peut en exprimer les valeurs numériques au moyen de séries trigonométriques. Quand il s'agit d'une fonction d'une seule variable indépendante, on fait usage de séries de termes procédant suivant les sinus et cosinus des multiples entiers de la variable, et les coefficients de ces termes sont constants. Or il est visible qu'on parviendra à représenter une fonction de deux variables si l'on rem- place les coefficients de la série propre à représenter la fonction d'une seule variable par autant de séries toutes pareilles, mais procédant suivant les sinus et cosinus des multiples de l'autre variable. La série qui en résultera comprendra donc tous les termes qu'on pourra former avec un sinus ou cosinus de multiple de l'une des variables, multipliant un sinus ou cosinus de multiple de l'autre variable. (8i5 ) » Ceci posé, si l'on sépare, pour plus tle clarté, les lermes correspon- dant aux imiltiples nuls de l'une ou l'antre variable, la forme générale de la fonction F sera l F(L, ^) =Co + 2C,cosiL + 2E,sinz'L+ IGi^cosi'jf^-h 2R,vsini'.r^ (21) < -i-ll{ M,-,,'Cos/Lcos/'4^+ Nj-,j'sin/Lcos/'^ ( + P,-, ,' cos / L si n i' r_+ Q,-^ ,/ sin / L sin i' ^) ; / et /' désignent des entiers positifs, différents de zéro et s'étendant de t à l'infini. La fonction^ se développe de la même manière: seulement nous écrirons, pour plus de conunodité, les termes compris sous la parenthèse dans l'ordre inverse : nous aurons de la sorte i/"(L, j^) = Co+ ICiCosiL + leis\ni]j + 2g-,/ cos;' 4^+ lÂysin/'j^ -h 11{ ?72,- i'sin/Lsini'j^H- ?;, ,'C0s/Lsin/'4^ +/'(,£•' sin/I. cos/' j^+ f/,- i'Cos/Lcosi'j^). » Différentiant ces expressions, la première par rapport à j^, la seconde par l'apport à L, il viendra ^^^%^ = -li'Gi-sini'f-{- li'Ki'Cosi'f + 22(— i'M,-_,vcosiLsinz'4^— i'N,,,'sin/Lsin/'4^ + /'P,- ,'COSiLcosi'^-l-/'Q;_,vsiniLcos/'^), — ,j ■ = —liCiS\niL-i-lieiCosih -+-22( /m,-,j'Cos/Lsin j'4;^— ini^i'SÏniLsini'j^ + ipii'COsiJj cos/'^ — iciij'sinihcosi'j^). » Ces deux dérivées devant être égales quels cpie soient L et .f^, suivant l'équation de condition (a), les coefficients des séries F et^ devront satisfaire aux iclations (ao) { » On pourrait évidemment déterminer les coefficients qui correspondent à chacune des séries (21) et (22), en employant un nombre suffisant de va- leurs numériques des fonctions F et/, puis constater ensuite si les valeurs obtenues satisfont aux conditions (23). Or on trouverait généralement de légères discordances, à cause des erreurs cpii affectent inévital)lement les fonctions F et/. Il est vrai que cette manière d'opérer offrirait le moyen de ( ^^'6 ) contrôler les données du problème; mais les discordances subsistantes se- raient \m objet d'embarras, que l'on évitera en assujettissant d'abord les coefficients k satisfaire aux conditions (a^) et déterminant ensuite l'en- semble des coefficients, au moyen des équations en F et/ réunies : la réso- solutioii acbevée, les erreurs résiduelles des équations montreront, par leur degré de petitesse, l'accord que présentent les données, et offriront un moyen de contrôle équivalent au précédent. » C'est ici le lieu de faire remarquer que les fonctions /doivent, avant d'être employées à la résolution des équations, être divisées membre à membre par la valeur de cosX correspondante à chacune d'elles; autre- ment, ces équations, à égal degré de précision des données, n'auraient pas des poids égaux entre eux ni aux poids des équations en F. Les parties connues des équations en/ seront ainsi réduites à cosh'{jÇ^— 4^). « Nous assujettirons donc immédiatement les valeurs de F et/ aux con- ditions (23); ce qui donnera / F(L, i) = Co-MC,coszL + 2E,siniL ^ 24 ) ' + ^2 ( M,/ cos i L cos /'^ + N,-,j' sin ih ces i'^ ■+- Fi if cos/L sini'j^-l- Q,-,,' sin/L sin/'^), /■(L, i)= Co+ Igi' cosi'ji+lki' sini'ii I i' i' , ^■. > -l-22( — M,-,i/-r sinîLsin/'j^-l-N,-,,' -: cosî'L sini'j^ ,' ,' ■+- P|,,' - sintLcost'^^— Q,/ - cosiLcosJ'4^ » Actuellement, nous pouvons procéder à l'intégration de ^A. Appli- quons la formule (3) : nous aurons d'abord — = lI(—i'Mi,i' cosjL sïni'Ji — /'N,/ siniL sin/' 4^ Cl lu + j'P,,i'COSiLcosi'4^4- i'Q,-,i'SiniLcos/'4^), d' ou r^ f/^ — V v^ ]yi^ ., cos/L cos/' 4^ ^- N,/ sin/L cosi'ji -+- ?,_,' cos/L sin i'ji^-h Q,/ sin/L sin/' 4^), puis F ( L, -C ) - r^ ^L = C„ + :£ C,- cos /L + :i E,- sin / L, quantité iiulépendante de 4^, comme cela doit être. (8i7 ) » Effectuant les deux intégrations restantes, il vient finalement, d'après la formule (3), K (A - A„) = c„ ^ + SÇ^ sin/'4^- ^ cosi'^ \ -h ni — ^' sin/Lcosi'^^ ^ cos/L cosz'^^ (26) ( ^ ' ' H — sniiL smi f — -^— co&i L sin; 5' C E + Co h +!-!■ siniL —1-^ cosîL, expression dans laquelle 4^ et L en dehors des signes sin et cos doivent être exprimés en nombres abstraits. » y est la constante de l'intégration, que l'on obtiendra en fixant une condition telle que serait celle du minimum de la somme 2 A'- (i). » Nous rappellerons que, d'après notre premier théorème sur les attrac- tions locales, les longitudes peuvent être généralement remplacées par les azimuts. Or, suivant ce théorème, on a, quelles que soient ces attractions, Z'-Z + sinL'(4^- j^)=o, en désignant par Z' et Z les azimuts astronomique et géodésique. On effec- tuera la substitution dont il s'agit, en posant (19) » On observera seidement que cette fonction sera mal déterminée dans les régions équatoriales; c'est qu'en effet, à l'équateur, l'influence des attrac- 2' 2 tions locales sur les azimuts étant nulle, le rapport ~ y devient indé- ' ' tangL •' terminé. » Au reste, l'emploi des azimuts, dans le problème actuel, ne paraît pas offrir autant de garanties de précision que celui des longitudes , attendu que les erreurs des azimuts géodésiques doivent croître plus rapidement, avec la longueur des lignes géodésiques, que celles des longitudes. » La formule (26) contient les termes c„ j^et C„ L, dont la présence peut surprendre tout d'abord; il est cependant facile de s'expliquer leur (i) L'ordonnée A est identique avec la différence /; — // que nous avons considérée dans notre Communicalion du 28 décembre 1868. ( Hi8 ) existence : si, par exemple, les constantes linéaires des calculs géodésiques ne sont pas tout à fait exactes, les extrémités des lignes géodésiques déter- mineront des longitudes, latitudes et azimuts d'autant plus erronnés que ces lignes seront plus étendues; en un mot, les coordonnées et azimuts géodésiques seront affectés d'erreurs systématiques, ou croissantes avec L et 4\ Si donc le calcul des coefficients des fonctions F ety conduit à des valeurs de c„ et C„ qui ne soient pas négligeables, on aura la preuve que les constantes employées dans les calculs géodésiques doivent être corrigées. » Rien n'empêche d'ailleurs de joindre aux fonctions F et y les termes destinés à corriger les coordonnées et azimuts géodésiques, relativement aux constantes qui ont servi de point de départ dans les calculs; de cette manière, on obtiendrait à la fois les dimensions de l'ellipsoïde de révolu- tion qui satisiont le mieux à l'ensemble des observations, et les constantes propres à déterminer, au moyen de la formule (26), la vraie figure de la sur- face de niveau. » Si, au lieu de vouloir déterminer la figure de la surface de niveau dans toute l'éteiuluc que compreiuient les réseaux géodésiques, on se pro- pose de déterminer le profil de cette surface le long d'une ligne tracée ar- bitrairement sur la surface de comparaison, le problème sera bien facile à résoudre; en effet, soit (29) ^Î;(L, ^) = 0 l'équation de la ligne donnée; on déduira de cette équation relation qui servira à exprimer clj^ en fonction de dL, ou inversement. Si l'on pose ;3o) F.(L) = ^' (T/- L) _ ^cosXcosL'(t'- d' 11 ou IF ac" (3o)' /(.0 = -^^^(L'-L) + '^os>.cosL'(,i^-0. l'expression (20) prendra l'une des formes (3.) ^.-F,(L)^L ou f =y(.,^)./^; ( 8'9 ) et les valeurs de F, et /) étant développées en séries trigonométriques simples, et procédant, la première suivant les nuiltiples de L, la seconde suivant ceux de 4^, on intégrera sans difficulté celle des équations précé- dentes qu'on aura choisie. « Considérons en particulier le cas des méridiens et des parallèles. » Dans le cas d'une ligne méridienne, on a, dans toute son étendue, <^/4^= o, et si l'on pose lie- (3a) F,(L) = '^(L'-L), la formule (20) donne (33) A = /,- fF,{L)dL. » Dans celui d'un arc de parallèle, ou de clL = o, on poserait (34) MO = ^-V, d'où (35) A = A- cosX cosL' ff^iO'^^C' en négligeant les minimes variations de cosL'. » Modes d'application de la nouvelle méthode pour déterminer la vraie figure de ta Terre et comparaison avec celle qui repose sur l'emploi des nivelle- ments.— La nouvelle méthode, n'exigeant pas d'autres opérations de nivel- lement que celles qui s'exécutent sur l'instrument astronomique dans les observations de latitude, de longitude ou azimut, est exemple des erreurs inhérentes aux nivellements géodésiques. On a vu, d'ailleurs, que ces nivellements exigent, pour être corrects, des observations de latitude et de longitude ou azimut en chaque station; en d'autres "termes, que des observations astronomiques soient exécutées sur tous les points de station de la ligne géodésique; la nouvelle méthode n'exige pas l'exécution de ces travaux sur des points aussi rapprochés : le plus souvent, il suffirait d'un espacement d'un degré, tant en longitude qu'eu latitude, entre les stations astronomiques. Enfin cette méthode présente un moyen très- précieux de vérifier l'exactitude des données empruntées aux obser- vations. H Les différences que nous venons de signaler entre les exigences des ( 820 ) deux méthodes semblent devoir établir une supérioiité en faveur de la nouvelle. Examinons quels sont ses inconvénients. Le principal serait dans la longueur des calculs à effectuer pour la détermination des coeffi- cients des doubles séries trigonométriques à l'aide desquelles sont repré- sentées les différences des coordonnées ou azimuts, astronomiques et géo- désiques. Assurément, ces calculs, étendus aux principaux points d'un réseau de triangles qui couvrirait l'Europe entière, par exemple, seraient fort longs; mais ils ne seraient pas plus impraticables que les calculs ayant pour objet la compensation des erreurs des angles des triangles. » Admettons que l'on renonce à faire une application aussi étendue, au moyen d'un calcul d'ensemble; voici comment on procéderait pour éviter l'emploi des séries doubles sur une grande échelle. Sur le parallèle moyen de la région considérée, on fixerait un certain nombre de points satisfai- sant à la double condition d'être aussi également espacés entre eux et aussi voisins d'une station astronomique que possible ; par une interpolation étendue aux stations comprises dans un certain rayon autour de chaque point considéré, on calculerait les valeurs des différences entre les longi- tudes ou azimuts astronomiques et géodésiques, qui n'ont pas été observées en ce point. A cause du petit nombre de stations comprises dans un rayon peu étendu, cette interpolation, bien que nécessitant l'emploi de doubles séries trigonométriques, ne serait pas un obstacle; dans cette interpolation on aurait égard aux relations (aS) entre les coefficients. Ce travail étant ef- fectué pour chacun des points pris sur le parallèle, les résultats seraient re- présentés par des séries trigonométriques simples, et le calcul des altitudes des points de la surface de niveau se ferait sans la moindre difficulté. On aurait ainsi le profit de cette surface le long du parallèle considéré. )) Concevons que par chacun des points du parallèle on fasse passer un méridien. En empruntant au parallèle la cote d'altitude de départ, et, pro- cédant à l'égard de ces méridiens comme il a été dit à l'égard du parallèle, on obtiendra pareillement le profil de la surface de niveau le long de cha- cun de ces méridiens. » Il reste à vérifier l'exactitude des résultats obtenus. Les moyens de contrôle s'offrent d'eux-mêmes. Que l'on fasse passer des arcs de parallèles vers les limites nord et sud des méridiens, et que l'on emprunte au méri- dien moyen les cotes de départ, on déterminera deux nouveaux profils de parallèles; et les cotes d'altitude qu'on en déduira, pour leurs points d'in- tersection avec les diveis méridiens seront comparés aux cotes des mêmes ( «2. ) points qui ont été fournies par les méridiens eux-mêmes. Il va sans dire qu'on n'obtiendra pas une concordance parfaite; mais si les différences sont assez faibles pour pouvoir être imputées aux erreurs admissibles des données de l'observation, on n'aura plus qu'à effectuer une compensation analogue à celle qu'il faut presque toujours faire dans les opérations de nivellement ou les triangulations les plus soignées. » Il est encore un point par rapport auquel il convient de comparer les deux méthodes. Dans la première, on peut substituer les observations d'azimut à celles des longitudes, lorsque les cliaînes de triangles ont été vérifiées dans leur ensemble; pourvu que, dans le voisinage de l'équateur, on évite les observations azimutales de signaux dont la direction s'écarte trop du méridien. La nouvelle méthode, au contraire, n'admet pas la sub- stitution dont il s'agit, pour les régions voisines de l'équateur. 11 n'en résulte cependant aucun désavantage pour cette dernière, attendu que, les stations astronomiques étant beaucoup moins multipliées que ne l'exige la première méthode, et généralement établies aux nœuds des chaînes de triangles, on ne négligera jamais d'y faire les observations de longitude. Les observations d'azimut seront faites dans ces stations, uniquement pour contrôler les triangulations. M Enfin, la nouvelle méthode n'exigeant aucune nouvelle opération sur le terrain, on trouvera sans doute convenable d'en faire usage concurrem- ment avec la première. En géodésie, les vérifications sont souvent bien utiles. » La connaissance de la figure de la surface de niveau permettra d'ap- |)liquer, aux calculs ordinaires île la géodésie, une correction à laquelle on n'a pas songé jusqu'ici, et qui pourra n'être pas sans importance. Les bases sont réduites au niveau de la mer, que l'on confond ordinairement avec la siu'face de l'ellipsoïde de révolution, tandis qu'il faudrait les réduire à cette dernière surface; or cela sera facilement praticable, dès qu'on aura fait l'application des nouvelles méthodes. Par les chiffres qui seront pré- sentés dans un instant, on jugera si les corrections dont il s'agit ne pour- raient pas atténuer les discordances que présentent certains réseaux Irigo- nométriques. » On appréciera également si la configuration irrégulière de la surface de niveau, dans le voisinage des observatoires, surface à laquelle les cou- ches atmos|)hériques de même densité sont parallèles, n'exerce aucune (;. K., 1871, 2" Semestre. (T. LXXni, N" 14.) " o6 ( 822 ) influence sur les réfractions astronomiques (*). Sous ce rapport, une élude analogue à celle que M. Schwitzer a faite aux environs de Moscou, et (jtii s'étendrait à une surface de loo à 120 kilomètres de rayon autour de Paris, serait d'un certain intérêt pour notre Observatoire. » Il y a plusieurs années, j'ai obtenu, relativement à la région cauca- sienne, un résultat que je me suis abstenu de publier, parce qu'il repose sur des données très-incomplètes : aussi le présenterai-je|aiijourd'bui, non comme l'expression d'une réalité, mais seulement d'une possibilité. » Le colonel Chosdko aurait constaté, dans le Caucase, des différences entre les latitudes astronomiques et géodésiques, variant de 54 secondes, dans une amplitude d'arc de méridien moindre qu'un degré : voilà, certes, un système de données bien incomplet. Pour en déduire un résultat, il fallait nécessairement le compléter par des hypothèses. Voici celles quç j'ai faites : i" le point où les latitudes astronomiques et géodésiques s'accordent est au milieu de l'arc considéré; 2" le chiffre 54 secondes est la valeur maximum des attractions locales en cette région; 3° la fonction qui exprime leur effet sur les latitudes est impaire et assujettie à la condition de s'accorder sensiblement avec la loi de la raison inverse du carré de la distance, quand les distances au milieu de l'arc méridien sont très-grandes. En conséquence, j'ai admis la relation L'-L = C ^^^^ ,, où Lo désigne la latitude du milieu de l'arc, et C et -y deux constantes que les conditions énoncées déterminent. » A désignant l'altitude d'un point du profil méridien de la surface de niveau, dont la latitude est L, a le demi-axe équalorial, et e l'excentricité de l'ellipse méridienne, on a ^A=-"('--^>^^^-^;^r/L; (*) Qui sait si lus lùfraclions calcniccs en ayant cgaid à la 7>/«/c fij^iire ilc la surface de niveau n'aUcnneraient pas sensiblement les discordances systématiques que présentent les meilleurs catalogues d'étoiles? Il faudrait, pour cela, que la correction qui en résulterait pour les réfractions pût atteindre i à 3 secondes. Nous nous réservons d'examiner cette question une autre fois. ( 8a3 d'où, en intégrant, A = A„ 7 vV + lL-Lo^J^ Les valeurs de C oi y que fournissent les données et conditions précédentes, ont pour logarithmes l.C = 8,657 58, 1.7 = 3,40578. » A l'aide de ces données, on obtient les résultats suivants : L-L. L'-L A -A. L-L, L'-L A-A, 0 , „ m 0 , W 01 O.OI 0,0 0,00 I .01 19,1 —11,29 0. 10 l5,3. — 0,72 1 . 10 16,1 -,2,87 0. 20 34,5 - 2,55 1 .20 i3,6 — 14,20 0. 3o 27,0 — 4.9° 1 .3o 1 1 ,5 — 15,33 0.40 3,5,5 - 7'28 1 .40 9.8 — 16,28 o.5o 22,4 - 9-43 i.5o 8,5 — 17,10 1 .0 19,1 — 11,29 2.0 7,3 -17,81 (iV. B. L'-L change de signe avec L — L„; A — A» conserve le signe — .) » Les valeurs de L' — L montrent comment les effets des attractions locales sont supposés se succéder; les valeurs négatives de A — A,, expri- ment la quantité dont la surface de niveau s'abaisse au-dessous de la surface menée par le sommet de la protubérance liquide, parallèlement au sphéroïde de révolution. » Bien que ces résultats reposent en partie sur des données conjectu- rales, il ne paraît pas douteux que les variations d'altitude de la surface du niveau n'atteignent de 10 à 20 mètres dans le Caucase. V » Voici un autre résultat bien plus extraordinaire, qui a été obteiui par M. de Benazet, ingénieur des constructions navales, et comnuiniqué récem- ment au Bureau des Longitudes par cet ingénieur. (* ) Kn posant tang •!/ = — , on (il)tient les formules suivantes, qui sont |)liis appropriées an calcul numérique C C L'— I- = — sin|/ cos^i}/, A = A, — 2«(i — fM - sin- i"sin'iJ/. Lj, L, T/, sont supposés exprimés en secondes. loG.. ( «24 ) » M. fie Benazet, voulant connaître la iléviation du pendule an Callao, dans l'Amérique australe, s'est trouvé obligé, en l'absenre de chaînes de triangles reliant les deux versants des Andes, de calculer directement les attractions produites par le continent entier de l'Amérique du Sud. A cet effet, il s'est procuré des renseignements approximatifs sur le relief du sol et les densités, sur la variation de profondeur de la mer. M. de Benazet ne s'est pas contenté de calculer la déviation du pendule au Callao, déviation qu'il a trouvée dépasser plusieurs minutes; il a calculé les ordonnées du jirofd de la surface de la mer dans la direction perpendiculaire à la côte, au Callao. Or, il a trouvé que la mer s'abaisse progressivement, à partir de la côte, d'une quantité qui finit |)ar rester constante, et atteint alors i 37 mè- tres! La plupart des données du calcul de Benazet sont affectées d'incerti- tudes; mais il paraît cependant assez admissible que le résultat ne soit pas affecté d'erreurs dépassant le ^ oule|^ du chiffre auquel il est parvenu : on peut ainsi regarder comme très-probable que, dans une région donnée du Pacifique, les attractions du continent de l'Amérique du Sud produisent, dans le voisinage des côtes, un exhaussement atteignant 100 mètres ou plus encore. M Ces deux exemples suffiront, je pense, pour montrer toute l'impor- tance des questions qui se rattachent à la surface de niveau; il est seule- ment à regretter que les travaux de géodésie astronomique n'aient pas élé continués chez nous; car, autrement, il nous eût été possible de produire des résultats effectifs et intéressant, à ce titre, notre propre pays. » ASTRONOMIE. — i'i/r les deux jilaiièles récemment découverles. Note de M. Dfxaunay. n Dans la séance du 18 septembre dernier, j'ai annoncé la découverte d'une nouvelle planète à Marseille, par M. Borelly, et je lui ai attribué le n" 116. Cette planète a été nommée Lomia. Le lundi suivant, j'ai fait part à l'Académie d'une lettre de M. Luther qui m'annonçait la découverte faite par lui d'une autre planète, deux jours après la découverte de Lomia, à Marseille; cette planète de M. Luther devait naturellement porter le n" 1 17. Mais j'ai appris depuis, par une lettre de M. C.-H.-F. Peters, datée de Clin- ton (État-Unis d'Amérique), le 1 1 septend)re, que cet Astronome avait dé- couvert la même planète que M. Luther, six joiu's avant lui, et par consé- quent quatre jours avant la découverte de Lomia à Marseille. Il y a donc ( 8^5 ) lieu de modifier les numéros inrliqués pour les deux planètes, en attribuant le 11° 1 16 à l;i planète découverte d'abord par M. Peters à Clinton, le 8 sep- lembie, puis par M. I.iillier à Hilk, le r4 du même mois; et le n° 117 à la planète Lomia, découverte par M. Borelly, à Marseille, le 12 septembre. » Voici la lettre de M. C.-H.-F. Peters : > Une nouvelle planète, de onzième grandeur, a été trouvée dans la nuit du 8 septcnilur. J'en ai fait les observalions qui suivent : Temps moyen de Hnmilton Collefre. a\ O'A Décliii.iison (iii^) 1871. Sept. 8 i5.33.34 0.14. 6, 5i — 3.44.38,0 » » c) 11.47.31 o.i3.3o,3 — 3.48.48 10 1 1. . 38 . 3 0.12.41,7 — 3 . 54 . I?. » I''aute de connaissance exacte des étoiles de comparaison, la réduction des deux dernières de ces observations n'a pu être complétée. » .l'ai le plaisir de remarquer que mes éléments de Cassandra ["> représentent omore sulfisaniment les observations. IMa dernière est du cj décembre, et ne s'écarte de rKplumé- lide jiubliée dans les Astron. Nnclir. que de quelques minutes. » ASTRONOMIE. — Sur les néhuleuses découvertes et observées par M. Stephan, à l'Observatoire de Marseille. Note de M. Delaunay. « A l'aide du télescope Foucaidt de o"", 80, établi à l'Observatoire de r.ongcliamp (Marseille), M. Stephan a entrepris, depuis plusieurs années, tine revue générale de la portion du ciel visible sous nos latitudes, dans le but de compléter la liste déjà si considérable des nébuleuses connues (i). Ses recherches, qui ont surtout porté sur la zone comprise entre 45 et 100 degrés de distance polaire nord, ont amené jusqu'ici la décotiverte d'environ aSo nébuleuses nouvelles, et tout porte à croire que ce chiffre n'est qu'une faible fraction de celui qu'il lui sera possible de donner dans la suite. » Le travail se compose de deux parties : une première qui comprend l'exploration, et une deuxième, dans laquelle les nébuleuses sont reprises avec soin, une à une, pour être comparées avec une étoile voisine, comme cela se pratique ordinairement pour les comètes. (1) Le Catalogue de sir J.-F.-W. Heiscliel, publié en 1864, contient Soyg nébuleuses ou amas d'étoiles, y compris le Supplément. ( Saf, ) » Il n'est pas nécessaire d'insister sur le haut intérêt qui s'attache à la détermination précise de la position des nébuleuses. Si l'hypothèse d'Her- schel est fondée, si les distances de ces amas de matière à notre système sont presque infiniment grandes par rapport aux distances des étoiles dites fixes^ il faut voir dans les nébuleuses les repères qui permettent d'appré- cier avec certitude le mouvement de notre Soleil dans l'espace, ainsi que celui de la nébuleuse tout entière dont il fait partie. )) J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie un tableau con- tenant l'indication des positions de quarante des nébuleuses découvertes par M. Stephan; une partie de ces positions a déjà été publiée dans notre Bulletin astronomique, n"^ 7 et 12, et le reste le sera incessamment. A l'in- spection de ce tableau, aussi bien que par l'examen d'un catalogue plus étendu, on est frappé de la forte proportion des groupes de nébuleuses voisines qui peuplent certaines régions du ciel. 11 est donc légitime de sup- poser que la répartition de ces corps n'est pas quelconque, qu'il y a au contraire solidarité entre les nébuleuses d'un même groupe comme entre les diverses parties d'une étoile multiple. Peut-être arrivera-t-on, par leur étude attentive, à constater que les lois de la gravitation newtonienne subsistent encore à ces distances énormes. » Notre génération ne peut évidemment pas espérer pour elle-même la solution de ces grands problèmes; mais c'est notre devoir de travailler pour nos descendants, comme les anciens ont travaillé pour nous, et d'ac- cumuler les matériaux qui serviront de base à l'astronomie future. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les divers aspects des protubérances et des autres parties remarquables, à la sur/ace du Soleil. Classification de ces phénomènes. Quatrième Lettre du P. Secchi à M. le Secrétaire perpétuel (i). « Rome, ce 2i septembre 1871. » Les nombreuses observations des protubérances solaires, faites pen- dant les chiq mois de belle saison qui viennent de s'écouler, m'ont conduit à une classification de ces phénomènes, qui ne sera pas sans intérêt pour la science. Les astronomes physiciens se sont occupés des protubérances surtout au point de vue de l'analyse spectrale, et ceux qui ont fait attention à la forme en ont plutôt relevé la grandeur et les accidents les plus extra- ordinaires que la structure ordinaire. (i) L'Académie a décidé que cette Communication, l)ien que dt''j);issant (?n étendue les limilcs réglementaires, serait insérée en entier aux Caiiiptcs rendus. ( «27 ) » Les détails dans lesquels je vais entier me paraissent tout à fait nécessaires pour que les observateurs puissent s'entendre entre eux et faire disparaître certaines divergences, qui n'ont peut-être d'autre cause que la difficulté de comprendre la description verbale de ces étranges phéno- mènes. M Bien que leurs formes soient très-variables, bien que leurs caractères ne soient pas tellement tranchés qu'on ne puisse passer de l'un à l'autre, il y a cependant lieu à une classification de détail qui doit être instructive. Je commencerai par la chromosphère. » Chromosphère. — Elle se présente sous quatre aspects bien tranchés. » (rt) Le premier aspect est celui d'une couche nettement terminée, comme serait la surface libre d'un liquide. Son éclat tranche parfaitement à l'extérieur avec l'espace sombre environnant ; on remarque seulement une faible diminution d'intensité près du bord extérieur (//(/. i). Fij. I. Fie- 2. » {b) Ordinairement, la chromosphère est garnie de petits filaments semblables à des poils brillants, dirigés dans un même sens, plus ou moins inclinés {fig. 3). Cette structure s'observe surtout entre les latitudes Fis- 3. Fij. 4. moyennes et les pôles. L'entraînement des filets n'est pas toujours dirigé dans le sens des courants supérieurs, qui transportent les protubérances, mais cela arrive très-souvent. ). (c) Quelquefois, surtout dans les régions des facules, la surface est diffuse [sfuinata), de manière qu'il est difficile de dire où elle s'arrête (fig. 2). _ » [cl] Enfin, le plus ordinairement, la chromosphère est terminée irré- ( 828 ) gulièrement et garnie de petits appendices coniques irréguliers, ou de petites flammes dirigées en tous sens. Ce sont des protubérances rudimen- taires, plus fréquentes dans les points du périmètre solaire où se présentent les granulations ou marbrures de la surface; de sorte qu'il paraît exister une dépendance entre cet état de la chromosphère et les granulations (/^■4). » On pourrait distinguer ces quaire aspects de la chromosphère par les noms de plate, velue, diffuse (sfumata) et flamboyante. » Protubérances. — J'arrive maintenant aux protubérances; elles sont de trois espèces principales : en forme d'amas, àejels et de panaches. » Amas. — Les amas sont de deux sortes : les uns sont des élévations en forme de monticules très-brillants [ficj. 5), dans l'inlérieur desquels on Fig. 5 Fig. 6. ne voit aucune distribution nette de la masse; sur leur contour, ils sont généralement diffus (sjumati) ou garnis de poils. Ces amas paraissent élre de simples surélévations de la chromosphère, n'excédant guère i5 à 20 se- condes; leurs formes sont variables, mais généralement arrondies. » Une deuxième sorte d'amas est formée d'agglomérations plus diffuses, légères, ressemblant aux camuhis de notre ciel [fig. 6). On les rencontre dans les environs des taches, mais en général celte forme est plutôt rare tt paraît dériver d'une nébulosité diffuse qui cache l'organisation intérieure du jet. » Je désignerai ces deux premières sortes d'amas par les noms d'amas brillants, et 6'amas cumuliformes. » Une troisième sorte d'amas est composée de masses nuageuses, très- légères et diffuses, situées au sommet des grandes protubérances, là où la dissolution des panaches produit des lueurs faibles et de légers voiles ciirijormes [fig. i3, i4 et 18) au sommet des masses. » Jets. — Sous la dénomination de jets, je comprends ces flammes vives et brillantes qu'on trouve surtout dans le voisinage des taches et dans la couronne brillante de facules qui les environne. ( 829) » L;i fiij. 7 montre quelques formes de ces jets. Quelques-uns sont Irian- gulaires, comme des pointes d'épée courtes et raides, mais tres-vives, et en même temps d'une variabilité extrême; ils prennent rarement un grand développement en hauteur, et durent peu de temps, hajig. 8 présente une Fig, 8. forme de jets que l'on rencontre très-rarement sur une grande échelle : je les appellerai cùnes. Les cùnes très-courts sont très-fréquents; ils s'allongent souvent eu prenant une forme curviligne très-gracieuse; la fuj. q donne un exemple de cette transition rapide en filets curvilignes nombreux, dans un intervalle de vingt minutes de temps. Celte transformation ne s'effectue pas par degrés, mais, en général, l'une des formes venant à disparaître, l'autre s'y trouve substituée après un intervalle de tranquillité très-court. L'aspect Fig. 9. Fij. 10. de ces dernières formes de jets est celui (iejlmivnes transportées par le vent, et je les désignerai sous ce nom; elles sont très-communes près des taches, et très-vives. » L'intensité lumineuse dans les jets est toujours très-grande, et le fond même est plus lumineux que le reste du contour solaire. Ils offrent parfois des formes vraiment magnifiques, comme les plus beaux bouquets de feux d'artifice qu'on puisse imaginer; les branches, retombant en forme de paraboles plus ou moins inclinées, olfrent une beauté pour ainsi dire artistique. Certains jets représentent la tête de magnifiques palmiers, avec leurs gracieuses courbures de rameaux. La fitj. 10 représente un jet composé, où les branches, sorties ensemble de la base, se séparent .1 une C, K., 1871, 2=5tm<;Ure.(T.LXXUl, N'^ 1-5. ', '07 ( H'.'o ) certaine hauteur, dans différentes directions. Plus ordinairemenl la tige, très-vive et très-brillante, paraît à une certaine hauteur se diviser en rameaux (yî(y. ii).On voit la clieveluie supérieure tantôt entraînée parle Fig. II. Fif;. 12. vent dans la direction du jet, et tantôt repoussée en sens contraire de la direction de la tige. Ces formes sont toujours compactes, filamentaiies à la base, et terminées franchement au sommet en filets sans nuages. Leur lumière est si vive, qu'on les voit à travers les nuages légers, lorsque la chromosphère disparaît; leur spectre indique, outre l'hydrogène, la pré- sence de plusieurs autres substances. Je les appellerai gerbei. On trouve souvent dans ces gerbes une variation de réfrangibilité des raies, qui se traduit par un doublement de la raie normale, ou par une diffusion d'un côté ou de l'autre : cet effet serait dû à la grande vitesse de transport de la masse lancée. Souvent les gerbes, arrivées à une certaine hauteur, s'arrêtent et se transforment en masses brillantes très-vives, qui, après (jiiel- que temps, restent isolées comme des nuages. Un caractère propre des gerbes, comme des flammes, est la courte durée; il est rare qu'elles durent une heure; c'est souvent l'affaire de quelques minutes. Fig. ij. Fif;. i/|. w Panaches. — La troisième espèce de protubérances, que j'appelle //<(- naches, présente quelques caractères communs avec les jets, mais elle en diffère considérablement : i" par une moindre intensité lumineuse; 2° par une plus grande persistance en durée; 3° par la terminaison à la p;irtie supérieure, qui souvent se résout en nuages pommelés, comme nos nuages terrestres ilécliiipielés; /|" par la diffusion et la hauteur énormément |)lus ( î^3, ) grande qu'on y rencontre; 5° par les assemblages très- volumineux qu'elles forment; 6° enfin par la situation dans laquelle elles se présentent indiffé- remment sur toutes les parties du bord, tandis que les jets se rencontrent seulement près des taches ou dans leur région. Nous distinguerons leurs formes en simples et composées. » Les formes simples {fig. 12 et i3) consistent en des masses de fila- ments, larges à la base et rétrécies en pointe {a), {b), (c). On les rencontre soit droites [b), soit courbées par l'action évidente de courants qui les en- traînent. Il n'est pas rare de voir dans ces panaches des inflexions doubles bien marquées [Jig. 12 et i3(<;), (r/), (e)], comme si le jet avait une forme spirale. Une forme assez belle et qui n'est pas rare est la forme [{J)fg. i 3], qui tient à la chromosphère par ime langue très-mince et s'élève sur ce pendicule en s'élargissant en forme de fleur. Parfois ces panaches offrent une grande étendue (g). M Ces formes peuvent atteindre toutes les hauteurs. Ordinairement, à une certaine élévation, elles s'épanouissent eu traînées et en nuages {fig. i4). Le panache (a) est terminé par inie masse nuageuse diffuse, à une élévation comparativement petite. Le panache {b) se relève en corne coupée par trois étages de nuages. Le panache [d) présente un nuage qui est attaché seulement par une queue. Le panache (c) est un filet presque isolé, qui se replie eu retombant normalement. Il peut se faire cependant quelquefois cpie ces nuages soient simplement projetés sur les panaches; mais on les voit souvent se former à leur sommet. » Les panaches se présentent sous toutes les inclinaisons possibles, de- puis ceux qui sont perpendiculaires jusqu'à ceux qui se traînent sur la surface solaire. On les trouve accouplés [fig. i5 [a]] ou convergents (c), Fig. i5. Fijj. 16. OU assemblés, mais avec luie inclinaison différente [b). Il est probable qu'une grande partie de ces formes sont tlues à un effet de perspective, et que leurs bases sont très-éloignées chms la direction du rayon visuel. » Il est cependant remarquable que la forme des fdels, à la b^se, est en loy.. ( '^^'^ ) général très-voisine de la verticale, et s'incline ensuite avec beaucoup de délicatesse pour s'élever souvent en haut. Leur structure ressemble à un assemblage de longs poils réunis, et plus particulièrement à des mousta- ches. Les filets sont généralement serrés, de sorte que, si l'air n'est pas favorable, on les prendrait pour des nuages continus. Aux p«')les, o?i les trouve généralement plus clair-semés, presque perpendiculaires au bord {fiq. i6) dans toute leur hauteur (évidemment faute de courant qui les entraîne), et confus au sommet en un nuage très-faible. » De l'assemblage de ces jets, naissent les masses composées, pour les- quelles on ne peut donner de types constants, car elles sont sujettes à tous les caprices possibles. » Plusieurs de ces masses se présentent avec une organisation qui leur fait attribuer, au premier aspect, une structure réticulée \fiq. 17 (*)], lais- Fig. 17. Fig. 18. II ociobre 1870. 9 juillet. 1S71. sant des trous obscurs et des ouvertures béantes. Cette continuité appa- rente se présente surtout dans des circonstances atmosphériques mauvaises; mais, avec un grossissement convenable et un air favorable, en examinant bien leur structure, on trouve que cet aspect résulte seulement de l'entre- croisement des panaches. Prenons l'une des figures les moins compliquées, la fiq. 18 : nous voyons que les masses des filets divergent de trois centres rt, h, c, qui se joignent en formant des arcades, et laissent des intervalles qui, vus sur le fond obscur de la raie C, paraissent des trous noirs m, n. Si les jets sont plus déliés, mais plus nombreux, on aura l'aspect d'arcades de la fuj. 19, où ils se croisent dans toutes les directions, lais- sant entre eux des interstices trapézoïdaux et triangulaires curvilignes. Mais comme les masses, en se croisant, se diffusent, les angles de ces figures se trouvent arrondis, et il en résulte des figures ovales dans des masses compactes, comme le montre la fig. 20. La ficj. 17 est produite de la même manière, avec l'addition d'une nébulosité plus compacte. (*) La plupart des figures n'ont pas de dates, mais j'ai cru nécessaire d'indiquer celles des plus icniarquables. ( 833 ) » Ces masses atteignent des hauteurs énormes, de i5o à aoo secondes; parfois de a/jo secondes, très-rarement plus. Leur sommet est cependant, en généra], très-déchiqueté et semblable en tout aux amas de cirro-cumuli que nous voyons à l'extrémité des nuages orageux, et qui forment un ciel Fig. 19. Fig- 20. pommelé. Un fait très-intéressant, c'est qu'elles s'élèvent toujours sur la chromosphère par de petits jets isolés, et jamais dans une étendue parfai- tement continue, bien que, à une certaine hauteur, elles se mêlent et se confondent en une masse qui paraît iftiique. Ainsi, en partant de la base, on peut suivre la trace des filets qui les produisent et qui, arrivés à une certaine élévation en se ramifiant et s'inclinant différemment, se mêlent de toutes les manières possibles. C'est cette structure qui a suggéré l'idée de formes arborescentes dans les protubérances. On n'en finirait jamais si l'on voulait donner les figures des masses compliquées qui s'étendent par- fois de 3o à 40 degrés sur la surface solaire en latitude, et à plus de 60 degrés en longitude. Il est manifeste que cette forme embrouillée dépend de la différence de direction des figures élémentaires que nous projetons l'une sur l'autre, et que, faute de transparence, nous ne pouvons séparer. » Nuages. — Nous comprenons dans ce groupe toutes les masses sus- pendues qui nagent isolées au-dessus de la chromosphère. Elles sont, en général, très-intéressantes pour l'intelligence du mode de formation fon- damentale des protubérances. Une classe de nuages est produite, comme nous venons de le dire, par la diffusion désorganisée des panaches en masses déchiquetées; d'autres nuages paraissent être la continuation même des panaches, qui ont cessé d'être alimentés par la partie inférieure de la chromosphère, et se trouvent ainsi isolés et volants dans l'atmosphère supérieure {fig. 21). » Dans ces masses isolées, se manifestent souvent un phénomène assez curieux, qui consiste en ce qu'une masse brillante apparaît épanchée en ( 834 ) filets curvilignes, éparpillés dans toutes les directions possibles {fi(j. 22 et a3). Cette structure est assez singulière et n'est pas rare : nous y avons fait attention toutes les fois que nous l'avons rencontrée. Cette forme prouve que les panaches peuvent se former, au milieu de la masse asmosphérique, Fig. 21. Fig. 22. sans un orifice d'émission proprement dit, d'où sorte la masse gazeuse. C'est là un point très-intéressant pour la théorie de la formation de ces protubérances. M. Tacchini, de Palerme, a fait aussi celte observation ; il a même observé des filets descendants qui ressemblaient à une pluie [fuj. 16); nous les avons également vus. » Les masses filanientaires des panaches ne ressemblent en rien à nos nuages habituels de condensation de vapeurs, tels que les cumulus et les cirrus. La seule forme qui s'en rapproche est celle de certains cirrus légers, qui sont entraînés dans notre atmosphère par des courants violents : ces formes se produisent seulement lorsque le vent du nord, très-fort dans les hautes régions, trouvant les cirrus déjà formés, les déchire et les entraîne eu filets plus ou moins parallèles et entortillés : en Amérique, on les ap- pelle liorse Utils (queue de cheval); elles ressemblent à nos panaches. Ces phénomènes sont donc le simple résultat du transport dû au milieu dans lequel les masses nagent; ils ne peuvent servir à la démonstration de l'existence d'une force d'impulsion directe qui les lance à ces énormes élévations. Cela est évident dans les masses qui rebroussent chemin, arri- vées à une certaine hauteur [fig. i» et 22); la force qui les produit est différente de celle qui les transporte. » Les formes exposées jusqu'ici sont celles qu'on voit par la raie G du spectre: les autres i-aies présentent des formes moins nettes; la raie jaune D3 surtout donne des figures différentes, parce que la clarté du fond empêche de voir les détails des nébulosités plus faibles, dont sont souvent enveloppés les amas filamentaires. » Si l'on se rapporte aux anciennes observations des éclipses, on trouve ( 835 ) que les protubérances, en général, sont représentées comme des masses sans organisation, comme des cumulus ou des amas de fumée. Dès 1860 cependant, leur structure filaire fut expressément indiquée dans les dessins que je fis au Desierto de las Palmns, et que je publiai alors. Les photogra- phies cependant ne donnent qu'un résultat confus et aggloméré sans dis- tinction. Il serait donc intéressant de faire des observations optiques, dans le moment de la totalité des éclipses, pour étudier avec précision les formes des protubérances, et les comparer avec celles qu'on voit au spectroscope. Je voulus essayer de réaliser des observations de ce genre, le 22 décembre dernier, mais le mauvais temps ne me permit pas d'arriver à une com- paraison satisfaisante. J'espère que le 24 décembre prochain donnera un meilleur résultat. Mais il peut bien se faire que la structure filaire dis- paraisse dans la vision optique ordinaire pendant l'éclipsé, à cause de la grande vivacité de la couche nébuleuse brillante qui enveloppe ordinaire- ment ces masses. » En distinguant entre les jets et les panaches, nous n'avons pas l'inten- tion de préjuger la question de savoir si les panaches ne sont pas aussi des jets : cette question n'est pas encore assez approfondie. La distinction réelle nous paraît consister eu ce que, dans les jets, une partie de la pliolosplu re semble soulevée, tandis que, dans les panaches, la seule partie affectée est la chromosphère : nous n'avons jamais trouvé, dans leur spectre, que les raies de l'hydrogène avec la raieDj. Mais il ne nous paraît pas qu'on puisse éta- blir en principe que tous ces jets offrent un orifice d'émission, dans une couche liquide par où sort le gaz, et bien moins encore qu'on puisse prendre la hauteur des protubérances comme mesure de la pression qui lance le gaz, car nous voyons les panaches se produire même dans les rig. 23. Fig. 24. masses suspendues dans l'atmosphère libre {ftg. 21 à 24), loin de la chromosphère, là où l'on ne peut admettre une telle couche liquide. )) La persistance des panaches est très-remarquable, comparée à celle des gerbes. Malgré letu- grande mobilité, on peut les trouver deux ou trois ( 836 ) jours à la même place : aux pôles, la persistance dure même davantage, tandis que les gerbes les plus belles ne durent que quelques minutes, rare- ment des heures. Cela nous confirme dans l'opinion que les gerbes sont dues à une véritable éruption, partant d'une plus grande profondeur et ayant une température plus élevée et une plus grande vitesse. La présence des jets et des gerbes est le meilleur signe de l'apparition imminente d'une tache. » Quant à la connexion entre les protubérances et les facules, on peut établir ce qui suit: Les facules accompagnent invariablement les jets, quelle que soit leur forme, mais les panaches en sont bien souvent indépendants, surtout s'ils sont petits. Cela se comprend en effet, car la lumière des jets est toujours supérieure à celle de l'atmosphère terrestre éclairée, de sorte qu'on les voit même à travers les nuages, tandis que celle des panaches est beaucoup plus faible, et une vapeur terrestre quelconque suffit pour les faire disparaître. » Une particularité digne de remarque, c'est la faiblesse de leur lumière près des pôles, et la direction perpendiculaire au bord des filets : indices, comme je l'ai déjà dit ailleurs, d'une activité moindre et d'une plus faible force de transport. » Les protubérances, quant à leur nombre et à leur grandeur, sont en rapport avec l'activité solaire qui se manifeste par les taches : dans ce moment, nous arrivons à un minimum des taches, et les protubérances sont aussi peu nombreuses et peu étendues. » Les dimensions des protubérances sont très-vai'iables. Les maxima que j'ai rencontrés dans cette période de temps n'excèdent pas 4 minutes à /| 2 minutes; on en peut conclure que le milieu dans lequel ces masses nagent doit avoir au moins 5 à 6 minutes; c'est la hauteur que les obser- vations des éclipses assignent à la partie la plus vive de la couronne. Les jets sont, en général, plus bas : au moins, leur partie la plus brillante ne s'élève pas au-dessus de i à 3 miiuiles. » MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Note sur les ajfections charbonneuses de Vhannuc; par M. Déclat (Extrait.) (Renvoi à la Commission nommée pour la question du typhus.) « Dans la Note que j'ai eu l'honneur de lire devant l'Académie, le lo avi-il 1H71, et qui ;ivait pour objet la curalion et la préservation du ( 837 ) typhus des bêtes à cornes, j'annonçais que la médication qui avait déjà produit les résultats remarquables communiqués à l'Académie avait été appliquée, avec non moins de succès, au traitement des affections char- bonneuses de l'homme et des animaux, et qu'elle le serait, probablement, au traitement du choléra, de la fièvre jaune, etc. » Je viens aujourd'hui conununiquer à l'Académie quelques faits qui me paraissent confirmer ce que j'avais annoncé, en ce qui concerne les affec- tions charbonneuses de l'homme. » Dès le début du siège de Paris, pendant que je faisais, à l'abattoir de Grenelle, des expériences sur la fièvre aphtlieuse desbétesà cornes, connue sous le nom de cocotle, plusieurs hommes attachés à l'abattoir furent atteints d'affections charbonneuses. Les deux premiers atteints, traités à l'aide des méthodes ordinaires, d'abord par un médecin du voisinage, et plus tard par les chefs de service de l'hôpital Necker, succombèrent promptement. » A ceux qui furent atteints ensuite, j'appliquai moi-même la nouvelle méthode de traitement ; puis, cette méthode fut suivie, même en mon absence, par le directeur de l'abattoir, M. Rouillard; aucun des malades que nous traitâmes, lui et moi, ne succomba. » Des faits semblables furent observés dans un établissement du voisi- nage » L'auteur donne ensuite le détail des observations d'après lesquelles, sur Sj sujets atteints, il a pu obtenir 5^ cas deguérison. MÉ3I0IKES PRÉSENTÉS. CHIMIE. — Recherches sur la transfonnation réciproque des deux états allotropiques du phosphore (2^ partie); par M. G. Le.moine (i). (Commissaires : MM. Dumas, Fremy, H. Sainte-Claire Deville.) « Essai de séparation des deux ti^ansjorinatioiis inverses. — Lorsqu'on chauffe du phosphore rouge, le phosphore ordinaire d'abord produit se change de nouveau en phosphore rouge: l'une des transformations est nécessairement accompagnée et limitée par l'autre. (i) La \" partie a été présentée dans la dernière séance (p. 797). G. R., 1871, 2= Scm«f;<-. (T. LXXIII, N" 14.) I o8 ( 838 ) » [l serait important d'isoler expérimentalement les deux actions élé- mentaires inverses dont on observe seulement la résultante. On peut, dans ce but, chauffera 44o degrés du phosphore rouge en présence du cuivre : le phosphore ordinaire est absorbé : la transformation devient illimitée. » Je déduis de ces expériences (i) la quantité a de phosphore ordinaire que le phosphore ronge dégage par gramme et par heure : t V C p Y p V Y V a 2 heures. . . te • 21,9 gr '7'i29 0^836 o,%4 38,^2 18,0 0,47 0,32 3 heures. . . 20,2 I I ,954 ".479 0,276 23,7 i3,7 0,58 0,29 3 heures. . . . 33,3 10,988 0,94 o,55i 39.2 23,7 0,60 o,3i » Ces résultats exigent deux corrections principales : » 1° Pendant les températures antérieures à 44o degrés, l'absorption correspond déjà, dans les conditions de l'expérience, à 7 pour 100 du poids du phosphore rouge. 2° Le cuivre, à 44o degrés, n'absorbe pas instantanément le phosphore ordinaire : la vapeur subsiste en présence du métal avec une tension très- notable. L'absorption ne se complète que pendant le refroidissement, aux températures où le phosphore rouge n'émet plus de phosphore ordinaire. A 440 degrés, la vitesse d'absorption du cuivre est mise en opposition avec la vitesse de transformation du phosphore rouge. » La séparation des deux actions inverses n'est donc pas complète. Ce- pendant, comme première approximation, on peut dire que la transforma- tion du phosphore rouge à 44o degrés, si elle n'était pas limitée par l'action inverse, donnerait par gramme et par heure oS"", 3 de phosphore ordinaire. » Transformation du pliosjjltore ordinaire. — Au delà de 290 degrés, cette transformation, obtenue en vase clos, est de plus en plus rapide, (i) Il faut tenir compte dans le calcul de la variation incessante du poids du phosphore rouge. Soient P le poids introduit, Y sa perte au temps t. On a dY = ftiP — Y)di, d'où .(,-1)=.,. Je choisis les expériences con'cspondant à un grand excès de cuivre C et à un petit vo- lume V, car .nlors la tension de la vapeur persislanle a moins d'influence. Les résultats s ap- pliquent seulement au phosphore rouge non aggloméré par l'effet de la reaction inverse. («39) mais toujours incomplète. Toutes les expériences suivantes sont relatives à la température de [\l\o degrés (i). )> 1° Si des espaces différents contiennent des quantités de phosphore ordinaire proportionnelles aux volumes, les quantités de phosphore ordi- naire persistant sont elles-mêmes ])roportionnelles à ces volumes. La trans- formation est avant tout un phénomène de tension de vapeur. » Soient : t le nombre d'heures, V le volume, P et Y les poids de phos- phore ordinaire introduit et de phosphore ordinaire persistant : t s'>. 8''. st. Sb. Sh. Sb. sK 8l>. V. .. 5oo'''^,2 5io",'] 534'^%6 258'% I i58",5 i6o^S4 527",9 485-5 p. .. 1 ,4?. 3,o5 3.77 4,i5 5,0 5,1 '5,4 er 14,7 Y... 1,42 2,752 2,879 1,281 0,625 o,63o 2,107 1 ,973 P 2,85 5,86 7,o5 16,08 3l,2 3i,8 29,' 3o,3 Y 2,85 5,29 5,39 4,96 3,94 3,93 3,99 4,06 » a° Pour un même temps (huit heures), l'influence du poids de phos- phore introduit est assez complexe, à cause des vitesses différentes de la réaction. En huit heures, la tension persistanteest maximum pour 7 grammes environ de phosphore introduit par litre. Les petites quantités (2S'',85) n'éprouvent aucune transformation : c'est ainsi qu'une petite quantité de vapeur se maintient sans condensation partielle si elle est au-dessous de la tension maximum. )) 3° Chauffé moins longtemps, le phosphore ordinaire donne moins de phosphore rouge; mais, pour des masses un peu grandes, c'est surtout dans les premiers moments que la transformation est rapide : au bout de deux heures, 3o grammes par litre ne laissent déjà plus que 5=% 3 de phosphore ordinaire. )) En chauffant plus longtemps, le poids de phosphore ordinaire persis- tant diminue, mais la transformation est d'autant plus lente qu'on part de plus faibles quantités. D'ailleurs, elle lend vers une limite {'i^'^,6 pour 3o grammes par litre) : (i) Avec 70 on 100 grammes de phosphore par litre, il y a toujours eu explosion. Le phosphore rouge formé est très-ihir et adhère fortement au ballon. On le débarrasse complètement du phosphore ordinaire en le laissant digérer un ou deux jours avec du sulfure de carbone. 108.. ( S/|o ) P . Y, P v' Y v' 32h /■|0'> 75", 3 gr 2,70 2,3i6 458", 8 2,70 2,146 5,68 5,89 4,87 4,68 >,» a','- 4|h 390^,4 443", 4 554", • i3,i cr '3,9 cr 17,65 ,,43i 1,583 i>973 33,56 3i,28 3 1,85 3,67 3,57 3,56 » 5° Envisagée dans sa marche progressive, la transformation du phos- phore ordinaire en ])hosphore rouge, à 44o degrés, offre une diminution continue, mais de plus en plus lente (i). Elle n'est pas troublée par une perturbation, comme la transformation inverse : = 2,9 = 5,9 =: 16,0 = 3o,o t Y v" Y v' Y v' Y v' 2'' 8^ 2,9 5,3 17" 3it> 41I' 4^9 4^% 7 55'-,3 4,0 38'-, 7 36'-, 6 3e^6 » Identité des limites en parlant des deux états allolropiiiues. — Comparons Y les quantités — de phosphore ordinaire restant dans ces deux cas pour 3o grammes par litre : Nombre d'heures a*" 8'' 17'' 23-24'' ^^^ 4i'' 47'' Avec le phosphore rouge 4*'^,75 4^"^, 4 " 3^'', 9 3"', 7 » S^"", 7 Avec le phosphore ordinaire 5^'', 3o 4^"^»" 3^'', 7 3*% 6 » 3"', 6 » » Les doux séries tendent vers une même limite, S^"", 6 environ. Celte limite se retrouve avec d'aulres quantités de phosphore : (i) Au point de vue théorique, il est important de remarquer que la vitesse de transfor- mation, à un instant donné, dépend non-seulement de la quantité de phosphore ordinaire persistant, mais encore de la quantité de phosphore rouge déjà formé. Ainsi, 6 grammes après huit heures et 3o grammes après deux heures laissent une même quantité S^'', 3 de phosphore ordinaire par litre, mais dans l'une des expériences la transformation est encore bien plus lente cpie dans l'autre. ( 84f ) » 1° Avec i6 grammes de phosphore ronge, en cinquatre-quatre heures, on a environ 3s'',6; » 1° Avec looo grammes de phosphore ronge, en huit heures, on a déjà 3^^'', 5 environ ; » 3° Avec 4^,9, la transformation progresse avec une telle lenteur, qu'on ne peut pas expérimentalement atteindre la limite, mais elle semble peu inférieure à 3^'', 6. » Ces résultats contredisent formellement les conclusions d'un travail de M. Hittorf (^/in. de Pocjgendorff, t. CXXVI, année iSGS): d'après ce sa- vant, le phosphore rouge et le phosphore ordinaire donneraient chacun des tensions de vapeurs distinctes, correspondant pour 44" degrés, à 4^',-^ et 7 grammes par litre. Les expériences de M. Hittorf étaient trop peu nombreuses. Ses résultats numériques, isolés, sont sensiblement identiques aux miens et leur servent de confirmation. » En résumé, la transformation du phosphore est avant tout un phéno- mène de tension de vapeur. Sa vitesse est très-différente, suivant le^ quan- tités dont on part, et diminue à mesure qu'on se rapproche de la limite. Mais, quel que soit celui des deux états allotropiques employés, la transformation tend vers une même limite, environ 3^"', 6 de phosphore ordinaire par litre. » Les résultats très-variés obtenus dans ce travail seront coordonnés, au point de vue de la vitesse des réactions, dans une même loi générale que j'aurai l'honneur de soumettre à l'Académie. » J'ai exécuté, moi-même, toutes ces expériences à l'École Polytech- nique, dans le laboratoire de M. Fremy. » MÉTÉOROLOGIE. — Programme d'une ascension aérostatique, pour observer les étoiles filantes de novembre 1871; par M. W. de Fo.wielle. (Commissaires : MM. Becquerel, Regnault, Le Verrier, Dupiiy de Lôinc.) « M. Henri Giffard ayant mis à ma disposition un aérostat cubant 65o mètres, et gonflé avec du gaz hydrogène pur, j'ai exécuté, le i5 no- vembre 1867, à minuit 3o minutes, une ascension qui m'a permis de me rendre-compte de l'importance de ces reconnaissances aériennes, et des moyens de les exécuter avec des chances suffisantes de succès. » Le départ de 1867 n'ayant pu avoir lieu que le lendemain de l'échéance astronomique de cette année, à cause d'un accident surveiui dans la pré- paration du gaz, j'ai été privé de l'avantage d'observer un phénomène qui est resté caché aux astronomes de l'Observatoire de Paris, à cause d'une ( 842 ) épaisse couche de nuages leur dérobant à peu près entièrement la vue du firmament. » Mais les observations faites en Amérique prouvent que le spectacle était digne des plus grands efforts, je dirai presque des plus grands dan- gers (i). Toutefois, malgré mon insuccès partiel, j'ai pu observer, depuis minuit 3o minutes jusqu'à 4'' 30", neuf à dix étoiles filantes, qui, je crois, n'ont point été vues à Paris, et j'en aurais aperçu bien davantage sans la présence de la Lune, qui était arrivée à son plein le 12 novembre, et qui jetait, par conséquent, une lumière très-vive dans une direction gênante. Huit des étoiles filantes observées par moi m'ont paru provenir de la constellation du Lion. Elles étaient de couleur blanche, d'un éclat com- parable à celui de la Lyre. La dixième, aperçue sur la plage au moment où la nacelle se renversait, poussée par un dernier soubresaut du ballon, était plus pâle que les autres. Cette circonstance pouvait tenir, soit à une plus grande épaisseur d'air, soit aux approches de l'aurore. » Dans l'expédition de novembre 1871, je me propose de me mettre l'aérostat en position dès le 12 au soir, afin d'être en mesure de partir vers 1 1 heures, si le vent pousse vers l'est. Si j'étais favorisé par cette chance, je pourrais me trouver en l'air pour assister au lever du Lion. » Mais si le vent pousse vers l'ouest avec une intensité notable, mon intention est de retarder le départ jusqu'à 2 heures ou 2'' 3o™ du matin, ce qui ne compromettra point le succès de l'opération, car le récit de l'appa- rition de 1867 observée en Amérique prouve précisément que la partie intéressante du phénomène pourrait commencer, comme il y a quatre ans, même après 4 heures du matin. » Au i5 novembre iSG'j, je n'avais point encore essayé de conduire moi- même les ballons, et, sans la hardiesse avec laquelle M. Jules Godard, qui dirigeait l'aérostat, a procédé à une descente rapide, nous allions infailli- blement nous perdre dans la mer du Nord. » Les enseignements de mon ascension ayant été méconnus pendant le siège de Paris, je ne me croirai point autorisé à imiter une négligence contre laquelle j'ai inutilement mais énergiquement protesté. » Je le pourrais d'autant moins que je compte m'élever à une altitude de 3ooo mètres, au lieu de me borner à 800 mètres, comme j'ai cru pru- dent de le faire en novembre 1867. (i) Fnir la Note de M. Wolff, p. SSa, t. LXV des Comptes rendus, et la Lettre de M. Gaillard, p. ioSl), même volume. ( 8/(3 ) » En outre, les conditions astronomiques sont toutes différentes, en ce sens que la Lune, qui était pleine le J2 novembre 1867, sera nouvelle le lî novembre 1871. Or il est impossible de ne point se rappeler que les dates fatales des grandes catastrophes aéronautiques du siège de Paris sont les renouvellements de la Lune qui ont eu lieu les 23 novembre 1870 et 21 janvier 1871. » L'absence totale de Lune, si favorable aux observations astronomiques, n'est point sans être gênante pour les opérations aéronautiques; mais, en prenant les précautions indiquées ci-dessus, je suis certain que toutes les chances de danger se trouvent radicalement éliminées. J'ai donc pu offrir de m'accompagner à une personne qui n'est point inconnue de l'Académie; et cette personne a bien voulu accepter. » Si le vent était trop fort, il conviendrait de remettre l'ascension au lendemain, et elle aurait lieu de la même manière, avec les mêmes pré- cautions. » Mon ascension aura pour but d'étudier l'ensemble des caractères phy- siques des phénomènes; mais, d'après lui avis que m'a donné, il y a déjà quelque temps, M. Alexandre Ilerschell, je me préoccuperai spécialement de la partie de la voûte céleste dans laquelle le radiant est supposé se trouver. J'aurai naturellement à reconnaître si les trajectoires des étoiles peuvent réellement être considérées comme émanant du radiant. Enfin je me préoccuperai d'une étude qui n'a point donné jusqu'à ce jour de résultats à terre, celle des bruits auxquels la dislocation des corpuscules célestes peut donner lieu. Ne serait-il pas possible d'augmenter la sensi- bilité de l'ouïe à l'aide d'appareils acoustiques convenablement disposés? Ne pourrait-on répéter l'expérience de l'académicien russe Sakharoff, qui avait emporté dans sa grande ascension de i8o3 un porte-voix vertical et observait le temps que l'onde sonore produite par la terre, faisant écho, mettait à revenir? De quelle nature sont les renseignements que l'on peut ainsi recueillir sur la surface invisible défilant au nadir de l'aérostat? N'est-il point sage d'employer un instrument spécial pour la production du son? » S'il tombe des poussières, pourquoi ne seraient-elles point reçues par l'hémisphère supérieure de l'aérostat? Qui empêche d'augmenter l'adhérence de ces alluvions aériennes en arrosant le ballon gonflé avec de la glycérine? Quel inconvénient y aurait-il à analyser micrographiquement l'aérostat après la descente, avant de le plier? Ne pourrait-on pas prélever alors des échantillons, sans produire des traces difficiles ou dispendieuses à boucher? Évidemment cette méthode nouvelle donnerait des résultats bien plus pré- ( 844 ) cieux sur les combustions aériennes, si elle avait lieu le plus près possible de la verticale des régions où la combustion a été la plus active, et quand il se serait écoulé un temps suffisant pour que les poussières aient eu le temps de descendre. )) J'ose espérer que l'Académie, qui a donné tant de preuves de sa solli- citude pour le progrès de la navigation aérienne pratique, daignera pro- céder à la nomination d'une Commission chargée de surveiller l'organi- sation de cette expédition, et de me guider dans les questions importantes qui se trouvent ainsi soulevées. » « M. Regnault fait remarquer qu'il a eu l'occasion, à plusieurs reprises, d'organiser des appareils pour les observations à faire dans les ascensions aéroslatiques. Il a reconnu qu'il fallait, avant tout, simplifier le travail des aéronautes et diminuer autant que possible les observations à inscrire. En un mot, selon lui, l'occupation principale de l'observateur doit être de con- duire ou de surveiller continuellement la marche de l'aérostat. Les don- nées scientifiques doivent, autant que possible, être fournies par des appa- reils enregistreurs, ou, ce qui est plus simple et beaucoup plus sûr, à l'aide d'appareils sur lesquels l'opérateur n'a à faire qu'mie manœuvre très- simple, comme la fermeture d'un robinet. » M. Regnatilt a décrit en 1862 [Annales de Physique et de Physique, 3' série, t. LXIV, p. 229) la disposition qu'il piopose pour déterminer les températures et les pressions dans les ascensions aéroslatiques. Elle n'exige que la fermeture simultanée de deux robinets, à un moment convenable- ment choisi par l'observateur. Cette Note donne des indications très-pré- cises sur la manière d'opérer; M. Regnault se borne à y renvoyer les per- sonnes que ce sujet intéresse. » « M. Eue de Beaumont fait observer que, parmi les instruments dont se munirait l'observateur dans une ascension scientifique de ce genre, le cercle à réflexion serait peut-être l'un des ])lus utiles. Quant à l'usage de l'in- strument lui-même, il n'offrirait pas plus de difficultés qu'à bord d'un navire. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la loi de révolution similaire des phénomènes météorologiques ; Lettre de M. A. Poëy à M. Eiie de Beaumont. (Commissaires : MM. Ch. Sainte-Claire Ueville, Jurien de la Gravière.) « On remarque constamment une similitude de causes et d'effets dans tous les phénomènes atmosphériques et terrestres, qui se trouvent sous la dé- ( «45 ) pendance, soit de la rot;itioii diiii-ne de la Terre, soit de sa translation an- nuelle. Depuis 1869, je me suis appliqué à étudier cet ordre de nianit'esta- tions. lesquelles, par leur généralité, semblent devoir constituer une vraie loi, que l'on pourrait dénommer la loi de révolution similaire des pliénomènes météorologiques. )) D'après celte loi, la p!n;>art des phénomènes, que l'on observe dans les vingt-quatre heures de la journée, se reproduisent également dans les douze mois de l'année, et même dans une période séculaire encore indéterminée. Leur nature et leurs effets obéissent aux mêmes causes physiques dans ces trois périodes. C'est le temps et l'époque, qui seules caractérisent et affectent l'ensemble des phénomènes physiques du globe. Voici, en résiuué, la con- firmation de ce principe fondamental. » Pression atmosphérique. — L'oscillation barométrique diurne offie deux maxima et deux minima, qui constituent les marées atmosphériques. Oscillalioii diiuiie. Oscillalioii annuelle. — tie 4 ''• '• 2 ''• "la'in + en hiver. + (le g h. à 10 il. matin — au prin[(.iii|)s. — (le 4 !'• '^ S ''• ''O''' • • • • + en été. + c!e 10 il. ù 1 1 11. soir — en automne. » On remarque seulement c[ue les signes des deux oscillations sont 1 ru- versés : que la marée minimum diurne, par exemple, de 4 heures du matin, coïncide avec le plus grand froid de la journée, tandis que c'est la marée maximum annuelle, qui concorde avec l'hiver, et ainsi de suite. On observe un renversement analogue dans le vent, comme on le vera plus loin, eu coiuparant sa rotation diurne à sa rotation annuelle. « Température atmosphérique. — Sous une latitude quelconque la tem- pérature atmosphérique atteint cliaque jour son minimum avant et quel - quefois après le lever du Soleil et son maximum, deux heures environ après le passage du Soleil au méridien ou au zénith. La Havane, par exemple, située presque à la limite du tropique du Cancer, a deux fois par an le Soleil à son zénith, du 1 1 au 12 juin, au 3o juin ou i"' juillet, suivant les années. Dans ce double passage du Soleil au zénith, sa chaleur angulaire ayant acquis sa plus grande élévation, le maximum de température ne coïn- cide pas cependant avec le solstice d'été, car il n'a lieu que de quinze joiu's à un mois et demi après son second passage. A Paris ce ujaxinuuu tombe, d'après Bouvard, le i5 juillet. L'abaissement diurne de température, cpii précède ou qui suit de près le lever du soleil, se retrouve encore dans le C. K., 1871, 2' Semestre. (T. L.X.X111, N" l'i.) ' "9 ( 84<) ) refroidissement du milieu du mois de mai, vulgairemeii! connu en France par les trois Saints de glace, phénomène cosmique qui s'étend jusqu'à la zone équatoriale et sous l'hémisphère austral, et dont l'étude dans ces dernières régions a été complètement négligée. Il ne paraît pas exister d'autre dif- férence entre ces deux refroidissements périodiques, que celle qui corres- pond respectivement entre une révolution diurne et une révolution annuelle de la Terre, cette dernière agissant sur une étendue, sur une masse de vapeur d'eau et sur un rayonnement bien plus considérables et puissants. Le Soleil, dans son rapprochement et dans son éloignement du tropique du Cancer, occasionne encore l'été nommé de la Saint-Jean, qui s'étend également sur les deux hémisphères. Cet été, dans la zone torride, est d'un grand bienfait aux cultures. La Saint-Jean précède ici toujours la grande saison des pluies et elle est aussi précédée par une petite période pluvieuse qui termine la grande saison de sécheresse, lesquelles constituent dans la zone équatoriale les seules deux saisons de l'année. On retrouve également ce petit été de la Saint-Jean dans le faible accroissement de la température atmos|jhérique, qui précède dans la journée le passage du Soleil au méridien, du moins dans la zone équatoriale. Ce réchauffement est encore précédé par quelques pluies légères vers lo heures et ti heures du matin, et suivi finalement de la grande chaleur vers deux heures du soir et des pluies torrentielles de l'après-midi. En résumant les effets de la chaleur et de la pluie influencés par la rotation et par la translation de la Terre, nous avons de part et d'au- tre les mêmes phénomènes reproduits sous les mêmes circonstances atmo- sphériques, ainsi qu'il suit. Dans la rotation diurne de la Terre. Minimum de température au lever du So- leil, petite pluie avant midi, élévation de la température avant midi (avant le passage du Soleil au méridien), maximum de chaleur à 2 heures, puis grandes pluies et orages à partir de 3 heures du soir. Dans la rotation annuelle de la Terre. Refroidissement du milieu de mai, petite période de pluie, été de la Saint-Jean (avant le passage du Soleil au zénith au solstice d'été i, maximum de température en juillet, puis saison des fortes pluies en août et sep- tembre. » Humidité atmosphérique. — L'humidité relative et la tension de la va- peur d'eau de l'atmosphère suivent une marche inverse, et cette marche, aussi bien que l'inversion diurne de ces deux éléments, se reproduit dans la distribution annuelle sous l'influence de la Terre. Ainsi, l'hunudilé relative offre un maximum au lever du Soleil, qui coïncide avec l'heure la plus froide, et un minimum dans l'après-midi, qui correspond à l'heure la plus chaude de la journée, pendant que la tension de la vapeur d'eau se ( «47 ) présente inversement. Dans la distribution annuelle on observe la même loi : l'humidité relative est à son maximum en hiver, de décembre à jan- vier, et la tension à son minimum; tandis qu'en été, de juillet à août, la première est a son minimum et la seconde à son maximum. Cette réparti- tion de la vapeur d'eau est générale pour toutes les latitudes, sauf quelques exceptions purement orographiques, principalement dans l'Inde. » Vents. — La différence de température entre l'eau et la terre, ou les vallées et les montagnes, donne naissance à un double courant périodique qui chemine pendant le jour de la région froide des eaux à la région chaude de la terre (brise de mer), et inversement durant la nuit (vent de terre); ou, encore, le flux ascendant (brise de jour) et le reflux descendant (brise de nuit) des vallées et des montagnes. Le même phénomène a lieu sous l'in- fluence de la rotation annuelle de la Terre : en été, les continents sont plus chauds, et plus froids en hiver, que les eaux qui les avoisinent. Les vents de mer (brises de mer diurnes) dominent pendant la saison chaude, et les vents de terre (vents de terre diurnes) pendant la saison froide. En outre, à mesure que la déclinaison du Soleil, à une latitude donnée, devient plus boréale, les vents tournent à l'est, et à l'ouest lorsque sa déclinaison est plus australe. Le jour, les vents ont une tendance au nord et la nuit au sud, par rapport à la révolution diurne de la Terre. Il en est de même par rapport à sa révolution annuelle, car, quand le Soleil se montre sous l'hé- misphère austral, les vents du nord dominent, et, lorsqu'il est sous l'hé- misphère boréal, les vents du sud deviennent prépondérants. L'alizé du sud-est empiète même, dans la première position, sur notre hémisphère, et l'alise du nord-est, sur l'hémisphère austral, dans le second cas. La po- sition angulaire que la Terre accuse dans l'espace vis-à-vis du Soleil dans son double mouvement imprime encore au vent une rotation diurne et an- nuelle qiii modifie à son tour l'ensemble des phénomènes atmosphériques. Voici le sens de ces deux rotations dans notre hémisphère, lesquelles sont inverses dans l'hémisphère du sud : Rotation diurne du vent. Rotation annuelle du vent. S. la nuit N.-N.-O. t"i N.-E. (N.) l'iiiver. O. le matin E.-N.-E. S.-E. (E.) le printemps. N. la journée E.-S.-E. S.-O. (S.) l'été. E. le soir O.-S.-O. N.-O. (O.) l'automne. » Ou observe, dans la rotation du vent, comme dans les marées baro- métriques, un renversement de signes entre l'effet diurne et l'effet annuel. 109.. ( H48 ) Dans nno Noto adressée à l'Académie en 1864 (i), j'ai flémontré, --l'après les observations horaires faites à l'Observatoire de la Havane, que toutes les couches de nuages obéissent à la loi de la rotation des vents formulée par M. Dove, fait qui n'a pas encore fixé l'attention des observateurs, et que cependant fai eu l'occasion de confirmer l'année passée <à San-Fran- cisco, en Californie, quoique bien moins sensible qu'à la Havane. » M. A. Tripikr soumet au jugement de l'Académie une Note relative aux iierfectionnements que comporte la fabrication des appareils d'induction voltaïque, dans la pratique médicale. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) M. HuToiiNs adresse une Note relative à un mode de traitenient du choléra. (Renvoi à la Commission du legsBréant.) M. Braciiet adresse deux nouvelles Notes relatives à ses nbtiu-ateurs solido-fluides des radiations ultra-violettes. (Renvoi à la Coitunission précédemment uonmiée.) M. Prévost adresse wnc Note relative à sa précédente Note sur le posln- Idlinn d'Eiiclide. (Renvoi à la Commission.) COmiESPOlNDANCE. M. i.K Prkfkt i>e i.a Sf.inf. et M. lf. PiîÉfet de Pouce sollicitent de l'Aca- démie, l'iui pour la bibliothèque nHUiicipale, l'autie pour la bibliothèque de la Préfecture, toutes deux détruites par l'incendie, l'envoi des ouvrages dont elle jiourrait disposer. Ces pièces sont renvoyées à la Coiiunission administrative. M. i.E Président fait hommage à l'Académie, au nom de M. Hcrrgoll, d'une « Notice sur le professeur Kiiss, maire de Strasbourg, représentant du Ras-Rhin », lue à la séar.ce annuelle de la Société de Médecine de Strasbourg, leG juillet 1871. (2) Cowpti-s reiiflus, t. T. VIII, |>. ^^9. ( «49 ) M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces im[)rimées de In Correspondance : i" Une brochure de i\I. Résnl jiortaiit pour tilre « Application de la mécanique à l'horlogerie » ; 2" Un fascicule de VJniiunire de rObserudoire physico-météorique de In marine, publié en langue espagnole par M. A. Poéy ; '6° Un (( Rapport sur l'influence des agents cliniatologicpies, atmosphé- riques et terrestres », publié en langue anglaise par M. A. Poéy; 4° Une brochure de M. Larlicjue, intitulée « Origine des courants d'air principaux » . ASTRONOMIE. — Ol>xcrvnlioiis des planètes récemment découvertes. Lellres de MM. Luther et Peters, communiquées par M. Le Verrier. Lettre de M. Luther. '< Biik-Diisseldoif, le a6 septembre 1871. » J'ai l'honneur de vous commiuiiquer quelques observations de ma nouvelle planète (m?), à laquelle M. le D' E. [îecker, à Neuchàtcl, a donné le nom de Peitho, selon une proposition antérieure de M. le Directeur G. Riimker, à Hainbotu'g (nous no laissons subsister que l'observation fin 20, les observations antérieures ayant été publiées) : Temps moyen Ascension droite Déclinaison lie Bilk-Diisseldorf. en temps. australe. 1 1* ffrandeur. Sept. 20 io''io"'5o%o o''5'"7'',25 — 4°42'io",5 i5 conip. » Lettre de M. Peters. >< Clinlon, Oneida C", le 11 septembre 187 r. » Voici trois observations d'une nouvelle planète trouvée dans la nuit du 8 septembre : Temps moyen de HamiUon Collège. y^ \}^- Déclinaison (lî^). Il m s h m s o / » Sept. 8 i5.33.34 0.14. 6, 5i — 3.4-1.38,0 1. 9- II. 47 .Si o.i3.3o,3 — 3.48.48 )) 10 12.38. 3 o 12.41,7 — 3.54.12 dont les deux dernières sont incompleles faute d'une connaissance exacîe des étoiles de comparaison. La planète est de 1 i^ grandeur, peut-être un peu plus brillante. » Nota. — La planète ainsi U'onvée dès le 8 septembre, est la même (pie celle (pie M. Luther a trouvée le 23 septembre, d'une façon indépendante. ( 85o ) ASTRONOMIE. — Détermination de l'orbite de la planète (m) Loniia. Note de M. F. Tisserand, présentée par M. Delaunay. « Les observations qui ont servi de base aux calculs sont celles du 12 septembre faite à Marseille, du 17 septembre faite à Paris avec le grand Cercle méridien, et du 24 septembre; cette dernière observation a été effectuée au grand équatorial de l'Observatoire. Il est inutile de rap- porter ici* ces observations, qui sont imprimées dans les deux derniers Comptes rendus. Voici les résultats du calcul : Époque : 18^1, septembre, 18,0 temps moyen de Paris. Équinoxe moyen de 1871 ,0. L= 0°. 38. '34", 4 :\1 =219. 4(S. 36, 5 ÎT ::= 1 4o . 5 I . 5'J , g ii = 35o. 24. 14, 8 '■= '7- 29. 45, 5 (f = 3. 23. 16, 5 loga =: 0,476,648 ^1 = 683", 97 » Pour vérifier le calcul, j'ai déduit des éléments précédents les posi- tions de la planète, pour les époques des trois observations; l'accord a été très-satisfaisant; une différence seule est de o",6, et les autres de o",i ou o",2. » Avec ces éléments, j'ai calculé l'éphéméride suivante, pour minuit moyen de Paris : Ascension droite 1871. apparente. Déclinaison. LogA. h m s o / Octobre 3 23.3i.4 +o.58,3 o,334i 4 23.29.24 -+-0.56,3 o,3358 » 6 23.27.48 -1-0.54,6 0,3376 » 8 23.26.15 -t- 0.52,9 0,3397 » 10 23.24.46 -+-o.5i,5 0,3420 » 12 23.23.20 -)-o.5o,2 0,3444 ■ 4 7,3.21.59 -+-0.49,2 0,3471 >' 16 23.20.43 -1-0.48,4 0,3499 » 18. 23.19.31 -1-0.47,8 0,3529 » 20 23.18.24 -*-o.47,6 o,356o » 22 23.17.21 -1-0.47,6 0^3593 « ( 85i ) ASTRONOMIE. — Sur un nouvel instrument équcilorial. Note de M. Lœwy, présentée par M. Delaiinay. « La fatigue qu'éprouvent les observateurs par le maniement des équa- loriaux, la perte de temps qui en est la conséquence et la complication des mécanismes ont toujours vivement préocupé les astronomes. Dans l'emploi des instruments de grande dimension surtout, ces inconvénients sont très- sensibles et deviennent, dans une certaine mesure, nuisibles au but que l'on désire atteindre, » Un astronome dont l'attention a été divisée et absorbée par une multi- tude de petites opérations indépendantes de l'observation sent bien plus rapidement venir la lassitude, son œil fatigué ne distingue plus que très- imparfaitement les astres faibles, d'où résultent des erreurs accidentelles assez fortes et une grande perte de temps. » Les observations aux grands instruments s'effectuent généralement, il est vrai, parle concours de deux astronomes : l'un observe, et le second assiste. Malgré cela, bien des inconvénients persistent encore : c'est ainsi que l'observateur, contraint de changer à tout instant de position pour suivre la trajectoire de l'oculaire, est souvent exposé à prendre les positions les plus incommodes; aussi plusieurs projets ont-ils été mis en avant, sur- tout par des astronomes français, pour faire disparaître ces difficultés. » La première solution a été obtenue pour les instruments uniquement destinés à la recherche des planètes et comètes; dans ce cas, en effet, le problème est plus simple, il n'est pas nécessaire de donner aux mécanismes la solidité que réclame la mesure précise de la position des astres. » Le chercheur de M. Y. Villarceau, construit pour l'Observatoire de Lima, se prête avec une grande facilité à l'exploration du ciel, mais cet appareil, tout en réalisant une amélioration notable, oblige encore l'obser- vateur à pivoter autour d'un point pendant le cours de son travail. De plus, la lunette de ce chercheiu' ne se trouvant soutenue qu'à l'une de ses extrémités, on ne peut utiliser des lunettes à fortes distances focales. L'exé- cution de cet instrument ne saurait dépasser certaines limites de grandeur. » Le but que je me propose, à l'aide de la nouvelle construction que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie est très-général. J'ai cherché, en effet, à réaliser un instrument plus stable que les équatoriaux on usage, et dont lu disposition permit à l'astronome d'explorer le ciel tout entier et de régler sans nul dérangement tous les mouvements de l'appareil. Le méca- nisme est des plus simples et ne nécessite pas l'emploi tie ces coupoles monumentales dont l'établissement et l'entretien sont si coûteux. ( 852 ) » Dans la pensée de Léon Foucault, le sidérostat était desliné à remplir les conditions réclamées de facilité et de précision. » Je vais indiquer ici les raisons qui me paraissent rendre le sidérostat impropre à l'exéculion des recherches équatoriales usuelles : )) j° Le sidérostat ne permet pas d'étudier toutes les parties du ciel ; » Q." L'angle du miroir avec les layons incidents étant variable, la quan- tité de lumière réfléchie sur l'objectif n'est pas la même dans toutes les directions : le pouvoir optique delà lunette se trouve donc plus ou moins amoindri dans diverses régions du ciel ; M 3" La variabilité delà direction du mouvement diurne dans la lunette immobile rend impraticables la mesure des différences en ascension droite et l'étude des étoiles doubles : le sidérostat, tout en restant un instrument précieux pour des recherches importantes, ne se prèle nullement, comme on le voit, à nos études usuelles. » Voici maintenant les principes de construction du nouvel instrument : l'axe polaire est supporté à ses deux extrémités par deux piliers, et, connue dans l'instrument méridien, la lunette tourne entie les deux coussinets de l'axe. Cette lunette [est brisée à angle droit, et, à l'aide d'un prisme ou d'un miroir, elle renvoie la lumière dans un des tourillons percés de l'axe polaire, où le micromètre d'observation se trouve installé. Les choses étant dans cet état, pendant que l'instrument tourne autour de son axe, l'astro- nome voit passer devant ses yeux les astres de l'équateur. Ajoutons main- tenant, en avant de l'objectif, un miroir plan incliné à 45 degrés et formant corps avec le cercle de déclinaison; ce miroir en tournant autour de l'axe de figure de la lunette, amène dans le plan focal les images des étoiles situées dans le cercle horaire perpendiculaire à cet axe. » On voit aisément que, par suite de celte disposition, l'observatetu- est à même d'explorer toutes les régions de l'espace, sans quitter son siège. » La perte de lumière provenant des deux réflexions est une faible quan- tité constante, indépendante de la direction dans laquelle on observe. Grâce aux perfectionnements apportés par MM. Foucault et Martin dans la confection des miroirs plans, la diminution de la quantité de lumière ne dépassera pas environ i5 pour loo. )) Lorsque l'on passe de l'observation d'un astre à l'étude d'un corps céleste placé sur un autre parallèle, on détermine la nouvelle diicction du mouvement diurne dans la lunette en tournaut le micromètre d'un angle égal à la différence de déclinaison des parallèles. Tontes les observations se font donc dans des conditions excellentes et de facilité et de i)ré- cision. ( 853 ) » Pour échapper à l'inconvénient des coupoles tournantes, le décou- vreur de i)lanètes et de comètes retire sou instrument de la cabane qui l'abrite et se trouve pendant toule la durée de son investigation exposé aux intempéries du climat. On voit que, dans notre cas, toutes les études se feront à couvert et dans les mêmes conditions que les observations méri- diennes. La disposition de l'appareil présente également un avantage sérieux pour les rechercb«s spectroscopiques et photographiques. » M. le directeur de l'Observatoire a bien voulu adopter ce principe pour la construction d'un équatorial de 3™, 55 de distance focale et de 9 pouces d'ouverture. Par la faible perte de lumière provenant des appa- reils de réflexion auxiliaires, l'effet de l'objeclif de 9 pouces sera équivalent à celui d'une lentille de même nature et de plus de 8 pouces de diamètre. « L'avenir nous apprendra si, avec ces conditions nouvelles de stabilité, l'instrument pourra se prêter à la comparaison des astres séparés par des distances notables. » AN.ALYSE. — Sur la clnssifirntion des (jiouj'es jirimitljs; par M. C. Jord.^x. « Nous dirons qu'un groupe primitif est de la classe N, si celle de ses substitutions qui déplace le moindre nombre de lettres (la substitution 1 étant exceptée) en déplace précisément N. » D'après cette définition, il n'y aura pas de classe i. La classe 2 sera formée des groupes symétriques, et la classe 3 des groupes allernés de tons les degrés. Mais chacune des autres classes ne contiendra que des groupes dont le degré soit inférieur à une certaine limite A {voir notre Comnuini- cation en date du 26 juin 1871). Le nombre de ces groupes sera donc lui-même limité, résultat qui justifie notre classification. )) La détermination des groupes primitifs contenus dans chaque classe est lui problème des plus difficiles, et il n'y a guère d'espoir d'arriver à le résoudre d'une manière générale. Nous possédons bien nue méthode cer- taine pour atteindre ce but lorsque la valeur de N est donnée, mais cette méthode exige des tâtonnements tellement multipliés, qu'elle devient prf»mptement impraticable. Elle nous a cependant donné, au prix de cal- culs très-laborieux, les résultats suivants. » 1. La classe 4 contient six groupes primitifs : » 1° Le groupe linéaire de degré 5, dont les substitutions ont la foi-me I .T- ajc -t- c. I (mod. 5), et dont l'ordre est 5.4; l,. U. 1S71, ■•'- S,;p,'!iie. Cï. LXXni. N" l'I. ' 'O ( 854 ) X contenu » i" Le groupe formé des substitutions | x dans le précédent, et dont l'ordre est 5.2; » 3° Le groupe linéaire fractionnaire de degré 6, dont les substitutions ont la forme X bx + p 'niod. 5), et dont l'ordre est 6.5.4; » 4° I^e groupe d'ordre 6.5.2 contenu dans le précédent, et formé de celles de ses substitutions pour lesquelles a^ — ba est résidu quadra- tique de 5; » 5" Le groupe de 7 lettres formé des substitutions linéaires I X, y, z, ax-\- by-^ cz, a'x-\- b' j+ c'z. a" x 4- b"y+ c" z 'mod. les indices x, j', z variables de o à i (mod. 2) n'étant pas nuls à la fois; l'ordre de ce groupe est égal à 7.6.4; » 6° Le groupe de 8 lettres d'ordre 8.7.6.4, obtenu en ajoutant aux précédentes lettres celle dont les indices sont tous nuls, et adjoignant aux substitutions précédentes celles de la forme m od. \ x,j-, z, X -h a, j ■+ c/.\ z » IL La classe 5 ne contient qu'un seul groupe d'ordre 5, et formé des substitutions \ x x ~\- a. \ (mod. 5). » IIL La classe 6 contient dix groupes primitifs, à savoir : » 1° Le groupe linéaire | x ax -h a | (mod. 7), d'ordre 7.6; » 2° et 3" Les groupes respectivement formés par celles des substitu- tions précédentes où a est résidu quadratique ou cubique de 7. Ils ont pour ordre 7.3 et 7.2 ; )> 4° Le groupe linéaire fractionnaire x — (mod. 7), dont l'ordre est 8.7.6; » 5° Le même groupe, réduit à celles de ses substitutions pour lesquelles rtj3 - • èa est résidu quadratique de 7, ce qui réduit son ordre à 8.7.3; » 6° Le groupe de degré 8 et d'ordre 8.7.3 formé des su])stitutions I X ax-' -h (/. I (mod. a), où p est un entier réel, et a, a ainsi que l'indice x des entiers complexes formés avec la racine de la congruence irréductible /'-(-/+ 1^0 (tnod. 2); » (Posant x=j-hiz + rn, ou voit aisément que les substitutions pré- ( 855 ) cédentes remplacent chacun des indices réels f , z, u par des fonctions linéaires de ces mêmes indices. Le groupe ci-dessus est donc contenu dans le groupe linéaire de degré 2'. Une observation analogue s'applique à tous ceux des groupes suivants dont l'expression contient des imaginaires.) » 7° Le groupe de degré 9 et d'ordre 9.8.2 formé des substitutions I X ax^' 4- a I (mod. 3), où (j est un entier réel, et a, a. et x des entiers complexes formés avec la racine/ de la congruence j- -h 1^0 (mod. 3); » 8" Le groupe précédent, réduit à celles de ses substitutions, en nombre g. 8, pour lesquelles a est résidu quadratique de 3; » 9" Le groupe linéaire de degré 3^ et d'ordre 9.8.6, formé des sub- stitutions b}- -h u, a'x + b'j 4- a' | (mod. 3) ; X '7 nx )) 10° Le groupe précédent, réduit à celles de ses substitutions pour lesquelles ab' — a'b est résidu quadratique de 3. » IV. La classe 7 contient trois groupes primitifs, à savoir : » 1° Le groupe linéaire d'ordre 7 \x x -h a\ (mod. 7); » 2" Le groupe de 8 lettres et de degré 8.7, formé des substitutions \x ax -\- a\ (mod. 2), où a, a, J? sont des entiers complexes formés avec l'imaginaire /, racine de la congruence P -+-«4-1^0 (mod. 'i) ; » 3" Le groupe de 9 lettres et d'oidre 9.8.7, formé des substitutions fractionnaires a.v -I- a X P 'mod. 2), rt, a, b^ /3, X étant des entiers complexes formés avec /', et la valeur jc = co étant admise. » V. La classe 8 confient treize groupes primitifs : » 1° Le groupe d'ordre 9.8, formé par les substitutions I X ax + a. I (mod. 3), où rt, a, X sont des entiers complexes formés avec/; !i 2*^ Le groupe d'ordre 9.4, formé par celles des substitutions précé- dentes pour lesquelles a est résidu quadratique de 3; » 3" Le groupe d'ordre 10.9.8, formé des substitutions X ax Ù7 (mod. 2), 110. ( 856 ) a, a, b, ,'5, x étant des entiers complexes formés avec j, et oc pouvant de- venir intiiii ; )) 4" ''« même groupe, avec la condition n/S — ba résidu quadratique de 3, ce qui rtciuit son ordre à (0.9. 4; » 5° Le groupe de degré 11 et d'ordre 11. 10. 3. 2, dérivé des substi- tutions suivantes : s = (ab) {ccl) {ej) [gh), s, = ^bx){cj) {eh) (g./), s^= [yx) [bc) {ad) {gh), s, = {zy) {ef) {ch) {gd) : ce groupe est celui de l'équation du 11" degré, réduite de l'équation mo- dulaire du 12^, dont Galois avait établi l'existence; » 6° Le groupe de degré 10 et d'ordre 10. 3.2, dérivé des substitutions M 7" Le groupe 5 fois transitif de M. Mathieu, de degré 12 et d'ordre 12 .1 1 .10.9.8. Il est dérivé des substitutions T = {acbd) {egfh\ T. = {aebf) {chdg), U = [bx) {ce) {gf) {dh), U, = (;-x) {cd) {fit) {ge), U.= {zy) {eJ) {cg) {dh), U, = {uz) {hg) {df) (ec); » 8°, 9" et 10° Eu supprimant dans le groupe précédent d'abord la sub- stitution U3, puis Uj, puis U,, on obtiendra trois nouveaux groupes, res- peclivement 4, 3, 1 fois transitifs, et d'ordres i 1.10.9.8, 10.9.8, g. 8; » 1 1° Le groupe de degré i3 et d'ordre — " formé des substitutions linéaires I x,j^ z, ax-\-by + cz, a'x-\- h' }-hc':, n"x + b"r -\-c"z \ (niod.3), où l'on ne considère que les rapports mutuels des indices x, j, z; » 12° Le groupe linéaire de degré i5 I X, j, z, ti, ax 4- 1>J -+- cz + du^ • • • I (mod. 2), dont l'ordre est 1 5. 1 4- 12.8; M 1 3" Le groupe linéaire de degré 16 I x^ j-, z, u, ax H- by -+- cz + du + «, ... » "VL La classe 9 ne contient aiiCK» groupe primitif. • » VIL La classe 10 eu contient cinq : » 1° Le groupe linéaire | x, ax -\- a. \ (mod. ij); ( 857 ) » 2° el 3" Le même groupe, avec la restriction que a soit un résidu qua- dratique, ou un résidu de 5'"'"' puissance par rapport à i i; . , . r ■ ■ ^^ + a I , . > » 4" Le groupe hneaire fractionnane x ^^ _^ „ j (niod. i ij; » 5° Le même groupe avec la restriction que a^ — ba. soit résidu qua- dratique de 1 1 . » VIIL La classe ii en contient un seul, d'ordre ii et formé des sub- stitutions I X, X -V- a I (mod. ii). » La comparaison des résultats obtenus pour les classes 5, 7 et ii, et d'autres résultats analogues que nous avions obtenus pour les classes i3 et 17, nous a mis sur la voie du théorème suivant : Théorème. — Si le nombre premier p n'est pas de lajorme 2" — i, la classe p ne contiendra qu'un seul groupe^ formé des substitutions \ X, X + a. \ (mod. p). Si p est de In forme 2"— i, la classe p contiendra trois groupes, à savoir le précédent, et ceux qui sont respectivement formés des substitutions linéaires I X, ax -h a \ (mod. 2), el des substitutions linéaires fractionnaires (mod. 2), bx -+ X, a, a, b, p étant des entiers complexes formés avec la racine i d'une con- gruence irréductible de degré n par rapport au module 2. » La démonstration de ce théorème se déduit presque immédiatement d'une recherche beaucoup plus générale, qui fera l'objet d'une prochaine Communication. » PHYSIQUE. — Sur la détermination delà vitesse de la lumière. Note de M. A. Cornu. « La connaissance de la valeur exacte de la vitesse de la lumière per- mettrait, comme on sait, à l'astronomie de déduire directement de la me- sure de l'aberration, la valeur de la parallaxe du Soleil, et, par suite, les dimensions absolues de l'orbite terrestre. La parallaxe du Soleil n'est pas encore connue avec toute la précision désirable, et c'est pour en déterminer la valeur, que les astronomes de tous les pays se préparent en ce moment à observer le prochain passage de Vénus sur le Soleil. ( 858 ) » L'observation des éclipses des satellites de Jupiter (Rœmer) donne, il est vrai, une valeur satisfaisante de la vitesse de la lumière; toutefois, on sait qu'elle présente une cause d'erreur provenant de la différence d'éclat des satellites, à leur distance maximum ou minimum de la Terre. » Il est est donc du plus haut intérêt, pour l'astronomie, de demander à la physique une mesure certaine de la vitesse de la lumière, comme con- trôle des observations, et au besoin comme constante fondamentale. » Grâce aux travaux de M. Fizeau, et un peu plus tard à ceux de Fou- cault, l'optique est assez avancée pour fournir une solution complète, et même une double solution du problème. La méthode de M. Fizeau, la première en date (1849), a été donnée à une époque où l'on regardait comme impossible la manifestation de la lumière à la surface de la Terre; elle fit une grande impression comme démonstration qualitative, mais mal- gré les prévisions de l'auteur on hésitait à lui demander une valeur exacte de cette vitesse. La seule détermination directe, faite en vue de la discus- sion des données astronomiques, n'a été obtenue que dans ces derniers temps avec la seconde méthode, fondée sur l'emploi du miroir tournant de M. Wheatstone, par Léon Foucault. On sait que cette expérience, dont le principe est d'Arago, avait été donnée uniquement comme expérience qua- litative, dans le but de trancher entre le système de l'émission et celui des ondulations : l'ingénieux physicien a su en tirer une vraie méthode, son résultat (ugSooo kilomètres par seconde) fut immédiatement mis à profit par les astronomes; par comparaison avec la valeur de l'aberration de Struve (20", 445), on en déduisit, pour la parallaxe du Soleil, le nombre 8", 86, qui s'accorde avec les meilleures observations des passages de Vénus. » Malgré cette concordance, la question est trop importante pour qu'on ne cherche pas à contrôler cette valeur de la vitesse de la lumière par une autre méthode, d'autant que le résultat de Foucault (298000 kilomètres) et celui qu'on déduit des éclipses des satellites de Jupiter (3i200o) diffè- rent d'une quantité notable. Il est donc nécessaire de faire une détermina- tion avec la méthode de M. Fizeau, dont le principe très-simple est le sui- vant: on lance un rayon de lumière entre les dents d'une roue dentée, et on le fait réfléchir à une très-grande distance, de manière à le ramener exactement au point de départ; si le mouvement de rotation imprimé à la roue est convenablement rapide, la lumière au retour rencontre une dent au lieu d'un vide, et se trouve arrêtée : pour une vitesse double, la lumière rencontre le vide suivant et passe de nouveau; et ainsi de suite alternati- vement. ( «59 ) » En mesurant avec soin la vitesse de la roue dentée correspondant à la disparition et à la réapparition du rayon lumineux, M. Fizeau a trouvé, comme moyenne de ses expériences, une valeur de la vitesse de la lumière très-voisine de celle qu'on déduit des observations astronomiques, mais l'auteur adonné ses nombres avec beaucoup de réserve, en insistant sur les difficultés que présente toujours une détermination absolue. » La difficulté principale^ dans le mode d'expérimentation imaginé par l'auteur, consiste, en effet, dans la mesure de la vitesse de la rotation de la roue, vitesse qu'il faut maintenir pendant plusieurs secondes, non-seule- ment constante, mais avec la valeur même qui convient au mininnim ou au maximum de lumière : l'erreur à craindre est donc due à deux causes, d'a- bord à la difficulté de maintenir uniforme une vitesse qui doit être très- considérable et ensuite à l'indécision que comporte toujours l'appréciation d'un maximum ou d'un minimum. » Je pense avoir levé en grande partie cette difficulté expérimentale, en opérant de la manière suivante : on donne à la roue dentée une vitesse croissante ou décroissante, suivant une loi régulière, mais d'ailleurs quel- conque, et l'on enregistre, par une transmission électrique convenable, la loi de ce mouvement; l'observateur aperçoit alors la succession des périodes dans l'arrivée de la lumière, et, à l'aide d'une autre transmission électrique, il enregistre le moment précis de la disparition ou de la réap- parition du point lumineux. D'après le tracé graphique qui donne la loi complète du mouvement de la roue, on conclut la vitesse qu'elle possédait au moment où les signaux de l'observateur ont été transmis. On détermine ainsi non plus un maximum ou un minimum, mais des couples de valeurs également distantes de part et d'autre de la vitesse cherchée. » La difficulté de l'uniformité de la vitesse n'est pas reportée sur le mou- vement de l'enregistreur; on peut opérer avec un appareil quelconque, à la condition d'ajouter le tracé d'un chronographe précis, tel que le batte- ment d'une horloge électrique donnant la seconde. » J'ai mis à exécution cette idée, et l'expérience a réussi d'une façon très-satisfaisante. L'appareil de M. Fizeau, construit autrefois par Froment, pour le cabinet de l'Ecole Polytechnique, a été installé dans une maiisardf^ du pavillon de l'Écoie, et le collimateur dans la tour de l'Administration des lignes télégraphiques (i). La distance est malheureusement un peu (i) Dans le laboratoire de mon colIaLorateiir et ami, M. E. Mercadier, ([ue je remercie tle l'obligeance avec laquelle il m'a aidé pour l'installation, toujours un peu délicate, des appareils. ( 86o ) faible (a -^ kilomèlres), pour donner une valeur certaine de la vitesse de la lumière; elle suffit toutefois à montrer l'alliue du phénomène et h con- stater l'efficacité du perfectionnement que j'avais en vue; en donnant à la rone dentée une vitesse croissante, on observe d'abord la première extinc- tion puis la première réapparition; enfin, quoique avec plus de difficulté, la denxiéme extinction. » L'enregistreur électrique se compose d'nr; cylindre couvert de papier enfumé, mu par un moteur Foucault, dont la vitesse reste uniforme à -g-i— près de sa valeur, commeje l'ai constaté directement; un chariot mobile porte deux électro-aimants, dont les contacis mettent en mouvement deux tra- celets. La double ligne hélicoïdale présente des dentelures quand les élec- tro-aimants fonctionnent ; sur lune d'elles, chaque dentelure corresjiond au passage du courant par les cames d'inie roue de l'engrenage moteur, -f- 3^ équivalent Az H' -)- 1 , o5 -f-12,62 » La combinaison est donc progressive; elle ne s'arrête point à la forma- tion d'un sel défini, monobasique ou bibasique; enfin la chaleur dégagée ne varie proportionnellement ni au poids de l'acide, ni au poids de l'alcali. Ce sont là des caractères tout différents de ceux qui appartiennent à la for- mation des sels ammoniacaux formés par les acides forts ; mais analogues à ceux que nous avons observés pour le phénate d'ammoniaque [Comptes rendus, t. LXXUI, p. 673) et les alcoolates alcalins. » 2. Ils résultent de luême de l'action décomposante de l'eau, progres- sivement accrue avec la proportion de ce liquide. En effet B0° (même liqueur) + AzH' (i équivalents 4'") dégage + 8"',44> chiffre qui répond à une liqueur i-k fois aussi diluée. D'autre part BOS AuiO (i équivalent = 4''') -I- i volume d'eau absorbe — i ,00 BO', AmO (même liqueur). . . . -t- 5 volumes d'eau absorbe — 2,17. D'où 1 on conclut que rai B0= AzH' en présence de 220 H=0^ (•) environ dégage -t- 9>44 > 33o H'O^ » -t- 8,93 B 440 H^O' » -1- 8,44 » l320 H'O^ » -1- 7,27- » 3. Étudions maintenant l'union de l'acide borique avec la soude. cal BO'(i équivalent = 4"^) + l^^O (i équivalent == 2''') dégage -4-11,56 ) » -t- 2' équivalent NaO -f- 8,26 ) ■^' » -+-3'-' équivalent NaO — o,!"]. (1) Ces nombres d'équivalents d'eau ne sont pas tout à fait identiques, mais si voisins que la différence thermique n'est pas sensible à l'observation. ( 865 ) » La saturation de l'acide borique jiar la soude (r) est donc complète après le deuxième équivalent, contrairement à ce qui arrive avec l'ammo- niaque. Cependant la dilution exerce aussi quelque influence : BO" (nit-mc liqueur) -+- ISaO(i équiv. ^4''') ''égage 1 1 , i3 B0',NaO (i équiv. ^ 4''')+ ^"i volume d'eau absorbe. . — o,56 5 volumes d'eau absorbe. . . — 0,78 d'où l'on conclut que BO"^ + NaO en présence de 220 H" 0" dégage 1 1 ,69 » aSoH^O' » 11,56 » 44oH'0^ » n,i3 » iSaoH'O' » 10)91 » li'action de l'eau est plus marquée sur les borates bi et trisodique : Le borate bisodique (liqueur ci-dessus) étendu avec 5 volumes d'eau absorbe. . . — i ,45 B trisodique » étendu avec 5 volumes d'eau absorbe. . . — 1,66 » 4. Le tableau suivant permet de comparer la formation des borates de soude et d'ammoniaque, en présence de quantités d'eau croissantes : B0= + Na0. IÎO«-f-AzH\ Différence, 220H-O' l'i^g 9>44 2,25 aSoH'O^ 11,56 8,93 2,63 44oH'0^ II, i3 8,44 3,69 i32oH'0^ 10,91 7,27 3,64 » Ce tableau montre d'abord que la chaleur de neutralisation de l'acide borique par la soude est inférieure à celle des acides forts; il en est de même de celle de l'acide borique par l'ammoniaque. Ce n'est pas tout : la différence entre la chaleur de neutralisation des acides forts par la soude et par l'ammoniaque respectivement est voisine de i, 3o, à peu près con- stante pour les divers acides et pour ainsi dire indépendante de la propor- tion d'eau. Tandis que cette même différence varie de 2,^5 à 3,G4 pour l'acide borique, ce qui indique une décomposition progressivement crois- sante du borate d'ammoniaque par l'eau et une décomposition à la fois plus profonde et plus rapide que celle du borate de soude. L'écart est plus grand encore avec les borates bibasiques : 19,82 — 1 1,55 = 8,2712 = /iii3 (i) M. Thomsen a déjà déterminé les mêmes quantités pour la soude : BO' + NaO^^ii,!; B0« + 2NaO = 20,0; BO' -+- 3NaO =: 20,4. ( 866 ) pour la siibstitulion de NaO à AzH', au lieu de i, 3o. II. — Acide carbonique. » 1. (C0=+ Aq) + (AzH^ + Aq) +5,35 » Cette valeur se rapporte à une solution carbonique renfermant i^"^, aSo par litre, i équivalent du sel formé étant dissous dans 20 litres. M 2. J'ai cru devoir contrôler par d'autres méthodes ce chiffre, parce qu'il a été obtenu avec des liqueurs étendues et difficiles à maintenir dans un état défini : j'ai opéré sur le bicarbonate d'ammoniaque. » La dissolution de ce sel dans 5o parties d'eau absorbe — 6,28 pour I équivalent. Une dissolution contenant 79^%o dans 2 litres, étant étendue avec 9 volumes d'eau, absorbe — 0,60 pour i équivalent. » La décomposition de ce sel par l'acide chlorhydrique dans une liqueur assez étendue pour que tout l'acide carbonique demeure dissous (i équi- valent = 20 litres) dégage + 3,32. L'acide carbonique dissous n'exerçant aucune action thermique appréciable sur une solution de chlorhydrate d'ammoniaque, on conclut du chiffre ci-dessus la formation du bicarbo- nate : (C'O' -t- Aq) + ( AzH'+ Aq) 12, 45 — 3,32 ==9, i3, pour 20 litres de liqueur, c'esl-à-dire 9,i3 + o,6o = 9,73, pour 2 litres de liqueur (solution normale, renfermant environ i loH^O"). » 3. Une nouvelle série d'expériences conduit alors au carbonate neutre d'ammoniaque, C"0'.AmO,HO (i équival. = 2 litres) -f- AzH^(i équival.= 2 litres). . dégage + 2,62, ce qui fait i2,35 pour 1 équivalents de carbonate d'ammoniaque, ou 6,17 pour I équivalent, en présence de i loH'O-, au lieu de 5,35 obtetmdirec- tement, mais en présence de i looH^O". » 4-. J'ai encore vérifié ces valeurs par d'autres méthodes, fondées sur la chaleur de neutralisation des carbonates alcalins. J'ai trouvé pour celle-ci : (CO'4- Aq)-f-(KO + Aq) + io,io (CO'-j- Aq)-t-(NaO + Aq) + 10,20. J'adopterai, pour la formation des bicarbonates de soude et de potasse les valeurs 11,10 et i 1,00. J'ai vérifié qu'une dilution plus grande change à peine la chaleur dégagée dans la formation des bicarbonates et dans celle des carbonates de potasse, de soude. ( 867 ) » 5. Déterminations indirectes. - - Carbonate ?ie»^re.CO-,AniO. K,— K. N calculé. i CO'Am ( 1 CO'K [ éqil iv. n = 4'^ )+AzO«K ( -H AzO"Am I équiv.= =4^') — 0,12 ) „ 5 +3,10 — 3,22( 5,73 1 CO'Am CO'Na » 0 -+- NaCl + AmCl zz:i\-^M 6,00 ( CO'Am u + SO'K » zi::i\-^-' 5,83 1 CO'K t) + SO'Am » » Les valeurs de N concordent suffisamment avec 6, 1 7 trouvée plus haut pour des liqueurs moitié moins diluées. Ces chiffres ont été obtenus vers 23 degrés. N paraît augmenter un peu, à mesure que la température s'a- baisse; en effet, j'ai trouvé N = 6,7, d'après le couple : CO'Am + KO= + 3,4 et CO'R + AzH' = 0,0. » Bicarbonate d'ammoniaque: C'O'. AniO,HO. C'0'.AmO,HO(i équiv.: =4' 'j + AzCKfi cqiii -.zz .4'^').. —0,04 j C'O'.KO.HO 1) + AzO'Am » — 0,08 ) C=0'.ÀmO,HO 1. + NaCl . » 0,00 ] —0,26 1 C=0<.NaO,110 M + AmCl V C^O^AmO.flO » + SO'K i) +0,02 C=0'.KO,HO )> + SO'Am » — 0, 12 C=0'.AmO,HO » + K0 U +4,94 1 DO<.iœ,HO » + AzH' " + 3,77 j K,-K N calculé. + 0,04 9,72 4-0,26 9,62 +■0,14 9,70 + 1,17 9,83 » Ces valeurs de N concordent avec 9,78 trouvé plus haut. » 6. Etudions maintenant de plus près l'influence exercée par les pro- portions relatives d'acide carbonique et d'ammoniaque. » L'acide carbonique dissous n'a pas développé de chaleur sensible en agissant sur la solution de bicarbonate d'ammoniaque. Au contraire, 2CO- + AzH^ en présence de iioH'O^ flégage 9,73 + iiAzH= + 2AzH' + 3 Az H= » + 4AzH= + 5AzH^ + 6AzH3 + 7AzH^ » L'action de l'ammoniaque sur l'acide carbonique, en présence de l'eau, s'exerce d'une manière progressive, comme sur l'acide borique et sur l'acide phénique, c'est-à-dire qu'il existe un certain équilibre entre i46H2 0= 10,94 220 H'O- .. 12,34 33offO= » l3,24 44oH'0= » 13,62 55oH=0' 13,92 66oH=0= i4,o4 77oH=0= 14,07 ( 868 ) l'acide carbonique, l'ammoniaque et l'eau, équilibre déterminé par les proportions relatives de ces trois composants. Cependant la proportion de l'eau exerce une influence bien moins marquée avec les acides carbo- nique et phénique déjà dissous qu'avec l'acide borique, comme le prou- vent les expériences de dilution. L'action décomposante de l'eau semble donc produire ses plus grands effets, dès le début, avec les acides carbo- nique et phénique, la décomposition ultérieure décroissant suivant une progression très-lente, tandis que la progression est plus régulière avec l'acide borique. » CHIMIE MINÉRALE. — Siii' la composition des argiles du terrain liouiller; par M. Ch. Mène. (Extrait.) « Les résultats d'analyse chimique ci-dessous, sur la composition d'argiles de différents terrains houillers de la France, entrepris en diverses occasions dans le but de savoir si ces argiles étaient réfractaires et d'en connaître la composition, ont été réunis et complétés par séries d'âges de formation, dans l'espoir de trouver si, par la teneur ou par la présence de certains com- posés, on pourrait entrevoir un indice de l'âge du terrain houiller. Mon but a été de connaître surtout si la présence du calcaire dans les argiles était un signe de la série houillère ou anthracifère. Quoique les résultats soient négatifs à cet égard, les nombres de composition des argiles peuvent pré- senter un certain intérêt; c'est pour cela que je me permets d'en trans- mettre les chiffres à l'Académie. Oxyde Matières Provenances. Eau. Chaux. Silice. Alumine, de fer. Alcalis, cliarb. Perle. Densité. Givors 0,088 o,oo5 0,590 0,270 0,020 o,oi5 0,010 0,003 2,i83 Rive-de-Gier 0,090 0,007 OjSgi 0,a65 0,010 0,012 0,020 o,oo5 2,o35 Sainte-Foy-rArgenlière 0,076 0,010 o,56S o,3o3 0,009 0,020 o,oi5 0,0 2,200 Terrenoire 0,092 o,oi5 0,675 o,i82 o,oi5 0,008 0,009 0,004 ',982 Comberigol o,ioG 0,017 0,570 0,269 0,020 0,011 0,011 0,006 2,i45 Sorbier n,o88 0,009 o,Co3 0,265 o,oi3 0,012 0,007 o,oo3 2,118 St-Elienne, Méon 0,092 0,014 o,5S6 0,177 0,009 o,oi/( 0,006 o,ooa 2,118 » MoiUcel o,oS8 0,020 0,600 0,264 0,012 0,011 o,oo5 0,0 2,009 » Roclie-Molière.. 0,102 0,019 0,676 0,280 0,006 0,010 0,007 0,0 2,i25 Besspges, Sales 0,097 0,002 0,626 0,243 0,020 o,oo4 0,006 0,002 2,2i5 Graisscssac 0,087 0,009 o.CSg o,23g 0,008 0,009 0,008 0,001 1,990 Sainl-Gervais 0,066 o,oi3 0,641 o,a5o 0,014 0,004 0,008 0,004 ',985 Durban o,07J 0,020 0,610 0,273 o,oo5 0,008 0,002 0,0 2,009 Decize 0,074 0,021 0,671 o,3oo 0,011 0,012 0,007 0,004 2,148 Creuzot 0,084 0,009 0,682 o,3oo 0,009 0,007 o,oo5 0,004 2,i54 Mont Cenis 0,062 o,oo5 0,610 0,278 0,010 o,oo5 o,oo5 0,006 2,172 Blanzy 0,100 o,oo5 0,662 0,200 0,020 o,oo3 0,010 0,0 2,042 Mont Chaniii 0,097 0,004 0,653 0,217 o,oi3 o,oo5 0,008 o,oo3 2,i58 Carmeaii.x 0,077 0,007 o,63i 0,262 0,012 0,007 0,006 0,0 ',99'- f 869 Osydo Maliêres. Provenances- Eau. Cliaux. SilU-e, Alirniinc. île fcf. Alialis. rliarli. Perle. Denslli- Aiiliin 0,069 Oj002 0,625 0,270 0,009 0,014 0,010 0,001 'j,ofir> Ronchamp o,o85 o,oog 0,699 0,284 0,007 0,004 0,008 o,o()/( ■.i,iiC^ Nord, Ancliy 0,091 0,028 0,5.(7 o,-i.V| o,oi/'( 0,007 0,006 0,0 2,o;ç) » Grnay o,i(i3 0,02) o,,')7'| 0,27?, o,oo5 0,010 o,0]0 0,0 '.2,153 » Doiiclly 0,T00 0,032 0,608 0,2.(0 0,011 OjOOJ 0,Co6 0,0 2,lclO » Anzin 0,097 0,041 0,569 o»-7o o,oog o,oo5 0,006 o,oo3 2,108 » Denain 0,092 0,o4o o,656 0,192 0,009 o,oo5 o,oo5 0,001 2,093 » Aniche 0,086 o,oT5 0,692 0,262 0,012 0,006 o,oo.'| o,oo3 1 ,9"^ Namur (Belgique) 0,097 0,017 0,565 0,290 0,014 0,007 0,009 0,001 1,985 Liège 1) 0,106 0,011 0,594 0,254 0,008 0,009 0,012 0,006 2,iiS Mons 11 o,oS3 0,012 0,677 0,195 o,oia 0,011 0,008 0,002 2,o55 Sarthe (France) 0,090 o,oi5 o,56o o,3oo 0,011 0,009 0,011 0,004 2,261 Nort » 0,088 0,017 0,576 0,277 0,020 0,012 0,009 0,001 2,193 Mayenne » 0,066 o,o3.5 0,610 0,2(8 o,oiS o,oo5 0,008 0,0 2,189 Newcastic (Angleterre) 0,076 o,023 0,6.^7 0,208 0,020 0,009 o,no6 0,002 2,216 Diidley n 0,068 0,009 o,6i5 o,29''. o,oi-i o,oo3 o,oo5 0,004 2,097 Dowlay u o,o65 0,027 0,697 9,282 0,012 0,002 o,oi4 0,001 2,i63 Sarrebriick ( Allema(;ne). . . . o,o85 0,026 o,556 o,j02 0,019 o,oo3 0,010 0,0 2,100 PATHOLOGIE. — Du traitement du tleliriiiiu treiiiens par l'expectalioii. Note de M. E. Décaisse. (Extrait.) 0 *; = — rs % i 0 c « S X ~-' t- lî •a = < T". 0 0 S a B ai 1 à a ce i a es 1 7: 0 « 3* â 1 l3-,7. na*,*!. il ti" m à J 758,9 0 18,8 0 30,4 0 24,60 u 17,5 0 1 32,3 0 2^,90 24^6 24°8 0 22,77 0 2', 97 0 20.99 0 ,2,5 '4,75 63,5 » 5,5 2 768,4 17,9 3o,3 24,10 '6,9 32,2 24,55 26,2 25,8 23,69 22,42 2, ,4, ,3,5 ,5, ,4 59,5 » 4,5 3 756,9 17,9 2>,9 '9,9° '7,' 23, !1 20,25 18,1 18,0 20,2 2 20,85 21,25 7,0 ",94 77,0 » 12,5 4 753,0 l3,2 26,3 '9,75 12,5 39,0 20,75 20,5 20,3 20,56 20,34 20, 5o 8,2 ■4.97 Si, 2 » 0,0 5 759,' 16,5 23,0 ■9,75 i5,6 24,0 19,80 18,8 19,0 20,26 20,25 20,32 9,8 12,40 74,0 » 1,5 G 756, C 16, 1 27.9 22,00 '4,5 29,6 22, 05 22,1 22,4 21,18 20,54 20,36 ,4,5 i3,i3 64,5 » 2,5 7 758,4 17,2 20,2 18,70 16,6 20,7 18, 65 ,8,1 '7,9 20, 2^ 20,26 20,43 3,1 12, 5i 78,5 )) 8,0 8 732,4 i5,6 18,5 17,05 i5,o ■ 8,9 16,95 ■5,9 ,5,4 ,8,84 19,15 '9,75 ',7 12,39 89,2 » 0,0 9 753,2 ■3,7 '9,' 16,40 12,8 21,4 17,10 l5,2 ,4,8 ■7.74 18, 36 «9, '7 ,,,8 9,87 74,2 « 12,5 10 753,5 12,3 23,7 18,00 10,6 25,3 >7,95 '9,2 18,6 ,8,63 18,37 18,81 ■2,9 11,38 68,0 » 3,0 1 1 752,8 14,6 18,4 16, 5o .3,7 20,0 16, 85 .5,7 ,5,5 '7,92 18,28 18,91 4,3 ii,8G 88,2 » 1,5 12 755,7 ■3,9 21,3 17,60 i3,o 22,2 17,60 ■7,4 17,0 ,8,20 18,23 18, C2 9.9 12,12 78,0 » 4,5 i3 758,, 12,7 20,7 16,70 12,1 21,3 16,70 iG,6 ,6,3 17,64 17,82 i8,5G ■ 4.6 9. 14 63,7 » 3,5 l'i 759,1 i.,5 '9,9 15,70 10,2 21,7 15,95 iG,4 iG,3 17,06 '7,25 18,24 ■4,7 8,36 57,7 » 4,0 i5 759,2 12,5 22,7 17,60 10,9 24,6 17,75 '7,3 '6,9 17,42 17,54 18,21 i3,6 10, II 68,5 » 1,5 16 759,2 ",9 23,6 '7.75 10,2 25,0 17,60 '7,8 '7,5 17,85 ■7,72 18,24 i3,3 10,65 68,2 » 1,5 17 758,0 i3,o 22,2 17,60 10,4 24,0 17,20 ,6,5 16,6 '7,95 '7,9' 18,39 ■4,3 8,28 58,0 » 4,0 18 756,7 9,5 .6,2 12,85 8,7 '7,9 i3,3o ,2,3 12,0 16,22 16,80 18,02 11,3 7,87 71,2 » 1,0 '9 756,9 8,3 "7>'l 12,85 6,3 18,5 12,40 i3,o 12,9 ,5,22 '5,74 ,7,32 ",4 7,12 62,2 » 0,5 20 753,4 8,2 17,5 12,85 6,3 20,4 i3,35 '3,9 i3,7 ■5,42 i5,56 16,91 8,0 7,6. 6, ,7 » 1,0 21 742,5 i.,G i5,i i3,35 10,7 16,5 i3,6o '2,9 ,2,8 i5,33 15,82 iG,85 ,,0 10,08 87,0 » 0,0 27. 753,8 11,0 16, G i3,8o 9,' 18,8 ■ 3,95 12,9 12,5 14,62 l5,22 16,44 ,2,0 7,64 68,2 » 1,0 23 752,5 8,8 ï6,9 12,85 6,8 '7,0 11,90 ■ 5,6 ,5,3 ■5,19 15,17 16, i4 4,6 ■0,49 75,7 » 3,0 24 745,3 ■ 4,0 18,5 16,55 '4.9 19,3 17,10 i3,o ,2,8 i5,,. i5,53 16,19 2,5 9,43 79,7 » iG,o 25 7*19,0 6,1 i3,8 9,95 4,9 i3,8 9,35 11,8 11,2 ,3,32 13,75 10,37 3,' 9,22 82,0 » 9,5 26 743,7 1 1,0 '7,2 14,10 11,2 19,5 i5,35 '4,2 i3,7 |5,2, '4,96 13,38 5,2 10,93 89,7 » 8,0 27 742,5 11,5 16,7 14,10 10,6 17,6 14,10 ,3,6 ■3,4 ,4,55 14,89 i5,G2 1,6 10,62 87,7 n 1 5 , 5 28 7'|6,4 .3,4 17,2 i5,3o 12,7 .8,0 i5,35 1.5,0 |i4,6 '4,92 i5,,6 i5,6o 6,3 9,48 72,7 " ■4,0 29 7-1S,9 i3,o 18,7 i5,85 12,1 19,0 i5,55 17,0 16,9 ,5,76,5,55 '5,75 2,8 11,02 74,7 " 4,0 3o 752,3 ■4,7 '7,2 1 15,95 1 12,2 18,5 i5,35 12,5 12,1 i3,5o ,5, ,2 ''5,89 1 6,7 8,12 74,7 1) 10,3 Moy. 753,6 i3,oî :20,3o iCjG; 11,87 21, G8 16,78 ,6,i'|j 16,2, 17,42 17,55,18, i-.' 8,5 10,62 73,3 » 5,2 (i) l'arlie i a jardin ijui se trouTC au ulvoau du premier étage do l'Observaloire. (2) .^loyenn e Ues ubs erTatlons à 9 li. SI., iiiKli, ;i ti S., rainuil. ( 879 ) Observations météouoi.ogiques faites a ^■'Observatoire de Paris. Sept. 1871. MAONÉTISME TEnnESTRF.. Observallon rnjiE. T. VENTS. Je 7 35,6 44,7 4,65,7 0,5 0,5 3,7 0 faible. OSO 0,9 " 8 38,1 46,7 4,6421 0,6 0,6 0,7 ONO faible. s 1,0 .. 9 36,9 46,5 4,6438 8,7 9,3 3,0 OSO faible. SO 0,4 » 10 3o,o 44,4 4,6396 .. .. 3,3 S faible. s 0,2 .. 1 1 29, (J 45,6 4,6464 ,. » 2,0 ONO faible. 0 ",7 .. 12 38,1 41,6 4,6355 4,3 4,6 1,6 NO faible. N 0,3 .. .3 37,3 44." 4,6421 1» » 1,8 NE modéré. NE 0,1 .. il 37,0 43,7 4,6293 » » 1,5 ENE modéré. » 0,0 » 1 5 '18,7 47,1 4,6274 » .. 2,2 E faible. » 0,0 Éclairs dans la soirée. lO 'l7,o 43,5 4,6272 n » 2,9 NE faible. ENE 0,0 Éclairs dans la soirée. '7 37,0 44,6 4,6428 1) ») 1,8 ENE faible. » 0,0 » iS 43,6 46,2 4,6435 .. .. 2,3 NE faible. NE 0,2 » '9 39,2 44,7 4,6384 ■> » 4,9 NE faible. NE 0,4 » 20 39,6 45,. 4 ,6462 » » 1,5 E faible. NE 0,5 » ■-*I 38,3 44, s 4,6450 1,5 1,5 1,1 N faible. l) 1,0 I» 22 38,0 43,2 4,6396 0,5 0,5 » ONO faible. 0 0,4 » 23 Î0i9 44,6 4, 64 04 » ■■ 1,5 var. as. fort. 0 0,8 „ 24 'i',4 48,3 4,6002 5,5 6,3 M OSO as. fort. SO 0,9 Halo lunaitt'. 25 39," 44,9 4,64,6 0,6 0,6 1,4 E faible. variable. 0,9 .. 26 39,8 44,2 4,6370 9,8 10,6 6,6 0 faible. 0 0,8 Halo lunaire. 27 ■19,4 44,3 4,6468 0,8 ',2 2,8 SSO fort. SSO 0,9 N 28 37,8 45,0 4,6355 3,2 5,0 >,8 SO très-fort. SO 0,8 II KJ 4 ',4 46,0 4,6374 0,7 0,8 ,,8 S modéré. SO 1,0 » 3o 41,0 45,0 4,6526 " » 2,4 0 fort. 0 0,8 Halo lunaire. Moy. 17.39,2 65.44,9 4,64.3 58,3 Go, 8 ■• o,5i (0 Partie supérieure du bûliuienl de lOi )servaioire. ( 88o ) Observations météorologiques faites a l'Observatoire de Paris. — Septembre 1871. Résumé des observations rés;uUères. l^M. Ol-M. Midi. Si- S. el-S. U>>S. Minuit. Moy. (,; inm mui mm mm uim mm mm mm Haiométre réduit à 0" 7J3,59 753,80 753,28 753,1 3 753,23 753,71 753,70 753,62 Pression de l'air sec 743,35 743, 01 742,54 742,35 742)39 743, 21 743, 2.S 743,00 0000 o 000 Thermomètre il mercure (salle méridienne) 14.27 1(1,72 i8,;j7 19, 58 iS,55 i(),2B 14,97 '6,73 Thermomètre à mercure (jardin), / iS.gG 17,16 19,82 20, oG 17,87 i5,Gi i4,22 16,70 Thermomètre à alcool incolore (jardin).. i4,49 16,82 19,53 19,83 17,48 i5,38 14,00 16,43 Thermomètre électrique (i3'n,7) 14,01 17,11 18, 85 19,79 'S, 3g 15,99 'li'l' 16,59 » (SS^.o) 13,89 16,22 18, G5 19,47 18,02 i5,7i 14,26 16,21 Thermomètre noir dans le vide, T 16,99 27,75 33, o3 3o,7i 17,71 i4,75 i3,65 22,29 Excès (T — t) 3,o3 10,59 i3,2i 10,65^0,16 — 0,86 — 0,57 5,59 Thermomètre de Leslie 2,29 5,36 6,54 5,i3 0,39 " » ti Température du sol il 0'°, 02 16,10 17,20 18,66 18,87 '7,88 17,11 16,70 17,42 » o">,io 16,89 '7," '7,7^ '8,35 18,19 '7,83 17,49 17,55 » o'",3o 18, i3 18,12 18,04 iSjOi 18,09 '8,5i 18, i5 18,20 mm mm mm mm mm mm mm mm Tension de la vapeur '0,24 10,79 10,74 10,78 10,84 10, 5o 10, 45 10,62 État hygrométrique 83,8 71,6 62,0 61,7 70,3 77,0 82,7 73,3 1 f I I I t I I Inclinaison magnétique 65"+ 43,95 44:79 43, 60 43, o3 43,25 43,39 43,63 43,85 Déclinaison magnétique 17°-!- 36,85 38,27 47,33 44,^9 39,67 38, 71 36,48 40,19 mm moi mm mm mm mm mm mm Pluie (udomèlre du jardin) 7,2 2,1 6,9 i5,4 22,1 6,7 4,5 64,9 La période la plus pluvieuse du jour, comprise entre 3 heures et 6 heures du soir en juil- let dernier, était comprise entre midi et 3 heures du soir en août; elle tombe de nouveau entre 3 heures et 6 heures du soir pendant le mois de septembre. Le baromètre passe par un maximum de ^53°"", 8 à 9 heures du malin, et de ■jSS""",' à g heures du soir. Le minimum a lieu vers 3 heures du soir; il est de 752""", 4- L'oscilla- tion a été de o"'",67. La hauteur moyenne du baromètre pendant ce mois, à midi, est infé- rieure à la moyenne de midi calculée par Bouvard. La lecture absolue la plus élevée a été de ^Sg^'^jôi le 16, et la plus basse de 740""" ,63 le aS. Quant aux teni|)ératures, voici quelles sont les moyennes déduites des diverses observa- tions : o Moyenne des maxiiua et ininima des thermomètres de la salle méridienne. . 16,61 ,1 » » du jardin 16,74 du thermomètre de la salle méridienne '6,73 Moyenne des observations l » à mercure (jardin) •t),7o de 9 heures malin, midi, « à alcool incolore (jardin). . . 16, 43 i) heures soir, minuit, / •> Beetiucrel à i3"',7 16,39 33"',o 16, ai Le ihermomèlre noir dans le vide a atecusé en juillcl un excès moyen de 13", 98 à midi, et en août de 17", 06 à la même heure. Cet excès diminue en septembre : il a été seulement de i3",2i. (1) Moyenne des observations de 9 heures du matin, midi, 9 heures du soir et minuii. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 9 OCTOBRE 1871, PRÉSIDÉE PAR M. PAYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur l'histoire, en Vélal présent, de la théorie des comètes; par M. Faye. « Dans un beau et savant discours prononcé devant rAssociation Bri- tannique, à Edimbourg, le Président, sir W. Thomson, retraçant le tableau des progrès et de l'état actuel de nos connaissances, a été conduit à parler, dans les termes suivants, d'une bianche de l'astronomie qui n'a pas parti- cipé sans doute aux progrès brillants de cette science, mais qui, du moins, n'est pas restée tout à fait stationnaire : « On a fait, depuis peu, de très-grands pas vers la découverte de la iiatiirc des comètes; on a établi, avec un degré suffisant de certitude, la vérité d'une hypothèse qui m'a paru longtemps ])robablc : elles consisteraient en groupes de pierres météoriques. On rendrait compte ainsi, d'une manière satisfaisante, de la lumière du noyau ; et l'on donne une expli- cation, simple et rationnelle, des phénomènes jjrésentés par les queues de comètes, phéno- mènes regardés, par les plus grands astronomes, comme presque surnaturellement mer- veilleux (i). 1) » Il est bien vrai, je le répète, que la théorie des comètes n'est pas aussi (i) Cf. Les Mondes, p. 425. C. R., 1871, 2= Semestre. (T. LXXIU, ^° IS.) I l4 ( 882 ) avancée que le reste de la science astronomique. Il s'en faut cependant de beaucoup que cette branche soit restée à l'état informe où la placent les assertions qu'on vient de lire. Il y aurait dommage pour la science à laisser s'accréditer une pareille opinion, surtout quand l'orateur a pu citer à l'appui les lignes suivantes de sir J. Herschel : » 11 y a, sans aucun doute, quelque profond secret, quelque mystère de la nature caché dans le phénomène de leurs queues. Peut-être n'y a-t-il pas trop de présomption à espérer que, dans l'avenir, l'observation, aidée du secours de la spéculation rationnelle (spéciale- ment de ses branches qui se rattachent aux éléments éthérés ou impondérables), pourra bientôt nous permettre de pénétrer ce mystère, et de déclarer si c'est réellement de la matière, dans l'ordinaire acception du mot, qui est projetée de leurs tètes avec une vitesse si extraordinaire, et si elle n'est pas poussée ou, au moins, dirigée dans sa course par rapport au Soleil, qui serait comme le point d'évitement. Sous aucun rapport, la question de la matérialité de la queue ne soulève autant de difficultés que quand nous considérons l'aire énorme qu'elle balaye autour du Soleil à son périhélie, à la manière d'une ligne droite et rigide, en dépit de la loi de la gravitation et même des lois reçues du mouvement, u » Impossible de passer plus facilement sur deux siècles de travaux. Si l'on prenait ces lignes au pied de la lettre, elles prouveraient seulement que les astronomes qui se sont occupés de cette théorie n'ont pas su faire parvenir leurs travau.K jusqu'en Angleterre. Je serais même disposé à rejeter toute la faute sur leur négligence, si le même oïdali n'avait enterré jusqu'aux pages, pourtant classiques, du livre des Principes, oi'i Newton a expliqué, il y a deux siècles, les phénomènes qui viennent d'inspirer des doutes si étranges. » Je vais essayer de remettre sur ses pieds cette théorie, bien compro- mise, à ce qu'il paraît, dans l'esprit des plus illustres physiciens anglais, et de montrer que, si depuis Newton la branche cométaire n'a pas marché du même pas que son aînée, elle n'en est pourtant pas restée au point où tout serait encore à recommencer, où tout dépendrait de révélations subites apportées par quelque fait nouveau, en un mot, que ce soit un problème vierge, livré au hasard des premières tentatives de l'imagination. Le meil- leur moyen, ce me semble, c'est de votis en esquisser l'histoire à grands traits. » Pour cela remontons un instant à l'époque où Newton n'avait pas encore complété sa doctrine, je veux dire à l'époque où l'attraction, re- connue coiurae force céleste, n'avait pas encore été identifiée avec la pe- santeur. A ce motnent l'attraction était coiuiue; son existence et ses lois avaient été conclues, grâce à la nouvelle analyse, des faits si heureusement ( 883 ) coordonnés par Kepler, et Newton prévoyait déjà qu'on pourrait y rattacher mathématiquement les circonstances les plus délicates du mouvement des astres. Seule, la nature de la force était inconnue. L'hypothèse était toute prête cependant, mais il y fallait la vérification expérimentale. La première tentative de Newton échoua, on le sait, parce qu'une des données de l'ex- périence, le mille anglais, était et est encore entachée d'ime grosse erreur. La seconde réussit, quelques années après, grâce aux expériences du pen- dule exécutées à l'Observatoire de Paris par un Membre de notre Acadé- mie, Huyghens, et à la mesure de la Terre due à son confrère Picard. » Admettez un instant que l'expérience, déjà si délicate, ait été plus dif- ficile encore; que Huyghens ne nous ait pas montré sitôt à mesurer exac- tement la gravité avec le pendule, et que notre Académie ait différé d'or- donner la mesure de la Terre : aurait-on pour cela considéré comme vaine la théorie naissante de l'attraction et la vaste perspective qu'elle ouvrait déjà à la science? Non; seulement, les critiques que Newton redoutait auraient eu beau jeu pour accuser l'auteur de faire intervenir les qualités occultes dans la science; les tendances hypothétiques, dont le cartésianisme est la plus haute expression, se seraient donné carrière, et les géomètres n'auraient pas abordé avec confiance la voie, déjà féconde, qui leur était ouverte. Mais enfin la théorie aurait marché, comme elle a marché effec- tivement dans la tête de Newton, en attendant l'expérience décisive, uni- quement retardée par des difficultés de laboratoire. » Eh bien ! la théorie des comètes en est précisément à ce point aujour- d'hui. On sait que les queues, simples ou multiples, presque droites ou fortement courbées en arrière, sont dues à une action répulsive du Soleil. Les caractères principaux de cette force ont été nettement déterminés par la discussion approfondie des observations. Loin de se refuser aux lois de la mécanique ordinaire, c'est précisément par l'intermédiaire de ces lois que les phénomènes les plus compliqués en apparence se rattachent à cette force. Seulement, la nature de la force solaire n'est pas encore définitive- ment connue. Diverses hypothèses ont été proposées : les unes, non sus- ceptibles de vérification expérimentale, n'entrent même pas en ligne de compte; d'autres ont été soumises à l'expérience et rejetées par elle; une dernière, enfin, celle que j'ai proposée moi-même, a déjà subi cet indis- pensable contrôle. L'expérience a été favorable, mais non décisive : adhtic siib jiulice là est. Si le procès était jugé en ma faveur, cette force, exercée sous nos yeux dans le ciel par la surface du Soleil, prendrait le nom de répulsion des surfaces incandescentes. Mais, je le répète, la force 114.. ( 884 ) solaire n'est pas plus contestable que les phénomènes qui nous la révèlent. )) On s'étonnera peut-être de ce que ces deux tliéories, celle de l'attrac- tion universelle et celle de la répulsion, sorties toutes deux du ce! veau puissant du même géomètre, aient eu toutes deux des destinées si op- posées. Eu quelques années la premièie a pi'is une forme définitive et féconde; l'autre en est encore, après deux siècles, à chercher son der- nier mol. La première, entre les mains des géomètres français, est de- venue la Mécanique céleste; elle vient de recevoir, sous nos yeux, le sceau de la perfection par la découverte de Neptune, qui a fait disparaître les dernières discordances planétaires, et par une théorie de la Lune qui exprime, sous les symboles les plus généraux de l'analyse, les inégalités si compliquées de notre satellite : nous avons vu ébaucher et terminer une science en moins de deux siècles. L'autre s'est traînée languissamment dans l'oubli : vous le voyez, elle a besoin d'un avocat pour plaider sa cause, qu'on voudrait trancher conlre elle dans le pays même de son fondateur. M Et pourtant, si, au point de vue de la grandein- des résultats et de l'utilité pratique, lu première efface complètement la seconde, au point de vue de la raison pure ou de ce que les Anglais appellent, depuis Newton, la philosophie nnlurelle, elles ont exactement la même importance. Dans notre petit monde actuel l'action de la seconde force se réduit, il est vrai, jusqu'ici, à quelques phénomènes gigantesques dont les comètes nous offrent de temps en temps le curieux spectacle; mais notre monde n'est pas le seul dans l'immense univers, et peut-être les nébuleuses et les amas d'étoiles, que nous voyons briller au ciel par milliers, réalisent-elles sous nos yeux un état de choses tout différent où la seconde force aurait la prépondérance. Pour nous en tenir à notre propre monde, il est aisé d'ima- giner un état de choses pareil, car si l'hypothèse cosmogonique de Laplace est vraie, il a dû se réaliser à l'origine. En tout cas, l'état inverse, d'où la force répulsive disparaîtrait entièrement pour laisser place enfin au jeu d'une force vraiment unicjue, est précisément celui vers lequel nous marchons : mais il est incompatible avec la vie, et les hommes auront disparu avant qu'il soit atteint. » Malheureusement Newton n'a pas pensé ainsi. Il a été, il devait être frappé, au contraire, de l'idée d'une force unique gouvernant l'univers. C'est par là qu'u termine et coiu'oinie, pour ainsi dire, son iinmottel ou- vrage : « Et salis est qiiod gravitas rêvera existât, et agal secunduin leqes a » iiobis exjiosilasy et ad co/yJO/'i///i cœlestiitni et maris iiosti i ntoliis oinnes suffi- » ciat. n Le mauvais sort qui a pesé, dès rori<;iiie, sur la question des co- ( 885 ) mètes vient de là. Cette nouvelle force serait venue déranger l'unité gran- diose du système et l'exposer peut-être à un redoublement de critiques. Tonjoiu's est-il que l'auteur a tout fait pour l'écarter, tout, jusqu'à être infidèle à ses règles fondamentales, jusqu'à émettre, dans ce but malheu- reux, une hypothèse impossible, lui qui, pourtant, s'était arrêté net, quand il s'agissait de l'attraction, devant une vérification expérimentale qui n'avait pas réussi du premier coup. » En effet la doctrine newton ienne n'est pas tout à fait ce que l'on sup- pose : on ne l'a jamais présentée complètement. I.a voici formulée en deux points : » 1° Les corps... s'attirent en raison directe de leur masse et en raison inverse du carré de leur distance. Cette attraction, inhérente aux dernières particules de la matière, indépendante de leur état physique, suffit pour représenter les mouvements célestes poioi'» que » 2° L'espace soit rempli d'une matière très-rare [materia cœlonim) for- mant autour du Soleil une atmosphère assez semblable à la nôtre. La rési- stance aux mouvements des astres est négligeable à cause de leur grande densité, mais l'influence de ce milieu gravitant devient sensible, par l'in- termédiaire de l'attraction solaire, dans les mouvements des nébulosités cométaires. » Ce second point, qu'on ne cite jamais, n'était nullement accessoire dans l'esprit de Newton, mais essentiel et fondamental. Il av;iit suivi, observé, avec les télescopes construits de ses mains, la grande comète de i68o; il avait vu la matière monter dans le ciel au rebours de rattr;)ction ; il avait déterminé la marche de cette émission gigantesque de vingt-cinq millions de lieues par tui procédé géométrique dont plus tard Brandes, Ressel et Peirce(i) se sont inspirés poin- foruuder une sorte d'équation de la courbe axiale des queues de comètes. Or il n'y avait que cette alternative : ou la répulsion observée est réelle, comme le voulait Kepler, ou elle est appa- rente. Si la répulsion est réelle, de quel droit présenterait-on l'attraction connue la force unique? Newton ne pouvait vouloir qu'une répul.sion apparente. » Ce n'était pas chose bien difficile que d'évincer l'alternative désa- gréable et de se déclarer pour une force apparente, tout en avonauî, et il le fil, que le contraire ne répugnait en rien à la raison. Un exemple tout aussi familier que la célèbre. pomme de i665 va nous en donner le moyen. (i) .le n'.ii pas pu, nialhcureusenient, me procurer le Mémoire de M. Peirce. ( 886 ) Les corps qui se meuvent près de nous en sens inverse de l'altraction ter- restre obéissent en effet à une répulsion réelle, si une cause mécanique supérieure à la gravité les lance de bas en baul; ils obéissent à une répul- sion apparente s'ils s'élèvent comme un ballon, par suite de leur légèreté spécifique, et il est vrai de dire qu'en s'élevant ils obéissent encore à l'at- traction. Il n'y avait donc qu'à entourer le Soleil d'une vaste atmosphère semblable à la nôtre, très-rare, mais pondérable et pesant de couche en couche jusque sur la surface du Soleil qui lui sert de base, de plus en plus dense, par conséquent, dans le voisinage de cet astre. Alors la matière comélaire, sous l'influence de la chaleur du Soleil, devait s'élever dans cette atmosphère à peu près comme la fumée d'une cheminée s'élève dans la nôtre. » Newton sentrt lui-même, en formulant cette hypothèse toute gratuite, qu'il faisait ainsi un bien grand sacrifice à l'unité de force; car, à ce mo- ment, les expressions dubitatives abondent sous sa plume; on sent l'hési- tation à chaque pas qu'il fait dans cette malheureuse voie. Lui qui avait si merveilleusement constaté la liberté entière des mouvements planétaires, le voilà qui cherche à restreindre le plus possible cette atmosphère gênante, et pourtant il faudra bien la prolonger au delà de l'orbite de la Terre, partout où ime comète revêt une queue à son périhélie. Toutefois il en tira, avec son génie habituel, une conclusion bien remarquable. Je veux parler de l'accélération qui pourrait être produite, sur les noyaux mêmes des comètes, par la résistance de cette atmosphère céleste. Aussi quand Encke eut constaté qu'effectivement la seule comète dont la longue durée se prêtât à ime pareille recherche présentait une accélération sensible, trouva-t-il dans le livre de Newton l'explication toute prête. De là les hy- pothèses de milieux résistants de toute nature dont on enconibra l'espace et dont les géomètres développèrent les conséquences. Mais ce n'était même pas un succès pour l'idée de Newton, car elle était déjà devenue ab- solument inadmissible à la suite d'une remarque capitale de Laplace. Ou sait, en effet, et c'est là-dessus qu'est basée la fameuse théorie cosmogo- nique de notre grand géomètre, que l'atmosphère du Soleil ne saurait dépasser une certaine limite, actuellement fort étroite, c'est-à-dire la ré- gion où la force centrifuge, née de la rotation, ferait équilibre à la pesan- teur. Pour que celle de Newton pût exister, il faudrait que le Soleil ne tournât pas. Or, si le milieu supposé cesse d'être tnie atmosphère autour du Soleil, la répulsion apparente s'évanouit, et les comètes ne peuvent plus avoir de queue qu'en vertu de la répulsion réelle si soigneusement écartée par Newton. ( 887 ) » En résumé, tant que les phénomènes considérés n'exigent pas qu'on se prononce entre une répulsion réelle et une répulsion apparente, la théorie ébauchée par Newton, il y a deux cents ans, est parfaitement vraie, et sa seule lecture aurait dû suffire, je pense, pour dissiper les doutes qui vien- nent de se révéler dans une occasion solennelle. Mais, quand il a fallu opter entre la répulsion réelle et la répulsion apparente, Newton, pour sauvegarder l'idée d'une force unique, a commis une erreur qui a pesé pendant deux siècles sur toute une branche de l'astronomie. C'est pourquoi nous en sommes encore aujourd'hui à démêler péniblement cette force au milieu de l'encombrement d'hypothèses qui la masquent à noire esprit. » Qu'il me soit permis maintenant de dire quelques mots de mes travaux sur ce sujet. Je ne doutais pas, après Kepler, Euler, Olbers et Bessel, de l'existence d'un pareille force: mais quels devaient en être les caractères et la nature? Olbers avait parlé d'électricité, Bessel de forces polaires. Cela nie semblait peu satisfaisant. Comment d'ailleurs se débarrasser entièrement de l'hypothèse néfaste de Newton, quand je la voyais triompher à moitié dans l'accélération de la comète d'Encke? C'est par là que je commençai : je me mis à chercher si la force répulsive du Soleil ne pourrait pas pro- duire elle-même cette accélération célèbre. L'analyse répondit qu'il suffi- sait pour cela que la répulsion solaire ne se propageât pas instantanément comme l'attraction, mais successivement et avec une très-grande vitesse. Les inégalités séculaires, dues à cette successivité, s'accordent en tous points avec les caractères de l'accélération observée (i). Cherchant de même un à un les autres caractères de celte force dans l'étude des figures si compliquées de la tète des comètes, et, aidé dans ce dernier travail par un excellent Mémoire de M. Roche sur les atmosphères des corps célestes, je suis arrivé à les formuler ainsi : » Le Soleil exerce sur les corps, à travers les espaces célestes, une action répulsive qui varie en raison des surfaces et non en raison des masses comme l'attraction. Cette force peut être interceptée par les corps comme par un écran, tandis que l'attraction agit à travers toute matière. Sa pro- pagation dans l'espace libre n'est pas instantanée comme celle de l'attrac- tion, mais successive comme celle de la lumière et de la chaleur. Enfin elle n'est pas indépendante, comme l'attraction, de Tétat physique du corps qui l'exerce, car le Soleil paraît bien en être seul doué dans notre système. » Vous voyez. Messieurs, que tout cela dérive de l'observation et du calcul; il n'y a point là d'hypothèse. Telle est donc la formule qui doit (i) Cette analyse a été vérifiée par M. Plana. ( 888 ) remplacer désormais la seconde partie que je restituais tout à l'heure à la doctrine de Newton, partie hypothétique que les faits et les progrès de la mécanique ont absolument condamnée, et qui ne servait d'ailleurs qu'à esquiver la pluralité des forces cosmiques. )) Mais, quand il s'est agi de rechercher la nature et le nom de cette force désignée jusqu'ici sous le nom vague de répulsion solaire, il a fallu une hy- pothèse provisoire absolument comme pour l'attraction. Ici nous n'avons plus pour guide qu'une seule idée, savoir que les forces célestes sont pro- bablen)ent de même nature que les forces physiques qui agissent sur terre autour de nous. Mais aussi nous avons un contrôle qui nous empêchera de nous perdre dans le vague des suppositions, savoir la vérification expé- rinieutale. Cette dernière partie de l'œuvre a été effectivement entamée, comme je le disais tout à l'heure. )) La répulsion du Soleil a été hypothétiquement attribuée à l'état d'in- candescence de sa siu'face. L'expérience vérificative a été tentée; elle con- sistait à faire agir sur de l'air très-raréfié la répulsion supposée d'une plaque métallique chauffée jusqu'à l'incandescence, et l'on rendait cet air visible au moyen de l'étincelle d'induction d'une assez forte bobine de Ruhm- korff. Une l'épulsion s'est manifestée aussitôt; plusieurs de nos confrères, MM. E. Becquerel et Janiin entre autres, ont assisté à ces expériences. Tou- tefois il reste encore un doute sur l'interprétation du phénomène. J'espère obtenir un résultat décisif à la seconde tentative. Mais il importe de répéter, pardonnez-moi de le dire jusqu'à satiété, que la chose à vérifier ici c'est l'es- pèce de la force et non l'existence ni les caractères généraux de cette force. Quand bien même j'échouerais en cela, quand même il faudrait se résigner à quêter une nouvelle hypothèse, la théorie des comètes, basée sur nos travaux depuis deux siècles, resterait inébranlable, et nous en serions quittes pour nous servir provisoirement du mot indéterminé de répulsion solaire. Mais aussi, en cas de succès, la nature intime de la force étant dé- voilée par son identification avec l'une de nos forces physiques, les hési- tations cesseront, la théorie offrira une prise plus sûre à l'application des ressources puissantes de l'analyse; peut-être même les sciences physiques y trouveront-elles un nouvel aliment par la généralisation soudaine des vues qui lui sont propres. » Dans une prochaine séance, je discuterai un Mémoire sur la théorie des comètes qu'un physicien allemand, M. Zœllner, a bien voulu m'adres- ser de Leipzig. Il s'agit cette fois de savoir si la force répulsive ne pourrait pas être attribuée à l'électricité solaire, question à laquelle un Mémoire tout récent de M. Becquerel donne un grand intérêt. » ( 889 ) « M. Delacnay annonce à l'Académie que la comète d'Encke, dont on attendait le retour, vient d'être observée à Marseille, dans la dernière nuit (du 8 au 9 octobre), par M. Stephan. Voici la dépèche qu'il a reçue de cet astronome : « Cette nuit, observé complètement comète Encke, encore très-faible, » mais temps un peu brumeux. » » M. Stephan cherchait, depuis quelque temps, à apercevoir la comète dans les positions que lui assignait l'éphèmèride. Cette recherchejui a fait découvrir sept nébuleuses nouvelles, dont il donnera ultèricnremrnl les positions exactes. » HISTOIRE DES SCIENCES. — ncjwnsc à ta Note de M. Chasies; j>ar M. Bektraxd. « M. Chasies a appelé de nouveau l'attention sur quelques lignes du texte d'Aboul-Wefâ, sur lesquelles, dit-il, il est indispensable de s'expli- quer. Je n'éprouve aucun embarras à le faire, non que ces lignes soient claires à mes yeux; l'auteur y parle d'un calcul rectifié, quel est ce calcul ? Les conjectures peuvent se concilier avec toutes les opinions, non les justi- fier. Voici ma supposition : Aboul-Wefà observait la Lune lorsqu'elle était à la fois en trine ou sextile et au périgée. S'il avait attendu que ces conditions fusseut rigoureusement remplies, il n'aurait pas trouvé, dans sa vie entière, l'occasion de faire quatre observations. La Lune, il faut le croire, aux moments qu'il indique, était donc approximativement, non exactement, au périgée, les inégalités de Ptolémée n'étaient pas nulles alors, mais très- petites, et cette petitesse même exigeait l'emploi de formules particulières et d'un calcul rectifié. » J'ajouterai qut-lques mots : » M. Chasies suppose que la troisième inégalité d'Aboul-Wefà « s'ajoute » aux deux premières, rectifiées par la prosneuse, et complète le système »; ce qui est, dit-il, « la démonstration de cette rectification, et, conséquem- » ment, de la construction par laquelle elle se fait — » Sur cette assertion, voici l'observation que l'on peut faire : lorsque, pour vérifier une théorie de la Lune, on cherche ce qu'il convient d'y ajouter, s'il arrive qu'une ad- dition soit nécessaire, si l'on trouve qu'il faut apporter une rectification au lieu assigné jusque-là, ce changement doit laisser quelque trace dans la construction, qui ne saurait être alors, comme elle l'est dans le cas actuel, la reproduction pure et simple de la règle prescrite antérieurement. » (;. R., 1871, 1' Semestre. (T. LXXUI, N» V.i.) I ' 5 ( 890) « M. Le Verrier rappelle que, dans le cours de la discussion relative au célèbre astronome arabe, plusieurs Membres de l'Académie, M. le Pré- sident entre autres, ont exprimé le vœu qu'il fût fait des recherches dans les bibliothèques de l'Orient, où l'on pouirait peut-être découvrir des manuscrits plus complets concernant les œuvres astronomiques d'Aboul- Wefâ. Il croit savoir, et l'Académie apprendra avec satisfaction que, ce vœu élaiit iiarvenu à la connaissance de l'illustre chef de l'État, des ordres ont été donnés pour que les recherches nécessaires soient faites par les agents de la France en Orient. » « M. Chasi.es dit qu'il avait trouvé, il y a une vingtaine d'années, dans un Ouvrage dont il ne se rappelle pas le titre, quelque indice de l'existence du Traité d'Aboul-Wefâ dans une bibliothèque de Constantinople. » PHYSIQUE. — Recherches thermiques sur F énergie voltciique (suite); par M. P. -A. Favke (i), « Mon ami M. Félix Le Blanc, à l'occasion d'un travail dont il avait été chargé, comme rapporteur d'une Commission spéciale, avait comparé, dès i853, les piles à deux liquides, en substituant à l'acide azotique divers com- posés réductibles par l'hydrogène. Je lui laisse le soin de publier lui-même ces intéressantes recherches, dans les résultats desquelles j'avais eu la satis- faction de trouver la confirmalion de mes propres vues, que M. Le Blanc avait bien voulu prendre pour guide et soumettre au contrôle de son expé- rience. » J'ai déjà étudié moi-même, au point de vue de Y énergie vollaïgue, les couples de Smée, de Daniel, de Grove et de M. Marié-Davy, ainsi que les couples à acide chromique et à eau oxygénée (2). » Les présentes recherches se rapportent à la détermination de l'énergie voltaïque des couples à acide permanganique, à acide azotique fumant, à acide hypochloreux, et du couple dans lequel l'hydrogène allié au palla- dium est attaqué par le sidfate de cuivre. » Je me suis aussi proposé de déterminer, plus exactement que je n'avais (i) Quelques erreurs, pouvant modifier le sens, se sont glissées dans mes deux précédents Mémoires (séances des 18 et ^5 seplenibie). I.e lecteur trouvera, à ce sujet, un t'rrata à la fin du n° l'i- (séance du 2 octobre courant). (?.) Comptes rendus, t. LXIX, séance du 5 juillet 1869. ( Sgi ) pu le faire jusqu'à ce jour, l'énergie voltaïque du couple de Siiiée, en l;ù- sant usae;e d'une métliode qui doit être employée toutes les fois qu'on veut déterminer, aussi approximativement que possible, l'énergie voltaïque d'un couple où l'acide sulfurique du couple de Smée est remplacé par un acide quelconque. En effet, cette méthode permet d'opérer avec une pile dans laquelle toute attaque locale du zinc a cessé, sans qu'on ait à craindre, dans l'un des couples, l'électrolyse partielle du sel de zinc qui s'y est formé nécessairement pendant cette attaque, qu'il est presque impossible d'éviter complètement avec des couples neufs, et dont la durée peut se prolonger pendant un temps plus ou moins long. » Voici en quoi consiste celte méthode : » L'éleclromoteur dont on veut déterminer l'énergie voltaïque occupant l'intérieur du calorimètre, ou donne à la partie extérieure du circuit une résistance telle, que la résistance physique de la partie intérieure qui com- prend l'électromoteiu- devient négligeable; toutefois, comme il faut que l'électrolyse du sulfate de zinc formé pendant la période d'action locale (et dont il a fallu attendre la cessation complète) ne soit pas à craindre dans les couples [car cet effet, en augmentant la quantité de chaleur qui y reste confinée (i), diminuerait d'autant celle qui, transportée au dehors, repré- sente l'énergie voltaïque de l'éleclromoteur], la résistance de la partie extérieure du circuit doit être en même temps électrolylique et physique. Pour qu'il en soit ainsi , on introduit un voltamètre et un thermo- rhéoslat (2) dans la partie extérieure du circuit. Le voltamètre doit ren- fermer, en dissolution, un électrolyle tel, que si l'un des couples de l'électro- moteur tendait à fonctionner connue un couple à lames de zinc baignant dans xuie dissolution de sulfate de zinc (c'est-à-dire comme couple com- pensateur et non |)lus comme couple producteur), l'énergie voltaïque de l'éiectromoteur devienne trop faible pour le décomposer. Le thermorhéostat doit compléter la résistance de la partie extérieure du circuit. » Pour appliquer cette méthode à la détermination de l'énergie vol- taïque du couple de Smée, il faut se rappeler que cette énergie voltaïque (déterminée dans des conditions moins satisfaisantes) a été trouvée égale (i) Par suite de l'attaque plus ou moins immédiate de la totalité du zinc déposé sur le platine des couples : ce cpii constitue une action puienicnt locale. (2) Lorsque le circuit renferme un rhéostat, celui-ci, dans les recherches thermiques sur les électromoteurs, fonctionne, tantôt couîmc t/icn?ior/tcosltiC, tantôt comme thcrmorhéo- nictic; el c'est ainsi que je l'emploie depuis plusieurs années. ( 892 ) à j45oo calories environ. D'autre part, pour électrolyser le sulfate de zinc, il faut emprunter à l'électromoteur 66000 calories environ. Il en résulte qu'en employant comme électromoteur une pile de cinq éléments de Smée et en introduisant dans le circuit un voltamètre à lames de platine plongeant dans 2 litres, environ, d'une dissolution normale de sulfate de zinc (i) (ou bien encore un voltamètre cloisonné renfermant la quantité ordinaire de la même liqueur, c'est-à-dire 120 centimètres cubes environ), le se! précité ne pourra être décomposé et la pile ne pourra fonctionner qu'à la condition que les cinq couples de Smée fonctionneront régulière- ment. En effet, si un seul couple pouvait fonctionner comme couple compen- sateur, l'énergie voltaïque de l'électromoteur serait seulement quadruple de celle d'un couple de Smée, et ne serait plus représentée que par 58 000 calories environ, quantité insuffisante pour décompoeer le sulfate de zinc, qui, je le rappelle, en exige 66000 environ. » En opérant ainsi l'électrolyse du sulfate de zinc et en complétant la résistance extérieure du circuit, à l'aide d'un thermorhéostat suffisamment puissant, j'ai pu constater que, sur igSoo calories environ qui sont mises en jeu pendant la sulfatation du zinc dans le couple de Smée, 455o calo- ries seulement y restent confinées. Les i495o calories complémentaires, qui sont transmissibles au circuit, soit en nombre rond i5ooo calories, représentent donc l'énergie voltaïque de ce couple (2). M Je dois rappeler que la recherche de l'énergie voltaïque des couples comporte deux séries d'expériences qu'il faut reproduire pour chacun d'eux. Dans la première série A, le calorimètre reçoit le couple à étudier, un couple de Smée et un thermorhéostat suffisamment puissant, lesquels sont réunis par des fils gros et courts, dont la résistance est négligeable. Dans la seconde série B le calorimètre ne reçoit que le couple à étudier, le couple de Smée ainsi que le thermorhéostat étant placés dehors. (1) Dans une prochaine Communication, je dirai pourquoi il faut opi'rer sur une (piantité de dissolution de sulfate de zinc aussi grande (jue possible. (2) Afin d'éviter l'électrolyse si facile du sel de zinc qui prend naissance dans les couples ))latine et zinc amalgamés, plongés dans un acide quelconque étendu et pour mettre en jeu une quantité de chaleur sullisante, j'avais pensé à faire fonctionner en même teinj)s, mais d'une manière indépendante, cinq couples de Smée, après avoir eu soin d'introduire dans chacun des circuits un thermorhéostat suffisamment puissant et placé à une dislance con- venable. I"n opérant dans ces conditions^ j'ai obiciui des lésultats plus satisfaisants, sans doute, (pie des résultats antérieurs, mais moins rigoureux, cependant, rjne les résultats obte- nus en em|)l()yant la méthode décrite dans ce Mémoire. ( 893) » I. Couple à acide azotique fumant. — Voici les moyennes des ré- snllats : Série A. Série K. Chaleur accusée par le calorimètre el correspondant à i équi- valent d'hydrogène mis en liberté dans chaque couple 522i4'^'''' 286']"^ Chaleur correspondant à i équivalent d'hydrogène mis en li- berté dans le couple à l'étude et brûlé jjar l'oxygène de l'a- cide azotique 5a'j '4 (' ) " Chaleur transmissible au circuit {énergie voltiiïqac) « 49^4? ('^) » L'étude de ce couple, qui n'est en réalité que le couple de Giove, déjà étudié, dans lequel l'acide azotique pur et à la concentration ordinaire, a été remplacé par de l'acide azotique, également pur, mais monohydralé, per- met de constater l'influence exercée sur le phénomène thermique par la plus ou moins grande concentration de cet acide. C'est cette influence que nous allons faire ressortir en montrant que le couple deGrove, avec l'acide azotique le plus concentré, met enjeu une plus grande quantité de chaleur, que l'excès de chaleur ainsi produit est sensiblement égal à la quantité qui se dégage par l'hydratation de l'acide le plus concentré, et que cet excès de chaleur est transmissible au circuit. » Eu effet, nous venons d'établir, d'ime part, que le couple à acide fumant met en jeu 49847 calories transmissibles, et nous savons, par des expériences plus anciennes, que le couple à acide concentré ordinaire n'en met enjeu que 46447 également transmissibles. La différence est de 3400 calories en faveur du premier acide. D'autre part, eu opérant sur chacun des acides précités, j'ai constaté que l'acide azotique fumant (3) dégage 5991 calories par l'addition de 100 équivalents d'eau, tandis que l'acide concentré ordinaire, additionné d'une égale quantité d'eau, n'en dégage que 1778. La différence est de l\i\'i calories, également en faveur du premier acide. J'ai donc ainsi démontré que, pendant la combiistiou de l'hydrogène, dans le compartiment négatif du couple, l'excès de chaleur (i) Ce nombre est obtenu en soustrayant iqSoo (nombre qui exprime en calories la quantité totale de chaleur dégagée dans le couple de Smée), de ■^2214 calories, exprimant, également en calories, la quantité totale de chaleur dégagée par les deux couple» que ren- ferniu le calorimètre dans la série A d'expériences. (2) Ce nombre est obtenu en soustrayant les 2867 calories, inscrites au tableau, des 52714 calories également inscrites au même tableau. (3) En faisant l'analyse des acides mis en ex])érience, j'ai trouvé que pour i équivalent d'acide azotique nionohydraté, AzO' H, l'acide fumant renfermait 0,944 équivalents d'eau, tandis que l'acide concentré ordinaire en lenfermait 6,85o équivalents. ( «94 ) renfermé dans l'acide le plus concentré accroît d'autant l'énergie vollaïque du couple de Grove. » L'étude comparée des couples de Grove à acide azotique, d'une con- centration variable, permet aussi de constater que la chaleur dégagée dans la réaction de l'eau, formée pendant l'expérience (par la combustion de l'hydrogène dans le compartiment négatif du couple), sur l'acide azotique fumant est plus considérable que celle qui se dégage dans sa réaction sur l'acide le moins concentré. Ce résultat pouvait être prévu, puisque l'eau ainsi formée réagit sur un acide plus ou moins concentré. Cette étude permet enfin de constater (ce qu'on pouvait également prévoir) que cet excès de chaleur reste confiné. On s'explique ainsi pourquoi le résultat de l'expérience de la série B a été positif, tandis qu'il a été négatif pour le couple à acide concentré ordinaire (i). » Comparons maintenant ce qui se passe dans le couple de Grove à acide azotique fumant avec ce qui se passe lorsque le zinc, mis en contact avec l'acide dilué, s'attaque et donne naissance à de l'azotate de zinc, sans déga- gement sensible de gaz, et voyons si le dernier phénomène (étudié par M. H. Sainte-Claire Deville, avec sa sagacité habituelle, dans ses belles re- cherches sur Vélat naissant des corps) diffère du premier lorsqu'on envi- sage les deux effets au point de vue thermique. i> En employant un procédé que je ne peux pas décrire ici, j'ai attaqué, par l'acide azotique étendu, un poids parfaitement déterminé de zinc amal- gamé, comme dans le couple de Grove. Pour i équivalent de zinc transformé en azotate, il s'est dégagé 43247 calories. Si à cette quantité l'on ajoute les 2000 calories environ (que donne en moins l'acide azotique étendu, com- paré à l'acide sulfurique également étendu, dans l'attaque du zinc), ainsi que les 6000 calories, environ, que donne l'azotique fumant en s'hydratant, on obtient le nombre 5 1247, qui n'est pas très-éloigné de 52715 calories, nombre fourni par le couple de Grove à acide azotique fumant. » Que se passe-t-il donc lorsque le zinc est mis en contact avec l'acide azotique dilué? Le zinc s'oxyde-t-il aux dépens de l'acide azotique, avant de passer à l'état d'azotate, ou bien se substitue-t-il à l'hydrogène de l'acide azotique, l'hydrogène ainsi mis en liberté étant brûlé par l'oxygène de cet acide? « Je signalerai maintenant les résultats de quelques expériences qui aide- ront peut-être à l'interprétation des faits constatés parles expériences pré- citées. ( 1) Cnmplrs rendus, t. LXIX, séance du 5 juillet 1869. ( 895 ) » I" Expérience. — Un couple de Sraée, à acide azotique normal, placé à l'intérieur du calorimètre et associé à un couple de Smée à acide sulfurique normal, placé au dehors, verse, dans ce calorimètre, une grande quantité de chaleur, sans production sensible de gaz, tant que le circuit reste ouvert; mais, dès que le circuit est fermé, la chaleur accusée par le calorimètre aug- mente considérablement, et le couple à acide azotique qu'il renferme/ot/r/nV un volume dliydrocjène sensiblement égal à celui que donne le couple à acide sul- furique placé à l'extérieur. Ainsi, lorsque le circuit est fermé, le phénomène étudié par M. H. Sainte-Claire Deville se produit en même temps que le phénomène franchement électrolytique commandé par le synchronisme dont il a été question dans ma dernière Communication [Comptes rendus, séance du aS septembre 1871). » 2* Expérience. — Dans un voltamètre à cloison, dont les électrodes sont en platine, et dont le compartiment négatif contient de l'acide sulfurique normal, tandis que le compartiment positif contient de l'acide azotique con- centré, les choses se passent comme si les deux compartiments ne renfer- maient que de l'acide sulfurique normal. » 3* Expérience. — Un couple, à double cloison, contenant dans son compartiment moyen de l'acide azotique concentré (compris entre l'acide sulfurique normal du compartiment positif extérieur et l'acide sulfurique normal du compartiment négatif central), est placé hors du calorimètre qui renferme un couple de Smée, auquel il est associé, et un thermorhéostat suffisamment puissant. Dans ces conditions, le phénomène thermique ne diffère en rien de ce qu'il serait si l'acide azotique concentré était reuiplacé par del'acide sulfurique normal. Si, au lieu d'un seul compartiment moyen, on en dispose un plus grand nombre, chacun renfermant l'un des acides oxydants énergiques que j'ai étudiés, les choses se passent encore de la même manière. Ainsi, pour ces acides qui se décomposent facilement, en cédant une portion de leur oxygène, l'échange qu'il font entre eux de leurs métalloïdes riches en oxygène et si peu stables, s'opère conformément à la loi du synchronisme que j'ai rappelée plus haut. » II. Couple à acide permanganique et acide sulfurique mélangés. — Voici la moyenne des résultats fournis par les expériences : Série A. Série B. Chaleur accusée par le calorimètre et correspondant à i équi- valent d'hydrogène mis en liberté dans chaque couple. . . . 8oi54"' ■?.j/\2(j"' Chaleur correspondant à i équivalent d'hydrogène mis en li- berté dans le couple à l'étude et brûlé par l'oxygène de l'acide permanganique 6o654 » Chaleur transmissible au circuit [énergie vnltnïqiie) » 39284 ( «96) » Je ferai remarquer que, dans les expériences ci-dessus, la quantité de chaleur transmissible allait en diminuant d'une manière très-sensible avec le nombre des opérations qui se succédaient, et que, par conséquent, le couple à acide permanganique n'a pas la constance du couple de Grove, dont l'énergie voltaïque ne diminue que très-lentement avec l'affaiblisse- ment de l'acide azotique qu'il renferme. Cela tient probablement à ce que l'oxvgène qui brûle l'hydrogène dans le compartiment négatif du couple à acide permanganique, au fur et à mesure de sa production, est emprunté d'abord, presque uniquement, à l'acide permanganique, puis en partie, et de plus en plus, à l'acide manganeux qui provient de la réduction partielle du premier, et qui jouirait ainsi d'une plus grande stabilité. » Je ferai également remarquer que, malgré la présence de l'acide sul- furique, qu'on mêle à l'acide permanganique, afin de dissoudre les oxydes provenant de sa réduction, il se forme cependant un précipité assez abon- dant. Ce précipité qui dégage, très-lentement, et pendant un certain temps, quelques bulles de gaz, est constitué par un oxyde qui s'attache plus spé- cialement à la surface extérieure du vase poreux contenant l'acide sulfu- rique normal et le zinc amalgamé et mouillée par l'acide permanganique contenu dans le second vase où plonge la lame de platine. Cet oxyde, inat- taquable par les acides sulfurique, azotique et chlorhydrique étendus, et par les acides sulfurique et azotique concentrés, à froid, est rapidement attaqué par l'acide chlorhydrique concentré, à froid, avec dégagement de chlore. » III. Couple à acide liypochloreux. — Voici les moyennes des résultats fournis par les expériences : série A. Série B. Chaleur accusée par le calorimètre et correspondant à i équi- valent d'hydrogène mis en liberté dans chaque couple, . . . 82370"^"' i2o64"' Chaleur correspondant à 1 équivalent d'hydrogène mis en liberté dans le couple à l'étude et brûlé ])resque unique- ment par le chlore (1) de l'acide hypochloreux 62870 » Chaleur transmissible au circuit [énergie voltaïque) • 5o8o6 » Ce couple est donc, parmi les couples étudiés jusqu'à présent, celui qui possède l'énergie voltaïque la plus considérable. « i) Dans ma prochaine Communication, je moiUrciai qu'il doit en être ainsi. (897) ZOOTECHNIE. — Sur ravorteinent enzoolique dans l'espèce bovine, à propos d'un travail de M. Zundel. Note de M. Boclev. « Je crois devoir communiquer à l'Académie une courte Noie, qui peut avoir une grande importance pour les pays d'élevage; elle résume un Mémoire qui m'a été transmis par M. Zundel, vétérinaire très-distingué de Mulhouse. Il s'agit, dans cette Note, de l'avortement des vaches, dont la cause, au rapport de M. Zundel, aurait été découverte et démontrée ex- périmentalement par M. Franck, de Munich. » Pour que l'importance de celte question soit bien comprise, je dois rappeler que l'avortement, dans l'espèce bovine particulièrement, revêt souvent un caractère que l'on a appelé enzoolique. On a constaté, en effet, depuis bien longtemps, que lorsqu'une vache avorte dans une étable ha- bitée par des femelles de son espèce en état de gestation, cet accident ne reste pas un fait isolé; qu'au contraire, et trop communément, les autres vaches avortaient à leur tour et successivement, comme si un principe contagieux s'était dégagé de la première et communiqué à toutes les au- tres. De fait, il y a une telle similitude entre les accidents qui se manifes- tent et se suivent en pareil cas, et ceux qui caractérisent la propagation des maladies contagieuses, que l'idée de la contagion de l'avorlement, ou tout au moins de sa transmission par voie d'infection, existe depuis long- temps dans les esprits. Mais la démonstration expérimentale de la justesse de cette idée n'avait pas encore été donnée. » D'après le mémoire que me communique M. Zundel, M. Franck, de Munich, serait parvenu à la faire. M. Franck aurait établi, par ses expérien- ces, qu'il suffirait d'introduire, dans le vagin d'une femelle pleine, des matières recueillies sur le délivre d'une femelle qui vient d'avorter, pour provoquer l'avortement de la première. Suivant cet expérimentateur, l'a- vortement serait déterminé, en pareil cas, par des microcoques ou des bac- téries qui existent en quantité extraordinaire sur les enveloppes fœtales et concourent à leur décomposition. Ces microcoques ou ces bactéries, une fois introduits dans le vagin, s'y multiplieraient, pénétreraient dans l'utérus, et y commenceraient le travail de décomposition dont l'avortement serait la conséquence. » M. Roloff aurait constaté, de son côté, d'après ce que rapporte ]M. Zun- del dans sa Note, que l'avortement qui se propage dans les étables résulte- rait de l'uitroduction dans le vagin des matières salies par le délivre des C. K., 1871, 2"= Scmeslrc. (T. LXXlll, IN" la.) ' '^ ( «98 ) vaches dont l'avortement serait accompli : matières qui se trouveraient dans le purin de la rigole et sur la litière, et qui dénonceraient leur action di- recte sur la muqueuse vaginale, par une certaine rougeur et de la tumé- faction, qui précèdent toujours la manifestation de l'accident. » Il y a longtemps que l'on a lait jouer aux émanations des enveloppes fœtales putréfiées un rôle principal dans la propagation de l'avortement; mais on admettait qu'elles étaient nuisibles surtout par les gaz méphitiques qui s'en dégageaient. » Si M. Franck ne s'est pas trompé, le mystère de ce qu'on appelle la contagion de l'avortement se trouverait peut-être dévoilé; et les praticiens, sachant désormais où se prendre, parviendraient, sans grandes difficultés sans doute à détruire le principe contagieux et à préserver les vaches pleines de ses atteintes, en désinfectant les étables et en faisant usage, comme le prescrit M. Zundel, d'injections légèrement phéniquées, ou mieux d'une solution de permanganate de potasse, pour laver le vagin des vaches pleines et détruire les agents de la contagion qui pourraient y avoir pénétré. » Mais ces expériences demandent à être vérifiées. Cette Note a pour but d'ap])eler sur elles l'attention dans les pays où l'avortement est souvent enzoolique, comme la Nièvre, par exemple. » « M. Delaunay présente à l'Académie une épreuve de la première carte de V Atlas pliysique de la France, publié par l'Observatoire de Paris; carte qui ne contient rien autre chose que le tracé, aussi complet que possible, des divers cours d'eau de la France et des pays limitrophes. » Cette épreuve est destinée à l'étude de diverses questions d'hydrogra- phie qui y sont indiquées. Elle doit être adressée aux divers correspondants et collaborateurs de l'Observatoire, en France et dans les pays circomvoi- sins, afin de provoquer leur examen et de faciliter leur travail. » L'Observatoire sera reconnaissant des corrections qui pourraient lui être proposées. » M. MiLNE Edwards fiùt hommage à l'Académie, au nom de M, R. Owen: i" d'une « Monographie des Mammifères de l'époque mésozoique » ; ■!" d'un « Mémoire sur le Diprotodon auslralis, animal marsupial fossile ayant quel- ques ressemblances avec les éléphants »; 3° la suite des « Recherches sur les Dinornii ». ( 899 ) MÉMOIRES PRÉSEIMTÉS. M. RoBLiN soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre « Ère des antédiluviens et véritable longueur de l'année astronomi- que ». Ce Mémoire est transmis à l'Académie par M. le Ministre de l'Instruction publique. (Commissaires : MM. Milne Edwards, Le Verrier). M. Martin deRrettes soumet au jugement de l'Académie lui Mémoire relatif à diverses questions de Balistique appliquée. (Renvoi à la Commission nommée pour d'autres Communications semblables du même auteur.) M. A. Tripier adresse une Note portant pour titre « De la contractilité musculaire interrogée à l'aide des courants électriques ». Cette Note fait suite à celle qui a été présentée par l'auteur, dans la séance précédente, sur les perfectionnements que comporte la fabrication des ap- pareils d'induction, dans la pratique médicale. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. RiLLEBAiTLT adressB une Note relative à l'emploi du goudron de gaz contre les divers fléaux qui ravagent la vigne, et en particulier contre le développement du Phylloxéra vastatrix. La pratique adoptée par l'auteur consiste à fumer la vigne, tous les trois ans, avec un compost formé de fumier, de chaux et de rognures de cuir ; quelques jours avant de mettre le fumier dans la vigne, on l'arrose avec de l'eau mêlée de goudron de gaz, en quantité modérée. On évite de dé- couvrir les racines de la plante, afin de ne point les brûler. En outre, on badigeonne quelques échalas, de distance eu distance, avec du goudron de gaz. Grâce à ces précautions, l'auteui' dit n'avoir observé dans ses vignes, depuis vingt ans, ni oïdium, ni vers blancs, ni phylloxéra, ni écriv.'iin, ni aucun des insectes destructeurs dont la pratique a constaté les funestes effets. ii6.. ( 900 ) M. Peyrat adresse une Note concernant nne poudre insectivore contre la nouvelle maladie de la vigne [Phylloxéra vaslalrix). M. Deleitze adresse une réclamation de priorité, relativement à l'emploi de l'acide phénique en poudre, pour la destruction du Phylloxéra vcistatrix. Ces trois dernières Communications seront soumises à l'examen de la Commission récemment nommée pour une Communication semblable de M. Planchon, Commission qui se compose de MM. Dumas, Milne Edwards, Ducharfre, Blanchard. CORRESPONDANCE. Le Bureau de i,a recherche c.éologique de la Suède adresse, pour la biblio- thèque de l'Institut, les livraisons 3i à 35 de la Carte géologique de la Suède, et la Carte générale des formations de la partie orientale du comté deDal. M. 1.E Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces iinprimées de la Correspondance : i" Deux notices biographiques, publiées par M. d'Eiclnvalil, sur Nordens- kiold et A. de Nordmann; 2° Un volume des Mémoires de la Société de physique et d'histoire na- turelle de Genève, contenant un Mémoire étendu de M. H. de Saussure, sur quelques familles d'insectes ; 3" Un volume de M. St. Meu7iier, intitulé « Le ciel géologique, ou pro- drome de géologie comparée » ; 4° Une Notice sur le Cytisus x. i>iirj>vreo-Laburrnim, par M. E. Morren. ASTRONOMIE. — Déicnninalion de l'orbite de la planète @ (C.-H.-F. Peters). Note de 31. Tisserand, présentée par M. Delaunay. « Les observations qui ont servi de base aux calculs ont été faites le 8 septembre à Hamilton Collège, le i6 septembre à Bilk, et en6n le 24 sep- tembre à Paris, au grand équatorial de l'Observatoire; ces observations se trouvent dans les Comptes rendus du 25 septembre et du a octobre. Voici les éléments auxquels je suis anivé : ( 90I ) Époque : 1871, septembre, i(i,o, temps moyen de Paris. Équinoxe moyen de 1871,0 L =: 9. 10.47 '^ M = 246.29.24,4 ■K ^ 122.4' .22,8 a= r,5. o.38,8 • i ^ 3.28. 1 0,2 (]j = 6.87 .35,4 loga =: 0,445189 /^ = 762", 47 » Comme vérification du calcul, j'ai déterminé les positions de la pla- nète lors des trois observations; les différences avec l'observation n'ont pas dépassé o",2. » Voici l'éphéméride obtenue avec les éléments précédents; elle est cal- culée pom- minuit moyen de Paris : Ascension droite 1871. .ipp.irente. h m 8 Octobre 8 23.5o.4i 9 23.49.57 10 23.49- 14 II 33.43. 32 12 23.47 -Si i3 23.47. ' ' D i4 23.46.31 Il i5 23.45.53 1) 16 23. 45. i5 » 17 23.44-39 i8 23.44. 4 ig 23.43.30 Il 20 23.42.57 » 21 23.42 .25 " 22 23 .41 54 23 23.41-25 » 24 23.40.57 » 25 23.40.30 » 26 23. 40. 4 » 27 23.39.40 » 28 23.39. 17 » 29 23. 38.55 3o 23.38.35 -, 3i 23.38. 16 Novembre i 23 . 87 . 58 » 2 23. 37 .42 Déclinaison. *> r -6. 1,3 -6. 4,8 -6. 8,1 -6.11,4 -6.14,5 —6.17,5 — 6.20,3 — 6.23,0 — 6,25,5 —6.27,9 — 6.3o,2 —6.32,3 —6.34,3 —6.36,1 -6.37,7 —6.39.2 — 6.40,6 -6.41,8 -6.42,8 -6.43,7 -6.44.4 —6.45,0 -6.45,3 -6.45,5 -6.45,6 —6.45,7 LogA. 0,2934 0,2942 0,2952 o , 2962 0,2973 o , 2984 o , 2996 o,3oo8 0,3020 o,3o34 o ,3o47 o,3o6i 0,3076 o,3ogt 0,3 106 0,3 122 o,3r38 o,3i55 0,3171 o,3i88 0,3206 0,3224 0,3242 o,3?6i 0,3280 0,3299 ., ( 902 ) GÉOMÉTRIE. — Détermination des rayons de courbure en un point quelconque d'une surface définie par son équation tnngentielle. Note de M. Painvin, présentée par M. Bertrand. « 1. Je snppose une surface définie par son équation tangentielle (i) /(m, t', w) = o, ou /{u,v,xv,r) = o, en rendant homogène le premier membre de cette équation; u, i>, tv sont les coordonnées d'un plan tangent quelconque. » Posons /h = du- du di< d\f r _ Jrf_ Ji3 dvdiv du dr dvdr ' d-f divdr Jl — — ' du dv f -El. J" — dr ' pu IS (2) H: ./it y 12 ./i,i ./i4 ./2I J2t Jti J-2i /3I 732 /33 Jz\ Ji\ Jil Ji^ Jii Hr, =: dn G = fn /12 fn /il l'OSa f-A Jn fn fu COSp /ai Âi fii fn COS7 fu fi-. fu fn O COSa COSp COS7 O O M Si l'on considère un plan tangent déterminé [u, v, n'j et une tangente située dans ce plan tangent et faisant avec les axes de coordonnées (sup- posés rectangulaires) les angles a, |3, 7, le rayon de courbure R de la sec- tion normale, passant par cette tangente, sera donné par la formule \Ju' -+-v'-i- ""•*' d-iv dv' ~ ' » Le rayon de courbure R de la section normale menée suivant la lau- gente a, (5, ■/ sera donné par la formule :8) R= (rt — s^) \/u--i-c--hw- (fu-hr/v — n')[f(cosa4-/^cos7)= — 2i(cosa+/>cos7)(cos[i+i7C-os7)-l-/-(cosfl-f-r/coS7)'J' a, |3, 7 doivent toujours vérifier les relations (3 bis). )) Si l'ou pose iR=^{pii — n-)-+v-{i)'' + i), S = P^'ifjv — H') + qu(pu — (v) — ui>, ( 9"4 ) les rayons de courbure principaux seront déterminés à l'aide de l'équation (lo) p'-{u''-hv-+n--') — {TM — 2Ss + Tr)p-h{pu-\-cii'-w)-{rt-s^) = o, et les directions des tangentes qui correspondent aux sections principales seront définies par les égalités ('0 ' (t — p) cosa — s cosp -i- {tp — sq) COS7 u — j-cosa + ('• — p) cosp -h [rq — sp) COS7 V [tp — sq) cosz + (rq — sp'\ cosp -t- {tp- — 2spq -+- rq- — p) COS7 » On a, pour le produit des rayons de courbure principaux, ;i2) R,R,= [pu 4- q'' — "'Y w Enfin les conditions pour que le point de contact du plan tangent [u, f, îv) soit un ombilic de la surface sont (i3) ^ = ^==1. « ^ ' r s t ÉLliCTROCtllMIE. — Sur l'énergie des piles à deux liquides. Note de M. F. Le Blanc. (Extrait.) « M. Favre a bien voulu me communiquer le résultat des recherches thermiques qu'il communique aujourd'hui même à l'Académie, sur l'éner- gie des piles à deux liquides, en faisant intervenir, au pôle positif, divers composés réductibles par l'hydrogène naissant, notamment l'acide hypo- chloreux. Il a songé à rappeler, à ce sujet, quelques-unes de mes expé- riences, encore inédites. Ces recherches avaient été commencées dès i853, à l'occasion du Rapport que le Comité de physique et de chimie de l'École Polytechnique m'avait chargé de rédiger sur une modification pro- posée dans l'emploi de la pile de Bunsen, modification qui consistait à substituer l'eau régale à l'acide azotique concentré ordinaire, dans le vase poreux. » A l'époque précitée, M. Favre avait déjà publié son Mémoire sur les courants hydro-électriques, renfermant une théorie de lu pile (i), fondée (i) Jnrialcs de Chimie et de Physique, 3" série, I. XL, p. 29J. (9o5 ) sur les phénomènes thermiques qui accompagnent la production du cou- rant, ainsi que ses recherches sur les quantités de chaleur mises en jeu clans la décomposition de certains corps dits délonants nu explosifs {\). Ce sont les composés dont la ségrégration chimique entraîne un dégagement de chaleur, et que M. Berthelot a appelés plus tard corps exotlwnncs. » On sait que M. Favre, d'accord avec les idées de M. Joule, a étahli, par des expériences calorimétriques précises, que la totalité de la chaleiu- développée dans le couple voltaïque est précisément celle qui ser.iit due aux seules actions chimiques, sans électricité transmise. Les expériences et les considérations de ce savant rendaient nettement com[)te de ce fait, savoir : qu'un seul couple de Smée est impuissant à décomposer l'eau dans le voltamètre. Il étahlissait de plus la théorie de la pile à deux liquides de M. Grove et de M. Bunsen, en s'appuynnt sur les effets thermiques dus à l'action de l'hydrogène sur l'acide azotique, et qui déterminent l'énergie de cette pile. » Relativement à la pile de Bunsen, où l'acide azotique était remplacé par l'eau régale, il paraissait donc naturel d'attribuer l'énergie des premiers ejfets qui furent constatés, à l'effet thermique connu, résultant de l'action de l'hydrogène sur le chlore et de celle de l'hydrogène sur les composés chlorazotiques. » Conformément aux vues qui viennent d'être rappelées, les composés réductibles, capables de fournir la plus grande somme de chaleur, en réa- gissant sur l'hydrogène, devaient, toutes choses égales d'ailleurs, donner heu au maximum d'énergie voltaïque qu'une semblable pile peut fournir. » Les expériences faites parallèlement avec la pile de Bunsen ordinaire à acide azoticjue et avec cette même pile modifiée par l'intervenfiou . ( 9^7 ) tive d'une pile, on pouvait le faire sans inconvénient, à la condition de compenser cette réduction par un accroissement correspondant de la lame éleclronégative. Y a-t-il avantage, au point de vue de la dépense d'entretien de la pile, à opérer cette réduction ? Pour répondre à cette question , il y a trois cas à considérer, suivant que la pile, mainteiaie toujours chargée, est mise en action d'une manière discontinue, ou bien d'une manière continue, enfin suivant l'énergie et la durée de cette action. » Dans le premier cas, la réponse n'est pas douteuse; car, avec les zincs fournis généralement par le commerce, l'oxydation s'effectue sans que le circuit soit fermé, et cette oxydation, se produisant sur toute la surface du zinc, entraîne une perte d'autant plus grande que la lame de zinc est plus développée; on a donc tout avantage à avoir des électrodes de zinc de petite surface. )> Dans le second cas, il peut y avoir incertitude; car, bien que, d'après les lois des équivalents électrochimiques, un même travail élec- trique doive amener une même consommation de zinc , les effets com- plexes qu'entraînent les lames polaires d'inégale surface peuvent bien modifier les principes théoriques. Il était donc important d'étudier expé- rimentalement la question, et voici les expériences que j'ai entreprises à cet égard. » J'ai pris deux éléments de Bunsen, du modèle employé par M. Ruhm- korff pour ses grands appareils d'induction, et je les ai disposés d'une ma- nière inverse par rapport à leurs électrodes polaires. Dans l'un, l'électrode négative était donc constituée par deux lames de charbon plongeant, des deux côtés du vase poreux, dans le vase extérieur contenant l'acide azo- tique; l'électrode positive, formée d'une seule lame de zinc amalgamé, plongeait dans le vase poreux renfermant l'eau acidulée au dixième de son poids. Dans l'autre élément, deux lames de zinc, réunies par leur partie inférieure, remplaçaient les deux lames de charbon de l'élément que nous venons de décrire, et une lame de charbon tenait lieu de la lame de zinc. Les liquides étaient les mêmes, et leur hauteur dans les vases était exacte- ment semblable; les zincs étaient amalgamés à nouveau. » La lame de zinc unique de l'élément avait une surface immergée de 224 centimètres carrés, et la surface totale également immergée des deux autres lames, dans le deuxième élément, était de 544 centimètres. Ces mêmes surfaces étaient à peu près aussi celles des lames de charbon. » Au début de l'expérience, l'intensité indiquée par la boussole des tan- gentes, avec un circuit formé par un fil de cuivre de o'"'",7 de diamètre sur 117.. ( 9"« ) i"',Hi de longueur, plus le gros cercle de la boussole, ;i été : pour la pUe à grande surface de zinc, 78° 5'; pour la pile à petite surface de zinc, 84° fo'. La température du liquide excitaleiu- était : pour la première, 2i",i ; j>our la seconde, 21°, 8. )> Au bout d'une beure dix-buit minutes de fermeture continue du ciicuit, Tintensité du courant était tombée : pour la pile à grande surface de zinc, à 72° 5'; pour la pile à petite siu-face, à 77" 45'. La température de la première était devenue 29", 8, et celle de la seconde 3o",a. » Le poids du zinc dissous dans la première était '62 grammes; dans la seconde, 38 grammes. » Or il résulte de ces expériences qu'en tenant compte des différences des intensités, la consommation du zinc est à peu près la même dans les deux cas, eu égard au travail produit. On en peut conclure que, dans les |)ilcs où le courant reste constamment fermé, il n'y a aucun avantage, au point de vue de la dépense en zinc, dans l'emploi d'électrodes positives à petite surface. Eu est-il de même à d'autres points de vue? C'est ce que nous allons examiner. » Les expériences précédentes montrent que le courant gagne en in- tensité quand l'électrode positive est plus petite que l'électrode négative, ce qui est conforme, du reste, aux expériences que j'ai rapportées dans ma précédente Communication, et à celles que j'avais déjà entreprises il y a longtemps, avec les courants induits de l'appareil de Rubmkorff. Mais l'avantage le plus important de ces petites électrodes de zinc serait, suivant M. Delaurier, de ne pas épuiser trop promptement les liquides de la pile. Ainsi, d'après lui, une lame de zinc de 9 millimètres de largeur a pu fournir, avec une dépense de 1 15 grammes, un dépôt de cuivre de 10 1 grammes en quarante-buit heures, alors qu'une surface de zinc dix fois plus grande n'avait pu fournir une continuité d'action au delà d'une beure, avec im travail représenté par un dépôt de cuivre de 5 grammes. Les liquides étaient complètement épuisés. Cette observation a encore été faite sous luie autre forme par M. Rulnnkorff, qui a reconnu que, si l'on ne plonge le zinc d'une pile à bicbromate de potasse que d'un cinquième de sa bauteur dans le liquide excitateur, le couple peut conserver pendant plus de six beures une intensité qui sera le tiers de celle qui correspond à l'immersion totale du zinc; mais, dans ce dernier cas, le courant ne peut maintenir un fil de pla- tine au rouge que pendant dix minutes. Ces résultats sont donc à l'avan- tage des petites surfaces de zinc. M Quant au troisième cas, d est facile de comprendre que, si la pile doit ( 909 ) fournir une intensité considérable et de longue durée, on aura avantage à prendre des zincs de grande surface, afin de ne pas avoir à les renouveler trop souvent, ou à employer le moyen indiqué par M. Delaurier. » Pendant le cours de mes expériences j'ai pu constater l'exactitude de ce fait, observé par plusieurs physiciens et en parliculier par M. Ed. Becquerel : que le maximum d'effet utile fourni par ime pile est obtenu quand la rési- stance du circuit extérieur est égale à celle de la pile. » Au premier abord, on pourrait crtjire que ce maximum devrait cor- respondre à une résistance du cii'cuit égale à zéro, car ce travail étant pro- portionnel à l'intensité fin coiuant, et celle-ci étant représentée, comme on le sait, par -^ cette formule semble fournir un maximum quand /•= o; mais, si l'on considère que l'effet utile à produire entraîne forcément une résistance extérieure /■, et que cette résistance, ajoutée à celle de la pile, constitue une résistance représentée par deux conducteurs de scclioii el de na- ture très-différentes, on peut comprendre que la combinaison plus ou moins heureuse de ces deux résistances, dans leurs rapports réciproques, et par rapport aux lois de la propagation électrique, peut conduire à des condi- tions de maximum correspondantes à un minimum dans la résistance totale du circuit. Pour arriver à déterminer ces conditions, nous commencerons par exprimer en fonction l'une de l'autre les deux résistances R et /•. Si nous supposons, pour plus de simplicité, que la pile soit constituée par un tube de porcelaine fermé à ses deux bouts par une plaque de cuivre et luie plaque de zinc, et que le tube soit rempli du liquide excitateur, R repré- sentera la longueur du conducteur constituant la résistance de la pile, et l'on pourra désigner par S sa section et C sa conductibilité. Si, d'un autre coté, r représente la longueur du conducteur du circuit, s sa section et c sa conductibilité, la résistance réduite de R, estimée en Jonction du conducteur de section s, sera représentée par (è) » En considérant maintenant que nous pouvons faire varier la résistance du conducteur constituant le circuit extérieur, sans en changer la lon- gueur r, et qu'il suffît pour cela d'augmenter ou de diminuer sa section s, on arrive à conclure que la résistance de ce circuit extérieur pourra être représentée par — ; de telle sorte que l'intensité du courant, dans ce circuit, se aura pour expression 9'o ) cRs r "se "*" Je Or cette formule est susceptible d'un maximum, si l'on fait varier s, car son dénominateur peut devenir minimum. En égalant à zéro la dérivée de ce dénominateur par rapport à s, il vient <-R r cKs r mais -^n'est autre chose que la résistance delà pile, et — celle du circuit; donc l'égalité des deux résistances El et r représente bien les conditions de maximum cherchées. Le signe de la seconde dérivée indique bien, en effet, un minimum pour la valeur du dénominateur. Les mêmes conditions du maximum auraient été obtenues si, au lieu de faire varier s, on eût fait varier c. » Plusieurs physiciens ont cru que ces conditions de maximum devaient également s'appliquer aux électro-aimants : il n'en est pas ainsi, car, dans ce cas, la résistance /', au lieu de croître proportionnellement à l'effet utile qu'elle détermine, croît dans un rapport plus rapide, par suite de l'aug- mentation progressive de la résistance constituant chaque tour de spire de l'hélice magnétisante. Dès lors, les conditions de maximum qui pouvaient convenir à l'hypothèse où l'effet utile était proportionnel à r se trouvent forcément différentes dans les conditions réelles des électro-aimants, comme je l'ai du reste démontré dans mon Mémoire sur les meilleures conditions de construction des électro-aimants (i). » PHYSIQUE DU GLOBE. — Élude de l'eau artésienne de Rocheforl. Note de M. Roux. (Extrait.) « D'après les indications recueillies par un forage de io4 mètres, exé- cuté de i83i à i8j4) dans la cour de l'Hôpital maritime de Rochefort, les ingénieurs chargés des travaux espéraient rencontrer de l'eau à la base des grès verts du terrain cénomanien sur lequel repose la ville, ou à la base du kimmeridgien. Cette espérance ne s'étant pas réalisée, le forage fut poussé beaucoup plus profondément, et, à la cote de 816™, 3o, la sonde atteignait (i) Comptes rendus, séance du i a juin 187t. ( 9" ) une nappe jaillissante, ayant une température de l\i deiijrés, et dont le dé- bit, à la surface du sol, s'élevait jusqu'à i5o litres par minute. L'eau ayant cessé de couler à la suite d'un éboulement, MM. Laurent-Dugousée conti- nuèrent les travaux. De 83o à 834 mètres, on rencontra ime seconde nappe, ce qui n'empêcha pas d'aller encore au delà, pour s'arrêter, le 20 septembre 1866, à 856™, 78. Cette profondeur est la plus considé- rable qui ait été atteinte, jusqu'à ce jour, dans la recherche des eaux artésiennes. Les puits de Grenelle et de Passy ne vont pas tout à fait à 700 mètres. » La sonde a successivement traversé le terrain crétacé inférieur, de la surface du sol à 49™, 33 de profondeur; elle a atteint les couches de l'oo- lithe, de 49™i33 à 362 mètres. Les zones du lias ont été perforées de 362 mètres à 765™, 54; celles du trias, de 765'", 54 à 852™, 33. De 852", 33 à 856" 78, le forage a porté sur im calcaire bitumineux et un grès très- dur. Ces dernières couches ne sont pas bien déterminées; quelques géolo- gues les rapportent aux terrains pénéens, d'autres aux terrains de transi- tion. Nous avons analysé les échantillons des divers terrains traversés par la sonde. Ces nombreux spécimens ont été mis à notre disposition par le représentant de la maison Laurent-Dugousée, M. Dey. » Les observations que nous avons faites, pendant le forage, sur la tem- pérature des terrains traversés, ne concordent pas avec les indications re- cueillies à Grenelle. En faisant usage d'un thermomètre à maxima de M. "Walferdin, instrument disposé dans son étui et placé au milieu d'un cy- lindre en fonte à parois épaisses, muni d'un couvercle à vis, nous avons reconnu qu'à une profondeur de 325 mètres la température, qui devait êtrede 20°, 70, s'élevait à 21 degrés: différence, o°,3o. Une seconde expé- rience, entreprise le i*"^ avril i863, à 462 mètres, donnait 27 degrés au lieu de 24°i85. Le 9 septembre i863, à une profondeur de 554 mètres, l'ap- pareil de M. Walferdin, qui, suivant les expériences faites à Grenelle, au- rait dîi accuser 27°, 63, marquait 36'^, 5o. Enfin, le 18 mars 1864, le ther- momètre, plongé à 669 mètres, donnait 4i°, 20 de température au heu de 3i°, 12. )) Nos recherches confirment celles de M. Walferdin. Suivant ce savant observateur, la loi posée par Fourier et Cordier n'est pas absolument exacte, puisque, de 55o mètres à 800 mèlres, i degré centigrade ue correspond plus qu'à 23°, 90. Nous pensons que la nature des terrains est la cause des différences observées par les géologues et les physiciens. Ce qui est aujoin- ( 9'2 ) d'hiii incontestablement acquis à la science, c'est rinfliience de la chaleur propre de la lerre sur la ihermalilé des eaux. Une particularité intéressante, que nous avons observée pendant les travaux artésiens, est raimanlation énergique de la sonde. Ses tiges, désarticidées après le travail, consti- tuaient autant d'aimants partiels, ayant chacune son pôle boréal et son pôle austral. Une lame de couteau, frottée sur une de leurs extrémités, prenait du fluide magnétique et devenait, après quelques frictions, suscep- tible d'attirer non-seulement de la limaille de fer, mais encore des pointes (le Paris de plus de 3 centimètres de long. » Le débit de l'eau artésienne de Rochefort est de 2 4^ à 3 litres par seconde, ou 216 à aSç) mètres cubes. Claire et limpide au sortir du tube d'émergence, l'eau minérale se trouble au contact de l'air atmosphérique, perd des bulles d'acide carbonique provenant de la décomposition du bicarbonate ferreux qu'elle renferme, se rouille lentement et abandonne peu à peu, sur les parois des vases où on la conserve, un vernis ocracé, jaune rougeâtre, formé en grande partie de sesquioxyde de fer hydraté, attirable à l'aimant après la calcinatiou; de l'azote se dégage en même temps que l'acide carbonique. L'eau apparue le 9 mars 1S66 marquait /(S", 10 au thermomètre. Plus tard, sa température ne dépassait pas 41°, 60. Aux mois de janvier 1 869 et d'octobre i 870, un thermomètre à oscillations très-sensibles, placé dans la cuvette du lube d'ascension, accusait 4o", 60. Son poids spécifique s'élève à i,oo53. » Parmi les produits nombreux que nous avons isolés de l'eau de Roche- fort, on peut citer les sulfates de soude et de chaux, le chlorure de sodium, le fer, le manganèse, l'arsenic, le cuivre, la liihine, l'iodure, le bromure de sodium, des matières organiques rappelant les acides crénique et apo- créuique. Nous avons rencontré des proportions très-appréciables diode dans les conferves qui se développent avec une étonnante ra[)idité au milieu des fossés de l'Hôpital de la marine, remplis d'eau artésienne. Ces plantes, composées de tubes cylindriques, verdàtres, coupés de dia- i)hragmes, renferment, dans leurs élégantes cavités, des myii^»tles de spores; 100 grammes do conferves desséchées ont fourni o^'', o54 d'iodure sodique. La même quantité de ces végétaux, recueillis dans un réservoir alimenté par l'eau de la Chaienle, n'a fourni que des traces impondérables d'iode. Les conferves développées dans l'eau artésienne lui enlèvent donc l'iode qu'elle renferme. Semblables aux Fucacées, aux Laminariées et aux Ulva- cées, dont le feuillage aniiue les iiroloiuleurs de l'océan, elles prennent ( 9^'^ ) l'iode de préférence au brome. L'analyse, qui permet de distinguer des proportions relativement considérables d'iodures dans leurs tréles tissus, est impuissante pour y déceler des quantités notables de bromures. » En tenant compte des résultats obtenus, nous indiquons, d'après la |)roportion et la nature des principes élémentaires, la formule que l'on peut assigner à l'eau tlieruiominéiale de Rochefort : I lilie tl'EAU ARTÉSIENNE, cloDt la teiiipi Tiitm <; est tle 4"",t)0 et qui a |)oiir densité i ,oo53, renferiDc : ce Azote I liMiiene à zéro et à 760 millimètres) 17 > 1 1 ) *'' Acide taibonique libre (ramené à zéro et à 760 millimètres) 2,54 f ' Acide suif hydrique libre , OjCaoST Sulfate de soude 2 ,55oo5 Sulfate de chaux i ,8cq56 Sulfate de magnésie . . •. o ,4656o Chlorure de sodium o,nn8q^ Chlorure de magnésium. o,o3i55 Chlorure d'ammonium . . ■ o , 00068 Bromure de sodium . o,oo3q2 lodure de sodium 0,001 13 Bicarbonate de chaux 0,1 loSn Bicarbonate de magnésie 0,02600 Bicarbonate de protoxyde de fer o,o5o66 Bicarbonate de protoxyde de manganèse 0,0001 5 Arséniate de protoxyde de fer 0,00067 Silicate de potasse o , 0042 1 Silicate d'alumine o,oo'l2o Silicate de lithine traces. Phosphate de protoxyde de fer traces. Cuivre traces. Matières organiques rappelant les acides crénique et apocrénique 0,00067 Eau combinée 0,1 0200 P*^'''- 0,01000 Chlorure de calcium o 01720 Total 5,q86o6 <; K., 1871, •>• Semestre. (T, LXXIU, IS" IS.) ( 9'4 ) MAGNÉTISME TERRESTRE. — Observations des déclinaisons de l'aiguille aimantée faites à ^''So'" du matin à l'Observatoire de la marine, à Toulon, depuis l'année 1866. Note de 31. Pagel, présentée par M. E. Laugier. Dates. Déclinaisons. Dates, Déclioalsons. Dates. Déclinaisons. Dates. Décl inaisons 1866 0 , u 1S67 0 / If 1868 0 / Il '869 . , , Avril. 18 15.43.21 Janv. 27 1 5.45.24 Jauv. 7 (A) 5.38.53 Nov. 26(0 lâ 26.22 Mai. 1 8 47.33 FéTr. 24 45.01 28 38.14 1870 Juin. 22 44.43 Mars. 23 43.47 Févr. 27 37.4. Janv. 25 14.28 Juin. 4 (a) 45.56 Avril. 25 39.28 Avril. 24 36.46 Mars. 26 (m). 19.14 4 48.4. Mai. 2G (c) 41. 38 Juin. 2Ô 32.20 Mai. 37 iS.io 5 47.07 Juin. 28 (t/) 40.00 Août. 26 32. 3o Juin. 26 16.02 iS 45.51 Jmll. 24 (e) 39.17 Oct. 27 34.51 Sep, 24 13.46 Août. 18 46. DO Août. 24 (/) 40.39 Dec. 29 ((■) 32.16 Nov. 27 [n) 18.43 Sept. 19 4G.i5 Sept. 27 ig) 4- -39 1869 187 1 Oct. 20 44.23 Oct. 25 4.. 46 Janv. 3i {/<) 32.00 Janv. 25 17. -28 Nov. 23 45.26 Nov. 27 43.03 Mars. 25 27.54 . Mars. 27 7.42 Dec. 24 (A) 47. .1 Mai. 27 Juin. 28 Sept. 25 23.40 24. 11 2 I . 4.0 Mai. 27 Juin. 27 [p) .2.42 [a) Résultats de deux relèvements faits par M. le sous-in(jénieur hydrographe Manen pour contrôler mes opérations. (A) Moyenne de l'année 1866 : i5''45'44"> '"' omettant les observations des 4 et j juillet. (c) Dans le courant de mai, l'aiguille n** 2 a été reaimantée à Paris; elle est revenue le 20 mai, avec deux nouvelles aiguilles n°^ 3 et 4 ; l'aiguille n° i est restée à Toulon. {ri) Moyenne des qu.itre aiguilles. (e) Moyenne des quatre. Établissement d'une mire méridienne sur la crête du Faron {/) Moyenne des n"^ i et 2. {g) Moyenne des aiguilles n»' 3 et 4, et ainsi de suite alternativement. (A) Moyenne de 1867 : i5<'4i'43" (7 janvier 186S compris). (0 Moyenne de 1868: i5»34'57". [k) En janvier, établissement d'un pilier pour la boussole. (/) Moyenne de 1S69 : i5"25'58". (m) En février, les quatre aiguilles ont été envoyées a Paris pour être aimantées. («) En octobre 1870, on a armé le cavalier de quatre pièces: la plus rapprochée est un canon de ma- rine, obusier de 3o, en fonte de fer, qui se trouve à 3o mètres à l'ouest du pilier de la boussole; les au- tres sont en bronze. Moyenne de l'année 1870 : i5*'i7'54". ■ ip) Moyenne des sept premiers mois de i8;i : ij°ii''ig". J) Note sur les observations de la déclinaison. — Les observations sont faites avec la boussole de déclinaison n° 12 de Lorieiix, qui a été vérifiée. Pour opérer, on se transporte sur le cavalier des remparts, au nord, et à 80 mé- trés environ de l'Observatoire, et l'on place l'instrument dans le méridien de la lunette méridienne. Ce point était marqué, dans les premiers temps, par un jalon à fleur de terre que l'on avait fixé, aussi bien que possible, au moyen de la lunette méridienne. Sur la crête de la montagne, on avait éga- lement noté (à vue) une anfractuosité de rocher qui se trouvait dans le plan du méridien, et, en pointant sur cette marque la lunette de la boussole, on ( 9'5 ) avait le départ des lectures du cercle aziniutal, et ces lectures donnaient alors la valeur de la déclinaison. » Dans le mois de juillet 1867, on a installé, sur la crête de la montagne et à la dislance de aSoo mètres, une mire méridienne sur laquelle on pointe désormais la lunette de la boussole. En janvier 186g, on a fait mettre sur le cavalier un pilier avec trois rondelles, pour y placer la boussole de décli- naison, le centre de la boussole étant dans le plan du méridien de la lunette méridienne. Ce pilier éconouiise la peine et le temps employés à caler l'in- strument sur son pied : il est en plein air, et, quand on a fini l'observa- tion, on rentre l'appareil à l'Observatoire. » La boussole a deux aiguilles, et, le Dépôt des cartes et plans nous ayant envoyé un autre jeu d'aiguilles dans le courant de mai 1867, on emploie chaque paire alternativement, sinon l'observation serait trop longue. » Autant que possible, on opère à 7''3o™ du matin, moment où la dé- clinaison est généralement la plus faible, et, dans les cas assez rares où l'on s'écarte de cette heure pour une raison quelconque, on fait la réduction au moyen de la marche du barreau de la boussole de variation diurne, qui fonctionne dans une salle du troisième étage depuis le mois de juin 1866. » Il est entendu que, dans toute cette série d'observations, le retourne- ment des aiguilles sur chaque face a été effectué et qu'on a pris les moyennes. » J'ai porté, à la fin de chaque année, les moyennes annuelles de la dé- clinaison pour en mieux voir la décroissance, et je les présente ici dans un petit tableau : Déclinaison moyenne Années. annuelle. Diminution. 1866 • i5''45'44" 1867 41.43 1868 34.57 - 6' 46" 18C9 ?.5.58 8.59 1870 17.54 8.04 Moyenne ... 7' 56" » En écartant l'année 1866, qui n'est pas complète, on obtient 7' 56" pour la diminution moyenne annuelle de la déclinaison. Ce qui s'accorde avec la Note insérée p. 3o4 de ï Annuaire, des marées, concernant les dé- clinaisons observées sur les côtes ouest de France. » Après le mois de septembre 1870, la déclinaison éprouve des varia- ri8.. ( 9'^' ) tious assez brusques. Ces variations ne pLiivent, selon moi, être attribuées à la présence du canon en fonte de fer, qui, à cette époque, a été placé siu- le cavalier, à 3o mètres ouest du pilier, mais plus probablement aux aurores boréales et à l'état magnétique du globe, qui, d'après les observa- tions d'Arago, se lie très-probablement avec le grand nombre de tacbes solaires. » Nous devons être, depuis 1870, dans une période maximum de taches, et voilà plus de deux mois que je relève, presque tous les jours, les taches du Soleil, qui sont réellement nombreuses et quelquefois grosses. Cette situation troublée à la surface du Soleil correspond à une série de mauvais temps, qui ne sont pas de saison, et à une diminution notable de la tempé- rature dans les mois de juin et juillet passés. » En effet, en ne considérant que les cinq années qui précèdent 1871, afin de se rapprocher davantage de la vérité, on trouve que la moyenne du mois de juin est de 20",6, et celle du mois de juillet de ai°,9. (Si j'avais pris les dix années avant 1871, j'aurais eu respectivement, pour juin el juillet, 20", 9 et 23°, 2.) Or, en i 87 1 , le mois de juin ayant donné seidemeiit 17°, 2 et juillet 2i°,9, on voit que la différence est grande pour le premier de ces mois et assez notable pour le second. Depuis 1861, le mois de juin le plus bas a donné 19°, 4 (f" '869), et le mois de juillet le plus bas a donné 2 2'',4 (en 1868). » Le maximum de taches influe aussi sur les variations duinies de l'ai- guille, en les considérant par mois et par années. Je vais eu donner le tableau à partir de 1867, car l'année 1 86(3 est incomplète. » Ces vaiialions diurnes sont relevées heure par heure, dans la journée, sur la boussole de Gambey, qu'on a fait installer solidement sur un pilier, dans une salle du troisième étage, où sont les pendules et les chronomètres. Dans la salle de la boussole, on ne char)ge rien de ce qui l'entoure, afin de ne pas influencer la marche de l'aiguille, et je pense que les moyennes mensuelles doivent être assez exactes. Il faut aussi noter que les étages de rObservatoiie sont voùlés et insensibles aux éboulements causés par les pas des personnes qui marchent ou qui montent l'escalier. Viuiations diurnes de lu déclinaison. — Moyennes nic'isncllcs. >loy. lie Années .lanï. Février, Murs Aïril. Mai. .Iiiiti. Juiiiet. Aoiit. Sept. Oi I. Nov. Mie. i année 18G7 /j.Ji (\.n- .S. 21 i)..'|!t iio.'i y.-'ji 3-i; ^-'m f^.o8 6. S 3.içj -i.aH 7.10 1868 :i 38 .S.o3 S. 27 i'<.'|3 io.i5 10. c3 10.3; 11.11.) 9.46 7. :> ii.oi 3.S(i 8.i> 18B9 /|.i7 fL.'io ij.Di i.'|.07 i:!.:V| i.'|.2S i/|.oS 13. .'|4 ii.,-).''i <).?<■' fi. 3', .'i.ir) 10.1(1 1870 lî.i'i ç).i?i |3..')4 i.'i.iS 1(1.09 i5.o2 i.^..'|3 i.'|.2Çi i^-ifl '^■'1') 10. ■>o (1.01 r'.^S 1871 7.07 10. ci i3.5i 1.1. '|i) "l-^!) i('.fi8 i(j.oJ » » » » » » ( 9' 7 ) » L'examen de ce tableau ilcinouiie que l'amplitude de la variation diinne augmente en se rapprochant de 1870, époque où le nombre de taches solaires est un maximum. A partir de 1871, l'amplitude reste sta- tioiHiaire et même diminue uu peu, ce qui seinble indiquer que nous nous éloignons de l'époque moyenne du maximum de taches. » SÉRICICULTURE. — Sur un moyen de produire à volonté l'érlosion de la graine de vers à soie. Noie de 31. E. Duclacx. (Extrait par l'auteur.) « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie une étude sur la graine annuelle de vers à soie, dans laquelle je précise les conditions physiolo- giques de son existence et de son éclosion. Je montre que, à peine pondue, et aussitôt le changement de couleur opéré, la graine tombe dans une espèce de sommeil, qui dure d'ordinaire jusqu'à l'hiver, et d'où elle ne peut sortir que sous l'action du froid. Alors, commence le travail, station- naire jusque-là, de l'évolution de l'embryon. L'impulsion une fois donnée, ce travail se poursuit presque fatalement. Il peut être gêné, mais non ar- rêté par le froid; il exige luie chaleur soigneusement graduée. Il dévie de sa direction normale, et aboutit à une éclosion lente, à des vers faibles et teintés de roux, si la chaleur est trop hâtive ou trop peu ménagée. » Aussi est-il impossible d'abréger ou d'augmenter beaucoup, sans péril, la durée de cette seconde période, qui est d'ordinaire de trois mois ou trois mois et demi. La première, qui est de cinq à six mois, est bien plus élastique, et peut sans inconvénient être réduite à vingt jours, ou allon- gée de quinze à dix-huit mois. Il suffit pour cela de faire intervenir l'action du froid, nécessaire et suffisante pour y mettre fin, dans les conditions que j'indique, et qui peuvent se résumer dans les deux propositions sui- vantes : » 1° Pour empêcher une graine d'éclore à l'époque ordinaire, il faut la conserver, depuis le moment de la ponte, à une température comprise entre quinze degrés et vingt degrés centigrades, l'exposer au froid pendant quinze jours, trois mois environ avant le jour voulu de l'éclosion, puis la traiter comme d'habitude; » 2° Pour faire éclore une graine avant l'époque ordinaire, il faut, vingt jours après la ponte, l'exposer au Iroid, ly laisser deux mois et la retirer. Six semaines après, elle se trouve dans les mêmes conditions que la graine normale, et peut être traitée de la même manière. » On peut donc avoir, à un moment quelconque de l'année, une graine prête à éclore. » ( 9'8 ) PHYSIOLOGIE. — Du temps qui s'écoule entre l'excitation du nerf électrique (le la torpille et la décharge de son appareil. Note de M. Marev. « Les recherches les plus récentes sur la l'oiictioii électrique de la tor- pille tendent à rapprocher cette fonction de celle du muscle. Si, par exemple, on compare l'action du système nerveux sur l'appareil électrique de certains poissons à celle que ce système exerce sur le muscle, on doit être frappé des analogies suivantes. » Les décharges électriques, comme les secousses musculaires, peuvent se produire sous l'influence de la volonté de l'animal; elles peuvent égale- ment se montrer à titre de phénomènes réflexes. L'excitation du nerf élec- trique provoque la décharge comme celle du nerf moteur produit la 5e- cousse du muscle. Ur)e véritable paralysie de l'appareil électrique a lieu si l'on a coupé le nerf électi ique, tout comme dans le muscle dont on a coupé le nerf moteur. Cette paralysie peut aussi avoir lieu par l'effet du curare, bien que l'action de ce poison soit plus lente sur les nerfs électriques que sur la plupart des nerfs de mouvement. Enfin le tétanos électrique, pour em- ployer l'heureuse expression de M. Moreau, se manifeste non-seulement quand on soumet le nerf de la torpille à des excitations successives très-rapprochées les unes des autres, mais aussi quand on empoisonne la torpille au moyen de la strychnine ou de toute autre substance téta- nisante. » Au point de vue de leur structure, le muscle et l'appareil électrique présentent d'assez nombreuses analogies. Faudrait-il renoncer à toute assi- milation entre ces appareils, parce que l'un d'eux, sous l'influence des nerfs, développe du travail mécanique, tandis que l'autre donne naissance à de l'électricité? Moins que jamais, cette différence doit préoccuper le physio- logiste, aujourd'hui que l'on sait que l'électricité et le travail mécanique sont deux manifestations de la force qui peuvent se substituer l'une à l'autre par voie d'équivalence. » Il m'a semblé que de nouvelles recherches sur la fonction de l'appareil électrique gagneraient à être dirigées dans le sens de la comparaison de celte fonction avec celle du muscle; j'ai donc entrepris d'appliquer à l'étude de la décharge électrique la méthode qui a le plus avancé la connaissance de la fonction musculaire: je veux parler de la méthode graphique. » Grâce aux travaux de Hehnholtz, on sait que l'agent nerveux met un certain temps pour cheminer dans le nerf et arriver au muscle; que celui-ci, lorsqu il est excité, n'entre pas instantanément en action, mais qu'il s'écoule (9>9) encore une fraction de seconde avant que le mouvement se produise. Ce retard a reçu de Helmholtz le nom de lemps perdu d'un nuiscle. » On sait aussi que, suivant l'espèce animale sur laquelle il a été pris, le muscle donne des mouvements de durée très-variables; enfin que certains agents chimiques ou physiques changent notablement les caractères de durée d'intensité et de forme de mouvement musculaire. » Si l'expérience montrait qu'au point de vue de son retard, de sa durée et de ses phases, la décharge électrique de la torpille se comporte, en toute circonstance, comme la secousse d'un muscle, on serait en droit de considérer ces deux phénomènes comme soumis aux mêmes lois, et d'éclai- rer, en certains cas, la physiologie de l'un d'eux par celle de l'autre. B Un séjour de quelques semaines aux bords du golle de Naples m'a fourni l'occasion d'étudier la décharge électrique de la torpille. » J'ai dû construire moi-même les appareils destinés à enregistrer ce phénomène, et j'ai obtenu des résultats suffisamment précis, en me servant d'un lourd pendule qui entraînait, dans son oscillation, une plaque en- fumée sur laquelle s'enregistraient les signaux. Un diapason chronographe servait à déterminer la vitesse de la plaque à tous les instants de son passage. » Expériences. — Pour noter l'instant où se produit la décharge de la torpille, j'ai recouru à l'artifice suivant. J'employai celte décharge à pro- voquer une secousse dans un muscle de grenouille; ce muscle, appliqué à un myographe ordinaire, enregistrait sur la plaque enfumée le mouvement qu'il faisait. » Supposons que la grenouille réagisse instantanément à la décharge de la torpille; l'expérience consisterait à déterminer, sur la plaque enfumée, le point qui correspond à l'excitation du nerf électrique, et à compter com- bien de fractions de seconde s'écoulent entre l'excitation de ce nerf et le mouvement tracé par le myographe. Mais le nerf et le muscle de la grenouille consomment un certain temps entre l'excitation qu'ils ont reçue et la pro- duction du mouvement; il faut donc défalquer du retard total ce temps dépensé par la grenouille. On obtiendra ainsi le temps que la torpille elle- même aura consommé entre l'excitation que son nerf a reçue et la décharge de son appareil électrique. » La figure ci-après représente le tracé d'après lequel on détermine à la fois le retard de la décharge électrique et celui de la secousse muscu- laire employée come signal. 1) L'expérience se fait en trois temps successifs. i 920 ) » Suivant les procédés ordinaires de la myographie, on fixe, dans nue première expérience (ligne i), le point auquel correspond l'excitation électrique destinée aux nerfs , et l'on obtient en e le signal de celte exci- tation. » Dans une seconde expérience (ligne 2), on fait agir l'excitation, non pas sur la torpille, mais directement sur le nerf de la grenouille. On obtient un tracé qui montre qu'un temps cg, assez considérable, s'est écoulé entre l'excitation et le signal du mouvement : c'est la mesure du temps con- sommé par la grenouille avant la production du tracé. » Dans une troisième expérience (ligne 3), on fait agir l'excitation sur le nerf de la torpille, et l'on recueille la décharge de celle-ci pour provoquer le mouvement de la grenouille-signal. On voit que l'intervalle et qui s'écoule cette fois entre l'excitation et le mouvement est plus considérable que dans le cas précèdent. Mais il est clair que l'on doit retrancher de cet intervalle le temps eg dépensé par la grenouille; de sorte que le reste gt représente le temps que la torpille elle-même a consommé entre le moment où son nerf a été excité et celui où elle a foiu-ni sa décharge électrique. » Ces deux temps, mesurés au diapason, correspondent à -^ de seconde pour la grenouille, à -^ pour la torpille : ils sont donc sensiblement égaux. » Poiu' pousser plus loin l'analyse, il faudrait, iiuilaut ce que Heliiiholtz a réalisé pour l'appareil moteur, faire la part du temps exigé par la trans- mission de l'excitation dans le nerf électrique et de celui qui a été con- sommé par Tappareil de la torpille à titre de temps perdu. Or on sait que le temps perdu d'un nuiscle de grenouille est d'environ ^hi '^^ seconde. Ce temps constitue la plus grande partie du retard eg du signal de la gre- nouille. Quant à la transmission de l'excitation dans le nerf du muscle, elle ( 9^1 ) ne consommait qne très-peu de temps, à cause de la brièveté de ce nerf. La torpille elle-même n'offrait pas une longueur de nerf beaucoup plus grande entre le point excité et l'appareil électrique; tout porte donc à croire que la presque totalité des retards eg et gt est produit par le temps perche. J'ai pu m'en convaincre pour la torpille, en promenant l'excitateur sur différents points de la longueur du nerf électrique : cela influait très- peu sur le moment d'apparition de la décharge. » Il m'a semblé que, dans le nerf électrique, l'agent nerveux circule un peu plus lentement que dans un nerf moteur de grenouille; mais une dé- termination précise de cette vitesse demanderait l'emploi d'instruments plus sensibles que ceux dont je pouvais disposer. » Une autre étude me semblait présenter un intérêt tout particulier : c'est celle de la durée de la décharge de la torpille. La détermination de la durée de ce phénomène fera l'objet d'une Note que je présenterai pro- chainement à l'Académie. » ZOOTECHNIE. — Sur la théorie de i achèvement hâtif des os. Note de M. A. Sanson, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « L'explication que j'ai donnée de la soudure hâtive des épiphyses des os longs et de la densité pUis grande de ces os, chez les animaux dits pré- coces (i), vient de soulever en Allemagne une objection qu'il est de mon devoir de réfuter. J'ai dit que, dans la méthode d'alimentation qui favorise la production du phénomène, le rôle principal appartient aux graines ou semences entrant dans la ration à titre d'aliments complémentaires. On m'objecte que ces graines ou semences sont en effet riches en acide phos- phorique et en potasse, mais non point en chaux, et que, [)ar conséquent, elles ne peuvent foiu'nir au système osseux les matériaux de son développe- ment hâtif. La réponse n'est pas difficile. » Dans la constitution des fourrages qui forment la ration normale des herbivores, que ces foin-rages soient empruntés aux tiges et aux feuilles des plantes graminées ou des légumineuses, l'élément calcaire (2) prédomine de beaucoup sur l'acide phosphorique. Dans le foin de trèfle, par exemple, il (i) Comptes rendus, t. LXXI, p, a2C). (9) On ne peut négliger rie tenir compte anssi des sels calcaires qne contient en dissoln tion l'ean des boissons. i;. R. 1871, y' S^n'Rstrp. T. I.XXIll, \i \(i I < 9 ( 9^2 ) y a 1,90 de calcaire et seulement o,45 d'acide phosphorique pour 100. Dans le foin de pré, le calcaire est à l'acide phosphorique comme 0,96 est à 0,53. Dans les semences, au contraire, c'est l'acide phosphorique qui prédomine sur la chaux. La relation est 0,9$ à 0,1 a pour l'avoine, 0,80 à 0,07 pour l'orge, 0,92 à 0,08 pour le seigle, 0,9$ à o,o3 pour le maïs, 1,20 à o,j8 pour les fèves, i à o,x6 pour le sarrazin, 2,5o à 0,11 pour le son de froment. Il y a un moindre écart pour les graines oléagineuses, qui d'ailleurs se montrent les plus efficaces dans le sens indiqué. Les relations extrêmes y sont 1,10 à i,48 et 2,5o à 0,98. » Le complément que les graines ou semences dont il s'agit apportent à la ration, au point de vue qui nous occupe, est donc principalement de l'acide phosphorique. Je n'ai point prétendu autre chose, dans les ouvrages où j'ai développé la théorie de la précocité. Dans les rations qui sont consti- tuées comme l'indique cette théorie, et dont l'ohservation et l'expérience ont largement confirmé l'efficacité, l'acide phosphorique et la chaux se trouvent en présence de la magnésie et de la potasse surtout, dans les proportions et les conditions nécessaires pour former le phosphate des os en quantité plus abondante en un temps donné. C'est ce qui favorise la transformation prompte des chondroplastes des cartilages de conjugaison, en ostéoplas- tes ou corpuscules osseux. L'auteur allemand auquel je réponds n'a pas pris garde que les graines ou semences ne sont ici considérées que comme des aliments complémentaires. » PHYSIQUE. — Sur quelques expériences d'induction magnéto-électrique. Note de M. RuHiMKORFF. « Lorsqu'on prend un faisceau de fils de fer, couvert d'un gros fil de cuivre destiné à donner passage, d'une manière intermittente, au courant d'une pile, et qu'on enroule ensuite un fil fin destiné à obtenir un courant induit, si ce dernier est enroulé au milieu du faisceau, là où il ne se ma- nifeste pas d'aimantation, on obtient un courant induit d'une intensité plus que double de celui que donne la même quantité de fil fin, enroulé sur l'une des extrémités. D'après ce fait connu, j'avais pensé obtenir un appareil beaucoup plus puissant, en construisant un anneau de fil de fer ne présentant pas de pôle; il n'en a pas été ainsi. )) Le fil induit, enroulé sur l'anneau inducteur, ne donnait que 2°"", 5 d'étincelle. J'ai alors coupé cet anneau : malgré le rapprochement des ex- trémités, qui s'effectuait au moment du passage du coiuant, on obtint alors ( 923 ) un accroissement dans la longueur de l'étincelle d'induction, qui atteignit 5 millimètres. » Enfin, j'ai placé un morceau de bois de 5 millimètres d'épaisseur entre les deux pôles pour les tenir écartés, et j'ai alors obtenu une élui- celle de i5 millimètres. En doublant l'épaisseur de la cale de bois, le ré- sultat a été le même. » M. P. Gdyot adresse une Note relative à la coloration du ciel à Nancy en septembre 1871. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Ch. Sainte-Claire Deville. M. Gacbe adresse une Note portant pour titre « Du carbonate de glycé- rine, ou de la glycérine phéniquée ». D'après l'auteur, la levure de bière serait frappée d'inertie par l'acide phénique, mais peut reprendre son activité lorsque cet acide vient à être éliminé : il en serait de même des principes actifs du vaccin. A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 9 octobre 187 1, les ouvrages dont les titres suivent : Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, t. XXI, i" partie. Paris et Baie, 1871; in-4"- Mémoires de In Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève. Table des Mémoires contenus dans les tomes I à XX. Genève, 1871; in-4°. Le Ciel géologique. Prodrome de géologie comparée; par M. S. MEUNIER. Paris, 1871 ; in-8". Considérations médicales el anthropologiques sur la réorganisation de l'armée en France; par M. le D' G. LagNEAU. Paris, 1871 ; br. in-8". (Présenté par M. le Baron Cloqiiet.) Quelques remarques ethnologiques sur la répartition géographique de cer- ( 9^4 ) laines infirmités en France; par M. G. Lagneau. Paris, 1871 ; br. in-4°j avec plnnclies ''Présenté par M. le Baron Cloquet.) Notice sur te Cytisus x. purpiireo-Laburnuin ou Cytisus Adami, Poit., suivie de quelques considérations sur iliybridilé et la disjonction végétale; par M. E. MORREN. Garni, 1871; br. in-S". £"55(7/ sur les ijravures chimiques en relief; par M. MOTTEROZ. Paris, 1871 ; in- 8°. La pliolocjriiplde appliquée aux éludes géographiques ; par M. J. GiRAUD. Paris, 171; in-i 2. Jtlas physique de la France, puhlié par l' Observuloire de Paris. — Première carte destinée à l'élude de l'Iiydrogrnphie de la France et des pays voisins. Ré- duction des eaux de la carte de la Gaule au huit cent millième. Paris, sans date; carie en i feuille. Mémoires de la Société et 18, au lieu de : Laiirent-Ougousée, lisez : Laurent-Degousée. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 16 OCTOBRE 1871, PRÉSIDÉE PAR M. FAYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAINTS DE L'ACADÉMIE. M. Faye développe devant l'Académie des considérations faisant suile à sa Communicalion précédente « sur l'histoire et l'état présent de la théorie des comètes ». Le texte de cette nouvelle Coininiinication sera inséré au Compte rendu de la séance prochaine. ASTRONOMIE. — Réapparition de la comète de Tullte. Note de M. Delaunay. a M. BoiTelly, aide-astronome à l'Observatoire de Marseille, vient de se signaler de nouveau par une importante observation. Juste un mois après sa découverte de la planète @, Lomia, il est parvenu à voir et à observes' la comète de Tuttle, dont la périodicité avait été annoncée, et se trouve maintenant constatée par cette observation. » La comète dont il s'agit a été découverte par M. Tuttle à Cambridge (État-unis), le 4 janvier i858. M. Tuttle, en Amérique, et M. Pape, en Eu- rope, firent |)resque aussitôt la remarque que ses élémenls paraboliques ressemblaient beaucoup à ceux de la seconde comète de 1790, découverte C. R., 1871, a= Semestre. (T. LXXIII, IS» IG.) ' 20 (926 ) par Méchain. Bientôt on reconnnut que les observations de i858 ne pou- vaient s'accorder avec une orbite parabolique; M. Bruhns détermina les éléments elliptiques* de cette comète, et fixa la durée de sa révolution à 13"°% 66. L'intervalle de 1790 à i858 comprenant cinq révolutions de la comète, elle devait être revenue quatre fois, en i8o3, en 1817, en i83o et en i844i ''''i"^ avoir été aperçue, et elle devait revenir de nouveau en 1871. On comprend l'importance qu'il y avait à vérifier cette prédiction. M. Lu- ther a publié, dans le n" 1840 des Astronomisclie Nachrichlen, les éléments de la comète calculés pour son retour en 1871 par le jeune D' Tischler, une des victimes de la dernière guerre (il a été tué sous les murs de Metz). M. Hind a déduit de ces éléments une éphéméride qu'il a publiée dans les Monthly Notices de la Société astronomique de Londres (cahier de mai 187 1). C'est à l'aide de cette éphéméride que M. Borrelly a trouvé la comète, dans la nuit du 12 au i3 de ce mois. Ainsi la comète de Tuttle peut être mise définitivement au nombre des comètes périodiques. » Voici un extrait de la Lettre que M. Borrelly m'a adressée à ce sujet : 11 Marseille, i3 octobre 1S71. ï 3'ai retrouvé cette nuit la comète périodique de Tuttle à i3 heures. Le ciel s'étant re- mis au beau vers 4 heures du matin, j'ai pu en faire une bonne observation que je vous adresse : 12 octobre 187 I, i6''2g"'i9% temps moyen de Marseille. Jl = 9''9-°44%68, D = + 44''i6'i5",i. M La comète a l'aspect d'une nébulosité diffuse, mal définie ; elle paraît allongée dans le sens NO-SE. Elle est faible, passablement étendue (2' 20" environ). L'étoile de comparaison est 67 Weisse, hora 9, nouveau Catalogue. » La correction approchée de l'éphéméride de M. Hind, donnée par cette première ob- servation, est : Az = + 0",5, A^ = -l- I°3'. .. » La comète de Tuttle a pu être observée à Paris par MM. Lœwy et Tis- serand, aussitôt après l'arrivée de la Lettre de i\L Borrelly. Voici la Noie dans laquelle ils ont consigné leur observation : • Temps moyen de Paris. Ascension droite. Par. X A. Distance polaire. Par. XA. u i4 octobre Il ui s II m s 1871 12.36.12,2 9.14.35,29 — (ï>7ii) 47. 12'.! 3,1 —10,783) Position de l 'étoile île comparaison. M moyenne Kcduclion P. moyemic Uêducliou pour 1871,0. au jour. pour 1871 ,0. au jour. Autorité. 43',) AVeisse. h ui s s 9.21.48,03 +0,92 (^ t II 47.10.17,9 + xi"r, 3 obs. tics Zones de licssel ( 9^7 ) Correction approchée de l'éphéméride, p. 216, des Monthly Notices. Aa=r— o'"49') Aa^=:+I°27'. » L'état Ijrunieux du ciel a rendu l'observation très-pénible; par suite, la position ob- tenue peut être affectée d'une erreur sensible. La comète ressemble à une nébulosité blan- châtre, diffuse et de forme irrégulière. Son diamètre est environ de 3 minutes d'arc. Le noyau est excessivement faible, son éclat est A peine celui d'une étoile de iS" grandeur. » GÉOMÉTRIE. — Théorèmes coilcernant la clétenninalion sur une courbe géométrique, d'une série de groupes de points en nombre déterminé ; par M. Chasles. « I. On sait que lorsqu'une courbe C,„, d'ordre m, est douée du nombre 1 ■ 1 11 f '" ■ — I ) ( "' — 2 1 , , , ■ 1 • . 1 II maximum de points doubles, -■> on détermine individuelle- ment les points de la courbe au moyen d'un faisceau de courbes d'ordre (m — t) ou [m — 2) (*), et que les mêmes considérations s'appliquent aux courbes douées de points multiples d'ordre quelconque, faisant l'équiva- lent du maximum possible de points doubles ("). » Ces premiers résultats sont des cas particuliers d'un ibéoreme très- général concernant la détermination d'une série de groupes de points sur wne courbe douée de points multiples d'ordre quelconque ne faisant pas l'équivalent du maximum de points doubles. Désignant par v ce qui manque à ce maximum (ce que M. Cayley appelle le défaut de la courbe) ('"), on détermine sur la courbe des groupes de (v -l- i) points. Voici le théorème : » Lorsqu'une courbe C^. d'ordre m, a des points multiples d'ordre r, r', . . . et des points doubles, faisant ensemble l'équivalent de — v points doubles, on détermine sur cette courbe des groupes (/e (v -f- 1) points, au moyen d'un faisceau de courbes d'ordre (m — [,;.) a/aut : 1° des points multiples d'ordre r — p, r' — p', • • • coïncidant respectivement avec les points d'ordre r, r', . . . de C,„; 2° des points simples coïncidant avec tes points doubles de C,„ , et 3° d'autres points simples, en nombre 3(m — i) — mp.-+- r{p — i) + i''(p'~ i) +• •■+ v, coïncidant avec des points simples de C„, ; les indéterminées p., p, p\ ■ ■ • devant (*) Comptes rendus, t. LXII, 1866, p. 584. (**) Comptes rendus, t. LXII, p. i354. ('**) Comptes rendus, t. LXII, p. .'îRfi. 120. ( 92B ) satisfaire à la relation ix^ — 3fj. — p[p — i) — p'ip' — i) —...+• 2 = o. » I.e nombre des points doubles de la courbe est (,;;_l)(ffl_2) r(r-i) r'{r' — i) _ ■2 2 2 • • • } puisqu'il fait avec les points multiples d'ordre r, r',... l'équivalent du maximum possible de points doubles moins v. » Démonsiralion. — Premièrement, les courbes d'ordre m — u. forment lui faisceau, c'est-à-dire qu'elles satisfont à la condition de passer par [m — y-){m — « + 3) . t? rr .^ i i-,.- i' • ^— ^-^ ■ — r pouits communs. Ln etiet, la condition d avon- un point mtdtiple d'ordre (r — p) équivaut à celle de passer par ^^ — points; donc les courbes satisfont aux conditions de passer par des points en nombre (r — p)r— p + i) _^ (»i — l)(w — 2) __ ^^211' _ _ V 2 ' ' ' a 2 3[m — i) — mp. ■+- r(p — i) + r'{p' — i) +. . .+ v (ni — y.) [m ■ — fi + 3 2 ou, en vertu de l'équation de condition, (m — II-) {m — p. -H 3 — I. C. Q. F. P. » Secondement, les points communs aux courbes d'ordre m — u. et à C,„ sont en nombre in(m — p.) — (v-l-i). En effet, la coïncidence du point multiple d'ordre /■ — p avec le point multiple d'ordre r de C,„ équivaut à à r{r — p) points communs, de sorte que les deux courbes ont en commun r{r — p) +. . .+ [ni — i)(m — a) — r(;- — i) — . . .— 2v + 3(7?7. — i) — miJ. ■+- r[p — i) +. . .+ V points, qui se réduisent à m- — mu. — V -!- ^(jj.^ — 3 ij. — p {p — \) — . . .) — m[m — p.) — (v + i). » Le théorème est donc démontré. C. Q. F. p. » II. Dans cet énoncé général, les quantités indéterminées |u,, /5, /i',... f|ui se présentent avec le signe — dans les binômes ni — ju., '' — p, etc., j)euvent ( 929 ) prendre foutes, ou quelqnos-nnes, ries valpurs négatives, toujours on nom- bres entiers bien entendu. C'est pour plus de clarté dans la démonstration que nous ne leur avons pas donné le double signe ±. Le signe de chacune changera aussi dans l'expression du noa)bre des points simples pris sur C,„, comme dans l'équalion de condition. » On conçoit que les solutions de l'équation de condition pourront ne pas satisfaire tontes à la question, telles que celles, par exemple, pour lesquelles l'ordre [r ± p) d'un point multiple serait négatif, ou bien serait égal ou supérieur au degré [m ± p.) des courbes que l'on veut construire, et aussi les solutions dans lesquelles on aurait fx = o, parce qu'alors les courbes du faisceau se trouvant de même ordre que la courbe proposée, passeraient toutes par le même groupe de (v -+■ i) points, puisque celte courbe elle-même ferait partie du faisceau. » Lorsque la courbe proposée est pure de tous points multiples d'ordre , , , , (m — 1)('« — 2I , . ^ , ■ quelconque, v est égal a ^ > valeur maximum. On delermuie alors sur la courbe des groupes de '-^ + i pouits. » Voici quelques applications du théorème. )) IIL Soil p' = o, p" = o,... ; l'équalion de condition est p.^ — 3/j. — ,0 (p — i) 4- 2 = o. M Prenant p, pour l'inconnue, on a p. = |±-^^/l+/,p(p_ ') = ! ±i(2p-l). p. = I -4- p et fj. ^ 2 — p. » Ce qui donne lieu à ce double théorème : » On détermine sur une courbe d 'ordre m, douée de points multiples d'ordre r, r',.,., et de jtoints doubles jaisant ensemble l'équivalent du maximum possible de points doubles moins v, des groupes de (v + 1) points, nu moyen d'un faiscenii de courbes de l'ordre [m — p — i) ou (m -+- /5 — 2) ayant sur C„, : \° des points multiples d'ordre r — p, r', r", ... coïncidant respectivement avec les points d'ordre r, r', r",... ; 2° des points simples coïncidant avec les points dou- bles; et ?)° d'autres points simples en nombre ,„(.,. _ p)_ 3 + r{p - 1) — î-'--...+ V dans le premier cas, et m (i -+■ p) — 3 + rfû — i) — 1-' — ...H- V dans le deuxième cas. (93o ) M Dans le premier cas, où l'ordre des courbes du faisceau est 7?2 — i — p, on devra prendre p <^ m — i, et = ou <; /■. Dans le deuxième cas, o n'est assujetti qu'à la condition d'être = ou <[ r. n IV. Prenant p pour l'inconnue, dans l'équation de condition, on a p = [j. — i et p = — 'J- -+- 2. Il en résulte ce double théorème : » Sur une courbe C,„ douée de points multiples d'ordre r, r',.-- e< de points J II I {m — ) (m — 2) r{r—i) ,■'(/_,) doubles en nombre ' — ^ — i —.,.— v, on deter- 222 ' mine des groupes de (v + i) points, au moyen d'' un faisceau de courbes d'ordre m — [J. ayant sur C„ : 1° un point multiple d'ordre (r — iJ.~{-i) ou (r + fx — 2) coincidant avec le point d'ordre r, et des points multiples d'ordre r', r",... coïn- cidant respectivement avec ceux du même ordre; 2" des points simples coincidant avec les points doubles; et 3" d'autres points simples en nombre 3(m — 1) — mp, + r (/Ji — 2) — r' — r" — ...+ v dans le premier cas, et en nombre 3 ( m — I ) — m jL/, — r ( p. — i ) — r' — r" — ...-+- j dans le deuxième cas. » V. Soient p = i, p' = i,..., l'équation de condilion se réduit à p.- — 3p. + 2 = 0, donnant p. = I et p =3 2. » Donc : » On peut déterminer sur une courbe C„, ayant des points multiples d'ordre r, i'',-.-, et des points doubles faisant, avec ces points multiples, l'équivalent de -^ ' — V points doubles, des groupes de [v -\- i) points, au moyen d'un faisceau de courbes d'ordre (m — 1) ou (m — 2) ayant sur C„ : 1° des points multiples d'ordre r — i, r'^ — !,•••) coïncidant avec les points d'ordre r, r', ... ; 2" des points simples coïncidant avec les points doubles, et 3° d'autres points simples en nombres respectifs 2m — 3 + v, o/( m — 3 + v. » VI. Si l'on fait p = o, p' = o,..., l'équation de condition se réduit encore à p.- — 3 p. + 2 = o ; et l'on a cet énoncé : (93i ) » Lorsqu'une courbe C,„ a des points multiples d'ordre r, r',... et des points doubles faisant ensemble l'équivalent de v points doubles, on détermine sur cette courbe des groupes de [v -h i) points^ au moyen d'un fais- ceau de. courbes d'ordre (m — i) ou (m — 2), (/(/( ont sur C,„ : 1° des points multiples d'ordre r, r',... coincidant respectivement avec ceux de C,„ ; 2° des points simples coïncidant avec les points doubles; et 3° d'autres points simples en nombre 2 m — 3 + v — r — 1' — ... dans le premier cas, et en nombre ni — 3 H- V — r — r' — ... dans le deuxième cas. » VI. Nous avons distingué, dans l'énoncé du théorème général , trois sortes de points sur la courbe proposée C,„ : des points d'ordre /■, /■', . . ., des points doubles, et les points simples ; et nous avons fait coïncider, avec les |)oints d'ordre r, /',.••) ^^s points multiples d'ordre r — p, r' — p',... des courbes à construire; avec les points doubles, des points simples, et avec des points simples, d'autres points simples. Mais on conçoit que des points doubles, et même des points simples de C,„, peuvent être considérés comme des points multiples d'ordre a et d'ordre i ; et qu'on peu! donc faire coïncider avec ces points des points d'ordre a — p' el i — p", p' et p" pouvant être négatifs et donner lieu à des points multiples d'ordre p' -+- 2, etp" + i. » Dès lors le théorème général prend un accroissement de généralité qui comportera de nombreuses solutions nouvelles de la question. Prenons pour exemple le cas fort simple où les courbes du faisceau n'ont qu'un point multiple de chaque ordre; on a cet énoncé : » Sur une courbe C,„, douée d'un point multple d'ordre r, el de points j II 7 (m — i)(m — 2) r(r — i) , . . doubles en nombre • v, on détermine des groupes de (v 4- i) points, au moyen d'un faisceau de courbes d'ordre (m — p.) ayant sur C,„ : i" un point multiple d'ordre r — p coincidant avec le point multiple d'ordre r ; 2° un point multiple d'ordre (2 — p') coïncidant avec un point double; 3° un point multiple d'ordre (i — p") coïncidant avec un point simple; 4" lIss points simples coïncidant avec tes points doubles moins un, et d'autres points simples en nombre 3m — m a + v — 6 + r (p — 1)4- ip' -i- p"; les indéter- minées p., p, p', p" devant satisfaire à la relation p."" - 3p. - p{p-i)- p'{p' - i) - p"{p" _ j) + 2 = o. » Premièrement, les courbes d'ordre [ni — [j.) forment un faisceau, c'est- H-dire qu elles satisfont aux conditions de passer par ^ -^ ~ — 1 ( 932 ) points simples. En effet, la condition d'avoir un point d'ordre r — p équivaut à la condition de passer par — points; donc les courbes satis- font aux conditions de passer par des points en nombre {r-o){{r-p + l) (2-p')(3-p') (i-p")(2-p") (/»-!)(/« -2) 1 _| _)_ 2 2 2 2 — — — - — V — 1 + 3i7i — inp. — 6 + V 4- r{p — i) + 2 p' -h p" 111^ + 3 m — 7. m il. + 2 o plp — i) p'(p' — il p"((5" — i) 2 222 OU, en vertu de l'équation de condition, nr -I- 3 m ■ — 2111 \j. + u? — 3 u. (m — 'Aim — y. -I- 3) ■ ■ — I = "-^^^ ■ ■ — I . » Secondement, chaque courbe du faisceau a en commun avec C,„ des points en nombre /■(/■ — jî) + 2(2 — p') + (1 — p"j + ('" — 0('" — 2) — /■(/• — i) — av -1- 3Hi — inij. -(- V — 6 + /'(p — i) + 2p' + p" — in[m — p.) — (v + i). M Vil. Si la courbe C,„ n'a que des points doubles, et que les courbes du faisceau ne doivent avoir aussi que des points doubles et des points simples sur C,„, on obtient ce double théorème ; » Lorsqu'une courbe C,n a — v jjoinls doubles, on détermine sur celte courbe des groupes de (v + i) points, au moyen d'un faisceau de courbes d'ordre m — i, ou m — 2, ayant sur C„j : 1° d points doubles coinci- dant avec des points doubles; 1° des points simples coïncidant avec les autres points doubles deC„,^ et 3" d'autres points simples, en nombre 2 m — 3 — 2d+v dans le premier cas, e< m — 3 — ad + v dans le second cas. HISTOIRE DES SCIENCES. — Réponse aux observations présentées d(nis la dernière séance par M. Bertrand, à propos r/'Aboul-Wefâ; par M. Chasles. i( La Note de M. Bertrand insérée dans notre dernier Compte rendu oppose deux objections au sens que j'ai donné au passage si discuté d'Aboul-Wetâ. » Il s'agit, en premier lieu, de la phrase d'Aboul-Wefâ par laquelle il dit que sa troisième inégalité s'ajoute aux deux premières, et à autre chose, ( 9^3 ) selon moi, qu'il ap|)elle un calcul rectifié. J'ai demandé ce que pouvait être ce calcul rectifié, s'il n'était pas le calcul même de la prosneuse. » Voici à quoi la phrase se rapporte. « Aboul-Wefâ, en annonçant sa troisième inégalité, dit qu'elle a lieu dans les temps où le centre de l'épicycle se trouve entre rapo<ïée et le pé- rigée de l'excentrique, c est-à-dire dans toutes les positions du centre de l'épicycle; il ajoute qu'elle atteint son maximum, de 45 minutes t/iuiVo», dans les trineset sextiles (les octants), et qu'elle est nulle dans les syzygies et les (ju ad ratures. » Les observations qu'invoque Aboul-Wefâ à ce sujet ont lieu dans les moments où la L\uie n'a pas d'inégalité quant à son mouvement sur l'épi- cycle, c'est-à-dire les moments où elle se trouve à l'apogée ou au périgée de l'épicycle, auquel cas son mouvement doit être égal au mouvement moyen autour du centre du monde. Il dit c[u'alors, si la Lune est en outre en sextile ou en îrine, il trouve une inégalité de 45 minutes environ; et il ajoute que, quand la Lune est à d'autres distances du Soleil (mais se trou- vant toujours à l'apogée ou au périgée de l'épicycle, condition première de l'observation), l'inégalité est moindre que 45 minutes. » A ce sujet, M. Bertrand objecte que si Aboul-Wefâ avait attendu que la condition en trine ou en sextile fût remplie, il n'aurait pas trouvé dans sa vie entière l'occasion de faire quatre observations. « La Lune, dit-il, il » favit le croire, aux moments indiqués, était donc approximativement, 1) non exactement, au périgée; les inégalités de Ptolémée n'étaient pas » nulles alors, mais très-peliles, et cette petitesse même exigeait l'emploi » de formules particulières et d'un calcul rectifié. » » Ce calcul rectifié pourrait être, pense M. Bertrand, celui dont parle Aboul-Wefâ, et non le calcul de la prosneuse, comme je l'ai supposé. » Sans m'arréter à cette conjecture, je dirai simplement que les obser- vations qu'Aboul-Wefà a pu faire dans toutes les autres positions synodi- ques de la Lune (lesquelles se pouvaient répéter fréquemment, plusieuis fois même dans chaque lunaison), et qui lui ont appris, connue il le dit, que l'inégalité s'y trouvait moindre que 45 minutes de part et d'autre des octants, et nulle dans les syzygies et les quadratures, que ces observations, dis-je, ne donnaient lieu absolument à aucun calcul de rectification ayant poiu' objet de substituei- à la position observée une autre position, et qu'ainsi tombe l'objection qui m'est opposée. Quant aux observations faites très-près, et de part et d'autre d'un octant, elles auront donné 45 minutes environ, comme Aboul-Wefâ le dit deux fois: ce qui a pu C.R., 1S71, 2" Semestre. (T. LXXIU, iS" IG.) 121 ( 9^ ) l'autoriser à assigner 45 minutes environ au maxiimim ayant lieu clans les octants. )) Je passe à la seconde objection de notre confrère. M J'ai dit que la troisième inégalité s'ajoulait aux deux {iremières recti- fiées par la prosneuse. M. Bertrand exprime que cette adjonction aurait dû laisser quelques traces dans la construction finale; c'est-à-dire qu'il fau- drait une autre construction comprenant cette troisième inégalité (comme, par exemple, un second épicycle se mouvant sur le premier, ainsi qu'a fait Ïyclio-Brahé). Mais il est évident que cela n'était nullement néces- saire. Il suffisait qu'Aboul-Wefà connût la loi de sa troisième inégalité, loi qui se présentait naturellement par l'expression 45'sin2A, comme je crois que l'a dit M. Le Verrier dans notre séance du l^ septembre, puisque l'iné- galité était nulle dans les syzygics et les quadratures; ou bien qu'à défaut de cette loi Aboul-Wefâ eût formé une table numérique des inégalités ac- cusées 1)3 r les observations. » Que ce soit une construction graphique répondant à l'expression 45'sin2A, ou bien une table numérique, Aboul-Wefâ en aura parlé dans son VP Discours, ou première partie de sa théorie lunaire consacrée à l'exposition complète de son système; et il n'avait point à eu parler dans le chapitre X du VIP Discours, ou deuxième partie destinée uniquement à la démonstration du système, comme je l'ai déjà plusieurs fois fait ob- server. » Toutes les parties du texte d'Aboul-Wefâ me paraissent donc s'accor- der avec la solution que j'ai proposée de cette question depuis si longtemps discutée. » Dans notre dernière séance, j'ai dit que je croyais que l'on pourrait trouver dans quelque bibliothèque de Constantiuople l'ouvrage d'Aboid- Wefâ : je suis heureux de |iouvoir annoncer aujourd'hui à l'Académie qu'à ce sujet M. R. -Francisque Michel a bien voulu me remettre la Note sui- vante, qui semble confirmer mes prévisions. Il y a donc à espérer qu'enfin le jour se fera sur cette question im|Jortanle de l'histoire des sciences. « M. Allah-Vcrdi, iils de Andoùm Bey, m'a signalé la présence d'un manuscrit d'Aboid- ■\V'cfâ dans la bibliotliù(|iu: ])ublifiue de Conslantiiiople. Il est parti pour celle ville, et, aussitôt son anivée, il doit faire pholoyiapliier le passage en question, et même le manuscrit tout entier, s'il n'est pas lioj) volumineux. Il se liàteia d'en envoyer des épreuves à l'Aca- démie. » (935) « M. H. SAixTE-CtAiBE Deville signale à l'Académie la publication ré- cente d'un ouvrnge intitulé : Etal actuel de la métalluirjie du jjlomb en Amjle- gleterre, d'après le D'^ Percy. )) A |)ropos de cette brochure, dont l'auteur fait hommage à l'Acadé- mie, M. H. Sainte-Claire Deville rappelle l'apparition du grand et monu- mental ouvrage de métallurgie publié en Angleterre par sou savant ami le D' Percy, professeur à l'École des Mines de Londres. Un volume très-com- pact et consacré tout entier au plomb vient de paraître, et sera bientôt mis à la disposition du public français par les traducteurs de l'ouvrage en- tier, MM. Pelitgaud et Ronna. Mais, en attendant cette œuvre de longue ha- leine, M. Ronna en a fait le résumé succinct qu'il offre à l'Académie, et qui sera d'une grande utilité pour nos ingénieurs. « Rivot, notre savant et regretté métallurgiste, l'auteur d'un beau Mé- moire sur les fdons de galène argentifère de Vialas, Mémoire si favora- blement apprécié devant l'Académie par notre Secrétaire perpétuel, M. Elie de Beaumont, Rivot a bien souvent appelé l'attention des industriels fran- çais sur les grandes richesses minérales de la Lozère. M. Moisseuet, ingé- nieur des mines, en s'appuyant sur les grands principes géologiques de son illustre maître, a tout récemment fait la brillante découverte de mines d'étain au centre de la France. Au moment où notre pays a tant besoin, par le travail et la production, de réparer les pertes qu'il subit, M. H. Sainte-Claire Deville croit devoir signaler cette source de richesses, peut- être un peu trop négligée aujourd'hui. » Les ouvrages de Rivot, du D'' Percy, la présente brochure de M. Ronna contribueront à indiquer aux savants et aux ingénieurs français la voie qu'il faut suivre pour développer chez nous les industries minières et mé- tallurgiques dans les proportions utiles dont elles sont susceptibles. » M. DcMAS, après avoir donné lecture de la Note précédente de M. H. Sainte-Claire Deville, ajoute : « Les observations présentées par notre savant confrère M. H. Sainte- Claire Deville sont d'autant plus opportunes, que certaines exploitations de mines métalliques peu productives, ou même délaissées, deviennent suscep- tibles de fournir des résultats profitables par l'emploi de la dynamite. L'abattage qu'on obtient à l'aide de ce nouvel agent est assez favorable, comparé à celui que réalise l'emploi de la poudre noiie ordinaire, pour qu'on ait adopté l'usage de la dynamite dans un grand nombre d'exploita- tions du nord de l'Europe et du Nouveau-Monde. Les événements de la 121 .. ( 936 ) guerre en avaient retardé l'adoption en France; mais déjà l'oii y)eiit citer plusieurs compagnies qui l'ont mis en pratique. Ce sera l'objet d'une Com- munication plus étendue. » PHYSIQUE — Reclien lies thermiques sur Pénergie voltnique Tsnite (i)] ; par 31. P. -A. Favre. « TV. Couple à sulfate de cuivre et hydrogène allié. — Je ra|)pelle qiie ce couple cloisonné contient, dans l'un de ses compartiments, la lame d'hy- drogène alliée au palladiiuii et l'acide sulfurique étendu, tandis que la lame de platine et le sulfate de cuivre qui réagit sur l'hydrogène (tout comme il réagit sur le zinc dans le couple de Daniel) occupent l'autre com- partiment. )) Comme, dans ces conditions, la détermination directe de l'énergie voltatque présentait des difficultés sérieuses, j'ai préféré la calculer à l'aide des nombres inscrits dans le tableau suivant, qui complète la série de mes recherches thermiques sur l'hydrogène, et qui m'ont été inspirées par les beaux travaux de T. Graham. En effet, ce tableau renferme des no:nbres qui m'ont été fournis par des expériences répétées dans les meilleures con- ditions, et deux nombres que je n'avais pas encore donnés. Il renferme aussi une correction très-importante (2). » On trouve une différence de l\ooo calories environ, représentant à peu près l'énergie voltaïque du couple étudié, en comparant la différence de 43ooo calories, environ, qui existe entre les nombres inscrits en (A) et en (C), dans le tableau ci-dessus (et qui se rapportent, le premier, à l'é- iectrolyse du sulfate d'hydrogène, dans le voltamètre à lames de platine, et, le second, à l'électrolyse du même corps, dans le voltamètre à lames d'hy- drogène), avec la différeisce de 89000 calories environ, qui existe également entre deux nombres se rapportant à l'électrolyse du sulfate de cuivre, et obtenus dans les mêmes conditions, c'est à-dire pendant l'électrolyse de ce sel dans le voltamètre à lames de platine d'abord, puis dans le voltamètre à lames de cuivre. (i) Voir le Cmnplc lentlu de la séance préccdcntc. (?.) Dans une Coniniiiiiiralion insérée anx Comptes rrnrlwi, t. LXVIII, séance du ?8 juin i86(), et dans la truisièiiie série d'expériences qui y sont rapportées, les nonil)ies qui cor- respondent aux expéril nces faites d^ns les conditions i°el 2" (et qui sont presque les mêmes (pie les noinlires inscrits dans la ])arlie II du tableau du présent Mémoire) doivent être lemplacés par les nombres inscrits dans la partie lit de ce même tahlean, et transportés à la seconde série d'expériences ra|)portées dans la même Connnuniealiou. ( 9*^7 — CHALEUR CDALEUR VOLUME en A LEUR empniolcô par accusée par VOLUME correspondant accusée par lecaloiimêlre le vullamètro pour le calorimètre qui renferme le voltamètre, d'bjdrogène dégagé dans d'oxygèue ou CONDITIONS DES EXPÉRIENCES. qui renferme l'clectrolyse et chaque d'hydrogène dégagé dans ANGLES. rélectromoteur do I équivalent correspondant couplj de Smée et le lliorDio- il'ac. sulTurlquc [ Quaotités a l'élettrulyso de 1 équivalent ibé.js:ai. calculées). d'acide sulliirique. en 35 min. lo Toltamètro. / La pile et le ihermo- rhéoslat sont placés dans le caloiiinëtre; 1 le voltamètrePd — Pt cal 9800 cal (A) /17275 // ce 106,0 ce 47,5 d'O. 0 .,35 j 1 (Pd fixant H) étant , j plaou au dehors. 1 1 Les dispositions pré- i cal 1 cédentes sont ren- . „ // (E) 1S070 102,5 44,od'0. 1,35 ^ versées. / Deux couples et le ther- 1 niorheoslat sont pla- l ces dans le calori- \ mètre; le voltamètre , 111.^1 (K) iG-..oS '/ 79,0 79,od'H. 0,75 1 PdH-PtfPdllIixant 1 II. SC) étant placé au dehors. f Les dispositions pré- 1 cédentes sont ren- // n (F) S/joG 71,0 7 1 , 0 cl'H . 0,70 versées. \ / Deux couples etlelhcr- 1 morhéostat sont pla- L ces dans le calori- \ mètre; levoltamèlre > 17182 (C) /,./,« n i/|8,r> 0,0 1,40 1 Pdii-l'd (fixant les m./ radicaux SO* et H) j elantplacéaii dehors. 1 Les dispositions pré- 1 cédentes sont ren- „ // (G) 2098 i55,o 0,0 i,Co \ versées. ) Deux couph's et le volta- mèlre Pd H Pi sont placés iGRoi / /|qoS „ 23.^,0 2-24,0 d'H. // dans le calorimètre. Deux couples, le thermo- rhéostat et le voltamètre ■7981 f i5',,o Pd H— Pd>ontplacésdans \ I27I " 0,0 w le cahtrinièlre. ' Deux couples et le thermo- rheostat sont places dans le calorimètre, la boussole iq^io ft // 173,0 // 1,70 étant comprise dans le 1 circuit. 1 Deux couples et le thermo- rhéostat sont placés dons le calorimètre, la boussole 1 [93:13 „ II 172,0 // „ n'étant pas comprise dans le circuit. Il ii'.e reste encore à f;iire une tîernière ol)servation qui m'a été sug- { 938 ^ gérée par la comparaison des nombres inscrits dans les parties I et 11 du tableau ci-dessus avec les nombres inscrits dans la partie 111 du même tableau. Lorsqu'il se dégage de l'hydrogène à l'électrode négative, comme dans l'expérience (F), et même de l'oxygène à l'électrode positive opposée, comme dans l'expérience (E), la chaleur mise en jeu à l'électrode négative (où l'hydrogène est mis en liberté) reste en totalité confinée dans le volta- mètre. Lorsque, au contraire, le dégagement de gaz est nul, à l'une et l'autre électrode en même temps, conmie dans l'expérience (G), une quan- tité considérable de la chaleur mise en jeu à l'électrode négative est trans- missible au circuit. Ce phénomène paraît être du même ordre que celui que j'ai déjà signalé pendant l'électrolyse des acides bromhydrique et iodhydrique dans le voltamètre non cloisonné (i), et sur lequel je me suis exprimé de la manière suivante : « Resterait maintenant à expliquer ce résultat qui ressort des expé- » riences, savoir : que la quantité de chaleur accusée par le calorimètre, » contenant le voltamètre (laquelle s'accroît lorsque l'hydrogène rendu » libre diminue et l'iode augmente), devient nulle lorsque le dégagement » de l'hydrogène est lui-même nul. On aurait pu penser, à priori (d'après » la marche des premières expériences), que l'effet thermique accusé par » le calorimètre du voltamètre atteindrait son maximum en l'absence de » tout dégagement d'hydrogène. » Faut-il attribuer cette difficulté de transmission du mouvement en- » gendre dans le voltamètre, par la combinaison de l'iode avec l'hydrogène » (tant que ce dernier se dégage) à la production simultanée d'un mou- » vement d'un autre ordre et au voisinage immédiat du premier, dont le » synchronisme serait détruit (2)? » » Je me propose maintenant d'exposer les résultats d'expériences qui ont porté plus spécialement sur l'électrolyse des acides oxydants, employés dans les couples à deux liquides, déjà étudiés, et je ferai suivre cet exposé de mes études sur l'origine de l'énergie voltaïque, de quelques considé- riitions qui se rattachent à l'ensemble d'un sujet qui exige encore de nom- breuses recherches. » Dans une première série d'expériences, un électromoteiir de i, 2, 3 (1) Coniples rrndiis, t. LXVI, séance du 2?. juin 1868. (2) Ce ilcrnicr niouvenicnt serait du même ordre ([u>' ecliii ([ui se pinduii cians eliaque couple vollai(jiu', et qui se transmet au ciixuit. ( 939) ou 5 couples de Smée occupait l'intérieur du calorimètre qui recevait éga- lement le thermorhéoslat, tandis que le voltamètre était placé au dcliors. Dans une seconde série d'expériences, les conditions étaient renversées. » Les moyennes des résultats fournis par les expériences sont consi- gnées dans le tableau suivant : Tableau I. ACIDES MIS EN EXPERIENCES. Acide sulfurique bouilli Acide sulfurique normal Acide azotique normal Mélange d'acide sulfurique et d'acide chi'omique étendus * Mélange d'acide sulfurique et d'acide permanganique étendus Acide azotique fumant (AzO'H, o,9')4HO) Acide azotiqueVoncentré (AzO'H, 6,85oHO) /Icide hypochloreux ÉLECTROLYSE DE DIVERS ACIDES. CHALEUR EMPRUNTEE A LA PILE. TOLTÀMÈTKE non cloisonne. /|6i 10 45933 (.).. VOLTAMÈTHE à cloison, avec de l'ac. sulfurique dans le compartiment positif. 55/|6o"' /[S 102 Soooo 28824 17696 15354 ) 18810 I I 1092 ) CHALEUR qui reste coiiflnce dans le Toltamètre non cloisotHic. 2645rj<:' i36G4 15467 28875 23634 995G 9950 8378 (1) Pour l'acide azotique pur et fumant, le dégagement de gaz a été nul; pour l'acide azotique pur et concentré du commerce, le dégagement a été de 10 centimètres cubes environ d'un gai non an,ilysé, correspondaDt à 100 centimètres cubes d'hydrogène, dégagé dans chacun des couples. » Si des nombres 46000 et 48000, inscrits dans la première et dans la seconde colonne de ce tableau, et qui expriment, en calories, l'emprunt fait à la pile pendant l'électrolyse de l'acide sulfurique étendu, ou soustrait chacun des cinq derniers nombres inscrits dans les mêmes colonnes, et si l'on ajoute à chacune des différences ainsi obtenues les i5ooo calories qui représentent l'énergie voltaïque du couple de Smée, on obtient des nom- bres qui se rapprochent assez de ceux qui ont été trouvés directement par l'expérience, et qui sont l'expression thermique de l'énergie voltaïque de chacun des couples à deux liquides que j'ai étudiés. Ce sont ces nombres calculés qui se trouvent inscrits dans le tableau suivant, comprenant aussi les nombres fournis directement par les déterminations calorimétriques effectuées sur les couples, et qu'il est facile de leur comparer : (94o ) Tableau II. ACIDES MIS EN EXPLUIENCES. ÊSERGIE VOLTAInUE, trouvée direclemcnt. ÉNERGIE VOLTAIQLE, calculée ayec le nombre des calories emprunlées par l'acide placé dans le voltamèlro non cloisonné. j ÉNERGIE VOLTAIQUE, calculée avec le nombre de calories 1 empruntées par l'acide placé dans le voltamètre cloisonné. 30225"l 390-34 /,9S48 46/,47 S 0807 31279"! 42617 52822 4C7S6 55754 3ii76cal 453o4 4764*^ 4^190 01908 Acide azotique fumant Acide azotique concentre Acide hypocliloreux » Sans cloute ces nombres n'offrent pas la concordance à laquelle nous sommes habitués; mais peut-il en être autrement, puisque les noinbros des deux dernières colonnes ont été calculés à l'aide de trois données toinmies par des opérations différentes, chacune pouvant apporter son contingent d'erreur? Il importe aussi de faire remarquer que, si les trois derniers nombres de la seconde colonne différent très-sensiblement de ceux qui leur corres|ioudent dans la troisième colonne, il faut aussi l'attribuer aux conditions différentes relatives à l'électrolyse des acides. » En effet, il suffit de considérer les nombres inscrits en (A) et (B) au tableau I (et qui ont servi à calculer les nombres en question) pour recon- naître que les différences entre les nombres que nous comparons pro- viennent presque uniquement du degré de concentration des acides oxy- dants; car, ceux-ci, en s'électrolysant dans le voltamètre non cloisonné, empruntent d'autant moins de chaleur à la pile qu'ils sont plus coucen- trés(i). Dans le voltamètre cloisonné, au contraire, ce ne sont |)lus cts acides qui sont électrolysés par le courant, mais bien l'acide suHurique étendu qui occupe le compartiment positif et qui, pour sa décomposition, emprunte à la pile une quantité de chaleur phis considérable. (i) Je rappelle que l'ai^ide azotique fLimant, qui reufeime o"i"'',944 deau, a dégagé (iooo calories, environ, lo!s(]u'il a été traité par un grand excès de ce dissolvant, tandis que l'acide azotique simplement concentré du commerce, contenant G''i""',8(:)o d'eau, n'en a dégagé que 1800, environ, lorsqu'il a été placé dans les mêmes conditions L'acide hypo- cliloreux, lieaucoup moins concentré que les acides jirécédents, et qui n'a pas été étudié à ce point de vue, présente cette particularité, que l'oxygène |irovenant de son électrolyse peut suroxyder l'acide hypochloreux dans le voltamètre non cloisonné. Cet effet ne peut pas avoir lieu dans le voltamètre à cloison. ( 9^1 ) » Les phénomènes qui se produisent clans le couple à acide perman- f^anique, et dont j'ai parlé dans ma précédente Communication, se pro- duisent également dans les voltamètres qui renferment cet acide. Ainsi l'électrolyse se ralentit au fur et à mesure que les opérations se succèdent. En effet, cet acide se réduit de plus en plus avec le nombre des opérations, ce qui le rend de moins ev. moins apte à fournir au courant la même quan- tité d'énergie pendant la combustion d'une même quantité d'hydrogène provenant de l'électrolyse de l'acide sulfnrique dans le voltamètre à cloison, et, peut-être, de sa propre électrolyse dans le voltamètre non cloisonné. C'est également le même oxyde, formé pendant les opérations, qui se dépose sur le platine négatif, et quelquefois sur les deux platines du voltamètre non cloisonné, ainsi que sur le platine négatif et même à la surface de la cloison en regard du platine négatif dans le voltamètre cloisonné. Ces cir- constances expliquent le défaut de constance dans les résultats fournis par les opérations : aussi l'emprunt de 1 8000 calories, environ, fait par cet acide à une pile de deux couples de Smée, est-il certainement lui maximum, puisqu'il a pu s'électrolyser sous l'influence d'un seul couple ne pouvant lui fournir que i5ooo calories, environ. Seulement, l'électrolyse produite à l'aide d'un seul couple (et pendant laquelle l'hydrogène est probablement brûlé par l'oxygène enlevé à l'acide permauganique seul) est trop lente pour pouvoir fournir des nombres suffisamment concordants. Je dois cependant faire observer que, dans les expériences qui ont été faites en employant lui seul couple, l'emprunt de chaleur a été notablement infé- rieur à iSooo calories; d'où il résulte que l'énergie voltaïque du couple à acide permauganique, représentée par 3ga34 calories, est im mininuuu, et qu'elle aurait été beaucoup plus élevée si l'oxygène de l'acide permauga- nique était seul intervenu dans la combustion de l'hydrogène provenant de l'électrolyse. « Il résulte aussi de la comparaison des nombres qui se rapportent à l'électrolyse, dans les deux voltamètres, des acides chromique et permau- ganique étendus, que ces acides, |iour être décomposés, n'empruntent pas ;t la jiile une quantité de chaleur moindre que celle que leur emprunlent l'acide sulfnrique et l'acide azotique étendus; on effet, ces nombres sont sensiblement les mêmes, pour chactui d'eux, soit qu'on opère dans le volta- mètre non cloisonné, où leur électrolyse peut avoir lien, soit qu'on opère dans le voltamètre cloisonné, où l'électrolyse de l'acide sulfurique étendu peut seule se produire. » Dans ma dernière Coninumicntion, j'ai dit que, dans le couple à acide C. R., 1871 , 2= Semestre. (T. LXXIII, !\" IG.) ' ^^ ( 942 ) hypochlorenx, l'hydrogène était brûlé par le chlore emprunté à cet acide. C'est ce qui ressort de l'expérience suivante, dans laquelle le calorimètre n'est pas intervenu. Le voltamètre non cloisonné, qui renfermait l'acide hypochlorenx, était actionné par deux couples de Smée dont l'activité était ralentie par un rhéostat suffisamment résistant. L'hydrogène fourni par l'un des couples et l'oxygène qui se dégageait du voltamètre ont été re- cueillis et mesurés, tandis que le chlore correspondant à été absorbé par la potasse; de sa pesée, on a déduit son volume à l'état gazeux. On a eu soin de ne recueillir les gaz et de n'absorber le chlore qu'après avoir purgé d'air le voltamètre et les tubes de dessiccation placés à sa suite et précé- dant les appareils absorbants. )) Voici les résultats fournis par une expérience : Pour 3i5 centimètres cubes d'hydrogène dégagé dans le couple, et par conséquent brûlé dans le voltamètre par l'acide bypochloreux, il s'est dégagé : Chlore 544" Oxygène. . . , 1 16 » Si l'hydrogène était brûlé par l'oxygène de l'acide hypochloreux, le volume de chlore mis en liberté dans le voltamètre serait sensiblement égal au volume d'hydrogène fourni par chacun des couples; mais, comme ce voliune est bien supérieur, il faut nécessairement admettre que l'hydro- gène est brûlé, presque uniquement, par le chlore de l'acide avec formation d'acide chlorhydrique. Celui-ci, en réagissant sur l'acide hypochloreux, le décompose en se décomposant lui-même, et donne naissance à un volume de chlore double de celui de l'hydrogène dégagé dans chacun des couples. » Il est bien évident que, dans l'expérience ci-dessus, le volume du chlore et celui de l'oxygène sont trop faibles, parce qu'il se produit dans le voltamètre d'autres réactions qui compliquent les expériences, font varier le volume des gaz et modifient, plus ou moins, les résultats thermiques des opérations. » Il me reste à faire une dernière remarque relative à l'éleclrolvse de l'acide sidfurique bouilli. J'avais d'abord pensé que cet acide n'empriuite- rait pas à la pile, pendant son électrolyse, les 9000 calories, environ, qu'il dégage lorsqu'on l'étend d'une quantité d'eau suffisante. Mais les choses ne se sont pas passées ainsi, puisque l'emprunt de chaleur fait à la pile par l'acide sidfurique bouilli, au lieu d'être inférieur de 9000 calories, environ, à l'emprunt de 46000 calories, correspondant à l'emploi de l'acide étendu, a été de beaucoup supérieur. Or, la résistance électrolytiqtie de l'acide bouilli (943) étant nécessairement plus faible que celle de l'acide étendu, il en résulte que sa résistance physique doit être beaucoup plus considérable. Cette plus grande résistance physique de l'acide sulfurique bouilli semble s'affirmer encore dans le voltamètre; en effet, malgré la présence d'un thermorhéostat puissant (placé à l'extérieur pour rendre la résistance négligeable), la cha- leur restant confinée dans ce voltamètre est plus considérable. Ce qui pourrait aussi faire croire qu'il en est ainsi, c'est que le voltamètre à cloi- son, contenant dans son compartiment positif de l'acide sulfurique étendu dont la résistance électrolytique est plus forte, offre, néanmoins, une résis- tance plus faible que celle du voltamètre non cloisonné (i). « aiÉMomES LUS. M. G. PoucHET donne lecture d'une Note concernant le rôle que joue le système nerveux, dans les changements rapides de coloration que présentent certaines espèces de poissons. (Renvoi à la Section d'Anatomie et de Zoologie.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Observaiioiïs sur quelques points d'analyse spectrale, et sur la constitution des étincelles d'induction; par M. Lecoq de Boisbaudran. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « 1° Lorsque l'on augmente la température d'une source linnineuse (flamme ou étincelle), l'inlensité relative des raies les plus réfrangibles s'ac- (i) Pour expliquer l'emprunt de chaleur plus considérable et l'excès de chaleur qui reste conlinée dans le voltamètre, faut-il faire intervenir la viscosité du liquide, qui rendrait plus difficile le mouvement d'orientation des molécules salines, conformément à l'explication de Grothus? Ne faut-il pas plutôt faire intervenir l'absence de toute molécule d'eau sur laquelle le radical métalloïdique, S0% réagit dans les conditions ordinaires (pour reconstituer, en vertu à' im phénomène synélectrolytique, la molécule de sulfate d'hydrogène décomposée)? N'en résulterait-il pas alors la nécessité de la décomposition de ce radical en acide sulfurique anhydre, S0% et oxygène? Faudrait-il encore faire intervenir la réduction, par l'hydrogène, d'un peu de sulfate d'hydrogène avec dépôt de soufre? Je ferai encore remarquer que, pour loo volumes d'hydrogène fourni par chacun des couples de la pile, le voltamètre a laissé dégager i43'°', 5d'un mélange gazeux renfermant 89 volumes de gaz non absorb:ible à froid par le jiliosphore, mélange bien différent de celui qui provient de l'électiolyse du sulfate d'hydrogène étendu. 122.. ( 944 ) croît beaucoup; l'éclat absolu des raies les moins réfiaiigibles subit même quelquefois une diminution, qui peut aller jusqu'à l'extinction. Ce qui est vrai pour l'ensemble d'un spectre l'est aussi (du moins, je ne connais pas d'observation contraire) pour un groupe de raies pris dans une portion du speclre. Ainsi, dans un brûleur de Bunsen, un sel de lilhiue donne une raie rouge très-vive et une raie orangée très-faible; en activant la flamme par une soufflerie, la raie orangée acquiert une intensité notable, tout en res- tant fort inférieure à la raie rouge; on commence même à distinguer une raie très-pâle dans le bleu. Si l'étincelle d'induction éclate à la surface d'une solution contenant du lithium (i), la raie orangée dépasse la raie rouge en intensité ; la raie bleue est vive, et quelques autres raies moins fortes font leur apparition. » 2° Avec l'étincelle ordinaire et une solution de bichlorure d'étain, on obtient un groupe de trois raies vertes: 563.1,..., 558. 9,..., 556.), dont la moins réfrangible (563. i) est seule brillante; les deux autres sont très- faibles ou nulles; si l'on fait communiquer les pôles avec une bouteille de Leyde, la raie 563.1 s'affaiblit, au point de pouvoir s'éteindre, tandis que les raies 558-9 ^^ 556.1 deviennent brillantes. Remarquons que l'étincelle condensée est douée d'une température supérieure à celle de l'auréole qui constitue les étincelles ordinaires de faible longueur. Ces renversements d'intensités des raies, produits par l'addition d'un condensateur, sont sou- vent très-frappants, et précieux pour caractériser les spectres; ils permettent d'éviter de confondre certaines raies voisines, appartenant à des corps différents. » 3" Je poiu'rais citer d'autres cas semblables qui, de même que les précédents, me paraissent démontrer que l'augmentation d'éclat relatif des raies les plus réfrangibles dépend directement de l'accroissement de la tem- pérature. » 4° Faisons éclater, à présent, l'étincelle d'induction entre deux petites perles de carbonate de lithine maintenues en fusion (2) et éloignées l'une de l'autre d'iuie couple de millimètres ; la raie orangée sera assez faible au voisinage du pôle positif, et excessivement brillante (3) au pôle négatif; même remarque pour la i-aie bleue. (1) Le fil de platine d'où jaillit l'étincelle doit toujours être positif et les solutions néga- tives. (2) On maintient les perles en fusion au moyen d'une lampe à gaz, avec ou sans soulflerie. (3) Encore plus que la raie rouge. ( 945 ) » 5" Si les différences spectrales des deux j)ôles sont principalement dnes à la différence de leurs températures, il devient probable qu'en aug- mentant artificiellement réchauffement du pôle positif on lui communiquera les caractères spectraux du pôle négatif; reprenant donc l'expérience des deux perles de carbonate de lithine, j'ai dirigé un trait de chalumeau sur le pôle positif; je n'ai pu, à la vérité, y rendre, par cet artifice, la raie orangée aussi vive que la raie rouge, mais son éclat relatif m'a paru s'être sensiblement accru. De même, en opérant sur le carbonate de soude fondu, j'ai obtenu au pôle positif un sensible renforcement relatif des raies bleues et violettes du sodium, lorsque j'y dirigeais le dard du chalumeau. » 6° Si je n'ai pas réussi à égaliser complètement l'action spectrale des deux pôles, en faisant agir sur le pôle positif une source de chaleur étrangère (i), j'y suis parvenu en rapprochant suffisamment les électrodes. Pour faire cette expérience, j'ai disposé horizontalement, bout à bout, deux fils de platine égaux (^millimètre de diamètre) ; l'étincelle provenait de la bobine Ruhmkorff, moyen modèle (3o centimètres de longueur), animée par une pile au bichromate de cinq grands éléments (zinc i5*' x lo*^), dont les liquides avaient déjà un peu servi. Avec un espace interpolaire de quelques millimètres, le fil négatif est le seul qui s'échauffe, rougisse et se recouvre de la gaine bleue productrice du spectre négatif. En rapprochant les fils, il arrive un instant où apparaissent, par éclats, sur le fil positif, de petites taches bleues, semblables à la gaîne du pôle négatif; le spectroscope indique alors au pôle positif la présence intermittente du spectre négatif. Par un rapprochement suffisant, les deux fils se recouvrent de gaines bleues iden- tiques, il devient impossible au spectroscope de différencier les deux pôles, et le fil positif s'échauffe et rougit autant que le négatif. » 7" En poussant plus loin le raccourcissement de l'étincelle (^ à -^ de millimètre dans mes expériences), l'égalité d'échauffement des deux pôles estdépassé,etle fil primitivement positif possèdeune incandescence plus vive que le fil primitivement négatif (2). En soufflant légèrement sur l'étincelle, le fil primitivement négatif se refroidit, tandis que celui qui était positif reste encore rouge; en soufflant plus fort, les deux fils perdent leur incan- descence, et se montrent l'un et l'autre recouverts de petites gaines bleues négatives. » 8"^ Le renversement d'effet calorifique s'obtient d'autant plus aisément (1) Excepté dans certains cas {voirie § 10). (2) Comme dans Turc voltaïque où le pôle positii est celui de la chaleur ( yj(3 ) que les oscillations du marteau interrupteur sont plus rapides; si elles sont lentes, il faut des pôles plus voisins pour obtenir la production du phé- nomène. » 9° Une interruption, même très-courte du circuit induit, ramène tout aux conditions ordinaires. Ceci me fait penser que le courant inverse joue ici un rôle important. » 10° Le réchauffement artificiel du pôle j)ositif v facilite aussi l'appa- rition des taches bleues et de leur spectre; cet effet me paraît dû à ce que l'augmentation de conductibilité du milieu gazeux équivaut à un plus grand rapprochement des fils. » 11° Je saisis cette occasion pour signaler à l'attention de ceux qui s'occupent d'analyse spectrale l'emploi d'une courte étincelle d'induction, éclatant à la surface d'une petite perle chauffée sur un fil de platine (i). Ce mode opératoire s'applique en particulier, avec avantage, à la production des spectres des métaux alcalins, tels que le potassium, le rubidium et même le sodium, spectres qui sont moins complets et moins brillants lors- qu'on les obtient dans la flamme du gaz, et surtout au moyen de l'étincelle éclatant sur leurs solutions. » M, Maumexé soumet au jugement de l'Académie une Note « sur les com- binaisons des sucres avec l'iodure de sodium ». (Renvoi à la Section d'Economie riu'ale.) M. A. Tripier adresse une Note concernant les réactions musculaires et nerveuses, dans les paralysies cérébrales et dans les paralysies spinales. Cette Note fait suite aux deux Communications précédentes du mémo au- teur, sur la contractililé interrogée par les agents électriques. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. P. GcYOT adresse une Note « sur V oïdium du tabac ». (Renvoi à la Commission nommée pour Voidiuin auranliacum du pain.) M. MiGxoT adresse une Note concernant un système à hélice pour la direction des aérostats. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) (i) Pour les recherches speclraks orilinaircs, on n'emploiera (ju'iiiie seule perle, le pôle positif élant constitué par un fil de platine nu. { 9^17 ) CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i'^ Une brochure de M. Fix sur un nouvel octant de poche, à un seul miroir; 2° Un travail de M. À. Piiecli, sur les anomalies de l'homme; 3° Un travail de M. À. Delondre, sur l'enseignement de la sériciculture dans l'empire austro-hongrois, que M. le Président renvoie à la Commis- sion de Sériciculture, comme étant de nature à lui fournir des informa- tions utiles. M. LE Secrétaire perpétuel présente, au nom de M. Ancjiolo Ranieri, un ouvrage intitulé : « Documenti storici geologici sulle antichita délie acque termali e sulle areni scoltanti del littorale dei Maronti nell' isola d'Ischia, etc. » L'auteur, ayant appelé l'attention du gouvernement italien sur cet ancien théâtre des phénomènes de chaleur locale que les poètes attribuaient aux convulsions du géant Typhée, foudroyé et enseveli par Jupiter sous les roches qui constituent le sol d'Ischia, fait voir que la science moderne donne une appréciation plus juste de cette richesse naturelle que celle qui consistait, il y a peu de temps, à y voir une simple station d'eaux minérales. Il demande et obtient la concession du sol, toujours chaud, du littoral dei Maronti, et, profitant à la fois de sa chaleur, de ses sources thermales et du voisinage de la mer qui le baigne, il se propose d'y établir des marais sa- lants d'un nouveau genre, mettant à la fois à profit la chaleur du sol et celle des rayons solaires. Les sels extraits de la mer seraient ensuite épurés et transformés en produits divers, au moyen de la chaleur naturelle mise à la disposition de l'établissement. L'Académie a pris, autrefois, un intérêt sérieux à l'importante application de la chaleur naturelle des siiffioni de la Toscane, qui a permis à M. le comte de Larderel de tirer parti de l'acide borique qui accompagne leurs vapeurs. Ce phénomène, signalé il y a cent ans par Hœfer et Mascagni, est devenu, entre les mains de notre compatriote, la base d'une industrie aussi féconde qu'originale, et a transformé l'état social de la contrée. En sera-t-il ainsi de la tentative de M. Ranieri? Chacim pourra former son opinion en lisant le document suivant, auquel les noms de MM. Piria. (948 ) de I.uca, Manzella et Giordano, qui l'ont signé, donne une véritable im- portance scientifique : « La côte des Maronti constitue la partie la pins méridionale de l'ile d'Ischia, et|est complètement au midi ; puis, par unelégèrecourbe de l'orient au couchant, elle s'étend entre les deux pointes de la Gnora et celle beau- coup plus saillante et plus raide qui s'appelle le promontoire Saint-Ange. Sa longueur est d'à peu près i kilomètres; au milieu, sou étendue est d'en- viron 4o mètres. Elle s'élève doucement à peu de mètres au-dessus du ni- veau de la mer; mais il y a là, presque perpendiculairement dans toute sa longueur, un point escarpé, haut de 5 à lo mètres, sillonné verticalement, qui s'unit aux roches de tuf et de trachyte dominant jusqu'à la hauteur des pays de Teslaccio à l'orient, et de Serrara-Fontana au couchant. » Sur cette côte, se versent deux cours d'eau : celui de l'Olmitello à l'orient et celui de Cavascura à l'occident. » Deux faits importants méritaient d'être examinés attentivement : le premier est la température élevée qui se remarque dans le sable de la côte, et le second est la source de Valle-Oscura, communément appelée Cavas- cura; l'un et l'autre, au point de vue de la fondation d'un établissement industriel pour lequel on les mettrait à profit. « Quant au premier fait, on sait que, depuis une époque très-reculée, le sable de la plage est chaud, à ce point d'incommoder quand on passe des- sus et d'y rendre impossible une station de quelques minutes; preuve de l'existence d'une quantité importante de vapeur d'eau. » Il était important de définir avec exactitude la température, et de mesurer l'étendue du sol chaud. Dans ce but, il a été pratiqué de nom- breux trous, et l'on y introduisit des thermomètres baignant dans de l'huile; on est ainsi parvenu à constater que le sol commence à être d'une température supérieure à celle ambiante , à une distance de 20 mètres de l'embouchure des eaux de Cavascura vers le couchant, et s'étend au delà de ce lieu de 620 mètres en longueur et de 38 en largeur. Ainsi, pendant que la température tend à diminuer naturellement vers la mer, ne laissant aucune trace de chaleur sur ses bords, elle s'élève au contraire, à mesure cpi'on s'approche du haut escarpement qui domine la plage. La zone chaude a deux centres de chaleur supérieure, l'un au levant, plus resserré, l'autre plus vaste, au couchant. Toute l'étendue de celte zone chaude est d'environ 42200 mètres carrés, et sa température varie de 5o à 100 degrés, y compris le sol brûlant qui s'élend sur les collines. » A l'escarpement dont il a été plusieurs fois |)arlé et dans le \oisinage ( 949 ) du centre de la plus liante température, nous avons recueilli des incrus- tations d'un sel à réaction alcaline, qui, examiné, a été reconnu être du carbonate de soude. » En ce qui concerne le cours d'eau nommé Cavascura, il descend d'une élévation de près de 7 mètres sur un plateau inférieur à environ 33 mètres au-dessus du niveau de la mer; mais il en est éloigné de plus de 417 mètres et se trouve au nord-est du centre de plus haute température i\n sable. Sa puissance est de près de 54 litres par minute, et sa température de 100 degrés. » Dans son voisinage, coulent les eaux de deux autres ruisseaux, à envi- ron 60 degrés. )) Il est également intéressant de signaler diverses crevasses ou fiiincrollcs qui existent sur l'escaipement de Fajano, et d'autres siu* celui de San-Au- gelo, flesquelles surgissent des eaux bouillantes en petite quantité. Quel- ques-unes ont leur source à travers une infiltration d'argile plastique à plus de 3o mètres au-dessus du niveau de la mer, et par un forage elles pour- raient peut-être donner de l'eau bouillante. Elles sont distantes de la mer d'environ 200 mètres. » Chacun comprend de soi-même quels avantages on peut retirer de deux sources de chaleur perpétuelles et presque à côté l'une de l'autre, savoir: le sable des Maronti et l'eau de Cavascura; quelles applications elles sont capables de recevoir, et comment il y a lieu d'utiliser ces ri- chesses calorifiques jiour la f;icile extraction des sels contenus dans l'eau de la mer. » PHYSIQUE. — Recherches sur les coefficients calorfiqnes des couranls hydro- électriques et thenno-éhctriques; par M. F.-i^i. Raoult. (Extrait par l'auteur.) « J'ai admis, dans des recherches déjà anciennes (i), que, dans la for- mule de Joule V = ReF, le coefficient Ive est constant et indépendant de la nature de la pile; par suite, que les quantités de chaleur voltaïque V (2) sont rigoureusement proportionnelles aux forces électromolrices F, qu'elles (i) Comptes rendus (i4 septembre i863 et i g septembre i864), et Annales de Chimie et de Physique (avril i865). (2) Cette (]iiaiitité V est la (|uantité île chaleur cjégaijée dans le circuit tutal d'iiiie pile lors «lu passage de i é(|iiiva!ent d'électricité; je conliniie de l'appeler, avec M. Joide, ehnlrur vuttaît/ue ; M. Favre l'appelle depuis peu énergie 7mt'.aïijiie. C. R., I.S7I. ■!' SrvH'Uy,-. (I. I.X.MII. NO 10.^ 123 (95o) varient ensemble et suivant les mêmes lois, enfin que l'étude des iines re- vient à l'étude des autres. Depuis lors, on a élevé des doutes sur l'exacti- tude de ces principes : on fait remarquer que M. Joule et les physiciens qui, après lui, ont vérifié la formule ci-dessus, ont employé, dans chaque série d'observations, des éléments de même nature dont ils ont seulement fait varier le nombre; de sorte qu'il n'est point démontré encore que Re soit constant et absolument indépendant de la nature de la pile. » C'est celte objection qui m'a décidé à faire les expériences que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. » Pour décider la question relative à la constance du coefficient Ke, j'ai fait deux séries d'expériences, par des méthodes différentes. Dans la pre- mière série, j'ai dirigé successivement dans un même fil métallique, et pen- dant le même temps, des courants égaux produits par deux piles diffé- rentes, et j'ai mesuré chaque fois la quantité de chaleur dégagée dans ie fil. J'ai pu constater, de cette manière, et en me servant des instruments décrits dans mes Communications antérieures, que la quantité de chaleur est la même, à y^tô P^ès, lorsqu'on emploie, pour produire le courant élec- trique, la pile de Daniell, la pile de Bunsen, la pile thermo-électrique de MM. Mure et Clamond. Cette méthode ne peut guère conduire à une exac- titude plus grande, pour des raisons développées dans mon Mémoire. » La méthode que j'ai employée dans ma seconde série d'expériences peut se résumer ainsi : faire passer simultanément et pendant le même temps deux courants électriques égaux, mais de provenances différentes, dans deux fils de platine de résistance égale, et constater l'égalité des quan- tités de chaleur dégagées dans ces fils. Pour observer l'égalité des deux courantsélectriques,j'ai un galvanomètre différentiel à fi! court, très-sensible, parfaitement construit et vérifié. Pour maintenir l'égalité entre les deux cou- rants, j'ai un rhéostat à sulfate de cuivre, placé dans l'un des deux circuits. Enfin, pour constater l'égalité des quantités de chaleur dégagées, j'ai deux thermorhéomètres, construits à peu près comme ceux de M. Jamin (i), aussi identiques que possible et renfermant des fils de platine d'égale résistance; une table, qui les accompagne, indique les effets qu'ils produisent l'un et l'autre, lorsqu'ils reçoivent simultanément et pendant six minutes des cou- rants égaux provenant de la même source. Ces instruments étant en place et le rhéostat étant d'avance réglé de manière que les courants soient égaux, on ferme en même temps les circuits des deux piles; l'aiguille du galvano- (i) M. Jamin, Co/nptes re/idus, séance du 6 juillet 18G8. (95r ) mètre différentiel se dévie en général un peu an début, parce que l'égalité des courants a pu s'altérer depuis son établissement; mais, au moyen du rhéostat, on rétablit vite cette égalité et on la maintient; au bout de six minutes, on rompt les circuits et on note immédiatement les effets produits sur l'un et sur l'autre thermorhéomètre. L'expérience prouve que ces effets sont précisément au nombre de ceux qui, dans la table de concordance, figurent comme correspondant à des quantités de chalenr égales; l'écart n'excède pas y^ en valeur relative. » Les piles dont j'ai étudié les effets, dans ces expériences comparatives, sont : » 1° Une pile thermo-électrique de MM. Mure et Clamond, formée de soixante-douze éléments de fer-galène et équivalant à peu près, comme résistance, à denx éléments de Bunsen petit modèle : le circuit de cette ])ile ne renfermait aucun liquide; » 2" Une pile de cinq éléments de Daniell, dont le circuit renfermait un rhéostat à sulfate de cuivre; )) 3° Une pile de cinq éléments de Bnnzen, dont le circuit renfermait un rhéostat à sulfate de cuivre et, de plus, un voltamètre à eau acidulée. M La quantité de chaleur produite a été la même dans tous les cas. Ainsi, malgré les différences les plus grandes, dans la nature de la pile et dans la composition du circuit, deux courants qui produisent des effets magnéti- ques égaux |)roduisent, dans la même résistance, des effets calorifiques égaux. La chaleur dégagée par un courant électrique est indépendante de lu nature de la pile; le coefficient calorifique Ke est le même pour toutes les sources d'électricité vottaïque. » THERMOCHIMIE. — Recherches sur les sels ammoniacaux : acides faibles; par M. Bekthelot. « 1 . On a presque érigé en axiome que le mélange de deux sels neutres, à l'état de solutions étendues, donne lieu à des effets thermiques nuls ou à peine sensibles. J'ai reconnu que celte conclusion ne s'applique pas aux sels formés par les acides faibles, toutes les fois que lesdits sels sont en état d'équilibre avec l'eau, par suite d'une séparation partielle de l'acide et de la base; elle ne s'applique pas davantage lorsque des sels de cette nature peuvent prendre naissance. Précisons les faits : il s'agit d'une méthode pour définir l'état de toute une classe de sels dans leurs dissolutions. M 2. Soient d'abord les carbonates, et parlons des carbonates neutres de 123.. ( 932 ) potasse el de soude, pour mieux établir leur différence avec le carbonate neutre d'ammoniaque. Les carbonates de potasse elde soude se comportent comme des sels stables à l'égard de l'eau : celle-ci ne les décompose pas d'une manière sensible. Ainsi lesdils carbonates dissous peuvent être mêlés soit avec d'autres sels alcalins neutres et stables, soit entre eux, sans don- ner lieu à un pbénomène thermique notable : CO'Na(i équiv. — 2''') 4- CO'K(i équiv. = 2'") +0,04 » Les bicarbonates de potasse et de soude se comportent de la même manière. Leurs solutions peuvent être mélangées entre elles, avec celles des sels neutres et stables, et même avec celles des carbonates neutres, sans variation notable de température : C'0'KO.HO(i équiv. = 4''') -t-CO'Na(i équiv. = 4'") -f- 0,00 » Il en est encore de même du bicarbonate d'ammoniaque. Peu décom- posable par l'eau, il ne l'est pas davantage par la réaction des sels neutres et stables, tels que l'azotate de potasse, le sulfate de [)olasse, le chlorure de sodium [Comptes rendus, t. LXXIII, p. 867), le chlorhydrate d'ammo- niaque, etc. 11 n'agit pas non plus sur le sel de potasse, qui lui correspond, c'est-à-dire sur le bicarbonate de potasse : C=0'AinOHO(i équiv.=r4'") + C'0 .29 CO^Am » +iiCO'K • —1,54 CO'Am » +2 CO'R .. — i,(3(> M Le carbonate d'ammoniaque réagit également sur les bicarbonates de potasse el de soude, avec un dégagement de chaleur progressif, lequel con- traste avec l'absence d'action réciproque entre les carbonates neutres des alcalis fixes et leurs bicarbonates : (1) Préparée par la réaction d'un équivalent de bicarbonate dissous sur 1 icjuivalent d'aniiiioniaquc dissoute. ( 953 ) C'0'K.OHO(i équiv. = 4'") + iCO'Am(i équiv. = 2'''). . . . + o,56 a +1 » .... H- 0,80 » +l\ » -h 0 , 98 > -t- 2 » .... 4- I , 06 « Réciproquement le bicarbonate d'ammoniaque est décomposé par les carbonates de potasse et de soude, avec une absorption de chaleur, crois- sante en raison de l'excès du sel neutre : C^O'AmOHO(i équiv =4'") + iCO'K.(i équiv. = 2"' ) —0,94 » +1 » .... — 1)70 • -I- • T " ....—2,29 » +1 u .... — 2,69 B Le résultat suivant est plus caractéristique encore : le bicarbonate d'ammoniaque dissous est attaqué par la solution du carbonate neutre, avec dégagement de chaleur : C'0'AmO.HO(i équiv. = 2'") + CO'Am(i équiv. = a"') +0,62 résultat inexplicable si les deux carbonates existaient réellement et inté- gralement dans la liqueur, d'après les analogies tirées des carbonates fixes. )) Enfin le carbonate de potasse dissous n'éprouve aucune réaction no- table de la part de l'anunoniaque : CO^K(i équiv. =2'") + AzH'(l équiv. = 2'") +0,02, tandis que la solution du carbonate neutre d'ammoniaque dégage encore de la chaleur, et cela d'une manière progressive, par suite des additions successives d'ammoniaque {Comptes rendus, \. LXXIII, p. 867). » 4. Tous ces faits s'expliquent en admettant que la solution du carbo- nate neutre d'ammoniaque se distingue de celle des carbonates alcalins fixes, parce que le carbonate neutre d'ammoniaque n'existe pas intégrale- ment formé dans les liqueurs qui en renferment les éléments. En réalité, celle-ci doit être envisagée comme contenant un mélange de bicarbonate d'ammoniaque, de carbonate neutre et d'ammoniaque libre; c'est l'ammo- niaque qui agit sur les bicarbonates de potasse, de soude et même d'am- moniaque, pour former une certaine proportion de carbonate neutre. Quant à la réaction du bicarbonate d'ammoniaque sur le carbonate neutre de potasse, elle est la conséquence d'une double décomposition, laquelle forme une certaine proportion de bicarbonate de potasse et de carbonate neutre d'ammoniaque, entre lesquels s'exerce ensuite la réaction signalée plus haut. L'existence de celte double décomposition peut être confirmée ( 954 ) d'ailleurs par colle qui a lieu entre le carbonate de potasse et les sels ani- Mioniacaux stables, réaclion importante et sur laquelle je reviendrai bien- tôt. De même la réaction du carbonate neutre de potasse sur la solution du carbonate neutre d'ammoniaque s'explique par l'existence du bicar- bonate d'ammoniaque dans la liqueur; d'où résulte du bicarbonate de potasse, etc. Bref, dans tous ces systèmes liquides, il se produit un équi- libre toujours identique, quel que soit le point de départ, et qui donne naissance à cinq composés simultanés, savoir : les bicarbonates de potasse et d'ammoniaque, les carbonates neutres de ces deux bases, enfin l'ammo- niaque libre. » Il s'agit maintenant de préciser davantage cet équilibre. A cet effet, il est nécessaire de connaître la cbaleur de formation du bicarbonate d'am- moniaque et celle du carbonate neutre d'ammoniaque véritablement exis- tant, ce dernier ne devant pas être identifié avec une solution qui en ren- ferme simplement les éléments. » 5. Soit d'abord le bicarbonate d'ammoniaque. Ce sel représente une des limites de la réaction entre l'acide et la base; car il est stable en pré- sence de l'eau, au même titre que les bicarbonates de potasse et de soude. En effet sa dissolution n'agit point tbermiquement sur les sels neutres et stables, non plus que sur les bicarbonates fixes; ce qui |)rouve qu'elle ne contient ni ammoniaque libre, laquelle agirait sur le bicarbonate de po- tasse, ni carbonate neutre d'ammoniaque, lequel agirait sur les azotates, chlorures, sulfates alcalins. En outre, l'écart thermique entre la formation des bicarbonates de potasse el d'ammoniaque est représenté par i,3o =^ I i,oo — 9,70, nombre qui ne varie notablement ni avec la température (i5 à ao degrés), ni avec la dilution : c'est précisément la même différence constante qui existe entre les sels ammoniacaux et les sels de potasse ou de soude formés par les acides forts [Comptes rendus, t. LXXIII, p. 7/18). Le bicarbonate d'ammoniaque est donc stable en présence de l'eau, aussi bien que les bi- carbonates de potasse et de soude. M J'insiste sur ces conclusions. Elles montrent que la tension propre que le gaz ammoniac pourrait manifester dans le bicarbonate cristallisé n'influe guère sur l'équilibre qui se produit dans les dissolutions de ce sel entre l'eau, l'ammoniaque et l'acide carbonique; pas plus que la ten- sion propre du gaz carbonique dans les bicarbonates de potasse et de soude cristallisé ne détermine une décomposition partielle desdits sels dans Icuis (955 ) dissolutions; car ces dernières ne sont pas influencées par l'addition d'un carbonate neutre de la même base. La tension propre des gaz ammoniac ou carbonique dans le sel solide est donc un phénomène d'un tout autre ordre que l'équilibre qui règle l'état du sel dissous. » On le comprendra mieux en se reportant aux faits observés dans la réaction de l'eau sur le mannitate de soude [Comptes rendus, t. LXXIII, p. 668), sur les alcoolates alcalins et même sur le borate de soude (p. 865). En effet, ladite réaction ne détermine point une séparation pure et simple du corps dans ses composants, mais la formation d'un acide hydraté, d'une base hydratée, d'un alcool, c'est-à-dire qu'elle exige la fixation des cléments de l'eau; or ceux-ci ne préexistent ni dans les borates anhydres, ni dans les raannitates et autres alcoolates alcalins : le phénomène est comparable à la décomposition progressive et limitée des éthers par l'eau. Il est le même, d'après mes expériences, que les corps régénérés aient une tension propre, telle que celle de l'alcool ordinaire et de l'acide acétique, en pré- sence de l'élher acétique; ou bien celle de l'ammoniaque et de l'acide car- bonique, en présence du bicarbonate d'ammoniaque; ou que les corps ré- générés soient absolument fixes et stables à la température ordinaire, tels que la soude, la mannite ou l'acide borique, en présence du borate et du mannitate de soude; ou bien encore l'éthal et l'acide stéarique, en pré- sence de leur éther. Les éthers composés, les borates alcalins, les alcoo- lates, envisagés en soi, ne sont donc pas en général à l'état de dissociation, c'est-à-dire de décomposition propre : ce serait enlever au mot dissociatio7i toute signification nouvelle et originale que de l'appliquer d'une manière vague à des corps parfaitement stables en soi, tels que les éthers et les al- coolates, et que de l'étendre aux équilibres divers, observés dans les sys- tèmes complexes, formés par un alcool, un acide, un éther et l'eau, ou bien encore par une dissolution renfermant un alcool ou un acide faible, en présence d'iuie base. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur i action du chlore sur divers corps de la série en C et sur les isomères de la tricidorhydrine. Note de MM. C. Friedel el R.-D. SiLVA. « Les faits d'isom.érie, qui ont d'abord forcé les chimistes à porter leur attention sur les divers motles de groupement des atomes, et à attribuer à ces arrangements une influence considérable sur les propriétés des corps, offrent encore mi autre intérêt : c'est que leur étude est propre à servir de ( 9^6 ) pierre de touche aux hypothèses émises sur les lois qui président à l'u- nion des atonies. » L'hypothèse de l'atomicité a conduit à tant de résultats brillants qu'elle est admise aujourd'hui, et à bon droit , par le plus grand nombre des chimistes; car le premier mérite d'une théorie est d'être féconde. Il faut avouer, néanmoins, que les preuves tout à fait complètes en sa faveur manquent encore, et qu'il reste à convaincre un certain nombre d'esprits plus rigoureux, parmi lesquels il en est qui considèrent l'atomicité comme n'étant qu'un cas particulier d'une loi plus générale qui resterait à dé- couvrir. » Il nous semble conforme à la méthode scientifique d'admettre pro- visoirement cette hypothèse, précisément parce qu'elle est la plus restric- tive et par suite la plus facile à vérifier, et de la soumettre à des épreuves expérimentales qui ne manqueront pas de montrer si elle suffit à exprimer et à classer tous les faits. » L'étude d'iui certain nombre de composés de la série en C nous a paru se prêter tout particulièrement à fournir une pareille vérification. Cette série est suffisamment complexe pour fournir des isoméries en assez grand nombre, pas assez toutefois pour rendre le travail décourageant à force de longueur. » Elle a de plus l'avantage d'avoir été étudiée déjà en partie par plu- sieurs chimistes distingués, et spécialement par M. Berthelot, qui a récem- ment publié des recherches expérimentales sur les isomères de la tri- chlorhydrine, composé dont on lui doit la connaissance et qui a résumé, à cette occasion, ses idées sur la formation des isomères (i). » Nous étions d'autant plus uatuiellement conduits à cette étude que, dans son travail, M. Berthelot paraît conserver des doutes sur l'identité des composés C H» Cl dérivés du méthylchloracétol et du chlorure de propy- lène, identité qui avait été annoncée par l'un de nous {i). » Nous nous sommes proposé de vérifier d'abord ce dernier point et d'étudier ensuite les divers isomères de la formule C'H'Cl'. Chemin fai- sant, nous avons rencontré plusieurs faits intéressants relatifs à l'action du chlore et du chlorure d'iode sur les composés organiques, et nous sommes arrivés cà reproduire la glycérine en partant de produits qui n'étaient pas eux-mêmes dérivés de ce composé. (i) Bii/lrlin Je la Société c/iiiiiif/iir, n' S(';iie, t. XIII, p. 3S5 et 3c)3. {2} .hintihs (le Chimie ri die Elecliodynamisclien oder Eleclromagnetiselien Abstossungskrafle gelcsteit wird, » wenn die beidcii Stronie, beziehlicli Strom und Magnet, bei unverandeiter stromstarke » und Magnetisiiung in iinendliche Entfernung von einaiider iiljcrgefuhi't werden. » » La route suivie par les courants ou les aimants considérés n'est pas spécifiée; il est donc sous-entendu qu'elle est indifférente, et qu'un conduc- teur ou un aimant étant transporté d'un lieu à un autre le travail des forces développées est indépendant de la roule suivie, lorsque les positions extrêmes sont données; s'il en est autrement il n'y a pas de potentiel. » On peut remarquer que, à priori, et indépendamment de l'étude des phénomènes, certaines expressions adoptées comme potentiel conduiraient à des conséquences contradictoires. Considérons, en effet, comme le fait M. Uelmboltz, deux éléments de courant isolés, et supposons donnée l'ex- pression hypothétique du i)olentiel. Si l'un des éléments restant iixe, on dé- (9^7 ) place l'autre infiniment peu, parallèlement anx trois axes snccessivenient, les trois variations obtenues pour le potentiel feront connaître, d'après la définition, les trois composantes de la force qui sollicite l'élément. Si donc on donne ensuite à l'élément de courant un mouvement infiniment petit, distinct des trois premiers, ime rotation autour de l'axe des z, par exemple, le travail pourra se calculer d'après l'expression connue de la force, et, s'il n'est pas égal à l'accroissement du potentiel, il y aura contradiction. » Cette contradiction se présente précisément pour les expressions adop- tées par M. Helmholtz, et il est aisé de le vérifier. Considérons, par exemple, le cas où, dans la formule générale, on suppose le paramètre arbitraire A égal à l'unité. Le potentiel d'un élément de courant cls d'intensité /, agis- sant à la distance /•, sur un élément ds' d'intensité /', est, d'après cette formule, ., fis (h' cos{ fis, ils') II » Si l'élément ds se déplace parallèlement aux axes de coordormées, l'angle [ds, ds') ne changeant pas, on devra prendre pour les composantes de la force I fl- ..,,,. , , , ,> r •'• — -r:' ... fis fis' cos( ds, fis'] X = ii'ds ds' cos,( ds, ds') -^ — ii' ■ 1 ■: „ i —>■'••/ _7 J / cos(rf.«, fis') Y = — • — 1 1 ds ds' — î — » ^ z — z' . . j ,, cos( fis, fis') Z = 1 1 ds ds — ; > /■ r- et la force est dirigée suivant la ligne rqui réunit les deux éléments, et elle i i' fis ds' , j ; , V a pour expression ^ — cos(«v, as ). » Supposons maintenant que l'on fasse tourner ds autour d'un axe pas- sant par ds'., le déplacement étant normal à la force, le travail seia nul, le potentiel changera pourtant, puisque l'angle de ds avec ds' ne sera pas constant, et il y a par conséquent contradiction. » Il y a plus, on peut affirmer que la tentative de M. Hehnhollz poin- trouver le potentiel de deux éléments isolés ne saurait réussir, et qu'aucune expression ne peut remplir les conditions introduites dans dans sa défi- nition. » Le potentiel, s'il existe, doit, en effet, être de la forme VU' ds ds', i cl /' désionant les inleiisités, et ds, ds' les longueurs des éléments; le travail dû 125.. ( 9^8 ) à un déplacement quelconque, fini ou infiniment petit, de ds serait, par définition, ii' ds ds' ^^^ §P étant la variation de P; mais la force étant de même ordre de grandeur que ii'dsds', le travail pour un déplacement infiniment petit des points de l'élément ds doit être infiniment petit par rapport ta celte force. P ne peut, dès lors, contenir les angles qui définissent la direction de ds, car une rotation de ds autour de l'un de ses points pourrait donner à âP une valeur finie pour un déplacement infiniment petit des points d'application de la force. P, d'un autre côté, ne peut être indépendant de ces angles, car les composantes de la force déduite de trois translations parallèles aux axes en seraient alors indépendantes, et l'action de deux éléments, déterminée par leur position seulement serait, contrairement aux faits, indépendante de leur direction. » M. Neumann, il est vrai, dans son beau Mémoire sur l'induction, a proposé l'emploi d'un potentiel dans l'étude des phénomènes éleclrodvna- miques, et les géomètres ont accepté avec raison ses démonstrations. Mais, pour M. Neumann, le mot potentiel n'a pas un sens aussi étendu que pour M. Helmholtz. L'accroissement du potentiel représente le travail déve- loppé, non sur un élément, mais sur un circuit fermé. La somme totale des travaux exercés sur les divers éléments est indépendante du chemin suivi et ne dépend que des positions extrêmes; il n'en est pas ainsi pour un élément isolé, ni même pour un contour fini qui ne serait pas fermé, et l'illustre physicien se garde bien d'appliquer ses formules à de tels cas. » Comment une formule qui implique contradiction permet-elle d'éta- blir des calculs précis et en apparence concordants? C'est que, loin de la soumettre à aucun contrôle, on ne discute même pas l'accoid du pro- cédé qui sert à en déduire la force d'induction avec les principes que l'on semble invoquer. Le potentiel de Neumann sur un élément dsy d'inten- sité /, étant Vids, l'illustre physicien a démontré que l'on peut |)rendre pour mesure de la force inductrice la dérivée — par rapport au temps, et cette force inductrice est dirigée dans le sens même du fil parcouru par le courant. M. Helmholtz accepte ce principe; il l'applique en faisant usage de l'expression du potentiel qu'il a proposée, et, pieuaiit celle fois pour guide M. Ivirchhoif, il veut l'étendre à l'étude du mouvement de l'électricité dans un conducteur à trois dimensions, —r est touiom-s délerminé: dans ( 9% ) ce cas, on peut lui faire représenter une force, m^is quelle en sera la direc- tion? La question n'est uiéme pas posée dans le Mémoire. » La solution adoptée apparaît bientôt cependant et ne laisse subsister aucun doute: un élément de volume f/.r f//^z, dans l'intérieur duquel la vitesse des molécules électriques a [jour composanles u, v, n', est assimilé, comme l'avait fait d'ailleurs M. Kirclihoff, à trois courants parallèles aux axes et dans lesquels le produit ii'dsds' d'Ampère est remplacé respecti- vement par udjc dy dz, vdx dy dz^ wdxdy dz\ deux molécules dx dy dz, djc' dj' dz' étant remplacées chacune par trois courants, le potentiel se trouve représenté par la somme des neuf potentiels résultant de la combinaison de ces coui'ants deux à deux, et la somme de ces neuf potentiels reproduirait le potentiel unique relatif à l'action de deux courants dirigés dans chaque molécule, suivant la direction suivie par l'éKctricité qui la traverse. Mais au lieu de les réunir en une seule somme, M. llelmholtz les ajoute trois par trois, en considérant séparément ceux qui se rapportent aux courants Mflr (// f/z, vdxdydz^ wdxdjdz, et si les trois sommes sont Vu dx d)- dz, Q i> dx dy dz, Rh' dx dy dz, I considère -—? -^, —-comme les composantes de la rorce uiductrice pa- clt tll dt ' ' rallèlement aux axes. L'hypothèse admise est donc évidente, la force d'in- duction sur le courant composant parallèle à chaque axe est dirigée dans le sens de cet axe, et l'on doit croire que, d'après ce principe, la force d'in- duction mesurée par la dérivée du potentiel total est dirigée dans le sens même de la vitesse des molécules électriques. 11 n'en est rien pourtant, le jjrincipe admis j^our les courants composants parallèles à des axes arbi- trau-es ne s applique pas au courant résultant ; les trois forces — , — i, — ' ' ^ f^ de dt dt déduites des formules de M. Helmholtz ne sont en effet nullement propor- tionnelles à u, V, w, et leur résultante n'est pas dirigée dans le sens de la vitesse dont ces quantités sont les composantes. Si par exemple, dans la formule générale, on suppose k =z i , la force d'induction résidtant de la molécule dx'dy'dz' sur la ujolécule dx dj- dz est, d'après les formules adoptées, dirigée suivant la droite qui réunit les deux molécules; si l'on fait A = — I, elle se trouve parallèle à la force qui, dans la molécule induc- trice, produit l'accélération du fluide électrique, à d'autres valeurs de k ( 97° ) correspondant d'antres liypotlièses sur la direction de la force inductrice : les forces développées sur les courants composants parallèles aux axes sont cependant supposées, dans tous les cas, dirigées dans le sens même de ces courants. » Les objections précédentes me dispensent, je crois, d'analyser les con- séquences déduites de principes dont les uns sont impossibles, les autres bien difficiles à accepter. Bien d'autres difficultés pourraient être produites, qui, si je ne me trompe, sont tout aussi graves; elles n'auraient d'utilité que si l'on trouvait à celles-ci une réponse satisfaisante. J'ai cru devoir appeler sur ce point la sérieuse attention des géomètres et des physiciens. » GÉOMÉTRIE. — Sur la détermination d'une série dégroupes d'un certain nombre de points sui' une courbe géométrique (suite) ; par M. Chasles. « J'ai communiqué, dans notre dernière séance, un théorème général concernant la détermination sur une courbe géométrique d'une série de groupes d'un certain nombre de points, au moyen de faisceaux de courbes déterminées par des points pris tous sur la courbe proposée. » Ce théorème général, qui a donné lieu à des applications très-diverses, est susceptible lui-même d'un nouveau degré de généralité, en ce sens que l'on peut prendre au dehors de la courbe proposée C,„, une partie des points du faisceau de courbes d'ordre [m — p.) que l'on veut construire, tandis que nous avons supposé que l'on prenait tous ces points sur la courbe C^. Il suffira de diminuer le nombre des points simples du faisceau que l'on prend sur les points doubles et les points simples de C,„. Nous ne parlons pas des points multiples d'ordre r — p, . . . coïncidant avec les points d'ordre /",..., parce que ces points d'ordre /' — p, • • • peuvent déjà ne pas exister dans les théorèmes précédents, jjuisqu'on peut supposer p = r,.... ^^ » Voici l'énoncé du théorème ainsi généralisé : » Lorsqu une courbe C,„ a des points multiples d'ordre r, r',... et des points doubles en nombre D, faisant avec les points multiples l'équivalent du maximum possible de points doubles moins v, on détermine sur celte courbe des groupes de (v + i) points, au moyen d'un faisceau de courbes d'ordre (m — p.) ayant: 1° des points multiples d'ordre r — p, r' — p',--- comcidnnt avec les points d'ordre r, r',... de C,„; i" des points simples coïncidant avec D — <î points doubles de C,„; 3° 3(m— i) — mp.-4- r(p— i) + r'(p'— i) -{-...-f-v-f-ao" autres points simples sur C„„ et 4" â-\-â' jwints simples étrangers à C,„; les indéter- ( 97' ) minées fi, p, p',- .-, â, &' satisfaisant à l'équation ij.- — 3p. — (j[p — i) ~ p'(f'~0 — ■ • • 4- 2 — 4^ — 20' = o. » On a D =r ("' — ')("' — 2) _ ijr — 1) _ _ y _ 5 2 2 » Premièrement, les courbes d'ordre [m — [j.) forment un faisceau. En effet, elles satisfont à la condition de passer par des points en nombre (r_p)(r-p-t-i) _^ _^ („,_!)(,„_ 3) _ r[r-\] _ ^ _ y _ ^ 2 ' ' ' 2 2 + 3(/?i — i) — m/J. + /'(p — l)4-... + V + 2(? + C? + C?' 2 \ ' ' 2 Or (2 (/5 — l) + . . . = fy.- — 3/J. 4- 2 — 4(? — 2t?'. Il vient donc h 3 //i — 1) — '"/-'- + 20? + tf + î- + I — 2C? — d" 3 ^ ' ' 2 _ (w— ft)(ffl — ;7. + 3) _ ^ 2 Donc les courbes forment un faisceau. » Secondement, les courbes ont en commun avec C,„ des points en nombre r[v — p) — . . . + (m — i) (/?z — 2) — /'(/' — i) — . . . — 2v — 2c? + 3(w — 1) — mu. -t- /'(p — i) + . . . + V + 2c? = m- — mu. — y — i =^ m[m — u.) — (v -H i). Donc elles déterminent sur C,„ des groupes de (v + i) points. » Le théorème est donc démontré. » PHYSIQUE. — Recherches thermiques sur l'électrolyse des hydrncides (suite); par M. P. -A. Favre. K Dans cette seconde Communication (i) sur l'électrolyse des acides chlorhydrique, bromhydrique et iodhydricpie, je fais connaître les résul- (i) Voyez Comptes lendus, t. I.XVI, p. 1281. ( 972 ) tats de nouvelles expériences sur ces acides placés dans des conditions dif- férentes. « Dans mes premières recherches, les hydracides, suffisamment étendus d'eau, étaient placés dans le voltamètre non cloisonné; et, lorsque les expériences se succédaient sans renouveler les liquides, leur électrolyse se compliquait par suite de l'accumulation du chlore, du brome ou de l'iode dans la liqueur acide. En effet, à partir de la première opération, une partie de l'acide électrolyse (laquelle allait en augmentant sans cesse), et enfin la totalité, se reconstituait. » On voudra bien m'accorder, néanmoins, que ces premières expériences n'ont pas été sans utilité, puisqu'elles ont mis en évidence l'action que l'hydrogène naissant exerce sur le chlore, sur le brome et même sur l'iode (i), ainsi que l'action perturbatrice que paraît exercer la vibration produite par le passage de cet hydrogène de l'état actif à l'état ordinaire; vibration qui semble modifier celle qui accompagne la formation des com- posés salins, de sorte que cette dernière ne serait plus transmissible au circuit. )) Dans mes nouvelles recherches, la dissolution étendue de l'hydracide était placée dans un voltamètre à cloison; de telle sorte que, pendant les opérations, qui se succédaient sans renouveler le hquide, le métalloïde, mis en liberté dans l'un des compartiments, échappait au contact de l'hy- drogène produit dans l'autre compartiment. Dans ces conditions, la quan- tité de chaleur empruntée à la pile par le voltamètre, qui contenait succes- sivement chacun des acides étudiés, était bien l'expression thermique de l'analyse de ces acides, attendu que la résistance physique de ce volta- mètre avait été rendue négligeable à l'aide d'un thermorhéostat, suffisam- ment puissant, contenu, ainsi que la pile, dans le calorimètre. « Quant à la chalein* accusée par le calorimètre, lorsque celui-ci ren- ferme le voltamètre, elle peut être corrigée lorsqu'on opère sur les acides bromhydrique et iodhydrique. Il suffit, pour cela, d'en retrancher la quantité de chaleur provenant de la dissolution, dans leurs hydracides res- pectifs, du brome et de l'iode mis en liberté. Il n'a pas été possible de faire celte correction pour l'acide chlorhydrique, puisqu'il n'était pas possible de connaître la quantité de chaleur mise en jeu : i° par l'action décompo- sante d'une partie du chlore, mis en liberté, sur l'eau: i" par In réaction (i) L'acide ioiUiydriqiie gazeux est un corps explosif, et l'on connaît le peu de stabilité de cet acide en dissolution. (973 ) de l'oxygène de l'eau ainsi décomposée sur le chlore en dissolution; 3" par la dissolution d'une partie du chlore; 4° enfin, par le passage à l'état ga- zeux du chlore qui n'a pas réagi sur l'eau et qui ne s'y est pas dissous. » Enfin cette Communication comprend les résultats fournis par des ex- périences afférentes aux acides chlorhydrique, bromhydrique et iodhy- drique étendus remplaçant dans la pile l'acide sulfurique étendu ordinaire- ment employé, et déterminant l'attaque du zinc avec formation de chlo- rure, bromure et iodure de ce métal en dissolution également étendue. » Voici les moyennes des quantités de chaleur mises en jeu pendant l'électrolyse des acides chlorhydrique, bromhydrique et iodhydriqne : (I) Le voltamètre était placé hors du calorimètre (jui renfermait la pile et le thermorliéostat. Chaleur empruntée à la pilo dans Vanah'Se thermique (les acides étendus. Acide chlorhydrique 34825'^''' » bromhydrique 26192 » iodhydrique i52'-'j » En faisant dissoudre, dans la liqueur iodhydrique du compartiment négatif du voltamètre à cloison, une quantité suffisante d'iode, les choses se sont passées comme dans le voltamètre non cloisonné, lorsque, par des opérations successives, une quantité suffisante d'iode s'y est accumulée* c'est-à-dire que le voltamètre n'a plus laissé dégager d'hydrogène et qu'il a rendu à la pile une quantité de chaleur égale à celle qu'il lui empruntait. La pile fonctionnait donc comme si l'on n'avait pas introduit de volta- mètre dans le circuit. (II) Le voltamètre occupait l'intérieur du calorimètre hors duquel étaient placés la pile et le thermorhéostat. „, , Ltialeur qui reste confinée dans le voltamètre. Acide chlorhydrique 211 3"' » bromhydrique ^5^ » iodhydrique 2286 La dissolution iodhydrique, qui occupe le compartiment négatif, renferme une quantité suffisante d'iode et ne laisse pas dégager d'hydrogène o (III) Chaleur mise en jeu pendant la dissolution du brome et de l'iode dans leurs acides respectifs étendus. Brome 1686"' Iode 8« f;. R., 1871, 1' Semestre. (T.LXXlll, N» 17.^ taO (974 ) (IV) Les deux derniers nombres inscrits dans le tableau (II) ont été corrigés ;i l'aide des nombres inscrits dans le tableau (III). Acide chlorhydrique (non corrigé) — 21 13"' » bromhydrique — gSa » iodhydrique aSyS (V) Chaleur mise en jeu dans les opérations suivantes : Acide Acide Acide chlorhydrique. hromhydrii|ue. iodhydrique. (.-/) Synthèse thermique des acides en dissolutions étendues (1) 4'262"' 29677"' i43i?."' Chaleur de dissolution des acides pris à l'état gazeux (2) '7479 •9"84 18902 [B] .S/fl//;è.«' ?//pr/n/g'tte des acides à l'état gazeux. 3.3783 10593 — 4^90 » Maintenant, si nous comparons les nombres inscrits an tableau (I) et qui sont l'expression thermique de l'analyse clectrolytique des acides étudiés, avec les nombres inscrits en [J) dans le tableau (V) et qui sont l'expression thermique de la synthèse de ces acides, nous voyons qu'ils diffèrent de 6437 calories pour l'acide chlorhydrique, de 3485 calories pour l'acide bromhydrique, et enfin de — 965 calories pour l'acide iodhy- drique. Ces différences doivent provenir, presque exclusivement, de l'élat physique des métalloïdes qui se combinent à l'hydrogène dans la synthèse de ces acides. En effet, dans cette synthèse, le chlore est pris à l'état gazeux, le brome à l'état liquide et l'iode, enfin, à l'état solide; tandis que, dans les dissolutions étendues des hydracides soumis à l'électrolyse, on peut consi- dérer ces corps comme se trouvant au même état physique. » D'otli il résulte que, en retranchant ces différences des nombres qui leur correspondent en (5), dans le tableau (V), et qui sont l'expression thermique de la synthèse des acides chlorhydrique, bromhydrique et iod- hydrique gazeux préparés avec le chlore gazeux, le brome liquide et l'iode solide, on obtient des nombres qui sont, assez approximativement, l'ex- pression thermique de la synthèse de ces acides gazeux, mais préparés avec du chlore, du brome et de l'iode pris au même état physique. (1) Les nombres qui se rapportent aux acides bromhydrique et iodhydrique ont été ob- tenus en faisant réagir le chlore gazeux sur leurs dissolutions étendues, et ils ont été corrigés de la quantité de chaleur mise en jeu pendant la dissolution du bionie et de l'iode dans les dissolutions acides qui leur correspondent. (2) Les nombres 19084 et 18902, fournis par des expériences anciennes et qui n'ont pas été répétées, pourraient bien être trop élevés. ( 975 ) » Voici ces nombres : Acide Acide Acide clilorhydrique. bromhydiiquc. iodhydrique. (VI) Synthèse thermuiuc des acides gazeux prépa- rés avec les niétalloides pris au même état physique 17346"' 7'oS"' - 3629"' La différence de 10 ^38 calories qui existe entre le premier nombre et le second n'est pas très-éloignée de la différence de 10787 calories qui existe entre le second et le troisième. » Je crois qu'il est bon d'insister sur la considération suivante, savoir : que les résultats fournis par l'analyse thermique des oxacides que j'ai soumis à l'électrolyse différent essentiellement des résultats fournis par l'analyse thermique des hydracides placés dans les mêmes conditions. Eu effet, pendant l'électrolyse des oxacides, leurs éléments constituants, métalloïde et métal, sont bien l'un et l'autre mis en liberté; mais le métalloïde, en s'emparant de l'hydrogène de l'eau qu'il décompose, au moment même de sa mise en liberté, reconstitue immédiatement l'acide décomposé, en lais- sant dégager l'oxygène que cette eau renferme et qui s'ajoute à l'hydrogène provenant directement de l'électrolyse de l'oxacide. Or, si l'on veut bien se rappeler ce que j'ai dit de l'électrolyse des oxacides (i) (dans une récente Communication sur l'électrolyse des oxydes et des sulfates alcalins), la quantité de chaleur que ces oxacides empruntent à la pile, pendant leur décomposition, au lieu d'être l'expression thermique de leur analyse, ne serait que l'expression thermique de l'analyse de l'eau, dont la décompo- sition par le métalloïde de l'acide électrolysé constituerait un pliénomène sjnélectrol/lique, c'est-à-dire se fusionnant avec le phénomène électrolytique proprement dit et mettant en jeu de la chaleur transmissible au circuit. » 11 n'en est plus de même pour les hydracides en question, dont le mé- talloïde séparé par l'électrolyse reste libre, ainsi que l'hydrogène qui naît en même temps que lui. Aussi, pour ces hydracides, les nombres qui re- présentent l'emprunt de chaleur fait à la pile sont bien l'exprersion ther- mique de leur analyse. » Il résulte aussi de l'examen des nombres inscrits dans le tableau (IV), et qui représentent la quantité de chaleur qui reste confinée dans le volta- mètre, dans l'électrolyse des hydracides mis en expérience, que, pour les acides chlorhydrique et bromhydrique, il y a refroidissement du volta- mètre qui les renferme. Je me borne, pour le moment, à faire remarquer [i) Comptes rendus, t. LXXIII, p. 767. 126.. ( 97^ ) ce résultat, qui n'est pas le premier de ce genre que je signale à l'altention des physiciens. » Je vais exposer maintenant les résultats obtenus lorsque les hydracides remplacent l'acide sulfurique du couple de Sniée. (VII). La pile et le therraorhéostat (lorsqu'on juge sou em|)loi nécessaire, comme dans l'électrolyse très-rapide de l'acide chlorhydrique) occupent l'intérieur du calori- mètre, et la résistance extérieure est nulle. Chaleur totale accusée par le calorimètre. Acide chlorhydrique. . 17412"' K brorahydrique '79^0 >> iodhydrique '7^99 » L'électrolyse de l'acide chlorhydrique en présence du zinc est beau- coup plus rapide que l'électrolyse de l'acide sulfurique, placé dans les mêmes conditions; ce qui est dû, peut-être, à la plus grande solubilité du chlorure de zinc, comparé au sulfate du même métal, et par suite à son enlèvement plus facile, par l'eau, de la surface du zinc, au fur et à mesure de sa production. Je dois cependant faire remarquer que l'électrolyse des acides bromhydrique et iodhydrique, pendant laquelle il se produit des bromure et iodure de zinc, également très-solubles, a été loin de marcher avec la même rapidité. Ainsi, dans les expériences suivantes, l'at- taque du zinc par l'acide iodhydrique s'est faite, à peu près, dans le même temps que l'attaque de ce métal par l'acide sulfurique, tandis que l'attaque du même métal par l'acide bromhydrique a exigé un temps beaucoup plus long (i). (i) Pour l'acide bromliydrique, les opérations, dont le résultat moyen est consigné dans le tableau (VIII), ont marché avec une telle lenteur, que la quantité d'action chimique (produite dans un temps assez long et qu'on ne pouvait pas dépasser) a été très-faible. D'où il résulte que les nombres n'ont pas présenté la concordance qu'on obtient toujours lors- que les écarts (inséjjarables de ce genre d'expériences et qui ne sont jamais considérables) ne se rapportent plus à des opérations dans lesquelles la chaleur mise en jeu, et accusée par le calorimètre, est trop faible. Je crois devoir faire remarquer que si les opérations calorimétriques dans lesquelles on dissout un sel, ou bien on fait réagir un acide sur une base, ou bien encore on mesure la totalité de la chaleur mise en jeu dans l'clectrolyse d'un corps, donnent des résultais dont la concordance ne laisse rien à désirer, les opérations dans lesquelles on cherche à faire la part de chaleur, mise en jeu par l'électrolyse, qui est transmissible au circuit et telle qui reste conGnée dans les couples et dans les voltamètres sont loin de fournir des résultats qui offrent une concordance aussi satisfaisante. Faut-il attribuer les écarts que présentent les ( 977 ) » Voici les moyennes des résultats fournis par des expériences dans les- quelles le thermorliéostat et un voltamètre à lames de platine, plongées dans une dissolution de sulfate de zinc soumis à l'électrolyse, étaient placés hors du calorimètre occupé par la pile : Chaleur qui reste confinée dans la pile. (VIII) Acide chlorhydrique 674"' » bromhydrique 2g83 » iodhydrique 33 15 » En retranchant les nombres inscrits dans ce tableau de ceux qui sont inscrits dans le tableau précédent, on obtient les nombres qui expriment la quantité de chaleur que chacun des couples étudiés transmet au circuit, et par conséquent Yénergie voltaujue de chacun de ces couples, sur lesquels j'aurai à revenir : (IX) Acide chlorhydrique 16738"' » bromhydrique ... i49''7 • iodliydrique i4584 n Je donne dans le tableau suivant des nombres qui intei viendrout plus tard dans la discussion sur l'origine de la chaleur qui reste confinée dans les couples et dans les voltamètres. » Dissolution des chlorure, bromure et iodure de zinc anhydres dans l'eau et dans la dissolution normale chlorhydrique qui a été soumise à l'électrolyse, et dissolution du sulfate de zinc anhydre dans l'eau et dans la dissolution normale sulfurique qui a été également soumise à l'élec- iroiyse. Eau. Liqueurs normales ■ "^ renfermant J équiv. d'acide. Nombre d'equiv. Chaleur — d'eau employés. dt>gagée. Chaleur dégagée. (X) Chlorure de zinc. . 1 ( 199"' 7963''=' 4587"' Bromure tl« zinc . > (i).-. \ 276 7485 477^ Iodure de zinc. .. . ) ( 322 ^775 2768 Sulfate de zinc 25o g553 8' 49 >> Qu'il me soit permis, eu terminant, de rappeler quelques considéra- résultats fournis par ces dernières opérations à la nature delà vibration qui accompagne les jihénomènes concomitants du phénomène électrolytique proprement dit, et dont nous avons déjà parlé au commencement de cette Communication? (1) Les sels ont été préparés par voie sèche et conservés dans des tubes de verre fermés à la lampe. Chaque tube en contenait 3 à 5 grammes environ. ( 97« ) lions qui se rapportent à l'électrolyse et à l'origine de l'énergie voltaïque, et d'en présenter de nouvelles sur le même sujet. » Dans mes premières recherches thermiques sur le courant vol- taïque (i), et dans la partie ayant pour titre : Réflexions sur la théorie de la pile, je montre comment j'ai été conduit à admettre, comme nécessaire, la constitution de l'électrolyte à travers l'arc interpolaire qui met en com- munication les deux métaux du couple de Smée, par exemple; de telle sorte que cet arc métallique constitue le véritable espace interraoiéculaire sépa- rant les éléments constituants SO* et H du sulfate SO*H, qui s'électrolyse dans ce couple. » Il en résulte que, pendant l'électrolyse, l'un des deux éléments consti- tuants du sulfate d'hydrogène, SO' par exemple, occupant l'une des extré- mités de l'arc interpolaire, l'autre élément H occupe l'extrémité opposée; et, quelle que soit la longueur de cet arc, la distance qui sépare ainsi les deux éléments constituants de l'électrolyte est toujours moins considé- rable, au point de vue électrodynamique, que celle qui sépare la même molécule SO' de la molécule H la plus voisine dans le liquide acide du couple. Il en résulte également que, dans une pile composée d'un nombre quelconque de couples, les électrolytes se constituent également à travers chacun des arcs interpolaires qui plongent dans des vases différents; ainsi la molécule constituante métalloïdique, SO* par exemple, d'un électrolyte, se trouverait dans un vase, tandis que le métal qui complète cet électro- lyte se trouverait dans un autre vase. On s'expliquerait ainsi la nécessité de la loi de Faraday, relative aux électrolyses, la simultanéité des phéno- mènes électrolytiques dans les couples de la pile et dans les voltamètres qui font partie du circuit (quel que soit le nombre de ces couples et de ces voltamètres), et enfin l'instantanéité delà mise en jeu des forces dans la totalité du circuit. » D'après la simultanéité des phénomènes électrolyliqfles dans les cou- ples de la pile, on peut expliquer comment il se fait (la quantité d'action chimique restant constante dans ces couples) que le nombre relatif des vi- brations (ou l'intensité du courant mesuré à la boussole) reste le même lorsque le nombre des couples varie, et comment l'amplitude des vibra- tions, ou l'énergie voltaïque, accusée par le calorimètre, croît proportion- nellement au nombre des couples lorsque ceux-ci sont de même nature. En effet, lorsque la quantité d'action chimique qui s'exerce dans un Annules de Cliimie et de Physi(juc, Z" série, t, XL, p. 2g3. ( 979 ) couple fonctionnant seul, ou dans chacun des cent couples d'une pile, reste la même, voici comment on peut concevoir la marche du phénomène : si, dans un temps donné, il tombe successivement sur le zinc du couple unique employé, cent molécules métalloïdiques, SO* par exemple, il en tombera bien il est vrai, cent fois plus, dans le même temps sur les zincs de la pile; mais ces molécules tomberont cent à la fois, c'est-à-dire luie dans chaque couple et simultanément sur chacun des cent zincs, et le nombre des chutes, et par conséquent des vibrations, restera le même. » Comme, d'une part, il est démontré que l'intensité du courant se modifie avec le nombre de molécules chimiques qui, dans un temps donné, tombent sur le métal positif de chaque couple, et qu'elle n'est nullement modifiée avec la quantité plus ou moins grande d'énergie que ces molécules mettent en jeu (soit parce que ces molécules tombent avec une vitesse plus ou moins grande, selon la nature des couples employés, soit parce qu'elles tombent simultanément, et en aussi grand nombre à la fois qu'il y a de couples dans la pile); comme, d'autre part, cette intensité est constante pour une même quantité d'action chimique (accusée dans chacun des cou- ples de Smée, par exemple, par le volume égal d'hydrogène qu'ils laissent dégager dans le même temps) , on est conduit à admettre que, dans chaque couple, les molécules s'électrolysent successivement et qu'on connaîtra le poids ctbsolu des molécules chimiques le jour où l'on aura déterminé le nombre absolu de vibrations qui correspond à une intensité donnée. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les divers aspects des protubérances et des autres parties remarquables à la surjace du Soleil. 5* Lettre du P. Secchi à M. le Secrétaire perpétuel. pds. » Théorème. — La solution générale de l'équation dt dans l'intérieur de la surface a, est — = a-Au, / et F étant des fonctions arbitraires de trois variables, et 0, ij; étant deux coor- données qui servent à déterminer un point de la surface <7. » Théorème. — La solution générale de l'équation d'il ,fd'u d'il — ar dt'' \ dx' dy dans I intérieur de la courbe s, est ï/ = I / F(rcos(,j + rt/, (z) log(jsin-'^))r/'.) rti, F étant u?ie fonction arbitraire de deux variables ^ et a. une coordonnée qui sert à déterminer un point de la courbe s. )) Théorème. — Supposons qu'on maintienne à des températures déterminées la surface g d'un corps, ou que ce corps rayonne dans un milieu dont la tempé- rature varie d'un point à un autre, mais reste fixe. La température ri du corps satisfera à l'équation (4) '^ = rt-^A«, ( 9%) et l'intégrale sera u= Ct,h+ f i e-''-{r+iny.s~t, 5, ^)dl-^^(h. » La première partie représente In température d' équilibre vers laquelle tend le corps d'après la (omlition à la aurface, et ta seconde partie s'annule pour « = ce . » Théorème. — Sitpposo7is (pie l'équation (4) »e renferme que deu.x coor- données; elle conviendra au mouvement de la température dans un cylindre indé- fmi dont la section droite est s, et l'intécjrale sera u= j logrp fis -h j j f F(/-Cnsw + 2/1/3 y Y, (z) log(/' siii^ w)(/oj r^PV/jS c/.ç, F étant une fonction arbitraire de deux variables, et a. une coordonnée qui sert à déterminer un point de la courbe s. » Il est à peine besoin de taire remarquer que les principes qui nous ont servi pourraient servir à intégrer d'autres équations. » Les équations aux différences partielles que nous avons considérées se rapportent à des corps isotropes. On passerait des intégrales précédentes aux intégrales des équations analogues qui se rapportent aux corps cristal- lisés, d'après les remarques faites par M. de Saint-Venant [Comptes rendus, novembre 1869). » M. Béchamp donne lecture d'un Mémoire portant pour titre : « Becher- ches sur la nature et l'origine des ferments ». (Commissaires: MM. Dumas, Milne Edwards, Brongniart, Tulasne, Bobin.) C. R., 1871, I' Semestre. (T. LXXIU, IN" 17.) l'iS ( 99° ) aiÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE. — Théorie des réactions simples (imitées par l'action inverse, et application à la transformation cht phosphore; par M. G. Lemoixe ("). (Commissaires précédemment nommés: MM. Dumas, Fremy, H. Sainte-Claire Deville.) § I. — Loi des vitesses de Ti\A>SFon:M vtiun . (I Considérons une réaction simple (**) limitée par l'action inverse et s'ac- complissant à une température constante pour toute la masse; proposons- nous de définir la marche du phénomène observé en examinant séparément les deux actions élémentaires inverses dont il est la résultante. H La vitesse des réactions peut être étudiée d'après des principes analo- gues à ceux qu'on applique en physique à l'explication de tous les phéno- mènes où le temps intervient (refroidissement, conductibilité, etc.). R/'fictio/i.s simples non liiniti'es, » 1° Lorsqu'un corps se décompose par l'effet d'une cause qui agit si- nuiltanément sur toute sa masse, par exemple par suite de l'absorption de chaleur, la quantité décomposée à chaque instant est, toutes choses égales d'ailleurs, proportionnelle à cette masse. )) a° Lorsque deux corps se combinent directement, la quantité de com- posé formée à chaque instant est, toutes choses égales d'ailleurs, propor- tionnelle aux deux niasses en état de réagir l'une sur l'autre à cet instant. A cet égard, deux cas extrêmes sont à distinguer : les deux corps peuvent former un système homogène (gaz) ; l'un peut être solide et l'autre gazeux. Les actions chimiques ne s'exercent qu'à de très-petites distances: dans le (*) L'Académie a décidé que cette Communication, bien que dépassant on étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier aux Comptes rendus. (**) Par ces mots réactions simples, j'exclus les doubles décompositions : elles seraient plus difficiles à analyser en détail. La considération de la vitesse des réactions n'a guère été employée en chimie que par M. Bcrlhelot [Mi moire sur les ét/iers, etc.), La mesure des réactions par la quantité de cha- leur dét;agée ne doit pas faire oublier l'étude de leur vitesse. Ces deux éléments ont |)nur analogues en mécanique : d'un côté, la variation des quantités de mouvement égale à l'iin- iiulsion des forces; de l'autre, la dcmi-varialion de force vive égale an travail. ( '.)!)' ) second cas, pour un solide et pour un gaz donné, les masses en état de réagir seront donc proportionnelles l'une à la tension du g.iz, l'autre à la surface du solide. 11 faudra tenir compte, pour la vitesse de la réaction, de toutes les variations que subiront la grandeur et l'état de cette surface. Réactions simples limitées. » Pour fixer les idées, appliquons les considérations précédentes aux deux cas jjrincipaux qne présente la dissociation. » i" Système liomorjène. — Soient, dans un volume V, un poids (P — Y) de vapeur d'eau et un poids Y des gaz provenant de sa dissociation. Pen- dant le temps dt, h chaleur versée par la source décompose un poids rt(P — Y)^/f de vapeur d'eau. Mais, en même temps, cliaque molécule d'oxvgène tend à se combiner avec l'hydrogène qui l'entoure; la quantité d'eau formée est proportionnelle à la fois au poids de la molécule d'oxy- gène et à la tension - - de l'hydrogène. Poui' l'oxygène lotal -Y, la quan- 8 Y- lité d'eau formée sera donc b ^ — dt. Réunissons les deux actions 01 V élémentaires : —- = rt (P — Y — ^ /; — • dt ^ ' bi V P Y Posons - = /j et - =^) , afin de tout ramener à l'unité de volume ; dy . ^ B j , » Cette équation montre l'influence de la pression sur la limite. Elle peut facilement s'étendre au cas où l'un des gaz est en excès. » 2° Sjslème non homogène. — Considérons du carbonate de chaux à l'état de morceaux compactes; les réactions qui tout à l'heure se passaient dans toute la masse ne seront plus ici que superficielles. Soit (P —Y) le poids actuel du carbonate de chaux, qui a déjà donné ^- Y de chaux et g^ Y d'acide carbonique répandu dans le volume V. La chaux forme un enduit à la surface libre du carbonate, et c'est seulement avec cette surface libre S que tend à se combiner l'acide carbonique qui icmjilit le volume Y avec la tension ^ -• De même, c'est seulement par cette surfice que se dégage 00 Y définitivement dans l'espace V l'acide carbonique qui a pu prendre nais- 128.. ( 992 ) sance dans l'intérieur des morceaux et qui ne s'y est point recombiné avec la chaux précédemment formée. Dès lors l'équation deviendra >IY „ / 22 Y „ „ / ,22 Y\ de 5o V \ 5o V / Le poids et l'étal de division du calcaire influeront donc sur la vitesse de la dissociation, mais ils ne changeront pas sa tension-limite, „ = — t- » a et b dépendent de la température et de la nature du corps considéré. Transformation allotropique du phosphore. » Cherchons auquel des deux types précédents cette réaction peut être rattachée. Soient P le poids total introduit dans un espace V, et Y le poids de phosphore ordinaire formé ou persistant au temps t. Supposons d'abord que le phosphore rouge garde un même état de division : sa surface libre sera alors sensiblement proportionnelle à son poids (P — Y), et l'on pourra les prendre l'un pour l'autre dans le raisonnement. » 1° La transformation du phosphore rouge eu phosphore ordinaire est due à labsorptiou lente de la chaleur : la quantité de phosphore ordinaire qu'elle fait répandre dans l'espace V est proportionnelle à la quantité de phosphore rouge d'où cette vapeur se dégage. Dans le temps dt, cette pre- mière action élémentaire donne donc c?,Y = fi(P - Y)dt. » 2° L'action élémentaire dégageant de la chaleur, et, par conséquent, analogue à la combinaison, est la transformation du phosphore ordinnire. Lorsque deux corjjs se combinent, leurs molécules se rapprochent et s'unissent en dégageant de la chaleur. De même, lorsque du phosphore ordinaire se dépose à l'état de phosphore rouge sur du phosphore rouge déjà formé, il dégage de la chaleur. Assimilons à des niasses réagissantes (*) le phosphore rouge (P — Y) et la tension - du phosphore ordinaire : la (*) On pourrait siipposer également que la vapeur de phosphore réagit sur elle-même, mais alors la seconde action élémentaire serait proportionnelle à j'. On obtiendrait ainsi une é(]uation qui ne serait plus du tout d'accord avec l'expérience, parce que la limite croîtrait indéfiniment avec le poids // introduit. C'est donc, en définitive, rex])éricnce qui l.iit choisir entre deux hypothèses distinctes. ( 993 ) quantité de phosphore ordinaire ainsi transformée dans le temps dt sera )) L'effet observé est la différence des deux actions élémentaires inverses : (U dt rt(P - Y) - è(P - Y) ^ = (P - Y)b Posons - = p, - = Y, j ^^ l, et ramenons tout à l'unité de volume : (0 T^=b{p-j-)[l-j). » La vitesse de transformalion, rapportée à l'unité de masse du phosphore rouge, est à chaque instant proporlionnelle à la différence entre la tension actuelle du phosphore ordinaire et la tension-limite [*). » Cette loi satisfait au caractère général du phénomène observé. Il est avant tout un phénomène de tension, et il a nue limite. Sa vitesse dépend du poids de phosphore rouge et de la tension de phosphore ordinaire actuellement existants. Pour des poids très-pelits, la transformation tend à être complète. Cette comparaison va être précisée en calculant théorique- ment les quantités transformées, résultats inunédiats de l'expérience (**). § II. — Comparaison aux recherches sur lk phosphore. » Distinguons les expériences où intervient seule l'action principale et celles qui subissent une perturbation due à un changement d'état des sur- faces. Transfuniiation du phosphore ordinaire. » L'équation (i) contient deux constantes; leur rapport y n'est autre que la limite donnée par toutes les expériences, 3^', 6 environ. La valeur de h (*) Dans le cas où l'on jiart du phospliorc ordinaire, une iiidcUiinination singulière su dy produit, car pour y^^p, — - = o. Du phos|)liore ordinaire rigoureusement |)ur resterait donc inaltéré, mais la moindre trace de phosphore insoUiblc sufllrait pour rompie cet é(]ui- quilibre instable. Cette difficulté algébrique rappelle l'acliou excitatrice si souvent nécessaire aux réactions (jui dégagent de la chaleur (sursaturation, surfusion, chlore et hydrogène). ('•j T'oir le présent volume des Comptes rendus, p. ■jg^ et 83^. ( '.)!>^i ) la plus probable est o,oi i5. On obtient iiiiisi par le calcul (*) it 32'- 4''' ( / = 8" 1 / /; = 5«S9 Données _ ,- o Résultats Expérience 4»% 9 4»7 '■^-^' (Théorie... 4,98 4.85 l t 8 Résultats ^ Expérience 4 1 4° ' ■^ ''° ( Théorie. .. 4>56 " _ it 8 17 24 4' ;^ = 3o»' Données l'~^ Résultats < Expérience Se"', 9 à 4iO 3,7 3,6 3,6 'y—^'^ (Théorie... 3,89 3,62 3,602 3,600 » Les différences dépassent peu les incertitudes expérimentales. Transfonnation du phosphore ronge : pcrturhntion. » Une hypothèse complémentaire est ici nécessaire pour déterminer les variations incessantes que subissent les constantes a et b. Cette pertur- bation résuhe d'un changement progressif non-seulement dans l'état de division, mais encore dans la compacité du phosphore rouge. Les variations des valeurs initiales a^ et b^ proviennent ainsi du phosphore ordinaire, qui, se déposant sur chaque particule, s'y transforme en phosphore rouge très-cohérent. Dans le temps dt, cette quantité déposée est pour toute la masse bj{p—j)dt, soit pour l'unité de poids bjdt. D'ailleurs, nous admettrons provisoirement que la variation s'arrête pour certaines valeurs fl„ et b„ correspondant à la limite '5s\6 qui semble résulter des expériences. Nous poserons donc, comme formules approchées, 'jL = -ab_y{a-a„), '^ = - [ibr^b - b„). » Ces équations, jointes à l'équation (i), déterminent la marche du phénomène : a„ et 6„ sont les mêmes que pour le phosphore ordinau-e : (*) L'équation intégrale est, en négligeant la perturbation, -o,434i(/;-/j^ = log^^ + C. La constante C ne peut pas se déterminer jjar la valeur de j correspondant à / = o, à cause de l'influence des températures antérieures it 44o degrés. Pour l'obtenir, on considère comme donné pour chaque valeur de p un couple de valeurs de / et ^ ce qui, pour chaque série, fait perdre une expérience. ( 99'^ ) pour / = o, J — o. D'après une première discussion, nous prendrons (*) r/ = ^z=u5, flo=o,3o, /7fl = 0,06018, d'où ^=4,9854. » Les équations ne sont pas intégrables, mais le calcul, si laborieux qu'il soit, peut se faire par quadratures successives. Les courbes ci-dessous comparent les résultats ainsi obtenus aux nombres de l'expérience indiqués j)ar une croix. Le maximum instable qui se produit avec de grandes quan- tités de phosphore rouge se trouve ainsi nettement expliqué. Résume. » La théorie proposée n'est qu'une première approximation, mais elle explique tout l'ensemble des phénomènes observés. Elle interprète exac- tement les influences, si fréquentes en chimie, du temps, de la masse, du changement d'état des surfaces. Elle peut donner une direction précise à de nouvelles recherches, en les faisant profiter des résultats déjà obtenus. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur l'exploitation industrielle d'un gisement de chlorure de potassium, à Kalutz [Galicie). Note de M. Ad. Jacot^ transmise par M. Sacc. (Commissaires : MM. Balard, Combes, Daubrée, H. Sainte-Claire Deville.) « On a découvert à Kalutz (Galicie), il y a déjà deux ans, un gisement (*) La constante «„ correspondant à l'état initial du phosphore ronge se déduit des expé- riences faites en présence du cuivre. Si l'on y suppose l'absorption du phosphore ordinaire inslantanée, la formule se réduit à — := nlp — y). (It ' La même théorie |)eut s'appliquer à la transformation du phosphore rouge en présence d'un .ippareil de condensation. ( 996 ) (le sylvine qui a les mêmes qualités que celle de Strassfurth. On a ensuite découvert le kainite, en plus grande quantité que la sylvine, et formant deux couches distinctes. » Il donne à l'analyse : Sulfate de magnésiiiin 3o ,o4 Chlorure de potassium 29î46 Chlorure de sodium 20,67 Chlorure de calcium 1 , 27 sTm » On retire la roche de la mine, on la casse, à l'aide de petits mar- teaux, en petits fragments, que l'on réduit ensuite en poussière fine au moyen de cylindres broyeurs. La dissolution dans l'eau chaude et la cris- tallisation permettent d'éliminer le limon et les corps étrangers, et d'obte- nir séparément le chlorure de sodiiun et le chlorure de potassium à l'état de pureté. » Le chlorure de potassium est séché et mis dans des sacs que l'on expédie dans les grands établissements de produits chimiques, surtout dans ceux qui se trouvent près de Pienna et à Vienne. En Prusse, les fabriques de toiles peintes en consomment une quantité très-considérable. Mais la plus grande partie est expédiée à Semring, dans une fabrique de poudre. » Depuis de longues années on retirait le sel marin des mines de Ka- hitz; la découverte du chlorure de potassium date de deux ou trois ans, et la production, cependant, dépasse déjà 1000 quintaux, autrichiens, c'est- à-dire 81 100 kilogrammes par jour. )) J'adresse à l'Académie, avec cette Note, la description et la figure des apijareils employés à Ralulz poiu" l'exploitation du minerai potassique. M Je lui adresse également deux échantillons de sylvine très-purs et assez rares : l'im coloré en bleu par tine matière organique; l'autre coloré et) rouge, probablement par l'oxyde de fer. » M. Bakthélkmy adresse, de Montpellier, luie Note concernant un pro- cédé jjour combattre les ravages du Phylloxéra vfulatrix. Le procédé que propose l'auteur consisterait à propager dans les vignes les espèces végétales qui détruiraient le |)lus efilcacement la larve de cet insecte: la probabilité du succès de ces tentatives lui paraît démontrée par celte observation que, dans c(rtnin(>s contrées ot'i les vignes, peu soignées. ( 997 ) sont envahies par un grand nombre d'espèces végétales, on n'observe que rarement les ravages signalés dans les vignes les mieux cultivées. (Renvoi à la CouuTiission déjà nommée.) M. A. Brachet adresse une nouvelle INote relative à diverses modifica- tions qu'il propose d'apporter au microscope. (Renvoi à la Commission déjà nommée.) M. Janneau, m. a. Graeve, M""" Clarke adressent diverses Communica- tions relatives au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de la Guerre informe l'Acadéune que M. Chasles et M. Combes sont maintenus comme Membres du Conseil de perfectionne- ment de l'École Polytechnique, pour l'année 1872, au titre de Mendjres de l'Académie des Sciences. M. LE Secrétaire perpétuel dépose sur le bureau de l'Académie des échantillons de phosphate de chaux naturel provenant de Cayiux, aux environs de Montauban, et de Cajarc, dans le département du Lot, deux contrées où ils sont l'objet d'une exploitation qui prend les proportions les plus considérables. Au moment où les gîtes coniuis de guano tendent à s'épuiser, ces gise- ments, par leur importance, méritent l'attention particulière fie l'Académie, et c'est dans cette pensée qu'un ami des sciences, qui désire garder l'ano- nvme, a jugé qu'elle pouvait recevoir avec intérêt les échantillons cju'ii met à sa disjjosition. « M. Combes rappelle, à l'occasion de la Connnunication de M. le Se- crétaire perpétuel sur l'existence de gisements de phosphates de chaux tlans les terrains calcaires des départements de Tarn-et-Garonne et du Lot, que le prt'mier de ces gisements, celui des environs de Cayiux dans le départe- ment de Tarn-et-Garonne, a été découvert et signalé, il y a déjà plusieurs années, par M. Poiuuarède, qiù en avait parfaitement reconiui l'impor- tance. Peu de temps après sa découverte, M. Poumarède est mort; ses hé- C. U., 1S71, 1" Semestre. (T.LXXIU, IN" 17.) ' 29 (99» ) ritiers m'ont adressé, dit M. Combes, des échantillons de phosphate de chaux qui ont été analysés, il y a deux ans, dans les laboialoires de l'École des Mines. On y trouva 32,62 pour loo tl'acide phosphoiique, correspon- dant à 70,64 de phosphate de chaux tribasique. Le reste était de l'argile ocrense et du calcaire. Depuis, deux autres gisements ont été découverts, dans le même terrain, par des propriétaires du pays : l'un à Larnagol, près Cajarc, dans le département du Lot; l'autre à Conçois (Lot), sur un point silué entre Caylux et Larnagol. » CHIMIE MINÉRALE. — Recherches de statique chiinùiue: Des phéiiomèties qui se passent dnis la précipitation mutuelle des solutions diluées des sels d'argent par les acides ihlorhydrique, bromhydrique, iodhydrique, et les chlorures, bromures et iodures; par M. Stas. « L'addition d'une solution d'acide chlorhydrique ou d'un chlorure solid)le à une solution d'un sel d'argent, ou inversement l'addition d'une solution d'un sel d'argent à une solution d'acide chlorhydrique ou d'un chlorure, jiroduit instantanément un précipité de chlorure d'argent. Mais avec des liqueurs diluées, il arrive un instant où la solution argentifère précipite déjà à l'aide d'une solution décime d'argent, quoique l'addition d'une solution décime d'acide chlorhydrique on d'un chlorure soluble y produise encore un trouble de chlorure d'argent. L'inverse a également lieu. » Lorsque ce phénomène se produit, l'expérience permet de constater certains faits quoique en sens opposés. Pour ne pas compliquer l'exposi- tion, je supposerai qu'on les observe sur une solution d'un sel d'argent, jirécipitée par l'acide chlorhydrique. » Lorscjue l'instant est arrivé où une solution d'argent précipite déjà à l'aide d'une solution décime d'argent, quoiqu'une solution décime d'acide chlorhydrique continue à y occasionner un trouble de chlorure, après chaque addition de la solution décime d'acide chlorhydrique, je partage en deux parties égales le liquide éclairci. J'ajoute à l'une des par- ties de deux à cinq gouttes, suivant le volume du liquide, de solution dé- cime d'argent, et à l'antre un nombre égal de gouttes de solution décime d'acide chlorhydrique ou d'un cljlorure. Le troidjle du liquide qui a reçu l'acide chlorhydrique est très-notablement plus grand que celui de la par- tie qui a reçu l'argent. A mesure que les additions successives de solution décime d'acide chloihydrique précipitent du chlonne d'aigenl, le trouble produit par un volume donné de solution décime d'argent dans une moi- ( 999 ) tié du liquide augmente, tandis que le trouble produit par un volume égal désolation décime d'acide chlorhydrique diminue. Par des additions très- uiénagées de la liqueur décime acide, il se présente un moment où dans le liquide éclairci, partagé en deux portions égales, on fait naître luie opa- lescence d'une égale intensité, soit par la solution décime d'argent, soit par la solution décime d'acide chlorhydrique, ajoutées en quantités équiva- lentes. « Cette limite atteinte, si l'on ajoute, petit à petit, de la solution décime d'acide et que l'on essaye chaque fois le liquide devenu limpide, on voit que les phénomènes de l'opalescence se présentent en sens opposé, c'est- à-dire que le licpiide devient de plus en plus opalescent par l'adflition de la solution décime d'argent et de moins en moins opalescent par l'addition de la solution décime d'acide. Enfin, le moment arrive où le liqiùtle cesse de se troubler par la solution acide et devient fortement opalescent par la solution décime d'argent. » Les solutions diluées d'acide hromhydrique ou de bromures, de l'acide iodhydrique ou d'iodures, versées à la température ordinaire, dans les solu- tions diluées des sels d'argent, se conduisent tout autrement. Si, après avoir précipité à peu près la totalité de l'argent en solution, on verse, goutte à goutte, dans le liquide éclairci une solution décime d'un de ces acides, ou d'un bromure, ou d'un iodure, jusqu'à ce que la dernière goutte ne pro- duise plus de trouble, et si l'on annihile cette dernière goutte par une goutte de solution décime d'argent, le liquide obtenu dans ce cas, essayé à l'aide de la solution décime d'argent ou à l'aide de l'acide bromhydrique ou d'un bromure, ou à l'aide de la solution décime d'acide iodhydrique ou d'un iodure, n'éprouve absolument aucun trouble. » L'anomalie que présentent les essais d'argent /jar la voie humide, c'est- à-dire par l'acide chlorhydrique ou les chloriu'es, ne se rencontre donc pas lorsqu'à la température ordinaire on sid)siitue, à ces corps, l'acide brom- hydrique et les bromures, ou l'acide iodhydrique et les iodtu'es. » Gay-Lussac avait déjà observé (i) qu'un liquide au titre, c'est-à-dire privé de uiti'ate et de chlorure de sodium en solution, loucliit très-légère- ment soit avec le nitrate, soit avec le sel. Néanmoins, il n'a pas tenu compte de son observation dans les préceptes qu'il donne pour l'essai des matières d'argent. (i) Instruction sur l'essai ilrs iiiirtii'-rrs d'argent par la tviir luiinidr ; pnr ri.iy-Lnssac. P.iris, i833; ]). Il) (noie). 129.. ( lOOO ) M Tons ceux qui se sont occupés de l'essai des matières d'argent par la voie humide ou qui ont tenté l'application de cette méthode à la déteiiiii- nation des rapports proportionnels entre l'argent et les chlorures métalli- ques, ont constaté, à la fois, les anomalies que je viens d'exposer brièvement et les erreurs auxquelles conduisent les préceptes de Gay-Lussac, lorsqu'on les pratique tels que l'illustre chimiste les a prescrits. » A plusieurs reprises, j'ai soumis à une analyse minutieuse les phéno- mèni's multiples que l'on peut observer lors de l'action mutuelle des solu- tions diluées d'argent et des acides chlorhydrique, bromhydrique et iod- liydrique, ou des chlorures, bromures et iodures alcalins. » Tantôt, j'avais poiu- but d'étudiei- la cause des faits anormaux présen- tés par l'acide chlorhydrique et les chlorures; tantôt, je voulais mesurer la limite d'erreur que comporte une détermination du rappoit proportionnel entre l'argent et les chlorures, ou un essai d'argent |)ar la voie humide, tel qu'il est exécuté dans les hôtels des monnaies. Je donne ici, en quelques ligues, le résumé d'un travail étendu, auquel j'ai dû consacrer plusieurs années. » Gay-Lussac a admis, avec la généralité des chimistes de son temps, que le chlorure d'argent est « tout à fait insoluble dans l'eau et même dans les » acides (i) » ; c'est en effet sur la croyance de cette insolubilité qu'il a fondé sa méthode de la voie humide. Or le chlorure d'argent n'est pas insoluble dans tous les cas; celui qui se produit, à la température ordinaire, par double décomposition n'est pas absolument insoluble dans l'eau pure et dans l'eau acide froide. La solubilité du chlorure d'argent est variable; elle est fonction des états physiques qu'il présente, et, pour un même état, elle varie avec la température. Le chlorure d'argent existe : a à l'état gélatineux; b à l'état caséeux, floconneux; C à l'état pulvérulent; d à l'état grenu, écailleux, cristallin, fondu. » La solubilité dans l'eau du chlorure grenu, écailleux, cristallin est nulle à la Icnipéraliire ordinaire, ou du nioins elle n'atteint pas la limite à laquelle on peut découvrir l'argent dissous, limite que j'évalue à , „ » u'u ■ 385 H'O', » -t-7,o3 et ces valeurs s'accroissent encore par la concentration (2) : CO--l-AzH% en jnésenee de ÔS-JH'O', dégage +6,4» CO= + ijAzH% . 72 H=0% • -1-6,95 C0--H2AzU% » Bo^H'O', -f-7.ï9 C0'-4-2iAzH^ » 89 H^O-', . -1-7529 C0= + 3AzH% » 97{H'0', » -1-7,35 C0=-f-3^AzH% » 106 H=OS » +7,39 ). Ainsi la cbaleur dégagée jiar la réaction d'un équivalent d'acide car- bonique sur un excès d'ammoniaque a varié de 5,3 à 7,4 environ dans mes expériences, l.a première quantité se rapproche beaucoup de la formation du bicarbonate, laquelle dégageait ^,6 dans une liqueur de même concen- tration. Ce serait probablement la limite extrême de la réaction, en pré- sence d'une très-grande proportion d'eau. Au contraire, la chaleur dégagée par un excès croissant d'ammoniaque se rapproche de plus en plus de la valeur limite 8,8; valeur normale que l'on devrait obtenir si l'écart entre la chaleur de formation du carbonate neutre d'ammoniaque et celle du carbonate neutre de potasse était égal .à i,3, c'est-à-dire à la différence sensiblement constante qui a été trouvée plus haut entre les sels stables de ces deux bases, tels que les chlorures, azotates, sulfates, acétates, etc. » 2. D'après ces faits, il ne me semble pas permis de supposer qu'un équivalent d'acide carbonique et un équivalent d'ammoniaque, dissous dans l'eai!, s'imissen! intégralement, avec formation d'un équivalent de (t) J'ai trouvé, par exemple, SO'K (1 équiv. = a'-') + KO (i équiv. =: 2'") -(- o,o4 SO'Is. » +NaO » 4- 0,04 ce qui s'acct)r(le avec la ])lupart des observateurs. (2) Ces nombres ont été ohleniis |iar la réaction dune solution normale de bicaiiionate d'aiinnoiiiaque (79'^'' =: 2''' ) sur une solution d'ammoniacpie qui renlérniait 3 éciuivalcnls (5i L^rammes) par litre, veis la lenq)eiature de i5 degrés. ( looS ) cariioiialf neutre oint son illustre auteur. ( I025 ) sen, frappé de la netteté avec laquelle la question se posait devant lui, en- treprit de leur en fournir. Son observation de l'éclipsé annulaire de 1867 fit bien voir qu'il fallait chercher ailleurs que dans celte prétendue atmosphère les milieux absorbants divers qui produisent les raies du spectre (i). » L'année suivante, les expéditions françaises et anglaises en Asie nous révélèrent enfin la vérité. Au lieu de l'atmosphère énorme qu'on nous avait édifiée de toutes pièces avec ses nuages, ses vents alizés, son aplatissement, ses réfractions, son absorption, etc., on a trouvé et, grâce à MM. Janssen et Lockyer, on observe maintenant chaque jour (Respighi, Secchi, Tac- chini) une couche d'hydrogène de quehpies secondes de hauteur, partout hérissée de pointes, de llammes, de langues de feu, de tourbillons verticaux ou inclinés en tous sens. Ces gigantesques dénivellations, incompatibles avec l'idée d'atmosphère, s'élèvent rapidement à i, 2, 3 minutes et j>lus, et se dissolvent bientôt ou retombent avec une lenteur caractéristique. Il était difficile d'obtenir une victoire plus complète sur une erreur |)Uis enracinée (2). M Si j'ai vu juste longtemps d'avance sur ces questions, le mérite en re- vient uniquement, je viens de le constater, à la justesse de l'idée qui m'a servi de guide. C'est pour elle que je sollicite de nouveau l'attention bien- (1) M. Cornu vient de réaliser physiquement des conditions analogues, sur te point, à ce qui existe en réalité sur le Soleil. (2) On concevra d'ailleurs que ces troubles j;igantesques et ce défaut absolu de tendance vers l'équilibre et le repos ne sont pas dus à de véritat)les éruptions parties du sein d'une masse encore bien éloignée de tout commencement de solidification et ne sont même pas directement imputables aux couiants intérieurs dont l'existence nous est révélée par le mode de rotation de la phot05])lière : il y faut l'intervention de celle-ci sous la forme d'uue action spéciale. La vajjcur d'eau qui s'élève incessamment dans notre atmosphère peut venir de l'océan, parce qu'elle y retourne sans cesse sous une autre forme; mais l'hv- drogéne qui s'élèverait chaque jour en telle abondance, depuis des milliers et des milliers de siècles, de l'intérieur du Soleil, pour ne produire qu'une mince chromosphère, devrait rentrer dans la niasse interne par voie mécanique ou chimique, ce (]ui me semble impos- sible, ou être expulsée, comme le veut M. Becquerel. Les faits récemment observés avec soin |)ar M. Tacchini montrent d'ailleurs que les érujitions proprement dites, ou du moins ce ([ui pourrait passer pour tel parce (jue les jets d'hydrogène entraînent alors à leur base un peu des vapeurs métalliques qui baignent les particules incandescentes de la crête des facules, ue sont guère, avec les autres éuiissions dont la matière est fournie par l'enveloppe rose, dans la proportion de plus de 1 à ^o. C.R., 1871, 2" Semcjde. (T. LXXIII, N» 48.) J 33 ( I026 ) veillante de ceux-là même qui l'ont négligée, persuadé que In notion dis- tincte d'un des grands aspects de notre univers n'importe pas moins à la science qu'un moyen nouveau d'investigation matérielle. » Je ne change pour ainsi dire pas de sujet en revenant aux comètes. Depuis les travaux dont j'ai donné l'analyse bien sommaire dans la pre- mière partie, deux faits nouveaux se sont produits, M. Huggins a décou- vert, dans le spectre du noyau de quelques comètes, des raies lumineuses qu'il rapporte à l'incandescence de vapeurs carburées. D'autre part les beaux travaux de MM. Schiaparelli, Newton (U.-S.), Le Verrier, Pelers, Adams, etc., ont établi que certains essaims périodiques d'étoiles filantes sont en liaison intime avec certaines comètes également périodiques, car ces essaims et les comètes correspondantes suivent exactement la même route dans le ciel. M. Tait a déduit, de ces deux faits seuls, toute une théorie nouvelle des phénomènes cométaires. Il suppose, avec sir W. Thompson, que les comètes sont de simples agrégats d'aérolilhes dont les chocs mu- tuels engendreraient la lumière propre observée par M. Huggins, et que leurs queues ne sont qu'une partie, rendue momentanément visible, de la traînée d'étoiles filantes qui doit accompagner chaque comète. Cette se- conde supposition mettrait à néant toute la science actuelle, théorie et observations; ne nous y arrêtons qu'un moment pour faire remarquer que, si la découverte de M. Schiaparelli nous a en quelque sorte donné le mot de l'énigme des étoiles filantes, elle est restée muette sur les comètes elles- mêmes. C'est une question d'origine commune fort inopinément posée et merveilleusement résolue : les queues des comètes n'y sont pour ricTi. Quant au premier point, il faut, je crois, retenir de l'hypothèse de M. Tait cette idée très-heureuse, que la lumière propre du noyau peut provenir de simples chocs. Mais ici nous n'avons que faire des aérolithes : il suffit de considérer les innombrables particules de la tête que le Soleil repousse en arrière, et dont une certaine quantité va frapper, avec une vitesse déjà no- table, les couches extérieures du noyau. Enfin cette année mêa.e, M. Zœllner a repri.s la question des comèti'S. Cette fois il ne s'agit pas d'un pur effort d'imagination: M. Zœllner a suivi la voie tracée par Newton, Olbers, Bessel. Son travail peut se résumer ainsi: sans rien ajouter à ce qu'ont fait ses prédécesseurs sur la question astronomique, il adopte l'hypothèse d'Olbers sur la nature électrique de la force répulsive, et il l'appuie d'arguments nouveaux dont je vais indiquer le plus considérable. 11 résulte des expériences de M. Hankel sur l'électri- ( I027 ) cité de noire afmosphère qu'un soir ordinaire, en rase campagne, enlre Leipzig et Schœnefelr!, la tension électrique des couches inférieures était capable d'imprimer à une petite sphère de i milligramme une accélération sept fois plus grande que celle de la chute des corps. D'après cela, dit M. Zœllncr, si V almosphère du Soleil était terminée par une couche possé- dant seulement cette tension électrique qui parait fort ordinaire sur teri-e, une petite sphère de ii millimètres de diamètre et du poids deos^^jOoi, primitivement en contact avec cette couche, serait repoussée avec une telle énergie, qu'elle quitterait le Soleil et atteindrait déjà, vers la région de Mer- cure, une vitesse de 737 lieues par seconde. )) Abordons de suite le fond de la question et disons pourquoi j'ai cru devoir rejeter la séduisante hypothèse d'Olbers, bien avant que M. Zœllner s'occupât de cette théorie. » On sait (on ne le savait pas du temps d'Olbers) qu'il existe entre l'é- lectricité et la chaleur ou la lumière une différence fondamentale. Plus l'espace est vide et mieux la lumière et la chaleur s'y propagent, en sorte que les physiciens, ayant pensé qu'un milieu matériel est nécessaire, ont imaginé pour cela de remplir l'espace infini d'un éther expressément impondérable. Mais c'est de matière pondérable que l'électricité a besoin pour se mani- fester sous forme de courants ou de simple force attractive ou répulsive. Quand on opère dans un vide approché, on voit les phénomènes élec- triques s'altérer de plus en plus; ils cessent tout à fait, faute de matière suffisante, dans le vide le plus parfait qu'on puisse obtenir dans nos labo- ratoires. » Ainsi, je le répète, il faut un milieu pondérable pour les actions élec- triques foutes spéciales dont il s'agitici. Or nous avons vu que, si les espaces célestes sont sillonnés en tous sens par d'innombrables corpuscules, étoiles filantes, aérolithes, débris de queues de couièle , et même, si l'on veuf, hydrogène solaire, etc., ces petits amas de matière pondérable, parcou- rant autoiu' du Soleil leurs orbites indépendantes, ne sauraient former lai milieu continu comme l'air au sein duquel nous faisons agir l'éleclri- cité (1). » Il y a là une impossibilité de fait dont il ne semble pas que M. Zœllner ait tenu compte. (i) M. Zœllnoi- n'a pas seulement son atmospliére solaiie, niais aussi son milieu céleste pondérable. Heureusement il est aisé de voir que la densité de ce milieu, 10'" fois plus faible que celle de l'air, serait absolument insulfisante pour une fonction physique quel- conque. 1:^3.. ( 1028 ) » Je n'aurais même pas cru devoir insister sur cette iHée, malgré le mérite bien connu de l'auteur, si, dans ces derniers temps, notre savant confrère M. Becquerel ne lui avait donné quelque importance en cherchant à rat- tacher au Soleil noire propre électricité atmosphérique. M. Becquerel admet que la masse solaire émet incessamme:Tt de l'hydrogène qui se dissémine dans l'espace, emportant avec lui sou électricité essentiellement positive, et la communiquant aux astres qu'il rencontre, sans pourtant se mêler à leurs atmosphères. Je n'ai point à discuter ces idées; je tiens seulement à montrer que les effluves hydrogénées du Soleil ne constitueraient pas un milieu continu cap.ible de servir de véhicule aux attractions ou répul- sions électriques. Repoussées du Soleil par l'électricité hypothétique de la chromosphère, ou mieux par la force répulsive de la photosphère, ces molécules seraient en outre animées de la vilesse de rotation; elles décri- raient donc des branches d'hyperbole convexes vers le Soleil et divergeant vers toutes les parties de l'univers. Ainsi elles iraient, marchant isolément à grande vitesse, s'écartant de plus en plus lune de l'autre, sans pouvoir exercer les réactions mutuelles qui constituent un g:iz ou un milieu dié- lectrique. » En résumé, j'espère que les physiciens anglais voudront bien accor- der quelque attention à cette série de travaux et d'observations qui se rat- tache au Livre des Principes. Peut-être trouveront-ils aussi dans cette ra- pide esquisse, où je me suis efforcé de faire ressortir l'esprit de la vraie méthode newtonienne, quelques raisons nouvelles de se défier des hypo- thèses en vogue lorsqu'elles dérogent à la règle si sagement posée par Newton lui-même au début de son Livre, mais qu'il a si complètement sacrifiée à la fin. » GÉOLOGIE. — Gisement dans lequel la chaux phosphatée n été récemment découverte dans les départements île Tarn -et -Garonne et du Lot; pur M. Dacbrée. (Extrait.) « Jja chaux phosphatée, qui est devenue l'objet de recherches actives, à raison de sa grande importance pour l'agriculture, a été réceiiunent décou- verte dans le sud de la France, et n'a pas tardé à y être mise en exploitation. Les circonstances générales dans lesquelles se présentent ces gîtes méri- tent d'être signalées; car elles jettent de la lumière sur la manière dont ouf pu se produire des accumulations remarquables de phosphore à cer- ( '029 ) tains niveaux délerniincs clans les terrains stratifiés, et en dehors de tonte intervention de l'organisme animal. D'ailleurs la connaissance de ce non- veau mode de gisement peut condnire à des découvertes ultérieures dans d'autres localités. » La première découverte remonte vers i865, époque à laquelle M. Pou- marède, en revenant du Mexique, où il était allé diriger des mines, vint se fixer à la Caussade, près de Caylux. Frappé de l'aspect de certaines pierres blanchâtres qu'il avait rencontrées sur le plateau de calcaire jurassique qui domine la petite ville de Caylux, il soupçonna qu'elles pouvaient ne pas consister en carbonate de chaux ; en effet, l'examen qu'il en fit lui apprit qu'elles se composent presque entièrement de phosphate de chaux. Il cherchait à tirer parti de ce fait, lorsque la mort vint le hapjier. Ce ne fut qu'au mois de décembre 1870 que la découverte fut réellement mise à pro- fit. Dès cette époque, M. Ernest .laille, d'Agen, et JM. Maurice Poumarède firent extraire du phosphate et se mirent à la recherche d'autres gîtes. » Bientôt, malgré la ressemblance qu'elle présente dans cette contrée avec diverses variétés communes de calcaire concrétionné, la chaux phosphatée fut reconnue sur divers points du département de Tarn-et- Garonne. Des explorateurs, dépourvus de notions minéralogiques, étaient simplement guidés par ]e faciès de la pierre qu'ils avaient observée attenti- vement. Sans recourir à aucune fonille, en se bornant à examiner les pierres éparses à la surface du fol et les nuu-s qu'on élève au milieu des champs, moins pour servir de clôture que pour débarrasser le sol végétal de parasites, ils arrivèrent à distinguer sur différents points la nature du sons-sol qui se trahissait par ces indices. C'est ainsi qu'un meunier, qui était venu pour affaires à Caylux, se rappela inunédialement la res- semblance de certaines pierres qu'il avait remarquées dans le départe- ment du Lot, près de Cajarc, sur le plateau de Mas-Merlin, avec celles qu'il voyait rechercher si avidement. Son coup d'œil ne l'avait pas trompé, et la Hmite de cette série de gîtes se trouvait ainsi reportée à 4o kilomètres au nord du plus méridional d'entre eux. » Ces découvertes, comme beaucoup d'autres non moins importantes, qui ont été faites dans les vingt dernières années, apprennent combien il im- porte de connaître exactement les divers aspects sous lesquels se présente chaque substance minérale utile, surtout lorsque, comme la chaux phos- phatée, elle se laisse si facilement méconnaître à raison de l'absence de cristallisation et d'une compacité qui la fait ressembler aux roches les pins { io3o ) communes. L'erreur est surtout facile lorsque des mélanges contribuent à masquer la substance, comme la glauconie dans les rognons du grès verl, ou la matière charbonneuse dans ceux du terrain houiller. » Si la calamine, dont la forte densité était de nature à appeler l'atten- tion, n'a été reconnue que récemment dans une localité comme la Sardai- gne, où tant de mineurs avaient eu occasion de la voir, ou conçoit que bien d'autres substances utiles que nous foulons chaque jour aux pieds, même dans les pays les mieux explorés, restent encore inaperçues. » C'est surtout lorsqu'il s'agit de ces matières d'aspect insignifiant, que la connaissance du gisement fournit des indications, utiles pour des ex- plorations. » On sait que la chaux phosphatée se rencontre dans de nombreux départements de la France, surtout dans sa région orientale. Elle se trouve sous forme de rognons et associée à des débris de coquilles, dans les couches qui appartiennent ]au terrain crétacé inférieur, particulièrement à celles du Gault. » Les gîtes dont il s'agit sont dans des conditions très-différentes. Ils se présentent à la surface des plateaux jurassiques, qui occupent une place considérable dans cette région de la France, et qui se dessinent d'une manière très-pittoresque dans la fissure à pentes abruptes où coule le Lot, de même que l'Aveyrou et le Tarn le font dans le voisinage. Les environs de Caylux et de Cajarc sont désignés sur la carte géologique de France comme appartenant à l'étage oolithique moyen (i); l'altitude moyenne de ces plateaux est de 320 à 38o mètres. » La chaux phosphatée appartient ici à des variétés dépourvues de cris- tallisation, c'est-à-dire à celles qui ont été réunies sous le nom de pliosplio- rite, pour les dislingiier de l'apatite qui est cristallisée et qui est d'ailleurs caractérisée par une proportion atomique constante en chlore et fluor; le plus ordinairement elle est blanchâtre et pâle, quelquefois aussi colorée en gris, en jaune et en rouge. » A part les masses compactes, comme la variété qu'on a désignée sous le nom d'osléolile, cette chaux phosphatée offre fréquemment une struc- ture concrétionnée très-caractéristique. Parfois ce sont des formes mam- melonnées à couches concentriques, rappelant tout à fait les travertins que certaines sources incrustantes déposent dans leur bassin, ou encore l'albâtre (i) Explication de la Carte génlngirj/iir, t. Il, p. 672 à 684- ( io3i ) calcaire, dite onyx, qui s'est produite autrefois, par exemple dans la pro- vince d'Oran, non loin de Tlcmcen, » Sur d'autres points, la chaux phosphatée rappelle tout à fait certaines agates, tant par la nuance que par la faible épaisseur des zones alternantes; sur un centimètre, on peut distinguer trente ou quarante de ces depuis suc- cessifs. Il n'est pas rare que le phosphate possède l'éclat et même la nuance de certains quartz résinites (Pendaré, près Caylux et Concots, département du Lot). Ailleurs, c'est sous forme de rognons que s'est déposée la chaux phos- phatée, par exemple à Cos, près Caylux. Tantôt ces rognons sont pleins et avec une cassure fibreuse rappelant celle de l'aragonite; tantôt ils offrent des gerçures comme les rognons de fer carbonate, connus depuis longtemps sous le nom. de septaria; tantôt ces rognons sont creux, et alors ils peuvent être mammelonnés intérieurement ou contenir un noyau non adhérent, comme les rognons de minerai de fer désigné sous le nom d'aétites. Leur dimension varie ordinairement de un à plusieurs centimètres. » Enfin, pour donner une idée de l'aspect dont la phosphorile se revêt fréquemment dans les gîtes, il convient d'ajouter que celte substance, par ses cavités irrégulières et cloisonnées et par sa cassure, ressemble beaucoup à la calamine de diverses localités. » De l'oxyde noir de manganèse (pyrolusite) s'est parfois intercalé entre les zones successives de phosphate; il s'y étale surtout en nombreuses den- drites. » Une analyse complète des principales variétés de la phos|)horite qui nous occupe fait encore défaut. H est cependant à remarquer que le chlore et le fluor, sans y être en quantité aussi grande que dans l'apatite, n'y manquent pas. L'un et l'autre corps, le fluor surtout, s'y décèlent lors- qu'on les traite en grand par l'acide sulfiuique, ainsi qu'on le fait depuis peu de temps aux usines de Chaultiy. Notre confrère M. Fremy, qui a remarqué ce fait, a aussi reconnu que de l'iode se dégage dans les mêmes conditions. C'est une circonstance très-digne d'intérêt; déjà la présence de l'iode a été signalée, non dans l'apatite proprement dite, mais dans des phosphorites analogues à celles-ci, notamment dans celles d'Ambeig, en Bavière, et du Nassau (i). On considère ce corps comme s'y trouvant à l'élat d'iodure de potassium. (i) Par M. Meyer, dans la première, où le brome a été aussi reconnu par Pieinscli; dans la seconde, par M. Petersen et par M. Fr. Sandberger. ( io32 ) » Quant aux formes sous lesquelles les niasses de phosphate se sont en- châssées dans le calcaire jurassique, ou peut en distinguer deux types prin- cipaux. » Souvent le phosphate a rempli dts cavités irrégulières ouvertes dans le calcaire; le diamètre de ces poches, qui peut être de quelques mètres seu- lement, est de 35 mètres à Cos. » Ailleurs, ce sont des veines allongées, avec deux parois verticales sen- siblement parallèles, abstraction faite de certains élargissements ou amin- cissements; elles offrent clairement la disposition de crevasses reclilignes qui ont été remplies. Toutefois , ces crevasses se distinguent des fissures ou failles qui, en se remplissant, ont donné lieu aux filons, parce qu'elles se rétrécissent très-rapidement dans la profondeur, ou, en d'autres termes, elles s'évasent près de la surface. Par exemple, à Pendaré, l'une de ces crevasses offre à la surface une largeur de 3 à 6 mètres, ou, moyenne- ment, de 3 mètres; déjà elle a été poursuivie sur plus de go mètres en^ligne droite. » Ces crevasses paraissent soumises à certaines prédominances dans leurs directions. Eu attendant qu'il soit possible de faire des observa- tions sur un plus grand nombre d'entailles, je mentionnerai la direction E.N.E.-O.S.O. de Pendaré, et d'un certain nombre de veines de Mas- Merlin qui sont parallèles entre elles, et perpendiculairement auxquelles se dirige une autre série de veines. Le phosphate n'a pas le même aspect dans les veines de ces deux directions. » Une association très-digne d'intérêt se montre dans plusieurs gîtes, notamment dans celui de Cos, près Ca} lux. Ce sont des grains sphéroïdaux de peroxyde de fer hydraté ou de limonite pisolithique, avec les caractères physiques qu'on lui connaît dans les gisements les plus répandus. Ces grains sont engagés dans du phosphate compacte ou terreux de teinte très- pâle. » Les amas renferment aussi des parties argileuses, plus rarement du sable. » Des cailloux de quartz laiteux et de quartzite, à formes parfaitement arrondies, se montrent non-seulement ça et là à la surface des plateaux, comme il arrive très-fréquemment, mais aussi dans la masse même des phosphates, au moins jusqu'à une certaine profondeiu-, constituant ainsi des poudingucs ;t ciment de phosphate; le gite de l^rajoux est à citer à cet égard. » Contrairement à ce qui a lieu pour les phosphates disposés en couches ( io33 ) dans le terrain crétacé, on n'.ipeiçoit pas ici de coqtiilles; mais on y ren- contre assez fréquemment des ossements de divers vertébrés. Ceux qne j'ai déjà pu soumettre à l'obligeant et habile examen de M. le professeur Ger- vais paraissent provenir de rhinocéros, de lagomys, de moscliidé, de Car- nivore, de chauve-souris (?), d'oiseau et de tortue terrestre. D'après ces premiers indices, la faune paraîtrait se rapprocher dans son ensemble de celle de la Grive, près Bourgoin (Isère), et appartenir au terrain nuo- céne. » Le mode général de formation de ces gîtes paraît ressortir assez clai- rement des caractères qui viennent d'èire signalés. » D'abord, d'après la manière nette dont les parois du calcaire jiirassicpie ont été découpées, et dont elles se séparent des masses de phosphates, on ne peut douter que ces gîtes ne résultent d'un remplissage de cavités de configurations variées, poches, crevasses ou boyaux, cavités qui avaient été préalablement produites dans le calcaire jurassique depuis sa complète consolidation. » De plus, il suffit de voir, même sur de petits échantillons, la fréquence de formes évidemment concrélionnées pour l'econnaître des dépôts formés par les eaux. On y trouve, en effet, tous les accidents de structure qui se produisent journellement encore dans des incrustations de carbonate de chaux, y compris les pisolithes ou dragées. A Mas-Merlin les tlépôts se sont appliqués successivement sur les deux parois verticales de la crevasse avec la même régidarité que dans les types classicpies de filons ridianés. » Les effets de corrosions que présentent les parois calcaires, ainsi cpie les hlocs arrondis qui, après en avoir été détachés, ont été dispersés dans l'intérieur des niasses phosphatées, dénoncent d'ailleurs la présence d'un liquide qui pouvait attacpierle calcaire ou le réduire en une masse pulvé- rulente couuîie de la fat me. » C'est donc à des sources minérales que l'on doit attribuer cette abon- dante précipitation de phosphorite. La présence très-probable de l'acide carbonique dans ces sources contribuait à en augmenter le pouvoir dis- solvant. » Les ossements d'animaux cpi'ou y rencontre paraissent avoir été apportés du voisinage dans les |)etits bassins où se faisait ce dé|)ôt tie phos- phate, de même que les galets, dans des circonstances qu'il e^t facile de se représenter. Leur présence ne prouve donc aucunement que l'eau des bas- sins constituât un milieu propre à !;•. vie. c. r.., 1S71, ?" Srm,sirL-CT. Lxxiii, ^ <■ la.) 1 34 ( io34 ) » Quant H l'époque où le phénomène s'est produit, elle est nécessaire- ment postérieure au calcaire jurassique moyen qui supporte les gîtes. D'un autre côté, la nature des animaux vertébrés, dont les ossements se ren- contrent, fournit une limite supérieure de cette date. Cette donnée est com- plétée par les cailloux quarizeux déposés très-probablement à l'époque tertiaire sur les plateaux, qui paraissent avoir été empâtés, de même que les ossements, dans le phosphate, avant que le dépôt en fût complètement arrêté. Par leur âge, les dépôts dont il s'agit appartiennent donc à la période crétacée ou à la période tertiaire; la présence des débris d'ani- maux et des cailloux, ainsi que leur association au minerai de fer piso- lil bique, annoncent en tout cas que le phénomène a au moins duré pen- dant une partie de cette dernière période. » Des dépôts de cette nature sont déjà connus dans les communes de Caylux, Servanac, Mouillac et de Montricoux (département de Tarn-et-Ga- ronne), de Bach, Escamps, Concots, Saint-Projet, Saillac, Saint-Jean-tle- Laur, Cajarc^ Larnagol, Gréalou (département du Lot). Le groupe est donc déjà constaté sur une longueur de plus de 4o kilomètres, du nord au sud, et de 7 à 8 kilomètres de l'est à l'ouest. » Parmi les gîtes de phosphate connus dans d'autres contrées et qui offrent de l^-u^alogie avec ceux qui nous occupent, je citerai ceux de Nassau qui reposent sur le calcaire dévonien (à Stringocéphales), de même que les riches dépôts de minerai de manganèse et de fer de la même con- trée, auxquels la phosphoriîe est associée (i). Il en est de même de ceux qui ont été découverts en Belgique, dans l'arrondissement de Verviers (2). Dans ces diverses localités, les dépôts de phosphates sont plus récents aussi que les roches qui les encaissent. La ressemblance s'applique par ticulièrement à ceux des erivirons d'Amberg, en Bavière, qui sont super- posés au calcaire jurassique inférieur (Dogger), à proximité d'un dépôt de limonite, et paraissent tertiaires (3). La présence fie l'iode dans ces divers dépôts s'ajoute aux analogies de gisement et d'aspect. » A part la présence de pisolithes de fer oxydé hydraté au milieu du (i) Stein : Ucber das Vorhominen von Plwsiilinrxaurcn Kalk in dm Lahn inid Dillgrgrnd [Zeitschrift fur das Berg hûttcn and Salinen IVescn), t. XVI, 1868. (2) Notice sur la dérouverte et la mise en exploitation de nouveaux gisements de chaux pliospliates. [Annales des Mines, 6' série, t. XIII, p. 76 78; 1868). (3) GmiBEh : SitzungsbcricJite der K. bayerischen Akad. der Jf-'iiscnscliafccn, 18G4, t. II, p. ? ) (le chaux, que produisent les sources tlierniales tle Cails!)a(l eu Bohème, ou de Hammau-Mcskoulin en Algérie. » Enfin, comme gîles formés dans des conciliions analogues, on peut citer également les gîtes d'hydrate d'alumine on bauxite, reconnus main- tenant en beaucoup de parties de la France méridionale, et qui le plus sou- vent sont superposés à l'élage néocomien. )) Comme on l'a vu, ces gîtes de phosphates s'amincissent i rès-ra]îiclement dans la profondeur, où ils se terminent par de simples fissnies. Ce fait n'intéresse pas moins la pratique que la théorie. Il apprend, en effet, à ceux qui veulent exploiter ce genre de gîtes à se mettre en garde contre les illu- sions qu'a déjà fait naître leur épanouissement aux abords de la suiface. 11 ne faut pas oublier non plus que les principaux amas rencoi:trés jusqu'à présent dans ce groupe qui s'étend sur [-lus de 3oo kilomètres carrés, n'oc- cupent chacun qu'une surface assez restreinte. A raison de ces deux cir- constances, beaucoup de ces gîtes paraissent devoir être bientôt épuisés. C'est un motif de plus pour rechercher d'aiUres membres de la même famille. » PHYSIQUE. — Recherches llteriniqites t')■ ( io37 ) représentée par 76000 calories environ) n'est pas suffisante pour opérer l'éleclrolyse, lorsque le métal qui s'en sépare ne peut plus se combiner par voie synélectrolpujue à l'oxygène de l'eau décomposée, et renforcer ainsi cette énergie. En conséquence, il a fallu disposer, hors du caloiiniètre, des couples de renfort, exactement semblables à ceux de la pile, et, dans une première série d'expériences, augmenter d'autant la puissance du thermo- rhéostat placé à l'intérieur, afin de rendre négligeable la résistance phy- sique de ces couples ([). » Dans une seconde série d'expériences, le thermorhéostat précité a été remplacé par deux thermorhéostats, dont l'un occupait l'intérieur du calo- rimètre, tandis que l'autre était placé au dehors. La résistance de ces deux thermorhéostats pris ensemble était égale à celle du thermorhéostat unique employé précédemment, et la résistance de chacun d'eux était proportion- nelle au nomhre des couples intérieurs et des couples extérieurs qui leur correspon'aient. » Enfin dans la troisième série d'expériences, le thermorhéostat a été supprimé. )) A l'aide d'un calcul très-simple, il était facile de faire la part de cha- leur mise enjeu dans la partie extérieure du circuit (qui devait élre ajoutée à celle qui restait confinée dans la partie intérieure de ce circuit) pour avoir la quantité de chaleur qui aurait été recueillie et accusée par le calo- mètre, si celui-ci avait renfermé la totalité des couples employés. » Dans la première série d'expériences, cette quantité est représentée par le nombre de calories recueillies par le calorimètre pour i équivalent , . . , 4500"' de zuic attaque, augmentée de —^ — X c. » Dans la seconde série d'expériences, cette quantité est représentée (1) Si l'on veut bien se rappeler comment on calcule l'emprunt de chaleur que le volta- mètre fait i\ la pile pour l'électiolyse, on ci)m|)rentlra facilement combien il importe de s'op- poser ù l'clectrolyse du sulfate de zinc ([ui prend naissance dans les couples non cloisonnés, ])lacés hors du voltanielre. Pour cela, il faut ralentir autant que possible la marche des opé- rations et renouveler sans cesse l'acide de ces couples. Dans ces conditions, l'électrolyse du sulfate de zinc n'est plus à craindre. Lorsque, dans l'expérience inverse, les couples sont tous placés hors du calorimètre qui renferme le voltamètre, l'accident que je viens de sij^naler n'offre plus la même gravité. Il eût été sans doute j)référable do remplacer les couples ordinaires par des couples cloi- sonnés; mais je n'avais pas à ma disposition les lames de platine nécessaires, et l'investisse- ment de Paris me mettait dans l'impossibilité de me les procurer. ( io38 ) par le nombre de calories recueillies par le calorimètre, augmentée de 5XC (l). » Enfin, dans la troisième série d'expériences, celte quantité est repré- Kt-ntée par le nombre de calories versées dans le calorimètre, augmentée, comme précédemment, de -^ X c. Il faut encore y ajouter le nombre cal- culé qui exiH'ime la quantité de chaleur empruntée à la pile pour vaincre la résistance physique du voltamètre. » Four éviter la décomposition synélectrolytique de l'eau par la majeure partie du métal mis en liberté dans l'électrolyse des bases alcalines et de leurs sulfates, j'ai employé l'artifice bien simple que je vais signaler. » Dans le vase extérieur du voltamètre à cloison, on introduisait la dis- solution aqueuse du sel ou de l'alcali, puis on remplissait de mercure le vase poreux intérieur, après son iinbibition préalable par la même dissolu- tion. Celle-ci se trouvait ainsi en contact avec le mercure dans lequel plon- geait l'extrémité de l'un des rhéophores terminée par un gros fil de pla- tine. Le compartiment extérieur recevait l'extrémité de l'autre rhéophore terminée par une large feuille de platine qui embrassait complètement le vase poreux et constituait l'électrode positive. En raison de cette disposi- tion, le métal alcalin, mis en liberté à l'électrode négative, pouvait s'amal- gamer avec le mercure. » Le voltamètre étant ainsi disposé, voici ce qui pouvait se produire. » En employant cinq couples seulement, l'amalgamation du métal alcalin n'était pas possible; car, pour que l'électrolyse pût se produire dans ces conditions, il aurait fallu que le métal alcalin, mis en liberté, renforçât l'énergie de la pile en se combinant immédiatement à l'oxygène de l'oau décomposée [voir ma première Communication sur le même sujet (2)]; aussi, lorsqu'on opérait avec un nombre aussi limité de couples, les expé- riences marchaient avec une grande lenteur, et le mercure n'augmentait pas de volume dans l'électrolyse de l'ammoniaque et de son sulfate. » Les choses ne se sont plus passées de la même manière lorsque l'éner- fi) Le nombre 45oo exprime, en calories, la qiiantilé de chaleur qui, pour i équivalent de zinc attaqué par l'acide sulfurique étendu, n'est pas transmissible au circuit; C exprime le nombre de couples employés, et c le nombre de couples placés hors du calorimètre. A exprime le nombre de calories recueillies et accusées par le calorimètre pour i équivalent de zinc attaqué dans les couples. (2} Comptes rendus, t. LXXIII, p, 767. ( io39 ) gie voltaïque de la pile a été remplacée par un nombre suffisant de cou- ples additionnels. Dans ce cas, la quantité de chaleur empriuitée par le voltamètre et dépensée pendant l'électrolyse a été beaucoup |)lus grande, et le mercure de l'électrode négative s'est chargé d'une forte proportion de métal alcalin. Ainsi, dans l'électrolyse de l'ammoniaque et du sulfate d'am- moniaque, le volume du mercure a considérablement augmenté. Le métal alcalin, ainsi fixé par le mercure, s'oxydait bien, peu à peu, en décompo- sant l'eau en contact; mais cette oxydation, postérieure à l'électrolyse [phénomène méta-électrol/tique), ne pouvait plus renforcer l'énergie vol- laïqne de la pile. » Il faut cependant reconnaître qu'une certaine quantité du métal alca- lin, qui se sépare, échappe à l'amalgamation et s'oxyde immédiatement au contact de l'eau, puisque la quantité de chaleur empruntée par le volta- mètre pour électrolyser les bases alcalines et leurs sulfates a été constam- ment inférieure à ce qu'elle aurait dû être si le métal produit avait pu être complètement préservé de l'action immédiate de l'eau. C'est ce qui ressoit de l'examen du tableau suivant, où sont inscrits en moyennes les résultats des expériences lorsque le voltaïuètre et les couples de renfort étaient pla- cés hors du calorimètre qui contenait la pile et le thermorhéostat. CH.VLECR VOLUME CORPS COUPLES empruntée à la pile d'hyilrogèno ANGLE soumis a l'éleclrolyBe. de renfort. pour électrîser I équivalent des corps mis en expérience. dans chaque couple en 3:. minutes. (>)■ OBSERVATIONS. Siillate de sodium. . . 2 938S3"! 96,0 0,80 » de potassium. 3 90160 75,0 0,65 En opéraiif avec :> conples seulement, le » d'ammonium. 2 S8942 91.0 0,75 0,65 Tol. d'hyiirosène décagL' dans cliaiiue cou- ple a t'tê de ^>i divisions en 1,0 minutes. En opérant avec r> couples seulement. le Oxyde de sodium 1 77586 70,5 vol. d hydrogène désagô dans chaque cou- ple a élt) do Oi divisions en âo minutes. » de potassium. . . 76206 79.5 0,70 ■2 93975 68,0 0,60 « d'ammonium.. % 94072 9',o 0,75 » J'ai pensé qu'il était inutile d'opérer avec un plus grand nombre de (i) Les angles de déviation i'i la boussole n'ont pas été mesurés avec une rigoureuse exac- titude, parce qu'il suffisait de connaître approximativement la résistance des thermo- rhéostats. ( io4o ) conpies de reiifbi-l, parce tpie la nature du uliénomèiio paiaissail nette- ment établie. En effet, il nie semblait démontré que les oxydes et les sels alcalins soumis à l'électrolyse se décomposent en abandonnant leur métal, et que celui-ci, en soxydant imméilinlemeiil aux dépens de l'oxygène de l'eau, met en jeu une certaine quantité de chaleur qui renforce l'énergie vollaïque de la pile. » MINÉRALOGIE. — Note sur une Idocrase d'Arcndnl en Norwége; par M, A. Damour. « On a classé dans les collections de minéraux, sous les noms de (jrenal résinile, de coloplionite, un minéral jaune orangé ou brun de coioj.bano, plus ou moins translucide, en grains de diverses grosseurs, agglomérés, à facettes irrégulières et dépriinées. M. Fizeau ayant soumis cette substance minérale aux expériences qu'il a entreprises sur le coefficient de dilatation des corps solitles, a reconnu qu'elle présentait des caractères physiques très-distincts de ceux que montrent les grenats, et m'a demandé d'en faire l'analyse : je vais rendre compte des résultats que j'ai obtenus. )) L'échantillon qui m'a été remis par M. Fizeau provient d'Arendal en Norwége : il est en grains arrondis, lisses à la surface, de couleur jaune brunâtre, plus ou moins transparents et vitreux dans la cassiue. Ils sont engagés dans un calcaire cristallin dont on les sépare aisément à l'aide d'un acide. Ces grains étant dépourvus de facettes régulières, on n'a pu dé- terminer leur type cristallin qu'à l'aide des caractères optiques : ces carac- tères sont identiques à ceux qu'on observe sur l' Idocrase (prisme droit à base carrée). » Ce minéral raye le feldspath : sa densité = ^,44- 11 Chauffé à la flamme du chalumeau, il fond avec bouillonnement, en nn vert brun olivâtre. t îjramme du minéral chauffé dans un creuset en platine, à la tempéra- tiu'e du rouge-blanc, s'est boursouflé, puis a fondu eu un verre briui, en laissant dégager oS^'jOaSS de matières volatiles dont la majeure partie se composait de vapeurs aqueuses. 1) La masse foridne et pulvérisée se laisse attacpier aisément par les acides chlorhydriqne et nitrique dilués, et se convertit en une gelée transpa- rente. » L'analyse a été faite en attaquant par l'acide nitrique le minéral |)réa- lablement fondu et séparant les diverses substances cpii le composent, siii- 2 0,1193 ( io4. ) vaut la méthode que M. H. Sainte-Claire Deville a recommandée pour dé- terminer la composition des silicates. » J'ai trouvé que ce minéral contient les proportions suivantes : Silice o,3632 0)>937 5 Alumine 0,1670 0,0778 Chaux 0,3486 0,0996 \ Oxyde ferreux 0,0620 0,0137 1 Oxyde maiiganeux o,oi4o o,oo3i ( Magnésie 0,0078 0,0029 ; Eau et matière volatilisée. o,o258 0.9879 » Cette composition, exprimée par la formule i8(Ca,F,Mn,Mg) + 4ÀI + i5Si, se rapporte bien à celle que les plus récentes analyses ont assignée à l'Ido- crase. Les caractères physiques s'accordant ainsi avec ceux que fournit l'examen chimique, il y a donc lieu de rapporter à l'espèce Idocrase, le minéral de Norwége que l'on avait classé, jusqu'à ce jour, parmi les gre- nats. » MINÉRALOGIE. — Analyse d'un cjrenal du Mexique; par M. A. Damour. « Ce grenat a été envoyé par M. del Castillo à M. Daubrée, qui m'a prié d'en faire l'examen. 11 provient du Rancho de San-Juan au Mexique, où on le trouve disséminé d.ins un calcaire cristallin. Il est cristallisé en dodécaèdre à faces rhomboïdalcs; sa couleur est le rose pâle; ses fragments sont translucides. Il raye le quartz; sa densité = 3,67. » A la flamme du chalumeau, il fond aisément en un verre jaune bru- nâtre demi-transparent; fondu avec le borax, au feu de réduction, il se dissout et donne un verre incolore; l'addition d'une parcelle de nitre y fait apparaître une teinte violacée indiquant la présence du manganèse. » Réduit en poudre fine, il est lentement attaqué par les acides; mais lorsqu'il a été préalablement fondu à la température du rouge-blanc, l'at- taque par les acides s'opère avec facilité, et la matière se convertit en une gelée transparente. M L'analyse a donné les résultats suivants : C. R., 1871, 2' Semestre. (T. LXXlll, N» 18.) ' ^^ ( I042 ) Silice 0,3946 0,21 04 2 Aluminium 0,2160 0,1010 ) rw j f • ■}?. ' . o,io5o I Oxyde fernque o,oijb 0,0040 ) Chaux ,.• 0,3575 o,io2i \ Magnésie 0,0067 0,0026 0,1068 i Oxyde manganeux 0,0096 0,0021 / Matière volatilisée o ,oo4o I ,002g » La composition de ce minéral montre qu'il appartient à la famille des grenats et qu'il doit être classé parmi les grossulaires (grenats à base de chaux). » Dans le même gisement, on rencontre des grenats blancs; ces derniers, fondus à la flamme du chalumeau, avec le borax et une parcelle de nitre, donnent, au même degré que le grenat rose, la réaction du manganèse. » aiÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. J. GooDMANJV adresse un Mémoire portant pour titre : « De l'albu- mine et de sa transformation en fibrine par l'action de l'eau ». (Commissaires : MM. Wurtz, Robin.) M. L. MiGxoT adresse une Lettre concernant ime réclamation de priorité au sujet du procédé de peinture au silicate de potasse sur zinc, communiqué à l'Académie par M. Arlus, au nom de la Société de la Vieille-Montagne. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Des « Études sur le tracé des roues hydrauliques à aubes courbes de M. le général Poncelet », par M. le général Didion; 2° Un ouvrage de M^"" Meignan , portant pour titre « Le Monde et l'homme primitif selon la Bible » ; 3° Un ouvrage de M. l'abbé Ed. Lambert, intitulé « Le Déluge mosaïque, l'histoire et la géologie » ; ( io43 ) 4° Un Mémoire de M. Edlund^ portant pour titre « Recherches sur la force électromotrice dans le contact des métaux et sur la modification de cette force par la chaleur ». Les conclusions auxquelles est conduit l'auteur de ce dernier Mémoire sont les suivantes : « 1° Telle qu'elle a été établie par des expériences électroscopiqiies, la série des tensions électriques, pour les métaux, ne présente pas de relation immédiate avec les forces éleclronio- trices au contact : il est donc impossible de déterminer, d'après cette série, la grandeur ou la nature de ces forces. » 2° L'ordre respectif entre les métaux est parfaitement identique dans la série électro- motrice et dans la série thermo-électrique. » 3° La force de contact électromotrice, pour les onze combinaisons métalliques expéri- mentées, a augmenté avec la température, quand la température ne dépassait pas 3o degrés. » 4° Les forces thermo-électriques qui correspondent à une variation délorminée de température, dans des combinaisons métalliques différentes, ne sont pas proportionnelles aux forces électromotriccs de ces combinaisons. » 5° Si, à l'aide du deuxième principe fondamental de la théorie mécanique de la chaleur, on calcule les modifications que subissent les forces de contact électromotrices, par suite de l'auginentalion de température, on obtient des résultats qui ne concordent pas avec l'expé- rience. » ASTRONOMIE. — Éléments de la planète © Héra. Note de M. G. Leveau, présentée par M. Delaunay. « La planète Q Héra a été découverte par M. Watson à Ann-Arbor, dans la nuit du 7 Septembre 1868. Elle a été assez fréquemment observée à l'époque de [sa découverte, mais peu dans les deux oppositions sui- vantes. En comparant les observations de cette planète aux éphémérides que j'en ai publiées annuellement, j'ai formé les positions normales sui- vantes (ascension droite et déclinaison), qui sont toutes rainenées à une même origine, l'équinoxe et l'équateur moyens de 1 870, o : Temps moyen ,p, Nombre de lierlin. " ° d'observations. 1868 Sept. 12,0 4.52'.i3",7 — 4.i8.2t',5 6 Cet. i4,o 358.58.20,7 -7.32.36,4 5 Nov 16,0 357.i4-4'>i — 7.50.12,5 i5 Dec. i5,o 0.57.21,3 — 5.33.26,0 4 1869 Janv. 1 3,0 8.9.42,1 —1.50.39,9 2 Fév. 6,3ii45 15.53.48,9 -4- 1.49- 5,1 1 1870 Janv. 28,5 ioo.53.i3,i +19.33.11,0 4 1871 Avril 18, 5 190.26.38,6 +3.10.16,7 7 .35.. ( lO/i'î ) «Après avoir dégagé des observations les perturbations produites par Jupiter et Saturne, j'ai établi des équations différentielles dont la résolution m'a conduit aux éléments suivants : Éléments osculateurs de la planète (Ϋj) Hérn pour le 28 Septembre 1868, midi moyen de Berlin. o t a Anomalie moyenne M» =1 33.29.46,6 Longitude du périhélie ir = 322.5o.5o,6 ) équinoxe el éclipt. Longitude du nœud ascendant ^ =136.16.12,7) moyens 1870, o. Inclinaison / ;= 5.a4- • ;8 Angle (sin z= excentricité) ^ r= 435. 18, a Moyen mouvement héliocentriciue diurne .. . p. = 798", 0188 logrt! = o,43i ggS 7 » En comparant les positions déduites de ces éléments aux positions normales adoptées on obtient les résultats ci-dessous : Dates. Perturbation par TP et t) 1868 Sept. 12,0 4.52 i6"4 +0'. o"2 4.52'. i6",6 — a'g Oct. i4,o 358.58.19,0 -f-0.0,2 358.58.19,2 +1,5 Nov. 16,0 357.14.37,9 -f-o. 1,5 357.14.39,4 -l-ii7 Dec. i5,o 0.57.19,0 -4-0. 2,4 0.57.21,4 —0,1 1869 Janv. i3,o 8. 9.36,0 +0. 1,6 8. 9.37,6 +4,5 Fév. 6, 31145 15.53.48,4 — o. 1,1 t5.53.47,3 +1,6 1870 Janv. 28,5 100. 5g. 34, 7 — 6.18,4 100.53. 16, 3 —3,2 1871 Avril 18,5 190.25.47,4 +0.52,0 190.26.39,4 — 0,8 Perturbation Dates. œ,. par (S>,. (D„ — (D|, T ei y, 18C8 Sept. 12,0 — 4°i8'.i8"7 + o'^2 — 4m8'.i8"5 — 3",o Oct. i4,o — 7.32.36,0 + 0,2 — 7.32.35,8 — 0,6 Nov. 16,0 — 7.50.14,0 + 1,4 — 7.50.12,6 +0,1 Dec. i5,o — 5.33.28,5 + 2,6 — 5.33.25,9 —0,1 1869 Janv. i3,o — 1.50.49,0 + 3,1 — i.5o.45,9 +6,0 Fév. 6,3ii45... + 1.49. 9,0 + 2,6 + 1.49.11,6 —6,5 1870 Janv. 28,5 +19.32.33,5 +36,6 +19.33.10,1 +0,9 1871 Avril i8,5 + 3. 9.37,7 +39,9 + 3.10.17,6 —0,9 » Une discussion approfondie des observations sera faite lorsque les coordonnées d'un certain nombre d'étoiles de comparaison aiu'ont été ob- servées à l'Observatoire tie Paris; et enjoignant, aux observations déjà ( 1045 ) faites, celles de l'opposition prochaine, on obtiendra nne orbite définitive de la planète. » A l'aide des éléments ci-dessus et des perturbations produites par Jupiter et Saturne, M. Bossert a calculé une éphéméride pour l'opposition de 1872. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Note sur les usages de la dynamite; par M. Barbe. K La dynamite, inventée par M. A. Nobel, ingénieur suédois, est em- ployée en grandes quantités depuis plusieurs années en Autriche, en Prusse, en Suède, en Norwége,en Belgique, en Angleterre, dans l'Amérique entière et jusqu'en Australie. Ce corps explosif, dont la base est la nitroglycérine, présente l'énergie de cette huile explosible sans en conserver les dangers. » Malgré le rapide développement de la fabrication de la dynamite et les avantages que l'on retirait de son application au point de vue des tra- vaux des mines, cette nouvelle poudre restait à peu près inconnue en France lorsque éclata la guerre avec la Prusse. Le Comité scientifique de défense établi à Paris auprès du Ministère de l'Instruction publique ap- prouva en principe l'emploi de la dynamite à la défense de la ville assiégée, et le Comité d'armement ressortissant du Ministère des Travaux publics reçut mission d'établir à Paris une fabrication de poudre Nobel. M A la fin de novembre, deux fabriques fonctionnèrent à Paris, produi- sant par jour environ 3oo kilogrammes de dynamite d'une qualité assez satisfaisante. Pendant les mois de décembre et de janvier, diverses apj)li- cations militaires furent faites au plateau d'Avron, au Drancy, à Buzenval et en divers autres lieux. » En même temps, le Comité d'étude des moyens de défense siégeant à Tours songeait à se servir de la dynamite. Il chercha à la tirer de l'étran- ger. Les obstacles créés par l'état de guerre empêchèrent la réussite de ces projets, et ce ne fut qu'en octobre que la Délégation du gouvernement de la défense nationale put créer une fabrique de dynamite en province. » Elle fut construite dans l'extrême midi de la France, sur les bords de la Méditerranée, à Paulille, près de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales). Dès la fin de novembre, elle put satisfaire aux besoins de l'armée, et les troupes du génie furent dotées d'un puissant moyen d'action. » Depuis cette époque, la fabrique fonctionne régulièrement; elle est devenue maintenant une entreprise uniquement industrielle. On y prépare environ i5ooo kilogrammes de dynamite par mois, pour faire face aux ( io46 ) demandes du Ministère de la Guerre et du Commerce. Le poids total des produits fabriqués jusqu'à ce jour dépasse 80000 kilogrammes. » Les exploitants des mines, les entrepreneurs des tunnels et des travaux sous-marins en France, en Italie, en Espagne, en Afrique, sont les consom- mateurs ordinaires de la fabrique de Paulille. Celle-ci a même fait une expé- dition au Mexique. Ces consommateurs trouvent avantage à l'employer par les mêmes motifs qui ont conduit les exploitants et les entrepreneurs des autres pays à en faire l'application. Sa grande vivacité d'action, sa pro- priété de détoner sous l'eau la rendent particulièrement précieuse dans l'exploitation des roches très-dures ou fissurées, dans les travaux en terrains aquifères. B Plusieurs fois déjà, des chantiers où la roche était trop dure ou trop humide pour être travaillée à la poudre ordinaire, où l'avancement était à des chiffres tellement bas, que le mineur désespérait, ou que la dépense de main-d'œuvre était hors de proportion avec le résultat acquis, ont pu être avantageusement repris à l'aide de la dynamite. » On a eu récemment, dans les travaux du chemin de fer du Midi, confiés à la haute direction de M. Chauvizé, ingénieur en chef à Beziers, un exem- ple très-frappant de cette supériorité. » Le tunnel de Saint-Xist, sur la ligne en construction de Montpellier à Rodez, fut attaqué, pour aller plus vite, par cinq puits verticaux et à cha- cune de ses extrémités : ce tunnel est creusé dans le calcaire jurassique dur. La roche devint en peu de temps tellement aquifère, qu'avec l'emploi de la poudre et des méthodes ordinaires, ni les puits, ni les galeries n'avan- çaient; pendant ce temps, le reste de la ligne se terminait, et l'on pouvait prévoir l'instant où son ouverture serait retardée par l'inachèvement de cet important travail. Alors on adopta l'emploi de la dynamite. Dès que les ouvriers eurent acquis quelque expérience, sous la direction de leurs ingé- nieurs, les avancements s'élevèrent à o™,3o par jour dans les puits en fonçage, et i™,3o dans les galeries en percement. Dernièrement, par suite de l'encombrement de nos voies ferrées, une livraison considérable de poudre Nobel se fit attendre quelques semaines : on fut réduit à continuer les travaux à la poudre ordinaire. Aussitôt les avancements retombèrent à o'",8 dans le fonçage des puits, et o™, 3o dans le percement des galeries, en y employant le même personnel. Ce fait démontre les importants avan- tages qu'on pourra retirer désormais dans des cas analogues, et qui pro- fiteront tout à la fois et aux entrepreneurs et à l'État. « L'intérêt des sommes dépensées s'ajoute chaque jour au compte de ( 'o47 ) premier établissement : la Compagnie du Midi a donc hâte de terminer son travail. L'intérêt public est engagé aussi, tant à cause de l'utilité du chemin de fer, que par la garantie d'intérêt assurée par l'État sur tout le capital dépensé pour la construction de la ligne. » Dans les tranchées et les tunnels de Cerbère, sur la section de Port- Vendres à la frontière espagnole, à travers les schistes des Albères, l'entre- preneur, sur le vu des résultats des sondages entrepris avant l'adjudication par les ingénieurs de la Compagnie, avait consenti, sur les prix de base de l'adjudication, un rabais considérable. Ayant rencontré des roches plus dures, plus fissurées et d'un travail plus difficile que ne le faisaient penser les sondages, il fut sur le point d'abandonner l'oeuvre en demandant des indemnités, lorsque l'emploi de la dynamite lui permit de continuer avec des avancements plus rapides et une économie de main-d'œuvre. » C'est surtout par la réduction de la main-d'oeuvre que se manifeste l'avantage de la dynamite. Les trous de mine sont d'un calibre plus petit, tout en prenant plus de roche en profondeur. Or on sait que le forage des trous de mine constitue, lorsque la roche est dure, la partie la plus longue du travail. On dépense toujours autant et plus d'argent pour l'achat de la dynamite que pour la quantité de poudre correspondante; mais la main- d'œuvre est assez diminuée pour constituer, en résumé, une diminution de la dépense totale, et surtout pour permettre un plus rapide avancement. » Mais la dynamite, qui coûte deux fois plus cher que la poudre ordi- naire, perd de ses avantages quand la roche n'est pas dure, crevassée ou aquifère. La poudre ordinaire convient mieux dans ces cas, et donne plus d'économie; aussi est-il arrivé, dans les exploitations les plus nombreuses en France, c'est-à-dire dans les roches sèches, moyennement dures ou ten- dres, que l'on n'a pas obtenu tous les avantages que l'on avait espéré retirer de l'emploi de la dynamite. » C'est donc à tort que quelques personnes ont pu croire que la dyna- mite remplacerait la poudre de mine. Il n'en est rien, et le contraire est arrivé en Allemagne, où la consommation de la poudre a augmenté depuis que l'on y fabrique de la dynamite. On conçoit, en effet, que, si un exploi- tant trouve moyen de percer plus vite tel puits ou telle galerie de recherche, dont il ne pouvait sortir, ce n'est pas d'ordinaire par des réductions de personnel qu'il songera à réaliser l'économie que la poudre vive lui aura procurée; il conservera, au contraire, ses moyens d'action, si même il ne les développe, et les portera sur les nouveaux chantiers que le travail ter- miné lui a permis d'ouvrir. Et, si les conditions exceptionnelles de dureté, ( io48 ) de fendillement ou d'humidité ne se présentent plus dans ces chantiers, il y consommera de la poudre ordinaire. En fait, c'est ainsi que les choses se passent dans les mines de charbon. » De même, telle mine métallique dédaignée jusqu'ici, par suite de l'in- suffisance de nos moyen d'action, sera mise en exploitation, grâce à l'em- ploi de la dynamite, et arrivera à consommer, dans bien des points de son exploitation, des quantités de poudre qui n'auraient jamais été demandées si l'on n'avait pu attaquer le gisement. » On conçoit que cette possibilité de mettre en exploitation des mines inabordables à la poudre, ou de développer plus activement l'aménagement des richesses minérales déjà exploitées, augmentera sûrement la prospérité publique, tant par les prix de main-d'œuvre répandus parmi les mineurs, que par les matières livrées à la consommation et par les impôts levés sur ces nouveanx éléments d'activité indnstrielle. » Mais on entend quelquefois faire à l'introduction de la dynamite d'au- tres objections, qu'il importe de réduire aussi à leur juste valeur. On dit, par exemple, que la dynamite, étant à base de nitroglycérine, doit être un produit dangereux à transporter, à conserver et à employer. L'expérience répond à ces craintes. Plus de deux millions de kilogrammes de dynamite ont été mis en magasin, transportés et livrés à la consommation étrangère, sans amener d'accidents. Les chemins de fer autrichiens, suédois, américains et français transportent librement cette poudre et la considèrent comme d'un transport moins dangereux que la poudre, qu'une étincelle fait partir. » On avance aussi que, si l'emploi de la dynamite fabriquée est admirable, la production de cette poudre, exigeant d'abord la préparation de la nitro- glycérine, doit être fort dangereuse. Cette objection est plus sérieuse que la précédente, parce que, en effet, la fabrication de la nitroglycérine est au moins délicate et ne réussit pas à tout le monde. Elle exige des précautions, un grand discernement dans le choix des matières, des procédés et des appa- reils. Mais M. Nobel a établi des fabriques dans presque tous les pays du monde; il a acquis une grande expérience spéciale de cette industrie; ses collaborateurs, hommes instruits et intelligents de tous pays, ont trouvé chaque jour quelque perfectionnement de fabrication, et c'est le plus sou- vent la nécessité qui a été le but de leurs améliorations. Les fruits de cette expérience ont été et sont encore mis en commun, et l'on admettra bien qu'il y a dans cet ensemble d'efforts un gage précieux de succès. » Et en effet la méthode de la fabrication est arrivée aujourd'hui à une certitude, à une régularité qui touchent à la perfection. On a tout un en- ( 1049 ) semble de prescriptions qu'il serait trop longd'émimérer ici, et qui donnent à cette fabrication toute la sécurité que peut avoir la préparation d'une matière explosive, plus de sécurité du moins que n'en présente la fabrication de la poudre ordinaire. )) Il n'y aurait témérité à fabriquer et à manipuler de la nitroglycérine que si des personnes, d'ailleurs compétentes, mais privées de ces enseigne- ments spéciaux de l'expérience, voulaient entreprendre par leurs seuls moyens cette difficile industrie. Elles auraient à recommencer la longue série d'études qu'a coûtée la création des méthodes actuelles. » CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation du sucre de canne dissous en glucose, sous l'influence de la lumière. Note de M. E.-M. Raoult. « On admet aujourd'hui qu'à la température ordinaire une solution de sucre de canne, soustraite à l'action des ferments, conserve indéfiniment sa saveur et ses propriétés chimiques : c'est une erreur. J'ai observé à plu- sieurs reprises qu'une solution de sucre de canne, sans subir la moindre fermentation, peut s'altérer à la longue et se transformer plus ou moins complètement en glucose; et, dans le courant de cette année, j'ai fait une expérience qui prouve que cette transformation a lieu sous l'influence de la lumière. Voici cette expérience. )) Le 12 mai dernier, lo grammes de sucre blanc ont été dissous dans 5o grammes d'eau pure; des volumes égaux de celte solution ont été in- troduits dans deux tubes de verre blanc et soumis à l'èbullition pendant quelques minutes; après quoi, et avant la rentrée de l'air, les tubes ont été fermés à la lampe. Ces tubes, ainsi préparés, ont été placés, l'un dans un lieu complètement obscur, l'autre dans un endroit bien éclairé, à côté l'un de l'autre cependant, afin de leur faire éprouver les mêmes variations de température. Cinq mois après, le 20 octobre, j'ai ouvert les tubes; les solu- tions étaient parfaitement transparentes et ne renfermaient aucune végéta- tion miscroscopique. Celle qui était restée dans l'obscurité ne troublait point le réactif cupro-potassique de M. Barreswil : elle ne contenait donc point de glucose. Au contraire, la solution sucrée qui avait été exposée à la lumière donnait, avec le même réactif, un abondant précipité rouge; la moitié environ du sucre de canne qu'elle contenait d'abord se trouvait intervertie. Ainsi, sous l'influence de la lumière, le sucre de canne dissous dans l'eau se transforme lentement en glucose. C. R., 1871, ■>.' Semestre. (T. LXXIII, N° t8.) I 36 ( io5o ) » Il résulte de là qu'un sirop peut contenir beaucoup de glucose, lors même que le fabricant n'y a mis que du sucre de canne, et qu'un tel pro- duit ne doit plus être considéré comme nécessairement falsifié. » THERMOCHIMIE. — Recherches sur les sels ammoniacaux ; par M. Berthelot (i). 3° PARTiK. — Actions réciproques entre les sels ammoniacaux et les sels alcalins. « Entre deux sels dissous, il y a d'ordinaire action réciproque : les phé- nomènes thermiques indiquent que les acides forts s'unissent de préférence aux bases fortes, laissant les bases faibles aux acides faibles, de telle sorte que le sel le plus stable, en présence de l'eau, et aussi, par une conséquence inévitable, le sel le moins stable, se forment de préférence. Voici les faits, exposés dans un ordre méthodique. M 1° Les deux sels .sont formés par des acides forts. — (i équivalent de cha- que sel est dissous à l'avance, de façon que le volume de la liqueur soit égal à 2 litres). SO'Am 4-AzO«K SO'K + AzO'^Am SO'Ara+KCl SO'K-+- AmCI I AzO^Am+KCl I AzO«K + AmCI I C^o. (i) I équivalent de chaque sel = 4 H'res. (2) 1 équivalent = 1 1'", 5. ( lo 53 ) IV. Borates (i). BO'NaO +AmCl. .. — 2,25 BO'NaO +SO'Am... — 2,25 BO^AmO + NaCl -o,48 BO"=AniO + SOi4 — [2,94 — 1,30] =— o,5o chiffre auquel il faut ajouter — 0,10 environ, à cause de la dilution, ce qui nous amène à peu près à — 0,60, trouvé ci-dessus. VI. Suif hydrates. » L'acide sulfhydrique et l'acide carbonique offrent dans leurs combi- naisons certaines analogies et certaines dissemblances, qui se retrouvent dans les études thermiques. » Nous avons établi que les carbonates neutres de potasse et de soude sont stables en présence de l'eau, et qu'il en est de même des bicarbonates (i) I équivalent = 4 litres. ( io54 ) de potasse, de soude et d'ammoniaque; le carbonate neutre d'ammoniaque seul est décomposable par l'eau d'une manière progressive. Au contraire les sulfures de potassium, de sodium, aussi bien que celui d'ammonium, sont décomposés complètement par l'eau en sulfhydrales et en alcalis libres : j'ai confirmé sur ce point important les expériences tout à fait dé- cisives de M. Thomsen, » Mais les sulfhydrates sont stables en présence de l'eau, sinon absolu- ment, du moins presque au même titre que les bicarbonates. J'ajouterai que le sidfliydrate de sodium et celui d'ammonium offrent un écart ther- mique des chaleurs de neutralisation égal à + i,5 : à peu près le même que pour les sels très- stables. En raison de ces circonstances et de ce rapprochement numérique, les effets thermiques des doubles décomposi- tions entre sulfhydrates solubles et sels alcalins stables ne conduisent à aucune conclusion assurée. » Par contre, les phénomènes thermiques confirment très-nettement l'état de décomposition des sulfures dissous en alcalis libres et sulfhy- drates; en effet : 2AmCl-4-Na-S- dégage -1-1,26; c'est-à-dire la quantité de chaleur qui correspond à la réaction d'un équi- valent de soude libre sur le chlorhydrate d'ammoniaque, le système mis en expérience étant en réalité 2AmCl + NaHS' + NaHO-. » En doublant la proportion du chlorhydrate, le nouvel effet thermique est insignifiant: — 0,06. » 3" Les deux sels sont formés par des acides faibles. I. Carbonates et cyanures {i). \ Cy K + CO' Ara +0 ,09 I CyAnU- COns. — 2,18 » Il y a décomposition totale dans le second cas, précisément comme avec les sels stables, et formation intégrale, ou à peu près, de carbonate d'ammoniaque et de cyanure de potassium. Le cyanure de potassium et le cyanure d'ammonium se comportent donc comme des sels beaucoup plus stables que le carbonate d'ammoniaque : ce qui s'explique, la dilution de (i) Chaque solution renferme -J- d'équivalent par litre. ( io55 ) ces deux cyanures absorbant peu de chaleur, et l'écart thermique entre la formation du cyanure de potassium (2,9) et celle du cyanure d'ammonium (i,3) étant égal à i,C, c'est-à-dire à peine plus fort que pour le chlorure et l'azotate de potassium comparés avec le chlorure et l'azotate d'ammonium. La stabilité relative du cyanure de potassium est confirmée par les réactions de la potasse, du carbonate dépotasse et du cyanure d'ammonium : CyK-t-I^O —0,01 CyK-f-COaC. -+-0,00 CyltH-CyAra —0,24 » Les bicarbonates, au contraire, produisent un dégagement de chaleur avec les cyanures, parce que l'excès d'acide du bicarbonate partage la base déjà unie à l'acide cyanhydrique : C-O'KOHO -)- KCy -I- i ,89. Une décomposition complète du cyanure dégagerait + 6,3, un peu plus du triple. J'ai encore trouvé C' O' KO HO + CyAm + i , i4 C=0'AmOHO+CyK -h 0,80 » Dans ce cas, il y a partage des deux bases entre les deux acides, et en outre formation de carbonates neutres. II. Carbonates et phénates. C'H'NaO^-f-CO'Am —2,01 C'^H'AmO'-f- CO'Na — i ,20 » Il y a, dans les deux cas, accroissement de décomposition du système sous la double influence de la dilution et de la réaction proprement dite; mais le premier système se refroidit beaucoup plus que le second, ce qui indique une transformation très-avancée, sinon complète, du phénate de soude en phénate d'ammoniaque: l'écart thermique entre la formation de ces deux sels (5,3) étant plus grand qu'entre les carbonates correspondants (4,4)5 on voit que c'est toujours le sel le plus stable (carbonate de soude) qui se forme de préférence. III. Cai-homites et borates.- BO'Na -t- CO^Am — 0,20 EO'Am + CO'Na — i 569 » Il y a décomposition presque complète dans le second cas, c'est-à-dire ( io56 ) formation presque exclusive de borate de soude et de carbonate d'ammo- niaque. Cependant, le premier chiffre étant inférieur à la chaleur absorbée par la dilution simple du borate de soude ( — o,56), il est probable que les deux réactions inverses se développent, quoique en proportions très- inégales. » Soient encore les réactions entre borates et bicarbonates : i BONa -4-C'O'AmOHO — i ,53 i BO'Am + C'O'NaOHO — 0,49 )) La réaction est opposée à la précédente, c'est-à-dire qu'il se forme presque exclusivement du borate d'ammoniaque et du bicarbonate de soude : ce qui s'explique, le dernier sel étant le plus stable de tous, car il est le seul que l'eau ne décompose pas d'une manière appréciable. Cepen- dant la réaction inverse paraît se développer dans quelque mesure, la dilu- tion du borate d'ammoniaque pur absorbant une quantité de chaleur ( — 1,00) qui surpasse le chiffre —0,49. » Comme confirmation de cette dernière conclusion, je citerai encore la réaction du borate de soude sur le bicarbonate de soude : BO'Na + C'0 1'' bandée? est un peu phis ré- frangihle que la double raie orangée qui caractérise si bien le phosphore dans l'étincelle (6o3,5 et 601, 3). Quant à la ligne 54-2, elle ne correspond à aucune bande. D'un autre côté, la bande ]S correspond à luie ligne excessivement faible, et la bande -y n'est en regard d'aucune ligne. Ces bandes paraissent donc appartenir à un spectre particulier. Je n'ai pu les ol)tenir par voie électrique avec le phosphore pin-; en revanche je les ai retrouvées dans le spectre de la combustion lente du phosphoie volatilisé dans l'hydrogène. C. R., 1S71, -^^ Semestn-. (T. LXXMI, ^" 18.) I ^'] ( io58 ) » 13. J'ai fait passer fie l'hydrogène pur sur quelques bâtons de phos- phore tièdes : le courant gazeux s'écoulait dans l'atmosplière par un tube vertical de i millimètre de diamètre. Il s'est formé à son orifice un cône faiblement lumineux, d'un jaune verdâtre, ayant l'apparence d'une flamme avec son enveloppe brillante et son noyau sombre, mais ne dégageant pas de chaleur sensible. J'ai écrasé cette flamme d'un nouveau genre contre une surface verticale (un morceau de papier), et j'en ai examiné le spectre. Il est continu et s'étend du commencement de l'orangé à celui de lindigo. Les bandes a et p s'y détachent très-nettement en clair, la bande 7 y est in- diquée. » 14. Les composés haloïdes du silicium volatilisés dans la flamme de l'hydrogène donnent un noyau faiblement coloré en verdàlre et fournissant un spectre de bandes qui a besoin de l'insufflation d'air pour apparaître avec netteté. Yoici les bandes observées parce procédé: Chlorure. Bromure. lodure (i). 622 620 faible. 6^0 612 ) r -1 1 ^ ^ faibles. 6o5 \ 6o5 très-faible. » 5q5 595 595 tU"'"'- 57g faible. 0 567 s. 567 567 55i ) 556 ,.,, 548 u 55 1 faible. 545 (B. 545 545 l^'' ! faibles. 577 ) 535 ) , ... faibles. 527 ( 533 faible. 522 a. 522 522 5i4 faible. » 1) 5o7 507 507 5oi 7. 5oi u 4g5 très- faible. 4q5 très-faible. 495 487,5 487,5 faible. ■ 488 481 M 474 très-faible. 477 faible. 469 465 très-faible. 457 faible. 45.2 très-faible. 446 faible. [ i) .le (lois les échantillons de ces produits à l'obligeance de M. Friedel. ( 'oSg ) w 15. Bien que ces bandes se correspondent pour la plupart, sinon comme éclat, du moins comme position, on ne peut pas avancer qu'elles soient dues au silicium libre: du moins, je n'ai |»u les obtenir jusqu'à pré- sent avec l'hydrogène silice, qui se décotnpose cependant facilement dans la flamme. Elles ne coïncident pas avec les raies importantes du spectre électrique du silicium, car aucune bande ne se trouve en regard de la double raie orangé 636,5-634 (dont la dernière est à peine plus réfrangible qu'une belle raie du brome), ni du groupe 600-597, ni de la raie violette 4i3,5. La raie verte 5o6 correspond seule à une bande assez importante. » 16. Le fluorure de silicium volatilisé dans la flamme ne donne qu'un spectre continu; on sait qu'il fournit, dans les tubes de Geissier, un magni- fique spectre de bandes. La vapeur saturée du bromure de silicium conduit assez bien, à la température ordinaire, l'électricité de faible tension. Ou aperçoit une auréole diffuse entre les électrodes, dont la négative s'entoure d'une belle gaine jaunâtre. Le spectre de cette auréole est absolument con- tinu, mais présente deux maxima d'éclat, l'un dans le jaune vert, l'autre dans l'indigo. Le vert et le bleu sont peu lumineux. Lorsque la tension élec- trique augmente, on voit paraître des étincelles dont le spectre renferme les lignes du brome et du silicium. » ANATOMIE COMPARÉE. — Recherches sur la génération de /'Heiix aspersa. Note de M. S. Joukdaiiv, présentée par M. É. Blanchard. a Les follicules de la glande génitale de VHelix aspersa produisent des ovules et des spermatozoïdes. Les premiers se développent dans l'épaisseur même des parois simples du follicule; les derniers dans des cellules de la face interne de celui-ci. Le canal excréteur de la glande hermaphrodite (conduit ovo-déférent) contient toujours des spermatozoïdes; il ne livre passage aux ovules, qui semblent le parcourir rapidement, qu'au moment de la ponte. Les œufs et les spermatozoïdes paraissent cheminer dans le canal ovo-déférent par l'action des cils vibraliles qui tapissent sa paroi interne. » Dans le canal ovo-déféreni, la plupart des spermatozoïdes possèdent déjà les caractères qu'on leur trouvera plus tard, quand ils seront prêts à agir sur l'élément femelle. Leurs mouvements, qu'on a niés, sont cependant très-vifs. L'état moins avancé ds l'ovule, sa non-maturité paraissent expli- quer l'absence d'action des spermatozoïdes, malgré le contact immédiat qui existe entre l'élément mâle et l'élément femelle. 137,. ( I0()0 ) » A leur sortie du cmial ovo-déféieni, l'ovule et le spermolozoide s'en- gagent, chacun séparément, dans deux deini-canaiix, de calibre très-inégal, accolés de manière que les bords en soient communs : nous les appellerons tjoutlière ouiyère et gouttière déférente. » En quittant le canal ovo-délérent, l'ovule reçoit, d'une glande particu- lière qui verse son produit de sécréliou dans la portion la plus reculée de la gouttière ovigère, une couche très-épaisse de substance albuminoïde, et plus bas les parois mêmes de cette gouttière foiu'nissent la double tunique de l'œut et les granulations calcaires qui sont disséminées dans la plus ex- terne de ces enveloppes. » Le sperme descend par la gouttière déférente, où les spermatozoïdes sont déjà agglutinés par la sécrétion des glandes qui y débouchent en grand nombre. Ils passent ensuite dans le canal déférent et enfin pénètrent dans l'appendice flagelliforme dont les glandes, par l'effet d'une action réflexe due à la présence du sperme, sécrètent un mucus, qui se concrète et se moule sur les parois de cet appendice, enfermant l'élément mâle dans une sorte d'étui allongé et flexible, véritable spermatophore, nommé par les malacologistes ( apreolus. » Au moment du rapprochement sexuel, la verge, dont l'extrémité se trouve en rapport avec l'entrée de la branche copulatrice, fait pénétrer le spermatophore dans celte dépendance de l'appareil femelle. Le spermato- phore se fragmente et se désagrège; les spermatozoïdes se trouvent mis en liberté et se répandent dans la branche copulatrice, la vésicule du même nom, et surtout s'introduisent dans la gouttière ovigère, où à ce moment, et à ce moment seul, on les trouve pleins de vie en grande quantité. Par l'action de cils vibratiles qui tapissent la paroi interne de la gouttière ovi- gère, les spermatozoïdes vont au devant de l'œuf, et c'est dans la })orfion initiale de cette gouttière que la fécondation paraît s'effectuer. » Pendant les préludes de l'accouplement, les deux individus font saillir leiu- dard, qui le |)lus ordinairement traverse d'outre en outre les parois de la cavité viscérale et tombe dans cette cavité, où on le retrouve longtemps après, au milieu des viscères, plus ou moins altéré. Le dard, contrairement à l'opinion émise par un malacologiste, une fois détaché, se l'égénère promptement. Quelques heures après l'accouplement, on en aperçoit déjà des rudiments, et peu de jours suflisent à sa reproduction complète. On peut donc, dans certains cas, par le degré de développement de ce stylet calcaire, juger approximativement du temps qui s'est écoulé depuis le dernier rap- prochement sexuel. 1) ( io6i ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Chaleur de combuslion et composhion de deux liouiltes anqlaises du pays de Galles; par M3I. A. Schel'reu -Kestner et Ch. Meunier. « Les houilles du pays de Galles sont extrêmement avantcigeuses, bien plus par une faible teneur en cendres, par une pureté dont nous n'avons pas d'exemple dans notre pays, que par une chaleur de combustion excep- tionnellement élevée. » Nos déterminations ont porté sm- des vagons provenant de Uvraisons ordinaires, faites par les mines à la Compagnie des Transatlantiques, et non sur des échantillons hors ligne. Employées pour le chauffage d'un généra- teur de vapeur, elles n'ont fourni que 3,iopour loo (Bwlf) et 4,72 pour 100 (Powel) de cendres. » Voici les résultats fournis par l'analyse : Houille de Bivlf. Houille pure, Houille. Partie volatile, déduction faite de l'eau déduction faite de l'eau. et des cendres. Eau o,63 Carbone.... 5o,44 Carbone.... 91,08 Carbone 87,48 Hydrogène.. 21,28 Hydrogène.. 3,83 Hydrogène.... 3,68 Oxygène.... 28,28 Oxygène.... 5,09 Cendres 3,32 100,00 100,00 Ox. (pardiff.). 4,89 100,00 Cette houille fournit 82,08 pour 100 de coke légèrement agglutiné. — La chaleur de combustion, dans le calorimètre, est de 8780 calories. Houille (le M. Powel. Houille pure. Houille. Partie volatile, déduction faite de l'eau déduction faite de l'eau. et des cendres. Eau 0,75 Carbone.... 4° 5% Carbone.... 92,49 Carbone 88,36 Hydrogène.. 3i ,g3 Hydiogène . . 4><54 Hydrogène.... 3,86 Oxygène.... 27,38 Oxygène.... 3,47 Cendres 3,72 ioo,oo 100,00 Oxygène 3,3i 100,00 Cette houille produit 81 , 16 pour 100 de coke. — La chaleur de combuslion dans le calo- rimètre est de 8949 calories. » Comme rendement industriel, ces deux houilles, brûlées sous une chaudière à vapeur, ont donné des nombres correspondants aux précé- dents. ( 1062 ) Rendement des houilles pures sans cendres, Peau étant calculée à zéro. I kil. houille de Bvvlfa vaporisé 8,826 litres d'eau, I » de M. Powel » 9,076 • « Dans nos Communications précédentes, nous avons fait remarquer qu'il existe un certain rapport entre la composition des houilles et leur chaleur de combustion ; nous avons fait ressortir que l'élévation de la cha- leur de combustion tient plus à la composition immédiate de la houille qu'à sa composition élémentaire. » L'augmentation de l'hydrogène, notamment, ne corresponil pas à une chaleur de combustion élevée; Les houilles [ïrécédenles, dont la composi- tion élémentaire ne présente pas des différences très-considérables, offrent au contraire l'exemple d'une grande différence de composition immédiate, lorsqu'on examine séparément la composition de la partie volatile et la distribution du carbone, en carbone fixe et en carbone des hydrocarbures. Houille Bouille de Bwlf. de M. Powel. Carbone des hydrocarbures 9>07 5>'4 Carbone fixe 82,01 87,35 Chaleur de combustion. 8780 8g49 » Ces deux échantillons de houille confirment ce que nous avons établi dans nos précédentes recherches, à savoir : que la chaleur de combustion de la houille est supérieure à celle que donne l'addition de celle des élé- ments qui la composent. Les vingt et un échantillons de houille que nous avons étudiés jusqu'à ce jour sont tous dans ce cas; ils proviennent cepen- dant de bassins bien différents. En voici l'énumération : Ronchamp (quatre couches différentes), Saarbruck (sept puits différents), Blanzy (deux qualités), Denain, Anzin, Creusot, Bwlf et Powel. » M. Grimer, qui veut bien s'intéresser à nos travaux, nous a demandé de déterminer la chaleur de combustion de quelques échantillons de lignite. Nous aurons prochainement l'honneur de présenter à l'Académie le résultat de nos recherches sur ce sujet; mais nous pouvons dire, dés maintenant, que la chaleur de combustion des lignites, tout en étant suf)é- riciire à celle qu'on obtient par le calcul de Dulong, est inféricuic à la somme des chaleurs de combustion des éléments. Il y a donc là une diffé- rence marquée, entre la houille et le lignite. Une expérience faite sur la cel- lulose pure nous a prouvé que sa chaleur de combustion est éç/alc à celle que donne le calcul fait d'après la loi de Dulong. » ( io63 ) PHYSIQUE DU GLOBE, — Deuxième série d'observations simultanées qui auront lieu sur toute la surface du cjlobe le i5 octobre 1872. Note de 31. DiAMiLLA-McLLER, présentée par M. Le Verrier. « Nous avons l'honneur de proposer, pour le i5 octobre 1872, une seconde série d'observations simultanées de l'aiguille aimantée en ce qui touche la déclinaison absolue moyenne du jour, pour déterminer la varia- tion séculaire des lignes isogones, ou, en d'autres termes, l'augmentation ou la diminution de la déclinaison. )) L'observation simultanée du ag-So août 1870 nous a fourni une longue et riche série de documents relatifs à la variation diurne de ce phé- nomène, prise dans sou ensemble sur toute la surface de la terre (1). » Parmi les importants résultats obtenus, nous avons, de plus, remarqiié que la variation séculaire de l'aiguille horizontale sur la surface du globe augmente ou diminue proportionnellement, suivant la valeur de l'angle formé par l'aiguille avec le méridien astronomique; cette variation est de 2 minutes par an près de la ligne zéro, ou sans déclinaison, et elle est de 7 minutes là où la déclinaison est égale à i4 degrés. » Cette proportion se montre symétriquement à droite et à gauche de la ligne sans déclinaison. » La deuxième série d'observations simultanées, que nous proposons aujourd'hui, se rapporte exclusivement à l'étude de cette variation sécu- laire. » Ces observations faites sur une aussi grande échelle ont l'avantage de réunir des données certaines sur Vensemble de la marche des phénomènes magnétiques. » En dépouillant et en analysant l'immense série d'observations faites jusqu'ici à ce sujet, on trouve qu'il est facile d'être induit en erreur si (comme il arrive très-souvent) on rapporte à un même instant les résultats obtenus à des époques différentes. » Voici un exemple. » Tout le monde connaît les cartes magnétiques de Halley, de Humboldt, Herman, Sabine et Barlow. Or, dans ces cartes, la ligne sans déclinaison, qui, après avoir traversé l'Australie, entre dans l'archipel Indien, ne |)ré- sente aucune incertitude jusqu'au confinent; mais, une fois là, nous trou- (l) Comptes rendus, t. LXXIII, p. 574- — Bulletin rie l'Association scientifique de France, n° 196, p. 289. ( io64 ) vous une ligne sans déclinaison, plus à l'ouest, qui va vers le nord j)Mr la mer Caspienne, et une autre plus à l'est. Or à laquelle des deux appartient la ligne australienne? » Humboldt croit que c'est la même que celle de la mer Caspienne, et son opinion est suivie par le générai Sabine; mais Herinan et Barlow font suivre cette ligne plus à l'est, entre Bornéo et Malacca. » D'après les données que nous avons pu recueillir le ag-^o août 1870, celte différence d'opinion ne serait que la différence des époques des obser- vations, que l'on a réunies et confondues comme si elles avaient été faites en même temps. » C'est avec la simultanéité des observations que l'on évite complète- ment cette source d'erreurs qui rend quelquefois inutile et toujours incer- taine toute étude sérieuse sur des données isolées et recueillies à différentes époques. » L'observation du i5 octobre 1872 pourra donc rendre aussi des ser- vices signalés à la construction des cartes magnétiques, car, avec son aide, on pourra résoudre plusieurs questions pendantes sur la position réelle de certaines lignes isogones et sur la valeur proportionnelle de leur déplace- ment séculaire. » Voici le programme de l'observation : M Déterminer In valeur absolue moyenne de la déclinaison magnétique du i5 octobre 187a, sur toute la surface du (jlobe, avec les instruments et suivaiit les méthodes employées jusqu'ici par les différents observatoires. » Les stations magnétiques qui possèdent des instruments enregistreurs devraient prendre la variation moyenne de vingt-quatre heures réduite en valeur absolue. )> Ceux qui ne possèdent pas les instruments enregistreurs devraient déterminer la déclinaison magnétique absolue directement à 8 heures du matin, à 2 heures et à 6 heures de l'après-midi. » Nous donnons ci-après un tableau de plusieurs valeurs de la décli- naison magnétique absolue calculée d'après les données recueillies le 29-3o octobre 1870. ( io65 Tableau tic plusieurs déclinaisons mngnétiques absolues, calculées et rapportées au l5 octobre 1872. Noms des lieux. Adelsberg Admont Agrani Alger Alt-Arad Altheim Altcittingen. . . . Ainberg Ainstein Ascliaffenburg . Augsbiirg Barnaoul Bruxelles Bologne Berlin Bamberg Bayrouth Belluno Bistriz Bludenz Bodenbach.. . . Botzen Bregenz Brescia Bruck Briinn Carlowitz Carlsrulie Carlstadt Cattaro Como Cracovie Crémone Culmbach Crasiau Czernowitz. . . . Darmstadt. . . . Dillingen Donawerth. . . . DurJach ... . ; . C. R,, I Déclinaison magnétique. 0 , II. 22, 2 NO 11.40,4 » II. 0,5 » 14. 9,0 » 9.25,0 » 13.36,4 ' i2.44)0 " I 3. 25,1 » 14.20,5 "> .4.54,6 . i3.4i ,0 » 8. 0,5 NE i7.39,5NO i3.i8,2 . 12.46,8 « i3.5o,6 » 13.42,8 » 12. 1,7 » 8.25,0 » 14. 5,0 » I a . 2 1 , 7 » i3. 12,5 » ■4. 5,6 . 13.41 ,2 « 11.18,6 » I I . i3,9 » 8.54,5 . i4.56,3 » II . i5, I » 9.28,1 » 14.24,0 » 9.21,0 . 13,37,1 » i3.4t ,4 « 11.28,3 » 7.52,5 » 14.35,9 » i3.53,6 » I 3.46,5 « .4.54,2 ., 871, 3^ Semestre. Noms Déclinaison des lieux. magnétique. 9.21 .5 NO 0. 9,3 .. 3 . 4 > 6 » 1.49.8 . 5. 5,3 » 3. i3,5 » o . 5,7 » 3.41.9 » 20 . 4 > I " 2.34,9 - 2.37,2 .. 3.32,7 » 4.35.2 » 1.20.4 " 3 . 54 , 3 » 3. 1,4 » 4.52,7 » 8.11.6 » 3.37.5 » 5.35,4 » 1.21.3 » 3.58.3 » 3.39.4 » 3. 25, g » 4.22.4 » 2 . 3o , I » 20. 8,9 u 5.22, I o 8.12.7 " 9-37)9 " 4.18,1 » 9.28.5 » 1.49.6 » 2.44,0 ). 8.3o,4 » 2.34,6 » 0.54,7 " 9- 7'0 " 12. I I ,4 » 20. 7,3 » (T.LXXlll, M» 18.) Erlaii Esseg Florence Fiume Freyburg Freysing Fûnfkirchen. . . Fiissen Gi'eenwich. . . . Gaslein Gmiind Gai'z Gôttingen Gratz. Gunzenhausen . Haag Heidelberg. . . . Hermanstadt.. . Hersbruch .... Hohenpeissemberg Iglau Immenstadt. . . Imst Ingolstadt. . . . Insbriich Ischl Kew . Kaiseilautern. . Karisburg Kascliau Kehl Kesmark Klagenfurt. . . . Klattaii Klaiisenburg. . . Kommotau. . . . Komorn Konigsberg. . . Kremsmunster . Lisbonne Noms des liens. Leipsig Landeck. .... Lansbeig Landsluit Laiifcn Leutomischl. . . Lindau Linz Ludwigshafen. . Manlieim Mantoiie Marbni'g (Oeslr) Marburg Maros-Vasarbely. Meersbiii'g. . . . Memmingen. . . Meian Mindelhcini . . . Munkacz Mimique Melbourne (Aus- Iralla) Nag)f-Banya . . . Neuburg Neuhaus Neustadt Niirnberg Ofen Offenburg Olmùtz St-Petersbourg. Pékin Prague Paris Passau Pforzheim Pirmasenz Pisek Pressburg Przemysl Déclinaison niagiiélique. i3°. 7',4J>fO .3.47,8 . .3.40,7 « I 3 . 8,4 » .2.43,2 » 10-57,9 » 14.18.5 . 12.14,4 » i5. 0,0 » .4.57,0 •' 12.57,4 » . o . 58 , 6 » i5. 6,4 ., 8. 0,0 » 15.27.2 B 14.34,5 » 13.24,9 li .3.52,9 " 8 . 4,8 » .3. .9,9 „ ■ 8.45.,oNE 7. 1,5 NO .3.32,4 " 1 1 . 4o , 7 1) .5 .2,0 « .3.45,5 » 10. 8,4 " . 5 . 9,0 1) . o . 34 , 8 » ..52,3 » 2 . . 1 , 3 » 11.46.3 » 17 . 33.0 » I 2 . 34 , 2 » 14.55.6 » 1 5 . 25 . 1 » I2.l4,I >, I o . 48 , o « 7.23,6 » i38 Noms Déclinaison des lieux. ma[;nélique. Padone 12. 87', 3 NO Rome 13.52 ,2 a Ragiise 10. y ,6 » Reiclienau . ... 1 1 . to,4 » Reichenbcri;. . . 12. 8,5 » Rolhcnbuig. . . i4-io,3 » Rovigo 12 . 29,7 » Salzburg i2,44>5 » Scliarding i 2 . 34 ,4 " Schasburg. ... 8. 3,3 » Schemintz 10. 11, 3 " Schweinfiirt. . . 14.16,8 » Sefteriberg .... 11. 0,7 » Saint-Johann,. 12.46,2 » ( 1066 ) Noms Déclinaison (les lieii.v. magnétique. Stockack 14" 38 ',7 NO Stiaubing i3.46,8 » Sucrawa 7.17,5 « Szalmar 8.12,2 » Szegedin 9. g,o » Szon5'(Koniorn) 10.54,7 " Toronto (Canada) 2.25,5 » Tirais 0.26,1 » Tarnow g. i,g» Temesvar 8.38,7 " Teplitz 12.22,8 » Tesclien 10. 19,7 » ïrannstfiin . . . . 12.42,9 » Ti'ient, ....,, i3.i6,9 " Noms Déclinaison des lieux. magnétique. Triest h.5o',4NO Troppau lo. 7 ,6 » Turin 15.29,9 » Ubn 14. 7,1 " Venise 1 1 . 3o ,0 » Vérone i3. 3,5 » Viccnce i3. 5, i » W^eisskirchen. . 9.36,6 « Wien . . 1 1 . ig,3 » Wiliezka 10.19,3 » Wurzburg .... 1 4 • 2 1 , 5 <> Znavm 11. 0,4 » M. F. Rives soumet au jugement de l'Académie un Mémoire, accompa- gné de planches, concernant les perfectionnements apportés par feu son frère /. Bives, aux procédés de sauvetage des navires ayant une voie d'eau. Le procédé sur lequel ont porté les études de J. Rives consiste dansFemploi de toiles imperméables à l'eau, que l'on applique extérieurement contre la paroi sur laquelle a porté l'avarie, et que la pression de l'eau tend à y maintenir fortement pressées. Ce travail sera soutins à l'examen de M. l'amiral Paris. M. JoBERT adresse une Note relative à un effet particulier des décharges électriques. Celte Note sera soumise à l'examen de M. Becquerel. A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret, La séance est levée à 5 heures et demie. D. BULLETIN BIBLIOGUAPHIQUE, L'Académie a reçu, dans la séance du 9,3 octobre 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Eludes analytiques sur la ihéoric des jiavallcles; jxiv M. C. Flye-Saikte- Marie. Paris, 1871; iii-8". ( 1067 ) Des indications et des contre-indications des eaux de Vichys par M. F. -A. Durand (de Lunel). Paris, 1872 ; in- 12, Narrative of a Journey lo Musardn tlie capital of the western mandincjoes ; /'j Benjamin Anderson. New-York, 1870; in-12. Residts of astronomical and meteorological Observations mode al the End- ctiffe observatory Oxford in the y car 1868, imder the siiperinlendcnce of the Rev. Robert-Main, M. A., vol. XXVIII. Oxford, 1871; in-8°. Address delivered at the spring meeting of the royal institution of Cormvall, on the 23 RD ofmay, 1871; by William-Jory Henwood. Triiro, 1871; Monthly report of the depuly spécial commissioner of the revenue, in charge of the bureau of slalistics treasury departmenl ; feuilles i à [\o. Sans lien ni date; in-4°. Observations on the geology ofJlaska. Sans lieu ni datej grand in-8° avec carte. Report of the superintendent of the United-States Coast survey, showing ihe pro(p'ess of the survey chiring the year 1866. Washington, 1869; in-4'', relié. (Deux exemplaires.) Preliminary field report ofthe United-Slales geological survey of Colorado and New-Mexico; byF.-Y. Hayuen. Washington, 1869; in-8°, relié. Geological Report ofthe exploration of the Vellowstone and 3'Iissouri rivers; by B' F.-V. Hayden; 1859-1860. Washington, 1869; in-8°. Annuel Report of the Secretary of the Interior, shotving the opérations of the depariment for the year 1869. Washington, 1869; in-8°. Smithsonian contributions to knowledge , vol. XVI. Washington, 1870; in-4°; avec planches. Smithsonian miscellaneous collections; vol. "VlII-IX. Washington, 1869; 2 vol. in-4°. Documenti storici-geologici sulle antichita délie acque termali e suite arène scotlanti del littorale dei maronti nelF isola d'Ischia; per Angiolo Ranieui. Napoli, 1871 ; iu-4°. Lezioni teorico-pratichc d'igiene ed umanilo; per Pietro MuziO. Mantova, 1871 ; in-i2. Dcgli crrori di scienza che s" insegnalo e délie verita scientifichc chc non si sanno insegnnre nelle scuole militari e civili del regno d'Italia e di Francia ; delT ingegnere C. F.AnsANTi maggiori:. Roma, 1870; in-Zi°. ( .o6>S ) Aimnbn der Slernwavle in Leidcn, hcraiisgegeben; von D' F. Kaiser; zweiterband. Haag, 1870; in-Zi". Abliandluncjen der MalliemaLisch-Pliysikatischen Classe der Kônirjlicli Baye- rischen Akademie der fFissenschaften. Zehnten Bandes drilte Abtlieilung. Mùnchen, 1870; in-4°- Ablwndhinqen der Konirjliclien Gesellschafl der TFissenscliaflen zu GoUinrjen. Fùnfzehiiter Band voni Jahre 1870. Goltingen, 187 1; in-4°. L'Académie a reçu, dans la séance du 3o octobre 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Archives des missions scientifiques el littéraires. Choix de rapports cl inslruc- lions publié sous les auspices du Ministère de l'Instruction publicpie; 2" série, t. VI. Paris, 1871; in-S". Étude sur le tracé des roues hydrauliques à aubes courbes de M. le général Poncelet; par M. le général Didion. Paris, 1870; in-4'', avec planches. Bulletin de la Société industrielle de Beims; t. VII, n" 35. Reims el Paris, 1869; in-8°. Le monde et l'homme primitif selon la Bible; par M^' Meignan, évêque de Cliâlons-sur-Marne. Paris, 18G9; in-8°. Note sur les nodules phosphatés de la perle du Bhùne; par M. L. (IKUINEU. Paris, 1 87 I ; br. in-8". (Extrait du Bulletin de la Société cjéolofjique de France.) [Présenté par M. Combes.] Licjalure de V diaquc primitive, etc.; par M. Ladureau. Paris, 1871; in-8". (Présenté par M. le Baron Larrey.) {La suite du BullcUii au iiioclniin iiunicro.) EBRATA. (Séance du aS octobre 1871.) Page gq8, ligne 22, au lien de : ccilains fails (iiioitiiic en sens opi)osi.'s, //«■: : certains faits identiques, quoique en sens oiiposés. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 6 NOVEMBRE 1871, PRÉSIDÉE PAR M. PAYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Résuiué des obsevvalions faites dans les sept der- nières années à F Observatoire de Neiichàtel^ sur les chronomètres munis de spiraux à rourhes finales théoriques. Note de M. Phillips. « J'ai riionneiir de préseiiler à l'Académie un résumé siiccincl des ob- servations faites à l'Observatoire de Neuchâtel (Suisse), depuis i864 jus- qu'en 1870, c'esl-à-dire pendant les sept dernières années, sur des chrono- mètres munis de spiraux à courbes terminales théoriques ou déterminées d'après les règles cjue j'ai établies dans mon Mémoire de 1860 sur le spiral réglant. Ces documents sont extraits des rapports annuels adressés par le D"' Hirsch, directeur de cet observatoire, à la Commission d'inspection. Ils résultent aussi d'une visite que je viens de faire dans le canton de Neuchâ- tel, particulièrement à Neuchâtel et au Locle. » Dans ces rapports, le Directeur de l'Observatoire s'est proposé, entre autres questions, d'examiner l'influence des courbes terminales théoriques sur l'isochronisiiie. Voici comment il s'exprime à ce sujet dans celui rela- tif au concours de 1869: « Jusqu'à quel point l'appiicaLion toujours plus répautluc de la courbe finale de Phillips C. R., 1871, 2» Semestre. (T. LXXIU, N" iO.) I Sg ( I070 ) a-t-elle airiélioré le rc'ylagc de l'isochroiiisiiie, et combien noire chrononiélrie s'est perfec- tionnée sous ce rapport important, cela résulte du tableau suivant, dans lequel j'indique, pour les années consécutives, la variation moyenne du plat au pendu; elle a été En 1864, de 8,21 i865, 6,18 1866, 3,56 1867, 3,57 1868, i,44 iS6g, 2 ,43 1870, 2,87 (1). » 1) Le D' Hirsch évalue d'ailleuis maintenant à plus des -j^ le nombre des chi'onomèti'es présentés au concours el qui, d'après les indications des constructeurs, sont numis de spiraux plais ou cylindriques, à courbes terminales théoriques. Il dit, do plus (p. 8 du Rapport sur l'exercice de 1870): « L'emploi du spiral à courbe Phillips est devenu presque général pour les montres de précision. » M Le nombre total des chronomètres qui ont reçu, en 1870, des bulle- tins de marche, est de 168. » Les spiraux à courbes terminales théoriques ont encore l'avantage de faire disparaître luie cause d'irrégularité dans la marche, en atmulaut la pression exercée par le spiral contre l'axe du balancier. A ce point de vue, il est intéressant d'examiner le tableau suivant, dressé parle D'' Hirsch dans son dernier Rapport, et qui donne, par année, de 18G2 à r87o, la variation diurne moyenne de la marche |)our tous les chronomètres soumis au con- cours : Vaiiation diunie moyenne. s En i8(ia, de i ,61 i863, 1,28 1864, 1,27 i8G5, 0,88 '866, 0,74 1867, 0,66 i868, 0,57 1 869, ..... o , 60 1870, 0,54 » Voici maintenant les résultats fournis aux deux points de vue précé- (1) Ce dernier nombre résulte du Rajiport sur l'exercice de 1870. ( lo?' ) déminent examinés par les qua!i'e chronomètres classés les premiers an conconrs de 1869 : Variation moyenne Variation diurne du plat an pendu. moyenne. s s N" 1. M. Ulysse Nardin, uu Locle + o ,'ig 0)'9 N" 2. MM. Grandjcan et C''=, au Locle — "»98 o,:>.3 N" 3. M. Giiiiiaiifl-Mayer, aux Brenets — i ,07 0,24 N" k. M. Ulysse Bielinj^, au Locle -!- p, 4i 0,36 » Voici encore le tnblean analogue pour le concours de 1870, en pas- sant le chronomètre n° i, qui, ayant la construction de chronomètre de marine, n'a pas été soumis aux épreuves d'isochronisme (sa variation diurne moyenne a été seulement de o%i2) : Variation moyenne Variation diurne dti plat au pendu. moyenne. N" 2. !\IM. Borel et Courvoisier, à Neuchàlel. -+- o,5g 0,17 N° 3. Association ouvrière, au Locle +0,71 0,21 N° 4. M. Paul Matthey-Doret, au Locle + o,23 0,24 N" 5. M. Ulysse Nardin, au Locle — o,^! 0,27 )) Tous les chronomètres qui figurent dans les deux tableaux précédents sont munis de spiraux à courbes terminales théoriques. » J'ajouterai que, comme règle générale, les balanciers des chronomètres font, dans la position verticale, des oscillations d'environ 44° degrés, angle que j'ai démontré, dans un Mémoire spécial, jouir de la propriété d'an- nuler les perturbations dues au poids du balancier, lorsque son centre de gravité n'est pas exactement situé sur l'axe de rotation. » Avant de terminer cette Communication, je crois devoir signaler lui fait qui a été découvert récemment par M. Grossmann, ancien régleur au Locle, et actuellement directeur de l'École d'horlogerie de cette ville. Il consiste en ce cpie les deux coiu'bes terminales théoriques d'iui spiral cylintlrique petivent être prises de types différents pour chacune d'elles. Cette loi, qui est importante dans l'application, a été démontrée d'une ma- nière particulière, que je n'ai pas eu occasion de connaître, par M. Gross- mann. De plus, elle a été vérifiée expériinenlalenient, au point de vue de l'isochronisme, notamment par M. Otto Kaiu'up, habile régleur du Locle. Je viens, de mon côté, de la démontrer mathématiquement connne consé- (|(ience d'un nouveau théorème général, que j'ai établi relativement au spiral réglant, et dont je donnerai la démonstration dans une prochaine Comiiiunication. » .39.. ( 1072 ) CHIMIE AGRICOLE. — Sur la répartition de la pntnsse et de la sotidi: dans les végétaux (4*^ Mémoire); par M. Eue. Pelicot. « En poursuivant les recherches que j'ai entreprises depuis phisieursan- néessur la répartition des alcalis dans les végétaux, j'ai été conduit à exa- miner les terrains situés sur les bords de la mer, dans le département de la Vendée, qui m'ont fourni les plantes ayant servi aux études dont j'ai entre- tenu l'Académie dans sa séance du 20 décembre 1869. M Ce dernier travail avait pour objet principal la recherche des sels de soude ou plutôt du sel marin dans les produits de l'incinération de ces plantes; j'ai montré qu'en effet ces produits renferment une assez grande quantité de chlorure de sodium, que les vents et la poussière des vagues dé- posent à la surfice des végétaux soumis à leur influence; mais la présence du sel dans ces ceiidres n'implique en auciuie façon que celui-ci ait été em- prunté au sol par les radicelles de ces mêmes plantes : j'ai établi, par des analyses faites avec les plus grands soins, que les tubercules de pommes de terre venues dans ces terrains sont absolument exempts de produits so- diques, par cela même que leur mode de végétation les abrite du contact de l'air salé. » Cette étude était le complément de recherches antérieures dans les- quelles j'ai montré que, contrairement aux idées reçues et à l'opinion des agronomes les plus autorisés, la plupart des végétaux cultivés délaissent les si'ls de soude, tandis qu'ils empruntent au sol Valcali végétal, la potasse qu'ils V rencontrent sous diverses formes. Dans mou opinion, le remplacement de la potasse par la soude et la présence simultanée des deux alcalis qu'on sup- po.sait, d';ni;ès des analyses nombreuses, exister dans les végétaux, sont la conséquence d'un tiioJe de dosage défectueux, qui a pour l'ésultat d'attribuer aux produits analysés une quantité de soude d'autant plus considérable que l'analyse est elle-incme plus mal exécutée. Souvent même cet alcali n'est dosé que par différence, de sorte que toutes les pertes dans la détermination des autres éléments comptent pour de la soude, alors même que la présence de cette substance n'a ])as été établie par des essais préalables. » Aucune expérience n'étant venue contredire ces résultats qui ont déjà quatre années de date, j'ai peut-être le droit de les considérer conune acquis à la science (i). Cepcndatu je demande à l'Académie la permission de lui (i) .le Ml' (lois pas ricaniiKiiiis piisscr sous silence les criliqucs cjui m'ont été adressées, à ilusicins reprises, par !\I. l^iyin. I.';ii giimeiitation de noire Irès-regretlé roiifrèie avait pour ( I073 ) soumettre une dernière expérience ayant pour objet de constater une fois de plus que, dons une terre contenant, comme toutes les terres cultivées, du sel marin, celui-ci est délaissé par certaines plantes, tandis qu'il est absorbé par d'autres : une betterave venue dans un carré de panais a été soumise à l'incinération, ainsi que les panais qui se trouvaient les plus pioches d'elle, à une distance de quelques centimètres seulement. En suivant la marche que j'ai indiquée, il m'a été facile de constater la présence des sels de soude dans la betterave, qui est, comme ou sait, une plante saiifére, tandis que les pa- nais, feuilles et racines, n'en contenaient pas. » Je reprends maintenant la suite de mon dernier travail dans lequel j'ai montré que les sels de soude qu'on rencontre dans les plantes cultivées sur les bords de la mer ont pour origine le sel qui se dépose à la surface de ces plantes. J'avais entrepris, dès cette époque, l'analyse des terrains qui m'avaient fourni ces plantes; les événements que nous venons de traverser ont interrompu cette étude, que j'ai complétée et que je viens soumettre au- jourd'hui à l'Académie. » J'ai dit que ces plantes venaient des polders ou lais de mer situés dans la baie de Bourgneuf (Vendée), près de l'île de Noirmoutiers, et non loin de l'embouchure de la Loire. La mise en culture de ces terres conquises sur l'océan a donné lieu à une importante exploitation agricole, commen- objet d'établir que diverses analyses de plantes faisaient mention de la soude conlenue dans les produits de leur incinération. Ce point ne saurait être contesté, puisque le but de mon travail a été d'établir : i" que plusieurs de ces analyses ne sont pas exactes; 2° qu'on a quelquefois confondu le sel déposé mécaniquement à la surface des plantes avec celui qu'elles peuvent emprunter au terrain par leurs radicelles. J'ajoute que parmi les plantes nunlion- iiées par M. Payen, il s'en trouve qui, d'après mes propres ex))ériences, contiennent icelle- ment du sel, comme la betterave et divers végétaux appartenant à la famille des Atriplicées. Néanmoins je reconnais qu'une des objections de M. Payen est fondée; dans un iMémoire publié antérieurement, je disais : « La plu|)art des plantes cultivées fournissent des cendres exemptes de sels de soude, attendu que les terrains dans lesquels elles se sont développées en sont eux-mêmes exempts. » C'est ■> à peu près exempts » qu'il eût fallu dire, ainsi que cela ressort clairement de la discussion à laquelle je me suis livré sur la présence nécessaire du sel marin dans tous les terrains, ce sel ayant pour origine l'eau pluviale, les engrais et les roches à base de soude décomposées par les agents atmosphériques. N'étant pas parvenu à établir la présence de la soude dans les plantes qui, d'après nies expériences, n'en contiennent pas, ^\. Payen a eu recours à l'analyse spectrale : celle-ci, eu raison même de son extrême sensibilité, n'a rien à faire, quant à présent du moins, dans les questions de chimie agricole. ( J074 ) cée il y a vingt ans environ par M. Hervé Mangon, et très-habilement dirigre depnis i855 par M. Le Cler, ingénieur civil. Depuis cette époque, cinq polders, représentant une surface de 700 hectares environ et un dévelop- pement de digues de plus de 18 kilomètres, ont été créés et rais en culture. » M. Le Cler avait bien voulu m'envoyer un échantillon du sol, prove- nant de chacune des pièces de teri-e qui avaient ioiunii les plantes que j'ai étudiées. Ces terres ne reçoivent généralement pas d'engrais: celles qui sont désignées sous les noms de polders des Champs, du Dain et de la Coupe- lasse n'en ont pas reçu depuis leur enclôtiu-e, déjà ancienne, et dont la date est inscrite sur le tableau ci-après; formées des dépôts qui s'accumulent dans la baie de Bourgneuf, ces alluvions sont d'une grande fertilité et peuvent être cultivées sans engrais pendant de longues années :1e curage des fossés procure seulement un léger amendement. Le polder dit de Bar- bâtre, situé dans l'île de Noirmoutiers, dont le sol est trop sablonneux, est le seul qui reçoive annuellement, par hectare, environ aoooo kilogrammes de goémons, recueillis sur la côte. » Les polders ne sont séparés de la mer que par des digues de 4 •* 5 mètres de hauteur. Avant leur endiguement, ils étaient couverts d'eau à chaque marée haute; une fois endigués, ils sont desséchés et dessalés par un système de drainage à ciel ouvert, qui consiste en vui réseau de fossés avec pentes convenables |)Our l'écoulement des eaux pluviales. On verra, par l'examen du tableau ci-après, combien ces moyens de drainage sont efficaces. » En dehors des terrains cultivés, le pays renferme de nombieux marais salants. » Pendant les |3remières années de mise en culture, les récoltes sont misérables; elles vont en s'améliorant au fur et à mesure du dessalage des terres. » Sauf pour le sel marin, dont la détermination a été faite avec préci- sion, l'examen de ces terres a été fait par un procédé d'analyse sommaire, que je décris dans mon Mémoire. J'indiquerai seulement le procédé de dosage que j'ai suivi en ce qui concerne le chlore : ce dosage s'exécute au moyen d'une dissolution titrée renfermant c^"", oo5 d'argent par centimètre cube; en prenant la précaution de dé|)asser légèrement la quantité d'azo- tate d'argent qui amène la précipitation complète des chlorures, et en terminant le dosage avec la dissolution décime de sel m;uin dont chaque centimètre cube précipite oS',ooi d'argent, oi! arrive à déterminer avec ( >o75 ) sûreté le chlore conlenii, sous forme de chlorure, dans une liqueur très- diluée. » Le tableau qui suit représente la composition des onze rchautillons que j'ai examinés, avec leur désignation, le numéro delà pièce de terre et la date de leur mise en culture. Eau Argile, sable, oxyde de l'er, débris de roches, etc Carbonates de chaux et magnésie. . Matières organiques insolubles Matières organiques solubles et sels minéraux solubles Sel marin (qui se trouve dans les sels minéraux solubles fournis par 100 grammes de terre) n 2. I n" 1864 1863 5,55 77 w6 8,3i 8,25 0, i3 100,00 gr o,oiC 2,o5 77,20 1 1 ,36 9,23 o , 1 5 100,00 o,ooS 1863 5,8o 79,99 6,C3 7,.'|5 0, i3 POLDERS 100,00 o,oo8 DES cnAMPS n" 1. 1860 6,4o So,58 4,68 8,07 El' o,oi4 n" 7. 1860 5,6o 79, '8 7,9° 7,i'l o,i8 o , ooC 11" ti. 1860 0,75 72,35 18, 63 0, i3 âr 0,006 DE BAÏiBATRE II* 4. n" G. 1855 1855 2,25 1,70 84,52 81,87 9,32 12,09 3,70 '\,^!s 0,20 0,20 100,00 100,00 gr o,o5i o,ot)7 1855 1 ,60 84,53 11,13 2,54 gr o,o56 DE LA COCPE- LASSE -^-^ '-^- — - 11" 3. n" 5. 1867 1867 5,95 5,,o 79,55 79.45 5:^9 8,59 8,75 6,68 0,16 0,18 00,00 100,00 0,000 gr o,oiS )) En jetant les yeux sur ce tableau, on voit avec surprise combien est petite la quantité de chlorure de sodium que ces terres renferment : elle varie, en efi'ef, entre Go et 600 milligrammes par kilogramme de terre, soit 6 à 60 cent millièmes. En réalité, elle est encore plus petite; car, d'une part, on a admis que tout le chlore appartient au sel marin, tandis que celui-ci peut être mélangé avec d'autres chlorures; d'autre part, on n'a pas tenu compte des graviers et des racines séparés par le tamisage de la terre. » En comparant ces analyses à celles qui ont été exécutées sur ces mêmes terres, en i863, par M. Hervé Mangon, à l'École des Ponts et Chaussées, on constate que le dessalage des polders s'est fait avec une assez grande rapi- dité; ainsi le polder du Dain, endigué en 1862, contenait, il y a huit ans, 1,76 de sel marin pour 100 de terre; celui de la Coupelasse 6,5; d'autres, plus ( io7^ ) anciens, ne renfermaient déjà que de faibles quantités de sel qui n'ont pas été dosées. » On sait depuis longtemps que les lais de mer de l'ouest et du nord de la France ne sont cultivés avec profit qu'autant qu'ils sont dépouillés de la plus grande partie du sel qu'ils renfermaient à l'origine; mais il était permis de douter que ce lavage diàt être aussi complet; ces terrains, en effet, une fois mis en culture, ne renferment pas plus de sel que ceux qui sont si- tués à de grandes distances de la mer. Comme terme de comparaison, j'ai soumis à l'analyse, en suivant les mêmes procédés, un échantillon de terre des environs de Paris, d'une fertilité ordinaire qu'on entretient avec du fu- mier d'étable. » Voici sa composition : Eau 12,3 Argile, sable, oxyde de fer, etc 63, i Carbonates terreux ?. i , i Matières organiques insolubles 3,3 » et sels minéraux solubles. ... 0,2 100,0 Chlorure de sodium o*'',024 » Soit 240 milligrammes par kilogramme de terre, c'est-à-dire une quantité plus considérable que dans plusieurs des échantillons des pol- ders de la Vendée. ;> Il est d'ailleurs inutile de faire observer que cette proportion de sel, en ce qui concerne ces lais de mer, doit nécessairement présenter de grandes variations; les échantillons des terres dont j'ai donné l'analyse avaient été prélevés au mois de mai, après les pluies abondantes de l'hiver et du prin- temps; les plantes qui en provenaient, dont la surface était incrustée de quantités de sel relativement beaucoup plus considérables, avaient été récol- tées à la fin du mois de juillet. » Il m'a paru intéressant de rechercher quelle est la quantité de potasse que renferment ces polders, tant sous forme de sels solubles, soit à l'état libre, soit dans les détritus d'origine organique, qu'à l'état de roches à base de po- tasse. A cet effet, on a opéré, pour le dosage des composés solubles, siu' les liqueurs réunies provenant du lavage de 5o grammes de chacim des onze échantillons de terre ; ce résidu pesait oS'',46o; il renfermait 0,027 de chlo- rure de potassium, soit 0,0/^9 par kilogramme de terre. Les mêmes terres ( I077 ) préalablement calcinées, en contenaient beaucoup plus; soit par kilo- gramme 0*5'', 3i I. )> Enfin, pour doser la potasse engagée sous forme de composés insolu- bles dans les débris de roches qui forment ces alluvions, on a attaqué par le carbonate de baryte ou par le carbonate de soude la terre préal;djleiiient calcinée, en suivant les procédés en usiige pour l'analyse des produits vi- treux. La quantité de potasse trouvée est considérable; elle varie entre i, 8 et 3 pour loo de terre : elle explique la fertilité de cette terre, ])our le pi-é- sent comme pour un avenir plus ou moins éloigné; elle rend compte en même temps de son origine géologique. » Les faits que j'ai observés relativement à l'existence d'une trè.s-petite quantité de sel marin dans les terrains des polders de la Vendée s'accor- dent, d'ailleurs, parfaitement avec ceux qui sont consignés par M. Barrai dans l'importante étude cju'il a faite des maëres du Nord, aux environs de Dunkerque et sur les confins de la Belgique. Après le dessèchement de ces vastes terrains conquis sur la mer, les récoltes n'ont pas cessé d'être mau- vaises pendant une quinzaine d'années; elles ne sont devenuis bonnes qu'après que l'eau salée a été complètement enlevée par les uîoulins. Cha- que fois que les maëres ont été inondées par des eaux salées, ainsi que cela est arrivé quatre fois en deux siècles par des faits de guerre ou de mauvaise gestion, la mise en culture ne s'est rétablie qu'après lui long intervalle, tandis cpic la végétation reprend immédiatement après les inondations par les eaux douces. Il y a là, par conséquent, une expérience séculaire faite sur une très-grande échelle, puiscpie les maëres françaises et belges ont une superficie de 2278 hectares. » Cependant, comme pour la plupait des faits agricoles, il ne faut pas trop se hâter de généraliser ces indications : elles concernent les terrains dits salés de l'ouest et du nord de la France; mais il en est autrement de ceux du midi dont la fertilité se maintient en présence d'une quantité de sel marin beaucoup plus considérable. Dans la Camargue, d'après M. Paul de Gasparin, les terres labourables sont extrêmement chargées de sel; elles blanchissent quand le temps est sec, par suite de la formation de cristaux de chlorure de sodium. La sortie du blé n'est assurée qu'en maintenant la terre dans un élat constant de fraîcheur à la surface au moyeu d'une cou- verture de litières. » Il est possible que, sous l'influence d'une température plus élevée, et probablement aussi en raison de l'exisleuce ou de l'addition de matières f.. R. :87i, 2'= Snvfsire. (T. LXXIll. N" 19.) '4" ( 1078 ) fertilisantes pins abondantes, les effets cins à la présence tlii clilorure de so- dinm soient neutralisés ou amoindris. Cette opinion set roiiverait d'ailleurs en harmonie avec celle qui est énoncée par Thaër dans ses Principes raisonnes d'agriculture (traduction de Crud, 1812): « Lorsqu'on applique cette substance (le sel commun) au sol en trop grande quantité, la végétation en est complètement arrêtée; mais lors(|ue le sel a été lavé par les pluies et que peut-être il a été en partie décomposé par l'humus, il donne pendant les années suivantes beaucoup de force à la végétation. Lorsqu'on en épand une petite quantité sur un terrain riche, il produit un effet très-sensible, mais de courte durée; en revanche, cet effet est abso- lument nul lorsque cette petite quantité a été étendue sur un terrain appauvri An reste, même sur le rivage de la mer, le sel est promplement entraîné hors du sol; en effet, lors- qu'on fait l'analyse des terrains de ce genre, on y trouve à peine quelques vestiges de cette substance. » » On peut faire à l'afBrmation de Thaër concernant les bons effets du sel sur les terrains riches cette objection, qu'il est bien difficile de dégai:;er la part qui appartient à cette substance d'avec celle qui revient tant aux influences atmosphériques qu'aux matières fertilisantes dont le terrain est déjà pourvu : toutes les expériences faites siu' les effets du sel sur la végé- tation laissent ce côté de la question entièrement dans le vague. » Je n'ai pas besoin de faire remarquer que ces analyses des terres dos polders laissent bien peu de doute sur la faculté qu'auraient les plantes venues dans ces terrains d'y délaisser le sel marin, de même que les plantes qui végètent dans l'intérieur des terres. Je ne parle pas, bien entendu, des plantes marines, comme les Salsolées, la betterave, etc. Il y a tout lieu d'admettre que, dans l'un comme dans l'autie cas, les mêmes plantes em- prtuitent au sol les mêmes éléments. Je suis loin néanmoins de contester que, dans des cas fort lunités, le sel puisse produire sur les récoltes un effet avantageux. Ces bons résultats trouveraient peut-être leur explication dans un fait qui, je crois, n'a i)as encore été signalé, au moins en ce qui concerne son application à l'agriculture; c'est la propriété qtie possèdent les chlo- rures en général et notamment le chlorure de sodium de dissoudre des quantités très-sensibles de phosphate de chaux. Je pense être agréable aux partisans, encore nombreux, de l'emploi du sel comme amendetnerît, en appelant leiu' attention sur ce point, qui mérite également d'être pris en considération par les géologues, en raison de la présence constante du chlore dans l'apatite et dans les phosphorites des terrains stratifiés. C'est peut-être à cette action dissolvante qu'il faut rattacher l'influence heureuse qu'on attribue au sel sur les récoltes des terrains déjà pourvus de matières fer- ( '079 ) tilisantes; cette propriété expliquerait l'habitude qu'ont les fermiers anglais d'ajouter une certaine dose de sel au guano, qu'ils consomment en si grande quantité. S'il est vrai, comme on l'assure, que le sel favorise le développe- ment (les plantes oléagineuses, notamment du colza, son intervention serait justifiée par le transport des phosphates terreux que ces graines contiennent en abondance, bien qu'elles ne renferment pas de sels de soude. » Néanmoins, tout en tenant compte de ces faits, j'estime qu'il convient de renoncer aux exagérations dans lesquelles on est tombé sur l'utilité du sel pour la culture de la terre. Ces exagérations sont d'origine moderne. Or, même en agriculture, il ne faut pas dédaigner l'opinion des anciens: tous s'accordent à signaler les mauvais effets de celte substance. » Sans remonter beaucoup au delà de l'ère chrétienne, Virgile, dans ses Géorgiques (liv. II, vers 228), dit « que les moissons viennent mal dans les » terres salées; qu'on ne peut même corriger leur mauvaise qualité par la » culture; la vigne et les arbres y dégénèrent également, etc. » Il donne même le moyen, un peu primitif, il est vrai;, de faire l'essai des terres salées. Pline, tout en recommandant de donner du sel au bétail, n'en affirme pas moins qu'il rend la terre stérile. Au xvi^ siècle, Olivier de Serres, dans son Théàlre d' Agriculture, ne parle aussi du sel que pour les besles de labour. » Ce n'est qu'au commencement de ce siècle qu'on a préconisé pour la première fois les bons effets du sel comme amendement. Des causes multiples ont concouru à persuader aux agriculteurs que ce produit à bon marché était appelé à contribuer puissamment à l'amélioration de leurs terres : le sou- venir de l'ancienne gabelle, les influences locales intéressées à la vente du sel à bas prix, la demande incessante, au nom des besoins et des progrès de l'agriculture, de la suppression de l'impôt du sel, demande qui est devenue un moyen d'opposition contre le Gouvernement, quel qu'il soit; des essais plus ou moins bien dirigés dans le but d'affirmer son efficacité comme amendement; l'existence prétendue de composés sodiques dans les plantes cultivées ; enfin, les idées de substitution de substances équivalentes empruntées au sol par les végétaux : telles sont les causes principales qui ont donné au sel une importance agricole que les anciens lui déniaient absolument. Parmi ces causes, les unes ne sont pas étrangères à la poli- tique, et leur discussion serait déplacée dans cette enceinte; je demande néanmoins la permission de faire remarquer que, si la culture des terres est désintéressée clans la question du sel, l'impôt sur cette substance, malgré son impopularité, est peut-être encore l'un des impôts les moins vexa- toires et les moins lourds à supporter. Quant aux autres causes, elles sont \(\o.. ( io8o ) (lu (loiiiniue de la science, et, sous ce r^iipoit, j'ai lieu d'espéiei' que, si les expériences qui font l'objel de ces études ne sont pas infirmées, elles con- tribueront à réduire à sa juste valeur la part qu'on attribue au sel dans la production et ilans l'amélioi'ntion des récoltes. » Après la lecture de ce Mémoire, M. Dumas et M Chevreul prennent successivement la parole : « M. Dumas a écouté avec un vif intérêt la lecture importante que l'Aca- démie vient d'entendre, et qui résume les longues études de notre savant confrère sur la distinction entre les plantes à potasse et les plantes à soude. » M. Dumas signale la question des terrains dits salants, auxquels M. Pe- ligot a fait allusion, et qui sont bien connus des riverains de la Méditer- ranée, comme a^ant été l'objet, de la part de M. Paul Bérard, d'un travail encore inédit, qui devait être présenté aujourd'hui même à l'Académie. Quoi- qu'il ne lui soit pas parvenu, M. le Secrétaire perpétuel, qui en a pris con- naissance, constate que l'auteur l'a poursuivi d'une manière indépendante. » Il ajoute, comme se rattachant au sujet étudié par M. Peligot, que des circonstances dignes d'être signalées se sont j)roduites autour de Carentan, par suite de la submersion, au moyen de l'eau de mer, de vastes étendues de terrain, pour la défense de la presqu'île de Cherbourg. L'eau douce, rem- placée d'abord par l'eau salée, et celle-ci l'étant maintenant par l'eau douce, il en est résulté, sin- la végétation, des effets considérables. Dans la belle propriété de M. I^afosse, où des plantes variées et rares se trouvaient réu- nies en grand nombre, beaucoup ont péri; d'autres, et parfois du même genre, ont résisté; d'autres, enfin, se sont reproduites avec une fécondité exceptionnelle, et se sont étrangement multipliées. M. Lafosse a bien voulu, à la demande de M. le Secrétaire perprli'.el, dresser une sorte de procès- verbal de ces faits intéressants, pour être comnuiniqué à l'Académie. Il serait à désirer que son exemple fût imité par toutes les personnes qui ont été dans le cas d'observer des phénomènes de ce genre. » " M. Chevrei-l partage l'opinion de M. Dumas relativement à la néces- sité de distinguer les plantes qui ne renferment que de petites quantités de soude, et auxquelles la potasse semblerait suffire, des plantes qui ont un besoin indispensable de soude et un moindre de potasse. » M. Chevreul est île l'avis de M. Peligot relativement à l'exagération ([u'on a faite des quantités de soude nécessaires aux plantes, et même aux animaux. On peut voir l'opinion qu'il a émise à ce sujet dans le Conseil ( io8i ) (jénéral des manufaclures, le i5 de janvier 1846. Soi) opinion t'st conforme à celle qu'il avait énoncée antérieurement lorsqu'il conibatlait l'expression d'engrais normal dont M. de Gasparin s'est servi dans son Traité d' Agricul- ture, après une discussion qu'il eut avec son excellent ami. » Il ne reconnaît d'expression juste pour qualifier l'engrais que l'épi- thète de complémentaire, exprimant te qu il faut ajouter à un sol donné pour y cultiver une plante donnée. » Il applique encore l'épithète de complémentaire à la quantité de sel (chlo- rure de sodium) qui, manquant à un sol ou à une ration, doit y être ajoutée. » Ce qui l'a décidé à prendre la parole après la lecture du Mémoire in- téressant que M. Peligot vient de lire, c'est de demander à son excellent confrère qu'il veuille bien exposer le procédé au moyen duquel il a dosé la potasse et la soude. C'est pour sa propre instruction, car il a éprouvé la plus grande difficulté à la recherche de la soude dans le suint. Il demande pardon d'importuner encore l'Académie de ce mot qu'il a prononcé si sou- vent devant elle. Cependant elle l'excusera sans doute lorsqu'elle apprendra que, avant-hier, une personne est venue le consulter sur un projet d'établir un grand lavage de laine dans le midi de la France, en lui disant : « J'ai » appris, par un journal ALLEMAND, que vous vous occupiez du suinl^, et je » viens vous demander quelques avis sur mon projet. » » Je reviens à ma question. Elle est fondée probablement sur mon impuissance de doser le chlorure de potassium et le chlorure de sodium au moyen du chlorure de platine. Jusqu'ici, dans les petites quantités qui étaient à ma dis|)Osition, le chlorure, qui devait être, d'après le procédé, à base de sodium comme soluble dans l'alcool, était, sinon en totalité, du moins en partie, à base de potassium. Je le répète, c'est en cherchant, après la séparation du chlorure de potassium, le chlorure de sodium dans l'al- cool, que j'ai trouvé le chlorure de potassium. » Eh bien! je me suis aperçu, dans plusieurs cas analogues, combien on peut s'être trompé dans l'évaluation des proportions de divers corps donnée comme facile. Si les procédés de dosage conseillés ne sont pas dé- fectueux, ils manquent souvent de la précision nécessaire pour assurer la certitude des résultats. » L'expérience dont je parle est tout à fait d'accord avec l'observation de M. Peligot, que l'on a exagéré fort souvent la proportion de la soude dans les analyses végétales, et j'ajoute que souvent on a été trompé par les alcalis du verre des vaisseaux, soit de ceux qui lenfernient les réactifs, soit de ceux qui servent aux expériences de reclierches. » ( io82 ) ASTRONOMIE. — Observation de l'essaim d'éloiles filantes de novembre, /es 1 3, 1 3 et 1 4 du présent mois, dans les stations de l' Association scientifique de France. Note de M. Le Verrier. « L'Académie a bien voulu accueillir avec intérêt l'exposé que j'ai eu l'honneur de lui présenter en août au sujet des observations faites par les soins de l'Association scientifique de France du groupe d'étoiles filantes, dit les Perséïdes. C'est un devoir pour nous de lui rendre compte des progrès ultérieurs qu'a faits cette question. Ils sont assez importants. » Les observations recueillies dans 1 7 stations françaises et dans 8 stations italiennes en connexion avec les nôtres se comptent par milliers. Dans une conférence qui fut tenue à Marseille, en novembre 1869, entre les obser- vateurs, il fut décidé à l'unanimité que les observations n'iraient point s'enterrer dans un établissement central, mais qu'elles seraient publiées et mises à la disposition de tous, afin que chacun pût tirer les conséquences qu'elles pourraient comporter. Le Conseil de la Société adopta les conclu- sions de la conférence de Marseille. Nous avons la satisfaction de placer sous les yeux de l'Académie, à l'état d'impression, les nombreuses obser- vations que nous lui présentions, il y a deux mois, à l'état de manuscrit. Grâce à cette ponctualité dans la publication, aucun de nos collaborateurs ne manquera au rendez-vous que nous leur donnons pour les observations à faire du 12 au i4 de ce mois. Le nombre de nos stations a même conti- nué à s'accroître et est ])orté à 3o. » Toutes les observations d'une même époque sont, comme on le sait, rapportées au temps d'une même station, grâce aux comparaisons des chronomètres effectuées au moyen des lignes télégraphiques que M. le directeur Pierret a bien voulu mettre à notre disposition. On peut donc, au premier coup d'œil, juger des étoiles qui sont communes à plusieurs sta- tions ; on a eu la satisfaction de reconnaître qu'il y en a un très-grand nombre. Il y a lieu de s'en féliciter, car nous allons voir que ces observa- tions communes vont devenir l'élément essentiel do la discussion, et qu'elles donneront sans doute la clef d'un phénomène remarquable. M L'essaim des étoiles filantes de novembre est considéré comme résul- tant d'un flux de particides cosmitjue», qui, circulant dans une ellipse de 33 ans et J auto\n' du Soleil, viennent se jeter sur la Terre, dans l'almo- sphère de laquelle elles s'embrasent. Suivant les règles de la perspective, elles devraient toutes paraître radier d'un même point, qu'on a placé ( io83 ) dans la constellation du Lion. Or les observations nombreuses des der- nières années ont fait reconnaître qu'il s'en faut que le point radiant soititoujours le même. Dans la nuit du 12 no%embre 1869, par exemple, la grande majorité des météores ne venait en aucune façon du Lion, mais bien plutôt d'une région située plus au nord-ouest. » Cette circonstance, signalée immédiatement partons les observateurs, ne peut point être révoquée en doute. Nous avons cru devoir nous en rendre un compte plus précis, afin de mieux apprécier la suite qu'il con- viendrait de donner à l'ensemble de nos opérations. Nous avons l'hon- neur de placer sous les yeux de l'Académie des cartes très-exactes, sur lesquelles nous avons relevé la route d'un grand nombre de météores du la novembre 1869, et chacun de nous y peut voir qu'il en émnne peu du Lion. » Ce fait important, se trouvant bien établi, apporte dans l'étude de la question de grandes complications. La variation du phénomène, d'un jour à l'autre, d'une heure à l'autre peut-être, serait-elle due à l'action de l'at- mosphère de la Terre, ou bien tiendraii-eile aux conditions cosmiques du phénomène? » Nous ne serions pas eu mesure de lépondre à une telle question. Nous présentei-ons cependant quelques considérations siir le sujet, afin de pouvoir tracer la route dans laquelle il va convenir que nos collabora- teurs veuillent bien entrer. )) Si le changement du point de radiation apparent provenait de la ré- sistance de l'atmosphère à la marche des météores, on devrait voir ce point varier avec l'heure de la nuit et se rapprocher du Lion à mesure que la constellation, qui se lève vers minuit, va en s'élevant sur l'horizon. Nous avons, pour en juger, groupé les observations suivant les heures où elles ont été faites. L'influence de l'heure ne se voit pas sur les cartes que je pré- sente à l'Académie. Il faudra, toutefois, que le travail soit étendu à toutes les étoiles observées avant de se permettre de rien conclure sur ce point. » Si, au contraire, le phénomène est cosmique, il pourra varier avec les jours, mais sans aucune relation avec l'heure de la nuit et l'élévation des constellations. » Nous serons en uiesure de ne jioint nous en tenir, dans cette discus- sion, aux pures apparences. En considérant les météores observés dans deux stntions à la fois, nous pouvons arriver à déterminer leius oibiles, leur route réelle, et, en les com|)arant entre elles, nous arriverons à nous for- mer des éléments de conviction. » Si nous trouvons que, pour lui grou|)e nombreux des étoiles, toutes les ( io84 ) routes sont parallèles et viennent d'une direction déterminée, si nous trou- vons que, pour un autre groupe, elles sont encore parallèles entre elles, mais viennent d'une direction toute différente de la première, il faudra bien reconnaître que le phénomène est cosmique, et admettre qu'il est plus complexe qu'on ne l'avait d'abord supposé. » Mais ce travail de détermination d'orbites très-nombreuses est immense : encore bien que l'oii doive se dispenser d'y appliquer un calcul précis, et qu'il suffise de recourir à des constructions géométriques empruntées à la méthode des plans colés. » Nos collaborateurs n'ont pas reculé devant la détermination des ascen- sions droites et des distances polaires du commencement et delà fin de la trace visible du météore; et c'est grâce à leur zèle et à celte division du travail, et aussi, il est juste de le dire, à l'empressement de l'imprimerie Gauthiers-Vilhu's, qu'en deux mois toutes les observations ont pu être ré- duites et imprimées. On peut être certain que le zèle de nos coUahoraleiirs grandira avec les difficultés nouvelles que présente la question. L'appel que nous leur faisons aujourd'hui devant l'Académie sera entendu. Toutes les orbites seront déterminées, et, dans peu de mois, nous l'espérons, l'Association sera à même de présenter à l'Académie les nouveaux ré- sultats obtenus. w Pour arriver avec sécurité à établir l'entente et l'harmonie nécessaires dans le travail, il serait extrêmement utile de reprendre, en cette année 1871, et après les observations qui vont être faites, la réunion des observateurs qui eut lieu en novembre 1869. On y discuterait les mélhodes pour la dé- lermiuatiou des orbites, et on les amènerait à un état de simplicité suffisaiu pour que chacun, avec quelques notions de géométrie linéaire, pût donner un concours très-utile. Cette conférence, qui devra être tenue dans le midi, nous la proposons; espérant que ceux qui se sont déjà occupés de ces discussions, MM. Breton, Denza, Goulier, Lespiault, Stephan, Tissot et Wolf, dont le concours est nécessaire pour les prochaines observations, nous le donneront aussi jiour l'examen des mélhodes et pour la discussion des observations. » Lorsque les fail s auront été bien établis, il sera temps de mettre la théorie d'accord avec eux. Si le phénomène est d'une nature cosmique, U faudra expliquer conmient il se peut faire que deux flux d'étoiles, différents ou apparence, puissent ainsi se donnei' rendez-vous à une même époque de l'année en un même point de l'orbite terrestre. Si l'on ne veut pas s'en rap- porter à un pur hasard au sujet de cette coïncidence, il faudra sans doute considérer (pie la masse d'astéroïdes qui a été jetée sur la Terre, ). » (1) Comptai rendus, t. LXXIII, p. 767. (2) Ce ne sont pas les seuls, ainsi que je crois l'avoir démontré depuis. (3) Complet rendus, t. LXXIII, p. 776. C. R., 1871, 2« Semestre. (T. LXXIII, N» 10.) f 4 ' ( io86 ) » Les résultats des nouvelles expériences que j'ai l'honneur de commu- niquer à l'Académie semblent confirmer cette manière de voir et montrent également combien l'emprunt de chaleur fait à la pile par les corps soumis à l'électrolyse peut varier avec l'énergie voltaïque de cette pile. » La méthode expérimentale est celle que j'ai adoptée dans l'électrolyse des oxydes alcalins et de leurs sulfates, avec amalgamation du métal mis en liberté, et dont j'ai donné la description dans ma dernière Communica- tion (i). Les expériences ont été calculées de la même manière. » Voici les moyennes des résultats fournis par les expériences : CORPS soumis â l'clectrolf Sti. COCPLES lie renrort. r et sans ther- ^ morhéostal. A« -«'#-«..^ / -1 et sans llier- Ac. acétique \ 3 morhéoslot. 3 o r et sans ther- •^ morhéoslal. 3 Acétate de zinc. I o io et sansther- ^ morhéostat. 3 ( o Formiate de cuivre. . . I q C'O'H' Ac. oxalique ; ■• o Ac. sulfuiiiiue J I 0 Ac. phosphorique mo- i nchydialé Ac. phosphorique liy- ( ' draté i o CHALEUR empruntée à la pile pour électriser 1 èqniralent des corps ^mis en expé- rience (->). I 1C960 1 l32Q9 106333 io:?8i6 62932 S922J 8.1232 66198 62572 89572 91392 6io32 42295 3SG3 j 54072 49670 52265 598.14 5O9CO VOLUME de gaz hydrogène dégagé dans chaque couple CD 35 min. ANGLE. 1.15,5 0 i,o5 88,0 I i3,o 0,70 0,80 74.0 0,60 28,0 0,20 6o5,o 4,40 206,0 .,45 80,0 0,65 28,0 0,20 328,0 2,35 189,5 1,35 56,0 0,40 i58,5 1 , i5 171,0 1,25 219,0 .,55 108,5 0,85 79,0 0,55 172,0 1,35 73,0 0,60 CHALEUR qui reste confinée dans le Tolla- mèlre. 6161S 38:35 2i4o5 59099 52220 45590 3147I 1.1375 18091 25585 22865 VOLUME de gaz hydrogène dégagé dans chaque couple en 35 min. 84,0 40,5 47,0 i38,o 75,0 108,0 1 1 1 ,0 l.|0,0 114.0 161 ,0 106,0 ANGLE a la houssole. 0,65 o,3o 0,35 1 ,20 0,60 0,90 ',90 0,80 1 ,25 o,So » Dans le tableau qui suit se trouvent inscrits le volume et la composi- (i) Comptes rendus, t. LXXIII, p. io36. (2) Les îKimbies obtenus en opd-rant avec le voltamètre cloisonné on iivcc le voltamètre non cloisonno ont été sensiblement les mêmes. ( ïo87 ) tion des mélanges gazeux fournis parle voltamètre non cloisonné (i). Dans ces expériences un therniorhéostat était placé dans le circuit. Le volume des mélanges gazeux correspond à loo volumes d'hydrogène dégagé dans chacun des couples de la pile. CORPS soumis à réiectrolyso. NOMBRE des couples do la pile. Ac. acétique. . . Ac. formîque. . Ac. oxalique.. . Ac. sulfurique. zl'i l' iS'Dy" 3.',' 5" VOLUMES CAZCrX fournis par cliacun dos couples. !00 IJ. Id. Id. Id. Id. par le vollamèlre. 112,82 8.'|,00 100,00 09 1 7^ 99.59 llfi,!',0 AN.^LTSE DES G.iZ fournis par le vollamètre Hydrogène, 83,66(2) 63,02 100,00 99.75 99.59 78,27 Osyséne. 29,16 20,98 38,11 VOLUME DES GAZ manquant. Hyilrogôno. i6,3,'| 36,98 21,73 Oxygène. 20,84 29,02 11,89 » L'interprétation des résultats que je viens de faire connaître m'a con- duit à formuler les conclusions suivantes : » Lorsque l'électrolyse est difficile, comme celle de l'acide acétique, par exemple, et lorsque l'énergie voltaïque de la pile est faible, il semble que les réactions qui se produisent ordinairement après la réaction électroly- tique proprement dite, et qui mettent en jeu de la chaleur non transmis- sible au circuit, tendent à se fondre avec elle pour augmenter d'autant l'énergie de la pile. Tels seraient, par exemple, dans le voltamètre, la com- bustion de l'hydrogène qui provient de l'électrolyse; l'oxydation des corps par l'oxygène qui provient également de l'électrolyse; et, peut-être, la décomposition des radicaux, mis en liberté, lorsque ces radicaux ne peu- vent pas décomposer l'eau et sont explosifs, comme le radical niétalloïdique de l'acide oxalique, par exemple. » Lorsqu'on augmente de plus en plus l'énergie voltaïque de la ])ile en multipliant le nombre de ses couples, de telle sorte qu'elle puisse donner facilement tonte la chaleur nécessaire à l'électrolyse, il semble, au contraire, (1) Je ferai remarquer que le mélange gazeux qui provenait du voltamètre ne renferma i jamais J'acitie carbonique, parce que ce mélange était recueilli sur de l'eau alcaline. {2) D'après M. Bourgoin l'hydrogène icstant serait mélangea une faible quantilé d'oxyde de carbone, et peut-être d'hydrure d'éthylène. i4i.. ( io88 ) que son énergie voltaïqiie est de moins en moins renforcée par la chaleur que mettent en jeu les réactions qui tendent à se fondre le plus facilement avec la réaction électrolytiqiie proprement dite, telle que la réaction des radicaux salins sur l'eau, par exemple. » D'où il résulterait, ainsi que je l'ai déjà fait remarquer, qu'il devient souvent très-difficile de faire la part exacte de la chaleur mise en jeu dans la pile et qui est transmissible ou non transmissible au circuit. » M. Bourgoin, dans ses intéressantes recherches sur l'électrolyse des acides organiques, n'a pas comparé le volume des mélanges gazeux re- cueillis à l'électrode positive de son voltamètre et analysés, au volume d'hydrogène dégagé en même temps soit à l'autre électrode du voltamètre, soir sur le platine d'un couple de Smée placé dans le circuit de la pile dont il faisait usage. Je peux dire, néanmoins, qu'aucune de ses conclusions n'a été infirmée par mes expériences. En effet, les acides organiques que M. Bour- goin a mis en expérience semblent s'être électrolysés comme on pouvait le prévoir, c'est-à-dire à la façon de l'acide sulfurique, par exemple; seule- ment, tandis que le radical mélalloïdique acétique, mis en liberté, semble décomposer l'eau, et se comporter en tout comme le radical sulfurique, les radicaux métalloïdiques formique et oxalique (ainsi que l'iode, par exemple) ne paraissent pas agir sur l'eau et de plus paraissent se décom- poser eux-mêmes en dégageant beaucoup de chaleiu'(i). » Voyons ce qui se passe pour l'acide oxalique, par exemple, que je formulerai pour les calculs qui vont suivre par C-0*H, c'est-à-dire par C 0» H' 2 » J'ai montré, d'une part, que l'acide oxalique étendu d'eau dégageait 3oi4o calories en se transformant en acide carbonique et en eau, et que 2 équivalents de charbon et i équivalent d'hydrogène, c'est-à-dire la quan- lilé de cluicun de ces corps que renferme cet acide, dégageaient i3i 422 ca- (i) Il sera cependant nécessaire, dans l'éN-ctroWse des acides formique et oxalique, de comparer le volume de l'acide carbonique qui provient de la décomposition de leurs radi- caux métalloïdiques, au volume de l'hydrogène qui se dégage en même temps, soit dans le voltamètre, soit dans l'un des cou|)les do la pile, pour s'assurer que les réactions sont bien telles qu'on a pu le supposer. „ ., ^ . ( Réaclionélecirolvtiquo 2 fC-O' HO = 2 (C'0*H) -f- 2 H Pour 1 nciilc lonnique : ' ..,".., ' ( Décomposition du radical ?,(C=0'H) =; 2C0= -+- C'0'H■ ,, . , ,. I Réacliiin électrolytique C-O'H = C'O' 4- H Pour I acide oxalique : • ^, .. , ,. , „ ^ I nccomposilion du radical C'O' = 2 CO - { io89 ) lories, par leur combustion comjîlète. La différence, loi 282, entre ces deux nombres, est donc l'expression thermique de la formation de l'acide oxa- lique étendu. D'autre part, il résulte des expériences qui font l'objet de cette Communication, que, pour électrolyser l'acide oxalique et séparer ses éléments constituants, C^O* et H, il faut lui restituer 38635 calories, qui, soustraites de loi 282, donnent 62647 calories pour l'expression ther- mique de la formation du radical C^O'. Il résulte de là que le radical mé- talloidique C"0\ composé explosif comme le radical métallique, H*Az, doit dégager 343 1 3 calories, en se décomposant spontanément pour donner naissance à 2 équivalents d'acide carbonique. En effet, ce nombre est îa différence entre les 96960 calories (qui sont l'expression thermique de la formation de 2 équivalents d'acide carbonique) et les 62647 1"^ ^o"' ^g^- lement l'expression thermique de la formation du radical C-O*. Cette quantité de chaleur que le radical C" O* doit dégager en se décomposant est, sans doute, plus considérable que la quantité de chaleur accusée par le calorimètre, qui n'a été que de 3i 47 1 calories. Ce nombre paraîtra d'au- tant plus faible, si l'on considère qu'il doit comprendre la chaleur due à la modification que subit l'hydrogène produit dans le voltamètre en même temps que l'acide carbonique résultant du radical oxalique décomposé : mais il faut bien reconnaître que, d'iuï côlé, les erreurs qui peuvent enta- cher les déterminations thermiques, à l'aide desquelles on a calculé le nombre 343i3, ont pu s'accumuler pour en faire un nombre trop élevé, et que, d'un autre côlé, le nombre 3i 471 pourrait bien être trop faible. » En terminant, jecrois devoir rappeler le travail que nous avons publié, J.-T.Silbermann et moi, sur la combustion de divers composés organiques, choisis soit parmi des substances isomères, soit parmi des composés ap- partenant à une même série ou à des séries dérivées et parallèles. En pro- cédant ainsi, nous adoptions la seule méthode susceptible de conduire à la découverte des lois thermiques qui régissent les relations mutuelles de ces corps et qui président à leurs diverses transformations. » Le travail que je rappelle ici, entrepris il y a bientôt trente ans, nous semblait appelé à tracer à la chimie organique une voie nouvelle. A ce travail, il n'a, je crois, été ajouté, jusqu'à présent, aucune nouvelle donnée expérimentale. Ce qu'on en a pu tirer depuis s'y trouvait implicitement compris ou nettement signalé. Il restait cependant à compléter ces résultats par des recherches spéciales sur Téleclrolyse de quelques-uns des com- posés, dont la chaleur de formation avait été déterminée par des combus- tions directes. On pouvait ainsi envisager la synthèse de ces composés à un ( lopo ) point de vue nouveau. Lorsque ces recherches seront terminées, le mo- ment sera venu de faire, pour les composés organiques, ce que nous avons fait pour les sels, lorsqu'il s'est agi d'établir la loi des modules qui préside à leurs transformations, n CHIMIE. — Observations sur la solubilité du chlorure d^nrgent à propos d'une Communication récente de M. Stas; par M. Is. Pierre. « La Note de M. Stas, insérée aux Comptes rendus du 23 octobre dernier, m'a rappelé quelques faits que j'ai eu l'occasion d'observer à l'Ecole des Mines, en i844- » Il s'agit de la solubilité du chlorure d'argent dans les liqueurs acides, » L Lorsqu'on verse, à froid, et goutte à goutte, de l'azotate d'argent en solution un peu étendue, dans de l'acide chlorhydrique concentré, et qu'on agite rapidement, le chlorure d'argent qui se forme se dissout im- médiatement et tellement vite, au début, que souvent on a peine à l'entre- voir. La proportion de chlorure d'argent qui se dissout ainsi peut dépasser un demi pour loo du poids de l'acide chlorhydrique employé. » Par une addition d'eau, la solution se trouble, et le trouble devient d'abord d'autant plus intense que la quantité d'eau ajoutée est plus consi- dérable; mais il est assez difficile de précipiter ainsi la totalité du chlorure d'argent. » IL Lorsqu'on distille de l'acide azotique sur une petite quantité de chloiure d'argent pulvérulent, on voit le chlorure d'argent disparaître peu à peu; mais ici ce n'est plus une simple dissolution, car on trouve, dans la cornue, de l'azotate d'argent cristallisé au lieu de chlorure, lorsque l'opé- ration est à peu près terminée. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. SÉIUCICULTURE. — Confection industrielle de ta graine cellulaire des vers à soie (^application des principes de M. L. Pasteur). Note de M. Guido SUSANI. (Renvoi à la Commission de Sériciculture.) « Au point de vue scientifique, je ne crois pas que, après la publication du remarquable ouvrage édité en 1870, par M. Pasteur, il y ait un mot à retrancher ou à ajouter aux conclusions par lesquelles l'éminent Membre ( logi ) de l'Institut nous a donné, avec une certitude toute scientifique, les moyens de combattre la pébrine et d'en prévenir le retour. » Ayant suivi depuis i865, par les Communications faites à l'Académie des Sciences, les études de l'illustre savant, et convaincu, dès 1869, de l'effi- cacité incontestable du procédé, je me suis appliqué à rendre industrielle la confection de la graine cellulaire. Par le grainage cellulaire, non-seule- ment on est bien sur de se procurer des graines absolument garanties contre la maladie des corpuscules, mais encore on a le moyen de choisir les pontes en se laissant guider par d'antres considérations dont la valeur va fous les jours en augmentant. » Dans la pensée de M. Pasteur, le grainage cellulaire était limité à pourvoir au besoin des éducations faites en vue du grainage, qu'il appelle industriel. Il ne prévoyait pas qu'on pourrait donner, dès ce moment, an grainage cellulaire une extension en rapport avec l'étendue du besoin qu'on a de la graine dans les pays à grande industrie séricicole. Il doutait peut- être qu'il fût possible de confectionner la graine cellulaire à un prix de revient qui en permît l'emploi aux magnaniers pour les cocons destinés à la filature. Mais, si l'on arrive à satisfaire aux conditions indispensables de quantité et de prix, tout le monde devra préférer l'emploi des graines cellu- laires. M'étant appliqué à résoudre ce problème, après deux années d'expé- riences, j'ai la certitude d'avoir atteint le but. D En effet, j'ai réussi, en 1871, à organiser un véritable atelier, quia produit à peu près 2000 onces de graine cellulaire dans les meilleures conditions possibles. J'ai acquis, en outre, par cette expérience déjà assez considérable, la certitude qu'on peut arriver, avec facilité, à une production illimitée; de même que, dans une filature, on augmente la production avec le nombre des broches. Quant au prix de revient, en l'ajoutant au prix marchand d'une bonne graine industrielle (telle que la livre M. Raybaud-Lange, opérant d'après les indications de M. Pasteur), le total reste dans des limites qui, en raison de la plus-value de la mar- chandise, doivent faire préférer, par tout magnanier intelligent, l'emploi de la graine cellulaire. L'importance du résultat doit s'apprécier pour les pays à grande production. En effet, si, dans un pays à petite production, il est facUe d'arriver, avec de la graine cellulaire, à avoir des cocons aptes au grainage industriel, il n'en est pas de même dans les pays où le grand nombre des éducations constitue un milieu redoutable d'infection. Or, par ma méthode, on peut arriver, dans ces pays mêmes, à produire autant de graines cellulaires qu'il en faut pour leurs besoins, car les lots à 10 et ( 1092 ) même à 20 pour 100 d'infection qu'il faut rejeler, s'il s'agit de grainage industriel ordinaire, sont encore convenables pour le grainage cellulaire, surtout lorsque, comme je le pratique, on examine, au microscope, le mâle aussi bien que la femelle de chaque ponte. M Ceci dit, je passe à l'exposition de mon procédé. A l'aide d'une cel- lule spéciale et d'une petite boîte que j'ai imaginée pour y caser la cellule, pendant l'opération de la sélection, il permet d'opérer aussi en grand qu'on voudra , et d'écarter plusieurs causes d'erreur propres aux autres sys- tèmes. » Ma cellule consiste en un petit sac en tarlatane ordinaire, obtenu en pliant en deux un rectangle d'étoffe de 9 centimètres sur 18 centimètres. On le coud avec du fil très-mince des deux côtés, et l'on ferme l'embouchure par un gros fil, qui fait coulisse, à peu près comme le cordon d'une bourse à tabac. Le sac étant fermé, il peut être suspendu par la boucle de la cou- lisse. Chaque cellule est gonflée au fur et à mesure qu'on veut s'en servir, en y passant un tampon cylindrique en bois; à cause de l'apprêt, la forme donnée par le moule se conserve parfaitement. « Les cocons étant disposés enfdanes, on procède à la mise en cellule des couples, aussitôt que l'accouplement a eu lieu. Chaque couple est disposé au fond du petit sac, qu'on ferme de suite, en faisant jouer la coulisse, et qu'on suspend à un cadre de bois garni de tringles parallèles sur lesquelles sont fixées, à distance de 6 centimètres, de petites pointes en fer. Ces châs- sis, pendant qu'on les garnit des sacs-cellules, sont suspendus à un poteau spécial. Après le garnissage, on les place dans une cage où ils entrent à coulisse. Mes châssis sont hauts de i",8o sur o",9o de large. Les cages sont une espèce d'armoire à parois extérieures en toile métallique très-serrée, pour empêcher les dégâts énormes que produit le Dermeste du lard, lors- qu'on n'arrive pas à l'empêcher de déposer ses œufs auprès des papillons. Recevant huit cadres, chaque cage peut contenir jusqu'à loooo cellules. Le couple, étant renfermé dans le sac, est dans les meilleures conditions d'aération, et l'on évite toute chance d'erreur, lorsqu'd s'agit d'identifier les générateurs de chaque ponte. Un grand nombre d'ouvriers peuvent opérer sous l'inspection d'un contre-maître. Déjà, cette année, j'ai réussi à mettre en cellule jusqu'à 35 000 couples par matinée. En appliquant au travail autant d'ateliers qu'il est nécessaire, composés chacun de trois ouvrières opérant sur /| mètres carrés de surface de filanes, on peut trai- ter autant de couples qu'on voudra. J'ai mis en cellule, cette année, 270000 couples ; je prépare pour l'année prochaine un million de cellules, ( '09^ ) convaincu par expérience que l'opération poiu'ra se faire sans tlifficullô. Or, en admettant nn décliel, même de 3o pour loo, tant en raison des cor- puscules que pour d'autres causes d'éliminalion, un million de cellules don- nera environ loooo onces, c'est-à-dire à peu près un dixième de la graine qu'on peut iililemeiit élever pour la filature, par exemple, dans le dépar- tement de i'Ardèche, un des trois départements français où la production séricicole est la plus considérable. » Ou examine au microscope le couple de chaque ponte, après l'avoir broyé dans un petit mortier. Dans celte opération, l'essentiel est qu'il n'y ait pas d'erreur sur la ponte à laquelle se rapporte chaque observation mi- croscopique. J'ai rendu toute erreur de cette espèce matériellement impos- sible, en reliant d'une manière sûre, à l'aide de ma boîte à sélection, chaque ponte avec ses générateurs, même lorsque ceux-ci sont broyés dans le mor- tier. Cette boîte en bois est divisée en deux compartiments par un dia- phragme. Dans l'un des compaifimeuts est le mortier, dans l'autre on met le sac-cellule qui renferme !;i ponte avec les cadavres de ses générateurs. Il est évident qu'en posant auprès du microscope une seide boîte à la fois il n'y a pas d'erreur possible, puisque les papillons qu'on examine, après les avoir sortis du sac, sont bien les générateurs de la ponte qu'on a de- vant soi. » L'usage de la boîte, aidé d'un système de contrôle que j'ai introduit, m'a permis d'opérer en grand avec facilité, puis(|ue j'ai pu, par ce moyen, employer à la fois un grand nombre de microgi'aphes, qui ne sont pas des savants, mais des paysannes, qui apprennent, en peu de jours, tout ce qu'il leur suffit de connaître du maniement du microscope poiu" arriver à opérer parfaitement la manipulation qu'on leur confie. Sur des plateaux en bois, j'ai ilisposé, sur cinq rangs, une série de vingt boîtes. Chaque ouvrière, en opérant sur une série, marque les boîtes dont le couple a été reconnu cor- pusculeux, au moyen d'une plaque eu zinc, qu'on fixe par un ajustage sur les compartiments de la boîte où est le mortier infecté. Après l'examen de la série, l'ouvrière la porte, avec son plateau, au contrôle. 1) Un premier contrôleur vérifie d'abord les préparations non recou- vertes par la plaque en zinc de toute la série, en mêlant quelques gouttes de chacune d'elles, dans un mortier spécial, et soumettant ce mélange à un exaincu très-soigneux. Si dans le mélange il n'y a pas de corpuscules, la série passe à lui dernier contrôle; mais si l'on en rencontre, on la ren- voie à l'ouvrière, qui est payée à façon , et à laquelle, dans ce cas, on ne la compte pas. C. R., 1S71, 2« S«n.-î(.c (T. LXXIll, N« iOO '12 ( I094 ) » Le micrographe cliargé du contrôle définitif mêle ensemlile les prépa- rations du premier contrôleur, cinq à cinq, dans un mortier, qui ainsi représente les couples, jugés non corpusculeux, de cinq séries déboîtes. Il examine le mélange. La sélection n'est définitivement approuvée que lorsqu'il y ^ constaté l'absence de corpuscules. » Ces opérations de contrôle exigent, pour être efficaces, des soins minu- tieux; aussi, on ne doit les confier qu'à des hommes habiles et conscien- cieux. Mais au premier contrôle, un micrographe suffit à la vérification des observations de vingt ouvrières, et le contrôle définitif peut aisément être fait par le directeur de l'entreprise, quand même on aurait à faire manoeuvrer quarante microscopes. En effet, ayant fait marcher cette année tous les jours, pendant trois mois, de huit à vingt microscopes, j'ai constaté qu'en moyenne, on peut compter sur 35o observations par jour et par ouvrière micrographe, si l'on confie à des aides spéciaux les ouvrages auties que l'observation microscopique. Or, comptant sur dix heures de travail, on a une moyenne de 35 observations par heure et par chaque ouvrière, auxquelles correspondent, pour quarante ouvriers, j4 observations faites au contrôle définitif. Par cette organisation, on arrive à examiner dans une journée de travail i/Jooo couples, qui, en admettant même une infection de 20 pour 100, donnent à peu près 170 onces de graine cellulaire. » Dans ces conditions, qui sont des moyennes nullement exagérées, on arrive par ma méthode à confectionner, en marchant seulement pendant quatre mois, de i5 à 20000 onces de graine cellulaire, avec toutes les ga- ranties désirables. » Les planches photographiques que j'ai l'honneur de présenter à l'Aca- démie, accompagnées d'une légende explicative assez étendue, permet- tront, aussi bien dans les détails que dans l'ensemble, de mieux apprécier mon procédé, tel que je l'ai appliqué chez moi. Les résultats ont sur- passé mon attente. Quiconque voudra en essayer sera bien convaincu que le problème industriel que je m'étais proposé est résolu. Cette solution ayant, si je ne me trompe, une certaine importance pour tous les pays séricicoles, j'ose appeler sur elle l'attention de l'Acadéuiie, d'autant plus qu'il s'agit d'une question dont elle s'est toujours vivement préoccupée et qui a été depuis peu singulièrement éclairée par les savantes investigations d'un de ses membres les plus illustres. » ( ioqS ) M. Gracian-Gauuos soumet au jugement de l'Académie un procédé per- mettant de donner aux tableaux peints à ht sépia ou à l'aquarelle toute leur valeur de ton et toute leur transparence, et en même temps de les sou- straire aux inconvénients du frottement et de l'humidilé. L'auteur exprime le vœu d'être admis à mettre sous les yeux de l'Académie des spécimens de tableaux ayant reçu une couverte transparente et inaltérable; il déclare être prêt à effectuer, devant une Commission qu'elle voudrait bien nommer, tous les essais qu'elle jugerait convenables. Le procédé sera soumis à l'examen d'une Commission dont feront partie MM. Dumas et Chevrenl, et qu'on priera l'Académie des Beaux -Arts de vouloir bien compléter par l'adjonction lie deux de ses Membres. M. F. BoYER adresse, de Nîmes, quelques nouveaux documents concer- nant les ravages du PhjUoxera vastalrix. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) 31. NiELLON adresse un Mémoire relatif à un système d'aérostats diri- geables. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. ScHOFiELD adresse une ISote relative au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE . 31. LE Seckétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un ouvrage de M. Coyleux^ portant pour titre : « Discussions sur les principes de la Mécanique »; 1° Un volume de M. H. Berlhoud, intitulé : « Petites chroniques de la science; dixième et dernière année » ; 3° Un volume de M. Arlli. Maïujm, portant pour lilre : « L'homme et la bête ». )42.. ( io()b ) GÉOMÉTRIE. — Propriétés relatives aux déplacements infinunent petits (Van torps lorsque ces déplacements ne sont définis rpie par quatre coidilions ; par 31. Am. Manxhei.m. « Cinq conditions sont nécessaires pour déterminer le déplacement d'une h'gure de grandeur invariable. Pendant ce déplacement les points de cette figure décrivent des courbes trajectoires, les droites engendrent des surfaces, et les plans ont une enveloppe. Lorsque la figure mobile n'est plus assu- jettie qu'à quatre conditions, on peut, à un instant quelcojique, la déplacer d'une infinité de manières. Pour chacun de ces déplacements, que nous supposons infiniment petits, un point, à partir de la position qu'il occupe, décrit un élément de trajectoire, et tous les éléments ainsi obtenus appar- tiennent à un élément de surface ; une droite, à partir de la position qu'elle occupe, décrit un élément de surface réglée, et tous les éléments ainsi obte- nus sont distincts; un plan, à partir de la position qu'il occupe, prend une infinité de positions, et tous les plans ainsi obtenus ne cessent pas de con- tenir un certain point du plan mobile. » On peut se demander s'il existe, dans la figure mobile, des points qui, pour tous les déplacements, décrivent toujours le même élément à partir de leurs positions initiales; des droites qui, pour tous les déplacements et à partir de leurs positions initiales, décrivent des éléments tauj^ents entre eux; des plans qui, à partir de leurs positions initiales, se déplacent sans cesser de contenir chacun une droite du plan mobile. » Dans mon Etude sur te déplacement d'une figure de forme invariable (i) j'ai montré que, lorsque la figure mobile n'est assujettie qu'à quatre con- ditions, ce que nous supposons ici, il existe une infinité de points qui, à partir de leurs positions initiales, se déplacent chacun dans la même direc- tion. Tous ces points, comme je l'ai fait voir, appartiennent à deux droites D, A, qui sont deux axes simultanés de rotations au moyen desquels on |)cut obtenir tous les déplacements de la figure mobile. M'appuyant sur ce lésullat, je vais aujourd'hui considérer ce qui est relatif aux plans et aux droites. » Connnençons par les plans: Les plans qui, à partir de leurs positions ini- tiales, se déplacent sans cesser de contenir chacun une certaine droite du plan mobile sont les plans menés perpendiculairement à l'une ou à l'autre des droites D ou A. (i) Mcnwircs des .Sovarili ctm/ige/s, t. XX, et Journal de l'École Polyleelutiquc, 43''culiier. ( I097 ) » En effet, si l'on considère un plan perpendiculaire à D, sa rotation autour de cette droite le fera glisser sur lui-même; il se déplacera donc simplement en vertu de la rotation autour de A, et après un déplacement infiniment petit ce plan contiendra encore la projection de A faite sur lui- même. )> Proposons-nous maintenant tie < lieiclier les droites qui, pour tous les dé- placements de la fiijure mobile^ à partir de leurs positions initiales, engendrent des éléments de surfaces lajïgents entre eux. » Nous avons déjà deux de ces droites : ce sont D et A, puisque chaque point de ces droites décrit toujours un même élément. Occupons-nous de chercher les autres droites. » Appelons X l'une d'elles; prenons un point isur cette droite; la nor- male à tous les éléments que ce point peut décrire, à partir de sa position initiale, est la droite menée du point i et s'appuyant sur I) et A. » Si X engendre toujours des éléments tangents entre eux, la droite que nous construisons ainsi est normale en / à tous ces éléments. De même pour chacun des points deX, nous aurons une droite perpendiculaire à X et s'appuyant sur D et A. Toutes ces droites appartiennent à un paraboloïde qui contient ces trois droites ; en outre, X est une ligne de striction de cette surface. » Puisque ce paraboloïde a une ligne de striction qui est droite, l'autre ligne de striction est droite aussi ; celle-ci est alors la perpendiculaire com- mune à D et A; désignons-la par N. N est une génératrice de notre para- boloïde, et X doit rencontrer à angle droit cette droite. » Pour déterminer toutes les droites telles cpie X, nous devons donc chercher les lignes de striction des paraboloïdes qui contiennent T) et A et dont un plan directeur est parallèle à la perpendiculaire commune à ces droites. M Prenons un point a sur D; une droite quelconque, issue de ce point, (|ui s'appuie sur A, est une génératrice de l'un de ces paraboloïdes : la per- pendiculaire commune à cette droite et à N est une ligne de striction de ce paraboloïde et par conséquent une droite X. Lorsqu'on fait varier la droite issue du point a, on obtient toutes les droites X demandées. » Quelle est la surface formée par ces droites? » Pour répoudre à cette question, cherchons suivant quelle ligne cette surface coupe le plan qui contient a et A. Cette dernière droite fait partie de cette intersection; pour obtenir la nature de la partie restante, faisons la projection de la figure sur un plan perpendiculaire à N. N se projette eu un point n. Les droites D et A ont pour projections des lignes qui se ( I098 ) coupent en n. Les droites issues de a et qui s'appuient sur A se projettent suivant toutes les lignes menées du point a' projection de a. Les perpendi- culaires abaissées de n sur ces dernières droites sont les projections des droites X. Les pieds de ces perpendiculaires sur les droites passant par a! appartiennent à la circonférence de cercle décrite sur lia' couune diamètre. Cette circonférence n'est autre que la projection de la ligne d'intersection dont nous nous occupons. » Nous voyons donc que : La surface formée par les droitesX. coupe le plan (rt, A ) suivant une droite et une ellipse : cette surface est donc du troisième ordre. y> Nous pouvons dire que cette surface est im conoïde droit ayant pour directrice ime ellipse qui rencontre la directrice rectiligne et dont la ^îrojec- tion sur le plan directeur est une circonférence de cercle. Cette génération montre aussi pourquoi N est une ligne double de la surface. » Chacun des déplacements infiniment petits qu'on peut imprimer à la figure mobile à partir de sa position initiale est un déplacement hélicoïdal donnant lieu à un axe de déplacement. Nos droites X ne sont autres que ces axes de déplacement, comme cela résulte de leur consirnction. Nous pouvons donc dire aussi que : Lorsqu'une figure de forme invariable n'est assu- jettie qu'à quatre conditions, les axes de tous les déplacements qu'on peut lui imprimer, à partir d'une quelconque de ses positions sont les génératrices d'un conoide droit du troisième ordre. » MiiCANiQUE. — Sur l'intégration des équations aux différences partielles, relatives aux mouvements intérieurs des corps solides ductiles, lorsque ces mouvements ont lieu par plans parallèles. Note de M. Maurice Levy(*), présentée par M. Phillips. « Les équations qui font l'objet de la présente Note sont les suivantes : rfN, dl dx dy dx dy (N„ — N, )- + 4T= = 4K- = const. , où N|, No et T sont trois fonctions inconnues de x et de/ ("). IjCiu' inté- (*) L'Académie a décidé (juc cette Communication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier aux Cnniplcs rendus. {") Dans CCS équations, dont les deux premières sont connues et dont la troisième a été ( Ï099 ) gration se ramène immédiatement, comme je l'ai fait observer clans un Mémoire précédemment approuvé par l'Académie (*), à celle d'une équation aux différences partielles du second ordre non linéaire. Mais, au point de vue du problème pbysique qui a donné naissance aux équations (i), il est préférable de les traiter directement : c'est ce que je me propose de faire dans la présente Note. » On satisfait à la dernière, quelles que soient les deux fonctions auxi- liaires ^ et yj, en posant / N, = K(^-cosï,), (a) ( No =K(^ 4- cos-zj), I T = Rsinyj. » Resie à déterminer les fonctions ? et vj de façon à satisfaire aussi aux deux premières. Mais, comme les inconnues N,, Nj et ï se trouvent toutes exprimées très-simplement en H et -/j, il est naturel de prendre ces deux lettres comme nouvelles variables indépendantes; alors le problème se trouvera renversé : au lieu d'avoir à déterminer ^ et yj en a: eij", nous devrons regarder, au contraire, jc et j" comme deux fonctions inconnues des variables § et vj, à déterminer par la condition que les deux premières équations (i) soient satisfaites. Or, si U est une fonction de x et j- que l'on veuille exprimer en ^ et -/j, ou a les formules de transformation dx dt dn dri dî, dV d.r dV dT dV __~'dï Th,'^ 1^ li dy dx dy dx dj 7\ Ih, ~ Th. Ti » Si l'on applique ces formules successivement aux trois fonctions N,, ^. r^ ,, , - , JN, f/N-, dT f/T , No ( t T, et que 1 on porte les valeurs obtenues pour -y-i ——■, -r-' ^-' dans ' T I » d.f dy d.r dy rfU dy dVi dy dl dn do rfÇ d.v dy dx dy étubliL' par M. de Saint-Venant, d'après les expériences de M. Tresca ( Comptes lendus, t. LXX, p. 47Q)' ^'i> ^2 '^^ T sont les composantes normales et tangentielles des pressions exercées sur des éléments parallèles aux x et anx y jiris à riiitérienr du corps comprimé. ^*j Comptes rendus du lo juillet 187 t, t. LXXIII, ( I I oo ) les deux premières (i), ces équations seront remplacées par les suivantes rfN, dy f/N, dy c/T dx dT dr. _ dt. dn dti dE de. dr, dn dï, dT dy dT dr r/N, d.r JN, dr _ Il 'dn ~ Ih, Il ~ lîï dn ^ Ih Tl^ ^ ' ou, puisque en vertu dos expressions (2) on a 7;r- = K, ^— = — Jvsin/5, de. dr, dT dT dl -7- = K cosvj , par celles-ci (3) 1' dy . dy d.r \ -, sinvj -— + cosvj — = o, 1 rin dt; dz i dy d.x . dj: COSY} — -H — -h SM1 yj — = O, \ fl ^ (Ir, (l-c qui sont linéaires par rapport aux inconnues .r et j-; on élimiiiant ^t' entre ces deux équations, on ramènerait donc le problème à \\w^ équation aux différences partielles du secotul ordre linéaire. Cette équation serait la suivante : , , , fd-.v d-x\ d.v . d.v ^.4) ^'^•^■'' \7tï^ ''ii;f)- di - ''"-"71;, = ''• » Quoique d'une forme très-simple, elle ne se prêterait pas encore ti'ès- facilement à l'intégration, et il est préférable d'introduire dans les équa- tions (3), en place des inconnues a: et^, les deux imaginaires conjuguées \ X + /}• = 2X', ( .r — n = 27- , d'où ,.,., (,r = x' + j', ' J = '(7 -■^■)- Il Au moyen de ces nouvelles inconnues, les équalions (3) de^■ietHleIlt .fdy' d.r'\ . . l'Hy' d.r'\ / dy' d.r' \ ' (^ ~ 57J - ' '"'-'' [df - dï) "- ^°^-'' [dT + .7? ,) = "' fdy' d.r'\ d)' d.r' . fdy' rf.r' \ ( iioi ) ou, en groupant les termes après avoir multiplié la seconde par /, (cosvj-isinvj)— + i^ +(cos>3 + isuiy;) — - z -- = o, , . . \<^r' .dy' , . . ,dx' .d.i' — (COSV7 — iSU]>j)-7- + 1-: h (COSir) -4- I SinïJ -— -f- ( — - = O. ^ ' «§ an ^ ' lit, dr\ Ajoutant et retranchant, dy ' . , ... dx' -7- = Mcosyj + i sin>7 -— 5 dît ^ ' de , . . ^ dy' . dx' (cosjî-îsmv))— -z^ =0, OU dr> ^ d% ' ( di, ~ '^ dr> ' n Voilà les deux équations très-simples qui tiennent lieu des équations (3). d-y' En égalant les deux expressions de -j^ qu'on en tire, il vient d'.v' dKr' .dx^ _ w) 1%^ ^ Ih' '7hi~'^' » Telle est l'équation aux différences partielles du second ordre à laquelle le problème est maintenant ramené. Cette équation est linéaire et à coeffi- cients constants. On en trouve immédiatement une solution complète, savoir : x'=\me -hH^e JlVe +Qe J' où M, N, P, Q, /3 sont cinq constantes arbitraires. En portant cette expres- sion dans les équations (6), on trouve X [p(_ ,+v'r=F)e''^'*^'^'^^-Q(i+v'"r=:F)«'^"~^'~'^l En ajoutant ensemble un nombre quelconque de termes semblables ne différant entre eux que par les valeurs données aux constantes arbitraires, on aura pour x' et j' des expressions contenant autant d'arbitraires qu'on G. R., 1871, 2" Semestre. (T. LXXllI, N» 19.) '^l3 ( I 102 ) le voudra. Ces arbitraires pourront recevoir des valeurs réelles ou iuiagi- naires; mais elles devront être choisies, dans la question qui nous occupe, de façon à donner, pour les coordonnées X ^= x' -{- j\ / = /(j'-x') des expressions réelles. Il est aisé de satisfaire à cette condition, et l'on obtiendra, tous calculs faits, pour x et j, les valeurs suivantes, d'où les imaginaires ont disparu, et qui contiennent une quintuple série, limitée ou illimitée, de constantes arbitraires essentiellement réelles, représentées par les lettres A, B, C, D, a : ke' X =s Be + Ce ; y/i -a' (8) De -\4^- ■\'i — a^ -1 ke Be ^ " Ce De ' y/i + «cos(i — (z) — ^- yi — «cos v'i -4- a cos(i — a)- — y i — a cos V I + « sin(i — a) y i — ^ sin y/i 4- a sin(i — «)- + y/i — a sin -y ■ + « sin (i — a) - — y i — a sin -y I + « sin(i — a) — 1- s/i — « sin VI a cos(i — «)- — y/i— « cos y' I + « cos ( I — a) - + y' j — « cos (i + al- , 2 (i-4-(z)- , 2 (i + a)- > (• + «)^]5 ('+'=^)i]' ('+«)^]' (l+=<)^]' le signe 21 indiquant un nombre quelconque de termes similaires répondant à des valeurs de a comprises entre — i et + i, et des valeurs correspon- dantes de A, B, C, D dépendant des conditions à la surface des problèmes que l'on a en vue. 11 est d'ailleurs aisé de vérifier l'exactitude des expres- sions (8) en les portant dans les équations (3). » Enjoignant aux équations (8) celles (2), savoir: (2 bis) N| = R(^ — cos-zj), No = K(^ + cos-/5), T = K sin •/-;, ( iio3 ) on a toutes les fonctions inconnues exprimées au moyen des deux varia- bles auxiliaires | et vî. » Ces variables sont aisées à définir. Ce sont les paramètres de deux familles de courbes tracées dans le plan et représentées analytiquement jiar les équations (8), Les courbes yj = constante sont celles le long desquelles T conserve une valeur constante. >) Les courbes ^ = constante sont plus importantes. Sur chacune d'elles la somme N, -+- N. demeure constante. Or la somme N, + No est indépendante du choix des axes de coordonnées. Elle est égale à la somme des deux forces principales, laquelle demeure ainsi constante le long de chacune de ces courbes. Et comme la différence de ces forces est, en vertu de la dernière des équations (i), con- stante dans toute l'étendue du plan que l'on considère, il s'ensuit que le long des courbes § = constante chacune des deux forces principales reste séparément constante, et par suite il en est de même de la pression exercée sur tout élément-plan formant avec la direction des forces principales un angle déterminé. L'ellipse lieu des extrémités de toutes ces pressions reste invariable de forme (non eu général d'orientation) en tous les points de chaque courbe S. On voit par là combien ces courbes, que notre analyse in- troduit si naturellement, sont intimement liées au problème qui nous occupe. Nous montrerons dans im autre travail que les variables ^ et v] se prêtent aussi très-bien à l'expression des conditions à la surface que l'on rencontre dans les applications de ce problème (*). Mais on voit dès à présent que par nos équations on en pourra trouver autant de solutions simples que l'on voudra. Chacune de ces solutions se rapportera à des conditions par- ticulières à la surface que l'on potn-ra réaliser expérimentalement, ce qui permettra de donner aux expériences entreprises par M. Tresca, sur cette nouvelle et importante branche de la mécanique, une direction vraiment rationnelle, en les éclairant à chaque pas parla théorie et en vérifiant d'un autre côté à tout instant la théorie par l'observation. » (*) Dans la plupart des cas, les conditions à exprimer sont la constance de l'une des forces princi])ales ou celle de l'action tangentielle T, c'est-à-dire, d'après ce qui précède, la constance de l'un ou de l'autre des deux paramètres ■; et -/i. ■ 43.. ( iio4 ) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Elude sur la torsion proloncjée au delà de la limite dêlaslicilé. Mémoire de M. H. Tresca, présenté par M. le général Morin. (Extrait par l'auteur.) « Entre tontes les théories de la résistance des matériaux, celle de la torsion d'un solide cylindrique est la plus complète, en ce qu'elle se rat- tache directement à celle de l'élasticité, et si le nombre des expériences à l'aide desquelles les coefficients de torsion ont été déterminés n'était, pour les métaux secondaires, insuffisant, on n'anrait, ponr ainsi dire, rien à désirer, soit au point devue théorique, soit au point de vue des appli- cations. » Cette certitude nous a engagé à poursuivre l'étude des phénomènes de torsion au delà des limites de l'élasticité, et à rechercher comment le solide se déformerait lorsqu'il aurait été privé, par une déformation suffisante, de toute réaction élastique. » Les expériences ont été faites au commencement de l'année 1870, à l'aide d'une presse hydraulique, disposée par M. Clair pour déterminer le mouvement de rotation du plateau en vue des essais de torsion. )) Elles ont été interprétées d'abord, et ponr les plus plus petits angles de torsion, à l'aide de la formule P;j = G5Io; ensuite, et pour les plus grands angles de torsion, à l'aide d'une formule déduite de l'hypothèse d'une résistance au glissement indépendante de l'étendue des déplacements antérieurs, conformément aux considérations développées dans notre Mémoire sur le poinçonnage; enfin, par ime for- mule intermédiaire, permettant de tenir compte tout à la fois de l'élasticité parfaite de la zone centrale, de l'élasticité déjà altérée d'iuie zone intermédiaire et de l'état de fluidité de la zone extérieure. » Quelques échantillons ont été coupés suivant un plan méridien après la torsion, et les courbes que l'oxydation a déterminées dans ce plan ont permis d'ailleurs d'étudier toutes les circonstances de la déformation. ( iio5 ) » Les conclusions auxquelles ces recherches nous ont conduit sont les suivantes : » 1° Au delà de leur limite d'élasticité^ les solides tordus continuent à se déformer suivant les mêmes lois géométriques que pendant la période élastique, chaque file longitudinale de molécules pouvant ainsi se courber en une hélice à pas très-court et très-régulier. » 2° Il est possible de représenter les phénomènes de la torsion par une formule qui tienne compte à la fois du développement des actions moléculaires dans trois zones distinctes, les deux zones extrêmes corres- pondant respectivement aux limites d'élasticité et de fluidité, ce qui a per- mis de considérer un troisième coefficient R', qui caractérise la déforma- tion de la zone intermédiaire. » 3° La valeur du coefficient K de fluidité pour le fer tordu peut être estimée, par mètre carré, à K = 28,81 x 10®, ce qui se rapproche beaucoup du coefficient de rupture pour ce métal; celle de R' est alors K'=58xio\ » 4° On verra avec intérêt les échantillons tordus qui ont été rabotés suivant l'axe avant d'être oxydés, et qui montrent d'un bout à l'autre com- ment les feuillets de soudure se déforment, bien au delà de la limite d'élas- ticité, en obéissant aux conditions géométriques sur lesquelles la théorie de la torsion est fondée. )) 5" Les belles nappes que forment les courbes dessinées par l'oxydation permettent d'assister à tous les détails des déformations produites par la torsion, et la superposition régulière des surfaces hélicoïdes qu'elles repré- sentent semble indiquer que l'on pourrait ,tirer un excellent parti de leur enchevêtrement pour rendre les fibres du fer moins indépendantes, en soumettant à une torsion énergique, avant de procéder au dernier lami- nage, les barres auxquelles on aurait à demander une qualité exception- nelle. » THERMOCHIMIE. — Sur la formation des précipités. Note de M. Berthelot. « En général, la formation des précipités engendre de la chaleur, comme le montrent la précipitation des chlorure, bromure et iodure d'argent; celle des sulfates et oxalates de baryte et de chaux ; celle des oxydes métalliques par la potasse; celle de l'iode par le chlore et le brome, etc. On comprend qu'il doive en être ainsi d'ordinaire, car la séparation d'un corps solide au sein d'un liquide équivaut à la solidification d'un corps fondu : la cha- ( iio6 ) leur dégagée représente le travail qu'il faudrait dépenser en sens inverse pour détruire l'agrégation des particules. » Cependant la formation d'un précipité est une opération plus com- plexe qu'une simple solidificalion ; il s'y produit diverses autres actions, fort importantes au point de vue de la mécanique chimique, telles que la dés- hydrnialion des composés, \ei\r cristallisation, leurs changements d' agrégation , enfin même la séparation entre l'acide et la base des sels. I. — Format/on (Vun composé solide. » 1. La chaleur dégagée dans les premiers moments de la formation des précipités est due le plus souvent et en majeure partie à la formation des- dits corps solides. C'est ce que démontre l'étude des sels que l'on peut obtenir à volonté à l'état dissous ou à l'état précipité. » 2. Tel est le chlorure de plomb. L'azotate de plomb, mêlé avec le chlo- rure de sodium convenablement dilué, ne produit aucun précipité : i AzO"Pb(i équiv. = 2''') -(- NaCl (i é<|iiiv. = 18'") absorbe — o,8r, j AzO''Na(i équiv. = 2''')+ PbCl(i équiv. = •20'") (i) — o,55. )) Ces absorptions de chaleur répondent à peu près à la dilution sem- blable de l'azotate de plomb ( — 0,78) ou de soude (— o,5o) isolé. » Avec des liqueurs plus concentrées, il se produit un précipité : AzO'Pb(i équiv.= 2''') -t-NaCl(i équiv. = 2''') dégage -t- i,53. » La chaleur dégagée s'élève à -f- 2,0 environ pour i équivalent de PbCI réellement précipité, si l'on tient compte de la solubilité de ce sel. » 3. Citons aussi le picrate de potasse. Dans une liqueur étendue, l'acide picrique s'unit à la potasse et forme un sel dissous, avec un déga- gement de 4- i3,7 : c'est à peu près le même chiffre que pour la soude (-4- i3,8). Les solutions sont-elles plus concentrées, le picrate de potasse se précipite sous forme cristalline, avec un très-grand dégagement de chaleur : -f- io'',o pour I équivalent de sel réellement précipité. » 4. Soit encore la formation du tartrate de chaux. Mélange-t-on le tar- trate de soude à équivalents égaux avec le chlorure de cnlcium, la liqueur reste d'abord limpide, tandis qu'il se dégage de la chaleur (+ i,o4) ; puis elle se trouble, après quelques minutes, et se remplit de fins cristaux de (1) On déduit de là (PbO -t- AzO'H) — (PbO -f- HCl) . =0,29, En admettant pour PbO anhydre -f- AzO^H (Tlionisen). . =: 8,9, PbO + HCI = PbCl dissous dégage -t- 8,6. ( "07 ) tartrale de chaux, en dégageant une nouvelle quantité de chaleur, plus grande que la première : + 2,96 (pour CaCl). » 5. Ces trois exemples représentent chacun un cas général et une mé- thode de recherches. Sans les multiplier, on voit que ce n'est point la réaction chimique qui'dégage la principale quantité de chaleur ; mais c'est l'action physique consécutive, due à la formation d'un corps solide. » Cependant il ne faudrait pas croire que toute précipitation, par une loi nécessaire, dût dégager de la chaleur et en quantité comparable à la solidi- fication d'un corps fondu. Parfois cette quantité est insignifiante, ou même négative, à cause des effets de déshydratation et de décomposition chimique. II. — Deshydratation des composés précipités. » 1. Chaux. — La précipitation de la chaux par la potasse, dans les solu- tions étendues des sels calcaires, donne lieu à une absorption de chaleur, peu considérable à la vérité, mais constante, et que M. Andrews avait déjà observée. Or cette absorption est expliquée par l'expérience suivante. )) L'hydrate de chaux se dissout dans l'eau avec dégagement de chaleur : + i*^"',5o environ pour CaO, HO; dégagement qui s'accroît encore par la dilulion. La chaux se comporte donc comme la potasse à l'égard de l'eau, malgré sa faible solubilité; c'est-à-dire que l'hydrate de chaux, en se dissol- vant, forme avec l'eau de nouvelles combinaisons plus hydratées, et telles que le dégagement de chaleur qui en résulte compense et au delà le froid produit par la désagrégation et la liquéfaction du corps solide. » Par une conséquence nécessaire, la précipitation de la chaux doit être accompagnée d'une déshydratation, c'est-à-dire d'une décomposition, tra- duite par une absorption de chaleur, laquelle compense et au delà la chaleur dégagée lors de la solidification de l'hydrate de chaux. » 2. Carbonate de chaux. — Le carbonate de chaux amorphe, formé par double décomposition, donne aussi lieu à une absorption de chaleur : CO'K -I- CaCl = CO'Ca + KCl absorbe — o"', 45, CO'Na-)-CaCi=:=CO^Ca + NaCl absorbe — o'^--'',57. Pour comprendre cette absorption de chaleur, il faut comparer le carbo- nate de chaux avec les carbonates de potasse et de soude : CO' dissous + KO dissoute dégage + 10,1, CO' dissous -)- NaO dissoute dégage + I0,2, Or CO- dissous -+- CaO dissoute dégage + 9,7, d'après l'expérience directe, c'est-à-dire une moindre quantité de chaleur; ( iio8 ) résultat qui concorde avec les expériences de double décomposition. En effet, les chiffres de celles-ci, combinés avec les nombres que j'ai déjà donnés dans ce Recueil (t. LXXIII, p. ^47 et 748), indiquent que l'acide carbonique dissous et la chaux dissoute doivent dégager ■+■ 9,9 et -+- 9,8 res- pectivement, valeurs concordantes avec -t- 9,7 trouvé directement. » La formation du carbonate de chaux précipité, par l'union de l'acide et de la base dissous, dégage donc moins de chaleur que celle des carbonates de potasse et de soude. Au contraire, la formation des chlorure et sulfate de calcium dissous dégage autant de chaleur (sinon même un peu plus) que celle des chlorures et sulfates de potassium et de sodium, ce qui prouve l'équivalence thermique de la chaux dissoute avec la potasse et la soude. » Mais aussi le carbonate de chaux précipité n'est pas strictement com- parable aux carbonates alcalins dissous dont il dérive, ceux-ci formant avec l'eau divers hydrates définis, tandis que le premier est plus ou moins déshydraté. Or la dissolution des carbonates alcalins, sous divers états, met en jeu les quantités suivantes de chaleur, d'après mes expériences : ( CO'IC anliydre + A(j (i partie de sel + 60 parties d'eau) -+- 3, 27, ( COUC, I \ HO cristallisé -+- Aq (i partie de sel + 4o parties d'eau). . — 0,12; 1 CO'Na anhydre -+- Aq (i partie de sel -+- 5o parties d'eau) + 2, '37, ( CO'Na, 10 HO cristallisé 4- Aq (i partie de sel -+- 5o parties d'eau) — 7,4'' » La séparation entre l'eau et les carbonates alcalins hydratés dégage donc de la chaleur, comme il convient à une solidification physique. Mais la séparation entre l'eau et les mêmes carbonates anhydres en absorbe, comme il convient à une décomposition chimique des hydrates salins exis- tant dans la liqueur. Or la formation du carbonate de potasse anhydre, depuis l'acide et la base dissous, dégagerait seulement + 6,8 ; celle du car- bonate de soude anhydre 4-7,4', chiffres moindres encore que la valeur + 9,8, relative au carbonate de chaux précipité. Il est donc permis d'at- tribuer l'écart entre 9,8 et 10,2, et par conséquent l'absorption de chaleur observée lors de la précipitation du carbonate de chaux, à la déshydrata- tion partielle dudit sel au moment de sa précipitation. » 3. Carbonate de magnésie. — Les mêmes phénomènes s'observent lors- qu'on précipite les carbonates normaux de la série magnésienne : CO»K + SO'Mg = CO'Mg + SO*K absorbe — i"',o5; d'où l'on déduit C0= dissous + MgO (hydrate précipité) ^ 4- g,o, quantité très-inférieure à CO" 4- KO.. . =4-10,10; tandis que la formation des sulfates de potasse et de magnésie dissous dégage à peu près la même nuautité de chaleur. ( i'09 ) o 4. Carbonate de fer. ~ J'ai trouvé : CO'K + SO'Fe = CO'Fe -4- SO'IC absorbe. . — i.yS: C0= + FcO = +- 5, i, CO'N.-H-SO'Fe = CO'Fe-f-SO'Na » .... —1,87: » +4,9- L'écart thermiqvie entre les carbonates de fer et de potasse surpasse de — 1,73 l'écart semblable entre les sulfates correspondants. » 5. Carbonate de manganèse. — CO' K + INÎnCl absorbe — 2,01 au moment du mélange, avec formation d'un carbonate amorphe. Au bout de quelques mituites, ce corps se change rapidement en carbonate cristal- lin , avec un dégagement de +0,81; la somme des deux effets restant négative : — 1,20. De même, CO'Na + MnCl absorbe — i ,87 environ; puis dégage -)-o,6g, somme — i , 18. On déduit de ces chiffres : CO' dissous -I- I\lnO = CO'Mn amorphe .... -(-6,0, » " cristallisé H- (i,8. » Toutes ces absorptions de chaleiu' me paraissent représenter des phé- nomènes de déshydratation du composé insoluble, celui-ci n'étant pas formé suivant le même type que le composé soluble qu'il remplace. )) 6. Soit encore le 5((//rt?e rfe r/i(7».v. Les deux solutions normales suscep- tibles de le former (SO' Na -1- CaCl) peuvent être mélangées sans donner lieu à un précipité; il se [)roduit seulement une légère absorption de cha- leur, qui semble même varier graduellement de — o,i5 à — o,23. Je déter- mine alors la cristallisation du sulfate de chaux au moyen d'une pincée du même sel; il se sépare lentement et avec un faible dégagement de cha- leur, -+- 0,32 environ : ce nombre est beaucoup trop faible pour représenter simplement la séparation d'iui corps solide. » 7. Même observation pour la précipitation du sulfate de slrnnliane : SrCl +SO«^îa = SO^Sr^-NaCl dégage +0,08. « Ces résultats contrastent avec la précipitation du sulfate de baryte par double décomposition saline, laquelle dégage 4- 2,5 à 4- 2,9, suivant la na- ture des sels, lis indiquent, à mon avis, l'existence d'une action thermique de signe contraire à la solidification et qui varie d'un sel à l'autre, telle que la décomposition des hydrates salins formés au début de la réaction. » TOXICOLOGIE. — Recherche de l'acide chlorhydrique dans les cas d'empoison- nement. Note de M. J. Eouis, présentée par M. Peligot. « Les chimistes chargés des expertises dans les affaires médico-légales connaissent les difficultés qui se présentent lorsqu'on a à rechercher lui C.R., 1871. ■>." Semr-strr. (T. LXXIII, N» 19.) I 44 ( ii'o ) empoisonnement par l'acide chlorhydrique, si cet acide a été employé en petite quantité. La forte acidité des matières de l'estomac, ainsi que la for- mation de fausses membranes sur les muqueuses et de taches grisâtres au- tour de la bouclip, sur les lèvres et à l'intérieur de la cavité buccale, peu- vent quelquefois permettre de se prononcer affirmativement; mais ces caractères venant à manquer, le doute peut exister. Les matières contenues dans l'estomac renferment en effet des chlorures précipitant par l'azotate d'arsent, et de plus ces matières peuvent être rendues acides, soit par de l'a- cide acétique ingéré avec les aliments, soit par le suc gastrique. )) Les procédés mis en usage habituellement pour isoler l'acide chlorhy- drique de divers liquides ne s'appliquent pas au cas où l'acide a produit l'empoisonnement; la distillation des matières suspectes doit être poussée jusqu'à la carbonisation pour qu'une partie seulement de l'acide se vola- tilise. M. Roussin a cherché à tourner la difficulté; il divise les liquides en deux parties égales et ajoute à une portion un excès de carbonate de soude; après calcination, dans les mêmes conditions, il compare les quantités de chlorure obtenues, et si la proportion de chlorure est plus forte dans la par- tie additionnée de carbonate alcalin, il conclut à la présence de l'acide chlorhydrique. Ce moven, bon dans quelques cas, ne peut évidemment s'appliquer lorsque la proportion d'acide chlorhydrique est faible. Ayant été consulté sur cette question, j'ai pensé qu'on arriverait à un résultat sa- tisfaisant si l'on parvenait à constater facilement la production du chlore ou de l'eau régale. » Lorsqu'on ajoute aux liquides suspects une petite quantité de bioxyde de plomb ou de peroxyde de manganèse et qu'on chauffe légèrement, la présence de l'acide chlorhydrique libre se manifeste par un dégagement de chlore, qui souvent peut être reconnu par l'iodure de potassium amidonné ou en recevant le gaz dans un tube à boules contenant une dissolution d'a- cide sulfureux, qui se trouve transformé en acide sulfurique. Mais la pré- sence des matières animales qui absorbent le chlore met quelquefois obstacle au dégagement de ce gaz, et j'ai obtenu de meilleurs résultats en ciierchant à constater dans les liquides la dissolution d'une quantité plus ou moins forte d'or. L'expérience est basée sur ce fait, bien connu du reste, que, si l'on f lil un mélange d'azotate de potasse et d'acide chlorhydrique, il y a formation d'eau régale en élevant légèrement la température, tandis que le même effet n'a pas lieu en chauffant une dissolution d'azotate et de chlorure de sodium (i). (i) Les généraleiirs à vapiiir dans lesquels on emploie des eaux lenferiuant des azotates ( IlII ) » De même, si l'on remplace l'azotate par le chlorate, le phénomène est bien plus sensible. Voici donc comment il convient d'opérer : après avoir passé les matières à travers un linge et du papier préalablement lavés à l'eau acidulée par l'acide acétique, on met dans le liquide filtré une lame mince d'or ou de l'or en feuilles, et l'on ajoute quelques fragments de chlorate de potasse. En maintenant le mélange au bain-marie pendant une heure ou deux, ou un peu plus si cela est nécesssaire, l'or est attaqué s'il y a la moindre trace d'acide chlorhydrique libre. Le protochlorure d'étain in- dique iminédiatement si l'or a été dissous. La quantité d'or entré en disso- lution fait connaître la proporlion d'acide chlorhydrique. Si les liqueurs sont trop étendues, on les évapore au bain-marie en présence de l'or et du chlorate. J'ai pu ainsi reconnaître quelques centigrammes d'acide chlorhy- drique contenus dans une grande quantité de liquide. » Je me suis assuré, par des expériences directes, que des dissolutions de chlorure de sodium et de chlorate de potasse ou d'azotate de potasse n'ont aucune action sur l'or, même lorsqu'on les fait bouillir avec les acides qui peuvent se rencontrer dans l'économie, comme l'acide acétique, l'acide lactique. » 11 est superflu d'ajouter qu'avant défaire l'essai, on doit s'assurer que les liquides ne renferment ni acide sulfuricpie, ni acide azotique libres. » Le procédé que je viens d'indiquer donne d'excellents résultats, et l'on poin-rait lui reprocher sa trop grande sensibilité, si, comme cerlains physiologistes l'admettent, l'acide cldorhydrique se rencontre à l'état de liberté dans le suc gastrique. Je m'occupe maintenant de cette question, et, dans une prochaine séance, je demanderai à l'Acaiiémie la permission de lui exposer le résultat de mes études sur le suc gastrique de différents animaux. » GÉOLOGili:. — 5ur/e terrain crétacé inférieur des Corbières.'^ote deM.F.C.iVROi,, présentée par M. Milne Edwards. « Dans une courte Note sur la Géologie de la Clape (i), j'ai eu l'honneur d'exposer à l'Académie les conclusions auxquelles m'avaient conduit des observations sur le terrain de la craie inférieure de cette contrée; depuis de chaux ou de magnésie et des chlorures sont fortement corrodés par hi jiroduclion de composés chloro-azotés; mais les conditions sont ici bien différentes. (i) Comptes rendus, t. LXXIII, p.5i. i44-. ( ÎI12 ) lors, j'ai poursuivi ces études dans Mes Coibières, et, ici encore, je me trouve conduit à des conclusions différentes de celles de mes devan- ciers. » Les Corbières ne sont pour moi que la Clape agrandie. » Le point le plus élevé de la Clape atteint, eu efiet, 21 5 mètres d'altitude; les Corbières atteignent, en certains points, i5oo mètres. Les phénomènes qui ont donné à cette dernière contrée son relief actuel ont dû avoir une énergie beaucoup plus considérable que dans la première. Les vallées sont plus profondes, les failles plus grandes; aussi voyons-nous ici les rap- port des couches de la Clape, avec le terrain jurassique, le gault et le crétacé supérieur. » La base du terrain crétacé dans les Corbières n'est pas le calcaire à Requienia Lonsdalii, mais bien les assises inférieures qui, dans ma première Note, portent les numéros de 1 à 6. Partout où les failles ne les caclient pas, on voit sortir, de dessous le calcaire compact à Réquiénies, les couches in- férieures, faciles à reconnaître à la constitution minéralogique des roches qui entrent dans leur formation, et souvent aux fossile, qui, je dois le dire, sont beaucoup plus rares qu'à la Clape. Une autre preuve à l'appui de cette conclusion, qui à mes yeux a une très-grande importance, c'est (jUe l'on ne voit nulle part le calcaire à Réquiénies en contact avec les assises jurassiques, autrement que par faille. » Au contraire, les assises inférieures de la Clape se voient, sur plusieurs points, reposant en stratification concordante sur des calcaires jurassiques, ce qui me fait conclure que, dans les Corbières, comme à la Clape, le terme le plus bas de la série néocomienne est représenté par le système calca- réo-argilo-marneux servant de base à la masse plus ou moins j)uissante de calcaire compacte à Requienia Lonsdalii. » Quant aux lapports du gault avec l'étage néocomien, ils sont égale- ment faciles à établir. Cet étage, qui a une puissance très-grande dans les Corbières, n'est nullement représenté à la Clape. La onzième assise de ma première Note, que j'attribuais, avec doute^ au gault, à cause de quelques fragments de Bélemnites, qui m'avaient paru se rapprocher du B. minirniis, doit passer dans le crétacé supérieur et dans l'assise correspondante au grès d'Uchaux ; la Trigonia scabra, trouvée par M. Tournoi dans ces grès, ne permet pas d'avoir le moindre doute à cet égard. Le gault est repré- senté par une série de calcaires noirs, de grès, de schistes, avec des fossiles caractéristiques de cet étage : Aininoniles Milieu, d'Orb. ; Nucttla peclinala, N. bivircjala^ PUcalula radiata, Trujonia Filloni, etc. Cet étage repose en ( "'3) stratification concordante sur la zone supérieure à Orbilolines; mais ce contact ne se voit que très-rareuieiit. 1) Le gault, en effet, s'observe le plus souvent dans des vallées longitu- dinales, dirigées de l'est à l'ouest et bordées par des abruptes formés par le calcaire à Réquiénies. On serait porté à croire tout d'abord que ce calcaire avait été disloqué par des failles, et que c'est dans les vallées creusées à la suite de ces mouvements violents que le gault s'est déposé; mais la super- position, en stratification concordante, de cet étage sur la zone supérieure à Orbitolines, superposition que l'on voit sur quelques points, ne permet pas de s'arrêter un seul instant à cette explication. M Les failles ont certainement joué lui grand rôle dans la Clape; mais ce rôle est autreuient important dans les Corbiéres; j'ai signalé une faille de i5o mètres dans la première contrée; dans les Corbiéres, il y a des failles de looo mètres. M. d'Archiac, qui a fait des Corbiéres une étude assez complète, a commis la même erreur que dans la Clape, c'est-à-dire qu'il a confondu en une seule zone mes deux zones à Orbitolines, et, jjIus encore, il a confondu ces puissantes assises du gault, qui occupent une très-grantie surface, avec ses marnes néocomiennes. Les failles sont passées inaperçues poiu" ce savant géologue. » Enfin, en terminant, je ne puis pas oublier de mentionner la contra- diction qui existe entre mes conclusions et celles de M. Magnan. Ce géo- logue, dans une Note adressée à l'Académie, voit trois masses de calcaire à Réquiénies, dans les Corbiéres : la première reposant sur le jurassique, la seconde comprise entre mes deux zones à Orbitolines, la troisième en plein gault. J'ai vérifié les coupes de M. Magnan, et je suis convaincu personnel- lement que des failles seules ont pu mettre en contact des couches que l'on ne voit nulle part reposer en stratification concordante les unes au-dessus tles autres. » Je conclus donc que le terrain crétacé inférieur des Corbiéres est repré- senté : » i" Par un système calcaréo-argilo-marneux, zone inférieure à Orbito- lines (n"^ 1, 2, 3, 4, 5 et 6 du tableau de ma première Note) ; )) 2" Par une puissante masse de calcaire à Requienia Lonsdalii (n° 7 de mon tableau) ; » 3" Par une seconde zone à Orbitoliucs (n°^ 8, 9 et 10 de mon ta- bleau ) ; » 4° l^ar le grand étage du gault, reposant en stratification concordante sur cette dernière assise. » ( iii4 ) 31. A. HouzEAU adresse à l'Académie, par l'entremise de M. Chevreul, une Note portant pour titre : « Azolimètre |)oiir le titrage des engrais ». M. Chevrenl, en présentant à l'Académie la Note de M. Houzeau et l'ap- pareil qui est décrit dans cette Note, déclare que l'auteur lui avait remis cette Communication avant le mois de décembre 1870; les événements qui se sont accomplis depuis cette époque expliquent comment elle était restée entre les mains de M. Chevreul. M. Serre adresse, de Lons-le-Saulnier, une Note relative à un procédé de transmission des Correspondances dans les grandes villes, par l'emploi de siphons. Les Correspondances seraient renfermées dans des boites cylin- driques, contenant des compartiments vides, de manière que leur poids fût toujours à peu près égal à celui de l'eau déplacée. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Belgrand. 31. J. Mauxowski adresse, de Cahors, un certain nondjre de documents nouveaux sur les gisements de phosphate de chaux naturel dans le midi de la France. Ces documents seront soumis à l'examen de M. Daubrée. M. P. GuYOT adresse une Noie relative à la coloration du ciel à Nancy, en octobre 1871 . Celle Note sera soumise à l'examen de M. Cli. Sainte-Claire Deville. M. P. CiiARPEXTiER adresse une Noie concernant de nouvelles méthodes d'analyse volumétrique du fer, des alcalis et des acides minéraux. 31. P. 3I0RIN demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat deux travaux manuscrits sur lesquels il n'a pas été lait de Rapport. A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. I). ( 1 1 15 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, clans la séance du 3o octobre 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Le déluge mosaïque^ l'histoire et la cjéolocjie ; par M. l'abbé E. Lambert. Paris, 1870; in-8". Notice sur la dynamite^ sa coinposition et srs propriétés explosives; par M. A. Brull. Paris, 1870; br. in-8°. (Exîrait des Annales indtisirielles.) La dynamite, substance explosive, inventée par M. A. Nobel, ingénieur suédois. Extrait d'une brocliure allemande de M. Isidor Tianzl ; par AL P. Barbe. Paiis, 1870; br. in-8", avec planches. La dynamite. Collection de documents rasseiidtlés par M. P. Barbe. Paris, i87o;in-8^ Observations des professeurs et docteurs Bolley, Kundt et Pestalozzi 5!/?' les précautions à prendre pour transporter la dynamite sans danger. Perpignan, 187 1 ; br. in-8°. (Extrait de la Revue polytechnique de Zuricli.) Doctrine organo-psychique de lu raison et de la folie. Réfutation du matéria- lisme, qui fait consister la raison et la folie dans l'étal des cellules cérébrales; par M. J. FOURNET. Paris, 1870; br. in-S". Sur le diluvium de la vallée du Tarn; par M. E. COLLOiMB. Paris, 1871; br. in-8°. (Extrait dn Bulletin de la Société géologique de France.) Recherches sur la force électromotrice dans le cuntact des métaux et sur la modification de cette force par la chaleur; par M. Edlund. Stockliohi), 1871; in-4". Procecdings ofthe Scientific meetings oftlie Zoological society of London for the year 1871 ; part, l, january-marcli. London, 1871; in-8°. Transactions of the Zooloijical society of London; vol. VII, part. G. Lon- don, 1871; in-4°, avec i)lanches. L'Académie a reçn, dans la séance du 6 novembre 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Mécanique pratique. Aide-mémoire de mécanique pratique ; par M. A. MORIN, Membre de l'Institut; 6^ édition. Paris, i87r ; in-8"'. { me ) Recueil rie Mémoires de médecine, de chirurgie et de pharmacie militnii'e'!, publié par ordre du Minisire de la Guerre; 3" série, t. XV, XXV et XXVI. Paris, 1866-1871 ; 3 vol. in-8°. Mémoires de V Académie de Stanislas, 1869. Nancy, 1870; in-8°. Tables alphabétiques des matières et des noms d'auteurs contenus dans les trois premières séries des Mémoires de Stanislas (1750-1866) ; jiar M. Simonin père. Nancy, 1867; in-8°. Comptes rendus des travaux du Conrp-ès agricole libre tenu à Nancy, les a3, 2/i, 25 et 26 juin 1869, sous la présidence de S. Exe. M. Drouyn de Lhnys, publiés au nom du Bureau ; par M. L. Grandeau. Paris, 1871; in-8° avec planches. Comptes rendus des travaux du Congrès agricole de Lyon, séances des 2ï , 22, 23 et 24 avril 1869. Lyon et Paris, 1869; in-8°. Comptes rendus des travaux de la Société des agriculteurs de France [session générale de décembre 1868). Annuaire de 1869. Paris, 1869; in-8°. Comptes rendus des ti^avaux de la Société des agriculteurs de France. (Deuxième session générale annuelle.) Annuaire de 1870. Paris, 1870; in-8°. Société des agriculteurs de France. Conrp'è<; agricole de Beauvais. i 869. Bean- vais, 1869; br. iii-8". (Deux exemplaires.) Société des agriculteurs de France. Bulletin mensuel du i 5 juillet 1 869 au i" octobre 1871. Paris, 1869-1871 ; in-8". Précis analytique des travaux de l'Académie impériale de.| < = il si ;^ s ir. '-' m H U s • 2" "^ ^ .1 ■m 0 ^ b: 0 ■c c S 1 il < V. 0 0 a '5 (0 e S B a 1 a a c 0 13",7. h. 3:r,o. à 1 à à o",3o. I 74. ,5 0 8,3 0 16,2 0 12,25 0 7,8 0 '7,2 0 12, 5o 0 0 .3,1 .2,9 00 0 13,70 i3,84 i5,o5 0 7,0 9,37 81 ,0 n .4,5 2 7/12,0 8,8 ■5,4 12, 10 10,2 '6,9 i3,55 i3,i 12,8 13,96 i4,o5 14,93 9,5 8,68 73,8 « .6,0 3 743, G 9.2 14, 1 .1,65 8,4 i5,4 11,90 10,2 9.9 i3,i6 i3,65 '4.82 8,3 7.42 75,8 » 8,0 4 750,7 5,0 ■3,9 9,45 4,5 16,5 10, 5o 9,8 9,7 12,75 12,96 14, 3o '4,6 7,75 80,3 » 6,0 5 754,5 7,4 i5,o Il ,20 6,4 ■7,4 11,90 11,7 ii,C 12,99 i3, 12 14,17 7,7 7,92 72,8 M 5,5 G 757, > 7.6 ■6,4 12,00 6,8 iS,6 12,70 12,8 12,6 .3,46 i3, 36 14,12 6,1 9,27 80,5 » 9,5 7 753,0 10,4 '7,2 i3,8o 9,8 .7,8 .3,80 '4,8 ■4,5 '4,05^,3,95.4,49 3,8 9,5. 74,8 » 7.5 8 75 '1,3 '3,4 ■7,' i5,25 12,8 "9,7 16,25 .3,3 '2,7 .4,03 14,53 .4,69 2,1 9,80 82,5 » 9,5 9 760,6 8,3 .3,1 10,70 7,3 14,2 .0,75 .0,3 9,9 12,9. i3,32'i4,46 G, S 7,19 72,5 » 5,5 10 7G5,8 6,3 .3,2 9,73 4,6 '4,8 9,70 9,7 9,5 ii,8o'i2,27 '3,8i i3,3 6,48 69,5 » 2,5 1 1 760,0 4,6 .2,4 8,5o 3,0 .3,0 8,00 9,' 8,8 ",'9 11,58 13,16 7, 1 7.3. 8.,o (( 0,5 12 765,5 5,3 12,2 8,75 5,0 .3,8 9,4" 8,4 8,4 '0,82 11,54^12,97 i3,3 0,64 81,8 n 1,0 13 768,3 3,6 .2, 1 7,85 2,2 .3,4 7,80 8,5 8,3 9,88 10,60 12,43 .3,2 6,44 77, S » 0,5 '^ 762,6 3, G . . ,G 7, Go .,5 .3,4 7,45 7,3 7,3 9, '6 9,95 ",89 ..,8 G, .3 79,5 » 0,5 i5 758,5 3, G ",9 7,75 1,3 .4,5 7,9" 6, G G, 5 8,72 9,4811,45 8,4 5,99 8. ,3 » 0,5 iC 757,0 >,2 '2,7 6,95 0,1 i5,o 7,55 6,6 6,5 8,9. 9,4,jii,i5 9,6 6,82 87,3 » 0,5 '7 758,5 5,2 i5,5 '.0,35 4,4 •7,8 11,10 9,6 9,5 10,22 10,38 i',36 9,4 8,i3 85,0 n 0,0 |8 755,^ 5,5 18,3 11,90 4,6 19,5 12, o5 12,6 12,3 .1,54 11, 3i 11,80 6,0 10,09 87,5 « 0,0 '9 751,0 10,7 20,3 'i5,5o 10,3 22,3 16, 3o i5,3 i5,3 i3,55 i3,09|i2,76 11,9 11,68 83,5 » 0,0 20 752,3 1 1 ,5 '7,7 j"<'^° 10,7 .9,5 .5, .0 '4,4 '4,4 i3,99 i3,66 i3,39 3,9 11,12 88,0 » 0,0 21 759)1 11,9 i5,i ^i3,5o 11,3 '7,2 '4,25 12,5 '2,4 i3,G7'i3,65 '3,72 3,3 9,44 82,3 » 0,0 22 766,2 8,7 i3,9 11, 3o 8,7 '6,4 .2,55 9,2 9,1 .i,G4'i2,i8 i3,4o .0, . 7,38 8f,o w 7,0 23 764,4 4,9 '2,7 8,80 3,1 .3,8 8,45 8,5 8,5 io,3i 10,79 12,48 7,8 7,01 81,0 u 0,5 7/, 760,3 4,9 8,7 6,80 4,3 9,4 G, 85 6,7 6,6 9,98^10,42 11,89 2,5 6,84 89,5 » 0,0 ■i'j 762,7 5,8 11,7 8,75 5,5 .2,5 9,00 7,7 7,5 9,85 10,40 11,59 6,4 6,74 82,8 » 0,5 'iC, 7G4.9 ",2 3,1 2,l5 0,6 2,8 1,70 o,G 0,5 G, 77 8,25 10,86 2,1 4,43 92,3 » 0,0 =7 7-i«.9 -1,0 1 ,2 0,10 -2,6 1,6 -o,5o -' , ' -.,4 6,09' 6,96 9,53 ',5 4,14 94,3 . 0,0 28 7J5,2 -2,1 4,8 1,35 -2,8 5,5 1,35 0,6 0,5 5,24 6,28 8,82 4,4 4,66 93,3 u 5,5 29 7I9.3 -0,6 . . ,5 5,45 -1,8 12,8 5,5o 6,4 6,3 0,06 6,47 8,32 9,7 5,76 79,3 » 0,0 3o 748,3 3,8 .1,3 7,55 2,8 .2,2 7,5o 8,3 8,2 7,54 7,65' 8,66 2,4 7,00 S3,3 » 0,0 3i 748,7 8,4 12,7 10,55 8,3 .3,2 10,75 . 1 , . '0,9 9,16 9,05 9,38 .,3 7,3o 72,8 » 0,0 Moy, 756,4 5,98 '3,00 0,49 5, .3 .4,45 9,79 1 9,28, 9,.i 1 10,89 ' ' ,23 12,4.> 1 1 7î27 7,56 Si , j M 3,3 (■) Ponlc d Wojenn u jardin qui so trouve s c des "bscrçotions à -j li U niveau du premier étage de l'Ubserr M , mi. H, M 11 s,, minuit. loire. ( '"9 ) Observations mkti':okoi,ogiqiies faites a l'Observatoiue de Paius. — Ocr. 1871. MAGNÉTISME TERHESTRE. Obsorvallon PLUIE. ,- VENTS. de 9 lieures du malin. e Û H ~— ^-~ 0 b Itirtîi^lion et force. 0 a y. ca ■m T. 0,8 REMARODES. « S 0 (3 0 1 ■7-43,'7 65 7,4, '5 4,6148 mm 7,9 mm 0 „ OSO as. forl. OSO » 2 37,6 44)9 4,63i8 8,1 7, G .. OSO as. fort. OSO 0,5 » 3 37,0 41,8 4,6334 2,6 ■•',4 >. ONO modéré. 0 0,9 )J 4 37,2 4r.,7 4,6289 4,> 4,. » OSO faible. OSO 0,4 » 5 38,8 45,2 4,6996 0,3 0,3 » 0 faible. 0 0,5 rt 6 38,5 41,5 4,6254 » » 1 ,0 OSO faible. OSO 0,8 » 7 07,3 44 .G 4,634, 0,2 0,2 0,7 OSO faible. OSO 0,8 » 8 37,7 43,8 4,6386 0,1 0, 1 0,8 N faible. NO 1 ,0 » 9 37,5 44,2 4,6436 0,7 6,5 » EiNE faible. '■ 0,7 » 10 35,. 1 43,8 4,6411 » « 1,0 NNO faible. NO 0,2 1) 1 1 37,2 45,2 4,6325 II » 0,8 NNE faible. ^E 0,7 » 12 37,4 43,8 4, 63 11 5.8 6,0 » E faiRlc. .. 0,1 u i3 37,0 4^,9 4,6253 If » 0,4 ENE faible. .. 0,0 u ■4 3,5,3 45,6 4,6349 » » 0,9 SO ti-.-faible. » 0,0 M i5 35, /i 47 > 3 4,5917 11 » 1,0 SO faible. » 0,3 » iG 3G,5 46,2 4, 601 5 » » 1,0 SO faible. » 0, 1 A '7 35,1 4G,7 4,6i4o 1» » ■,5 SO faible. » 0,7 » iS 37,8 44,8 4,6321 .> » 0,7 SO faible. » 0,7 U 19 36,6 45,5 4,6176 ), » 2,4 SSE modéré. SO 0,2 » 20 /|0,l 45,5 4,724' » » ',7 SO faible. SSO 0,9 n 21 40,7 44,3 4,6142 ',' ',2 i> 0 faible. OSO 0,9 » 22 37,5 Jl5,8 4,6176 0,4 ",'l *-S- ONG faible. ONO 0,3 » 23 38,8 45,1 4,63o9 » » 0,6 N faible. NNE 0, 1 . 2/, 39,' 44,5 4,6o3i » » 0,0 N faible. NE 1 ,0 » 25 36,2 44,7 4, 61 84 M » 1,0 NNO faible. NE 0,5 » 2G 35,7 45,5 4,5935 » » 0,7 N faible. l> 0,4 n 27 -10,5 45,8 4,6006 1» » 0,0 0 faible. » 0,0 » 28 35,0 44,8 4,5944 » » 2,3 OSO faible. » 0,0 » ;'9 35,3 4 '1,8 4,5887 » » 0,» SSE faible. 11 0,3 Halo vers iù''/|ri'" du soir. 3o 30,-1 41,7 4,6073 » » 2,0 SSE faible. S 1,0 » 3i 36,2 43,7 4 , 5932 0,0 SE modéré. SE 1 ,0 » Moy. 17.37,4^65.45,0 4,6222 37,3 |) » o,5i (i) Partie supéricuro du hàtiuiciil de l'Ol servalo re. ( I I20 ) ObservatiOiNS météorologiques faites a l'Observatoire de Paris. — Octobre 1871. Résumé des obscrviilions ré^ulici'cs. Les moyennes comprises dans la dernière colonnne du tableau sont déduites des obser- vations de () heures du matin, midi, 9 heures du soir et minuit, sauf le cas d'indications spéciales. Les autres colonnes renferment les moyennes mensuelles des observalions faites aux heures indiquées en tète des colonnes. Si" M. O^M. Midi. 3l>S. et-S. al- S. Miiiuil. Moy. mm mm mm mm mm mm mm mm Baromètre réduit h 0" 7^6178 756,83 75G,'|/i 756,20 756, /lO 756,7-2 756,57 756,6/1 Pression de l'air sec 749)65 749,38 748, 3i 748,01 7/18, 53 749,28 7/19, 35 749,08 o Température moyenne des maxima cl miniraa de la salle méridienne 9, '19 » » du jardin 9,79 0 I) 0 0 0 o o Thermomètre à mercure (salle méridienne) 7,/|3 9,01 12,00 12,82 10,75 9,16 8,22 9,60 » (jardin), f 7,3o 9,02 12,97 12,97 '")08 8,/iS 7,58 9,51 Thermomètre h .alcool incolore (jardin).. 6,98 8,67 i2,6.'| 12,66 9,80 8,21 7,32 9,21 Thermomètre cleclriquc (i3"n, 7) 7,00 8,57 11,97 '^ly^ 10,26 8,70 7,86 9,28 „ (SS'n.o) 6,87 8,37 11,69 "2,56 10,1/) S, 61 7,77 9,11 Thermomètre noir dans le vide, T 10,70 17,08 26,38 20,95 9, (17 7,93 7,08 i4,68 Excès(T— 0 3,40 8,3i i3,4i 7,98—0,61—0,56—0,50 5,17 Température moyenne T' déduite des observations diurnes 9 h. M., midi. 3 h. et 6 h S iS,53 Température moyenne (T'— «') » » 7)27 Thermomètre de Leslie (du 14 au 3 0 3, 10 4;-!' Jj8i 4)23 0,00 " « (3,56) Température du sol à o™,02 10, o4 10, 38 11,79 12,16 11, 43 10,89 '0)5-! 10,89 a on'.io '0,78 10,79 ")26 II, 8i 11,85 11,56 11, 3i 11, 23 » o"',3o 12,46 12,44 13,39 ".32 12,39 '2>47 i'3>49 '2,45 Tension de la vapeur en millimètres 7,i3 7,45 S,i3 8,19 7,87 7,4^ 7,22 7,56 État liyGrométrique en cenlicraes 87,6 82,4 69,4 70,1 81, 5 85,6 88,5 81, 5 , I I I t I t ' Inclinaison magnétique 65o+ 44,46 45, 01 44, 80 43,73 43,66 43,85 44,20 44,47 Déclinaison magnétique 17°-+- 36, 5o 37,42 45,82 44,24 39,75 37,65 37,08 39,49 Pluie en millimètres [udomètre de la terrasse (total du mois)] 37,3 » (udomèlre du jardin) i5,4 3,5 0,9 11, 5 2,0 8,3 3,6 45,2 COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 15 NOVEiMBRE 1871, PRÉSIDÉE PAR M. PAYE. IIÎEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES GORRESPONDAINTS DE L'ACADÉMIE, M. I.E Sf.crétaire perpétuel, il l'ouverture de la séance, fait la Commu- nication suivante : « L'Académie des Sciences a perdu un de ses illustres Associés étrangers, Sir Roderick-Impey Murchison, l'avant-dernier nommé, le successeur de Faraday. » Sir Roderick Murchison, avant de se livrer à l'étude de la géologie, avait servi avec hontieur dans l'année anglaise. Il avait conservé, jusqu'à la fin de sa vie, une fermeté d'allure toute militaire, qui s'alliait sans effort avec l'expression animée de la vive passion de la science et les manières affables d'un vrai gentilhomme. ■« La géologie a reçu de ses travaux et de son influence personnelle, Dès le mois de janvier 1864, nous annoncions que le Soleil pourrait bien étie gazeux. M. Faye a ado])té après nous celte idée, (\\\c le Soleil est entièrement gazeux; il est même » rommunénicnt regarde en France comme l'anleur de celte théorie, car il !'a développée » dans les Coiii/jlfs rendus des séances de t '.Ictidèniie des Sciences (Secchi, te Soleil, Paris, » 1870, p. loi et 106). (i) Comptes rendus, t. LXLX, p. 743; 1869; — t. LXX, p. 1062-1066; 1870. (2) Ucber dus Rotntions-Gesetz dcr Sonne und der grossen Planeten, von F. Zœllner (Ab- drntk aus den Beiichten der K. Sœnlis. Académie, Sitzung der Math.-Phys. Classe am 1 1 Fc- bruar 1871). 146.. ( II24 ) » Mais Secclii appuie cette iilre sur une autre base, à savoir la haute tcnipérature du Soleil t|ui ne serait pas, d'après lui, inférieure à lO millons de degrés. « » Nous ne connaissons que trois étals des corps, le solide, le liquide et le gazeux : on les a successivement attribués tous au Soleil. Mais ce qui consti- tue une théorie, ce n'est pas d'affirmer que le Soleil est à tel ou tel état, c'est de dire pourquoi, c'est d'assigner les faits qui conduisent plus ou moins logi- quement à l'une de ces trois conséquences. On voit, par ce que vient de dire M. Zœllner, que j'ai raf taché l'état gazeux aux phénomènes de la rota- tion superficielle, tandis que le P. Secchi le déduit de certaines mesures re- latives à la température du Soleil, ce qui est bien différent. Ma théorie n'a donc aucun i-apport avec celle de notre éminent Correspondant et ne sau- rait être de sa part l'objet d'une réclamation légitime. Aussi M. Zœllner les distingue-t-il fort bien l'une de l'autre et les soumet-il à des critiques fort différentes. Je rapporte en note celle qu'il adresse au P. Secchi (i); (i) M. Zœllner a évalué de son côté la température du Soleil; au lieu de lo millions de degrés, il en trouve 27000. Quant à la méthode du P. Secchi, il commence par la rap- porter dans les termes mêmes de l'auteur : .. La radiation d'un corps est proportionnelle à sa température ou à la force vive molécu- .) laire de ses radiations thermiques. On la mesure en déterminant la température à laquelle » parvient un corps exposé au Soleil, et en comparant cette radiation avec celle que lui » communiquent d'autres corps portés à une température connue.... Pour cela, on exposera 1- un thermomètre au Soleil dans une enceinte de température connue, on lira l'indication « t degrés donnée par la colonne mercuiielle, et on multipliera ce nombre par le rapport » qui existe entre la surface de la sphère (céleste) et la surface apparentedu Soleil. (Secchi, » le Soleil, Paris, 1S70, p. 3,65 et 266.) •■• Outre que ces mots de la première phrase, dit en substance M. Zœllner, température et force vive moléculaire de ses radiations thermiques répondent à des notions essentiellement différentes et ne peuvent être logiquement associées par la conjonction ou, l'idée entière du P. Secchi est en contradiction avec le fait bien connu que la radiation calorifique d'un corps ne dépend pas seulement de sa température, mais aussi de sa nature intime et de l'état de sa surface. Les travaux de iMelloni, de de la Roche, de la Prevostaye et Desains, s'accordent à montrer que la quantité de chaleur émise par un corps n'est pas proportionnelle à sa température, mais qu'elle croît plus rapidement que celle-ci, dès que la température cesse d'èlre très- faible et dépasse seulement 80 degrés. M. Kirclihoff a établi d'ailleurs que l'émission calorifique ou lumineuse d'un corps est une fonction de sa température, de la longueur d'onde et de la nature du corps; (jue celte fonction change d'un corps à l'autre; qu'elle ne peut être déterminée que ])ar l'expérience; qu'enfin cette fonction, une fois obte- nue ainsi, n'est réellement valable (ju'entre les limites pour lesquelles elle a été déterminée. Ces critiques, que je crois justes, ne touchent en rien à ma théorie, elles ne portent que sur celle du P. Secchi, et tendent à montrer qu'il n'y a pas de lien logique entre la con- clusion et ses prémisses; je n'ai donc pas à m'en occuper davantage. ( II25 ) quant à celles qu'il adresse {îliis ou moins directement à la mienne, elles vont faiie l'objet du présent Mémoire. » N'ayant jamais cherché à évaluer, même grossièrement, la tempéra- ture actuelle du Soleil, je ne saurais discuter directement les lo millions de degrés du P. Secchi ou les 27000 degrés de M. Zœllner. Je ferai remarquer toutefois qu'avec l'énorme température assignée par le P. Secchi, la surface du Soleil serait eu effet, suivant toute apparence, absolument gazeuse; seu- lement le Soleil, à cet état purement nébulaire, comme disent les Anglais, ne nous éclairerait guère : ce ne pourrait être qu'une des phases les plus reculées de son passé. Nous allons voir que la théorie (non pas la tempéra- ture plus acceptable) de M. Zœllner aurait l'inconvénient opposé, celui de placer le Soleil à la veille de son extinction. » Suivant M. Zœllner, le Soleil, bien loin d'être à l'état gazeux, est entièrement solide, sauf une mince couche liquide, semblable à de la lave en fusion, qui le recouvre entièrement. Sur cette mer de lave apparaissent, par suite du refroidissement, de fréquentes scories qui font tache. Le tout est enveloppé d'une vaste atmosphère dont les coiuants activent sans cesse le refroidissement de la surlace incandescente, plus encore aux pôles qu'à l'équateur. » Ainsi nous nous retrouvons en présence de l'ancienne théorie de M. Rirchhoff que j'ai tant combattue, à cette différence près que les taches ne sont plus des nuages, niais des scories nageant sur nue uier de lave en fusion. M. Zœllner réserve les nuages pour les seules pénombres. Nous allons voir comment, de celte constitution du Soleil, l'auteur a pu déduire mathématiquement la loi de sa rotation siqjerficielle. » D'après M. Zœllner, un globe solide incandescent qui émet de la cha- leur, tout en tournant autour d'un axe, doit présenter dans son atmosphère un double courant, l'un, supérieur, allant de l'équateur aux pôles; l'autre, inférieur, allant des pôles à l'équateur. Mêmes phénomènes dans l'océan liquide qui recouvre le globe solide. Comme les courants supérieurs abor- dent des parallèles de plus en plus étroits, ils se trouvent en avance sur la rotation générale absolument comme l'alizé supérieur de notre terre; les courants inférieurs, au contraire, soit de l'atmosphère, soit de l'océan, remontent vers l'équateur et se trouvent de plus en retard sur la rotation de la masse solide. » Jusqu'ici cela ne s'accorde guère avec ce qui se passe sur le Soleil, car, à ce compte, la rotation superficielle de la mer de lave incandescente devrait présenter une accélération progressive de l'équateur aux pôles, ( ri26 ) tandis que c'est précisément le contraire qui a lieu. Mais le savant auteur va arranger cela en introduisant dans la question un élément de plus, à savoir le frottement que l'alizé inférieur de l'atmosphère doit exercer sur la surface de l'océan de feu. Alors en chaque point de celle-ci vous aurez : i°ui) mouvement de la masse liquide superficielle venant d'entre sud et ouest (sur riiémisphère horéal); 2° un frottement de l'alizé inférieur soufflant d'entre nord et est. D'après M. Zœllner, la résultante de ces deux actions serait, à toute latitude, dirigée juste de l'est à l'ouest, en sens exactement contraire de celui de la rotation, tout comme si la masse liquide était con- finée dans de petits canaux circulaires, de manière à ne pouvoir marcher que dans le sens des parallèles. Vous aurez ainsi dans cet océan, grâce à celte cou)binaison un peu arbitraire des forces, un ralentissement progressif de la rotation superficielle d'autant plus marqué que vous vous éloignerez davantage de l'équateur. » M. Zœllner considère encore une autre action, à savoir le frottement que la mince nappe de lave fondue exerce sur le globe solide qui la supporte : il agit en sens contraire du premier, c'est-à-dire du frottement de l'atmosphère, puisqu'il tend à restituer à l'océan la rotation même du noyau. De toutes ces actions combinées, il résulterait que l'expression de la vitesse angulaire oj, à la latitude quelconque ç, doit être de la forme /'M — N sin=ffi\ M, étant la vitesse de rotation du noyau solide, p et q des fonctions incon- nues de la hilitude ip et des coefficients des deux frottements considérés, M et N des constantes à déterminer par l'observation. )) Tout ce qu'on peut dire de ces fonctions p et cj, c'est que, dans le cas où le premier frottement {gaz sur fond liquide) serait très-petit par rapj)ort au deuxième (liquide sur fond solide), p serait sensiblement nul pour toute valeur de 9, tandis que q se réduirait à une constante; et que, si ces deux frottements étaient égaux, p deviendrait constant et q serait nul. » On comprend déjà combien M. Zœllner devait tenir à la deuxième al- ternative, qui, seule, lui permettrait d'utiliser sa formule; vous allez voir comment il s'y prend pour la légitimer. Commençons pai' le frottement du courant gazeux. Il n'est pas si petit, affirme M. Zœllner, qu'on serait tenié de le croire d'après la faible densité des gaz; en particulier, celui de l'air à 10 degrés est à peine quarante fois moindre (selon O.-F. iMeyer) que celui de l'eau, bien que sa densité soit 770 fois plus faible. D après les recherches ( 11^7 ) théoîiques de Maxwell, confiimées par certaines observalions de Meyer, ce coefficient de IVotleaieiit de l'air, itulépeiidatit de la densité, croîtrait en raison de la racine carrée de la température absolue. Or celle du Soleil (27000 degrés) est 100 fois plus grande que celle de l'air à 10 degrés (tem- pérature absolue = 10° -f- 273°= 283"). Sur le Soleil donc le frottement de l'air serait 10 fois plus grand et, par suite, se rapprocherait notable- ment du frotteiiient des liquides. Ce n'est pas tout. Ce dernier, à l'inverse des gaz, va en diminuant avec la température absolue; il suffirait qu'il devînt, pour la lave frottant sur le fond (sans doute nullement pâteux) de la mer solaire, 4 fois plus petit que celui de l'eau pour que l'égalité de nos deux frottements se trouvât réalisée. Alors la formule, jusqu'ici fort peu maniable, se réduirait à M — Nsin'iB w = -1 COStp et c'est celle que M. Zoellner adopte. Elle indicjuerait bien une vitesse an- gidaire de rotation décroissant d'abord pour des latitudes croissantes; mais, à une certaine dislance de l'équateur, elle reprend une marche croissante qui va, aux pôles, jusqu'à Fintini. Ce serait un inconvénient si M. Zœllner ne faisait remarquer que l'alizé inférieur, qui joue ici le rôle principal, ne commence pas aux pôles mêmes, et que, par suite, la formule ci-dessus de- mande à n'être pas applic[uée au delà d'une certaine latitude que l'auteur laisse tout à fait indécise. » Pour moi je ne vois là, je l'avoue, que l'effort d'un savant qui, ayant pris une erreur pour point de départ, veut arriver à toute force à faire cadrer les déductions qu'il en tire avec une réalité rebelle. » La réalité consiste en ce qu'il n'y a pas du tout, sur le Soleil, de mou- vement général de l'équateur aux pôles ni des pôles à l'équateur, ainsi que je l'ai fait voir par une discussion minutieuse des sept années d'obser- vations de M. Carington. Par conséquent il n'y a pas d'assimilation possible avec les vents alizés de notre atmosphère ou les courants de notre océan. Quant à l'erreur initiale de l'auteur, c'est l'idée même qu'il persiste à se faire du Soleil, en dépit de tons les faits recueillis depuis des siècles et des démoustiations éclatantes de ces dernières années : car d'abord la pho- tosphère n'est pas une lave liquéfiée; ensuite les taches ne sont pas des scories surplombées par des nuages formant pénombre; enfin il n'y a pas de vents alizés dans la chromosphère (i). (i) On ne renonceia pas de sitôt à clicicher des venls alizés sur le Soleil II y a bien eu ( 1128 ) » Lorsque j'ai examiné moi-même ces questions, longtemps avant M. Zœllner, j'ai suivi une marche opposée, la seule siire à mon avis. C'est dans les mouvements des taches, c'est-à-dire dans les faits eux-mêmes et en dehors de toute hypothèse, de toute idée préconçue, que j'ai cherché la loi de la rotation. Je suis arrivé ainsi à la loi w = M — N sin-ç). » Parmi les formules moins simples que j'ai essayées sans y attacher de signification mécanique, se trouvait aussi celle que nous propose M. Zœll- ner, car il était naturel d'examiner si les vitesses diurnes qu'il fallait repré- senter ne devaient pas être préalablement réduites en arc de grand cercle. Mais, outre l'inconvénient de cette expression qui prend aux pôles des va- leurs infinies, elle nous offre un minimum entre le pôle et l'équateur pour la latitude dont le sinus est K/ - — - — » circonstance incompatible avec les observations, ainsi que nous allons le voir. » Et d'abord ce n'est pas à mon premier Mémoire de i865 que M. Zœllner aiu'ait dû se reporter, mais à celui de 1867 (i). J'ai mis en effet deux ans à recalculer les observations de M. Carrington, et c'est sur ces observations corrigées des inégalilés dont j'avais reconnu chemin faisant l'existence, que mon travail définitif a été exécuté. J'ai trouvé ainsi 0) = 857', 6 — 1C7', 3 sin^^. » En traitant la formule de M. Zœllner de la même manière, on aurait 857 ' , 65 — 598' , 9 sin' cj Gt) — ^ • COS(p » Les valeurs normales de mon Mémoire sont représentées comme il suit : arrêt à l'époque où l'état réel de son enveloppe gazeuse nous a été révélé par le spectro- scope, mais bientôt on s'est ravisé. C'est ainsi qu'on a cru récemment trouver une indication favorable à l'e-xistcnce de ces courants dans les directions si variées des jets d'hydrogène incandescent émis par la chromosphère. M. le professeur Respighi, qui observe depuis longtemps, à l\uine, ces phénomènes au spectroscope, n'a absolument rien noté de pareil. D'ailleurs la seule insp.ection îles dessins déjà publiés en grand nombre suffit, aux esprits non prévenus, pour faire évanouir toute idée de courants généraux dans la chroniosphère. (l) F*YE, Sur la lai de la rotation superficielle du Soleil [Comptes rendus, t. LXIV, p. 201- 211; 1867). ( "29 ) Erreurs Erreurs 9 M obs. de la i''^ formule. de la 'i *^ formule o 1 ,60 856', 6 + o',9 -1- 0,9 6,00 856,3 - 0,4 H- 0,1 8,76 855,0 — 1,1 — 1,2 11,34 85i,i + 0,4 + 0,2 i5,i4 846,7 + 0,2 — 0,1 19,67 84o,9 — ' ,' — .,5 22,32 834,3 -+- 0,65 -+- 0,3 26,18 826,?. + 0,8 -h 0,8 29,75 819,2 — 0,4 -+- 0,4 Obseri'atiniis cinployccs scidctncnt pour la vérification. 34,85 806,6 — 0,3 -I- 2,5 45,00 773,3 + 5,7 -1-20,2 )) La somme des carrés des erreurs réduites en arc de graiid cercle est i\ pour ciia formule, et 2o(î pour celle de M. Zœllner. La marche des er- reurs n'est pas moins significative : la discordance de plus en plus marquée de la deuxième formule avec les observations tient à ce que celle-là accuse un minimum vers [\% degrés, région bien voisine de celle où les observa- tions indiquent, au contraire, une inflexion. C'est ce que j'avais d'avance montré dans mon Mémoire de 1867 (i). » Réunissons maintenant dans un même tableau les traits divers cjui ca- ractérisent la rotation solaire; nous venons que : » 1° La surface extériçure est parfaitement sphérique, sauf les légères dénivellations des facnles ; » 2" L'axe de rotation conserve dans l'esjjacc une direction ir.variable; » 3° La vitesse angulaire de la rotation superficielle, au lieu d'être con- stante, va en diminuant de l'équateur aux j oies; la diminution est sensi- bletiient proportionnelle au carré du sinus ;!e la latitude; » 4° Lës deux hémisphères ne présentent aucune différence sous cesileux rapports; » 5" Pas de courants superficiels dirigés soit vers les |)ôles, soit vers l'équateur, mais seulement de peliles oscillations très-réguliéies dont j'ai donné la loi. (i) Fi-kV également, en ce qui concerne une observation très-curieuse de M. Peters, de Naples (dont M. Carrington et moi n'avons pas fait usage, mais à laquelle M. Zœllner tient beaucoup), mon Mémoire Sur une inégalité non périndique en longitude, particiilicrc a la première tache de chaque groupe solaire [Comptes rendus, t. LXTV, p. 38o; 1867). 0. R., 1871 , 2= Semestre, (T. LXXIll, N" 20.) '47 ( ii3o ) M II m'a semblé qu'une rotation pareille ne peut exister que si des cou- rants ascendants, partis de grandes profondeurs et dans toutes les direc- tions, viennent continuellement ralentir la vitesse superficielle. Le Mé- moire de M, Zœllner est, à mes yeux, une preuve de plus qu'il n'y a pas à chercher ailleurs la cause de ce singulier phénomène. » Il est facile de voir maintenant comment j'ai été conduit à affirmer que le Soleil devait être à l'état gazeux, sinon en totalité, du moins jusqu'à une grande profondeur. Les courants ascendants dont je viens de. parler supposent des contre-courants descendants; le jeu de ces mouvements con- tinuels qui s'opèrent simultanément avec une grande régularité dans la masse intérieure doit dépendre de la radiation continuelle de la surface so- laire, par où s'échappe incessamment un inmiense flux de chaleur. Comme cette surface (la photosphère) est, non pas entièrement gazeuse, mais prin- cipalement formée d'une foule de petits amas nuageux de particules in- candescentes, il est naturel de penser que les courants ascendants amènent vers la surface refroidie des vapeurs qui s'y condensent physiquement ou chimiquement en nuages lumineux, tandis que la chute incessante des par- ticules solides dont les nuages sont formés déterminent les courants des- cendants, réduits eux-mêmes plus tard en vapeurs par la température éle- vée des couches sous-jacentes. Or un pareil mécanisme exige évidemment que le Soleil soit à l'état de mobilité gazeuse jusqu'à une grande profon- deur. Mais il importe peu que celte gazéité soit totale. D'ailleurs, si la cha- leur interne va en croissant très-probablement vers le centre, la pression augmente aussi très-rapidement, et nous ne saurions guère nous figurer, en l'absence de toute donnée mécanique, l'état réel des couches centrales soumises à ces forces gigantesques, avec une densité supérieure sans aucun doute à celle de l'eau. » Mais l'intérêt principal de celte conception directement déduite des faits observés et des mesures, c'est qu'elle nous fait enfin comprendre la constance admirable des radiations solaires. Si cet astre peut fournir à l'énorme dépense de chaleur qu'il fait à chaque instant, depuis des milliers de siècles, sans jamais s'épuiser, je veux dire avec une énergie où nous ne saisissons encore aucune trace d'affaiblissement, ce n'est pas que ses dé- penses se réparent par quelque cause mystérieuse, ou par un aliment venu du dehors, comme l'ont voulu Newton avec ses comètes, R. Meyer, un des fondateurs de la thermodynamique, avec ses aérolithes, ou sir W.ïhonipson avec son ingénieuse spirale de matière cosmique : c'est tout simplenient que son énorme masse contribue presque tout entière à cette dépense p.ir ( "3i ) le double jeu des courants intérieurs dont sa rotation révèle l'existence. Lorsqne ces courants auront été entravés depuis longtemps par la con- traction progressive de la masse, lorsque le Soleil en sera venu à la phase si prématurément assignée par le D'' Zœllner, sa surface, ayant seule à suffire à cette dépense, ne pourra plus la faire que pendant quelques jours : ce sera le début de l'extinction finale. » Telle est, en peu de mots, la théorie que j'ai exposée dans les Comptes rendus, et qu'en effet, comme le dit le P. Secchi, ou veut bien m'attribuer couuiiunément en France : je ne pense pas que notre savant Correspondant y ait le moindre droit. Telle est aussi la réponse que je crois devoir opposer à l'intéressant Mémoire de M. le D' Zœllner. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Théorème sur le spiral réglant des chronomètres. Note de M. Phillips « Dans mon Mémoire de iS6o sur le spiral réglant des chronomètres et des montres, j'ai démontré que les conditions à remplir par le spiral, au ])oint de vue de l'isochronisme, étaient cjue sa forme soit telle : i" qu'il n'exerce aucune pression, pendant le mouvement, contre l'axe du balan- cier; ou 2° que le centre de gravité du spiral reste constamment, pendant le mouvement, sur cet axe, et que la réunion, s'il était possible, de ces deux conditions, résoudrait la question avec une approximation pour ainsi dire du second ordre. J'ai fait voir, en outre, que les courbes terminales déduites de la théorie, en vue de satisfaire à la première condition, véri- fiaient en même temps la seconde. Ces courbes terminales ont d'ailleurs été déterminées en ayant égard à la forme générale habituelle des spiraux sup- posés cylindriques. » Le but du théorème dont il s'agit dans cette Note est de démontrer rigoin-eusement un fait très-général, dont voici l'énoncé : « Toutes les fois » que la forme d'un spiral est telle qu'il n'existe, pendant le mouvement, » aucune pression contre l'axe du balancier, il arrive que, pendant le » mouvement, le centre de gravité de ce spiral est constamment sur l'axe » du balancier. » » On voit parla que la seconde condition mentionnée ci-dessus est tou- jours une conséquence de la première. » Rappelons d'abord que, ainsi que je l'ai démontré dans mon Mémoire de 1860, la première condition peut être présentée sous une autre forme. Supposons que, laissant fixes l'extrémité du spiral, qui est fixe, ainsi que 147.- ( ii3.. ) son inclinaison en ce poinf_, laquelle est invariable, on déforme ce spiral d'après la loi lia (1) = r> p„ étant le rayon de courbure d'im point quelconque du spiral avant sa dé- formation ; p celui du même point après la déformation ; L la longueur totale du spiral, et a l'angle quelconque dont le balancier a tourné. » La condition dont il s'agit revient à ce que l'autre extrémité du spiral, laquelle devra être fixée à la virole du balancier et encastrée dans cette virole, vienne, comme conséquence de cette déformation, aboutir en un certain point de la circonférence décrite par le point correspondant de la virole, et que cette extrémité du spiral rencontre alors celte circonférence sous un angle donné. » Je passe maintenant à la démonstration du théorème. )) Je désigne par A' l'extrémité fixe du spiral, par A" son extrémité mo- bile, par â' la distance de A' au centre O du balancier, par â" la distance au centre O du |)oint de la virole auquel doit être relié le point A"; enfin, par -y", l'angle sous lequel l'extrémité A" du spiral doit couper la circon- férence correspondante de la virole dont O est le centre. » Je rapporte le système à deux axes rectangulaires XOX', YOY' perpen- diculaires à l'axe, la partie positive OY de ce dernier étant menée par le |)oiiit A'; OX sera la partie positive de l'aiUre axe. » Soient : s la longueur du spiral, depuis le point A' jusqu'à un point quel- conque; Ôg l'angle formé par le rayon de courbure eu ce point (le sens de ce rayon de courbure allant du centre de courbure à ce point) avec OY, avant la déformation du spiral; Q l'angle formé avec OY, par le rayon de courbure au même point, aj)res la déformation déterminée par la formule (i). » J'ai démontré, dans mon Mémoire de 1860, que l'on a (2) 6 = Q, + -. » Désignons par x et j- les coordonnées d'un point quelconque, corres- pondant à la longueur s, après la déformation. On a djc = ds cos 6 et dy = — ds sin 0, ( ii33 ) ou, à cause de (2), dx = cos(6o-i-~)^^ ^' r/f = — sin fôo + l") ^*' » Donc ;3) x=l cos(6„ -\- Yj^^f et (4) j = cy-r'sin(5„ + ^ ds. )) Si .x'"et j>'" sont les coordonnées du point A" après la déformation, on a, en vertu de (3) et (4), (5) •^■"=r cos( Oo+'^)ds et (6) j"=(?'-£\in(^,+ ^)f/.. » Soit 6„ l'angle formé avec OY par le rayon de courbure en A", avant la déformation. En même temps, le rayon OA" fait avec OY un angle 6'ô — 7". Or, puisque nous supposons que la première condition est satisfaite, nous devons admettre que, quel que soit a, le point A" vient, après la déforma- tion, aboutir au point de la circonférence de la virole (circonférence dont le centre est O et dont le rayon est â") correspondant au rayon qui fait, avec OY, un angle 6",— 7" + u. » Soient x'" et j'" les coordonnées de ce point. On a x'" = â" sin (6; - 7" + a) et f" = â" cos (&; - 7" -+- oc). Or x" = x'" et j" = y" ; d'où, à caTise de (5) et (G), (7) /^''^i^'^ + ^)r/. = cr's.n(5;- 7" + a) et (8) r sin (5„ + ^) r/^ = rî' - 5" cos(5; - 7" + a). » Comme ces deux relations sont supposées vérifiées quel que soit a, on ( ii34 ) peut les différentier par rapport à a, ce qui donne et (lo) / ^cos(g„+ ^j. Prof. o'",io 20, 5i 21,18 18, i5 19,80 16,5?, .7,98 i4,4i 15,39 9,65 10, i3 7,10 7>87 » On voit par ces résultats que les teiîipératures les plus basses ont été ])lns faibles, pendant les trois mois sous le sol dénudé que sous le sol couvert, d'environ 2 degrés. Nous ferons remarquer que les maxima et les minima dont il est question ne sont peut-être pas les maxima et les minima réels, attendu que les observations horaires, qui seules peuvent les donner, ne sont guère pofsibles, ici, chaque série d'observations demandant trente à quarante minutes à faire, dans un observatoire qui n'a pas un personnel suffisant pour observer sans interruption. » Eu prenant les moyennes des quatre observations pendant les trois mois, on arrive aux résultats consignés dans le tableau suivant : Sol couvert. Sul déniulé. O",0o 0'",10 0".^0 0",«0 0",C0 0",0o {l'",10 Û^.SO 0",S0 0°,6n ]\/n) piiNcs ths ohsen'acions (Je 9 Itrtiref: du matin et île () heures du soir. AoiM 1S71 aijfio 21, 8C 21,89 21, 6'.! 21,29 21, o3 21,1!) 21, ,'10 21,29 20, 53 Septembre 17,09 17,62 18,04 iS,/» 18,76 16,17 '6,2/1 16,89 17,17 17,62 Octobre 10, o3 10, ji '1,19 11, Si i3,2o 8,18 8,52 9,21 fl.go 11, ^-^ Moy.... 16,21') iG,()G 17,0.') 17,37 '7,75 i5,i2 i5,3o i5,8i 16,12 16,52 Moyennes des observations de G heia-es du matin et de 3 lieiires du soir. Aoiit 1871 22,17 21,86 21,78 21, Go Septembre '7,'i'' '7,6/1 17,95 18, 23 Octobre 10,1 5 10, /|0 11,17 iij99 21 ,02 22,24 21,72 21 , i3 21 , 10 20,; 3 iS,79 17,05 16,96 16,91 '7, '7 17,7' i3,25 8,83 9,02 9,3o 9,83 .1,4s Moy 16, 5S 16,07 '6,97 16,27 '7,69 16,04 i-'',!)0 1^,78 iG,o3 iC,54 Moyennes générale des obscrt'alto/is de 6 lienres et 9 lietues du malin et de 3 /lettres et 9 heures du soir. Août 1871 21,89 21,92 21,83 21, Gi 21, iG 21,57 21,44 21,32 21,20 20,48 Septembre '7,26 17, 58 18,26 iS,i3 18, 85 16,60 16,59 16,96 17,17 17,67 Oclobre 10,09 10,46 11,18 11,40 i3,22 8,5o 8,77 9,3i 9,86 11,46 Moy..,, 16,41 16, 65 16,99 '7,o'i 17,7! |5,56 i5,Co i5,SG 16,07 16, 53 ( i'39 ) » Les résultats consignés dans ce tableiui montrent cjue, cl;ins les cinq stations, la température moyenne a été constamment plus basse d'environ I degré sous le soi dénudé que sous le sol couvert, et que cette tempéra- ture a été ascendante dans les deux sols, en s'abaissant au-dessous de la surface, de telle sorte que la différence enire la température à o'^ioS et celle à g'", 60 a été d'environ 1 degré. Ils indiquent, en outre, que les moyennes obtenues avec les observations de 9 heures du malin et 9 heures du soir, 6 heures du matin et 3 heures du soir, ou bien avec les obseiva- tions de 6 heures et 9 heures du matin, 3 heiu'es et 9 heures du soir, pré- sentent peu de différences, de sorte que l'on pourra se contenter à l'avenir de celles des observations de 6 heiu'es du matin et 3 heures du soir qui donnent les températures maxima et miuima dans cette saison. Ou verra s'il en est de même en hivei". « Cet état de choses intéresse les cultiu'es eu général, sous le rapport des profondeurs où les graines tloivent être mises et où les racines se plaisent le mieux, ainsi que l'entomologie, pour expliquer les mœiu's des insectes, (pii préfèrent telle profondeur à une autre pour y déposer leurs œufs et même y vivre, ainsi que leurs larves. » BOTANIQUE. — Observations sur les Poinacées; par M. J. Décaisse. « Les Pomacées forment un groupe des plus naturels et qui l'emporte de beaucoup sur les autres tribus des Rosacées par le nombre de plantes qu'U renferme et par le rôle qu'il joue dans l'économie domestique; aussi les principaux genres cjui le composent ont-ils été reconnus des la plus haute antiquité, de sorte cjue ïournefort et A.-L. de Jussieu, qui les ont adoptés, n'ont fait, pour ainsi dire, que les consacrer scientific|uement. Malheureusement il n'en est pas de même de' Linné, qui, réunissant sous une même appellation générique les l'ouuniers, les Cognassiers, les Sor- biers, les Poiriers, etc., s'est, à mou sens et par ces réductions, complète- ment éloigné de la véi-ité. Malheureusement encore, plusieurs botanistes modernes ont adopté la manière de voir de Linné, de sorle qu'en plaçant le Cognassier [Cydonià] et les Aubépines [Cralœgus) sous le nom de Firus, ils ont rendu impossible toute notion distincte de ces plantes, de même qu'en confondant les Sorbiers et les Pommiers, ils s'opposent à ce qu'on puisse établir c|uelque chose de précis sur la nature de leurs espèces. Il ne suffit pas, en effet, d'imaginer des affinités en combinant tliéoriquement certains caractères auxquels ou attribue à priori plus ou ujoins de valeur, i48.. ( ii4o ) il convient d'examiner à fond tontes les espèces afin de savoir si, en réalité, elles présentent en commnn des caractères importants, et si elles appar- tiennent par cela même aux genres dans lesquels ou les a placées. L'obser- vateur superficiel ou qui se laisse guider par des idées théoriques n'éprouve aucune difficulté à généraliser, parce que le coup d'œil léger dont il ef- fleure la surHice des objets ne lui permet pas d'apercevoir les différences et les exceptions. Mais celte imiformité apparente se convertit presque toujoiu's, au contraire, en une prodigieuse variété aux yeux de celui qui observe les objets avec une attention scrupuleuse. Pour en donner un exemple familier, je citerai le Cognassier, dont la nature des éléments cor- ticaux et ligneux, la préfoliation, l'iiidorescence, l'estivatioii, la structure de l'ovaire et du fruit diffèrent essentiellement de celle des Poiriers, parmi lesquels certains botanistes les classent encore. » Mon principal objet est donc d'appeler aujourd'hui l'attention des botanistes sur certains caractères négligés dans les ouvrages systématiques, et à l'aide desquels ils pourront cependant arriver à circonscrire nettement chacun des anciens genres. La constance et la valeur de ces caractères au- ront l'avantage que les détails d'organisation propres à chaque groupe gé- nérique pourront s'exprimer par des propositions très-générales, ce qui est l'objet essentiel de toute bonne méthode. » Ma première observation porte sur le caractère tiré de l'est; vation qui permet de séparer nettement les Cydonia des Chœnoineles : elle est en effet tordue dans le premier avec des fleurs icosandres, tandis qu'elle est imbri- quée dans le second dont les fleurs sont polyandres; et si l'on ajoute à ces caractères d'estivation, considérés jusqu'ici comme de première valeur, ceux tirés de la forme du calyce, de la nature du fruit, du port très-diffé- rent des deux arbustes, on reconnaîtra la nécessité de maintenir séparés génériquement les Cognassiers [Cydonia vulcjaris, sinensis) et le Cognassier du Japon [Chœnomeles). »La deuxième observation porte sur la position des ovules relativement à l'axe floral. Les ovules sont collatéraux, ou dorsaux dans les Pomacées, c'est-à-dire que dans le premier cas ils sont perpendiculaires à l'axe avec leur micropyle tourné en dehors, tandis que dans le second ils lui sont pa- rallèles, ou en d'autres termes ils se placent dos à dos avec le micropyle dirigé vers les côtés de la loge. Celte dis|)osilion s'observe chez les Cotone- asler et le Rnphiolepis^ mais non dans les Poiriers, ainsi que M. Bâillon l'a représenté sur le diagranune qu'il eu a donné dans son Histoire de:i Plantes (p. kol\,fig. 459). ( ii4i ) » Le Néflier proprement dit [Mespilus), ainsi que les Aubépines {Cratce- fjus) m'ont présenté un caractère particulier que je n'ai point encore vu si- gnalé. Ce caractère consiste dans la déformation constante de l'un îles ovules. L'ovule avorté ou monstrueux prend la forme d'un véritable capu- chon pédicellé qui coiffe l'ovule normal eu s'appliquant exactement sur la chalaze. Au moyen de ce caractère, toujours très-facile à reconnaître à l'époque de la floraison et même à la maturité du fruit, on pourrra séparer sans hésitation les MespHus et les Cralœgiis des genres auxquels on les a associés. » Le Buisson ardent [Pymcantlia Spach.), tour à tour balloté entre les Cotoneasier, les Mespilus et les Cralœcjus, se distinguera de ces genres par la position des cotylédons par rapport au raplié. Dans la grande majorité des Pomacées les cotylédons sont accombants, tandis que dans le Pyracanthn ils sont incombants. Ce caractère, que je suis loin de donner avec une con- fiance absolueà cause des objections auxquelles a donné lieu la classification des Crucifères établie d'après ce principe par M. De Candolle, mériterait cependant d'être examiné dans les autres tribus des Rosacées; mais il m'a paru constant dans les plantes qui nous occupent [Pyrui aiUha vulgaris, cremdata, etc.), ainsi que chez V Eriobolrya japonica. » A. -P. De Candolle a adopté la manière de voir de Linné en maintenant les Sorbiers parmi les Poiriers. Le caractère tiré de la vernation des feuilles permet cependant de les distinguer avec la plus grande facilité : les jeunes feuilles des Poiriers sont enroulées par leurs bords, taudis qu'elles sont simplement pliées sur la nervure moyenne, les deux faces appliquées l'une contre l'autre dans le groupe entier des Sorbiers, ainsi. que dans l'immense majorité des Rosacées, sans en excepter le Cognassier qui diffère encore des Poiriers par ce caractère particulier de la préfoliation. » La couleur des anthères n'a pas été employée jusqu'ici pour servir à caractériser les genres; cependant je ferai observer que toutes celles des Poiriers sont toujours de couleur purpurine, tandis que je l'ai constamment trouvée blanche ou jaunâtre dans toutes les fleurs des Pommiers que j'ai examinées. Toutefois les Cotoneasier et les Alisiers [Aria) font exception à cette règle; chez les premiers, la plupart des espèces à fleurs axillaires et originaires de l'Himalaya [C. microplijlla, thjmifoUa, biixifolin, etc.), ont leurs anthères purpurines, tandis que sur les autres espèces à inflorescence disposée en corymbes nous observons des fleurs munies d'étamines a an- thères jaunâtres, ce qui semblerait indiquer une origine commune. » Il sera toujours facile de distinguer un jeune ovaire de Poirier de celui ( Il42 ) d'un Pommier par l'examen anatomique de la cupule réceptaculaire. Chez le Pommier elle est toujours formée d'un tissu homogène, dépourvu des élégantes cellules rayonnantes qui accompagnent les grumaux que nous retrouvons sans exception dans les fruits des Poiriers, et avec des modifica- tions caractéristiques dans les Néfliers et les Cognassiers. Sous ce rapport, je puis dire que la pulpe des fruits de chacun des genres des Pomacées pré- sente des différences tellement constantes, que l'examen des éléments ana- tomiques de cette partie charnue suffit seul pour les caractériser, ainsi qu'il est facile de s'en convaincre en étudiant comparativement les fruits des Sorbiers, des Cormiers, des Allouchiers, des Alisiers, etc.; dans tous les Alisiers [Aria), par exemple, la pulpe est formée d'îlots constitués par de grandes cellules molles disséminées au milieu de petits ulriculos amyli- fères, et qui ne se rencontrent dans aucun autre genre. Dans les Cormiers {Connus domeslica et irilobata), les cinq loges du fruit sont entourées d'une pulpe dans laquelle sont dispersées des cellules scléreuses isolées. En un mot, la disposition des éléments analomiques de Vhypantlnwn, pour em- ployer le terme scientifique, devra entrer à l'avenir dans la caractéristique des genres du groupe des Pomacées, en s'associant aux faciès qui indiquent toujours une parfaite conformité d'organisation générique, » C'est sans doute par inadvertance et pour ne s'être pas complètement débarrassé des idées admises par les botanistes qui ont réuni les Néfliers aux Poiriers que l'on accorde à la poire, au coing ainsi qu'au Sorbier et au Bibassier « des li-uils drupacés à cinq noyaux «. Dans ce dernier l'endo- carpe se trouve, au contraire, réduit à une pellicule tellement mince que le fruit pourrait être à la rigueur qualifié baccien plutôt que drupacé. » La forme des pétales, ainsi que la villosité que présente parfois leui- onglet, quoique fort indifférente en apparence, peuvent être également prises en considération quand il s'agira de séparer les Plioliiiia des Erioho- tiya, chez lesquels les pétales sont constamment chiffonnés, crépus et plus ou moins échaucrés, tandis qu'ils sont toujours entiers cocliléiformes dans les Pholinia; c'est en effet par erreur que Lindley a représenté son Pholinid (Inbia avec des pétales entiers : ils sont manifestement émai'ginés et crépu;; comme dans les Erioholrya auxquels cette espèce se rattache encore par la nature particulière du fruit, ainsi que j'ai pu m'en assurer d'après des échantillons authentiques. » Si les diverses formes des pétales admises par la généralité des auteurs l^araissent, aux yeux de quelques botanistes, ne se distinguer que par des caractères trop faibles pour être admis dans les diagnoses génériques, je ( ii43 ) crois néanmoins qu'elles se distinguent encore assez pour être employées sans trop de difficultés. On ne peut donc voir aucune utilité pratique à ramener, pour ainsi dire à un type unique toutes les fleurs des Pomacées; ainsi l'estivation des fleurs du Cognassier ne rappelle en rien celle des Poi- riers, et l'on ne comprend pas comment il soit venu à la pensée d'un bota- niste de comparer les fleurs rotacées du Stranvœsia dont l'estivation est également tordue, aux fleurs tubuleuses des Rapliiolepis, chez lesquels les pétales lancéolés sont imbriqués. Je n'admets pas davantage qu'on puisse confondre ces derniers avec ceux des Eriobotrya et des Osleomeles. M Sans entrer ici dans d'autres détails, que l'on trouvera consignés dans l'Introduction au Jardin fruitier du Muséum et dans le Mémoire que je pré- pare sur tout le groupe des Pomacées, on voit assez, par ce qui précède, que, loin de réunir en une masse hétérogène la presque totalité des Poma- cées, j'apporte, au contraire, à l'appui de leur séparation en genres natu- rels, des caractères constants et souvent de première valeur. C'est, en effet, à découvrir ces caractères que nous devons tendre de nos jours avant de réunir des genres reconnus par le vulgaire et qu'il ne confondra jamais : tels sont, parmi les Rosacées-Amygdalées, les Amandiers, les Abricotiers, les Pêchers, les Pruniers, les Cerisiers, associés sous une même appellation générique par quelques botanistes modernes, etc. Dans mon opinion, chacun de ces groupes, loin de venir se fondre dans un ensemble com- mun, ira, au contraire, en divergeant de plus en plus, soit en multi- pliant le nombre de ses espèces sauvages, soit en augmentant celui de ses races ou de ses sous-es})èces cultivées. Plusieurs siècles d'observation ont déjà démontré, en effet, que les Pomacées de nos vergers se divisent en groupes naturels, que le vulgaire désigne par les noms de Poiriers, Pommiers, Cognassiers, Cormiers, Néfliers, Sorbiers, etc.; quel que puisse donc être, dans les temps à venir, le sort que la science réserve à ces dési- gnations, il devient chaque jour plus évident pour moi que ces genres sont aujourd'hui radicalement distincts, et que leur diversité de structure se confirmera de plus en plus par de nouvelles recherches, indiquant leur séparation naturelle en groupes de mieux en mieux définis, en même temps qu'on verra se multiplier leurs formes spécifiques. Réunir encore aujour- d'hui en un seul type générique le Pommier, le Poirier, le Cognassier, le Sorbier, le Cormier, le Néflier, etc., ainsi que le faisait Linné, c'est, à mou avis, méconnaître les lois sur lesquelles s'appuie la méthode naturelle. On ne conçoit pas, en effet, comment, après avoir réuni génériquement des plantes qui diffèrent par la nature de leur tissu ligneux, par la vernation ( ii44 ) des feuilles, par l'inflorescence, par l'estivation de la corolle, et enfin par la structure du fruit, on n'ait pas été logiquement conduit à faire un genre luiique de toutes les Poinacées. Je crois donc que, sans tomber dans des subtilités, on peut caractériser d'une manière précise tous les genres admis par nos devanciers et les tenir séparés. J'ajoute enfin, en terminant, que les questions lelatives à la géographie botanique, ainsi qu'à la paléonto- logie végétale, perdraient en grande partie de leur intérêt, si l'on persis- tait à conserver les réductions que je viens de citer. Quelle idée peut-on se faire, par exemple, de la distribution du Piriis, si l'on confond sous ce nom des plantes des régions polaires, telles que les Sorbiers avec le Co- gnassier confiné dans la zone tem|)érée juxtatropicale, et si l'on réunit enfin des plantes particulières au Nouveau Monde avec celles qui sont exclusivement propres à l'ancien. » En passant en revue, dans un autre Recueil, l'ensemble des Rosacées, je démontrerai que plusieurs genres, qu'on y a réceuunent associés, doivent en être absolument éloignés, et que les St/toOasiiiin et Lerostemon, par exemple, sont voisins des Phytolaccées et des Nyctagiuées, et non des Rosacées-Chrysobalanées ainsi qu'on l'admet. » PHYSIQUE. — Recherches thermiques sur la dissocinlion cristalline; par MM. P. -A. Favre et C.-A. Valsox. « Lorsqu'un sel cristallisé se dissout dans l'eau, il se produit un ensem- ble très-varié de phénomènes dont les lois n'ont pus encore été données. Cela tient, surfout, à la multiplicité des travaux partiels dont peut se com- poser le travail total. Si l'on fait dissoudre, par exemple, un cristal de sulfate de soude (SO' Na, loHO), on peut concevoir un premier travail de désagré- gation, sans/usion, des molécules qui composent l'édifice cristallin, travail qui varie, sans doute, avec le mode d'association des molécules, et qui est comparable à celui que nécessiterait, dans la démolition d'un édifice ordi- naire, la séparation et l'enlèvement des diverses pierres qui le composent. Puis viendrait nn second travail, correspondant au phénomène de fusion, probablement d'une nature complexe. En effet, ce dernier phénomène peut être accompagné d'un travail de dissociation des molécules chimiques qui se sont groupées pour constituer chacune des pierres de l'édifice cris- tallin (i); d'ini travad de séparation de l'eau qui se trouve associée au sel (i) Comme exemple, nous citerons la molécule il'eau dans la ylace et dans l'eau liquide; ( ii45 ) dans le cristal; ou d'iin travail inverse d'association si une certaine propor- tion d'eau vient s'ajouter au sel anhydre, on accroît celle que ce sel, déjà hydraté, possédait dans son cristal. On peut aussi se demander jusqu'à quel point l'état solide de l'eau, dans les cristaux, est assimilable à celui de la glace, on bien s'il ne présente pas des différences notables dont il impor- terait de tenir compte. » D'un autre côté, si la question dont nous venons de montrer la com- plexité est encore si peu avancée, c'est que, jusqu'à pi'ésent, l'étude de cette question a été entreprise presque exclusivement à l'aide des procédés de la chimie pondérale, lesquels sont insuffisants et, en particulier, ne per- mettent pas d'évaluer les divers genres de travaux dont se com|)ose le phénomène total. Il doit en être autrement si l'on fait intervenir les prin- cipes de la théorie mécanique de la chaleur et les méthodes de la thermo- chimie. En effet, chacun des travaux élémentaires doit être accompagné d'un dégagement ou d'une absorption de chaleur qui leiu- sont proportion- nels, et, d'après l'énumération qui précède, on comprend déjà comment les corps, en se dissolvant, doivent donner tantôt de la chaleur et tantôt du froid. La chaleur correspondra aux divers travaux d'association ; le froid correspondra aux travaux de dissociation, et, suivant que les uns ou les autres l'emporteront, on aura finalement de la chaleur ou du froid. » Le problème, ainsi abordé avec les méthodes de la thermochimie, pré- sente encore des difficultés sérieuses. En effet, d'après ce qui a été dit plus haut, on est conduit à se demander comment il sera possible de reconnaî- tre, dans le résultat final, la part de chacun des travaux partiels, afin d'é- tudier le rôle de chacun d'eux et d'en assigner les lois. Dans l'état de la science, la difficulté ne peut pas être résolue directement, et, siu- beaucoup de points, nous devrons nous borner, pour le moment, à poser des ques- tions. Cependant la nature des résultats consignés dans cette première Com- munication et dans celle qui la suivra à un intervalle très-rapproché per- met d'espérer que le problème n'est pas insoluble, en même temps que ces résultats donneront une idée de ce qu'on peut obtenir dans cette voie (i). la molécule de soufre dans sa vapeur à 5oo degrés et dans sa vapeur à looo degrés; la mo- lécule d'un sel double dans son cristal et dans sa dissolution; etc. (i) Ajoutons encore une remarque générale. En raison de la complexité de ses éléments, le problème de la dissolution des sels peut être comparé à ces problèmes d'analyse algébrique qui renferment un grand nombre d'inconnues, et dont la solution exige un nombre au moins égal d'équations. Au j)oint de vue de l'expérience, cela revient à faire varier les méthodes et les procédés d'observation de manière à oblenir un nombre de lelatiuns qui permette (;. R., 1871, 2" Semestre. (T. LXXllI, N" 20.1 '49 ( ii46 ) » Notre altention devait se porter de préférence sur les groupes de sels qui offrent certaines analogies et certaines différences; tels sont, par exem- ple, les sels du genre protosulfale, qui se comportent très-différemiuent au point de vue de la cristallisation. En effet, ils offrent d'abord des différen- ces au point de vue du système cristallin; ils sont tantôt anhydres et tantôt plus ou moins hydratés; dans ce dernier cas, la proportion d'eau de cristal- lisation peut s'élever jusqu'à lo équivalents. En outre, plusieurs d'entre eux sont susceptibles de cristalliser ensemble, par isomor|)hisme, en se modi' fiant l'un par l'autre, quanta l'eau qu'ils renferment. M Ces sels ont donc été soiunis à l'expérience, successivement à l'état de cristaux anhydres, ou à l'état de cristaux plus ou moins hydratés, et enfin à l'état de sels partiellement déshydratés. Cette déshydratation s'effectuait, soit par l'actiun de la chaleur, soit eu soumettant les sels à l'action de l'al- cool plus ou moins étendu, et réagissant pendant un temps plus ou n.oins long. Du reste, tous les sels soumis à l'expérience ont été analysés a6n de connaître exactement la proportion d'eau qu'ils renfermaient. Nous com- pléterons plus tardées premiers résultats en opérant, soit avec d'autres sels, soit avec les mêmes sels pris à des états plus variés d'hydratation. Nous ferons aussi remarquer que certains sulfates, rendus anhydres, ou même incomplètement déshydratés, ne peuvent plus être mis en expérience, parce que leur dissolution s'opère alors avec trop de lenteur; tels sont les sulfa'es de fer, de nickel, de cobalt; tels sont encore le sulfate d'alumine et les aluns qui feront l'objet d'une prochaine Communication. » Le tableau I donne les résultats qui se rapportent à des sels anhydres, ou à divers degrés d'hydratation. Le tableau II renferme les résultats four- nis par des expériences dans lesquelles on a fait dissoudre des sels cristal- lisés ensemble par isomorphisme; chacun d'eux prédominant à son tour et imposant à l'autre son degré d'hydratation. Enfin dans le tableau III se trouvent rapprochés les résultats donnés par des expériences dans les- quelles on a fait dissoudre des cristaux appartenant à des sulfates diffé- rents, mais renfermant le même nombre d'équivalents d'eau. (l'éliminer et de dcteiminer, tour à tour, les divers éléments de la question. Ainsi, par ex- emple, nous nous proposons, toutes les fois que cela sera possible, de faire varier la nature du milieu dissolvant, et d'expérimenter en faisant dissoudre les mêmes sels, soit dans l'eau, soit dans l'alcool plus ou uu)ins étendu, comme cela peut se faire pour un grand nombre de cliloruies, parexem|)le. Peut-être ai livera-t-on ainsi à mettre en évidence la portion du tra- vail qui dépend de la nature du milieu dissolvant. ( m47 ) Tableau Z. CORPS. FOBJIliLES. ÉQUIVALENTS. CALORIES. Sulfate de fer S09'l -1166 -1216 -h 23j 1) —1860 -207', 2 130 M -2182 — ifiSo » » n » » — qSoo » On voit, en premier lieu, que les sulfates anhydres étudiés donnent des nombres extrêmement diflei'ents, et généralement positifs; mais que, avec le nombre croissant d'équivalents d'eau, les différences fendent à s'effa- cer. Eu effet, ces différences sont déjà fort diminuées quand les sels ont pris un premier équivalent d'eau, et, lorsqu'on arrive à des cristaux qui en ren- ferment sept, elles sont comprises entre des limites assez rapprochées; en même temps les nombres sont tous négatifs. Pour les sels à cinq équivalents d'eau, le sulfate de manganèse semble seul faire exception. Il en résulte que la majeure partie du travail, effectué avec dégagement de chaleur pendant la dissolution d'iu) sel anhydre, ou considéré dans un état d'hy- dratation uilérieur à son état normal, semble se réaliser pendant la for- mation même du cristal qui renferme la proportion d'eau normale. On peut même ajouter que, au point de vue du travail, le premier équivalent l'emporte de beaucoup siu- les autres. Si, par exemple, on passe du sulfate de magnésie anhydre au sulfate de magnésie avec un équivalent d'eau, on a une différence de 4629 calories, tandis que si l'on passe du sulfate de magnésie à 5 équivalents d'eau à celui qui en renferme 7, on a une simple différence de 666 calories, pour deux équivalents d'eau ajoutés. On peut encore en conclure que si l'on fait dissoudre des cristaux qui renferment un grand nombre d'équivalents d'eau, le froid observé correspond presque exclusivement aux travaux qui absorbent de la chaleur (i). (1) Le tableau III donne encore lieu à une remarque d'un iuteiét séiieu.x. Dans la lolonne f ii49 ) » La discussion des expériences précédentes fait encore surgir une autre question: Quel est l'état d'un sel partiellement déshydraté par l'alcool? l'eau qui reste est-elle partagée uniformément entre deux molécules salines, d'hydratations différentes, mais les plus voisines, ou bien les corps mis en expérience sont-ils des mélanges de sels renfermant des nombres très-iné- gaux d'équivalents d'eau? Supposons, par exemple, qu'on relie entre eux, j)ar une interpolation, les nombres du tableau I, relatifs au sulfate de zinc plus on moins déshydraté par l'alcool, on trouvera que le nombre de calo- ries, correspondant au sulfate de zinc avec .5 équivalents d'eau, serait sen- siblement de looo calories; mais, d'un autre côté, le sulfate de zinc avec 5 équivalents d'eau, obtenu directement par la cristallisation avec le sul- fate de cuivre en excès, a donné (tableau II) — 1 166 calories; il existe donc entre ces deux résultats une différence de 2166 calories. Or, en interpolant les nombres du tableau III, on trouve que le nombre 1000 correspond à 3 équivalents d'eau environ. Faut- il en conclure que, lorsque l'alcool réagit sur un sel hydraté, certaines molécules sont beaucoup plus déshy- dratées que d'autres? ou bien cette différence si considérable entre les phénomènes thermiques tient-elh; à une différence correspondante dans les états cristallins, et par conséquent dans la constitution de la molécule saline et dans son mode d'association avec l'eau? C'est une question sur laquelle nous reviendrons lorsque nous aurons étudié le phénomène ther- des sels anliydres, il s'en trouve dont la dissolution donne de la chaleur et d'autres du froid ; les derniers cristallisent à l'état anhydre, tandis que les autres peuvent prendre jusqu'à lo équivalents d'eau. Il semblerait, d'après cela, que la propriété de certains sels, de cristalliser en prenant de l'eau, serait liée au phénomène thermique, de telle sorte que, si un sel aidivdre donne du froid en se dissolvant, ses cristaux seront anhydres, et que s'il donne, au con- traire, de la chaleur, ses cristaux renfermeront un nombre ])lus ou moins considérable d'équivalents d'eau. Cette remarque se trouve en coreconfirniée par ce fait, que presque tous les azotates et un grand nombre de chlorures donnent des cristaux anhydres, et en même temps la dissolution de ces sels est accompagnée d'une production de froid, (iiielquefois très- intense, comme on le remarque pour les sels qui servent à produire des mélanges réfrigérants. Le même tableau III permet d'assigner la quantité de chaleur mise en jeu lorsqu'un sel anhydre passe à l'état de cristal hydraté, en parlant de son 'état anhydre. Il est clair, en effet, d'après ce qui précède, qu'il suffira de prendre le nombre donné par ce sel anhydre, lorsqu'il se dissout dans l'eau, et de lui ajouter le nombre qui correspond à la dissolution du sel hydraté, pris avec un signe contraire. Ainsi, par exemple, le sulfate de sonde SO'iS'a, en s'hydratant pour devenir SO'Na, 10 HO, à l'état de cristal, dégage une quantité de cha- leur égale à 354 -+- 9800 ou 9654 calories. ( ii5o ) mique de dissolution du sulfate de zinc avec 5 équivalents d'eau, obtenu direciement au sein de l'eau maintenue à inie température convenable. » Les expériences thermiques, relatives aux sels doubles, donnent encore lieu à une autre remarque. On trouve, d'une part, que la chaleur, mise en jeu dans la dissolution de l'un des deux sels, reste sensiblement la même lorsque l'eau contient déjà l'autre sel en dissolution; d'où il résulte que, si l'on fait dissoudre les deux sels dans une quanlité d'eau conve- nable, la quantité totale de chaleur mise en jeu sera la somme des deux quantités de chaleur partielles. D'autre part, lorsque les deux sels ont cris- tallisé ensemble à l'état de sel double, et qu'on vient à dissoudre ce dernier, on trouve un nombre de calories très-différent de la somme qui vient d'être définie; c'est ce qui résulte nettement du tableau suivant. Tableau IV. CALOttIF.S. A SOniMES. B CALORIES. DIFFÉRENCES enlre A et B. SO'K S0'Cn,5H0 SO'H'Az ■ — 3l30 — 131(5 — 438G sel double avec 7 HO — 7180 2794 2'|3l I 7.\0 S0'Cu,5H0 CIK — i3iC i ■ 1 avec 7 HO ( 1 \ 1 Cl Cil, 3 HO -)- 23^3 -3301 avec 3 HO - 3/191 » On voit que les sels doubles donnent, en se dissolvant, un froid qui surpasse de beaucoup la somme des nombres qui se rapportent aux deux sels simples. On est ainsi conduit à constater, dans le cas des sels doubles, un travail supplémentaire de celui qui suffit pour la dissolution des sels sim- ples. L'explication la plus naturelle à donner de cette différence, c'est que, dans le cas où deux sels simples se réunissent pour former un sel double cristallisé, il y a un travail d'association qui doit s'opérer nécessairement avec un dégagement de chaleur, puis, lorsqu'on vient à dissoudre ce sel double ainsi formé, il y a un travail inverse de dissociation qui est carac- térisé par le froid. Enfin, dans cette hypothèse, les nombres de la colonne des différences mesureraient précisément le travail mis enjeu pour opéier, soit l'association des deux sels, soit la dissociation i\u sel double. Cette manière de voir a, du reste, été déjà établie par la précipitation, au moyen du chlorure de baryum, d'une part des sulfates doubles, et, d'autre jiarl. ( ii5. ) (les sulfates simples qui entrent dans leur composition. {Comptes rendus^ séance du i8 septembre 1871.) M Nous signalerons encore un dernier rapprochement, sur lequel nous comptons insister plus tard davantage, et qui paraît de nature à mettre en évidence un élément négligé jusqu'à présent, et dont il convient de tenir compte, lorsqu'on cherche à remonter à la source de la chaleur dég;igée pendant la dissolution des sels anhydres ; il s'agit d'une relation que l'expé- rience semble établir entre les quantités de chaleur dégagées et les phéno- mènes de contraction qui se produisent pendant la dissolutiou des sels, ce cjui conduit à tenir compte de Vespace dans ce genre de questions. » Lorsqu'on connaît la densité^ d'un sel anhydre, on en déduit immé- diatement le volume V occupé par un équivalent p de la substance. Cet équivalent étant dissous, dans un litre d'eau par exemple, il est facile de déterminer l'augmentation v de volume correspondante au sel dissous. La différence V — v représente la contraction eltective éprouvée par le sel, par V — f le fait même de la dissolution, et, si l'on prend le rapport -y-' on aura ce qu'on peut appeler le coejficientlde contraclion par rapport au volume V. Le tableau suivant renferme les valeurs des quantités qui viennent d'être énumérées, et, en outre, dans la colonne c, les nombres de calories cor- respondants. Les valeurs de d, adoptées pour la densité des sels anhydres, ont été données par M. Filliol ; quant aux valeurs de v, qui représentent les accroissements effectifs de volumes produits parles sels mis en dissolu- tion, elles ont été calculées par deux méthodes différentes, dont il sera parlé plus longuement dans un travail spécial que l'un de nous doit publier prochainement. Tableau V. SELS anliydres. ]> d ^=S (' V-f V— i. V c SO' K s^s^ 2,6 33mmc .) 1 ni me i^nirac 0,36 — 3170 SO'Na. ... 71 2,e ■■^7 10 •7 0,63 33/1 SO* Cu. . . . Sû 3,5 ■.2 4 18 0,81 8149 SO'Zri.... 80, •îS ^,4 23 4 ■9 0,83 9289 SCMs.... 60, 5o 7,6 23 3 20 0,85 1 0 r 5 2 » On voit que les nombres de calories vont en augmentant assez régu- lièrement, à mesure que la contraction V — i^, ou cjue le coefficient de ( Il52 ) contraction -— — va lui-même en augmentant. Oi) est ;nnsi conduit à admettre que la chaleur dégagée augmente avec le travail de contraction effectué dans la substance, et en est, au moins en partie, la conséquence immédiate. Cette manière de voir semble encore trouver sa confirmation dans le fait que ce travail de contraction, qui est plus on moins considé- l'able pour certains sels pris à l'état anhydre, devient presque insensible pour les mêmes sels cristallisés avec une quantité d'eau suffisante. On a vu d'ailleurs que, dans ce cas, le dégagement de chaleur, relatif à la disso- lution du sel anhydre, a disparu et est remplacé par du froid. » En se plaçant à ce point de vue, la chaleur qui accompagne la disso- lution des sels, pourrait bien avoir sa source dans un phénomène de l'ordre purement physique, et la fusion de la chimie avec la physique, fusion que les travaux modernes tendent à établir chaque jour davantage, trouverait encore une nouvelle aftirmation. « « M. Le Verrier expose que les opérations pour l'observation de l'es- saim d'étoiles filantes de novembre ont commencé la nuit dernière. Les résultats ont été très-minimes. Le temps était couvert dans un assez grand nombre de stations, et, là où il faisait beau, on n'a, en général, presque rien aperçu. Quelques stations ont cependant compté de 4o à 60 étoiles, et Brest est allé jusqu'à io5. Le travail va éfre continué cette nuit et la nuit suivante. Lundi prochain, il sera rendu compte à l'Académie de l'ensemble des ré- sultats. » « M. Ch. Sai.\te-Ci.aire Deviixe communique mie Lettre de M. Alberl Cheux, d'après laquelle la faible aurore boréale, observée à Paris (ians la soirée du 9 novembre, a été aperçue aussi dans les environs d'Angers, entre '7'' 25™ et io''i5™. La lueur n'a offert qu'une feinte blanche; elle a eu deux moments d'assez grande vivacité : à 7''3o"', au nord et à l'ouest; à 8''45"', à l'est. » Les dépêches du Meteorologicnl office ont signalé, en Angleterre, deux brillantes aurores, pendant les nuits du 9 an 10 et du 10 au 1 1 no- vembre. » ( ii53 ) IVOMIIXATIOIXS. L'Académie procède, parla voie du scrutin, à la nominaliori d'uiK- Com- mission qui sera chargée de proposer une question pour le Concoiu-s du grand prix des Sciences physiques, à décerner en 1873. MM. Milne Edwards, Brongniart, Dumas, Cl. Bernard, Clicvreul réunis- sent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Decaisne, de Qualrefages, Fremy, Ducbartre. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui sera chargée de proposer une question pour le Concours du prix Bordin, à décerner en 1873. MM. Mihie Edwards, Brongniart, Boussingauit, Decaisne, Dumas réunis- sent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. de Qualrefages, Chevreul, Pasteur, Cl. Bernard. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE. — Résultats des expériences de flexions faites sur des rails en fer et en acier au delà de la liniile d'élasticité. Mémoire de M. Tresca, présenté par M. le général Morin. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Mécanique.) « Les lois de la flexion des corps solides, soumis, au milieu de leur longueur, à des charges plus ou moins grandes, sont suffisamment véri- fiées par l'expérience jusqu'à la limite de leur élasticité. On sait très-bien aussi que, pour des charges |)lus considérables, cette élasticité étant al- térée, le solide ne revient plus à sa forme primitive, après le décliarge- ment, mais on ne possède encore que des indications assez imparfaites sur l'état dans lequel cette flexion permanente laisse la matière, au point de vue des nouvelles propriétés mécaniques qu'elle a pu acquérir. » Son coefficient d'élasticité a-t-il varié, et dans quel sens? Les condi- tions nécessaires pour déterminer la rupture se sont-elles modifiées? Ce sont là autant de questions sur lesquelles les opinions sont diverses, par suite de l'insuffisance des expériences, encore bien qu'en Allemagne no- tamment on admette pour certain, d'a|)rès les expériences de M. lirix, que G. K. 1871, -î^ Semestre. (T. LXX.I11, ?<" 20 ) ' ^O ii54) le corjDS ainsi déformé sous une première charge, y peut être soumis de nouveau, sans donner lieu à une nouvelle flexion permanente. » M. Bresse, dans sa Mécanique appliquée, cite une expérience de trac- tion faite dans des conditions analogues par M. Eaton Hodgkinson : elle conduirait à la même conclusion si, comme nous le pensons, les premiers allongements permanents qui y sont signalés par l'observateur anglais peuvent être attribués au déplacement des points d'appui. Cette question nous a paru assez intéressante pour que, profitant de l'opportunité offerte pour certaines expériences qui nous étaient demandées par M. le général Morin sur la résistance comparative des l'ails en fer et des rails en acier, nous ayons dirigé ces expériences de manière à ne laisser aucun doute sur les différents points qui viennent d'être indiqués. » Nous avions à notre disposition sept rails distincts, de provenances et de profils différents, trois en fer et quatre en acier. Nous possédions les moyens d'expérimentation nécessaires pour opérer lentement et avec toute la précision désirable, et nous nous sommes proposé de rendre compte dans cette Note des résultats que nous avons obtenus. » Les rails en expérience étaient placés horizontalement, au-dessous de deux corbeaux saillants en pierre dure, encastrés dans toute l'épaisseur d'un gros mur, et au moyen de notre presse hydraulique, à manomètre préalablement taré par charges directes, nous avons pu déterminer, au milieu de chacun d'eux des efforts aussi grands qu'il pouvait être néces- saire et qui se sont élevés dans certains cas jusque 17000 kilogrammes. » Un repère tracé au milieu de la poutre était visé par la lunette d'un cathétomètre, et des repères semblables, aux extrémités, par des lunettes destinées à mesurer en même temps les variations de hauteur des points d'appui. Les flèches ainsi mesurées étaient corrigées de toute incertitude à cet égard, et les résultats numériques peuvent dès lors inspirer une com- plète confiance. » Le même rail était successivement chargé et déchargé à plusieurs re- prises, en opérant lentement et avec toutes les précautions convenables; de nombreuses lectures étaient faites pendant toutes ces opérations, pro- longées jusqu'à des charges successivement croissantes, dans chacun des essais, et quelquefois jusqu'à la rupture. » Les tableaux numériques et les tracés graphiques, qui en sont la tra- duction, reproduisent dans tons leurs détails les résultats de cliaque opé- ration. En représentant sur une même figure toutes les données relatives à un même rail et qui proviennent, pour deux d'entre eux, de sept expé- ( .,55) riences successives, on reconnaît immédiatement le parallélisme de la partie droite des courbes qui donnent chacune la reintion entre les efforts et les flexions, et la partie coiu'be se redresse à mesure qne l'élasticité devient plus parfaite. » Ces expériences, faites sur des prismes non symétriques par rapport au plan des fibres neutres, avec des portées de 5 mètres et de 2'", 80, condui- sent, par leur discussion, aux conclusions suivantes : » Les déterminations qui sont comprises dans ce travail vérifient acces- soirement les lois relatives à la flexion des pièces de fer et d'acier, tant sous le rapport de la position de l'axe neutre qu'en ce qui conceine, pour la période d'élasticité, la propoi'tionnalité directe des flèches aux charges et leur proportionnalité inverse au cube de la portée. » Elles démontrent que pour ces deux métaux, dans leur état industriel, le cfjefficient d'élasticité est à peu près le même et mesuré par E:= a i x 10', ainsi d'ailleurs que nous l'avons reconnu précédemment par des expériences spéciales faites en iSS^ sur des fers de Suède et les aciers de cémentation fabriqués avec ces fers. » Mais ce qui distingue surtout les expériences actuelles, c'est qu'elles démontrent que la limite d'élasticité s'éloigne, pour tuie même barre, à mesure qu'elle est soumise à des actions plus énergiques, se traduisant par des flèches permanentes de plus en plus grandes, et que, par la mise en fonction, plusieurs fois répétée, des ressorts moléculaires, cette limite d'élasticité peut être reculée jusque dans le voisinage de la rupture, sans pour cela que le coefficient d'élasticité ait varié d'une manière très-notable. On observe toutefois un amoindrissement successif du coefficient primitif qui peut aller jusqu'au dixième de la première valeur. La matière telle qu'elle sort des ateliers est dans un état manifeste d'instabilité qui ne dis- paraît que par l'usage; elle devient plus homogène et plus élastique, mais en même temps un peu plus flexible. » CHIMIE AGRICOLE. — Note sur le Salant; par M. E.-P. Bérahd. (Commissaires : MM. Peligot, Belgrand.) « On désigne, dans les départements riverains de la Méditerranée, sous le nom de Salant, en patois Snlan (Hérault), Salobré (Aude), une légère croûte saline qui se présente sur des terres improductives, recouvertes d'une végétation rare et de nature maritime, sur lesquelles la culture est inspuis- sante ou donne des résultats misérables. I 5o.. ( I 1 56 ) » C'est surtout après les périodes de sécheresse que les terres se recou- vrent d'efflorescences : elles semblent ne pas présenter partout la même nature, et l'on pourrait distinguer trois espèces de salants : le doux, \o forl et le noir. » Je me suis d'abord occupé du salant qui se trouve en abondance dans la riclie plaine d'Agde (Hérault), dont le sol, formé par les alluvions du fleuve qui déborde périodiquement, offre une couche, homogène au moins jusqu'à 2 ou 3 mètres de profondeur, d'une terre très-finement divisée, que la pluie transforme en boue pâteuse et la sécheresse en une masse très-com- pacle qu'on ne brise qu'à coups de marteau. M Les agriculteurs s'accordent à reconnaître : que le salant s'accumule dans les terres pendant les années de longue sécheresse, et qu'il peut, dans certains cas, envahir le sol au point de rendre toute culture impossible; que le piétinement des hommes ou des bestiaux le fait apparaître en des points où l'on n'en soupçonnait pas l'existence; que dans certains champs très- fertiles, il se montre par plaques, en général de forme arrondie; qu'on fait disparaître ces plaques par l'influence d'une bonne culture et surtout par la mobilisation du sol au moyen déballes d'avoine ou autres débris végétaux. » J'ai lavé à l'eau loo granmies de terre pris dans un champ fortement salant, dont la culture, à la suite d'essais infructueux, avait été complète- ment abandonnée. » Le résidu salin que j'en ai extrait était formé presque en totalité par : Sulfate de chaux o^'', \']6 Chlorure de sodium 6^', i63 Sulfate de magnésie o^'', 228 » La terie du même champ prise à 3o centimètres de profondeur four- nissait, en matières solubles, pour 100 parties : Sulfate de chaux o^^oSi Chlorure de sodium o^', 'j6i Sulfate de magnésie o^'', 129 A la profondeur de 60 centimètres, on trouve encore à peu près la même proportion de sels solubles. » Le sel commun semble donc être la véritable cause de stérilisation. C'est ce corjis qui a la propriété de se condenser ainsi à la surface. On trouve, en effet, dans les régions superficielles du sol, 3o fois plus de chlo- riu-e de sodium que de sulfate de magnésie, tandis que, dans les régions pro- i "57 ) fondes, la quantité du premier sel n'est que 9 fois plus grande que celle du second. » La pièce de terre très-salée sur laquelle j'ai fait les expériences précé- dentes n'est séparée que par un fossé d'autres champs très-fertiles, dont le sol, analysé à plusieurs reprises et en des points différents, ne m'a jamais fourni plus de 2 millièmes de substances solubles dans l'eau et de 5 dix-mil- lièmes de sel marin. » Le sol d'une de ces plaques salées qui se manifestent on ne sait trop pourquoi au milieu de champs très-ferliles, et qui, presque dépourvues de végétation, tranchent brusquement au milieu d'une belle culture, m'a fourni, pour 100 grammes de terre : Chlorure de sodium o^'',845 Sulfate de magnésie oe^Soc » Le terrain immédiatement adjacent ne contenait que deux dix-mil- lièmes de sel. » J'aurais voulu déterminer la nature des efflorescences qui se produi- sent dans certains cas dans les terres salées, mais elles sont très-difficiles k recueillir, très-ténues et en petite quantité. J'ai cependant pu m'assurer qu'elles contiennent du chlorure de sodium et du sulfate de chaux, mais que le premier sel y est en quantité dix ou quinze fois plus grande que le second. » Les agriculteurs du Midi expliquent généralement le phénomène du salant par la présence, dans les profondeurs du sol, de couches de sel ou de terres fortement salées. Voici un essai qui peut fournir quelques indications sur la cause du phénomène. » Dans deux vases, dont l'un était garni d'un fond percé de trous et dont l'autre portait un fond imperméable, j'ai introduit une couche de terre for- tement chargée de sel marin et de sulfate de magnésie. J'ai recouvert cette couche d'une épaisssein- de 40 centimètres de terre bien lavée; j'ai arrosé les deux vases d'une quantité égale d'eau et je les ai abandonnés aux cha- leurs de l'été. » A l'automne, j'ai observé à la surface du vase dont le fond était per- méable à l'eau et dont la terre avait pu se dessécher, la présence d'une couche d'efflorescence tout ci fait identique ci celles qu'on observe dans les ter- rains salés. Dans le vase à fond imperméable, rien de pareil; mais, dans l'un connue dans l'autre vase, pour la couche superficielle, la proportion de sel atteignait 5,5 pour 100; celle du composé magnésien 2 pour 100. ( ii58 ) » Les sels de magnésie peuvent donc s'élever aussi des profondeurs du sol jusqu'à la surface : s'ils ne se trouvent qu'en si faible dose dans le sa- lant naturel de la plaine d'Agde, on doit admettre que ces substances n'existent qu'en très-faible quantité dans les couches inférieures du sol du pays. )) On voit, d'après ce qui précède, que je n'ai |)u observer dans la plaine d'Agde de ces terrains demi-salés qui paraissent être favorables à la végéta- tion de certaines plantes. Le snlant y est considéré par les agriculteurs comme une cause radicale de sléfilisation : les bonnes terres ne contien- nent qu'une quantité très-faible de sel. Les végétaux que l'on y cultive sont les céréales, la luzerne, la vigne. » Selon M. Gaston Gauthier, les terrains très-salés des environs de Narbonne ne supportent aussi aucune culture; mais quand le degré de sa- lure dimiiaie ils deviennent fertiles : les blés y viennent assez bien, la bet- terave, les oignons très-bien. La prairie y réussit généralement; l'orme et le frêne s'y développent, le platane ne peut y prospérer. » On peut conclure de cette Note que le sel marin est la cause princi- pale du phénomène connu sous le nom de salant, qu'il s'accumule surtout à la surface du sol, qu'il paraît s'élever par le jeu des forces capillaires des couches profondes qui en seraient imprégnées; enfin que, les sels qui produisent le salant étant solubles dans l'eau, il suffit de drainer les terrains salés pour les rendre aptes à la culture par le seul jeu des eaux pluviales. » AÉROSTATION. — Sur une obseivalion faite jxir M. Janssen, clans son ascension du 2 décembre 1870. Note de M. W. de Fonviblle. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) » Entre 8''5'" et 8''i7'" du matin, M. Jan'ssen a observé des mouvements giratoires intenses, qu'il a attribués à un défaut de symétrie dans la répar- tition de la charge de la nacelle. Le savant astronome semble indiquer qu'il a remédié à cet inconvénient eu rétablissant l'équilibre, car c'est le conseil qu'il donne aux voyageurs aériens gênés par la rotalion, Mais le déplacement d'un poids ne peut avoir lieu, comme il l'indique, sans entraî- ner un mouvement pendulaire du ballon autour du centre de gravité. II paraît résulter de son récit, que ce mouvement pendulaire a été" eu effet observé par lui, après l'extinction de la giration. ( ii59 ) » J'estime que ce n'est point au rétablissement de l'équilibre, mais à la création d'un mouvement pendulaire qu'est due la destruction du couple de rotation. Ce phénomène, que l'on peut produire à volonté, serait essen- tiellement analogue à celui du pendule de Foucault, conservant invariable son plan de rotation. Il y aurait là un moyen très-simple de mettre fin à la giration. M. Janssen annonce que le ballon est resté immobile, dès que le mouvement pendulaire se fut éteint. » L'on peut hâter ce mouvement en se penchant à droite et à gauche, comme lorsqu'on se trouve dans une escarpolette dont on veut arrêter le mouvement. Cette application très-simple de la théorie des couples de rotation me paraît digne d'être signalée. » M. BocssiSESQ soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre « Théorie des ondes et des remous qui se propagent le long d'un canal rectangulaire horizontal, en communiquant au liquide contenu dans ce canal des vitesses sensiblement pareilles, de la surface au fond ». (Commissaires : MM. Liouville, de Saint-Venant, Phillips.) M. BossiN adresse l'indication d'un procédé qu'il a employé avec succès poiu- la destruction du puceron lanigère, et qu'il croit applicable au trai- tement des vignes attaquées par le Phylloxéra vaslatrix. Le procédé consiste à pratiquer, après la chute des feuilles, une tranchée circulaire autour de l'arbre infesté par le puceron, assez profondément pour se rapprocher des racines le plus possible; à placer dans cette petite tran- chée une couche de charbon de bois pilé, que l'on couvre ensuite de terre; enfin à badigeonner la tige, les branches et les jeunes rameaux avec un mélange de chaux, de guano du Pérou et de soufre en poudre, le tout délayé dans de l'eau. (Renvoi à la Commission nommée pour la question du Phylloxéra.) M. Baudet adresse une Noie concernant l'emploi de la naphtaline pour combattre les ravages du Phylloxéra vaslatrix. L'auteur répand la naphtaline en poudre soit sur les racines malades, que l'on a pris soin de déchausser, soit sur le tronc, les sarments et les feuilles, préalablement humectés avec de l'eau légèrement gommée ou gélatinée. (Renvoi à la méine Commission.) ( .i6o ) M. Merville, m. Clarke, 31. Lenagan adressent des Notes relatives au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.j CORRESPONDANCE. MÉCANIQUE. — Du mouvement d'un système matériel rapporté à trois axes rect(mgulaires mobiles autour de leur oriijine. Noie de M. H. Resal. « Soient : n, p, q les composantes suivant Ox, Or, O: de la rotation de l'en- semble des trois axes; V la vitesse absolue du point m du système matériel (S), dont les coordonnées sont x, /, r; OP, OQ les axes des moments des quantités de mouvement des élé- ments matériels de (S) et des forces extérieures agissant sur le sys- tème par rapport au point O; P.i) Q.t) V(. les projections de OP, OQ, V sur Ox; nous adopterons des notations analogues pour les axes O/, Oz. » La vitesse V étant la résultante de la vitesse relative de m par rapport aux trois axes, et de la vitesse d'entraînement, on a (i) V, = '^ + /;z-^j, V,=.,., V,=...; puis P, = 2i(jV,-zV^) p,=..., p^=.... » On voit que OQ n'est autre chose que la dérivée géométrique, par rapport au temps, de OP, ou la vitesse absolue du point P considéré comme un mobile, et dont la vitesse relative estimée suivant Ox est — r^; de sorte lit que les équations (i) fournissent les suivantes : (3) Q,. = ^+^P,-r/P,, Q,.=..., Q.=..., (2) ( i>6i ) et en y substituant les valeurs (2) on obtient, pour les équations cherchées, dn dp dt ■' dq Imocz + pq lm{y- — Z") — np1mxz-\- nql mxr + (q- — p-)linrz dx -\- Il — lin [y- + Z-) — y. pi mj D.q 1m z dx lit (4) d ( dz dt \ dt %)=Q- m(jc- -+- y-) — ... = Q.. d/ de, dt » L'équation des forces vives ne peut se déduire des précédentes qu'en y joignant celles du mouvement relatif de (S) par rajjport aux trois axes; mais il est beaucoup plus simple de l'établir directement. M En désignant par T le travail des forces extérieures et moléculaires qui agissent sur (S) augmenté d'une constante, on a ou (5) 2m(V: + V; + V,)^= 2T n-'1m[r- + z?) +p^2m{x- -^z')-hq''lm[.T- +7= 1 — pql m Z}- — iiq 1 mxz — np 2 m xy dx- dy'' dy\ „ / dx dt dz\ ^ ( (l ly dt dx\ 2 m de df- dz' ~dë' = p.T. » Les équations (4) et (5) comprennent comme cas pnrficnlici- celles qui se rapportent au mouvement d'un corps solide autour d'im point fixe, en y considérant x,y, z comme indépendantes du temps. » Dans le cas où (S) se compose d'une partie solide dont O.r, Oj, Oz sont les axes principaux d'inertie, et d'ime partie relativement mobile par rapport à ce corps, on retombe sur les équations que j'ai domiées dans le Compte rendu de la séance du 17 juillet dernier, et auxquelles je suis arrivé par un procédé moins simple que celui que je viens d'employer. » C. R., 1871, 2= Semestre. (T. I.XXIU, N" 20.) i5i ( Il62 ) TriERMOCHiMIli:. — Sur In formniinn des précipités (suilo); par^\. Bf.rthelot. III. — Séparation entre l'aride et la base des sels. « 1 . Non-sen!emonl les hydrates salins, qui existent dans les dissolutions, se transforment par double décomposition en des hydrates précipités, d'un type différent, et parfois même en corps anhydres; mais la destruction pro- gressive du système ])ent être poussée jusqu'à une séparation totale, ou par- tielle, entre l'acide et la base du sel précipité; cette séparation est accompa- gnée, comme la déshydratation, par une absorption de chaleur. » En général ladite séparation ne représente pas luie décomposition simple en acide et base libre, mais le partage du composé normal en deux autres, tels qu'un sel basique et hydraté qui se précipite, et un sel acide qui demeure dissous. La quantité de chacun de ces sels et sa composition dépendent des proportions relatives entre l'acide, la base et l'eau. Il s'agit doncencore de certains équilibres déterminés parla présence de l'eau, précisément comme pour les alcoolates alcalins, les éthers et les sels ammo- niacaux. Par exemple, le carbonate de «inc normal qui devrait se produire dans certaines réactions, se partage en un sel acide et en un sel neutre, ce dernier, mélangé ou combiné avec un excès de base, partage semblable à celui du carbonate d'ammoniaque. Seulement le partage des composants du carbonate d'ammoniaque se développe dans une liqueur homogène, et les conditions qui l'ont déterminé le maintiennent, parce qu'elles subsistent indéfiniment. Au contraire le j)artage initial des composants du carbonate de zinc, déterminé par les conditions premières de la réaction, se modifie presque aussitôt, parce que le précipité une fois isolé et rassemblé ne se trouve plus dans les mêmes conditions qu'au moment de sa formation : il n'agit plus que sur la portion de liqueur avec laquelle il est en contact et il n'agit que par la surface des masses solides formées par l'agrégation des particules séparées d'abord. Au centre de chacune de ces masses, aussi bien que dans la liqueur claire, il peut se développer de nouvelles transforma- tions : les phénomènes thermiques traduisent ces changements successifs. » 2. Carbonates de zinc. — La composition du carbonate de zinc pn'cipilé varie suivant les proportions d'eau, de base et d'acide carbonique et la tem- pérature; sa formation répond à une absorption de chaleur. » Soit d'abord la réaction normale, à équivalents égaux : SO'Zn(rT''' = 9.''') versé dans CO'Na(i"i"" — 2'") absorbe — '^•^9 !'■'' réaction iinnicdiate : — ^3.i5; 2' réaction, dix niiniifes : — 0,24. ( ii63 ) S0"^=2''') virsé clans CO=K(i'i"'' = a"') absorbe — 2,19 i" réaction iiiimédiate (précipité) ; — 1)95; ?" réaction, plus lenlc : — o,24- » La dilution accroît siirtoiil la deuxième réaction : S0'Zu(i'^-i'''>' = 6'") versé dans CO'K(r'i"" = 6"') —2,77 i" réaction immédiate : — 2,11; 2* réaction : — 0,66. » Ces phénomènes thermiques correspondent à la formation d'un hydro- carbonate basique, mêlé de sels doubles, dont la composition varie. » Dans aucun cas il ne se dégage de gaz, ce qui prouve que ia liqueur renferme un sel acide, car elle ne pourrait dissoudre qu'une partie du gaz non combiné dans un carbonate basique, tel que CO^aZnO ou 3C0^5ZnO, signalé par les auteurs. Cependant le carbonate neutre de zinc existe dans la nature, et les faits ci-dessus indiquent qu'on doit pouvoir l'obtenir par le concours d'un excès d'acide carbonique. On y réussit, en effet, comme on sait, au moyen des bicarbonates alcalins, et j'ai constaté que la forma- tion du carbonate neutre répond à une moindre absorption de chaleur: S0«Zn(i>^^'i''''=:4'i') versé dans C=0' NaO HO (ri"'^=: 41") absorbe... —0,96 » L'action se fait encore en deux temps : action immédiate avec for- mation d'un précipité amorphe: — o,5o; le précipité augmente pendant quelques minutes : — 0,46. Alors commence une troisième action, mani- festée par une très-faible évolution de gaz et absorption de clialetn- : S0«Zn(i"!'''' = 4''') versé dans C=0'KOH0(i"i""' = 4'") absorbe —0,78 Inaction immédiate : — o,36; 2" action : — 0,42, avant toute effervescence. » Ces phénomènes thermiques peuvent être traduits comme il suit : il se forme du bicarbonate de zinc, aussitôt décomposé en partie en carbonate neutre, qui se précipite (mélangé avec un sel double), et acide carbonique qui demeure dissous : de là une première absorption de chaleur. La dé- composition se poursuit rapidement, à mesure que le précipité se dépose et détruit, par sa séparation, l'équilibre qui tendait d'abord à se produire au sein de la liqueur. On atteint ainsi en quelques minutes un terme qui répond à peu près aux deux tiers d'une réaction totale, limite assignée par l'absence de dégagement du gaz carbonique. Au delà de cette liniite, l'action se complète lentement par le dégagement du gaz. » L'absorption de chaleur observée (— 0,96) est plus faible qu'avec le carbonate neutre de soude (— 2,39), parce qu'elle représente seulement la décomposition du bicarbonate de zinc en carbonate neutre et acide cai- i5i.. ( ii64 ) bonique dissous. En l'attribuant à une formation de carbonate neutre, on trouve que CO" + ZnO (hydraté) = CO^Zn dégagerait -4- 5,5. » 3. Carbonates de cuivre. — 3'ai trouvé :. S0'Cu(i''i'''^ = 2''') versé dans CO'K(i"iu" — 2I") —0,87 SO'Cu( » ) ■> CO'.\a( » ) —1,06 » Cette absorption de chaleur est immédiate, aussi bien que le préci- pité; elle précède l'effervescence qui se développe quelques instants après, avec un nouveau refroidissement. En opérant avec des liqueurs trois fois aussi étendues, il ne se dégage aucun gaz, et on observe deux phases successives: première absorption (— 1,08) égale à la précédente; puis, deuxième action plus lente (— 0,24)^ qui traduit une décomposition consé- cutive et se prolonge, jusqu'à devenir inappréciable au thermomètre. » La première absorption de chaleur ne surpasse pas celle qui répond au carbonate de magnésie et analogues; ce fait, joint à l'absence d'un dégage- ment immédiat d'acide carbonique, semble indiquer que le carbonate de cuivre normal a une existence éphémère, sans doute en partie associé aux carbonates alcalins pour former le sel double décrit par M. H. Sainte-Claire Deville (i). Dans cette hypothèse, CO" 4- CuO (hydraté) ^ CO'Cu dégage au plus 2,4, nondire dont la petitesse explique l'instabilité du carbonate de cuivre. » La réaction des bicarbonates alcalins est conforme à ces inductions: S0*Cu(i'^i''''' = 4i'') versé dans C'O'I-iO HO (i'i"'>- = 4''') — i,3i SO'Cu( » ) » C=0'NaOHO( « ) — 1,23 » Cette absorption de chaleur représente l'effet immédiat du mélange et de la précipitation; elle précède le dégagement du gaz carbonique. » 4. Carbonates de sesquioxjde de fer. — J'ai opéré d'abord avec 1 azo- tate de peroxyde de fer, sel cristallisé. kzO^jè + GHO. Ce sel, dissous à froid et traité par la potasse à équivalents égaux, dégage + 7,87, quan- tité qui ne varie pas ajjrès huit jours de dissolution. D'où je tire AzO«HH-|Fe=0^ +5,96, AzO«/e ( l'i"'* — ?.'") versé dans CO'K(i"i'''* = ?.iii) —0,10, premier effet qui accompagne la précipitation et qui reste le même lors- qu'on mélange les liqueurs dans un ordre inverse. Au bout de quelques (i) La formation de ces sels doubles donne lieu à des équilibres spéciaux plus compli- qués, mais régis par les mêmes lois que celles que je discute ici. Ils sout comparables aux équi- libres enlre le carbouale U auiaiouiaque et les carbuuales alcalins. ( ii65 ) instants, il est suivi par un dégagement de gaz carbonique et une absorption de chaleur considérable (— 1,29 et plus). Avec des liqueurs trois fois aussi étendues, le dégagement gazeux est prévenu, et l'on trouve une absorption immédiate de —0,68, indice d'une décomposition plus avancée. » Le sulfate ferrique a fourni les résultats suivants : So'yéli'-i"" == 2''') versé dans CO'K( r'i"''' = a'") +1,61 environ; c'est la réaction immédiate (avec précipitation), laquelle est moins nette que ci-dessus, l'acide carbonique se dégageant dés le premier moment avec un refroidissement qui surpasse bientôt — 0,73. On prévient ce dégage- ment avec des liqueurs trois fois aussi étendues, ce qui produit +1,09. Avec une solution équivalente d'alun de fer, sel mieux défini, + 1,27. » Joignons aux chiffres ci-dessus les données suivantes (1) : So"/e(i'^i"'^ = 2i") versé dans KO(t''i"'' = 2"') H- 10,01 , effet qui reste le même, en opérant dans un ordre inverse : Alun de fer, en proportion équivalente -t- KO +9,87. Donc SO' H +{re=0' (hydraté) +5,71 » (dans l'alun) -t-5,84 CO' + i Fe^O' dégage +1,2 à +2,0, suivant les conditions de la réaction : ces nombres ne représentent pas la formation d'un carbonate ferrique défini, mais celle de divers systèmes complexes qui renferment un sel basique, un sel acide et de l'acide libre. M 5. JUimine. — SO*a/ versé dans CO'K (i'^''"'" = 2'"). Première action avec précipité : -1-0, x6; puis dégagement de CO^ : — i,o5. Avec des solu- tions trois ibis aussi étendues : première action, +0,00; deuxième action, — 0,141. Il ne se dégage pas de gaz sensible; mais l'apparition de cjnel- ques fines bulles indique une séparation à peu près totale entre l'acide et la base. Si la première action avait produit du carbonate d'alumine, la formation de ce sel dégagerait -+-5,o, cjuantité qui aurait dû être absorbée dans la deuxième action, au lieu de — 0,42 : la différence entre ces nombres semble traduire une condensation moléculaire de l'alumine. » 6. Chrome. — Alun de chrome -4- carbonate alcalin (i^i"" = 4'"). Première action : — i, 45, suivie d'une faible effervescence avec déijcujement de chaleur -F 0,88. Cependant l'évolution du gaz dans une liqueur aussi diluée indique une séparation très-avancée entre l'acide et la base; effer- vescence et séparation auraient dû produire du froid, au lieu de chaleur. Il y a donc là un changement moléculaire spécial de l'oxyde de chrome, sans doute un chamjtmenl comparable à la formation d'un corps polymère. » ( ii66 ) PHYSIQUE. — Sur la disposition la plus économique des piles vollaiques par rapport à leurs électrodes polaires. Note de M. Th. du Moncel. (Extrait.) « Il me reste à expliquer les différents effets que j'ai signalés dans mes précédentes Communications. Je commencerai par faire observer que les conclusions que j'ai formulées ne peuvent être généralisées que pour les piles susceptibles d'être polarisées et dont les électrodes polaires plongent dans un même liquide homogène, ayant une même conductibilité électrique dans toute sa masse. Dans les piles à deux liquides, les effets peuvent être diamétralement opposés, suivant la conductibilité relative des deux liquides et l'énergie des effets de la polarisation. » On peut établir d'une manière générale que, toutes choses égales d'ailleurs, l'effet le plus préjudiciable de la réduction d'une électrode polaire correspond à celle des deux électrodes qui plonge dans le liquide te moins con- ducteur, ce que l'on comprend d'ailleurs aisément quand on examine que les transmissions électriques à travers les corps médiocrement conducteurs exigent des lames de commmunication d'autant plus grandes qu'ils sont plus mauvais conducteurs. Voici, du reste, des expériences qui ne peuvent laisser aucun doute à cet égard. » Ayant pris une pile de Daniell dont les électrodes polaires avaient exactement les mêmes dimensions, lesquelles, une fois immergées, four- nissaient une surface de transmission de i décimètre carré, j'ai pris comme liquide excitateur de l'eau très-légèiement salée avec du sulfate de zinc, et ayant plongé alternativement les électrodes en totalité ou seulement sur une hauteiu' de 8 millimètres, j'ai obtenu les résultats suivants : Les deux lames étant entièrement immergées sur une hauicur de 10 centimètres, l'intensité du courant était 77 degrés. La lame de cuivre ne plongeant que de i cenlimètre, on a eu 38 " La lauie de zinc ne plongeant que de i centimètre, » 16 •> Les deux lames ne plongeant que de i centimètre, » 10 » )) En acidulant l'eau avec de l'acide sulfurique , ces chiffres sont do- venus : Dans le premier cas 70 degrés. Dans le deuxième cas ' . . 4^ " Dans le troisième cas Co « Dans le quatrième cas 4^ " » Avec les couranls provenant de l'oxydation des lames métalliques enterrées dans le sol, on remarque des effets analogues. Ainsi, si l'on ( ti67 ) enterre à deux stations A et B deux plaques en tôle, d'égale surface, et qu'on les réunisse par un fil isolé, il se produira presque toujours un cou- rant, parce que les terrains sont différemment humides à des distances même très-voisines; mais si, ce coiu'ant étant dirigé de A vers B, parce que le terrain sera plus humide en B qu'en A, on vient à arroser le sol autour de la plaque A, le courant prendra une direction diamétralement opposée (i). » Quand les deux liquides sont également conducteurs, comme cela a lieu dans une pile de Daniell qui a servi assez longtemps pour que le liquide excitateur soit saturé de sulfate de zinc, les effets produits par la réduction alternative des deux lames polaires sont peu marqiiés, parce que la pile se polarise Irès-peu; cependant on les retrouve encore assez caractérisés pour les reconnaître, ainsi qu'on l'a vu dans ma première Communication. Avec les piles de Bunsen, ils sont plus ou moins apparents, suivant le degré de concentration de l'acide azotique. Néanmoins, quand le licjuitie excitateur est acidulé au dixième de son poids, les effets inverses que nous avons si- gnalés précédemment n'existent pas. » Si 1 on considère maintenant que deux lames composées d'un même métal oxydable, plongées dans un même liquide, peuvent donner lieu à lui courant électrique durable dirigé de la petite lame à la grande à travers le circuit extérieur, alors que deux lames semblables, de même surface, n'en développent aucun; si l'on considère, d'un autre côté, que dans les transmis- sions électriques à travers le sol le courant est plus intense et plus constant quand la plus petite des deux plaques de communication est positive (2), on ari'ive à conclm'e que les effets les plus préjudiciables, causés par la réduction de la lame électro-négative dans les piles ou électrolyses à un liquide, viennent de ce que les effets de la polarisation sont plus mar- qués avec de petites lames qu'avec de grandes, ou, ce qui revient au même, de ce que, quand il y a antagonisme entre les polarités des éléments chi- miques en contact avec une lame métallique au sein d'un liquide, les résul- tats de cet antagonisme sont plus vite et plus complètement effectués avec des lames de petite surface qu'avec de grandes lames. Toutefois, si des dif- férences de conductibilité se produisent au sein du liquide dans le voisi- nage des électrodes, les conclusions précédentes ne sont plus exactes, et les réaclions peuveul varier suivant que l Dujartlin pour les corps réfringents et convexes. Je désignerai cet anneau sons le nom d'anneau constricteur des tubea nerveux (i). ^ » Les faits que je viens d'exposer me conduisent à admettre que l'anneau constricteur est le lieu de passage des fluides nutritifs pour les lubes ner- veux : en effet, écartant de chaque côté la myéline, l'anneau constricteur ne laisse entre l'espace lymphatique ou séreux du nerf et le cylindre d'axe qu'une couche colloïde où la diffusion peut se produire. Je dois légitimer de suite cette expression d'espace l/mphatique ou séreux. » J'ai montré plus haut que le tissu coujonctif qui enveloppe le nerf forme une gaîne dont la surface interne est recouverte d'un é|jilhéliuni continu analogue à celui des séreuses. Ce revêtement épithélial avec sou support de tissu conjonclif constitue le feuillet pariétal delà séreuse : voyous maintenant par quoi est formé le feuillet viscéral. Les tubes nerveux étudiés dans le picrocarminate d'ammoniaque présentent de distance en distance des noyaux lenticulaires qui sont placés sur la face externe delà membrane de Schwann et non pas dans son épaisseur ni à sa face interne comme le soutiennent la plupart des histologistes. Ces noyaux sont logés dans des dépressions de la membrane de Schwann, et ils s'en détachent très-facile- ment. Je pense qu'ils appartiennent à des cellules plates qui jusqu'à pré- sent ont échappé à mon observation. » Les gros faisceaux nerveux sont divisés en faisceaux secondaires par des travées de tissu conjonctif contenant souvent des vaisseaux de iliffé- rents ordres et possédant des cellules plates semblables à celles que j'ai déjà décrites dans le tissu conjonclif ordinaire. » Tous les faits exposés dans cette Note me coiiduisent à celte conclu- sion : les tubes sont plongés dans une cavité séreuse, lesjluides nutritifs circulent dans cette cavité et se mettent en rapport avec les cylindres d'axe p^tr la voie col- loïde des anneaux constricteurs des tul>cs nerveux. )) Les recherches renfermées dans cette Communic;ition ont été faites dans le laboratoire de médecine du Collège de France [2). » (i) L'étranglement annulaire des tubes nerveux n'a pas encore élé décrit; ceptndanl les histologistes qui ont publié des dessins des nerfs l'ont souvent figuré sans en parler dans leur texte. (2) Je me propose, dans un travail jilus étendu, de donner des détails sur la siriation des cylindres d'axe décrite par Fronunann et de levenir sur un certain nombre de faits dont je n'ai pu donner ici qu'une esquisse rapide et bien insuffisante. iSa.. ( ' '72 ) ZOOLOGIE. — licmarques analomo-zoologiques mt /'Oncidiuai celticum, Cuvier. Note de M. L. Vaillant, présentée par M. Milne Edwards. « « La présence sur les côtes de France du ciu-ieux Mollusque gastéropode pulmoné, désigné depuis Cuvier sous le nom d'Oncidiuin celticum, est un fait bien connu; cependant il paraît n'avoir été rencontré que rarement, car, depuis la mention qu'en a faite M. Milne Edwards, en 1828, il n'a, je crois, été indiqué dans aucun catalogue ; c'est seulement en Angleterre qu'il a été retrouvé et décrit pour la première fois d'une manière complète. On peut cependant s'étonner qu'un animal aussi intéressant n'ait donné lieu à aucune recherche approfondie, et que les seuls travaux entrepris pour nous faire connaître son organisation anatontique, par Cuvier d'abord (1804), puis par Keferstein, dans ces derniers temps (1868), aient eu pour sujet des individus conservés dans l'alcool. La dimension de ces espèces offrait quelques facilités qui n'existent pas sur celle de nos côtes, dont la taille extrême n'est guère de plus de 3 centimètres ; mais tous les anato- mistes savent qu'un grand nombre de détads importants ne peuvent être convenablement étudiés que sur l'animal frais. Pour essayer de combler cette lacune, j'ai entrepris une suite de recherches dont je désirerais expo- ser ici les principaux résultats. » C'est au mois d'octobre 1870 que j'ai rencontré, par hasmd, pour la première fois, ÏOncidium cetticuin sous les murs de la Briantais, vers l'em- bouchuie de la Rance; je n'ai pu le retrouver plus tard pendant les mois d'hiver, et ce fut seulement en mars 1871 que j'en vis reparaître quelques individus; il est donc probable que, comme bon nombre d'autres Gasté- ropodes pulmonés, cet animal ne sort pas pendant la saison rigoureuse. A partir de celte époque, j'ai éprouvé d'abord certaines difficultés à me le procurer, faute d'avoir étudié avec un soin suffisant les circonstances sj)é- ciales dans lesquelles on le rencontre. En effet, ce Mollusque n'habite qu'une zone très-restreinte, qui correspond assez exactement à la jjartie supérieure de la zone seconde de MiAL Audouin et Milne Edwards, caracté- risée par la présence du Facodium uodosum ; il n'existe pas non plus sur tous les points et paraît rechercher spécialement les endroits couverts de cette vase grisâtre connue sous le nom de langue, et, je crois, là où peuvent se rencontrer des infiltrations d'eau douce ; toutefois ce dernier f;nt, difficile à constater partout, demanderait confirmation. Enfin ces animaux ne sortent pas à tous les moments des fentes dans lesquelles ils habitent; c'est lorsque le niveau dont je viens de parler est découvert depuis à peu près une heure, ( I'?^ ) qu'ils commencent à se trouver en nombre ; pendant deux heures environ, on les voit ramper çà et là sur la vase; plus tard, ils deviennent rares et disparaissent. Par un temps doux et clair, ils sont plus nombieux; cepen- dant je les ai trouves également sous la pluie; en cela, ils craignent beau- cou|) moins l'eau douce qu'un grand nombre d'autres animaux marins. » Les appareils nerveux et digestifs, bien que présentant des particula- rités intéressantes, ont été décrits avec assez de soin, au moins en ce qu'ils ont de fondamental, pour que je croie devoir n'en pas parler ici. » Le système artériel se fait remarquer chez la plupart des individus par son aspect particulier : les vaisseaux qui le composent et leurs ramifica- tions sont d'un blanc d'argent, rappelant, jusqu'à un certain point, les trachées des Insectes; mais ici cet effet est dû à l'accumulation, dans les parois, de granulations réfringentes, graisseuses; cette couleur est plus ou moins marquée et dépend peut-être de la saison ou de l'état de l'individu; je n'ai pu décider cette question. Les troncs principaux sont au nombre de trois : l'un antérieur, névromusculaire; le second moyen, gastro-hépa- tique; le dernier, génital. Le sang revient au cœur, en grande partie au moins, par des vaisseaux veineux situés dans les parois dorso-latérales, vaisseaux qui débouchent dans deux grands sinus latéraux (veines de Cu- vier); ces sinus se rendent eux-mêmes dans les vaisseaux pulmonaires. » La respiration, comme le démontrent l'anatomie et l'observation, se fait en réalité de deux manières : par la cavité dite pulmonaire et par la peau. En premier lieu, les veines dorso-latérales, que je viens de signaler, ramè- nent évidemment du sang hématose de la surface cutanée; leur disposition l'indique suffisamment. D'un autre côté, si l'on place dans l'eau de mer, en l'y maintenant, un de ces animaux, contrairement à ce qu'ont avancé plusieurs auteurs, il y vit fort bien, et ne peut cependant alors respirer que par la peau. D'ailleiu's, en examinant la manière dont se comporte l'animal dans différentes situations, on voit que, sous l'eau, ses saillies cutanées deviennent plus saillantes, et l'orifice pulmonaire se ferme; à l'air, au con- traire, surtout en liberté, par les temps secs et le grand vent, les saillies semblent disparaître, la peau est presque lisse, avec de petites épines espa- cées, tandis que l'orifice pulmonaire est largement ouvert sous le bord du manteau relevé. Dans les aquariums, les Oncidium paraissent indifférem- ment se tenir dans l'air ou sous l'eau; très-souvent on les voit la partie antérieure plongée, tandis que l'extrémité caudale est émergée et l'orifice pulmonaire ouvert. » Le pied présente une cavité qui communique avec l'extérieiu- par un ( "74 ) orifice sifué, comme d'ordinaire^ en dessous et en arrière de la bouche, près de deux grosses masses musculaires dont l'animal semble se servir en guise de tentacules supplémentaires, et qui sont peut-être les analogues des petits tentacules des Gastéropodes pulmonés quadritentaculés. Il est facile d'in- jecter par cette cavité les lacunes veineuses, et même, avec les injections très-pénétrantes au carmin ou au bleu de Prusse oxalique, on remplit à la fois le cœur et la plus grande partie du système artériel. ') L'appareil génital, plus simple que chez les espèces étudiées par Cuvier et Referstein, au moins pour la portion mâle, est construit sur le type ordinaire de celui des Gastéropodes monoïques. L'appareil femelle com- prend luie glande hermaphrodite avec son canal excréteur pelotonné, ini vitellogène (glande de l'albumine des auteurs), une matrice, qui ne peut se distinguer de l'organe précèdent que sur le frais, et se continue en un canal auquel il conviendrait de réserver le nom d'oviducte; au point où celui-ci doit être désigné comme vagin s'insèrent, d'un côté, le canal de la poche copulatrice, de l'autre, une prostate vaginale formée d'un tube assez long, renflé en massue. L'orifice femelle se trouve juste en avant de l'anus. Dans l'appareil mâle, le canal déférent proprement dit se rend directement à côté de l'orifice femelle, et, comme on l'a très-bien observé, se continue dans une gouttière située sur le côté droit du pied, et qui s'étend jusqu'à la partie antérieure, près de la masse musculaire correspondante sous- buccale. Là, cette gouttière aboutit à un orifice conduisant dans un long tube replié sur lui-même, qu'on doit regarder comme un réservoir séminal; ce tube se termine enfin dans un renflement musculaire creux, qui n'est autre chose que le pénis invaginé (gaîne du pénis des auteurs); l'orifice par lequel sort cet organe est situé en avant et contre la terminaison de la gouttière déférente. En résumé, on voit que la liqueur spermalique, après avoir traversé le canal déférent propreujent dit, doit suivre la gouttière déférente pour rentrer de nouveau à l'intérieur du corps, dans le réservoir séminal. L'accouplement est réciproque, les deux individus sont placés côte à côte, en sens inverse l'un de l'autre, adhérents par le pied et la partie gauche du manteau, la partie droite élant relevée pour découvrir les orifices génitaux. J'ai pu observer des animaux accouplés dans deux saisons très-différentes, en mars et en octobre. » En résumé, VOncidiiim celticiim se rap])roche, sans nul doute, des Gastéropodes puhnonés, j)armi lesquels il est très-justement placé; toute- fois, par sa respiration en grande partie cutanée et la disposition de son appareil reproducteur, il offre certains rapports avec les Opistobranches, auxquels il forme évideuunent passage. » ( '175) ZOOLOGIFî. — Sur un genre nouveau de Loinbririens (Eiulrilus) des Antilles. Note de M. Edm. Pf.iîrier, présentée par M. de Quatrefage. « Dans une caisse de plantes arrivée récemment au Muséum et provenant des Antilles, se trouvaient deux Lombrics que M. HouUet, chef des Serres au Muséum, a bien voulu ni'envoyer pour les étudier. )) Ces animaux constituent un terme remarquable et nouveau du groupe des Lombriciens terrestres. Comme chez les Lombrics ordinaires, les soies sont disposées sur quatre rangées symétriques deux à deux; mais, tandis que chez le Lombric ordinaire les soies sont groupées deux par deux, on trouve ici, assez fréquemment, mais non d'une manière constante, 3 ou 4 soies parfaitement développées groupées ensemble. Toutefois, ce caractère n'est pas assez constant pour être pris en grande considération. Ce qui est plus digne d'intérêt, c'est la position des orifices génitaux mâles, situés à la face ventrale du deuxième anneau postérieur à la ceinture, comme chez les Perirhœta, et non pas très en avant de celle-ci, comme chezles Lombrics. C'est une deuxième exception à cette règle énoncée par Claparède, que chez tons les Lombriciens lerricoles les orifices génitaux mâles sont situés jlrès- en avant de la ceinture. » La constitution de l'appareil génital lui-même est très-différente de ce que l'on voit chez les antres types de Lombriciens terrestres. Les testicules sont au nombre de trois paires, et non pas de deux comme chez les Peri- eliœla et les Lombrics; ils occupent les huitième, neuvième et dixième an- neaux, et sont munis chacun d'un pavillon vibratile, enveloppé dans le tissu du testicule et non pas à peu près libre comme chez les Perichœla. Ces pa- villons viennent s'aboucher dans im canal déférent, qui dessert les testicules situés d'un même côté dn corps, se termine postérieurement en s'enroulant en tire-bouchon et vient s'ouvrir dans une poche particulière qui reçoit aussi le canal excréteur d'une prostate située comme chez les Périchœta, mais fournie par un seul cul de sac, d'aspect nacré dans sa partie postérieure, translucide antériein-ement. La poche dans laquelle s'ouvrent les deux ca- nai^x n'est autre chose qu'une bourse du pénis ; elle contient un corps miis- culeux, en forme de tube conique, recourbé en crochet, à la base duquel une sorte de vésicule susceptible, comme le pénis lui-même, de saillir au dehors, reçoit les deux éléments qui constituent la semence. C'est là un perfectionnement de l'appareil génital mâle, luiique jusqu'ici chez les I^om- briciens terrestres, mais qui se trouve déjà indiqué chez les Périchœta, où le canal déférent, après sa jonction avec le canal de la piostate, devient très- gras, musculeux et joue évidemment le rôle de pénis. (• i'76) » Il n'existe, chez le ver des Antilles qui nous occupe, qu'une seule paire de poches copiiiatrices. Ces organes ont une constitution très-analo- gue à celle que nous avons indiquée chez les Perichœla, dans une précédente Communication ; seulement ici la petite glande annexe est directement greffée sur le pédoncule de la poche copulatrice, au point même où aboutit le tube replié, et non pas séparée par la cloison de la partie principale de l'organe. Tout l'appareil est situé dans le douzième anneau, en arrière des testicules et non plus en avant, comme dans les aulresI.ombriciens.il y a là une transposition des plus remarquables au point de vuo morphologique, et qui conduit à se demander si les poches copulalrices ne seraient pas, comme on le veut pour les canaux déférents, des modifications d'un organe particulier, existant dans tous les anneaux et pouvant se modifier dans cha- cun d'eux suivant les besoins de l'organisation. Je veux parler des organes segmentaires ; mais je me borne à poser la question, qui demanderait, pour être résolue, l'examen d'un grand nombre de vers appartenant au type Lombric. » L'établissement des lois morphologiques qui régissent ce type est d'ail- leurs à faire; nous avons entrepris un travail général dans ce but, et nous espérons bientôt réunir assez de matériaux pour avoir quelques chances de succès. » Parmi les vers qui nous sont déjà parvenus, nous citerons un Enchy- tœus de Cochinchine; il est assez remarquable de voir s'élendre si loin un genre composé d'êtres aussi débiles. » Il nous reste à décrire maintenant le ver qui fait l'objet de cette Note : son aspect est, en tout, celui du Lombric terrestre; la ceinture occupe les anneaux i3, i/j et i5; les orifices génitaux mâles sont au \'j^. La taille du ver est de 1 5 centimètres environ; ces détails et les j)articularités citées dans le corps de la Note suffisent pour le distinguer. Nous lui donnerons le nom de Eudrilus dedpiens,\A position des pores génitaux nous l'ayant fait prendre d'abord pour un Perichœla. « M. Maumexé adresse, à propos d'une Communication récente de M. Raoult, une Note destinée à rappeler qu'il avait déjà signalé, il y a plu- sieurs années, la possibilité de la transformation lente du sucre de canne en glucose, sans l'intervention des corps réputés comme ferments. M. E. GoDiN adresse une Note intitulée « Dissolution, dans les huiles, des composés métalliques et organiques, à l'aide des benzoales ». ( "77 ) •Le but que l'auteur s'est proposé est de mcUre à la disposition i!es mé- decins nn certain iioml)re de combinaisons métalHques, sons nne forme plus facilement assimilable, et n'aîiaqnan! pas les parois des organes digestifs. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Bussy. M. Mène adresse des « i'lqnes animaux domestiques ». Les conclusions qui terminent cette Note, fornue surtout de tableaux numériques, sont les suivantes : 1° Toutes les graisses d'animaux n'ont pas les mèm!>s points de solidi- fication ou de fusion, ni les mêmes densités; 2° Aux différents âges de leur vie, les mêmes espèces d'animaux n'ont point des graisses semblables quant à leurs points de soldification ou de fusion, ni quant à leurs densités; 3° Avec l'âge, les points de solidification ou de fusion s'élèv.'nt, et les densités augmentent. Celte Note sera soumise à l'examen de M. Bussy. M. André adresse, deLodève, une Note relative à diverses questions de Physique générale. Celte Note sera soumise à l'examen de M. Jamin. M. Diipns adresse une Noie relative h U]\ appareil fondé sur les lois d'équilibre des liquides. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Edm. Becquerel. La séance est levée à 5 heures un quart. I). PUBLICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS d'oCTOBRE 1871. Annales de Chimie el de Physique; mars 1871 ; in-8°. AnnnliS de l\l(incidlure française ; \u'\\U'\ l\ septembre i8yi ; in-8'\ Annales du Génie civil; octobre 1871 ; in-8°. Annales industrielles; livr. 28 et 3o; 1871; in-4''. C. R., 1871, i' Semestre. (T. LXXIH, V 20.) ' 53 ( '178 ) Jtli ciel reale Instiluto Loinhardn di Scicnzc, LeIUrr cd .Érii; 1. XVU, 9^ cahier, Milan, 1871; iii-8°. Association Scientifique de France; Bulletin lielulomadaire, n"^ des 8, ! 5, 22, 29 octobre iByi; iii-8°. Bibliolhèque universelle et Revue suisse; 11" 166, 1871; in-S". Bulletin astronomique de l'Observatoire de Paris; u"'* 48 à 56, 1871; in-/(". Bulletin astronomique de T Observatoire de Paris; 11°' 1,2, 1871; iii-8". Bulletin ds C Jcadémie de Médecine; n" du oo septembre 1871; iii-8°. Bulletin de In Société d'Anthropologie de Paris; avril à juin 1871; in-8". Bulletin de la Société d'Encouragenjcnt pour l'Industrie nationale ; juillet 1871 ; in-4". Bulletin de la Société française de Photographie; 17" année, n" G, 1871; in-8°. Bulletin de la Société Géologique de France; t. XXVUi, n" 2, 1871 ; iii-S". Bulletin général de Thérapeutique; n"^ des i5 et 3o octobre 1871; in-8''. Bulletin international de l'Observatoire de Paris, du i4 au 27 octobre i87r; in.4°. Bulletin mensuel de laSociété des ^(/ricnllcurs de Frunee; n" {\\\ i"' novembre j87i-, in-8°. BuUettino metcoroloijicn dell' Osservatorio di Palcrnto; t. Vil, n" 7, 1871; iii-4°. Bulletlino meteorologico del II. Osservatorio dcl Collei/iu Boukuio; t. X, n" 9, 187 1 ; in -4". Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'y/cadémie des Sciences, n"' i4 à 18, 2" semestre 1871 ; in-4°. Echo médical et pharmaceuticjue belge; n° 10, 1871; in-8°. Gazette des Hôpitaux; \\°^ 107 à 1 19, 1871 ; in-4°. Gazette médicale de Paris; n"' 4» à 43, 1871 ; in-4°. Il Nuovo Cimento... 7oH/7!r//r/e Physique, de Chimie eld'Histoire naturelle; décembre 1870; in-8°. Journal d'Agriculture pratique; n°* 55 à 58, 1871; in-S". Journcd de l' Agriculture; n°^ i3o à i33, 1871; in-8°. Journal de la Société centrale d'Horticulture; juillet et août 1871; in-8°. Journal de l'Eclairage au Gaz; 11"^ 19 et 20, 1871; in-4". Journal de Mathénmtiques pures et appliquées; août à octobre 187 i ; in/i"- Journal de Médecine de l'Ouest; u° du 3r août 1871; iu-8". Journal de Médecine vétérinaire militaire; juilltl 1871; in-8". Journal lie Pharmacie et de Chimie; août et se|itemi)re 1871; iu-8". Journal des Fabricants de Siure; n"'' 25 à 29, 1871; iii-lol. ( 1179 ) L'/Jbeille médicale; n"' 33 à 36, 1^73; in-4". VAéronaule; octobre 1H71; in-S". VArl dentaire; septembre 1871; in-8". La Saitté jiublique; 11"* 96 à 99, 1871; in-/(", T.e Gaz; n° 4, 1871; in-4". Le Monileiir de la Photographie ; d™ 19 et 20, 1871; in-Zj". Le Moniteur scientifiquc-Qucsnevillc; îi"' des i™ et i5 octobre 1871; gr. in -8°. Le Mouvement médical; n'"* 9312, 1871; in-4°. Les Mondes; 11°^ des 5, 12, 19 et 26 t-ctobre 1871; in -8". Le Salut; n"* 76 à io4, 1871; in-fol. iWagasin pitlorcsque; }in\let et septcnd^re 1871; in-4". Marseille médical; n"' des 20 sej)tenil)re et 20 octobre 1H71; in-8". Monthly... Notices mensuelles de la Société royale d'Astronomie de Londres ■ n" 9, 1871; in-8°. Montpellier médical. . . . Journal mensuel de médecine; octobre 1 87 1 ; in-8". Nouvelles Annales de Mathématiques ; août et septembre 1871; iii-B". Observatorio... Publications de l'Observatoire météorologique de iLijanl don Luiz à C Ecole Polytechnique de Lisbonne ; ']u\n à noveml)re i8(3g; in-f". Revue Bibliographique universelle; septembre i87(; in-8". Revue des Cours scientifiques ; n"' i5 à 18, 1871; in-4°. Revue des Eaux et Forets; octobre 1 87 1 ; in -8°. Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale ; n" du 1 5 octobre 1 87 r ; iii-8". Revue hebdomadaire de Chimie scienlifujue et industrielle ; n"^ 5 ii 7, 1871; in-8". Revue maritime et coloniale; septembre 1871; in-8". Revue médicale de Toulouse; octobre 1871; in-8°. The Mechanics Magazine; n"* des 7, i4, 21 et 28 octobre 1871; in-4". BULLETIN BIBLIOr.RAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du i3 novembre 1871, !cs onvrai;cs dont les titres suivent : Elude sur les phiies par armes ci feu; parM. L. Vaslin. Paris, 1872; i^iand in-8°, avec planches. (Git ouvrage, |)réscnlé par M. Claude Bcriiar.i, est réservé pour b; Concours des prix lie Médecine et Cliiruriçie, 1872.) Notice sur la chaleur réelle ou effective considérée comme un mode de la force dans son application à la théorie des mai hines à vapeur; par M. ,1. Dehy. Bruxelles, 1870; br. in-8". (Deux exemplaires.) ( I . Ho ) Bnllon anerniailatique dirigeable, ni lole (l'nlimiiiiiinn ; par ?.I. MlCClOI.LO- PlCASSE. Le Piiy, 1871; br. in -8°. Rapport sur les travaux (ht Conseil central (Tlipjiène jniblixjuc cl de snlnbrilè de la ville de Nantes et du département de la Loire-Inférieure pendant l an- née 1870, suii'i d'un Rapport sur les maladies qui ont régné en 1870; adressé à M. E. Pascal, préfet de la Loire-Inférieure. N;intf>s, 1871; l)r. iti-8°. Lettres sup))lémenlaires aux récentes Provinci/des, etc.; par M. F. AlliOT. Bar-le-Diic, 1871; i vol. in-12. Séance publique de rjcadémie des Sciences, /Igricullurc , Ails cl lu Iles- Lettres d' Jix, 1870-1871. Ais, 1870-187 1; 2 br. iii-8°. Matériaux pour la carte géologique de la Suisse. 8* liv., Juin bernois et dis- tricts adjacents; par M. J.-B. Greppin. Berne, 1870; ir.-4°. Matériaux pour la carte géologique de la Suisse, 'j" liv., Supplément à la des- cription (la Jura v mdois et neucliàtelois {('f iiv.); par M. A. Jaci.AUD, lierne, 1872: in-4°. Carte géologique XXII de relias fédéral, avec une feuille de coupes; par M. Geulach. The American Journal oj Science and /tris; is" 1.1, \o\. It. New-Haw(M), 1871; in 8«. Quctrlerly weather Report of the Meteorological office; part. 2, april-june 1870. Loiuloîi, i87i;in-4°. Contributions lo our knoivledge of ihe mcteorolocjy of Cape Ilorn and llie ivest coaslof South- America, honâou, 1871; in-/)". Local parliculars of die transit of Venus ovet llie Siin's dise, december 8, 1874. {fvoin \\\e Naulical Almanac, 1874.) I.on'.lon, i8ji; br. in-8". The Nautical Almanric and Aslrononiical Epltemeris for llie jear 1875, etc. Londoii, 1871 ; in-8^ Proceedings oj the London M atliematical Society ; n"* 29 à Sg, London, sans date; in-S". ,S'(///e azioni elellriche dei corpi non cnndutlori sogrjclti alT influenia di un corpo eletlrizzalo ; prima Meinoria di RiccabfjO Felici. Fircnze, 1871; in-4". Forlàufiger bericht iiber die resultale dcr Pester volkszdldunij vont Jahre 1870; von J. RoP.oSl. Pesl, 1871 ; in-8". (Deux exemplaires.) Uebcr cnlwicketung und Bau des Gehorlahyrinttis nach untirsucliungen an saugediieren; von [Y A. Boetcher. Dresden, 1869; in-4''. ISieuwe verJjiandeUngen van liet Balaafsch Genoolschap der j roefondervinde- lijke d^ijsbegeerte te Rollerdain. Roticrdain, 1870; in-4"- COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 20 NOVEMBRE 187i, PRÉSIDÉE PAR M. FAYE. MEMOIRES ET COMaïUNlCATlONS DES MEMBRES ET DES CORKESPONDaNTS DE L'ACADÉMIE. HYDUOSTÉKÉODYNAMIQUE. — Sur ht iiiécunique des corjis dacliles; par M. DE Saixt- Vexant. M Deux Comiiumicatioiis importantes, relatives à la bivuiche nouvelle de Mécanique pour laquelle j'ai hasardé le nom à^liydrosiéréodjntunimie (ou plaslicodynanikfue^ si on le préfère), ont été présentées le 6 novembre et insérées à la Correspondance du Compte rendu (p.iogB et iio/j) par MM. Maurice Levy et Tresca, en même temps que venait de s'iaipriuier au Journal de Malhémaliques , sur le même sujet, un Coinplénicnl à mon Mémoire du 7 mars 1870 et à celui de M. Levy du 19 juin de la même année (*). » Ce Complément avait pour objet l'établissement des équations définies ou aux limites, qu'il faut joindre aux équations indéfinies, régissant les vi- (*) Comptes rendus, t. LXX, p. 473 et i323. M. Liouville avait reproduit ilaiis son journal (avec de légères modifications f(ue j'ai indiquées) ces deux articles, ce ijui a ete l'occasion du Com/jlément. C. K., 1871, î' Jemesrre. (T.LXX.I1I, N-'iJ.) I 54 ( iiHa ) tesses on la suite continue des déplacements des points des corps ductiles que l'on fait changer de forme d'une manière permanente. Je le terminais par deux applications relatives : » 1° A la torsion d'un cylindre à base de cercle; » 2° A la flexion circulaire d'un prisme à base rectangle; — ces déforma- tions avant été poussées au delà des limites où l'élaslicité de leur matière serait capable, partout, de la ramener à son premier état. )) M. Tresca a considéré aussi un cylindre de rayon R, tordu, par unité de longueur, d'un angle ô mesuré en arc d'un rayon égal à l'unité. Tant que le cylindre est capable de revenir de lui-même au premier état en vertu de son élasticité dont le coefficient de glissement est G, le moment de tor- sion M est donné en kilogrammes, pour un bras de levier = i, par la for- mule ordinaire suivante, où !„ est le moment d'inertie de la section circu- laire autour de son centre, M=:G$I„ = 7rG0^- » Si toute cette matière est supposée arrivée, jusqu'à l'axe, à l'étal plas- tique, appelé par M. Tresca éu\t fluide^ on a, dit-il, K étant la résistance au cisaillement par mètre carré, M = |7rKR». Ce cas extrême est |)urement abstrait, car, comme je l'ai observé, il ne se réaliserait que pou;- un angle de torsion d infini. » Enfin, dans l'état où il y a à la fois « élasticité encore parfaite d'une » zone » ou d'un noyau central, élasticité déjà altérée d'une zone intermé- diaire, et état de Jluidilé ou de plasticité d'une zone allant jusqu'à la surface extérieure, il exprime le moment ])ar R' étant un autre coefficient, spécial aux cylindres tordus. " Cette expression est d'accord, quanta la forme, avec la mienne (27) M = 37rKR'-g^, construite théoriquement en supposant seulement deux zones au lieu de trois, ce qiù revient à répartir la zone intermédiaire entre les deux aulics si ( ii83 ) elle existe ('). Ces deux formules devraient donner, à bien peu près, le même résultat : car si Ton représente la résistance tangentielle au glis- sement relatif des sections voisines, partagées en couroiuies élémentaires 27tr.di\ de largeur rfr, pour l'unité do leur superficie, par les ordonnées r d'une ligne mixte dont les abscisses soient leur rayon r, on aura : i" pour la partie de cette ligne relative au cylindre central, resté parfaitement élas- {*) On peut demander de délerniiner, théoriquement aussi, de quel anijle nécessairement moindre que 0, le cylindre reviendra sur lui-même lorsque les forces qui l'ont tordu de l'angle S auront cessé d'agir sur lui. Soit, pour cela, M' le moment, moindre que M, de la réaction élastique qu'il exerce après la torsion, et en sens opposé. La partie centrale, de rayon R„, qui a conservé son état élastique primitif, et dont les fibres ont éprouvé des inclinaisons ()r depuis /■ = o jusqu'à /• = R„, fournit à ce moment une portion R ' 7rG9— % provenant des réactions G6r. Quant à l'autre partie, comprise entre les cylindres de rayons R» et R, sa portion élémentaire, qui est contiguë au premier de ces deux cylindres, vient d'éprouver une déformation permanente, donnant à ses molécules un nouvel arrange- ment stable; elle ne doit pas plus réagir que si l'on ne lui avait fait subir aucune torsion, ou que si ses fibres n'avaient pas l'inclinaison 6R„ sur la section : mais le reste, arrivé avant elle à cet état d'arrangement nouveau servant désormais de point de départ, et dans lequel on su])pose que la contexture et la propriété élastique sont les mêmes qu'avant, doit réagir comme si les inclinaisons prises par ses fibres à la distance r de l'axe n'étaient que 6r — 6R„. On peut donc ])oser R' /'^' /R' R^R R*\ ou, comme on a G9Ro:=K pour la condition de raccordement des deux parties sur la surface r := R„, R* 2 2 K' M' = 7rGe — — ^77KR' + 3 3 G'R' R' Kn égalant cette expression de M' à ttGû' -y-^ on tire 3 GR 3 G^R' pour l'angle de détorsion; résultat théorique qui serait à comparer aux faits. i54. ( "84 ) tique, une droite inclinée ) = GS.r, tirée de l'origine ; 2° pour la zone ex- térieure devenue tout à fait plastique, une droite 7 = K parallèle à l'axe des abscisses r; 3" pour la zone intermédiaire, une courbe qu'avec raison M. Tresca a laissée indéterminée dans les calculs très-rationîiels dont il a présenté le résultat général et indéfini, mais qui certainement sera concave du coté des abscisses et se raccordera tan£;entielleiiient avec les deux li- gnes droites dont on vient de parler. Or, que l'on prolonge ces deux droites jusqu'à leiH" rencontre au-dessus de la courbe, l'aire comprise entre les deux proiongemenis et la courbe sera toujours fort petite en comparaison de l'aire comprise entre la même courbe et l'axe des abscisses; et l'on pourra dire la même chose pour les aires déterminées par les trois courbes dans lesquelles on les transformerait en midtipliaut leurs ordonnées par 2nr.r pour avoir des ordonnées nouvelles proportionnelles aux moments élé- mentaires dont M se compose. Ce moment de torsion aura donc, avec l'approximation dont on se contente dans les évaluations de ce ejenre, la même valeur que si l'on remplaçait la courbe représentative des résistances de la zone intermédiaire par ses deux tangentes, prolongement des deux lignes droites relatives au cylindre central élastique et à la zone extérieure plastique. Or, l'expression de cette valeur approchée du moment M sera précisément la formule (27) que nous venons d'emprunter au Complément cité, et qui ne contient d'autres coefficients que celui G de résistance élas- tique et K de résistance plastique. )) Il conviendrait évidemment que ces deux coefficients G, K pussent suffire à toutes les formules, sans avoir besoin, poin* chaque ordre fie faits, d'y ajouter quelque coefficient particulier comme celui cjui est ici désigné par K', ce qui tendrait à réduire à peu près la branche nouvelle de science, à peine créée, à de l'empirisme. Je crois devoir appeler là-dessus toute l'at- tention et les recherches de M. Tresca, ainsi que celles de M. Levy, dont la remarquable Note du même jour (p. 1098) prouve pour la seconde fois qu'il peut faire progresser cette partie de la Mécanique, et qui, sans doute, dans le travail ultérieur qu'il annonce, sur la mise en oeuvre des condilions à la surjnce, saura avoir égard, comme cela m'a paru nécessaire ('), à ce qu'il y a, pour les conditions limites, (\eu-x genres de surfaces à considérer, la surface extérieure et luie ou plusieurs surlaces intérieures où se fait le rnccordement des |)arties obéissant à des lois difiéreutes. » (*) C'iiii/'/r/i/c'il, clr. {ciu- c\-(\es!,vs [Joiirnii/ i/r It/n(/n///ii//./i(t:K, (Irceiiibi-e i 8- i , p. 3^-]. ( ii85 ) ASTRONOMIE. — Note de M. Yvon Villarceau [Communicalion d'une Lettre de M. Gould). « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie quelques extraits d'une Letire que je viens de recevoir de M. Gould : les astronomes les accueilleront sans doute avec intérêt. » L'année dernière, peu de temps avant la déclaration de guerre, M. Gould, en se dirigeant vers la République argentine, avait voulu prendre congé de ses amis de France; il assistait à nos séances du commencement de juillet. Les événements nous ont empêché de recevoir de ses nouvelles jus- qu'à ces derniers jours. » Par une Lettre eu date du 3o août iSyi , M. Gould m'informe des dif- ficultés et des retards que les événements ont apportés dans l'établissement de son Observatoire à Cordoba : M. Gould avait fait à Hambourg et à Londres l'acquisition d'instruments qui furent embarqués, les uns sur un navire allemand, les autres sur un navire français; ces navires ne sont ar- rivés à destination qu'au printemps dernier. D'autre part, la fièvre jaune ayant amené l'interruption des communications entre la capitale de la Ré- publique et les provinces pendant plusiein^s mois, M. Gould n'avait reçu ses instiuments que depuis peu de temps, à la date de sa Lettre. n Vous pouvez, dit M. Gould, vous imaginer le chagrin que j'éprouve en vous confiant ([ue, jusqu'à ce moment-ci, les obsprvatir)ns régulières ne sont pas encore commencées; mais j'espère que ces délais ne dureront pas beaucoup plus longtemps. L'Ohservatolie est presque fini; j'ai monté le grand équatorial, et j'espère mettre en position le cercle méri- dien en peu de semaines. Le i5 octobre, on doit inaugurer ici une exposition nationale de l'industrie, et le Président de la République, qui va venir pour cette fin à Cordoba, inaugu- rera l'Observatoire national en même temps, avec solennité. ■1 ... Malgré les obstacles survenus dans l'accomplissement de mon projet principal, je n'ai pas perdu mon temps, et parfois je me flatte de l'avoir employé trés-utilenient. En at- tendant l'achèvement de mon installation, je me suis proposé de faire une Uranométiie du ciel méridional, en dressant un catalogue de toutes les étoiles visibles à l'œil nu, dans les nuils les plus claires de cette atmosphère transparente, et de déterminer l'éclat de chaque (•toile à un dixième de grandeur près. l\les assistants sont des jeunes gens jiénétrés de i'anjour de la science, quoiqu'ils n'aient reçu auparavant aucune discipline astronomicpie : ils se sont consacrés à cette œuvre avec beaucoup d'enthousiasme, de sorte que je crois que l'examen du ciel et l'identificalion des étoiles seront terminés dans le cours <\u mois pro- chain. Ensuite, je me propose de faire une revue systémaliiiue, une détermination bien soi- gnée des positions absolues des étoiles et enfin de construire des cartes. L'ouvrage va se pu- blier sous le titre de : Uranometrin Argcntina. » ... La condition peu satisfaisante des constellations australes me paraît exiger une ( ii86 ) révision soignée et quelques réformes; je mettrai tous mes efforts à accomplir ceci d'une ma- nière qui puisse mériter l'appro!)ation des astronomes et l'adoption générale. » Le ciel de Cordoba possède une transparence merveilleuse quand il n'y a pas de nuages, et je crois pouvoir comprendre dans la nouvelle Uranométrie toutes les étoiles au- dessous de la 6^,6 grandeur, qui sont situées entre le pôle austral et le parallèle de décli- naison boréale de lo degrés ; mais j'ai été bien déçu dans mes espérances, quant au nombre des nuits sans nuages, bien que le ciel ne soit pas plus fréquemment couvert ici <[u'en beau- coup d'observatoires européens. » TMaturellement, l'examen rigoureux que nous avons entrepris nous a fait rencontrer quelques étoiles variables. Parmi celles-ci, nous en comptons six nouvelles, assez bien déter- minées, et deux ou trois fois autant dont la variabilité paraît probable ; mais je préfère con- tinuer ces observations jiendant (juelque temps, avant de publier les résultats, pour éviter les erreurs qui s'introduisent avec tant de facilité dans les premières déterminations. » PHYSIQUE. — Recherches thermiques sur l'électrolrse (suite); par M. P.-A. Favre. « Dans une Communication faite en 1866 (i), j'ai donné des nombres qui me paraissaient être l'expi-ession thermique de l'analyse électrolytique du sulfate d'hydrogène et du sulfate de cuivre, en dissolutions étendues. Ces nombres se sont trouvés entachés d'erreur, parce que je n'avais pas encore songé à employer le tliermorhéostat, afin de rendre négligeable la résistance physique du voltamètre, et parce que, accidentellement, j'avais opéré sur du sulfate de cuivre dissous dans la liqueur normale de sulfate d'iiydrogène. » Dans une seconde Communication sur le même sujet faite à l'Acadé- mie en 1868 (2), j'ai fait connaître les modifications apportées à la méthode expérimentale, et j'ai donné de nouveaux nombres beaucoup plus exacts et qui ne permettaient plus d'admettre une de mes premières conclusions que j'avais formulées en ces termes : « En interprétant les résultats fournis jiar les expériences.nous sommes également con- duits ù admelUe que, pour décomposer le sulfate d'hydrogène, (SO')H, et le sulfate de cuivre, (SO') Cu, il faut niettre en jeu une quantité de chaleur à peu près égale » » Les nouvelles recherches dont je fais connaître aujourd'hui les résul- tats ne font que confirmer les conclusions de mon second Mémoire, en ce qui concerne l'électrolyse du sulfate de cuivre, et permettent d'en formuler de nouvelles. (i) Comptes rendus, t. LXIII, séance du 27 aoiit. (2) Co/iipCcs leiidas, t. LXVI, séance du lo février. ( ii87 ) (I) Électrolyse du sulfate de cuirre, du sulfate de zinc et de l' azotate de cuivre. (La pilf et le thermofhéostaî occupent l'intérieur du calorimètre hors duquel est placé le vol- tamètre qui renferme les dissolutions neutres de ces sels.) Chaleur empruntée à la pile. Sulfate de zinc 655io"i Sulfate de cuivre 3g4 15 Azotate de cuivre "^'ill^ » Je fei'ai remarquer que, dans l'électrolyse du sulfate de zinc, les detix lames de platine du voltaiîiètre non cloisonné plongeaient dans 2 litres de dissolution normale de ce sel, a6n d'éviter une complication dont je vais signaler la nattîre. » Lorsqu'on soumet à l'action d'un courant siiftisamiiient énergiqui; du sulfate de zinc placé dans une des éproiivetles du calorimètre qui ne peu- vent pas recevoir plus de 120 centimètres cubes environ de liquide, luie quantité de plus en plus considérable de sulfate d'hydrogène qui prend naissance pendant l'opération et qui auginente au fur et à mesure que le sulfate de zinc se décompose, s "électrolyse à la place d'une quantité équiva- lente de ce dernier sel dont la résistance éleclrolytique est beaucoup plus énergique. D'où il résulte que l'emprunt de chaleur fait à la pile va sans cesse en diminuant et que cet emprunt, au lieu d'être l'expression ther- mique de l'analyse éleclrolytique du sulfate de zinc n'est plus que l'ex- pression thermique de l'analyse éleclrolytique d'un mélange, qui varie sans cesse, de sulfate de zinc et de sulfate d'hydrogène. )) La quantité de sulfate d'hydrogène qui s'électrolyse à la place du std- fate de zinc n'augmente pas seulement avec la quantité croissante du pre- mier sulfate, elle augmente aussi lorsqu'on ralentit l'opération à l'aide tl'uii thermorhéostat placé dans ce circuit. Dans ce cas, il se produit un phéno- mène inverse du phénomène du même ordre, sur lequel je vais insister, et qui se produit lorsqu'on opère sur un mélange de sulfate d'hydrogène et de sulfate de cuivre placé dans les mêmes conditions. Il importe donc beaucoiqi, lorsqu'on veut électrolyser le sulfate de zinc seul dans un vol- tamètre non cloisonné, dans le cas surtout où l'action est ralentie par un thermorhéostat, d'opérer sur une quantité considérable de liquide dans lequel le sulfate d'hydrogène, au fur et à mesure qu'il prend naissance, peut se diluer assez pour qti'il soit permis de regardei; son électrolyse comme négligeable. » Ainsi que je viens de le dire, l'électrolyse du sulfate cle cuivie dans le ( ii88 ) voltamètre non cloisonné a lieu dans des conditions de résistance électro- lytique inverses des conditions précédentes. En effet, pendant i'électroK se de ce sel, sa dissolution, neutre d'abord, devient de plus en plus acide, parce qu'il se produit du sulfate d'hydrogène dont la quantité augmente sans cesse avec la quantité de sulfate de cuivre décomposé. Mais, comme la résistance électroly tique du sulfate d'hydrogène est plus forte que celle du sulfate de cuivre mis en expérience, on peut opérer l'électrolyse exclu- sive de ce dernier sel dans l'éprouvette ordinaire, pourvu qu'on ralentisse sa marche à l'aide d'un thermorhéostat suffisamment puissant. Dans ce cas, le thermorhéostat i-emplit un double rôle; il rend négligeable la résistance physique du voltamètre, et il s'oppose à l'électrolyse trop rapide du sulfate de cuivre; de telle sorte que ce sel, décomposé lentement à l'électrode né- gative, a le temps de s'y porter au fur et à mesure qu'il y est détruit et s'y trouve toujours en quantité telle que l'électrolyse du sulfate d'hydrogène ne devient jamais nécessaire. » Dans mes dernières recherches thermiques sur les mélanges, j'ai signalé des phénomènes qui me semblaient devoir se produire lorsqu'on soumet à l'action d'un courant voltaïque suffisamment énergique une dissolution qui renferme plusieurs sels. J'ai dit que l'existence de ces phénomènes s'impo- sait à l'esprit comme la conséquence nécessaire de la thermoneutralité des sels et des lois thermiques qui président aux décompositions électrolytiques; et en annonçant que j'avais entrepris de démontrer expérimentalement l'existence de ces phénomènes, je m'exprimais ainsi : « D'où il résulte qne, » dans ces mélanges (c/e plusieurs sels dissous dans une quantilé d'eau suffi- » sanle), une molécule mélalloïdique ou métallique ne peut pas être con- » sidérée comme appartenant |)lus particulièrement à tel métal ou à tel mé- )) talloïde; de telle sorte que, lorsqu'on enlève par éleclrolyse, à l'aide » d'un courant suffisamment énergique, une molécule quelconifue métal- » loidique ou métallique, l'état d'équilibre n'est pas rompu parce qu'il » part en même temi)S à l'électrode opposée une molécule quelconque aussi » métallique ou métalloïdique. » « Les expériences que je vais faire connaître semblent confirmer cette manière de voir, et l'interprétation de leurs résultats permet de se rendre un compte exact de ce qui se passe lorsqu'on soumet à l'action du cou- rant voltaïque une dissolution qui renferuie plusieurs sels, du genre sul- fate, par exemple, et de comprendre pourquoi, en opérant dans telles ou telles conditions, ce sera tel ou tel métal qui deviendra libre, ou bien tels ou tels métaux qui deviendront libre» dans telles ou telles proportions. ( '189 ) » Voici les moyennes des résultats fonrnis par les expériences : II. Electrnlyse du sulfate de zinc neutre, rt d'un mélange de sulfate de zinc et de sulfate d'hydrogène. (La pile et le tliermorhéostat occupent l'inténeuf du calorimètre hors diHiiiel est placé le voltamètre.) Chalom enii^runtéc à la pile. Dissohiliori neutre de sulfate de zinc jilacée dans le voltamètre cloisonne. . . 66246*^"' Deux litres de dissolution neutre de sulfale de zinc placé dans le voltamètre non cloisonné 655 10 120 centimètres cubes de dissolution neutre de sulfate de zinc placés dans le voltamètre non cloisonné [i"' opération) 6i6q5 Id. (4" opération) 55555 Mélange de 80 centimètres cubes de dissolution neutre de sulfate de zinc avec 4o centimètres de dissolution de sulfale d'hvdroyène placé dansle vollamètre non cloisonné 5oo35 m. Élcctrolysc du sulfate de cuivre neutre, et d' un mélange de sulfale de cui<'re et de sul- fate d'hydrogène. [La pile et le thermorb.éostat occupent l'intérieur du calorimètre liors duquel est placé le voltamètre. — Dans les expériences marquées [s], le ihermorhéostat était supprimé et les opérations marchaient avec une rapidité beaucoup plus grande.] Clialcur cmprniilcc 120 centimètres cubes de dissolution neutre de sulfate de cuivre placés dans ^' l» pil<^- le voltamètre non cloisonné (1'''= opération) , 3y4'5'''' Id. (4° opération) ^ooio On opère sur la dissolution renouvelée 454^8 (i) Mélange de 12 centimètres cubes de dissolution neutre de sulfate de cuivre avec io8 centimètres cubes de dissolution de sulfate d'hydrogène placé dans le vollamètre non cloisonné 4" '75 On opère sur le mélange renouvelé , 5i495(.«) IV. La ])ile et le thermorhéostat sont placés hors du calorimètre qui renferme le voltamètre. Clialfiu-quircslfconlinoe dans lu vollanu'tre. 120 cenlinièlres cubes de dissolution neutre de stdfale de cuivre placés dans le voltamètre à cloison , ioC)i)3'"' Id. non cloisonné '0794 » Les résultats obtenus dans l'électrolysed 11 sulfate de cuivre (lablea 11 IH), sont donc les mènies lorsqu'on opère avec des dissolutions qui reiifernu'iit des qualités même très-fortes de sulfate d'hydrogène, pourvu que le ther- morhéostat, eu ralentissant suffisamment l'électrolyse du sulfate de cuivre, s'oppose à l'électrolyse du sulfate d'hydrogène, qui ne peut avoir lieu qu'autant que sa quantité, étant relativement assez forte, l'o[)éraliou marche G. R., 1871, 2« Sem«(re. (T. LXXlll, N0 21.) l55 ( "9" ) avec une certaine rapidité; mais lorsqu'on opère avec une liqueur suffi- samment acide et sans thermorhéostat, comme dans la cinquième expé- rience, le sulfate de cuivre fait immédiatement défaut à l'électrode néga- tive, parce qu'il n'a pas le temps de s'y rendre au fur et à mesure qu'il y est détruit, et une quantité complémentaire de sulfate d'hydrogène, dont l'électrolyse est cependant plus difficile, se décompose à sa place, en fai- sant à la pile un emprunt de chaleur plus considérable. En outre, l'hydro- gène mis en liberté pendant l'électrolyse du sulfate d'hydrogène peut pro- bablement, en naissant (i), se substituer en partie au cuivre du sulfate de cuivre, lorsque ce dernier sel est en quantité suffisante, en dégageant une quantité déterminée de chaleur probablement aussi transmissible au circuit. » L'interprétation des résultats inscrits au tableau II est maintenant bien facile, puisqu'elle ne diffère en rien de l'interprétation des résultats que nous venons de discuter. En effet, les deux premiers nombres peuvent être considérés comme l'expression thermique exacte de l'analyse électrolytique du sulfate de zinc en dissolution, puisque, dans la première expérience, l'électrolyse de ce sel n'a pas pu se compliquer de celle du sulfate d'hydro- gène, et que, dans la seconde, l'électrolyse du sulfate d'hydrogène est (i) Je ferai remarquer que je n'emploie plus l'expression d'étrit naissant, depuis que M. H. Sainte-Claire Deville la condaumie; mais qu'il me soit permis de maintenir le sens que je lui attachais lorsque, dans des Coniniunications antérieures, j'ai parlé de certaines aptitudes que présentent les corps au moment où ils abandonnent les combinaisons dans les- quelles ils sont engagés. En effet, il me semble difficile de ne pas admettre que les corps, au moment où ils quittent leurs combinaisons, sont susceptibles de réagir comme ils ne réa- gissent pas dans les conditions ordinaires. Ainsi, dans la pile de Grove, par exemple, où il n'est pas possible d'admettre que le zine s'oxyde dans le compartiment positif, à l'aide de l'oxygène empi'unlé à l'acide azotique, puisque cet acide se trouve dans un compartiment différent, l'hydrogène qui se sépare nécessairement du radical SO', ainsi que je crois l'avoir démontré dans un travail antérieur, s'oxvde immédiatement à l'électrode négative aux dépens de l'oxygène de l'acide azotique qui est en contact avec elle; tandis que l'hydrogène, jiris dans les conditions ordinaires, ne s'oxyde pas plus en présence de l'acide azotique con- centré, employé dans le couple de Grove, qu'il ne s'oxyde en présence des acides oxydants qui peuvent remplacer cet acide, tels (jue les acides azotique fumant, chromiquc, perman- ganique, etc. Faut-il admettre que l'hydrogène, en quittant les combinaisons dans lesquelles il est engagé, possède les propriétés actives du phosphore ordinaire et de l'oxygène élec- trisé, comparés au phosphore amorphe et à l'oxygèue ordinaire? Faut-il admettre encore que l'hydrogène peut avoir un contact plus intime avec les corps au moment de sa mise en liberté, alois qu'il n'est ni à l'état liquide, ni à l'état gazeux? ( "91 ) devenue négligeable; mais il n'en est plus de même pour les nombres sui- vants, qui ont été fournis par des expériences dans lesquelles l'électrolyse du sulfate d'hydrogène qui prend naissance dans le voltamètre, dès la première opération, ou qu'on y a introduit avant l'expérience, s'affirme de plus en plus avec la quantité croissante de ce corps. Aussi le cinquième et dernier nombre se rapproche déjà beaucoup de celui qui est l'expression thermique de l'analyse électrolytique du sulfate d'hydrogène. » Les phénomènes sont les mêmes lorsqu'on emploie une dissolution qui renferme un plus grand nombre de sulfates. Ainsi, en soumettant à l'action du courant voltaïque une dissolution qui renfermait trois sul- fates (les sulfates de cuiure, de cadmiura et de ziitc)^ et en opérant dans des conditions différentes, j'ai pu obtenir un seul de ces métaux, ou deux de ces métaux en même temps, ou, enfin, les trois métaux à la fois et en certaines proportions. Les résultats fournis par les expériences varient : i" avec l'énergie voltaïque de la pile; 2° avec la résistance électrolytique des sulfates employés; 3° avec la quantité relative de chacun de ces sels; 4° enfin avec la marche plus ou moins rapide de l'opération qu'il était facile de gouverner à l'aide d'un rhéostat. V Je ferai remarquer que ce que je viens de dire pour les dissolulions qui renferment plusieurs sels du même genre s'applique également aux dissolutions qui renferment plusieurs sels de même espèce, ou bien encore plusieurs sels de genre et d'espèce quelconcpie. » On peut donc, en faisant varier l'énergie voltaïque, à l'aide de couples plus ou moins nombreux, ainsi que la rapidité de l'électrolyse, à l'aide d'un rhéostat, enlever successivement chacun des métaux qui se trouvent dans une même dissolution, et faire une analyse dans laquelle l'énergie voltaïque se subslilue aux réactifs habituels de la chimie. » « M. Élie de Beacmoxt fait houunage à l'Académie d'un exemplaire tiré à part des deux Noies sur les roches qu'on a rencontrées dans le creusement du tunnel des Alpes occidentales, entre Modane et Bardonnèche, C{u'il a lues dans les séances des 4 juillet 1870 et 18 septembre 1871 (i). » Il rappelle les termes de la remarque faite par M. Faye, dans la séance du 18 septembre 187 1 (2), sur l'intérêt qu'il y aurait à mettre à profit l'ou- (i) Com/jus rendus, t. LXXI, |>. 8, et I. I.XXIII, p. 689. (2) CoiiiiJtfs rendus, f, I.XXIII, |). 71 G. i55.. ( i'92 ) vertiire de ce tunnel pour étudier la marche du pendule, en des points con- veuablenient choisis, à l'intérieur et à l'extérieur de la montagne, de UKiniére à mettre en évidence l'attraction de sa masse, et il donne en- suite lecture d'une lettre qui vient de lui être adressée à ce sujet par le P. Secchi » riiY8lQUK DU GLOBE. — Sur U's expériences du jiendule (jui riont être entre- prises dans le tunnel des Jlpes occidentales. Lettre du P. Skcchi à M. Elie de Beau m on t. « Turin, ce g novembre 187 i. » ]'ai l'hoiuieur d'informer l'Académie que la belle idée de ]\T. Faye, d'observer les oscillations du pendule pour déterminer la gravité au tiuinel du Fréjus (i), va être mise à exécution. » M. Diamilla-Miiller, le R. P. Denza et moi, nous venons de visiter le tunnel et les localités environnantes, pour formuler un programme détaillé de ces observations, qui auront lieu <à la belle saison prochaine. Pour le moment, nous nous sommes déterminés à faire les expériences au milieu du tunnel, où existe déjà une chambre latérale d'une capacité suffisante pour recevoir les instruments et les observateurs, et à les répéter ensuite sur le point de la montagne qui correspond verticalement à cette station, la dilférence de hauteur étant 1600 mètres. Si les observations ne présentent pas trop de diificultés pour l'installation des stations supérieiu'es, nous poiu'rons même les répéter à une autre station située au quart de la lon- gueur de la galerie, et au point correspondant sur la montagne. )) Tndépendamnient de ces observations, on déterminera les éléments magiiéliques de la terre et la température de la roche. » Par des expériences préliminaires, nous nous sommes assurés que le mouvement des trains n'aïu-a aucune influence sérieuse sur la piécision des observations. Quant aux recherches magnétiques, nous avons trouvé que l'influence des masses de fer de la galerie n'est pas aussi grande qu'on pouvait le craindre, et que l'on pourra toujours déterminer les corrections d'une manière satisfaisante )) La température des roches ayant été déjà explorée au moment des travaux, en plusieurs localités, il sera très-intéressant de répéter ces détcr- (i) C'est le nom de l'un des eols que présente la partie de la crête des Alpes appelée la (:<'>t(f trai'crsiàrc, sous Jailuelle passe le tunnel qui conduit aujoind'liui de Modaiic à Uardun- néciie. ( H93 ) niiiiations, pour voir quel cluingement elle a subi dans le voisinage des parois nouvellement mises au contact de l'air, et l'on chercliei'a à atteindre des profondeurs plus considérables. La température trouvée dans les obser- vations du 8 novembre, vers midi, a été de 21°, 8 dans l'intérieur de la salle, et de i() degrés dans la galerie, malgré un courant d'air très-vif prove- nant de Bardonnèche, où la neige tondjait depuis deux jours. Le passage du train n'a pas modifié ces valeurs. » Dans ces recherches, nous aurons le bonheur de profiter largement de la bienveillance de la Société des chemins de fer de la haute Italie, et de la Direction des travaux du tunnel, qui jusqu'ici nous ont donné toutes les facilités possibles pour ces recherches préparatoires. Grâce à leur concours, nous pouvons disposer de fils télégraphiques pour l'enregistrement clirono- graphique des observations, et la salle même d'observations sera fournie de moyens de ventilation abondants, au moyen de conduites d'air. » Pour ce qui regarde les instruments destinés aux observations astro- nomiques et magnétiques, ils seront fournis par l'Observatoire du Collège Romain; pour le pendule à réversion, nous profiterons de l'offre de MM. Littrow et Plantamour. Les études préparatoires seront faites pendant l'hiver prochain, à Rome. » Nous recevrons avec reconnaissance toutes les indications que M. Fave, M. Le Verrier et les autres Membres de l'Académie voudront bien nous adresser, dans l'espoir que ces reclieichts ariiveront à rendre de véritables services à la science. » « M. LE PaÉsiDE-vr, après avoir remercié M. Elie de Beaiuuont du don qu'il vient de faire à ses confrères de la nouvelle publication où il a léuni ses importantes études sur la constitution géologique du mont Cenis, émet l'opinion que la Lettre du P. Secchi dont il vient d'être donné lecture doit être renvoyée à une Commission, composée des Sections de Physique et d'Astronomie, cjui voudra bien répondre au vœu exprimé dans cette Lettre et indiquer les expériences qu'il serait à désirer de voir entreprendre dans le tunnel ou au somiiiet de la montagne, rendue désormais accessible à tous les genres d'exploration. " A[)rès avoir consulté l'Acadéinie, le Présitlent prononce ce renvoi. ( "94 ) ASTRONOMIE. — Observations du passage de l'essaim d'étoiles fdantcs de novembre dans les nuits des ii, i3 el i4 de ce mois. Note de M. Le Verrier. « Les nombreuses stations établies par les soins de l'Association scienti- fique ont pu être pourvues de chronomètres, grâce à l'obligeance de notre confrère M. Jurieii de la Gravière, directeur du Dépôt de la Marine, et par l'empressement d'habiles horlogers. Tous les chronomètres ont été com- parés entre eux au moyen de signaux télégraphiques, M. le directeur gé- néral Pierret ayant bien voulu, comme en août, mettre ses lignes à notre disposition pour cette importante opération. » Les rapports ne nous sont point encore tous parvenus. De ceux que nous avons reçus résultent deux conséquences. » L'essaim va s'appauvrissant, et la partie traversée est fort irrégulière- ment constituée. Dans la nuit du la, par un temps également beau à Brest et à Toulon, on observait 107 étoiles à Brest, tandis qu'à Toulon on n'en voyait pas une! Le i3, le nombre des météores ne paraît pas s'accroître pour les stations de l'ouest, tandis qu'à l'École Normale de Barcelonnette on en observe aiS/|. Le \l\, Barcelonnette observe 544 étoiles. A Alexandrie, Gènes, Volpegiino, Milan, elc, où le ciel se découvre enfin, on observe un nombre considérable de météores. Il semble, dit M. Denza, que le courant météorique est passé dans la nuit du i4 'Ui i5; mais le radi.TUt a peut-être été un peu déplacé. » Mais le radiant a-t-il été réellement un j)eu déplacé, comme le dit M. Denza, ou bien n'y a-t-il pas plusieurs radiants? « Dans la nuit du » 12 novembre 1869, disions-nous dans la séance du 7 novembre, la » grande majorité des météores ne venait en aucune façon du Lion, mais » bien plutôt d'une région située plus au nord-ouest. » Or les observations qui viennent d'avoir lieu ont confirmé en 1871 le phénomène observé en 1869. Le 12 novembre dernier, les étoiles paraissaient surtout venir du Cocher, des Gémeaux. Le i3, elles semblaient venir en proportion plus notable du Lion ; et le 1 4 enfin, elles en venaient presque toutes. Ce n'est pas le point radiant qui se déplace de jour en jour, mais il y a plusieurs points radiants qui font successivement sentir leur influence. Les étoiles venant du Cocher, du Taureau sont les premières qa'^n rencontre dès le 12 et peut-être aup;u-avant; le i3 on entre dans le courant qui vient du Lion, et le 1 4 on y est en plein. » AnaKsons brièvement les rapports sur lesquels s'appuient ces pro- positions. ( II95 ) » M. Deleslnic fait savoir qu'à Nice les observations ont été impos- sibles. » M. Dorna, directeur de l'Observatoire de Turin, s'était préparé à ob- server le passage avec MM. Charrier et Rovère. L'état du ciel n'a permis aucune observation. » M. Denza n'a pas été plus favorisé à Moncalieri. » M. fFolf, d'une part, et 31. Tremescimii, de l'autre, n'ont |)u faire qu'un petit nombre d'observations à Paris. » M. Zurclier (Toulon) fait connaître que dans la nuit du 12, par nu temps très-beau, on n'a pu faire qu'une seule observation » M. Lnfon, à Ijyon, a été contrarié par le temps. — Pendant une partie de la nuit du i3 au i4, où le ciel était beau, on n'a vu que 2 Léonides. » MM. Marti», Charrault, de Ponton d'Amécourt et Follie ont à peine aperçu quelques étoiles au Mans, même lorsqu'il faisait beau. » M. Le Breton, à Sainle-Honorine-du-Fay, a déterminé 72 étoiles. » MM. Coiirbehaisse et Simon, à Rochefort, ont déterminé en deux nuits 70 étoiles. — M. Conrbebaisse estime qu'on n'a inscrit que la septième ou huitième partie des étoiles qui se sont montrées sur l'horizon entier. » M. Person et MM. les fonctionnaires et élèves de l'École Normale de Chartres ont observé 198 étoiles en deux jours. » M. Gult/, à Rouen, a eu le concours de MM. Devesly, Lalouette, Le- tellier, Delamare et Lecoinle. M. Coache, horloger, a fourni un chrono- mètre. io4 étoiles ont été observées en deux nuits. » M. tabbé Souberbielle, à Laressore, u déterminé 70 étoiles environ, durant les deux premières nuits, et i3o durant la troisième. Il en a paru un bien plus grand nombre. » M. Tarry a observé à Brest, avec le concours de i\ÎM. de Bénazé, Clé- ment, Risbec, ingénieurs de la marine; Corrard, enseigne de vaisseau; Roussin, sous-conunissaire de la marine ; Thiébaidt, ingénieur des travaux hydrauliques; Papuchon, capitaine du génie; 101 étoiles ont été observées pendant la première nuit, io5 pendant la seconde. Des cartes envoyées par M. Tarry, il semble résulter aussi que, le 12, les étoiles ne venaient pas du Lion. » M. Faucheux, à La Guerche, a réussi a faire quelques observations. Il fait aussi remarquer que, le 12, les étoiles les plus brillantes ne sont pas des Léonides. Sur i 7 météores, l\ seulement émanent de|cet!e constellation. » M. Croya signale que les trois nuits ont éti belles à Montpellier. Il a été déterminé 220 étoiles. ( i'9^ ) » M. Giraud, directeur de l'École INorninle de Barcelonnette^ a observé avec le concours de MM. Ycrnet, Larligue, Manuel, maîtres adjoints; Lo- doyer, professeur, et les treize élèves maîtres de troisième année. » La nuit du 12 a élé couverte. » Le 1 3, il a élé observé 284 météores. » Le 14, il e'i a été observé 544- » Un fait qui aura été remarqué dans toutes les stations et qui résulte de l'ensemble des obseivations, c'est que la masse des asléroules a pris cette année une direclion différente. » M. Sansac de Toiicliimberl, à Poiliers, a déterminé 43 étoiles. Il con- state que, dans la nuit du 12, les météores ne venaient pas du Lion, mais bien du Cocher et des Gémeaux. » M. Rayet s'était rendu de Paris à Valence poru- occuper cette station, importante par sa situation au centre de plusieurs autres. — Le 12, pendant une éclaircie de plusieurs heures, à partir de minuit, M. Rayet n'a vu au- cune étoile. — Le i3, ciel couvert. — I^e 14, i' a été observé 90 étoiles. — M. le directeur de l'École Normale et M. le professeur Chaullias ont prêté à M. Rayet leur concours. » M. Delnplanclie, directeur de l'École Normale de Saint-Lo, a réalisé 92 observations en deux nuits. » M. Leipiaiik, de Bordeaux, nous paraît résumer la situation dans la lettre suivante : 0 Je vous adresse mon Rapport sur les observations d'étoiles filantes. » M. Blanc avait mis à ma disposition le chronomètre Parkinson-Frod^liam n" 3gg6. L'administration télégraphique s'est employée avec empressement à faciliter l'échange do nos signBiix. » Les observations se sont faites sur la plale-formc de la tour de l'Académie. Mes colla- borateurs étaient : MM. Rodin, professeur à la Société Philoniatique; Lalanne et Coquet, licenciés ès-scienccs; Lacroix, professeur au lycée; Laurendeau, horloger-mécanicien; Gui- tard, préjiarateur à la Faculté. » Les deux premières nuits ont été très-belles; la troisième, au contraire, est restée pres- que constamment couverte ou nébuleuse. » Dans la nuit du 12, les étoiles étaient généialemenl très-faibles et très-rapides, souvent presque imperceptibles et échappant à des yeux peu exercés. Avec une attention soutenue, de 10 heures du soir à 5 heures du matin, nous en avons aperçu ou entrevu 60 environ, sur lesquelles nous n'avons pu tracer que 44 trajectoires. Dès le soir même, nous avons re- marqué que très-peu d'entre elles émanaient des environs du Lion. » Les étoiles de la nuit suivante étaient généralement plus brillantes et laissaient ]ilus sou- vent des traînées. Nous avons tracé 41 trajectoires. Il y a encore ici peu de Léonides, mais cependant plus que la veille. ( "97 ) » Enfin les 34 ''toiles que nous avons iracées dans les rares éclaircies qu'a laissées la nuit du i4 étaient beaucoup plus brillantes que celles des deux premières nuits. Les trois quarts peuvent être classées parmi les Léonides. 11 Dès le i3, le premier coup d'œil jeté sur nos cartes de la veille nous a montré que le point radiant principal était aux environs d'Aldébaran. Les observations de la nuit suivante ont confirmé et jirécisé ce résultat, conforme aux idées que vous avez présentées à l'Institut dans la séance du 6 novembre. Dans la troisième nuit, le plus grand nombre des rares étoiles que nous avons pu tracer (étoiles en général très-brillantes) appartient aux Léonides. » Un examen plus attentif nous a permis d'opérer une subdivision plus complète, bien que sommaire. Éliminant d'abord les Léonides, la plus grande partie des étoiles qui restent jiaraissent émaner des environs d'Aldébaran. Les autres semblent toutes se rattacher à un point radiant voisin de la Chèvre. » » M. Alby écrit de Porl-Empédocle (Sicile) : « J'avais pris les mesures nécessaires pour être à même d'observer avec soin les étoiles filantes du mois de novembre. Malheureusement, le temps n'a presque pas cessé, chaque nuit, d'être à peu près couvert. Dans l'après-midi du 9 de ce mois, nous avons eu, pen- dant dix minutes, un véritable déluge, accompagné d'un peu de grêle et de rares et faibles coups de tonnerre. On n'a pas souvenir dans le pays d'un pareil orage Quelques personnes assurent avoir vu en mer, au sud-ouest de cette rade, une trombe à siphon. Dans l'in- térieur, à Cianciana notamment, il y a eu une grêle épouvantable, même de la grosseur d'un œuf. » M, Faye fait, à propos de la Communication de M. Le Verrier, la re- marque suivante : « Nous avons entendu avec le plus vif intérêt l'exposé que M. Le Ver- rier vient de faire des observations organisées sur toute la surface de la France par l'Association Scientifique en vue d'étudier le phénomène des étoiles filantes de novembre. Jamais on n'avait opéré sur une aussi grande échelle et avec des combinaisons aussi favorables; tout nous fait espérer que les observations françaises, ainsi conduites et combinées avec les ob- servations simultanées faites. en Italie, donneront des résultats d'une grande valeur pour la science. J'ai été frappé, pour ma part, d'un fait que ces ol)- servations mettent en évidence et sur lequel M. Le Verrier a insisté avec grande raison, à savoir : que les étoiles filantes des jiremières soirées pa- raissaient diverger d'un point situé près du Cocher et non du centre de ra- diation ordinaire des apparitions si célèbres du 12 au i3 novembre, lequel est situé dans le Lion. Il paraît que ces dernières n'ont été vues que plus tard, surtot.it en Italie, avec leur caractère habituel. )) On peut se demander, comme notre savant Confrère n'a pas manqué (;. R., 1871, 2» Semestre. (T. LXXIII, N» 21. 'l I 5G (1,98) de le faire, si cette grande déviation des étoiles de la mi-novembre ne serait pas due à l'action perturbatrice de la Terre, qui, en passant à d'autres époques en plein dans l'anneau des Léonides, aurait dispersé une partie de ces météores et en aurait notablement modifié l'orbite. Mais il me semble qu'il y aurait aussi à se préoccuper d'une autre alternative que les travaux de M. Heis, à Munster, Gregg et A. Herschel, en Angleterre, peuvent nous suggérer. On sait, en effet, qu'il existe dans le ciel, outre lesPerséides et les Léonides, un grand nombre d'essaims assez réguliers, mais bien moins nombreux, d'étoiles filantes dont les points radiants se trouvent dis- séminés sur presque toute la surface du ciel. Les étoiles signalées celte an- née comme ne radiant pas avec les Léonides ne rentreraient-elles pas dans cette catégorie? Je trouve, par exemple, dans le Catalogue de M. Heis, les radiants suivants pour la mi-novembre : Ascension droite. Déclinaison. A =46° =+43° C i5 4-62 D 3.79 -f- 56 R 55 +16 L i53 -I- 22 (près de 7 du Lion). » Le radiant L est précisément celui des Léonides; mais quand la grande abondance de celles-ci ne masque pas trop à l'observateur les autres phé- nomènes de moindre importance, on voit aussi des étoiles émaner des points A, C, D et R qui appartiennent à d'autres essaims : celles-ci per- sistent même lorsque les Léonides manquent entièrement. Le point signalé aujourd'hui près du Cocher ne diffère pas tellemeut des radiants A et R qu'on ne puisse comparer et rapprocher ces points l'un de l'autre, surtout en tenant compte de la gr.uide incertitude des positions assignées à quel- ques-uns de ces points par M. Heis. S'il en "était ainsi, l'apparition excen- trique de cette année rentrerait dans la catégorie des faits journaliers qui nous présentent simuUanément, dans la même nuit, des étoiles émanées de centres différents. M Ces remarques n'ont d'ailleurs aucunement pour but d'infirmer à l'avance les explications que M. Le Verrier a en vue et dont nous avons pressenti déjà l'intérêt, mais seulement d'indiquer la liaison possible, à la rigueur, du phénomène actuel a*ec un ordre de faits bien connu tles observateurs. » « M. Le Vehrieh répond à son Confrère que la nécessité d'observeraux ( "99 ) autres époques de l'année n'a point échappé aux savants éminonts qui composent le Conseil de l'Association Scientifique de France. Mais il n'était point possible de tout organiser à la fois; la simultanéité, la correspondance des observations sur un grand nombre de points, exige qu'on fasse con- courir un grand nombre de volontés, et l'accord ne peut s'établir que progressivement, à mesure qu'on en sent la nécessité. » Après avoir fondé les observations de novembre, le Conseil de l'As- sociation a établi celles du mois d'août. Aujourd'hui, il se trouve en pré- sence d'une masse compacte d'observations extrêmement nousbreuses, communes à plusieurs stations, et dont la discussion fera connaître les or- bites effectives et non plus seulement les apparences des orbites. Cette discussion sera à elle seule une œuvre considérable et dont le Conseil a voté l'exécution dans sa dernière séance, tenue le 17 de ce mois. Ainsi que nous l'avons déjà dit, il paraît nécessaire, pour arriver à une entente à l'égard des méthodes de discussion et de leur emploi, de réunir les obser- vateurs dans une Conférence, dont ils ont n^connu la nécessité, et qui aura lieu en décembre, vers Noël. Nous comptons y voir nos excellents associés italiens. Or, dans ces séances, on ne se bornera point à discuter les obser- vations de novembre et d'aoîit, mais l'organisation du travail pour d'autres époques de l'année est inscrite à l'ordre du jour. » lievenant au point principal des considérations exposées par RI. Faye, je lui ferai remarquer que la constatation antérieure d'un point radiant situé dans le Cocher, ne simplifiera rien du tout. Le phénomène étant pré- cisément celui qu'on observe aujourd'hui, et les deux flux se présentant avec une intersection commune, la question restera avec toutes ses diffi- cultés, c'est-à-dire cproii aura toujours à se demander si les flux sont dis- tincts, ou bien s'ils ont une mén*e origine. C'est ce que j'ai eu soin de faire remarquer dans la séance du 6 novembre. » Que plusieurs flux, l'un venant du Lion, l'autre du Cocher, un troi- sième du Taureau, c'est-à-dire émanant de parties complètement différentes des espèces célestes, aient été jetés par des causes indépendantes les unes des autres sur le même point de l'orbite terrestre, et qu'ils y passent dans la même année, cela n'est point impossible; et cependant ces coïncidences multiples sont une raison d'en douter. Il semble, au contraire, que loin de s'étonner de cette multiplicité de courants dus à une cause unique, on doit la considérer comme naturelle. » Imaginons qu'un flux d'astéroïdes, dévié ou non de sa route primitive par des causes pertubalrices, vienne à se diriger vers un point de l'orbite .56.. ( I200 ) terrestre. Si ce flux est assez condensé, si quand il traverse l'écliptique en un point la Terre est ailleurs, il continuera sa route sans déviation. Mais, s'il va en s'allongeaiit progressivement par suite de la différence de vitesse de ses diverses parties, il lui faudra, à chaque retour, plus de temps pour traverser le plan de l'écliptique, et il finira par y être rejoint par la Terre. A partir de ce moment, les choses marcheront autrement. Toutes celles des particules de l'essaim qui s'approcheront suffisamment de la Terre, sans cependant être jetées dans son atmosphère, seront déviées de leur route par l'attraction de notre globe, enlevées à l'essaim et jetées dans des orbites différentes. En sorte que, par l'action de la Terre, le flux des asté- roïdes tend annuellement à se décomposer, et devra finir avec le temps par être disséminé dans toutes les directions. Et cependant les diverses parti- cules reviendront toutes, du moins pendant un certain temps, passer dans les environs du même point de l'orbite de la Terre, d'où une partie d'entre elles pourra être observée de nouveau, mais venant de directions diffé- rentes. Cela constituera des météores sporadiques, comme l'on dit. » Ce que nous énonçons au sujet d'une particule de l'essaim peut avoir eu lieu pour l'ensemble d'une ou plusieurs parties notables de cet essaim, qui auraient été déviées de leur première direction, et qui, revenant à des époques périodiques, constitueraient les météores qui semblent émaner du Cocher et du Taureau. » Quand même le passage des essaims du Cocher et du Tatu-eau conti- nuerait après celui du Lion, de mêuie qu'il commence auparavant, cette circonstance ne prouverait rien contre la communauté d'origine. » Si l'on avait lui croire qu'on se trouverait dispensé, dans les années qui vont suivre, de continuer à observer l'essaim de novembre, ou, pour mieux dire désormais, les essaims de novembre, on se trouve détrompé. Et même il paraîtrait qu'il fauilra, l'année prochaine, commencer les ob- servations avant le 12. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination dune Coiumission qui sera chargée de proposer une question pour le grand prix des Sciences mathématiques à décerner en 1874- MM. Liouville, Bertrand, Chasles, Serret, Hermite réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix, sont MM. Boimet, Fizeau. ( I20I ) MÉMOIRES LUS. M. Fi!A donne lecture d'une nouvelle Note relative aux explosions qui se produisent dans les mines de houille. L'auteur propose de substituer à la pile de Bunsen, comme source d'é- lectricité, dans le procédé qu'il a déjà soumis au jugement de l'Académie, la machine magnéto-électrique, qui, avec les moteurs puissants dont on dis- pose dans l'exploitation des mines, pourrait élre mise en action sans qu'il en résultât un surcroît de dépense notable. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE. — Du mouvement cCun point soumis à l'action d'une cause périoilique et (jui éprouve une résistance constante dirigée en sens inverse de la vitesse; par M. H. Resal. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Mécanique.) « La marche d'iuie locomotive, supposée, pour plus de simplicité, libre sur rails, donne lieu, comme on le sait, à un mouvement de lacet dû à l'inertie des pièces à mouvement relatif alternatif. » Lorsque l'on soumet la question à l'analyse, dans le cas où la machine est animée d'une translation rectiligne et uniforme, on arrive facilement aux équations qui définissent le lacet, en faisant abstraction du frottement de glissement auquel il donne lieu. Mais, si l'on veut faire intervenir cet élément, dont le rôle est important, eu égard au poids considérable de la machine, la question devient très-complexe, et, ci priori, il est difficile de se rendre compte des effets qui se produisent. » Dans ce qui suit, je me propose d'étudier ce point litigieux en ne con- sidérant que l'une des causes périodiques qui donnent lieu au lacet, la plus importante, si l'on veut, par rapport à laquelle les autres pourront être considérées comme négligeables. » Supposons que la machine se trouve sur une voie rectiligne, que s désigne l'angle que fait son plan méridien avec un plan vertical de direc- tion fixe. Comme il s'agit d'un petit mouvement, le lacet sera défini par une équation de la forme A -.- = B cos(?/^ -+- c) ± â, ( I202 ) A, B, H, c étant des constantes, de même que 5, qui représente le terme dû au frottement, et que l'on devra prendre avec le signe — ou le signe +, selon que la vitesse sera positive ou négative. 1) Si l'on choisit convenablement l'origine du temps, on peut supposer e = o ; et, en remplaçant nt par t, s par s -r"^, - par 7, l'équation ci-dessus prend la forme simple d-s —— = cosf ± y. de- ' » Par la nature de la question, il arrivera un moment où la vitesse sera nulle; si y était supérieur à l'unité, le mouvement oscillatoire ne pourrait plus se continuer : nous laisserons de côté ce cas, qui n'offre aucun intérêt, et nous poserons 7:= cosa; d'où -— - = cos^ ± cosa. dt- C'est cette équation qui est celle du inouvement d'un point qui parcourrait le chemin j, que j'ai discutée, et qui m'a coudait aux conséquences sui- vantes : » 1° Au bout d'un certain temps dépendant des conditions initiales du mouvement, et qui sera d'autant plus long que « différera moins de 90 de- grés, le mouvement devient périodique; » 2° Au-dessous d'une certaine valeur a, de a comprise entre 5o et 60 degrés, deux oscillations qui se suivent sont identiques, mais sont sépa- rées par un arrêt constant; » 3" De a, à une autre valeur a^ de a. comprise entre 70 et 80 degrés, on a une série de groupes de deux oscillations consécutives non identiques; deux groupes successifs sont séparés par un arrêl^ constant ; » 4° Pour a >■ «.,, il se produit une série de déplacements identiques dans le même sens, séparés les uns des autres par des arrêts égaux : cet état ne |)eut généralement être atteint qu'au bout d'un temps très-long, qui seait infini pour nous aurons aussi »i- étant une constante positive. De là nous déduisons (,) _i + ,„-_. = «-|^_^ + _| + -^J pour l'équation du mouvement vibratoire. La condensation est donnée par la formule (2) •*=-;!5['"> + 5]' et l'on a (3) «^ = nr- » Si maintenant nous appliquons l'équation générale (i) à l'étude du mouvement vibratoire de l'air renfermé dans un tuyau ouvert de lon- gueur / et de section faible, nous trouvons que le mouvement le plus gé- néral se compose de mouvements simples donnés par les formules (4) ç = e ^Lisin- + Becs — j sin '-^, (6) M = — e ' ( Asuî — + Bcos'- j cos-^, (•7) —n^s = —o-h-e ' ( Acos — Bsui — j suî — ( I20,'5 ) » Nous décluisons <\e ces f'ormiiles (6) et (7) que le nioiivenieiit est pé- riodique, mais que l'amplitude ilu mouvement décroît à chaque instant, à cause du coefficient d'extinction tîr. Ce coefficient d'extinction t)'enlre pas dans les formules ordinaires, et l'on voit déjà que les nouvelles se rappro- cheraient, par cette circonstance, du mouvement vibratoire réel, plus que celles dont on fait usage, quand bien même la correction proposée ne serait qu'empirique. » J.e temps F d'une vibration est donné par Ç = — ? donc le nombre X, (les vibrations complètes est : » Désiiijnons par n, le 50)i du tuyau théorique; nous avons (9) ".= rr Donc f.o) £ étant une quantité constante pour un même tuyau. Nous arrivons donc encore à la loi simple formulée dans notre note du 8 mai : ÏElÉORÈME I. — Les carrés des nombres de vibrations des divers sons possibles d'un même tuyau sont diminués d^ine quantité constante par suite des diverses causes perturbatrices. )) Imaginons qu'un tviyau suive la loi de Bernoulli, nous aiu'ons. ai par sinle. (il rt = ou rt == a ni, en désignant par ii le son fondamental. .. Mais dans l'impossibilité d'observer n^ nous nous servons du nombre K., trouvé par expérience; nous avons alors (12) n= — r- OU a'—i^il, {') M. Diihnniel a trouvo une formulo analogue pour le mouvement d'une corde trou- blée |i:ii un eoin-.inl eonlinii de fluide (Coni/iles reniliis, t. LVD. C. R., 1871 , i' y.^mi-sire. (T. LXXlli, iS» 21.) I .'ï'/ ( iao6 ) mais SU,,- <^ rii, donc : » Théorème II. — La vitesse du son, déduite du son fondamental d^in tuyau sonore, est toujours moindre que In vitesse de l'air libre. » Si au lieu de partir du son fondamental, nous partons d'im harmo- nique, nous remarquerons qu'en vertu de la formule (8), l'on a - > r., donc : » Théorème III. — La vitesse du son déduite d'un linrmoniq\ie d'un tuyau se rapproche d'autant j)lus de la vitesse réelle que l'Iiarnionique dont on part est plus élevé. )) On déduit de la fornude (lo) et des formules (ii) et (12) l'équation £- étant ime constante pour un même tuyau; donc : » Théorème IV. — L'excès sur l'unit'J du rapport des carrés de la vitesse réelle et de la vitesse calculée par un son Oï,,- est en raison inverse du carré du nombre des vibrations X,- pour un même tuyau. » Rapportons tous les harmoniques au son fondamental, nous aurons T I â- étant une constante pour un même tuyau. Celte formule montre que l'intervalle d'un harmonique rendu au son fondamental est toujours plus grand que l'intervalle — donné par la loi de Bernoulli ; on en déduit le théorème suivant : » ThéORÈMf-: V. — Si l'on calcitte au moyen d'un harmonique et en s'ap- puyant sur la loi de Bernoulli le son fondamentcd d'un tuyau sonore, on obtient un sonjnndameiittd d'autant plus aigu que le son d'oit on l'a déduit est plus élevé dans la série des harmoniques. » C'est la proposition énoncée et démontrée par Wertheim (*). » (*) Mémoire sur la vitesse du son dans les liquides [Annales de Chimie et de PItjsique, t. XXIII, p. i4). ( I207 ) MÉCANIQUE APPLIQUÉE.— iVofe relative à la non-symélrie des courbes terminales du spiral des chronomètres ; par M. C. RozÉ. (Renvoi à la Section de Mécanique.) « Le nouveau théorème de M. Phillips (i), sur le spiral réglant des chro- nomètre, démontre que, conformément à l'opinion énoncée par M. Gioss- niann et vérifiée expérimentalement par M. Kaurup, le spiral peut être terminé par deux courbes théoriques, non symétriques, sans cesser de jouir des remarquables propriétés établies dans le Mémoire de M. Phillips sur le spiral réglant. )) Je suis depuis longtemps arrivé, théoriquement et pratiquement, à cette conclusion d'une grande importance pratique, et je l'ai communi- quée à différentes personnes, notamment à MM. Grossmann et Kaurup, chez ce dernier en septembre 1869, lors de mon voyage au Locle. J'en appelle volontiers aux souvenirs de ces artistes, avec lesquels je me suis longuement entretenu, à diverses occasions, des avantages qui doivent résulter de l'ap- plication des théories de M. Phillips. » Sans entrer ici dans tous les détails que comporte ce sujet, je dirai seulement que, jusqu'à présent, les spiraux trempés, entièrement cylin- driques, sont courbés après le revenu, et que celte manière d'opérer, qui altère |)rofondément l'homogénéité, est une cause de difficultés et d'inq)er- fections dans le réglage des chronomètres. Des tentatives faites, notamment par mon père et par moi, à l'occasion des expériences réalisées pour M. Phillips, dans le but d'arriver à tremper les spiraux tout courbés, nous avons pu conclure que cette opération ne deviendrait réellement pratique que lorsque les courbes seront telles, que le manchon à tremper pourra être fait d'une seule pièce ou à peu près. » Dans cet ordre d'idées, j'ai cherché et trouvé une courbe théorique dont tous les points sont extérieurs à la partie cylindrique du spiral. Ce nouveau type se compose de deux demi-circonférences, de même rayon que les spires, un peu écartées et réunies par (ieux®|Joitions rectilignes, égaies et parallèles à la distance des centres. Pour qu'il satisfasse aux con- ditions imposées, d'après la théorie de M. Phillips, aux courbes terminales, il suffit que la distance des centres soit égale à = - {\T^' + 4 — n) = 0,2915./-. Comptes rcfiflus, t. LXXIII, p. Ii3i; 1871. 1 57. ( I2o8 ) i> De celte façon, le spiral théorique est aisément réalisable et jouit en outre de qualités sur lesquelles je ne m'arrêterai pas ici. Mais la solution est encore plus complète lorsque, conservant ce type pour l'une des extré- mités, on termine l'autre par une courbe théorique intérieure. J'ai été conduit ainsi à démontrer que le spiral jouit encore des mêmes propriétés lorsqu'il est terminé par deux courbes théoriques non symétriques. » J'ai trouvé une démonstration très-simple de ce fait, que j'extrais d'un Mémoire rédigé en 1869, et encore inédit, sur le système régulateur des chronomètres. » Poiu' que le spiral soit isochrone, il faut que Ton ait Yjc, — Xr, = o, Y et X étant les composantes de l'effort exercé par le spiral sur l'axe du système, et x, et y, les coordonnées de son centre de gravité. » M. Phillips démontre que, si les composantes Y et X sont ludles, le spiral se déformera uniformément, c'est-à-dire suivant la loi 1 1 a Ro et R étant les rayons de courbure correspondant à un même point du spiral et aux valeurs zéro et a de l'angle d'écart, L étant la longueur du spiral; et réciproquement. » Puis M. Phillips déduit la forme des courbes terminales de cette con- dition, que, Ja déformation ayant lieu suivant la loi exprimée plus haut, le centre des spires reste sur l'axe, et il montre en outre que le spiral qu'elles terminent a son centre de gravité sur l'axe, de sorte que l'on a jc, = o, r, = o. » i'our généraliser ces résultats au cas de ileux courbes non symétriques nous suivrons le même ordre; nous montrerons d'abord que le spiral se déforme avec la même approximation suivant la loi exprimée par 1 I a R ~ r"„ ~l' et ensuite que son centre de gravité est encore situé sur l'axe de rotation. » Imaginons deux spiraux de même longueur totale, de même diamètre, formés avec le même lil et lernùnés chacun par deux courbes symétriques appartenant à des types différents et quelconques. « Chacun de ces spiraux se déformera suivant la loi mdiquce, et connue ( '209 ) le rayon initial des spires p^ et la longueur L sont identiques, pour une même valeur de a, le rayon des spires p aura la même valeur pour chacun d'eux; on en conclut immédiatement que l'on pourrait, sans rien changer à l'état d'équihbre du système, substituer, à un instant quelconque, une cer- taine longueur comptée à partir de l'extrémité de l'un à nue longueur égale de laulre, aussi comptée à partir de l'extrémité, à la seule condilion que les points raccordés appartiennent aux parties cylindriques. Le spiral ainsi formé aurait deux courbes dissymétriques et se déformerait naturelle- ment suivant la loi imposée^ c'est-à-dire uniformément; ce qui démontre le premier point. » Nous avons maintenant à montrer que le centre de gravité du spiral est bien situé sur l'axe pour a = o. 1) Soit en projection, O l'axe du système, C et C" les limites des spires, G' et G" les centres de gravité de chacune des courbes, situés, comme on sait, sur des rayons OG', OG" respectivement perpendiculaires à OC' et OC". » La partie du spiral comprise entre les deux spires extrêmes limitées à une même génératrice, passant par C ou C", a évidemment son centre sur l'axe; tout revient donc à démontrer que le centre de gravité de l'arc C'C" et des deux courbes est aussi sur l'axe. Si l' et /" sont les longueurs des deux courbes, on doit avoir, puisqu'elles sont théoriques, OG' r OG" = ^f. a ou OG' OG" 7" » D'ailleurs le centre de gravité G de l'ensemble des deux courbes est déterminé par la relation GG' GG" OG' ÔG"' donc, d'abord le centre de gravité G est sur la bissectrice de l'angle en O, et par suite sur le même diamètre que celui de l'arc C'C". D'autre part, les moments par rapport au point O sont évidemment égaux, car on a, pour l'arc C'C", , . C'OC" 20- SU! 5 1 " r, et pour les deux courbes, (OG' X /' + OG" X /") cos GOG', ( I2IO ) expressions qui deviennent identiques, lorsque l'on a égard aux relations précédentes. » Le centre de gravité du spiral est donc bien situé siu* l'axe à l'origine. 11 On voit que le spiral jouit encore et au même degré des propriétés éta- blies dans le Mémoire de M. Phillips, lorsque ses courbes terminales appar- tiennent à des types théoriques différents. » HYDllODYNAMiQUE. — Théorie des ondes el des remous qui se fjropaijent le lomj d'un caniil rectangulaire horizontal, en coniniuni<]tiaiit au liquide contenu dans ce canal des vitesses sensiblement pareilles de la surface au fond. Mé- moire de M. J. BoLssiNESQ, présenté par M. de Sainl-"Venant (Extrait par l'auteur). (Commissaires : MM. Liouville, de Saint-Venant, Pliillips.) « CeMémoii'c est consacré à déduire, des formules non linéaires et jus- qu'à présent si rebelles de l'hydrodynamique, l'explication à peu prés complète des phénomènes intéressants et nombreux qui font l'objet de la deuxième partie des Rechercltes hydraidiques de jMJM. Darcy et Bazin (.S'«- vants étrangers, t. XIX, ou Rapport de M. Clapeyron aux Comptes rendus, lo août i8G3). Il contient le développement des idées déjà résumées dans deux articles des Comptes rendus (t. LXXII, p. 755, 19 juin 1871, et t. LXXIII, p. 256, 24 juillet 1871), avec d'autres résultats également nou- veaux, rebitifs siu- tout à deux éléments qui restent invariables aux diverses époques du mouvement de chaque onde, en outre de son volume, et qui servent ainsi à caractériser les diverses intumescences. » Le premier de ces éléments est Y énergie d'une onde, c'est-à-dire le tra- vail qu'elle produirait en vertu de la pesanteur de ses parties si toute la niasse liquide était réduite instantanément en repos : son expression, par unité de iargeiu' du canal, s'obtient en imaginant des sections normales qui divisent en parties infiniment petites l'intumescence, c'est-à-dire le vo- lume compris entre la surface libre actuelle et la surface libre primitive, et compté positivement ou négativement suivant qu'il est au-dessus ou au- dessous de cette surface, puis en multipliant, par le poids de l'unité de volume du liquide, l'intégrale dont les divers éléments sont les produits de la distance de deux consécutives de ces sections par le carré de la hau- teur correspondante de l'intumescence. Cette intégrale étant invariable, il en est, par suite, de même de son rapport au double du volume total de l'intumescence, rapport qui n'est autre chose que la hauteur du centre de ( 12'' ) gravité de l'onde au-dessus de la surface libre primitive. Lo centre de gra- vité d'une onde se maintient donc sans cesse au même niveau, et n'est animé que d'un simple mouvement uniforme de translation le long du canal : d'après une des formides de l'article du il\ juillet, le carré de sa célérité de propagation est égal au produit du nombre g = 9", 809 par la somme de la profondeur primitive et du triple de la hauteur de ce même centre au-dessus de la surface libre initiale. » La seconde des quantités constantes dont il s'agit est l'intégrale qui a pour élément le produit de la distance de deux sections normales voisines par le carré de l'angle que la surface libre actuelle y fait avec la surface libre primitive, carré diminué de trois fois le cube du rapport de la hau- teur correspondante de l'intumescence à la profondeur primitive. M. Bous- sinesq appelle cette quantité moinent d'instabilité de l'onde, parce qu'elle est d'autant plus grande, pour une intumescence d'une énergie donnée, que cette intumescence, d'un instant à l'autre, change de forme plus rapi- dement et dans des limites plus étendues. De toutes les ondes de même énergie, celle de Scott Russell, ou onde solitaire, dont le profd est une courbe transcendante parfaitement définie, a le moment d'instabilité le plus petit, et c'est la seule dont la forme soit permanente, c'est-à-dire qui se propage sans se déformer. Lorsque la coupe longitudinale d'une intumes- cence ne diffère pas beaucoup, à un instant donné, de celle de l'onde soli- taire de même énergie, le moment d'instabilité qu'elle possède est peu supérieur à sa valeur minimum, et le profil qu'elle affecte oscille sans cesse autour de celui d'une onde solitaire, sans pouvoir jamais s'en écarter beau- coup. Ou plutôt, les frottements intérieurs du fluide, négligés dans cette analyse, et dont l'action est très-sensible au commencement du mouve- ment, réduisent de plus en plus ces oscillations, et ne tardent pas à changer l'intumescence en une onde solitaire, tout comme ils ramènent à leurs po- sitions d'équilibre stable un système de points matériels qu'on n'en a pas trop écartés. On conçoit même, vu la stabilité de cette forme et l'impossi- bilité pour une onde d'en atteindre aucune autre qui soit permanente, stable ou même instable, que ce phénomène se produise pour toutes les in- tumescences susceptibles de former une onde solitaire, c'est-à-dire pour toutes celles dont le volume est positif et modéré. » Le profil longitudinal de la surface libre d'une onde solitaire mérite d'être étudié, même au seul point de vue géométrique. La courbe qu'il affecte est canictérisée par une propriété remarquable : le produit de la per- pendiculaire abaissée d'un quelconque de ses points sur son asymptote par ( i2r2 ) le cube de la profondeur primitive, est égal aux trois quarts du produit des deux parties eu lesquelles cette perpendiculaire divise l'aire comprise entre la courbe et son asymptote. Le centre de gravité de cette même aire est au tiers de la plus grande hauteur, comme dans le triangle ; d'où il résulte que le carré de la vitesse de propagation, égal, ainsi qu'il vient d'être dit, au produit du nombre g par la profondeur primitive augmentée de trois fois cette hauteur, vaudra précisément le produit du même nombre g- par la distance qu'il y a du sommet de l'onde au fond du canal : ce qui est la loi expérimentale de Scott Russell. Enfin la hauteur de Tonde est les trois seizièmes du carré de son volume par unité de largeur de son canal, divisés par le cube de la profondeur ()rimitive; d'où il suit qu'une onde propagée le long d'un canal de profondeur lentement décroissante, augmente sans cesse de hauteur, aux dépens de sa base qui se raccourcit; et elle finit ainsi par être instable et par déferler. » « M. Larrey présente, de la part de M. le professeur Coze, de Stras- bourg, une Note relative à la fragmentation des balles et à leur fusion pro- bable, dans les plaies d'armes à feu. Dans cette Note, datée du 28 octobre, l'auteur cite trois observations cliniques à l'appui de son opinion, et for- mule, en terminant, les conclusions suivantes : « 1° Les belles, lorsqu'elles sotit brusquement arrêtées par un corps )) dur, os, pièce de monnaie, etc., peuvent se fragmenter, se morceler » dans des proportions telles, que les blessés et les médecins même ont » pu croire quelquefois à l'emploi de balles explosibles, proscrites entre » nations civilisées; » a" Ce morcellement, cette fragmentation peut s'expliquer par la fusion » probable du métal qui, brusquement arrêté, transforme en chaleur le » mouvement dont il est animé. » » Des faits analogues ont été consignés, presque en même temps, dans la Gnzelte médicale (le Strasbourg du i5 octobre, d'après un travail récent sur les plaies d'armes à feu par un médecin allemand, le D"" Mùhlliauser. » La vérificitioti de ces faits reste à faire par des expériences, ajoute M. Larrey, pour mettre fin surtout à la supposition ou à l'accusation de l'emploi de balles explosibles. » (Commissaires : MM. Morin, Combes, Phillips, Larrey, Dupuy de Lôme., M. Crussari» adresse une troisième Note concernant un jirocédé pour réduire la consommation du combustible, dans la navigation à vapeur, par ( ,2.3 ) l'emploi combiné de la vapeur et de !a pression atmosphérique comme force motrice. (Renvoi à la Section de Géographie et de Navigation.) M. TiiouYET adresse, de Beyroulli, nn Mémoire concernant diveis pi o- cédés de destruction du Phylloxéra vaslalrix. (Renvoi à la Commission nommée.) M. Rabâche a(h-esse une Note relative aux phénomènes astronomiques en général, et spécialement à ceux que présentent les comètes. (Renvoi à la Section d'Astronomie.) M.Brachet adresse une nouvelle Note, relative à l'éclairage par la himière électrique et par la combustion du magnésium dans l'oxygène. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. È. PoNTissEiîEAtT adresse une Note concernant rapplicalion du mo- teur Lenoir à la direction des aérostats. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPOND AÎVCE . PHYSIQUE. — Fihrations transversnles des fils et des tatiies minces. Note de M. E. Gripo.v, présentée par M. Jamin. (( Des fils métalliques ou des lames minces fixés a la bianche d'un dia- pason, et ayant une extrémité libre, vibrent par communication à la nuuiière des verges et à l'unisson du diapason. De même que dans les expériences faites parMelde sur les fils tendus, on -l-SrO » -+- 17.59 » + 3,7 » -t- BaO " -+- 16,72 » + 2,7 » La formation de l'oxnlate de chanx dégage autant de chaleur que celle du sulfate de baryte, et surpasse de -+- 2,5 celle du sulfate de chaux. Au contraire, le sulfate de baryte l'emporte sur l'oxalate de baryte de -f- 1,7. Mais ces corps ne sont pas strictement comparables, le sulfate de baryte étant amorphe et probablement anhydre, tandis que les oxalates sont cris- tallisés et hydratés. Acide oxalique 4- MnO hydraté + i4)29 surpasse l'azotate de. » -hZnO » +12, 5i » PbO u -t- I2,';6 u + AgO (2) 12,90 + •-.,8 + 2,6 + 5,1 -+-7,7 » Les chiffres de la dernière colonne montrent que la condensation des oxalates métalliques va croissant, du zinc et du manganèse au plomb et à l'argent, relation analogue à celle que j'ai signalée pour les carbonates. » En résumé, plusieurs effets attestes par les phénomènes thermiques, et qu'il est nécessaire de discuter dans la statique chimique, se succèdent pendant les doubles décompositions salines : (') } C'R=0' {l't"" = o'i') -)- CaCl(i ëquiv_2i>t) dégage -1- 4 4,00 + SrCl » » . • . . . -l-3,og iC'Am'O* .. H-BaCl » » . . . . + 2,62 }C'K-0» • » H-MnCl » » . , , . - + 2,l3 Ce mélange reste d'abord liquide, sans variation sensible de température; puis le précipité se forme en cristallisant. De même pour l'oxalate de zinc : ^C'K20»(r'i"'^ =:2i'') ^SO^Zn {i^i"'" = 2^'') dégage... 4-2,26 » " -(-AzO°Pb » «... -t-4,66 )j >i -h AzO"'Ag » o . . . -(-7,30 Je me suis servi dans les calculs des chiffres oblentis par M. Thonifen pour la formation des chlorures de strontium, de niaiiy;mèsc, du sulfate de zinc et de l'azotate de plomb. (2) lîu tiaitani l'oxalate d'argent par HCl.je l'ai changé en chloruje, avec dégagement de -h 7,92. D'oîi je déduis : AgO -i- UCl dégage -I- 20,82. ( I2I9 ) » Au moment du mélange des dissolutions, il se produit un certain équilibre entre l'eau, les sels primitifs et les sels de nouvelle formation, solubles ou insolubles. Cet équilibre est bien dislinct du pêle-mêle entre les acides et les bases que l'on a supposé quelquefois : c'est un état parfai- tement défini, réglé par les proportions relatives de l'eau et des sels, et tout à fait comparable à l'équilibre des réactions élhérées. Il est déterminé et tend à être maintenu par l'influence de cerlaines actions contraires, tou- jours prêtes à entrer en jeu et à renverser les décompositions, pour peu qu'on modifie les proportions relatives des corps mis en présence. » Un tel état subsiste, lorsque le système reste homogène par suite de la formation exclusive décomposés solubles. Mais les sels insolubles se com- portent difiéremment: ils ne demeurent pas dansleur conslitiuion première, de façon à pouvoir reproduire l'équilibre initial, qu'ils sembleraient devoir régénérer toutes les fois qu'on les remet en suspension dans la liqueur par une agitation convenable. Loin de là : ils éprouvent presque aussitôt de nouveaux changements, les uns chimiques, tels que la déshjdratation, la séparation entre les acides et les bases, peut-être même la polymérisation ou condensation atomique; les autres physiques, tels que la cristallisation et la formation de masses plus compactes et plus agrégées. » Ces changements se produisent après coup : d'où il suit que la for- mation primitive du précipité ne saurait être expliquée par la densité et la cohésion finale, constatées sur le corps isolé et desséché. » L'état final du précipité a cependant un rôle esseniiel, car il trouble le jeu réciproque des actions contraires qui ont produit l'équilibre initial et qui tendent à le mainjenir; certains des corps entre lesquels cet équilibre avait lieu d'abord ayant changé d'état, ne peuvent plus y être ramenés sans le concOiu's de travaux spéciaux, qu'une simple modification dans les proportions relatives ne suffit pas à rendre possibles. La chaleur dé- gagée ne mesure la grandeur de ces travaux que s'ils sont tous de même sens. En général, ils permettent à la réaction de se développer dans un sens exclusif, jusqu'à l'éhmination totale de l'un des composants. » CHIMIE ORG.^NIQUE. — Sur la iirinsfornialion des inalièiei albianinoides en urée par l' liypermcmcjanate de potasse. Note de M. E. Ritter, présentée par M. Wurfz. « Les expériences de M. Béchamp concernant la production de l'urée par l'oxydation des matières albuminoides au moyen du permanganate de ( I220 ) potasse ont trouvé des contradicteurs. Récemment encore elles ont été contestées par M. O. Loew {Journal jûv praktisclte Cliemie, nouv. série, t. II). Cette contradiction est sans fondement. J'ai réussi, en effet, à transformer l'albumine, la fibrine et le gluten en urée, en suivant à la lettre le nouveau procédé indiqué par IM. Bécliamp. Les rendements obtenus sont les sui- vants : 3o grammes d'albumine ont fourni o^"^, 09 d'inée; la fibrine n'en a produit que oe',07; Le gluten au contraire en fournit trois fois plus envi- ron : oB'',29; oS%3i ; oS'',2i. Il y a dans l'opération un temps qu'il faut bien surveiller; la réaction, d'abord très-lente, s'active, et la masse s'échauffe; si en ce moment on ne retire pas du hain-marie, et même si l'on ne refroidit pas quelquefois, le dégagement de gaz devient tumultueux et l'opération échoue. Avec le gluten, j'ai obteiui à côlé de l'urée un autre produit cris- tallisé dont je poursuis l'étude ». AiNTHROPOLOGlE. — Habitolioiis lacustres du tnidi de la France [région pyrénéenne). Note de M. F. Gauuigoii, jjrésentée par M. de Qua- trefages. « Dans la région ouest de la chaîne des Pyrénées, dans toute la partie comprise entre Salies de Béarn, Dax et Bayonne, on peut suivre une série de coteaux, en général formés par des ondulations du crétacé supérieur, moyen et inférieur, couronnées par un dépôt alluvien exclusivement com- posé d'alternances de cailloux roulés quartzeux et d'argiles rougeâtres, que mes recherches me permettent aujourd'hui de ranger stratigraphiquement et paléontologiquement dans le terrain pliocène. La plupart des bas-fonds produits par ces ondulations sont actuellement remplis par des couches de tourbes, que leur surface horizontale permet, de prime abord, de recon- naître pour autant d'emplacements d'anciens lacs maintenant desséchés. L'étendue de ces tourbières est souvent très-considérable; il y en a qui occupent des surfaces de plusieurs dizaines d'hectares. J'en ai reconnu quarante-cinq environ tout autour de Salies de Béarn. Elles portent toutes le nom de barlhes. 1) Dans la barthe Claverie, auprès de Saint-Dos (Basses-Pyrénées), j'ai fait mettre à nu une surface labourée et dans laquelle on a enlevé la terre et la tourbe jusqu'à une profondeur moyenne de 80 centimètres. A ce niveau existait un véritable plancher formé Je larges éclats de troncs d'ar- bres simulant des planches grossières; ces planches elles-mêmes reposaient soit sur des pieux enfoncés verticalement jusqu'à une profondeur de plu- sieurs mètres, soit sur des poutres grossièrement équarries d'une longueur ( 1221 ) de 3 à 8 mètres, et souvent de 4o à 5o centimètres de large, reposant elles- mêmes sur des piquets fourchus. Les points de jonction de ces diverses pièces de bois étaient forts curieux : sur un piquet reposaient quelquefois les extrémités de trois et quatre j)lanches reliées entre elles, suivant toute probabilité, par des parties noueuses et en forme de doubles crocs enlevées aux racines des arbres. Ces débris abondent souvent aux points do jonc- tion. Souvent aussi, j'ai vu les pieux terminés à la partie supérieure par des nodosités naturelles plus ou moins angulélises et contournées, recevant dans ces anfractuosités les extrémités des planches. » Les pieux atteignent quelquefois a à 4 niètres de hauteur. Ils sont formés, dans certains cas, par des troncs d'arbres parfaitement appointis à l'une de leurs extrémités; dans d'autres cas par des troncs d'arbres écla- tés en forme de bec de flûte très-allongé. » Toutes ces pièces portent des empreintes très-nettes d'instruments tranchants; on y voit souvent des entailles profondes. Il n'y a pn.s de doute possible sur la nature de l'outil qui a servi à travailler ce bois : c'était une hache en métal, et j'ai tout lieu de supposer, vu la longueiu- des entailles et surtout leur profondeur, que le métal était du fer. » Avec ces objets, j'ai pu retrouver dans une tourbe épaisse, gluante, je dirais presque grasse, des fragments de planches taillées en biseau, quelque- fois carbonisées. 11 y avait aussi un appareil ei> bois, de forme trapézoïdale, en tout semblable à un objet dont on se sert encore dasis le pays pour fer- mer les portes de bois, et qu'on nomme clef. )) Sur le plancher découvert, j'ai recueilli quelques gros quarizites, dont plusieurs avaient été éclatés en forme de coins, et au milieu même de la tourbe se trouvait un gros fragment du grès quarizeux qui sert encore dans les Pyrénées comme pierre à aiguiser. » Les fouilles n'ont pu atteindre une grande profondeur, car, arrivés à I mètre au-dessous de la surface du sol, les ouvriers étaient envahis par l'eau qui formait, à partir de ce point, un niveau continu dans toute l'é- tendue de l'ancien lac. Une piei'ie vni peu lourde posée sui- la tourbe s'en- fonçait à ce moment avec uijC assez grande rapidité. Il était impossible, on le comprendra, de faire dans une semblable position des fouilles plus pro- fondes. » Le terrain, sondé siu' plusieurs points, a permis de voir que le plan- cher existait sur une surface très-consiilérable que je ne crains pas d'esti- mer à plusii'urs hectares. c. K., 1871, u<=.S(m«/r<". (T.i.win, ^o2^) iSg ( 1922 ) » J'ai pu constater également que les pieux devenaient plus longs à me- sure que l'on s'éloignait du bord de l'ancien lac. » On remarquera que cette habitation lacustre n'a pu fournir encore un seul fragment métallique qui puisse faire assigner un âge à sa construction; mais, en outre des entailles que portent les pièces de bois, on m'a affirmé que quelques chevilles de fer, toml)ées en poudre au moment de leur ex- traction, avaient accompagné des planches et des poutres enlevées dans d'autres barthes. Tout autorise donc à penser qu'on retrouvera ici, comme en Suisse, des armes, des outils, des poteries et des débris de cuisine. Un sondage fait auprès du lac de Labastide me permet d'affirmer le fait; et, de plus, en draguant le fond du lacDnmirail, il a été retiré un vase en cuivre. » De nombreux essais de fouilles faits dans cette région des Basses- Pyrénées m'ont conduit aux mêmes résultats. » Mais des recherches faites encore dans les vallées béarnaises permet- tent d'entrevoir l'existence d'habitations lacustres de l'âge de la pierre polie ensevelies non-seulement dans la tourbe, mais aussi sons plusieurs mètres d'épaisseur de débris meubles des pentes et d'alluvions récentes. L'étude de plusieurs îles artificielles faite sur divers cours d'eau, non-seu- lement de cette région, mais encore de la région |)yrénéenne tout entière, permet de formuler ce fait. » Les plaines formant les landes des plateaux supérieurs que l'on voit se relier d'un côté avec le plateau de Lannemezan, de l'autre avec les plaines élevées du Béarn, renferment également de fort nombreux bas-fonds maré- cageux, dans lesquels on a trouvé des quantités considérables de piquets, de poutres, de planches, de poteries, d'outils en fer : je poursuis acti- veuKMit l'étude de ces divers palafittes, de même que l'exploration des lacs encore remplis d'eau des plaines du Béarn, de Lourdes, etc. » Dans la Haute-Garonne, dans l'Ariége, dans l'Aiule et dans les Pyré- nées-Orientales, les indices des mêmes genres d'habitations lacustres abondent. Les lacs de Saint-Pé, de Massât, d'Augat, des environs de ïa- rascon, du déparlement de l'Aude, etc., les tourbières de diverses localités des quatre dé[)artements précédents, les alluvions même des vallées pyré- néennes de toute la chaîne, grâce aux objets en fer, en bronze et en pierre polie qu'on y a recueillis, permettent déjà de relier entre elles les décou- vertes du même genre, mais éparses, que j'avais faites jusqu'ici. » Il faut ajouter que les pays dont je viens de signaler les habitants anté- historiques, sont couverts, surtout vers l'ouest, de nombreux tumuli. M. le général de Nansouty et moi avons retrouvé dans ces tombeaux préhisfo- ( 122:^ ) riques des objets qui ramènent à l'époque où l'on se servait des métaux et où l'on incinérait les morts. » Je me résumerai en disant : les vallées pyrénéennes, ainsi que tout le bassin sous-pyrénéen, ont eu leurs peuples lacustres, occupant en même tem|is sans doute, et surtout à l'époque des métaux, luie étendue de pays énorme entre la Méditerranée et l'Océan, depuis Bayoniie et Dax jusqu'aux limites orientales des Pyrénées. Ces peuples ont été précédés dans l'occu- pation des lacs par d'autres populations qui ne connaissaient pas encore les métaux. Le pays qu'occupaient ces peuples est également couvert de tumuli. » GÉOLOGIE. — Soulèvements partiels; huttes de Saint-Micliel-en-l'Heini. Extrait d'une Lettre de M. É.-S. Dklidon à M. de Quatrefages. « La rencontre de deux lames qui se heurtent sur une plage produit une élévation d'eau plus ou moins forte qui forme, pour un instant, une digue liquide au sommet de laquelle flottent les objets qu'elles ont \m sou- lever. L'action des lames a une grande puissance, puisque l'obstacle qu'elles ne renversent pas immédiatement est miné ou poli par leur passage. Ne doit-on pas conclure de cela que, si luie eau douce, arrivant avec une cer- taine force due à la pente du terrain, est subitement arrêtée par l'élévation des eaux de la mer au moment du flux, elle pressera et accumulera, entre elle et l'eau salée, les objets qu'elle aura entraînés et que cette même eau salée lui refoulera. C'est probablement là l'explication de la construction des buttes de Saint-Micbel-eu-l'IIerm. Depuis leur formation, le temps a dû nécessairement eu diminuer un peu les |)roportions; il y a eu des brisures ou coupures, formées par l'action des eaux douces sur les parties les moins fortement assises sur le sol ; mais, en général, elles ont dû cou- server leur forme primitive. Ce sont ces coupures qui, facilitant l'écoule- ment des eaux douces, ont permis à ces buttes curieuses de se conserver jusqu'à nous. » Je pourrais citer un antre exemple tiré du rocher de Der, dans la com- mune de Marennes (Charente-Inférieure), où j'ai remarqué d'anciens bancs d'hi\îtres augmentés de la même manière par l'action des eaux douce et salée; mais la ^nise en cultiu-e d'une superficie de plusieurs hectares sur ce même rocher, pour des parcs à hulties, a nécessité l'enlèvement de ces commencements de buttes. » Je crois avoir expliqué, par les exemj)les qui j)récèdent, la formation 159.. ( 1224 ) des buttes de Saint-Michel-en-l'Henn ; mais comme j'aidémontré qu'elles étaieut dues à l'nctiou des eaux seulement, il est évident quelles n'ont pu être élevées au-dessus du niveau des plus fortes marées, et cependant ces buttes dépassent ce niveau de 8 à i3 mètres. On ne peut cherclier l'explica- tion de ce fait que dans un soulèvement du sol, dû siirement à la composition du sol lui-même. Un bry "presque blanc, très-pâteux, avant dans certains endroits la m.illéabilité de la terre de pipe, et ayant, dans d'autres, le grain d'une pierre calcaire plus ou moins dure, a dû se gonfler par l'action des eaux salées et des eaux douces qui s'y infiltraient, tant par des crevasses nalurelles que par des trous creusés par des êtres vivants. Je citerai, comme exemple de la croissance du bry ou bancbe, l'exhaussement du port de la Tremblade (Charente-Inférieure), qui, sans avoir jamais été envasé, ne peut pins recevoir d'aussi forts navires qu'autrefois; des marais salants de la conunune de Dolus (île d'Oléron), dont il faut extraire, tous les vingt ans environ, inie couche de pierre d'une assez grande épaisseur pour les main- tenir au niveau des autres pièces. Je m'appuierai aussi de l'opinion non douteuse de M. I^e Terme, sous-préfet de l'arrondissement de Marennes (Charente-Inférieure), en 1826, qui a vu lui-même les exemples que je viens de relater pour l'exhaussement du bry, et qui les a consignés dans son Règlement général et Notice sur les tnnrnis de l'arrondissement de Marennes. Il ajoute que « pour durcir la pierre calcaire ou hanche, souvent U'ès-molle » de ce pays, il suffit de l'exposer quelque temps à l'air, et ce n'est pas )) aussi sans surprise que nous avons vu des morceaux de bry ou argile )) de nos digues, à force d'êlre roulés par la mer, prendre la forme et la w fermeté des galets, et dans une enveloppe déjà pierreuse, nous offrir un » intérieur encore argileux! Si le secret de s'instruire est celui de douter, » nous ne craignons pas de soumettre cet aperçu à l'examen des natura- » listes. )) On trouve encore des galets semblables sur les bords de la Sendre et à l'entrée i\\\ jîort de La Rochelle; il est donc très-facile de les étudier. » J'ai voulu connaître de visu les causes de la croissuice ou exhaussement du bry ou hanche. J'ai expérimenté non-seulenu'ut le bry de La Tremblade, mais aussi celui de Sainl-Michel-en-l'IIerin : j'ai trouvé le premier assez mou (il avait été recueilli dans le port lui-même), tandis que le second était durci probablement par la privation d'eau salée; j'ai pétri l'un et l'autre, mais séparément, avec de l'eau salée, et j'ai placé chacun dans un vase non vernissé et poreux. J'ai remaïqué que, en séchant, charpie bry se durcissait simplement et n'augmenlait pas en volume, sa partie supérieure étant plutôt ( 1220 ) ail dessous du niveaudes bords du vase. L'action de l'eau salée seule est donc nulle. » Je ne me suis pas aiTeté à celte expérience : j'ai pétri chaque bry, comme la première fois, avec de l'eau salée, et je l'ai arrosé légèrement avec de l'eau douce, avant qu'il fût sec; une enflure assez forte en est résultée, l'opération d'arrosage ayant duré six jours, et cette enflure n'a pas disparu en séchant. J'avais pratiqué quelques petits trous dans le bry, pour l'infil- tration de l'eau, et j'ai pu constater que, sur une grande masse, une enflure considérable pourrait être obtenue. Vous avez donc eu raison de dire qu'il faut admettre des soulèvements locaux circonscrits pour expliquer la grande élévation, au-dessus du niveau des plus fortes marées, des buttes coquil- lières de Saint-Michel-en-l'Herm. )) Cependant, j'estime qu'il a fallu un travail de plusieurs siècles pour at- teindre les dimensions connues. » Je me résume donc ainsi : » i" Ces buttes ont été formées par l'action des eaux sur les lieux mêmes où les coquillages vivaient. » 2" La hauteur de ces buttes n'a pu dépasser, dans leur formation, le niveau des eaux de la mer aux plus fortes marées. » 3" Le bry ou banche croît et s'élève par l'action combinée de l'eau salée et de l'eau douce. C'est là sûrement la cause do la grande élévation de ces buttes au-dessus du niveau des plus hautes marées. » J'ajouterai qu'il serait probablement possible de fixer très-sérieuse- ment l'âge des buttes de Saint-Michel-en-l'Herm : en prenant la hauteur du niveau de la mer aux plus hautes marées sur le rivage voisin; en mesurant la hauteur exacte des buttes, et en examinant de combien elles dépassent ce niveau; en soumettant à l'expérience que je viens d'indiquer une cer- taine quantité de bry, rigoureusement pesée et mesurée, et en rapportant à des masses plus grandes les dimensions de l'enflure qui se serait produite. » ANATOMIE COMPARÉE. — Matériaux pour servir à Vliisloirc analoinique du Poisson /ioie (Orthagoriscus mola). Note de M. S. Joukuain, présentée parM.É. Blanchard. « Dans mes recherches sur la veine porte rénale, publiées en i86o, je n'ai point décrit la disposition de cet ordre de vaisseaux chez YOrthagoriscus mola, faute d'avoir eu l'occasion de disséquer ce poisson. Un bel exem- plaire, dont j'ai fait l'acquisition à Montpellier, m'a permis de combler cette ( 1226 ) lacune et aussi d'ajouter quelques renseignenietits sur d'autres points de la structure de ce curieux Gymnodonte. » Les reins occupent, comme à l'ordinaire, la voûte de la cavité abdo- minale, en dehors du sac péritonéal. Ils s'étendent depuis la partie la plus reculée de celte cavité jusque vers la région occipitale. Leur volume va croissant rapidement d'avant en arrière. Rejetés dans leur partie antérieure à droite et à gauche de la colonne vertébrale, ils arrivent, en se rapprochant graduellement l'un de l'autre, à recouvrir la face inférieure des vertèbres et enfin, dans leur portion renflée, à s'accoler intimement, sous forme d'une masse unique, brusquement tronquée en arrière. » De la réunion des rameaux veineux de la nageoire caudale, naît lui vais- seau unique, la veine caudale qui s'engage au-dessous de l'artère du même nom, dans le canal formé par les hémapophyses. Cette veine reçoit: i° su- périeurement, les branches neurapophysaires, constituées à leur origine par les rameaux delà nageoire dorsale; 2° inféi;ieurement, les branches héma- pophysairesj dont les rameaux de la nageoire anale forment le point de dé- part; 3° transversalement, les branches veineuses, qui reviennent des puis- santes masses musculaires qui garnissent latéralement la région caudale. » Parvenu dans la cavité abdominale, le tronc caudal se bifurque, et les deux branches nées de cette division s'enfoncent, l'une dans le rein droit, l'autre dans le rein gauche, en émettant dans l'épaisseur de la glande des branches qui vont se divisant et se subdivisant de plus en plus, et constituant en dernière analyse les racines du système afférent, autrement dit des car- dinales postérieures. Les deux branches de bifurcation de la veine caudale, ou afférente principale, reçoivent dans leur trajet intrarénal plusieurs branches neurapophysaires, puis leur extrémité antérieure s'abouche à plein canal avec deux veines naissant de la région suspharyngienne et dont le calibre est assez considérable. De telle sorte que le système veineux afférent du rein, dans la partie que nous venons d'envisager, semble repré- senté par un vaisseau longitudinal à deux racines, l'une postérieure dans la région caudale, l'autre antérieure dans la région pharyngienne, et c'est, il faut le dire, physiologiquement parlant, l'expression de la vérité. Chaciui des reins reçoit encore du sau" veineux d'une veine dont les rameaux s'é- tondent sur une grande parlie de la paroi interne de la cavité abdominale. Cette veine remonte en arrière de la cloison péricardique, puis gagne le bord externe du rein, dans lequel elle s'enfonce en émettant des rameaux et s'anastomosant en définitive avec la veine caudale afférente, de manière ({u'une injection passe sans difficulté de l'un de ces vaisseaux dans l'autre ( 1227 ) » La veine afférente ou cardinale postérieure ne présente rien d'intéres- sant à noter. » En résumé, la circonscription des afférents du reinest très-étendue, et tout le sang des régions posî-céphaliquesdu corps traverse cet organe a v;int de retourner au cœur. » Une autre particularité digne de remarque nous a été fournie par l'exa- men du tube digestif. Il n'existe point, surle parcours du canal alimentaire, de dilatation quelconque qu'on puisse comparer à lui estomac. Depuis le pharynx jusqu'à l'anus, le cana! digestif présente le même diamètre (i). Le seul repli valvulaire qu'on rencontre sur tout le trajet du canal, se voit à quelques centimètres de Tonfice anal, et il constitue une région rectale où séjournent les fèces. Les aliments paraissent donc parcourir le canal diges- tif d'inie manière lente et graduelle, sans stationner en aucun point; cepen- dant, l'aspect de la muqueuse semble indiquer quelques différences dans les fonctions dévolues aux diverses sections de ce canal, et il est probable que l'examen microscopique viendrait confirmer ces prévisions. Dans notre spécimen, dont la longueur totale était de 0^,70, le tube digestif mesurait 2""",65. » A la fin de ce travail j'ai joint quelques mesures prises avec soin sur l'exemplaire venu en notre possession, mesures qui, dans le cas pré.sent, méri- tent quelque attention de la part du zoologiste classificateur. En effet Schnei- der a proposé la dénomination spécifique A'obtoncjus [Ort. Inmcalus de Fle- ming, Brit. anim., p. lyS, sp. 33) pour un Qrthagoriscus qui paraît assez semblable au Mola, et en diffère surtout par une longueur plus grande du corps l'elativement à la largeur, ainsi qu'on peut en juger par une figure publiée dans les British Fishes de Bell, et qui est elle-même empruntée à Donovan. Quelques naturalistes ont soupçonné que ce changement dans les proportions relatives était un effet de l'âge, qu'il ne pouvait servir de base à une distinction spécifique valable, et ils penchaient à croire que les Oblongus n'étaient que de vieux individus du Mola. » Bell, dans l'ouvrage que nous venons de citer, donne les proportions d'une Mole adulte, pêcliée à Scarborough; elle mesurait 3 pieds 5 pouces anglais, du bout du museau à l'extrémité de la nageoire caudale; la largeur, dorsale et anale comprises, était de 4 pieds 6 pouces; le poids montait à 120 livres. Notre spécimen était d'une plus petite taille et d'un poids uioins considérable, et il est digue de remarque que la longueur, envisagée rela- (i) Une confoimatioii analogue a été déjà indicjiiéc par Cuvier chez les Balisles. ( 1228 ) fivement à la largeur, est moindre que dans l'exemplaire anglais. De plus, un individu conservé dans le Rluséuin de la Société zoologique, le ])lus petit de ceux que Bell a eu l'occasion de voir et qui ne mesurait que i4 pouces de longueur, était moins long relativement que l'individu de Scarborough, ainsi qu'on le voit sans peine dans les figures que donne Bell de ces deux individus. Nous devons ajouter toutefois qu'iuie Mole dont le naturaliste anglais cite les dimensions, et dont le poids considérable semble indiquer l'âge avancé, était ))lus courte proportionnellement que rexemjjlaire de Scarborough. Mais il pourrait se faire qu'une différence de poids ne corres- ])ondît pas toujours à une différence d'âge, et dépendit, par exemple, d'une simple différence de sexe. Il y aurait donc à tenir conqite à l'avenii' de cette dernière particularité, bien capable de modifier les proportions relatives de l'animal. Malheureusement l'état des organes génitaux de notre Mole ne nous a pas permis d'être fixés sur le sexe. » Toutefois il me paraît y avoir des raisons de supposer que le corps de la Môle s'allonge avec l'âge ; mais nous penchons à croire que cet allonge- ment relatif ne va jamais jusqu'à lui donner les proportions de ÏOrt. oblongiis. Tous les individus de cette dernière espèce que l'on a eu l'oc- casion de voir paraissaient avancés en âge; néanmoins, si l'on se reporte à luie Noie publiée par M. Couch, dans le sixième volume des^nno/i o/Nalnial Hisiory, on remarquera qu'il y décrit un spécimen de 22 ponces anglais de longueur, qui, par conséquent, ne peut être considéré comm.e un vieil indi- vidu, et qui cependant offrait les proportions relatives rencontrées chez ï Ovl. obloncjus. » D'ailleurs, si l'on s'en rapporte à la figure de Donovan, la forme des nageoires pectorales et l'insertion suivant une ligne sinueuse de la nageoire caudale de cette dernière espèce viendraient à l'appui de ceux qui veulent y voir un type indépendant de l'âge. Mesures prises sur le Poisson lune dont il est ijuestiuii dans cette Note. m Longueur lotak- ... o , ^00 LaijjLur ilorsale et anale comprises i ,ojo Largeur du corps seul o , 042 Longueur île la nageoire peetoiale o, io5 Longueur de la nageoire caudale 0,080 Distance du bout du nuiseau au centre de l'œil o, i lo IDistance du bout du museau à l'orifice externe de la cavité branchiale.. . o,-22o Dislance du bout du museau à la base de la nageoire pectorale o,r>.35 Largeur du lobe cutané qui recouvre l'orifice brancliial exlérieiu' o ,0^0 ( '259 ) Distance qui scpare le bout du imiseaii de l'oiilire nasal aniérienr o,o5o Laryeur ile Tansc ciitan<''c qui sépare les deux (iiifices nasaux. o ,oo3 Distance de i'oiivertnie anale au bord antériciir de la nageoire du même nom o ,045 Distance de l'orifice anal à l'orilice uro-génital o,025. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur V ap])(ir\lion d'c toiles filantes allendiie en novembre. Note de M. Chapelas. « Sachant combien l'Académie s'intéresse à cette giMnde question des étoiles filantes, j'avais espéré pouvoir lui fournir une relalion détaillée de l'apparition de novembre; malheureusement, les réstdtnts obtenus ont été complètement négatifs. )) En eftet, dans la nuit du 12 au i3 novembre, par un ciel légf-rement vaporeux, mais cependant très-propice pour cette étude, et pendant luie opération qui n'a pas diu-é moins de neuf heures consécutives, le nombre des météores enregistrés a été lellemeni: faible, qu'il nous a |iaru insignifiant et sans intérêt de les discuter. Les rattacher au grand phénomène de r799, i833 et 1867 nous eût même send^lé téméraire. 1) Espérant un moment que le phénomène pourrait peut-être se manifes- ter le lendemain, nous attendions avec impatience la soirée du i3 au i4; mais cette fois, un ciel nuageux, un lu-ouiliard assez intense nous déroba une apparition qui, évidemment, dans ces conditions eût pu nous échapper, mais qui, en réalité, ne s'est pas produite, à eu juger par les résidtats obtenus durant les rares éclaircis. i> A notre avis, sur notre horizon, il n'y a pas eu de maximum. l'eut-être a-t-on pu le constater sur d'autres points; quoi qti'il en soit, les chiffres publiés par quelques observateurs ne constituent pas une apparition extra- ordinaire. Ce réstdtat, qui pourrait sembler singulier, n'a rien qui doive étonner; on sait en effet, par nos travaux antérieurs, que l'apparition de novembre n'a rien de régulier, et que si l'on construit une courbe en pre- nant pour ordonnées les nombres horaires moyens obtenus chaque année depuis 1 833 par exemple, cette coiu-be présente des sinuosités très-brusques et très-accidentées •>. C.R., 1S71, 1' Sfmrslr<-.(T. LXXUI, IN" 21.) I f to ( I23o ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Histoire des observations relatives à l'action des con- joiiitioiis écliptiqiies sur les éléments du nwgnétisnie terrestre. Note de M. 3I01SE Lion, présentée par M. Le Verrier. « Dans une Note présentée par M. Le Verrier à la séance du a8 août [Comptes rendus, t. LXXIII, p. 574), M, Dianiilla-Miiller annonce que le gouvernement italien va faire publier le détail d'observations magnétiques exécutées en Sicile, à Naples, à Florence, à Bologne et à Gènes ])endant la durée de l'éclipsé de Soleil du 22 décembre 1870, desquelles il résulte que la marche des variations diuines a été intervertie pendant la durée de la totalité, et que l'amplitude de ces variations a diminué à mesure que l'on s'éloignait de la ligne de la totalilé. M. Diamilla-Mùller fait remarquer, à la lin de cette Communication, qu'avant de formuler une conclusion sur un phénomène aussi important, il convient de vérifier s'il se répèle dans les mêmes conditions poin- d'autres éclipses de Soleil. » A l'appui de cette sage réserve, et aussi dans l'intérêt de la vérité his- torique en ce qui concerne ces recherches, j'ai l'honneur de rappeler à l'Académie un ensendjle de faits se rattachant à ce sujet, et qui sont consi- gnés dans les Cotnptes rendus. » Le i5 mars 18/17 '*^ signataire de cette Notice, Moïse Lion, alors pro- fesseur au collège de Beauiie, adressait à l'Académie des Stiences un Mé- moiie intitulé : Magnétisme terrestre ou Nouveau principe de Phjsupie céleste, où l'auteur annonçait que la l'orce directrice du globe variait probable- ment pendant les éclipses de Soleil (i). » 11 puisait cette opinion dans les résultats que lui avait fournis la dis- cussion de toutes les variations périodiques bien déterminées des divers éléments du magnétisme terrestre, déclinaison, inclinaison, intensité et aii- rores boréales, résultats exprimés dans celte proposition : » Le Soleil agit sur la Terre connue «/i aimant sur un globe de fer, c'est-à-dire comme im solénoide colossal sur un corps magnétique; son action directe et si n ai l- tanée sur notre globe et sur l' aiguille aimcmtée jiioduit les princip(des ou plutôt toutes les variations périodiques du magnétisme terrestre (2). (i) Foir la noie au bas di- la ]>.igc 202 du tome XXXIl d( s Comptes rendus. (a) Cette |)ro|)i)sili(in, peu nxKlilice, fut renioiluite, le 29 mai 1855, dans une Lettre du R. P. Secclii, sur l'influenee magnétique Cn\ Soleil, insérée dans le journal /« Science, et le II septembre ce journal publia une Leihe où I\l. Sloïse Lion lappelail .iNoir publié <'el(c proposition dans le Mémoire remis a l'Aeademie, le i5 mais 1847. |'"'^ dans un travail sur les aurores ])olaires, publie par la Preste du 20 sej)tembre i853. ( i23r ) » Quatre années plus lard, pendant la durée de l'éclipsé de Soleil visible dans sa totalité à Dantzig (le 28 juillet i85i), M. Lion fit osciller une ai- guille aimantée à Beaune et trouva que le nombre des oscillations, qui n'était que de 3i ^, puis 3^, avant l'éclipsé totale, s'éleva à 33 pendant la conjonction, puis redescendit à 32 et 3i ^. Il envoya ce résultat à l'Aca- démie; M. Arago, attribuant les variations à des courants d'air produits par l'action du Soleil, n'inséra les détails de l'expérience et le nombre des oscillations que lorsque M. Lion, assisté de deux collègues, eut refait l'ob- servation pendant l'écîipse (invisible en Europe et visible dans l'Océanie, entre le cap Horn et le cap de Bonne-Espérance) du 21 janvier iSSa, et trouvé encore une augmentation de l'intensité magnétique du globe. -» Le 17 juin suivant, des observations f(U'cnt faites à l'Observatoire de Paris et aussi à Beaune : les résultats furent négatifs, comme l'annonça le Rapport de M. Arago inséré dans les Comptes rendus du i/| mars i853, et il n'y eut plus d'autre vérification faite cette année; enfin, pendant l'éclipsé du 6 juin i852, des observations comparatives eurent lieu à Paris et à Beaune, et cette fois les résultats furent discordants. L'Académie ne s'oc- cupa plus de la question; mais, dans la séance du 1 1 juin x853, elle accusa réception d'un dociunent envoyé par M. Lion, à ce sujet, et d'une Note de M. de Cuppis relative à des observations faites sur le même sujet par trois savants, flont l'un était à Florence et dont les deux autres se trou- vaient à Urbino, l'éclipsé étant invisible à Paris et visible dans les i\Tar- cpiises. » Si l'on ajoute à ces faits les observations faites par M. Wolf, de l'Ob- servatoire de Berne, sur une concordance remarquable entre le nombre des taclics solaires et certaines variations du magnétisme terrestre; des recberches faites par M. Lion, dans les Recueils des observations magné- tiques faites dans diverses stations d'Europe et d'Asie et publiées par k; gouvernement russe ; enfin les récentes observations cou!munic[uées par M. Millier, on aura l'historique complet de ces recheiches au sujet des- quelles M. Lion, à qui eu revient l'initiative, pense, connue M. Millier, que de nouvelles obseivations sont nécessaires, soit que certaines conjonctions écliptiques produisent le phénomène et c[iie d'autres ne le |)roduisent pas, soit qu'il affecte certains méridiens, d'après tles relations encore incon- nues. M M. Le Veruiek, en communiquant la Note précédente de M. Lion, dit (pie lorsqu'il eut Ihonneur de présenter à l'Académie l'article ('e 160.. ( 1232 ) M. Diamilla-Mùller, auquel se réfère M. Lion, il r;ii)pela que la question n'était pas nouvelle, qu'on avait affirmé, puis nié l'influence des éclipses de Soleil sur la Itoussole et que la question était restée en suspens. ASTRONOMli;. — Formules pour le calcul des orbites des étoiles doubles. Note de M. de Gasparis, présentée par M. Le Verrier. « Je suppose que l'on ait réduit, par la méthode di- Herschel {voy-. vol. V, R. A. 5'.), six positions pour des éj)oques équidistantes, et j'a[)pelle ç,, '^2) • • •> ye Ifis angles de position, et p,, po, . . . , pj les distances. Soit »i„ l'aire triangulaire décrite sur le plan de projection et comprise entre les distances p^, p„ l'on aura » Or j'ai trouvé qu'en développant les aires n^^ décrites sur le plan de l'orbite, en fonction du rayon vecteur et de ses dérivées, en comprenant les termes nuillij»Iiés par les sixièmes puissances du temps, l'on a, pour trouver les rapports des rayons vecteurs r.,, }\, r., les équations : '■, 42 '«2,3— 50W3,4 6m,, 5 iy/«j,,+ l3w3,5 I I/«4,c-|-4o'«5,C+2///2,s r] 4^"'l.2 50«/2,3 GCTj,, l8»2|,3+l37n2,4 1 l/7J3,s-|-40OT4,5+2«/,,, l'I 42'"<-S 50/«3,4 6W/v,3 l8/«3,5-f-l3W:.,, 1 I III i_,-i-^0 m, ^j-i- illh^i r] 42'":, 3 — 5o/«3,i — 6m4,s — l8/«2,i + l3/«3,5 — I I /«4,, H-4o"'i,>.+ 2//(j.i » Ces rapports étant connus, le calcul direct des éléments s'accomplit proniptement, comme on sait. » Les numérateurs et les dénominateurs des seconds membres sont des quantités de troisième ordre. Par cette circonstance, et dans le but de cor- riger en partie les erreuis dont la courbe même de Herschel doit être affectée, j'ai adopté six positions au lieu de quatre, qui étaient suffisantes. » Le Mémoire relatif à ce travail, avec les développements nécessaires, paraît dans hs Atti de l'Académie des Sciences de Naples. » l'HYSlQUE DU GLOUE. — Aurore boréale du (j novembre; observations faites à Brest. Note de M. Tarky, présentée par M. liC Verrier. « L'auroie boréale a commencé à Brest à lo*", 20 (heure de Paris). Une lueur d'un blanc mal très-vif apparut dans la région nord, s'étendant vers le nortl-ouest; elle était à jieu près parallèle à l'horizon, dont elle était sépa- rée [)ar une zone obscure. A travers cette lueui-, plusieurs étoiles brillaient ( .a33 ) avec un éclat iiiaccoutuiné; le miliet» était occupé par une bande lumineuse de couleur jaune citron, d'une largeur d'environ ^ degré, s'élevant vertica- lement depuis l'horizon, sous lequel elle paraissait se prolonger, justpi'au centre de l'apparition lumineuse, dans laquelle elle se perdait. Son intensité allait constamment en décroissant avec la hauteur, (ju'on |)eut limiter ap- |3roximativement à 3o degrés. C'est sous cet aspect ([ue le phénomène est apparu à M. Sureau, directeur du Bureau télégraphique de Brest, en même temps qu'il s'apercevait des perturbations éprouvées par les appareils élec- triques. La couleur dç la nuée lumineuse passa du blanc à l'orangé, puis au rouge vif, de inanière à faire croire à un incendie, si les nuages qui se projetaient en noir d'une manière tranchée sur ce fond rouge n'avaient montré que le foyer lumineux avait son siège au-dessus d'eux et non au- dessous. » M. de Kermarec, directeur de l'Observatoire de la Marine à Brest, qui observa également l'aurore boréale à cette heure, remarqua une sorte d'arc- en-ciel vert au-dessous de la bande rouge, et constata que le phénomène s'étendait du nord au nord-nord-ouest. On n'a pas remarqué de mouve- ment oscillatoire; au bout d'une demi-heure, le phénomène disparu! assez brusquement. » Ce qui distingue l'aurore boréale du 9 novendjre, c'est l'énergie des phénomènes magnétiques qui l'ont accompagnée, et que M. Chailly, em- ployé, chargé du service de nuit au Bureau télégraphique de Brest, a obser- vés avec beaucoup de soin. » 11 résuite des indications constatées au procès-verbal des 9 et 10 no- vembre, que c'est à lo^'aS (heiu-e de Paris) que ces jjhéuomènes ont été observés à Brest pour la première fois,,sur le fil n" 2'j'i, reliant directement Brest à Paris. » l.e poste de Paris s'était plaint, il est vrai, d'un courant continu qui l'avait dérangé dans ses transmissions de midi à midi et fpiart, dans la journée du 9, mais ce coiu-ant n'avait pas été sensible à Brest. M Au contraire, on observa parfaitement ce courant conlinu au com- menceuient même de l'aurore boréale, de lo^'aS" à io''32"', et il repiit à io''38™, avec diverses intermittences, jusqu'à minuit. » A ce moment, il y eut une période de calme d'environ une rlemi-heiire, pendant laquelle ou put passer plusieurs dépêches; puis le courant continu leprit de i2''3o'" à ia''4'''"" f't'S cornants intermittents, d'une minute de durée, furent observés de i''i5™ à i''45™, et ensuite les courants devinrent plus forts et plus persistants. ( 1^34 ) )i A 3''3o"', ces courants persistants devenaient de plus en plus tréquents, et l'aimantation qu'ils produisaient était tellement puissante que la palette de l'iippareil Hugues était complètement adlir-rcnle aux bobines, et qu'il fallait déployer une très-grande force musculaire pour rompre cette adhé- rence. 1) Dans la seconde partie de la nuit, après 2''3o"', les décharges électri- ques étaient beaucoup plus fortes que dans la première; elles commen- çaient généralement par des secousses extrêmement violentes, qui faisaient résonner la sonnerie avec un bruit assourdissant, puis elles diminuaient progressivement jusqu'à ce que le battant ne fit plus que des oscillations sourdes, n'atteignant pas jusqu'au timbre, et elles reprenaient, à la fin, l'énergie primitive qui avait signalé leur apparition. C'étaient, en quelque sorte, des ondes niagnéliques dont la durée variait de quinze à vingt s' - coudes; ces ondes niaïquées par des périodes alternatives de force extrême et de ralentissement, se succédaient sans interruption, pendant deux à trois minutes, de manière à former des périodes distinctes, composées chacune de jilusieurs ondes. M. Chailly, qui a été témoin de ces phénomènes, et qui avait déjà eu occasion de constater des perturbations siu- les appareils télé- graphiques lors des précédentes aurores boréales, n'avait jamais observé des phénomènes d'iuie aussi remarquable intensité. » Dès qu'on attaquait le poste de Paris, le lo au matin, au milieu de la transmission il arrivait une décharge très-violente, et l'adhérence de la pa- lette se manifestait aussitôt par suite de la superposition de l'aimantation développée par le courant terrestre à celle de l'appareil; d'autres fois, au contraire, le courant terrestre annulait celui envoyé ])ar l'appareil, et em- pêchait la triinsmission.Les appareilsj:!e P.rest envoyaient un courant négatif et ceux de Paris un courant positif; le courant magnétique positif était beaucoup plus fréquent que le couiant magnétique négatif, car il y avait beaucoup i)lus d'adhérences que d'isolements. )) C'est surtout de 3'' So™ à 5 heures que les ondes magnétiques ont été observées; dans cet intervalle, elles interrompaient à chaque instant la transmission des dépêches; c'et-t seulement à 8 heures du matin que ces dérangements ont pris fin. Toutes ces heures sont celles de Paris. » Un fait remarquable et ]>arfaitement établi, c'est que, tandis qu'on observait ces phénomènes sur le fil direct de Brest à Paris, il ne se produi- sait aucun courant, à partir de minuit, sur la ligne aérienne de Brest à Bennes, qui est suppoiiée par les niêines poteaux; cette ligne avait été seuU'iuenl ;i{fci'tée avant nniniit pai' des courants fréquents, mais de peu (liuée. ( 1235 ) » La ligne de Brest à Nantes, qui bifurque sur l;i première à Ijanderueau, n'a reçu qu'une décharge luiique vers a heures du matin, produisant un simple contact très-fort et instantané. » Sur les lignes courtes allant à Morlaix, Saint-Renan, Quimper, Saint- Brienc, aucune influence et aucun contact n'ont été observés. » La position exceptionnelle do Brest, point d'attache du câble trans- atlantique, permettait de recueillir de précieux renseignements sur ce qu'avaient éprouvé les lignes maritimes. Sir Andrews, esquire, directeur de la station de Brest pour la Compagnie américaine transatlantique, a bien voulu mettre à ma disposition ses registres d'observations. » Sur les deux lignes de Brest à Londres par Brignogan et Falmouth, et de Brest à Dunburg (Amérique) par Saint-Pierre, on n'a pu travailler, à cause de la construction spéciale des lignes, qui sont établies de manière à se décharger elles-mêmes à l'aide cle fds d'atterrissement partant de chaque poteau, et qui forment autant de paratonnerres; les courants terrestres ne se font ainsi sentir que par induction, en produisant seulement une aug- mentation ou dimiiHiîioii d'intensité. » Dans la nuit du c) au lo, la variation d'nitensité a été de 3 à 5 éléments Minotto en quelques secondes; le registre porte en marge ti rjreat variation » Ijolenlial ». Tous les soirs, à '7''3o™, l'intensité du coiu'ant terrestre est mesurée avec l'éleclromètre sur le câble transatlantique à Brest et à Saint- Pierre; en temps ordinaire, elle varie de 2 à 8 éléments Minotto; le lo, elle est montée jusqu'à 4°. Voici les chiffres de cette intensité d'après les variations : Le 7 novembre. . , 8 novembre. . , 9 novembre. . . lo novembre. . , ». Toutes les lignes de la Compagnie américaine PFest Unioncn oi}t été interrompues ou entravées jjar les courants terrestres. L'aïu'ore boréale a été visible, en Amérique, le g au soir et le !0 au soir. Sir Andrews a hien voulu demander des renseignements sur ce point de l'autre côté de l'Allaii- tique; ils sont consignés dans la Note ci-jointe : « Le f) novembre, à 3 heures du soir (heure de Saint-Pierre, environ 7 heures de Paris), j'observai sur les deuv câbles de forts courants terrestres variant de /^o à 5o élemenls. " Au cre[)useule, ou vit l'aurore boréale s'étendant de l'ouest au nord-est; elle brillait, principalement au noid-oucst, d'un feu rougeàtrc, borde de bandes blanches brillantes, s'élevant de l'horizon comme des fusées, et arrivant jusque au-dessus de nos tètes. Ceci A Brest. A s aint-Pierre 2,2 3.7 de 1,9 à 3,3 5,2 .. 33,0 de 6 à 20 4o,o ( I23G ) s'est vu jusqu'à i heure du matin, mais a probablement dure toute la nuit. Li'S lignes de Terre-Neuve étaient intcrroniiiues par l'éiectricilé atmospliérique. » Le 10, les courants terrestres étaient à peu près de même force. Le soir, le ciel était nuageux, mais l'aurore a encore été visible à intervalles, comme la nuit précédente. >> M. Le A^errier, en présentant à l'Académie cette Note de M. Taify, ajoute les observations suivantes : « J.e R. P. Denza, directeur de l'Observaloire de Moiicalieri, écrit, de son côté, qu'on a vu en Piéiriont trois aurores boréales, pendant les nuits des 2, 9 et lo noveudjre. » Dans la nuit du i5, M. Gnribaldi, directetu- de l'Observatoire de Gênes, a constaté un nouveau pliénoinène auroral. « De ces observations, M. Le Verrier croit devoir rapprocher la remarque faite, à diverses reprises, par M. Ch. Sainte-Claire Deville, d'une coïn- cidence entre le phénomène dti passage de l'essaiiu d'étoiles filantes de novembre et celui de ra|)parition d'aïuores boréales. M. Deville a eu soin de constater, dans cette séance même, que cette coïncidence vient encore de se reproduire cette antiée. PHYSIOLOGIE. — Influence de. In lumière violette sur In (roissnnre de In viijne, (les cochons el îles taureaux. Extrait d'une lettre de M. A. Poky <à M. Elle de Beauiiioiit. « Depuis l'année i 86i, le général Pleasonton se livre à des expériences Irès-ctuieuses sur le développement des végétaux et des animaux, sotis l'influence de la lumière transmise par des verres violets. En avril nSGi, des botitiu-es, à ras du sol, de vignes d'iui an, de la grosseur d'environ n millimètres, de trente espèces différentes de raisin, furent plantées datis une serre garnie de verres violets. Quelques semaines après, les murs, jus- qu'au toit, étaient déjà couverts de feuillage et de branches. Au commen- cement de septembre de la même année, M. Robert Buist visita les vigties du général, et, après un examen miiuitieux, il lui avoua que, « dans quarante » ans d'cxpérieiice acquise dans la culture de la vigne et d'autres phintes, » eti Angleterre et en Ecosse, il n'avait jamais vu utie croissance aussi pro- » digieuse. » M IjCS vignes du général n'avaient alors que cinq mois de croissance, et cependant elljfs mesuraient déjà 45 pieds en longueur sur i potice de dia- mètre, à un pied au-dessus du sol. Au nu)is do septembre de l'année stii- ( 1237 ) vante, quand les grappes commençaient à se colorer et à mûrir, M. Bnist revint le visiter et estima que les vignes portaient 1200 livres cie raisin. Le généra! Pleasonton remarque qu'une vigne 'provenant d'ime jeune pousse exige cinq à six ans pour produire une seule grappe de raisin, tandis que sous l'influence des rayons violets, dès la seconde année, cette vigne, âgée seulement de dix-sept mois, a pu donner un résultat aussi re- marquable. La deuxième année, eu i863, les vignes produisirent encore à peu près dix tonneaux de raisin, exempt de toute maladie. Dès la pre- mière année, quelques vignerons avaient prédit que ces vignes s'épuise- raient rapidement par cette production luxuriante : les vignes ont continué, depuis neuf ans, à fournir la même récolte, avec une nouvelle pousse de bois et de feuillage non moins extraordinaire. » Encouragé par ce succès, le général répéta ses expériences sur des cochons. Le 3 novembre i86g, il plaça trois petites truies et un verrat dans un compartiment dont le toit était couvert de verres violets, et trois autres truies et un verrat dans un autre compartiment garni de verres blancs. Les huit cochons étaient âgés d'environ deux mois : le poids total des quatre premiers était de 1G7 livres et demie; celui des quatre antres, de 2o3 livres. Ils furent tous soignés par la même personne, avec la même nourriture, en qualité et en quantité semblables, et aux mêmes heures. Le 4 "lai '"^yOi en posant les six truies, on obtint les résultais suivants : Sous les verres violets. Sous les verres bhuics. 3 novembre 1869 122 livres. i44 livres. 4 mars 1870 5^0 « 53o » Au|^mentation 898 » 386 » M I^es animaux placés sous les verres violets pesaient 1 li livres tle plus que ceux qui avaient été placés sous les verres blancs; en tenant comj)te des 12 livres que les premiers avaient en moins au conunencemeut, on trouve une différence d'accroissement de 34 livres. La comparaison des deux verrats fournit à peu près le même résultat. » lin jeune taureau Alderney, né le 26 janvier 1870, tellement malingre, qu'il semblait ne jiouvoir pas être élevé, fut placé sous les verres violets. Au bout de vingt-quatre heures, un changement sensible avait déjà eu lieu : l'animal s'était relevé, se promenait et prenait lui-même sa nourri- ture; au bout lie quelques jours, la faiblesse avait complètement disparu. On le ht mesurer le 3i mars, deux mois et cinq joins après sa naissance ; le 20 mai suivaul, cinquante jours après, il avait grandi de six pouces. C. K. ia7i, ■•'= Snm-slrr. T. l.XXIIl, iN» 21. '6j ( i2'38 ) • » Le i"' avril de cette année, à l'âge de quatorze mois, le taureau est un des plus beaux types que l'on puisse trouver. » On voit que, sans avoir eu connaissance des reclierches poursuivies par Robert Huut, de i 84o à 1847, ^o"** '*^ patronage de l'Association liritannique pour l'avancemenl des Sciences, le général Pleasonion est arrivéaux mêmes conclusions pratiques que ce savant. Dans mon iiremier Rapport au dé- partement de l'Agiiculture de Washington Sur ('influence des agents clinm- Iciujiies, uUnosphérlques et terrestres en cK/ricullure, publié en 18G9, j'ai ana- lysé tous les travaux qui ont'été faits à l'égard de l'aclion de la lumière sur les végétaux. Plusieurs passages de Huut confirment les expériences dii gé- néral Pleasonton ; on y trouve, par exemple, que, si les jeunes plantes poussent sous l'influence des rayons bleus, elles acquièrent une surabon- dance et une apparence bien supérieures à celles qui seraient soumises à il'autres influences o'.i à la hunière blanche uniquement; d'où il recom- mande l'usage des milieux bleus dans la plantation des boutures, cpii ont pour effet d'augmenter le développement des racines. Déjà quelques jardiniers, snns connaissance de cause, ont employé avec succès des verres bleus de cobalt. On sait, du reste, depuis Messe, Ingenbousz, Senehier, Michellotti et autres, que les rayons liuriineux sont nuisibles à la germina- tion, tandis que les rayons chimiques la favorisent considérablement. Ce sont précisément les rayons violets, dont le général a fait usage, qui ren- fernu^nt le maximum d'action cliimicpie de tontes les couleurs du spectre solaire. Quant à l'application de cette méthode au développement des ani- maux, je n'ai jamais trouvé aucune expérience de cette nature (i). » M. JoBEKT adresse une Note, accompagnée d'une planche, concernant une « |)ile thermo-solaire, avec réflecteur uni par le soleil lui-même ». Cette Note sera soumise à l'examen de M. Janiin. M. Ê. Robert adresse, à propos d'une Communication récente de M. Ser- res, une Lettre relative à lui procédé proposé et expérimenté |)endant le siège de Paris, pour la transmission des dépêches. Cette TjCtti'e sei'a soumise, connue la Note de M. Serres, à l'examen de M. Belgrand. (i) Celle LeUre de M. A. l^oëy est accompagnée d'une hroclime do M. A.-.l. Pleasonton, impriiiicc en anglais, et i)orlanl ])oiir lilre " Iiiniienrc de la enidcnr !)!( ne iiijjfc.'< niida.s, t. LXXlll, sciiiici' au .'4 juillet 1871. ( 1243 ) uniques sur une courbe quelconque. Mais il est aussi de nombreux théo- rèmes clans lesquels les couples de points ne peuvent pas être rempincés par des points uniques : ce sont ceux notamment où entre quelque condi- tion relative aux cordes an' elles-mêmes. » Je vais réunir, comme exemple, dans un même énoncé de théorème, formé de trois parties, des conditions répondant aux diverses considéra- tions qui précèdent sm- ce genre de questions et la facilité de la mi'thode de démonstration qui s'y applique. » Que l'on ait quatre courbes U,„, U,„', U,„", U,„"', dont la seconde U,,/ est unicursale, et sur laquelle sont deux séries de |)oinls n, n' qui se coi-- respondent aniiarmoniqiienient. On prend les axes harmoniques des points de U,,/ par rapport à U,„, et, si l'on a à considérer une droite comme axe harmonique, c'est encore comme axe harmonique de U,„. » Théorème. — De cliaqae point a d'une courbe U„/ unicunale on mène à une courbe U,,// une tanc/cnle. Inquclle rencontre une autre courbe U,,/" en m'" points a; et de chacun de ces points on mène des droites aux jiàles p de lu corde aa', requrdée co:>nne axe liarn^onicpte d'une courbe U,„ : » i" Ces droites ap enveloppent une courbe de la classe ii"m"'(m — i)(m'm + m' — 2); » 1° Elles rencontrent la corde aa' sur une courbe de l'ordre n"m"'(m — i)(3mm' — 2m — m'); » 3^ Elles rencontrent l'axe harmonique du point a sur une courbe de l'ordre n"m"'(m — i)(ni'm- — mm' + 2m' — 2). )) Démonstration. — i" Une droite IX rencontre U^^î"» en ni" points u, fl'où l'on mène m'"n" tangentes deU,„", lesquelles coupent U,„'en m' n" m'" poinls a ; par les pôles des ni' n" ni" cordes aa', on mène nin"m"'[ni — i)- droites lU. Une droite TU passe par les pôles de 2(;«' — i)(/?i — i) cordes /rr/'; par les points n on mène 2ti"[ui' — i)[m — i) tangentes de U,„", qui ren- contrent U,„" en 2n" ni"[in' — \){^ni — \) points a, par lesquels on mène 2ri' rn'"[in' ^ i){ni — i) droites IX. Il existe in'n"ni" [ni —1)^-1-2 ri' ni" (ni — 1 ) (/n — j ) = ri'ni" {ni — 1 ) . tn'nj + ni — 2) points^, qui couicidenl chacun avec un point u corres|)ondant. Donc ce nombre exprime la classe de la courbe cherchée; ce qu'il fallait prou\er. » 2° Pai' lui point X d'une droile L passent ^[m' — 1) cordes f7a'; par chaque point a on mène ?/" l:ingenles de U„/f, et par le;; ti'ni" points « i^ù 162.. ( 1244 ) elles rencontrent U„,w on mène n" m" [m — i)'- droites «/? aux pôles de la corder/a'; ce qui fait, à raison des 2(///' — i) points rt, 2n"m"'{in'— i){m— ^Y droites a.p, qui coupent L en 2.?i"m"'[m' — i)(m — i)- points u. Par un point u passent n" m'" {m — i)[ni'm + m' — 2) droites «y?, lesqTielles cou- pent L on ii"in'\m — \){in'in -|- m' — 2) points x. 11 existe donc 2n"m"'{m — 1)- + n" m'" [m — i) [nï m 4- vi' — 2) = ?t"m'"{ni — ])i'5in'in — 2 m — m') points j:- qui coïncident chacun avec un point u correspondant. Donc la courbe cherchée est de cet ordre. G. Q. F. P. » 3° Par un point jc d'une droite L passent m' [m — i) axes harmoniques des m' {m — i) points a, d'où l'on mène n"m'[m — i) tangentes de U,„", qui coupent U,,,'» en n"m" m'[in — i) points a, il'où partent n" iii'"m'[in — i) [ni — 1)^ droites up, passant par les pôles des cordes aa', lesquelles coupent L en 11" m!" m' [m — i)' poinis u. Par un point 11 de L passent v" ni" [m — i)[in' m + m' — 2) droites ap, appartenant à n"ni"'[m — i)[m'm -h m' — 2) cordes aa', et les axes harmoniques des points a coupent L en n"m'"[m — i)[m'm -\- m' — a) points x. Il existe donc n"in"' m'[m — i)^ 4- n" m"' [m — \)[m'm + m' — 2) = n" ni'" [m — i][m'in^ — mm' -+- im' — 2) points a' qui coïncident chacun avec un point u correspondant. Ce nombre exprime donc Tordre de la couibe cherchée. G. Q. F. p. » Dans le théorème que nous venons de démontrer on a eu à chercher une courbe enveloppe de droites, et deux lieux géom.étriques. Mais le principe de correspondance s'applique avec la même facilité à des solu- tions en nombre déterminé, comme on l'a vu notamment dans la théorie des deux caractéristiques. Les questions relatives à une courbe iinicursale en offrent de nombreux exemples. Eu voici un. » Théorème. — // existe sur une courbe u/Jicun«a/eU„,'2m'(m' — i)(m — 1) points dont les axes hnrmoniqiies sont des cordes aa'. » Démonstration. — A un point a' correspond un point a; parce point a passent m'[m — i) axes harmoniques ayant chacun un pôle siu' U,,/; ces axes harmoniques rencontrent U,,,- en m' [m — ij (m' — i) points a" qui conespon- dent au point a, et par conséquent au point a'. De ?nème, par un point a" passent m' (w — r) axes harmoniques qui coupent U,„' eu w'(/h — i) (/«'— 1) ( 1245 ) points a, auxquels correspondent m' [m — i) {m' — t) points a'. Il existe donc in'[in — i) [m' — i) + m'{}n — i) [m' — i ) = im'im — i) {m' — i ) ' points a" qui coïncident chacun avec un point a'; et conséquemmenl il existe cun'lm — i)(m'— i) cordes aa' qui, considérées comme axes har- moniques de U,„, ont un pôle sur U;„'. c. Q. F. D. » On peut donner au théorème cet énoncé différent : // existe, sur une courbe uniciirsale U,„', 2m'(m' — i)(m — i) points a tels, qu'un des axes har- moniques de U,„, a/ant leurs pôles sur U,„' et passant par le point a^ coïncide avec les cordes aa'. » Ce résultat pouvait être prévu, car le lieu des pôles des cordes aa', considérées comme axes harmoniques, est d'ordre a(»2'— i)[m — i); mais il demandait une démonstration directe. » Les théorèmes auxquels peut donner lieu cette théorie des axes har- moniques associés à une courbe unicuisale U,,/ sont très-nombreux. Nous avons essayé de les classer par chapitres et paragraphes dont le sujet prin- cipal y est indiqué. Chapitre I. » On a deux séries de points a, a' qui se correspondent sur U,,/, et l'on considère les axes harmoniques de ces points relatifs à une courbe U„, ainsi que les pôles des tangentes ou des normales de U,„' prises pour axes harmoniques de U„. ^ I"'. ■ — Théorèmes relatifs nux seuls points on tangentes et normales de Uni'. » 1. Il existe^ sur U,„', mm' couples de points a, a' tels, que l'axe harmo- nique du point a passe par le point a'. « 2. Il existe, sur U„;', m' (m' — a) (m + i) couples de points a, a' tels, que l'axe harmonique du jjoint a pas^e par un des points d' intersection de ta corde aa' avec U,,/. » 3. Il existe, sur U^', m' m -H m' — a points a dont les axes harmoniques sont parallèles aux tangentes des points a'. M 4. // existe m' m + m' — a points a dont les axes harmoniques sont per- pendiculaires aux tangentes des points a'. » 5. // existe tnm' -t- m' — 2 points a dont les axes harmoniques sont pa- rallèles aux cordes aa'. I) 6. Il existe m' m + m' — 2 points a dont les axes harmoniques sont per- pendiculaires aux cordes aa'. f '24fi ) » 7. // existe 5 m' — 2 couples de points a' tels, que l'axe harmonique du point ;i passe par le point d'intersection des tangentes en a et a'. » 8. Il existe m'm -t- 5 m' — 5 couples de points a, a' tels, que l'axe Imr ■ monicjue du point a passe par le point d'intersection des normales en a et a'. » 9. Il existe m'm + 4'"' — 4 couples de points tels, que l'axe harmonique du point a prisse par le point oii la tangente en a coupe la normale en a'. « 10. Il existe m'm + 4ni' — 4 couples de points tels, que l'axe harmnniipic du point a passe par le point oit la normale en a coupe la tangente en a'. » 11. // existe a m' (m' — i) (m — i) cordes aa' r/u/ ont un pôle sur U,„ . M 12. Il existe m' (m — i)(3m' — a) cordes aa' dont la perpendiiulaire menée par le point a a un pôle sur V^'- § 2. — Oie l'on considère la courbe enveloppe des nxes harmonUfues des points de Um' . » 13. Si de chaque point a de U,„' on mène une droite au jioinl oit l'i'xc harmonique de a' louche sa courbe enveloppe, cette droite enveloppe une courbe de la classe m' (a m — i) ~" ^■ » 14. Si, par le point oii l'axe harmonique de chaque point a de U,,,- touche sa courbe enveloppe, on mène une parallèle à la tangente en a', cette parallèle enveloppe une courbe de la classe 2 m' (m + i) — 4- » 15. Si, par le point où. l'axe harmonique de chaque point a de U,,,' touche sa courbe eiweloppe, on mène une perpendiculaire à la tangente en a : » i" Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe i (m'm — ■}.); » 2° Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre 2 m' (m -I- i) — (3. » 16. La normale au point de contact de l'axe harmonique du point a' de [],„' avec sa courbe enveloppe rencontre la tangente du point a' sur une courbe de l'ordre m' (3 m — i) — 4- » 1 7. L'axe harmonique d'un point a de \J,„- touche sa courbe enveloppe en un point a : l'axe harmonique de ce point « rencontre l'axe harmonique du point a' sur une courbe de l'ordre (m — i) (2 m'm — m' — 2). » 18. L'axe harmonique du point a de U,„' touche sa courbe enveloppe en un point a : la droite «a' enveloppe une courbe de la classe 2m'm — m' — 2. » 19. Si, par le point a oit l'axe harmonique du point a de U,,,- tou( he sa courbe enveloppe, on mène la perpendiculaire à la droite a a', cette perpendicu- laire enveloppe une courbe de la classe 4 m' ni — 3 m' — 4- » 20. Les droites menées du point a oii l'axe harmonique du point a louche ( '^47 ) sa (Ouibe envcloupc aux points oii l'axe harmonaiite da point a' coupe la courbe U,„', enveloppent une courbe de la classe m' (3in' m — 3 m' — 2 ). » 21 . Les droites menées du point ce, oie l'axe harnionicpic du point a touche sa courbe enveloppe aux pôles de la tangente en a', enveloppent une courbe de la classe 2 (m — i) [m' (m'' + ^ni — 2) — m]. » 22. Si, par le point a oii l'axe harmonique du point a louche sa courbe enveloppe, on mène une parallèle à la corde aa', cette parallèle enveloppe une courbe de la classe 2 (m 'm — 2). » 23. Les axes harmoniques de deux points a, a' touchent leur courbe enve- loppe en deux points x, a' : les cordes xa.' enveloppent une courbe de la classe 2 ( 2 m' 111 — 2 m' — 3 ) . » 24. Les cordes aa' de U,„' rencontrent les cordes ax' de la courbe en- veloppe des axes harmoniques des points a, a' sur une courbe de l'ordre ■2 (4 ni' m — m' — 4)' » 25. Si, du point x oii l'axe harmoniipie de chaque point a touche sa courbe envelopjie, on abaisse une perpendiculaire sur lu corde aa' : » 1° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe 2 (la'm — 2); » 2° Leurs ])ieds sont sur une courbe de l'orde 2 (m' m + m' — 2). » 26. La droite menée du point x oit l'axe harmonique du point a touche sa courbe enveloppe au point oii l'axe harmonique de a' coupe la corde aa' en- veloppe une combe de la classe 3 m' m — m' — /{. » cuiSTALLOGiiAPiiiE. — Observations optiques et crislallotjrdpluquvs sur la montebrasite et l'amblycjonite de Monlebras [Creuse); par M. Dks Cl-OIZEAUX M0KTEBRA5ITE. a J'ai eu l'honneur de présenler à l'Académie, dans sa séance du 3i juil- let dernier, quelques observations très-succinctes sur le nouveau fluo|)hos- phate d'alumine, de soude et de lithine, de Montebras (Creuse), pour leqifei j'ai proposé le nom de montebrasite. Celles qui font l'objet de la présente Communication viennent compléter les premières et trancher la question du système cristallin dont la détermination était d'abord restée indécise. » La montebrasite ne s'est encore rencontrée qu'en masses laminaires tan- tôt opaques et d'un blanc mat, tantôt plus ou moins translucides, transpa- rentes même par places et légèrement teintées de violet. Ces masses ne possèdent que deux clivages s'obtenant à peu près avec la même facilité, mais donnant naissance à des surfaces ondulées et raboteuses, de sorte que ( 1248 ) pour mesurer leur inclinaison, on doit en isoler de petites parties, le plus planes possible; mais, même en employant cette précaution, on n'y observe jamais de réflexion assez nette pour fournir des mesures bien rigoureuses, et c'est seulement en répétant ces mesures siu' un grand nombre de frag- ments et en prenant leur moyenne que je suis arrivé à fixer assez exacte- ment l'iiicideiice des deux clivages à io5°44 • ^"^ observation attentive montre, en outre, que la netteté des images réfléchies est ordinairement un peu plus grande sur une des surfaces clivées que sur l'autre, ce qui conduit à penser qu'elles n'appartiennent pas à deux plans cristallographiques de même espèce. Toutefois, la différence est si petite qu'elle ne jieut être appréciée à première vue et encore moins être comparée à celle que j'ai signalée entre la face p (clivage nacré) et la face m (clivage vitreux) de l'amblygonite d'Hébron [État du Maine] (i). » L'insuffisance des caractères géométriques conduisait naturellement à rechercher si l'étude de certaines propriétés optiques permettrait de déter- miner le type cristallin du minéral. Or, cette étude, dont j'ai indiqué dans ma première Note certaines difficultés particulières, tenant au peu d'étendue des parties transparentes et à la présence de nombreuses lames hémitropes dans les échantillons en apparence les plus homogènes, prouve incontes- tablement qu'on doit rapporter la montebrasite au système trictinique. » Pour mieux faire ressortir les analogies et les différences qui existent entre la montebrasite et l'amblygonite, composées des mêmes éléments con- stituants réunis en proportions différentes, j'ai admis, dans le premier de ces minéraux, que le clivage le moins réfléchissant avait lieu suivant la base ji et le clivage le plus réfléchissant suivant la face de gauche m d'un parallé- lépipède obliquangle, dont la face de droite t et les dimensions relatives restent jusqu'ici inconnues. L'angle pm = io5°44' f'c la montebrasite ne diffère que de o"44' de son correspondant dans l'amblygonite. » Les premières recherches optiques ont été entreprises sur des lames mmces, coupées normalement aux deux clivages, et elles ont conduit à con- stater que ces lames sont très-notablement obliques au plan des axes optiques. Pour obtenir des plaques aussi perpendiculaires que possible à ce plan et à la bissectrice de l'angle aigu des axes, il a fallu organiser une série de tâtonnements à l'aide du microscope polarisant (2). Le résultat de ces (1) Note sur les propriétés optiques biréfringentes et sur la forme cristalline de l'amblygo- nite [Comptes rendus, t. LVII, p. SS^). {2) Tous ces tàtonnemenis ont été exétults par M. H. Soleil, avec la patience et riiabilelé ( i2/|9 ) Jâtonneiuents a montré que les plaques les plus pari'ailes étaient celles dont les surfaces travaillées faisaient des angles presque égaux avec les deux cli- vages (en moyenne 99" 8' et 8o*'52' avec m, 99^25' et 8o"35' avec /)). Les axes optiques sont situés dans un pian qui partage en deux parties très- inégales l'angle aigu = 74° 16' des deux clivages, et dont la direction est entièreirient différente de celle que j'ai reconnue dans l'amblygonite, où le plan des axes se trouve compris dans l'angle obtus de io5 degrés formé par les deux clivages principaux (i). Quant à l'orientation exacte de ce plan, elle a été déduite de celle qu'il affecte dans les macles naturelles qui constituent toutes les plaques de montebrasite examinées jusqu'à ce jour et qui résultent de l'interposition, dans leur masse, de lamelles bémilropes bissectant presque exactement, les unes l'angle obtus de io5°44') 't-s autres l'angle aigu supplémentaire. Ces lamelles, qui se rencontrent souvent sur le même écliantillon, où elles se croisent sous un angle Irés-voisin rie 90 degrés, sont quelquefois si minces et si nombreuses, qu'elles transfor- ment la niasse entière en un réseau à mailles serrées, sensiblement rectan- gulaires, où les anneaux colorés ne sont visibles, à l'aide du iiiicroscojie polarisant, qu'en quelques points clair-semés. Heureusement qu'il n'en est pas toujours ainsi et qii'oti trouve assez fréquemment des plaques se rap- j)ortant à l'un des quatre types ci-après (p. laSo) et se prêtant plus ou moins facilement à l'étude des propriétés optiques biréfringentes. » Le n° 1 représente les plaques qui sont partagées en trancbes h coupe triangulaire ou trapézienne, i, 3,5, 7, 9, . . . , plus ou moins larges et assez homogènes, par une série de bandes généralement étroites, 1, 4, 6, 8, ... , parallèles entre elles et presque parallèles au plan bissecteur de l'angle aigu de 74°6'; dans ces bandes on reconnaît, à l'aspect fibreux qu'elles présen- tent, même lorsqu'elles sont éclairées par de la lumière naturelle, une multitude de lamelles excessivement minces. Aussi, tandis que les tranches d'ordre impair permettent d'étudier au microscope polarisant la disposition tju'on lui connaît. Le travail des platiiirs de monti'ebasite est d'autant plus délicat, (jii'avcc les naeillems écliantillons que j'aie reçus de M. Moisscnet, ces plaques ne doiveiit guère avoir plus de ^ de millimètre d'épaisseur pour offrir toute la transparence nécessaire à l'e,\é- culion des retouches que les indications du microscope polarisant peuvent exiger sur leurs surfaces travaillées. (i) Comme on le verra plus loin, l'amblygonite, que j'ai découverlc récemment parmi des échantillons do Montebras, possède les mêmes caractères optiques que celle d'Hebron, Étal du Maine. C. R., 1871, 2^ Semestre. (T. LXXIII, N» 22.) «63 ( 1200 ) el la dispersion des anneaux colorés, ce n'est qu'en quelques plages restreintes des bandes paires qu'on peut les examiner. Cet examen suffit toutefois pour montrer que lorsqu'on a réussi à amener le j)lan des axes optiques à être aussi parfaitement normal que possible à la surface travaillée Fi|;. I. l'ig. 2. des tranclies impaires, il reste Ires-légèrement oblique a celle des Iranciies paires; quant à son orientation dansées dernières, elle ne s'expliqi;e que par l'exislence de lames parallèles à l'arête pin, ayant subi ime révolution de 180 degrés autour d'un axe perpendiculaire à ce*te arête, à quelques Fi.;. 3. . Fig. 4. minutes près. D'après un grand nombre d'observations faites, à l'aide d'un appareil muni de deux niçois croisés, sur l'extinction maximum dans les bandes d'ordre pair et impair, le plan des axes optiques des premières fait avec celui des secondes un angle de 58°22'en moyenne. » La présence des nombreuses lamelles dont il vient d'être question ( I25l ) setnlilerait devoir se nianifesicr sur les clivages p cl m, pai- des stries fines parallèles à leur iiitei'section inutiielle; cependant, je n'en ai jamais aperçn la moindre trace, au milieu des ondulations cjui rendent inégales les sur- faces de ces clivages. Cela tient sans doute à ce que les lamelles, si peu épaisses qu'elles ne produisent même pas le phénomène de coloration des lames minces, ne laissent pas distinguer de p et de m leurs faces retournées S et Si, , dont l'inclinaison sur les premières a une valeur calculée, ]> ^ = i']Ç)'^'5& et m 3_ =: 180° 4'? q"i échappe à la vue et à la mesure directe (1). » Les //(/. 2 et 4 sont la représentation des plaques composées de deux grandes plages, hémitropes autour d'un axe perpendiculaire à une sinface d'assemblage qui est comprise dans l'angle obtus pm = io5°/|4'et fait, en moyenne, d'après des mesures directes, un angle de 52°2' avec p, et par suite un angle de 53"42' avec m. Les deux figures ne diffèrent d'ailleurs l'une de l'autre que par les dimensions relatives de leurs plages consti- tuantes, et ces dimensions peuvent varier à l'infini, suivant la place où le plan d'assemblage rencontre les divages p et m. Chacune des plages est sillonnée par des bandes fibreuses, réfluites parfois à de simples filets et orientées comme celles de la^îr/. i, et par des lamelles, généralement très- minces, parallèles au plan d'assemblage. La marqueterie souvent très- complexe produite par la présence des deux systèmes de lamelles s'observe parfaitement dans des rayons parallèles de hunière polarisée, et l'on peut même en obtenir, par la photogra})hie (2), des images amplifiées où l'on reconnait que les fdets silués dans l'angle obtus sont en général plus unis et moins ondulés que ceux de l'angle aigu. L'inclinaison mutuelle des lamelles appartenant aux deux systèmes a été estimée approximativement à 89° 12' et90°48' sur des plaques bien normales au plan des axes optiques; par sa combinaison avec l'angle de 58°2a' trouvé sur les macles du type n" l^le nombre 89° i 2' conduit à une inclinaison de I23''i4' entre le plan des axes d'une l)lage et celui de l'autre plage. (liCS mesiu-es prises sur des |)laques semblables aux fuj. 1 et l\ ont oscillé entre i22°42' <'t r23''3i'.) Quant au redressement des Ai^xw plages par rapport au plan des axes (i) Le même fait s'oi)^crvi" dans los cristaux de calcaire et d'aiaf^'onite, traversés par des lamelles liemiliDpes dunt la tranche cesse d'être visible sur les faces où elles viennent ahoiitii', Icpisiiiie leur épaisseur est inférieure à une certaine limite. (2) Je diiis à IM. Cuinu un lerlalu nombre de ces images, obtenues à l'aide dun iietii niiirosef)pe solaire installé dans son laboratoire de l'iîcole F'olvli ibnif|ue. i63.. ( 1252 ) optiques et à leur bissectrice, lorsqu'il est aussi parfait que possible pour l'une, il est légèrement imparfait pour l'autre, absolument comme clans les macles semblables à la fuj. i. » Sur les masses laminaires qui m'ont fourni les plaques des types 2 et 4, j'ai quelquefois observé, comme indice de la ligue où le plan d'assemblage rencontre les clivages, une légère saillie, comme celle de la fig. i, ou des sillons, visibles seulement à une vive lumière, qui correspondent à la gout- tière dessinée à droite sur la tranche cachée de la ficj.[\. L'angle rentrant nul a été trouvé de i8i degrés à 182 degrés; le calcul conduit à i8i''4o'. » Lorsque les lamelles parallèles au plan d'assemblage <.\es fig . 2 et 4 (i) sont groupées en bandes d'une certaine largeur, on a la disposition repré- sentée fig. 3. » Quoique la détermination des données cristallographiques de la mon- tebrasite reste forcément incomplète jusqu'à ce qu'on y ait découvert au moins une troisième face qui ne fasse pas partie de la zone de ses deux cli- vages principaux, je donne, dans le tableau suivant, un résiniié des inci- dences mesurées et des incidences calculées dont l'exactitude peut déjà être regardée comme assez satisfaisante. Pour abréger, je désigne par S la surface travaillée normalement au plan des axes optiques et à la bissec- trice de leur angle aigu, par H le plan d'hémitropie compris dans l'angle obtus des deux clivages, et par I. le plan des lames situées dans leur angle aigu. » Au point de rencontre des trois arêtes — ? -■, ~ [fig- i, 2 et 3), les angles plans sont : Angle plan de m = g'j^i^'ao" Angle plan de p = 96°55'3" Angle plan de S = io4"34'49" Calculé. Observe. '" : S = » t)9"8' nioy . /' : S = i) , gçf" 25' nioy. (i) Le plan d'hémiliopie compris dans l'angle de io5''44' P^''^ ^'^''^ regardé comme ])a- 1 rallùle à une face hypothétique c' ijui formerait troncature sur l'aréle postérieure de droite du parallélépipède dont nous ne connaissons encore que les faces /> et ;«, en s'inciinant aur /> (le 127" 58'. J'ai cité, sur l'autorité de M. Breithaupt, une face semblable, correspondant à un clivage difficile, dans l'amblygoiiite ; mais, personnellement, je n'ai constaté jusqu'à ce Jour, ni dans la raonlebrasite, ni dans l'amhlygonite, aucune trace de l'ciistence d'une pa- reille face, (pu- la simplicité d« son symbole lend d'ailleurs jiossible. ot:h {fig.-2.)z= ( 1253 ) p:m =: ' io5°44' fi^y- p:R [fig- 4) ^ • • • • " 52° 2' moy. 26" 16' » 53044' p:il[fig^) = io4°4' io4°32' moy. m\-i: {fig. 2) = I07°28' m'.il [fig. 2 et 3) ^ 178" 20' saillant » m:;I [fig. 4) = i8i''4o' rentrant 181" à 182" S super. : H {fig. 2, 3 et 4) = 89° 36' S infér. : H {fig. 2 et 4 ) = 90°24' » Arête —: arête — = ioi"3q'33" » m H j>:h{fig.i) = sr& m : L {fig. 1 J = 37" I o' .. p: s {fig. i) = i79''56' saillant : . >. m: Zi, ou ;/: S {fig- i et 4) =180" 4' rentrant » i S:L supér. = ioi°39'5o" ( S:L infér. = 78"2o' 10" l:h=J«9"^ • " ( 9o"52' » . . S. .S 1 „ 89012' Arête - : arête - {fig. i et 2) = » Jj ri ( qoo^o )) . . S . p \ 89046'.....' Arcte — : arête — =; ' " L ' m j go" 1 4' . . . . • . u ( 1 2° 20' avec ffi Le plan des axes optiques fait des angles de 1 „ ~„ ' ' ' ' " / 67013' avec p. » Dans les macles [fig. 1), le plan des axes de i, 3, 5, 7, 9 i-encoutre celui de 2, 4» 6, 8 sous l'angle de 58*^22' (moy. des nombres observés). » Dans les macles fig. 2 et 4, le plan des axes d'une plage coupe celui de l'aulre plage sous l'angle de 1 23^ i4' (observé i22"42'à i23"3i'). » La bissectrice de l'angle aigu des axes est négative; elle s'écarte très- peu du plan d'hémitropie H, et fait respectivement des angles de i r'Sq'SiS" avec l'arête ^^ 53°26'3i" avec l'arête '■^■, 5i°8'i8" avec l'arête "?• m S S » L'indice moyen a été mesuré sur un prisme de 59° 23', dont l'arête réfringente est très-sensiblement normale au plan des axes optiques; j'ai trouvé P = 1 , 594 (raie jatuie de la soude). » L'écartement apparent des ax,"s est tel, cpie les deux systèmes d';ui- neaux colorés corres|)ondants sont visibirs dans l'air. Cet écarlemcut, ;issez ( Î254 ) constant pour les diverses plages d'une même plaque et voisin de 86 degrés, se réduit à 71 degrés environ dans quelques échantillons. J'ai obtenu, à QO degrés C, en opérant dans l'air et dans l'huile (i), sur deux plaques passablement normales au plan des axes optiques et à la bissectrice de leur angle aigu : Fremicre plaque. 3.E=86°23' ] 9.H = 55°i8' d'où aE=i86"oS' i ''"^'' ''""^'^^' aE^rSeosi' ) . , , , 211 = 55° 8' d'où o.E = 86"i<)' \ ■ Dell rie me plaque. 2E = 70" 54/ ) ^^ rr , 1, . X, ,1 l'ay- rondes; 2H = 46°Jo' d'où 2E = 7i" g' ) -^ ^ 2E=70"32' I 2H=:45''59'3o" d'où 2E = 7o"32' 1 -^ » On voit d'après ces nombres, que la dispersion propre des axes est faible, avec p > t' (2). On arrive à la même conclusion, en observant, dans l'air ou dans l'huile, les bordures des hyperljoles qui traversent les deux systèmes d'anneaux colorés à 45 degrés du plan de polarisation, et qui offrent dn jaune rougeâtre à Vinlérieur, (\u bleu à Vextérieur. Une étude attentive montre de plus que ces bordures paraissent avoir une couleur légèrement plus prononcée dans un système que dans I autre, mais que les anneaux y affectent sensiblement la même forme. » Dans le plan de polarisation, les bai'iTS transversales de l'anneau cen- tral de chaque système sont bordées par des coideurs dont la disposition contrariée accuse une dispersion tourixmte très-notable; ces couleurs sem- (i) L'Iniile employée était très-visqueuse rt avait pour indice /ir^ 1 ,^']6; /?,:= 1,478. (2) Dans raml)lygonite, on a an contraire p<^c autour de la bissectrice aii^në. Or celle opposition dans la dispersion propre des axes optiques suffirait pour siparer l'anihlrgoniu- de la inontebrasitc, car elle constitue un caractère distinctif de la |)1ms haute importance dans les substances cristallisées, el elle paraît èlre la pins constante de toutes leurs propriétés o|)- liqncs biréfringentes. 11 est, en effet, sans exemple que des échantillons d'une nîème espèce bien définie, naturelle ou artificielle, quelles que soient d'ailleurs les variations de leurs ca- ractères physiques ou chimiques, possèdent des axes ojitiqnes à dispersions opposées, tant (pie ces axes restent situés dans le même plan; c'est seulement lorsqu'ils passent d'un plan dans un autre, perp'ndiculaiie au premier, comme on l'obseive dans l'orlhnse, la Ileiilandite el d', mires minéraux, qu'il y a échange de [losition entre les axes corresi«in87 x4 = (i67:',8-R):.9 = 488 (B) L'auge est supprimée ig5oo » Pour posséder tous les éléments nécessaires à la discussion du phéno- mène à l'étude, j ai dû renverser les conditions dans lesquelles ont été faites les expériences précédentes en plaçant l'éleclromoteur et le thermo- rhéostat hors ciu calorimètre qui renfermait les voltamètres et opérer de la manière suivante. » L'auge a été remplacée par cinq voltamètres à lames faites avec le cuivre laminé précédemment employé, et immergées dans la même disso- lution normale de sulfate de cuivre. Ces voltamètres, en tout semblables, pour les dimensions et pour la disposition des lames, aux conples excitateurs em[)loyés habituellement, occnpaient chacun un des grands moufHes du calorimètre, à l'extérieur duquel étaient placés le thermorhéostat et le couple de Smée qui actionnait les cinq voltamètres et qni remplaçait les quatre couples de même nature employés dans les opérations précédentes. » Comme il n'était pas possible de déterminer expérimentalement la ré- (i) p, /• et I{ expriment, en calories, la résistance physique de la tranche liquide qui oc- cupe pour p l'espace compris entre la lame 2 et la lame 20, pour r l'espace compris entre la lame 1 et la lame 2, et enfin pour R. l'espace compris entre la lame 1 et la lame 20. (2) L'angle à la boussole a été de i°,25 dans l'expérience (D), tandis qu'il a été de i°,85 dans l'expérience (E), et l'hydrogène dégagé dans chacun des cou|)les de la pile, en vingt- trois minutes, occupait 106 divisions dans l'expérience (D), tandis qu'il occupait 1-4 divi- sions dans l'expérience (K). ( I26l ) sistance physique de la tranche liquide comprise entre les lames de chaque voltamètre, ainsi qu'on a pu le faire dans les expériences précédentes, j'ai admis qu'elle était égale à rdont la valeur est inscrite dans le tableau ci- dessus, ce qui m'a paru assez naturel, puisque, dans l'une et l'autre séries d'expériences, les lames des voltamètres, quoique n'ayant pas la même forme, présentaient des surfaces égales et étaient sensiblement équidis- tantes. » Après plusieurs opérations faites dans les conditions que je viens de signaler et lorsque, par suite de l'action du courant prolongé pendant lui temps convenable, il s'était déposé à l'électrode négative une quantité suf- fisante de cuivre empruntée à la dissolution, on renversait les pôles, afin que le sulfate de cuivre décomposé pût se reconstituer non plus à l'aide du enivre laminé, mais bien à l'aide du cuivre déposé par électrolyse . « (III) Voici les moyennes des résultats fournis par les expériences : CHALEUR CHALEUR - CHALEUR accusée empruntée VOLUME accusée par lecaiorimèlre, au couple dans la d'hydrogène CXIIVKE ATTAQUÉ le caiorlmèlre, el qui correspond décomposition et la mis en liberté et qui CALCl'LS. déconiposiUon CALCl'LS. rocomposiiion dans correspond le roupie en à I équivalent reconiposition do I équivalent le Toltamèlre, tl'liydrogène de séquivalont de sulfale de cuivre trente-cinq sulfate de cuivre et qui reste dans un voltamètre. confinée dans un voltamètre. minutes. cal cal cal 0 dir Cuivre laminé. 7o56 ,',,, I 4 M - / = 1017 0,90 116,5 Cuivre déposé. 7G07 : 5= l52l iS'2l-r = 1127 1,20 >G/,,0 « En jetant un coup d'œil siu- le tableau (II), nous voyons, en (A), que la quantité de chaleur qui n'est pas restituée à la pile est de 1000 calories environ pour un équivalent de sulfate de cuivre décomposé dans un volta- mètre et simultanément reproduit à l'aide du cuivre laminé, tandis que nous voyons, en (B), que cette quantité est à peu près moitié plus faible lorsque le sulfate se reconstitue à l'aide du cuivre déposé dans les opéra- tions précédentes. Nous voyons aussi que, quelles que soient les conditions dans lesquelles on opère, une certaine quantité de chaleur einpriuitée à l'électromotenr ne lui est pas restituée. » En jetant également nn coup d'œil sur le tablaau (III), nous voyons encore que la quantité de chaleur accusée par le calorimère qui renferme ( 1202 ) les voltamètres et qui correspond à la décomposition du sulfate de cuivre dans ces voltamètres reste sensiblement la même, quel que soit le cuivre à l'aide duquel ce sel est simultanément reproduit. » Ces résultats semblent confirmer l'opinion que j'avais déjà émise, sa- voir : que, une certaine quantité de l'énergie voltaïque empruntée au circuit pour opérer la décomposition d'un sel qui se reproduit simultanément se transforme en chaleur et reste confinée dans les voltamètres à l'état de cha- leur non transmissible, et que très-probablement cette transformation a lieu pendant que la constitution du métal mis en liberté se modifie, en pas- sant de l'état particulier où il se trouve dans sa combinaison saline à celui qu'on lui connaît à l'état ordinaire. Ces résultats montrent aussi que, pen- dant te laminage, te cuivre perd une certaine quantité de chaleur, et que, non laminé comme laminé, ce métal, prisa l'état de liberté, a besoin, pour pas- ser à l'état où il se trouve dans son sulfate, de subir une modification qui ne peut se réaliser qu'à l'aide d'un emprunt de chalem- fait au circuit, ce qui constitue un phénomène synétectrotylicpie , c'est-à-dire un phénomène qui se fond dans le phénomène électrolytique proprement dit. » Puisque le cuivre, en sortant de ses combinaisons salines, dégae;p looo calories environ pour devenir tel qu'on le connaît à i'élat de liberté, il importe d'en tenir compte dans l'interprétation des résultats thermiques fournis par l'électrolyse du sulfate de cuivic dans le voltamètre à lames de platine, et de les retrancher des io5oo calories environ qui restent confinées dans ce voltamètre, pour avoir l'expression thermique exacte de la transfor- mation du même ordre que subit l'oxygène mis en liberté à l'électrode op- posée, et qui serait ainsi représentée par gSoo calories environ. Si mainte- nant on retranche ces gSoo calories environ, qui sont l'expression thermique de la transformation de l'oxygène, dans l'électrolyse du sulfate de cuivre, des 1 3 5oo calories environ qui restent confinées dans le voltamètre pendant l'électrolyse du sulfate d'hydrogène, il restera 4ooo calories environ qui se- ront l'expression thermique de la transformation du même ordre subie par l'hydrogène placé dans les mêmes conditions. » MM. Eue de Beaumont et Villarceac sont priés de s'adjoindre à la Com- mission, nommée dans la dernière séance, pour l'examen des questions soulevées par la Lettre dn V. Secclii, à propos des expériences à effectuer dans le tunnel des Alpes. ( 1263 ) NOMINAÏIOIXS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée de proposer une question pour le prix Bordin à décerner en 1874- MM. Chasles, Bertrand, Liouville, Fizeau, Serret réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix, sont MM. Jamin, Delaunay, Phillips. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches sur les mouvements de la sève à travers l'écorce. Note de M. E. Faivre , présentée par M. Claude Bernard. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Brongniart, Decaisne, Jamin.) « La sève moule-t-elie par l'écorce? par quelles parties de l'écorce s'é- lève-t-elle ? dans quelles conditions nutritives, à quel moment de la saison végétative ? descend-elle également par les tissus corticaux ? Telles sont les questions sur lesquelles nous avons essayé d'apporter expérimentalement quelques éclaircissements. » Posée depuis bien longtemps, la question a été contradictoirement résolue; elle l'est encore aujourd'hui d'une manière insuffisante et incom- plète. En ce qui concerne l'ascension en particulier, Haies se bornait à émettre l'opinion qu'elle peut avoir lieu par l'écorce; au contraire. Bonnet, de la Baisse, Parent, de Candolle n'acceptaient pas que la sève pût s'élever j)ar cette voie. Nous avons cherché vainement dans les travaux les plus modernes une solution décisive et directe de la question, et nous ne l'y avons pas rencontrée, bien que plusieurs auteurs, Hanstein en particulier, semblent tenir comme certaine la marche ascensionnelle de la sève à tra- vers l'écorce. » Pour dissiper nos doutes, pour que nos expériences fussent plus com- plètes et plus précises, nous avons fait des recherches sur les mîiriers, à toutes les époques de l'année et dans diverses conditions. » Des opérations pratiquées sur des boutures pendant l'hiver ont été notre point de départ. ( 1^64 ) » Nous avons fait évider deux rameaux de mûriers dans les mêmes con- ditions, de manière à ce qu'il ne fût réservé que l'écorce avec le moins possible de tissu ligneux, et, sur cette écorce, un bourgeon sitné à la même hauteur. Ces deux boutures étant disposées avec la précaution ordinaire, nous pratiquons au-dessous du bourgeon del'une d'elles une incision annu- laire; la végétation du bourgeon supérieur est manifestement ralentie puis bientôt arrêtée, tandis que sur le second rameau elle s'effectue régu- lièrement. » Le 3 mars 1871, nous avons injecté au mercure, puis bouturé deux rameaux de mûrier, dont l'un d'eux avait une annulation au-dessous du bourgeon supérieur; la végétation de ce bourgeon n'a pas tardé à s'arrêter, tandis que le rameau non opéré a produit des pousses assez vigoureuses. » Sur deux rameaux de mûrier, à i centimètre au-dessous du sommet, où un bourgeon a été réservé, on pratique une incision annulaire; sur l'un des rameaux l'incision est entière, sur l'autre elle est partielle, de manière à ce qu'un pont d'écorce de 1 centimètre de largeur soit réservé, qui fait communiquer entre elles les deux lèvres de l'incision. Les boutures ainsi pratiquées, le 3 mars, sont placées sous la tanne chaude; le 17^ il est mani- feste que le bourgeon correspondant au pont d'écorce réservé s'est déve- loppé de I centimètre plus que l'autre; l'accroissement se continue dans les mêmes proportions pendant la semaine suivante; il a suffi, pour le ralentir et l'arrêter, d'intercepter, en complétant l'incision, la communication établie entre les deux lèvres par le lambeau d'écorce réservé. Nous avons répété, avec les mêmes résultats, l'expérience sur le mûrier et sur la vigne; nous l'avons répétée en l'inversant, c'est-à-dire en réservant le bourgeon et fai- sant l'incision annulaire incomplète vers la base du rameau; le bourgeon correspondant au lambeau d'écorce en communication avec les deux lèvres de l'incision a pris toujours un dévelopj)ement bien supérieur à l'autre. » Il nous a été possible d'obtenir sur le mouvement ascendant des sucs nourriciers par l'écorce une preuve expérimentale d'une évidence incon- testable : le 1 3 juillet, sur une pousse herbacée vigoureuse de i centimètre de diamètre, nous avons fait une coupe au-dessus d'un bourgeon, puis fendu longitudinaiement l'écorce sur une étendue de 3 centimètres; le cylindre cortical a été isolé du bois, et le bois entièrement enlevé à son in- térieur; les lèvres du cylindre cortical creux ayant été rapprochées, l'inté- rieur a été rempli de terre argileuse humide, l'extérieur maintenu humide et protégé par des liens végétaux. Le bourgeon isolé vers le sommet du tube cortical creux n'a pas tardé à se développer; le 28 juillet, il mesurait ( 1265 ) déjà plus de t centimètre, le 28 août, il en avait 18 et portait liiiil feuilles. Nous constaliunes à cette époque qu'une couche d'exsudation, devenue de|)uis de natiu'e ligneuse, s'était développée à l'intérieur du tube corti- cal, à travers et en dedans des couches libériennes. » Comment expliquer le développement considérable du bourgeon, fixé sur ce tube cortical? comment expliquer l'abondance de l'exsudation inté- rieure, si l'on n'admet que les sucs nourriciers se sont élevés régulièrement par l'écorce? » Nous avons pensé que la même expérience, qui nous instruisait si clairement sur l'ascendance de la sève par l'écorce, pourrait aussi nous fournir quelques indications sur le mouvement descendant des matières élaborées par les feuilles nées du bourgeon développé sur le cylindre cor- tical. Nous avons pratiqué, le i i août, une incision annulaire à ^ centi- mètre au-dessous de la jonction de l'écorce isolée, avec le reste du rameau demeuré sain; mesurée dans cette région, la circonférence du rameau était alors de o'",oi6; le 1 1 septembre, un bourrelet volumineux s'est développé à la lèvre supérieure de l'incision, comme dans les circonstances ordinaires; une croissance appréciable en diamètre a eu lieu entre l'incision et la base du cylindre cortical isolé; la mesure prise à nouveau le 3 septembre dans cette partie, a été de o'",oi8. Le 9 octobre, cette croissance était de o™, 01 85. La croissance, la formation du bourrelet au-dessous du cylindre cortical isolé, ne supposent-ils pas le transport de haut eu bas, à travers cette écorce, de matières nutritives? » Nous rapporterons, comme témoignant du même fait, deux autres ex- périences. 11 y a plusieurs années, nous avons exécuté la suivante, ignorant qu'Haustein faisait en Allemagne une observation analogue. Une bouture de mûrier est pratiquée en hiver dans une serre à multi|)licalion, un bour- relet se forme à la base, et il en naît des racines; quelques feuilles se for- ment à l'extrémité opposée : une annulation est pratiquée alors vers le mi- lieu de la bouture; elle suffit pour priver la racine de sucs nourriciers el en arrêter le développement; tandis qu'à la lèvre supérieure de l'incision nou- velle des fibres radicales commencent à se former, les feuilles supérieures cessent de recevoir de la base du rameau les sucs nécessaires, deviennent d'abord stalionnaires dans leur évolution, puis s'altèrent el jjérisseiit. » Le 26 juin 1871, nous avons opéré comme il suit : nous isolons sur un rameau ligneux de deux ans un lambeau sous forme de triangle allongé dont la base est adhérente au rameau, tandis qu'il en est maintenu écarté C. R.,iS7i, 2= .S™i«(r<-. (T. I.XXIIl, iN" 22.) 1 65 ( 1266 ) dans tout le reste de son étendue par un m'iDce fragment de bois; ce lam- beau, constitué dans tonte récorcc d'nne conclie de bois le plus mince pos- sil)le, porte en son milieu un bourgeon; on a opéré par un temps humide, et recouvert avec précaution la partie opérée. » Du 26 juin an 27 juillet, la pousse du bourgeon, située au milieu du lambeau et auquel le liquide nourricier ne pouvait arriver que par en haut et surtout parles couches corticales bien intactes, s'est opérée régulièrement; l'élongation a atteint 4 centimètres, les feuilles se sont étalées, une exsuda- tion s'est produite à la face interne et sur les parties latérales du lambeau; le développement a donc eu lieu par un mouvement de sève nourricière se portant de haut en bas par l'ècorce; seulement, il s'est produit d'une ma- nière insuffisante, comme le prouve l'état des parties. » On sait que les physiologistes allemands ont établi que le transport des sucs nourriciers descendant par l'ècorce aurait lieu y)articulièrement dans la zone libérienne, et surtout au moyen des cellules dites crihteuses. » En résumant les expériences qui précèdent, en les rapprochant des faits déjà connus sur le transport de ces sucs nourriciers par l'ècorce, chez le mûrier particulièrement, nous arrivons aux conclusions suivantes : » 1. L'hiver sur les boutures, pendant la saison végétative sur les ra- meaux herbacés et ligneux, la sève s'élève de bas en haut par l'ècorce, par- ticulièrement par les couches libériennes. Nous ne préjugeons rien ici sur les mouvements de la sève par les parties autres que l'ècorce. » 2. Cette sève est nourricière; c'est une nouvelle preuve d'iui courant séveux ascendant, renfermant des matières élaborées. » 3. L'ècorce est donc le siège, spécialement dans sa région libérienne, de mouvemenls : .'veux ascendants et descendants; comme il estdifficile de com- prendre l'existence simultanée à travers la même région de ces deux cou- rants inverses, on est conduit à admettre que les deux mouvements s'exé- cutent successivement, par les mêmes voies, dans des conditions de périodicité que nous ignorons encore. » 4. Les expériences qui précèdent nous expliquent la gravité des plaies de l'ècorce et les conséquences funestes des incisions annulaires; la des- truction des parties supérieures consécutivement aux incisions et aux plaies de quelc[ue gravité ne s'explique pas seulement, comme nous l'avons déjà indiqué dans un précédent travail, par l'action d'ensemble des influences extérieuressur le bois dénudé, elle est due surtout à l'entrave que l'ablation de l'écoi'ce apporte au mouvement ascendant delà sève. » L'ècorce est donc loin de jouer seulement le rôle de couche protec- ( '267 ) trice; ou ne saui'ait trop, ce nous seuiblc, insister sur sou importance ic- lativeinent aux inouvemeuts de la scve. » M. Bouvet soumet au jugement de l'Académie une reveuflicalioii de priorité, au sujet d'expériences pour la tlirection des aérostats, exécutées récemment par M. Hiinter, de Mayence. La Gazette de Francfort ayant publié un récit de ces expériences, et l'ayant accompagné de grands éloges adressés à l'auteur, M. Bouveî croit devoir rappeler que le système décrit dans cet article est exactement celui qu'il a communiqué à l'Académie, dès 1870, et que l'on a pu trouver indiqué et décrit dans les Comptes rendus des 24 et 3r octobre, ai novendjre, 12 et jg décembre 1870. L'accueil qui a été fait pai' l'Académie à ces diverses Communications détermine l'auteur à réclamer son appui, pour que les progrès effectués dans la solution de cette difticile question par des re- cherches françaises ne puissent être attiibués à un étranger, qui en a pu lire depuis longtemps la description dans nos divers recueils scientifiques. (Renvoi à la Coiiunission des Aérostats.) M. MoisoN adresse une Lettre concernant l'emploi de l'eau de mer pour la fabrication du pain, dans les environs de Cancale. L'auteur fait remarquer que, sur toute la côte voisine du hameau qu'il habite, le levain seul est fait avec de l'eau douce, et cjue c'est exclusiveiuenl l'eau de mer pure qu'on emploie pour pétrir la pâte; le pain obtenu n'a que le degré de salure nécessaire. Au contraire, lorsqu'on a voulu ajouter de l'eau de mer à la soupe, en guise de sel, on a obtenu un aliment que l'on a dîi rejeter. L'auteur demande s'il ne faut pas voir, dans la compa- raison de ces deux résultais, une preuve d'(uie transformation particulière que la cuisson du pain lerait subir à certains .sels dissous dans l'eau de mer. Il appelle, d'ailleiu-s, l'attention de l'Académie sur les bous effets liygié- niciues qu'il attribue à l'usage du pain salé à l'eau de mer. (Commissaires : MM. Chevreul, Boussinganlt, Balard, Cloquet, Dumas.) M. Martin i>e Buettes adresse, par l'entremise de M. Piullips, une Note sur l'explosion des charges intérieures et non fulminantes des projectiles oblongs, lorsqu'ils choquent un corps résistant. (Renvoi à la Section de Mécanique.) i65.. ( 1268 ) M. Laili.er adresse une Note concernant des expériences comparatives sur la |)uiss;nice nutritive des viandes de cheval et de bœiit. (Coniinissaires : MM. Bouley, Larrey.) COIVRESPOKDAIVCE. M. LE Ministre DE l'Ixstructiox publique adresse à l'Académie une Let- tre en réponse à la demande cpii lui avait été faite, de contribuer aux frais de l'expédition scientifir|ue pour l'observation du passage de Yénus sur le Soleil, le 8 décembre 1874. Le budget de l'année 1872 étant déjà déposé et accepté, la somme demandée par l'Académie ne pourra être proposée que dans le budget de 1873. M. LE MiMSTRE DE l'Instruction PUBLIQUE transmet à l'Académie la Lettre suivante, adressée, par le consul de France à Elseneur, à M. le Ministre des Affaires étrangères : « Elseneur, le 26 octobre 18'ji. » La presse publique a signalé la découverte faite, l'année dernière, au Groenland, par M. le professeur suédois Nordenskyœh, de trois énormes météorites de fer. Le gouvernement suédois avait demandé au gouverne- nement danois la permission de faire prendre ces météorites par deux na- vires armés dans ce but, sous le commandement du Baron V. Otter, savoir : la chaloupe canonnière à vapeur Jngegerd et le brick Gladan, en offrant la condition qu'un tiers de ces masses découvertes reviendrait au Danemark. L'accord s'étant établi sur cette base, les deux navires ont été prendre les météorites et les ont apportées en rade de Copenhague, à la fin du mois dernier. Leur poids est de 49600, 20000 et loooo livres. Celle de 20000 a été reuiise au Danemark, et, couiine on avait trouvé supplé- mentairement vingt-deux pièces d'un poids total de 1200 à 1 5oo livres, ce même |)ays a reçu cinq autres pièces, pesant environ 45o livres. Les autres météorites ont été transportées à Stockholm, pour y être placées dans le Musée national. » Ces grandes masses de fer surpasseraient par leur volume tout ce qui a été découvert antérieurement. M. le professeur Steenstnq), Assistant au Musée ininéralogique de Copenhague, qui a accompagné l'expédition, les considère comme devant être du plus grand intérêt scientifique, pour l'étude de l'origine probable des météorites de fer. » (Renvoi à la Section de Minéralogie.) ( 1269 ) M. LE Seckétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un volume de M. Fujiiier, portant pour titre : « Les races humaines ». CHIMIE ANALYTIQUE — Sur (a séparation de la potasse et de la soude. Note de M. Th. Schlœsisjg, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Dans l'une des dernières séances de l'Académie, M. Chevreul a insisté sur les difficultés que l'on rencontre dans la séparation de la potasse et de la soude; les observations présentées par l'illustre chimiste donneront de l'intérêt à des recherches que je viens de terminer sur ce sujet. » On sait que l'étude des perchlorates conduisit Serullas à un procédé lort simple pour doser la potasse ; ayant constaté que cette base est la seule, parmi celles que l'on trouve le plus souvent dans les analyses, qui forme avec l'acide perchlorique un sel insoluble dans l'alcool, il conseilla de faire passer les bases à l'état de perchlorates, en employant nu besoin les perchlorates d'argent et de baryte pour éliminer et doser le chlore et l'acide sulfurique, et d'achever par l'alcool à 40 degrés la précipitation du perchlorate de potasse. Adopté à l'époque de sa publication, ce mode de dosage semble délaissé aujourd'hui. Peut-èlre Serullas a-t-il eu le tort de ne pas citer dans son Mémoire des résultats d'analyse en chiffres, manière la plus efficace de fixer le mérite dune méthode; mais ce qui a manqué sur- tout à son procédé, c'est, je crois, le réactif sur l'emploi duquel il est fondé. L'acide perchlorique, en effet, n'a été longtemps qu'un produit de collec- tion, d'une pureté fort douteuse; et, malgré le beau travail de M. Roscoé, qui a donné le moyen de l'extraire à l'état de pureté du chlorate de potasse, il n'a pas pris sa place parmi les produits chimiques qui alimentent nos la- boratoires. » Je vais monirer que le procédé de Serullas devient l'un des plus pré- cis de l'analyse, quand on emploie l'acide perchlorique pur fourni par le perchlorate d'ammoniaque. Je décrirai plus loin une préparation de ce sel qui permettra d'en faire un produit marchand; le supposant obtenu et pur, j eu décrirai d'abord l'emploi. » M. H. Sainte-Claire Deville a enseigné depuis longtemps à détruire l'am- moniaque dans les analyses par l'eau régale faible; je transforme ainsi, en quelques minutes, le perchlorate d'ammoniaque en un mélange d'acides perchlorique, nitrique et chlorhydrique. Or, par sa fixité et son énergie plus grandes, l'acide perchlorique chasse absolument les acides nitrique et ( 1270 ) clilorhycliique de leurs combinaisons salines: le mélange des Irois acides se comijorte, vis-à-vis des nitrates et des chlorures, comme de l'acide perclilo- rique seul, e! les bases sont totalement transformées en perchlorales, pour peu que l'équivalent d'acide dépasse celui des bases, et à condition que la chaleur soit poussée à un degré suffisant. On voit par là qu'il est inutile d'avoir recours aux perchlorates d'argent et de baryte, ainsi que le conseille Serullas, pour doser, au début de l'analyse, le chlore et l'acide sulfurique. Le chlorure de baryum et le nitrate d'argent peuvent ici remplir leur office ordinaire, puisque les acides chlorhydrique et nitrique qu'ils introduisent seront plus tard chassés par l'acide perchlorique. » Je considère maintenant un mélange de chlorures ou de nitrates de po- tasse on de soude. Je suppose qu'on a concentré la dissolution sur le bain de sable, dans une petite capsule de porcelaine tarée. On y verse le mélange des trois acides, et l'on évapore. Lorsque la matière est presque sèche, il s'en dégage des fumées blanches épaisses : c'est le signe que l'acide perchlorique est en excès, et que la transformation des sels est complète. Quand ce déga- gement a pris fin, on laisse refroidir, et on lave le perchlorate de potasse eu plusieurs fois par de petites quantités d'alcool à 36 degrés, que l'on décante sur un petit filtre : celui-ci retient les parcelles de sel potassique entraînées. Pins la sonde est abondante, plus le perchlorate de potasse en retient dans ses cristaux. Aussi, convient-il de dissoudre à chaud, dans le moins d'eau possible, le perchlorate à peu près lavé, et d'évaporer à sec. Deux lavages à l'alcool achèvent ensuite la purification du sel. On dissout par quelques gouttes d'eau bouillante le perchlorate entraîné sur le filtre; on les reçoit dans la capsule, on évapore de nouveau à sec et on chauffe jusqu'à 200 de- grés environ; le sel est alors absolument desséché et bon à peser. La disso- lution alcoolique de perchlorate de soude est vaporisée dans un petit ma- tras à long col, où le sel est ensuite décomposé par la chaleur; on reprend par l'eau, et l'on évapore dans une capsule de platine. Mais le chlorure de sodium ainsi obtenu contient le plus souvent quelques traces de perchlo- rate; il convient, pour avoir un ilosage exact, de le transformer en stdfate. Au lieu de décomposer le perchlorate de soude par la chaleur, on peut le traiter directement par l'acide sulfurique, en opérant dans la porcelaine. » Voici des résultats d'analyse : Opéré sur 643'"s,2 chlorure potassium. | Trouve. C.hlor. polass. » 385"'S 5 chlonuc sodium. | Fcirlil. polasse, . i i. 20" d'alcool à 36°. Chlor. potass. Perrhl. potasse.. 64™^o = 34"'S5. Chlor. sodium . Sulfate de soude. 1570'"°, 5 =: 1294'"^. Chlor. potass. Perchl. potasse. . ii43"'^,o = 777™^, o. Chlor. sotliiini . Sulfate de soude' 2"'s,9 = 3"'^4- » On voit que le procédé par l'acide perchlorique permet de séparer la potasse et la soude, lors même que l'ime des hases est en quantité très- faible par rapport à l'atitre; j'ai même pti constater que mon chlorure de potassium, bien que purifié par trois cristallisations, contient encore des traces de soude. En effet, 3^'', 5 de ce sel transformés en perchlorate ont abandonné à l'alcool 5 milligrammes de perchlorate de soude équivalaiU à 2™^, 5 de chlorure de sodium. Cette soude ne [provenait pas des vases, car ime expérience à blanc faite avec les réactifs employés n'a rien donné. » Lorsque la potasse et la soude sont accompagnées d'acide sulfuriqtie ou d'acides fixes, ceux-ci doivent être d'abord éliminés par les procédés en usage. ]'ai constaté que la présence de la chaux, de la baryte, de la ma- gnésie ne gêne en aucune façon l'exacte séparation du perchlorate de potasse. En voici un exemple : Opéré sur : Chlorure de potassium 83 ,5 Sulfate de itiagnésie 574, o Chlorure de sodium i2q8,o Chlorure de calcium 233, o Après élimination de l'acide sidfuri(|iie par le chlorure de barvum el conversion des bases en perchlorafes, on trouve Perchlorate de potasse i53"'i^,i =r 82"'^,4 chlorure de potassium. » Je ferai remarquer que la séparation de la potasse peut se faire presque au début d'une analyse, et qu'ainsi le procédé devient très-expéditif quand il s'agit seulement de déterminer cette base. » Préparation du perchlorate (V ammoniaque. — Elle comporte trois opé- rations : préparation du chlorate de soude, transformation par la chaleur du chlorate en perchlorate, transformation du perchlorate de soude en perchlorate d'ammoniaque parle chlorhydrate d'ammoniaque. » I>e chlorate de soude peut être obt( lui eu grande quantité, soit en ( 1272 ) traitant par le sel de soucie le mélange de chlorure et de chlorate calciques que donne la dissolution d'hypochlorite de chaux saturée de chlore et portée à l'ébullilion, soit en saturant directement de chlore le sel de soude. On lit dans plusieurs traités de chimie qu'il est difficile de séparer le chlo- rure et le chlorate sodiques produits en même temps; c'est une erreur ré- futée par les chiffres suivants : chioraie chlorure . de soude. desîodium. loo (l'eau dissolvent à la lempcralure de 12 degrés. ... 8q, 3 » 100 d'eau, à i2 degrés, agitée avec des excès de chlorate et de chlorure 5o,'j5 ^4,4 lOO d'eau bouillante sur un excès des deux sels, à 122". 249,6 1 i ,5 100 d'eau de cette dissolution bouill. refroidie à 12°. . 68,6 1 1 ,5 I) D'où l'on voit que 100 d'eau saturée à 122 degrés de chlorate, en présence de chlorure, déposent par le refroidissement 181 de chlorate, et que le sel marin reste tout entier en dissolution. N'est-il pas évident, d'après ces ré- sultats, que la séparation des deux sels ne présente aucune difficulté et ren- tre dans la classe des opérations les plus familières aux fabricants de pro- duits chiiuiques? » La transformation du chlorate de soude en perchiorate par la chnleiu- est semblable à celle que subit le chlorate de potasse dans les mêmes con- ditions; elle m'a niêine paru plus nette, en ce sens que le dégagement d'oxygène devient presque nul, quand la matière a pris la consistance pâteuse. » Le résultat de l'opération est un mélange de chlorure de sodiiun, d'un reste de chlorate, et surtout de perchiorate. On reprend par le moins d'eau possible; après digestion, on obtient une dissolution sirupeuse de perchiorate; la majeure partie du chlorure et du chlorate en est exclue, et demeiu'e à l'état de précipité cristallin qu'on sépare par l'égouttage sur lui entonnoir. La dissolution, mêlée à chaïul avec de l'eau bouillante saturée de sel ammoniac, laisse déposer, par le refroidissement, de gros cristaux de perchiorate d'ammoniaque. » Un chimiste pratiquant une fois ce procédé perdra la moitié des ma- tières; il retirera aSo à 3oo granuucs de |iei'chlorate d'ammoniaque de 1 kilog. de chlorate de soude; mais, en fabrique, on opère, même pour des produits Irès-secondaires, dans des proportions qui comportent une cer- taine suite des opérations; on peut y laver méthodiquement les dé|)ûts sa- lins successifs, et utiliser les eaux mères. Si j'indique le chlorhydrate d'ammoniaque pour la transformation i\u perchiorate de soude, c'est parce ( 1273 ) que l'eau mère, bouillie avec du carbonate de soude pour éliminer l'am- moniaque, ne contiendra pas d'autre sel que le chlorure, le chlorate et le perchloratesodiques,et pourra, dès lors, être employée à dissoudre de nou- veau perchlorate de soude. » Lorsque le perchlorate d'ammoniaque cristallise en présence de sels potassiques, il entraîne de la potasse dont on ne peut plus le débarrasser par des cristallisations répétées; il est donc essentiel que le chlorate de soude, point de départ du travail, soit exempt de potasse. On vérifiera sa pureté par le procédé même de Serullas, que je m'efforce aujourd'hui de rendre aux analystes. Une seconde cristallisation suffit pour sa purifi- cation. )) Pour vérifier la pureté du perchlorate d'ammoniaque, on le décom- pose par l'eau régale faible, et l'on évapore à sec; il ne doit laisser aucun résidu. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Observalions nouvelles sur la prédominance altermitive (le l'acide nilreux et de l' acide nilricjue dans les eaux de pluie. Note de ftl. Chabriek. (Extrait.) « Pendant la période récente de mes observations, aussi bien que dans celles qui l'ont précédée, lorsque le temps était calme ou que les orages étaient lointains, l'acide nitreux se trouvait presque toujours en excès plus ou moins grand, par rapport à l'acide nitrique; celui-ci, au contraire, était en proportion dominante dans les pluies d'orage, surtout lorsqu'elles étaient recueillies au centre même de la tempête, ou par les grands vents. M Ces observations ne souffrent que peu d'exceptions, malgré les in- fluences complexes de l'air en mouvement, de l'humidité et de l'électricité atmosphérique, influences qui s'exercent d'une manière inégale sur la production de l'un ou l'autre des deux acides en question (i). » Le rôle des saisons, dans la production plus ou moins active de l'acide nitrique et de l'acide nitreux, se réduit donc au plus ou moins de chaleiu-, d'humidité et d'électricité que renferme l'atmosphère, à l'époque et dans le lieu où on l'observe. Favorablesàla production de l'acide nitreux, quand elles sont accom|)agnées d'un temps calme et couvert, d'une température (i) Les tableailx niinu'ii(]ues qui donnent les lésnllats Ae ces observations trouveront place dans la Note conipîéle, (jni doit étie insérée prorliaineiiient dans les jltiiuilcs de Chi- mic et de Pliysiqiie. C. R., 1871, -i' Si-mestrc. ( 1 . I.XXIll, IN" 'i'I.) I < >' > ( 1274 ) moyenne et d'un état hygrométrique élevé, les saisons secondent au con- traire la formation de l'acide nitrique, lorsque leur température s'élève, lorsque l'air s'agite violemment et que le temps devient sec et orageux. » CHTMIK APPLIQUÉE. — Recherches expérimentales sur les propriétés (les huiles siccatives. Lettre de M. Sacc à M. Clievreid. « Vous m'avez montré, il y a un an, les essais que vous faisiez à cette époqsie sur l'oxydation de l'huile de lin cuite et appliquée sur des surfaces de nature différente. Ces expériences, dans lesquelles vous avez dévelopj.é votre sagacité et votre finesse d'observation habituelles, ont d'autant plus excité mon intérêt, que je poursuis depuis trente ans des expériences rela- tives à la cause de la transformation de l'huile de lin en vernis. » Généralement, on admet que la résinification des huiles siccatives est due uniquement à une absorption d'oxygène; mais, s'il en est ainsi, pour- quoi les cuire, et pourquoi, quand on les cuit trop, deviennent-elles vis- queuses, pour se changer ensuite en véritable caoutchouc. C'est pour ré- pondre à ces dernières questions que j'ai entrepris les expériences suivantes. » D'abord, j'ai voulu m'assurer des pertes que subit l'huile de lin dans l'opération de la cuisson, et j'ai opéré comme suit : dans une marmite, en fer, j'ai versé aSoo grammes d'huile de lin brute, avec laquelle j'avais broyé 3o grammes de litharge et 3o grammes de minium, desséchés au rouge et broyés en poudre fine. On a chauffé le tout sur un feu de charbon doux, et en agitant sans cesse. L'ébullition s'étaut prolongée pendant dix mi- nutes, on laissa refroidir en vase clos, et l'on pesa après vingt-quatre heures : l'huile n'avait perdu que 60 grammes, perte si faible qu'elle permet de re- garder l'huile de lin cuite comme une simple modification isomérique de celle qui est crue. Poursuivant cette idée, nous avons concentré des échan- tillons de cette huile de lin, cuite et filtrée au papier, dans une casserole d'argent, et nous avons trouvé qu'elle prend la consistance de mélasse lors- qu'elle a perdu 5 pour 100 de son poids; et qu'elle se change en caoutchouc lorsqu'elle a perdu 12 pour 100. » Quant à la faculté siccative de ces différentes préparations appliquées sur la même planche de bois de sapin, nous avons trouvé, au bout de vingt- quatre heures, l'huUe de lin c■■ Je ])ris deux plaques minces de zinc, de 988 centimètres carrés, pe- sant, avant le vernissage : N" 1, 4 18 grammes, N" 2, 425 grammes; après le vernissas*; .lç,V, N" 1, 422 grammes, N" 2, 43o grammes. Quarante-huit heures plus tard, et quand le vernis (ut sec, elles |)c- saient : N° 1, 424 grammes, N" 2, 432 grammes. Ce fjni permet d'établir que l'huile de lin, en se résinifiant, absorbe moitié de son poids d'oxygène. Répétée deux fois, cette expérience a donné idenlitpiement les mêmes chiffres. i(i6.. ( '27G ) » Plus les couches (l'huile sout minces, plus aussi elles sèchenl vile; il y a donc perte de temps et d'huile à donner des couches épaisses, et toute l'utilité de l'essence de térébenthine dans la préparation des vernis gras pomrait bien se réduire à les diviser, pour en faciliter l'oxydation. L'ex- périence est facile à faire : on met, dans une casserole à fond plat, de l'huile de lin cuite; au bout de vingt-quatre heures, il s'est formé à sa surface une couche de résine qui n'augmente plus, sans doute parce qu'elle est imper- méable à l'air : telle est la cause pour laquelle les tableaux des peintres qui mettent trop de couleur sur leurs toiles se fendent. » L'oxydation est d'autant plus active que la température ambiante est plus élevée : à + 5 degrés C, elle est exactement moitié moins rapide qu'à -I- i5 degrés C, ce qui justifie la pratique des vernisseurs qui, en hiver, mettent les meubles vernissés dans des appartements chauffés, et, en été, les exposent au soleil. » RI. P. Thésard, à la suite de l'exposé, fait par M. le Secrétaire perpé- tuel, du travail de M. Sacc, ajoute : « Dans mon pays, en Bourgogne, on fait un fréquent usage de l'huile de lin lithargyrée et surcuite pour peindre les voitures légères; c'est en i8j3 que j'ai introduit celte pratique, qui s'est répandue depuis. » Ce que cette peinture a de remarquable, c'est que, bien que ne se sé- chant jamais et faisant toujours vernis, elle ne fixe pas la poussière. » Depuis 1860, j'ai une salle à manger lambrissée en chêne et peinte ainsi : cette couleur ou plutôt ce vernis ne s'est jamais séché, ce qui n'em- pêche ])as que, par un simple coup de brosse pour enlever la poussière, il reprend tout son brillant, en sorte que la pièce paraît aujourd'hui aussi neuve que le premier jour. » J'ajoute que le parquet de cette même salle à manger, qui est aussi en chêne, a été passé à deux couches d'huile de lin lithargyrée, mais non sur- cuile. Ce parquet, au contraire des boiseries, est très-sec; il rentre donc dans le cas ordinaire, et les boiseries font avec lui un singidier contraste, qu'il peut être intéressant de signaler. » CHIMIE ORGANiQUli. — Faits pow servir à l'histoire des phénols. Note de MM. DisART et Cii. Barov, présentée par M. Cahours. H On a désigné sous le nom générique de phénols une classe de corps déjà nombreux ayant entre eux, soit par leur mode de génération, soit par ( 1277 ) les propriétés physiques et chimiques, un grand nombre de caractères com- muns qui leur doiuient luie physionomie spéciale. Quoique l'iiistoire de la phipart des corps connus soit déjà riche de faits, la fonction chimique du groupe n'est pas encore déterminée, et c'est ainsi qu'on désigne indiffé- remment le corps qui a servi de type sous les noms d'Iijdrate de phényle, d'acide phénique, de phénol, et d'acide carbolique, sans toutefois qu'aucun de ces noms préjuge une fonction bien définie. » De l'ensemble des faits connus autant que de ceux qu'il nous a été donné d'observer, il résulte pour nous que les phénols tiennent en partie des propriétés de l'hydrocarbure dont ils dérivent et de celles de l'alcool dont ils ont la composition. Ils forment le terme de passage, en procédant de l'un et de l'autre types, mais en offrant aux réactions des affinités plus limitées. » Ainsi, les combinaisons monochlorées, bromées et iodées obtenues par action directe sur les hydrocarbures, et qui sont identiques aux produits dérivés des phénols dont ils représentent les éthers, sont susceptibles d'é- changer un équivalent d'hydrogène contre le corps AzO* en donnant nais- sance à des composés nitrochlorés, bromes et iodés dont la l'éduction amène la formation d'alcaloïdes chlorés, bromes et iodés identiques à ceux obtenus en partant de l'alcaloïde résultant de l'action de l'acide nitrique fumant sur les hydrocarbures. Cette analogie va même plus loin, puisqu'on rencontre ordinairement dans les alcaloïdes ainsi obtenus les deux isomè- res solides et liquides qu'on produit également par les hydrocarbures. D'un autre côté, nous trouvons dans les phénols, et à un degré élevé, cette même facilité à fixer la molécule AzO' en donnant des dérivés qui présentent eux- mêmes des cas d'isomérie que nous retrouvons également dans les dérivés sulfuriques des phénols. » Les faits que nous apportons ont trait à la fonction que les phénols peuvent exercer en jouant le rôle d'un alcool. Dans les réactions qu'ils pro- duisent, le jeu des affinités n'est pas encore aussi intense que pour les alcools ordinaires, et ce n'est qu'en faisant intervenir largement le temps et la tem- pérature qu'on parvient à vaincre l'inertie de leurs molécules. » La plupart de nos expériences ont porté sur le phénol proprement dit et quelques-unes sur le naphtol. » Si l'on sature d'acide chlorhydrique un mélange de |)hénol et d'alcools méthylique, vinique ou amylique, et qu'on expose le produit dans des tubes scellés à la lampe à la chaleur d'un bain d'eau bouillante, on obtient des ( «37» ) (Hliers doubles tiiii paraissiiit itleuticjues :; ceux découvei Is par M. Calioiiis dans la distillation des salycilates. )) Par l'action de l'acide cliiorhjdrique fumant sur le phénol à 200 de- grés, on en obtient l'éthérification, en produisant l'éther chlorhydriqne C'*H«CI. )) Un mélange intime de sulfophénale et d'acétate de plomb donne à la distillation sèche de l'acétate de phényle. )i Le même éther se produit par l'action de l'acide chlorhydrique fumant sur un mélange d'acide acétique cristallisable et de phénol à la température de 1 80 degrés. » Le sulfophénate de soude ou de j)lomb et le cyanure de potassium produisent du benzonitrile. » Quand on chauffe vers aaS degrés le sulfophénate de soude desséché à laS degrés avec de l'aniline, on obtient de la diphénylamine. » Avec les sulfonaphtolates (modifications A et B) et l'aniline, on donne naissance à des alcaloïdes isomériques renfermant le résidu naphtyl dans leur molécule. » Un mélange de i partie de chlorhydrate d'aniline, 2 parties de phénol et I partie d'acide chlorhydrique fumant exposé à la température de aSo de- grés donne également de la diphénylamine. Dans ce cas, l'acide joiu> le rôle d'agent éthérifiant, car en son absence la réaction ne s'opère nettement qu'au-dessus de 3oo degrés. » Quand, d'un autre côté, nous prenons comme J'éaclifs le chlorure ou l'iodnre de phényle (ce dernier s'obtient facilement par l'action du chlo- rure d'iode ICI sur la benzine), nous observons les faits suivants : » Le chlorure de phényle et l'aniline, passant dans un tube chauffé dans ini bain métallique avant le ronge naissant, réagissent l'un sur l'autre en donnant de la diphénylamine. » Les mêmes corps et le sodium réagissent déjà à froid, en produisant le même alcaloïde. » EnIJn, à la température de 280 degrés, l'iodure de phényle et l'aniline forment également de la di|)hénylamine. » Ainsi, comme nous le disions en commençant, si les phénols conservent encore, soit dans leur molécule intacte, soit dans les produits de leur trans- formation, certaines propriétés de l'hydrocarbure dont ils dérivent, ils possèdent aussi une tendance réelle à se prêter aux réactions caractéristi- ques des alcools, mais avec nue force d'affinité beaucoup moins grantle. ( '279 ) )) Nous espérons apporter prochainement à l'Académie d'autres faits se rattachant à l'histoire de celte intéressante classe de corps. « PHYSIQUE. — Siir des sons musicaux produits lors de l' ouverture de la soufiape pendant des ascensions acroslaliciues. INote de M. W. de Fonviei.i.e. (Extrait.) « Dans ime de mes ascensions aérostatiqnes, j'ai nettement entendu lui son musical très-pur et très-intense se produire lors de l'ouverture de la soupape. I.e même phénomène a été observé par M. Gladsher, qui l'a signalé dans des Rapports à l'Association Britannique. » 11 me semble évident que ce son se produit lorsque l'ouverture de la soupape a été assez brusque pour que le lest qui la garnit se soit complè- tement détaché, et que les arêtes vives qui terminent le siège ainsi que les clapets aient été mis à nu. Il faut encore que la veine gazeuse qui remplace la soufflerie d'air sorte avec une énergie suffisante. Comme le ballon |)eut être assimilé à luie énorme caisse sonore, le son produit acquiert facilement une intensité assez grande. » Supposons qu'on ait disposé au-dessus de la soupape un plan très- mince, de manière à recevoir convenablement le choc de la veine gazeuse : on produirait des sons dans toutes les circonstances où il sortirait la moin- dre quantité de gaz. Cette construction devrait être faite au-dessus d'une petite soupape supplémentaire, pratiquée dans la traverse de la grande. F^a nécessité de cette soupape additionnelle est maintenant admise par tous les aéronautes; la seule innovation serait de la pourvoir d'une espèce de sifflet ou d'avertisseur, permettant de donner des renseignements immédiats sur les mouvements du ballon. Elleauraitl'avantagede servir à étudier beaucoup de phénomènes physiques importants, dépendant de la constitution du milieu ambiant, de la vitesse absolue du ballon, de la manière dont il sera fermé ou ouvert à la partie inférieure, delà nature des gaz qu'il renferme, etc. K Ces remarques m'ont été suggérées par la lecture d'un Mémoire de M. Sondhaus, pubhédans les Annales de Poggendoif en i854, et analysé par M. Masson dans le XLP volume de la i" série des Annales de Physique et de Chimie. Ce physicien analyse les sons produits pai- une souffleiie dans un tuyau ouvert par le bas et dont l'extrémité supérieure est formée par une paroi mince percée d'un trou à arêtes vives. 11 obîienf, beaucoup plus faci- Ifuient des sons plus intenses en jjréscntant un pian mince à la veuie fluide, à sa sortie de l'orifice; mais il a toujours des sons lorsque le coiu'ont d'air a une certaine énergie et lorsque hs arêtes de l'orifice sont vives. » ( T28o ) MÉDCINE EXPÉRIMENTALE. — Sur la greffe épidermique. Note de M. L. Reverdin, présentée pnr M. Claude Bernard. « 11 va deux ans (8 décembre 1869) nous avons présenté à la Société de Chirurgie un malade sur lequel nous avions pratiqué l'expérience sui- vante. Nous avions appliqué sur une plaie bourgeonnante un petit lam- beau formé des parties superficielles du tégument, de 2 à 3 millimètres carrés, enlevé avec une lancette; ce lambeau devint adhérent, et l'on vit se formerautour deluiun îlot de cicatrices. Nous avons répété celte expérience sur un grand nombre de plaies, et ce procédé susceptible d'applications pratiques variées a été adopté par plusieurs chirurgiens français et étrangers. Dans ces derniers temps nous avons fait des expériences sur des animaux, nous avons étudié le processus histologique, et ce sont les résultats que nous avons obtenus qui font le sujet de ce travail. » Nous devons dire d'abord que les lambeaux comprennent l'épiderme, plus une couche plus ou moins épaisse de derme; il es't à peu prés impossi- ble en pratique de faire autrement. » Nos expériences nous ont démontré que les lambeaux peuvent être empruntés soit à des individus différents de la même espèce, soit à des in- dividus d'espèces différentes. Sur l'homme blanc, nous avons réussi à gref- fer des lambeaux provenant d'autres blancs, de nègres, de lapins. Sur le lapin, nous avons pratiqué avec succès des greffes empruntées au lapin, à l'homme, au chat; sur le mouton, nous avons greffé des lambeaux prove- nant de l'homme. » Quand une greffe réussit, au bout de vingt-quatre heures elle est adhé- rente (si elle ne l'est pas, on peut encore la remettre en place et la voir prendre); elle est gonflée et ridée; vers le troisième jour, il commence à se former autour d'elle un cercle rouge lisse, et la gieffe s'enfonce au-dessous du niveau des bourgeons; le lendemain, le cercle delà veille est devenu gris nacré, et prendra, peu à peu, une couleur blanche; l'aréole rouge s'est avancée, et ainsi de suite absolument comme pour la cicatrice marginale. » Les îlots ainsi constitués sont assez régulièrement circulaires, quand la greffe est placée loin du bord de la plaie; si elle en est près ou si les deux greffes sont voisines, le développement de l'épiderme est plus rapide sur le côté où les deux cicatrices se regardent, les îlots s'allongent, la cicatrice marginale envoie lui prolongement, et à un moment donné, il se forme dans ces points, des points cicatriciels, quelquefois très-longs et très-étroits. » Quant aux greffes empruntées à une peau pigmentée (nègre, chat I28l ) noir), nous avons vu, peu à peu, le lambeau se décolorer, et devenir tout à fait blync ; les îlots formés autour ne présentaient pas de coloration parti- culière. » Voici maintenant les résultats de l'examen microscopique. (Les pièces provenant de l'homme et du lapin ont été durcies dans l'acide chromique au cinq centième, et les coupes colorées au carmin ou au picrocarininate d'ammoniaque; nous avons en outre étudié des coupes fraîches.) » Sur une coupe de greffes datant de quarante-huit heures, on voit : les cellules épidermiques du lambeau, en desquamation; leurs noyaux pré- sentent la transformation vésicideuse; sur les bords du lambeau l'épiderme se prolonge à \u^e petite dislance sur les granulations, mais en outre il a bourgeonné entre le derme et les granulations, et envoie à ce niveau un pro- longement plus oii moins profondément. Si la coupe, au lieu de tomber à une certaine distance du bord du lambeau, est tombée juste sur ce bord, les deux bourgeons d'enchâssement n'en font qu'un, et le derme est com- pris entre deux couches d'épiderme. Ce fait indique que le lambeau est en quelque sorte enchâssé sur tout son pourtour par le bourgeonnement épi- dermique profond dont nous parlons. » C'est par ce moyen que paraît se souder la greffe au début, car d'ime part ces bourgeons sont en connexion intime avec le tissu embryonnaire de la plaie, et, d'autre part, k cette époque, le derme ne |)résente ni modi- fication ni apparence de soudure. » L'épiderme s'étend ensuite de proche en proche à la surface de la plaie, et, sur une greffe datant de six jours, voici ce qu'on observe : même desquamation, même état vésiculeux; les deux bourgeons d'enchâssement se sont développés; plus loin, s'étend iine couche d'épiderme d'épaisseur irrégulière; de sa face profonde, partent de nouveaux bourgeons, quelque- fois très-volumineux et trè.--irréguliers, qui pénètrent dans le tissu em- bryonnaire ; au fond des bourgeons, on trouve assez souvent des globes épidermiques rappelant ceux du cancroïde. A la limite de l'îlot, la couche épidermique s'élargit et se dissout, plus ou moins, en formant luie sorte d'éventail. » En étudiant à un fort grossissement la constitution de cet éventail, on voit qu'il est formé par des cellules épidermiques volumineuses, non den- telées, paraissant sphériques, renfermant un gros noyau rond; elles se colorent en rose par le carmin; par leur forme, leur volume et leur noyau rond, elles diffèrent de l'épiderme plus ancien; parleur coloration, leur O.R., 1871, a'SempjIre, (T. LXXin, IN» 22.) i^'] ( 1282 ) noyau unique, des cellules embryonnaires; celles-ci, au voisinage de l'épi- derme nouveau, nous ont présenté quelquefois un noyau en biscuit, mais petit. On trouve par place quelques-unes de ces grosses cellules épider- miques à noyau rond dans les couches profondes de l'épiderme un peu plus ancien de l'îlot. L'éventail, en s'applatissant en couches stratifiées, concourt probablement à l'enfoncement de l'îlot au-dessous des bour- geons. » Jamais nous n'avons vu ni cellules épidermiques en voie de proliféra- tion, à plusieurs noyaux, ni rien qui indique d'autre pari la formation dans un blastéuie. » Nous n'avons pas vu non plus un réseau particulier indiqué par M. Colrat {Th., Montpellier, 1871); il y a bien un réseau, artificiel ou non, mais dans toute l'étendue des bourgeons. » Quant au derme, au bout de six jours on le trouve transformé; des vaisseaux embryonnaires en continuité avec ceux des boiugeons charnus le sillonnent; les éléments, à part les fibres élastiques, sont remplacés par des éléments semblables à ceux des bourgeons charnus; il est revenu presque complètement à l'état embryonnaire. » Il résulte de cet examen histologique : 1° Que l'adhérence des greffes se produit en premier lieu par l'épi- derme, et seulement secondairement par le derme; 2° Que l'épiderme agit par action de contact (action catabiotique, Gu- bler) pour déterminer les stu'faces embryonnaires contiguës avec lui à se transformer en épiderme. » Ce travail a été fait au Collège de France, sous la direction de M. Ran- vier, dans le laboratoire de médecine expérimentale de M. Claude Ber- nard. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Observations sur la germination des qraines submergées pendant V inondation de 1 870- 1 87 1 ; par M. Joseph -Lafosse. « Les environs de Careutan furent inondés pour la défense de la pres- qu'île de Cherbourg. Lorsque l'eau d'inondation, après avoir recouvert nos terrains pendant près de six mois se fut écoulée, un triste spectacle s'offrit aux regards, et l'on se représentait involontairement l'étal de la terre après le déluge. Tout était mort, les arbres et les arbustes n'offraient |)lus que des rameaux secs, auxquels pendaient des draperies d'algues d'eau douce: le tapis d'herbes vertes était remplacé par un sol de boue recouvert d'un ( 1283 ) épais limon, qui, en se desséchant, présenta l'aspect d'une immense feuille de parchemin blanchâtre tendue sur tout le pays. M Au bout de quelques semaines la couche de limon desséché se fendilla, et bientôt je fus frappé par le nombre de jeunes plantes qui commençaient à germer dans les places où le sol se trouvait à découvert. » Ce furent surtout les Renoncules ram|)antes [Ranimculus repens L.), vulgairement appelées Pieds-de-Coq, qui apparurent en nombre incalcula- ble; les prairies en furent infestées, et là où auparavant l'on n'en voyait pour ainsi dire pas, il s'en trouvait de véritables fouillis. u Par contre, des Légumineuses excellentes pullulèrent également; les différentes sortes de Trèfles qui croissent dans nos prairies [Trifoliuin al- 6umL., T. repens L., T. pratense L., T. fragijerum) devinrent plus nom- breuses que je ne les eusse jamais remarquées. » Enfin, plus tard, mais lentement et peu a peu, les graminées reparu- rent, les unes repoussant de racines, les autres de graines. « Dans mon parc , l'effet de la submersion sur certaines espèces de graines était encore plus marqué. » Jl y avait, dans celte partie que j'appelle la vallée de la Grotte, un massif de Lobelia [L. Erimts L.), jolie fleur bleue, originaire duCap; naturelle- ment les plantes avaient péri, mais bientôt les graines de Lobelia levèrent si serrées qu'elles n'avaient pas la place de pousser et qu'il fallut en arracher quatre-vingts sur cent. Je retrouvai des groupes de Lobelia dans des endroits écartés et assez distants du massif d'où provenaient les graines. » Je fis la même observation par rapport à des massifs de différentes espèces de Mimulus [Mimulus luteiis L., M. cardinalis Douy., M. moscha- tus L.). » Dans des rocailles se trouvait une touffe de Pariétaires ; la graine s'en répandit fort loin, et des milliers de jeunes plantes levèrent. » Les parties basses des massifs de terre de bruyère, là où plus rien n'était vivant, se couvrirent d'un épais gazon formé exclusivement par le Cardamine liirsuta L. » Dans la portion de mon étang où se trouvent des îles, portion qui avait èlé longtemps et complètement submergée, je remarquai que la Monnaie- du-Pape [Lunaria biennis L.) s'était propagée en abondance. Les Ébéniers [C/tisus Laburnuin, L.), Sureaux, Syringas, Chênes, Ormes, Épines, Épines- vinettes, Saules, Lierre commun et Le/cesteria formoiaWaW., arbuste du Nèpaul, levaient partout. Les Ébéniers, entre autres, se montraient en si 167.. ( i2.S/i ) gland Doiiibre que, dans un mètre carré, l'on pouvait compter plusieurs centaines de jeunes plants. » Il y a là des faits qui semblent indiquer que certaines espèces de griiines, loin de perdre leurs facultés germinalives par un séjour prolongé dans l'eau (i) paraissent, au contraire, s'en trouver parfaitement, y gagner de la vitalité, et lever ensuite plus facilement et en plus grand nombre. )) Ne serait-ce pas là un problème que l'expérience seule résoudra? Le cultivateur comme le jardinier, la grande et la petite culture sont intéres- sés à cette solution. Si l'on faisait longuement macérer des graines de Trèfle, par exemple, il semble que le résultat, s'il était conforme à ce que j'ai ob- servé, serait très-avantageux pour la formation des prairies artificielles; il devrait en être de même pour un très-grand nombre d'autres espèces de graines que l'expérience fera connaître. » Connue le bien naît quelquefois d'un mal, il serait heureux que cette inondation entreprise pour protéger Cherbourg aux dépens du Cotentin, fournît du moins l'occasion de constater un fait dont l'application fût de quelque utilité générale. » GlïOLOGiE COMPARÉE. — Contribution au métamorphisme météorique. Note de M. St. Meunier. (Extrait par l'auteur.) « ... Je viens aiijourd'hui faire connaître le produit du métamorphisme incomplet de l'aumalite, produit qui, pour cette roche, correspond à la bulsurite, relativement à la montréjite (2), et dont mes études m'ont dé- montré l'identité avec la chantonnite. » Ce qui caractérise la chantonnite, c'est de constituer une roche grise marbrée de bandes noires contournées et irrégulières. Beaucoup de chi- mistes ont cherché, mais sans succès, à déterminer la nature de ces régions sombres comparées aux parties claires. Vauquelin est même allé très-loin dans cette voie, ainsi que je m'en suis aperçu tout récemment, et a observé (i) L'analyse de l'eau à l'époque de l'inondation n'a été faite. Mais des échantillons d'eau puisée par M. Joseph-Lafosse au pont de la Barquelle, près Carentan (Manche), de demi- heure en demi-heure, le 16 novembre 1871, pendant lamarée montante, m'ont donné : Chlorure de sodium, par litre o'"^, 121 ; o^% 121; o^', 221 ; 0°, 366. En conséquence, l'eau qui a inondé sa propriété, située à Saint-Côme-du-Mont, était peu salée, et il convient de considérer les effets qu'il a observés comme étant dus à l'action de l'eau douce ou tout au plus à celle d'une eau légèrement saumâtre, [Note de M. Dumas.) (2) Comptes rendus, t. LXXII, p. 5o8. ( 1285 ) soixante ans avant moi (i) la transformation de la roche grise de Char- sonville (chantonnite) en pierre tout à fait noire (tadjérite). Seulement, l'explication du phénomène, qui d'ailleurs ne pouvait se rattacher à rien tant que l'on ne connaissait aucune météorite noire, cette explication lui a, suivant moi, complètement échappé, puisqu'il attribue la coloration nou- velle « à un commencement d'oxydation du fer et surtout du manganèse ». J'ai déjà insisté, avant de connaître le travail de Vauquelin, sur l'inexac- titude de cette interprétation (a), et il suffit de remarquer que les frag- ments d'aumalite chauffés dans r hydrogène y deviennent noirs comme à l'air, et que les débris pierreux, empâtés au milieu même du fer de Deesa, sont complètement noirs. » Or, si l'on chauffe dans un creuset un petit fragment d'aumalite, et que, sans dépasser le rouge, on l'y maintienne un quart d'heure environ, on constate, après refroidissement, qu'il a revêtu tous les caractères dis- linctifs de la chantonnite, au point qu'on ne saurait plus l'en distinguer. » Ce fait conduit à plusieurs conséquences, dont il me suffira d'indiquer la principale, je veux parler d'une nouvelle preuve, très-concluante au point de vue de la stratigraphie des météorites, des relations de gisement originel de l'aumalite avec la chantonnite, et, par conséquent, des raisons nouvelles pour regarder cette dernière, ainsi que je l'ai fait ailleurs (3), comme la forme éruptive de l'autre. » M. L. Henry adresse, de Louvain, une Note sur les éthers nitriques des glycols. Pour ce qui concerne le glycol dinitrique, les résultats obtenus par l'auteur concordent avec ceux qui ont été indiqués déjà par M. Champion {Comptes rendus^ t. LXXIII, p. 571). Il signale en outre quelques nouveaux pi'oduits, qui seront étudiés dans un travail d'ensemble qu'il se propose de publier prochainement. M. P. GuYOT adresse une Note sur la valeur toxique de la coralline et de l'azuline. M. A. Cousin adresse une Note sur un nouveau mode d'emploi de la gutta-percha laminée, comme agent d'occlusion. (i) Annales du Muséum d 'histoire naturelle, t. XVII, p. i et suiv. (2) Comptes rendus, t. LXXII, p. SSg. (3) Comptes rendus, t. LXXI, p. Sgo. ( 1286 ) M. Passot adresse une Note sur la formation de la queue des comètes. M. E. DE BouYN adresse un Mémoire contenantla description d'un « con- voi de voilures reposant sur des rails mobiles tournants ». Ce Mémoire sera soumis à l'examen de M. Phillips. M. L. DE Zeppenfel adresse un Mémoire sur « les corps simples et leurs résidtats ». Ce Mémoire sera soumis à l'examen de M. Peligot. A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans laséancedu iu novembre 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Bullettino di Bibtiogrnfia e di Sloria délie Scienze matemaliche e fisiche pu- hlicato da B. BONCOMPAGJSI ; t. IV, aprile, maggio, giugno. Roma, 1871 ; 3 liv. in-4"'. Intorno ad una Iraduzione italiana Jatta nel secolo decimoquarlo del Irallato d'otlica d'Âlhazen malemntko del secolo undecimo e ad allri lavori di queslo scienziato nota di Enrico Narducci. Roma, 1871; in-4°- Sulla coslituzione fisica del sole. Communicazione del prof. L. Respighi. Sans lieu ni date; br. in-4*'. Sulle osservnzioni spettroscopiche del boido e délie protuberanze solari faite aW Osservalorio délia Romana Universila sul Campidoglio. Nota /, // del prof. L. Respighi. Roma, 1870; 2 br. in-4''. Sulle osseivazioni spettroscopiche del bordo e délie protuberanze solnri faite air Osservatorio dell' Universita romana sul Campidoglio. Nota III et IF del prof. L. Respighi. Roma, 1871 ; 2 br. in-4". Plantas toxicas do Brasil. Thèse de concurso do D' J. MONTEIRO Caminhoa. Rio-de-Janeiro, 1871; in-8". Ueber den menjelvom Gokwe in siid .If rira und seinejossilieii non ( ) . BoTTGER. Sans lieu ni date; opuscule in-8". I ( 1287 ) Nederlandsch meleorologisch Janrboëk voor 1 869-1 870. Utrecht, 1870; 2 vol. in-4° obloiig. Laatste lijst van nederlandsche schildvleugelige insecten [Jnsecta Coleoptera) opgemaaki door M. S.-C. Snellen van Vollenhoven. Haarleni , 1870; in-4°. Medizinische Jalirbùclier herausgegehen von der K.-K. Gesellschafl der àrzle redigirl von S. Stmcker. Jahrgang, 1871; III heft. Wien, 1871; 111-8". (Deux exemplaires.) Scfiweizerisclie meteorologische heobachtungen ; juni, \uV\, dezember 1870; Sans lieu ni date: 3 br. in-4''. L'Académie a reçu, dans la séance du 27 novembre 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Nouveau Dictionnaire pratique de Médecine, de Chirurgie et d'Hygiène vé- térinaires, publié avec la collaboration d'une société de professeurs vétérinaires et de vétérinaires praticiens; par MM. H. BouLEY e< Reynal. Paris, i856 à 1871 ; 9 vol. in-8°. Traité d'électricité médicale. Recherches physiologiques et cliniques; par MM. E. Onimus et Ch. Legros. Paris, 1872; in-S". Les races humaines ; par M. L. Figuier. Paris, 1872; i vol. grand in-8°, illustré. Métallothérapie. Du cuivre contre le choléra, etc.; par M. V. BuRQ. Paris, sans date; br. in-S". Philosophie de la médecine; par M. J. BERNARD. Paris, 1871 ; br. in-8°. De la fumure chimique des vignes à propos du Phylloxéra; par M. F. BOYER. Nîmes, 1871 ; br. in-8°. (ExU'ait du Bulletin de la Société d'agricul- ture du Gard. ) Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux; t. I à VIII. Paris et Bordeaux, i855 à 1869; 18 liv. in-S". Les hommes et tes actes de l'insurrection de Paris devant la psychologie mor- bide. Lettres à M. le D' Moreau (de Tours); par M. J.-V. Laborde. Paris, 1872 ; in- 12. Du rôle des microzoaires et des mycrophyles dcms la genèse, l'évolution et la propagation des maladies; par 'M. F. DE Ranse. Paris, 1870; br. in-S". (Pré- senté par M. Bonley.) Du choléra épidémique. Epidémies de i865-i866. Essai sur les formes clini- ques et les indications thérapeutiques, par M. A. RoBBE: suivi d'un Mémoire sur ( 1288 ) In nature et te traitement du clioléra-morbus ; par M. le D'' J. BOULEY. Paris, 1871 ; br. in-8°. (Présenté par M. Bouley et renvoyé au concours Bréant, 1872.) Etude expérimentale et clinique siir l'alcoolisme. Alcool et absinthe. Epi- lepsie ahsintliique ; par M. Magnan. Paris, 1871; br. in-S**. (Présenté par M. Bouley, pour le concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1872.) Principes de biologie appliqués à la médecine ; par M. Ch. Girard. Paris, 1872; in-i2. Hygiène alimentaire. Mémoire sur le chocolat, etc.; par M. A. Chevallier. Paris, 1871 ; br. in-S". Rapport géologique. Àfied-R.-C. Selwyn, directeur. Rapport des opérations de 1 866 à 1 869, accompagné de cartes géologiques et topographiques, traduit de l'anglais par ordre de Son Exe. le Gouverneur général en conseil., sous la direction de la Commission géologique ; par MM. DORioN, COURSOLLES, GlN- gras, de Saint-Albin. Canada, 1871 ; i vol. in-8°, avec caries. Verhaudlungen des ?wlurhistorisch-medicinische7i vereins zu Heidelberg ;fïinj- ter band : 1868, oktober bis; 1871, august. Heidelberg, 1871 ; br. in-8°. Note sulcalcare cavernoso dei colli di Pietrasanta netle Jlpi apuane di C. DE Stefani. Pisa, 187 1 ; br. in-8°. Memoria e statislica sui terremoti délia provincia di Cosenza nell' anno 1 870; del B" D. CONTi. Cosenza, 1871 ; in-4°. Thermochemiske undersogelsen , etc.; ved Julius Thomsen. Kjôbenbavn, 1869; in-Zi". JVi tavler til opljsninq af Hvaldyrenes bygning udforle til utryhte Joredrag af ajdode Elatsraad D' D.-F. ESCHRICHT. Kjobenhavn, i869;in-4°. Om den pnlantinske anthologies oprindelse, aider og forhold til ntaximos pla- nudes's anthologie a/D"" R.-J. -F. Henrichsen. Kjobenhavn, 1869; iii-4°. Bidrag til kunds kab om fuglenes Raendelorme afïl. Rrabbe. Kjobenhavn, 1869; in-4°. Oversigt over del kongelicje danske videns kabernes selskabs forhandlinger og dels medlemmers arbeider i aaret 1869, n° 3. Kjobenhavn, sans date; in- 8°. ERRJTyé. (Séance du \?> novembre 1871.) Page I 166; ligne 12 en remontant, au lieu de : 77, lisez : 67. Page 1 166; ligne 6 en remontant, au lieu de : 70, lisez : 77. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. »»»«-• SÉANCE DU LUNDI i DÉCEMBRE 1871, PRÉSIDÉE PAR M. PAYE. MEWOUIES ET CO^îMUiMCATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE. — Théorèmes relatifs aux axes harmoniques des courbes géométriques ; par M. Ciiasles. § 3. — Théorèmes où interviennent des éléments de la courbe U,„. « 2Ï. Les droites menées de chaque point a' de la courbe U„/ aux points oit l'axe harmonique du point a coupe In courbe \],„ enveloppent une courbe de la classe tn'm^. » 28. L'axe harmonique d'un point a de U,,,- rencontre les lamjentes de \J,„ menées par le point a', sur une courbe de l'ordre in'mn. M 29. Par les points oii l'axe harmonique de chaque point a de U„/ ren- contre U,„ on mène des perpendiculaires sur l'axe harmonique de a' : » I ° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe 2 m' m (in — i ), quia une tangente multiple d'ordre m' m (m — i) à l' infini ; » 2° Lespieds desperpcndiculaires sont su) unecourbede l'ordre '5 m' m [m — i), qui a deux points multiples imaginaires d'ordre m' m (m — i) à l'infini. » 30. L'axe harmonique de chaque point a de U,„' rencontre les normales C. R.. 1871, 2' Semestre. (T. LXXllI, N" 23.1 l68 ( 1290 ) de U,„ perpendiculaires à l'axe harmonique de a' sur une courbe de l'ordre ni'(m — i) (m -+- an), qui a, à l'infini, m points multiples d'ordre m'(m — i), e/ 2 m' (m — i) points multiples d'ordre n. » 31. L'axe harmonique de chaque point a de U„i' rencontre les normales de Um, menées par le point a', sur une courbe de l'ordre m' m (m 4- n), qui a m' points multiples d'ordre m à V infini. » 32. Les axes harmoniques qui passent par cha(pie point a de \J ,n' rencon- Irent les tangentes de \J,„, menées par le point a', sur une courbe de l'ordre 1 nm'-(m — i). » 33 . La tangente en chaque point a de U^» coupe U^ en m points : les droites menées de ces points aux pôles de la tangente en a' enveloppent une courbe de la classe am* (m — i) (m' — i). » 34. La normale en chaque point a de\],„' coupe U„j en m points: les droites menées de ces points aux pâles de la normale en a' enveloppent une courbe de la classe m^ (m — i) (3 m' — 2). » 35. L'axe harmonique de chaque point a coupe U^ en m points ; les tan- gentes en ces points rencontrent la corde aa' sur une courbe de l'ordre 2m (m' —1)4- nm'(ni — i). » 36. Chaque corde aa' coupe U,„ en m points; les tangentes en ces points rencontrent l'axe harmonique du point a sur une courbe de l'ordre mm' (m — 2) 4- an (m' — i). » 37. Par les points oii l'axe harmonique du point a rencontre U,„, on mène des parallèles à la corde aa' ; ces parallèles enveloppent une courbe de la classe m (m' m + m' — 2), qui a une tangente multiple d'ordre m'm(m — i) à l'infini, et m tangentes multiples d'ordre m'm + m' — 2. » 38. Si des points où l'axe harmonique de chaque point a de U,„' rencontre U,„ on abaisse des perpendiculaires sur la corde aa' : » 1 ° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe m (m'm + m' — 2) , qui a une tanqente multiple d'ordre m'm (m — i) à l'infini^ et (m'm -+- m' — 2) tangentes multiples d'ordre m ; » 2° Les pieds des perpendiculaires sur tes cordes aa' sont sur une courbe d'ordre m (m'm + 3 m' — 4), qid a deux points multiples, imaginaires, d'ordre 2 (la' — i) À l'infini sur les points circulaires. )) 39. Sij par les points oii chaque corde aa' rencontre U,„, on mène des pa- rallèles à l'axe harmonique du point a, ces parallèles enveloppent une courbe de /a t7(/i5e m ( m' m -+- m' — 2), qui a une tangente multiple d'ordie 2m(m' — 1] à l'infini, et mm' -I- m' — 2 tangentes multiples d'ordre m. ( I29I ) » 40. 5/', des points où chaque corde aa' rencontre U,„, on ahaisse des perpen- diculaires sur iaxe Imvmonicpte du point a : M I ° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe m (m'm 4- ni' — 2) , cpd a une tangente multiple d'ordre 2111(111' — i) à l'infini, et m' nu- m'— 2 tangentes multiples d'ordre 111 ; » 2" Leurs pieds sur tes axes harmoniques sont sur une courbe de l'ordre 2 m (m' m — i), qui a deux points multiples, imaginaires, d'ordre mm' (m — i), à l'infini. » 41. L'axe harmonique de chaque point a et la corde aa' coupent U,,^ en deux groupes de m points a et a' : les droites qui joignent les points a aux points et! enveloppent une courbe de ta classe m (m — i) (m'm -I- m' — 2). » 42. L'axe harmonique de chaque point a et la normale de\],„i au point a' coupent U,„ en deux groupes de m points a et a.' : les droites qui joignent les points « aux points a! enveloppentune courbede la classe m(m — i )(nim'-l- ani' — a). )i 43. Les axes harmoniques de deux points a, a' coupent U,„ en deux groupes de points : les droites qui joignent les points du premier groupe aux points du se- cond enveloppent une courbe de la classe 2mm' (m — i)^. S 4- — ^xes harmoniques des points de Vm' sn relation ai'ec d'autres éléments de cette courbe, points, tangentes, normales ou cordes aa'. » 44. L'axe harmonique de chaque point a de U „' rencontre la tangente du point a' sur une courbe de l'ordre m'm + m' — 2. » 45. L'axe harmonique de chaque point a de U,„' rencontre ta normale du point a' sur une courbe de l'ordre m' m -t- 2 m' — 2. » 46. L'axe harmonique de cliaque point a de U,„' coupe U,„' en m' points : les droites menées de ces points au point a' enveloppent une courbe de ta classe m' m (m' — i). )) 47. L'axe harmonique de cliaque point a de U,„' coupe cette courbe en m' points : les axes Imrmoniques de ces points rencontrent celui du point a' sur une courbe de l'ordre m'm (m'm — m'— i). » ^8., L'axe liarmonique de chaque point a coupe l'axe harmonique de n' sur une courbe de l'ordre 2 (m' m — m' — 1). » 49. L'axe liarmonique de chaque point a t^e U,„' coupe les axes harmo- niques qui passent par a' sur une courbe de l'ordre mm' (mm' — m' — i), qui a, sur U,„', mm' points multiples d'ordre ni'(m — 1) — i. » 50. Les axes harmoniques qui passent par chaque point a de U,„' coupent 168,. ( '292 ) les axes Immioniques qui passent par le point a' sur une courbe de r ordre 2111'^ (m — i) (m'in — m' — i]. » 51 . Par fltaque point a' de U,„' on mène une parallèle à l'axe harmotïicjue du point a : ces parallèles enveloppent une courbe de la classe mm'. » 52. De chaque point a' de U,,/ 0*1 mène la perpendiculaire à l'axe harmo- nique du point a : » j° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe m' m; » 2° Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre m' (2 m — i). M 53. Les droites menées de chaque point a' de U,„' aux points oii l'axe harmo- nique de ce point rencontre les axes harmoniques qui passent par le point a, enveloppent une courbe de la classe m'-(m^ — i) — m' m. » 54. Les droites menées par chaque point a' parallèlement aux axes har- moniques qui passent par le point a, enveloppent une courbe de la classe 2m'- (m — i). » 55. 5/, par chaque point a', on mène des perpendiculaires aux axes har- moniques qui passent par le point a : » 1° Ces perpendiculaires enveloppent xme courbe de la classe 2m"' (m — i); )) 2° Leurs pieds, sur les axes liarnioniques, sont sur une courbe de l'ordre 3m'- (m -i). » 56. Les axes harmoniques tpii passent par chaque point a de U,„' rencon- trent la tangente en a' sur une courbe de l'ordre m' (m — i) (2 m' — i). ). 57. Les axes harmoniques qui passent par chaque point a de U,,,- rencon- trent la normale en a' sur une courbe de l'ordre m' (4 m' — 2) (m — 1). » 58. L'axe harmonique de chaque point a coupe la corde au' sur une courbe de l'ordre mm' + m' — 2. » 59. Si, de chaque point a, on mène des droites aux points oii les axes har- moniques qui passent par a' rencontrent la courbe U,„', ces droites enveloppent une courbe de la classe 2 m' ( m — 1) (m' — I)^ § 5. — On considère les pôles des tnngentes, normales ou cordes aa' de 11^', regardées comme ares harmoniques. » GO. Les droites menées de chaque point a f/elj,„' aux jiûles de la tangente en a' enveloppent une courbe de la classe (m — i) (m'm + m' — 2). 1. 61 . Les droites menées de chaque point a de U,„' aux pôles de la normale en a' enveloppent une courbe de la classe (m — 1) (m'm + 2m' — 2). » 62. Les droites qui joignent les pôles de la tangente de U,„' en chaque ( '293 ) point a aux pôles de la tangente en a' enveloppent une courbe de la classe 2(111 — i)^ [2(111' — i)(m — i) — i]. » 63. Les droites cpii joignent les pôles de la tangente en chaque point a aux pôles de la normale en a' enveloppent une courbe de la classe (m -i)'(5m'-4). » 64. Les droites menées des pôles de la normale en cliaque point a aux pôles de la normale en a' enveloppent une courbe de la classe 2(m — i)* (Sniiii' — 3m' — am -t- i). » 65. Par les pôles de la tangente en chaque point a de U,„' on mène des parallèles à la tangente en a' : ces parallèles enveloppent une courbe de la classe 2111(111 — i) (m' — i). » 66. Si des pôles de la tangente en chaque point a de U,,/ on abaisse des perpendiculaires sur la tangente en a' : » 1" Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe 2111(111 — i) (m' — i); » 2° Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre 2 [\w' — i)(ni — i) (2111 — 1). » 67. Par tes pôles de la normale en chaque point a de U,„', on mène des parallèles à la normale en a' : ces parallèles enveloppent une courbe de la classe (m — i)(2iiiiii' — 2111-1- m'). » 68. Si par les pôles de la normale en chaque point a de U,,/ on mène des perpendiculaires à la normale en a' : M i'' Ces perjiendiculaires enveloppent une courbe de la classe (m — i)(2mm' — 2111 -f- m'); » 2° Leurs pieds sont sur une courbe d' ordre [m — i)(5niin' — 2 ni' — !im-{-'i). » 69. Si par les pôles de la tangente en chaque point a on mène des parallèles à l'axe harmonique de a': » 1° Ces parallèles enveloppent une courbe de la classe (m — i) [m'(m^ — 2111 + 3) — 2] ; » 2° Les points oii elles rencontrent la tangente en a sont sur une courbe de l'ordre (m — i) (in'm^ + m' — 2111). » 70. Si par les pôles de la tangente en chaque point a on mène des perpendi- culaires à l'axe harmonique de a' : » i" Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe (m — 1) [ni'(ni^ — 2U1 + 3) — 2] ; ( T294 ) » 2" Leurs pieds sur les oxes liarinoni) A Châtillon-sur-Loire, dans le Loiret, M. Charron a observé 9 jours de gelée, un minimum absolu de — 5°,o le 22. La Loire charriait, les 22, 26 et 28, des glaçons de i centimètre d'épaisseur moyenne et d'un dia- mètre moyen de 8 décimètres. » La température moyenne de novembre, à Montsouris, a été de 2,77. D'après M. Renou, depuis un siècle, on ne trouve à Paris que quatre mois de novembre plus froids que celui-ci : ce sont ceux de 1774? 1782, 1786 et i858. » Hier, 3 décembre, nous avons eu, à Montsouris, comme M. de Tasies, à Tours, un minimum de — 7'',o, et à Montargis, M. Parant a observé, le même jour, un minimum de — ri",3; à 9 heures du matin, la température était encore de — 10", 5, et de — 3",4à3 heures du soir. » On voit, d'ailleurs, par le tableau précédent, que le froid a été relati- vement faible à Lille. A Ostende aussi, M. J. Cavalier a obtenu une moyenne mensuelle de + 3°, 63, et le minimum absolu, noté par lui le 24, ne s'est pas abaissé au-dessous de — 3°, 6. Comme les froids de décembre 1870 et de janvier 1871, l'abaissement de température de novembre semble donc, en France, s'être fait sentir surtout dans le Midi. » Sans rien préjuger de ce qui pourra arriver pendant l'hiver qui com- mence, il est assurément permis de rattacher la précocité des basses tempé- ratures que nous éprouvons depuis plus de deux mois aux influences qui entourent le retour des grands hivers, signalé par M. Renou. C'est, sans doute, aussi le cas de rappeler l'ingénieuse théorie, proposée par M. de Tastes, de l'affaiblissement du courant équatorial , affaiblissement qui pourrait être périodique. » ASTUONOMIE PHYSIQUE. — Sur un nouveau mo/en de mesurer les hauteurs des prolubérances solaires. Note du P. Secchi. « Rome, ce 21 novembre 1871. » Permettez-moi de vous communiquer une invention qui peut avoir quelque importance pour les observations du Soleil et de ses protubéran- ces. 11 s'agit d'un moyen très-simple de mesurer la hauteur de ces proémi- nences, avec une extrême facilité et sans aucun dérangement poiu* l'observa- teur qui entreprend de faire le dessin général du bord solaire. » Ou sait que cette mesure n'est pas facile. Si la protubérance n'excède pas la largeur de la fente, on peut employer le micromètre filaire appliqué H l'oculaire; mais si la protubérance excède cette largeur, ce qui ;urive bien C r... 1R71, 2» .Sfm<-ifrf.{T.LXXIII, NoSô.) I 6(J ( '29« ) souvent, cette mesure devient ainsi impossible, car si l'on voit le sommet, on ne voit pas la base. On est alors obligé de rétrécir la fente et de la mettre perpendicidaire au bord pour la mesurer, ce qui entraîne une grande perte de temps. Ainsi M. Tacchini s'est borné à les mesurer par tranches succes- sives; quant à moi, je les ai mesurées jusqu'ici sur la projection de l'image formée par le chercheur sur un écran de papier blanc. Les deux moyens de- mandent encore du soin, pour donner des résultats exacts. » Mon nouveau micromètre consiste à placer, devant la fente du spec- froscope, une lame de verre dont le plan peut recevoir un mouvement de rotation autour d'un axe parallèle à la fente elle-même, et perpendicu- iaiie par conséquent à l'axe de la lunette. » Cette lame de verre, à faces parallèles, ne doit couvrir que la moitié de la longueur de la fente, à peu près conmie le fait le petit prisme réflecteur pour les observations de chimie. Ainsi voit-on dans le champ de la lunette analysatrice les deux portions de la fente éclairées, l'une par les rayons di- rects, l'autre par les rayons qui ont traversé la lame de verre. Si le plan de la lame est exactement perpendiculaire à l'axe ) Il me paraît d'abord que, si les découvertes modernes ont précisé la nature de l'atmosphère solaire, elles n'en ont pas détruit l'existence, du moins selon l'acception de ce mot dans le sens ordinaire. Nous entendons, en général, par atmosphère solaire toute enveloppe gazeuse habituellement invisible, qui environne l'astre au-dessus de la partie brillante qu'on appelle photosphère. Or une enveloppe gazeuse au-dessus de la photosphère existe assurément, et elle est composée : i" de la couche où se trouvent un grand i6q.. ( i3oo ) nombre de vapeurs métalliques, dont les raies directes ont été vues par M. Young, dans l'éclipsé du 22 décembre 1870, et avaient été indiquées auparavant par moi : couche qui se manifeste par une forte absorption produite dans le fond des cavités des taches et même près du bord en gros- sissant les raies de Fraunhofer, comme je l'ai ])hisiein's fois constaté ; 2° elle est formée de la couche chromosphérique brillante, qui consiste principa- lement en hydrogène et dans la substance de la raie D,, couche qui se pro- longe sensiblement au delà de la limite lumineuse, où, par le refroidisse- ment, l'hydrogène perd son éclat et devient obscur; 3° enfin de la couche de ce gaz très-rare qui donne, dans les éclipses, la raie i474 et quelques antres, et qui forme la partie principale de la Couronne. » Cette enveloppe, qu'on la suppose aussi rare qu'on veut, est adhérente constamment au Soleil, et c'est dans ce milieu que l'on voit rester suspendus les protubérances et les nuages hydrogéniques, qui ne sau- raient rester suspendus dans le vide absolu. On ne saurait pas admettre que ces protubérances se dissipassent dans le vide aussi, car cela entraîne- rait une diminution permanente de la masse solaire, ce qui, jusqu'ici, n'est justifié par aucune théorie astronomique. Nous pouvons donc continuer à dire que le Soleil a une atmosphère, en entendant les choses de cette manière. » M. Faye ajoute que l'on n'a pas vérifié dans cette atmosphère les mou- vements qui se produisent dans la nôtre pour les vents alizés. Cela est très- vrai, s'd s'agit d'expliquer par là les mouvements des taches; mais les observations faites sur les protubérances viennent de constater que, dans cette enveloppe extérieure, existe une circulation qui entraîne les protubé- rances systématiquement vers les pôles. Ce seul fait prouve que l'atmosphère solaire s'étend bien au-dessus de la chromosphère. » Mais cette atmosphère, rigoureusement parlant, s'étend encore consi- dérablement au-ilessous; car la |)hotosphère elle-même n'est constituée que par un brouillard lumineux, suspendu dans le milieu gazeux qui envi- ronne l'astre et qui est composé principalement d'hydrogène. » Sans entrer ici dans la question de savoir si le Soleil est tout entier rigoureusement gazeux (opinion que j'ai soutenue aussi dès i863), je crois que nous pouvons diie que tout ce que nous étudions du Soleil n'est que son atmosphère, et que sou intérieur nous est aussi impénétrable que le serait la structure de nos continents pour un habitant de la F^uie, si notre globe était complètement couvert d'une couche continue de nuages. « Après ces explications, les belles et importantes théories de M. Faye ( i-^o, ) sur la force répulsive ne me paraissent pas devoir nous empêcher de conti- nuer à parler de l'atmosphère solaire, comme cela semblerait résuher de la lecture de son savant Mémoire. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur In température solaire. Lettre du P. Seccbi à M. le Secrétaire perpétuel. « Rome, 24 novembre 1871. » C'est avec un grand plaisir que je vois soulevée dans le sein de l'Aca- démie la question de la température solaire, car il eu sortira sans doute un grand avantage pour la science. L'origine fondamentale de cette discussion est le nombre de 10 millions de degrés auquel je suis arrivé après des ex- périences, qui me sont du reste communes avec M. Waterston. Ce chiffre a paru exorbitant à MM. Ericsson, Zœllner, Respighi, Faye, erc. ; mais tous ces savants, au lieu de faire connaître quelle serait la source erronée d'un résidtal si étonnant, se sont bornés à donner des aperçus généraux, ou à proposer d'autres expériences très-imparfaites, ou à opposer des théories qui sont sujettes à des critiques très-soulenables. M. Ericsson seul a cher- ché à produire quelques expériences nouvelles, tendant à diminuer le nombre que j'avais indiqué, en lui substituant tui nombre compris entre 2 et 3 millions de degrés. Son résultat s'approche ainsi bien plus du mien que de celui de M. Zœllner. » Je n'ai pas cru jusqu'ici devoir entretenir l'Académie de cette question, et la discussion s'est produite en dehors de sou sein; mais comme actuelle- ment M. Faye vient d'eu saisir l'Académie, et qu'il lui présente, dans les Comptes rendus [note delà page 1124 (')]' '^'^ critiques formulées par M. Zœllner conlie moi, en y ajoutant le poids de sa grande autorité, je crois que l'Académie recevra avec bienveillance les réponses que j'ai déjà adressées ailleurs à ce savant, ce qui m'offrira l'occasion d'exposer quel- ques faits intéressants. >) Avant d'arriver à l'examen de ces critiques, je dois dissiper un malen- tendu qui paraît s'être glissé, quant à la priorité de la structure gazeuse du Soleil. M. Faye relève très-bien la différence qu'il y a entre la priorité de l'idée générale formulée et celle de la démonstration; il paraît ne mettre pas en question ma priorité de renonciation, mais il réclame pour lui- même la priorité de démonstration, déduite ties phénomènes de la rotation solaire. Je déclare que je n'ai jamais eu l'intention de réclamer pour moi (r) Comptex rendus, t. LXXIII, séance du i3 novembre 1871. ( l302 ) cette démonstration, qui certainement a été donnée pnr M. Faye le pre- mier. Mais, en même temps, je dois signaler que, lorsque j'ai émis cette idée, je ne l'ai pas produite sans preuves, et j'ai insisté précisément sur la température si élevée de l'aslre. Or, ayant formulé un principe d'où décou- lait légitimement cette conclusion (ce qui, d'après les termes mêmes de l'illustre académicien, donne droit à établir une théorie), je crois avoir une part à revendiquer dans la question. Si M. Faye est airivé à cette même conclusion par d'autres arguments, cela ne détruit en rien ma première démonstration; seulement nous aurons deux preuves indépendantes. » Mais, à la fin de sa Note (p. i la/j), M. Faye prétend que ma démons- tration ne vaut rien, et qu il n'y a pas de lien logique entre les conclusions et les prémisses. Cette proposition, si ou la prenait à la lettre, prouverait trop : elle prouverait qu'il n'y a pas de relation entre la température et la radia- lion! Sans doute, M. Faye ne l'entend pas ainsi ; il entend seulement que la radiation n'est pas rigoureusement proportionnelle à la température. Et, pour cela, il développe les critiques que M. Zœllner a faites à la proposition qui me sert de point de départ. Je vais donc examiner ces critiques. » M. Zœllner m'adresse deux critiques, l'une principale et directe, l'autre indirecte et renfermée dans un entre-filet. La première consiste à me repro- cher d'avoir estimé la radiation comme proportionnelle à la température: ce qui est erroné, dit-il; car nous savons, d'après les expériences de de La Roche et Melloni, que la radiation est aussi fonction de la structure mo- léculaire et superficielle du corps. Il rappelle les travaux de Dosains et La Provostaye, qui prouvent que la radiation croît plus vite que la tempé- rature, et les résultats de Kirchhoff, d'après lequels la radiation est fonction non seulement de la température, mais aussi de la longueur d'onde, etc. » Je n'ignorais pas ces résidtats de de J^a Roche et Melloni et des autres savants, qui sont maintenant assez connus, et dont j'ai fait usage dans le livre du Soleil même; mais j'ai jugé que, dans ce cas, il était inutile d'en tenir compte. » En effet, toutes ces restrictions prouvent que la radiation n'est pas la mesure exacte de la température réelle du corps lui-même, et que, par conséquent, si l'on se borne à l'estimer parla radiation, on aura un résultat inférieur sans doute à la vérité, mais jamais supérieur; car aucun corps (en tenant compte, bien entendu, de la distance) ne pourra communiquer à un autre, par la radiation, une température supérieure à la sienne. » En appliquant donc ces principes à mes expériences, j'aurais tout sim- plement obtenu un résultat inférieur à la vérité. Or, conunent se fait-il que ( i3o3 ) tout le monde s'écrie que mon résultat numérique est exorbitant, tandis que, en tenant com|)te de ces circonstances, j'aurais obtenu un résultat encore plus fort? Je ne pouvais d'ailleurs pas en tenir compte sans faire des liypothèses plus ou moins gratuites, ce qui aurait donné lieu à des ré- clamations (l'une autre espèce. En considérant le Soleil comme gazeux, et en tenant compte du faible pouvoir rayonnant des gaz, on aurait eu un résultat bien pins fort. En considérant le rayonnement comme provenant de vapeurs métalliques condensées en brouillard, nous nous jetions dans l'inconnu. J'ai donc mis de côté toutes ces hypothèses, avec la certitude que je n'obtiendrais pas un résultat excessif: ce résultat a pourtant été ca- ractérisé à' extravagant! » D'après cette réflexion très-simple, le lien se trouve donc établi entre la conclusion et les prémisses, et cela avec avantage dans le sens de la con- clusion même. » M. Zoelliier, dans son entre-tilet, dit incidemment que la tempéralwe et 1(1 force vive moléculaire de ces radiations thermiques répondent à des no- tions essentiellement différentes, et ne peuvent être logiquement associées par la conjonction ou. Je remarque d'abord que, dans la position critiquée, on ne se proposait pas d'établir une définition, m un théorème de thermo- dynamique, mais seulement d'indiquer la relation quelconque qui existe entre la température et la radiation, ce qui n'impliquerait j)as une équi- valence rigoureuse et précise. Du reste, des autorités supérieures à la mienne peuvent justifier cette ex|iression. M. Claiisius, dans un de ses derniers Mémoires sur la chaleur (i), contient ce qui suit : Si l'un considère ta chaleur comme un mouvement stationnaire des parties nduimes des (orps, et si l'on considère la température absahie comme la mesure de la jorie vive, on re- connaît que la force active de la chaleur est proportionnelle à la lemiiéraliire absolue. Dès lors, je dirai que la critique de M. Zoeliner me paraît un peu sévère. » Mais toute cette discussion n'inléresse pas beaucoup la généralité des savanis. Il s'agit de voir si réellement on doit admettre une température de l'ordre de celle qui a été indiquée par M. Zoeliner, ou de celle à la- quelle je suis arrivé. M. Faye rejette la mienne, puisque, dit-il, le Soleil (i) Je ne possède pas roiiyinal de ce Mémoire, mais seulement la traduction du Nuoro Cimenfo, str. 2, vol. IV; octobre 1870 (publie le i4 juillet 1871, p. aSg). Elle a |)our titre : Sulla dediizione dcl seconda tcornna dclla teoria di/iianica del talnre dai piindj/ii gcncrali di mcccanicci. serait à un tel état nébuleux, qu'il ne nous éclairerait pas. J'ai cherché la démonstration de cette proposition; je ne l'ai pas trouvée. J'ai admis sans difficulté, avec M. Faye, que les couches extérieures peuvent avo^T une température inférieure à celte valeur, à cause de la radiation à laquelle elles sont sujettes, et que le degré indiqué est celui qui résulte des couches successives rayonnantes et transparentes qui ajoutent leur radiation : je ne suis aucunement en contradiction avec l'illustre académicien, sur ce point. Au contraire, comme je l'ai dit dans une précédente Communication, je ne puis me ranger à bon avis sur l'atmosphère solaire et refuser d'admettre une circulation dans l'enveloppe où se répandent les gaz des protubérances, circulation tendant de I équaleur aux pôles, car je l'ai vue manifestement. Que si elle est échappée à M. Respighi, cela ne prouve pas qu'elle soit l'ef- fet d'une idée préconçue, qui chercherait les vents alizés dans le Soleil. (Note de la page 1228.) )) Je conviens avec, M. Faye, que lis mouvements des taches ne j)euvent s'expliquer par les vents alizés, mais je ne pourrais nier cette direction du mouvement dans la région supérieure à la chroinosphère. Mes observations ont élé comparées dernièrement avec celles de M. Tacchini : elles se sont trouvées tellement d'accord, que je me crois en droit de dire que je n'ai pas été victime d'une idée préconçue. » La loi de distribution des protubérances dans la période qui est com- mune à mes recherches et à celles de M. Respighi est confirmée parles ob- servations de cet astronome [voir le Mémoire inséré dans les Atli delta R. Accademia de Lincei, datée du 3o juillet 1871, page 3); seulement, il croit qu'avant cette période, celte distribution était différente; cela n'est pas impossible. Tout cela prouve cependant que mes résultats ne sont dus à une idée préconçue. » Quant à l'hypothèse de M. Zœllner, je dirai seulement qu'après les dernières observations de M. Tacchini et les miennes, elle n'est pas sou- tenable. Eu effet, nous avons vu se former et se maintenir isolés, au beau milieu de l'atmosphère solaire qui existe au-dessus de la chromosphère, fies jets partant c^uu centre j)lns brillant, mais entièrement isolé. Ces jets imitaient parfaitement ceux des protubérances, de sorte que la forme de jets qu'on observe dans les protubérances n'autorise aucunement à supposer des Irons dans une couche solide ou liquide, d'où s'échapperaient ces gaz. » Pour ce c|ui concerne les autres critiques qu'on m'a adressées, et les moyens proposés pour déterminer la température due a la radiation solaire, j'en ferai le sujet d'une autre Coiniiiiuiicalion. » ( i3o5 ) « M. Faye, après la lecture de la Lettre du P. Secchi, s'empresse de faire remarquer que la qualification dont l'auteur se plaint si justement (p. i3o3, ligne iij n'a jamais été employée par lui; il a, au contraire, en toute occasion, professé le plus grand respect et la plus grande estime pour la personne et pour les beaux travaux du P. Secchi. » Quant à la réclamation de priorité du P. Secchi, rappoi'tée pai' le D"" Zœllner, elle était malheureusement formulée en termes tels, qu'ils pou- vaient donner à croire que M. Faye s'était laissé attribuer dans son pays une théorie qui ne lui appartenait pas. 11 était donc obligé de répondre de manière à parer à une interprétation qtii n'était certainement pas, comme on vient de le voir, dans la pensée de l'auteur lui-même. » ASTRONOMIE. — Sur l'apparition d'étoiles filantes du mois de novembre. Note de M. Le Verrier. « Nous avons reçu du R. P. Denza, à Moncalieri, de M. Giraud, à Bar- celonnette, et de MM. Martin, Charrault et de Ponton d'Amécourt, au Mans, des Commiuiicatious que leur étendue ne permet pas d'insérer en leur entier. Analysons les passages importants : » Le R. P. Denza expose que, dans toutes les stations italiennes, la région du ciel d'où émanaient beaucoup des météores apparus se trouvait dans la constellation du Lion, mais que le point radiant, antérieurement déterminé, était un peu déplacé. Les autres météores émanaient de différentes direc- tions, surtout de la constellation d'Orion. » Le vrai passage du courant des Léonides paraît avoir eu lieu dans la luiit du i4 au i5, et avoir ainsi retardé d'environ un jour sur les aimées précédentes. Toutefois, le nuage météorique, déplacé un peu de sa position accoutumée, troublé et irrégulier, n'est qu'un reste et comme une queue très-rare de l'immense traînée formée par l'ensemble des météores. » On conçoit le grand intérêt qu'il y aura à étudier le phénomène dans les années suivantes pour suivre la loi avec laquelle procède l'extinction progressive des apparitions, surtout si l'on remarque, avec le professeiu' Schiaparelli, qu'une pluie abondante de météores fut observée en 1818, c'est-à-dire presque à moitié intervalle des grandes apparitions de 1799 eti833. » La fréquence des aurores polaires dans le présent mois de novembre est tout à fait inaccoutumée en Italie. Elles ont eu lieu les 2, g, 10, 14, 20, C. K. 1871, 2= Scneslic. (T. LXXIll, IV" 23.) ' 7" ( i3oG ) 23 et 24 novembre. Toutes, moins celle du i4, correspondent à de fortes perturbations magnétiques observées à Moncalieri, à Aoste, etc. » M. Giraud rapporte qu'à Barcelonnette, où, dans la nuit du i4 no- vembre, 011 a observé 544 météores, le point radiant s'est trouvé dans les constellations de Pégase et d'Andromède. C'est du grand carré de Pégase que semblaient émerger la plus grande partie des étoiles filantes. » Dans le Rapport de MM. Martin, Charrault et Ponton d'Amécourt, relatif aux étoiles filantes du mois d'août, on lit l'importante remarque suivante : " Le point radiant a semblé la ]ireniièie nuit (9 août) se trouver dans le Dragon, la seconde dans le voisinage de la Polaire, et la troisième dans Céphée. Enfin, quelques obser- vations faites encore le 17 août, vers 8 heures du soir, semblaient placer le point radiant dans Andromède. Ce déplacement continu du point radiant semble constituer un fait des plus remarquables. » » Ainsi le phénomène va se compliquant de plus en plus, à mesure que l'on en constate mieux les circonstances. » En novembre, on observe cinq ou six courants de directions différentes. Assurément on est libre de soutenir qu'ils sont indépendants les uns des autres. Mais la probabilité qu'il en soit ainsi diminue avec leur nombre, et le déplacement du point radiant des Léonides mêmes est caractéristi- que; il paraît bien qu'on se trouve en présence de groupes d'astéroïdes déjà déviés antérieurement par l'action de la Terre, et qui reviennent au même point du Ciel par des chemins divers. » Voici même que les observateurs du Mans ont constaté de pareilles perturbations dans les matières dont se compose l'anneau météorique d'aoï'it. Le déplacement du point radiant depuis le 9 jusqu'au 1 1 aoiit n'est pas un phénomène produit instantanément : il doit tenir à des perturba- lions antérieures et différentes des diverses parties de l'anneau. » « M. Delaunay oflre à l'Académie V Annuaire mctéorologiqiie de l'Ob- servatoire de Paris pour 1872. Ce volume, rédigé en totalité par M. Marié- Davy, renferme le résumé des observations météorologiques faites à l'Ob- servatoire et dans toutes les stations météorologiques de France, tant dans l'année qui vient de s'écouler que dans les années antérieures. On y trouve en outre l'histoire des travaux météorologiques de l'Observatoire depuis deux siècles. » ( -307 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, parla voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui sera chargée de préparer mie liste de candidats pour la place d'Associé étranger, devenue vacante par le décès de Sir J.-W. Herschel. Cette Commission doit être présidée par le Président actuel de l'Académie, et se composer de six Membres, dont trois doivent être pris dans les Sec- tions de Sciences mathématiques et trois dans les Sections de Sciences physiques. Les Membres qui ont réuni la majorité des suffrages sont, dans les Sec- tions de Sciences mathématiques, MM. Élie de Beaumont, Chasies, Liou- ville; dans les Sections de Sciences physiques, MM. Milne Edwards, Chevreul, Dumas. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix, sont, dans les Sciences mathématiques, MM. Becquerel, Le Verrier, De- launay; dans les Sciences physiques, MM. Brongniart, Boussinganlt, Decaisne. M. Robin est nommé membre de la Commission du prix Godart, en remplacement de M. Andral, qui ne peut prendre part aux travaux de cette Commission. MÉMOIRES LUS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur le rabotage des métaux. Mémoire de M. H. Tresca. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Mécanique.) » Parmi les déformations que l'on est conduit, pour les besoins de l'in- dustrie, à déterminer sur un bloc de métal, celles qui résultent du rabotage sont certainement les plus curieuses et les moins étudiées. » L'attention des constructeurs ne s'est portée que sur le résultat même du travail, sans que jamais on ait jugé que les parties enlevées méritassent un examen particulier. Les copeaux détachés parle burin peuvent cepen- dant donner lieu à un grand nombre d'observations intéressantes, et la cons- titution de ces détritus du travail principal est bien faite pour attirer les investigations du physicien, qui y trouvera peut-être quelques uns des se- crets à peine entrevus de la mécanique moléculaire. Tout au moins cet r 70.. ( i3o8 ) examen nous a permis de continuer, dans nn nouveau domaine, nos études de prédilection sur les déplacements moléculaires, et nous nous proposons, dans ce travail, de faire connaître plusieurs faits nouveaux qui s'y ratta- chent. » Au moment où une parcelle est arrachée de vive force, par un outil tranchant, de la masse dont elle faisait partie, elle obéit tout à la fois à une action extérieure et à celles qui sont développées par les éléments voi- sins, et elle arrive bientôt à un état d'équilibre nouveau dans lequel nous trouverons très-souvent un arrangement différent, une contexture entière- ment dissemblable, où nous aurons à reconnaître le rôle des diverses pro- priétés de la matière et particulièrement de celles qui sont relatives à la cohésion et à l'élasticité qui déterminent le mode d'écoulement de cette matière à l'air libre, et lui impriment des formes géométriques particu- lières. » Après avoir décrit les expériences très-variées que nous avons faites et les avoir corroborées par de nombreux exemples recueillis dans la pra- tique industrielle, nous donnons dans ce Mémoire la théorie géométrique de toutes les déformations déterminées par le rabotage, ce qui nous permet de calculer le travail mécanique dépensé dans cette opération. » Les principales conclusions de cet examen sont les suivantes : » I. L'opération du rabotage détermine dans le prisme de matière, qui se trouve cisaillé par l'outil, des pressions et des déformations caractéristi- ques qui varient suivant la forme de, l'outil et l'épaisseur du prisme en- levé. )) IL Ces circonstances sont plus faciles à définir lorsqu'il s'agit d'un rabotage opéré, sur toute la largeur d'un solide, avec un outil à tranchant rectiligne et à surface agissante, plane ou cylindrique, dont les génératrices sont perpendiculaires au sens i\i\ uiouvement et parallèles à la surface du solide raboté. » Dans ces comlitions, le cojieau détaché est une transformée du prisme primitif, opéi'ée par diminution de longueur, par suite d'iui écoulement transversal de la matière, dans le sens de l'épaisseur du copeau, sous l'action de l'outil. » IIL Le coefficient de contraction longitudinale dépend du degré d'a- cuité (le l'outil, des facilités ipi'il offre au dégagement du copeau, mais suiiout lie l'épaisseur même du copeau enlevé. Le coefficient de réduction e.st plus petit pour les copeaux minces, parce que l'écoulement dans le sens transversal est alors reiulii plus lacile. ( '309 ) » IV, Le coefficient de dilatation suivant l'épaisseur est inverse du coeffi- cient de réduction suivant la longueur. « V. Le coefficient de réduction varie dans, toute la série des expériences faites, de o,io à 0,60, et nous possédons des copeaux d'acier de plus d'un millimètre d'épaisseur pour lesquels il ne dépasse pas o,25. » VL La surface de séparation entre le copeau et le bloc est toujours lisse et se moule sur la face agissante de l'outil. » La face opposée est toujours striée et présente l'apparence d'une suite de vagues parallèles, d'autant plus saillantes que le copeau est plus épais. Ces vagues se continuent jusque vers les bords, où l'on reconnaît les indices d'un écoulement en largeur, limité à une très-petite étendue à partir de ces bords. Dans les copeaux minces, les stries, beaucoup plus fines, se tra- duisent par une apparence veloutée de toute la surface métallique. » VIL Une circonférence tracée sur la face extérieure avant le rabotage se transforme en une ellipse dans laquelle le rapport des axes peut donner la mesure du coefficient de réduction, mais il vaut mieux l'obtenir en opé- rant sur de grandes longueurs. » VIIL Lorsque les déformations dépassent certaines limites, le copeau se fendille de distance en distance, et il y a disjonction suivant les directions dans lesquelles se remarquent les sillons séparatifs des vagues qui viennent d'être mentionnées. » IX. Lorsque l'outil est émoussé, le coefficient de réduction diminue et le rabotage devient plus difficile. » X. La forme cylindrique de l'outil est très-favorable à l'opération, et l'examen des déformations conduit à penser que le profil hyperbolique est de beaucoup le plus avantageux. » XI. En vertu de la pression exercée par la face agissante de l'outil sur celle du copeau, celui-ci émerge perpendiculairement à la surface du solide pour se contourner ensuite. » Les copeaux minces se pelotoiuient en forme de cylindre à base spirale, dont les spires se recouvrent exactement. Le rayon tl'enroulement augmente avec l'épaisseur. » XII. Lorstpie les génératrices du cylindre qui constitue la paroi de la surface agissante de l'outil sont inclinées par rapport au plan de chemi- nement, le copeau, au lieu de s'enrouler en cylindre, prend la disposition de la surface extérieure d'une vis à filet carré. » XIII. L'attache latérale d'un copeau rectangulaire par l'un on l'autre de ses bords n'a pas d'influence sensible sur le résultat du rabotage; le f i3io ) coefficient de réduction reste le même, mais les bords primitivement en- gagés sont moins arrondis, et tranchés à vif dans une partie de l'épaisseur du copeau. » XIV. Lorsque la dimension en épaisseur devient comparable à la dimension en largeur, il y a dilatation dans les deux sens et le copeau prend une forme toute particulière, à section triangulaire, qui se déduit facilement de certaines considérations géométriques. » XV. L'emploi d'un outil à tranchant courbe donne lieu à des trans- formations analogues qui s'expliquent de la même façon. » XVL Au point de vue géométrique la transformation des copeaux peut être suivie, dans toutes ses pha.ses, par des tracés reposant sur des. règles parfaitement sûres. » Dans une première phase, dite de refoulement, la matière non encore détachée du bloc acquiert dans chacune de ses tranches longitudinales ses dimensions définitives en épaisseur et en largeur. Dans une deuxième phase, dite d'écoulement, le copeau glisse sur la face de l'outil et acquiert sa section définitive. Dans une dernière phase, le copeau s'échappe en se contournant suivant que les coefficients de réduction imposés à ses diffé- rentes tranches longitudinales exercent sur elles une influence plus ou moins prépondérante. M XVII. Avec l'outil rectangulaire à angles égaux un copeau à section carrée se dégage dans le plan bissecteur du dièdre formé par les deux faces enlevées, en donnant lieu à une déformation plus complexe, mais tout aussi |)lausible que celle des copeaux ordinaires. » XVIII. Avec l'outil à tranchant courbe, les effets sont de même ordre et mettent en lumière le mode de refoulement d'un solide amené à l'état de fluidité sous l'action des pressions extérieures auxquelles il est soumis par une de ses faces. La courbe de gorge, qui se produit à la limite des deux premières phases de la déformation, est complètement caractéristique et laisse son empreinte sur la face primitivement libre du copeau, sous forme de sillons courbes qui se reproduisent, identiquement les mêmes, sur toute la longueur. » XIX. Dans ces copeaux, la largeur est approximativement déterminée par la cortle qui joint les extrémités du croissant détaché, à chaque passe, par le tranchant. » XX. La convexité du copeau appartient généralement au bord le plus épais, et il nv a d'exception à cet égard que pour le cas où l'acuité rela- tive (le routil exerce sur les parties minces une influence suffisanunent ( i3ii ) grande pour compenser celle du coefficient de réduction, plus favorable, correspondant au bord le plus épais. » XXI. Les modes plus complexes de rabotage tels que le travail sur le toin-, en circonférence ou en bout, n'apportent aucun changement notable dans ces conclusions, qui sont ainsi tout à fait générales. » XXII. Le travail nécessaire pour produire le rabotage se compose d'un travail de cisaillement et d'un travail de déformation, représentés l'un et Faiilre par des formules rationnelles. » XXIII. Ces formules montrent l'avantage des passes épaisses, qui marquent la tendance actuelle de l'industrie des machines-outils. » XXIV. La pression exercée par l'outil se transmet, de tranche trans- versale en tranche transversale, jusqu'à la limite de la zone d'activité, sui- vant une loi logarithmique déduite de ces formules. » XXV. Enhn, et c'est le caractère dominant de ce travail, les métaux les plus diu's comme les plus mous sont soumis, dans toutes ces déforma- tions, à des lois communes qui établissent, pour toutes les matières expéii- mentées, une identité à peine entrevue dans leurs propriétés mécaniques, bien au delà de leur limite d'élasticité. » XXVI. I^es résultats qui précèdent ne sont peut-être pas sans intérêt pour la théorie de la charrue, que l'on peut considérer comme un outil de rabotage fonctionnant dans des conditions spéciales. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Recherches sur le calcul des volants des machines à vapeur à délente et à condensation. Mémoire de M. H. Resal. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Mécanique.) « Dans ce Mémoire, je me suis proposé de trouver, par l'application de formules analytiques, les coefficients qui entrent dans celles qui sont rela- tives au calcul des volants des machines à détente et à condensation, coeffi- cients qui, à ma connaissance, n'ont été déterminés jusqu'ici qu'en em- ployant des méthodes graphiques. » Nous supposerons les bielles assez longues pour que l'on puisse en négliger l'obliquité et nous ferons d'abord abstraction de l'inertie des pièces oscillantes. 0 I I , .9 ii'= - -{- - los sin - - .2 7r O 2 9 — 2ct 2ct ( l3l'2 ) » Soient : A le niouvemenl du volant et des pièces tournantes; R le rayon de la manivelle; L la force tangente à la circonférence décrite par le bouton de la manivelle, équivalente à la résistance utile supposée constante; 6 l'angle décrit à partir d'un point mort; w la vitesse angulaire correspondante; Wo cette vitesse au point mort ci-dessus; a la valeur de Q pour laquelle la détente commence ; F la force de la machine, exprimée en chevaux; N le nombre de tours de manivelle par minute. I / . . 2 \ , , , . rr sino = — I — cosa -f- loj; nep. > o étant suppose plus petit nue - ; ' 7r \ ° 1 — cos a / 2 I — cos 9 <ï> = TT — «. On ne trouve sinip > i que pour des valeurs de a inférieures à 3o degrés, ou pour des admissions plus faibles que celles qui sont adoptées en pra- tique; nous laisserons ce cas de côté; (p et

a et u^ dans les autres cas, <1' <: a <1' ~> a , a' >. a 'I = u, pour _^ ,^ ^ ; «. pour ^ ,^ ^ ; «,. pour ^ ,^ ^ • » Si après avoir dressé un tableau numérique, on trace les coin-bes ayant ( r;^,;^ ) «pour abscisse et pour ordoniiées u ', , ii,y,U:^^ les deux pretiiiéresse touchent en un point corresponilaiit à peu prés à a = lao degrés; la seconde et la troisième se coupent eu uii point liont l'abscisse est voisine de i/jô degrés, et l'on a ainsi une représentation géométrique des parties utiles des trois courbes. » En continuant à appliquer la théorie ordinaire des volants, on est con- duit à poser PV- = p-^' P étant le poids de l'anneau, V la vitesse à la circonférence,- le degré de régularité du mouvement, /xuu coefficient qui dépend de l'admission A. Ou trouve pour IL- I" lO H. m Kl !.. it. II. y. = 4643 5517 5791 5764 5627 5566 5649 59?.3 (1735 75o3 » Après avoir obtenu ces résultats, j'ai cherché, par ap|n-oxiinatiou, quelle peut être l'influence de l'inertie des pièces oscillantes sur l.i régula- rité du mouvement. En supposant que k ait été calculé [)ar la méthode précédente, on peut représenter par A(i + x) le moment d'inertie corrigé, et en négligeant l'obliquité de sa base, et lors même qu'il y a un balancier, on est conduit à poser . [fi + .r-f-'/ sin-Olw-— f I + x)r.i'] 45ooF , ,, k- = ^s^ — (" OU II!]. » En négligeant les secondes puissances de x et V, on trouve, dans le cas où T est un maximum algébrique, c'est-à-dire égal à iir, ou li^ , .r = -;^|Tsin-H^ - Tsin-(p + [T(« - i)- T(/i + i)] j(sin- 4^ - sin-ç), V étant l'uu des deux angles (!' et ^l''. Pour a = i/|6 degrés, on a >F = 0) et ,r = o; pour a < [25 degrés, if' = 0)' et .r < o; de sorte que les pièces oscillantes n'ont aucune influence sur la régidarité du mouvement ou sont avantageuses à celle régularité. La solution du même problème pour ,„ ■> présente des explications telles que je n ai pas cru devoir la |)oursuivre. » C. R., 1R71, -i'Sfm.sfr.-. (T.LXMII, iN" '25.) I7I ( i3i4 ) M. H. Poci.AiN adresse, par l'entremise de M. Chasles, une Note sur lui nouvel oreane de transformation du mouvement circulaire alternatif en mouvement rectiligne alternatif. (Commissaires : MM. Serret, Phillips.) M. H. Meyer adresse, de Charleston, la suite de ses rociierchos sur l'a- nalyse indéterminée. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. GuÉRiNEAU-AcBRY adresse la description d'un projet de tunnel sous- marin, applicable entre la France et l'Angleterre. Ce projet consisterait dans la construction, en mer, de colonnes creuses en maçonnerie, de l'intérieur desquelles on partirait pour creuser le tunnel lui-même, et qui serviraient à l'aération, une fois le travail terminé. (Commissaires : MM. de Saint-Venant, Belgrand.) M. Merville, m. Tory adressent des Communications relatives au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. ScHLŒsiNG prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section d'Economie rurale, par le décès de M. Pa/en. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) M. LE Président fait hommage à l'Académie, au nom de M. Cli. Gérard, d'un ouvrage portant poiu' titre : « Essai d'une faune historique des Mam- mifères sauvages de l'Alsace. » « L'Alsace, dit M. Faye, est une des rt^gions les jjlus intéressantes de l'Europe centrale, au point de vue où l'Auteur s'est placé; c'est connue une station transitoire où se sont arrêtées quelque temps les races des fauves que la civilisation a progressivement chassées de la Gaule, et où firent tout d'abord leur apparition les races beaucoup plus rares qui nous sont venues de l'Est. L'auteur a mis à contribution les matériaux historiques qui se ( i3i5 ) rattachent aux deux grandes contrées voisines que le Rhin sépare, depuis les Commentaires de César jusqu'à V Epopée des Niebeluncjen, depuis les Capitulaires de Chartemagne jusqu'aux Édits de Louis XIV; il a consulté, pour sa nomenclature, les patois germains et gallo-romains de cette belle province; il a tiré parti de sa tradition; il a mis à contribution toute la science moderne des fossiles, de la période glaciaire, des âges de la pierre et du bronze, des palafittes des cités lacustres. Bref, sous une forme animée, élégante, accessible à tous, M. Gérard nous envoie un souvenir simple, et touchant à la fois, d'une province que nous ne cesserons d'aimer. » M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Un Mémoire de MM. Plantamoiir\, K. JVotf et J. Hirscli, intitulé: « Détermination télégraphique de la différence de longitude entre la sta- tion astronomique du Righi-Kulm, et les observatoires de Zurich et de Neufchàtel » ; 2" Un Mémoire de i\lM. Pergola et â. Secchi, imprimé en italien et por- tant pour titre: « Sur la différence de longitude entre Naples et Rome, déterminée par la transmission télégraphique des observations des pas- sages » : 3" Un Mémoire de M. E. Fergola, imprimé en italien et portant pour litre : « Sur quelques oscillations diurnes des instruments astronomiques, et sur une cause probable de lein- apparence « ; 4° Une Note de M. Leymerie, sur le typhon ophitique d'Arguenos; 5° Un Ouvrage de M. Flammarion, portant pour titre: « l'Atmo- sphère «. MiNÉHALOGiE. — M. Élie DE Beatmont met sous les yeux de 1 Académie une nouvelle collection de minéraux que M. /. Domeyko lui a adressée de Santiago du Chili, le 10 octobre 1871, pour l'École des Mines de Paris. (Cette collection sera soumise à l'examen de MM. Daubrée et Des Cloizeaux.) Liste d'échantillons envoyés par M. Domeyilo. N" 1. Plomb oxychloro-ioduré, provenant d'une nouvelle localité nommée Palestina, si- tuée à vingt-sept lieues à l'est du port Anlolagasta, vn Bolivie : galène couverte d'une croûte iodurée. N° 2. Id. Variété terreuse avec du plomb sullatéet carbonate. 171.. ( i3i6 ) N" 3. Adaiiiine accompagnée de cliloroljronmrc d'argent : un lieaii cristal rose dont la forme diffère peut-être de celles qu'on avait décrites jusqu'à présent, de Channaveillo. N" 4. Argent chloruré cuivreux, contenant du sons-chlorure d'argent et de cuivre, ])ro- venant de hi Cordillère de la Yerha-Loca, département de Santiago (Chili ). ( Les feuilles, très- minces, ne présentant au microscope aucun indice d'argent roélalliciue, ni dépeintes vertes, comninniqucnt à la flaininc la réaction du cuivre, et m'ont donné à l'analyse les résultats ex])rimés dans l'étiquette.) N° 5. Polybasile cristallisé de Morococha (Pérou). N"'^ G et 7. Magabasite (Blumite), liingstate de manganèse cristallisé en tables minces rec- tangulaires. Le cristal n" 7 est peut-être le plus grand de ceux qu'on trouve habituellement. Vient de la mine de Nuestra-Senora de la Carcel à Morococha. N° 8. Arséniurc de cuivre, qui contient beaucoup moins d'arsenic que l'espèce connue Cu'Ar, et appartient à une des espèces connues sous les noms deDarwinile ou de Wiiitnéite, Algodonite, etc. N" 9. Nitroglaubérite, 4IN0S0' -1- 6NOArO' -1- 5Aq. Minéral nouvellement découvert près des mines de cuivre de Paposo (désert d'Atacama), ne lenfermant qu'à peine quelques indices de chlore. N" JO. Tungstatc de chaux et de cuivre; la croûte poreuse réticulée et la poussière jaune sont du tungstate de cuivre ne renfermant que a pour loo de chaux. W 11. Tungstate de cuivre contenant 25,i d'oxyde de cuivre N" 12. T<1. dans une gangue ferrugineuse. N° 13. Id. dans une gangue ferrugineuse. N° ik. Argent bismuthal de San Antonio (Copiapo). N" 15. Argent chloruré de Caracoles. A.STRONOMIK. — Etoiles filantes de novembre observées à Athènes. Extrait d'une Lettre de M. J.-F.- J. Sch.^iidt à M. Delaunay. « Nuit du 13-1/4 novembre 1871. Nous observâmes de 6 heures du soir à 6 heures du malin; le nombre horaire maximum pour tni observatctu- était, de 16 à 17 heures, égal à 35. Il y avait au moins quatre points ra- diants déjà connus. A partir de i 1 hetues, j'ai remarqué très-peu de Léo- nides, et j'ai pu noter 7 ou 8 orbites, pour trouver que le radiant des Léonides était situé entre 7 et £ leonis. Trois petits bolides ont été sans relation avec le point du Lion. » ANAL'ïSE. — Sur les sommes de Gaitss à plusieurs variables; par M. C. Jordan. « L ex|)re.ssion / e " , ou c et 11 sont des entiers, jotie un rôle im- portant en analyse. Sa valeur a été déterminée par Gaiiss [Summatio qua- rumdatn scrivrain sin(/alariuin j. ( '3^7 ) » Un géomètre allemand, M. H. Weber, vient de consacrer un long Mé- moire [Journal de Borchardl, t. LXXIV) au calcul de l'expression analogue $ = \ e'"'^'^' =s où y est une fonction homogène du second degré en J,,-» ^p- Cette ques- tion peut se traiter bien plus simplement, comme nous allons le montrer. Soit fi le plus grand commun diviseur des coefficients de J et de «; posons — f '-^f I], 7',... étant des nombres premiers : l'expression e " =e" reprenant la même valeiu- lorsqu'on donne à i^,,..., 5^ tous les systèmes de valeurs qui ne diffèrent que par des multiples de n', on aura 0 — pi' \ e" ' = pP^'. » On pourra donner à J,,..., Sp un système de valeurs a,,..., a^ tel, que j ' soit premier à q. En effet, par hypothèse, q ne divise pas à la fois tous les nombres c^^...^ Cp, f/, j, S'il ne divise pas c,, on pourra poser «, =: j , «2 = ... = «p = o. S'il divisée,,..., Cp, sans diviser rj + m - i), ap,p^,„-_,= i (mod. q'), rtp.p'^o (mod. q') ip'>p + m' - i), j » On aura évidemment A = ±(7,„ [mod. q)E^±a,n' (mod. 7') = .... » Substituons dans $' les valeurs de .y,,..., Sp-, W viendra i^(C,(;-i-...-i-C,, (j^ + D,; /,(; + ...) ^ - et deux cas seront ici à distinguer : » 1° Si n' est impair, ou si n' étant pair, chacun des entiers D, ,,..., 1),^ est pair, on pourra déterminer des entiers A2,..., kp satisfaisant anx rela- tions D,2EEE2C, Aa,..., D,p=2C, Ap (mod, n'). » Prenant alors pour variable indépendante à la place de /,, la sui- vante u = t, -h Ao t.. +...-{- kp tp, il viendra ,, , V* ^^'^■''-V ^'/. ('•-.•■•.')•> f'=C,ir-^J,{t„...,tp\ d'où , mais ne contenant que /; — i variables, et relative au nombre n'. On pourra lui appliquer la même méthode de réduction. » a" Supposons que n' soit égal à a'/', r étant impair, et que D|2,--. Uip soient pairs aussi, mais Di^^^,,...^ D,,, impairs. « Posons D,2 ^ aC, /.o,..., l)<,f,-Hi = C, + 2C1 Aç,^,,, et prenons poin- variables au lieu de t, et tp les suiv.uilos : u=t, + li.,l., +...+ kptp, V = t^^^ -^-...+ tp, il viendra ( «3.9 ) » Désignons par $^, l'ensemble des termes de $' qui correspondent à la valeur particulière p = w. On aura » Soit d'abord i> égal à un nombre impair 2 R + i ; on aura V" ^|C,l"=+(»K+i)»l+/"(A+,,...)j V-l iltc,{m + ,K- <î),^^_=^ e" = M Ne*" M étant un facteur indépendant de u. Or la somme qui figure au second membre doublera évidemment de valeur, si au lien d'y faire varier m de o à n' — I (mod. n'), on le fait varier de o à 2w' — i. Mais alors l'expres- sion 111 -h 2l\ + i prendra évidemment toute la suite des valeurs im- paires (mod. 4"')> et, par suite, la somme sera nulle (Mémoire de Gauss, n" 23). Donca);H+, = 0. » Soit an contraire Vg = 2K; on aura *'«=r I 2-!LÎ[C,[,( + K)!+CiKî-i-/-"(jK,...)1 e" , ou en prenant pour variable /< + K = // au lieu de u, et posant C,R^+/"(aR, ^„...,g=/, On aura donc 2^0 2^„ ^j^ L4 » Ici encore, le premier facteur est donné par les formules de Gauss, et le second ne contient plus que p — i variables. » GÉOGRAPHIE ET NAVIGATION. — Sw la déterminalion , au moyen des Chronomètres, des différences de longitude de points éloirpiés. Extrait d'une Lettre de M. de Magnac à M. Yvon Vil!;irceau. « A bord du Jcan-Bart, en rade de Dakar (Sénégal), le 6 novembre 1 87 1 . « ... Dans mon Mémoire intitulé : Beclierclies sur iemjdoi des Chrono- mètres à la mer, que jai eu l'honneur de soumettre à votre appréciation, ( l!^20 ) j'avais émis l'opinion : que l'on pourrait, au moyen de la série de Taylor, obtenir avec exactitude des ditft'rences de longitude de points éloignés. Vous aviez jugé ce que j'avais avancé là comme très-probablement juste; je suis heureux de vous faire parvenir des résultats qui confirment vos pré- visions. » Il me manquait une dernière preuve pour établir définitivement le de- gré de précision des marches dun-nes que j'avais calculées; elle m'a été loinnie par des longitudes très-probablement exactes, observées au moyen de la lunette méridienne, par M. Fieuriais, lieutenant de vaisseau, avec lequel je suis actuellement embarqué. » En parcourant le tableau que j'ai joint à cette lettre, on trouve : Différences de longitudes, par Chronomètres. Il m s San-Francisco — Mazatlan i . 4 • -^ j^ Mazatlan — San-Blas o. 4-32,4 San Blas — Acapoulco o.2i.32,o Acapoulco — Callao i.3o.56,2 D'où : San-Fiancisco — Callao 3. i . 4>4 Longitude américaine (le San-Francisco 8.19. 0,6 LongiUide de Callao, par ctlle de Pisco, observée par M. Flenriais 5. 17.54,2 D'oii : San-Francisco — Callao 3- 1 • 0,4 Écart de ces deux différences de longitude 2,0 » On trouve encore : Par Chronomètres : Callao — Valparaiso 0.22. 7,3 Longitude de Callao { lunette méridienne) 5.17.54,2 Longitude de Valparaiso 4 -55.50, 7 D'où: Callao — Valparaiso 0.22. 3,5 ÉcaLl de ces deux différences de longitude 3,8 » Ces deux écarts (•i%o; 3^8) se sont produits, le premier à la suite de 79 jours de mer, l'autre à la suite de r 7 jours : mais observons, |)our bien juger le premier, que le nombre de jours 79 se compose de la somme des jours de neuf traversées dans l'intervalle desquelles on a observé de nom- breuses marches diurnes, et que d'ailleurs les erreurs faites sur les heures, à la fin de ces traversées, ont \n\ se compenser ; il convient donc de réduire ( >,^., ) considérablement ce nombre 79. En le ])ortant à aS, nons croyons être dans une bonne limite. n Une seconde observation à faire, c'est qne ces écarts (2%o; 3%8) se composent de deux erreurs : 1° erreurs sur les heures observées dans les divers ports; 2° errtnirs sur les marches diurnes calculées. Ces dernières seules nous intéressent, et comme elles peuvent aussi bien avoir été dimi- nuées qu'augmentées par les premières, nous admettrons que les écarts (2%o; 3*, 8) proviennent seulement défausses marches diurnes; on aura alors Erreur moyenne sur les marches ( iS jours «le la i''" traversée o',o8 diurnes au bout des ( 17 jours de la 2" traversée 0,2?. » Ces deux erreurs sont faibles, surtout, eu égard aux moyens assez im- parfaits qui ont servi pour les observations des températures jom-nalières. On peut donc dire que, dans ce premier essai de détermination de longi- tudes, les marches diurnes, calculées par l' application du théorème de Taylor, ont donné des résultats satisfaisants. » Je vous envoie au>si des observations de latitude; elles paraissent gé- néralement bonnes, et ne devoir être erronées que d'un petit nombre de secondes; cependant je porte jusqu'à so secondes l'erreur possible sur ces latitudes, en donnant pour cause les effets de réfraction fort à craindre sur des plages de sable fin, humide, chauffées par un soleil tropical, comme celle de Manzanillo, par exemple : en effet, si l'on compare le résultat de mes observations dans ce lieu à celui de l'amiral Mazères, obteiui luie année plus tard, on constate une différence de 24 secondes, malgré l'accord satisfaisant des séries. L'erreur probable de la latitude de l'amiral est de 4", 9, celle de.ma latitude est à peu près la mêine; on est donc fondé à dire que les observations ont été également bien laites : mais, comme ma lati- tude ne diffère que de 4 secondes de la latitude anglaise, je suis porté à croire que les observations de l'amiral ont été entachées d'une forte erreur portant également sur toutes les séries. » M. Fleuriais et moi nous occupons sérieusement des Chronomètres et des longitudes des points qne nous visitons : jusqu'ici, les résultats ont été satisfaisants. » C.R., 1871, 2" Sem>-slre. (1 . LXXIIl, N" 25.) ( l322 ) ÉLECTROCHIMIE. — Sur la séparation et le dosage de quelques métaux au moyen d'un courant vollaique; par M. Lecoq de Boisbaddkan. « Dans une Communication insérée au Compte rendu du 20 novembre, M. P. -A. Favre recommande l'emploi d'un courant voltaique pour opérer la séparation des métaux réductibles par l'électricité, de façon à substi- tuer « l'énergie voltaique aux réactifs de la chimie ». Il est fort loin de ma pensée de chercher à diminuer le mérite de l'observation de M. Favre, je prie seulement l'Académie de vouloir bien me permettre de rappeler que je me suis un peu occupé d'analyse électrolytique, il y a quelques années, en particulier de la séparation et du dosage du cuivre, ce qui fit le sujet de deux Notes que j'ai publiées (i). Mon intention était de faire, pour chacun des métaux réductibles par l'électricité, un travail spécial analogue; j'en ai été détourné par d'autres recherches. » En employant un courant de force convenable et une solution acide, on peut séparer, du premier coup, les métaux très-réductibles de ceux qui le sont peu, et obtenir deux groupes assez nets, dont le premier comprend le fer, le cobalt, le nickel, le zinc (ainsi que les métaux complètement irré- ductibles), et le second, tous les autres métaux réductibles : ce dernier groupe se compose précisément des métaux précipitables par une lame de zinc. » Dans la séparation électroly tique de deux métaux de réductibilités assez peu différentes (tels que cuivre et cadmium, par exemple), j'ai trouvé qu'il y avait quelquefois pratiquement avantage à employer un courant légèrement plus fort qu'il ne le faudrait, si l'on voulait éviter la précipitation d'un peu du métal le moins réductible; on obtient delà sorte un premier dépôt, contenant tout le métal le plus réductible et une petite quantité de l'autre métal : enlevant alors la solution et la remplaçant par une liqueur exempte de sels métalliques, on renverse, pendant quelques instants, le sens du courant : les métaux rentrent en dissolution, puis on rétablit le sens primitif du courant; le métal le moins réductible étant en faible quantité reste cette fois entièrement dissous. On répète d'ailleurs plusieurs fois cette opération, s'il est nécessaire. » On peut faire varier, non-seulement l'énergie du courant, mais en- core l'état de la solution ; ainsi pour ceux des métaux précipitables par le (l) Bulletin de la Société chimique de Paris, 1867, i" semestre, p. 468, et 1869, i" se- mestre, |). 35. ( l'i^j ) zinc que j'ai eu l'occasion de traiter, j'ai employé des solutions acides (ordi- nairement sulfates). Pour le cobalt, le nickel et le zinc, je trouve avantage à sursaturer par l'ammoniaque : ces métaux s'obtiennent alors en couches faciles à laver. Je n'ai point encore réussi à doser ainsi le fer, à cause de la formation du peroxyde. » CHIMIE ORGANIQUE. — Observations relalives à la Note de M. Ritter, concernant la formation de l'urée par les matières nlbitniinoïdes et le permanganate de potasse,- par M. A. Béchamp, « M. Ritter a bien voulu confirmer le fait de la formation de l'urée par l'action de l'hypermanganate de potasse sur les matières albuminoïdes (i). Je laisse de côté les dosages; là n'est pas, pour le moment, la question. Sur le reste, j'ai à faire deux remarques : » 1° M. Ritter appelle nouveau procédé ce que j'ai dit, sur ce sujet, dans ma Note de l'année dernière (2). Le procédé est le même que celui qui, il y a quinze ans, m'a permis de constater le fait de la formation de l'urée : l'influence oxydante de l'hypermanganate. Le mode d'extraction, fondé sur une connaissance plus exacte des produits qui prennent simultanément naissance, a seul varié. » 2° L'auteur annonce qu'avec le gluten il a obtenu un autre produit cristallisable, dont il poursuit l'étude. Le gluten n'est pas seul dans ce cas. L'année dernière, j'ai cilé la formation d'un sel barytique cristallisable, en employant l'albumine. Mais dans ma thèse de i856, dont un extrait a paru aux Annales de Chimie et de Physique de la même année (3), j'ai signalé, parlant en général, la formation d'un composé cristallisable avec les substances sur lesquelles j'avais opéré alors, savoir : l'albumine des œufs et du sérum, la fibrine du sang et le gluten. Le gluten et ces autres matières ne sotit pas les seules substances albuminoïdes qui donnent, outre l'urée, des composés cristallisables, sels de baryte ou composés organiques non métalliques. Avant la Note de 1870, j'avais étendu mes recherches à la syntonine (fibrine musculaire) de bœuf et de chien, à l'hématocristalline de chien (que j'obtiens en grande quantité par un procédé particulier) et aux globules du sang. Avec chacun de ces produits, j'ai obtenu, outre (1) Comptes rendus, t. LXXIII, p. ta 19. (2) Ibid., t. LXX, p. 866. ('■i) Annales de Cliiniic cl de Physique, 3'' série, t. XLVIII, p. 348. 172.. ( i-->24 ) l'urée, (les composés crisfallisables. On peut les von- dans mon labora- toire, et, il y a deux mois, j'avais l'honneur d'en entretenir M. Balard : l'illustre savant s'en souvient sans doute encore. Si je ne suis pas en me- sure de donner aujourd'hui plus de détails, il faut l'attribuer, non à un manque d'ardeur, mais aux événements douloureux dont nous avons été les victimes, à une maladie qui m'a teiui plus de six mois éloigné de mou laboratoire et à laquelle ces événements ne sont paséti'angers; enfin, à une dernière cause, dont je ne veux rien dire ici. » M. Ritler voudra bien, j'en ai l'assurance, me laisser le soin de pour- suivre une étude dont j'avais, à plusieurs reprises, signalé les princi|)aux éléments, notamment la formation de composés cristallisables ou capables de dévier le plan de polarisation avec luie intensité plus grande que l'al- bumine elle-même (i). Je lui exprime, en finissant, ma reconnaissance pour avoir mis fin à des contradictions qui démontrent combien était déli- cat le problème que je m'étais proj)osé de résoudre, el dont l'idée et le plan avaient été conçus, à Strasbourg, après une lumineuse leçon du grand cl à jauiais regrettable physiologiste Kùss. » CHlMlti GÉNÉRALE. — Sur Une nouvelle méthode de préjjarer les solutions salines dites « sursaturées ». Note de M. L.-C. ueCoppet, présentée parM. Wurtz. « On prépare ordinairement les solutions sursaturées en laissant refroi- dir, à l'abri des poussières de l'air, les solutions ordinaires faites à chaud. J'ai trouvé qu'on peut préparer, sans chauffer, les solutions sursaturées de sulfate de soude, en dissolvant dans de l'eau froide du sulfate de soude anhydre. » Pour que l'expérience réussisse, il faut employer du sel anhydre qui a été chauffé a une température supérieure à 33 degrés G., et i-efroidi à l'abri des poussières de l'atmosphère. Le sel ne doit être ajouté à l'eau que par petites portions à la fois, parce qu'il s'échauffe fortement au contact de l'eau froide, et l'on pourrait attiibuer à cette élévation de température la cause de la sursaturation. En outre, si l'on verse à la fois tout le sel dans l'eau, il s'agglutine et forme un gâteau dur qui ne se dissout que lentement. » La plup.u-t (le mes expériences ont été faites de la manière suivante : le sel se trouvait dans mi gros tid)e bouché à une extrémité, étiré et re- ;i) Ibifl., t. LVII, p. 291. ( 1323 ) courbé à rautre, de façon à pouvoir être introduit, en même temps que la tige d'un thermomètre, dans le coi d'une fiole à moitié remplie d'eau froide. Les interstices entre le thermomètre, le tube et les parois de la fiole étaient remplis de coton. La partie du tube bouché qui contenait le sel conservait une position horizontale, et, en le secouant légèrement, le sel tombait peu à peu dans l'eau de la fiole. Celle-ci était plongée dans un grand bain d'eau de la température de l'air ambiant, de sorte que la tem- pérature de la solution variait extrêmement peu pendant la durée de l'expérience. » En opérant de cette manière, on observe que l'eau froide peut dis- soudre une quantité de sulfate de soude anhydre jusqu'à cinq fois plus grande que celle qui est contenue, à la même température, dans la solution saturée de l'hydrate Na^SO', loH^O. » Dans une expérience, la température de l'eau était i3°,5C. au com- mencement de l'opération. J'ai ajouté du sel et agité la fiole, sans la retirer du bain, jusqu'à complète saturation de la liqueur. Au bout de deux heures (la température s'était élevée pendant ce temps jusqu'à 1/4 degrés), la solution limpide a été versée dans une série de petits vases tarés. J'ai réussi à peser deux de ces vases avant la cristallisation, et il s'est trouvé que la solution saturée de sulfate de soude anhydre Na'-SO*, à i4 degrés C, contient 35,8 parties de sel anhydre pour 100 d'eau. La solution saturée de l'hydrate Na-SO*, ioH-0, à la même température, contient seulement J2,4 parties de sel anhydre pour 100 d'eau. » D'après une autre expérience, faite de la même manière, la solubilité du sulfate de soude anhydre à 21 degrés C. doit être de 52,7 parties de sel pour 100 d'eau, tandis que celle de l'hydrate Na^SO\ loH-O n'est que de ao, 9 parties de sel anhydre. Ces expériences montrent que la solution ordinaire de sulfate de soude anhydre est identique avec ce qu'on ap[)elle la solution sursaturée [1). » Un fait acquis par de nombreuses .expériences, c'est que la cristalli- sation de la solution sursaturée de sidfate de soude est toujours provo- quée par le contact d'une parcelle de sel à 10 atomes d'eau. Il paraît également certain que le sel complètement effleuri (anhydre) a la même propriété. » Il semble donc que le sulfate de soude anhydre qu'on peut obtenir* (i) Par les mots ■ solution de sulfate de soude anhydre », je ne veux pas dire que le se d/nis la scjlution y ]ii'éc.\iste à l'état anhydre. ( 1^26 ) eu desséchant, au-dessous de 33 degrés C, les cristaux à lo atomes d'eau ne peut être identique avec celui qui a été préparé à des températures supé- rieures à 33 degrés. Ce sont probablement des modifications isomériques. La première de ces modifications, ainsi que son hydrate Na-SO", loH-O, provoque toujours la cristallisation de la solution sursaturée. Quant à l'autre modification, de même que l'hydrate Na^SO*, 7H-O, non-seule- ment elle n'a pas cette propriété, mais elle est soluble à froid dans une solution déjà fortement sursaturée. i> On peut ainsi préparer, sans chauffer, les solutions sursaturées de carbonate de soude et de sulfate de magnésie. J'ai employé, à cet effet, du carbonate dç soude anhydre et du sulfate de magnésie partiellement déshydraté. » CHIMIE AGRICOLE. — Comparaison entre les deux états d'une terre en partie boisée, en partie défrichée et chaulée. Note de M. Th. Schlœsing, présentée par M. Peligot. « Lorsque je m'occupais de l'analyse des solutions contenues dans les sols, M. P. Demondésir me remit des échantillons de terre dont l'examen offrait un intérêt tout particulier, conime on eu jugera par la Notice sui- vante, qu'il a bien voidu écrire à ma demande. '< Le terrain sur lequel les échantillons ont été prélevés est situé vers le nord du dépar- tement de la Manche, entre Valognes et Cherbourg, dans la commune de Saussemesnil. Les distances (jui le séparent de la mer sont : 3o kilomètres ;i l'ouest, 12 au nord et 16 à l'est. Le terrain était, de temps immémorial, couvert d'im taillis de chêne, lorsque, il y a cinquante ans, une parlie fut défrichée. Depuis cette époque, elle a été constamment cidtivée en labour, chaulée et fumée avec des doses fort médiocres de fumier, provenant de la ferme voisine, dont tous les terrains sont analogues; elle n'a reçu aucun autre amendement ou engrais. La limite entre le défrichement et la partie restée en bois n'a été déterminée par aucune diffé- rence dans la nature du sol. » Vers la fin du mois d'août i86f), après une lorte sécheresse, j'ai prélevé des échantillons égaux du sol qui est labouré, sur une épaisseur de 1 5 centimètres, et des 1 5 premiers centi- nièlres du sous-sol, en six places du champ, à G mètres du fossé qui le sépare du bois. Six autres places ont été désignées dans le bois, en regard et à 10 mètres des places de l'échan- tillonnage du champ, pour former deux échantillons représentant les i5 premiers centi- mètres du sol et les i5 suivants. 1) Ces terrains sont composes d'un peu d'argile très-ferrugineuse et de beaucoup de sable quartzeux très-fin ap[iarlciiant aux giès silui iens; ils sont assez durs dans la sécheresse, mais |)erniéables dans le bois; et, suivant l'expression des gens du pays, l'eau ne roule jamais, c'esl-à-dire ne coule pas en abondance à la surface. La culture est pauvre; elle re- pose principalement sur des chaulages très-cnergiques, que, selon les cultivateurs, il serait ( i327 ) très-désirable d'élever à loooo kilos de chaux vive par hecrare, h rliaqiip retour de froment, c'est-à-dire en moyenne tous les quatre ans. Mais, faute de ressources, on reste fort au- dessous de ce chiffre, et il faut compter que le champ en question n'a reçu depuis cinquante ans que 70 à 80 tonnes de chaux. L'expérience journalière prouve que les chaulages à haute dose ont encore une très-j;rande action, et rien jusqu'à présent n'a pu les rem- placer. ■> » On voit, par ces détails, que j'étais en position d'établir une compa- raison entre l'état primitif d'tni sol forestier, et son état après cinquante ans d'une culture bien définie. 11 y avait là matière à un travail étendu, dont je ne présente aujourd'hui que les premiers résultats. » Le traitement de 20 grammes de terre par un acide très-diliié, en vue dti dosage du calcaire, a donné un résultat absolument nul pour les deux échantillons du bois; pour le champ, j'ai trouvé : Champ. Surface. Sous-sol. Dans la terre criblée i , i38 p 100 de terre sèche o,533 Dans le sable o , SgS « o , 07(3 1 ,583 0,609 En admettant que le litre de terre sèche pèse i''^,5, on déduit de là que la surface, qui a reçu 70 à 80 tonnes de chaux vive, a conservé 35 tonnes de carbonate calcaire, correspondant à 20 tonnes de chaux vive. Le reste a passé, partie dans le sous-sol, partie dans les eaux infiltrées au-delà. » Les solutions contenues dans les quatre terres ont été recueillies au moyen de mon appareil à déplacement; j'ai opéré sur 35 kilogramtnes de chacun d'elles. Voici les résultats des analyses exécutées, poin- la plupart, sous mes yeux, par M. Boutmy, alors attaché à mon laboratoire. « gSo centimètres cubes de solution renferment : Bois. Champ. Siu'i'ace. Sous-sol. Surface. Sous-soI. Matière organique i4o"''î i5'"^ » 70"^ Silice 25 10,5 i6"'« i3 Chlore ... 4'^; '73,5 1 156 914 Acide sulfurique 4)4 'i^ '8,9 '3,7 Acide nitricpie o o 578 129 Acide phosphatique et fer. . . 4 ' >7 5,3 o,5 Potasse 42)9 26,1 i3,i i3>7 Soude i%>7 98 93,3 87,4 Chaux 61 9,5 1200,5 870 Magnésie 59 9,6 53,7 37,3 ( .:^,-..s ) » Il n'y a pas de carbonates dans les solutions des terres du bois : celles du champ en contiennent; mais l'acide carbonique qui leur correspond n'a pas été dosé. » M La discussion de ces nombres conduit à des conclusions intéressantes. M. Boussingaiilt a déjà constaté, dans le cours de ses belles recherches sin- la diffusion des nitrates, l'extrénie pauvreté de la plupart des sols fores- tiers : ici, nous ne trouvons pas lUie trace appréciable d'acide nitrique dans la surlace et le sous-sol du bois; cette absence correspond à celle des carbonates; en effet, la nitftfication ne peut se passer d'une base of- ferte à l'acide naissant; c'est un fait bien connu. Avec le chaulage, l'acide nitrique apparaît; nous en trouvons des quantités très-notables. » Si l'on compare la somme des acides à celle des bases, dans la solu- tion de la surface du bois, on trouve une équivalence rigoureuse, et comme ht proportion d'acide sulfurique est très-fadjle, on peut dire qu'abstraction faite de la silice et de la matière organique, cette solution ne contient guère que des chlorures, parmi lesquels le sel marin domine; il est, sans doute, apporté par les vents de mer. Les mêmes observations s'appliquent au sous-sol du bois. Dans le champ chaulé, nous avons encore beaucoup de chlore; mais la base dominante n'est plus la soude, et si nous imputons au chlore la totalité de la potasse, de la soude et de la magnésie, il nous en reste encore un excès considérable, n; cessairement luii à la chaux. Cela ressort du tableau suiv;nit, où l'on a calculé les quantités tle sels dissous dans I hectare, d'après l'humidité constatée des terres. En opérant ainsi, on commet une erreur en plus; j'ai fait voir antérieurement, en effet, que les sols iloivent être rangés parmi les sidistances chez lesquelles M. Che- vreul a découvert la jropiiété de puiser dans les solutions une certaine quantité d'eau, qui devient ainsi, en quelque sorte, latente. Mais nous n'avons pas besoui ici d une extrême rigueur. Humidité 9, Chlorure de potassiiim . Chlorure de sodium. . . Chlorure de magnésium Chlorure de calcium. . . Sulfate de chau.x JNitrate de chaux Carbonate de chaux . . . >' On voit clairement que les rapports entre les chlorures de sodium et Bois. Surface. Champ 5urf.ice. Sous-sol Sous-sol. 1,5 p. 1 100 9,2 p. 100 6 p. I 00 5, i5 p. 100 l4K5 qkg 3kg 2>s4 r- n y i 39 A 20 3o 5 '7 10 26 4 200 i35 1,6 0,4 4,4 2,8 0 0 120 23 0 0 34 44 ( i329 ) de calcium sont renversés, quand on passe du bois au champ. D'où vient cet excès de chlorure de calcium dans le champ? Le calcnire de Valognes, d'où l'on tire la chaux, n'en contient pas. Si le fumier en apporte, ce n'est qu'une restitution, puisqu'il est produit sur la propriété. Je ne vois qu'une explication, c'est la transformation du sel marin en chlorure de calcium dans le sol. On a souvent parlé de cette transformation, depuis Berthollet; mais je ne crois pas qu'on l'ait encore démontrée par l'anidyse, dans les terres arables. Est-elle due uniquement au calcaire, ou bien les racines des végétaux, prenant les minéraux dissous qiù leur conviennent, laissent-elles un résidu de chlorure calcique ; les deux causes concourent-elles ensemble? Ce sont des questions que je n'examine pas, je me borne à constater un fait. » Le champ de M. Demondésir offre donc un exem|)le de nifrificalion et de transformation du sel m.irin en chlorure de calcium, piovoqnées parle chaulage. Or on a dit que le sel marin, décomposé par le calcaire, donnait du carbonate de soude, favorisait ainsi la nitrification et devenait dès lors un élément de fertilité. Je ne voudrais pas que ma Note pût servir de nouvel argmnent jjour soutenir une opinion que je ne partage pas. M. Peligot s'est élevé contre celte opinion dans sa Communication a l'Académie du 1*' mars 1869 : à ce qu'il a expérimenté et dit à ce sujet, je demande la per- mission d'ajouter les résultats d'une expérience instituée dans un autre but, mais dont les indications sont applicables ici. » J'ai fait cinq lots d'une terre très-calcaire, où je cultive du tabac. Dans les deux premiers, j'ai introduit 92 et 266 milligrammes de chlorure de calcium, en solution étendue; dans les deux suivants, i23 et 358 milli- grammes, quantités équivalentes, de chlorure de potassiinn ; le cinquième n'a pas reçu de chlorure. Chacjue lot pesait 1 kilogramme, avec une humi- dité de i5 pour 100. La terre naturelle contient i'°s,4 de chlore par kilo- gramme. Les cinq lots ont été placés dans lis mêmes conditions d'exposi- tion, de lenqjérature, d'aération. Apres un an révolu, le dosage de l'acide nitrique, exécuté sur 100 grammes de terre, a donné : l'Ilot 92 clil. calcium. 27)5 acide niiriiiiic. 2" lot 266 » 27,3 3" loi 123 chl. potassium. 27,5 » 4" lot 35b » 27,7 » 5" lot terre naturelle. 26,2 « L'acide nitrique initial atteignait 16"'^, 6. » D'où l'on voit que l'action du chlorure de potassium (sans doute ana- C. R., 1871. 2» Semestre. IT. LXXlll. N" 23.) I 7'^ ( i'33o ) logiieà celle du chlorure de sodium) n'est pas plus prouoncée que celle du chlorure de calcium, qui n'a certainement pas eugeudré de carbonate alca- lin, et que l'un et l'autre paraissent négligeables. » Je conclus en disant que la transformation du sel marin en chlorure de calcium et la nitrification sont deux effets de la présence du calcaire, indé- pendants l'un de l'autre; la nitrification veut un carbonate, mais elle n'a pas besoin de sel marin. » CHIMIK ORGANIQUE. — Heclienhe et doscuje de iliuiie d'arachide dans iliuile (rolive. Note de M. A. Renard, présentée par M. Peligot. « Les différents procédés d'analyse d'huiles conims jusqu'à aujourd'hui, n'étant fondés pour la plujjarl que sur des réactions empiriques, et ne don- n;int que des résultats incertains, j'ai cru devoir chercher un mode d'ana- lyse de ces substances basé sur la détermination de leurs parties consti- tuantes. .) C'est sur la présence de l'acide arachidique dans l'huile d'arachide, que j'ai basé mon mode de recherche de cette huile dans ses ip.élanges avec l'huile d'olive. » On saponifie lo grammes de l'huile à essayer, on décompose le savon obtenu par de l'acide chiorhydrique, et l'on dissout dans 5o centimètres cubes d'alcool à 90 degrés les acides gras provenant de celte décomposition. On les précipite de leur dissolution par l'acétate de plomb, on laisse re- froidir, on filtre et l'on épuise le résidu par de l'étherà 66 degrés, qui dissout tout l'oléate de plomb. 11 ne reste plus alors dans le résidu qu'un mélange de margarate, de palmitate et d'arachidate de plomb. On le décompose à chaud par de l'acide chiorhydrique étendu, on sépare par décantation les acides gras fondus de la liqueur acide bouillante renfermant du chlorure de plomb en dissolution. On laisse refroidir et l'on dissout le gâteau d'a- cides gras ainsi obtenu dans 5o centimètres cubes d'alcool pur à 90 degrés. Une goutte d'acide chiorhydrique fait disparaître le léger trouble qui subsiste dans la liqueur; on abandonne celle-ci au refroidissement. Si l'huile d'olive soumise à l'analyse contient de l'huile d'arachide, on voit bientôt se former d'abondants cristaux d'acide arachidique dont on n'a plus qu'à déterminer le poids. A cet effet, on filtre la liqueur, on lave le préci- pité avec 10 ou 20 centimètres cubes d'alcool à 90 degrés, de manière à en- lever la piesque totalité des ac ides margarioo < . ' (09,0 « d'olive surfine. Poids des acides gras solides obtenus après la décomposition des sels de plomb par l'acide chlorhydrique = o^'^jg. On les dissout dans 5o" d'alcool à 90 degrés. On refroidit à + 3.0 degrés; on filtre et lave avec. . . 10 » » Alcool total employé . 60 ■ 73.. ( l332 ) Poids de l'acide aiachidique trouvé 0,026 A ajouter pour solubilité dans 60 centimètres cubes alcool à 90 à + 20 degrés. 0,027 Acide arachidique total o,o53 o,o53 X 22 = 1 , 166 d'huile d'arachide pour 10 grammes. Soit II ,96 pour 100. On a employé 1 1 ,00 » Erreur en plus o ,66 » » Quant à la sensibilité de ce piocédé, on peut arriver facilement à re- counaîtie et même à doser l'huile d'arachide dans un mélange n'en renfer- mant que 4 pour 100; avec des quantités plus faibles, la quantité d'acitie arachidique correspondante restant dans ce cas en dissolution, on ne peut arriver directement à en reconnaître la présence. » CHIMIE. — Composition et chnleur de combustion des lignites. Note de MM. Schecrer-Kestnek et Ch. Meunier, présentée par M. Balard. « Nous devons à l'obligeance de M. Grimer, les échantillons de lignite sur lesquels ont porté nos expériences. » Nous nous sommes servis, comme pour la houille (i), du calorimètre à combustion vive de MM. Favre et Silbermann; nous n'avons rien à ajou- ter à ce que nous avons dit sur la manière de brûler la houille, si ce n'est que la combustion des lignites dans le calorimètre offre de plus grandes difhcultés encore (2). Cependant, comme ces derniers ont été brûlés en morceaux, la combustion en a été complète; il n'est pas resté de coke dans la capsule à combustion; celle-ci ne retenait que des cendres. » Il se dégage une certaine quantité de produits empyreumatiques et acides qui se condensent dans le serpentin, produits qui sont perdus pour l'expérience et dont il faut, autant que possible, éviter la formation; à cet effet, nous avons employé un coiuant d'oxygène aussi fort que possible ; nous n'avons pas réussi à supprimer cet inconvénient, mais, pour certains lignites, (i) Comptes rendus, t. LXVII, p. 659, et 1002; 1. LXVIII, p. 608; t. LXIX, p. 4i2; t. LXXIII, p. 1061. (2) Nous avons mélangé les iii^nites .\ de petits morceaux de charbon de bois, pour faci- liter l'allumage, comme l'avaient fait MM. Favre et Silbermann poui' les cor|)s difliciles à al- lumer. I.e charbon de bois enqilové ( tail pesé, et l'on a tenu coniple, dans le calcul, de la ( haleur (pi'il avait fournie au caloriinèlie. ( i333 j nous l'avons réduit à des proportions minimes. Quoi qu'il en soit, eu égard à celte perte, les nombres que nous avons obtenus sont plutôt au-dessous qu'au-dessus de la vérité. Les iignites ont été brûlés à l'état sec; certains d'entre eux renferuienl une quantité d'eau hygroscopique telle, que la com- bustion s'en trouve très-entravée; aussi vaut-il mieux n'opérer que sur la substance, préalablement desséchée à io5 degrés (i). I. Lignite sec du Rocher-Bleu de Fudeaii, près Jin [Bnuches-da-Rhône). — Masse compacte noire, à cassure conchoïdale et terne. Composition Composition Composition de la partie volatile, du lignite brut. du lignite pur. moins l'eau. Eau B ) 27 " » Carbone 55, 3o 72,98 25,'38 Hydrogène 3, 06 . 4jo4 ' ' )09 Oxygène '7>4' 22,98 63, i3 Cendres '5,90 » » 100,00 100,00 100,00 Chaleur de combustion observée 6483 calories. » calculée d'après la loi tie Dulong. 62q5 u Somme de la chaleur de combustion des éléments 7270 » II. Lignite gras de Maiiosque [Basses-Alpes). — Masses friables ayant l'aspect gras et offrant une cassure inégale, de couleur noire. Composition Composition Composition dn lignite brut. du lignite pur. de la partievolatile. Eau T ,00 u K Carbone 55,26 1*^ i^l 43)9i Hydrogène 4-26 5,44 10,37 Oxygène 18,78 28,99 45,72 Cendres 20 , 70 » » 100,00 100,00 100, 00 Chaleur de coiiiliustion observée 7363 calories. » calculée d'après la loi de Diilong. 6533 » Somme de la chaleur de combustion des éléments 755 1 » (i) Pour que nos expériences actuelles soient comparables à celles que nous avons faites précédemment, nous avons conservé la valeur du calorimètre, calculée d'après la supposi- tion que la chaleur spécifique de l'eau ne varie pas sensiblement suivant la température. MM. Jamin et Amaury ont démontré qu'il n'en est pas ainsi [Comptes rcndns, mars 1870, p. 663). En employant la formule de ces savants, nous avons reconnu que, dans les limites de température dans lesquelles nous sommes restés, nos résultats se trouvent augmentés de 2 pour 100 environ. ( >33/, ) III. Lignite sec de Mannsque [Basses- Alpes). — Masse compacte de couleur noire, à cassure conchoïdale et biillante. Composition Composition Composition du lignite brut, du lignite pur. de la partie volatile. Eau 7 )82 » » Carbone 56,68 66, 3 1 36,75 Hydrogène 4>i5 ^,^5 9)'° Oxygène ^4,65 28,84 54, i5 Cendres 6,70 « » 100,00 100,00 100,00 Chaleur de combustion observée Gqgi calories. » calculée d'après la loi de Dulong. 6782 » Somme de la chaleur de combustion des éléments ■jooS « IV. Lignite gras de Bohême. — Masse compacte à cassure inégale, brillante et noire. Composition Composition Composition du lignite brut. du lignite pur. de la partie volatile. Kau 2,39 >> » Carbone 72,08 76,58 68,95 Hydrogène 7,78 8,27 10,97 O.xygène i4>24 i5,i5 20,08 Cendres 3 ,56 » » 100,00 roo,oo 100,00 Chaleur de combustion observée . 7924 calories. calculée selon Dulong 8343 « Somme de la chaleur de combustion des éléments ^999 " V. Lignite passant au hnis fossile, de Bohême. — Aspect terne dans le sens des fibres ligneuses, brillant dans l'autre. Sa cassure l'ait apparaître une stratification à couches très-rapprochées. Composition Composition Composition du lignite brut. du lignite pur. de la partie volatile. Eau io,4i » " Carbone 57,06 66,5 1 32,56 Hydrogène 4)05 4>72 9>5o O.tygène 24,68 '-^'yT ^7'94 Cendres 3, 80 « » 100,00 100,00 100,00 Chaleur de combustion observée 6358 calories. » calculée selon Dulong 5759 » Somme de la chaleur di' combustion des éléments 6979 " i335 ) VI. Bois fossile passant aii, lignite, de Bohême. — Se rapproche beaucoup du précédent. Composition Composition Composition du lignite brut. du lignitepur, delà partie volatile. Eau io,6o » Carbone ^7!?^ 67,60 33,28 Hydrogène 3,8y 4)55 t)j38 Oxygène 23,78 27,85 57,34 Cendres 4 >*" " " 100,00 100,00 100,00 Cliakiir de combustion observée. . . 63 1 1 calories. » calculée selon Dulong 5827 » Somme de la chaleur de combustion des éléments 7010 » » Ainsi la chaleur de combustion des six espèces de ligiiites que nous avons étudiées est comprise eulre 63oo et 7900 calories pour la substance pure, eau et cendres déduites. Sauf pour l'un des échantillons, dont la te- neur en hydrogène est très-élevée, la chaleur de combustion observée est supérieure à celle qu'on devrait obtenir d'après la loi de Dulong ; mais elle est, polu' tous, inférieure à la somme de la chalaur de combustion des élé- ments, carbone et hydrogène. Sous ce rapport, les lignites se distinguent de la houille, qui nous a toujours donné un pouvoir calorifique supérieur à celui des éléments carbone et hydrogène. Les résultats qui précèdent ne nous permettent pas de tirer d'autre conclusion. Ou voit, ici encore, qu'il est impossible de juger de la valeur d'un combustible de cette espèce par sa composition élémentaire, et tous les anciens calculs de pouvoir calorifi- que basés sur elle doivent être considérés comme très-éloignés de la vé- rité. En effet, à n'en juger que par la composition élémentaire, c'est le lignite gras tie Bohème, dont la teneur en hydrogène est la plus considé- rable et celle eu o.\ygène la moins élevée, qui devrait avoir la chaleur de combustion la i)lus rapprochée de la somme de celle des éléments. Or, c'est le contaire qui a litii. 11 y a looo calories de différence entre les deux nombres, tandis que la différence n'est que de quelques calories pour le lignite sec de Manosque, qui renferme presque deux fois autant d'oxygène. » Nous avons cherché à déterminer la chaleur de combustion de la cel- lulose; mais les difficultés qu'on rencontre quand on veut brûler cette substance sans donner naissance à des produits empyreumatiques, nous ont empêché d'arriver à des résultats exacts. Nous croyons cependant que la chaleur de coudjustion de la cellulose est à jjeu près égale à celle qu'indi- que le calcul fait d'après la loi de Dulong. : i336 ) M s'il en est ainsi les trois substances, rellittose ou ligneux, liqnitt^ houille, forment une série au point de vue de leur chaleur de combustion ; le li- gneux, en se transformant en lignite, subirait une modification avec ab- sorption de chaleur, de même que pour se convertir en houille; seulement tians ce dernier cas l'absorption de chaleur serait bien plus cotisidérabie. » GliOLOGlE. — Sur le Ijiic (/anitimiendu département de l'Aude. Noie de M. A. Leymerie. (Renvoi à la Section de Minéralogie.) " Le département de l'Aude peut être regardé comme une terre classique poiu- le terrain garumnien, qui s'y laisse facilement distinguer par la cou- leur rouge des deux assises d'argilolites entre lesquelles se trouve comprise l'assise calcaire, qui est ici l'élément essentiel ; il y a réellement lieu de s'étonner que M. H'Archiac ne lui ait pas assigné une couleiu' spéciale sur sa carte, lui qui distinguait par des teintes particulières, dans le système nummnlitique, trois assises qui n'ont véritablement qu'une existence lo- cale. Le fait est que le grès à lignites (grès de l'Ariége, d'Alet, de Rennes- les-fiains), d'origine marine, n'a rien de comnum avec la formation lacustre dont il s'agit, que M. d'Archiac lui associait dans son groupe d'Alet, si ce n'est que le premier de ces deux terrains sert souvent de support à l'autre. » Il y a, dans les Corbières, des régions où le grès se développe seul (Rcnnes-les-Bains, est d'Alet), et d'autres où le garumnien s'étale large- ment sans être accom|iagné ni supporté par le grès, comme, par exemple, dans toute la contrée à l'ouest de Quillan (Nébias, Puivert, Rouvenac). D'un autre côté, on fait que le grès à lignites fait complètement défaut sur le versant sud de la montagne Noire, où le calcaire garumnien forme une assise continue passant sous un large manteau nummnlitique. » Le type garumnien, de quelque manière qu'on le considère, a donc une individualité incontestable. Quant à la question de l'âge, elle pourrait à la rigueur être réservée sans que l'emploi de ce type perdît rien de son utilité ; mais je crois pouvoir me permettre de rappeler ici que le principe de continuité, appliqué avec beaucoup de soin et de conscience, m'a fourni une solution pour ce problème, qui, dans les limites du département de l'Aude, aurait pu paraître insoluble. Il résulte, en effet, de mes observa- tions, plusieurs fois répétées, que le calcaire lacustre des Corbières se pro- longe avec ses silex, par l'Ariége, jusque dans la Haute-Garonne. Les assises ( 13^7 ) argileuses y passent en même temps; seulement elles y acquièrent, en per- dant jusqu'à un certain point leur faciès rutilant, un nouveau caractère bien précieux pour la solution qui nous occupe, celui de renfermer des fossiles marins qui leur impriment un cachet incontestablement crétacé. L'assise inférieure au calcaire, représentée, dans la Haute-Garonne, par des roches argiloaréneuses souvent panachées^ contient avec des sphéru- lites nouvelles [Spli. Leyrae/iV/, Bayle,et oslrea /«rcf/, Lam.), des actéonelles; des huîtres, notamment Oslrea Verneiiilli, Leym., des coquilles fluvio-ma- rines inédites, parmi lesquelles des Mélanopsides, et une grande et belle espèce de Cyrène [Cjr. gnrumnica, Leym.), qui se trouve à Auzas et à Au- rignac en très-grand nombre et dans un admirable état de conservation. » Ici, le caractère crétacé ne saïu'ait être méconnu ; toutefois les espèces de cet âge sont peu nombreuses, et Ion aurait pu s'attendre à les voir s'at- ténuer encore et s'évanouir même dans l'assise qui repose sur le calcaire lacustre. C'est le contraire qui est arrivé, et rien n'était si imprévu que la présence, à cette place, au milieu d'une faune toute nouvelle, d'un assez grand nombre de fossiles connus de la craie proprement dite, véritable co- lonie où dominent des Oursins déterminés par les paléontologistes les |)liis compétents (Desor, Cotteau,Bayle), fossiles qui par leur fréquence méritent la qualification A' habituels. Les principaux sont : Microster lercensis, Cot- leau ; Micr. brevis, Agass.; Ananchyles ouata, Lam. ; Hemiaster nasutidus, Sorignet; Cyphosoma magnificum, Agass. » Des coupe?» multipliées montrent jusqu'à l'évidence l'étage tel qu'il vient d'être caractérisé, suj^erposé à un calcaire nankin qui devient aré- ncux du côté de l'Ariége, où l'on trouve Hemipneusles radiatus, Agass.; Ostrea larva, Lam.; Nerita ntcjosn, TItecideu radiata, etc., espèces propres à la craie de Macstricht (i). » D'un autre côté, le même étage est immédiatement recouvert dans les coupes par le calcaire à milliolifes, qui, dans les petites Pyrénées, consti- tue constamment la base du terrain nummulitique dont la faune n'a, d'ail- leurs, rien de crétacé. » Dans l'Aude, le garumnien , complètement lacustre, est également compris entre deux étages marins dont l'un, le sui)érieur, est encore le cal- caire à millioliles; l'autre, le grès à lignites, n'a offert, jusqu'à présent, que (i) Ce calcaire, à la base (liiquel on leiicuiiire de nombreii.v fossiles de la craie blanche, n'est (in'iin prolongement des couches de Gensac, dont j'ai ('écrit les espèces nouvelles d.ins un Mémoire publié en i85l par la Société géolojjique. C. U., iH-l, ■>' Srmsirc. fT. LXXIll, N" Îi.-S.^ I 74 { i338 ) des débris indéterminables (j'y ai trouvé cependant des Orbiloliles et des Cjrlolites, dans l'Ariége); niais il existe entre ce grès et le calcaire nankin à hémipnenstes un passage qui ne peut laisser aucun doute sur leur contem- poranéité, et c'est avec raison que le grès à lignites a été regardé comme crétacé par Dufrénoy et par tous les ingénieurs qui, après lui, ont eu à y rechercher des gîtes de combustibles. » Le diagramme suivant, qui est une représentation fidèle des faits, me paraît accuser d'une manière pour ainsi dire irrésistible les équivalents que je viens de signaler. ffaute-Gaio/me. Ariége. Aude. Calcaire à niilliulites Colonie crétacée marine. Argilolites rutilantes. Garumnien. { Calcaire à physes avec silex. y Groupe d'Alet, Couches à sphériilites... avec Argilolites rutilantes! d'Archiac. coquilles fluvio-marines. et Poudingii» fleuri. Le premier lait ressemblait à (in lait ndiiiial. Les deux autres avaient une teinte jaune rosée plus ou moins l'orte. La saveur du lait C était désagréable. Néanmoins un chat, (|ui en a bu 5o grammes, n'a éprouvé anrrin malaise. Ils contenaient, pour looo grammes : . ,. , Qiianlité normale A II L moyenne. Beurre itijOt) '4»9'' 12,60 3o Sucre de lait ... . 33,90 3i,4o 16, 45 5o Caséine » 5o,25 » 34 Albumine « 20,60 » 6 Sels » i8,5o « 7 )) D'oi!i semblent résulter les conclusions suivantes : « 1" Dès que le typhus s'est déclaré dans une écurie, toutes les bétes sont soumises, mais à des degrés divers, à l'infltience de l'épidémie. En effet, d U1S cet exeîMpif. tout le troupeau a péri, à l'exception des 4 •]"' n'ont jamais semblé malades et dont provenait cependant le lail A. (i) Annales de Lliiiiiie, 4" séjie, t. XVIII. p. 24. 174.. ( i3/io ) » 2" Le lait, pas plus que la viande, ne peut transmettre le typiuis à l'homme on aux animaux qui n'appartiennent pas à la famille des rnnii- nanls. » 3° Cependant, même dans la première période de la maladie, alors que le rendement est encore normal, le lait ne doit point servir d'aliment aux enfants en bas âge, par suite de la modification survenue dans ses principes. » 4" l^6 755,9 762,'! 764,6 754,5 755,5 730,6 762,3 7C7.2 766,7 758,7 758,8 761 ,8 756,8 752,6 7""i9 75 ',.8 750,8 748,5 750,0 Moy 755,: THERMOMÈTRES ANCIENS. Salle méridienne. 1,1* 1 , 1 3,9 i.4 0,9 2,6 4,0 3,6 5,3 1,4 2>7 1,5 -0,3 -0,1 -0,4 4,4 0,6 0,9 -0,1 -1,5 -3,4 -1,6 -o,S -'>7 0,0 -0,3 -0,8 -0,5 0,5 12,0 4.6 6,2 5,9 7.0 9.70 2,85 5,o5 5,i5 3,95 7,6 I 5, 10 3,5 8,0 8,4 8,2 5,2 7.8 7,0 4,2 7>4 8,75 5,80 4,80 3,95 4,65 3,35 2,o5 3,5o 6,9 I 5,65 3,1 5,9 4,^- 1,9 ; 0,20 1,85 3,40 2,00 THERMOHETRES NOUVEAUX. Terrasse du jardin {\). TEMPERATURE MOYENNE de l'air {v) '• I 0,2 ',2 2,7 '-7 1,8 ',7 2,5 ■0,70 0,20 o,5o o,3o 0,90 0,70 o,5o 0,60 1 ,5o 1 ,08 5,07' 3,08 I I 6,9 0,3 3,4 3,9 0,0 ■,S 2,8 3,2 3,8 -0,3 1,6 0,3 -',7 -1,5 -2,2 4,4 ',9 -0,3 -1,8 -2,9 -4,5 -2,7 -,4 -2,8 -2,0 -0,2 -0,2 -■,4 -1 ,0 -0,4 i3,6 4,3 6,4 6,0 8,4 8,6 i5,3 8,7 9,8 9,7 5,2 9,6 7.7 7,' 7,6 7,' 6,4 7,4 4,4 2,8 2,9 0,3 1,2 4,2 0,23 , / 1,0 ',4 ',4 2,6 10, 2J 2,3o 4,90 4,95 4,20 5,jo 9,o5 5,95 6,8q 4,7" 3,40 4,9 3 ,00 2,80 2,70 5,75 4,' 3,55 i,3o -0,o5 -0,80 - 1 , 7.0 -0,10 ,70 -0,10 0 o,3o 0,00 0 ,20 1,10 5,82 7,12 3,58 4,8 4,35 3,67 4,25 8,57 6,28 4,27 5,75 3,o5 3,22 2,68 -0,27 4,35 4,78 1,72 1,38 0,80 -1,22 1,55 -0,52 -o,o5 0,3» 0,27 0,48 •0,0."l 0,60 0,7" 1,48 TEMPERATURE MOYENNE du sol (a) 6,9:; ■-•,98 4,75 4,18 3,70 3,98 3,45 5,80 4,28 5,5o ■2,70 3,12 2,58 -0,47 4,12 4,10 1 ,02 1 ,22 1 ,22 -0,92 -1 ,60 0,87 -0 , 20 0,12 0,18 0,23 ■0,17 0,42 0,55 1,28 8,77 6,64 6,65 6f!o 5,60 5,8i 7,65 7,60 6,48 6,38 9,19 9,9' 7.47 7,20 7,02 6,29 6,5i 7,7" 7,89 7,33 6,71 0,06 6,58 5,56 6,25 4,22 4,92 3,44 4,29 4,57, 4,83 5,3ij 5,57 4,48 5, 3,59' 4,33 2,73^ 3,55 ',77 2,73 1,21' 2, 9,33 8,75 8,57 8,14 7,98 8,.i5 8,68 8,73 8, '9 8,o'| 7,75 7,12 6,5t; 6,22 6,61 6,59 6,16 5,5 5,02 'I, 39 1,37 2,03| 4,02 ',94 2,451 3,97 1,99 2,44 3,96 2,02 2,53 2,23! 2,66 2,17 2,73 ',9'j 2,41 2,22 2,66 I 2,71 2,95 2,3i 4)32 4,88 6,41 3,96 4,00 4,02 3,93 3,89 3,98 6,2 0,5 0,6 1 > < 1 1 ,0 4.4 7,0 1,3 1,3 3,8 0,9 6,8 6,3 2,2 0,1 0,2 1,0 7,3 1,9 10,5 5,2 0,6 0,6 4,3 0,2 0,3 0,5 0,8 0,2 0,7 6,01 4,38 5,08 4,39 4,04 5,2G 7,34 (i,8i 5,23 5,54 5,4 1 5,02 4,83 4,59 5,95 5,96 4,68 4,75 4,42 3,55 3,76 3,3o 3,98 4,17 4,i5 4,00 4,02 3,90 4,21 4,53 t - il 68,0 64,0 83, o 84,0 91,8 8i ,5 78,7 92,0 88,2 82,2 97,8 90,7 89,0 85,8 SS,3 87,5 79,2 88,0 73,2 84,5 87,0 84,5 82,8 85,0 78,3 84,5 86,0 2,93i 4,78 82,9 0, 0 0, ° 0, , 0, 0 0, :, 0, 0 0, '■' ! 0, 0 0, (-> 0, 0 1 0, 0 i 0 0 1 0 '■* ! 0 0 \ 1 ^ 0 " 1 ô 0 " ! 0 0 1 0 0 0 ,5 1 0 ,û 0 ," 0 ,0 1 0 ," 0 ,0 0 ,0 0 ," 0 ,0 (i) Partie du Jardin gui se troare au niveau da premier élago do l'UbserTaloire. (z] Moyenne des ulisorTalions à •) li. .M , tiiîiii, 7 34,7 53,4 4,6. 14 » » 0,7 E faible. » 0,4 Brouillard. S 35,2 46,0 4,5983 » D 0,5 ONO faible. 0 0,9 Brouillard épais. i| 37,0 43,3 4,5782 0,3 0,0 0,0 ONO faible. NO 0,5 Aurore boréale. 10 39,0 5o,8 4,6535 0,0 0,0 0,8 0 faible. 0 0,8 Aurore boréale. 1 1 36,2 53,1 4 , 60 1 2 4,2 3,9 0,8 0,NE faible. NE 0,9 Brouillard épais. I 2 38,3 52,0 4,5895 " » ',' NO faible. N 0,3 » i3 36,5 53,0 4,6o5i » '■ » N faible. NNO 0,3 .. '4 3S,3 5i,i 4, 6046 » » » NNO faible. ). 0,7 Brouillard très-épais. i5 36,0 5i,8 4, -'998 0,5 0,8 » SO faible. .. 0,9 Pluie. i6 4,, 8 5i,8 4,6oi3 1,5 1,5 0,7 NO l'aible. NO 0,8 » '7 37. '1 46,6 4,5931 0,5 0,5 0,4 NO faible. NO 0,6 Première neige de l'iiiver iS 3S,,. 45, < 4,5834 2,1 -' , ' » NO faible. NO 0,1 » '9 38,2 47. G 4,5897 » » .. NO faible. NE 0,4 Brouillard. ■2 0 38,9 49,6 4,r'97'^ " » ,. ENE l'aible. •• 0 ,0 Gelée blanche. ■.ÎI 35, S 47,' 4.5626 » " » ENE faible. E 0,5 >» 2 2 3G,tj 44,7 4 ,5660 » 1. ,. NNE faible. n 1 ,0 Brumeux. 2':, •■'1,9 45,3 4,5G3fi » .. M NNO faible. NNO 1 ,0 Brumeux ■-'4 36,, 46,3 4,58i5 » n » SE l'aible. SSO 0,7 Brumeux. ■•'i 35,4 44,5 4,5-98 » .. » ENE faible. « 1,0 Brumeux. ■_>i, 35,2 44,3 4,574s » » .. NNE faible. " 1,0 Brumeux. '■>-/ 3,,. 43,3 4,5843 » » )) NE faible. NE 0,8 Brumeux. ■A?, 38,8 45,2 4,5961 » ,. .. NE modère. NE 0,9 Brumeux. ■'!* 38,1 43,6 4,5736 » « » N faible. NNO 1 ,0 Nei(;e. .io 38,1 43,5 4,5725 0,0 0,0 " ONO faible. ONO 0,9 Biuine. Moy. 17.37,0 65.48,2|4,5938 9,3 9,C » 0,70 (■) Panie supérieure du haiiuient Je l'Observali Ire. ( i344 ) Observations météorologiques faites a l'Observatoire de Paris. — Novembre 1S71. Résumé des observations rés;ulières. Les moyennes comprises dans la c'ernière colonnne du tableau sont déduites des obser- vations de q heures du matin, midi, q licures du soir et miniiil, sauf le ras d'indications spéciales. Les autres colonnes renferment les moyennes mensuelles des observaiiims faites aux heures indiquées en tête des colonnes. S'' M. 9^M. Midi. 3^ S. 6'' S. g*" S. Minuit Moy. mm mm mm mm mm mm mm mm Haromètre réduit à 0° 755,34 7:)j,3j 755,07 75/1,69 755,01 705,26 765,11 755,20 Pression de l'air sec ^50,50 730,53 7/19,95 7^9,60 750, 3o 750,66 760, S.") 750, /(2 o Température moyenne des maxima et minima de la salle méridienne 3 ,08 » i> du jardin 3 ,02 000 0000 Thermomètre à mercure (salle méridienne) 1,77 2,21 3,85 /ii53 3,65 2,90 2,r6 2,78 » (jardin), f 1,61 2,32 /|,2S 4,52 3,29 2,53 1,72 2,71 Thermomètre à alcool incolore (jardin). . 1,4/1 2,16 4,o5 4,2'' 3,iG 2,3i i,56 2,52 Thermomètre électrique (i3ni,-j) i,5o 1,94 3,68 4,35 3,39 •2,60 1,77 2,5o (33'n,o) 1,43 1,71 3,38 4,i5 3,21 2,46 1,67 2,3i Thermomètre noir dans le vide, T 1,96 5,55 9,79 7,99 2,78 1,99 i,23 4,64 Excès (T — i) 0,35 3,23 5,5i 3,47—0,51—0,54—0,49 1,93 Température moyenne T' déduili^ des > bservations diurnes 9 h. M., midi, 3 h. et 6 h. S 6,53 Température moyenne (T' — (') » » » 2,93 Thermomètre de Leslie 1,26 2,80 3, 61 2,43 0,00 » •• (2,21) Température du sol à 0™, 02 3,98 4,09 ^5,68 4,97 4''"' 4,38 !\,i-2 4,32 » o^iio 4,73 4,72 4,87 5,17 5,18 5,04 4,90 4,88 » o">,3o 6,47 6,45 6,40 6,36 6,38 6,40 6,40 6,4, Tension de la vapeur en millimètres 4,6') ^i^^ 5, 12 5,09 4,7' 'l,Co 4,56 4,7** État hygrométrique en centièmes 86,4 86,3 79,' 76,8 77,9 81,1 85, 1 83,9 t I I I t I t t Inclinaison magnétique Gb°-\- 48,00 48,18 48,07 47,84 48, 11 4^,86 48,62 48,4-' Déclinaison magnétique 17"+ 36,7, 37,02 4'-'>98 4',95 ■'8,99 35,45 35, ir 37,64 Pluie en millimètres [udomètre de la terrasse ( total du mois)] 9,3 « (udoniélrodu j.irdiii). 1,1 0,0 4,4 ',6 0,8 2,8 1,6 12, 3 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 11 DÉCEMBRE 187!, PRÉSIDÉE PAR M. FAYE. ME^ÏOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président de l'Institut invite l'Académie à vouloir bien désigner l'un de ses Membres pour la représenter, comme lecteur, dans la prochaine Séance trimestrielle, fixée au mercredi 3 janvier 1872, ÉLECTRO-CHIMIE. — Troisième Mémoire sitr la décoloration des fleurs par Véleclricilé; cause du phénomène ; par M.. Becquerel (Extrait). « M. Becquerel, dans deux Mémoires qu'il a présentés à l'Académie des Sciences, sur la décoloration des fleurs et des feuilles, nu moyen de déchar- ges électriques, même très-faibles, ou de la chaleur, a avancé que le phéno- mène était dû à une action purement mécanique, et que l'effet chimique qui en résultait, provenait d'une action secondaire. Dans la nouvelle com- munication qu'il vient de faire à l'Académie, il a démontré que telle devait être l'explication du phénomène; il en a tiré des conséquences qui serviront à éclairer plusieurs points de physiologie végétale et animale. » L'électricité agit comme la chaleur en détruisant les enveloppes des cellules contenant les matières colorées liquides ou en granules, et les ma- tières odorantes. Les matières colorées, en s'épanchant à l'extérieur, réa- C. R., 1871, 2<= Semestre. (T. LXXIII, K" 24.) 1 "] 5 ( i346 ) gissent sur les liquides ambiants, d'où résulte une altération des couleurs qui finissent par être détruites complétenieiit. Des effets semblables sont produits parla chaleur à une température de 4o à 5ô degrés. On peut ci- ter, comme exemple remarquable, les effets produits sur les fleurs bleues de volubilis qui s'épanouissent le matin sous l'influence solaire et qui de- viennent peu à peu violettes, dans le coursde la journée, et se flétrissent le soir en ne conservant plus qu'une teinte violacée très-faible. L'électricité et la chaleur produisent les mêmes effets, mais plus rapidement que la chaleur solaire. » Quant à l'action exercée par ces deux agents sur les matières odorantes des fleurs, elle est du même ordre que celle qui est relative aux matières colorantes; elle exhale au dehors leur odeur. » M. Becquerel a démontré que les effets produits dans les deux cas étaient bien dus à une action mécanique détruisant ou altérant les enve- loppes des cellules et produisant un épanchement, car en opérant directe- ment sur les matières extraites des racines, des bois, des feuilles, des fleurs et des graines, ces matières ne sont nullement altérées par l'action de l'élec- tricité. » L'altération graduelle qu'é[)rouvent les couleurs des fleurs lorsqu'elles sont épanouies depuis plus ou moins de temps est due probablement à la même cause, c'est-à-dire à la rupture des enveloppes des cellules par l'ac- tion prolongée de la chaleur solaire. » Il est probable aussi que de semblables effets sont produits dans les tissus très-fins de l'organisme animal, par l'action de l'électricité et celle de la chaleur, actions dont on n'a pas cherché jusqu'ici à se rendre compte, dans les applications de l'électricité à la thérapeutique, quand on emploie surtout des appareils d'induction d'une certaine puissance; il pourrait se faire au.ssi que l'électricité détruisît de fausses membranes, des dépôts lé- gers, causes ou effets de la maladie, qui disparaîtrait avec leurdestruction, laquelle est d'autant plus facile qu'ils ne sont pas sous l'empire de la vie, qui lutte pour résister à l'action destructive de l'électricité. » Les brillantes couleurs des ailes des Lépidoptères, ainsi que celles de certains oiseaux qui ont une autre origine que celle des fleurs, puisqu'elles sont dues à une matièie insoluble renfermée également dans des cellules, ou à des effets d'interférence, ne reçoivent aucune action de I électricit('', comme il était facile de le prévoir; aussi c'est une nouvelle preuve que l'é- lectricité agit comme force niécanique à l'égard des tissus de l'organisme végétal, et probablement de l'organisme animal, pour les altérer ou les détruire. ( i347 ) » M. Becquerel f;iit remarquer que ces travaux antérieurs montrent que l'électricité peut être employée utilement pour interroger la nature et re- monter aux causes qui peuvent intervenir dans la production des phéno- mènes. Un des exemples les plus frappants qu'on puisse citer est l'explica- tion qu'il a donnée de la transformation du sang artériel en sang veineux, en s'appuyant sur les actions électro-capillaires qui ont lieu quand deux liquides différents, agissant l'un sur l'autre, sont séparés par un tissu à pores capillaires. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur le froid du 9 décembre 1871. Note lue par M. Delaunay. « Le coup de froid qui a sévi à Paris dans la nuit du 8 au 9 décembre ne s'est fait sentir ni d'une manière simultanée, ni au même degré sur toute la France. Si nous consultons les températures observées à 8 heures du matin, qui nous sont transmises par voie télégraphique, nous trouvons: que le minimum —10 degrés de Groningue, dans les Pays-Bas, est survenu le 7 décembre; que le minimum — • i2",6 de Bruxelles est survenu le 8 dé- cembre; que le minimiun — 2i°,3 de Paris est survenu le 9, en même temps que le thermomètre de Charleville marquait — 22°, 3 (i). » C'est entre Charleville e_^t Paris que, le 9, s'étendait la région maxi- mum de froid. Cette température extrêmement basse, de 21 à 22 degrés au-dessous de zéro, était localisée sur une très-petite étendue du continent et même de la France. En Angleterre, la température est restée supérieure à zéro le long des côtes, même à Nairn, au nord de l'Ecosse; à Greenwich seulement elle est descendue le 9 à — 2°, 3. Le même jour, nous avions — G degrés à Vienne, en Autriche, — 7'',9 à Bruxelles, —6°, 5 à Stockholm, — 8°, 9 à Saint-Pétersbourg. Le long des côtes de France, de Bayonne à Dunkerque, la température vaiiait de — 3à —6 degrés; Limoges mar- quait — 13 degrés, Lyon — 14 degrés, Berne —16 degrés, Besançon -i6°,5. » Dans la nuit suivante, du 9 au 10, la température avait remonté de 14 degrés à Paris et à Charleville; mais le froid continuant à progresser dans le ser.s du nord-est au sud-ouest, nous avions — 15 degrés à Limoges, (i) Le minimum indiiiué par le thermoraétiographe d'Arago a été de —21°, 5, tandis que le thermomètre électrique accusait — 22", 6 à la hauteur de 33 mètres. La première tempé- rature (—21°, 5) est seule comparable aux températures observées dans les années anté- rieures, et notamment au minimum — 2t«,8 comUité à l'Observatoire en 1788. 175.. ( i348 ) — 1 7°, 4 à Berne, — 9 degrés à Montauban, — 6 degrés à Bayonne et à Per- pignan, — 8 degrés à Florence, tandis que sur les côtes de la Manche et des Pays-Bas le thermomètre marquait de 3 à 4 degrés au-dessus de zéro. » C'est là, du reste, un phénomène général : les froids de l'hiver pro- «^ressent presque toujours du nord-est au sud-ouest. » J^e 3o novembre, un premier minimum de — i5°,8 se montre à Her- nosand, sur le golfe de Bothnie ; le i*"^ décembre il est reporté à Stockholm; le 2 il passe sm- les Pays-Bas; le 3 il traverse la France. » Le 3 décembre, un nouveau minimum de —11 degrés à — 23 degrés s'étend de Hernosand à Saint-Pétersbourg; le 4 il a gagné Scudesnœs, Stockholm et Riga. Nous avons vu plus haut sa marche dans les jours suivants. )) Au moment où le froid commençait à sévir à Pai'is, dans la matinée du 7, le thermomètre était remonté de — as degrés à —8°, 3 à Hernosand, et (le ~ 26 degrés à — io°,6 à Haparanda, au fond du golfe de Bothnie. » Aujourd'hui, 11 décembre, le thermomètre marquait de nouveau — 22°, 6 à Haparanda, —i5 degrés à Stockholm, — i4°,i à Saint-Péters- bourg. Il est donc très-probable que l'adoucissement actuel de la tempé- rature n'est que temporaire. Cependant, comme le cours des bourrasques semble s'être rétabli dans le nord, avec leur direction générale de l'ouest à l'est, il est peu à craindre que nous revenions au froid rigoureux du 9 dé- cembre dernier. I.e brouillard actuel et l'adoucissement de la température sont dus an passage d'une bourrasque dont le centre aborde en ce moment la Norwége à de hautes latitudes. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur ia précocité du froid en 1871 (2" Note); par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « Dans la dernière séance, j'ai appelé l'attention de l'Académie sur le froid inusité du dernier mois de novembre en France, et j'ai fait remarquer que, connue en décembre 1870 et janvier 1871, les parties méridionales de notre territoire avaient relativement été plus éprouvées que les régions septentrionales. Les documents que j'ai reçus jusqu'ici de l'étranger, à Montsouris, poiu- le mois de novembre, montrent qu'il eu est de même en Italie. Ainsi, si l'on compare les miuima suivants observés du 18 au 26(t), à Rome et à Trieste, ou trouve : (1) Je m'juiiHi' au 'A^ dans cetle comparaison, [laireqne v'vst lejocr où s'arrèle le ilcrnicr ( '349 ) Novembre 1871. Moyennes 18 19 20 21 22 23 24 25 26 des,, jour». ooooooooo o Trieste /i,6 2,6 -1,1 2,3 2, G 4,0 4,7 3,8 5,0 3, 16 Rome 4,' 3,4 3,2 4,0 3,o 0,1 4,» 5,o 7,4 3, 80 » On voit que la moyenne des niinima est presque égale îles deux côtés, malgré la différence des latitudes et la position plus continentale de Trieste. » Dans l'Europe centrale, les stations situées à l'ouest des chaînes de montagnes ont été plus éprouvées que celles qui sont dans la grande plaine allemande. Pour s'en assurer, on peut comparer les nombres que j'ai don- nés, pour la France, dans la dernière séance, auxquels j'ajoute ici Ich- tratzlieim, prés Strasbourg, et Doulevant-le-Cliàteau (Haute-Marne), avec les nombres suivants, observés à Vienne et à Bude, situées à des latitudes presque semblables et dans l'intérieur du continent : Minima observés en novembre 18'ji. IS 19 20 21 22 23 24 25 V-, 21 28 u jours. ooooooooo on O Ichtrat7.heim(M.rabbéMÙLLER). -i,j -2,0 -7,2 -3,5 -5,4 -S, 7 -1,9 -5,2 -6,7 -3,o -3,5 -4, '5 Doulpvant (M. Pissot) 0,5 0,4 -6,0 -6,5 -8,0 -7,0 -2,2 --2,0 -3,5 -3,o -3,4 -3,70 Vienne (M. Jelinek) 0,3 -1,2 -i,4 -1,6 -1,0 1,0 0,0 0,0 1,0 0,8 0,4 -0,i5 Bude (M. GuiDoScuENZL) 3,4 1,0 0,0 1,0 i,5 4,7 3,6 2,2 3,2 4,4 3,3 +2,48 » Je ne fais qu'indiquer ici ces rapprochements, que je me propose de continuer, sous une antre forme, lorsque j'aurai les documents complets. » Mais je voudrais donner à l'Académie un aperçu du froid extraordi- naire que nous venons de ressentir à. Paris dans la matinée du 9 décembre. Voici les nombres observés à Montsouris : Thermomètre sous l'abri. Thermomètre-fronde, o o S'^matin —19,4 ~'9)7 6 » — 20,7 — 31,0 n » — 22, q — 23,2 Entremets » (minimum). —23,5 —23,7 7'' 45'" (obs. de M. Renou 8 > — 23,1 — 23,4 g i> • — 21, g — 22,2 10 » — 20,0 — 20,8 E.\cès moyen de l'abri sur la fronde o",36 IMoyenne de la journée du g décembre — 17°, 80 numéro de la Rasscgna Sctlimanale, qui donne, chaque semaine, les observations faites par M""= G. Scarpellini à la station météorologique du Campidoglio. ( i35o ) » On ne trouve nulle part, dans aucun document, la trace d'une pareille température réellement observée à Paris. Les deux circonstances analogues que l'on peut rappeler sont celles qui se sont présentées en décembre 1788 et janvier 1795. » Pour la première, Arago, dans VJnnuaire du Bureau des Loncjiludes pour 1825, a donné, comme minimum du 3i décembre 1788, —22°, 3. Plus tard, on trouve, dans ses OEuvres {Notices scientifiques, t. V, p. 299 et 363), — 2j°, 8, sans que la cause de ce changement soit d'ailleurs indi- quée. Ce dernier nombre paraît être la traduction, en degrés centési- maux, du chiffre —18°, 5 obtenu par Messier, avec un thermomètre qui marquait, dans l'eau bouillante, 85 degrés. CoXte {Journal de Physique^ t. XXXIV, p. 348) dit qu'on a eu à Paris —17", 4 R., sans spécifier la source de cette information; mais on y reconnaît aussi la traduction en degrés Réaumur du chifire obtenu par Messier à son observatoire de l'hôtel de Cluny. » Pour le 23 janvier 1795 (et non le a5 janvier, comme Arago l'a écrit par inadvertance, et comme tout le monde le répète et l'imprime depuis), Lalande, dans un article inséré au Magasin enc/clopédique (t. I; 1795), dit que Nouet, élève astronome à l'Observatoire de la République, a eu, ce jour, au matin, — ]8°| R., ou — 23", 44 C., mais sans nous apprendre rien ni du thermomètre employé, ni de son emplacement. Lalande dit aussi que Messier a trouvé à l'hôtel de Cluny, avec deux ihermomèti-es, — 18°^ et — i8°f; il oublie d'ajouter que les thermomètres employés par Me.«sier n'étaient pas des thermomètres à l'échelle de Réaumur, mais que Lavoisier, en 1776, avait trouvé qu'ils marquaient 85 degrés à l'eau bouillante. Quand on remarque l'identité ( — 18" |) entre le nombre de Messier et celui que Lalande attribue à Nouet sans aucun détail, il devient très-vraisemblable que l'origine de ces évaluations est la même, c'est-à-dire l'observation de Messier; ce qui donnerait, en tenant compte des corrections, un minimum de — 22", o pour le 23 janvier 1795. Cotte, à Montmorency, avait observé — 20", o. » En m'appiiyant sur les documents qui précèdent, et dont je dois la plus grande partie à l'inépuisable érudition de mon ami et collaborateur M. Renou, je ne prétends pas que le nombre — 23", 7, observé le 9 décem- bre 1871 à Montsouris, soit le minimum absolu qu'on ait jamais éprouvé à Paris; je suis même persuadé du contraire. Seulement, les conditions dans lesquelles on opérait, c'est-à-dire en lisant un thermomètre placé à une fenêtre, ne pouvaient, surtout lois d'un froid très-vif et très-rapide, ne ( i35. ) donner qu'une idée très-imparfaite de la température réelle. J'en fournirai une preuve frappante en citant ce qui vient d'arriver, le 9 décembre, à Paris et dans ses environs. Nous avons trois observations faites sons un abri indépendant des bâtiments, et elles nous donnent respectivement : Montsouris — 23°,5 Aiiberviliers (M. Mauguière) — 24,4 Saint-Maur (M.ïjecœur) — 23, 3 D'un antre côté, trois bons thermomètres, observés à une fenêtre, ont donné : A Paris, 3, rue du Regard. . . — 16°, 7; 2, rue de l'École-de-Médecine . . — 14")0; A Versailles, 19, rue des Réservoirs (M, Bérigny) — 18'',2 (1). » On voit donc que, indépendamment des erreurs instrumentale^, qui sont, le plus souvent, de nature à surélever les indications tliermométriqnes, Ja position des appareils pouvait augmenter, d'une manière fautive, de (i) Voici quelques nombres que j'ai reçus jusqu'à présent de diverses stations niétéoro- ioniques, et qui permettent d'apprécier la généralité du refroidisssement du 8 au 10 dé- cembre, et la f;içon dont le phononiène s'est réparti sur le territoire français : Perpignan (M. le D"' Fines). Minimum du g : — Q°,^i minimum du 10 : — 10", o. Ces observations ont été faites en rase campagne, Lanessnrc (Basses-Pyrénées) (M. l'abbé Souberbielle). Minimum du 9 : — 5", 4; du 10 : — 8", 2; du 1 1 : — •j°,6. Montpellier (École Normale). Minimum du g : — 7°, 5; minimum du 10 : — g°,5. P'endôme (M. Nouel). Minimum du 8 : — 12°, 3; minimum du g : — ■\^°,n; minimum du 10 : — •2°,9. La SaumeltCi près Angers (M. A. Cheitx). Minimum du g : — 12°, o ; minimum du 10 : -8°, 9- Saint-Pierre-lès-diemours (M. le D"^ Godpil des Pallières). Le g, à 6'' 45'" du matin : — 26", o ; à lo heures du soir : — ig", o Choisy-lc-Roi (M. Blondin). Le 9, à g'' 45'" du malin : — 20", 5. Soissons (M. Tassin). Minima observés, le 7 : — ii°,o; le 8 : — i5",5; le g : — ai'.o ; le 10 : — io°,o. Èpinal (M. Demakgeon). Minima observés, le 8: —25", 7; le g : — 25", 6 ; le 10 : — i8°,3. Ichtratziieim (IM. l'abbé Miiller). Minimum du g : — 23°, 3 A J'agney (Vosges), M. Thiriat avait eu, dès le 8 au matin, —23°, 2; et à Doulcvant (Haute-Marne), M. Pissot avait observé, le 3, — 16°, 4, et le 6, — i6'',5. Le froid du i) a dû s'être fait sentir, dans ces deux localités, plus vivement que partout ailleurs. Le mini- mum s'est manifesté, dans le Midi, un jour plus tard que dans le Nord et dans l'Est, ( i:v^2 ) plusieurs degrés la température réellement existante. La seule évaluation à l'abri de tout reproche est celle qu'on obtiendrait en tournant, sur un pla- teau étendu, le lliermomètre fronde, faisant plusieurs lectures successives et prenant leur moyenne. Des observations ainsi recueillies donneraient, sur des points très-éloignés du même plateau, des nombres parfaitement concordants. » M. Makignac fait hommage à l'Académie d'une Note relative à « l'in- fluence prétendue de la calcinalion sur la chaleur de dissolution des oxydes métalliques ». Celle Note est extraite des Archives des Sciences de la Biblio- thèque wiiversetle de Genève (novembre 1871). MÉMOIRES LUS. CHIMIE AGRICOLE. — Sur l'intervenlioii de l'azote atmosphérique dans ta vé- gétation. Mémoire de M. P. -P. Dehéraix. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) « Les nombreuses analyses de terres arables, que possède aujourd'hui la science agricole, établissent la présence dans le sol d'une quantité notable d'azote combiné, dont on ne peut attribuer l'origine aux résidus des an- ciennes fumures, puisque M. Boussingault a reconnu que la somme de l'azote contenu dans les végétaux récoltés, pendant un assolement sur xnie surface donnée, était supérieure à la quantité d'azote contenu dans les en- grais que cette surface a reçus. L'excédant est souvent considérable, et pour l'expliquer, il faut, ou bien admettre que les plantes prennent directement l'azote dans l'air et le fixent dans leurs tissus, ou bien que par suite d'une réaction encore mal connue, la terre arable se charge peu à peu d'azote atmosphérique et le transmet ensuite aux végétaux. » Les nombreuses expériences tentées en France par INL Boussingault, en Angleterre par MM. Lawes, Gilbert et Pugh, pour recoiniaître si les plantes prennent directement l'azote dans l'air, ont échoué; l'apport d'am- moniaque ou d'acide nitrique par les météores, pluie, neige ou rosée^est à peine suffisant pour combler les perles occasionnées par l'évaporalion de l'ammoniaque dans l'air, par l'écoulement des eaux superficielles et souter- raines cpii entrahient facilement les nitrates, enfin par l'émission d'azote libre qui se produit pendant la décomposition des matières organiques données comme engrais, de telle sorte qu'il est évident, à jjriori, qu'une ( i353 ) cause puissante doit intervenir pour déterminer la fraction dans le sol de l'azote que l'analyse y décèle. » En réfléchissant aux circonstances variées dans lesquelles se produit l'union des deux éléments de l'air, on reconnaît qu'elle accompagne habi- tuellement l'oxydation d'une matière combustible, et je pensai que l'oxyda- tion des matières organiques provenant des débris des végétations antérieures ou des fumures, pouvait peut-être entraîner la combinaison de l'azote at- mosphérique avec l'oxygène. » Pour m'en a'ssurer je résolus d'entreprendre deux séries d'expériences : dans la première, la seule dont je veuille aujourd'hui entretenir l'Acadé- mie, je constate l'absorption de l'azote gazeux pendant l'oxydation des ma- tières organiques ; dans la seconde, qui sera l'objet d'une Communication ultérieure, je recherche cet azote engagé en cond)inaison, en m'efforçant de préciser les réactions qui donnent naissance à la matière noire de la terre arable. » Après de nombreux tâtonnements, je suis arrivé à obtenir régulière- ment l'absorption de l'azote en opérant de la façon suivante : on étire un matras en verre vert de 200 centimètres cubes, on y introduit un mélange à volumes égaux d'air et d'oxygène dont on a déterminé exactement la com- position, puis un liquide formé de i5 grammes de glucose dissous dans i5 centimètres cubes d'eau et de 1 5 centimètres cubes d'ammoniaque ordi- naire ; on ferme à la lainpc : comme la manipulation est rapide, il n'entre qu'une quantité d'air insignifiante dans le matras; si même l'air périétrait en quantité plus sensible, l'expérience n'en serait pas entachée, puisque la proportion d'azote deviendrait dans le matras un peu plus grande que ne l'indique l'analyse ; une faible fraction de l'azote absorbé passerait seule inaperçue. On chauffe pendant une centaine d'heures au bain-marie; quand le refroidissement est complet, on marque la hauteur du liquide sur le col du matras retourné, puis on casse la pointe sous l'eau ; l'absorption est considérable, avec les proportions précédentes; il ne reste que de l'azote. Tout l'oxygène, tout l'acide carbonique ont disparu; on recuille le gaz dans une épronvette graduée, on s'assure par la potasse et l'acide pyrogallique qu'il ne reste ni oxygène, ni acide carbonique, puis on lit l'azote restant qui est en quantité notablement plus faible que celui qu'on a introduit. M Voici le détail de deux expériences : » Le gaz introduit renfermait sur 100 parties : oxygène, 58, 4o; azote, 4 1,60; le liquide glucose et ammoniaque occupait 3o centimètres cubes, et , le gaz contenu dans le matras, 184 centimètres cubes ; avant l'expérience, G. R., 1871 , 2« Semestre. (T. LXXIU, N» 24.) ' 7^3 ( 1354 ) il y avait donc 76'*', 5 d'azote dans le mélange; quand, après avoir chaufté le matras, on a cassé la pointe sous l'eau, on n'a plus retrouvé que 70 cen- timètres cubes de gaz, qui ne renfermait ni oxygène ni acide carbonique; il y avait donc eu 6'^'=,5 d'azole absorbé ou 8,6 pour 100. » Dans une des expériences faites avec le glucose azoté de M. P. The- nard et de l'ammoniaque, avec un gaz renfermant 52 d'azote pour 48 d'oxygène, on a constaté une absorption de ii",3 sur 53 introduits, c'est-à-dire de 21, 5 pour 100. » En résumé, on a fait six expériences à l'aide de l'acide bumique mé- langé de potasse, agissant sur de l'air atmospbérique, et sur 100 volumes d'azote introduits, on a absorbé en moyenne 7™',2. >» Deux expériences ont été faites avec le humus du vieux bois mélangé à la potasse; le gaz introduit était riche en oxygène, on a absorbé sur 100 volumes, 3,6; quand on a substitué à la potasse de l'ammoniaque, on n'a observé aucune absorption d'azote, mais il y avait, au contraire, à la fin de l'expérience, un peu plus d'azote qu'au commencement. » Dans vingt de ces expériences faites avec le glucose et l'ammoniaque agissant sur des volumes égaux d'air et d'oxygène, on a constaté, en moyenne, une absorption de 5'=*', 9 d'azote sur 100 introduits. Enfin, dans quatre expériences, on a employé un mélange de glucose azoté de M. P. Thenard et d'ammoniaque, et on a cherché, en moyenne, sur 100 d'azote introduits, i5,4. » Ainsi, en présence de la combustion lente des matières organiques, l'azote atmosphérique entre en combinaison, probablement pour for- mer de l'acide nitrique qui, au contact d'un excès de matière carbonée, se réduit et cède son azote à la matière organique ; cette dernière réaction a été établie par M, P. Thenard ; nous l'avons vérifiée, et nous appuyant sur elle, nous pouvons essayer de nous figurer quelle est l'origine de l'excès d'azote que nous trouvons dans les plantes et dans le sol sur les quantités fotirnies par les fumures. » La condition pour que l'azote atmosphérique soit entraîné dans une combinaison, c'est qu'une matière organique se brûle à l'air : toute plante qui abandonne des débris sur le sol qui l'a porté est donc l'occasion d'une fixation d'azole plus ou moins grande; cette réaction se continue pendant de longues années et finit par accumuler dans les terres abandonnées à une végétation spontanée, comme les landes, une quantité d'azote suffisante pour qu'au moment du défrichement le cultivateur puisse en tirer plusieurs récolles de céréales, sans faire intervenir d'engrais azotés; c'est ainsi égale- ( i355 ) ment que la prairie ou la forêt suffisent à l'exportation régulière du foin ou du bois, sans que jamais l'homme intervienne pour compenser les pertes d'azote qu'elles subissent périodiquement et depuis un temps immémorial. » La puissance productrice du sol de la forêt ou de la prairie n'est ce- pendant pas comparable à celle de la terre arable; les débris végétaux ne s'y trouvent pas dans un état aussi favorable à la combustion que ceux qui constituent le fumier que reçoit cette dernière, car nous avons vu plus haut que le glucose azoté qui se forme pendant la fabrication du fumier de ferme est, de tous les mélanges que nous avons employés, celui qui favorise davantage la fixation de l'azote atmosphérique. Ce n'est donc pas seule- ment par les six millièmes d'azote qu'il renferme que le fumier exerce son action sur la végétation, c'est aussi par la matière carbonée en décomposi- tion qui en constitue la masse tout entière; enfouie dans le sol, cette ma- tière s'y conserverait peut-être longtemps, si le cultivateur ne s'efforçait de déterminer son oxydation ; pour y réussir, il déchire la terre du soc de sa charrue, il l'aère, il lui prodigue les façons; sous l'influence de l'air la matière organique se brûle en donnant les notables quantités d'acide car- bonique que les analyses de MM. Boussingault et Lewy ont constaté dans l'atmosphère confinée dans le sol; cette combustion détermine l'union des deux éléments de l'air, et à l'azote que renferme normalement le fumier vient s'ajouter celui qui, prélevé sur l'atmosphère, est dorénavant entraîné dans la série de métamorphoses qui le conduiront du sol, à la plante et de la jilante à l'animal. » Quelles sont les conditions de composition, d'aération, d'humidité qui favorisent la fixation de l'azote atmosphérique dans le sol arable? C'est ce qu'il importe de rechercher, car nos expériences not's ont montré que les circonstances dans lesquelles on observe la combinaison de l'azote gazeux sont très-nettement définies; elle ne se produit ni lorsque les oxydations sont trop rapides, ni lorsqu'elles sont trop lentes, et il est probable que dans toutes les terres l'azote ne se fixe pas avec la même facilité; peut-être, en poursuivant ces études, pourra-t-on dévoiler les conditions les plus favo- rables à l'accomplissement de ce phénomène remarquable et réussira-t-on ainsi à préciser une des causes dominantes de la fertilité. » 17G.. ( i356 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Sur la diffusion des vapeurs mercurielles; par M. I^Ieuget (i). (Commissaires: MM. Dumas, Boussingault, Fizeau.) « Les seuls travaux dont la diffusion des vapeurs mercurielles ait été l'objet sont ceux de Faraday, qui datent déjà de près d'un demi-siècle, et dont les conclusions n'ayant jamais été contestées pendant cette longue période, sont acceptées comme exprimant des vérités acquises à la science. » On sait que l'illustre physicien anglais employait, comme réactif, une feuille d'or qu'il suspendait au-dessus du mercure, et qui devait blanchir par amalgamation ou conserver sa couleur, suivant qu'il y aurait, ou non, émission de vapeurs. Après deux expériences, l'une positive, l'autre néga- tive, et en s'autorisant d'ailleurs de faits précédemment observés par H. Davy, relativement à la transmission de l'électricité dans le vide baro- métrique, il fut amené à formuler les deux conclusions suivantes : » i" Que le phénomène tle la vaporisation du mercure n'est pas continu, et qu'il cesse absolument de se produire à la limite inférieure de — 7 de- grés environ ; » 2" Que, pour des températures supérieures à cette limite, et dans une étendue de l'échelle ihermomélrique qu'il laisse indécise, les vapeurs émi- ses, contrairement à la loi générale de diffusion des fluides élastiques, forment au-dessus du liquide générateur une couche de très-faible épais- seur, laquelle atteindrait à peine quelques centimètres à la température or- dinaire. .) Ces conclusions sont en contradiction flagrante, d'une part, avec les déductions des formules empiriques ou théoriques, qui expriment les ten- sions maximum des vapeurs des liquides parfaits, en fonction de la tempéra- ture, et qui toutes tendent à faire admettre iniplicilement la continuité du phénomène d'évaporation ; d'autre part, avec les idées qui ont cours main- tenant sur la constitution et les propriétés des fluides élastiques. » On s'accorde assez généralement aujourd'hui à considérer les gaz et les vapeurs, comme composés de molécules qui se meuvent dans tous les sens (i) L'Académie a décidé que cette Communication, bien que dép.-issant, en étendue, les limites réglementaires, serait inst-rce en entier aux Comptes rendus. ( i357 ) avec des vitesses moyennes considérables, qui dépendent, pour chacun d'eux, de sa nature et de sa température. » Quant aux vapeurs, tout en jouissant, une fois formées, des propriétés générales des gaz, leur formation elle-même s'expliquerait par une véritable projection de molécules détachées de la masse du liquide générateur, et s'échappant de sa surface libre avec des vitesses moyennes dirigées de bas en haut, qui croîtraient avec leur température, et qui devraient les porter à la hauteur, d'où elles acquerraient, en tombant, la même vitesse de chute. » Les expériences de Faraday ne m'ont paru assez décisives ni par le nombre ni par la rigueur, pour que leur opposition avec une théorie aussi plausible que la théorie dynamique des gaz n'autorisât pas quelques doutes contre leur exactitude. » Ces doutes m'ont conduit à les reprendre, et ma première préoccupa- tion a été de me procurer un réactif plus impressionnable aux vapeurs mercurielles que l'or en lames; plusieurs peuvent lui être avantageuse- nient substitués, et parmi eux les plus sensibles sont les solutions salines des métaux précieux. » Étendues sur du papier ordinaire après addition de substances hygro- métriques qui retardent leur dessiccation, ces solutions sont réduites par les vapeurs du mercure, conformément aux lois de Richter. Le métal ré- duit recouvre le papier et lui communique des teintes de plus en plus fon- cées, qui aboutissent définitivement au noir, mais avec des tons variables, suivant la nature des métaux, et assez nettement caractéristiques pour cha- cun d'eux. » Les sels les plus usuels des métaux précieux, tels que l'azotate d'ar- gent, les chlorures solubles d'or, de platine, de palladium et d'iridium, sont ceux qui donnent les meilleurs effets d;uis la préparation des papiers sensibles; cependant, comme la sensibilité de l'azotate d'argent s'exalte en présence de l'ammoniaque, par suite de l'action de cette base sur l'azo- tate de mercure formé, j'ai pensé qu'il y aurait avantage à le rendre ammo- niacal, et l'expérience a confirmé cette prévision. » L'azotate ammoniacal d'argent, avec lequel on tire quelques traits à la plume sur une bande de papier ordinaire, fournit donc le meilleur réactif pour la révélation des vapeurs mercurielles. Comme les papiers qui en sont imprégnés se teintent, quoique très-faiblement, à la lumière, et qu'ils s'altèrent encore dans l'obscurité, quoique plus lentement, on devra renoncer à l'emploi de ce sel dans les recherches de longue durée, ou dans celles qui seraient faites avec une lumière trop vive, telle que celle des rayons solaires directs. On le remplace comme agent sensibilisateur, en ( i358 ) pareil cas, par les chlorures de palladium et de platine, qui sont à peu près inaltérables, soit photo-chimiquement, soit spontanément. » En employant, suivant l'occasion, l'un ou l'autre de ces trois papiers réactifs, j'ai constaté : » i°Que la vaporisation du mercure est un phénomène continu, qui n'est même pas interrompu par la solidification de ce métal ; » 2° Que les vapeurs émises possèdent un pouvoir diffusif considérable, lequel, sans être exactement mesurable, ne semble cependant pas troj) s'é- carter de l'ordre de grandeur que lui assignent, à priori^ les déductions de la théorie dynamique des gaz. » La seconde de ces constatations résulte d'observations faites dans des locaux très-vastes et Irès-élevés, où j'ai retrouvé, depuis le plancher jus- qu'au plafond, les vapeurs de mercure émises par des surfaces évapora- toires assez faibles de ce métal. » La première résulte d'une série de très-nombreuses expériences faites à toutes les températures comprises entre -f-aS et — 26 degrés; et de quatre expériences faites aux températures de — 3o, —35, — 4» et —44 degrés. » Comme dernier trait de ressemblance des vapeurs mercurielles avec les autres fluides élastiques, je signale la propriété qu'elles possèdent d'être condensées par un certain nombre de corps absolument dépourvus de toute action chimique sur elles, tels que le charbon, le platine, etc., et de traverser avec une extrême facilité les corps poreux, tels que le bois, la porcelaine dégourdie, etc. » Des faits qui précèdent, on peut tirer de nombreuses applications dont j'indiquerai seulement les principales. » Je constate d'abord, dans le domaine de l'analyse chimique, l'accrois- sement de précision et de sensibilité que l'emploi du papier réactif à l'azo- tate d'argent ammoniacal donne aux procédés de recherches qualitatives du mercure. » On sait que, dans ceux de ces procédés où l'on emploie la voie hu- mide, ou détermine, sur une lame de cuivre, par simple précipitation, ou sur une lame d'or, par précipitation élecfrochimique, la formation d'un amalgame qu'on reconnaît, d'une part, à sa teinte blanche, d'antre part, à la disparition de cette teinte quand on chauffe. Mais, si les liqueurs essayées ne contiennent pas des proportions de mercure assez notables, on n'obtient plus que des nuances d'un caractère trop indécis pour en rien conclure. Dans ces cas douteux, où l'œil ne discerne aucune trace d'amalgamation, si celle-ci s'est produite à un titre quelconque, il suffit d'appliquer la lame de cuivre ou d'or sur le papier à l'azotate d'argent ( i359 ) ammoniacal, pour obtenir une coloration brune, caractéristique de la pré- sence du mercure. » J'ai pu, de celte façon, démontrer la présence de ce métal dans des solutions de bichlorure au tô^'ôtô- » Dans les procédés par la voie sèche, les vapeurs mercurielles qu'on met en liberté viennent se déposer sur les parties froides des appareils, où l'on essaye de les réunir en gouttelettes visibles à l'œil nu ou au micro- scope; mais celles-ci ne seront pas apparentes si l'on opère sur de trop petites quantiiés de mercure. Les moindres traces de vapeurs, absolument insulfisantes pour donner un dépôt perceptible, sont nettement accusées, au contraire, par le papier sensibilisé par les sels d'argent. » Réciproquement, les sels des métaux précieux se distinguent de tous les autres par les effets de coloration qui résultent de leur exposition aux vapeurs mercurielles; les nuances des teintes foncées qu'ils prennent alors sont même, dans une certaine mesure, caractéristiques de l'espèce du métal. M Les sels de platine et d'iridium, en raison de l'inaltérabilité des mé- taux constituants, peuvent servira tracer, à la plume ou au pinceau, non- seulement sur le papier, mais aussi sur les surfaces de tout corps inca- pable de les modifier chimiquement, des caractères ou dessins qui, après réduction par les vapeurs mercurielles, sont inattaquables par la presque totalité des agents chimiques, » On trouve donc, dans l'emploi combiné de ces sels et des vapeurs de mercure, des éléments d'une mise en oeuvre très-facile, pour la confection d'encres indélébiles propres à écrire ou à dessiner sur papier, linge, bois, etc. » Composées avec les sels d'or, de palladium et d'argent, ces encres, quoique moins inaltérables , peuvent cependant être avantageusement utilisées dans quelques cas particuliers. » Au lieu d'employer les solutions de ces divers sels en qualité d'encres d'écriture ou de dessin, on peut les étendre en couches minces sur du papier ordinaire et les exposer ensuite aux vapeurs émises par les traits de caractères ou de dessins préalablement mercurisés. » En renversant ainsi la question, je suis arrivé à résoudre, dans des conditions nouvelles, le problème de l'impression photographique sans lumière. » Il me suffit, ])our cela, d'exposer un positif sur verre, ou même sur papier, quand il est convenablement préparé aux vapeurs de mercure que l'argent réduit peut condenser avec une très-grande énergie, et qu'il abau- ( i36o ) donne ensuite lorsqu'on presse le cliché sur une feuille de papier sensibi- bilisée avec la solution d'un sel quelconque des métaux précieux. » Les épreuves ainsi itiiprimées, quand elles proviennent d'un sel d'argent, se virent et se fixent par les procédés usités en pholographie; quand elles proviennent d'un sel d'or, de palladium, de platine ou d'iri- dium, le viragese trouvant naturellement supprimé, lefixage s'obtient par un simple lavage à l'eau ordinaire, et les épreuves, après cette unique et très- simple manipulation, sont désormais absolument inaltérables à la lumière et à tous les agents atmosphériques; de plus, celles qui sont formées par du platine ou de l'iridium réduits sont indélébiles, et ne peuvent élre détruites que par des agents chimiques qui altéreraient, en même temps, très-pro- fondément la pâte du papier d'impression. » Aux clichés sur verre, on peut évidemment substituer avec avantage des planches métalliques préparées pour la gravure, soit par l'application de procédés photo-chimiques, soit par le travail de la pointe, à la condition de mercuriser préalablement les parties de ces planches où le métal a été mis à vif. » La perméabilité des corps poreux aux vapeurs uiercurielles m'a permis de prendre, sur papier sensibilisé, des empreintes de feuilles et de tiges, qui, non-seulement reproduisent avec la fidélité la plus irréprochable les plus fins détails du modèle, mais les font même plus vigoureusement res- sortir, par suite d'effets très-marqués de contraste. Prises sur dis modèles de choix, ces empreintes fourniront des collections intéressantes de types pour les démonstrations de !a botanique, et le procédé qui m'a servi à les obtenir pourra certainement être utilisé dans plus d'une recherche d'ana- tomie et de physiologie végétales. » En physiologie animale, l'étude des questions qui se rattachent à l'ac- tion des mercuriauxsur l'économie sera facilitée par l'emploi de réactifs qui, décelant les moindres traces des agents toxiques ou médicamenteux, per- mettront d'analyser plus rigoureusement leur mode d'action et leurs effets. » Il résulte déjà d'une série d'expériences tentées sur des animaux de petite taille (oiseaux, cabiais) que les vapeurs mercurielles respirées par eux en plein air leur sont rapideinent^mortelles, et j'ai commencé des recher- ches sur ce sujet, auquel se rattache naturellement l'hygiène des professions qui ont pour objet le travail du mercure. M En prenant date à cet égard, je mentionnerai, dès à présent, les résul- tats généraux d'observations recueillies dans un grand atelier d'étainage de glaces occupant un local aussi s|)acieux que largement aéré et dont l'installation est parfaitement appropriée aux opérations de cette industrie. ( i36i ) » Malgré cet ensemble de conditions exceptionnellement avantageuses au point de vue de l'hygiène, j'ai constaté que, dans la vaste pièce où les glaces reçoivent leur tain, l'atuiosphère, depuis le plancher jusqu'au pla- fond, était en tout temps saturée de vapeurs mercurielles; et que les ou- vriers, qui n'v séjournent cependant que quatre heures par jour, ont leur peau, leur barbe, leurs cheveux et toutes les parties de leurs vêtements fortement imprégnés de mercure condensé, de sorte que, même en dehors de l'atelier, ils restent sous l'influence des émanations délétères de ce mé- tal. J'indique dans mon Mémoire le moyen de les soustraire à cette intoxi- cation permanente. » M. LE Secrétaire perpétuel, après avoir signalé les résultats remarqua- bles obtenus par M. Merget, rappelle les observations de M. Boussingault au sujet de l'effet délétère que les vapeurs mercurielles exercent sur les plantes dans une atmosphère confinée. M, Boussingault ayant reconnu que le soufre én)et, en pareil cas, des vapeurs capables de neutraliser l'action du mercure, on est conduit à engager M. Merget à étudier dans les ateliers, au moyen des procédés nouveaux et délicats qu'il vient de faire connaître, l'influence préservatrice du soufre. CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la composition de la chaux phosphatée récemment exploitée dans les départements de Tarn-el-Garonne et du Lot. Note de M. A. Bobierre. (Renvoi à la Commission nommée pour la question des gisements de phosphates naturels.) « Les résultats contenus dans cette Note ne s'appliquent pas à des déter- minations analytiques complètes, puisque n'ayant dosé ni l'acide carbo- nique ni le fluor des phosphates soumis à l'examen, je ne puis encore grouper les éléments isolés dans mes essais. Toutefois les agronomes et les nombreux industriels qui se livreut aujourd'hui au commerce de l'acide phosphorique, sous ses diverses formes, apprendront avec inlérêt quelles ressources offrent les gisements nouveaux, soit pour la préparation des su- perphosphates, soit pour la mise en vente de phosphates pulvérulents pro- pres aux défrichements. » Dans les essais effectués au point de vue agricole qui sont résumés dans le tableau ci-dessous, la chaux a été dosée à l'état de sulfile, et l'acide phosphorique à l'état de phosphate ammoniaco-magnésien. C.R., !87i,Q«Semej(r»-. (T.LXXin, N» 24.) '77 ( i362 ) Composition pour i oo parties. 12 3 4 5 6 7 8 Sable siliceux i,o 4,70 12,7 13,6 3,o 1,0 i,/, 0,93 Acide phosphorique 38, 0 32,94 36,48 35,84 36,8 37,1 37 38,32 Chaux totale contenue dans la substance.. . Si, 47 • » » « » .5i 5o 48 02 Complément représentant l'eau volatile au rouge, le fluor, le chlore, l'acide carbo- nique, les oxydes de fer et de manga- nèse, etc 9,53 I) » » » » 10,1 11,83 100 )> » M I) ^ 100 100 Phosphate de chaux tribasique correspon- dant à l'acide phosphorique 82,6 71,16 79,3 77,9 80 80, G 80,4 83,3 Chaux en excès sur le phosphate tribasique et combinée à l'acide carbonique , au fluor, au chlore 6,87 » » i> » » S, 10 3,94 Observations. — Les résultats de la colonne 8 ont été obtenus par l'essai de huit échantillons. L'ensemble des chiffres du tableau se rapporte donc h quinze analyses. » Au sujet du gisement et des caractères généraux des phosphates du terrain jurassique de Caylux et de Carjac, M. Dauhrée a récemment donné des délails qui laissent peu à désirer. Je dois toutefois constater que la forte cohésion et la texture rayonnée des phosphorites d'Espagne, souvent observées au Laboratoire de chimie agricole de Nantes, ne se reproduisent pas dans les matières dont il est question. Ici le phosphate aggloméré, soit par dépôt mamelonné, soit par couches stratifiées, offre une certaine solu- bilité dans l'eau gazeuse, et l'on est fondé à effectuer des tentatives pour rechercher si, à l'exemple des nodules trouvés dans l'argile du Gault, les phosphates nouveaux ne seraient pas attaqués et dissous par les multiples influences du sol. » Je dois ajouter que le mode d'essai trop souvent employé pour le dosage des phosphates destinés à l'agriculture, et qui consiste à précipiter par l'ammoniaque leur solution acide, fournit, lorsqu'il s'agit de la chaux phosphatée de Caylux, des résultats extrêmement inexacts. L'inexactitude, la variabilité des chiflres apparaît surtout lorsqu'on opère comparative- ment tantôt sur du phosphate brut, tantôt sur du phosphate préalablement calciné. "Voici quelques chiffres bien propres à démontrer celte vérité : Un précipité ammoniacal de la chaux phosphatée de Caylux et supposé tribasique pèse 6'j ,60 j j Chaux 35,00 I Acide phosphorique 32, q4 67,94 Erreur en plus o>34 ( i363 ) » Or les 32,g4 d'acide représenteraient 71,60 de phosphate tribasique et non 67,60. C'est donc la chaux qui fait défaut dans le précipité. Or j'ai démontré, à la suite de nombreux essais sur les nodules de l'Est, que c'est ordinairement la chaux qui est en excès, et dont le poids s'ajoute au phos- phate tribasique. Autre exemple : l'n''ci|>ilc obtenu par l'ammoniaque dans la solution acide de la chaux phosphatée 68,9 68,9 » sur l'échantillon calciné -i ,60 >> ,, , t-Q , i Chaux. . . 33,93 Dans les bb, a, ou dose < ., , ( Acide . . , 04,97 Dans les 71 ,6, on obtient. , 68,90 Chaux 35, 16 Acide 35,94 71,10 » Dans ces deux circonstances, on voit que la chaux est en déficit, eu égard à l'acide phosphorique, puisqu'elle devrait s'élever à /ji poiu- 100 dans ]e premier cas, et à l\i pour 100 dans le second. Cependant il y a excès de chaux dans la matière analysée, et l'acide oxalique précipite les liqueurs filtrées de la substance qu'on a traitée par l'ammoniaque. Des analyses complètes, et discutées en vue d'un groupement rationnel des élé- ments, permettront évidemment d'expliquer ces résultats. J'ai dû toutefois les signaler aux agriculteurs et aux fabricants d'engrais, dont les pratiques sont souvent déterminées par des essais sommaires des matières premières employées. » GÉOLOGIE. — Sur les gisements de chaux phosphatée des cantons de Scdnl-Jn- tonin et de Caylux [Tarn- et- Garonne); par M. Trutat. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Dans la séance du 3o octobre dernier, M. Daubrée a lu une Note sur les dépôts de chaux phosphatée récemment mis en exploitation dans les départements de ïarn-et-Garonne et du Lot, Note dans laquelle le savant professeur a attribué ces dépôts à des sources phosphatées, fortement char- gées d'acide carbonique, qui soiu'daient pendant l'époque tertiaire. w Comme il nous a été donné d'étudier avec quelques détails les gise- ments de phosphate des cantons de Saint-Antonin et de Caylux, nous avons pu reconnaître quelques faits nouveaux qtii servent à préciser l'âge de ces 177.. ( i36/, ) dépôts et peiniellraieiit d'expliquer plus complètement peut-être leur mode de formation. » Si l'on examine attentivement la direction des divers gisements, l'on reconnaît bientôt que tous se rangent dans les deux directions signalées par M, Daubrée : les uns allant de l'est à l'ouest, les autres étant sensible- ment perj)endiculaires aux premiers. Évidemment ces deux directions con- stantes ont dû èl."e produites par des causes puissantes et qui ont étendu leur action à la contrée tout entière. Ces causes, nous les trouvons décrites avec la plus grande exactitude dans une étude sur les formations secon- daires des bords sud-onest du ])lateau central, que M. Magnan a publiée il y a deux ans (i). Dans ce travail ce géologue a signalé plusieurs failles qui ont donné au pays son relief actuel. L'une, la faille du Varen, est dirigée est- ouest et suit pinson moins la rivière de i'Aveyron; l'autre, \a faille de la Bonnette, marche au contraire suivant une direction nord — aS degrés est. Ces deux directions sont précisément celles de nos gisements, et nous de- vons ajouter que la manière d'être de ces dépôts est différente suivant qu'ils marchent dans l'une ou dans l'autre de ces directions. » Les uns, d'après les termes mêmes de M. Daubrée (2), sont des veines » allongées avec deux parois verticales sensiblement parallèles, » ils sont orientés nord — aS degrés est, tandis que dans les autres, dirigés est-ouest, « le phosphate a rempli des cavités irrégulièies ouvertes dans le calcaire ». » Dans le premier cas (Pendaré), la chaux phosphatée occupe les fentes du calcaire dans toute leur étendue; elle est compacte, à texttne rubanée, à cassure vitreuse, et ce n'est qu'accidentellement que certaines parties de ces gisements contiennent des masses géodiques. La compacité du dépôt di- niiiuie à la partie supérieure et prend alors un aspect marneux avec mélange de fer pisolithique. Quelquefois (Tabarly) ces mêmes dépôts rubanés pénè- trent de bas en haut au milieu de masses argileuses rouges à grains de fer. Les gisements de cette première catégorie ne renferment jamais d'osse- ments fossiles, mais l'argde rouge supérieure en contient quelquefois. » Dans le second cas, tout paraît s'être produit au milieu de circon- stances différentes; car, tandis que les gisements dont nous venons déparier sembletit s'être formés avec lenteur et sans accidents, ceux-ci au contraire portent les traces d'un bouleversement violent ; et toutes les parties phos- phatées sont géodiques. Quand les géodes sont intactes, elles sont remplies. (i) Bulletin de ta Société d'Histoire naturelle de Toulouse, t. III, année 1869. (2) Comptes rendus, t. LXXIII, p. io32. ( i365 ) tantôt par de l'argile pure, tantôt par de l'argile à grains de fer, tantôt par des cristaux de carbonate de chaux ; mais le plus souvent on ne trouve plus que des fragments de géodes mélangés confusément à des argiles, à des débris de calcaire, les uns anguleux, les autres érodés sur toutes leurs faces; enfin, une sorte de marne à grains de fer et à cailloux roulés de quartz laiteux empâte le tout ; quelquefois encore des infiltrations calcaires sont venues cimenter tous ces éléments en une masse compacte et d'une grande dureté. » Nous ferons remarquer, en outre, que dans la première catégorie les parois des filons sont verticales et nettement découpées (Pendaré, Tabarly); dans le second, au contraire, le dépôt occupe de véritables poches à parois largement érodées et arrondies (Cos, Servanac), le calcaire est fortement corrodé et la surface des blocs se trouve transformée en « une masse pul- » vérulente connue la farine (i), » que l'eau de carrière réduit en une cou- che de boue compacte, de plusieurs centimètres d'épaisseur. L'on rencontre des ossements fossiles dans toutes les parties des dépôts de cette espèce; ils sont le plus ordinairement (les dents surtout) transformés en chaux phos- phatée à physionomie de silex résinite. Dans certains cas, la base de ces dé- pôts présente les caractères de ceux de la première catégorie, mais alors la partie compacte est très-peu développée. » Nous venons ainsi de constater deux sortes de dépôts bien distincts par leur direction, en même temps que par leur composition : l'un corres- pondrait à la faille de la Bonnette (nord — 25 degrés est), l'autre à la faille de Varen (est-ouest); nous regardons les premiers comme les plus anciens, les autres n'étant que secondaires et résultant d'un remaniement posté- rieur. Et si nous disons, avec M. Daubrée, que c'est « à des sources miné- » raies que l'on doit cette abondante précipitation de phosphates (2), » nous croyons devoir ne pas accepter que « la présence de l'acide carbo- » nique dans ces sources contribuait à en augmenter le pouvoir dissol- » vaut ». » En effet, dans les fentes dirigées nord —25 degrés est, nous n'avons pas reconnu de traces de corrosion sur les parois calcaires; les couches de phosphates sont compactes et semblent s'être formées dans un milieu tran- quille : dans ce cas, le dépôt nous paraîtrait entièrement dû à des eaux chargées de chaux phosphatées venues des profondeurs de la terre. Au con- (1) Daubhée, Ioc. cit. (2) D\UBR£E, Ioc. cit. ( 1566 ) traire, dans les l'entes dirigées est-ouest, le dépôt phosphaté aurait été ultérieurement repris par des eaux fortement chargées d'acide carbonique, qui auraient dissous à la fois la chaux phosphatée primitive et le calcaire environnant, en même temps qu'elles délayaient l'argile à grains de fer pisolithique; plus tard, le dégagement d'acide ayant cessé, une nouvelle précipitation se produisit, laissant quelquefois à sa base un témoin du dépôt primitif. » Dans les débris fossiles assez nombreux que nous avons pu étudier, les deux espèces dominantes sont : x° des Paleotherium, très-voisins du Médium àe Cuvier; 2° de grands Suiltiens, très-voisins du genre Chœropo- Utmus et qui rentreront probablement dans le genre Entelodoii. Nous avons aussi trouvé quelques débris que nous attribuons, mais avec doute, à un Lophiodon, toutes espèces éocènes. A côté, nous devons citer un Rhi- nocéros de très-pelite taille, un Cainotlterium, ui^ Cynodon et une Tortue terrestre. Nous rappellerons que, dans le midi de la France, les Rhinocéros ont apparu pendant l'époque éocène. ]M. le docteur Ph. Thomas a parfai- tement rattaché à ce terrain le Rhinocéros de Monlans(Tarn). » Un autre argument viendrait encore appuyer celte manière de voir : nous avons parlé de la présence, dans les dépôts cpii nous occupent, de cailloux roulés de quartz laiteux, et justement ces cailloux accompagnent souvent l'éocène supérieur du midi de la France, comme à Issel et aux environs de Mazamet. » M. Malixowski adresse, de Cabors, une nouvelle Note relative à l'origine organique qu'il croit devoir attribuer aux phosphates de chaux naturels exploités dans le Quercy. L'auteur fait remarquer que cette opinion est celle qui avait été émise, dès l'année 1710, par Réaumur, dans des recherches où l'on retrouve le soin et la sagacité qui caractérisent tous les travaux de l'illustre académi- cien : ces recherches sont insérées dans V Histoire de V Académie des Sciences pour l'année 181 5, sous le titre « Observations sur les mines de turquoises du Royaume, sur la matière qu'on y trouve, et sur la manière dont on lui donne la couleur ». M, Malinowski fait remarquer la ressemblance qui existe entre les objets figurés dans les planches qui accompagnent le Mémoire de Réaumur et les échantillons qu'U adresse lui-même à l'Académie. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) ( i3«7 ) 31. Resal soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre « Relation entre la pression et le poids spécifique de la vapeur d'eau saturée. » (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. TissoT adresse une Note relative aux ravages du Phylloxéra vastatrix. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPOND AIVCE . M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Mémoire de M. À. Pnrran, intitulé « Essai d'une classification stratigraphique des terrains du Gard, par étages». Ce Mé- moire est extrait du Bulletin de la Sociéië d'Àlais. M. FoxDET, présiilent du Tribunal civil de Chalons-sur-Saône, adresse à l'Académie, à propos de la question qui a été récemment soulevée devant elle, des titres de Nicéphore Niepce à l'invention de la Photographie, un exemplaire du Rapport fait par lui, le lo février 1869, au conseil municipnl de cette ville. M. Fondet propose, en outre, à l'Académie, de lui adresser les copies de documents inédits qui ont été en sa possession, et qui sont de nature à établir les droits du véritable inventeur de la Photographie. CHIMIE. — L'Académie a reçu, à l'adresse de la Rédaction de ses Comptes rendus, la Lettre suivante de M. Jomann-Ambrosics Barth, à Leipsick : " Monsieur ! Il J'ai l'iionneur de vous adresser ci-joint une suite de trois brochures relatives à une question très-importante de l'histoire de la Chimie, qui, l'année dernière, a ému les savants du monde entier, excepté ceux du pays le plus engagé, de la France. » Veuillez, s'il vous plaît, en donner une critique dans votre journal estime [Comptes ren- dus), et m'en adresser aussitôt que possible un numéro contenant ladite critique. Il Je ne manquerai pas, à la première occasion, de vous prouver ma reconnaissance, et vous salue, Monsieur, bien sincèrement. « Sans rechercher par qui et dans quel but cette Lettre, au moins étrange, a été inspirée, on la publie. Lavoisier, dont les brochures qu'elle nous an- nonce dénigrent les travaux, appartient à l'histoire, et ses œuvres suffisent à sa défense. L'Académie n'a pas à s'engager dans une polémique, ouverte avec tant d'opportunité, l'année dernière, comme le remarque M. Barth, c'est-à-dire pendant le siège de Paris. ( i368 ) M. Janssex écrit à l'Académie, de Colombo, pour l'informer qu'il va se rendre sur la côte de Malabar, où il compte s'installer pour l'époque de la prochaine éclipse, dont l'observation lui a été confiée : c'est là, de l'avis général, le point qui doit présenter les meilleures chances au mois de dé- cembre, c'est-à-dire pendant la mousson du nord-est. Java ne présente pas une chance favorable sur dix; à Jaffna, au nord de Ceylan, les mois de novembre et décembre sont pluvieux et couverts. GÉOMÉTRIE. — Sur une propriété remarquable des points oii tes lignes de plus grande pente d'une surface ont leurs plans osculaleurs verticaux, et sur la dif- férence qui existe généralement, à la surface de la terre, entre les lignes de faite ou de thalweg et celles le long desquelles ta pente du sot est un mini- mum. Note de M. J. Boussinesq, présentée par M. de Saint-Tenant. « Soient z =J [x, j^) l'équation d'une surface rapportée à un système d'axes rectangulaires des x, y, z, dont le dernier est supposé vertical ; p, q les deux dérivées partielles de z en x et j", et, par suite, pdx ~\- qdj =■ o l'équation différentielle des lignes de niveau de cette surface, />f/7-= qdx celle des projections horizontales de leurs trajectoires orthogonales ou lignes de plus grande pente. Le coefficient différentiel -j- ou - de ces projec- tions varie de JL^ P'L]dTc lorsqu'on passe du point (x, y) de l'une d'elles au point voisin X -t- dx, >" + - dx ■J p de la même; d'où il suit que l'équation ct± cil ^ ' dx p dy ^ ' [*) Si l'on appelle r, s, t, suivant l'usage, les trois dérivées partielles du second ordre de z en .r, en x et 7 , en /, celte équation prend la forme * {p''~']^)s—pq{'- — t). ( '369 ) caractérise, sur la surface, les points tels que les lignes de plus gramie pente qui y passent aient deux éléineiits rectilignes conséculifs situés dans un inème plan vertical, de manière que la coin-bure de leur projection ho- rizontale y soit nulle, ou que leurs plans osculatein's y soient verticaux. Ces points jouissent de la propriété leniarquable d'être, sur cliacpie ligne de niveau, ceux où la pente de la surface, généralement variable le long d'une telle ligne, devient maximum ou minimum. En effet, la pente en un point quelconque, mesurée par la tangente de l'angle que la normale à la surface y fait avec l'axe des z, a son carré égal a p- +- cj-, et devient généralement maximum ou minimum, le long d'une ligue de niveau, aux points où l'ex- pression est nulle lorsqu'on y fait pdv -+■ qdy = o, c'e^t-à-dire dx et dy propor- tionnels à — q et à p. Or celte expression, ainsi égalée à zéro, donne iden- tiquement la relation (i), en y remplaçant l'une par l'autre les deux déri- vées respectives de p et q en j' et jc. » La même chose se voit sans calcul, si l'on observe que la pente de la surface varie, le long d'une ligne de niveau, en raison inverse de la distance qui sépare la projection horizontale de cette ligne de la projection pareille de la ligne de niveau voisine. Aux points où la dérivée de la pente est nulle, celte distance est sensiblement constante, les projections considérées sont parallèles, et les deux éléments consécutifs, respectivement normaux à ces projections, des lignes de plus grande pente menées par ces points sont bien situés dans ini même plan vertical. » La relation (i) est donc l'équation sous forme finie, eu x et r, d'ime courbe comprenant tous les points de la surface où la pente est niaxiuuun ou minimum par rapport à ce qu'elle est aux points voisins des mêmes lignes de niveau : on peut appeler ligne des pentes ninxhnn l'ensemble de ses branches sur lesquelles la pente est maximum, et lujne des pentes mininia l'ensemble de ses branches sur lesquelles elle est miniminii. » On sait que la surface de la terre est formée de parties eu relief géné- ralement très-longues par rappoit à leur largeur et à leur hauteur, et dont chacune, comprise entre deux dépressions successives de la surface, se di- vise en deux versants ou lieux géométriques des lignes de plus grande |)('nle de celte partie qui aboutissent à une même dépression : on appelle liçjue de faite la ligne de plus grande pente qui sépare ces deux \ers;uits, C. R , 1871, 2' Semestre. { T. LXXIU, N" 2'5.) I 737o ) el lliahvcq celle qui sépare les deux versants aboutissant à une même dé- pression. Les lignes de plus grande pente d'un versant, parties tangentielle- nient ou |)lulôt asymptotiquement de la ligne de faîle, s'en éloignent en tournant leur convexité vers le bas de cette ligne, descendent le long du ver- sant, et puis s'infléchissent de manière à tourner alors leur convexité vers le haut de la ligne de thalweg, à laquelle elles viennent enfin se raccorder asymptotiquement. Elles ont donc un point, situé à des distances sensibles de leurs asynqitotes, où la courbure de leurs projections horizontales change de sens, et où, par suite, leur plan osculateur est vertical : en ces points, la pente de la surface est maximum, parce que les deux ligues de faîte et de thalweg ne s'abaissant en général de quantités notables que sur des lon- gueurs considérables, la pente est relativement très-petite sur ces deux lignes et doit devenir maximum dans l'intervalle. Ainsi, la ligne des penles maxima se compose, en général, pour chaque versant du sol, d'une seule branche qui court entre les deux lignes de faite et de thalweg en s'en tenant à d'assez grandes distances, et qui se projette horizontalement sur des points d'injlexion des projections horizontales des lignes de plus grcmde pente. JMais ces dernières ont encore, en projection horizontale, un autre point d'inflexion situé tout près de leiu's asyniptotes, lorsqu'elles viennent se raccorder au côté convexe de ces asymptotes, dont la courbure est généralement bien plus petite que la leur : en ces points, la pente est minimum ; d'où il résulte que la ligne des pentes mininui du sol se compose de branches dont une, et une seule, est en géné- ral située tout près de chaque ligne défaite ou de thalweg, et du côté oii celle-ci tourne sa convexité. » Les diverses branches de la ligne des pentes minima d'une surface ne sont donc pas identiques, comme on l'a cru longtemps, avec les lignes de l'aile ou de thalweg; il faudrait, pour qu'elles le fussent, que les plans os- culateurs de celles-ci se trouvassent i^arlout verticaux, c'est-à-dire que chaque ligne de faîle ou de thalweg fût contenue tout entière dans un plan vertical ('), ce qui n'a généralement i)as lieu. » A la fin d'un article principalement consacré aux surfaces à pente (*) On nie fait remaniurr ;i l'inslant un arlide intéressant de M. Breton (de Ciianip) (Comptes rendus, t. LXX, \i. ijSa, séance du 2 mai 1870), où ce résultat se trouve déjà démontré; mais la méthode un peu compliquée de M. Breton ne lui a pas permis de voir que les points oîi la déclivité est maxima ou minima sont ceux où les lignes de ])lus grande pente ont leur jiian osctdatcur vertical, ni par suite de voir que les lignes des pentes maxima ou minima sont généralement, en projection horizontale, les lieux des points d'inflexion des lignes de plus grande pente. ( '371 ) constante et inséré au Bnllelin de la Société pliUomallnqiie du 6 mars iHSa, M. (le Saint-Venant avait iléjà donné, sons la forme (p^ — f/-)s = p(i[r — /.), l'équation de la coiu-be le long de laquelle la pente de la surface est plus grande ou plus petite qu'aux points voisins des mêmes lignes de niveau. » MliCANlQUl-; APPLIQUÉE. — 5»)' un nouveau propulseur. Note de M. de Tastes, présentée par M. Serret. « Chargé, en qualité de Membre de la Commission scientifique atta- chée à la délégation de Tours, d'examiner une foule de projets, venus de tous les points de la France et de l'étranger, ayant pour objet la propulsion des aérostats, et reposant invariablement sur l'emploi de l'hélice et d'un svsième particulier de roues à palettes, je fus conduit à me demander si la solution du problème (la question du moteur étant réservée) ne reposait pas sur l'emploi de lames vibrantes élastiques. Je connaissais les résultats remarquables obtenus par M. JMarey, et sa théorie du vol de l'insecte. J'en- trepris alors une série d'essais sur le même sujet. Je construisis, avec des lames minces de mica, de carton, de cuivre, etc., des espèces d'ailes de formes variées, mais principalement sur le modèle de la queue d'un pois- son; je les fixai par une de leurs extrémités à une tige de fer, liée elle-même à une pièce de fer doux placée entre les pôles de deux petits électro-aimants. J'avais ainsi une véritable trembleuse à double effet, au moyen d'un sys- tème de commutation que j'ai imaginé, et je communiquais à mes ailes un mouvement oscillatoire assez rapide pour produire un son. Je fus frappé de la nature du mouvement imprimé à l'air ambiant, par la vibration rapide de ces lames élastiques. L'air, de chaque côté de la lame, éprouve une vio- lente aspiration dans une direction normale à la lame, ce qu'il est facile de constater par la direction que prend la flamme d'une bougie placée latéra- lement à une petite distance. L'air attiré vers la lame se précipite avec vio- lence dans la direction de sa partie libre : c'est ce qu'on peut constater, d'ailleurs, facilement au moyen d'un éventail. Laissant de côté pour le mo- ment l'explication théorique de ce mouvement, je me borne à le constater et à en tirer la conséquence à laquelle conduit le principe de l'égalité de l'action et de la ré.lction. Si l'aile en vibration est portée par un corps libre dans l'air, et d'une forme telle qu'il éprouve de la part de l'air une faible résistance, la réaction du mouvement inqirimé à l'air par la lame vibrante portera le corps en sens contraire. I^a lame vibrante est donc un pro- pulseur. 178.. ( i372 ) » Comme la question, encore non résolue, du moteur à employer pour les propulseurs aériens laisse, pour le moment, cette idée sans application immédiate à la direction des ballons, je songeai à étudier l'action des lames élastiques vibrantes sur un liquide. Une légère modification de mon appareil me permit de faire plonger ma lame dans l'eau, et, des poussières légères introduites dans le liquide rendant très-visibles à l'œil les mouvements de l'eau dans le voisinage de la lame, je constatai la production de courants semblables à ceux que j'avais observés dans l'air. » L'imperfection de mon outillage (j'opérais en pleine occupation prus- sienne), l'irrégularité de mon appareil électrique, me firent bientôt aban- donner l'électricité comme moteur. J'eus recours hune petite machine à vapeur, marchant à l'aide d'une lampe à alcool, un vrai joujou que pos- sède le cabinet de physique du lycée de Tours. Je construisis un bateau d'un mètre de long, ayant le gabarit d'une yole norvégienne. J'y installai ma machine, qui était loin de présenter le dispositif le plus commode pour mou expérience, et, au moyen d'un système de transformation de mouvement des plus élémentaires, je communiquai un mouvement rapide de va-et-vient à une lame élastique placée à l'arrière du bateau, el disposée à plat comme la queue des cétacés. Malgré l'extrême imperfection de cette installation (je construisais des bielles avec des tiges de fer empruntées à de vieilles ombrelles), j eus la satisfaction de voir mon petit navire se mou- voir avec une vitesse satisfaisante sur une petite rivière artificielle. » Pendant que je faisais mes premières expériences, dont quelques-uns de mes collègues de la Commission scientifique, entre autres M. Hatou de la Goupillière, ont eu connaissance, un Sicilien nommé M. Ciotti, domicilié depuis longtemps à Paris, et réfugié à Tours au moment de l'investisse- ment, me fut présenté, et me dit que, depuis longtemps déjà, il avait eu la même idée que moi, et qu'il avait construit et fait manoeuvrer sur le lac du Ijois de Boulogne un petit vapeur dont le propulseur était une véritable queue de poisson. Je lui communiquai le résultat de mes recherches, et nous convînmes d'associer nos efforts, pour faire des expériences plus en grand. Comme un des avantages de notre propulseur, quand ou le dispose à la façon de la queue des cétacés, est d'exiger un faible tirant d'eau, nous nous décidâmes à installer nos a|)|)areils à bord d'une toue à fond j)lal, dont le tirant d'eau ne devait pas dépasser l\o centimètres. J^es difficultés (|u'on trouve toujours pour faire exécuter le moindre travail mécanique qui sort de la pratique vulgaire, la difficulté des transports par voie fer- rée, qui a relardé l'envoi d'une chaudière Field commandée à Saint-Cha- ( >^73 ) inoiul, ont ralenti nos préparnlifs, qui n'étaient pas encore enlièreinent terminés, lorscpie notre bateau, placé dans la gare du canal de jonction du Cher à la Loire, a été pris dans les glaces. Nos essais sont donc ajournés au retour do la belle saison. » J'ai l'honneur d'adresser cette Note à l'Académie, pour nous assurer la priorité de notre invention. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Etude des vibraliona communiquées au mercure et aux liquides en cjénéral; j)ar M. A. Barthélémy. « Les frères Weber, dans leur ouvrage Sur les ondulations des liquides, ont publié de belles observations sur les ondes qui se forment et se pro- pagent dans une nappe rectangulaire d'eau ou de mercure, parallèlement aux côtés du rectangle. » M. Paye, en 1864, a rapporté à l'Académie des observations plus précises sur ce phénomène. L'émiuent observateur termine sa Communi- cation en constatant la supériorité de la méthode optique,qui doit mieux faire ressortir que les mouvements du sable les lignes nodales. Les expériences que je vais rapporter me semblent justifier ces prévisions. » Si, au lieu de produire un simple ébranlement, on fait vibrer par con- tact, avec un diapason suffisamment lourd, ut., par exemple, un vase de verre rectangulaire plein de mercure ou seulement la table qui le supporte, on voit, même à l'œil nu, la surface du mercure se rider dans les deux sens et présenter en même temps des parties plus ternes parallèles aux diago- nales. » On peut, avec une lunette, observer de plus près les lignes nodales et prendre leur largeur; toutefois, la projection du phénomène est plus nette et constitue une des plus brillantes expériences d'optique appliquée à l'étude du mouvement vibratoire. » Projection du phénomène. — On renvoie sur la surface du mercure, et aussi normalement que possible, à l'aide d'un miroir, un large faisceau de lumière solaire ou électrique, et l'on interpose sur le trajet du faisceau ré- fléchi une lentille qui donne sur le plafond, ou sur un mur, une image brillante du bain de mercure; on excite ensuite le diapason ut^., et on le place soit sur la table, soit sur la cuve. On voit alors se produire une ma- gnifique image, où l'on reconnaît les deux systèmes de nodales perpendi- culaires aux deux faces du rectangle. Les lignes nodales seront alternati- vement renforcées et leurs sommets très-brillants formeront des rectangles ( i374 ) dont les centres seronl les sommets d'un autre système de carrés moins brillants, formés par les lignes nodales obtenues plus faibles; c'est ce cpie montre la figure ci-contre, qui ne peut donner qu'une faible idée du phénomène, » Lorsque les vibrations sont assez faibles pour ne pas produire de trépidations, l'image est assez fixe pour pouvoir être photographiée. )i Peu à peu, les vibrations devenant plus lentes, l'un des deux systèmes s'éteint, et l'autre système persiste, ne présentant que des renflements aux sommets des car- rés. Elles se montrent encore longtemps après que toute vibration est devenue insensible dans le diapason ; toutefois, en soulevant celui-ci, elles s'éteignent aussitôt. » On peut compter le nombre de ces raies, et en divisant la longueur du côté parce nombre, on a la largeur des bandes de vibrations. J'ai trouvé pour ut., la valeur de i""",3. Avec ut,, la largeur devient double; avec itl^, la moitié. D'où « le nombre des lignes nodales est en raison directe du » nombre de vibrations du diapason. » » Si, en même temps que le diapason vibre, on imprime ime secousse, on voit se former les ondes de M. Faye, qui n'ont aucune influence siu* les vibrations fixes. Si l'on fait vibrer en même temps iit, et uL, on voit se former les deux systèmes d'images, qui se superposent de deux en deux lignes nodales , comme on devait s'y attendre, d'après l'indépendance des mouvements simultanés. Il en est de même lorsque le diapason rend des harmoniques; mais il faut que les vibrations aient une énergie à peu près égale, sans quoi les plus faibles sont masquées par les plus fortes. » L'image des poussières qui sont à la surface du mercure ne paraît pas influencée par le mouvement vibratoire; on les voit même, ])ar dos effets calorifiques, se transporter à la surface de l'image fixe. » Vibrations étm des vases de diverses formes.— En faisant varier la forme du vase on obtiendra des phénomènes très -différents : dans un vase Irianiju- Idire, composé de lames de verre implantées dans un morceau de bois, on obtient de beaux hexagones, dont les côtés sont parallèles, deux à deux, atix hauteurs du triangle, et ont pour longueur le double de la largeur de vibration. » Les sommets de ces hexagones sont très-brillants, et leurs centres dis- posés naturellement sur des parallèles aux côtés servent de sommets .1 un ( 1^75 ) second système d'hexagones formés par les parties des lignes nodales qui sont plus faibles. La figure ci-dessous donne une idée de ce phénomène : )) En prenant des vases de diverses for- mes on obtiendra des effets variés, dans lesquels on verra toujours une combinai- son des lignes nodales perpendiculaires aux côtés et se renforçant suivant une loi déterminée. » Dans un vase circulaire, on a deux systèmes de nodales, les unes sui- vant des rayons, les autres concentriques. Ces dernières sont des ondes réfléchies, car tous les mouvements vibratoires se rencontrant au centre, celui-ci devient l'origine de mouvements circulaires. On a^ ainsi des trapèzes à bases courbes. Si le mouvement est assez fort, on voit se former une croix sans vibration, surtout si l'on touche le vase, et le mouvement s'éteint par deux secteurs opposés. Une croix brillanle part du centre dans les quatre parties vibrantes. On peut obtenir le même phénomène en attaquant le verre à l'archet et mettant une légère nappe d'eau sur le mercure. Les poussières qui se déposent sur la surface du mercure se rassemblent sous l'influence de la vibration en cercles parallèles dans quatre secteurs; les sommets sont occupés par quatre petits tas de poussières. M Si le vase n'est pas exactement sphérique, l'image lumineuse présente deux centres voisins et deux systèmes de nodales circulaires qui se coupent. » On obtient des lésultats fort intéressants avec des cuves elliptùiues. La cuve dont je nie sers est en bois de noyer et est creusée en ellipsoïde. Lors- qu'on la fait vibrer, on voit les deux foyers occupés par une nodale allongée, d'où partent quatre branches curvilignes qui forment un losange dont les sonuuetssont sur le petit axe. Ces branches sont formées par une sinuosité que forment les nodales parallèles au grand axe. L'intérieur de ce losange est occupé par des carrés formés par deux systèmes de nodales pa- rallèles aux deux axes. A l'extérieur des foyers, sont des courbes de^ réflexion formant des el- lipses. Cela ressemble peu, en sonune, aux fi- gures obtenues en faisant tomber du mercure à l'un (les foyers; mais il faut remarquer qu'ici le mode de production est très- différent. » Pour la théorie de ces phénomènes, il faut d'abord remarquer que la production est en réalité la même que celle des ondes des frères Weber et de M. Faye, puisque les vibrations du diapason produisent dans le vase des — =^ ( i376 ) secousses verticales successives, produisant des ondes fixes proportionnelles par leur nombre aux vibrations du diapason. Les vibrations du mercure ont lieu perpendiculairement aux lignes nodales, et le mercure se soulève le long d'une ligne nodale et se creuse au milieu. Ces deux systèmes de nodales perpendiculaires donnent lieu à des compositions de mouvements rectangulaires semblables à celles que M. Terquem a, d'après Seebeck, ad- mises pour les vibrations des corps solides dans le sens longitudinal. On concevra facilement le renforcement de certaines lignes nodales, l'affaiblis- sement des autres. Enfin, le cas des vases elliptiques mérite une étude par- ticulière par les effets qu'ils produisent. » Les liquides autres que le mercure produisent des effets semblables, mais naturellement moins brillants. J'ai constaté que la largeur des lignes est sensiblement la même que pour le mercure. » PHYSIQUE MOLÉCULAIRE. — Sur le tôle (le l'espace dans les phénomènes de dissolution ; par M. C.-Alph. Vai.son. « Lorsqu'un sel se dissout dans l'eau, il y a généralement un pliéno- mène de contraction, de sorte que le volume total est moindre que la somme des volumes séparés du sel et de l'eau. Ce fait paraît lié à d'autres pbénomènes, et en particulier aux phénomènes thermiques. Ainsi, par exemple, dans un Mémoire publié en commun avec M. P. -A Favre [Comptes rendus, i3 novembre 1871)! nous avons remarqué que, pour les sulfates du moins, la chaleur dégagée par le fait de la dissolution du sel anhydre dans l'eau croissait régulièrement avec la contraction. Si cette remarque se généralisait, on serait donc conduit, ainsi que nous l'avons dit dans le Mémoire précité, à introduire dans l'élude des phénomènes moléculaires la considération de l'espr/re, comme élément essentiel. On pourra en juger par les résultats suivants, auxquels donne lieu l'étude des solutions salines, faite à ce point de vue. » Soit un poids d'eau constant et égal à i kilogramme, dans lequel on fait dissoudre un poids jc d'une substance saline, évalué en grammes; soit c l'accroissement de volume produit par ce poids .r de la substance ajoutée, évalué en centimètres cubes; soit enfin i -+- 7- la densité de la solution. On la l'clalion t -\- y := (l ou l' = I + «' > + :>■ » Le poids a: s'obtient au moyen d'une pesée; la densité se détermine i)ar les méthodes ordinaires, et la lormule précédente donne les valeurs correspondantes de c. Enfin, si l'on suppose connue la densité ilu sel solide, ( '377 ) on en déduira le volume V occupé par lui poids x de ce sel, et la diffé- rence V — i> donnera la contraction effectuée. On en déduit ensuite le coef- ficient de contraction —^ — ■> rapporté à l'unité de volume du sel solide. » La mesure des densités des solutions a été faite par la méthode du fla- con, avec trois décimales. Les nombres obtenus permettent de calculer les valeurs de i» avec une précision suffisante, lorsque les solutions renferment une proportion de sel supérieure à 5o grammes par litre d'eau; mais ils ne sont plus suffisants, en général, lorsque le titre de la solution est infé- rieur, parce que, dans ce cas, les valeurs de jc et de 7 sont très-peu diffé- rentes, et, pour calculer v avec précision, il faudrait connaître x avec 4 et même 5 décimales, ce qui présente des difficultés, qu'on peut du reste évi- ter. En effet, on peut déterminer les valeurs de i' directement, par une se- conde méthode également trés-siinple. Ou prend un petit ballon, de capa- cité déterminée, surmonté d'un tube calibré et muni d'une échelle divisée. On remplit d'eau le i-éservoir jusqu'au zéro de l'échelle, puis ou introduit, avec des précautions convenables, le sel préalablement pesé et réduit en poudre, ou en très-pelils fragments. On laisse la dissolution se faire, et l'on maintient le ballon dans un vase rempli d'eau à une température fixe, pour que les solutions reviennent toujours à cette même température. On lit en- suite la division à laquelle le liquide monte; il est facile d'en déduire l'ac- croissemenl v de volume. Tableau I. V >■, V X^l', v ce ce ce Chlorure de potassium 38,3 28,2 26,8 o,3o u sodium 26,1 '7,8 16,8 0,36 u ammonium.... 36,9 ^7,9 38, i — o,o3 » calcium 24,8 i4,o 12, 5 0)49 » strontium 26,8 8,9 6,0 Oj77 t> baryum. 27,8 i5,2 12, 5 o,55 » fer 24,7 10,0 8,3 0,76 Iddure de potassium 54)3 5i ,4 5i,o 0,06 » sodium 43,5 4ij6 4'iO 0,06 1. baryum 4ojO 38,2 38, o o,o5 Sulfate de potassium 33, i 20,7 i8,5 o,44 » sodium 27,0 10,4 8,2 o,6q » magnésium 23, o 3,8 2,0 o,qi « fer 26,7 3,7 2,0 0,92 » zinc 23,7 4>3 2,2 0,90 1) cuivre 22,6 3,7 2,2 '^■>9° C. R., 1871, 10 Semestre. (T. L\WU, N» U-i.) 179 ( «378 ) • V ,., .. _^. ce (c ce Azotate de potassium 52,2 38,7 37,o °)^9 » sodium 37,6 28,4 27,5 0,27 » calcium 36,6 '4»^ i3,5 • o,36 » strontium 37,4 '9j3 17 >o o,54 » baryum 49>9 25,3 28,0 0)43 » plomb 36,2 "9jI 26,0 0,28 Carbonate de potassium 3o,4 9,4 6,5 0,78 » sodium 21,1 — 0,9 — 5,o i,23 Tableau II. V — !• Formules. V i', f — — — • ce ce Cl! Sulfate de sodium. .. . SO'Na,JoHO 'o5,g 100, 5 95, o 0,10 » magnésium. S0*Mg,7H0 70>2 65,5 63,5 0,09 » fer S0'Fe,7H0 73,0 66,5 64,5 o,ii » zinc S0'Zn,7H0 70,2 67,2 65, o 0,07 » cuivre..., S0'Cu,5H0 55, i 49i4 47»*' 05^4 Carbonate de sodium . CO'Na,ioHO 100,7 ^9'^ 87,0 0,1 3 Chlorure de baryum . ClBa,2H0 46j3 34, o 32, o o,3r Azotate de calcium. . . AzO°Ca,4HO 66,3 60,7 5g, o o,it » strontium. AzO«St,5HO 71,4 64,8 63, o 0,11 » Le tableau I renferme les résultats relatifs à des sels anhydres, et le ta- bleau II les résultats relatifs à des sels hydratés. Les volumes sont expri- més en centimètres cubes, et sont rapportés aux équivalents évalués en grammes. V représente le volume de l'équivalent du sel solide avant la dis- solution; \>, l'accroissement de volume produit par sa dissolution dans une quantité d'eau fixe et égale à 1 litre; i> l'accroissement produit par le fait de sa dissolution dans une quantité illimitée d'eau pure. Les valeurs de c et de i', ont pu être calculées sans difficulté, et avec une certaine précision, par les deux méthodes indiquées plus haut; les valeurs de V offrent peut- être quelque incertitude, parce qu'elles dépendent de la densité des sels anhydres, et la détermination de ces densités, dans les différents ailleurs, offre parfois des discordances assez notables. J'ai adoplé, comme parais- sant présenter le plus de confiance, les nombres donnés par M. Filhol (voir Annales de Cliimle et de Phyiique, t. XXI, 3' série, p. i47)- J'ai du reste rectifié moi-même quelques-uns de ces nombres, par des expériences di- lectes. M Les résultats résumés dans les tableaux ci-dessus et l'ensembledes expériences accessoires permeltent d'énoncer les conséquences suivantes : ( 1^79 ) » i" Tontes les fois qu'on fait dissonclre un sel anhydre dans l'eau, il y a contraction de volume, c'est-ii-dire que le volume total est moindre que la somme des deux volumes partiels. Le chlorure d'ammonium est, parmi les sels essayés, le seul pour lequel il paraisse exister une très-légère dila- tation. » -i.^ Les premières proportions de sel anhydre correspondent au maxi- mum de contraction. Celle-ci va ensuite en diminuant assez rapidement, à mesure que le titre de la liqueur augmente, et elle tend à devenir insensible, pour les sels très-solubles, lorsque leurs solutions approchent du maximum de concentration. » S'" Considérées au point de vue de l'énergie de la contraction, les sub- stances observées se rangent dans l'ordre suivant, par rapport au radical métalloïdique : carbonates, sulfates, chlorures, azotates, iodures; et par rapport au radical métallique : fer, zinc, cuivre, magnésium, strontium, baryum, calcium, sodium, plomb, potassium, ammonium. « 4° D'après le Tableau II, les sels hydratés donnent ini coefficient de contraction beaucoup plus faible que les sels anhydres correspondants, et, en général, la contraction est d'autant plus faible que le nombre d'équi- valents d'eai> de cristallisation est plus considérable. Il semble donc que la partie principale du phénomène de contraction soit déjà réalisée, dans la formation même du cristal, avec les premiers équivalents d'eau que le sel anhydre prend pour cristalliser. » 5" Les sels qui cristallisent à l'état anhydre sont en même temps ceux dont le coefficient de contraction est le moindre. Exemple : d'une part, les sels des genres iodure et azotate; et d'autre part, les sels de potassium et d'ammonium. Au contraire, plus le coefficient de contraction du sel anhydre est élevé, plus le nombre d'équivalents d'eau de cristallisation est lui-même considérable. Exemple : carbonate et sulfate de soude; sulfates de fer, de zinc, de cuivre et de magnésium. La propriété de cristalliser, eu retenant un nombre plus ou moins considérable d'équivalents d'eau, paraît donc liée avec une plus forte contraction, quand le sel est anhydre. » CHiMit; ORGANIQUE. — Sur r action du chlore sur le chlorure d'isoprop/le. Note de MM. C Friedel et R.-D. Silva, présentée par M. Wurlz. « Nous avons continué nos recherches sur les corps de la série en C en étudiant l'action du chlore sur le chlorure d'isopropyle. Ce dernier a été préparé en transformant l'iodure d'isopropyle en chlorure. On chauffe '79-- ( i38o ) le premier avec un excès de bichlorure de mercure en vase clos, pendant plusieurs heures, au baiu-marie; on obtient ainsi un chlorure très-pur bouillant à 36 degrés. L'iodure d'isopropyle lui-même avait été préparé soit au moyen de la glycérine, soit avec l'alcool isopropylique formé par l'action de l'amalgame de sodium sur l'acétone. Les deux ont donné les mêmes résultats. » Le chlorure d'isopropyle a été soumis à l'action du chlore au soleil, dans nu matras refroidi à la glace et suivi de deux vases destinés à conden- ser les portions de chlorure entraînées par l'acide chlorhydrique, en condensant cet acide lui-même dans l'eau refroidie. La chloruration a été faite comme il a été indiqué dans notre première Note, en arrê- tant l'opération, et fractionnant le produit, pour ne continuer l'action du chlore que sur les parties passant avant 60 degrés. Ayant préparé ainsi une notable portion de produits bouillant au-dessus de 60 degrés, nous les avons soumis a des fractionnements méthodiques. Après une dizaine de distillations fractionnées, nous avons isolé deux produits prin- cipaux bouillant, l'un vers 70 degrés et l'autre vers 96 degrés; le produit intermédiaire entre ces deux était beaucoup moins abondant, et grâce aux précautions prises pour éviter une chloruration plus avancée, il n'y avait aussi qu'une faible proportion de produit supérieur. » L'analyse nous a montré que les deux liquides bouillant vers 70 et 96 degrés ont la même composition répondant à la formule C H^Cl". Leurs points d'ébuUition et toutes leurs autres propriétés les identifient d'ailleurs, le premier avec le métliylchloracetol, le deuxième avec le chlorure de propylène. » Nous avons pris leurs densités comparativement avec celles des pro- duits purs préparés pour cela. Nous avons trouvé : Densités à zéro , Densités à aS degrés . , Densités ù zéro Densités à aS degrés. . Méthyl- chloracétol. Produit bouillaiU vers 70 degrés. Dilleruuce. i,io58 . , I 1 2G -1-0,0067 1,0744 .,o8i8 -f-0,0074 Chlorure de propylène. Produit bouillant vers 96 degrés. Différence. .,.84 1 , 1 82- — 0,003 i,.55 l,l53 — 0,002 » Ces caractères étaient suffisants pour lever tout doute. Néanmoins, nous avons cherché une léaction permettant de distinguer nettement les deux produits. Nous lavons trouvée dans l'action du benzoate d'argent. Ce ( i38i ) sel chauffé avec le méthylchloracétol, en présence de l'éther, jjendant quelques jours, à loo degrés, fournir, ainsi que nous nous en sommes assu- rés, le benzoate CH'C0(C'H*02)^CH% que M. Oppenheim a obtenu par l'action de l'iodhydrate de propylène chloré sur le même sel (i). Cet éther benzoïque est facilement reconnaissable et cristallise en beaux octaèdres du type clinorhombique, qui ont été mesurés par l'un de nous. » Nous avons chauffé simultanément pendant plusieurs jours à loo de- grés,avec le benzoate d'argent, 5 grammes de chacun des deux liquides pro- venant de la chloruration du chlorure d'isopropyle. Après avoir lavé les liquides éihérés avec une solution étendue de potasse, pour enlever une certaine quantité d'acide benzoïque mis en liberté, nous avons évaporé l'é- ther. L'un des tubes nous a fourni une abondante cristallisation de benzoate en beaux cristaux clinorhombiques. L'autre n'a laissé qu'une trace de ré- sidu formé d'acide benzoïque, et la plus grande partie du chlorure s'est retrouvée dans le liquide éthéré. » S'il s'était formé du benzoate de propylène en quantité appréciable, ce produit se serait trouvé sous la forme d'un liquide visqueux bouillant à une température très-élevée, et non pas, comme l'avait dit M. Meyer (2), en beaux cristaux isomorphes avec le benzoate d'éthylène de M. Wurtz. C'est ce que nous avons constaté par plusieurs expériences que nous avions en- treprises en vue de vérifier si, comme l'a indiqué M. Linnemann (i), l'ac- tion du brome snr le bromure d'isopropyle fournit bien le bromure de pro- pylène, et non pas son isomère, que l'on peut dériver de l'acétone par l'action du pcrbromure de phosphore. Nous avons reconnu que le bromure formé bout vers i43 degrés, et qu'il fournit, en réagissant sur le benzoate d'argent, un liquide visqueux bouillant vers u/io degrés, sous une pression de 12 a t4 millimètres de mercure, et ayant la composition du dibenzoate de propylène C'H°(C'H'^0-)^. Ce liquide ne cristallise point quand on y in- troduit de petits cristaux, soit de benzoate acétonique, soit de benzoate de propylène (?Meyer). Il n'y avait donc pas là lui effet de sursaturation, ou plutôt de surfusion, mais bien un liquide incristallisable, et que la tempé- rature d'un mélange de glace et de sel ne suffit pas pour solidifier. » Ayant répété l'expérience avec une grande quantité de bromure de propylène, préparé avec le propylène pur de l'iodurc d'allyle, nous avons trouvé des résultats entièrement pareils. Il est probable que le bromure de (!) Comptes rendus, t. LXV, p. 357. (2) IbùL, t. LIX, p. 444. ( i382 ) propylène de M. Meyer, préparé par la décomposition de l'alcool ainy- lique, renfermait une petite proportion de bromure d'éthylène; c'est ce dernier qui aura fourni des cristaux de benzoate d'éthylène que l'un de nous avait déterminés. On ne peut d'ailleurs pas s'étonner que deux corps de constitution en réalité aussi différente que le benzoate d'éthylène et le benzoate de propylène ne soient pas isomorphes : CH'(C'H'0=) I CH'(C"H'0=) CH(C'H>0=) CH'(C'H*0=) OH' Benzoate d'éthylène. Benzoate de propylène. » Il résulte de ces faits que l'action ménagée du chlore au soleil sur le chlorure d'isopropyle fournit en même temps deux corps isomériques, le chlorure de propylène et le méthylchloracétol. Ce dernier est en quantité dominante, quoique assez variable, suivant les conditions de l'expérience. Le chlorure de propylène a varié depuis les deux tiers du méthylchloracé- tol jusqu'au cinquième. » Ayant reconnu que la présence d'une trace d'iode paraissait favoriser la production du chlorure de propylène aux dépens du méthylchloracétol, nous avons étudié l'action du protochlorure d'iode pur et sec sur le chlo- rure d'isopropyle. La réaction ne peut se faire qu'en tube scellé, vers I20 degrés, et en n'employant à chaque fois qu'une petite quantité de ma- tière. Dans ces conditions, le chlorure d'iode réagit suivant l'équalion C'H'Cl 4-2ClI=C'H<^CP-t-HCl + P. » Il ne se produit qu'une petite quantité de produits iodés et de com- posés chlorés supérieurs. Dans les produits inférieurs, on n'a trouvé que du chlorure d'isopropyle inattaqué et du chlorure de propylène sans mé- lange de méthylchloracétol. On voit donc que, dans ce cas, comme dans quelques autres déjà connus (i), le chlorure d'iode, tout en se comportant comme un agent chlorurant, agit d'une façon différente du chlore; c'est ce qui se conçoit si l'on admet que la première action de ce réactif consiste à former un produit iodé, avec dégagement d'acide chlorhydrique, et que le produit iodé est ensuite tansformé en corps chloré, avec élimination d'iode, par le chlorure d'iode restreint. Le chlorure d'iode transforme en (i) Koir lo Mémoire de M. Jungfleisch sur les dcrivés substitués de lu benzine ( Annales de Chimie et de Physique, 4° série, I. XV, p. 2o4). ( i383 ) effet facilement en chlorures, avec dépôt d'iode, un grand nombre d'io- dures(i). )) Nous avons donc trouvé un moyen de produire seul l'un des deux iso- nièrL's que fournit le chlorure d'isopropyle; quant à l'autre, nous n'avons pas encore réussi à l'obtenir seul. » Il nous semble que la production simultanée de ces deux isomères présente quelque intérêt. On a signalé un grand nombre de faits pareils dans la série aromatique; mais dans la série grasse, on ne connaît que celui observé par M. Kraemer (2). Ce chimiste a trouvé, dans les produits accessoires de la fabrication du chloral, à la fois le chlorure d'éthyle chloré, identique au chlorure d'éthylidène, et le chlorure d'éthylène, et il admet que ce dernier s'est formé par l'action du chlore sur le chlorure d'éthyle. Il est en effet très-probable, surtout en rapprochant ces faits de ceux que nous venons d'exposer, qu'il eu est bien ainsi, quoique dans une réaction si complexe il fût possible d'imaginer d'autres interprélations. Dans le cas qui nous occupe, il n'y a pas de doute possible, et la même réaction simple a fourni deux produits différents. C'est un argument à l'ap- pui (le l'opinion des chimistes nomlireux qui admettent que les isoméries doivent être attribuées à des différences dans les relations de saturation des atomes, et non pas essentiellement à des différences dans le mode de réac- tion. Les divers modes de réaction n'interviendraient pour donner des composés isomériques qu'en attaquant de préférence tel atome ou tel autre ayant avec les atomes restants des relations différentes de saturation. » Dans une prochaine Communication, uous aurons l'honneur d'entre- tenir l'Académie des résultats obtenus dans l'étude de divers dérivés chlo- rés supérieurs de la même série. » CHIMIE ORGANIQUE. — Dérivés du chlorure de toUylène. Note de M. E. Grlmaux, présentée par M. Wurtz. « Le dérivé bichloré du méthylloluène obtenu par l'action du chlore sur le méthyltoluène, C'H'", à iZjo degrés, fournissant un glycol et ses éthers, se comporte comme le chlorure d'un radical diatomique, comme le chlo- rure d'éthylène, par exemple; de là le nom de chlorure de tollylène qui lui a été donné, quoique le tollylène, C^H*, radical du glycol aroma- tique, C'H*(OH)-, n'ait pas encore été isolé. (i) Bulletin de la Société chimique, -2.' série, f. XV, p. 6. (2) Berichte tler deutschen Clicmisclien Gesellschaft, t. III, 11. aST. ( i384 ) » J'ai essayé d'obtenir le dérivé monochloré de cet hydrocarbure en soumettant le chlorure de tollylène à l'action de la potasse alcoolique, sup- posant que la décomposition serait analogue à celle du chlorure d'éthylène et aurait lieu dans le même sens : C'H'Cl' -+■ KHO = = OH' Cl + KCI -+- H^O, Chlorure d'éthylène. Potasse. Élhylène chloré. Chlorure de potassium. Eau. OH'CP -+- KHO = = C'H'Cl + KCI + H'O. Chlorure de tollylène. Élhylène chloré. Mais l'expérience montre que la réaction a lieu dans un autre sens, et que le chlorure de tollylène se comporte autrement que le chlorure d'éthylène sous l'influence de la potasse alcoolique. )) Lorsque, à une solution très-concentrée de potasse dans l'alcool, on ajoute une solution alcoolique de chlorure de tollylène, et qu'on chauffe le mélange pendant une heure, au bain-marie, dans luie fiole en commu- nication avec un réfrigérant ascendant, il se forme du chlorure de potas- sium ; on évapore le tout au bain-marie pour chasser l'alcool, on ajoute de Feau au résidu, et l'on agite avec del'élher qui, décanté, séché et évaporé, abandonne un liquide huileux qu'on purifie par distillation, en recueillant ce qui passe entre aSo et aSa degrés. » Ce point d'ébullition, plus élevé que celui du chlorure de tollylène (245 degrés), indique que ce corps ne peut être le tollylène chloré: en effet, il ne renferme pas de chlore, et il donne à l'analyse des nombres qui conduisent à la formule, C'H'^O^, de la monoéthyline du glycol toliylé- nique (i). » La réaction a lieu suivant l'équation : l OC H' C»H*C1- 4- KOH + C=H>OK == C'H' ! ^ -t- 2KCI. ( OH La monoéthyline du glycol tollylénique est un liquide limpide, d'une odeur agréable, insoluble dans l'eau, sohible dans l'alcool et l'éther, bouillant à aSo-aSa degrés. Chauffée à i5o degrés avec du chlorure de benzoyle, elle donne un produit qui, purifié par des lavages à l'eau et au carbonate de soude, se présente sous la forme d'une huile blonde, épaisse, d'odeur for- (1) Analyse: Calculé. Trouvé. c 72,28 72,24 H 8,43 8,34 ( i385 ) tement aromatique. Ce corps n'a pas été analysé, mais on s'est assuré qu'il constitue une combinaison benzoïque en le chauffant avec de la potasse al- coolique, qui a fourni du benzoate de potasse. La production par le chlo- rure de benzoyle de ce composé, qui est probablement la benzoéthyline tollylénique, montre bien que le composé C'H'^O- renferme un oxhy- dylc OH. » En distillant le chlorure de tollylène avec de la potasse aqueuse en solution concentrée, on observe une réaction d'un autre ordre; il se pro- duit une substance jaune, amorphe, insoluble dans tous les dissolvants, ne fondant qu'au-dessus de 2^5 degrés, ayant l'aspect et les propriétés de corps que j'ai déjà signalés, et qui se produisent dans l'action de l'eau, à 200 degrés, sur le chlorure de tollylène : ces corps paraissent être des anhydrides toilyléniques condensés hC*FI'0 {Comptes rendus, juin 1870); l'analyse conduit à des chiffres voisins de ceux qu'exige la formule C'H^O. » L'action de la potasse aqueuse sur le chlorure de tollylène est donc représentée par l'équation C»H«C1= + 2KHO = C'H'O + aKClH- H'O. CH'Cl CH'CI ' » Chlorure de lollyrlène nitré, C''H'(AzO=)Cl* = C''H»(AzO=) — Les dérivés du giycol tollylénique renfermant le résidu C*H* de la ben- zine doivent donner des dérivés nitrés et bromes comme tous les corps de la série aromatique. Je m'en suis assuré en préparant le chlorure de tolly- lène nitré; on l'obtient en dissolvant le chlorure de tollylène dans 5 à 6 fois son poids d'acide azotique fumant, précipitant par l'eau, et faisant cris- talliser le produit solide dans l'alcool. » Le chlorure de tollylène nitré (i) cristallise en petites lames brillantes, fusibles à 45 degrés présentant le phénomène de la surfusion, et possédant une odeur agréable. Il est très-soluble dans l'éther qui l'abandonne par l'évaporation sous forme de gouttelettes huileuses. H se sépare de l'alcool bouillant en une huile épaisse et dense ; pour l'obtenir cristallisé, il faut le dissoudre dans l'alcool, àime température inférieure à son point de fusion, et refroidir tortement la solution, ou l'abandonner à l'évaporation spon- tanée à la température ordinaire. » Ces recherches ont été faites au laboratoire de M. Wurtz. » (l) Analyse : Calculé. T.om.:'. c 34,28 34,53 H 2,85 2,84 C. R., 1871, i^Semeitre. (T. LXXUI, «"24.) l8o ( i386 ) ZOOLOGIE. — Sur la confornmlion du placenta chez le Tamandua (Tamandua tctradactyla). Note de M. Alph.-Milne Edwards, présentée par M. E. Blanchard. « Nos connaissances relatives à la conformation des enveloppes des Édentés sont si peu avancées, qu'il me semble important d'enregistrer tous les faits de nature à nous éclairer sur les modifications de structure dont ces dépendances de l'embryon sont susceptibles, et sur la valeur des carac- tères zoologiques que l'on peut en déduire. C'est dans ce but que je crois devoir publier quelques observations que j'ai eu l'occasion de faire sur le placenta d'un Fourmilier, bien que les matériaux m'aient manqué pour poursuivre l'examen de cet organe transitoire, aussi loin que je l'aurais voulu. » La petite famille naturelle des Myrmécophagides, ou Fourmiliers, se rapproche des Pangolins par l'absence complète des dents et par le déve- loppement extraordinaire de la langue; mais elle n'a pas comme ceux-ci le corps garni d'écaillés, et elle se fait remarquer par l'allongement de la télé, ainsi que par l'étroitesse extrême de la bouche. Lesson l'a divisée en trois genres, très-nettement caractérisés. Dans le premier de ces groupes, celui auquel on a réservé le nom de Mpmecopliaga, les habitudes sont terrestres, la queue n'est pas préhensile, enfin les pattes sont tétradactyles; dans le second groupe appelé genre Tamandua, les doigts sont en même nombre que chez les Myrmécophages proprement dits, mais la queue est volubile et sert à l'animal pour grimper aux branches des arbres, sur lesquels il se tient d'ordinaire; dans la troisième section, composée également de Fourmiliers grimpeurs, et désignée sous le nom de genre C/clotliurus, les pattes sont di- dactyles. » Aucun naturaliste n'a, je crois, encore eu l'occasion d'examiner les en- veloppes fœtales du Tamanoir ou grand Fourmilier à quatre doigts ( M/r- mecopltaga jubala), et le peu que l'on sait relativement au placenta des Édentés de cette famille se réduit à quelques indications très-sommaires, qui s'appliquent au genre Cj-clothurus. D'après une pièce anatomique, d'ail- leurs très-incomplète, M. Milne Edwards a pu constater que, chez le Four- milier didactyle, le placenta n'est pas divisé en lobes et constitue une sorte de disque concave, à bords minces; mais il n'a pu déterminer quelle est l'étendue de la portion des parois de l'œuf qui est occupée par ces houppes vasculaires (i). (i) Leçons sur la P/irsiologic cl l'J/iatotiiic conipiiréc de l'homme et des aiiimiiu.r, t. IX, )). 563, note n" 2. ( i387 ) » Le fœtus que j'ai eu entre les mains, et sur lequel a porté mon examen, appartient au genre Tamcindua, et provient d'un T. télradaclyle de la Nou- velle-Grenade. Bien que sa peau soit encore complètement dépourvue de poils, il paraît avoir atteint une période déjà avancée de la vie utérine. Son placenta, situé à l'extrémité d'un cordon ombilical assez long et bien cylin- drique, et dans lequel les vaisseauxne s'enroulent pas en spirale, est uuilobé et circulaire, mais il occupe une portion trop considérable de la surface de l'œuf, et il est d'une forme trop bombée, pour pouvoir être assimilé aux placentas auxquels on applique d'ordinaire l'épithète de discoïdes. On en donnerait une idée plus exacte si on l'appelait un placenta envahissant ; en effet, il occupe la majeure partie des parois de l'œnf; il ne se compose pas de villosités simples, comme celles du placenta des Pachydermes, des Ca- méléons et des Tragulides, mais de végétations vasculaires, très-serrées entre elles, et offrant dans la portion centrale une épaisseur considérable, ce qui donne sur ce point à l'organe une apparence spongieuse; ses bords sont nettement dessinés, et laissent à nu une partie du chorion qui est lisse et paraît correspondre à la région de l'utérus voisine du col de cette chambre iucubalrice; ces végétations ne rappellent en rien par leur disposition les plis réticulés et l'aspect alvéolaire signalés par M. Sharpey dans le placenta du Pangolin. Vers le centre, il m'a paru exister quelques débris du tissu utérin, indiquant l'existence d'une caduque, mais l'éîat de la pièce ne me permet de rien affirmer à ce sujet. Enfin, je n'ai trouvé aucune trace de l'allantoïde, d'où je conclus que cet appendice fœtal doit être fort ré- duit; mais à mon grand regret, je n'ai pu séparer par la dissection les dif- férentes lames de la tunique de l'œuf, ni isoler les parties constitutives du cordon ombilical, un séjour très-prolongé de l'animal dans de l'alcool trop concentré ayant rendu tous ces tissus d'une dureté et en même temps d'une fragilité excessives. J'ajouterai que la surface interne du chorion, sil- lonnée seulement par les vaisseaux qui irradient du point d'insertion du cordon ombilical, est parfaitement lisse, et ne présente aucune trace des excroissances observées chez l'Unau. » Si nous comparons le placenta du Tamandua à celui de quelques Édentés appartenant à d'autres familles naturelles, nous ne pouvons ne pas être frappés des différences considérables qui paraissent exister dans la structure de cet organe, chez les divers membres d'un groupe que les zoologistes considèrent généralement comme formant un seul ordre. » Le placenta de l'Unau, tel que nous le connaissons par la figure, accom- i8o.. ( i388 ) pagnée d'une courte explication, qu'en a donnée Carus (i), ne ressemble ni à celui du Fourmilier, ni à celui d'aucun autre Édenté, ni même à celui d'un Mammifère quelconque; d'après les indications très-sommaires, données par M. R. Ovven, sur la conformation du placenta d'un Tatou, cet organe serait comparable, au moins par sa forme générale, au placenta discoïde d'un Insectivore; le placenta du Pangolin, décrit par M. Th. Huxley, d'après les observations dues à Sharpey, présente un troisième mode d'organisation, non moins distinct des précédents. Enfin le Taman- dua vient de nous offrir une disposition qui, tout en différant à certains égards de ce qui existe chez le Cyclolhurus ou Fourmilier didactylc, paraît en être seulement l'exagération. » Faut-il conclure de cette diversité que, dans l'ordre des Édenlés, les ca- ractères des enveloppes fœtales n'ont pas l'importance que beaucoup de na- turalistes s'accordent aujourd'hui à leur attribuer dans d'autres groupes de la classe des Mammifères? Ou bien, doit-elle nous conduire à penser que les différents types zoologiques réunis par les zoologistes, sous le nom à'Edenlés, ont entre eux moins d'affinités qu'on ne le suppose générale- ment, et devraient être représentés, dans nos systèmes de classification, par des divisions d'un rang plus élevé? De ces deux opinions, la dernière me paraît la mieux fondée, et, dans une autre occasion, je me propose de discuter cette question, en m'appuyant sur des considérations fournies par l'étude anatomique de ces Mammifères. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le Pénicillium bicolor Fr. Note de M. J. i>E Seynes, présentée par M. Ducharlre. « Sous le nom de Pénicillium bicolor, Fries a décrit une Mucédinée dont les spores, d'un vert bleuâtre, sont portées par un mycélium de couleur jaune, souvent condensé eu petits corps cylindriques dressés, connus sous le nom de Coremium. « Floccis sterilibus effusis lutescentibus, ferlilibus fnsci~ » culaloconcje&lis apice penicillilis, sporidiis glancescentibus. » Telle est la caractéristique exacte donnée par Fries {Systema mycoL, t. III, p. 4o8). Corda a figuré cette Mucédinée sous le nom de Coremium; il attache peu d'importance k la coloration jaune qui lui avait valu le nom de C. citri- num Pers., et il range les diverses espèces à mycélium blanc ou jaune : C. leucopiis Pers., C. candidum Nées, C. ylaucum Link, C. citrimim Pers., (i) TABCL.E, Anatoniitim romparatwam illustrantes, pars III, PI. IX, /îg. i5. ( i389 ) sous ladénomiiialiou commune de C.viiUjare [Floreill.des Mucéil. d'Europe, p. 53, PI. XXF). » J'avais eu l'occasion d'étudier le Pénicillium bicolor au mois de juil- let 1870; il se développait sous la forme de Coremiiim sur un vieux siroma (]e Peincilliiim glattciiin; j'en ai retrouvé de nouveaux échantillons le mois dernier; mais les filaments niycéliaux, au lieu de se condenser en petites colonnes fructifères, végétaient à la manière du P. cjlaucum ordinaire. Dans l'un et dans l'autre cas, la cause de la coloration jaune s'est montrée la même et m'a paru digne d'être signalée. » En examinant cette plante à un grossissement assez fort (SSofois), on voit que toutes les parties colorées en jaune doivent leur couleur à la pré- sence de parasites de la famille des Bactéries, fixés sur la surface extérieure des cellules mycéliales. Ces Bactéries, serrées l'une contre l'autre et immo- biles, paraissent punctiformes; plusieurs, dont le développement est peu avancé, le sont en effet; mais, dès qu'elles quittent la cellule où elles étaient fixées, elles sont agitées de mouvements caractéristiques du genre Vibrio. Les cellules mycéliales ou les cellules sporifères, qui ne sont pas envahies par ces petits êtres, sont translucides, et ne diffèrent ni pour l'as- pect, ni pour la couleur, des organes analognes du P. glaiicum; aussi la coloration jaune n'est-elle ni constante, ni de la même intensité à tous les moments de la vie de ce Champignon. » Ainsi s'explique l'observation faite par Corda : « La couleur primi- » tive du pédicelle et de ses filets est blanche pendant la jeunesse du Cham- » pignon. Chez quelques individus, elle passe successivement du jaune » pâle au jaune citron ou au jaune doré. » [Flore ilL, p. 54.) Tel est le motif très-légitime, comme on le voit, qui a conduit ce savant mycologue à n'admettre qu'une seule espèce de Coremium. Si l'observation que je pré- sente se généralise et se vérifie sur le C. citrinum à spores jaunes de quel- ques auteurs, on voit qu'il y aura moins de raison que jamais pour admettre comme espèce le Pénicillium bicolor, ou]es Coremium jaunes dont la signi- fication générique ne saurait non plus être conservée. » Le Vibrio que j'ai observé vivant ainsi sur le P. qlaucum me paraît être le ï^ibrio synxanllms Ehrenb. La couleur de ces microphytes vus en masse et leur dimension sont les mêmes. J'en ai transplanté dans du lait, qui est un des milieux où ce vibrion a été observé; mais je n'ai vu se former que des taches très-claires et très-imparfaites. Son développement était gêné par celui du Vibrion butyrique, facile à distinguer, et du Pénicillium que j'étais obligé de transplanter en même temps. Il est facile en effet de vérifier, ( iSgo ) dans ce que j'appellerai le tapis des micropbytes, les lois de la concurrence vitale comme dans l'ensemble du tapis végétal; tandis qu'il est fort difficile de constater les filiations si souvent invoquées entre les Bactéries et divers genres de Champignons (i). » Pendant le mois de septembre 1869, en étudiant les phases du dévelop- pement d'un Mycoderme dans de l'urine sucrée, j'eus l'occasion de suivre celui de la pellicule transparente qui s'était formée à la surface du liquide. Celte pellicule était composée de Baclerium, disposés en chaînettes serrées, et avait un aspect uniformément granuleux ; de temps en temps les Baclerhim étaient agglomérés en une petite masse ovoïde, qui, d'abord nébuleuse, pre- nait de plus en plus de consistance, et paraissait ensuite sous la forme d'un élément cellulaire, un Mycoderme ou une conidiede Miicor. On avait sous les yeux quelque chose d'analogue à l'aspect que présente la genèse des spo- res, au moyen de granulations plasmatiques, dans l'intérieur d'une ihèque de Discomycète. En suivant ce fait de plus près, et en le comparant à d'au- tres observations recueillies précédemment et avec toutes celles que j'ai pu faire depuis, je me suis assuré qu'il fallait prendre la succession de ces di- verses phases dans l'ordre inverse, c'est-à-dire qu'il s'agissait de Mycoder- mes ou de conidies de Mucor^ progressivement envahis par des Bactéries, et dont la membrane disparaissait, soit par l'accumulation de ces Bactéries, soit par la destruction qu'elles peuvent opérer de l'enveloppe cellulaire. » Le fait de la fixation des Bactéries et des Leptothrix sur d'autres orga- nismes n'est pas nouveau; il a conduit à des confusions qui sont manifestes, par exemple, dans l'ouvrage du D' Hallier, de léna. Sans avoir la prétention de trancher une grave question par des observations fiùtes d'une manière in- cidente, j'ai pensé cju'il ne serait pas inutile d'attirer l'attention des obser- vateurs sur un ordre de faits lié aux phénomènes biologiques qui accom- pagnent le développement et le mode de nutrition, encore si peu connus, des Bactéries. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur tes propriétés physiologiques de divers sels du genre chlorure. Des albuminuries métalliques. Note de M. Rabuteau, pré- sentée par M. Robin. « Mes recherches ont porté sur les chlorures de sodium, de potassium, d'ammonium, de magnésium, de fer, d'or et de palladium. (1 ) Au mois de juillet dernier celte hypothèse a encore été l'objet d'une Communication (lu professeur Huxley au Congrès de Liverpool. ( iSgr ) » Chlorures alcalins. — Les trois premiers sels ont été étudiés spéciale- ment au point de vue de leur action sur la nutrition. Ils activent tous cette fonction; car, dans des expériences prolongées pendant plusieurs jours, j'ai constaté qu'ils augmentaient, d'une manière notable, l'élimination de l'urée, et qu'ils élevaient la température animale. Ainsi, j'ai trouvé que la variation de l'urée totale éliminée chaque jour, sous l'influence d'un régime très-peu salé, puis sous l'influence d'un régime très-salé (lo grammes de chlorure de sodium en plus chaque jour), avait été de près de 20 pour 100. Les chlorures d'ammonium et de potassium, pris à la dose de 5 grammes, ont fait varier l'urée d'une quantité à peu près égale. Mais, tandis que les chlorures de sodium et d'ammonium activent la circulation, le chlorure de potassium la ralentit. Ce dernier exerce donc une double action : comme chlorure, il active la imlrition; comme sel de potassium, il ralentit le pouls. » Cette action sur la nutrition s'explique par l'augmentation de la sécré- tion et de l'acidité du suc gastrique que j'ai constatée directement sous l'influence du chlorure de sodium, et par l'augmentation du nombre des globules rouges qui a été constatée par MM. Plouviez et Poggiale sous l'influence de ce même sel. Enfin, ces données nous rendent compte de divers effets physiologiques et thérapeutiques du chlorure de sodium. Elles nous expliquent pourquoi les animaux soumis à un régime salé se portent mieux, puisque la nutrition est activée, et pourquoi, tout en ayant plus d'appétit, ils n'augmentent guère de poids, d'après les expériences de M. Boussingault et de M. Dailly, puisque la désassimilation est accrue. Je reviendrai d'ailleurs plus tard sur ce sujet. » C/ilorure de magnésium. — Je n'ai pas étudié l'action de ce sel sur la nutrition, mais j'ai constaté ses effets purgatifs. Ayant vu que le chlorure de magnésium, injecté à petites doses dans les veines des chiens, constipait ces animaux, j'ai conclu que ce sel, étant introduit dans le tube digestif à dose suffisante, devait produire des effets purgatifs. L'ayant administré, dans le service de M. G. Sée, à la Charité, et de M. Lancereaux, à la Pitié, il a purgé d'une manière très-douce et très-efficace, lors même qu'il n'avait été pris qu'aux doses de 10 à i5 grammes. A la dose de aS grammes, les effets sont beaucoup plus marcjués. » Chlorures de Jer. — J'ai constaté que le perchlorure se réduisait au contact des matières albuminoïdes et de diverses substances organiques, et que cette réduction s'opérait dans l'économie. » Ayant vu que le protochlorure de fer ne coagulait pas l'albumine, j'ai porté ce sel dans les veines des chiens. Il faut des doses relativement fortes. ( 1^92 ) plus de 5o grammes, pour les tuer, et alors leur sang se coagule difficile- ment ou pas du tout. Mais le point le plus important, c'est la facilité avec laquelle le protochlorure de fer est absorbé dans l'estomac. J'ai sacrifié des chiens deux ou trois heures après avoir porté dans leiu' estomac aS à 5o centigrammes de ce sel, et je n'ai retrouvé dans cet organe et dans les intestins que des quantités très-faibles; la presque totalité avait été absor- bée. Enfin, ayant constaté que le fer réduit, les oxydes et le carbonate de fer se transformaient en protochlorure dans l'estomac, au contact de l'acide chlorhydrique du suc gastrique, j'ai cru devoir substituer ce sel aux prépa- rations précédentes poiu' les usages médicaux. Des observations que j'ai recueillies dans les hôpitaux et dans ma pratique m'ont démontré les heu- reux effets du protochlorure de fer, qui est parfaitement toléré, lorsqu'il est pur et administré d'une manière convenable. )) Clilorures d'or, de palladium. — Ces sels, ayant été administrés à des rats, ont subi des phénomènes de réduction. Leiu' usage prolongé a dé- terminé une albuminurie liée à des lésions rénales. » Jlbuminuries mélatliques. — Je viens de citer les albuminuries atu'ique, palladique. On avait déjà signalé l'albuminurie argentique (M. Liouville), l'albuminurie saturnine (M. Ollivier) que j'ai eu occasion de constater moi- même. D'un autre côté, j'ai observé, dans ces dernières années, le passage de l'albumine dans les urines après l'administration à l'intérieur, ou après l'injection dans les veines des animaux de divers sels (acétates de cadmium, d'uranium, etc.). On peut donc appliquer à ces albuminuries l'appellation commune de métalliques. » Toutes mes recherches ont été faites dans le laboratoire de M. Robin, à l'École pratique de la Faculté de médecine. » GÉOLOGIE. — Sur l'existence du terrain tertiaire inférieur à Madagascar. — Note de M. P. Fischer, présentée par M. Daubrée. a JJîle de Madagascar est inconnue au point de vue géologique, mais les explorations de M. Alfred Grandidier auront pour résultat de combler en })artie cette lacune. Il y a quelques années, j'ai décrit quelques fossiles rapportés par M. Grandidier; les uns indiquaient l'existence, dans la grande île africaine, de couches secondaires caractérisées par des IScrinœa; les autres appartenaient probablement à l'époque actuelle ou à la période quaternaire et présentaient un mélange de formes récemment éteintes et de formes vivantes. ( i393 ) » Les malériaux recueillis par M. Grandidier, dans son dernier voyage, sont plus nombreux; les terrains secondaires, qui, d'après les études du savant explorateur, semblent occuper plus du tiers de la surface totale de l'île, sont maintenant représentés par une série de fossiles dont la détermi- nation spécifique n'est pas terminée, et parmi lesquels dominent les genres Nerinœa, Ammonites, Aslarle, Nitculn, Eliynchonella, ainsi que des Polypiers de diverses espèces. Les roches qui les contiennent sont oolithiques, et, dans quelques-unes d'entre elles, les fossiles sont à l'état de moules spalhi- ques. Ces fossiles secondaires et probablement jurassiques ont été recueillis les uns entre Tulléar et le pays des Antanosses émigrés, les autres entre Mouroundava et le fort de Zanzine. » Quant aux fossiles tertiaires qui font l'objet principal de cette Note, ils proviennent de la montagne de Manouhoui, à l'est de Tulléar (côte sud- ouest de Madagascar). La roche qui les contient est un calcaire blanc gri- sâtre assez dur, pétri de Foraminifères dont les plus répandus se rapportent aux espèces suivantes : -> 1° Àlveolina, de la taille et de la forme de VA. ovoidea, d'Orbi^^ny [A. siibpyrenaica, Leymerie), mais différent par ses ornements extérieurs* u 2° Orbitokles, semblable à VO. papyracea, Boubée; » 3° Triloculina, de forme globuleuse, à segments arrondis et voisin du 2. trigomila, d'Orbigny. » Les Mollusques n'existent dans cette roche qu'à l'état de moules; j'ai pu reconnaître les espèces suivantes : » 4° Neritina Sclmiidetiana,Chemnitz : le moule si caractéristique de cette coquille ne laisse aucun doute au sujet de sa détermination; » 5° Terebeltum, moule déformé et en mauvais état, paraissant très-voisin du T. obtusum, Sowerby; » 6° Empreintes et moules de plusieurs petits Gastéropodes. » Dans le voisinage de ces calcaires, M. Grandidier a découvert un banc d'huîtres empâtées dans un calcaire marneux très-tendre et recouvrant une couche de calcaire jaunâtre, friable, qui ne renferme pas d'autres fossiles qu'un Foraminifère, V Alveolina longa, Czjzek. » Ces huitres appartiennent à deux espèces qui me paraissent nouvelles: » 1° Ostrea Pelecydion, coquille de forme très-aberrante et rappelant par sa forme l'O. Villei, Coquand, ou même le Perna Mulleli; » 2" Oslrea Grandidieri, dont le test est triangulaire et se rapproche des Ostrea ediilis, bellovacina, etc. » M. Grandidier donne au terrain lertiaire, qui est si bien caractérisé par (;. R., 1871, 1,' Semestre. {T. LWU\, N» 2-^.1 iSl ( i394 ) ces divers fossiles, une faible profondeur, mais une grande longueur; il pense que la côte ouest et la côte sud-ouest appartiennent à cette for- mation. » A une grande distance de la localité où abondent les Huîtres, on trouve un gisement de calcaire blanc jaunâtre, ressemblant au calcaire à Alveolina lonqa, et dont l'âge me paraît encore très-incertain. Le seul Foraminifère que j'y aie trouvé est un Trilocidina ; mais il renferme quelques exemplaires d'une petite Huître, que je nommerai Ostrea hippocastamim, et qui est remar- quable par sa surface extérieure ressemblant à celle des Plicatula des ter- rains secondaires. » L'association des divers fossiles que je viens de signaler est un fait inté- ressant. On sait que sur plusieurs points de l'Egypte et de l'Inde, le Neritinn Schmideliana a été trouvé en compagnie des Terebellum, Orbiloides et Alveo- lina, dans des roches rapportées sans contestation au terrain tertiaire infé- rieur ou nummulitique. Mais l'existence de ce terrain dans l'hémisphère aus- tral n'avait pas encore été démontrée.. Elle prouve la grande diffusion géo- graphique des mêmes espèces dans la mer nummulitique, diffusion dont la distribution des animaux marins actuels nous offre peu d'exemples. Je doute qu'un seul Mollusque vivant présente une aréa aussi vaste que celle qu'occupait le Neriliria Schmideliana, s'étendant alors depuis la France, l'Espagne jusqu'à l'Arménie et le Pendjab, d'une part, et depuis la Hongrie et l'Egypte jusqu'à Madagascar, d'autre part. » Je dois signaler, en outre, l'absence de Nummulites à Madagascar, tandis que les couches correspondantes de l'hémisphère boréal en sont remplies. » Enfin, l'existence de terrains tertiaires et jurassiques dans l'île africaine nous permet d'espérer qu'avant peu de temps on pourra recueillir les fos- siles des étages intermédiaires et, en particulier, ceux delà craie, dont nous ne possédons aucun représentant. » PHYSIQUE. — Note sur différents phénomènes acoustiques observés pendant les ascensions en ballon; par M. W. de Fonvielle. (Extrait.) « L'auteur cherche à expliquer poiu'quoi certains sons aigus, émis avec une intensité faible, viennent souvent se faire entendre au milieu du silence général qui règne à des hauteurs assez grandes pom- que tous les autres bruits de terre soient éteints par la distance. » Pour trouver la raison de ce surprenant phénomène, il commence par ( '395 ) établir, à l'aiile d'observations authentiques, que le ballon est ébranlé avec une facilité très-grande, et que son enveloppe est assez sonore pour pro- duire des échos entendus dans différentes circonstances. Ces faits autorisent à assimiler l'enveloppe du ballon à une membrane destinée à être mise en vibration, parinfluence, comme celle du pendule acoustique. Il ne faut point s'étonner de ce fait, car toutes les parties du ballon, y compris les cordes elles-mêmes, sont dans un état de tension très-grande. » Dans le cas où les ondes sonores, qui, à cause de leur faible amplitude, ne peuvent être entendues, et qui parcourent cependant les airs, appar- tiennent à l'un des harmoniques de l'enveloppe du ballon, elles sont am- plifiées, et peuvent l'être assez pour devenir sensibles. Il est évident que ce renforcement ne suppose point que l'origine des ondes sonores soit la surface de la Terre. L'auteur cite des observations qui prouvent que l'on a entendu des sons produits par le choc de différents courants d'air. » L'auteur fuit remarquer de plus que le mouvement même de l'aéros- tat augmente l'acuité des vibrations sonores produites dans la région vers laquelle le vent entraîne les voyageurs aériens. Si la vitesse est grande, la nature du son peut être rendue méconnaissable. » L'auteur cite des observations à l'appui de cette théorie. Il en tire des conséquences pratiques. Il explique notamment pourquoi les voyageurs aériens entendentplusfacilement les exclamations des personnes qui aper- çoivent le ballon, que les réponses qu'elles adressent. » L'auteur fait en outre remarquer que la masse gazeuse renfermée dans l'aérostat possède certainement des sons propres. La nature de ces sons doit incontestablement varier suivant la température, etc. i> L'auteur croit qu'il faut tenir compte de celte circonstance dans l'ex- plication qu'il a déjà donnée de l'émission de sons musicaux entendus lors de l'ouverture de la soupape. Il appelle l'attention de l'Académie sur l'avantage qu'il y aurait à accompagner les ascensions scientifiques de re- cherches acoustiques. » CHIMIE GiîNÉRALE. — Sur la combustibilité du carbone. Note de 31. Dl'bruxfact. (Extrait.) «... En répétant les expériences connues sur la production du gaz ruti- lant par un courant d'air atmosphérique, en présence de l'étincelle d'in- duction, nous avons reconnu que ce gaz se produit en petites proportions quand l'air a été soumis à l'action des dessicants; il se produit au contraire i8i.. ( tSgb ) en grandes proportions quand l'air atmosphérique est saturé d'eau. Il en est de même de la production de l'ammoniaque, quand on utilise dans les mêmes conditions un mélange d'hydrogène et d'azote. « ... Le charbon de sucre, qui, mêlé à l'oxyde de cuivre parfaitement sec, refuse de brûler dans les conditions de température utilisées pour l'a- nalyse organique, brûle au contraire facilement et parfaitement dans les mêmes conditions, sous l'influence d'un courant de vapeur suréchauffée ou d'air atmosphérique saturé d'eau. « ... Le carbone paraît ne pouvoir brlîler que sous l'influence de l'eau, qu'il transforme en hydrogène et en oxyde de carbone. Cette interpréta- tion des faits découle rigoureusement des expériences précédentes et de l'examen des tubes de verre dans lesquels elles ont été faites. »... Cependant le carbone brûle avec une grande facilité et une grande énergie dans l'oxygène réputé pur et sec, ainsi que le démontrent si net-- tement des expériences classiques, et notamment celles de MM. Dumas et Stas. » En présence de ces faits, ne sommes-nous pas en droit d'affirmer la non-combustibilité qu'offrirait le carbone dans de l'oxygène privé d'eau, si la science était en possession des moyens de le produire? Cette assertion pourrait paraître paradoxale, si elle ne découlait rigoureusement des expé- riences précédentes. » Ne sommes-nous pas en droit de considérer les mêmes faits comme un complément démonstratif des vérités que nous croyons avoir énoncées, en affirmant que la science ne connaît ni les gaz purs ni les gaz anhydres? La première de ces affirmations, que nous avons surtout appuyée sur des observations d'analyse spectrale, a été surabondamment démontrée de la manière la plus complète et la plus parfaite par M. Angstrom, et il est à remarquer que la démonstration de l'illustre savant suédois s'applique rigoureusement aux termes mêmes de notre affirmation, savoir : que les gaz simples et purs n'ont qu'un spectre parfaitement caractérisé par le nombre et la position de leurs raies, et que lorsqu'ils offrent, à des températures et dans des conditions diverses, des spectres multiples semblables à ceux qui ont été signalés par Pliicker et par M. Wûllner, ces spectres appartiennent H des produits étrangers, qui altèrent la pureté des gaz expérimentés. Quant à la seconde partie de notre affirmation, celle qui touche à un point important de la science, nous croyons avoir fourni des preuves suffisantes de sa réalité, sans pouvoir cependant déterminer d'une manière absolue l'importance des erreurs qu'elle a pu introduire dans les bases usuelles ( «397 ) de toutes les spéculations scientifiques qui s'appuient sur les propriétés physiques et chimiques des gaz. Nous espérons cependant que nos travaux sur cette question ne seront pas perdus et qu'ils décideront des savants plus compétents que nous à s'en occuper pour compléter nos démonstra- tions et y appliquer le cachet de leur science et de leur autorité. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur te dosaije du glucose. Note de M. F. Jean. (Extrait.) » Dans leur travail sur l'action réciproque des protosels de cuivre et des sels d'argent, MM. Millon et Commaille ont montré que le chlorure d'argent dissous dans l'ammoniaque donne, avec ime solution d'un sel de protoxyde de cuivre, un précipité d'argent métallique dont le poids est proportionnel à la quantité de protoxyde de cuivre contenu dans la solution. Dans la pensée que cette réaction pourrait être utilisée pour le dosage du glucose, j'ai fait divers esais, après lesquels je me suis arrêté au procédé expérimental suivant : » I décigramme de sucre, transformé en glucose, a été ajouté à une solution de tartrate double de potasse et de cuivre, et le mélange contenu dans un petit ballon de verre a été porté à l'ébuUition. Il s'est formé un précipité de protoxyde de cuivre, que j'ai dissous dans l'acide chlorhydrique j la solution, rendue ensuite fortement ammoniacale, a été versée dans un vase à précipité, contenant du nitrate d'argent dissous dans l'ammoniaque. Le poids de l'argent métallique précipité était de o,3i4; dans trois autres essais, j'ai obtenu o,3i6, o,3i5, o,3i4. I-'S théorie indique o,3i 5; le pro- cédé est donc quantitatif, et i équivalent de glucose correspond à 5 équi- valents d'argent métallique, ou loo de glucose à 3oo d'argent, et loo de sucre de canne à 3i6. » M. IVevreneuf adresse, de Caen, une Note relative à la théorie du tour- niquet électrique. D'après les expériences de l'auteur, la réaction de l'air ambiant ne serait pas la seule cause productrice du mouvement du tourniquet : cette cause, suffisante pour produire le phénomène, aurait une influence relativement faible dans les circonstances où l'on se place d'ordinaire; il conviendrait de faire également intervenir la répulsion qu'éprouvent les points forte- ment électrisés, de la part des parties fixes de la machine. M. Laroque soumet au jugement de l'Académie un certain nombre de ( '398 ) pièces, manuscriles ou imprimées, sur diverses questions de Physique gé- nérale. Ces pièces seront soumises à l'examen de M. Jamin. M. Pigeon transmet à l'Académie une Lettre adressée par lui à M. Bouley, sur la peste bovine. Cette Lettre sera reùvoyée à M. Bouley. M. Cii. Bloxdeau adresse à l'Académie, par l'entremise de M. le Ministre de l'Instruction publique, un Mémoire sur le chlore atmosphérique. Ce Mémoire sera soumis à l'examen de M. Balard. A 5 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 4 décembre 1871, les ouvrages dont les titres suivent : jïrvniaire météoT'ologique de l'Observaloire de Paris jwur Van 1872. Paris, 1871 ; in-i2. (Présenté par M. Delaunay.) Bulletin des Sciences malhémaliqiies et aslronomiques, rédigé par 'MM. G. Darboux et J. Hoûel; t. II, janvier à avril 1871. Paris, 1871 ; 4 hv. in-S". (Présenté par M. Chasles.) L' Atmosphère ; par M. C. Flammarion. Paris, 1872; i vol. grand in-8", illustré. Essai d'une faune historique des mammifères sauvages de i Alsace; par ]M. Ch . GÉRARD. Colmar, 1871 ; i vol. grand in-8''. De l'aconitine cristallisée et des préparations d'aconit. Elude chimique cl phar- rnacologique ; par M. H. DuQUESNEL. Paris, 1872; br. in-8''. Délermination télégraphique de la différence de longitude entre lu station astronomique de Righi-Kulm et les observations de Zurich et de Neuchdtel; par ( i399 ) MM. E. Plantamour, R. Wolf et A. Hirsch. Genève et Bàle, 1871 ; br. in-4«. Note sur le typhon opliitique d'Àrguenos [Haute-Garonne); par M. Ley- MERIE. Toulouse, 1871 ; br. in-S". Report of tlie commissioner of patents for the y ear 1868, volumes I, II, III, IV. Washington, 1869; 4 vol. in-8", reliés. SuUa differenza di longitudine fra Napoli e Roma; Memoria di E. Fergola ed k. Secchi. Napoli, 1871 ; in-4°. Sopra taliine oscillazioni diurne degli strumenti astronomici e sopra unn pro- babile causa délia loro apparenza; nota del socio ordinario T. Fergola [adunnnzn del di 2 settembre 1871). Sans lieu ni date; in-4''. Sulla Irasjormazione razionale di 2° grado nello spazio, In cui inversa e di ^^ grado nota del prof. L. Cremona. Bologna, 1871 ; br. in-4°. Les engrais chimiques appliqués à la culture de la vigne. Expériences agricoles faites à Rochet en 1869; par M. G. Saintpierre. Montpellier et Paris, 1870; br. in-8''. Nouvelles recherches sur les engrais chimiques appliqués à la culture de la vigne. Expériences agricoles faites à Rochet, en 1870, par M. G. Saintpirrre. Montpellier et Paris, 1871 ; br. in- 8°. La crise financière et l'organisation du travail pendant l'hiver 1871. Re- clierchessur la situation aciuelte des ouvriers de la vigne; par M. G. Saintpierre. Montpellier, 1870; br. in-8°. Le vin au point de vue hygiénique et alimentaire; par M. G. Saintpierre. Montpellier, 1870; br. in-12. Les atmosphères irrespirables des cuves vinaires, etc.; parM. G. SAINTPIERRE. Paris, 1869; br. in-8°. L'Académie a reçu, dans la séance du 1 1 décembre 1871, Jcs ouvrages dont les titres suivent : Observations sur le genre Lis (Lillium, Tourn.) à propos du Catalogue de la Collection de ces plantes qui a été formée par M. Max Leichtiin, de Carlsruhe ; par M. P. DuCHARTRE. Paris, 1870; br. in-8". Rulletin de l'Observatoire météorologique central de Montsouris, année 1 870, comprenant les observations quotidiennes, le Bulletin hebdomadaire d'histoire ( i4oo ) naturelle agricole et les résumés mensuels. Même Bulletin, du i*' janvier au 3i décembre 1871. In-4". (Présenté par M. Ch. Sainte-Claire Deville.) Traite d' astronomie spliérique et d'Astronomie pratique, par M. F. Brun- now. Édition française publiée par MM. E. Lucas et C. André, avec une Préface de M. C. Wolf. Astronomie sphérique. Paris, 1869; i vol. in-8°. (Pré- senté par M. Delaunay.) Traité d' Astronomie spliérique et d' Astronomie pratique, par M. F. Brun- now. Édition française publiée par M. C. ANDRÉ. Astronomie pratique. Paris, 1872; I vol. in-8". (Présenté par M. Delaunay.) Le délire des persécutions; par M. Legrand DU Saulle. Paris, 1871 ; i vol. in-8°. (Présenté par M. le Baron Cloqiiet.) Manuel pratique des appareils modelés, ou nouveau système de déligation, etc. ; parU. Merchie. Bruxelles, 1872; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Nicéphore Mepce, Châlons-sur-Saône, 1871; br. in-8<'. (Extrait du Cour- ricr de Saàne-et-Loire. ) E'isai d'une classification stratigrapliique des terrains du Gard, par étages, précédé de quelques observations sur le rùle de l'étage dans la méthode géolo- gique; parM. A. Parran. Alais, 1871 ; in-S". De l'influence prétendue de la calcination sur la chaleur de dissolution des oxjdes métalliques; par M. C. Marignac. Sans lieu ni date ; br. in-8°. (Tiré des Archives des Sciences de la Bibliothèque universelle.) Statistique médicale de l'armée belge {période de 1 868-1 869), précédée d'une statistique sur la mortalité dans les hôpitaux et infirmeries militaires pendant les années 18C2 à 1867. Bruxelles, 1871; in-4''. I^Présenté par M. le Baron Larrey.) Jnvestigacoes estatisticas sobre as doenças e mortalidade do exercito portuguez no periodo de seis annos e meio, decorridos do 1° de julho de 1861 até 3i de dezembrode 1867; pe/o D' J. -A. Marques. Lisboa, 1870; i vol. in-8''. The pharmaceutical Journal and transactions, \f^ LXVII to LXX; third sé- ries october, i87(.London, i87i;in-8°. Journal of the chemical Society, t. IX, october, septeniber, august. Lon- don, 1871 ; 3 br. in-4''. i4oi ) PUBLICATIONS PÉRIODIQUES KEÇUES PAR l'aCADÉMIE "m PENDANT LE MOIS DE NOVEMllIlE 1871. Annlecles ou Mémoires al Notes sur les diverses parties des Malliémaliques; livr. 4; 1871; in-8°. Annales de Chimie et de Physique; mai et juin 1871 ; iii-8". Annales de l^ Agriculture française; n" d'octobre 1871 ; iii-8". Annales de r Observatoire Météoroloqique de Bruxelles; 11"' 'ï et 6, 1871; in-4°. Annales des Conducteurs des Fonts et Chaussées; juillet et octobre 1871; in-B". Annales du Génie civil; novembre 1H71 ; in-H". Annales industrielles; livr. 3i et Sa; 1871; ïn-lf. Association Scientifique de France; Bulletin hebdomadaire, n*"* des 5, 12 et 26 rrovembre 1871; in-S". Bibliothèque universelle et Revue suisse; n" [67, 1871; iii-8". Bulletin astronomique de l'Observatoire de Paris; n°* i à 12, 1871; iii-S". Bulletin de C Académie de Médecine; n"' des i5^et 3i octobre et i5 no- vembre 1871; in-B". Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; n''* 9 et 10, 1871; in-S". Bulletin de la Société Botanique de France; session extraordinaire à Autnn-Givry, juin 1871; in-8°. Bulletin de la Société d' Encouragement pour l'Industrie natiotiale ; août 1871 ; in-4". Bulletin de la Société de Géographie; septembre et octobre 1871; in -8". Bulletin de la Société de l'Industrie minérale; avril à juin 1871; in-8° avec atlas in-fol. Bulletin de la Société française de Photographie; n"^ 7 et 8, 1871; in-B". Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; mars à mai 1871; in-8". Bulletin de Statistique municipale ; juin 1871; in-4". C. K. 1871, je Semestre. (T. LXXllI, N" 2-5., ' 82 ( i4oo. ) Bnllelin général de Thérapeutique; ii"' des i5 cl 3o novembre 1871; in-8°. Bulletin international de T Observatoire de Paris, du 28 octobre au 24 no- vembre 187 i; in-/|°. Bnllelin mensuel de la Société des Jgricidlcurs de France; n" dn i*^'' décembre 1871; in-8°. Bulletin météorologique mensuel de l'Observatoire de l'Université d'Upsal; t. I, n" 10; t. m, n°' 8 à 10, 1871; in-4''. Bulleltino meteoroloqico dell' Osservatorio dcl R. Cotleqio Carlo Alberto ; n° 12, 1871; in-Zj". Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; n°' 19 à 22, 2^ semestre 1871 ; in-4°. Echo médical et pharmaceutique belge; n'^ 1 1, 1871; in-8°. Gazette des Hôpitaux; n°' i3o à i44, 1871 ; in-4''. Gazette médicale de Paris; n°' 44 à 4<^» '^7' > 111-4°. Journal d'Agriculture pratique; n°* Sg à 63, 1871; in-8°. Journal de l' Agriculture; n°^ i34 à i38, 1871; in-8°. Journal de la Société centrale d'Horticulture; n°^ 21 à 23, 1871; in-8''. Journal de Mathématiques pures et appliquées; novembre et décembre 1871; in-4". Journal de Pharmacie et de Chimie; octobre 1871; in-8°. Journal des Connaissances \nédicales et pharmaceutiques; oclol)re et no- vembre 1871; in-8''. Journal des Fabricants de Sucre; n°^ 3o à 33, 1871 ; in-fol. L'Abeille médicale; n"' 37 à l\o, 1871 ; in-4''. L'Aéronaute; novembre 1871; in-8''. La Revue scientifique; n"' 19 à 23, 1871; in-4''. U Art dentaire ; octobre 1871; in-". L'Art médical; n"' 2 et 3, ir)"" année, 1871; in-S". La Santé publique; n"* 100 à io4, 1871; in-4''. Le Gaz; n" 5, 1871; in-4"- Le Moniteur de la Photographie ; n'" 21 cl 22, 1871; in-4''. Le Moniteur scientiJiquc-Quesneville ; n"' des !"■ et i5 novembre 1871; gr. in-8°. Le Mouvement nu-dical ^ n"" i3 à 17, 1871; in-4". ( i4o3 ) Les Mondes; ii°' des 2, 9, iC, 23 et 3o novembre 1871; in-8". Le Salut; n°^ io5 à 1 15, 117 a 127, 129 à 1 32, i34 à i/jo, 1871; in-fol. Magasin pittoresque; oclohve 1871; iii-4". Marseille médical; 11° du 20 novembre 1871; in-S". Matériaux pour Chistoire positive et philosophique de ihonmie; oclobre 1871; 111-8". Montpellier médical. .. . Journal mensuel de médecine; novembre 1871; in-8". Nouvelles Annales de Mathématiques; oclobre et novembre 1871; in-8''. Observalorio... Publications de l'Observatoire météorologique de l'Infant don Luiz à r Ecole Polytechnique de Lisbonne; mars à mai 1871; in-f". Répertoire de Pharmacie; oclobre et novembre 1871; in-8°. Bévue Bibliographique universelle; oclobre et novembre 1871; in-S". Bévue des Eaux et Forêts; novembre 1 87 1 ; in-8°. Revue de Thérapeutique médico-chirurc/icale ; n"* des i*^'' et i5 novembre et i"' décembre 1871 ; in-8''. Bévue hebdomadaire de Chimie scientifique et industrielle ; n'* 9 à 11, 1 87 1 ; in-S". Bévue maritime et coloniale; octobre 1871; in-8''. Bévue médicale de Toulouse; novembre 1871; in-S". The Doclor; t. l''', n°- 10 et i r , 1871 ; in-8". The Mechanics Magazine; n"' des /|, 11, 18 et 25 novembre 1871; in-4'^. ( <4o4 ) ERRATA. (Séance du 24 juillet 1871.) Pai:e 282, ligne 8, au lieu de : perpendiculaires, lisez : parallèles. ligne 5, en remontant, au lieu de : (m — i)[ni'(ni— 1) + i], lisez : m'(iii — i)(3in — i). Page 233, ligne 4, en remontant, au lieu de : Ces, lisez: Leurs. » ligne 5, en remontant, au lieu de : produits, lisez : points. Page 234, ligne 16, au lieu de : de chaque point, lisez\- de lu tangente en chaque point. ligne 19, au lieu de : de chaque point, lisez : de lu tangente en chaque point. Page 235, dernière ligne, au lieu de : U„', lisez : TJ,,,". Page 236, ligne 4, en remontant, au lieu de : 2n' -h 2nr(nH- n), — 5), /mm .• 2 n' H- ni' ( 3 m 4- 3 m , — 10). Page 236, ligne i3, en remontant, au lieu de : —5, lisez : —9. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 DÉCEMBRE 187J, PRÉSIDÉE PAR M. FAYE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président informe l'Académie que, en raison de la fête de Noël, la prochaine séance aura lieu le mardi 26 décembre, au lieu du lundi aS. GÉOMÉTRIE. — Théorèmes relalifs aux oxes liarmoniqiœs ilcs tombes (jéométnques; par M. Chasles. (Suite.) Chapitre III. « On considère les axes harmoniques de LT,„ auxquels donnent lieu les points ou autres éléments de U,„', tangentes, normales ou cordes au', en relation avec une courbe quelconque U,„'/. » 91 . De chaque point a de U,,,- on mène les tangentes de U,,//; ces tangentes rencontrent l'axe harmonique du point a' sur une courbe de C ordre inm'n". » 92. De chaque point a de U,„' on mène les tangentes de U,„", et des points de contact on mène des droites aux pôles de la corde a a' : ces droites enveloppent une courbe de la classe (m — i)[m'm"(m — i) + 2(m' — i)'^"]- » 93. Par chaque point a de U,,/ on mène les tangentes de U,,// : jjar le point a' on mène les axes harmoniques qui ont leurs pôles sur ces tangentes : » 1° Ces tangentes rencontrent Caxe harmonique de a' sur une courbe de l'ordre mm'n"; C. R., 1871, 2= Semestre. (T. LXXlll, N" 28.) 1 ^3 ( i4o6 ) » 2" Les normales aiixjjobils de contact des tangentes rencontrent l'axe har- monique de a' sur une courbe de l'ordre m'(nim" -t- n"). » 94. Par chaque point a de U„/ on mène les tangentes de U,„", et par le point a' des droites aux pôles de ces tangentes : » 1° Ces droites enveloppent une courbe de la classe mm'n" (m — i) ; » 2° Les points oii elles rencontrent les tangentes sont sur une courbe de l'ordre m'n"(in — i) (am — i). )) 95. Par chaque point a de U,„' on mène les tangentes de U,„", et des pôles de la tangente au point a' on abaisse des perpendiculaires sur ces tangentes : » 1° Ces ^perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe n" (m — i) (mm' + m' — 2); » 2" Leurs pieds sont sur courbe de l'ordre an" (m — 1) (m' m — i). » 96. De chaque point a de U,„' on mène les tangentes de U„//; les nor- males aux points de contact rencontrent l'axe harmonique de a' sur une courbe de i ordre m! (m" + run"). » 97. Si de chaque point a de U,,/ on mène les normales de U,„", ces nor- males rencontrent l'axe harmonique de a' sur une courbe de l'ordre mm' (m" + n"). » 98. Si de chaque point a de U,,/ on mène les normales de U,,//, les axes harmoniques menés par le point a', et ayant leurs pôles sur ces normales, enve- loppent une courbe de la classe mm' (m"+ n") (m — i). » 99. La tangente en chaque point a de U,„' rencontre U,„" en m" points : les tangentes en ces points rencontrent l'axe harmonique de a' sur une courbe de l'ordre m' m" ( m — i ) + 2 n" ( m' — i ) . » 100. La tangente en chaque point a de U,„' coupe U,„w en m" points: les axes harmoniques menés de ces points, et ayant leurs pôles sur la tangente en a', enveloppent une courbe de la classe 2 mm" (m — i) ( m' — i). » 101. La tangente en chaque point a de U„' coupe U,,/' en des points d'oti l'on mène des droites aux pôles de la tcmgente en a' : ces droites enveloppent une courbe de la classe 2mm" (m' — i) (m — 1). » 102. La tangente en chaque point a coupe U,„" en ni" points }>ar lesquels on mène des droites aux pôles de la normale en a' : ces droites enveloppent une courbe de la classe m" (m — i) (2mm" — am + m'). » 103. La normale en chaque point a de U,,,' coupe []„,» en m" points : les droites menées de ces points aux pôles de la tangente en a' enveloppent une courbe de la classe m" (m — i) ( 3 mm' — 2 m — m'). ( i4o7 ) » 104. La normale en chaque pointa de U,„f coupe U^" en m" points: les droites menées de ces points aux pôles de la normale en a' enveloppent une courbe de ta classe mm" (3 m' — 2) (m — i). » 105. Vaxe harmonique de chaque point a de U,^ coupe U^w en m" points : les droites menées de ces points au point a' enveloppent une courbe de la classe m m' m". » 106. Si, par les points ou l'axe harmonique de chaque point a coupe U,„//, on mène des parallèles à la corde aa', ces parallèles enveloppent une courbe de la classe m" (m' m + m' — 2). « 107. Si, par les points oit l'axe harmonique de chaque point a de U,,,- coupe Um", on mène des perpendicidaires à la corde aa' : » 1° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe m"(mm'+ m' — 2); » 2" Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre m" (mm' + 3 m' — 4)' » 108. Si, par les points oîi chaque corde aa' de U,,/ rencontre U,„«, on mène des parallèles à l'tixe harmonique du point a, ces parallèles enveloppent une courbe de la classe m" (mm' -\- m' — 2). » 109. Si, par les 'points oii chaque corde aa' rencontre U,„", 072 mène des perpendiculaires à l'axe harmonique du point a : » 1" Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe m" (m'm + m' — 2); » 1° Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre 2m" ( mm' — 1). » 110. L'axe harmonique de chaque point a de U^' coupe U,„« en m" points a, et l'axe harmonique du point a' coupe cette même courbe en m" points a' : les cordes ace' enveloppent ime courbe de la classe a m'm" (m" — i) (m — i). » 111. Les tangentes menées des pôles de chaque corde aa' à \J,„„ rencontrent cette corde sur une courbe de l 'ordre 2 n" m (m — i ) ( m' — i ). » 112. Les tangentes menées des pôles de chaque corde aa' à U,,// rencontrent l'axe harmonique du point a sur une courbe de l'ordre n"(m -i) [m'(m - j)= -h 2 (m' - i)]. Chapitre IV. )) On considère une courbe unicnrsaleU,,/, et une courbe quelconque U,„/' dont les éléments donnent lieu à des axes harmoniques relatifs à U,„. » 113, La tangente en chaque point a de U,„' coupe U,,," en m" points dont i83.. ( i4o8 ) les axes harmoniques rcncontient la tangente en a' sur une courbe d'ordre 2 mm" (m' — i). » 114. La normale en chaque point a de JJ^r coupe U„," en m" points dont les axes harmoniques rencontrent la tanqente en a' sur une courbe de l'ordre m" (3mm'— 2 m — m'). M 115. Si de chaque point a de U,,/ on mène des droites aux poirUs de 1],,," dont les axes harn\oni(fues passent par a' : » i" Ces droites enveloppent une courbe de la classe m m' m"; » a° Elles rencontrent les axes harmoniques sur nne courbe de l'ordre m' m" (a m — i)- » 116. Si de chaque point a de U,,,- on mène les tangentes de U,„'/, les axes harmoniques des points de contact rencontrent la tanqente en a' sur une courbe de l'ordre 211" (m' — i) + m' m" (m — 1). » 117. Si l'on mène de chaque point a de U,„' les tangentes de U,„", et du point a' les normales de U,„", les axes harmoniques des points de contact des tan- (lentes rencontrent les normales sur une courbe de l'ordre m'(m"+ n")[m"(m - i) + n"]. » 118. La tangente en chaque point a de U,„' rencontre U,„" en m" points; si des pâles des tangentes en ces points on abaisse des perpendiculaires sur la tan- qente du point a', ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe 2 (m - i) (m' - i) [n" + m" (m - i)]. » 119. Par chaque point a de U,„' on mène les tangentes de U„", et par le point a' on mène les axes harmoniques qui ont leurs pôles sin- ces tangentes : ces ((xes harmoniques enveloppent une courbe de la classe mm'n" (m — i). » 120. Par chaque point a de U^' on mène les tangentes de U,,,//, et par les pôles de ces tangentes, prises pour axes harmoniques de U,„, on mène des droites au point a' : ces droites enveloppent une courbe de la classe m m'n' ( m — i). » 121. Les axes harmoniques des points c/e U,„" qui passent par un point a (le U„,' rencontrent ceux qui passent par le point a' sur une courbe de l'ordre 2m'm"(m — i) | m"(m — i) — 1]. » 122. L'axe harmonique d'un point a de \J,„« coupe Um- en m' points a : » 1° Les droites menées du point a aux m' points a' enveloppent une courbe de la classe mm' m"; » 2° Ces droites coupent l 'axe harmonique sur une courbe de l'ordre m' m" (2 m — i). » 123. La normale en chaijue point a de U,„' coupe U,„" en m" points: les ( i4o9 ) axes harmoniques de ces points renconlrent la normale en a' sur une courbe de l' ordre mm" {3m' ~ 2). » 124. Chaque corde mx' de IJ^' coupe \J,„if en m" points dont les axes luirnw- niques rencontrent la tangente en a sur une courhe de l'ordre 2111111" (ni' — i). » 125. Chaque corde aa' de U,„' coupe U,„" en m" points; des j)àles des tan- gentes de U,„" en ces points on abaisse des perpendiculaires siw ta tangente en a : » i" Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe 2 (m'- i) (m -i) (mm" -'m" + 11"); » 2" Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre 2 ( m' — I ) ( m — I ) ( 2 mm" — 2 m" + n" ) . » 126. Chaque corde aa' de U,„' coupe U,,,-/ en m" points : les droites menées des pôles des tangentes en ces points aux pôles des tangentes en a enveloppent une courbe de la classe (m — i)^[2(m'— i)(m"-f- n") + m' m"]. » 127. Les tangentes de U,„' en deux points a, a' coupent U,„" en deux groupes (le points a et a! : les axes harmoniques des points oc rencontrent ceux des points a sur une courbe de l'ordre 4 ni" (ni' — i)(m"ni — m" — 1). » 128. De chaque point a de U,,/ on mène les tangentes de U,,/', et l'on prend les axes harmoniques des points de contact ; puis, du point a' on mène les tangentes d'une autre courbe U,,,-" : ces tangentes rencontrent les axes harmo- niques sur une courbe de l'ordre m'ii"'[m"(m — >) ~*~ ""]• » OiîSEUVATiON. — Dans ce chapitre, comme clans le précédent, relatif à deux courbes U„/, U,„", la première unicnrsale et la seconde quelconque, on a considéré les axes harmoniques d'une courbe U,„, auxquels donnaient lieu les éléments d'une seule des deux courbes, de U,„' d'abord, puis de U,„". Mais on conçoit que l'on pourrait aussi considérer les axes harmoniques auxquels donneraient lieu tout à la fois les éléments des deux courbes. On obtiendrait encore ainsi de nombreux théorèmes; nous nous bornerons à eu donner quelques exemples. » 129. La tangente en chaque point a de U,„' coupe U,„" en des points dont les axes harmoniques rencontrent l'axe harmonique du point a' sur une courbe de l'ordre m"(m — i) (3 m' — a). » 130. Par chaque point a de U„/ on mène les tangentes de U,,//, et sur ces tangentes on prend les pôles d'axes harmoniques passant par le point a' : » 1" Ces pôles sont sur une courbe de l'ordre mni'n"(m — i); » 2" Les axes harmoniques enveloppent une courbe de la classe m m'n"(m — i ). » 131. Par chaque point a de U,„' on mène les normales de U,,,", et des pôles ( i4«o ) de ces normales on abaisse des perpendiculnires sur l'axe harmonique du point a' : » 1° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe ra'(m — i) (in"+ n") [(m - i)^ + i] ; » 2° Leurs pieds sur les axes harmoniques sont sur une courbe de l'ordre m'(m- i)(m"+n")[2(m-i)='-f-i]; » 3° Les points oii elles rencontrent la corde aa' sont sur une courbe de l'ordre (m — i) (ni"'+ n") (m' m-— 2m + 2). 132. L'axe harmonique de chaque point sl de U,„', relatif à U„, , touche sa courbe enveloppe en un point a; l'axe harmonique de ce point, relatif à U„,,^ coupe l'axe harmonique de a'_, relatif à U,„, sur une courbe de i ordre m' (m — i) -+- 2 (m, — 1) (am'm — 3m'— i). Chapitre V. » On considère les axes harmoniques de deux courbes U,„, U„, , aux- quels donnent lieu les éléments, points, tangentes, normales, cordes na' d'iuie courbe U,,,- unicursale. » 133. Les axes harmoniques de deux points a, a' de U,„', relatifs, l'un à U,„ et l'autre à U„„, se coupent sur tme courbe de l'ordre m'(m -l- m, — 2). » 134. La droite menée du point a au point d'intersection des deux axes harmonique^ des points a et a' enveloppeune courbe de bi classe m'(m+m, — 1). » 135. Les axes harmoniques des deux points a, a', relatifs aux deux courbes U,„, U,,,^ louchent leurs courbes enveloppes en deux points; la droite qui joint ces points envelopipe une courbe de la classe 2 m' (m + 01, — 2) — 4- » 136. Le lieu d'un point dont les axes harmoniques, relatifs à deux courbes U,.„, U„,,, passent respectivement par deux points a, a' de U„', est une courbe de l'ordre m'(m + t/z, — 2). » 137. Les axes harmoniques des deux points a, a', relatifs à U,„ et U„, res- pectivement, louchent leurs courbes enveloppes en deux points; les normales en ces points se coupent sur une courbe de l'ordre 3m'(ra + m, — 2) — 4- M 138. Les droites menées, de chaque point a de U,„' aux points dont les axes harmoniques relatijs à U,„ et U,,,^ passent par le point a', enveloppent une courbe de la classe m' (mm, — i). » 139. La droite qui joint le j)oint n de U,„' au point de rencontre des axes harmoniques de a', relatijs aux deux courbes U,„, U,„ , coupe la droite qui ( ï4>i ) joint lespomts de contact de ces axes harmoniques et de leurs courbes enveloppes, sur une courbe de l'ordre 3m'(in + m,) — 5 m' — 4- 140. On prend les axes harmoniques des points a, a' de \],„,, relatifs aux deux courbes U,„, U„,^, respectivement, et par le point de contact du premier avec sa courbe enveloppe on mène une parallèle au second: » I ° Ces parallèles enveloppent une courbe de la classe m' (2 m + m , — 3) — 2 ; » 2° Elles se coupent sur une courbe de l 'ordre 3m'(m + m, — 2) — f^. » 141. On prend les axes harmoniques des points a, a', de U,„'_, relatifs aux deux courbes U„„ U„, _, et du point de contact du premier avec sn courbe enve- loppe on abaisse une perpendiculaire sur le second: » 1° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe m' ( 2 m 4- m , — 3 ) — 2 ; » 2° Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre 2m'( m + m, — 2) — 2. » 142. On prend les axes harmoniques de chaque point a delJ,,/, relatifs aux deux courbes U,„, U„, , et du point a' on abaisse une perpendiculaire sur la droite qui joint les points de contact de ces axes harmoniques et de leurs courbes enveloppes : » 1° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe ni' (2 m + 2 m I — 3 ) — 4 ? » 2° Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre m'(4m + 4iii, — 7) — 8. » 143. L'axe harmonique de chaque point a de U,„' coupe les axes harmo- niques rpii, ayant leurs pôles sur U,„', passent par a', sur une courbe de l'ordre tnm'-(m, — i). •» 144. Les axes harmoniques qui, ayant leurs pâles sur U,„', passent par un point a, coupent les axes harmoniques qui, ayant aussi leurs pôles sur U,„', passent par le point a', sur une courbe de l'ordre 2111" (m — i) (/?z, — i], » 145. L'axe harmonique de chaque point a coupe U,„' en m' points a, et l'axe harmonique de a' coupe U,„' en ni' points a! : les droites (jui joicjuent les points a aux points v! enveloppent une courbe de la classe m'*(n»'— i) (m + m, — 2). » 146. L'axe harmonique de chaque point a de U,,/ coupe U,„ en ni points a, et V axe harmonique de a' coupe U,„^ en m, points a, : les droites qui joicjnenl les points (xaux poi7its a, enveloppent une courbe de la classe m' m m, (m + 111, — 2). » 147. L'axe harmonique du point a, relatif à U,„, rencontre les axes harmo- niques de U,„_ qui ont leurs pôles sur la corde aa' et sont perpendiculaires à cette cordcj sur une courbe de l'ordre (m, — i) [ni'(n.i— 1)4-2 (m' — i) ni,J. ( I4l2 ) » 148. Des pâles de la lamjenle en a, relatifs à U^» on abaisse des perpendi- culaires sur l'axe harmonique de a', relatif à \J,„^ : ces perpendiculaires enve- loppent une courbe de la classe (m — i) [m'(in — i) (m, — i) -h 2(111'— i)]. » 149. Les droites qui joignent les pôles de la tangente en a, relatifs à U,„, aux pôles de la tangente en a', relatifs à U„, , enveloppent une courbe de la classe 2(in'— i) (m — i)(ni, — i) (111 + ni, — 2). » 150. Les droites qui joignent les pôles de la tangente en a, relatifs à \J,„, aux points de la tangente en a'_, dont les axes harmoniques, relatifs à U,„^, sont parallèles à cette tangente^ enveloppant une courbe de la classe 2(111' — i) (111 — 1) (mm, — i). » 151. Les droites qui joignent les pôles de la tangente en a, relatifs à U,„, aux pôles de la tangente en a', relatifs à U,„ , enveloppent une courbe de la classe 2(m' — i) (m — i)(™i — ') ("™ + "i) ~ 2). » 152. On prend les pôles de la tangente de U,„' en a, considérée comme axe harmonique de U,„, et les pôles de la tangente en a', considérée comme axe har~ monique de U,„_ : les droites qui joignent ces pôles aux premiers enveloppent une courbe de la classe 2 (m' — ])('ii — i)(Mif — i) (m + m, — 2). » 153. Les droites menées du point a oii l'axe harmonique de a , relatif à U,„, touche sa courbe enveloppe^ aux pôles de la tangente en a', relatifs à U,„,, enve- loppent une courbe de la classe 2 (m, — 1) ['^^' ("^ — ' ) ("'> — ^)~^ '"' — "^'l* » 154. Des pôles de la tangente en a^ considérée comme axe harmonique de \],n, on abaisse des perpendiculaires sur l'axe harmonique de a', relatif à U,„, : » i" Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe (m — i)[m'(m— i)(m, — 1) + 2(111'— 1)]; » 2° Leurs pieds sont sur une courbe de l'ordre 2(m — i)[m'(m — i)(m, — i) -+- m' — i]. » 155. On prend l'axe harmonique du point a de U,,,'^ relatif à \J,„, et par les pôles de cet axe considéré maintenant comme axe harmonique de U„,_, on mène des droites au point a' : ces droites enveloppent une courbe de la classe m' ( m — I ) ( lin- m , — 2 ) . » 156. Les droites qui joignent les pôles de chaque corde aa' de U,,/, relatifs à U,„, aux pôles de la même corde, relatifs à U,,,,, enveloppent une courbe de la classe 2(111'— i)(m — i)(iii, — i) (m + m, — 3). Chapitre VI. » On considère une courbe unicursale Um' donnant lieu à des axes har- moniques, et deux courbes quelconques U,„'/, U,„m. ( 1/(13 ) » 157. De chaque point a de U,„' on mène les tangentes de \J,„", lesquelles coupent \]m"' c" !lr<-(T. LXXIII, NoSS.) i^'4 f i4i4 ) pour les physiciens de l'Observatoire de Paris, par la direction des girouet- tes que par la trajectoire parcourue par le centre de dépression baromé- trique, autour duquel l'air est animé d'uu mouvement de rotation plus ou moins accentué sur lui-même. » Pendant la première période, la région occupée parles grandes hau- teurs du baromètre s'étend sur l'Atlantique à une distance dont nous igno- rons encore la limite ; elle recouvre les côtes occidentales de l'Europe, par- ticulièrement l'Angleterre, la nier du Nord et une partie de la Norwége. Les pressions basses, au contraire, régnent sur l'Allemagne, l'Autriche- Hongrie, l'Italie et le midi de l'Espagne. Le circuit aérien de l'Atlantique et de l'Europe manque d'ampleur vers l'est; le lit occupé par sa branche équatoriale ne nous est pas encore conmi ; sa trajectoire s'infléchit vers le sud en arrivant sur notre continent, et il s'y transforme en contre-courant de retour, ou courant polaire. C'est la période des vents du nord et du froid. » Le 6 décembre, le baromètre monte d'une manière très-marquée sur l'Espagne en restant bas sur l'Italie; le 7, la hausse gagne l'Italie et déjà le baromètre commence à baisser sur la Suéde. Ce double mouvement s'ac- centue graduellement jusqu'au 9, maximum du froid pour Paris. Le 10, la situation paraît encore douteuse : les dépêches d'Angleterre n'arrivent pas le dimanche; mais le 11, la carte météorologique, à peu près complète, accuse l'arrivée d'une assez forte bourrasque dont le centre va pénétrer sur le nord de la Norwége et se trouvera, le i3, au nord du golfe de Bo- thnie. » Le premier signe de l'approche d'une bourrasque, signe quelquefois très-fugitif et difficile à saisir, consiste dans une hausse du baromètre ac- compagnée ou suivie d'un accroissement dans la transparence de l'air. Le baromètre de Paris a atteint son maximum le 8, vers 9 heures du soir, et le lendemain 9, à midi, le thermomètre noir, placé dans le vide, marquait i5", 8 de plus au soleil qu'à l'ombre. C'est dans l'intervalle qu'un effet de rayonnement a produit la température locale de -^ 21" 5 observée à Paris. » Il serait d'un grand intérêt de pouvoir déterminer exactement, pendant les divers jours de son parcours sur l'Europe, quelle a été la répartition des températures minima sur le pourtour du disque tournant de la bour- rasque du i3, dont l'approche s'était déjà manifestée par l'aurore boréale observée à Stockholm dans la nuit du 9 au 10, et à laquelle bourrasque nous attribuons le coup de froid qui a ])arcouru, du 7 au 10, les Pays-Bas, la Belgique et la France. Nous serions heureux si les lecteurs européens ( r.'.-'i ) des Com/'/es ;'e»(/i(5 voiilaienL bien nous adresser leuis observations météo- rologiques du i'^'' au i5 décembre. » Quant aux brumes actuelles, elles apparaissent loujoius, sous forme de brouillard en hiver, sous forme d'un simple défaut de transparence de l'au- en été, dans la région à forte pression barométrique entourée par le circuit équatorial de l'atmosphère. » MÉTÉOROLOGIE. — De l'influence de la neige sur la température du sol à diverses profondeurs, selon quil est cjazonné ou dénudé; /)ar MM. Becquebel et Edm. Becquerel. (Extrait.) « L'abaissement considérable de température qui a eu lieu dernièrement nous a engagés à montrer, à l'aide des observations qui ont lieu constam- ment au Jardin des Plantes, l'influence cjue peut avoir la neige sur la marche de la température sous le sol. » Il est admis généralement que la neige préserve de la gelée les récoltes en terre, quelles que soient la longueur et la rigueur de l'hiver; mais on ignore quelles sont les limites de cette préservation. Cette question se rat- tache à celle de la distribution de la chaleur dans le sol, laquelle dépend de la nature des parties dont il est composé, de leur grosseur, de leur pou- voir conducteur pour la chaleur et de leur pouvoir d'imbibition, ainsi que de l'état de la surface, suivant qu'elle est couverte de végétaux ou dénudée. La question, connue ou le voit, est très-complexe, et exige pour sa solution de nombreuses observations faites dans les conditions dont on vient de parler. On peut néanmoins avoir des données certaines, en opérant dans des conditions bien déterminées, données qui peuvent être utiles à l'agri- culture et aux sciences naturelles. » Les observations ont été faites d'une manière suivie au Jardin des Plantes, dans deux terrains semblables contigus, dont l'un est couvert de bas végétaux et l'autre est dénudé; on les a comparées à celles faites à l'Observatoire dans liu terrain à peu près semblable à celui du Jardin des Plantes, et qui est gazonué. Dans la première localité, les observations ont été faites avec le thermomètre électrique, à des profondeurs au-dessous du sol égales à o'",o5 ; o™, i et o™, 3, et même o",6, au-dessous du sol; dans la seconde, avec des thermomètres ordinaires, sous la direction de M. Marié- Davy, à o'",(J2; o'^jIO et o"',3. Nous avons pris ces dernières observations dans la publication quotidienne de cet établissement. Il est bien entendu (|u'ellc's doivent éire faites dans des terrains d'une certaine étendue, atiu tl'avoir la tem|)érature de la masse. 184.. ( i4i6 ) » La neige a cominencé à tomber à Paris, vers 2 heures de l'apres-nudi, le 7 décembre dernier; le lendemain, la terre en était couverte d'une couche épaisse de 7 à 8 centimètres en moyenne. La température s'est abaissée rapidement; le 9, le minimum est descendu jusqu'à — 20^,7 au Jardin des Plantes, et à l'Observatoire à — 21", 5. » Nous donnons ci-après les tem[)ératures observées du 5 au i5 dé- cembre dans les deux localités. Jardin bes Plantes (sol gazonné). Décembre. Profond'. Prof. U'i.OÔ O-nJO 0 1 ,00 (i 0,80 " 0,7» S 0,70 9 o,6J 10 0,60 11 o,CJ \-2 0,75 13 0,70 J4 0,70 15 (),55 1 ,20 1 , 1 j 1 ,3o 1 ,00 1 ,00 1 ,00 1 ,00 1 ,00 0,00 0,95 0,80 Prof. o 2j-io ■2, M i,I0 2, 10 2, 10 2,10 i>95 1 ,85 1,80 1,80 ObSERVATOll'.E (sol gazoniié). Prof. Prut, Prol U'°,02 0"',1U U'",3U J\IID1N DES l*LASTES (sol dénudé). 0,87 o,Co o,4o 0,3^ 0,UO 0,1.') 0,38 o,3o o,3j 0,83 I,.'|2 1,18 I ,o5 1 ,00 o ,70 0,70 0,70 0,80 0,9(3 3,00 2,9» 2,70 2,60 2,/|3 2, ',5 2, 10 '2,11 2,'iO 2,20 2,.'|2 Prof. u — 0,70 — 0, 20 — I ,00 — 1,10 — I ,80 — 1,20 — 0,70 — o,5û — 0,-^0 — 0,70 — 0,00 Prof. Ora,10 o — 0,20 — 0,33 — OjGo • — 0,63 — 1 ,20 — o,9J — o,Co — o,5o — o,3o — 0,20 — o,o5 Prof On-.SU 0 0,90 0,80 o.GJ 0,55 0,45 0,/|0 o,3o o,3o o,3o o,3o o,3o Décembre. 1 — 5,7 y —'3,7 9 -20,7 10 — 18,3 II — 5,6 12 — 3,3 i3 - 3,5 '4 - 1,6 1 5 -+- o , q Jardin des plantes Observatoire ( minima dans l'aii). ( miiiima dans l'air). — 5,9 — 12,3 — 21 ,5 — 7,16 — 3,5o — 2,3o — 2,70 — 2,20 -H 2, 10 » Les tableaux d'observations ci-dessus montrent que les températures, sous le sol couvert, ont été constamment au-dessus de zéro, au Jardin comme à l'Observatoire, aux profondeurs de o'",o5;o'",i et o'",3. Au J.udin, la température à o'",o5, à partir du 5, a été d'environ 0^,7, et la variation de i à 2 dixièmes; à o"", 10 et o"", 3o, les températures ont été de i et 2 degrés, avec des variations de i à 2 dixièmes de de- gré ; ce qui indique inie température à peu près constante à chaque station. A ces profondeurs, tlans les terrains de même naline, les racines, ( i4«7 ) les graines et autres corps organisés sont préservés de la gelée par un froid de plus de 20 degrés au-dessous de zéro. » Sous le sol dénudé, aux mêmes profondeurs, il en a été autrement : depuis le a décembre jusqu'au 6, à o"',o5, la température a été constam- ment au-dessous de zéro, et, le i5, elle était à zéro. A partir du 7, où la température était de — i degré, elle a continué à baisser jusqu'au 10 ; puis elle a été en augmentant jusqu'au 1 5 de quelques dixièmes chaque jour, où elle est devenue zéro. » A l'Observatoire, aux profondeurs de o'",02; o°',io; o'",3o, dans un terrain à peu près semblable à celtù du Jardin des Plantes, qui est couvert également de gazon, les variations de température ont été du même ordre que dans cette dernière localité. Les différences sont très-faibles. 11 y a donc eu identité dans la distribution de la chaleur, dans le sol couvert déneige, aux mêmes profondeurs, dans les deux localités. » Sous le sol dénudé, à o™, 10, elle est devenue négative à partir du 5 décembre; le minimum, qui a été de — i";20, a eu lieu le 9, comme dans l'air, dont la tea^pérature est descendue à — 20°, 7; l'nifluence de la tem- pérature de l'air s'est donc fait sentir dans ce terrain, tandis qu'elle a été nulle sous le sol couvert, au Jardin des Plantes comme à l'Observatoire. » A o*", 3o, la température a été constamment positive et décroissante, à partir du 5 décembre; depuis le 7, les variations ont été conséquemment très-faibles. » Les tableaux qui sont joints au Mémoire montrent que, depuis le i5, où le dégel a commencé, à o", o5, les températures tendent à s'égaliser; on voit donc, d'après ce qui précède, qu'une couche de neige de 7 à 8 centimètres d'épaisseur préserve efficacement de la gelée les objets, lors même que la température descend au-dessous de 20 degrés, le sol cou- vert de bas végétaux à o'",o5 et au delà, pendant un certain nombre de jours, tandis que, lorsqu'U est dénudé, la température, à la même ])ro- fondeur, est de plus de i'',5 au-dessous de zéro. On peut donc conserver, dans des silos, à peu de profondeur au-dessous du sol, des racines et des graines quand le sol est gazonné, tandis que les mêmes objets pourraient être exposés à la gelée, si le sol est dénudé ou a reçu un labour. Si la neige et le froid étaient persistants, cette distribution de la chaleur éprou- verait peut-être quelques changements ; vu le dégel, on n'a pas été à même de les observer. » On voit donc combien la mauvaise conductibilité de la neige et du gazon peut préserver de !a gelée le sol au-dessous de la surface. ( -418 ) » Lorsque le dégel a lieu, les eaux qui proviennent de la fonte de In neige pénètrent plus facilement dans les terrains perméables que dans ceux qui ne le sont pas, ou du moins qui le sont à un moindre degré, et y apportent successivement une température qui participe de celle de l'air. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur le froid du 9 décembre. Note de M. Edm. Becquerel. « Le froid du 9 décembre paraît avoir sévi dans le déparlement du Loiret avec plus d'intensité qu'à Paris. » A Montargis, M. Parant a observé la température avec plusieurs ther- momètres qui lui ont donné — 7.5°, 5 comme minimum dans la matinée du 9 et — i5'',io comme maximum vers 3 heures de l'après-midi. » A la Jacqueminière, près Courtenay, même arrondissement, où j'ai plusieurs appareils météorologiques, un thermométrographe placé au nord, à 3 mètres environ au-dessus du sol, et à peu de distance d'une prairie couverte de neige, a donné — 2y°,5 pour le minimum. Je n'ai pu vérifier ce thermomètre à un point aussi bas de l'échelle thermométrique, mais je compte le faire plus tard ; en tout cas, je ne pense pas que ce nombre puisse être notablement modifié. » Je rapporte ces nombres, afin de pouvoir les comparer à ceux qui se- ront donnés dans d'autres localités, pour établir de quelle manière le froid a sévi ce jour-là dans les différents départements. » M. Ch. Saixte-Claire Deville fait remarquer que les deux obser- vations de température très-basse, faites dans le I^oiret, qui viennent d'être mentionnées par M. Edmond Becquerel, concordent très-bien avec le mini- mum de — 26 degrés, obtenu à Nemours et cité par lui-même dans la dernière séance. Toute cette région a évidemment subi un froid très-rigoureux; il n'en a pas été de même du Perche et de l'Anjou, qui ne paraissent avoir reçu qu'une trés-faible épaisseur de neige : le minimum, près d'Angers, a été de — 12 degrés, et de — i4°5 7 '' Vendôme. «. Je saisis cette occasion, ajoute M. Ch. Sainte-Claire Deville, pour nietlre sous les yeux de l'Académie, dans le petit tableau suivant, les mininia obtenus, du 7 au i5 décembre, dans les six postes sémaphoriques de la Marine, qui montrent très-bien la transmission assez lenle du iioid du nord et de l'est vers le sud et l'ouest. ( i4i9 ) Cap Gris-Nez Décembre (entre BoiilOfciie Pointe SaintMalhieii lie ilo Croix Ilo d'Alx Cap Sicié ISTl. et Calais). (Brest). (Lurieiit % (RocheforI), Biarrllï. (Toulon). o o o o o o 7 — .3,5 — 3,0 ■ — 3,0 0,0 — 1,0 — 3,3 8 —11,0 —0.5 —1,7 —3,0 0,0 -1,8 9 — 0.9 — 3,2 — 5,0 — 3,5 — 'f,3 0,5 10 — o,-j —3,0 —5,0 —10.0 — r,.o 0,0 11 1,3 — o .C-, — o , 5 — '1 . o — 7 .0 1,0 1? 2,3 !,(> 1,2 — .'|.ll — li.o 2,2 13 2.(î 3.3 1.2 —6,0 —'1,5 i.o 14 5.7 3,5 1,0 — 5,f) — 8,5 O.'i 15 5,(> ().(î 5,5 1,0 — n,n 9,0 » 11 y a trois jours de distance entre le minimum du cap Gris-Nez et celui de Biarritz. Les froids, pour cette dernière localité, ent été remarqua- blement vifs et persistants. Toulon paraît, au contraire, être en dehors de la bande atteinte, car le minimum — a*", 3 du 7 se rapporte probablement à la période de froid, déjà très-accentuée, qui s'était manifestée dans nos ré- gions les 2 et 3 décembre. S'il en était autrement, cela impliquerait dans la transmission du froid une direction plus prépondérante de l'est que du nord. Mais il serait prématuré de traiter ces questions avant que les docu- ments suffisants nous soient parvenus. » CHIMIE ORGANIQUE. — Note sur un Mémoire de M. Liebig, relatif aux fermentations ; par M. Pasteur. « M. Liebig a jniblié, en 1870, im grand IMémoire sur les fermentations qui vient d'être traduit dans les Annales de Chimie et de Physique. C'est une critique très-approfondie, en apparence, de quelques-unes de mes études sur le même sujet. » Le travail du savant chimiste de Munich est très-soigné, rempli des discussions les plus habiles, et l'auteur nous apprend qu'avant de le pro- duire, il y a songé pendant près de dix années. Si je voulais en faire, à mon tour, une critique détaillée, il me faudrait suivre M. Liebig, pas à pas, et écrire un Mémoire presque aussi long que le sien. Je n'en ai pas le loi- sir; mais si j'entends aujourd'hui laisser de côté tout le menu de la ques- tion, je m'empresse d'ajouter que c'est pour aller droit aux deux négations dans lesquelles se concentrent toutes les objections du chimiste allemand, et qui d'ailleurs résument le fond du débat. » Dans la première de ces deux négations, M. Liebig conteste formelle- ment que j'aie pu produire de la levure de bière et la fermentation alcooli- que dans un milieu minéral sucré où j'avais semé une quantité extrême- ( l420 ) menl pelite fie lovùre. Là, on effet, est la pierre rie touche de la vérité ou fie l'erreur. Pour M. Liebig, on le sait, la fermentation est un phénomène corrélatif de la mort, si je puis ainsi parler. Toute substance, quelle qu'elle soit, et notamment celles que l'on désigne sous le nom de matières allnimi- noïdes, l'albumine, la fibrine, la caséine, etc., ou des liquides organiques qui les renferment, le lait, le sang, l'urine, etc., ont la propriété de com- muniquer le mouvement que l'exposition à l'air y détermine aux molécules d'une matière fermentescible. Celle-ci se résout alors en des produits nou- veaux, sans rien prendre à ces substances et sans leur rien fournir de ses propres matériaux. Selon moi, au contraire, les fermentations proprement dites sont toutes corrélatives de la vie et je crois avoir démontré par des preuves péremptoires qu'une matière fermentescible n'éprouve jamais la fermentation, sans qu'il y ait un échange incessant entre des cellules vi- vantes qui grandissent ou se multiplient, en s'assimilant ime partie de la matière fermentescible elle-même. )) La doctrine de M. Liebig était en pleine favein- lorsque j'ai démontré en premier lieu que, dans toute fermentation proprement dite, on troiive, d'une manière nécessaire, des organismes spéciaux et que, là où l'on crovait n'avoir affaire qu'à des matières albuminoides mortes, la vie apparaît cor- rélative de la fermentation, les deux phénomènes commençant et finissant en même temps. J'ai démontré, d'autre part, que toutes ces fermentations deviennent impossibles au libre contact de l'air, à la seule condition que l'air ne puisse apporter, dans les matières en présence, les germes organi- sés que cet air charrie sans cesse au voisinage de la surface de la terre (i). Néanmoins, et c'est encore un des faits que j'ai établis avec rigueur, ces mélanges fermentescibles dont la fermentation est rendue impossible par l'absence des germes en suspension dans l'air, éprouvent une oxydation et une altération chimique sensibles au contact de cet air pur. Ces faits si probants parurent encore laisser des doutes dans quelques esprits préve- nus; car rien n'est plus subtil que l'argumentation d'une théorie qui suc- combe. (i) L'Académie ne reverra peut-ctre pas sans intérêt un vase ouvert dans lequel se trouve 864i ])araplié sur son étiquette par nn IMeinbre de cette Aeadémie (M. Balard), et qui est resté limpide sans donner trace de (ermentation ni de pntrél'action, uniquement jiarce que le roi. du vase a été recourbé et que l'ouverture est placée de telle sorte que les poussières en suspension dans l'air ne peuvent tomber dans le liquide. La poussière s'est amassée sur les parois extérieures, mais elle n'a pu arriver jus- «pi'au lif[nide. Que l'on remplace l'eau de foin par tous les mélanges fermentescibles, et le ( l42I ) » Je constituai alors des milieux fermentescibles, dans lesquels il n'exis- tait que trois sortes de substances : la matière pouvant fermenter, des sels minéraux convenablement choisis, en troisième lieu des germes du ferment. Par exemple, j'ai reconnu que le ferment du laclate de chaux était un vibrion. Eh bien! dans une solution de lactate de chaux cristallisé et très-pur, j'ajoute des phosphates d'ammoniaque, de magnésie et de potasse, de petites quantités de sulfate d'ammoniaque, et enfin le germe de ce vibrion ou ce vibrion tout formé. Dans l'intervalle de quelques jours, le lactate a inté- gralement disparu, et une multitude infinie de vibrions nouveaux ont pris naissance. Tant qu'il existe du lactate de chaux, les vibrions se multiplient et s'agitent dans la liqueur. Une fois que tout le lactate est décomposé, les vibrions tombent comme des cadavres au fond du vase. Les autres fermen- tations et toutes les levures qui leur sont propres donnent lieu au même résultat, notamment la levure de bière, par laquelle j'avais débuté dans cet ordre d'études. Toutefois, avec celle-ci, comme je l'ai expliqué longuement dans le Mémoire original^ l'expérience est beaucoup plus délicate. Il faut multiplier les essais, parce que d'autres organismes peuvent intervenir et gêner le développement de la levure que l'on a semée. Certains infusoires, la levure lactique, des mucédinées diverses, trouvent aussi des aliments appropriés à leur vie dans le milieu minéral, et peuvent empêcher plus ou moins la multiplication du ferment alcoolique. Ce sont ces difficultés qui auront arrêté M, Liebig et qu'il n'aïu-a pas su lever. Mais comment M. Lie- big n'a-t-il pas remarqué que ces obstacles mêmes sont une preuve nou- velle de la vérité qu'il conteste? Est-ce que la naissance de la levure lac- tique dans le milieu minéral sucré n'a pas, au point de vue général, la même signification que celle de la levure de bière? Sans doute, le milieu minéral que j'emploie dans cette expérience ne donne pas un développe- ment de levure de bière comparable, à beaucoup près, avec ce que l'on obtient en semant de la levure dans du moût de bière, ou dans l'eau sucrée à laquelle on a ajouté des matières albnminoïdes, mais je n'ai pas eu la pi'étention, comme le voudrait M. Liebig, de donner à l'industrie un moyen pratique de fabriquer en grand la levure de bière, quoique je sois loin de penser que j'échouerais dans cette entreprise d'une manière néces- e résultat est le même; mais vient-on à déposer dans ces li(juides une parcelle des poussières qui recouvrent les parois extérieures, dans l'intervalle de quelques jours altérations ou fermentations diverses apparaissent toujours à la suite de cellules vivantes provenant de germes que la poussière a apportés avec elle. C.R., i87i,3«S<-me5//e. (T. LXXIII, N» 23.) i 85 ( l422 ) saire, si je la tentais, surtout depuis la publication du beau Mémoire de M. Kauliu sur la nutrition des Mucédinées. Je maintiens, en un mot, la rigoureuse exactitude de mon expérience. » J'arrive maintenant à la seconde négation de M. Liebig. Elle est rela- tive à la fermentation acétique. » L'Académie se rappelle, sans doute, que j'ai établi le premier la théorie complète de l'acétification, et qu'il est résulté de moTi travail un procédé industriel nouveau de fabrication du vinaigre, appliqué aujourd'hui sur la plus grande échelle. Ses avantages sont considérables, sous le rap|iort de la rapidité et de l'ccononue, et la Société d'encouragement pour l'Industrie nationale a décerné récemment un de ses prix à l'industriel qui a monté la première fabrique de vinaigre par ce procédé. » Le principe en est très-simple : toutes les fois que du vin se trans- forme en vinaigre, c'est par l'action d'un voile de mjcodevma aceli déve- loppé à sa surface. Il n'existe pas, selon moi, dans un pays quelconque, une goutte de vin, aigri spontanément, au contact de l'air, sans que le mycoderma aceli n'ait été présent au préalable. Ce petit végétal microsco- pique a la faculté de condenser l'oxygène de l'air à la manière du noir de ])latine ou des globules du sang, et de porter cet oxygène sur les matières sous-jacentes. Je crois avoir établi, d'autre part, que dans le procédé de fabrication désigné sous le nom de procédé allemand, les copeaux de bois ou les morceaux de charbon placés dans les tonneaux d'acétificalion ne sont que des supports pour le mycoderma aceli, et qu'ils n'interviennent pas dans le phénomène chimique par leur porosité, comme on le croyait avant la publication de mon Mémoire. » M. Liebig nie formellement l'exactitude de ces assertions : « Avec B l'alcool dilué, qui sert à la fabrication rapide du vinaigre, dit M. Liebig, » les éléments de nutrition du mycoderma sont exclus et le vinaigre se lait » sans leur intervention. » M. Liebig nous apprend, en outre, qu'il a con- sulté le chef d'une des plus grandes fabriques d'acide acétique et des mieux conduites qui soient en Allemagne, M. Riemershmied; que, dans sa fa- brique, l'alcool dilué ne reçoit, pendant tout le cours de sa transformation, aucune addition étrangère, et qu'en dehors de l'air et des surfaces de bois et de charbon, rien ne peut agir sur cet alcool; que M. Riemershmied ne croit pas à la présence du mycoderma aceli; enfin, M. Liebig n'a vu aucune trace de mycoderme sur des copeaux de bois qui servent depuis vingt-cinq ans dans la fabrique dont il s'agit. Certes, voilà une argumentation qui paraît bien décisive; on ne comprend pas, en effet, la naissance d'une plante renfermant nécessairement, selon moi, des éléments minéraux, et ( i423 ) qui serait produite, comme raffirine M. Liebig, avec des substances qui n'en contiennent pas. Déjà, dans la discussion relative à la levure de bière, dans la première partie de son JMémoire, M. Liebig prétend que je crois faire de la levure de bière, qui renferme du soufre, en dehors de la présence d'une combinaison où ce corps simple se trouve engagé. Dans l'un et l'autre cas, M. Liebig se trompe; les cendres de levure qui me servent comme mi- lieu minéral, contiennent des sulfates, et quant à l'alcool dilué dont parle M. Liebig, comment n'a-t-il pas remarqué que cet alcool est dilué avec de l'eau ordinaire, qui renferme tous les éléments minéraux nécessaires à la vie du mycoderma aceti. Je maintiens donc encore l'exactitude rigoureuse de mes expériences sur la fermentation acétique. Mais comment éclairer le public ? Comment sortir de l'embarras que soulèvent ces affirmations con- tradictoires également honorables ? Voici le moyen que j'offre à M. Liebig. Il choisira officieusement, dans le sein de l'Académie, un ou plusieurs de ses Membres, en leur demandant de se prononcer entre lui et moi. En leur présence, et avec des substances que M. Liebig pourra fournir lui-même, je reproduirai les deux expériences capitales dont M. Liebig conteste la vérité. Je préparerai, dans un milieu minéral, autant de levure de bière que M. Liebig pourra raisonnablement en demander, à la condition toutefois qu'il veuille bien faire la dépense des expériences. S'il le désire même, et toujours à cette condition, je pourrai préparer quelques kilogrammes de chair de vibrions, dont tout le carbone, tout l'azote, tout le soufre, tout le phosphore, toutes les matières grasses, cellulosiques et autres, sortiront exclusivement d'un milieu à principes minéraux cristaliisables et de la matière organique fermenlescible. Quant à la présence du mycoderma aceti sur les copeaux de hêtre, je propose à M. Liebig de prélever, dans la fa- brique de Munich précitée, quelques copeaux de bois, de les faire sécher rapidemeîit dans une étuve et de les envoyer tels quels à- Paris, à la Com- mission dont il s'agit. Je me charge de montrer à ses Membres, à la surface de ces copeaux, la présence du mycoderme. » Il y aurait encore un moyen plus simple peut-être de convaincre M. Liebig de la vérité sur ce dernier point. Pour ma part je n'ai jamais fait l'expérience, mais c'est le propre des théories vraies de donner lieu à des déductions logiques dont la vérité peut être affirmée à priori. Que M. Liebig prie M. Riemershmied de vouloir bien remplir un de ses ton- neaux en activité depuis longtemps, et qui donnent lieu chaque jour, comme il nous l'apprend, à l'équivalent en acide acétique de 3 litres d'al- cool absolu, de vouloir bien, dis-je, remplir ce tonneau d'eau bouillante i85.. ( '424 ) pendant une demi-heure au plus; puis, après avoir fait écouler cette eau au dehors, de remettre en marclie le tonneau. » D'après la théorie de M. Liebig, le tonneau devra fonctionner tout comme auparavant, et moi j'affirme qu'il ne fera plus du tout de vinaigre, au moins pendant très-longtemps, et jusqu'à ce que de nouveaux myco- dermes aient pris naissance à la surface des copeaux. L'eau bouillante aura tué l'ancien champignon. » M. LE Président propose à l'Académie de s'engager à supporter la dépense des expériences que pourra nécessiter la solution des questions soulevées par cette discussion. L'Académie adopte la proposition de M. le Président. M. Fremy, après avoir entendu la lecture faite par M. Pasteur, demande la parole et s'exprime comme il suit : « Pour faire comprendre à l'Académie mon intervention dans le grand débat relatif à la formation des ferments, qui s'agite depuis si longtemps, je crois devoir rappeler que cette question m'occupe depuis un grand nombre d'années; je la traitais déjà dans un Mémoire sur \a fermentation lactique, que j'ai publié en 1841, avec M. Boutron, c'est-à-dire à une époque où notre savant confrère M. Pasteur entrait à peine dans la science. » Comme je conserve encore aujourd'hui les opinions que j'ai émises, il y a trente années, sur la production des ferments, je demande la permission de reproduire ici presque textuellement quelques-uns des principes que nous avons établis dans le Mémoire sur la fermentation lactique. » Nous avons démontré d'abord que la production de l'acide lactique, dans le lait qui s'aigrit, est due à un phénomène de fermentation que nous avons désigné sous le nom de fermentation lactique. » Il résulte de nos expériences que, dans cette fermentation, c'est le sucre de lait qui est l'élément fermentescible; tandis que le ferment, bien différent de la levure, dérive de la matière caséeiise; nous l'avons désigné sous le nom de ferment lactique. On trouve donc déjà, dans ce Mémoire, une distinction posée nettement entre le ferment alcoolique et le ferment lactique. » Nous avons établi, en outre, dans le même travail, que la fermentation n'est pas un fait isolé qui s'applique particulièrement à la décomposition que le sucre éprouve quand on le met en présence de la levure de bière; mais que c'est une réaction qui paraît générale et qui s'étend à un grand ( i425 ) nombre de corjjs organiques. Un même ferment n'est pas propre à déter- miner des fermentations différentes : chaque substance fermentescible demande, poiu' fermenter, un agent spécial de décomposition; mais une même substance albumineuse peut former, suivant les circonstances, des ferments différents : c'est ainsi que le caséum produit tantôt du ferment alcoolique, tantôt du ferment lactique, tantôt du ferment butyrique. » On voit que ces opinions sont bien différentes de celles que M. Pasteur a développées dans ses travaux, puisque nous faisons dériver le ferment alcoolique et le ferment lactique d'une substance albumineuse : pour ne parler ici que de la fermentation alcoolique, j'admets que, dans la produc- tion du vin, c'est le suc même du fruit qui, au contact de l'air, donne naissance aux grains de levure par la transformation de la matière albu- mineuse, tandis que M. Pasteur soutient que les grains de levure ont été produits par des germes. » J'avais préparé depuis longtemps, sur ces importantes questions, un Mémoire que j'ai fait lire à plusieurs de nos confrères : en entendant M. Pasteur énoncer de nouveau, sur la fermentation, des idées que je ne partage pas, j'ai cru devoir poser à mon savant confrère la question sui- vante, qui paraît restreinte, mais qui, pour moi, domine et comprend toutes celles qui se rapportent à la production des ferments. » On sait qu'un suc de raisin filtré avec soin et parfaitement clair entre en fermentation lorsqu'il est exposé à l'air et donne naissance à une quan- tité considérable de grains de levure. » J'ai demandé à M. Pasteur comment il expliquait la production du ferment alcoolique, dans la circonstance que je viens de préciser. )> A cette question, M. Pasteur a répondu sans hésitation que les grains de levure sont produits par les germes de levure qui existent dans l'air et qui tombent dans le suc du raisin. » Ainsi M. Pasteur admet encore aujourd'hui, et c'est précisément ce que je voulais connaître, que l'air atmosphérique contient en si grande quantité des germes de levure, que, dans toutes les localités, et probable- ment à toutes les hauteurs, au moment où lui suc de fruit est exposé à l'air il y tombe un germe de levure qui le fait fermenter. » Après avoir entendu cette réponse de notre savant confrère, des ob- jections de toute nature se sont présentées à mon esprit; je me suis borné à lui soumettre une difficulté que j'ai empruntée à ses propres expériences : « Vous avez admis autrefois, et vous venez de le répéter encore devant » l'Académie, ai-je dit à M. Pasteur, que des germes de levure peuvent se ( i426 ) » développer dans une liqueur qui contient du sucre, des phosphates et » des sels ammoniacaux. » Nous avons donc ainsi, d'après vous, un réactif des germes de levure » qui heureusement est indépendant de toule organisation végétale. » Eh bien ! pour me faire accepter votre théorie, il faudrait me prouver » qu'une dissolution de sucre dans laquelle vous introduirez des sels am- » moniacaux et des phosphates entrera eu fermentation par le seul contact » de l'air qui apportera les germes de levure : pour ma part, j'ai souvent » disposé cette expérience, et je n'ai jamais constaté dans une pareille » liqueur l'apparence d'une fermentation alcoolique. » )i A cette objection, M. Pasteur m'a répondu que si je n'avais pas constaté de fermentation alcoolique dans les expériences que j'ai faites, c'est qu'il se formait dans le liquide une autre fermentation qui empêchait la levure de se produire. » Je n'accepte en aucune façon cette explication : mais avant d'aller plus loin, j'attendrai la réponse imprimée que notre savant confrère a bien voulu me pi omettre : seulement, je le supplie, dans cette discussion, de ne pas confondre les faits qui se rapportent au développement des moisis- sures avec ceux qui appartiennent à la production de la levure. » Je tiens en ce moment à ne pas m'écarter des phénomènes précis qui concernent la formation des grains de levure. » La question à résoudre, que je considère comme fondamentale dans la théorie de la fermentation, peut donc être résumée dans les termes suivants : » M. Pasteur admet dans l'air l'existence des germes de leviire et ex- plique ainsi la production du ferment alcoolique dans un suc de raisin exposé à l'air : quant à moi, je soutiens que l'air n'apporte pas de germes de levure dans un suc végétal fermentescible, et que c'est la matière albu- mineuse du suc végétal qui, au contact de l'air, se transforme en levure. » Telle est la question que nous devons discuter d'abord : nous reten- drons ensuite, et nous l'appliquerons à d'autres fermentations lorsque le premier point sera bien établi. » Que mon savant confrère me permette de lui dire, en terminant, que, dans cette discussion dont je comprends toute la portée, je n'apporte ni parti pris, ni passion; je me laisse guider par le seul désir de coiuiaitre la vérité; si ses démonstrations me paraissent rigoureuses, je serai le premier à le reconnaître et à m' avouer vaincu. » Il faut savoir enfin si, comme le pense M. Pasteur, l'air atmosphérique ( i427 ) contient réellement les germes de tons les ferments, et si, en les semant dans les liqueurs fermentescibles, il devient la cause des fermentations : quant à moi, tout en admettant dans l'air la présence des corps solides qu'un rayon de soleil m'y fait voir, je suis loin de lui attribuer la fécondité que M. Pasteur lui suppose. » M. Pasteur répond : « Je viens de dire à M. Liebig que c'est déjà une expérience trés-déli- cate que de faire développer la leviire de bière dans un milieu minéral sucré que l'on ensemence directement, parce que le milieu dont il s'agit est bien plus propre, plus fertile pour diverses productions organisées que pour la levure de bière elle-même. Ces productions envahissent les premières le terrain, et la levùue ne peut plus se former commodément. M. Fremy, plus difficile encore que la nature, veut que je répète l'expérience sans rien semer directement dans la liqueur. M. Fremy sait-il ce qu'il demande? C'est, à peu près, de faire pousser du blé sur un terrain couvert d'autres plantes, ce terrain étant fertile pour ces plantes et ne l'étant pas pour le blé. La ques- tion posée par M. Fremy n'est pas une objection. Elle ne dit rien qui sou- tienne la théorie de M. Liebig, qui est celle que M. Fremy a exposée et ac- crue dans son ancien Mémoire sur la fermentation lactique. M. Fremy de- mande la solution d'un problème dont j'ai indiqué le premier la difficulté, et^u'on peut énoncer en ces termes : « Trouver un milieu minéral sucré » qui soit tout aussi propre à la naissance et au développement des levures » alcooliques que le moût naturel du raisin lui-même. » » Ce problème n'est pas insoluble, mais il exige de longues recherches. En effet, M. Fremy ne peut ignorer qu'avec le jus naturel de la betterave elle-même, ce qu'il me demande serait difficile à faire. Ne sait-il pas, d'ailleurs, qu'il a follu à M. Raulin six années des recherches les plus assi- dues pour arriver à constituer un milieu minéral sucré, qui fiit autant et même plus fertile pour une moisissure que les milieux organiques naturels? » Voilà ce que j'ai à répondre, sous le rapport pratique, à la difticulté soulevée par M. Fremy. Quant au point de vue général de notre sujet, cette question de M. Fremy est absolument sans valeur. Une levure en vaut une autre à l'égard des principes et de la théorie. Il doit lui suffire que je puisse faire l'expérience qu'il réclame, pour la fermentation et la levure lactique, pour la fermentation et la levure butyrique, et pour diverses autres levures et fermentations. » Je regrette de trouver dans la Note ci-dessus de M. Fremy certaines ( i428 ) hérésies qu'il me prête gratuitement. Je n'ai jamais dit que « l'air atmo- » sphérique contient en si grande quantité des germes de levure, que dans » toutes les localités, et probablement à toutes les hauteurs, au moment où » un suc de fruit est exposé à l'air, il y tombe un germe de leviàre qui le » fait fermenter. » J'ai démontré le contraire avec une rigueur qui n'a jamais été contestée, mais je répète que dans une cuve de vendange on in- troduit forcément dans le jus tous les germes, soit de levi!ire, soit d'autres productions qui se trouvent à la surface des grains de raisin ou du bois de la grappe, ou dans l'air qui est présent pendant la manipulation, et enfin tous les germes qui se trouvent sur les parois des vases employés. » Je termine en ajoutant que je considère comme erronées, autant qu'il est possible de le dire, les assertions suivantes de M. Fremy : » i" Le caséum produit tantôt du ferment alcoolique, tantôt du ferment lactique, tantôt du ferment butyrique; » 2° Dans la production du vin, c'est le suc du fruit qui, au contact de l'air, produit les grains de leviire. » Jamais M. Fremy n'a donné la moindre preuve de ces assertions, et toutes mes expériences protestent contre leur exactitude. » ANATOMIE VÉGÉTALE. -— Disposition remarquable des stomates sur divers végétaux, et en particulier sur le pétiole des Fougères. Note de M. Tréccl. « Je crois devoir rappeler qu'en i843 j'ai indiqué l'existence des sto- mates dans l'intérieur de l'ovaire du Cheiranthus Cheiri, où on l'observe sur la cloison qui divise la cavité de cet organe. » Il y a quelques mois, j'ai signalé également la présence d'un ou deux stomates à l'extrémité des processus piliformes que porte le Philodendron crinipes, et j'ai ajouté que l'on trouve ces stomates |irit)cipalement sur les plus grands de ces processus qui ornent les organes stipulaires [vo/ez p. i8 et i58 de ce volume). Un exemple analogue m'a été fourni de- puis par le Philodendron Lindenianum, dont le pétiole est garni de très- nombreux appendices piliformes longuement coniques. Ces sortes de pa- pilles, qui ont jusqu'à six millimètres de longueur, sont insérées sur un épiderme dépourvu de stomates, mais hérissé d'une multitude de petites excroissances en forme de crêtes transversales, près desquelles ou sur les- quelles sont fixés les processus qui portent les stomates. Hy a quelquefois un stomate directement au sommet de ces poils composés; il termine alors la cavité intérieure qui renferme des gaz. D'autres fois ce stomate est à côté ( i429 ) du sommet, tandis que sur d'autres poils il est placé un peu plus bas. Sur les plus forts de ces processus, il y a quelques autres stomates à des hau- teurs diverses, sur les surfaces latérales, et ils sont aussi en communication avec les lacunes pneumatophores centrales. Les plus grands de ces processus occupent la région supérieure du pétiole, et la longueur des autres décroît avec la hauteur à laquelle ils sont insérés sur le pétiole, de manière que vers la base de celui-ci il n'y a guère que les petites crêtes transversales décrites ci-dessus. 1) J'ai mentionné aussi, dans le Compte rendu de la séance du 17 juillet dernier, des exemples de la présence des stomates sur les lignes saillantes latérales qui s'observent sur les pétioles de beaucoup de Fougères. J'ap- porte aujourd'hui de nouveaux faits en assez grand nombre, avec des modi- fications dans la distribution des stomates à la surface du pétiole de plantes appartenant à cette intéressante famille. » Les bolanisfes savent, et j'en ai moi-même fait mention en 1869 {Comptes rendus, t. LXIX, p. 248 à 249), que les deux lignes latérales, rencontrées si souvent sur les feuilles, se montrent aussi sur les côtés du rhizome du Pteris aquilina (i). Mais, ce que personne n'a dit, c'est que ces lignes saillantes, pâles ou blanchâtres près du sommet de la tige, sont revêtues de très-nombreux stomates sur les parties jeunes de cotte tige souterraine. Les cellules de ces stomates contiennent des grains amylacés que l'on ne rencontre plus dans les stomates de parties plus âgées, brunies, de ces lignes latérales proéminentes. » Je crois être autorisé à faire remarquer que c'est la première fois que l'existence des stomates est indiquée sur des organes croissant sous la terre. » Parmi les Fougères dont j'ai terminé l'étude anatomique, il en est une autre qui jouit du même caractère. C'est le Dicksonia nitidula. Sou rhi- zome, qui rampe à la surface du sol, possède aussi les deux lignes latérales saillantes; et ces deux lignes, blanchâtres également dans les parties les plus jeunes, sont de même munies de nombreux stomates. Quelques-uns d'entre eux ne renferment que des grains amylacés dans leurs cellules constituantes; dans quelques autres l'amidon est accompagné d'un peu de chlorophylle. (1) J'ai rappelé aussi l.i piiistnce de ces lignes latérales sur quelques rhizomes de Fou- gères à la page i58 de ce volume. C. K., 1871, ^' Semeitie. (T. LXXUl, «"23.) '86 ( i43o ) » Je vais maintenant examiner la distribution des stomates sur les pétioles de diverses autres Fougères. » Les lignes latérales qui, dans un grand nombre d'espèces, portent les stomates, sont continues, ou çà et là interrompues. Quand elles sont conti- luies, elles peuvent être plus ou moins saillantes ou de niveau avec le reste de la surface de l'organe, ou bien elles sont proéminentes sur une partie de la longueur du pétiole et non proéminentes ou même enfoncées dans une faible dépression ou cannelure longitudinale, sur une autre partie ou même sur la totalité de la longueur de ce pétiole. Ne pouvant décrire ici en détail tout ce qui concerne les espèces que je vais citer, je me conten- terai de nommer la plupart d'entre elles, en insistant seulement sur les exemples les plus remarquables. » Parmi les plantes à lignes ou bandelettes pâles, continues, munies de nombreux stomates, je mentionnerai les Nephrodium violascens, crinituin, filix-mas, villosuni; yispidium coriaceum, falcatuni ; Didjmoclilaena sinuosa; Aspleniwn Belangeri, fœniculaceum , bulbiferum ; Onjchiwn japonicum ; Da- vallin canariensis, immersa, tricliosticlia; Dicksonia adiantoides ; Plerisaquilina, loncjifolia ; Lonchitis hirsuta; Blechnum brasiliense ; Polypodium vulgare; Hemidictyum marginalum. » Chez plusieurs de ces espèces les bandelettes à stomates existent en outre entre les ramifications du rachis primaire et aussi des rachis secon- daires, si la plante en est pourvue; et ces lignes stomatileres sont ordinai- rement continues avec la face inférieure des lames foliaires, laquelle face est seule munie de stomates, la supérieure en étant privée dans toutes les espèces nommées dans ce travail. » Chez quelques Fougères, le pétiole et le rachis, ou seulement ce der- nier, sont bordés d'une aile plus au moins développée. Alors deux cas se présentent : i" Si l'aile est de la nature des lames foliaires, possédant un parenchyme vert comme celles-ci, elle porte les stomates sur la fice infé- rieure : tel est le cas jjour ï'Osmunda regaiis, dont les rachis secondaires ont des ailes étroites, et pour V Aspleniwn cicutarium, dont les ailes s'étendent sur le pétiole et sur le rachis primaire; 2° Si l'aile n'a point la constitution d'une lame foliaire, mais plutôt celle d'une sorte d'expansion épidermique, comme cela a lieu chez V Hemi- dictyum marginalum et chez le DavaUia hemiptera, la ligne stomatifère est placée, en arrière de l'insertion de cette aile, sur le j)étiole et sur le rachis mêmes. » Chez d'autres Fougères, les lignes stomatifères, continues, sont beau- ( i43i ) coup plus faibles, et les stomates par conséquent moins nombreux [Àspi- clium uliginosum, Davallia lenuifolia, Pleris argyrea, crelica, Àsplenium striatitm, caudatum, Polypodium appendiculalttm Kl., Phymatodes, Nephro- lepis ci i vers j etc.). » Sur les feuilles du Cibothiin Scliiedei , les deux lignes un peu proémi- nentes du pétiole et des rachis primaires et secondaires ont les stomates assez inégalement répartis; ils existent surtout sur les parties qui sont les plus saillantes, » Chez d'autres plantes, les lignes latérales proéminentes, quoique con- tinues et plus paies que le reste du pétiole et du rachis, n'ont pas de sto- mates sur toute leur étendue; elles n'en possèdent que sur des parties un peu élargies en taches allongées, blanchâtres, dont chacune porte de onze à trente-huit de ces organes dans le Dicksonia Culcita, quelques-uns sur celles du Neplirolepis plalyotis, seiAcmenl un ou deux sur les Neplirolepis sesqiiipedalis^ necjlecta, davaltioides, Polypodium Phymatodes. » Ces plantes, ainsi que le Dicksonia antarclica, opèrent une transition aux Fougères chez lesquelles les lignes stomatifères sont complètement interrompues. -Elles sont telles chez les //e;/îiie/iVz liorrida^ oblusa, Cynlhea serra, etc., dont les stomates, en assez grand nombre, sont portés sur des taches allongées, saillantes, pâles, disposées latéralement en lignes inter- rompues par des espaces déprimés, concaves ; ou, si l'on veut, les pétioles présentent de chaque côté une cannelure dans laquelle l'épiderme, de teinte foncée, est interrompu çà et là par de?- taches oblongues, proéminentes, pâles ou blanchâtres, dont chacune porte plusieurs stomates en nombre variable, suivant l'étendue de ces taches. » En passant ainsi des plantes à lignes stomatifères pâles, continues, à des Fougères à lignes à stomates atténuées de distance en distance, puis à des espèces à lignes stomatifères tout à fait interrompues, nous arrivons à d'autres Fougères sur lesquelles il n'y a plus de lignes pâles latérales, mais sur les pétioles desquelles on trouve néanmoins des stomates plus ou moins nombreux dans la direction qu'occuperaient les lignes pâles si elles existaient. » Les deux plantes suivantes offrent un autre mode de transition. Sur le Neplirodium Tlielypteris, il y a encore des lignes vert pâle stomatifères entre les ramifications du rachis; mais ces lignes n'existent plus sur le pétiole proprement dit, où l'on ne trouve que des stomates fort rares. » Le pétiole de V Aspidium Cunninghami présente des lignes pâles laté- rales qui vont en s'affaiblissant de bas en haut, et qui disparaissent avant i86.. ( i432 ) d'avoir atteint l'insertion des pinnules inférieures. Des stomates peu nom- breux existent sur ces lignes, et plus haut, même sur le rachis, on en trouve un de distance en distance dans les dépressions qui séparent les folioles. » Les stomates sont en plus grand nombre dans les cannelures latérales des pétioles noirâtres du Gymnogramme chrysophylln et de VAdianliim trapezijbnne. » Sur les côtés des pétioles uniformément noirs de Y Adianlum polyphyl- hiin, chaque stomate occupe ordinairement le sommet d'une petite éminence poncliforme. » Chez le Doryopleris pedata, il y a aussi des stomates sur les côtés du pétiole, bien que des ligues latérales n'y soient pas accusées. Il en est de même chez la Ceternch ojficinarum, qui montre d'assez rares stomates dans la direction que ces lignes devraient occuper. « Enfin, les pétioles de quelques Fougères sont tout à fait dépourvus de stomates. Tels sont ceux des Scolopendrium officinale, Cislopteris bulbifp.ra, yddiantum lenerum, Blechnuin occidentale, Pteri; servulala. )) Les stomates affectent chez V Osmunda regalis une tout autre dispo>i- tion que celles qui ont été signalées dans les plantes précédentes. En effet, sur le pétiole et sur le l'achis sont éparsesde très-petites taches pâles, allon- gées, sur le milieu de chacune desquelles est ordinairement un stomate. » Ces petites taches rappellent celles que j'ai indiquées sur de nombreux végétaux dicotylédones ligneux dans ma Communication sur Voricjinc des lenticelles (voir p. 17 de ce volume). » Enfin, les plantes dont je vais parler maintenant rappellent les taches portant plusieurs stomates, que j'ai signalées dans le même travail sur leg tiges des Hedera Hélix (var. regnoriana et autres), Populus canadensis, virqi- 7iiana, onlariensis, Jugions regia, etc. (p. 17 aussi). » Sur la plus grande partie du pétiole des énormes feuilles des Angiop- ieris evecta et fFillinckii, les stomates sont disséminés sur de très-nombreuses taches allongées, aiguës aux deux bouts, et plus vertes que le reste du tissu périphérique du pétiole âgé. Ces taches, qui portent de six à trente stomates, sont opposées à des interruptions de la couche fibroïde qui existe près de la surface de l'organo, de même que les lignes stomatifères latérales des plantes citées plus haut correspondent à une interruption longitudinale de la couche fibroïde similaire. Ces fentes, en forme de boutoiuiières chez les Marattiacées ici nommées, ont une étendue notablement plus grande que les taches stomatifères qui sont situées vis-à-vis. ( 1/433 ) » Des taches semblables s'observent aussi sur la face dorsale du rachis primaire, et il y en a également sur la face dorsale des rachis secondaires; elles sont en beaucoup plus petit nombre vers les sommets que dans les parties inférieures de ces rachis. » Il est à remarquer qu'à partir d'une certaine distance au-dessous des ramifications les plus basses du rachis primaire, la disposition des stomates commence à être modifiée à la face supérieure : ces petits organes ne sont plus répartis sur des taches telles que celles qui viennent d'être décrites, ils sont distribués isolément sur toute la surface supérieure du rachis primaire et des rachis secondaires. J'ai même trouvé quelques stomates sur la face supérieure de quelques-unes des plus graudes folioles de Y Ancjiopterh PP'il- Unckii. » Cette surface stomatifère antérieure ou supérieure ne subit pas de mo- dification sur les côtés du rachis primaire proprement dit des feuilles des Jngiopleris evccla et JFiUinckii, mais sur la partie supérieure qui porte des pinnules lamellaires, et est renflée à la base comme un rachis secondaire, il s'élève graduellement de bas en haut, sur les côtés, un bourrelet qui, vers le sommet, prend parfois la figure d'une aile commençante. Ce bourre- let est aussi très-prononcé sur les rachis secondaires des deux plantes nom- mées, et chez le Marattia [Discoslecjia) alaln ces proéminences latérales prennent, dans les parties supérieures des deux ordres de rachis, les propor- tions d'une aile véritable, qui a valu son nom spécifique à la plante. » Je ferai observer encore, en terminant, que les stomates de la face su- périeure des rachis de ces Marattiacées ne correspondent pas à des inter- ruptions de la couche fibroïde sous-jacente, comme les taches stomafifères de la face dorsale et de la partie inférieure du pétiole. C'est que sur la face supérieure des rachis, la strate parenchymateuse qui recouvre la couche fibreuse est de quelques rangées de cellules plus épaisse qu'ailleurs, et que les utricules internes de ce parenchyme contiennent une plus grande quantité de chlorophylle. Sur les côtés mêmes des rachis, sur les parties qui répondent aux lignes stomatifères des Fougères citées plus haut, il n'y a point d'interruption non plus dans les Àiigiopteris evecla et frUlinckii, à moins que ce ne soit tout près du sommet, où les bourrelets latéraux pren- nent les dimensions d'une aile commençante. Il y a, au contraire, inter- ruption de la couche fibroïde sur les côtés des rachis du Marattia nlnta, dans les parties où les bourrelets latéraux ont pris le développement d'une aile véritable. » ( 1434 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Des conditions de résistance d'un volant. Mémoire de M. H. Resal. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Mécanique.) « Je ne connais, sur la résistance des volants, que l'aperçu qu'a donné Poncelet dans son Cours lithographie de l'Ecole d'application du génie et de r artillerie, relativement à la tendance à la rupture des bras à leur nais- sance. Cependant le problème peut se résoudre complètement, en faisant intervenir simultanément les hypothèses qui servent de base à la résistance des matériaux et le mode de calcul des pressions ou tensions élastiques employé dans la théorie mathématique de l'élasticité. » Soient : P le poids de l'anneau ; po son rayon moyen; a sa tension méridienne; 2£ son épaisseur; « le rayon du moyeu; i2 la vitesse angulaire moyenne; - l'écart maximum de la vitesse angulaire; n la valeur maximum de l'accélération angulaire; V le nombre des bras et « =r -: V g' leur section ; J le moment d'inertie de cette section par rapport à une parallèle à l'axe passant par son centre de gravité; ô la largeur des bras; n le poids spécifique de la matière; r la plus grande puissance élastique qu'on veut lui faire supporter; g l'accélération de la pesanteur; F la force de la machine en chevaux; N le nombre de tours par minute; p. le coefficient donné par la théorie des volants. » Les équations dont on doit se servir pour déterminer les dimensions ( i/.35 ) de l'anneau et des bras sont I s 1 + - tanya / I a « \3 2po p„ langg r ij. 27: fjq, M. Dubois adresse un complément à sa Note précédente sur le prochain passage de Vénus. (Renvoi à la Commission nommée pour les Communications relatives à cette question.) M. J. Carvallo soumet au jugement de l'Académie une Note relative à la duplication du cube. L'auteur s'est proposé de trouver, à l'aide de la règle et du compas, deux limites ne différant l'une de l'autre que d'une quantité plus petite que toute grandeur donnée, et comprenant entre elles, soit le côté d'un cube double d'un cube donné, soit le côté d'un cube égal à la somme ou à la différence de deux cubes donnés, soit le côté d'tui cube dont le rapport à un cube donné soit égal à celui de deux droites données. (Commissaires : MM. Chasles, Bonnet, Puiseux.) M. A. Brachet adresse une Note relative à une « Lunette dioptrique binoculaire achromatique ». Cette Note sera soumise à l'examen de M. Jamin. M. Passot adresse une Lettre relative à sa précédente Note sur la forma- lion de la queue des comètes. Cette Lettre sera soumise, ainsi que la Note dont il s'agit, à l'examen de M. Laugier. M. J. MoRELLi adresse une Note relative à un projet de chemin de fer sur le Pas-de-Calais. ^ (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. J. MoRELM, M. Donovan adresscut des Communications reiittives au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Hréaut.) ( i436 ) M.RoBLiN adresse une Note relative au Mémoire qu'il a soumis au juge- ment de l'Académie, le 9 octobre dernier, sons le titre « Ère des antédilu- viens, et véritable longueur de l'année astronomique ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée, Commission qui se compose de MM. Le Verrier et Mil ne Edwards.) CORRESPONDANCE. La Société de Géographie informe l'Académie qu'elle tiendra sa deuxième Assemblée générale de 1871 le samedi 23 décembre. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Un volume de M. St. Meunier, intitulé « Cours élémentaire de Géologie appliquée; lithologie pratique »; a° Une brochure de M. G. Govi « sur l'invention de quelques étalons naturels de mesure » ; 3° Une Note du P. Denza, imprimée en italien et portant pour titre « Programme des observations |)hysiques qui doivent être exécutées dans le tunnel de Fréjus par MM. J. Secchi, Diamilla-MuUer et le P. Denzn ». Cette dernière pièce sera transmise à la Commission nommée pour les Communications relatives à ces observations. M. Resal prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les can- didats à la place laissée vacante, dans la Section de Mécanique, par le décès de M. Pioberl. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. Ch.-Saixte-Claire Deville donne communication de l'extrait sui- vant d'une Lettre qui lui est adressée par M. Janssen : n A bord do \' Oriental, côte du Malabar, ig iiovenibre 1S71. )' Nous voici dans l'Inde déjà depuis près de quinze jours. Nous sommes arrivés à Galle (Ccylan), le 5 novembre, après une magnifique traversée de vingt jours depuis Marseille. De Galle nous avons été à Colombo, puis à Kandy, au centre de l'île, où j'ai préparé les choses pour des envois d'ani- maux au Muséum. ( i437 ) » I.e i5, nous avons pris le vapeur qui fait la côte de l'Inile, rt qui nous porte sur la côte de Malabar, où sont les meilleures chances de beau temps en décembre; ce qui ne veut pas dire qu'elles soient très-nombreuses. C'est là que la principale Commission anglaise observera. » J'ai fait des observations météorologiques pendant la traversée; je vous les enverrai pour les présenter à l'Académie et à la Société Météoro- logique. Le thermomètre à pinceau (i) fonctionne toujours parfaitement. » DÉPÈCHES TÉLÉGRAPHIQUES BE M. Jaxssex. — Le télégramme suivant, expédié par M. Janssen, d'Octacamund (côte de Malabar), le mardi 12 dé- cembre, à S*" 20™ du soir, a été reçu au Secrétariat de l'Institut le mercredi i3, à !o heures du matin : « CoroïKt spectrum ntlestlnrj matte.r Jarther than sans ntmospliere. » (Spectre de la Couronne attestant matière plus loin qu'atmosphère du Soleil.) )' Appendice. Pendant que le présent numéro des Comptes lendiis était sous presse, l'Académie a reçu de M. Janssen un nouveau télégramme, arrivé au Secré- tariat le [9 décembre, à 1 1''25'" du matin ; le voici : S S' , X- S' ( »439 ) Eli substituant cette valeur et supprimant les ternies constants qui sont sans influence pour les usages auxquels est employé le potentiel, il vient ^in log 5' — log i^'lm, ce qui démontre l'énoncé ci-dessus. » Il convient de signaler, en particulier, le cas ou le syslèine proposé ren- fermerait une somme égale de masses allraclives et répulsives, distribuées du reste d'une manière quelconque : le centre additionnel s^ évanouit alors de lui-même, et l'on n'a plus qu'à transformer par rayons réciproques le système matériel pro- posé, sans en altérer les masses. C'est ce qui arrivera notamment, toutes les fois que l'on redoublera la transformation avec un nouveau pôle quelcon- que. En se servant en particulier du même pôle, on reproduit le système proposé, car la masse additionnelle delà première transformation se trouve reportée à l'infini par la seconde, et peut être supprimée^ puisqu'elle de- meure sans action dynamique sur le point matériel. )) J'indiquerai deux vérifications de ces principes, en remarquant qu'il suffit de faire cette constatation pour les trajectoires orthogonales des courbes de niveau, et non pour ces dernières directement. En effet, ce genre de transformation n'altérant pas les angles, si les trajectoires orthogonales se correspondent dans les deux figures, il en sera de même des courbes de niveau. Si l'on envisage d'abord un centre unique, la règle précédente en déduit un système de deux centres égaux, l'un attractif, l'autre répulsif. Et en effet, les trajectoires du premier système étant des droites divergentes, leurs transformées seront des cercles passant d'une part au pôle comme conjuguées de lignes droites, et en second lieu, par le transformé de l'ancien centre où se croisent les proposées. Et tel est, par le fait, le système des trajectoires orthogonales de ce potentiel étudié en détail par Lamé. » Considérons, en second lieu, ce dernier potentiel avec un pôle quel- conque de transformation. Il rentre dans le cas où le centre additionnel s'évanouit de lui-même. Le transformé aura donc une constitution iden- tique, et, par suite, le réseau peut changer de place et de dimensions, mais non de forme, par l'opération. En effet, les cercles passant aux deux points fixes se changeront en d'autres cercles, qui se croiseront encore aux trans- formés des anciens centres. » Envisageons maintenant le potentiel général dans l'espace à trois di- mensions. On sait qu'une fonction isotherme perd cette propriété dans la transforuiation par rayons réciproques, mais que, d'un autre côté, le pro- duit d'une pareille fonction parle rayon vecteur devient isotherme par cette .87.. ( lao ) opération. J'ai de plus iiionlré [Journal de r Ecole l'olylecliiiiquc, t. XXV, p. 197), que cette méthode de défoiination, à la fois géouiétriqiie et ther- mique, est seule capable d'un tel résultat. Tout potentiel étant une fonction isotherme dans la loi de gravitation, ne saurait donc rester un potentiel après la transformaliou. Mais son produit par le rayon vecteur devenant isotherme par cette opération, il y a lieu de se poser à son égard, et seule- ment pour cette fonction, la même question que ci-dessus. Je formulerai à cet égard l'énoncé suivant : La transformée du prodtnt d\in ]!olentiel par le rayon vecteur est le potentiel d'un système matériel, que ion obtient en modi- fiant les masses et leurs rayons, en raison inverse de ces mêmes rayons vecteurs. En effet, le potentiel a pour expression générale son produit parle rayon vecteur du point attiré ou d'après la formule (i) V '"^' —V '"' On reforme ainsi une expression analogue avec des masses ni , qui sont le produit des anciennes m par leurs nouveaux rayons R', ou leur quotient par les anciens R. On retrouve ainsi inversement comme seul possible, le modo de déformation imaginé directement par M. Villié, dans sa Thèse. » Si l'on considère enfin un potentiel non isotherme relatif, non pins à la gravitation, mais à une loi d'attraction suivant une puissance quelconque tle la distance, on établira de même le théorème suivant: Si l'on divise par la puissance n -+- 1 du rayon vecteur le potentiel relatif à une loi d'attraction suivant la puissance n de la distance, le résultat transformé par rayons vecteurs réciproques est le potentiel pour la même loi d'un système matériel dérivé du précédent en transposant les centres suivant la règle des rayons réciproques, et modifiant, en outre, les masses elles-mêmes dans le rapport de l'unité à la [n -h 1)" puissance de leurs anciennes distances au pôle. » Faisons toutefois une exception jmur la lui d'attraction en raison inverse de la sinijde distance. Le potentiel cesse alors d'être algébrique. Il devient logarithmique, et l'on doit lui appliquer la règle toute différente qui a été donnée en commençant pour le potentiel cylindrique de la loi de gravitation, » ( '^/l' ) GÉOMÉTRIE. — Sur les droites qui satisfont à des conditions données. Note de M. Halpiiev, présentée par M. Chasles. « I. Une droite, étant déterminée par quatre conditions, peut être assu- jettie à des conditions simples, doubles, triples, quadruples. » Quand des droites satisfont à une condition simple, il y en a un nom- bre fini passant par un point donné et situées dans un plan contenant ce point. Nous appellerons ce nombre le decjré de la condition simple. » Quand des droites satisfont à une condition double, il y en a un nombre fini dans un plan donné. Ce nombre est Vordve de la condition doidile. Il y a un nombre fini des mêmes droites passant par un point donné. C'est la classe de la condition. Si la condition double se compose de deux condi- tions if'm/j/es séparées, ces deux nombres, o;Wre et classe, sont égaux tous deux au produit des degrés des deux conditions simples. » Quand des droites satisfont à une condition triple, elles forment une surface gauche. Le degré de cette surface marque le nombre de ces droites qui rencontrent une droite donnée. » Quand des droites sont déterminées par des conditions données, com- posées d'au moins deux groupes séparés, leur nombre est une fonction des éléments caractéristiques de ces conditions. La recherche de ce nombre peut se réduire à deux cas : » 1° Les droites satisfont à une condition triple et à une simple; » 2° Les droites satisfont à deux doubles conditions. » Je me propose ici de montrer que le premier de ces deux problèmes est résolu par le théorème suivant : M Théorème. — Le nombre des génératrices rectilignes d'une surface réglée, qui satisfont à une condition simple , est le produit du degré de la surface par le degré de la condition. » Je vais démontrer ce théorème. » IL Soit O un poHit fixe dans un plan fixe P. Considérons une droite quelconque D, et, dans le plan de cette droite et du point O, la perpendi- culaire menée en ce point à l'intersection des deux plans. Soit 0 le point de rencontre de cette perpendiculaire et de la droite D. » Soit une surface réglée 1, de degré p. Ap|)liquons la construction ci- dessus, le point O et le plan P restant fixes à toutes les génératrices recti- lignes D de la surface 2. Le lieu des points il est une ligne L de cette sur- face, et dont le degré est ap. » En effet, il est clair, tout daboid, que les p génératrices D de la sur- ( i442 ) face 2, qui rencontrent la perpendiculaire A élevée en O au plan P, ont leurs points il sur cette droite. En second lieu, si l'on mène par A un plan quelconque, on voit que les droites D qui ont leurs points ù dans ce plan, en dehors de A, sont celles qui rencontrent le rayon mené de O, dans le plan P, perpendiculairement au plan considéré. I,eur nombre est également p. Donc tout plan mené par A rencontre la courbe L en 2p points. Tel est donc le degré de L. » On pourrait remarquer aussi que les seuls points de la ligne L dans le plan P sont sur les asymptotes des cercles de ce plan et de centre O, sur chacune desquelles se trouvent p points de cette ligne. » A chaque point Q. de la ligne L correspond un plan mené par OU, dont la trace sur le plan P est perpendiculaire à cette droite, et qui contient une droite D de la surface 2. n Considérons maintenant, parmi les droites qui satisfont à une condi- tion simple, de degré m, celles D,, qui, passant par un point 0, sont dans le plan correspondant. D'après la définition du degré m, le nombre de ces droites est m. Elles forment, avec la droite D, m couples de droites conju- guées (D, D|). H Sur un rayon issu de O, dans le plan P, se trouvent les traces de p droites D et de mp droites conjuguées D,. De plus, il y a 2mp droites D, passant au point O : ce sont les arêtes du cône, de degré m, lieu des droites satisfaisant à la condition de degré m et passant au point O, qui rencon- trent la ligne L. Par conséquent, toute droite issue de O, dans le plan P, rencontre la surface 1, des droites D, en 3nip points. Tel est donc le degré de cette surface. )) Il est clair que, parmi les cou|)les de droites conjuguées (D, D,) se trouve chacun de ceux composés de ces droites confondues, c'est-à-dire de droites D satisfaisant à la condition simple donnée. Chaque couple de droites conjuguées ayant un point Q. commun, on aura le nombre des couples de droites conjuguées confondues, par celui des couples de droites dont les traces sur te plan P sont confondues, diminué de celui des couples dont le point Q. est dans le plan P. » Soient x, j les distances des projections, sur un axe du plan P, des traces de deux droites conjuguées, à vuie origine sur cet axe. A une valeur (le X (projection de la droite D) répondent p droites D, et par suite mp coujjles de droites conjugés, ou mp valeurs de y (projection de D,). A une valeur de;-, répondent ?>mp droites D,, par suite Zmp valeurs de x. Il y a donc l\mp systèmes de valeurs .r, j égales. ( i443 ) )) Parmi ces systèmes, il y en a mp qui correspondent à des couples de droites conjuguées dont les traces sont sur la perpendiculaire menée par O à l'axe. » TI y en a imp dont les points £1 sont dans le plan P. Ces points sont les 2/j points de la ligne L dans le plan P, à chacun desquels correspon- dent m couples. » Il reste donc, en tout, mp couples de droites conjuguées confondues, ce qui démontre le théorème annoncé. » III. Remarques. — i° Le théorème est évident quand la condition simple consiste en ce que les droites rencontrent une courbe de degré m. » 2° La considération de la ligne L d'une surface 2 peut servir à dé- montrer ce théorème : Deux surfaces gauches corrélatives ont des lignes dou- bles de même degré. » En effet, la ligne L correspond point à point à une section plane de la surface 3. D'autre part, on peut mener du point O la droite A, perpendi- culaire au plan P, rencontrant cette courbe en p points; et, de même, les deux asymptotes des cercles du plan P et de centre O, rencontrant chacune celte courbe en p points, et, en plus, des droites rencontrant cette courbe en deux points, autant de fois qu'il y a de plans passant par O et contenant deux droites D de la surface 2. Par conséquent, en appliquant à la ligne L et à une section de la surface 1 le théorème de la correspondance, et en dé- signant par s le nombre des points doubles de cette section, par,ï' le nombre des plans menés par O et contenant deux droites D, on aura p{p — 3) — QS = 2p[ap — 3) — 2s' — ^p{p — i) ou sz=s'. » D'ailleurs s' n'est autre chose que le nombre des points doubles des sections de la surface corrélative de 2. Donc le théorème est dé- montré. » Cette propriété est d'ailleurs fort évidente si l'on considère que deux sections planes de surfaces gauches corrélatives sont des courbes se corres- pondant point à point et de même degré. Elles sont, par suite, de la même classe. » 3° Je terminerai en citant les valeurs des degrés de quelques condi- tions simples : » Droites rencontrant sous un angle donné une surface de degré p et dont les sections sont de la classe g, m = 2{p -t- g); )) Droites rencontrant sous des angles égaux deux surfaces de degrés/;, //, ( T /,/)/{ ) et dont les sections sont de classes q et ) valent, sauf le jaune, être considt'Tés comme à peu près monocliroma- tiques. » Les plantations, ayant été laites à l'avance, furent recouvertes avec les châssis le 20 juin. Le 2zj juin, je semai sous chaque châssis plusieurs espèces de graines à germination rapide, qui parurent sortir de terre en même temps partout. » Dès le 1 5 juillet, les plantes de grand soleil sont mortes dans les châs- sis noir et vert; elles sont malades dans les autres châssis colorés, surtout sous les verres rouges; les autres plantes sont toutes malades. La morlalité va toujours en augmentant : le 2 août, tout est mort dans le châssis obscur, sauf le Cactus, la Lenma, les Sapins, la Sélaginelle et la Capillaire, qui sont fort malades; les végétaux placés sous le châssis vert sont morts également, à l'exception du Géranium, du Céleri, de la Joubarbe et des plantes qui vi- vent encore dans le châssis obscur : le tout est fort mal en point. La mor- talité est moindre dans le châssis rouge, moindre encore dans les cliâssis bleu et jaune. Les Perilla, mortes dans le noir et le vert, ont perdu tout à fait leur couleur rouge dans les autres châssis colorés. Des plantes en pois, dont on examine les racines, montrent ces organes très-grêles dans les châs- sis noir et vert, moins dans le rouge, assez fournis dans le jaune et le bleu, et très-abondants dans les châssis à vitres blanches. Le 20 août, la situation a notablement empiré. Il ne reste plus vivants, mais malades, sous les verres noirs et verts, que les Acotylédonés; ceux-ci sont même malades sous le verre rouge, mais ils vont assez bien sous le jaune et le bleu ; quant aux autres plantes, le rouge leur a été évidemment plus nuisible que les deux autres couleurs. » En examinant les choses de près, on voit que les végétaux placés dans le rouge se sont beaucoup plus allongés que dans le jaune et surtout que dans le bleu; mais leur tige est peu vigoureuse. Les plantes grasses sont plus étiolées dans le jaune que dans le bleu : sous l'influence de celte der- nière couleur, les plantes ont conservé pendant longtemps une teinte verte naturelle, plus foncée même que dans le jaune, et une certaine apparence de santé. Les semis qui ont disparu très-vite dans le noir et dans le vert, puis dans le rouge, se sont mieux comportés dans le bleu que dans le jaune. Ajoutons enfin que, dans les châssis non colorés, tout a continué de vivre et de grandir, un peu moins vigoureusement sous le verre dépoli que sous le verre ordinaire. » Si l'on tient compte de ceci que le verre jaune était d'un tiers moins C. R., 1871, 2° Semestre. (T. LXXIU, N" 2iî.) I 88 ( "446 ) épais que le verre bleu et qu'il laissait passer beaucoup de rayons d'une autre couleur que le jaune, tandis que le bleu était presque monocliroma- lique, on en arrive à conclure : » 1° Que la coideur verte est presque aussi funeste pour les végétaux que l'obscurité ; c'est ce cjue j'avais déjà vu dans mes expériences sur la Sensitive (voir Comptes rendus, t. LXX, p. 338, 1870). Ce fait avait été comme prévu et expliqué d'avance par M. Caillelet (voir Comptes rendus, t. LXV, p. 322, 1867). » Il no serait cependant pas exact de dire que la lumière verte n'a aucime influence sur les végétaux ; j'ai constaté, en effet, que des plantes fortement béliotropes se tournent et s'inclinent du côté du vert, plutôt que du côté du rouge, et vont à celui-ci pour fuir l'obscurité. » 2" Que la couleur rouge leur est encore fort nuisible, bien cju'à un moindre degré, Elle les fait s'allonger d'une manière singulière. » 3° Que la couleur jaune, beaucoup moins dangereuse que les précé- dentes, l'est plus encore que la couleur bleue ; car si les verres jaunes lais- sent vivre les plantes aussi bien que les bleus, cela tient aux raisons énon- cées ci-dessus. » 4° Qu'en définitive, toutes les couleurs, prises isolément, sont mauvaises pour les plantes; que leur réunion suivant les proportions qui constituent la lumière blanche est nécessaire pour la santé des végétaux ; et qu'enfin, les jardiniers devront renoncer à l'emploi des veries ou abris colorés pour serres ou châssis. » Or, si l'on examine au speclroscope la lumière qui a traversé une feuille, on voit qu'elle est surtout riche en rayons verts et rouges; ce qui signifie que ces rayons n'ont point été utilisés par la plante. Il n'est donc pas éton- nant que les végétaux ne puissent vivre, si on ne leur donne comme lumière que celles précisément desquelles ils ne tirent ordinairement point parti. Pour employer une comparaison énergique, je dirai que c'est comme si l'on voulait nourrir un animal avec les résidus de sa propre digestion. » Mais les chlorophylles contenues dans les feuilles des diverses espèces de végétaux ne laissent |)oint passer exactement les mêmes rayons colorés. De là vient sans doute que, si à l'ombre d'un grand chêne, par exenqile, les taillis de chêne nei)oussent qu'à grand'peine, lesMousses et les Fougères y prospèrent à merveille, et que dans les buissons les plus obscurs, les Violettes, certaines Neoltia, etc., poussent parfaitement. Je crois, en un mot, (jue les associations des plantes vertes qui vivent à l'ombre les unes des autres ont pour laison principale la différence des rayons colorés que ( >447 ) leurs feuilles utilisent. Il y a là, on le voit, le sujet d'un grand nombre d'expériences que je compte entreprendre dans la campagne prochaine. » Il est possible que les réactions chimiques dont une plante est le siège ne soient pas les mêmes lorsqu'elles se sont développées sous l'influence de couleurs différentes, et qu'une plante qui a poussé dans le ronge une longue tige grêle ne contienne pas les mêmes principes immédiats, et sur- tout en même proportion, qu'une plante de même espèce, demeurée courte et vigoureuse dans la lumière bleue. J'ai déjà quelques faits qui semblent déposer dans ce sens; mais les expériences à faire à ce propos nécessite- raient l'intervention d'im chimiste exercé. » MiNlîRALOGiE. — Sttr les doléiites de la chaux de Bergonne et stn- les zéolUhes quelles contiennent. Note de M. F. Gonnaud, présentée par M. Daubrée. « Dans ses Epoques géologiques de l'Auvergne, M. Lecoq, en décrivant les terrains basaltiques des environs de Saint-Germain -Lembron, a consa- cré quelques pages au vaste plateau qui domine la vallée d'Issoire, et que l'on nomme la Chaux de Berqonne (i). )) Il mentionne la dolérite, qui partout se présente en gros blocs confu- sément entassés, et recouvre, soit des calcaires, soit des argiles sableuses ronges et vertes, si communes d'ailleurs dans les environs d'fssoire, sur les bords de l'Allier ou des Couses, ses tributaires. Il constate que, tandis que la partie supérieure de cette coulée doléritique est compacte, la partie in- férieure est huileuse et scoriacée, et qu'au contact du calcaire la dolérite change d'aspect, passe à l'amygdaloïde et présente de nombreuses cavités, remplies de chaux carbonatée cristallisée ou de mésotype. » C'est au sujet de cette dolérite que j'ai l'honneur de soumettre à l'Aca- démie une double observation, touchant d'abord les propriétés magnéti- polaires de la roche compacte, et en second lieu l'existence, dans les va- cuoles de l'amygdaloïde, d'une association de trois zéolites, la Christianite, la Phacolite et le Mésole. » Eu faisant l'ascension du plateau, au sortir de Saint-Germain-Lem- bron, du côté du village de Chalus, j'ai trouvé des blocs de dolérite, qui m'ont fourni des échantillons sur lesquels j'ai pu observer, d'une manière très-nette, l'état magnétique polaire; certains parallélépipèdes, grossièrement taillés, m'ont même donné trois lignes magnétiques joignant très-sensi- (i^ Tome IV, p. Çi'j et suiv;mtes. 188. ( -44^ ) blemeiit les milieux des faces parallèles de ces solides; et chacune des ex- trémités de ces lignes m'a paru exercer, sur le barreau aimanté mobile, des actions de sens contraire, très-sensiblement égales. C'est là un fait isolé : les blocs dont j'ai retiré mes échantillons ne sont pas homogènes au point de vue magnétique; en effet, des morceaux tout voisins des premiers ne m'ont présenté que des phénomènes d'attraction, ou même se sont montrés presque inertes "a l'égard du barreau aimanté. » La dolérite, qui présente ces caractères, est une roche grisâtre, qui, vue à la loupe, offre un entrelacement de parties esquilleuses plutôt que de véritables cristaux de labradorite et de pyroxène. La densité en est de 2,92. Il s'y trouve parfois quelques fragments de péridot. Dans les cavités de la roche, on observe des concrétions calcaires blanches ou légèrement jau- nâtres. Elle passe au basalte. M Vers le sommet de la partie du plateau d'où part un sentier qui con- duit au village de Gignat, à la roche compacte succède brusquement une amygdaloïde, de couleur brun-noirâtre, assez semblable à celle du Liitzel- berg, au Kaiserstuhl, qui renferme la Faujasite avec la Saspachite : elle est fréquemment parsemée de fragments cristallins rougeâtres de limbilile (péridot altéré). Elle dévie le barreau aimanté, mais moins que la variété compacte. » Dans les vacuoles de cette roche, on observe tout d'abord des glo- bules de la grosseur d'un petit pois, d'un blanc mat, offrant, dans la cas- sure, des rayons fibro-lamellaires divergents. Ils sont quelquefois isolés; le plus souvent, ils forment en se rapprochant des concrétions continues, qui rappellent certaines aragonites à fibres très-fines, dont les basaltes de l'Au- vergne donnent quelques exemples. Ils offrent tous les caractères de la mé- sole; l'analyse que M. Pisani a bien voulu en faire, et que je transcris ci- dessous, vient confirmer les prévisions qu on a à simple vue. Analyse de la mésolc rie Gignat. Silice 42,3 Alumine 28 , i Chaux 10,0 Soude (5,7 l'otassc traces. Kau i4, t lOI , I » Au chalumeau, ce nnnér.il se gonfle un peu et fond en un émail blanc ( i449 ) bulleux, en colorant la flamme en jaune. Au spectroscopej on reconnaît la chaux, la soude et des traces de potasse (Pisani). » Quant aux cristaux qui accompagnent la mésole, il en est qui sont ra- rement assez gros pour être vus nettement sans le secours de la loupe; ils sont translucides et offrent un pointement à quatre faces rhomboïdales; ils sont maclés et.se présentent le plus souvent en mamelons à structure ra- diée. Ils doivent être rapportés à la Christianite et rappellent surtout la va- riété que l'on trouve à Capo-di-Bove, dans les cavités d'une lave grisâtre. J'en dois la détermination à l'obligeance de M. Damonr, les premiers échan- tillons que j'ai eus en ma possession ne m'ayant pas permis, à cause de leur extrême petitesse, de les reconnaître d'une manière certaine. » A ces deux espèces vient s'ajouter la variété de Chabasie, connue sous le nom de Pliacolile, dont les cristaux, enchevêtrés les uns dans les autres et chargés de facettes, sont translucides et présentent l'éclat vitreux; ce sont les plus nombreux des trois minéraux associés. Dans certaines vacuoles, il se présente aussi quelques rhomboèdres simples de Chabasie. » Enfin, outre ces trois zéolithes, on trouve encore, quoique rarement, de l'aragonite en petites aiguilles, qui ont peut-être été prises parfois pour de la mé.sotype aciculaire. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la nature complexe de la calharline. Note de 3Ï. E. BouBGoiN, présentée par M. Bussy. « En 1821, dans une analyse remarquable, Lassaigne et Feneulle ont retiré du séné un produit qui a été consitléré comme le principe purgatif de la plante, la cathartine étant au séné, d'après ces chimistes, ce que l'émé- tine est à l'ipécacuanha. Ayant eu l'occasion de préparer ce corps, j'ai reconnu qu'il ne constituait pas un principe défini : c'est un mélange con- tenant au moins trois substances distinctes, dont une nouvelle, qui sera dé- signée ici sous le nom de chrysophanine, » Ces trois substances sont : )) i" L'acide chrysophanique; » 1° Un glucose dextrogyre; » 3° La chrysophanine. » L Acide chrysophanique. — La cathartine, préparée comme l'indiquent Lassaigne et Feneulle (1), est agitée avec de l'éther lavé, qui se colore en (1) AfiiMi'ics de Chimie et de Pltysi. >) C'est donc par des expériences au daguerréotype que j'ai prouvé que la vapeur mercnrieile a une tension encore très-sensible au-dessous de zéro, et cpie cette vapeur se propage à distance, puisqu'elle développe à la longue la plaque daguerrienne impressionnée, laquelle est à 2 décimètres environ du bain de mercure. » Voici l'expérience concluante que je trouve dans un de mes anciens registres : )) Le 18 janvier 1 838, je pris, d'une lenètre de l'appartement que j'occu- pais alors à l'École des Mines, une vue daguerrienne du Luxembourg. La plaque fut conservée dans l'obscurité jusqu'à 7 lieures du soir. Elle fut dis- posée alors dans la boîte à mercure, qui avait été placée trois heures avant en dehors de la fenêtre. Un thermomètre placé dans la boîte marquait — i3 degrés. Le tout resta ainsi jusqu'à 7 hetues du malin; le thermomètre marquait alors — i5 degrés. » La glace portée dans la chambre noire présentait l'image développée, mais faible. Celte image persista après le passage du liquide fixateur, et l'on y distinguait parfaitement tous les détails. Cette glace doit être encore avec son étiquette dans une des armoires du cabinet du Collège de France. )) Cette expérience, que j'aurais dû publier, prouve que, même à — i3 degrés, la vapeur mercuriclle se développe suffisamment |)our faire appa- ( 1/163 ) raître une image dagiierrienne dans une exposition de douze heures, et il faut remarquer que, dans la boîte à mercine, il n'y a pas de courant d'air qui fasse voyager la vapeur mercurielle. » M. BoussixGAULT, après a%oir entendu la lectiu-e de cette Lettre, ajoute : « Lorsque j'eus l'honneur de communiquer à l'Académie des observa- tions relatives à l'action délétère que la vapciu' de mercure exerce sur les feuilles, M. Regnault a dit qu'il avait constaté que, même à la température de lo degrés au-dessous de zéro, la vapeur émanant du mercure agissait siu' les plaques daguerriennes. " Dans mon Mémoire, j'ai rappelé qu'à zéro M. Regnault avait trouvé o""",020 pour la force élastique de la vapeur de mercure. » PHYSIQUE. — Sur (a conductibilité électrique des liquides^ sans électrolyse ; par M. P. -A. Favre. « Malgré les travaux de Faraday et de L. Foucault, et malgré les excel- lents arguments de ces deux grands physiciens en faveur de la conductibi- lité propre des liquides, cette conductibilité est encore loin d'être généra- lement admise. J'ai pensé que quelques études nouvelles sur ce sujet et des considérations thermiques pourraient élucider la question. » D'une part, on ne saurait contester qu'un courant peut traverser un liquide sans l'électrolyser d'une manière apparente; mais, d'autre part aussi, les physiciens, en s'appuyant sur des considérations que je n'ai pas à discuter ici, prétendent que, dans le cas précité, l'éleclrolyse a pu se pro- duire sans être apparente, et que, par suite, la question reste indécise. Il s'agissait donc de prouver que, dans des circonstances bien déterminées, l'électrolyse des liquides traversés par un courant est impossible. C'est cette preuve que je crois avoir apportée en m'appuyant sur les expériences dont les résultats sont consignés ci-après et sur les données fournies par mes recherches thermiques sur l'énergie voltaïquc des piles. (Foir le tableau, p. i465.) » I. Volume exprimé en centimètres cubes et composition des mélanges gazeux fournis par le voltamètre non cloisonné et correspondant à loo cen- timètres cubes d'hydrogène dégagés dans chacun des couples de la pile pendant l'électrolyse de quelques acides étendus. » 11. Lorsque, après avoir supprimé le rhéostat, ou ne laissait plus que deux couples dans le circuit qui renfermait encore le voltamètre des expé- iqo.. ( .464 ) riences précédentes (dont le liquide n'avait pas été renouvelé ou avait été remplacé par de l'eau pure), ces couples qui, en vingt-quatre heures, le circuit étant ouvert, ne laissaient pas dégager une seule bulle de gaz avant et après l'expérience, en ont fourni chacun 20 centimètres cubes, en- viron, dans le même temps, le circuit étant fermé et le dégagement étant complètement nul dans le voltamètre. » III. En remplaçant la liqueur acide qui avait déjà servi par la même liqueur, mais bouillante, ou par de l'eau pure également bouillante et ne renfermant par conséquent l'une et l'autre aucune trace d'oxygène (i), les résultats ont été les mêmes: seulement le volume d'hydrogène qui, en vingt-quatre heures, s'est dégagé de chacun des couples, lorsque le circuit était fermé, n'a été que de i5 centimètres cubes environ, c'est-à-dire un peu plus faible. » IV. Lorsqu'on remplaçait l'un des couples de Smée par un couple de Daniel, les résultats étaient encore les mêmes, car le voltamètre ne laissait pas dégager de gaz pendant que le couple de Smée fournissait, en vingt- quatre heures, i5 centimètres cubes environ d'hydrogène, et qu'une quan- tité équivalente de cuivre se déposait sur le platine des couples de Daniel. » V. Après avoir remplacé l'acide sulfurique du voltamètre par du sul- fate de cuivre neutre, on n"a plus laissé dans le circuit qu'un seul couple de Daniel. Après quatre jours, il s'est formé sur le platine du couple un dépôt de cuivre métallique, tandis que le platine négatif du voltamètre ne recevait à sa surface aucune trace de ce métal ou de son oxyde. » Dans cette dernière expérience, en même temps qu'il se déposait du cuivre sur le platine du couple, une quantité beaucoup plus considérable (\n même métal se déposait aussi, sous forme de rognons, sur la paroi exté- rieure du vase poreux qui renfermait la liqueur sidfurique et le zinc amal- gamé. » VI. Si, le voltamètre étant supprimé, le circuit restait ouvert, la paroi extérieure du vase poreux, après quatre jours, était seule recouverte de ro- gnons do cuivre pareils à ceux qui s'y sont formés dans l'expérience précé- dente. » YII. Deux vases, en forme de cône tronqué, étaient réunis de (i) On avait soin de remplir complètement le voltamètre ainsi que son tube abducteur avec les liqueurs bouillantes, afin qu'aucune trace d'air, et par conséquent d'oxvgène, ne pût s'y dissoudre et se trouver ainsi au contact des électrodes pendant la durée des expé- riences. ( >465 ) façon âne plus foruier qu'un seul vase élranglé à sa partie moyenne; la partie inférieure du vase ainsi formé recevait jusqu'à son étran- glement une dissolution saturée de sulfate de cuivre, tandis que sa partie supérieure recevait une dissolution suffisamment étendue d'acide sulfu- rique. Dans cette dissolution d'acide sulfurique baignait une rondelle de zinc amalgamé, reposant horizontalement sur les parois et placée à ime faible distance de la surface de séparation des deux liquides. Cette surface de séparation, après vingt-quatre heures, présentait le dépôt d'une lame mince de cuivre métallique. » VIII. Enfin, dans une dernière expérience, faite à l'aide du même ap- pareil que ci-dessus et qui n'était que la répétition d'une expérience de Faraday, sauf le remplacement de la dissolution de sulfate de magnésie par une dissolution saturée de sulfate de cuivre, je faisais plonger les deux rhéophores d'une pile (dont chacun était terminé par une rondelle de cui- vre), l'un dans la dissolution cuivrique et l'autre dans de l'eau pure super- posée à cette dissolution et remplaçant la liqueur sulfurique employée dans l'expérience précédente. En opérant dans ces conditions, l'oxyde de ma- gnésium qui, dans l'expérience de Faraday, apparaissait à la surface de séparation des deux liquides était remplacé par du cuivre métallique. CORPS soumis à réiectrulyse. CONDITIONS des opérations. Acidephosph.monohyd. \ . .... ... f ^ couples Acide phosph. trihya.. ; ..,,„. l sans rhéostat. Acide sullurique ; Aci.lephosph.inonohyd. \ Acide phosph. trihyd.. f fy couples Acide siilt'urique . i et rliéostat. Id. ) Id. ) 3 couples IJ. i sans rhéostat. Id. \ Id. f 3 couples Id. (Al 1 et rhéostat. Id. (B).... ) I DtntE des opérations. 5.29 4.48 /|.i8 3o.2G 29.35 3-2.19 42. . i.3j 45. o 3o. o 3i . o 'V?. o i5. 0 VOLCME da mélange gazeux fourni par le voltanicHre. i44j52 144, 23 i4i,oi 1 l'2,3> 116,90 124 ,63 llf.,81 100,00 Si, 40 38,76 5i,4G 2,33 0,2,') -VNALÏSE du mélange gazeux fourni par le voltamètre. 1 Hydrogène. O.tygène. 97,88 98,08 97,77 78,26 83, 80 84,62 78,15 67,69 56,39 40,47 35,67 non analysé non analysé 46,64 46,1 5 46,2', 34,06 33, 10 40,00 38,66 32, 3i 25,01 ■8,29 '3,79 GA7. FIXÉS dans le voltamètre. Hydrog. Oiygène. 2, 12 ',92 2,23 21,74 16,20 i5,38 21 ,85 32, 3 i 43,61 59,47 64,33 3,36 3,85 3,76 ■5,94 16,90 10,00 11,34 ■7,69 24,99 3i ,71 34,21 11 11 ne me reste plus qu'à interpréter les résultats fournis par les expé- ( i466 ) riences que je viens de rapporter et à faire intervenir, comme je l'ai dit en commençant, rélément thermique résultant de la détermination de l'éner- gie voltaïque des éleclro-moteurs. » La quantité sans cesse décroissante du volume gazeux que fournit le voltamètre non cloisonné (dojV le tableau, p. 1 465), <}uantilé déjà très-faible dans l'expérience (A) et presque nulle dans l'expérience (B), peut s'expli- quer facilement, et n'in6rme en rien la loi de Faraday. En effet, lorsque la liqueur acide du voltamètre contient une quantité suffisante d'oxygène, et lorsque l'électrolyse marche avec une grande lenteur, l'hydrogène qui prend naissance peut être briilé presque complètement par l'oxygène en dissolution, et ce liquide ainsi appauvri peut se charger d'une nouvelle quantité d'oxygène fournie par l'électrolyse. » En ralentissant encore la marche de l'opération, on pourrait arriver, sans doute, à ne plus avoir de dégagement gazeux dans le voltamètre, sans qu'il fût permis pour cela d'affirmer que l'électrolyse de l'acide sulfurique ne s'est pas produite, puisqu'une pile composée de trois éléments de Smée possède une énergie voltaïque capable d'opérer l'électrolyse de l'acide sul- furique étendu. » Il n'en est pas de même lorsqu'on opère avec ime pile qui ne renfeinie plus que deux éléments, comme dans l'expérience (II); car, dans ce cas, l'énergie voltaïque de la pile ne peut plus opérer l'électrolyse de l'acide sulfurique, puisqu'elle u'est plus exprimée que par 3oooo calories, environ, et qu'il en faut 4^000, environ, pour électrolvser l'acide mis en expé- rience. » A ceux qui pourraient encore objecter que, dans l'expérience (II), l'énergie voltaïque de la pile est renforcée par la combustion de l'hydro- gène qui peut prendre naissance dans le voltamètre (parce qu'il peut y être brûlé immédiatement par l'oxygène dissous dans le liquide acide, ce qui constituerait un phénomène synélectrolrtique) , je rappellerai : i" que les expériences dans lesquelles l'hydrogène a été brûlé par l'oxy- gène emprunté à l'eau oxygénée sont loin de venir à l'appui de cette manière de voir; 1" que les choses se sont passées de la même nianièrc lorsque le liquide du voltamètre ne renfermait pas d'oxygène, comme dans l'expérience (III), et lorsque c'était du cuivre qui aurait dû se séparer du sulfate de cuivre, comme dans l'expérience (Y). » Bien plus, je ferai remarquer que : 1° dans l'expérience (V), le dépôt de cuivre a été beaucoup plus considérable sur la surface extérieiu-e du vase poreux que sur la lame de platine du couple, ce qui peut s'expliquer ( '4i En présence de celte publication, des comptes rendus dont elle a fait l'objet dans diveis journaux, enfin de la Communication faite par les auteurs à l'Académie des Sciences de Paris, le 28 août dernier, il nous est devenu impossible de garder plus longtemps le silence sur les travaux absolument identi(|ues faits par nous, du commencement de i8;)4 à la lin de i8jc), et sur les expériences auxquelles ils ont donné lieu pendant ces six années, de la part de l'Artillerie de la Guerre et de celle de la Marine, dans les fonderies et ])olygones de Douai, de Strasbourg et de Nevers. » Nos procédés y ont été expérimentés au point de vue le plus praticpie et de la manière la plus complète. • Nous n'avons pas à rendre compte ici des résultats produits par le tir prolongé de plu- sieurs pièces d'artillerie de divers calibies. » En effet, notre but unique était alors (comme il le serait encore aujourd'hui) de faire don à notie artillerie de procédés utiles, sans v attacher même aucun désir de renommée; car nous espérions ([ue le Gouvernement français pourrait en garder le secret, ce qui excluait toute idée d'une publicité dont les nations hostiles à la France auraient pu profiter. » Nous pourrions produire une longue séiie de preuves à l'appui de notre juste récla- mation : les documents dont nous joignons ici les extraits, et dont nous tenons les originaux à la disposition île qui de droit, suffisent à démontrer de la manière la plus incontestable notre priorité de longue date : " i" Pour l'emploi du phosphore, à dose déterminée, dans le bronze d'artillerie; » ?.° Pour l'usage, dans le même but, du manganèse, soit seul, soit associé à d'autres métaux ; .■ 3° Pour l'amélioration de la fonte de fer au point de vue de la résistance des pièces, au moyen du nickel introduit dans la fonte à l'aide de substances indiijuées par nous à l'Artil- lerie, et que les motifs exposés plus liatu nous euqtêchent de désigner ici. D En résumé : « Si l'on admet l'utilité réelle de l'emploi du bronze phosphoreux (même avec le système actuel de la rayure), c'est à nous que doit être reconnu le faible mérite d'en avoir eu la pre- mière idée et de l'avoir expérimenté en grand. j) Si, enfin, les corps de l'Artillerie de terre et de mer jugent utile de connaître nos autres essais mentionnés dans les pièces ci-jointes, ainsi (pie les travaux particuliers (|ue nous avons faits depuis, nous nous tenons à la disposition du Gouvernement pour les communiquer avec toutes les conditions de secret dans lesquelles nous croirons toujours de notre devoir de maintenir les recherches de ce genre. [Suivent les pièces.) » ...Sans prétendre dicter des règles de conscience à qui que ce soit, nous pensons qu' aucune invention se rattachant à l'art de la guerre ne doit (quelle que soit sa valeur) être publiée C. R. 1871, Q«' St-meslre. (T. LXXllI, \" 2G.) '91 ( i47o ) par son auteur : il en doit, selon nous, le don gratuit, et (dans tontes les limitt^sdu possible ) le secret à sa ])atrie. a Deux industriels étrangers ont livré au public, comme leur appartenant, et de très-bonne foi sans doute, quelques-uns des procédés par nous donnés depuis seize ans à l'Artillerie française : dès lors, il n'existe plus de motif qui nous interdise d'en revendiquer Véiiilcnte priorité. » Quant aux épreuves auxquelles res procédés ont donné lieu, leur description et les con- séquences qui en ont été déduites sont et restent la propriété du corps de l'Artillerie. » M. Maurice Levy prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Mécanique, par le décès de M. le général Piobert. (Renvoi à la Section de Mécanique.) ALGÈBRE. — Sur l'équation du cinquième degré. Extrait d'in)e Lettre de M. Brioschi à M. Hermite. « Voici quelques observations sur votre fonction W^=: G G, G, G, G^, pour laquelle vous avez déjà annoncé que l'expression de A donnée par la H fonction puW -+- qu ne contient pas le terme en pq. J'observerai, avant tout, j qu'on peut déterminer une infinité de fonctions pour lesquelles le coeffi- cient du produit des deux indéterminées p, q est identiquement égal à zéro. En effet, de l'équation /(j) = {j-n)^-^(i{j-oy-^\nh{j—aY-^c[j-a)-i- ^h^--^ac = o, on déduit /'(r)|+/'(A) = o, /'(j)|+/Vc) = o, ou en conséquence ^r _ _ (7 — a]'+ h ,ly _ 4jr 'ii> f'[y) 'K'x\' , ..fd En effet, soient : /'{x) = (\x„j:, — .rj jT, j,-, — a,-., .r, .1-, — . Ur on a, à un facteur numérique près, W = /,;■ + /.,/-., 191, ( '472 ) ce que l'on prouve en observant que lru^=Solo, lpir = — Sol,; par conséquent 8oW = olru- — rlfju- — {pr„ — r/3„)«,^ +...-4- {fji\ — rp,)u]; mais pi'o — ' po = 2^;^ — II,), [Ji-, —rp, z= i{ii„ — Mj)...; donc /:^oW = uf,{lr^ — lt,) + tiî{rla--l^2)-{-ul{u,—l^3)-hul{ll., — u^)-{-ul[u:, — ll^), comme il esl connu. Enfin en nommant //, /, y les invariants des quatrième, huitième, douzième degrés dey(j:), on a (/, /• + /„ p) [U ~ Ml') = ^^v5f^]. comme je voulais le démontrer. » I.a propriété que votre fonction W(îi — wi') est la dérivée de la quan- tité n+ 'j>v par rapport à l'invariant / du douzième degré me semble très- intéressante. » THEUMOCHlMlt;. — lieclierclies mr Ittcl des corps dans les dissolutions [sels mélalli(jues); par M. Berthelot. « 1. Les doubles décompositions entre sels dissous peuvent être con- statées et, jusqu'à un certain point, mesurées, toutes les fois qu'une base, en b'unissant à deux acides donnés, eu présence d'une quantité d'eau déterminée, dégage des quantités de chaleur telles, que leur différence ne soit pas la même que celle des quantités de chaleur dégagées par une autre ( '473 ) buse unie aux deux mêmes acides : N -N, >N'- N'i. M J'ai montré l'application de ce théorème à l'étude des sels ammonia- caux, du carbonate d'ammoniaque spécialement. Je me propose aujour- d'hui de soumettre à une étude analogue les sels métalliques, formés par les oxydes de zinc, de cuivre, de plomb, de peroxyde de fer, etc. Le ré- sultat général de cette étude est toujours le même : le sel le plus stable, produit par l'union de l'acide fort avec la base forte, se forme de préfé- rence. Voici les faits : leur étude repose sur une remarque fondamentale qu'il convient de présenter dabord. » 2. La chaleur dégagée dans la formation des sels métalliques varie avec la proportion d'eau mise en présence, et cela dans des limites bien plus étendues que pour les sels alcalins : par exemple : C'H'ZnO* (l'-i"'^ = lo'i') + KO (i"i"'^ = 2"') dégage. . . ■+- ^"-,^0, tandis que C'H'ZnO' (l'i"'' = 2"'; + KO(i"i''''= 10"') dégage... -i-5s4o- » Ce résultat est dû à peu près en totalité à la dilution inégale de l'acé- tate de zinc, car la dilution d'un équivalent de potasse déjà dissoute, depuis 2 litres jusqu'à 10 litres, ne donne pas lieu à un effet thermique appréciable; l'effet de la ddution semblable de l'acétate alcalin ou de l'acide acétique n'est guère moins petit. Au contraire, la dilution semblable de l'acétate de zinc, C'H^ZnO' (i''i'"' = 2'") -+- Aq(8'i') dégage -)-i%oi C'H»ZnO'(i"i'''V— al") + Aq (2I'') » +o,5o. » J'ai trouvé, en outre, que C'H'O' (i"!"'^ = a''') -+- KO (i"i"'' = 2"^) dégage + i3s33. » Il suit de ces chiffres que ZnO(liydraté) -t-C'H'O', en présence de i loH'O- environ, dégage... + 7"^,g3 » » en présence de 220 IPO^ » » ... -J-8,43 » » en présence de 55oH^O^ » » ... 4-8,93. » Ce changement se poursuit sans doute plus loin encore; mais la gran- deur des variations thermométriques, décroissant avec la dilution, ne permet guère de suivre au delà le phénomène avec précision. » Des résultats analogues, quoique moins tranchés, peuvent être ob- / ( >/.74 ) serves avec un grand nombre de sels métalliques, spécialement avec divers sels de zinc et de cuivre. » Au contraire, la formation des acétates de potasse et de soude, à partir d'une certaine dilution, telle que uoH-O'-'par équivalent de sel, fournit des résultats thermiques à peu près indépendants de la dilution. Il en est de même du sulfate de soude et du sulfate de zuic, comme le montrent les chiffres suivants : SO'Zn(i"i"'* — 2''') + Afi(8'") Jégaye -1-0,02 SO']Na(i'^'i""' -— aii') + Aq(8'") dégage — o,i5 C'H'NaO'(ri"''' = 3.'") + Aq(8'") dégage -1-o,io » Tous ces nombres ne dépassent guère la limite d'erreur des expériences, non plus que la chaleur absorbée ou dégagée dans la dilution des acides et des bases génératrices. » 3. Ceci posé, on doit pouvoir constater l'existence des doubles décom- positions entre les acétates alcalins et les sels de zinc, si l'on opère avec des sels dissous dans deux états de concentration différente. Car, si ]^ N, := N' — N' appioximativemenl pour une certaine concentration, cette égalité ne saurait subsister pour une concentration différente, puisque la chaleur de formation de l'acétate de zinc varie notablement, à l'exclusion des trois autres. » 4. En effet, j'ai trouvé ( S0'ISa(i'i"" = 2''') -l-C'H=ZnO>^i''i'"^ =-j'"] -^o,45 I S0'Zn(i«i'"''=-2'i')-h C'H'jN'aO'(r'i"'' =2''').. . • — o,34 K, — K = N — W,— ^IN' — jN',)^ +0.79 « La dilution simple de C'IPZnO', par la même quantité d'eau qui dis- sout SO^Na, aurait dégagé H- o,5o, et la dilution simple de SO'Na —0,07: la sonnne diffère peu de ■+- o,45 ; ce qui indique une réaction nulle ou peu avancée. Au contraire, la dilution simple de SO'Zn dégagerait -1-0,10, et celle de C'H'NaO' -+- 0,02, quantités dont la somme +0,12 (à peine distincte des erreurs des expériences) diffère notablement de — o,34. Celte dernière valeur répond donc à une décomposition du système en acétate de zinc et sulfate de soude, décomposition très-avancée, bien que la complexité des effets qui se superposent dans son accom|)lissement empêchent d'affnmer (pi'elle soit totale; cependant le résultat de l'expérience inverse est con- forme à une telle opinion. K. — K. SO'Zn(i'''i""' — lo'").. . • —0,09 J . — 0,12 i -f-o,o3 SO'Na(i'^-^.75 ) » Ces conclusions sont confirmées par les expériences faites avec des liqueurs diversement étendues : ( C'H=ZnO'(i''i"''' = io'") ( C'H=NaO«(r'î""-= 2'") C'H^ZnO'(i'"i''''= 2'") C'H^NaO'(r'i"'> =io'i') » La dilution de l'acétate de zinc est encore ici le phénomène dominant. Qiicind ce sel préexiste sans être dilué, il dégage toute la chaleur corres- pondant à la dilution, quantité très-supérieure à la dilution des trois autres sels. S'il est déjà dilué, le phénomène thermique est insignifiant. Il en est de même s'il prend naissance dans des liqueurs étendues, parce que, dans de telles liqueurs, N — N, = N' — N' sensiblement. ' I » En résumé, le sulfate de soude, sel formé par la base forte unie à l'acide fort, et l'acétate de zinc, sel formé par la base faible unie à l'acide faible, prennent naissance de préférence dans les diverses dissolutions dont la composition est équivalente. » 5. L'acétate de cuivre donne lieu à des résultats analogues, quoique moins tranchés, parce que la dilution de ce sel dégage moins de chaleur que celle de l'acétate de zinc : j'ai reconnu que ce sel prend naissance en quantité considérable, sinon totale, lorsqu'on mélange le sulfate, le chlo- rure, l'azotate de cuivre avec l'acétate de soude. En effet, C*H^CuO'(i":'i'''' = 2'") + AzO»Na{i''i'"'- = ■?}•') dégage. . . +0,10, quantité qui ne s'écarte guère de la somme des quantés de chaleur mises enjeu lorsqu'on étend séparément, et à la même température, la dissolu- tion de chacun de ces sels avec le même volume d'eau, somme égale à +0,21. Au contraire, OH^NaO'(i^i'"''=2''') + AzO«Cu(r'i""-:=:2''') dégage.. . — 0,47, nombre fort différent de + o,i4, somme des quantités mises en jeu dans la dilution des deux sels séparés. Ce même nombre — 0,47 est très- voisin de — 0,57, qui exprime la chaleur absorbée dans l'hypothèse d'une transformation complète de l'acétate de soude en acétate de cuivre, et de l'azotate de cuivre en azotate de soude, les deux sels demeurant dissous séparément : la différence +0,10 semble représenter les effets dus au simple mélange des deux liqueurs, sans action chimique proprement dite. ( i476 ) effets assez voisins de la somme de ceux que l'eau pure exerce sur chacune des liqueurs séparément : j'ai déjà signalé celte relalion. » Résultats analogues pour le sulfate de cuivre, le chlorure de cuivre et même l'azotate de plomb mélangés avec l'acétale de soude. » Mais les doubles décompositions sont plus nettes et donnent lieu à une discussion pUis intéressante avec les sels de peroxyde de fer, que je vais maintenant examiner. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur V or'ujine du carbone fixé par les végétaux à cliloropliylle. Note do M. L. Cailletet, présentée par M. H. Sainte- Claire Deville. « De nombreuses expériences ont été entreprises sur cette importante question de physiologie végétale, l'assimilation du carbone a été particu- lièrement étudiée par M. Boussingault, et nous trouvons ainsi résumées ces remarquables expériences : « Des pois semés d.ins du sable, arrosés d'eau seulement, ont trouvé dans l'air tout le carbone nécessaire pour se développer, fleurir et fructifier. » Toutes les plantes fixent du carbone, toutes l'empruntent à l'acide carbonique, soit que celui-ci soit pris directement à l'air par les feuilles, soit que les racines puisent directement dans la terre les eaux pluviales imprégnées d'acide carbonique, soit que les engrais, se dé- composant dans le sol, fournissent de l'acide carbonique dont les racines s'emparent pour le transporter aux feuilles ( i ). » » Les cultures réalisées dans lui sol aride prouvent bien que l'acide car- bonique est la source à laquelle les végétaux puisent leur carbone, mais elles ne peuvent démontrer si le carbone assimilé provient exclusivement de l'acide carbonique de l'atmosphère absorbé par les feuilles ou si ce gaz, dissous dans l'eau qui mouille le sol, y est puisé par les racines. M Plusieurs physiologistes pensent même, avec J. Sachs, que « les plantes » non parasites, à feuilles vertes, qui vivent dans un sol très-riche, foriuent » leur substance combustible en partie en absorbant les matières organi- » secs, en partie en décomposant l'acide carbonique (2). » » Dans les expériences que j'ai entreprises, j'ai étudié le mode d'assimila- tion de l'acide carbonique et l'influence que les matières organiques conte- nues dans le sol peuvent exercer sur l'accroissement du végétal . Dans ce but, j'ai recherché si une planteà chlorophylle en pleine végétation peut continuer (1) Statique chimique des êtres organisés, par MM. Dumas et Boussingault, p. u3. (2) Physiologie végétale, p. i43; Genève, 1868. ( '477 ) à se développer lorsqu'on soustrait ses parties vertesà l'action de l'acide car- bonique de l'atmosphère. Les plantes sur lesquelles j'ai expérimenté végè- tent dans un grand vase contenant environ aS à 3o litres de terre de bonne qualité; je choisis un sujet de force moyenne, et je l'introduis dans un cy- lindre de verre, sorte de bouteille renversée, nuinie, à la partie inféiienre, d'un orifice long et étroit; l'espace compris entre cet orifice et la tige de la plante est rempli de coton cardé, ou mieux d'amiante légèrement tassée. Comme on le voit, la plante, ainsi disposée, conserve ses racines en terre, tandis que sa lige et ses feuilles, renfermées dans un vase de verre blanc, peuvent recevoir, par un orifice latéral, un courant d'air préalablement dé- |)ouillé d'acide carbonique. » Avant d'arriver au contact de la plante, l'air lancé par lui gazomètre de 5oo litres traverse une lessive de potasse caustique, puis une dissolution de chaux, qui, en se troublant, décèlerait les dernières traces d'acide carbo- nique entraînées; enfin, cet air se lave dans un flacon d'eau distillée, privée d'acide carbonique. » Le courant d'air qui arrive au contact de la plante avec une pression légèrement supérieure à celle de l'atmosphère tend à s'échapper à travers l'amiante et s'oppose entièrement, ainsi que je l'ai constaté, à la rentrée de l'acide carbonique de l'air extérieur. » J'ai expérimenté sur des végétaux d'espèces très-différentes, des Len- tilles, une Passiflore, un Colza ; dans tous les cas, les résultais constatés ont été exactement les mêmes: dés que l'acide carbonique cesse d'arriver au contact des parties vertes de la plante, son développement s'arrête, ses feuilles inférieures jaunissent et tombent, la vie semble se retirer à la partie supérieure de la tige, qui bientôt se dessèche et menrt à son tour. » Lorsque la plante va périr, si l'on substitue à l'eau distillée du flacon laveur, une faible dissolution d'acide carbonique, la vie presque éteinte se ranime, et la plante, après avoir développé de nouvelles feuilles, peut par- courir dans mes appareils toute sa période végétative. » Les expériences nombreuses que j'ai entreprises, et qui toutes ont donné des résultats concordants, m'autorisent à conclure que l'acide carbonique dissous, ainsi que les produits de la décomposition des engrais mis au contact des racijies, sont absolument insuffisants pour l'entretien de la vie des plantes à chlorophylle ; je dois conclure également que tout le carbone fixé par ces végétaux provient de l'acide carbonique de l'atmosphère, qui, absorbé par les organes veris, se décompose et se transforme en produits organisés, sous l'influence de la lumière. » C. R., J871, 1' Semestre. (T. LXXUI, N» 2G., ' 9'-* ( '478 ) CHIMIK APPLIQUliE. — .-Ippareil ijoiivaiit scivir à mesurer tes leinpéralttrcs d'al- lération et de détonation des composés explosifs. Note de 5L\I. L. Leygue ET CiiAMPiox. (Extrait.) « L'appareil est fondé sur la distribution connue de la température dans une barre métallique chauffée à l'une de ses extrémités. La barre qui a servi à déterminer les chiffres réunis à la fin de cette Note était en cuivre, de o"',o25 de diamètre et de o",6o de longueur. Des cavités creusées à des dislances égales, et remplies d'huile ou d'alliage de Darcet, indiquaient les températures intérieures, de o"',io en o™,io, à partir de l'exti'émité froide; une construction graphique donnait les températures des autres points. » Dés que la tempéralin-e marquée par les thermomètres devenait sta- tionnaire, les corps à étudier étaient déposés sur la barre et approchés pro- gressivement de la source, jusqu'à la division où ils éprouvaient la modifi- cation que l'on voulait obtenir. » Nous considérons comme indispensable d'interposer un écran entre l'appareil et la source, afin d'éviter l'influence du rayonnement. Températures d'injlammation et de détonation de quclijues composés explosifs (i). Poudre des amorces pour Chassepot n)i° Fulminate de mercure 200 ^ , , , ,, ,, ,1 chlorate de potasse (i p.l i Poudre lormee d un mélange de < . , : ', 200 ( soufre (i p.j ) Protoxyde d'Abel (pâte à papier] 2o5 Coton poudre 220 „ , , , ,, ., , ( sulfure d'antimoine f i p.) ) Poudre formée d un mélange de ■, , , , , 200 ( clilorate de potasse (i p.) ) Poudre de chasse 288 Poudre à canon 2q5 Picrate de mercure . Picrate de plomb ' détonent 296 Picrate de fer ' Poudre au picrate, pour torpilles i^Designolles) 3i5 Poudre à mousquet, au picrate 358 Poudre à canon, au picrate 38o Safran artiliciel 3i5 Acide picrique, picrate de magnésie, d'ammoniaque, de potasse. . . 336 Kitroglycérine détone 256-257 Inflammation du soufre à l'air 246 » (i) Ces nombres ont été déterminés avec le concours de M. 11. Pellel, dont nous avons déjà, ù plusieurs reprises, signalé l'habileté. ( i479 ) MINÉRALOGIE. — Analyse de Vamblygonile [Monlebrasile) de Montebras [Creuse). Note de M. F. Pisam. (Extrait.) « Dans la séance du 3i juillet iS'yi, M. Moissenet a présenté à l'Acadé- mie un Mémoire « sur un nouveau fluophosphate, trouvé dans le gîte « d'étain de Montebras (Creuse). » Ce minéral, quoique ayant la même composition qualitative que l'amblygonile, la même densité et le même angle de clivage, constituerait cependant une espèce nouvelle, d'après l'a- nalyse qui en a été faite au laboratoire d'essai de l'Ecole des Mines. Dans une Note présentée dans la même séance, M. Des Cloizeaux, se fondant sur cette différence de composition, ainsi que sur quelques propriétés opti- ques autres que celles de l'amblygonile, a proposé de désigner le nouveau minéral sous le nom de Monlebrasile. )) Frappé des analogies d'aspect de ce minéral avec l'amblygonite, dont il a exactement la même densité, la même dureté, le même angle de clivage, les mêmes propriétés pyrognostiques, ainsi que la même composition qualitative, il m'a semblé qu'il serait utile de reprendre l'analyse du fluo- phosphate de Montebras, et de voir, en 'variant les méthodes, s'il a en effet la composition qu'on lui a trouvée et s'il constitue bien une espèce nouvelle. » ... Voici quels sont, en moyenne, les résultats de mes analyses : Fluor 8,3.0 Acide phosphorique 46) i5 Alumine 36 , Sa Lithine 8,10 Soude 2 , 58 Oxyde de manganèse o,4o Perte au feu 1,10 102,85 )) Ces nombres, qui s'accordent assez bien avec ceux qu'a obtenus M. Rammelsberg pour l'amblygonile d'Arnsdorf, démontrent avec évi- dence que la Montebrasite n'est pas une espèce nouvelle, comme on l'a supposé, mais bien une véritable amblygonite, dont elle a également tous les caractères minéralogiques, ainsi que je l'ai fait remarquer plus haut. La seule différence qui existe entre cette amblygonite et celle de Saxe, c'est que la première contient un peu moins de soude. Le nom de Monlebrasile ne peut donc plus être conservé poiu' cette espèce, à laquelle on floit resli- 192.. ( i48o ) ftier son véritable nom minéralogique. L'amblygonite étant jusqu'à présent un minéral fort rare et trouvé seulement en très-petite quantité en Saxe et aux États-Unis, il est fort intéressant qu'on l'ait retrouvée en si grande abondance au gîte d'étain de Montebras. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Modifications que subit r acide nitreiix au contact du sol. Note de M. Chabrier, présentée par M. Boussingault. « Les recherches dont je vais exposer les résultats ont eu pour point de départ deux systèmes d'expériences, dans lesquelles des solutions de nitriles alcalins étaient mises en contact avec le sol arable dans deux con- ditions différentes. » Dans le premier système, le contact était intermittent et restreint, comme cela se produit d'ordinaire lorsque la pluie tombe sur le sol. » Dans le deuxième système, au contraire^ l'immersion était complète et continue, comme dans un terrain noyé, où l'écoulement des eaux reste au- dessous de leur apport. » Premier système d'expériences. — Les conditions indiquées pour ce premier cas ont été réalisées au moyen de solutions titrées de nitrites alcalins, répandues en volume déterminé et sous forme de pluies à la sur- face de sols artificiels, formés de terres privées, par des lavages à l'eau distillée, de toutes traces de nitrates ou de nitrites. Ces terres étaient dis- posées, en poids connus, par couches d'épaisseurs uniformes, dans de grands cristallisoirs en verre. Lorsque la siu^face était convenablement humectée, j'abandonnais la terre à l'air libre, jusqu'à dessiccation com- plète. La pluie artificielle était alors renouvelée, puis la terre laissée de nouveau à elle-même, et ainsi de suite jusqu'à épuisement de la dose de solution consacrée à chaque expérience. La série de ces opérations alter- natives étant terminée, la terre était retournée, mélangée dans toutes ses parties, amenée enfin à un degré de dessiccation et de pulvérisation con- venable, puis soumise au même mode d'épuisement que toutes les terres sur lesquelles ont porté mes expériences précédentes (i). » Les dosages d'acide nitreux et d'acide nitrique, opérés sur les lessives provenant des terres soumises au traitement que je viens de décrire, ont certainement accusé des doses assez fortes d'acide nitrique, quoique je (i) Comptes rendus, séances des l'y et a4 juillet'iS^ i ■ ( i48i ) n'eusse versé à leur surface que de l'acide nitreux, et qu'elles fussent elles- mêmes exemptes d'acide nitrique. C'est là un fait important, prévu jusqu'à im certain point, mais dont ou n'apprécierait pas toute la portée si l'on s'en tenait à une constatation sommaire. » En effet, lorsqu'on voit, dans plusieurs expériences successives, la terre arrosée de nitrite d'ammoniaque rendre nou-seidement de l'acide nitrique, en quantité équivalente à une portion de l'acide nitreux qu'elle a reçu, mais encore céder à l'eau des doses d'acide nitreux et d'acide nitrique dont le total dépasse de beaucoup ce que la première mise d'acide nitreux peut fournir, soit en acide nitreux non suroxydé, soit en acide nitrique par transformation; lorsqu'on obtient, dis-je, un semblable résultat, on est autorisé à supposer qu'au contact du sol d'autres éléments entrent en jeu. Il est permis de penser que les actions simultanées de l'acide nitreux, de l'ammoniaque libre ou combinée, des matières organiques et des agents atmosphériques, produisent autre chose que la suroxydalion pure et simple de l'acide nitreux existant ou apporté. C'est ce que je me propose d'examiner, avec le soin que de semblables recherches exigent. Je me réserve de présenter les résultats déjà obtenus, et auxquels je viens de faire allu- sion, lorsque j'aurai pu les coordonner, d'une manière méthodique, avec ceux des expériences complémentaires que je viens d'annoncer. » Deuxième système d'expériences. — Dans cette deuxième série d'expé- riences, les résultats, non moins singuliers que les précédents, sont beau- coup plus simples et plus nets. Il peut rester des doutes sur leur interpré- tation, mais leur constance et leur généralité sont incontestables. » Je vais exposer en détail l'une de mes expériences et en discuter les résultats. Parmi les autres expériences, je me bornerai à mentionner ensuite celles qui m'ont paru les plus décisives. M J'ai fait filtrer d'une manière continue, dans l'appareil spécial qui a servi aux expériences précédentes, une solution de nitrite alcalin, con- tenant 'y™'"*^,2o d'acide nitreux par litre, sur 5oo grammes de terre préala- blement purgée, par des lavages à l'eau distillée, de la totalité des acides nitreux et nitrique qu'elle renfermait. Cette terre avait en outre été séchée à l'étuve à loo degrés, puis pulvérisée. » L'opération commença le 6 avril et fut arrêtée le i6 juillet 1870. Le tableau suivant en fait connaître la marche et les résultats : Dates des Naméros dosages. des lots. Avril 6 : 12 2 i3 3 i4 4 i6 5 21 6 27 7 29 8 Mai 2 9 6 10 9 n 19 12 Jiiil. 16 24 Volumes des lots. 45,00 145,00 10, 5o 28,00 65, 00 100,00 io4,oo 3o,oo ) 48,00 i 57,00 ^ 25,00 ) 200,00 322,00 1480, 5o ( 1482 ) Acide nitreux. nimo 0,950 0,270 0,000 Acîde nitrique. mmc 4,65o i>o49 0,098 0,186 o,3i4 0,466 o,4i6 0,087 o,o33 0,000 s 7>299 Acide nitreiix Acide nitrique par 1'^'= par i" de chaque lot. de chaque lot. mmc o , 1 35o mmc 0,021 0,018 0,000 0,0099 0,0093 0,0066 o,oo53 o , 0046 o,oo4o 0,001 I 0,0004 Lorsqu'on arrêta l'opération, elle avait duré loi jours. La filtration était devenue pres- que insensible. On avait versé sur la terre 2^50 centimètres cubes de liquide; elle avait rendu i48o'^<',5o. Les 2750 centimètres cubes versés contenaient 19 millimètres cubes d'acide nitreiix. » Le premier lot de liquide recueilli avait une teneur en acide iiitreux supérieure à celle de la liqueur primitive. Dans le deuxième lot, au con- traire, la teneur s'était abaissée au-dessous de celle de la liqueur versée. L'acide nitreux avait complètement disparu dans le troisième lot. Aucun des lots suivants n'en contenait trace. » Les quantités d'acide nitrique trouvées dans les premiers lots étaient considérables ; elles ont été en diminuant jusqu'au onzième lot. A partir du douzième, l'acide nitrique avait complètement disparu, et ce résultat né- gatif s'est maintenu jusqu'au terme de l'opération. » J'ai accompli dix expériences semblables à celles que je viens de dé- crire, et dans des conditions identiques, mais sur des terres différentes. Or, dans ces diverses expériences, j'ai constanunent obtenu des résultats sem- blables, quant à l'ordre et au caractère des phénomènes observés. Les seules différences qu'on puisse y remarquer portent sur les quantités plus ou moins grandes d'acide nitreux retrouvé, ou transformé en acide nitrique, ou enfin disparu. » Lorsque j'aurai à classer les différents sols d'après leurs aptitudes à produire les modifications qui font l'objet de ce Mémoire, j'exposerai en détail les observations que je me suis borné à indiquer ici. Je constaterai ( f4H:^ ) seulement aujourd'hui qu'à partir d'un certain point, plus vile atteint pour l'acide nitreux que pour l'acide nitrique, point variable suivant la nature du sol, la solution d'un nitrile, filtrée d'une manière continue à travers une terre, ne contient plus, après la fdtration, ni acide nitreux, ni acide ni- trique, pourvu toutefois que son titre primitif en acide nitreux ne dépasse pas certaines limites que les eaux naturelles ne peuvent jamais atteindre. » La première phase de l'expérience particulière que j'ai décrite plus haut se résume dans les termes suivants : 2760 centimètres cubes d'une solution contenant 19 millimètres cubes d'acide nitreux ont été versés sur 5oo grammes de terre lavée; 1 480 centimètres cubes ont été recueillis à la suite de la fdiration. Ces 1480 centimètres cubes contenaient 1"""', 220 d'a- cide nitreux et 7""°% 299 d'acide nitrique. Les 7"°"=, 299 d'acide nitrique pro- venaient évidemment de la suroxydation de S^^^SSi d'acide nitreux. On a donc, en somme, retrouvé dans le liquide filtré l'équivalent de 7™""=, 101 d'acide nitreux. » Le complément de cette expérience consistait dans l'examen de la terre égouttée, laquelle a dû retenir, d'après des observations spéciales, 240 cen- timètres cubes de liquide. Le reste, soit i o3o centimètres cubes, s'est éva- poré pendant la longue durée de l'opération. Or cette terre ne renfermait jjas d'acide nitreux, et le dosage de l'acide nitrique a donné S™""", 20, cor- respondant à 2™'"%58o d'acide nitreux. » Je n'ai donc retrouvé, soit dans le liquide filtré, soit dans la terre égouttée, que l'équivalent de 9""°'', 681 d'acide nitreux, c'est-à-dire à peu près la moitié de la quantité versée (19""°% 80); le reste avait disparu. » En définitive, après une longue filtration, pendant laquelle l'écoule- ment était plus lent que la chute du liquide, la totalité des produits nitrés contenus soit dans le liquide filtré, soit dans la terre égouttée, ne représente pas la moitié de l'acide nitreux versé sur le sol. Des faits du même genre ont été constatés dans les expériences mentionnées plus haut. » GÉOLOGIE COMPARÉE. — Coexistence de deux types lithologiques dans la même chute de météorites; par M. St. Meunier. « La Bustite est une roche météorique extrêmement remarquable, dont le type a été fourni par la chute observée dans l'Inde, à Busti, le 2 décem- bre i852. Cette roche, qui a été pour M. Maskelyne l'objet d'une savante étude (i), est représentée au Muséum par un échantillon qui lui a été donné (1) Proceedi/igs 0/ t/ic Jioftil Society, t. X\1U, p. 146; 1870. ( 1484 ) par le Musée de Calcutta et qui est enregistré sous le signe 2Q.575. C'est une roche grise, oolithique, dont chaque globule constitue une druse cris- talline très-brillante : structure qui différencie très-nettement la Bustite de toutes les autres roches cosmiques connues jusqu'ici. L'analyse minéralo- gique y décèle l'augite et l'enstatite, mêlées à du fer nickelé et à des traces de substances non signalées précédenmient et que M. Maskelyne désigne sous les noms d'Oldluiniite et d'Osboniile.Sa densité est comprise entre 3,6 et 3,8. Dans toute la collection du Muséum,onne trouve à rapporter à ce type, outre la météorite indienne qui lui donne son nom, que deux pierres tom- bées, l'une à Sigena, en Espagne, le 17 novembre 1773, et l'autre à Tren- zano, en Italie, le 12 novembre i856. » Or, les deux chutes de Sigena et de Trenzano, déjà exceptionnelles, comme on voit, par la nature delà roche qu'elles ont fournie, présentent en outre, cette particularité excessivement rare, d'avoir donné des échantil- lons qui, par chaque chute, appartiennent à deux types lithologiques dif- férents. » Pour la chute de Sigena, l'échantillon 2Q.3o5, donné par le Musée des Sciences de Madrid, est de la Bustite; mais l'échantillon uQ.3, donné par M. le comte de Lasteyriequi l'avait rapporté d'Espagne, est une roche com- plètement différente. » De même, pour la chute de Trenzano, l'échantillon 2Q.435, donné par M. Curioni, est de la Bustite; mais l'échantillon 2Q.129, provenant de la collection de M. Greg, est une roche toute différente. » Ce n'est pas tout. Les roches aQ.3 et 2Q.129, qui ne sont pas de la Bustite, se trouvent être identiques entre elles. Et, par conséquent, les chutes de Sigena et Trenzano, qui présentent en commun le caractère exceptionnel d'avoir fourni deux roches distinctes, reproduisent, en outre, les deux mêmes types lithologiques. » Ce fait une fois bien constaté, il fallait évidemment déterminer la na- ture de la roche autre que la Bustite. Mes études m'ont démontré son identité absolue avec la Parnallite (i), dont le type appartient à la chute de Parnallee, dans l'Inde (28 février 1857). Ainsi, il serait complètement im- possible de distinguer l'échantillon de Trenzano (2Q.ia9) de l'échantillon de Parnallee (2Q.177). On se rappelle peut-être que la Parnallite est une brèche polygénique, dans laquelle luie première étude ne m'a pas démon- tré l'existence de moins de sept types lithologiques différents. [i) Comptes rendus, LXXIII, ]). 346. ( r485 ) » En résumé, on voit que les chutes deSio;ena et de Trenzano, essentiel- lement exceptionnelles pnr l'ensemble de leurs caractères, offrent en com- mun la triple particularité : » 1° De fournir simultanément deux types lilhologiqnes distincts, à l'état de fragments complètement indépendants les uns des autres; » 1° De présenter deux types lithologiqucs très-rares; » 3° Enfin de donner des roches identiques deux à deux d'tme chute à l'autre. » Il en résulte, suivant moi : » Que les pierres tombées à Trenzano proviennent du même gisement que celles qui ont été recueillies à Sigena, et par conséquent que la Bustile et la Parnallite ont été en relations stratigraphiques. » Qu'il me soit permis de faire remarquer eu terminant, que la considé- ration qui nous procure aujourd'hui cette dernière donnée est toute diffé- rente de celles qui ont été mises précédemment en usage, pour obtenir des notions analogues. » PHYSIQUE. — Explication, à Vnide de la théorie des franges, de l'apparition d'auréoler, lumineuses observées dans les ascensions aérostaliqucs. Note de M. W. DE Fo.wiELLE. (Extrait par l'auteur.) « Lorsqu'un aérostat plane au-dessus d'un océan de nuages, les obser- vateurs placés dans la nacelle voient apparaître des franges autour de l'ombre du ballon. Ces franges peuvent être intérieures, si l'aérostat est assez rapproché de la surface réfléchissante, qui est celle des nuées homo- gènes. Lorsqu'il plane à une distance moindre, on peut voir apparaître une frange intérieure, sans cesser d'apercevoir une frange extérieure. Dans le voisinage immédiat de la surface réfléchissante , on voit des franges autour de la nacelle et de la silhouette des voyageurs. Alors les franges extérieures du ballon disparaissent, et les franges compli- quées de la nacelle se combinent en vertu d'iui principe connu. On voit alors apparaître une auréole analogue à un cercle d'Ulloa. Ces varia- tions d'aspect s'expliquent très-simplement. En effet, les franges extérieures sont limitées par l'ombre qui est cylindrique; au contraire, les franges ex- térieures sont abritées par la pénombre, dont le diamètre apparent ne varie point à partir d'une certaine distance. » L'auteur pense qu'il y aurait avanlage à teindre le ballon en noir. Il rapproche ces observations aérostatiques dos éclipses artificielles exécutées f:. R., 1871, ■>'■ Semestre. (T. LXXUI, IS" 2(î."l '9''5 ( t486 ) par Lœhdre, en 1715, à l'aide d'un globe de pierre, pour expliquer les ap- parences lumineuses observées à Londres, lors de la grande éclipse totale de celte même année. Il pense que l'on pourrait tirer parti de l'observa- tion des franges lumineuses du ballon, pour étudier les phénomènes qui se reproduisent dans des formes analogues, lors de toutes les éclipses totales de soleil. » Les franges produites par le ballon ne peuvent être vues que par ré- flexion , mais elles doivent être susceptibles de donner des impressions pho- tographiques instantanées. Il serait intéressant d'étudier les phénomènes de polarisation auxquels elles donnent lieu. » Les mêmes observations peuvent être faites sur la lumière de la lune, qui est de la lumière réfléchie dans des conditions très-variables. » Les ascensions exécutées dans ces circonstances sont très-pittoresques, car l'ombre du ballon se projette sur lui océan de nuages, éblouissants comme la neige des glaciers et semblables aux flots d'une mer moutonneuse soudainement congelée. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur une épidémie d'ictère essentiel observée à Paris et dans les environs. Note de M. E. Decaisne. (Extrait.) « Depuis environ trois mois, c'est-à-dire depuis le commencement de l'automne, on constate à Paris et dans la banlieue un nombre considérable de cas d'ictère, qui constituent ime véritable épidémie. Les observations que nous avons recueillies nous-même et les renseignements que nous avons pris auprès d'un certain nombre de nos confrères nous permettent de sou- mettre à l'Académie quelques réflexions sur ce sujet, qui nous paraît inté- ressant au point de vue de la santé publique. » C'est au milieu de la meilleure santé et sans cause apparente que l'ic- tère se déclarait, dans les cas que nous avons observés, attaquant d'abord la sclérotique, puis la face et le reste du corps, en général, dans un espace de temps qui variait entre quatre et cinq jours. Il y avait mi peu de courba- ture, la fièvre était nujle, le pouls était en général au-dessous du type ha- bituel, l'appétit restait le même, la soif était modérée, il y avait une légère constipation, les selles étaient grisâtres, plus ou moins décolorées, les urines précipitaient en bleu et en vert par l'acide nitrique. La pal|)ation et la per- cussion ne révélaient aucune douleur à 1 hypochoudre droit et sur tout le ventre. Presque toujours le voile du palais présentait une coloration jaune iniiforme. ( -487 ) M La durée moyenne du Iraitemeut, qui a consisté en deux ou Irois pur- gatious au plus, a été de dix à onze jours. » Ces cas d'ictère se sont présentés partout, chez les individus de pro- fessions différentes et placés dans des conditions d'hygiène diverses, sans qu'il me fût possible de les rattacher à une lésion organique quelconque. D'ailleurs, dansisn quart de ces cas, j'ai vu la maladie céder, à peu près dans le même espace de temps, à l'expeclation pure et simple. » Les régiments qui composent l'armée de Paris, qui occupent les cam- pements autour de la capitale, et dont l'état sanitaire est d'ailleurs excel- lent, n'ont pas non plus échappé à l'épidémie. Chez eux, la maladie s'est comportée comme dans la population civile. » Le traitement a consisté en une ou deux purgations, et, au bout de cinq à six jours, la coloration jaune des téguments disparaissait graduelle- ment. « En somme, me dit ui\ médecin militaire, les hommes, tout en pré- » sentant des signes pathologiques, n'ont éprouvé aucun dérangement dans » leur santé, et nous les exemptions du service plutôt pour la maladie » qu'ils paraissaient avoir que pour une indisposition réelle. » )) Certes, ce n'est pas la première fois qu'on observe à Paris, à l'au- tomne surtout, de nombreux cas de jaunisse: j'ai entendu dire à de vieux praticiens : « Il est des mois où il pleut de la bile à Paris. » Mais je crois qu'on a rarement vu l'ictère essentiel se généraliser comme il l'a fait pen- dant les deux derniers mois. C'est ce qui m'a engagé à adresser à l'Aca- démie ces courtes observations. » M. J. BÉCLARD, à propos des expériences communiquées récemment à l'Académie relativement à l'influence de la lumière violette sur les phéno- mènes de la vie, rappelle qu'il lui a présenté lui-même, en r858, deux Mé- moires sur ce même sujet. Ces Mémoires ont pour titres : « De l'influence de la lumière et des divers rayons colorés du spectre sur le développement des animaux [Comptes rendus, t. XLVI) », et « Des rayons colorés du spectre, envisagés dans leurs rapports avec les phénomènes de nutrition [Ibid.) ». M. Pellet adresse luie Note sur le traitement des Schlicks provenant des minerais de plomb. M. Bakdou écrit à l'Académie pour répondre aux assertions contenues dans divers journaux, sur l'infériorité des instruments emportés par M.Jans- sen sur la côte de Malabar. Malgré le peu de temps qui lui a été accordé 193.. ( i488 ) pour la construction de ces instriunents, M. Bardou croit pouvoir affirmer qu'ils ne sont nullement inférieurs à ceux dont ont pu disposer les autres Commissions scientifiques. M. Janssen en a témoigné sa satisfaction. M. E. Rolland était inscrit pour lire, dans la séance de ce jour, im Mémoire « Sur les effets des variations du travail transmis par les machines et sur les moyens de les régulariser. » L'Académie devant se réunir en Comité secret, cette lecture est reportée à la prochaine séance. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. COMITÉ SECRET. I^a Section d'Économie rurale présente, par l'organe de son doyen, M. Boi'ssiNGAiiLT, la liste suivante de candidats à la place devenue vacante dans son sein, par suite du décès de M. Payen : En première ligne 31. Hervé Mangon. En deuxième ligne (ex œquo) , l M. Dehéraix. et par ordre alphabétique. . } M. Sciilœsing. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures trois quarts. I). BULLETIN BIBLIOGUAPIUQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du i8 décembre 1871, les oiivrages dont les titres suivent : Rapport sur les Expositions internationales de pèche de Boulogne-sur-Mer, Jrcachon et du Havre (1868-1869); par M. J.-L. SOUBEIKAN. Paris, 1871 ; br. in-8'\ Contributions pour servir à l'histoire naturelle des éphémérides n° 3. Note sur le prétendu crustacé dont Lutreille a fait le genre Prosopistoma ; par INL E. JOLY. Sans lieu ni date; br. in-8". (Extrait des Mémoires de la Société natio- nale des sciences naturelles de Cherbourg.) Annales, de i Observatoire physique central de liussie, publiées par M. H. ( 1489 ) WiLD; années 1866, 1867, 1868. Saint-Pétersbourg, 1870 et 1871 : 3 vol. in-8°. (Texte russe et français.) Observations de Poiilliova, publiées par M. Otto-Struve ; t. III. Déduclions des ascensions droites du Catalogue principal; Mémoire de M. A. Wagner. Ob- servations faites à l'instrument des passages établi dans le premier vertical. Saint- Pétersbourg, 1870; I vol. in-4", cartonné. Détermination du coefficient constant de la précession au moyen d'étoiles de faible éclat ; parMM. Nyren. Saint-Pétersbourg, 1870; br. in-4". Mémoires de l' Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg , VIP sé- rie, t. XV, n"' 5 à 8; t. XVI, n°' i à 8 et 10. Saint-Pétersbourg, 1870 et 187 1 ; i3 liv. in-4°. Bulletin de i Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg ; t. XV, n"' i à 5 ; t. XVI, n" i. St-Petersburg, 1870-1871 ; 6 liv. in-4''. Jahresbericld can 29 mai 1870 dem Comité der Nicoldi. Hauptstermvartc abgestattet vom director der slernwarle. St-Petersburg, 1870; br. in-8''. Tabulœ refractionum in usumspeculœ pulcovensis congestœ. Petropoli, 1870; in-8°. Jahresbericht des pliysikalischen central observatoriwns fur 1870 der Aka- demie abgestattet von H. WlLD. St-Pelersburg, 1871 ; in-4°. Repertorium fur météorologie herausgegeben von der kaiserlichen Akademie der wissensclinften redigirt von D' H. WiLD; bancl I, heft 2; band II, heft i. St-Petersburg, 1870 et 1871; 2 vol. ui-4°. Ueber das neueste minimum und maximum tliermometer von Hermann und Pfister in Bern; parle professeur R. WoLF. Zurich, 1871 ; opuscule in-4°. Supplementum II ad enunieralionem plantarum in regionibus eis et transilien- sibus a Cl. Semenovio anno 1 857 collectarum; auctoribus E. Regel et Fab. Her- DER. Moskau, 1870; br. in-8°. Revisio specierum cratœgarum, dracœnarum, horkeliarum, laricum et azalea- rum; auctoreE. REGEL. Moscou, sans date; br. in-8°. Animadveisiunes de plantis vivis nonnullis horti botanici imperialis Petropo- lilani; auctore E. Regel. Sans lieu ni date; br. in-8''. Annalen der K. K. Sternwarte in TVien. Dritter folge sechzehnter band. Jahrgang, 1866; in-S". (Deux exemplaires.) Historia ftsica y politica de Chile, publicada bajo los auspicios del supremo Gobierno; /-or Claudio Gay. //«fona, tomo septimo. Paris et Chile, 1870; ni-8°. Atti dell' Accademia pontificia de Nuovi Lincei, compilati dal segretario; anno XXIV, sessione VI del i3 agosto 1871. Roma, 1871 ; in-4°. Programma délie osserva-Joni fisiche clie verranno eseguite nel trajoro del ( i49o ) Fréjiisdai sujnori P. A. Secclii, Diamilla-Miiller et P.-Fr. Denza; commtmi- cazione del P.-Fr. Denza. Toriiio, 1871 ; br. in-8°. Jccademia reale délie Scieiize di Torino. Classe di scienze nwrali, ilorklie e Jiloloijiche, pi ocjrainma . Torino, opuscule; \n-li°. The transaclions of the linnean Society of Londoit; vol. XXVII, |)art tlie third. London, 187 i; in-4°. Minutes of proceedinçjs of the iiislitiilion oj civil Emjinecrs. General index ; vol. XXI toXXX, sessions 1861-186210 1869-1870. London, 1871 ; in-8", relié. Minutes oJ proceedings oJ the institution of civil Engineers. Wilh abstracts of the discussions vol. XXXI etXXXlI, session 1870-71, part i et 2. London, 1871-, 2 vol. in-B", reliés. Report of the forlielli meeting oJ the British Association fur the advanceinenl oJ science held al Liverpool in septernber 1870. London, 1871 ; in-8°, relié. Results 0/ astronomical observations mode al ihe royal Observalory cape oj good hope in the year i856. Cape Town, 1871; in-8°, relié. L'Académie a reçu, dans la séance du 26 décenibie 1871, les ouvrages dont les titres suivent : Note relative à raction de la coralline sur l homme et les animaux, par M. Tabourin. Lyon, 1871; br. in-B". Sur diverses conditions d'inlégrabilité et d'intégration; par M. Ed. Combes- CUUE. Milan, 1871 ; in-8". (Extrait des Annali di Malematica pura ed appli- cata.) Cri d 'alaiine sur le bois d'industrie, sur le bois de chauffage et sur le charbon de terre; par M. A. Boutroux. Gien, 1870; br. in-8°. Observations sicciniétri'j. Acide chlorhydrique. — Recherche de cet acide dans les cas d'empoisonnement; C. R., 1871, 2'= Semeslre. (T. LXXIII. Pages. Note de M. £oiii.\ 1 1 og Acide crénique. — Élude sur les acides cré- niquo et apocrénique des eaux minérales de Forges-les-Eaux (Seine-Inférieure); par M. Boiitigny 247 Acide fluorhvdrioue. — Note de M. P. Giijoi sur le dosage de l'acide fluorhydrique libre -275 Acide mtrique. Voir Acide azotique. Acide oxalique. — Note de M. L. Henry sur la synthèse de cet acide 195 Acide piié.mque. — Sur l'cfRcacité de l'acide phénique ; Note de M. Grimaud, de Caux 211 — Nouvelle Note de M. Baudet sur l'emploi de l'acide phénique dans la fabrication des cuirs et des peaux 544 — Sur les propriétés thérapeutiques de l'a- cide phénique ; Note de M. Pigeon.. . . yjçj Acide tbichloracétique et ses composés. — Sur un nouveau mode de préparation de cet acide. — Sur quelques trichloracé- tates métalliques. Notes de M. A. Cler- moiit 112 et 5ol Acides bibasiques et leurs monochlorures; — Recherches sur ce sujet; par M. L. Henry 89 AcoNiTiNE. — Élude chimique de l'aconitme cristallisée ; par M. Duqucsnel 207 ( i494 ) Pages. Pages. — De l'action physiologiquu île l'aconitine cristallisée; Note de MM. Gréhant et Du(jucsnel 209 Acoustique. — Mémoire sur les sons pro- duits par des ébranlements discontinus, et en particulier à l'aide de la sirène; Note de M. Tenjucm i65 — Sur les intervalles musicaux; troisième Note de MM. Cornu et Mercadicr 178 — De la vitesse du son dans les tuyaux so- nores ; Note de M. Bourget i2o3 AÉRONAUTIQUE. — Voyage du Folta, entre- pris, le 2 décembre 1 870, en vertu d'une mission scientifique ; Note de M. Jamsen. 546 — Sur un système de ballons à air chaud ; Note de M. Ménier 544 — Programme d'une ascension pour obser- ver les étoiles filantes de novembre 1871; Note de M. de Fom'ielle 841 — Remarques de M. Kegnaidt sur l'organi- sation ordinaire des appareils d'observa- tion dans les ascensions aéronautiques.. 844 — Remarque de M. Èlie de Becmmimt sur l'opportunité d'emporter dans les ascen- sions scientiiiques un cercle réflecteur. 844 — Sur un système à hélice pour la direction des aérostats ; Note de M. Mignot 94G — Sur un système d'aérostats dirigeables ; Mémoire de M. Mellon ioqS — Sur les causes de la giration d'un aéro- stat et le moyen do la faire cesser ; Note deM. de Fom'ielle à l'occasion d'une observation faite par M. Janssen dans son ascension du 2 décembre 1870. . . . ii58 — Sur l'application du moteur Leiioir à la direction des aérostats; Note de M. Pon- tisserbaut 1 2 1 3 — Réclamation adressée par M. Bouvet re- lativement aux expériences faites par M. lUinter, de Mayence, sur la direc- tion dos aérostats 1267 — Sur des sons musicaux produits lors do l'ouverture de la soupape pendant des ascensions aérostatiques. — Sur diffé- rents phénomènes d'acoustique observés dans ces ascensions. Notes de M. de Formelle 1 279 et 1 894 — Note sur les auréoles lumineuses obser- vées dans des ascensions aérostatiques : leur apparition expliquée par la théorie des franges ; par le même i485 Agricole (Chimie). — Recherches sur l'exi- stence et le rôle de l'acide nitreux dans le sol ; Note do M. Chahricr 1 86 — De l'acide nitreux dans les limons et les eaus d'irrigation ; par le même 249 — Dosage des acides nitreux et nitriciue dans l'eau de pluie; par te même 485 — Noie sur la modification que subit l'acide nitreux au contact du s^ol ; par le même. 1480 — Sur l'intervention de l'azote atmosphé- rique dans la végétation ; Note de M. Be- hérain 1 352 — Note de M. Houzemi sur un azotimètre pour le titrage des engrais iii4 — Noie sur le salant ; par M. E.-P. Bérard. 1 155 Albu-Uine. — Mémoire de M. Goodmann ayant pour titre : « Sur l'albumine et sa transformation en fibrine par l'action de l'eau » 1042 — Sur la transformation des matières albu- minoïdes en urée par l'hypermanganate de potasse; Note de M. Rit ter 121g — Observations de M. Bécliainp à l'occa- sion de cette Note 1 323 Albuminurie. — Recherches de M. Rnbutenn sur l'action physiologique de divers sels du genre chlorure : albuminuries mé- talliques 1390 Alcoolique (Fermentatio.\). — Notes de M. Duhruiifmit sur ce genre de fermen- tations et sur les ferments alcooliques. 200 et 263 — Obser\ations de M. Chevreul sur la fer- mentation alcoolique faites à propos do la première de ces Notes 204 — Remarques de M. Isid. Pierre à l'occa- sion de la seconde 31- — Sur la production de l'ammoniaque dans la fermentation aleooHque; Noie de M. Dubrunfnut 4^9 — Foir aussi l'article Ferments. Alcooliques (Liqueurs). — Sur un nou- veau procédé pour la conservation et la bonification des vins et eaux-de-vie; Note de M. Borics 1 34 1 Alcools. — Note de M. Berihelot sur un nouveau réactif de l'alcool 496 — Note sur l'union des alcools avec les bases ; par le même G>J3 — Sur la méthode générale de transforma- tion des alcools dans les élhers corres- pondants; Note de M. Champion 571 — Quelques observations sur la distillation simultanée de l'eau et de certains al- cools insolubles dans l'eau ; Note de 5IM. Isid. Pierre et Ed. Puchot Sgg — De la transformation des glucoses en al- cools monoatomiques et hexatomiques ; Note de M. G. Bouchardnt 1008 Aldéhyde. — Action du chlore sur l'al- déhyde ; Note de M. JVurtz 528 Alimentation. — Des modifications que su- bit le lait de femme par suite d'une ali- mentation insuffisante; Note de .M. E. De- caisnc 128 ( i495 Pages. ) — Mémoire de M. Poulet sur certains procé- dés qui, suivant lui. permettraient de suppléer au défaut d'eau, pour la boisson de riiomrae et des animaux, aux épo- ques de grande sécheresse 356 — Développement de Voïdium auraniiaciun observé sur les pains de la Manutention militaire, développement déjà signalé en i843parM.Pa5en;NotedeM.Z)Hm«j. 420 — Sur Voïdium nurnntincum du pain au point de vue pathologique ; Note de M. E. Dccaisne G84 — Lettres de M. Louvel concernant la con- servation des céréales... 43i, 656 et 1468 — Emploi de l'eau de mer pour la fabrica- tion du pain dans les environs de Can- cale ; Lettre de M. Maison 1 267 — Expériences comparatives sur la puis- sance nutritive des viandes de cheval et de bœuf; Note de M. Laillicr 1268 — Sur la composition des diverses bières françaises et étrangères consommées dans Paris; Note de M. Manier 801 AMMONUCArx (Sels). —Recherches sur les sels de cette catégorie; par M. Berthc- lot ;45, 864, gSi, ioo3, io5o Analyse matoématioue. — Sur l'emploi de l'infini en mathématique ; Note de M. Transon 36; — Sur la résolution des équations différen- tielles linéaires; Note de M. C. Jor- dan 787 — Note sur la classification des groupes pri- mitifs : par le même. 853 — Note sur les sommes de Gauss à plusieurs variables ; par le même i3i6 — Sur l'intégration des équations aux diffé- rences partielles de la physique mathé- matique ; Note de M. E. Matliieu g86 — Sur l'équation du cinquième degré; Note de M. Briasclii 1470 — Note de M. Curvallo, intitulée : « Résolu- tion de quelques intégrales nouvelles ». 1468 — Note ayant pour titre ; « Sur deux théo- rèmes inexacts d'Euler « ; par M. Jllé- gret 1 468 — M. Meyer envoie une suite à ses re- cherches sur l'analyse indéterminée.. . . i3i4 Analyses yolcm étriqués. — Note de M. Charpentier concernant de nou- velles méthodes d'analyse volumctrique du fer, des alcalis et des acides miné- raux 1114 — Note de M. P. Guynt sur le dosage volu- métrique du fer 1840 A.NAT0JIIE COMPARÉE. — Sur Un orgauG nou- veau d'innervation et sur l'origine des nerfs de la sensibilité spéciale chez les Pages. Gastéropodes pulmonés aquatiques; Mé- moire de M. Lacazc-Duthicrs 161 — Sur quelques particularités de structure de l'ailedes chauves-souris; Note deM./ù- bert 388 — Sur la conformation du placenta chez le Tamandua (T. tetradactyla); Note de M. Alph.-Milne Edwards i386 Anatcmie VÉGÉTALE. — SuT la Structure de la betterave; Note de M. Lestibaudais.... 807 — Rapport sur un Mémoire de M. A. Gris, intitulé : « Recherches sur la moelle des végétaux ligneux ». (Rapporteur M. .Cro/?- gniart.) 3 1 9 — Disposition remarquable des stomates sur divers végétaux, et en particulier sur le pétiole des fougères; Notes de U.Tré- cul i58 et 1428 ANTÉDiLirviExs (Ère DES ) et longueuT véri- table de l'année astronomique : titre d'une Note de M. Roblin transmise par M. le Ministre de l'Instruction publique. i436 Anthropologie. — Sur la distinction à éta- blir entre les races humaines dont on a trouvé les traces dans la grotte d'Auri- gnac ; Note de MM. Cartailhac et Trutat. 353 — Note de M. Cliaslcs accompagnant la pré- sentation d'un nouvel ouvrage de M.Çuc- telet intitulé ; a Anthropométrie ou me- suredesdifférentesfacultésde l'homme». 607 Appareils divers. — Obturateurs des radia- tions ultra -violettes pour la lumière électrique; Note de M. Brachct 169 — Moteur automatique spécialement destiné aux machines à coudre, présenté par M"" Garcin et M. Adam au Concours pour le prix dit des Arts insalubres... 255 — Projet d'une machine pneumatique adressé par JI. Pellerin 576 — Note de M. de Rnmitlr sur un appareil électro-magnétique qu'il annonce avoir fait connaître des 1866 726 — Note de yi. Lemaire concernant quelques (( modifications qu'il a fait subir à son chronographe pour relever les indica- tions d'un baromètre sur un cadran placé à distance » 729 — Azotimètre pour le titrage des engrais, proposé par M. Houzeau 1114 — Note de M. Dupais relative à un appareil fondé sur les lois d'équilibre des liquides. 1177 — NotedeM.yo/;ertintitulée : «Pile thermo- solaire avec réflecteur mû par le Soleil lui-même » 1286 — Note de M. de Tastes sur un nouveau pro- pulseur 1871 — Description d'un appareil destiné à arrê- ter les chevaux emportés, présentée par 194.. 1496 Pages. M. Cndron 1468 — Appareil pouvant servir à mesurer les températures d'altération et de détona- tion des composés explosifs, présenté par MM. Lergue et Chnmpion 1478 Aoi'ARELLES. — M. Gnirian-Gnrros soumet au jugement de l'Académie un procédé pour la conservation des peintures à la sépia ou à l'aquarelle 1095 Argent (Selsd'). — Des phénomènes qui se passent dans la précipitation mutuelle des solutions diluées des sels d'argent par les acides chlorhydrique, bromhy- drique, iodhydrique, et les chlorures, bromures et iodures; recherches de sta- tique chimique par M. Stns 998 — Sur la solubilité du chlorure d'argent ; Remarques de yi.lsid. Pierre à l'occasion de la Note de M. Stas 1090 AiiGiLKS. — Note de M. Cli. Mène sur la composition des argiles du terrain houiller 858 Arrêtés de M. le Chef du Pouvoir exécu- tif ET Décrets de M. le Président de LA République française confirmant les nominations suivantes faites par l'A- cadémie des Sciences. — Nomination de M. Pitiseuj- à la place vacante dans la Section de Géométrie par suite du dé- cès de M. Lamé 22g — Nomination de M. Lacaze-Duthiers à la place vacante dans la Section d'Analo- mie et de Zoologie par suite du décès do M. Loiigct — Nomination de M. Belgrand à la place d'académicien libre, vacante par suite du décès do M. Aug. Ditmérit 687 Arts insalubres. — Lettre de iM. Portail re- lative à son Mémoire sur un nouvel ou- tillage de puisatier 100 — Description d'un moteur automatique spécialement destiné aux machines à coudre, et adressé par M"" Garrin et M. Atlain au Concours pour le pris clit des Ans insalubres 253 Arts militaires. — Deuxième partie d'un Mémoire de M. .luhert « Sur une nou- velle organisation de l'armée française». — Des bombes et des obus à la dynamite; Note de M. P. Giirot Sig — Sur la destruction des torpilles sous-ma rines; Note de M. A. Gaiot — Lettre de M. E. Rnhert relative à un pro- cédé proposé et expérimenté durant le siège de Paris pour la transmission des dépêches i2'38 — Note de U. Martin de Bretles sur l'explo- sion des charges intérieures et non 35: 99 57G Pages' fulminantes des projectiles oblongs lors- qu'ils frappent un corps résistant 1267 — J'oir aussi l'article Brnnze. Assiégées (\'illes). — Lettre de M. Robert sur un procédé pour la transmission des dépèches, expérimenté durant le siège de Paris ia38 — Note de M. Roze concernant le transport des dépèches par les cours d'eau dans une ville assiégée i34 j — Note adressée sans nom d'auteur, concer- nant un moyen de communication entre une ville assiégée et la province, et con- cernant un moyen de ravitaillement pour les places de guerre 1 34 1 Astronomie. — Sur les nébuleuses décou- vertes et observées par M. Stephan à l'Observatoire de Marseille ; Note de M. Dilaunay 825 — Note sur un nouveau moyen d'observer les éclipses et les passages de Vénus; par le P. Seccld 984 — Lettre de 31. le Ministre de l'Insinictinn puhli([ue en réponse à la demande qui lui a été faite de contribuer aux frais de l'expédition pour l'observation du pas- sage de Vénus en 1874 12GG — Complément adressé par M. Dubois à sa précédente Note sur le passage de Vénus. i435 — Formules pour le calcul des orbites des étoiles doubles; par M. de Gasparis.. iT.'ii — Mémoire de M. Roblin « Sur la véritable longueur de l'année astronomique » (transmis par M. le Ministre de l'In- struction publique) 899 Atmosphère. — Recherches expérimentales sur l'influence que les changements de pression exercent sur les phénomènes de la vie ; Note de M. Bert 5o3 — Sur l'intervention de l'azote atmosphé- rique dans la végétation ; Note de M. Dehérain 1 352 — Mémoire de M. Ch. Blondeiui « Sur le chlore atmosphérique » 1398 Aurores boréales. — Note du P. Denza sur les aurores boréales observées en Italie les g, 1 8 et 23 avril 1871 54 •— Aurore boréale signalée à Moncalieri par le même observateur dans la nuii du 14 au i5 juillet 1871 ; Communication de M. Ch. Sainte-Claire Derille 241 — Sur un phénomène lumineux observé à Houlgate (près Dives) le 7 septembre 1 87 1 ; Note de M. Salicis 684 — M. Cit. Sainte-Claire Dct'ilte annonce, d'après une Lettre de M. Alb. Cheu.r^ que la faible aurore boréale observée à Paris, dans la soirée du 9 novembre, a été aussi aperçue dans les environs d'Angers ii52 — Aurore boréale du g novembre; observa- tions faites à Brest par M. Tar/y 1232 — Remarques faites par M. Le T'cnicr à l'occasion de cette Note 1236 ( '497 ) Pages Papes — Note de M. Biseau sur des aurores bo- réales observées en Belgique 1-es 9 et 10 novembre i34o AzoTiMÈTRE. — Note de M. Houzemi sur cet appareil imaginé par lui pour le titrage des engrais 1 1 1 4 B Balistique. — Mémoire de M. Martin de Brcttes concernant diverses questions de balistique appliquée 899 Benzoates. — Note de M. Gndin ayant pour titre : « Dissolution dans les huiles des composés métalliques et organiques, à l'aide des benzoates » 1 17G Betteraves. — Cinquième Mémoire de M. Co- remvimler im la betterave; répartition des matières minérales dans la racine de cette plante 95 — Sur la structure de la betterave; Note de SI. Lestibouduis 307 Bière. — Note sur la composition des diffé- rentes bières françaises et étrangères consommées à Paris; par M. ISlonier.. . 801 Bolides. — Observation des essaims d'étoiles filantes des mois de novembre et d'août, et observation d'un bolide faite à Tré- mont, près Tournas, le i3 juillet 1871; par MJI. Lemosy et Magnien; Commu- nications de M. Le f'errier l54 — Bolide observé à Paris le i5 juillet 1871; Note de M. Chapelas 222 — Observation du bolide du i5 juillet, faite près de la Guerche (Cher), par M. Ha- bert, et communiquée par M. Faucheux ; Note de M. Le Verrier 240 — Sur un bolide observé en Italie dans la nuit du 17 au 18 mars 1871; Lettre du P. Denza à M. Ch. Sainte-Claire Deville. 241 — M. Elie de Beaumonl signale divers points de la France où a été observé ce même bolide 359 — Bolides observés en Italie pendant le mois de juillet ; Note du P. Denza 394 — Observation d'un bolide faite à l'Obser- vatoire de .Marseille; Lettre de M. Coggia. 897 — Remarques faites, à l'occasion de cette Communication, par M. Le Verrier.. . . 398 — Remarques de M. £/ie de Bcnuinant le- latives à la dénomination de bolide don- née à ce météore 419 — Sur quelques apparitions analogues à celle du bolide de Marseille ; Note de M. de Fomnelle 5 1 3 — Sur deux observations qui paraissent avoir quelque analogie avec celle du mé- téore signalé par M. Coggia; Note de M. Giiillemin -;55 — Bolide observé, le 4 août, à Trémont, près Tournus; Lettre de M. Lemosy.. . 3(,8 — Note de M. Bazot sur un bolide observé dans la nuit du 10 au n août 479 — Sur les bolides du 11 août 1871 et du 24 juin 1870; Note de M. P. Gttynt.. . . SiO — M. r'<7i'(7)'e adresse de Castres une Lettre relative à un bolide (;3o Bor.nésite. — Nouveau principe volatil et su- cré; Note de M. J. Girard sur ce prin- cipe qu'il a découvert dans un caout- chouc de Bornéo 42C Botanique. — Observations sur les Poma- cées ; Note de M. Dccaisne 1 1 3g — Observations sur un hybride spontané du Térébinthe et du Lentisque ; Note de JMJI. de Saporta et Marion 5o8 — Recherches sur diverses questions de bo- tanique cryptogamique adressées par M. Husnot qui en présente l'ensemble au concours pour le prix Desmazières. . 255 Bronze. — Sur l'emploi du bronze pliospho- reux pour la coulée des bouches à feu ; — Analyse faite par M. Dumas des princi- paux résultats consignés dans un ou- vrage dont il fait hommage à l'Académie au nom des auteurs, M.M. Montefiore- Levy et Kiinzel 53o BlXLETI.NS BIBLIOGRAPHIQUES, 58, 225, îg2, 4oG, 48o, 5ig, 57G, 63i, 686, 762, 8o3, 871, g23, gGï, 1016, 1066, iii5, 1177, 1240, 1286, 1398, 1452, i448. Bulletins météorologiques de l'Observa- toire DE Paris, 60, 4io, 634, 878, 1118, 1342. Candidatures. — M. E. Bclgmnd prie l'Aca- démie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place d'Académicien libre vacante par ( i498 Payes, suite du décès de M. Aug. Duméhl.. . loo — M. Martin de Brrtles prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats pour la place vacante dans la Section do Mé- canique par suite du décès de M.Piobrre. aSG — MM. Schlœsing, Resal et Maurice Lcvy adressent chacun une semblable de- mande i3i4, i436 et 1470 CAOUTCHOnc. — Matières sucrées et volatiles découvertes par M. Girard dans les sucs confondus sous ce nom. }'oir les articles Bornésite et Dambonite. Carbone. — Nouvelles contributions à l'his- toire du carbone ; Note de M. Bcrlhrlot. 494 — Sur la combustibilité du carbone; Noie de M . Dubriiiifaiit 1 SgS — Sur l'origine du carbone fixé par les vé- gétaux à chlorophylle; Note de M. L. Cailletet 14/6 (".ATALïTiQUE (Force). — Note de M. Za- Hwski relative à la force catalytique. . . 54 1 Cathartine. — Sur la nature complexe de ce produit, dans lequel on croyait avoir obtenu le principe purgatifdu séné; Note de M. Boura;r>in 1 449 Cavernes a ossements. — Découverte d'une caverne de l'âge du Renne aux environs de Montrejeau; Note de M. Picttc 35o Note de M. Rivière sur les cavernes à os- sements des Baoussé-Roussé 35i — Sur la distinction à établir entre les races humaines dont on a trouvé les traces dans la grotte d'Aurignac; Note de MM. CartaUhar et Trutat 353 Chaleur. — M. Marianne fait hommage à l'Académie d'un opuscule intitulé: «Re- cherches sur les chaleurs spécifiques, les densités et les dilatations de quelques dissolutions » 27 — Chaleur de combustion du magnésium, de l'inilium, du cadmium et du zinc; nouvelle Note de M. Ditte 108 Note concernant l'influence qu'exerce la calcination de quelques oxydes métalli- ques sur la chaleur dégagée pendant leur combinaison; par le même, m, igi et 270 — De l'inQuence qu'exerce la aristallisation de l'oxyde de cadmium sur la chaleur dégagée pendant sa combinaison; par le même 272 ~ Sur les phénomènes calorifiques qui ac- compagnent la transformation de l'acide hypo-azoti(pie on acide azotique; Note de MM. Hiiiitrfruille et Troost 378 Sur quelques expériences relatives à la transformation de la force vive en cha- leur ; Note de M. Folpicelli 492 Page» — Sur quelques nouveaux faits de caléfac- tion observés quand on dirige sur la surface de l'eau contenue dans une sou- coupe la flamme soufflée d'un chalu- meau à gaz ; Note de M. l'abbé La Borde. 5Gi — Observations au sujet de la distillation simultanée de l'eau et de certains al- cools insolubles dans l'eau. — Phéno- mènes observés dans la distillation de certains mélanges liquides insolubles l'un dans l'autre; Notes de 5IM. Isid. Pierre et Ed. Pnchot Sgg et 778 — Sur la chaleur dégagée par la dissolution des gaz dans les liquides; Noie de M. J. Motuier 616 — Recherches sur l'origine de la chaleur qui se développe lorsque le mouvement communiqué à un disque métallique s'éteint sous l'influence d'un électro- aimant ; Note de M. P.-A. Facre 648 — Reclierches thermiques sur les mélanges; par le même 717 — Recherches thermiques sur l'énergie vol- taïque ; par le même 890 et gSG — Recherches thermiques sur l'électrolyse des bases alcalines et des sulfates alca- lins ; par le même 767 et io36 — Recherches thermiques sur l'électrolyse des hydracides ; par le même 971 — Suite aux recherches thermiques sur l'é- lectrolyse; par le même. io85, 11S6, et 1258 — Recherches thermiques sur la dissocia- tion cristalline ; par MM. P.-J. Favre et Vahon 1 114 — Recherches thermochimiques sur la série du cyanogène ; par M. Bertheht 488 — Recherches thermochimiques sur la for- mation des précipités; par le même. . . . iio5, 1162 et iai5 — Recherches thermochimiques sur l'état des corps dans les dissolutions (sels métal- liijues); par le même '..... 1472 — Chaleur de combustion et composition de deux houilles anglaises du pays de Galles. — Chaleur de combustion et com- position des lignites; Notes de MM. J. Schcurer-Kesiner et Cli . Meunier.... loGi et i332 — Recherches sur les coefficients calorifi- ques des courants hydro-électriques et thermo-électriques; Note de .M. Fiaoult.. 949 Cbaleur animale. — Note sur l'appareil pul- monaire considéré comme générateur de chaleur ; par M. Pigeon 5 1 8 Chemins de fer. — De l'influence des chaînes de sûreté : calculs relatifs à la rési- stance du fer soumis à une traction ; ( i499 Pages. Note de M. H. Kesnl 4^4 — Sur l'aérage du tunnel du mont Cenis; Note de MM. Grimtmd {de Caux) et Bnillot 781 — Mémoire de M. f/ci(Oî/r/? ayant pour titre : « Convoi de voitures reposant sur des rails mobiles tournants » 1286 — Note de M. MorelH relative à un projet de chemin de fer sur le pas de Calais. i435 Chimie industrielle. — Sur l'exploitation industrielle d'un gisement de chlorure de potasse à Kalutz (Galicie); Note de M. Ad. Jacot 995 Chirurgie. — Sur la résection sous-périos- tée du vonier; Note de M. Mirauk 255 — Modifications imprimées à la température animale par les grands traumatismes; Note de M. Demarqiuiy 47 1 — De la fragmentation des balles et de leur fusion probable dans les plaies d'armes à feu ; Note de M. Cozc 1212 Chlorates. — Recherches sur l'action intime des substances qui aident à la décompo- sition du chlorate de potasse pour en dégager l'oxygène; Note de M. E. Bau- drimont 254 — Sur quelques trichloracétates métalli- ques; Note de M. Clernmnt 5o( Chlore. — De l'action du chlore sur divers corps de la série en C\ et sur les iso- mères de la trichlorhydrine ; Note de MM. Friedel et SUva g55 — De l'action du chlore sur le chlorure d'iso- propyle; par les incnws 1879 '- «Chlore atmosphérique». — M. Ch.Blon- deau adresse sous ce titre, par l'inter- médiaire de M. le Ministre de l'Instruc- tion publique, un Mémoire sur lequel il désire obtenir un Rapport i3g8 Chlorures. — Sur les raonochlorures et les oxyehlorures de silicium ; Noies de M.M. Tmost et HauteffiiiUe 5G3 — Sur l'exploitation industrielle d'un gise- ment de chlorure de potasse à Kaintz (Galicie ) ; Note de M. Jacot ggS — Dérivés du chlorure de tollylène; Note de M. E. Grimaud 1 383 Choléra-moubus. — Sur l'origine du cho- léra à Marseille; Note de M. Grimaud (de Caux ) faisant suite à ses précédentes Communications 33o — Sur le choléra ; Note de M. Pnggioli 544 — M. Grimaud [Ae Can\) prie l'Académie de renvoyer à la Commission du legs Bréant sa Note sur l'origine du choléra à Marseille en 1 865 1 467 — f^'oir aussi l'article Legs Bréant. Chromâtes. — Sur l'iodochromate de po- Pa(;c». 46 tasse ; Note de M. Guyot Chronométriques (Appareils). — Résumé des observations faites dans les sept dernières années à l'Observatoire de Neuchàtel, sur les chronomètres munis de spiraux à courbes finales théoriques; Note de M. Phillips 1069 — Théorème sur le spiral réglant des chro- nomètres; par le même ii3i — Note de M. Roze relative à la non-symé- trie des courbes terminales du spiral des chronomètres 1207 — Détermination , au moyen des chrono- mètres, des différences de longitude de points éloignés ; Note de M. de Magnac. 1 3ig Classificatio.ns. — Note de M. A/era/ inti- tulée : »> aussi au mot Oïdium. Cyanogène. — Recherches thermochimiques sur la série du cyanogène; par M. Ber- thelot 448 ( i5oi ) D Pages. Dambomte, nouveau principe volatil décou- vert par M. Girard dans le caoutchouc du Gabon. — Note do M. Chaininnn sur la dambonito et le dambose nitrés 114 DÉCÈS de Membres et de Correspondants de l'Académie. — M. le Secrétaire perpé- tuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Haidinger, un de ses Correspondants pour la Section de Minéralogie 65 — En annonçant à l'Académie le décès d'un de ses Correspondants pour la Section de Botani(|iie, M. Lecoq, M. le Secrétaire perpétuel rappelle les services nombreux et très-divers qu'a rendus ce savant dans le cours de sa longue et honorable existence 357 — M. Dumas, en rappelant la perte qu'a faite l'Académie dans la personne de M. Murchison, l'un de ses Associés étran- gers, fait une énumération de ses princi- paux travaux scientifiques 1 121 DÉcnETS du Président de ta licpiditiqiie fran- çaise. Voir l'article Arrêtés de M. le Clief du pouvoir exécutif, etc. Densités. — Propriétés moléculaires des so- lutions salines considérées au point de vue des densités; Note de M. Falson.. 44 • DÉPÊCHES ( ÎRANSMissicN DEs). — Lettre de Pages. M. Robert sur un procédé proposé dans ce but et expérimenté durant le siège de Paris 1238 — Voir aussi l'article Assiégées [ Villes). Dissociation. — Recherches thermiques sur la dissociation cristalline; par MM. P.-^^. Fni're et C.-A. J'alson n44 Dissolutions. — Recherches de M. Berthelot sur l'état des corps dans les dissolutions (sels métalliques) i47* — Recherches de physique moléculaire sur le rôle de l'espace dans les phénomènes do dissolution; Note de M. Valson .... 1376 Dulcite, matière extraite, pour la première fois, de la manne de Madagascar. — Note de M. Bouchardat sur la production ar- tificielle de la dulcite '99 Dvnamite. — Nouvelles Notes sur ce com- posé; par M. P. GiiYot 206 et ioi5 — Sur l'introduction de la dynamite dans l'exploitation des mines; remarques de M. Dumas à l'occasion d'une Communi- cation de M. H. Sainte-Claire Deville sur l'état actuel de la métallurgie du plomb en Angleterre 935 — Note sur les usages delà dynamite; par M. Barbe Io45 — Voir aussi l'article Explosives (Ma- tières). E Eau. — Sur la congélation do l'eau ; Note de M. Boussingault 77 — Observations au sujet de la distillation simultanée de l'eau et de certains al- cools insolubles dans l'eau ; Note de MM. Isid. Pierre et Ed. Puchot Sgg — Observations de M. Becquerel à l'occa- sion d'un travail de M. Huettc sur les eaux de l'arrondissement de Montargis. 4o3 — Élude de l'eau fournie par le puits arté- sien de Rochefort; Note de M. Roux. . . 910 — Note do M. Poulet sur certains procédés qui permettraient de suppléer au défaut d'eau, pour la boisson de l'homme et des animaux, aux époques de grande sé- cheresse 356 Eau de pluie. — Voir l'article Af^ricole [C lui mie). Éclairage. — Notes de M. Brachet rela- tives à divers projets d'éclairage élec- trique... 99, 255, 362, 43i, 489, 544, C. K,, 1S71, 2'- Semestre. (T. LXXllI.) 616, G56, 729, 848 et i2i3 Éclipses. — Sur l'éclipsé du 1 1 décembre prochain; Note de M. Jansseu qui se met à la disposition de l'Académie pour l'observation de cette éclipse 33i — M. G. Rayet se met également à la dispo- sition de r.4cadémie pour l'observation de ce phénomène 432 — W.Janssen annonce, par une Lettre écrite de l'ile de Ceyian, son prochain départ pour la côte de Malabar, où il se trou- vera, pour l'observation de l'éclipsé do décembre, dans les meilleures condi- tions météorologiques qu'il puisse es- pérer i368 — Extrait d'une Lettre de M. Janssen an- nonçant à M. Ch. Sainte-Claire Deville son arrivée sur la côte do Malabar. . . . i436 — Télégrammes adressés par M. Janssen à l'Académie et à M. le Ministre de l'In- struction publique, concernant le résul- 195 ( i5. Pages. tat des observations faites pendant l'c''- clipse du II décembre sur la côle de Malabar 1 437 — Observations de M. Elie de Beaumont ro- lalives à ces télégrammes i437 École Polyteciimoue. — M. le Ministre de la Guerre annonce que MM. Chaslcs et Combes sont maintenus , au titre de l'Académie, Membres du Conseil de per- fectionnement de cette École pour l'an- née 1872 997 ÉcoNO.MiE RURALE. — Note de M. P{ii;a/d concernant un « remède préventif et curatif contre la maladie de la vigne ». 729 — En présentant, au nom de M. le Ministre du Commercp, des exemplaires du Rap- port delà Commission instituée pour avi- ser aux moyens d'arrêter la nouvelle ma- ladie de la vigne, M. le Secrétaire perpé- tuel fait remarquer que, dans ce Rapport imprimé depuis une année, on n'a pu profiter des résultats obtenus par de nouvelles recherches telles que cellesqui font l'objet des deux Notes qu'il va pré- senter, savoir 788 — Note de M. Planchon sur l'emploi de l'a- cide phénique pour détruire le Pliyl- hixern vastatri.v 783 — Note de M. Faucon sur les heureux effets de l'immersion appliquée aux vignes ra- vagées par co puceron 784 — Sur l'emploi du goudron en poudre con- tre les diverses maladies de la vigne; Note de M. Billebaut 899 — Sar l'emploi d'une poudre destinée à combattre les mômes fléaux; Note de M. Pcyrnt 900 — Réclamation de priorité relative à l'em- ploi de l'acide phénique en poudre pour la destruction du Phylloxéra vastntrix; Lettre do M. Deleuze goo — Sur un procédé destiné à combattre les ravages du Phylloxéra vastatrix; Note de M. Barthélémy ijgG — Documents concernant les ravages du Phylloxéra vastatrix, adressés par M. Boyer logS — Procédé employé avec succès contre lo puceron lanigère ; Note de M. Bos.sin.. . i iSg — Note sur l'emploi de la naphtaline pt^ur détruire le Phylloxéra vastatrix; par M. Baudet 1 1 Sg — Sur divers procédés pour la destruction do cet insecte; Note de M. Trouyet 121 3 — Note de M. Tissut i-elative aux ravages causés par lo Pliyltoxera vastatrix 1 367 — Note do M. Montcnat concernant un pro- cédé pour la destruction du Phylloxéra 02 ) Pages. vastatrix 1468 — Observations sur la germination des grai- nes submergées pendant l'inondation de 1870-71 ; Note de M. /. Lafosse 1282 — Comparaison entre les deux états d'une terre en partie boisée, en partie défri- chée et chaulée ; Note de M. Schlœsing. 1 32G — Notes de M. Lowel relatives à son pro- cédé pour la conservation des céréales. 431, 656 et 1468 — Note de M. Houzeau sur un azolimètre pour le titrage des engrais 1114 — /^"o/raussi l'article Phosphate de chaux naturel. Électoicité. — Action de l'électricité sur les tissus colorés des végétaux ; recher- ches de M. iîec(/î(e/-v'/;/("r;,Çur des perfectionne- ments que semble comporter la fabrica- tion des appareils d'induction voltaïque dans la pratique médicale. — Sur la con- tractilité musculaire interrogée à l'aide des courants électriques. — Sur les réac- tions musculaires et nerveuses dans les paralysies cérébrales et dans les paraly- sies spinales 848, 899 et 9^0 — Sur un effet particulier des décharges électriques ; Note de M. Joiibert 10G6 — Note do M. Zaliwshi intitulée : « Étude des actions naturelles de l'électricité ». aaS — Théorie mathématique de l'électricité dy- namique. [T'oir à l'article Physique ma- tlicnuttiijiie. ) — Projets d'éclairage électrique, (l'oir au mot Eclai/-agc .) Électrochimie. — Sur la séparation et le dosage de quelques métaux au moyen d'un courant volla'i'que; Note de M. Le- cnq de Bnisbaudrait 1 32'2 Électrolyse. — Recherches tliermiques sur l'électrolyse ; Notes de M. P.- A. Favre. 767, 971, io36, io85, 1186 et laSS — Note sur la conductibilité électrique des liquides, sans élcctrolyse; par Ir mente. i4G3 Embryogénie. — Recherches sur l'anémie des embryons; par M. Dnrrstr 49 — Sur la sléatose viscérale que l'on ob- serve à l'état physiologique chez cer- tains animaux au moment de leur nais- sance, moment à partir duquel elle dé- croît progressivement; NotedeM.PwTO/. 12G — Observations sur quelques points de l'em- bryologie des Lémuriens ; Jlémoire de M. Alph.-Mdne Edwardx 422 — Recherches sur la génération de {'Hélix asper.ia; Note de M. Jourdain 1059 Épidémies et épizooties. — l'oir à l'article Pathnlnifie. Errata, p. i44, 292, 35G, 409, 4^4, C33, G88, 8o4, 87G, 924, 1068, II 17, 128S, i4o4, 1452. — Page 1238, ligne 28, au lieu de Serres, LISEZ Serre. Pages — Page 1468, ligne 4, au lieu de Loiivct, LISEZ Louvel. Étiieus. — Note de M. L. Henry sur les élhers nitriques des glycols 1 285 Étoiles FILANTES. — Mémoire sur la direction des étoiles filantes ; par M. Chapclas. . . 119 — Sur l'observation des essaims d'étoiles fdanles des mois de novembre et août; Communication de M. Le T'erner i54 — Observations sur l'essaim d'étoiles filantes faites pendant les nuits des 9, 10 et i laoùt 1871 ; Communication do M. LeVerrier. 473 — Étoiles filantes du mois d'août 1871; Note de M. Chapelns 5i5 — M. Zr /"cmr/' communique diverses séries d'observations d'étoiles filantes.. G52, 730 et 784 — Note de JI. de Fom'ielle intitulée : « Pro- gramme d'une ascension aérostatique pour observer les étoiles filantes de novembre » 841 — Remarques faites à cette occasion par M. Regnault sur l'organisation des ap- pareils d'observation dans les ascen- sions aérostatiques 844 — M. Élie de Becmmnnt indique, à propos de la mémo Communication, l'opportu- nité d'emporter un cercle à réUexion dans une ascension scientifique 844 — Sur un météore remarquable obserx é dans la nuit du 19 octobre ; Note de M. Cha- pelas 1 o T 4 — Note de M. Le ^'fmc/- ayant pour titre : « Observation de l'essaim d'étoiles filantes des 12, i3 et 14 novembre, qui se fera dans le présent mois dans les stations de l'Association scientifique de France >i. 1082 — M. Le T'errier annonce, séance du lundi i3 novembre, que les opérations pour l'observation des étoiles filantes de ce mois ont commencé le dimanche 12... . ii52 — Observations du passage de l'essaim d'é- toiles filantes de novembre, dans les nuits du 12, i3 et 14 do ce mois; Com- munication de M. Le T'errier 1 194 — Remarques de M. Fnye relatives à la Communication de M. LeVerrier 1197 — Réponse de M. Le T'errier 1 198 — Sur l'apparition d'étoiles filantes atten- dues en novembre ; Note de M. Cluipelns. 1 229 — Sur l'apparition d'étoiles filantes du mois de novembre; Note de M. Le T^cr/ier. i3o5 — Étoiles filant'es de novembre observées à Athènes; Lettres de U./.-F.-J. Schmidt à M. Delaunay 1 3 1 G Explosives (JIatières). — Sur la prépara- tion industrielle et sur les propriétés de la nitroglycérine. — Sur la dambonite ic)5.. i5oA Pages, et lo dambose nitrés; Notes de M. P. Chnmpion 4^ et il4 Nouvelles Noies sur la dynamite ; par M. P. Gin-ot aoC) et ioi5 Note sur l'inllamniation des poudres ex- plosives ; par 51. Zaliiv.ski 225 Sur l'introduction de la dynamite dans l'exploitation des mines; Ùemarquos de M. Diimns à l'occasion d'une Commu- nication de M. H. Sdinte-Claire Deoillc sur l'élat actuel do la métallurgie du ) Pages, plomb en Angleterre 935 Note sur les usages de la dynamite ; par M. Barbe ". 10^5 Nouvelle Note de M. Fun relative aux ex- plosions qui se produisent dans les mines de houille 1201 Appareil pouvant servir à mesurer les températures d'altération et d(^ détona- lion des composés explosifs; Note de MM. X. Lergiie et Champion 1478 F Fer. — Sur le dédoublement de l'oxyde de carbone sous l'action combinée du fer métallique et dos oxydes de ce métal; Note de M. Grimer 28 — Sur un nouveau moyen d'obtenir du fer météorique les fi.i'ures de Widmann- stœtten; Note de M. Stan. Meunier... i338 — Note sur le dosage volumétrique du fer; par M. P. Giiyot 1 34o — Note de M. Moissanct sur le fer métallique de Groslée, qui, ne contenant ni cobalt, ni nickel, ne peut être considéré comme d'origine météorique, ainsi qu'on l'avait d'abord soupçonné 761 — T'uir aussi l'article Météorite. Ferments. — Note de M. Petit ayant pour titre : « Nouvelle lliéoiie de la fermen- tation » 2G7 — Nouvelle méthode d'incinération des ma- tières végétales et animales, applicable au dosage des éléments minéraux de la levure ; Note de M. Jlrchamp 337 — Recherches sur la nature et l'origine des ferments ; par le même 989 — Note de M. Pasteur sur un Mémoire de M. Liebig relatif aux fermentations 1419 — Sur le mode de production des ferments; Remarques de M. Fremy à l'occasion de la Note de M. l'asteur 1424 — Réplicpie de M. Pasteur à M. Fremy i4a7 — Recherches sur l'origine des levures lac- tique et alcoolique; Note de M. Tn'cul. i453 — Observations de M. Pasteur à pro|ios do la Communication de M. Trécul 1 4G1 Feu liquide. — Note de M. Guyot ayant pour titre : « Transformation du feu fenian en feu liquide » 254 Fossiles (Corps organiques). — De la pré- sence d'un reptile du type mosasaurien dans les formations jurassiques supé- rieures de Boulogne-sur-Mer; Note do 51. Sauvage 1 4 1 — Remarques au sujet des reptiles prove- nant des calcaires lithographiques de Cirin, dans le Bugey, qui sont conservés au musée de Lyon ; Note de M. Gervais. Go3 — Sur la Faune et la Flore de l'horizon la- custre jurassique intermédiaire entre l'oolithe inférieure et l'oolithe moyenne du revers sud-ouest du plateau central; Note de M. Bleielwr 794 FouDUE. — Observations sur un cas de car- bonisation d'épis de blé dans un incen- die allumé par la foudre; Note de 'MM. Derennes et Lartigne 118 — M. Dumas met sous les yeux do l'Aca- démie un échantillon de blé carbonisé provenant do l'incendie de la Manuten- tion militaire en i855, et d'un aspect identique à celui que les auteurs de la Note précédente avaient cru produit par un effet spécial de la foudre 1G9 — Inllammation d'un jet de gaz lors de la chute de la foudre ; Note de M. de Fo/i- vielle 40 ' — Ellets produits par la foudre sur un peu- plier, fondre en boule; Note de M. Piissy. 420 G Gaz. — Sur la compressibilité et la dilata- tion des gaz; Note de M, Jmngat i83 — Sur le spectre des gaz simples; Noti^ de M. A.-J. Angstrôm oGy — Sur la chaleur dégagée par la dissolution des gaz dans les liquidr-s; Note do M. /. Moutier 616 Sur une méthode de détermination des gaz résultant do l'explosion de la nitro- glycérine; Note do M. J. L'Hôte ini3 ( i5o5 , Pages. ■ Gaz d'éclaibaoe. — Sur l'innammation dps jots de gaz pondant les orages ; Note de M. (le Fomiclle 473 GÉODÉSIE. — Nmivello détermination de la vraie figure de la terre ou do la sur- face de niveau, n'exigeant pas l'emploi de nivellements proprement dits; Note de M. Ymit-VHlarceau 808 GÉocnAPHiE. — Réponse de M. Delaunar aux observations présentées, dans la séance du 2G juin, par M. Cli. Sainte- Claire Deville au sujet de la publication d'un AtUis physique de la France 23 — Réplique de M.'CA. Sainte-Claire DeMle à la précédente Communication 25 — Recherches géographiques faites dans l'île de Madagascar de i865 à 1870; Note de M. Gramlidier 535 — Sur la détermination, au moyen de chro- nomètres, des ditTérences de longitude de points éloignés ; Note de M. de Ma- gnac i3i9 GÉOLOGIE. — Mémoire sur la Clape (Aude) étudiée au point de vue stratigraphique; par M. Cayrol 5i — De la présence d'un reptile mosasaurien dans les formations jurassiques supé- rieures de Boulognc-sur-Mer; Note de M. Satioagc 1 4 1 — Sur l'origine glaciaire des tourbières du Jura neuchâtelois, et de la végétation spéciale qui les caractérise; Note de M. Ch. Martins 3i5 — Lettre de M. W/c/ic/ Z<"'ct accompagnant l'envoi d'un ouvrage qui lui est commun avec feu M. Choulcttc, et qui a pour titre : « Mémoire sur les principaux champs de filons de la Saxe et de la Rohème septentrionale » 362 — Lithologie des mers du nouveau monde ; Note de M. Delesse 5i i — Sur quelques preuves de variations dans les limites de la mer aux environs de Saint-Brieuc ; Note do M. Hénos 685 — Sur les roches qu'on a rencontrées dans le creusement du tunnel des Alpes occi- dentales, entre Modane et Bardonnèche ; deuxième Note de M. Élie de Beaumont 689 — Sur la composition des argiles du terrain houiller ; Note de M. Ch. Mène 868 — M. Dumas, en présentant, au nom de M. Ranieri , un ouvrage sur les eaux thermales et les sables brûlants des Maronti , dans l'ile d'Iscliia , indique le parti que l'on compte tirer de ces con- ditions spéciales pour l'extraction du sel marin et de divers autres produits. . 947 — Sur le gisement dans lequel la chaux Pages, phosphatée a été récemment découverte dans les départements de Tarn-et-Ga- ronne et du Lot; Note do M. Daiibréc. 1028 - Sur le terrain crétacé inférieur des Cor- bières ; Note de M. Cayrol 1 1 1 1 - Soulèvements partiels : buttes de Saint- Michel-en-l'Herm; Note de }il. Belidon. i223 - Sur le typhon ophitique d'Arguenos (Haute-Garonne) ; — Sur le type garum- nien du département de l'Aude; Notes de M. A. Leymerie 399 et i336 - Sur l'existence du terrain tertiaire infé- rieur à Madagascar; Note de "^i. Fischer. 1392 ÉOMÉTRiE. — Propriétés générales des cour- bes géométriques, relatives à leurs axes harmoniques ; Note de M. Chasles 229 - Théorèmes concernant la détermination d'une courbe géométrique d'une série de groupes de points en nombre déter- miné; par /e /«e/;(c 92761 970 - Théorèmes concernant les axes harmoni- ques des courbes géométriques dans lesquels on considère deux séries de points qui se correspondent anharmoni- quement'sur une courbe unicursale; par le même 1241, 1289, i4o5 - Sur une courbe biquadratique ; Note de M. Cornu 479 - Sur la signification géométrique des fonc- tions elliptiques doublement périodi- ques ; Note de M. Geny 729 - Des courbes tracées sur une surface et dont la sphère osculatrice est tangente en chaque point à la surface; Noie de M. Darboux 732 - Propriétés relatives aux déplacements infiniment petits d'un corps lorsque ces déplacements ne sont définis que par quatre conditions; Note do Jsl. Mann- iieini 1 096 - Sur une propriété remarquable des points où les lignes de plus grande pente d'une surface ont leurs plans osculateurs ver- ticaux, et sur la différence qui existe généralement à la surface de la terre entre les lignes de faite ou de thalweg et celles le long desquelles la pente du sol est un minimum ; Note de M. Boiis- siiiesij 1 368 - Sur les droites qui satisfont à des condi- tions données; Note de M. Halphen.. . . 1441 - Sur la duplication du cube; Note de M. y. Can'tdlo 1 435 - Mémoire do M. Stici'cnard ayant pour litre: « Problème des tangentes sans faire usage de la considération des limites ni des infiniment petits )> '. 762 - Note de M. Prévost sur le « po.stulatuin ( i5o6 ) Pages. d'Eudide » 848 Glucoses. — Note de M. G. Boiichardat sur la transformation des gUicosos en alcools monocitomiqMes et Iiexatomiques if'o8 — Sur le dosage du glucose; Note de M. F. Jean iSgy — Voir aussi l'article Sucra:. Glycérine. — Note de M. Gnuhc ayant pour titre : « Du carbonate de glycérine ou de la glycérine phéniquée » 923 Pages. Gltcols. — Note de M. L. Henry sur les éthers nitriques des glycols laSS Graisses. — Recherches sur les graisses de quelques animaux domestiques ; par M. Mène 1177 Gltta-percha. — Note de JI. Cousin « Sur un nouveau mode d'emploi de la gutta- percha laminée comme agent d'occlu- sion » 1285 H Histoire des Sciences. — Nouveaux docu- ments sur les quatre livres de VOptique de Claude Ptolémée ; Note de M. Egger. i Sg — M. Cliasles annonce à celte occasion qu'il possède une copie de l'Optique de Ptolé- mée, copie qu'il vient de transmettre à M. Boncompagni iGo — Essai sur les Aqueducs romains ; par M. Belgrnnd 1 70 — De l'influence qu'a exercée sur le déve- loppement scientifique en Arabie» iift/?-e/- Hcitsam ; Note de M. Lcderc 4o3 — Note de M. Sédillot ayant pour titre ; 'c Un dernier mol .sur les Arabes » "56 — Sur la théorie de la Lune d'Aboul-Wefà ; Note de JI. Bertrand 58 1 — Observations de M. Chastes relatives à celle Communication 588 et GSy — Observations de M. Bertrand sur la Note de M. Chasics 765 — Réplique de M. Cliasles 8o5 — Note de M. Bertrand en réponse à celle de M. Chasles 889 — M. Ze Verrier annonce que des recherches vont être faites en Orient pour décou- vrir des manuscrits plus complets des œuvres astronomiques d'Aboul-Weffl . . 890 — M. Chasles dit avoir trouvé autrefois, dans une bibliothèque de Constanli- noplc , des traces xlu Traité d'Aboul- Wefâ 890 — Réponse de M. Chas/cs an\ observations de M. Bertrand à propos d'Aboul-Wcfà. 982 — A l'occasion d'une question récemment soulevée devant l'Académie sur l'inven- tion de la photographie, M. Fondct adresse copie d'un travail dans lequel il fait ressortir les titres de Niccjjlinre Niepcc à cette invention, travail pré- senté sous forme do Rapport au Conseil municipal de Chalon-sur-Saône, le 10 fé- vrier 18G9 r3G7 — Li^ttre de M. /.-./. Barth jointe à l'en- voi de trois opuscuUîs sur une ques- tion concernant l'histoire de la chimie et intéressant, à ce que pense M. Barth, la mémoire de Lavoisicr 1 3G7 Houilles. — Chaleur de combustion et com- position de deux houilles anglaises du pays de Galles. — Chaleur de combus- tion et composition des lignites; Notes de MM. Scheurcr-Keslner et Ch. Meu- nier 1061 et i339. Huiles. — Recherches expérimentales sur les propriétés des huiles siccatives; Lettre de M. Sncc à M. Chevreul 1274 — Remarques faites à propos de cette Com- munication par M. Thcnaid SUT un em- ploi de l'huile de lin comme vernis non siccatif 127G — Recherche et dosage de l'huile d'arachide dans l'huile d'olive; Note de M. J. Re- nard 1 33o — Note de M. Godin intitulée : « Dissolu- tion, dans les huiles, des composés mé- talliques et organiques à l'aide des ben- zoates 1 1 7G HTDR.HULIQUE. — Théorie du mouvement non permanent des eaux, avec application aux crues des rivières et à l'introduction des marées dans leur lit ; Mémoire de M. de Saint-T'ennnt i47 et 237 — Note sur la houle et le clapotis; par le même 52 1 et 589 — Mémoires sur le mouvement permanent varié de l'eau dans les tuyaux de con- duite et dans les canaux découverts; ]iar M. Boussincsq 34 et loi — Théorie générale des mouvements qui sont propagés dans un canal rectangu- laire horizontal ; par le même 256 — Théorie des ondes et des remous qui se propagent le long d'un canal rectan- gulaire horizontal , en communiquant au liquide contenu dans ce canal des vi- tesses sensiblement pareilles, de la sur- face au fond ; par le même. . . 1 1 jg et 1210 HYGiiiNE PUBLIQUE. — Mémoire sur le chauf- fago et la ventilation du palais du Corps Législatif pendant la session 1869-1870; par M. Morhi Développement de l'oïdium auranliacum dans les pains de la Manutention mili- taire, développement déjà signalé en 1 843 par M. Payen ; Note de M. Dumas. . Sur Voïdium aurantiaciim du pain au point de vue pathologique; Note do M. E. Decuisne ( i5o7 Pages. 420 684 ) Pages. Note de M. Grimnad [Aq Caux) ooncer- nant 1' « Isolement personnel en temps d'épidémie » 43i Aérage du tunnel du mont Cenis; Note de MM. Grimmitl, do Caux, et Boillot 781 M. Flament adresse un Mémoire intitulé : « Sur un mode d'installation des cabi- nets d'aisances par la ventilation ».. . . 616 Sur un procédé pour la désinfection des fosses d'aisances ; Note de M. Fahlinnn. ioi5 I Incinéuation. — Effets de l'incinération sur des papiers brûlés trouvés dans l'incen- die du Ministère des Finances; Note de M. Chcvreid 83 — Note de M. Bêchur.ip sur une nouvelle méthode d'incinération applicable au do- sage des éléments minéraux de la levure. 387 — Voir aussi l'article Foudre. Infini (l'). — De son emploi en mathéma- tiques ; Note de M. Trtinson 367 Institut. — Lettre adressée à l'Académie des Sciences, par M. le Président de l'In- stitut., l'invitant à désigner un de ses Membres pour la représenter comme lecteur dans la prochaine séance trimes- trielle qui doit avoir lieu le mercredi 3 janvier 1 872 i345 In'Stiiu-ments de mathématiques. — Note de M. Marcel Deprez accompagnant l'en- voi d'un instrument servant à calculer mécaniquement la valeur des aires des centres de gravité et des moments d'i- nertie des figures planes 786 Instruments d'astronomie et instruments d'optique. — Note de M. Lœvy sur un nouvel instrument équatorial 85 1 — Lettre de M. Bardou relative aux instru- ments fournis par lui à M. Janssen pour ses observationsde l'éclipsé de décembre. 1487 — Notes de M. Brachet sur diverses modi- fications qu'il propose d'apporter au mi- croscope. — Sur une lunette dioptrique binoculaire achromatique.'.. . 99701 i435 Iode. — Note sur l'iodochromate de potasse ; par M. P. Guyot 46 Isolement. — Note de M. Griuiaud [ de Caux ) concernant 1' « Isolement personnel en cas d'épidémie » 431 L Lait. — Analyse du lait de vaches atteintes du typhus contagieux ; Note de M. Hus- son Legs Buéant. — Communications concernant le choléra-morbus ou les dartres, en- voyées au concours pour le prix Bréant, par MM. Grimauil (de Caux), fj'allacc, Poggioli, Bourgogne, Fariner, Stewart, de Braunec/.er., Jenchen, Kirchpatrick, Barbie, Erb, Burguml, Volbach, Carret, Hutchins , /anneau., Graeve , Clarlie, Scliofiehl, Meiville, Lcnagan, Men'ille, Tory, Morelli, Donoi'an. 33o, 489, 618, 339 657, 729, 848, 997, 1095, 1160, i3i4 et i435 Lignites. — Sur la composition et la chaleur de combustion des lignites ; Note de WA. Scheurer-Keslncr (tl Ch. Meunier. i332 Lumière. — Sur la détermination de sa vi- tesse ; Note de M. Cornu 857 — Influence de la lumière diversement colo- rée sur le développement des corps vi- vants (^o//- l'article Couleurs du spectre). LU.MIÈRE zodiacale. — Sur un rap[)ort ob- servé entre le rayonnement solaire et la lumière zodiacale ; Note de M. Gaillard. 517 M Machines a vapeur. — Nouvel indicateur dynamométrique faisant connaître tou- tes le.s circonstances du travail de la machine ; Note de M. Deprez 654 — Notes de M. Crussard intitulées : « Em- ploi combiné de la vapeur et de la pres- sion atmosphérique pour réduire d'envi- ron moitié la dépense de combustible ( i5o8 ) l'aies, dans la navigation à va;>our ».. 33o et 656 — M. Fontaine adresse un complL'mcnl à son Mémoire sur une petite machine à vapeur dite « moteur domestique »... . 33o Magnétisme terrestre. — Sur la variation diurne lunaire et sur la variation sécu- laire de la déclinaison magnétique; Noie de M. Broiui io5 — Observations magnétiques de 1870; Com- munication de M. Diamilla-Multcr 674 — Note du mc'nie physicien concernant une deuxième série d'observations simulta- nées qui se feront, le i5 octobre 1S72, pour déterminer la valeur absolue moyenne de la déclinaison magnétique de ce jour sur toute la surface du globe. ioG3 — M. Le Verrier communique une Lettre de M. Buys-Ballot accompagnant l'envoi des diagrammes de l'enregistreur de la déclinaison magnétique à Utrecht 785 — Observations des déclinaisons de l'aiguille aimantée, faites à l'Observatoire do la marine à Toulon, à 7' Se™ du matin, de- puis 18G6 ; Note de M. Pagel 914 — Histoire des observations relatives à l'ac- tion des conjonctions écliptiques sur les éléments du magnétisme terrestre ; Note de M. Moïse Lion 1 23o — Observations do M. Le Verrier relatives à cette Communication i a3 1 Mandragokine. — Note de M. Gnube sur une base organique qu'il désigne sous ce nom et qu'il obtient de la racine de la Man- dragore 57 Marées. — Mémoire de M. Pariiot sur les marées fluviales gi — Sur le service maréographique du canal de l'isthme de Suez; Lettre de M. F. de Lcsseps 366 MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Rapp'ort sur un Mémoire de M. M. Zwi- relatif aux équa- tions générales des mouvements inté- rieurs des corps solides ductiles au delà des limites où l'élasticité pourrait les ramener à leur premier état; Rappor- teur M. de Sainl-J'enant 86 — Sur le principe de la moindre action : ad- dition faite par M. Seriet à son Mémoire du 12 juin 1871. — Deuxième addition à ce Mémoire, cas des systèmes à liaison com[)létc 145 et agS — Du mouvement d'un corps solide qui sup- porte un système matériel animé d'un mouvement relatif par rapport à ce corps ; Note de M. Rcsal 164 — Du mouvement d'un système matériel rapporté à trois a.'ies rectangulaires mo- biles autour de leur origine; par le P.nges. . uGo même — Du mouvement d'un point soumis à l'ac- tion d'une cause périodique, et qui éprouve une résistance constante dirigée en sens inverse de la vitesse; par le même 1201 — Sur l'intégration des équations aux diffé- rences partielles relatives aux mouve- ments intérieurs des corps solides duc- tiles, lorsque ces mouvements ont lieu par plans parallèles; Note de M. M.Leir. 1098 — Théorie du déplacement d'une figure qui se déforme; Note de M. Durninde. . . . 736 — Sur les vibrations transversales des fils et des lames minces ; Note de M. Gripnn. I2i3 — Sur la transformation du potentiel par rayons vecteurs réciproques ; Note de M. Haton de la Goupillière 1 438 MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — De l'influcnce des chaînes de sûreté du matériel des che- mins de fer ; Note de M. H. Resal 4»4 — Du profil rationnel des segments du piston d'une machine à vapeur; par le même. 542 — Théorie du régulateur Larivière ; par le même 7^4 — Recherches sur le calcul des volants des machines à vapeur à détente et à con- densation ; par le même 1 3 1 1 — Note sur les conditions de résistance d'un volant ; par le même 1 434 — Étude sur la torsion prolongée au delà de la limite d'élasticité. — Résultats des expériences de flexions faites sur des rails de fer, en fonte et en acier, au delà de la limite d'élasticité; Notes do ^i.Tresca iio4ct ii53 — Sur la mécanique des corps ductiles; Noie de M. de Suint-Venant 1 1 8 1 — Sur le rabotage des métaux; Note de JL Trcsca 1 307 — Sur un nouvel organe de transformation du mouvement circulaire altt^rnatif en mouvement rectiligne alternatif ; par M. H. Poulain 1 3 1 4 — Sur une machine électromagnétique con- struite en 1860, d'après le même prin- cipe que la machine de M. Gramme; Lettre de M. Pacinotti 543 MÉCANIQUE CÉLESTE. — Mémoire de M. Fayc ayant pour titre : « Sur l'histoire, en l'état présent, de la théorie des co- mètes » 88i et 925 — Sur l'accélération du mouvement do la Lune ; Note de M. Passât 962 MÉDECINE LÉGALE. — M. Tardicii envoie au concours pour le prix Chaussier quatre ouvrages relatifs à diverses questions de médecine légale 48S { «5o9 ) Pages — Rccherclie de l'acide clilorhydriqiie dans les cas d'empoisonnement ; Noie do M. /. Bonis 1 109 Mercure. — Sur la diffusion des vapeurs mercurielles ; Note de M. Mergt-t i35G — Observations de M. Dumas relatives à la Note précédente i3Gi — Tension sensible de la vapeur de mercure à basse température; passage extrait d'une Lettre de M. Rcgmadt i46a — Observations de M. Boussingault à propos du passage reproduit i463 MÉTALLIQUES (DISSOLUTIONS). — Rccherches de M. Berthdot sur l'état des corps dans les dissolutions (sels métalliques) 1472 MÉTAUX. — Note de M. H. Sainte-Claire De- ville accompagnant la présentation d'un opuscule « Sur l'état actuel de la métal- lurgie du plomb en Angleterre « gSS — Sur la séparation et le dosage de quelques métaux au moyen d'un courantvoltaïque; Note de M. Lecoq de Boisbaudran 1822 — Sur le traitement des schlicks provenant des minerais de plomb ; Note dell. AV/rt. 1487 — Mémoire de M. Trcsca sur le rabotage des métaux 1 3o7 — fo;> aussi l'article Mécanique appli- quée. MÉTÉORITES. — Étude lithologique de la mé- téorite de Parnallee (Indes anglaises); Note de M. Meunier 346 — M. le Minisire de l'Instruction publique transmet une Lettre du Consul de France à Elseneur sur l'arrivée à Copenhague d'énormes météorites de fer découvertes au Groenland 1268 — Contribution au métamorphisme météo- rique ; Note de M. J. Meunier 1284 — Note sur la coexistence de deux types lithologiqucs dans la même chute de météorites ; par /e même i483 MÉTÉOROLOGIE. — Sur le régime pluvial de l'Asie septentrionale et orientale ; Note de M. y. Raulin aSo — Dosage des acides nitreux et nitrique dans l'eau de pluie; — prévalence alternative de l'acide nitreux et de l'acide nitrique dans l'eau de pluie ; Notes de M. C/ia- brier 485 et 1273 — Sur la loi de l'évolution similaire des phénomènes météorologiques ; Note de M. Poey 844 — Sur des phénomènes de mirage observés en Ecosse pendant les périodes orageuses du i5 juin et du 5 juillet 1871 ; Note de M. de Fom'ielle i3i — Sur les indications d'une aiguille aiman- tée à l'approche d'une tempête ; Note de C. R., 1871, 2« Semestre. (T. LXXllI.) Pages. M. Fortin 225 — Surla bourrasquedu 11 juilleti87i ; Note de M. Chapelas 221 — Phénomènes météorologiques observés du 20 juillet au 3o août 1871; Note de M. Chacormtc , 402 — La bourrasque du 1 1 juillet et les orages à grêle dans l'est de la France. — Orage du 29 juillet; Note de M. P. Guyot. . . 354 et 5i7 — Notes sur la coloration du ciel à Nancy, en juillet, août, septembre, octobre et novembre 1 87 1 ; par le même 40a, 03o, ga3, iii4 et i34o — M. Guyot annonce que la gelée de la nuit du 18 mai s'est fait sentir très-fortement aux environs de Nancy 142 — Note de M. de Valcourt ayant pour titre : « L'hiver à Paris, à Montpellier et à Cannes » 222 ~ Documents adressés par M. Biseau de Hauteville sur le froid anormal observé dans la nuit du 1 7 au 18 mai 402 — M. Le Verrier communique une Lettre de M. Coumbary, directeur de l'Obser- vatoire de Constantinople, sur le froid extraordinaire de mai 1871 731 — Sur le froid du 9 décembre 1871; Note do M . Delaunay 1 347 — Sur la précocité du froid en 1871; Notes de M. Ch. Sainte-Claire Denlle. 1296 et i348 — Sur les froids de décembre 1871; Note de M . Delaunay 1 4 1 3 — Sur le froid du 9 décembre; Note de M. Edm. Becquerel 1 4 1 8 — Remarques de M. Ch. Sainte-Claire De- ville à l'occasion de cette Communica- tion 14 18 — Résultats sommaires d'observations faites à Ykouno (Japon) ; Note de M. Sémz... 478 — Lettre de M. Diainilla-Muller concernant une deuxième série d'observations simul- tanées qui auront lieu sur toute la sur- face du globe le i5 octobre 1872 io63 — Observations faites à Alger par M. Bulard sur les perturbations atmosphériques de novembre 1 87 1 1 340 — M. de Tastes adresse une Note intitulée : « Sur les courants atmosphériques de l'hémisphère boréal au point de vue do la prévision du temps » 611 — Ko//- aussi l'article Observatoires. MÉTHYLUiPiiÉ.N'YLAMi.NE. — Note deM..Srt/Y/r sur ce composé 75 1 Minéralogie. — Sur les formes cristallines de la nadorite ; Note de W.Descloiseaux. 8 1 — Sur une nouvelle espèce minérale rencon- trée dans le gîte d'étain de Montebras 19G i5io l'a[;es. (Creuse) ; Note de M. Mnisscnet i-xy Note sur la montebrasite ; par M. Dcs- cloiscaux 3o6 Observations optiqups et cristallograplii- ques surlamontebrasileetramblygonitc de Montebras (Creuse); par le même .. 1247 Analjfse de l'amblygonite de Montebras, minéral pour lequel le nom proposé [mon- tchrasitr] indiquerait, comme espèce une simple variété; Note de M. Pisani 1479 Sur une idocrase d'Arendal, en Norvège ; Note de M. Damaur 1040 Analyse d'un grenat du Mexique; par le même 1 o4 1 M. Elie de Bemimont met sous les yeux de l'Académie une collection de miné- raux du Chili adressée par M. Domeyko. i3i5 Sur les doléritcs do la chaux de Ber- PEges. gonne et les zéolithes qu'elles contien- nent ; Note de M. F. Gminnnl l447 MoNAMiNEs. — Formation de monamines se- condaires par raction ries bases de la formule C"il(2« — 7) H'Az sur le clilor- hydrate de naphtylamine; Note de MM. Girard et Voat 627 Moteurs. — Mémoire de M. Lecnnte ayant pour titre : « Moteur hydro-atmosphé- rique du Rabey » GiC — M. le Secrétaire perpétuel, en signalant, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance, un opuscule de Mil. Lo- mer et Ellershaiiscii, intitulé : « Utili- sation de la chute d'eau dans le Rhône, près Bellegarde « , fait un résumé de ce projet déjà on voie d'exécution... 65- N Naphttlamine. — Formation de monamines secondaires par l'action des bases de la formule C"H ( a « — 7 ) H" Az sur le chlor- hydrate de naphtylamine; Note de MM. Ch. Girard et G. Vogt C27 Navigation. — Compensateur de la déviation du compas à bord des navires en fer; Note de M. Arson 429 — Lettre de M. F. Rives sur les perfection- nements apportés par son frère feu /. Rives aux procédés de sauvetage des navires ayant une voie d'eau 1066 — Sur un procédé pour réduire la consom- mation de coinbustible dans la naviga- tion à vapeur par l'emploi combiné de la vapeur et de la pression atmosphé- rique ; Notes de M. Crusmrd. ... 33o, G56 et 121 2 Nitroglycérine. — Sur la préparation in- dustrielle et les propriétés de ce com- posé ; Note de M. F . Champion 42 — Sur la formation des composés organiques qui dérivent de l'acide azotique; Note de M. Bcrthelijt 2G0 — Sur une méthode de détermination des gaz résultant de l'explosion de la nitro- glycérine; Noie de M. L. L'hote ici 3 Nombres (Théorie des). — M. Coyteux adresse une Note relative à une propo- sition de Legcndre mise au concours pour l'année i858, et concernant un point de la théorie des nombres 962 Nomenclature scientifioie. — Des em- prunts faits par le français à la langue arabe; Notes de M. .Çrt•////o^.. 284 et 766 Nominations de Membres et de Corres- pondants DE l'Académie. — M. Puiseux est nommé à la place vacante dans la Section de Physique par suite du décès de M. Lamé 85 — M. Lacaze-Di(tliiers est nommé à la place vacante dans la Section d'.\natomie et de Zoologie par suite du décès de M. Lon- get 3i8 — M. Bcls;raml est nommé à la place d'Aca- démicien libre, vacante par suite du décès de M. ■J^i'g- Daméril 535 0 Observatoires. — M. SheUvood adresse de Montréal une Lettre relative aux résul- tats obtenus par les observatoires orga- nisés au Canada et déjà mis en com- munication électrique avec le câble transatlantique ^oZ — M. Le Verrier communique une Lettre de M. Alluard relative au projet d'éta- blissement d'un observatoire au sommet du Puy-de-Dôme ioi5 — Sur l'installation iirochaine d'un obser- vatoire astronomique à Cordoba (Répu- blique Argentine) ; extrait d'une Note de M. Gould, communiquée par M. Tfon nilarcenii 1 185 CCdème. — Des lésions du tissu conjonctif ( i5 Patres. 24 lâche (tissu cellulaire) dans l'œdèmo ; Note de M. Ranvicr Oïdium. — Développement, sur les pains de la Manutention militaire, de Voïdiiim anrantiiiriini, fait déjà si2;nalé en i8.i3 par JI. Payen; Note de M. Diimaa fyio — Sur \ oïdium auriinliiicum du pain; Notes de M. E. Decaixne Soy et 684 — Sur quelques points de l'histoire de Yoï- dium aiirantidciiin ; Note de M. G-iuthler de Claubry -?25 — Sur une source constante de reproduc- tion de Xoïdiuin (lurantiacum ; Note do M. Fanssagrii'cs -81 — Note sur l'oïdium du tabac; par M. P. Giiyot Optique. — Sur la théorie de quelques phé- nomènes d'interférence; Note de M. Mtis- cart 3-5 — Sur la polarisation successive de la lu- mière, et description d'un nouvel appa- reil de polarisation; Opuscule offert à l'Académie par M. ÎVheciisUme 4'2i — Explication, à l'aide de la théorie des 9-iO P.aj;cs franges, de l'apparition d'auréoles lumi- neuses observées dans les ascensions aérostatiques; Note do M. dp FonvieUr. i485 ORGANoonAPniE vÉGÉTALR. — Remarques sur l'origine des lenticelles; Note de M. Trécul l5 — Sur une disposition remarquable des sto- mates dans quelques végétaux ; par le même 1 58 — Sur les divers modes de nervation de l'ovule et de la graine; Note do M. /«« Ticghrm 4G7 Ozone. — Notes de M. Pigeon sur la nature de l'ozone et sur ses effets thérapeu- tiques 225, 43i et 544 — Obser\ations de M. Saint-Edme concer- nant un Mémoire do M. Houzeau sur l'ozone 63o — M. Edm. Becquerel rappelle que , dans des expériences qui lui étaient com- munes avec M. Fremy, il a obtenu la production de l'ozone dans des tubes à oxygène non pourvus de lils de platine à l'intérieur 647 476 Paléoethnologie. — Constructions de l'épo- que préhistorique découvertes à Santo- rin; Note de M.M. Gorceix et Mamel.. — Découverte d'instruments de pierre en Egypte, au Sinaï et au tombeau de Josué ; Note de M. l'abbé Richard 540 — Habitations lacustres du midi de la France (région pyrénéenne); Note de M. Gar- '•'go« 1 220 Papiek. — Note de M. Chevreul accompa- gnant la présentation d'un bloc de pa- piers incinérés provenant do l'incendie du ministère des finances 83 Paquets cachetés (Ouveuture de). — Sur la demande de M. E. Bazin, on ouvre, dans la séance du 24 juillet, un pli ca- cheté déposé par lui dans la séance du 10, et qui se trouve renfermer une Note sur une machine d'induction magnéto- électrique 288 Pathologie. — Mémoire ayant pour titre : « Cryptogamie réno-vésicale et condi- tions physico-chimiques de la végétation de cryptogames vivant sur et dans les animaux ou sur les végétaux » ; par M. Bergcrct — Recherche de la xantine dans les calculs vésicaux ; Note de M. Lebon 47 — Sur l'anémie des embryons; Note de i M. Darestc /m' 34 De l'état sous lequel les virus sont jetés dans l'atmosiihère par les sujets atteints de maladies virulentes ; Note de M . Cluin- ''eau iiG Des lésions du tissu cellulaire dans l'œ- dème ; Note de M. Ranvicr 124 Des modifications que subit le lait de femme par suite d'une alimentation in- suffisante; Note do M. E. Decaixne 128 Recherches sur les complications cardia- ques de la variole; par MM. Desnos et Bouchard 255 Sur la nature de l'affection dite : «pour- riture d'hôpital » ; Note de M. Netier.. 33o Sur l'épilepsieabsinlhiquc; nouvelle Note de M. Magnan 341 Note de M. .S/Hw^surla « Trichoschisie », affection qu'il considère comme une cause assez fréquente de l'alopécie 4o3 Des modifications imprimées à la tempé- rature animale par les grands trauma- tisines ; Note de M. Demarquay 471 Notes adressées par M. P/^fo/; sur diverses questions concernant la médecine et se rattachant à une précédente Communi- cation sur l'ozone 644 et 729 Note sur les affections charbonneuses de riiuuuuc ; par M. Déchu 83G Sur la fragmentation des balles et leur fusion probable dans certaines plaies 196.. ( l5l2 ) Pages. I2I2 1398 715 191 101 5 d'armes à feu ; Noie de M. Cozc. . . — Sur la non-conlagion de la peste bovine; Note et Lettre de M. Pigron... 962 et — Sur une épidémie d'ictères essentiels ob- servés à Paris et dans les environs; Note de M. E. Dccaisne i486 — Sur l'avortement eiizootiqiie dans l'espèce bovine ; Note de M. ^(«//c/ à propos d'un travail de M. Ziindcl 897 Pendule. — A l'occasion de la deuxième Note de M. Elie de Bcaumont sur les roches rencontrées en perçant le tunnel entre Modane et Bardonnècho, M. Paye fait ressortir l'intérêt qu'il y aurait à profiter de ce percement pour étudier la marche du pendule en des points convenablement choisis à l'intérieur et à l'extérieur de la montagne — M. Elle de Benumont^ en offrant à l'Aca- démie ses deux Notes sur les roches du tunnel des Alpes, rappelle la remarque ci-dessus mentionnée de M. Paye — M. Le f'errier annonce, d'après une Lettre de M. Diaiuilla-i\Iiiller, la très-prochaine réalisation du vœu exprimé par M. Ptn — Sur les expériences du pendule qui vont être faites dans le tunnel des .\lpes oc- cidentales ; Lettre du P. Secchi 1 192 PÉTROLE. — Lettre de M. d'Jbhadie de Btir- rau concernant le procédé de M. Gar- nier pour la distillation du pétrole. — Lettre do M. Garnier 490 et 544 — Piapport verbal sur ce procédé; par M. H. Sninte-Clnire Deinl/e 490 — Sur les pétroles du Bas-Rliin; Note de M. Le Bel — Mémoire de M. H. Bjnsson sur le pétrole. — Note de M. Bioi/i/i relative à des essais pour rendre le pétrole moins inflamma- ble Phénols. — Faits pour servir à l'histoire des phénols; Note de !\1M. Diisari et Bnrdy 1276 Phosphate de chaux naturel. — M. le &- crétaire perpétuel \>Yéseniei à l'.Vcadémie des échantillons de ces phosphates pro- venant de Cailux (Tarn-et-Garonne) et do Cajarc ( Lot) 997 — RI. Combex rappelle à cette occasion que la découverte du phosphate de chaux de Cailux est due à M. Poumaièdc qui en avait signalé l'importance — Sur le gisement dans lequel la chaux phos- phatée a été récemment découverte dans les départements de Tarn-el-Garonne et du Lot; Note do M. Daubrce 102 — Nouveaux documents sur les gisements de phosphate de chaux naturel en France ; Pa[;cs. et i36G 499 609 1340 997 adressés par M. Mnlinnwshi. . 1114 — Sur la composition de la chaux phospha- tée récemment exploitée dans le dépar- tement du Lot et le département de Tarn- et-Garonne; Note de M. Bobierre l36l — Sur les gisements de chaux phosphatée exploités à Saint-Antonin et à Cailux (Tarn-et-Garonne) ; Note de M. Tnttat . j3C3 Phosphore. — Recherches sur la transfor- mation réciproque des deux états allo- tropiques du phosphore ; Note de M. Lc- moine 797 et 837 — Théorie des réactions simples limitées par l'action inverse, et application à la trans- formation du phosphore ; Note de M. G. Lcmoine 990 Phosphorescence. — Sur un nouveau phé- nomène de phosphorescence produite par l'électricité de frottement ; Note de M. Jlvergniat I2l5 Phosphoreux (Bronze). — Voir l'article Bronze. Phosphures. — Considérations théoriques sur les phosphures d'hydrogène; Note de M. Lecnmte 254 Photographie. — Note de JL Smibrnny con- cernant un procédé qui permettrait de ])hotographier sur une grande échelle les planètes les plus voisines de la Terre. 962 — Observations de M. le Secrétaire perpé- tuel à propos de l'une des lectures faites dans la dernière séance publique et do la part qui y est attribuée à Dagucrre dans l'invention de la photographie. . . 1017 — Observations faites par M. Chevreid à propos de la même Lecture, sur les tra- vaux do Niréphore Nirpce 1017 — Observations de M. Morin sur le même sujet 1020 Physiologie. — Recherches e-^périmentales sur l'influence que les changements de pression barométrique exercent sur les phénomènes de la vie; Notes de M.Brrt. 2i3 et 5o3 — Phénomènes et causes de la mort des animaux d'eau douce que l'on plonge dans l'eau de mer ; par fc //;p/HP. 382 et 464 — Des gaz du sang. Expériences physiolo- giques sur les circonstances qui en font varier la proportion dans le système ar- tériel ; Mémoire de MM. Mathieu et Ur- bain 216 — Sur l'arrêt delà circulation du sang pro- (luile par l'introduction d'air comprimé dans les poumons; Note de M. Gréluint. 274 — Note de M. Pigeon sur l'appareil pulmo- naire considéré comme foyer généra- teur du calorique 5i8 ( i5 Pages. — Sur le rîilc que joue le système nerveux dans les changements rapides de colora- tion que présentent certaines espèces de poissons; Note de M. G. Pouc/wt 943 — Lois de la croissance chez les Mammi- fères ; Note de M. Prnsel 34^ — Sur la théorie de l'achèvement hâtif des os ; Note de M. A. Sansoii 921 — Mémoire de Jf. Peitigrcw « sur la phy- siolop;ie de l'aile » 4*^9 — Du temps qui s'écoule entre l'excitation du nerf électrique de la torpille et la dé- charge de son appareil; Note de M. Mn- rey 918 — Détermination de la durée de la décharge électrifjue chez la torpille ; par le même. gSS — Remarques concernant celte dornièro Communication ; Lettre de M. A. de La Ri>'c à M. Dumas laSC — Contributions à l'histologie et à la physio- logie des nerfs périphériques; Note de M. Ramier 1 168 — Sur la phosphorescence des œufs du Lam- pyre commun; Note de M. Joasset.... G29 — Recherches sur la génération de VHeli.v nspcrsa; Note de M. S. Jourdain loSy — Sur la greffe épidermique ; Note deM.iîc- vcrdin 1 280 — Sur la stéatose viscérale que l'on observe à l'état physiologique chez quelques ani- maux ; Note de M. Parrot 126 — Action physiologique de l'aconitine cris- tallisée; Note de MM. Gréant et Du- quesnel 20g — M. H. Panofha annonce avoir vérifié, par une autopsie cadavérique, les idées énoncées dans son Mémoire sur la pro- duction du son dans la voix humaine.. 100 — Lettre de M. Gérard concernant son pré- cédent travail sur la vision 5i8 — Influence de la lumière diversement colo- rée sur le développement des êtres vi- vants (/-'«(Vl'article Couleurs du. spectre'). Physiologie pathologique. — Sur les modi- fications imprimées à la température animale par les grands traumatismes ; Note de M. Demarquay 4/ ' — M. Bonnafont adresse une Note sur ses différents travaux de phjsiologie patho- logique et de thérapeutique de l'appa- reil de l'ouïe 056 — Note de M. A. Tripier concernant les réactions musculaires et nerveuses dans les paralysies cérébrales et dans les paralysies spinales 946 — Sur l'avortemont enzootique dans l'espèce bovine ; Note de i\I. Bouler 897 Physiologie végétale. — Recherches do i3) Pages. M. Cailtetet sur cette question : « Les feuilles des plantes peuvent-elles absor- ber l'eau liquide? » 681 — Sur l'origine du carbone fixé par les vé- gétaux à chlorophylle; par le même.. . 1476 — Recherches sur les mouvements de la sève à travers l'écorce; par M.£.Frt/cre. 1263 — Observations sur la germination des grai- nes submergées pendant l'inondation de 1870-1871 ; Note de M. Joseph Lufossc. 1282 — Sur le Penicidium bicolor; Note de M. de Scjnes 1 388 — Infiuence de la couleur violette sur la croissance de la vigne ; Note de M. Poey. ia36 — Influence des diverses couleurs sur la végétation ; Note de M. P. Bert l444 — M. i>eWffrr/, à propos des précédentes Com- munications, rappelle les Mémoires qu'il a présentés à l'Académie en i858, con- cernant l'influence qu'exercent les rayons de diverses couleurs sur les phénomènes de la vie 1 487 Physique du globe. — Sur l'extension du ^ulf-stream dans le Nord et sur la tem- pérature des mers; Note de M. Grad... i33 — Études sur l'origine des courants d'air principaux ; par M. La?-tis;ue i37 — Sur la théorie des deux Soleils comme four- nissant une explication des principaux faits relatifs à l'époque glaciaire; Mémoire de M. Laterrade 32 — Sur l'origine glaciaire des tourbières du Jura neuchatelais et de la végétation spé- ciale qui les caractérise; Note de M. Cli. iMartins 3i5 — Sur les petits glaciers temporaires des Vosges; Note de M. Cli. Grad 890 — Sur la houle et le clapotis ; Note de M. île Saint-J'eiiant 521 — Sur quelques preuves de variations dans les limites du rivage de la mer aux en- virons de Saint-Brieuc ; Note de M. Hé- nos 685 — Lettre de M. Z)/(7/«///rt-i)'/«//(;7- concernant les expériences de physique du globe qui vont être faites dans le tunnel des Alpes ioi5 — M. Élis de Beaumont, en présentant un exemplaire de ses deux Notes sur les roches du tunnel des Alpes, rappelle la remarque faite à ce propos par M. Paye sur l'opportunité d'étudier le mouve- ment du pendule à l'intérieur et l'exté- rieur de la montagne 1191 — Sur les expériences du pendule qui vont être faites dans le tunnel des Alpes; Note du P. Secehi 1 192 — Do l'influence de la neige sur la tempe- ( " Pages, rature du sol à diverses profondeurs , selon qu'il est gazonné ou dénudé; Noie de MM. Becquerel père et fils 1 4i5 Physique généil\le. — Note de M. André relative à diverses questions de phy- sique générale 1177 — M. Laroque adresse plusieurs pièces rela- tives à des questions de physique gé- nérale 1 397 Physique mathématique. — Note sur la théorie mathématique de l'électricité dynamique ; par M. Bertrand g65 — Sur l'intégration des équations aux diffé- rences partielles de la physique mathé- matique ; Note de M. E. Mathieu 986 Physique jiolkculaiiie. — Sur le rôle de l'espace dans les |)hénomènes de dis- solution ; Nota de M. Vnlson 1 376 Planètes. — M. Le Verrier communique à l'Académie les éléments de la petite pla- nète Cassandi-a, déterminés par M. Pc- ters 653 — M. Dclaunay annonce que, le 12 sep- tembre 1871, une nouvelle ijlanète té- lescopique a été découverte à Marseille par M. Borrelly, et que M. Stiphan, in- struit par dépèche télégraphique de cette découverte, a observé l'astre à Paris dans la nuit suivante 716 — M. Delaunar communique les observa- lions dos planètes (116) et (117) faites récemment à l'Observatoire de Paris, et une Lettre de M. Luther concernant la découverte d'une nouvelle petite pla- i4) Pages. nète faite le n septembre par M. Tirt- jen, et celle qu'il a faite lui-même le 14 de ce mois d'une autre petite planèie. 766 — Sur les deux planètes récemment dé- couvertes ; Note de M. Dclaunay 824 — Observation des planètes récemmeni dé- couvertes; Lettres de MM. Luther et Petcrs à M. Le Verrier 849 — Détermination de l'orbile de la planète (117); par M. Tisserand 85o — Détermination de l'orbite de la planète ( 1 1 G ) ; par le même 900 — Éléments de la planète (io3) Hern ; par M. G. Leveau io43 Plomb. — Voir l'article Métaux. Pluie. — Sur le régime pluvial de l'Asie septentrionale et orientale ; Note de M. V. Rnulin 280 — Dosage ;les acides nitreux et nitrique dans l'eau de pluie. — Prédominance al- ternative de l'acide nitreux et de l'acide nitrique dans les eaux de pluie; Notes de M. Chabrier 485 et 1273 Potasse. — Sur la répartition de la potasse et de la soude dans les végétaux ; qua- trième Mémoire de M. Pe/igor 1072 — Observations de M. Dumas et observa- tions de M. Chevreul relatives à cette Communication 1080 — Sur la séparation de la potasse et de la soude ; Note de M. Schlœsing 1269 Précipités (Formatio.n des). — Recherches thermiques sur cette question; par M. Berthelot iio5, 1 1G2, I2i5 R Rage. — Note de M. .Bc/v/^w sur un procédé qu'il emploie pour combattre la rage.. 5i8 — M. Bouler, à l'examen de ipii cette Lettre a été renvoyée , déclare que si le si- gnataire est, comme il le prélend, en possession d'un moyen efficace de gué- rir la rage, il serait coupable s'il no s'empressait pas de le faire connaître.. 654 Salines (Solutions). — Note de M. J'alson sur les propriétés moléculaires de ces solutions considérées au point de vue des densités 44 1 Sauvetages. — Mémoire de M. F. Rives con- cernant les perfectionnements apportés par feu M. /. llivcs, son frère, aux pro- cédés de sauvetage des navires ayant une voie d'eau 1 0G6 Sections de l'Académie. — La Section île Géométrie présente la liste suivante d(! candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Lamé : 1° M. Pui- seux; a" MM. Bouquet, Briot, Jordan; 3° M. Darboux; 4° M. Mannheim 58 La Section d^Anatomie et de Zoologie présente la liste suivante de candidats pour la place devenue vacante par suite du décès de M. Longet : 1° M. huante- Duthiers; 2° M. P. Gervais; 3° MM. Da- rcste, Alph.-Milnc Edwards 289 Sur la proposition do la Section d'Éco- nomie rurale, l'Acadéuiie décide qu'il y a lieu de pourvoir au remplacement de ( i5 Pages. feu M. Payen 45 1 — La Section présente la liste suivante de can- didats pour la place vacante; i°M. Hervé- Mangon; 2° MiM. Dehérain et Schlœsing. 1488 SÉLÉ.NRiM. — Note sur de nouveaux faits con- cernant ce métal. — Note sur le proto- iodure de sélénium; par M. P. Giiroi.. 479 — Sur les spectres du soufre, du sélénium et du tellure. — Sur la préparation et les propriétés d'un sulfure de sélénium; Notes de M. /)/«<:■ 622,625, C60 — Sur les spectres du sélénium et du tel- lure ; Note de M. S/ik-e 742 Silicates. — Réclamation de priorité adres- sée par M. L. Mignot au sujet du pro- cédé de peinture au silicate de potasse sur zinc, communiqué à l'Académie au nom de la Société de la Vieille-iMon- tagne 1042 SiLicin.M. — Note de MM. Troost et Hmttr- jeiiille sur la volatilisation apparente du silicium et du bore 443 — Note de M. Friedel sur un sous-chlorure de silicium, adressée à l'occasion de la précédente Communication 497 — Sur les sous-chlorures et les oxychlo- rures de silicium; Note de MM. Troost et Hinitcfeidlle 563 — Sur l'hexabromure et l'hexachlorure de silicium ; Note de M. Friedel ., 101 1 Soleil. — Sur les relations qui existent dans le Soleil entre les facules, les protubé- rances et la couronne ; Note du P. Seccid. 242 — Sur la constitution du Soleil ; Note de M. Jfinssen à l'occasion d'une Commu- nication récente de M. Cornu 43» — Remarques de M. Cornu sur quelques pomts de la Note de M. Janssen 5^5 — Note de M. Respigld concernant ses pré- cédents travaux relatifs aux protubé- rances solaires 48g — Sur un Ra|iport observé entre le rayon- nement solaire et la lumière zodiacale; Lettre de M. GaUlard à M. Paye 617 — Sur les relations qui existent dans le Soleil entre les protubérances et les autres parties remarquables; Note du P. Sfcchi 593 — Sur les divers aspects des protubérances et des autres parties remarquables à la surface du Soleil, classification des phé- nomènes; Lettre du P. Seccid. 826 et 97g — Sur la mesure spectroscopique de la rota- tion du Soleil au moyen du spectroscope à réversion du D'' Zœlner; Note de M. Fare i 1 22 — Sur la loi de rotation du Soleil ; réponse de M. Faye à une réclamation du P. Sec- .5 ) Pages, chi et à un Mémoire de M. Zœllner. . . . ii23 — Sur un nouveau moyen de mesurer les hauteurs des protubérances solaires; Note du P. Secchi 1297 — Sur la température solaire; par le même. i3oi — Réponse de M. Fare à l'occasion de ce qui le concerne dans cette dernière Note. 1 3o5 — Sur la théorie des deux Soleils comme fournissant une explication des princi- paux faits relatifs à l'époque glaciaire; Note de M. Laterrnde 32 Sons. — J'oir l'article Acoustique. Soude. — Sur la répartition de la potasse et de la soude dans les végétaux ; qua- trième Mémoire de M. Peligot 1072 — Observations de M. Du/uns et observations de, M. Chcvreul relatives à cette Com- munication 1080 — Sur la séparation de la potasse et de la soude; Note de M. Scidœsing 1269 Spectrale (Analyse). — Sur le renverse- ment des raies spectrales des vapeurs métalliques; Note de M. J. Cornu.... 332 — Sur les spectres des gaz simples; Note de M. Angstrôm 36g — Sur les spectres du soufre; Note deM..Sa- trt 559 — Remarque de M. Edm. Becquerel À l'oc- casion de la Note de M. Salet 647 — Sur les spectres du carbone, du bore, du silicium, du titane et du zirconiuni; Note de MM. Troost et Haute feuille.. . 620 — Sur les spectres du soufre, du sélénium et du tellure ; Note de M. A. Ditte 622 — Observations de M. Dumas à l'occasion des deux précédentes Communications. 624 — Sur la constitution des spectres lumi- neux ; Note de W.Lccoq rie Boisbaudran. 658 — Sur les spectres appartenant aux familles de l'azote et du chlore; Note de M. ^. Ditte 738 — Sur les S[)ectres du sélénium et du tel- lure ; Note de M. G. Salet 74a — Sur les rapports entre les propriétés spectrales des corps simples avec leurs propriétés physiologiques ; Note de M. Papillon 791 — Sur ce qu'ont jusqu'à ce jour d'incom- plet les résultats fournis par l'analyse spectrale pour nous faire connaître la constitution du Soleil ; Remarques de M. Janssen pour servir de réponse à une Note récente de M. Cornu 793 — Sur les spectres de l'élain et de ses com- posés ; Note de M. Salet 8Gs — Note sur les spectres du phosphore et des composés du silicium; par le même... io56 — Observations sur quelques points d'ana- ( i5 Pages, lyse spectrale et sur la constitution des étincelles d'induction ; Note de M. Le- coq lie Boisbaitdrnn g/jS — Voir aussi l'article Soleil. Sténographie. — Lettre de M. Cuérin con- cernant sa (c Méthode de sténographie ». 5i8 Sucres. — Sur la présence du sucre de lait dans un suc végétal; Note de M. Bou- charihit 462 — Sur la combinaison des sucres avec l'io- dure de sodium ; Note de M. Mauinené. 946 — Transformation du sucre de canne dis- sous en glucose sous l'influence de la lumière; Note de M. Raoïdt 1049 16) Paj;cs. — M. Maumené remarque à ce propos qu'il a déjà signalé depuis longtemps la pos- sibilité de la transformation lente du sucre de canne en glucose sans l'inter- vention des corps réputés comme fer- ments 1176 Sulfites. — Sur la décomposition sponta- née du bisulfite de potasse; Note de M. C. Saint-Pierre 749 Sursaturées ( Solutions). — Note de M. de Coppet sur une nouvelle méthode de préparation des solutions salines dites « sursaturées » 1 3^4 — Voir aussi l'article Salines (solutions). TÉLÉGRAPHIE. — Mémoire sur un nouveau cable télégraphique ; par M. Foucaidt. . 356 — Description d'un nouveau relais élec- trique ; par M. d'Arlincourt 1467 Températures terrestres. — Mémoire sur la température des sols couverts de bas végétaux ou dénudés; par MM. Becquerel et Edm. Becquerel 11 36 Thérapeutique. — De l'eau chlorée admi- nistrée à l'intérieur comme remède con- tre les maladies miasmatiques ; Note de M. Dyes 57 — Note de M. Grinunid (de Caux) intitu- lée : « Faits démonstratifs de l'efficacité de l'acide phénique, etc. » au — Note sur l'isolement personnel en cas d'épidémie; |iar le mc'nie 43i — Nouveau Mémoire de M. Tavi^nnt rela- tive au traitement de la cataracte par le phosphore 4o3 — Lettre de M"' Nérce de Bermont relative au succès qu'elle annonce obtenir dans le traitement de diverses maladies 4o3 — Note de M. Ozaiiam concernant le traite- ment de la pourriture d'hôpital jkir le camphre 489 — Lettre de M. Berthon concernant un pro- cédé pour le traitement de la rage. — Re- marques de M. Bouley à l'occasion de cette annonce 5i8 et 654 — Lettre de M. Pinzani relative au traite- ment de la cataracte 576 — Sur l'emploi comme fébrifuge du cyano- ferrure de sodium et de salicine; Note de M. Halmu'^rand 657 — Mémoire de AL Démarqua;) sur le trai- tement du tétanos par les injections in- termusculaires, à l'émertience des nerfs, d'une solution de morphine 7G1 — Lettre de JL Netlrr accompagnant l'envoi d'un exemplaire de son opuscule sur le traitement de la pourriture d'hôpital par la poudre de camphre : explication des insuccès signalés par quelques prati- ciens qui ont essayé de cette médication. 782 — Lettre de M. Pt'/iVe relative à son système de médication pour la variole 8o3 — Du traitement du delirium tremens par expectation; Note do M. Ë. Decaisne.. 869 — Sur le traitement des hernies; Note de M. Cassa/ig 870 — Sur la greffe épidermique; Note de M. Re- verdin 1280 — Sur les propriétés thérapeutiques do l'o- zone ; sur celles de l'acide phénique ; Notes de M. Pigeon 43 ' et 729 Thermodv.namique. — Essai sur la théorie des vapeurs ; par M. Resal 325 — Sur quelques expériences relatives à la transformation de la force vive en clia- leur; Note de M. Volpicelli 492 Toxicologie. — Recherche de l'acide chlor- hydrique dans les cas d'empoisonne- ment ; Note de M. Bonis 1 109 — Sur la valeur toxique de la coralline et de l'azuline ; Note de M. P. Guyot ia85 — F'oir aussi l'article Médecine légale. Tremblements de terre. — M. le Secrétaire perpétuel communique une Lettre de M. Delacharme et une de JL Resal sur le tremblement ressenti dans le dépar- tement de Saône-et-Loire 73o — M. Le Verrier communique une Lettre de I\L Magnin et une de M. Lemozy sur le tremblement de terre ressenti en Bourgogne également le 12 septembre. 731 Tunnel du mont Cenis. — Roches rencon- trées dans le percement du tunnel des Alpes occidentales, entre Modane et Bar- donnèche; Noie de M. Elle de Beau- ! ( '5 Pages. mnnt 6S9 Rcmaïques de M. lùnc sur les f;icili(és qu'offrirait ce tunnel pour faire sur la marche du pendule des expériences in- téressant à un haut degré la pli) sique du globe 7 1 5 M. Le Verrier communique une Lettre de M. DiamiUa-Midlcr annonçant la prochaine réalisation du vœu exprimé par M. Faye ioi5 Lettre du P. Sccchi sur les expériences du pendule qui vont être entreprises dans le tunnel des Alpes occidentales.. 1192 '7 ) Pages, — Une Commission, composée des deux sec- tions réunies de Physique et d'Astro- nomie, est chargée d'examiner les ques- tions soulevées par l'annonce de ces expériences i ig3 — Deux nouveaux Membres, MM. Èlie de Brnumnnt et T'ilUirceaii, sont priés de s'adjoindre à cetle Commission 1262 Tcv.NEL sous-MAniN projeté pour élablir une communicalion entre la France et l'An- gleterre; Note de JL Giwrincna-Jubry sur ce sujet i3i4 u Urée. — Note de M. Ritter sur la transfor- mation des matières albumino'i'des en urée par l'hypermanganate de potasse. 1219 — Remarques de M. Béchamp à l'occasion do cette Communication i323 Vapeur d'eau. — Mémoire de M. iîc.OT/ ayant pour titre : « Relation entre la pression et le poids spécifique de la vapeur d'eau saturée » 1367 Vapeurs (Théorie des). — T'oir l'article Tliermodynamiqiie . — Spectre des vapeurs. Voir l'article Spec- trale [Analyse). VÉGÉTAUX. — Quatrième Mémoire de M. Pc- lignt sur la répartition de la potasse et de la soude dans les végétaux 1072 — Observations de M. Dumas relatives à cette Communication 1080 — Observations de .M. C/ieirciil à l'occasion de la même Communication 1080 — Observations sur la germination des graines submergées pendant l'inonda- tion dos environs de Carentan, en 1870- 1871 ; Note de M. Joseph-LaJDSxe 1282 — Voir aussi les articles Bùiaiu(ji!e el Pliysiologic r'ègétale. Ventilation. — Mémoire sur le chauffage et la ventilation du Palais du Corps législa- tif pendant la session 1 869-1 870; par M. Mnriii 7 Vents. — Études sur l'origine des courants d'air principaux ; par M. Lartigue 137 Vers a soie. — Note sur un procédé d'éduca- tion rapide des vers à soie; parM.C'/rrr/. 224 — Sur les résultats obtenus dans le midi de la France pour l'éducation des vers à soie par le procédé de M. Pasteur; Note de M. G. Raiilin 345 — M. Dumas présente, séance du 25 scp- C. li., i8-;i, 2=Semej(;-e. (T. LXXIII.) tembre, un résumé des pièces appar- tenant à cette séance, qui concernent la sériciculture 782 — Sur un moyen do produire à volonté l'é- closion de la graine de vers à soie ; Note de M. Ë. Duclaux 917 — Confection industrielle de la graine cellu- laire des vers à soie (application de la méthode de M. Pasteur); Note de M. Guido Susani i>390 ViBRATio.NS. — Note de M. A. Barthélémy ayant pour titre : « Étude des vibrations communiquées au mercure et aux liquides en général » iBjS Vision. — Lettre de M. Gérard relative à son précédent travail sur la théorie de la vision 5i8 — Sur quelques particularités des percep- . tions visuelles, objectives et subjectives ; Note de M. Dubrunfaul 762 Voyages scientifioues. — Voyage du Folia entrepris, le 2 décembre 1870, dans l'accomplissement d'une mission scien- tifique ; Note de M. Jarissen 546 — M. Jaiissen se met à la disposition de l'Académie pour l'observation de l'éclipsé du II décembre 1871, qui exigera un voyage soit dans l'Indoustan, soit en Australie ou dans une des grandes îles de l'archipel des Indes 33 1 — M. Rayet se met également à la disposi- tion de l'Académie pour l'observation de l'éclipsé 4^2 — M. le Ministre de l'I/istrurlion publique '97 i5i8 ) Pages. autorise l'Académie à concourir aux frais de la mission conQée à M. Janssen pour cette observation ySo M. Jnnsscn annonce, par une Lettre écrite de Colombo, son prochain départ pour la côte de Malabar, où les conditions météorologiques lui paraissent présenter les chances les plus favorables pour l'ob- Pages. servation de l'éclipsé qui fait l'objet de sa mission i368 Communication de M. Larrey relative à un voyage prochain do M. Cnstano dans les pays Scandinaves, qu'il se propose d'étudier au point de vue de la climato- logie et de la topographie médiciiles. . . 57 Xanthine. — Note de M. Lcbon sur la xanthine, et sa recherche dans les calculs vésicaux 47 Ziifc. — M. Jrtur présente, au nom de la Société de laVieiUe-Montagne , des éclian- tillons de peinture sur zinc au silicate de soude et au blanc de zinc 8o3 — Réclamation de priorité adressée à l'oc- casion de cette Communication par M. Mignot 1042 Zoologie. — Note de M. Blanchard sur une nouvelle salamandre gigantesque de la Chine occidentale [Siebotdia Davidiana Blanch. ) 79 — En présentant un Mémoire imprimé do M. F. Platecm intitulé : « Recherches physico-chimiques sur les articulés aqua- tiques » , M. le Secrétaire perpétuel donne, d'après un passage de la Lettre d'envoi, une idée du but et des résul- tats de ces recherches 100 — Nouvelles observations sur le développe- ment dos écrevisses; par M. S. Clian- tran 220 — Sur un cas nouveau d'hypemiétamorphose constaté chez la Palingenia Virgo; Note de M. A^. Joly 276 — Observations sur la phosphorescence des œufs du lampyre commun ; Note de M. Joussci 62g — Sur l'organisation des vers du genre Pe- richœta} Note de M. Ein. Perrier 277 — Sur l'acclimatation et l'anatomie du v. Pe- richœta diffringens » ; Note de M. J 'ail- lant 385 Note sur VEudrilus, nouveau genre de Lombriciens des Antilles; par M. Edni. Perrier 1176 Recherches sur la génération de YHeli.r aspcrsa; Note de AL S. Jourdain ioSq Remarques anatomo-zoologiques sur rO«- cidium ccllicum (Onchiiliuw, Cuv.) ; par JL Vaillant 117a Note relative à une espèce inédite du genre Tetrodon ; par M. de Orueia. . . . 288 Matériaux pour servir à l'histoire anato- mique du poisson Lune; Note de M. S. Jourdain 1 223 Contributions à l'histoire naturelle des Chéiroptères; Note de M. Johert 388 Observations sur quelques points de l'em- bryologie des Lémuriens et sur les affi- nités zoologlipies de ces animaux; Mé- moire de M. Alph.-Milne Edwards. .. 422 Note de M. Prigcnt concernant des hiron- delles qui auraient déplacé leurs nids pour les soustraire aux projectiles de guerre 1 4a Sur quelques faits qui semblent de nature à reconnaître un instinct tout particulier chez la pie et le corbeau ; Note do M. Be- noit 4o3 ( i5i9 ) TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ADAM. — Description d'un moteur automa- tique, spécialement destiné aux machines à coudre, et déjà exécuté pour cet usage (en commun avec M"" Garcin) 'i55 ALLÉGRET. — Note intitulée : « Observa- tions sur deux théorèmes inexacts d'Eu- 1er » 1468 ALVERGNIAT. — Sur des tubes lumineux à électrodes extérieures 56i — Sur un phénomène nouveau do phospho- rescence produite par l'électricité de frottement I2i5 AJIAGAT. — Sur la compressibilité et la di- latation des gaz i83 .4NDRAL est nonuné Membre de la Commis- sion du /j/'/.r Cluiiissier 3 1 8 MM. Pages. ANDRÉ. — Noie relative à diverses ques- tions de physique générale 1 177 ANGSTROM ( A.-.l. ). — Sur les spectres des gaz simples 869 ANONYME (NOTE) sur un moyen de com- munication cnlre une ville assiégée et la province, et sur un moyen de ravitail- lement pour les places de guerre i34i ARSON. — Compensateur de la déviation du compas à bord des navires en fer 4'-*9 ARTUS présente, au nom de la Société de la Vieille-Montagne, des échantillons de peinture au silicate de potasse et au blanc de zinc sur zinc métallique 8o3 AURERT (L.). — Mémoire sur une nouvelle organisation de l'armée française 99 B BARRE.— Note sur les usages de la dynamite. io45 BARHIE.— Communication relativeau choléra. OSy BARDOU. — Lettre relative aux instrumenis fournis à M. Janssen pour ses observa- tions de l'éclipsé de décembre 1487 BÂRDY. — Sur la méthyldiphénylamine. . . 731 — Faits pour servir à l'histoire des phénols (en commun avec M. Dusart] x-irjd BARTH. — Lettre relative à un point de l'histoire de la Chimie 1 367 — Explications données par M. Barth de ce qu'avait de plus étrange la demande for- mulée dans sa première Lettre 1 468 BARTHÉLÉMY. — Note concernant un pro- cédé pour combattre les ravages du Phyl- loxéra vastalri.v 996 BARTHÉLÉMY (A.) — Étude des vibrations communiquées au mercure et aux li- quides en général 1373 BAUDET. — Nouvelle Note concernant l'em- ploi de l'acide phénique dans la fabri- cation des cuirs et des peaux 544 — Note concernant l'emploi de la naphtaline pour combattre les ravages du Pltyl- lo.vera vnstat/ix " Sg BAUDRIMONT (E.). — Recherches sur l'ac- tion intime des substances qui aident à la décomposition du chlorate de potasse, pour en dégager l'oxygène 254 BAZIN (E.). — Sur une machine d'induction magnéto-électrique, Note contenue dans un pli cacheté, déposé le 10 juillet 1871, et ouvert, sur la demande de l'auteur, dans la séance du 24 du même mois.. 288 BAZOT. — Note relative à un bolide observé dans la nuit du 10 au 11 août 479 BÉCHAMP (A.).— Nouvelle méthode d'in- cinération des matières végétales et ani- males ; application au dosage des élé- ments minéraux de la levure 337 — Mémoire intitulé : « Recherches sur la nature et l'origine des fermentations ». 989 I97-- ( iSao Pages ) MM. — Observations relatives à une Note de M. Ritter, concernant la formation de l'urée par les matières albuminoïdes et le permanganate de potasse iSaS BÉCHARD ( J.) rappelle, à l'occasion de quel- ques Communications récentes, les Mé- moires qu'il a présentés en i858 à l'Aca- démie touchant l'influence qu'exercent les rayons de diverses couleurs sur les phénomènes de la vie i48; BECQUEREL. — De l'action de l'électricité sur les tissus colorés des végétaux 3o2 — Mémoire sur la décoloration des fleurs par l'électricité; cause du phénomène.. i345 — Observations accompagnant la présenta- tion d'un travail de M. Hiiette, sur les eaux de l'arrondissement de Monlargis. 4o3 — Mémoire sur la température des sols cou- verts de bas végétaux ou dénudés (en commun avec M. Edni. Bccriuerel) . . . . ii36 — De l'influence de la neige sur la tempé- rature du sol à diverses profondeurs, selon qu'il est gazonné ou dénudé (en commun avec M. Edin. Becquerel 1 4 1 5 — M. Becquerel est nommé membre de la Commission du jirix Gegner, pour 187 1 . 3(io BECQUEREL (EoM.).— Remarques relatives à une Note de M. Salct et au procédé employé par l'auteur pour l'analyse spec- trale, procédé qui n'a pas la nouveauté qui semble lui être attribuée G47 | — Sur le froid du 9 décembre 1418 — Mémoire sur la température des sols cou- verts de bas végétaux ou dénudés (en commun avec M. Becquerel n3C — De l'influence de la neige sur la tempé- rature du sol à diverses profondeurs, selon qu'il est gazonné ou dénudé (en commun avec M. Becquerel 1 4 1 5 BELGRAND. — Essai sur les aqueducs ro- mains 170 — M. Belgrnml prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats pour la place d'Académicien libre, de- venue vacante par suite du décès de M. Duméril 1 00 — M. -Z?('/d,'-/"«rf est présenté comme l'un des candidats pour la place vacante d'Aca- démicien libre 519 — M. Bcl-^rund est nommé Académicien libre en remplacement de feu M. Au'^. Duméril 535 — Décret de M. le Président de la Républiijuc conlirmant cette nomination 637 BENOIT (A.).— Note relative à quelques faits propres à manifester un instinct tout particulier chez la pie et chez le cor- beau 4o3 MM. Pafics. BÉRARD (E.-P.). — Note sur le salant ii55 BERGERET. - Mémoire intitulé : « Crypto- garnie réno-vésicale et conditions phy- sico - chimiques de la végétation des cryptogames vivant sur et dans les ani- maux ou sur les végétaux » 34 RERMONT (M"" Nérée de). - Note relative aux résultats obtenus par elle dans le traitement de diverses maladies 4o3 BERNARD (Claude) est nommé membre de la Commission du prix Chaussier 3 1 8 — Et de la Commission chargée de propo- ser une question pour le grand prix des Sciences physiques à décerner en 1873. 1 153 BERT (P.). — Recherches expérimentales sur l'influence que les changements dans la pression barométrique exercent sur les phénomènes de la vie 21 3 et 5o3 — Sur les phénomènes et les causes de la mort des animaux d'eau douce que l'on plonge dans l'eau de mer 082 et 464 — Influence des diverses couleurs sur la vé- gétation i444 BERTHELOT. — Sur la formation des com- posés organiques qui déri\ ent de l'aclion azotique 260 — Rechoi-ches thermochimiques sur la série du cyanogène 448 — Nouvelles contributions à l'histoire du carbone 494 — Nouveau réactif de l'alcool 496 — Sur l'union des alcools avec les bases.. . CG3 — Recherches sur les sels ammoniacaux.. . 745, 8G4, gSi, ioo3 et io5o — Sur la formation des précipités iio5, iiG2et I2i5 — Recherches sur l'état des corps dans les dissolutions (sels métalliques) 1472 BERTUON. — Lettre concernant un procédé pour combattre la rage 5 1 8 BERTRAND (J.). — Note sur la théorie ma- thématique de l'électricité dynamique.. yG5 — Sur la théorie de la Lune à' Aboul-fFefâ. (Note présentée à l'occasion de la dis- cussion des titres d'un candidat pour une place vacante d'Académicien libre.). 58i — Obser\alions sur la Note de M. Cluisles, relative ii la découverte de la variation lunaire 763 — Réponse à une Note de M. Chcidcs se rap- portant à la même discussion 889 — M. Bertrand est nommé membre do la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'.\cadémi- cien libre, vacante par suite du décès de M. A. Duméril 161 — Membre de la Commission chargée de pro- poser une question pour sujet du grand ( ï5 prix des Sciences mathématiques à dé- cerner en 1874 ''^°° — Et de la Commission chargée de propo- ser une question pour le prix Bordin à décerner en 1874 '-^'^^ BILLEBAUT. — Note relative à remploi du goudron de gaz contre les fléaux qui ra- vagent la vigne, et en particulier contre le développement du Phylloxcm viista- tri.r 859 BISEAU D'IIAUTEVILLE (de) adresse quel- ques nouveaux documents sur le froid anormal observé dans la nuit du 17 au 1 8 mai dernier 402 — Note relative à des aurores boréales ob- servées en Belgique, les g et 10 novem- bre 1871 1 340 BLANCHARD (Emile). — Note sur une nou- velle salamandre gigantesque [Sieboldia Dafidiaiin, Blanch.) de la Chine occi- dentale 79 BLEICHER. — Note sur la faune et la flore de l'horizon lacustre jurassique intermé- diaire entre l'oolilhe inférieure et l'oo- lithe moyenne du revers sud et sud-ouest du plateau central 794 BLONDE AU (Ch.). — - Mémoire sur le chlore atmosphérique 1 898 BLOUIN (A.). — Note relative à des essais pour rendre le pétrole moins inllam- mable i34o BOBIERRE (A.). — Sur la composition de la chaux phosphatée récemment exploitée dans les départements de Tarn-et-Ga- ronne et du Lot i36i BOILLOT (A.). — Aérage du tunnel du mont Cenis ; étude préliminaire [en commun avec M. Giinuaid (de Caux)] 7S1 BONNAFONT. — Note sur ses diflërents Ira- vaux concernant la physiologie patho- logique et thérapeutique de l'appareil de l'ouïe 65G BORRELLY.— Découverte, à Marseille, d'une nouvelle planète le 12 septembre. — Réapparition de la comète de Tultle . . . 71G et 925 BORIES (J.). — Note sur un nouveau pro- cédé pour la conservation et la bonifi- cation des vins, eaux-de-vie et alcools. i34i BOSSIN adresse l'indication d'un procédé qu'il a employé avec succès pour la des- truction du puceron lanigère, et qu'il croit applicable au traitement des vi- gnes attaquées par le Phylloxéra vas- tatrix 1 1 59 BOUCHARDAT(G.). —Sur la production ar- tificielle de la dulcite 199 — Sur la présence du sucre de lait dans un 21 ) MM. Pages. SUC végétal 462 — Sur la transformation des glucoses en al- cools monoatomiques et hexalomiques. 1008 BOUILLAUD est nommé membre de la Com- mission du prix C haussier 3 1 8 BOUIS (J.). — Recherches de l'acide chlor- hydrique dans les cas d'empoisonne- ment 1 109 BOULEY. — Remarques à l'occasion d'une Lettre de M. Berlhon concernant un pré- tendu remède contre la rage 654 — Sur l'avortement enzootiquo dans l'es- pèce bovine, à propos d'un travail do ■ M. Ziindel 897 BOUQUET est présenté par la Section de Géométrie comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M . Lamé 58 BOURGET. — De la vitesse du son dans les tuyaux sonores i2o3 — M. Bouri^et demande et obtient l'autori- sation de reprendre un Mémoire précé- demment présenté sur la théorie des ma- chines à air chaud atmosphériques .... 169 BOURGOGNE. — Communication relative au choléra 6iC BOURGOIN (F.). — Sur la nature complexe de la calharline i449 BOUSSINESO. — Sur le mouvement varié de l'eau dans les tuyaux de conduite et dans les canaux découverts 34 et ici — Théorie générale des mouvements qui sont propagés dans un canal rectangu- laire horizontal 256 — Théorie des ondes et des remous qui se propagent le long d'un canal rectangu- laire horizontal, en communiquant au liquide contenu dans ce canal des vi- tesses sensiblement pareilles de la sur- face au fond 1 iSg et 1210 — Sur une propriété remarquable des points oii les lignes de plus grande pente d'une surface ont leurs plans osculateurs ver- ticaux, et sur la dilférence qui existe généralement, à la surface de la terre, entre les lignes de faite ou de thalweg et celles le long desquelles la pente du sol est un minimum i368 DOUSSINGAULT. — Sur la congélation de l'eau 77 — Observations à propos de la Lettre do M. Regnaidt sur la tension sensible do la vapeur de mercure à basse tempé- rature 1463 — Jl. BoussiiigaitU est nommé membre de la Commission chargée de préparer une liste do candidats pour la place d'Aca- démicien libre, vacante par suite du dé- ( l522 ) MM. Pages, ces de M. A. Dumèril i6i — Et de la Commission chargée de propo- ser une question pour sujet du prix Bordin, concours de i SyS 1 1 53 BOUTIGNY (C). — Étude sur les acides cré- nique et apocrénique des eaux miné- rales de Forgos-les-Eaux (Seine -Infé- rieure) 247 BOUVET adresse une réclamation concer- nant les expériences faites par M. Hun- ier, de Mayenco, sur la direction des aérostats 1267 BOUYN (E. de). — Mémoire contenant la description d'un « convoi de voitures reposant sur des rails mobiles tour- nants » 1 28O BOYER (F.) adresse quelques nouveaux do- cuments concernant les ravages du Phyl- loxéra vaslatrix 109S BRÂCHET (A.). — Communications rela- tives à divers projets d'éclairage électri- que 99, 169, 255, 362, 43i et 544 — Note relative à ses recherclies sur l'appli- cation de la lumière électrique à l'éclai- rage, déposée sous pli cacheté dans la séance du i4 août, pli ouvert sur sa de- mande à la séance suivante 4^9 — Observations relatives à l'application des prismes solidoQuides à la lunette Porro, et à l'emploi de ses obturateurs des ra- diations extrêmes dans la lampe élec- trique G16 — Nouvelles Notes relatives à l'éclairage électrique 656, 729 et 848 — Note relative à l'éclairage par la lumière électrique et par la combustion du ma- gnésium dans l'oxygène 1 128 — Note relative à diverses modifications que l'auteur propose d'appliquer au micro- scope 997 — Note relative à une « Lunette dioptrique binoculaire achromatique « i435 BUÂUNECKER (de). — Communication re- lative au choléra 61G BUIOSCHI. — Sur l'équation du cinquième degré 1470 BRIOT est présenté par la Section do Géo- MM. Pages. métrie comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Lamé 58 BRONGNIART. — Rapport sur un Mémoire de M. A. Gris, intitulé : « Recherches sur la moelle des végétaux ligneux »... Sig — M. Bnmg/iiart est nommé Membre de la Commission pour la vérification des comptes dei87i 609 — Membre de la Commission chargée de pro- poser une question pour sujet du grand prix des Sciences physiques à décerner en 1873 II 53 — Et de la Commission chargée de propo- ser une question pour sujet du prix Bordin à décerner en 1878 11 53 — M. Brnngiiiart est nommé membre de la Commission du prix Bordin pour l'année 1871 (question relative au rôle des sto- mates dans les fonctions des feuilles).. 161 — Membre de la Commission du prix Bordin pour la même année (question relative à la comparaison des productions orga- niques des pointes australes des trois continents, de l'Afrique, de l'Amérique du Sud et de l'Australie ) 247 — Et de la Commission du prix de la Fo/is- Mélicocq, pour 1 87 1 36o BROUN. — Note sur la variation diurne lu- naire et sur la variation séculaire de la déclinaison magnétique io5 BUREAU DE LA COMMISSION GÉOLOGIQUE DE SUÈDE (le) adresse, pour la biblio- thèque de l'Institut, les livraisons 3i et 35 de la Carte géologique de ce pays, et la Carte générale des formations de la partie orientale du comté de Dal.. .. 900 BURGUTvD. — Communication relative au choléra 729 BUSSY est nommé membre de la Commission chargée de préparer une liste de candi- dats pour la place d'Académicien libre vacante par suite du décès de M. A. Du- mèril 161 BYASSON (H.). — Sur le pétrole, sa com|io- sition, son traitement industriel, etc. 609 CAILLETET (L.). — Note ayant pour titre : « Les feuilles dos plantes peuvent-elles absorber l'eau liquide? » C81 — Sur l'origine du carbone Oxé par les vé- gétaux à chlorophylle 1476 CARRET. — Note sur un procédé d'éduca- tion rapide des vers à soie 224 — Note destinée au Concours pour les prix du legs Bréant 782 CARTAILHAC et Trutat. — Sur la distinc- tion à établir entre les races humaines dont on a trouvé les traces dans la grotte d'Aurignac 353 C.4RVALl6 (J.). - Note relative à la dupli- ( i523 ) MM. cation du cube — Note ayant pour titre : « Résolution do quelques intégrales nouvelles » CASSANG (J.). — Note relative au traite- ment des hernies CÂVAYE. — Lettre relative à un bolide ob- servé à Castres CATOOL (Fr.). - Sur la Clape (Aude), étu- diée au point de vue stratigraphique.. . — Sur le terrain crétacé inférieur des Cor- bières CHABRIER. — Recherches sur l'existence et le rôle de l'acide nitreux dans le sol. . . — De l'acide nitreux dans les limons et les eaux d'irrigation — Dosages des acides nitreux et nitrique dans l'eau de pluie — Observations nouvelles sur la prédomi- nance alternative de l'acide nitreux et de l'acide nitrique dans les eaux de pluie. — Modifications que subit l'acide nitreux au contact du sol CIIACORNAC. — Note relative aux phéno- mènes météorologiques observés du 29 juillet au 3 août 1871 CHAMPION (P.). — Sur la préparation in- dustrielle et les propriétés de la nitro- glycérine — Sur la dambonite et le dambose nitrés.. — Sur le nitro-éthal, le nitro-glycol et la méthode générale de transformation des alcools en éthers nitriques correspon- dants — Appareil pour servir à mesurer les tem- pératures d'altération et de détonation des composés explosifs (en commun avec M. L. Lexgiie) CU.\NTR.\N. — Nouvelles observations sur le développement des écrevisses CHAPELAS. — Mémoire sur la direction des étoiles filantes — Sur la bourrasque du 11 juillet 1871... — Sur le bolide du i5 juillet — Sur les étoiles filantes du mois d'août 1 87 1 . — Sur un météore remarquable observé dans la nuit du 10 octobre 1871 — Sur l'apparition d'étoiles filantes atten- due en novembre CHARPENTIER (P.). — Note concernant de nouvelles méthodes d'analyse volumé- trique du fer, des alcalis et des acides minéraux CHASLES.— Propriétés générales des courbes géométriques relatives à leurs axes har- moniques — Théorèmes concernant la détermination sur une courbe géométrique d'une série de groupes de points en nombre déter- Pages. 1435 1468 870 63o 5i 1 1 II 18C 249 485 1273 14B0 402 42 ii4 57. 1478 J19 221 222 5i5 1014 1229 1114 229 1241 8o5 890 MM. Pages, miné 92701 970 — Théorèmes concernant les axes harmoni- ques des courbes géométriques , dans lesquels on considère deux séries de points qui se correspondent anharmoni- quement sur une courbe unicursale. . . — Théorèmes relatifs aux axes harmoniques des courbes géométriques 1289 et i4o5 — Observations relatives à une Communica- tion de M. Bcrtnind sur la théorie de la Lune A' Abnid-ff efâ 588 — Sur la découverte de la variation lunairo. 687 — Réponse à un passage de la Note de M. Bertrand insérée dans le Compte rendu de la séance du 25 septembre.. . — M. C/m,v/w annonce avoir trouvé autrefois dans une bibliothèque de Constantinople dos traces du Traité d'.-Jboid-ff'efâ — Réponse aux observations présentées par M. Bertrand a propos d'Aboul-Wefâ. . — JL Chasies fait hommage à l'Académie, de la part de M. le prince Boncompagni, do plusieurs livraisons du « BuUettino di Bibliografia e di Storia délie Scienze matematiche e fisiche »... i43, 479 et 870 — M. Chastes présente, de la part de l'au- teur, M.Z. Cremonn, de Milan, plusieurs opuscules mathématiques écrits en ita- lien 144 et i34i — M. Chasies annonce qu'il possède une copie de ÏOpiUjue de Ptolémée, copie qu'il vient de transmettre à M. le prince Boricompag/n 160 — Observations accompagnant la présenta- tion faite par M. Chasies du « Bulletin des Sciences mathématiques et astrono- miques », numéro de septembre 1870. — !\L Chasies offre à l'Académie un nouvel ouvrage de M. Qitetelet, intitulé : « An- thropométrie ou Mesure des différentes facultés de l'homme » 607 — M. Chasies est nommé membre de la Commission du prix Gcg/ier pour 1871. 36o — Membre de la Commission chargée de pro- poser une question pour le grand prix des Sciences mathématiques à décerner en 1874 1200 — Et de la Commission chargée de proposer une question pour le prix Bordin à dé- cerner en 1874 1263 — M. Chasies est nommé membre de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'asso- cié étranger vacante par suite du décès de Sir J.-fF. Herschel 1807 CHAUVEAU (A.). — Des prétendues émana- tions virulentes volatiles, et de l'état sous lequel les virus sont jetés dans l'atmo- 404 i: ii6 83 îo4 MM. Pages, fphère par les sujets atteints de mala- dies contagieuses CHEVREUL. — Sur des papiers incinérés, provenant de l'incendie du Ministère des Finances — Observations à propos d'une Communi- cation de M. Diibriinfaiit, sur les phé- nomènes de la fermentation alcoolique. — Observations à propos de l'une des lec- tures faites dans la dernière séance pu- blique, sur la part attribuée à Daguerre dans l'invention de la photographie... 1017 — Observations relatives à une Communi- cation de M. Eug. Pelignt, sur la répar- tition de la potasse et de la soude dans les végétaux 1080 — M. Chevreul est nommé membre de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Acadé- micien libre, vacante par suite du décès de M. A. Diiméri! 161 — Membre de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Associé étrùnger, vacante par suite du décès de Sir J.-JF. Hersckcl. . — - De la Commission chargée de propo- ser une question pour sujet du grand prix des Sciences physiques à décerner en 1873 — Et de la Commission du prix Gcgnrr, pour 1871 CLARKE (M'"' ). — Communicatioas relatives au choléra - 997 et i CLERMONT (A.). — Sur un mode de prépa- ration de l'acide trichloracétique — Sur quelques trichloracétates métalliques. CODRON. — Description d'un appareil des- tiné à arrêter les chevaux emportés. . . COGGIA. — Observation d'un bolide, faite le i" août à l'Observatoire de Marseille . . COMBES. — A propos d'une Communication de M. Ir Secrétaire perpétuel, sur les phosphates naturels de chaux de Caihix et de Cajarc, M. Cumbes fait remarquer que l'existence de ces phosphates avait été àé]k signalée à Cailux ]iar M. Pou- marède, qui en avait parfaitement appré- 1807 ii53 36o iGo 1 12 5oi 1468 397 2/, ) MM. Paj;es. cié l'importance 997 — M. Combes est nommé membre de la Com- mission du pr-ix Fonrne/ron, pour 1871. 85 — Membre de la Commission chargée de pré- parer une liste de candidats pour la place de Membre libre, vacante par le décèsde M. J. Diiinéril 161 — Et de la Commission du prix Gcgner pour 1871 3Go COPPET (L.-C. DE ). — Sur une nouvelle mé- thode de préparer les solutions salines dites « sursaturées » 1 324 CORENWKDER (B.). — Recherches chimi- ques sur la betterave : répartition des matières minérales dans la racine de cette plante 96 CORNU (A.).— Sur le renversement des raies spectrales des vapeurs métalliques .... 332 — Réponse à des remarques faites, à l'oc- casion de cette Communication, par M. Janssen 545 — Sur la détermination de la vitesse de la lumière 857 — Sur les intervalles musicaux (en commun avec M. E. Mercadier 178 CORNU (C). — Note relative à une courbe biquadratique 479 COSSON est présenté comme l'un des can- didats pour la place d'Académicien libre vacante par suite du décès de M. Aug. Diiniéril 5 1 9 COUSIN (A.). — Note sur un nouveau mode de l'emploi de la gutta-percha laminée, comme agent d'occlusion i285 COYTEUX (P.). — Note relative à une pro- position de Legendre, mise au concours par l'Académie pour l'année i858, et concernant un point de la théorie des nombres 9G2 COZE. - Note relative à la fragmentation des balles et à leur fusion probable dans les plaies d'armes à feu 1212 CRUSSARD. — Notes sur « l'emploi combiné de la vapeur et de la pression atmo- sphérique pour réduire d'environ moi- tié la dépense du combustible dans la navigation à vapeur »... 33o, 650 et 1212 D DAMOUR (A.). — Note sur une idocrase d'Arendai en Norwége m {o — Analyse d'un grenat du Mexique 1041 DARROUX. — Des courbes tracées sur une surface, et dont la sphère osculatrice est tangente en chaque point à la surface.. 782 — M. Darbnitx est présenté par la Section de Géométrie comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Lamé 58 DARESTE (C). — Recherches sur l'anémie des embryons 49 — M. Dareste est présenté par la section d'Anatomie et de Zoologie conmie l'un ( i5 2D MM. Pages. des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Lnnget 289 n'ARLINCOURT. — Description d'un nou- veau relais télégraphique 1 467 DAUBRÉE. — Sur le gisement dans lequel la chaux phosphatée a été récemment dé- couverte dans les départements de Tarn- et-Garonne et du Lot '. 1028 DECAISNE. — Observations sur les Poma- cées 1 1 3r) — M. Decaisne est nommé membre de la Commission chargée de proposer une question pour sujet du prix Bordiii, ii décerner en 1873 11 53 — Rfembre de la Commission du prix Bor- (tin (question relative au rôle dos sto- mates dans les fonctions des feuilles). . 161 — De la Commission du prix Borclin (ques- tion relative à la comparaison des pro- ductions organiques des pointes australes de l'Afrique, de l'Amérique méridionale et de l'Australie ) 247 — Et de la Commission du prix de la Fons- Mélicncrj 36o DECAISNE (E.). — Des modifications que subit le lait de femme par suite d'une alimentation insullisante : observations recueillies pendant le siège de Paris. . . 128 — Sur Voïdiitm auraïuincuin du pain 507 — Sur Xoïdium miranlidciun du pain, au point de vue pathologique G84 — Du traitement du delirium irciiiciis par l'expectation 8Gg — Sur une épidémie d'ictère essentiel obser- vée à Paris et dans les environs i486 — M. £. Decnisiie prie l'Académie de vou- loir bien admettre au concours, pour les prix de Médecine et de Chirurgie, les divers Mémoires qu'il lui a présentés, concernant l'hygiène pendant le siège de Paris 33o DÉCLAT. — Note sur les affections charbon- neuses de l'homme 83fi DEIIÉR.UN (P.-P.). — Sur l'intervention de l'azote atmosphérique dans la végétation. i352 — M. Dchcraiii est présenté par la Section d'Économie rurale comme l'un des can- didats pour la place vacante par suite du décès de M. Faycn 1488 DELAUNAY. — Réponse aux observations présentées par M. Ch. Sainte-Claire Deville, au sujet de la publication d'un Atlas physique de la France 23 — Sur la découverte d'une nouvelle planète faite à Marseille le 12 septembre par M. Borrclly 716 — Observations faites à l'Observatoire de Paris, des planètes (iiC) et (117). — C. R., 1S71, 2= Semestre. (T.LXXIII.} MM- Pn[;es. M. Delaunay communique une Lettre de M. Luther, concernant deux pe- tites planètes découvertes, l'une par M. Tietje/i, le 12 septembre, l'autre par lui-même le 14 de ce mois yCG — Sur les deux planètes récemment décou- vertes 824 — Sur les nébuleuses découvertes et obser- vées par M. Stephan à l'Observatoire de Marseille 825 — M. Delaunay annonce à l'Académie que la comète d'Encke a été observée à Marseille par M. Stephan 8Sr) — Sur la réapparition de la comète de Tultle observée à Marseille par M. Bnrrelly . . 926 — Sur le froid du 9 décembre 1871. 1347 et M '3 — M Delaunay fait hommage à l'Académie d'un nouveau volume des « Annales de l'Observatoire de Paris (Observations, t. XXIII; 18G7) » 24y — M. Delaunay fait hommage à l'Académie de vingt-cinq numéros du « Bulletin as- tronomique de l'Observatoire de Paris » (n"' 17 à 4") 358 — M. Delaunay présente à l'Académie une épreuve de la première carte de V Atlas p/iysitjue de la France, publié par l'Ob- servatoire de Paris 8g8 — M. Delaunay présente 1' « Annuaire mé- téorologique de l'Observatoire de Paris » pour 1872 1 3o6 DELESSE. — Sur la lithologie des mers du nouveau monde 5i i DE LESSEPS (Ferdinand). — Sur le service maréographique du canal maritime de Suez 366 DELEUZE. — Réclamation de priorité, rela- tivement à l'emploi de l'acide phénique en poudre, pour la destruction du P/yl- loxera vastatrix 900 DELIDON (E.-S.).— Sur les soulèvements partiels : buttes do Saint-Michel-en- l'Herm 1 223 DEMARQUAY. — Sur les modifications im- primées à la température animale par les grands traumatismes 471 — Sur le traitement du tétanos par les injec- tions intramusculaires, à l'émergence des nerfs, d'une solution de morphine. 761 DENZA (Le P.). — Sur les aurores boréales des 9, 18 et 23 avril, vues en Italie 54 — Bolides observés en Italie pendant le mois de juillet 3g4 DEPREZ. — Nouvel indicateur dynamomé- trique faisant connaître toutes les cir- constances du travail de la vapeur dans le cylindre d'une machine à vapeur. . . 654 — Instrument servant à calculer mécani- ,98 ( iSaH ) MM. Pages. ciuemeiit la valeur des aires, des cenlres de gravité et des moments d'inertie des figures planes 7^5 DERENNES et Lartigue. — Observations sur un cas de carbonisation d'épis de blé dans un incendie allumé par la foudre . . 1 1 8 DES CLOIZEAUX. — Note sur les formes cristallines de la nadorite 8i — Note sur la montebrasite. 3 1 5 — Deuxième série d'observations simulta- nées, qui auront lieu sur toute la sur- face du globe le i5 octobre 1872 io63 DITTE (A.).— Chaleur de combustion du magnésium, de l'indiura, du cadmium et du zinc 108 — De l'influence qu'exerce la calcination de quelques oxydes métalliques sur la cha- leur dégagée pendant leur combinaison. j I I , 191 et 270 — De l'influence qu'exerce la cristallisation de l'oxyde de cadmium sur la chaleur dé- gagée pendant sa combinaison 272 — Sur les spectres du soufre, du sélénium et du tellure C'2-2 — Sur la préparation et les propriétés d'un sulfure de sélénium 625 et 660 — Sur les spectres des corps appartenant aux familles de l'azote et du chlore 738 DONAVAN. — Communication relative au choléra i435 DUBOIS. — Complément à une Note précé- dente sur le prochain passage de Vénus. i435 DUBUUNFAUT. — Note sur la fermentation et le ferment alcoolique 200 et 263 — Sur la production de l'ammoniaque pen- dant la fermentation alcoolique 459 — Sur quelques particularités des percep- tions visuelles objectives et subjectives. 722 — Sur la combustibilité du carbone iSgâ DUCI1.\RTRE est nommé membre de la Com- mission du prix Borilin [ question rela- tive au rôle des stomates dans les fonc- tions des feuilles) 161 MM. Pages. — Et de la Commission du prix de lu Fons- Mélicocfj 060 DUCLAUX (E.). — Sur un moyen de pro- duire à volonté l'éclosion de la graine de vers à soie 917 UUAL4S. — Développement de Yoïdiiim aii- riiritiacum sur les pains delà Manuten- tion militaire, où il avait été déjà signalé, en 1843, par M. Pnyen 4^0 — A l'occasion des Notes de MM. Troost et Hautefeuille et de INL Ditle sur les spec- tres de différents corps, M. Dumas fait lemarquer que les observations spectro- scopiques fournissent une preuve de plus, ajoutée à celles que la Science pos- sédait déjà, pour démontrer la vérité du principe sur lequel il établissait, dès 1827, la classification des corps simples en familles naturelles 624 — Remarques à propos d'une Communica- tion de M. H. Sainte-Claire Deville sur l'introduction de la dynamite dans l'ex- ploitation des mines gSS — Observations relatives à une Note de M. Peligot, sur la répartition de la po- tasse et de la soude dans les végétaux. io8o — Observations relatives à une Note de M. Merget, sur la diffusion des vapeurs raercurielles i36i — M. Dumas, en sa qualité de Secrétaire perpétuel, annonce à l'Académie, séance du i3 novembre, la perte douloureuse qu'elle a faitedansla personne de M. i)i«/-- c/iison, l'un de ses Associés étrangers, et rappelle, dans une énumération ra- pide, les principaux services qu'il avait rendus à la Science 1 121 — En présentant à l'Académie un ouvrage de WSl. Montejiore-Lem' ^i Kûnzel, sur l'emploi du bronze phosphoreux pour la coulée des bouches à feu, JL le Secré- taire perpétuel donne une idée des con- séquences qui résultent des expériences faites par les auteurs 53o — M. /e Secrétaire perpétuel fait un résumé des pièces de la Correspondance du 24 septembre, relatives à la sériciculture. 782 — Sur la part récemment attribuée à Da- guerre dans l'invention de la photogra- ((hie ; revendication des titres de ISicé- phore Nicpce, le premier inventeur. ... 1017 — JL le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le tome LXX de ses Comptes rendus est en distribution au Secrétariat '45 — En annonçant l'envoi fait par M. le Mi- nistre de l'Agriculture et du Commerce du Rapport qu'a adressé à son adminis- MM. Pages. tralion la Commission instituée pour la noiivolle maladie rlo la vigne, M. le Sc- crélnirc pcr-pétttel fait remarquer que, dans ce Rapport, termina'' depnis une an- née, la Commission n'a pu profiter des ré- sultats des recherches les plus récentes. 783 — A[. le Secrétaire perpétuel présente un échantillon de blé carbonisé, provenant de l'incendie de la Manutention militaire en i855 et d'un aspect identique à celui que MM. Derennes et JLnrtigue avaient cru produit par une action spéciale de la foudre i Gç) — M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie des échantillons de phos- phate de chaux naturel, provenant de Cailux et de Cajarc 997 — M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom des auteurs, les ouvrages sui- vants : — Au nom de M. Jansseii , le récit du « Voyage aéronautique du Volta, entre- pris le 2 décembre 1870 en vertu d'une mission scientifique » i6g — Au nom de M. A. Durand-Claye, un Mé- moire sur l'assainissement municipal de la ville de Paris 43i — Au nom de M. J. Ranieri, un Ouvrage sur les eaux thermales et les sables brû- lants des Maronti, dans l'ile d'Ischia : in- dication du parti que l'on compte tirer de ces conditions spéciales pour l'extrac- tion du sel marin et de divers autres produits 947 — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance de diverses séances, les ouvrages suivants : — Cinq brochures de M. Kceppeliii, relatives à diverses questions industrielles; — un numéro du « Bulletin météorologique do l'Observatoire de Palerme », contenant un article sur les protubérances solaires. 34 — Un catalogue de pierres gravées de la col- lection Mariborough, par M. N.-S. Mas- kelyne; — une étude sur les ouragans de l'hémisphère 4ustral, par M. Biidet; — un ouvrage intitulé : « Études dos or- ganes de la femme » , par M. A. Bossu; — des « Éléments de cosmographie », par MM. Menu de Saint-Mesiniit et Ch. de Coiiiberousse ; — un volume intitulé : « Les lois de la vie et l'art de prolonger ses jours », par M. Rambnssnn 169 — Un ouvrage de M. Ch. Grad, intitulé : <( Essais sur le climat de l'Alsace et des Vosges » 43 1 — Un rapport de M. Delondre à la Société 27 ) MM. Pages . botanique de France , sur les dégâts causés au Muséum d'histoire naturelle de Paris, par les obus de l'armée alle- mande 545 — Une brochure ayant pour titre : « Utili- sation de la chute d'eau dans le Rhône, près de Bollegarde (Ain) » 657 — Un volume intitulé: « Revue sommaire de quel(]ues travaux et faits astronomi- ques récents », rédigée par M. le profes- seur Gw/M/cr (années 1869-1870) 783 — Deux Notices biographiques, publiées par M. A'Eichivald, sur Nordens Kibld et A. de Nordmann ; — un volume des Mémoires de la Société de phvsique et d'histoire naturelle de Genève, conte- nant un Mémoire de M. H. de Saussure sur quelques familles d'insectes; — un volume de M. .S'^ Meunier intitulé: « Le Ciel géologique, ou Prodrome do géo- logie comparée; — une Notice sur le Cy- tisus X. purpurco Lcdturnuni, par M. A'. Morren 900 — Une brochure do M. Fi.v sur un nouvel octant de poche à un seul miroir; — un travail de M. A. Pitech sur les anoma- lies de l'homme; — un travail de M. A. Delnndre sur l'enseignement de la séri- ciculture dans l'empire austro-hongrois. 947 — Un ouvrage de M. Didion : « Études sur les roues hydrauliques de Poncelet » ; — un ouvrage de M. Meignan, intitulé : i( Le monde et l'homme (irimitif selon la Bible » ; — un ouvrage de M. Ed. Lam- bert, intitulé : « Le déluge mosaïque, l'histoire et la géologie » ; — un Mémoire de yi.Edliind sur la force électromotrice dans le contact des métaux . . 1042 et 1043 — Un ouvrage de M. Coyteux sur les prin- cipes de la mécanique; — un volume de W. H. Berthoud : « Petites chroniques de la Science»; — un volume àe^l.Arth. Mnngin, intitulé : « L'homme et la bote » 1 095 — Un volume de M. Figuier, portant pour titre : « Les races humaines » 1269 — Un Mémoire de M. A. Parran, sur une classification stratigraphique des ter- rains du Gard 13G7 Une Note de M. L. Dufour intitulée : « Observations siccimétriques à Lau- sanne » 1 4G8 — Une Note de MM. H. de Ricnltz et A. de Fontenay, s\ir les travaux faits par eux de 1854 à 1859, pour l'amélioration du métal des bouches à feu, en bronze ou fonte de fer 1 4G8 — M. Dumas est nommé membre de la Com- 198.. i528 MM. Pages. mission du prix Grgiier 36o — De la Commission chargée de iiroposer une question pour le sujet du grand prix des Sciences physiques à décerner en 1873 ii53 — De la Commission chargée de proposer une question pour sujet du prix Jloriti/i , à décerner en 1 873 1 1 53 — Do la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de sir J .-JV. Herschel 1 3o7 DU MONCEL (Th.). — Sur l'inlluence exer- cée dans la pile par les dimensions plus ou moins grandes des électrodes po- laires 436 — Sur la disposition la plus économique des piles voltaïques par rapport à leurs élec- trodes polaires i)o6 et 1 1 16 — Observations relatives à une Communi- cation récente de M. Ruliinhnjf, sur quelques expériences d'induction ma- gnéto-électrique 1002 MM. Pages DUPERRAY (.l.-G.) prie l'Académie de vou- loir bien admettre au Concours, pour les prix de Mécanique, une Note qu'il lui a présentée récemment « sur des relations simples entre la pression de la vapeur d'eau et la température » 33o DUPIN est nommé membre de la Commission du prix Foarnpyrnn pour 1 87 1 85 DUPUIS. — Note relative à un appareil fondé sur les lois d'équilibre des liquides 1177 DUQUESNEL (U.). — De l'aconitine cristal- line (étude chimique) 207 et 33o — Sur l'action physiologique de l'aconitine cristallisée (en commun avec M. Grc- hiint] 209 DURRANDE (H.) — Théorie du déplacement d'une figure qui se déforme 736 DUSART. — Faits pour servir à l'histoire des phénols (en commun avec M. Ch. Bardy ) 127G DYES. — Sur l'emploi de l'eau chlorée, ad- ministrée à l'intérieur, comme remède contre les maladies miasmatiques 57 E EDWARDS (Milne) fait hommage à l'Aca- démie, au nom de Jl. R. Owen, de di- vers ouvrages de paléontologie 898 — M. IMilne E(hvnrds est nommé membre de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'As- socié étranger, vacante par suite du dé- cès de sir J.-fJ'. Herxchel 1807 — Membre de la Commission chargée de pro- poser une question pour sujet du grand prix des Sciences physiques, à décerner en 1873 ii53 — De la Commission chargée de proposer une question pour le sujet duprixBo/i/iii à décerner en 1873 1 1 53 — Et de la Commission chargée déjuger le Concours pour le prix Bordin (question relative à la comparaison des produc- tions organiques des pointes australes des trois continents de l'Afrique, de l'Amérique méridionale et de l'Aus- tralie) 247 EDWARDS (Ai.i'ii.-MiLM5). — Observations sur quelques points de l'embryologie des Lémuriens et sur les affinités zoologi- ques de ces animaux ^'ii. — Sur la conformation du placenta chez le Tamandua ['Idnuiniliia tctraddclyla]. . i38G — M. Jlpli.-jMilne Edivards est présenté par la Section d'Anatomie et de Zoologie comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de XI. Lrwgrt. 289 EGGER. — Nouveaux documents sur les qua- tre livres conservés de ['Optique de Chiiidf Plolémée 1 59 — 5[. Egs^cr fait hommage à l'Académie, au nom de M. Gilbert Goi'i, de six opuscu- les relatifs à diverses questions intéres- sant l'histoire des Sciences 4o5 ÉLIE DE BEAU.MONT. — Remarques au sujet du bolide observé dans la nuit du 17 au 18 mars 1871 359 — Observation relative à la dénomination de bolide, donnée au météore récemment observé par M. Coggia 4 ' 9 — Note sur les roches qu'on a rencontrées dans le creusement du tunnel des Alpes occidentales, entre Modane et Bardon- nèche G89 — A propos d'une Communication de M. de Fo/ivielle ( programme d'ascension aé- ronautique pour l'observation des étoiles filantes de novembre 1871), M. Elie de Bcaiinioiit insiste sur l'opportunité d'em- porter un cercle à réllexion dans une ascension scientiiique de ce genre 844 — En offrant à l'Académie un exemplaire de ses deux Notes sur les roches du tunnel des .\lpes, M. Elie de Bediiiiiont rap- pelle la remarque faite à propos de ce tunnel par M. Faye, sur le parti qu'on en pourrait tirer pour étudier le mou- 1 529 MM. Pages, vement du pendule à l'intérieur et ù l'extérieur de la montagne 1 191 — M. Elic de Beaiimont est adjoint à la Commission nommée pour l'examen des questions soulevées par la Lettre du P. Sci-clii, à propos des expériences ii ettectuer dans le tunnel des Alpes 1262 — Observations relatives aux télégrammes envoyés de la côte do Malabar par M. Jdiissen , 1437 — M. Étie lie Bcaumonl, en sa qualité de Secrétaire pcrpéliifl^ annoncée l'Acadé- mie les pertes qu'elle a faites dans la personne de M. Hiiidinger, (^lorrespon- dant de la Section de Mméralogie; — et dans celle de M. H. Lccoi/, Cor- respondant de la Section de Bota- nique 65 et 357 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le tome LXIX de ses Comptes rendus est en distribution au Secrétariat C5 — M. /(■ Secrétaire perpétuel met sous les yeux de l'Académie une collection de minéraux du Chili, adressée par M. Bo- inerhn 1 3 1 5 — M. le Secrétaire perpétuel donne lecture des pièces suivantes : Lettre de M. /'. Plateau, offrant un résumé de ses re- cherches physico-chimiques sur les ar- ticulés aquatiques 100 — Lettre du Comité chargé d'organiser le Congrès international des sciences géographiques d'Anvers en 1871. Ce Congrès aura lieu du i4 au 22 août pro- chain 255 — Lettre de M. d'Abba) g55 et 1 379 — M. Friedcl fait hommage à l'Académie d'un certain nombre de pièces manuscrites, provenant de la succession de AI. de La- cépède et relatives à l'histoire de la phy- sique et de la chimie dans la deuxième moitié du siècle dernier 637 PUA. — Nouvelle Note relative aux explo- sions qui se produisent dans les mines de houille 1201 G GALLIARD (P.). — Lettre à M. Faye sur un rapport observé entre le rayonnement solaire et la lumière zodiacale 517 GARCIN (M''^) et M. Adam présentent au concours, pour le prix dit des « Arts in- salubres », la description d'un « moteur automatique spécialement destiné aux machines à coudre », et déjà exécuté pour cet usage 255 GARRIGOU (F.). — Habitations lacustres du midi de la France (région pyrénéenne). 1220 GASPARIS (de). — Formules pour le calcul des orbites des étoiles doubles 1232 GAUBE. — Note sur la mandragorine 57 — Note intitulée : « De l'acide catairique. Analyse chimique de la cataire [Nepeta C(itaria) » 7G2 — Note portant pour titre : « Du carbonate de glycérine, ou de la glycérine phém- quée » 923 GAUTHIER DE CLAUBRY. — Sur quelques points de l'histoire de Voïdiian aiimn- tincum 7^5 GAY est nommé Membre de la Commission du prie Bordin (question relative au rôle des stomates dans les fonctions des feuilles) 161 — Et de la Commission A\\ prix de la Foiis- Mélkocq^ pour 1871 3Go GENY. — Mémoire sur la signification géo- métrique des fonctions elliptiques dou- blement périodiques 72g GÉR.VUD. — Lettre relative à un précédent travail sur la théorie de la vision 5 18 GERVAIS (P.). — Remarques au sujet des Reptiles provenant des calcaires litho- .graphiques de Cirin, dans le Bugey, qui sont conservés au musée de Lyon Co3 — M. Gcrmis fait hommage à l'.4cadémie de son discours prononcé aux funérailles d'Jiig. Diimérit, et de trois Notices re- latives à différents points de Zoologie. . 534 — M. Gervdis est présenté par la Section d'Anatomic et de Zoologie comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Longel aSg GIRARD (Ch.) et Vogt. — Formation de mo- naniincs secondaires par l'action des bases de la formule C"H(2/2 — 7)irAz sur le chlorhydrate de naphtylamine. . . 627 ( MM. Paoes. GIRARD (Aimé). — Sur un nouveau prin- cipe volatil et sucré trouvé dans le caout- chouc de Bornéo 4^6 GODIN (E.). — Noie intitulée : « Dissolution, dans les huiles, des composés métalliques et organiques, à l'aide des benzoatcs ». 1176 GONNARD (F.). — Sur les dolérites de la chaux de Bergonne et sur les zéolithes qu'elles contiennent i447 GOODMANN ( J.). — Mémoire sur l'albumine et sa transformation en rd)rine par l'ac- tion de l'eau 1042 GORCEIX et Mamet. — Constructions de l'époque antéhistorique, découvertes à Sanlorin 476 GRACIAN-GARROS. — Procédé pour la con- servation des peintures à la sépia ou à l'aquarelle logS GRAD (Ch.). — Sur l'extension du gulf- stream dans le nord, et sur la tempéra- ture des mers 1 33 — Sur les petits glaciers temporaires des Vosges 390 GRAEVE. — Communication relative au choléra 997 GRAMME. — Sur une machine magnéto- électrique produisant des courants con- tinus 175 GRANDIDIER (Alf.). — Note sur les re- cherches géographiques faites par lui dans l'île de Madagascar, de i865 à 1870. 535 GRANIER (E.) — Documents (relatifs à son procédé de distillation des pétroles. . . . 544 GRÉHANT. — Sur l'arrêt de la circulation du sang produit par l'introduction d'air comprimé dans les poumons 274 — Sur l'action physiologique de l'aconiline cristallisée. (En commun avec M. Du- tjucsncl.) 209 GRIMAUD (de Caux). — Note ayant pour titre :« Faits démonstratifs de l'eflicacité de l'acide phénique, en réponse à une assertion contraire insérée aux Comptes rcnthis du 5 juin 1871 » 211 — Note complémentaire sur l'origine du choléra de Marseille en iS65 33o — L'auteur prie l'Académie de renvoyer cette Note à la Commission pour le prix du legs Bréant 1467 — Note concernant l'isolement personnel en temps d'épidémie 43i — Sur l'aérage du tunnel du mont Cenis. i532 ) MM. 319 28 5i8 Page». (En commun avec M. J. BiMot. ) 781 GRIMAUX (E.). — Dérivés du chlorure de tollyléne i383 GRIPON (E.). — Vibrations transversales des fils et des lames minces i2i3 GRIS (A.). — Recherches sur la moelle des végétaux ligneux. ( Rapport sur ce Mé- moire : Rapporteur M. Brrira^niard.).. . GRUNER (L.). — Dédoublement' de l'oxyde de carbone sous l'action combinée du fer métallique et des oxydes de ce métal. . GUÉRIN. — Lettre concernant une méthode de sténographie qu'il vient de publier.. GUÉRINEAU-AUBRY. — Description d'un projet de tunnel sous-marin, applicable entre la France et l'Angleterre i3i4 GUIDO SUSANI. — Voir à Susn/zi [Guidn). GUILLEMIN (Asi.). — Sur deux observations qui paraissent offrir ipielque analogie avec celle du météore observé à Mar- seille par M. Coggiti 755 GUIOT (A.). — Mémoire sur la destruction des torpilles sous-marines 576 GUYOT (P.). — Sur l'iodochromate de po- tasse — Dosage de l'acide fluorhydrique libre . . . — Notes ayant pour titre : « Faits nouveaux concernant le sélénium » et « Note sur le proto-iodure de sélénium n 479 — Note sur le dosage volumétrique du fer. i34o — Notes sur la dynamite et ses usages. . . . 206 et — Des bombes ou des obus à la dynamite. — Note ayant pour litre : « De la transfor- mation du feu fenian en feu liquide « . — Note sur l'oïdium du tabac 946 — Note sur la valeur toxique de la coralline et de l'azuline 1285 — M. Giiyot annonce que la gelée signalée dans la nuit du 17 au 18 mai s'est fait sentir très- fortement aux environs de Nancyl 142 — La bourrasque du 1 1 juillet et les orages à grêle dans l'est de la France 354 — Notes relatives à la coloration du ciel à Nancy, en juillet, août, septembre, oc- tobre et novembre 1871 402, C3o, 923 II 14 et — Sur les bolides du 11 août 1871 et du 24 juin 1870 — Note relative aux orages du 29juilleti87i. 46 273 ioi5 329 254 i34o 5i6 5l7 H HALMAGRAND recommande comme fébri- fuge le cyanoferrure de sodium et de silicium, auq\icl il donne le nom de 0 quinite » 657 MM. HALPHEN. — Sur les droites qui satisfont à des conditions données HARTING. — Sur la production artificielle des substances calcaires semblables à celles qu'on rencontre dans l'organisme. HATON DE LA GOUPILLIÈRE. — Sur la transformation du potentiel par rayons vecteurs réciproques HAUTEFEUILLE (P.) et Troost. — Note sur les phénomènes calorifiques qui ac- compagnent la transformation de l'acide hypoazotique en acide azotique, et l'in- troduction de ces deux corps dans les composés organiques — Sur la volatilisation apparente du silicium et du bore — Sur les sous-chlorures et les oxychlorures de silicium — Sur les spectres du carbone, du bore, du silicium, du titane et du zirconium. . . . HÉNOS. — Sur quelques preuves des varia- tions dans les limites du rivage de la mer, aux environs de Saint-Brieuc HENRY (L.). — Sur les monochlorures des acides bibasiques ( 1^33 ) Pages. 36 1 l438 378 563 G 20 685 39 MM. Pa(»es. — Synthèse de l'acide oxalurique igS — Note sur les éthers nitriques des glycols. laSS HERMITE est nommé membre de la Com- mission chargée de proposer une ques- tion pour sujet du grand prix des Scien- ces mathématiques à décerner en 1874- lîoo HERVÉ-MANGON est présenté par la Sec- tion d'Économie rurale, comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Pt/yen i488 HOUZEAU (A.). — Note sur un « Azotimo- tre pour le titrage des engrais » 1114 HUCHARD et Desnos adressent au Concours pour les prix de Médecine et de Chirur- gie un travail sur les complications car- diaques dans la variole a55 HUSNOT envoie au Concours pour le prix Dcsmazières une série de travaux sur diverses questions de botanique crypto- gamique ^55 HUSSON. — Analyse du lait de vaches at- teintes du typhus contagieux i339 HUTCHINS. — Note relative à un mode de traitement du choléra 848 J JACOT(Ad.).— Sur l'exploitation industrielle d'un gisement de chlorure de potassium, à Kalutz (Galicie) ggS JiVMlN présente une nouvelle machine ma- gnéto-électrique de M. Gra/"w